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THER05 COURS Novembre 2000

V. LES MACHINES THERMIQUES :

1. Relations générales

1.1. Définitions

On appelle machine thermique un système thermodynamique échangeant du


travail avec le milieu extérieur et de la chaleur avec plusieurs sources de chaleur.
La plupart des machines utilise un fluide colporteur (eau, fréon, ammoniac,...).On
définit le système étudié comme une petite quantité de fluide (par ex un cm 3 de fluide
)décrivant un cycle de transformations au cours desquels ce fluide change d’état.
Si le fluide fournit du travail au milieu extérieur sur un cycle, la machine
thermique se comporte comme un moteur thermique.
Si le fluide reçoit du travail du milieu extérieur sur un cycle, la machine thermique
se comporte comme un récepteur thermique ou machine frigorifique
(réfrigérateur, pompe à chaleur).

1.2. Equations de fonctionnement en régime permanent

1.2.1. Repérage des différentes grandeurs

Considérons une machine thermique utilisant un fluide décrivant un cycle de


transformations. Toutes les grandeurs (travail et chaleurs) échangées seront repérées
par rapport au fluide.
T2 Ti

Qi
Q2
QN
T1 T
N
fluide
Q1

Au cours d'un cycle, le fluide est en contact avec N sources de chaleur(ou


thermostats) avec lesquelles il échange de la chaleur et il échange du travail avec le
milieu extérieur.
On assimilera les différentes sources de chaleur à des thermostats fonctionnant à
température constante.

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Appliquons le premier principe au système fermé constitué par le fluide et le second


principe au système isolé constitué par le fluide et l'ensemble des sources et du
milieu extérieur.

1.2.2. Application du premier principe :

Appliquons le premier principe sur un cycle pour le système fluide constituant un


système fermé. On obtient :
N
∆U fluide = ∑ Qi + W
i =1

L'énergie interne étant une fonction d'état, la variation d'énergie interne du fluide est
nulle sur un cycle en régime permanent.

On obtient ainsi une première relation entre le travail et les chaleurs reçues sur un
cycle par le fluide.
N
∑ Qi + W = 0 (5.1)
i =1

1.2.3. Application du second principe :

En considérant le système isolé constitué par le fluide et l'ensemble des sources de


chaleur, le second principe nous dit que la variation d'entropie de ce système est
supérieure ou égale à zéro au cours d'un cycle ; l'égalité étant obtenue seulement dans
le cas où les transformations constituant le cycle sont réversibles.
La variation d'entropie sur un cycle de ce système fermé étant égal à la somme de la
variation d'entropie du fluide et des variations d'entropie des différentes sources de
chaleur, on a ainsi :
N
∆S fluide + ∑ ∆Si ≥ 0
i =1

L'entropie étant aussi une fonction d'état, la variation d'entropie du fluide sur un
cycle est nulle.
∆S fluide = 0

En considérant que la source de chaleur possède une température constante Ti , celle-


ci subit une transformation réversible au cours de l'échange de chaleur avec le fluide
sur un cycle. La chaleur reçue sur un cycle par la source i est l'opposé de la chaleur
Qi reçue par le fluide sur un cycle. La variation d'entropie de la source de chaleur est
ainsi égale à :
−δQi Q
∆Si = ∫ =− i
cycle Ti Ti
Le second principe peut ainsi s'écrire :
N Q
0+∑− i ≥0
i =1 Ti
N Q
soit ∑ i ≤ 0 (5.2)
i =1 Ti

Cette inégalité est aussi appelée inégalité de Clausius.

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Les deux relations (5.1) et (5.2) vont nous permettre sans calculer directement les
différentes chaleurs échangées et le travail, d'exprimer facilement le rendement d'un
moteur thermique ou l'efficacité d'une machine frigorifique.
La relation (5.2) issu du second principe étant une inéquation, nous allons montrer
que seules certaines machines thermiques sont réalisables en pratique.
Montrons ainsi que le moteur monotherme n'est pas réalisable.

1.3. Cas du moteur monotherme

Considérons une machine thermique échangeant de la chaleur avec une seule source
de chaleur.
Les relations (5.1) et (5.2) s'écrivent dans ce cas :
W + Q1 = 0
Q1
≤0
T1
On en déduit immédiatement que :
W >0
Le fluide reçoit sur un cycle du travail du milieu extérieur.
Le deuxième principe impose ainsi qu'une telle machine ne peut fonctionner qu'en
récepteur en régime permanent.
On montre ainsi l'énoncé historique de lord Kelvin :
"Il n’existe pas de moteur produisant de façon permanente du travail à partir d'une
seule source de chaleur".
Pour faire fonctionner un moteur thermique, il est donc nécessaire de posséder au
moins deux sources de chaleur. Dans le cas de la machine à vapeur, les deux sources
de chaleur sont la chaudière et l'air.

1.4. Cas des machines dithermes

La grande majorité des machines thermiques utilisent en pratique deux sources de


chaleur. Etudions les différentes possibilités offertes par ces machines.

1.4.1. Relations

Au cours d'un cycle, le fluide échange de la chaleur avec deux sources de chaleur de
températures différentes. Celle dont la température est la plus petite est appelée la
source froide et celle dont la température est la plus élevée est appelée la source
chaude. Notons T1 la température de la source chaude et T2 la température de la
source froide.

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source source
chaude froide
T1 T2
Q1 Q
2

fluide

Machine thermique ditherme


En reprenant les deux relations (5.1) et (5.2), on obtient :
W + Q1 + Q2 = 0 (5.3)
Q1 Q2
+ ≤0 (5.4)
T1 T2

1.4.2. Diagramme de Raveau :

Etudions les différentes possibilités en étudiant le diagramme Q1 en fonction de Q2 .


Pour un travail nul, on a la relation :
Q1 = −Q2
C'est une droite passant par l'origine de pente −1.

En considérant l'égalité dans la deuxième relation, on a :


T
Q1 = − 1 Q2
T2
C'est une droite passant par l'origine de pente plus élevée en valeur absolue que la
précédente.
L'inégalité nous interdit un fonctionnement dans l'espace situé au dessus de cette
droite.
On obtient le diagramme suivant :

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Q1
1 W<0
Q 1>0
Q <0
2
W>0
2 Q 1>0
Q <0
2
fonctionnement Q2
O
impossible

1T
1
W>0

Q2Q
2
Q 1<0
Q <0
2
3
4
W>0 Q1 = − Q 2
Q >0
2
=−
Q <0
1
On constate qu'il existe quatre zones de fonctionnement possibles de la machine
thermique ditherme.

Les zones 2 et 3 ne présentent aucun intérêt pratique.

Dans la zone 1, la machine fonctionne en moteur thermique. Elle fournit du


travail au milieu extérieur en prélevant de la chaleur à la source chaude et en
redonnant une partie de la chaleur à la source froide.

Dans la zone 4, la machine fonctionne en récepteur thermique ou en machine


frigorifique. La machine reçoit du travail en prélevant de la chaleur à la source
froide et en redonnant de la chaleur à la source chaude. Ce fonctionnement est le
celui d'un réfrigérateur, d'un climatiseur ou d'une pompe à chaleur.

2. Rendement et efficacité des machines dithermes

2.1. Moteur thermique

moteur de voiture : système = S = mélange air-essence.

En toute rigueur le mélange air-essence ne constitue pas un système fermé


puisqu’après combustion les gaz sont évacués dans l’atmosphère.,cependant on a
l’habitude de modéliser ce genre de moteur en considèrant un fluide fermé qui décrit
des cycles et qui reçoit de la chaleur d’une source fictive (pour rendre compte de la
combustion) et qui rejette de la chaleur vers une source froide (pour rendre compte
de l’expulsion des gaz d’échappement dans l’atmosphère)

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Le moteur cède du travail à l’extérieur : W < 0 (que récupère l’utilisateur).

Le schéma suivant permet de spécifier les signes des grandeurs échangées par S
avec l’extérieur(tout ce qui arrive à S est positif , tout ce qui part de S est négatif).

T1 : intérieur du cylindre

↓ Q1

S →W

↓ Q2

T2 : source froide :
atmosphère

Le système reçoit de la chaleur de la combustion donc Q1 > 0

Le système rejette de la chaleur dans l'atmosphère donc Q2 < 0

La machine fournit sur un cycle du travail W au milieu extérieur en prélevant de la


chaleur à la source chaude et en redonnant une partie de cette chaleur à la source
froide.

2.1.1. Cas du moteur idéal de Carnot

Le moteur de Carnot est un moteur thermique possédant un fluide qui décrit un cycle
de transformations réversibles.
source source
chaude froide
T1 T2
Q 1> 0 Q <0
2

fluide

W<0

Moteur thermique ditherme

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Au contact de chacune des sources de chaleur, le fluide subit une transformation


isotherme (la température du fluide et de la source sont identiques).
Pour les deux autres étapes, le fluide n’échange pas de chaleur et les transformations
sont donc adiabatiques réversibles.
Les diagrammes de Clapeyron et entropique sont les suivants :

P T (contact avec la
isotherme (contact avec la isotherme source chaude)
C (T1) source chaude)
C
P T D
3 1
P D (T1)
4
adiabatique
W<0
adiabatique adiabati
P1
B (T2)
P A (T2 ) T
0 2 A
(contact avec B (contact avec la
source froide source froide)
isotherme isotherme S
0 V V V V 0 S S
2 1 3 0 2 0

Le travail fourni au milieu extérieur est égal à l'opposé de l'aire du cycle dans le
diagramme de Clapeyron. Pour un fonctionnement en moteur thermique, le travail
reçu au cours d'un cycle par le fluide est négatif et le cycle est parcouru dans le sens
horaire.

2.1.2. Rendement du moteur de Carnot :

Le rendement r d'un moteur thermique est égal au rapport entre le travail fourni au
milieu extérieur et la chaleur prélevée à la source chaude.
On a ainsi :
−W
r=
Q1
(on a mis le signe moins devant pour que r soit positif : en effet W est < 0 et Q1
positif).

Les transformations subies par le fluide étant réversibles, on a les relations :

W + Q1 + Q2 = 0
Q1 Q2
+ =0
T1 T2
On en déduit l'expression du rendement du moteur de Carnot en fonction des
températures des sources froides et chaudes.
T
r = 1− 2
T1

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Pour obtenir le rendement élevé, il est nécessaire d'avoir un rapport entre les
températures le plus élevé possible.

Prenons, par exemple, le cas d'un moteur thermique d'une centrale nucléaire
entraînant l'arbre de l'alternateur pour lequel la source chaude est à la température
θ1 = 300°C et la source froide est à la température θ2 = 30°C . Le rendement d'un tel
moteur a pour valeur dans le cas d'un fonctionnement idéal :
273,15 + 30
r = 1− = 47,1%
273,15 + 300

Soit Pour obtenir un rendement de l'ordre de 70% , il faudrait, par exemple, choisir
T1 = 1000K et T2 = 283K .

2.1.3. Rendement d'un moteur thermique ditherme réel

En pratique, les différentes transformations subies par le fluide au cours d'un cycle ne
sont pas réversibles.
Une des premières causes d'irréversibilité est qu'au cours de l'échange de chaleur
avec les sources de chaleur, le fluide doit avoir une température différente de la
source de chaleur pour qu'il y ait un transfert de chaleur.
Au contact de la source chaude, la température du fluide est ainsi inférieure à T1 pour
que celui-ci reçoive de la chaleur alors qu'au contact de la source froide, la
température est plus élevée.

Dans ce cas, on a la relation :


Q1 Q2
+ ≤0
T1 T2
Le rendement d'un moteur thermique ditherme réel vaut ainsi :
T
r ≤ 1− 2
T1
Le rendement d'un moteur thermique réel est toujours inférieur au rendement
d'un moteur idéal de Carnot.

Pour l'exemple précédent du moteur thermique d'une centrale nucléaire, le rendement


réel est voisin de 30%.

2.2. Machines frigorifiques

2.2.1. Principe de fonctionnement

Le but de ce dispositif est de refroidir la source froide et de réchauffer la source


chaude en fournissant du travail au fluide.
Les échanges de chaleur s'effectuent avec des changements d'état du fluide de façon
à avoir des échanges de chaleur importants sur un cycle.

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D C

détendeur

Q >0 Q <0
2 1

T
2 compresseur T
fluide 1
Source froide Source chaude
A B
évaporateur condenseur
W>0

Les transformations subies par le fluide sur un cycle sont les suivantes (Voir en
même temps le diagramme de Clapeyron page suivante) :
• A l'entrée du compresseur en A, on a un mélange liquide+gaz. Le fluide se trouve
avec un taux de titre en vapeur supérieur à 0,5. Le compresseur comprime le
mélange liquide+gaz jusqu'à ce que le point de fonctionnement atteigne la courbe
de rosée. Le fluide se trouve alors à l'état gazeux en B à la sortie du compresseur.

• Le fluide entre ensuite dans le condenseur où il se liquéfie au contact de la source


chaude en fournissant de la chaleur à la source chaude jusqu'à atteindre la courbe
d'ébullition. Le fluide sort du condenseur en C à l'état liquide.

• Une détente à travers un tube capillaire entre C et D fait augmenter le titre


massique en vapeur du mélange.

• Le fluide entre ensuite dans l'évaporateur. Le fluide se vaporise au contact de la


source froide. A la sortie de l'évaporateur, le fluide retrouve les conditions
initiales du point A.

2.2.2. Diagramme de Clapeyron et entropique

En considérant les transformations réversibles, la compression et la détente sont des


transformations adiabatiques ou isentropiques.
Au cours des échanges de chaleur avec les deux sources, le fluide est à la
température des sources et le changement d'état s'effectue à pression constante au
cours de l'échange de chaleur.
On obtient les diagrammes suivants :

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P
courbe
d'ébullition courbe

T
d'ébullition
T C B P C B
1 1

courbe de courbe de
T P
ros ée 2
2
D
A D A ros ée
Vm
m
0 0

S
Diagramme entropique Diagramme de Clapeyron

2.2.3. Efficacité d'un réfrigérateur

Dans le cas d'un réfrigérateur, on désire refroidir une enceinte. La source froide est
constituée de l'enceinte à refroidir et la source chaude est l'air ambiant d'une pièce,
par exemple.

Système = Fluide

T1 : source chaude: Air ambiant dans la pièce


↑ Q1

S ←W

↑ Q2
T2 : source froide = intérieur du réfrigérateur

Le système reçoit du travail (W > 0) du compresseur, reçoit de la chaleur (Q2 > 0)


venant des aliments et rejette (Q1 < 0) à l'extérieur .

L'efficacité d'un réfrigérateur est alors égale au rapport entre la chaleur


prélevée à la source froide et le travail fourni au fluide au niveau du
compresseur.
On a ainsi :
Q
η= 2
W
En reprenant les relations (5.3) et (5.4), on obtient :
T2
η≤
T1 − T2

Plus l'efficacité du réfrigérateur est grande et moins il faudra fournir de travail pour
extraire une quantité de chaleur donnée.

Ordre de grandeur :
Prenons le cas d'un congélateur fonctionnant à une température θ2 = −25°C placé
dans une pièce de température θ1 = +20°C L'efficacité maximale (fonctionnement
réversible) a pour valeur :

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273,15 − 25
ηmax = = 6,62
20 − (−25)

Cette valeur signifie qu'il faut fournir au minimum un travail de 1 joule pour extraire
une quantité de chaleur égale à 6,62J .
Plus les valeurs des températures des sources froide et chaude sont proches, plus la
valeur de l'efficacité est importante et plus la valeur du travail nécessaire pour
extraire une certaine quantité de chaleur sera faible.

2.2.4. Efficacité d'une pompe à chaleur

Dans le cas d'une pompe à chaleur, on désire chauffer une pièce. La source froide est
situé à l'extérieur (rivière, par exemple) et la source chaude est la pièce à chauffer.

T1 : pièce à chauffer
↑ Q1

S ←W

↑ Q2
T : extérieur
2

La pompe à chaleur prélève une partie de l’énergie thermique de l’air extérieur


(source froide :Q2 > 0) et en cède au local à chauffer (Q1 < 0) :Pour cela il faut
qu’elle reçoive du travail (W > 0).

L'efficacité d'une pompe à chaleur est alors égale au rapport entre la chaleur
fournie à la source chaude et le travail fourni au fluide au niveau du
compresseur.
On a ainsi :
−Q
η= 1
W

En reprenant les relations (5.3) et (5.4), on obtient :


T1
η≤
T1 − T2

Plus l'efficacité dune pompe à chaleur est grande et moins il faudra fournir de travail
pour fournir une certaine de quantité de chaleur à la pièce à chauffer. On utilise ainsi
la réserve d'énergie contenant dans la source froide.

Ordre de grandeur :
Prenons le cas d'une pompe à chaleur chauffant une pièce à la température
θ1 = +20°C alors que la température extérieure vaut θ2 = + 0°C . L'efficacité
maximale (fonctionnement réversible) a pour valeur :
273,15 + 20
ηmax = = 14,6
20 − 0

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Cette valeur signifie qu'il faut fournir au minimum un travail de 1 joule pour fournir
une quantité de chaleur de 14,6 joules à la pièce.
Plus l'écart entre les températures de la pièce et de la source froide est élevé, moins
l'efficacité de la pompe à chaleur est élevée.
L'efficacité pratique d'une pompe à chaleur réelle est inférieure à 4.

(THER05E01)
Un réfrigérateur réversible fonctionne entre une source froide à la température T2
constituée d'un mélange d'eau et de glace et, une source chaude à la température T1 .

1°)Calculer l'efficacité du réfrigérateur.

2°)Calculer le travail fourni à la machine pour former une masse de 10kg de glace à
0°C à partir d’eau liquide à 0°C .

Données : T1 = 298K ; T2 = 273,15K ;


chaleur latente de fusion de l'eau à 0°C : Lf = 335J .g −1 .

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THER05 EXERCICES SUPPLEMENTAIRES Novembre 2000

(THER05S01)

Le fonctionnement idéalisé d'une machine thermique d'une centrale nucléaire


utilisant de l'eau est précisé sur les digrammes de Clapeyron et entropique ci-
dessous.

T P

T1 B C A' B
P1 C

T2 A' P2
D A D
A S Vm
m
0 0
Diagramme entropique Diagramme de Clapeyron

1°) Indiquer les différentes transformations (supposées toutes réversibles) subies par
le fluide sur un cycle. Donner le type de machine thermique.

2°) On appelle LV1 et LV 2 les chaleurs latentes de vaporisation de l'eau liquide aux
températures T1 et T2 , x vD le titre massique en vapeur au point D et c la chaleur
massique de l'eau liquide.
Montrer que le rendement de cette machine peut se mettre sous la forme :
x vD Lv 2
r = 1−
c(T1 − T2 ) + Lv1

On considèrera une masse d’eau de 1 kg décrivant le cycle et on donnera


l’expression des chaleurs échangées Q1 et Q2 en remarquant que de D vers A seule la
proportion x vD des
1 kg de liquide va se vaporiser.

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THER05 EXERCICES SUPPLEMENTAIRES Novembre 2000

(THER05S02)

Un moteur à explosion à essence possède le cycle idéalisé suivant, dit cycle de Beau
de Rochas (V1 et V2 sont les volumes minimum et maximum du cylindre).
P De A à B, ouverture de la soupape d’admission ;
D admission du mélange air + essence (système).
De B à C, fermeture de la soupape d’admission et
compression adiabatique du mélange.
C De C à D, allumage de la bougie et combustion du
mélange
De D à E, détente adiabatique du mélange.
E De E à A, ouverture de la soupape d’échappement et
évacuation des gaz brûlés.
En A, fermeture de la soupape d’échappement.
A B V
O V V2
1
Le mélange de nombre de moles n est assimilé à un gaz parfait de constante γ et on
considère les transformations BC, CD et DE réversibles.

1°) Justifier le fait que la machine fonctionne en moteur. Sur quelle(s) partie(s) le
système fournit-il du travail au milieu extérieur ?
Sur quelle partie le système reçoit-il de la chaleur de la source chaude ?

2°) Exprimer le rendement r de ce moteur idéalisé en fonction de W travail échangé


sur tout le cycle et de la chaleur reçue de la source chaude puis en fonction de
TB ;TC ;TD et TE .

V2
3°) On pose α = le taux de compression du moteur. Exprimer le rendement en
V1
fonction de α et γ ( On pourra utiliser la loi de Laplace sur les adiabatiques
réversibles).
Calculer sa valeur pour α = 10 et γ = 1,4 . Pourquoi ne peut-on pas augmenter de
façon trop importante le taux de compression d’un tel moteur, ce qui permettrait
d’augmenter son rendement ?

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(THER05E02)

Une pompe à chaleur est utilisée pour chauffer une maison. On appelle T1 la
température de la maison qui constitue la source chaude et la source froide est
constituée par une rivière que l'on assimilera à un thermostat de température T2 . La
température de l'air extérieur est notée T0 .
On appelle C la capacité calorifique de l'ensemble de la maison.
La maison n'étant pas parfaitement calorifugée, on considèrera que la chaleur reçue
par l'air extérieur pendant une durée dt peut se mettre sous la forme :
δQ0 = aC (T1 − T0 ) dt où a est une constante

1°)En régime permanent de fonctionnement de la pompe à chaleur, la température de


la pièce vaut T1 = 293K .
Calculer l'efficacité maximale de la pompe à chaleur.
Calculer la puissance fournie à la pompe à chaleur sachant que l'efficacité réelle est
égale à 40% de l'efficacité maximale.
Quelle puissance électrique devrait-on fournir pour chauffer la pièce dans les mêmes
conditions avec des convecteurs électriques?

2°)Avant de mettre en route le chauffage, la température de la pièce est égale à la


température extérieure T0 .
On fournit une puissance P0 = 2kW à la pompe à chaleur.
Calculer le temps td pour atteindre la température T1 = 293K en négligeant les
déperditions de chaleur vers l’air extérieur.

Données : T0 = 273K , T2 = 278K , C = 2.107 J .K −1 , a = 10−5 s −1

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THER05 SOLUTIONS Novembre 2000

(THER05E01)

1°) On a affaire à une machine thermique réversible fonctionnant en réfrigérateur.


L'efficacité a pour expression :

T2
η=
T1 − T2
273,15
η=
298 − 273,15
η = 11

2°)D'après la définition de l'efficacité d'un réfrigérateur, le travail W fourni au fluide


sur un cycle vaut, si −Q2 est la chaleur prélevée à la source froide :
−Q2
W =
η
La chaleur prélevée à la source froide sert à faire passer l'eau, de la source froide, de
l'état liquide à l'état solide à température constante. En appelant m la masse de glace
fabriquée, on a :
−Q2 = mL f

Le travail a ainsi pour expression :


mL f
W =
η
10 4 × 335
W= = 305kJ
11

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THER05 SOLUTIONS Novembre 2000

(THER05E02)

1°)L’efficacité maximale correspond à l’efficacité pour un fonctionnement réversible


de la machine.
Pour une pompe à chaleur ditherme, l’efficacité maximale a pour expression si T1 est
la température de la source chaude et T2 la température de la source froide :
T
η= 1
T1 − T2
293
η= = 19,5
293− 278

milieu extérieur
source chaude
T T0
1
Q 1<0 Q 0>0

rivière

Q 2>0
W>0

T2
source froide

Pour exprimer la puissance fournie à la pompe en régime permanent de


fonctionnement (T1 constante dans le temps), il faut tenir compte du fait que la
maison n’est pas parfaitement calorifugée. La chaleur −Q1 fournie à la maison sur un
cycle permet de compenser les pertes.
La chaleur perdue par la maison est égale à la chaleur reçue par l’air extérieur sur un
cycle.
− Q1 = Q0
Si t est la durée d’un cycle, on peut écrire car T1 et T0 sont des constantes dans ce
cas :
Q0 = aC(T1 − T0 )t
Pour un fonctionnement réversible, l’application des deux principes donne :

W + Q1 + Q2 = 0
Q1 Q2
+ =0
T1 T2

(méthode : On cherche W et on connaît Q1 = −Q0 : on essaie donc d’éliminer Q2 à


partir de l’expression des 2 principes).

Q1 W + Q1
− =0
T1 T2

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THER05 SOLUTIONS Novembre 2000

T2 − T1
W = Q1
T1
T −T
W = 2 1 Q1 (1)
T1

En appelant W p le travail fourni à la pompe sur un cycle et r le rapport entre les


efficacités réelle et maximale, on a :
W
WP = (le travail « utile » W représente 40% du travail fourni à la pompe W p et
r
ceci parce que la pompe s’échauffe par exemple ).

Le travail fourni à la pompe sur un cycle a ainsi pour expression en tenant compte
des relations précédentes.
T −T
WP = 1 2 aC(T1 − T0 )t
rT1
La puissance Pp fournie à la pompe vaut finalement : (puissance en Watt est égale au
rapport du travail par la durée).
(T − T )(T − T )
PP = aC 1 0 1 2
rT 1

(293 − 273)(293 − 278)


PP = 10− × 2 × 10 × = 512W
5 7

0,4 × 293
Pour chauffer la maison avec des convecteurs électriques, il faut que les convecteurs
fournissent la chaleur Q1 . Si P1 est la puissance des convecteurs, on a :

Q1
η= donc Q1 = ηW = η rW p d’où P1 = ηrPp
W
P1 = 19,5 × 0,4 × 512 = 4kW

La pompe à chaleur permet dans ce cas de diviser la consommation électrique par


huit environ.

2°)Dans ce cas, la température de la maison T1 n’est plus une constante. Malgré tout,
on peut faire l’hypothèse que la durée d’un cycle dt est petite devant la durée td de
réchauffage de la maison et on peut considérer que la température T1 ne varie
pratiquement pas sur un cycle.
En appelant dt la durée du cycle, on peut réécrire les 2 principes sous forme
différentielle et sur un cycle, on a :

δW + δQ1 + δQ2 = 0

δ Q1 ∂Q2
et + =0 (T1 température de la maison varie tout au long du
T1 T2
réchauffage)

 T 
d’où on déduit δW = − 1− 2 δQ1 (application des deux principes )
 T1 

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Cours et exercices : Eric Adoul
THER05 SOLUTIONS Novembre 2000

Or δW = rδW p = rP0 dt

En négligeant la chaleur cédée au milieu extérieur, la chaleur δQ1 fournie à la maison


ne sert qu’à élever sa température de dT1 .
On a ainsi :
−δQ1 = CdT1

On obtient :
 T 
rP0 dt = 1− 2 CdT1
 T1 
La durée td est le temps mis pour faire passer la température de T0 à T1 = 293K .

L’intégration de l’équation précédente donne :

T  T 
∫0d rP0 dt = ∫T01 1 − 2  CdT1
t

 T1 

rP0 [t]0d = C[T1 ]T − CT2 [lnT1 ]


t T1 T1

0 T0

C   T 
td =  (T1 − T0 ) + T2 ln 0  
rP0   T1  
2 × 107   273 
td = 3 (293 − 273) + 278 × ln  = 8630s
0,4 × 2 × 10  293 

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Cours et exercices : Eric Adoul
THER05 AIDE Novembre 2000

(THER05E02)

1°) Pour exprimer la puissance fournie à la pompe en régime permanent de


fonctionnement (T1 constante dans le temps), il faut tenir compte du fait que la
maison n’est pas parfaitement calorifugée. La chaleur −Q1 fournie à la maison sur un
cycle permet de compenser les pertes.
La chaleur perdue par la maison est égale à la chaleur reçue par l’air extérieur sur un
cycle.
− Q1 = Q0
Si t est la durée d’un cycle, on peut écrire car T1 et T0 sont des constantes :
Q0 = aC(T1 − T0 )t
Les deux principes et les deux relations précédentes nous permettent de calculer la
puissance fournie en n’oubliant pas de prendre en compte l’efficacité réelle.

2°) Dans ce cas, la température de la maison T1 n’est plus une constante. Malgré tout,
on peut faire l’hypothèse que la durée d’un cycle est petite devant la durée td et on
peut considérer que la température T1 ne varie pratiquement pas sur un cycle.
En appelant dt la durée du cycle, on en déduit une équation différentielle faisant
intervenir t et T1 en négligeant la chaleur Q0 cédée au milieu extérieur.
Une intégration après séparation des variables permet d’en déduire la durée td .

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Cours et exercices : Eric Adoul

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