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Gaz parfait 35

Unité d’Enseignement (UE) : Physique de la matière


Elément Constitutif (EC) : Thermodynamique 1
Enseignant Responsable : Professeur RAMINOSOA Chrysostôme

Partie 3

THERMODYNAMIQUE

6. GAZ PARFAIT

6.1. Introduction à la thermodynamique


La thermodynamique est la science qui englobe l’étude des propriétés thermiques (liées à la
température) des corps et l’étude des phénomènes faisant intervenir le travail, la chaleur et l’énergie
en général sous ses formes les plus variées (mécanique, électrique, chimique etc.)
Dans l’application de la thermodynamique, de l’énergie thermique (chaleur) est transformée en
énergie mécanique ou l’inverse.
Exemples :
− La chaleur est transformée en énergie mécanique dans les cas de moteurs thermiques (voiture,
groupe électrogène, …), de turbines à gaz (réacteur d’avion, …) et de turbine à vapeur (centrale
thermique ;
− L’énergie mécanique est transformée en chaleur dans le fonctionnement des installations
frigorifiques.
La thermodynamique est basée sur quatre principes fondamentaux :
− le Principe Zéro, qui concerne la notion d’équilibre thermique
− le Premier Principe ou principe d’équivalence, qui concerne le caractère conservatif de l’énergie
− le Deuxième Principe ou principe de Carnot, qui concerne la notion d’irréversibilité et le concept
d’entropie
− le Troisième Principe ou principe de Nerst, qui concerne les propriétés de la matière dans le
voisinage du zéro absolu.

6.1.1. Système thermodynamique et milieu extérieur


Un système est défini comme une partie de matière (généralement fluide et pratiquement gaz), de
quantité (masse ou nombre de moles) donnée, délimitée par des frontières réelles ou fictives. Le
milieu extérieur est le reste de l’espace entourant le système.
Un système peut être fermé, ouvert ou isolé

Q Q Q Q W
m m m m
W

Système fermé Système ouvert

Système isolé
Gaz parfait 36

− dans un système fermé, il n’y a pas d’échange de matière mais il peut y avoir un échange de
chaleur, si les frontières du système ont un volume variable, on peut aussi avoir en plus un
échange de travail ;
− dans un système ouvert, il y a échange de matière et échange de chaleur, mais si en plus, le
système traverse une paroi mobile entre ses frontières, on a aussi un échange de travail appelé
travail technique ;
− dans un système isolé, il n’y a ni échange de matière ni échange d’énergie.
Pour tout problème de thermodynamique, il est nécessaire de bien définir le système considéré.

6.1.2. Variables d’état


L’état d’un système est défini ou décrit par des variables dites variables d’état. Ce sont :
− la quantité (masse ou nombre de moles) m en kg ou n en kmol

3
le volume V en m
− la pression P en bar
− la température T en K ou en °C
Si on considère 2 systèmes S1 et S2 :
S1 caractérisé par m1, V1, P1 et T1
S2 caractérisé par m2, V2, P2 et T2
Le système S, formé par l’ensemble S1 + S2 sera caractérisé par m, n, V, P et T, avec
m = m1 + m2
n = n1 + n2 (s’il n’y a pas de réaction chimique)
V = V1 + V2 (si les systèmes ne sont pas compressibles)
On dit que m, n et V sont des variables extensives (grandeurs mesurables)
P=? ; T=? On dit que P et T sont des variables intensives (grandeurs repérables)
A un système donné est associé tout un ensemble d’états possibles. A chaque état, les variables ne
sont pas indépendantes les unes des autres, elles sont liées par une relation appelée équation
d’état.

6.1.3. Equilibre d’un système


Un système est dit en équilibre lorsque son état, c'est-à-dire l’ensemble de ses variables d’état ne
varient pas avec le temps. Pour cela, il est nécessaire que les 3 conditions suivantes soient remplies :
− équilibre thermique : la température doit être la même en tout point du système ;
− équilibre mécanique : la pression doit être la même en tout point du système ;
− équilibre chimique : la composition du système ne doit pas changer dans le temps.
Lorsqu’un système se trouve en état d’équilibre, seule une intervention extérieure peut le faire évoluer
vers un nouvel état d’équilibre.

6.1.4. Convention de signe


Pour tout système non isolé faisant un échange de matière m et/ou d’énergie E avec le milieu
extérieur,
− m et E seront considérés positifs (m > 0 et E > 0) s’ils sont fournis au système ;
− m et E seront considérés négatifs (m < 0 et E < 0) s’ils sont fournis par le système.

6.2. Gaz parfait


Le gaz parfait (GP) est un gaz idéal qui n’existe pas réellement dans la nature, mais tout gaz peut être
considéré comme GP s’il obéit à certain nombre de lois sous certaine condition.
Gaz parfait 37

6.2.1. Loi de Mariotte


La loi de Mariotte s’énonce comme suit : le volume occupé par une certaine masse de gaz
maintenue à température constante, varie en raison inverse de la pression qu’elle subit,
A température T = Cste, → PV = Cste (6.1)
Expérience : soit un gaz (de l’hydrogène par exemple), enfermé dans une
L B
branche d’un tube en U qui contient du mercure dans sa partie inférieure.
H
A A température constante, on augmente la pression en augmentant la hauteur
A’
H du mercure dans l’autre branche.
P = ρ Hg g H

Constatation : le volume du gaz (la longueur L) diminue.

6.2.2. Loi de Charles


On chauffe un gaz en maintenant son volume constant. On observe que la
pression augmente.
T P
Soient P0 et P les pressions du gaz respectivement aux températures 0 °C et
Q T °C. On appelle coefficient moyen d’augmentation de pression entre 0 et
T, l’expression
P − P0
βm = (6.2)
P0 T

L’expérience montre que ce coefficient est indépendant de la température, de la pression initiale P0 et


de la nature du gaz considéré.
1
β m = β = 0,003661 = (6.3)
273,15
Ainsi, selon la définition de β, la pression d’un gaz que l’on échauffe en maintenant son volume
constant varie suivant la loi
P = P0 (1 + β T) (6.4)
Cet énoncé est appelé loi de Charles.

6.2.3. Loi de Gay-Lussac


Gay-Lussac a essayé de déterminer la constante définie dans la loi de Mariotte. Il a trouvé

 θ 
P V = k 1+  (6.5)
 273,15 
θ désigne la température exprimée en °C et k une constante qui dépend, pour un gaz donné, de la
masse.

PV=
k
(273,15 + θ) (6.6)
273,15
En prenant une masse unité 1kg, l’expression peut s’écrire
Pv=rT (6.7)
Dans laquelle
T = θ + 273,15 désigne la température absolue exprimée en Kelvin K (cette relation exprime aussi la
conversion de l’unité de température °C en K et vis versa)
k J
r= est la constante relative au gaz considéré, exprimée en
273,15 kg K
3
v : volume massique, exprimé en m /kg ;
P : pression absolue, en Pa
L’équation (6.7) est une équation d’état, un gaz qui obéit à cette équation est dit un gaz parfait.
A pression constante, l’équation (6.6) montre que la variation de V est une fonction linéaire de la
température. En effet, si on exprime par V0 et V les volumes respectivement à 0 °C et θ °C, on a :
Gaz parfait 38

P V0 = k et PV=
k
(273,15 + θ)
273,15

 θ 
⇒ V = V0 1 +  (6.8)
 273,15 

En définissant le coefficient moyen de dilatation entre 0 et θ °C par


V − V0
α θ0 = α m = (6.9)
V0 θ

1
En identifiant à l’équation (6.8), on trouve que α 0θ = = α , est une constante
273,15

1
Ainsi nous avons montré que β = α =
273,15
Si au lieu d’une masse unité, nous considérons une masse m, à la température absolue T et sous la
pression P, l’équation (6.7) devient
V
Pvm=mrT or v= ⇒
m
PV=mrT (6.10)
L’équation (6.10) est aussi l’équation du GP
r est une constante caractéristique du gaz. Par exemple pour l’air rair = 287 J/kg K
Pour un gaz de masse molaire M, la masse m est donnée par
m=nM où n est le nombre de moles de la quantité de gaz considérée.
L’équation (6.10) ⇒ P V = n M r T, en posant
R=Mr (6.11)
on a,
PV=nRT (6.12)
L’équation (6.12) est aussi l’équation l’état du GP, dans laquelle R est la constante universelle des
gaz. Sa valeur est de
J
R = 8314 (6.13)
kmol K

En résumé, l’équation d’état des gaz parfaits s’écrit


− Pour m kg : PV=mrT
− Pour n kmol : PV=nRT
P : pression en Pa
3
V : volume en m
T : température en K
Dans les conditions normales de pression P0 = 1,013 bar et de température θ0 = 0 °C, calculons le
volume VM occupé par une mole de gaz.
V R T0
L’équation (6.12) ⇒ P0 V = n R T0 ⇒ VM = =
n P0

10 −3 8314 273,15
VM = = 22,418 10 −3 m 3
1,013 10 5
Nous retrouvons que dans les conditions normales de pression et de température, une mole de gaz
quelconque occupe un volume de 22,4 l.

Exemples :
Gaz parfait 39

• Déterminer la pression de 20 g d’hydrogène contenu dans un réservoir de 10 l à la température de


127 °C.
nR T mR T
PV=nRT ⇒ P= = pour l’H2, MH2 = 2 kg/kmol
V MV

20 10 −3 . 8314 . (127 + 273 )


P= −3
= 33,256 10 5 P = 33,256 bar
2 .10 10

• Quel est le volume occupé par 3 kg d’azote à la pression de 1 bar et à la température de 27 °C.
nR T mR T
PV=nRT ⇒ V= = pour l’N2, MN2 = 28 kg/kmol
P MP

3 . 8314 . ( 27 + 273 )
V= = 2,672
3
5
V = 2,672 m
28 . 10

6.2.4. Présentation de l’équation d’état des GP


Pour une quantité de gaz donnée (nombre de moles fixé), l’équation d’état (6.12) comporte 3
variables, P, V et T. Pour une présentation plane, on choisit 2 variables et un paramètre. La plus
courante de ces représentations est le diagramme PV, dit diagramme de Clapeyron pour lequel V en
abscisses et P en ordonnées.
nR T
P
(6.12) ⇒ P =
V
Pour une température constante donnée, on dit qu’on a une
A isothermes isotherme.
PA
Cste
P= est l’équation d’une branche d’hyperbole.
T3 V
T2 Soient les isothermes T1, T2, T3 avec T1 < T2 < T3
Les isothermes s’éloignent d’autant plus de l’origine des
T1
coordonnées que leur température est plus élevée
VA V

Chaque point d’un tel diagramme représente un état bien déterminé du gaz considéré. Par exemple,
le point A représente un état défini par une température T2, un volume VA et une pression PA.
Sur le diagramme de Clapeyron, les lignes à pression constante, dites les isobares sont représentées
par des parallèles à l’axe des abscisses, et les lignes à volume constant, dites les isochores par des
parallèles à l’axes des ordonnées.
On peut également utiliser le diagramme PT pour lequel T en abscisses et P en ordonnées ou le
diagramme VT pour lequel T en abscisses et V en ordonnées.
Dans le diagramme PT, les isochores sont des droites passant par l’origine avec V1 < V2 < V3

P V
Isobare Isochore
V1 P1
V2 P2
V3 P3

Isotherme Isotherme

T T
.
Dans le diagramme VT, les isobares sont des droites passant par l’origine avec P1 < P2 < P3
Gaz parfait 40

6.2.5. Densité par rapport à l’air


La densité dg d’un gaz est définie par le rapport de la masse mg du gaz à la masse de l’air ma de
même volume V et sous les mêmes conditions de température T et de pression P.
Soient rg et ra les constantes respectives du gaz considéré et de l’air. En appliquant l’équation du GP
aux deux gaz on :
P V = m g rg T 
 ⇒ m g rg = m a ra
P V = m a ra T 

mg ra
D’où dg = = (6.14)
ma rg

On peut aussi écrire, en désignant par Mg et Ma les masses molaires respectives du gaz et de l’air
mg ma
PV= RT et PV= RT
Mg Ma

mg Mg
D’où dg = = (6.15)
ma Ma

Finalement, la densité du gaz peut se calculer par


mg ra M g
dg = = = (6.16)
ma rg M a

6.2.6. Mélange de Gaz Parfaits


Le mélange de GP produit un nouveau gaz qui se comporte aussi comme un GP.

6.2.6.1 Expérience de Berthollet – Notion de mélange idéal


Deux ballons identiques, reliés chacun à un manomètre
1 bar H2 1 bar contiennent respectivement du gaz carbonique CO2 à la
CO2
pression P = 1 bar et de l’hydrogène H2 à la même
pression.

H2
On met les deux ballons en communication : on constate
CO2 que la pression reste inchangée dans chaque ballon P = 1
1 bar 1 bar
CO2 bar.
H2
On ferme la communication et on analyse le contenu de
chaque ballon : on constate que chaque ballon contient
CO2 H2 50 % de C02 et 50 % de H2. Chaque constituant occupe la
1 bar 1 bar totalité du volume et contribue à exercer une partie de la
H2 CO2
pression totale P = 1 bar. On appelle cette partie de
pression la pression partielle.

La pression partielle Pi d’un gaz dans un mélange est égale à la pression qu’exercerait ce gaz s’il
occupait le volume du mélange à la température du mélange.

6.2.6.2. Loi de Dalton


Soit un mélange de gaz à la pression P, à la température T et occupant un volume V. Chaque
constituant Gi, de nombre de moles ni et de pression partielle Pi, occupe le volume V à la température
T.
Le nombre de moles du mélange (variable extensive)

n= ∑n i (6.14)

Chaque constituant est un GP, on peut appliquer (6.12) Pi V = n i R T


Le mélange est aussi un GP, on peut aussi appliquer (6.12) P V = ∑ ni R T
En faisant la somme pour tous les constituants i
Gaz parfait 41

∑P V = ∑n R T
i i ⇒ V ∑P =R T ∑n
i i

Par identification,

P= ∑P i (6.15)

La pression totale d’un mélange de GP est égale à la somme des pressions partielles des gaz
constituants, considérés chacun occupant le volume total du mélange à la température de celui-ci.
Cette relation (6.15) constitue la loi de Dalton.

6.2.6.3. Volume partiel


Par le même principe, on peut aussi définir le Volume partiel. Le
Vn volume partiel Vi d’un gaz dans un mélange est défini comme étant le
V1 Vi volume qu’occuperait ce gaz sous la pression P du mélange et à la
P
V2 V3 température T du mélange.
T

En appliquant l’équation du GP à chaque constituant, on a : P Vi = ni R T


En appliquant aussi l’équation du GP au mélange, on a : P V = ∑ni R T
Faisons la somme membre à membre des équations d’état pour tous les constituants

∑P V = ∑n R T
i i ⇒ P ∑ V =R T ∑n
i i

Par identification,

V= ∑V i (6.16)

Le volume total d’un mélange de GP est égal à la somme des volumes partiels des gaz constituants,
considérés chacun sous la pression P du mélange et à la température T de celui-ci. Cette relation
(6.16) constitue la loi d’Amagat.

6.2.7. Composition d’un mélange de GP


La composition d’un mélange peut être donnée en masse, en volume ou en nombre de moles.

6.2.7.1. Composition en masse


On appelle proportion en masse ou fraction massique bi d’un constituant Gi, le rapport entre la masse
mi de ce constituant et la masse totale mi ∑
mi
bi = (6.17)
∑m i

On a évidemment ∑b i =1

6.2.7.2. Composition en volume


On appelle proportion en volume ou fraction volumique ai d’un constituant Gi le rapport entre le
volume partiel Vi de ce constituant dans le mélange et le volume total Vi ∑
Vi
ai = (6.18)
∑ Vi

On a évidemment ∑a i =1

6.2.7.3. Composition en moles


On appelle proportion en mole ou fraction molaire ϕi d’un constituant Gi le rapport entre le nombre de
moles ni de ce constituant et le nombre de moles total ni ∑
ni
ϕi = (6.19)
∑n i
Gaz parfait 42

On a évidemment ∑ ϕ =1 i

6.2.7.4. Relation entre ai et ϕi


Montrons que la fraction molaire ϕi d’un constituant est identique à sa proportion en volume ai.
Considérons un mélange de gaz occupant un volume total V sous la pression P et à la température T.
Si chaque constituant Gi, de nombre de moles ni, est sous la même pression P, alors, il va occuper
chacun un volume partiel Vi.
Pour chaque constituant Gi et le mélange, on a
P Vi = ni R T et P V = ∑ni R T
R T Vi V Vi ni
Alors = = ⇒ = ⇒ a i = ϕi
P ni ∑n i
V ∑ ni

Ainsi, la fraction molaire ϕi d’un constituant se confond avec sa proportion en volume ai.

6.2.7.5. Relation entre bi et ϕi


Soient ni, Mi, bi, ϕi les grandeurs relatives au constituant Gi
ni mi
ϕi = d’autre part, ni =
∑n i
Mi

mi mi 1 mi 1 bi

ϕi =
Mi
=
Mi ∑ mi
=
∑ M
mi i
=
Mi
mi mi 1 mi 1 bi
∑ ∑ ∑ ∑
Mi Mi ∑m i ∑ m i Mi Mi

bi
Mi
ϕi = (6.20)
bi
∑ Mi

6.2.7.6. Relation entre Pi et ϕi


Dans la conception de pression partielle, chaque constituant occupe le même volume V et se trouve à
la même température T du mélange. Le mélange étant sous la pression P.
Equation du GP appliquée à chaque constituant Pi V = ni R T
Equation du GP appliquée au mélange P V = ∑ni R T
Pi ni ni
En faisant le rapport membre à membre = ⇒ Pi = P
P ∑ ni ∑ ni

Pi = ϕi P (6.21)
Exemple :
Soit un mélange de 3 kg de CO et de 2kg de CO2 sous une pression totale de 1 bar. Quelles sont les
pressions partielles de chaque constituant.
Masse molaire du CO, MCO = 12 + 16 = 28 kg/kmol
Masse molaire du CO2, MC02 = 12 + 2 . 16 = 44 kg/kmol
Ce mélange contient,
m CO 3
n CO = ; n CO = = 0,107 kmol de CO
MCO 28

m CO2 2
n CO2 = ; n CO2 = = 0,046 kmol de CO2
M CO2 44

Fractions molaires
Gaz parfait 43

n CO 0,107
ϕ CO = ; ϕ CO = = 0,701
n CO + n CO2 0,107 + 0,046

n CO 2 0,046
ϕ CO2 = ; ϕ CO2 = = 0,299
n CO + n CO 2 0,107 + 0,046

Pressions partielles
Pour le CO : PCO = ϕCO P ; PCO = 0,701 . 1 = 0,701 PCO = 0,701 bar
Pour le CO2 : PCO2 = ϕCO2 P ; PCO2 = 0,299 . 1 = 0,299 PCO2 = 0,299 bar

6.2.8. Caractéristiques d’un mélange


Le mélange de GP donne également un gaz pouvant être considéré comme GP et pour lequel on peut
définir toutes les caractéristiques des gaz. Elles sont désignées apparentes, masse molaire apparente
Ma, constante apparente ra.et capacité calorifique spécifique apparente.
Considérons un mélange de GP pour lequel chaque constituant est défini par sa masse mi, son
nombre de mole ni, sa fraction massique bi, sa fraction volumique ai, sa fraction molaire ϕi, sa masse
molaire Mi et sa constante ri.

6.2.8.1. Masse molaire apparente

La masse molaire apparente d’un mélange est égale à la masse du mélange ∑m i sur le nombre
de moles du mélange ∑n i

Ma =
∑m i
(6.22)
∑n i

• Si la composition du mélange est donnée en volume ou en nombre de moles.

Comme m i = ni M i alors M a =
∑n M i i

∑n i

∑n i est une constante, on peut l’introduire sous le signe ∑

1 ni
Ma = ∑ ∑n i
n i Mi = ∑ ∑n i
Mi = ∑ϕ M i i

Ma = ∑ϕ M i i ou Ma = ∑a i Mi (6.23)

Exemple : L’air, considéré comme GP a pour composition en volume :


- azote aN2 = 0,78 ; - oxygène aa2 = 0,21 ; - argon aA = 0,01
Calculons la masse molaire apparente de l’air.
Les masses molaires de chaque constituant sont : MN2 = 28 kg/kmol ; M02 = 32 kg/kmol ; MA = 40
kg/kmol
Ma = aN2 MN2 + aO2 MO2 + aA MA
Ma = 0,78 . 28 + 0,21 . 32 + 0,01 . 40 = 28,96 Ma = 28,96 kg/kmol

• Si la composition du mélange est donnée en masse

Ma =
∑m i
or n i =
mi b i
=
mi∑
∑n i
Mi Mi
Gaz parfait 44

bi ∑m bi
∑n = ∑ ∑m ∑ M
i
donc i = i
Mi i

Ma =
∑m = 1 i

b b
∑m ∑ M ∑ M i
i

i
i

1
Ma = (6.24)
bi
∑ Mi

6.2.8.2. Constante d’un mélange


Soit ra la constante du gaz relative au mélange
Appliquons l’équation d’état du GP au constituant Gi d’un mélange

Pi V = mi ri T ; en faisant la somme pour tous les constituants, ∑P V = ∑m r T


i i i

(∑ P ) V = (∑ m r )T
i i i ⇒ selon la loi de Dalton P V = (∑ m r )T
i i (6.25)

Appliquons aussi l’équation du GP au mélange

PV= (∑ m )r i a T (6.26)

En identifiant les deux équations (6.25) et (6.26)

∑m r = m
∑ m r = (∑ m )r ∑ m
i i
⇒ ra = i
ri
∑m ∑
i i i a
i i

ra = ∑b r i i (6.27)

Ainsi, un mélange gazeux se comporte au point de vue de l’équation d’état comme un gaz ayant pour
constante ra dite constante apparente.
Connaissant la masse molaire apparente Ma, on peut aussi déterminer la constante apparente ra par
la relation (6.11)
R
ra = (6.28)
Ma

6.2.8.3. Capacité calorifique spécifique


Considérons un constituant Gi du mélange, caractérisé par sa proportion en masse bi et ses capacités
calorifiques spécifiques CPi et CVi à pression constante et à volume constant.
Les capacités calorifiques spécifiques du mélange, exprimées en J/kg.K sont définies par

C Pa = ∑b C i Pi (6.29)

C Va =∑b C i Vi (6.30)

Exemple : Trois récipients contiennent respectivement H2, O2 et N2 dans les conditions suivantes :
3
H2 : V1 = 2,25 m P1 = 0,3 bar T1 = 27 °C
3
O2 : V2 = 5,5 m P2 = 0,4 bar T2 = 37 °C
3
N2 : V3 = 1,4 m P3 = 1 bar T3 = 7 °C
3
On mélange ces gaz dans un même récipient de volume 18,5 m à T = 17 °C. On va déterminer :
− la fraction molaire, la fraction massique et la fraction volumique de chaque constituant
− la masse molaire apparente du mélange
− la constante apparente du mélange
− la pression partielle de chaque constituant dans le mélange
Gaz parfait 45

On applique l’équation du gaz parfait à chaque constituant i


P V
Pi Vi = n i R Ti On en tire le nombre de moles ⇒ n i = i i
R Ti
0,3 10 5 2,25
H2 : nH2 = = 2,706 10 − 2 n H2 = 2,706 10 −2 kmol
8314 (27 + 273)
0,4 10 5 5,5
O2 : n O2 = = 8,536 10 − 2 n O2 = 8,536 10 −2 kmol
8314 (37 + 273)
10 5 1,4
N2 : nN2 = = 6,014 10 − 2 n N2 = 6,014 10 −2 kmol
8314 (7 + 273)
ni
Fraction molaire ϕ i =
Σn i
Σni = 17,256 10 kmol
-2 -2 -2
∑ni = (2,706 + 8,536 + 6,014) 10 = 17,256 10
2,706 8,536 6,014
ϕ H2 = = 0,157 ϕ O2 = = 0,495 ϕ N2 = = 0,348
17,256 17,256 17,256
mi
Fraction massique b i =
Σmi
On peut aussi calculer la masse mi du composant i par mi = ni Mi
kg kg kg
Les masses molaires des constituants sont : MH2 = 2 ; M O 2 = 32 ; MN2 = 28
kmol kmol kmol
m H2 = 2,706 10 −2 . 2 = 0,054 ; mH2 = 0,054 kg

m O 2 = 8,536 10 −2 . 32 = 2,731 ; m O2 = 2,731 kg

m N2 = 6,014 10 −2 . 28 = 1,684 ; mN2 = 1,684 kg

∑m i = 0,054 + 2,731 + 1,684 = 4,470


0,054 2,731 1,684
b H2 = = 0,012 ; b O2 = = 0,611 ; b N2 = = 0,377
4,470 4,470 4,470

Σm i
Masse molaire apparente Ma du mélange M a =
Σn i

4,470 kg
Ma = −2
= 25,901 M a = 25,901
17,256 10 kmol

R
Constante apparente du mélange ra =
Ma

8314 J
ra = = 320,99 ra = 320,99
25,901 kmol . K

On détermine la pression du mélange en utilisant l’équation du gaz parfait

Σn i R T 17,256 10 −2 . 8314 . (17 + 273)


P V = Σn i R T ⇒ P= ; P= = 22490 ; P = 22490 Pa
V 18,5

D’où la pression partielle de chaque constituant Pi = ϕ i P

PH2 = 0,157 . 22490 = 3527 ; PH2 = 3527 Pa

PO2 = 0,495 . 22490 = 11125 ; PO2 = 11125 Pa

PN2 = 0,348 . 22490 = 7838 ; PN2 = 7838 Pa


Gaz parfait 46

6.3 Exercices : Gaz parfait (Série n° 6)


Ex. 6.1 : Calculer la masse de CO2 contenue dans un réservoir de 100 l à la pression de 740 mm de
Hg et à la température de 127 °C.
Ex. 6.2 : Déterminer la pression de 20 g d’hydrogène contenu dans un réservoir de 10 l à la
température de 127 °C.
Ex. 6.3 : Quel est le volume occupé par 3 kg d’azote à la pression de 1 bar et à la température de 27
°C.
Ex. 6.4 : Déterminer la valeur de la constante r pour le méthane qui a pour formule CH4.
Ex. 6.5 : Déterminer le nombre de moles d’azote qui occupe un volume de 10 l à la pression de 7 bar
et à la température de 127 °C. Quel serait le nombre de moles d’hydrogène dans les mêmes
conditions ? Pourquoi ?
Ex. 6.6 : Quelle est la température maximale à laquelle on peut chauffer un réservoir en acier
(indilatable) de 100 l qui contient 16 kg de 02 sachant que la pression maximale admissible est de 200
bar ?
Ex. 6.7 : Une molécule d’oxygène peut avoir 2 atomes O2 ou 3 atomes O3 qui est appelée ozone.
Quel est le gaz qui se trouve dans un réservoir de 4 l si sa masse est de 5 g à la température de 127
°C et à la pression de 1,3 bar.
Quelle serait la pression de 5 g de l’autre gaz à la même température.
Ex. 6.8 : Un ballon gonflable renferme de l’hydrogène sous une pression absolue de 1,1 bar à 17 °C.
3
Le ballon a un volume de 200 m . La température de l’air est de 17 °C et la pression vaut 1 bar. Quelle
masse peut soulever ce ballon dans ces conditions si sa propre masse sans l’hydrogène est de 75
kg ?
Quelle masse peut-il soutenir à 4000 m d’altitude où la pression vaut 0,7 bar et la température
extérieure est - 23°C ?
Existe-t-il une possibilité d’augmenter la portance à 4000 m d’altitude ?
L’air sera considéré comme du gaz parfait.
3
Ex. 6.9 : Un ballon de volume constant 100 m contient de l’hydrogène sous pression.
1/ A quelle pression maximale doit se trouver ce gaz pour que l’appareil de masse 26 kg à vide
puisse supporter une charge de 80 kg
a. au sol où Pair = 1 bar et Tair = 27 °C
b. à 3000 m d’altitude où Pair = 0,8 bar et Tair = - 23 °C
2/ Quelle est la force ascensionnelle si la pression à l’intérieur du ballon est maintenue supérieure à
10 % de la pression extérieure ?
L’air sera considéré comme du gaz parfait.
Ex. 6.10 : Un réservoir étanche renferme de l’azote à 27 °C sous P1 = 2 bar. Par suite d’un apport de
chaleur la pression s’élève à P2 = 4,2 bar. Quelle est alors la température du gaz ?
Si le réservoir avait contenu de l’hydrogène, quel aurait été le résultat dans les mêmes conditions ?
Ex. 6.11 : Quel volume occupe 1 g d’oxygène à 27 °C sous une pression absolue de 2 bar ? A quelle
température faut-il le porter pour que si son volume ne change pas, la pression soit le double ?
Imaginer à partir de ce texte un appareil de mesure des températures.
Ex. 6.12 : La cloche d’un réservoir de gaz a pour caractéristiques : hauteur 6m, surface horizontale 30
2
m , masse 6000 kg.
1/ Quelle est la pression relative qui règne à l’intérieur de la cloche ? En déduire la différence de
niveau de l’eau entre l’intérieur et l’extérieur de celle-ci.
3
2/ La cloche contient 120 m de gaz. La pression atmosphérique est de 1 bar et la température du
gaz de 27 °C. De quelle hauteur se déplace la cloche si la température s’élève de 20 °C et la
pression extérieure passe 0,97 bar.
Gaz parfait 47

3/ Quelle masse maximale de méthane (CH4) peut contenir la


cloche lorsque la température du gaz est de 47 °C et la
pression atmosphérique de 0,97 bar et si l’on veut que
GAZ
l’eau à l’intérieur de la cloche se trouve à 30 cm du bas de
la cloche.
4/ Par quel moyen est-il possible d’augmenter cette masse de
gaz dans les mêmes conditions atmosphériques.
Un réservoir à gaz, appelé un gazomètre est constitué comme
indiqué sur le schéma d’une cloche retournée sur un réservoir
d’eau ; le gaz se trouve à l’intérieur de la cloche, et l’étanchéité
est assurée par l’eau
Ex. 6.13 : Un tube cylindrique retourné sur une cuve à mercure contient dans sa partie supérieure du
gaz parfait. La hauteur de la colonne de gaz dans le tube est de 10 cm. Celle de la colonne de
mercure dans le tube est de 60 cm au dessus du niveau du mercure dans la cuve. On enfonce le tube
de 20 cm. La température du gaz reste constante. La nouvelle hauteur de la colonne de mercure n’est
plus que de 45 cm. En déduire la valeur de la pression.
Ex. 6.14 : Un cylindre vertical fermé au deux bouts est séparé en deux compartiments égaux par un
piston sans frottement de forme cylindrique homogène. Sa masse par unité de surface est de 136
2
g/cm . Les deux compartiments, de 0,5 m de hauteur, contiennent chacun un gaz parfait à 0 °C. La
pression qui règne dans le compartiment inférieur est de 100 cm de Hg. On retourne le cylindre bout
pour bout la température du gaz étant maintenue constante. Quel est le déplacement du piston ? ρHg =
3
13 600 kg/m .
Ex. 6.15 : On remplit partiellement de mercure un tube en U dont, les deux branches ont la même
section S, puis on ferme les deux extrémités en enfermant ainsi 2 colonnes d’air de même hauteur l.
On chauffe ensuite lentement l’une des deux branches en maintenant constante la température de
l’autre jusqu’à se que les niveaux de mercure diffèrent d’une hauteur h. Déterminer en fonction de h la
température de l’air enfermé dans la première branche.
A.N. : ωHg = 133 600 N/m ; P0 = 1 bar ; T0 = 27 °C ; l = 1 m ; h = 20 cm.
3

3
Ex. 6.16 : Un réservoir d’air A de 2 m de capacité dans lequel la pression absolue est de 0,1 bar est
3
mis en liaison avec un réservoir B de 30 m rempli d’air sous une pression absolue de 50 bar. On
laisse B se vider lentement dans A jusqu’à ce que la pression dans B soit de 49 bar. La température
reste constante pendant toute la durée de l’expérience.
1/ Déterminer en fonction de T le nombre de moles d’air qui sont passées de B dans A.
2/ Quelle sera la pression finale dans A ?
Ex. 6.17 : On considère un gaz parfait enfermé dans un récipient sur lequel est adapté un tube en U
servant de manomètre. Quelle relation lie ∆P et ∆V lorsqu’on chauffe le gaz ? S section du tube ; h
différence des niveaux de l’eau dans le tube en U.
Quelle est la valeur de h si la température du gaz augmente de 30 °C ? Initialement h = 0 ; S = 30
2 2
cm ; V = 20 l ; T = 27 °C ; P = 1 bar ; g = 9,81 m/s .
Tracer la courbe P = f(V) sur le diagramme de Clapeyron.
Ex. 6.18 : Soient deux réservoirs A et B de volumes respectifs VA = 10 l, VB = 4 l, reliés entre eux par
un tuyau. On enferme initialement de l’azote considéré comme un gaz parfait sous P = 1 bar et T = 27
°C. Le récipient A est maintenu à 27 °C et B est chauffé à 627 °C.
Quelle est la pression qui règne dans les deux récipients à l’état final ?
Ex. 6.19 : Un cylindre vertical fermé aux deux bouts est séparé en deux compartiments égaux par un
piston sans frottement de forme cylindrique homogène dont la masse par unité de surface est de 136
2
g/cm . Les 2 compartiments de 0,50 m de hauteur contiennent un gaz parfait à 27 °C. La pression qui
règne dans le compartiment inférieur est de 100 cm de Hg. On chauffe le système à 127 °C.
Quel est le déplacement du piston ?
Ex. 6.20 : Un mélange de gaz est constitué de 3,360 kg de CO et 1,760 kg de CO2. Il se trouve à la
pression de 1 bar. Calculer la pression partielle de chaque constituant.
Ex. 6.21 : Quelle est la densité par rapport à l’air d’un mélange gazeux renfermant 88 g de CO2 et 14
g de CO ? On donne rair = 287 J/kg K.
Ex. 6.22 : La masse volumique d’un litre d’azote atmosphérique (qui contient de l’argon) à 0 °C et P =
1 bar est de ρ = 1,2567 kg/m3.
Gaz parfait 48

Donner la composition volumique et massique du mélange azote – argon existant dans l’azote
atmosphérique.
Ex. 6.23 : Un biogaz, considéré comme un gaz parfait est accumulé à la pression absolue de 1,1 bar
dans une cloche cylindrique de 3 m2 de section. Cette cloche est immergée dans un bassin rempli
d’eau. Le gaz occupe un volume de 4 m3 à la température de 27 °C. La pression atmosphérique est
de 1 bar. La composition volumique du biogaz est la suivante : H2 : 10 % ; CO : 40 % ; CH4
: 20 % ; NH4 : 10 % CO2 :20 %.
On donne : g = 9,81 m/s2 ; eau = 1000 kg/m3.
Déterminer :
1/ La masse molaire apparente du biogaz.
2/ La constante apparente du mélange
3/ La composition massique de chaque constituant.
4/ Les pressions partielles des constituants.
5/ La masse du gaz contenue dans la cloche.
6/ La masse de la cloche
7/ La différence de niveau entre l’eau à l’intérieur et à l’extérieur de la cloche
3
Ex. 6.24 : Un réservoir de10 m de capacité renferme un mélange de gaz sous une pression de 1,596
bar à 27 °C. Le mélange est composé de 8,12 kg d’azote, 6,4 kg d’oxygène et d’une certaine masse
de dioxyde de carbone CO2.
1/ Déterminer la quantité de CO2 contenue dans le mélange.
2/ Calculer pour chaque constituant, la fraction volumique et massique et la pression partielle.
3/ Calculer pour le mélange, la constante apparente et la masse molaire apparente.
Ex. 6.25 : Un gaz dont la composition volumique est la suivante :
H2 : 20 % ; CO : 40 % ; CH4 : 20 % ; CO2 :20 %
3
est contenu dans un réservoir de 3 m à la pression de 1,1 bar et à la température de 27 °C. On
demande de déterminer :
− la composition du gaz en masse
− la masse molaire apparente
− la masse du gaz contenu dans le réservoir
− les pressions partielles des constituants du gaz
Ex. 6.26 : Le brûleur d’un chalumeau réalise le mélange de 5 volumes d’oxygène avec 1 volume de
butane C3H6. Déterminer avant et après combustion :
− les proportions en volume et en masse du mélange
− la constante du mélange
− la masse volumique du mélange avant combustion à 0 °C sous P = 1 bar et à 1227 °C sous P = 1
bar après combustion.
La vapeur d’eau étant considérée aux hautes températures comme un gaz parfait.

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