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CHRAIBI, le sumérien 

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En 2000 av J. -C, les Sumériens fabriquaient déjà une pâte faite d'huile, d'argile et de cendres
qui ressemblait à un savon mou. Mais ce n'est qu'à partir du IIème siècle après J.C. que les
Romains l'utiliseront pour se laver.
En 2009 dans la série « the toilet project », l’artiste coréenne MEEKYOUN SHIN fait des
sculptures en savon parfumé, Exposées au contact de l’eau remettant l’œuvre à la
dégradation, le néant. Le retour au cycle.
Yassine CHRAIBI, nous fait une invitation à repenser la matière, dans une approche fidèle à
son môme le plus intime, introduisant des masses captives, qui t’invitent involontairement à
les toucher d’un geste curieux, tâtant, tels un apprenti malvoyant cherchant sur des points
saillants, le sens d’une phrase inachevée.
Des bustes au faciès qui boude par hérédité. Des yeux laissant l’expression à la ride, très
présente.Et un cou émergeant le crâne, se moquant des règles de l’anatomie.
Dans les formes, les postures scénarisées, qui en ont que faire des normes de la symétrie et
de l’esthétique conventionnelle
Une gracieuse introduction à des œuvres, à l’idée du cycle, inachevées, ou plutôt suggérant
l’hors champ, poétiquement brutes en forme, si riches en émotions.
Nous laissant penser dans n moment d’évasion si l’’art est une idée finie ?
C’est ce qui évoque Walter Benjamin dans « La théorie critique » en 1920, il décrit
brièvement les rôles respectifs de la philosophie et de l’art. Si la première se donne pour
objectif de rechercher l'idée à travers un questionnement apparemment sans fin, l’art
fournit « des concepts qui ressemblent de près à la philosophie [...] sans l’être réellement »
(Benjamin 1996 : 217, 218).
Tel est l’impression qu’on a devant les œuvres de Yassine CHRAIBI, elles t’interpellent et te
travaillent, elles gagnent souvent car leur force est dans l’émotion, ce qui est déjà en nous,
nous valsons dans ce circuit d’idées, croyant que c’est une affaire de raison.
Ces œuvres, nous en gardons souvent une part en nous, c'est la première impression, car
Yassine CHAIBI sait recycler le brut en poésie.
La noblesse est entre autre dans le geste, venant raconter la matière peu importe sa
gamme.
Tel un ruisseau d’eau fraiche voulant caresser le caillou, il finit par le sculpter.
Ces sculptures en bustes, qu’une main peut facilement envelopper, ces tableaux et
compositions inachevées, ou plutôt suggérant l’hors champs.
Une polymérie naquit de résine, ou de plomb gris, lassé d’être bleuâtre, il cède par endroit a
une lente blancheur

MOCPAT Maria
Il faut les voir, ces formes épurées, brutes, ou revisitées en couleurs, dans un équilibre de
masses et de vides. Une alchimie qui s’étend jusqu’au sens, créant une émotion.

MOCPAT Maria

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