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Gestion Financière Bibliothécaires Documentalistes 2023
Gestion Financière Bibliothécaires Documentalistes 2023
Notes
Bloc 3
Bachelier Bibliothécaire - Documentaliste
Frédéric Bernard
fbernard@he2b.be
Mars 2023
2
5. LE BUDGET ............................................................................................................................................................. 23
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................................. 63
ANNEXES .......................................................................................................................................................................... 65
ANNEXE 0 – Luca Pacioli, le « père » de la comptabilité ................................................................................ 65
ANNEXE 1 - LA COMPTABILITE DE CAISSE : ................................................................................................. 68
ANNEXE 2 - LA COMPTABILITE ANALYTIQUE ............................................................................................ 71
ANNEXE 3 – La fausse facture.............................................................................................................................. 72
ANNEXE 4 - LA LOI COMPTABLE ....................................................................................................................... 74
3
1. PERSPECTIVES HISTORIQUES DE LA
COMPTABILITE
Le modèle comptable, souvent présenté par les professionnels comptables
comme une évidence est en réalité le résultat d’une longue histoire marquée par
des enjeux successifs différents qui ont ensuite coexisté au fur et à mesure de
leur émergence. Sa forme actuelle traduit une certaine forme de compromis – en
constante évolution – entre ses divers utilisateurs : entreprises, actionnaires,
prêteurs, investisseurs, analystes financiers, fisc, etc. Pour bien comprendre les
fondements de la comptabilité, il est donc utile d’analyser ce processus
historique.
Au Moyen Age, on constata une rupture dans les pratiques comptables qui ne
subsistèrent que sous des formes très rudimentaires excluant quasiment
l’écriture. Les Croisades provoquèrent un développement des échanges, des
marchands s’associèrent et eurent recours à des mandataires pour négocier à
distance. La répartition des bénéfices et le contrôle des mandataires
nécessitaient une technique comptable plus évoluée qui consista d’abord en une
comptabilité de caisse de type recettes-dépenses ainsi réinventée. Le crédit, peu
développé jusque vers 1250, ne donnait lieu qu’à de simples aide-mémoire extra
comptables. Mais son accroissement donna naissance aux « comptes de
personnes », correspondant aux créanciers et aux débiteurs et qui constituaient
le germe de notre moderne comptabilité à parties doubles.
Peu à peu l’idée vint aux commerçants et à leurs comptables de tenir des
comptes de valeurs, d’abord des stocks puis des autres biens mobiliers et
immobiliers.
1 Le Tractatus – Particularis de computis et scripturis n’est qu’une partie d’une encyclopédie monumentale des
siences mathématiques, conçue par Pacioli, et intitulée Summa di arithmetica, geometrica, proportioni et proportionalita.
5
2. OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE
Après ce recadrage historique, attachons nous à préciser les objectifs de la
comptabilité
« Tenir une comptabilité » (stricto sensu): c’est tenir un relevé des flux
de propriété ou des opérations financières entre une personne physique
ou morale et son environnement, en les numérotant de manière
ininterrompue. Ses buts sont la recherche d’explication de la situation
financière actuelle à la lumière du passé et une construction
prévisionnelle à partir des données actuelles.
222
Dans ces notes sera appelé « Entreprise » toute entité économique inscrite à la Banque Carrefour
Entreprise (BCE) et disposant d’un Numéro d’Entreprise.
8
Il faut garder à l’esprit que le cadre légal de la comptabilité en partie double des
asbl provient du cadre légal de la comptabilité des sociétés commerciales. En
2002 et 2003 l’esprit du législateur a été de faire converger le cadre comptable
des asbl avec celui des sociétés. Ce qui a été renforcés par le Code des Sociétés
et Associations adopté en 2019 :
- modèle complet
- modèle abrégé
- modèle micro
o Version des modèles pour les associations
Les comptes annuels doivent être déposés à la BNB (www.bnb.be) où ils peuvent
être consultés.
3
https://www.nbb.be/fr/centrale-des-bilans/etablir/comptes-statutaires/modeles-de-comptes-annuels
4
Publication du Moniteur belge du 15.07.2016 (page 44.652).
5
Ce bilan est consultable : https://www.nbb.be/doc/ba/models/npi/20131201_asbl_a.pdf
10
6
Voyez notamment l'avis CNC 105/3, bulletin n° 1, août 1977 - idem avis 105/4
11
√ Image fidèle: les comptes annuels doivent donner une image fidèle du
patrimoine et des résultats de l'entreprise; ils indiqueront à la date de
clôture de l'exercice la nature et le montant des avoirs et des droits, des
dettes, des obligations, engagements et moyens propres de l'entreprise,
d'une part, et la nature et le montant de ses charges et produits, le tout
évalué avec PRUDENCE, SINCERITE et BONNE FOI.
Les obligations comptables sont régies par la loi de 1975. Cette loi définit le
cadre de la comptabilité patrimoniale à partie double. Dans le cadre de ces notes
nous allons nous intéresser à la comptabilité des asbl.
La loi du 27 juin 1921 qui régit les associations sans but lucratif a été modifiée en
2002 et 2003. Cette réforme a été opérée principalement par la loi du 2 mai
2002. Des modifications ont également été introduites dans la loi de 1921 par la
loi du 16 janvier 2003 portant création d’une Banque-carrefour des Entreprises et
portant diverses dispositions. La loi-programme du 22 décembre 2003 l’a
également légèrement modifiée. Les objectifs de cette loi étaient les suivants :
Le législateur a fait la distinction entre les associations selon des critères bien
précis. Les critères de taille appliqués aux associations et
fondations permettent de les subdiviser en trois groupes: grandes, petites et
micro. La classe de taille détermine le choix du modèle pour le dépôt des
comptes annuels.
12
Le CSA définit de ce qu'il convient d’entendre par « petite ASBL » et « micro-ASBL »5.
Dans ce cadre, une harmonie parfaite est assurée entre les critères d’évaluation pour
les petites sociétés et ceux pour les microsociétés. Une petite ASBL qui tient sa
comptabilité selon les règles de la comptabilité en partie double peut établir et déposer
ses comptes annuels suivant un schéma abrégé déterminé par le Roi6. Une micro-
ASBL qui tient sa comptabilité selon les règles de la comptabilité en partie double peut
établir et déposer ses comptes annuels suivant un microschéma déterminé par le Roi7.
Une petite ASBL est une ASBL qui ne dépasse pas plus d'un des critères suivants à la
date de bilan du dernier exercice clôturé :8
moyenne annuelle du nombre de travailleurs occupés : 50 ;
chiffre d’affaires annuel, hors TVA : 9.000.000 euros ;
total du bilan : 4.500.000 euros.
Une micro-ASBL est une petite ASBL qui ne dépasse pas plus d'un des critères
suivants à la date de bilan du dernier exercice clôturé :9
moyenne annuelle du nombre de travailleurs occupés : 10 ;
chiffre d’affaires annuel, hors TVA : 700.000 euros ;
total du bilan : 350.000 euros.
Source: art. 1:29 et art. 1:31 du CSA
Les micro-ASBL et les microfondations peuvent utiliser le modèle micro pour les
ASBL et les fondations. Le modèle standard pour le modèle micro sera disponible à
partir de 2021. Le modèle abrégé peut donc être utilisé jusqu’à cette date.
Les petites ASBL et les fondations qui optent pour une comptabilité simplifiée,
peuvent utiliser le modèle simplifié d’un compte annuel. Dans ce cas, elles sont
tenues de déposer leurs comptes annuels au greffe du tribunal de l’entreprise.
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Les associations qui sont déjà soumises, en vertu d’une réglementation ou d’une
législation particulière, à d’autres obligations comptables ne doivent pas suivre
les obligations comptables établies par la loi sur les associations et fondations,
pour autant que cette réglementation ou législation spécifique soit au moins
équivalente.
C’est au conseil d’administration qu’il appartient de juger de cette équivalence.
Quels que soient les comptes annuels établis, ils devront, en tous cas, être
déposés auprès de la Centrale des bilans de la BNB.
Le métier de comptable
Comment faire son choix ? Voici les principaux critères sur lesquels baser son
choix:
Ses compétences : chacun a ses forces et faiblesses. Détectez les
« spécialités » de votre comptable et contrôlez si cela correspond à vos
besoins futurs. Certains sont plutôt axés « fiscalité », d’autres « gestion »
ou « social », etc.
Son immersion dans un réseau : le professionnel comptable que vous
choisissez peut-il mobiliser un réseau de compétences autour de lui ?
Personne ne peut tout savoir sur tout ! S’agit-il d’un comptable qui travaille
déjà dans le non-marchand
La proximité géographique : il est important de ne pas être trop éloigné
de son comptable ! Cela favorisera la fluidité de la collaboration.
Sa connaissance du secteur non-marchand.
Le prix pratiqué : les instituts officiels ont déterminé des barèmes. Mais dans la
pratique, chaque professionnel adapte ses « prix ». Certains travaillent à l’heure,
d’autres au forfait.
Notons par ailleurs que des agences conseils spécialisées dans le non-marchand
et l’économie sociale existent :
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Une association sans but lucratif (asbl) est un groupement de personnes physiques ou
morales qui poursuivent un but désintéressé. L’asbl se compose d’au moins deux
personnes. Les membres d'une asbl ne peuvent recevoir aucun avantage matériel de la
part celle-ci.
Dès qu'un projet commun a été défini, les statuts de l'asbl doivent être rédigés. Les
statuts représentent les principes de base de l’organisation de l’asbl.
L’asbl a une personnalité juridique propre, indépendante de celle de ses membres. Cela
signifie qu'elle a elle-même des droits et des obligations. Les membres ont une
responsabilité limitée et ne lient pas leur propre patrimoine au sort de l’asbl.
L'asbl se distingue d'autres types d'association comme l'association de fait, l'aisbl, la
fondation et la société. Contrairement à d’autres formes juridiques (SA, SPRL, etc), il ne
faut pas fournir un capital de départ pour constituer une asbl. Il faut cependant remplir
un certain nombre d'obligations comptables.
Les membres fondateurs peuvent établir les statuts de leur asbl de manière très libre.
Les statuts doivent être établis par écrit. Il peut s’agir d’un simple acte sous seing privé,
c’est-à-dire en présence uniquement des fondateurs, ou d’un acte authentique établi
chez un notaire.
Selon la loi, les statuts doivent être rédigés en deux exemplaires minimum. Le texte doit
contenir différentes mentions obligatoires.
Lorsque les fondateurs ont rédigé et signé les statuts de l'asbl, ils doivent remplir
certaines formalités avant que les statuts puissent être publiés au Moniteur belge. Une
asbl obtient la personnalité juridique le jour où elle dépose ses statuts et les actes
relatifs à la nomination des administrateurs au greffe du tribunal de commerce. Dès
cette date, l’asbl existe en tant qu’être juridique à part entière.
Les statuts pourront encore être modifiés plus tard.
Mentions obligatoires
Les mentions suivantes doivent figurer obligatoirement dans les statuts :
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Selon la loi, l’asbl n'est pas valide lorsque les mentions suivantes ne se trouvent pas
dans les statuts :
Tous les documents qui viennent d'être énumérés doivent être publiés au Moniteur
belge.
Toutefois, tant que les statuts n’ont pas été déposés au tribunal de commerce,
l’association n'a pas de personnalité juridique. Elle est considérée comme une
‘association en formation’ jusqu’au dépôt.
Qui dit autre option dit également différences. Vous en trouverez les grandes lignes ci-
dessous.
Il est donc possible de s’associer pour poursuivre un objectif désintéressé sans constituer
d’ASBL et ce, même s’il s’agit d’un projet de taille importante.
Elle n’a pas de patrimoine propre. C’est donc le patrimoine des membres qui servira de
garantie en cas de mise en cause de la responsabilité de l’association ou si celle-ci ne
paie pas ses fournisseurs.
L’association de fait ne peut non plus intenter une action en justice ou faire l’objet d’une
représentation en justice.
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Elle ne peut conclure des contrats, ce sont ses membres qui doivent s’engager.
Aisbl
L'aisbl se distingue de l'asbl parce qu'elle poursuit un objectif international et obéit à une
réglementation différente. Ainsi, l'aisbl doit être constituée par un acte authentique alors
qu'un acte sous seing privé suffit pour l'asbl.
Fondation
La fondation est souvent constituée par une seule personne ou par quelques personnes
et a un apport de capital propre. Il n'est pas nécessaire d'avoir un capital de départ pour
constituer une asbl. De plus, la fondation possède un conseil d’administration mais pas
d'assemblée générale des membres, alors que l’asbl connaît les deux. La fondation est
obligatoirement constituée par un acte authentique. Pour l'asbl, un acte sous seing privé
suffit.
Société
Le but d'une société est d'enrichir ses membres. C'est une différence importante par
rapport à l'asbl qui ne peut fournir d'avantage matériel à ses membres. Cela signifie que
les membres d'une asbl ne peuvent pas recevoir des avantages qui proviennent des
activités de l'association.
La notion d''avantage' doit être interprétée au sens strict. Il s’agit d'un avantage
patrimonial direct, de la distribution directe de sommes d’argent, de biens mobiliers, etc.
Une asbl peut tirer des avantages de la réalisation de son objet social mais elle n’a pas le
droit de les distribuer à ses membres.
Par contre, il est possible de retirer des activités de l’association un avantage patrimonial
indirect, comme une économie. Par exemple, obtenir des réductions pour acheter son
équipement lorsqu'on est membre d'un club sportif.
Lignes directrices de la réforme du droit des sociétés : Code des sociétés et des
associations.
Exemple :
► Quatre amis fondent une société. Le premier est en possession d’un bien immobilier,
le second d’argent, le troisième de connaissances et le quatrième va travailler dans la
société. Les deux derniers peuvent apporter leurs connaissances et leur travail dans la
société en contrepartie d’actions. L’apport total constitue le patrimoine propre de la
société.
Depuis le 1er mai 2018, les entrepreneurs peuvent utiliser une loi réformée sur
l'insolvabilité et la faillite. Ce nouveau cadre est la première étape de la réforme du droit
économique.
La deuxième étape est la réforme du droit de l'entreprise qui entre en vigueur le 1er
novembre 2018. En conséquence, la législation spéciale, qui standardise certains aspects
du droit commercial, est intégrée dans le Code du droit économique (CDE). De cette
façon, le ministre de la Justice veut rendre le droit économique plus transparent et plus
cohérent.
dernières années. Dans la nouvelle version du code, il est également prévu de ne plus
utiliser des concepts obsolètes tels que "commerçant" et "actes de commerce".
Pour garantir que les associations aient la possibilité de s'adapter à ces réformes, une
longue période de transition est prévue. Sur la base de la planification actuelle, ce
nouveau code entrerait en vigueur le 1er janvier 2020 au plus tard.
L’exercice comptable
Période qui s’étend entre deux clôtures des comptes de l’entreprise. A chacune
de ces clôtures, l’entreprise établit des comptes annuels.
L’exercice comptable coïncide saut exception avec l’année civile.
Pièce justificative
N° de compte et intitulé
Les comptes sont souvent représentés sous forme de simples potences (des
comptes en T) :
21
Dans un compte, une des deux colonnes enregistre les augmentations du poste,
et l'autre enregistre les diminutions. Le problème est, pour tout profane, de
savoir laquelle.
Le Plan Comptable Minimum Normalisé (PCMN) est une liste des comptes classés
par numéros. (Voir annexe Plan comptable spécifique aux asbl)
7
En Belgique sont par exemple présents sur le marché des logiciels comptables : Winbooks, Ciel, Sage, Winauditor, Sarah
23
5. LE BUDGET
La notion de budget revêt une importance toute particulière dans le
fonctionnement des asbl. La loi sur les asbl stipule que le budget doit être
annuellement approuvé par l’Assemblée Générale. « Chaque année et au plus
tard 6 mois après la date de clôture de l’exercice social le Conseil
d’Administration soumet à l’Assemblée Générale, pour approbation les comptes
annuels de l’exercice social écoulé établis conformément au présent article, ainsi
que le budget de l’exercice suivant. »8
Cette prescription légale rentre encontradiction avec de bonnes pratiques de
gestion et le respect de l’esprit du fonctionnement d’une asbl. D’un point de vue
de gestion, il faut reconnaître que voter un budget en juin pour la même année
n’est probablement l’idéal en termes de bonne gouvernance. En effet si au mois
de juin un Conseil d’Adminstration propose son budget pour approbation à son
conseil d’adminstration, cela signifie que 5 à 6 mois se sont écoulés sans
validation de l’Assemblée Générale et que celle-ci dès lors approuve un budget
pour moitié déjà engagé.
Voici comment fonctionnera une asbl qui ne fera qu’une Assemblée Générale par
an :
Oct Nov Dec Jan Fév Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May Jun
La bonne procédure voudrait que l’assemblée se réunisse deux fois par an : une
première fois en fin d’année pour approuver un premier budget et une seconde
fois en mai-juin pour présenter les comptes de l’exercice social précédent à
l’Assemblée Générale selon le schéma suivant :
8
Article 17 § 1er de la loi du 27 juin 1921
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Oct Nov Dec Jan Fév Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May Jun
Dans la pratique, législateur ne précise pas les éléments que l’on doit retrouver
dans le budget. Formellement quelques éléments imprécis pourraient suffire.
Néanmoins le budget constituant une forme de mandat donné par l’Assemblée
Générale au Conseil d’Administration il importe de construire le budget dans une
perspective de transparence et d’efficacité.
Le budget et la gestion efficace du suivi budgétaire suppose de dissocier l’aspect
exploitation de l’aspect trésorerie :
Lors d’une assemblée générale, les membres après l’approbation des comptes
sont invités à donner décharge au réviseur et aux administrateurs, c'est à dire à
reconnaître officiellement que les membres du conseil d’administration se sont
acquittés correctement de leur tâche au cours de l’exercice écoulée.
Concrètement cela veut dire que l’Assemblée Générale par son vote
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Afin de pouvoir comparer les comptes d’une année à l’autre et pouvoir améliorer
sa gestion, une organisation doit adopter un plan comptable. Le plan comptable
est la structure de la comptabilité. Chaque compte (rubriques de la comptabilité)
porte un numéro et un intitulé. Ces comptes sont regroupés en classes.
Le Plan Comptable Minimum Normalisé est une liste des comptes et de leur
numéro.
Il est normalisé : les entreprises doivent utiliser ces intitulés et ces indices.
Il est minimum (le minimum imposé par la loi, les libellés et numéros en
gras dans le plan comptable remis au cours) et peut être adapté aux besoins
de l’entreprise. Le PCMN que nous vous proposons dans ce cours est
spécifiquement lié à la réalité des asbl.
Exemple :
Le compte « clients » porte l’indice 400.
Le 4 indique la classe du compte, celle des créances et dettes à un an au plus.
Le 40 (le 0 supplémentaire) indique qu’il s’agit de créances commerciales.
Le 400 (le 0 supplémentaire) indique qu’il s’agit de créances commerciales
« simples ».
Si l’entreprise le désire, elle peut ouvrir des sous-comptes.
4000 Clients belges
4001 Clients européens
4002 Autres clients
Et même,
40000 Clients belges de la Région flamande
40001 Clients belges de la Région wallonne
40002 Clients belges de la Région bruxelloise
Et encore,
400010 Client belge de la région wallonne Dupont
400011 Client belge de la région wallonne Durant…
27
Classe 6 : Charges
Les comptes 60 à 64 pour les charges d’exploitation (« 604 Achat de
marchandises »,
« 61 Services et biens divers », 6202 « Rémunérations ouvriers »).
Les comptes 65 pour les charges financières (« 6500 Intérêts, commissions et
frais afférents aux dettes », « 6583 intérêts dus aux fournisseurs).
Les comptes 66 pour les charges exceptionnelles
(« 663 Moins-value sur réalisation d’actifs immobilisés »).
Les comptes 67 pour les charges liées à l’impôt sur le résultat.
Classe 7 : Produits
Les comptes 70 à 74 pour les produits d’exploitation (« 700 Ventes de
marchandises).
Les comptes 75 pour les produits financiers (« 751 Produits des actifs
circulants »,
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Actif Passif
Avoirs Dettes
Utilisation des capitaux Origine des capitaux
Utilisation des ressources Origine des ressources
Emplois Ressources
Moyens d’action Financement
Puisque toute ressource doit être employée et que tout emploi à pour origine une
ressource, l’actif est toujours égal au passif. C’est le principe fondamental de
l’équilibre du bilan.
L’ACTIF
LE PASSIF
Les dettes sont classées par ordre croissant d’exigibilité : du moins exigible
au plus exigible; l’exigibilité étant la capacité qu’ont les tiers de demander, plus
ou moins rapidement, le remboursement d’une dette.
Les actifs immobilisés, les actifs circulants, les capitaux propres et les dettes
constituent les masses bilantaires du schéma légal du bilan.
La situation nette est obtenue en déduisant de l’actif les dettes envers les tiers.
Elle est donc synonyme de capital propre ou de patrimoine (net).
Ces trois termes servent à désigner la richesse réelle de l’entreprise.
Les soldes sont portés dans les rubriques appropriées du bilan en effectuant
parfois des regroupements. Ainsi, on solde les comptes dans le bilan.
ACTIF PASSIF
ACTIFS IMMOBILISES CAPITAUX PROPRES
I. Frais d’établissement I. Capital
II. Immobilisations
II. Primes d’émission
incorporelles
III. Immobilisations III. Plus-values de
corporelles réévaluation
IV. Immobilisations
IV. Réserves
financières
V. Bénéfice (perte)
reporté(e)
VI. Subsides en capital
ACTIFS CIRCULANTS PROVIS. ET IMPOTS DIFF.
VII.A. Provisions p. risques
V. Créances à plus d’un an
et ch.
VI. Stocks et Commandes en
VII.B. Impôts différés
c.
VII. Créances à un an au
DETTES
plus
VIII. Placements de
VIII. Dettes à plus d’un an
trésorerie
IX. Valeurs disponibles IX. Dettes à un an au plus
X. Comptes de X. Comptes de
régularisation régularisation
TOTAL TOTAL
o Les réserves10
Légales : la loi oblige à mettre en réserve chaque année 5% du bénéfice
après impôt jusqu’à ce que la réserve atteigne 10 % du capital social
Autres
9
Eléments spécifiques aux sociétés commerciales le capital pour les asbl sera remplacé par le poste
Fonds Associatifs.
10
Les réserves et notamment la réserve légale concerne spécifiquement les sociétés commerciales
35
Pour en faciliter l’analyse, elles sont enregistrées dans des comptes de charges et
de produits.
Les opérations qui diminuent le résultat sont enregistrées dans des comptes
de charges.
Celles qui augmentent le résultat dans des comptes de produits.
Les comptes de gestion, comme les comptes de bilan suivent la logique de base
liée au concept du bilan : les emplois (charges) à gauche, les ressources
(produits) à droite.
Les comptes de charges fonctionnent donc comme des comptes d’actif et
les comptes de produits comme des comptes de passif.
L’addition de ces trois résultats partiels donnera le résultat global qui sera soumis
à l’impôt avant d’être affecté au passif du bilan, dans les capitaux propres s’il est
conservé par l’entreprise; dans les dettes s’il est distribué au(x) propriétaire(x)
puisqu’il s’agit alors d’une dette de l’entreprise vis-à-vis de son ou ses
propriétaire(s). Le compte de résultats établi, il est soldé dans le bilan et
permet ainsi de l’équilibrer.
37
11
Attention cette manière de structurer les résultats en parlant de résultat d’exploitation, de résultat
financier et de résultat exceptionnel reste d’actualité pour les asbl mais ne l’est plus pour les sociétés
commerciales. En effet, la réforme comptable de 2016 est venue modifier la chose pour les sociétés
commerciales on parlera uniquement de résultat d’exploitation et de résultat financier. Les éléments
auparavant appelés exceptionnel étant transférés dans un poste de résultat d’exploitation « les éléments
non récurrents ».
39
En considérant le COMPTE DE RESULTATS sous forme de liste plutôt que sous forme de
compte, on peut en présenter les composantes autrement, sous forme de tableau :
III. Résultat Résultat financier Résultat exceptionnel
d’exploitation
II. Coût des I. Ventes V. IV. VIII. Charges VII. Produits
ventes et et Charges Produits exceptionnelle exceptionnel
des prestation financière financier s s
prestations s s s
(Charges
d’exploitatio
n
consommée
s
VI. Résultat courant avant impôts
IX. Résultat de l’exercice avant impôts
IXbis. Prélèvements sur les impôts différés ou Transfert aux impôts différés
XI. Résultat de l’exercice
XII. Prélèvements sur les réserves immunisées ou Transfert aux réserves
immunisées
XIII. Résultat de l’exercice à affecter
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Comptes de bilan
Comptes d’actif Comptes de passif
Débit Crédit Débit Crédit
ce qui s’ajoute aux ce qui réduit les actifs ce qui réduit les ce qui augmente les
actifs, les valeurs en ressources ressources, parfois
banque étant une sous la forme de
forme d’actif dettes
Comptes de résultat
Comptes de charges Comptes de produits
Débit Crédit Débit Crédit
ce qui coûte à ce qui réduit les coûts ce qui réduit les ce qui rapporte
l’organisme sans produits
laisser de trace
durable
Afin de pouvoir comparer les comptes d’une année à l’autre et pouvoir améliorer
sa gestion, une organisation doit adopter un plan comptable. Le plan comptable
est la structure de la comptabilité. Chaque compte (rubriques de la comptabilité)
porte un numéro et un intitulé.
LA JOURNALISATION
On distinguera 4 journaux
Notion
Schéma
N° du compte et intitulé
Débit Crédit
Typologie et fonctionnement
Compte de BILAN
ACTIF PASSIF
N° du compte et intitulé N° du compte et intitulé
Débit + Crédit - Débit + Crédit -
SI SI
Comptes de RESULTAT
CHARGES PRODUITS
N° du compte et intitulé N° du compte et intitulé
Débit + Crédit
Débit + Crédit - –
La différence entre le total des débits et le total des crédits s'appelle solde.
Si le total des débits est supérieur au total des crédits, on aura un solde
débiteur ; dans le cas contraire, on parlera d'un solde créditeur.
Tous les achats sont enregistrés en deux temps. En effet, ils font l’objet d’une
facture qu’il faut enregistrer dans le compte « 440 Fournisseurs ».
Exemple : Vous achetez des marchandises d’une valeur de 2000 € HTVA. Ces
marchandises ne sont pas payées sur place. Votre fournisseur vous remet une
facture.
opération
journal n° compte n° Libellé – commentaire DEBIT CREDIT
opération
journal n° compte n° Libellé – commentaire DEBIT CREDIT
Pour les ventes, elles ne donnent pas toutes lieu à une facture : les ventes « au
comptoir » sont payées au grand-comptant (cash) et sans facturation. Dans ce
cas, il n’y a qu’une pièce justificative, la pièce de caisse, il ne faut donc pas
passer par le compte « 400 clients ».
45
opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT
FS 1 570 Caisse 45
Pour toutes les ventes avec facture, l’écriture est passée en deux fois avec le
transit par le compte « clients » pour les mêmes raisons que celles énoncées
au niveau des achats.
opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT
opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT
appellera une Valeur Nette Comptable Nulle (VNC) mais sera toujours utile et
présent dans le patrimoine de l’asbl et donc présent dans le tableau
d’amortissement pour une valeur comptable équivalente à 0.
Matériel de bureau
5.000,00 2013 5 5.000,00 - 5.000,00 -
Aménagement des bureaux
(Travaux) 50.000,00 2015 10 25.000,00 5.000,00 30.000,00 20.000,00
Matériel Informatique
10.000,00 2015 3 6.666,67 3.333,33 10.000,00 -
Matériel roulant - Véhicule
12.000,00 2020 5 - 2.400,00 2.400,00 9.600,00
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Les provisions
Art 50 - Les provisions pour risques et charges ont pour objet de couvrir des
pertes ou charges nettement circonscrites quant à leur nature, mais qui,
à la date de clôture de l'exercice, sont probables ou certaines, mais
indéterminées quant à leur montant.
Les provisions pour risques et charges ne peuvent avoir pour objet de
corriger la valeur d'éléments portés à l'actif.
Art. 51. Les provisions pour risques et charges doivent répondre aux critères de
prudence, de sincérité et de bonne foi.
Art. 52. Les provisions pour risques et charges sont individualisées en fonction
des risques et charges de même nature qu'elles sont appelées à couvrir.
Par risques et charges de même nature, il faut entendre les catégories
de risques et de charges mentionnées à titre exemplatif à l'article 54.
Art. 53. Les provisions pour risques et charges doivent être constituées
systématiquement sur base des méthodes arrêtées par la société
conformément à l'article 28, § 1. Elles ne peuvent dépendre du résultat
de l'exercice.
Art. 54. Des provisions doivent être constituées pour couvrir notamment :
a) les engagements incombant à la société en matière de pensions de
retraite et de survie, de prépensions et d'autres pensions ou rentes
similaires;
b) les charges de grosses réparations et de gros entretien;
c) les risques de pertes ou de charges découlant pour la société de
sûretés personnelles ou réelles constituées en garantie de dettes ou
d'engagements de tiers, d'engagements relatifs à l'acquisition ou à la
cession d'immobilisations, de l'exécution de commandes passées ou
reçues, de positions et marchés à terme en devises ou de positions et
marchés à terme en marchandises, de garanties techniques attachées
aux ventes et prestations déjà effectuées par la société, de litiges en
cours.
Art. 55. Les provisions pour risques et charges ne peuvent être maintenues
dans la mesure où elles excèdent en fin d'exercice une appréciation
actuelle, selon les critères prévus à l'article 51, des charges et risques
en considération desquels elles ont été constituées.
49
Les provisions sont des montants pris en charge par un ou plusieurs exercices
successifs et qui se rapportent à des charges ultérieures probables ou
certaines.
Exemples :
une machine doit subir de grosses réparations tous les 4 ans. La dépense à venir
est certaine mais le montant incertain;
un litige oppose l’entreprise à un de ses clients. La dépense à venir est probable
et le montant est incertain
Les provisions pour risques et charges ont pour objet de couvrir des pertes ou
charges nettement circonscrites quant à leur nature, mais qui, à la date de
clôture de l’exercice, sont ou probables ou certaines mais indéterminées quant à
leur montant. Les provisions doivent être constituées systématiquement et elles
50
En conclusion :
51
Remarque préliminaire :
Le plan comptable prévoit en son groupe 73, une distinction entre «cotisations,
dons et legs», tandis qu’aucun compte séparé n’est prévu pour les subsides. Si
cela s’avère important pour l’association, une série de comptes spécifiques peut
(et bien souvent doit) être ouverte pour les subsides et les comptes subdivisés
selon la nature des subsides.
12
Bulletin CNC, n° 9, décembre 1981, p. 13
53
Le financement de ce système solidaire est assuré par les travailleurs et par les
employeurs.
L’ONSS travailleurs s’élève actuellement à 13,07 % de leur rémunération
brute.
D’autres montants peuvent être déduits des rémunérations comme les saisies,
les participations à des assurances ou à des fonds de pension, ils représentent
des dettes comptabilisées dans des comptes 459.
54
D’autre part les cotisations sociales patronales pour ce travailleur s’élève à 600 €
opération
journal n° compte n° libellé - commentaire DEBIT CREDIT
opération
Journal n° compte n° libellé – commentaire DEBIT CREDIT
opération
Journal n° Compte n° libellé – commentaire DEBIT CREDIT
A - En cours d’exercice
· Chronologie comptable
1. trier et classer les pièces comptables
2. encodage dans les journaux comptables (historique des mouvements
triés par ordre d’encodage > ordre chronologique)
· Journaux comptables :
FE = facturier d’entrée (= factures fournisseurs) ou « facturier d’achat
« + journal des notes de crédit
FS = facturier de sortie (= factures clients) ou « facturier des ventes
« +journal des note de crédit
FIN = journal financier (= banque, caisse, etc…) : 1 journal parb
compte bancaire ou caisse
OD = journal des opérations diverses (autres opérations : corrections,
amortissements, salaires, ...)
Plusieurs journaux possibles par type de journal)
· Pièces justificatives de toute écriture comptable
· nécessité : obligation légale
· types (internes-externes)
· internes :
· factures clients (copie)
· opérations diverses
· externes :
· factures fournisseurs (originaux)
· extraits de banque (+ pièces annexes)
· notes de frais du personnel
· décomptes salariaux
· Classement :
· par ordre numérique et chronologique (pièces de
banque, factures clients)
· par ordre numérique et d’arrivée (factures fournisseurs,
opérations diverses)
· Caractère probant (attention aux notes de frais) > pièces originales
> pièces reprenant toutes les indications légales
· Conservation (en moyenne minimum sept ans)
57
B - En fin d’exercice
1. liste opérations :
C - Obligations annuelles
- tenue des procès verbaux de réunion de l’AG > document écrit et signé avec
liste de présence signée > de préférence collé dans un registre
Alors que, quand des personnes ou des sociétés privées font appel à une
entreprise et contractent avec elle pour la réalisation de travaux, la fourniture de
produits, ou l'accomplissement de certaines prestations, elles le font de manière
totalement libre, il n'en est pas de même pour les administrations publiques ou
les personnes morales de droit public.
En effet, pour ces dernières, les relations juridiques qui vont s'établir avec leurs
cocontractants sont régies par une réglementation spéciale, la réglementation
des marchés publics.
Nous attirons dès à présent l'attention sur la réglementation des marchés publics
complètement entrée en vigueur le 1er juillet 2013. Cette réglementation est
ainsi composée, notamment et principalement, de l’arrêté royal du 15 juillet 2017
,de la loi du 17 juin 2016, de la loi du 15 juin 2006 (remplaçant celle du 24
décembre 1993), de l’arrêté royal du 15 juillet 2011 (remplaçant celui du 8
janvier 1996), de l’arrêté royal du 14 janvier 2013 comportant les règles
générales d’exécution (remplaçant l’arrêté royal du 26 septembre 1996 et son
annexe constituant le cahier général des charges) et de la loi du 17 juin 2013
relative à la motivation, à l’information et aux voies de recours (remplaçant les
articles 65/1 à 65/35 de la loi du 24 décembre 1993).
8.1. DEFINITIONS
Le marché public est un contrat à titre onéreux conclu entre un ou plusieurs
opérateurs économiques, privés ou publics, et un ou plusieurs pouvoirs
adjudicateurs ou entreprises publiques et ayant pour objet l'exécution de
travaux, la fourniture de produits ou la prestation de services.
Le marché public de travaux est un marché qui a pour objet soit l’exécution, soit
conjointement la conception et l’exécution de travaux ou d'un ouvrage, soit la
60
réalisation, par quelque moyen que ce soit, d'un ouvrage répondant aux besoins
d'un pouvoir adjudicateur.
Tous les pouvoirs publics belges doivent respecter la loi sur les marchés publics.
L’État fédéral, les Communautés et les Régions y sont soumis. Les Provinces, les
communes, les CPAS doivent également observer les règles. Il en va de même
des autorités publiques qui fournissent l’eau, l’énergie, les transports ou les
services postaux.
L’Arrêté royal du 18 avril 2017, art. 11, définit les seuils européens.
En bref:
- 135.000 euros pour les marchés de fournitures et de services si le
Pouvoir adjudicateur est fédéral ;
- 209.000 euros si le Pouvoir adjudicateur est autre que fédéral ;
- 750.000 euros si les marchés portent sur des services sociaux ou
services dits spécifiques ;
- 5.225.000 euros s’il s’agit de marchés de travaux.
Pour des marchés à faible montant (-30.000 €), le cahier des charges n’est pas
obligatoire. Il reste pourtant dans l’intérêt du Pouvoir adjudicateur de bien définir
la qualité des services ou des produits qu’il attend, puisqu’il devra, après
comparaison, choisir l’offre « économiquement la plus avantageuse ». Ainsi, s’il
souhaite prendre en compte dans sa sélection des critères autres que le prix, il
62
BIBLIOGRAPHIE
Nouvelle-réglementation-sur-les-marchés-publics.pdf (stics.be)
https://fedweb.belgium.be/fr/a_propos_de_l_organisation/budget_et_
marches_publics/marches_publics
65
ANNEXES
Figure méconnue de la Renaissance italienne, ce moine franciscain, qui a croisé la route de Léonard de
Vinci, a publié en 1494 le premier manuel comptable de l'histoire, popularisant des méthodes mises en
pratique de longue date par les marchands vénitiens.
Qui, à l'exception d'une poignée de spécialistes, connaît Luca Pacioli ? Pas grand monde sans doute, et
probablement ni les experts-comptables ni les financiers des grandes entreprises modernes. Ils lui
doivent pourtant beaucoup ! Né en 1447, mort en 1517, cette grande figure de la Renaissance italienne,
qui fréquenta Léonard de Vinci, est en effet crédité d'avoir « inventé » la comptabilité en partie double,
étape essentielle dans l'histoire du capitalisme. Raccourci un peu rapide au demeurant ! Ce sont les
marchands italiens qui mirent au point cette façon de compter et ce bien avant Luca Pacioli. Après sa
mort, ses détracteurs l'accuseront, d'ailleurs, d'avoir recopié sans vergogne des méthodes comptables
qui circulaient dans des écoles vénitiennes. Ce qui n'est pas totalement faux...
Le grand mérite de Pacioli fut cependant de faire connaître et de populariser la comptabilité en partie
double. Il le fit dans le plus célèbre de ses ouvrages, la « Summa di arithmetica, geometrica,
proportioni et proportionalita », plus connue sous le nom de « Summa » et publiée en 1494. Ouvrage
rédigé en italien - un exploit pour ce religieux qui maîtrisait bien mieux le latin que sa langue natale -
afin que le plus grand nombre puisse le lire. Comme son nom l'indique, la « Summa » est une véritable
encyclopédie qui réunit à des fins pédagogiques l'ensemble des connaissances arithmétiques et
mathématiques de l'époque. La partie comptabilité y occupe pas moins de 36 chapitres. Pacioli y donne
des conseils et rappelle quelques évidences. Pour faire des affaires, écrit-il, il faut du capital mais le
plus important est que les autres aient confiance dans votre parole; pour réussir, un marchand doit
savoir calculer et tenir ses comptes, être ordonné et méticuleux... Pacioli se lance ensuite dans un
exposé détaillé de ce que l'on n'appelle pas encore « comptabilité à partir double » - l'expression date
du XVIIIe siècle - mais « méthode vénitienne » en raison de son origine supposée. Comment remplir le
memorial, le grand livre et le journal, comment rectifier des erreurs en passant des contre-écritures,
comment établir la balance, le bénéfice ou les pertes... Pacioli n'oublie rien.
Et c'est bien ce qui fait la force de la « Summa ». Pour la première fois, un ouvrage met à la disposition
de tous - professeurs, étudiants et bien sûr les marchands et les négociants eux-mêmes - des
connaissances éparses, jusque-là connues d'un très petit nombre de praticiens. Depuis toujours en effet,
les techniques comptables se transmettaient exclusivement par apprentissage : les futurs marchands
étaient placés très jeunes chez un patron qui leur apprenait le métier sur le tas. Avec la « Summa », il
devient possible d'enseigner la comptabilité, érigée en discipline à part entière. Quittant la seule sphère
marchande, elle devient un objet d'études et de recherches. S'il n'invente pas la comptabilité en partie
double, Luca Pacioli rédige en revanche ce qui est, sans conteste, le premier manuel comptable de
l'histoire. Publiée en Italie, qui avait une longueur d'avance sur le reste de l'Europe en matière de
techniques commerciales, mais lue dans toute l'Europe, la « Summa » fit de la comptabilité à l'italienne
le standard dans toutes les grandes entreprises et dans le système académique d'enseignement jusque
66
Etrange destin que celui de ce laïc entré tardivement dans les ordres, devenu expert en affaires d'argent
sans avoir jamais pratiqué le commerce. Lorsqu'il naît en 1447 à Sansepolcro, une petite ville de
Toscane, l'Italie est en pleine effervescence. A Florence d'abord, puis à Rome, Venise et Milan, dans
ces républiques urbaines rivales depuis des lustres et que dominent quelques grandes familles
princières, l'heure est au renouveau de la création artistique et de la réflexion philosophique, à la quête
de nouveaux savoirs et à la passion pour les sciences, le tout sur fond de redécouverte de l'Antiquité.
La Renaissance italienne est en marche et va bientôt conquérir toute l'Europe. A l'ombre des villes,
certains n'ont cependant pas attendu pour élargir leurs horizons : marchands et négociants italiens sont
partout, et parfois depuis très longtemps. A Londres, à Bruges, à Paris, à Constantinople, en Egypte et
sur les bords de la mer Noire, ils ont ouvert des comptoirs, captant à leur profit le commerce des épices
et des produits de luxe venus d'Orient. Marchands, ils sont devenus manieurs d'argent. Puis ils ont
inventé la banque. Les premières sont nées dans le courant du XIIe siècle, à l'occasion des foires
commerciales organisées un peu partout en Europe et où se retrouvaient à intervalles réguliers les
marchands et les négociants venus d'Italie, de France, d'Allemagne ou d'Angleterre. Petit à petit, pour
des raisons pratiques, les hommes d'affaires ont pris l'habitude de ne plus régler les échanges au
comptant mais de le faire par compensation, en transférant les créances de foire en foire, donnant ainsi
naissance aux lettres de foire et aux billets à ordre - promesse écrite par laquelle un débiteur s'engage à
rembourser son créancier à échéance déterminée. Les Italiens de Sienne et de Florence se sont
rapidement illustrés dans ces pratiques. Passés maître dans l'art de changer les espèces, d'effectuer des
virements ou des compensations d'une place à l'autre et de recevoir des dépôts, ils ont créé les
premières banques, le mot provenant de l'italien « banco », le banc sur lequel les changeurs effectuent
leurs opérations.
Lorsque Luca Pacioli voit le jour au milieu du XVe siècle, les petites banques nées au XIIIe siècle ont
bien changé ! Devenues des compagnies commerciales, elles regroupent autour d'un noyau familial
plusieurs associés bailleurs de fonds, disposent de succursales dans la plupart des places commerciales
du monde méditerranéen et occidental et font commerce de tout, depuis les opérations bancaires
proprement dites jusqu'à la fabrication de draps, en passant par les mines, le grand commerce
maritime, le change, les virements, les dépôts, les prêts aux princes, aux rois ou aux papes. Tout à la
fois entreprises commerciales et financières, les compagnies annoncent, en fait, nos modernes banques
d'affaires. La plus aboutie d'entre elles, la plus puissante aussi, est la banque Médicis. Depuis son
berceau florentin, elle a essaimé dans toute l'Europe.
L'art et le commerce, les sciences et les chiffres... Luca Pacioli illustre le dynamisme et les
transformations que connaît alors la péninsule italienne. Issu d'un milieu modeste - son père était peut-
être un artisan -, il rejoint en effet très jeune l'atelier du plus illustre de ses concitoyens, Piero della
Francesca, l'un des grands peintres du Quattrocento mais aussi géomètre et mathématicien réputé. C'est
là qu'il apprend la science des nombres, la prospective et la géométrie. Quand il n'est pas chez le
Maître, Pacioli est chez un négociant de la ville, ami - ou client - de son père, qui lui apprend les
secrets du commerce et de la comptabilité. Ce que découvre alors Luca Pacioli, et ce qu'il décrira dans
le détail dans la « Summa », ce sont des techniques déjà complexes. Durant des décennies, les premiers
marchands italiens, ceux qui sillonnaient la Méditerranée depuis Amalfi, Gênes ou Venise, s'étaient
contentés de simples relevés chronologiques des opérations. Le mémorial alignait les chiffres sans
distinguer le débit du crédit. Puis était arrivée la comptabilité en partie simple qui présentait, sur deux
colonnes, le débit et le crédit par type d'opération et par établissement. Un premier progrès qui en
annonçait d'autres...
67
Lorsque Luca Pacioli commence son éducation, cela fait longtemps déjà que les marchands et les
négociants sont passés à l'étape suivante, la comptabilité en partie double: depuis la fin du XIIIe siècle,
ils tiennent un compte par client et par fournisseur, chacun avec son débit et son crédit. Pour chaque
opération, ils passent deux écritures, l'une sur ces comptes et l'autre sur le compte de caisse. Une
opération a donc, toujours, une contrepartie dans un autre compte; à tout montant enregistré au débit
correspond un montant identique au crédit. L'idée que toute ressource finance un emploi et que tout
emploi est financé par une ressource marque l'acte de naissance de la comptabilité moderne. La
comptabilité en partie double convient parfaitement aux grandes structures commerciales et bancaires
qui se développent en Italie. Elle permet d'enregistrer des opérations de plus en plus nombreuses et
complexes mais aussi de rendre des comptes aux associés ou aux commanditaires.
Ces techniques, Luca Pacioli les connaît bien. C'est elles qui lui valent, vers 1467-1468, d'être appelé à
Venise par Antonio Rompiasi, un important marchand de la cité lacustre, pour servir de précepteur à
ses trois fils. Contrairement à une légende tenace, le monde du négoce est alors très soucieux
d'éducation. Si l'apprentissage sur le terrain joue un rôle majeur, il est presque toujours complété, dans
les grandes familles commerçantes, par la fréquentation d'écoles réputées ou par des cours à domicile,
délivrés par des maîtres renommés. On y apprend les mathématiques et les langues. A vingt ans, Luca
Pacioli appartient à ce petit milieu. Trois ans durant, il enseigne les mathématiques et les principes
comptables aux fils d'Antonio Rompiasi. C'est d'ailleurs à eux qu'il dédie son premier ouvrage, un livre
d'arithmétique. En 1471, sa mission terminée, il gagne Rome. C'est là, à l'âge de trente ans, que ce laïc
devient moine franciscain tout en étant autorisé à enseigner les mathématiques. Quinze ans durant, il
sillonne l'Italie où il enseigne dans les meilleures universités : Pérouse, Naples, Rome, Zadar,
Florence, Urbino, où le jeune duc Guidobaldo est l'un de ses élèves les plus assidus... Une vie tout
entière vouée à l'enseignement et à la recherche. En 1490, il rentre à Sansepolcro pour écrire la «
Summa » qui paraît quatre ans plus tard. OEuvre encyclopédique bien dans l'esprit de la Renaissance
italienne, la « Summa » a un retentissement considérable en Italie. En 1496, Pacioli est invité à la cour
de Ludovic Sforza, le très puissant duc de Milan, qui a été impressionné par cet ouvrage de plus de 600
pages. Il s'y lie d'amitié avec Léonard de Vinci. Lors de la prise de Milan par les Français, en 1498, les
deux hommes gagnent ensemble Florence et s'installent dans la même maison. Voyageur infatigable,
Luca Pacioli gagne ensuite Pérouse avant de s'installer à Rome où on lui confie la chaire de
mathématiques à la Sapienza, alors université papale. Il meurt à Sansepolcro en juin 1517.
Tristan Gaston-Breton
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68
Le schéma minimum normalisé qui doit être établi à l’issue de l’exercice doit être
structuré de la manière suivante :
Dépenses Recettes
Biens et services destinés à la Cotisations
production
Rémunérations Dons et legs
Services et biens divers Subsides
Autres dépenses (comme les Autres recettes (comme les
intérêts à payer…) recettes d’activités, les intérêts sur
placements…)
Total des dépenses Total des recettes
Toute pièce justificative qui n’émane pas d’un tiers doit être signée par la
personne de l’organisation qui s’en porte garant.
Marchandis
Fournitures
Description
Télephone
de bureau
Rémuné-
Montant total
Montant
ration
Loyer
N° Date Description N° Montant N° Montant (Banque +
…
e
caisse)
La fausse facture
Catherine DAUBY
Ordre des avocats du barreau de Liège : Espace entreprises – http://entreprise.barreaudeliege.be
- octobre 2018