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UE 2 Gamétogénèse Pr Yardin

Gamétogenèse

I) Généralités
Dans le corps humain, il existe 2 lignées cellulaires :
- les cellules germinales formées dans les gonades à l'origine des gamètes.
- les cellules somatiques.

Gonades : ovaires chez la femme ou testicules chez l’homme.

Cellules germinales ou gamètes : chez la femme ce sont les ovocytes, chez l'homme ce sont
les spermatozoïdes. Les cellules sexuelles vont comporter la moitié du nombre normal de
chromosomes (cellules haploïdes). Ces cellules sont capables de fécondation.

Gamétogenèse : formation des gamètes, processus de maturation à l'échelle cellulaire. Elle


se décline en ovogenèse chez la femme et spermatogenèse chez l’homme. Il y a aura une
maturation cellulaire qui comprend 2 fonctions :
- la réduction de moitié du nombre de chromosomes (grâce à la méiose qui n’a lieu que
dans les gamètes) et une redistribution du matériel génétique (notamment avec le
crossing over), les cellules sexuelles sont capables de reproduction :
▫ division réductionnelle : les chromosomes homologues se groupent deux par
deux (ils s’apparient par paire, il y aura des phénomènes d’échanges entre les
paires chromosomiques) et se séparent (diploïdes ⟶ haploïdes : cellules à 46
chromosomes (2n) ⟶ cellules à 23 chromosomes (n)).
▫ division équationnelle, chaque chromatide d'un chromosome migre à un pôle
opposé de la cellule (cellule à 23 chromosomes ⟶ 2 cellules à 23 chromatides) :
 caryotype féminin 46,XX donne des gamètes 23,X et 23,X.
 caryotype masculin 46,XY donne des gamètes 23,X et 23,Y.
- les cellules acquièrent une structure et une fonction spéciales pour la fécondation.

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La gamétogenèse est la formation des gamètes qui prend le nom chez la femme
d’ovogenèse et chez l’homme de spermatogenèse. La réduction de moitié du nombre de
chromosomes est possible grâce à un processus de division particulier qui est la méiose.
Cette méiose est constituée de 2 divisions :
- la 1ère division réductionnelle, les chromosomes homologues s’apparient par paire,
ensuite ils vont se séparer et chaque chromosome va dans une cellule fille : on passe
de 2n chromosomes à 2 cellules filles possédant n chromosomes à double
chromatides, ce sont des cellules haploïdes. Les cellules mères à 4 chromosomes
sont diploïdes.
- la 2ème division équationnelle, chaque chromatide d’un chromosome va se séparer
de l’autre et va migrer dans l’une des cellules filles, on va obtenir ainsi 2 cellules filles
avec n chromatides. Dire qu’il y a n chromosomes dans un gamète est un abus de
langage, il faut dire n chromatides. Chez une femme, il y aura 2 cellules filles à n =
23,X. L’homme va donner des cellules filles de 23,X ou 23,Y. Le père détermine le
sexe de l’enfant. Le stock diploïde sera reconstitué à la fécondation.

Les cellules sexuelles ont 2 fonctions : la réduction du nombre de chromosomes et


l’acquisition de fonctions particulières pour les rendre aptes à la fécondation.

II) Les cellules germinales primordiales (stade indifférencié)


Il y a une courte période où il n'y a pas de différence entre un embryon femelle et un
embryon mâle : le développement est similaire.

A la 3ème semaine du développement embryonnaire, les cellules germinales primordiales


apparaissent dans le mésoblaste extra-embryonnaire de la paroi postérieure de la vésicule
vitelline, près de l’allantoïde (mais elles ne sont pas issues de l’allantoïde). Ces cellules
germinales primordiales ou gonocytes primordiaux sont des cellules sexuelles
indifférenciées que l’on va observer à un stade très précoce du développement au stade
indifférencié de l’appareil génital. Elles apparaissent dans la partie extra embryonnaire. Au
départ, on ne fait pas la différence entre un embryon masculin et féminin, tout ce qui
pourrait définir le sexe est à un stade indifférencié. Ces cellules germinales sont des cellules
de grande taille, avec de grandes capacités migratoires (vers l’intérieur de l’embryon) et de
grandes capacités prolifératives (mitoses), ce sont des cellules très actives.

Au départ, elles sont dans le mésoblaste extra-embryonnaire. Les gonocytes vont migrer
vers les structures gonadiques indifférenciées appelées crêtes génitales au niveau de TH10
(10ème vertèbre thoracique au niveau de l’abdomen postérieur). Pendant la migration, ces
gonocytes vont continuer à se diviser pour qu’il y ait un pool qui se constitue, ils vont arriver
aux crêtes génitales à la 5ème semaine.

Leur arrivée dans les futures gonades va entraîner une prolifération de l’épithélium
cœlomique (d’origine mésoblastique), cette prolifération va être à l’origine des cordons
sexuels primitifs qui vont entourer les gonocytes. Ces cordons sexuels primitifs (cellules
auxiliaires) sont très importants pour la formation des futurs gamètes, ils vont être à
l’origine des cellules folliculaires dans l’ovaire et des cellules de Sertoli dans les testicules. A
partir de là, la différenciation va commencer ou s’arrêter. Les gonocytes vont se différencier
en ovogonies dans la gonade femelle et en spermatogonies dans la gonade mâle.

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Avant la 5ème semaine, on ne fait pas de différence entre les sexes. Les ovogonies et les
spermatogonies sont des cellules diploïdes. Au cours de leur migration, il peut y avoir des
pathologies : à l’échelle cellulaire, il s’agit d’un long trajet, certaines cellules peuvent se
perdre ou s’arrêter dans un endroit inadéquat. Ces cellules étant très prolifératives et
pluripotentes vont pouvoir se différencier et être à l’origine d’une tumeur bénigne
embryonnaire en cas d’arrêt inopiné : un tératome. Ces cellules peuvent se différencier en
n’importe quel tissu (cheveux, dent, œil…).

Le stade indifférencié persiste jusqu’à la 5ème semaine et l’arrivée des gonocytes.

III) L’ovogenèse
1) L’appareil génital féminin
L’appareil génital féminin comprend :
- les ovaires.
- les voies génitales.
- les organes génitaux externes.
- les glandes mammaires.

Il a pour rôle la reproduction de l’espèce et il est sous


le contrôle de facteurs hormonaux.

a) Les ovaires
C’est le lieu de croissance et de maturation des gamètes féminins, le lieu de sécrétion
d’hormones féminines (œstrogènes et progestérone). L’ovaire est ovoïde et recouvert d’une
couche conjonctive fibreuse épaisse que l’on appelle l’albuginée qui est elle-même
recouverte d’un épithélium germinatif. L’ovaire comprend 2 zones distinctes en coupe :
- une zone périphérique sous l’albuginée qui est le cortex ovarien, c’est lui qui
contient les cellules germinales.
- l’autre partie est la zone profonde que l’on appelle médullaire, c’est le lieu d’arrivée
des vaisseaux sanguins nourriciers.

b) Les voies génitales


Elles sont constituées des trompes, de l’utérus et du vagin.

▪ Les trompes utérines ou trompes de Fallope sont des conduits musculaires situés entre les
ovaires et l’utérus. On distingue 4 portions :
- le pavillon ou infundibulum, il comprend des franges au contact de l’ovaire qui
permettent de capter l’ovocyte lors de l’ovulation.
- l’ampoule qui est une zone de renflement.
- l’isthme dans la zone qui se rétrécit.
- la portion intra murale ou segment interstitiel qui pénètre dans la paroi utérine.

Ces trompes possèdent une muqueuse composée d’un épithélium et d’un chorion. Cette
muqueuse a 2 caractéristiques : elle a de nombreux replis dans le sens longitudinal et son
épithélium est constitué de cellules ciliées qui vont battre de manière coordonnée pour
entraîner l’ovocyte vers la cavité utérine, le flux liquidien va vers la cavité utérine.

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▪ L’utérus a une forme de poire, il comprend 3 parties : le fond utérin, le corps utérin et le
col de l’utérus (cancers fréquents). Cet utérus est l’organe où va se développer l’embryon
puis le fœtus, il y a également le placenta qui s’y développe. L’utérus est constitué de 3
parties dans son épaisseur :
- une musculeuse ou myomètre qui est épaisse, en se contractant elle éjecte le fœtus.
- cette musculeuse est recouverte d’une séreuse (le péritoine) en extérieur,
musculeuse recouverte d’une muqueuse ou endomètre vers l’intérieur.
- l’endomètre va subir des modifications pendant le cycle, notamment des
modifications d’épaisseur qui vont dépendre des hormones pour permettre la
nidation. L’épithélium de cet endomètre comprend 2 zones : une couche superficielle
que l’on appelle zone fonctionnelle (éliminée lors des menstruations) et une couche
profonde qui est la zone résiduelle.

▪ Enfin, le vagin qui est constitué de 3 couches :


- une adventice.
- une musculeuse.
- une muqueuse vaginale.
Le vagin présente des culs de sac où peuvent se perdre les spermatozoïdes.

2) L’ovogenèse avant la naissance


De la 5ème semaine de développement au 5ème mois de vie embryonnaire, les ovogonies vont
se multiplier par mitoses pour constituer un stock non renouvelable. Ce stock comprend
entre 5 et 7 millions d’ovogonies : c’est à ce moment qu’il y en a le plus. Ce sont des cellules
diploïdes. Au 5ème mois, les ovogonies vont quitter ce cycle de mitose pour entamer la
méiose.

Dans un premier temps, ils vont un peu grossir et lorsqu’ils commenceront la méiose, on les
appellera ovocytes primaires ou ovocytes 1. Ce sont toujours des cellules diploïdes. Ces
ovocytes 1 passent de 20 à 40 µm, ils vont s’entourer d’une couche unique de cellules
épithéliales aplaties : les cellules folliculaires qui dérivent des cordons sexuels. Cette
couche de cellules folliculaires et l’ovocyte vont constituer le follicule primordial. Lorsque
les cellules folliculaires entourent l’ovocyte, elles l’isolent du reste et cela provoque un
blocage de la méiose en prophase 1 qui va persister des années, jusqu’à la préovulation. Il
n’y a pas d’ovogonies produites à la puberté, aucun ovocyte 1 ne se forme à la naissance.

A la fin du 5ème mois de vie intra-utérine, il y a entre 5 et 7 millions de follicules


primordiaux. Ces follicules vont aller se localiser dans la zone corticale de l’ovaire, il faut
savoir que ce stock est figé, il est non renouvelable.

Du 5ème mois à la naissance, il y en a qui vont dégénérer. En effet, à la naissance, il y a


environ 1 million de follicules primordiaux (entre 700 000 et 2 millions).
De la naissance à la puberté, il y a d’autres follicules qui vont mourir par apoptose, il n’y en
a plus que 400 000 à la puberté, et 1000 follicules à la ménopause.
Pour évaluer la réserve ovarienne, on utilise l’AMH pour compter le nombre de follicules en
PMA.

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Dans la période prénatale, il y a constitution d’un stock non renouvelable d’ovocytes 1,


bloqués en prophase 1 dans des follicules primordiaux. Par la suite, il y aura impossibilité de
former des ovocytes 1 après la naissance, ils ne se forment que pendant la période
prénatale. L’ovogenèse ne reprendra qu’au moment de la puberté. Il y aura un laps de
temps entre la naissance et l’ovogenèse où les follicules primordiaux seront à un stade
quiescent, ils ne pourront que mourir.

Pour Yardin en qcm : nombre ovocytes =


nombre follicules

3) L’ovogenèse de la puberté jusqu’à la ménopause


Il va y avoir une période de latence de la naissance à la puberté. A la puberté, la maturation
des follicules et la maturation ovocytaire va reprendre par vague de manière discontinue et
ceci se fait par la mise en place de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Il va y avoir
maturation avec croissance des follicules ovariens et reprise de la méiose. A chaque cycle
de la femme, il va y avoir une 100aine d’ovocytes 1 (donc une centaine de follicules) qui vont
reprendre la maturation mais 1 seul va arriver au bout de sa maturation. Cette maturation
s’achèvera par la formation d’un ovocyte 2 lors d’une ovulation par l’ovaire.

Juste avant l’ovulation (quelques heures avant), l’ovocyte 1 va terminer sa première division
de méiose, il va y avoir production de 2 cellules filles différentes, la division du cytoplasme
est asymétrique et inégale.
- un ovocyte 2 haploïde qui prend la majeure partie du cytoplasme (va pouvoir aller
jusqu’à l’ovulation)
- un 1er globule polaire haploïde qui est tout petit avec peu de cytoplasme, c’est une
petite cellule non fonctionnelle vouée à la dégénérescence.

Il reste à l’ovocyte 2 la deuxième division méiotique à subir, c’est à l’ovulation que l’ovocyte
2 débute sa deuxième division méiotique avec un blocage en métaphase 2. Ce n’est qu’en
cas de fécondation que l’ovocyte 2 terminera sa méiose. A ce moment là, on obtiendra un
ovocyte 2 fécondé ou zygote, on obtient un 2ème globule polaire.

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La 2ème division méiotique ne s’achève jamais s’il n'y a pas de fécondation et l’ovocyte 2
dégénère.
La méiose chez la femme ne s’achève complètement qu’en cas de fécondation. Il y a
environ 1 million d’ovocytes à la naissance, beaucoup vont dégénérer à la naissance. Il n’y
en a plus que 400 000 à la puberté, 200 000 par ovaire. Dans ces 200 000, il n’y a qu’un
ovocyte par cycle qui est libéré, il y a un cycle par mois et une période de fécondation de 13
ans à 48 ans (soit 35 ans), en moyenne 400 ovocytes 2 seulement qui atteindront
l’ovulation (sans compter les périodes de grossesse). L’ovocyte va arriver à maturité au
cours du cycle ovarien.

4) Le cycle ovarien
a) Avant l’ovulation
L’ovocyte 1 est entouré par une couche de cellules folliculaires qui constitue le follicule
primordial ( follicule primaire). Il va y avoir une période de quiescence (arrêt de
développement) entre la naissance et la puberté. La folliculogenèse va se produire, c’est la
maturation des follicules qui va de pair avec l’ovogenèse qui se produit de la puberté à la
ménopause. La folliculogenèse est sous dépendance hormonale et va être en concomitance
avec l’ovogenèse. Pour ce qui concerne le follicule, certaines cellules folliculaires vont
acquérir des récepteurs hormonaux aux hormones produites par l’hypophyse. La
folliculogenèse va débuter grâce aux récepteurs aux hormones de FSH (hormone folliculo
stimulante). Les cellules autour du follicule sont les cellules thécales, elles vont acquérir des
récepteurs à la LH (hormone lutéinisante).
L’ovocyte 1 va pratiquement être inchangé, ce sont les cellules folliculaires autour qui vont
changer.

▪ Le follicule primordial : il est constitué d’un ovocyte 1 et d’une couche de cellules


folliculaires aplaties autour (50 µm).

▪ Le follicule primaire (60 à 80 µm) : on va avoir un ovocyte 1 entouré d’une couche de


cellules folliculaires cubiques (cellules granulaires = cellules folliculaires = cellules de la
granulosa). A ce moment là, ces cellules folliculaires s’appellent les cellules de la granulosa,
on peut dire aussi cellules granulaires. Ces cellules de la granulosa possèdent des
récepteurs à la FSH, elles vont avoir la capacité de sécréter des œstrogènes au stade de
follicules tertiaires.

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▪ Le follicule secondaire ou follicule pré-antral (200 à 400 µm de diamètre) : il y a plusieurs


couches de cellules granulaires qui vont entourer l’ovocyte. A ce stade, l’ovocyte va sécréter
des glycoprotéines de 3 types : ZP1, ZP2 et ZP3. Ces glycoprotéines vont s’associer entre
elles pour former une zone fibrillaire qui est la zone pellucide (entre l’ovocyte et la
granulosa). Cette zone pellucide isole l’ovocyte des cellules folliculaires. Cette zone joue un
rôle fondamental dans la fécondation pour la reconnaissance des spermatozoïdes.
Autour du follicule, il y a les cellules de l’ovaire (cellules conjonctives), on parle de stroma
ovarien (tissu de soutien). Il va commencer à se différencier pour former une structure
particulière que l’on appelle les thèques. Il va y avoir 2 événements : la formation de la zone
pellucide et le début de la différenciation des thèques (les thèques ne sont pas encore
formées, elles finiront leur différentiation au stade de follicule tertiaire).

▪ Le follicule tertiaire, follicule cavitaire ou follicule antral : il va y avoir apparition de liquide


folliculaire entre les cellules folliculaires (sécrété par les cellules folliculaires), ce liquide va
confluer pour former une cavité qui est l’antrum. L’ovocyte reste entouré de sa zone
pellucide (ZP), il va se positionner en périphérie. Autour du follicule, les cellules du stroma
ovarien ont complètement fini leur différenciation, elles sont devenues des cellules thécales
qui vont former les thèques (ce sont des cellules conjonctives). Il y a 2 types de thèques : les
thèques internes proches du follicule et les thèques externes loin du follicule. Ces cellules
thécales, notamment celles qui sont internes, possèdent des récepteurs à la LH et sont
capables de sécréter des androgènes. Les androgènes et les œstrogènes font partie des
hormones stéroïdes fabriquées à partir du cholestérol. Il va y avoir un phénomène
particulier du fait de cette sécrétion : les cellules de la granulosa ont une activité
aromatasique qui leur permet de transformer les androgènes en œstrogènes. Cette activité
va donc conduire à une collaboration entre les cellules de la thèque interne et les cellules
de la granulosa. Les androgènes formés par la thèque interne vont passer dans la granulosa
et ils vont être transformés en œstrogènes grâce à leur activité aromatasique (par l’enzyme
aromatase).
Les cellules thécales ont des récepteurs à la LH et les cellules de la granulosa ont des
récepteurs à la FSH, ils répondent à la stimulation hypophysaire. C’est grâce à cette réponse
qu’il y a une production d’œstrogènes.
Il y a 3 évènements importants pour le follicule tertiaire :
- apparition d’une cavité.
- individualisation des thèques.
- production d’œstrogènes par les cellules folliculaires.

▪ Le follicule préovulatoire de De Graaf (follicule énorme de diamètre 20 mm) : on peut le


voir à l’œil nu. A l’extérieur, il y a toujours les thèques internes et externes, à l’intérieur, il y a
toujours l’ovocyte 1 avec sa zone pellucide et sa granulosa, l’antrum est devenu énorme. On
a un follicule sous tension, c’est l’antrum qui prend la majeure partie de la place ce qui
positionne l’ovocyte dans un renflement cellulaire constitué de cellules folliculaires de la
granulosa, on l’appelle le cumulus oophorus (amas de cellules folliculaires où va se
positionner l’ovocyte) ou complexe cumulo-ovocytaire. C’est à ce stade que l’ovocyte 1
reprend sa méiose et termine sa 1ère division méiotique avec formation du 1er globule
polaire et l’ovocyte 2 est formé. Les cellules de la granulosa prennent le nom de corona
radiata seulement au moment de l’ovulation. La cavité a atteint son apogée (taille de 20
mm). Le follicule est prêt pour l’ovulation.

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b) A l’ovulation
Ovulation = expulsion ou libération par un follicule mature de l’ovaire d’un ovocyte 2 apte à
la fécondation. Cette libération se fera par rupture d’un follicule de De Graaf, c’est un
phénomène hormono-dépendant.

En pratique, le follicule est sous tension et il se produit une rupture du follicule mature de
De Graaf, cette rupture va entraîner la libération du liquide folliculaire et l’expulsion de
l’ovocyte 2 bloqué en métaphase 2. Il est entouré par la zone pellucide et des cellules de la
granulosa. Au moment de l’ovulation, les cellules de la granulosa s’organisent radialement et
forment la corona radiata autour de l’œuf, elle joue un rôle dans la fécondation.

c) Après l’ovulation
L’ovocyte 2 a quitté l’ovaire, il reste le sac folliculaire qui va se collaber et se combler par un
caillot sanguin, il va en quelque sorte cicatriser. Il subit une transformation et va devenir le
corps jaune progestatif, c’est une sorte de glande endocrine provisoire. Ce corps jaune
progestatif va se constituer à partir de corps cellulaires : à partir de la thèque interne et de la
granulosa des cellules folliculaires qui sont restées in situ. Il va y avoir une lutéinisation :
- les cellules de la thèque interne vont se transformer en petites cellules lutéales ou
lutéiniques qui vont sécréter de la progestérone.
- alors que les cellules de la granulosa vont se transformer en grandes cellules
lutéales qui vont sécréter des œstrogènes.

Le corps jaune a 2 devenirs, en présence de fécondation ou sans présence de fécondation :


▫ s’il se produit une fécondation, il va persister et va devenir le corps jaune de
gestation qui va assurer la production hormonale en début de grossesse. Cette
transformation en corps jaune de gestation va se faire sous l’influence de l’HCG
(Hormone Chorionique Gonadotrophine) (hormone que l’on dose pour détecter une
grossesse)
▫ s’il n’y a pas de fécondation, il va progressivement dégénérer au cours de la
lutéolyse, il y a arrêt de toute production hormonale ce qui va déclencher les règles.
Le corps jaune résiduel va dévoluer et deviendra le corpus albicans.

d) Dynamique de la folliculogenèse
La folliculogenèse est la croissance folliculaire qui va conduire à la maturation complète
d’un follicule et à l’ovulation. C’est un phénomène qui va durer dans une période de la
puberté à la ménopause. Elle va gérer le capital des follicules primordiaux qui ont été
formés au cours de la vie intra-utérine (avant la naissance). Si l’on considère une femme à un
instant donné, elle aura plusieurs follicules en phase de maturation, les follicules vont
quitter par vagues le stock folliculaire. Un follicule qui a commencé sa maturation ne pourra
pas revenir en arrière, il ne pourra pas devenir quiescent, il y a donc 2 alternatives :
- soit il devient le follicule sélectionné qui aboutit à l’expulsion d’un ovocyte 2
(ovulation). A chaque cycle on perd tous les follicules recrutés sauf un.
- soit il va dégénérer (atrésie), il ne peut pas s’arrêter ou revenir en arrière.

e) Mécanismes de l’ovulation
Dans la folliculogenèse, il y a 3 temps : le recrutement, la sélection et l’atrésie.

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▪ Le recrutement : il y a un stock de follicules primordiaux, il va y avoir un groupe de


follicules primordiaux qui va quitter par vagues successives la réserve folliculaire, ce nombre
va varier en fonction de l’âge de la femme (plus elle vieillit, moins elle a de stock et moins il
y aura de follicules recrutés). Le recrutement va être induit par l’hormone FSH, il faut qu’il y
ait eu au moins 3 mois d’imprégnation à la FSH pour que le recrutement puisse se faire.
Ensuite, le follicule va maturer et un seul va arriver à maturation, il faut que sa maturation
ait commencé 3 mois plus tôt et il faut que la formation de son antrum se soit faite 65 jours
avant l’ovulation. Donc pour une adolescente prépubaire, il va falloir 6 mois d’imprégnation
à la FSH car il y 3 mois de recrutement pour qu’un follicule puisse se faire et encore 3 mois
pour que l’ovulation puisse avoir lieu.
Follicules en train de maturer : 100 chez une femme de 20 ans, 20 chez une femme de 40
ans.
La FSH est importante car les cellules de la granulosa y ont des récepteurs et sous l’action de
la FSH, les cellules folliculaires (de la granulosa) vont avoir une activité de sécrétion de
liquide folliculaire qui va entraîner la sécrétion de l’antrum (follicule tertiaire). La FSH est
libérée par l’hypophyse.

▪ La sélection : c’est le choix et l’émergence du follicule ovulatoire, tous les follicules recrutés
peuvent potentiellement devenir ovulatoires mais un seul va parvenir jusqu’à l’ovulation, il
s’agit du follicule ovulatoire. Il y a encore intervention de la FSH, c’est un phénomène
hormono-dépendant. Il y a 2 étapes :
- une étape de présélection qui se fait à la fin de la phase lutéale du cycle précédent.
- une phase de sélection proprement dite qui se fait au cours de la première phase du
cycle en cours, elle se produit entre J1 et J6 (encore pendant les règles). Cette phase
de sélection va aboutir à la sélection du follicule dominant qui sera en fait le follicule
sélectionné. Cette sélection se fait par la taille, on sait qu’il faut que le follicule ait
atteint un diamètre suffisant, ce diamètre doit être de 10 mm à J6. Il s’agit du
follicule qui a le mieux répondu à la stimulation par la FSH, il va donc produire plus de
liquide folliculaire, c’est celui qui grossit le plus. Le follicule dominant va produire une
hormone pour inhiber la croissance folliculaire des autres follicules, c’est la FRP
(protéine régulatrice folliculaire), cela entraîne l’arrêt de la maturation des autres
follicules. Ce follicule dominant répond à la FSH et produit beaucoup d’œstrogènes
grâce aux cellules de la granulosa.
Comment se fait le choix de l’ovaire ovulant ? Pour l’instant, on pense que le choix se fait de
manière aléatoire. Il se fait en fonction de là où se forme le follicule le plus gros.

▪ L’atrésie : il s’agit du devenir de la majorité des autres follicules, c’est la dégénérescence


folliculaire. Il va se produire une apoptose des cellules de la granulosa et cela va toucher la
majorité des follicules : sur 400 000, seulement environ 400 deviendront ovulatoires, les
autres sont atrésiques. A la ménopause, les ovaires vont devenir quiescents (non
fonctionnels), ils vont être remplis d’un produit atrésique.
A la ménopause, il n'y a plus de production hormonale et les ovaires sont ramenés à un état
quiescent et les follicules vont mourir d’atrésie, il n'y aura plus de follicules fonctionnels et
ils vont dégénérer.

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5) La régulation hormonale du cycle ovarien


Il y a 2 catégories d’hormones qui assurent la régulation de la gamétogenèse :
- les gonadotrophines d’origine hypophysaire et sous le contrôle de l’hypothalamus.
- les stéroïdes qui sont d’origine gonadique (ici d’origine ovarienne).

La régulation du cycle chez la femme va se faire d’une part au niveau de l’hypothalamus,


puis sur l’hypophyse et enfin sur les gonades. L’hypothalamus et l’hypophyse constituent
l’axe hypothalamo-hypophysaire et on peut y rajouter les gonades : il s’agit de l’axe
hypothalamo-hypophyso-gonadique.

En pratique, c’est l’hypothalamus qui contrôle tout, il secrète des hormones et notamment
la GnRH (Gonadotrophine Releasing Hormone) qui sera sécrétée de manière pulsatile (non
constante) dans le temps. Cette GnRH va agir au niveau de l’hypophyse et celle-ci, en
réponse à la stimulation à la GnRH, va sécréter de la FSH ou de la LH (gonadotrophines) :
FSH (hormone folliculo stimulante) et LH (hormone lutéinisante). Ces sécrétions vont être
variables au cours du cycle.

▪ Le cycle ovarien : le premier jour des règles fixe le premier jour du cycle. La 1ère partie du
cycle, de J1 (ou J0) à J14, est la phase folliculaire (au niveau des ovaires et non de l’utérus).
On va avoir principalement une sécrétion de FSH et un peu de LH, car cette FSH va stimuler
la croissance des follicules recrutés, les follicules pourront répondre à la FSH grâce aux
récepteurs sur les cellules de la granulosa en sécrétant des œstrogènes en collaboration
avec les cellules de la thèque qui vont être sécrétés de façon croissante notamment par le
follicule dominant. On arrive avant le 14ème jour avec un seul follicule qui va sécréter
beaucoup d’œstrogènes, cette sécrétion importante va induire un pic d’œstrogènes grâce à
la production du seul follicule dominant. Ce pic va induire la sécrétion d’un pic de LH par
l’hypophyse conjugué à un petit pic de FSH. La décharge de LH va provoquer par ischémie
une nécrose des cellules de la paroi, le follicule sous tension va provoquer la rupture de la
paroi et l’ovocyte II et ses annexes vont être libérés.
Ces 2 pics (LH et FSH) constituent la décharge ovulante qui va aboutir à l’ovulation. Il faut 3
cycles pour qu’un follicule puisse ovuler (soit 3 mois de maturation du follicule).

Les phases folliculaire et lutéales pour l’ovaire correspondent aux phases menstruelle,
proliférative et sécrétoire pour l’endomètre.

LH

FSH

Œstrogène

Progestérone

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La 2ème partie est la phase lutéale : de J14 à J28. On part du principe qu’il n’y a pas
fécondation. Il va y avoir transformation du sac folliculaire en corps jaune qui a une activité
sécrétoire. Il sécrète des œstrogènes et de la progestérone qui vont avoir un effet au niveau
hormonal, elles vont avoir un rétrocontrôle négatif, on parle aussi de rétroaction négative
autant sur les cellules de l’hypothalamus que sur les cellules de l’hypophyse. Il va y avoir un
blocage de la sécrétion de gonadotrophines, le taux de gonadotrophines va rester basal par
rapport au stade folliculaire (premier stade).

Pendant la phase folliculaire, il y a production d’œstrogènes et de gonadotrophines, puis


lors de la phase lutéale, il y a production d’œstrogènes et de progestérone.

▪ Le cycle utérin ou cycle menstruel : l’endomètre (muqueuse de l’utérus) va être un des


tissus cibles des hormones ovariennes. Pendant la période d’activité génitale (de la puberté
à la ménopause) vont se produire des modifications cycliques, ces modifications vont d’une
part suivre le cycle hormonal et d’autre part, elles vont préparer l’endomètre à une
éventuelle nidation d’un œuf. Ce cycle va durer 28 jours :
- il débute au premier jour des règles, c'est la phase menstruelle qui dure environ 4
jours (variable d’une femme a l’autre) de J1 à J4 (ou de J0 à J3).
- suivi d’une phase proliférative de J4-5 à J14 (correspond phase folliculaire du cycle
ovarien)
- enfin, il va y avoir une phase sécrétoire (correspond à la phase lutéale du cycle
ovarien) qui va durer de J15 à J28.

1ère phase, la phase menstruelle de J1 à J4-5 (cela dépend des femmes) : elle débute le
premier jour des règles = premier jour du cycle. Il n’y a pas eu de fécondation donc pas
d’implantation d’œuf. Il a y eu un corps jaune au cycle précédent qui a régressé (lutéolyse),
cette régression du corps jaune va être concomitante d’une chute hormonale de
progestérone et d’œstrogènes qui va provoquer l’élimination de la couche fonctionnelle de
l’endomètre par hémorragie. L’endomètre est vascularisé par des artères spiralées, le fait
d’être spiralées va leur permettre de suivre les variations d’épaisseur de l’endomètre au
cours de la prolifération.
La chute hormonale va leur faire subir une vasoconstriction, les cellules épithéliales vont
mourir par manque d’apport sanguin, il va y avoir une nécrose ischémique de l’endomètre
non programmée (mort en rapport avec un manque d’apport de sang, par exemple un
infarctus du myocarde). Les cellules mortes vont être éliminées par hémorragie, il s’agit
juste de la couche fonctionnelle. La couche résiduelle ou basale va rester car c’est à partir
d’elle que l’épithélium de l’endomètre se reconstituera.

2ème phase, la phase proliférative de J4-5 à J14 : il va y avoir une production d’œstrogènes,
cela correspond à la phase folliculaire du cycle ovarien. A ce moment, les cellules épithéliales
et les glandes du chorion vont proliférer ce qui provoque une augmentation d’épaisseur de
l’endomètre, c’est la reconstitution de l’endomètre après les règles. Quand on décrit
l’endomètre à cette phase, il y a des glandes rectilignes avec une lumière étroite, les artères
spiralées sont peu contournées pendant cette phase.

11
UE 2 Gamétogénèse Pr Yardin

3ème phase, la phase sécrétoire de J15 à J28 : il va y avoir sécrétion du mucus par les
glandes, au niveau du cycle ovarien, on est après l’ovulation. Il y a sécrétion de
progestérone (en majorité) et d’œstrogènes. La progestérone va stimuler la sécrétion
glandulaire, les glandes vont augmenter de taille, elles se chargent en mucus et en
glycogène, les artères spiralées sont très contournées et très sinueuses. A ce stade,
l’endomètre a atteint son maximum d’épaisseur, c’est pour que l’utérus se prépare à une
éventuelle nidation, une éventuelle implantation de l’œuf.

J1

Il va également se produire une réaction importante, les cellules superficielles du chorion


vont se différencier en cellules pré-déciduales :
- s’il se produit une implantation, on aura une décidualisation : les cellules pré-
déciduales deviennent déciduales. Il y a une période de réceptivité maximale de
l’utérus à l’implantation, c’est la fenêtre d’implantation de J20 à J23 du cycle utérin.
- s’il n’y a pas de fécondation, on reviendra au cycle normal avec un arrêt de sécrétion
de progestérone et d’œstrogènes, il y aura des menstruations et une élimination de
l’endomètre par nécrose ischémique.

IV) La spermatogenèse
1) L’appareil génital masculin
Il comprend les testicules, les voies spermatiques, les glandes annexes et le pénis. Il a
plusieurs fonctions :
- la fabrication les spermatozoïdes = production des gamètes
- la synthèse des hormones mâles.
- l’émission des gamètes dans les voies génitales féminines.

a) Les testicules
Chaque testicule est ovoïde et contenu dans une forme de sac : le scrotum. Il n’est pas à la
même température que le reste du corps : cela a une influence sur la spermatogenèse
(35°C : température optimale). Il est entouré par une capsule conjonctive qui est l’albuginée
(tissu conjonctif) qui comprend un épaississement qui est le corps de Highmore.

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L’albuginée envoie des travées conjonctives qui divisent le testicule en lobules (≈ 250 lobules
par testicule), ces travées s’appellent les septa testiculaires. Ce sont des charpentes
conjonctives. Chaque lobule contient 1 à 4 tubes très sinueux (repliés sur eux-mêmes) qui
sont les tubes séminifères, chaque testicule en a environ 600 à 800. Un tube séminifère
mesure en moyenne 60 cm, on estime qu’un testicule héberge environ 300 mètres de tubes
séminifères.
Les tubes séminifères contiennent un épithélium séminifère où va avoir lieu la
spermatogenèse, à l’intérieur, il y a du liquide testiculaire.

b) Les voies spermatiques


Elles commencent par les tubes séminifères qui vont se déverser dans les tubes droits qui
vont être reliés au rete testis, ce dernier est un réseau labyrinthique de canalicules contenu
dans le corps de Highmore (tissu conjonctif ≠ canalicule). Le rete testis se draine dans les
cônes efférents, eux-mêmes se drainant dans l’épididyme qui à son tour se draine dans le
canal déférent. Le canal déférent se termine à l’entrée de la prostate. Juste avant son
entrée dans la prostate, il va recevoir les sécrétions des vésicules séminales.

Après le canal déférent, il y a le canal éjaculateur qui draine les sécrétions qui proviennent
de la prostate, tout ce qui été décrit jusqu’à présent était pair.
Les 2 canaux éjaculateurs vont former un canal impair et médian : l’urètre chargé
d’acheminer jusqu’à l’extérieur à la fois l’urine et le sperme.
Les parois de l’épithélium des épididymes et des canaux déférents contiennent des
stéréocils qui pourront capter et détruire les déchets de la spermatogenèse.

c) Les glandes annexes


Elles sont au nombre de 3 : la prostate et les 2 vésicules séminales, elles fabriquent le
composant liquidien du sperme : le liquide séminal.

Les vésicules séminales sont des glandes sacculaires qui ont une forme allongée qui
possèdent de nombreux replis et qui sécrètent un liquide qui a la particularité d’avoir une
couleur jaune caractéristique contenant beaucoup de fructose (très nutritif). Le pH du
liquide produit par ces glandes est alcalin (basique). On peut doser la fructosémie pour voir
un signe de diabète s’il est trop élevé chez un homme.

13
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La prostate est unique (impaire) mais constituée de plusieurs glandes : les glandes
muqueuses, les glandes sous-muqueuses et les glandes périphériques. Le produit de
sécrétion de la prostate est blanchâtre, peu épais et a un pH acide car il contient des
enzymes de 2 types :
- les phosphatases acides (marqueur d’un cancer de la prostate).
- les enzymes protéolytiques qui servent à la liquéfaction du sperme.

2) La dynamique de la spermatogenèse
A la puberté, les testicules vont commencer à sécréter des taux importants d’hormone
(développement de l’axe hypothalamo-hypophysaire) : la testostérone (cellules de Leydig)
qui permet l’apparition des caractères sexuels secondaires (pilosité, masse musculaire…) et
le développement des testicules. Il va se produire une maturation des tubes séminifères et
donc le début de la spermatogenèse. Au niveau des tubes séminifères, il y a 2 populations
cellulaires distinctes :
- les cellules de Sertoli.
- les spermatogonies : cellules germinales diploïdes, pas encore des gamètes, elles
sont présentes avant la puberté

Sous l’influence de la testostérone, il y a un développement des cellules de Sertoli


(réceptrices FSH) qui va permettre de contrôler la spermatogenèse. Elles ont la particularité
d’avoir des jonctions serrées entre elles et des jonctions communicantes avec les cellules
germinales.
Les spermatogonies sont formées lors de la vie intra-utérine, elles sont restées quiescentes
jusque-là, il y aura multiplication des spermatogonies à la puberté par des mitoses (plusieurs
cycles mitotiques), il n’y a pas de stock qui se crée comme chez la femme. Les
spermatogonies vont se multiplier, elles possèdent 2n chromosomes.

Chez l’homme, lorsque la production va commencer, elle va être continue jusqu’à la mort, il
n’y aura pas d’andropause (équivalent de la ménopause chez la femme), ce n’est pas un
phénomène cyclique. La spermatogenèse dure 74 jours ± 4 jours (de 70 à 78 jours). Il y a des
vagues de spermatogenèse successives, la spermatogenèse ne commence pas au même
moment dans tous les tubes séminifères.

3) Les différents compartiments testiculaires


On va distinguer 2 compartiments testiculaires :
- le compartiment tubulaire qui se situe à l’intérieur des tubes séminifères.
- le compartiment interstitiel qui est entre les tubes séminifères.

Le compartiment tubulaire comprend toutes les cellules de la lignée germinale, entre il y


aura des cellules de Sertoli. Chaque tube est entouré par une gaine conjonctive
péritubulaire, il contient en son centre une lumière contenant du liquide testiculaire. Il est
bordé par un épithélium séminifère contenant les cellules germinales et les cellules de
Sertoli.
Le compartiment interstitiel est un tissu de soutien ou tissu conjonctif situé entre les tubes
séminifères. Il est important car il contient des cellules de Leydig qui sécrètent la
testostérone, il y a également beaucoup de capillaires sanguins qui prennent en charge la
testostérone (amenant la testostérone sur les sites d’action, action endocrine).

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Ces 2 compartiments sont isolés l’un de l’autre par la barrière physiologique sang-testicule
(sang-spermatozoïde) ou barrière hémato-testiculaire. Il ne faut pas qu’il ait de contact
entre le système immunitaire et le lieu où il y a la spermatogenèse car sinon le corps
créerait des anticorps contre ses propres spermatozoïdes (auto-anticorps), c’est une
pathologie qui entraîne une hypofertilité ou une infertilité. Cette barrière est constituée des
cellules de Sertoli qui ont des jonctions serrées bloquant la communication entre le sang et
la spermatogenèse.

4) Description de la spermatogenèse
La spermatogenèse a 3 phases principales :
- la prolifération mitotique.
- une phase de division méiotique à la puberté, il faut que les cellules soient
haploïdes.
- la spermiogenèse, phase de cytodifférenciation terminale (uniquement cellulaire)
qui aboutira aux spermatozoïdes matures. (acquisition de particularités physiques :
mobilité)
Spermatogenèse ≠ spermiogenèse

La spermatogenèse a lieu dans la paroi des tubes séminifères, les cellules germinales ont
une différenciation dans cette paroi. Les formes les moins différenciées vont se trouver en
périphérie de l’épithélium, alors que les cellules germinales les plus matures vont se
rapprocher de la lumière. Dans l’épaisseur des tubes séminifères, il y a une différenciation
cellulaire concomitante à une migration des cellules vers la lumière. Lorsque l’on regarde un
tube séminifère en coupe, on distingue plusieurs types cellulaires. La forme la plus mature
est le spermatozoïde, c’est la forme ultime de différentiation qui sera la plus centrale et il
sera libéré dans la lumière du tube séminifère.

Les spermatogonies sont situées à la périphérie des tubes séminifères et se situent entre
les pôles basaux des cellules de Sertoli. Ce sont les seules cellules germinales présentes
avant la puberté chez l’homme (les cellules de Sertoli ne sont pas des cellules germinales).

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Il y a 2 types de cellules chez l’homme avant la puberté mais dont un seul représente les
cellules germinales : les spermatogonies. Il n’y a pas de méiose avant la puberté. A la
puberté, l’axe hypothalamo-hypophysaire se met en place et sous l’influence des
hormones, il va y avoir une multiplication des spermatogonies qui se fait par vagues
successives. On se rend compte qu’il y a 2 types de spermatogonies :
- les spermatogonies de type A qui restent au pôle basal (périphérie) et qui ont pour
rôle de reconstituer le stock de cellules germinales.
- les spermatogonies de type B qui au contraire vont s’engager dans la
spermatogenèse et devenir des spermatozoïdes. Ces spermatogonies de type B vont
quitter le pôle basal et vont se transformer en cellules prêtes à commencer la
méiose : les spermatocytes I qui sont un peu à distance du pôle basal.

Les spermatocytes I ou spermatocytes de premier ordre sont des cellules encore diploïdes
qui s’engagent dans la méiose, elles ne sont pas tout à fait dans le pôle basal. Chaque
spermatocyte I va subir la 1ère division méiotique (la mitose réductionnelle) pour donner
deux spermatocytes II qui vont être plus loin du pôle basal et qui eux sont haploïdes.

Les spermatocytes II ou spermatocytes de second ordre sont des cellules haploïdes avec
n chromosomes. Par rapport aux spermatocytes I, ils ont leur taille divisée de moitié. Ils
vont subir la 2ème division méiotique et vont chacun donner deux spermatides.
1 spermatocyte I ⟶ 2 spermatocytes II ⟶ 4 spermatides ⟶ 4 spermatozoïdes

Les spermatides (haploïdes) vont subir la spermiogenèse pour se transformer en


spermatozoïdes matures (cytodifférenciation), cette spermiogenèse se fait sous le contrôle
des cellules de Sertoli. Il y a plusieurs stades :
▫ d’abord, il va se produire une condensation et un allongement du noyau, ce noyau
qui était arrondi au départ va devenir fusiforme.
▫ on va considérer l’appareil de Golgi qui est constitué de vésicules, elles vont prendre
le nom de granules/vésicules pro-acrosomique. Elles vont fusionner pour former
l’acrosome, cet acrosome va se positionner au niveau apical, il va se mouler au-
dessus du noyau, il s’appelle aussi capuchon céphalique.
▫ les mitochondries (usines d’énergie) vont se regrouper sous le noyau au niveau d’une
structure qui s’appelle la pièce intermédiaire.

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▫ les centrioles vont également se localiser au pôle basal du noyau et vont permettre
de créer le complexe filamentaire axial formé de 9 doublets de microtubules
(cytosquelette).
▫ à partir de ce complexe filamentaire axial va se former le flagelle qui servira à la
propulsion des spermatozoïdes.

Le spermatozoïde comprend plusieurs parties : 5


- la tête, elle comprend le noyau et l’acrosome moulés sur le pôle antérieur.
- la deuxième partie est le col, c’est une partie rétrécie qui comprend les centrioles,
c’est le départ du complexe filamentaire axial.
- la troisième partie est la pièce intermédiaire qui comprend le complexe filamentaire
axial, la gaine mitochondriale et une gaine fibreuse qui va protéger le tout.
- la pièce principale est composée d’un filament axial entouré d’une gaine fibreuse (il
n'y a plus de gaine mitochondriale).
- la pièce terminale comprend le complexe filamentaire axial juste entouré par la
membrane plasmique et non protégé (il n'y a pas de gaine fibreuse).
La pièce principale et la pièce terminale constituent le flagelle (important dans la propulsion
du spermatozoïde).

Caractéristique des spermatozoïdes :


- leur nombre : 100 millions/mL de sperme en moyenne. Au cours d’une éjaculation, il
y a 2 à 6 mL de sperme éjaculé.
- leur longueur : 65 µm.
- leur mobilité à l’émission est de 80 % (pour 80 % des spermatozoïdes), 2h après
l’éjaculation, leur mobilité diminue à 60 %.
- leur vitesse de déplacement : 1,5 mm/min.

Des spermogrammes sont élaborés dans les laboratoires, ils ont 2 critères :
- la morphologie des spermatozoïdes, pour que les spermatozoïdes soient considérés
comme normaux, il faut un taux ≤ 40 % de spermatozoïdes anormaux.
- le pourcentage des formes atypiques (formes anormales).

Les spermatozoïdes ont une survie de 2 à 3 jours dans les voies génitales féminines. Leur
pouvoir fécondant s’arrête 24h à 48h après émission dans les voies génitales féminines, au-
delà, ils sont vivants mais pas fécondants.

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5) Le contrôle de la spermatogenèse
Elle dure 74 jours ± 4 jours, la production de spermatozoïdes est continue jusqu’à la mort.
La spermatogenèse ne va pas débuter en même temps dans tous les tubes séminifères, il y a
des vagues successives de spermatogenèse qui vont assurer une production constante,
continue et permanente. Il y a 3 facteurs qui contrôlent la spermatogenèse :
- les cellules de Sertoli.
- le contrôle hormonal.
- des facteurs extérieurs.

a) Les cellules de Sertoli


Elles jouent un rôle majeur dans la spermatogenèse. Ce sont des cellules de grande taille
non germinales qui vont occuper toute la hauteur des tubes séminifères, leur pôle basal
repose sur la membrane basale et elles vont s’étendre jusqu’à la lumière, leur noyau est au
pôle basal, elles vont émettre des prolongements cytoplasmiques qui vont entourer et
protéger les cellules germinales et ainsi elles vont établir des contacts très étroits avec les
cellules de la lignée germinale. Ces cellules de Sertoli se lient aux cellules germinales par des
jonctions communicantes qui permettront les échanges entre elles, elles peuvent fournir
aux cellules germinales des facteurs de croissance. Les cellules de Sertoli peuvent
communiquer entre elles par des jonctions serrées qui jouent un rôle dans la barrière
hémato-testiculaire.

Les cellules de Sertoli ont au moins 6 fonctions :


- elles jouent un rôle très important dans la barrière sang-spermatozoïdes de par leurs
jonctions serrées qui vont mettre les cellules germinales à l’abri des anticorps.
- elles sont situées dans toute la hauteur de l’épithélium séminifère, elles contrôlent
toutes les étapes de la spermatogenèse en contrôlant la migration des cellules
germinales.
- lorsque les cellules différenciées arrivent à la lumière, il y a spermiation avec
libération des spermatozoïdes dans la lumière des tubes séminifères. Le contrôle de
la spermiation est réalisé par les cellules de Sertoli.
- elles sécrètent des facteurs de croissance importants pour les cellules germinales.

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UE 2 Gamétogénèse Pr Yardin

- si une cellule germinale meurt par apoptose, la cellule de Sertoli est capable de la
phagocyter au sein de l’épithélium.
- elles possèdent des récepteurs à la FSH et à la testostérone, les cellules de Sertoli
ont un grand rôle dans la régulation hormonale.

b) Le contrôle hormonal
Comme pour la femme, l’axe hypothalamo-hypophysaire joue un grand rôle et l’on va
retrouver les mêmes hormones : GnRH, FSH et LH. Ce sont les sites d’actions de ces
hormones qui diffèrent. Tout passe par les cellules de Sertoli.
Les cellules qui contrôlent la spermatogenèse (cellules de Sertoli) sont elles-mêmes
contrôlées par la FSH et la testostérone, la testostérone ne peut pas agir telle qu’elle est
produite, elle doit se lier à l’ABP (Androgen Binding Protein) pour avoir une action sur ces
protéines.
Dans un premier temps, la FSH va activer les cellules de Sertoli, en réponse, elles vont
sécréter l’ABP qui va se lier à la testostérone. Le complexe produit (ABP + testostérone) va
aller agir sur les récepteurs des cellules de Sertoli qui elles-mêmes vont aller agir
directement sur la spermatogenèse. La testostérone seule ne peut pas agir.
La testostérone est produite par les cellules de Leydig (compartiment interstitiel) sous
l’influence de la LH car les cellules de Leydig possèdent des récepteurs à la LH. De manière
comparable à ce qui se passe chez la femme, s’il y a trop de testostérone, il un rétrocontrôle
négatif à 3 niveaux :
- sur les cellules de Leydig.
- sur l’hypophyse.
- sur l’hypothalamus (blocage de l’axe hypothalamo-hypophysaire, il y a moins de LH,
moins d’action sur les cellules de Leydig et donc moins de testostérone).

Les cellules de Sertoli ont aussi un système de rétroaction, c’est par rapport au nombre de
cellules germinales : s’il y en a trop, les cellules de Sertoli sécrètent de l’inhibine qui va aller
bloquer en amont la sécrétion de FSH (au niveau de l’hypophyse) et provoquer l’arrêt de
sécrétion des cellules de Sertoli.

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UE 2 Gamétogénèse Pr Yardin

Les systèmes de rétroaction sont interdépendants mais il y un dialogue moléculaire


(échanges de peptides) entre les cellules de Leydig et les cellules de Sertoli qui permettra
de contrôler au mieux la spermatogenèse. Il semblerait qu’il y ait des informations
échangées entre ces deux cellules.

c) Les autres facteurs influençant la spermatogenèse


Les facteurs extérieurs peuvent influencer la spermatogenèse :
- les facteurs nutritionnels car il faut un apport protéique et un apport en vitamines A
et E suffisant. L’alcool est très néfaste pour la spermatogenèse (effet délétère), ainsi
que le tabac et le cannabis. De nos jours, la spermatogenèse est de moins en moins
bonne chez l’homme.
- les facteurs vasculaires, le testicule est très sensible à la diminution de l’apport
sanguin : il s’agit de l’ischémie (diminution du débit sanguin en un endroit
particulier), les testicules y sont très sensibles, ils sont suspendus et il peut se passer
une torsion aiguë du testicule, le pédicule du testicule va se tordre et bloquer
l’apport sanguin. En plus d’être très douloureuse, c’est une urgence chirurgicale car il
faut vite rétablir le débit sanguin pour qu’il n’y ait pas de nécrose du testicule (cela
arrive souvent chez l’enfant ou chez l’adulte jeune).
- les facteurs physiques : les rayons X vont être très délétères notamment sur les
spermatogonies qui reconstituent le stock, donc il n’y aura plus de stock et plus de
spermatogenèse. Pour une personne qui fait une radiothérapie (cancer du testicule),
il faut faire une conservation de sperme. La température scrotale est à environ 35°C
(2°C de moins que la température centrale), toute augmentation de cette
température peut provoquer une infertilité (ex : souvent les boulangers trop près
des fourneaux, les routiers assis trop longtemps ou les hommes qui prennent trop de
bains chauds).
- les facteurs pharmacologiques : de nombreux produits peuvent être toxiques pour la
lignée germinale, il y a une baisse de la spermatogenèse au cours du temps (ex : les
pesticides, les œstrogènes dans l’alimentation). On constate une diminution globale
de la fertilité dans les pays développés.
- Les facteurs inflammatoires et infectieux : on peut avoir une inflammation au niveau
des testicules appelée orchite. Elle peut être à l’origine d’une infertilité car si elle est
chronique, elle peut entraîner une destruction des spermatogonies. On sait que
petit à petit, l’épithélium des tubes séminifères peut être remplacé par de la fibrose
(TC non fonctionnel). Cette orchite peut survenir notamment en cas d’infection,
celle-ci peut être due à une bactérie (MST : syphilis, gonorrhée) mais aussi à une
infection virale (exemple des oreillons : si un homme adulte est touché par ce virus
on peut avoir une orchite ourlienne avec plus ou moins une baisse de la fertilité dans
25% des cas mais pas de stérilité. C’est pourquoi la vaccination pendant l’enfance est
faite indifféremment chez les filles (pour éviter de contaminer un homme adulte) et
les garçons). Elle peut toucher exceptionnellement les enfants, mais se retrouve
principalement chez l’adulte jeune, c’est là qu’elle est la plus grave.

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UE 2 Gamétogénèse Pr Yardin

V) Comparaison entre ovogenèse et spermatogenèse

Les ovocytes sont moins


fragiles que les spermatozoïdes
car il n’y a qu’un ovocyte
produit à chaque cycle, ce qui le
rend précieux, la nature aura
tendance à le conserver même
s’il a une déformation.

Chez l’homme, il y a des millions


de spermatozoïdes produits
donc s’il y a une anomalie, la
spermatogenèse va s’arrêter.
C’est la différence entre le
transporteur réciproque qui va
provoquer chez l’homme un
blocage de la spermatogenèse.

Chez la femme, il va y avoir une


permissivité, l’ovogenèse n’est
pas bloquée.

méiotiques

Attention QCMs : dans les gamètes


on a des molécules d’ADN, pas des
chromosomes, ABUS DE LANGAGE.

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