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3e Conférence Francophone de MOdélisation et SIMulation «Conception, Analyse et Gestion des Systèmes Industriels»

MOSIM’01 – du 25 au 27 avril 2001 - Troyes (France)

APPORT DE LA SIMULATION COMME OUTIL D’AIDE AU PILOTAGE


DES SYSTEMES DE PRODUCTION - EXEMPLES D’APPLICATION

P. CASTAGNA, N. MEBARKI R. GAUDUEL

Institut de Recherche en Communications et EADS AEROSPATIALE Etablissement de StNAZAIRE


Cybernétique de Nantes
1 rue de la Noé 44300 Nantes - BP 92101 44321 Nantes
Cedex 01
Email : castagna@iut-nantes.univ-nantes.fr

RESUME : Cet article traite de la place de la simulation dans les outils d’aide à la décision pour le pilotage d’une
unité de production. Dans un premier temps, nous montrons l’intérêt d’utiliser la simulation comme outil d’aide à la
décision, puis nous présentons les particularités du modèle de simulation dans ce contexte. Dans un deuxième temps,
nous exposons deux exemples de cette application de la simulation.

MOTS CLES : Pilotage, Simulation, Applications industrielles de la simulation, Aide à la décision

pects du pilotage, depuis la planification jusqu’à la


1 INTRODUCTION consigne.
Nous proposons dans cet article une telle démarche
Face à un marché en constante évolution, la producti- basée sur l’utilisation de la simulation informatique.
vité des systèmes de production dépend grandement La simulation peut être définie comme le processus de
d’une part de leur maîtrise, c’est à dire de la capacité conception d’un modèle du système réel et
d’obtenir du système exactement ce qu’on en attend, et d’expérimentations sur ce modèle, dans le but de com-
d’autre part de leur flexibilité, c’est à dire de la capa- prendre le comportement du système et d’évaluer diffé-
cité du système à réagir le plus rapidement possible aux rentes stratégies pour ce système (Law et Kelton,
changements dans la prévision ou la programmation. 1982). Aujourd’hui, la simulation est devenue un outil
La notion de pilotage recouvre ces deux concepts, par- très utilisé dans la phase de conception d’un nouvel
fois antagonistes. Ainsi, Najid (1994), Pujo (1998), atelier ou dans l’étude de l’évolution d’un atelier exis-
définissent le pilotage des systèmes de production tant. Elle permet alors de valider des choix techniques
comme un processus hiérarchisé partant de la planifi- en étudiant le comportement dynamique du système
cation, c’est à dire de la prévision et de l’organisation (Ait Hssain, 2000).
du travail en fonction des ressources disponibles et des Depuis peu, un nouveau champ d’utilisation de la si-
objectifs de production, et allant jusqu’à la commande mulation se développe. Le simulateur devient un outil
des automates et l’asservissement des actionneurs, en d’aide à la décision dans la conduite du système de
passant par l’ordonnancement et le lancement des tra- production. Le fonctionnement d’un système de pro-
vaux dans l’atelier. duction nécessite un grand nombre de prise de déci-
Depuis les outils de planification des progiciels de sions. Celles-ci sont souvent prises dans un contexte
Gestion de Production Assistée par Ordinateur (GPAO) flou, et le décideur peut difficilement mesurer rapide-
jusqu’aux outils de supervision en passant par les outils ment les conséquences induites par sa décision. Le
d’ordonnancement et de gestion d’ateliers, de nom- simulateur lui permet alors une meilleure visibilité dans
breux outils existent pour aider le pilote dans son tra- sa prise de décision.
vail. Le simulateur est alors un atelier virtuel, reproduisant
A ce titre, nous nous plaçons dans cet article dans le le plus fidèlement possible le comportement d’un ate-
domaine des système intégrés de production SIP (Ran- lier réel existant.
kly, 1986 ; IBM, 1986 ; Baumgartner et al., 1991),
concept repris et enrichi par le Groupe de Travail no 2
« Compil : Commande et Pilotage » du Groupe français 2 PILOTAGE ET SIMULATION
de Recherche en Productique (GRP) (GT COMPIL,
1999). L’émergence de ces SIP fait apparaître un dou- 2.1 Piloter une unité de production
ble besoin d’articulation et d’interaction entre les diffé-
rentes phases du pilotage. Apparaît donc la nécessité Le développement des systèmes de production auto-
d’une démarche permettant de coordonner tous les as- matisés, associés à des outils de supervision a conduit à
l’émergence de la fonction de pilote de l’unité de pro-

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duction. Piloter l’unité, c’est d’une part communiquer va permettre une prise en compte des ces hypothèses
au système de commande un ensemble de paramètres dans la vérification du résultat.
lui permettant de fonctionner et d’autre part réagir à la
réponse du système ainsi aux aléas. Le réglage des va- 2.2 Le modèle de simulation pour le pilotage
leurs de ces paramètres résulte d’un ensemble de prises
de décisions. Ce réglage va souvent avoir des consé- Le modèle de simulation utilisé comme aide au pilo-
quences importantes sur l’efficacité du comportement tage aura les particularités suivantes :
de l’unité. Il sera souvent complexe car il doit reproduire le plus
fidèlement possible le comportement du système réel.
De cette aptitude à reproduire la réalité dépendra la
2.1.1 Démarche de travail du pilote qualité de la vérification réalisée.
Les simulations se feront en général sur un horizon
Système de court, voire très court. Le pilote veut vérifier le com-
production portement de l’unité sur quelques heures à quelques
Modèle analytique
réel jours de fonctionnement. Cela signifie que seuls, les
simplifié phénomènes aléatoires ayant une occurrence impor-
tante et une durée très faible, pourront être modélisés.
Il serait aberrant de modéliser une panne machine dans
Savoir-faire un modèle de simulation utilisé sur un horizon de quel-
Résolution
ques heures.
Le modèle devra être très rapidement paramétrable.
Proposition Cela nécessite de passer automatiquement les paramè-
De réglage tres de réglage du système de production au simulateur.
Cela permet d’une part d’assurer la cohérence des in-
Figure 1 – Le pilotage formations en éliminant les risques d’erreurs, et d’autre
part cela évite au pilote des pertes de temps dans des
Le pilote doit choisir des valeurs de paramètre de déci-
saisies fastidieuses.
sion. Pour cela, il peut utiliser son expérience et son
savoir-faire. Lorsque le système piloté devient com-
2.3 Exemple de la simulation d’une ligne
plexe, il fait appel à des modèles de calcul (Figure 1).
Un logiciel d’ordonnancement va par exemple l’aider à d’assemblage
choisir l’ordre de réalisation d’un ensemble d’ordres de
fabrication. 2.3.1 Description du système de production
Cette ligne d’assemblage à été mise en place dans le
cadre de l’Atelier Inter établissement de Productique de
2.1.2 Apport de la simulation
Nantes (Figure 3).
Les modèles de calcul utilisés font souvent, pour être
efficaces, appel à des hypothèses simplificatrices. Ain- Cette ligne est constituée de 6 postes de travail. Chaque
si, le logiciel d’ordonnancement travaille par exemple poste est capable de réaliser plusieurs opérations. Une
avec une hypothèse de capacité infinie, ou encore il ne même opération peut être affectée à plusieurs postes.
Une application de supervision permet la programma-
prendra pas en compte les durées de transfert des pro-
tion de la production. Celle-ci est réalisée en trois
duits. La simulation va alors permettre une vérification
des propositions de réglage (Figure 2). Dans la mesure
ou les hypothèses prises en compte pour réaliser le
Magasin de palettes
Modèle de calculs Proposition
De réglage
Poste 4 Poste 3
Valida-
tion/Modification
Modèle de simula-
tion
Poste 5 Poste 2

Résultats Poste 6

Figure 2 – Pilotage et simulation Poste 1

modèle de simulation sont moins fortes, la simulation Figure 3 – Chaîne d’assemblage flexible.

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temps. Dans une première phase, on attribue les opéra- Le simulateur a donc une réelle fonction de validation
tions aux postes de travail. Dans une deuxième phase, de la programmation de la production.
on indique les gammes de fabrication, définies comme
une liste ordonnée d’opérations. Enfin, dans une troi- 2.3.2 Le modèle d’aide au pilotage
sième phase, on définit une liste d’ordres de fabrica- Un modèle de simulation très détaillé a été développé.
tion(OF) à réaliser. L’instanciation du modèle se fait automatiquement à
Lors de cette programmation, on réalise plusieurs pri- son ouverture. Le simulateur récupère l’affectation des
ses de décision : opérations aux postes, les gammes d’assemblage et les
! Affectation des opérations aux postes. Cette déci- ordres de fabrication dans un fichier interface créé par
sion a bien sûr une incidence très importante sur l’application de supervision. Sans aucune saisie, le
les caractéristiques de fonctionnement du système simulateur réalise une simulation correspondant exac-
dans la mesure où elle conditionne directement les tement à la programmation réalisée sur l’application de
trajets suivis par les palettes. supervision. En fin de simulation, l’opérateur possède
! Programmation des OF. On réalise ici deux déci- une prévision des durées de réalisation des OF, et des
sions importantes. D’une part on choisit le nombre produits.
de palettes affectées à chaque OF et d’autre part on
choisit l’ordre de lancement des OF. 2.3.3 L’aide à la maintenance par la simulation
Il obtient d’autre par une mesure des taux d’utilisation Un autre intérêt du couplage supervision - simulation
et des stocks sur chaque poste. Il peut alors décider de est de permettre une démarche « qualité processus ».
lancer la production ou de modifier la programmation En effet, la simulation réalise une prévision de com-
de cette production. Ce processus est représenté à tra portement idéal du système de production. Un retour
des résultats vers la supervision va permettre une étude
des écarts entre la trace idéale donnée par le simulateur
et les résultats réels connus par la supervision. Une
démarche SPC (Statistical Process Control) va alors
nous permettre d’analyser ces écarts afin de réagir sur
le système de production.
Un exemple de cette démarche à été mis en place pour
le suivi des palettes. On observe sur celle-ci des usures
et des déréglages qui se traduisent par une mauvaise
circulation sur la chaîne. La simulation permet une
Application prévision des durées de transfert de chaque palette. Le
de simulation superviseur mesure automatiquement cette durée. La
comparaison entre ces deux valeurs est systématique-
ment stockée dans une base de donnée. Une analyse
statistique de cette base de données permet alors une
détection des palettes nécessitant un réglage.
Application de supervision
3 EXEMPLE DE L’APPORT DE LA
Magasin de palettes
SIMULATION COMME OUTIL D’AIDE AU
PILOTAGE SUR UN CAS INDUSTRIEL

Poste N° 4 Réseau L’Aérospatiale est l’un des leaders mondial de la cons-


FIPWAY truction aéronautique. Elle dispose sur son site indus-
triel de Saint-Nazaire d’un atelier très automatisé, per-
Poste N° 3
mettant l’étirage et le formage de tôles. Le plus sou-
Poste N° 5 vent, l’étirage de tôles est réalisé en deux étapes :

Poste N° 2 ! Une phase de traitement thermique, dans un four,


Poste N° 6 pour prédisposer le matériau aux déformations.
! L’étirage pour donner la forme et la courbure dési-
rée, réalisé sur l’un des quatre bancs d’étirage dont
Poste N° 1 dispose l’atelier, et dont la puissance varie de 200
Figure 4 – Couplage Supervision-Simulation à 1500 tonnes.

vers le schéma de la figure 4. Le couplage avec la si- Du fait du nombre croissant de références de tôles à
mulation permet d’autre part de détecter une éventuelle produire (et partant, du nombre croissant de gammes
erreur de programmation de la production. opératoires à gérer) et de l’automatisation très poussée,
Si par exemple une opération n’a pas été programmée la conduite de cet atelier soulève de nombreuses diffi-
sur un poste, la simulation ne pourra pas se terminer. cultés. De nombreuses décisions sont prises en temps

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réel, concernant les affectations des ressources de pro- 3.1 Description de l’atelier d’étirage de tôles (Fi-
duction et les stratégies d’ordonnancement de la pro- gure 5)
duction.
Pour faire face à une augmentation très sensible des Cet atelier présente deux particularités : la diversité des
volumes de production, l’Aérospatiale a engagé une flux et l’automatisation des transferts.
double démarche. Tout d’abord, elle met en place un
ERP (Enterprise Resources Planning), le progiciel SAP Certaines tôles subissent d’abord une phase de traite-
R/3 de la société SAP, qui doit lui permettre de gérer ment thermique avant d’être étirées, d’autres ayant été
de manière standard toutes ses unités de production. préalablement préparées dans d’autres unités sont
D’autre part, et plus particulièrement pour ce type d’abord étirées avant d’être trempées dans le four puis
d’atelier très automatisé, elle tente de mettre en œuvre d’être à nouveau étirées pour leur donner leur forme
une démarche de pilotage lui permettant d’intégrer les finale ; enfin de nouveaux types de tôle sont apparus ne
différentes phases du pilotage depuis la planification nécessitant aucun traitement préalable pour être étirées.
jusqu’à la commande des machines. Dans cette optique
et pour l’atelier d’étirage de tôles de Saint-Nazaire, Tous les transferts se font au moyen de deux chariots
l’Aérospatiale a décidé de développer un simulateur filo-guidés sur un circuit entièrement bidirectionnel.
décrivant de manière très précise le comportement de Les tôles sont chargées sur des cadres de transport
cet atelier. avant d’être transférées automatiquement sur un des
Afin de pouvoir coordonner entre elles les différentes deux chariots, capables de transporter des tôles de huit
phases du pilotage, ce simulateur devra être intégré mètres de longueur. Les tôles et leurs supports (cadres
d’une part au progiciel de planification et de gestion et plateaux) sont entreposées sur des bases bénéficiant
des ordres de fabrication, ici SAP R/3, et d’autre part d’un dispositif automatique de pose et dépose à partir
au logiciel de supervision de l’atelier, Monitor OCS de des chariots. Après chaque traitement d’étirage, les
la société Schneider. tôles doivent changer de support. Ceci introduit de
nombreux déplacement des chariots et ralentit la pro-
ductivité.

Stockage
Supports Presse à étirer 250 T
Presse à étirer 500 T
Presse à étirer
022 1500 T
022 141 111 041 042 051 052
022 141 031 032 Zone 5

Zone 1

Zone 8 Zone 4
162 161 153 033 043 053

Four CECF
n° 1

8bis 8ter 9bis 9ter

011 081 082

Zone 7
Magasin de 061 062 151 152
stockage Légende
des tôles
Portion du circuit
Four CECF Zone 1
n° 2
151 Base de pose et dépose
Figure 5 - Vue schématique de l’atelier d’étirage.

tagna, 2000). En particulier, il doit permettre de décider


3.2 Objectifs et fonctionnalités du simulateur si un ordonnancement est réalisable sur une période don-
née, en prenant en compte les ordres déjà planifiés dans
Le simulateur développé doit permettre de fournir une l’atelier. Il devra également permettre de calculer le taux
aide à la décision au pilote de l’atelier (Mebarki et Cas- d’engagement des ressources de l’atelier pour un ordon-

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nancement donné et enfin pour chaque ordre de fabrica- tégré aux outils de planification, de lancement des ordres
tion traité calculer les différents temps de traitement, de de fabrication et de supervision existants (cf. Figure 6).
transport et d’attente. L’outil de lancement des ordres de fabrication a été dé-
Pour cela, le simulateur doit reproduire de manière fidèle veloppé spécifiquement pour cet atelier et il permet à
et précise la séquence d’événements se déroulant dans partir d’une base de données extraite de SAP, de sélec-
l’atelier (Spragg et al., 1999). tionner des ordres de fabrication et de transformer ces
Il doit être rapidement et facilement paramétrable à partir ordres en une série de missions de transport. Ainsi, dans
des données existantes dans l’atelier (ordres déjà plani- cet atelier, toutes les opérations de transformation sont
fiés, état courant des différentes machines, positions gérées comme une conséquence des opérations de trans-
exactes des différents moyens de transport). Des interfa- fert. Ce sont celles-ci, qui du fait de leur importance
ces graphiques conviviales doivent permettre de com- quantitative et de l’automatisation de l’atelier, imposent
prendre le comportement du système et de suivre en par- leur rythme au reste de l’atelier et définissent l’ordre des
ticulier, l’activité des ressources de production ainsi que traitements.
l’évolution des temps par ordre de fabrication. La démarche de pilotage prend donc en compte les diffé-
rents horizons du pilotage, depuis le court terme jus-
3.3 La démarche de pilotage qu’au très court terme, grâce à la prise en compte de
l’état réel du système.
Afin d’offrir un véritable cadre d’aide à la décision pour
le pilote de l’atelier, le simulateur a été parfaitement in-

Hebdomadaire Quotidien
Extraction Liste des
des Ofs à missions
réaliser
Outil de pla- Outil de Lan-
nification : cement Sélection par le pilote des OF à lancer
ERP SAP R/3
Outil de Su-
pervision
Etat du système
Résultats sous
Outil de Si-
EXCEL
mulation

Figure 6 – La démarche de pilotage dans l’atelier d’étirage de tôles

Le simulateur a été conçu pour traiter en entrée des mis-


sions de transport. A ce titre, il reproduit fidèlement les 3.4 Principes généraux de fonctionnement du si-
stratégies de déplacement des chariots sur le circuit bidi- mulateur
rectionnel. Par ailleurs, le simulateur modélise de ma-
nière très fine le fonctionnement des ressources de Afin de reproduire les principes de pilotage de cet ate-
l’atelier, ainsi que les différentes phases des opérations lier, le simulateur ne traite pas des ordres de fabrication
d’étirage et de traitement thermique. en entrée, mais des missions de transport. Par ailleurs, le
Dans le simulateur, le pilote peut modifier l’ordre des simulateur doit modéliser de manière fidèle et précise les
missions tel qu’il est proposé par l’outil de lancement. différentes phases des opérations de traitement et en par-
Ceci lui permet donc d’agir sur l’ordre des tâches à réali- ticulier leurs conditions de déclenchement ainsi que leurs
ser, et de ce fait de tester différents ordonnancements règles de pilotage. Ce simulateur a été développé en uti-
dans le but de maximiser d’une part la productivité du lisant l’environnement de simulation Arena 3.5. Cet en-
système et d’autre part de réduire les temps d’attente des vironnement nous a permis :
ordres de fabrication.
! Un développement en modules du simulateur. Cha-
que module correspond à un élément précis du pi-
lotage de l’atelier (cf. Figure 7).

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! Une animation graphique qui permet de suivre ! Un langage de programmation évolué, Visual Basic
l’évolution des missions, le déplacement des cha- for Applications, qui nous a permis de programmer
riots, les phases de traitement en cours, l’état des toutes les règles de pilotage ainsi que le fonction-
ressources de production et des files d’attente. nement très particulier des déplacements des cha-
! Un lien aisé avec d’autres applications, en particu- riots filo-guidés sur le circuit bidirectionnel.
lier avec la base de données techniques (articles,
moyens de production, opérations et ordres de fabri- Le module de base est le module de traitement des mis-
cation) issue de l’ERP SAP R/3, ainsi qu’avec la sions qui permet de décider quelle sera la prochaine mis-
base de données des missions issues de l’outil de sion à réaliser. Cette procédure de décision permet de
lancement des ordres de fabrication. modéliser les conditions de déclenchement des missions.
Liste des Les missions réalisables sont ensuite traitées en FIFO.
Missions
Pour être effectivement réalisées, ces missions nécessi-
tent d’abord l’affectation de leurs moyens de production.
Autoriser la Cette affectation est réalisée par le module de gestion
mission Module
de gestion des ressources de la production. Lorsque l’affectation est
des mis- réalisée, la phase de transport peut être entamée. Cette
phase consiste en trois sous-phases : le choix d’un cha-
riot pour réaliser la mission, le transport à vide du cha-
riot puis le transport en charge du chariot. A la suite du
Module de
Réserver les Module
Gestionde
des transport, on simule les différentes phases de traitement.
ressources Gestion des de
Ressources Ceci est réalisé dans chacun des modules de gestion des
Ressources de
production
production
ressources de production. Enfin, les missions de la phase
suivante de l’ordre de fabrication traité sont rendues éli-
gibles.
Module de choix et de ré-
Réaliser le servation des chariots et de
3.5 Principaux Résultats
déplacement réalisation des déplace-
ments Trois indicateurs sont essentiels : l’engagement des res-
sources au cours du temps, la durée totale de
l’ordonnancement simulé et l’évolution des différents
Simuler les trai- ordres de fabrication au cours du temps.
tements Le simulateur propose un diagramme de Gantt permet-
Module de Gestion des
Ressources de produc-
tant de visualiser directement ces différentes données
Autoriser la tion (Figure 8). Le simulateur propose également un horoda-
mission suivante tage de toutes les tâches réalisées.

Figure 7. Principes généraux de fonc-


tionnement du simulateur

Figure 8. Diagramme de Gantt

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Baumgartner H., K. Knischewski et H. Wieding, 1991.


4 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES CIM : Proposition pour une mise en œuvre de la Pro-
ductique. Monographie SIEMENS, TEKNEA, ISBN
Nous avons montré par ces différents exemples que la 2-87717-024-1.
simulation pouvait être un véritable outil d’aide au pilo- GT COMPIL, 1999. Rapport de Synthèse du Groupe de
tage de systèmes de production. Pour cela, la simulation Travail No2 « Commande et Pilotage » du Groupe de
nécessite d’être couplée à d’autres applications, en parti- Recherche en Productique, Mars 1999,
culier aux modules de gestion de la production et au mo-
dule de supervision de l’atelier. Dans ce cadre, la simu- www.gsip.cran.u-nancy.fr/compil/Objectifs.htm
lation nécessite également une modélisation très fine du IBM, 1986. Système Intégré de Production. Paris La
comportement de l’atelier. Défense.
Pour que cette intégration soit réussie, il importe d’une Law A.M. et W. D. Kelton, 1982. Simulation Modeling
part de bénéficier d’un outil de simulation sophistiqué, and Analysis, McGraw-Hill, New York.
ouvert sur d’autres environnements de développement et Mebarki N., P. Castagna, et R. Gauduel, 2000. Pilotage
d’autres applications, et d’autre part, d’associer étroite- par simulation d’un atelier d’étirage de tôles, Journée
ment à cette démarche, les acteurs humains du pilotage
du Groupe de Recherche en Informatique
de l’atelier.
« Modélisation Multiple et Simulation » du 10 mars
Il reste à étudier le délicat problème des conditions ini-
2000 à Nantes.
tiales de la simulation. Un atelier étant un système en
perpétuelle évolution, l’état initial d’une simulation est Najid N., 1994. Contribution au pilotage dynamique et
toujours différent et il dépend de l’instant de lancement en ligne d'une cellule flexible d'usinage, Thèse de
de celle-ci. Notre démarche implique de pouvoir prendre Doctorat soutenue à l'Université de Nantes.
en compte, en temps réel, la situation courante de Pujo P., 1998, « Contribution aux Systèmes Décentrali-
l’atelier en début de simulation. Ceci pose des problè- sés de Production : Pilotage Décentralisé des Systè-
mes, tant au niveau de l’initialisation du modèle de si- mes de Production » 1ère réunion du GT Compil à Be-
mulation que de l’extraction automatique de cet état. sançon le 19/11/1998.
Nous menons actuellement des réflexions sur ce type de Rankly, 1986. Computer Integrated Manufacturing,
problème.
Prentice-Hall, Ed. Englewood Cliffs.
Spragg, J.E., G. Fozzard et D.J. Tyler, 1999. FLEAS : A
REFERENCES
flowline environment for automated supervision. Inte-
Ait Hssain, A. 2000, Optimisation des flux de produc- grated Manufacturing Systems, 10(6), p. 322-327.
tion. Méthodes de simulation, Editions Dunod.

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