Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La pérennité et le développement de l’entreprise ne peuvent être durablement assurés si l’entreprise ne réalise pas
des performances satisfaisantes. Le diagnostic financier inclut ainsi l’analyse de l'activité et des résultats de
l’entreprise, c’est-à-dire les opérations du compte de produits et charges.
Celui-ci présente une synthèse de l’activité en classant les opérations réalisées par l’entreprise dans trois catégories
distinctes : les opérations d’exploitation, les opérations financières et les opérations non courantes.
Le Plan comptable général des entreprises propose, comme élément des états de synthèses, un document intitulé «
l’état des soldes intermédiaires de gestion ». Ce tableau inclut dans sa première partie plusieurs indicateurs qui
permettent d’apprécier les résultats et la performance de l’entreprise.
Le PCGE fournit le modèle de tableau de formation des résultats présenté ci dessous . On y retrouve : le résultat
d’exploitation ; le résultat courant, le résultat non courant et le résultat de l’exercice qui figurent dans le CPC.
= Marge brute
• La production de l’exercice :
Vente de B et S produits 712 • Ventes de produits finis, intermédiaires, travaux, études,
prestations de services, activités annexes, nets des rabais,
remises et ristournes accordées sur ces ventes.
+ Variation de stocks des produits : ± 713 • Corrigées par la production stockée.
•
+ immob produites par l’Eses pour ele M + 714 • Production immobilisée incluse
= Production de l’exercice
•La valeur ajoutée :
Marge commerciale
+ Production de l’exercice
= Valeur ajoutée
1
• L'excédent brut d'exploitation :
Valeur ajoutée
+ Subventions d’exploitation + 716
- Impôts et taxes -616
- Charges de personnel -617
• Le résultat d’exploitation :
Excédent brut d’exploitation
+ Autres produits d’exploitation + 718 Il faut intégrer tous les produits et toutes les charges
d’exploitation qui ne sont pas inclus dans l’excédent brut
- Autres charges d’exploitation -618
d’exploitation.
+ Reprises d’expl et Transferts de ch + 719
- Dotations d’exploitation -619
= Résultat d’exploitation
• Le résultat financier :
+ Produits financiers 73
- Charge financières - 63
= Résultat financier
• Le résultat courant :
Résultat d’exploitation Il faut intégrer tous les produits et charges courants
± Résultat financier
= Résultat courant
• Le résultat non courant :
Produits non courants 75
- Charges non courantes - 65
Mme Mamat est collaboratrice au sein de la SECI, cabinet d’expertise comptable dont la clientèle est composée de PME
spécialisées dans quelques secteurs d’activité, tels que la restauration, la confection et le bâtiment.
Ce cabinet est situé à Tanger et la totalité de ses clients se trouve dans la ville ou ses environs.
Comme chaque année, elle prépare les éléments de l’annexe qu’elle doit joindre aux comptes annuels de ses clients.
Grâce à une application bureautique, tous les collaborateurs du cabinet regroupent chaque année les données
constatées pour leurs clients. Ceci permet d’obtenir, pour chaque client, des éléments de comparaison tout à fait utiles
puisqu'ils correspondent à leur activité et leur secteur géographique.
2
Ainsi, la société Nejma IN, spécialisée dans la confection, exploite un magasin en plein centre de Tanger. Elle vend
principalement des vêtements de sa fabrication ainsi que quelques accessoires qu’elle achète en l’état.
Mme Mamat doit présenter TFR pour l’exercice N. Elle dispose pour cela du CPC ci-après qu’elle a extrait de son dossier
comptable.
Les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N-1 ont été repris par Mme Mamat dans le tableau établi l’année
précédente.
Comment établir le TFR pour la société Nejma IN ?
3
1.3.2. Le TFR de la société Nejma IN :
TFR 200N
Ventes de marchandises
- Achat revendus de marchandises
= Marge brute
+ Production de l’exercice
Vente de B et S produits
+ Variation de stocks des produits
+ immob produites par l’Eses pour ele M
- Consommation de l’exercice
Achats consommés de M et F
+ Autres charges ext.
= Valeur ajoutée
+Subvention d’exploitation
- Impôts et taxes
- Charges de personnel
= EBE
+ Autres produits d’exploit
- Autres charges d’exploitation
+ Rep. d’expl. et transf. charges
- Dotation d’exploitation
= Résultat d’exploitation
+ Résultat financier
= Résultat courant
+ Résultat non courant
- Impôt sur les résultats
= Résultat net de l’exrcice
Certains contrôles doivent être effectués. Il faut retrouver dans le tableau certains éléments qui figurent dans le compte
de résultat : le résultat d’exploitation ; le résultat courant et le résultat de l’exercice.
2. L’analyse de l’activité :
2.1. Les principes :
La marge brute :
Elle mesure la marge sur les activités de négoce (ventes de marchandises). C’est un indicateur très important pour
mesurer la performance économique des entreprises commerciales.
En général, on détermine le taux de marge qui sera égal à ; Marge brute/Ventes de marchandises.
Dans une branche d’activité donnée, ce taux de marge reste en principe relativement constant d’une entreprise à
l’autre et les écarts par rapport à la moyenne sectorielle sont donc très significatifs. Il est possible de calculer un taux de
marge par secteur, par famille de produits ou par produit.
La production de l’exercice :
Elle mesure l’effort de production des entreprises ayant une activité industrielle de transformation ou de prestation de
services.
La production est un indicateur de l’activité réelle de l’entreprise.
Il faut cependant relever le caractère hétérogène de sa composition. En effet, la production vendue est valorisée au prix
de vente alors que la production stockée et la production immobilisée le sont en coût de production. Cet inconvénient
est limité par le fait que ces deux derniers éléments sont généralement de faible valeur. C’est la production vendue qui
lui donne sa signification économique.
4
La valeur ajoutée :
En économie, elle est définie comme la contribution de l’entreprise à la production nationale de richesses.
Elle mesure la richesse créée par l’entreprise, c’est-à-dire l’accroissement de valeur donnée par l’entreprise aux biens
et services en provenance de tiers à l’aide de ses facteurs de production.
La valeur ajoutée est un indicateur de performance qui rend compte du poids économique de l’entreprise.
Elle peut être rapportée à la production pour déterminer le taux de valeur ajoutée : Valeur ajoutée / Production.
Cette part pourra d’ailleurs être mesurée par un ratio faisant le rapport entre l’élément concerné et la valeur ajoutée.
Par exemple, le ratio Charges de personnel/Valeur ajoutée détermine la part de valeur ajoutée qui revient au
personnel de l’entreprise.
La performance économique mesurée par l’excédent brut d’exploitation est indépendante des choix de l’entreprise en
matière d’amortissement, de la manière dont l’entreprise est financée et des opérations exceptionnelles réalisées
durant l’exercice. En cela, elle est reconnue comme un excellent indicateur de la performance industrielle et
commerciale de l’entreprise.
5
2.3. Cas d’entreprises: la société Nejma IN :
Les données sur l’activité de la société Nejma IN :
L’ensemble des collaborateurs du cabinet d’expertise a fourni les éléments nécessaires à la détermination des
moyennes sectorielles. Mme Mamat a pu imprimer le tableau suivant relatif au secteur de la confection auquel
appartient la société Nejma IN :
Indicateurs Nejma IN Moyennes sectorielles
pour N-1 pour N
Taux de variation du chiffre d’affaires 3,2 % 3,9 %
Taux de marge brute 35,9 % 38,9 %
Taux de valeur ajoutée 76,1 % 75,9 %
Taux de marge brute d’exploitation 20,3 % 21,7%
Répartition de la valeur ajoutée :
personnel : 64,4 % 62%
prêteurs : 8,5 % 5,5 %
entreprise : 17,4% 18%
Taux de marge bénéficiaire 1,5% 5,1 %
Comment Mme Mamat doit-elle rendre compte à M. Rebourg, gérant de la société Nejma IN , pour l’informer des
performances économiques de son entreprise ?
6
Note à l'attention des dirigeants de l’entreprise
Cabinet d’expertise comptable SECI
M. Rebourg,
Gérant de la société Nejma IN
Monsieur,
Comme chaque année, et conformément à la mission que vous avez bien voulu nous confier, nous avons procédé
à l’étude de l’activité de votre entreprise en effectuant une comparaison avec les données de l’exercice
précédent et les moyennes sectorielles dont nous disposons.
1) Par rapport à l’exercice précédent :
Soldes Croissance par rapport à N-1
Marge commerciale + 14,8 %
Production de l’exercice + 2,0 %
Valeur ajoutée + 3,2 %
Excédent brut d’exploitation + 5,6 %
Résultat d’exploitation + 25,0 %
Résultat courant avant Impôts + 60,1 %
Résultat de l'exercice + 54,8 %
L’activité de votre entreprise est assez stable. Cependant, il apparaît que la rentabilité s’est nettement
améliorée.
L’excédent brut d’exploitation a connu une croissance significative mais l’amélioration de la performance de
votre entreprise trouve ses causes dans les autres opérations d’exploitation. On constate que les dotations aux
amortissements sur immobilisations sont en baisse très sensible. Ceci peut traduire un vieillissement des
immobilisations.
Finalement le résultat de l’exercice connaît une augmentation très importante en valeur relative.
2) Par rapport aux moyennes sectorielles
Indicateurs Moyennes
Nejma IN sectorielles
N N-1 N
Taux de variation du chiffre d’affaires 4,0 % 3,2 % 3,9 %
Taux de marge commerciale 38,2 % 35,9 % 38,9 %
Taux de valeur ajoutée 76,9 % 76,1 % 75,9 %
Taux de marge brute d’exploitation 20,6 % 20,3 % 21,7%
Répartition de la valeur ajoutée : - Personnel 64,0 % 64,4 % 62,0 %
Pour les opérations d’exploitation, on constate que la performance de votre entreprise est tout à fait comparable
à celle des entreprises du même secteur.
L'insuffisance de son bénéfice a pour cause principale des charges financières qui ont un poids plus important en
N et qui restent très au- dessus de la moyenne sectorielle.
Cette rentabilité insuffisante a des conséquences importantes :
- pour les propriétaires de l’entreprise pour qui le placement n’est pas très intéressant ;
- pour l’entreprise elle-même pour qui cette insuffisance de résultat pèse certainement sur les capacités de
financement.)
Il apparaît donc que l’activité de votre entreprise donne des résultats tout à fait satisfaisants. Il conviendrait
cependant de limiter le poids des charges financières.
Restant à votre disposition pour toute information complémentaire,
Veuillez agréer, M. Rebourg, l’expression de nos salutations distinguées.
Mme Mamat,
Responsable de votre dossier
7
3. La capacité d’autofinancement de l’exercice :
3.1. Les principes :
Le PCGE propose le tableau suivant pour la détermination de la capacité d’autofinancement de l’exercice à partir des
postes du CPC:
Eléments Montant
Résultat net de l’exercice
+ Dotation d’exploitation (1)
+ Dotation financières(1)
+ Dotation non courantes(1)
- Reprises d’exploitation (2)
- Reprises financières (2)
- Reprises non courantes(2) (3)
+ VNA des immob cédées
- PC des immob
= CAF
- Distribution de bénéfices
= Autofinancement
(1)
à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie
(2)
à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie
(3)
y compris reprises sur subventions d’investissements
La méthode de calcul proposée par le PCGE est certes facile à réaliser, mais elle ne rend pas compte de la signification
économique de la CAF. Une autre méthode de calcul répond mieux à ce souci, il s’agit de la méthode dite soustractive.
Les produits et les charges qui ne sont pas retenus dans ce calcul sont :
- les produits et les charges calculés : dotations et reprises sur éléments stables (actif immobilisé et financement
permanent), reprises sur subvention d’investissement, valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées ;
- Les produits des cessions des immobilisations qui constituent pourtant des produits encaissables mais que le PCGE
8
distingue de la capacité d’autofinancement car ils relèvent de la fonction d’investissement et seront, notamment dans
le tableau de financement, rapprochés des acquisitions d’immobilisations. Pour la capacité d’autofinancement, ils sont
donc pris en compte comme des produits non encaissables (calculés).
Remarque :
Les dotations et reprises sur actifs et passifs circulants sont assimilées respectivement à des charges décaissables et
des produits encaissables car devant se concrétiser dans le cours terme alors que la CAF est conçue comme un flux de
fonds destinées à faire face aux besoins de financements des investissements et des risques futures ayant un caractère
durables.
Il faut alors :
- réintégrer (donc ajouter) toutes les charges calculées (non décaissées) ;
- déduire (donc retrancher) tous les produits calculés (non encaissés).
Les produits et charges calculés sont ceux qui n’ont pas été Inclus dans le calcul de la capacité d’autofinancement à
partir de l’excédent brut d’exploitation.
C’est une ressource de financement que l’entreprise génère par sa propre activité courante (exploitations, financière
et non courantes hors opérations en capital).
Comme son nom le suggère, elle exprime l’aptitude de l’entreprise à financer elle-même ses besoins, soit :
- au financement du maintien ou du renouvellement de l’outil de production ;
- à la couverture des pertes probables sur actifs et des risques et charges encourus ;
- à la rémunération du capital (dividendes) ;
- au financement de la croissance, soit par le financement des investissements, soit par une contribution au
remboursement des emprunts.
On la définit également comme la trésorerie potentiellement dégagée par l’activité courante de l’entreprise.
La CAF ne mesure pas une performance ou une rentabilité de l’entreprise. Son intérêt principal est constitué par son rôle
dans le financement des emplois de l’entreprise.
Quelle est la capacité d’autofinancement de l’exercice par la méthode définie dans le Plan comptable général ?
Peut-on vérifier son montant par la méthode dite « soustractive » ?
Quelles sont les possibilités de financement dont la société Nejma IN dispose ?
9
La capacité d’autofinancement pour la société Nejma IN
La capacité d’autofinancement à partir de l’excédent brut d’exploitation
Excédent brut d’exploitation 574 367
+ Transferts de charges d’exploitation 0
+ Autres produits d’exploitation + 6 042
- Autres charges d’exploitation -42 112
+ Produits financiers (1) 19 233-6 027 + 13 206
- Charges financières (2) 163 747-0 - 163 747
+ Produits exceptionnels (3) 48 647 - 38 229 - 8 592 - 1 025 + 801
- Charges exceptionnelles (4) 57 548-41 520-15 874 - 154
- Participation des salariés aux résultats 0
- Impôt sur les bénéfices - 19 988
Capacité d’autofinancement de l’exercice + 368 415
(1) Sauf reprises sur provisions : 6 027.
(2) Sauf dotations aux amortissements et aux provisions financiers : néant.
(3) Sauf :
- produits des cessions d’immobilisations : 38 229 ;
- Reprises / subventions d’investissement: 8 592 ;
- Reprises sur provisions non courantes : 1 025.
(4) Sauf :
- valeur nette d’amortissement des immobilisations cédées : 41 52 ;
- dotations non courantes : 15 874.
La société Nejma IN dispose donc de ressources internes légèrement supérieures à celles des entreprises du même
secteur (en moyenne).
Il lui est possible d’envisager le financement interne de certains investissements.
10