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Lessing : « Une bouche béante est, en peinture, une tache, en sculpture, un creux »
Modeler (plassein) s'applique aux corps, mais aussi au sens figuré, aux âmes, par l'entremise des
contes racontés aux enfants, ou encore à l'élégance du discours modeler / éduquer
Shaftesbury La Nature a bien fait de mortifier l'homme en le pétrissant d'une argile si frêle (apte à la
pensée et raison)
Mythe prométhéen :
détachement de l'homme vis-à-vis de la nature
pouvoir que le feu libérateur confère à cet être d'argile
la limitation de l'homme, sa détermination propre
L'idée de nature plastique peut jouer le rôle d'un modèle de la médiation entre matière et forme
Shaftesbury : se « donner des formes » ce n'est pas travailler sur un donné statique, mais façonner,
corriger, amplifier, réduire, modifier, adapter, assimiler, conformer, polir (donc modeler...), raffiner..
« former ses idées » comme « œuvre plastique », c'est mettre en branle un processus poïetique
(action de produire, de créer) qui à la fois s'effectue dans l'esprit d'abord - « ensuite sa main : son
coup de pinceau » et préfigure les opérations matérielles qu'il engendrera.
La face interne du dessin est idea à mettre en relation avec le programme de 2de : dessin/idée
« Le dessin intérieur est une idée de forme dans l'entendement qui représente expressément et
distinctement la chose qu'il comprend. »
«Une peinture ne mérite le nom de tableau que lorsqu'elle forme réellement une seule pièce,
comprise sous un seul point de vue et formée selon une conception, un sens et un dessein uniques ».
Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française.
Adjectif plastique commence à être utilisé en français dans le sens d' « apte à engendrer la forme
des êtres vivants » (1752)
Winckelmann imitation des Grecs – identification de l'art plastique à leur canon de beauté –
supériorité du canon grec sur celui des modernes
Le Néoclassique développement de la beauté au niveau de la plasticité des formes physiques
base pour rechercher la beauté dans des sphères plus élevées, intellectuelles, idéales.
2 chainons de sa pensée
Beau Théorie italienne
Harmonie des parties Imitation de la nature, de son principe
théorie de la plasticité du sens interne (+ que ses oeuvres)
La quête de la spécificité
Shaftesbury marque une infraction à la belle progression que l'esprit attend. Il applique l'abstraction
des natures plastiques aux arts plastiques.
Ce bond de la pensée n'aura pas de suite immédiate.
L'histoire de la notion d' «arts plastiques »découle le glissement progressif d'un sens classificatoire
très strict, la plastique comme proto-sculpture élargissement
Bildenden Künste généralisation en valeurs plastiques, plasticité
Le visuel et le plastique
Diderot : Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749)
L'esprit sans yeux devient une sorte de sculpteur. Il y a aussi une peinture pour les aveugles, celle à
qui leur propre peau servirait de toile.
De tous nos sens, la vue est le plus fautif parce que le plus étendu
force formatrice en l'homme, qu'il communique aux matériaux qui ne la possèdent pas (il les
organise)
Chez les romantiques : vis poetica présence en tout homme d'une force poétique qui non
seulement commande l'organisation, mais existe elle-même, dans le Moi, comme forme organique.
2 questions
1 – archétype artistique 2 – les domaines artistiques de chaque art
C'est la beauté qui réalise dans l'art l'archétype Division donne une série réelle et une série
de l'Absolu idéale
Imbrication Sous catégorie
conceptuelle La plastique
Série
Série réelle
idéale
Réel Idéal
Selon Schelling, l'objet le plus conforme à représenter des idées qui sont élevées au-dessus de la
matière est la forme humaine expression immédiate de l'âme et de la raison
Apollon et Dionysos
Schopenhauer :
l'art plastique = apollinien (limitation individuelle)
l'art musical = dionysiaque (dimension cosmique)
Lamennais
« Le temple est l'origine de l'art à la fois métaphoriquement, comme image de la construction du
monde humain à l'aune de la création divine, littéralement, comme forme première d'où tout art
procède ».
Les frères Goncourt (1858-1860) dans leur journal utilisent le terme plasticien dans un sens
péjoratif. Ironie : 'le plasticien est un être universel ! »
Taine offre à la fin du XIX ème siècle une réflexion novatrice en philosophie de l'art, dans laquelle
de manière significative le modèle des sciences naturelles produit un véritable ébranlement
épistémologique. Il est le premier auteur français à utiliser le concept de plastique d'une manière à
la fois claire et distincte.
Taine met en évidence l'intimité de l'être du tableau c'est-à-dire ce que l'on nommera plus tard la
spécificité plastique (ou picturale)
La pure visibilité
Toute l'efficacité de la peinture dépend de notre possibilité de retrouver ce qu'on pourrait nommer
l'innocence de l'oeil ; c'est-à-dire une sorte de perception enfantine de ces taches plates et colorées
comme telles, sans aucune conscience de leur signification
John Ruskin : Modern Paintings :
« Plus je vis, plus je vois de fortes raisons de priser avant tout, dans un artiste, une certains naïveté,
une innocente réceptivité. Je constate, d'une manière générale, que le premier coup d'oeil que nous
jetons sur un objet nous renseigne sur ses traits les plus importants. Si nous continuons à le regarder,
notre vanité, nos faux raisonnements, notre demi-connaissance nous font commettre diverses
erreurs, et ce n'est que par un examen encore plus attentif que nous en revenons à notre première
impression, basée, cette fois, sur une compréhension plus parfaite de sa nature mystique et intime ».
Konrad Fiedler
la visibilité est pour lui, non pas l'apparence des choses, mais de l'apparence produite par le regard
pure visibilité
Wöllflin :
passage du « linéaire » au « pictural »
style linéaire « sens plastique » trace d'une « palpabilité matérielle »
impressionnisme : l'apparence triomphe de la réalité
notion d'écart
James Whistler (1881) évolution des titres de ses œuvres. Les nocturnes de Whistler font penser à
ces morceaux de la musique wagnérienne où le son harmonique, séparé de tout dessin mélodique et
de toute cadence accentuée, reste une sorte d'abstraction et ne donne qu'une impression musicale
indéfinie.
Théodore Duret à propos de Monet « La peinture arrivée à ce degré de fluidité rejoint en quelque
sorte la musique et exécute des variations sur un thème coloré analogue aux siennes. »
Maurice Denis associe métaphoriquement la quête cézanienne de la « beauté plastique » à l'art des
sons.
Le vocabulaire de la plasticité : possibilité d'établir un pont entre l'idéal de pureté dont la musique
fournit un modèle externe et les caractéristiques spécifiques des arts visuels (poïétique et esthétique)
plasticité = sémantique de la dynamique, formation et inscription des formes «vivantes» dans les
signes de l'oeuvre achevée, par delà le caractère statique de son matériau.
Le plastique et le décoratif
Maurice Denis réhabilitation de l'art décoratif (Gothique, Viollet le Duc ?, W. Morris, Arts and
Crafts, Gauguin...) diffère du naturalisme/affections littéraires (un référent préexiste dans les deux
cas) « en la beauté de l'oeuvre, tout est contenu »
sorte de postmodernisme avant la lettre : décoratif signifie d'une part, l'autonomie de la dimension
plastique, le plastique à la préséance sur les contenus de l'oeuvre.
Gauguin :
«Il y a en somme en peinture, plus à chercher la suggestion que la description,comme le fait
d'ailleurs la musique. On me reproche parfois d'être incompréhensible parce que justement on
cherche dans mes tableaux un côté explicatif tandis qu'il n'y en a pas ».
« D'une pomme d'un peintre vulgaire, on dit : j'en mangerai. D'une pomme de Cézanne, on dit :
c'est beau ! » Sérusier
Volonté de « faire plat » affichée par Signac, puis les Nabis et l'Art Nouveau
Echeveau de pensées qui met en réseau et en écho des disciplines séparées et points de vue
disparates
Paradoxalement, c'est dans la peinture plutôt que dans la sculpture que l'idéal de la plasticité pure
trouve sa réalisation moderne.(Braque, Picasso)
Jean Laude : l'esthétique de Carl Einstein :« La forme n'est jamais saisie séparément chez un
Africain, elle est dépositaire d'un sens auquel elle donne accès. Elle n'illustre pas un un thème
défini en dehors d'elle. »
peinture : « c'est une création indépendante, dont le matériau est la couleur, la ligne, la masse et
l'espace, et dont l'appréciation n'est authentique que si elle est dirigée vers les qualités plastiques
essentielles »
Meyer Schapiro : l'abstraction n'est pas seulement la propriété d'une peinture abstraite, mais une
propriété plus générale de toute peinture, c'est-à-dire la picturalité même.
Fry dit que chez Kandinsky, « les formes et les couleurs n'ont pas d'autre justification que la
justesse de leurs relations », il pense que Cézanne a inauguré la peinture moderne et que Matisse,
Picasso, Braque, Derain sont les héritiers de maîtres italiens de la Haute Renaissance
des classiques
« J'appelle romantique, toute œuvre d'art qui, à dessein de produire un effet, compte sur
l'association d'idées qu'il éveille chez les spectateur. J'appelle classique l'oeuvre qui dépend de son
organisation formelle afin de provoquer une émotion.» (ce texte est critique vis à vis du cubisme)
Clive Bell :
Quelle qualité est commune à toutes les œuvres d'art la forme significative
Préface au catalogue de la IIIe exposition du Cercle de l'art moderne au Havre en juin 1908 :
« les vertus plastiques : pureté, l'unité et la vérité maintiennent sous leurs pieds la nature
terrassée »
« La flamme est le symbole de la peinture et les trois vertus plastiques en rayonnant »
les trois vertus plastiques, Chroniques d'art, 1902-1918
Devant l'héritage, les positions ne sont nullement homogènes dans le milieu avant-gardiste.
Réalisme et plasticisme
Travaillés par l'esprit de leur époque autant que par le désir d'explorer les limites de l'art, les artistes
ne sont toutefois enclins ni à se soumettre à l'air du temps ni à verser dans la pure et simple
démonstration théorique : ils revendiquent plus que jamais, conformément au statut moderne de
l'artiste, la dimension signifiante, sinon spirituelle, de l'art. Et c'est en traversant ce faisceau de
contradictions que l'idée de plasticité continue de s'épanouir.
Plasticité et réalisme
L'abstraction est à la fois le parachèvement historique de la peinture, rendue à son essence propre,
et autre chose que la peinture telle que son histoire l'a construite et pensée, un nouveau médium, un
véritable nouveau langage, un art à part et à part entière.
Souvent considérée comme antinomique du décoratif
Kandinsky : Du spirituel dans l'art: « il n'existe pas d'art qui soit considéré plus à la légère que l'art
« plastique ». Dès que le spectateur se croit entré dans le pays des légendes, il est instantanément
immunisé contre de trop fortes vibrations psychiques. Et ainsi le but profond de l'oeuvre est réduit à
néant. »
beeld : image
le paradoxe duchampien
position paradoxale : cherche à expurger les arts plastiques de leur plasticité et recherche la
plasticité dans ce qui n'est pas plastique a priori : celle de Duchamp.
Se libérer du passé « plastico-rétinien », réduire les éléments linguistiques à leur « être plastique »
« chercher à discuter sur la durée plastique, je veux dire temps en espace » Cette idée fait référence
à l'une des lectures préférées de l'artiste : le Voyage au pays de la quatrième dimension de G de
Pawlowski (1912) ou l'on trouve une théorie plastique ou plasmique de l'univers alimentée par le
concept einsteinien d'espace-temps.
Cette fameuse quatrième dimension qui pour Apollinaire contient la quête de la plasticité dans les
limites de la pureté picturale, pour Duchamp, autorise plutôt son évasion par-delà ce domaine
traditionnel de compétence.
Làszlo Moholy-Nagy « la lumière, nouveau moyen d'expression plastique »
Retour à l'ordre :
Albert Gleizes : « réhabilitation des arts plastiques »
« les arts plastiques redeviennent des directeurs de conscience »
même tonalité en Italie : Fanette Roche-Pézard (1918-1921) : tradition picturales, beau métier,
contre le désordre actuel, fonction imitative éprouvé par des siècles de tradition : espace,
profondeur, perspective, volume, ton local.
André Lhote : retour à un classicisme, mais surtout connu pour avoir introduit la fameuse notion
« d'invariants plastiques » (signes plastiques, couleurs et valeurs)
Le Corbusier , Ozenfant pensent que le besoin d'ordre est le plus élevé des besoins humains.
En guide de conclusion :
le plastique et le plasmique
épaisseur, complexité
sens classificatoire
l'unité d'un sous-ensemble des arts caractérisés par un ordre sensoriel commun
pluralité des arts qui y ressortissent
ambiguïté de la terminologie allemande
Xxème siècle : plasticité = valeur débat
du sein même des arts plastiques surgissent des propositions qui renient la plasticité
tension contenue dans l'idée de plasticité :
sorte de décomposition purement formelle des lois du matériau du médium, le risque de
l'application , de la chute dans la prose de la vie
une valorisation à connotations spirituelles de la pureté de l'art, le risque de l'élévation, de la
dissolution dans l'immatériel
Tout se passe comme si le soufflé était retombé : par excès de travail idéologique, le trop plein de
variété en extension comme en compréhension produisant sa propre neutralisation.
Prendre en compte les moments de l'histoire idéologiques des « arts plastiques » où le vocabulaire
de la plasticité est absent
matière plastique apparaît au singulier vers 1875 en français pour désigner toute matière modelable
plasmicité : terme utilisé par Walt Disney pour décrire ce qu'il fait avec les formes dans ses dessins
animés.
Barnet Newman 1945 « The plasmic Image », plastique = (virtuosité, académisme, objectivisme)
« Ce n'est pas l'élément plastique qui est important, ce n'est pas la qualité sensuelle des outils qui
est le but, mais ce à quoi ils servent. C'est leur nature plasmique qui est importante. »
plastique : implique le surenchérissement et la glorification des formes connues ou la présentation
d'une pensée si bien dragéifiée que son effet sera perçu furtivement
plasmique implique la création de formes qui véhiculent ou expriment une pensée abstraite, la
présentation à l'aide de symboles tangibles d'idées ou de concepts intérieurs.