Trump devant la justice, le pape François aux JMJ... Issued on: 03/08/2023 - 21:10
Transcription :
Radio France Internationale. Il est 18 h à Paris, 17 h à
Niamey.
Le journal en français facile. Marion Cazanove.
Jeudi 3 août 2023. Bienvenue dans cette nouvelle
édition du journal en français facile.
À la une : ces manifestations au Niger pour soutenir les
putschistes, les militaires à l'origine du coup d'État de la semaine dernière. Les manifestants ont scandé des slogans contre la France et la Cédéao. La CEDEAO, les pays ouest-africains, qui n'excluent pas une intervention militaire au Niger. Tout à l'heure, le Sénégal a confirmé qu'il enverrait des soldats sur place si les putschistes ne respectent pas l'ultimatum fixé dimanche.
Et puis, Donald Trump devant un tribunal fédéral.
L'ancien président américain sera entendu tout à l'heure. Il est accusé d'avoir tenté d'inverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020.
Au Niger ce 3 août est jour de fête nationale. Il n'y a pas
eu de défilé militaire dans la capitale Niamey, mais des milliers de personnes ont manifesté tout à l'heure, huit jours après le coup d'État militaire. Bonjour Sidy Yansane.
Bonjour Marion.
Les manifestants ont apporté leur soutien aux
putschistes. Oui, les manifestants devaient d'ailleurs se retrouver cet après-midi au stade Général Seyni Kountché. Mais finalement, il n'y a que très peu de monde. En tout cas, Marion, ce matin, des milliers de personnes, des hommes, des jeunes, se sont retrouvés à la place de la concertation devant l'Assemblée nationale. Les manifestants ont tenu le meeting pendant deux heures. Une partie de la foule était vêtue aux couleurs du Niger, parfois des t-shirts à l'effigie du général Abdourahmane Tchiani - c'est le commandant de la garde présidentielle à l'origine du coup d'Etat - et c'est aussi le président désigné de la junte du CNSP. Quelques drapeaux russes, beaucoup de slogans hostiles à la Cédéao, qui menace d'intervenir militairement contre les putschistes. Des slogans également contre la France. Des manifestants ont défilé devant l'ambassade française pacifiquement, sans heurts, contrairement à dimanche dernier, quand des personnes ont tenté d'y pénétrer par la force. Dans le reste du pays, à Agadez, là aussi, des centaines de personnes ce matin sont sorties pour soutenir le CNSP. C'est une première fois dans cette ville emblématique du Niger qui n'avait toujours pas pris position depuis le début de la crise. Et la situation à Maradi est très calme pour l'instant : c'est la capitale économique du pays, frontalière, est très dépendante du Nigeria qui subit de plein fouet les sanctions de la CEDEAO.
Sidy Yansane du service Afrique de RFI. La CEDEAO,
la Communauté économique des pays d'Afrique de l'Ouest a, Sidy Yansane l'a rappelé, donné un ultimatum aux putschistes dimanche. Ils ont jusqu'à ce dimanche pour rétablir l'ordre constitutionnel. Dans le cas contraire, les pays ouest-africains ont menacé d'intervenir militairement au Niger. Le Sénégal a confirmé tout à l'heure qu'il enverrait des soldats si la Cédéao le décidait. Une annonce d'Aissata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères. « Est-ce que nos soldats vont y aller? Ils doivent y aller pour deux raisons. La première, c'est que nous sommes dans une organisation communautaire qui en a décidé ainsi et qui s'appelle la Cédéao. La deuxième, c'est que la conviction du Sénégal, c'est qu'il faut arrêter ces coups d'État. C'est parce que la Cédéao a voulu et prouvé sa patience et son dispositif en négociant des transitions avec le Mali, avec la Guinée, avec le Burkina. Que nous disent ces juntes ? Nous voulons mettre fin à l'insécurité. Est-ce qu'il y a une seule fois où il a été mis fin à l'insécurité? Une fois au pouvoir, les militaires se sont installés dans les postes de civils. Voilà pourquoi la Cédéao a pensé que maintenant, il faut y mettre fin. Les états-majors des États membres de la Cédéao sont en train de se réunir et de voir maintenant quel va être le modus operandi une fois que la décision politique, elle, a été prise au plus haut niveau et au niveau communautaire. Parce qu'il a été donné un délai, pour ne pas dire ultimatum, d'une semaine pour que le tout se mette en place au Niger. »
La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, propos
recueillis à Dakar par Théa Ollivier.
L'ancien président des États-Unis, Donald Trump, est
aujourd'hui devant un tribunal de Washington. Mardi, la justice l'a une nouvelle fois inculpé, mis en cause cette fois dans l'enquête sur l'élection présidentielle de 2020. Donald Trump est accusé d'avoir essayé d'inverser les résultats de ce vote. Il avait refusé de reconnaître que Joe Biden avait gagné l'élection. Le procureur spécial Jack Smith s'occupe de l'enquête. Il a été recruté en novembre dernier et en seulement huit mois, il est devenu la cible du clan Trump. Son portrait avec Paul Lonceint Spinelli.
Un cinglé, un dérangé. Voilà comment Donald Trump
qualifie Jack Smith. Ses méthodes : du harcèlement, selon l'ancien président. Ce magistrat, également triathlète, a la réputation de teigneux. En début de carrière, ce diplômé de la faculté de droit de Harvard a passé un week-end entier à dormir dans un couloir d'immeuble pour convaincre une femme de témoigner dans une affaire de violences conjugales. Son regard noir profond, son costume couleur charbon correspondent à sa réputation austère, imperturbable. Son calme tranche, d'ailleurs, en conférence de presse mardi, avec le caractère explosif de l'homme qu'il accuse. Jack Smith est rôdé à ces procès politiques : de 2010 à 2015, il a enquêté sur des affaires de corruption pour le compte du ministère de la Justice. Sénateur, gouverneur républicain comme démocrate ... tous les profils y passent. Donald Trump veut pourtant le faire entrer dans la case de la gauche radicale. Il le dit proche de l'ancien président Barack Obama, mais auprès de l'agence AP, un ancien responsable de la division criminelle du ministère de la Justice l'assure : Jack Smith est bien apolitique. Et cette inculpation pour complot à l'encontre de l'État américain est la plus grave qui pèse à ce jour contre Donald Trump. Il est déjà mis en cause dans d'autres affaires, celle sur les documents top secret gardés dans sa résidence privée de Floride. Et il est aussi poursuivi pour avoir acheté le silence de Stormy Daniels, une ancienne actrice de films X.
En France, un policier soupçonné de violences reste en
détention provisoire. Il est soupçonné de violences policières à l'encontre de Hedi, un jeune homme de 22 ans. C'était à Marseille, début juillet, en marge des émeutes urbaines. Hedi a été gravement blessé. Il a dû être amputé d'une partie de son crâne. Tout à l'heure, la justice a donc décidé que ce policier devait rester en prison. Un interrogatoire est prévu le 30 août. Cette décision pourrait raviver les tensions au sein des commissariats. Un syndicat estime d'ailleurs que ce maintien en détention est « incompréhensible. » Toujours en France, le rappeur Lomepal, accusé de viol. Le parquet de Paris a ouvert une enquête après une plainte contre ce dernier. Les faits se seraient déroulés en 2017 à New York. À l'instant, Lomepal, de son vrai nom Antoine Valentinelli, dément ces accusations.
Les JMJ se poursuivent au Portugal. C'est le plus grand
rendez vous de fidèles catholiques au monde. Le pape François est arrivé hier. Il a rencontré notamment des victimes d'abus sexuels dans l'Église portugaise. Correspondance à Lisbonne de Marie-Line Darcy.
Le pape a rencontré treize victimes d'abus sexuels dans
l'Église portugaise. Selon l'épiscopat portugais, la réunion du pape avec les victimes place l'Église sur la voie de la réconciliation et les victimes au centre des préoccupations. Le pape François avait très vite montré qu'il ne fuirait pas le thème et il l'abordait très vite dans ses discours dès son arrivée à Lisbonne mardi. Il a fustigé les comportements qui défigurent l'Église, parlé du cri de souffrance des victimes et dénoncé le manque d'humilité face à la situation. Le Saint-Père s'est tourné vers le futur, demandant au clergé de cesser de se lamenter et de chercher un nouveau langage pour réaliser les changements nécessaires. Rendu public en février dernier, le rapport d'enquête sur la pédocriminalité religieuse avait choqué la société portugaise. Il dénombrait 500 cas avérés et évoquait près de 5000 autres cas depuis 1950. Si l'Église a pu hésiter sur l'attitude à adopter, le pape François vient très clairement de lui enjoindre d'être ferme. Marie-Line Darcy, Lisbonne, RFI.
Et tout à l'heure, le pape François a rappelé « l'urgence
dramatique » pour lutter contre le réchauffement climatique. Le souverain pontife a aussi rencontré un peu plus tôt dans la journée des pèlerins ukrainiens. George Clooney, Meryl Streep, Leonardo DiCaprio ou encore Julia Roberts : des grandes stars du cinéma américain, apportent leur soutien aux grévistes de Hollywood. Plusieurs acteurs ont donné chacun un million de dollars pour encourager cette grève. Depuis plusieurs semaines, des scénaristes et des comédiens réclament des augmentations de salaire. Ils craignent aussi la concurrence de l'intelligence artificielle. RFI 18 h 10 à Paris, c'est la fin de ce journal en français facile. Un journal à réécouter sur notre site francaisfacile.rfi.fr.