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Bibliographie :
- Biochimie (DELAUNAY). Hermann, Paris.
- Biochimie (LEHNINGER). Flammarion, Paris.
- Biochimie 1er cycle (HENNEN). Dunod, Paris.
- Biochimie (GUILLETON M. et QUINTARD B.). Masson, Paris.
- L’essentiel en Biochimie (B.D. HAMES, N.M. HOOPER, J.D. HOUGHTON). Berti éds, Paris.
- Biochimie génétique, biologie moléculaire (J. ETIENNE, E. CLAUSER). Abrégés Masson, Paris.
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I - LA MATIERE VIVANTE
1 - Composition chimique des biomolécules
Diapositive 3.
Les organismes vivants ne contiennent que 27 des 90 éléments naturels. À quelques
rares exceptions près, leur numéro atomique est inférieur à 34.
On dit souvent que la vie repose sur la chimie du carbone. Nous verrons qu’il est vrai
que le carbone constitue le "squelette" de toute molécule organique. Cependant, si l'on
prend un organisme dans sa globalité, les 6 éléments dits organiques sont, par ordre
d'abondance (en raison de la présence de 60 à 80% d'eau) :
H , O , C , N , P et S
Les 4 premiers constituent à eux seuls 99,4% du poids du corps humain. Viennent
ensuite 5 éléments sous forme d'ions monoatomiques qui règlent la pression osmotique et
les phénomènes électriques et qui entrent dans la composition des parties dures (os,
coquilles) :
Na+, K+, Mg2+ , Ca2+ , Cl-
Enfin, 16 oligo-éléments ont été inventoriés. Ce sont pour la plupart des métaux que
l'on trouve à l'état de traces :
Mn , Fe , Co , Cu , Zn , B , Al , V , Mo , I , Si , Sn , Ni , Cr , F , Se
O O O N N N
Donneur
H H H H H H
O N O O N O
Accepteur C
C
Les liaisons hydrophobes sont la conséquence de la très forte tendance des molécules
d’eau à exclure les groupes et les molécules non polaires. La formation de gouttelettes
d’huile par coalescence des molécules de lipides mélangés à l’eau en est un bon exemple.
Energie : <40 kJ mol-1.
Chimie Biochimie
conditions réactionnelles souvent extrêmes conditions réactionnelles douces
1 catalyseur pour plusieurs réactions 1 catalyseur (enzyme) par réaction
peu de spécificité spécificité réactionnelle très importante
pas de possibilité de régulation possibilité de régulation (activation ou inactivation)
D'un point de vue structural, les protéines sont des polymères de 20 unités de base : les
acides aminés. Une protéine sera caractérisée par sa séquence, c'est-à-dire l'ordre dans
lequel se succèdent les acides aminés qui la composent. Les séquences de toutes les
protéines cellulaires sont mises en mémoire sous forme codée dans le 4ème type de
biomolécules, les acides nucléiques.
Þ Ils sont donc essentiels à l'existence de la vie telle que nous la connaissons. Il
n'existe aucun être vivant, aussi petit soit-il, qui ne contienne au moins l'un de ces 2 acides
nucléiques.
Tous les solvants ne sont pas ionisants. L'eau, du fait de sa constante diélectrique élevée
(D=80,4 à 25°C)1, est le meilleur. C'est le type même du solvant polaire. A l'opposé,
certains solvants non polaires comme le benzène (D=2,3) n'entrainent pas le phénomène
de dissociation électrique.
Les propriétés de l’eau, telles que son pouvoir de solvatation ou d’ionisation, jouent un
rôle primordial dans la détermination de la structure et les propriétés biologiques des
biomolécules constituant les cellules (protéines, lipides, acides nucléiques, etc …).
Diapositive 14.
Un composé est soluble dans l’eau lorsqu'il se disperse dans la phase aqueuse en
donnant une solution vraie, c'est-à-dire une solution dans laquelle les molécules de soluté
n'ont aucune interaction entre elles : c'est le phénomène de dispersion moléculaire.
Cette dispersion moléculaire ne peut avoir lieu que si le soluté est capable de s'insérer
dans la structure du réseau tridimensionnel de l'eau. Cela ne peut se faire que si le soluté
est composé d'atomes ou groupements d'atomes capables de former des liaisons
hydrogène avec des molécules d'eau qui, par conséquent, entreront en compétition avec
celles qui sont formées entre molécules d'eau. Ces atomes ou groupements d'atomes sont
appelés groupes hydrophiles (« qui aiment l’eau ») ou polaires. Par extension, on donne
aussi ces qualificatifs à la molécule entière.
Les biomolécules vont être plus ou moins solubles dans les solutions aqueuses et ce
comportement va, le plus souvent, être indissociable de sa fonction dans la cellule. Le
TABLEAU 4.2 donne une liste de molécules plus ou moins solubles dans l'eau.
1 : D = 80 signifie que, dans l'eau, 2 charges électriques de signes opposés ne s'attirent plus qu'avec une force
80 fois plus faible que dans l'air.
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Dans l'eau pure à 25°C, [H+] [HO-] = 1 x 10-14 (mol/L)2 = Ke (produit ionique de l'eau)
D’où [H+] = [HO-] = K e = 10-7 M.
€
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Étant donné que Ke est constant (= 10-14 mol2/L2), si l'on connait la [HO-] d'une
solution aqueuse, on peut en déduire sa [H+] et vice-versa. De même, il est clair que
lorsque [H+] augmente, la [HO-] doit nécessairement diminuer et inversement.
Lorsque [H+] = [HO-], comme dans l'eau pure, la solution est dite neutre.
Lorsque [H+] > [HO-], la solution est acide.
Lorsque [H+] < [HO-], la solution est basique (ou alcaline).
Pour faciliter l'expression de l'acidité et de la basicité, on a convenu d'utiliser la notion
de potentiel hydrogène ou pH : pH = - log [H+]
Solution neutre : pH = - log [H+] = - log 10-7 = 7,0
Solution acide : pH < 7
Solution basique : pH > 7
L'échelle de pH est donc un moyen commode d'exprimer la [H+] (et donc [HO-]) de
n'importe quelle solution aqueuse dans l'intervalle entre 1,0 M en H+ (pH=0) et 1,0 M en
HO- (pH=14). Il est à noter que cette échelle est logarithmique, c'est-à-dire qu'une
variation de 1 unité de pH, correspond à une variation d'un facteur 10 dans la [H+], 2
unités de pH à un facteur 100, etc …
Exemple : Un Coca ou un Pepsi (pH 3,0) a une [H+] 25.000 fois plus élevée que celle du
sang (pH 7,4) (FIGURE 4.9).
Le pH d'une solution peut être déterminé approximativement par des indicateurs
colorés : phénolphtaléine, rouge de phénol, bleu de bromophénol… Pour une mesure
précise du pH, on utilise un appareil spécifique, le pH-mètre qui possède une électrode de
verre sélectivement sensible aux ions H+.
La détermination du pH est une des mesures les plus importantes et les plus fréquentes
en biochimie (un bon pH-mètre est indispensable dans tout labo). Le pH affecte la
structure et l'activité des biomolécules et par là tous les processus cellulaires. C'est par
exemple le cas de l'activité catalytique des enzymes. Certaines n'agiront qu'à pH acide et
d'autres à pH basique dans des limites bien déterminées. De même, le pH sanguin d'un
individu en bonne santé est de 7,4 et sa mesure aide à établir un diagnostic dans
différentes pathologies.
b - Courbe de titration
Toutes les courbes de titration ont des formes identiques quel que soit le couple acide-
base. Seule change leur position sur l'échelle de pH. Cette forte ressemblance suggère que
ces courbes reflètent une loi ou une relation fondamentale. En effet, la forme sigmoïde de
la courbe de titration de n'importe quel acide faible est exprimée par une équation simple,
appelée équation de Henderson-Hasselbalch que l’on obtient à partir de Ka.
[H + ][A− ] [HA]
Ka = c'est-à-dire: [H+] = Ka
[HA] [A− ]
[HA]
autrement dit: - log [H+] = - log Ka - log
[A− ]
€ pH pKa €
[HA] [A− ]
donc: pH = pKa - log € ou pH = pK a + log
[A− ] [HA]
[accepteur de H + ]
qui peut être généralisé: pH = pKa + log
[donneur de H + ]
€ €
Cette équation de Henderson-Hasselbalch permet donc de relier pH, pKa et
concentration du couple acide-base.
€ on peut, soit mesurer le pH et connaitre le
Le pK étant fixé pour un couple acide-base
rapport de dissociation de l'acide, soit déduire le pH de la solution si l'on connait le
rapport de dissociation.
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CO2 est égale à 0,00125 M et la concentration de HCO3- est égale à 0,025 M. En appliquant la
relation d'Henderson-Hasselbach pour l'équilibre global, nous obtenons une valeur de pH
extracellulaire égale à 7,4.
En fin de compte, le pH sanguin va dépendre du bicarbonate dissous et de pCO2.
Lorsqu'une cellule libère des ions H+ dans le sang, les 3 réactions vont être déplacées vers
la droite, ce qui se traduit par la libération de CO2(g) qui pourra simplement être exhalé.
Bien sûr, si ce sont des OH- qui sont libérés, on a le phénomène inverse. Par conséquent, la
simple modification du rythme respiratoire module pCO2 et par voie de conséquence
module presque instantanément le pH plasmatique pour le maintenir à sa valeur normale.
Cela pose problème dans certaines pathologies qui provoquent une hyperventilation
(méningite, encéphalite, hémorragie cérébrale). On aura dans ce cas une chute du CO2(g) et
donc des H+, d’où une augmentation du pH sanguin (alcalose respiratoire). À l’inverse,
des composés (sédatifs, narcotiques,…) qui provoquent une hypoventilation vont
entrainer une acidose respiratoire
Classification
Diapositive 18.
On divise les glucides en en oses et osides.
e Les oses (ou monosaccharides) sont des sucres simples tel le glucose, fructose,
galactose... On ne peut pas les hydrolyser en oses plus simples. C'est à partir des oses que
sont construits tous les autres glucides. Les oses sont des polyols (au moins 2 fonctions
alcool) et une fonction réductrice de type carbonyle. Cette fonction carbonyle peut donc
être :
- un aldéhyde (il s’agit dans ce cas d’un aldose),
- une cétone (il s’agit dans ce cas d’un cétose).
e Les osides sont des glucides hydrolysables. On distingue :
- Les holosides. Leur hydrolyse ne libère que des oses. Ils sont classés en fonction
du nombre de résidus d’ose qu’ils contiennent.
* oligosides (ou oligosaccharides) : association de 2 à 10 oses par des liaisons
osidiques (les plus courants sont les disaccharides saccharose du sucre de canne et lactose
du lait),
* polyosides (ou polysaccharides) : polymères formés de 10 à plusieurs milliers
d'oses (glycogène, amidon, cellulose).
- Les hétérosides (ou glycoconjugués). Leur hydrolyse libère des oses et des
composés non glucidiques (aglycone).
Form e 1 C* C* Form e 2
H H
HO CH2OH HO H2C HO
Liaisons trait fin (sur le plan de la feuille), trait épais (à l’avant), trait pointillé (à l’arrière)
Pour les sucres comportant une plus longue chaîne carbonée, il est nécessaire d'adopter
une convention permettant de représenter la molécule sur un plan plutôt que dans
l'espace : on utilise la convention de Fischer.
Pour que la représentation de Fischer soit valable, il faut que toutes les règles suivantes
soient respectées :
1 - Le C asymétrique est positionné dans le plan de projection (la feuille).
2 - La chaîne carbonée la plus longue est disposée verticalement et à l'arrière du
plan.
3 - L'atome de C le plus oxydé est en haut. Si les atomes de carbone aux extrémités
sont dans le même état d'oxydation, celui qui porte le numéro 1 dans la nomenclature
internationale est placé en haut.
4 - Les substituants non carbonés (H, OH) sont en avant-plan.
5 - Les substituants carbonés sont en arrière.
Dans le cas du D-glycéraldéhyde (forme 1 ci-dessus), la projection selon les règles
énoncées par FISCHER donnera donc :
CHO CHO
*C H *C OH
H
CH2 OH
HO CH2 OH
Diapositive 20.
Les premiers chimistes des sucres ont mis au point une méthode de synthèse des
aldoses en partant du glycéraldéhyde par addition de carbones vers le haut, transformant
la fonction aldéhyde en alcool secondaire. A chaque ajout, on fait ainsi apparaître un
carbone asymétrique supplémentaire et on double le nombre de stéréoisomères. Le
D-glycéraldéhyde donne par conséquent naissance à 2 tétroses, 4 pentoses, 8 hexoses, qui
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II - OLIGOSACCHARIDES ET POLYSACCHARIDES
1 - La liaison osidique
Les oses simples peuvent se mettre bout à bout pour former des disaccharides (2 oses),
des oligosaccharides (3 à 10 oses) et des polysaccharides (10 à plusieurs milliers d'oses).
L'accrochage de 2 oses passe par la formation d'une liaison osidique (= liaison semi-
acétalique). Elle résulte de la condensation du groupement OH anomérique d'un ose (C1
pour les aldoses, C2 pour les cétoses) et un autre groupement OH (anomérique ou non)
d'un autre ose.
On peut donc obtenir, et c'est ce que l'on observe dans la nature, une très grande variété
de polyosides qui seront caractérisés, non seulement par la longueur (nombre d’oses),
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mais aussi par la nature des oses (glucose, fructose, mannose…) et par le type de liaison
reliant les différents oses constitutifs (conformation a ou b, carbones impliqués dans la
liaison).
2 - Les disaccharides
a - Le maltose
Diapositive 24.
Le maltose est un produit intermédiaire de l'hydrolyse de polysaccharides tels que
l'amidon. Il est formé de l'association de 2 molécules de glucose reliées par les C1 et 4. La
molécule de glucose engageant son groupement pseudo-aldéhydique (C1) dans la liaison
osidique est sous la configuration a.
Tous les oses possèdent une fonction réductrice (aldéhyde ou cétone) qui leur confère
un caractère réducteur à condition que celle-ci ne soit pas bloquée (engagée dans une
liaison), c'est-à-dire que l’ose puisse exister sous forme linéaire. Dans le maltose, le
caractère réducteur du premier ose (celui glucose engageant son C1) a disparu. Il constitue
l'extrémité non réductrice. Son anomérie est fixée (ici : a). L'autre molécule de glucose
garde son groupement OH réducteur (C1) libre, ce qui lui confère un caractère réducteur.
Il représente l'extrémité réductrice du disaccharide. De plus, son anomérie reste ouverte.
La fonction aldéhyde du second glucose peut être soit sous forme libre (forme linéaire),
soit sous forme de pseudo-aldéhyde (forme cyclique) et donc exister sous les 2
configurations a (maltose a) et b (maltose b), ces 3 formes étant en équilibre.
Nomenclature et convention
Quelle que soit sa longueur, et qu'il comporte ou non des branchements, un
polysaccharide est orienté. Une séquence polysaccharidique se lit de gauche à droite (de
l'extrémité non réductrice vers l'extrémité réductrice) en précisant la nature des oses et les
carbones par lesquels ils sont reliés, mais aussi l'anomérie des oses dont la fonction
réductrice est bloquée.
Lorsque la fonction réductrice d’un ose est engagée dans la liaison osidique son nom
terminera par "osido" (ou "osyl"), autrement il finira par "ose".
Exemple: maltose = D-glucopyranosido (a1®4) D-glucopyranose
ë_______________ûë______ûë______________û
1ère molécule de a-D-glucose liaison 2ème molécule de Glc
sous forme pyranose osidique sous forme pyranose
En partant du principe que la presque totalité des sucres sont des énantiomères D et
que la forme pyranose prédomine (sauf furanose pour le fructose), on utilise souvent les
abréviations des principaux monosaccharides et de leurs dérivés pour raccourcir la
description des polysaccharides complexes.
c - Le saccharose
Le saccharose est le principal produit intermédiaire de la photosynthèse. C'est le sucre
le plus abondant dans beaucoup de fruits et de végétaux, en particulier la betterave et la
canne à sucre. Le saccharose est donc le sucre de table. Le saccharose est formé de l'union
d'une molécule de D-glucose et d'une molécule de D-fructose : c'est le D-glucopyranosido
(a1«b2) D-fructofuranoside. Ses oses constitutifs se combinent en mettant leurs atomes
de carbones anomériques «nez à nez» et ont donc tous deux leur fonction réductrice
engagée dans la liaison osidique. Par conséquent, le saccharose n'est pas réducteur. Il n'a
donc pas de polarité et peut s'écrire indifféremment Glc (a1«b2) Fru ou Fru (b2«a1) Glc.
Il est à noter que le nom systématique du fructose ne finit pas par "ose" comme pour le
lactose ou le maltose, mais par "oside" ce qui indique que les 2 sucres sont unis par leurs
carbones anomériques..
2 - Les polysaccharides
Les polysaccharides sont formés par la condensation d'un grand nombre de molécules
d'oses, soit toutes identiques (homopolysaccharides), soit de différents types
(hétéropolysaccharides). De plus, ils peuvent être soit linéaires, soit branchés.
a - L'amidon
L'amidon est la principale forme de réserve de glucides chez les végétaux. C'est un
polysaccharide familier, puisqu'il constitue la majeure partie de la farine. Il s'accumule en
effet dans les graines des céréales (blé, mais, riz) ou les tubercules (pomme de terre) où il
constitue le réservoir d'énergie pour le temps de la germination.
L'amidon est en fait un mélange de 2 glucanes différents, l'a-amylose (5 à 30%) et
l'amylopectine (70 à 95%).
e L'a-amylose n'est autre qu'une chaîne de 1 000 à 4 000 glucoses réunis par des
liaisons (a1®4), sans ramification.
e L'amylopectine est constituée de chaînes de résidus D-glucose unis par des
liaisons (a1®4) comme l'a-amylose, mais présentant en plus des liaisons (a1®6) qui
forment donc des ramifications. Les points de branchement se répètent environ tous les
20-30 restes de glucose.
b - Le glycogène
Diapositive 25.
Polyoside de réserve, le glycogène est aux animaux ce que l'amidon est aux végétaux. Il
est la réserve essentielle de glucose (glucose = énergie chez les animaux). On le trouve
principalement dans le foie (7% du poids) où il constitue une réserve générale pour
l'organisme (le foie régule la glycémie) et dans le muscle où il constitue une réserve locale
(contraction musculaire).
Le glycogène est un glucane comportant des liaisons (a1®4) et (a1®6). Il s'apparente,
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de ce fait, à l'amylopectine mais avec une fréquence de branchement plus grande (tous les
8-12 résidus, et même 3 à 5 au centre de la molécule). La longueur moyenne des chaînes
ramifiées est également plus courte. La structure du glycogène est donc plus compacte et
plus "buissonnante" que celle de l'amylopectine. Les molécules de glycogène peuvent
contenir jusqu'à 90 000 résidus de glucose.
c - La cellulose
La cellulose est le principal constituant des parois végétales. Elle donne aux cellules
végétales leur protection mécanique. Le bois lui-même est constitué de cellulose, mélangée
à d'autres polysaccharides et à des polyphénols donnant la lignine. Le coton et le papier
sont presque uniquement constitués de cellulose.
La cellulose est un homopolysaccharide constitué de longues chaînes linéaires de 10 à
15 000 résidus de glucose. Elle ressemble donc à l'amylose et à la chaîne principale du
glycogène. Mais il y a une différence fondamentale : dans la cellulose les résidus de
glucose ont la configuration b (alors que le glucose est sous la configuration a dans
l'amylose et le glycogène). La liaison (b1®4) entre les résidus de glucose confère à la
cellulose une structure tridimensionnelle et des propriétés physiques très différentes de
celles de l'amylose. En raison de la géométrie de la liaison (b1®4), les chaînes de cellulose
sont rectilignes. Différentes chaînes de cellulose se placent côte à côte et restent
étroitement associées les unes aux autres par de nombreuses liaisons hydrogènes pour
former des structures fibreuses compactes (microfibrilles).
Le glycogène et l'amidon ingérés dans les aliments sont facilement hydrolysés par des
enzymes (a-amylases) présentes dans la salive et le suc intestinal qui clivent les liaisons
(a1®4). Au contraire, la cellulose n'est pas utilisée par la plupart des animaux parce que
les a-amylases ne clivent pas les liaisons (b1®4).
La dégradation de la cellulose est un processus très lent en raison des fortes interactions
entre chaînes qui gênent l'accès des cellulases. De plus, les chaînes restent associées même
lorsqu'elles sont partiellement hydrolysées. La digestion de l'herbe par un herbivore
demande beaucoup plus de temps que la digestion de la viande par un carnivore. C'est
également pour cette raison que la dégradation des plantes par les champignons ou du
bois par les termites prend souvent plusieurs années.
III - GLYCOCONJUGUES
Diapositive 26.
La fonction semi-acétalique d'un ose peut réagir avec un composé qui n'est pas de
nature glucidique : on obtient un hétéroside. Deux classes d'hétérosides sont courants, les
glycolipides et les glycoprotéines qui forment la famille des glycoconjugués.
1 - Les glycolipides
Les glycolipides sont des composés résultant de la condensation d'une séquence
glucidique avec une fraction lipidique. Nous les verrons un peu plus en détail dans le
Chapitre 5 - Les Lipides.
Les glycéroglycolipides contiennent du glycérol, 2 acides gras et une partie osidique.
Très rares dans le monde animal, ils constituent par contre la moitié des lipides des
thylacoïdes, sacs fermés aplatis, formés à partir de la membrane interne des chloroplastes
de végétaux verts, au point qu'on les trouve souvent sous la dénomination des lipides du
chloroplaste.
Les sphingoglycolipides contiennent de la sphingosine, un acide gras et une partie
osidique neutre (glycolipides neutres) ou chargée (gangliosides).
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2 - Les glycoprotéines
La presque totalité des protéines membranaires et des protéines sécrétées (anticorps,
hormones, etc.) sont liées de façon covalente à des chaînes polysaccharidiques. Ces
protéines contenant une partie glucidique sont appelées glycoprotéines. La partie
glucidique, plus ou moins importante, est représentée par une ou plusieurs chaînes
polysaccharides
Les glycoprotéines peuvent être divisées en 2 grands groupes selon le type de la liaison
du polysaccharide avec la protéine.
e Les N-glycoprotéines : la liaison du polysaccharide a lieu avec la fonction amide
d'un résidu d'asparagine de la chaîne peptidique. Il s'agit donc d'une liaison N-
glycosidique. Tous les résidus d'asparagine ne sont pas glycosylés. Ce résidu doit être
inclus dans une séquence consensus de type Asn-X-Ser/Thr, où X représente un résidu
quelconque.
O CO NH
ose 1 NH O résidu
r ésidu
O C H2 CH de sé rine
N H CO CH 2 CH c ha îne poly pe ptidique chaîne polypeptidique
d'a spa ragine ose 1 CO
CO
NH
NH
liais onN-glycosidique lia ison O-glyc osidique
e Les O-glycoprotéines : la liaison se fait avec la fonction alcool d'un résidu de sérine
ou de thréonine : liaison O-glycosidique. Dans ce cas non plus tous les résidus ne sont pas
glycosylés. On ne connait pas de séquence consensus pour la O-glycosylation.
Rôle biologique de la fraction glycanique
L'avantage biologique apporté par l'addition d'oligosaccharides à des protéines ou à
des lipides n'est pas encore bien appréhendé. Dans la plupart des cas il n’est pas connu.
Les oligosaccharides membranaires sont localisés exclusivement à la surface externe des
membranes plasmiques. En tant que chaînes latérales de glycoprotéines intrinsèques et
portions saccharidiques d'un glycolipide, ces groupes polaires extra-membranaires jouent
un rôle important dans la reconnaissance cellule-cellule ou cellule-matrice extracellulaire.
La présence des oligosaccharides à la surface cellulaire les prédispose à agir comme des
signaux de reconnaissance. Ils sont par exemple très immunogènes et suscitent donc la
formation d'anticorps. Ainsi, dans le système des groupes sanguins ABO, les
déterminants antigéniques sont glucidiques.
Les antigènes de surface du système de groupe sanguin MN (Rhésus) sont eux aussi
dus à des variations d'une glycoprotéine de surface, la glycophorine A. Mais dans ce cas,
c'est la partie peptidique qui est responsable de la variabilité. La portion
oligosaccharidique, elle, ne change pas, mais participe à la structure de l'antigène.
La raison principale de notre ignorance du rôle joué par la partie glucidique des
glycoprotéines est la difficulté d'analyse de la structure de ces oligosaccharides. La
présence de plusieurs types de monosaccharides liés par des liaisons variées (1®2, 1®3,
1®4, 1®6, 2®3, 2®6) et la possibilité des 2 conformations a et b rend la structure des
oligosaccharides beaucoup plus difficile à déterminer qu'une séquence linéaire comme
dans les protéines ou les acides nucléiques. Par conséquent, on ne connait la structure des
oligosaccharides que d'un très petit nombre de glycoprotéines. Il semble cependant clair
qu'une protéine donnée peut porter différents types d'oligosaccharides liés à différentes
positions de la chaîne peptidique et que différentes glycoprotéines ont différents
oligosaccharides. Les cellules utilisent apparemment des oligosaccharides complexes pour
coder l'information concernant comment une protéine se repliera, à quel endroit de la
cellule elle sera localisée (surface, lysosomes, etc.) et si elle sera ou non reconnue par
d'autres protéines.
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1 - Classification
Les acides aminés peuvent être classés selon plusieurs critères, en particulier selon la
nature de leur chaîne latérale.
2 - Propriétés physico-chimiques
a - Chiralité
Diapositive 29.
Le carbone a des acides aminés est lié à 4 groupements différents (-H, -COOH, -NH2 et
-R). Il est par conséquent asymétrique et sera un centre de chiralité. Pour chacun des
acides aminés, il va exister 2 configurations possibles au niveau de ce carbone a et donc
deux énantiomères (isomères optiques à pouvoir rotatoire spécifique opposé). La seule
exception à cette règle est le glycocolle (glycine) qui n'a pas de carbone asymétrique
puisque le groupement -R est un H.
Les deux énantiomères sont définis de la même manière que pour les oses en prenant le
glycéraldéhyde comme référence. On applique aux acides aminés la représentation
conventionnelle de Fischer (voir chapitre "Glucides"), le groupement -NH2 des acides
aminés jouant le rôle du groupement -OH des oses :
Selon que la structure spatiale de l'acide aminé sera identique à celle du L- ou du
D-glycéraldéhyde, on aura un isomère L ou un isomère D. Les acides aminés constitutifs
des protéines appartiennent tous de la série L (S dans nomenclature absolue).
b - Spectre d'absorption
Les acides aminés n'absorbent pas la lumière visible, leurs solutions sont incolores.
Cependant, les 3 acides aminés aromatiques (Trp, Tyr et Phe) ont la propriété d'absorber
la lumière ultraviolette avec un maximum d'absorption au voisinage de 280 nm. En
quantité équimolaire, Trp a la plus forte absorption (environ quatre fois plus que la Tyr),
tandis que Phe n'absorbe que peu.
C'est la présence de ces trois acides aminés qui est responsable de l'absorbance des
protéines à cette longueur d’onde. En effet, ces 3 acides aminés étant très fréquents,
pratiquement toutes les protéines vont absorber à 280 nm. Cette propriété des protéines
est très largement exploitée pour leur détection et leur caractérisation.
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c - Ionisation
Étant donné leur formule générale, lorsqu’ils sont libres les acides aminés ont au moins
deux groupements ionisables sur le carbone a (-COOH et -NH2) et, pour certains, un
troisième sur la chaîne latérale.
En allant d'un pH très acide à un pH très alcalin on peut, dans la représentation de
Brönstedt-Lowry, schématiser l'évolution des charges de la manière suivante :
Les acides aminés en solution aqueuse vont donc se comporter, tantôt comme des
acides, tantôt comme des bases. De telles substances sont appelées des amphotères ou
ampholytes (contraction de "amphoteric electrolytes").
La connaissance des propriétés acide-base des acides aminés revêt une grande
importance pour la compréhension des propriétés physiques et biologiques des protéines.
Le pH isoélectrique (pHi ou pI) (on dit aussi pH isoionique) correspond à la valeur du
pH de la solution dans laquelle la charge totale nette moyenne de la molécule est nulle.
A ce pH, la solubilité de l'acide aminé est minimale et il ne migre pas si on le place dans
un champ électrique.
Les valeurs des constantes de dissociation K1 et K2 varient d'un acide aminé à l'autre.
Chaque acide aminé se caractérisera donc par deux constantes de dissociation et donc par
deux pK. Les pK des groupes -COOH et -NH2 sont très différents, celui correspondant à
l'acide étant beaucoup plus faible.
II - LES PROTEINES
Diapositive 30.
L’incroyable diversité des activités cellulaires n’est rendue possible que par l’extrême
variété des protéines, chacune spécifiquement façonnée pour son rôle biologique. En effet,
pratiquement tout événement qui a lieu dans la cellule implique une ou plusieurs
protéines.
Les protéines sont des enchainements linéaires d'acides aminés. Ce qui est remarquable
est le fait que les cellules puissent produire des protéines ayant des propriétés et des
activités fondamentalement différentes en mettant bout à bout les mêmes 20 acides aminés
dans des combinaisons différentes. A partir de ces 20 unités de base, différents organismes
peuvent fabriquer des produits aussi divers que les enzymes, hormones, anticorps,
protéines du cristallin, plumes, toile d'araignée, corne du rhinocéros, protéines du lait,
antibiotiques, poisons des champignons et toute une myriade d'autres substances ayant
des activités biologiques distinctes.
La place centrale des protéines dans la cellule est reflétée par le fait que l'information
génétique s'exprime en fin de compte en protéine. Pour chaque protéine, il y a un
fragment d'ADN (un gène) qui code pour l'information spécifiant sa séquence en acides
aminés et par conséquent, comme on le verra par la suite, sa fonction. Dans une cellule
type, il y a des milliers de sortes différentes de protéines, chacune codée par un gène et
chacune accomplissant une fonction spécifique.
Biochimie – mineure PASS - page 22 -
sont celles possédant une activité catalytique, les enzymes. Virtuellement, toutes les
réactions impliquant les biomolécules dans la cellule sont catalysées par des enzymes.
Plusieurs milliers d'enzymes différentes, chacune capable de catalyser un type différent de
réaction chimique avec une très grande spécificité, ont été découvertes dans différents
organismes.
e Protéines transporteuses
Dans le sang, des protéines transporteuses véhiculent différentes molécules ou ions
d'un organe à un autre. L'hémoglobine des globules rouges fixe l'oxygène lorsque le sang
traverse les poumons et le transporte jusqu'aux tissus périphériques où il est libéré. Le
CO2, véhiculé également par l’hémoglobine, suit, lui, le chemin inverse. Le plasma sanguin
contient aussi des lipoprotéines qui transportent les lipides du foie vers les autres
organes. D'autres sortes de protéines transporteuses sont présentes au niveau de la
membrane plasmique et des membranes des organites intracellulaires. Elles forment des
canaux traversant la membrane de part en part. Elles ont pour rôle de fixer le glucose, les
acides aminés, les ions ou d'autres substances et de leur permettre de traverser la
membrane.
!"!#$%&"
'(%)!*+,"
2 - La liaison peptidique
Diapositive 32.
Les protéines sont des polymères linéaires d’acides aminés unis par la formation de
liaisons peptidiques. La liaison peptidique résulte de la combinaison entre le carboxyle
d'un acide aminé et l'amine d'un autre acide aminé avec perte d'une molécule d'eau.
Remarquons que lors de la formation d’une chaîne polypeptidique, le premier acide
aminé engage sa fonction carboxylique dans la liaison peptidique et conserve libre sa
fonction amine. Le dernier acide aminé engage, quant à lui, sa fonction amine dans la
liaison peptidique et conserve libre sa fonction carboxylique. Tous les autres acides aminés
engagent à la fois leur fonction carboxylique et leur fonction amine dans la liaison
peptidique, et ce quelle que soit la longueur de la chaîne peptidique.
Un polypeptide aura donc un acide aminé possédant une fonction amine (a-NH2) libre
à une extrémité (extrémité N-terminale) et un acide aminé possédant une fonction
carboxylique (a-COOH) libre à l’autre extrémité (extrémité C-terminale).
Les chaînes peptidiques peuvent être linéaires ou cyclisées par l’oxydation des
fonctions thiol (–SH) de 2 cystéines. On aura ainsi formation d’une liaison covalente, pont
disulfure (–S–S–) intrachaîne, entre 2 Cys de la chaîne polypeptidique. Si les 2 cystéines
Biochimie – mineure PASS - page 25 -
différentes. Pour une protéine de taille moyenne (400 acides aminés), il existe 20400
(2,6 . 10520) combinaisons différentes, chiffre véritablement astronomique. Si on considère
le volume moyen d'une telle protéine (environ 2,7 . 10-26 m3) et celle, très approximative,
de l'univers (environ 1081 m3), on voit que l'univers est loin de pouvoir contenir ne fût-ce
qu'un seul exemplaire de chaque combinaison des protéines de 400, sans compter la
possibilité de faire varier la taille de la protéine. Les protéines ont donc une variété
potentielle quasiment infinie.
c - Propriétés ioniques
Dans la chaîne polypeptidique, presque tous les acides aminés ont leurs 2 fonctions en
a (amine et carboxylique) bloquées dans les liaisons peptidiques. Reste les acides aminés
N- et C-terminaux, ainsi que certaines chaînes latérales qui exposent des groupes acides ou
basiques qui seront chargés. Selon sa composition en acides aminés et le pH de
l'environnement, la protéine sera chargée positivement ou négativement.
Comme dans le cas des acides aminés, chaque protéine va se trouver sous un état
électriquement neutre à un pH bien particulier, propre à chaque protéine, appelé point
isoélectrique ou pHi. Pour une protéine donnée, le nombre de charges positives sera égal
au nombre de charges négatives à son point isoélectrique.
Donc, - à pH = pHi : charge nette nulle
- à un pH > pHi : charge nette négative
- à un pH < pHi : charge nette positive
Il sera donc possible, en choisissant bien le pH, d’isoler et purifier les protéines par
chromatographie par échange d’ions ou par électrophorèse, techniques faisant intervenir
les propriétés ioniques.
e - Modifications post-traductionnelles
Les protéines peuvent subir des modifications au niveau de certains de leurs acides
aminés après leur incorporation dans la chaîne peptidique : méthylation, acétylation,
phosphorylation, sulfatation ou g-carboxylation. Ces modifications post-traductionnelles
sont généralement indispensables à l'exécution de la fonction de la protéine. Certaines
sont réversibles, ce qui permet une régulation de la fonction de la protéine. C'est le cas de
la phosphorylation.
déphosphorylation
P
protéine protéine— P
(inactive) (active)
P
phosphorylation
Protéines conjuguées
Classe Groupe prothétique Exemple
Lipoprotéines Lipide b1-lipoprotéine du sang
Glycoprotéines Saccharide Immunoglobuline G
Phosphoprotéines Groupe phosphate Caséine du lait
Hémoprotéines Hème (ferroporphyrine) Hémoglobine
Flavoprotéines Nucléotide flavinique Succinate déshydrogénase
Métalloprotéines Fer Ferritine
Zinc Alcool déshydrogénase
Calcium Calmoduline
Molybdène Dénitrogénase
Cuivre Plastocyanine
a - Structure primaire
Correspond à la composition et à la séquence en acides aminés, c'est-à-dire l'ordre dans
lequel se succèdent les acides aminés le long de la chaîne polypeptidique.
Biochimie – mineure PASS - page 28 -
Pour une protéine donnée, la séquence peptidique est constante puisqu’elle est
contrôlée génétiquement par le biais de la séquence nucléotidique du gène correspondant.
Tout changement dans la séquence nucléotidique du gène (mutation) se traduira par des
changements dans la séquence peptidique de la protéine et pourra avoir des répercussions
importantes sur la fonction de la protéine (maladies génétiques comme la mucoviscidose,
la thalassémie,…).
b - Structure secondaire
La structure secondaire d'une protéine est la conformation de son squelette peptidique
qui est imposée par la structure primaire elle-même. Elle correspond à l'arrangement
tridimensionnel de la structure que constitue l'enchainement des liaisons peptidiques. Elle
résulte des angles de torsion autour des liaisons peptidiques, ainsi que d'interactions entre
groupes par des liaisons faibles.
Il existe deux types principaux de structures secondaires : hélice a et feuillet plissé b.
Structure hélicoïdale: hélice a
Un polypeptide adopte une conformation hélicoïdale du moment qu'un même degré de
torsion est créé autour de chacun de ses Ca. Les plans des liaisons peptidiques sont
parallèles à l'axe de l'hélice et forment le squelette de l'hélice.
Dans une hélice a, le squelette peptidique est étroitement enroulé le long de l'axe de
l'hélice, et les groupes R des acides aminés pointent vers l'extérieur, créant le minimum
d'interférences stériques avec le squelette polypeptidique. Chaque tour d'hélice est
maintenu lié aux deux tours adjacents par plusieurs liaisons hydrogène, ce qui en fin de
compte conduit à l'obtention d'une structure très stable.
Une hélice a peut être obtenue avec des acides a-aminés qu'ils soient de la série D ou L,
mais tous doivent être de la même série. Par exemple, un acide aminé D intercalé dans une
hélice formée d'acides aminés L perturbera la disposition régulière des acides aminés. Les
acides aminés L naturels peuvent former des hélices a soit droites, soit gauches, mais à de
rares exceptions près, on trouve uniquement des hélices a droites dans les protéines (dans
un enroulement à gauche, les chaînes latérales recouvrent trop le squelette de l'hélice).
La formation de l'hélice a dépend de la séquence en acides aminés du polypeptide.
Certains acides aminés, ou combinaison d'acides aminés ont des effets déstabilisateurs.
Par exemple, un polypeptide qui a plusieurs Glu dans la chaîne ne pourra pas former
d'hélice a en raison de la forte répulsion des groupes carboxyliques (chargés négativement
à pH 7) qui vont surmonter l'effet stabilisateur des liaisons hydrogènes. Cela est également
vrai pour les groupes positifs de Lys ou Arg. De même, l'encombrement stérique de
plusieurs gros radicaux R adjacents va faire subir des contraintes à l'hélice a.
L'hélice a est extensible, ce qui confère aux protéines fibreuses leurs propriétés de
déformation et de contractilité (protéines du muscle, de la peau, élastine du tissu
conjonctif…). Dans les protéines globulaires, la longueur des hélices a peut varier
considérablement, de 4 ou 5 résidus à plus d’une quarantaine (moyenne de 10, soit 3
tours).
Certaines protéines sont formées en grande partie d’hélice a. C’est le cas des protéines
fibreuses comme la kératine des cheveux ou de la laine, le collagène… Mais on retrouve
aussi des hélices a dans les protéines globulaires.
Dans la représentation schématique d’une protéine globulaire, on donne aux hélices a
la forme d’un ruban enroulé en spirale autour d’un cylindre imaginaire.
Brins b et feuillets plissés b
Dans le feuillet plissé b, le squelette polypeptidique adopte une structure en zigzag
plutôt qu'hélicoidale. Le feuillet est stabilisé par des liaisons hydrogènes formées entre les
Biochimie – mineure PASS - page 29 -
groupes peptidiques. Les groupes R des acides aminés adjacents se projettent dans des
directions opposées par rapport au zigzag.
Dans la représentation schématique d’une protéine globulaire, les brins b ont la forme
d’un ruban portant une tête de flèche qui indique la direction de l’extrémité C-terminale.
La structure plissée b est fréquente. La fibroïne de la soie, par exemple, est
essentiellement sous forme de feuillets plissés b. Cette protéine est très riche en Ala et Gly
qui alternent le long de la séquence. Le faible encombrement des chaînes latérales de ces
acides aminés permet aux chaînes de s'emboiter très étroitement ce qui explique la solidité
des fibres de soie, de ver à soie ou d’araignée (plus solide que l'acier à épaisseur égale).
Des feuillets plissés b se rencontrent aussi très souvent dans les protéines globulaires où
ils constituent le noyau central de leur structure tertiaire.
Dans le cas de certaines protéines, comme la kératine a de la laine, on peut passer d'une
structure en hélice a à une structure en feuillets plissés b et inversement. Cela a pour
conséquence un changement de la longueur de la molécule, puisque la longueur occupée
par un nombre donné d'acides aminés est plus élevée dans le cas du feuillet b que dans le
cas de l'hélice a. Par exemple, à l'état naturel, la laine est formée de kératine sous forme
d'hélice a. Pour être travaillée, elle doit subir un traitement particulier qui consiste à la
soumettre à la vapeur et à étirer les fibres. On obtient ainsi une chaîne polypeptidique
étendue ayant la conformation b. Quand on lave un pull ou des chaussettes de laine dans
l'eau chaude, on ne fait que produire le processus inverse, c'est-à-dire que sous l'effet de la
chaleur, la forme étendue (conformation b) revient à sa forme d'hélice a initiale, d'où une
contraction de la molécule. La laine rétrécit donc et les chaussettes passent de la taille 45 à
la taille 39.
Les feuillets plissés b de la soie, avec leurs petites chaînes latérales très imbriquées (Ala
et Gly essentiellement), sont beaucoup plus stables que celles de la laine. Par conséquent,
la soie ne rétrécit pas au lavage.
c - Structure tertiaire
Diapositive 36.
Quelques protéines présentent une structure où prédomine essentiellement l'hélice a:
kératines a des cheveux, collagène du tissu conjonctif. Dans d'autres, c'est le feuillet plissé
b qui est majoritaire: fibroïne de la soie (kératine b). Mais la plupart des protéines, et
surtout les protéines globulaires (enzymes, anticorps, hormones, transporteurs…),
contiennent les deux structures à la fois dans la même molécule, avec en plus des
segments repliés de façon ordonnée ou de façon aléatoire (pelote statistique).
La structure tertiaire d'une protéine est son organisation tridimensionnelle par
repliement des structures secondaires (hélices a, feuillets b…) et l'organisation spatiale des
chaînes latérales des acides aminés. La structure tertiaire correspond donc à
l'arrangement tridimensionnel de tous les atomes de la protéine.
En se repliant sur elle-même, une chaîne polypeptidique met en contact des acides
aminés très éloignés dans la séquence et se trouvant dans des types différents de
structures secondaires. On aura donc des interactions qui s'établissent entre différentes
régions de la molécule et formation de nombreuses liaisons faibles. Au fur et à mesure que
la protéine se replie, chaque liaison nouvellement formée fait baisser le niveau d'énergie
libre et contribue à stabiliser la structure. La protéine aura donc spontanément tendance à
former en son sein ou avec le solvant le plus grand nombre de liaisons possibles afin de
tendre vers un état d'énergie libre minimale, et donc de plus grande stabilité.
Les chaînes latérales chargées s'orientent de façon à être en contact entre elles ou avec
le solvant. Elles se situent invariablement à la surface de la protéine. Au contraire, les
chaînes latérales hydrophobes vont fuir le milieu aqueux et s'orientent vers l'intérieur de
Biochimie – mineure PASS - page 30 -
la molécule en formant des liaisons hydrophobes entre elles. Les groupes polaires non
chargés se situent soit à la surface, soit à l'intérieur de la molécule où ils forment des
liaisons hydrogènes entre eux ou avec l’eau.
En plus des liaisons faibles, la structure tertiaire est souvent stabilisée par des liaisons
covalentes comme les ponts disulfures qui se forment entre des cystéines parfois éloignées
dans la séquence.
La structure tertiaire d'une protéine est donc maintenue par des interactions qui
peuvent être de nature différente :
- liaisons covalentes (pont disulfure),
- liaisons ioniques entre groupements chargés de signe opposé (pont salin),
- interactions électrostatiques entre dipôles permanents et groupements ionisés ou
encore entre deux dipôles (les plus répandues sont les liaisons hydrogène),
- attractions hydrophobes (force de Van der Waals entre groupes apolaires subissant
des forces de répulsion par l'eau, ce qui favorise leur rapprochement),
- interactions des chaînes latérales des résidus avec le solvant : dans l'eau, les chaînes
latérales polaires pourront être exposées au solvant, alors que les chaînes latérales
apolaires auront tendance à "s'enfouir" dans des poches hydrophobes de la protéine.
Tandis que la structure secondaire d'une chaîne polypeptidique est déterminée par
des relations structurales à courte distance entre acides aminés, la structure tertiaire est
conférée par des interactions à longue distance.
d - Structure quaternaire
Les protéines d'un poids moléculaire supérieur à 100 kDa sont pratiquement toujours
constituées de sous-unités, c'est-à-dire qu'elles contiennent deux ou plusieurs chaînes
polypeptidiques identiques ou différentes. L'arrangement des sous-unités dans les
complexes tridimensionnels constitue la structure quaternaire. Les interactions entre sous-
unités sont guidées et stabilisées par les mêmes forces qui stabilisent la structure tertiaire:
des interactions non covalentes multiples et, dans certains cas, des ponts disulfure.
Un exemple de protéine multimérique est l'hémoglobine, la protéine permettant le
transport d'oxygène par les globules rouges. L'hémoglobine possède deux sous-unités a et
deux sous-unités b (a2b2).
1 - Les bases
Il s'agit de composés azotés basiques, d'où leur nom. Il en existe 2 classes: les bases
pyrimidiques et les bases puriques.
Bases pyrimidiques
Les bases pyrimidiques dérivent d'un noyau hétérocyclique azoté à 6 côtés, la
pyrimidine. Il y a 3 bases pyrimidiques principales, cytosine (C), thymine (T) et uracile
(U). Remarquez, dans ces 3 formules, une partie commune: un O entre deux N.
Bases puriques
Les bases puriques dérivent de la purine qui est formée de 2 cycles accolés dont l'un est
la pyrimidine. On trouve 2 bases puriques dans les acides nucléiques, adénine (A) et
guanine (G).
II - L'ADN
1 - Localisation de l'ADN
Diapositive 42.
Chez les procaryotes, l'ADN est sous forme circulaire et constitue l'unique
chromosome.
Il existe aussi des ADN extra-chromosomiques appelés plasmides qui portent souvent
des gènes de résistance à des antibiotiques par exemple. Les plasmides fonctionnent de
manière indépendante de l'ADN chromosomique. Ils sont très utilisés en Biologie
Moléculaire pour l'amplification des séquences nucléotidiques.
Chez les eucaryotes, l'ADN est presque entièrement (95%) localisé dans le noyau et
donc séparé du cytoplasme par la membrane nucléaire. Il est associé à des protéines pour
former ce que l'on appelle la chromatine. L'ADN nucléaire peut-être réparti dans
plusieurs structures de chromatine condensée que sont les chromosomes. Chaque
chromosome ne contient qu'une seule molécule d'ADN.
Chez les eucaryotes, on trouve aussi de petites quantités d'ADN dans les mitochondries
et dans les chloroplastes dans le cas des cellules végétales. Cet ADN est indépendant et a
un fonctionnement différent de l'ADN nucléaire, en particulier au niveau de la traduction
du contenu informationnel qu'il renferme. Cette différence est due au fait que les
mitochondries et les chloroplastes ont vraisemblablement une origine endosymbiotique.
2 - Fonction
Si aujourd'hui, à part quelques originaux, tout le monde admet que l'ADN porte
l'information génétique, il a fallu attendre le début des années 1950 (c'est-à-dire 81 ans
après son isolement par Johann Friedich MIESCHER) pour que cette idée soit acceptée
d'une manière générale.
Selon MIESCHER, et ce fut le cas pour tous les biologistes jusque vers le milieu du XXème
siècle, seules les protéines possédaient une structure suffisamment complexe pour porter
l'information héréditaire. En effet, chaque protéine possède une structure
tridimentionnelle très complexe qui découle directement de sa séquence peptidique et qui
influence sa fonction. La séquence peptidique pouvant être très variée, la structure des
protéines peut, elle aussi, être d’une extrême variabilité, ce qui conduit à des activités
biologiques très diverses.
La difficulté des généticiens à admettre que l'ADN était le constituant des gènes est
compréhensible au regard de la simplicité de ses propriétés chimiques et de sa
composition. Une molécule d'ADN est en effet un long enchaînement linéaire de
seulement 4 unités différentes: les nucléotides. De plus, on pensait jusque dans les années
1950 que cet enchaînement était monotone, c'est-à-dire une répétition à l'identique des 4
nucléotides, ce qui suggérait en toute logique un rôle passif pour l'ADN.
La fonction de l'ADN est donc le stockage de l'information génétique chez les
eucaryotes, les procaryotes et la majorité des virus. Seuls quelques virus font exception et
ont leur génome composé d'ARN. L'information génétique entreposée dans la séquence
nucléotidique de l'ADN sert à 2 fins. Elle est d'une part la source d'information pour la
synthèse de toutes les molécules protéiques de la cellule et donc de l'organisme et elle
fournit d'autre part l'information héréditaire à transmettre d'une génération à la suivante.
Ces 2 fonctions exigent que la molécule d'ADN serve de moule, dans le 1er cas pour la
transcription de l'information en ARN suivie de la traduction en protéine et, dans le
second cas, pour la réplication de l'information dans les molécules-filles d'ADN.
Biochimie – mineure PASS - page 34 -
3 - Structure primaire
Diapositive 43.
L'ADN est un polymère linéaire de désoxyribonucléotides dont les 4 types de bases
sont A, T, G et C et dont le sucre est le désoxyribose. Les nucléotides sont liés entre eux
par une liaison phosphodiester entre le C3' d'un nucléotide et le C5' du nucléotide suivant.
L'acide phosphorique est un tri-acide. Deux de ses fonctions acides sont engagées dans
les liaisons phosphodiester. La 3ème fonction reste libre et confère donc des propriétés
acides aux acides nucléiques.
Il faut bien comprendre que le squelette désoxyribose-phosphate est le même tout au
long d'une molécule d'ADN et aussi d'une molécule à l'autre. Il n'en est pas de même pour
les bases dont la «séquence», c'est-à-dire l'ordre dans lequel elles se succèdent, est
caractéristique de chaque molécule d'ADN. Ce sont ces séquences qui vont jouer un rôle
biologique capital: des séquences en bases différentes donneront des messages différents.
Par conséquent, pour simplifier on représente une chaîne d'acide nucléique en écrivant
seulement les bases. Dans notre exemple: C G A A T.
L'ossature de la molécule est formée d'une succession de désoxyriboses et de
phosphates liés entre eux par des liaisons phosphodiester asymétriques 5'®3'. Par
conséquent, la molécule d'ADN est dite polarisée. La direction des liaisons
phosphodiester détermine la polarité de la molécule. Notre séquence nucléotidique
5'- C - G - A - A - T - 3' est donc différente de la séquence 3'- C - G - A - A - T - 5' et ne
contiendra donc pas le même message biologique.
Par convention, les séquences d'ADN sont écrites dans le sens où elles sont
synthétisées in vivo, c'est-à-dire de l'extrémité 5' à l'extrémité 3'. On peut, cependant,
écrire les séquences nucléotidiques de 3'®5' à condition de bien préciser la polarité (il est
d’ailleurs conseillé de toujours préciser la polarité des séquences).
4 - Structure secondaire
Diapositive 44.
Vers la fin des années 40, l'analyse des quantités relatives des 4 bases, ont conduit
Erwin CHARGAFF et ses collaborateurs aux 4 conclusions suivantes:
1 - La composition en bases de l'ADN varie d'une espèce à l'autre.
2 - Les ADN isolés des différents tissus d'une même espèce ont tous la même
composition en bases.
3 - La composition en bases dans une espèce donnée ne varie ni avec l'âge, ni avec la
nutrition, ni avec les modifications de son environnement.
4 - Quelle que soit l'espèce, le nombre de résidus d'Adénine dans tous les ADN est
toujours égal au nombre de résidus de Thymine (donc [A] = [T]). De même, le nombre de
résidus de Guanine est toujours égal au nombre de résidus de Cytosine ([G] = [C]). Ce qui
signifie qu'il y a autant de bases puriques que de bases pyrimidiques, c'est-à-dire [A] + [G]
= [T] + [C].
Par ailleurs, les études de diffraction de rayons X de WILKINS, réalisées sur des sels de
lithium de l'ADN, ont permis d'établir l'existence d'une répétition tous les 3,4 nm avec des
réflexions maxima tous les 0,34 nm.
Les études de diffraction de rayons X de WILKINS et les données chimiques de
CHARGAFF ont amené Jim WATSON et Francis CRICK, en 1953, à proposer le modèle de la
double hélice d'ADN.
Selon ce modèle, l'hélice proprement dite est formée par la succession des
désoxyriboses et des phosphoryles qui constituent l'ossature de la molécule. Les bases
sont perpendiculaires à la chaîne et se trouvent à l'intérieur de la double hélice. Nous
avons vu que les séquences d'ADN sont polarisées. Les 2 brins de la double hélice sont en
Biochimie – mineure PASS - page 35 -
fait antiparallèles, c'est-à-dire que les brins sont parallèles, mais dans de direction
opposée.
En face de chaque base d'une hélice, se trouve une autre base sur l'autre hélice. Les
bases des brins opposés, échangent des liaisons hydrogènes ce qui maintient ensemble les
deux chaînes. La géométrie de la double hélice exige qu'une purine soit toujours appariée
à une pyrimidine. D'autre part, des contraintes stériques font que l'Adénine ne peut
s'apparier qu'avec la Thymine et la Guanine qu'avec la Cytosine. On dit que A est
complémentaire de T et G est complémentaire de C.
Par conséquent, si on connaît les bases de l'un des brins, celles du second brin seront
obligatoirement connues grâce à la règle de complémentarité.
A forme 2 liaisons hydrogènes avec T, tandis que G en forme 3 avec C :
Le modèle en double hélice avec complémentarité des bases permet donc de joliment
expliquer que tous les ADN possèdent autant de A que de T et autant de G que de C.
Dans la forme la plus courante de l'ADN qui est appelée forme B,
l'hélice est droite et possède un diamètre de 2 nm. Les plans des
bases sont perpendiculaires à l'axe de l'hélice. Chaque tour de la
double hélice mesure 3,4 nm et comprend 10 paires de bases. La
structure présente 2 gorges inégales entre les 2 hélices: une gorge
large et une gorge étroite appelées grand et petit sillon. C'est au
niveau de ces gorges qu'ont lieu les interactions spécifiques entre
l'ADN et différents composés tels que enzymes, histones et protéines
régulatrices.
Certaines régions locales, de séquence particulière, forment de
préférence une hélice droite différente connue sous le nom d'ADN
de forme A. L'hélice est plus courte et plus large que dans la forme
B. L'hélice de forme A est biologiquement importante. Elle se
retrouve dans les hélices mixtes ADN:ARN.
On connaît également une forme particulière d'ADN qui produit une double hélice
gauche dans laquelle l'ossature phosphodiester zigzague le long de la molécule, d'où le
nom d'ADN Z. Cette structure est plus tassée (12 paires de bases par tour d'hélice) et se
forme avec des séquences où alternent les désoxyribonucléotides C et G. On ne connaît
pas la fonction de l'ADN Z, mais on a suggéré qu'il puisse avoir un rôle régulateur sur
l'activité de certains gènes.
Etant donné les caractéristiques de la double hélice, 1 kpb d'ADN B a une longueur de
340 nm et une masse moléculaire moyenne de 6,6 x 105 Da.
Source MM Longueur nb pb Structure
SV40 3,5 x 106 1,1 µm 5,2 x 103 circulaire d.b.
Bactériophage Fx174 1,6 x 106 1,6 µm 5x 103 circulaire s.b.
Bactériophage T2 1,2 x 108 50 µm 2x 105 linéaire d.b.
E. coli 2,6 x 109 1,4 mm 4x 106 circulaire d.b.
Drosophile Chr 1 4x 1010 15 mm 6,0 x 107 linéaire d.b.
Chr 2 4,2 x 1010 16 mm 6,3 x 107 linéaire d.b.
Chr 3 4 x 109 1,5 mm 6 x 106 linéaire d.b.
d.b. : double brin ; s.b.: simple brin
La forme et la taille des génomes sont donc très variées. La nature semble avoir utilisé
toutes les possibilités à sa disposition.
III - L'ARN
1 - Localisation de l'ARN
Diapositive 45.
Les ARN sont 5 à 10 fois plus abondants que l'ADN et représentent donc la majorité des
acides nucléiques de la cellule. Chez les eucaryotes, les ARN sont essentiellement localisés
dans le cytoplasme (86% du total), soit sous forme soluble, soit associés à des protéines
pour former les ribosomes auxquels ils ont donné leur nom et d’autres particules
ribonucléoprotéiques.
2 - Organisation structurale
L'ARN a une structure générale très voisine de celle de l'ADN, puisqu'il s'agit, là aussi,
d'un polymère linéaire de nucléotides puriques et pyrimidiques reliés par des ponts 3'-5'-
phosphodiester. Comme l'ADN, la molécule d'ARN est polarisée. On peut la représenter
de matière schématique toujours de 5' en 3'.
Malgré sa ressemblance avec l'ADN, il existe cependant 3 différences essentielles entre
ces 2 types d'acides nucléiques:
1 - Comme son nom l'indique, dans l'ARN, l'ose des nucléotides est le ribose.
2 - Sauf cas exceptionnel, la Thymine est absente des ARN. Elle est remplacée par
l'Uracile en tant que base. Les ARN contiennent donc des nucléotides à Adénine, Guanine,
Cytosine et Uracile.
3 - L'ARN se présente sous forme d'une molécule monocaténaire, c'est-à-dire à un
brin et non pas sous forme hélicoïdale à double brin. On trouve cependant, dans certains
ARN, des zones hélicoïdales formées de bases complémentaires unies par des liaisons
hydrogènes. Mais ces zones appartiennent à différentes parties d'une même molécule qui
se replie donc sur elle-même pour former une «épingle à cheveux». Ces épingles à
cheveux forment une hélice de forme A, c'est-à-dire une hélice droite, plus trapue et plus
courte que celle de forme B de l'ADN.
L'appariement des bases est similaire à celui de l'ADN. C s'apparie avec G, A avec U.
Une conséquence de la structure monocaténaire de la molécule d'ARN est que son
contenu en Guanine n'égale pas nécessairement son contenu en Cytosine, de même que
son contenu en Adénine n'égale pas nécessairement son contenu en Uracile.
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Quelle que soit leur classe, tous les ARN sont impliqués, chacun à un niveau différent,
dans le processus de traduction, c'est-à-dire dans le transfert de l'information génétique
depuis l'ADN jusqu'à la protéine.
ARN génomiques
Le génome de certains virus n'est pas constitué d'ADN, mais d'ARN. Comme dans le
cas des génomes à ADN, la molécule d'ARN génomique peut prendre diverses formes :
- Le poliovirus, responsable de la poliomyélite, contient 1 molécule d'ARN
monocaténaire.
- Les rétrovirus, responsables de nombreux cancers et porteurs des oncogènes,
contiennent 2 copies identiques d'ARN monocaténaire.
- Le virus de la grippe contient 8 molécules différentes d'ARN monocaténaire.
- Les réovirus contiennent 10 molécules différentes d'ARN bicaténaire.
Les ARN messagers (ARNm)
Les ARNm sont des copies monocaténaires d'une portion de la chaîne d'ADN qui a
servi de matrice. Une seule cellule eucaryote peut contenir plus de 10 000 types différents
de molécules d'ARNm, chacun d'entre eux codant pour 1 ou plusieurs chaînes
polypeptidiques différentes. Si l'ARNm transporte l'information pour une seule protéine,
on dit qu'il est monogénique ou monocistronique. S'il code pour plusieurs protéines, on
dit qu'il est polygénique ou polycistronique.
On a démontré que la séquence de la molécule d'ARNm était lue en série par groupes
de 3 nucléotides lors de la traduction. Chaque triplet de nucléotides, appelé codon,
détermine un acide aminé.
Les ARN de transfert (ARNt)
Les codons d'une molécule d'ARNm ne reconnaissent pas directement les acides
aminés qu'ils déterminent. La traduction de l'ARNm en protéine dépend de molécules
adaptatrices qui reconnaissent à la fois un acide aminé et le codon correspondant. Ces
adaptateurs sont constitués d'un groupe de petites molécules d'ARN, appelées ARN de
transfert (ARNt), chacune ayant une longueur de 75 à 90 nucléotides. Il existe 80-100
espèces différentes d'ARNt/cellule. Chaque ARNt est conçu pour ne porter qu'un seul
des 20 acides aminés utilisés pour la synthèse protéique.
Les molécules d'ARNt possèdent une conformation tridimensionnelle caractéristique
dont la cohésion est assurée par des interactions d'appariement des bases
complémentaires se formant entre les résidus nucléotidiques de la même chaîne. Ceci
provoque le repliement de la molécule d'ARNt d'une manière unique qui joue un rôle
important dans la fonction d'adaptateur. Quatre courts segments de la molécule forment
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une structure en double hélice, produisant une molécule qui, lorsqu'on la représente en 2
dimensions, ressemble à une «feuille de trèfle».
Des analyses cristallographiques montrent que cette feuille de trèfle est à son tour
tassée en une conformation très repliée, en forme de lettre «L» renversée, qui est
maintenue par des liaisons hydrogènes plus complexes.
Deux séries de résidus nucléotidiques à chaque extrémité du «L» sont particulièrement
importantes pour la fonction de la molécule d'ARNt dans la synthèse protéique. L'une, la
séquence CCA, est retrouvée à l'extrémité 3' de tous les ARNt et est liée de façon
covalente à l'acide aminé spécifique de l'ARNt2. La seconde est situé vers le milieu de la
séquence et forme l'anticodon qui s'apparie avec le codon complémentaire de manière
antiparallèle.
Les ARN ribosomaux (ARNr)
Les ribosomes sont des organites cytoplasmiques où s'effectue la synthèse des
protéines. Ils sont composés de 2 sous-unités, une grande et une petite, qui sont en fait des
complexes de très grande taille composés de plusieurs dizaines de protéines et de
molécules d'ARN (ARNr). Plus de la moitié de la masse d'un ribosome est constituée par
les molécules d'ARNr qui sont:
e au nombre de 3 chez les procaryotes (ribosome = 70 Svedberg3):
grande sous-unité (50 S): ARNr 5 S (120 nucléotides)
ARNr 23 S (2 900 nucléotides)
petite sous-unité (30 S): ARNr 16 S (1 540 nucléotides)
e et au nombre de 4 chez les eucaryotes (ribosome = 80 S):
grande sous-unité (60 S): ARNr 5 S (120 nucléotides)
ARNr 5,8 S (160 nucléotides)
ARNr 28 S (4 700 nucléotides)
petite sous-unité (40 S): ARNr 18 S (1 900 nucléotides)
Les ARNr ont une structure secondaire complexe et très conservée au cours de
l'évolution, avec de nombreuses tiges appariées formant des épingles à cheveux.
2: L’acide aminé est lié au C3' du dernier nucléotide par sa fonction -COOH.
3: Unité de mesure de la vitesse de sédimentation. Les coefficients de sédimentation (S), en secondes, sont
donnés par l'équation dx /dt , où x est la distance à partir de l'axe de rotation en cm, dx/dt la vitesse de
w2x
sédimentation en cm/s, et w la vitesse angulaire du rotor en radians/s. Ces coefficients étant très petits,
ils sont normalement exprimés en unités Svedverg (S), où 1 S = 10-13s.
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2 - Dénaturation
L'ADN présente une absorption dans l'ultraviolet avec un maximum à 260 nm. Cette
absorption est due à la présence des bases, en particulier de l'adénine, qui absorbent la
lumière UV.
Si on chauffe une molécule d'ADN, on rompt les liaisons hydrogènes. La double hélice
se déroule et les deux brins se séparent complètement. En raison de la rupture des liaisons
hydrogènes, l'ADN dénaturé absorbe davantage que l'ADN natif à 260 nm. A une certaine
température (~ 80-85°C), dite Température de fusion (Tf ou Tm), il y a rupture des
liaisons hydrogènes et disparition de la structure régulière de l'ADN, ce qui provoque une
augmentation brusque de l'absorption. On obtient un ADN dénaturé, par analogie avec
une protéine dénaturée dont les liaisons faibles ont été rompues.
Puisque les bases complémentaires C et G sont unies par 3 liaisons hydrogènes et les
bases A et T par 2 seulement, il faudra plus d'énergie et donc chauffer d'avantage, pour
rompre les liaisons hydrogènes d'un ADN riche en G + C que pour un ADN riche en
A + T. En fait, la Tm augmente linéairement à partir de 70°C en fonction de la proportion
de G + C.
3 - Hybridation
La dénaturation de l'ADN est réversible. A condition de baisser la température
progressivement, les 2 brins d'ADN peuvent se réassocier spontanément.
On peut de cette façon former des molécules d'ADN hybride comprenant 2 chaînes
d'origine différente, à condition bien sûr que les 2 chaînes présentent suffisamment
d'analogies pour pouvoir s'apparier.
de molécules d'ADN (par exemple ADN de souris et ADN de levure) peuvent être
associés par leurs bouts collants identiques. La composition différente des régions double-
brin adjacentes n'affecte en rien l'association. Cette particularité permet donc d'effectuer ce
que l'on appelle des recombinaisons, c'est-à-dire une association entre deux fragments
d'ADN d'origine différente.
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Les micelles délimitent donc une zone apolaire au centre, d'où l'eau est exclue et qui
pourra abriter les corps insolubles dans l'eau, d'où le pouvoir émulsifiant des savons. Les
savons peuvent donc stabiliser une émulsion en «enrobant» les substances insolubles.
Le caractère amphiphile des savons leur confère aussi des propriétés tensioactives : les
savons abaissent la tension superficielle. Il en résulte la formation de mousse. Dans une
bulle de savon, 2 couches monomoléculaires de savon prennent en sandwich une pellicule
d'eau, en exposant à l'air leur queue aliphatique.
triglycérides), sont des molécules non polaires et insolubles dans l'eau. Ils seront, en
revanche, solubles dans des solvants moins polaires comme l’acétone.
Cela explique la présence de 2 phases dans les mélanges huile-eau (sauce vinaigrette
par exemple). Si on agite un mélange huile-eau, on obtient une émulsion très instable qui
rapidement redonnera 2 phases. Les agents tensioactifs (jaune d’œuf par ex.) stabilisent
ces émulsions en dispersant et en maintenant les triglycérides en suspension sous forme
de micelles (voir ci-dessus l’exemple des savons).
Stockage à long terme de l'énergie
Le rôle principal des triglycérides est le stockage à long terme de l'énergie. Les
triglycérides sont en effet des composés très énergétiques : leur dégradation par le
métabolisme intermédiaire permet la libération d’une grande quantité d’énergie.
Ces lipides neutres sont stockés et grande quantité dans des inclusions huileuses du
cytosol dans les graines des plantes oléagineuses. Leur rôle est de fournir l'énergie
nécessaire lors de la germination. C’est la source de nombreuses huiles utilisées en
alimentation humaine (olive, colza, tournesol…).
Les animaux se constituent eux aussi, sous forme de triglycérides, des réserves
énergétiques dans le tissu adipeux. Les cellules spécialisées dans le stockage des
triglycérides sont les adipocytes dont le cytoplasme est presque entièrement rempli de
grosses gouttelettes de graisse.
Avant leur vol non-stop, les oiseaux migrateurs font le plein en triglycérides, véritable
«kérosène» biologique.
Isolant thermique
De même, quand il faut affronter la saison froide, les animaux hibernants (marmottes,
ours) ou polaires (pingouins, phoques, ours blanc) s'entourent d'un épais manteau
adipeux. Non seulement les triglycérides servent de «fuel domestique», mais assurent
également l'isolation thermique.
Chez les animaux hibernants, le tissu adipeux est de couleur brune à cause de sa
richesse en mitochondries (centrale énergétique de la cellule). Il permettre par un
mécanisme bien particulier de dégrader les triglycérides sur place par les mitochondries
afin de produire de grandes quantités de chaleur.
2 - Les cérides
Diapositive 56.
Les cérides sont des constituants des cires animales (cire d’abeille, blanc de baleine),
végétales (cuticule des feuilles) et bactériennes (bacille de Koch). Ce sont des esters formés
par des acides gras et des alcools aliphatiques à longue chaîne carbonée, les alcools gras
(jusqu'à 30-40 atomes de C).
Propriétés
La structure à deux longues chaînes carbonées saturées fait des cérides des composés à
point de fusion élevé (60-100°C) et solides à température ordinaire. Toujours en raison de
leurs 2 longues chaînes aliphatiques, les cérides sont aussi très apolaires (donc très
hydrophobes). Ils sont seulement solubles à chaud dans les solvants organiques.
Ils sont chimiquement inertes. Ils résistent aux acides et à la plupart des réactifs et sont
difficilement saponifiables.
Rôles biologiques
Les cérides peuvent quelquefois constituer des réserves énergétiques comme dans le
cas du plancton marin. Les animaux supérieurs et l'homme ne métabolisent pas les cires,
seuls les insectes en sont capables.
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Les propriétés des cérides en font des substances protectrices dont le rôle est de servir
de revêtement de protection des organismes vivants, en particulier contre l'eau (pellicule
imperméable).
➫ Les vertébrés (en particulier les animaux marins et les oiseaux aquatiques) s'en
recouvrent poils ou plumes pour les rendre répulsifs à l'eau.
➫ Les feuilles brillantes du houx, du rhododendron et de nombreuses plantes tropicales
sont recouvertes de cire qui les protège des parasites et évite une trop grande évaporation.
➫ La pellicule de cire qui recouvre certains fruits a un rôle de prévention contre
l'évaporation, le développement de moisissures et l'infection par des parasites.
➫ Protection des cellules bactériennes (paroi résistante de bacilles).
➫ De la cire d'abeille à l'huile de Jojoba, ces cérides sont utilisés comme bases des
lotions, onguents, pommades, crèmes, fards et aussi dans les enduits et encaustiques.
3 - Les stérides
Les stérides sont des esters d'acides gras et d'alcools particuliers, les stérols. Les stérols
sont des dérivés isopréniques possédant 4 cycles avec un hydroxyle (fonction alcool
secondaire) toujours à la même position. Le plus représentatif et le plus médiatisé est le
cholestérol.
Le cholestérol est très rare chez les végétaux ou les bactéries (hormis les mycoplasmes).
Chez les animaux, on le trouve en tant que constituant membranaire et comme précurseur
de molécules biologiques importantes (acides biliaires, hormones stéroïdes, vitamine D).
Les esters de stérols
Les tissus d'animaux contiennent peu d'acylcholestérols, contrairement au plasma qui
contient une forme estérifiée par des acides gras à 16 ou 18C représentant les 3/4 du
cholestérol total. Le cholestérol et ses formes estérifiées sont des molécules très
hydrophobes. Elles sont transportées avec les autres lipides sous la forme d'associations
non covalentes : les lipoprotéines.
La lanoline, graisse qui gaine les fibres de kératine de la laine, est un mélange complexe
de triterpènes, de cérides, de stérols et de leurs esters (stérides principaux : oléate de
cholestérol, palmitate de cholestérol et stéarate de cholestérol). 36 acides gras et 33 alcools
gras ont été identifiés. Sa capacité exceptionnelle à fixer l'eau (le tiers de sa masse) est
utilisée en dermatologie et dans les produits cosmétiques.
2 - Les sphingolipides
a - Les sphingophospholipides
Les sphingophospholipides ont une allure générale semblable à celle des
glycérophospholipides, mais ne contiennent pas de glycérol. La sphingosine
(4-sphingénine) remplace d'un bloc le montage glycérol + acide gras uni au C1. Les C1, C2
et C3 de la sphingosine portent les groupements –OH, –NH2 et –OH qui sont
structuralement homologues aux groupements hydroxyles du glycérol.
Les sphingophospholipides (sphingomyélines) sont calqués sur le modèle des
glycérophospholipides et forment avec eux le groupe des phospholipides. Le groupement
X est là aussi la choline (choline sphingomyélines), plus rarement l'éthanolamine
(éthanolamine sphingomyélines).
La gaine de myéline qui entoure et isole certains neurones est riche en sphingomyélines
et leur a donné son nom.
b - Les sphingoglycolipides
Les sphingoglycolipides sont formés d'un céramide lié à une partie osidique qui
apporte sa diversité. Ils ne contiennent pas de phosphate. Bien sûr, la nature de l'acide
gras donne quelque variabilité aux sphingoglycolipides, mais c'est surtout de la partie
oligosaccharidique (qui ne dépasse pas en général une dizaine de résidus) qu'ils tirent
l'essentiel de leur individualité chimique et biologique.
On distingue 2 catégories de sphingoglycolipides suivant la nature du substituant
osidique.
➬ Les glycolipides neutres (qui comprennent les cérébrosides, lipides du
cerveau) contiennent de 1 à 6 (parfois plus) unités osidiques (D-Glc, D-Gal, D-GalNac…).
➬ Les gangliosides (nom dû au fait qu'ils furent identifiés dans les membranes
des cellules ganglionnaires du système nerveux), les sphingoglycolipides les plus
complexes. Ils contiennent un ou plusieurs restes d'acide sialique (= acide N-
acétylneuraminique, NeuAc). L'acide sialique étant porteur d'une charge négative à pH
neutre, les gangliosides seront chargés négativement et auront des parties très polaires.
Rôle biologique des sphingoglycolipides
Lors de leur découverte au siècle dernier, le rôle biologique des sphingolipides semblait
aussi énigmatique que le Sphinx, ce qui leur a valu leur nom. Outre leur participation à de
nombreuses membranes de cellules (cerveau, rate), on sait aujourd'hui que les
sphingolipides sont impliqués dans de nombreux phénomènes de reconnaissance à la
surface de la cellule.
Les sphingoglycolipides du globule rouge sont par exemple responsables de la
spécificité des groupes sanguins ABO. Plusieurs gangliosides sont des sites de fixation
pour des virus ou des toxines bactériennes. Le ganglioside GM1 est ainsi le point
d'attachement de la toxine cholérique. Enfin, il est à noter que plusieurs maladies
génétiques (maladies de Niemann-Pick, de Tay-Sachs, de Gaucher, etc.) sont liées à des
perturbations du métabolisme des cérébrosides et des gangliosides.
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