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Gamétogenèse

Introduction

Nous savons que dans l’espèce humaine, le développement embryonnaire


commence avec la fécondation. Les gamètes proviennent des gonocytes ou
cellules germinales et vont subir diverses transformations pour donner des
gamètes matures au cours de la gamétogenèse. Chez l’homme, la maturité
sexuelle survient à la puberté. Des erreurs peuvent survenir au cours de la
gamétogenèse.

Généralités

Définitions

La gamétogenèse est le processus de formation des gamètes à partir de


cellules germinales dans les glandes génitales. La gamétogenèse aboutit au
spermatozoïde chez le sujet de sexe masculin et à l’ovocyte chez le sujet de sexe
féminin. L’ovogenèse aboutit à l’ovocyte et la spermatogenèse aboutit au
spermatozoïde.

Intérêt

L’étude de la gamétogenèse présente un intérêt certain.

 D’un point de vue de santé publique, nous observons de plus en plus des
cas d’infertilité. D’après l’OMS, 15% des couples néo formés consultent
pour infertilité.
 D’un point de vue thérapeutique, nous avons de plus en plus de moyens
pour explorer la fertilité et plusieurs techniques d’assistance médicale à la
procréation tels que la fécondation in-vitro ont été mis au point.
 D’un point de vue social, les couples ayant des troubles de la fertilité sont
mal vus.
Rappels anatomiques

Quel que soit le sexe, l’appareil génital est constitué de trois parties :

Chez l’homme, nous avons les gonades ou testicules, les voies


spermatiques et les glandes annexes.

 Les testicules sont deux organes logés dan le scrotum. Il est richement
vascularisé et innervé. Cette vascularisation forme le plexus
panpiniforme.
 Les voies spermatiques sont classées en intra testiculaires (les tubes droits
et le rete testis qui est une cavité communicante) et extra testiculaires
(canal efférent, l’épididyme, le déférent qui se jette dans le canal
éjaculateur et l’urètre).
 Les glandes annexes comprennent la prostate, les vésicules séminales qui
contribuent à 60% dans la composition de l’éjaculat et la glande de DEN
COWPER.

Chez la femme, nous avons les gonades ou ovaires, les voies génitales
(utérus, col de l’utérus, trompe et pavillon) et les organes génitaux externes (les
lèvres, les glandes vestibulaires majeures et mineures, l’orifice vaginal, l’orifice
de l’urètre et la vulve).

Rappels sur la mitose et la méiose

Le cycle cellulaire est l’ensemble des modifications subies par une cellule
entre la fin de deux mitoses successives. Elle comprend l’interphase et la mitose.

 L’interphase est la période entre deux mitoses.


 La mitose est constituée de prophase, métaphase, anaphase, télophase et
cytodiérèse.

La méiose est le mécanisme de divisions propres aux gonocytes. Elle


comprend deux grandes phases de divisions : celle réductionnelle et celle
équationnelle. L’étape la plus longue et la plus importante de la méiose est la
prophase I.

La prophase I comprend 5 phases :

 Stade leptotène : Les chromosomes deviennent visibles sous forme de


filaments irréguliers. Les chromomères au niveau desquels s’enroulent les
nucléofilaments assurent le rapprochement des paires de chromosomes
homologues en vue de leur appariement.
 Stade zygotène : On observe un début de l’appariement synapsis des
chromosomes homologues en divers points.
 Stade pachytène : C’est le stade le plus long de la prophase I.
L’appariement des chromosomes se poursuit. On assiste à une synthèse
intense d’ARNm et de protéines. Les chromosomes deviennent nettement
plus condensés. Ensuite, on assiste à certains échanges entre
chromosomes homologues ; c’est le crossing-over qui se réalise de façon
équilibré grâce à des nodules. Ces échanges ont une disposition aléatoire
et participent au brassage génétique.
 Stade diplotène : On a la poursuite de la condensation et le
raccourcissement des chromosomes bivalents qui tendent à se séparer les
uns des autres (c’est l’enjambement).
 La diacinèse : C’est la fin de la prophase I. On assiste à une condensation
maximale des chromosomes toujours reliés entre eux au niveau des
chiasmas. Il y a une disparition de la membrane nucléaire en prélude à la
métaphase I.
La prophase I dure 80 à 90% de la durée de la division méiotique.

Le crossing over est un échange de chromatides des chromosomes


homologues. On dénombre 30 à 40 crossing-over par division méiotique. Ils
concernent le plus souvent les gènes en situation éloignée sur un chromosome.

Les conséquences génétiques de la méiose sont la réduction du nombre de


chromosomes, la ségrégation des allèles, la redistribution du matériel génétique
et le crossing over par redistribution additionnelle du matériel génétique.

La spermatogenèse

C’est la production de gamètes mâles à partir des gonocytes. C’est un


processus continu depuis la puberté jusqu’à la sénescence sous l’influence de la
testostérone. Elle a lieu dans les tubes séminifères des testicules et se déroule en
4 phases :

 La phase de multiplication
 La phase d’accroissement
 La phase de maturation
 La phase de différenciation

La dernière phase de maturation fonctionnelle de la spermatogenèse est la


capacitation.

Elle commence dans les voies spermatiques et s’achève dans les voies génitales
féminines.

La phase de multiplication

Elle débute à la phase fœtale, devient active à la puberté et se poursuit


jusqu’à la sénescence. A ce moment, on assiste à une mitose des
spermatogonies ; c’est-à-dire l’augmentation du nombre de cellules souches qui
assurent donc le renouvellement des cellules souches.

Les spermatogonies sont classés en spermatogonies de réserve A et en


spermatogonies B qui sont en phase de multiplication active. C’est un processus
centripète (de la paroi à la lumière) des spermatogonies.

La phase d’accroissement 

Elle survient à la puberté. Les spermatogonies donnent des spermatocytes


I par augmentation de volume (2n chromosomes). Les spermatocytes sont reliés
par des ponts cytoplasmiques. A cette phase, il n’y a pas de division.

Les tubes séminifères ont des cavités avec des parois et une lumière plus
ou moins constante. Vers la lumière, on a des spermatogonies (A se trouve à la
lame basale et B vers la lumière). Ensuite, on aura des spermatocytes I puis II en
avançant vers la lumière. En avançant un peu plus vers la lumière, on retrouve
des spermatides puis des spermatozoïdes dans la lumière.

La phase de maturation

On observe une division réductionnelle des spermatocytes I pour donner


des spermatocytes II puis une division équationnelle des spermatocytes II pour
donner des spermatides à n chromosomes. Les spermatides sont reliées
partiellement par des ponts cytoplasmiques.

Phase de différenciation

On observe une transformation des spermatides en spermatozoïdes : c’est


la spermiogenèse.
La spermiogenèse se déroule en une élimination d’une grande partie de
cytoplasme, la division des centrosomes pour donner des flagelles, le
rassemblement des mitochondries

Ces différentes étapes de la spermatogenèse durent 64 à 72 jours chez


l’homme et ceci explique le fait que tout contrôle de spermogramme nécessite
une réalisation après 3 mois du premier examen.

Le spermatozoïde a une tète ovalaire et mesure 5 microns (grand axe) et 3


microns (petit axe). L’acrosome a un contour régulier. La pièce intermédiaire a
1.5 à 2 fois la longueur de la tète qui a un diamètre de 0.6 à 0.8 microns.

Poursuite de la spermatogenèse

La spermatogenèse est continue de la puberté à la sénescence et est favorisé


par des ondes continues

Tubes séminifères 

Elles sont composées de cellules spermatiques en différentes phases et de


cellules de Sertoli. Ces dernières sont de larges cellules avec un domaine apical
sur la lumière du tube séminifère et un domaine basolatéral formant la barrière
hémato-testiculaire. Elles assurent la nutrition, le soutien et la protection des
cellules spermatogènes en développement. Les tubes séminifères contiennent
aussi des cellules de Leydig (cellules endocrines, testostérone) et des cellules
myoépithéloȉdes (autour des cellules de Leydig) encore appelées
myofibroblastes qui ont un rôle contractile pour favoriser l’expulsion des
spermatozoïdes.

Maturation fonctionnelle des gamètes : La capacitation

Elle regroupe un ensemble de modifications subies par le spermatozoïde


éjaculé pour acquérir la capacité de féconder.
Gamétogenèse femelle

C’est la différenciation des cellules germinales femelles en ovule ou


gamète femelle fécondable. L’ovogenèse est un phénomène discontinu et
cyclique. Elle débute lors de la vie embryonnaire, s’arrête à la ménopause. Elle
se déroule en trois (03) phases.

La phase de multiplication : Elle se déroule lors de la vie embryonnaire. Elle


consiste en une série de mitose des cellules germinales femelles pour former un
stock d’ovogonies.

La phase de méiose : Elle aboutit à la formation d’ovocytes I bloqués en


prophase I à partir des ovogonies. Ainsi, près de 6 millions d’ovocytes I bloqués
en prophase I se retrouvent dans les ovaires au septième mois du fœtus. Le
blocage dure jusqu’à la puberté. Durant cette longue attente, de nombreux
ovocytes vont dégénérer : c’est l’atrésie. A la naissance, on a 700 milles à 2
millions d’ovocytes et à la puberté, il n’en reste que 400 milles. Parmi ces
ovocytes, peu vont continuer leur différenciation ; il s’agit d’environ 200 à 300
ovocytes.

La phase d’accroissement : Elle se déroule toujours durant la vie embryonnaire.


Le noyau des ovocytes primaires au repos contenant les chromosomes
partiellement condensés au stade de la prophase I devient volumineux.

Durant toutes ces étapes, l’ovocyte va présenter des cellules folliculaires aplaties
et s’appeler follicule primordial.

La folliculogenèse est une évolution cyclique des follicules dans l’ovaire


avec des caractéristiques morphologiques et fonctionnelles différentes. A la
naissance, l’ovaire est composé d’ovocytes primaires entourés de cellules
aplaties.
Follicule primordial

Il est composé de l’ovocyte I bloqué en prophase I, de cellules somatiques


(cellule de la granulasa), d’une lame basale composé de collagène et de lamine.
Le follicule a une taille de 40 micromètres et est présente dans l’ovaire du stade
fœtal à la ménopause.

Follicule primaire

On assiste à une augmentation du volume de l’ovocyte I, un aspect


cubique des cellules folliculaires, une croissance ovocytaire par production de
zone pellucide. Le follicule a une taille entre 50 et 100 microns.

Follicule secondaire

L’ovocyte est plus gros avec des réserves vitellines. Les cellules
folliculaires deviennent plus épaisses formant les cellules de la granulosa. On
retrouve 2 enveloppes ; les thèques interne et externe. La zone pellucide est la
plus importante et contient les protéines ZP1, ZP2 et ZP3. Cette zone joue un
rôle important dans la gamétogenèse.

Follicule tertiaire 

Il a une taille de 0,2 mm. On assiste à une formation de l’antrum par


sécrétion de liquide folliculaire par les cellules folliculaires de la granulosa.

Lors de la ponte ovulaire, l’ovocyte est libéré avec la corona radiata. Cette
ponte est favorisée par l’augmentation de la cavité ventrale qui va augmenter la
pression. Ensuite, les enzymes lytiques vont dégrader la couche interne de la
thèque.
Le follicule mure ou follicule de DE GRAFF

Le follicule est plus gros et contient un vaste antrum.

Après l’ovulation, les cellules glandulaires et celles de la thèque interne


du follicule rompu se transforment et le follicule devient corps jaune.

Les hormones du cycle féminin contrôlent la folliculogenèse, l’ovulation et


l’état de l’utérus.

Chaque mois, environ 5 à 12 follicules primordiaux

Cycle sexuel

Le cycle ovarien

Le cycle utérin

Récapitulatif

La spermatogenèse a lieu dans les testicules alors que l’ovogenèse a lieu


dans les ovaires. La spermatogenèse permet d’avoir X ou Y avec des
spermatozoïdes qui sont mobiles alors que les ovaires permettent d’avoir
seulement X avec l’ovocyte II qui est mobile grâce au battement des cils
(péristaltisme). Les spermatozoïdes durent en moyenne 3 à 4 jours et leur
production est journalière alors que l’ovocyte dure 36 heures et est de
production mensuel.
Applications cliniques

Il existe des conditions pathologiques qui affectent le déroulement de la


spermatogenèse.

La température : La température optimale est de 35° et est assurée par le


processus vasculaire et nerveux du plexus panpiniforme entourant l’artère
spermatique et par le muscle crémastérien et le dartos pour rapprocher les
testicules et la cavité abdominale en cas de forte fraicheur. Si la température va
au-delà de 37°-38°, on assiste à un arrêt de spermatogenèse.

La cryptorchidie : La descente incomplète ou l’absence de descente des


testicules dans la bourse retentissent sur la spermatogenèse. Cela entraine une
augmentation du risque de cancer testiculaire.

La torsion du cordon spermatique

 Urgence médico-chirurgicale.
 Risque important d’hémorragie.

Des erreurs peuvent survenir dans la spermatogenèse ou dans la


spermiogenèse (spermatozoïdes avec une tête étroite, petite ou en forme de poire
ou des têtes doubles ou triples, un défaut d’acrosome ou encore un
dédoublement de la queue). Pour les détecter, on fait recours au spermogramme
ou au spermocytogramme selon le cas.

C’est un examen de biologie spécialisé avec des mises à jour régulières de


l’OMS. Le spermogramme explore les différentes étapes de production, de
maturation et de transit des spermatozoïdes ainsi que la production des glandes
annexes. Il est associé au spermocytogramme qui explore la morphologie
intrinsèque des spermatozoïdes en suivant des critères bien définis. Les
dernières normes de spermogramme sont celles de l’OMS en 2010.

Le spermogramme

La phase pré-analytique requiert un recueil de sperme par masturbation


dans un réceptacle non gamétoseptique. Abstinence de trois à 6 jours avant
l’examen. Pas de pathologie infectieuse durant les dernières semaines qui
précèdent la réalisation.

La phase analytique se déroule après liquéfaction du sperme. On le recueil


et on procède à un examen état frais (volume (1,5-6 mm), pH (5,2-8), viscosité,
la présence d’agglutination (entre-croissement de spermatozoïdes), agrégation).
Ensuite, on évalue la mobilité des spermatozoïdes. On distingue 4 types de
mobilité : mobilité de type D (immobile), de type C (mobile sur place), de type
B (mobilité progressive linéaire), de type A (mobilité flêchante). La mobilité est
normale lorsque [A+B+C>=40%] ou lorsque [A+B>=32%]. Ensuite, on étudie
la vitalité en se basant sur les propriétés de la membrane plasmique (fibre
perméative). Lorsqu’on a plus de 58% de spermatozoïdes vivants, le sperme est
de bonne qualité. Ensuite, on étudie la numération ou la concentration par
dilution de sperme avec du formol tamponné à 1%. Elle est normale lorsqu’il y a
un minimum de 15 millions de spermatozoïdes par mm 3 ou un minimum de 39
millions de spermatozoïdes par éjaculat.
Le spermocytogramme

On fait un frottis de sperme avec différents colorations ; les colorations


classiques sont le PAPANICOLAU et la coloration de SHORR.

On évalue la morphologie selon les critères de David (plus de 15% de


spermatozoïdes à morphologie normale) ou selon les critères de L’OMS ou
KRUGER (plus de 4% de spermatozoïdes).

Le test de HUHNER ou test POST COITAL

Etude du comportement des spermatozoïdes dans la glaire cervicale après un


rapport sexuel. Il permet une meilleure appréciation de l’interaction sperme-
glaire.

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