Vous êtes sur la page 1sur 2

Lecture linéaire 11 

: Balzac
Introduction :
Nous allons étudier l'extrait de La peau de chagrin d'Honoré de Balzac dans le cadre de notre
analyse linéaire. Publié en 1831, ce roman a été écrit au moment où le mouvement romantique
était à son apogée. Balzac mélange différents genres littéraires tels que le fantastique, le réaliste
et l'imaginaire, caractéristiques de cette époque. Dans cet extrait, issu de la troisième partie
intitulée « L'agonie », nous suivons Raphaël, le protagoniste, confronté aux conséquences de son
pacte avec une peau magique qui exauce tous les souhaits de son propriétaire, mais rétrécit à
chaque désir exaucé. Bien qu'il soit obligé de croire en son pouvoir, Raphaël continue de penser
que la science est supérieure à la magie. Nous nous demanderons comment ce passage montre
les limites de la science pour expliquer l’irrationnel. Nous examinerons d'abord les vaines
tentatives de la science, puis les limites de la science et enfin deux lectures différentes de
l’univers.

Projet de lecture :

- Nous nous demanderons comment ce passage montre les limites de la science pour expliquer
l’irrationnel

Plan du texte :

1) Du début à « Je vais mourir. » : Les vaines tentatives de la science

2) De « Il laissa » à « mouillette, ajouta Planchette. » : Les limites de la science

3) De « Je crois au diable » à la fin : Deux lectures différentes de l’univers

Lecture linéaire :
— Un morceau ! s’écria Raphaël, pas seulement la valeur d’un cheveu. D’ailleurs essayez, dit-il d’un air
tout à la fois triste et goguenard.
Le savant cassa un rasoir en voulant entamer la Peau, il tenta de la briser par une forte décharge
d’électricité, puis il la soumit à l’action de la pile voltaïque, enfin les foudres de sa science échouèrent sur
le terrible talisman. Il était sept heures du soir. Planchette, Japhet et Raphaël, ne s’apercevant pas de la
fuite du temps, attendaient le résultat d’une dernière expérience. Le chagrin sortit victorieux d’un
épouvantable choc auquel il avait été soumis, grâce à une quantité raisonnable de chlorure d’azote.
— Je suis perdu ! s’écria Raphaël. Dieu est là. Je vais mourir.
Il laissa les deux savants stupéfaits.
— Gardons-nous bien de raconter cette aventure à l’Académie, nos collègues s’y moqueraient de nous, dit
Planchette au chimiste après une longue pause pendant laquelle ils se regardèrent sans oser se
communiquer leurs pensées.
Ils étaient comme des chrétiens sortant de leurs tombes sans trouver un Dieu dans le ciel. La
science ? impuissante ! Les acides ? eau claire ! La potasse rouge ? déshonorée ! La pile voltaïque et la
foudre ? deux bilboquets !
— Une presse hydraulique fendue comme une mouillette ! ajouta Planchette.
— Je crois au diable, dit le baron Japhet après un moment de silence.
— Et moi à Dieu, répondit Planchette.
Tous deux étaient dans leur rôle. Pour un mécanicien, l’univers est une machine qui veut un ouvrier ;
pour la chimie, cette œuvre d’un démon qui va décomposant tout, le monde est un gaz doué de
mouvement.
Conclusion :

En conclusion, ce passage de La peau de chagrin montre les limites de la science pour expliquer
l'irrationnel. La peau de chagrin est un objet mystérieux qui résiste aux tentatives des
scientifiques de le comprendre. La science est opposée au fantastique et la peau ne peut être
rationnellement expliquée. Même Raphaël, qui a signé un pacte avec la peau, est impuissant face
à sa force et à son pouvoir. La peau reste supérieure à la science, résistante et impossible à briser.
Le registre tragique est également présent, car Raphaël réalise qu'il va mourir quand la peau
sera complètement réduite.

Ouverture :

* Après avoir voulu mourir vite, il semble changer d’avis et le lecteur se demande s’il finira par
accepter de suivre le pacte avec la peau. 

Vous aimerez peut-être aussi