Vous êtes sur la page 1sur 41

LE NOUVEAU

LIVRE UNIQUE
DE FRANÇAIS
Lucien DUMAS Paul COLLIN
Professeur
Directeur
d'école de cours complémentaire

LE NOUVEAU
LIVRE UNIQUE
DE FRANÇAIS
Cours moyen et supérieur
Classe de Septième
Examen d'entrée en Sixième
Dans les Écoles à classe unique, peut être utilisé,
depuis le Cours moyen 2e année jusqu'au C.E. P.

CLASSIQUES HACHETTE
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN - PARIS VI
ILLUSTRATIONS DE
PAUL DERAMBURE

@ Librairie Hachette, 1957.


Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
PRÉFACE
le but
CE NOUVEAU LIVRE UNIQUE DE FRANÇAIS :
e rassemble et classe toutes les matières qui constituent le programme de français
des cours moyens et supérieur;
a groupe par semaine, autour d'un même thème, des sujets d'observation, des textes,
bases de leçons et d'exercices qui se pénètrent; se complètent et se soutiennent.
Toutes les notions ainsi acquises au cours d'une même semaine sont revisées,
condensées, appliquées dans une double page hebdomadaire qui entraîne à la
construction correcte et variée de la phrase, au compte rendu de lecture et à la rédaction.
la charpente
Chacune des semaines d'enseignement, basée sur un même thème bâtie sur un
plan uniforme comprend :
e un cartouche-guide d'observation personnelles;
e 3 textes nouveaux d'auteurs contemporains, suivis chacun d'exercices conduisant
des mots et des expressions aux faits et aux idées;
e des leçons coordonnées de français : -

e une double page préparant au résutné de lecture (composition analogique)


et à la rédaction (composition libre)
par un commentaire approfondi du 3e texte de chaque thème,
par l'établissement et l'étude d'un tableau de vocabulaire,
par des exercices d'élocution, entraînant au langage parlé correct,
par un travail méthodique de la phrase qui, progressivement :
—s'enrichit (des mots et des expressions du vocabulaire);
—s'organise et s'équilibre (en application des leçons de grammaire),
d'analyse, de synthèse, de conjugaison),
—s'assouplit et s'épure (en s'inspirant des exemples, des formules et
des tournures tirés des textes et des exercices du thème hebdomadaire).
e En outre, des pages mensuelles, des séries trimestrielles de revision, des tableaux
d'ensemble rappellent, classent, fixent les notions étudiées et les règles d'orthographe.
al réalisation
Ainsi conçu et réalisé, cet ouvrage est un VRAI Livre Unique de Français :
e nouveau par son choix de textes d'auteurs contemporains;
par la présentation dépouillée, visuelle, graphique des leçons;
par sa typographie très aérée et sa riche illustration documentaire;
e complet. Il offre dans un même ouvrage toute la matière d'enseignement du
français qui, souvent, ne se trouve que dispersée et sans lien dans plusieurs
volumes;
e clair. Pour chaque semaine d'enseignement, on retrouve la même disposition.
Pour chaque leçon, l'essentiel, la formule à retenir sont soulignés
typographiquement, encadrés, ou présentés sous à-plat de couleur;
9 pratique. au
Il offre
moinsundeux
grandannées.
nombre d'exercices, ce qui en permet l'utilisation pendant
Presque tous les exercices se prêtent à une correction collective.
Enfin, la table des matières peut fournir aux Maîtres une base équilibrée
et solide pour une répartition mensuelle ou un Journal de classe.
I. LA RENTRÉE
OBSERVEZ ▶ les changements dus à l'automne RECHERCHEZ ▶ la durée du jour au 15 août,
(ciel, température, végétation). Finies les vacances! au 15septembre, au 15octobre. Commencez un
Le retour des voyageurs (attitudes, costumes, tableau d'observations (temps, durée du jour,
bagages). Ils regrettent... Ils retrouvent... végétation, oiseaux...) à compléter chaque mois.

1. —Précoce* automne.
1. Septembre finissant a mis de l'or dans les prés,
et gonfle les raisins dans les vignes étagées à miracle
au flanc des collines. « Sera-t-il bon, le vin de la
Ribeyre? » crie-t-on au vigneron penché sous le cep.
Et il vous répond, l'air finaud : « Meilleur que
l'année dernière, sans doute. Mais faudrait un peu
d'eau, à présent, rien qu'un peu, pour gonfler la graine. »
2. Le ciel entend la prière du paysan. Depuis deux
jours, il pleut, et le vent souffle dans la vallée.... Alors,
à travers champs, dans les côtes, dans les vignes, dans
les labours, la chasse aux « cagouilles » s'organise.
Aussi beaux que leurs frères de Bourgogne, les escargots
abondent dans le terroir. Mais, quand on a rempli son
sac des bestioles baveuses et cornues, il faut bien céder
à l'ennui et songer au départ....
3. Ce matin, une bande d'oiseaux nous a rappelé que
les vacances s'achèvent et qu'il faut partir. Ils ont tour-
noyé pendant deux heures autour du village en poussant
d'aigres cris*. Puis sont partis vers le Sud à tire d'aile.
Moins heureux que ces libres voyageurs, c'est vers le
Nord que nous irons demain.
4. La transition* de l'été à l'automne est brusque en
ce pays de montagne où nous avons passé nos vacances.
Huit jours ont suffi pour modifier l'aspect des arbres,
roussir les feuilles et les jeter au vent. Le matin, un
brouillard tenace stagne* sur la rivière dont les eaux
montent régulièrement.
5. La campagne replie soigneusement sa toilette d'été
pour l'été prochain, comme une villageoise économe.
Elle a commencé par enlever leur parure aux branches
des arbres, et les feuilles dansent sur la rivière; elle a
supprimé les petites fleurs de la prairie, les chèvrefeuilles
du buisson, et les rangées de saponaires violettes qui
fleurissaient sur les rives del'Allier.
6. Maintenant, les petits lézards se cachent, les pois-
sons ne sautent plus hors de l'eau et, dans le village,
il yachaque matin denouvelles cheminéesqui s'éveillent,
et d'où sort la fumée bleue et grise du bois brûlé.
7. J'ai vu le chauffeur de l'autobus de Brioude qui fait
habituellement son service en bras de chemise; il avait un
chandail de laine. Et des gens venus d'Ally —plus haut
dans la montagne —nous content que, la nuit dernière,
il a gelé blanc. Évidemment ce n'est qu'une alerte, mais
nous partons tout de même et notre hôtel se vide en
quarante-huit heures.
8. Maintenant, tout va rentrer dans l'ordre. Les pêcheurs du pays vont avoir
de la place, les paysans ne craindront plus de voir l'étranger passer sur leur terre.
La saison dure va commencer, et l'automne précoce met déjà des touches légères
de neige sur les collines étrangement bleues.
Huit jours de pluie ont transformé la rivière, nettoyé les berges, entraîné quelques
arbres morts. Les eaux sont en plein travail; elles charrient le sable amoncelé l'autre
année, le déplacent, l'emportent plus loin, creusent ici pour boucher là, mordent la
rive tendre, et tournoient en fuyant sous le ciel lourd.
R. MAZEDIER.LeRomandu Saumon. Gallimard.

Des mots et des expressions... aux faits et aux idées.


► Précoce : l'automne se fait sentir plus tôt ► i. Connaissez-vous des oiseaux migrateurs
que d'habitude. Qu'est-ce qu'un printemps qui, à l'automne, passent en bandes? Pour-
tardif? — D'aigres ' cris : des- cris désa- quoi dit-on que ce sont de libres voyageurs?
gréables à entendre (comme le croassement —2. Pourquoi peut-on dire que la transition
des corbeaux). Que signifie : le potage est de l'été à l'automne est brusque? — 3. A
aigre ? — La transition : c'est le passage de l'aide de détails tirés du paragraphe 5, jus-
l'été à l'automne. Les changements de temps, tifiez la comparaison de l'auteur : «La cam-
d'aspect du paysage qui marquent ce passage pagne replie soigneusement sa toilette d'été... —
se font ici brusquement et surprennent. 4. Relevez dans les paragraphes 2 à 6, les
— Stagner : rester. Le brouillard reste immo- signes annonciateurs de l'automne. —5. Pour-
bile au-dessus de l'eau courante de la rivière. quoi dit-on que tout va rentrer dans l'ordre?
Comparer : l'eau dormante d'un étang. Quels sont ceux qui s'en trouvent satisfaits?

► Trouvez dans le texte les expressions qui nous montrent que l'automne, d'abord saison
belle et généreuse, s'attriste (ciel, champs, bêtes). Pensez aussi à la fin des congés. —Lisez
le paragraphe qui nous peint la nature clôturant la saison d'été, puis celui où elle prépare sa
campagne d'hiver. —Quelle impression vous laisse ce texte; pourquoi? -
GRAMMAIRE La phrase. le nom
OBSERVONS Je quitte avec tristesse notre brave Martial, le chauffeur de l'autobus.
e Parmi ces mots on trouve des noms (chauffeur...),
un verbe (quitte), un adjectif qualificatif (brave).
e Cet ensemble a un sens complet.
Il se termine par un point : c'est > une PHRASE.

RETENONS 1. Une phrase est un groupe de mots de sens complet terminé par un
point. Ex. : Martial, le chauffeur de l'autobus, avait mis un chandail.
2. Le nom est un mot qui désigne les personnes, les animaux ou les choses.
Ex. : chien, chandail; - ou exprimedes idées, des sentiments. Ex. : départ, tristesse.
3. Le nom commun désigne toutes les personnes, tous les animaux, toutes les
choses de ia même espèce. Ex. : chauffeur, chien, autobus.
Le nom propre désigne en particulier une personne, un animal ou une chose.
Il prend toujours une majuscule. Ex. : Martial, Médor, Brioude.
4. Le nom commun peut toujours être précédé d'un article (le, la, les, du, au...)
qui en indique le genre (masculin ou féminin) et le nombre (singulier ou pluriel).
Ex. : les chauffeurs (masculin pluriel), la voiture (féminin singulier).

Exercices oraux. 1
1. Énoncez une phrase sur la rentrée scolaire. 3. Lisez le no 2 de la lecture 1 p. 2 en indi-
Comment se termine une phrase écrite? — quant les noms.
Qu'est-ce qu'un nomcommun? un nompropre? 4. Distinguezles nomspropres etles nomscom-
— Comment les distingue-t-on? munsdu§2delalecturep.2. Dites s'ils désignent
2. Donnez 5 noms communs se rapportant des personnes, des animaux ou des choses.
à la rentrée scolaire; — 5 noms propres 5. Le mot tristesse désigne-t-il une chose,
d'animaux; —de villes — depays. —5 noms une idée, un sentiment? Donnez 10 noms indi-
propres de personne ayant pour origine un . quant une idée ou un sentiment. Ex. : cha-
nom de métier. Ex. : M. Meunier. grin, pitié...'.
Exercices écrits.
6. Écrivez 6 nomspropres servant à désigner : 10. Soulignez d'un trait les noms propres et
un chien, un chat, un pays de France, une de deux traits les noms communs.
rivière, un fleuve, une nation étrangère. Le chien Sultan; — la leçon de français;
7. Remplacez les points par des noms tirés —les écrivains français; —les Français. —
de la lecture 1 p. 2. Mon cher ami; — le Cher est en crue; —
La ... de l'été à l'automne est brusque en les fruits sont chers. — La main de Pierre.
— La foire de Paris. — Un lion furieux.
ce pays de .... —Le ... de l'autobus fait
habituellement son service en ... de ..., 11. Pour chacun des mots suivants, donnez
mais aujourd'hui, il porte un ... de .... un nom correspondant qui indique soit : 1° le
—La rivière charrie le ... amoncelé depuis résultat d'une action; soit 2° une idée ou un
l' ... dernière. Et voici qu'un vol d'... migra- sentiment. Écrivez (a) dans le ler cas, (s)
teurs, par ses aigres ..., nous rappelle que dans le 2e. Ex. : haïr, la haine (s).
les ... s'achèvent. haïr prendre décrire construire
8. Copiez le no 4 de la lecture 1 p. 2 et sou- aimer planter effrayer réveiller
lignez les noms d'un trait. voler réunir réussir découvrir
9. Même exercice sur le no 7 de la lecture. vendre sortir . appele r appréhender
ORTHOGRAPHE ET ANALYSE
DICTÉE. Le départ des hirondelles.
Chaque année, les hirondelles se rassemblent avant le
grand départ. Ces oiseaux migrateurs se perchent sur les fils
électriques d'où leurs concerts nous assourdissent. Les gens
du village s'aperçoivent de leur départ lorsque le silence
soudain les surprend. Averties par leur instinct, les hiron-
delles quittent notre pays lorsque viennent les premières
gelées. L'automne arrive. Octobre est là.
ANALYSE GRAMMATICALE. 1 Le nom sujet du verbe.
ETUDIONS , grammaticalement dans la dictée le nom hirondelles.
Nous découvrons sa nature (nomcommun), son genre et son nombre(féminin, pluriel), sa
fonction (sujet), parce qu'il répond à la question quiest-ce qui? faite avant le verbe se rassemblent).
Voici donc l'analyse du mot HIRONDELLES : n. comm. fém. plur. sujet du verbe se rassemblent.
Exercices oraux ou écrits.
12. Nommez le sujet des verbes de la dictée. 14. Analysez les mots en italique de la dictée.
13. Copiez les phrases suivantes. Soulignez 15. A l'aide des noms de gauche pris comme
les noms sujets des verbes en italique. sujets des verbes correspondants de droite,
Maintenant les petits lézards se cachent; 1construisez des phrases sur ce modèle : Les
les poissons ne sautent plus après les insectes lézards se cachent et disparaissent.
et chaque matin, de nouvelles cheminées les lézards jouer et rire
d'où sort une fumée bleue s'éveillent. Les 1le vent freiner et s'arrêter
Parisiens font leur valise et prennent l'auto- l'autobus gémir et souffler
bus jusqu'à la gare où, poussif et bondé, le les enfants siffler et démarrer
train passe deux fois par jour. la locomotive se cacher et disparaître
RETENONS. On trouve le sujet du verbe en posant la question QUI EST-CE QUI?
avant� le verbe. Le sujet du verbe est souvent un nom placé avant le verbe.
a ANALYSE DE LA PHRASE. Nombre de propositions.
BSERVONS Cette phrase de la dictée : Chaque année les hirondelles se rassemblent avant le départ.
Un seul verbe : se rassemblent, avec pour sujet hirondelles ► Une seule proposition
Dans cette autre phrase : 1Octobre approche, 1l'automne est là 1► 2 verbes, 2 propositions.
Dans une phrase, autant de verbes ayant un sujet > autant de propositions.
Exercices oraux ou écrits.
16. Lisez la dernière phrase de la lecture p. 3 18. Faites sur la dictée le même travail que
en indiquant les propositions. pour l'exercice 17.
17. Copiez le texte suivant. Mettez une + sous 19. Faites sur le texte suivant le même tra-
les verbes, une —v sous les sujets et séparez vail que pour l'exercice 17. A la suite, ana- ■
les propositions par des traits. lysez les mots en italique.
De gros nuages courent dans le ciel; Les vacances s'achèvent; les bagages s'en-
l'été s'achève et la mauvaise saison s'annonce. tassent sur le toit des autos et les estivants
Les oiseaux migrateurs se rassemblent et nous quittent. L'école nous ouvre ses portes. '
bientôt ces hôtes charmants quittent nos 20. A l'aide des groupes de 2 verbes de l'exer-
contrées inhospitalières. Les premières gelées cice 15, faites de courtes phrases de 2 propo-
blanchissent la vallée et les paysans s'inquiè- sitions avec d'autres sujets que ceux qui vous
tent pour leurs dernières récoltes. sont proposés.
RETENONS. Une proposition est un ensemble de mots accompagnant un verbe.
Une phrase comprend une ou plusieurs propositions.
Faire l'analyse d'une phrase, c'est la décomposer en ses propositions.
2. —Matin d'octobre.

1. C'était un matin d'octobre. Un ciel tourmenté de


gros nuages gris limitait l'horizon aux collines pro-
chaines et rendait la campagne mélancolique Les
pruniers étaient nus, les pommiers étaient jaunes, les
feuilles de noyer tombaient en une sorte de vol plané
large et lent comme un plongeon d'épervier, dès que
l'angle de chute devenait moins obtus'.
2. L'air était humide et tiède. Des ondes de vent
couraient par intervalles. Le ronflement monotone des
batteuses donnait sa note sourde qui se prolongeait de
temps à autre, quand la gerbe était dévorée, en une
plainte lugubre" comme un sanglot désespéré d'agonie,
ou un vagissement douloureux.
3. L'été venait de finir et l'automne naissait. Il pou-
vait être huit heures du matin. Le soleil rôdait, triste
derrière les nues, et de l'angoisse °, une angoisse impré-
cise et vague, pesait sur le village et sur la campagne.
Les travaux des champs étaient achevés et, un à un ou parpetits groupes, depuis
deux ou trois semaines, on voyait revenir à l'école les petits bergers à la peau tannée,
bronzée de soleil, aux cheveux drus coupés ras à la tondeuse (la même qui servait
pour les bœufs), aux pantalons rapiécés, surchargés de «pattins »aux genoux et au
fond, mais propres, aux blouses neuves, raides qui, en déteignant, leur faisaient,
les premiers jours, les mains noires commedes pattes de crapaud, disaient-ils.
Ce jour-là, ils traînaient le long des chemins et leurs
pas semblaient alourdis de toute la mélancoliedutemps,
de la saison et du paysage.
4. Quelques-uns, les grands, étaient déjà dans la cour
de l'école et discutaient avec animation. Le père Simon,
le maître, sa calotte en arrière et ses lunettes sur le front
dominant les yeux, était installé devant la porte qui
donnait sur la rue. Il surveillait l'entrée, gourmandait
les traînards.
Au fur et à mesure de leur arrivée, les écoliers,
soulevant leur casquette, passaient devant lui, traver-
saient le couloir et se répandaient dans la cour.
5. Les deux Gibus du Vernois, et Boulot qui les
avaient rejoints en cours de route, n'avaient pas l'air
d'être imprégnés de cette mélancolie douce qui rendait
traînassants les pas de leurs camarades.
... comme un plongeon d'épervier
Nos trois «anciens »avaient au moins cinq minutes d'avance sur les autres jours,
et le père Simon, en les voyant arriver, tira précipitamment sa montre qu'il porta
ensuite à son oreille pour s'assurer qu'elle marchait bien, et qu'il n'avait pas laissé
passer l'heure réglementaire de la rentrée.
Louis PERGAUD.La GuerredesBoutons. Mercure de France.
Des mots et des expressions... aux faits et aux idées.
^ Mélancolique : la campagne, dépouillée de > i. Relevez dans les paragraphes i et 2
sa parure, donnait une impression de tris- les détails qui peignent l'automne. Sont-ce les
tesse sans cause bien précise. — Obtus : mêmes que dans la lecture précédente? —
un angle obtus v , un angle aigu /, un 2. Quels sont alors pour les paysans les
angle droit | . Les feuilles qui tombent en travaux terminés? ceux qui s'achèvent? —
biais suivent des directions qui font avec 3. Dans le paragraphe 2 justifiez l'emploi
le sol des angles obtus. — Lugubre : quand des mots sanglot et vagissement en les oppo-
une gerbe dévorée par la batteuse n'était sant. — 4. Faites sommairement le portrait
pas tout de suite remplacée, la machine des petits bergers en opposant les détails
en s'emballant faisait un bruit sinistre évo- relatifs à leur vie d'été, à ceux de leur
quant la mort. — Angoisse : un malaise vie d'écolier. — 5. Pourquoi les pas de
physique indéfinissable empêchait les gens certains élèves étaient-ils traînassants ? —
d'être heureux. Que redoutaient les paysans ? 6. Que nous apprend le geste inusité du
Qu'appréhendaient les écoliers? maître qui tire précipitamment sa montre?
► Que décrit-on successivement dans la Ire partie du texte pour nous annoncer l'arrivée
de l'automne? —Montrez que, pour ces premiers jours de classe, tous les élèves ne ren-
trent pas à l'école avec le même esprit; pourquoi? —Aquoi devinez-vous que les anciens
ne sont pas, eux, imprégnés de cette mélancolie douce de rentrée?
VOCABULAIRE MÉTHODIQUE. Racine, préfixe, suffixe.
BSERVONS Le maître surveillait l'entrée de l'école.
Rapprochons : surveiller, veille, veilleur.
a Le mot simple : veillé, qui a servi à former ces mots est 1> la racine de ces mots.
après ^► un
. Avec la racine on a formé d'autres mots en ajoutant avai?t un suffixe
préfixe (eur).
(sur)

Exercices oraux ou écrits.


21. Lisez les mots suivants en indiquant les 24. Dans les mots suivants, séparez le suffixe
préfixes. Ex. : refaire, préfixe re. du reste du mot. Ex. : matin(ée).
refaire intervenir prévoir matinée fleurette moulinet
souvenir apprendre redire chaton ratière tardif
démonter déporter accourir bavarder gourmandise bonté
retourner enchaîner débrouiller finesse ourson crinière
soutirer refleurir remplacer 25. Les mots suivants du texte ont tous un
22. Même exercice que le précédent no 21, mais suffixe. Rapprochez-les d'un mot racine. Ex. :
par écrit. Après chaque verbe, donnez un pommier, pomme.
autre verbe de même racine, mais de préfixe pommier paysage prunier
village tanner batteuse
différent. Ex. : refaire, préfixe re, défaire. lunette campagne vanner
. 23. Rapprochez ces mots d'un mot simple 26. Mettez entre parenthèses les préfixes et les
du nO5 de la lecture. Ex. : dépasser, passer. suffixes. Ex. : (sur) mont(er).
dépasser ajourner démontrer surmonter décamper empoisonner
supporter cinquième adoucir apeurer effleurer survoler
compère soutirer deuxième emmurer encadrer transporter
RETENONS. La racine est le mot primitif qui a servi à former d'autres mots. Ces
mots ont été formés en faisant précéder la racine de particules appelées préfixes
ou en la faisant suivre de terminaisons appelées suffixes.
CONJUGAISON ET ORTHOGRAPHE Le présent de l'indicatif
COMPARONS
RONS (1) jour-là, les enfants rentraient; le maître surveillait ^ c'est le passé
(2) Voici l'heure; les enfants rentrent; le maître surveille^- c'est le présent
e Dans la 2' phrase, on parle d'actions se passant au moment où l'on parle J sont au présent
(ou d'actions habituellas) : les verbes (rentrent, surveille) � ^ de l'indicatif
APPRENONS Présent de l'indicatif des verbes
être avoir chanter finir
je suis j' ai je chante je finis
tu es tu as tu chantes tu finis
il, elle est il, elle a il, elle chante il, elle finit
nous sommes nous avons nous chantons nous finissons
vous êtes vous avez vous chantez vous finissez
ils, elles sont ils, elles ont ils, elles chantent ils, elles finissent
Les verbes en er se conjuguent comme chanter; ils forment le Ier groupe.
Les verbes en ir (punir, atterrir...) qui ont leur participe présent en issant
(punissant, atterrissant...) se conjuguent comme finir; ils forment le 2e groupe.
Exercices oraux de mémoire.
27. Lisez les verbes de la leçon verticalement 28. Récitez les verbes de la leçon dans Fordre
en épelant pour être et avoir la dernière (je, tu. il...), puis dans l'ordre inverse, toujours
lettre ou, pour les autres verbes, la terminaison en épelant la terminaison.
(partie en gras). a Mêmeexercice, horizonta- 29. Lisez au présent le §1 de la lecture p. 6.
lement (je suis, j'ai, je ...).
Exercices écrits d'assouplissement.
30. Écrivez à toutes les personnes : 32. Conjuguez à toutes les personnes :
je suis sage et j'ai une récompense. je suis en retard, et je n'ai pas mes livres.
31. Mêmeexercice; soulignez les terminaisons : 33. Conjuguez au présent de Vindicatif :
je finis d'écrire puis je chante. finir de bêcher et repiquer des poireaux.
Exercices de contrôle.
34. Copiez ces verbes; soulignez ceux qui se36. Transcrivez 4 fois la dernière phrase du
conjuguent comme finir : § 3 p. 6 en employant le présent et en rempla-
parer jaunir suffire aimer çant successivement ils par je, par tu puis par
lire j oncher rendre polir nous et par vous. Ex. : 1° Je traîne le long....
souffler pourrir brouiller pincer 37. Remplacez les points par la terminaison
sentir allumer rougir téléphonerconvenable du présent de Vindicatif :
35. Remplacez les points par le pronom per- Tu chant... Il pun... Il salu... Nous saut...
Vous fin... Il henn... Tu tri... Ils allum...
sonnel convenable (je, tu, il, elle...).
... ou ... chante. —... aimes. —... gar- Tu pol... Je rang... Vous av... Nous récolt...
dent. —... cherches. —... êtes. —... es. 38. Même exercice que le précédent, mais en
—... a. —... sommes. —... finit. —... remplaçant le singulier par le pluriel ou inver-
as. — ... finissent — ... ou ... parle. sement. Ex. : Vous chantez, tu finis.
DICTÉE. La rentrée. Dans la cour de l'école, des groupes
se forment. Les petits n'osent pas bouger et restent figés le ,
long des murs. Assemblés dans un coin, les grands racontent
leurs souvenirs de vacances. Seuls, quelques élèves plus
audacieux, courent en poussant des cris qui terrifient les
nouveaux. Mais l'heure de la rentrée sonne et le silence
s'établit dans la cour où, pour ce premier jour, s'aligne silen-
cieusement chaque classe.

- 8-
3. —Fin de vacances.
1. Denise, appuyée sur sa pelle, était debout en mail-
lot rouge, près des remparts d'un fort qu'elle avait creusé.
Elle regardait la mer.... De grandes ombres noires, plis-
séespar le vent, couraient sur les eauxvertes qui, près du
rivage, devenaient couleur de sable.
La marée était basse. Devant le fort, s'étendait une
zone de petits galets, de coquillages brisés qui blessaient
les pieds nus. Au-delà, commençaient les dunes lisses et
fermes oùserpentaient des fleuves aux belles courbes. Au
fond de ces ruisseaux, le sable ondulait en vagues solides.
Denise eut envie de sentir sous ses pieds leur dure
résistance et, lâchant sa pelle, courut vers les flaques.
Une voix cria : «Denise! »Elle s'arrêta et revint lente-
ment....
2. Madame Herpain et ses trois filles restèrent ainsi
au bord de la mer jusqu'à la fin de septembre.
Depuis longtemps, toutes les autres familles étaient
parties, chassées par le vent et le froid. Les marées
d'équinoxe* en forçant, nonseulement les tentes de
toile rouge et blanche, mais les solides cabines elles- -
mêmes à battre en retraite jusqu'à la route, avaient
mis en fuite les derniers baigneurs.
Les enfants Quesnoy et leur « demoiselle »" étaient
partis le quinze septembre. Il était devenu impossible
de s'asseoir sur un sable toujours mouillé par la pluie
ou par les embruns*.
Mais madame Herpain avait décidé qu'elle ne quitte-
rait pas Beuzeval avant le dernier jour de location.
«Je veux, disait-elle, que les enfants ne perdent pas
une bouffée de grand air. »
3. Monsieur Herpain vint chercher sa famille.... Denise
retrouva la maison de la rue Carnot, qui était pour elle le
centre du monde....
Pour les petites Herpain, la maison de la rue Carnot
n'était ni belle, ni laide. C'était LAmaison.
Denise y avait sa chambre, ses tiroirs, ses livres. Par la
fenêtre, elle voyait un « café débit » où entraient des
ouvriers en casquettes; plus loin, au sommet d'une rue
montante, passait la ligne de chemin de fer; la nuit, elle
entendait siffler les trains....
A. MAUROIS.Le Cercle deFamille. Grasset.
DES TEXTES ET DU VOCABULAIRE
a LA LECTURE. Fin de vacances.
LES MOTS. —Équinoxe : vers le 21 mars Demoiselle : celle qui, à la fois institu-
et vers le 21 septembre la durée du jour trice et gouvernante, s'occupe des enfants.
égale celle de la nuit. Les marées d'équinoxe — Embruns : si le vent devient fort, l'eau
sont souvent accompagnées de tempêtes. des vagues est projetée en pluie vers la côte.
Exercices oraux de recherche collective.
1. LEPLANDU TEXTE. Aidez-vous des gravures 4. CONSEILSPOURUNRÉSUMÉDELECTURE
pour trouver un titre à chacune des 3 parties. w Il s'agit de dire et de faire comprendre
2. LI'NTÉRÊT DU RÉCIT : La plage est désertée l'essentiel d'un texte à qui ne l'a pas lu.
par qui? Pourquoi Denise s'ennuie-t-elle? a) Un camarade vous raconte un film qu'il
La maman s'obstine à rester, pourquoi? a vu. Il n'oublie aucun détail et son récit
Pourquoi, pour Denise, le retour à la est long, confus. Vous seriez alors incapable
maison, à SA maison, n'est-il pas triste? de le refaire à votre petit frère.
3. LESMOTS CLEFS (en justifier l'emploi) : b) En classe, le maître a conté une his-
Battre en retraite, — mettre en fuite. toire; il- a mis en valeur l'essentiel dans le
Ne pas perdre une bouffée de grand air. ton qui convient. Vous l'avez goûtée, retenue.
La maison centre du monde. SA chambre... e 2 manières de résumer. Quelle est la bonne?
Exercice individuel sur la lecture.
39. Complétez, puis recopiez ce devoir où Denise raconte cette fin de vacances :
1. Depuis que le vent et la pluie avaient mis en fuite les baigneurs, nous étions...
2. Mais maman ne voulait pas que nous perdions une bouffée d'air marin et...
3. Enfin papa vint nous chercher et je retrouvai ma maison, ma chambre, mes ...

a LE VOCABULAIRE. La fin des vacances. L'automne.

Exercices oraux de vocabulaire et d'élocution.


40. A l'aide de mots ou d'expressions des 43. Par de courtes phrases, montrez la diffé-
colonnes 1 et 2 ou de leurs contraires, essayez rence entre les expressions de droite et celles
vous dans unepetite description : a) d'un beau de gauche. Ex. : Une parure de diamant est
début d'automne, b) d'une saison maussade. un joyau de prix. — Les fleurs sont la
41. A l'aide des mots des colonnes 2 et 4, parure de l'été.
décrivez la chute des feuilles en automne. une parure de diamants la parure de l'été
le coupable tourmenté un ciel tourmenté
42. Racontez votre retour de vacances. Vous des arbres dépouillés dépouiller un lapin
pourrez pour cela utiliser des mots de la un vol de grues un vol audacieux
colonne 5 et des expressions de votre choix. une saison précoce un enfant précoce.
A LA RÉDACTION
a LA PHRASE. * Les mots et les expressions ► Richesse.
44. Remplacez des points par des mots ou des 45. Mêmeexercice que le n° 44.
expressions du tableau de vocabulaire. Hier, le soleil brillait dans le ciel ...,
Depuis ce matin, il pleut; quel ... de ... ! mais ce matin un ... épais couvrait la
quelle saison .... ! — Nous avons doublé campagne et un ... froid mouillait tout :
nos couvertures, car les ... sont .... Le arbres et gens. Puis le vent s'est mis à
soleil, ... comme le sourire d'un malade, souffler en ... : c'était la ... qui faisait
réussit rarement à percer la Pourtant,claquer les volets. La ... s'est mise à tom-
après-midi, nous avons parfois des ... et ber : les ... se succédaient et bientôt les
je suis souvent ... en pensant à la rentrée. ruisseaux enflés finirent par déborder.
e La grammaire, la conjugaison ► Correction.
MPLOYONS *
46. Copiez les phrases suivantes.- Après les 47. Sur chaque gravure de la page 10, faites
verbes, mettez (p) s'il s'agit d'une action deux phrases l'une exprimant une action pré-
présente, (h) d'une action habituelle. sente, l'autre un fait habituel. Ex. : 1° Ce
Tous les ans, à partir de la mi-septembre, matin il fait beau, Lise se hâte vers la plage.
les baigneurs quittent la côte. — C'est au —2° Tous les matins, s'il fait beau.
début d'octobre que les classes recommen- 48. Au fur et à mesure de leur arrivée, les
cent. —A l'instant la porte s'ouvre et notre écoliers, soulevant .... Relisez cettephrasep. 6.
directeur entre; nous nous levons. —Chaque Mettez-la au présent et décrivez de même :
matin, le concierge ferme la porte à neuf des voyageurs qui rentrent de vacances
heures. — Tiens! voilà Pierre qui arrive; des touristes s'embarquant en avion
il sonne; on ouvre et on l'embrasse. un départ pour un circuit en autocar.
e Les phrases tirées des textes ► Variété.
BSERVONS ^

50. Transcrivez au présent la phrase n° 49 52. Sur le modèle de la phrase ci-dessus,


puis imitez-la pour décrire la plage déserte. décrivez la gare grouillante de voyageurs au
La plage est ..., les cabines sont ... ; moment de la rentrée.
les embruns ... le haut de la dune, et, dans le La gare était ... de monde; les voyageurs
ciel tourmenté, les ... noirs fuient comme .... se ... sur le quai, les ... s'... sur les
51. Sur chaque gravure de la page 10 faites chariots, les employés en ... la tête quand,
une Arase commençant par une comparaison. soudain comme ..., le train apparut.
0 LA RÉDACTION.
53. La fin approche! Depuis deux mois, je 54. Retour mouvementé. Voici le train! On
suis en vacances .... Toujours du beau s'installe comme on peut dans un wagon
temps. Mais, ce matin ... (pluie, froid...). bondé.... Des voyageurs grincheux. Un
Nous allons rentrer (Regrets? joie ?) .... incident .... Mais on s'est bien amusé!
55. Votre plus beau souvenir de vacances... (jeu ? Excursion? Promenade? Camarades?...)
2. L'ÉCOLE

OBSERVEZ▶sur un plan, l'orientation de l'école, DRESSEZFle plan de laclasse : Mesurer (la salle,
la répartition des salles, des services; — dans les tables, le bureau...). Rechercher (l'orientation,
votreclasse :lemobilier, l'éclairage, chauffage.... la disposition). Choisir l'échelle de réduction.
Comparez avec une école d'autrefois (gravures). DESSINEZ ▶un cadre pour un emploi du temps.

4. —Mes débuts d'écolier.


1. Ce fut ma mère qui m'apprit à lire, puisque ma
grand-mère ne savait pas. Maman m'avait acheté à
bon marché un petit syllabaire* très commode; tous
les jours, pendant une heure, j'apprenais à lire : je
m'asseyais sur ma petite chaise adossée aux genoux de
maman, matête arrivait juste à la hauteur de sesgenoux.
Maman pouvait ainsi lire par-dessus mon épaule et,
quand je me trompais, —ce que je n'aimais pas —,
elle me reprenait* sans s'arrêter de travailler.
2. J'appris assez vite à lire : je sus bientôt mon alpha-
bet par cœur, j'épelai, je connus les syllabes, les mots.
Je sus bientôt lire couramment —et j'en étais tout fier,
tout heureux, heureux d'apprendre, heureux de savoir.
Je sus bientôt lire mon journal comme un homme;
seulement je ne le lisais pas, parce que les enfants ne
lisent pas les journaux.
3. J'appris plus vite encore à compter de tête, et avec
bien plus deplaisir, deplaisir meilleurparce quej'arrivais
à des résultats justes et merveilleux : j'avais su ma table
de multiplication en me jouant*. Je devins bientôt célè-
bre dans le faubourg pour la sûreté rapide avec laquelle
je faisais toutes les opérations; je savais admirablement
calculer tous les prix de toutes les marchandises; on me
posait des problèmes; on me montrait aux voisins.
— 12 —
4. Je ne pus pas apprendre à écrire; aussitôt qu'on me
mettait une plume entre les doigts, je me barbouillais
d'encre et je faisais passer la plume au travers du papier.
J'en étais intérieurement très vexé, mais puisque j'étais
un enfant extraordinairement bien doué et avancé* pour
monâge,ondécida que c'était parce qu'il faut être maître
d'école pour apprendre à écrire aux enfants.
5. Al'école, je tâchai de toute ma jeune et coléreuse
volonté rentrée, tendue, àfaire desbâtons quifussent aussi
droits, aussi régulièrement pleins, aussi régulièrement
penchés que les bâtons modèles tracés au tableau noir
parlemaîtreauxdoigtshabitués.
Mais j'y réussissais peu et je lisais dans les regards
l'étonnement qu'un petitgarçonquilisait si bien, eût tant
de mal à apprendre à écrire.
Alors je pris une résolution suprême : je résolus, un
jour, de faire si bien mapage d'écriture que lemaîtren'y
trouvât rien à redire, et ne fît aucune correction sur ma
page propre.
6. Je m'appliquai de toute ma respiration, tirant la langue, les yeux rivés*.
Quand j'eus fini, je trouvai que j'avais réussi : j'attendis, anxieux, qu'on me rendît
justice.
Commetous les autres jours, le maître passa; commetous les autres jours le maître,
sans rien remarquer, sans penser à mal, me corrigea mes bâtons. Quand je vis ma
page ainsi dénaturée., brusquement la douleur me suffoqua : je pleurai en pleine
classe de toutes mes larmes, ne pensant qu'à cela. Je pleurai comme si je n'avais
pas eu autour demoimespetits camarades,jepleuraicommesij'avais étéàla maison....
Le jeune maître n'y comprit rien et, tout timide, s'attrista longuement de ce que je
pleurais.
CH.PÉGUY.Œuvres. Gallimard.
Des mots et des expressions ... aux faits et aux idées.
. Syllabaire : premier livre de lecture où ► i. Relevez les détails montrant que l'en-
on apprend à assembler les lettres en syl- fant est d'une famille de condition modeste.
labes pour arriver à la lecture courante. — 2. Quels plaisirs l'enfant tire-t-il de
— Elle me reprenait : elle me corrigeait en la lecture? — Pourquoi est-il encore plus
lisant correctement les mots mal lus. — heureux de savoir calculer que de savoir
En me jouant : en y prenant autant de lire? — 3. Quelles difficultés connaît-il
plaisir qu'à un jeu et sans effort. — Bien doué pour apprendre l'écriture ? et pourquoi
et avancé : l'enfant avait des dons naturels, en est-il très vexé? — 4. Comment, déçue,
des dispositions pour le calcul et sa préco- la famille explique-t-elle cet échec d'un en-
cité était remarquable. — Les yeux rivés : il fant aussi précoce? — 5. Dans quels exer-
s'appliquait tant, que rien n'aurait pu lui cices scolaires réussissez-vous bien ? mal ?
faire quitter son travail des yeux. — Dénatu- Pourquoi? — 6. Montrez que notre éco-
rée : rendue méconnaissable et même ici, lier veut, pour l'écriture, se montrer digne
pense l'enfant, abîmée par les corrections. de sa réputation. — Quel résultat obtient-il?

► Comment l'instruction de cet enfant si précoce fut-elle dirigée? —Montrez qu'il s'agit,
ici, d'un enfant bien doué... appliqué... heureuxet fier de bien réussir. —La page d'écriture
était-elle vraiment dénaturée?Donnezles raisonsdeslarmesdel'élève, dela tristesse du maître.
GRAMMAIRE Genre et nombre des noms
, OBSERVONS Tousles jours, la mère de Charles fait lire son fils dans un syllabaire.

RETENONS
, 1. Dans les nomson distingue deux genres : le masculin et le féminin,
et deux nombres : le singulier et le pluriel.
Les articles le, la, les, un, une, des, au, aux, placés devant le nom, aident à en
distinguer le genre ou le nombre. Ex. le syllabaire, la syllabe, les syllabes.
2. Beaucoup de noms de personnes et d'animaux forment leur féminin en ajoutant
un e au masculin. Ex. : le voisin, la voisine.
Il y a de nombreuses exceptions, qui s'apprennent par l'usage.
Les noms de choses sont ou du masculin ou du féminin.
3. On forme le pluriel d'un nom en ajoutant s ou x au singulier: les leçons, lesbureaux.
REMARQUES. — 1° Un nom qui se termine par s, x ou z ne change pas au pluriel.
Ex. : le corps, les corps; la voix, les voix, le nez, les nez.
2° Les noms en au et en eu et les sept noms suivants en ou : bijou, caillou, chou, genou,
hibou, joujou, pou, prennent un x au pluriel. Ex. : des jeux, des bijoux.
3° Sept noms en ail : bail, corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail, changent ail
en aux au pluriel. Ex. : le travail, les travaux.

Exercices oraux.
56. Combien distingue-t-on de genres et de 58. Faites entrer les noms suivants dans une
nombres dans les noms? —Nommez 5 noms phrase montrant qu'ils changent de sens en
communs féminins désignant un cours d'eau; changeant de genre. Ex. : Le poêle de l'école
- un animal. fuma quand .... —Maman a acheté unepoêlé.
poêle mousse vase tour
57.Comment forme-t-on le pluriel des noms?- voile manœuvre enseigne page
Quels sont les noms en ou qui font exception
à la règle générale? — les noms qui au plu- 59. Lisez le § 1 du texte p. 12. Indiquez les
- riel changent ail en aux? noms avec leut genre et leur nombre.
Exercices écrits.
60. A la suite de chacun des mots suivants 62. Copiez les noms suivants. Après chacun
écrivez le nom féminin correspondant : d'eux, écrivez le nom masculin correspondant :
un loup un tigre un lecteur un sanglier la brebis, le mouton.
un bouc un tuteur un magicien un aviateur la brebis la dompteuse l'oie l'héroïne
un chien un nègre un docteur un empereur la chatte l'abbesse la cane la cliente
un hôte un lion un acteur un cheval la fille la bergère la mule une amie
la poule la paysanne la reine l'ogresse
61. Dans les phrases ci-dessous, remplacez
les points par l'article convenable. 63. Relevez les noms du. §2 de la lecturep. 12
... manche de ma veste a été déchirée et indiquez-en le genre et le nombre. Ex. :
par ... manche de ma pelle. —J'aime étu- Alphabet, masculin singulier.
dier l'histoire dans ... livre de mon grand 64. Mettez au pluriel les 7 mots qui changent
frère; c'est un fort volume dont le poids ail en aux etjoignez-les à celle des expressions
dépasse ... livre. — Pour faire les gâteaux qui convient. Ex. : les vitraux de la cathédrale.
maman se sert d'... moule. — ... moule
est un mollusque. — J'ai cassé ... beau de la cathédrale — sur papier timbré —
vase de Chine du salon. — A marée basse, de la cave — de la porte — de consoli-
on voit ... vase du port. dation — des bancs de — de Palissy.
ORTHOGRAPHE ET ANALYSE
a DICTÉE. Premier jour de classe.
Deux petits écoliers, que sùrveille leur maman, traversent
la rue. Ils ont quitté leurs joujoux : ils vont à l'école. Lacour,
d'où montent des voix joyeuses, les accueille. Rassurée, la
mère s'éloigne. Le soir ramène les deux enfants. Ils sont
fatigués, mais ils sont heureux. Nos jeunes écoliers s'installent
à leur petit bureau et commencent leur premier devoir avec
application. Leur père, au retour de l'usine, les regarde avec
tendresse et pense, secrètement fier : «Déjà des hommes!»
a ANALYSE GRAMMATICALE. Le sujet inversé ou loin du verbe.
BSERVONS

Exercices.
65. Remplacez les points par les noms-sujets 66. Soulignez les verbes de la dictée d'une
suivants : ratures, plume, taches, cloche, croix (-(-) et leur sujet d'une flèche —>
instituteur, récréation, bande, camarades. tournée vers le verbe (modèle p. 360).
Mettez au présent les verbes en italique. 67. Écrivez au présent de Vindicatif :
Le papier sur lequel grinc la ... est Quand finir les vacances, les hôtels se
immaculé. Mais bientôt, apparaiss les ... vider. Les routes que sillonner les auto-
et les .... Quand r... arriv derrière moi, mobiles être encombrées. Les nuages que
je m'affole. Mes ... sort quand sonn la chasser le vent apporter des pluies maussades
..., mais moi, je refai mon devoir pendant et la campagne que déserter les oiseaux
que jou toute cette ... joyeuse. être triste. C'être la rentrée.
RETENONS. Le verbe s'accorde toujours avec son sujet, même si le sujet est loin
du verbe ou s'il est placé après.
a ANALYSE DE LA PHRASE. Propositions coordonnées ou juxtaposées.
3SERVONS, Le soir ramène les deux énfants. i 1 seul verbe
«««» 1 M seule proposition......-^propositionindépendante...
Ils ont quitté leurs joujoux : ils vont à � 1phrase, 2 verbes, 2 propositions indépendantes
I ecoie. ( sans mot de liaison ^ elles sont juxtaposées. -
a Si ces indépendantes sont reliées entre elles par un des mots : mais, ou, et, donc, or, ni, car,
comme dans : Ils ont quitté leursjoujoux | t 1 ils vont à l'école 1> elles sont coordonnées.
Exercices.
68. Copiez la dictée à partir de Rassurée; 71. Copiez les phrases suivantes et rempla-
séparez les propositions indépendantes. Enca- cez les points par la conjonction de coor-
drez les mots de liaison (modèle p. 360). dination convenable. Séparez les propo-
sitions.
69. Copiez la 2e phrase de la lecture p. 12 et Le temps est beau, le ciel reste clair, ...
faites le même exercice que le précédent no 68. il fait frais pour la saison. —Il pleut ... nous
resterons à la maison. — Mon frère sera en
70. Terminez les phrases suivantes en ajou- retard à l'école ... il est tombé de bicy-
tant une indépendante dont le sens est indi- clette ... maman le soigne. — La cour
qué par la conjonction (mot en italique). est grande, ... les écoliers sontnombreux...
Ma bicyclette reste neuve car . . . . — on ne leur permet pas de courir. Ce soir,
Les élèves sont inattentifs, mats .... — le maître était content ... ses élèves
L'automne est précoce cette année, donc .... avaient1 été sages.
RETENONS. Une proposition qui ne dépend d'aucune autre est �indépendante. ."
a) Des propositions indépendantes qui se suivent sans mot de liaison sont juxtaposées.
D) Keliées par une conjonction de coordination, elles sont coordonnées.
Conjonctions de coordination : mais, ou, et, donc, or. ni, car.
5. —Un drôle d'écolier.
1. Encore un élève de passage! Il s'assit près du
poteau, à la gauche du long banc dont Meaulnes
occupait, à droite, la première place.
Giraudat, Delouche et les trois autres du premier
banc, s'étaient serrés les uns contre les autres pour lui
faire place...
Souvent, l'hiver, passaient ainsi parmi nous des élèves
de hasard* : mariniers pris par les glaces dans le canal
apprentis, voyageurs immobilisés par la neige. Ils
restaient au cours deux jours, une semaine, un mois,
rarement plus....
Objets de curiosité durant la première heure,ils étaient
aussitôt négligés et disparaissaient bien vite dans la
foule des élèves ordinaires.
2. Mais celui-ci ne devait pas se faire aussitôt oublier. Je merappelle cet être sin-
gulier et tous les trésors étranges apportés dans ce cartable qu'il s'accrochait au dos.
Cefurent d'abord les porte-plumes «àvue »qu'il tira pour écrire sa dictée. Dans
un œillet du manche, en fermant un œil, on voyait apparaître, trouble et grossie, la
basilique de Lourdes, ou quelque monumentinconnu.
3. Il en choisit un, et les autres passèrent de main en
main. Puis ce fut un plumier chinois rempli de compas
et d'instruments amusants qui s'en allèrent par le banc
de gauche, glissant silencieusement, sournoisement", de
main enmain, sous les cahiers, pour que MonsieurSeurel
ne pût rien voir.
Passèrent aussi des livres tout neufs, dont j'avais, avec
convoitise', lu les titres derrière la couverture des rares
bouquins de notre bibliothèque : La Teppe aux Merles,
La Roche aux Mouettes, Mon ami Benoist.
4. Les uns feuilletaient d'une main sur leurs genoux
ces volumes venus on ne savait d'où, volés peut-être, et
écrivaient la dictée de l'autre main. D'autres faisaient
tourner les compas au fond de leurs casiers. D'autres
encore, brusquement, tandis que monsieur Seurel, tour-
nant le dos, continuait la dictée en marchant du bureau
à la fenêtre, fermaient un œil et se collaient sur l'autre
la vue glauque et troublée" de Notre-Dame de Paris. ... lermaient un oeil
5. Peu à peu, cependant, toute la classe s'inquiéta : les objets «qu'onfaisait passer »
à mesure, arrivaient l'un après l'autre dans les mains du Grand Meaulnes qui, négli-
gemment, sans les regarder, les posait auprès delui
Il y en eut bientôt tout un tas.... Fatalement monsieur Seurel allait découvrir ce
déballage insolite et s'apercevoir du manège....
Et l'élève étranger, la plume à la main, son fin profil* contre le poteau gris, clignait
des yeux, content de tout ce jeu furtif* qui s'organisait autour de lui.
ALAINFOURNIER.LeGrandMeaulnes.ÉmilePaul.
Des mots et des expressions... aux faits et aux idées.
^ Des élèves de hasard : qui n'appartenaient . i. Quels étaient les élèves de hasard qui
pas à la commune et qui n'étaient que de passaient dans cette école? Pourquoi dit-on
passage à l'école. — Sournoisement : en se que ce nouveau était un être singulier?
cachant et en profitant de l'instant où le — 2. Quels étaient les trésors étranges
maître tournait le dos. — Avec convoitise : de son cartable? Pourquoi emploie-t-on
avec une envie immodérée. — Vue glauque ici le terme de trésor? Quels sentiments
et troublée : à travers le verre qui la por- la vue de ces trésors pouvait-elle éveiller
tait la vue de Notre-Dame de Paris appa- dans la classe? —3. Quel est le jeu furtif qui
raissait trouble et d'un vert bleuâtre. — s'organise? Pourquoi est-ce un jeu furtif? —
Son profil : son visage tel qu'on le voyait 4. De quel déballage parle-t-on ici? Et pour-
de côté. — Jeu furtif : qui a été organisé en quoi ce déballage est-il insolite? Que fait
cachette, à la dérobée, parce qu'il est défendu. pendant cetemps le nouvel élève?
► Comment les élèves de passage étaient-ils accueillis par les autres ? —Pourquoi dit-on
que le nouveau venu ne devait pas sefaire oublier? —Cejeufurtif qui s'organise dure trop
et la classe s'inquiète. Montrez-le. Que craint-on? —Dites ce quivacertainement sepasser.
VOCABULAIRE. Explication d'un mot.
'UDIONS
Un même mot peut avoir plusieurs sens.

Exercices oraux ou écrits.


72. Donnez oralement le sens de hasard dans : 74. Copiez les expressions suivantes, et, pour
un jeu de hasard — des élèves de hasard — faire saisir le sens des mots en italique, rempla-
le hasard fait bien les choses. — Le sens de cez ceux de la Jre colonne par leurs contraires
tourner dans : tourner le dos, tourner une (profond, copieux, fort, grave, lourde) et
roue, tourner la page. — Employez ensuite ceux de la 2e colonne par des mots de même
le mot tourner dans 3 expressions où il sens (entier, rond, haute, pénétré, sonore).
aura un autre sens. Ex. : un repas léger, un repas copieux.
un repas léger un visage plein
73. Copiez les phrases suivantes en rempla- un thé léger un jour plein
çant les mots en italique par les mots suivants une faute légère une voix pleine
ayant à peu près le même sens : une blessure légère la pleine mer
en cachette, volé, secret, se soustraire. un sommeil léger plein de reconnaissance
Le voleur a monté un escalier dérobé. 75. Énoncez (ou écrivez) des phrases mar-
— Il a dérobé des bijoux de valeur. —Il a quant les différences de sens de fermer dans :
su se dérober aux recherches. —Il ne sortait fermer une plaie, fermer la marche, fermer
de son repaire que le soir, à la dérobée. boutique, fermer les yeux, un visage fermé.
RETENONS. Pour expliquer un mot, il ne suffit pas de recopier la définition du dic-
tionnaire : il faut l'adapter en essayant de comprendre son sens particulier dans la phrase.
CONJUGAISON ETORTHOGRAPHE Le présent de l'indicatif
Il choisissait un porte-plume, fermait un œil, et voyait apparaître dans un
^OBSERVONS œillet
t - 1 quelque monument inconnu.
, fermer, à l'infinitif en er, se conjugue comme chanter ^ Ier groupe
Les verbes choisir, qui fait choisissant, se conjugue comme finir ^ 2e groupe
1voir, apparaître ont une conjugaison irrégulière > Je groupe.
RETENONS Présent de l'indicatif de verbes du 3e groupe :
rendre courir faire dire
je rends ns rendons je cours ns courons je fais ns faisons je dis ns disons
tu rends vs rendez tu cours vs courez tu fais vs faites tu dis vs dites
il rend ils rendent il court ils courent il fait ils font il dit ils disent
Exercices oraux de mémoire.
76. Lisez les verbes ci-dessus en suivant 78. Récitez chaque verbe dans l'ordre inverse
les colonnes et, pour
les terminaisons. e Mrendre et courir,
ême exercice en épel ez de la leçon (ils rendent, courent,font, disent
lisant —vous rendez...).
- horizontalement les verbes.
79. Conjuguez au présent de Vindicatif :
77. Mêmes exercices sans regarder le livre. entendre; secourir (comme rendre et courir).
Exercices écrits d'assouplissement.
80. Conjuguez au présent de Vindicatif : 81. Conjuguez au présent de Vindicatif :
dire la vérité et faire le bien. avoir le temps et ne pas courir.
faire ses devoirs et avoir le temps de jouer. soignersonécriture et nepas faire detaches.
Exercices de contrôle.
82. Copiez ces verbes en les disposant en 84. Mettez le pronom personnel convenable
3 colonnes suivant le groupe auquel ils (je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles) devant
appartiennent : les verbes suivants. Ex. : Vous faites....
rendre, grandir, prendre, salir, défendre, ... faites. ... prend. ... finit.
arracher, saluer, grossir, gagner, étudier, ... dis. ... font. ... disent.
copier, dire, définir, relier, souffrir, obéir. ... prenons. ... vont. ... dites.
83. Remplacez les points par la terminaison ... court. ... joues. ... écrit.
convenable du présent de Vindicatif :
Je réuss.... Nous vend.... Ils rend.... 85. Écrivez les verbes de l'exercice 82 au
Tu fin.... Vous di.... Tu surpren.... présent de l'indicatif en changeant de per-
Il sais.... Vous réuss.... Il jou sonne à chaque verbe. Ex. : Je rends, tu
Tu pun.... Tu prend.... Je reprend.... grandis, il ou elle..., nous....
DICTÉE. Après la classe.
«Où vas-tu, Philippe? demande la maman. —Je vais au
jardin. —Tu es bien pressé d'aller jouer; je suis sûre que
tu ne sais pas tes leçons. —Je prends mon livre et, avec
Jacques, j'étudie sous la tonnelle. —Bon! » dit la maman
qui reprend son ouvrage. Mais, quand elle regarde par la
fenêtre, elle voit que les enfants jouent et ne paraissent plus
penser au travail. «Ah!les brigands, pense-t-elle; il va encore
falloir les gronder. »
! RETENONS. On classe les verbes en 3 groupes :
2e gr.gr. : typefinirtypechanteri 1->Ils ont une conjugaison régulière. j
3e gr- : tous les autres ► Ilsont uneconjugaison irrégulière.
6. —Mon dessert.
1. Mes privations peuvent se résumer en trois mots :
jusqu'à quinzeans, point deviande, point de vin, pointde
feu. Du pain, des légumes, le plus souvent cuits à l'eau
et au sel.... Et j'avais quinze ans! l'âge où la croissance
rapide rend le besoin d'une nourriture abondante plus
impérieux* qu'à aucun autre moment de la vie. Le
plus souvent, je partais pour le collège à jeun', l'estomac
et la tête vides.
Quand magrand-mèrevenait mevoir, c'étaient les bons
jours : elle m'enrichissait de quelque petite monnaie. Je
calculais alors sur la route ce que je pourrais bien ache-
ter pour tromper ma faim. Le plus sage eût été d'entrer
chez le boulanger; mais comment trahir ma pauvreté en
mangeant mon pain sec devant mes camarades?
2. D'avance je me voyais exposé à leurs rires et j'en
frémissais. Cet âge est sans pitié.... Aujourd'hui, cette
indigence fièrement, noblement supportée par les
miens, fait ma gloire. Alors, elle me semblait une honte,
et je la cachais de mon mieux....
Pour échapper aux railleries*, j'imaginai d'acheter
quelque chose d'assez substantiel* pour me soutenir,
et qui ressemblât pourtant à une friandise.
Le plus souvent, c'était le pain d'épices qui faisait
les frais demondéjeuner. Il nemanquaitpas deboutiques
en ce genre sur mon chemin. Pour deux sous on
avait un morceau magnifique, un homme superbe, un
géant par la hauteur de la taille; en revanche il était
si plat que je le glissais dans mon carton, et il ne le
gonflait guère.
3. Pendant la classe, quand je sentais le vertige mesai-
sir et que mes yeux voyaient trouble par l'effet de l'ina-
nition*, je lui cassais un bras, une jambe que je grignotais
àla dérobée. Mesvoisins netardaient guère à surprendre
mon petit manège.
«Quemanges-tu?»medisait Revol ou Poret.
Je répondais, non sans rougir : «Mon dessert. »
La faim n'a pas étéle seultourment de monenfance. Je
mesouviens surtout que j'ai eu froid.... N'importe,malgré
l'hiver, les engelures qui mefaisaient cruellement souffrir,
je me levais avant le jour. Je m'enfonçais dans mes chères
études,ycherchantunsecours, espérantoubliermamisère.
MICHELET.MaJeunesse.
DES TEXTES ET DU VOCABULAIRE
a LA LECTURE. Mon dessert.
LES MOTS. — Un besoin impérieux : Railleries : moqueries méchantes. —Quelque
àdante
l'âgeluide était
cet élève, une nourriture
absolument nécessaire.abon- chose de substantiel : une nourriture quelcon- ,
— que,
A jeun : rapprocher de jeûne, déjeuner : la mais solide et réconfortante : du pain, de
l'enfant partait souvent pour le collège sans dueviande par exemple. —Inanition : faiblesse
au manque d'aliments, ce qui peut donner
avoir déjeuné, l'estomac vide (pourquoi?). des vertiges; (on dit alors que la tête tourne).
Exercices oraux de recherche collective.
w LE TON DU RÉCIT, Est-il triste? amusant? iro- wLESMOTS-CLEFS. Pourquoi, dans sa jeunesse,
nique? n'est-il pas toujours émouvant? Lisez Michelet, avait-il souvent l'estomac et la tête
avec expression le paragraphe final. vides? —Que faisait-il pour tromper sa faim? A
e DONNEZ, pour chaque gravure, un titre qui quelle ruse avait-il recours pour ne pas trahir
indiquera les différentes parties du texte. sa pauvreté? — Quel signe eût révélé à un
Montrez que la réponse : « Mon dessert» peut observateur attentif que Michelet faisait un
constituer la clef du récit. mensonge en disant : C'est mon dessert?
Exercice individuel d'application
86. Employez les mots-clefs (en caractères gras) pour résumer la lecture 6 page 19.
1. Souvent Michelet partait pour le collège... (comment?).
2. Quand il était riche de quelques sous... (qu'achetait-il? pour quelle raison?).
3. Lorsque en classe la faim le tenaillait... (quefaisait-il? quelle explication donnait-il?).
a LE VOCABULAIRE Écoliers et écolières.

Exercices oraux de vocabulaire et d'élocution.


87. Lisez et épelez les mots du tableau. 90. Employez chacun des adjectifs de la 4e
colonne dans une phrase sur un bon ou sur
88. Distinguez dans la lTe colonne les noms un mauvais élève. Les expressions de la
qui s'appliquent à qui forme des élèves; — Se colonne s'appliquent à un bon élève;
à ces élèves. Dites quels établissements donnez des expressions de sens contraire.
fréquentent ces élèves; — ceux de l'ensei- 91. Rapprochez les contraires. Faites-les pré-
gnement primaire, ou secondaire, ou supé- céder de l'article. Ex. : l'orgueil, l'humilité.
rieur. 8 Donnez un adjectif correspondant
à chacun des noms de la 3e colonne. orgueil courage interne inimitié humilité
externe échec paresse
89. Pour chacune des gravures ci-dessous, amitié entente méfiance mésentente
dites ce que fait le maître, —ce que font les concorde confiance succès discorde
enfants; — ce que fait tel ou tel élève. ancien rapidité lenteur nouveau
A LA RÉDACTION
a LA PHRASE. e Les mots et les expressions. ► Richesse.
92. Complétez à l'aide d'expressions tirées 93. Copiez ces expressions. Lisez dans la
du tableau de vocabulaire. lecture p. 12 les phrases d'où elles sont tirées.
Paresseux et mal doué, ce jeune écolier ma mère me reprenait être bien doué
se laissait ... à ne rien faire, alors qu'à des résultats merveilleux compter de tête
la fin de l'année l'attendait un ... diffi-
cile. Maintenant, il a vaincu ..., il s'.... 94. Utilisez certaines expressions de l'exer-
Il r... ; il s'... tant à ... ; il suit si ... les cice 93 pour compléter les phrases suivantes :
leçons de son maître, qu'il ... de ... en fin J'appris très vite à lire : .... — Si parfois
d'année. Celui qui ne craint ... est presque je faisais une erreur, .... —En calcul j'étais
certain du succès. très fort pour ... et j'obtenais ....
e La grammaire, la conjugaison. ► Correction.
SERVONS1 Les gravures nous montrent que le présent de l'indicatif peut exprimer

95. Indiquez par (p. r.) ou par (f. p.) si le 96. C'est demain que je pars. Sur ce modèle
présent exprime un passé récent ou un futur transcrivezlesphrases de l'exercice 95. Parfois,
proche. Ex. : L'école rouvre (f. p.) bientôt. la phrase sera meilleure si vous inversez
L'école rouvre bientôt. — Nous sommes le sujet. Ex. : C'est bientôt querouvre ....
à Paris depuis deux jours. — Nous venons 97. Employez chacun des verbes suivants au
d'Auvergne. —Je quitte la gare à l'instant. présent de l'indicatif dans deux phrases :
— Les vacances finissent dans deux jours.
— Ce soir, nous achetons ce cartable et l'une où ils auront le sens d'un passé récent;
maman couvre mes cahiers. — Ala rentrée, l'autre celui d'un futur proche :
je passe dans la classe du cours supérieur. partir —venir —quitter —arriver —sortir.
w Les phrases tirées des textes. ► Variété.
SERVONS 98. « Souvent, l'hiver passaient parmi nous des élèves de hasard » (lecture p. 16).
Le sujet est inversé (après le verbe); il est ainsi mis en valeur.
99. Comme dans la phrase-modèle n° 98, 100. A l'aide des verbes : s'organiser, dire en
donnez aux verbes un sujet inversé. rougissant, affirmer, passer, s'installer, faites
A l'heure prévue par l'emploi du temps, des phrases imitant le modèle no 98.
commence .... —Vers le soir, quand appro- Parfois, à l'époque des congés, dans notre
che ... les élèves s'agitent. —Quand sur- prairie (campeurs). — Souvent, à la sortie,
viennent ...., tous quittent la plage. — devant l'école (jeux animés). — Chaque
Au tournant de la voie, crachant la fumée, matin, à la même heure (facteur et laitier).
apparut la .... — Rien ne sert de courir, —Auconcours du mois prochain (le maître),
dit le ..., il faut partir à point. tu seras certainement parmi les premiers.
MLA RÉDACTION.
101. A l'école. Chaque soir, votre maman 102. Lire! Mon petit frère (ou ma petite
vous demande des nouvelles de votre classe. sœur) apprend à lire avec difficulté. Je l'aide
Racontez une de vos journées d'écolier. de mon mieux... Des progrès... Enfin!
. 103. La première récréation d'un nouvel élève. Récit d'après gravures.
3. LA CHASSE
OBSERVEZ F l'équipement, l'armement d'un COMMENT ▶ et quand chasse-t-on dans votre
chasseur, son départ pour la chasse (allure, pays? (à l'arrêt? à l'affût? au chien courant? à
chien), son retour (glorieux ounon suivant que...); courre?) Ya-t-il du gibier d'eau? du gros gibier?
—un tableau de chasse; —un étalage de gibier. DESSINEZ ▶la silhouette d'un chasseur épaulant.

7. —La piste brouillée.


1. C'est une paisible matinée d'automne. Il fait encore
gris. Soudain on entend une détonation*, puis une
seconde, puis d'autres encore, des cris et des aboiements
furieux. Les rats se cachent en piaulant dans leurs
trous. Les perdrix et les cailles, affolées, se sauvent dans
toutes les directions, sur les champs que parcourent
les groupes d'hommes et des meutes" de chiens.
Froux et Capucine quittent leur gîte" et fuient
éperdument chacundesoncôté : Frouxàtravers champs,
Capucine vers la forêt.
2. Les oreilles de Froux sont aplaties sur son dos. Il
court comme le vent. Derrière lui, il entend la respi-
ration rauque' d'un grand chien de chasse.
Ce chien-là reconnaît les pistes secrètes* des lièvres.
Il n'a qu'à mettre son museau à terre. Il poursuit Froux
en aboyant férocement. Froux fait un bond à gauche,
puis un bond à droite. Le chien, dérouté, reste un peu
en arrière.
L'air est déchiré par les détonations et les cris.
Froux court deplus enplus vite. Il court commeiln'avait
jamais couru de sa vie.
— 22 —
3. Il arrive à la lisière* du bois. Le chien pousse un
grognement et, la langue pendante, regagne du terrain.
Froux sent qu'il est au bout de ses forces. Son cœur
bat si fort qu'il ne peut plus respirer.
Et tout à coup, alors que, exténué*, il penche la
tête vers le sol, il s'aperçoit que l'herbe qu'il foule est
imprégnée d'une odeur familière. Pas de doute! C'est le
chemin d'un autre lièvre.
4. Cette découverte le réconforte. Il s'élance sur cette
piste étroite et, au moment où un buisson de genièvre
le dérobe à la vue du chien, hop! il fait un grand bond
de côté, et galope dans le sens opposé.
Le chien n'a rien vu. Les yeux injectés de sang*, le
museau toujours à terre, il suit la piste de l'autre.
Froux traverse la forêt et gagne le marais. Il n'entend
plus les voix humaines et les coups de fusil deviennent
de plus en plus faibles. Encore quelques sauts et le voilà
dans les joncs. About de forces, il se laisse tomber dans
cette cachette.
5. Il ne se décide à quitter son abri que tard dans la nuit. Le ciel scintille de
milliers d'étoiles et tout respire le calme. Mais Froux est encore rempli de crainte.
Le vacarme des détonations et des aboiements résonne encore à ses oreilles.... Malgré
sa frayeur il regagne la plaine. Il parcourt les sillons, renifle la terre, écoute. Non,
Capucine n'est pas passée par là. Il repart à grands bonds, fouille la forêt. Mais
en vain....
Et Froux sent tout à coup qu'il ne retrouvera plus Capucine. Dans le silence
de la nuit on entend une plainte douloureuse. C'est Froux qui pleure sa Capucine.
LIDA.Froux leLièvre. Albums duPère Castor. Flammarion.

Des mots et des expressions... aux faits et aux idées.


^ Détonation : bruit que fait le départ d'un > i. Qu'est-ce qui trouble cette paisible
coup de fusil (rappr. tonnerre). — Gîte : matinée d'automne? — Comment les divers -
endroit où s'abrite le lièvre; ne pas confondre animaux réagissent-ils aubruit des détonations?
avec le terrier du lapin (qui est dans la — Froux et Capucine fuient éperdument
terre). — Meute : groupe de chiens dressés chacun de son côté; pourquoi ?—2. Comment
à la poursuite du gros gibier. — Rauque : le chien peut-il reconnaître les pistes secrètes
la respiration du chien essoufflé devient des lièvres? Pourquoi parfois est-il dérouté?
rude. —Des pistes secrètes : le lièvre ne laisse — Quelle est la race de chiens qui chasse
que des traces à peu près invisibles pour le le nez au vent? —3. Quelle ruse notre lièvre
chasseur; seul un chien courant peut, à imagine-t-il pour échapper au chien? Pour-
l'odeur, pister un lièvre. — Lisière : bor- riez-vous dessiner les deux traces (mettre
dure. — Exténué : à bout de forces. — des flèches de direction)? — 4. Le lièvre
Injectés de sang : l'effort du chien fait affluer agit-il ainsi parce qu'il est intelligent ou
le sang aux yeux qui deviennent rouges. bien ne fait-il que suivre son instinct?
► Opposez le calme de cette matinée au trouble apporté par la chasse. —Opposez égale-
ment les termes qui, dans cette dramatique poursuite, peignent la fuite éperdue de Froux et
- la hargne du chien. —Relisez le paragraphe 5; quelle est l'impression qui s'en dégage?
GRAMMAIRE L'adjectif qualificatif
OBSERVONS Ce chien connaît les pistes secrètes; il poursuit le beau lièvre.

- RETENONS I. L'adjectifqualificatifse placeavant ouaprès lenompouren préciser le sens.


Il exprime une qualité ou caractérise un être ou une chose.
Ex. : Un beau lièvre roux dort au gîte.
2. L'adjectif qualificatif s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il qualifie.
Ex. : un gîte secret, une piste secrète; des gîtes secrets, des pistes secrètes.

Exercices oraux.
104. Lisezlen°4dela lecturep. 23en indiquant 106. Pour parler correctement, doit-on dire :
les adjectifs qualificatifs et les noms auxquels un noir chien ou un chien noir; — un gros
ils se rapportent. lièvre ou ... ; — un lapin petit ou ... ;
105. Donnez 5 adjectifs qualificatifs pouvant —un tir précis ou ... ;—unamiinquiet ou ....
caractériser un chien; — un lièvre. Ajoutez e Quelle différence de sens faites-vous entre :
successivement 3 adjectifs qualificatifs dif- une curieuse femme et une femme curieuse;
férents à chacun des noms : cri, aboiement, un grand homme et un homme grand; un
chasseur. Ex. : un cri aigu, un cri .... triste personnage et un personnage triste.

Exercices écrits.
107. Copiez le texte suivant. Soulignez les 109. Copiez le texte suivant. Soulignez les
adjectifs qualificatifs d'une flèche orientée adjectifs qualificatifs : ceux du masculin
vers le mot qu'ils qualifient (v. p. 360). d'un trait; ceux du féminin de deux traits.
Un jeune homme s'avance dans la plaine, Sabasse, le rusé braconnier, vient d'enfouir
tenant comme un cierge son beau fusil dans sa musette délavée par la pluie le
neuf. Devant lui, son chien fidèle essaie lièvre raide qu'il a pris au collet. Inquiet,
de trouver les pistes secrètes des lièvres. il se hâte maintenant vers le bois : le garde
Tout à coup, un bruit d'ailes affolées puis, l'a-t-il suivi à pas furtifs? Va-t-il surgir de
une détonation sèche à sa gauche : une per- derrière ce gros chêne et, méfiant, vérifier
drix grise vient d'être touchée par le père le contenu de la musette? Sabasse se hâte
Troche, un fin fusil. Narquois, il toise le et, silencieux, disparaît dans l'ombre épaisse
chasseur novice : « Alors, tu ne vois rien! » des fourrés touffus.
108. Complétez par les adjectifs : giboyeuse, 110. Complétez les adjectifs etfaites-les accor-
vaste, inattendue, beau, proche, succulente, der avec les noms en tête des lignes :
odorant, aimable, harassés, longue. une fourrure épai..., soyeu..., fin...;
des chiens fidèl..., féroc..., hargn... ;
L'... aubergiste accueille dans sa ... les lièvres peur..., craint..., affol... ;
cuisine les chasseurs ... par une ... marche. des chasseurs rus..., patien..., adroi....
Il leur sert une ... omelette au lard, puis,
... à souhait, un civet qui les console d'une III. Même exercice que le précédent mais en
bredouille bien ... dans cette plaine très remplaçant les noms par : pelage, chienne,
.... Et chacun explique à son ... voisin hase (femelle du lièvre), fillette — et en
comment il manque, par la faute d'un autre, mettant au pluriel ce qui est au singulier
un lièvre magnifique, le plus ... dela contrée. et réciproquement.
ORTHOGRAPHE ET ANALYSE
N DICTÉE. Un fin chasseur. Troche est adroit. C'est un
fin chasseur. Cela se devine à son splendide fusil. Cela
se voit à son carnier gonflé d'où sortent les longues pattes
d'un lièvre et les têtes fines de jolis perdreaux. Miraut
est son seul compagnon. Troche n'aime pas les bavards
maladroits qui font manquer une belle pièce.... Il va vers le
petit bois où pullulent les lapins.... Le chien furieux aboie.
Inquiet, le petit lapin détale au plus vite. D'un bond souple
et rapide, il regagne vite son terrier natal. Troche ne le
tient pas encore!
a ANALYSE GRAMMATICALE. ——L'adjectif épithète, attribut ou apposé.
BSERVONS Dans les phrases suivantes, l'adjectif furieux est employé de 3 manières
1. Legros chien furieux aboie (gros, furieux, près du nom chien) ^ épithètes du nom chien
2. Lechien est furieux, il aboie j f"h"™xp™Ufé auverbenom-sujetest * attribut du sujet chien
3. Furieux, le chien aboie (furieux, détac-hé du nom chien ^ apposé au nom chien.
. Exemple d'analyse (phrase 2) : FURIEUX, adj. quoi. attribut du nom chien, masc. sing.
Exercices oraux ou écrits.
112. Lisez la dictée et indiquez tous les adjec- 114. Transformez les adjectifs épithètes en
tifs qualificatifs. —Quelle est la fonction de : attributs (voir RETENONS,ci-dessous). Ex. : le
adroit, furieux, inquiet, souple, natal? sanglier farouche; lesanglier devientfarouche.
Le lièvre immobile
113. Après chaque adjectif qualificatif, indi- Le sanglier farouche
La campagne paisible La forêt sombre
quez entre parenthèses sa fonction (épithète Sa fourrure fauve La bête morte
de ..., attribut de ..., apposé à ...). Le lapin craintif La plaine calme.
Les animaux de la forêt sont inquiets. Immo- 115. Analysez les adjectifs qualificatifs des
biles, les chasseurs les guettent. — Une
sourde détonation trouble la campagne 3 dernières phrases de la dictée.
paisible. Rapides, les perdrix fuient à tire 116. Utilisez chacune des expressions de
d'aile. Bientôt, un cri plaintif annonce la fin l'exercice n°114pour construire unephrase avec
d'un pauvre lièvre. — Stupéfait, le chasseur l'adjectif apposé. Ex. : Farouche, le sanglier
voit disparaître le jeune lapin dans son terrier. courait face aux chiens.
RETENONS. Suivant sa place dans la phrase par rapport au nom qu'il qualifie, l'adjectif
qualificatif est épithète, apposé, ou attribut. Il est attribut s'il est relié à ce nom par un
des verbes être, sembler, paraître, demeurer, rester.
a ANALYSE DE LA PHRASE. Principales et subordonnées
SERVONS Il va dans le petit bois où pullulent les lapins, 2 verbes, 2 propositions.
1. Il va dans le petit bois : partie essentielle de la phrase p- Proposition principale.
2. ou pullulent les lapins : complète la proposition principale ► Proposition subordonnée.
117. La lie et la dernière phrase de la dictée 119. Al'aide des signes convenus (voir p. 360),
sont des indépendantes; pourquoi? — Indi- séparez les propositions et indiquez leur nature.
quez la principale et la subordonnée de la Le braconnier rappelle son chien qui
oe puis de la 4e phrase de la dictée. chasse dans le bois. Le cuisinier nous a
118. Recopiez les 4 premières phrases de la préparé un civet qui parfume toute la mai-
dictée; séparez les propositions indiquez leur son. Je suis sûr que vous serez content de
nature al aide dessignes convenus (voir p. 360). votre achat. Je crois que vous avez raison.
RETENONS. La proposition subordonnée complète une proposition principale
Une proposition subordonnée est souvent annoncée :
1) par qui, que, quoi, dont, où, lequel (pronoms relatifs). (v. page 56).
2) par que, quand, comme, si, lorsque .... (conjonctions de subordination. (v. page 286).
8. —Hallali* dans les Landes.

1. Tout à coup, commeil grattait du pied le sol mobile,


le chevreuil tressaillit. Un frisson qu'il ne connaissait
pas le parcourut, de ses sabots fourchus à son bois
rameux\ Un bourdonnement emplit ses oreilles poin-
.tées... Par-dessus les genêts fleurissants, vers un jeune
bois de pins, là-bas, il bondit, il bondit.
Une lieue plus loin, il s'arrête, aux écoutes. Plus rien!
Ce bruit de cuivre, mélancolique et strident, qu'il n'avait
jamais ouï* et qui l'avait fait se précipiter, s'était tu....
Peut-être n'était-ce qu'un fracas naturel amplifié par
l'espace, comme l'écroulement d'un arbre, peut-être un
bruit fugitif?... Il reprit haleine.
2. Il était éventé*.... Cavaliers vêtus de rouge et ceints
de leur trompe, amazones en catogan* noir ou blond,
montés sur des chevaux puissants de poitrine profonde
et d'haleine inépuisable, chiens bleus de Gascogne
sous le fouet des piqueurs avaient pris sa voie*.
Et maintenant, comme un trait noir, il volait. A
distance, il paraissait soulevé de terre. Mais la ruée sur
la piste s'accentuait. Un tourbillon de feuilles et de
poudre montait et s'abattait derrière les chasseurs....
3. Après son premier élan, face àla brise, le chevreuil avait fait halte. Il examinait
le taillis. Il chevrota doucement, puis plus fort et, comme il n'y avait pas encore
d'échos sous les cimes trop basses et que rien ne lui répondait, il respira. Il monta
à petits pas, il gravit la pente. Un immense aboi l'accueillit. Toute la chasse débou-
chait. Les cors éclatèrent. Il vibra tout entier dece cri déchirant. Lemêmefrissonde
tout à l'heure le saisit, il fut cloué sur place et chancela. Mais l'instinct le banda sur
lui-même et, des quatre pieds àla fois, détendu soudain, il précipita ses bonds.
4.... Alors, ce fut le laisser-courre. Les cavaliers,
debout sur leurs étriers, les amazones courbées en avant,
les chevaux, la bouche appuyée, les chiens tête haute, la
narine ouverte, accéléraient leur train.... En tête, sur
un grand cheval bai", une jeune femme, les rênes à
pleines mains et les poignets bas, menait l'allure.
5. Lechevreuilmaintenaitsadistance. Filantàmi-pente,
il réglait ses foulées, plus souple et plus agile, écoutant
s'éloigner ou se rapprocher les galops forcenés.
Mais le va-et-vient de sa respiration contractait ses
flancs, des filaments sanglants striaient ses naseaux
dilatés et un brouillard emplissait ses yeux d'une
tristesse obscure. Comme un trait noir, il volait• ...;4
A
6. Cependant, là-bas, on l'avait vu s'arrêter et fléchir. Une sorte de rugissement
joyeux parvint à ses oreilles.... La chasse, triomphante, fondait sur lui. Il entendait
ralentir les chevaux et rallier les chiens. Puis des abois sinistres éclatèrent, l'hallali
sonna.
Il fut investi*. Un cercle de naseaux et de gueules oppressées l'entoura. Des cava-
liers sautèrent à terre pour le servir*. En ce moment, la bête forcée, jusque-là arc-
boutée sur ses pieds, bondit en avant. Un chien hurla, comme s'il était chargé. Peur
risible. Le chevreuil s'abattit. Une gorgée de sang vint à ses lèvres et ce fut tout....
J. DEPESQUIDOUX.Cheznous.Plon.
Des mots et des expressions... aux faits et aux idées.
^ Hallali : terme de chasse à courre : cri ou ► i. Le chevreuil tressaille, puis se précipite, puis
sonnerie annonçant que la bête est aux reprend haleine; pourquoi? Que suppose-t-il
abois (ne peut plus résister). — Rameux pour se rassurer. — 2. En le rapprochant
(rappr. ramifications) : on dit les bois en de vent, expliquez : il était éventé. — A l'aide
parlant des cornes du cerf. — Ouï : verbe des gravures et du texte, décrivez le costume
vieilli signifiant entendre (l'ouïe). — Éventé : des cavaliers, des amazones. — 3. Cherchez
senti dans le vent par les chiens. — Catogan : dans le paragraphe 2 quelles sont les qua-
nœud de cheveux relevé et maintenu par un lités que doivent avoir les chevaux pour une
ruban. — Voie : piste conservant, après telle chasse. —4. Comment le chevreuil pour-
le passage de la bête, ses empreintes et son suivi règle-t-il sa fuite ? Pourquoi ? — Quelles
odeur. —Bai : de couleur brune. —Investi s sont les phrases, les expressions qui montrent
entouré complètement par les chiens. — l'acharnement du laisser-courre? —5. Qu'est-ce
Servir : terme de chasse signifiant tuer à que ce rugissement joyeux (§ 6) ? Que signi-
l'aide d'une dague (épée large et courte). fie-t-il pour les chasseurs ? pour le chevreuil ?
► Opposez lafaiblesse du chevreuil isolé à laforce organisée de l'équipage acharné à sa pour'-
suite. —Dans cette poursuite, montrez la pauvre bête d'abord surprise, puis alternativement
pleine d'espoir, rassurée puis follement inquiète. —Que pensez-vous de cette lutte inégale?
- VOCABULAIRE Mots dérivés et mots composés

Exercices oraux ou écrits.


120. Qu'est-ce qu'un préfixe? un suffixe? une 123. En utilisant des suffixes comme eau, on,
racine? —Quel est le préfixe dans : revoir, et, donnez pour chacun des noms un dérivé
désunir, sourire? —Quel est le suffixe dans qui soit un diminutif. Ex. : chat, chaton.
terrain, piqueur, chevreau? — Donnez un chat chèvre rat perdrix loup
dérivé et un composé de chasse. ours lion âne oiseau aigle
121. Cherchez dans le § 6 de la lecture un 124. Donnez un composé de même racine que
mot, composé ou dérivé, de la même racine chacun des mots suivants. Ex. : tenir, soutenir.
queles motssuivants. Ex. : rugir, rugissement. tenir rire rider percer courir
rugir joie triomphe lent lier lever dire tirer sauter ployer
son tour saut rire gorge
125. Former avec les mots suivants unmotqui
122. Écrivez un dérivé à la suite de chacun soit à la fois composé et dérivé. Ex. : vent,
des mots suivants. Ex. : fusil, fusillade. éventer.
fusil garde ours guet tir vent mont veille gros plume
terre cartouche champ gros pot port rang long plant pli
RETENONS.Un mot composé est formé d'une racine et d'un préfixe. Ex. : transport.
Un mot dérivé est formé d'une racine et d'un suffixe. Ex. : portillon %
CONJUGAISON ET ORTHOGRAPHE L'imparfait de l'indicatif
;OBSERVONS L e chevreuil volait, réglait ses foulées suivant que le galop des chevaux s'éloi-
gnait ou se rapprochait. Pour décrire cette longue et dramatique fuite de la
pauvre bête on emploie des verbes à un temps passé ^ l'imparfait de l'indicatif.
Au présent on aurait dit : Le chevreuil vole, règle ses foulées....
� RETENONS L'imparfait de l'indicatif des verbes :
rendre (3e gr.)
je rendais
tu rendais
il rendait
ns rendions
vs rendiez
ils rendaient
Exercices oraux de mémoire.
126. Lisez les verbes en colonne; épelez les ter- 127. Conjuguez à l'imparfait de l'indicatif
minaisons. —Même exercice, mais en chan- sauter (comme chanter), grandir (comme
geant de verbe à chaquepersonne. Ex. :J'étais, finir), défendre (comme rendre).
tu avais.... e Conjuguezlescinqverbesenlignes 128. Lisez le 95 de la lecture 8p. 26 et indiquez
horizontales en épelant les terminaisons. les verbes qui sont à l'imparfait.
Exercices écrits d'assouplissement.
129. Conjuguez à l'imparfait de l'indicatif 130. Transcrivez la dictée page 25 (jusqu'à
et soulignez les terminaisons : compagnon) en mettant les verbes à l'impar-
n'êtré pas adroit et manquer tout, fait de l'indicatif. Soulignez ces verbes.
Ex. : Troche était ....
entendre les chasseurs et avoir peur.
Exercices de contrôle.
131. Écrivez les verbes suivants à la personne 133. Ajoutez la terminaison convenable de
indiquée de l'imparfait de l'indicatif. l'imparfait de Vindicatif. Ex. : Je lisais.
finir (2s) chanter (2s) être (3 s) je lis... nous ail... elle tricot...
être (2p) chanter (2p) avoir (3 p) ils rang... tu chass... tu écriv...
monter (3p) ralentir (2 s) avoir (3 s) elles cour... il dis... vous charg...
grandir (3 s) regarder (2 s) finir (1 s) 134. Dans la phrase suivante remplacez il par
132. Complétez par un pronom personnel : tu puis par nous (peu et dur ne changent
pas d'orthographe). Ex. : Tu chantais.
je, tu, il ou elle, nous, vous, ils ou elles.
... riait ... ou ... chantais ... gardions Il chantait du matin au soir, mangeait de
... étions ... ou ... étais ... vendiez bon appétit, buvait peu et travaillait dur.
... avait ... ou ... visais ... rataient 135. Même exercice que le n° 131, mais en
... ratissait ... ou ... liais ... guettait mettant les verbes au présent. Ex. : tu finis.
DICTÉE. A la lisière du bois.
Les chasseurs cernaient le bois où se cachait Roux, le
lièvre. Personne ne faisait le moindre bruit et chacun guet-
tait, tous les sens en éveil. Mais rien, sauf les aboiements du
chien qui, par instants, troublaient le silence. Quand ils
devenaient plus proches, nous nous préparions. Impatients,
les plus jeunes épaulaient, mais, bientôt découragés, ils repo-
saient leur arme sans tirer.
136. Transcrivez la dictée au présent. Séparez les propositions
des 2premières phrases (signes p. 360).
RETENONS. A l'irnparfait de l'indicatif, tous les verbes
ont les mêmes terminaisons : ais, ais, ait, ions, iez, aient.
9. — Le rappel.
1. Autrefois, quand l'ouverture approchait, le Tonton
Anselmedevenait commefou. Lamaison n'était pas assez
grande pour le contenir. Ses domestiques étaient sur
les dents*; c'était pour ses chiens, c'était pour ses car-
touches, pour ses guêtres, pour ses vêtements, pour le
flingot,c'était,—oui, Seigneur!—c'étaitpoursesgourdes.
Il en avait pour l'eau, pour le café, pour la petite
goutte de kirsch, celle qu'on savoure au bord du bois
des Herpault, après un beau coup de fusil.
Et, en chasse, vous étiez insatiable*, Anselme! Vos
porteurs étaient à bout. Bien avant que le soleil ne chavi-
rât, vous aviez renvoyé le dernier, et vos amis l'avaient
suivi, fourbus, claqués, tirant la patte.... Vous, encore
alerte, vous marchiez toujours, et vous tiriez, et vous
abattiez, et votre carnier se remplissait encore une fois.
2. Anselme, c'est ce qui vous a perdu. Aun moment,
il ne vous a plus été possible de voir le gibier. Il a bien
fallu quevouscessiezde tirer et, dans la plaine, le rappel*
des survivants a commencé très loin, et de tous les côtés
et plus près de vous—si près! Vous avez cru que c'était
dans votre dos.
Apeine étiez-vous immobile, quand le cri reprenait,
plus complet.... Vous avez fait volte-face : le cri, une
nouvelle fois est parti dans votre dos! Ah! quel froid
cela vous a causé et comme vous avez plongé vivement
la main dans votre carnier, tout tiède de tant d'existences
innocentes qui s'y étaient achevées depuis le matin!...
Et qu'avez-vous trouvé, Anselme?
3. Allons, avouez, pauvre Tonton, que vous avez senti
sous vos doigts, parmi les perdreaux morts, celui que,
dans votre allégresse démoniaque., vous aviez enfoui sans
vous assurer qu'il était bien mort! Il n'était pas mort!
Tout doucement, il s'était ranimé et c'est lui qui lan-
çait à ses frères de la plaine son chant de détresse, son
adieu....
Vous avez saisi la petite bête, et rageusement, vous
lui avez tordu le cou.... Mais les autres. rappels ont
continué, pareils à des reproches; ils vous ont poursuivi
jusqu'au seuil de-votre maison et vous étiez en proie à
un drôle de remords*....
Voilà pourquoi, Anselme, votre cœur se serre lorsque
vous entendez le rappel des perdreaux.... Et voilà pour-
quoi, de fin fusil, vous êtes devenu cepiètre monsieur sur
qui l'on ne compte plus pour faire le tableau*.
G. CHÉRAU.Chasseet Plein Air enFrance. Stock.
DES TEXTES ET DU VOCABULAIRE
a LA LECTURE. Le rappel.
LES MOTS. — Être sur les dents ; éner- Allégresse démoniaque : Anselme tirait et tuait
vé, épuisé de travail. — Insatiable : qu'on ne avec une joie diabolique. — Remords : tour-
peut rassasier; qui n'en a jamais assez. — ment provoqué par le souvenir pénible d'une
Rappel : après la chasse, cri des perdrix qui faute. — Tableau : ensemble des pièces de
s'appellent pour se retrouver, se rassembler. gibier abattues par un groupe de chasseurs.
Exercices oraux de recherche collective.
0 L'IDÉE ESSENTIELLE ET LE TON. Anselme, un fin fusil, est devenu un piètre chasseur.
Lisez le § 1. Marquez la multiplicité des exigences folles d'Anselme en pressant le débit et en
appuyant sur les c'était, les pour. — Un ton de sermon pour le § 3 (pourquoi?).
w L'INTÉRÊT DU RÉCIT. Il oppose : la cruauté... la faiblesse; — l'ardeur d'Anselme au début et ....
W LES MOTS-CLEFS. Le personnel d'Anselme est sur les dents (pourquoi?). — Lui, tuait avec une
' allégresse démoniaque. — En proie au remords, il @ est devenu un piètre monsieur. (Expliquez.)
Questions sur la lecture. Exercice -individuel d'application.
137. Relevez les détails du texte montrant 138.Complétezcerésumé. i. Autrefois,Anselme
l'ardeur, l'acharnement du chasseur. était un .... Quand le soleil baissait à l'ho-
— Qu'est-ce qui a fait naître le remords rizon, on le voyait encore ... alors que ....
dans la conscience de ce chasseur endurci? 2. Mais un soir qu'il restait seul,il s'aperçut
—Pourquoi, maintenant, ses compagnons ne qu'un perdreau .... Rageusement ....
comptent-ils plus sur lui pour le tableau ? 3. Et depuis cejour-là,enproie...Anselme...
a LE VOCABULAIRE. La chasse.

Exercices oraux de vocabulaire et d'élocution.


139. Lisez et épelez les mots du tableau. A 141. De quoi se compose l'équipement du
l'aide des gravures décrivez un griffon, un chasseur? — Indiquez les termes qui se rap-
basset, un braque, un setter. — Qu'est-ce portent uniquement à la chasse à courre; —
qu'un chien courant? un chien d'arrêt? dans la 4e colonne, indiquez ceux qui concer-
140. La chasse est-elle autorisée entouttemps? nent : du gibier à poil; du gibier à plume.
142. Précisez le sens du mot en italique dans :
Partout? Qu'est-ce qu'un permis de chasse? donner de la voix donner sa voix
une chasse gardée? l'ouverture ou la fer- un vol lourd
meture de la chasse? —Quand sonne-t-on tirer au vol
le laisser-courre? l'hallali? éventer le gibier éventer un piège
A LA RÉDACTION
m LA PHRASE. e Les mots et les expressions. ► Richesse.
143. Complétez par des mots du vocabulaire. 144. Complétez par des mots du vocabulaire.
Un ... à chien est moins moderne qu'un Le nez au vent, le setter tient 1'.... — Le
fusil à percussion centrale. — On met le museau au sol, la queue battante, le ...
gibier tué dans une ... ; on dit aussi une .... suit la voie du sanglier. Les valets ... les
L'écolier porte livres et cahiers dans chiens quand on sonne le .... —Le piqueur
une .... —Les valets (à pied) et les piqueurs sonne l'... quand la bête est aux ....
(à cheval) font partie de 1'... d'une chasse 145. Construisez une phrase à l'aide de chacun
à .... —Le setter a éventé une compagnie des groupes de mots ci-après :
de .... — Le piqueur a suivi les brisées
d'une ... de cerfs. — Le rusé braconnier 1. (limier—voie—lever la bête—sonnerlavue).
savait prendre le lièvre au .... — On releva 2. (chien — tirer au jugé —découvrir).
les traces d'un sanglier qui avait établi sa ... 3. (meute — mener — donner de la voix).
dans le sous-bois. 4. (épauler —perdrix — faire coup double).
e La grammaire, la conjugaison. ► Correction.
146. Mettez l'adjectif en relief en 147. Précisez le sens du nomà l'aide d'un des
APPOSITION plaçant l'apposition au début de adjectifs épithètes : rapide, altéré, imprégné,
la phrase. Ex. : Frémissant, le chasseur.... mélancolique, infatigable. Faites l'accord.
Le chasseur frémissant attend pour tirer L'herbe, ... d'une odeur familière, attire
l'envol de la perdrix. —Le chien trempé mais le lapin gourmand. —Le chien, ... par sa
content, rapporte le canard tombé dans course, va vers la fontaine. —L'appel ...
l'étang. — L'écureuil sautait de branche en du cor résonne au loin, puis se tait. —Les
branche, vif et gai. — La clairière verte et chevaux ... maintiennent le galop et
riante nous accueille. — Le chamois fuit forcent le cerf. —Le limier ... s'élance et
rapide comme la flèche sur les rochers. le renard est bien près de sa perte. -
e Les phrases -tirées des textes. ► Variété.
^SERVONS Phrase 148. C'est unepaisible matinée d'automne. Ainsi commence «Lapiste brouillée » (p. 22).
dont le pittoresque vient de la forme et de la place d 'un adjectif évocateur.
149. A l'aide des adjectifs suivants : belle, 151. Le lapin est si inquiet qu'il détale au
habile, triste, calme, sombre, magnifique, plus vite. Employez de même si... que pour
construisez sur le modèle 148 des phrases construire desphrases à l'aide des expressions :
utilisant les expressions suivantes. Ex. : C'est ses mains froides
une .... ses pattes lasses
sa veste mouillée l'étang profond
matinée de printemps chasseur de chamois le sentier étroit le vieux cerf
fusil à deux coups journée d'hiver
dimanche de décembre soir de mai 152. Pas de doute! C'est le chemin d'un
150. Complétez les phrases de l'exercice 147 autre lièvre. Imitez cette phrase pour en
et transformez-les en mettant en tête l'adjectif construire 5 autres sur la chasse. Ex. : Pas
choisi. Ex. : Imprégnée d'une odeur .... de doute! c'est une volée de perdreaux.
mLA RÉDACTION
153. Un fameux coup de fusil. 154. Serai-je chasseur? (C'est Paul quiparle.)
C'est votre voisin (ou quelqu'un d'autre) 1. Une belle journée ... un beau départ.
qui raconte une histoire de chasse un 2. Commej'aimerais... !pensePaul.Pourquoi?
peu ... extraordinaire. Faites-le parler. 3. Le retour (fatigue, boue, victimes). Non!...
155. Quel étourdi! Le fusil était-il chargé? Racontez d'après les gravures.
4. LES ENFANTS. LES JEUX
OBSERVEZ ▶un enfant qui joue seul (quels jeux? INDIQUEZ ►quatre jeux (individuels ou collec-
quels jouets? —réflexions, attitudes) —les réac- tifs). LEquel préférez-vous? Pourquoi? Quels
tions de vos camarades dans un jeu ou un sport sont ceux que vous aimez moins? Pourquoi?
collectif (émulation, esprit d'équipe, discussions...). DESSIN▶frise inspirée du tennis (ou du basket).

10. —La mine d'argent.


1. Un matin de la fin de septembre, par un temps
pluvieux et déjà frais qui sentait mélancoliquement
l'automne, j'étais entré dans la cuisine, attiré par un feu
de branches qui flambait gaiement dans la haute che-
minée ancienne. Et puis là, désœuvré, contrarié de cette
pluie, j'imaginai pour me distraire de faire fondre une
assiette d'étain et de la précipiter, toute liquide et brû-
lante, dans un seau d'eau.
2. Il en résulta une sorte de bloc tourmenté, qui était
d'une belle couleur d'argent clair et qui avait un cer-
tain aspect de minerai*. Je regardai cela longuement,
très songeur. Une idée germait dans ma tête, un projet
d'amusement nouveau, qui allait peut-être devenir
le grand charme de cette fin de vacances.
3. Le soir même, en conférence tenue sur les marches
du grand escalier à rampe forgée, je parlais aux petits
Peyral de présomptions* qui m'étaient venues, d'après
l'aspect du terrain et des plantes, qu'il pourrait bien
y avoir des mines d'argent dans le pays. Et je prenais,
pourle dire, deces airs entendus de coureur d'aventures,
comme en ont les principaux personnages, dans ces
romans d'autrefois qui se passent aux Amériques.
— 32 —
4. Chercher des mines, cela entrait bien dans les attri-
butions de ma bande, qui partait si souvent avec des
pelles et des pioches à la découverte des fossiles* ou des
cailloux rares.
Le lendemain donc, à mi-montagne, comme nous
arrivions dans un chemin délicieusement choisi du
reste, solitaire, mystérieux, dominé par des bois et très
encaissé entre de hautes parois moussues, j'arrêtai ma
bande, avec un flair. de chef peau rouge : ça devait être
là; j'avais reconnu la présence des gisements*précieux, —
et, en effet, en fouillant à la place indiquée, nous trou-
vâmes les premières pépites* (l'assiette fondue, que, la
veille, j'étais venu enfouir).
5. Lesmines nous occupèrent sans trêve pendant toute
la fin de la saison. Eux, absolument convaincus*, émer-
veillés, et moi, qui pourtant fondais tous les matins des
couverts et des assiettes de cuisine pour alimenter nos
filons d'argent, moi-même arrivant presque à m'illu-
sionner aussi.
Le lieu isolé, silencieux, exquis, où ces fouilles se pas-
saient, et la mélancolie sereine de l'été finissant, jetaient
un charme rare sur notre petit rêve d'aventuriers.
6. Nous tenions du reste nos découvertes dans le plus amusant mystère. Il yavait
maintenant entre nous commeun secret de tribu. Et dans un vieux coffre du grenier
de mon oncle, nos richesses, mêlées d'un peu de terre rouge de montagne, s'entas-
saient comme en une caverne d'Ali Baba. Nous nous étions promis de les y laisser
dormir pendant tout l'hiver, jusqu'aux vacances prochaines, où nous comptions bien
continuer de grossir ce merveilleux trésor.
PIERRELOTI.LeRomand'un Enfant. Calmann Lévy.

Des mots et des expressions... aux faits et aux idées.


► Minerai : mélange plus ou moins riche de ► I. Désœuvré, contrarié (par quoi?) : qu'ima-
métal et de minéraux divers qu'on trouve gine l'auteur pour se distraire ?—2. Quelle est
dans le sol. On traite ensuite le minerai pour l'idée, le projet d'amusement nouveau qui
isoler le métal. — Présomption : supposi- germe dans sa tête? — 3. Pourquoi au cours
tion. — Fossiles : plantes ou animaux des de sa conférence, prend-il des airs entendus
époques très anciennes, conservés dans le de coureur d'aventures? —ne parle-t-il que de
sol sous une carapace de pierre (calcaire présomptions? — Sa bande n'était-elle pas
ou silice). —Encaissé : resserré (rappr. caisse). déjà entraînée à un semblable travail? —
— Flair : l'enfant sentait, devinait la pré- 4. Pourquoi, près du terrain choisi, dit-il
sence du minerai, comme un chien flaire le avec une feinte prudence : «Ça doit être là! »—
gibier. —Gisement (oufilon) : veine de minerai 5. D'où venait le charme de leur rêve d'aven-
ou de charbon sous la terre. — Pépite : turiers?Qu'est-ce que le meneur de jeu devait
petite masse de métal trouvée pure dans le faire pour alimenter les filons? Et pourtant,
sol. — Convaincu : assuré, certain. il arrive à s'illusionner lui-même; pourquoi ?
► Auriez-vous aimé faire partie de leur tribu de chercheurs d'aventures ? Pourquoi? Quelle
part auriez-vous prise dans la direction, Yorganisation, l'extension, les recherches? —Avez-
vous déjà imaginé quelquejeu nouveau? Lequel? Quel plaisir y avez-vous pris? Pourquoi?
GRAMMAIRE L'adjectif qualificatif. Le genre et le nombre.
OBSERVONS
11, Les adjectifs qualificatifs et mettons-les au féminin, puis au pluriel :
I un haut buffet ancien —une haute cheminée ancienne ^ e marque du féminin
* l le haut sommet rocheux —les hautes parois rocheuses ^ s marque du pluriel

RETENON'�S 1. On forme le féminin des adjectifs qualificatifs en ajoutant e au


masculin. Ex. : un haut sommet, une haute cheminée.
2. Si l'adjectif masculin se termine par eil, el, et, on, ien, on double 1, t ou n
avant de former le féminin. Ex. : vermeil, vermeille, bon, bonne.
EXCEPTIONS : complet, concret, discret, inquiet, replet, secret font complète....
Dans la plupart des autres cas, la prononciation indique l'orthographe.
Ex. : vif, vive; gros, grosse; blanc, blanche; frais, fraîche...
3. On forme le pluriel des adjectifs qualificatifs comme celui des noms en ajou-
tant s ou x au singulier ou en changeant al en aux.
Ex. : un nouveau livre classique; quatre nouveaux livres classiques.

Exercices oraux.
156. Comment, généralement, forme-t-on le 157. Épelez le féminin de secret, violet, dis-
féminin des adjectifs qualificatifs? — le cret, inquiet, coquet. Donnez3 adjectifs quali-
pluriel? — Dans quel cas double-t-on la ficatifs dont la prononciation indique la forme
consonne finale pour former le féminin? auféminin. Ex. : mou, molle.
Exercices écrits.
158. Écrivez correctement les adjectifs quali- 162. Copiez les expressions suivantes; faites
ficatifs mis entre parenthèses. l'accord des adjectifs qualificatifs en italique.
Une (gracieux) fillette habille sa (beau) Des fillettes impatient — des sœurs
poupée. Derrière la haie (touffu), sa sœur jumeau — les beau joujoux — des jouets
(taquin) imite les cris d'une bête (furieux). coûteux — de noir regards — la mauvais
(Fou) de peur, la (gentil) enfant se réfugie écolière — des exclamations joyeux — des
auprès de sa (bon) mère. La maman gronde joues frais et rose — des coiffures coquet
la fillette trop peu (gentil). —de vieux mains sec —des dents sain.
159. Copiez les adjectifs qualificatifs et indiquez 163. Écrivez correctement les mots en italique.
leur féminin. Ex. : habile, habile. Mettez (a) après les a Ijectifs qualificatifs.
habile mystérieux frais secret
coquet invisible rieur bas Un jeu. — Je casse plusieurs roseau sec.
amusant saugrenu gracieux vif J'en pose quelques morceau léger sur les
gracieux mystificateur tranquille ancien eau tranquille de l'étang. Mes petit bateau
restent immobile. Allons, vite des voile!
160. Dressez la liste des adjectifs qualificatifs Des bout de soie noir arrachés à une vieux
du n° 159 qui ne changent pas au féminin. robe portée par mon aïeul feront l'affaire.
Donnez-en 5 autres dans le même cas. Et maintenant, chose merveilleux, une doux
161. Copiez les noms suivants. Après chacun brise les pousse doucement. Ils voguent,
d'eux, écrivez un adjectif masculin dont le et malgré ses coûteux joujou, la fille du
sens soit parent et que vous mettrez ensuite roi n'est pas plus heureux que moi.
au féminin. Ex. : fureur, furieux, furieuse. 164. Relevez les adjectifs qualificatifs de
fureur joie vue air corps l'exercice 162 et écrivez correctement les 4 for-
adresse main cri nez clarté mes de chacun d'eux. Ex. : impatient, impa-
fierté pied peur gaité lourdeur tiente, impatients, impatientes.
Imprimé en France
Stl'lll>-Ilaris
T��L�, -
Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès
par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement
sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012
relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au
sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.
Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire
qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections


de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*
La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original,
qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia
‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒
dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Vous aimerez peut-être aussi