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• Rappels de relativité restreinte: n’importe quel cours de niveau L3, par exemple mes notes de
cours disponibles à l’adresse
http://lptms.u-psud.fr/nicolas_pavloff/enseignement/relativite-restreinte/
• Théorie des champs par L. Landau et E. Lifchitz. Volume 2 du cours de physique théorique (Mir,
1989). Noter que les unités des grandeurs électromagnétiques ne sont pas les unités interna-
tionales utilisées en cours.
• Invariances en physique et théorie des groupes, par J.B. Zuber. Disponible à l’adresse
http://www.lpthe.jussieu.fr/~zuber/Z_Notes.html. Seulement le chapitre 0.
X 0α = X 0α (X 0 , X 1 , X 2 , X 3 ) . (A.1)
Cette transformation doit conserver l’intervalle ds2 entre deux évènements voisins. Cela s’écrit avec
les conventions d’Einstein
gαβ dX 0α dX 0β = gµν dX µ dX ν , (A.2)
où (gµν ) = diag (1, −1, −1, −1) est le “tenseur métrique”. En écrivant dX 0α = (∂X 0α /∂X µ )dX µ et en
remarquant que l’égalité (A.2) doit être vérifiée pour tous les dX , on obtient
‹
∂X 0α ∂X 0β
gαβ = gµν . (A.3)
∂X µ ∂X ν
Une première conséquence de cette égalité est que le déterminant det(∂X 0α /∂X µ ) est non nul (on dit
que la transformation est régulière) et vaut ±1. Ensuite, en dérivant les deux membres de cette égalité
par rapport à X δ on obtient
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
gαβ + gαβ =0. (A.4)
∂X δ ∂X µ ∂X ν ∂X µ ∂X δ ∂X ν
Avec quelques manipulations simples on déduit de (A.4) que la matrice des dérivées secondes est
identiquement nulle et que la transformation de Lorentz est donc linéaire. Pour ce faire, on ajoute et
on retranche (A.4) à elle même en effectuant les changements de notation δ ↔ µ et δ ↔ ν. Cela donne
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
gαβ + gαβ
∂X δ ∂X µ ∂X ν ∂X µ ∂X δ ∂X ν
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
+gαβ + gαβ
∂X δ ∂X µ ∂X ν ∂X δ ∂X µ ∂X ν
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
−gαβ − gαβ =0.
∂X ν ∂X µ ∂X δ ∂X µ ∂X δ ∂X ν
Il est clair que le second et le sixième terme du membre de gauche de l’égalité ci-dessus s’éliminent.
De même le premier et le troisième terme sont égaux. On peut également remarquer que le quatrième
1
“restreinte” parce qu’elle ne concerne que les référentiels inertiels.
1
et le cinquième terme s’éliminent (cela se voit en échangeant le rôle des indices muets α et β et en
utilisant gβα = gαβ ). Il reste donc
∂ 2 X 0α ∂X 0β
gαβ =0. (A.5)
∂X δ ∂X µ ∂X ν
Comme on a déjà vu que la matrice ∂X 0β /∂X ν est régulière, il en découle immédiatement que
∂ 2 X 0α /∂X δ ∂X µ = 0. La transformation (A.1) est donc linéaire2 , du type
X 0α = Λαβ X β + Aα . (A.6)
Λ est une matrice de Lorentz. Dans tout ce qui suit on va supposer que les origines des référentiels
sont bien choisies de sorte que dans (A.6) on a A = 0.
Il est facile de vérifier que la condition (A.3)‹de conservation de l’intervalle s’écrit en terme de la
matrice de Lorentz sous la forme:
gαβ Λαµ Λβ ν = gµν . (A.7)
2
A.1.c Quelques propriétés
On définit le quadrivecteur covariant Xα = gαβ X β = (X0 , −X), ~ alors on peut écrire ds2 = dXα dX α .
α αβ αβ
On peut également écrire X = g Xβ et il est clair que g = gαβ .
On définit le symbole de Kronecker δµν par δµν X µ = X ν . Il est clair que la matrice définie par cette
relation a la même forme dans tous les référentiels et que
Il est intéressant de savoir comment se transforment les quadri-vecteurs covariants. On écrit pour
l’instant de manière formelle
Xα0 = Λαβ Xβ . (A.12)
Sans savoir a priori ce qu’est la quantité Λαβ (mais ne soyons pas naı̈f: elle est certainement reliée à
Λµν ). On écrit Xα0 = gαµ X 0µ = gαµ Λµν X ν = gαµ Λµν g νβ Xβ . En comparant avec (A.12) il vient
A.2 Quadrivecteur
C’est une quantité à 4 composantes qui, lors d’un changement de référentiel, se transforme selon la loi
(A.6) (avec A = 0) ou (A.12) selon si l’on choisit l’écriture contra ou co-variante.
Avec (A.14)
‹
c’est une simple exercice de montrer que pour tout quadri-vecteur B , l’objet B α Bα
est un invariant de Lorentz (on parle de “scalaire de Lorentz”). ‹
3
Remarque: Uα U α = c2 . Exercice: retrouver la loi de transformation des vitesses en utilisant les
propriétés de U .
‹
• La phase d’une onde doit être un invariant de Lorentz (les maxima correspondent à une différence
de phase de 2π dans tous les référentiels). Seule possibilité: k = ( ωc , ~k) est un quadri-vecteur (et donc
kµ X µ est bien un scalaire de Lorentz). Cette propriété est valable
e
pour toutes les ondes, pas seulement
pour les ondes électromagnétiques.
• Grâce à la conservation de l’élément de quadri-espace d4 X et de la charge électrique on peut con-
struire un nouveau quadri-vecteur. On note d3 q = ρ(~r, t)d3 v la charge élémentaire contenue dans le
volume d3 v autour de ~r à l’instant t. En multipliant les deux côtés de cette équation par dX µ il vient
dX µ dX µ
d3 q dX µ = d3 q dt = ρ d3 vdt .
dt dt
d3 q étant un scalaire de Lorentz, le membre de gauche de cette égalité est un quadri-vecteur. Il en
découle que le membre de droite également, et que donc (puisque d3 vdt est un scalaire de Lorentz)
dX µ
Jµ = ρ = (cρ, J~ ) (A.16)
dt
est un “bon” quadri-vecteur. C’est le quadri-vecteur courant. Pour une charge ponctuelle q qui se
~
déplace selon la loi horaire ~r = ξ(t) ~
on a ρ(~r, t) = q δ (3) (~r − ξ(t)) ~
et en posant ξ µ = (ct, ξ(t)) on a
dξ µ dξ µ
µ (3) ~
J (~r, t) = q δ (~r − ξ(t)) où = (c, ~
v ). Et donc pour n charges ponctuelles on a
dt dt
n µ
X dξa
µ
J (~r, t) = qa δ (3) (~r − ξ~a (t)) . (A.17)
dt
a=1
4
Bien-sûr la quantité T µνσ = g ντ T ατ γ est également un tenseur qui a les bonnes propriétés de transfor-
mation (on dit qu’il est 3 fois contravariant), idem pour T µνσ etc. On a les propriétés: T0 0 = T 00 =
T 00 = T00 alors que T0 1 = T 01 = −T 01 = −T01 et que T3 1 = −T 31 = T 31 = −T31 . La règle est :
changer un indice 0 d’altitude ne change pas le signe; changer un indice i (i ∈ {1, 2, 3}) d’altitude
change le signe.
• Un tenseur est dit “symétrique” (resp. “antisymétrique”) dans deux de ses indices si T αβ = T βα
(resp. T αβ = −T βα ). Il est clair que T 0αβ et Tαβ ont les mêmes propriétés de symétrie ou d’antisymétrie
que T αβ . T αβ n’a par contre aucune propriété de symétrie si T αβ en a. On peut juste remarquer que
si T αβ est symétrique, alors T αβ = Tβ α . Dans ce cas on s’autorise à noter Tβα , comme pour le symbole
de Kronecker δβα .
• La “contraction” d’un tenseur est par exemple la trace partielle T µµσ . Il est facile de vérifier que
si T est un tenseur de rang n la quantité obtenue en contractant deux de ses indices est un tenseur
de rang n − 2 (dans l’exemple de la ligne précédente T µµσ est un tenseur de rang 1, c’est à dire
un quadri-vecteur). Pour un tenseur à deux indices, T µµ est un invariant de Lorentz, ce n’est plus
vraiment un tenseur, on parle de “scalaire de Lorentz”. 5
• En comparant la relation (A.7) avec (A.19) on pourrait croire que (A.7) constitue une démons-
tration du fait que le tenseur métrique gµν est un tenseur invariant. Ce n’est pas vraiment le cas:
(A.7) constitue juste une vérification de la cohérence de nos concepts. La conservation du tenseur
métrique est équivalente à celle du pseudo produit-scalaire, c’est une assomption antérieure à la notion
de tenseur.
• Tenseur totalement antisymétrique de Levi-Civita:
1 si αβγδ permutation paire de (0, 1, 2, 3) ,
αβγδ
ε = −1 si αβγδ permutation impaire de (0, 1, 2, 3) , (A.20)
0 sinon .
εαβγδ εαβγδ = −24 , εαβγδ εµβγδ = −6 δµα , εαβµν εγσµν = −2 δγα δσβ − δσα δγβ . (A.21)
• Soit Aµν un tenseur antisymétrique de rang 2. On définit son dual de Hodge ?Aµν :
? µν 1 µναβ ?? µν
A = ε Aαβ , on a A = −Aµν . (A.22)
2
5
On a !
~2
Fµν F µν ~2 − E
=2 B et ? 4 ~ ~
Fµν F µν = − E. B. (A.24)
c2 c
Les éqs. de Maxwell s’écrivent :
∂µ F µν = µ0 J ν et ∂µ ?F µν = 0 . (A.25)
d
Les éqs. du mouvement d’une particule test : dτ P µ = qF µν Uν . Une transformation de jauge cor-
respond à φ → φ − ∂t G et A ~ →A ~ + ∇G,
~ où G(~r, t) est un champ scalaire. Cela s’écrit sous forme
µ µ µ
covariante A → A − ∂ G. Le tenseur de Faraday est clairement invariant de jauge. La jauge de
~ A
Lorenz s’écrit ∂µ Aµ = c12 ∂t φ + ∇. ~ = 0. Elle est invariante de Lorentz.
A.5 Intégration
Commençons par une remarque: soit un champ scalaire S(X ). Il a l’expression S(X 0 , .., X 3 ) dans un
référentiel donné et S 0 (X 00 , .., X 03 ) dans un autre référentiel.
‹
Par exemple, le temps: t = X 0 /c dans
R et t = γ(X 00 + βX 01 )/c dans R0 qui est en translation rectiligne uniforme selon Ox par rapport à
R.
L’élément d’intégration étant un scalaire de Lorentz, l’intégrale sur le quadri-espace de S peut-être
calculée dans n’importe quel référentiel:
Z Z
4
S(X ) d X = S 0 (X 0 ) d4 X 0 . (A.26)
R4 ‹ R4 ‹
On peut remarquer également que la forme de la distribution de Dirac est invariante Rpar trans-
formation de Lorentz: δ (4) (X − A) = δ(X 0 − A0 ) × .. × δ(X 3 − A3 ). En effet on a δ (4) (X −
A)S(X ) d4 X = S(A). Et en changeant de référentiel δ (4) garde la même forme fonctionnelle puisque
‹ ‹ ‹
R‹ (4)‹ 0
δ (X − A0 )S 0 (X 0 ) d4 X 0 = S 0 (A0 ).
‹
R
On‹peutR définir
‹ ‹
une intégrale ‹curviligne pour un champ scalaire ( S ds) et pour un champ quadri-
vectoriel ( Aµ dXµ ).
A.5.a Gauss-Ostrogradsky
Soit K µ un champ vectoriel, et soit Ω un “volume” de R4 délimité par une “surface” ∂Ω. On a
Z I
∂µ K µ d4 X = K µ d3 Sµ . (A.27)
Ω ∂Ω
Dans cette expression d3 Sµest la normale sortante. Il faut la définir avec un certain soin dans le
cas général, mais son expression est simple dans le cas particulier auquel nous allons nous restreindre
pour démontrer (A.27): celui où Ω = [cta , ctb ] × V , V étant un volume fermé de R3 (on notera ∂V sa
surface). La figure ci-dessous correspond à un schéma avec 2 dimensions d’espace seulement.
∂Ω se décompose en trois parties:
X2
1. La face avant (colorée sur le schéma): l’ensemble X1
(ctb , ~r ) où ~r ∈ V . ~nS = x̂0 . 11
00
00
11 n~S 00
11
x̂0
2. La face arrière: l’ensemble (cta , ~r ) où ~r ∈ V . 11 11
00 00 00
11
~nS = −x̂0 . 1 11
0
0
1
00
3. L’ensemble [c ta , c tb ] × ∂V . ~nS dépend du point 00
11 00
110
1 00
11
00 11
11 00
0
1 00
11
sur ∂V . c ta
11
000
1 c tb X0
6
On a alors :
I Z Z Z
K µ d3 Sµ = − d3 v K 0 (~r, ta ) + d3 v K 0 (~r, tb ) + ~ 2~σ ,
c dt K.d (A.28)
∂Ω V V [c ta ,c tb ]×∂V
~ K)
et (en écrivant ∂µ K µ = 1c ∂t K 0 + ∇. ~
∂K 0
Z Z Z
µ
∂µ K d X =4
dt d v +3 ~ K
c dt d3 v ∇. ~ . (A.29)
Ω Ω ∂t Ω
Il est alors clair que les expressions (A.28) et (A.29) sont égales. Cela prouve la formule de Gauss-
Ostrogradsky (A.27) dans le cas particulier qui nous intéresse.
d3 S µ = εµαβγ dAα dBβ dCγ = εµ0jk dX 0 dBj dCk = −ε0µjk dX 0 dBj dCk .
~ ) avec
On voit donc que d3 S 0 est nul: d3 S µ = (0, d3 S
~ i = d3 S i = −ε0ijk dX 0 dBj dCk = −dX 0 εijk dB|
d3 S| ~ j dC|
~ k,
7
Non seulement la quantité K est indépendante du temps (ce qui
est assez clair d’après (A.27)), mais c’est également un scalaire
de Lorentz (ce qui est moins évident). Pour le démontrer on
remarque que l’intégrale (A.30) est une intégrale de surface sur X1 X1 0
l’hyperplan orthogonal à l’axe X 0 = 0. Il faut alors s’assurer que
l’intégration de K 0 sur cette hypersurface donne le même résultat
que l’intégration de K 0 0 sur l’hypersurface X 0 0 = 0 (puisqu’un
X0 = 0
autre observateur fera le calcul en intégrant sur d3 v 0 c’est à dire II
l’hyperplan orthogonal à Rson axe temporel).
Comme ∂µ K µ = 0 on a I d4 X∂µ K µ − II d4 X∂µ K µ = 0 où les
R
0
=
Z Z
X 00
µ 3 µ 3
− K d Sµ + K d Sµ −
Z
X 0 0 =0,X 1 0 <0
Z
X 0 =0,X 1 <0
(A.31)
I
µ 3 µ 3
− K d Sµ + K d Sµ = 0 .
X 0 =0,X 1 >0 X 0 0 =0,X 1 0 >0
a
Pour les besoins du dessin, ils sont représentés dans un quadri-espace à
seulement deux dimensions. Ce sont des triangles passant chacun par l’origine.
Dans la formule (A.31) on a omis la contribution sur les parois marquées en pointillées sur la figure
en supposant que K µ (~r, t) tend suffisamment rapidement vers zéro lorsque |~r | → ∞. En regroupant
les termes dans (A.31) on obtient le résultat souhaité :
Z Z
µ 3
K d Sµ = K µ d3 Sµ . (A.32)
X 0 =0 X 0 0 =0
Cela se démontre en appliquant le raisonnement (A.30) à K µ (~r, t) = T µν (~r, t)fν où fν est un quadri-
vecteur fixé quelconque. On voit ainsi que P ν fν est un invariant scalaire conservé et donc que P ν est
un quadri-vecteur indépendant du temps. Idem:
Z
µνρ
si ∂µ M = 0 alors L = M 0νρ d3 v est un tenseur indépendant du temps.
νρ
(A.34)
8
Chapitre B : Rayonnement (non quantique)
B.1 Potentiels retardés
On veut déterminer les potentiels en fonction des sources. En jauge de Lorenz cela revient à résoudre
Aµ = µ0 J µ . Pour ce faire on passe par l’intermédiaire de la fonction de Green du problème définie
comme la solution de G(X ) = δ (4) (X ). Une fois G connue on obtiendra l’expression des potentiels
grâce à la formule ‹ ‹
Z
Aµ (X ) = µ0 d4 X 00 G(X − X 00 ) J µ (X 00 ) . (B.1)
‹ ‹ ‹ ‹
En faisant une transformation de Fourier dans l’espace à 4 dimensions:
d4 k −ikµ X µ
Z
G(X ) = 4
e Ĝ(k ) , (B.2)
‹ R4 (2 π) e
où la fonction g est définie en (R.8), mais seulement pour un k0 (noté z0 dans (R.8)) ayant une partie
imaginaire non nulle. On introduit donc g± (X, ~ k0 ) = lim→0+ g(X,~ k0 ± i). La formule (R.8) montre
que g± (X,~ k0 ) = exp{±ik0 r}/(4πr) (en notant |X ~ | = r). Il vient donc (X0 = ct)
Z
1 1
G± (X ) = 2
dk0 exp{ik0 (−X 0 ± r)} = δ(±c t − r) . (B.4)
‹ 8π r R 4πr
Seule G+ (qui décrit un signal émis en ~r = ~0 à t = 0 et se propageant vers l’infini) est acceptable pour
un système non borné. Les formules (B.1) et (B.4) conduisent à l’expression des potentiels retardés:
|~r − ~r 00 | d3 r00
Z
µ µ0 µ 00
A (X ) = J ~r , t − . (B.5)
‹ 4π c |~r − ~r 00 |
µ0 q
Z µ
Aµ (X ) = ~ 00 )) dξ .
d4 X 00 δ((X − X 00 )2 )Θ(t − t00 )δ (3) (~r 00 − ξ(t
‹ 2π ‹ ‹ dt00
1
La dérivation qui suit est tirée de la section IV.4 du livre de A.O. Barut, “Electrodynamics and classical theory of
fields and particles”, Dover Publication.
2
En effet δ(X 2 ) = δ(r2 − c2 t2 ) = 2r
1 1
δ(r − ct) + 2r δ(r + ct), et la fonction Θ dans (B.6) “tue” le second δ.
‹
9
Grâce au δ (3) on peut facilement intégrer sur l’espace,
~ 00 )). Il reste
alors X 00 = (ct00 , ~r 00 ) devient ξ = (ct00 , ξ(t t0 ) ~r
l’intégrale sur t . Le δ restant impose de choisir t00 de
‹ 00 e c(t −
telle sorte que X − ξ soit du type lumière: un photon ~ 0)
ξ(t
~ 00 ) arrive
émis en t00 à ξ(t
‹ e
en ~r à t (le processus inverse
est tué par le Θ(t−t00 ): on utilise le potentiel retardé).
On note t0 cette valeur particulière de t00 et on l’appelle ~ 00 )
trajectoire: ξ(t
le temps retardé (cf. figure ci-contre).
α dξ α
d
En posant X − ξ = R on a dt00 R
2 = 2Rα dR
dt00 = −2Rα dt00 et donc [cf. formule (R.1), attention à
la valeur absolue] e
‹ ‹ ‹
µ0 c q dξ µ /dt0
Aµ (X ) = , (B.7)
4 π Rα0 dξα0
dt
‹
~ 0 )), t0 étant le temps retardé (tel que R0 R0α = 0). La notation (B.7) est
où R0 = X − (ct0 , ξ(t α
α
manifestement covariante, mais elle peut prêter à confusion: par exemple dξ 0 signifie que la dérivée
‹ ‹
dt
dξ α 0
par rapport au temps dt00 est évaluée au temps retardé. En notant ~v la vitesse au temps retardé et
~0=X
R ~ 0 ) on peut écrire
~ − ξ(t
µ0 q (c, ~v 0 )
Aµ (X ) = , (B.8)
‹ 4 π (1 − R̂0 .β~ 0 )R0
~ 0 /R0 et β~ 0 = ~v 0 /c. Se souvenir que cette expression est valable en jauge de
~ 0 |, R̂0 = R
où R0 = |R
Lorenz.
B.2.a ~ et B
Expression de E ~
Un calcul techniquement délicat mais sans difficulté de principe permet d’obtenir les expressions des
champs E~ et B~ dans le référentiel comobile avec la particule au temps retardé:
( ) ( )
q R̂ 0 1 q R̂ 0 1
˙ ˙ ˙
h i
0 0 0 0 0 0 0
~ =
E + ~
(β~ · R̂ )R̂ − β = + R̂ ∧ (R̂ ∧ β~ ) ,
4πε0 R02 cR0 4πε0 R02 cR0
0
~ = − µ0 q R̂0 ∧ β~˙ 0 = R̂ ∧ E
B ~ . (B.9)
4πR 0 c
En se souvenant de la définition du vecteur de Poynting [qui ne sera dérivée que plus tard, cf. (C.15)]
~ /B).
on s’aperçoit qu’une charge qui n’accélère pas ne rayonne pas (car alors E/ ~ Du coup on décompose
~ ~
E et B en un champ coulombien (formellement identique au champ créé par une particule fixe) et un
champ de rayonnement (qui décroı̂t en 1/R0 ):
10
Prenons un point ~r situé assez loin de la particule S
pour qu’en ~r la partie coulombienne du champ soit
négligeable. La sphère S de centre le ξ(t ~ 0 ) (posi- ~ ray ~r R̂0
B
~
tion retardée associé à ~r) et de rayon R0 englobe ξ(t) ~a0 θ ~ ray
E
(puisque la vitesse de la particule est inférieure à c).
S est donc appropriée pour le calcul du flux de S, ~ en ~ 0)
ξ(t trajectoire
outre l’expression des champs y est simple car tous les
points de sa surface correspondent à la même position
~ 0 ). On a
retardée ξ(t
Figure dans le cas simple où ~a0 , R̂0 et
~ ray |2
|E ~ ray sont dans le plan de la feuille. B
~ ray
~ r, t) = 1 E
S(~ ~ ray ∧ B
~ ray = R̂0 . (B.11)
E
µ0 µ0 c pointe vers la feuille en s’éloignant du
lecteur.
Remarque: À t fixé, le temps retardé dépend du choix du point ~r qui a fixé la surface d’intégration
~ 0 ) (cf. figure ci-dessus). On pourrait donc penser que l’expression
comme étant une sphère de centre ξ(t
(B.12) dépend du point arbitrairement choisi pour faire le calcul du flux de S. ~ Il n’en est rien si ce
point est assez éloigné pour qu’on puisse ignorer la contribution du champ coulombien. En effet, si
~ 0 dξ~ ~ 0
au lieu de choisir ~r on prend ~r + d~r alors le point retardé bouge de dξ(t ) = dt 0 ∇t · d~r qui est
t=t
~ 0 ) (et ni a0 )
nul dans le référentiel comobile au temps retardé. Donc t0 bouge si ~r bouge, mais pas ξ(t
dans le référentiel comobile au temps retardé et les quantité apparaissant dans la formule (B.12) sont
définies de manière non ambiguë.
Alors avec la formule des potentiels retardés il est facile de voir qu’en jauge de Lorenz (k = ω/c)
0
eik|~r−~r | µ 0
Z
µ0
Aµω (~r ) = d3 r0 J (~r ) . (B.14)
4π |~r − ~r 0 | ω
On note a la taille typique de la source, λ = 2π/k et R = |~r − ~r 0 |. On se place dans la zone de
rayonnement où R est grand devant a et λ. Dans cette zone, en posant ~k = kr̂ (où r̂ = ~r/r) on peut
11
~ ~r ' i~k et qu’alors
montrer que ∇
~ ω (~r ) = i~k ∧ A
B ~ ω (~r ) , ~ ω (~r ) = cB
E ~ ω (~r ) ∧ r̂ . (B.15)
On a également B ~ ω (~r ) = r̂ ∧ E
~ ω (~r )/c. On peut re-écrire l’expression (B.14) des potentiels en précisant
un peu la définition de la zone de rayonnement : on se place dans des conditions telles que 1 kR
(R/a)2 (ce qu’il est toujours possible de faire3 ) et on peut alors faire l’approximation
eikR eikr ~ 0
' e−ik.~r ,
R r
et (B.14) s’écrit donc
µ0 eikr
Z
~ 0
Aµω (~r ) = d3 r0 e−ik.~r Jωµ (~r 0 ) . (B.16)
4π r
n n
~˙ =
X X
~ =
d(t) qa ξ~a (t) et d(t) qa~va (t) . (B.19)
a=1 a=1
La valeur de d(t) ~˙
~ peut dépendre du choix de l’origine des coordonnées4 , mais pas celle de d(t), cf. Eqs.
(B.19).
3
En théorie de la diffraction, le régime ka2 R s’appelle le régime de Fraunhofer.
4
C’est le cas si la charge totale est non nulle.
12
Chapitre C : Formalisme lagrangien
C.1 Charge test dans le champ électromagnétique
On fait ici comme si on ne savait rien d’électromagnétisme. On suppose qu’il existe un champ quadri-
~ ) dont l’action sur une particule se traduit par l’action
vectoriel Aµ = (φ/c, A
Z b
S= (−m c ds − q Aµ dX µ ) . (C.1)
a
C’est l’action la plus simple possible qui décrit l’interaction entre la particule et un champ quadri-
vectoriel ; on parle de “couplage minimal”. Cela correspond au lagrangien L = L0 + Lint où L0 est le
~ v . Le principe de moindre action conduit à définir la trajectoire
lagrangien libre et Lint = −qφ + q A.~
comme l’extremum de l’action:
Z b Z b Z b
0 = δS = − (Pα dδX α + q Aµ dδX µ + q δAµ dX µ ) = (dPα + qdAα )δX α − q δAµ dX µ .
a a a
une intégration par parties (le terme tout intégré est bien-sûr nul). Le terme en δAµ dans l’expression
ci-dessus ne correspond pas à une modification du champ (dans cette section le champ est fixé, ce
n’est pas une variable dynamique), mais au fait que la trajectoire de la particule étant modifiée, elle
voit un champ différent. On a donc δAµ = ∂ν Aµ δX ν . En renommant les indices muets cela donne
(on a également écrit dAα = ∂β Aα dX β )
b
dX β
Z
dPα
0= δX α − q (∂α Aβ − ∂β Aα ) dτ . (C.2)
a dτ dτ
d
Pα = qFαβ U β , (C.3)
dτ
comme on s’y attendait. Vue la définition du tenseur Fαβ on a déjà directement une partie des éqs.
de Maxwell1 :
∂ α ?Fαβ = 0 . (C.4)
13
ce qui correspond à Schp = dt Lchp avec Lchp = d3 v Lchp où Lchp = − 4µ1 0 F µν Fµν est appelé “densité
R R
lagrangienne”.
On va légèrement modifier l’ecriture de l’interaction particule/champ. Le terme Sint qui généralise
µ
s’écrit − na=1 qa Aµ (ξ~a (t), t) dξdta dt. En
P R
le terme d’interaction de (C.1) à n particules ponctuelles
utilisant (A.17) il peut être mis sous la forme − 1c Aµ (X )J µ (X )d4 X. On obtient donc
R
‹ ‹
n Z Z Z
X 1 µ 4 1
S = S0 + Sint + Schp = − ma c dsa − Aµ J d X − F µν Fµν d4 X . (C.6)
c 4µ0 c
a=1
conservation de la charge électrique: ∂ µ Jµ = 0). C’est à dire que l’on a ajouté à Lint une quadri-
divergence qui –on va le voir, cf. note 3 – ne modifie pas les équations du mouvement du champ.2
On demande à l’action d’être extrémale par rapport aux variations des champs. On fait Aµ →
Aµ + δAµ , avec, pour tout ~r : δAµ (~r, ta ) = 0 = δAµ (~r, tb ). Alors on a
Z Z
1 µ 4 1
δS = − J δAµ d X − F µν δFµν d4 X .
c 2µ0 c
∂ν F νµ = µ0 J µ . (C.7)
Ce sont les éqs. de Maxwell-Gauss et Maxwell-Ampère. Vérifier en exercice qu’en prenant la dérivée
∂µ de (C.7) on obtient la conservation du courant ∂µ J µ = 0.
2
Ce point justifie qu’on écarte de la densité lagrangienne un terme de la forme Aµ Aµ que rien n’interdit a priori.
Ce terme brise l’invariance de jauge, et oblige à travailler en jauge de Lorentz (cela se voir à partir des équations de
Maxwell qui en découlent). On peut également montrer que ce terme donne une masse au photon (la trace du tenseur
impulsion-énergie du champ électromagnétique n’est plus nulle, cf. discussion de la section C.3.c) et modifie la loi de
Coulomb qui devient exponentiellement décroissante avec la distance: cf. TD “Limites expérimentales sur la masse du
photon”.
3
On a donc démontré la propriété plusieurs fois invoquée depuis le début de ce chapitre qu’une quadri-divergence
ajoutée à la densité lagrangienne ne modifie pas les éqs. du mouvement.
14
C.3 Tenseur impulsion-énergie
C.3.a Généralités
On suppose qu’on a un champ scalaire φ et une densité lagrangienne L (φ, ∂µ φ) qui ne dépend pas
explicitement de X . L’équation d’Euler-Lagrange s’écrit
‹
∂L ∂L
∂µ = . (C.8)
∂(∂µ φ) ∂φ
Exercice: Vérifier pour le champ électromagnétique que l’on retrouve les équations (C.7) à partir de
(C.8) qui s’écrit dans ce cas ∂µ [∂L /∂(∂µ Aν )] = ∂L /∂Aν .
Il est facile de voir que4
def ∂L
∂ν Tµ ν = 0 avec Tµ ν = ∂µ φ − δµν L . (C.9)
∂(∂ν φ)
et ∂λ T νλ = 0).
On supposera donc désormais, soit que le tenseur canonique est symétrique, soit qu’en ajoutant à
l’expression (C.9) un terme ∂λ Ψµνλ bien choisi on obtient un nouveau tenseur symétrique. On verra
section C.3.b que c’est en effet possible dans le cas du champ électromagnétique5 . Le nouveau tenseur
est toujours noté T µν par abus de langage6 .
4
démonstration: considérer L comme une fonction de X et calculer ∂µ L en utilisant (C.8) pour éliminer ∂L /∂φ.
5
Dans le cas général c’est également possible grâce à la‹“transformation de Belifante”.
6
Certains auteurs préfèrent utiliser la notation Θµν pour le tenseur canonique et T µν pour sa forme symétrisée.
15
La discussion du cours magistral montre que T µν peut être écrit comme suit :
u Sx /c Sy /c Sz /c
T µν (~r, t) = c gx , (C.12)
c gy −σ ij
c gz
µν 1 νσ µ
Tchp =− F F σ − g µν Lchp . (C.14)
µ0
Cette expression est clairement symétrique en µ et ν et elle a le bon goût d’être invariante de jauge
(contrairement à (C.13)). Remarque : la manipulation que l’on vient de faire n’est satisfaisante
qu’en l’absence de particules, car elle utilise le fait que ∂σ F σν = 0 (ce qui permet d’écrire ∂σ Ψµνσ =
1 νσ µ
µ0 F ∂σ A ). Le cas du champ en interaction avec des particules est traité section C.3.c.
À partir de l’expression (C.14) et de l’interprétation physique (C.12) on obtient pour le champ
électromagnétique
ε0 ~ 2 1 ~2 ~ r, t) = 1 E~ ∧B
~ .
u(~r, t) = E + B , S(~ (C.15)
2 2 µ0 µ0
Le tenseur tridimensionnel des contraintes est appelé tenseur de Maxwell, on ne le note plus σ comme
dans (C.12) mais TM avec
δ ij ~ 2
ij ~2
TM = ε0 E i E j + c2 B i B j − E + c2 B . (C.16)
2
16
La densité d’impulsion des particules est certainement ρm U i , cela doit être la partie 1c Tpart
i0 . En
l’absence d’une théorie de champ pour les particules qui permettrait – comme il a été fait à la section
C.3.a pour Tchp – une approche constructiviste du tenseur impulsion-énergie Tpart on adopte une
approche inductive et comme ρm = Jm 0 /c on essaie
n
αβ def
X ma dξaα dξaβ (3)
Tpart (~r, t) = U α Jm
β
(~r, t) = δ (~r − ξ~a (t)) , (C.17)
γa dτa dτa
a=1
où γa = (1 − ~va2 /c2 )−1/2 . La dernière égalité résulte de la définition de J m , elle permet de voir que le
tenseur impulsion-énergie des particules est symétrique. e
Pn ma (3)
Remarque: On peut définir le champ ρ0m (~r, t) = a=1 γa δ (~ r − ξ~a (t)) qui est un scalaire de
αβ
Lorentz7 , et alors Tpart = ρ0m U α U β , ce qui permet de montrer que la trace Tpart αα (~r, t) = ρ0m (~r, t) c2 .
Alors, si l’on essaie d’interpréter le champ électromagnétique comme composé de particules effectives,
on voit que ces particules doivent être de masse nulle parce que Tchp αα (~r, t) = 0 d’après (C.14).
Notre construction intuitive du tenseur impulsion-énergie des particules doit être validée par le fait
que, pour des particules en interaction avec le champ électromagnétique, on doit vérifier
∂β Tpart βα + Tchp βα = 0 . (C.18)
Ici, on n’a plus ∂β Tchp βα = 0 comme pour le champ libre (sec. C.3.b), mais ∂β Tchp βα = −Fασ J σ , et
la contribution des particules annule exactement ce terme8 . Noter donc que, même en présence de
particules, on doit utiliser la forme (C.14) du tenseur du champ (calculée en l’absence de particules).
Seule cette forme permet, une fois la contribution (C.17) des particules prise en compte, d’obtenir
la loi de conservation (C.18) qui justifie l’interprétation physique du tenseur total T = Tchp + Tpart
donnée en fin de section C.3.a.
L’expression du tenseur impulsion-énergie du système permet d’exprimer l’énergie totale des par-
ticules et du champ en interaction mutuelle : c’est la quantité E = d3 r (Tpart
00 + T 00 ). Le calcul est
R
chp
immédiat, on obtient :
n
ma c2
Z
X
3 ε0 ~ 2 1 ~2
E= p + d r E + B . (C.19)
1 − ~va2 /c2 R3 2 2 µ0
a=1
Le premier terme est l’énergie cinétique (plus le terme de masse) des particules, et le second est
l’intégrale de la densité d’énergie du champ. On peut être surpris par cette expression de l’énergie
qui semble ne rendre compte ni de l’interaction des particules (qui sont chargées) avec le champ
électrique, ni de l’interaction des particules entre elles. Ces effets d’interaction sont bien présents dans
(C.19), mais n’apparaissent pas explicitement. Dans le chapitre suivant on va pouvoir les identifier
plus facilement [formule (D.11)].
7
Pour une seule particule ρ0m est la densité massique dans son référentiel propre. Pour n particules il n’y a pas de
référentiel propre global, mais ρ0m est clairement invariant de Lorentz (c’est une somme de termes invariants).
8
On a n (a)
dX β ∂Uα dUα X dUα dτa (3)
∂β Tpart βα = ∂β (Jm
β β
Uα ) = Jm ∂β Uα = ρm = ρ m = m a δ (~r − ξ~a (t)) .
dt ∂X β dt a=1
dτa dt
(a) σ σ σ
L’équation du mouvement de la particule (a) s’écrit ma dUα /dτa = qa Fασ U(a) , en écrivant U(a) dτa /dt = dξ(a) /dt on
β σ σ
voit que ∂β Tpart α = Fασ ρ dX /dt = Fασ J .
17
Chapitre D : Quantification
D.1 Quantification canonique en jauge de Coulomb
D.1.a Notion de champ vectoriel longitudinal et transverse
Un champ vectoriel F~ (~r ) est transverse si, pour tout ~r, ∇
~ · F~ = 0. Il est longitudinal si, pour tout ~r,
~ ~
∇ ∧ F = 0.
Tout champ vectoriel F~ (~r ) qui tend suffisamment rapidement vers zéro à l’infini peut s’écrire
comme la somme d’un champ longitudinal (F~k (~r )) et d’un champ transverse (F~⊥ (~r )). C’est la
décomposition de Helmoltz1 . En utilisant Parseval-Plancherel (R.7) on démontre alors que
Z Z
d3 r F~ 2 = d3 r F~k2 + F~⊥2 . (D.2)
R3 R3
~ A
On se place en jauge de Coulomb : ∇. ~ = 0. Alors le potential scalaire est solution de l’équation de
~ 2
Poisson ∇ φ + ρ/ε0 = 0 et peut donc être éliminé de l’expression du lagrangien et écrivant
ρ(~r 0 , t)
Z
1
φ(~r, t) = d3 r0 . (D.4)
4πε0 |~r − ~r 0 |
~ =E
Ensuite on décompose le champ électrique en composantes transverse et longitudinale: E ~k + E
~⊥
~ k = −∇φ
où E ~ et E ~˙ On a alors (grâce à (D.2))
~ ⊥ = −A.
Z Z
3 ~2=
d rE d3 r E~2+E
~2 (D.5)
k ⊥
Noter que la formule ci-dessus ne fonctionne pas pour un champ F ~ constant dans tout l’espace que l’on peut écrire, au
choix, comme un gradient ou comme un rotationnel. Noter également que l’expression (D.1) justifie que, par exemple,
on puisse écrire un champ de divergence nulle comme le rotationnel d’un potentiel vecteur.
2 ~ · (φ∇φ)
En effet, en appliquant le théorème de Gauss-Ostrogradsky à d3 r ∇ ~
R
on peut re-écrire le terme central de
1 3 ~ 2 1 3
R R
(D.6) sous la forme − 2 ε0 d r φ ∇ φ = 2 d rρ φ. Il suffit ensuite d’utiliser (D.4) pour obtenir le résultat.
18
On a également
Z 3 3 0
d r d r ρ(~r, t)ρ(~r 0 , t)
Z ε0 ~ 2 1 X qa qb X
d3 r −ρ φ + E k = − 0
=− − εcoul
a , (D.7)
2 8πε0 |~r − ~r | 4πε0 |~ra − ~rb | a a>b
où εcoul
a est une contribution infinie qui n’affecte pas la dynamique des particules (et bien-sûr pas celle
du champ non plus). On obtient alors :
n Z 2
X ma X 1 X qa qb ε0 ˙2
L= ~r˙a2 + qa~r˙a .A(~
~ ra , t) − + 3 ~ 2 ~
d r A −c ∇∧A~ . (D.8)
2 a
4πε0 |~ra − ~rb | 2
a=1 a>b
n
" #
X 1 h i2 1 X qa qb ε 0
Z ~2
Π 2
H= ~ ra , t) +
p~a − qa A(~ + 3
d r +c ∇2 ~ ∧A
~ . (D.11)
a=1
2ma 4πε0 |~ra − ~rb | 2 ε20
a>b
P
où i ∈ {x, y, z} représente l’une des 3 coordonnées spatiales des vecteurs considérés et la somme n
P
est une notation simplifiée pour n∈Z3 [cf. la discussion de la formule (R.11)]. Comme A(~ ~ r ) et Π(~
~ r)
sont auto-adjoint on doit avoir
A( ~ † (−~kn )
~ ~kn ) = A et π~ (~kn) = π~ †(−~kn) . (D.13)
19
On peut alors montrer que pour les composantes cartesiennes on a
!
h i k k
Ai (~kn ), πj† (~kn0 ) = i ~ δi,j −
n,i n,j ~ · ~ei . (D.15)
L3 δn,n0 , où i, j ∈ {x, y, z} et Ai = A
kn2
Noter que la relation (D.15) est compatible avec la jauge de Coulomb qui sécrit ~k · A ~ = 0.
†
On introduit les opérateurs de création aν et d’annihilation aν (ν est une notation globale pour n
et λ)
i
def
2 Nn aν = Aλ (~kn ) +
ε0 ωn
πλ(~kn) , (D.16)
def
où ωn = c |~kn |. On peut vérifier avec (D.14) – en choisissant correctement la valeur pour l’instant
arbitraire de la constante de normalisation Nn – que les opérateurs aν et a†ν obéissent aux relations
de commutation
[aν , a†ν 0 ] = δν,ν 0 , [aν , a0ν ] = 0 , [a†ν , a†ν 0 ] = 0 , (D.17)
où δν,ν 0 est une notation pour δλ,λ0 δn,n0 . Pour vérifier (D.17) avec la bonne normalisation il suffit
de prendre Nn = [~L3 /(2ε0 ωn )]1/2 . Ensuite on suit la démarche utilisée en licence pour diagonaliser
l’oscillateur harmonique: on inverse la relation (D.16) en résolvant le système 2 × 2 :
i i
2 Nn aν = Aλ (~kn ) +
ε0 ωn
πλ(~kn) et 2 Nn a†−ν = Aλ (~kn ) −
ε0 ωn
πλ(~kn) , (D.18)
où l’on a utilisé (D.13) et “−ν” est une notation pour (−nx , −ny , −nz , λ). (D.18) conduit à
Aλ (~kn ) = Nn aν + a†−ν et πλ (~kn ) = −i ε0 ωn Nn aν − a†−ν (D.19)
Cela conduit, après quelques calculs, à l’expression du hamiltonien du champ électromagnétique He.m
[He.m est le dernier terme du membre de droite de (D.11)]
" #
ε0
Z ~2
Π 2 X
1
3 2 ~ ~ †
He.m = d r +c ∇∧A = ~ ωn aν aν + . (D.21)
2 [0,L]3 ε20 ν
2
3
On utilise ~k(−n) = −~kn . Dans la formule (D.20) ν est une notation simplifiée pour n∈Z3 λ∈{1,2} .
P P P
20
~ et B
Pour obtenir (D.21) à partir de (D.20) il est commode d’écrire Π ~ sous une forme qui découle
de (D.19)
~ r) = 1
X X
Π(~ 3
~π (~kn ) exp{i~kn .~r } , avec ~π (~kn ) = πλ (~kn )~λ
L n
λ
(D.22)
~ r) = 1
X
a†−ν
X
B(~ ~ ~kn ) exp{i~kn .~r } ,
B( avec ~ ~kn ) = i Nn
B( aν + (~kn ∧ ~λ )
L3 n
λ
et4
Z
~ r) = 1 ~ ~kn ) = 1
~kn |2 N 2 a† + a−ν aν + a†
X X
~ † (~r ) · B(~
d3 r B ~ † (~kn ) · B(
B | . (D.24)
n ν −ν
[0,L]3 L3 n L3 ν
On a alors5
!
Z ~ † (~r ) · Π(~
Π ~ r ) ε0 c2
He.m = d3 r + B~ † (~r ) · B(~
~ r)
[0,L] 3 2ε 0 2
X ~ωn h i
= a†ν − a−ν aν − a†−ν + a†ν + a−ν aν + a†−ν (D.25)
ν
4
X ~ωn h i X ~ω h
n
i X h i
= a†ν aν + a−ν a†−ν = a†ν aν + aν a†ν = ~ωn a†ν aν + 12 ,
ν
2 ν
2 ν
L’espace des états du champ est le produit tensoriel des espaces associés à chacun des modes
propres du champ. Le fondamental du champ peut être noté |0i = |01 . . . 0ν . . .i. Les états propres
sont de la forme (cf. le cas de l’oscillateur harmonique dans votre cours de L3)
5
La dernière égalité de (D.25) est obtenue en utilisant la relation (D.17) qui donne: aν a†ν = 1 + a†ν aν .
21
D.2 Interaction atome/rayonnement
D.2.a Hamiltonien d’interaction
Il est courant de travailler en présence d’un champ extérieur fixé a priori et qui ne dépend pas du
mouvement des particules du système. On écrit donc A ~ tot (~r, t) = A~ e (~r, t) + A(~
~ r, t) et φtot (~r, t) =
φe (~r, t) + φ(~r, t). L’indice “e” est pour “extérieur”. Le champ sans indice est celui qu’on quantifie en
jauge de Coulomb6 . On a alors pour l’opérateur impulsion
h i
p~a = ma~r˙a + qa A(~
~ ra ) + A
~ e (~ra , t) , (D.27)
~ e (~ra , t), cet hamiltonien peut être séparé en 3 termes, HP,e , He.m et HI .
En définissant p~e,a = p~a − qa A
Le premier décrit des particules évoluant dans un champ extérieur:
X 1 1 X qa qb X
HP,e = pe,a )2 +
(~ + qa φe (~ra , t) . (D.29)
a
2ma 4πε0 |~ra − ~rb | a
a>b
On peut remarquer qu’il est commode de traiter le champ extérieur également en jauge de Coulomb, car
dans ce cas φe ≡ 0 puisqu’on peut clairement négliger l’interaction électrostatique entre les électrons
du système et les charges créant φe .
La deuxième contribution à (D.28) est le hamiltonien He.m du champ électromagnétique (D.21),
et la suivante contient tous les termes restants: c’est le terme HI qui se met sous la forme
X qa X q2
HI = W + W 0 avec W = − ~ ra )
p~e,a · A(~ et W0 = a ~2
A (~ra ) . (D.30)
a
m a a
2m a
22
aux transitions atomiques. Comme ces transitions sont quantifiées il est naturel de traiter ce champ
quantiquement: c’est le champ A(~ ~ ra ). On a alors directement A
~ e ≡ 0 et HP,e = HP .
Dans ces deux configurations (section D.2.b ou L3) on traite W + W 0 (ou We + We0 ) comme une
perturbation. Mais alors, en ce qui concerne les ordres de grandeurs on a (formule valable dans tous
les cas, c.a.d. avec ou sans incide “e”):
W0 q 2 A2 /m q p A/m W
≈ ≈ 2 ≈ 1. (D.31)
W q p A/m p /m HP
Donc si l’on travaille au premier ordre des perturbations il suffit de considérer seulement l’effet de W
(ou de We le cas échéant) en négligeant W 0 (ou We0 ).
Il y a également une autre approximation très naturelle: les longueurs d’onde du rayonnement
correspondant à une transition atomique sont typiquement7 λ = 2π~c/Etransi ∼ 104 Å alors que
l’extension du nuage électronique est de l’ordre du rayon de Bohr, c.a.d. 0.5 Å. On peut donc faire
~ ra ) = A(
l’approximation dipolaire électrique: A(~ ~ ~0 ) et A
~ e (~ra , t) = A(
~ ~0, t).
23
Ensuite la somme sur ν dans (D.33) est effectuée avec la règle ν = n λ = (L/2π)3 d3 k λ
P P P R P
[cf. section D.1.c et formule (R.14)]. On évalue l’intégrale sur les vecteurs d’onde en coordonnées
sphériques (d3 k = k 2 dk d2 Ωk ). On obtient la formule (D.33) en remarquant que pour tout vecteur V ~
on a
Z Z Z π
2
X
~ 2 2 2 ~ 2 2 8π 2
d Ωk (V · ~λ ) = d Ωk [V − (V · k̂) ] = 2πV dθ sin θ (1 − cos2 θ) = V . (D.34)
0 3
λ
où l’on a noté α = e2 /(~ c) la constante de structure fine. Attention le préfacteur sans dimension
(2/3)8 ' 4×10−2 est important pour l’ordre de grandeur. La durée de vie de l’état 2p est (Γ2p→1s )−1 ∼
α−3 ~a0 /e2 ∼ α−4 a0 /c ce qui correspond à quelques nanosecondes.
Il est à noter que le même ordre de grandeur est obtenu classiquement en calculant la durée de vie
d’un électron sur une orbite circulaire de rayon a0 perdant de l’énergie par émission de rayonnement
électromagnétique (cf. par exemple le TD intitulé “Diffusion du rayonnement par un électron classique
lié”). Cependant la mécanique classique ne comprend pas que l’électron ne rayonne pas lorsqu’il est sur
le niveau fondamental. Elle ne comprend pas non plus que la durée de vie associée à la désexcitation
2s→1s soit de l’ordre d’une fraction de seconde (elle prévoit, comme pour la transition 2p→1s, quelque
chose de l’ordre de la dizaine de nanosecondes). Cette durée de vie exceptionnellement longue est due
au fait que, dans ce cas, l’élément de matrice ~rab est nul. Il faut, pour décrire le phénomène, utiliser
la théorie des perturbations à un ordre supérieur : le niveau 2s se désexcite via un processus à deux
photons.
9
Pour l’état m = 0 (que l’on note parfois 2p0 ) il faut évaluer ~rab = h2, 1, 0|~r |1, 0, 0i où le ket |N, l, mi s’écrit en
représentation ~r : Rn,l (r)Ylm (θ, ϕ) où n = N − l. Il est clair que h2, 1, 0|x |1, 0, 0i = 0 = h2, 1, 0|y |1, 0, 0i. Il reste à
évaluer Z ∞ Z
h2, 1, 0|z |1, 0, 0i = r2 drR1,1 (r) rR1,0 (r) d2 Ω Y10 (Ω) cos θ Y00 (Ω) . (D.35)
0
−3/2
Les expressions √ explicites des fonctions entrant
√ dans cette intégrale sont R1,0 (r) = 2 aR0 exp(−r/a0 ), R1,1 (r) =
∞
(2 a0 )−3/2 (r/ 3a0 ) exp(−r/2a0 ), Y00 (Ω) = 1/ 4π, Y10 (Ω) = 3/4π cos θ. Pour β > 0 0 x4 exp(−βx)dx = 24 β −5
p
√
et l’intégrale sur r dans (D.35) vaut Ir = a0 28 /(34 6). Celle sur les angles solides vaut 3−1/2 et finalement
28
~rba = √ a0 ~ez . (D.36)
35 2
Pour les états 2p avec m = ±1, on a Y1±1 (Ω) = ∓ 3/8π sin θ exp(±iϕ) et on obtient ~rba = 6−1/2 Ir (∓~ex − i ~ey ), mais
p
24
Chapitre R : Rappels
R.1 Rappels de mathématique
• Pour une fonction continue f qui n’a qu’un seul zéro (soit a) on a
δ(x − a)
δ[f (x)] = . (R.1)
|f 0 (a)|
Pour démontrer ce résultat il faut montrer que K = R g(x)δ[f (x)]dx = g(a)/|f 0R(a)| pour toute
R
fonction g assez régulière en a. D’après les propriétés de la distribution de Dirac K = I g(x)δ[f (x)]dx
où I est un intervalle comprenant a. On le choisit assez petit pour que f soit strictement monotone
sur I. On peut alors faire le changement de variable y = f (x), dy = |f 0 (x)|dx et on note J = f (I).
Alors K = J g[f −1 (y)]δ(y)dy/|f 0 (f −1 (y))| = g[f −1 (0)]/|f 0 (f −1 (0))| = g(a)/|f 0 (a)|.
R
• Pour x et a ∈ R Z
dk exp{±ik(x − a)} = 2 π δ(x − a) . (R.2)
R
Cela se voit rapidement en disant que la transformée de Fourier de δ(x − a) est exp{−ika}. On peut
obtenir une démonstration relativement simple de (R.2) en discrétisant l’espace puis en faisant tendre
le pas de discrétisation vers 0 [cf. discussion après la formule (R.13)].
• Pour x ∈ R Z
def dk
f (x) = exp{ikx} = i π sgn (x) . (R.3)
R k
En effet, il est clair d’après (R.2) que f 0 (x) = 2i π δ(x) et donc f (x) = 2i π Θ(x) + C ste , où Θ est la
fonction de Heaviside. Si on arrive à donner un sens à f , f (x) sera clairement imaginaire, en utilisant
f (−x) = f ∗ (x) on voit que C ste = −iπ, d’où le résultat.
• Pour α ∈ R Z
def dx
I(α) = sin2 (αx) = π |α| . (R.4)
R x2
I 0 (α) = R dx sin(2αx)/x. D’après (R.3) cette dernière intégrale vaut π sgn (α). Pour arriver au
R
résultat (R.4) on prend une primitive dans chacune des régions α < 0 et α > 0 et on détermine les
constantes d’intégration par I(0) = 0.
• Transformées de Fourier spatiales:
d3 k
Z Z
~ ~
F (~r ) = 3
F(~k ) eik.~r , F(~k ) = d3 r F (~r ) e−ik.~r . (R.5)
R3 (2π) R3
Voici une petite liste de transformées F (~r ) δ (3) (~r − ~r0 ) 1/r ~r/r3
de Fourier utiles pour le cours : (R.6)
~ ~ 2
F(k ) exp{−ik.~r0 } 4π/k −4iπ k/k ~ 2
d3 k 4π ~ r}.
R
La première est évidente, la seconde se démontre comme suit: soit J = R3 (2π) 3 k 2 exp{ik.~
L’intégrale sur les angles se fait sansR difficulté [elle correspond aux calculs (R.9) ci-dessous : J =
1 dk +∗
4 π g(~r, z0 = 0)] et on obtient J = iπr R k exp(ikr) (où r ∈ R ). Le reste découle immédiatement de
25
(R.3) qui permet de montrer que J = 1/r. Pour la troisième colonne de (R.6) on dérive par rapport
d3 k 4π ~ r} = −∂i (1/r) = xi /r3 .
R
à xi la relation J = 1/r, cela donne −∂J/∂xi = R3 (2π) 3 k 2 (−iki ) exp{ik.~
Au passage, la deuxième relation de (R.6) permet de démontrer que −∆ 1r = 4 π δ (3) (~r ). Cela se
exp{i z0 r} si Im z > 0 ,
d k exp{i~k.~r}
3
Z 0
g(~r, z0 ) = = 4πr (R.8)
3 2 2
R3 (2π) k − z0 exp{−i z0 r} si Im z0 < 0 .
4πr
En effet, on peut tout d’abord calculer l’intégrale angulaire en prenant ~r comme axe des kz :
Z ∞ Z π Z ∞
1 eikr cos θ 1 1
2
eikr − e−ikr
g(~r, z0 ) = 2
k dk sin θ dθ 2 2 = 2
k dk 2 2
4π 0 0 k − z0 4iπ r 0 k − z0
Z ∞ Z ∞ Z ∞ (R.9)
1 k dk ikr k dk −ikr 1 k dk
= 2 e − 2 e = eikr .
2
4iπ r 0
2
k − z0 0
2
k − z0 4iπ r −∞ k − z02
2 2
26
Dans la première égalité de (R.11) la somme sur n est une somme sur (nx , ny , nz ) ∈ Z3 . La première
égalité doit être considérée comme une définition de F(~kn ). La seconde égalité découle de la première
et de la formule (facile à vérifier)
Z
d3 r exp{i(~kn − ~km ).~r } = L3 δn,m . (R.12)
V
Ainsi, en prenant F (~r ) = δ (3) (~r − ~a ) on obtient grâce à (R.11) F(~kn ) = exp{−i~kn .~a } et
1 X
δ (3) (~r − ~a ) = exp{i~kn .(~r − ~a )} , (R.13)
L3 n
(cette identification correspond exactement à identifier l’intégrale avec la somme de Riemann associée).
La formule (R.11) devient alors identique à (R.5). Dans la limite continue, le passage d’une somme
discrète à une intégrale permet le passage L3 δn,m → (2π)3 δ (3) (~kn − ~km ) et (R.12) est également un
résultat attendu: c’est la version tri-dimensionnelle de (R.2).
Enfin Parseval-Placherel s’écrit sous forme discrète :
Z
1 X ∗~
d3 r F ∗ (~r ) G(~r ) = 3 F (kn ) G(~kn ) , (R.15)
V L n
qui elle même découle des propriétés du tenseur totalement anti-symétrique à trois dimensions. Pour
~ r ) on a
un champ vectoriel A(~
~ A.
∇( ~C~ st ) = (C
~ st .∇)
~ A~+C
~ st ∧ (∇
~ ∧A
~). (R.18)
Cela se démontre en appliquant (R.17) au double produit vectoriel qui apparaı̂t dans le membre de
droite de (R.18). Enfin, si f (~r ) est un champ scalaire on a également :
~ ∧ (f A
∇ ~ ) = ∇f
~ ∧A
~+f∇
~ ∧A
~. (R.19)
27
R.2 Principe variationnel en mécanique classique
Soit un système classique à n degré de libertés décrits par les coordonnées généralisées q1 ... qn dont
la dynamique est régie par un lagrangien L(q1 , q̇1 , ..., qn , q̇n , t). Pour faire simple on va se limiter dans
les calculs au cas à un degré de liberté mais toutes les équations obtenues ci-dessous se généralisent
immédiatement au cas n > 1.
On veut déterminer la loi horaire q(t) qui décrit un mouvement partant de q0 àR l’instant t0 et
t
arrivant en q1 à l’instant t1 , en imposant que ce soit la loi qui extrémise l’action S = t01 L dt.
Considérons une petite modification de la loi horaire q(t) → q(t)+δq(t) qui induit une modification
des vitesses q̇(t) → q̇(t) + δ q̇(t) et calculons la variation correspondante δS de l’action :
Z t1 Z t1
∂L ∂L ∂L d ∂L
δS = δq + δ q̇ dt = − δq dt . (R.20)
t0 ∂q ∂ q̇ t0 ∂q dt ∂ q̇
Dans le membre de droite on a effectué une intégration par parties et on s’est aperçu que le terme
tout intégré est nul à cause de la règle que l’on s’est fixée (départ de q0 à t0 et arrivée en q1 à t1 ) qui
impose δq(t0 ) = 0 = δq(t1 ).
Pour que l’action soit extrémale autour d’une certaine loi horaire, il faut que pour toutes les
variations autour de cette loi (c.a.d. pour tous les δq(t)) on ait δS = 0 ce qui impose que le terme
entre crochets dans le membre de gauche de (R.20) soit nul. C’est l’équation de Lagrange :
∂L d ∂L
= . (R.21)
∂q dt ∂ q̇
Lorsque L = m 2
2 q̇ − U (q) on retrouve bien la relation fondamentale de la dynamique : mq̈ = −∂q U .
Lorsque le lagrangien ne dépend pas explicitement du temps [c.a.d. L = L(q, q̇,×)]
t alors l’énergie
def
E = pq̇ − L est une constante du mouvement (où p = ∂L/∂ q̇ est l’impulsion généralisée). Avec le
p2
type de lagrangien donné trois lignes plus haut, p = mq̇ et E = 2m + U (q).
dNcol
= σ Jinc . (R.22)
dt
σ est la section efficace de collision, [σ] = L2 . Si les particules incidentes sont ponctuelles, et si
on a une interaction de contact comme dans le schéma ci-dessus, alors σ est l’aire de la projection
de la cible sur un plan perpendiculaire à J~inc , d’où le nom de section efficace. Le schéma ci-dessus
28
illustre la notion avec l’exemple simple d’une interaction de contact sur une cible étendue. mais on
peut également travailler avec une interaction à portée finie sur une cible ponctuelle.
d2 σ/d2 Ω est appelée section efficace différentielle. Son intégrale sur les angles solides vaut bien-sûr
σ d’après (R.22). En comparant avec (R.23) on a
29
~ray pour une distribution de charges en mouvement. Ici, on doit en plus
que d’établir l’expression de S
tenir compte du fait que le mouvement des charges est induit par le rayonnement incident.
où, compte tenu de la condition initiale, an (t = 0) = δn,i . En écrivant an (t) = cn (t) exp(−iEn t/~) il
est aisé de montrer que pour tout n on a la relation exacte:
X
i~ ċn (t) = cm (t)hϕn |W |ϕm ie−i(Em −En )t/~ , (R.28)
m
(0)
où ċn (t) désigne la dérivée temporelle de cn (t). À l’ordre zéro en W (t) il est donc clair que cn (t) = δn,i .
(0) (1)
À l’ordre suivant on a cn (t) = cn (t) + cn (t) avec :
i t 0
Z
i(En −Ei )t/~ 0
(1)
i ~ ċn (t) = hϕn |W (t)| ϕi i e (1)
, soit cn (t) = − dt hϕn |W (t0 )|ϕi i ei(En −Ei )t /~ , (R.29)
~ 0
(1)
où l’on a utilisé la condition initiale cn (0) = 0. On considère désormais le cas particulier W (t) =
W0 cos(Ωt).1 Pour effectuer l’intégration sur t0 dans (R.29) on écrit alors
Z t
1 t 0 iE (+) t0 /~
Z
0 0 i(En −Ei )t0 /~ (−) 0
dt cos(Ωt )e = dt e + eiE t /~ , où E (±) = En − Ei ± ~Ω . (R.30)
0 2 0
(0)
On se place désormais dans le cas n 6= i et on rappelle que cn6=i (t) = 0. Cela donne
( )
i (+) t/2~) (−) t/2~)
(1) iE (+) t/2~ sin(E iE (−) t/2~ sin(E
cn (t) ' cn (t) = − e +e hϕn |W0 |ϕi i . (R.31)
2~ E (+) /2~ E (−) /2~
On veut calculer la probabilité de transition vers un état |ϕn6=i i au bout d’un temps t, soit Pi→n (t) =
|cn (t)|2 ; lorsqu’on prend le module au carré du terme précédent on trouve (en négligeant le terme
croisé dans le module au carré du terme entre crochets)
π n o
Pi→n (t) = t |hϕn |W0 |ϕi i|2 δ (t) (En − Ei − ~Ω) + δ (t) (En − Ei + ~Ω) , (R.32)
2~
où 2
(t) t sin(Et/2~)
δ (E) = . (R.33)
2π~ Et/2~
1
W0 est un opérateur. On peut se restreindre à Ω ≥ 0. Il est possible que Ω soit nul, auquel cas la perturbation est
indépendante du temps, mais même dans ce cas on choisit de s’intéresser à la probabilité de transition vers un état |ϕn i
après un temps t (et non à l’expression approchée des états propres de H).
30
δ (t) (E) tend vers une distribution de Dirac lorsque t → ∞.2 Au passage, ces considérations permettent
de préciser le domaine de validité de l’approximation qui consiste à négliger le terme croisé et qui a
conduit à (R.32) : il faut que ~ Ω ~/t.
Dans (R.32) on voit que la probabilité de transition est proportionnelle à t, on définit donc un
taux de transition Γi→n = Pi→n /t qui vaut pour t grand :
π
Γi→n = |hϕn |W0 |ϕi i|2 {δ(En − Ei − ~Ω) + δ(En − Ei + ~Ω)} . (R.34)
2~
Ce résultat est perturbatif, il n’est valable que tant que Pi→n 1. Pour déterminer son régime de
validité, on se place dans le pire des cas, c’est à dire à la résonance (~Ω = En − Ei par exemple) alors
P est maximale et vaut3 |hϕn |W0 |ϕi i|2 t2 /(4~2 ). Il faut donc au total que
~
|hϕn |W0 |ϕi i| |En − Ei | ∼ ~ Ω . (R.35)
t
On notera que l’approximation qui consiste à négliger le terme croisé lorsqu’on prend le module de
(R.31) n’est pas valable lorsque Ω = 0, puisque dans ce cas E (+) = E (−) (et d’ailleurs, l’inégalité de
droite dans (R.35) est alors violée). Mais les calculs sont en fait plus simples lorsque Ω = 0 puisque
les deux sinus cardinaux dans (R.31) sont alors égaux. On obtient [au lieu de (R.32) et (R.34)]
2π
Pi→n (t) = t × Γi→n avec Γi→n = |hϕn |W0 |ϕi i|2 δ (t) (En − Ei ) , (R.36)
~
Cette expression est valable pour une perturbation indépendante du temps (Ω = 0)4 tant que
|hϕn |W0 |ϕi i| ~/t. La probabilité pour que le système ne soit plus dans l’état i au bout d’un temps
t est de la forme t × Γi avec X
Γi = Γi→n , (R.37)
n6=i
où Γi→n est de la forme (R.36) ou (R.34) selon si Ω est nul ou non. On dit que 1/Γi est la durée de
vie de l’état |ϕi i sous l’influence de la perturbation, et que ~Γi est la largeur de l’état.
2
En effet, son intégrale sur R vaut 1 (cela se voit avec (R.4)), sa hauteur t/(2π~) et sa largeur en énergie ∼ 2~/t.
3
Pour ce calcul on doit bien-sûr utiliser l’expression exacte (R.33) de δ (t) , et non l’approximation par un pic delta.
4
Bien-sûr (R.36) est sans intérêt si les niveaux propres de H0 sont non dégénérés, car dans ce cas on ne pourra jamais
satisfaire la contrainte imposée par la distribution de Dirac apparaissant dans (R.36).
31