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LES ADJUVANTS – Définitions et opportunités d’utilisation

SOMMAIRE
GENERALITES
1-LES RETARDATEURS
2-LES ACCELERATEURS
3-LES SUPERPLASTIFIANTS
4-LES HYDROFUGES
5-LES PRODUITS DE CURE
6-LES ENTRAINEURS D’AIR
7-LES AJOUTS CIMENTAIRES
8-LES AGENTS DE MOUTURE
CONCLUSION
LES ADJUVANTS – Définitions et opportunités d’utilisation

A- DEFINITION
On appelle adjuvant, tout ingrédient autre que le ciment,
les granulats et l’eau, que l’on ajoute au mélange. Ce sont le
plus souvent des polymères de synthèse au poids
moléculaire assez élevé (20000 –30000).
Les adjuvants de béton sont des produits chimiques
solubles dans l’eau qui modifient principalement :
* les solubilités
* les vitesses de dissolution
* l’hydratation des divers constituants d’un liant hydraulique
MODE D’ACTION et FONCTIONS
B- MODE D’ACTION
Leur action est différente d’un adjuvant à un autre en contact
des grains de ciment.
D’une manière générale, les adjuvants enrobent le grain de
ciment pendant l’hydratation pour augmenter une charge
négative sur la surface de la particule de ciment.
C- FONCTIONS
Les adjuvants possèdent une fonction principale et une fonction
secondaire :
1- Fonction Principale
Chaque adjuvant est défini par une fonction principale unique.
Elle est caractérisée par la ou les modifications majeures qu’elle
apporte aux propriétés du béton à l’état frais ou durci.
Cette fonction peut varier selon le dosage de l’adjuvant et les
matériaux utilisés.
2- Fonctions secondaires

En plus de sa fonction principale, un adjuvant


peut avoir une ou plusieurs fonctions secondaires
(ex: plastifiant retardataire/
plastifiant réducteur d’eau ).
Un adjuvant n’est pas palliatif. Il n’a ni pour
effet ni pour mission de faire un bon béton à
partir d’un mauvais dosage, d’une mauvaise
composition ou d’une mise en œuvre
défectueuse.
On peut classer les adjuvants selon leur fonction dans les
catégories suivantes :
• * les super plastifiants
• * les retardateurs
• * les accélérateurs
• * les agents de mouture
• * les hydrofuges
On peut également citer d’autres adjuvants tels que :
• * les produits de cure
• * les entraîneurs d’air.
LES RETARDATEURS
MODE D’ACTION

Les retardateurs peuvent agir en diminuant la vitesse

d’hydratation de certains constituants anhydrides des

ciments.

En se précipitant autour des grains de ciment ou en

formant avec la chaux des précipités enrobant certaines

parties des grains anhydrides (CaSO4). Il y a donc une

formation d’une enveloppe plus ou moins imperméable

et d’épaisseur variable.
Le retard va dépendre alors :
* de l’épaisseur de l’enveloppe
* de son imperméabilité
* de sa composition (de l’enveloppe crée par l’adjuvant)
* du pH du milieu

L’action va dépendre aussi de la teneur en C 3 A et C 3 S, des alcalins

et des sulfates dans le ciment.

DOMAINE D’UTILISATION
Les retardateurs sont utilisés :
* par temps chaud
* en cas de transport du béton sur de longues distances
* en cas de bétonnage partiel (reprise de bétonnage )
LES ACCELERATEURS
On distingue 2 sortes d’accélérateurs :
* les accélérateurs de prise
* les accélérateurs de durcissement
1-L’accélérateur de prise :
C’est un adjuvant dont la fonction
principale est d’accélérer le début et la
fin de prise du ciment.
Mais en contrepartie, l’accélération
recherchée peut entraîner une résistance
mécanique moins élevée que le témoin.
MODE D’ACTION
Les adjuvants chimiques sont des produits solubles
dans l’eau et le plus souvent d’origine
• minérale : acide ou base fort.
Ils agissent en modifiant sélectivement la solubilité et
la vitesse d’hydratation des constituant anhydrides des
liants.
Certains accélérateurs sont plus efficaces avec un
ciment portland qu’avec un ciment en forte teneur en
constituants secondaires (CPJ)
Les accélérateurs de durcissement
Ces adjuvants ont la fonction principale
d’accélérer le développement des résistances
initiale du béton Dans certains cas, ces résistances
mécaniques peuvent être ultérieurement moins
élevées que le témoin (ex : le silicate de soude pour
les bétons projetés).
L’utilisation d’un super plastifiant, haut
réducteur d’eau permet d’obtenir des temps de
prise plus rapides et un durcissement accéléré.
LES SUPERPLASTIFIANTS
Définition
Selon la norme NA774, un superplastifiant est un
adjuvant qui, introduit dans un béton, un mortier ou
coulis, a pour fonction principale de provoquer un
accroissement important de
l’ouvrabilité du mélange.
Mode d’action
L’action d’un superplastifiant passe nécessairement
par son adsorption sur les particules de ciment.
En se fixant sur les grains de ciment, elle modifie la
nature des charges électriques.
Les grains de ciment ont alors tendance à s’éloigner les
uns des autres du fait qu’ils ont tous la même charge et
s’entoure d’un film d’eau très mince.

Ainsi on obtient un gain de fluidité , puisque les grains


de ciment sont mieux dispersés. L’eau existante sert alors
de fluidifier le béton.
Il est possible enfin de confectionner des bétons
imperméables et résistants aux agents chimiques grâce
aux adjuvants et un rapport E/C très bas (= 0.35).
Classification
A:Les plastifiants -réducteurs d’eau
Leur addition dans le béton réduit considérablement la teneur en
eau (10%) pour une ouvrabilité identique à celle d’un béton non
adjuvanté.

B: Les superplastifiants -haut réducteur d’eau


Leurs actions sont plus importantes sur les bétons que celles des
plastifiants- réducteurs d’eau.
Ils permettent, à teneur égale en eau, d’augmenter considérablement
l’ouvrabilité des bétons.

les effets secondaires des superplastifiants -haut réducteur d’eau


sont : retard de prise, excès d’air occlus...
Parmi les superplastifiants - haut réducteur d’eau les plus connus on
citera :
* Les sulfonates de mélamine (MS)
(20000 = n = 30000)

* Les polymères carboxyliques d’éther (PCE)


Ce sont les adjuvants de la nouvelle génération.
Avec leur molécule de longues chaînes latérales et un poids moléculaire élevé (n
= 40000), les polycarboxyliques d’éther arrivent à réduire l’eau d’environ 30%.
Leur particularité est le maintien de l’ouvrabilité durant de longues heures
(selon le dosage et le type de ciment utilisé) sans avoir un effet retardataire.

* Les polynaphtalènes sulfonés (PNS):


Avec une chaîne moléculaire environ de 2000, les polynaphtalènes sulfonés
(PNS) peuvent donner une réduction d’eau jusqu’à 25%.
Autres superplastifiants :

Pour la fabrication de:


A : Les bétons auto–nivelants (BAN) les bétons auto–plaçants (BAP)
Il existe des adjuvants supeplastifiants haut réducteurs d’eau
conçus spécialement pour ce genre de bétons.En plus de leurs
actions principales et secondaires, ils augmentent la viscosité du
béton afin d’éviter toute ségrégation.
B : Les bétons coulés dans l’eau
Un béton coulé dans l’eau ne doit pas "lessiver".Pour éviter ce
problème on fait recours à un superplastifiant additionné à un
épaississant (éther cellulose).
Le rôle de ce dernier est de modifier la viscosité du béton afin d’éviter
tout effet de lessivage.
Influence sur le moment d’addition de superplastifiant dans le béton

L’addition du superplastifiant ne doit jamais se


faire sur un béton sec ( c'est-à-dire avant l’ajout de
l’eau). Il sera absorbé par les agrégats et le sable d’où
son inefficacité avec le ciment.
Le superplastifiant est plus efficace lorsqu’il est
ajouté après l’humidification du béton (environ 75%
de l’eau de gâchage ) ou fractionné dans le cas d’un
E/C très bas :
• 1/3 dans l’eau de gâchage

• 2/3 vers la fin du malaxage

Le temps optimal d’addition du superplastifiant dans le


béton est 2 minutes après le mélange eau–ciment-
agrégats. A ce moment, le superplastifiant reste
suffisamment disponible pour jouer son rôle de
dispersant du C 3 S et C 2 S , et ce qui explique
l’augmentation de la fluidité
Incompatibilité superplastifiant - ciment
Ces phénomènes d’incompatibilité ciment- super plastifiant
sont dus à une interaction entre le superplastifiant et le sulfate
de calcium (gypse-CaSO4- 2H2O) contenu dans le ciment, en
empêchant ce dernier de débloquer l’hydratation du C3A en
formant une coquille d’etringite.
Ce problème d’incompatibilité se présente surtout dans les
bétons à faible E/C (BHP).
Dans tel cas on remarque une perte de fluidité
(affaissement) rapide. Cependant, cette incompatibilité est très
rarement remarquée dans les bétons avec un E/C > 0,5.
LES HYDROFUGES
Ce sont des produits qui améliorent l’étanchéité des bétons et protègent
de l’humidité, en arrêtant l’absorption capillaire.
On distingue deux sortes d’hydrofuges :
Les hydrofuges de masse
Ces produits peuvent se présenter sous forme de liquide ou poudre. Ils
sont introduits directement dans la bétonnière (pendant le malaxage)ou diluer
dans l’eau de gâchage, s’il s’agit d’une poudre.
Ils sont constitués de particules très fines qui, en se gonflant viennent
comblées les pores se trouvant dans le béton. Ces produits ne sont efficaces
que si le béton, est bien compact et homogène .
Les hydrofuges ne doivent pas s’employer systématiquement dans la masse
du béton mais plutôt dans les enduits de revêtement.
Les hydrofuges de surface
Ces hydrofuges s’appliquent sur le béton durci
directement : à la brosse, pinceau ou aussi pulvérisés. Ils
sont constitués à base de résine acrylique, vinylique ou
silicone.
Certains produits sont aussi à base de bitume.
LES PRODUITS DE CURE :

La cure d’un béton a pour but de maintenir


convenablement la teneur d’humidité et une
température satisfaisante du béton durant
une période définie.

Une cure commence juste après la mise en


place et la finition du béton afin que les
propriétés souhaitées puissent se développer.
Les principaux rôles d’un «curing» sont :
* Empêcher ou compenser toute perte
d’humidité
* Contrôler la température du béton
En effet, plus de cure à l’humidité est longue
et plus les résistances mécaniques du béton
augmentent.
La perte d’eau peut aussi causer le retrait du béton
en créant des efforts de tension.
LES PRODUITS DE CURE :
méthodes et produits de cure
Nous allons citer à présent quelques méthodes et produits
de cure :
*La première méthode est une cure à l’eau. Elle se fait par
immersion, par arrosage. Cette méthode est conseillée par
temps chaud, au moins pendant 24 heures.
*Méthode de pulvérisation de produits de cure liquides
formant une membrane imperméable,
*revêtement de membranes en plastique ou papier
imperméable.
*L’étuvage: cette cure est utilisée pour accélérer le gain de
résistance.
LES ENTRAINEURS D’AIR :

Leur rôle est de créer dans le béton des bulles d’air

microscopiques. Le diamètre de ces bulles varie entre 10 et 200µ.

Ces adjuvants sont surtout utilisés pour améliorer la tenue du

béton durci au gel et au cycle gel- dégel. Les bulles d’air doivent

être nombreuses, suffisamment petites (60 et 100µ) et réparties

uniformément dans la masse, pour pouvoir, plus tard, servir de

«barrage» dans le réseau des canalicules.


Elles pourront éventuellement recueillir l’eau et la glace remontant

par capillarité.

•L’air occlus permet aussi :

* D’améliorer la maniabilité du béton

* De diminuer le ressuage

Mais il est important de souligner que l’addition d’un entraîneur

d’air dans le béton, diminue les résistances mécaniques de béton .

Le pourcentage d’air occlus dans le béton ne doit pas dépasser

6%.L’adjuvant est introduit directement dans la bétonnière pendant

le malaxage du béton .
LES AJOUTS CIMENTAIRES :
Ce sont des minéraux qui combinés au ciment portland contribuent aux

propriétés du béton durci par action hydraulique ou pouzzolanique ou les 2 à

la fois.

A part la pouzzolane naturelle on citera :

* La fumée de silice :

C’est des sous-produit de la fabrication du silicium (Si) et du

ferrosilicium (Si Fe). Du point de vue chimique la fumée de silice est

composée essentiellement de silice (Si02).

Elle se présente sous formes de sphère ayant un diamètre variant entre

0,1 et 2µ. Ce qui veut dire 100 fois moins grande qu’une particule de ciment.
LES AJOUTS CIMENTAIRES :
Vu sa finesse, la fumée de silice vient dans le béton remplir

les vides qui se trouvent entre les particules de ciment et ce qui

donne un béton dense : c’est l’adhérence parfait pâte-granulats.

En présence d’un superplastifiant, l’addition de la fumée de

silice réduit considérablement le ressuage.

La fumée de silice est utilisée dans la confection des BHP, et

pour les bétons coulés sous l’eau.

Son dosage dans le béton (ex : BHP) peut atteindre jusqu’à 10%

du poids du ciment.
LES AJOUTS CIMENTAIRES :

* Les cendres volantes :

Ce sont les fines poussières récupérées lors de la combustion


du charbon des centrales thermiques.
Elles se présentent sous formes de particules sphériques
pleines de creuses ayant le diamètre d’un grain de ciment. Leurs
dosage varient entre 30 et 50% par rapport à la masse du ciment.
* Laitier de haut fourneau :
C’est un coproduit de la fabrication de la fonte dans les hauts
fourneaux. Il se présente en forme angulaire et vitreuses. Broyé
finement, il est utilisé jusqu’à 50% du poids du ciment.
 
AGENTS DE MOUTURE :

Les agents de mouture sont des adjuvants généralement à

base d’amines modifiés et d’alcools.


Leurs molécules se fixent sur la surface du grain de ciment
en empêchant toute force d’attraction grâce à leur effet
séparateur et fluidifiant.
AGENTS DE MOUTURE :

Ils offrent plusieurs avantages aux cimentiers :


* Réduction du temps de broyage (gain d’énergie)
* Augmentation de la capacité du broyeur
* Réduction des agglomérations et du colmatage du ciment à
l’intérieur des broyeurs
* Augmentation de la Surface Spécifique Blaine (SSB)
* Meilleure qualité du produit fini
AGENTS DE MOUTURE :
CONCLUSION :

Les adjuvants sont devenus le quatrième ingrédient du


béton, qui viennent s'ajouter aux trois constituants
fondamentaux: le ciment portland, l'eau, les agrégats. La liste
complète de leurs avantages est impressionnante, tant pour le
producteur que pour l'utilisateur de béton.
Toutefois, ces avantages sont subordonnés à la bonne
utilisation, à la connaissance des effets secondaires et d'autres
risques.
Un adjuvant ne peut pas compenser pour un matériau de
qualité inférieure, ou un travail mal exécuté.

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