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RAPPORT

Une édition du Centre scientifique et technique de la construction


n° 19
Novembre 2016

Directives pour l’application


de l’Eurocode 7 en Belgique
selon la NBN EN 1997-1 ANB
Partie 1 : dimensionnement géotechnique
à l’état limite ultime (ELU)
de pieux sous charge axiale
à partir d’essais de pénétration statique (CPT)
(révision du Rapport n° 12)
Éditeur responsable : Jan Venstermans
D/2016/0611/17

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 1
RAPPORT n° 19 Directives pour
l’application de l’Eurocode 7 en
Belgique selon la NBN EN 1997-1 ANB
La première édition de ce document a été élaborée sous la direction du groupe de travail du
CSTC ‘Eurocode 7 – Pieux’. La révision a été conduite par un groupe de travail restreint et
approuvée par la commission de normalisation NBN E25007 ‘Eurocode 7 – Calcul géotech-
nique’, dont le secrétariat est assuré par le CSTC et SECO.

Membres de la commission de normalisation

C. Basunga Ngelesi (SPF Économie), C. Bauduin (Besix/KUL), M. Bottiau (ABEF), P. Conde


(SECO/Secrétaire de la commission), J. Deceuster (CFE), F. De Cock (Geo.be), M. De Vos
(CSTC/Secrétaire de la commission), B. François (ULB), P.Gerard (ULB), K.Haelterman (Vlaamse
overheid, MOW, Afd. Geotechniek), A. Holeyman (UCL), N. Huybrechts (CSTC/KUL),
G. Jaspar (SPW), E. Leemans (ABEF), A. Madarasz (NBN), W. Maekelberg (Tuc Rail), J. Maertens
(Jan Maertens bvba), L. Maertens (Besix/Président de la commission), I.  Mariën (Vlaamse
overheid, MOW, Afd. Expertise Beton & Staal), P. Meireman (Geo Design), O. Rens (ABEF),
C. Treve (CFE), G. Van Alboom (Vlaamse overheid, MOW, Afd. Geotechniek), S. Vandemeulebroecke
(Planet Engineering), P. Vandenbosch (Régie des bâtiments), J. Verstraelen (Tuc Rail),
P. Welter (SPW)

Les directives sont basées sur la littérature actuellement disponible et les données d’essais
relatives à la capacité portante des pieux de fondation. L’objectif était d’élaborer des direc-
tives aussi utiles que possible. Toutefois, les membres du Groupe de travail et de la commis-
sion de normalisation déclinent toute responsabilité quant aux éventuelles carences dans
le présent document.

Les directives présentes dans ce Rapport peuvent être appliquées en Belgique dès leur
publication pour le dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime (ELU) de pieux sous
charge axiale à partir d’essais de pénétration statique (CPT).

Si le dimensionnement est conforme à l’Annexe nationale belge de l’Eurocode 7 – Partie 1


(NBN EN 1997-1 ANB [B10]), ces directives doivent être suivies pour le calcul géotechnique à
l’état limite ultime (ELU) de pieux sous charge axiale de catégorie géotechnique 2 (§ 2.1, p. 9)
à partir d’essais de pénétration statique (CPT).

CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION

CSTC, établissement reconnu en application de l’arrêté-loi du 30 janvier 1947


Siège social : Rue du Lombard 42 à 1000 Bruxelles

Publication à caractère scientifique visant à faire connaître les résultats des


études et recherches menées dans le domaine de la construction en Belgique et à
l’étranger.

La reproduction ou la traduction, même partielles, du texte de la présente Note


d’information technique n’est autorisée qu’avec le consentement de l’éditeur
responsable.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 1
Sommaire
AVANT-PROPOS................................................................................................................. 5

1 INTRODUCTION............................................................................................................. 7

2 CATÉGORIES GÉOTECHNIQUES, DÉFINITIONS ET SYMBOLES........................................... 9


2.1 Catégories géotechniques....................................................................................... 9
2.2 Définitions.............................................................................................................. 9
2.2.1 Niveau de la pointe du pieu et diamètre de la base du pieu............................ 9
2.2.2 Surface de la base du pieu...........................................................................10
2.2.3 Diamètre équivalent de la base du pieu........................................................10
2.2.4 Périmètre du fût........................................................................................... 11
2.3 Symboles............................................................................................................... 11
2.4 Abréviations.......................................................................................................... 11

3 RECONNAISSANCE GÉOTECHNIQUE............................................................................... 17
3.1 Généralités............................................................................................................ 17
3.2 Type de cône.......................................................................................................... 17
3.3 Influence des excavations...................................................................................... 17

4 PIEUX SOUS CHARGE AXIALE DE COMPRESSION............................................................19


4.1 Généralités............................................................................................................19
4.2 Valeur de calcul de l’action.....................................................................................19
4.2.1 Généralités..................................................................................................19
4.2.2 Frottement négatif....................................................................................... 20
4.2.3 Charges alternées....................................................................................... 22
4.3 Valeur de calcul de la capacité portante en compression........................................ 22
4.3.1 Introduction................................................................................................ 22
4.3.2 Résistance à la base.................................................................................... 24
4.3.3 Résistance au frottement............................................................................. 25
4.3.4 Capacité portante totale.............................................................................. 26
4.3.5 Valeur caractéristique de la capacité portante.............................................. 28
4.3.6 Valeur de calcul de la capacité portante....................................................... 29

2 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
5 PIEUX SOUS CHARGE AXIALE DE TRACTION................................................................... 31
5.1 Généralités............................................................................................................31
5.2 Charge axiale de traction........................................................................................31
5.3 Charges alternées................................................................................................. 32
5.4 Résistance au frottement en traction le long du fût : contrôle ‘GEO’........................ 32
5.4.1 Valeur caractéristique de la résistance au frottement en traction.................. 32
5.4.2 Valeurs de calcul et contrôle.........................................................................33
5.5 Cône d’influence : contrôle ‘UPL’........................................................................... 34
5.5.1 Poids du cône d’influence........................................................................... 34
5.5.2 Valeurs de calcul et contrôle ‘UPL’................................................................35

ANNEXE A Conditions pour l’application d’un facteur de modèle réduit (γRd2) ou (γRd3)..... 37

ANNEXE B Conditions pour l’application de facteurs d’installation (αb) et/ou (αs)


plus favorables............................................................................................. 38

ANNEXE C Exigences minimales relatives aux essais de chargement de pieux................. 39

ANNEXE D Valeurs indicatives du niveau d’eau et des charges dues aux pressions
d’eau............................................................................................................40

BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................... 42

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 3
AVANT-PROPOS

La première partie de l’Eurocode 7 ‘Calcul géotechnique – Règles générales’ a été publié en 2005 en tant
que norme belge NBN EN 1997-1 [B8]. Une révision de cette norme, intitulée NBN EN 1997-1/A1 [B9], est
parue en 2014.

L’Annexe nationale belge de cette norme a également vu le jour en 2014 (NBN EN 1997-1 ANB [B10]). Cette
Annexe détermine notamment un certain nombre de choix et de valeurs à l’échelle nationale, mais ne
fournit pas de méthodes de calcul.

En parallèle, des directives ont été élaborées afin de décrire l’application de l’Eurocode 7 en Belgique de
manière détaillée et pragmatique. Ces activités ont été initiées au sein du groupe de travail interprofes-
sionnel du CSTC ‘Eurocode 7’ et poursuivies dans le cadre de la commission de normalisation NBN E25007
‘Eurocode 7’. Les résultats de plusieurs projets de recherche prénormative, organisés par le CSTC et cofi-
nancés par le SPF Économie et l’ABEF (Association belge des entreprises de fondation), ont été pris en
compte lors de l’établissement de ces directives.

Le présent document est la révision de la première partie de ces directives qui fut publiée sous la forme
du Rapport n° 12, et est consacré au dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime (ELU) des pieux
de fondation sous charge axiale à partir d’essais de pénétration statique (CPT).

La publication de ce document pratique change fondamentalement le dimensionnement des pieux de


fondation sous charge axiale. On bascule en effet d’une méthode déterministe à une approche semi-pro-
babiliste. Des procédures destinées à l’optimisation du dimensionnement et à la valorisation de l’inves-
tissement dans une exécution de qualité sont prévues. Par ailleurs, un cadre est défini pour le dévelop-
pement de nouveaux systèmes.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 5
1 INTRODUCTION

Le présent Rapport traite du dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime (ELU) de pieux de
fondation sous charge axiale à partir des résultats d’essais de pénétration statique (CPT).

Les aspects suivants ne sont pas abordés dans le document :


• le contrôle organique de l’élément de fondation (Eurocode 2 pour les pieux en béton, Eurocode 3 pour
les pieux en acier...)
• le contrôle des tassements (état limite de service (ELS) et état limite ultime (ELU) de la superstructure
sujette à des tassements (différentiels) trop importants des pieux)
• les actions autres que la compression et la traction axiales (horizontales, dynamiques...)
• la capacité portante des groupes de pieux et des radiers sur pieux (piled raft foundations)
• la capacité portante des micropieux
• la capacité portante des pieux installés dans/sur la roche
• le contrôle de rupture par poinçonnement
• le dimensionnement géotechnique des pieux de fondation au moyen d’essais pressiométriques, d’essais
de mise en charge des pieux...

Le concepteur devra contrôler ces aspects le cas échéant. Des directives seront formulées à ce sujet dans
les parties suivantes du Rapport.

Dans certains cas, les états limites de service (ELS) peuvent être déterminants (par exemple, pour les
groupes de pieux dont l’assise se trouve dans ou sur des couches de sols compressibles, pour les pieux
forés dont la capacité portante est principalement issue de la résistance à la base, ou dans le cas de
constructions fortement sensibles aux tassements).

La méthode de calcul décrite dans le présent document peut également être utilisée en vue de déterminer
la capacité portante de parois moulées ou de rideaux de pieux sous charge axiale.

Un bon dimensionnement se base sur une reconnaissance géotechnique adéquate. La qualité, l’étendue
et la consignation des résultats de la reconnaissance du terrain méritent par conséquent une attention
particulière. Le GBMG (Groupement belge de mécanique des sols et de géotechnique) a établi en 2012
une série de procédures standard en matière de reconnaissance géotechnique [G1].

Dans le présent Rapport, il est entendu que les pieux sont mis en œuvre conformément à la réglementation
en vigueur, par du personnel qualifié et avec du matériel et des équipements adaptés, et que le bon
déroulement de l’exécution est étroitement surveillé et contrôlé (voir normes d’exécution NBN EN 12699
pour les pieux de refoulement [B13] et NBN EN 1536 pour les pieux forés [B1]).

Les Eurocodes et les directives du présent Rapport s’appliquent aux structures et aux situations de
dimensionnement courantes, et ne se substituent en aucun cas au jugement du concepteur.

Les valeurs des facteurs de sécurité assurent un niveau de sécurité normal acceptable. Néanmoins, il est
parfois conseillé ou autorisé d’augmenter ou de diminuer le niveau de confiance. La norme NBN EN 1990 [B2]
et l’Annexe nationale correspondante [B3] donnent de plus amples informations concernant le choix du
niveau de confiance et la façon dont ce dernier peut être atteint.

Les directives du présent Rapport sont valables pour les pieux de fondation d’une longueur d’au moins
cinq fois le diamètre du pieu.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 7
2 CATÉGORIES
GÉOTECHNIQUES,
DÉFINITIONS ET SYMBOLES

2.1 CATÉGORIES GÉOTECHNIQUES


Afin de fixer les exigences relatives au dimensionnement géotechnique, l’Eurocode 7 définit trois catégo-
ries géotechniques. Les principes généraux pour la détermination des catégories géotechniques (CG) sont
formulés au § 2.1 de la norme NBN EN 1997-1 [B8], et sont complétés par les dispositions de la NBN
EN 1997-1 ANB [B10]. L’Annexe nationale (ANB) établit en outre une distinction entre les catégories géo-
techniques 2A et 2B.

La catégorie géotechnique 1 (CG1) comprend uniquement les ouvrages petits et relativement simples avec
un risque négligeable. La CG2 comprend les types classiques d’ouvrages et de fondations qui ne présentent
pas de risque exceptionnel et/ou des conditions de terrain ou de chargement difficiles. La CG3 inclut toutes
les structures géotechniques qui sortent des catégories géotechniques 1 et 2.

Les directives du présent Rapport s’appliquent aux structures de catégorie géotechnique 2 (CG2). Les
fondations sur pieux courantes appartiennent à la CG2B.

La catégorie géotechnique 3 comprend notamment :


• les fondations sur pieux de certains moulins à vent (en fonction de la taille de l’édifice, des conditions
de terrain et des risques encourus en cas de défaillance)
• les fondations sur pieux de citernes (au vu de l’absence de sécurité dissimulée)
• les fondations sur pieux de structures offshore.

En ce qui concerne les fondations sur pieux de CG3, il importe d’évaluer les Eurocodes et les directives
en accordant une attention particulière aux conditions de projet, et de les adapter et/ou de les compléter
le cas échéant.

2.2 DÉFINITIONS
Pour les définitions générales, nous renvoyons le lecteur aux normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8].

2.2.1 NIVEAU DE LA POINTE DU PIEU ET DIAMÈTRE DE LA BASE DU PIEU

Le niveau de la pointe du pieu est défini comme étant le niveau le plus bas où se situe l’entièreté de la
section de la base du pieu. Notons que pour certains types de pieux, le niveau de la pointe ne correspond
pas toujours à la partie inférieure du pieu, comme illustré à la figure 1 (p. 10).

Le diamètre de la base du pieu (Db) est égal au diamètre extérieur maximal de celle-ci.

En ce qui concerne les pieux dont la base est munie d’une plaque élargie, cette dernière doit être suffi-
samment rigide pour résister aux forces auxquelles elle sera soumise, tant lors de la mise en place du
pieu que pendant la durée d’utilisation.

Certains types de pieux font l’objet d’une Infofiche, dans laquelle on peut retrouver le niveau de la pointe
du pieu correspondant.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 9
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

Niveau de la
pointe du pieu

afb 5

Db Db
afb 1
Fig. 1 Exemple de la définition du niveau de la pointe du pieu et du diamètre de la base du pieu (Db).

2.2.2 SURFACE DE LA BASE DU PIEU

La surface de la base du pieu (Ab) pour les différentes formes de base de pieu peut être définie comme suit :
π . Db ²
• pour une section circulaire : Ab =
4
• pour une section carrée ou rectangulaire : Ab = a ∗ b, où (a) et (b) représentent respectivement la largeur
et la longueur de la section rectangulaire
• pour un profil en l ou une palplanche : Ab = la section d’acier
• pour un pieu tubé ouvert, situation sans formation de bouchon (1) : Ab = la section d’acier
π . Db ²
• pour un pieu tubé ouvert, situation avec formation de bouchon (1) :
Ab = .
4
afb 2
2.2.3 DIAMÈTRE ÉQUIVALENT DE LA BASE DU PIEU

Le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) est utilisé pour déterminer la résistance unitaire à la
base (qb), le facteur relatif à l’influence de la fissuration du sol sur la résistance à la base (εb) ainsi que
le facteur de réduction pour les pieux à base élargie (λ) (voir § 4.3.2, p. 24) :
• pour une section circulaire : Db,eq = Db 4.a.b
• pour une section carrée ou rectangulaire : — Db,eq = si b ≤ 1,5 a,
π
— Db,eq = 6 . a² si b > 1,5 a,
π
où (a) et (b) représentent respectivement la largeur et la longueur de la section rectangulaire
6 . e²
• pour un profil en l ou une palplanche : Db,eq = , où (e) représente l’épaisseur des ailes
π

afb 6
afb 3

e
afb 5
6 . e²
• pour un pieu tubé ouvert, situation sans formation de bouchon (1) : Db,eq = , où (e) représente
l’épaisseur de l’acier π

e
(1) Voir note 5 au bas du tableau 5 (p. 28).

afb 8
10 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Catégories géotechniques, définitions et symboles 2

• pour un pieu tubé ouvert, situation avec formation de bouchon (1) : Db,eq = Db
• pour les autres sections, le diamètre équivalent de la base du pieu (Db, eq) sera déterminé grâce aux
règles susmentionnées et au bon jugement du concepteur.

2.2.4 PÉRIMÈTRE DU FÛT

Le périmètre du fût (χs) des différents types de pieux est défini comme suit :
• pour les pieux préfabriqués : le périmètre de la section nominale du fût
• pour les pieux battus moulés dans le sol : le périmètre extérieur du tubage
• pour les profils en I et les palplanches : le périmètre total de la section d’acier

périmètre du fût

afb 5 les pieux tubés ouverts, situation sans formation de bouchon (1) : la somme du périmètre intérieur
• pour
et du périmètre extérieur du tube
• pour les pieux tubés ouverts, situation avec formation de bouchon (1) : le périmètre extérieur du tube
• pour les pieux en acier dont la base est fermée : le périmètre extérieur du tube
• pour les pieux vissés à fût en béton plastique : le périmètre extérieur maximal du système retiré (tube
ou outil de forage). La largeur des hélices à prendre en compte est de 10 cm maximum (36/56, par
exemple)
• pour les pieux vissés à tubage perdu : le périmètre extérieur du tubage perdu
• pour les pieux vissés à tubage perdu et coulis d’injection : le périmètre, déterminé sur la base du dia-
mètre moyen du tubage et de la base du pieu
• pour les pieux vissés à tubage temporaire et injection de coulis : le périmètre, déterminé sur la base
de la moyenne du diamètre maximal du système retiré (tube ou outil de forage) et du diamètre de la
base du pieu
• pour les pieux à tarière continue (CFA) sans tubage : le périmètre extérieur maximal de l’hélice
• pour les pieux à tarière continue ou les pieux forés avec tubage : le périmètre extérieur maximal du
tubage afb 8
• pour les pieux forés sans tubage : le périmètre extérieur maximal de la mèche.


2.3 SYMBOLES
Pour les symboles utilisés, nous renvoyons le lecteur aux normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8].
Le tableau 1 (p. 12 à 15) reprend quelques-uns de ces symboles ainsi qu’un certain nombre d’autres spé-
cifiques au présent Rapport.

2.4 ABRÉVIATIONS
CFA (pieu) pieu à tarière continue (Continuous Flight Auger Pile)
CG catégorie géotechnique (voir § 2.1, p. 9) afb 7
CPT essai de pénétration statique (Cone Penetration Test)
ELS état limite de service
ELU état6 limite ultime
afb
SLT essai de chargement statique de pieux (Static Load Test)

(1) Voir note 5 au bas du tableau 5 (p. 28).

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 11
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

Tableau 1 Aperçu des symboles issus des normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8] et de certains symboles
spécifiques au présent Rapport.

Symbole Unité Définition


Ab m² surface de la base du pieu
a m largeur d’une base de pieu rectangulaire
b m longueur d’une base de pieu rectangulaire
Db m diamètre de la base du pieu
Db,eq m diamètre équivalent de la base du pieu
Dc m diamètre du cône d’un essai de pénétration statique (CPT)
Ds m diamètre du fût du pieu
épaisseur des ailes d’un profilé métallique ou épaisseur de
e m
l’acier d’un pieu tubé ouvert
F kN charge
Fc kN charge axiale de compression (axial compression load)
Fc,d kN valeur de calcul de la charge axiale de compression
Fc,rep kN valeur représentative de la charge axiale de compression
Fd kN valeur de calcul de la charge (design value of an action)
Fk kN valeur caractéristique de la charge
Fnk kN charge due au frottement négatif
Fnk,rep kN valeur représentative de la charge due au frottement négatif
Symboles romains

Frep kN valeur représentative de la charge


Ft kN charge axiale de traction
Ft,d kN valeur de calcul de la charge axiale de traction
Ft,rep kN valeur représentative de la charge axiale de traction
G kN action permanente
Gd kN valeur de calcul de l’action permanente
Gdst kN action déstabilisatrice permanente
Gstb kN action stabilisatrice permanente
Gstb,d kN valeur de calcul de l’action stabilisatrice permanente
hi m épaisseur de la couche i
Ko,i — coefficient neutre de poussée des terres de la couche i
qb kPa résistance unitaire à la base
qc MPa résistance au cône
résistance au cône corrigée à appliquer pour les excavations
qc,corr MPa
réalisées après l’exécution de l’essai de pénétration statique (CPT)
qc,mi,i MPa résistance au cône moyenne dans la couche i
qs kPa résistance au frottement unitaire
qs,i kPa résistance au frottement unitaire de la couche i
Q kN action variable
Qd kN valeur de calcul de l’action variable
Qdst kN action déstabilisatrice variable

(suite du tableau page 13)

12 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Catégories géotechniques, définitions et symboles 2

Symbole Unité Définition


R kN résistance
Rb kN résistance à la base
valeur calibrée de la résistance à la base calculée sur la base de
Rb,cal,i kN
l’essai de pénétration statique i, où i est l’identification de l’essai
Rb,k kN valeur caractéristique de la résistance à la base
résistance à la compression (= capacité portante des pieux sous
Rc kN
charge de compression) (compressive resistance)
Rcal kN résistance calibrée
Rc,cal kN capacité portante calibrée des pieux sous charge de compression
capacité portante calibrée des pieux sous charge de compression
Rc,cal,i kN calculée sur la base de l’essai de pénétration statique i, où i est
l’identification de l’essai
valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge
Rc,d kN
de compression
valeur mesurée de la capacité portante des pieux sous charge
Rc,m kN
de compression
valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous
Rc,k kN
charge de compression
Rd kN valeur de calcul de la résistance (design value of the pile resistance)
Rf % coefficient de frottement
Symboles romains

résistance (capacité portante) calculée sur la base de l’essai de


Ri kN
pénétration statique i, où i est l’identification de l’essai
Rk kN valeur caractéristique de la résistance
Rm kN valeur mesurée de la résistance
Rs kN résistance au frottement des pieux sous charge de compression
valeur calibrée de la résistance au frottement des pieux sous
Rs,cal,i kN charge de compression calculée sur la base de l’essai de péné-
tration statique i, où i est l’identification de l’essai
valeur caractéristique de la résistance au frottement des pieux
Rs,k kN
sous charge de compression
résistance sous charge de traction (= capacité portante des pieux
Rt kN
en traction)
Rt,cal kN capacité portante calibrée des pieux sous charge de traction
valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge
Rt,d kN
de traction
valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous
Rt,k kN
charge de traction
u kPa pression d’eau
Vdst,d kN valeur de calcul des actions déstabilisatrices verticales
Vg m³ volume du cône d’influence
Zw m niveau d’eau
Zw,m m niveau d’eau mesuré
Zw,m,max m niveau d’eau maximal mesuré

(suite du tableau page 14)

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 13
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

Symbole Unité Définition


α ° angle déterminant la forme du cône
αb — facteur d’installation pour la résistance à la base
facteur d’installation pour la résistance au frottement en com-
αs —
pression
facteur d’installation pour la résistance au frottement en com-
αs,i —
pression de la couche i
αt — facteur d’installation pour la résistance au frottement en traction
facteur de forme pour une base de pieu non circulaire ou non
β —
carrée
γ’ kN/m³ poids volumique effectif des terres
γ’g kN/m³ poids volumique effectif des terres du cône d’influence
facteur partiel pour la résistance à la base, qui tient compte de
γb — la probabilité des écarts défavorables de la valeur réelle de la
résistance à la base par rapport à la valeur caractéristique
facteur partiel pour les actions qui tient compte de la probabilité
des écarts défavorables de l’action réelle par rapport à la valeur
γF — représentative. De plus, ce facteur considère des incertitudes
liées au modèle avec lequel l’action a été déterminée ainsi que
des variations géométriques.
γGdst — facteur partiel pour l’action déstabilisatrice permanente
γGstb — facteur partiel pour l’action stabilisatrice permanente
Symboles grecs

γQdst — facteur partiel pour l’action déstabilisatrice variable


γRd — facteur de modèle
facteur partiel pour la résistance au frottement en compression,
qui tient compte de la probabilité des écarts défavorables de la
γs —
valeur réelle de la résistance au frottement par rapport à la valeur
caractéristique
facteur partiel pour la résistance au frottement en traction, qui
tient compte de la probabilité des écarts défavorables de la
γst —
valeur réelle de la résistance au frottement par rapport à la valeur
caractéristique
γw — poids volumique de l’eau
δi — angle de frottement à l’interface entre le fût du pieu et la couche i
facteur relatif à l’influence de la fissuration du sol sur la résis-
εb —
tance à la base
facteur qui définit la relation entre la valeur de la résistance au
η*p — cône et la résistance au frottement unitaire selon le type de sol
(quel que soit le type de pieux)
ϕ’ ° angle de frottement interne effectif
ϕ’i ° angle de frottement interne effectif de la couche i
facteur permettant de vérifier si des facteurs d’installation (αb)
κ — et/ou (αs) plus favorables que ceux du tableau 5 (p. 27-28)
peuvent être utilisés pour un type de pieux
λ — facteur de réduction pour les pieux à base élargie
facteur permettant de vérifier si des facteurs de modèle (γRd2) ou
µ —
(γRd3) plus favorables peuvent être utilisés pour un type de pieux

(suite du tableau page 15)

14 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Catégories géotechniques, définitions et symboles 2

Symbole Unité Définition

facteur permettant de vérifier si des facteurs de modèle (γRd2)


ou (γRd3) et/ou des facteurs d’installation (αb) et/ou (αs) plus
ν —
favorables que ceux du tableau 5 (p. 27-28) peuvent être utilisés
pour un type de pieux
Symboles grecs

σ’v kPa contrainte effective verticale


σ’v,i kPa contrainte effective verticale dans la couche i
facteur de conversion à prendre en considération dans le cas
ω —
d’un essai de pénétration statique avec cône mécanique
facteur de corrélation qui tient compte, entre autres, de la dis-
ξ —
persion des caractéristiques du sol sur le terrain
χs m périmètre du fût

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 15
3 RECONNAISSANCE
GÉOTECHNIQUE

3.1 GÉNÉRALITÉS
Pour de plus amples informations concernant l’exécution des essais de pénétration statique, la consigna-
tion des résultats, les directives relatives à la profondeur minimale et au nombre d’essais de pénétration
statique (CPT), nous renvoyons le lecteur aux documents suivants :
• Procédures standard pour la reconnaissance géotechnique : dispositions générales et essais de péné-
tration. Partie 1 : planification, exécution et consignation des résultats [G1]
• Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 2 : reconnaissance des terrains et essais [B11], et l’Annexe
nationale belge [B12].

Si l’assise du pieu se trouve dans des couches de sol résistantes, sous lesquelles des couches de sol
moins résistantes sont présentes et que ces dernières sont susceptibles d’influencer le comportement du
pieu, alors les essais de pénétration statique doivent au moins atteindre ces couches sous-jacentes.

3.2 TYPE DE CÔNE


Pour le dimensionnement géotechnique basé sur les résultats d’essais de pénétration statique, l’essai de
référence est effectué à l’aide d’un cône électrique.

Les essais de pénétration statique exécutés avec un cône mécanique (M1, M2 ou M4) sont autorisés, à
condition que la valeur de résistance au cône mesurée soit divisée par un facteur de conversion (ω),
comme indiqué dans le tableau 2. Ces facteurs ont été déterminés par des essais comparatifs sur différents
terrains. Si l’on dispose néanmoins d’essais comparatifs sur le site même, on peut en déduire un facteur
de conversion spécifique au terrain en question. Les facteurs de conversion (ω) sont appliqués à la résis-
tance au cône (qc). La résistance unitaire à la base (qb, voir § 4.3.2, p. 24) et la résistance au frottement
unitaire de la couche i (qs,i, voir § 4.3.3, p. 25) sont calculées sur la base de ces valeurs réduites de la
résistance au cône.

3.3 INFLUENCE DES EXCAVATIONS


Une excavation réalisée après l’exécution de l’essai de pénétration statique pourrait avoir un impact
significatif sur la valeur de la résistance au cône. Cette dernière pourrait en effet différer de la valeur qui
aurait été obtenue si l’essai de pénétration statique (CPT) avait été conduit après l’excavation. C’est
pourquoi il est recommandé de procéder, dans la mesure du possible, aux essais de pénétration statique
après l’excavation.

Tableau 2 Facteurs de conversion (ω) à appliquer pour la réduction de la valeur de résistance au cône mesurée lors
d’essais de pénétration statique à l’aide d’un cône mécanique.
Type de sol
Type de cône
Argile tertiaire Autres sols
M1 1,30 1,00
M2 1,30 1,00
M4 1,15 1,00

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 17
3 Reconnaissance géotechnique

Lorsqu’il s’avère impossible de pratiquer l’essai de pénétration statique (CPT) après l’excavation, les
valeurs de la résistance au cône mesurées avant l’excavation doivent être réduites comme suit :
• si une ou plusieurs des conditions suivantes sont remplies, aucun facteur de réduction ne doit être
appliqué :
–– dans l’argile tertiaire
–– pour les pieux à refoulement de catégorie I repris au tableau 5 (p. 27-28)
–– pour les pieux de catégorie II ou III repris au tableau 5 (p. 27-28), qui ont été installés avant l’exca-
vation
–– dans le cas de l’excavation d’une tranchée dont la largeur est égale à maximum 50 % de la profon- afb 5
deur
–– lorsqu’une analyse approfondie démontre qu’aucun impact significatif n’est à craindre
afb réduite,
• dans tous les autres cas, la résistance au cône doit être 1 comme illustré à la figure 2.

niveau (m)

excavation

0 0,0 0,5 1,0 qc,corr/qc (-)

-Z/2

afb 2
Fig. 2 Réduction de la résistance au cône qc.

afb 3

18 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
4 PIEUX SOUS CHARGE
AXIALE DE COMPRESSION

4.1 GÉNÉRALITÉS
Pour démontrer qu’une fondation sur pieux résistera à la charge attendue avec une sécurité suffisante
pour éviter une rupture géotechnique, il convient de respecter l’inégalité [1] (voir § 7.6.2.1 (1) de la norme
NBN EN 1997-1 [B8]). Il s’agit d’un contrôle ‘GEO’ (rupture ou déformation excessive du terrain, dans lequel
la résistance des sols ou des roches contribue de façon significative à la résistance) selon l’Eurocode 7
(voir § 2.4.7.1 (1) de la norme NBN EN 1997-1 [B8]) :
Fc,d ≤ Rc,d [1]
où :
• Fc,d = la valeur de calcul de la charge axiale de compression s’exerçant sur le pieu [kN]
• Rc,d = la valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge de compression [kN].

La valeur de calcul de la charge axiale de compression (Fc,d) est déterminée par la valeur représentative
de la charge (Fc,rep) multipliée par un facteur de charge partiel (γF) (voir § 4.2.1).

La valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge axiale de compression (Rc,d) est détermi-
née par la valeur caractéristique de la capacité portante (Rc,k) divisée par un facteur de résistance γb (pour
la résistance à la base) ou γs (pour la résistance au frottement) (voir § 4.3.6, p. 29).

En ce qui concerne les pieux sous charge axiale, la capacité portante géotechnique et le contrôle structu-
rel doivent uniquement être vérifiés selon la combinaison 1 de l’Approche 1 (DA1/1) (2).

4.2 VALEUR DE CALCUL DE L’ACTION


4.2.1 GÉNÉRALITÉS

Comme indiqué au § 4.1, la valeur de calcul de la charge axiale de compression (Fc,d) est déterminée par
la valeur représentative de la charge (Fc,rep) multipliée par un facteur partiel relatif aux actions (γF) :

Fc,d = Fc,rep ∗ γF [2].

Les valeurs à prendre en compte pour les facteurs de charge (γF) sont fixées dans la NBN EN 1990 ANB [B3].
Pour les situations de calcul permanente et variable, les valeurs sont reprises au tableau 3 (p. 20). Pour
les situations de calcul accidentelles, tous les facteurs de charge sont égaux à 1,00.

Sauf mention contraire explicite, le poids propre du pieu n’est pas pris en compte.

(2) En Belgique, l’Approche 1 (Design Approach 1, DA1) de l’Eurocode 7-1 (voir § 2.4.7.3.4.2 de la norme NBN EN 1997-1 [B8]) est d’application, ce qui
signifie que, dans l’inégalité [1], deux combinaisons de facteurs partiels (DA1/1 et DA1/2) doivent être contrôlées. Étant donné le choix des valeurs
des facteurs de charge et de résistance dans les deux combinaisons, l’Approche DA1/1 est toujours déterminante pour les pieux sous charge
axiale.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 19
4 Pieux sous charge axiale de compression

Tableau 3 Facteurs de charge (γF) pour les situations de calcul permanente et variable (DA1/1).
Action γF (DA1/1)
Défavorable ( ) 1
1,35
Permanente
Favorable ( )2
1,00
Défavorable ( ) 1
1,50 (3)
Variable
Favorable (2) 0,00
(1) Déstabilisatrice.
(2) Stabilisatrice.
(3) Conformément à l’annexe A2 de la norme NBN EN 1990 [B3], une valeur différente est d’application pour les ponts : le
facteur γF est assimilé à 1,35 pour le transport routier et à 1,45 pour le transport ferroviaire.

4.2.2 FROTTEMENT NÉGATIF

4.2.2.1 Généralités

Lorsque les terres autour du pieu se déplacent vers le bas par rapport au fût, elles exercent sur le pieu un
frottement descendant, appelé frottement négatif.

Le tassement du terrain par rapport au pieu peut être lié à : la surcharge, le rabattement de la nappe
phréatique, un remblai sur un sol insuffisamment consolidé, etc.

Étant donné que le tassement du pieu représente 10 % du diamètre de la base du pieu à l’état limite
ultime (ELU) et que le frottement négatif ne se manifeste que si le tassement du terrain est supérieur à
celui du pieu, on observera, dans certains cas, aucun frottement négatif à l’état limite ultime (ELU), mais
bien à l’état limite de service (ELS).

4.2.2.2 Calcul du tassement du terrain autour du pieu

Le tassement des terres autour du pieu, et donc aussi celui du niveau du sol, est déterminé au moyen des
valeurs caractéristiques du terrain (constantes de compressibilité C, constantes de gonflement A, poids
volumique, etc.) et des valeurs représentatives de la surcharge.

4.2.2.3 Calcul du frottement négatif en tant que charge additionnelle sur le pieu

Si l’on prend un frottement négatif en considération pour une couche de sol, on ne peut bien entendu
tenir compte d’aucun frottement positif.

Le frottement négatif doit être pris en compte (en tant que charge additionnelle agissant sur le pieu)
lorsqu’aucun tassement du niveau du sol n’est calculé ou que le tassement excède 10 cm après l’instal-
lation du pieu.

Dans le cas d’un tassement de 4 à 10 cm après l’installation du pieu, la moitié du frottement négatif cal-
culé doit être considérée comme une charge additionnelle.

Si le tassement atteint 2 à 4 cm après l’installation du pieu, le frottement négatif a un impact négligeable


et ne doit par conséquent pas être considéré. Aucune résistance au frottement positif n’est toutefois prise
en compte pour ces couches.

Lorsque le tassement reste inférieur à 2 cm après l’installation du pieu, il appartient au concepteur de


décider si l’on tient compte ou pas d’un frottement positif.

La zone qui est soumise au frottement négatif dépend du mouvement relatif du pieu par rapport au sol,
comme illustré à la figure 3 (p. 21).

20 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de compression 4

Le frottement négatif peut être calculé selon la méthode de la contrainte effective ou selon une méthode
comparable à celle utilisée pour la détermination de la résistance au frottement positif.
afb 2
tassement force s’exerçant dans le pieu

augmentation due au
frottement négatif
couche
meuble point neutre

terrain
diminution due au
pieu frottement positif

niveau de la
base du pieu

profondeur profondeur
afb 3
Fig. 3 Zone soumise au frottement négatif.

4.2.2.3.1 Méthode de la contrainte effective

Le calcul du frottement négatif selon la méthode de la contrainte effective s’effectue à l’aide de la formule
suivante :
Fnk, rep = χs . ∑ (hi . Ko,i . tan δi . σ’v,i)

dans laquelle les valeurs du frottement négatif de chaque couche sont additionnées et :
• Fnk, rep = la valeur représentative de la charge due au frottement négatif [kN]
• χs = le périmètre du fût du pieu, tel que défini au § 2.2.4 (p. 11) [m]
• hi = l’épaisseur de la couche i [m]
• Ko,i = le coefficient neutre de poussée des terres dans la couche i, Ko,i = 1 – sin ϕ’i
• ϕ’i = l’angle de frottement interne effectif de la couche i [°]
• δi = l’angle de frottement à l’interface entre le fût du pieu et la couche i, δi = ϕ’i pour les pieux
en béton moulés dans le sol [°], δi = 0,75 ϕ’i pour les pieux en béton préfabriqués et les pieux
à fût en acier [°], cependant Ko,i . tan δi est au moins égal à 0,25
• σ’v,i = la contrainte effective verticale moyenne dans la couche i [kPa].

Les valeurs caractéristiques sont introduites pour tous les paramètres.

4.2.2.3.2 Méthode analogue au calcul de la résistance au frottement positif

Dans cette méthode, le frottement négatif est calculé comme suit :


Fnk, rep = χs . ∑ (αs,i . hi . qs,i)

où les valeurs du frottement négatif de chaque couche sont additionnées et :


• Fnk, rep = la valeur représentative de la charge due au frottement négatif [kN]
• χs = le périmètre du fût du pieu, tel que défini au § 2.2.4 (p. 11) [m]
• hi = l’épaisseur de la couche i [m]
• αs,i = un facteur d’installation empirique pour la résistance au frottement en compression de la
couche i, tel que défini au § 4.3.3 (p. 25)
• qs,i = la résistance au frottement unitaire de la couche i, telle que définie au § 4.3.3 (p. 25) [kPa].

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 21
4 Pieux sous charge axiale de compression

Le frottement négatif peut également être calculé à l’aide de la méthode Zeevaert – De Beer [D1 et D3].

4.2.2.4 Valeur de calcul du frottement négatif

La valeur de calcul du frottement négatif est définie par la valeur représentative de la charge due au
frottement négatif (Fnk,rep), multipliée par un facteur partiel de 1,0.

Le frottement négatif ne doit pas être combiné à des actions temporaires. Lorsque des actions temporaires
s’appliquent sur le pieu, il y a lieu de considérer la combinaison la moins favorable parmi celles exposées
ci-après :
• actions permanentes + actions variables de longue durée + frottement négatif
• actions permanentes + actions variables de longue durée + actions temporaires.

4.2.3 CHARGES ALTERNÉES

Lorsque le pieu est soumis à des charges alternées (c’est-à-dire également à des charges de traction à
l’état limite de service), il convient de vérifier l’effet de ces dernières sur la résistance au frottement. Leur
impact dépend de nombreux facteurs (nombre de cycles, amplitude, etc.). En l’absence de données (essais,
documents de référence, etc.) concernant l’influence des charges alternées sur la résistance au frottement,
une réduction doit être appliquée, comme indiqué au § 4.3.3 (p. 25).

4.3 VALEUR DE CALCUL DE LA CAPACITÉ PORTANTE EN COMPRESSION


4.3.1 INTRODUCTION

La procédure de détermination de la valeur de calcul de la capacité portante d’une fondation sur pieux (Rc,d)
est schématisée à la figure 4 (p. 23). Les quatre étapes suivantes doivent ainsi être respectées :
• ÉTAPE 1 : calcul de la capacité portante (résistance à la base et résistance au frottement) sur la base
de chaque essai de pénétration statique (CPT) individuel. On applique à cet effet des facteurs d’instal-
lation pour tenir compte des différences entre les types de pieux (influence du degré de refoulement
ou de la décompression potentielle du sol à la base et le long du fût, effet du frottement entre le maté-
riau du fût et le sol). L’objectif est d’estimer aussi précisemment que possible la capacité portante
réelle d’un pieu installé dans l’axe de l’essai de pénétration statique (CPT)
• ÉTAPE 2 : calibrage de la capacité portante calculée par l’introduction d’un facteur de modèle. Le facteur
prend en compte des écarts systématiques entre les valeurs calculées et les valeurs réelles, mais aussi
l’incertitude des résultats (voir § 2.4.1 (9) de la norme NBN EN 1997-1 [B8]). Dans la mesure du possible,
il est déterminé sur la base d’analyses d’essais de chargement statique de pieux (SLT), de sorte que,
dans environ 95 % des cas, la capacité portante calculée ne dépasse pas la capacité portante réelle.
La capacité portante conventionnelle se définit comme la capacité portante mobilisée lors d’un tasse-
ment de la base du pieu équivalent à 10 % du diamètre de cette dernière. Si toutes les informations
nécessaires à cette analyse ne sont pas disponibles, une estimation sécuritaire de la capacité portante
doit être effectuée. Les valeurs des facteurs de modèle dépendent du type de pieux (pieux battus,
vissés et forés et pieux à tarière continue) et tiennent compte de la valeur moyenne et de la dispersion
du rapport entre les capacités portantes calculée et mesurée. Pour les pieux vissés et les pieux à tarière
continue, la valeur du facteur de modèle est fonction de la disponibilité de résultats d’essais de char-
gement statique de pieux instrumentés. Pour les pieux battus et forés, cette distinction n’est pas faite,
car l’exécution n’est pas aussi déterminante pour la capacité portante que dans le cas des pieux vissés
et des pieux à tarière continue
• ÉTAPE 3 : les étapes 1 et 2 permettent d’évaluer la capacité portante d’un pieu installé dans l’axe d’un
essai de pénétration statique (CPT). Afin de tenir compte de la dispersion des caractéristiques du sol
et du degré d’incertitude dans ce domaine (lequel dépend entre autres de l’étendue de la reconnais-
sance géotechnique), une réduction est appliquée en introduisant des facteurs de corrélation. Ces
derniers portent tant sur la valeur minimale que sur la valeur moyenne de la capacité portante calculée.
La plus petite des deux valeurs ainsi réduites est déterminante. De plus, on tient également compte du
fait qu’en cas d’insuffisance de la capacité portante d’un pieu, la charge peut être transférée aux pieux

22 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de compression 4

voisins, à condition que la structure soit suffisamment rigide. Dans ce cas, la réduction à appliquer est
moins importante
• ÉTAPE 4 : il découle donc de l’étape 3 une valeur caractéristique de la capacité portante de la fondation
sur pieux, c’est-à-dire une valeur satisfaisante (en théorie) dans 95 % des cas sous réserve d’une
installation correcte du pieu. Afin de réduire le risque de rupture à des valeurs généralement admises,
des facteurs de sécurité sont appliqués à la résistance à la base et à la résistance au frottement. Les
valeurs de ces facteurs sont fonction de la mesure dans laquelle l’exécution est contrôlée. On travaille
actuellement au développement d’une certification pour l’exécution des pieux vissés, des pieux à tarière
continue et des pieux forés. Pour les pieux disposant d’une certification du processus d’exécution, des
facteurs de sécurité réduits peuvent être appliqués à la résistance à la base et à la résistance au
frottement.

La description concrète et complète de chaque étape est présentée ci-après.

N résultats CPT

ÉTAPE 1 :

méthode de calcul

N valeurs calculées
Rb,i (résistance à la base)
Rs,i (résistance au
frottement) ÉTAPE 2 :
γRd
calibration des valeurs de résistance
introduction du facteur de modèle

N valeurs calibrées
Rb,cal,i et Rs,cal,i

ÉTAPE 3 :

rigidité de la structure, étendue de la


reconnaissance géotechnique, dispersion
ξ des caractéristiques du sol sur le terrain
introduction du facteur de corrélation

1 valeur caractéristique
Rb,k + Rs,k = Rc,k
ÉTAPE 4 :

probabilité d’écarts défavorables de la


résistance réelle par rapport à la valeur
γb et γs caractéristique
introduction des facteurs de résistance

1 valeur de calcul
Rb,d + Rs,d = Rc,d

Fig. 4 Diagramme illustrant les différentes étapes de la détermination de la valeur de calcul de la capacité portante
d’une fondation sur pieux.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 23
4 Pieux sous charge axiale de compression

4.3.2 RÉSISTANCE À LA BASE

La résistance à la base (Rb) est déterminée à l’aide de l’expression suivante :


Rb = αb . εb . β . λ . Ab . qb [3]
où :
• qb = la résistance unitaire à la base, calculée par la méthode De Beer [D2] [kPa].
Si le calcul est basé sur les résultats d’un essai de pénétration statique réalisé avec un cône
mécanique, il convient d’appliquer au préalable un facteur de conversion (ω) à la résistance au
cône (qc), tel que décrit au § 3.2 (p. 17).
Le diamètre à prendre en compte dans le calcul de la résistance unitaire à la base (qb) est le
diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) tel que défini au § 2.2.3 (p. 10).
Lorsque les essais de pénétration statique sont effectués au moyen d’un cône électrique, on
calculera la moyenne des valeurs de résistance au cône mesurées sur la zone allant de 10 cm en
dessous à 10 cm au-dessus du niveau auquel la capacité portante est calculée.
Si le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) n’est pas un multiple de 20 cm, deux calculs
doivent être effectués avec les multiples les plus proches, et les valeurs intermédiaires sont
ensuite interpolées de manière linéaire. Certains programmes de calcul réalisent cette opération
automatiquement.
Lorsque le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) est inférieur à 20 cm, le calcul doit
prendre en compte un diamètre de 20 cm.
Une description de la méthode De Beer ainsi que divers exemples de calcul sont disponibles sur
le site Internet du GBMS (www.bggg-gbms.be)

• αb = un facteur d’installation empirique qui prend en considération l’influence de la méthode


d’installation du pieu dans un sol particulier. Les valeurs de ce facteur en fonction du type de
pieux sont données au tableau 5 (p. 27-28)

• εb = un paramètre qui tient compte de l’effet d’échelle sur la résistance au cisaillement dû à la fissu-
ration du sol :
é é Db,eq ù ù
–– εb = max êê 1 - 0,01 êê - 1úú ;0,476úú dans l’argile tertiaire
ëê ë Dc û ûú
–– εb = 1 dans tous les autres sols.
(Db,eq) représente le diamètre équivalent de la base du pieu, tandis que (Dc) est le diamètre du
cône de l’essai de pénétration statique (Dc = 0,0357 m pour un cône standard)

• β = un facteur de forme qui considère l’influence d’une base de pieu non circulaire ou non carrée :
–– β = 1+0,3 a/b pour une base de pieu rectangulaire, où (a) et (b) sont respectivement la
1,3 largeur et la longueur de la base du pieu
–– β = 0,77 pour les parois
–– β = 1 pour une base de pieu circulaire ou carrée

• Ab = la surface de la base du pieu telle que définie au § 2.2.2 (p. 10) [m²]

• λ = un facteur de réduction pour les pieux à base élargie, dont la base engendre une décompression
du sol autour du fût lors de l’installation du pieu. La valeur de (λ) est déterminée comme suit :
–– pour les pieux dont la base élargie est formée en profondeur et ne provoque donc pas de
décompression du sol le long du fût : λ = 1,00
–– pour les pieux à base élargie préfabriquée, où Db,eq < Ds + 0,05 m : λ = 1,00 ((Db, eq) représente
le diamètre équivalent de la base du pieu, tandis que (Ds) est le diamètre du fût du pieu)
–– pour tous les autres pieux à base élargie préfabriquée, on peut déduire la réduction à partir
de la figure 5 (p. 25).

Si le type de pieux en question fait l’objet d’une Infofiche, on y trouvera les valeurs applicables de Db,eq,
Ds, αb, β, Ab et λ.

24 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de compression 4

1,0

pieux vissés
0,9
pieux battus

λ
0,8

0,7
1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0
afb 5 Db,eq²/Ds²
Fig. 5 Facteur de réduction pour les pieux à base élargie, dont la base engendre une décompression du sol lors de
l’installation.
afb 1
4.3.3 RÉSISTANCE AU FROTTEMENT

La résistance au frottement (Rs) est déterminée à l’aide de l’expression suivante :


Rs = χs . ∑ (αs,i . hi . qs,i) [4]
où :
• qs,i = la résistance au frottement unitaire [kPa]
qs,i = 1.000 . η*p,i . qc,m,i

• η*p,i = un facteur empirique qui indique le rapport entre la résistance au frottement unitaire de la
couche i (qs,i) et la résistance au cône (qc) selon le type de sol. Ces valeurs sont présentées au
tableau 4 (p. 26)

• qc,m,i = la valeur moyenne de la résistance au cône (qc) dans la couche i [MPa].


Si le calcul est basé sur les résultats d’un essai de pénétration statique réalisé avec un cône
mécanique, il convient d’appliquer au préalable un facteur de conversion à la résistance au
cône (qc), tel que décrit au § 3.2 (p. 17).
Seules les couches concernées par le frottement entre le pieu et le sol sont prisesafb en 8compte.
En présence de couches ayant une résistance au cône locale qc < 1 MPa, il y a lieu d’évaluer,
au cas par cas, si la résistance au frottement des couches supérieures est considérée ou non.
Dans la mesure du possible, le type de sol déduit à partir des résultats des essais de pénétration
doit être comparé avec les données sur la géologie locale (résultats de forages réalisés dans les
environs, cartes géotechniques ou géologiques, site Internet de la Databank Ondergrond Vlaan-
deren (http://dov.vlaanderen.be), par exemple). Dans le cas d’essais de pénétration effectués
au moyen d’un cône mécanique, on ne dispose généralement pas de la valeur du coefficient de
frottement (Rf) et on est encore plus dépendant de la connaissance de la géologie locale

• χs = le périmètre du fût du pieu tel que défini au § 2.2.4 (p. 11) [m]

• αs,i = un facteur d’installation empirique relatif à la couche i, qui prend en considération l’influence
de la méthode d’installation du pieu dans un sol particulier, mais aussi la rugosité du fût. Ces
valeurs sont données au tableau 5 (p. 27-28).
Lorsque le pieu est soumis à des charges alternées (c’est-à-dire également à des charges de
traction à l’état limite de service), il convient de vérifier l’effet de ces dernières sur la résistance
au frottement (Rs). Leur impact dépend de nombreux facteurs (nombre de cycles, amplitude, etc.).
En l’absence de données (essais, documents de référence, etc.) concernant l’influence des
charges alternées sur la résistance au frottement, la valeur de (αs,i) mentionnée au tableau 5
(p. 27-28) doit être diminuée d’un facteur 1,33

• hi = l’épaisseur de la couche i [m]. afb 6

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 25
4 Pieux sous charge axiale de compression

Si le type de pieux en question fait l’objet d’une Infofiche, on y trouvera les valeurs applicables du diamètre
du fût (Ds), du périmètre du fût (χs) et du facteur d’installation pour la résistance au frottement en com-
pression (αs).

Les facteurs empiriques repris au tableau 5 (p. 27-28) sont calculés à partir des résultats d’un nombre limité
d’essais de chargement statique de pieux instrumentés. Pour certains types de pieux, on ne dispose d’aucun
résultat d’essai et on définit alors les facteurs en analysant leurs similitudes et leurs différences par rapport
aux autres types de pieux ainsi que l’impact estimé de celles-ci sur la capacité portante. Dans certains cas
(type de sol ou de pieux particulier) ou dans des ouvrages importants, on peut toujours effectuer au moins
deux SLT instrumentés sur site afin de déterminer la valeur des facteurs. Dans ce cas, les essais de charge-
ment statique de pieux doivent satisfaire aux conditions décrites dans l’Annexe C (p. 39).

4.3.4 CAPACITÉ PORTANTE TOTALE

La capacité portante des pieux sous charge de compression (Rc) est égale à la somme de la résistance à la
base (Rb) et de la résistance au frottement (Rs) :
Rc = Rb + Rs [5].

Afin de s’assurer que la capacité portante calculée est suffisamment sécuritaire (voir § 4.3.1, p. 22), on
applique un facteur de modèle (γRd) dans le calcul de la capacité portante calibrée (Rc,cal) (voir § 2.4.1 (6),
§ 2.4.1 (8), § 2.4.7.1 (6) et § 7.6.2.3 (2) de la norme NBN EN 1997-1 [B8]) :
Rc,cal = Rc / γRd [6]
où :
• Rc,cal = la capacité portante calibrée des pieux sous charge de compression [kN]
• γRd = le facteur de modèle (γRd1, γRd2 ou γRd3, voir Annexe A, p. 37).

Un facteur de modèle est déterminé pour chaque type de pieux.

Pour les pieux vissés et les pieux à tarière continue, la valeur du facteur de modèle dépend de la dispo-
nibilité de résultats d’essais de chargement statique de pieux instrumentés. Dans ce cas, les essais doivent
satisfaire aux conditions décrites dans l’Annexe A (p. 37) et l’Annexe C (p. 39).

Pour les pieux battus et forés, cette distinction n’est pas faite, car l’exécution n’est pas aussi déterminante
pour la capacité portante que dans le cas des pieux vissés et des pieux à tarière continue.

Les valeurs du facteur de modèle sont indiquées au tableau 6 (p. 28).

Tableau 4 Valeurs de la résistance au frottement unitaire (qs) et du facteur (η*p) selon le type de sol.

qc η*p Rf
Type de sol
[MPa] ou qs [kPa] [%] (1)
1 — 4,5 η*p = 1/30 3—6%
Argile
> 4,5 qs = 150
1—6 η*p = 1/60 2—3%
Limon
>6 qs = 100
Argile sableuse/limon sableux 1 — 10 η*p = 1/80 1—2%
Sable argileux/limon argileux > 10 qs = 125
1 — 10 η*p = 1/90 <1%
Sable 10 — 20 qs = 110 + 4 ∗ (qc — 10)
> 20 qs = 150
( ) Le coefficient de frottement (Rf) est déterminé à partir d’un essai de pénétration statique réalisé avec un
1

cône électrique.

26 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de compression 4

Tableau 5 Valeurs des facteurs d’installation pour la résistance à la base (αb) et pour la résistance au frottement en
compression (αs) en fonction du type de pieux.

Base αb Fût αs (1)


Type de pieux
Argile tertiaire Autres sols Argile tertiaire Autres sols
CATÉGORIE (2) I : PIEUX À REFOULEMENT
PIEUX VERINÉS ET BATTUS
Pieu en béton préfabriqué sans base élargie 1 1 0,9 1
Pieu moulé dans le sol sans base élargie ( ), fût en
3
1 1 0,9 1
béton plastique
Pieu moulé dans le sol à base élargie (3), fût en béton 1 1 — (4) — (4)
plastique
Pieu moulé dans le sol à base élargie moulée dans le 1 1 1,15 1,15
sol, fût en béton sec
Pieu en acier fermé dans le bas sans base élargie (3) 1 1 0,6 0,6
Pieu en acier fermé dans le bas à base élargie ( ) 3
1 1 —( )4
— (4)
Pieu en acier tubé ouvert, situation avec formation 1 1 0,6 0,6
de bouchon (5)
PIEUX VISSÉS DE CATÉGORIE I (6)
Fût en béton plastique (7) 0,8 0,7 0,9 1
Avec tubage perdu 0,8 0,8 0,6 0,6
Avec tubage perdu ou temporaire et injection de 0,8 0,7 0,9 1
coulis (7)
CATÉGORIE (2) II : PIEUX AVEC PEU DE REFOULEMENT OU DE DÉCOMPRESSION DU SOL
PIEUX BATTUS
Pieu en acier tubé ouvert, situation sans formation 1 1 0,6 0,6
de bouchon (3)
Profils en I et palplanches 1 1 0,6 0,6
PIEUX VISSÉS DE CATÉGORIE II ( ) 6

Fût en béton plastique ( ) 7


0,8 0,5 0,6 0,6
Avec tubage perdu ou temporaire et injection de 0,8 0,5 0,6 0,6
coulis (7)
PIEUX À TARIÈRE CONTINUE AVEC DISPOSITIFS VISANT À LIMITER LA DÉCOMPRESSION DU SOL
Tarière avec un tube central de grand diamètre et 0,8 0,5/0,6 (9) 0,6 0,6/0,7 (9)
petites hélices (8)
Avec surpression 0,8 0,5 0,6 0,6
Tubé 0,8 0,5 0,3 0,5
CATÉGORIE (2) III : PIEUX AVEC ENLÈVEMENT DU SOL
PIEUX À TARIÈRE CONTINUE SANS DISPOSITIFS VISANT À LIMITER LA DÉCOMPRESSION DU SOL

0,8 0,5 0,3 0,4


PIEUX FORÉS
Exécuté avec un tubage temporaire 0,8 0,5 0,3 0,5
Exécuté sous boue bentonitique 0,8 0,5 0,5 0,5
Exécuté sans tubage temporaire ni boue 0,8 —( ) 10
0,5 — (10)
bentonitique
(1) Réduction en cas de charge alternée : voir plus haut.
(2) Les catégories I, II et III concernent le degré de refoulement ou d’enlèvement du sol lors de l’installation du pieu. À ne pas
confondre avec les catégories géotechniques (CG) 1, 2 et 3, mentionnées au § 2.1 (p. 9).
(3) La base du pieu est considérée comme élargie en termes de frottement (valeurs de αs réduites), lorsqu’il s’agit d’une base élargie
préfabriquée avec Db,eq > Ds + 5 cm. L’impact d’une base élargie sur la résistance à la base est inclus dans le facteur de réduction (λ).

(suite du tableau page 28)

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 27
4 Pieux sous charge axiale de compression

(4) Soit le frottement est démontré par des essais de chargement statique de pieux instrumentés réalisés sur site (voir Annexe B,
p. 38, et Annexe C, p. 39), soit aucun frottement n’est pris en compte.
(5) Dans le cas des pieux en acier tubés ouverts, un bouchon peut se former à la base du tube lors de la mise en œuvre du pieu.
Deux situations doivent être envisagées lors de la conception :
– situation sans formation de bouchon : le frottement est pris en compte à l’extérieur et à l’intérieur du tube. La résistance à
la base est considérée sur la section d’acier de la base
– situation avec formation de bouchon : seul le frottement à l’extérieur du tube est pris en considération. La résistance à la
base est prise en compte sur toute la section de la base.
La valeur minimale est déterminante pour le calcul de ces deux situations.
(6) Uniquement pour les pieux vissés avec des hélices de maximum 10 cm (36/56, par exemple).
(7) La détermination de la catégorie se fait sur la base d’une Infofiche approuvée par la commission de normalisation NBN E25007
‘Eurocode 7 – Calcul géotechnique’. En l’absence d’Infofiche, on considère que le pieu appartient à la catégorie II. La procédure
permettant de faire réaliser une Infofiche peut être obtenue auprès du secrétariat de la commission (info@bbri.be).
(8) Le diamètre du tube central est au moins égal à la moitié du diamètre de la base du pieu.
(9) Valeurs maximales valables uniquement à condition qu’elles aient été approuvées par la commission de normalisation NBN
E25007 ‘Eurocode 7 – Calcul géotechnique’ et publiées sous la forme d’une Infofiche. La procédure permettant de faire réaliser
une Infofiche peut être obtenue auprès du secrétariat de la commission (info@bbri.be).
(10) La résistance à la base et la résistance au frottement doivent être établies au moyen d’essais de chargement statique de pieux
instrumentés (SLT) réalisés sur site.

Pour savoir si l’on doit appliquer γRd1 ou γRd2 au pieu, on se référera à l’Infofiche approuvée par la com-
mission de normalisation NBN E25007 ‘Eurocode 7 – Calcul géotechnique’. En l’absence d’Infofiche, on
utilisera toujours γRd1 par défaut. La procédure permettant de faire réaliser une Infofiche peut être obtenue
auprès du secrétariat de la commission (info@bbri.be).

Si un entrepreneur a fait exécuter des essais de chargement statique de pieux instrumentés, il peut, en
plus d’utiliser un facteur de modèle réduit, et sous certaines conditions, appliquer d’autres facteurs d’ins-
tallation pour la résistance à la base (αb) et/ou pour la résistance au frottement (αs) que ceux donnés au
tableau 5 (p. 27-28) pour le type de pieux en question.

Les conditions d’utilisation de facteurs d’installation (αb) et/ou (αs) plus favorables sont décrites à
l’Annexe B (p. 38) et à l’Annexe C (p. 39). Les facteurs plus favorables ne peuvent être adoptés que s’ils
sont repris dans une Infofiche approuvée par la commission de normalisation NBN E25007 ‘Eurocode 7 –
Calcul géotechnique’. La procédure permettant de faire réaliser une Infofiche peut être obtenue auprès
du secrétariat de la commission (info@bbri.be).

4.3.5 VALEUR CARACTÉRISTIQUE DE LA CAPACITÉ PORTANTE

La valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous charge de compression (Rc,k) est détermi-
née à partir de diverses valeurs calculées et calibrées de la capacité portante (Rc,cal,i), et ce, en appliquant
les facteurs de corrélation (ξ3) et (ξ4) respectivement à la valeur moyenne et à la valeur minimale :

ïìï (Rc,cal )moyenne (Rc,cal )min ïüï


Rc,k = min í
[7]. ; ý
ï ξ ξ ï ïî 3 4 ïþ

Tableau 6 Valeurs du facteur de modèle (γRd) en fonction du type de pieux.


Sans SLT : Avec SLT : Avec SLT sur le terrain :
Type de pieux γRd1 γRd2 (1) γRd3 (1)

Pieux vérinés et battus 1,00 1,00 1,00


Pieux vissés 1,30 1,10 1,00
Pieux à tarière continue 1,35 1,20 1,10
Pieux forés 1,20 1,20 1,10
(1) Les conditions d’application du facteur de modèle réduit sont reprises à l’Annexe A (p. 37).

28 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de compression 4

(Rc,cal )min (Rc,cal )moyenne


Si < , le facteur de corrélation (ξ4) est appliqué à la résistance à la base et à
ξ4 ξ3
la résistance au frottement qui correspondent à l’essai de pénétration statique fournissant la capacité
portante totale la plus faible. Le facteur de corrélation ne sera donc pas appliqué aux valeurs minimales
de la résistance à la base et de la résistance au frottement, lesquelles peuvent être issues d’essais de
pénétration statique différents.

Les valeurs de (ξ3) et de (ξ4) sont présentées aux tableaux 7 et 8 en fonction du nombre d’essais de
pénétration statique effectués par mètre carré et du nombre de pieux par groupe, en supposant une
distribution des essais représentative de l’ensemble du terrain. Les valeurs intermédiaires de la densité
des essais peuvent être interpolées.

Les valeurs pour les groupes comprenant plus de trois pieux se rapportent à des structures suffisamment
rigides et résistantes, de sorte qu’en cas d’insuffisance de la capacité portante d’un pieu (dans une zone
plus faible, par exemple), les charges peuvent être transférées aux pieux voisins. Une structure peut être
considérée comme suffisamment rigide et résistante si, lorsqu’on exclut un pieu du calcul, le tassement
maximal de l’ouvrage est de 5 mm à cet endroit. Si tel n’est pas le cas, il convient d’appliquer les facteurs
de corrélation figurant sur la première ligne des tableaux 7 et 8 (un pieu). On utilise de ce fait les mêmes
facteurs de corrélation pour les structures sur deux ou trois pieux que pour celles sur un pieu.

Pour la valeur caractéristique de la capacité portante, issue d’un essai de pénétration statique exécuté
dans l’axe du pieu ou à une distance de maximum trois fois le diamètre de la base du pieu (Db), les facteurs
de corrélation (ξ3) et (ξ4) peuvent être considérés comme étant égaux à 1,08.

La méthode des valeurs ξ est une méthode simplifiée tenant compte de l’hétérogénéité du terrain, ce qui
signifie que pour une zone très homogène, les valeurs peuvent être assez conservatrices. Moyennant
justification, d’autres valeurs ξ peuvent être appliquées. On peut ainsi adopter des valeurs qui correspondent
à une densité des essais de pénétration plus importante (une ou deux colonnes plus à gauche dans les
tableaux 7 ou 8). La justification peut prendre la forme d’une analyse statistique permettant de déduire
directement la valeur caractéristique ou d’une étude de la longueur d’autocorrélation.

Tableau 7 Valeurs de ξ3 qui seront appliquées à la valeur moyenne.

Nombre de Densité des essais de pénétration


pieux 1 CPT/10 m² 1 CPT/50 m² 1 CPT/100 m² 1 CPT/300 m² 1 CPT/1.000 m²
1–3 1,25 1,29 1,32 1,36 1,40
4 — 10 1,15 1,19 1,21 1,25 1,29
> 10 1,14 1,17 1,20 1,24 1,27

Tableau 8 Valeurs de ξ4 qui seront appliquées à la valeur minimale.

Nombre de Densité des essais de pénétration


pieux 1 CPT/10 m² 1 CPT/50 m² 1 CPT/100 m² 1 CPT/300 m² 1 CPT/1.000 m²
1–3 1,08 1,17 1,23 1,31 1,40
4 — 10 1,00 1,07 1,13 1,21 1,29
> 10 1,00 1,06 1,12 1,20 1,27

4.3.6 VALEUR DE CALCUL DE LA CAPACITÉ PORTANTE

On obtient la valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge de compression (Rc,d) en
divisant la valeur caractéristique de la résistance à la base (Rb,k) et de la résistance au frottement (Rs,k)
par les facteurs partiels (γb) et (γs) :
Rc,d = Rb,k/γb + Rs,k/γs [8].

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 29
4 Pieux sous charge axiale de compression

La valeur des facteurs partiels dépend de la garantie pouvant être attribuée à la qualité de l’exécution du
pieu. En attendant la possibilité d’avoir recours à une certification du processus, cette garantie devra être
établie par la présentation d’un plan de qualité étayé.

Tableau 9 Valeurs du facteur partiel pour la résistance à la base (γb) et la résistance au frottement (γs).
DA1/1
Sans garantie de Avec garantie de
Type de pieux qualité qualité
γb γs γb γs

Pieux vérinés et battus 1,00 1,00 1,00 1,00


Pieux vissés 1,07 1,00 1,00 1,00
Pieux à tarière continue 1,10 1,00 1,00 1,00
Pieux forés 1,20 1,00 1,00 1,00

30 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
5 PIEUX SOUS CHARGE
AXIALE DE TRACTION

5.1 GÉNÉRALITÉS
Lorsque la structure est soumise à une force ascendante due à une contrainte structurelle externe et/ou
une pression d’eau, il importe de vérifier si son poids est suffisant pour assurer l’équilibre vertical. Si tel
n’est pas le cas et que des pieux de traction sont mis en œuvre à cet effet, ces derniers doivent être
dimensionnés de façon à compenser le déséquilibre.

La traction qui s’exerce sur un pieu peut émaner d’une contrainte structurelle externe (culées ou piliers,
charges excentrées, encorbellements, etc.) et/ou d’une pression d’eau ascendante (tunnels, fouilles,
réservoirs d’eau vides, etc.).

Ces directives concernent uniquement la capacité portante d’un pieu individuel sous charge de compres-
sion. Dans le cas d’un groupe de pieux, pour lequel l’effet de groupe et une charge non uniforme des pieux
doivent notamment être pris en compte, des contrôles supplémentaires, qui dépassent le cadre du présent
Rapport, s’imposent. La capacité portante des micropieux et des ancrages est également exclue du présent
Rapport et sera traitée dans un document distinct.

Le poids propre d’un pieu sous charge de traction peut être pris en considération, à condition de le men-
tionner explicitement. Il est alors considéré comme une action stabilisatrice permanente (Gstb).

Deux situations doivent être envisagées :


• le pieu est retiré du sol : contrôle de la résistance au frottement en traction le long du fût (voir § 5.4, p. 32).
Tout comme pour le dimensionnement des pieux sous charge de compression, il convient de satisfaire
à l’inégalité [9] décrite ci-après (voir § 7.6.3.1 (2) de la norme NBN EN 1997-1 [B8]). Il s’agit d’une situa-
tion ‘GEO’ (rupture ou déformation excessive du terrain, dans lequel la résistance des sols ou des roches
contribue de façon significative à la résistance) selon l’Eurocode 7 :
Ft,d ≤ Rt,d [9]
où :
–– Ft,d = la valeur de calcul de la charge axiale de traction agissant sur le pieu [kN]
–– Rt,d = la valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge de traction [kN]
• le pieu accompagné d’un certain volume de terres (appelé cône d’influence) est extrait du sol environ-
nant (voir § 5.5, p. 34). Il s’agit d’une situation ‘UPL’ (perte d’équilibre de la structure ou du terrain
résultant d’un soulèvement provoqué par la pression de l’eau (poussée d’Archimède) ou par d’autres
actions verticales) selon l’Eurocode 7. L’inégalité [10] doit être respectée (voir § 2.4.7.4 (1) de la norme NBN
EN 1997-1 [B8]) :
Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd [10]
où :
–– Vdst,d = la valeur de calcul des actions (déstabilisatrices) défavorables verticales [kN]
–– Gstb,d = la valeur de calcul des actions (stabilisatrices) favorables permanentes verticales [kN]
–– Rd = la valeur de calcul de la résistance au soulèvement [kN].

5.2 CHARGE AXIALE DE TRACTION


La charge axiale de traction est issue d’une contrainte structurelle externe et/ou d’une pression d’eau
ascendante.

Les directives relatives à la détermination du niveau d’eau et de la valeur représentative de la charge de


traction correspondante sont reprises à l’Annexe D (p. 40). La charge de traction engendrée par une pres-
sion d’eau est considérée comme une action permanente.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 31
5 Pieux sous charge axiale de traction

Les actions stabilisatrices permanentes sont dues au poids propre de la structure et éventuellement au
poids effectif des terres situées au-dessus du tunnel ou du réservoir. Le poids effectif du sol ne peut être
pris en compte que si aucune excavation n’est prévue lors de la période au cours de laquelle les pieux
sont soumis à la traction.

5.3 CHARGES ALTERNÉES


Lorsque le pieu est soumis à des charges alternées (c’est-à-dire également à des charges de compression
à l’état limite de service), il convient de vérifier l’effet de ces dernières sur la résistance au frottement.
Leur impact dépend de nombreux facteurs (nombre de cycles, amplitude, etc.). En l’absence de données
(essais, documents de référence, etc.) concernant l’influence des charges alternées sur la résistance au
frottement, une réduction doit être appliquée, comme indiqué au § 5.4.1.

5.4 RÉSISTANCE AU FROTTEMENT EN TRACTION LE LONG DU FÛT : CONTRÔLE ‘GEO’


Tout comme pour le dimensionnement des pieux sous charge de compression et comme mentionné pré-
cédemment, la résistance au frottement en traction le long du fût doit être vérifiée et doit, pour ce faire,
satisfaire à l’inégalité [9] : Ft,d ≤ Rt,d. Il s’agit d’un contrôle ‘GEO’ (rupture ou déformation excessive du
terrain, dans lequel la résistance des sols ou des roches contribue de façon significative à la résistance)
selon l’Eurocode 7. Nous détaillons ci-après les méthodes de calcul des valeurs (Ft,d) et (Rt,d).

5.4.1 VALEUR CARACTÉRISTIQUE DE LA RÉSISTANCE AU FROTTEMENT EN TRACTION

La résistance au frottement en traction (Rt) est déterminée grâce à la formule suivante :


Rt = χs . Σ (αt,i . hi . qs,i) [11]
où :
• qs,i, χs et hi = voir § 4.3.3 (p. 25)
• αt,i = un facteur d’installation empirique relatif à la couche i, qui prend en compte l’influence
de la méthode d’installation du pieu dans un sol particulier, mais aussi la rugosité du
fût. Ces valeurs sont données au tableau 10.

Tableau 10 Valeurs du facteur d’installation pour la résistance au frottement en traction αt.


Facteur d’installation pour la résistance au
Action
frottement en traction αt
Charge axiale de traction (1) αs ÷ 1,25
αs ÷ (1,25 ∗ 1,33)
Charge de traction alternée (1)
= αs ÷ 1,66
(1) Voir § 5.3.

Afin de garantir que la capacité portante calculée des pieux sous charge de traction est suffisamment
sécuritaire, on applique un facteur de modèle (γRd) dans le calcul de la capacité portante calibrée (Rt,cal)
(voir § 2.4.1 (6), § 2.4.1 (8), § 2.4.7.1 (6) et § 7.6.2.3 (2) de la norme NBN EN 1997-1 [B8]) :
Rt,cal = Rt / γRd [12]
où :
• Rt,cal = la capacité portante calibrée des pieux sous charge de traction [kN]
• γRd = le facteur de modèle (γRd1, γRd2 ou γRd3, voir Annexe A, p. 37).

Les valeurs du facteur de modèle sont données au tableau 6 (p. 28).

Si le type de pieux en question fait l’objet d’une Infofiche, on y trouvera les valeurs applicables du facteur
de modèle (γRd). En l’absence d’Infofiche, on utilisera toujours γRd1 par défaut. La procédure permettant
de faire réaliser une Infofiche peut être obtenue auprès du secrétariat de la commission NBN E25007
(info@bbri.be).

32 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de traction 5

Si un entrepreneur a fait exécuter des essais de chargement statique de pieux instrumentés, il peut, en
plus d’utiliser un facteur de modèle réduit, et sous certaines conditions, appliquer d’autres facteurs d’ins-
tallation pour la résistance à la base (αb) et/ou pour la résistance au frottement (αs) que ceux donnés au
tableau 5 (p. 27-28) pour le type de pieux en question.

Les conditions d’utilisation de facteurs d’installation (αb) et/ou (αs) plus favorables sont décrites à
l’Annexe  B (p. 38) et l’Annexe C (p. 39). Les facteurs plus favorables ne peuvent être adoptés que s’ils
sont repris dans une Infofiche approuvée par la commission de normalisation NBN E25007 ‘Eurocode 7 –
Calcul géotechnique’. La procédure permettant de faire réaliser une Infofiche peut être obtenue auprès
du secrétariat de la commission (info@bbri.be).

La valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous charge de traction (Rt,k) est déterminée à
partir de différentes valeurs calculées et calibrées de la capacité portante (Rt,cal,i), et ce, en appliquant les
facteurs de corrélation (ξ3) et (ξ4) respectivement à la valeur moyenne et à la valeur minimale :
ü
ïì (Rt,cal )moyenne (Rt,cal )min ï
[13].
Rt,k = min íï ; ï
ý
ï
ï ξ3 ξ4 ï
ï
î þ

Les valeurs de (ξ3) et de (ξ4) sont présentées aux tableaux 7 et 8 (p. 29) en fonction du nombre d’essais
de pénétration statique réalisés par mètre carré et du nombre de pieux par groupe, en supposant une
distribution des essais représentative de l’ensemble du terrain. Les valeurs intermédiaires de la densité
des essais peuvent être interpolées.

Les valeurs pour les groupes comprenant plus de trois pieux se rapportent à des structures suffisamment
rigides et résistantes, de sorte qu’en cas d’insuffisance de la capacité portante d’un pieu (dans une zone
plus faible, par exemple), les charges peuvent être transférées aux pieux voisins. Une structure peut être
considérée comme suffisamment rigide si, lorsqu’on exclut un pieu du calcul, le soulèvement maximal de
l’ouvrage est de 5 mm à cet endroit. Si tel n’est pas le cas, il convient d’appliquer les facteurs de corrélation
figurant sur la première ligne des tableaux 7 et 8 (p. 29) (un pieu). On utilise de ce fait les mêmes facteurs
de corrélation pour les structures sur deux ou trois pieux que pour celles sur un pieu.

Pour la valeur caractéristique de la capacité portante, issue d’un essai de pénétration statique exécuté
dans l’axe du pieu ou à une distance de maximum trois fois le diamètre de la base du pieu (Db), les facteurs
de corrélation (ξ3) et (ξ4) peuvent être considérés comme étant égaux à 1,08.

La méthode des valeurs ξ est une méthode simplifiée tenant compte de l’hétérogénéité du terrain, ce qui
signifie que pour une zone très homogène, les valeurs peuvent être assez conservatrices. Moyennant
justification, d’autres valeurs ξ peuvent être appliquées. On peut ainsi adopter des valeurs qui correspondent
à une densité des essais de pénétration plus importante (une ou deux colonnes plus à gauche dans les
tableaux 7 et 8, p. 29). La justification peut prendre la forme d’une analyse statistique permettant de
déduire directement la valeur caractéristique ou d’une étude de la longueur d’autocorrélation.

5.4.2 VALEURS DE CALCUL ET CONTRÔLE

On obtient la valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge de traction (Rt,d) en divisant
la valeur caractéristique de la résistance au frottement en traction (Rt,k) par le facteur partiel (γs,t) :
Rt,d = Rt,k/γs,t [14]
où :
γs,t = γs du tableau 9 (p. 30).

La valeur de calcul de la charge axiale de traction (Ft,d) est déterminée par la valeur représentative de la
charge axiale de traction (Ft,rep) multipliée par un facteur partiel relatif aux actions (γF) :
Ft,d = Ft,rep ∗ γF [15]
où :
(γF) est égal à la valeur reprise au tableau 3 (p. 20).

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 33
5 Pieux sous charge axiale de traction

Comme mentionné au § 4.1 (p. 19), le contrôle doit être effectué uniquement selon la combinaison 1 de
l’Approche 1 (DA1/1).

Il convient de respecter l’inégalité [9] exposée au § 5.1 (p. 31) : Ft,d ≤ Rt,d.

5.5 CÔNE D’INFLUENCE : CONTRÔLE ‘UPL’


La situation où le pieu accompagné d’un certain volume de terres (appelé cône d’influence) est extrait du
sol environnant doit être vérifiée et satisfaire à l’équation [10] du § 5.1 (p. 31) : Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd.

Il s’agit d’une situation uplift (‘UPL’ : perte d’équilibre de la structure ou du terrain résultant d’un soulè-
vement provoqué par la pression de l’eau (poussée d’Archimède) ou par d’autres actions verticales) selon
l’Eurocode 7. Le poids stabilisant des terres du cône d’influence est considéré comme une résistance. En
règle générale, la résistance au frottement à la surface du cône n’est pas prise en considération. On
applique en outre un facteur de modèle (voir § 5.5.2, p. 35).

Comme mentionné ci-avant (voir § 5.1 p. 31), cette vérification ne concerne ici que les pieux individuels.

5.5.1 POIDS DU CÔNE D’INFLUENCE

La forme du cône d’influence est déterminée de la façon illustrée à la figure 8. La taille de l’angle (α)
dépend de l’angle de frottement interne effectif du terrain (ϕ’), de la résistance au cône (qC) du terrain
ainsi que de la catégorie du pieu (voir tableau 5, p. 27-28) et est donnée au tableau 11.

Tableau 11 Taille de l’angle (α).


Résistance au cône qc Pieux (1) α [°]
< 1 MPa Catégories I, II, III 0
Catégorie I 2/3 ϕ’
≥ 1 MPa
Catégories II, II 1/2 ϕ’
afb 5 ( ) Pour
1
afb plus
5 d’informations au sujet des différentes catégories de pieux, nous renvoyons au tableau 5 (p. 27-28).

qc < 1 MPa Vg Vg

Vkluit
qc ≥ 1 MPa

α
α

pieu individuel dans


pieu isolé α
un groupe de pieux
afb 8 afb 8
Fig. 8 Forme du cône d’influence.

Les pieux à base élargie se conduiront plutôt comme un ancrage à corps mort (plate anchor) [D4, p. 69].

Le poids volumique des terres du cône d’influence est défini à l’aide du tableau 2.1 de l’Annexe nationale
de l’Eurocode 7-1, la NBN EN 1997-1 ANB [B10].

34 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
Pieux sous charge axiale de traction 5

5.5.2 VALEURS DE CALCUL ET CONTRÔLE ‘UPL’

Il convient de respecter l’inégalité [10] du § 5.1 (p. 31) :


Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd.

Les valeurs de calcul des charges axiales de traction sont déterminées par les valeurs représentatives des
actions, multipliées par les facteurs de charge partiels pour un contrôle ‘UPL’ (voir A.4 de la NBN
EN 1997­-1 ANB [B10]).

Si la résistance au frottement à la surface du cône d’influence est négligée et qu’un facteur de modèle (γRd)
est appliqué, l’inégalité [10] devient :
Gdst ∗ γGdst + Qdst ∗ γQdst - Gstb,d * γGstb ≤ γ’g ∗ Vg/γRd [16]
où :
• Gdst = l’action déstabilisatrice permanente [kN]
• γGdst = le facteur partiel pour l’action déstabilisatrice permanente
• Qdst = l’action déstabilisatrice variable [kN]
• γQdst = le facteur partiel pour l’action déstabilisatrice variable
• Gstb,d = la valeur de calcul de l’action (stabilisatrice) favorable permanente verticale [kN]
• γGstb = le facteur partiel pour l’action stabilisatrice permanente
• γ’g = le poids volumique effectif des terres du cône d’influence [kN/m³]
• Vg = le volume du cône d’influence [m³]
• γRd = le facteur de modèle.

Les valeurs à prendre en compte pour les facteurs de charge γGdst, γGstb et γQdst lors d’un contrôle ‘UPL’ sont
reprises au tableau 12.

Tableau 12 Facteurs de charge γGdst, γGstb et γQdst pour un contrôle ‘UPL’.


Action Symbole Facteur
Défavorable ( ) 1
γGdst 1,0
Permanente
Favorable ( )2
γGstb 0,9
Variable Défavorable ( ) 1
γQdst 1,1 (3)
(1) Déstabilisatrice.
(2) Stabilisatrice.
(3) La valeur diffère de la valeur informative du tableau A.15 de la norme NBN EN 1997-1 [B8].

La valeur à prendre en compte pour le facteur de modèle (γRd) lors d’un contrôle ‘UPL’ du cône d’influence
est 1,40. Elle tient notamment compte de l’incertitude liées à la forme du cône d’influence et du fait que
le poids volumique considéré des terres du cône d’influence constitue une valeur caractéristique élevée
(voir tableau ANB de la NBN EN 1997-1 ANB [B10]), tandis qu’une valeur caractéristique faible est déter-
minante pour cette vérification.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 35
ANNEXE A
Conditions pour l’application d’un facteur de
modèle réduit (γRd2) ou (γRd3)

Le facteur de modèle réduit (γRd2) pour les pieux vissés et les pieux à tarière continue peut être appliqué
s’il est repris dans une Infofiche approuvée par la commission de normalisation NBN E25007 ‘Eurocode 7 –
Calcul géotechnique’. La procédure permettant de faire réaliser une Infofiche peut être obtenue auprès
du secrétariat de la commission (info@bbri.be).

Le facteur de modèle réduit (γRd2) sera accordé uniquement s’il est prouvé que le pieu concerné ne présente
aucun comportement déviant par rapport aux autres pieux de son groupe, et ce, par la réalisation d’au
moins deux essais de chargement statique de pieux instrumentés (SLT) répondant au moins aux exigences
de l’Annexe C (p. 39) dans le type de sol en question. À cet effet, les équations [17] et [18] ci-dessous
doivent être respectées :

æ ö æ ö
çç Rc,m ÷÷ ³ µ çç Rc,m ÷÷
÷
ççè Rc ÷ø ÷
ççè Rc ÷ø
[17] moyenne,exécu tant moyenne,groupe

ET :

æR ö
çç c,m Rc ÷÷ min,exécu tant ³ υ
çç R ÷
è c,m Rc ÷÷ø max,exécu tant
[18]

où :
• Rc,m = la valeur mesurée de la capacité portante [kN]
• Rc = la valeur calculée de la capacité portante (avec αb et αs du tableau 5, p. 27-28) [kN]
• μ, υ = voir tableau A.1.

æR ö æ ö
Lorsque toutes les valeurs individuelles de ççç c,m ÷÷÷ sont supérieures à çç Rc,m ÷÷ ,
çè Rc ÷ø ççè R ÷÷ø
exécu tant c moyenne,groupe

l’équation [18] n’est plus d’application.

Si les deux essais de chargement statique de pieux instrumentés (SLT), qui répondent au moins aux exi-
gences de l’Annexe C (p. 39), sont réalisés sur site, le facteur de modèle (γRd3) peut être appliqué, à
condition que les équations [17] et [18] soient respectées.

Tableau A.1 Valeurs des facteurs μ et υ.

υ
Type de pieux μ Nombre d’essais de chargement statique de pieux
2 3 4
Pieux vissés 0,95 0,90 0,85 0,80
Pieux à tarière continue 0,90 0,85 0,80 0,75

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 37
ANNEXE B
Conditions pour l’application de facteurs
d’installation (αb) et/ou (αs) plus favorables

Des facteurs d’installation (αb) et/ou (αs) plus favorables que ceux repris au tableau 5 (p. 27-28) ne peuvent
être appliqués que s’ils figurent dans une Infofiche approuvée par la commission de normalisation
NBN E25007 ‘Eurocode 7 – Calcul géotechnique’. La procédure permettant de faire réaliser une Infofiche
peut être obtenue auprès du secrétariat de la commission NBN E25007 (info@bbri.be).

Des facteurs d’installation (αb) et/ou (αs) plus favorables que ceux repris au tableau 5 (p. 27-28) seront
accordés uniquement si au moins quatre essais de chargement statique de pieux instrumentés (SLT)
répondant au moins aux exigences de l’Annexe C (p. 39) sont effectués sur le type de pieux considéré et
dans le type de sol en question.

Les résultats des essais doivent satisfaire aux équations [19] et [20] suivantes :

æ Rc,m ö÷ æR ö
ççç ÷
÷ ³ κ ççç c,m ÷÷÷
èç Rc ÷ømoyenne,exécu tant
[19] èç Rc ø÷moyenne,groupe

ET :
æ ö
çç Rc,m Rc ÷÷ min,exécu tant ³ υ
çç R ÷
è c,m Rc ÷ø÷ max,exécu tant
[20].

La valeur de (κ) doit être au moins égale à 1,1, tandis que la valeur de (υ) est donnée au tableau B.1.

Tableau B.1 Valeurs de (υ).

Type de pieux υ
Pieux vissés 0,80
Pieux à tarière continue 0,75

Dans ce cas, les facteurs d’installation (αb) et/ou (αs) du tableau 5 (p. 27-28) peuvent être augmentés d’un
facteur égal à la valeur de (κ). 

38 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
ANNEXE C
Exigences minimales relatives aux essais de
chargement de pieux

Afin que les essais de chargement de pieux puissent être pris en considération pour la détermination des
facteurs d’installation et/ou du ou des facteurs de modèle applicables et/ou des conditions limites, le
dispositif et la réalisation des essais doivent être conformes à l’un des documents suivants :
prEN ISO 22477-1 [C3], NF P94-150-1 [A1, A2] ou ISSMGE 1985 [I1].

L’organisation de la campagne d’essais, la mise en œuvre de la reconnaissance géotechnique, l’installa-


tion des pieux d’essai, l’exécution et l’analyse des essais, ainsi que le suivi doivent ainsi être confiés à
un organisme indépendant.

Les pieux d’essai doivent être instrumentés de façon à ce que l’on puisse obtenir non seulement la résis-
tance à la base et le frottement total, mais aussi les courbes de mobilisation du frottement unitaire dans
les différentes couches de sol concernées à partir des résultats d’essai.

On devra disposer au moins des informations suivantes :


1. un aperçu du ou des terrains d’essai, de la géologie et de la reconnaissance géotechnique comprenant
au moins un essai de pénétration statique électrique (CPT), de préférence dans l’axe du pieu ou à une
distance maximale de 5 mètres du pieu testé. La reconnaissance géotechnique doit s’opérer à une pro-
fondeur suffisante, à savoir au moins 5 mètres sous le niveau de la pointe du pieu. La profondeur de la
reconnaissance géotechnique est donnée en mètre DNG (Deuxième Nivellement général, système de
référence officiel en Belgique pour la hauteur) ou par rapport à une référence locale fixe
2. un aperçu de l’installation du pieu :
• les dimensions et la capacité du matériel et des équipements utilisés
• la procédure d’exécution suivie, les paramètres d’exécution (dans le cas de types de pieux vissés,
par exemple : couple de forage, pull down, vitesse de pénétration, vitesse de rotation, vitesse de
remontée, pression du bétonnage, etc.), la composition du béton, la méthode et les temps de
bétonnage, les dimensions de la cage d’armature, etc.
• les niveaux (niveau du sol naturel, profondeur de forage, etc.) sont donnés par rapport à la même
référence que celle de la reconnaissance géotechnique
3. un aperçu du dispositif d’essai :
• le type et la composition du système de réaction
• les distances entre les points d’appui du système de réaction et du pieu d’essai
• les différents types d’appareils de mesure et les données de calibrage
• les distances entre le dispositif d’essai et les balises de référence du système de mesure
• ...
4. les résultats d’essai doivent comprendre au moins les données suivantes :
• la charge appliquée au pieu, le tassement de la tête et de la base du pieu en fonction du temps
• le tassement de la tête du pieu par palier de mise en charge sur une échelle de temps logarithmique
• la courbe de fluage
• l’évolution de la charge axiale en fonction de la profondeur pour chaque palier de mise en charge
• le diagramme de charge-tassement de la tête du pieu, subdivisé entre la résistance à la base et le
frottement
• le diagramme de charge-tassement de la base du pieu, subdivisé entre la résistance à la base et le
frottement
• les courbes de mobilisation du frottement unitaire dans les couches de sol concernées.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 39
ANNEXE D
Valeurs indicatives du niveau d’eau et des
charges dues aux pressions d’eau

Valeurs indicatives du niveau d’eau

Le niveau d’eau (Zw) doit être déterminé pour la période au cours de laquelle les pieux sont soumis à la
traction, à savoir la durée de vie de l’ouvrage ou la durée de la phase de construction (jusqu’à ce que la
charge de la structure soit suffisamment importante pour empêcher que les pieux soient soumis à la
traction, par exemple). Pour ce faire, il y a lieu de tenir compte de la possibilité d’un drainage défectueux,
de précipitations particulièrement abondantes, etc. Les valeurs indicatives du niveau d’eau à considé-
rer (Zw) sont reprises au tableau D.1. Les pressions d’eau sont considérées comme une action permanente.

Tableau D.1 Niveau d’eau à prendre en compte pour la détermination des pressions d’eau ascendantes.
Mesures disponibles du niveau
Régime de la nappe Niveau d’eau Zw [m] (3)
de la nappe (1)
aucune niveau du sol naturel
une mesure Zw,m + 1,50 m
Libre – sans rabattement
série de mesures ( ) ≥ 6 mois
2
Zw,m,max + 1,00 m
série de mesures ( ) ≥ 1 an
2
Zw,m,max + 0,50 m
Sous pression – sans rabattement (–) sur la base d’une étude hydrogéologique
Avec rabattement (–) sur la base d’une étude de rabattement
( ) La mesure s’effectue dans un tube piézométrique sur le terrain.
1

(2) Minimum une mesure par mois.


(3) (ZW) est le niveau d’eau à prendre en compte; (Zw,m) est le niveau d’eau mesuré; (Zw,m,max) est le niveau d’eau maximal
mesuré.

Les valeurs obtenues du niveau d’eau qui sont impossibles à réaliser en pratique (au-dessus de la surface
du sol) ne doivent pas être appliquées. Dans les zones inondables, il convient toutefois de prendre en
compte le risque d’inondation.

Lors des mesures préalables du niveau d’eau, il importe de s’assurer que les valeurs mesurées ne sont
pas influencées par des rabattements mis en place aux alentours.

Charges dues aux pressions d’eau

La valeur représentative de l’action déstabilisatrice à laquelle un pieu est soumis en raison de pressions
d’eau ascendantes peut être déterminée comme suit :
• pour les accès ouverts et les fouilles (voir figure D.1, p. 41), elle peut être déduite de la pression d’eau (u)
s’exerçant sur la partie inférieure de la dalle (A) : u ∗ A
• pour les volumes fermés tels que les tunnels et les réservoirs clos (voir figure D.2, p. 41), elle peut être
calculée sur la base de la force d’Archimède agissant sur le volume immergé (V) : γw ∗ V.

La valeur représentative de l’action stabilisatrice est due au poids propre de la structure et éventuellement
au poids effectif des terres situées au-dessus du tunnel ou du réservoir. Ce poids effectif ne peut être pris
en compte que si aucune excavation n’est prévue pendant la période au cours de laquelle les pieux sont
soumis à la traction.

40 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
afb 8
afb 5

afb 7
Fig. D.1 Charges s’exerçant sur un pieu en traction en raison des pressions d’eau dans le cas d’un accès ouvert ou
d’une fouille lors du contrôle de la résistance au frottement.

afb 8

afb 6
Fig. D.2 Charges s’exerçant sur un pieu en traction en raison des pressions d’eau dans le cas d’un tunnel ou d’un
réservoir fermé lors du contrôle de la résistance au frottement.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 41
BIBLIOGRAPHIE

A
Association française de normalisation (AFNOR)
A1 NF p94-150-1: Sols : reconnaissance et essais. Essai statique de pieu isolé sous effort axial.
Partie 1 : en compression. Paris, AFNOR, décembre 1999.
A2 NF p94-150-1: Sols : reconnaissance et essais. Essai statique de pieu isolé sous effort axial.
Partie 2 : en traction. Paris, AFNOR, décembre 1999.

B
Bureau de normalisation (Bruxelles, NBN, www.nbn.be)
B1 NBN EN 1536: 2010 Exécution des travaux géotechniques spéciaux. Pieux forés.
B2 NBN EN 1990:2002 Eurocode : bases de calcul des structures.
B3 NBN EN 1990 ANB:2013 Eurocode 0 : bases de calcul des structures. Annexe nationale.
B4 NBN EN 1992-1-1:2005 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 1–1 : règles générales et
règles pour les bâtiments (+AC:2010).
B5 NBN EN 1992-1-1 ANB:2010 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 1-1 : règles générales
et règles pour les bâtiments. Annexe nationale.
B6 NBN EN 1992-2:2005 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 2 : ponts en béton. Calcul
et dispositions constructives (+AC:2008).
B7 NBN EN 1992-2-1 ANB:2014 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 2 : ponts en béton.
Calcul et dispositions constructives. Annexe nationale.
B8 NBN EN 1997-1:2005 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 1 : règles générales (+AC:2009).
B9 NBN EN 1997-1/A1:2014 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 1 : règles générales.
B10 NBN EN 1997-1 ANB:2014 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 1 : règles générales. Annexe
nationale.
B11 NBN EN 1997-2:2007 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 2 : reconnaissance des terrains et
essais (+AC:2010).
B12 NBN EN 1997-2 ANB:2013 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 2 : reconnaissance des terrains
et essais. Annexe nationale.
B13 NBN EN 12699:2015 Exécution des travaux géotechniques spéciaux. Pieux avec refoulement de
sol.

C
Centre scientifique et technique de la construction (Bruxelles, CSTC, www.cstc.be)
C1 Infofiche n° 67 Classifications des types de pieux, 2014.
C2 Infofiches n° 67.5.1.2.1 Fiches d’exécution pour les pieux à refoulement (catégorie I). Pieux vissés
avec un fût en béton plastique, 2014.

Comité européen de normalisation (Genève, CEN, www.cen.eu)


C3 prEN ISO 22477-1: Geotechnical investigation and testing. Testing of geotechnical structures.
Part 1: pile load test by static axially loaded compression.

42 CSTC-Rapport n° 19 – 2016
D
De Beer E.
D1 Berekening van de negatieve wrijving op palen. Bruxelles, Annales des travaux publics de
Belgique, n° 6, 1966.
D2 Méthodes de déduction de la capacité portante d’un pieu à partir des résultats des essais de
pénétration. Bruxelles, Annales des travaux publics de Belgique, volume 72, n° 4 (p. 191-268, n° 5
(p. 321-353) et n° 6 (p. 351-405), 1971-1972.

De Beer E. et Wallays M.
D3 Enige problemen bij paalfunderingen in havengebieden. Anvers, 5e Congrès international du
port, 1968.

De Cock F. et Legrand C.
D4 Design of axially loaded piles. European practice. Proceedings of the ERTC3 Seminar. Bruxelles,
17-18 avril 1997.

G
Groupement belge de mécanique des sols et de géotechnique (www.bggg-gbms.be)
G1 Procédures standard pour la reconnaissance géotechnique : dispositions générales et essais de
pénétration. Partie 1 : planification, exécution et consignation des résultats. Bruxelles,
BGGG/GBMS, 2016.

I
International Society for Soil Mechanics and Geotechnical Engineering
I1 ISSMGE Subcommittee on Field and Laboratory testing. Suggested method ‘Axial Pile Load test –
part 1: static loading’ (reprint from Geotechnical Testing Journal, June 1985).

Pour les informations les plus récentes sur les différents Eurocodes et leurs annexes nationales, veuillez
consulter le site Internet des Antennes Normes : http://www.bbri.be/antenne_norm.

Pour plus d’informations sur la géologie locale et des résultats de forage et d’essais de pénétration réa-
lisés dans les environs, on se référera au site Internet de la Databank Ondergrond Vlaanderen  :
http://dov.vlaanderen.be.

CSTC-Rapport n° 19 – 2016 43
Éditeur responsable : Jan Venstermans
CSTC, Rue du Lombard 42
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D/2016/0611/17
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2 CSTC-Rapport n° 19 – 2016

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