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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 15/11/2022

MP2I – Mathématiques
A. Troesch

DM no 7 : Géométrie complexe, continuité

Suggestion de travail supplémentaire (à ne pas me rendre) : Le problème 5 de la sélection fait l’étude d’une
fonction continue sur r0, 1s et dérivable en aucun point de r0, 1s.

Problème 1 – (Birapport)
Des points a1 , . . . , an de C sont dits cocycliques s’ils appartiennent à un même cercle, donc s’il existe ω P C équidistant
des ai :
|ω ´ a1 | “ |ω ´ a2 | “ ¨ ¨ ¨ “ |ω ´ an |.

Étant donnés quatre nombres complexes a, b, c et d deux à deux distincts, on définit le birapport ra, b, c, ds par :

pc ´ aqpd ´ bq
ra, b, c, ds “ .
pd ´ aqpc ´ bq
On montre dans cet exercice que quatre points sont cocycliques ou alignés si et seulement si leur birapport est réel. On
applique ensuite ce résultat pour montrer un théorème de Miquel.
1. Soit a, b, c, d quatre complexes distincts. On suppose que a, b et c sont alignés. Montrer que les points a, b, c et
d sont alignés si et seulement si ra, b, c, ds est réel.
$
&αx ` βy “ γ
2. Montrer qu’un système linéaire d’inconnues x et y admet une et une seule solution si
%α1 x ` β 1 y “ γ 1
αβ 1 ´ α1 β ‰ 0.
3. Soit α, β, γ des réels, et z un complexe. On suppose que ei α , ei β´, ei γ ¯et z sont
´ distincts.
¯
En calculant Im re , e , e , zs en fonction de sin 2 , sin 2 , sin γ´β
` iα iβ iγ ˘ ` γ´α ˘ α´β
2 , |z|2 et |z ´ ei α |2 , montrer
que rei α , ei β , ei γ , zs est réel si et seulement si z P U.
4. Montrer que pour tous a, b, c et d complexes distincts, et tout λ P C˚ et µ P C, on a l’égalité :

rλa ` µ, λb ` µ, λc ` µ, λd ` µs “ ra, b, c, ds.

5. Montrer enfin le théorème attendu : 4 points distincts sont alignés ou cocycliques ssi leur birapport est réel.
Indication : On pourra se ramener à la question 3 en se souvenant que 3 points non alignés sont toujours cocylciques .
6. (Formule des six birapports). Soit a, b, c, d, a1 , b1 , c1 , d1 des complexes deux à deux distincts. Calculer :

ra, c, b, ds ˆ rc1 , a1 , d1 , b1 s ˆ ra1 , b, a, b1 s ˆ rb, c1 , c, b1 s ˆ rc, d1 , c1 , ds ˆ rd1 , a, a1 , ds.

7. (Théorème de Miquel). On considère 4 cercles C1 , C2 , C3 et C4 tels que C1 et C2 se coupent en deux points a et


a1 , C2 et C3 se coupent en b et b1 , C3 et C4 en c et c1 et C4 et C1 en d et d1 . On suppose ces 8 points 2 à 2 distincts.
Montrer que si a, b, c et d sont cocycliques ou alignés, il en est de même de a1 , b1 , c1 et d1 .

Problème 2 – Discontinuités des fonctions réglées - Cas particulier du théorème de Froda

Soit I un intervalle fermé et borné de R. Une fonction f est dite réglée sur I si elle admet une limite à gauche et une
limite à droite finies en tout point où cela est envisageable.
Par extension, nous appelerons également, de façon un peu abusive, fonction réglée sur R une fonction définie sur R
et admettant une limite à gauche et à droite finies en tout point.
Le but de ce problème est de montrer qu’une fonction réglée ne peut pas admettre trop de points de discontinuité (i.e.
de points en lesquels elle n’est pas continue).

1
Dans une deuxième partie, on montre que réciproquement, tout sous-ensemble au plus dénombrable de R est l’ensemble
des points de discontinuité d’une telle fonction.
On admettra dans ce problème le théorème de Bolzano-Weierstrass affirmant que de toute suite pun q à valeurs dans
un intervalle fermé borné ra, bs, on peut extraire une sous-suite pvn q convergente dans ra, bs, (une sous-suite ou suite
extraite étant une suite vérifiant pour tout n P N, vn “ uϕpnq , où ϕ est strictement croissante de N dans N). Une
preuve de ce résultat a déjà été vue dans un devoir antérieur, et sera rappelée en cours prochainement.
On rappelle également qu’un ensemble est dénombrable s’il peut être mis en bijection avec N, et qu’il est au plus
dénombrable s’il est fini ou dénombrable. On rappelle enfin qu’une union d’un nombre au plus dénombrable d’ensembles
au plus dénombrables est encore au plus dénombrable.

Partie I – Une fonction réglée n’est pas trop discontinue


Soit I un intervalle fermé borné de R et soit f une fonction réglée sur I. Pour simplifier les écritures, on notera f pa´ q
et f pa` q les limites à gauche et à droite respectivement de f au point a.
On note, pour tout ε ą 0, Dε “ ta P I | |f paq ´ f pa´ q| ě εu
ď
1. Montrer que f n’est pas continue à gauche en un point a de I si et seulement si a P D1{n .
nPN˚
2. Soit ε ą 0. On suppose ici que Dε est infini. Justifier l’existence d’une suite convergente pan qnPN d’éléments 2
à 2 distincts de Dε . On note a sa limite.
3. Justifier que soit la suite pan qnPN possède une infinité de termes vérifiant an ą a soit elle possède une infinité
de termes vérifiant an ă a (disjonction non exclusive).
4. Supposons qu’il existe une infinité de termes tels que an ą a. Quitte à extraire une suite, on peut alors supposer
que pour tout n P N, an ą a.
ε
(a) Justifier pour tout n P N, l’existence de bn Psa, an r tel que |f pan q ´ f pbn q| ě 2

(b) Trouver une contradiction.


5. Adapter ce raisonnement au cas où il existe une infinité de termes an vérifiant an ă a.
6. Conclure
7. Montrer plus généralement que si f réglée sur R (avec la terminologie abusive signalée plus haut), alors f admet
un nombre au plus dénombrable de points de discontinuité.

Partie II – Une fonction réglée d’ensemble de discontinuité au plus dénombrable imposé


Soit A un sous-ensemble au plus dénombrable de R. On s’interroge dans cette partie sur l’existence d’une fonction f
réglée au sens défini plus haut, dont le domaine de discontinuité est exactement A.
1. Si A est fini, donner une fonction réglée dont l’ensemble des points de disonctinuité est exactement A.
2. On suppose désormais A dénombrable, et on se donne une suite pan qnPN dont les éléments sont deux à deux
distincts, et telle que A “ tan , n P Nu. On définit fn “ 21n 1san ,`8r .
`8
ÿ
(a) Montrer que pour tout x P R, fn pxq est convergente. On note f pxq sa somme. Cela définit donc une
n“0
application f : R Ñ R.
(b) Montrer que f est croissante.
(c) Soit x ă y. Montrer que
ÿ 1
f pyq ´ f pxq “ .
2n
n|xďan ăy

(d) En déduire que l’ensemble des points de discontinuité de f est exactement A, et conclure.
On s’attachera à donner un raisonnement aussi rigoureux que possible dans cette dernière question.

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