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Tableau de matière

A. INTRODUCTION......................................................................................................2
1. Mise en contexte....................................................................................................2
2. Problématique et questions de recherche...............................................................3
3. Revue de la littérature............................................................................................3
4. Méthodologie........................................................................................................4
5. Plan de la recherche...............................................................................................5
B. DÉVELOPPEMENT DE RECHERCHE....................................................................6
1. Chapitre 1 : Fondement théorique.........................................................................6
a. Notions de « communication interculturelle » et « approche interactionniste ». 6
b. Définitions de « tabous » et « sujets tabous ».....................................................6
c. Notions de « éthique sociale »............................................................................7
d. Conception d’éthiques sociales des vietnamiens en communication..................8
e. Conception d'éthiques sociales des francais en communication.......................10
2. Chapitre 2: Sujets tabous des deux cultures et leur explication...........................11
a. Thème politique et religieux.............................................................................11
b. Thème de la vie personnelle privée..................................................................12
c. Débat et raisonnement......................................................................................13
d. Compliments....................................................................................................14
3. Stratégies pour éviter les tabous..........................................................................14
a. Stratégies de compréhension............................................................................15
b. Stratégie de l’abordage des sujets alternatifs....................................................16
Ces conflits et chocs culturels s’expliquent par le décalage entre ces différentes
cultures. Après avoir bien compris les tabous à éviter d’autre culture, il faut
continuer la conversation en parlant des sujets préférés en commun pour l’équilibre.
.................................................................................................................................. 16
C. CONCLUSION.........................................................................................................17
D. ANNEXE.................................................................................................................. 17
Les sujets tabous au milieu professionnel entre
les Français et les Vietnamiens

A. INTRODUCTION
1. Mise en contexte
De nos jours, la globalisation nous permet de communiquer avec les gens des quatre
coins du monde. Alors, grâce à la technologie et la facilité des aller-retours parmi des
pays, la communication ne destine plus qu’aux personnes de même communauté, de
même culture, mais aussi à celles de différentes régions et coutumes. À la suite de ce
développement de communication, les études concernant la communication interculturelle
attirent de plus en plus de chercheurs, ce qui nous aide à mieux communiquer avec les
gens des autres cultures. Sans la compréhension de la communication interculturelle, nous
rencontrerions des conflits causés par les malentendus. Pour l’éviter, il faut donc nous
renseigner plus sur les différences entre notre culture et les autres cultures que nous
fréquentons. Dans ce cas, je voudrais reconnaître de différents traits culturels entre le
Vietnam et la France en analysant la communication au travail entre les Français et les
Vietnamiens.

Actuellement, plus les entreprises francophones s’installent au Vietnam en raison du


besoin d’élargir leur marché, plus les ressources humaines du pays résident sont requises.
Les employés vietnamiens, à côté de leurs compétences et qualités appropriées à acquérir,
doivent aussi s’adapter à un nouveau milieu de travail où se fréquentent toujours la
communication interculturelle entre les vietnamiens et les autres employés français.
Parallèlement, grâce au d’épanouissement des établissements de formation de français, les
vietnamiens ont plusieurs opportunités de partir en France pour y étudier et travailler.
Dans tous les deux cas, les collègues devraient de temps en temps se communiquer en
fonction de leurs tâches au travail, voire de bavardages hors de travail. Là, si les décalages

2
et les barrières culturels ne peuvent pas être bien compris, les tabous seront facilement
commis par les interlocuteurs, par suite la communication sera gênante, inefficace et
pleine de malentendus qui provoqueraient ensuite des conflits.

C’est la raison pour laquelle je m’intéresse à ce problème et je mène cette recherche


qui porte sur la communication au milieu professionnel entre les français et les
vietnamiens en espérant que ma recherche correspondra à la nécessité de mieux
communiquer au travail entre ces deux cultures différentes. Pour aboutir des solutions
convenables et raisonnables, j’utilise d’abord l’approche interactionniste et les
fondements conceptuels concernés et j’analyse ensuite les différences existantes dans la
communication au travail au regard de leurs traits culturels.

2. Problématique et questions de recherche


Les sujets tabous en fait se varient selon la culture, le mode de pensée de chacun.
Alors, dans le milieu professionnel où on doit souvent engager les conversations, il est
facile de les aborder mais difficile de les identifier pour les éviter.  Cette recherche a pour
but de fournir des connaissances sur les différences entre les sujets tabous de la culture
vietnamienne et ceux de la culture française au milieu professionnel. J’espère aussi
trouver les solutions pertinentes qui contribuent à la remédiation des conflits causés par le
malentendu. Pour pouvoir atteindre ces objectifs de recherche, je vise à répondre aux
questions qui me permettent de mener la recherche de manière pertinente et systématisée.
Mes questions de recherche sont : Quels sont les sujets tabous que les employés de deux
cultures abordent le plus souvent ? D’où viennent-elles ces différences entre les tabous ?
Quelles seraient les solutions à proposer pour éviter ces éléments gênant la
communication ?

3. Revue de la littérature
Il n’existe pas beaucoup de recherches sur le conflit interculturel entraîné par les
sujets tabous de la culture vietnamienne et de la culture française, particulièrement dans le
cadre de la communication au milieu professionnel. Alors, j’ai dû référer respectivement
aux revues littéraires qui portent seulement sur le comportement culturel en

3
communication des vietnamiens ou celui des français. Après, je les analyserai et les
comparerai en me basant sur des aspects de l’éthique sociale de chaque pays pour mieux
distinguer les différences.

D’abord, en parlant de la communication interculturelle, Gudykunst (1992) a


contribué à conceptualiser ce terme en dédiant de nombreux travaux sur le domaine. La
notion a été bien complétée par Bennett (2011) qui se concentre sur la conception de la
communication interculturelle contemporaine.

Ensuite, en terme du comportement culturel, N.T Tran (1995), dans son œuvre Cơ
sở văn hóa Việt Nam, a cité les caractéristiques des vietnamiens en communication et
explique pourquoi ces habitudes. Dans la même perspective, Bromberg (2004) a précisé le
rapport étroit entre la psychologie sociale, la culture et la communication.

Enfin, je fais principalement des références d’exemples et de bases théoriques aux


analyses de M.N Nguyen (2011) qui portent sur La communication interculturelle des
vietnamiens francophones en insertion professionnelle. Dans sa thèse, elle aborde aussi
l’éthique culturelle1 des stratégies d’interaction des vietnamiens (N.T Tran, 1995) et celle
des français.

4. Méthodologie
Dans le cadre de ce mini-mémoire, je n’ai pas pu réaliser des entretiens individuels
avec les employés français et vietnamiens comme données pour ma recherche, pourtant je
mènerai la recherche avec la méthode comparative au niveau de l’éthique social pour
différencier les problèmes de tabous dans l’interaction réelle entre français et les
vietnamiens. Ici, je comparerai les concepts sur l’éthique sociale de chaque pays à
l’approche interactionniste (Goffman) qui met l’accent sur l’importance de l’analyse de la
communication interculturelle à travers l'interaction entre des personnes issues de
différentes cultures. Ensuite, je vais m’approcher de la théorie de Bromberg (2004) qui

1
 : elle a développé ce terme elle-même. « L’éthique culturelle de la communication désigne l’ensemble des règles,
des modèles, des structures prescrites pour une culture pour communiquer ». Pourtant, je trouve que le terme «
éthique sociale » a le même sens et est plus approprié dans la langue française.

4
accentue la compréhension de traits culturels du sujet-parlant pour effectuer la
comparaison et motiver des stratégies appropriées.

5. Plan de la recherche
Le premier chapitre de cette recherche est dédié à la précision des cadres théoriques
et conceptuels qui sont liés étroitement à mon sujet de recherche. Je donnerai des
définitions sur les termes et les mots essentiels, puis, je préciserai aussi les deux concepts
différents de deux cultures.

Dans le deuxième chapitre, je définirai les différences entre les sujets tabous au
milieu professionnel de deux pays en comparant les éthiques sociales de chaque pays.
Pour mieux illustrer le problème de la communication internationnelle, j’utiliserai des
exemples représentatifs immaginés qui sont les conversations entre le Français et le
Vietnamien.

Enfin, après avoir bien identifié les décalages qui aboutissent les malentendu,
j’espère que dans le troisième chapitre, je pourrai vous proposer des stratégies appropriées
pour réussir la communication interculturelle.

5
B. DÉVELOPPEMENT DE RECHERCHE
1. Chapitre 1 : Fondement théorique
a. Notions de « communication interculturelle » et « approche interactionniste »
Depuis les années 70s, l’emploi du terme « communication interculturelle » devient
populaire grâce à la mondialisation (Google Books Ngram Viewer, 2023), ce qui a poussé
les chercheurs à mener des recherches pour faciliter et pour réussir la communication
interculturelle. Gudykunst (1992) a précisé que c’est l’étude de la communication
interpersonnelle entre individus de cultures différentes, qui est aussi « un processus
transactionnel, symbolique impliquant l’attribution d’une signification entre personnes de
cultures différentes ».

Bennet (2011) a reconnu que les situations d’incompréhension parmi les locuteurs
de diverses cultures sont dues aux malentendus partagés par les individus. Il a ajouté la
définition de la compétence interculturelle, celle qui, selon lui, regroupe les différents
niveaux de la compréhension linguistique, culturelle, gestuelle, comportementale et
émotive. Elle permet d’indiquer la façon dont la signification est liée aux racines
culturelles.

Les chercheurs utilisent le niveau d’analyse de la communication interculturelle


interactionniste qui est, selon R.F. Baumeister (2011), une perspective théorique qui
considère le comportement social comme un produit de l'interaction entre l'individu et la
situation. L'approche interactionniste d'Erving Goffman (1967) est une théorie de la
communication interculturelle qui s'intéresse à la manière dont les individus interagissent
dans des situations sociales. Selon Goffman, les individus utilisent différents types de
signaux verbaux et non verbaux pour communiquer et pour gérer leur image publique
lorsqu'ils interagissent avec d'autres personnes.

6
b. Définitions de « tabous » et « sujets tabous »
Le dictionnaire Larousse (consulté en 2023) a défini « tabou » : les caractères d’un
objet ou d’une personne qui sont considérés comme interdits ou préjudiciables à la
société. Le sujet tabou signifie des sujets « qu'il serait malséant d'évoquer, en vertu des
convenances sociales ou morales ».

Selon le dictionnaire Le Robert (consulté en 2023), le tabou est un système


d’interdiction « sur quoi on fait silence, par crainte, pudeur ».

Goffman (1974) a abordé le problème des tabous dans la communication


interculturelle comme “les critères de son propre groupe social que l’on ressent une
inconvenance dans la conduite d'autrui.”

Bref, le tabou est un système d’interdiction, qui est considéré comme des préjudices
envers une communauté. Le sujet tabou est un sujet qui est peu abordé puisqu’il peut
provoquer un choc ou une forte réaction chez les locuteurs. Le tabou reflète la morale, le
code d’une communauté ou une société.

c. Notions de « éthique sociale »


Selon le dictionnaire Larousse (consulté en 2023), l’éthique signifie « une partie de
la philosophie qui envisage les fondements de la morale » ou « l’ensemble des principes
moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un ».

Arnsperger (2006) a déterminé le terme « éthique sociale » comme « la branche de l


´éthique qui s'intéresse, non pas aux actions des individus, mais aux groupes, instances
sociales et institutions. Cette discipline philosophique se distingue de la morale sociale et
s'intéresse à la manière dont nous devons organiser collectivement notre société plutôt
qu'à la manière dont chacun de nous doit se comporter en son sein ».

En concernant ce terme, dans ma recherche, je vais m’approcher de la théorie de


Bromberg (2004) :

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« Plus qu’un simple sujet “parlant”, un sujet “communiquant” est aujourd’hui
conceptualisé comme un être social empirique qui est tout à la fois un “intra-locuteur”,
porteurs de savoirs, de croyances, d’attitudes propositionnelles, de représentations sur le
monde, de compétences multiples et “un interlocuteur”, c'est-à-dire un acteur impliqué
dans une situation d’interaction communicative »

Autrement dit, l’analyse sur les représentations psychologiques telles que la culture,
des connaissances d’un individu, rend les vouloir-dires plus compréhensibles, plus
prédictibles.

Ici, je ne choisis pas le concept de “code social” à analyser car ce dernier a un sens
plus large qui comprend aussi les gestes, le comportement en général.

d. Conception d’éthiques sociales des vietnamiens en communication


N.T Tran (1995), dans son œuvre Cơ sở văn hóa Việt Nam qui est devenu le manuel
des universités au Vietnam, a indiqué les 6 caractéristiques les plus représentants au
niveau d’éthiques sociales en communication des vietnamiens :

Premièrement, les Vietnamiens aiment le contact avec les autres mais ils sont
réservés dans la communication. En effet, en raison de sa culture agricole où se formait
l’habitude de vie collective, ils apprécient les relations avec les autres membres de la
communauté. Le collectivisme chez les Vietnamiens explique leur besoin de rendre visite
aux autres et leur hospitalité à l’accueil vers les autres. En même temps, les observateurs
étrangers trouvent que les Vietnamiens sont timides et réservés dans la communication au
milieu inhabituel. Cela s’explique par l’individualisme vietnamien quand le collectivisme
manque dans ces situations.

Deuxièmement, le principe de communication chez les Vietnamiens est le


sentimentalisme. On le trouve dans plusieurs proverbes, par exemple « Plusieurs raisons
ne valent pas autant qu’un sentiment » (trad.2). Les Vietnamiens préfèrent résoudre les
problèmes en fonction de leur sentiment, leur affection envers les autres. D’ailleurs,

2
Proverbe original vietnammien : « Một bồ cái lý không bằng một tí cái tình ».

8
comme ils prisent ce mode de vie, ils ont tendance d’accorder toujours leur
reconnaissance aux personnes qui leur rendent services : « En buvant de l’eau, pensez à la
source d’eau » (trad.3 ).

Troisièmement, les Vietnamiens ont l’habitude d’avoir envie de se renseigner sur les
informations personnelles des locuteurs, telles que l’âge, la situation de famille, la
profession. Encore une fois, en raison du caractère collectiviste, ils pensent que ces
questions expriment leur soin et leur préoccupation envers les autres. Pourtant, cette
habitude est critiquée comme une curiosité malsaine par les étrangers.

Quatrièmement, le collectivisme entraîne le mécanisme psychologique de


l’appréciation de face, la peur de perdre la face. C’est-à-dire, les Vietnamiens veulent
garder trop leur réputation, leur vertu devant les autres : « La beauté se manifeste, la
laideur se cache » (trad.4). Par conséquent, ils font souvent la comparaison avec les autres,
ils sont prêts à se disputer avec les autres en faveur de leur face.

Cinquièmement, dans la communication, les Vietnamiens préfèrent réagir avec la


modestie, l’humilité, la solidarité qui résulte du mode de vie respectueux envers les
autres. C’est pourquoi ils hésitent souvent à prendre des décisions, ils cèdent les autres et
qu’ils ont peur d’exprimer leur opinion de peur de vexer les autres : « Les mots ne valent
pas un sou, alors dites-les de façon satisfaisante aux autres » (trad.5). Les étrangers
considèrent ce caractère comme indécis mais en fait, les Vietnamiens gardent bien la
convivialité à l’amiable dans leur relation grâce à la modestie. D’ailleurs, ils sont souvent
souriants, même dans plusieurs cas inattendus, dans l’espoir de montrer la sympathie et
l’amitié.

Enfin, les pronoms personnels du vietnamien sont divers. En raison de l’envie de


rapprochement, ils appellent les autres en utilisant les termes de parenté tels que bác –
cháu (oncle - neveu/nièce), anh – em (grand frère – petit frère/petite sœur), etc.
3
Proverbe original vietnammien : « Uống nước nhờ nguồn ».
4
Proverbe original vietnammien : « Đẹp thì khoe ra, xấu xa thì đậy lại ».
5
Proverbe original vietnammien : « Lời nói không mất tiền mua/ Lựa lời mà nói cho vừa lòng nhau ».
5

9
e. Conception d'éthiques sociales des francais en communication
En faisant mes recherches sur le comportement culturel des français, j’ai surtout
consulté les recherches, les œuvres des étrangers (cités dans Annexe) qui abordent et
synthétisent les éthiques sociales en communication des francais. Mon choix de revue
littéraire s’explique par le manque des œuvres originaires de Français sur ce sujet et par
l’objectivité des regards des étrangers.

En premier lieu, les Français accordent beaucoup d'importance aux formules de


politesse. En général, il est primordial de dire bonjour et aurevoir quand on
commence/recommence ou termine un dialogue. On dirait désolé quand on dérange
quelqu’un d’autre. Quand une personne leur rend le moindre service, on dit merci de
façon sincère. Par exemple, au marché, dans la conversation avec le vendeur, le manque
de “bonjour” ou de “merci” chez le client sera mal vu par les Français.

En deuxième lieu, par rapport aux d’autres pays européens, les Français en
particulier respectent bien la hiérarchie à travers leur choix de tutoiement ou
vouvoiement. Par conséquent, ils gardent la distance en fonction de la relation avec
l’interlocuteur. Avec un collègue, ils préfèrent ne pas parler de leur vie privée.

En troisième lieu, le débat et le raisonnement sont une caractéristique très française.


En France où la philosophie de Descarte, Voltaire incite les gens à réfléchir, le débat est
considéré comme un art de vivre. Le débat a lieu partout: dans la classe, à l’entreprise, au
sein de famille. Les Français sont prêts à débattre de tout et à aborder des sujets sérieux,
tels que l’actualité, la société, la politique et les idées. La passion pour le débat est
expliquée par l’envie de bien réfléchir, d’avoir une observation globale sur tel problème
avant de prendre décision. Pourtant, quelques sujets sont considérés comme tabous dans
les circonstances familiales ou professionnelles car le débat sur ces sujets peut causer des
conflits entre les locuteurs. Par exemple, les sujets politiques, religieux provoquent
plusieurs opinions qui s’opposent.

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De plus, ils sont assez francs pour exprimer directement leur opinion sans détours,
ils n’apprécient pas la litote dans un débat car cela montre, pour eux, l’hésitation et même
le mensonge. Pour eux, les débats et leur franchise ne signifient pas la disputation ou
l'agressivité, mais ils aident plutôt à résoudre les problèmes de façon efficace et rapide.

Enfin, les Français sont fiers de leur langue et leur culture. C’est la raison pour
laquelle, malgré la popularité de l’anglais, ils apprécient les francophones et parfois ont
un regard négatif vers les anglophones. Par ailleurs, leur fierté explique aussi le fait qu’ils
aiment recevoir des compliments sur leur culture, leur peuple.

2. Chapitre 2: Sujets tabous des deux cultures et leur explication


A partir de ces notions, j’analyserai ci-dessous les sujets tabous à éviter dans la
communication entre Français et Vietnamien au milieu de travail. Grâce à ces deux
synthèses sur l’éthique sociale en communication de chaque pays, je pourrai distinguer
les particularités de chaque culture. Cela m’aide à donner systématiquement les
explications à ces différences, celles qui nous permettent de devenir plus compréhensifs
en communication interculturelle.

Après avoir respectivement consulté plusieurs sites web français, vietnamiens qui
donnent des guides sur l’intégration au monde professionnel, je vais diviser les sujets
tabous mentionnés selon les thèmes en donnant des exemples imaginatifs pour illustrer et
clarifier les comparaisons dans ce chapitre:

a. Thème politique et religieux


- Comparaison:

Pour les Français, ils voudraient éviter le sujet politique. En effet, la France est un pays
multipartite et chacun a son avis sur le parti qu’il soutient ou auquel il s’oppose. Alors, au
milieu professionnel, les opinions différentes sur ce sujet entraînent facilement les conflits
qui nuisent à la relation et la convivialité entre les collègues. Au contraire, pour les
Vietnamiens, Vietnam est un état à parti unique où le Communisme est le seul parti et
officiel à diriger l’Etat. Alors, il n’existe pas souvent des opinions politiques différentes,

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donc ce sujet ne les gêne guère. C’est le même cas pour le sujet religieux, car plusieurs
religions coexistent et sont pratiquées en France tandis qu’au Vietnam, la plupart sont
agnostiques, c’est-à-dire les Vietnamiens respectent quelques doctrine de Bouddhisme
mais ils ne le pratiquent pas. Alors, pour les Vietnamiens, ils sont assez à l’aise pour
aborder ces sujets.

- Exemple illustratif:

Devant la machine à café

Vietnamien (V): J’entends dire qu’en France, vous êtes toujours en grève. Cette fois, c’est
la lutte contre la réforme de retraite, n’est-ce pas?

Francais (F): Ah oui, ce n’est pas toujours mais…

V: C’est vraiment étrange pour les Vietnamiens. Ici, on fait rarement la grève. Alors,
qu’est-ce que vous pensez de ce phénomène?

F: Pardon, je préfère ne pas discuter de ce sujet…

b. Thème de la vie personnelle privée


- Comparaison:

En général, les Français se sentent mal à l’aise devant les questions sur leur vie
privée (situation familiale et financière, âge) en raison de distance hiérarchique. Quand
c’est une relation professionnelle, les Français ne parlent pas souvent de leur vie
personnelle et ne posent pas ces questions aux autres. Les Vietnamiens par contre, en
raison de leur sentimentalisme, ils voudraient mieux comprendre les locuteurs pour
s’approcher d’autres. Donc, ils ont tendance à poser des questions sur la vie privée pour
montrer leur soin envers les autres.

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Au niveau de communication interculturelle entre les Français et les Vietnamiens,
les Français se sentent dérangés, voire choqués par les questions sur la vie privée et les
Vietnamiens se sentent déçus quand ils ne peuvent pas s’approcher de leurs collègues.

- Exemple illustratif (M.N Nguyen, 2011, p.105)

“V : Vous vous appelez comment ?

F : Je suis Jacques et vous ?

V : Je m'appelle Nam. Je suis marié, deux enfants. Vous êtes marié aussi ?

F : Non, je suis célibataire.

V : Ah bon ! À votre âge, vous êtes encore célibataire. Vous êtes donc très occupé et
vous avez un bon salaire ? Combien gagnez-vous chaque mois ?

F : (reste en silence)”

c. Débat et raisonnement
- Comparaison:

Le débat est une caractéristique particulière des Français. En effet, ils essaient de
faire le débat, donner le raisonnement afin de trouver la meilleure solution. Cette
particularité est démontrée dans les cours de français pour les élèves de FLE (français
langue étrangère) où on enseigne les compétences de donner leur opinion et d’élaborer
leurs arguments. Pourtant, au Vietnam, en raison de la caractéristique de sentimentalisme,
les Vietnamiens ne veulent pas trop montrer leur opinion de peur de vexer les autres. Ils
essaient d’atténuer leur expression pour garder la convivialité avec les autres “La
convivialité est précieuse” (trad.6). Alors, si on demande aux Vietnamiens de montrer
leurs idées, ils peuvent répondre ce qu’ils ne pensent pas vraiment avec un sourire pour
s’échapper de cette situation gênante.

- Exemple illustratif:

6
“Dĩ hòa vi quý”

13
F: Alors, qu’est–ce que vous pensez de notre projet?

V: Bon, je le trouve intéressant mais il reste juste un petit problème…

F: Qu’est-ce que c’est?

V: Ah oui, c' est un peu difficile à réaliser mais je pense que nous pouvons le faire.
Voilà.

F: Moi au contraire, je trouve qu’il manque de temps pour réaliser toutes ces
recherches et statistiques. En fait, pour une statistique, il faut faire une enquête sur
les produits. Alors, ça prend trop de temps, selon moi, il faut trouver un outil pour
achever les tâches plus rapidement.

d. Compliments
- Comparaison:

Comme la modestie reste dominante chez les Vietnamiens, ils refusent souvent les
compliments pour eux bien qu’ils aiment bien ces compliments. Néanmoins, les Français
aiment faire des compliments et les recevoir. Alors, dans une conversation, quand les
Français font des compliments, ils seraient étonnés du refus de la part des
Vietnamiens.Le refus va souvent avec un sourire pour atténuer la honte.

- Exemple illustratif:

(Devant la machine à café)

F : Hier je vous ai écouté chanter avant le début de la cérémonie. Vous avez une
belle voix.
V (sourit) : Ah merci, vous exagérez! Je chante encore mal et ma voix est
catastrophique!
F : Ah bon? …
3. Stratégies pour éviter les tabous
Alors, pour éviter ces tabous qui entraînent le malentendu et le conflit entre les
Français et les Vietnamiens, pour réussir la communication, il faut des stratégies

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appropriées. J'espère que mes propositions seront utiles pour ceux qui vont entrer ou sont
déjà entrés dans le monde professionnel.

a. Stratégies de compréhension
Il faut se renseigner plus sur les particularités culturelles de chaque pays. Comment
faire pour réussir la compréhension?

D’abord, la stratégie la plus efficace est d’accepter les différences. En effet, les
différences de chaque culture contribuent à la diversité culturelle, celle qui forme
l'identité d’une communauté. Alors, pour mieux communiquer avec un individu issu
d’autre culture, il faut être compréhensif et augmenter son seuil de tolérance. Prenons
l’exemple 1 (p), dans ce cas, le Vietnamien peut éviter les questions sur la situation
politique en France car il comprend que le Français n'aime pas en discuter au travail. En
revanche, si le Français est interrogé à ce sujet, il devrait comprendre que ce dernier n’est
pas un sujet tabou pour le Vietnamien. L

Ensuite, en cas de malentendu, poser des questions est un choix intelligent. La


réponse de l’interlocuteur aidera à mieux comprendre ce qu’il pense vraiment. D’ailleurs,
on aura de la chance d'acquérir plus de connaissances sur la culture, la façon de penser de
chaque pays, d’où l’acceptation de différences. Dans le cas de l’exemple 2 (p), quand le
Français reste en silence, le Vietnamien peut demander si ça ne va pas et pourquoi il n’est
pas content. Le Français expliquera que ces questions lui semblent trop personnelles et le
Vietnamien précisera que pour les Vietnamiens, elles montrent en fait une préoccupation
envers les autres. Par conséquent, ils ne risquent plus de confronter à des conflits
insignifiants.

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b. Stratégie de l’abordage des sujets alternatifs
Ces conflits et chocs culturels s’expliquent par le décalage entre ces différentes
cultures. Après avoir bien compris les tabous à éviter d’autre culture, il faut continuer la
conversation en parlant des sujets préférés en commun pour l’équilibre.
Alors, les sujets en commun à part le travail sont peut-être le voyage, la culture de
chaque pays, le loisir car ils souhaitent souvent approfondir leurs connaissances. À
travers ces sujets, ils peuvent progressivement se connaître sans devoir aborder
directement les informations personnelles. Au lieu de poser les questions dans l’exemple
2 (p), le Vietnamien peut demander si le Français aime voyager seul ou avec sa famille.
Le Français pourrait raconter ses voyages et expliquer qu’il est célibataire sans être
désagréable. D’autres sujets intéressants possibles sont la météo, la circulation,
l’immobile, la technologie… Cela varie selon le goût de chacun.

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C. CONCLUSION
En conclusion, il est clair que les sujets tabous au milieu de travail peuvent varier
considérablement en fonction de la culture et des normes sociales de chaque pays. Dans le
contexte franco-vietnamien, il y a des différences importantes dans la façon dont les sujets
tels que la politique, la religion, l'argent, la situation familiale, le débat et les
compliments. Il est essentiel de reconnaître ces différences culturelles et de s'adapter aux
éthiques sociales de chaque pays afin de favoriser une communication efficace et
respectueuse entre collègues français et vietnamiens. Il est également important de
souligner l'impact négatif que les tabous peuvent avoir sur l’ambiance conviviale et la
productivité des employés en cas de conflits. Les employés peuvent contribuer à créer un
environnement de travail sain en étant ouverts d'esprit, en respectant et acceptant les
différences culturelles et en changeant de sujet plus en commun. En un mot, la
compréhension et le respect des différences culturelles sont la clé pour éviter les
malentendus et les conflits inutiles dans un environnement de travail multiculturel.

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D. ANNEXE
1. Barlow, J.-B. N. (2016). The Bonjour Effect: The Secret Codes of French
Conversation Revealed. St. Martin’s Press.
2. Caune, J. (2016). Pratiques culturelles et processus de communication. Quels
savoirs scientifiques ? Hermès, La revue.
3. Farvet, J. (2015, 4 10). Ethique professionnelle et différences culturelles : Un
standard de normes et de valeurs est-il possible ? Récupéré sur fr.linkedin.com:
https://fr.linkedin.com/pulse/ethique-professionnelle-et-diff%C3%A9rences-
culturelles-un-jessica-farvet
4. Nguyen, M. N. (2012). La communication interculturelle des vietnamiens
francophones en insertion professionnelle : éthiques culturelles et coopération.
HAL.
5. Paris-Saclay, U. (s.d.). Comprendre la culture francaise. Récupéré sur
www.universite-paris-saclay.fr: https://www.universite-paris-saclay.fr/vie-de-
campus/accueil-des-publics-internationaux/comprendre-la-culture-francaise
6. Thêm, T. N. (1999). Cơ Sở Văn Hóa. NXB Giáo Dục.
7. Trognon, M. B. (2004). Psychologie sociale et communication. Paris: DUNOD.
8. Wolton, D. (2001, 5 28). L’identité culturelle française face à la mondialisation.
Récupéré sur academiesciencesmoralesetpolitiques.fr

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