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Les employeurs reconnaissent l’importance cruciale de la

vente pour le succès de leur firme et sont généralement prêts,


de ce fait, à rémunérer grassement leurs bons vendeurs.
Pierre Péladeau père était de ceux-là. Il aimait répéter que
ses vendeurs étaient de loin les employés les plus précieux
de Quebecor et qu’il avait installé son bureau à leur étage
pour cette raison.

Quelle dichotomie, tout de même : les employeurs chérissent


leurs vendeurs alors que la population les honnit. N’est-il pas
étonnant qu’une activité si cruciale pour l’économie soit si mal
vue ?

Mais l’image négative de la vente est appelée à changer, car


de plus en plus de gens de tous les horizons constatent
l’importance d’en maîtriser les fondements. L’économie du
partage, l’entrepreneuriat et les médias sociaux y sont pour
quelque chose.

L’économie du partage, cette mal-nommée


En rejoignant l’économie du partage, plusieurs découvrent la
nécessité de bien savoir se promouvoir : comment valoriser
son appartement sur Airbnb, son artisanat sur Etsy, ses
services de conducteur via Uber, etc. En fait, cette économie
est bien mal nommée, car on n’y partage pas grand-chose :
on y vend ou on y offre en location ses biens et ses services.

Entrepreneur ou promoteur ?
L’entrepreneuriat est une valeur forte de l’air du temps,
du zeitgeist. Comme l’a dit l’essayiste William Deresiewicz, le
héros de notre époque n’est ni l’artiste, le réformateur, le saint
ou le scientifique mais l’entrepreneur. Et que font sans
relâche les entrepreneurs ? Ils vendent. Tous les jours, ils
doivent convaincre collègues, banquiers, investisseurs,
fournisseurs et clients du potentiel de leur projet. Et voici que
la génération Z, née entre 1995 et 2005, pourrait s’avérer la
plus entrepreneuriale de toutes.

Génération « je vends »


Selon une enquête de la firme américaine Millennial
Branding, 72 % des adolescents sondés aimeraient un jour se
lancer en affaires. Évidemment, tous ne le feront pas. Mais ce
désir largement partagé par la cohorte des Z laisse présager
de beaux jours pour les valeurs et les habiletés
entrepreneuriales, dont la vente.

Moi – Nouveau ! Amélioré ! 20 % de plus !


L’usage des médias sociaux permet à plusieurs de se
familiariser avec les rudiments de l’autopromotion. Introvertis
comme extravertis apprennent à se mettre en valeur sur
LinkedIn, à rayonner sur Twitter, à gérer leur fil d’actualités
sur Facebook et à charmer sur Pinterest. Et ce n’est qu’un
début. Demain, la majorité des travailleurs devront se
promouvoir comme le font aujourd’hui les pigistes. Savoir se
vendre et se revendre de nouveau sera un incontournable
dans un marché du travail en réinvention continue.

LIRE AUSSI: Passer du rêve à la réalité: l'inéquation du


mobile
Un peu de respect, s’il vous plaît
En 2015, on vend tous quelque chose, si ce n’est que soi-
même, et ce sera encore plus vrai en 2020. Il est grand temps
qu’on donne à la vente ses lettres de noblesse et qu’on la
hisse au rang des professions respectées. La vente est
un mix d’art et de science de plus en plus sophistiqué et de
plus en plus complexe. Le client est renseigné comme jamais,
une même expérience d’achat est fractionnée en de
nombreux canaux physiques et virtuels alors que le terrain de
jeu est mondial et multiculturel

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