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Chapter 2 To Research Gate
Chapter 2 To Research Gate
net/publication/336592004
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Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Génie Civil
Conception et calcul des
Ouvrages géotechniques
« Co urs et problèmes réso lus »
Ali BOUAFIA
Université Saâd Dahleb de Blida
Faculté de Technologie
Département de Génie Civil
© C o p y r i g h t E ur l Pa g e s B l e u e s I n t er na t i o n al e s
M aison d’ éd it i on pou r l’ en s eign e me nt et l a f or mat ion
ATTENTION !!
ISBN : 9 7 8 - 9 9 4 7 - 8 5 0 - 5 3 - 4
Dépôt légal : 1 3 - 2 0 0 9
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 3
Préface
L’idée de faire un livre sur la conception et calcul des ouvrages géotechniques
est à la fois judicieuse et pertinente. C’est un beau succès qui s’explique aisément
par la qualité et la richesse de son contenu et par une alliance efficace de la théorie
et de la pratique. Il s’agit d’un outil pédagogique qui s’articule autour des deux
principaux points :
Le dimensionnement des ouvrages géotechniques ;
Les méthodes de calcul des ouvrages géotechniques. Les principes de ces
méthodes sont d’actualité. Elles évoluent rapidement dans un domaine scientifique
et technologique en plein essor.
L’auteur a organisé son ouvrage en treize chapitres, répartis entre l’étude de
comportement des fondations superficielles et profondes, l’analyse de la stabilité
des ouvrages de soutènements, ainsi que la stabilité des talus.
Le premier chapitre présente les notions fondamentales de la mécanique des
sols. Les connaissances théoriques de base mettent les lecteurs en mesure de
comprendre et d’utiliser les méthodes de calcul des ouvrages géotechniques.
Les chapitres qui suivent se chargent de détailler, de façon relativement claire,
les différentes notions introduites. Les chapitres deux, trois et quatre traitent du
dimensionnement des fondations superficielles courantes telles que les semelles et
les radiers. Les chapitres cinq et six sont consacrés au calcul des fondations su
pieux. Les dimensionnements des murs rigides, des murs souples, des parois
moulées, des murs en terre armée et des murs en gabions et batardeaux sont traités
respectivement aux chapitres de sept à onze. Les méthodes de stabilité des pentes
font l’objet du chapitre douze. Enfin, le chapitre treize donne une présentation de
quelques logiciels de calcul des ouvrages géotechniques.
Cet ouvrage est particulièrement facile et agréable à lire. Chaque chapitre est
assorti de discussions et d’une bibliographie riche et d’actualité. Les formules sont
correctes et bien écrites. L’enchaînement des différents chapitres est plutôt
cohérent dans l’optique de l’apprentissage et la mise en pratique. En outre, les
explications et les exemples sont clairs et à la portée de débutant disposant de bases
solides en mécaniques des sols. Les nombreuses illustrations et les graphiques très
sobres sont d’une grande facilité d’utilisation et contribuent à la clarté du texte. Sur
4 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
Avant-propos
Actuellement, il est de plus en plus courant qu’on construise des ouvrages lourds
ou de configuration spéciale sur des sols médiocres ou délicats. Un tel fait est à la
fois un challenge et un stimulus continu au développement de la recherche
appliquée en mécanique des sols.
Le dimensionnement des ouvrages géotechniques se heurte souvent à une
complexité inhérente de l’interaction sol/ouvrage, due entre autres à la complexité
elle-même de comportement du sol. Variabilité spatiale, anisotropie, non linéarité
matérielle prononcée, réponse dépendant de l’histoire et du chemin de contraintes,
tels sont quelques uns de ces aspects marquant cette complexité. Cette dernière a
poussé plusieurs générations à effectuer des recherches, souvent rationnelles, mais
c’est au début du 20e siècle que les bases de la mécanique des sols en tant que
science ont été bâties, suite à la contribution de Terzaghi et ses collègues à élucider
les mécanismes fondamentaux de comportement du sol. Une telle contribution était
marquée par un mariage heureux entre l’expérimentation et la théorie.
Une démarche pragmatique pour la prise en compte de cette complexité dans les
projets est de caractériser expérimentalement le comportement du sol au laboratoire
et/ou sur place, ce qui permet d’obtenir ainsi les paramètres mécaniques
nécessaires au dimensionnement des ouvrages.
La mécanique des sols est certes une science expérimentale, mais elle a connu
ces dernières décades un épanouissement en matière de méthodes de calcul, suite
au développement des recherches théoriques et des méthodes numériques
appliquées en géotechnique. En fait, les manifestations scientifiques internationales
jalonnent d’une richesse de publications traitant des méthodes de calcul. Cette
diversité de méthodes de calcul forme un véritable condensé d'informations,
habituellement disséminées dans la littérature technique et difficilement
accessibles, sauf au prix de recherches bibliographiques longues et fastidieuses. En
outre, l’évolution rapide de l’état de connaissances en cette discipline relativement
jeune ne rend pas aisée l’actualisation, surtout avec la cadence élevée de la tenue
des congrès internationaux traitant de la géotechnique. Il va de soi qu’un état de la
pratique de calcul géotechnique est plus que profitable pour les ingénieurs,
Ce livre vise à présenter d’une manière didactique une panoplie de méthodes
modernes de conception et de calcul des ouvrages géotechniques, notamment les
fondations et les soutènements, en s’adressant aussi bien aux ingénieurs civils ou
géotechniciens impliqués dans le calcul géotechnique, qu’aux étudiants en cycle de
formation d’ingénieur.
L’auteur reconnaît que la tâche de rédaction d’un tel livre n’est pas aisée, du fait
de la difficulté de réaliser un équilibre stable entre le besoin didactique nécessitant
une présentation détaillée destinée aux étudiants, et le besoin pratique d’acquérir
directement les outils de calcul. Néanmoins, outre la présentation des concepts de
base nécessaires à la compréhension des différentes méthodes de calcul, au premier
chapitre, chaque chapitre comporte une introduction au thème étudié. Enfin, par
6 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
___________________________________________________________________
* Lien de téléchargement :
https://drive.google.com/drive/folders/1cnW9ZHfilhpayYuZDDlmlMuGLTU2fVoc?usp=sharing
On peut alternativement accéder à ce fichier sur simple demande adressée à l’auteur via
l’adresse électronique suivante : geoblida@gmail.com
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 7
fondations aussi bien superficielles que profondes, la stabilité des murs et écrans de
soutènement et celle au glissement des terrains en pente*.
Les diapositives étant en lecture seule, les enseignants désirant améliorer de
telles diapositives sont invités à contacter l’auteur pour obtenir la source des
diapositives à l’adresse ci-dessous.
En outre, certaines procédures d’installation des ouvrages géotechniques, telles
que le battage d’un rideau de palplanches, le forage d’un pieu ou le coulage d’une
paroi moulée ne peuvent être concrétisées qu’à travers des séquences vidéos, ce qui
a été fait en regroupant une série de vidéos** didactiques dans Google Drive en
vue du téléchargement libre.
Enfin, le dernier chapitre comporte une présentation de quelques logiciels***
utiles pour le calcul de quelques ouvrages géotechniques. Les logiciels sélectionnés
sont en principe disponibles au large public et aucune restriction d’accès ou
d’utilisation n’a été exprimée par leurs auteurs. Ils ont ainsi été compilés et mis à la
disposition des lecteurs intéressés. Outre le manuel d’utilisation du logiciel, des
exemples de calcul des ouvrages géotechniques simples, mis au point par leurs
auteurs, afin de démontrer les possibilités de calcul numérique, y ont été inclus.
L’auteur espère qu’une tel ouvrage, aussi modeste soit-il, contribuera à la
compréhension des différentes méthodes modernes de calcul géotechnique.
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l’adresse électronique suivante : geoblida@gmail.com
** Lien de téléchargement :
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On peut aussi contacter l’auteur via l’adresse électronique suivante :
geoblida@gmail.com
Préface 03
Avant-propos 05
Sommaire 09
Chapitre
Capacité portante des
fondations
Objectif du chapitre :
Dans ce chapitre :
1. Introduction
2. Considérations générales de conception et de calcul
3. Calcul aux états limites
4. Méthodes de calcul de la capacité portante
5. Applications
36 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
Figure 2.1. La photo à gauche illustre le modèle réduit en centrifugeuse d’une fondation
en surface d’un terrain argileux raide, utilisé pour l’étude de l’effet de la proximité d’un
terrain en pente sur la capacité portante d’une semelle continue. Le modèle de sol a été
confectionné par mélange de l’argile naturelle d’Ottawa, de la poudre rocheuse de silice et
du ciment, sous forme de couches alternées par des couches colorées afin de visualiser le
mécanisme de rupture du sol. Les essais triaxiaux non drainés UU ont permis de mesurer
une cohésion de 100 kPa et un angle de frottement interne pratiquement nul.
Le talus argileux a une hauteur H de 170 mm et un angle de 45°, la semelle continue est
large de 45 mm et est distante de 55 mm de la crête du talus. Elle simule un prototype de
fondation réduite à l’échelle 1/252.
L’essai de chargement consiste à appliquer une pression verticale croissante sur la
fondation et observer son comportement. La photo à droite a été prise au moment de
l’effondrement du sol et le renversement de la fondation, illustrant un mécanisme de
rupture fragile du sol, sous une pression de 640 kPa.
Selon la théorie de similitude, en passant d’un modèle réduit à l’échelle 1/N au prototype,
les contraintes et les déformations sont conservées si les forces de masse sont augmentées
N fois dans le modèle, ce qui peut se réaliser en plaçant le modèle dans une centrifugeuse
le soumettant à une force centrifuge s’ajoutant à son poids.
L’expérimentation sur modèles réduits en centrifugeuse est un outil performant de
modélisation physique en géotechnique, permettant d’analyser des phénomènes non
accessibles aux méthodes traditionnelles de la recherche.
Cet essai a été mené sur la centrifugeuse de l’université de la reine (Queen’s University,
Kingston, Canada), ayant un rayon de 3 m et pouvant soumettre le modèle à une
accélération centrifuge maximale de 300 fois celle de la gravité terrestre [19].
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 37
1. INTRODUCTION
2. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
En cas d’un ouvrage léger et/ou d’un sol de bonne capacité portante, on réalise
couramment des fondations superficielles. Celles-ci sollicitent les couches
superficielles du sol, sur une profondeur modérée.
La dimension minimale de la base de la fondation, notée B, est appelée largeur ;
la dimension maximale, notée L, est appelée longueur de la fondation.
La fiche D est la profondeur minimale de la base par rapport à la surface du sol
après travaux de fondations (terrassement, décapage éventuel d’un remblai et terres
végétales, etc.).
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38 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
(q l q 0 )
q q adm q 0 (2.1)
Fs
Tableau 2.1. Valeurs prescrites des contraintes admissibles sous les fondations
superficielles - Cas des sables [20]
Sol Nspt Contrainte admissible présumée
(kPa)
B=1 m B=2 m B=4 m
Sables et graviers > 50 800 600 500
très denses
Sables et graviers 30-50 500-800 400-600 300-500
denses
Sables et graviers 10-30 150-500 100-400 100-300
moyennement denses
Sables et graviers lâches 5-10 50-150 50-100 30-100
Tableau 2.2. Valeurs prescrites des contraintes admissibles sous les fondations
superficielles - Cas des argiles [20]
Cohésion Contrainte admissible présumée
Sol non drainée (kPa)
Cu (kPa) B=1 m B=2 m B=4 m
Argile très raide fissurée > 300 800 600 400
Argile raide 150-300 400-800 300-500 150-250
Argile raide et fissurée 75-150 200-400 150-250 75-125
Argile ferme 40-75 100-200 75-100 50-75
normalement consolidée
Argile molle 20-40 50-100 25-50 -------
normalement consolidée
q qcal (2.2)
q est la contrainte verticale transmise au sol, et qcal est appelée Contrainte de calcul
ou Contrainte de référence, définie selon le règlement Français DTU-13.12
applicable aux projets de bâtiment, comme suit [8] :
La contrainte de calcul est la plus petite des deux valeurs ql/Fs et la pression q
qui dispense de tenir compte des tassements différentiels dans la structure [8].
Le coefficient de sécurité Fs est pris égal à 2 dans les calculs pour cet état limite,
ce qui permet un dimensionnement plus économique que celui basé sur le principe
des contraintes admissibles.
La stabilité générale du système sol/fondation est à analyser en particulier dans
le cas de fondation près ou sur un terrain en pente, près d’une excavation ou d’un
ouvrage de soutènement, près d’un cours d’eau ou enfin près de mines et ouvrages
enterrés [22].
La résistance au glissement de la fondation est mobilisée lors d’un chargement
incliné de la fondation. La vérification au glissement est formulée comme suit :
T Tcal (2.4)
___________________________________________________________________
* Règles pour le calcul des fondations superficielles du bâtiment [8].
** Règles Techniques de Conception et de Calcul des fondations des ouvrages de
génie civil, clauses applicables aux marchés de travaux publics de l’état [6].
44 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
Figure 2.6. Mécanisme typique de rupture du sol sous une semelle continue [18]
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 47
On montre en annexe 1 que la pression verticale limite ql, selon cette méthode,
est donnée par :
1 sin
Nq exp(tg ) (2.7)
1 sin
Nq 1
si 0
N c tg (2.8)
2 si 0
Le tableau 2.6, issu du règlement Français DTU 13.1, donne les valeurs tabulées
des ces facteurs. Il est à noter une légère différence entre les valeurs réglementaires
de N et celles calculées selon Vésic, due à la différence des mécanismes de rupture
adoptés.
Comme alternative à la méthode de superposition des effets, Salençon et al
(1976) ont utilisé la méthode des caractéristiques de contraintes en vue d’une
évaluation globale de la capacité portante [30]. Par souci d’une lecture aisée de ce
chapitre, les détails de cette méthode sont exposés en annexe 2.
48 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
Outre le chargement vertical, il arrive que la fondation soit sollicitée par une
force horizontale (séisme, vent, etc). En cas d’une charge centrée et inclinée de
par rapport à l'axe vertical de la fondation, Meyerhof (1973) a recommandé de
corriger l'expression précédente de ql comme suit [10] :
Ainsi, on aura :
La condition de capacité portante doit être vérifiée sous une pression transmise à
la surface réduite B’xL et non à la surface totale BxL.
En cas où le sol est formé d'une couche ayant une épaisseur finie H sous la base
de la fondation, reposant sur une couche très résistante (ou substratum), la capacité
portante varie inversement avec la distance H entre le substratum et la base de la
fondation.
A la limite, lorsque H=0, c’est à dire que la fondation est réalisée sur le
substratum, on doit avoir ql= et si H=, le sol se comporte comme un massif
infiniment épais et correspond ainsi aux cas présentés ci-dessus.
Mandel et Salençon (1972) ont montré qu’il existe une distance limite
Hlim=B() au delà de laquelle le sol se comporte comme un massif infiniment
épais. Selon que H est supérieure ou inférieure à Hlim, deux cas de calcul sont à
envisager :
50 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
° 40 36 30 20 10 0
1.73 1.37 1.13 1.01 1.00 1.00 c
B/H=1 1.05 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00
1.72 1.36 1.12 1.01 1.00 1.00 q
11.1 5.25 2.50 1.39 1.11 1.02 c
2 3.27 1.87 1.20 1.00 1.00 1.00
10.9 5.14 2.42 1.33 1.07 1.00 q
82.2 23.40 6.36 2.12 1.35 1.11 c
3 16.6 5.60 2.07 1.07 1.00 1.00
80.9 22.80 6.07 1.95 1.21 1.00 q
721 115 17.4 3.29 1.62 1.21 c
4 106 21 4.23 1.28 1.00 1.00
710 112 16.5 2.93 1.37 1.00 q
6396 604 50.2 5.17 1.95 1.30 c
5 804 90 9.9 1.63 1.01 1.00
6296 588 47.5 4.52 1.56 1.00 q
6.23x104 3293 150 8.29 2.33 1.40 c
6 6.15x104 407 24.8 2.20 1.04 1.00
6.13x104 3206 142 7.14 1.79 1.00 q
6.05x106 1.11x105 1444 22.0 3.34 1.59 c
8 4.54x105 1.02x104 178 4.41 1.12 1.00
5.95x106 1.08x105 1370 18.7 2.39 1.00 q
6.26x108 3.78x106 14800 61.5 4.77 1.78 c
10 3.90x107 2.80x105 1450 9.82 1.36 1.00
6.16x108 3.68x106 14000 51.9 3.25 1.00 q
B
v (q v 0 ( D)) (2.17)
BH
BL
v (q v 0 ( D)) (2.18)
(B H )(L H )
Une telle méthode peut facilement être généralisée en cas d’un multicouche, la
largeur Bk de la semelle fictive au toit de la couche k est donnée par [5] :
j k 1
Bk B H
j 1
j (2.21)
Le cas d’un sol bicouche de la figure 2.7, supportant une fondation continue a
reçu l’attention de plusieurs chercheurs qui ont analysé quelques configurations
particulières, dont on cite ici quelques unes pour leur intérêt pratique :
Le comportement à court terme est caractérisé par des angles de frottement nuls
(φ1=0 et φ2=0). Selon Salençon (1968), la capacité portante du sol est donnée par
[5] :
ql = q0+Fc(π+2)C1 (2.22)
C2 H
1 1 si C1 C 2
B
Fc 1
C
(2.23)
1 1 C 2 H si C C
C1 B
1 2
2
ql q 0 C2 (2.24)
H
1 0.3
B
- Si 1.5< H/B < 3.5, on évalue la capacité portante du sol comme suit [25]:
H
N c* 15.75 4.5 (2.26)
B
Le coefficient de portance modifié Nγ* est donné par la figure 2.10 dans une
échelle semi-logarithmique en fonction de l’angle de frottement interne du sable et
de H/B, ainsi que par le tableau 2.9.
Les facteurs de portance N et Nq sont identiques à ceux d’un sol infiniment épais
(voir tableau 2.6), et le facteur Nc* est donné par les abaques des figures 2.11 à
2.13, en fonction du rapport C2/C1, H/B et l’angle de frottement φ.
D’autres configurations possibles du sol bicouche ont été étudiées en littérature,
et leurs méthodes de calcul sont présentées en référence 31.
3.1.7. Fondation continue exerçant une charge verticale centrée sur un sol
à caractéristiques variant linéairement avec la profondeur
Cu=Cu0+λz (2.28)
q l Fc 2Cu0 B (2.29)
4
Le facteur Fc est donné, en fonction du rapport λB/Cu0, au tableau 2.10, pour les
cas de fondation rugueuse ou lisse, le premier étant le plus courant.
Selon Salençon et al (1976), en cas d’une fondation enterrée, on ajoute le terme
q0= γD à l’équation précédente [30].
D’après cette équation, la capacité portante augmente linéairement avec la
largeur de la fondation. Ainsi, la non prise en compte de l’hétérogénité de la
résistance au cisaillement de ce sol, notamment pour le cas des fondations de
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 57
3.1.8. Fondation isolée exerçant une charge verticale centrée sur un sol
homogène infiniment épais
Les expressions des facteurs f de forme sont données, selon Vesic, par le
tableau 2.11.
λB/Cu0 0 4 8 12 16 20 25 33 50 100 ∞
Fc rugueuse 1.0 1.50 1.64 1.71 1.75 1.77 1.77 1.76 1.74 1.46 1.0
Fc lisse 1.0 1.28 1.38 1.42 1.45 1.46 1.46 1.46 1.46 1.40 1.0
Forme L/B fc fq f
Rectangle >5 1 1 1
Rectangle 5 1+ NqB/(NcL) 1+ tg.B/L 1- 0.4B/L
Cercle 1 1+Nq/Nc 1+ tg 0.60
58 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
La figure 2.14 illustre une diversité de cas pratiques où l’ouvrage est implanté
sur ou à proximité d’un terrain en pente.
Des recherches récentes ont montré qu’il existe une distance limite dlim entre la
fondation et la tête du talus, comme le schématise la figure 2.15, au delà de
laquelle la présence d'un terrain en pente n'a aucun effet sur la portance de la
semelle, et cette dernière se comporte comme dans un sol sans pente [27], [28].
Il a été aussi constaté que les tassements ne sont pas influencés par la proximité
d’un terrain en pente [28].
Le tableau 2.12 donne les valeurs de cette distance en fonction de l'angle de
frottement du sol [5]. Une démarche simplifiée consiste à supposer une variation
linéaire de la capacité portante avec la distance relative d/B en deçà de la distance
limite, conformément à la figure 2.16. A une distance d donnée, la capacité
portante ql(d) s’obtient simplement par interpolation linéaire entre la capacité
portante ql0 en tête du talus et celle d’un sol sans pente, soit ql∞.
Giroud & Tran-Vô-Nhiem (1971) ont utilisé la méthode des caractéristiques de
contraintes pour calculer la portance d’une semelle continue en bord d’une
pente [11] , [34] :
Les facteurs de portance Nq et Nc sont formulés analytiquement par les
équations ci-après, tandis que N est donné par le tableau 2.13.
° 0 25 30 40
dlim/B 1.0 1.5 2.0 5.0
Figure 2.15. Schéma d’une semelle continue à proximité d’un talus [27]
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 59
Figure 2.14. Exemples de situations courantes de fondations à proximité d’un talus [11]
- Bâtiment fondé sur pente naturelle (a), remblai (b), talus en déblai (c)
- Mur de soutènement près d’un déblai (d), ou après dragage de quai (e)
- Engin lourd circulant sur berge de canal (f), une digue (g), ou chemin de fer (h)
- Barrage composé de digue en terre et mur en terre armée (i)
- Pile de pont ou de passerelle (j)
60 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
Capacité portante
qinfini
l
ql (d)
0
ql
0 d/B dlim/B
Distance relative d/B
(1 sin ) cos
N q exp[( ' 2 ).tg ] (2.32)
1 sin . cos( ' )
N q
1
cos
N c (2.33)
tg
sin '
sin (2.34)
sin
sin
tg '
C. cot g (2.35)
cos
D cos
D
sin sin cos (2.36)
C
Cette méthode est définie pour les problèmes vérifiant les deux conditions
suivantes :
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 61
Avec une diminution relative de –γw/γs, soit de -38% en considérant γs égal à 26.5
kN/m3.
Selon Das (1987), une nappe à une profondeur zw supérieure à D+B, n’a pas
d’effet sur ql. A une profondeur comprise entre D et D+B, on suppose que le poids
volumique γ2 varie linéairement avec zw, ce qui permet de définir un poids
volumique équivalent γm tel que :
zw D
m ( 2 2 ' ) ' (2.39)
B
ql=0.52B’N(.f.i…)+(v0+q0)Nq.cosβ.(q.fq.iq…)+C.Nc(c.fc.ic…) (2.41)
P0 = u + K0 v0’ (2.42)
P0 =K0v0’ (2.43)
P0 = K0v0 (2.44)
K0 est le coefficient de pressions des terres au repos qu'on peut prendre, sauf
indication contraire, égal à 0.5 pour les sols pulvérulents, et 1.0 pour les sols
purement cohérents saturés.
Il arrive qu'un horizon très résistant soit rencontré à moins de 1.5B sous la
fondation. Dans ce cas, l'étude de la pression limite équivalente se limite au toit
de cette couche dure, et on ne fait intervenir que les pressions au-dessus de cette
couche [6].
64 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
(a) (b)
Figure 2.17. Résistances équivalentes nette en zone utile selon le DTU 13-12
ql = Kp Ple* + q0 (2.45)
superficielles dans les sols fins saturés, le comportement à court terme est le plus
défavorable. Le dimensionnement se fait donc selon le calcul exposé ci-dessous, et
une vérification des dimensions de la fondation est à faire pour un comportement à
long terme. Le calcul pénétrométrique ne permet pas d’effectuer cette vérification.
Pour un sol pulvérulent saturé, le comportement du sol autour du pénétromètre
est drainé et la résistance pénétrométrique mesurée est drainée. La capacité
portante à calculer à partir de la méthode pénétrométrique correspond donc à un
comportement drainé.
La méthode pénétrométrique du LCPC, basée sur des essais de chargement de
fondations en vraie grandeur, a été intégrée aux deux règlements Français de calcul
des fondations [8], [10], [12].
1.4
Kp
1.2
1.0
0.8
0.6
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5
D/B
Figure 2.18. Facteur de portance pressiométrique selon le DTU 13.12[8]
ql = Kc qce* + q0 (2.47)
0,30
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5
D/B
Figure 2.19. Valeurs de Kc selon le DTU 13-12 [8]
Nspt est le nombre de coups moyen représentatif de la zone du sol intervenant dans
la capacité portante. Cette zone s’étend de B/2 au dessus de la base de la fondation
à 2 B en dessous [36].
La contrainte admissible ainsi calculée correspond à des tassements absolus
limités à 25 mm. En cas où le calcul est mené pour un tassement absolu admissible
s’ différent de 25mm, il est recommandé d’interpoler comme suit :
Selon Terzaghi et Peck, lorsque la nappe d'eau se situe à une distance de la base
de la fondation inférieure à B, ou si le terrain est immergé, il y'a lieu de diviser
qadm par 2 [16], [17].
Selon le CFEM, en cas où la nappe d'eau atteint le niveau de la base de la
fondation, il faut diviser qadm par 2.
Il est à remarquer que l'ensemble des méthodes présentées ne précise pas la
forme de la fondation.
4. APPLICATIONS
1. Un bâtiment scolaire doit être fondé sur des semelles isolées dans un site
argileux très plastique (classe At) ayant une nappe phréatique en surface. Peut-on
utiliser l’essai de pénétration dynamique (DPT) pour dimensionner les fondations ?
Pourquoi ?
4. Le hall d’un bâtiment de voyageurs au sein d’un aéroport comporte une ossature
en portiques réalisée dans une couche de sable jaune propre de moyenne densité et
de grande épaisseur. Les sondages piézométriques ont décelé un niveau de nappe
phréatique fluctuant autour de 4.50 m par rapport à la surface.
Une campagne d’investigation géotechnique poussée a comporté la réalisation
des essais PMT, CPT, DPT et SPT dont les valeurs moyennes des mesures sont
regroupées au tableau 2.14 ci-après.
Chaque poteau transmet un effort vertical centré de 1150 kN à la fondation. On
demande de vérifier la capacité portante d’une semelle carrée de 2 m de coté,
ancrée à 1.50 m de fiche, en se basant sur la méthode des contraintes admissibles, à
partir des essais PMT, CPT, DPT et SPT.
Pour les besoins de calcul, considérer un coefficient de pression des terres au
repos égal à 0.50 pour le sable. Considérer aussi un poids volumique saturé de 18
kN/m3 et un poids volumique humide de 15.5 kN/m3.
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 71
6. Un bâtiment résidentiel doit être bâti à Oued-Smar (Alger) sur des semelles
filantes ayant une largeur de 2 m et une longueur de 10 m, ancrées à 1.5 m dans le
sol. Une pression verticale totale de 150 kPa est transmise au sol. Les
caractéristiques géotechniques sont résumées au tableau 2.15. On demande de
vérifier la capacité portante à court terme en adoptant la méthode des contraintes
admissibles.
8 . Une auberge de jeunes a été construite sur des semelles carrées ayant une fiche
de 1.0 m et reposant sur une couche d’argile limoneuse plastique épaisse de 3.5 m
par rapport au terrain naturel et surmontant une couche de grès considérée comme
un substratum. Les efforts provenant de l’ouvrage sont : force verticale=900 kN,
force horizontale=300 kN et moment fléchissant=170 kN.m. La nappe d’eau se
trouve au niveau du grès. L’argile limoneuse est caractérisée par =20°, C=50 kPa,
h=13 kN/m3 et sat=18 kN/m3. On demande dimensionner les fondations de cet
ouvrage avec la méthode des contraintes admissibles.
10. Un établissement scolaire de deux niveaux a été réalisé sur un massif d’argile
plastique brune saturée épaisse de 4 m, et surmontant un horizon sableux dense de
grande épaisseur. Une nappe phréatique a été détectée en surface et les résultats
d’essais in-situ sont présentés au tableau 2.19. Chaque poteau transmet un effort
vertical centré de 1000 kN à la fondation isolée. On demande de calculer le coté
d’une semelle carrée ancrée à 1.0 m par rapport au terrain naturel, en adoptant un
calcul aux états limites selon le DTU 13-12, à partir de l’essai PMT ainsi qu’à
partir de l’essai CPT.
Pour les besoins de calcul, considérer un coefficient de pression des terres au
repos égal à 1.0 pour l’argile et 0.5 pour le sable. Considérer aussi un poids
volumique saturé de l’argile de 19 kN/m3 et un poids volumique sec pour le sable
de 14 kN/m3.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE 1
Pression verticale limite sous une fondation continue dans un sol homogène
infiniment épais - Méthode de superposition :
Effet de la profondeur
1 sin
Nq exp(tg ) tg 2 ( / 4 / 2). exp(tg )
1 sin
Effet de la cohésion
Effet de la densité
On considère qu’on a un mur fictif en contact avec la surface BC
(ou la surface AC) qui est d’ailleurs en état passif. Le bilan d’efforts (par unité de
longueur de la fondation) agissant sur le coin ABC est comme suit :
- le poids W de ABC = (B22tg)/4,
- la force qlB,
- les deux forces Fp de butée (agissant sur AC et BC) Fp=Kp2B2/(8cos2 )
L’équilibre des forces verticales donne ql = 0.5x2BN
N dépend de l’angle . On admet l’hypothèse de Caquot et Kérisel que toute
facette horizontale est majeure, ce qui donne d’après le cercle de Mohr que l’angle
= /4+/2 et dans ce cas, on aura :
1 . cos( / 4 / 2)
N [K p tg( / 4 / 2)]
2 cos2 ( / 4 / 2)
Kp est le coefficient de butée, tabulé en fonction de l’angle de frottement interne
(voir chapitre 7). On peut ainsi tabuler le coefficient N en fonction de , tel que
récapitulé au tableau 2.5 de ce chapitre.
Dans la pratique, on préfère utiliser une formule approchée mais simple pour le
calcul de N, telle que celle de Vesic (1973) :
Nq= 2(Nq+1)tg
ANNEXE 2
Capacité portante sous une fondation continue dans un sol infiniment épais-
Méthode Globale de Salençon et al [30], [32], [33] :
C(z)=C0+λz
ql q0
sup erp
La capacité portante est donnée en cas d’un sol frottant (φ≠0) par :
q l q 0 c C0 q 0 tg N c ' BN '
1
2
En cas d’un sol purement cohérent (φ=0), elle est donnée par :
q l q 0 cC0 Nc '
Les facteurs de portance Nc’ et Nγ’ sont donnés par le tableau 2A, et le
coefficient μc peut être déterminé de la figure 2A.
Notons qu’en cas d’un sol purement cohérent homogène, les deux méthodes
donnent pratiquement le même résultat (μc=1).
80 Conception et calcul des ouvrages géotechniques
1 tg
q l q 0 c C 0 q 0 tg N c ' BN ' cot g
2 C 0 q 0 tg
En cas d’un sol purement cohérent (φ=0), elle est donnée par :
q l q 0 c C 0 N c ' B q 0 c N c ' C 0 B
4C 0 4
Au préalable de tout calcul, il y' a lieu de classer le sol étudié selon le système de
classification du LCPC. Un organigramme de classification selon ce système est
joint au chapitre 1.
Suivant la classification du LCPC, et les valeurs de Pl mesurées, les sols sont
regroupés en catégories conventionnelles au tableau 1.4. Une distinction entre le
calcaire, la marne et l'argile à la base de la teneur en carbonate de calcium CaCO3
est résumée au tableau 1.1.
La méthode pressiométrique du LCPC se base sur le concept de la pression
limite équivalente Ple* et la fiche équivalente De, qui représentent celles d'un sol
homogène équivalent au sol hétérogène étudié. Ple* est une valeur moyenne des
pressions limites nettes dans la zone utile de capacité portante, soit de 1.5 fois la
largeur de la fondation.
Un sol est considéré comme homogène s'il est composé d'un seul matériau, et si
le rapport Plmax/ Plmin n'excède pas 2 [6].
Dans un sol homogène, Ple* est calculée en ajustant le profil pressiométrique par
une droite de la forme a+bZ, comme le schématise la figure 4A. La pression limite
nette équivalente est telle que [6]:
ql = Kp Ple* + q0
2. Méthode pénétrométrique
La méthode pénétrométrique du LCPC est applicable aux sols homogènes.
Contrairement à la méthode pressiométrique, aucune règle n’est énoncée dans ce
code quant à l’appréciation de l’homogénéité pénétrométrique du sol. Le jugement
et l’expérience de l’utilisateur sont ici nécessaires pour effectuer une telle
appréciation [6].
Cette méthode se base sur le concept de la résistance équivalente qce et la fiche
équivalente De, caractérisant un sol homogène équivalent au sol hétérogène étudié.
La résistance pénétrométrique équivalente qce est une valeur moyenne des
résistances mesurées dans la zone mobilisée par le sol lors du chargement vertical
par la fondation. Elle est calculée comme suit :
D 3 a
1
q ce
b 3a q
D b
cc ( z )dz
1 iN
q ce q cc z i
b 3a i 1
Le terme d est égal en général à 0 sauf s’il existe des couches superficielles de
mauvaise résistance dont on ne veut pas les introduire dans l’évaluation de la fiche
équivalente.
La capacité portante pour une charge verticale et centrée est donnée par :
ql = Kc qce + q0