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Revue de Vulgarisation et de Communication N°24 / Octobre 2017

ISSN 1112-5438
Edité
Editée par l'I stit t N
l'Institut ti ld
National de lla V l i ti A
Vulgarisation i l (IN
Agricole NVA
A)
(INVA)
ÉDITORIAL
Agriculture
& Développement M. BENDIF Kamel,
est une Revue semestrielle Directeur Général
de Vulgarisation et de de l’INVA
Communication éditée par
l'Institut National de la
Vulgarisation Agricole
(INVA)

L
Saïd Hamdine. BP 42. ALGER.
Tel : (021) 54 34 14/17 e numéro 24 de la la migration qui sont, aujourd’hui,
Fax : (021) 54 34 15/16 revue « Agriculture & la conséquence de plusieurs
E-mail : revueinva@outlook.fr
Site Web : www.inva.dz
Développement » est facteurs : socioéconomiques
un numéro spécial consacré et climatiques.
Directeur de la Publication
à la journée nationale de la Les articles de ce numéro se
BENDIF Kamel vulgarisation agricole organisée focalisent sur les différentes
Coordinatrice de la revue
le 1er octobre 2017 et la journée stratégies et démarches mises
BOUDEDJA Karima mondiale de l’alimentation, le en œuvre pour le développement
16 octobre 2017 célébrées agricole, rural et aquacole leur mise
Assistée par
DERGUINE Hafida cette année sous les thèmes en œuvre au niveau local pour
MESSAOUDI Asma respectivement de « Investir dans la préservation des ressources
KHALFAOUI Nabila l’économie de la connaissance naturelles, la transformation
OUGUENOUNE Meriem pour une sécurité alimentaire des produits agricoles et leur
TALI Soumia
durable» et de «Changeons l’avenir commercialisation.
AÏT MOHAMED Mohamed
des migrations. Investissons Les instituts de recherche,
Conception & Réalisation dans la sécurité alimentaire et développement et de vulgarisation,
APEC Communication le développement». du secteur agricole et de la pêche,
Ces deux thématiques partagent ont présenté les acquis de leurs
l’objectif de pousser à la réflexion recherches où expérimentations
sur les créneaux à investir et les assorties de recommandations
Cité des Annassers II, changements à apporter pour pratiques. La vulgarisation et
Bt. B 25, N°02, Kouba, Alger. le développement et la sécurité l’appui-conseil aux producteurs
Téléfax : (213) 23 70 40 63 alimentaire. sont également abordés, fondés
Mobile : (213) 5 55 03 92 23
E-mail : info@apec-dz.com
En effet, il est important que sur l’économie de la connaissance
les stratégies de développement en tant que facteur essentiel
Directeur Général agricole intègrent le renforcement de celle-ci dans le domaine du
Hamid RABAHI
des capacités à tous les niveaux développement agricole et de
Infographie et l’encouragement de l’innovation la pêche.
Yacine MERABET
et de l’investissement dans D’autres thématiques touchant aux
Marketing l’économie de la connaissance. enjeux plus larges de la sécurité
Lynda HAMDAD L’impact sur le développement alimentaire à l’échelle mondiale
local permettra certainement influencée par plusieurs facteurs
Impression
Ed-Ediwan d’améliorer les revenus des d’ordre socio-économiques et
populations rurales et de réduire environnementaux.
Editorial
I) Journée Mondiale de l’Alimentation
➨ « Changeons l’avenir des migrations. Investissons dans la sécurité alimentaire et le
développement » .......................................................................................................................................................................................... p 5
SOMMAIR E
II) Journée Nationale de la Vulgarisation Agricole
➨ « Investir dans l’économie de la connaissance pour une sécurité alimentaire durable » .......
..................................................................................................................................................................................................................................... p 14

III ) Economie de la connaissance et appui-conseil


➨ Entretien avec M. Skander Mekersi, Directeur de la Formation, de la Recherche et
de la Vulgarisation (DFRV) ....................................................................................................................................................... p 14
➨ Renforcement des Capacités et économie de la connaissance pour la sécurité
alimentaire ....................... ..................................................................................................................................................................... p 16
➨ Essai de caractérisation de la vulgarisation en Algérie ................................................................................ p 22
➨ La démonstration : une méthode privilégiée par les acteurs de l’appui-conseil
à Ain Temouchent ............................................................................ ............................................................................................... p 27

IV) Développer des technologies pour une agriculture


durable
➨ L’agriculture de conservation comme un nouveau modèle d’agriculture durable :
expérience de l’introduction de l’agriculture de conservation dans la région de Msila ......... p 32
➨ Des énergies nouvelles et de l’eau pour une agriculture durable ......................................................... p 37
➨ Evolution de l’industrie nationale du machinisme agricole ..................................................................... p 40
IV) Diversification de l’activité agricole et piscicole
pour assurer la sécurité alimentaire
➨ Une expérience d’appui conseil et d’accompagnement des agriculteurs spécialisés
en légumineuses alimentaires : le cas de semences Cheliff dans la wilaya de Chlef ......... p 44
N°24 ➨ Intégration de la pisciculture à l’agriculture ........................................................................................................... p 48
➨ Mise en valeur dans les zones arides : cas de la wilaya d’Adrar.
Perspectives et durabilité de l’agriculture oasienne ......................................................................................... p 50
➨ Mostaganem,lieu de déroulement de la cérémonie de la JMA et JNVA :
L’agriculture à Mostaganem, résultats et perspectives ............................................................................... p 54

V) Veille sanitaire : impératif de la sécurité alimentaire


➨ Le réseau de veille phytosanitaire : Conception et fonctionnement ................................................. p 56
VI) Enjeux futurs de la sécurité alimentaire
➨ ‫ ﺗﺣدﯾد آﺛﺎرﺗﻐﯾراﻟﻣﻧﺎخ ﻋﻠﻰ اﻟﻣﯾﺎه واﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ‬......................................................................................................... p 58
Changeons l'avenir des migrations

C
haque année, l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO) célèbre, le 16
octobre, la Journée mondiale de l’alimentation
qui commémore la création de l’Organisation
en 1945.

Des évènements sont organisés dans plus


de 150 pays de par le monde, faisant de
cette journée l’une des plus importantes
manifestations du calendrier des Nations
Unies.

Ces évènements sont destinés à sensibiliser


et à promouvoir les actions en faveur des
populations souffrant de la faim, ainsi que la
nécessité de garantir la sécurité alimentaire et
des régimes alimentaires nutritifs pour tous.

La Journée mondiale de l’alimentation


représente également une opportunité
d’envoyer un message clair au public : nous
pouvons éradiquer la faim de notre vivant et
devenir la Génération Zéro Faim, mais nous
devons travailler ensemble pour atteindre cet
objectif.
Journée mondiale de l’alimentation Agriculture & Développement

JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION


INVESTISSONS DANS LA SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE ET LE
DÉVELOPPEMENT RURAL
L’objectif global d’une Faim
Zéro dans le monde en 2030 ne
pourra être atteint sans prendre
en compte les liens entre sécurité
alimentaire, développement rural
et migration.
Lors du Sommet des Nations Unies
sur le Développement Durable à
New York en septembre 2015,
193 pays se sont engagés à
éliminer la faim et la pauvreté,
à protéger la planète et à garantir
la prospérité pour tous.
Un an plus tard, toujours à
New-York, l’ONU a organisé
un Sommet sur les Réfugiés et
les Migrants afin de définir
une approche globale de
gouvernance de la migration.
Les participants ont convenu de
travailler à un Pacte Mondial
pour des migrations sûres,
ordonnées et régulières, qui
doit être adopté en 2018.
Ce Pacte aura pour vocation
de régler, de manière durable,
tous les aspects de la migration
internationale : migrations
humanitaires, de développement,
et celles liées aux droits de
l’homme.

Migration, alimentation et social et économique. Pourtant, elle


agriculture rythme l’histoire humaine depuis
des siècles.
Qu’est-ce qui a changé ? Le dévelop-

L
a migration occupe désormais
pement des transports et de la com-
le devant de la scène dans
munication a facilité pour beaucoup
tous les grands débats inter-
de personnes le départ de leurs
nationaux sur le développement

6 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée mondiale de l’alimentation

villes et de leurs pays. Mais pour l’effet des catastrophes climatiques personnes qui fuient les effets du
d’autres, la migration demeure une ou météorologiques. changement climatique, mineurs
aventure coûteuse, physiquement non accompagnés et victimes de
éprouvante et parfois fatale. La migration, c’est quoi ? la traite des personnes, mais pas
Les chiffres des Nations Unies uniquement. Ils comprennent aussi
montrent une augmentation de la La migration est le mouvement de les gens qui bougent pour d’autres
migration forcée et de détresse. Les personnes, soit à l’intérieur d’un raisons, comme les études ou le re-
migrants cherchent à échapper aux même pays, soit à travers les fron- groupement familial.
confllits, aux persécutions et aux tières internationales. La FAO utilise Les migrants peuvent se déplacer
catastrophes naturelles, ou encore le terme «migration» pour se référer de façon permanente ou temporaire.
à la pauvreté, à ce qui menace leur à tous les types de déplacements, Leurs déplacements peuvent dé-
subsistance ou autres pressions ex- quels qu’en soient les motifs, la du- pendre des conditions saisonnières.
trêmes. rée ou leur caractère volontaire ou La plupart des migrants se déplacent
Pour la seule année 2015, les conflits involontaire. à l’intérieur de leur propre pays,
et les persécutions ont contraint 65,3 d’autres traversent les frontières des
millions de personnes à se déplacer, états. Ils viennent essentiellement
des régions en développement mais
ils se déplacent de plus en plus dans
les pays de l’hémisphère Sud et du
Nord au Sud.

Impact

D’après les chiffres de l’ONU, on


dénombre environ 244 millions
de migrants internationaux, tandis
que 763 millions sont des migrants
internes. Si ces 244 millions de per-
sonnes constituaient une nation, ce
pays serait plus peuplé que le Bré-
sil et un peu moins que l’Indonésie.
Le monde compte 65 millions de
migrants forcés, dont environ 21,3
millions de réfugiés, 40,8 millions de
déplacés internes, et 3,2 millions de
demandeurs d’asile. Si elle est gérée
en bon ordre et de manière humaine,
la migration peut contribuer à la
croissance économique, tant dans
les pays de destination que les pays
d’origine. Les migrants peuvent
fournir de nouvelles sources de main
d’œuvre dans leurs pays ou régions
de destination.
Leur influence sur les flux d’argent
dans leurs régions d’origine est éga-
lement importante. Les migrants des
pays en développement envoient
chez eux quelques 441 milliards de
dollars, l’équivalent du PIB d’un pays
européen de taille moyenne comme
l’Autriche.

tandis que plus de 19 millions ont Qui sont les migrants ? La migration et la FAO
été déplacées à l’intérieur de leur
propre pays à cause de catastrophes Les migrants forment un groupe Les causes et les impacts de la mi-
naturelles. De 2008 à 2015, 26,4 mil- très varié de personnes: travail- gration sont étroitement liés aux ob-
lions de personnes en moyenne se leurs migrants, réfugiés, deman- jectifs mondiaux de la FAO :
sont déplacées chaque année sous deurs d’asile, déplacés internes,

N°24 / Octobre 2017 7


Journée mondiale de l’alimentation Agriculture & Développement

rurales manquent
généralement de
perspectives plus
attrayantes.

Solutions
durables

L’agriculture et le
développement rural
peuvent permettre
de lutter contre les
causes de la migra-
tion, notamment
la pauvreté rurale,
l’insécurité alimen-
taire, les inégalités,
le chômage et l’ap-
pauvrissement des
ressources naturelles
dû à la dégradation
de l’environnement
et au changement
climatique.
☛ lutter contre la faim et atteindre la tion viable pour se sortir de la pau- Aujourd’hui, une
sécurité alimentaire, vreté. grande partie de la réponse à l’enjeu
☛ réduire la pauvreté, Les ruraux pauvres, surtout les petits de la migration globale est d’inves-
☛ promouvoir l’utilisation durable. agriculteurs familiaux, sont confron- tir dans le développement rural
tés à d’énormes difficultés d’accès durable, dans l’adaptation au chan-
La FAO joue un rôle unique en son au crédit, aux services, aux technolo- gement climatique et dans le déve-
genre en affrontant les causes pro- gies et aux marchés qui leur permet- loppement de moyens d’existence
fondes de la migration rurale forcée traient d’améliorer la productivité ruraux résilients. Le travail de la FAO
et de détresse, tout en facilitant une de leurs ressources naturelles et de sur la migration a pour objectif de
migration régulière, ordonnée et hu- leur travail. La plupart des emplois traiter les causes profondes de la
manisée. disponibles dans l’agriculture sont migration de détresse, en améliorant
En 2018, aux côtés de l’Organisation assortis de revenus faibles et irrégu- les conditions de vie et en créant des
Internationale pour les Migrations liers, de mauvaises conditions sécu- moyens alternatifs de subsistance
(OIM), la FAO co-présidera le Groupe ritaires et sanitaires, d’inégalités de dans les pays d’origine.
Mondial sur la Migration (GMG), un salaires et d’opportunités entre les Il exploite aussi le potentiel de déve-
organe inter-institutions de promo- hommes et les femmes, et d’une pro- loppement de la migration pour les
tion au niveau mondial du dialogue tection sociale limitée. pays d’origine et de destination. Il
sur les questions migratoires. Compte tenu d’un accès restreint vient également en aide aux per-
à la formation, aux services finan- sonnes déplacées et aux commu-
Un phénomène rural ciers, à la vulgarisation et aux instal- nautés qu'aux personnes en situa-
lations de transformation, les zones tion de crise.
L’alimentation et l’agriculture sont
primordiales pour le bien- être des
individus et sont à l’origine des fac-
teurs poussant de nombreuses per-
sonnes à migrer, en particulier dans
les zones rurales. Plus de 75% des
populations pauvres et victimes d’in-
sécurité alimentaire vivent en milieu
rural et dépendent pour la plupart
de l’agriculture et des ressources
naturelles pour vivre. Beaucoup de
particuliers et de familles entières
migrent pour raisons économiques,
car ils ne voient aucune autre solu-

8 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée mondiale de l’alimentation

Agir La FAO collabore avec ses parte- Au Honduras, la FAO a mené un pro-
naires pour : jet destiné à alléger les pressions mi-
La migration devrait être un choix, ►Mieux comprendre les migrations gratoires par la création d’entreprises
non une nécessité. La FAO soutient internationales et internes, en pro- rurales pour les jeunes. Des jeunes
depuis longtemps la création de duisant des faits probants/données femmes et des jeunes hommes ont
conditions de vie meilleures et de sur leurs causes profondes et leur reçu une formation en techniques
moyens d’existence résilients dans impact sur l’agriculture et le déve- agricoles et entrepreneuriales et ont
les zones rurales. loppement rural ; cherché des capitaux en proposant
Avec ses partenaires, la FAO a pour ►soutenir les capacités institution- des micro-entreprises.
vocation d’étendre ses travaux au nelles pour gérer les mouvements En Éthiopie et en Tunisie, un projet
renforcement de la contribution po- massifs de réfugiés et de migrants en cours de la FAO vise à offrir aux
sitive que les migrants, les réfugiés d’un point de vue agricole et rural ; jeunes ruraux des moyens d’exis-
et les déplacés internes apportent ►diffuser les enseignements tirés et tence durables comme alternative à
à la réduction de la pauvreté, à la les meilleures pratiques constatées la migration. Il encourage des méca-
sécurité alimentaire, à la nutrition, pour la reproduction de solutions nismes novateurs et des stratégies
ainsi qu’à la résilience des ménages innovantes ; de développement rural pour la
ruraux. ►faciliter le dialogue de politiques création d’emplois productifs et pro-
pour une meilleure compréhension pose des opportunités entrepreneu-
La FAO applique son expertise dans de la migration rurale ; riales aux jeunes ruraux.
les domaines suivants : ►renforcer les partenariats pour trai-
✔ lutter contre les causes premières ter les causes premières de la migra-
et les éléments moteurs de la migra- tion et renforcer sa contribution posi-
tion de détresse ; tive.
✔contribuer à la création d’oppor-
tunités de travail agricole pour les Sécurité alimentaire et
jeunes, les femmes et les personnes développement rural
qui pourraient être tentées de migrer;
✔ promouvoir une migration sûre,
en bon ordre et régulière depuis les
zones rurales et soutenir les cam-
pagnes d’information du public et
les politiques compatibles avec ces
objectifs ;
✔ exploiter le potentiel de la migra-
tion pour l’agriculture et le dévelop-
pement rural ;
✔ empêcher les conflits liés à la terre
et aux ressources naturelles ;
✔ renforcer la résilience des commu-
nautés touchées par des crises pro-
longées déclenchées par les catas-
trophes naturelles ou anthropiques ;
✔ élaborer des stratégies durables Changement climatique
pour l’insertion des personnes dé- En Ouganda et au Népal, la FAO aide
placées au sein des communautés les communautés à gérer les risques
d’accueil. climatiques et à s’adapter.

N°24 / Octobre 2017 9


Journée mondiale de l’alimentation Agriculture & Développement

En Ouganda, la FAO renforce les capacités et la résilience


des populations rurales d’éleveurs de bovins face aux
impacts négatifs du changement climatique. Objectif :
promouvoir aussi bien l’aménagement intégré des bas-
sins versants que des plans d’épargne villageoise ou les
savoirs locaux.
Au Népal, la FAO renforce les capacités des agriculteurs
à se préparer aux catastrophes et à gérer les risques cli-
matiques pour offrir aux communautés vulnérables des
alternatives au déplacement.

Crises prolongées et conflits


En Turquie, une
initiative régionale
de la FAO vise à ac-
croître les opportuni-
tés de travail des ré-
fugiés syriens et de
leurs communautés
d’accueil en encou-
rageant les cultures
de serres dans les
camps, tout en favo-
risant l’emploi par
la formation profes-
sionnelle.
En Syrie, les conflits
ont affaibli les ser-
vices agricoles, raré-
fié les actifs et consi-
dérablement réduit
les capacités de pro-
duction nationale. La FAO aide les agriculteurs à demeu-
rer sur leurs terres et à produire de la nourriture lorsque
cela ne présentepas de danger.
Cela est capital pour améliorer la sécurité alimentaire et
faire en sorte que la migration soit un choix.

10 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée mondiale de l’alimentation
Objectif de développement durable N°2 :
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire,
améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
Selon l’ODD 2, la sécurité alimentaire est une question complexe, qui
exige une approche globale et une série de mesures complémen-
taires pour affronter les causes premières de la faim et de la malnu-
trition.
Les actions à mener sont notamment la promotion du développe-
ment durable, la hausse de la productivité et des revenus des petits
producteurs vivriers, la résilience des systèmes de production ali-
mentaire et l’utilisation durable de la biodiversité et des ressources
génétiques.
Cela implique d’inclure et de faire intervenir directement toute la po-
pulation, y compris les migrants.

➨ Termes-clés
Migration de détresse
Tout mouvement migratoire déterminé par le
sentiment de la personne et/ou du ménage
que la seule solution possible pour sortir de la
pauvreté consiste à migrer.
Les facteurs peuvent être variés : pauvreté,
insécurité alimentaire, manque d’opportunités
d’emploi, accès limité à la protection
sociale, appauvrissement des ressources
naturelles, dégradation de l’environnement et
changement climatique.

Migration forcée
Déplacement migratoire avec un élément de
contrainte, notamment lorsque la vie et les
moyens de subsistance sont menacés, pour des
raisons naturelles ou anthropiques.
C’est le cas des mouvements de réfugiés et de
personnes déplacées à l’intérieur de leur pays
et de celui des personnes frappées par des
catastrophes naturelles
ou environnementales.

Migration volontaire
Motivée par une prise de décision fondée sur
le libre-arbitre et l’initiative personnelle. Les
personnes migrent pour toute une série de
motifs, mais l’un des plus puissants est le désir
d’améliorer leurs moyens de subsistance.

N°24 / Octobre 2017 11


Journée mondiale de l’alimentation Agriculture & Développement

12 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée mondiale de l’alimentation

N°24 / Octobre 2017 13


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

Entretien avec M. Skander Mekersi, Directeur


de la Formation, de la Recherche et de la
Vulgarisation (DFRV)
" L'APPUI-CONSEIL EST, SELON NOUS,
LE PILIER DE TOUTE STRATÉGIE DE
DÉVELOPPEMENT DANS LE DOMAINE
DE L'AGRICULTURE "
Le numéro 24 de la revue Agriculture & Développement est consacré essentiellement
à l’économie de la connaissance en sa qualité de garante de la sécurité alimentaire.
Dans cet entretien M. Skander Mekersi, directeur de la formation, de la recherche
et de la vulgarisation au Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de
la Pêche, a abordé cette thématique sur le plan des stratégies, des programmes et
des mécanismes mis en place dans les domaines de la recherche, de la formation
et de la vulgarisation, en tant qu’éléments de l’économie de la connaissance.

professionnelle qu’avec celui de l’enseignement


supérieur. Pour la formation professionnelle, nous
sommes en train d’œuvrer à la création de sept centres
d’excellence aux wilayas de Ain Defla, Khenchela,
Bouira, Biskra, Oran, Mascara et El Oued. Nous avons
choisi de commencer par deux centres modèles, celui
Bouira de et celui de Biskra. Pour cela nous avons réuni
les acteurs locaux des wilayas limitrophes, à ces deux
wilayas, et nous avons commencé les concertations
sur leurs besoins afin d’identifier les contenus des
formations. Celles-ci seront essentiellement qualifiantes
et répondront aux besoins des opérateurs en matière
de main d’œuvre qualifié et de perfectionnement des
agriculteurs. En parallèle, nous sommes en train de
préparer les formateurs en identifiant des possibilités
de formation à travers les programmes de coopération
internationale.
Pour ce qui est de l’université, nous sommes membres
A & D : Quels sont les mécanismes et les dispositifs de la Commission National d’Habilitation, dans
adoptés pour rapprocher les demandes laquelle il est question d’employabilité des diplômés.
opérationnelles en ressources humaines des Les programmes de formation par filière ainsi que les
acteurs de développement publics ou privés, des diplômes délivrés sont discutés et validés par cette
établissements de formation à tous les niveaux ? commission. Les secteurs dont le nôtre, expriment leurs
besoins et leurs préoccupations par rapport au système
M. Skander Mekersi : Les mécanismes existent aussi
LMD pour identifier celles qui peuvent répondre à nos
bien entre le MADRP et le secteur de la formation
besoins puisque les ingénieurs agronomes ne sont

14 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

plus formés que par l’Ecole Nationale


Supérieure Agronomique (ENSA).
De plus, beaucoup de structures
déconcentrées et d’instituts sous
tutelle sont en relation directe avec
les universités se trouvant sur leur
territoire. La DFRV encourage ce type
de relations.

Le PRCHAT est le programme de


formation continue du MADRP, par
excellence, répond-il aux besoins des
publics cibles (agriculteurs et cadres)
et quelle est la démarche privilégiée
pour le suivi et l’évaluation de ce
programme ?

Il est indéniable que le PRCHAT apporte


une plus-value aux bénéficiaires que ce
soit les agriculteurs ou les cadres du
secteur. Cependant, nous ne nions pas à prendre en charge et aux standards internationaux.
qu’une marge de manœuvre existe pour le rendre plus Nous pensons qu’il faut s’appuyer sur tous les organes
efficace en matière d’atteinte de ses objectifs qui sont de la recherche comme le conseil sectoriel de recherche
d’améliorer les compétences de ces publics cibles en pour mener une réflexion et proposer une stratégie
comblant leurs lacunes. à même de permettre une réelle intégration des
Un atelier de validation organisé, chaque année avant programmes de recherche avec les problématiques de
le démarrage du PRCHAT, permet de recueillir le feed développement agricole.
back des établissements de formation et des instituts
techniques qui élaborent et organisent les programmes Quelle est, selon vous le rôle, que devraient adopter
de formation. De plus, des outils : des fiches dévaluation les chambres d’agriculture et les organisations
des formations, permettent de recueillir les réactions des professionnelles dans les domaines de l’appui-
publics cibles. Cette évaluation sert aux établissements conseil et existe-t-il une démarche pour inciter
de formation et aux instituts techniques à procéder à ces institutions à prendre une dimension plus
des réajustements, après chaque campagne, leur offre importante?
de formation, les méthodes et les aspects logistiques, si
nécessaire. C’est une question à laquelle nous accordons beaucoup
Toutefois, nous avons programmé une évaluation d’importance. L’appui-conseil est, selon nous, le pilier
approfondie du programme qui permettra d’apporter de toute stratégie de développement dans le domaine
tous les ajustements nécessaires et pour vérifier l’impact de l’agriculture. L’Algérie a mis en place un dispositif de
sur les connaissances attitudes et pratiques des soutien à la production agricole, mais l’appui-conseil
agriculteurs et donc l’impact sur leur prise de décision ou la vulgarisation agricole, comme nous l’avons
sur le plan technico-économique. longtemps appelé, a fait défaut à notre sens. Ceci a été
rattrapé par la lettre d’orientation du 1 er février 2016
Quels sont les mécanismes d’intégration et de qui a défini les dispositifs, les approches et les méthodes
coordination des programmes et des actions des de l’appui-conseil avec une place prépondérante pour
institutions de recherche-développement, sous les organisations professionnelles. Nous sommes en
tutelle du MARDP, pour accompagner et soutenir le train de travailler à la mise en œuvre de ces orientations
développement agricole? issues d’un projet de coopération avec la FAO qui avait
pour but la modernisation du système d’appui-conseil
Le secteur de l’agriculture est doté effectivement en Algérie.
d’organismes de recherche et de développement qui Des initiatives sont prises localement pour la mise en
touchent à un large éventail de domaines. Plusieurs pratique des orientations de cette lettre, mais nous
mécanismes de financements existent au niveau envisageons d’organiser un regroupement des chefs de
sectoriel, intersectoriels (PNR) et même international bureau formation et vulgarisation (BFV), de conseillers
(projets de coopération). Il faut dire, toutefois, que agricoles et d’animateurs radiophoniques pour échanger
même si des résultats appréciables sont obtenus, ces avec eux sur les modalités de sa mise en œuvre de façon
financements restent insuffisants et même la ressource cohérente et discuter des éventuelles contraintes qui
humaine, notamment le nombre de chercheurs, est se posent actuellement ou qui risquent de se poser, en
insuffisant par rapport à la diversité des problématiques raison des changements constatés et ceux envisagés.

N°24 / Octobre 2017 15


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET


ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE
POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Par Mohamed KHIATI
Agronome universitaire, spécialisé
en Vulgarisation et communication
pour le développement

Disons, d’emblée, que depuis quelques années, les méthodes de développement


agricole et rural ont subi des changements profonds liés au fait que de nombreuses
initiatives n'ont pas donné les résultats escomptés. Il a fallu reconnaître que l'on
avait trop misé sur le transfert de technologies et qu'en outre, on avait tendance à
simplifier d'une manière exagérée, les problèmes de développement et à négliger
les aspects socioculturels des paysans.

Figure 1 : promouvoir le savoir et le savoir-faire

L
'attention s'est donc graduel- en œuvre des activités de dévelop- celui de la recherche de méthodes
lement déplacée vers des pement destinées à les assister. On plus susceptibles d'aider les col-
approches visant à faire par- attache désormais, une importance lectivités rurales à améliorer leurs
ticiper davantage les populations croissante au rôle crucial de la connaissances et leurs aptitudes,
rurales à la planification et à la mise connaissance, de même que dans et dans la promotion de l'échange

16 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

d'informations à tous les niveaux caractéristiques techniques, conseil permanent et évolutif qui
entre les individus engagés dans sociales voire culturelles de la constitue une conséquence de la
une intervention de développe- région dans laquelle, ils vivent et multiplicité et du développement
ment. qui se traduisent (pour eux), par des besoins et des techniques ;
un accès limité aux services et aux
Dès lors, les dimensions commu- ressources. ♦ un conseil « global et spécialisé »
nication et diffusion des connais- à tel point que le conseil devra tenir
sances dans les activités de dé- Mais pour être objectif, il faut dire compte de plus en plus de l’unité
veloppement paraissent fonda- qu’en agriculture, les paramètres de l’exploitation et de toutes ses
mentales, dans la mesure où elles fixes sont l’exception, les variables composantes. C’est une approche
facilitent la compréhension des étant la règle dans le domaine globale menée dans l’exploitation,
artisans du processus de dévelop- biologique. Entre la conception un conseil aux différents niveaux
pement et tendent à favoriser leur d’un plan et son application de perception des groupes, des
pleine participation. En contribuant surgi une foule d’impondérables individus et adoptable par les agri-
au développement des exploita- difficiles voire parfois, impossibles culteurs
tions et des productions, la diffu- à maîtriser, qui tiennent à la fois
sion des connaissances est peut au caractère souvent rudimentaire ♦ et enfin, un conseil « objectif et
être un moyen très puissant d’amé- des techniques utilisées par les humain », de telle sorte que l’enca-
lioration du niveau de vie et de la exploitants et à la nature même de drement agricole doit être suffisam-
promotion sociale des populations l’agriculture. ment proche de l’exploitant pour le
rurales. connaître et suffisamment éloigné
Par ailleurs, l'agriculture a pour pour avoir un certain recul vis-à-vis
Ces objectifs impliquent tout importante fonction de produire de son exploitation.
particulièrement que les dispositifs aussi bien des aliments pour nourrir
d’information et de communication la population que des denrées La mise en œuvre des différents
soient accessibles et utiles et d'exportation qui rapporteront programmes et des projets
répondant tout particulièrement des rentes. Ce faisceau d'activités agricoles exige cependant, une
aux préoccupations et attentes des engendre la demande d'autres approche d’accompagnement
agriculteurs, des agricultrices, des biens et de services et favorise et d’assistance technique aux
éleveurs et des jeunes ruraux, en également la création d'emplois divers acteurs engagés dans le
gros à la communauté rurale. Cela qui absorberont la main-d'œuvre processus de développement,
étant, l’ancrage du développement disponible. dont les aspects de renforcement
d’une stratégie d’information, de des capacités et de diffusion
communication et de vulgarisation Dans le processus de des connaissances en milieu
devra s’inscrire nécessairement développement s’entrecroise rural constituent les instruments
dans le contexte des politiques l’ensemble des acteurs qui devront moteurs et les facteurs essentiels
agricoles et rurales adoptées par s’associer pour promouvoir ce du progrès et de modernisation de
les gouvernements. développement, autrement dit, l’agriculture.
l’interdépendance des acteurs
Il faut dire cependant, qu’au cours devra être de mise. Cela renvoie Il en découle que l’adoption de la
de ces dernières décennies, une à la synergie, à la coordination, à stratégie basée sur le déterminisme
place plus grande a été accordée la cohésion, en bref à l’harmonie technologique, la valorisation
aux programmes et projets de dans l’action d’ensemble des des ressources, le transfert
développement agricole et interventions de développement de technologie et la gestion
rural et des raisons impérieuses dont la concertation, l’orientation, rationnelle des exploitations
ont conduit à consacrer des l’information et la communication agricoles, moyennant l’implication
ressources au développement des inter et intra acteurs trouvent toutes directe des exploitants à travers
campagnes de telle sorte que de leurs significations. Cependant, des approches participatives
gros investissements moraux et dans la pratique quotidienne une constituent aujourd’hui, autant de
physiques sont consentis. frange importante des acteurs facteurs qui influent positivement
Les agriculteurs et les éleveurs agricoles s’attendent à : sur la production du secteur
représentent une grande frange agricole dans sa globalité.
de la population algérienne. ♦ un conseil à la fois « formateur
Cependant, toutes les difficultés et informateur » de telle manière L’accompagnement des exploi-
que connaissent les agriculteurs que l’orientation est perçue comme tants et leur conseil, en gros pro-
ne sont pas nécessairement une école de formation. C’est une mouvoir l’économie de la connais-
de nature physique. Certaines démarche pédagogique partant du sance est le plus grand investisse-
tiennent davantage aux réel et s’y ressourçant toujours, un ment que l’on puisse développer à

N°24 / Octobre 2017 17


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

Les changements à
l’échelle mondiale et régio-
nale touchant le secteur
agricole en général, la vie
des agriculteurs et la sécu-
rité alimentaire en particu-
lier, remodèlent la commu-
nication pour le dévelop-
pement en induisant une
professionnalisation des
acteurs. La mondialisation,
la libéralisation du marché,
la décentralisation accrue,
le rôle croissant du sec-
teur privé, la détérioration
de la base des ressources
naturelles, combinés à la
Le partage de connaissances pour renforcer les compétences
croissance persistante de
la population et à la pau-
l’heure actuelle dans la mesure où à définir le concept de l’économie vreté grandissante dans les
l’économie contemporaine est une de la connaissance, autrement dit, zones rurales, constituent autant de
économie de la connaissance. De le savoir et la connaissance de- défis majeurs aux établissements
ce fait, appuyer les innovations pay- viennent, demeurent des éléments de vulgarisation, d’appui technique
sannes à travers le renforcement cruciaux pour toute entreprise de et de développement, dans leurs
de leurs capacités et leur dotation développement, de progrès et de tentatives de réajuster leurs straté-
en connaissances deviennent, et promotion et à l’heure actuelle on y gies, offres et services.
à juste titre, l’essentiel des facteurs accorde le plein intérêt.
de modernisation et de produc- Ceci, au moment où les avancées
tion agricoles, avouons-le sans am- Edouard SCHUH, l’économiste rapides de la science et de la tech-
bages aucun. américain, n’en disconvient pas nologie, le développement des mé-
pour établir l’interdépendance et thodes et outils de communication,
Dans ce contexte particulier, il faut fait remarquer, voila quelques an- et l’accès accru à l’information, four-
dire plus que jamais, le développe- nées, que : « l’accroissement de la nissent des occasions qui peuvent
ment et la diffusion des connais- production des années 20 au milieu aider les institutions d’éducation,
sances sont aujourd’hui, les princi- des années 70 (du siècle dernier), de vulgarisation et d’autres établis-
pales conditions du progrès écono- s’est accompli sans que soit aug- sements agricoles génératrices de
mique et social, c’est dire que l’in- menté notre capital de ressources connaissances à faire face aux défis
vestissement immatériel, autrement physiques. Il est entièrement dû à émergents et à contribuer efficace-
dit, l’investissement dans l’intelli- des améliorations de la productivité ment au développement durable.
gence, est d’une importance capi- dont la plupart sont imputables à un L’esprit de coopération, c'est-à-dire
tale dont les ressources humaines savoir nouveau ou aux progrès de l’institutionnalisation de coopé-
sont la plus grande richesse. l’information (surtout). Cela montre ratives œuvrant dans le domaine
clairement à quel point la ressource d’appui–conseil, constitue égale-
Investir dans le domaine de l’intel- que constitue la connaissance est ment une base de développement
ligence, c’est d’abord promouvoir propre à favoriser le rendement » de l’agriculture et de la promotion
et améliorer, sans cesse, la forma- (1). Il est ainsi pratiquement impos- des activités en milieu rural.
tion et élargir le champ de la cir- sible de gérer le développement au
culation des informations « utiles quotidien sans une bonne forma- La convergence entre les tech-
» à travers des processus de com- tion et une bonne communication niques, les pratiques et médias et
munication et de vulgarisation se entre les différents acteurs. C'est réseaux de communication pour
nourrissant de cette idée qu’il y à dans ce contexte que les institu- le développement et les systèmes
quelques années, un courant de tions tant étatiques que privées ont de connaissances constituent un
pensée tend à s’affirmer davantage adopté des systèmes de formation, gage de professionnalisation dans
aujourd’hui, liant le développe- de communication et de vulgarisa- le domaine agricole. La commu-
ment et le progrès, à la formation et tion répondant aux exigences de nication, les Technologies TIC, la
au perfectionnement, à l’essor de leur clientèle et bénéficiaire, à tous vulgarisation peuvent considéra-
l’information et de la communica- les niveaux d’intervention. blement renforcer la capacité des
tion aboutissant en fin de compte, personnes à partager leurs expé-

18 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

riences et connaissances, en sou- renforcement des capacités comme réfère à la capacité collective des
tien à l’agriculture et au développe- étant : « l’aptitude des individus, des membres à atteindre leurs objectifs
ment rural et offrent une occasion organisations et de la collectivité organisationnels.
pour la modernisation du secteur dans son ensemble à gérer leurs
agricole et constituent par ailleurs affaires avec succès ». Elle englobe Le renforcement des capacités
des opportunités uniques pour, l’aptitude à créer, à comprendre, à organisationnelles renvoie à un
entre autres, réduire l’isolement analyser, à développer, à planifier, ensemble de mesures prises pour
géographique, faciliter le dialogue à atteindre les objectifs fixés, améliorer le fonctionnement et
et la participation, et promouvoir à réfléchir sur les résultats des la performance de l’organisation
des réseaux interactifs d’échanges actions, à se diriger vers une vision, en général, et est souvent,
et de partages pour la promotion et à changer et à se transformer ». Il caractérisé par les changements
le développement. est donc un «processus par lequel, qui interviennent aux niveaux
les individus, les organisations et des mandats, des systèmes, des
L’ensemble de ces considérations la collectivité dans son ensemble processus ou des priorités de
font que l’on puisse adopter une libèrent, créent, renforcent adaptent l’organisation. Cela peut s’appliquer
démarche pour le renforcement et préservent les capacités au fil du à tous les types d’organisations
des capacités et la promotion de temps». d’orientation ou de développement
l’économie de la connaissance, : les agences et ministères publics et
sans que l’on recoure à de gros Dans la pratique, trois dimensions autorités décentralisés, les services
investissements financiers, dans font le renforcement des capacités. de protection sociale, les bureaux
une ère d’austérité. Il s’agit i), de la dimension d’inspection, les laboratoires, les
individuelle qui procède d’un systèmes nationaux de recherche
Renforcer les capacités pour changement dans les compétences, et de vulgarisation agricoles,
les comportements et les attitudes les commissions économiques
une bonne gouvernance
de divers acteurs opérants dans internationales et régionales, les
le secteur du développement entreprises, les coopératives,
Aujourd’hui, renforcer les capacités
agricole et rural (Agriculteurs, les chambres d’agriculture, les
signifie consolider des actions
producteurs, commerçants, groupes de consommateurs, les
et appuyer les individus, les
décideurs politiques, agents de associations de producteurs, les
organisations et la collectivité à
l’inspection alimentaire, directions organisations communautaires,
mieux gérer leurs affaires avec
et personnels des organisations). les ONG, les instituts d’éducation
succès. La bonne gouvernance
Les mesures peuvent inclure le et de formation de type formel et
prend ici, toute sa signification. Il
renforcement des connaissances, informel.
s’agit de promouvoir les capacités,
des compétences, de la motivation
autrement dit, les connaissances,
et des valeurs des individus La dimension organisationnelle a
les qualités, la motivation, la
de l’organisation. La formation certainement un impact formidable
compétence et les aptitudes, des
ne constitue dans ce contexte sur la façon dont les individus ren-
individus, mais également rehausser
qu’une modalité parmi d’autres forcent leurs compétences et uti-
la capacité organisationnelle,
à savoir : l’appui au partage des lisent leurs capacités au sein de
c'est-à-dire, renforcer le potentiel
connaissances, le réseautage l’organisation. Les questions liées
collectif pour parvenir aux objectifs
et le jumelage, pour n’en citer à la motivation, les incitations, les
de l’organisation. Tandis que
que quelques unes,-utilisées perspectives de carrière, et la quali-
la capacité technique, c’est la
pour renforcer les capacités au té des pratiques managériales sont
capacité requise par l’encadrement
niveau de cette dimension. Les des aspects tout aussi importants
en vue de la prise en main des
particularités de chaque situation dans la rétention du personnel qua-
activités de développement dans
doivent être prises en compte lors lifié et enfin, iii), l’environnement
ses diverses facettes.
de la conception d’interventions favorable qui constitue un contexte
appropriées. ii), La Dimension dans lequel, les individus et les
Ceci dit, à l’échelle mondiale et
organisationnelle qui fait dire que organisations transforment leur po-
jusqu’à une époque très récente, le
l’existence d’individus compétents tentiel en action, et où s’effectuent
renforcement des capacités a été
au sein d’une organisation ne les processus de renforcement des
considéré comme un processus
signifie pas que l’organisation est capacités. Il s’agit du montage ins-
technique, supposant un simple
compétente. Les organisations titutionnel d’un pays, de ses règles
transfert des connaissances ou
se définissent comme étant des implicites et explicites, de ses struc-
des modèles d’organisation du
« groupes d’individus unis par tures et de l’environnement poli-
nord vers le sud (OCDE 2006).
un quelconque dessein commun tique et juridique au sein duquel,
Aujourd’hui, une définition est
pour atteindre des objectifs ». les individus et les organisations
largement admise. Elle décrit le
La capacité organisationnelle se opèrent.

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Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

La formation favorise le savoir et développe les aptitudes

sertion dans la sphère de produc- lir, sécréter, traiter et diffuser les


Des changements au niveau de tion. Le retard pris par les pays qui informations recherchées.
l’environnement favorable sont sus- se contentent d’exploiter des rentes
ceptibles d’influencer la manière liées à la détention de matières pre- En Algérie, les branches agricul-
dont les organisations et les indivi- mières risque d’être un obstacle de ture, développement rural et aqua-
dus se comportent et évoluent. Ces plus en plus important pour leur cole, viennent de marquer un tour-
mutations peuvent impliquer des propre développement. Ce qui nant décisif, ces dernières années,
réformes de politiques au niveau suggère une diversification des cré- dont les objectifs sous tendent,
du secteur agricole ou d’autres neaux de l’économie et la connais- rappelons-le, l'atteinte de la sécu-
domaines connexes, des change- sance devient un facteur crucial de rité alimentaire : gage de souve-
ments de lois, des exercices straté- diversification. raineté nationale- et la satisfaction
giques en matière de planification des besoins vitaux de la popula-
et d’établissement de priorités au L’économie contemporaine est tion. Ici, arrêtons-nous un laps de
niveau national, des modifications une économie de la connaissance. temps pour dire qu’il n'est pas né-
au niveau des systèmes d’incitation Cela signifie que l’information et cessaire de démontrer le rôle de la
ou des changements culturels. les connaissances qui en résultent formation, de l'information et de la
sont devenues des facteurs de pro- communication, en bref la connais-
Economie de la duction stratégiques. Plus encore, sance dans cette branche aussi
connaissance : il ne semble pas que la mise en vitale dans l’économie nationale,
un élément de stratégie œuvre de ce facteur fasse l’objet de mais néanmoins, des besoins en la
rendements décroissants, bien au matière se font aujourd'hui, sentir.
Cependant, quel que soit le do- contraire. Aujourd’hui les théories
maine d’intervention, l’insertion de la croissance sont dites endo- La mise en œuvre des divers pro-
dans l’économie mondiale dépend gènes parce qu’elles considèrent grammes de la politique agricole,
aujourd’hui de la capacité des que la connaissance, comme bien rurale et aquacole et sa gouver-
pays à devenir des économies de collectif, permet d’élever non seu- nance, fait appel à une approche
la connaissance, c’est-à-dire, des lement la productivité de celui qui d’accompagnement et d’assis-
économies relevant le rythme de l’utilise directement, mais aussi tance technique aux divers acteurs
production des biens et de services celles des autres entreprises ou engagés dans le processus de dé-
nouveaux à forte valeur ajoutée. institutions. D’une certaine ma- veloppement dont la trilogie forma-
Pour cela, il convient de disposer nière, le rôle des dotations initiales tion, communication et vulgarisa-
de réseaux permettant d’accueillir, de facteurs de production (terre, tion en constituent des ingrédients
de traiter et de diffuser les informa- capital, travail) comme facteurs de et des instruments moteurs pour la
tions pertinentes (et les formations croissance est relativisé puisque de promotion de la connaissance, ins-
correspondantes). telles connaissances présentent les trument de bonne gouvernance.
caractères de bien collectif. Mais
Ce mouvement est nécessaire pour encore faut-il alors organiser l’éco- C’est dans le cadre de promou-
définir aujourd’hui la qualité de l’in- nomie pour qu’elle puisse accueil- voir l’ingrédient connaissance au

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Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

service du développement que le de développement, du stratégies agricoles et rurales à


Ministère de l’Agriculture, du Déve- développement des capacités, entrevoir l’image et le faciès de
loppement Rural et de la Pêche, des aptitudes et des pratiques de l’agriculture algérienne de demain.
rappelons-le, a mis en exécution l’encadrement et des bénéficiaires Celle de 2035 et au-delà, pour
depuis 2010, le Programme de Ren- et du renforcement des liens entres laquelle, y penser c’est déjà agir.
forcement des Capacités Humaines institutions d’encadrement en
et d’Appui Technique qui s’inté- favorisant l’application du savoir et Il en ressort que les défis de
resse précisément à la résolution du savoir faire, sur le terrain. l’agriculture de demain devront
des problèmes d’ordre méthodolo- Le programme est donc, perçu se traduire en deux options
gique d’application du savoir et du comme un processus de primordiales : le premier est celui
savoir faire, selon des approches développement des connaissances, du progrès technique moyennant
pragmatiques et participatives. du savoir et du savoir faire à tous les l’implication des systèmes de
L’objectif sur lequel, est focalisée niveaux et ce en vue de développer connaissances agronomiques
la démarche d’intervention du pro- les capacités, les aptitudes et les (recherche, formation et
gramme découle notamment des pratiques tant de l’encadrement vulgarisation agricoles), autrement
objectifs de la politique agricole que des exploitants agricoles et des dit l’investissement en l’homme,
et rurale adoptée et faisait valoir porteurs de projets et investisseurs. principal artisan du développement
la notion de bonne gouvernance Il s’agit en fait, dans la démarche, ; le second, se traduit par
comme mode de conduite des de favoriser l’introduction des l’organisation et l’implication
activités de développement, dont innovations, les appuyer et les de la profession agricole dans
l’encadrement et les bénéficiaires promouvoir pour provoquer une l’animation du monde rural
participeront, le long du processus transformation du milieu rural, ce pour donner au développement
de développement agricole et rural. qui amène à favoriser le phénomène agricole et rural, un sens de
de motivation (vouloir), partager modernisation et une dimension
Le programme faut-il le souligner, les connaissances (savoir) et enfin, de progrès, ce qui se répercute
est basé, en terme de formation, aider à développer les capacités incontestablement sur l’utilisation
d’information, de communication (savoir faire). Il est aujourd’hui rationnelle des ressources, mais
et de vulgarisation sur l’utilisation admis que l’économie de la toutes les ressources .
des ressources et des compétences connaissance est le principal levier
existantes qui devront conduire productif du 21ème siècle. Alors Cela étant, l’agriculture pour
les multiples actions en appui qu’on fasse de la connaissance les années à venir a besoin
aux exploitants agricoles, se notre facteur de développement et d’une stratégie, corroborée par
nourrissant de leurs besoins et de notre aisance. une politique claire à caractère
attentes, mais également fondée opérationnel, dont l’exploitant
sur leur participation selon une En guise de conclusion, arrêtons- agricole sera le premier concerné
logique d’approche « participative nous un tant soit peu pour dire, pour lequel, les pouvoirs publics
». La démarche envisagée mobilise sans ambiguïté aucune que, si ne feront que de l’accompagner
par ailleurs, l’ensemble des cadres les pouvoirs publics ont établi par des mesures de soutien et
relevant du secteur et autres les fondements politiques et la de réglementation à caractère
Experts, consultants, superviseurs dimension stratégique de la mise de facilitation, dans la mesure où
et spécialistes, dans l’exécution en œuvre des politiques agricoles, l’agriculture en Algérie, est un
des programmes permettant de assorties de leurs outils et moyens secteur libéral. Dans ce contexte,
parfaire les connaissances et le juridique, technique, économique les stratégies agricoles doivent se
savoir au niveau méthodologique et financier, soutenue par la fonder sur une vision et une action,
d’intervention pour la volonté politique, il n’en reste pas dont les instituts de recherche et
modernisation du secteur agricole moins que la profession agricole développement quelle que soit
en Algérie. devra s’impliquer davantage leur appartenance (agriculture,
en développant un trésor ressource en eau, enseignement
La logique d’accompagnement et d’innovations et d’imagination supérieur et recherche scientifique
d’assistance technique à travers pour donner à cette tendance ou formation professionnelle)
le programme qui, de surcroît une dynamique réelle et de doivent y apporter les
devrait être de pleine mesure pour pleine mesure dans le sens de la connaissances et les technologies
l’instauration du progrès agricole, promotion et de l’organisation, adaptées et nécessaires pour
les années à venir, s’articule autour c’est pour dire que la balle est dans amorcer la modernisation du
de l’amélioration du savoir et du le camp de la profession agricole, secteur agricole, pourvoyeur de
savoir faire de l’encadrement de avouons-le sans précaution. véritables richesses algériennes,
l’acte de développement et des Cette implication de plein sens au présent et à l’avenir.
bénéficiaires des programmes devra guider les concepteurs de

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Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

ESSAI DE CARACTÉRISATION DE LA
VULGARISATION EN ALGÉRIE
Par Hachemi Nassim
Directeur des réseaux d’information et
de la documentation agricole - INVA

Pour améliorer la
quantité et la qualité
de la production
agricole, réduire les
insuffisances induites
par les imperfections
des services et des
marchés des produits
en zone rurale,
l’Etat intervient en
fournissant des crédits
aux agriculteurs
marginaux, en
assurant la distribution
des intrants, en se
chargeant de la
diffusion des résultats
de la recherche et
du progrès universel
nécessaires à
l’accroissement de la
productivité, tout en
veillant à ce que ces
résultats atteignent les
exploitants agricoles
par l’intermédiaire
des services de 1) Quel sens prend le mot forme de :
vulgarisation. «vulgarisation »?  système de transmission du
L’Etat communique à ces derniers savoir- faire, avec ses moyens,
l’information, y compris les son organisation, son corps de
Au niveau international
renseignements sur les marchés, spécialistes et son fonctionnement.
La capitalisation des connaissances
qu’ils ont besoin de connaître avant  fonction culturelle sur l’avancée
technologiques, et sa diffusion
de décider ce qu’ils vont produire. des sciences et des techniques. Elle
auprès des producteurs sont
La vulgarisation est un cas typique est universelle et concerne tous les
apparues en réalité vers la fin du 19
du passage des connaissances domaines de la connaissance; elle
ème siècle en Ecosse, The Scotish
scientifiques et techniques à la exige une organisation particulière
Service Consult est le premier
mise en pratique. L’assistance de la part des fractions des
service de vulgarisation agricole
directe sur le terrain s’impose pour populations les plus éloignées des
dans le monde. Cette activité est
amener des compléments, faire des centres de production du savoir-
devenue une discipline en Amérique
démonstrations et supprimer les faire pour lesquelles elle est facteur
et dans les pays occidentaux, après
confusions chez les agriculteurs. La d’adaptation, d’évaluation des
la seconde guerre mondiale.
communication joue ici le triple rôle capacités de choix et d’intégration
de sensibilisation, information et sociale.
Au niveau local
vulgarisation.  fonction d’accélération de
Pour pouvoir s’en servir il faut
l’adoption de nouvelles techniques,
distinguer les trois dimensions que
qui est cruciale pour les agriculteurs
la vulgarisation peut prendre sous

22 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

quand les politiques estiment la plupart entrepris des actions de objet de concrétiser l’application
le changement nécessaire et / coopération avec des institutions d’une politique de développement
ou quand les agriculteurs sont internationales (FAO, PNUD, CEE, agricole et rurale.
contraints de changer pour résister à CYMMIT, etc.) ayant des techniques On distingue quatre types de
la compétition nationale et mondiale. et méthodes de vulgarisation systèmes de vulgarisation :
avérées, à travers le monde. Peu à
2) Le programme de peu, un système de vulgarisation Le système étatique constitué
vulgarisation national réfléchi, a vu le jour à partir de par les instituts techniques et les
l’année 1985. Le système était doté vulgarisateurs à l’échelle nationale.
Le programme de vulgarisation de programmes identifiant des Le système associatif à caractère
durant la période coloniale thèmes et des méthodes orientés professionnel, constitué par un
étaient assuré par les sociétés de vers la production et les populations ensemble d’agriculteurs et de
prévoyance (SAP). Elles étaient concernées. La circulaire n°1055/ techniciens en relation directe avec
dotées des moyens nécessaires SM DU 31/12/1985 du Ministère les chambres d’agriculture ou faisant
à leurs activités notamment de l’Agriculture et de la pêche, qui partie des coopératives agricoles.
l’exécution des opérations liées aux avait pour objet ‘’L’organisation Le système dit « privé » où
crédits de plantation et de défense et la mise en place de l’appareil le vulgarisateur est employé de
et restauration des sols (DRS). Elles national de vulgarisation agricole ‘’, la société. Ce dernier fait de la
étaient animées sur le terrain auprès identifie les institutions impliquées promotion et du marketing pour un
des agriculteurs par des agents au dans l’appareil de vulgarisation, produit, dans un but commercial.
titre de ‘moniteur agricole’ qui étaient répartie les tâches entre ces Le système coopératif dont le
de manière générale des techniciens institutions et définit les modalités but repose sur l’aboutissement
spécialisés de l’agriculture. de fonctionnement de l’appareil. d’un projet; dans ce cas, l’expert du
Durant les premières années de Cette création sera suivie en 1995 projet et le vulgarisateur, travaillent
l’indépendance le nombre très par celle de l’Institut National de la en étroite collaboration pour la
réduit de cadres ne permettait pas Vulgarisation agricole (INVA), crée réalisation du projet.
de prendre en charge cette activité. par décret n° 95-99 du 1er avril 1995, Chacun des systèmes cités repose
Ce n’est qu’avec le démarrage du issu de la fusion du Centre National sur des structures différentes les
premier plan triennal 1969 à 1971 pédagogique Agricole (CNPA) et du une des autres, ce qui se concrétise
que les services du Ministère de Centre National de Documentation à travers les résultats obtenus et par
l’agriculture chargé de la formation Agricole(CNDA). Il constitue un l’atteinte d’objectifs différents.
des techniciens agricoles, se cadre institutionnel approprié du
sont vus confier cette activité, Ministère de l’Agriculture et du Dans quel environnement
appelée Vulgarisation Agricole développement rural pour l’appui évoluent ces systèmes ?
et présentée sous forme d’un technique et l’animation des Ces systèmes de vulgarisation
programme constitué de thèmes programmes de vulgarisation et évoluent en premier lieu dans un
purement techniques. Ces thèmes de communication en milieu rural. environnement socio-économique
ont été traduits par les structures En plus de son rôle de transfert et identifié à l’échelle nationale ou
techniques existantes durant cette d’application de la technologie, régionale (lorsqu’il s’agit de zones
époque en actions de vulgarisation. l’INVA rempli trois fonctions rurales) et en second lieu dans le
Ainsi le programme de vulgarisation essentielles : contexte de politiques agricoles
apparaissait, à ce moment-là, ►Le conseil de gestion. et rurales évoluant suivant la
comme un ensemble présentant ►Le soutien et l’accompagnement conjoncture internationale et
une sorte de message technique en des initiatives d’organisation et de nationale (niveau de financement,
direction du secteur public agricole structuration des activités agricoles. formation, coopération…).
uniquement. ►L’assistance aux pratiques de Suivant ces deux environnements
Durant la seconde phase de concertation et aux instances il existe différents climats définis
développement à partir des années de dialogue et d’action entre comme suit, pour l’évaluation du
80, la vulgarisation se présentait les différents acteurs publics, programme de vulgarisation :
comme une distorsion au regard professionnels ou sociaux.  la production agricole : concernant
des actions d’intensification des la relation agriculteur, exploitation,
productions agricoles initiées par 3) Le Système de moyens et types de production,
les différents instituts techniques Vulgarisation Agricole cela nécessite une maîtrise des
spécialisés (ITGC, ITCM, INPV,..) connaissances approfondies de ce
que le Ministère de l’agriculture Tout système de vulgarisation repose type de triangulation. C’est le critère
avait établi dans un but de prise en sur une organisation adoptant essentiel pour l’élaboration du
charge globale des programmes de une méthodologie dont le but est programme de vulgarisation.
développement de l’agriculture. la réalisation d’un programme. Le  la ressource naturelle : concernant
En effet ces instituts avaient pour système de vulgarisation a pour les potentialités agricoles de la zone

N°24 / Octobre 2017 23


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

et la gestion de ces ressources évolue en fonction de la situation de ♦l’approche centrée sur une
d’une façon optimale, cela nécessite la société concernée, en particulier catégorie cible où la population
de prendre en compte le souci de de la place qu’y occupent les bénéficiaire est soigneusement
durabilité et de sauvegarde du producteurs agricoles. choisie.
système écologique d’où l’exigence Il évolue comme suit : ♦l’approche par organisation
d’une gestion équilibrée et délicate. L’émetteur «Mouvement scientifique paysanne qui vise l’édification
 la composante humaine : et technique mondial » est relayé au d’organisations agricoles
Concernant la transmission et niveau national par les politiques professionnelles indépendantes
la communication du savoir agricoles avec, selon les cas une plus et permanentes dans le but de
faire, cela repose sur le degré de ou moins grande participation des présenter un cadre institutionnel
développement des réseaux de organisations professionnelles - et d’assistance générale à la demande
vulgarisation. par les firmes productrices d’intrants des membres.
agricoles ou acheteuses de produits Le tableau ci-dessous montre que
Pour être opérationnel les systèmes agricoles. certaines approches se chevauchent
de vulgarisation s’appuient sur : Le récepteur est chaque agriculteur alors que d’autres sont nettement
La ressource financière : autonome, avec ses propres séparées.
il s’agit de l’argent alloué à titre de capacités de compréhension Parmi les différentes approches de
crédit d’équipement et de budget et de jugement, mais souvent la vulgarisation agricole, le plus
de fonctionnement à la structure de touché indirectement à travers adéquat dans les circonstances
vulgarisation pour la réalisation de les organisations dont il fait partie agricoles actuelles du Pays , est le
son programme. ou son groupe d’appartenance FSR :« Farming System Research ».
La ressource humaine : spontané (voisinage). Il s’agit avant tout d’un travail
Il s’agit des capacités humaines Les messages, qui parviennent par d’équipe comprenant des
capables de transmettre un savoir différents canaux, sont multiples et agroéconomistes et des chercheurs
faire adéquat pour la réalisation du non limités aux techniques. Quand dans les différentes disciplines. il
programme de vulgarisation. Ce la situation n’est pas contradictoire, y a également la participation, à
sont des compétences formées et ils sont cumulatifs et font pression un certain degré de techniciens
spécialisées qui dépendent de la sur l’agriculteur pour le pousser au praticiens puis des agriculteurs
structure de vulgarisation et de son changement. directement concernés par leurs
environnement auxquels il peut être productions.
fait appel au moment opportun. 5) Approches de Le « FSR » est intéressant car il
Les équipements : vulgarisation considère l’exploitation comme une
il s’agit du potentiel en moyens unité de production purement et
matériels et logistiques d’application Pour mettre en place un système simplement. Le système met l’accent
dont dispose les services de de vulgarisation fonctionnel sur les relations entre l’ensemble des
vulgarisation à tous les niveaux dont le programme défini a pour facteurs physiques, biologiques et
d’intervention et selon les thèmes et but de répondre aux besoins de socio économique. De l’interaction
les actions qui en découlent. performances de l’agriculture, de ces facteurs des progrès sensibles
Les producteurs et les exploitants : le choix d’une approche de peuvent être enregistrés
agricoles performants qui vulgarisation est nécessaire.
constituent un modèle pour le reste Une approche est un ensemble 6) Choix du contenu de la
de l’ensemble des agriculteurs. de démarches cohérentes pour vulgarisation
Ce sont les appuis essentiels pour atteindre un objectif identifié au
l’application sur le terrain. départ (Tableau 1). Cette approche Le contenu du message à
Les vulgarisateurs : est liée au choix du modèle de transmettre aux agriculteurs dépend
ces derniers ont la tâche de gérer développement, des objectifs, du groupe concerné et
les carrefours des flux d’informations On distingue selon la bibliographie de la stratégie où approche retenue
tel les informations techniques et les consultée quatre types de Il est important que les
informations d’ordre organisationnel démarches qui ont été appliquées recommandations puissent être
traduisant ainsi le savoir-faire sur le continent africain: elles se réalisées par des paysans en
local et l’échange technique avec réfèrent à : fonctions des ressources disponibles
l’extérieur. ♦ l’approche centrée sur une culture localement. Souvent, un message
de rente où l’on observe comme qui semblait prêt à l’utilisation dans
4) En quoi consiste ce unité qui bénéficie des efforts de le système de vulgarisation, ne l’est
système ? vulgarisation, l’Etat propriétaire, pas encore à cause de sa forme ou
♦ l’approche centrée sur l’innovation sa formulation.
Un système de vulgarisation agricole technique où les agriculteurs ayant Beaucoup de résultats de la recherche
est un système de communication accès à la vulgarisation sont les peuvent paraître pertinents, mais ils
spécifique qui se constitue et bénéficiaires. doivent d’abord être intégrés avec

24 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

Méthodes destinées à influencer le comportement


Unité bénéficiant la
Diffusion Diffusion Mobilisation
première des efforts Instruction à suivre d’informations d’informations organisation, soutien
de la vulgarisation strictement : culture techniques sans centrées sur technique formation
imposée discrimination des besoins et consolidation
spécifiques
Etat/propriétaire
Plantation/pop Approche centrée sur
urbaine et parfois les une culture de rente
participants
Les agriculteurs Approche
ayant un accès centrée sur
facile au service de l’innovation
technique
vulgarisation
Catégorie de la
population choisie Approche centrée
selon leurs besoins sur catégorie cible

Groupes
d’agriculteurs ayant
des ressources et des Approche par
organisation
intérêts semblables
d’agriculteurs
pour réaliser un
objectif
Source : La vulgarisation rurale en Afrique de A.W. van den Ban and all, page 226 éd 1994

créativité dans une solution d’utilité 3°) Le contenu est-il adapté La considération du coût est
pratique. Les considérations d’ordre aux ressources et au temps primordiale quand on sélectionne la
méthodologique jouent aussi un disponible des agriculteurs ? méthode. L’efficacité du programme
rôle dans le choix du contenu du est influencée non seulement par le
message. 4°) Est ce que le contenu choix des méthodes, mais aussi par
En outre, le contenu devrait correspond bien à ce que les la façon d’utiliser ces méthodes.
se rapprocher de très près des agriculteurs sont capables de Les questions suivantes permettent
connaissances, comportements et faire, ont la volonté de faire et font de juger si la méthode a été bien
attitudes des agriculteurs afin qu’ils actuellement ? choisie ou non :
puissent utiliser ces informations  La méthode choisie est-elle
pour prendre des décisions et former 7) Sélection des méthodes adaptée à la réalisation d’un
leurs opinions. de vulgarisation changement dans le domaine des
Les questions suivantes utilisées, connaissances, des aptitudes, des
permettent de se rendre compte de Il est souvent plus efficace d’utiliser attitudes ou comportement ?
la valeur du choix du contenu d’un une combinaison de méthodes dont  Les activités de formation sont-
programme de vulgarisation : le choix dépend des objectifs, de la elles intégrées de manière à se
grandeur et du niveau d’instruction renforcer l’une l’autre ?
1°) Est-ce que le contenu du groupe cible, du degré de  le temps prévu permet-il
correspond aux objectifs choisis ? confiance qui existe entre le groupe l’exécution correcte de toutes les
cible et les agents de vulgarisation, activités ?
2°) le contenu est-il décrit des aptitudes des agents de Au moment de choisir les activités
précisément ? vulgarisation, de la main d’œuvre et de vulgarisation, est-ce que les
Est-il basé sur les dernières des ressources disponibles (Figure 1). besoins, les aptitudes et les moyens
connaissances scientifiques Il est aussi important que la méthode du groupe cible ont été considérés
testées dans cet environnement choisie ait beaucoup de liens avec de façon adéquate ?
et sur des expériences réussies ? les médias par lesquels le groupe Un système de vulgarisation pour
A-t-il été discuté en détail avec un cible s’informe habituellement. être efficace permet de répondre aux
spécialiste de ce domaine ? attentes suivantes :

N°24 / Octobre 2017 25


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

liens solidaires dans le changement


Figure 1 : le Focus group une méthode de proximité
des méthodes de travail et la réforme
des acquis archaïques ou devenus
obsolètes.

Références bibliographiques
- Chérif Mesbah : Historique
et place de la vulgarisation
en Algérie. Cahiers options
Méditerranéennes, Vol. 2,
1993.

- Claudine Chaulet : Propos de


sociologie sur la vulgarisation
agricole. Cahiers options
Méditerranéennes, Vol. 2, 1993.
Conclusion importance, pour relever les défis
d’une économie qui se mondialise. - Mohamed Khiati : De la
Pour satisfaire les besoins croissants Pour ce faire, le rôle des services de communication en général et
en constante augmentation, les vulgarisation prend une ampleur de la vulgarisation agricole en
agriculteurs doivent produire inégalée et devient crucial pour le particulier. Edition- Interimages,
toujours plus, alors que les terres futur. 2003.
cultivables se rétrécissent à cause La vulgarisation agricole est un cas
de l’avancée du désert, se dégradent particulier dans le domaine des - A .W. van den Ban, H.S.
face à la pollution et l’érosion et activités scientifiques et techniques, Hawkins, J.H.A.M. Brouwers et
diminuent devant l’urbanisation C.A.M. Boon : La vulgarisation
elle consiste à transmettre des
croissante, que l’environnement rurale en Afrique. Editions
connaissances qui ont pour
se fragilise et surtout que la Karthala et CTA, 1994.
objectifs d’améliorer concrètement
concurrence des produits agricoles
le produit en quantité et qualité.
stratégiques importés s’accentue. - Centre National Pédagogique
Dans ce contexte, l’agriculteur
L’élévation du niveau et de la maîtrise Agricole : Manuel du Formateur,
doit se sentir en confiance et les
des connaissances professionnelles Octobre 1990.
échanges permanents tissent des
devient une nécessité de première

Objectif de la communication et
méthodes pour les quatre étapes
de la vulgarisation. Irène SICA :
la communication dans les travaux
de vulgarisation, (in formation pour
l’agriculture et le développement
rural, FAO ,1981 PP./03/01/02)

26 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

LA DÉMONSTRATION : UNE MÉTHODE


PRIVILÉGIÉE PAR LES ACTEURS
DE L’APPUI-CONSEIL À AIN TEMOUCHENT
Par Abdelaoui Hadjira
Ingénieur expert
Direction des services agricoles de
AinTemouchent

La superficie agricole utile (S.A.U) à Ain Temouchent est passée de 176 982 ha en
2000 à près de 180 652 ha en 2015, soit une évolution de près de 3 670 ha grâce à
la mise en valeur des terres par la concession.

D
e même que la superficie ►Les terres forestières sont plasticulture au niveau des zones
irriguée est passée de 1 950 estimées à 29 556 ha littorales et sublittorales de la
ha en 2000 à 6 350 ha en En matière de potentialités Wilaya.
2015, soit une évolution de près de agricoles, les grandes cultures La superficie oléicole augmente
4 400 ha (+221%) grâce à la mobili- (Figure 1) occupent plus 147 475 ha d’une année à une autre et ce
sation des ressources hydriques et soit 79,5 % de la superficie agricole grâce aux programmes de soutien
l’utilisation des techniques écono- utile dont la jachère 20.076 ha, une de l’État à savoir FNDIA, PPDRI, PIL,
misatrices d’eau, soutenues par les grande sole, suivies par les cultures Programme Complémentaire de M.
fonds de l’Etat. pérennes 24 782 ha, soit 16 % de le président, etc.
►Superficie agricole totale : 203 la SAU, dont l’arboriculture fruitière La superficie est de l’ordre 9 443 ha,
264 ha, avec 2.933 ha et l’arboriculture dont 6 923 ha en production (5 560
►Superficie agricole utile : 180 652 rustique : 3.240 ha. ha en masse et 422 767 pieds en
ha, dont S.A.U irriguée : 6 350 ha Quant à la superficie des cultures isolé). Les agrumes occupent 393
►Parcours : 8 104 ha maraichères, elle est de l’ordre ha et la viticulture 12 656 ha, dont
►Terres improductives : 14 508 ha de 8 395 ha (4,6%) dont 85ha en 4 319 ha vigne de table (Figure 2).

N°24 / Octobre 2017 27


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

Figure 1 : champs de blé Figure 2 : vignoble

Grâce aux multiples mesures de Dans le but d’appuyer la politique La démarche de vulgarisation,
soutien prises par l’État au profit du renouveau agricole et rural, les d’animation et de formation est
des filières stratégiques, en matière aspects de vulgarisation et de for- concrétisée par un programme stra-
de développement des investis- mation, se sont traduits par l’élabo- tégiquement planifié à caractère
sements et de régulation des pro- ration d’une approche de proximité participatif, visant à sensibiliser les
ductions agricoles, ainsi qu’à la et d’assistance en direction des bénéficiaires, essentiellement des
mise en place de nouvelles formes producteurs et éleveurs par le biais agriculteurs, tout en améliorant
de crédit : Rfig, Fédératif, Ettahadi, d’actions concrètes basées sur des leurs connaissances, ce qui conduit
dispositifs d’aides aux jeunes, leur
permettant en particulier d’acquérir
même le cheptel, les producteurs
ont été encouragés à investir plus,
notamment dans la filière animale,
ce qui explique l’évolution progres-
sive des effectifs bestiaux d’année
en année.
Les Ressources animales (Figure 3)
et les Infrastructures d’élevage sont
réparties comme suit :
♦ Bovin : 20 500,
dont Vache Laitière : 12 316
♦ Ovin : 180 124
dont brebis : 108 074
♦ Caprin : 18 519
dont chèvres : 11 000
♦ Equin : 1 282 Figure 3 : élevage bovin

Aviculture :
méthodes telles que : les à une attitude et un comportement
Bâtiments Effectifs journées d’information et bénéfiques avec l’adoption des
de sensibilisation, les visites innovations et de diverses facettes
Chair 741 4 322 613 sjts/an conseils, la démonstration du progrès en vue de l’amélioration
Ponte 23 67 344 sjts/an sur sites et les manifesta- technico-économique des exploita-
tions d’émulation et de par- tions pour accroître leur producti-
Dinde 03 1 900 sjts/an tage d’expériences, ainsi vité et de les rendre viables écono-
Repro chair 05 35 200 sjts /an que la formation. miquement.
Le programme vise le déve- La vulgarisation agricole est définie
loppement des capacités, comme étant un trait d’union entre
des aptitudes, des attitudes et des l’agriculteur et la recherche. Elle
L’appui-conseil un atout pratiques des populations cibles joue un rôle central dans la forma-
stratégique pour le déve- sans oublier l’approche de vulga- tion des agriculteurs et dans la diffu-
loppement agricole à Ain risation de masse avec l’utilisation sion des connaissances techniques
Temouchent intense des multimédias. et gestion de leurs exploitations,
contribuant ainsi à renforcer leurs

28 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

capacités et leurs compétences Le choix de la démonstra- ■ Corriger les pratiques culturales


décisionnelles. La vulgarisation est tion comme méthode phare des agriculteurs
aussi considérée comme l'un des
éléments de l’ensemble d'acteurs D’une façon générale les activités de Le choix de la spéculation découle
qui exercent une influence sur les vulgarisation rapprochée adoptent de plusieurs paramètres à savoir :
décisions des agriculteurs. un mode de communication ►Les préoccupations des
interpersonnelle entretenue entre agriculteurs;
La tâche de la vulgarisation agricole les agents de vulgarisation et ►Les orientations de
consiste à perfectionner les les agriculteurs cibles, dans le développement;
interactions au sein du système du cadre de regroupements locaux, ►L’identification des contraintes
savoir agricole de façon à permettre de journées d’information et qui se posent à la production
aux agriculteurs un accès optimal à de sensibilisation et de visites- ►La disponibilité de référentiels
toutes les informations qui leur sont conseils. Pour plus d’efficacité, fiables
utiles pour améliorer leur situation le chef de bureau vulgarisation ►L’innovation proposée est à
sociale et/ ou économique. et les agents de vulgarisation, la portée des agriculteurs et ne
Cependant, les échecs, complets ainsi que la profession, à la nécessite pas d’investissements
ou partiels, des actions de wilaya de AinTemouchent, ont supplémentaires.
vulgarisation sont dus aux décidé de mettre en place des
contraintes liées en grande partie sites de démonstration à travers Pour réaliser ces sites de
aux types de techniques diffusées les exploitations agricoles de démonstration, il faut que,
et aux méthodes de vulgarisation référence de la Wilaya, selon l’agriculteur ou l’éleveur de contact
adoptées qui peuvent être leur vocation et les thématiques remplisse les critères suivants :
résumées dans les points suivants : relatives aux besoins exprimés par Représentatif (disposant des
les agriculteurs. mêmes moyens que la majorité des
 Elles sont parfois inadaptées aux Ces parcelles de démonstration agriculteurs de la zone)
besoins réels des agriculteurs parce servent de champs d’animation et Motivé, ouvert au progrès,
qu’elles n’ont pas été conçues à de démonstration de nouvelles réceptif et coopératif
partir de ces besoins; techniques, de nouvelles variétés Crédible et écouté par les autres
Elles ne tiennent pas compte des et de méthodes innovatrices agriculteurs
moyens et des possibilités limitées du système de production, afin Accepte que le site de
des agents de vulgarisation; d’améliorer la production et démonstration soit installé sur
Elles ne tiennent jamais compte la productivité des différentes ses terres et accueille d’autres
des savoir-faire traditionnels, les cultures. agriculteurs pour des séances de
négligeant au lieu de chercher à La parcelle et / ou atelier de vulgarisation.
les identifier et à les améliorer ; démonstration est un instrument
 Le mauvais ciblage par de vulgarisation qui peut être sous Expérience de la wilaya de
rapport aux populations : la même plusieurs formes : Ain Temouchent
action vise une population trop - support pédagogique,
hétérogène d’agriculteurs. L’action - moyen de conviction, Au niveau de la wilaya de
ne réussit alors que pour un nombre - méthode de démonstration. AinTemouchent, ces sites ont
réduit d’agriculteurs du fait qu’elle été réalisés auprès d’exploitants
ne répond pas aux besoins réels de La démonstration est la méthode la agricoles de la Wilaya, animés par les
la majorité d’entre eux. plus performante car elle s’adresse cadres du secteur : DSA, CAW, avec
 Elles sont dues souvent, à à tous les sens de l’agriculteur. Elle la participation et en collaboration
l’indisponibilité fréquente des ouvre la voie de la conviction et ins- des instituts techniques : ITGC,
éléments nécessaires « matériel taure des relations de confiance et ITAFV, SRPV, ITELV, etc. Ces cadres
agricole » à la mise en œuvre de coopération réelles et durables ont apporté leur accompagnement
cohérente de la technique qu’on entre les agriculteurs et les vulgari- et assistance technique aux divers
veut vulgariser. sateurs. acteurs engagés dans le processus
 Absence de moyens de Les sites de démonstration : la de développement sur différentes
transport et équipements de travail: parcelle, l’étable, le poulailler, la thématiques. Deux types de
outils informatiques, caméscope, ruche, le réseau goutte à goutte, le démonstrations ont été effectués :
appareil photos numérique et machinisme, etc. permettent de : les démonstrations de résultats et
autres ce qui représente une les démonstrations de méthodes
contrainte majeure pour la mobilité ■ Démontrer des résultats techni-
(Figure 4).
et l’accomplissement efficace des co-économiques fiables
activités de vulgarisation. ■ Convaincre les agriculteurs pour
l’adoption de l’innovation

N°24 / Octobre 2017 29


Journée nationale de la vulgarisation agricole Agriculture & Développement

de la moissonneuse-batteuse (Fi-
gure 5 et 6) ainsi que l’importance
de contracter une assurance contre
les incendies par les agriculteurs
céréaliculteurs.

Les démonstrations de méthodes


consistent à expliquer l’introduc-
tion de nouvelles techniques déjà
expérimentées dans les stations de
recherche. A cet effet, plusieurs thé-
matiques sur différentes filières ont
fait l’objet de ce type de démons-
tration au niveau des exploitations
agricoles.
Les agriculteurs de la Wilaya ont
demandé un appui conseil sur la
conduite des vergers oléicoles et
la taille des oliviers, ainsi que la
Figure 4 : démonstration de méthode taille de la vigne, techniques non
maîtrisées par les arboriculteurs
En ce qui concerne les sites de autre, ceci est dû au manque de pour l’amélioration de la produc-
démonstration de résultats, ils ont maitrise de la moissonneuse bat- tion et de la productivité au niveau
ciblé la filière céréale à travers teuse par les agriculteurs ou pres- des exploitations arboricoles. Des
différentes thématiques et ont eu tataires de services (privés, CCLS journées de démonstration (Figure
lieu dans différentes localités à etc.). Suite à cela, la direction des 7 et 8) ont été réalisées sur la taille
savoir : services agricoles et la chambre des oliviers et la taille de la vigne
de l’agriculture ont convenu d’inté- avec la participation de l’ITAFV, la
■ L’impact du traitement de se- grer une journée de démonstration DSA et les agriculteurs.
mences de céréales contre le ver sur le réglage de la moissonneuse
blanc au niveau des communes de batteuse, animée par les experts Par ailleurs, la Wilaya possède un
la Wilaya touchées par le ver blanc en la matière ITGC, CCLS et un bassin laitier avec un accroisse-
qui a causé des dégâts importants expert privé. Cette journée a été ment important des éleveurs lai-
au niveau des cultures céréalières. un espace de communication et tiers, ceci grâce à l’octroi du soutien
■ La mise en place d’un site de réfé- d’échanges pour l’ensemble des de l’Etat (FNDA, Crédit Ettahadi,
rence (respect de l’itinéraire tech- partenaires impliqués dans le pro- ANSEJ, CNAC). Durant ces der-
nique) au niveau de la zone plaine cessus de développement de la nières années la filière lait a connu
de Hammam Bouhadjar. filière des céréales. Ça a été une une évolution en matière d’organi-
■ Il a été constaté par les services opportunité de faire connaître et sation des éleveurs en association,
de vulgarisation et la profession vulgariser le réglage, et surtout de en coopérative et en transformation
que les pertes à la moisson s’ac- donner des conseils sur les princi- et ce à l’aide de l’installation de plu-
croissent d’une campagne a une paux incidents de fonctionnement sieurs mini laiteries au niveau de

Figures 5 et 6 : séance de démonstration sur le fonctionnement de la moissonneuse batteuse

30 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Journée nationale de la vulgarisation agricole

Figures 7 et 8 : séances de démonstration sur la conduite de vergers

la Wilaya qui produisent du lait de niveau des exploitations agricoles dans certaines filières en matière de
vache pasteurisé. d’élevage bovin pour répondre aux conduite des céréales, oléiculture,
besoins exprimés par les éleveurs lait et même la motoculture, toute-
Néanmoins, des dysfonctionne- de la Wilaya et qui ont été animées fois, les objectifs fixés par les ser-
ments ont été constatés auprès des par des spécialistes en la matière, vices de vulgarisation de la wilaya
éleveurs en matière de conduite nationaux et internationaux afin de Ain Temouchent ne sont pas
de l’élevage bovin laitier, de l’ali- d’échanger le savoir et savoir-faire encore atteint, dans la mesure où
mentation des vaches laitières, entre éleveurs et les experts « ani- ceux-ci sont de toucher l’ensemble
d’hygiène et prophylaxie ainsi que mateurs ». des filières existantes afin d’amélio-
la maitrise du cycle de reproduc- Ces séances de démonstration (Fi- rer la production et la productivité
tion. Pour cela, des séances de gure 9 et 10) ont donné certes des agricole au sein de la Wilaya.
démonstration ont été réalisées au résultats plus ou moins intéressants

Figure 9 et 10 : séances de démonstration sur la conduite de l’élevage bovin

Conclusion indispensable pour soutenir les efforts des


agriculteurs et pour contribuer à l’augmentation
En conclusion, la vulgarisation peut fournir une de la sécurité alimentaire des ménages et au
opportunité pour mieux connaître les processus niveau national et mondial. La vulgarisation
de changement et d’innovation agricoles et peut et devra être mobilisée pour accroître
rurales par le biais du dialogue entre les agents la production alimentaire et également pour
de vulgarisation, les agriculteurs et d’autres augmenter le revenu des agriculteurs.
acteurs des filières. La vulgarisation sera encore

N°24 / Octobre 2017 31


Développement des technologies Agriculture & Développement

L’agriculture de conservation comme un


nouveau modèle d’agriculture durable
EXPÉRIENCE DE L’INTRODUCTION DE
L’AGRICULTURE DE CONSERVATION
DANS LA RÉGION DE M'SILA
Par Louahdi Nasreddine, Djellakh Faiza,
Belguet Haroun, Bendada Hocine
Institut Technique des grandes cultures (ITGC)

Les questions relatives


à l’agriculture durable,
l’environnement et l’utilisation
des ressources naturelles
occupent une place de premier
plan dans les actions politiques
des gouvernements et des
organisations internationales.
Par conséquent, le défi
fondamental auquel fait face
l’agriculture est de produire en
quantité suffisante des produits
alimentaires de façon efficace,
rentable et sure afin de satisfaire
une demande mondiale
croissante sans dégrader
les ressources naturelles, la
biodiversité et l’environnement.

L
a fragilité des conditions bio-
physiques et le choix d’un
système de production non
durable constituent un frein au déve-
loppement agricole et rural dans les
zones arides et semi arides, de plus
les pratiques actuelles des agricul-
teurs de ces régions ont accentué
la dégradation de ce milieu biophy-
sique (sol principalement), comme
c’est le cas des régions steppiques
de l’Algérie, qui ont subi ces derniers
temps une surexploitation.
La nécessite de trouver des alter-
natifs durables est une priorité des
programmes nationaux et internatio-
naux de recherche et de développe- Figure 1 : Erosion hydrique à Msila, 2015
ment et l’agriculture de conservation

32 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement
Développement des technologies
est l’une des solutions proposées Le semis direct comme L’approche de projet
pour conserver ce milieu biophy- système et pas seulement comme un moyen d’adop-
sique tout en assurant un revenu à la
population rurale. une technique tion de l’AC en Algérie
Ce travail donne les principaux ré- Le semis direct est un système dans Les projets de coopération consti-
sultats et conclusions d’un projet de lequel l'installation des cultures se tuent une approche très efficace
coopération entre plusieurs acteurs fait sans recours au travail méca- pour l’accélération de l’adoption de
nationaux et internationaux pour le nique pour préparer les lits de se- l’agriculture de conservation dans
développement de l’agriculture de mences, avec un travail minimal du le milieu agricole algérien, princi-
conservation. sol depuis la récolte de la culture palement dans les milieux fragiles
Actuellement, il est nécessaire de précédente, il consiste à ouvrir une comme les zones semi-arides et
faire évoluer les pratiques des sys- fente dans laquelle la semence est arides et même steppiques.
tèmes d'exploitation agricole algé- placée avec l’engrais de fond. En 2013, l’ITGC a lancé un projet de
riens pour permettre aux agricultures Dans les situations idéales, la fente coopération avec l’IFAD et l’ICARDA
algériennes de gagner en efficience de semis est encore recouverte par pour la réalisation d’un projet d’inté-
sociale, économique et écologique. le mulch de telle manière qu’aucune gration de l'agriculture – élevage
L'agriculture de conservation, à perte de terre ne soit visible en sur- dans l'agriculture de conservation
base de travail réduit du sol ou de face. pour une intensification durable
non-labour (zéro labour), est perçue En Algérie, les premiers essais en AC des systèmes de production à base
comme une alternative viable dans ont été menés au niveau de l’ITGC Al- de céréales dans la région de Msila,
le contexte algérien (semi-aride). ger, afin d’évaluer l’effet du mode de avec la participation de plusieurs
gestion du sol sur le comportement acteurs nationaux qui sont : l’ITELV,
Système de l’agriculture de du blé et sur l’évolution de la struc- le HCDS, la DSA de Sétif, la DSA de
conservation Msila, l’Université de Msila et l’asso-
ciation trait d’union à Sétif.

Les objectifs du projet


►L’amélioration de l’utilisation
durable des ressources naturelles,
de la rentabilité des exploitations
agricoles et des moyens de sub-
sistance des agriculteurs pauvres
grâce à l’adoption des technologies
de l’agriculture de conservation, en
se basant sur l’utilisation en synergie
de systèmes cultures-élevages en
zones arides de l’Algérie.
►La compréhension et la réponse
aux contraintes et opportunités pour
l'adoption des systèmes de culture -
Figure 2: les composantes de l'agriculture de conservation
élevage en agriculture de conserva-
tion (CA) dans les zones arides.
La FAO a défini l’agriculture de ture du sol ainsi que la conservation ►La gestion des connaissances et
conservation (AC) comme une mé- de l’eau, ce type d’essai est actuelle- la diffusion des résultats de l’inté-
thode de gestion des agro-écosys- ment inscrit dans le programme de gration des systèmes de culture- éle-
tèmes qui a pour but une améliora- recherche et de démonstration de vage en agriculture de conservation
tion soutenue de la productivité, une toutes les stations de l’ITGC. (CA) dans les zones du projet.
augmentation des profits ainsi que En termes de développement dans
de la sécurité alimentaire tout en les exploitations agricoles, la super- La plateforme du projet
préservant et en améliorant les res- ficie est passée de 1523 ha en 2010 Le projet été basé essentiellement
sources et l’environnement. dans huit (8) wilayas, à 5 315 ha en dans le nord de la wilaya de Msila
L’agriculture de conservation se ca- 2014 à travers dix (10) wilayas et et principalement dans deux com-
ractérise par quatre principes reliés elle est en nette évolution, malgré munes pilotes qui sont : Ouled Man-
qui sont : les contraintes de son expansion qui sour dans le nord et Ain El Khadra
dans le nord-est de la wilaya.
 Le travail minimal du sol, sont principalement la méconnais-
Les deux communes sont à carac-
La couverture permanente du sol, sance par le milieu agricole et la non
tère agricole, principalement la zone
Les associations et les rotations disponibilité du matériel de semis
des cultures, adapté. d’Ouled Mansour qui est une région
de production céréalière sous irriga-
La gestion des adventices.
tion.

N°24 / Octobre 2017 33


Développement des technologies Agriculture & Développement

lité des sols, lutter contre les adven-


tices avec des méthodes agrono-
miques, assurer une couverture per-
manente du sol et enfin assurer des
nouvelles ressources fourragères
à l’exploitation tout en réduisant la
jachère.
La meilleure rotation obtenue est ba-
sée sur céréale après légumineuse
et céréale après association four-
ragères pois-orge ou pois-triticale,
puisque ce précédent permet l’enri-
chissement des sols en azote.
Figure 3 : localités La rotation céréale après association
concernées par le projet fourragère a permis un gain en ren-
dement de céréale et une diminu-
tion en l’infestation en adventices.

Avant le lancement des activités du cole et des sites de démonstration Composante 2 :


projet une caractérisation socio-éco- chez les agriculteurs, par consé- Effet de la lutte chimique contre les
nomique de la zone d’étude a été ré- quent les résultats obtenus sont mauvaises herbes dans les cultures
alisée et les résultats des différentes de l’orge et du blé conduites en AC.
enquêtes ont montré que le milieu
agricole choisi est caractérisé par :

► L’âge moyen des agriculteurs est


de 54 ans.
► 38 % des exploitations sont des
privés dans l’indivision, et 27 % sont
privés individuels.
►La main d’œuvre agricole sai-
sonnière représente 51% et la main
d’œuvre familiale représente 38 %.
►Insuffisance du matériel de travail
du sol (0.94 et 1.59) outils/tracteur, Figure 4 : la
de plus une faible disponibilité du différence de
rendement entre
matériel de semis. les traitements
►La superficie moyenne des exploi-
tations est : 34 ha, dont 21 % sont en
location. celles observés chez l’agriculteur et Des essais sur la gestion des mau-
►Un système de production basé dans les conditions de l’agriculteur. vaises herbes dans les cultures de
sur l’intégration céréales/élevage La partie expérimentale était basée l'orge et du blé dur conduites en sys-
ovin, avec une dominance de l’orge sur plusieurs composantes scienti- tème d’AC ont été menés pour étu-
(53%), puis le blé dur (30%). fiques liées directement au système dier l'effet du désherbage chimique
►Le rendement moyen est : orge de l’agriculture de conservation et sur le contrôle des mauvaises herbes
(15qx/ha), blé dur (13qx/ha) et blé qui sont : et l'amélioration du comportement
tendre (9 qx/ha). et du rendement de la culture de
►72% des agriculteurs pratiquent Composante 1 : l’orge et du blé conduites en AC.
les céréales en continu (céréale sur Etude de l’effet de différents types Les traitements étudiés sont des
céréale). de rotation sur l’amélioration des parcelles témoins sans désherbage
►79% des agriculteurs pratiquent rendements des cultures du blé et (T0), des parcelles traitées avec un
l’élevage ovin. orge, conduites en AC désherbant total avant le semis (T1)
et des parcelles traitées avec un dés-
Des essais ont été menés sur l’effet
L’approche du projet herbant total suivi par un désherbant
Les activités du projet pour l’adop- des différents types de rotation (orge de post émergence (T2) au stade tal-
tion de l’agriculture de conservation /orge, blé /orge, pois-triticale /orge, lage de la céréale.
ont été basées sur deux méthodes pois-orge /orge) pour tester les rota- Les résultats obtenus sur une pé-
essentielles, qui sont la mise en tions possibles en AC afin d’amélio- riode de 3 ans et chez 4 agriculteurs
place des sites d’expérimentation rer la diversification et la durabilité différents ont montré que :
agronomiques dans le milieu agri- des productions et améliorer la ferti-

34 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement
Développement des technologies
Le rendement le plus élevé a été ob- l'impact du pâtu-
servé dans la parcelle avec un dés- rage des chaumes
herbage total suivi par un désher- sur la production du
bage de post émergence (T2), avec cheptel ovin et des
une différence de rendement de 16 céréales conduits
qx/ha avec le témoin sans désher- en agriculture de
bage (T0). conservation (AC)
Cette expérimentation a montré que en intégration avec
le désherbage au temps permet un le système d'éle-
gain de rendement de plus de 50 Figure 6 : la culture en bandes (Alley cropping) vage. Les résultats
% et que le contrôle des mauvaises obtenus ont montré
herbes est un levier essentiel pour la tions fourragères) afin d’améliorer qu’il y a une forte
réussite de l’agriculture de conserva- quantitativement et qualitativement pression du pâturage sur le sol et par
tion. les disponibilités alimentaires des conséquent une diminution de la te-
Composante 3 : exploitations agricoles et les aider à neur en matière organique des sols
Effet de la date de semis dans adapter la conduite de l’élevage aux de la région de Msila sous l’effet du
la culture du blé conduit en AC exigences des techniques de l’AC. surpâturage des résidus de récolte.
Remplacer la ja
chère par des L’impact économique de
cultures fourra- l’adoption de l’AC sur le
gères alternatives
revenu des agriculteurs
et tester le compor-

Figure 5 : différence entre les deux dates de semis

tement et la
L’objectif de cette expérimentation productivité
est de connaitre la date de semis la sous AC. Figure 7 : pâturage sur les chaumes des
plus favorable au développement Les cultures céréales et les arbustes dans la région de Msila
des céréales dans la région de Msi- testées sont
la avec une culture en AC, de plus l’orge, l’asso- L’analyse des coûts et bénéfices is-
montrer aux agriculteurs de la région ciation pois-orge, pois-triticale, ces sus de la pratique de l’AC a montré
l’intérêt du bon positionnement de cultures sont séparées par des ar- que les charges sont importantes
la date de semis. L’expérimentation bustes fourragères de type : Atriplex en AC par rapport à l’agriculture
consiste à semer dans une date pré- nummularia, Atriplex halimus et le conventionnelle (itinéraire suivi par
coce (fin octobre) et une date pra- cactus. l’agriculteur de la région) en raison
tiquée par les agriculteurs (mi-no- A l’issu de cette nouvelle expéri- du suivi de l’itinéraire complet, de
vembre). Les résultats obtenus ont mentation réalisée chez 3 agricul- plus le ratio bénéfice coût par hec-
montré que le semis précoce assure teurs dans la wilaya de Msila, on a tare est plus important en AC, autour
un rendement élevé par rapport à un constaté que l’espèce Atriplex hali- de 3.6, par contre en conventionnel il
semis tardif, avec une différence de mus offre plus de biomasse et résiste est de 1.6. Le tableau suivant montre
plus de 20% de rendement en grains. mieux à la sécheresse et au froid par qu'après plusieurs campagnes le bé-
rapport aux autres espèces, de plus néfice était considérable en AC.
Composante 4 : les rendements des cultures entre
comportement et productivité de les lignes après 3 ans d’implantation
quelques associations fourragères ont été nettement améliorés, en rai- Les acquis du projet
introduites en remplacement de la son de la faible pression du pâturage L’introduction pour la première fois
jachère sur les chaumes des céréales et la de l’agriculture de conservation
présence d’un bon alternatif qui est dans une zone steppique comme le
Des essais d’Alley Cropping (cultures l’arbuste fourrager. nord de Msila a permis l’introduction
en bandes) ont été menée pour tes- En parallèle à cet essai des expéri- d’un nouveau package technique
ter des options alternatives d’alimen- mentations sur le cheptel ovin ont complémentaire qui assure une
tation intégrée à faible coût (associa- été conduites pour comprendre utilisation durable des ressources
déjà fragiles à travers l’amélioration

N°24 / Octobre 2017 35


Développement des technologies Agriculture & Développement

par 30 agriculteurs durant les 3 ans


du projet, sur le plan social cette expé-
rience a aboutie à la création d’une
sorte de groupes d’agriculteurs qui se
connaissent pour la première fois à tra-
vers ce projet et la naissance de l’idée
d’une association d’agriculture durable
composée d’agriculteurs de la région.
A l’issu de ce projet, plusieurs
contraintes ont été surmontés, ainsi
Figure 7 : pâturage sur les chaumes des que des perspectives ont été ouvertes,
céréales et les arbustes dans la région de Msila comme c’est le cas du problème de
disponibilité des semoirs spécialisés
en semis direct. L’ITGC avec ces par-
tenaires nationaux CMA-PMAT ont pro-
Tableau1 : comparaison entre la conduite conventionnelle cédé à l’élaboration d’un premier pro-
et la conduite en agriculture de conservation. totype de semoir de semis direct qui va
être fabriqué en Algérie et qui répond à
du niveau d’utilisation des intrants dans la zone : l’intro-
l’ensemble des exigences des agriculteurs intéressés par
duction d’un matériel végétal adapté (nouvelles variétés
l’agriculture de conservation (voir encadré).
d’orge et de blé dur, nouvelles espèces fourragères et de
Cette expérience avait pour objectif de développer les
nouvelles techniques d’exploitation des ressources four-
territoires ruraux situés dans les zones fragiles et en dé-
ragères) et l’amélioration du niveau des rendements des
gradation, le projet a essayé durant cette courte période
agricultures.
de résoudre les principaux problèmes de l’agriculture
L’ensemble du package technique introduit à travers le
dans une zone steppique de l’Algérie, mais ce processus
système de l’agriculture de conservation, a été adopté
doit continuer avec le même rythme pour atteindre la
finalité de développement agricole et rural.

Figure 9 : Semoir de
semis direct
développé
Figure 8 : regroupement des agriculteurs par l’ITGC et
autour du semoir de semis direct à Msila ses partenaires

Références bibliographiques
BOUDOUR est le premier prototype d’un
• Z.Abdelaoui, M. El Mourid., 2015. L’agriculture semoir de semis direct, issu de la coopération
de conservation : introduction et perspectives de entre l’ITGC et l’EPE CMA Spa (‘CMA Sidi Bel
développement du semis direct dans les systèmes Abbes’) ainsi que l’entreprise SOLA-Espagne.
de production céréaliers, une nouvelle expérience Le prototype est considéré comme le résultat
en Algérie. Edition ITGC 209 p. d’un programme de développement d’un semoir
Algérien bas-prix pour semis-direct, qui a été
• ICARDA-IFAD., 2016. Integrated crop livestock inscrit dans le cadre d’un projet d’adaptation de
conservation agriculture for sustainable l’agriculture de conservation pour une adoption
intensification of cereal –based systems in central
rapide chez les petits agriculteurs de l’Afrique
and west Asia and north Africa., Project completion
report. 79 p. du nord, et qui regroupe l’ITGC Sétif, UniSA et
l’ICARDA.
• Z. Ghalem Djender, N. Boukhobza., 2015. BOUDOUR est un prototype en cours
Caractérisation socioéconomique de deux d’expérimentation au niveau des stations de
communes de la wilaya de M’sila (Ain El Khadra l’ITGC, et après validation des résultats des
et Ouled Mansour), et adoption de l’agriculture essais, l’entreprise l’EPE CMA Spa lancera sa
de conservation au niveau de ces communes. fabrication puis sa commercialisation en Algérie.
Céréaliculture n°65, pp 33-64.

36 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement
Développement des technologies

DES ÉNERGIES NOUVELLES ET DE L’EAU


POUR UNE AGRICULTURE DURABLE
Par Dr. HADDOUM Saliha
Laboratoire de Valorisation des Energies Fossiles
Département de Génie Chimique, ENP

Les liens entre l’énergie et l’agriculture se sont singulièrement accentués depuis


l’avènement du pétrole. Avec l’arrivée du pétrole, l’agriculture traditionnelle s’est
peu à peu mécanisée et elle est aujourd’hui totalement dépendante des énergies
fossiles. Avec la raréfaction et à terme la déplétion de ces ressources, la sécurité
alimentaire s’en trouve menacée à l’échelle planétaire.

Ceci nous amène l’ordre du jour dans notre pays. Pour-


à revenir sur le tant, malgré toutes les contraintes et
thème de la transi- difficultés que peut rencontrer l’ex-
tion énergétique et ploitation de la biomasse, tous les
montrer comment scénarios énergétiques considèrent
elle peut être salu- aujourd’hui la bioénergie comme
taire pour assurer le élément majeur dans le bouquet
fonctionnement de énergétique du futur [2].
l’agriculture et ga-
rantir la sécurité ali- Quelle place pour la
mentaire. Evoquer
biomasse (bioénergie)
l’agriculture DU-
RABLE, avec tout ce dans notre pays ?
qu’elle sous-entend
Le programme de développement

P
aradoxalement, l’alimentation comme pratiques
humaine est à plus de 80% agricoles et utilisations rationnelles es énergies renouvelables, dans
d’origine végétale et moins de des ressources laisse entrevoir déjà sa version de 2015, prévoit -pour
20% d’origine animale [1]. Son éner- la trajectoire qui pourrait conduire à la première fois- l’introduction des
gie provient donc indirectement du ces objectifs. C’est un sujet très large filières de la biomasse (valorisation
soleil. Par jour, la nourriture d’un être sur lequel les agronomes peuvent des déchets) et chiffre sa
humain représente en moyenne 10 s’étendre de manière exhaustive. contribution à 1000 MW à l’horizon
MJ soit 2,8 kWh. Sa consommation Evoquer le concept de FERME DU- 2030, sans qu’on sache exactement
annuelle correspond donc à 2,8 RABLE est encore plus palpable. de quels types de déchets il est
kWh x 365 jours soit environ 1000 Tous les pays du monde mènent des question ni comment les quantités
kWh (3600 MJ). recherches pour assurer l’autonomie ont été estimées. La réalisation de
Sachant que 1 L d’essence fournit énergétique en n’utilisant que les ce programme, dans sa totalité,
environ 10 kWh, cette consomma- ressources durables (renouvelables) permettrait d'atteindre à l'horizon
tion annuelle ne correspond donc et en recyclant et valorisant les re- 2030 une part de renouvelables de
qu’à 2 ou 3 pleins de réservoir d’une jets. A côté de l’énergie qui est le près de 27% dans le bilan national
automobile moyenne. Ces chiffres moteur de toute activité, il ya l’eau et de production d'électricité.
montrent que l’utilisation massive de d’autres intrants agricoles indispen- Il est donc prévu une contribution de
la biomasse peut entrer en concur- sables pour assurer des rendements 4,5% de la biomasse dans le portfo-
rence avec sa propre existence. à même de couvrir les besoins tou- lio des énergies renouvelables. Quel
Pourtant, il faudra bien se résoudre, jours croissants des populations. De que soit le type de biomasse dont il
demain, lorsque le pétrole fera dé- tous ces intrants, nous ne considére- est question dans ce programme, la
faut, à produire des biocarburants rons dans cet article que le potentiel logique voudrait qu’elle inclut tous
pour alimenter les moissonneuses de biomasse et sa conversion en vue les déchets sans exclusive et il y en
batteuses et autres engins agricoles. d’assurer les besoins énergétiques a dont le potentiel mérite d’être bien
Dès lors on comprend pourquoi les des exploitations agricoles. La valo- évalué avant d’envisager des projets
relations entre l’énergie et l’agricul- risation de la biomasse à des fins de valorisation énergétique. Quels
ture sont si complexes. énergétiques n’est pas vraiment à sont donc ces « déchets » ?

N°24 / Octobre 2017 37


Développement des technologies Agriculture & Développement

énergies renouvelables. Ce projet pi- d’énergie solaire et de l’éolien.


lote devrait donc se pencher sur les La viabilité des projets de méthanisa-
possibilités de valorisation énergé- tion dépendent d’un grand nombre
tique des déchets urbains. La seule de considérations dont l’usage final
Figure 1 :
La biomasse contrainte réside donc dans l’organi- de l’énergie produite et nécessitent
source d’énergie sation du tri sélectif. dans tous les cas des mécanismes
de soutien si l’on veut les voir se dé-
1.2) Les déchets velopper.
fermiers et agricoles D’un autre côté, il n’existe aucune
L’idée de promouvoir l’autono- donnée relative au potentiel de bio-
mie énergétique des exploitations gaz issu de déchets fermiers. Une
agricoles poursuit un objectif stra- évaluation grossière peut être faite
tégique et prône l’autosuffisance en considérant la taille du cheptel,
alimentaire. Des projets de fermes donnée disponible sur le site du
durables fleurissent un peu partout Ministère de l’agriculture. Moyen-
dans le monde. Il est possible de nant le volume de rejets généré par
1.1) Les déchets ménagers convertir toutes sortes de déchets chaque type d’animaux, nous avons
La fraction biodégradable conte- agricoles dont les rejets d’animaux estimé ce potentiel à environ 600
nue dans les déchets (organiques par méthanisation. Millions de m3 de biogaz pour l’an-
et verts) est reconnue comme une Une unité de biogaz peut parfaite- née 2014. Ce chiffre ne représente
source d’énergie renouvelable. On ment s’intégrer dans la chaîne de qu’un potentiel théorique et c’est
estime que 5 millions de tonnes de valeur agricole et offrir de nombreux surtout la taille des installations et
déchets urbains et agricoles ne sont avantages environnementaux. Ain- donc du volume de déchets produit
pas recyclés. Ce potentiel repré- si, le digestat, qui est un sous pro- qui vont décider de la rentabilité des
sente un gisement de l'ordre de 1,33 duit du biogaz, est un engrais vert installations.
millions de Tep/an. La valorisation qui évite de recourir aux engrais
énergétique des déchets impose chimiques par exemple. Le biogaz 1.3) Les déchets forestiers
des opérations de tri en amont de la peut servir à produire simultanément L’utilisation de la biomasse boisée
filière. Un projet pilote de tri sélectif de la chaleur et de l’électricité dont pour la valorisation énergétique,
des déchets ménagers à la source un excédent peut être injecté dans notamment dans des projets de co-
mérite d’être signalé. Il a été lancé le réseau. L’utilisation de biogaz est génération est un sujet très contro-
à Oran en 2015 dans le cadre de la évidemment compatible avec une versé. Il faut d’abord disposer d’une
coopération entre l'Algérie et l'Orga- réduction des émissions de gaz à ressource suffisante et n’envisager
nisation mondiale R20 (Organisa- effet de serre. l’exploitation des forêts que dans un
tion non gouvernementale fondée Nous entrevoyons cependant une cadre durable. Force est de consta-
en 2010 par Arnold Schwarzeneg- entrave majeure au déploiement de ter que nos forêts sont peu ou pas
ger) dont le bureau régional est projets de méthanisation : la taille exploitées et les chiffres officiels
basé dans la capitale de l'Ouest. Ce des exploitations est généralement communiqués par la Direction Gé-
projet a pour objectif d'échanger très modeste pour être rentables. nérale des Forêts au fil des années
les informations et les expertises, Sur les 967 800 exploitations agri- n’indiquent que les prélèvements
de définir les meilleurs modèles de coles toutes catégories confondues effectués pour les différents utilisa-
gestion des déchets par le tri sélec- que compte notre pays, 52,3% font teurs (dont le bois de chauffe) et ne
tif et d'identifier les investissements moins de 5 hectares et 1,9 % font au reflètent nullement le potentiel de
et les porteurs de projets innovants moins 50 ha [4]. Aussi, il paraît diffi- bioénergie que représentent nos
dans le domaine de la gestion des cile de mettre en œuvre un projet de forêts.
déchets et le recyclage. Le directeur méthanisation pour un exploitant. On peut signaler au passage que le
du bureau "R20 MED Oran avait indi- Outre les aspects de la formation dernier inventaire forestier national
qué que ce système de tri permettra et de la recherche, le développe- de 1984 et publié dans le rapport
de valoriser chaque type de déchets ment de la filière a surtout besoin FOSA 2000 fait ressortir un volume
dont les déchets organiques qui de mécanismes de soutien par les sur pied total de près de 55 Millions
peuvent se transformer en engrais pouvoirs publics et un effort doit de m3.
au profit du secteur de l'agriculture. être fait sur le plan réglementaire Le REEEP (Renewable Energy &
Notons que le « R20-Regions of avec des mesures incitatives telles Energy Efficiency Partnership ou
Climate Action » a pour mission que des garanties d’investissement l'initiative Partenariat pour l'énergie
d'aider les gouvernements à mettre à long terme (sur 20 ans) à travers la renouvelable et l'efficacité énergé-
en œuvre des projets à faibles émis- mise en place d’un système des ta- tique) estime le potentiel de bio-
sions de carbone, ainsi que de com- rifs d’achat garantis pour l’électricité masse forestière en Algérie à envi-
muniquer les meilleures pratiques produite à partir du biogaz, à l’instar ron 37 Million de TEP, le potentiel
et politiques dans le domaine des de ce qui a été prévu pour les filières récupérable étant de l’ordre de 10%

38 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement
Développement des technologies
soit 3,7 Million de TEP. On retrouve Perspectives les retombées bénéfiques que le
ce chiffre sur le site du Ministère de déploiement de filière de bioénergie
l’Energie et des Mines [3] Pour l’Algérie, il s’agit pour l’heure pourrait apporter. Ces contraintes
Notre pays, qui lutte contre la déser- de faire les bons choix du mix éner- doivent néanmoins être levées si l’on
tification qui risque de s’amplifier gétique des prochaines décennies veut que la bioénergie trouve place
avec les changements climatiques, afin de relever le défit de la transi- dans le portefeuille énergétique de
est engagé dans un vaste projet tion énergétique et, en même temps, l’Algérie. Nous avons aussi évoqué
de reboisement pour contrecarrer celui de l’autosuffisance alimentaire. le nécessaire développement de
l’avancée du désert. Selon la Direc- La situation est caractérisée par trois carburants alternatifs à partir de la
tion Générale des Forêts, environ données qui invitent à réfléchir : biomasse. C’est également un sujet
580 000 hectares ont été plantés à controverses. Des solutions sou-
depuis 2000 à travers le territoire  Nous continuons à utiliser le gaz tenables restent à trouver en privilé-
national dans le cadre du PNR (Plan naturel comme énergie primaire à giant des espèces non alimentaires
National de Reboisement) qui de- hauteur de 95% pour la production (biocarburants de 2ème génération,
vrait couvrir 1,2 million ha en 2020 d’électricité ; valorisation d’huile végétale usagée)
[5]. Pour autant, ne devons nous pas  Nos besoins en électricité sont en et en visant l’exploitation de terres
nous intéresser à l’exploitation de ce très forte croissance (8% en moyenne marginales. L’autonomie alimentaire
potentiel ? Il faut bien préciser que entre 2008 et 2014). impose que l’agriculture soit méca-
l’exploitation ne vise que les déchets Le gaz qui est la principale source nisée et les carburants nécessaires
forestiers qu’il conviendra d’évaluer de nos revenus à l’exportation. au fonctionnement des machines
selon les régions ; et qu’en Europe, agricoles seront un élément détermi-
où l’on utilise au maximum le bois L’énergie solaire est certes le plus nant dans la chaîne de valeur d’une
énergie pour atteindre les objectifs gros gisement d’énergie renou- exploitation durable et autonome.
de 20% d’énergie renouvelable fixés velable dans notre pays, mais le C’est à cette seule condition que
pour 2020, les forêts ne reculent secteur de l’agroforesterie aurait nous pourrons prétendre nous ins-
pas ; elles ont même tendance à beaucoup à gagner avec le déve- crire dans une logique de dévelop-
croître, car c’est principalement des loppement de filières de bioénergie. pement durable.
cultures énergétiques dédiées -à C’est même, de notre point de vue, En participant à l’entretien et à l’im-
courtes rotations- qui sont exploi- la seule voie à même d’assurer une pulsion d’une dynamique raisonnée
tées, à coté des résidus forestiers. De sécurité alimentaire en raison de leur de la gestion des forêts, la produc-
nombreuses études montrent les im- complémentarité et synergie. Seule tion de biomasse favorise un déve-
pacts bénéfiques d’une exploitation une agriculture mécanisée faisant loppement économique local. La
réfléchie de la biomasse boisée. appel à deux intrants majeurs l’eau sylviculture, les travaux forestiers
Les retombées positives de l’exploi- et l’énergie pourra relever ce défi. (abattage, débardage et transport),
tation durable de la forêt sont de la L’eau devra être utilisée avec parci- et la fabrication du combustible pro-
création d’emploi dans les régions monie pour éviter d’épuiser les res- posé par la filière amont, ainsi que
rurales et leur autonomie énergé- sources. Le pompage immodéré de les équipements et services (entre-
tique. Le bois est une Energie renou- nappes non renouvelables condui- tien des matériels) proposés par la
velable qui n'aggrave pas l'effet de rait irrémédiablement au tarissement filière aval, sont autant d’activités
serre ; c’est le combustible le moins de ces dernières. Des expériences créatrices d’emplois de proximité.
cher ; le chauffage au bois dans des malheureuses menées dans d’autres
appareils récents est performant, il pays à stress hydrique (blé en Arabie
Saoudite) doivent nous inciter à la Références bibliographiques
permet une faible consommation de
combustible, un bon confort d'utili- prudence. [1] Jean Hladik, Les Energies
sation et pollue peu. L’exploitation des ressources doit se Renouvelables Aujourd'hui et
La gestion durable de la forêt rend faire dans un cadre qui ne tienne pas Demain, Editions Ellipses (2011)
celle-ci moins vulnérable aux incen- compte uniquement du profit. La [2] Anco S. Blazev, Energy security
dies et à toutes sortes d’agressions. pérennité des filières doit être assu- for the 21st Century, CRC Press
Mais il y a aussi un grand bémol au rée et des critères et indicateurs de (2015)
déploiement de filières de bois éner- durabilité en matière de techniques [3] http://www.energy.gov.dz/
gie. Les européens n’ont eu qu’à agricoles strictement contrôlé, quitte francais/index.php?page=potentiels
adapter leurs machines et infrastruc- à ce que l’Etat négocie avec l’en- [4] Site web du RCM (Réseau
tures pour basculer dans la bioé- semble des partenaires, les mesures Innovation Agro-systèmes
nergie. Chez nous, Il faudra d’abord de compensation ou de soutien à Méditerranéen (consulté le
former des jeunes aux métiers de la ces filières durables. 22/06/2017) : http://www.rcmed.
forêt et prévoir toute la logistique Dans notre exposé, nous avons org/index.php?id=139&tx_
pour l’exploitation, la transformation relevé les contraintes et difficultés powermailfrontend_pi1[show]=8
et le transport du bois qui sont prati- liées à l’exploitation de la biomasse [5] http://www.minagri.dz/pdf/
quement inexistante. à des fins énergétiques mais aussi dossier_de_presse_25_Octobre.pdf

N°24 / Octobre 2017 39


Développement des technologies Agriculture & Développement

EVOLUTION DE L’INDUSTRIE NATIONALE


DU MACHINISME AGRICOLE
Attouchi Salah
Directeur Général de PMAT

Cette contribution a pour objectif


d’informer les professionnels
et notamment le monde de
l’agriculture sur l’évolution de
l’industrie nationale du
machinisme agricole.
Les pouvoirs publics par
l’intermédiaires des entreprises,
l’EPE /ETRAG pour les tracteurs
agricoles, l’EPE/ CMA pour
les matériels agricoles et
notamment de récolte, l’EPE/
MAGI pour les matériels agricoles
d’accompagnement, l’EPE/ SFT
pour les matériels de traitement
des cultures et l’EPE/ PMAT
assurant la distribution et le
service après-vente de tous les
équipements agricoles ont
toujours veillé à mettre à la
disposition des agriculteurs les
moyens matériels nécessaires

L
par une production locale, pour ’industrie de la machine agri- mettre fin à l’expérience acquise
permettre la prise en charge de cole est intimement liée à la dans la production des matériels
manière professionnelle des politique agricole et à ses be- agricoles. En effet, du fait d’un mar-
différents travaux agricoles. soins en mécanisation, son évolution ché très faible, les entreprises n’ont
se fait en concertation permanente ni engagé des investissements de
avec le secteur de l’agriculture, les renouvellement des équipements
instituts spécialisés et naturellement de production ni une modernisation
les agriculteurs eux-mêmes. Dans ce de diversification de leurs gammes
cadre, les missions des EPE signa- de matériels.
lés ci avant consistaient à mettre en Aussi compte tenu de l’obsoles-
œuvre tous les moyens techniques, cence des équipements de produc-
technologiques et règlementaires tion des différentes entreprises et
pour satisfaire les besoins de l’agri- des matériels agricoles dépassés
culture en matériels adaptés, de technologiquement, ne répondant
qualité et à des prix compétitifs à plus aux besoins d’une agriculture
partir d’entreprises publiques éco- moderne et productive et dont la
nomiques nées dans les années 70 production devenait de plus en plus
dont la mise à niveau était devenue difficile, à des coûts très élevés, et
indispensable, à défaut de dispa- de qualité médiocre, un programme
raitre, pour être en phase avec l’évo- d’investissement portant sur la mo-
lution de l’agriculture à laquelle est dernisation des équipements de
assigné l’objectif de sécurité alimen- production et le renouvellement et
taire. extension de la gamme de matériels
Il faut se rappeler les expériences agricoles étaient devenu néces-
vécues par le passé qui ont failli saires.

40 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement
Développement des technologies
Ces objectifs ne sont devenus réali-  Disposer d’une gamme de maté- d’atteinte d’un taux de mécanisation
sables que grâce aux actions entre- riels avec des labels de renoms inter- acceptable.
prises et soutenues par les pouvoirs nationaux pouvant être proposés sur
publics, par prise de conscience de le marché international. 2ème phase
l’importance des effets d’une agri-
culture productive pour l’indépen- Evolution de l’industrie Comme signalé plus haut en raison
dance alimentaire du pays mais aus- de la machine agricole de la faiblesse des moyens d’accom-
si son impact sur d’autres segments pagnement des agriculteurs pour
de l’économie dont principalement L’industrie de la machine agricole a l’acquisition de matériel agricole, le
l’industrie de la machine agricole, connu trois grandes phases : marché de la machine agricole est
qui ont mis en place des moyens devenu très faible et a failli mettre fin
1ère phase à l’expérience acquise en matière de
fabrication de matériels agricoles.
Au lendemain de l’indépendance, Ce n’est que grâce à la vigilance des
l’agriculture était sous mécanisée, pouvoirs publics qui moyennant des
aussi, pour pallier à ce constat, les mesures appropriées ont permis à
pouvoirs publics ont lancé un pro- l’outil de production de survivre et
gramme d’investissement pour la de se développer.
production d’une large gamme de Aussi, il n’était pas question d’inves-
matériels : tir ni dans le renouvellement des
■ Instauration de l’EPE/MAGI ex BEN équipements de production ni dans
BADIS Rouïba, la plus ancienne so- l’introduction de nouveaux produits
ciété de fabrication de matériels de et ce faute de moyens financiers et
travail du sol à traction animale et de de marché.
petite puissance, des remorques et 3ème phase
des citernes.
■ 1972 : Naissance du complexe CI- Amorcée en 2003 mais a pris son
MOTRA à Constantine pour la fabri- élan réellement en 2008 avec la crise
cation des tracteurs agricoles d’une alimentaire qu’a connu le monde.
puissance valable pour l’époque de Cette alerte a induit la mise en place
45 et 60 CV deux roues motrices et d’une politique agricole plus ambi-
des moteurs diesels refroidis par tieuse avec pour objectif la sécurité
air avec une capacité théorique de alimentaire.
5000 tracteurs par an. Parmi les facteurs pouvant parti-
■ 1976 : Naissance du complexe ciper à la réalisation de cet objec-
financiers et organisationnels adé- tif stratégique, la mécanisation de
CMA à Sidi Bel Abbes pour la fabri-
quats pour permettre aux agricul- l’agriculture a été identifiée à juste
cation de moissonneuses batteuses
teurs de s’équiper et de relever le raison comme importante et pour
avec une capacité théorique de 500
défi de l’augmentation des rende- sa concrétisation des facilités ont
machines / an, 250 ramasseuses
ments et des productions agricoles. été accordées aux agriculteurs par
presse, 250 faucheuses, diverses
Ces mesures importantes ont permis les pouvoirs publics notamment le
charrues à socs à dents et disques,
la relance du marché de la machine soutien des agriculteurs acquéreurs
matériels de traitement, semi et en-
agricole condition sine qua non de matériels fabriqués localement et
graissement dans des quantités et
pour une relance de l’industrie de la avec des objectifs sérieux d’intégra-
selon la technologie de l’époque.
machine agricole. tion locale, des possibilités de finan-
Les complexes ont été réalisés avec
Les effets de la relance de l’industrie cements induisant une demande
le concourt de constructeurs étran-
de la machine agricole sont mul- importante de matériels agricoles et
gers, selon la formule produits en
tiples notamment : donnant le top départ à la relance,
main avec des acquisitions de li-
 Capitaliser le savoir-faire déjà en- sur de nouvelles bases, de l’industrie
cences.
grangé mais aussi le développer, de la machine agricole.
Le transfert de savoir-faire, se faisait
 Maintenir et augmenter l’emploi, Pour être en phase avec une agri-
par des formations dans les usines
 Mettre à niveau les entreprises de culture moderne, mais du fait de la
des constructeurs et dans les com-
production, vétusté de l’outil de production et
plexes installés, prévalait sur la renta-
 Introduire une nouvelle gamme l’obsolescence de la gamme des
bilité en première phase. Le transfert
de matériels technologiquement matériels agricoles en fabrication, il
du savoir technique technologique
plus avancé en adéquation avec y avait la nécessité d’une mise à ni-
et managérial était l’objectif primor-
une agriculture moderne, et aussi veau aussi bien de l’outil de produc-
dial recherché.
conforme aux spécificités de notre tion que de la gamme des matériels
La distribution sur la base de prix ad-
agriculture, agricoles.
ministrés était faite dans une optique

N°24 / Octobre 2017 41


Développement des technologies Agriculture & Développement

Renouveau de l’industrie Lancé en 2010, ce projet a atteint un


du machinisme agricole stade de maturité avec un taux de
localisation de 65% à la fin de 2016
En conformité avec la politique na- et un renouvellement du parc de
tionale, la nouvelle stratégie indus- moissonneuses batteuses à hauteur
trielle lancée s’est fixée les objectifs de 3500 à la fin 2015.
suivants : La machine d’une puissance de 125
► Introduction d’une nouvelle cv a été équipée d’un moteur de La-
gamme de matériels agricoles de bel DEUTZ de nouvelle génération
nouvelle génération avec des labels à refroidissement par eau fabriqué
de renoms internationaux et plus par la JV SAFMMA de Constantine,
en adéquation avec les exigences en partenariat avec DEUTZ, MER-
d’une agriculture moderne, mais CEDES et MTU, adapté aux besoins
tout en gardant une vision indus- de l’agriculture algérienne, ainsi
trielle, qu’à d’autres marchés similaires et
► A l’inverse de la stratégie indus- proposé sous trois versions :
trielle des années 70 basée sur  Moissonneuse batteuse à SAC
l’achat de licences, la réalisation de  Moissonneuse batteuse à BAC s’il rend encore quelques services ne
sociétés selon la formule produits  Moissonneuse batteuse à BAC répond plus aux besoins d’une agri-
en main, la nouvelle stratégie est ba- avec cabine climatisée. culture moderne, sa production et
sée sur l’implication de partenaires Les résultats induits par l’introduc- son coût deviennent de plus en plus
étrangers de renom dans la gestion tion de cette nouvelle machine sont problématiques et dans une qualité
des entreprises, le transfert du savoir- multiples, pour l’agriculture, la ré- qui n’est plus celle des années 70.
faire gratuitement, la prise de risque duction des pertes de grain à la ré- Une société en partenariat avec le
en tant qu’actionnaire, la production colte, la réduction de la durée de la Groupe AGCO Massey Ferguson
des matériels sous leurs label, l’obli- campagne moisson battage, la dis- a été créée à Constantine pour la
gation d’utiliser les personnels et les ponibilité d’un produit local et pour fabrication d’une large gamme de
capacités de production existantes, l’industrie le maintien de la produc- tracteurs agricoles. Cette société
d’assurer la qualité, d’exporter les tion des moissonneuses batteuses fruit d’un partenariat entre AGCO
produits par l’utilisation de leur pla- en Algérie avec tous les avantages MASSEY FERGUSON, l’EPE/ETRAG
teforme au niveau international et de que cela peut procurer à l’économie et l’EPE/PMAT est installée sur une
transmettre le savoir-faire. du pays. partie du site de l’EPE/ETRAG utilise
Après la maitrise de la fabrication du personnel issu de cette derrière
Premier projet lancé de la machine, et l’introduction des et lui procure une activité de sous-
Constatant que le parc moisson- avantages comparatifs du pays dans traitance, laquelle viendra à terme
neuses batteuses composé de ma- sa fabrication, en plus de la continua- largement palier à l’activité perdue
chines d’un âge très avancé et de tion de la satisfaction des besoins du pour la fabrication de l’ancien trac-
vielle technologie occasionnait des marché l’objectif en accord avec le teur, lequel est en fin de vie comme
pertes à la récolte très importantes partenaire vise l’exportation. expliqué précédemment.
(Plus de 25%) et avec des risques sur Les motifs à l’origine de la décision Avec une capacité minimale de 5000
la prise en charge des campagnes de procéder au renouvellement de tracteurs et un objectif d’intégration
moissons battages, le premier projet la totalité du parc moissonneuses à terme de 70%, la société a été lan-
lancé avec un partenaire finlandais a batteuses sont liés à l’état du parc cée fin 2012 avec une gamme com-
été la société SAMPO ALGERIE à Sidi composé de machines d’ancienne posée de tracteurs 4 roues motrices
Bel Abbes avec une capacité initiale technologie et dont l’âge dépasse de 46CV, 82 cv, 150 cv et en cours
de 200 moissonneuses batteuses les 20 ans qui occasionnent des ni- 175-200 cv et 370 cv répondant tota-
par an étendue à 500 et ensuite à veaux de pertes importants qui ont lement aux besoins de l’agriculture.
1000 car l’objectif urgent était de re- été estimés à un quart de la récolte Plus de 7000 tracteurs sont actuel-
nouveler rapidement l’ancien parc (plus de 25%) soit 10 000 000 qt de lement en exploitation, ces tracteurs
de moissonneuses batteuses (éva- céréales en quantité pour une pro- ont rencontré un vif succès auprès
lué à environ 10000 ). duction de 40 000 000 qt et environ des agriculteurs, ils permettent une
Ce partenariat entre SAMPO ROSEN- 30 Milliards de Dinars en valeur. meilleure préparation des lits de se-
LEW, L’EPE /CMA et l’EPE/PMAT réa- En plus du manque à gagner pour mence et un gain de temps.
lisé sur le site de l’EPE/CMA à Sidi Bel les céréaliculteurs, cette quantité Ses 7000 tracteurs sont venus ren-
Abbes utilise des bâtiments inexploi- perdue est automatiquement sup- forcer le parc existant estimé à 150
tés, un personnel issu de la CMA. En plée par des importations. 000 tracteurs, mais permettront aus-
plus des investissements réalisés par si son renouvellement. Plus de 35 %
la nouvelle société, il procure aussi Deuxième projet lancé ont plus de 20 ans d’âge, d’ancienne
du travail pour l’EPE/CMA au titre de Sans rentrer dans les détails, le trac- génération et de faible puissance.
la sous-traitance. teur produit actuellement et même

42 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement
Développement des technologies

Conclusion
La décision de lancer une nou-
velle gamme de produits en
partenariat avec des construc-
teurs étrangers de renommée
internationale, est devenue
indispensable par le fait que
les produits fabriqués ancien-
nement n’ont connus aucune
évolution et sont tous en fin de
vie. Leur fabrication devient
aléatoire à des coûts impor-
tants et dans une qualité mé-
diocre.
Troisième projet lancé dont le besoin en quantité n’est pas Le partenariat avec des so-
Après la mise en route des sociétés important, ils ne peuvent justifier de ciétés étrangères permet de
de fabrication des moissonneuses la création d’une société en partena- transférer à court terme le
batteuses et des tracteurs une troi- riat mais obéiront à un objectif indus- savoir-faire nécessaire sans
sième société en partenariat avec triel et seront intégrés dans l’une des l’achat des licences et le paye-
le constructeur GALUCHO Portugal sociétés déjà créées. ment des royalties, de rentrer
a été lancé à Sidi Bel Abbes pour la dans leurs programmes de dé-
fabrication des matériels de travail (à Prestations des services
veloppement, d’utiliser leurs
dents, disques et socs). agricoles
Fruit d’un partenariat entre GALU- plateformes d’exportations,
CHO Portugal, l’EPE/CMA et l’EPE/ Pour répondre aux spécificités de de bénéficier des formations
PMAT, elle est installée sur le site de l’agriculture algérienne caractérisée nécessaires dans les différents
CMA mitoyenne de SAMPO ALGE- par un morcellement important des domaines, (techniques, tech-
RIE, dans des bâtiments inexploités, terres d’une part et mettre à la dispo- nologiques et managérial) et
utilise du personnel transféré de sition des agriculteurs des matériels de se présenter sur les mar-
CMA et les capacités de production spécifiques d’autre part, le déve- chés avec les LABELS des par-
de CMA et des autres entreprises du loppement de l’activité prestations
tenaires.
Groupe Mécanique pour la fabrica- de services agricoles devient une
nécessité.
Les partenariats réalisés ont
tion des pièces.
Dans une première phase deux so- porté sur les grandes familles
Avec une capacité minimale de
12500 outils par an, la gamme choi- ciétés ont déjà été créées, l’une au de matériels, à savoir :
sie en adéquation avec les puis- niveau de l’EDIMMA de Ain Defla et  Les moissonneuses bat-
sances de traction devenues dis- l’autre au niveau de l’EDIMMA de teuses,
ponible répond parfaitement aux Guelma toutes deux filiales de l’EPE/  Les tracteurs agricoles,
besoins d’une agriculture moderne PMAT.  Les matériels de travail du
et aux spécificités des sols algériens Ces deux sociétés sont dotées d’un sol,
pour des travaux en profondeur, en équipement complet à même de C’est-à-dire que la quasi-totali-
largeur permettant une meilleure prendre en charge les différents tra-
té des matériels a été couverte
préparation des lits de semences et vaux agricoles de façon profession-
nelle au niveau des deux Wilayas,
: ils vont être élargis aux maté-
un gain de temps.
mais aussi dans les wilayas limi- riels de fourrage et aux autres
trophes. Le lancement de ces deux matériels de récolte très pro-
Quatrième projet en cours
sociétés a eu lieu dès le début de la chainement. Ils permettent le
d’étude
Ce quatrième projet prendra en campagne moisson battage, elles maintien voire l’augmentation
charge les matériels destinés aux ont été accueillies avec une grande de l’emploi, la formation, l’utili-
fourrages. Venant renouveler et satisfaction par les agriculteurs sation des capacités existantes
compléter l’ancienne gamme, il sera Compte tenu du succès enregistré dans le cadre de la sous-trai-
réalisé aussi avec un grand parte- par cette expérience elle sera éten- tance.
naire. due à d’autres wilayas notamment
Les sociétés sont installées
D’autres projets sont en cours celles du sud qui laissent apparaitre
un fort potentiel notamment pour la
dans des sites propriétés des
d’étude et concerneront des maté- partenaires algériens, dans un
riels spécifiques nécessaires mais culture des fourrages, la culture de la
pomme de terre et des dattes. cadre de crédit-bail.

N°24 / Octobre 2017 43


Diversification des activités agricoles et piscicoles Agriculture & Développement

Une expérience d’appui conseil et


d’accompagnement des agriculteurs
spécialisés en légumineuses alimentaires
LE CAS DE SEMENCES CHELIFF
DANS LA WILAYA DE CHLEF
Par CHERFAOUI. H
NRAA, Division de l’Economie Agricole,Agro-alimentaire et Rurale
et OURNID. K
ITGC, FDPS de Khemis-Miliana. Responsable Filière légumineuses

Notre contribution s’inscrit dans le cadre de la réflexion portant sur le renforcement


des capacités publiques par l’élargissement aux opérateurs privés des activités
d’encadrement et d’organisation de la filière des semences de légumineuses
alimentaires.

E
n effet, depuis quelques 1- Organisation de la filière azimut est en cours d’élaboration
années, l’établissement semences et mutations au niveau du ministère de
Semences Cheliff, de statut économiques (cf. schéma) l’agriculture, dans le but de réduire
privé, s’est placé en tant qu’interface les importations, dans le contexte de
entre l’Institut Technique des 2- Politique semencière et crise économique.
Grandes Cultures et les agriculteurs
programme de développement
se-menciers, permettant ainsi de 3- Etat des lieux de la filière
Il y a lieu de souligner que - le
parachever la construction de la « légumineuses alimentaires »
programme - spécifique « semences
filière. Et in fine, permettre une en Algérie
et plants » dans le cadre
meilleure synergie entre les acteurs
des orientations générales du
locaux et nationaux. Cette entreprise Afin de situer l’état de léthargie dans
programme quinquennal 2015-
s’est spécialisée dans la fourniture lequel se trouve cette filière, nous
2019, n’est qu’une reconduction
de l’ensemble du package avons retenu de grands agrégats
des programmes antérieurs avec
technique et - en appui – conseil macroéconomiques pour rendre
quelques aménagements à la
aux producteurs con-ventionnés compte de cette situation.
marge. Celui-ci se décline ainsi :
avec elle. Cet investissement s’est Si en termes de valeur, les
► Assurer un taux de couverture
traduit par une réelle valeur ajoutée légumineuses alimentaires ne
en semences et plants de qualité
à la filière puisqu’elle permet représentent que moins de 5%
pouvant répondre aux besoins
d’une part, d’assurer une meilleure de l’ensemble des importations
des différents programmes
valorisation à l’aval des résultats en biens alimentaires, il n’en est
d’intensification ;
des travaux de recherche obtenus pas de même, si l’on se réfère à
► Transférer le progrès génétique
- au sein des stations de recherche- la couverture des besoins par la
vers les agriculteurs en mettant
développement, et d’autre part, de production nationale, uniquement
à leur disposition de nouvelles
- transmettre dans des conditions pour cette famille de légumes.
variétés performantes et des
optimales leurs acquis. A ce niveau, la situation est fortement
semences de qualité ;
► Assurer les stocks de sécurité en critique, puisque, l’essentiel de
Approche créant une réserve stratégique en l’offre en légumineuses alimentaires
macroéconomique des matériel végétal de départ. provient des importations, qui sont
politiques publiques Il y a lieu de préciser, qu’un de l’ordre de 70%.
pour les légumineuses programme de relance des
légumineuses alimentaires, tout
alimentaires

44 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Diversification des activités agricoles et piscicoles

Importation/ Importation en L.A / mise en place de la culture jusqu’à


Consommation totale Total en biens alimentaires la récolte ;
(en volume) (en valeur)  Financement sous forme
d’avances aux cultures des frais «
Moyenne autres » induits ;
annuelle 71,79% 4,86%  Acheter la production chez
2010-2014 l’agriculteur
Calculé par nous-mêmes conventionné et aux prix convenus.
alimentaires. Actuellement, cet  Cession de la semence traitée
établissement est quasiment tourné avec prix préférentiel (8.000 DA au
Approche mesoéconomique vers une spécialisation dans les lieu de 11.500 DA, dont 3.500 DA
légumineuses alimentaires.
de la filière à travers l’étude non compris pour le traitement avec
fongicide et insecticide de la se-
de cas de l’établissement 2- Contractualisation des mence).
semences cheliff dans la relations et nature des
wilaya de Chlef engagements de semences L’agriculteur semencier s’engage à :
cheliff et de ses partenaires  Respecter les itinéraires
A titre de rappel, la wilaya de Chlef dans le cadre de la mise en techniques ;
dispose d’un atout non négligeable œuvre de la convention de  Céder la production de semences
dans la production de semences de à l’établissement semencier ;
partenariat
légumineuses alimentaires. En effet,  Rembourser les avances aux
durant le siècle dernier, cette wilaya cultures apportées par
2-1) Avec les agriculteurs
(dans la région du moyen Cheliff, en Semences Cheliff ;
semenciers
zone piémont) produisait une variété  Respecter les itinéraires
de semence de lentille, appelée la « techniques préconisés
Nous illustrons, à travers la figure- ci-
blonde du Cheliff ». par le partenaire.
dessous, les engagements liant ces
partenaires.
1- Présentation de semences 2-2) Avec l’Institut Technique
cheliff des Grandes Cultures
Semences Cheliff s’engage à :
 Mise à la disposition des
C’est une société qui s’est placée en A titre de rappel, une première
multiplicateurs de l’ensemble des
2005-2006 au niveau du segment convention entre l’établissement
intrants (semences certifiées et
« Production de se-mences » en Semences Cheliff et l’Institut
traitées, en PPS et sacherie) ;
céréales d’hiver et en légumineuses Technique des Grandes Cultures
 Appui technique et suivi de la

Organisation de la filière semences des légumineuses alimentaires Cas de semences Cheliff dans la wilaya de Chlef

N°24 / Octobre 2017 45


Diversification des activités agricoles et piscicoles Agriculture & Développement

a été signée en 2010. Celle-ci portait essentiellement que, cet établissement semencier a repris à son compte.
sur les céréales d’hiver. En mars 2016, une nouvelle 2- Potentialités de la wilaya et perspectives de
convention a été paraphée par les
deux parte-naires. A la différence de la
Unité : hectare Moyennes En % de Indice
première, cette dernière est plus axée sur
mobiles de 5 ans la SAU 100=2000-04
les légumineuses ali-mentaires.
2000/2004 61.554 30 ,29 100
2-3) Avec ses pairs de statut privé 2005/2009 53.650 26,40 87

A titre de rappel, depuis 2005, trois 2010/2014 57.282 28,18 93


établissements semenciers ont vu le jour Moyenne 2000-2014 57.495 28,29 -
en Algérie. Il s’agit de deux (2) Sociétés
à responsabilité limité, en l’occurrence, Tableau III : Place de la jachère dans la surface agricole utile
NB : Calculé par nous même à partir des bilans annuels de la DSA de Chlef et des
Semences Cheliff dans la Wilaya de Chlef séries « Statis-tique agricole. Série B. DSASI. MADR. Alger
et Semences Sersou à Tiaret. Toutes deux
situées, dans le Nord -ouest du pays. Pour
le troisième, à savoir, la société par action AXIUM, elle est
développement des légumineuses alimentaires
située dans l’Est du pays. A l’international, ces entreprises
Il ressort de notre tableau III que les marges de progrès
ont opté pour les achats groupés de semences et autres
potentiels des légumineuses alimen-taires sont réelles
intrants. Au niveau national, des relations d’affaires se
pour cette wilaya En ne retenant que 50% des surfaces
sont tissées entre ces établissements, notamment, les
en jachère, il est pos-sible d’amener les surfaces
cessions de semences et d’intrants. Par ailleurs, il y a
ensemencées en légumineuses alimentaires à près de
lieu de relever que la présence de ces établissements
30.000 hec-tares à moyen terme, dont une fraction de
semenciers privés a été confortée par le Décret
ceux-ci réservés à la production de semences dans les
du 22 mai 2016. Enfin, nous pouvons qualifier, les
zones de piémont de la wilaya.
relations existantes entre ces établissements, de type «
horizontales », à la différence de celles avec l’ITGC et les
agriculteurs que l’on peut qualifier de verticales. 3- Comparaison des moyennes des réalisations
-2011/2014 de quelques agrégats par rapport aux
Evaluation des résultats et perspectives prévisions 2015-2019

A la lecture du tableau précédent, nous observons


1- Evaluation des réalisations du programme pluri
que les prévisions établies pour le quin-quennat 2015-
annuels 2011-2015 2019, sont marquées par une extrême prudence au
niveau des rendements at-tendus
Lentilles Pois chiche Féverole
puisque ceux-ci, régressent de près
Total de 22% par rapport aux réalisations
Qtt % Qtt % Qtt %
de la période 2011-2014. Choix
2010/2011 586 74,55 200 25,45 - 0,00 786 dicté, selon nous, par des prévisions
2011/2012 2.965 95,80 130 4,20 - 0,00 3,05 trop fortes des surfaces à emblaver,
comparativement à 2011- 2014.
2012/2013 4.137 100 - 0,00 - 0,00 4.14
Cette option d’extensibilité, à travers
2013/2014 3.432 85,13 623 14,87 - 0,00 4,05 les rendements espérés, trouve
2014/2015 5.754 87,75 450 6,86 353 5,38 6,67 selon nous, son explication dans le
changement d’échelle dans l’espace
Tableau II : Evolution respective de la structure de la production de, Semences à couvrir, puisque cet établissement
Cheliff, selon les espèces et de la production totale espère passer de 274 à près de 1.650
NB : Réalisé à partir des bilans annuels de production hectares.
A la lecture du
Variations
tableau II en supra,
Moyennes des réalisations Prévisions (2-1)
il ressort que «
Superficies (ha) 2011-14 (1) 2015-19 (2) En % Physiques
Semences Cheliff
» s’est fortement Production (quintal) 274 1.640 +499 + 1.366
investi dans la
spécialisation en 2010/2014 2.780 13.000 +368 + 10.220
lentille dans cette Rdt (Qx/ha) 10,15 7,93 -21,87 -2,22
wilaya. Choix,
certes hérité d’avant Tableau IV : Evolution comparative des surfaces, de la production et des
rendements réalisés - entre 2011 et 2014 avec les prévisions 2015-2019
l’indépendance NB : Calculé par nous-mêmes.

46 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Diversification des activités agricoles et piscicoles

Semences Cheliff et perspectives de Cet établissement semencier est fortement tourné


développement dans le cadre du vers la production de semences de légumi-neuses
nouveau quinquennat alimentaires, avec une spéculation de prédilection, en
l’occurrence, les
Légumineuses alimentaires Autres légumineuses Total lentilles. culture,
Unité : hectare
dont lentilles (fourragères) pour laquelle, il est
prévu près de 72
Moyennes 2015-2019 1.950 322 2.272
% de l’ensemble
dont Lentille 1.640 -
des surfaces à
En % du total L.A : 86.00 14.00 100.00 consacrer aux lé-
Dont lentille : 84.00 gumineuses et 84%
des légumineuses
Tableau V : Structure prévisionnelle « 2015-19 » des surfaces consacrées aux
légumineuses alimentaires alimentaires pour la
NB : Calculé par nous-mêmes à partir des données de Semences Cheliff. Octobre 2016. période 2015-2019.

Conclusion en biomasse permise, notamment par les légumi-


neuses alimentaires et enfin, de contrer les effets des
Tout d’abord, il y a lieu de préciser que les moyennes fortes variations inter annuelles des précipitations.
annuelles des précipitations sur une décennie ont Et in fine, les légumineuses alimentaires ont permis
régressé et, de manière quasi linéaire de près de 60% une résilience des systèmes de production face aux
sur les cinq dernières dé-cennies. Mouvement accom- changements climatiques.
pagné d’une pluviosité fortement chahutée. Afin de conforter cette politique de relance de la dite
Cette situation est aggravée de surcroît, par la diffi- filière, un programme d’accompagnement - par les
culté d’accès à la ressource eau et aux possibilités pouvoirs publics au niveau tant matériel qu’institu-
de recon-version des systèmes de production chez tionnel s’avère nécessaire. Cette mutation passe aus-
les petits agriculteurs et les franges inférieures de la si, par un alignement dans les politiques publiques
moyenne exploitation des zones de piémont et mon- des nouveaux entrants sur les opérateurs dits histo-
tagne de la wilaya de Chlef. Ce qui s’est traduit par riques.
une forte baisse des rendements des céréales d’hiver. Par ailleurs, les pouvoirs publics peuvent s’impliquer
Afin de maintenir, ces der-nières dans les systèmes de par leur encouragement, dans le cadre de la mise à
production, à côté de la jachère, le choix s’est porté niveau de cette filière, à consolider les pôles « régio-
sur les légu-mineuses alimentaires. naux » de production de se-mences de multiplication
En termes de bilan partiel du recours à ces dernières en légumineuses alimentaires. Enfin nous pensons
comme culture pivot et /ou précédent cultural pour que, dans le cadre d’une démarche prospective, la
les céréales d’hiver, principalement, le blé, cette nou- mise en place d’un cluster s’impose, afin de valoriser
velle orientation est toute indiquée, puisqu’elle per- les potentiels humains et matériels disponibles. Ce
met d’accroître les rendements du blé et de mieux qui fera de cette wilaya (i.e. et d’autres à identifier), un
associer ce dernier à l’élevage. réel pôle de développement de la dite filière.
Option qui permet par ailleurs, une offre additionnelle

Références bibliographiques la résorption de la jachère dans la - ITGC. La lentille et le pois chiche.


Wilaya de Chlef Pour une conduite mécanisée
- Ministère de l’agriculture Document interne de travail. 3 MADRP. DFRV. ITGC. 27 pages.
(Algérie). Arrêté du 22 mai 2016 pages. INRAA. Juillet 2016. MADRP 2011. Alger
fixant les superficies minimales, les / DRDPA. Programme de résorption
conditions et les caractéristiques - Labdi Mohamed et al. Situation
de la jachère et de développement
techniques pour l’exercice des des légumineuses alimentaires en
des légumineuses alimentaires et
activités de production et / oude Algérie et à l’Ouest du pays
fourragères. 30 Juin 2016. Alger
multiplication et de vente des Atelier régional sur la recherche
semences et plants. Journal officiel. - CNIS. Bilan des importations des scientifique et le développement de
N° 53 du 7 septembre 2016. légumineuses alimentaires l’agriculture. Mostaga-nem, les 12 et
Douanes Algériennes. 2016. Alger 13 Janvier 2009.
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alimentaires et des fourrages 2015- secs. 2016. Alger Atteindre la sécurité alimentaire en
2019. Bulletin des grandes cultures. Semences Cheliff. Bilan de temps de crise
ITGC. N°6. Juin 2016, p-p 1-4. Alger production de semences. 2005- MADR/ Représentation de la FAO en
2015. Mai 2016 Algérie. 38 pages. 15 octobre 2009.
- Cherfaoui Hamid. Contribution à Alger.

N°24 / Octobre 2017 47


Diversification des activités agricoles et piscicoles Agriculture & Développement

INTÉGRATION DE LA PISCICULTURE À
L’AGRICULTURE
Par Ousaid Mustapha
Direction Générale de la Pêche L'aquaculture désigne d'une manière générale toutes les
et de l’Aquaculture activités de production animale ou végétale en milieu
Direction du Développement de aquatique, que ce soit en eau douce, en eau saumâtre,
l’Aquaculture ou en milieu marin.
La pisciculture est une des branches de l’aquaculture qui
désigne l’élevage des poissons. Cet élevage se pratique
dans des espaces entièrement ou partiellement clos (étangs,
bassins en béton ou en plastique, nasses ou cages, etc).

L
a pisciculture intégrée à l’agri- ■ Développer une agriculture biolo-
culture, consiste en l’introduc- gique et durable.
tion de l’élevage de poissons
dans un milieu à vocation agricole. Alimentation du cheptel de
Le procédé consiste à développer poisson
les deux activités, parallèlement ou
séquentiellement, en bénéficiant 1. Application de l’engrais
des avantages de l’une pour l’autre. La meilleure composition nutrition-
Il s’agit généralement à élever des nelle (azote, phosphore et potas-
poissons dans des étangs et/ou des sium) est celle du fumier (fiente) de
bassins d’eau destinés à l’irrigation, volaille, suivie, en ordre décroissant,
en utilisant cette eau très riche en par le fumier de canard et de vache.
éléments nutritifs pour fertiliser les La quantité d’engrais à distribuer
cultures agricoles. est de 1 kg de fumier sec par 100
m2 par jour ou 2,5 kg de fumier frais
Avantages de la pisciculture de volaille ou de canard, ou 6 kg de
intégrée à l’agriculture fumier frais de vache. (Figure 2)

L’intégration de la pisciculture à
l’agriculture permet de (Figure 1):
■ Garantir un apport supplémentaire
en protéines.
■ Diminuer la malnutrition grâce à
un approvisionnement en nourriture
à haute valeur nutritionnelle.
■ Diversifier les revenus de l’exploi-
tation agricole et améliorer la qualité
de vie des agriculteurs, notamment
dans les petites exploitations.
■ Valoriser l’utilisation des plans
d’eau, naturels et artificiels.

■ Créer un micro écosystème qui per-


met de recycler les résidus agricoles
dans la pisciculture, et vis-versa, tout
en réduisant la pollution organique.
■ Diminuer l’utilisation des engrais
chimiques.
■ Réduire le coût de revient du pois-
son pour l’agriculteur et sa famille.
Figure 1 : Avantages de la pisciculture
■ Accroitre les rendements agricoles intégrée à l’agriculture
de l’exploitation.

48 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Diversification des activités agricoles et piscicoles

2. Alimentation végétale ainsi que les plantes aquatiques peuvent servir de nour-
Les résidus ou les sous-produits des cultures des champs riture aux espèces herbivores comme la carpe herbivore
et aux espèces omnivores comme la plupart des
espèces de tilapia, de poisson-chat et de carpe
commune. Si le résidu végétal ne peut pas être
directement consommé par les poissons, il peut
servir d’engrais après avoir été composté.

3. Les suppléments alimentaires


Les sous-produits de la production de céréales,
comme le son de blé et de riz ou le riz concassé,
Figure 2 : Apport constituent d’excellents suppléments alimen-
d’engrais de la taires pour les étangs fertilisés avec du fumier
pisciculture animal.

1- Carpe commune : 2- Carpe Herbivore: 3- Carpe argentée :


Cyprinus carpio Ctenopharyngodon idella Hypophtalmichthys molitrix

- Poids max. : 28 kg - Poids max. : 40 kg


- Taille max. : 50 à 60 cm - Poids max. : 35 kg -Taille max. : 1 m
- Durée de vie : 40 ans - Taille max. : 1,20 m - Durée de vie : 40 ans
- Période de frai : Mars-Juin - Période de frai : Mai-Juin - Période de frai : Mai-Juin
- Eurytherme - Eurytherme - Eurytherme

4- Carpe à grande bouche : 5- Mulet : 6- Tilapia :


Aristichthys noblis Mugil Céphalus Oreochromis niloticus

- Poids max. : 40 kg - Poids max. : 6 à 8 kg - Poids max. : 6 kg


- Taille max. : 1,20 m - Taille max. : 20 à 40 cm - Taille max. : 60 cm
- Durée de vie : 40 ans - Durée de vie : 40 ans - Durée de vie : 40 ans
- Période de frai : Mai-Juin - Période de frai : Mai-Septembre - Période de frai : Mai-Juin
- Eurytherme - Sténotherme - Sténotherme
7- Sandre : 8- Black bass : 9- Silure africain :
Stizostedion lucioperca Micropterus salmoides Clarias gariepinus

- Poids max. : 40 kg - Poids max. : 10 kg - Poids max. : 60 kg


-Taille max. : 1,20 m - Taille max. : 90 cm - Taille max. : 170 cm
- Période de frai : Mai-Juin - Durée de vie : 15 ans - Durée de vie : 08 ans
- Eurytherme - Période de frai : Avril-Juin - Période de frai : Avril-Juin
- Sténotherme - Sténotherme

Centre National de Recherche et 11, Boulvard Amirouche, BP 67.


Où se procurer de Développement de la Pêche Bou Ismail, Tipaza
des alevins ? et de l’Aquaculture Tél. : 024 46 29 70 / 024 46 23 77
Fax : 024 46 19 06

N°24 / Octobre 2017 49


Diversification des activités agricoles et piscicoles Agriculture & Développement

Mise en valeur dans les zones arides :


Cas de la wilaya d’Adrar
PERSPECTIVES ET DURABILITÉ DE
L’AGRICULTURE OASIENNE
Par Par L. Touaf et M. Hamouni
Institut National des Sols, de l’Irrigation et du Drainage

Le développement agricole est la pierre angulaire pour tout développement global


d’un pays ou d’une région.
L’instauration d’une démarche de conseils visant à orienter les futurs agriculteurs
à concevoir des techniques de mise en valeur et des systèmes de cultures
intégrés, adaptés à la diversité des situations agricoles et répandant aux enjeux de
l’agriculture durable dans la région passe impérativement par la mise en valeur de
leurs potentialités.

C
eci commence d’abord au Nord par El-Bayadh, à l’Est par Les sols à Adrar sont sableux,
par le recensement des Ghardaïa et Tamanrasset et au Sud dépourvus de matière organique.
connaissances et du savoir- par le Mali. Elle s’étend sur 432 500 Ils recouvrent, souvent, une dalle ou
faire en termes de pratiques agricoles km2. une couche d’encroûtement calcaire
ainsi que leur mise en application. Adrar est dans l’étage bioclimatique en profondeur. Ce sont des sols qui
Le tout, dans un contexte de gestion saharien à hiver tempéré. Les pluies requièrent, pour leur mise en culture,
rationnelle et appropriée des y sont très rares (25 mm/an). Les des amendements incessants afin
ressources naturelles existantes. températures plafonnent en été, où d’améliorer leur état de fertilité.
Cette virée, dans les zones arides, les moyennes maximales atteignent La principale ressource en eau est
se veut comme un aperçu sur les 40°c à 46°c en juillet et les minimales la nappe du mio-pliocène d’où
modalités, à la fois, de mise en en janvier avoisinant 5°c. s’alimentent les foggaras. Elle est
valeur des terres et des systèmes de exploitée par les agriculteurs avec
cultures tels que pratiqués dans la Les gelées y sont rares. Les tempêtes les moyens disponibles. L’eau de la
wilaya d’Adrar. de sable sont actives toute l’année à nappe profonde est plus difficile à
L’Oasis de Tamentit, Reggane l’exception du mois de novembre. exploiter.
(périmètre E’nania, périmètre L’évapotranspiration potentielle
el mostakbel, périmètre Emir très élevée, sur
Abdelkader), Zaouiat Kounta, pratiquement
Fenoughine, Tsabit, Sbaâ, toute l’année.
Ougrouthe, sont les périmètres La très faible
agricoles choisis pour essayer pluviométrie, à
d’approcher la question de Adrar, impose
l’agriculture en système oasien et inévitablement
les modalités de mise en valeur des le recours à
terres dans la région. l’irrigation. Elle
demeure la seule
Milieu physique de la Wilaya alternative à
cette contrainte,
Adrar est une wilaya du sud. Elle se pour assurer
une agriculture Photo1 : Délimitation de l’exploitation
situe au sud-ouest d’Alger, bordée
par la confection de murs
à l’Ouest par Tindouf et Béchar, durable.

50 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Diversification des activités agricoles et piscicoles

Les types d’exploitations est souvent salée.


agricoles dans la région Les guemmounes
à l’intérieur de
d’Adrar
l’exploitation sont
bien aménagés où
Beaucoup d’exploitations visitées
le sol est ameubli
dans la région d’Adrar sont
; signe d’un
ancestrales ou contemporaines ou
amendement local
les deux à la fois (fig.1). On peut les
en fumure organique
répartir comme suit :
et d’un apport en
►les exploitations oasiennes,
argile et limon.
►les exploitations à la fois oasiennes
Ces exploitations Photo 4 : Amendement issus du Trias, riche
et céréalières sous pivot,
familiales sont en limon et argile, utilisé dans l’amélioration
►les exploitations à la fois
prévenantes au des propriétés physiques des sols sableux
céréalières sous pivot,
début en intrants
plasticoles et phoenicicoles, vers les étendus incultes (photo.2).
et en ressources
►les exploitations plasticoles et
végétales. Déjà, le fumier ovin Une fois cette étape terminée,
phoenicicoles,
est stocké 6 mois à l’avance. Les les palmiers étant déjà plantés,
►les exploitations plasticoles et de
amendements en argile et limon sont on procède au traçage du sol
plein champ.
programmés en début de création en guemmounes, le traçage des
de l’exploitation. seguias, du abadou, enfin, la genèse
3- Aménagement du Ce type d’aménagement, sans étage, de la plantation en sous étage
territoire et mise en valeur est souvent transitoire. Il passe vers (système oasien (Photo3).
des terres à Adrar un système oasien, au fur et à mesure Les sols, étant pauvres, sont souvent
que les jeunes palmiers prennent. amendés par des apports d’argile
Souvent, les sols nécessitent un Dans l’exploitation, la plantation rouge (toub), disponible dans la
défoncement au préalable. Autrefois, des jeunes palmiers s’échelonne région, mélangée au fumier et fientes
il se faisait à la simple force humaine. sur quelques années. Elle s’opère, récupérés de l’élevage (photo 4).
Ces blocs et pierres L’utilisation des cendres de
déterrés sont récupérés Photo 2 : Extension échelonnée palmes brûlées (photo 5) comme
pour construire un mur
de l’exploitation oasienne amendement n’est pas commun
autour du terrain à mettre dans la région. Il constitue pourtant
en valeur et parfois une richesse considérable pour
même à l’intérieur du les cultures en éléments nutritifs
jardin pour pallier aux (phosphore, potassium et oligo
vents et protéger ainsi minéraux). Ils sont, selon les adages,
les cultures contre les favorables à l’élimination de certains
vents de sable fréquents germes nocifs pour les cultures
durant la période de Mars pouvant être présents dans le fumier
à Juillet (photo.1). utilisé en amendement.
D’autres exploitations, utilisent les progressivement, par tranches de A l’intérieur de la jeune palmeraie, la
palmes sèches (E’jrid) en guise de parcelles le long de l’exploitation, création des guemmounes consiste
clôtures et comme brise vent. Cette en harmonie avec la force de à confectionner de petites parcelles
clôture suggérée par l’agriculteur travail disponible. La plantation au carrées ou rectangulaires, atteignant
définit une façon de marquer trou, des jeunes palmiers, à une une profondeur de 50 cm.
son territoire dans ces vastes équidistance de 7 mètres prévoie A l’intérieur de ces guemmounes
étendues. Le matériau utilisé pour la déjà une extension de l’exploitation remplis par la suite en sol sablo-
construction de limoneux, un amendement en
la clôture est fumure ovine et caprine est effectué,
de nature sablo- précédant l’opération de plantation
limono-argileux. ou de semis.
Il est, aussi, Ce genre d’opérations est effectué
destiné pour dans les oasis ou le sol peu profond
l’amendement repose sur une dalle calcaire ou
des sols. gypso-calcaire.
Bien qu’elle soit Le travail du sol se fait par des
disponible, la petits outils manuels ; binette pour
ressource en le travail du sol, la confection des
Photo 3 : Début de confection guemmounes et des rigoles, et la
eau d’irrigation des guemmounes en sous étages
faucille pour la fauche des céréales

N°24 / Octobre 2017 51


Diversification des activités agricoles et piscicoles Agriculture & Développement

L’irrigation dans
les oasis

Dès les premières


années d’irrigation, les
exploitations oasiennes
sont très affectées par
la salinité. La couleur
blanchâtre en surface,
surtout au niveau des
bordures des petites
parcelles irriguées
Photo 5 : Le brulis des feuilles de palmes, et dans les rigoles
rarement utilisé comme fertilisant
témoignent de la forte
salinisation secondaire.
et fourrages. Les guemmounes
L’irrigation intense et incontrôlée
sont agencés côte à côte le long
est en partie responsable de cette
des interlignes et séparés les uns
situation (photo 7).
des autres par des ados. Ils sont Photo 7 : Traces de salinité apparente
Il serait temps de réfléchir sur
submergés en eau véhiculée par dans les jeunes exploitations
l’introduction de nouvelles
des rigoles (Abadous), accolés en
techniques d’irrigation rentables, bien considéré.
bordure, le long des arrangements
novatrices et adaptées au système
des guemmounes. Les rigoles
oasien où la distribution et la Il serait temps de réfléchir sur
alimentent aussi les palmiers en
répartition des besoins en eau de l’introduction de nouvelles
eau pendant son acheminement
diverses cultures pratiquées seraient techniques d’irrigation rentables,
vers les guemmounes (photo 6).
novatrices et adaptées au système
oasien où la distribution et la
répartition des besoins en eau de
diverses cultures pratiquées seraient
bien considéré.

La diversité culturale dans


les oasis

Il est à rappeler, d’après l’enquête


que le système d’exploitation en
sous étage est le plus riche en
diversité culturale.
Le microclimat oasien offre un
environnement propice pour le
Photo 6 : Confection des guemmounes à l’intérieur des oasis travail du champ surtout pendant

Photo 8 : Activité culturale dans les nouvelles exploitations oasiennes

52 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Diversification des activités agricoles et piscicoles

les périodes de grandes chaleurs. les cultures fourragères (avoine, pour l’amendement des sols
La luminosité est la température sorgho et luzerne), dans les oasis. Il devient aussi
sont les plus favorables pour le arboriculture, primordial d’instruire les agriculteurs
développement des cultures. phoeniciculture. à pratiquer les techniques de
Elles répondent parfaitement aux conservation du fumier d’élevage
conditions optimales de croissance L’amendement organique pour l’amendement et la fertilisation
et de développement des cultures dans les oasis des sols. Cette fumure à valeur
(photo 8). L’amendement organique est ajoutée, trouve facilement sa place
La superficie des oasis entre 2 et 5 ha localisé, vu le faible potentiel sur le marché local. D’ailleurs, les
permet à l’agriculteur de mieux gérer en fumure, dégagée par le petit exploitations à la fois plasticoles
son espace cultural (création des élevage. L’élevage des races locales et de pleins champs sont les plus
rigoles, façonnement des cuvettes, ovines (Dmane et solliciteuses de ce produit.
amendement et ameublissement Sedaoun) est la
de la structure du sol). Les cultures Photo 9 : Petit élevage de races
seule ressource en locales ovins dans les oasis
pratiquées dans les oasis sont fumure (photo 9).
comme suit : Un rétablissement
 les cultures foliacées (laitue,
de l’élevage
persil, coriandre, tabac, ovin, caprin et
les plantes à graines (petit pois,
cunicole est à
haricot vert, fève, lentille, arachide), encourager dans
les plantes à inflorescences (chou-
ces exploitations.
fleur), Le fumier issu de
les cultures céréalières (blé dur,
cet élevage est
blé tendre, orge et mais), indispensable

Conclusion Références bibliographiques -Janati A. 1990. Les cultures


Le développement de l’agriculture fourragères dans les oasis.
- Ben Abdellah A. 1990. Option Méditerranéennes Sér.
dans les zones arides et particuliè-
La phoeniciculture. Option A/n°11.
rement dans la région d’Adrar est de
Méditerranéennes. Sér. A/ Les systèmes agricoles oasiens.
mise. Parvenir à préserver et à dévelop-
n° 11. Les systèmes agricoles Kassah A. 2010. Oasis et
per le système oasien est un pas vers
oasiens.105-120. Aménagement en zones arides.
une agriculture durable garantie.
- Bouhaouach H. Culot M. Kouki Enjeux défis et Stratégie. 2010.
Ce système étant très adapté à la ru-
K. Compostage et valorisation Actes de l’atelier Sirma « Gestion
desse du climat dans la région, sus-
des déchets oasiens pour des ressources naturelles et
cite un intérêt particulier en vue de le
l’amélioration des sols et de la développement durable des
promouvoir par l’introduction de nou-
productivité. Cultures, itinéraire systèmes oasiens du Nefzaoua »,
velles techniques pouvant améliorer
technique et productivité. 25-27 février 2009, Douz, Tunisie.
les rendements et valorisant les pro-
Symposium international Cirad, Montpellier, France.
duits dérivés de l’agriculture.
(Agriculture durable en région - Marc Cote, 1996. Pays,
La création de nouvelles oasis est à en-
Méditerranéenne. AGDUMEL. paysages et paysans d’Algérie.
courager par la mise au point d’un pro-
Rabat, Maroc, 14-16 mai 2019) P SNRG édition, Paris. 269p.
gramme opérationnel régional où les
235-240. - Messar E. Le secteur
pratiques agricoles ancestrales telles
- Ferry M. Toutain G. phoenicicole Algérien :
qu’organisées par les autochtones
1990. Concurrence et Situation et perspective à
sont inscrites.
complementarités des espèces l’horizon 2010. CIHEAM. Option
La création de richesses par l’agricul-
végétales dans les oasis. Méditerranéennes.
ture ferait de cette région un pôle
Option Méditerranéennes. Sér. - Monographie régionale.
d’intérêt en favorisant ainsi la création
A/n° 11. Les systèmes agricoles Institut de recherche saharienne
d’emplois et la fixation des popula-
oasiens. de l’université d’Alger, 1959.
tions locales.
- Hadeid Mohamed, 1999. La - Ouennoughi M. Maintien
De la culture vivrière à une exploitation
politique de mise en valeur des pratiques phoenicicoles
productive tournée vers le marché lo-
agricole en milieu steppique oasiennes. Colloque Histoire et
cal, l’exploitation oasienne est la mieux
algérien : un essai de bilan dans Agronomie: entre rupture et
placée dans cette voie et reste le meil-
les Hautes Plaines sud oranaises durée. P :376-391.
leur atout aux jeunes agriculteurs pour
(Algérie). Insaniyat / P : 99-118. - Rouvillois – Brigol M., Nesson
pérenniser la production et compenser
le manque en produits maraichers et Cl., Vallet J.,1974. Oasis du
fruitiers pour satisfaire la demande Sahara algérien. Paris, IGN, 106 p.
locale.

N°24 / Octobre 2017 53


Diversification des activités agricoles et piscicoles Agriculture & Développement

Mostaganem,lieu de déroulement de la
cérémonie de la JMA et JNVA
L’agriculture à Mostaganem,
Résultats et Perspectives
Potentialités de la
wilaya

1. Foncier agricole
 Superficies
► Superficie Agricole To-
tale (SAT) : 177 310 Ha
► Superficie Agricole Utile
(SAU) : 132 268 Ha dont 35
270 Ha en irrigué
► Parcours : 5 110 Ha
► Terres incultes : 7 400 Ha

 Répartition suivant
forme juridique
► Terres Melk : 70 864 Ha goutte à goutte 13 104 Ha
soit 53,57% aspersion : 9 856 Ha
► Patrimoine d’état : 61 438Ha soit gravitaire : 12 270 Ha
46,43 %
Capacité de Capacités de stockage mobilisées (Qx)
 Exploitations agricoles stockage Propriété CCLS Louées Réquisitionnées Total
►Nombre total d’exploitations : des céréales 70.000 Néant Néant 70.000
24722 dont :
E.A.C : 1269
E.A.I : 2515 Capacité de Secteur agricole Hors secteur Total
Privées : 20257 stockage 3
18.850m dont 3
51.000 m dont 69.850 m3 dont
Fermes pilotes : 03 Froid
Concessions : 161 250m3 négatif 10.200 m3 négatif 10.450 m3 négatif
Autres : 532
Emplois Agricoles 2016 : 74820

 Ressources hydriques et
infrastructures hydro agricoles
►Forages : 200 pour un débit de
7 l/s
►Puits : 10 3370 pour un débit de
1 l/s
►Retenues collinaires : 03 pour un
volume régularisable de 600.000 m3
(capacité de 900.000 m3)
►Barrages : 01 capacité de
15.000.000 m3
►Bassins d’accumulation :
2192 capacités de 219.200 m3
►Réseaux d’irrigation :

54 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Diversification des activités agricoles et piscicoles

Perspectives de Consistance et répartition des


développement de l’agriculture projets
au niveau de la wilaya ► Production laitière total (2016) :
97.636.350 L dont 76.537.030 litres
Création d’un bassin laitier de lait de vache
au niveau du périmètre de ► Nombre de vaches laitières exis-
tantes : 20.670 têtes
Bordjias
► Quantité de lait collectée :
► Superficie totale du périmètre :
9.590.800 litres
1776 ha.
► Production de fourrage : 656.375
► Date des appels à manifesta-
qx
tion par les P/APC concernés :
Ce périmètre viendra renforcer la
20/09/2016 pour une durée de 45
production laitière déjà existante et
jours.
permettra la création des unités de
► Date de la commission de la
transformation.
wilaya chargée de la sélection des
candidats : 15/12/2016
► Nombre des dossiers déposés :
Résultats obtenus 287 dossiers.
► Nombre de projets étudiés favora-
 Productions en 2016 blement : 46 projets
► Céréales : 490 485 Qx ► Superficie y’afférente : 1335 ha.
► Maraîchage : 7.766.525 Qx ► Objectifs à atteindre :
dont PDT : 3.717.930 Qx  Création d’un bassin laitier pour
► Agrumes : 1.130.000 Qx 3760 vaches laitières.
► Viandes : 135 585.68 Qx Production de lait /an : 30 Millions
► Lait : 97.636.350 L de litres.
► Œufs : 200.630.000 U  Nombre d’emploi à créer : 1839
► Miel : 1.167 Qx postes.

 Poids économique en 2014 Filière Nombre de Nombre de projets Superficie


96.569 106 DA dossiers déposés étudiés favorablement accordée (ha)
 Taux de croissance Elevage bovin laitier 38 1180
3,19%. Elevage Avicole 03 05
287dossiers
Production végétale 05 150
Totaux 46 1335

Périmètre de Bordjias et état d’avancement des travaux


N°24 / Octobre 2017 55
Veille sanitaire Agriculture & Développement

Le réseau de veille phytosanitaire


CONCEPTION ET FONCTIONNEMENT
Par Mme HAMDI-HADDADJ Sihem et M. HAZENE Khelifa
Institut National de la Protection des Végétaux (INPV)

Les rendements et l’état de


développement des cultures
sont étroitement influencés
par plusieurs facteurs d’ordre
climatiques, physiologiques
et phytosanitaires. En effet, en
quelques modèles de pièges utilisés pour les insectes
absence de suivi permanent des
cultures, certains problèmes
phytosanitaires, peuvent à eux

A
ce titre, la veille phytosani- cette activité et qui agissent sur la
seuls réduire significativement taire représente une activité production agricole, à savoir les
les rendements des cultures. primordiale de l’INPV qui vise situations climatiques particulières
De ce fait, et pour une bonne la protection du patrimoine agricole enregistrées ces dernières années,
rentabilité des cultures, il national des risques phytosanitaires les échanges commerciaux et l’ex-
est nécessaire que le volet ; Elle englobe diverses missions qui ploitation de nouvelles surfaces agri-
phytosanitaire soit pris en sont assurées par un réseau de sta- coles situées dans d’autres étages
charge tout au long du cycle de tions régionales à travers les activi- bioclimatiques. Il faut ajouter à cela,
développement de la culture, tés de contrôle du matériel végétal les situations phytosanitaires nou-
tout en veillant bien sûr à la au laboratoire, objet d’échanges vellement vécues par l’INPV à savoir
mise en place de l’ensemble nationaux et internationaux, d’une l’apparition de certains bio-agres-
des mécanismes de surveillance part et l’organisation périodique de seurs, comme à titre d’exemple l’aca-
et de gestion des différents campagnes de surveillance et de rien d’hiver, le puceron du court-
bio-agresseurs. lutte contre les fléaux agricoles ainsi noué et la mineuse de la tomate et
que la diffusion des bulletins d’aver- tant d’autres ravageurs.
tissement agricole en direction des De ce fait, les expériences cumulées
agriculteurs pour une protection effi- par l’INPV au cours de la gestion des
cace des cultures, d’autre part. campagnes précédentes, a incité les
Toute cette panoplie de missions, services techniques concernés de
et malgré leurs particularités, fonc- l’Institut à ajuster, chaque fois que
tionnent toutes avec le même nécessaire, les dispositifs en appor-
concept, dont le dénominateur com- tant de nouveaux processus de ges-
mun est la collecte de l’information à tion du système de veille, permettant
partir du terrain, son traitement par le ainsi d’avoir une meilleure représen-
biais de protocoles technico-scien- tativité par rapport aux spécificités
tifiques et sa diffusion, en temps culturales et climatiques des régions
opportun, en direction de divers uti- afin de mieux anticiper les risques
lisateurs. phytosanitaires et d’améliorer l’effi-
Le réseau de veille phytosanitaire cience des traitements.
appelé aussi, l’observatoire national Le réseau en question, était compo-
phytosanitaire mis en place à travers sé, dans un premier temps, unique-
le territoire national, a connu une ment de cadres de l’INPV qui col-
évolution et des restructurations au lectent, élaborent et communiquent
fil du temps dictées par l’ensemble l’information aux agriculteurs pour
des facteurs gravitant autour de un tout risque phytosanitaire à tra-

56 N°24 / Octobre 2017


Agriculture & Développement Veille sanitaire

vers la diffusion de bulletins d’aver- teurs. Il est à no-


tissement agricole. Depuis 2010, ter qu’au niveau
et étant conscient de la nécessité régional, chacune
d’être présent dans toutes les zones des stations régio-
agricoles du pays, l’INPV continue à nales peut couvrir
œuvrer pour renforcer la composi- 3 à 5 wilayas, ce
tion de son réseau par, en plus des qui représente un
agriculteurs, l’intégration d’opéra- travail colossal sur
teurs locaux en mesure d’apprécier terrain.
la situation et de transmettre l’infor- Après le traitement
mation en temps réel. Il s’agit en l’oc- rapide des don-
currence, des services des DSA, à nées récoltées, le
savoir les délégués communaux, les réseau de veille
conseillers agricoles et les inspec- s’attache à donner
teurs phytosanitaires, les services des informations
de la Chambre Nationale de l’Agri- p h y to s a n i t a i re s
culture, les Instituts techniques, les bien précises et
associations, les agents des fermes régulières sur
pilotes, les grainetiers et les délé- des cultures pra-
gués des firmes privées. Ainsi, le ré- tiquées en sites
seau de veille qui ne cesse de croître d’observation
est progressivement passé d’une représentatifs des
approche empirique, très localisée zones agricoles
dans l’espace, à une approche qui se qui diffèrent d’une
base sur une information partagée, région à une autre.
objective, généralisée à l’ensemble Une fois l’informa-
des régions agricoles. tion phytosanitaire
réseau national de veille phytosanitaire 2016/2017
Actuellement, ce réseau compte élaborée, elle doit par-
plus de 1.881 membres, assurant venir à l’ensemble des niques, etc.), les moyens de diffu-
la collecte et la diffusion des infor- agriculteurs concernés. Par ailleurs, sion utilisés à l’heure actuelle restent
mations à travers 883 postes d’ob- pour que le système de veille soit insuffisants du fait que l’information
servation concernant les cultures efficace, il faut que le système de n’atteint pas la totalité des agricul-
potentielles, notamment les cultures diffusion soit également performant, teurs. Pour remédier à cette situation,
stratégiques telles que les grandes c’est-à-dire faire parvenir l’alerte l’INPV œuvre ces deux dernières
cultures (céréales, légumineuses phytosanitaire à un maximum d’agri- années pour assurer l’automatisa-
alimentaires), la pomme de terre, les culteurs et opérateurs en un temps tion et la diffusion en temps réel
agrumes, la tomate, l’olivier, le pal- très réduit pour permettre la prise en des informations phytosanitaires en
mier dattier etc. charge du problème signalé dans direction des agriculteurs et autres
Par ailleurs, les informations collec- les délais requis et éviter sa propa- utilisateurs, et ce par l’introduction
tées concernent les données biolo- gation. Pour cela, un autre réseau des nouvelles technologies informa-
giques, les stades phénologiques dit de diffusion a été créé par l’INPV, tiques de gestion des informations
et les prévisions climatiques, qui dont le but est la diffusion de bulle- en l’occurrence les systèmes d’infor-
sont exploités au niveau central et tins d’avertissement agricole élabo- mations géographiques et les bases
régional dans le but d’une élabora- rés au niveau régional ou central. Ce de données.
tion pointue d’un bulletin d’avertis- dernier a connu aussi une évolution Par ailleurs, l’INPV a inclue dans ce
sement agricole et sa diffusion en durant ces dernières campagnes système un autre moyen de diffu-
temps réel par le réseau de diffusion, passant de 682 à 3134 destinataires sion prometteur très pratique qui fait
le bulletin étant l’outil d’anticipation et ce à travers l’incorporation de appel à l’utilisation des technologies
et de prévision des risques phytosa- plusieurs, acteurs sans compter les de l’information et de communica-
nitaires, ainsi que la préconisation canaux de diffusion de masse tels tion (TIC), en l’occurrence, l’envoi
de moyens de lutte raisonnée. que les radios locales, la télévision, d’alertes phytosanitaires via de court
Ces données indispensables sont internet et les courts messages télé- messages téléphoniques (SMS).
obtenues à partir du suivi périodique phoniques. Actuellement, le projet a connu un
du réseau d’observation, choisi judi- Toutefois, et malgré les divers ca- grand succès. A ce titre, huit (08)
cieusement et positionné sur le terri- naux de diffusion exploités par l’Ins- alertes phytosanitaires ont déjà été
toire, à travers 883 postes d’observa- titut pour acheminer l’information diffusées à l’ensemble des membres
tion sur différentes cultures. Ce tra- finale à l’agriculteur (Téléphone, du réseau selon la spéculation
vail implique l’ensemble des agents support écrits, Email, réseau so- concernée.
de terrain, mais aussi des agricul- ciaux, fax, Affichage et journée tech-

N°24 / Octobre 2017 57


‫‪Enjeux futurs de la sécurité alimentaire‬‬ ‫‪Agriculture & Développement‬‬

‫ﺗوﻓﯾر اﻟﻣواد اﻟﻐذاﺋﯾﺔ ﻻﺛراء اﻟﺑﺣﯾرات‪.‬‬ ‫اﻟﻣﻧﺗﺷر ﻓﻲ اﻟﻣﻘﺎﺑل أن ﯾﻠوث اﻟﻣﯾﺎه اﻟﺳطﺣﯾﺔ‬ ‫ﻋواﻗب اﻟﻐﺎزات اﻟﻣﺗﺳﺑﺑﺔ ﻓﻲ اﻻﺣﺗﺑﺎس‬
‫اﻟﻣﺑﯾدات اﻟﺣﺷرﯾﺔ واﻟﻣﻧﺗﺟﺎت اﻟﺑﯾطرﯾﺔ ﺷدﯾدة‬ ‫أو اﻟﻣﯾﺎه اﻟﺟوﻓﯾﺔ؛‬ ‫اﻟﺣراري ﻣﺗﻧوﻋﺔ‪ ،‬وھﻲ ‪:‬‬
‫اﻟﺳﻣﯾﺔ ﻟﮭﺎ آﺛﺎر ﺳﻠﺑﯾﺔ ﻋﻠﻰ اﻟﻧظم اﻹﯾﻛوﻟوﺟﯾﺔ‬ ‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟﺻﻧﺎﻋﻲ‪ :‬وأﺻﻠﮫ إﺻدارات‬ ‫◄إﺧﺗﻔﺎء اﻟﻌدﯾد ﻣن أﻧواع اﻟﻧﺑﺎﺗﺎت‬
‫وﻋﻠﻰ ﺻﺣﺔ اﻹﻧﺳﺎن واﻟﺣﯾوان‪.‬‬ ‫اﻟﻣواد اﻟﻛﯾﻣﯾﺎﺋﯾﺔ ﻣن اﻟﻣﺻﺎﻧﻊ اﻟﺗﻲ ﺗرﺳل‬ ‫واﻟﺣﯾواﻧﺎت؛‬
‫ﻓﻲ اﻟﮭواء وﺗﻧﺗﮭﻲ ﻓﻲ اﻟﻣﺎء ﻣن ﺧﻼل دورة‬ ‫◄ﻣواﺟﮭﺔ اﻹﻧﺳﺎن ﻟﻣﺷﺎﻛل ﺻﺣﯾﺔ وﻏذاﺋﯾﺔ‬
‫اﻟﻧﺗﺎﺋﺞ اﻟﻣﺗرﺗﺑﺔ ﻋﻠﻰ ﺗﻠوث اﻟﻣﺎء ھﻲ ‪:‬‬ ‫اﻟﻣﯾﺎه‪ ،‬وﻣن اﻟﻣﺻﺎﻧﻊ اﻷﺧرى اﻟﺗﻲ ﺗرﻣﻲ‬ ‫أﻛﺛر ﺧطورة؛‬
‫‪ ‬ﻻ ﯾﻣﻛن ﻷي ﻛﺎﺋن ﺣﻲ ﺗﻔﺎدي آﺛﺎر ﺗﻠوث‬ ‫ﻣﺧﻠﻔﺎت ﻣﻧﺗﺟﺎﺗﮭﺎ ﻣﺑﺎﺷرة ﻓﻲ اﻟﺑﺣر‪ .‬ﺣﯾث أن‬ ‫◄ﺗﺻﺑﺢ اﻟﻌواﺻف واﻟﻔﯾﺿﺎﻧﺎت واﻟﺟﻔﺎف‬
‫اﻟﻣﯾﺎه‪ .‬وﻋﻧدﻣﺎ ﯾﺻﺑﺢ اﻟﻣﺎء ﻏﯾر ﺻﺎﻟﺢ‬ ‫ﻟﺗر واﺣد ﻣن اﻟﻧﻔط اﻟﻣﺗﺳرب ﯾﻣﻛن أن ﯾﻠوث‬ ‫أﻛﺛر ﺗواﺗرا وأطول وأﻛﺛر ﻛﺛﺎﻓﺔ؛‬
‫ﻟﻠﺷرب‪ ،‬ﻟﻠﺗرﻓﯾﮫ‪ ،‬ﻟﻠزراﻋﺔ واﻟﺻﻧﺎﻋﺔ‪ ،‬ﻓﺈﻧﮫ‬ ‫إﻟﻰ ‪ 2‬ﻣﻠﯾون ﻟﺗر ﻣن اﻟﻣﺎء إذا اﻧﺳﻛب ﻓﻲ ﻧﮭر‬ ‫◄إرﺗﻔﺎع ﻣﺳﺗوى ﺳطﺢ اﻟﺑﺣر ﻧﺗﯾﺟﺔ ذوﺑﺎن‬
‫ﯾﺟﻌل ﻓﻲ ﻧﮭﺎﯾﺔ اﻟﻣطﺎف اﻟﺑﺣﯾرات واﻷﻧﮭﺎر‬ ‫أو ﻣﺣﯾط‪ .‬وﻓﻲ ھذه اﻟﻔﺋﺔ ﻣن اﻟﺗﻠوث‪ ،‬ﯾﻣﻛن‬ ‫اﻷﻧﮭﺎر اﻟﺟﻠﯾدﯾﺔ ﺑﺳﺑب اﻟﺗﻣدد اﻟﺣراري‬
‫أﻗل ﺟﻣﺎﻻ‪ ،‬ﻷﻧﮫ ﯾدﻣر اﻟﺣﯾﺎة اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ وﯾﻘﻠل ﻣن‬ ‫أن ﻧﺗﺣدث ﻋن‪:‬‬ ‫ﻟﻠﻣﺣﯾطﺎت‪ ،‬واﻟذي ﺳﯾﻛون ﻟﮫ ﻋواﻗب ﻋﻠﻰ‬
‫ﻗدرﺗﮭﺎ اﻹﻧﺟﺎﺑﯾﺔ‪ ،‬وﯾﮭدد ﺻﺣﺔ اﻹﻧﺳﺎن‪.‬‬ ‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟﻔﯾزﯾﺎﺋﻲ اﻟذي ﯾﺿﻌف ﺷﻔﺎﻓﯾﺔ‬ ‫اﻟزراﻋﺔ واﻟﻐذاء‪ .‬وﯾﻣﻛن أن ﯾﺳﺑب اﻟﺟﻔﺎف‪،‬‬
‫‪‬اﻟﺷﺧص اﻟذي ﯾﺷرب اﻟﻣﯾﺎه اﻟﻣﻠوﺛﺔ ﯾﻣﻛﻧﮫ‬ ‫اﻟﻣﺎء ﻣن ﺧﻼل وﺟود اﻟﻣواد اﻟﺻﻠﺑﺔ اﻟﻌﺎﻟﻘﺔ‬ ‫اﻷﻋﺎﺻﯾر واﻟﻔﯾﺿﺎﻧﺎت اﻟﺗﻲ ﺗﻛون أﻛﺛر‬
‫أن ﯾﻠﺗﻘط اﻟﻔﯾروﺳﺎت واﻟﺑﻛﺗﯾرﯾﺎ واﻟطﻔﯾﻠﯾﺎت‬ ‫وﯾؤﺛر ﻋﻠﻰ درﺟﺔ ﺣرارﺗﮫ أو ﻧﺷﺎطﮫ‬ ‫ﺗواﺗرا وﺷدة‪ ،‬وﯾﻣﻛن أﯾﺿﺎ أن ﯾزﯾد ﻣن‬
‫وﯾﺑﺗﻠﻊ ﻣواد ﻛﯾﻣﯾﺎﺋﯾﺔ‪ .‬ﻛل ﯾوم‪ ،‬ﯾﻣوت اﻵﻻف‬ ‫اﻹﺷﻌﺎﻋﻲ؛‬ ‫ﺳرﻋﺔ ﻓﻘدان اﻟﺣﯾﺎة اﻟﺑرﯾﺔ واﻟﻧﺑﺎﺗﺎت‪ .‬وھذا‬
‫ﻣن اﻟﻧﺎس ﻷﻧﮭم ﺷرﺑوا ﻣﺎءًا ﻏﯾر ﺻﺎﻟﺢ‬ ‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟﻛﯾﻣﯾﺎﺋﻲ اﻟذي ﯾرﺟﻊ إﻟﻰ وﺟود‬ ‫اﻻرﺗﻔﺎع ﻓﻲ ﻣﻧﺳوب اﻟﻣﯾﺎه ﯾﻧﺗﺞ ﻋﻧﮫ ﺗﺂﻛل‬
‫ﻟﻠﺷرب‪ ،‬ووﻓﻘﺎ ﻟﻸﻣم اﻟﻣﺗﺣدة‪ ،‬ﻓﺈن أﻛﺛر ﻣن‬ ‫ﻣواد ﻏﯾر ﻣرﻏوب ﻓﯾﮭﺎ )اﻟﻧﺗرات واﻟﻔوﺳﻔﺎت(‬ ‫اﻟﺳواﺣل واﻟﺗرﺑﺔ‪ ،‬ﻏرق اﻷراﺿﻲ‪ ،‬زﯾﺎدة‬
‫ﻧﺻف اﻷﺷﺧﺎص اﻟذﯾن ﯾﻌﯾﺷون ﻓﻲ اﻟﺑﻠدان‬ ‫أو ﺧطﯾرة )اﻟﻣﻌﺎدن وﻏﯾرھﺎ ﻣن اﻟﻣﻠوﺛﺎت‬ ‫ﻣﻠوﺣﺔ اﻟﻣﯾﺎه اﻟﺟوﻓﯾﺔ‪ ،‬اﻟﺗﻠوث واﻟﺗﻘﻠﯾل ﻣن‬
‫اﻟﻧﺎﻣﯾﺔ ﯾﻌﺎﻧون ﻋﻠﻰ اﻷﻗل ﻣن واﺣدة ﻣن‬ ‫اﻟﻣﺟﮭرﯾﺔ( ﻣﻣﺎ ﯾﺗﺳﺑب ﻓﻲ ﺧﻠل ﻋﻣﯾﻖ ﻓﻲ‬ ‫اﻟﻣﻧﺎطﻖ اﻟزراﻋﯾﺔ اﻟﻣﻧﺗﺟﺔ‪ ،‬وﺑﺎﻟﺗﺎﻟﻲ ﺗﻘﻠﯾل‬
‫اﻷﻣراض اﻟرﺋﯾﺳﯾﺔ اﻟﺗﺎﻟﯾﺔ اﻟﻣرﺗﺑطﺔ ﺑﺎﻟﻣﯾﺎه‬ ‫اﻟﺗوازن اﻟﻛﯾﻣﯾﺎﺋﻲ )اﻟﺣﻣوﺿﺔ واﻟﻣﻠوﺣﺔ(‬ ‫ﻧوﻋﯾﺔ وﻛﻣﯾﺔ اﻟﻣﺣﺎﺻﯾل اﻟﻐذاﺋﯾﺔ اﻟذي ﯾﮭدد‬
‫)اﻟﺷﻛل ‪ .(3‬وﻓﻲ اﻟواﻗﻊ‪ ،‬ﻓﺈن ﻣﻌظم ﺣﺎﻻت‬ ‫ﻣﻊ ﻣﺎ ﯾﺗرﺗب ﻋﻧﮫ ﻣن آﺛﺎر ﺑﯾوﻟوﺟﯾﺔ‪ .‬ﻣﻌظم‬ ‫اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ ﻟﻠﺷﻌوب ﺑﺗﻌرﯾﺿﮭم ﻟﻠﻣﺟﺎﻋﺔ؛‬
‫اﻟوﻓﺎة ﺑﺳﺑب اﻹﺳﮭﺎل ﺳﺑﺑﮭﺎ اﻟﻣﺎء‪ .‬وﯾرﺟﻊ‬ ‫ھذه اﻟﻣواد ﺗﺄﺗﻲ ﻣن ﻣﺻﺎﻧﻊ اﻟﻣواد اﻟﻛﯾﻣﺎوﯾﺔ‬ ‫◄اﻧﺧﻔﺎض ﻓﻲ ﻣﻌدﻻت ﺳﻘوط اﻷﻣطﺎر‬
‫ﻣﻌدل وﻓﯾﺎت اﻷطﻔﺎل دون ﺳن ﺧﻣس ﺳﻧوات‬ ‫واﻟﻣواد اﻟﻣﻌدﻧﯾﺔ واﻟزراﻋﺔ وﻣداﻓن اﻟﻧﻔﺎﯾﺎت‬ ‫واﻟﺗﻲ ﺗﺳﺑب ﺗدھور اﻟﺗرﺑﺔ‪ ،‬ﻓﻘدان اﻷراﺿﻲ‬
‫إﻟﻰ ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ‪ .‬وأﺳﺑﺎب ﺣﺎﻻت اﻟﺗﺳﻣم‬ ‫اﻟﻣﻧزﻟﯾﺔ واﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ؛‬ ‫اﻟﺻﺎﻟﺣﺔ ﻟﻠزراﻋﺔ اﻟﺗﻲ ﺗﻌﺗﻣد ﻋﻠﻰ اﻷﻣطﺎر‪،‬‬
‫ﺗﻛﻣن ﻓﻲ وﺟود اﻟﻣﻌﺎدن اﻟﺛﻘﯾﻠﺔ )اﻟرﺻﺎص‪،‬‬ ‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟﻌﺿوي ﻟﻠﻣﺎء اﻟذي ﯾﺄﺗﻲ ﻣن‬ ‫ﺧﺳﺎﺋر ﻣﻌﺗﺑرة ﻓﻲ اﻟﻣﺣﺎﺻﯾل اﻟزراﻋﯾﺔ‪،‬‬
‫اﻟزﺋﺑﻖ‪ ،‬إﻟﺦ ‪ (...‬واﻟﻧﺗرات وﻏﯾرھﺎ‪.‬‬ ‫ﻣﯾﺎه اﻟﺻرف اﻟﺻﺣﻲ اﻟﻣﻧزﻟﻲ وﻣن اﻟﻣﯾﺎه‬ ‫اﻧﺧﻔﺎض اﻹﻧﺗﺎج اﻟزراﻋﻲ واﻟرﻋوي‪،‬‬
‫إﺿطراﺑﺎت ﻣزﻣﻧﺔ ﻓﻲ اﻹﻣدادات اﻟﻐذاﺋﯾﺔ‬
‫ﻣﻊ اﻟطﻠب اﻟﻣﺗزاﯾد ﻻﺳﺗﺧدام ﻛﻣﯾﺎت أﻛﺑر ﻣن‬
‫اﻟﻣﯾﺎه ﻟﻠري ﻋﻠﻰ ﺣﺳﺎب ﻣﯾﺎه اﻟﺷرب؛‬
‫◄ارﺗﻔﺎع درﺟﺎت اﻟﺣرارة وﺗواﺗر اﻟظواھر‬
‫اﻟﻣﺗطرﻓﺔ اﻟﺗﻲ ﯾﻣﻛن أن ﺗؤدي إﻟﻰ ﺗﻔﺎﻗم‬
‫اﻷﻣراض اﻟﻣرﺗﺑطﺔ ﺑﺎﻟﻣﻧﺎخ‪ ،‬وﻋودة وزﯾﺎدة‬
‫اﻷﻣراض اﻟﺗﻲ ﺗﻧﻘﻠﮭﺎ اﻟﻣﯾﺎه ﻣﻊ أﻣﻛﺎﻧﯾﺔ إﺧﺗﻔﺎء‬
‫دول ﺑﺄﻛﻣﻠﮭﺎ؛‬
‫◄إزدﯾﺎد اﻟﮭﺟرة اﻟﺟﻣﺎﻋﯾﺔ ﻟﻠﺷﻌوب إﻟﻰ‬
‫ﻣﻧﺎطﻖ أﻗل ﻋداﺋﯾﺔ؛‬
‫اﻟﺷﻛل ‪ :3‬اﻷﻣراض اﻟرﺋﯾﺳﯾﺔ اﻟﻣرﺗﺑطﺔ ﺑﺗﻠوث اﻟﻣﯾﺎه‬ ‫◄ﻋدم اﻻﺳﺗﻘرار اﻟﺳﯾﺎﺳﻲ‪.‬‬

‫‪^π]<pÁ◊i‬‬
‫‪‬ﻋﻠﻰ اﻟﺻﻌﯾد اﻻﻗﺗﺻﺎدي‪ ،‬ﻓﺈن اﻟﻌواﻗب‬ ‫اﻟﻣﺳﺗﻌﻣﻠﺔ ﻓﻲ ﻣﺻﺎﻧﻊ اﻟﻣواد اﻟﻐذاﺋﯾﺔ‪،‬‬ ‫ﺗﻠوث اﻟﻣﺎء ھو أي ﺗﻐﯾﯾر ﯾﺣدث ﻓﻲ ﺗﻛوﯾن‬
‫ﺗﺗﻣﺛل ﻓﻲ ﺗزاﯾد ﺗﻛﺎﻟﯾف ﻋﻼج اﻷﻣراض‬ ‫اﻟذي ﯾﺳﺑب زﯾﺎدة ﻓﻲ إﺳﺗﮭﻼك اﻷوﻛﺳﺟﯾن‬ ‫اﻟﻣﺎء ﯾﻧﺗﺞ ﻋﻧﮫ ﺿرر ﻋﻧدﻣﺎ ﯾﺳﺗﺧدﻣﮫ‬
‫وﻣﻌﺎﻟﺟﺔ اﻟﻣﯾﺎه‪ ،‬ﻓﻲ ﻋرﻗﻠﺔ ﻋﻣﻠﯾﺔ إﺳﺗﮭﻼك‬ ‫اﻟﺿروري ﻟﺗﺣﻠل اﻟﻣﺎء‪ ،‬اﻟذي ﯾﻣﻛن أن‬ ‫اﻹﻧﺳﺎن أو اﻟﺣﯾوان أو اﻟﻧﺑﺎت‪ .‬وھﻧﺎك ﻋدة‬
‫اﻟﺑﯾﺋﺎت اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ وﻓﻲ ﻓرﻣﻠﺔ اﻟﺗﻧﻣﯾﺔ اﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ‬ ‫ﯾؤدي إﻟﻰ ﻣوت اﻟﺣﯾﺎة اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ وظﮭور أو‬ ‫ﻣﺻﺎدر ﻣﺗﻧوﻋﺔ ﻟﺗﻠوث اﻟﻣﺎء‪ ،‬وﻣﻧﮭﺎ اﻟﻣﺻﺎدر‬
‫واﻟزراﻋﯾﺔ‪.‬‬ ‫إﻧﺣﻼل ﻣواد ﻏﯾر ﻣرﻏوب ﻓﯾﮭﺎ )ﻣﻌﺎدن‪،‬‬ ‫اﻟﻣﻧزﻟﯾﺔ‪ ،‬اﻟزراﻋﯾﺔ واﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ‪.‬‬
‫‪‬وﻋﻠﻰ اﻟﺻﻌﯾد اﻟﺑﯾﺋﻲ‪ ،‬ﻓﺈن اﻟﻌواﻗب ﺗﻛون‬ ‫ﻏﺎز اﻷﻣوﻧﯾﺎ‪ ،‬ﻛﺑرﯾﺗﯾد(؛‬ ‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟﻣﻧزﻟﻲ‪ :‬وأﺻﻠﮫ ﻣن ﻧﺗﺎﺋﺞ ﻧﻣط‬
‫ﻓﻲ ﻋﻣﻠﯾﺔ اﺛراء اﻟﺑﺣﯾرات‪ ،‬ﻓﻲ ﺗدﻣﯾر اﻟﻐﺎﺑﺎت‬ ‫ُدﺧل‬
‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟﻣﯾﻛروﺑﯾوﻟوﺟﻲ اﻟذي ﯾ ِ‬ ‫اﻟﺣﯾﺎة‪ ،‬اﻟﺗﻲ ﺗﺗﻣﺛل ﻓﻲ ﻧوع وﻋﺎدات اﻷﻛل‪ ،‬و‬
‫ﺑﺳﺑب اﻷﻣطﺎر اﻟﺣﻣﺿﯾﺔ‪ ،‬وﻓﻲ ﺗﻌطﯾل اﻟﺣﯾﺎة‬ ‫ﻓﻲ اﻟﻣﺎء ﻛﺎﺋﻧﺎت ﺣﯾﺔ ﻣﺟﮭرﯾﺔ )اﻟﺟراﺛﯾم(‪،‬‬ ‫ﻓﻲ ﻧوع اﻟﻧﻔﺎﯾﺎت اﻟﺳﺎﻣﺔ اﻟﺗﻲ ﯾرﻣﯾﮭﺎ اﻹﻧﺳﺎن‬
‫اﻟﺳﻣﻛﯾﺔ واﺧﺗﻔﺎء اﻷﻧواع اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ‪ ،‬واﻟﻧﺑﺎﺗﯾﺔ‬ ‫ﺑﻌﺿﮭﺎ )اﻟﻔﯾروﺳﺎت واﻟﺑﻛﺗﯾرﯾﺎ( ﺗﻛون‬ ‫ﻣﺛل اﻟﺑطﺎرﯾﺎت‪ ،‬ﻣﺎء ﺟﺎﻓﯾل‪ ،‬ﻣواد اﻟﺗﻧظﯾف‪،‬‬
‫واﻟﺣﯾواﻧﯾﺔ‪.‬‬ ‫اﻟﻣﺗﺳﺑﺑﺔ ﻓﻲ أﻣراض ﺧطﯾرة‪ .‬ھذه اﻟﺟراﺛﯾم‬ ‫ﻣﻧﺗﺟﺎت اﻟطﻼء‪ ،‬اﻟﻣواد اﻟﻼﺻﻘﺔ‪ ،‬اﻟزﯾوت‬
‫ﺗﻧﺑﻌث ﻣن اﻟﻧﻔﺎﯾﺎت اﻟﻣﻧزﻟﯾﺔ‪ ،‬ﻣن اﻟﻣﺳﺗﺷﻔﯾﺎت‬ ‫اﻟﻣﺳﺗﻌﻣﻠﺔ‪ ،‬إﻟﺦ ‪ ...‬ھذا اﻟﻧوع ﻣن اﻟﺗﻠوث‬
‫]˘‪ÍÒ]Ñ«÷]<‡⁄‬‬ ‫واﻟﻣزارع وﺑﻌض ﻣﺻﺎﻧﻊ اﻟﻣواد اﻟﻐذاﺋﯾﺔ‪.‬‬ ‫ﯾﻠوث اﻟﻣﺟﺎري اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ واﻟﻣﯾﺎه اﻟﺟوﻓﯾﺔ‪،‬‬
‫ﻧﺗﺣدث ﻋن اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ ﻋﻧدﻣﺎ ﯾﺗﻣﻛن ﺟﻣﯾﻊ‬ ‫◄اﻟﺗﻠوث اﻟزراﻋﻲ‪ :‬اﻷﺳﻣدة واﻟﻣﺑﯾدات‬ ‫وﯾﺿﺎف إﻟﻰ ھذا إﺳﺗﺧدام اﻷﺣﻣﺎض‪ ،‬ﻗطﻊ‬
‫اﻟﺑﺷر اﻟوﺻول ﻓﻲ أي وﻗت إﻟﻰ ﺗﻐذﯾﺔ ﻛﺎﻓﯾﺔ‪،‬‬ ‫ﺗﺗدﻓﻖ ﻓﻲ اﻷﻧﮭﺎر واﻟﻣﯾﺎه اﻟﺟوﻓﯾﺔ‪ .‬اﻷﺳﻣدة‬ ‫اﻷﺷﺟﺎر‪ ،‬واﻹﻓراط ﻓﻲ اﺳﺗﻐﻼل اﻟﻣﯾﺎه‬
‫ﺻﺣٌ ﯾﺔ وﻣﻐذﯾﺔ؛ وھذا ﯾﻌﺗﻣد ﻋﻠﻰ اﻟﺣﺻول‬ ‫اﻟﻐﻧﯾﺔ ﺑﺎﻟﻧﯾﺗروﺟﯾن واﻟﻔوﺳﻔور ھﻲ اﻟﻣﺳؤوﻟﺔ‬ ‫اﻟﺟوﻓﯾﺔ‪ ،‬إﻟﺦ ‪...‬‬
‫ﻋﻠﻰ اﻟﻣﺎء اﻟﻛﺎﻓﻲ واﻟﺻﺣﻲ‪.‬‬ ‫ﻋن اﻟﺗﻠوث اﻟﻣﻧﺗﺷر ﻟﻠﻣﯾﺎه واﻟﺗﻲ ﺗﻣﻛن ﻣن‬ ‫وﻣن ﺧﻼل اﻟﺗﻐﻠﻐل ﻓﻲ اﻷرض‪ ،‬ﯾﻣﻛن ﻟﻠﺗﻠوث‬

‫‪58‬‬ ‫‪N°24 / Octobre 2017‬‬


‫‪Agriculture & Développement‬‬ ‫‪Enjeux futurs de la sécurité alimentaire‬‬

‫†‪ÍÒ]Ñ«÷]<‡⁄˘]Ê<Â^Èπ]<Ó◊¬<Ä^flπ]<4«i<Ö^ma<ÇËÇ‬‬
‫اﻟﺒﺮوﻓﯿﺴﻮر اﻟﺪﻛﺘﻮر ﻋﻠﻲ ﻧﻤﺪﯾﻠﻲ‬
‫ﻣﺨﺘﱪ ‪ ،LRTTFC‬ﻗﺴﻢ اﻟﻬﻴﺪروﻟﻴﻚ‪ ،‬ﺟﺎﻣﻌﺔ اﻟﻌﻠﻮم واﻟﺘﻜﻨﻮﻟﻮﺟﻴﺎ ﻟﻮﻫﺮان ‪-‬ﻣﺤﻤﺪ ﺑﻮﺿﻴﺎف‪-‬‬

‫ﻳﻐﻄﻲ اﳌﺎء ‪ ٪70‬ﻣﻦ ﺳﻄﺢ اﻷرض‪ ،‬وﻟﻜﻦ ﻟﻴﺲ ﻛﻠﻪ ﺻﺎﻟﺢ ﻟﻼﺳﺘﻬﻼك‪ .‬ﰲ اﻟﻮاﻗﻊ‪ ،‬ﻛﻞ اﳌﺎء اﻟﺬي ﻳﻐﻄﻲ اﻷرض )‪ 1،386‬ﻣﻠﻴﺎر‬
‫ﻛﻢ‪ ٪3 ،(3‬ﻓﻘﻂ ﻣﻨﻪ ﺻﺎﻟﺢ ﻟﻠﴩب‪ ،‬و‪ ٪97‬ميﺜﻞ ﻣﻴﺎه اﻟﺒﺤﺎر )اﻟﺸﻜﻞ ‪ .(1‬وﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﱃ ذﻟﻚ‪ ،‬ﻧﺠﺪ ﻫﺬا اﻟﺠﺰء ﻣﻦ اﳌﻴﺎه‬
‫اﻟﺼﺎﻟﺤﺔ ﻟﻼﺳﺘﻬﻼك‪ ،‬ﰲ ﺷﻜﻞ ﻣﻴﺎه اﳌﻨﺎﻃﻖ اﻟﺠﻠﻴﺪﻳﺔ‪ ،‬ﰲ اﻟﺜﻠﻮج‪ ،‬ﰲ اﳌﻴﺎه اﻟﺴﻄﺤﻴﺔ‪ ،‬أو ﰲ ﺷﻜﻞ اﳌﻴﺎه اﻟﺠﻮﻓﻴﺔ اﳌﺪﻓﻮﻧﺔ ﰲ‬
‫ﺑﺎﻃﻦ اﻷرض‪ ،‬ﻣام ُﻳﺼ ّﻌﺐ اﻟﻮﺻﻮل إﻟﻴﻬﺎ‪.‬‬
‫ﻳﺤﺘﺎج ﱞ‬
‫ﻛﻞ ﻣﻦ اﻟﺒﴩ‪ ،‬اﻟﺤﻴﻮاﻧﺎت واﻟﻨﺒﺎﺗﺎت إﱃ اﳌﺎء ﻣﻦ أﺟﻞ اﻟﺒﻘﺎء‪ .‬وﺗﺰداد اﻟﺤﺎﺟﺔ إﱃ اﳌﻴﺎه ﻣﻊ ﺗﺰاﻳﺪ اﻟﻨﻤﻮ اﻟﺴﻜﺎين‪ ،‬ﺑﺤﻴﺚ‬
‫ﻳﺘﺠﺎوز ﻋﺪد ﺳﻜﺎن اﻟﻌﺎمل ﺣﺎﻟﻴﺎ ‪ 6‬ﻣﻼﻳري ﻧﺴﻤﺔ‪ ،‬وﻣﻦ ﺟﻬﺔ أﺧﺮى ﺗﺰاداد اﻟﻨﺪرة ﰲ اﳌﻴﺎه‪.‬‬

‫اﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ اﻟﺗﻲ ﺗﺳﺗﺧدم أو‬ ‫‪<^π]<pÁ◊iÊ<ƒŒÁπ]<l]4«i‬‬


‫ﺗﻧﺗﺞ اﻟﻧﯾﺗروﺟﯾن؛‬
‫‪ ‬ا ﻟﮭﺎ ﻟو ﻛر ﺑو ﻧﺎ ت‬
‫و ا ﻟﻐﺎ ز ا ت‬ ‫‪<Ä^flπ]<l]4«i‬‬
‫اﻟﻣﻔﻠورة‬ ‫اﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ‬ ‫ﺗﻌود أﺳﺑﺎب ﺗﻐﯾرات اﻟﻣﻧﺎخ إﻟﻰ اﻷﻧﺷطﺔ‬
‫اﻟﻛرﺑون‬ ‫)ﻣرﻛﺑﺎت‬ ‫اﻟﺑﺷرﯾﺔ ﺑطرﯾﻘﺔ ﻣﺑﺎﺷرة أو ﻏﯾر ﻣﺑﺎﺷرة‬
‫و ا ﻟﮭﯾد ر و ﻛر ﺑو ﻧﺎ ت‬ ‫اﻟﺗﻲ ﺗؤﺛر ﻋﻠﻰ ﺗﻛوﯾن اﻟﻐﻼف اﻟﺟوي‪ ،‬و ﻓﻲ‬
‫اﻟﻣﺷﺑﻌﺔ ﺑﺎﻟﻔﻠور‪HFC، :‬‬ ‫اﻟﻣﻘﺎم اﻷول إﻟﻰ اﻧﺑﻌﺎث ﻏﺎزات اﻻﺣﺗﺑﺎس‬
‫‪ (PFC، SF6‬ﺗﺳﺑب‬ ‫اﻟﺣراري‪.‬‬
‫ﺣواﻟﻲ ‪ 15٪‬ﻣن اﻻﺣﺗﺑﺎس‬ ‫وأﻛﺛر ﻣن ‪ 4/3‬ﻣن اﻹﺣﺗرار اﻟﻧﺎﺗﺞ ﻣن‬
‫اﻟﺣراري ﻣن ﺻﻧﻊ‬ ‫اﻟﻧﺷﺎط اﻟﺑﺷري ﯾﻌود ﺳﺑﺑﮫ إﻟﻰ ﺛﺎﻧﻲ أﻛﺳﯾد‬
‫اﻟﺷﻛل ‪ :1‬ﺗوزﯾﻊ اﻟﻣوارد اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ‬
‫اﻹﻧﺳﺎن‪ .‬وﯾﺗم اﻟﻌﺛور ﻋﻠﻰ‬ ‫اﻟﻛرﺑون )‪.(CO2‬‬
‫ھذه اﻟﻌﻧﺎﺻر اﻻﺻطﻧﺎﻋﯾﺔ‬ ‫وﺗﻌود أﺳﺑﺎب اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري أﯾﺿﺎ‬
‫ﻓﻲ أﻧظﻣﺔ اﻟﺗﺑرﯾد وﺗﻛﯾﯾف‬ ‫إﻟﻰ اﻻﻧﺑﻌﺎﺛﺎت اﻟﻧﺎﺗﺟﺔ ﻋن ﺣرق اﻟوﻗود‬
‫)ﺗﻧﻔس اﻟﻧﺑﺎﺗﺎت واﻟﺣﯾواﻧﺎت‪ ،‬اﻟﺗﻌﻔن‪ ،‬اﻟﺣراﺋﻖ‬ ‫اﻷﺣﻔوري اﻟﻣﺳﺗﻌﻣل ﻟﺗوﻟﯾد اﻟطﺎﻗﺔ‪ ،‬ﻛوﻗود‬
‫اﻟطﺑﯾﻌﯾﺔ‪ ،‬وزﯾﺎدة اﻹﺳﻛﺎن ووﺳﺎﺋل اﻟﻧﻘل(‪ ،‬اﻟﮭواء‪ ،‬ﻓﻲ ﺻﻧﺎﻋﺔ اﻟرﻏﺎوي اﻟﻌﺎزﻟﺔ أو ﻓﻲ‬
‫اﻟﺗطﺑﯾﻘﺎت اﻟﻛﮭرﺑﺎﺋﯾﺔ )اﻟﻣﺣوﻻت‪ ،‬أﺟﮭزة‬ ‫اﻟﺳﯾﺎرات واﻟﺗدﻓﺋﺔ اﻟﻣﻧزﻟﯾﺔ واﻟﺻﻧﺎﻋﺔ واﻟﺗﻲ‬
‫اﻟﺗﻲ ﺗﺳﺎھم ﻓﻲ زﯾﺎدة إﻧﺑﻌﺎﺛﺎت ‪CO2‬؛‬ ‫ﺗﺄﺗﻲ أﺳﺎﺳﺎ ﻣن اﻟﺑﻠدان اﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ‪ ،‬وﺗﻠك‬
‫‪ ‬ﻏﺎز اﻟﻣﯾﺛﺎن )‪ : (CH4‬اﻟذي ﯾﺳﺑب اﻟﻛﻣﺑﯾوﺗر واﻟﮭواﺗف اﻟﻧﻘﺎﻟﺔ‪ ،‬إﻟﺦ ‪.(...‬‬
‫ﺣواﻟﻲ ‪ 15٪‬ﻣن اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري ﻣن ﺛﺎﻧﻲ أﻛﺳﯾد اﻟﻛرﺑون‪ ،‬اﻟﻣﯾﺛﺎن وﻣرﻛﺑﺎت‬ ‫اﻟﻧﺎﺗﺟﺔ ﻋن إزاﻟﺔ اﻟﻐﺎﺑﺎت أي اﻟﺗﺻﺣر ﺟراء‬
‫ﺻﻧﻊ اﻹﻧﺳﺎن‪ ،‬وﯾﺗﻛون ﻋﻧد ﺗﺣﻠل ﻣرﻛب اﻟﮭﺎﻟوﻛرﺑوﻧﺎت وأﻛﺳﯾد اﻟﻧﯾﺗروز ﯾﺳﺎھﻣون‬ ‫اﻹﺳﺗﻐﻼل اﻟﻌﺷواﺋﻲ واﻟﻣﻛﺛف ﻟﻠﻐﺎﺑﺎت‪ ،‬اﻟذي‬
‫ﻋﺿوي )ﺣﯾوان أو ﻧﺑﺎت( ﻋن طرﯾﻖ ﺑﺷﻛل ﻣﺑﺎﺷر ﻓﻲ اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري وﻓﻘﺎ‬ ‫ﯾؤدي إﻟﻰ اﻟﺗﺑﺧر واﻧﺧﻔﺎض رطوﺑﺔ اﻟﺗرﺑﺔ‬
‫اﻟﺗﺧﻣﯾر أو اﻟﺗﻌﻔن‪ .‬ﺟزء ﻣن ﻏﺎز اﻟﻣﯾﺛﺎن ﻟﺗرﻛﯾزھم ﻓﻲ اﻟﻐﻼف اﻟﺟوي وﺑﻧﯾﺗﮭم‬ ‫وﺗدھور اﻷراﺿﻲ واﻟﺟﻔﺎف اﻟﻣﺗﻛرر وزﯾﺎدة‬
‫اﻟﻣوﺟود ﻓﻲ اﻟﻐﻼف اﻟﺟوي أﺻﻠﮫ طﺑﯾﻌﻲ‪ ،‬اﻟﺟزﯾﺋﯾﺔ‪ .‬ﻓﻌﻠﻰ ﺳﺑﯾل اﻟﻣﺛﺎل ﺟزيء ﻣن‬ ‫ﺗﻌرض اﻷراﺿﻲ اﻟﻘﺎﺣﻠﺔ وﺷﺑﮫ اﻟﻘﺎﺣﻠﺔ‬
‫وﯾﺳﺗﻣد ﻣن اﻷراﺿﻲ اﻟرطﺑﺔ )اﻟﻣﺳﺗﻧﻘﻌﺎت‪ N2O ،‬ﯾﻣﺗﻠك ﻗوة إﺷﻌﺎﻋﯾﺔ )اﻟﻘدرة ﻋﻠﻰ‬ ‫ﻟﻠﺗﺻﺣر‪.‬‬
‫إﻟﺦ‪ .(.‬أﻣﺎ اﻟﺟزء اﻵﺧر ﻓﯾﻌود اﻟﯾوم إﻟﻰ ﺗﺳﺧﯾن اﻟﻐﻼف اﻟﺟوي( ﺑﻣﻘدار ‪ 296‬ﻣرة‬ ‫اﻟﻐﺎزات اﻟﻣﺗﺳﺑﺑﺔ ﻓﻲ اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري ھﻲ‬
‫اﻷﻧﺷطﺔ اﻟﺑﺷرﯾﺔ اﻟﺗﻲ ﺗﺄﺗﻲ ﻣن اﻟزراﻋﺔ أﻛﺛر ﻣن ﺟزيء ﻣن ‪.CO2‬‬ ‫)اﻟﺷﻛل ‪:(2‬‬
‫‪ ‬ﺑﺧﺎر اﻟﻣﺎء )‪ :(H2O‬وھو اﻟﻐﺎز اﻟذي‬
‫اﻟﻣﻛﺛﻔﺔ‪ ،‬ﻣﺣﺎﺻﯾل اﻷرز‪،‬‬ ‫ﯾؤﺛر ﺑﺎﻟدرﺟﺔ اﻷوﻟﻰ ﻋﻠﻰ اﻻﺣﺗﺑﺎس‬
‫ﺗﺻرﯾف اﻟﻧﻔﺎﯾﺎت اﻟﻌﺿوﯾﺔ‬ ‫اﻟﺣراري اﻟطﺑﯾﻌﻲ‪ .‬وﻟﻛن إذا اﻗﺗﺻرﻧﺎ‬
‫وﻣن ﻋﻣﻠﯾﺎت اﺳﺗﻐﻼل اﻟﻧﻔط‬ ‫ﻋﻠﻰ ظﺎھرة اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري ﻣن ﺻﻧﻊ‬
‫واﻟﻐﺎز‪ ،‬إﻟﺦ‪ ...‬؛‬ ‫اﻹﻧﺳﺎن‪ ،‬وﺗﺳﻣﻰ أﺣﯾﺎﻧﺎ ظﺎھرة اﻻﺣﺗﺑﺎس‬
‫أﻛﺳﯾد اﻟﻧﯾﺗروز‬ ‫‪‬‬ ‫اﻟﺣراري اﻟﻣﺿﺎف‪ ،‬ﻓﺈن ﺗﺄﺛﯾره ﻋﻠﻰ اﻟﻣﻧﺎخ‬
‫)‪ (N2O‬وﯾوﻟّد ﺣواﻟﻲ ‪5٪‬‬ ‫ﻻ ﯾﻛﺎد ﯾذﻛر؛‬
‫ﻣن اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري ﻣن‬ ‫‪ ‬ﺛﺎﻧﻲ أﻛﺳﯾد اﻟﻛرﺑون أو ﻏﺎز ﺛﺎﻧﻲ‬
‫ﺻﻧﻊ اﻹﻧﺳﺎن‪ .‬وﯾﻣﻛن أن‬ ‫أﻛﺳﯾد اﻟﻛرﺑون )‪ :(CO2‬وھو اﻟﻣﺳؤول‬
‫اﻟﺷﻛل ‪ :2‬اﻟﻐﺎزات اﻟﻣﺧﺗﻠﻔﺔ‬ ‫ﯾﺄﺗﻲ ﻣن إﻧﺗﺎج واﺳﺗﺧدام‬ ‫ﻋن ﺣواﻟﻲ ‪ 60٪‬ﻣن اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري ﻣن‬
‫اﻟﻣﺳؤوﻟﺔ ﻋن اﻻﺣﺗﺑﺎس اﻟﺣراري‬ ‫اﻷﺳﻣدة اﻟﻧﯾﺗروﺟﯾﻧﯾﺔ ﻓﻲ‬ ‫ﺻﻧﻊ اﻹﻧﺳﺎن‪ ،‬ﻧﺎھﯾك ﻋن اﻹﻧﺑﻌﺎﺛﺎت اﻟطﺑﯾﻌﯾﺔ‬
‫اﻟزراﻋﺔ وﻣن اﻟﻌﻣﻠﯾﺎت‬

‫‪N°24 / Octobre 2017‬‬ ‫‪59‬‬


‫‪Enjeux futurs de la sécurité alimentaire‬‬ ‫‪Agriculture & Développement‬‬

‫◄ﺗﺷﺟﯾﻊ أﻗﺳﺎم اﻟﮭﯾدروﻟﯾك ﻓﻲ اﻟﻣؤﺳﺳﺎت‬ ‫ﻟﻠﺳﯾطرة ﻋﻠﯾﮭﺎ؛‬ ‫واﻻﻣﺗﺛﺎل ﻟﻠﻣﻌﺎﯾﯾر اﻟوطﻧﯾﺔ واﻟدوﻟﯾﺔ‪.‬‬
‫اﻷﻛﺎدﯾﻣﯾﺔ ﻟﺗﺗوﺳﻊ ﻓﻲ ﻋدد اﻟﻣﺧﺗﺑرات‬ ‫◄ﺟﻣﻊ ودﻣﺞ ﻛل ﺗداﺑﯾر اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ ﻋﻠﻰ‬ ‫ﯾﺗطﻠب اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ ﺑدوره ﻣﻛﺎﻓﺣﺔ‬
‫وﻣراﻓﻖ اﻟﺑﺣث‪ ،‬ﻣﻊ ﺗﺷﺟﯾﻊ اﻹﺑداع واﻹﻧﺗﺎج‬ ‫اﻟﻣدى اﻟﻘﺻﯾر‪ ،‬اﻟﻣﺗوﺳط واﻟطوﯾل؛‬ ‫اﻟﻣﺟﺎﻋﺔ‪ ،‬ﻋن طرﯾﻖ اﻟﺣﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﻣﺎء‪،‬‬
‫اﻟﻌﻠﻣﻲ ﻓﻲ اﻟﻣﺟﺎﻻت اﻟﻣرﺗﺑطﺔ ﺑﺎﻟﻣﯾﺎه‪،‬‬ ‫◄إﻛﺗﺳﺎب اﻟﺗﻌﻠم ﻣن ﺗﻘﯾﯾم اﻟﺗﺟﺎرب اﻟﻣﻌﺎﺷﺔ؛‬ ‫وﺣﻣﺎﯾﺔ اﻟﺑﯾﺋﺔ‪ ،‬ﺑﺎﻟﻧظر إﻟﻰ أن اﻟﺟزء اﻷﻛﺑر‬
‫ﺑﺎﻟﻣﻧﺎخ وﺑﺎﻟﺗﻠوث‪ .‬وﯾﻧﺑﻐﻲ ﻟﮭذه اﻟﻣﺧﺗﺑرات‬ ‫◄ﺗطﺑﯾﻖ اﻟﻣﻘﺎﯾﯾس واﻟﻣﻌﺎﯾﯾر اﻟﻣﺗﻌﻠﻘﺔ‬ ‫ﻣن اﻹﻧﺗﺎج اﻟﻐذاﺋﻲ اﻟﻌﺎﻟﻣﻲ ﯾﻌﺗﻣد ﻋﻠﻰ اﻟﻧظم‬
‫أن ﺗﻛون ﻣﻧﻔﺗﺣﺔ أﻣﺎم اﻟﻣﺟﺗﻣﻊ اﻟﻌﻠﻣﻲ اﻟوطﻧﻲ‬ ‫ﺑﺎﻟﺗﺻﻧﯾﻊ‪ ،‬ﺑﺎﻟﺗﺟﺎرة وﺑﻧﻘل اﻟﻣﻧﺗﺟﺎت اﻟﻐذاﺋﯾﺔ‬ ‫اﻟزراﻋﯾﺔ اﻟﺗﻲ ﯾﻣﺛل اﻟﻣﺎء ﻟﮭﺎ اﻷﻣر اﻟﺣﺎﺳم‪.‬‬
‫واﻟدوﻟﻲ وﻛذا اﻟﻣﺟﺗﻣﻊ اﻟﺻﻧﺎﻋﻲ ﺑﺄﻛﻣﻠﮫ‪،‬‬ ‫ﻓﻲ إطﺎر اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ واﻟﻐذاء؛‬ ‫وﻋﻼوة ﻋﻠﻰ ذﻟك‪ ،‬ﻓﺑﻣﺎ أن اﻟﺻﺣﺔ اﻟﺟﯾدة‬
‫وذﻟك ﻻﻗﺗﻧﺎء وﺗﺣﻠﯾل اﻟﺑﯾﺎﻧﺎت‪ ،‬ﻟﻠﻘﯾﺎم ﺑﻘﯾﺎﺳﺎت‬ ‫◄وﺿﻊ ﺧطوات وﻣﻧﮭﺟﯾﺔ ﻟﻛل ﻓرد ﻟﯾدرك‬ ‫واﺗﺑﺎع ﻧظﺎم ﻏذاﺋﻲ ﺟﯾد ﻣرﺗﺑطﺎن ﺑﺑﻌﺿﮭﻣﺎ‬
‫ﻋﻠﻰ اﻷرﺿﯾﺔ‪ ،‬ﻻﺳﺗﺧدام اﻟوﺳﺎﺋل اﻟﺗﺟرﯾﺑﯾﺔ‬ ‫ﻣﺧﺗﻠف اﻟﻘﺿﺎﯾﺎ اﻟﻣﺣﯾطﺔ ﺑﺎﻟﻣﯾﺎه‪ ،‬وﯾﺳﺎھم‬ ‫اﻟﺑﻌض‪ ،‬ﻓﺈن اﻟﺣﺎﺟﺔ ﻟﻠوﻗﺎﯾﺔ ﻣن اﻷﻣراض‬
‫واﻟﺣﺳﺎﺑﯾﺔ اﻟﻼزﻣﺔ ووﺳﺎﺋل اﻻﺧﺗﺑﺎر‬ ‫أﯾﺿﺎ ﻓﻲ ﺣﻣﺎﯾﺔ اﻟﺑﯾﺋﺔ؛‬ ‫واﻟﺗدرﯾب اﻟﻣﻛﺛف ﻓﻲ ﻣﺟﺎل اﻟﺻﺣﺔ أﺻﺑﺣﺎ‬
‫اﻟﺧﺎرﺟﯾﺔ‪ .‬وھذا ﺳﯾﺳﻣﺢ ﻟﮭذه اﻟﻣﺧﺗﺑرات‬ ‫◄اﻟﺳﮭر ﻋﻠﻰ ﺿﻣﺎن إدارة أﻓﺿل ﻟﻠﻣوارد‬ ‫ﻣن اﻷوﻟوﯾﺎت‪.‬‬
‫ﺗﺣدﯾد اﻟﺗﺂزر ﻟﺗطوﯾر اﻟﻣوﺿوﻋﺎت وﻓرق‬ ‫اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ‪ ،‬واﻟﺗﻲ ﯾﻣﻛن اﻻﺳﺗﻔﺎدة ﻣﻧﮭﺎ ﻓﻲ‬ ‫ﯾﻣﻛن ﻟﻛل ﻣن اﻟﺗﻧﺳﯾﻖ وﻣراﻗﺑﺔ ﺗطﺑﯾﻖ ﻣﻌﺎﯾﯾر‬
‫اﻟﺑﺣث‪ ،‬وﺗﺣدﯾد اﻟﻣﺣﺎور اﻟﺟدﯾدة أو اﻟﻐﯾر‬ ‫ﻣﺟﺎﻻت اﻟﺻﺣﺔ‪ ،‬اﻟطﺎﻗﺔ‪ ،‬اﻟزراﻋﺔ واﻟﺑﯾﺋﺔ؛‬ ‫اﻟﺗﺻﻣﯾم واﻟﺗﻧﻔﯾذ واﻻﺧﺗﺑﺎر وﺗﻠك اﻟﻣﺗﻌﻠﻘﺔ‬
‫اﻟﻣطورة ﻟﻠﺑﺣوث اﻟﻼزﻣﺔ ﻣن أﺟل ﻣواﺟﮭﺔ‬ ‫وﯾﻣﻛن أن ﺗﺳﺎھم أﯾﺿﺎ ﻓﻲ اﻟﺗطوﯾر ﻓﻲ‬ ‫ﺑﺎﻻﻧﺑﻌﺎﺛﺎت أن ﺗﺳﺎھم ﻓﻲ اﻟﺣﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﻣﺎء‬
‫اﻟﺗﺣدﯾﺎت اﻟﺣﺎﻟﯾﺔ وإﻣﻛﺎﻧﯾﺔ اﻟﺗﻧﺑؤ ﺑﺗﻠك اﻟﺗﻲ‬ ‫اﻟﺗﻛﯾف ﻣﻊ ﺗﻐﯾرات اﻟﻣﻧﺎخ واﻟﺣد ﻣن ﻣﺧﺎطر‬ ‫ذي ﻧوﻋﯾﺔ ﻋﺎﻟﯾﺔ‪ ،‬وﺑﺎﻟﺗﺎﻟﻲ ﻓﻲ ﺣﻣﺎﯾﺔ اﻟﺑﯾﺋﺔ‬
‫ﯾﻣﻛن أن ﺗﺣدث ﻏدا؛ ﻣﺛل ﺗطوﯾر اﻟطرق‬ ‫اﻟﻛوارث اﻟﻣرﺗﺑطﺔ ﺑﺎﻟﻔﯾﺿﺎﻧﺎت واﻟﺟﻔﺎف؛‬ ‫واﻟﻌﺎﻓﯾﺔ ﻟﻛل اﻟﻛﺎﺋﻧﺎت اﻟﺣﯾﺔ‪.‬‬
‫اﻟﺗﺟرﯾﺑﯾﺔ اﻟﻔﻌﺎﻟﺔ‪ ،‬ﺑﻣﺎ ﻓﻲ ذﻟك ﻋﻠﻰ وﺟﮫ‬ ‫◄ﺗﺷﺟﯾﻊ ﻣﺟﺎﻻت اﻟﺑﺣث اﻟﻌﻠﻣﻲ ﻣﻊ‬ ‫وﯾﺗﻌﯾن ﻋﻠﻰ اﻟﺣﻛوﻣﺎت ‪:‬‬
‫اﻟﺧﺻوص ﺗطوﯾر ﺗﻘﻧﯾﺎت ﺟدﯾدة ﻓﻲ اﻟﺗﺣﻘﯾﻖ‪،‬‬ ‫اﻟﻣؤﺳﺳﺎت اﻷﻛﺎدﯾﻣﯾﺔ ﻓﻲ اﻟﻣﺟﺎﻻت اﻟﻣﺗﻌﻠﻘﺔ‬ ‫◄إﯾﺟﺎد ﺣﻠول ﻣﺣﻠﯾﺔ وإﻗﻠﯾﻣﯾﺔ ﻣﺣددة ﻷي‬
‫ﻓﻲ ﺗطوﯾر اﻟﻣﺣﺎﻛﺎة اﻟﻌددﯾﺔ اﻟﻣﺗﻘدﻣﺔ ﻟﻠﺗدﻓﻘﺎت‬ ‫ﺑﺎﻟﻣﯾﺎه‪ ،‬ﺑﺎﻟﺑﯾﺋﺔ واﻟطﺎﻗﺔ؛ واﻟﻣﺟﺎﻻت اﻟﺑﺣﺛﯾﺔ‬ ‫ﻣﺷﻛل ﯾﺗﻌﻠﻖ ﺑﺎﻟﻣﺎء‪ ،‬ﺑﺎﻟﺗﻠوث وﺑﺳﻼﻣﺔ اﻟﻐذاء؛‬
‫اﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ اﻟﻣﻌﻘدة واﻟﺗدﻓﻘﺎت اﻟطﺑﯾﻌﯾﺔ ﺑﻣﺎ ﻓﻲ‬ ‫اﻟﺟدﯾدة ﺧﺻﯾﺻﺎ ﺣول وﺳﺎﺋل ﺟدﯾدة ﻟﻠﻛﺷف‬ ‫◄ﺗﺣدﯾد اﻷﺷﺧﺎص اﻟﻣﻌرﺿﯾن ﻟﺧطر‬
‫ذﻟك ﺗطوﯾر اﻟطرق اﻟﻌددﯾﺔ اﻟﻔﻌﺎﻟﺔ‪ ،‬إﻟﺦ‪...‬‬ ‫ﻋن اﻟﻣﻠوﺛﺎت؛‬ ‫اﻟﻣﺟﺎﻋﺔ‪ ،‬ﻟﺗﺣﻠﯾل أﺳﺑﺎﺑﮭﺎ ووﺿﻊ اﺳﺗراﺗﯾﺟﯾﺎت‬

‫]‪ƒq]Üπ‬‬
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‫‪Journée Mondiale de l’Eau, SEOR, 22 Mars 2010, Salle de‬‬ ‫‪Avril 2012.‬‬
‫‪Conférences, Musée du Moudjahed, Oran, Algérie.‬‬ ‫‪5. Michael C. Latham, La nutrition dans les pays en‬‬
‫‪2. Nemdili Ali et Benslimane Sidi Mohamed Karim,‬‬ ‫‪développement, Université de Cornell, Ithaca, New‬‬
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‫‪Journée Mondiale de l’Eau, SEOR, 22 et 23 Mars 2011, Salle‬‬ ‫‪Agriculture Org.) 2001.‬‬
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‫‪Conférences, Musée du Moudjahed, Oran, Algérie.‬‬ ‫‪Produktivitätssteigerung, Stellungnahme des‬‬
‫‪4. Nemdili Ali, Enjeux autour de l'Eau et Rôles du‬‬ ‫‪Wissenschaftlichen Beirats für Agrarpolitik beim‬‬
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‫‪60‬‬ ‫‪N°24 / Octobre 2017‬‬


‫‪Agriculture & Développement‬‬ ‫‪Enjeux futurs de la sécurité alimentaire‬‬

‫]‪<IÍÒ]Ñ«÷]<‡⁄˘]<ÖÇí⁄<I<^π‬‬
‫ﯾراﻓﻖ زﯾﺎد ُة ﻋدد ﺳﻛﺎن اﻟﻌﺎﻟم زﯾﺎد ًة ﻓﻲ‬
‫اﻟطﻠب ﻋﻠﻰ اﻟﻐذاء‪ .‬اﻟزراﻋﺔ ھﻲ ﺑﺎﻟﻔﻌل أﻛﺑر‬
‫ﻣﺳﺗﮭﻠك ﻓﻲ اﻟﻌﺎﻟم ﻟﻠﻣﺎء‪ ،‬وﺗﺄﺗﻲ ﻓﻲ اﻟدرﺟﺔ‬
‫اﻟﺛﺎﻧﯾﺔ اﻟﺻﻧﺎﻋﺔ‪ ،‬ﺛم ﯾﻠﯾﮭﺎ ﻛل ﻣن اﻟﺧدﻣﺎت‬
‫اﻟﻌﺎﻣﺔ واﻟﺑﯾوت اﻷﺳرﯾﺔ )اﻟﺷﻛل ‪.(4‬‬
‫ﺑﻣﺎ أن أﻛﺑر ﻣورد ﻟﻣﯾﺎه اﻟﺷرب ھﻲ ﻣﯾﺎه‬
‫اﻟﺷﻛل ‪ :5‬اﻟﻌواﻣل اﻟرﺋﯾﺳﯾﺔ ﻟﻠﺣد ﻣن ﺳوء‬
‫اﻷﻣطﺎر‪ ،‬ﻓﻣن اﻟواﺟب وﺿﻊ ﺳﯾﺎﺳﺎت ﻣﺎﺋﯾﺔ‬
‫اﻟﺗﻐذﯾﺔ ﻟدى اﻷطﻔﺎل اﻟﺻﻐﺎر ﻓﻲ اﻟﺑﻠدان اﻟﻧﺎﻣﯾﺔ‬
‫ﺟدﯾدة ﺗﻌطﻲ اﻷوﻟوﯾﺔ ﻟﻠﺣﻠول اﻟﺗﻲ ﺗﺟﻧب‬
‫ﺗﺑذﯾر ھذا اﻟﻣﺻدر اﻟﺿروري اﻟﻣﺣﻘﻖ ﻟﻸﻣن‬
‫ُ‬ ‫ُ‬
‫ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ ووﻓﯾﺎت اﻷطﻔﺎل ھﻲ اﻷﻋﻠﻰ‬ ‫اﻟﻐذاﺋﻲ؛ ﻷن ﻧذرﺗﮫ ﺗﻌد واﺣدة ﻣن أﺧطر اﻹﻣﻛﺎﻧﯾﺎت اﻟﻘﺎﺋﻣﺔ واﻟﻣﺗﺎﺣﺔ؛‬
‫ﻓﻲ اﻟﺑﻠدان اﻟﺗﻲ ﯾﺗم ﻓﯾﮭﺎ اﻟﺗﻣﯾﯾز ﺿد اﻟﻧﺳﺎء‪،‬‬ ‫اﻟﻣﺷﺎﻛل ﻓﻲ اﻟﻣﺳﺗﻘﺑل‪ ،‬واﻟﺗﻲ ﺣﺗﻣﯾﺎ ﺗؤﺛر ◄ﺗﺷﺟﯾﻊ اﻟزراﻋﺔ‪ ،‬ﺗطوﯾر اﻟﺻﺣﺔ واﻟﺑﻧﯾﺔ‬
‫ﺣﯾث ﻻ ﯾﻣﻛن ﻟﮭن اﻟﺣﺻول ﻋﻠﻰ اﻟﺗدرﯾب‬ ‫اﻟﺗﺣﺗﯾﺔ‪ ،‬اﻟﺗﻛوﯾن‬ ‫ﺳﻠﺑﯾﺎ ﻋﻠﻰ اﻷﺟﯾﺎل اﻟﻘﺎدﻣﺔ‪.‬‬
‫واﻟﺗوظﯾف ﺑﺎﻟﻛﻔﺎﯾﺔ اﻟﻼزﻣﺔ‪ ،‬رﻏم أن ﺗدرﯾب‬ ‫و ا ﻟﺗد ر ﯾب ‪،‬‬
‫اﻟﻧﺳﺎء ھو ﻗﺑل ﻛل اﻟﻌواﻣل اﻷﺧرى اﻷداة‬ ‫و ا ﻹ ﻣد ا د ا ت‬
‫اﻷﻗوى ﻓﻲ ﻣﻛﺎﻓﺣﺔ ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ )اﻟﺷﻛل ‪.(5‬‬ ‫اﻟطﺑﯾﺔ واﻹﻣدادات‬
‫إن اﻟﻣﺷﺎﻛل اﻟﻣﺗﻌﻠﻘﺔ ﺑﺎﻟﻣﺎء واﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ‬ ‫ﺑﺎﻟﻣﯾﺎه؛‬
‫ﺗﮭم ﻛل ﻓرد‪ ،‬وھﻲ واﻗﻌﯾﺔ؛ ﻟذا ﯾﺳﺗوﺟب ﻋﻠﻰ‬ ‫◄اﻟﺗﻣﻛﯾن ﻣن‬
‫ﻛل ﺷﺧص ﻋدم إﻋﺗﻣﺎد ﺳﯾﺎﺳﺔ اﻟﻧﻌﺎﻣﺔ ﺑل‬ ‫إﻟﻰ‬ ‫اﻟوﺻول‬
‫ﻣواﺟﮭﺔ ھذه اﻟﻣﺷﺎﻛل واﻵﺛﺎر اﻟﺳﻠﺑﯾﺔ ﻟﮭﺎ‪،‬‬ ‫اﻟﺿﻣﺎن‬ ‫ﻧظم‬
‫اﻟﺗﻲ ﯾﻣﻛن أن ﺗزداد إﻻ ﺳوءًا‪.‬‬ ‫اﻻﺟﺗﻣﺎﻋﻲ؛‬
‫◄اﻹدارة اﻟﺟﯾدة‬
‫}^≥‪Ì‬‬ ‫واﻟﻣﺣﻛﻣﺔ ﻟﻠﻣوارد‬
‫ﻧﻘص اﻟﻣﯾﺎه‪ ،‬اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ واﻟﺗﻠوث ﺛﻼﺛﺔ‬ ‫اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ‪ ،‬إﻟﺦ ‪. ...‬‬
‫ﺗﺣدﯾﺎت ﺗواﺟﮭﺎ اﻟﺑﺷرﯾﺔ‪ ،‬ﻟذا‪ .‬ﯾﺟب ﻋﻠﻰ‬ ‫ﺗوﺿﺢ اﻟﻌواﻣل‬
‫اﻹﻧﺳﺎن أن ﯾدرك اﻷﺧطﺎر اﻟﻧﺎﺟﻣﺔ وﯾﺗﺻرف‬ ‫ﻟﺳوء‬ ‫اﻟﺳﺗﺔ‬ ‫اﻟﺷﻛل ‪ :4‬اﻹﺳﺗﺧداﻣﺎت اﻟرﺋﯾﺳﯾﺔ ﻟﻠﻣﯾﺎه‬
‫وﻓﻘﺎ ﻟذﻟك‪.‬‬ ‫اﻟﺗﻐذﯾﺔ اﻟﻣﺗﻣﺛﻠﺔ‬
‫ﻟﻘد أﺻﺑﺢ اﻟﺣﺻول ﻋﻠﻰ اﻟﻣﺎء أﻣرا ﺑﺎﻟﻎ‬ ‫ﻓﻲ اﻹﻧﺗﺎج‪ ،‬طرق‬
‫اﻷھﻣﯾﺔ‪ ،‬ﻟﮭذا ﯾﺟب أﻛﺛر ﻣن أي وﻗت ﻣﺿﻰ‬ ‫ﯾﻣﻛن أن ﯾﻛون ﺳﺑب ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ‪ ،‬اﻟﺗﻐذﯾﺔ اﻟﺗﺣول‪ ،‬ﻋدد اﻟﺳﻛﺎن‪ ،‬اﻟﻔﻘر‪ ،‬اﻟﺳﯾﺎﺳﺔ وﻋﻠم‬
‫اﻟﺣﻔﺎظ اﻟﻣطﻠﻖ ﻋﻠﻰ ھذه اﻟﺛروة اﻟﺛﻣﯾﻧﺔ‪.‬‬ ‫اﻟﻣﻔرطﺔ أو اﻟﺗﻐذﯾﺔ اﻟﻐﯾر ﻛﺎﻓﯾﺔ‪ ،‬أو ﻧظﺎم اﻷﻣراض؛ ﻣدى ﺗﻌﻘﯾد اﻷﺳﺑﺎب اﻟﻛﺎﻣﻧﺔ وراء‬
‫ﯾﻣﺛل اﻟﺗﻠوث واﻗﻊ اﻟﻌﺎﻟم ﺑﻛﺎﻣﻠﮫ‪ ،‬ﺑﻣﺎ أﻧﮫ ﯾؤﺛر‬ ‫ﻏذاﺋﻲ ﻏﯾر ﻣﺗوازن ﻻ ﯾﺣﺗوي ﻋﻠﻰ ﺟﻣﯾﻊ ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ وﻣدى ﺻﻌوﺑﺔ إﯾﺟﺎد اﻟﺣﻠول‬
‫ﻋﻠﻰ ﺟﻣﯾﻊ اﻟﻛﺎﺋﻧﺎت اﻟﺣﯾﺔ )اﻹﻧﺳﺎن‪ ،‬اﻟﺣﯾوان‬ ‫اﻟﻌﻧﺎﺻر اﻟﻐذاﺋﯾﺔ اﻟﻼزﻣﺔ ﻟﻠﺣﺻول ﻋﻠﻰ ﻟﮭﺎ‪.‬‬
‫واﻟﻧﺑﺎت(‪.‬‬ ‫ﺗﻐذﯾﺔ ﺟﯾدة‪ .‬وﯾﻌﺗﺑر ﻛل ﻣن ﻋدم ﻛﻔﺎﯾﺔ اﻟﻛﻣﯾﺔ وھذا ﯾدل ﻋﻠﻰ أھﻣﯾﺔ اﻷدوار اﻟﺗﻲ ﯾﺟب أن‬
‫ﯾﻌﺗﻣد ﻛل ﻣن اﻟﻧﻣو اﻻﻗﺗﺻﺎدي‪ ،‬اﻟﺗﻧﻣﯾﺔ‬ ‫اﻟﻐذاﺋﯾﺔ واﻷﻣراض )ﺧﺎﺻﺔ اﻻﻟﺗﮭﺎﺑﺎت( ﯾﻘوم ﺑﮭﺎ ﺟﻧﺑﺎ إﻟﻰ ﺟﻧب ﻛل اﻟﻣﺗﺧﺻﺻﯾن ﻓﻲ‬
‫ﻋﻠم اﻟزراﻋﺔ‪ ،‬ﻓﻲ اﻟدﯾﻣﻐراﻓﯾﺎ‪ ،‬ﻓﻲ اﻻﻗﺗﺻﺎد‪،‬‬ ‫اﻷﺳﺑﺎب اﻟﻔورﯾﺔ ﻟﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ‪.‬‬
‫واﻻﺳﺗﻘرار اﻻﺟﺗﻣﺎﻋﻲ ﻷي ﺑﻠد ﻋﻠﻰ اﻟﺣﻔﺎظ‬
‫ﻋﻠﻰ اﻟﻣوارد اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ‪ ،‬واﻟﺗﻲ ھﻲ ﻣﻔﺗﺎح اﻟﻧﺑض‬ ‫ﯾﻣﻛن أن ﯾﻛون ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ ﻣﺷﻛﻠﺔ ﺻﺣﯾﺔ‪ ،‬ﻓﻲ اﻟﺳﯾﺎﺳﺔ وﻓﻲ اﻟﺻﺣﺔ ﻟﻣﻛﺎﻓﺣﺔ ﺳوء‬
‫ﻓﻲ اﻟﻧﻣو اﻻﻗﺗﺻﺎدي‪ ،‬وﺗﺳﺎھم ﻓﻲ اﻟﺻﺣﺔ‪،‬‬ ‫وﯾﻣﻛن ﻟﻠﻣﮭﻧﯾﯾن ﻓﻲ ﻣﺟﺎل اﻟﺻﺣﺔ ﺗوﻓﯾر اﻟﺗﻐذﯾﺔ‪.‬‬
‫ﻓﻲ اﻟﺳﻼﻣﺔ و ﻓﻲ ﺗﻧﻣﯾﺔ اﻟﻌﻧﺻر اﻟﺑﺷري‪،‬‬ ‫ﺑﻌض اﻹﺟﺎﺑﺎت‪ ،‬ﻟﻛﻧﮭم ﻟن ﯾﺗﻣﻛﻧوا ﻟوﺣدھم وﻗد ﺣدد اﻟﻣؤﺗﻣر اﻟدوﻟﻲ ﻟﻠﺗﻐذﯾﺔ ﺗﺳﻌﺔ‬
‫اﻟذي ﯾﻣﺛل أداة ﻛل ﺗﻧﻣﯾﺔ‪.‬‬ ‫ﻣن ﺣل ھذه اﻟﻣﺷﻛﻠﺔ‪ .‬ﯾُطﻠب ﻣن اﻟﻣزارﻋﯾن‪ ،‬ﻣﺟﺎﻻت ﻣﺷﺗرﻛﺔ ﻟﻠﻌﻣل ﻣن أﺟل ﺗﻌزﯾز‬
‫وﻓﻲ ﻛﺛﯾر ﻣن اﻷﺣﯾﺎن ﻣن اﻟﻣﮭﻧﯾﯾن ﻓﻲ وﺣﻣﺎﯾﺔ اﻟرﻓﺎه اﻟﺗﻐذوي ﻟﻠﺷﻌوب‪ ،‬وھﻲ ‪:‬‬
‫ﻟﻠﺣﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﻣوارد اﻟﻣﺎﺋﯾﺔ ﯾﺟب ‪:‬‬ ‫اﻟزراﻋﺔ ﺿﻣﺎن إﻧﺗﺎج ﻏذاﺋﻲ ﻛﺎف وﻣﻧﺎﺳب‪ .‬ﺗﺣﺳﯾن اﻷﻣن اﻟﻐذاﺋﻲ ﻟﻸﺳر؛‬
‫◄اﻟﺣد ﻣن ﺗﺳرب وﺿﯾﺎع اﻟﻣﺎء ﺑﺈدارة‬ ‫وﯾُطﻠب ﻣن اﻟﻌﺎﻣﻠﯾن ﻓﻲ اﻟﻣﺟﺎل اﻟﺗرﺑوي ‪‬ﺣﻣﺎﯾﺔ اﻟﻣﺳﺗﮭﻠك ﻣن ﺧﻼل ﺗﺣﺳﯾن ﺟودة‬
‫ﻣﺣﻛﻣﺔ ﻟﻠﻧﻔﺎﯾﺎت واﻻﺳﺗﮭﻼك اﻟﻣﻌﻘول؛‬ ‫ﺗوﻋﯾﺔ وﻣﺳﺎﻋدة اﻟﻧﺎس‪ ،‬ﺧﺎﺻﺔ ﻣﻧﮭم وﺳﻼﻣﺔ اﻷﻏذﯾﺔ؛‬
‫◄اﻟﺳﯾطرة ﻋﻠﻰ ﺟرﯾﺎن ﻣﯾﺎه اﻷﻣطﺎر ﻓﻲ‬ ‫اﻟﻧﺳﺎء‪ ،‬ﻟﺿﻣﺎن اﻟﺗﻐذﯾﺔ اﻟﺟﯾدة‪ .‬وﻏﺎﻟﺑﺎ ﻣﺎ ‪‬اﻟوﻗﺎﯾﺔ ﻣن ﻧﻘص اﻟﻣﻐذﯾﺎت اﻟدﻗﯾﻘﺔ‬
‫اﻟﻣﻧﺎطﻖ اﻟﺣﺿرﯾﺔ؛‬ ‫ﺗﺗطﻠب ﻣﻛﺎﻓﺣﺔ ﺳوء اﻟﺗﻐذﯾﺔ ﻣﺳﺎھﻣﺔ ﻛل ﻣن اﻟﻣﺣددة؛‬
‫◄ﺗﻧوﯾﻊ اﻷﺳﺎﻟﯾب اﻟﻌﻼﺟﯾﺔ‪ :‬اﻟﺻرف‬ ‫اﻟﻣﺧﺗﺻﯾن ﻓﻲ اﻻﻗﺗﺻﺎد واﻟﺗﻧﻣﯾﺔ اﻻﺟﺗﻣﺎﻋﯾﺔ‪ ،‬ﺗﺷﺟﯾﻊ اﻟرﺿﺎﻋﺔ اﻟطﺑﯾﻌﯾﺔ؛‬
‫اﻟﺻﺣﻲ اﻟﻣﺳﺗﻘل‪ ،‬ﺗﻘﻧﯾﺎت اﻷﻏﺷﯾﺔ‪ ،‬إﻟﺦ ‪...‬؛‬ ‫وﻣﺳﺎھﻣﺔ اﻟﺳﯾﺎﺳﯾﯾن واﻟﺣﻛوﻣﺎت واﻟﺣرﻛﺎت ‪‬ﺗﻌزﯾز اﻟﻧظم اﻟﻐذاﺋﯾﺔ وأﻧﻣﺎط اﻟﺣﯾﺎة‬
‫اﻟﺳﻠﯾﻣﺔ؛‬ ‫اﻟﻌﻣﺎﻟﯾﺔ‪ ،‬إﻟﺦ ‪. ...‬‬
‫◄ﺗطوﯾر وﺗﺣﺳﯾن ﺗﻘﻧﯾﺎت اﻟري؛‬
‫◄ﺗطﺑﯾﻖ ﻣﺑدأ اﻟﻣﻠوث ‪ -‬اﻟداﻓﻊ ﻋﻠﻰ ﺟﻣﯾﻊ‬ ‫‪‬اﻟوﻗﺎﯾﺔ واﻟﻌﻼج ﻣن اﻷﻣراض اﻟﻣﻌدﯾﺔ؛‬
‫اﻟﻣﺳﺗوﯾﺎت وﻓﻲ ﺟﻣﯾﻊ اﻟﻘطﺎﻋﺎت‪.‬‬ ‫‪‬دﻋم اﻟﻔﺋﺎت اﻟﻣﺣروﻣﺔ واﻟﺿﻌﯾﻔﺔ‬ ‫‪ÍÒ]Ñ«÷]<‡⁄˘]<·^€ï<ΩÊÜç‬‬
‫ﺗﻛون اﻟﺷروط ﻟﺿﻣﺎن اﻟﺗﻐذﯾﺔ اﻟﺳﻠﯾﻣﺔ اﻗﺗﺻﺎدﯾﺎ ﻣن اﻟﻧﺎﺣﯾﺔ اﻟﺗﻐذوﯾﺔ؛‬
‫ﯾﻣﻛن ﻣﻧﻊ اﻟﺗﻠوث ﻣن ﺧﻼل اﻟﺗﺳﻣﯾد اﻟزراﻋﻲ‬ ‫ﺑﺈﯾﺟﺎد ﺣﻠول ﻣﺣددة وﻣﺣﻠﯾﺔ ﻓﻲ اﻟﻌدﯾد ﻣن ‪‬ﺗﻘﯾﯾم وﺗﺣﻠﯾل وﻣراﻗﺑﺔ اﻟﺗﻐذﯾﺔ؛‬
‫اﻟﻌﻘﻼﻧﻲ‪ ،‬وﻋن طرﯾﻖ اﻟﺣد ﻣن اﻟﻧﻔﺎﯾﺎت‬ ‫‪‬إدراج أھداف اﻟﺗﻐذﯾﺔ ﻓﻲ ﺳﯾﺎﺳﺎت‬ ‫اﻟﻘطﺎﻋﺎت‪ ،‬وذﻟك ﻋن طرﯾﻖ‪:‬‬
‫اﻟﺻﻧﺎﻋﯾﺔ اﻟﺳﺎﺋﻠﺔ واﻟﻧﻔﺎﯾﺎت اﻟﻣﻧزﻟﯾﺔ اﻟﺳﺎﻣﺔ‪،‬‬ ‫◄ﺗطوﯾر اﻟﻣﻧﺎطﻖ اﻟرﯾﻔﯾﺔ ﻻﺳﺗﺧدام وﺑراﻣﺞ اﻟﺗﻧﻣﯾﺔ‪.‬‬

‫‪N°24 / Octobre 2017‬‬ ‫‪61‬‬

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