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1
M. Pastoureau, Les sceaux, Turnhout, 1981 (Typologie des sources du Moyen
Âge occidental). Vocabulaire international de la sigillographie, Rome, 1990 (Minis-
tero per i beni culturali e ambientali. Pubblicazioni degli Archivi di stato, Sussidi,
3). On trouvera un beau panorama de l’emploi de la bulle de plomb en Occident
dans le volume de L. G. Klimanov, Vizantijskie otrazhenija v sfragistike : kollekt-
sija metalličeskikh pečatej VII-XX vekov N. P. Likhačeva v Zapadnoevropejskoj
sektsii Arkhiva SPb FIRI RAN, Saint-Pétersbourg, 1999 (Vizantijskaja biblioteka.
Issledovanija), qui reprend le matériel réuni par N. Likhačev en vue d’une exposi-
tion sur les traditions sigillographiques comparées au Moyen Âge. L’usage de la
cire n’était évidemment pas inconnu à Byzance, voir les remarques et la biblio-
graphie dans N. Oikonomidès, Quelques remarques sur le scellement à la cire des
actes impériaux byzantins (XIIIe-XVe s.), dans Zbornik Filozofskog Fakulteta, 14,
1979, p. 123-128. Pour la période tardive, voir le degré de détail dans la pratique
du scellement dans J. Darrouzès, Ekthésis Néa. Manuel des pittakia du XIVe siècle,
dans Revue des études byzantines, 27, 1969, p. 5-127.
2
N. Oikonomidès, Caratteri esterni degli atti, dans Corsi di studi dell’Univer-
sità degli studi di Bari, 5, 1980, p. 21-86 et Id., Byzantine lead seals, Washington
(DC), 1985. À tel point que le choix d’Otton II de se doter d’une matrice à plomb a
pu être interprété comme le reflet de l’influence byzantine à la cour de l’empereur
germanique : J. Shepard, A marriage too far? Maria Lekapena and Peter of
Bulgaria, dans A. Davids (éd.), The Empress Theophano. Byzantium and the West
at the turn of the first millennium, Cambridge, 1995, p. 123.
3
De façon générale, on peut se reporter à l’introduction de V. Laurent, Le
corpus des sceaux de l’empire byzantin, V, 1-3, L’Église, Paris, 1963-1972 et à
l’introduction au Corpus et plus récemment, à J.-Cl. Cheynet, Byzantine Seals,
dans D. Collon (éd.), 7.000 years of Seals, Londres, 1997, p. 107-123, Id., L’usage
des sceaux à Byzance, dans Res Orientales, 10, 1997, p. 23-40; également G. Vikan
208 VIVIEN PRIGENT
7
On trouvera une mise au point sur ces questions, et l’importance du «faça-
disme» des États post-byzantins d’Italie, dans la publication de L’héritage
byzantin en Italie (VIIIe-XIIe siècle), III. Les institutions publiques, dans la Collec-
tion de l’École française de Rome.
8
Il n’en existe pas moins d’importantes continuités entre les deux domina-
tions (voir les contributions réunies dans A. Nef et V. Prigent [éd.], La Sicile de
Byzance à l’Islam, Paris, 2010 [De l’archéologie à l’histoire]), mais celles-ci ne
comprennent pas l’usage du sceau de plomb, même si certaines bulles privées du
IXe siècle pourraient avoir appartenu à des Grecs sous domination musulmane.
Pour le domaine strictement aghlabide, on ne connaît que de très rares bulles de
plomb au nom des émirs, que l’on a voulu mettre en relation avec le paiement de
la capitation, voir dans le volume cité A. Nef, La fiscalité en Sicile sous la domina-
tion islamique.
9
On a calculé que la chancellerie du roi de Sicile Roger II produisit environ
1500 actes sous ce règne. Une seule matrice de sceau aurait donc pu être utilisée
pour les sceller sans souffrir la moindre usure; à l’inverse, un stratège byzantin
peut nous avoir laissé des bulles attestant de l’utilisation de plus de dix matrices
sur quelques années, ce qui évoque une production documentaire tout à fait
considérable et oblige à admettre une organsiation décentralisée de la chancel-
lerie provinciale; j’ai abordé cette question dans V. Prigent, Production docu-
mentaire et centralisation des chancelleries provinciales : la question des doublets
de sceaux, à paraître dans Studies in byzantine sigillography, 11.
10
A. Engel, Recherches sur la numismatique et la sigillographie des Normands
de Sicile et d’Italie, Paris, 1882; voir également H. Enzensberger, Byzantinisches in
der Normannisch-Sizilischen Sphragistik, dans Cl. Ludwig (éd.), Siegel und Siegler,
Akten des 8. Internationalen Symposions für Byzantinische Sigillographie, Berlin,
210 VIVIEN PRIGENT
affecte les sceaux tout autant que les monnaies 22, d’autant plus que
nous sommes ici dans un contexte de dépotoir 23.
Hors d’Italie, la publication du matériel de Carthage permettrait
également d’avancer en identifiant plus clairement les caractéris-
tiques des bulles antérieures à l’an 700. Au sein de ce bullaire, les
sceaux des commerciaires d’Afrique, bien datés, parfois à l’année
près, par le recoupement des portraits impériaux et des marques
d’indictions, offrent a priori un excellent système d’étalonnage 24. Ma-
lheureusement, le projet de publication du bullaire africain est au
point mort 25. En conséquence, il est encore aventureux de vouloir
distinguer précisément les bulles des premières décennies de
l’époque post-byzantine, de celles des dernières décennies de la
domination impériale. L’étude de l’éventuelle rupture entraînée par
l’expulsion des autorités byzantines est donc a priori problématique.
Le petit lot de bulles bien datées du milieu du VIIe siècle mis au jour
dans l’insula des entrepôts de Caesarea Maritima ne peut guère nous
aider car seules deux bulles présentent une légende latine 26.
Certaines formules et thèmes iconographiques pourraient égale-
22
Voir, par exemple, le signalement présenté par B. Callegher, Sceaux byzan-
tins et vénitiens découverts aux environs de Venise, 6e série, 152, 1997, p. 411) de la
découverte conjointe d’un sceau du protospathaire Théophane daté du
VIIIe siècle et d’un follis anonyme des alentours de l’an 1000. À l’inverse, on ne
peut pas davantage utiliser comme t.a.q. la monnaie de Constantin IV associée de
même façon à la bulle d’un certain Maurice. Même s’il est certain que le décalage
chronologique ne peut être ici aussi important, la résidualité peut jouer dans un
sens comme dans l’autre et la chronologie relative des deux artefacts doit
demeurer ouverte. On peut aussi signaler la réutilisation d’un sceau de catépan
byzantin pour produire un faux acte du duc normand Roger Borsa, A. Engel,
Recherches... cit., n. 10, p. 82-84 : la planche permet clairement d’identifier le
propriétaire de la bulle (sur ce dernier : J.-F. Vannier, Familles byzantines : les
Argyroi [IXe-XIe siècles], Paris, 1975 [Byzantina Sorbonensia, 1], p. 44-46), malgré
l’attribution par Engel au fils de Robert Guiscard.
23
Sur ces problèmes voir les contributions réunies dans F. Guidobaldi et al.
(éd.), I Materiali residui nello scavo archeologico, Testi preliminari e atti della
tavola rotonda, Rome, 16 mars 1996, Rome, 1998 (Collection de l’École française de
Rome, 249) et notamment dans L. Saguì et A. Rovelli, Residualità, non residua-
lità, continuità di circolazione. Alcuni esempi dalla Crypta Balbi, p. 173-195.
24
C. Morrisson et W. Seibt, Sceaux de commerciaires byzantins du VIIe siècle
trouvés à Carthage, dans Revue numismatique, 24, 1982, p. 222-240.
25
Je dois reprendre ce chantier en collaboration avec C. Morrisson. Pour
une présentation rapide mais récente de ce matériel, J. Zographopoulos, Die
byzantinischen Bleisiegel aus Karthago, dans Studies in Byzantine Sigillography, 9,
2006, p. 81-88.
26
J. Nesbitt, Byzantine lead seals from the vicinity of the governor’s palace and
warehouses (CC and KK), dans K. G. Holum, J. Patrich et A. Raban (dir.),
Caesarea Papers 2, Herod’s temple, the provincial governor’s praetorium and grana-
ries, the later harbour, a gold coin hoard and other studies, Portsmouth (Rhode
Island), 1999 (Journal of Roman Archaeology, suppl. Series number, 35),
p. 129-135.
214 VIVIEN PRIGENT
27
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 78.
28
Ainsi, Valerius, servus sancti Apollinaris (sceau du musée de Naples),
Damianus servus sancti Apollinaris (L. G. Klimanov, Vizantijskie otrazhenija v
sfragistike... cit., n. 1); Petrus, servus sancti Thomae (sceau du musée de Naples).
29
Voir G. Zacos et A. Veglery, Byzantine Lead Seals... cit., n. 5, no 1281A
doy¥lov toỹ aΩgı¥oy Ueodw¥roy. La formule doy¥lov th̃v aΩgı¥av Sofı¥av, attestée par un
unique sceau (ibidem, no 307), est de nature différente puisqu’il s’agit ici d’un
attribut divin, le propriétaire est sans doute un clerc de la Grande Église.
N. Oikonomidès, L’épigraphie des bulles de plomb... cit., n. 11, p. 163-165, envisage
que ces formules puissent marquer en Orient l’appartenance à une confrérie
pieuse.
30
I. Koltsida-Makrè, Byzantina molybdoboulla syllogès Ophanidè-Nikolaïdè,
nomismatikou mouseiou Athènôn, Athènes, 1996. Le type est nettement différent
des aigles visibles sur la petite série de sceaux en cristal de roche d’inspiration
sassanide qui nous sont parvenus : G. Vikan et S. Bendall, Security in Byzan-
tium... cit., n. 3, p. 21-22 et figure 46.
31
J. Haldon, Byzantium in the VIIth Century : the Transformation of a Culture,
Cambridge, 1997, p. 387-402; T. S. Brown, Gentlemen and Officers : Imperial
Administration and Aristocratic Power in Byzantine Italy A. D. 554-900, Rome,
1984, p. 21-37. Voir également pour la question de l’existence d’un consul de
Rome doté de véritables fonctions, J.-M. Sansterre, La date des formules 60-63 du
Liber Diurnus, dans Byzantion, 48, 1978, p. 226-243.
32
Le critère n’est évidemment pas absolu, voir J. Nesbitt, Byzantine lead
seals... cit., n. 26, no 26 et 27, qui présentent une aigle de ce type tout en n’étant
probablement pas postérieurs au milieu du VIIe siècle.
33
C. Morrisson et J. Nesbitt, An Unpublished Lead Seal of Tiberios II
Constantine (578-582), dans Revue numismatique, 165, 2009, p. 421-425; Cata-
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 215
tage 34. Il s’agit d’un corpus assez important de 145 pièces, le plus
important du genre actuellement disponible. En outre, l’auteur a
disposé également des archives de Likhačev dont la collection forme
le noyau dur des sceaux de l’Ermitage 35. Or ces archives indiquent
parfois l’origine des pièces. On peut ainsi certifier l’origine italienne
d’un petit groupe de bulles. On peut y ajouter les sceaux des indi-
vidus dont la titulature suffit à prouver l’origine italienne, par
exemple le préfet du prétoire d’Italie 36, l’évêque de telle ou telle cité
italienne 37, le pape 38. Il faut malheureusement retrancher certaines
bulles dont le témoignage n’est pas clair, par exemple celles qui ne
présentent que des monogrammes 39. On dispose à l’arrivée de vingt-
deux bulles d’Italie 40. Il n’y a, a priori, aucune raison pour que cet
échantillon réuni de façon aléatoire ne soit pas plus ou moins égale-
ment réparti du point de vue chronologique. Or, il semble que
l’usage des grandes capitales soient ici nettement plus courant que
dans l’ensemble du corpus des bulles latines. De façon générale, sur
117 sceaux utilisables pour l’enquête au sein de cette collection, on
peut estimer que 33% font usage des grandes capitales (de façon
exclusive ou à une lettre près), 20% des légendes sont mixtes et 46%
favorisent la cursive ou la semi-onciale. Or si l’on ne prend en consi-
dération que les «sceaux italiens», les grandes capitales représentent
86% du lot, 2,5 fois plus que sur l’ensemble du corpus. Avec
prudence, car l’échantillon est faible et rassemble essentiellement
des sceaux d’ecclésiastiques (9), on peut rappeler que les sceaux
latins de Sardaigne font tous usage des grandes capitales 41. À
l’inverse, le seul grand corpus local dont on dispose pour l’Orient,
logue of Byzantine seals at Dumbarton Oaks, VI... cit., n. 6, no 23.2. De façon plus
générale, I. Koltsida-Makrè, The Representation of the Cross on Byzantine Lead
Seals, dans N. Oikonomidès (dir.), Studies in Byzantine sigillography, 4,
Dumbarton Oaks, 1995, p. 43-51.
34
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11. D’autres pièces de la
même collection sont conservées en dehors de l’Ermitage et font l’objet de
L. G. Klimanov, Vizantijskie otrazhenija v sfragistike... cit., n. 1.
35
Sur ce grand collectionneur et ses sceaux, voir l’introduction de
N. P. Likhačev, Molivdovuly grečeskovo Vostoka, Moscou, 1991.
36
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 123.
37
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 114, Romain, évêque de
Tarente.
38
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 11.
39
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 75.
40
Bien évidemment, il faudrait étendre l’enquête à l’ensemble du matériel
italien, notamment au petit groupe des sceaux de Naples. Cela n’a pas été
possible dans le cadre de cette communication.
41
P. G. Spanu et R. Zucca, Sigilli bizantini della Sardhnı¥a, Rome, 2004
(Pubblicazioni del centro di studi interdisciplinari sulle province romane dell’U-
niversità degli studi di Sassari, 20).
216 VIVIEN PRIGENT
celui de Chypre 42, révèle que les sceaux latins ou bilingues, évidem-
ment très minoritaires (l’échantillon utilisable ne comprend que
35 sceaux), font usage dans 54% des cas de la cursive ou de la semi-
onciale et dans seulement 17% des cas les capitales 43.
Cette impression d’une spécificité des sceaux italiens pourrait
sortir renforcée d’un second calcul. Je m’intéresse ici au rapport
entre la langue et l’épigraphie. Certaines légendes libellées en latin
semblent en effet avoir appartenu à des locuteurs grecs. Je place
dans cette catégorie les sceaux dont les légendes latines sont de
simples translittérations et celles qui font usage de génitif en -U,
décalque phonétique du génitif grec 44. L’échantillon de l’Ermitage
utilisable est ici de 54 bulles, aucune ne provenant a priori d’Italie.
Or, lorsqu’un locuteur grec semble repérable derrière le possesseur
du sceau, la légende fait usage dans 68,5% des cas de la cursive ou
de la semi-onciale, dans seulement 5,5% des cas de la capitale; les
26% restant sont des légendes mixtes. De nouveau le témoignage du
bullaire de Chypre irait dans le même sens. Les sceaux latins trahis-
sant un possesseur grec font ici usage de la cursive dans 60% des cas
et n’ont recours de façon exclusive aux capitales que dans 13,6% des
cas. Les échantillons ne sont certes pas énormes, mais les variations
sont suffisamment considérables pour être significatives à cette
échelle. A priori donc, il semblerait que la cursive ou la semi-onciale
latine ait été plus familière aux locuteurs grecs d’Orient que l’écri-
ture capitale, un résultat déroutant au premier abord.
On peut avancer deux hypothèses pour expliquer ce résultat, qui
ne sont d’ailleurs pas mutuellement exclusives. La première
reconnaîtrait une spécificité géographique : la cursive et la semi-
onciale seraient utilisées en Orient davantage que les capitales. A
priori paradoxale, l’hypothèse n’est pas à écarter puisque le style
cursif est utilisé dans les inscriptions d’époque justinienne, ainsi que
par la plus tardive des inscriptions latines d’Orient bien datées, une
42
D. M. Metcalf, Byzantine lead seals from Cyprus, Nicosie, 2004 (Texts and
studies of the history of Cyprus, Cyprus research centre, 47).
43
Sur les sceaux latins en Orient, N. Oikonomidès, L’épigraphie des bulles de
plomb... cit., n. 11, p. 157-162.
44
D. Feissel, Écrire grec en alphabet latin : le cas des documents protobyzan-
tins, dans F. Bivile, J.-Cl. Decourt et G. Rougement (dir.), Bilinguisme gréco-latin
et épigraphie. Actes du colloque international, Lyon, 17-10 mai 2004, Lyon, 2008
(Collection de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, 37. Série épigraphique et
historique, 6), p. 225-227. Je me demande si on ne peut pas également voir un
Grec derrière l’auteur de la dédicace d’une tour de défense à Ksar Lemsa sous le
règne de Maurice : donner au B la valeur phonétique du V, comme pour le b grec
n’est pas trop étonnant en Occident, mais la légende fait usage de K en lieu et
place du C et donne au D la valeur du Z, également comme pour le d grec :
J. Durliat, Les dédicaces d’ouvrages de défense dans l’Afrique byzantine, Rome,
1981 (Collection de l’École française de Rome, 49), p. 77-78.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 217
45
D. Feissel, Les inscriptions latines dans l’Empire protobyzantin... cit., n. 16,
p. 289-298. Dans D. Feissel, Un rescrit de Justinien... cit., n. 16, on constate égale-
ment l’utilisation de la cursive latine archaïsante, y compris pour des mots grecs,
pour l’intitulé. Également des emprunts à la cursive dans la semi-onciale utilisée
pour la datation et qui entend transposer la cursive de l’acte original.
46
C. Morrisson, L’épigraphie des monnaies et des sceaux... cit., n. 17.
47
N. Gray, The palaeography of Latin inscriptions in the eighth, ninth and tenth
centuries, dans Papers of the British School at Rome, n.s. 3, 16, 1948, p. 38-167,
notamment p. 47-48 pour Rome, des formes semi-onciales apparaissent unique-
ment dans l’inscription de la donation du notaire Grégoire à S. Maria in Cosmedin
datée des années 772-795. N. Gray y voit une rupture nette et l’introduction d’un
style «barbaric» tout en s’en étonnant dans la fondation d’un pape d’aussi bonne
romanité. Toutefois, ce type de lettrage se retrouve bien sur les sceaux latins qui
reflètent au mieux les pratiques de l’administration impériale. On ne s’étonnera
plus que le commanditaire ait précisément été un notaire. Également un D oncial
dans une inscription des SS. Quattro Coronati (ibidem, p. 85 no 56). Pour l’Exar-
chat, voir les remarques générales sur la période antérieure et les alphabets du
VIIIe siècle, ibid., p. 55-56. À Rimini, U oncial dans l’épitaphe du duc Martinus
(ibidem, p. 82 no 50) Pour le royaume lombard, deux formes de semi-onciale/
cursive dans une inscription de Ferentillo, 739. Je remercie Kalle Korhonen pour
ses indications bibliographiques. Pour la Sardaigne, voir la belle inscription du
tarif de Cagliari, J. Durliat, Taxes sur les entrées des marchandises dans la cité de
Carales – Cagliari à l’époque byzantine (582-602), dans Dumbarton Oaks Papers, 36,
1982, p. 1-14. Pour l’Afrique, J. Durliat, Écritures «écrites» et écritures épigra-
phiques : le dossier des inscriptions byzantines d’Afrique, dans Studi medievali,
3e série, 21, 1980, p. 19-46. Pour les styles cursifs en usage notamment dans les
graffitis, voir C. Carletti, Viatores ad martyres. Testimonianze scritte altomedievali
nelle catacombe romane, dans G. Cavallo et C. Mango (dir.), Epigrafia medievale
greca e latina, ideologia e funzione, Atti del seminario di Erice, 12-18 settembre 1991,
Spolète, 1995, p. 197-226.
48
J. M. Diethart et K. A. Worp, Notarsunterschriften im byzantinischen
Ägypten, Vienne, 1986 (Österreichische Nationalbibliothek. Papyrussammlung.
Mitteilungen aus der Papyrussammlung der Österreichischen Nationalbibliothek,
neue Serie, 16).
49
D. Feissel, Deux modèles de cursive latine dans l’ordre alphabétique grec,
dans F. A. J. Hoogendijk et B. P. Muhs (dir.), Sixty-five Papyrological Texts
presented to Klaas A. Worp, Leyde, 2008 (Papyrologica Lugduno-Batava, 33),
p. 53-64, le document date du premier quart du Ve siècle.
218 VIVIEN PRIGENT
50
Semblable à une sorte de S coiffé d’une part à la façon du G de la cursive
récente.
51
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 110. Cet alphabet initia-
lement réservé à la chancellerie impériale semble avoir ensuite été employé dans
tous les services administratifs pour les datations, puis être passé dans les chan-
celleries ecclésiastiques : D. Feissel, Deux modèles de cursive latine... cit., n. 49,
p. 62-63 et J.-O. Tjäder, Die nichtliterarischen lateinischen Papyri Italiens aus der
Zeit 445-700, I-II, Stockholm, 1955-1982 (Skrifter Utgivna av Svenska Institutet i
Rom, 4o, 19/2. Acta Instituti Romani Regni Sueviae, series in 4o, 19/2), p. 352-358,
également J. O. Tjäder, Et ad latus. Il posto della datazione e della indicazione del
luogo negli scritti della cancelleria imperiale e nelle largizioni di enfiteusi degli arci-
vescovi ravennati, dans Studi Romagnoli, 24, 1973, p. 91-124.
52
D. Feissel, Les inscriptions latines dans l’Empire protobyzantin... cit., n. 16,
p. 101.
53
D. Feissel, Un rescrit de Justinien... cit., n. 16, p. 298. La connaissance de
cette langue de plus en plus ésotérique était en outre un élément du pouvoir de la
bureaucratie qui se réservait de fait l’accès à certains documents, à la façon des
clercs médiévaux accusés de monopoliser l’accès au Livre sacré : voir à ce sujet
C. M. Kelly, Later Roman bureaucracy : going through the files, dans
A. K. Bowman et G. Woolf, Literacy and power in the ancient world, Cambridge,
1994, p. 167-176. N. Oikonomidès, L’épigraphie des bulles de plomb... cit., n. 11,
p. 159; souligne également que dans le cas des sceaux bilingues, les fautes se
trouvent dans la version latine de la légende, signe de traductions du grec vers le
latin et non l’inverse.
54
J.-M. Martin, Hellénisme politique, hellénisme religieux et pseudo-hellé-
nisme à Naples (VIIe-XIIe siècles), dans Amtelokh¥pion, Studi di amici e colleghi in
onore di Vera von Falkenhausen, Nea Rhômè, 2, 2005, p. 59-78.
55
Sur ce sujet, en général, B. Rochette, Le latin dans le monde grec :
recherches sur la diffusion de la langue et des lettres latines dans les provinces hellé-
nophones de l’empire romain, Bruxelles, 1997 (Collection Latomus, 233).
56
J. Nesbitt, Byzantine lead seals... cit., n. 26, no 17 (le S initial est sans doute
220 VIVIEN PRIGENT
une capitale, mais pourrait aussi être une forme abâtardie du S de la cursive
ancienne de chancellerie qui aurait été privée de la petite boucle qui la caracté-
rise), 19 (R capital, apparemment une erreur du graveur qui a initialement gravé
un rhô).
57
A. Kazhdan (dir.), The Oxford Dictionary of Byzantium, vol. 1-3, New York-
Oxford, 1991, s.v. Latin, p. 1183. Une première décision en ce sens avait été prise
par Justinien Ier, dont se lamente Jean Lydos : C. M. Kelly, Later Roman bureau-
cracy... cit., n. 53, p. 174. On ne peut tirer argument en faveur de cette hypothèse
de la disparition après 642 des souscriptions notariales en latin en Égypte,
puisque cette province sort précisément alors de l’orbite impériale suite à la
conquête musulmane.
58
Le sceau d’Eustratios, stratio(ticu) logothetu (G. Zacos et A. Veglery,
Byzantine Lead Seals... cit., n. 5, no 805; voir sur cette pièce, N. Oikonomidès,
L’épigraphie des bulles de plomb... cit., n. 11, p. 160), montre toutefois que
l’abandon du latin ne fut pas immédiat et l’on rappellera aussi que la dernière
souscription notariale latine d’Égypte est également légèrement postérieure à la
mort d’Héraclius (voir n. 48).
59
J. Durliat, La lettre L dans les inscriptions byzantines d’Afrique, dans Byzan-
tion, 49, 1979, p. 156-174.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 221
60
Pour les VIe-VIIIe siècles, les sceaux latins ne représentent pas plus de 10%
de l’échantillon, contre un tiers environ en Afrique (même résultat en Sardaigne,
qui dépend de l’exarchat de Carthage, sur un échantillon toutefois restreint),
auquel il convient d’ajouter 10% de sceaux bilingues. À titre de comparaison, la
petite collection locale de Naples compte, sur 26 sceaux utilisables, deux tiers de
sceaux latins. Je note toutefois que deux sceaux du règne de Constant II mention-
nant en latin l’Opsikion, l’armée de manœuvre d’Orient, font usage de la semi-
onciale/cursive : V. Prigent, La Sicile de Constant II : l’apport des sources sigillo-
graphique, dans A. Nef et V. Prigent (dir.), La Sicile de Byzance à l’Islam... cit.,
n. 8, p. 167-168.
61
Outre les sceaux des papes on connaît bon nombre de sceaux de diacres,
sous-diacres ou prêtres. Parfois, leur appartenance au clergé romain est indiquée
par l’iconographie comme dans le cas du prêtre Siricius dont le sceau conservé à
Reggio Calabria présente un phénix accompagné d’une inscription reprenant un
modèle observable dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.
62
Il suffit pour s’en persuader de parcourir la correspondance pontificale,
notamment Grégoire le Grand, Registrum Epistularum sancti Gregorii Magni,
D. Norberg (éd.), Turnhout, 1982 (Corpus Christianorum, series latina, 140 et
140 A).
63
En Sicile, les sceaux d’évêques sont les derniers à faire usage du latin,
signe clair d’allégeance à Rome : V. Prigent, La Sicile byzantine (VIe-Xe siècle),
doctorat de la Sorbonne, Paris, 2006, p. 205. Pour Ravenne, on peut citer les
sceaux de Damianus ou de Valerius, qui se disent tous deux servus Sancti Apolli-
naris, voir n. 28.
222 VIVIEN PRIGENT
64
Ibid., p. 302-308.
65
Sur les ateliers monétaires italiens, on consultera dorénavant de façon
commode, L. Travaini (dir.), Guida alle zecche italiane, Rome, 2010 (Supplemento
al Bollettino di numismatica), sous presse.
66
Voir notamment les études réunies dans L. Paroli et L. Vendittelli (dir.),
Roma dall’antichità al medioevo II, contesti tardoantichi e altomedievali, Rome,
2004.
67
F. Marazzi, Sigilli dai depositi di VII e VIII secolo dell’esedra della Crypta
Balbi, dans M. S. Arena et alii, (dir.), Roma dall’antichità al medioevo. Archeologia
e storia nel museo nazionale romano-Crypta Balbi, Milan, 2001, p. 257-263.
68
P. Arthur (dir.), Il complesso archeologico di Carminiello ai Mannesi,
Napoli (scavi 1983-1984), Galatina, 1994.
69
J.-P. Kirsch, Altchristiliche Bleisiegel des Museo Nazionale zu Neapel, dans
Römische Quartalschrift für christliche Altertumskunde und für Kirchengeschichte,
6, 1892, p. 310-338. J’en prépare la réédition, rendue délicate par l’état de dégra-
dation extrêmement avancée des bulles.
70
Communication personnelle de Claudio Negrelli.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 223
71
T. Mannoni et G. Murialdo (dir.), S. Antonino : un insediamento fortificato
nella Liguria bizantina, Bordighera, 2001.
72
B. Callegher, Sceaux byzantins et vénitiens... cit., n. 22, p. 409-420. Voir
également Id., Sigilli bizantini del Museo Bottacin, dans Bollettino del Museo
Civico di Padova, 83, 1994, p. 169-177 et Id., Sigilli bizantini della Collezione Guido
Zattera, dans Bollettino del Museo Civico di Padova, 82, 1993 [1995], p. 391-402.
73
B. Callegher, Sceaux byzantins et vénitiens... cit., n. 22, no 1, 2, 4, 5, 10.
74
Id., Sigilli bizantini della Collezione Guido Zattera... cit., n. 72; voir égale-
ment, W. Dorigo, Bolle plumbee bizantine nella Venezia esarcale, dans Studi in
memoria di G. Bovini, I, Ravenne, 1989 (Biblioteca di Felix Ravenna, 6),
p. 223-235.
75
La figure d’Antonino Salinas ne fait pas réellement exception car la Sicile
présente, ici comme dans tant d’autres domaines, un visage totalement différent
de l’Italie péninsulaire.
224 VIVIEN PRIGENT
76
Ainsi dans les Institutes (II.10.5) : «All the witnesses can seal a will with a
signet ring... and it is even permitted to impress a seal with a ring belonging to
another», cité par G. Vikan et S. Bendall, Security in Byzantium... cit., n. 3, p. 10,
qui renvoient également à la représentation du livre de l’Apocalypse encore scellé
sur les mosaïques ornant l’abside de S. Vitale de Ravenne. On peut y voir claire-
ment les sept sceaux correspondant au nombre requis de témoins pour valider un
testament. On trouvera dans le même volume, p. 16-20, des exemples d’anneaux
sigillaires et p. 20-23 des sceaux coniques, de tradition perse, ou de petits sceaux
bivalves pour cire. Également, D. M. Metcalf, Byzantine lead seals from Cyprus...
cit., n. 42, p. 492-497. Pour la cire, on citera le bel exemple d’une guérison
accomplie par l’application d’un cataplasme de cire fondue ayant auparavant
reçu l’empreinte d’un sceau portant l’effigie de saint Artemios (G. Vikan et
S. Bendall, Security in Byzantium... cit., n. 3, p. 14). L’usage de sceaux en terre
cuite est attesté en Égypte, au-delà même de la période byzantine : A.-K. Wassi-
liou et H. Harrauer, Siegel und Papyri. Das Siegelwesen in Ägypten von römischer
bis in früharabischen Zeit, Nilus, 4, Vienne, 1999, et nombreux exemples dans
F. Morelli, Documenti greci per la fiscalità e l’amministrazione dell’Egitto Arabo,
Vienne, 2001 (Corpus papyrorum Raineri Archiducis Austriae, 22, Griechische
Texte, 15).
77
Comme l’indique Vikan, «only a handful of lead sealing survive from
before the Sixth century» (G. Vikan et S. Bendall, Security in Byzantium... cit.,
n. 3, p. 25). La disparition des intailles de pierre intervient en bonne logique
simultanément (ibid., p. 19). D. M. Metcalf, Byzantine lead seals from Cyprus...
cit., n. 42, p. 32, semble être en faveur d’une date tardive, au VIIe siècle, pour le
réel essor. Je serais assez d’accord sur ce point comme on le verra plus avant.
78
M. Rostovtsew et M. Prou, Catalogue des plombs de l’Antiquité, du
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 225
83
Légende du type «De qui je suis le sceau, tu le sauras en lisant la lettre».
84
Voir par exemple, le patèr poleôs de Syracuse (V. Laurent, Une source peu
étudiée de l’histoire de la Sicile au haut Moyen Âge : La sigillographie byzantine,
dans Byzantino-Sicula, Palerme, 1966 [Quaderni dell’Istituto siciliano di studi
bizantini e neoellenici, 2], p. 35) ou ses homologues de Chersôn (Constantine
Porphyrogenitus, De Administrando Imperio, Gy. Moravcsik [éd.], R. J. H. Jenkins
[trad.], Washington [DC], 1967 [Dumbarton Oaks Texts, 1], 42, p. 184 et pour des
attestation sigillographiques Í. Aleksenko, Les relations entre Cherson et l’empire
d’après le témoignage des sceaux des archives de Cherson, dans Studies in Byzan-
tine Sigillography, 8, 2003, p. 82).
85
Le contrôle de la nomination échappe au gouverneur et revient au préfet
du prétoire au nom de l’empereur.
86
J. Gascou, La détention collégiale de l’autorité pagarchique dans l’Égypte
byzantine, dans Byzantion, 42, 1972, p. 69 n. 2; R. Mazza, Ricerche sul pagarca
nell’Egitto tardoantico e bizantino, dans Aegyptus, 75, 1/2, p. 169-242.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 227
87
Sur le rôle de cette institution au Bas-empire, on se reportera désormais
de façon générale à la synthèse offerte par Ch. Wickham, Framing the Early
Middle Ages. Europe and the Mediterranean, 400-800, Oxford, 2005, p. 596-602 et
pour plus de détails, A. Laniado, Recherches sur les notables municipaux dans
l’Empire protobyzantin, Paris, 2002 (Travaux et mémoires du Centre de recherche
d’histoire et civilisation de Byzance, Monographies, 13), sur la dimension fiscale,
notamment p. 71-87. Également, R. Alston, The City in Roman and Byzantine
Egypt, Londres-New York, 2002, p. 310-311. Pour la documentation papyrolo-
gique, on peut consulter H. Geremek, Sur la question des boulai dans les villes
égyptiennes aux Ve-VIIe siècles, dans Journal of Juridic Papyrology, 20, 1990,
p. 55-74 et la liste des attestations de bouleutai et politeuomenoi, compilée par
K. A. Worp, Bouleutai and Politeuomenoi in Later Byzantine Egypt Again, dans
Chroniques d’Égypte, 74, 1999, p. 124-132, qui invite (notamment p. 130) à ne pas
tenir pour acquise la synonymie des deux termes. Sur l’attestation tardive de la
boulè dans le codex fiscal hermopolite édité par J. Gascou, Un codex fiscal hermo-
polite (P. Sorb. II 69), Atlanta, 1994, p. 60, voir les remarques importantes de
Fikhman dans son compte-rendu paru dans Chroniques d’Égypte, 72, 1997,
p. 163-164. Également, J. H. W. G. Liebeschuetz, A Civic Finance in the Byzantine
Period : the Laws and Egypt, dans Byzantinische Zeitschrift, 89, 1996, p. 398-408,
p. 404 et notamment n. 117.
88
Voir sur ce point la communication de F. Santoni, I papiri di Ravenna :
Gesta municipalia e procedure di insinuazione, dans ce volume. Également,
H. Saradi-Mendelovici, L’enregistrement des actes privés (insinuatio) et la dispari-
tion des institutions municipales au VIe siècle, dans Cahiers des études anciennes,
21, 1988, p. 117-130. L’auteur place le début de cette pratique au IVe siècle, mais il
existe une bibliothèque des actes publics enregistrant également les contrats
privés en Égypte depuis l’époque d’Auguste, bien étudiée dans F. Lerouxel, Le
marché du crédit dans le monde romain d’après les documents de la pratique
(Égypte et Campanie), Doctorat de l’École des Hautes études en sciences sociales,
Paris, 2008. Sur le defensor, R. M. Frakes, Title Contra potentium iniurias : the
Defensor Civitatis and late Roman justice, Munich, 2001 (Münchener Beiträge zur
Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte, 90).
89
Sur ce point, F. Santoni, I papiri di Ravenna... cit., p. 17 : que les bénéfi-
ciaires d’une vente ou d’une donation fiscalia tributa solvantur.
228 VIVIEN PRIGENT
90
Voir la présentation de la novelle dans H. Leclerq, Defensor civitatis, dans
Dictionnaire d’Archéologie chrétienne et de liturgie, IV, col. 417-418.
91
H. Saradi-Mendelovici, L’enregistrement des actes privés... cit., n. 88,
p. 119.
92
H. Saradi-Mendelovici, L’enregistrement des actes privés... cit., n. 88,
p. 120; M. Amelotti et G. Costamagna, Alle origini del notariato italiano, Rome,
1975 [Studi storici sul notariato italiano, 2], p. 26 et M. Amelotti, Giustiniano e la
comparatio litterarum, dans Subcesiva Groningana, 4, 1990, p. 1-18.
93
J. Diethart, D. Feissel et J. Gascou, Les prôtokolla des papyrus byzantins
du Ve au VIIe siècle. Édition, prosopographie, diplomatique, dans Tyche, 9, 1994,
p. 9-40, pl. 2-7.
94
Ibid., p. 34.
95
J.-O Tjäder, La misteriosa «scrittura grande» di alcuni papiri ravennati e il
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 229
suo posto nella storia della corsiva latina e nella diplomatica romana e bizantina
dall’Egitto a Ravenna, dans Studi romagnoli, 3, 1952, p. 173-221; voir ici même
F. Santoni, I papiri di Ravenna... cit., p. 26 : à propos des difficultés à
comprendre cette écriture en 625, qui auraient amené à redoubler la mention de
la date dans une écriture plus usuelle, il faut rappeler que Justinien donnait ordre
en ce sens dès 537 : D. Feissel, Deux modèles de cursive latine... cit., n. 49,
p. 62-64.
96
L’Égypte pourrait faire exception par son système de demande de transfert
des responsabilités fiscales dans les «grands livres fiscaux», à propos desquels
voir J. Gascou, Un codex fiscal... cit., n. 87; le fait que dans les transactions,
l’absolutio échappe ici aux notaires pour demeurer de la responsabilité des
parties pourrait d’ailleurs s’expliquer en partie par cette particularité
(M. Amelotti et G. Costamagna, Alle origini del notariato italiano... cit., n. 92,
p. 35-36).
97
Ch. Wickham, Framing the Early Middle Ages... cit., n. 87, p. 600-601.
Plus généralement, R. Alston, The City in Roman and Byzantine Egypt,
Londres-New York, 2002, p. 309, sur le maintien des fonctions traditionnelles
de l’ekdikos jusqu’à l’époque arabe, et P. van Minnen, The other cities in Late
Roma Egypt, dans R. Bagnall, Egypt in the Byzantine World, Cambridge, 2007,
p. 207-225.
98
Il faut nécessairement disposer d’une matrice en métal pour espérer
imprimer le flanc de plomb.
99
On rappellera le jugement de G. Schlumberger, Sigillographie de l’empire
byzantin, Paris, 1884, p. 84 : «De très nombreux sceaux de l’époque la plus
ancienne, des VIe et VIIe siècles principalement, portent de simples mono-
grammes. Ils offrent en général fort peu d’intérêt et je ne m’y arrêterai guère. Le
déchiffrement de ces monogrammes est un travail des plus ingrats, sans utilité
réelle, parce qu’il s’agit d’ordinaire de simples prénoms ou de titres très connus;
et du reste le plus souvent on n’aboutit pas».
230 VIVIEN PRIGENT
100
M. Amelotti et G. Costamagna, Alle origini del notariato italiano... cit.,
n. 92, p. 240-254, et G. Nicolaj, Il signum dei tabellioni romani : simbologia o
realtà giuridica? dans Paleographica diplomatica et archivistica. Studi in onore di
Giulio Batelli, Roma, 1979, p. 7-30.
101
M. Amelotti et G. Costamagna, Alle origini del notariato italiano... cit.,
n. 92, p. 244-245 : «C’è però una categoria di persone che non si accontenta di far
precedere il proprio nome da un semplice segno di croce, ma usa un intreccio di
linee ben più complesso ed è (...), non quelle degli scrittori di documenti ma
quella dei magistrati. (...) In questo caso abbiamo un segno che non soltanto può
prestarsi all’identificazione del suo autore ma è anche simbolo della sua apparte-
nenza ad una determinata categoria di persone».
102
Par exemple, G. Zacos et A. Veglery, Byzantine lead seals... cit., n. 5,
no 326, 391, 2827, 422, 526.
103
N. Oikonomidès, L’épigraphie des bulles de plomb... cit., n. 11, p. 165-168.
104
Voir sur ce point important N. Oikonomidès, L’épigraphie des bulles de
plomb... cit., n. 11, p. 165.
105
J. Diethart, Ky¥rie boh¥uei in byzantinischen Notarsunterschriften, dans
Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 49, 1982, p. 79-82, IIIb.
106
J. Diethart, D. Feissel et J. Gascou, Les prôtokolla... cit., n. 93, p. 35-37.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 231
107
Ibid., p. 37.
108
M. Amelotti et G. Costamagna, Alle origini del notariato italiano... cit.,
n. 92, p. 33-47.
109
G. Zacos et A. Veglery, Byzantine Lead Seals... cit., n. 5, no 828. Voir le
classique N. Oikonomides, Silk Trade and Production in Byzantium from the
Sixth to the Ninth Century : The Seals of Kommerkiaroi, dans Dumbarton Oaks
Papers, 40, 1986, p. 33-53; je ne suis pas convaincu par les arguments opposés
à cette interprétation par W. Brandes, Finanzverwaltung in Krisenzeiten. Unter-
suchungen zur byzantinischen Administration im 6.-9. Jahrhundert, Francfort-
sur-le-Main, 2002 (Forschungen zur byzantinischen Rechtsgeschichte, 25),
p. 422-423.
110
N. Oikonomidès, Fiscalité et exemption fiscale à Byzance (IXe-XIe s.),
Athènes, 1996 (Fondation nationale de la recherche scientifique. Institut de
recherches byzantines, Monographies, 2), p. 33-34.
111
Pour la période postérieure, H. Saradi, Le Notariat byzantin du IXe au
XVe siècle, Athènes, 1991 (Bibliothèque Sophie N. Saripolou, 86).
232 VIVIEN PRIGENT
112
G. Zacos et A. Veglery, Byzantine Lead Seals... cit., n. 5, no 2805; voir pour
une matrice conique de tabullarios en Sicile, G. Manganaro, Solidi graffiti su
solidi nella Sicilia bizantina, dans Byzantino-Sicula III. Miscellanea di scritti in
memoria di Bruno Lavagnini, Palerme, 2000 (Quaderni dell’Istituto siciliano di
studi bizantini e neoellenici, 14), p. 204.
113
Ch. Diehl, Études sur l’administration byzantine de l’exarchat de Ravenne,
Paris, 1888, p. 106-108; A. Guillou, La Sicile byzantine : état des recherches, dans
Byzantinische Forschungen, 5, 1977, p. 115; D. Vera, Massa fundorum. Forme della
grande proprietà e poteri della città in Italia fra Costantino e Gregorio Magno, dans
Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité, 111, 2, 1999, p. 1008; étude parti-
culière, F. M. Ausbüttel, Die Curialen und Stadtmagistrat Ravennas im späten 5.
und 6. Jh, dans Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 67, 1987, p. 207-214.
Cette idée repose largement sur la correspondance de Grégoire le Grand, comme
l’indique Laniado, Recherches sur les notables municipaux... cit., n. 87, p. 183
n. 87.
114
Étude de F. M. Ausbüttel, Die Curialen... cit., n. 113.
115
Grégoire le Grand, Registrum Epistularum... cit., n. 62, V, 22
116
Ibid., I, 56; III, 25; IX, 211; IX, 140. Sur cette ville, voir la petite synthèse
proposée par Zanini, Italie bizantine, p. 135-138.
117
Grégoire le Grand, Registrum Epistularum... cit., n. 62, II, 33.
118
Ibid., IX, 82.
119
Ibid., II, 3; II, 8; X, 9.
120
Ibid., II, 10 (janvier 592).
121
Ibid., IX, 101.
122
Ibid., IV, 39.
123
Ibid., I, 58.
124
Ibid., III, 11 (octobre 592).
125
Ibid., I, 78, datée (août 591).
126
Ibid., III, 11 (octobre 592).
127
Ibid., IX, 186.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 233
128
Ibid., II, 6.
129
Ibid., IX, 181 (juillet 599).
130
Ibid., II, 11 (janvier 592).
131
Ibid., VIII, 5 (octobre 596).
132
Ibid., IX, 58 (novembre 598).
133
Ibid., IX, 72 (novembre-décembre 598).
134
Ibid., XIII, 16 (novembre 602).
135
Sur cet aspect de la correspondance de Grégoire le Grand, voir l’introduc-
tion de V. Recchia (trad.), Opere di Gregorio Magno, Lettere, V/1-4, Rome, 1996-
1999 (Bibliotheca Gregorii Magni), I, p. 12-13; également, D. Norberg, Style
personnel et style administratif dans le Registrum Epistularum de saint Grégoire le
Grand, dans Grégoire le Grand, Colloque international, Chantilly, 15-19 sept. 1982,
Paris, 1986, p. 489-497. Voir également Grégoire le Grand, Registrum Epistu-
larum... cit., n. 62, I, 79 qui constitue clairement un excerptum, des minutes
destinées à fournir la matière de deux lettres distinctes aux scribes de la chancel-
lerie. Or, ce «brouillon» substitue au clergé et au peuple des adresses tradi-
tionnelles les seuls nobiles.
136
V. Prigent, La Sicile byzantine... cit., n. 63, p. 99-106.
137
P. G. Spanu et R. Zucca, Sigilli bizantini... cit., n. 41. La survie de la curie
de Cagliari à la fin du VIe siècle est raisonnablement certaine puisque les gesta
municipalia sont sans doute mentionnés dans le tarif fiscal publié par J. Durliat,
Taxes sur les entrées... cit., n. 48.
138
Ch. Wickham, Framing the Early Middle Ages... cit., n. 87, p. 635-644,
spéc. p. 637. On rappellera également ici l’affirmation faite par l’auteur d’un
traité sur l’art de l’agrimensor de l’inversion du rapport de forces entre les cités et
les domaines dès le début du IIe siècle, les derniers en venant à englober les
premières («Les conflits légaux entre cités et personnes privées sont particulière-
ment fréquents en Afrique où les domaines des individus peuvent être aussi
grands que l’intégralité du territoire d’une cité, bon nombre étant encore plus
grands. Les propriétaires accueillent sur leurs domaines une population susb-
tantielle et il y a des vici entourant les villae comme s’il s’agissait de municipia»,
234 VIVIEN PRIGENT
142
J.-O. Tjäder, Die nichtliterarischen lateinischen Papyri... cit., n. 51, P.Ital.
10-11, p. 279-293.
143
V. Prigent, La Sicile byzantine, entre papes et empereurs (6e-8e siècle), dans
D. Engels, L. Geis et M. Kleu (éd.), Zwischen Ideal und Wirklichkeit : Herrschaft
auf Sizilien von der Antike bis zur frühen Neuzeit, Stuttgart, 2009, p. 202-207.
144
En dehors des cas d’utilisation d’un formulaire.
145
Par exemple, Grégoire le Grand, Registrum Epistularum... cit., n. 62, IX,
48 : pour revenir sur une donation, on rend le bien et l’acte de donation; aucune
référence à la nécessité d’une modification des acta municipalia qui auraient dû
enregistrer la modification des droits fonciers; H. Saradi-Mendelovici, L’enre-
gistrement des actes privés... cit., n. 88, p. 121.
146
Sur ces commissions d’arbitrage, V. Prigent, La Sicile byzantine, entre
papes et empereurs... cit., n. 143, p. 216-220.
147
Voir ci-dessus.
148
Voir la contribution de F. Santoni, I papiri di Ravenna... cit., n. 88.
149
J.-O. Tjäder, Die nichtliterarischen lateinischen Papyri... cit., n. 51, P.Ital.
28 et P.Ital. 21. En 625, l’insinuation «si svolge in maniera francamente irrituale»
en l’absence des curiales (F. Santoni, I papiri di Ravenna... cit., n. 88, p. 20). Le
passage d’un système à l’autre pourrait être marqué par l’adoption de la bulle de
plomb par les curiales de Ravenne, comme l’illustre le sceau de Georges, curiale
de la cité de Ravenne (J.-P. Kirsch, Altchristliche Bleisiegel... cit., n. 69, p. 326),
mais on peut également admettre qu’il s’agit avant tout ici d’un «status symbol».
236 VIVIEN PRIGENT
155
G. G. Archi, Pragmatica Sanctio pro petitione Vigilii, dans Scritti di Diritto
Romano, III, Milan, 1981, p. 1971-2010.
156
Ch. Wickham, Framing the Early Middle Ages... cit., n. 87, p. 202-219.
157
Exceptor qualifié de curiae civitatis Ravennatis : J.-O. Tjäder, Die nicht-
literarischen lateinischen Papyri... cit., n. 51, P. Ital. 14-15 (572), p. 308-317, III, 1,
13; voir aussi ibid., P. Ital. 37, p. 121 et n. 14; Scriniarius, ibid., P. Ital. 21 (625),
p. 352-358, 2, 3, 8.
158
G. Cassandro, I curiali napoletani... cit., n. 154, p. 299-374. De nouveau,
l’auteur me semble écarter un peu vite la possibilité d’une dérivation originelle
des scriniarii napolitains, qui exercent l’activité notariale, des scrinia du duc de
Naples d’époque byzantine.
238 VIVIEN PRIGENT
159
Voir supra n. 2.
160
Codice diplomatico Longobardo, IV/2. I diplomi dei duchi di Benevento, éd.
H. Zielinski, Rome, 2003 (Fonti per la storia d’Italia, 65) no 5 (743) : Una cum
voluntate et iussionem domni vir gloriosissimus Romovald summus dux gentis
Langobardorum, ego Iubinianus una cum coniuge mea Domila et cum consensu de
filios nostros Pillonem et Martino offeruemus in monasterio beate Sancte Marie et
Sancti Petri [...] in quicquid habere visi sumus. (...) Unde pro firmitate huius
membrani nominata potestatem postulavimus, ut effigiem anuli sui affigi precepit.
Voir également I placiti del «Regnum Italiae» C. Manaresi (éd.), I, Rome, 1955
(Fonti per la storia d’Italia, 92), no 106, p. 3942 : durant un plaid de 898, on
constate que deux préceptes royaux (Liutprand, 716 et Astolf, 755) sont «ab anulo
domini regis sigillatum». Sur les anneaux sigillaires lombards, de façon générale,
S. Lusuardi Siena (éd.), Anulus sui effigii. Identità e rapprensentazione negli anelli-
sigillo longobardi. Atti della giornata di studi, Milano, Università Cattolica,
29 aprile 2004, Milan, 2006 [2007]. S. Lusuardi Siena (dir.), I signori degli anelli.
Un aggiornamento sugli anelli-sigillo longobardi in memoria di Otto von Hessen e
Wilhelm Kurze. Atti della giornata di studio, Milano, 7 maggio 2001, Milan, 2004.
S. Lusuardi Siena, Wilhelm Kurze e gli anelli-sigillo aurei longobardi : status
quaestionis, dans M. Marrocchi et C. Prezzolini (dir.), La Tuscia nell’alto e pieno
Medioevo. Fonti e temi storiografici «territoriali» e «generali». In Memoria di
Wilhelm Kurze. Atti del Convegno internazionale di studi Siena-Abbadia San Salva-
tore, 6-7 giugno 2003, Florence, 2007 (Millenio Medievale, 68, Atti di Convegni, 21),
p. 135-169.
161
S. Lusuardi Siena, Wilhelm Kurze e gli anelli-sigillo... cit., n. 160,
p. 135-169.
162
E. V. Stepanova, Pečati s latinskimi... cit., n. 11, no 144.
L’USAGE DU SCEAU DE PLOMB 239
163
On trouvera une bibliographie récente sur le duché de Spolète dans
A. Thomas, Hildeprand de Spolète, un duc lombard face à l’avènement du pouvoir
franc en Italie (774-788), dans E. Cuozzo, V. Déroche, A. Peters-Custot et
V. Prigent (dir.), Puer Apuliae. Mélanges en l’honneur de Jean-Marie Martin, Paris,
2008 (Monographies du Centre d’histoire et de civilisation de Byzance, 30),
p. 637-652.
164
On peut citer une exception, l’un des types de sceaux utilisés par Tibère II
avant que la Vierge ne s’impose : voir sur ce modèle C. Morrisson et J. Nesbitt,
An Unpublished Lead... cit., n. 33.
165
F. Marazzi, Il sigillo plumbeo del «dux» Anso dall’esedra della «Crypta
Balbi» in Roma, dans S. Lusuardi Siena (dir.), I signori degli anelli... cit., n. 160,
p. 85-88.
166
Catalogue of Byzantine seals at Dumbarton Oaks... cit., n. 6, VI, no 23.
167
Ph. Grierson et M. Blackburn, Medieval European coinage. With a cata-
logue of the coins in the Fitzwilliam Museum. 1. The early Middle Ages (5th-10th
centuries), Cambridge, 1986, p. 59.
240 VIVIEN PRIGENT
Vivien PRIGENT
168
E. Bernareggi, Problemi di numismatica lombarda : il tremisse di Aripert
con Iffo, dans Rivista italiana di numismatica, 67, 1965, p. 105-117 et Id., dans
P. Bastien, F. Dumas, H. Huvelin et C. Morrisson, Mélanges de numismatique,
d’archéologie et d’histoire offerts à Jean Lafaurie, Paris, 1980, p. 176 : «il “falso
inventato” che indubbiamente ha raccolto più lungamente il maggior favore
anche da parte di studiosi qualificati è indubiamente il tremisse di Aripert con il
duca Iffo». Je ne résiste pas au plaisir de citer la publication d’origine :
A. Caronni, Ragguaglio di alcuni monumenti di antichità ed arti raccolti negli
ultimi viaggi di un dilettante antiquario sorpreso da’ corsari, condotto in Barberia e
felicemente rimpatriato – a Mad. Carolina Anguissola ed. Settala, Milan, 1806, II,
p. 166, no 56. L’authenticité de la pièce fut acceptée par Ph. Grierson, The silver
coinage of the Lombards, dans Archivio storico Lombardo, 8e série, 6, 1956, p. 136.