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1. Notion d'entropie
Les parties en italiques dans la suite de ce chapitre étant de moindre importance ; peuvent être
ignorées (elles sont facultatives).
Pour expliquer ces deux phénomènes, on a été amené à introduire une nouvelle
fonction d'état extensive appelée entropie dont le sens de variation pour un système
isolé est relié directement au sens d'évolution spontanée. C'est Clausius qui
introduisit en 1865 le mot entropie à partir du mot grec τροπη qui signifie
transformation.
δQréversible
dS =
T
Même si la chaleur n'est pas une fonction d'état (elle dépend du type de
transformation), le rapport entre la chaleur élémentaire reçue et la température
correspond à la différentielle d'une fonction d'état. La somme de tous ces rapports
élémentaires entre deux états d'équilibre est donc indépendante du type de
transformation.
T T
T2 2 T1 1
T1
1 T2 2
Q>0 Q<0
+ S
- S
O S1 S O S2 S1
2
T T
T2 2
Q=0 Q = T0 (S 2 − S1 ) < 0
T1
1 T0 2 1
S S
O S0 O S2 S1
"l'entropie d'un corps tend vers zéro quand la température absolue tend vers
zéro"
∂U
T=
∂S V
∂S
P=T
∂V U
Ces expressions sont appelées température et pression thermodynamiques. On peut
montrer que ces grandeurs s’identifient à la température absolue et à la pression
cinétique. Ces expressions peuvent ainsi servir de définitions pour la température et
la pression.
Pour exprimer cette variation, on peut ainsi imaginer une transformation réversible
entre ces deux états d’équilibre. Au cours de cette transformation, on peut alors
écrire :
1 P
dS = dU + dV
T T
Exprimons cette variation élémentaire en fonction des variables T et V (on pourrait
prendre n’importe quel couple de variables parmi P , T , V et U ).
Pour un gaz parfait, la variation élémentaire d’énergie interne vaut :
dU = nCV dT
A partir de l’équation d’état des gaz parfaits, on peut écrire :
nRT
P=
V
On obtient ainsi :
1 nRT
dS = nCV dT + dV
T TV
dT dV
=> dS = n(CV +R )
T V
(Comme le nombre de moles est en facteur, ceci montre bien que l’entropie est une
fonction extensive)
Pour exprimer la variation d’entropie entre les deux états 1 et 2 , considérons une
transformation réversible à volume constant (isochore) suivie d’une transformation
réversible à température constante (isotherme). Appelons 3 l’état intermédiaire.
n
iso
P3 T 2 V1 the
re rm
ocho e
is
n n
P1 T1 V1 P2 T2 V2
Transformation quelconque subie par le gaz parfait
Etat d'équilibre initial 1 Etat d'équilibre final 2
Considérons la détente de Joule qui consiste à réaliser la détente d’un gaz dans le
vide.
Pour cela, on utilise une enceinte adiabatique constituée de deux compartiments
reliés par un conduit pouvant être fermé par un robinet. Un des deux compartiments
est initialement vide.
Vérifions le second principe en montrant que la variation d’entropie du gaz,
considéré parfait, est strictement positive.
V1
T1 vide
P1 V2
enceinte adiabatique
La variation d’entropie du gaz entre les deux états (n,V1 ,T1 )et(n,V1 + V2 ,T1 ) a ainsi
pour expression :
V + V2 T V + V2
∆S = n Rln 1 + CV ln 1 = nRln 1
V1 T1 V1
V1 V2
T1 T2 > T1
enceinte adiabatique
n1 n2
On obtient ainsi :
1 1
dS = − dU1
T1 T2
Le second principe indique que l’entropie d’un système isolé subissant une
transformation spontanée est une fonction croissante. On a donc dS > 0.
Comme T2 > T1 , on a dU1 > 0 et dU2 < 0.
V1 V2
T1 T2
n1 n2
état intermédiaire
Toujours d’après le second principe, l’équilibre final est atteint quand l’entropie du
système isolé atteint sa valeur maximale.
Ceci entraîne que dS = 0.
On obtient alors :
1 1
T − T = 0
1 2
=> T1 = T2
L’équilibre final est donc atteint quand les températures des deux
compartiments sont égales.
T T
∆S = n1CV 1 ln + n2 CV 2 ln > 0 (conformément au 2ème principe)
T1 T2
V1 V2
T T
n1 n2
δQ
ou encore dSTh = − pour une évolution infinitésimale.
T0
En faisant intervenir les variables d’état des états d’équilibre 1 et 2, on peut aussi
écrire sachant que T1 = T2 = T0 et V1 = V2 = V0 :
(U 2 − T2 S2 ) − (U1 − T1S1 ) ≤ 0
On appelle énergie libre la fonction d’état extensive notée F définie à partir des
variables d’état U, T et S par la relation :
F = U − TS
L’énergie libre possède la même unité que l’énergie interne. Elle s’exprime donc en
joules de symbole J.
∆F ≤ 0
∆S + ∆STh ≥ 0
Q
=> ∆S − ≥ 0
T0
En appliquant le premier principe au système, on a :
Q = ∆H (transformation monobare)
On obtient ainsi :
∆H
∆S − ≥0
T0
=> ∆H − T0 ∆S ≤ 0
En faisant intervenir les variables d’état des états d’équilibre 1 et 2, on peut aussi
écrire sachant que T1 = T2 = T0 :
(H 2 − T2 S2 ) − (H1 − T1S1 ) ≤ 0
On appelle enthalpie libre la fonction d’état extensive notée G définie à partir des
variables d’état H, T et S par la relation :
G = H − TS
L’énergie libre possède la même unité que l’enthalpie. Elle s’exprime donc en joules
de symbole J.
∆G ≤ 0
Si pour une réaction chimique entre un état initial et un état final, on trouve un
∆G > 0 , alors la réaction n’est pas possible spontanément.
Solide (S1)
Prenons le cas où C1 = C2 :
T2 (T + T02 )2
∆ SI→ F = C ln F = Cln 01
4T01 T02
}
T01 T02
Avec (T01 − T02 ) > 0 ; il vient (T01 + T02 ) > 4T01T02 , c’est-à-dire ∆ SI→ F > 0.
2 2
Or, le système {liquide + solide } étant isolé, la transformation est donc irréversible.
2)
Calculons la variation d’entropie du thermostat au cours de cette transformation
(entre l’état initial I et l’état final F) .
le thermostat a une température constante par définition du thermostat :
TF = T0 = 100K
(THER03E01A)
Une enceinte adiabatique de volume V indéformable contient deux volumes V1 et V2
séparés par une paroi diatherme pouvant coulisser sans frottement.
enceinte adiabatique
V1 V2
T0 T0 P1 T0 P2 > P1
n1 n2
1°)Montrer que les températures finales des deux volumes sont égales à la
température initiale T0 .
(THER03E02A)
cylindre adiabatique
M couche isolante
T0
m
Pa
couche diatherme
P0 V0
T0
1°)Le piston permet les échanges thermiques avec le milieu extérieur (on a enlevé la
couche isolante).
On diminue progressivement la masse M jusqu'à zéro.
Calculer le volume V1 et la pression P1 à l'équilibre final.
Calculer la chaleur et le travail reçus par le gaz. Calculer les variations d'entropie du
gaz, du milieu extérieur et de l'ensemble.
(THER03E03A)
Un bloc métallique de 1kg de fer est refroidi de 100°c à 20°C . Calculer la variation
d’entropie du fer et l’entropie créée (ou variation d’entropie de l’univers) dans les 3
cas suivants :
1°) Le métal est trempé en le plongeant dans un grand réservoir à 20°C .
2°) Le métal est refroidi en deux temps :.Il est plongé dans un réservoir intermédiaire
à
50°c , puis une fois l’équilibre thermique atteint ,il est mis dans le réservoir à 20°C .
3°) Le métal est refroidi de façon réversible.
Donnée : C( fer) = 420J .kg −1 .K −1 .
(THER03S01)
Une mole de gaz parfait diatomique est enfermée dans une enceinte de volume V
indéformable à parois diathermes. Une cloche adiabatique permet d'isoler
thermiquement le gaz du milieu extérieur assimilé à un thermostat à la température
T0 .
Le gaz est initialement à la température T1 > T0 .
(THER03S02)
(THER03E01A)
1°)
Le piston étant diatherme, les températures finales des deux volumes sont identiques.
Le piston pouvant coulisser sans frottement, les pressions finales des deux volumes
sont aussi égales.
Appelons T' la température finale et P' la pression finale communes aux deux
volumes.
En appliquant le premier principe au contenu fermé de l'enceinte, on a :
∆U = ∆U1 + ∆U 2 = W + Q
Comme l'enceinte est isolé et de volume indéformable, on obtient :
∆U1 + ∆U 2 = 0
Les deux gaz étant parfaits et diatomiques, on a :
n1CV (T '− T0 ) + n2CV (T '− T0 ) = 0
soit T ′ = T0
La température du contenu de l'enceinte ne varie pas.
2°)Déterminons les volumes V1′ et V2′ ainsi que la pression P′ à partir de l'équation
d'état appliquée aux deux volumes.
On a :
P 'V '1 = n1 RT0
P 'V '2 = n2 RT0
La somme des deux équations donne :
P '(V '1 + V '2 ) = (n1 + n2 ) RT0
L'enceinte étant indéformable, on a :
⇒ P '(V1 + V2 ) = (n1 + n2 ) RT0
A partir de l'état d'équilibre initial, on a :
(n1 + n2 ) RT0 = PV 1 1 + PV
2 2
On obtient :
P '(V1 + V2 ) = PV 1 1 + PV
2 2
La pression finale vaut ainsi :
PV + PV
P' = 1 1 2 2
V1 + V2
A.N. P′ = 2,33bars
V2′ = V1 + V2 − V1′
A.N . V2′ = 2,57 L
L’enceinte constitue un système isolé. On peut ainsi lui appliquer le second principe.
On vérifie ainsi que la variation d’entropie de l’enceinte est positive au cours de cette
transformation spontanée irréversible.
(THER03E02A)
Calcul préliminaires.
Commençons par calculer la pression initiale P0 ainsi que le nombre de moles n du
gaz parfait.
La pression initiale P0 est due à la somme de la pression atmosphérique et aux
pressions exercées par les masses M et m.
La surface du piston étant S , la pression initiale P0 vaut :
M +m
P0 = Pa + g
S
10 + 0, 250
A.N. P0 = 1, 013 ×105 + −4
9,81 = 2, 018.105 Pa
10 ×10
Dans les calculs de chaleur, de travail et d’entropie, on fera souvent intervenir les
termes :
R 8,31
nCV = n = 0, 04075 × = 0,8466 J .K −1
γ −1 0, 4
nR = 0, 04075 × 8,31 = 0,3386 J .K −1
Pour les n moles de gaz parfait, la variation d ‘entropie entre les états d’équilibre
( P,V , T ) et ( P ',V ', T ') a pour expression :
T ' V '
∆S g = nCV ln + nR ln
T V
Le milieu extérieur se comporte comme un thermostat. Quelle que soit la
transformation subie par le gaz, le milieu extérieur subit une transformation
réversible.
Si Q est la chaleur reçue par le gaz et T0 la température du milieu extérieur, la
variation d’entropie du milieu extérieur vaut toujours :
Q
∆Sth = −
T0
Pour le thermostat, on a :
Q 1 V
∆Sth = − = − (− nRT0 ln 0 )
T0 T0 V1
V
soit ∆Sth = − nR ln 1 = −∆S g
V0
A.N. ∆Sth = −0, 225 J .K −1
Q = −W
Pour une transformation monobare à la pression P1 , le travail reçu par le gaz a pour
expression :
W = P1 (V0 − V1 )
A.N. W = 1, 037 × 105 × ( 0,5 − 0,973) × 10−3 = −49, 0 J
Pour le gaz parfait, les états initial et final sont identiques à ceux de la question 1°).
La variation d’entropie du gaz est donc identique à celle de la question 1°).
V
∆S g = nR ln 1
V0
A.N. ∆S g = +0, 225 J .K −1
PV + nCV T0
soit T2 = 1 0
nCV + nR
1, 037 × 105 × 0,5 ×10−3 + 0,8466 × 298
A.N. T2 = = 256, 6 K
0,8466 + 0,3386
On en déduit le volume :
nRT2 0,3386 × 256, 6
V2 = = = 0,834 L
P1 1, 037 × 105
256, 6 0,834
∆S ga = 0,8466 × ln + 0,3386 × ln = 0, 0466 J .K −1
298 0,5
+49, 46
A.N. ∆Sthb = −
298
soit ∆Sthb = −0,166 J .K −1
∆S g = +0, 226 J .K −1
∆Sth = −0,166 J .K −1
∆S = +0, 060 J .K −1
3°) Les trois transformations se font entre les mêmes états initial ( P0 , T0 , V0 ) et final
( P1 , T0 ,V1 ) .
L’ensemble (gaz +milieu extérieur ) forme un système isolé sur lequel on peut
vérifier le second principe.
Question 1 :
Le système fermé subit une transformation réversible et la variation d’entropie
est donc nulle.
Questions 2 et 3 :
Le système fermé subit des transformations irréversibles. La variation
d’entropie est donc strictement positive.
(THER03E03A)
1°) On trouve :
293 dT
∆S Fe = mc ∫
373 T
A.N: ∆S Fe = −101, 4 J .K −1
∆Sth = +114, 7 J .K −1
Le fer et le thermostat forment un système isolé :
∆Sunivers = ∆S Fe + ∆Sth = Scréée
A.N: ∆Sunivers = Scréée = +13,3 J .K −1 .
2°)
T
∆Sth1 = mc 0 − 1 = 65 J .K −1
Tint er
T
∆Sth 2 = mc int er − 1 = 43 J .K −1
T
f
∆S Fe = −101, 4 J .K −1 (inchangé)
3°)
∆S Fe = −101, 4 J .K −1 (inchangé)
293 dT
On considère une infinité de thermostats : ∆Sth = − mc ∫
373 T
293 dT 293 dT
∆Sunivers = Scréée = mc ∫ − mc ∫ = 0 J .K −1 (normal ,la transformation est
373 T 373 T
réversible).