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GESTION COMPTABLE ET FINANCIERE D’UNE


ORGANISATION

Notes
Bloc 3
Bachelier Bibliothécaire - Documentaliste

De n´importe quel pays,


de n´importe quelle couleur.
La compta est un cri
qui vient de l´intérieur.
Librement inspiré de Lavilliers (1986)

Frédéric Bernard
fbernard@he2b.be
Mars 2023
2

TABLE DES MATIERES

1. PERSPECTIVES HISTORIQUES DE LA COMPTABILITE ............................................................................ 3

2. OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE ................................................................................................................... 6

3. CADRE LEGAL DE LA COMPTABiLitE ............................................................................................................. 8

4. CADRES DU FONCTIONNEMENT COMPTABLE ....................................................................................... 15


4.1 ASBL / ASSOCIATION DE FAIT (AF) / AISBL / SOCIETE COMMERCIALE ............................. 15
4.2 TERMINOLOGIE COMPTABLE : ................................................................................................................... 20
4.3 ORGANISATION PRATIQUE DE LA COMPTABILITE ............................................................................ 22

5. LE BUDGET ............................................................................................................................................................. 23

6. LA COMPTABILITÉ PATRIMONIALE A PARTIE DOUBLE..................................................................... 26


6.1. LE PLAN COMPTABLE MINIMUM NORMALISE (P.C.M.N.) ..................................................... 26
6.2. LE BILAN ET LES COMPTES DE BILAN .......................................................................................... 28
6.3. LE COMPTE DE RESULTATS ET LES COMPTES DE GESTION................................................ 36
6.4. PRINCIPE DE BASE ................................................................................................................................. 41
6.5. LE FONCTIONNEMENT DES COMPTES : LES COMPTES EN « T » ........................................ 42
6.6. LES COMPTES DE TIERS ...................................................................................................................... 44
6.7. LES AMORTISSEMENTS ....................................................................................................................... 46
6.8. LES PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES ET LES FONDS AFFECTES .................... 48
6.9. LES SUBSIDES........................................................................................................................................... 51
6.10. LES REMUNERATIONS.......................................................................................................................... 53

7. GRANDES ETAPES DU PROCESSUS COMPTABLE ................................................................................... 56

8 - LES MARCHES PUBLICS........................................................................................................................................ 59


8.1. DEFINITIONS ..................................................................................................................................................... 59
8.2. QUI EST SOUMIS A LA LEGISLATION ? .................................................................................................... 60
8.3 QUELQUES ELEMENTS DU FONCTIONNEMENT DES MARCHES PUBLICS ................................ 60
8.4. PRINCIPES GENERAUX .................................................................................................................................. 62

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................................. 63

ANNEXES .......................................................................................................................................................................... 65
ANNEXE 0 – Luca Pacioli, le « père » de la comptabilité ................................................................................ 65
ANNEXE 1 - LA COMPTABILITE DE CAISSE : ................................................................................................. 68
ANNEXE 2 - LA COMPTABILITE ANALYTIQUE ............................................................................................ 71
ANNEXE 3 – La fausse facture.............................................................................................................................. 72
ANNEXE 4 - LA LOI COMPTABLE ....................................................................................................................... 74
3

1. PERSPECTIVES HISTORIQUES DE LA
COMPTABILITE
Le modèle comptable, souvent présenté par les professionnels comptables
comme une évidence est en réalité le résultat d’une longue histoire marquée par
des enjeux successifs différents qui ont ensuite coexisté au fur et à mesure de
leur émergence. Sa forme actuelle traduit une certaine forme de compromis – en
constante évolution – entre ses divers utilisateurs : entreprises, actionnaires,
prêteurs, investisseurs, analystes financiers, fisc, etc. Pour bien comprendre les
fondements de la comptabilité, il est donc utile d’analyser ce processus
historique.

Histoire rapide de la comptabilité

Les premières traces de comptabilités tenues se retrouvent chez les Sumériens,


les Égyptiens, les Grecs, les Romains par des propriétaires terriens, des
marchands, des administrateurs des temples, des banquiers et plus près de nous
par les commerçants de la fin du Moyen Age et de la Renaissance. Les premiers,
bien que parfois handicapés par des mathématiques peu développées (les
Égyptiens) et par un système de numération peu adapté à la visualisation des
calculs, établissaient ou faisaient établir des comptes déjà assez sophistiqués
pour tenir des inventaires d’objets, en termes physiques ou monétaires, suivre
des comptes bancaires (l’équivalent du virement existait dans l’Antiquité), suivre
des paiements de salaires, et surtout tenir des comptes de caisse de type
recettes-dépenses. Il s’agissait d’une comptabilité à partie simple, une inscription
dans un compte ne se traduisant pas par une autre dans un autre compte.

Au Moyen Age, on constata une rupture dans les pratiques comptables qui ne
subsistèrent que sous des formes très rudimentaires excluant quasiment
l’écriture. Les Croisades provoquèrent un développement des échanges, des
marchands s’associèrent et eurent recours à des mandataires pour négocier à
distance. La répartition des bénéfices et le contrôle des mandataires
nécessitaient une technique comptable plus évoluée qui consista d’abord en une
comptabilité de caisse de type recettes-dépenses ainsi réinventée. Le crédit, peu
développé jusque vers 1250, ne donnait lieu qu’à de simples aide-mémoire extra
comptables. Mais son accroissement donna naissance aux « comptes de
personnes », correspondant aux créanciers et aux débiteurs et qui constituaient
le germe de notre moderne comptabilité à parties doubles.

Lorsqu’un tiers devait de l’argent au marchand, on inscrivait la somme dans une


colonne « doit » lorsque c’était l’inverse dans une colonne « avoir ». C’est là
l’origine des colonnes débit et crédit des comptes d’une comptabilité et celle de
l’inversion sémantique qui trouble tant les étudiants : une créance est un débit !
Nous verrons que quand de l’argent arrive sur le compte en banque celui-ci est
débité de ces augmentations.
4

Peu à peu l’idée vint aux commerçants et à leurs comptables de tenir des
comptes de valeurs, d’abord des stocks puis des autres biens mobiliers et
immobiliers.

La pratique précéda largement la théorie puisque le premier et le plus célèbre


ouvrage de comptabilité, le « Tractatus »1 du mathématicien Luca Pacioli,
souvent considéré comme le père de la comptabilité, ne parut à Venise qu’en
1494.
A partir de cette date, de très nombreux ouvrages théoriques se succédèrent
dans tous les pays, qui ne firent que perfectionner et approfondir les principes de
Pacioli : trois types de comptes, de personnes, de valeurs, de pertes et profits,
réunis par une écriture double, le mouvement de l’un impliquant nécessairement
celui d’un autre.

Au XVIème siècle apparaît la notion de bilan d’abord présenté comme le simple


état récapitulatif des balances des comptes puis comme un état où apparaît le
souci de prévision. C’est la notion de réserve qui donna naissance peu à peu à
celle de capital social : sur le bénéfice, somme qui apparaissait disponible au
commerçant au travers du bilan comptable, on réservait les sommes qui
paraissaient nécessaires pour le maintien ou le développement de l’activité
sociale.
Plus tard le capital apparut également comme une garantie constituée au profit
des créanciers de l’entreprise.

Les XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles virent se multiplier des ouvrages, de


plus en plus éloignés des préoccupations concrètes de gestion et de contrôle des
marchands, et des industriels pour se tourner soit vers la doctrine pure (quelle
est la « nature » de la comptabilité ?), soit vers la pédagogie aux futurs
comptables à grand renfort de procédés explicatifs souvent artificiels

1 Le Tractatus – Particularis de computis et scripturis n’est qu’une partie d’une encyclopédie monumentale des
siences mathématiques, conçue par Pacioli, et intitulée Summa di arithmetica, geometrica, proportioni et proportionalita.
5

Évolution des normes légales

Dès le XIVème siècle, les marchands de nombreuses villes devaient aller à un


bureau des marchands exposer les règles qu’ils suivaient pour la tenue de leurs
comptes et faire apposer un visa spécial sur la première page de leurs registres,
lesquels étaient fréquemment montrés aux partenaires commerciaux pour faire
preuve de bonne gestion.

En France par exemple, c’est l’ordonnance de Colbert en 1673 qui institua


officiellement l’usage des livres de commerce et fut reprise presque
textuellement dans le code de commerce de 1808, ancêtre du code actuel. De là
date l’obligation stricte faite aux commerçants de tenir un « livre qui contiendra
tout leur négoce, leurs lettres de change, leurs dettes actives et passives et leurs
deniers employés à la dépense de leur maison ». Ils étaient tenus également de
faire tous les 2 ans « l’inventaire de tous leurs effets mobiliers et immobiliers et
de leurs dettes actives et passives » c’est-à-dire d’établir leur bilan. Cette
obligation légale correspondait au souci de réglementer l’information entre
commerçants et de disposer de preuves en cas de litige judiciaire, de succession,
de partage de société et de faillite. Cette optique a prévalu jusqu’à la fin du
XIXème siècle.
C’est en effet au cours de ce siècle que se multiplièrent les sociétés par actions,
et que la séparation entre propriété du capital et direction des entreprises
s’institua de plus en plus : il en résulta un nouveau besoin d’information
périodique des associés par l’analyse de l’évolution de leur patrimoine et de leur
revenu

Le législateur est depuis intervenu à de nombreuses reprises pour accroître cette


protection des actionnaires et l’étendre aux salariés et aux créanciers mais les
principes actuels de confection du bilan et du compte de résultat sont nés à ce
moment.
6

2. OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE
Après ce recadrage historique, attachons nous à préciser les objectifs de la
comptabilité

Toute entreprise est en contact avec des agents économiques.


Il s’agit d’autres entreprises, d’administrations publiques, de particuliers,
de travailleurs, de prêteurs, et d’emprunteurs.
Entre l’entreprise et ces autres agents économiques, ont lieu des échanges
économiques qui aboutissent des transferts monétaires.

Le comptable doit être capable de comprendre et de traduire en écriture


comptable n’importe quel flux (transfert, échange) économique touchant
l’entreprise.

« Tenir une comptabilité » (stricto sensu): c’est tenir un relevé des flux
de propriété ou des opérations financières entre une personne physique
ou morale et son environnement, en les numérotant de manière
ininterrompue. Ses buts sont la recherche d’explication de la situation
financière actuelle à la lumière du passé et une construction
prévisionnelle à partir des données actuelles.

Toute organisation, marchande non marchande, société commerciale,


indépendant, association sans but lucratif a besoin de connaître à tout moment
l’état de ses affaires et de son patrimoine. La comptabilité répond à ce besoin;
elle peut être définie comme une méthode d’observation des faits économiques
qui se produisent dans l’entreprise, tels que des achats et des ventes de
marchandises, des paiements à des fournisseurs ou émanant de clients, …

Les finalités sont essentiellement :


* d’enregistrer chronologiquement et fidèlement, sur des supports ad-hoc,
tous les flux physiques (c’est-à-dire de biens et de services) et financiers
résultant de l’activité de l’entreprise;
* de fournir les données nécessaires au calcul du résultat (bénéfice ou perte)
et de la valeur du patrimoine de l’entreprise (BILAN);
* de constituer un instrument de contrôle de l’organisation et du
fonctionnement de l’entreprise;
* de constituer un outil de gestion, l’analyse des données qu’elle fournit
permettant au(x) gestionnaire(s) de l’entreprise de planifier l’avenir.

A cela s’ajoute un objectif FISCAL, les données comptables étant nécessaires


pour satisfaire aux obligations fiscales, à savoir le cas échéant la déclaration à la
TVA (taxe à la valeur ajoutée) et déclaration à l’impôt.
7

Le législateur prévoit que "toute entreprise2 doit tenir une comptabilité


appropriée à la nature et à l’étendue de ses activités en se conformant aux
dispositions légales qui les concernent" (article 2 de la loi du 17 juillet 1975
relative à la comptabilité des entreprises).
La comptabilité constitue donc une obligation légale, aussi bien pour la
multinationale que pour le commerçant ou l’artisan du village, ou pour l’asbl de
quartier (article 1 de cette même loi).
L’absence de comptabilité ou la tenue d’une comptabilité purement formelle est
d’ailleurs une faute lourde qui peut entraîner la responsabilité des gestionnaires
en cas de faillite (articles 265 et 530 du Code des sociétés) (Tribunal de
Commerce Bruxelles, 8 décembre 1981, J.C.B. 1982 page 393).

La tenue d’une comptabilité est une obligation légale.


La comptabilité est aussi un outil de gestion : elle doit permettre d’analyser le
passé, de connaître le présent et de prévoir l’avenir.

La comptabilité facilite également l’établissement de certains documents


fiscaux (déclaration de TVA, déclaration à l’impôt) ou sociaux (déclaration ONSS).
Elle sert de preuve dans la justification des subsides.

Il faut encore ajouter qu’elle peut servir de preuve en cas de litige.

Ces notes sont destinées à éclairer le fonctionnement de la comptabilité en partie


double, essentiellement en ce qui concerne les asbl. La comptabilité de caisse
appliquée aux asbl et la comptabilité des sociétés commerciales n’entrent pas
dans champs de ces notes de cours.

Le pages suivantes vont s’attacher à définir le cadre légal de cette comptabilité


en partie double des asbl.

222
Dans ces notes sera appelé « Entreprise » toute entité économique inscrite à la Banque Carrefour
Entreprise (BCE) et disposant d’un Numéro d’Entreprise.
8

3. CADRE LEGAL DE LA COMPTABILITE


Au niveau belge, les principales législations en matière comptable sont :

- la loi du 17 juillet 1975 relative à la comptabilité des entreprises;


- l’arrêté royal (AR) du 12 septembre 1983 portant exécution de la loi du 17
juillet 1975, tel que modifié par l’AR du 25 janvier 2005;
- l’AR du 12 septembre 1983 déterminant la teneur et la présentation d’un
plan comptable minimum normalisé (PCMN) ;
- le Code des sociétés;
- l’AR du 30 janvier 2001 portant exécution du Code des sociétés.
- On trouve également dans de multiples autres lois et arrêtés (relatif
notamment au droit bancaire et financier) des dispositions ayant un impact
en matière comptable, ce qui ne simplifie évidemment pas le système.
- Depuis 2019, le Code des Sociétés et des Associations (CSA)

Il faut garder à l’esprit que le cadre légal de la comptabilité en partie double des
asbl provient du cadre légal de la comptabilité des sociétés commerciales. En
2002 et 2003 l’esprit du législateur a été de faire converger le cadre comptable
des asbl avec celui des sociétés. Ce qui a été renforcés par le Code des Sociétés
et Associations adopté en 2019 :

Notons déjà à tout le moins 2 grandes différences en ce qui concerne le passif du


bilan :

- Le Plan Comptable Minimum Normalisé des asbl est spécifique, notamment


pour ce qui concerne le passif du bilan : La forme juridique d’asbl refuse la
notion de capital.
9

- Les modèles standardisés de BNB sont différents sur le site de la BNB3.


o Version des modèles pour entreprises du secteur commercial4

- modèle complet
- modèle abrégé
- modèle micro
o Version des modèles pour les associations

Source : Modèles | nbb.be

Les comptes annuels doivent être déposés à la BNB (www.bnb.be) où ils peuvent
être consultés.

Le cours se basera sur la comptabilité utilisant le schéma abrégé ET le schéma


complet des comptes annuels5.

Les différentes législations mises en œuvre imposent que la comptabilité soit


tenue dans le respect d'un certain nombre de principes généraux (en

3
https://www.nbb.be/fr/centrale-des-bilans/etablir/comptes-statutaires/modeles-de-comptes-annuels
4
Publication du Moniteur belge du 15.07.2016 (page 44.652).
5
Ce bilan est consultable : https://www.nbb.be/doc/ba/models/npi/20131201_asbl_a.pdf
10

particulier, les articles 24 à 33 de l'AR du 30 janvier 2001, articles 3 et 10 de la


loi du 17 juillet 1975) :

√ Le principe comptable de Régularité stipule que les comptes d’une


entreprise sont établis par référence à des principes et règles comptables
définis par les textes réglementaires et la doctrine. Lorsque des options
existent sur les modalités d'application des principes comptables, ces options
doivent être clairement explicitées dans l'annexe aux comptes.

√ Règles d'évaluation: l'organe de gestion de l'entreprise détermine les


règles selon lesquelles les éléments d'actif et de passif seront évalués; un
résumé de ces règles figure à l'annexe des comptes annuels;

√ Continuité de l'entreprise («going concern»): ce principe fondamental


signifie que l'entreprise ayant une durée de vie illimitée, elle est un élément
évolutif à long terme; les règles d'évaluation seront donc mise en œuvre
dans une perspective de continuité des activités de l'entreprise;

√ Permanence des méthodes comptables: toutes les opérations de même


nature seront traitées de manière identique, de manière à aboutir à des
situations fiables et comparables;

√ Interdiction de compensation: d'une manière générale, toute


compensation entre actifs et passifs ou entre charges et produits est
INTERDITE; par exemple, un subside ne peut venir en déduction de la
charge supportée, mais doit être imputé en produit6

√ Spécialité de l'exercice («matching principle»): les produits et charges


sont enregistrés au moment de leur acquisition ou engagement; en outre,
charges et produits doivent être rattachés à l'exercice auquel il se rapporte;
ainsi, les pertes éventuelles ayant pris naissance au cours de l'exercice
doivent être prises en compte, même si elles sont connues après la date de
clôture;

√ Principe de prudence: c'est l'application du principe cher à la comptabilité


selon lequel le pessimisme est plus sage que l'optimisme; donc:
o seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture peuvent être actés;
o par contre, il sera tenu compte des risques prévisibles et des
pertes éventuelles qui sont nés durant l'exercice ou les exercices
antérieurs, même s'ils ne sont connus qu'après la date de clôture
(mais bien évidemment avant la date à laquelle on établit les
comptes définitifs);
o les dépréciations (par exemple les amortissements) seront toujours
pris en compte, que l'exercice soit bénéficiaire ou déficitaire;

6
Voyez notamment l'avis CNC 105/3, bulletin n° 1, août 1977 - idem avis 105/4
11

√ Image fidèle: les comptes annuels doivent donner une image fidèle du
patrimoine et des résultats de l'entreprise; ils indiqueront à la date de
clôture de l'exercice la nature et le montant des avoirs et des droits, des
dettes, des obligations, engagements et moyens propres de l'entreprise,
d'une part, et la nature et le montant de ses charges et produits, le tout
évalué avec PRUDENCE, SINCERITE et BONNE FOI.

Les obligations comptables sont régies par la loi de 1975. Cette loi définit le
cadre de la comptabilité patrimoniale à partie double. Dans le cadre de ces notes
nous allons nous intéresser à la comptabilité des asbl.
La loi du 27 juin 1921 qui régit les associations sans but lucratif a été modifiée en
2002 et 2003. Cette réforme a été opérée principalement par la loi du 2 mai
2002. Des modifications ont également été introduites dans la loi de 1921 par la
loi du 16 janvier 2003 portant création d’une Banque-carrefour des Entreprises et
portant diverses dispositions. La loi-programme du 22 décembre 2003 l’a
également légèrement modifiée. Les objectifs de cette loi étaient les suivants :

 l’instauration d’un régime de publicité plus complet assure une plus


grande transparence du fonctionnement des ASBL,

 le dépôt d’un dossier pour chaque ASBL au greffe du tribunal de


commerce du lieu de son siège social assure une meilleure information;

 le cadre comptable imposé aux associations différent en fonction de leur


taille afin de ne pas pénaliser les petites structures par des charges trop
lourdes.

 la « note d’organisation » remise par l’organisation au bénévole reprend


les différents aspects juridiques et pratiques de son engagement
(assurances souscrites par l’association, du montant des indemnités
éventuellement versées et du respect du secret professionnel…)

Le législateur a fait la distinction entre les associations selon des critères bien
précis. Les critères de taille appliqués aux associations et
fondations permettent de les subdiviser en trois groupes: grandes, petites et
micro. La classe de taille détermine le choix du modèle pour le dépôt des
comptes annuels.
12

Une association ou une fondation est qualifiée de 'grande' si à la date du bilan du


dernier exercice clôturé, elle remplit plus d’un des critères suivants :

nombre de travailleurs, en moyenne annuelle 50 ETP

chiffre d’affaires annuel (hors tva) 9.000.000 euros

total du bilan 4.500.000 euros

Une association ou fondation qualifée de 'grande' doit utiliser le modèle complet.

Le CSA définit de ce qu'il convient d’entendre par « petite ASBL » et « micro-ASBL »5.
Dans ce cadre, une harmonie parfaite est assurée entre les critères d’évaluation pour
les petites sociétés et ceux pour les microsociétés. Une petite ASBL qui tient sa
comptabilité selon les règles de la comptabilité en partie double peut établir et déposer
ses comptes annuels suivant un schéma abrégé déterminé par le Roi6. Une micro-
ASBL qui tient sa comptabilité selon les règles de la comptabilité en partie double peut
établir et déposer ses comptes annuels suivant un microschéma déterminé par le Roi7.
Une petite ASBL est une ASBL qui ne dépasse pas plus d'un des critères suivants à la
date de bilan du dernier exercice clôturé :8
 moyenne annuelle du nombre de travailleurs occupés : 50 ;
 chiffre d’affaires annuel, hors TVA : 9.000.000 euros ;
 total du bilan : 4.500.000 euros.
Une micro-ASBL est une petite ASBL qui ne dépasse pas plus d'un des critères
suivants à la date de bilan du dernier exercice clôturé :9
 moyenne annuelle du nombre de travailleurs occupés : 10 ;
 chiffre d’affaires annuel, hors TVA : 700.000 euros ;
 total du bilan : 350.000 euros.
Source: art. 1:29 et art. 1:31 du CSA
Les micro-ASBL et les microfondations peuvent utiliser le modèle micro pour les
ASBL et les fondations. Le modèle standard pour le modèle micro sera disponible à
partir de 2021. Le modèle abrégé peut donc être utilisé jusqu’à cette date.
Les petites ASBL et les fondations qui optent pour une comptabilité simplifiée,
peuvent utiliser le modèle simplifié d’un compte annuel. Dans ce cas, elles sont
tenues de déposer leurs comptes annuels au greffe du tribunal de l’entreprise.
13

Associations soumises à une réglementation particulière

Les associations qui sont déjà soumises, en vertu d’une réglementation ou d’une
législation particulière, à d’autres obligations comptables ne doivent pas suivre
les obligations comptables établies par la loi sur les associations et fondations,
pour autant que cette réglementation ou législation spécifique soit au moins
équivalente.
C’est au conseil d’administration qu’il appartient de juger de cette équivalence.
Quels que soient les comptes annuels établis, ils devront, en tous cas, être
déposés auprès de la Centrale des bilans de la BNB.

Le métier de comptable

Le comptable enregistre et traite des informations relatives aux mouvements


financiers de l'entreprise. Il rend compte, en termes monétaires ou financiers, de
l'activité économique de l'entreprise vis-à-vis de la réglementation fiscale ou de
la législation sociale du travail (tenue des livres de paie, journal, compte
d'exploitation). Il collecte, classe, analyse selon les cas les informations chiffrées
(cout, rentabilité), afin d'optimiser ou de prévoir la gestion de l'entreprise.

On peut ainsi distinguer deux types de comptable :

 Le comptable "interne", c'est-à-dire employé par une entreprise et lié par un


contrat de travail
 Le comptable "externe" ou "agréé", indépendant exerçant à titre principal ou
accessoire

Face à l’énergie nécessaire au lancement, au développement et à la gestion d’une


asbl, l’appui d’un professionnel comptable va s’avérer déterminant. Il existe trois
types de professionnel comptable :
- le comptable agréé : il peut tenir la comptabilité pour compte de tiers et
effectuer tout ce qui n’est pas réservé par la loi à l’expert comptable ou au
réviseur d’entreprise (www.ipcf.be).
- l’expert comptable : outre la tenue de la comptabilité pour compte de tiers
des tâches spécifiques lui sont réservées telles par exemple : la vérification et
le redressement de la comptabilité, le contrôle légal des transformations et
liquidation de société commerciales (https://www.iec-iab.be).
- le réviseur d’entreprise : il a une fonction d’audit en tant que commissaire
aux comptes dans les très grandes ainsi qu’une série de missions précisées par
le code des sociétés. Une des missions qui lui sont réservées concerne par
exemple la valorisation comptable des apports en nature dans le cadre de la
constitution du capital d’une société commerciale. (https://www.ibr-ire.be)
14

Comment choisir son professionnel comptable ?

En Belgique, les professionnels comptes reconnus officiellement en matière de


comptabilité sont estimés à +/- 18.000.

Comment faire son choix ? Voici les principaux critères sur lesquels baser son
choix:
 Ses compétences : chacun a ses forces et faiblesses. Détectez les
« spécialités » de votre comptable et contrôlez si cela correspond à vos
besoins futurs. Certains sont plutôt axés « fiscalité », d’autres « gestion »
ou « social », etc.
 Son immersion dans un réseau : le professionnel comptable que vous
choisissez peut-il mobiliser un réseau de compétences autour de lui ?
Personne ne peut tout savoir sur tout ! S’agit-il d’un comptable qui travaille
déjà dans le non-marchand
 La proximité géographique : il est important de ne pas être trop éloigné
de son comptable ! Cela favorisera la fluidité de la collaboration.
 Sa connaissance du secteur non-marchand.

Le prix pratiqué : les instituts officiels ont déterminé des barèmes. Mais dans la
pratique, chaque professionnel adapte ses « prix ». Certains travaillent à l’heure,
d’autres au forfait.

Notons par ailleurs que des agences conseils spécialisées dans le non-marchand
et l’économie sociale existent :
15

4. CADRES DU FONCTIONNEMENT COMPTABLE


4.1 ASBL / ASSOCIATION DE FAIT (AF) / AISBL / SOCIETE
COMMERCIALE

Une association sans but lucratif (asbl) est un groupement de personnes physiques ou
morales qui poursuivent un but désintéressé. L’asbl se compose d’au moins deux
personnes. Les membres d'une asbl ne peuvent recevoir aucun avantage matériel de la
part celle-ci.

Dès qu'un projet commun a été défini, les statuts de l'asbl doivent être rédigés. Les
statuts représentent les principes de base de l’organisation de l’asbl.

L’asbl a une personnalité juridique propre, indépendante de celle de ses membres. Cela
signifie qu'elle a elle-même des droits et des obligations. Les membres ont une
responsabilité limitée et ne lient pas leur propre patrimoine au sort de l’asbl.
L'asbl se distingue d'autres types d'association comme l'association de fait, l'aisbl, la
fondation et la société. Contrairement à d’autres formes juridiques (SA, SPRL, etc), il ne
faut pas fournir un capital de départ pour constituer une asbl. Il faut cependant remplir
un certain nombre d'obligations comptables.

Que sont les « Statuts » ?


Les statuts sont les règles fondamentales de l'association. Ils décrivent les droits et les
obligations des membres et du conseil d’administration. Ils structurent l’association. Ils
déterminent également qui peut devenir membre de l’asbl et du conseil d’administration.

Les membres fondateurs peuvent établir les statuts de leur asbl de manière très libre.

Les statuts doivent être établis par écrit. Il peut s’agir d’un simple acte sous seing privé,
c’est-à-dire en présence uniquement des fondateurs, ou d’un acte authentique établi
chez un notaire.

Selon la loi, les statuts doivent être rédigés en deux exemplaires minimum. Le texte doit
contenir différentes mentions obligatoires.

Lorsque les fondateurs ont rédigé et signé les statuts de l'asbl, ils doivent remplir
certaines formalités avant que les statuts puissent être publiés au Moniteur belge. Une
asbl obtient la personnalité juridique le jour où elle dépose ses statuts et les actes
relatifs à la nomination des administrateurs au greffe du tribunal de commerce. Dès
cette date, l’asbl existe en tant qu’être juridique à part entière.
Les statuts pourront encore être modifiés plus tard.

Mentions obligatoires
Les mentions suivantes doivent figurer obligatoirement dans les statuts :
16

Les mots 'association sans but lucratif' ou le sigle 'ASBL'.


L’adresse (commune, code postal, rue et numéro) du siège et l’arrondissement judiciaire
correspondant. Le siège d’une asbl belge doit être situé en Belgique, ce qui ne veut pas
dire qu’une association ne peut pas agir à l’étranger.
 Le nom de l’asbl. Le choix du nom est libre. Toutefois, aucune autre association ou
fondation ne peut porter le même nom. Pour le vérifier, consultez la banque de
données du Moniteur belge.
 Le but de l’asbl.
 L’objet de l’asbl
 Les noms, prénoms et adresse de chaque fondateur (personne physique) ainsi que
la dénomination sociale, la forme juridique (sa, sprl, etc.), et l'adresse du siège
social de chaque fondateur (personne morale).
 Les conditions et formalités d’admission et de sortie des membres.
 Les attributions et le mode de convocation de l’assemblée générale ainsi que la
manière dont les membres et les tiers prennent connaissance de ses résolutions.
 La manière dont l’assemblée générale est convoquée par le conseil
d’administration.
 La manière dont les membres peuvent prendre connaissance des décisions de
l’assemblée générale.
 Quel sera le quorum lors des votes ? Le quorum de présence est le nombre
minimum de membres présents et représentés (par une procuration écrite) pour
qu'un conseil d'administration (CA) ou une assemblée générale (AG) puisse
prendre des décisions valables
 Des règles concernant la nomination, la révocation et la fin des fonctions des
administrateurs ainsi que l’étendue de leurs pouvoirs et la manière de les exercer
(en agissant seul, en commun ou en collège). Des règles concernant la durée de
leur mandat sont aussi obligatoires.
 Des dispositions concernant la possibilité pour certaines personnes de représenter
l’asbl et/ou d’en assurer la gestion journalière. La manière de nommer d’éventuels
commissaires.
 Le montant maximum de la cotisation des personnes qui souhaitent rejoindre
l’asbl.
 Ce à quoi servira l'actif résultant de la liquidation de l’asbl. Celui-ci doit être
affecté à une fin désintéressée.
 La durée de vie de l’asbl lorsqu’elle n’est pas illimitée.
 Le cas échéant, les droits et les obligations du membre adhérent.
 Sanctions lorsque les statuts sont incomplets

Selon la loi, l’asbl n'est pas valide lorsque les mentions suivantes ne se trouvent pas
dans les statuts :

 la dénomination, l’arrondissement du siège social de l’association


 la définition précise du but
 L’asbl peut également être dissoute par voie judiciaire.

Formalités à remplir après la signature des statuts


Dès que les statuts de l’asbl ont été rédigés et signés par les membres fondateurs, ceux-
ci doivent les déposer au greffe du tribunal de commerce du lieu où se trouve le siège
social de l’asbl.

Les actes concernant la nomination des administrateurs doivent également y être


déposés. C'est aussi le cas pour les actes concernant la nomination des personnes
17

déléguées à la gestion journalière, des personnes autorisées à représenter l’asbl et des


commissaires.

Tous les documents qui viennent d'être énumérés doivent être publiés au Moniteur
belge.
Toutefois, tant que les statuts n’ont pas été déposés au tribunal de commerce,
l’association n'a pas de personnalité juridique. Elle est considérée comme une
‘association en formation’ jusqu’au dépôt.

Obtention de la personnalité juridique


Une asbl obtient la personnalité juridique le jour où elle dépose ses statuts et les actes
relatifs à la nomination des administrateurs au greffe du tribunal de commerce. Dès
cette date, l’asbl existe en tant qu’être juridique à part entière.
Un certain temps peut s’écouler entre le moment où l'asbl est constituée et celui où elle
obtient la personnalité juridique. Pendant cette période, l’asbl peut déjà effectuer un
nombre d’actes limité :
Un autre choix que l’ASBL : l’association de fait
Il est possible de s’associer en association de fait pour mener un objectif désintéressé
sans devoir nécessairement passer par la création d’une ASBL. Mais qu'est ce qu'une
association de fait ?

L’association de fait constitue une option crédible par rapport à l’ASBL.

Qui dit autre option dit également différences. Vous en trouverez les grandes lignes ci-
dessous.

Définition de l’association de fait


Par association de fait, il y a lieu d'entendre toute association dépourvue de la
personnalité juridique et composée de deux ou plusieurs personnes qui organisent, de
commun accord (dans le cadre d'une convention), une activité en vue de réaliser un
objectif désintéressé, excluant toute répartition de bénéfices entre ses membres et
administrateurs ou tout gain matériel, et qui exercent un contrôle direct sur le
fonctionnement de l'association.

Exemples d’associations de fait


Il existe de nombreux exemples d’associations de fait en Belgique : les syndicats,
nombre de clubs sportifs ou culturels, des mouvements de jeunesse, etc.

Il est donc possible de s’associer pour poursuivre un objectif désintéressé sans constituer
d’ASBL et ce, même s’il s’agit d’un projet de taille importante.

Principales différences avec l’ASBL


L’association de fait n’a pas la personnalité juridique, ce qui implique notamment qu’elle
ne peut engager sa propre responsabilité mais bien celle de ses membres.

Elle n’a pas de patrimoine propre. C’est donc le patrimoine des membres qui servira de
garantie en cas de mise en cause de la responsabilité de l’association ou si celle-ci ne
paie pas ses fournisseurs.

L’association de fait ne peut non plus intenter une action en justice ou faire l’objet d’une
représentation en justice.
18

Elle ne peut conclure des contrats, ce sont ses membres qui doivent s’engager.

Vous disposez de la liberté d’adopter le statut de votre choix: l’ASBL ou l’association de


fait. Chaque forme présente ses avantages et ses inconvénients.

Aisbl
L'aisbl se distingue de l'asbl parce qu'elle poursuit un objectif international et obéit à une
réglementation différente. Ainsi, l'aisbl doit être constituée par un acte authentique alors
qu'un acte sous seing privé suffit pour l'asbl.

Fondation
La fondation est souvent constituée par une seule personne ou par quelques personnes
et a un apport de capital propre. Il n'est pas nécessaire d'avoir un capital de départ pour
constituer une asbl. De plus, la fondation possède un conseil d’administration mais pas
d'assemblée générale des membres, alors que l’asbl connaît les deux. La fondation est
obligatoirement constituée par un acte authentique. Pour l'asbl, un acte sous seing privé
suffit.

Société
Le but d'une société est d'enrichir ses membres. C'est une différence importante par
rapport à l'asbl qui ne peut fournir d'avantage matériel à ses membres. Cela signifie que
les membres d'une asbl ne peuvent pas recevoir des avantages qui proviennent des
activités de l'association.
La notion d''avantage' doit être interprétée au sens strict. Il s’agit d'un avantage
patrimonial direct, de la distribution directe de sommes d’argent, de biens mobiliers, etc.
Une asbl peut tirer des avantages de la réalisation de son objet social mais elle n’a pas le
droit de les distribuer à ses membres.
Par contre, il est possible de retirer des activités de l’association un avantage patrimonial
indirect, comme une économie. Par exemple, obtenir des réductions pour acheter son
équipement lorsqu'on est membre d'un club sportif.

Lignes directrices de la réforme du droit des sociétés : Code des sociétés et des
associations.

 La notion de capital disparaît pour les SRL et les SC


 Un apport en industrie ou en savoir-faire est possible
 La SRL et la SA peuvent être fondées par une seule personne
 Grande liberté statutaire pour déroger au régime standard
 Les statuts peuvent déroger au principe « une action = une voix »
 Les conversions sont plus claires et plus simples
 Limitation de la responsabilité des administrateurs
 La notion de capital disparaît pour les SRL et les SC
 Il n’y a plus de capital minimum légal pour la constitution d’une SRL ou d’une SC.
C’était en revanche requis avant la réforme, et ce à hauteur de 18 550 euros.
 L’apport des actionnaires constitue le patrimoine propre. Les fondateurs doivent
toutefois prévoir les moyens suffisants pour les activités qu’entend déployer la
société.
 La responsabilité des fondateurs s’applique durant trois ans. Une exonération est
possible pour certains fondateurs à certaines conditions.
19

Exemple :

► Quatre amis fondent une société. Le premier est en possession d’un bien immobilier,
le second d’argent, le troisième de connaissances et le quatrième va travailler dans la
société. Les deux derniers peuvent apporter leurs connaissances et leur travail dans la
société en contrepartie d’actions. L’apport total constitue le patrimoine propre de la
société.

La SRL et la SA peuvent être fondées par une seule personne


La fondation par plusieurs personnes n’est plus une exigence de base pour une société.
Cela ne vaut pas pour les associations.
Pour la SC, un minimum de trois fondateurs reste d’application.

Les statuts doivent mentionner explicitement la région du siège. Un déménagement au


sein de la même région peut donc se faire via une simple décision de l’organe
d’administration.

Les conversions sont plus claires et plus simples


Il est possible de convertir une société avec personnalité juridique en ASBL et vice versa.
Une société ne peut être convertie en ASBL que moyennant l’unanimité des associés.
Une ASBL ne peut être convertie en société coopérative que moyennant sa
reconnaissance comme entreprise sociale.

Limitation de la responsabilité des administrateurs


La responsabilité des administrateurs s’applique désormais aussi aux administrateurs de
fait des sociétés dotées de la personnalité juridique. (Cela s’applique également aux
A(I)SBL et aux fondations.)
La responsabilité des administrateurs est limitée à un montant maximum en fonction de
la taille de la société.
La limitation ne vaut pas pour les obligations de garantie légale de libération du capital,
la responsabilité spéciale pour les dettes fiscales ou ONSS, la fraude fiscale grave, les
fautes mineures répétées, les fautes lourdes, l’intention trompeuse ou l’intention de
nuire. Cela ne s’applique qu’aux erreurs accidentelles mineures.
Il existe une responsabilité spéciale pour la poursuite d’une activité déficitaire (= «
wrongful trading» C’est-à-dire : Faute de gestion - cas où un administrateur ou dirigeant
aurait dû savoir que l'insolvabilité était inévitable et n'a pas pris les mesures
raisonnables pour limiter les pertes des créanciers.

Nouvelles règlementations pour les ASBL

Depuis le 1er mai 2018, les entrepreneurs peuvent utiliser une loi réformée sur
l'insolvabilité et la faillite. Ce nouveau cadre est la première étape de la réforme du droit
économique.

La deuxième étape est la réforme du droit de l'entreprise qui entre en vigueur le 1er
novembre 2018. En conséquence, la législation spéciale, qui standardise certains aspects
du droit commercial, est intégrée dans le Code du droit économique (CDE). De cette
façon, le ministre de la Justice veut rendre le droit économique plus transparent et plus
cohérent.

Le code de commerce actuel est antérieur aux grandes réalisations économiques,


scientifiques et sociales du XIXe siècle et a été systématiquement démantelé ces
20

dernières années. Dans la nouvelle version du code, il est également prévu de ne plus
utiliser des concepts obsolètes tels que "commerçant" et "actes de commerce".

En outre, le tribunal de l’entreprise - l'actuel tribunal de commerce - sera compétent


pour tous les litiges concernant les entreprises. Les agriculteurs, les organisations à but
non lucratif et les professions libérales deviennent aussi des entreprises.

Le projet de loi introduisant le Code des sociétés et associations et contenant diverses


dispositions constitue la dernière étape du processus de réforme du droit des sociétés.

Pour garantir que les associations aient la possibilité de s'adapter à ces réformes, une
longue période de transition est prévue. Sur la base de la planification actuelle, ce
nouveau code entrerait en vigueur le 1er janvier 2020 au plus tard.

4.2 TERMINOLOGIE COMPTABLE :

L’exercice comptable

Période qui s’étend entre deux clôtures des comptes de l’entreprise. A chacune
de ces clôtures, l’entreprise établit des comptes annuels.
L’exercice comptable coïncide saut exception avec l’année civile.

Pièce justificative

La pièce justificative est le document sur lequel le comptable va se baser pour


passer une écriture comptable. Il peut s’agir d’une facture d’achat, d’une facture
de ventre, d’un relevé de compte bancaire…

N° de compte et intitulé

Toute opération économique modifie le patrimoine de l'entreprise (c'est-à-dire un


ou plusieurs postes bilantaires), et/ou induit des produits ou des charges,
éléments du résultat.

Il serait fastidieux de dresser un nouveau bilan et/ou un nouveau compte de


résultats après chaque opération; c'est pourquoi l'évolution des différents postes
du bilan et du compte de résultats sera suivie par l'enregistrement des
opérations sur des fiches appelées COMPTES, regroupées dans le grand livre des
comptes.
Un compte est donc un tableau représentant une rubrique ou une partie de
rubrique du bilan ou du compte de résultats, et comportant deux colonnes : celle
de gauche est appelée DEBIT et celle de droite est appelée CREDIT.
Date Libellé DEBIT CREDIT

Les comptes sont souvent représentés sous forme de simples potences (des
comptes en T) :
21

Dans un compte, une des deux colonnes enregistre les augmentations du poste,
et l'autre enregistre les diminutions. Le problème est, pour tout profane, de
savoir laquelle.

Le Plan Comptable Minimum Normalisé

Le Plan Comptable Minimum Normalisé (PCMN) est une liste des comptes classés
par numéros. (Voir annexe Plan comptable spécifique aux asbl)

Les comptes annuels


Il s’agit d’un document établi en fin d’exercice pour synthétiser les comptes de
l’entreprise.
Ils sont composés de quatre parties :
- Le bilan synthétise le patrimoine de l’entreprise, c’est-à-dire ses avoirs et
dettes.
- Le compte de résultats analyse le résultat (bénéfice ou perte) de l’exercice
en confrontant les produits (éléments qui augmentent le résultat) et les
charges (éléments qui le diminuent).
- L’annexe précise une série d’informations contenues dans le bilan et le
compte de résultats.
- Le bilan social fournit des informations sur les engagements et les
licenciements effectués au cours de l’exercice, sur la composition du
personnel (sexes, âges, temps partiels, pré-pensions, formations...) et sur
les aides à l’emploi dont a bénéficié l’entreprise.
Cette approche veut mettre l’accent sur la responsabilité sociale de
l’entreprise à l’égard de ses travailleurs et de la collectivité.

Les entreprises soumises à la comptabilité en partie double doivent, sur base de


pièces justificatives :
1 - tenir un LIVRE-JOURNAL ;
2 - établir un système de comptes suivant un plan comptable approprié, que l'on
appelle GRAND LIVRE.
3 - En outre, les entreprises doivent tenir un livre des inventaires.

Pour des raisons d'organisation pratique, le livre-journal unique sera remplacé


par des journaux auxiliaires spécialisés. Selon l'article 7 de la loi du 17 juillet
1975, les journaux et livres comptables sont cotés ; cela signifie que leurs pages
sont au préalable numérotées en continu. Ils forment, chacun dans sa fonction,
une série continue ; ils sont identifiés par la spécification de cette fonction, par
leur place dans cette série, et par le nom (...) de l'entreprise. Le §2 de cet article
stipule que les livres et journaux sont tenus de manière à garantir leur continuité
matérielle ainsi que la régularité et l'irréversibilité des écritures.
22

Aujourd'hui, la quasi-totalité des comptabilités est tenue à l'aide de logiciels


spécialisés7. L'AR du 25 janvier 2005 a donc intégré dans la législation cette
manière de procéder :
- le livre journal unique ou le livre central peuvent toujours être tenus
manuellement au moyen de registres reliés ou brochés comportant la
mention imprimée du nombre de pages; l'imprimeur du registre fournit à
l'acheteur un formulaire qu'il remplit et dépose à son guichet d'entreprises
AVANT d'utiliser le livre;
- ces livres peuvent aussi être tenus aux moyens de systèmes informatisés;
L'article 6 de cet AR mentionne qu'en matière de conservation, le support
choisi (par exemple, CD-ROM) doit assurer que les données sont
inaltérables et accessibles durant la période de conservation. Donc, on doit
non seulement conserver les supports informatiques, mais également les
programmes et les systèmes qui permettent de les lire.

4.3 ORGANISATION PRATIQUE DE LA COMPTABILITE

Les opérations d'une entreprise peuvent être classées en quatre groupes :


- les achats (marchandises, services, ...) ;
- les ventes ;
- les opérations financières (paiements, ...) ;
- les autres, dites opérations diverses ou OD (imputation des salaires,
opérations d'inventaire, ...).

A chacun de ces groupes vont correspondre des journaux auxiliaires spécialisés :


- journal des achats ;
- journal des ventes ;
- journaux financiers (banque, caisse, ...) ;
- journal des OD.

Dans ce système, chaque pièce justificative est enregistrée dans le journal


correspondant.

Périodiquement (mois, semaine, jour), voire immédiatement, les totaux de ces


journaux sont retranscrits dans le livre central et dans les comptes du grand
livre.

Cette opération s'appelle la centralisation. C’est un des nombreux apports de la


comptabilité informatisée, l'écriture dans les comptes s'effectue au fur et à
mesure, et la centralisation lors de la fermeture des journaux.

7
En Belgique sont par exemple présents sur le marché des logiciels comptables : Winbooks, Ciel, Sage, Winauditor, Sarah
23

5. LE BUDGET
La notion de budget revêt une importance toute particulière dans le
fonctionnement des asbl. La loi sur les asbl stipule que le budget doit être
annuellement approuvé par l’Assemblée Générale. « Chaque année et au plus
tard 6 mois après la date de clôture de l’exercice social le Conseil
d’Administration soumet à l’Assemblée Générale, pour approbation les comptes
annuels de l’exercice social écoulé établis conformément au présent article, ainsi
que le budget de l’exercice suivant. »8
Cette prescription légale rentre encontradiction avec de bonnes pratiques de
gestion et le respect de l’esprit du fonctionnement d’une asbl. D’un point de vue
de gestion, il faut reconnaître que voter un budget en juin pour la même année
n’est probablement l’idéal en termes de bonne gouvernance. En effet si au mois
de juin un Conseil d’Adminstration propose son budget pour approbation à son
conseil d’adminstration, cela signifie que 5 à 6 mois se sont écoulés sans
validation de l’Assemblée Générale et que celle-ci dès lors approuve un budget
pour moitié déjà engagé.

Voici comment fonctionnera une asbl qui ne fera qu’une Assemblée Générale par
an :

Etablissement du budget scenario "minimum légal"

2017 2018 2019


Budget 2018 Budget 2019
Approbation des comptes 2017 Approbation des comptes 2018
Décharge du réviseur Décharge du réviseur
Décharge des adminstrateurs Décharge des adminstrateurs

Oct Nov Dec Jan Fév Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May Jun

La bonne procédure voudrait que l’assemblée se réunisse deux fois par an : une
première fois en fin d’année pour approuver un premier budget et une seconde
fois en mai-juin pour présenter les comptes de l’exercice social précédent à
l’Assemblée Générale selon le schéma suivant :

8
Article 17 § 1er de la loi du 27 juin 1921
24

Etablissement du budget scenario "bonne gouvernance"

2017 2018 2019

Approbation des comptes 2017 Approbation des comptes 2018


Décharge du réviseur Décharge du réviseur
Budget 2018 Décharge des adminstrateurs Budget 2019 Décharge des adminstrateurs

Oct Nov Dec Jan Fév Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May Jun

Dans la pratique, législateur ne précise pas les éléments que l’on doit retrouver
dans le budget. Formellement quelques éléments imprécis pourraient suffire.
Néanmoins le budget constituant une forme de mandat donné par l’Assemblée
Générale au Conseil d’Administration il importe de construire le budget dans une
perspective de transparence et d’efficacité.
Le budget et la gestion efficace du suivi budgétaire suppose de dissocier l’aspect
exploitation de l’aspect trésorerie :

- L’aspect exploitation démontrera le niveau relatif de chaque activité dans le


respect de l’objet social de l’asbl et de ses choix stratégiques.
- L’aspect trésorerie, sur base de la construction et de la mise à jour
régulière du plan de trésorerie démontrera la capacité de l’organisation
d’une asbl à faire à ses échéances à court terme, en général à la fin du
mois.
Le compte d’exploitation démontrera que pour atteindre ses finalités sociales
l’asbl disposera de suffisamment de moyens (produits (hybridation du
financement)) pour couvrir ses charges (salaires, frais généraux,
approvisionnement, amortissements, charges financières (intérêts sur emprunt).

Le plan de trésorerie éclairera mois après mois le gestionnaire sur sa capacité à


payer les salaires, les charges ONSS, le précompte, les dettes fournisseurs. Il
analyse les flux de trésorerie : encaissements (entrée d’argent) et décaissements
(sortie d’argent).

Dans la pratique, seul le budget d’exploitation sera approuvé par l’Assemblée


Générale. Le plan de trésorerie celui à l’usage du contrôle et du suivi à tout le
moins trimestriel du Conseil d’Administration et même routinier chez le(s)
délégué(s) à la gestion journalière.

Lors d’une assemblée générale, les membres après l’approbation des comptes
sont invités à donner décharge au réviseur et aux administrateurs, c'est à dire à
reconnaître officiellement que les membres du conseil d’administration se sont
acquittés correctement de leur tâche au cours de l’exercice écoulée.
Concrètement cela veut dire que l’Assemblée Générale par son vote
25

d’approbation des comptes annuels reconnait que le Conseil d’Administration a


géré l’asbl pendant l’année écoulée en respectant le budget précédemment voté.
Ensuite l’Assemblée Générale décharge (éventuellement le commissaire) et les
administrateurs pour l’exercice de leur gestion de l’asbl et globalement la
responsabilité des actes posés est reprise par l’assemblée. Les administrateurs
sont dits déchargés pour le mandat de leur gestion. Cette décharge ne vaut que
vis-à-vis de l’absl et non des tiers. Le fisc peut par exemple toujours déclarer les
administrateurs responsables d’une fraude.

Si malgré les réserves évoquées ci-dessus l’asbl convoque annuellement une


seule Assemblée Générale celle-ci comportera à tout le moins les éléments
suivants à l’ordre de jour :
- Approbation du Procès Verbal de l’année précédente
- Rapport moral de l’asbl
- Approbation du budget
- Approbation des comptes
- Vote de décharge du réviseur (s’il échet)
- Vote de décharge des administrateurs
- Divers
26

6. LA COMPTABILITÉ PATRIMONIALE A PARTIE


DOUBLE
6.1. LE PLAN COMPTABLE MINIMUM NORMALISE
(P.C.M.N.)

Afin de pouvoir comparer les comptes d’une année à l’autre et pouvoir améliorer
sa gestion, une organisation doit adopter un plan comptable. Le plan comptable
est la structure de la comptabilité. Chaque compte (rubriques de la comptabilité)
porte un numéro et un intitulé. Ces comptes sont regroupés en classes.

Le Plan Comptable Minimum Normalisé est une liste des comptes et de leur
numéro.
Il est normalisé : les entreprises doivent utiliser ces intitulés et ces indices.
Il est minimum (le minimum imposé par la loi, les libellés et numéros en
gras dans le plan comptable remis au cours) et peut être adapté aux besoins
de l’entreprise. Le PCMN que nous vous proposons dans ce cours est
spécifiquement lié à la réalité des asbl.

Exemple :
Le compte « clients » porte l’indice 400.
Le 4 indique la classe du compte, celle des créances et dettes à un an au plus.
Le 40 (le 0 supplémentaire) indique qu’il s’agit de créances commerciales.
Le 400 (le 0 supplémentaire) indique qu’il s’agit de créances commerciales
« simples ».
Si l’entreprise le désire, elle peut ouvrir des sous-comptes.
4000 Clients belges
4001 Clients européens
4002 Autres clients
Et même,
40000 Clients belges de la Région flamande
40001 Clients belges de la Région wallonne
40002 Clients belges de la Région bruxelloise
Et encore,
400010 Client belge de la région wallonne Dupont
400011 Client belge de la région wallonne Durant…
27

Descriptif des différentes classes reprises dans le PCNM :

Classe 1 : Fonds propres, provisions pour risques et charges et dettes à plus


d’un an.
Autrement dit, les capitaux permanents situés dans le haut du passif.
Exemples : « 100 Capital souscrit », « 14 Bénéfice ou perte reporté », « 1730
Établissements de crédit, dettes en compte ».

Classe 2 : Frais d’établissement, actifs immobilisés et créances à plus d’un


an
Il s’agit donc des actifs à long terme situés dans le haut du bilan.
Exemples : « 220 Terrains », « 221 Constructions », « 222 Terrains bâtis »,
« 23 Installations, machines et outillages », « 24 Mobilier et matériel roulant ».

Classe 3 : Stocks et commande en cours d’exécution. Il s’agit d’une partie de


l’actif réalisable
Exemple : « 340 marchandises » (compte qui ne sera mouvementé qu’en fin
d’exercice).

Classe 4 : Créances et dettes à un an au plus


Il s’agit de comptes d’actif (l’autre partie du réalisable) et de passif (les capitaux
temporaires) Les comptes 40 et 41 représentes des créances, les comptes 42 à
48 représentent des dettes.
Exemples : « 400 Clients » (créance) et « 440 Fournisseurs » (dette).

Classe 5 : Placements de trésorerie et valeurs disponibles


Il s’agit des actifs mobilisables rapidement et des actifs liquides situés dans le
bas du bilan.
Exemples : « 532 Dépôts à terme d’un mois au plus », « 5500 Banque, compte
courant »,
« 560 OCP, compte courant », « 570 Caisse, espèces ».

Classe 6 : Charges
Les comptes 60 à 64 pour les charges d’exploitation (« 604 Achat de
marchandises »,
« 61 Services et biens divers », 6202 « Rémunérations ouvriers »).
Les comptes 65 pour les charges financières (« 6500 Intérêts, commissions et
frais afférents aux dettes », « 6583 intérêts dus aux fournisseurs).
Les comptes 66 pour les charges exceptionnelles
(« 663 Moins-value sur réalisation d’actifs immobilisés »).
Les comptes 67 pour les charges liées à l’impôt sur le résultat.

Classe 7 : Produits
Les comptes 70 à 74 pour les produits d’exploitation (« 700 Ventes de
marchandises).
Les comptes 75 pour les produits financiers (« 751 Produits des actifs
circulants »,
28

« 758 intérêts à recevoir retard clients).


Les comptes 76 pour les produits exceptionnels
(« 763 Plus-value sur réalisation d’actifs immobilisés »).
Les comptes 77 pour les produits liés à l’impôt (en cas de remboursement).

Classe 0 : Droits et engagements hors bilan.


Il s’agit de comptes qui apparaissent seulement dans l’annexe.
Il vous en sera fait grâce dans ce cours.

6.2. LE BILAN ET LES COMPTES DE BILAN

Le bilan est un tableau qui synthétise le patrimoine de l’entreprise.

Actif Passif

Avoirs Dettes
Utilisation des capitaux Origine des capitaux
Utilisation des ressources Origine des ressources
Emplois Ressources
Moyens d’action Financement

Puisque toute ressource doit être employée et que tout emploi à pour origine une
ressource, l’actif est toujours égal au passif. C’est le principe fondamental de
l’équilibre du bilan.

L’ACTIF

Les avoirs de l’entreprise sont classés par ordre croissant de liquidité : du


moins liquide au plus liquide; la liquidité étant l’aptitude à se transformer plus ou
moins rapidement en numéraire.

LES ACTIFS IMMOBILISES (capitaux fixes)


Ce sont les biens qui ne sont pas destinés à être vendus (immeubles,
machines…), ils sont destinés à rester durablement dans l’entreprise. Ils assurent
son fonctionnement et ne se renouvellent que lentement.

Ces actifs immobilisés sont également appelés biens d’investissement ou


investissement.
29

Définition du bien d’investissement


Il s’agit de biens corporels, meubles ou immeubles, destinés à être utilisés, de
manière durable, comme instruments de travail ou moyens d’exploitation.
Cependant, les services, qui tendent directement à :
 la construction ;
 la transformation ;
 l’amélioration,
 d’un bien corporel d’investissement, sont des dépenses qui participent à
l’investissement (Application du code TVA)

Ne sont pas des biens d’investissement :

- La réparation et l’entretien ne sont pas des dépenses d’investissement car


ils tendent à conserver au bien en cause sa productivité antérieure ou sa
valeur économique d’origine.

- La location de matériel industriel ou commercial ne constitue un


investissement que pour le bailleur.

- Le petit matériel, le petit outillage et les fournitures de bureau, dont le prix


ou la valeur normale n’atteint pas 500 EUR par unité commerciale
usuelle. (Application du code TVA)

LES ACTIFS CIRCULANTS (capitaux circulants)


Ce sont les biens qui n’ont pas vocation de rester durablement dans l’entreprise.
Ils sont destinés à être transformés en liquidités à plus ou moins brève échéance
et donc à se renouveler plus ou moins rapidement selon le cycle d’exploitation
(les marchandises vendues permettent d’en acheter d’autres).
On y distingue le réalisable destiné à se transformer en liquidité (stocks et
créances) et le disponible qui est déjà liquide (caisse et comptes courants).

LE PASSIF

Les dettes sont classées par ordre croissant d’exigibilité : du moins exigible
au plus exigible; l’exigibilité étant la capacité qu’ont les tiers de demander, plus
ou moins rapidement, le remboursement d’une dette.

LES CAPITAUX PROPRES (fonds propres ou non-exigible)


Ce sont les ressources mises à la disposition de l’entreprise par son ou ses
propriétaire(s) et celles qui résultent des bénéfices conservés (autofinancement).
Contrairement aux sociétés commerciales (SA/ SPRL/ Sociétés Coopératives) les
asbl ne disposent d’un capital de départ. Dès lors les onds propres de l’asbl sont
constitués de l’éventuelle avance de départ des administrateurs, du bénéfice
reporté des exercices précédents et des subsides en capital.
30

LES DETTES (capitaux étrangers, capitaux empruntés ou exigible)


Ce sont les ressources financières mises à la disposition de l’entreprise par des
tiers appelés créanciers.
On y distingue les dettes à long terme (à plus d’un an) et les dettes à court
terme (à un an au plus).

LES MASSES BILANTAIRES

Les actifs immobilisés, les actifs circulants, les capitaux propres et les dettes
constituent les masses bilantaires du schéma légal du bilan.

Pour l’analyse, on procèdera parfois à des regroupements différents.


Ainsi les capitaux permanents sont formés des capitaux propres et des dettes
à plus d’un an.
Les dettes à un an au plus sont alors appelées capitaux temporaires.

La situation nette est obtenue en déduisant de l’actif les dettes envers les tiers.
Elle est donc synonyme de capital propre ou de patrimoine (net).
Ces trois termes servent à désigner la richesse réelle de l’entreprise.

L’actif net représente la même réalité mais vue du côté de l’actif.


L’actif net est donc l’ensemble des avoirs qui sont financés par le capital propre.
L’actif net est donc égal au capital propre, à la situation nette.

Pour chaque poste du bilan, on ouvrira un compte, une espèce de bilan


miniature.
En réalité, on ouvrira plus de comptes que de postes apparaissant au bilan; ainsi
les valeurs disponibles seront « splittées » en plusieurs comptes : un compte
pour chaque compte courant bancaire, un compte pour le compte courant de La
Poste et un compte pour la caisse.

La colonne de gauche est appelée débit et celle de droite crédit.


Les comptes d’actif sont débités de leur situation initiale et des
augmentations.
Ils sont crédités des diminutions.
Les comptes de passif sont crédités de leur situation initiale et des
augmentations.
Ils sont débités des diminutions.

La différence entre le total des débits et le total des crédits s’appelle le


solde.
Le solde sera nul si les débits sont égaux aux crédits.
Le solde sera débiteur si les débits sont supérieurs aux crédits
Il sera inscrit au crédit pour équilibrer le compte.
Le solde sera créditeur si les crédits sont supérieurs aux débits
Il sera inscrit au débit pour équilibrer le compte.
31

Les soldes sont portés dans les rubriques appropriées du bilan en effectuant
parfois des regroupements. Ainsi, on solde les comptes dans le bilan.

La logique du fonctionnement des comptes est liée à la convention du bilan :


les emplois à gauche et les ressources à droite.
Exemple : paiement d’un fournisseur (débité = emploi) par banque (crédité =
ressource).

Pour conserver l’équilibre bilantaire, à chaque opération la somme débitée


doit être égale à la somme créditée.

Le « livre » dans lequel sont consignés les comptes de l’entreprise s’appelle le


grand-livre (des comptes).Voici la présentation classique des principales masses
bilantaires :
32

Ce qui va se traduire de manière un peu plus détaillée par le bilan


suivant :

ACTIF PASSIF
ACTIFS IMMOBILISES CAPITAUX PROPRES
I. Frais d’établissement I. Capital
II. Immobilisations
II. Primes d’émission
incorporelles
III. Immobilisations III. Plus-values de
corporelles réévaluation
IV. Immobilisations
IV. Réserves
financières
V. Bénéfice (perte)
reporté(e)
VI. Subsides en capital
ACTIFS CIRCULANTS PROVIS. ET IMPOTS DIFF.
VII.A. Provisions p. risques
V. Créances à plus d’un an
et ch.
VI. Stocks et Commandes en
VII.B. Impôts différés
c.
VII. Créances à un an au
DETTES
plus
VIII. Placements de
VIII. Dettes à plus d’un an
trésorerie
IX. Valeurs disponibles IX. Dettes à un an au plus
X. Comptes de X. Comptes de
régularisation régularisation
TOTAL TOTAL

ACTIF = Moyens d’action de l’entreprise, comprend :

- BIENS DURABLES appelés ACTIFS IMMOBILISES : moyens dont la durée


de vie permet à l’entreprise d’assurer le cadre de son activité dans le temps
: terrains, bâtiments, entrepôts, installations électriques, matériel roulant,
machines, outillages…

Ils comprennent les :

o Frais d’établissement : frais relatifs à la constitution de l’entreprise, à


son développement ou à sa restructuration ( Ex : frais d’inscription au
Guichet d’entreprise, acte notarié, rédaction des statuts pour les
sociétés,…)
33

o Immobilisations incorporelles : éléments immatériels (licences,


brevets, marque, fonds de commerce, enseigne…)

o Immobilisations corporelles : biens matériels : terrains, bâtiments,


matériel roulant, mobilier, matériel informatique…

o Immobilisations financières : participations financières dans d’autres


sociétés, placements à long terme, garantie locative…

- ACTIFS CIRCULANTS représentent des moyens complémentaires pour


permettre à l’entreprise de réaliser son activité. Ils sont caractérisés par une
circulation plus rapide, dans tous les cas inférieure à un an.

Ils comprennent les :

o Stocks de matières premières, marchandises…

o Créances : sommes à recevoir :


 Des clients, dans le cadre de l’activité commerciale-> créances
commerciales
 D’autres personnes, ou dans un contexte non commercial (Ex : prêt à
un membre du personnel)  autres créances

o Valeurs disponibles : argent disponible


 Sur le compte en banque
 En caisse

Exemple de structuration de l’actif (sous la forme BNB) :

Les comptes repris à titre illustratif concerne la bibliothèque publique de Mouscron


(Numéro d’entreprise : 0422.887.039) pour les années 2020 et 2019.
34

PASSIF = Ressources de l’entreprise, comprend

- LES CAPITAUX PROPRES qui comprennent :

o Le capital apporté par le(s) propriétaire(s) de l’entreprise9

o Les réserves10
 Légales : la loi oblige à mettre en réserve chaque année 5% du bénéfice
après impôt jusqu’à ce que la réserve atteigne 10 % du capital social
 Autres

9
Eléments spécifiques aux sociétés commerciales le capital pour les asbl sera remplacé par le poste
Fonds Associatifs.
10
Les réserves et notamment la réserve légale concerne spécifiquement les sociétés commerciales
35

o Le résultat de l’exercice reporté :


 Bénéfice  signe +  enrichissement de l’entreprise
 Perte  signe -  appauvrissement de l’entreprise

- LES DETTES : sommes dues à des tiers

o Emprunts auprès des organismes financiers


o Dettes envers les fournisseurs dettes commerciales
o Dettes fiscales (impôts, TVA, précompte professionnel …)
o Dettes sociales (cotisations ONSS)
o Dettes salariales (salaires du personnel)

Exemple de la structuration du passif (sous la forme BNB)


36

6.3. LE COMPTE DE RESULTATS ET LES COMPTES DE


GESTION

Certaines opérations dégagent un résultat : ventes de marchandises,


rémunérations, loyers, téléphone, transports, publicité… Elles augmentent ou
diminuent les ressources de l’entreprise et donc sa situation nette.

Pour en faciliter l’analyse, elles sont enregistrées dans des comptes de charges et
de produits.
Les opérations qui diminuent le résultat sont enregistrées dans des comptes
de charges.
Celles qui augmentent le résultat dans des comptes de produits.

Ces « comptes de gestion » vont permettre de gérer l’entreprise plus


efficacement en fournissant la décomposition du résultat.

Leur confrontation permet de déterminer le résultat global de l’exercice.


Si les produits sont plus élevés que les charges, le résultat sera un bénéfice.
Si les charges sont plus élevées que les produits, le résultat sera une perte.

Les comptes de gestion, comme les comptes de bilan suivent la logique de base
liée au concept du bilan : les emplois (charges) à gauche, les ressources
(produits) à droite.
Les comptes de charges fonctionnent donc comme des comptes d’actif et
les comptes de produits comme des comptes de passif.

Les soldes des comptes de gestion s’inscrivent dans un compte de résultats


établi selon un schéma légal et dans lequel les charges et les produits vont être
classés selon leur nature.
Il dégagera le résultat d’exploitation lié à l’activité normale de l’entreprise (achats
et ventes, rémunérations, loyers…), le résultat financier lié aux opérations
financières (intérêts dus ou perçus sur emprunts et prêts…) et le résultat
exceptionnel lié aux activités non courantes de l’entreprise (pertes de caisse,
dégâts d’incendie, gains de procès….).

L’addition de ces trois résultats partiels donnera le résultat global qui sera soumis
à l’impôt avant d’être affecté au passif du bilan, dans les capitaux propres s’il est
conservé par l’entreprise; dans les dettes s’il est distribué au(x) propriétaire(x)
puisqu’il s’agit alors d’une dette de l’entreprise vis-à-vis de son ou ses
propriétaire(s). Le compte de résultats établi, il est soldé dans le bilan et
permet ainsi de l’équilibrer.
37

Voici une présentation classique du compte de résultat :


38

Les différents résultats d’une organisation11

Approcher la réalité du compte de résultat d’une organisation suppose de le


décomposer de la manière suivante :

Chaque résultat mérite d’être analysé séparément pour bien comprendre le


fonctionnement de l’organisation

11
Attention cette manière de structurer les résultats en parlant de résultat d’exploitation, de résultat
financier et de résultat exceptionnel reste d’actualité pour les asbl mais ne l’est plus pour les sociétés
commerciales. En effet, la réforme comptable de 2016 est venue modifier la chose pour les sociétés
commerciales on parlera uniquement de résultat d’exploitation et de résultat financier. Les éléments
auparavant appelés exceptionnel étant transférés dans un poste de résultat d’exploitation « les éléments
non récurrents ».
39

Produits - Charges = Résultats


  
Produits d’exploitation - Charges d’exploitation = Résultat d’exploitation
+ + +
Produits financiers - Charges financières = Résultat financier
+ + +
Produits exceptionnels - Charges exceptionnelles = Résultat exceptionnel
+ -
Impôts Impôts
= = =
Résultat de l’exercice à
Total des Produits - Total des Charges =
affecter
Cette présentation n’est plus autorisée lorsqu’il s’agit d’établir et de
publier les COMPTES ANNUELS, mais elle reste exacte. Le « Résultat de
l’exercice à affecter » reste l’addition du « Résultat
d’exploitation », du « Résultat financier » et du « Résultat
exceptionnel », dont on retire les Impôts.

En considérant le COMPTE DE RESULTATS sous forme de liste plutôt que sous forme de
compte, on peut en présenter les composantes autrement, sous forme de tableau :
III. Résultat Résultat financier Résultat exceptionnel
d’exploitation
II. Coût des I. Ventes V. IV. VIII. Charges VII. Produits
ventes et et Charges Produits exceptionnelle exceptionnel
des prestation financière financier s s
prestations s s s
(Charges
d’exploitatio
n
consommée
s
VI. Résultat courant avant impôts
IX. Résultat de l’exercice avant impôts
IXbis. Prélèvements sur les impôts différés ou Transfert aux impôts différés
XI. Résultat de l’exercice
XII. Prélèvements sur les réserves immunisées ou Transfert aux réserves
immunisées
XIII. Résultat de l’exercice à affecter
40

Voici la présentation du compte de résultats sous forme BNB


41

6.4. PRINCIPE DE BASE

Le principe de base de la comptabilité à partie double veut que chaque opération


soit enregistrée sur deux comptes/rubriques au moins : inscription au débit d’un
ou de plusieurs comptes balancée par l’inscription au crédit d’un ou de plusieurs
autres. Le total des débits étant toujours égal au total des crédits, ce système
permet ensuite une vérification par des balances.

Les comptes d’un exercice se regroupent en deux sous-ensembles, chacun étant


une nouvelle fois divisé en deux sous-ensembles. :

Comptes de bilan
Comptes d’actif Comptes de passif
Débit Crédit Débit Crédit
ce qui s’ajoute aux ce qui réduit les actifs ce qui réduit les ce qui augmente les
actifs, les valeurs en ressources ressources, parfois
banque étant une sous la forme de
forme d’actif dettes
Comptes de résultat
Comptes de charges Comptes de produits
Débit Crédit Débit Crédit
ce qui coûte à ce qui réduit les coûts ce qui réduit les ce qui rapporte
l’organisme sans produits
laisser de trace
durable

Afin de pouvoir comparer les comptes d’une année à l’autre et pouvoir améliorer
sa gestion, une organisation doit adopter un plan comptable. Le plan comptable
est la structure de la comptabilité. Chaque compte (rubriques de la comptabilité)
porte un numéro et un intitulé.

LA JOURNALISATION

La journalisation est une terminologie spécifiquement comptable qui signifie


que chaque écriture sera inscrite dans un journal. L’inscription dans chaque
journal se fera sur base d’une pièce justificative.

On distinguera 4 journaux

FE = facturier d’entrée (= factures fournisseurs) ou « facturier


d’achat » ou « journal de achats » complété par le journal des
notes de crédit sur achat
FS = facturier de sortie (= factures clients) ou « facturier des ventes
« ou « journal des vente » complété par le journal des note de
crédit sur vente
FIN = journal financier (= banque, caisse, etc…) : un journal par
compte bancaire ou caisse
42

OD = journal des opérations diverses (autres opérations : corrections,


amortissements, salaires, ...)

6.5. LE FONCTIONNEMENT DES COMPTES : LES COMPTES


EN « T »

Notion

Un compte est aussi appelé « compte en T », par la forme qui le


représente.
C’est un tableau à deux colonnes : la colonne de gauche enregistrera les
montants en Débit et la colonne de droite enregistrera les montants en
Crédit.

Schéma

N° du compte et intitulé
Débit Crédit

Typologie et fonctionnement

Compte de BILAN
ACTIF PASSIF
N° du compte et intitulé N° du compte et intitulé
Débit + Crédit - Débit + Crédit -
SI SI

Solde débiteur Solde créditeur


43

Comptes de RESULTAT
CHARGES PRODUITS
N° du compte et intitulé N° du compte et intitulé
Débit + Crédit
Débit + Crédit - –

Remarque : les comptes de charges et de produits ne présentent pas de situation


initiale (SI), car ils sont remis à zéro à chaque fin d’exercice comptable, après
avoir calculé le résultat.

Enregistrement dans le grand livre des comptes

Tout enregistrement dans la colonne de gauche s'appelle un débit.

Tout enregistrement dans la colonne de droite s'appelle un crédit.

La différence entre le total des débits et le total des crédits s'appelle solde.
Si le total des débits est supérieur au total des crédits, on aura un solde
débiteur ; dans le cas contraire, on parlera d'un solde créditeur.

Débiter un compte, c'est noter une opération dans sa colonne


de gauche :
= augmenter un actif ou = diminuer un passif.

Créditer un compte, c'est noter une opération dans sa colonne


de droite :

= diminuer un actif ou = augmenter un passif.

De plus, chaque compte devra posséder un numéro qui lui est


propre ;l’ensemble de cette nomenclature forme
le Plan Comptable Minimum Normalisé (PCMN).
44

6.6. LES COMPTES DE TIERS

Tous les achats sont enregistrés en deux temps. En effet, ils font l’objet d’une
facture qu’il faut enregistrer dans le compte « 440 Fournisseurs ».

Ainsi le solde du compte « 440 Fournisseurs » correspond au total du facturier


des entrées ce qui permet un meilleur contrôle tant interne qu’externe.
Le paiement des achats fait l’objet d’une autre pièce justificative : un extrait de
compte ou une pièce de caisse qui permet de créditer le compte financier
adéquat.

Deux pièces justificatives impliquent deux écritures.


Ceci est d’autant plus vrai quand plusieurs personnes s’occupent d’une même
comptabilité pour ne pas enregistrer deux fois, ou pas du tout, l’opération.
En outre, en comptabilité informatisée, le logiciel impute tous les achats aux
fournisseurs.

           

Exemple : Vous achetez des marchandises d’une valeur de 2000 € HTVA. Ces
marchandises ne sont pas payées sur place. Votre fournisseur vous remet une
facture.

opération
journal n° compte n° Libellé – commentaire DEBIT CREDIT

FE 1 6000 Achat de marchandise 2 420

440 Fournisseur 2 420

Le service comptable de votre asbl paye la facture

opération
journal n° compte n° Libellé – commentaire DEBIT CREDIT

Fin 1 440 Fournisseur 2 420

550 Banque 2 420

Pour les ventes, elles ne donnent pas toutes lieu à une facture : les ventes « au
comptoir » sont payées au grand-comptant (cash) et sans facturation. Dans ce
cas, il n’y a qu’une pièce justificative, la pièce de caisse, il ne faut donc pas
passer par le compte « 400 clients ».
45

           

Exemple : Journalisation d’une vente au comptant pour 45 €

opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT

FS 1 570 Caisse 45

7000 Ventes de marchandises 45

Pour toutes les ventes avec facture, l’écriture est passée en deux fois avec le
transit par le compte « clients » pour les mêmes raisons que celles énoncées
au niveau des achats.

           

Exemple : Journalisation d’une vente via la facturation à un client pour un


montant de 15.000 €

opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT

FS 1 400 Client 15 000

7000 Ventes de marchandises 15 000

Le jour où le client paye le comptable sur base de l’extrait bancaire (pièce


justificative) le comptable passera l’écriture suivante :

opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT

FIN 1 550 Banque 15 000

400 Client 15 000


46

6.7. LES AMORTISSEMENTS

Les amortissements visent à répartir la charge d’achat des immobilisations


qui ont une durée de vie limitée dans le temps sur le nombre d’années
pendant lesquelles elles seront utilisées; chaque exercice prenant ainsi en
charge sa propre utilisation de l’actif amorti.
Dans le même temps, l’amortissement constate la perte de valeur subie par
ces immobilisations; l’actif présentant les immobilisations pour leur valeur
réelle, leur valeur supposée de réalisation (vente), leur valeur résiduelle ou
encore leur valeur nette (comptable).

L’écriture comptable enregistre cette double réalité puisqu’elle débite un


compte de charge (comptes 63) et crédite un compte d’actif immobilisé
(sous-comptes de la classe 2 qui ont un numéro qui se termine par 9 ou qui
inclut le chiffre 9).

Les amortissements doivent être pratiqués même en cas de perte.


Plusieurs méthodes de calcul de la dotation annuelle à l’amortissement existent.
Nous nous contenterons, dans cette approche, d’utiliser la méthode de
l’amortissement linéaire ou constant.

La méthode linéaire consiste à réduire chaque année la valeur de l’immobilisé


d’un montant constant.
Mais un bien perd souvent énormément de valeur dès qu’il sort du magasin du
vendeur. La méthode de l’amortissement dégressif est souvent plus appropriée
sans compter que son impact fiscal est souvent plus favorable.

Exemple d’un résumé de tableau d’amortissement « prospectif » lors du


lancement d’un projet :

Type Montant annuel


Désignation d'amortis- de
des immobilisations Date d'achat Valeur TVAC sement Durée l'amortissement
Ordinateur 05-05-2017 990,99 € Linéaire 3 330,33 €
Rénovation de la façade 01-06-2017 10.285,00 € Linéaire 10 1.028,50 €
Plaque signalétique 01-06-2017 726,00 € Linéaire 3 242,00 €
table extensible 01-06-2017 279,00 € Linéaire 3 93,00 €
Linéaire 3 - €
TOTAL 12.280,99 € 1.693,83 €

Ci-dessous un tableau d’amortissement tel qu’il peut apparaître dans le


fonctionnement courant d’une asbl. Attention une asbl qui peut toujours avoir
l’utilité de biens complétement amortis. Dans le tableau ci-dessous, le matériel
de bureau est complètement amorti. Il a une valeur résiduelle nulle, ce qu’on
47

appellera une Valeur Nette Comptable Nulle (VNC) mais sera toujours utile et
présent dans le patrimoine de l’asbl et donc présent dans le tableau
d’amortissement pour une valeur comptable équivalente à 0.

Situation d'un tableau d'amoritissement au 31 décembre 2020

Amortissement Ex- Amortissement de Amortissement Valeur


Désignation Valeur Année Durée
Antérieur l'année Cumulé Résiduelle

Matériel de bureau
5.000,00 2013 5 5.000,00 - 5.000,00 -
Aménagement des bureaux
(Travaux) 50.000,00 2015 10 25.000,00 5.000,00 30.000,00 20.000,00
Matériel Informatique
10.000,00 2015 3 6.666,67 3.333,33 10.000,00 -
Matériel roulant - Véhicule
12.000,00 2020 5 - 2.400,00 2.400,00 9.600,00
48

6.8. LES PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES ET LES


FONDS AFFECTES

Les provisions

Le principe de fonctionnement des provisions a été recadré par l’Arrêté Royal du


30 JANVIER 2001 portant exécution du code des sociétés. Celui-ci stipule :

Art 50 - Les provisions pour risques et charges ont pour objet de couvrir des
pertes ou charges nettement circonscrites quant à leur nature, mais qui,
à la date de clôture de l'exercice, sont probables ou certaines, mais
indéterminées quant à leur montant.
Les provisions pour risques et charges ne peuvent avoir pour objet de
corriger la valeur d'éléments portés à l'actif.

Art. 51. Les provisions pour risques et charges doivent répondre aux critères de
prudence, de sincérité et de bonne foi.

Art. 52. Les provisions pour risques et charges sont individualisées en fonction
des risques et charges de même nature qu'elles sont appelées à couvrir.
Par risques et charges de même nature, il faut entendre les catégories
de risques et de charges mentionnées à titre exemplatif à l'article 54.

Art. 53. Les provisions pour risques et charges doivent être constituées
systématiquement sur base des méthodes arrêtées par la société
conformément à l'article 28, § 1. Elles ne peuvent dépendre du résultat
de l'exercice.

Art. 54. Des provisions doivent être constituées pour couvrir notamment :
a) les engagements incombant à la société en matière de pensions de
retraite et de survie, de prépensions et d'autres pensions ou rentes
similaires;
b) les charges de grosses réparations et de gros entretien;
c) les risques de pertes ou de charges découlant pour la société de
sûretés personnelles ou réelles constituées en garantie de dettes ou
d'engagements de tiers, d'engagements relatifs à l'acquisition ou à la
cession d'immobilisations, de l'exécution de commandes passées ou
reçues, de positions et marchés à terme en devises ou de positions et
marchés à terme en marchandises, de garanties techniques attachées
aux ventes et prestations déjà effectuées par la société, de litiges en
cours.

Art. 55. Les provisions pour risques et charges ne peuvent être maintenues
dans la mesure où elles excèdent en fin d'exercice une appréciation
actuelle, selon les critères prévus à l'article 51, des charges et risques
en considération desquels elles ont été constituées.
49

Les provisions sont des montants pris en charge par un ou plusieurs exercices
successifs et qui se rapportent à des charges ultérieures probables ou
certaines.

Exemples :
une machine doit subir de grosses réparations tous les 4 ans. La dépense à venir
est certaine mais le montant incertain;
un litige oppose l’entreprise à un de ses clients. La dépense à venir est probable
et le montant est incertain

La charge est enregistrée dans un compte de dotations aux provisions


approprié à la nature de la provision (63). Elle a comme contrepartie une dette
potentielle enregistrée dans un compte de provision approprié à la nature de la
provision (16).

Au compte de résultats, il s’agit d’une charge d’exploitation, voire exceptionnelle.

Au bilan, les provisions éventuellement cumulées figurent au passif dans une


masse bilantaire située entre les capitaux propres et les dettes. En effet, la dette
n’est pas toujours certaine ou ne l’est pas entièrement quant à son montant (pas
de facture donc pas de dette juridiquement établie); si la charge réelle est
ultérieurement actée, la provision se transformera en dette, si elle ne l’est pas la
provision est à annuler mais de toute façon, elle est assimilée aux capitaux
propres le temps qu’elle est restée au bilan.

Les fonds affectés d’une grande ou très grande association ou fondation


représentent des fonds propres de l’association ou de la fondation. Ils sont
constitués du résultat positif à affecter que l’association ou la fondation a réalisé
et auquel elle souhaite donner une affectation spécifique.

Le bilan d’une grande ou très grande association ou fondation s’établit après


répartition, c’est-à-dire compte tenu des décisions d’affectation du solde du
compte de résultats de l’exercice et du résultat reporté.

Si, à la fin de l’exercice, l’association ou la fondation a un résultat positif, elle


peut décider de le transférer aux fonds affectés. Cette écriture fait partie des
affectations et prélèvements.
L’association ou la fondation peut également décider d’utiliser (partiellement) le
résultat positif reporté des années précédentes pour la constitution d’un fonds
affecté.

Il est important de distinguer clairement la constitution des fonds affectés de la


constitution de provisions.

Les provisions pour risques et charges ont pour objet de couvrir des pertes ou
charges nettement circonscrites quant à leur nature, mais qui, à la date de
clôture de l’exercice, sont ou probables ou certaines mais indéterminées quant à
leur montant. Les provisions doivent être constituées systématiquement et elles
50

font l’objet d’une reprise lors de leur utilisation.

Les fonds affectés

Les fonds affectés d’une grande ou très grande association ou fondation


représentent des fonds propres de l’association ou de la fondation. Ils sont
constitués du résultat positif à affecter que l’association ou la fondation a réalisé
et auquel elle souhaite donner une affectation spécifique.

Les fonds affectés sont en revanche constitués en fonction de « l’affectation du


résultat « de l’association ou de la fondation et peuvent être constitués afin de
couvrir des risques ou projets de manière générale. Les fonds affectés font partie
des fonds propres de l’association ou de la fondation.
La constitution des fonds affectés n’est pas obligatoire.
Le plan comptable prévoit la constitution des Fonds affectés pour
- investissements (compte 130),
- pour passif social (compte 131)
- et des Autres fonds affectés (compte 132).

En conclusion :
51

6.9. LES SUBSIDES

Remarque préliminaire :
Le plan comptable prévoit en son groupe 73, une distinction entre «cotisations,
dons et legs», tandis qu’aucun compte séparé n’est prévu pour les subsides. Si
cela s’avère important pour l’association, une série de comptes spécifiques peut
(et bien souvent doit) être ouverte pour les subsides et les comptes subdivisés
selon la nature des subsides.

L’objectif du don, legs ou subside est déterminant pour le traitement comptable.


Il faut à tout le moins distinguer :
– la constitution, l’extension des activités ou le soutien permanent de
l’association ;
– le soutien de l’activité journalière (subside de fonctionnements, appel à
projet) qui constituent bien souvent l’essentiel du financement des asbl ;
– la participation dans le financement d’immobilisations nécessaires à
l’activité existante (subside en capital).

Illustrons ces trois possibilités :

1 - Dons, legs et subsides à l’occasion de la constitution, d’une


extension ou comme soutien permanent
L’association reçoit des biens d’investissement (immeubles,
équipement, matériel) qu’elle emploiera en permanence pour son
activité. Par l’octroi d’une somme d’argent, le même objectif peut
être atteint et c’est le conseil d’administration qui veillera à l’utiliser
conformément aux exigences du donateur. L’évaluation de l’actif se
fait à la valeur de marché ou, à défaut, à la valeur d’usage. Si cette
valeur est difficilement estimable ou s’il n’existe pas de critère
d’évaluation ou de mécanisme de marché, le bien n’est pas repris à
l’actif, mais une mention est faite en annexe du bilan. La contrepartie
de l’actif n’est pas un compte de résultats car l’actif ne produit pas de
revenus directs. Il est fait usage du compte 101 « Moyens
permanents » qui fait mieux apparaître le caractère de soutien
permanent.
L’écriture sera dès lors

Réception d'un leg de 25.000 € destiné à soutenir structurellement l'asbl :

550 - Banque 101 - Moyens permanents


(1) 35.000 35.000 (1)
52

2 - Subsides liés au fonctionnement courant de l’asbl (subsides


d’exploitation)
Il s’agit des subsides les plus courants à comptabiliser dans vie de l’asbl.

3 - Les subsides en capital :

« Doivent être considérées et traitées comme des subsides en capital les


interventions à titre de subside des pouvoirs publics, directement liées à des
investissements destinés à profiter à l'activité (au sens large) de l'entreprise,
sauf si ces interventions sont rattachées aux charges des emprunts contractés
pour le financement de ces investissements. »12
Exemple réception d'un subside de 50.000 € pour des travaux d'aménagement
d'un Cantou au sein d'une Maison de Repos et de Soins
(Amortissement sur 10 ans)

(1) Comptabilisation de l'acquisition via le subside

230 - Installation machine 154 - Subside en Capital


(1) 50.000 50.000 (1)

(2) Amortissement de l''immobilisation (fin de l'exercice)

63 - Dotations aux 230 - Installation machine


amortissments outillage

(2) 5.000 50.000 5,000 (2)

(3) Amortissement du subside (fin de l'exercice)

154 - Subside en Capital 736 - Subsides en Capital


(3) 5.000 50.000 5.000 (3)

12
Bulletin CNC, n° 9, décembre 1981, p. 13
53

6.10. LES REMUNERATIONS

L’ONSS (Office National de Sécurité Sociale) se subdivise en nombreux


départements : remboursements des soins de santé, allocations de chômage,
pensions, allocations familiales et vacances annuelles des ouvriers.

Le financement de ce système solidaire est assuré par les travailleurs et par les
employeurs.
L’ONSS travailleurs s’élève actuellement à 13,07 % de leur rémunération
brute.

Les cotisations patronales varient régulièrement. En outre, elles dépendent du


type de travailleurs (employés ou ouvriers) et du nombre total de travailleurs au
sein de l’entreprise.

La rémunération-coût est ce que coûte le travailleur à l’entreprise : la


rémunération brute et les charges patronales, ce à quoi il faut ajouter les
assurances obligatoires ou non, l’appel éventuel à des secrétariats sociaux, les
interventions dans les frais de transport, de repas, de pensions extra légales, de
tenues vestimentaires…

La rémunération nette est la somme effectivement perçue par le travailleur


après les retenues sociales et fiscales.

Ces dernières sont effectuées sous forme de précomptes professionnels


représentant une avance sur l’impôt. Le précompte professionnel varie en
fonction de l’importance du revenu du contribuable et de son profil (isolé,
ménage à double revenu professionnel, ménage à revenu professionnel unique,
nombre de personnes à charge, handicapés à charge…)

Les rémunérations brutes et les charges patronales représentent des


charges comptabilisées dans des comptes 62.

Les cotisations ONSS représentent également une dette vis-à-vis de l’ONSS


comptabilisée dans le compte 454.

Les précomptes professionnels représentent une dette vis-à-vis du fisc


comptabilisée dans le compte 453.

Les rémunérations nettes représentent une dette vis-à-vis des travailleurs


comptabilisée dans le compte 455.

D’autres montants peuvent être déduits des rémunérations comme les saisies,
les participations à des assurances ou à des fonds de pension, ils représentent
des dettes comptabilisées dans des comptes 459.
54

Beaucoup d’entreprises font appel à des secrétariats sociaux. En effet, la


législation sociale est assez complexe et évolue sans cesse. Ces secrétariats
calculent les rémunérations, fournissent les fiches de paie et paient l’ONSS et les
précomptes professionnels à temps voulu.

Il s’agit d’une matière qui ne doit pas laisser place à de l’improvisation.

           

Exemple traitement comptable d’une rémunération :

Détail simplifié d’une fiche de paie :

Salaire brut : 2.000 €


– Cotisations ONSS personnelle (350 €)
= Imposable 1.650 €
– Précompte professionnel à payer (300 €)
= Salaire net à payer 1.350 €

D’autre part les cotisations sociales patronales pour ce travailleur s’élève à 600 €

opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT

OD 1 620 Rémunération employé 2 000


Cotisations patronales d’assurances
621 sociales 600

453 Précomptes retenus 300

454 ONSS 950

455 Rémunérations à payer 1 350


55

           

ECRITURES COMPTABLES TVA

Lors d’une vente

EXEMPLE : vous facturez 10.000 € HTVA de prestations de service à l’un de vos


clients.

opération
Journal n° compte n° libellé – commentaire DEBIT CREDIT

FS 1 400 Client 12 100

451 TVA à payer 2 100

7000 Ventes de marchandises 10 000

Lors d’un achat

Exemple : vous achetez au comptant des marchandises d’une valeur de 2000 €


HTVA en payant avec la carte bancaire de l’asbl

opération
Journal n° Compte n° libellé – commentaire DEBIT CREDIT

FE 1 6000 Achat de marchandise 2 000

411 TVA à récupérer 440


2 440
550 Banque
56

7. GRANDES ETAPES DU PROCESSUS COMPTABLE

La profession de comptable suppose ordre et méthode. Au sein d’une


organisation, bien souvent l’organisation comptable va venir structurer
l’administration, la gestion documentaire, l’archivage de cette organisation.

Le délégué à la gestion journalière doit pouvoir encadrer le travail de son


comptable ou de son service comptable. Les pages suivantes résument les
grandes étapes du processus comptable au sein d’une organisation :

A - En cours d’exercice

· Chronologie comptable
1. trier et classer les pièces comptables
2. encodage dans les journaux comptables (historique des mouvements
triés par ordre d’encodage > ordre chronologique)
· Journaux comptables :
FE = facturier d’entrée (= factures fournisseurs) ou « facturier d’achat
« + journal des notes de crédit
FS = facturier de sortie (= factures clients) ou « facturier des ventes
« +journal des note de crédit
FIN = journal financier (= banque, caisse, etc…) : 1 journal parb
compte bancaire ou caisse
OD = journal des opérations diverses (autres opérations : corrections,
amortissements, salaires, ...)
Plusieurs journaux possibles par type de journal)
· Pièces justificatives de toute écriture comptable
· nécessité : obligation légale
· types (internes-externes)
· internes :
· factures clients (copie)
· opérations diverses
· externes :
· factures fournisseurs (originaux)
· extraits de banque (+ pièces annexes)
· notes de frais du personnel
· décomptes salariaux
· Classement :
· par ordre numérique et chronologique (pièces de
banque, factures clients)
· par ordre numérique et d’arrivée (factures fournisseurs,
opérations diverses)
· Caractère probant (attention aux notes de frais) > pièces originales
> pièces reprenant toutes les indications légales
· Conservation (en moyenne minimum sept ans)
57

B - En fin d’exercice

1. liste opérations :

a. mise en concordance inventaire et bilan ; entre autre :


 vérification des soldes bancaires
 vérification des créances et dettes
 vérification des comptes d’investissement

b. comptabilisation des amortissements

c. le cas échéant comptabilisation des mouvements de stock

d. le cas échéant vérification du solde du compte courant TVA

e. comptabilisation des réductions de valeur

f. comptabilisation des provisions


 pour pécule de vacances,
 pour litiges,
 pour créances douteuses,
 etc.. ;

g. comptabilisation des factures à recevoir (charges relatives à l’exercice en cours


de clôture et dont la facture est reçue durant l’exercice suivant)

i. entre autre frais de publication des comptes annuels

h. comptabilisation des produits à recevoir (chiffre d’affaires, produits divers,


produits financiers et subsides relatifs à l’exercice en cours de clôture, non
encore comptabilisés (facture émise ou produits non facturés reçus durant
l’exercice suivant)
 comptabilisation des comptes de régularisation
 charges à reporter,
 prorata de produits acquis,
 charges à imputer
 produits à reporter
j. amortissement, provision, pécule de vacances ….a compléter

2. édition des grands livres (historique des mouvements triés par


compte)
3. édition des balances
4. édition du bilan et du compte de résultat
5. préparation des comptes annuels (bilan, compte de résultats et
annexe)
58

C - Obligations annuelles

- tenue des conseils d’administration et assemblées générales (au moins 1 par


an, voir les statuts) > approbation du projet de comptes annuels par le
conseil d’administration (comptes annuels internes ET sous format BNB) + le
Budget
- tenue des procès verbaux de réunion de CA + AG > document écrit et signé
avec liste de présence signée > de préférence collé dans un registre

- contrôle des comptes par le commissaire le cas échéant

- tenue de l’assemblée générale (et convocation) avec au moins :


a. approbation des comptes annuels (comptes annuels
internes ET sous format BNB)
b. approbation du budget si association/fondation
c. décharge de leur mandat aux administrateurs/gérant(s)
d. le cas échéant décharge de leur mandat au commissaire et/ou
contrôleur aux comptes
e. nomination et démission d’administrateurs/gérant(s) (>
échéancier à suivre)

- tenue des procès verbaux de réunion de l’AG > document écrit et signé avec
liste de présence signée > de préférence collé dans un registre

- tenue à jour du registre des membres (si ASBL13) ou des


associés/actionnaires en société

- publications au moniteur belge (modification aux statuts, changement


d’administrateur, gérants, changement de pouvoir de gestion)

- comptes annuels : dépôt à la BNB (sociétés + grandes et très grandes ASBL


et fondations privées) ou au greffe du tribunal de commerce (les autres
associations et fondations)

13 Extrait de la loi du 27 juin 1921 : Article 10


Le conseil d’administration tient au siège de l’association un registre des membres. Ce registre
reprend les nom, prénoms et domicile des membres, ou lorsqu’il s’agit d’une personne morale, la
dénomination sociale, la forme juridique et l’adresse du siège social. En outre, toutes les décisions
d’admission, de démission ou d’exclusion des membres sont inscrites dans ce registre par les soins du
conseil d’administration endéans les huit jours de la connaissance que le conseil a eue de la décision.
Tous les membres peuvent consulter au siège de l’association le registre des membres, ainsi que tous
les procès verbaux et décisions de l’assemblée générale, du conseil d’administration ou des personnes,
occupant ou non une fonction de direction, qui sont investies d’un mandat au sein ou pour le compte
de l’association, de même que tous les documents comptables de l’association. Le Roi fixe les
modalités d’exercice de ce droit de consultation. Les présentes dispositions ne s’appliquent pas si
l’association a nommé un commissaire.
59

8 - LES MARCHES PUBLICS

Alors que, quand des personnes ou des sociétés privées font appel à une
entreprise et contractent avec elle pour la réalisation de travaux, la fourniture de
produits, ou l'accomplissement de certaines prestations, elles le font de manière
totalement libre, il n'en est pas de même pour les administrations publiques ou
les personnes morales de droit public.

En effet, pour ces dernières, les relations juridiques qui vont s'établir avec leurs
cocontractants sont régies par une réglementation spéciale, la réglementation
des marchés publics.

Nous n’aborderons les grandes lignes de la réglementation relative aux marchés


publics et ce, dans les secteurs classiques.

Nous attirons dès à présent l'attention sur la réglementation des marchés publics
complètement entrée en vigueur le 1er juillet 2013. Cette réglementation est
ainsi composée, notamment et principalement, de l’arrêté royal du 15 juillet 2017
,de la loi du 17 juin 2016, de la loi du 15 juin 2006 (remplaçant celle du 24
décembre 1993), de l’arrêté royal du 15 juillet 2011 (remplaçant celui du 8
janvier 1996), de l’arrêté royal du 14 janvier 2013 comportant les règles
générales d’exécution (remplaçant l’arrêté royal du 26 septembre 1996 et son
annexe constituant le cahier général des charges) et de la loi du 17 juin 2013
relative à la motivation, à l’information et aux voies de recours (remplaçant les
articles 65/1 à 65/35 de la loi du 24 décembre 1993).

8.1. DEFINITIONS
Le marché public est un contrat à titre onéreux conclu entre un ou plusieurs
opérateurs économiques, privés ou publics, et un ou plusieurs pouvoirs
adjudicateurs ou entreprises publiques et ayant pour objet l'exécution de
travaux, la fourniture de produits ou la prestation de services.

Le marché public de travaux est un marché qui a pour objet soit l’exécution, soit
conjointement la conception et l’exécution de travaux ou d'un ouvrage, soit la
60

réalisation, par quelque moyen que ce soit, d'un ouvrage répondant aux besoins
d'un pouvoir adjudicateur.

Un marché de fournitures est un marché ayant pour objet l'achat, le crédit-bail,


la location, la location-vente, avec ou sans option d’achat, de produits.

Un marché de services est un marché autre qu’un marché public de travaux ou


de fournitures et relatif à une activité visée à l'annexe 2 de la loi du 15 juin 2006
sur les marchés publics (services financiers, d'architecture, de transports, …).

Les services juridiques (représentation en justice, consultations juridiques, …)


sont ainsi également visés par la réglementation.

Il existe également certains types de marchés particuliers que nous nous


bornerons à citer: le marché de promotion de travaux, le marché de concession
de travaux, les marchés conjoints, les concours de projets, les centrales d'achats.

8.2. QUI EST SOUMIS A LA LEGISLATION ?

Tous les pouvoirs publics belges doivent respecter la loi sur les marchés publics.
L’État fédéral, les Communautés et les Régions y sont soumis. Les Provinces, les
communes, les CPAS doivent également observer les règles. Il en va de même
des autorités publiques qui fournissent l’eau, l’énergie, les transports ou les
services postaux.

Les asbl poursuivant un objet d’intérêt public et étant subsidiées pour ce


faire sont soumises à cette loi.

8.3 QUELQUES ELEMENTS DU FONCTIONNEMENT DES MARCHES


PUBLICS
En fonction de la valeur estimée du marché, le Pouvoir adjudicateur pourra
parfois choisir différentes procédures : »
- Ouverte ou restreinte, selon que les opérateurs intéressés peuvent directement
soumettre leur offre en réponse à l’avis de marché, ou que le Pouvoir
61

adjudicateur sélectionne dans un premier temps des candidats intéressés et les


invite, dans un deuxième temps, à remettre une offre ;
- Négociée ou non, si le Pouvoir adjudicateur se laisse la possibilité de dialoguer
avec les soumissionnaires pour aboutir à des offres les plus avantageuses ;
- Avec publication ou non, selon les seuils repris dans la loi.

L’Arrêté royal du 18 avril 2017, art. 11, définit les seuils européens.
En bref:
- 135.000 euros pour les marchés de fournitures et de services si le
Pouvoir adjudicateur est fédéral ;
- 209.000 euros si le Pouvoir adjudicateur est autre que fédéral ;
- 750.000 euros si les marchés portent sur des services sociaux ou
services dits spécifiques ;
- 5.225.000 euros s’il s’agit de marchés de travaux.

Au-dessus de ces seuils, la publicité est obligatoire à l’échelle européenne, c’est-


à-dire qu’il est indispensable de publier l’avis de marché au Journal officiel de
l’Union européenne et au Bulletin des Adjudications.

Le Pouvoir adjudicateur choisit le mode de passation pour son marché à partir


d’une réflexion sur ses besoins. Plus sa demande est claire, plus les offres seront
pertinentes. Le Pouvoir adjudicateur est encouragé à décrire ses attentes dans un
cahier des charges. Pour certains types de marchés, il sera d’ailleurs obligé de
détailler ses attentes par rapport aux spécifications techniques attendues, au
niveau de la qualité d’un produit, à l’exigence d’un label ou de normes, à des
exigences en matière de délais, de sous-traitance, etc.

Pour des marchés à faible montant (-30.000 €), le cahier des charges n’est pas
obligatoire. Il reste pourtant dans l’intérêt du Pouvoir adjudicateur de bien définir
la qualité des services ou des produits qu’il attend, puisqu’il devra, après
comparaison, choisir l’offre « économiquement la plus avantageuse ». Ainsi, s’il
souhaite prendre en compte dans sa sélection des critères autres que le prix, il
62

doit absolument les clarifier dans sa demande ! Exemple : Une institution –


Pouvoir adjudicateur – attend la livraison de x crayons promotionnels, portant le
logo de l’institution, pour telle date. Au moment de payer la facture, le Pouvoir
adjudicateur devra se poser 3 questions : a-t-il reçu la quantité de crayons
commandés ? Les crayons portent-ils le logo demandé ? Les crayons ont-ils été
livrés au bon endroit au bon moment ? Si la réponse est oui, il doit payer la
facture. Ce n’est plus le moment de penser: « j’aurais voulu un logo en couleur
», « j’aurais voulu un logo plus grand », « j’aurais voulu des crayons de meilleure
qualité », « j’aurais voulu des crayons dont la fabrication respecte
l’environnement », « j’aurais voulu que le travail soit fait en Belgique en
respectant la réglementation sociale », … Si ces questions-là sont importantes
pour le Pouvoir adjudicateur, il doit les expliciter dès l’ouverture du marché. Il
peut même choisir de réserver un marché à des entreprises de travail adapté ou
à des organismes d’insertion socioprofessionnelles

8.4. PRINCIPES GENERAUX


Les pouvoirs adjudicateurs, lorsqu'ils lancent une procédure de passation de
marché public, doivent traiter les entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de
services dans le respect du principe d'égalité, de manière non discriminatoire et
doivent en outre agir avec transparence. Les marchés publics sont par ailleurs
passés avec concurrence et à forfait.

La concurrence implique l'obligation de consulter plusieurs fournisseurs potentiels


au moyen d'une publicité adéquate.Le forfait est un mode de détermination des
prix qui implique que l'adjudicataire doit effectuer la totalité de ses prestations à
un prix normalement définitif.

Il existe toutefois des atténuations voire des dérogations à ce principe du forfait


(à savoir par exemple les clauses de révision des prix en fonction de certains
paramètres, le droit dans certaines hypothèses pour l'adjudicataire de réclamer
une augmentation du prix de sa prestation suite à un préjudice très important
subi, …).
63

BIBLIOGRAPHIE

 LA COMPTABILITÉ DES GRANDES ET DES TRES GRANDES ASSOCIATIONS, FERNAND


Maillard, Editions Edipro 2016

 La comptabilité à votre portée, Nadine Descendre, Kluwer, 2012

 « Traité de comptabilisation - Répertoire documenté des imputations »


Joseph Antoine, Catherine Dendauw, Rose-Marie Dehan-Maroye - 3ème
édition 2011 Editeur : De Boeck

 Précis de comptabilité, Antoine J. et Cornil JP, De Boeck Bruxelles,


2003

 Bruno Laurent Mochetto, Le Business Plan, Editions Economica, 2005.

 Sulzer J.R., Comment construire le tableau de bord, Dunod, Paris,


1987.

 Comptabilité et analyse des états financiers, Karine Cerrada, Yves de


Rongé, Michel De Wolf, Michel Gatz, Editions De Boeck, 2012

 Pratiques de la Création d’entreprise, 100 questions-101 réponses » JP


Riquet, O. Kahn, 2008

 Sites des professionnels comptables : www.ipcf.be / www.iec.be /


www.ire.be

 Documentation SPF Finances: http://fisconet.fgov.be SPF Justice


http://www.just.fgov.be/index_fr.htm

 Banque nationale de Belgique : http://www.bnb.be

 Site belge de la commission des normes comptables : http://www.cnc-


cbn.be/fr
64

 Consultation des statuts personnes morales :


http://www.ejustice.just.fgov.be/tsv/tsvf.htm

 Concernant les marchés publics :

Nouvelle-réglementation-sur-les-marchés-publics.pdf (stics.be)

https://fedweb.belgium.be/fr/a_propos_de_l_organisation/budget_et_
marches_publics/marches_publics
65

ANNEXES

ANNEXE 0 – Luca Pacioli, le « père » de la comptabilité

Figure méconnue de la Renaissance italienne, ce moine franciscain, qui a croisé la route de Léonard de
Vinci, a publié en 1494 le premier manuel comptable de l'histoire, popularisant des méthodes mises en
pratique de longue date par les marchands vénitiens.

Par Tristan GASTON-BRETON


Publié le 29 juil. 2016 à 1h01Mis à jour le 6 août 2019 à 0h00

Qui, à l'exception d'une poignée de spécialistes, connaît Luca Pacioli ? Pas grand monde sans doute, et
probablement ni les experts-comptables ni les financiers des grandes entreprises modernes. Ils lui
doivent pourtant beaucoup ! Né en 1447, mort en 1517, cette grande figure de la Renaissance italienne,
qui fréquenta Léonard de Vinci, est en effet crédité d'avoir « inventé » la comptabilité en partie double,
étape essentielle dans l'histoire du capitalisme. Raccourci un peu rapide au demeurant ! Ce sont les
marchands italiens qui mirent au point cette façon de compter et ce bien avant Luca Pacioli. Après sa
mort, ses détracteurs l'accuseront, d'ailleurs, d'avoir recopié sans vergogne des méthodes comptables
qui circulaient dans des écoles vénitiennes. Ce qui n'est pas totalement faux...

Le grand mérite de Pacioli fut cependant de faire connaître et de populariser la comptabilité en partie
double. Il le fit dans le plus célèbre de ses ouvrages, la « Summa di arithmetica, geometrica,
proportioni et proportionalita », plus connue sous le nom de « Summa » et publiée en 1494. Ouvrage
rédigé en italien - un exploit pour ce religieux qui maîtrisait bien mieux le latin que sa langue natale -
afin que le plus grand nombre puisse le lire. Comme son nom l'indique, la « Summa » est une véritable
encyclopédie qui réunit à des fins pédagogiques l'ensemble des connaissances arithmétiques et
mathématiques de l'époque. La partie comptabilité y occupe pas moins de 36 chapitres. Pacioli y donne
des conseils et rappelle quelques évidences. Pour faire des affaires, écrit-il, il faut du capital mais le
plus important est que les autres aient confiance dans votre parole; pour réussir, un marchand doit
savoir calculer et tenir ses comptes, être ordonné et méticuleux... Pacioli se lance ensuite dans un
exposé détaillé de ce que l'on n'appelle pas encore « comptabilité à partir double » - l'expression date
du XVIIIe siècle - mais « méthode vénitienne » en raison de son origine supposée. Comment remplir le
memorial, le grand livre et le journal, comment rectifier des erreurs en passant des contre-écritures,
comment établir la balance, le bénéfice ou les pertes... Pacioli n'oublie rien.

L'Italie a une longueur d'avance

Et c'est bien ce qui fait la force de la « Summa ». Pour la première fois, un ouvrage met à la disposition
de tous - professeurs, étudiants et bien sûr les marchands et les négociants eux-mêmes - des
connaissances éparses, jusque-là connues d'un très petit nombre de praticiens. Depuis toujours en effet,
les techniques comptables se transmettaient exclusivement par apprentissage : les futurs marchands
étaient placés très jeunes chez un patron qui leur apprenait le métier sur le tas. Avec la « Summa », il
devient possible d'enseigner la comptabilité, érigée en discipline à part entière. Quittant la seule sphère
marchande, elle devient un objet d'études et de recherches. S'il n'invente pas la comptabilité en partie
double, Luca Pacioli rédige en revanche ce qui est, sans conteste, le premier manuel comptable de
l'histoire. Publiée en Italie, qui avait une longueur d'avance sur le reste de l'Europe en matière de
techniques commerciales, mais lue dans toute l'Europe, la « Summa » fit de la comptabilité à l'italienne
le standard dans toutes les grandes entreprises et dans le système académique d'enseignement jusque
66

dans les années 1950...

Etrange destin que celui de ce laïc entré tardivement dans les ordres, devenu expert en affaires d'argent
sans avoir jamais pratiqué le commerce. Lorsqu'il naît en 1447 à Sansepolcro, une petite ville de
Toscane, l'Italie est en pleine effervescence. A Florence d'abord, puis à Rome, Venise et Milan, dans
ces républiques urbaines rivales depuis des lustres et que dominent quelques grandes familles
princières, l'heure est au renouveau de la création artistique et de la réflexion philosophique, à la quête
de nouveaux savoirs et à la passion pour les sciences, le tout sur fond de redécouverte de l'Antiquité.
La Renaissance italienne est en marche et va bientôt conquérir toute l'Europe. A l'ombre des villes,
certains n'ont cependant pas attendu pour élargir leurs horizons : marchands et négociants italiens sont
partout, et parfois depuis très longtemps. A Londres, à Bruges, à Paris, à Constantinople, en Egypte et
sur les bords de la mer Noire, ils ont ouvert des comptoirs, captant à leur profit le commerce des épices
et des produits de luxe venus d'Orient. Marchands, ils sont devenus manieurs d'argent. Puis ils ont
inventé la banque. Les premières sont nées dans le courant du XIIe siècle, à l'occasion des foires
commerciales organisées un peu partout en Europe et où se retrouvaient à intervalles réguliers les
marchands et les négociants venus d'Italie, de France, d'Allemagne ou d'Angleterre. Petit à petit, pour
des raisons pratiques, les hommes d'affaires ont pris l'habitude de ne plus régler les échanges au
comptant mais de le faire par compensation, en transférant les créances de foire en foire, donnant ainsi
naissance aux lettres de foire et aux billets à ordre - promesse écrite par laquelle un débiteur s'engage à
rembourser son créancier à échéance déterminée. Les Italiens de Sienne et de Florence se sont
rapidement illustrés dans ces pratiques. Passés maître dans l'art de changer les espèces, d'effectuer des
virements ou des compensations d'une place à l'autre et de recevoir des dépôts, ils ont créé les
premières banques, le mot provenant de l'italien « banco », le banc sur lequel les changeurs effectuent
leurs opérations.

Lorsque Luca Pacioli voit le jour au milieu du XVe siècle, les petites banques nées au XIIIe siècle ont
bien changé ! Devenues des compagnies commerciales, elles regroupent autour d'un noyau familial
plusieurs associés bailleurs de fonds, disposent de succursales dans la plupart des places commerciales
du monde méditerranéen et occidental et font commerce de tout, depuis les opérations bancaires
proprement dites jusqu'à la fabrication de draps, en passant par les mines, le grand commerce
maritime, le change, les virements, les dépôts, les prêts aux princes, aux rois ou aux papes. Tout à la
fois entreprises commerciales et financières, les compagnies annoncent, en fait, nos modernes banques
d'affaires. La plus aboutie d'entre elles, la plus puissante aussi, est la banque Médicis. Depuis son
berceau florentin, elle a essaimé dans toute l'Europe.

L'art et le commerce, les sciences et les chiffres... Luca Pacioli illustre le dynamisme et les
transformations que connaît alors la péninsule italienne. Issu d'un milieu modeste - son père était peut-
être un artisan -, il rejoint en effet très jeune l'atelier du plus illustre de ses concitoyens, Piero della
Francesca, l'un des grands peintres du Quattrocento mais aussi géomètre et mathématicien réputé. C'est
là qu'il apprend la science des nombres, la prospective et la géométrie. Quand il n'est pas chez le
Maître, Pacioli est chez un négociant de la ville, ami - ou client - de son père, qui lui apprend les
secrets du commerce et de la comptabilité. Ce que découvre alors Luca Pacioli, et ce qu'il décrira dans
le détail dans la « Summa », ce sont des techniques déjà complexes. Durant des décennies, les premiers
marchands italiens, ceux qui sillonnaient la Méditerranée depuis Amalfi, Gênes ou Venise, s'étaient
contentés de simples relevés chronologiques des opérations. Le mémorial alignait les chiffres sans
distinguer le débit du crédit. Puis était arrivée la comptabilité en partie simple qui présentait, sur deux
colonnes, le débit et le crédit par type d'opération et par établissement. Un premier progrès qui en
annonçait d'autres...
67

Une oeuvre encyclopédique

Lorsque Luca Pacioli commence son éducation, cela fait longtemps déjà que les marchands et les
négociants sont passés à l'étape suivante, la comptabilité en partie double: depuis la fin du XIIIe siècle,
ils tiennent un compte par client et par fournisseur, chacun avec son débit et son crédit. Pour chaque
opération, ils passent deux écritures, l'une sur ces comptes et l'autre sur le compte de caisse. Une
opération a donc, toujours, une contrepartie dans un autre compte; à tout montant enregistré au débit
correspond un montant identique au crédit. L'idée que toute ressource finance un emploi et que tout
emploi est financé par une ressource marque l'acte de naissance de la comptabilité moderne. La
comptabilité en partie double convient parfaitement aux grandes structures commerciales et bancaires
qui se développent en Italie. Elle permet d'enregistrer des opérations de plus en plus nombreuses et
complexes mais aussi de rendre des comptes aux associés ou aux commanditaires.

Ces techniques, Luca Pacioli les connaît bien. C'est elles qui lui valent, vers 1467-1468, d'être appelé à
Venise par Antonio Rompiasi, un important marchand de la cité lacustre, pour servir de précepteur à
ses trois fils. Contrairement à une légende tenace, le monde du négoce est alors très soucieux
d'éducation. Si l'apprentissage sur le terrain joue un rôle majeur, il est presque toujours complété, dans
les grandes familles commerçantes, par la fréquentation d'écoles réputées ou par des cours à domicile,
délivrés par des maîtres renommés. On y apprend les mathématiques et les langues. A vingt ans, Luca
Pacioli appartient à ce petit milieu. Trois ans durant, il enseigne les mathématiques et les principes
comptables aux fils d'Antonio Rompiasi. C'est d'ailleurs à eux qu'il dédie son premier ouvrage, un livre
d'arithmétique. En 1471, sa mission terminée, il gagne Rome. C'est là, à l'âge de trente ans, que ce laïc
devient moine franciscain tout en étant autorisé à enseigner les mathématiques. Quinze ans durant, il
sillonne l'Italie où il enseigne dans les meilleures universités : Pérouse, Naples, Rome, Zadar,
Florence, Urbino, où le jeune duc Guidobaldo est l'un de ses élèves les plus assidus... Une vie tout
entière vouée à l'enseignement et à la recherche. En 1490, il rentre à Sansepolcro pour écrire la «
Summa » qui paraît quatre ans plus tard. OEuvre encyclopédique bien dans l'esprit de la Renaissance
italienne, la « Summa » a un retentissement considérable en Italie. En 1496, Pacioli est invité à la cour
de Ludovic Sforza, le très puissant duc de Milan, qui a été impressionné par cet ouvrage de plus de 600
pages. Il s'y lie d'amitié avec Léonard de Vinci. Lors de la prise de Milan par les Français, en 1498, les
deux hommes gagnent ensemble Florence et s'installent dans la même maison. Voyageur infatigable,
Luca Pacioli gagne ensuite Pérouse avant de s'installer à Rome où on lui confie la chaire de
mathématiques à la Sapienza, alors université papale. Il meurt à Sansepolcro en juin 1517.

Tristan Gaston-Breton
(2) Tristan Gaston-Breton | LinkedIn
68

ANNEXE 1 - LA COMPTABILITE DE CAISSE :

Dans la comptabilité de caisse, seuls sont pris en compte les mouvements


d’argent.
On distingue les recettes et dépenses courantes, des recettes et dépenses
exceptionnelles.

La comptabilité de caisse pose une série de problèmes :


 elle ne donne pas une bonne idée de la hauteur des engagements de
l’organisme ;
 l’achat d’un matériel qui a une durée de vie de plusieurs années est
totalement pris en charge sur l’exercice d’acquisition ;
 elle ne donne aucune idée de l’état des stocks…

Le schéma minimum normalisé qui doit être établi à l’issue de l’exercice doit être
structuré de la manière suivante :

Dépenses Recettes
Biens et services destinés à la Cotisations
production
Rémunérations Dons et legs
Services et biens divers Subsides
Autres dépenses (comme les Autres recettes (comme les
intérêts à payer…) recettes d’activités, les intérêts sur
placements…)
Total des dépenses Total des recettes

Le tableau reprend le résultat de tous les mouvements de l’exercice comptable


effectués via les comptes à vue et la caisse.

Dans le cadre d’une comptabilité simplifiée (petites entités) les opérations


doivent au moins être consignées dans le journal unique.
Le livre comptable doit au moins comprendre les colonnes suivantes :
 le numéro de la pièce justificative,
 la date d’enregistrement,
 la description de l’opération (ex. achat de papier pour photocopies),
 la désignation, en autant de colonnes que nécessaire, de chaque circuit
financier de l’association,
 le montant cumulé des dépenses ou recettes par circuit financier,
69

 la ventilation des dépenses ou recettes, selon leur nature : marchandises et


services, rémunérations, services et biens divers, autres.

Chaque ligne correspond à une opération ou à un mouvement financier.


Les opérations doivent être inscrite sans retard, de manière fidèle et complète et
par ordre de dates, sans blanc ni lacunes. En cas de rectification, l’écriture
primitive devra rester visible.

Toute pièce justificative qui n’émane pas d’un tiers doit être signée par la
personne de l’organisation qui s’en porte garant.

Voir en annexe document concernant la comptabilisation des dépenses dans une


comptabilité de caisse.
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DEPENSES Banque Caisse Services et biens divers Autres

Marchandis

Fournitures

Description
Télephone
de bureau
Rémuné-
Montant total

Montant
ration

Loyer
N° Date Description N° Montant N° Montant (Banque +


e
caisse)

Reports de la page précédente :

Total services et biens divers


source : www.associatiffinancier.be

Le total des dépenses par nature doit être identique


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ANNEXE 2 - LA COMPTABILITE ANALYTIQUE

La comptabilité analytique : répartition des produits et charges (et


éventuellement des postes bilantaires) en fonction de leur destination et
non de leur nature.

Quand la comptabilité générale reprend et trie les charges et produits par


nature (eau, téléphone, assurance, chiffre d’affaires, etc…) alors que la
comptabilité analytique en fait le tri par destination (secteur d’activité,
centre d’activité, par subside, etc….). C’est donc la même information de
base qui est traitée soit par nature soit par destination.

La comptabilité analytique, à partir du moment où une organisation


poursuit des activités économiques distinctes, est obligatoire même pour
les asbl.

La comptabilité analytique est un instrument de gestion permettant entre


autre de déterminer des prix de revient, des comptes de résultats par type
d’activité ou centre d’activité. Elle permet aussi d’aider à vérifier
l’utilisation de subvention : absence de double imputation de la
même dépense sur deux subventions, utilisations correcte et
complète des subventions (rappel : toute subvention doit être utilisée
intégralement à ce pour quoi elle est destinée ; pas de bénéfice possible
sur les subventions > règle de base pour toute subvention (Comptabilité de
l’Etat – Règles européennes).

La comptabilité analytique peut être faite en même temps que la


comptabilité générale (module complémentaire de votre programme
comptable : un (ou plusieurs) plan(s) comptable(s) analytique(s) est(sont)
développé(s) et chaque écriture en comptabilité générale est retraitée en
parallèle suivant le(s) plan(s) comptable(s) analytique(s) avec les
différentes destinations souhaitées. On peut ainsi sortir en même temps de
la comptabilité un compte de résultats traditionnel, et en plus (par
exemple) un compte de résultats analytique par centre d’activité et un
autre analytique par subvention. Souvent le retraitement se limite aux
comptes 6 et 7, mais il peut s’étendre aux comptes de bilan.
72

ANNEXE 3 – La fausse facture

La fausse facture

Catherine DAUBY
Ordre des avocats du barreau de Liège : Espace entreprises – http://entreprise.barreaudeliege.be
- octobre 2018

L’infraction de faux dans une écriture de commerce, telle que la facture,


constitue un crime, bien que, généralement, celui‐ci soit correctionnalisé
par l’admission de circonstances atténuantes. En effet, en vertu de l’article
196 du Code pénal « Seront punies de réclusion de cinq ans à dix ans les
autres personnes qui auront commis un faux en écritures authentiques et
publiques, et toutes personnes qui auront commis un faux en écritures de
commerce, de banque ou en écritures privées :
- Soit par fausses signatures,
- Soit par contrefaçon ou altération d'écritures ou de signatures,
- Soit par fabrication de conventions, dispositions, obligations ou décharges
ou par leur insertion après coup dans les actes,
- Soit par addition ou altération de clauses, de déclarations ou de faits que
ces actes avaient pour objet de recevoir ou de constater. »

L’infraction de faux en écriture exige la réunion de plusieurs éléments


constitutifs, que nous allons plus spécifiquement appliquer à la facture.

1. Une altération de la vérité, par l’un des modes prévus par la


loi Cette altération de la vérité peut être matérielle ou intellectuelle.
Ainsi, une facture qui contient une altération « graphique » d’écriture,
susceptible d’être constatée physiquement (par ex. : l’imitation d’une
signature) pourra être qualifiée de faux matériel, tandis que si elle
constate des faits ou des actes contraires à la vérité (par ex. : elle
porte sur des prestations qui n’ont jamais été réalisées ou est
antidatée), elle pourra être qualifiée de faux intellectuel.
2. Dans un écrit protégé par la loi, ayant un contenu juridiquement
relevant et bénéficiant de la confiance publique Une facture est
soumise à l’acceptation de son destinataire qui peut en
contrôler les mentions. Elle n’acquiert donc force probante
qu’après vérification et acceptation. En conséquence, de fausses
indications introduites par un vendeur dans sa facture ne sont pas
nécessairement constitutives de faux en écriture lorsque l’acheteur a
pu contrôler cette facture. L’infraction de faux en écriture pourra
toutefois être retenue lorsque, du fait du vendeur, l’acheteur aura été
mis dans l’impossibilité de contrôler les mentions y figurant et n’aura
eu d’autre choix, dans ce cas, que de considérer la facture comme
étant exacte. Tel sera le cas lorsqu’une facture contenant de fausses
indications est produite envers un tiers qui n’est pas celui auquel elle
était directement destinée. Tel est par exemple le cas d’une facture
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contenant des mentions fausses et produite à l’administration fiscale


ou à l’instance devant laquelle le recouvrement de cette facture est
poursuivi.
3. Le fait d’avoir agi dans l’intention frauduleuse ou à dessein de
nuire L’intention frauduleuse est généralement définie comme
l’intention de se procurer à soi‐même ou à autrui, un avantage illicite;
le terme « avantage » vise tant la réalisation d’un bénéfice, que
l’évitement d’une perte ou la soustraction au paiement d’une dette.
Le mobile qui a animé l’auteur du faux n’a quant à lui aucune
incidence. Ainsi, le commerçant qui entend récupérer une créance
pour laquelle il ne dispose d’aucun titre ne pourrait, en vue d’obtenir
la reconnaissance de ses droits, tout légitimes qu’ils soient, et
suppléer à l’absence de titre, établir une fausse facture. 4.
L’existence d’un préjudice ou d’une possibilité de préjudice Il n’est
pas requis que le faux cause effectivement un préjudice; il suffit
qu’un préjudice puisse résulter de la commission de l’infraction.
L’existence d’une possibilité de préjudice doit s’apprécier au moment
où le faux est commis. Nous n’aborderons pas ici la question de
l’usage d’une fausse facture, infraction distincte de l’infraction de
faux, eu égard aux nombreux développements que cette infraction
spécifique est susceptible d’entraîner et que nous ne pouvons
résumer dans le cadre d’un bref exposé.
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ANNEXE 4 - LA LOI COMPTABLE


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