Baccalauréat Général

Session 2023

Épreuve : Sciences de la vie et de la terre

Durée de l’épreuve : 3h30

Coefficient : 16

PROPOSITION DE CORRIGÉ

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Proposition de correction de l’exercice 1 : Montrer que le réchauffement climatique actuel est en
partie lié à l’utilisation par l’être humain de l’énergie solaire du passé.

Construction scientifique complète (les grandes parties sont présentes) et

logique par rapport au sujet
Les idées essentielles (idées clés) pour la construction scientifique sont présentées, elles sont
organisées logiquement et de façon à répondre à la question posée :

➢ Idée 1 : Etablir une corrélation entre le réchauffement climatique récent et l’émission

anthropique de GES

➢ Idée 2 : Les végétaux chlorophylliens à l’origine de la photosynthèse

➢ Idée 3 : Au Carbonifère, l’altération de la chaîne hercynienne a entrainé la fossilisation d’une

importante quantité de matière organique issue de la photosynthèse à l’origine de grands
gisements de roches sédimentaires carbonées actuellement utilisées comme combustibles
fossiles.

Connaissances complètes et exactes, les arguments sont exacts et suffisants

Il faut au moins un argument pertinent (expérience, observation, exemple…) par idée clé.

Idée 1 : Etablir une corrélation entre le réchauffement climatique récent et l’émission anthropique
de GES

- D’environ 1°C en 150 ans, le réchauffement climatique observé au début du XXIe siècle est corrélé à
la perturbation du cycle biogéochimique du carbone par l’émission de gaz à effet de serre liée aux
activités humaines.

Exemple d’arguments :

➢ Comparaison des courbes de l’évolution de la température globale et de la concentration

atmosphérique de CO2 depuis 1850 ; comparaison de la modélisation de l’évolution des
températures, en tenant compte des activités anthropiques ou sans en tenir compte, avec
l’évolution des températures actuelles.

- L’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole…) pour l’industrie, le transport etc.
est à l’origine d’une libération massive de CO2 dans l’atmosphère.

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 Exemple d’arguments :

➢ Expérience : combustion d’un morceau de charbon dans un tube à essai surmonté d’un tube
coudé plongeant dans de l’eau de chaux (eau de chaux troublée par CO2 libéré lors de la
combustion).

- Les GES ou gaz à effet de serre : une faible proportion du rayonnement IR réémis par la
surface terrestre quitte l'atmosphère car le reste est absorbé par certains gaz qui le
constituent (CO2, H2O, CH4…) : ce sont les gaz à effet de serre. Ces gaz ainsi échauffés
émettent en retour un rayonnement thermique IR dont une partie part vers l’atmosphère
(50 %) alors que l’autre partie retourne vers le sol (50 %), ainsi à l’origine d’un
réchauffement.

Exemple d’arguments :

➢ Mesure de la variation de la température sous une cloche contenant une atmosphère pauvre
ou riche en CO2 pour mettre en évidence de rôle du CO2 sur l’effet de serre.

- Les émissions sont en partie compensées par des puits de carbone* qui captent le CO2
émis, mais ces puits sont insuffisants et le taux de CO2 atmosphérique est actuellement
d’environ 405 ppm contre 280 ppm avant la révolution industrielle. Si les émissions
continuent à la vitesse actuelle, les différentes modélisations envisagent un réchauffement
de 0,5 à 3 °C d’ici 2100.
*Ex de perturbation du cycle biogéochimique du carbone : La concentration du CO2 dans
l'atmosphère est en équilibre avec celle de l'océan. Lorsque la température augmente, la
température de l’océan augmente également, la solubilité de CO2 dans l'océan diminue,
l'équilibre précédent est déplacé, du CO2 passe de l'océan dans l'atmosphère ce qui induit
une augmentation de l'effet de serre.

Idée 2 : Les végétaux chlorophylliens à l’origine de la photosynthèse

- Il y a consommation de CO2 au cours de la photosynthèse réalisée par les végétaux chlorophylliens

(donner équation bilan de la photosynthèse et réactions chimiques associées). Expliquer l’entrée du
CO2 au niveau du cycle de Calvin et Benson dans le stroma des chloroplastes.

Exemple d’argument :

➢ Expérience ExAO mettant en évidence la baisse de concentration de CO2 (ainsi consommé)

dans une enceinte contenant un végétal chlorophyllien.

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- La réduction du dioxyde de carbone (CO2) conduit à la formation de différentes molécules
organiques et notamment le glucose rapidement stocké sous forme d’amidon.

Exemple d’arguments :

➢ Mise en évidence de la présence d’amidon dans une feuille de pélargonium ayant été
préalablement placée à la lumière dans une atmosphère riche ou dépourvue en CO2.

- Le glucose formé par photosynthèse est utilisé par la plante pour la synthèse de nombreuses
molécules organiques telles que la cellulose, la lignine etc., molécules facilement fossilisées.

Idée 3 : Au Carbonifère, l’altération de la chaîne hercynienne a entrainé la fossilisation d’une

importante quantité de matière organique issue de la photosynthèse à l’origine de grands
gisements de roches sédimentaires carbonées actuellement utilisées comme combustibles fossiles

- Dans les écosystèmes en équilibre, le CO2 est prélevé par les producteurs primaires et est
incorporé dans la matière organique au cours de la photosynthèse. Il finit par être
entièrement restitué au milieu par les processus de respiration/fermentation utilisés en
particulier par organismes décomposeurs -> principes de la respiration et de la fermentation
(sans les détailler) libératrices de CO2 par les organismes décomposeurs.

Exemple d’arguments :

➢ Mise en évidence par ExAO de la hausse de concentration de CO2 (ainsi libéré) lors de la
respiration ou de la fermentation dans une enceinte contenant des levures, en présence
(respiration) puis en l’absence de O2 (fermentation).

- A l’échelle des temps géologiques, sous des conditions exceptionnelles de productivité des
êtres vivants, il arrive qu’une partie de la matière organique produite directement
(végétaux) ou indirectement (animaux…) lors de la photosynthèse s’accumule dans les
sédiments sans être décomposée. Cette matière se transforme alors lentement en donnant
des combustibles fossiles. Ainsi le CO2 prélevé initialement dans le milieu est piégé dans les
roches carbonées telles que les charbons. Riches en matière organique, les combustibles
fossiles (pétrole, charbon etc.) sont donc les témoins d’une photosynthèse passée.

- Au Carbonifère, autour de la chaine Hercynienne située sur la zone intertropicale, et

soumise à une forte altération, la productivité primaire est importante et il y a une forte
fossilisation de la matière organique enfouie sous les débris issus de cette altération
(production de charbon) piégeant du CO2 (car non restitué par décomposition).

Exemple d’arguments :

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 ➢ Observation de formations de charbons alternées avec des formations sédimentaires
détritiques pauvres en matière organique datant du Carbonifère et avec fossiles de fougères
ou autres parties de la plante.

Proposition de correction de l’exercice 2 : Expliquer pourquoi ce nouveau traitement n’est prescrit

qu’aux patients atteints de mucoviscidose présentant la mutation delF508.

Connaissances - éléments scientifiques

• Informations tirées des documents :

L'ordre d'étude des documents dépend de la démarche.

- Document 1a :

La protéine CFTR est une protéine canal insérée dans la membrane plasmique de cellules de
différentes muqueuses : son rôle est de permettre la sortie d’ions chlorures indispensables à la
fluidification d’un mucus capable alors de faciliter l’élimination de bactéries et autres impuretés.

- Document 1b :

La comparaison de 3 allèles du gène codant pour la protéine CFTR montre des mutations
différentes, aux conséquences différentes : l’allèle delF508 est le résultat de la délétion de 3
nucléotides consécutifs en position 1522 à 1524 ce qui aboutit à la disparition de l’acide aminé
en position 508 : la Phénylalanine Phe ; l’allèle G542X est le résultat de la substitution d’un
nucléotide en position 1624 (T à la place de G) ce qui aboutit au raccourcissement de la
protéine ; l’allèle G551D est également le résultat de la substitution d’un nucléotide mais en
position 1652 (A à la place de G) ce qui n’entraine aucune modification au niveau de la séquence
peptidique (acides aminés) de la protéine.

- Document 2 :

La protéine CFTR ne peut s’insérer dans la membrane plasmique d’une cellule que si elle est sous
forme mature : elle présente alors une masse moléculaire de 170 KDa. Sous sa forme immature,
elle présente une masse moléculaire égale à 140 kDa.

Les protéines CFTR subissent les différentes modifications accompagnant leur maturation dans le
Réticulum endoplasmique (organite cellulaire).

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 Lorsqu’on soumet à électrophorèse les protéines CFTR de différentes cellules, on observe que les
protéines résultant de la mutation delF508 migrent plus loin que les protéines CFTR qui ne
résultent d’aucune mutation (taches visibles plus loin) : elles migrent jusqu’à la position de
protéines de masse moléculaire égale à 140 kDa. Les protéines résultant de la mutation G551D
migrent au même niveau que les protéines CFTR qui ne résultent d’aucune mutation (taches
visibles au même niveau) : elles migrent jusqu’à la position de protéines de masse moléculaire
égale à 170 kDa. Mais la tâche révélée par l’électrophorèse est plus intense. Enfin, on ne voit
aucune tache révélant la présence de protéines résultant de la mutation G542X sur la portion
d’électrophorèse étudiée : leur masse moléculaire n’est donc ni égale à 140 kDa ni égale à 170
kDa.

- Document 3 :

L’étude de photographies prises au microscope électronique au niveau desquelles les protéines

CFTH sont révélées par une coloration noire, montre que les protéines CFTR fonctionnelles sont
localisées au niveau de la membrane plasmique alors que les protéines CFTH résultant de la
mutation delF508 sont localisées au niveau du Réticulum endoplasmique.

- Document 4a :

Lorsqu’on soumet à électrophorèse les protéines CFTR résultant de la mutation delF508 de sujets
malades non traités et les protéines CFTR résultant de la mutation delF508 de sujets traités à
l’aide d’un nouveau traitement associant les 3 molécules VX445, VX661 et VX770, on observe
que les protéines issues des sujets traités migrent cette fois-ci au même niveau que les protéines
CFTR qui ne résultent d’aucune mutation : leur masse moléculaire est alors de 170 kDa comme
celle la protéine résultant d’aucune mutation, au lieu de 140 kDa.

- Document 4b :

La comparaison de la variation du VEMS (volume maximum d’air qu’une personne peut expirer
en 1 seconde) de patients atteints de mucoviscidose porteurs de la mutation delF508 traités ou
non avec l’association des 3 molécules VX445, VX661 et VX770 montre que ceux qui ont reçu le
placebo présentent un VEMS qui ne varie pas alors que ceux qui ont reçu le traitement
présentent une variation du VEMS de + 14 % après 15 jours de traitement.

• Connaissances mobilisées :

- une délétion de nucléotides est une disparition/suppression de nucléotides.

- substitution : changement de nucléotide au sein de la séquence nucléotidique.

- séquence nucléotidique : enchainement des nucléotides le long de la molécule d’ADN.

- code génétique : correspondance entre triplets de nucléotides et acides aminés.

- codon stop : triplet de nucléotides marquant la fin de traduction de l’ARNm en protéine.

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- structure tridimensionnelle d’une protéine : après synthèse, les protéines prennent une structure
3d qui leur confère leur fonctionnalité.

- redondance du code génétique : des triplets différents de nucléotides peuvent coder pour un même
acide aminé. Cela peut expliquer des mutations silencieuses : mutations sans modification de la
séquence peptidique codée par le gène muté.

• Mise en relation et compréhension globale :

- La protéine CFTR doit être présente dans la membrane de différentes cellules car elle est
indispensable à la sortie des ions chlorures pour fluidifier le mucus externe qui permet
l’évacuation de bactéries et autres impuretés, potentiellement à l’origine d’infections.

- Pour pouvoir être placée au sein de la membrane plasmique, la protéine CFTR doit subir une
maturation lui permettant d’acquérir une masse moléculaire de 170 kDa.

- La protéine CFTR résultant de la mutation delF508 reste sous une forme immature car elle
ne pèse que 140 kDa : la mutation a entrainé la disparition d’un acide aminé de sa séquence
peptidique entrainant l’impossibilité pour la cellule de la transformer. Elle reste donc
bloquée au sein du Réticulum endoplasmique et n’atteint pas la membrane plasmique. Elle
ne peut donc jouer le rôle de protéine canal des ions chlorures qui ne sortent pas ce qui rend
le mucus moins fluide et ne permet pas l’évacuation des bactéries…

- Le traitement associant 3 molécules permet la maturation de cette protéine résultant de la

mutation delF508 puisqu’elle passe d’une masse moléculaire de 140 kDa à une masse
moléculaire de 170 kDa conforme à la forme mature. On peut donc supposer qu’elle peut
alors être insérée dans la membrane plasmique et y jouer le rôle qui lui est dévolu.

- Le traitement cité est en effet efficace puisque les patients gagnent en VEMS : leur mucus est
davantage fluidifié ce qui permet l’évacuation des bactéries et impuretés à l’origine d’une
respiration plus facile.

- Le traitement ne peut être efficace que sur ces protéines issues de la mutation delF508
parmi les 3 étudiées. En effet, les protéines issues de la mutation G542X sont écourtées en
raison de l’apparition d’un codon stop au niveau de l’allèle codant pour cette protéine. Les
protéines ne peuvent donc pas prendre la structure tridimensionnelle qui leur confère leur
fonction. Elles ne peuvent donc jouer leur rôle de protéine canal. Quant aux protéines issues
de la mutation G551D, elles sont déjà matures puisque de masse moléculaire 170 dKa : la
mutation silencieuse n’affecte pas la séquence peptidique. En revanche, l’intensité de la
tache visible sur l’électrophorèse indique une quantité anormalement élevée de ces
protéines. Une modification de la séquence régulatrice du gène codant pour cette protéine
est donc envisageable. Mais c’est surtout probablement cet excès de protéine qui est à
l’origine de la maladie. Le traitement envisagé ne peut donc avoir d’incidence sur la protéine
puisqu’elle atteint sa forme mature sans pour autant éviter la maladie.
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