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1. INTRODUCTION
Nous nous proposons ici d’énoncer le second principe de la thermodynamique dans le cas des
systèmes fermés, c’est-à-dire sans échange de matière avec le milieu extérieur.
Avec le premier Principe, on peut faire des bilans d’énergie au cours de transformations d’un
système mais rien n’indique si les transformations étudiées peuvent réellement avoir lieu.
Exemple : on considère un système composé de deux corps isolés du milieu extérieur (pas d’échange
de travail ni de chaleur avec l’extérieur)
état initial : T1i T2i
état final : l’expérience nous montre que T1f = T2f
T1i T2i
On écrit le Premier Principe : U = U1 + U2 = 0
Car le système total est isolé.
Si la paroi entre les deux corps est fixe (pas de travail ), on a U1 = Q1 et U2 = Q2 et donc Q1 + Q2 =
0
Cette relation ne nous indique pas les signes de Q1 et de Q2 . Le premier Principe n’interdit donc pas
un refroidissement du corps le plus froid et un réchauffement du corps le plus chaud !
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L’énoncé de R. Clausius en 1850 : Il est impossible de réaliser une transformation dont
l’unique effet serait un transfert de chaleur d’un corps froid vers un corps chaud. En d’autres
termes, la chaleur ne passe pas spontanément d’un corps froid à un corps chaud.
L’énoncé de W. Thomson, devenu plus tard Lord Kelvin, en 1852 : Il est impossible de
réaliser une transformation dont l’unique effet serait l’absorption de chaleur à partir d’un
réservoir thermique et sa transformation complète en travail. Soit encore, un système en
contact avec une seule source ne peut, au cours d’un cycle, que recevoir du travail et fournir
de la chaleur.
2.2.1. Postulat
Pour tout système thermodynamique fermé, il existe une fonction des variables d’état,
extensive, non conservative, appelée entropie S. Elle obéit à un principe d’extremum qui est en
même temps un principe d’évolution. Ainsi, tout système thermodynamique subissant une
transformation évolue vers un état d’équilibre. Cet état correspond à celui qui rend l’entropie S
maximale.
L’entropie S est une fonction d’état pouvant évoluer :
Par suite d’échanges de chaleur et/ou de matière avec le milieu extérieur.
Par création au sein du système (à la suite de phénomènes irréversibles)
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2.2.2. L’identité fondamentale de la thermodynamique
La fonction S est nécessaire pour rendre compte des évolutions possibles d’un système. Pour
une description complète, il faut rajouter un petit nombre de variables d’état. Les variables les plus
simples que l’on peut utiliser sont le volume V et le nombre de moles n. On pourrait utiliser P et T,
mais leur définition est plus délicate. Elles sont également moins appréhendables que V et n qui
peuvent être facilement définies, même pour un système hors équilibre.
S V ,n
U
P
*
V S ,n
U
n V ,S
T*, P*, sont respectivement la température thermodynamique, la pression thermodynamique et
le potentiel chimique. À cet égard, nous supposerons que cette température et cette pression sont
identiques à la température absolue T et à la pression P définie dans les chapitres précédents. Il s’en
suit que :
dU TdS PdV dn
Cette dernière égalité est appelée identité fondamentale de la thermodynamique. Dans le cas d’un
système fermé, elle se réduit à :
dU TdS PdV
Pour un système fermé caractérisé par une équation d’état du type S(U,V) = 0, on écrit :
S S
dS dU dV
U V V U
et l’équation fondamentale de la thermodynamique s’écrit alors :
dU P
dS dV
T T
Remarque : Dans le cas de l’équilibre local, on a entre l’entropie massique, s, l’énergie interne
massique, u, et le volume massique, v, une relation analogue du type s(u, v).
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3. BILAN ENTROPIQUE
Lorsqu’une transformation est réversible (SP = 0) et adiabatique (Se = 0), alors elle est
isentropique, c’est-à-dire que la variation d’entropie est nulle.
C’est le cas le plus restrictif. On l’applique à un système fermé. Le premier principe nous
permet d’écrire que :
dU Q W Q PdV
En outre, l’identité fondamentale de la thermodynamique s’écrit :
dU TdS PdV
Il vient donc de l’identification de ces deux égalités :
Qrév
dS dSe (car dSp = 0)
T
où l’indice « rév » précise que cette relation n’est valable que dans le cas d’une transformation
réversible. La variation d’entropie est alors :
Qrév
S T
Remarque 2 : L’intérêt des évolutions réversibles est considérable car elles permettent de connaître les
variations d’énergie et d’entropie au cours de transformations réelles qui sont nécessairement
irréversibles. En effet, on calcule ces variations le long de chemins réversibles quelconques entre les
mêmes états initial et final.
Remarque : Une source de chaleur est un modèle théorique. Pour s’en approcher, il faut imaginer un
système fermé à volume constant, ou encore que la variation de son volume est négligeable. La
Q
quantité de chaleur s’écrivant Q Cv dT0 , le thermostat sera d’autant meilleur que dT0 0,
Cv
ce qui est obtenu lorsque la capacité calorifique à volume constant est très grande, c’est-à-dire quand
le système devient très grand (exemples : l’océan, l’atmosphère, …).
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3.3.2. Bilan entropique
Soit un système fermé quelconque (), en contact thermique avec le thermostat à T0 , avec
lequel il n’échange que de la chaleur (chaleur élémentaire échangée) Q. L’identité thermodynamique
appliquée au thermostat, qui possède un volume constant, s’écrit :
dU 0 T0 dS 0
En outre, le premier principe appliqué au thermostat, en l’absence de travail s’écrit :
dU 0 Q
ce qui permet d’écrire la variation d’entropie du thermostat :
Q
dS 0
T0
T0 étant constante, par définition du thermostat, il vient :
Q
S 0
T0
Cette expression va nous permettre d’évaluer la variation d’entropie du système.
THERMOSTAT
(S0, U0, T0)
Q
Système ()
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Ainsi pour une transformation finie, il vient :
Q Q
S système T 0
T0
Q
S système
T0
C’est l’inégalité de Clausius. C’est aussi une écriture très courante du second principe de la
thermodynamique.
Remarque : Pour une transformation réversible, dStot = 0 d’une part, et T = T0 d’autre part. On
Qrév Q
retrouve alors l’expression déterminée ci-dessus : S T
T0
dS = Se + Sp
k
Qi
Remarque importante pour les machines : Si on a k thermostats (températures Ti) : Se T
i 1 i
, où
Pour effectuer des bilans d’entropie, on se rappelle que S S e S p . Il est alors possible
de procéder de la manière suivante pour évaluer chacun de ces termes :
Calculer la variation d’entropie S qui ne dépend que des états initiaux et finaux ; Le plus
simple étant de considérer une transformation réversible.
Q Q
Calculer l’entropie échangée Se Se
T qui nécessite de connaître la chaleur
T
échangée et la température T de la source de chaleur ;
En déduire l’entropie créée Sp qui permettra de conclure, en fonction du signe de Sp, si la
transformation est réversible (= 0), irréversible (> 0) ou impossible (< 0). Ainsi, le calcul de
l’entropie créée permet aussi de prédire le sens d’une transformation : on imagine un sens
d’évolution et on calcule la création d’entropie correspondante, à partir de la variation de
l’entropie et de l’entropie reçue ; si on trouve que cette création est négative, c’est que le sens
arbitraire considéré n’est pas le sens réel.
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3.5. Retour sur les énoncés de Clausius et de Kelvin
Clausius :
On suppose T1 > T2
(S) décrit un cycle donc U = 0 et S = 0 pour (S)
U = Q1 + Q2 = 0 donc Q1 = -Q2
Montrons que nécessairement Q1 0 (le système reçoit de la chaleur de la source chaude)
Q1 Q 2 Q Q Q Q
S S P 0 donc 1 2 S P et 1 2 0 soit Q1 1 1 0
T1 T2 T1 T2 T1 T2 1 2
T T
or si T1>T2 , 1 1 0 et donc Q1 0
T1 T2
Kelvin :
“Il est impossible de réaliser une transformation dont l’unique effet serait l’absorption de chaleur à
partir d’un réservoir thermique et sa transformation complète en travail”
Thermostat Système S
T0
Q W
U = 0 = Q + W donc W = -Q
Q Q Q
S 0 S p et donc S p soit 0
T0 T0 T0
Donc: Q0 et W 0 : le système fournit de la chaleur au thermostat et reçoit du travail (récepteur)
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4. ENTROPIE DU GAZ PARFAIT :
4.1. Calcul de S pour un système fermé
On considère n moles de gaz qui passent de l’état A à l’état B. De manière générale on peut écrire :
SAB = Se,AB+ Sp,AB
dS nCV,m dT nR dV
T V
et dS nCP,m dT nR dP
T P
Si par ailleurs CV,m et CP,m sont constants sur l’intervalle [TA,TB] on aura après intégration :
T V
S AB nCV,m ln B nRln B
A
T VA
T P
et S AB nCP,m ln B nRln B
A
T PA
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4.2. Détente de Joule-Gay Lussac :
n1 P1 V1 V2 V1 P2 V2 P2
T1
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4.3. Mélange de gaz parfait :
n1 V1 P T n2 V2 P T V1 P T V2 P T
Gaz 1 Gaz 1
Gaz 1 Gaz 2 + +
(O2) (N2) Gaz 2 Gaz 2
On prendra comme système d’étude, l’ensemble des deux compartiments, c’est à dire les n1 moles du
gaz 1 et les n2 moles du gaz 2.
On va montrer que la transformation est irréversible.
Pour cela, calculons S pour notre système en imaginant un chemin réversible puisque S ne dépend
pas du chemin suivi :
Qrév,1 Qrév,2
dS = dSgaz1 + dSgaz2 or dS gaz1 et dS gaz2
T T
n1RT
Qrév,1 n1CV,m,1dT PdV or dT = 0 et P donc Qrév,1 n1RT dV
V V
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5. DIAGRAMME ENTROPIQUE DU GAZ PARFAIT :
5.1. Généralités
Le diagramme entropique est un diagramme donnant T en Kelvin en fonction de s, entropie massique
en J.Kg-1.K-1
Ce diagramme est donc utilisable pour les systèmes fermés (masse constante) et par extension pour les
systèmes ouverts en régime permanent.
On raisonne pour une unité de masse, on utilisera donc les grandeurs massiques :
du = Tds - Pdv et pour les gaz parfaits : du = cvdT
dh= Tds +vdP et pour les gaz parfaits : dh = cpdT
isotherme
isentropique
5.2.2. Isobares
Rappelons qu’il s’agit de transformations s’effectuant à pression constante.
dh = Tds = cpdT
dT ds
donc
T cp
T s s0
En intégrant, on obtient : ln
T0 cp
s s0
soit T T0 exp
c
p
On aura donc des représentations graphiques de fonctions exponentielles.
T2 P
On a vu précédemment que, si cp est constant sur l’intervalle [T1,T2] s 2 s1 c p ln r ln 2
T1 P1
R
où r
m
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P
s 2 s1 r ln 2
P1
et si P2 > P1 alors s2 < s1
on peut maintenant tracer le diagramme entropique avec la position relative de 2 isobares :
T
P2 P1
s2 s1 s
P
r ln 2
P1
dT T
La pente de l’isobare est
ds P c p
5.2.3. Isochores
Rappelons qu’il s’agit de transformations s’effectuant à volume constant.
du = Tds = cvdT
s s0
On obtient comme précédemment : T T0 exp
cv
On aura donc des représentations graphiques de fonctions exponentielles.
T2 v
On a vu précédemment que, si cv est constant sur l’intervalle [T1,T2] s 2 s1 cv ln r ln 2
T1 v1
R
où r
m
Si on se place à une valeur donnée de T (donc à T constante) :
v
s 2 s1 r ln 2
v1
et si v2 > v1 alors s2 > s1
On peut maintenant tracer le diagramme entropique avec la position relative de 2 isochores :
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T
v1 v2
s1 s2 s
v
r ln 2
v1
dT T
La pente de l’isochore est
ds v cv
T T
Remarque : cv < cp donc ; la pente de l’isochore est donc supérieure à celle de l’isobare.
cv c p
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PLAN DU COURS
1. INTRODUCTION........................................................................................................................................ 1
2. LES EXPRESSIONS DU SECOND PRINCIPE ....................................................................................... 1
2.1. LES EXPRESSIONS HISTORIQUES DU SECOND PRINCIPE ............................................................................ 1
2.2. LE SECOND PRINCIPE ET L’ENTROPIE ...................................................................................................... 2
2.2.1. Postulat ......................................................................................................................................... 2
2.2.2. L’identité fondamentale de la thermodynamique.......................................................................... 3
3. BILAN ENTROPIQUE ............................................................................................................................... 4
3.1. CAS D’UNE TRANSFORMATION ISENTROPIQUE : (S = 0)........................................................................ 4
3.2. CAS D’UNE TRANSFORMATION RÉVERSIBLE ........................................................................................... 4
3.3. CAS D’UN ÉCHANGE THERMIQUE AVEC UN THERMOSTAT ....................................................................... 4
3.3.1. Définition d’un thermostat............................................................................................................ 4
3.3.2. Bilan entropique ........................................................................................................................... 5
3.4. GÉNÉRALISATION DU CALCUL DE LA CRÉATION D’ENTROPIE ................................................................. 6
3.5. RETOUR SUR LES ÉNONCÉS DE CLAUSIUS ET DE KELVIN ........................................................................ 7
4. ENTROPIE DU GAZ PARFAIT :.............................................................................................................. 8
4.1. CALCUL DE S POUR UN SYSTÈME FERMÉ .............................................................................................. 8
4.1.1. Transformation réversible : .......................................................................................................... 8
4.1.2. Transformation irréversible : ....................................................................................................... 8
4.2. DÉTENTE DE JOULE-GAY LUSSAC : ........................................................................................................ 9
4.3. MÉLANGE DE GAZ PARFAIT : ................................................................................................................ 10
5. DIAGRAMME ENTROPIQUE DU GAZ PARFAIT : .......................................................................... 11
5.1. GÉNÉRALITÉS ....................................................................................................................................... 11
5.2. REPRÉSENTATION DES TRANSFORMATIONS (RÉVERSIBLES).................................................................. 11
5.2.1. Isothermes et isentropiques......................................................................................................... 11
5.2.2. Isobares....................................................................................................................................... 11
5.2.3. Isochores..................................................................................................................................... 12
5.3. CHOIX DE L’ORIGINE DES ENTROPIES.................................................................................................... 13
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