Version électronique n°03 septembre 2019

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rsi
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dig
aleit
Mensuel de l’entrepreneur rural - Fondé en 1988 - www.lavoixdupaysan.net - Directeur de Publication : Bernard Njonga

Campagne cacaoyère

Bien fermenter
votre cacao
- Méthodes et astuces
- Expériences paysannes

Courrier Santé / Nutrition Environnement

Avantages et inconvénients Les plantes Elevage et agriculture
de la culture de la tomate au secours du non contrôlés en ville
sous serre mal de dos La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
polluent
 COURRIER
Editorial
Grand dialogue national
La reconstruction par
l’agriculture
Pour attirer les jeunes dans le secteur agricole, il importe de viabiliser
les zones rurales.
I
l a fallu du temps pour se rendre
à l’évidence. Trois années de
tension et de tragédie dans le
Nord-Ouest et le Sud-Ouest du
Cameroun (Noso) pouvaient être évi-
tées, ou tout au moins atténuées si les
zones rurales étaient aménagées et
la main d’œuvre jeune suffisamment
insérée dans des activités agropasto-
rales productives.
Après le côté faste du grand dialogue
national (Gdn) tenu du 30 septembre
au 4 octobre 2019 au Palais des
congrès de Yaoundé, il faut passer à
l’acte.
Les propositions de la commission
reconstruction et développement sont
claires quant à l’importance qu’il fau-
dra accorder au secteur agropastoral
et aux technologies de l’information
et de la communication (Tic) pour
rebondir.
Niche de services et de métiers
Rebondir par l’intéressement des
jeunes à la chose agricole est une
option sensée. Une cause défendue
depuis des lustres par les amoureux
du monde rural. Mais une cause
rarement prise au sérieux par ceux
chargés de faire la prospective pour
le développement du pays. Plus
qu’une aubaine, ça devient une obli-
gation après trois ans de crise sociale
au Noso.
1722 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019
Sommaire
2 Editorial
2 La reconstruction par l’agriculture
3-4 Courrier
Cette fois-ci, il faut agir de manière
4 Avantages et inconvénients de l’agricul
profonde. Ne pas le badigeonner le
ture sous serre
monde rural de mesures superficielles
et parfois hors contexte. Ne pas non 5-11 Dossier
plus s’empresser de créer de nou-
veaux projets et programmes à coups 5 La fermentation du cacao
de milliards qui seront aussitôt pris en 6 Methodes de fermentation
otage par des bureaucrates familiers 7 Bien fermenter pour avoir un cacao
du gâchis et peu sensibles au sort de qualité
des jeunes. Il s’agit plutôt d’engager 8 Une bonne fermentation réhausse
un développement infrastructurel de le prix du cacao
fond pour viabiliser les zones agri- 9 Eviter que l’eau touche le cacao
coles. fermenté
10 La coopérative d’Ayos apprend à
meiux fertiliser son cacao
Jeunesse rime avec attrait. Un monde 11 La fermentation est la clé du goût
rural attrayant attirera des milliers de
jeunes. Un secteur agricole attrayant 12-13 Santé/Nutrition
accrochera davantage de jeunes
13 Les plantes au secours du mal de dos
agriculteurs. Des marchés agricoles
ouverts et sécurisés donneraient plus 14-16 Société
de viabilité et de visibilité aux produits
et aux producteurs locaux. 16 Une mini adduction d’eau alimente un
village grâce à l’énergie solaire
Et puisque tout bon jeune au 21ème 18-23 Régions
siècle est un jeune connecté, les Tic
18-19 Les agriculteurs de l’Extrême-Nord
vulgarisées dans les confins du Ca-
réintroduisent le rayonneur dans le
meroun boosteraient la communica- traçage des semis
tion entre les entrepreneurs ruraux.
Elles sont une niche de services et de 26-29 Environnement
métiers connexes au développement 26 Agriculture, élevage et transport sont
agricole et au développement tout de grands pollueurs
court. Mais une niche, ça se déniche.
Marie Pauline Voufo

Avantages et inconvénients
de l'agriculture sous serre
L’agriculture sous serre a pour but de protéger les cultures des conditions climatiques externes.
J’aimerai faire de l’agricul-
ture sous serre au Came-
roun plus précisément la
culture de tomates et de
salades. Quels problèmes
peut-on rencontrer dans un
tel projet ?
Guy François
Cher Guy,
La serre est une structure fer-
mée ou semi-ouverte trans-
parente. Elle peut être en
plastique ou en verre, main-
tenue par une structure en
bois ou en métal, dont le but
général est de protéger les
cultures aux conditions clima-
COURRIER
gnificativement abondantes.
Les récoltes sont précoces et
vous pouvez tripler vos ren-
dements voire vos bénéfices.
La pratique de la culture sous
serre est assez onéreuse.
Une meilleure qualité
des produits
La serre allonge le climat
favorable à la culture, ce qui
permet d’étaler vos récoltes
sur une grande durée. Les
plantes cultivées sous serre
auront une croissance accé-
lérée et pourront être pro-
duites indépendamment des
saisons (favorables et défa-
vorables) grâce à un gain
de température par effet de
serre (qui doit être contrôlé)
utile pour la production des
plantes.
La serre permet de gérer les
maladies des plantes plus ef-
ficacement. Les plantes sont à
l’abri des ravageurs (insectes,
rongeurs, …) qui sont le plus
souvent vecteurs de mala-
die ainsi qu’aux aléas cli-
matiques tels que des pluies
responsables des maladies
comme le mildiou chez la
tomate qui cause d’énormes
dégâts. Cependant, il ne faut
pas croire que la serre fait
tout en ce qui concerne la
tiques externes en améliorant riences dans la culture de gestion des maladies.
la production agricole. tomate en serre. En France Le rendement est abondant
Actuellement au Cameroun, par exemple, la superficie et la qualité des produits est
cette pratique ne se trouve consacrée aux cultures sous meilleure.
que dans les stations de re- serre est d’environ 10000
cherche. hectares. Faire appel aux profes-
C’est une tech- Les récoltes sous En milieu pay- sionnels
nique plus pra- serre sont abon- san, la tomate Le coût lié à la construction,
tiquée dans dantes, précoces et se cultive en est l’un des principaux incon-
les pays tem- vous permettent plein champ. vénients d’une serre.
pérés où les Toutefois, nous L’absence d’expertises, car
de tripler les rende-
conditions cli- vous conseillons cultiver sous serre demande
ments
matiques sont de vous rappro- un savoir-faire et de l’expé-
assez difficiles cher de l’IRAD rience d’où la nécessite de
à cause des températures pour plus amples informa- faire appel à un profession-
glaciales limitant ainsi les tions sur cette technique de nel du domaine.
cultures en plein air comme production.
en zone tropicale.
Nous n’avons pas d’expé- Les récoltes sous serre sont si-
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
3
 COURRIER

Des épis de maïs bien séchés

limitent les risques de moisissures
Nous rencontrons les problèmes de séchage du maïs après la récolte en ce mois d’août. Comment éviter les moisis-
sures qui attaquent les grains de maïs ? Peut-on utiliser le maïs moisi pour les animaux ?

Christelle, Soa

Chère Christelle, rées. Si une partie seulement

Le maïs mal séché et mal
stocké est généralement atta-
qué par les moisissures. Ces
moisissures produisent des
poisons appelés aflatoxines.
Le grain moisi donné au bé-
tail ou à la volaille transmet
les poisons aux animaux. Le
poison finit par se retrouver
principalement dans le lait,
et dans une moindre mesure,
dans la viande et les œufs.
Si le maïs n’est pas entière-
ment sec, le risque d’attaque
est très élevé. Même après un
bon séchage, éviter d’expo-
ser les graines au contact de
l’humidité. Car au contact de
l’air ou des surfaces humides,
les graines absorbent de l’hu-
midité et seront contaminées
par les aflatoxines. La moisis-
sure se développe dans les
graines de maïs pendant le
stockage et secrète des afla-
toxines dans les graines.
Ces toxines ne sont pas vi-
sibles à l’œil nu.
Comment éviter les afla-
toxines ?
Au moment de la récolte,
triez et détruisez tous les épis
qui ont des graines décolo-
de l’épi est contaminée, enle-
vez-la.
Vous pourriez décider d’éplu-
cher les épis s’ils seront égre-
nés dans les trois mois.
Gardez toujours les épis
épluchés à l’abri de la pluie.
Séchez les épis de maïs sur
une natte, une bâche ou une
plateforme surélevée pen-
dant plusieurs semaines. Re-
tournez souvent les épis pour
qu’ils sèchent uniformément
et recouvrez-les pendant la
nuit.
Après égrenage, séchez les
graines en couche fine sur
une natte pendant quelques
jours encore.
Vérifiez si le grain est suffi-
samment sec pour le stoc-
kage.
Stockez le maïs bien séché
dans un sac hermétique,
ou dans d’autres récipients
comme les fûts en plastique
ou en métal. Gardez-les hors
du sol sur des supports en
bois.
Pour ceux qui ont des grandes
fermes, ils peuvent construire
des silos pour une meilleure
conservation de leur maïs. Il est conseillé de bien sécher son maïs avant de le stocker.

A quoi sert le greffage des plants ?

Je voudrais savoir pour- Cher Delac, espèces (variétés) étrangères caractères de précocité.
quoi on a choisi de gref- Le greffage offre plusieurs sur des espèces locales. Les plants greffés produisent
fer que de faire pousser avantages. Il permet de : - Améliorer la tolérance des à partir de 3 ans compa-
les noyaux de l’avocatier - Conserver les caractères plants face à certaines mala- rativement à 8 ou 10 ans
qu’on souhaite ? génétiques de la variété à dies par le biais des porte- pour les plants germés en
Boy Delac multiplier. greffes résistants. semant juste le noyau.
Yaoundé, Cameroun - Introduire et d’adapter des - Conférer à une variété des

1742 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

 DOSSIER

La fermentation
du cacao
Essentielle pour obtenir des fèves de qualité

L
a saison de récolte
cacaoyère bat son
plein au Came-
roun. L’une des
opérations post
récolte essentielle à la pro-
duction des fèves de bonne
valeur marchande est la fer-
mentation.
Bien conduite, elle relève la
qualité organoleptique des
fèves et leur confère la cou-
leur rouge brique tant recher-
chée en chocolaterie.

- Méthodes de fermentation
- Témoignage d’un cacaoculteur
- Expérience d’une coopérative

La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317

5
 COURRIER
Méthodes de fermentation
du cacao
Quatre méthodes sont très usitées au Cameroun et la plus recommandée est
la fermentation dans les bacs.
F
ermenter le cacao
consiste à conserver
hermétiquement une
masse de fèves dans un ré-
ceptacle en y maintenant un
niveau de chaleur tout en
permettant la circulation d’air
et l’écoulement des sucs.
Dans la pratique, les mé-
thodes varient d’une région
à une autre, ou d’un plan-
teur à un autre. On recense
quatre grandes méthodes de
fermentation du cacao en
milieu paysan au Cameroun:
fermentation en tas, dans
les bacs, dans les paniers et
même sur les claies de sé-
chage.
Cependant, la fermentation
faite en tas, sur des claies et
dans les paniers produit un
cacao marchand de moindre
qualité. Tandis que celle dans
les bacs construits en bois
produit les fèves marchandes
de haute qualité. C’est la
plus conseillée.
Fermentation en tas
Il s’agit de la méthode de
fermentation la plus courante
1762 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019
dans les régions de l’Ouest
et du Sud-Ouest. Les fèves
fraiches sont rassemblées
sur un matelas de feuilles de
bananier plantain et recou-
vertes d’autres feuilles. Pour
faciliter le drainage, des
branchages sont disposés en
étoile sous le tas. Une rigole
est éventuellement creusée
autour du tas pour l’évacua-
tion des sous-produits de la
fermentation. Les feuilles sont
rabattues à leur extrémité
pour couvrir entièrement le
monticule et sont mainte-
nues par des bâtons ou des
pierres. Les fèves sont retour-
nées une première fois après
48 heures et une seconde
fois avant le sixième et der-
nier jour de fermentation. Les
fèves du dessus se retrouvent
au milieu de façon à garan-
tir une certaine homogénéité
dans la fermentation.
Fermentation en bac
Comme son nom l’indique,
cette fermentation néces-
site l’utilisation de bac de
1,2 m ×1,2 m × 0,9 m en

bois épais, pouvant contenir
jusqu’à 1,5 tonne de fèves
fraiches. Les bacs sont pla-
cés côte à côte ou superpo-
sés. La disposition en étage
facilite le malaxage, qui
s’effectue par simple transva-
sement des fèves d’un bac à
un autre situé plus bas. Des
trous d’égouttage sont percés
au fond de chaque bac pour
faciliter le drainage et per-
mettre l’aération. Lors de la
fermentation, la couche des
fèves humides dans les bacs
ne dépasse pas 75 cm.
Pour la disposition côte à
côte, on place deux bacs à
mi-hauteur par rapport au
haut de la pente, ouverts vers
l’avant. Le fond est égale-
ment troué. Le bac est rem-
pli de fèves et recouvert de
feuilles de bananier et de
sacs. Une planche surmontée
de pierres est ensuite placée
sur le dessus. Au moment
du malaxage, les fèves sont
transvasées du premier bac
vers le second, puis ren-
voyées dans le premier.
Cette méthode est surtout
utilisée dans les régions
du Centre, Sud et de l’Est.
On l’utilise surtout dans les
grandes plantations ou le vo-
lume des récoltes est relative-
ment important. Une fermen-
tation en bac dure 6 jours,
durant lesquels les fèves sont
retournées deux fois après 2
et 4 jours.
La réussite de la fermentation
dépend de la qualité de la
pulpe. La pulpe des cabosses
non mûres ou trop mûres ne
permet pas une bonne fer-
mentation.
Bien fermenter pour avoir un
cacao de qualité
L’arôme du cacao tire son intensité de la réussite ou
non de sa fermentation.
E xtraites des cabosses
mûres, les fèves fraiches
de cacao doivent subir un
ensemble de transformation
avant d’être séchées. Ces
opérations permettent de:
- Débarrasser les fèves de la
pulpe mucilagineuse qui les
entoure.
- Empêcher la germination
des fèves tout en les conser-
vant.
- Entrainer de profondes
modifications biochimiques
à l’intérieur des cotylédons.
Les transformations consta-
tées sur le cacao s’opèrent
en réalité pendant la fer-
mentation de la pulpe
sucrée qui enveloppe la
fève. C’est pour cela qu’on
désigne par fermentation
l’ensemble des opérations
au cours desquelles ce pro-
cessus se développe.
La fermentation est indis-
pensable pour diminuer
rapidement le pouvoir ger-
minatif des graines et déve-
lopper les précurseurs de
l’arôme et du goût du cho-
colat.
Une bonne fermentation
des fèves de cacao pro-
duite dans les meilleures
LaLa
Voix
Voix
DuDu
Paysan
Paysann° n°
DOSSIER
conditions dans un bac en
bois permet de mettre sur le
marché, un cacao de qua-
lité recherché par les cho-
colatiers.
4 à 6 jours
La durée de la fermentation
est de 4 à 6, voire 7 jours.
Pendant le processus, la
pulpe des fèves est dégra-
dée suite à un ensemble
de réactions biochimiques
et enzymatiques auxquelles
participent les levures et des
bactéries. Ce métabolisme
modifie les paramètres tels
que le pH et la température
du milieu de fermentation.
Cela déclenche la multipli-
cation de micro-organismes
et s’ensuit alors le dévelop-
pement des précurseurs
spécifiques de l’arôme des
fèves de cacao.
Appolinaire Tetang
Sources : 1) Production et
transformation du cacao,
Collection Pro-Agro
2) La transformation des
produits agricoles en zone
tropicale, CTA-Karthala
0303
- Septembre
- Septembre
2019 I 317
2019 7I 7
 DOSSIER

Une bonne fermentation

rehausse le prix du cacao
Les fèves bien fermentées se vendent à 2500 FCFA le kg pendant que le sous grade se
négocie difficilement à 1000 FCFA.

1782 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019


A
bouna Messi, 59
ans, paysan à
Nyom à 10 km au
nord de Yaoundé
tire ses revenus essentielle-
ment de la cacaoculture. Au
fil des années, la qualité des
fèves a fait de lui une réfé-
rence sur le marché local.
Il confie: «L’arôme que dé-
gage la fève fait son prix.
Quand le kg de cacao est à
1000 FCFA sur le marché, le
mien coûte 2500 FCFA».
2500 FCFA le kg
Son secret se trouve sur le
respect des bonnes pra-
tiques de production et sur-
tout la bonne fermentation.
«Je fermente mes fèves de
cacao pendant 6 jours dans
des bacs en bois sur pilotis
construits sous une toiture»
affirme-t-il.
Pour lui, la bonne fermenta-
tion est la condition sine qua
none pour avoir un cacao de
bonne qualité. Et c’est de la
qualité que découle le prix
d’achat, ajoute ce natif du
village Nkomndamba dans le
département de la Lékié.
Après avoir régénéré la mo-
deste cacaoyère familiale de
7000 m², dès l’année 2000
Abouna Messi a étendu pro-
gressivement son exploitation
à 5 ha grâce aux appuis en
matériel végétal amélioré re-
çus de l’Institut de recherche
agricole pour le dévelop-
pement (Irad). «Les variétés
améliorées combinées aux
bonnes pratiques de produc-
tion sont les éléments clé de
la réussite de ma cacaoyère»,
déclare-t-il.
Polygame de 3 femmes et
père de 14 enfants, il dit tenir
sa notoriété dans le village
à la bonne qualité de son
cacao.
Magloire Biwolé Ondoua
Eviter que l’eau ne touche le cacao fermenté
D’après Abouna Messi, cacaoculteur, le cacao fermenté qui prend de l’eau
perd son arôme et du poids.
Quels préalables pour une
bonne fermentation des
fèves?
La bonne fermentation du ca-
cao commence par l’acquisi-
tion des bacs de fermenta-
tion. Le volume des bacs doit
être en fonction des récoltes.
Il est recommandé des bacs
sur pilotis, à l’abri des pluies
et placés côte à côte pour
faciliter le retournement des
fèves.
Comment se déroule la fer-
mentation?
La fermentation débute le
jour même où on casse les
cabosses de cacao. Les fèves
sont mises dans un bac et
couvertes par des feuilles de
bananier. Deux jours après,
on retourne les fèves en les
transférant dans le bac voi-
Ce qu’il faut faire
Récolter les cabosses
moyennement mûres.
Fabriquer des bacs en bois
et les disposer sur pilotis s’il
y en plusieurs.
Laisser les espaces entre
les planches pour favori-
ser l’écoulement du suc de
cacao.
Laisser fermenter pendant 4
à 6 jours.
Fermenter les fèves des ca-
bosses
Ce qu’il ne faut pas faire
Ne pas récolter les cabosses
non mûres ou trop mûres.
Ne pas mélanger les bonnes
fèves aux mauvaises.
DOSSIER
sin. Au bout de deux jours
encore, les fèves sont remises
dans le premier bac pour
faire y encore deux jours. Le
sixième jour, les fèves sont
sorties pour être séchées.
Pendant cette opération, il
faut éviter qu’elles soient tou-
chées par les gouttes de pluie
ou n’importe quelle eau. Un
cacao fermenté qui prend de
l’eau perd son arôme et du
poids.
Que faire pour que ces
pratiques soient adoptées
par tous les producteurs?
C’est très simple, le gouver-
nement doit réinstaurer le
contrôle du cacao à l’achat.
Que le prix du kg de cacao
soit fonction de la qualité.
Propos recueillis par
Magloire Biwolé Ondoua
Astuces
Eviter que les fèves soient
touchées par l’eau.
Ne pas sécher les fèves sur
du bitume.
Reconnaître les fèves bien
fermentées
Les fèves de cacao bien fer-
mentées changent de cou-
leur. Elles passent du blanc/
mauve au brun. L’intérieur
passe du brun pâle ou rouge
brique. Les fèves bien fer-
mentées ont donc un aspect
brillant, sans moisissure et
leurs cotylédons se brisent
avec facilité. Une odeur aro-
matique caractéristique du
chocolat s’y dégage.
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
9
 DOSSIER
La coopérative d’Ayos
apprend à mieux fermenter
son cacao
La Socoprotraca s’est formée sur les pratiques post récolte par ZOTO, une agence conseil internationale en
cacao, dans l’optique de devenir un bassin de production du bon cacao camerounais.
L
’entreprise AgriCam et
la Société coopérative
des producteurs et trans-
formateurs de cacao d’Ayos
(Socoprotraca Coop-ca) dont
elle est membre dans le dépar-
tement du Nyong et Mfoumou
(région du Centre) se sont
engagées dans la production
d’un cacao de qualité.
Leurs membres ont suivi le 23
août 2019 une formation sur
les techniques de production
d’un cacao de gamme, afin
de leur attirer une clientèle de
choix. Dr Zoi Papalexandratou
de l’agence ZOTO qui a fait
gagner de nombreux prix à
des cacaoculteurs à travers le
monde a animé cet atelier.
« La formation reprenait l’en-
semble des enjeux du marché
du cacao et mettait en avant
les bonnes pratiques. Elle a
passé en revue les méthodes
de fermentation, de séchage
et de stockage à privilégier et
celles à proscrire. Nous avons
compris que la qualité gusta-
tive de la fève de cacao repose
à 70% sur les traitements post-
récolte et à 30% sur la variété
de cacao» résume Erick Edéné
de AgriCam.
AgriCam, s’est lancée dans la
production de cacao avec dès
le départ la volonté d’accé-
der au marché du cacao fin.
Mais suite aux échanges avec
les partenaires européens,
2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019
1710
elle noté que les mauvais trai-
tements post-récolte ne per-
mettent pas au cacao came-
rounais d’exprimer tout son
potentiel pour répondre à la
demande de clients exigeants.
Protocole de fermentation
« Nous avons demandé l’ac-
compagnement des experts
de ZOTO pour nous aider à
remédier à ce déficit de qua-
lité afin de hisser à terme Ayos
au rang de bassin de produc-
tion du bon cacao» reprend E.
Edéné.
Après la formation, plusieurs
exploitations ont été visitées
en compagnie du Dr Zoi afin
d’identifier les différentes varié-
tés de cacao présentes dans la
localité. Certains cacaocul-
teurs ont d’ores et déjà décidé
de mutualiser leurs infrastruc-
tures de fermentation et de
séchage.
AgriCam a commandé ses
premières caisses de fermen-
tation en Iroko, une essence
de bois résistante et neutre qui
ne communique pas de saveur
aux fèves. Cette structure a
profité de la supervision de
ZOTO pour procéder à la mise
en place de son protocole de
fermentation avec contrôle de
la température et du pH.
Irénée Modeste Bidima

La société coopérative des produc-
teurs et transformateurs de cacao
d’Ayos rêve de cacao fin.
La facilité mène rarement à la qualité
Dr Zoi Papalexandratou, co-fondatrice de ZOTO, experte en qualité.
« Obtenir un cacao de
très bonne qualité
nécessite une grande
rigueur dans les opé-
rations post-récolte.
Les analyses physico-
chimiques requises
exigent des efforts
supplémentaires aux
exploitants camerou-
nais. AgriCam a sou-
haité que la Socopro-
traca puisse bénéficier
des conseils de ZOTO
dans ce sens.
Les tests classiques ré-
partissent le cacao en
grade I, grade II et sous
grade. Ces tests per-
mettent juste de vérifier
si la fermentation a été
faite correctement ou
non, si l’échantillon est
propre et exempt de
matières étrangères,
s’il contient des fèves
La fermentation est la clé du goût
Erick Edéné, cacaoculteur, responsable AgriCam d’Ayos.
« Nous sommes en quête
de qualité et nous met-
tons notre engagement en
jeu pour l’avoir. L’agence
ZOTO a testé nos fèves et
a estimé qu’elles avaient
certes un certain potentiel
organoleptique, mais ce
potentiel devait être res-
sorti par de bonnes pra-
tiques.
Les pratiques post récolte
étaient au menu notre for-
mation à Ayos. Nous re-
tiendrons que la fermen-
tation est la clé du goût
du cacao. Le contrôle
des paramètres comme
DOSSIER
moisies, ardoisées,
germées, plates ou
infectées, ou bien si
les fèves dégagent
une odeur étrangère
de fumée ou de gou-
dron, etc. et si le taux
d’humidité de la fève
reste en deçà de 8%
requis pour le marché.
Pourtant le cacao pré-
sente une très grande
complexité organo-
leptique. La qualité
du cacao résulte fina-
lement de sa capacité
à stimuler le sens du
goût. Ses marqueurs
organoleptiques dé-
pendent de la géné-
tique du cacao et sur-
tout des traitements
post récolte appliqués.
La facilité mène rare-
ment à la qualité.»
la teneur en sucre, la tem-
pérature, le pH des fèves
et des cotylédons pendant
les différentes phases de
fermentation, permettent
de maitriser le nombre de
jours à respecter, ainsi que
le moment opportun pour
procéder au brassage.
Pour effectuer ces opéra-
tions, il faut avoir à sa dis-
position des équipements
comme un réfractomètre,
un pH-mètre et un ther-
momètre approprié.»
Propos recueillis par
Irénée Modeste Bidima
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
11
 SANTE

Les plantes au secours du

mal de dos
Quand les douleurs deviennent chroniques et insupportables, un certain nombre de remèdes naturels à base de
plantes peuvent se révéler très efficaces.

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1712

Le piment et le saule blanc
suppriment la sensibilté et
la douleur.
SANTE
D ans bien des cas,
des traitements natu-
rels à base d’huiles
essentielles, huiles aroma-
tiques, de piment rouge, de
les plantes contenant ces
agents chimiques en abon-
dance, on peut citer la car-
damome, le sauge et le
romarin. Précisons en outre
en mettre dans les yeux.
De plus, comme certaines
personnes sont relativement
sensibles à la capsaïcine,
il est préférable d’en faire
saule blanc et de menthe que le bornéol est efficace l’essai sur un petit bout de
poivrée suffisent pour sou- même à des concentrations peau, de manière à s’assurer
lager les douleurs spasmes très faible, ce qui le rend plus qu’elle ne provoque aucun
musculaires qui contribuent puissant encore que le men- effet désagréable.
aux douleurs dorsales. thol et le carvacrol. Il existe
un certain nombre d’huiles Saule blanc
Huiles essentielles essentielles efficace pour Arbre caducifolié du bord de
Un certain nombre d’huiles soulager les dorsalgies. Les l’eau, écorce gris foncé, pro-
essentielles à l’instar de aromathérapeutes suggèrent fondément fissurée. L’écorce
l’huile de sauge, de romarin, souvent d’utiliser les huiles du tronc, antalgique, fébri-
de thym, de nomades et de aromatiques de bouleau, de fuge est une source d’acide
carvacrol. Ces substances lavande, de poivre noir, de salicylique, d’où l’on tire l’as-
complexes favorisent la dé- sauge sclarée, de gingembre pirine. Les extraits d’écorce
tente des muscles. et de marjolaine. servent de gargarisme ou
Pour l’une ou l’autre de ces contre le pyrosis, les aigreurs
huiles essentielles, ajoutez Piment rouge d’estomac, les intoxications
quelques gouttes à une ou Le piment rouge contient une alimentaires, les douleurs
deux cuillérées à substance arthritiques et les cors. Les
soupe de n’importe chimique feuilles se prennent en infu-
quelle huile végétale à l’action sion contre l’insomnie ner-
et massez ce mé- Des traitements analgésique, veuse. Le saule marsault a
lange directement sur naturels à base supprimant des usages similaires. En phy-
la zone douloureuse. d’huiles essen- la sensibilité tothérapie, le saule est pres-
Un autre excellent tielles, huiles à la douleur. crit en cas de rhumatisme.
remède est de vous aromatiques, de La capsaï-
faire couler un bain piment rouge, cine. Celle- La menthe poivrée
chaud auquel vous de saule blanc ci est dotée Le menthol et la camphre
ajouterez quelques et de menthe d’un pouvoir sont des substances com-
gouttes d’huile essen- soignant si plexes que l’on retrouve
poivrée sou-
tielle de votre choix. puissant que dans un grand nombre de
Restez immergé un
lagent les dou- même une médicaments en vente libre
bon moment et respi- leurs dorsales. très petite pour soigner les maux de
rez la vapeur aroma- quantité suffit dos. L’action de ces agents
tique qui s’y dégage. pour délivrer chimiques contribue à sou-
N’oubliez pas cependant le principe actif quand elle lager la raideur musculaire
que les huiles essentielles ne est présente dans certains an- qui vient souvent aggraver
doivent pas être ingérées. En talgiques pharmaceutiques. les dorsales. Le menthol est
effet, elles sont extrêmement Ecrasé, le piment rouge frais un principe actif naturel de
concentrées et il suffit parfois est utilisé directement en frot- diverses plantes de la famille
d’une très petite quantité, tant sur la partie douloureuse des menthes, notamment la
d’une seule cuillerée à café, du corps. Une autre solution menthe poivrée et la menthe
pour qu’elles soient mor- est de mélanger du piment romaine, mais les huiles es-
telles. rouge avec n’importe qu’elle sentielles de toutes les autres
Le bornéol et l’acétate de pommade pour la peau de menthes en contiennent éga-
bornyle sont deux substances couleur blanche (une crème lement. Le camphre est pré-
complexes qui exercent une de beauté par exemple) sent dans la lavande aspic,
puissante action favorable jusqu’à ce que le mélange l’hysope et la coriandre.
à la détente musculaire. devienne rose.
Elles peuvent soulager les Prenez la précaution de bien
spasmes qui aggravent les vous laver les mains ensuite, Catherine Djité
douleurs dorsales. Parmi pour ne pas risquer de vous
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
13
 SOCIETE

Ebolowa valorise son cacao

et son café
La journée de dégustation tenue le 30 septembre 2019 a permis de faire connaitre les produits
du terroir aux populations de la région du Sud.

T out part du constat

selon lequel, dans le
Sud, il existe de nom-
breux producteurs de café
mais, leur produit n’est pas
consommé par les popula-
tions locales. Situation simi-
laire pour le cacao qui est
tout de même connu, mais
dont le produit et les sous-
produits ne sont pas assez
consommés.
Les journées de dégustation
du cacao, café et leurs déri-
vés, un concept de l’Office
National du Cacao et du
Café (Oncc), visent à pro-
mouvoir les produits du ter-
roir.
Martial Kono Owona, chef
d’agence Oncc pour le
Sud affirme : « Nous avons
constaté qu’il y a des trans-
formatrices locales qui font
un travail excellent bien que
peu connu. Ce rendez-vous Le café se cultive bien dans la région du Sud.
vise à valoriser les produits
locaux et mettre en scène, les formées. des quatre départements de des populations de la région
unités locales de transforma- Un signe encourageant pour la région avec des produits du Sud, les premiers consom-
tion». ces acteurs de l’économie variés. Au-delà du simple mateurs du fruit de leur tra-
locale. beurre de cacao, d’autres vail.
6000 tonnes de cacao Pour Félix Nguelé Nguelé, dérivés y sont découverts par «La consommation des pro-
transformées Gouverneur de la Région du les consommateurs. duits locaux à base de café
Sud : «Il y’a du cacao et du et cacao suscite un réel en-
La production nationale de café de qualité au Sud. Dès Forte mobilisation gouement. Plusieurs acteurs
cacao transformé et com- lors, il est question pour les se positionnent déjà à la
mercialisé pour la campagne populations locales d’insérer La journée de dégustation du conquête du marchés» dé-
antérieure était d’environ ces produits dans leur ali- cacao, café et leurs dérivés, clare Louise Chantal Ebong à
2000 tonnes. La campagne mentation». Il encourage les est organisée pour permettre Ndjama, déléguée régionale
actuelle est à près de 6000 acteurs à scruter davantage aux acteurs et aux potentiels du Minpmeesa .
tonnes. Les statistiques dispo- ce volet pour se faire des consommateurs d’échanger
nibles relèvent que la région revenus substantiels. afin d’améliorer la qualité de Jacques Pierre SEH
du Sud en est à 350 voire Pour la journée de dégusta- l’offre. En l’instituant tous les
400 tonnes de cacao trans- tion, les acteurs sont venus lundis, l’ONCC entend faire
2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019
1714

Bayangam,
un bassin de production
du miel
Situé dans la région de l’Ouest, dans le département du
Koung-Nkhi, cet arrondissement apparait aujourd’hui
comme un lieu par excellence de l’apiculture.
A l’image de la région
toute entière, Bayan-
gam est un arron-
dissement agricole dont les
principales productions sont
entre autres la pomme de
terre, le maïs et le haricot
dans toutes ses variétés. On
peut aussi remarquer l’abon-
dance des bananeraies tra-
ditionnelles sont appelées
«bananes cochons».
Le visiteur qui se retrouve
dans l’arrondissement de
Bayangam est tout de suite
séduit par une végétation
particulière dominée par
des galeries d’eucalyptus
qui jonchent les abords des
routes et sentiers de l’arron-
dissement. Cet arbre aurait
été introduit dans l’arron-
dissement par un colonel de
l’armée française à l’époque
de l’administration fran-
çaise au Cameroun. Cette
végétation est à l’origine de
l’abondance remarquable
des abeilles qui savourent
en longueur de journées le
nectar produit par les fleurs
d’eucalyptus.
Fort de cet état de choses,
des apiculteurs opportunistes
s’investissent dans la pro-
duction du miel qui est très
recherché dans la localité et
ses environs. Chacun y va de
sa technique personnelle et le
type de ruches ici varie d’un
apiculteur à un autre.
Miel de bonne qualité et
très recherché
Les apiculteurs de Bayan-
gam utilisent des différentes
ruches parmi lesquelles celles
dites kenyanes et cylindriques
Le miel de
Bayangam est à 90%
élaboré à partir du
nectar des fleurs
d’eucalyptus.
Les ruches kenyanes et cylindriques sont très courues à Bayangam.
mais on rencontre aussi des
ruches aux formes et noms
encore inconnues comme
celles utilisées par Augustin
Tamga, apiculteur au village
Touegwe. Nous ne sommes
pas très regardants sur les
formes et les types de ruches
à utiliser. L’essentiel c’est
de créer un abri propre qui
puisse protéger les abeilles
des intempéries».
D’après Luc Teguia, apicul-
teur au village Demssim, le
miel de Bayangam est à 90%
élaboré à partir du nectar des
fleurs d’eucalyptus, plante
médicinale utilisée pour le
traitement de plusieurs mala-
dies humaines comme les
maladies respiratoires.
Ainsi, un projet de création
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
SOCIETE
d’un grand rucher d’une
capacité de 500 ruches est
en cours de création. «Nous
avons commencé le pro-
jet par l’installation de 50
ruches de type kenyane il y a
quelques semaines. Ce pro-
jet nous permettra de fournir
les marchés locaux et de la
sous-région en miel de qua-
lité et à haute valeur», nous
le confit Victor Gueutchueng,
membre du GIC Pelafba.
Yves Paulin NJIKAM
Correspondant local
15
 SOCIETE

Extrême-Nord
Une mini adduction d’eau
alimente un village grâce au solaire
L’équipement est doté d’une pompe d’un un débit de 7000 litres par heure a été offert à la localité
d’Ouro Karamba par la fondation Bethléem.

I l est utopique pour

l’écrasante majorité des
populations rurales du
Cameroun de rêver d’une
adduction d’eau potable.
Pourtant, à « Ouro Karamba
», village de la Commune de
Ndoukoula dans l’Extrême-
Nord, cela fait 7 ans que les
populations tirent profit de
cette facilité.
La localité se situe à une
soixantaine de Km de la ville
de Maroua. Le village « Ouro
Karamba » est équipé d’un
forage solaire réalisé par la
fondation Bethléem, dans le
cadre d’un projet financé en
2012 par l’ONG espagnole,
Energie Sans Frontières (ESF).
L’équipement est composé de
15 panneaux de 150 Watts, L’administration du forage est assurée par un comité de 10 membres.
générant une puissance to-
tale de 2 250 Watts. Il com- simplifient la collecte de l’eau lement insuffisant a été com- ont bénéficié, ses membres
porte également un réservoir et les coûts d’exploitation pensé par la mise en place prennent en charge l’entre-
d’une capacité de 20 000 sont faible», explique père d’un grand réservoir. tien du forage grâce à un
litres, équipé de 4 robinets. Danilo Fenaroli, fondateur fond annuel auquel contribue
Il est doté d’une pompe pro- de la fondation Bethléem. Une gestion commu- l’ensemble de la communau-
duisant une puissance de 2,5 Tenant compte des capacités nautaire té. La participation à ce fond
chevaux, ce qui permet d’ob- financières des bénéficiaires L’administration quotidienne se fait aux moyens dont dis-
tenir un débit de 7 000 litres ainsi que du prix exorbitant du forage est assurée par un pose les populations. «C’est
par heure. de l’acquisition et de l’entre- comité de 10 membres, dont comme si on était en ville.
tien des batteries équipant un réparateur formé à l’entre- On ouvre seulement le robi-
Un don de la fondation ce type d’ouvrage, le forage tien des équipements. Doté net et l’eau coule. En plus,
Bethléem solaire de « Ouro Karamba d’un règlement intérieur, le on a quatre robinets. Ça évite
Le choix de ce type d’équipe- » n’a pas été équipé d’accu- comité de gestion est renou- les longues files d’attentes»,
ment répond à plusieurs défis mulateur d’énergie. Cepen- velable tous les deux ans. Il se réjouit Ismaïla, résident de
auxquels sont confrontées les dant, l’absence de pompage se réunit de façon mensuelle « Ouro Karamba ».
populations. «Avec le solaire, de nuit ou la variation de et fort de l’initiation en comp-
nous avons des robinets qui puissance en cas d’ensoleil- tabilité simplifiée dont ils Abbo Mohamadou

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1716
 ANNONCE

250
Fcf 0
a

Disponible sur
www.lavoixdupaysan.net/archives

La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317

17
 REGIONS

Culture à la ligne
Les agriculteurs réintroduisent
le rayonneur dans le traçage des
semis
Le rayonneur permet un traçage aisé des lignes de sémis, réduit la pénibilité, le temps de travail
et mobilise peu de personnes.

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1718
 REGIONS

P rojet d’encadrement
des productrices et
producteurs d’ara-
chide et sésame dans la com-
mune de mayo-oulo lancé en
naturelles, l’agroforesterie et
la conservation des sols.
Différentes approches inno-
vantes inspirées de connais-
sances locales abandonnées,
Au terme de la campagne
agricole en cours, environ
21 tonnes de vivres dont
17 tonnes d’arachide et 4
tonnes de sésame sont atten-
d’au moins une coopérative
de producteurs et de transfor-
mateurs avec des commer-
çants ou des entreprises de
transformation, d’exportation
mai 2019 vise à développer sont vulgarisées. C’est le cas dus des champs pilotes. 100 ou de commercialisation. Il
des chaînes de valeur agro- de la culture à la ligne qui est transformateurs dont 75% de sera question d’accompa-
pastorales. préconisée au détriment du femmes seront accompagnés gner les coopératives à se
Il consiste à accompagner semis à la volée, caractérisée pour l’application des bonnes professionnaliser et à pros-
les exploitants agricoles par une utilisation non ration- pratiques de fabrication et pecter et identifier des débou-
dans la maîtrise des tech- nelle de l’espace et un rende- d’hygiène dans le respect chés, négocier les conditions
niques de production, de ment médiocre. Tout comme des normes nutritionnelles. de partenariat et de suivre
bonnes pratiques de gestion la culture d’un sésame bio, Ils seront accompagnés dans le respect des engagements
des ressources naturelles, l’application des mesures l’installation, l’exploitation et issus des contrats.
la transformation et la com- d’hygiène lors des opérations l’évaluation de leur unité de
mercialisation des produits post-récolte et la fertilisation transformation. Abbo Mohamadou
agricoles. Tout comme l’or- de l’arachide dans le but de Le projet ambitionne de bou-
ganisation et la structuration compenser l’infertilité du sol. cler la contractualisation
des producteurs en vue d’une «La principale innovation que
institutionnalisation et d’un nous vulgarisons concerne la
développement du partena-
riat gagnant-gagnant entre
réintroduction d’un vieil outil
appelé rayonneur. Il permet
« Le semis en ligne multiplie
agriculteurs et opérateurs un traçage facile des lignes mes récoltes par deux »
économiques. de semis, réduit la pénibi-
lité et le temps de travail, et Hassiatou Mana, bénéficiaire de Mouroum.
Expertise de Giz-Pader mobilise peu de personnes.
Promotrice du projet, l’ONG Le rayonneur est manipulé
Service d’Appui aux Initiatives par un individu et à lui seul, il
Locales de Développement vous trace simultanément 4 à
(SAILD) bénéficie 6 lignes pen-
à travers le Pro- dant un seul
gramme d’Appui passage»,
au Développe- La culture à la ligne- explique
ment Rural (PA- favorise une utilisa- Moulla Teo-
DER), du finance- dassou, ex-
ment du ministère tion rationnelle de pert junior du
allemand de l’espace projet et point
l’Agriculture, focal SAILD à
intervenant ainsi Mayo-Oulo.
dans le cadre de Le partena-
la coopération Germano- riat entre SAILD et PADER,
Camerounaise. prévu pour s’achever fin
Grâce à son expertise tech- novembre 2019, a permis
nique, l’équipe du SAILD, qui l’encadrement de 2 000 pro-
collabore avec «GFA Consul- ducteurs à travers la mise en
ting-Group», encadrent les place de 64 champs pilotes
producteurs à travers des for- dont 50% en sésame et 50%
« Avant, je me tuais à
cultiver une grande par-
celle, pour des résultats qui
de faire, mais je m’arrange-
rais à avoir régulièrement des
plantes restauratrices dans
mations pratiques organisées en arachide. n’étaient pas si important mon champ. Parce mainte-
dans des champs pilotes. Les que je le croyais. Le semis en nant qu’elles ont été intégrer
connaissances théoriques 2 000 producteurs ligne que nous enseignent à mes plantes, je remarque
apprises en salle sont ainsi formés nos encadreurs me permet que mes arachides sont meil-
mises en application. Elles Ces producteurs assureront la de multiplier mes récoltes leures que d’habitude».
concernent les bonnes pra- démultiplication des bonnes par deux, en travaillant sur
tiques de production d’ara- pratiques agricoles auprès les mêmes superficies que Propos recueillis par
chide et de sésame, la ges- des autres producteurs de la par le passé. Non seule- Abbo Mohamadou
tion durable des ressources Commune. ment, j’adopte cette façon

La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317

19
 REGIONS

Mayo-Oulo

Des cordons pierreux pour

contrer le lessivage des sols
En plus de se former aux techniques de gestion des ressources naturelles, les producteurs contribuent
à l’aménagement des zones de production de cette commune du Nord.

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1720

Les cordons pierreux sont d’an-
ciennes pratiques agricoles qui
favorisent une meilleure productivité.
A une dizaine de kilo-
mètres de Mayo-
Oulo. Dans
champ école de Mouroum,
le discours est encourageant
le
et l’ambiance conviviale en
ce 04 septembre 2019. De
loin, les passants distinguent
clairement la voix de Yodjaré
Djonsala, agent technique du
SAILD. Celui-ci, supervise les
travaux de producteurs pi-
lotes et s’assure continuelle-
ment de maintenir ses agents
en éveil : «C’est bon les gars !
Gardez cette cadence ! Vous
évoluez comme il le faut.
Ne relâchez surtout
pas !», répète-t-il à
volonté.
Dans cette ambiance
studieuse, s’active dix
personnes parmi les-
quelles deux dames.
Burins et machettes
à la main, gants et
bottes comme pro-
tections, les produc-
teurs qui ne cessent
de se lancer des
blagues visiblement
destinées à détendre
une atmosphère mar-
quée par un soleil de
plus en plus ardant,
creusent des trous
bien calibrés et orien-
tés selon une ligne
bien définie.
Création de
bandes
reboisées
«Nous posons les bases d’un
travail d’aménagement. Ces
trous que nous faisons ser-
viront pour la mise en place
d’une haie vive faite de
plantes épineuses. Le projet
entend délimiter les zones de
production à travers la mise
en place des bandes enher-
bées, reboisées et autres
cordons pierreux afin de
déterminer une zone de pro-
duction dans laquelle nous
allons mettre en place toutes
les innovations agricoles qui
permettent une meilleure
productivité», explique Yo-
djaré Djonsala qui précise :
«5 villages de la commune
bénéficieront de ces aména-
gements. Au total le projet
délimitera 250 hectares de
terres».
Le technicien du génie rural
s’assure que ces directives
sont respectées. Car, au delà
des ouvrages à mettre en
place, Yodjaré le sait, cette
activité vise aussi à trans-
mettre aux producteurs pris
Les flancs des collines
subissent le phénomène
du lessivage. Il faut un
savoir-faire spécifique
aux exploitants
agricoles.
sous sa coupole, des com-
pétences en matière de lutte
antiérosive, de réhabilitation
des terres et donc, de gestion
des ressources naturelles.
Prévue pour deux semaines,
la tâche lancée le jour de
notre visite permettra aux
bénéficiaires de Mouroum de
couvrir une superficie de cin-
quante hectares scindés en
deux blocs. «Le cite actuel fait
trente hectares et de l’autre
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
REGIONS
côté de la route principale, ils
auront 20 hectares à aména-
ger. Compte tenu du relief du
site, il ne nous a pas été pos-
sible de trouver un bloc en-
tier de 50 hectares», indique
Moulla Teodassou, point fo-
cal SAILD à Mayo-Oulo.
Celui-ci nous invite à consta-
ter le défi que leur impose
l’environnement des lieux.
La zone est encadrée par un
enchevêtrement de montages
qui offrent un bassin versant
sur lequel se dressent de mul-
tiples exploitations agricoles
à l’exemple du champ école
cultivé dans le cadre du
projet. Les flancs de ces
montagnes subissent
le phénomène du les-
sivage et imposent un
savoir faire spécifique à
tout exploitant agricole.
Amélioration de la
production
A Derpok, localité
proche de Mouroum,
Hamman, producteur
de mil, n’attendra pas
les aménagements du
projet pour apprécier
l’efficacité des tech-
niques vulgarisées. En
application des conseils
des encadreurs du pro-
jet, il a construit des
cordons pierreux sur son
champ, situé sur un ter-
rain escarpé. «Je suis sa-
tisfait de ce travail. Il me
semble que mes récoltes
seront meilleures que d’habi-
tude, parce que la pluie n’a
pas lessivé mon champ et je
constate que mes épis sont
plus beau à voir que par le
passé», nous a-t-il indiqué.
Abbo Mohamadou
21
 REGIONS

Le Nord améliore la fertilité

du sol par les légumineuses
Deux types de plantes sont vulgarisées par le projet d’encadrement des productrices et producteurs
d’arachide et de sésame dans la commune de Mayo-Oulo

L es légumineuses et
les plantes agro-fo-
restières améliorent la
fertilité des sols.

Les légumineuses
Il s’agit du mucuna du cro-
talaire du centrosema du
dolique noir et du pois ca-
jan. En plus d’être utilisés en
alimentation humaine, ces
plantes présentent un intérêt
agronomique multiple.
Comme couverture vivante,
elles protègent le sol contre
une évaporation trop intense.
Leur double avantage est de
maintenir une couche per-
méable dans le sol grâce à
leurs racines.
Elles peuvent également ser-
vir comme végétaux anti-éro-
sion, engrais verts ou plantes
fourragères.

Les plantes agrofores-

tières
5 000 plants de leceuna, de
cassia nilotica ont été mis à
la disposition de 300 produc-
teurs pilotes.
Ces différentes espèces de
plante ont été utilisées à
proximité de 64 champs pi-
lotes. Chacune, d’une super-
ficie de 1250 m². Elles ser-
viront à tester des pratiques
de jachères améliorées, de
haies vives, de brise vent, de
bandes antiérosives arbo-
rées, et de couvert végétal.
Résultats attendus
Par de telles actions, le projet
Les légumineuses sont des végétaux anti-érosion, des engrais verts ou des plantes fourragères.
entend accompagner 2000 Saild, va intégrer dans son sables du MINADER. De
producteurs à intégrer l’uti- plan d’action environnement plus, 300 producteurs pilotes
lisation des plantes agrofo- le suivi et l’accompagnement ont bénéficiés de forma-
restières dans les pra- des bénéfi- tions axées sur l’utilisation
tiques agricoles. ciaires. des plantes restauratrices
Les légumineuses En outre, des sols. Ces deux acteurs
Suivi/pérennisa- et les plantes la stratégie endogènes auront à charge,
tion agroforestières d’accompa- de pérenniser les acquis du
La commune de protègent le sol gnement de projet.
Mayo Oulo à travers grâce à leurs ces produc-
une convention tri- teurs intègre Abbo Mohamadou
racines
partite entre elle, sa également
communauté et le des respon-

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1722

Telcar accorde des primes
de production aux cacaoculteurs
Une cinquantaine de cacaoculteurs conviés à Yaoundé le 09 Octobre 2019, ont perçu 2 milliards de primes de
production offerts par Telcar Cocoa Ltd pour le compte de la saison cacaoyère 2018-2019.
P our avoir observé les
bonnes pratiques et
produit un cacao cer-
tifié, les producteurs et orga-
nisations de producteurs de
cacao camerounais affiliés
à Telcar Cocoa Ltd ont reçu
de cette multinationale des
primes d’encouragement.
La cérémonie était présidée par le Minader (au centre).
A Yaoundé, la cérémonie
présidée par Gabriel Mbaï-
robe, Ministre de l’agriculture
et du développement rural
(Minader) a réuni les interve-
nants de la filière: cacaocul-
teurs du Centre, Sud, Littoral
et Sud-Ouest, exportateurs,
chocolatiers et responsables
du Minader, de la Sodecao,
de l’Irad, du Mincommerce
et du CICC. Ensemble ils ont
célébré les retombées de la
production d’un cacao de
qualité.
D’après le représentant des
producteurs, cette prime leur
permettra d’améliorer la pro-
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
REGIONS
ductivité et d’augmenter les
espaces cultivés. Le Minader
a appelé les producteurs à
plus de professionnalisme
dans la réalisation de leurs
activités et promis des solu-
tions à leurs doléances.
Pour une cacaoculture
durable
La présidente de Telcar Co-
coa, Kate Kanyi-Tométi, a
redit son engagement dans
la professionnalisation des
cacaoculteurs par la forma-
tion sur les bonnes pratiques
agricoles, et la facilitation de
leur accès aux intrants.
Pour une cacaoculture du-
rable, les encadreurs des
producteurs ont été appelés
à vulgariser les pratiques res-
pectueuses de l’environne-
ment.
Quant au volet social et au
bien-être des populations,
afin d’améliorer la santé,
l’hygiène et la nutrition des
populations des zones ca-
caoyères, la multinationale
déclare avoir construit à ce
jour 47 points d’eau dans
47 communautés et distribué
42 broyeurs à manioc à des
groupes de femmes.
Magloire Biwolé Ondoua
23
 COOPERATION
GIZ-PROPFE
Une unité moderne pour
transformer le neem
Plusieurs réseaux d’organisations féminines de l’Extrême-Nord ont été dotés de presses à huile,
capables de transformer un large éventail de produits agro-forestiers.
P ar la signature le 30
août 2019 à Maroua
d’une convention
provisoire, la GIZ a acté une
rétrocession temporaire de
la gestion de plusieurs équi-
pements de transformation
des produits forestiers non
ligneux et agro-forestiers à
trois organisations féminines
de la région de l’Extrême-
Nord.
Fortement engagée dans la
valorisation économique de
la biodiversité et l’accompa-
gnement du développement
de la chaine de valeur des
Produits Fores-
tiers Non Li-
gneux (PFNL),
Ces presses à huile transforment notamment
20 à 40 kg de graines à l’heure. à travers les
actions de son
Programme
d’appui à la
mise en œuvre de la stratégie
de développement du secteur
rural volets Forêt et Environ-
nement (ProPFE), l’organisme
de développement entend
ainsi contribuer à la création
de richesses au niveau local.
Au total, cinq réseaux de
femmes recevront ces équi-
pements dotés d’une capa-
2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019
1724
cité et d’un potentiel de pro-
duction plus important que
les outils traditionnellement
utilisés.
Création de richesses au
niveau local
Ces unités composées de
presses à huile de marque
KK20 F et KK40 F universel
associés à des groupes élec-
trogènes diesel monophasés,
d’un voltage de 230 ont une
capacité de transformation
allant de 20 à 40 kg de
graines à l’heure. Elles sont
capables d’extraire l’huile de
neem, de balanites, de bao-
bab ou encore des produits
agricoles et contribueront
à minimiser les débauches
d’énergie, tout en optimisant
la qualité des produits propo-
sés par les transformatrices
des PFNL. De fait, elles per-
mettent l’extraction d’un litre
d’huile de Neem en 15 mi-
nutes alors qu’en conditions
traditionnelles, 4 heures de
travail sont nécessaires pour
de tels résultats.
Ces équipements restent ce-
pendant, la propriété exclu-
sive de la GIZ-ProPFE et ses
partenaires institutionnels en
attendant, la signature d’une
convention de cession défini-
tive.
Le transfert définitif des équi-
pements aux réseaux des
femmes est envisagé après
une période d’observation de
24 mois. Il se fera sur la base
des rapports de bonne ges-
tion des équipements et des
fonds délivrés par une équipe
de suivi externe, constitué de
la GIZ-ProPFE et de ses par-
tenaires.
L’évaluation du niveau de
mise en œuvre et du respect
des engagements de la pré-
sente convention provisoire
par les parties est prévue
pour novembre 2019. Elle
s’intéressera notamment à la
tenue du cahier comptable,
la gestion des fonds suivant
les modalités définies dans
la convention provisoire, et
l’entretien des équipements.
Une efficacité prouvée
En prévision à la signature de
ces conventions, les équipe-
ments ont été installés dans
les locaux de la GIZ à Ma-
roua. Sous l’encadrement de
techniciens qualifiés, les uni-
tés ont été mises à disposition
et testés par les membres des

réseaux d’organisations fémi-
nines partenaires de la GIZ-
ProPFE. Les transformatrices
des PFNL qui se sont familia-
risés aux équipements consi-
dèrent ces unités comme une
grande opportunité. «Il nous
fallait toute une équipe de
travail et peut-être dix jours
pour produire10 litres d’huile
de neem. Notre groupement
était dans les 200 litres par
an. Avec les machines, on
se rend compte qu’on peut
facilement, en un jour, pro-
duire une quarantaine, cin-
quantaine de litres», explique
Mana Fadimatou, présidente
du réseau PFNL de Maroua
1er.
Abbo Mohamadou
COOPERATION
« Nous voulons améliorer les revenus
des ménages »
Abraham Aoutacksa, Conseiller technique junior,
chargé de la valorisation des ressources forestières et génétiques au ProPFE.
« On fonctionne avec un
modèle de gestion. On
n’est pas dans l’approche
de gestion qui est axé sur
la durabilité de ces unités
et aussi, la rentabilité. Il est
dons. On met à disposi- question pour nous, d’opti-
tion des unités de transfor- miser la valorisation des
mation et cela se fait sur la PFNL et de contribuer à
base d’une caution versée l’amélioration des revenus
par les réseaux qui doivent des ménages».
rembourser à l’échelonne-
ment, les montants d’achat
des équipements. Cela peut Propos recueillis par
prendre deux ou trois ans et Abbo Mohamadou
permettra l’achat d’autres
machines. C’est un système
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
25
 ENVIRONNEMENT

Activités économiques en milieu urbain

Elevage, agriculture, transport
sont de grands pollueurs
Pratiquées de manière déraisonnée, ces activités affectent négativement l’environnement en milieu urbain.

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1726

La pratique de l’élevage est
proscrite en ville à cause des
nuisances olfactives.
E nsemble des éléments
naturels et artificiels
composés des facteurs
sociaux, économiques, biolo-
giques et culturels groupés
qui contribuent au bon fonc-
tionnement des êtres vivants
et de leurs activités tel est
la définition de l’environne-
ment.
Pour satisfaire leurs besoins,
plusieurs activités sont me-
nées en milieu urbain par des
populations. Durant ces pra-
tiques, il se crée des dégâts
en milieu environnemental.
Les principaux phénomènes
environnementaux courant
sont la pollution, la dispari-
tion des espèces, l’épuise-
ment des sols, le changement
climatique. Spécifiquement la
pollution olfactive causée par
la pratique des activités éco-
nomiques est la plus obser-
vée dans les villes.
Pollution olfactive
Selon la Loi Cadre de l’Envi-
ronnement N°5/12 du 5 Août
1996, la pollution est un acte
dû à une déstabilisation de
l’environnement de manière
directe ou indirecte, causant
de multiples inconvenants
dans l’écosystème et engen-
drant aussi des impacts sani-
taires sur les êtres vivants.
La pollution est donc toute
contamination ou modifica-
tion directe ou indirecte de
l’environnement provoquée
par toute action susceptible
d’affecter défavorablement
une utilisation du milieu
favorable à l’homme ; de
provoquer une situation pré-
judiciable pour la santé,
la sécurité, le bien-être de
l’homme, la flore et la faune,
l’air, l’atmosphère, les eaux,
les sols et les biens collectifs
et individuels.
La pollution olfactive ou nui-
sance olfactive quant à elle
est l’ensemble de toutes les
odeurs susceptibles de nuire
excessivement à la santé de
l’homme, de constituer une
gêne dans la société ou de
porter atteinte à l’environ-
nement. Certaines causes
de ces nuisances sont entre
autres :
Industries de transfor-
mation
Cette catégorie concerne les
émissions odorantes émises
par les matières premières,
des produits intermédiaires
ou finis ou encore de sous-
produits industriels. Les acti-
vités concernées sont les
industries chimiques, pétro-
chimiques, pharmaceutiques,
Les déjections animales
dans les zones d’élevage
constituent une grande
source d’émission d’odeur
toxique à travers la décom-
position anaérobie de
volailles, porcs, bovins et
caprins.
agroalimentaire. Lorsqu’un
citoyen circulent à proximité
des industries les odeurs
émises sont fragrantes et
sources nuisances olfactives.
Elevage
Les déjections animales dans
les zones d’élevage consti-
tuent une grande source
d’émission d’odeur toxique à
travers la décomposition ana-
érobie de ces produits d’ani-
maux tels que les volailles, le
porc, bovins, caprins.
Equarrissage
C’est le fumage des peaux
d’animaux. Une activité fla-
grante dans plusieurs villes.
Cette activité de cuisson est
effectuée au feu de bois et de
déchets organiques dans des
habitations dépourvues d’une
La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317
ENVIRONNEMENT
certaine aération. C’est ainsi
que des gaz émis provoquent
des nuisances dans les zones
riveraines.
Poubelles et bacs à
ordures
Ce sont des instruments d’as-
sainissement qui constituent
de plus en plus des objets de
nuisances olfactives. En effet,
dans plusieurs villes du Ca-
meroun, les bacs à ordures
placés dans les quartiers ne
sont pas recouverts. D’où la
muqueuse olfactive de tout
être humain qui passe près
de ces outils est profondé-
ment atteinte négativement.
Déjections humaines
et les égouts
Ce sont les urines et défé-
cations faites à l’air libre
par des populations.
Circulation ou les véhicules
La circulation des véhicules
est l’une des principales
causes des nuisances olfac-
tives au Cameroun. Il existe
une concentration de vieux
instruments mobiliers tels que
les camions, véhicules cir-
culent en émettant des pro-
duits chimiques toxique.
Destructions des objets
par les flammes
Les agriculteurs, durant les
phases préparatoires des
champs et jardins, adoptent
le brulis comme méthode
de destruction des ordures
champêtres. Aussi le brulis
des pneus et des bacs à or-
dures sont des activités dan-
gereuses parce qu’il s’agit
d’un ajustement de divers
produits chimiques.
Clarisse Aimée EKA TOUBE,
Environnementaliste
27
 ENVIRONNEMENT

La pollution affecte la vie des

êtres humains, animaux et plantes
Les contaminations ou modifications de l’espace de vie ont un impact négatif sur la santé
des populations et sur l’environnement.

L es problèmes de pol-
lution de l’environne-
ment et des nuisances
nécessitent une attention
parce qu’ils menacent la qua-
tômes peuvent se développer
chez un être humain parmi
ces derniers ressortent : les
insomnies, les céphalées, les
charge de l’environnement et
de la protection de la nature
d’initier les activités allant
dans le sens de la promotion
Créer une zone industrielle
de l’élevage, l’équarrissage
étant donné que l’élevage et
certaines activités sont inter-
nausées, les toux, vomisse- du développement durable dites en milieu urbain. Une
lité de vie des êtres humains, ment, mauvaise respiration, au Cameroun afin de limiter excellente protection de l’en-
des animaux et des plantes. énervement. la pollution olfactive. vironnement exige à la base
Les odeurs et les nuisances Il s’agira de sensibiliser les l’information et la sensibilisa-
olfactives sont des préoccu- Sensibiliser les popula- populations par des publici- tion des populations sur des
pations environnementales tions tés et débats dans les TV, éta- mesures requises.
dont l’importance est crois- La pollution olfactive étant un blissements, réseaux sociaux,
sante, aussi bien du côté des phénomène quelquefois né- promouvoir les inspections et
industriels qui cherchent à gligé et ignoré par certaines contrôles des citoyens prati- Clarisse EKATOUBE,
maîtriser ces nuisances que populations. Il est important quant des activités source de Environnementaliste
du côté de la population rive- pour les responsables en pollution olfactive.
raine qui exige le respect de
son cadre de vie.
Leurs effets sont difficiles à
caractériser mais les nui-
sances olfactives doivent être
prises en compte en matière
de qualité de l’air car leurs
conséquences sur la santé au
sens large sont indéniables.
Leur association à une no-
tion de toxicité est rarement
justifiée sur le plan physio-
logique, les odeurs étant le
plus souvent perçues à des
concentrations très faibles,
inférieures aux limites accep-
tables pour la santé.

Impact sanitaire
La pollution olfactive en-
gendre diverses anomalies
sur la santé des populations.
A travers elle, l’homme peut
avoir des attaques oculaires,
pulmonaires, épidermiques.
À cause de ces nuisances
olfactives, plusieurs symp- La pollution olfactive engendre diverses anomalies sur la santé des populations.

2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019

1728
 ENVIRONNEMENT

Tableau des impacts sanitaires

des nuisances olfactives
Une excellente protection de l’environnement exige à la base l’information et la sensibilisation
des populations sur des mesures requises.

Quelques textes de loi sur l’environnement

L’article 21 (2) de la Loi Cadre
de l’environnement stipule qui
est interdit « d’émettre dans l’air
toute substance polluante notam-
ment les fumées, poussières ou
gaz toxiques corrosifs ou radioac-
tifs, au-delà des limites fixées par
les textes d’application de la
présente loi ou, selon le cas,
par des textes particuliers »
Article 60 - (1) Sont inter-
dites les émissions de bruits
et d’odeurs susceptibles de
nuire à la santé de l’homme,
de constituer une gêne exces-
sive pour le voisinage ou de
porter atteinte à l’environne-
ment.

La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317

29
 ANNONCE

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 ANNONCE

La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019 I 317

31
 ANNONCES
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2 I La Voix Du Paysan n° 03 - Septembre 2019
1732
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Certificat d’immatriculation N°: 19/119/CMR/
CE/09/048/COS/001007/001007004
Activité principale: production des plants d’Okok (Gnetum
Afrikanum)
Activités secondaires: Production agropastorale ; Production
des semences de qualité ; Transformation et commercialisation
des produits agropastoraux ; Elevage
Adresses: 142 Obala Tel : 693 070 526
Siège social: Obala
Nom du PCA : Menyie Christian Raoul
Annonce légale
Nom de la coopérative : «SCOOPS ASILPA» Société Coo-
pérative Simplifiée pour le Soutien des Initiatives Locales et la
Promotion Agropastorale du Littoral
Certificat d’immatriculation N°: 19/048/CMR/
LT/01/004/COS/001002/001002001
Activité principale: Production manioc frais
Activités secondaires: culture d’igname, agriculture marai-
chère et vivrière, pisciculture, élevage des animaux (lapins,
ovins, bovins, cailles etc.…)
Exportations des produits agropastoraux et transformation, com-
mercialisation des produits. Recherche de financement pour les
activités de la coopérative
Adresses: Tel. 694321775 / 679679996
Siège social: Douala - Bonabérie
Nom du PCA : KAMGO YOUDOM Boris
Annonce légale
Nom du Gic : Groupe d’Initiative Commune AAQUA REGINA
«GIC AQUA. REG»
Numéro d’inscriptiontion N°: 19/202/CMR/CE/16/094/
GIC/004000/004000001
Activité principale: Pisciculture
Activités secondaires: Elevage, Agriculture
Adresses: Tel : 694 057 182 / 674 733 616
Siège social: Ngallan – Mbalmayo
Nom du PCA : BENALEMEN Régine Epse NYOBE
 ANNONCE

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