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Keliann Lemboumba Lepandou (28707181)

Queer et race : au croisement d’une oppression systémique et systématisée ?

La loi du 17 mai 2013 sur le mariage pour tous a permis à la France de devenir le 9ème pays européen
et le 14ème pays au monde à légaliser le mariage homosexuel. Cette loi a enfin permis de rétablir
l’égalité entre les couples hétérosexuels et homosexuels aux yeux de la loi et a également rétablit une
liberté pour les communautés homosexuelles vivant en France, celle du mariage, mais aussi de
l’adoption et la succession. Ce moment est vu comme la fin d’un long combat, non seulement social
mais également politique. En effet, le statut de la communauté LGBTQ+ est assez particulier. Elle est
non seulement un espace refuge où des individus discriminés pour leur orientation sexuelle ou leur
genre puisse se retrouver, mais peut même être considérer comme une nation, représentée par son
symbole, le drapeau arc-en-ciel uniquement associée à celle-ci. Seulement, si on se penche sur ce
drapeau, notamment au moment de sa création dans les années 70 à San Francisco, on ne voit aucune
couleur qui représenterait une harmonie ou de la diversité dans la communauté qui commence à être
une véritable entité sociale et politique, avec sa culture propre, son histoire et ses modes de vie. Ce
drapeau a toujours été vu comme un symbole de libération et une manière de montrer son support
pour cette libération non seulement sexuelle mais aussi sociale et politique, le drapeau en lui-même
étant politique. Néanmoins, ce mythe de la « nation » queer n’aborde pas d’autres critères de
discrimination sociale et politique très important comme la race, mais au contraire les utilisent afin
d’apparaître plus inclusifs, notamment avec l’exemple des Stonewall Riots de 1969, où des individus
gays et lesbiennes, mais surtout des Drag Queens noires et portoricaines et surtout le Drag King
lesbienne Stormé DeLarverie se sont battus contre un raid de la police de New York au bar gay de
Stonewall Inn, communément appelé Stonewall, lorsque la police commença à devenir violente. Bien
qu’il y ait eu une véritable transformation de la communauté gay américaine, voire globale, après ces
évènements qui ont marqué la lutte pour la libération gay et la lutte pour les droits de la communauté
LGBTQ+ au 20ème siècle et jusqu’à aujourd’hui, on peut toujours observer une exclusion raciale dans
certains espaces queers à l’époque et également aujourd’hui. Avant de continuer, il faudrait d’abord
définir quelques termes importants, dont « queer », « race », « espace queer » et « oppression
systémique », qui est un terme présent dans l’intitulé de ce travail. Le terme queer est un mot anglais
signifiant « étrange », « peu commun » ou « bizarre », et il est utilisé pour désigner l’ensemble des
minorités sexuelles et de genres, c’est-à-dire toute orientation sexuelle et identité de genre différente
de l’hétérosexualité et de la cisidentité. Le terme de race lui, varie dans ses usages, mais ce travail, il
sera défini comme une construction sociale utilisée pour regrouper des individus en fonction de
différentes catégories, afin de distinguer différents groupes partageant des phénotypes, ou traits
physiques, communs. Le terme d’espace queer désigne tous les espaces fait par/pour des individus
queers, leur permettant de posséder des espaces de soutien et/ou des espaces où ils peuvent exister
sans ou avec peu de risque de discrimination dû à leur identité de genre ou leur orientation sexuelle.
Ces espaces peuvent être physiques, sociaux, ou construits de manière théorique, tels que les espaces
virtuels. Enfin, une oppression systémique ou discrimination systémique est le processus dans
l’organisation sociale et politique de l’ensemble des discriminations qui relèvent de relations
systémiques de fonctionnement d’une société donnée, c’est-à-dire toutes les discriminations
renforcées par des inégalités de pouvoir et de statut inscrite dans une organisation sociale par des
facteurs sociologiques tels que les normes sociales, la position dans la hiérarchie sociale, l’autorité et
les privilèges.

En tant qu’individu queer de couleur, je me suis longuement demandé en quoi mon expérience diffère
d’autres individus queers, non seulement par les espaces que je fréquente mais également par la
manière dont je suis perçu : un individu noir masculin. J’ai très vite remarqué que mon expérience
différait de celle de plusieurs autres individus queer que je connaissais personnellement. Après tout,
en fonction de notre identité de genre et de notre orientation sexuelle, nous ne vivons pas la
discrimination de la même manière. Mais il y a un aspect de la discrimination que je subis parfois au
quotidien que plusieurs de mes connaissances queer n’ont jamais vécu : la discrimination raciale à
laquelle je suis sujet vivant dans une société post-coloniale, notamment pendant une grande partie
de mes années formative vivant dans un pays d’Afrique centrale. J’ai dû en effet rester « dans le
placard » (in the closet) pendant de nombreuses années, comme c’est le cas pour un grand nombre
de jeunes individus queer, mais cette discrimination raciale rajoutée à la discrimination sexuelle que
j’ai vécue m’a poussé à me renseigner plus sur les espaces queer auquel j’avais accès, physiquement
ou sur plusieurs réseaux sociaux où plusieurs individus faisaient communauté et s’accordaient aux un
les autres tout le soutien dont ils avaient besoin. Mon expérience dans ces espaces est positive, pour
ne pas dire très positive, mais encore jeune, ne voir que peu, voire presque aucune autre personne
queer de couleur m’a fait me sentir peu valide dans mon identité de personne de couleur queer,
jusqu’à ce que je découvre des espaces fait uniquement pour des individus de couleur queer, qui
avaient été presque totalement effacés des espaces queer que j’avais fréquenté. C’est à partir de ce
moment que les questions des espaces pour personnes queer de couleur et la présence des personnes
queer de couleur en elles-mêmes dans la communauté ont commencé à me fasciner et m’ont poussé
à la recherche. Est-ce que leur expérience est similaire ou identique à la mienne ? Ou alors sont-elles
drastiquement différentes et je serais un cas isolé ? Afin de satisfaire ma curiosité, je me suis lancé
dans l’histoire de la communauté LGBTQ+, ai arpenté les espaces queers auxquels j’avais accès et ai
interviewé connaissances, amis et autres individus queer, blanc et de couleur, afin d’obtenir une
réponse à mes questions.

Selon Funders for LGBTQ Issues, 42% des adultes queer d’identifient comme des personnes de couleur.
On peut donc voir que les personnes de couleur représentent une partie substantielle de la
communauté LGBTQ+. Ce chiffre montre également que la communauté est plus diversifiée que la
population moyenne aux Etats-Unis, qui est à 60% blanche, bien que la représentation de personnes
de couleur dans la communauté LGBTQ+ dépend de la tranche d’âge sélectionnée. En effet, les
individus plus jeunes ont tendance à être des personnes de couleur. Néanmoins, cette présence
substantielle de personnes queer de couleur n’est pas forcément représentée dans les espaces queer,
qui restent majoritairement blancs. On peut le voir à un certain nombre de bar gays ou espaces gay
du quartier du Marais à Paris par exemple, qui se gentrifie de plus en plus et commence à perdre sa
population gay. Bien que la gentrification participe à une certaine réduction de la présence de
population gay dans certains espaces traditionnellement queer qui deviennent par la suite
mainstream, on peut observer depuis de nombreuses années une faible présence de personnes queer
de couleur dans ces espaces, qui sont majoritairement dominés par des hommes gays blancs. Cette
sorte d’invisibilisation des personnes de couleur dans les espaces queer a mené à la création de
plusieurs espaces queer créé uniquement pour des personnes queer de couleur (majoritairement
noirs) et également plusieurs associations gérant ces espaces physiques et digitaux comme Paris Black
Pride, créé en 2016 par Johan Amaranthe afin de permettre aux personnes noires queer de partager
leurs expériences en tant que personnes queer et racisées en France. Ces espaces permettent à ces
individus de sortir de la marginalisation qu’ils subissent à même dans la communauté LGBTQ+
française et de faire en sorte que leur parole soit prise en compte, ce qui n’est pas forcément le cas
dans la majorité des communautés et associations queer françaises, qui sont majoritairement
blanches. Selon plusieurs individus interviewés dans ces espaces, ils sont extrêmement important car
ils permettent de donner une visibilité aux individus queer noirs en France, car les hommes gays blancs
sont devenus la figure de proue de la communauté LGBTQ+ de manière internationale, ce qui mène
un grand nombre de personnes cisgenres et hétérosexuelles à penser qu’une personne gay est
forcément un homme blanc, car ils sont les seuls à être vu dans ces espaces et également les seuls à
être représentés dans les médias, qui à cet effet renforcent l’invisibilisation des personnes queer
noires, très peu représentée dans les médias mainstream. On peut penser à un grand nombre de séries
américaines qui depuis quelques années représentent des individus queers, mais ces individus sont
presque systématiquement des gays blancs. Selon une lesbienne non-binaire rencontrée dans un
espace queer pour jeunes noirs, l’absence de lesbiennes noires sur l’écran se fait de plus en plus sentir
au fur-et-à-mesure qu’une jeunesse queer se retrouve de plus en plus représentée dans les médias
par plusieurs séries et films dont le public est composé majoritairement d’adolescents et de jeunes
adultes. Cette invisibilisation des personnes queers noires qui continue dans les médias a un effet
négatif sur la jeunesse queer noire, qui parfois ne se sent pas légitime dans sa queerness, qui est
généralement représentée comme une queerness blanche et masculine. Les espaces pour personnes
queer de couleur permettent à une jeunesse queer de couleur, potentiellement out ou toujours in the
closet d’avoir des espaces dans lesquels leur queerness est valide, des espaces où ils peuvent en
apprendre plus sur la culture queer, et encore plus simplement des espaces où ils peuvent se voir
représentés. On peut le voir par exemple avec les espaces mis en place par Paris Black Pride ou encore
ceux mis en place par QPOC Affinity sur le campus de l’université de Yale, dont j’ai pu apprendre
l’existence grâce à une étudiante de l’université rencontrée dans un espace queer pour personnes de
couleur digital sur le réseau social Discord. Ces espaces physiques et digitaux sont donc
disproportionnellement important pour un grand nombre de jeunes personnes de couleur queer, leur
permettant de partager leur expériences en tant que jeunes queer de couleur et de renforcer leur
sens d’identité et d’appartenance à la communauté LGTBQ+ en trouvant des modèles représentant
leurs identités multiples et leur permettant d’affirmer cette identité très souvent questionnée et
remise en question à travers les diverses discriminations subies, racisme, transphobie, homophobie
et sexisme entre autres.

Après avoir abordé l’importance des espaces queers réservé aux personnes queer de couleur, qui
permettent à ces personnes de lutter contre leur invisibilisation et d’avoir des lieux où ils peuvent faire
communauté, il est important d’aborder l’idée normative de queer = blanc et son impact sur la
communauté LGBTQ+, et surtout sur les individus de couleurs queer. Afin de pouvoir aborder cette
idée, il faudrait d’abord parler du privilège blanc présent dans la communauté LGBTQ+, sur lequel
cette idée normative est construite. Le privilège blanc, ou encore « privilège de la peau blanche »
désigne les privilèges sociaux, sociétaux, politiques et économiques dont les personnes blanches
bénéficient sans s’en rendre compte, privilèges non accordés aux personnes non blanches dans le
même contexte. Ces privilèges sont accordés aux individus queer blancs comme vu précédemment,
car leur queerness est vue comme plus socialement acceptable que la queerness d’une personne de
couleur. La question du privilège blanc dans la communauté LGBTQ+ et dans la société en général est
devenue un point de réflexion intense depuis le meurtre de Georges Floyd en mai 2020, mais la
question du privilège blanc est une question importante dans la communauté queer de San Francisco
depuis plusieurs années. En effet, ce problème est particulièrement sévère dans la communauté queer
de San Francisco depuis les années 70, lorsque le quartier de Castro est devenu un quartier gay, pour
citer un exemple. Il y a également un grand nombre de cas de discrimination raciale dans les bars gays
de la ville, et un grand nombre d’actions ont été prises pour essayer lutter contre cette discrimination,
qui est souvent couverte par les figures d’autorité de la communauté, majoritairement blancs. Selon
les personnes queer que j’ai interviewées, le privilège blanc est un véritable fléau pour la communauté
LGBTQ+, car il permet de normaliser un grand nombre de violences commises dans la communauté
elle-même. Selon ces mêmes personnes, l’idée normative que queer = blanc est également très
destructive, car lorsque des personnes non queer pensent à une personne queer, ils s’imaginent
presque exclusivement un homme blanc efféminé ou une lesbienne blanche garçonne. Les personnes
queer de couleur sont quasiment instantanément écartées, et cette image est également partagée
par des services de streaming/réalisateurs annulant des séries et films représentant une jeunesse
queer ayant des personnages queer de couleurs comme personnages principaux. C’est également
selon eux une discréditation de beaucoup de personnes queer de couleur, notamment des individus
queer noirs et latino.a, qui font partie des premières figures s’étant battus pour les droits de la
communauté LGBTQ+. Cela a également cause un grand nombre de fausses idées sur la représentation
des espaces queers de la seconde moitié du XXème siècle, car effacer des lesbiennes noires de bars
lesbiens par exemple donne une fausse image de l’histoire de la communauté, car un grand nombre
de termes, de pratiques et de modes de vies de la communauté ont été apportés par les individus
queer de couleur qui la compose. Cette idée normative ne bénéficie pas non plus les individus queer
blancs car ils subissent également une oppression dû à leur orientation sexuelle ou identité de genre.
L’idée normative que queer = blanc est donc une idée néfaste non seulement pour les individus de
couleur queer mais aussi pour la communauté LGBTQ+ en général. Néanmoins, il existe toujours la
figure de l’oppresseur oppressé. On peut la voit très clairement grâce à l’article de Nicholas F. Harvey
dont le titre reprend une expression couramment employée par cette figure : « I Can’t Be Racist, I’m
Gay » ou en français, « Je ne peux pas être raciste, je suis gay ». Cette figure est présentée comme
assez opportuniste, profitant de la lutte pour les droits de la communauté LBTQ+ tout en se
préoccupant que des droits et luttes la bénéficiant. Selon un des individus interviewés, Lyle, un jeune
homme gay métisse, bien qu’une personne queer blanche subisse une oppression car elle est queer,
elle reste blanche et ne peut pas nier le privilège qu’elle possède en étant blanche. Contrairement à
cette personne, une personne queer de couleur est « invisible », et doit être très flamboyante afin
d’être perçue comme queer, alors qu’une personne peut le faire discrètement par des accessoires
comme des pins par exemple. Selon d’autres personnes interviewées, lorsqu’on est blanc et queer, on
est d’abord blanc avant d’être queer. Une personne de couleur queer est encore plus queer (dans le
sens d’étrange) et subit encore plus de discrimination, même au sein de sa propre communauté qui
la marginalise, et pour un certain nombre d’individus, c’est une expérience traumatisante.

Cette idée normative peut également mener à des phénomènes assez courants dans la communauté
LGBTQ+, comme le racisme sexuel, ou encore un préjudice sexuel liée à la race. Ce racisme sexuel est
né d’un privilège blanc dans la communauté qui donne un capital sexuel aux individus queer blancs
beaucoup plus important que celui des individus queer de couleurs, qui font partie de l’ « angle mort »
de la queerness selon Muñoz dans « Disidentifications : Queers of Color and the Performance of
Politics ». La queerness blanche est beaucoup plus visible que la queerness de couleur, et ce capital
sexuel blanc est représenté par une « préférence » dans la communauté LGBTQ+ qui donne aux
individus queer blancs un privilège de choix, notamment dans les sphères gays, ce qui mène parfois à
un isolement des hommes gays noirs. Selon les individus interviewés, peu avaient déjà entendu le
terme de racisme sexuel, mais après une rapide explication, beaucoup admettent s’être retrouvés
confronté à ce racisme sexuel et à un manque de capital sexuel. Il existe également un véritable
problème de fétichisation des lesbiennes de couleur et des femmes bisexuelles et pansexuelles de
couleur. En effet, ‘Lyla’, une femme noire trans et bisexuelle, m’a révélé pendant son interview qu’elle
a l’impression d’être « souvent vue et traitée comme un objet purement sexuel », d’être « déchue de
son statut de femme et reléguée à l’image vivante d’un simple fantasme », mais que c’est « moins le
cas lorsqu’elle est en groupe avec des amies lesbiennes blanches, elles aussi sexualisées mais vues
comme des individus, et non des catégories de films pornos ». Il existe donc de véritables problèmes
nés du privilège blanc présent dans la communauté LGBTQ+, couplé avec les stéréotypes,
discriminations et stigmatisations intersectionnelles auxquelles sont soumises les personnes queer de
couleur, en dedans et en dehors de la communauté LGBTQ+.

Alors comment lutter contre le privilège blanc dans les espaces queer ? L’antidote est très simple. Il
faudrait d’abord donner plus de visibilité aux personnes queer de couleur dans les espaces mixtes et
la communauté LGBTQ+ en général. Ensuite, il faudrait beaucoup plus représenter les personnes
queer de couleur dans les médias afin de lutter contre l’idée normative que queer = blanc, ainsi
qu’éduquer personnes queer et non queer sur les multiples identités des individus queer de couleur
et des individus queer blancs, car la transidentité ne se vit pas de la même manière que la cisidentité
par exemple.

J’ai pu observer au cours de ce travail les expériences d’autres personnes queer de couleur, et ces
expériences étaient extrêmement variées : de très similaires à la mienne à extrêmement différentes,
j’ai pu me faire une meilleure idée de la partie non-blanche de la communauté LGBTQ+ et ai découvert
un grand nombre d’espaces queer qui pourraient aider et aident une jeunesse queer de couleur qui
cherche à se trouver et ayant besoin de repères. Les multiples identités que cette jeunesse possède
sont importantes à comprendre et méritent d’être étudiées et considérées sur le même pied d’égalité
que les identités queer blanches, surtout dans un contexte social et politique qui ne cesse d’être de
plus en plus varié, que ce soit à l’intérieur de la communauté LGBTQ+ ou à l’échelle de la société.
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