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Université de Médéa

Filière Génie civil

Adjuvants
Cours de Master 1

Pr. Debieb
Réf: - Mme CHERRAK M. CNERIB -Alger
- Caren SCRIVNER - EPFL- Suisse
- GUIDOUM - EPFL- Suisse

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Plan
1 Historique
2 Définition
3 Fonction des adjuvants
4 Classification
5 Limitation des effets non recherchés
6 Autres adjuvants
7 Exemple de marquage
8 Dosage en adjuvants
9 Précaution à prendre
10 Conclusion
1. Historique

Remonte à l'antiquité (romains)


Technique oubliée pendant 2000 ans
1900 Le sucre Retardateur de prise
1970 Fluidifiants au Japon
Le contrôle et la normalisation de ces
produit est vite devenu une nécessité.
2. définitions et caractéristiques
des adjuvants

 Produits dont l’incorporation à faible dose dans le


béton, le mortier ou coulis, provoque les
modifications recherchées de telle ou telle de leurs
propriétés, à l’état frais ou à l’état durci.

*NA774 / 2006 équivalente EN 934 –2 / 2002 « Adjuvants pour bétons,


mortiers et coulis - Partie 2 : Adjuvants pour bétons – Définitions,
spécifications et critères de conformité»).
3. Fonction des adjuvants dans le béton

 fonction principale et une seule,


caractérisée par la ou les modifications
majeures qu’il apporte aux propriétés des
bétons, à l’état frais ou durci.

 fonctions secondaires un adjuvant peut


avoir une ou plusieurs fonctions secondaires
4. Classement selon la Norme NA 774

Adjuvants modificateurs de la rhéologie du béton

• Plastifiants/Réducteurs d’eau
• Superplastifiants/Haut réducteurs d’eau
• Plastifiants/Réducteurs d’eau/Retardateur de prise
• Superplastifiants/Haut réducteurs d’eau/Retardateur de prise
• Superplastifiants/Haut réducteurs d’eau/Accélérateur de prise
Classement Norme NA 774

Adjuvants modificateurs de prise et de durcissement du


béton
• Accélérateurs de prise
• Accélérateurs de durcissement
• Retardateurs de prise

Autres catégories normalisées d’adjuvants


• Hydrofuges de masse
• Entraîneurs d’air
• Rétenteurs d’eau
4.1. Adjuvant plastifiant-réducteur d’eau

 une réduction du dosage en eau,


 à dosage en eau constant, il permet une augmentation de
l’affaissement au cône d’Abrams.

Par rapport au témoin :

• Réduction du dosage en eau : ≥ 5%


• Résistance à la compression, à 7 et 28 jours: ≥ 110%
 Mode d’action
Modification de la nature de
charge électrique
répulsion des grains de ciment

Le ciment défloculé


libéré l’eau supplémentaire
à son hydratation ce qui
rend la pâte plus fluide.
4.2. Adjuvant superplastifiant haut réducteur d’eau

 Réduction du dosage en eau


 Augmentation de l’affaissement
au cône sont plus marquées.
• Mode d’action

Les molécules du superplastifiant


laisse une surface libre plus grande
Les hydrates se développent en
plus grand nombre
Par rapport au témoin et à consistance constante :

• Réduction du dosage en eau: ≥ 12 %


• Résistance à la compression à 1 jour: ≥ 140 %
• Résistance à la compression à 28 jour: ≥ 115 %

Par rapport au témoin et à dosage en eau constant :

• Augmentation de l’affaissement au cône d’Abrams


(A=3±1cm) : ≥ 12 cm
• Affaissement au cône d’Abrams après 30mn: ≥ 3 cm
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Domaine d’utilisation

 bétons de bâtiment,
 Le béton précontraint,
 Le béton pompé,
 Les bétons pour fondations
profondes,  Les bétons pour ouvrages très
ferraillés,
 Le BHP, BTHP et BUHP,
 Les bétons autoplaçants,
 Les bétons architectoniques.
4.3. Adjuvant rétenteur d’eau

 Réduit le départ d’eau par ressuage. Le béton frais a


tendance à se compacter légèrement et
progressivement depuis le moment où il est mis en
place dans les coffrages jusqu’au début de prise ; une
partie de son eau remonte en surface : c’est le
phénomène de ressuage.

Par rapport au témoin :


Quantité d’eau ressuée : ≤ 50 %
4.4. Adjuvant entraîneur d’air
 formation d’un réseau uniforme de petites bulles d’air
qui subsiste dans le béton durci.

Quantité d’air entraîné + air occlus: ≥ 2 .5 %


Facteur d’espacement entre les bulles d’air: ≤ 0 .2 mm
Mode d’action
 Abaissent la tension superficielle de l’eau
 Facilitent la formation de minuscules
bulles
 Stabilisent ces bulles
Sans Entraîneur d’air Avec Entraîneur d’air

Eau Eau
Gelée Gelée

L'eau en gelant voit son volume


augmenter de 9% créant des
désordres dans le béton. Eau
Gelée

Bulles d’air entraîné jouant le rôle de


vase d’expansion
4.5 Adjuvant retardateur de prise

Retarder le début de prise


Prolonger l’état plastique où le béton est moulable.

Mode d’action
 Diminue la vitesse d’hydratation de certains anhydrides
des ciments
 Se précipite autour des grains de ciment
 Formation d’une enveloppe d’épaisseur variable.

Autrement dis:
-Il compense les effets de hautes températures
-Il est utilisé quand il y a besoin de prolonger la période
avant prise: exp: structure de grande masse; pompage.
Effet d’un retardateur de prise
Domaine d’utilisation

Ils sont utilisés


 Par temps chaud
 Transport du béton sur des longues distances
 Reprise de bétonnage

Par rapport au témoin (mesures faites à 20 °C) :

• Augmentation du temps de début de prise: ≥ 90mn


• Augmentation du temps de fin de prise: ≤ témoin+ 360mn
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4.6. Adjuvant accélérateur de durcissement
Accélère le développement de la résistance du béton à
court terme.

Domaine d’utilisation

 Réduire les délais d’exécution


 Décoffrage rapide
 Manipulation des pièces, mise en précontrainte, chargement

Par rapport au témoin, à même température :

• Résistance à la compression à 24 heures et à 20 °C: ≥ 120 %


• Résistance à la compression à 48 heures et à 5 °C: ≥ 130 %
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Résistance
Résultats observés
(MPa)

Accélérateur
de durcissement

40

Béton
témoin
30

20

10

0 2h 30h 48h Temps


4.7. Adjuvant accélérateur de prise

Diminue le temps du début et le temps de fin de


prise du béton.

Mode d’action
•Modifie la vitesse d’hydratation de
certains composant à jeunes âge
- se fixe rapidement sur le C3S
Domaine d’utilisation
 Maintenir un temps de prise raisonnable par
temps froid
 Décoffrage rapide
 Bétons à hautes résistances initiales
Exigences :

• A 20°C Temps du début de prise : ≥ 30mn


• A 5°C pour le mortier adjuvanté : ≤ 60 %
Mode d’action
État de l’hydratation à 3 heures à 20 °C

Cristaux

Grains de ciment

Béton témoin Béton accéléré


Accélération de l’hydratation des grains de ciment
Accélérateurs de prise
Résistances Accélérateur
de prise

Béton
témoin

Fin de prise

Début de prise
Fin de prise
Début de prise

0 1h 1h30 2h 3h 3h30 4h 5h 6h Temps


4.8. Adjuvant hydrofuge
Réduit l’absorption
capillaire du béton durci.

Par rapport au témoin :


• Absorption capillaire pendant 7 jours, après 7
jours de conservation: ≤ 50 %
• Absorption capillaire pendant 28 jours, après 90
jours de conservation: ≤ 60 %
Domaine d’application

 Bétons de réservoir
 Bétons en contact avec des
eaux de ruissellement
 Bétons préfabriqués : pavés,
éléments décoratifs
Mode d'action
 recouvrement des parois de capillaires
 réaction avec la portlandite formant des cristaux
insolubles
Dosage moyen/ciment
Introduction en même temps que
 0,8 à 2,5 % l’eau de gâchage

sans hydrofuge avec hydrofuge


Résultats observés
Sans Hydrofuge Avec Hydrofuge
5 Limitation des effets non recherchés
 Diminution de la résistance à la compression,
 entraînement de l’air,
 apport des ions de chlorures.

 La réduction de la résistance à la compression est due à :


 une modification des hydrates et de la texture de leur
assemblage (accélérateurs de prise, accélérateurs de
durcissement) ;
 un entraînement d’air non recherché (plastifiants et
superplastifiants).
Limitation des effets non recherchés pour tous les adjuvants

Propriétés spécifications
Air occlus* ≤2%

Résistance à la voir tableau 2


compression

Chlore total ≤ 0.10 %

Chlorures solubles ≤ 0.10 %


sauf pour les adjuvants entraîneurs d’air
*
Limitation de la réduction de la résistance à la compression

Spécifications sur la résistance à la


compression (en % par rapport au
Adjuvants
témoin)
7 jours 28 jours 90 jours
Superplastifiants (E/C constant) - ≥ 90 % -
Rétenteur d’eau - ≥ 80 % -
Entraîneurs d’air - ≥ 75 % -
Accélérateurs de prise - ≥ 80 % ≥ Rc témoin à 28 j
Accélérateurs de durcissement - ≥ 90 % -
Retardateurs de prise ≥ 80 % ≥ 90 % ≥ Rc témoin à 28 j
hydrophobants - ≥ 85 % -
6.1. Les produits de cure

 protéger le béton frais après sa mise en oeuvre, en


évitant sa dessiccation par évaporation trop rapide de
l’eau

 Mode d’application :

Produits pulvérisé sur le béton frais


Formation d’un film continu imperméable qu’il faut ensuite
éliminer par brossage
Effet de la cure sur la résistance
Domaine d’utilisation

 bétonnages de routes, pistes;


 dallages, planchers;
 Tous les ouvrages pour lesquels le rapport
surface d’évaporation/ épaisseur est élevé.
6.2. Les produits de démoulage

 limiter les phénomènes d’adhérence;


 protéger la surface coffrante en vue de son
réemploi;
 faciliter l’entretien du coffrage, limiter
l’oxydation et la corrosion des coffrages
métalliques;
 imperméabiliser les coffrages à base de bois.
Mode d’application

 L’application à la brosse
 ou par pulvérisation
 uniformément et sans excès
7. Exemple de marquage
8. Dosage en adjuvant

 Il est exprimé en pourcentage de la masse de ciment,


inférieure à 5 % généralement. Le fabricant recommande
une gamme de dosage à l’intérieur de laquelle le formulateur
de béton doit se tenir.
9. Précaution à prendre

 S’assurer par des essais préalables, que l’efficacité


annoncée est bien confirmée

 Vérifier l’étendue des effets secondaires.

 Ils peuvent être incompatible entre eux.

 Éviter le dosage manuel d’adjuvant incorporé


dans les bétons.
10. Conclusion

 La quasi-totalité des bétons destinés aux


grands ouvrages sont adjuvantés (BTPH)

 Pas indispensables mais nécessaires

 Vérifier l’ efficacité & compatibilité :

 Avantages: économique

 La responsabilité incombe à l’utilisateur en cas de désordres dus à


un problème d’incompatibilité.

 toute utilisation d’adjuvant doit systématiquement notée sur les


procès verbaux d’essais et consignée dans tous les documents qui
constituent le journal du chantier.

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