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L’INTÉRÊT DE LA STRUCTURATION DE
L’ESPACE AVEC UN ENFANT AUTISTE
Lucile PHILBERT
L’INTÉRÊT DE LA STRUCTURATION DE
L’ESPACE AVEC UN ENFANT AUTISTE
Lucile PHILBERT
WALLON
REMERCIEMENTS
Un grand merci à tous les professionnels qui ont pu me conseiller et m’aider de près ou de
Je remercie aussi mes proches pour le soutien et l’écoute dont ils ont fait preuve durant cette
année.
Mots clés :
Autisme
Espace environnant
Espace d’action
Espace corporel
Espace relationnel
Espace psychique
Schéma corporel
SOMMAIRE
INTRODUCTION....................................................................................................................................1
L’AUTISME .............................................................................................................................................4
I. HISTORIQUE.........................................................................................................................................4
II. DEFINITION ..........................................................................................................................................6
III. CRITERES DE DIAGNOSTIC. .................................................................................................................6
IV. DIFFERENTES APPROCHES DE L’AUTISME. .........................................................................................9
1. La perspective psychodynamique......................................................................................................... 9
2. La perspective psycho-développementale. ......................................................................................... 11
3. La perspective génétique. ................................................................................................................... 14
4. La perspective biologique et neuro-anatomique................................................................................. 14
V. DIFFERENTS TYPES DE PRISE EN CHARGE ET METHODES D’INTERVENTION. ..................................15
1. L’approche dévéloppementale............................................................................................................ 15
a. TEACCH........................................................................................................................................................ 15
b. Le programme de Denver. ............................................................................................................................. 16
2. L’approche comportementale............................................................................................................. 16
a. ABA................................................................................................................................................................ 16
b. LOVAAS......................................................................................................................................................... 17
c. DDDC. (Douglas Developmental Disabilities Center) ................................................................................. 17
3. L’intégration en milieu scolaire.......................................................................................................... 18
4. La prise en charge psychothérapeutique............................................................................................. 18
5. La thérapie d’échange et de développement....................................................................................... 18
6. Autres. ................................................................................................................................................ 19
VI. LES TROUBLES PSYCHOMOTEURS RENCONTRES CHEZ L’ENFANT AUTISTE.....................................20
DU CORPS A LA PENSÉE EN PASSANT PAR L’ESPACE ............................................................22
I. ANAMNESE. ........................................................................................................................................42
II. PARCOURS INSTITUTIONNEL. ............................................................................................................42
III. BILAN PSYCHOLOGIQUE. ..................................................................................................................43
IV. BILAN PSYCHOMOTEUR.....................................................................................................................44
a. Bilan d’observation avant son entrée dans l’institution (juin 2006)................................................... 44
b. Bilan d’observation effectué en septembre 2007. .............................................................................. 44
c. Conclusion.......................................................................................................................................... 45
V. PROJET THERAPEUTIQUE. .................................................................................................................45
VI. ÉVOLUTION DU SUIVI DE MARTIN.....................................................................................................46
VII. CONCLUSION...................................................................................................................................52
DISCUSSION .........................................................................................................................................53
I. REGULATION TONIQUE......................................................................................................................71
II. REGARDS ET VOCALISES. ..................................................................................................................72
III. L’IMITATION......................................................................................................................................73
IV. LES IMAGES COMME MOYEN DE COMMUNICATION..........................................................................73
CONCLUSION ......................................................................................................................................75
INTRODUCTION
J’ai effectué mon stage de dernière année de psychomotricité dans un Institut Médico–
Éducatif au sein duquel j’ai rencontré des enfants et adolescents atteints de pathologies
diverses, dont l’autisme. J’ai rapidement été interpellée par cette pathologie, notamment par
les particularités liées à la communication, mais aussi par l’aspect psychomoteur des troubles.
l’espace environnant sur les enfants autistes, et plus spécifiquement sur les différents
de la pensée.
courants, les différents modes de prise en charge. Je ferai un bref état des différents troubles
psychomoteurs que l’on peut rencontrer chez les enfants atteints d’autisme. A partir de cet
appui théorique et par les constatations cliniques, nous savons que les enfants autistes ont des
limites corporelles, une motricité volontaire particulière ainsi qu’un défaut de compréhension
de l’environnement extérieur. Ainsi, quel que soit le courant de pensée, ces enfants ont des
réutilisation ultérieure ne donnant pas les bases suffisantes à l’enfant pour investir l’espace
1
extérieur. Par la suite, je développerai les différentes évolutions des notions de schéma
corporel, d’image du corps et d’espace chez l’enfant dit « normal » pour en faire une
comparaison avec l’enfant atteint d’autisme. J’ai ajouté à cette partie théorique un rappel sur
comment en psychomotricité, nous avons pu agir pour aider un enfant présentant des troubles
s’appuyant notamment sur une structuration de l’espace extérieur. La prise en charge dont il a
Dans un dernier temps, sur la base d’une expérience clinique, nous discuterons de la
spécificité de cette prise en charge de l’enfant autiste passant notamment à travers l’espace
externe pour aborder par la suite l’espace corporel, permettant à l’enfant d’investir l’espace
Martin. C’est un enfant attachant et qui a besoin de mieux comprendre son environnement
extérieur, son corps et les autres. Durant notre prise en charge, il a beaucoup évolué
2
PARTIE THÉORIQUE
3
L’AUTISME
I. HISTORIQUE.
D’un point de vue étymologique le mot « autisme » vient du grec « autos » signifiant
soi - même.
1911, il décrivait des patients en retrait du monde extérieur et vivant repliés sur eux mêmes.
En 1943, Léo KANNER (cité par P.COUPECHOUX) exposa le cas de onze enfants qui
marqué par l’écholalie et des mouvements répétitifs. Ces troubles apparaissant dans les deux
premières années de la vie, il en déduit que ces enfants naissaient avec ces troubles. Par la
suite, il s’attarda sur le comportement des parents les décrivant comme intelligents, froids et
distants. Ceci participa à la polémique concernant la culpabilité des parents quant à la cause
différents cours de pensée qui ont eu lieu au cours du temps. Le terme « autisme » apparaît
pour la première fois dans le DSM II (Manuel Diagnostique et Statistique des troubles
infantile ». En 1980, dans le DSM III « l’autisme infantile » est regroupé dans la rubrique
4
des « Troubles Envahissants du Développement » (TED). C’est dans cette nouvelle
classification que les critères de diagnostic ne sont plus basés sur des théories
psychanalytiques. Dans le DSM III révisé en 1987, l’autisme apparaît dans la rubrique des
TED et les TED non spécifiés. C’est en 1994 que dans le DSM IV, les TED sont divisés en
cinq parties comprenant les troubles autistiques (code F84.0), le syndrome de Rett, le
on distingue l’autisme infantile précoce de type Kanner, les autres formes d’autisme, les
5
II. DEFINITION
communication verbale et non verbale, dans les interactions sociales, dans les comportements,
intérêts et activités restreints et stéréotypés. Tout ces symptômes apparaissant avant l’âge de
trois ans.
Selon l’INSERM en 2001, 4 à 5 enfants (de 5/6 ans) sur 10 000 étaient atteints
d’autisme de type Kanner. Si l’on prend l’autisme au sens large, incluant le syndrome
Selon le DSM IV (1996) pour que le diagnostic de trouble autistique soit établi, il faut :
A. Un total de six (ou plus) parmi les éléments décrits en (1), (2) et (3), dont au moins
(1) Altération qualitative des interactions sociales, comme en témoignent au moins deux des
éléments suivants :
-altération marquée dans l’utilisation, pour réguler les interactions sociales, de comportements
non verbaux multiples, tels que le contact oculaire, la mimique faciale, les postures
6
- incapacité à établir des relations avec les pairs correspondant au niveau de développement,
- le sujet ne cherche pas spontanément à partager ses plaisirs, ses intérêts ou ses réussites avec
d’autres personnes,
suivants :
- absence d’un jeu de « faire semblant » variée et spontanée, ou d’un jeu d’imitation sociale
(3) Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités
7
- adhésion apparemment inflexible à des habitudes ou à des rituels spécifiques et non
fonctionnels,
fonctionnement débutant, avant l’age de trois ans dans au moins un des domaines suivants :
et l’imagination. S’y ajoute le fait que le trouble ne peut être expliqué par le syndrome de Rett
8
IV. DIFFERENTES APPROCHES DE L’AUTISME.
1. LA PERSPECTIVE PSYCHODYNAMIQUE.
Cette perspective a pour principe le fait que l’autisme est une résultante d’un trouble
réaction psychique à une « situation extrême » et notamment un échec dans la relation duelle
SPITZ a étudié des nourrissons placés soit dans une prison, soit dans une pouponnière.
recevaient les soins vitaux. Il a observé que les nourrissons des prisons se développaient
d’enfants autistes, ont travaillé autour de la mise en place d’une grille où s’ordonnent les
grandes périodes de la formation d’un Moi corporel. Cette grille met en rapport le
développement du Moi avec différents domaines comme l’état de l’image du corps, les
9
l’exploration de l’espace et des objets, l’état du langage, l’état du graphisme, le repérage
temporel, les conduites agressives, la douleur et l’état immunitaire. Il faut avoir conscience
que dans chaque domaine, il peut y avoir des différences d’acquisition. Les grandes étapes
émises sont l’état autistique dit « réussi » (l’enfant est replié sur lui même et présente des
d’individuation (il y a une quasi disparition des stéréotypies, l’enfant recherche des échanges,
F. TUSTIN (cité par C.TARDIF, G.GEPNER) part de l’état autistique dit normal,
l’autisme est un état où l’enfant est centré sur lui même. L’enfant est pris par un ensemble de
sensations. Il ne distingue pas le fait que les objets amènent des sensations qui ne viennent pas
de son propre corps. Dans le cas de l’autisme l’enfant serait resté bloqué à ce stade, la
distinction entre le soi et le non-soi ne se faisant pas. Les objets extérieurs devenant objets
autistiques puisque l’enfant les prend comme appartenant à son propre corps. F. TUSTIN
distingue trois groupes d’autisme ; l’autisme primaire anormal (fait suite à l’autisme primaire
normal, l’enfant ne différencie pas son corps de celui de sa mère et de l’extérieur, les
sensations sont primaires.) ; l’autisme secondaire à carapace (se rapproche de l’autisme décrit
par L. KANNER, l’enfant met en place une barrière entre lui et le monde extérieur
puis apparaît une période de régression où l’enfant se replie sur lui, sur ses sensations
10
Quant à MELTZER et ses collaborateurs (cité par C.TARDIF, G.GEPNER) ils ont
adhésive » qui seraient en lien avec une altération de la relation d’objet. Ces enfants auraient
des difficultés à introjecter les informations extérieures et à les rassembler pour construire leur
personnalité. MELTZER parle en terme de dimensionnalités. Selon cet auteur, l’enfant autiste
s’attarderait davantage sur les sensations provoquées par l’objet que par l’objet lui même. Le
notamment par le collage, la fusion. L’imitation n’étant pas possible, l’enfant aurait des
langage et d’une pensée propre permettant une relation à l’objet et donc la construction d’un
temporelle.
Pour les Post Kleiniens, la psychose infantile est un état pathologique de perte d’une
partie du sujet lors d’une expérience de séparation mère/bébé à une période où l’enfant n’a
2. LA PERSPECTIVE PSYCHO-DEVELOPPEMENTALE.
polémique sur la relation mère/bébé et développe le fait que la relation des parents avec
l’enfant est perturbée en raison du manque de réponse du bébé aux stimulations parentales ;
11
mettant les parents dans une impuissance favorisant au long terme un trouble de la
Un certain nombre d’études ont été faites portant notamment sur les différents déficits
(sociaux, communicatifs, émotionnels, sensoriels, cognitifs) que l’on retrouve dans l’autisme.
Certaines études ont évoqué des difficultés au niveau de l’interaction sociale, notamment dans
des visages, postures, mimiques. Selon HOBSON (cité par C.TARDIF, G.GEPNER), le
communication. Des études ont montré que les enfants autistes avaient plus de facilités avec
le langage écrit puisqu’il est dénué de tout contexte émotionnel, interactionnel (voix,
manque d’attention conjointe chez l’enfant autiste. L’attention conjointe est l’ensemble des
gestes visant à attirer l’attention sur un objet dans le but de l’obtenir. Pour ces auteurs, ce
déficit aurait un lien avec le partage émotionnel et la capacité à considérer les intentions et
12
Pour U. FRITH, S. BARON-COHEN et A. LESLIE (cité par P.COUPECHOUX), les
autrui des émotions, pensées pour comprendre et anticiper les comportements. U. FRITH a
soulevé la question de la conscience de soi pour avoir cette possibilité, pour elle, le problème
se situe au niveau de l’utilisation des états mentaux, pour comprendre les autres il faut se
comprendre soi-même. Les enfants autistes ont aussi des difficultés dans les capacités
L’imitation fait appel à une conscience de soi, d’autrui mais aussi à des capacités de
attribuée au cortex préfrontal ( centre des représentations) et au système limbique (centre des
émotions).
13
3. LA PERSPECTIVE GENETIQUE.
Des études épidémiologiques anglo-saxonnes ont été menées sur des jumeaux
monozygotes et dizygotes. Elles ont montré que chez les jumeaux monozygotes quand l’un
des deux est atteint, l’autre a 70% de risques d’être atteint d’autisme ou apparentés. Pour les
jumeaux dizygotes ce risque est de 4%. Le risque est le même pour la fratrie d’une famille
Médicale INSERM) (cité par P.COUPECHOUX), l’autisme est une maladie génétique dont la
transmission héréditaire ferait intervenir plusieurs gènes. Actuellement des études sont
menées sur la comparaison de gènes chez des frères et sœurs atteints. Il en est ressorti
Y.
Il a été observé un taux élevé de sérotonine plaquettaire dans le sang d’enfants autistes.
développement du système nerveux. Des études aux États-unis ont démontré des anomalies
14
concernant les levures intestinales, acides gras essentiels, protéines du lait et du blé, les
D’un point de vue neuro-anatomique, le cervelet et le système limbique seraient touchés par
Suite aux diverses approches théoriques qui ont été développées, certaines techniques
1. L’APPROCHE DEVELOPPEMENTALE.
a. TEACCH
Autistic and related Communication Handicaped Children) a été élaboré en 1971 par E.
enfant de tous âges atteints d’autisme ou troubles apparentés. Il a pour objectifs d’insérer
15
Au niveau scolaire, l’enseignement est adapté notamment sur la structuration du lieu,
b. LE PROGRAMME DE DENVER.
Ce programme mis en place en 1981 s’appuie sur le jeu pour permettre l’acquisition des
2. L’APPROCHE COMPORTEMENTALE.
a. ABA
compétences. Deux types d’enseignements sont proposés, le premier dit « structuré » où les
correctement sans aide. Le second est dit « incidental », il s’agit de guider l’enfant dans la
positifs (friandises, nourriture) lors de réponses correctes et pour arriver à une généralisation
des comportements adaptés, dans le cas contraire il n’y a pas de renforcement. Les résultats
concernant cette méthode sont controversés puisqu’il a été évoqué des régressions à l’arrêt du
16
b. LOVAAS.
diminuer les comportements d’autostimulation. Il se fait en lien avec les parents et nécessite
une stimulation à raison d’environ 40 heures par semaine. Pour développer de nouveaux
sourire/caresse, activité), les punitions dites positives (verbales, physiques comme la fessée)
surcorrection). Les résultats montrent qu’en fin de prise en charge, les comportements
négatifs ont diminué et les positifs ont augmenté. En comparant une population d’enfants
stimulée 10 heures par semaine et une à 40 heures par semaine, il apparaît que 47% des
enfants ayant bénéficié de 40 heures par semaine ont retrouvé un comportement dit normal.
Il se base sur des méthodes issues de la méthode ABA. Il accueille des enfants en âge
est d’intensité intermédiaire et la troisième classe est une classe intégrée. L’enseignement se
base sur le développement des cognitions, du langage, des capacités motrices, de l’attention,
17
D’autres programmes comportementaux existent comme le LEAP (Learning Experiences-
an Alternative Program for Preschoolers And Parents), il est surtout axé sur l’intégration des
Son-Rise, etc.
En France on parle « d’inclusion » lorsque les enfants sont scolarisés avec d’autres
enfants. Des classes ont été mises en place comme les classes d’intégration scolaire (CLIS),
les unités pédagogiques d’intégrations (UPI). En général en France, cette intégration n’est pas
transfert qui interviennent dans l’autisme. L’objectif est l’ouverture de l’enfant autiste à la
relation à autrui et à lui même pour qu’il réinvestisse son appareil psychique.
Cette approche a été proposée par le Professeur G. LELORD et son équipe de Tours.
central. Cette thérapie est axée autour de l’échange, du développement cognitif, affectif et
émotionnel. Elle repose sur une acquisition libre des moyens de communication, de
18
La thérapie est individuelle, deux thérapeutes spécialisés sont présents, l’un agissant
l’autre observant. Les séances sont réalisées dans une salle vide mise à part deux chaises et
une table, à raison en moyenne de trois à quatre fois par semaine, à la même heure et toujours
disponibilité est celle de l’adulte pour l’enfant, notamment par les encouragements. Elle
oriente l’enfant vers l’extérieur et les acquisitions libres. La réciprocité dans le but de créer ce
6. AUTRES.
neuroleptiques peuvent être prescrits dans le but de diminuer l’agressivité et des sédatifs pour
Suite aux études américaines ayant montré des anomalies sur les taux de certains
éléments dans le sang, des médecins peuvent prescrire des régimes alimentaires sans gluten,
sans caséine. Ces régimes se basent sur l’hypothèse d’une intoxication provenant de produits
extérieurs et étant mal absorbés par l’organisme, tout ceci aurait des répercutions sur le
19
VI. LES TROUBLES PSYCHOMOTEURS RENCONTRES CHEZ
L’ENFANT AUTISTE.
Tonus : un tonus de fond souvent hypotonique avec des troubles de la régulation tonique. En
Équilibre : il est souvent perturbé ou retardé ; on peut l’observer à travers les particularités de
la marche. La motricité générale est également affectée par les mouvements parasites, les
modes de déplacement…
Praxies : on observe des troubles praxiques notamment dus aux stéréotypies, mais aussi par
leur difficulté de conscience de l’axe corporel, élément essentiel dans la mise en place des
utilisation des deux mains. Les praxies faciales font aussi défauts puisqu’ils ont du mal à
Temps : les notions d’organisation, orientation et structuration sont aussi difficiles pour ces
20
Schéma corporel/ Image du corps : trouble de la conscience de l’axe du corps, corps sans
limite, on peut observer des difficultés concernant la topologie des différentes parties du
corps.
On remarque aussi chez l’enfant autiste des difficultés dans l’anticipation (conséquences
possibles d’action sur notre environnement ou nous-même), dans la planification des actions
21
DU CORPS A LA PENSÉE EN PASSANT
PAR L’ESPACE
I. LE SCHEMA CORPOREL.
1. DEFINITION.
Le Schéma corporel permet d’avoir une représentation unifiée de son corps, il se met
chez le sujet. Quand il est édifié, le sujet a conscience de son corps et peut intervenir sur son
environnement, s’orienter dans l’espace, par rapport aux objets et permet aussi l’entrée en
Selon J. LE BOULCH, « Le schéma corporel peut être considéré comme une intuition
d’ensemble ou une connaissance immédiate que nous avons de notre corps à l’état statique ou
en mouvement dans le rapport de ses différentes parties entre elles et surtout dans ses rapports
dynamique qui fournit à nos actes comme à nos perceptions le cadre spatial de référence où ils
prennent leur signification. » Le schéma corporel est une perception, connaissance qui évolue
22
Ces deux définitions montrent que le schéma corporel dépend des stimulations
environnementales qui doivent prendre sens pour le sujet pour permettre une représentation
unifiée de son propre corps. Le schéma corporel se construit à partir de données motrices,
corps qui selon SCHILDER est « L’image du corps humain, c’est l’image de notre propre
corps que nous formons dans notre esprit, autrement dit la façon dont notre corps nous
apparaît à nous-même. ». L’image du corps est en lien avec le vécu, l’histoire de l’individu.
Comme nous l’avons vu précédemment, le schéma corporel est une notion qui a toute
son importance dans le développement psychomoteur de l’enfant. Elle permet une fois
intégrée une meilleure interaction avec l’environnement sur les plans relationnel et/ou
fonctionnel.
Le schéma corporel prend naissance par les systèmes neuro-sensoriel et moteur (de
dont l’individu va s’approprier son corps et les objets qui l’environnent. Pour cela il parle de
flux sensoriels, constitués par une source qui émet de manière régulière et orientée, un agent
23
En d’autres termes, il s’agit là d’un stimulus et d’un récepteur au stimulus. Je
m’attarderai sur les différents flux et leurs effets sur la construction du schéma corporel.
Elle apporte donc à l’individu des informations sur la situation, la topologie des différentes
Le flux gravitaire permet de lutter contre la pesanteur, ce flux est constant, il demande des
enveloppe corporelle. Ce flux intervient aussi dans le dialogue tonique ; en effet le contact
avec l’adulte favorise une stimulation sensorielle, puis un recrutement tonique. Par la suite il
va y avoir un ajustement tonique constant entre la mère et son enfant en fonction des
Le flux olfactif permet la construction d’une enveloppe olfactive qui peut être rassurante et
Les flux sonores ont une importance particulière puisqu’ils permettent des réactions d’alerte
et d’orientation de l’enfant à une stimulation particulière et ainsi une modulation tonique. Ces
24
Les flux visuels permettent l’exploration visuelle de l’environnement mais aussi la prise de
conscience de son corps propre. L’enfant va s’appuyer sur ses différentes informations
sensorielles acquises pour utiliser son corps comme moyen d’entrer en relation et d’agir sur
l’environnement.
pourra dans un premier temps moduler son tonus puis il aura une action motrice qui lui
permettra d’agir sur son environnement et ainsi par son expérience sensori-motrice continuer
l’ajustement corporel interactif entre la mère et l’enfant est une base essentielle à la
développement de cette notion. En effet, l’enfant va intégrer ses variations toniques et les
Les notions de handling (manière dont est traité l’enfant) et holding (adaptation
posturale de la mère à son bébé, façon dont il est porté, manipulé, touché) décrites par
intervenir tout un cadre contenant et sécurisant à travers les voix, la prosodie, le toucher, la
façon de parler, de tenir l’enfant qui seront essentielles pour le développement de l’enfant.
25
L’attachement, notion de BOWLBY, va aussi conditionner le développement de la
personnalité en assurant à l’enfant un attachement plus ou moins sécure nécessaire pour qu’il
puisse par la suite prendre de la distance avec sa mère et ainsi explorer le monde environnant.
l’enfant ; l’enfant est à la fois dans une position où ses comportements sont renforcés par
reposent sur la maturation tonique, motrice de l’enfant et sur l’évolution dans sa relation au
monde.
environnant notamment de sa mère, il ne peut choisir ses actes ni la réponse à ses besoins.
26
¾ Le corps vécu (de 3 mois à 3 ans)
motrices et sensorielles. L’enfant est acteur de ses actions, il découvre ainsi son corps à
travers les manipulations, les déplacements. Il va prendre conscience de son corps propre, de
s’améliorent. L’enfant devient capable d’attention perceptive sur son corps, de réguler et
à l’enfant de multiplier les expériences et ainsi intégrer les repères topologiques du corps et
l’orientation spatiale. La dénomination des différentes parties du corps est importante pour un
extérieures à lui-même, il va devoir les différencier puis les intégrer pour qu’elles prennent
forme d’une représentation mentale et notamment celle liée à son corps. Celle-ci
s’approfondira par les expériences motrices que l’enfant va mettre en place ; mais aussi par
27
son environnement et le cadre psycho-affectif dans lequel il évolue. Néanmoins, il faut
cette connaissance de son propre corps va servir de repère pour explorer les différents espaces
qui l’entoure (espace propre, espace proche, espace environnant…). D’autre part, cet espace
environnant participe tout au long de la vie à la construction du corps. Le corps est le support
d’investissement de l’espace et l’espace peut être investi que par le corps en action.
II. L’ESPACE.
1. DEFINITION.
Selon B. JARICOT (2006), l’espace est un cadre de pensée dans lequel s’insèrent des
duquel des objets réels ou représentés, mobiles ou immobiles, animés ou pas, sont situés et
Cette notion comprend donc deux aspects importants, celui de l’espace psychique ou
statique ou en mouvement »
28
2. LES DIFFERENTS TYPES D’ESPACES.
Selon André BULLINGER (2004), les notions d’espace qui interviennent dans le
développement de l’enfant sont celles de l’espace de fusion, espace proche unifié (en lien
avec les postures, axe du corps, oral), l’espace du geste, l’espace de déplacement et l’espace
environnant.
d’expression, ces tensions corporelles étant contenues par la mère. Dans ce cas, a lieu le
« espace de fusion » entre eux qui va permettre de donner sens au tonus et ainsi réguler et
contenir les émotions. Peu à peu les flux sensoriels vont prendre sens et les postures vont
postures qui vont permettre une découverte de son espace propre et proche.
En effet, le maintien de la tête et du buste vont permettre des rotations puis une libération
des membres supérieurs favorisant une exploration de l’espace par la préhension, c’est
« l’espace de préhension » décrit par BULLINGER. A (2004). Avec la mobilité des bras,
l’enfant va saisir les objets dans une main puis dans l’autre, le tout passant par la bouche.
Selon A. BULLINGER (2004). « l’espace oral » permet une coordination des deux mains et
une coordination occulo-manuelle. Cette découverte par l’enfant de l’espace oral va permettre
l’unification entre l’espace droit et gauche du corps et entre les différentes parties du corps.
Par la suite, la constitution de l’axe corporel va permettre de distinguer les espaces droit et
29
gauche, puis par extension devant/ derrière. Cette évolution des notions spatiales permet une
prise de conscience de l’espace environnant ainsi que des conduites motrices spatialement
et à une « meilleure » intégration des notions spatiales, par exemple la prise de conscience du
s’élargir, l’enfant va se rendre compte qu’il peut avoir une action sur le monde. Les
permanence de l’objet. Il s’agit à travers l’exploration motrice de mettre en place aussi les
limites entre un espace interne celui du corps propre et un espace externe, environnant au sens
large.
développement de l’enfant.
Il s’agit de l’ensemble des déplacements que l’enfant subit de son entourage. Sa vision
de l’espace est restreinte du fait de l’immaturité de son système nerveux mais aussi en raison
des postures dans lequel on le porte. De plus, l’enfant n’a pas encore les capacités de faire les
30
¾ L’espace vécu
manipule, il commence à pouvoir utiliser son espace familier mais souvent par imitation. La
¾ L’espace perçu
expériences spatiales. Il vit dans un espace de façon égocentrique. Jusqu’à 7 ans l’enfant
établit des rapports topographiques avec des notions de voisinage, séparation, ordre,
entourage.
¾ L’espace connu
l’enfant va mémoriser et verbaliser les situations spatiales. Il est capable d’organiser son
espace en fonction de ses besoins. Après 7 ans, il accède à un espace représentatif, il est
aussi à l’orientation spatiale qui est la possibilité de reconnaître un lieu de le situer dans
l’espace, de se situer soi-même par rapport au repère (orienter une figure, s’orienter sur un
plan).
31
La structuration spatiale est la possibilité de reconnaître et de réaliser un ensemble
parties). L’espace interne ou psychique est la mise en place de la pensée ainsi que des notions
III. LE TEMPS.
Les notions spatiales et temporelles sont intimement liées. En effet, le point commun
entre l’espace et le temps est la notion de changement. Dans l’espace, nous sommes acteurs de
ce changement, dans le temps nous en sommes spectateurs. Le temps est un milieu indéfini ou
Les deux aspects importants du temps sont la chronométrie qui est la mesure du temps,
et la succession soit la chronologie (avant, pendant, après). Le temps peut avoir une valeur
objective à savoir le temps horaire, réel qui passe et la valeur subjective liée à la notion de
plaisir/déplaisir, d’imaginaire. Le temps est une notion importante puisqu’il participe à donner
des repères au sujet, et il peut même aider à structurer l’espace. Notre corps lui-même est
source de rythme par les battements du cœur, par nos déplacements, par notre diction, etc.
32
IV. LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
SELON J. PIAGET.
La psychologie de l’intelligence est une théorie dite constructiviste. Elle part du principe
sous stades.
1. L’INTELLIGENCE SENSORI-MOTRICE
Le nourrisson naît avec un certain nombre de réflexes (succion, palmaire) qui sont
innés. Le bébé ne peut agir sur son environnement que par l’intermédiaire de ces réflexes.
Certains vont être renforcés par l’environnement alors que d’autres vont disparaître.
L’enfant produit des schèmes et se rend compte par hasard de l’action que cela peut
avoir sur l’environnement. Ces schèmes mettent en jeu le corps propre de l’enfant.
33
¾ les réactions circulaires secondaires (de 4 à 8-9 mois)
Suite au résultat provoqué par une action fortuite l’enfant va reproduire celle-ci pour
en vérifier le résultat. A travers cela, il va pouvoir assembler, intégrer les sensations qui
Les schèmes mis en place au stade précédent vont se coordonner les uns aux autres
dans le but d’une même utilité. Certains schèmes vont être utilisés comme moyens d’agir sur
l’environnement tandis que d’autres vont être à la recherche d’un but, d’un résultat. Ce stade
marque le début de la diversification des schèmes, ainsi que leur situation d’utilisation. A la
fin de cette étape, on voit apparaître le début de l’intentionnalité. C’est le fait de se donner les
moyens pour atteindre le but que l’on désire, cela montre que l’enfant sort de cette attente du
L’enfant enrichit encore ses schèmes puisqu’il devient capable d’en mettre en place de
nouveaux dans un nouvel objectif. Il va beaucoup manipuler les objets pour en voir les
34
¾ L’achèvement de la période sensori-motrice (de 18 mois à 2 ans)
deux, trois fois une action si celle-ci ne marche pas, il va arrêter, puis élaborer dans sa tête les
combinaison.
représenter , imaginer, évoquer des choses en leurs absences. Cette fonction débute à travers
L’enfant raisonne sur un mode intuitif. Selon J PIAGET (1998), l’intuition est dans un
premier temps, une action exécutée en pensée (transvaser, faire correspondre, emboîter, etc.).
puis dans un second temps une pensée imagée. C’est aussi une action intériorisée dont on a
35
¾ La pensée opératoire concrète.
conservation du poids (acquis vers 10/11 ans), des volumes (acquis vers 11/12 ans). Ce sous
nombre.
L’enfant est capable de raisonner sur des hypothèses, des abstractions, des symboles,
36
LES PROBLÉMATIQUES
DE
L’ENFANT AUTISTE.
Selon les différentes approches de l’autisme, les enfants atteints d’autisme auraient des
sociaux. L’attention conjointe et la théorie de l’esprit feraient aussi défaut. Ces différents
troubles pourraient expliquer leurs comportements de repli sur eux-mêmes et les stéréotypies.
Les enfants autistes les mettraient en place pour palier leurs difficultés à percevoir et
type de mode sensoriel. Ils ne favorisent donc pas un enrichissement de la perception du corps
et par extension du schéma corporel. De plus, ces conduites limitent l’accès au monde
environnant.
Les types de manipulations d’objets des enfants autistes font qu’ils ne prennent pas en
compte les effets spatiaux du geste mais plutôt les sensations engendrées par la manipulation
qu’ils peuvent provoquer. Leurs postures souvent atypiques ne permettent pas l’assimilation
d’un axe corporel et donc d’une verticalité. Ces exemples mettent en évidence que l’enfant a
mis en place une perception de son corps ne pouvant pas être unifiée.
37
Les repères acquis par l’enfant ne sont pas suffisants et nécessaires pour permettre une
exploration et une compréhension de l’espace environnant. En effet, ces enfants ont des
des errances d’un lieu à un autre, de se jeter contre les murs, etc.
neuropsychologique qui entraîne une perception du monde modifiée donc la mise en place de
mère. Ces stéréotypies lèsent la mise en place d’un schéma corporel unifié et intégré comme
tel, ne permettant pas par la suite une appréhension adéquate de l’espace à la fois pour les
son importance dans le maintien d’une relation et d’une stimulation. L’enfant étant centré sur
lui-même, il n’a pas la possibilité de se décentrer et donner sens à sa sensori - motricité pour
entrer par la suite dans les représentations mentales, l’imitation, le symbolisme, plus
structuration spatiale et temporelle, diminuant les angoisses, pour accéder par la suite aux
notions de schéma corporel ainsi que tout l’aspect relationnel. Par ce mode d’entrée en
relation avec l’enfant autiste nous pourrons dans un même temps ajouter des notions sociales
voire cognitives.
38
PARTIE CLINIQUE
39
PRÉSENTATION DE L’INSTITUTION.
I. POPULATION ACCUEILLIE.
L’IME (Institut Médico - Educatif) comprend d’une part l’EMP (Externat Médico -
Professionnelle).
L’EMP compte environ vingt enfants âgés de 5 à 14 ans et le SIPFP accueille des
Les enfants et adolescents accueillis peuvent présenter des handicaps mentaux et/ou
moteurs sévères, des jeunes en échec scolaire avec handicap mental léger et des enfants,
Dans le cadre de la SIPFP les adolescents sont encadrés, pris en charge par des
(AMP).
A l’EMP les prises en charge sont assurées par des éducateurs, des AMP. Il y a aussi
trois professeurs des écoles qui assurent la scolarité des enfants, adolescents.
40
L’équipe comprend également deux psychomotriciennes, une psychologue
inadaptées. Pour cela sont mis en place des projets individualisés sociaux, éducatifs, scolaires,
professionnels et thérapeutiques. »
41
PRÉSENTATION DE MARTIN.
I. ANAMNESE.
Martin, né le 2 février 2001, est actuellement âgé de 7 ans. Sa famille est d’origine
Mauritanienne, installée en France depuis 15 ans. Il est le dernier d’une fratrie de quatre
enfants. Le diagnostic qui a été posé par le CMP (Centre Médico - Psychologique) est celui de
décrivaient comme un enfant se mettant en danger, n’entendant pas les consignes et ayant du
mal à accepter la frustration. De plus, il manifestait une auto et hétéro - agressivité. Ses
parents faisaient part d’une grande difficulté à entrer en relation avec lui, ainsi qu’un manque
d’intérêt pour les objets, les jeux ; enfin il ne développait pas de langage.
Le parcours institutionnel de Martin a été très varié : accueilli dans un premier temps par
une assistante maternelle, il a ensuite été en crèche. En parallèle, il a été suivi en CMP (Centre
l’acceptation du handicap par le père. Par la suite, il a été en jardin d’enfants thérapeutique.
Avant son entrée à l’IME (Institut Médico - Éducatif) en septembre 2006, il était scolarisé à
42
Il est actuellement intégré au sein de l’IME, dans un groupe comprenant six enfants et
Le PEP-R (Profil Psycho - Éducatif forme Révisé) de Schopler a été réalisé un mois
après l’entrée de Martin dans l’institution. Martin présente un profil plutôt homogène avec
manuelle.
Suite à ce bilan, un Projet Éducatif Individualisé (PEI) est mis en place par les
Martin présente une instabilité motrice qui l’empêche de se concentrer sur un petit travail
Au niveau éducatif, il bénéficie d’un travail sur informatique pour favoriser son
43
IV. BILAN PSYCHOMOTEUR.
cirque. Il en est ressorti que Martin ne prend pas en compte les autres membres du groupe
(adulte ou enfant). Il entre peu en communication. Concernant sa motricité générale, il n’a pas
de capacités d’imitation. Il a une bonne motricité spontanée mais sur demande il n’organise
pas ses gestes et mouvements. Son équilibre spontané est bon et il joue constamment avec les
limites du déséquilibre.
J’ai effectué un bilan d’observation suite à la première séance que j’ai eue avec
Martin. J’ai pu noter que sa motricité globale a peu évolué depuis le premier bilan.
Concernant son organisation spatiale, celle ci ne semble pas structurée puisqu’il se jette
contre les murs, saute souvent des tables, des chaises. En revanche, si l’adulte donne une
se déplace dans la salle aléatoirement sans avoir repéré autre chose que le bureau, la chaise et
la fenêtre lieux où il se dirige spontanément à son arrivée. Au niveau sensoriel, Martin est en
se faire comprendre quand il désire quelque chose (nous prend par la main…), son contact
44
visuel est très bref. Il vocalise de temps en temps mais ne prononce pas de mots. Il a la
capacité de reproduire sur lui-même une stimulation avec balle par exemple.
c. CONCLUSION.
Martin a une motricité volontaire non adaptée et non organisée, à travers celle-ci il est
dysfonctionnante. Néanmoins, Martin semble avoir gardé une trace des acquis de l’année
passée car ses angoisses ont diminué montrant une ébauche de potentiel de mémorisation.
Ceci nous permet de penser que le travail entrepris sera mémorisé, réutilisé donc structurant
pour Martin.
V. PROJET THERAPEUTIQUE.
Afin d’aider Martin à entrer en relation, à donner sens à ses gestes, mouvements et son
A travers le toucher sensoriel, la dénomination des différentes parties du corps sur soi
activités proposées, mais aussi en passant par les images reprenant les différents points de la
séance.
45
¾ la prise de conscience de son corps et du corps de l’autre,
En passant par la motricité mais aussi autour du travail relationnel, la prise en compte
de l’autre.
Tout ceci afin de diminuer son instabilité, mais aussi pour permettre à Martin de
Martin sera donc pris en charge en séance individuelle de 30 minutes une fois par semaine en
salle de psychomotricité. Il aura aussi une prise en charge en piscine, un groupe sensori-
pour ensuite entamer un travail. Ainsi assez rapidement il s’est avéré que Martin aimait non
seulement jouer avec les limites du déséquilibre mais était aussi en recherche des stimulations
si Martin était aidé dans ses projections alors cela permettait une diminution des tensions et
une impression d’apaisement, pouvant aller jusqu’à une ébauche de relation. Elle lui a aussi
proposé un lieu qui soit sécurisant pour lui, où il puisse y prendre des repères. Une fois le
cadre posé, Martin est entré en relation avec la psychomotricienne notamment par le regard,
46
Cette année, nous avons reconsidéré la prise en charge en raison de la triangulation qui
s’est mise en place de par ma présence. Martin a mis peu de temps à accepter ma présence.
limites corporelles en lui permettant de se jeter contre les murs (préalablement protégés).
Nous travaillons ainsi autour de l’espace d’action, notamment à travers les « projections » sur
les murs et sur notre présence avant de l’amener dans un espace plus restreint que nous
souhaitons être de détente par la suite. Le parcours moteur entre dans notre stratégie de
dans l’espace. Nous décidons alors qu’un cadre, une structuration temporelle et spatiale sera
toujours le même au fil des séances, ce par les repères physiques et les exercices proposés.
L’objectif est que Martin arrive à prendre des repères stables de l’environnement pour
qu’il se situe dans l’espace et le temps. Nous partons du principe que cette prise de conscience
¾ Temps d’accueil où Martin enlève ses chaussures puis entre dans la salle.
47
¾ L’espace détente avec des stimulations à travers du toucher thérapeutique et la
prise de conscience des différentes parties du corps, puis de son corps entier. Il sera
assis dans une toupie permettant les stimulations vestibulaires si il le désire. Ce temps
pourra aussi être propice à des échanges par le regard, les vocalises.
La salle sera donc divisée en différents espaces ; L’espace détente étant toujours
constant et à la même place. Quand Martin viendra en séance nous aurons préalablement
Concernant le hamac, les deux premières fois ont été difficiles, Martin a eu des
difficultés à accepter d’être entouré de tissu. Néanmoins rapidement il nous a montré qu’il
puis même à vocaliser certaines fois. A certaines séances, Martin nous prenait par la main
jusqu’au hamac pour nous montrer qu’il voulait qu’on le balance, d’autres fois il s’allongeait
Les premières séances, afin de le rassurer et de créer une enveloppe sonore, nous
avons mis de la musique africaine, à laquelle il était attentif. De temps en temps, il lui arrive
de sortir sa main du hamac et de la laisser traîner au sol comme pour prendre conscience
d’une notion de distance entre lui et le sol, ou pour faire la différence entre l’intérieur et
l’extérieur du hamac. Le hamac sera même un moyen pour Martin de se calmer, se recentrer
48
Ce temps d’apaisement nous a permis un grand nombre de fois de faire le parcours
moteur et que Martin y soit attentif. Au départ nous l’encadrons physiquement en le tenant et
à travers les différentes consignes que l’on donne. Il réalise en général correctement le
parcours mais sa motricité reste désorganisée, sans limites. Au cours des séances il acceptera
que le tunnel monte à la verticale autour de lui, signe d’une prise de conscience de l’intérieur
d’anneaux (3). Il devra en prendre un à chaque début de parcours qu’il réalise et à la fin le
ranger dans un tiroir. Martin comprend rapidement le système et sait désormais ranger seul
Pour ce qui est du temps dans l’espace détente, les premières fois nous l’avons
accompagné soit en lui contenant le dos, soit en lui tenant la main pour entrer dans cet espace.
proposé pour qu’il prenne conscience de son dos. Nous lui faisons des pressions sous les
pieds, ce qu’il redemande régulièrement. Plus tard, nous lui masserons les mains et les pieds
et nous remarquons qu’il a une accroche de regard pour l’une et l’autre selon qu’on le stimule
ou pas. Nous insistons sur l’importance, la nécessité d’une demande, demande pour l’instant
limitée à montrer du doigt : ainsi s’il désire un massage au niveau plantaire il lui faut nous
donner son pied ou nous le montrer du doigt. Force est de reconnaître que Martin est de plus
en plus dans la communication ; il regarde ce que l’on fait et parfois il le reproduit sur lui.
Nous verbalisons les différentes parties de son corps. Par exemple, les dernières séances, il me
donnera sur demande sa main, son pied notamment quand je lui montre du doigt.
49
Puis nous faisons quelques échanges de balles avec les notions de « à toi, à moi »,
auxquelles il répond bien. Martin a encore des réactions où il s’énerve et nous tape souvent
Nous ajoutons ainsi dans la séance un temps axé autour de l’imitation (base de
l’apprentissage) et un temps axé sur l’utilisation de ses mains de manière adaptée. Nous
travaillons donc autour du djembé avec des notions comme « à toi, à moi », « fait pareil que
moi ». Nous insistons sur le fait qu’il utilise ses mains et qu’il regarde ce qu’il produit. Ceci
semble difficile d’autant qu’il a une attention labile. Les fois suivantes, il est plus attentif à ce
que je fais et a plus tendance à regarder ses mains, néanmoins l’imitation est difficile. Après
réflexion nous pensons que cet exercice dans sa forme est trop complexe et ne correspond ni
aux réels besoins ni aux capacités actuelles de Martin. Nous décidons donc de « supprimer »
une difficulté et de rendre plus visibles et imitables les exercices d’imitations. Les
aménagements de la salle proposés ainsi que les stimulations motrices ont permis à Martin de
d’une hyperactivité motrice désordonnée, des troubles du comportement lui ont permis
d’entrer dans les mises en situation relationnelles et d’en tirer profit. Il nous a alors montré
Nous décidons alors de passer à une étape supérieure : la mise en place des images
tout en gardant les mêmes repères spatiaux, et exercices proposés. Les images permettront
d’une part de mieux structurer la séance et de donner à Martin les moyens pour s’exprimer.
50
En début de séance nous l’amenons vers le tableau à cartes et lui montrons le
déroulement de la séance. Nous lui demandons de prendre la première carte et de la mettre sur
le panneau d’à coté. A chaque fin d’activité nous retournons avec lui vers le panneau à cartes,
nous l’aidons à retourner ce qui vient d’être fait et déplaçons la carte que nous allons faire.
Dès la seconde séance avec les images, Martin a compris le principe et déplace de lui même
les cartes. Quand il entre dans la salle il a moins tendance à courir et reste à proximité de
l’adulte, il observe la salle. Les cartes lui ont permis de nous redemander de faire du hamac.
Après avoir mis les cartes il se dirige vers le début du parcours, nous avons moins à le cadrer
physiquement ; nous accentuons les gestes et le verbal. Nous remplaçons l’exercice au djembé
dont le but était l’imitation par un jeu avec des coussins à mettre sur la tête, sur l’épaule. Au
départ Martin est plus attiré par la texture et le bruit du coussin que par ce que je lui demande.
Mais il reste assis tout le temps de l’exercice, me regarde et reproduit ce que je lui montre dès
lors que j’accompagne ma consigne d’un geste montrant la partie du corps ainsi que la
nécessité d’une aide par un accompagnement physique par l’autre adulte placé derrière.
Le temps de détente semble plus difficile pour Martin ces derniers temps car il
Une séance a été révélatrice pour nous des progrès de Martin puisqu’en raison de
travaux nous avons dû changer de salle. Nous avons décidé de garder la même structure avec
les cartes, les différents temps de la séance. Cette salle sert habituellement à un groupe
sensori-moteur auquel Martin participe, son attitude générale lors de celui ci est encore de
grimper, de sauter. A son arrivée sur le palier, Martin a cherché à aller dans la salle habituelle,
preuve d’une reconnaissance du lieu. Nous lui expliquons que nous avons changé de salle
51
mais que ça sera la même séance. A son entrée dans la salle, il s’élance, court mais revient
rapidement vers nous. Il cherche visuellement des repères, nous lui montrons les cartes avec
ce que nous allons faire, nous pouvons donc commencer la séance. Le parcours devient
structurant pour lui puisqu’à la troisième fois il est moins agité. De plus, au cours de cette
même séance Martin nous a montré qu’il était capable de comprendre un enchaînement de
gestes et qu’il pouvait aller jusqu’au bout sans l’aide de l’adulte. Après avoir déplacé la carte
d’un miroir dans cette salle ; nous nous positionnons devant, nous constatons alors qu’il se
regarde beaucoup mais nous regarde aussi à travers le miroir lorsqu’on l’appelle. Le temps
d’imitation est toujours difficile, nous décidons pour la prochaine fois de restreindre l’espace
dans lequel nous travaillons mais aussi de réduire son champ visuel pour qu’il soit plus
attentif.
VII. CONCLUSION.
Les aménagements de la salle proposés ainsi que les stimulations motrices ont permis
diminution d’une hyperactivité motrice désordonnée, des troubles du comportement lui ont
permis d’entrer dans les mises en situation relationnelles et d’en tirer profit. Il nous a alors
montré qu’il était apte à comprendre les notions sociales et cognitives. Martin ayant fait
beaucoup de progrès en peu de temps (3/4 mois) nous décidons de continuer la prise en
52
DISCUSSION
53
J’ai parlé dans la partie théorique du développement de l’enfant dit « normal » avec
l’aspect environnemental et psycho – affectif ; ces derniers participent à donner une structure
sécure d’attachement. Le développement moteur se fait notamment sur les bases des
expériences motrices permettant la mise en place d’une référence corporelle, d’un schéma
corporel et d’une image du corps. Par la suite, l’enfant va pouvoir investir l’espace puisque
celui - ci ne prend sens que par le corps. Ainsi l’enfant va pouvoir augmenter son espace
d’action et le rendre de plus en plus complexe et diversifié. Au cours du temps, l’enfant arrive
petit à petit a posséder une maîtrise de son corps dans l’espace, sur les objets et avec autrui.
Nous avons constaté que les enfants atteints de TED (Troubles Envahissants du
propre corps (tant au niveau de l’intégration sensorielle que des limites corporelles) ; leur
motricité est particulière, ils ont aussi des difficultés d’orientation, de structuration temporelle
et spatiale ; l’ensemble des troubles chez ces enfants aboutit à un repli sur eux, à un
Nous nous sommes interrogées sur la pratique à exercer avec ce type d’enfant sans
motrices, sensorielles ne prennent pas sens donnant lieu aux difficultés spatiales /temporelles
54
Dans le cadre de la prise en charge de Martin, notre objectif est de donner à cet enfant
les clés pour comprendre et appréhender le monde extérieur plus facilement. Martin présente
nombre de ces troubles ; nous nous sommes aidées d’une structuration de l’espace extérieur,
de l’espace environnant, pour accéder par la suite à l’espace corporel ; ceci a favorisé la
structuration d’un espace psychique. Il me paraît nécessaire de préciser que tous les éléments
développement tous ces éléments sont intriqués et évoluent les uns par rapport aux autres et
55
L’ESPACE ENVIRONNEMENTAL.
Nous sommes parties sur l’idée d’une structuration de l’espace avec Martin car c’est
toucher). Martin était en recherche de limites corporelles, ce que nous avons identifié en le
voyant sauter, se jeter contre les murs, ceci étant majoré par une agitation motrice. Nous
avons choisi de travailler autour de l’espace d’action, chose qu’il investissait beaucoup, pour
séance. Nous savons les difficultés que ces enfants ont à mémoriser les actions / les lieux, à
intégrer et à gérer les stimulations sensorielles ; c’est pourquoi ils sont ainsi dans une
recherche de limites corporelles. A travers une structuration de l’espace ils retrouveront une
réassurance qui leur permettra d’investir l’espace d’action puis l’espace corporel. C’est ainsi
qu’avec Martin, nous avons commencé l’année en lui faisant prendre conscience des limites
de la salle, mais aussi de notre présence. Par la suite, nous avons organisé la salle en créant
des petits espaces dans l’espace de la salle. Ces différents espaces sont chacun liés à un niveau
d’état moteur (espace détente, hamac, parcours,etc.). Nous travaillons ainsi sur la mise en
place d’une mémoire kinesthésique « structurée ». Nous essayons de faire en sorte que pour
Martin, la salle soit un lieu dans lequel il puisse prendre du plaisir et se détendre. Ainsi en
passant par l’espace d’action et sa structuration à travers l’environnement nous avons codifié
56
Plus concrètement, chaque espace était marqué d’un matériel spécifique comme le
hamac, la toupie dans l’espace détente, etc. Nous avons disposé les différents espaces de
manière bien distinct pour que cela soit clair ; cette organisation spatiale a toujours été la
même tout au long de l’année. Martin a ainsi pu prendre des repères purement physiques dans
cet espace de la salle. Ceci fait appel à la distinction, à l’exploration visuelle qui font souvent
défaut chez ces enfants. Cette organisation spatiale a donc permis à Martin de prendre un
A travers cet exemple on note une inspiration de la méthode TEACCH pour organiser
l’espace. En effet, l’enfant autiste a des difficultés dans les fonctions d’anticipation et de
lieux et temps ; les troubles du comportement sont étroitement liés à ces difficultés. Nous,
thérapeutes, avons la possibilité de rendre plus prévisible l’espace, en donnant des repères
significatifs à chaque lieux, en les imageant ou en les associant à un objet. Le cadre de la salle
a une importance particulière puisqu’il prend sens sur des repères physiques, matériels,
l’enfant pour resituer le cadre. La permanence de ce cadre est aussi nécessaire notamment par
la fréquence, par la durée, par la continuité des activités, puisque l’enfant s’appuie sur des
repères externes le sécurisant. Dans un cadre plus large, le cadre sert de référence à l’enfant
dans l’institution.
permis de penser qu’il commençait à se mettre en place chez Martin une organisation de la
pensée. En effet, les troubles du comportement de Martin ont très nettement diminué au fil des
57
séances. Plusieurs éléments se sont mis en place de part cette stratégie, à savoir la mémoire
institutionnel, la salle en elle-même est structurée. Cette structuration a aussi permis d’amener
essentielle à la une mise en place de repères et à un début d’anticipation chez l’enfant autiste.
Nous mettons notamment en jeu la mémoire épisodique puisqu’elle stocke l’ensemble des
étroitement lié à la mémoire sémantique qui est en lien avec le monde environnant. La
reproduisant d’une séance sur l’autre les mêmes activités mettant en jeu les mêmes sensations
et perceptions, nous favorisons la mise en place d’une mémoire liée à la fois au contexte
Nous avons complété cette structuration de l’espace en ajoutant la notion temporelle qui
chaque étape de la séance, de l’activité a été définie dans le temps ; comme le parcours où
nous avons donné trois anneaux à Martin pour signifier un début et une fin ainsi que le
58
nombre de passages. Ceci participe à la prise de repères de manière concrète, où chaque
activité est limitée dans le temps. Nous l’avons introduit d’une part avec le time-timer, les
anneaux et d’autre part avec la mise en place des images qui font entrer en jeu la notion de
Martin a ainsi mieux accepté la frustration en apprenant à différer ses envies et donc à
le temps d’action au lieu d’agir directement. Ces étapes peuvent se rapporter aux étapes du
développement du jeune enfant où lorsqu’il a faim et que sa mère ne lui donne pas tout de
suite, il apprend à attendre et se sert de ce temps pour se représenter sa mère, son absence, la
Nous avons observé avec la mise en place de ces différents espaces et de la structuration
temporelle une diminution des troubles du comportement, un enfant qui est moins dans
l’agitation motrice et qui communique un petit peu plus. Dès lors qu’on aide l’enfant à
prendre des repères spatio-temporels qu’il est incapable de mettre lui même en place, il
59
DE L’ESPACE D’ACTION
A L’ESPACE CORPOREL.
sensori-motrices favorisant par la suite un investissement spatial. Dans le cas de Martin, nous
Avec Martin nous sommes parties de ce qu’il aimait à savoir, les stimulations
codifié (le parcours). A travers le parcours nous avons stimulé ce système pour régulariser le
niveau de vigilance sensoriel et donc qu’il soit plus apte à recevoir les stimulations externes.
Nous avons ainsi pu l’amener dans un espace spécifique de détente, pour aborder des notions
comme le schéma corporel et l’image du corps. En passant par les expérimentations motrices
et le contexte structuré nous cherchions à ce que son corps prenne sens et que se mette en
lors des conduites motrices nous avons essayé de décomposer les mouvements et
d’accompagner gestuellement et verbalement. Ceci ne prendra sens que par la répétition et par
60
Comme l’a notamment décrit A. BULLINGER (2004)., l’espace se construit par rapport
aux expériences motrices et par la référence corporelle qui est mise en place ; référence
corporelle liée aux notions de schéma corporel et d’image du corps. En effet, la référence
corporelle est une base nécessaire à l’investissement de l’espace. Chaque action, mouvement
prend naissance par le corps et son effet sur l’espace et sur l’environnement. L’espace naît par
une combinaison d’actions et par la compréhension des effets et intentions qui en émanent.
C’est par l’action motrice que naît la prise de conscience. Pour PIAGET. J (cité par
forme d’imitation intériorisée qu’est l’image mentale, des représentations pré - opératoires
D’un point de vue psychique nous espérons mettre en place la prise de conscience de lui
place d’un schéma corporel et d’une image du corps. D’ailleurs,D. ANZIEU parle de
sont en lien avec l’attachement maternel. En effet, nous savons que lorsque la mère et le bébé
sont proches c’est principalement l’odorat qui est mis en jeu (en plus du système vestibulaire
et tactile) ; et quand elle s’éloigne c’est le système auditif qui prend le relais. Les différentes
61
Ces enveloppes jouent tout au long de la vie un rôle dans notre relation au monde
extérieur et peuvent être plus ou moins source de réassurance. Chez l’enfant autiste nous
savons que certains sens sont sur ou sous investis, il peut être intéressant de s’appuyer sur le
Martin est très sensible aux odeurs et aux sons ; d’ailleurs pour me reconnaître, se
rassurer il a tendance à sentir mon parfum. Il émet également des vocalises sur différentes
tonalités, amplitudes, intensités. En début d’année, il ne semblait pas faire de liens entre les
odeurs, les sons et un lieu qui s’y rapporte. Ces enveloppes ne suffisaient pas à elles-mêmes
pour l’aider à comprendre l’environnement, le rassurer. En effet, cela avait juste il me semble,
une valeur de reconnaissance de l’autre mais pas de prise de repère par rapport à un
olfactives et tactiles ne suffisaient pas pour qu’il se resitue dans un contexte. La structuration
de l’espace de la salle, de la séance et notre présence ont permis à Martin de prendre des
repères. Ainsi ces troubles du comportement ont diminué, certains circuits sensoriels semblent
mieux fonctionner, lui permettant une meilleure vigilance et donc une meilleure utilisation de
ses sens.
Nous voyons ici, que les enveloppes sonores et auditives que nous avons créé
notamment par la musique ont permis à Martin de faire du lien entre l’espace
psychique puisque certaines sensations sont répertoriées et font appel à une situation donnée.
Il semble que chez l’enfant autiste les sensations soient trop importantes pour être traitées par
62
le système nerveux ; mais aussi que celles - ci ne renvoient pas à l’enfant une situation donnée
voire même un vécu, une perception corporelle qui s’y rapporte. Nous savons que l’enfant
autiste a des difficultés dans la généralisation des situations. Il semble que dans le cas de
Martin un début de généralisation se mette en place, par le lien qui s’est fait entre la salle, ce
qu’on y fait, notre présence (odeurs) et les sensations procurées par les exercices.
1. INTEGRATION SENSORIELLE
En effectuant dans un premier temps les exercices moteurs nous avons pu jouer sur le
niveau de vigilance de Martin ; il est ainsi plus attentif à ce qui l’entoure. Une structuration
identique de la séance, de l’espace et notre présence ont permis d’amener Martin dans un
espace de la salle plus restreint pour y expérimenter le toucher thérapeutique. Nous prenons
donc sa recherche de stimulations vestibulaires pour lui proposer un temps de hamac. Puis un
temps de toucher thérapeutique avec ou sans objet médiateur (hamac, mains), pour enrichir les
corporel.
63
Le temps de hamac se rapporte d’un point de vue psycho - affectif aux bercements du
nourrisson et donc à tout l’étayage maternel qui encadre la petite enfance. Il intervient les
notions de handling, holding développées par WINNICOTT et donc de portage qui mettent en
mère/bébé (communication verbale et non verbale). La mère sert ainsi de pare - excitation aux
stimulations environnantes qui pourraient arriver au bébé ; aussi dans le cadre du hamac se
sont aussi ces notions là qui doivent être prises en compte. Nous n’essayons pas par cet
exercice de remplacer, refaire ce qui pourrait être interprété comme défaillant chez la mère ;
dans le cas de Martin, sa mère a effectué l’ensemble des massages, portages mais nous
supposons que ces premières expériences sensorielles n’ont pu être engrammées dans la
mémoire de Martin. Nous savons que les bercements sont nécessaires et favorables au
bercements mais aussi grâce au tissu du hamac. Le hamac joue aussi un rôle dans les limites
corporelles, notamment entre le dedans et le dehors. C’est un moyen pour une prise de
neuro –sensorielle, nous avons structuré l’espace, puis nous nous sommes appuyées sur
l’espace d’action donc d’un investissement du corps dans l’espace, actions que nous avons
décomposées, reproduites.
64
A travers ces différents exercices, nous cherchons à enrichir le schéma corporel de
Martin qui je le rappelle se construit sur la base du vécu perceptif et sensori-moteur. De plus,
panel de sensations qui lui permette de faire le lien entre sensations – situations et notamment
à partir de choses concrètes comme le toucher thérapeutique, les balancements. De plus, ces
enfants ont un défaut de généralisation des situations, des lieux ; en amenant Martin à faire
des liens nous espérons qu’il pourra mieux gérer, comprendre certaines situations.
Martin a donc commencé à mettre en place au niveau psychique des repères liés aux
corporel et de l’image du corps. Dans le cas de Martin, nous sommes passées par l’espace
notions de contenance, de dialogue tonico – émotionnel et agit au niveau neuro sensoriel sur
les récepteurs sensibles au tact, aux pressions présentes dans la peau. Il ne faut pas oublier et
avoir conscience que le toucher thérapeutique agit sur les sphères psychiques et peut renvoyer
65
En effet, l’enfant autiste semble avoir des difficultés à entrer en contact notamment à
travers le corps. A travers le toucher thérapeutique, nous abordons une notion importante le
« Moi-peau » décrit par ANZIEU. D (1995, p 61). « Par Moi-peau, je désigne une figuration
dont le Moi de l’enfant se sert au cours des phases précoces de son développement pour se
représenter lui-même comme Moi contenant les contenus psychiques, à partir de son
expérience de la surface du corps. » Ce Moi – peau a plusieurs fonctions qui peuvent nous
¾ Il a une fonction d’enveloppe qui naît notamment des soins maternels. Cette
enveloppe va permettre de canaliser les sensations ressenties dans les différentes
parties du corps ainsi qu’une limite au niveau psychique.
¾ Une fonction purement sensorielle où les organes des sens sont compris dans la
peau donc stimulés. La peau peut avoir aussi une fonction de traces, ils vont
notamment informer de l’état extérieur.
pratique. En effet, nous voyons avec l’enfant autiste que cette enveloppe, barrière de
protection n’est pas bien mise en place puisque l’enfant va fuir le contact ou au contraire être
dans « le collage ».
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En début de prise en charge, Martin ne supportait pas le toucher, son entrée en relation
se faisait de manière violente et impulsive nous montrant qu’il n’avait pas de limites
corporelles, nous montrant que pour lui, ces gestes n’avaient pas de valeur sociale. En
pratiquant le toucher thérapeutique, nous cherchons à créer cette enveloppe, à donner à Martin
une notion de limite corporelle entre lui et l’extérieur, un sentiment de continuité de son
Nous savons aussi que certains systèmes sensoriels semblent dysfonctionnants ; nous
pouvons provoquer par le toucher thérapeutique trop ou pas assez d’informations. Par
exemple, avec Martin nous faisons un toucher thérapeutique par pression qui s’appuie sur une
3. REGULATION TONIQUE
Le tonus prend naissance au niveau du corps mais intervient aussi dans la relation au
corps. Le tonus selon VULPIAN est un « état de tension permanente des muscles, tension
active volontaire et variable dans son intensité selon les diverses actions syncinétiques qui le
renforce ou l’inhibe ». L’état tonique et l’état émotionnel sont étroitement liés ; ils permettent
régulation tonique est surtout en lien avec les relations affectives, les communications que
nous pouvons avoir avec l’extérieur. Ainsi nous voyons que ces problèmes de communication
de l’enfant autiste sont étroitement liés à l’état tonique. De plus, avoir un schéma corporel
construit et structuré c’est aussi percevoir des sensations internes exprimables par le corps de
façon adaptée.
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Nous le savons, les enfants autistes ont des troubles de la régulation tonique. Martin
peut effectivement passer d’une hypertonie à une hypotonie. Ainsi, à travers le toucher
thérapeutique nous cherchons à stimuler cette prise de conscience tonique. Puisque lors de ce
temps, Martin est calme ce qui contraste au niveau de son tonus avec le temps du parcours. De
plus, l’état tonique correspondant à la détente semble être assimilé à un moment de plaisir,
chose qu’il pourra peut être retrouver dans une autre situation.
A travers les différents temps de la séance, nous influons sur l’état tonique de Martin
afin qu’il prenne conscience que le temps de parcours nécessite une mise en tension plus
importante que dans le coin détente. Au fil des séances, il semble avoir compris, puisque dans
4. SOMATOGNOSIE.
schéma corporel car nous effectuons des effleurages, des pressions, avec la balle à picots et
autres objets. De plus, nous profitons de ce temps pour travailler sur la somatognosie à travers
les verbalisations des différentes parties du corps et nos demandes. Nous essayons par ces
différentes stimulations sensorielles présentes tout au long de la séance que Martin prenne
conscience des différentes parties de son corps comme lui appartenant, et qu’il se forme une
image, une représentation mentale de son corps. Ceci lui permettrait de prendre conscience
qu’il peut avoir une motricité plus affinée lui permettant d’agir sur son environnement. Lors
de cet exercice où nous lui demandions de nous donner son pied, sa main, Martin a fait le lien
entre le plaisir procuré par le toucher thérapeutique effectué, donc la partie du corps stimulé et
la personne qui le faisait, puisqu’il se tournait distinctement vers l’une ou l’autre selon si on le
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stimulait ou pas. De plus, cet espace de plaisir, de prise de conscience corporelle et de
demande, a favorisé la mise en place d’une communication par le regard, les vocalises et le
sourire. Le sourire réponse fait partie des premiers organisateurs de SPITZ : c’est une réponse
par le sourire au visage humain montrant un début de perception externe, donc d’autrui. Le
sourire est un début d’interaction et Martin nous montre qu’il y a une émergence.
5. IMITATION
bébés feraient rapidement le rapprochement entre : il fait « comme moi » et le mettre en lien
avec lui même puis les autres ; ceci permettrait une compréhension sociale. L’imitation
¾ Le lien entre le mouvement qui peut être produit et la perception qui en émane.
segmentaire. L’imitation fait aussi intervenir une notion temporelle (synchrone, différée)
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Dans le cas de Martin, il n’a pas de capacité d’imitation avec cette connaissance des
différents mécanismes intervenant, nous comprenons mieux ses difficultés. Lorsqu’on imite
les vocalises de Martin et qu’on les modifient, nous obtenons une accroche de regard mais
nous ne passons pas par le corps, aucunes imitations corporelles ne prennent sens pour lui.
Lorsque nous lui proposons ce type d’exercice, il est nécessaire d’accompagner ses gestes.
Nous pensons que ces difficultés d’imitation sont en lien avec un défaut de théorie de
l’esprit chez ces enfants. Cela résulte aussi du fait qu’ils ont des difficultés dans leur prise de
conscience d’eux même et donc de mise en place de schéma corporel et d’image du corps. En
effet, n’ayant pas de représentation topographique de leur espace corporel (pas d’axe
corporel), ni de représentation globale de leur corps il est difficile pour eux d’imiter. De plus,
ils ont des difficultés dans la compréhension des gestes sociaux. A travers la structuration de
essayons par l’imitation de relier espace/temps et corps. Ceci passe par une prise en compte
Moi corporel lié à des sensations, des perceptions et de mettre en lien l’espace avec l’action
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DE L’ESPACE CORPOREL
A L’ESPACE RELATIONNEL.
s’est développé.
I. REGULATION TONIQUE.
Nous savons que dès le plus jeune âge le tonus est important dans la relation avec autrui,
notamment lors du portage où l’enfant adapte son tonus en fonction de son état émotionnel et
de celui de sa mère (ou tout autre personne s’en occupant). Ainsi l’enfant intègre un type de
tonus à une situation donnée. Il se met donc en place une régulation tonique liée aux émotions
ce qui aura une importance pour l’adaptation de l’individu à son milieu, mais aussi dans
toutes actions motrices. Il semble avoir gardé une trace de ses premières expériences de
handling, hodling car il change de tonus en fonction des situations ; mais ceux ci ne sont pas
adaptés au contexte et ne sont pas modulés. L’état tonique est à considérer avec ces enfants,
car, n’ayant pas ou peu les codes pour s’exprimer, ils passent par le tonus. En effet, quand
Martin est content ou en colère son état tonique est plus élevé, il entre alors en communication
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Nous avons travaillé sur la régulation tonique à travers la répétition du parcours moteur,
mais aussi par le temps du hamac. En effet, comme nous l’avons déjà abordé, le hamac amène
des stimulations vestibulaires et une enveloppe contenante. Martin, dans ce cadre là, se détend
donner la carte pour redemander des balancements, il met en jeu son état tonique. Il passe
ainsi d’un état tonique de détente à un état tonique « de relation », nécessaire à cette prise de
conscience tonique.
diminué. Par les différents éléments mis en place nous avons pu observer et constater
différentes évolutions concernant le regard et les vocalises de Martin. Nous avons noté une
ci semblaient être proches de syllabes. Comme a pu en parler HAAG. G, cela est en lien avec
une prise de conscience d’un espace interne (son corps) qui est capable de résonance, mais
cela signifie aussi que l’espace buccal peut être attribué à d’autres fonctions que celle de
l’alimentation, à savoir celle de la communication. Ainsi, par exemple, ses rires semblent de
Aujourd’hui il nous regarde dans les yeux plus fréquemment. De plus, il regarde davantage ce
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III. L’IMITATION.
Comme nous l’avons vu, l’imitation est un processus difficile pour les enfants autistes.
important a travailler avec ces enfants. NADEL. J (1986), en parlant de l’imitation dit que
« Associée à la reconnaissance d’être imité, elle est un mode efficace quoique transitoire de
communication. ».
Martin ne semble pas donner de sens aux gestes d’autrui. De plus, ses centres
d’intérêts sociaux sont restreints. Nous nous sommes posées la question suivante : Est ce
qu’en développant ces capacités d’imitation, Martin va pouvoir s’ouvrir sur l’extérieur ?
Nous avons mis en place avec Martin un système d’images pour lui donner les moyens
d’exprimer ce qu’il désire. Martin a rapidement compris le système et l’a utilisé de manière
adéquate. Ces images lui ont permis de structurer sa pensée dans le temps à savoir : je
demande en donnant la carte, je signe « s’il te plaît » et j’attends qu’on me donne et je signe
comprendre cette notion de demande - attente - réponse. Elles ont permis de travailler sur la
notion d’anticipation en visualisant ce que l’on va faire, mais aussi d’intention (à savoir si je
donne la carte, il va se passer une action). Ceci a favorisé une meilleure gestion de la
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Quant au développement de la pensée cela a été une évolution puisque Martin a
compris que par ce biais il pouvait s’exprimer. Ces images sont devenues « références » pour
La dernière séance où nous avons changé de lieu a été pour nous preuve que Martin
avait pris des repères à la fois liés à l’espace, aux actions et perceptions liées à la séance mais
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CONCLUSION
Nous nous sommes appuyées sur les difficultés de Martin dans sa gestion de l’espace
et du temps. Nous avons ainsi structuré ces deux notions pour voir apparaître rapidement des
bénéfices comportementaux. Notre dernière séance avec Martin dans une salle différente a été
preuve qu’il avait pris des repères et que les activités suffisaient à lui donner un repère et donc
à le rassurer, le structurer. Cette expérience nous a aussi montré qu’il s’était mis en place une
compte d’autrui. Comme nous l’avons vu, en parallèle de cette structuration, Martin a pu
n’est pas encore capable de se servir de son expérience, de son vécu corporel pour aborder
l’espace et y prendre des repères de lui même. Voyant les effets bénéfiques d’une telle
structuration, il me paraît nécessaire qu’un suivi et une aide lui soit proposée au quotidien.
Cette méthode a été pour nous, un mode d’entrée en relation qui a fonctionné avec
Martin. Cette approche est bien entendu adaptée et propre à la prise en charge de Martin ;
ainsi chaque enfant avec ces propres difficultés nécessitera de repenser un mode de prise en
charge adapté.
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La psychologue comportementaliste est actuellement en train de mettre en place un
système de pictogrammes avec Martin pour qu’il puisse avoir les moyens de s’exprimer. Ceci
lui permettra peut-être de prendre des repères dans un environnement non structuré. De plus,
communication et qu’il pourra mieux gérer ces sensations il pourrait être intéressant qu’il
bénéficie d’une prise en charge psychothérapique pour l’aider à mieux gérer les différents
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
GOLSE B., DELION P., 2007, « Autisme : état des lieux et horizons. », Eres.
HADDON M., 2004, « Le bizarre incident du chien pendant la nuit », Paris, Nil.
NADEL. J., DECETY. J.,2002, « Imiter pour découvrir l’humain », Paris, Puf. (p 33-104).
163-186 ;p 192-203).
Périodiques :
HOUZEL.D., 2006, « L’enfant autiste et ses espaces », in enfances et psy, n° 33, pp 57-68.
n° 33, pp 80-91.
LATOUR.A-M, 2002, « Mettre de l’ordre dans l’espace, c’est mettre de l’ordre dans la
n°129, pp 120-126.
SCHMITZ. C., 2000, « Une atteinte des fonctions d’anticipation et de coordination chez
STOKSTAD. E., 2001, « New hints into the biological basis of autism », in Science, vol 294.
Internet:
<http://fr.wikipedia.org/>.
« Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent », (consulté le
27/01/08), <http://fr.wikipedia.org/>.
Organisme :
Après avoir développé la notion d’autisme, ainsi que les différents courants et modes de
prise en charge, nous verrons que l’autisme affecte certains domaines psychomoteurs de
l’individu. Que peut apporter la psychomotricité à ces enfants atteints d’autisme ?
Nous le savons, les enfants autistes ont, entre autres des difficultés de perception de leur
corps perturbant leur relation au monde environnant et donc à l’espace. A travers une
approche comportementaliste et clinique, spécifique à la prise en charge de Martin, je
démontrerai comment à partir d’une structuration de l’espace environnant, corporel puis
relationnel, nous pouvons intervenir sur un début de structuration de la pensée. En quelque
sorte j’essaie à travers ce mémoire de montrer que la psychomotricité a vraiment pour but de
relier l’espace psychique avec l’espace corporel et vice versa.
SUMMARY
I’ll speak about autism notions, about the various ways for taking care and the
different trends of thinking. Then we’ll see that psychomotricity competences. May have
effects on autism. What could be the effectiveness of psychomotricity with this kind of kids?
We know that autistic children have difficulties with the feeling of their body, and we
know that these difficulties have consequences in their relationship. They can’t understand
space notions or human relations. Through a behaviour and clinic approach which is specific
to Martin’s picking up. I’ll try to explain you how we can have positive impact in the
structuration of thinking. In fact, with this personal work, I’ll try to assess that
psychomotricity is the way to link psychic space with body’s space and vice versa.
Keys words: Autism, Environment space, Action space, Body space, Relation space,
Psychical space, Body diagram.