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que ce faisceau de rayons X filtré est à distance de la crête osseuse et des procès
« durci ». Ces artéfacts métalliques sont le édentés. (Fig. 5)
plus souvent causés par ce phénomène de
durcissement du faisceau ainsi que par le Artéfacts métalliques radiculaires
rayonnement diffusé. On note alors la pré- Les artéfacts radiculaires sont dus prin-
sence de plages de perturbations hypoden- cipalement aux tenons intra-radiculaires,
ses, plus ou moins intenses (zones d’ombre, aux inlaycores et aux piliers implantaires.
Fig. 9 : Peu d’artéfacts autour de cet implant-lame gauche, mais une péri-implantite, caractérisée par
bandes sombres), de stries radiaires noires Contrairement au scanner où ce type d’ar- une alvéolyse péri-implantaire.
ou blanches, qui sont centrées sur les struc- téfacts entraîne une barre noire gênant la
tures métalliques. (Fig. 3) visibilité de la crête osseuse et du procès al-
En scanner, les logiciels de reconstruc- véolaire, le phénomène est atténué voire
tions itératives permettent de réduire si- absent en cone Beam. (Fig. 6)
gnificativement ces artéfacts métalliques A part sont les pseudo-traits de fracture
et/ou de réduire les doses d’exposition. horizontale d’une racine à hauteur de l’a-
L’application de tels algorithmes en cone pex d’un tenon. Le diagnostic différentiel
beam est à l’étude. avec un trait de fracture se fait par la posi-
En pratique, pour limiter ces artéfacts, il tion en hauteur du « trait », par son prolon-
est nécessaire de retirer tout objet métal- gement au-delà du bord radiculaire et enfin
lique amovible susceptible de se retrouver par l’absence d’élargissement de l’espace
dans le champ exploré (prothèses adjoin- desmodontal. (Fig. 7)
tes, bijoux, piercing….).
Artéfacts implantaires
Effet « mach » ou effet de bord • Implant cylindrique
L’effet de bord se traduit par la présence L’effet mach ou « effet de bord » est clas-
d’un liseré noir autour ou à proximité sique, (Fig. 4), surtout en cas de fortes do-
d’une structure dense (implant, prothèse, ses (images en haute définition). L’« écho
tenon, inlaycore..) en fort contraste avec l’os de bord » s’observe sur les reconstruc-
alvéolaire. Une simple diminution de tions « dentascanner » (Curved MPR) di-
contraste l’atténue ou l’annule, le différen- tes « coronales » ou orthogonales
ciant d’une alvéolyse péri-implantaire par (« cross-sectionals ») et se caractérise par
exemple. (Fig. 4) la répétition de l’effet de bord sur des re-
constructions orthogonales adjacentes,
Artefacts métalliques de couronne même à distance de l’implant. Afin de li-
Ces artéfacts métalliques, essentielle- miter ou d’éviter ces artéfacts, il faut di- Fig. 10 : Peu d’artéfacts autour de ce « diskimplant » droit, mais une alvéolyse péri-implantaire avec
ment dus au durcissement du faisceau, minuer les constantes de dose (kV et mA). communication bucco-sinusienne et sinusite.
s’expriment par des bandes blanches ou (Fig. 8)
noires ou mixtes, parfois en « feu d’herbe » • Implants lame et «diskimplants» sont Autres artéfacts métalliques
situées strictement à la hauteur des cou- moins sujets à ces artéfacts. (Figs. 9 et 10)) • Objets métalliques se situant dans le
ronnes du fait du caractère horizontal du • Implants aiguille champ du faisceau de rayons X : essentiel-
centre du faisceau, parallèle en général au Devenus rares, ils rendent impossible l’in- lement les piercings et les boucles d’o-
plan occlusal. Ces artéfacts de couronne terprétation en scanner et apparaissent reilles, à ôter si possible avant l’examen.
sont cependant peu ou pas gênants en im- moins susceptibles aux artéfacts en cone (Fig. 12)
plantologie car ils se situent généralement beam. (Fig. 11)
• Fausses images lacunaires, pouvant mi-
mer une carie ou une résorption coro-
naire ou radiculaire, souvent à proximité
a b
d’un amalgame ou d’une prothèse métal-
lique. Le diagnostic n’est parfois possible Fig. 11 : Scanner (a: crête invisible) et cone beam
Suite page 14 $ (b: crête bien dessinée).
Fig. 8 : « Echo de bord » : effet de bord implantaire (implants en 14 et 16) répétés sur les reconstructions
adjacentes de la région de 15.
Fig. 12 : Boucles d’oreilles : artéfacts sur tous les plans et même en 3D.
RADIOLOGIE
14 Dental Tribune Édition Française | Mars 2014
Fig. 13 : Pseudo-carie due à une fausse image lacunaire artéfactuelle. Fig. 14 : Artéfacts cinétiques : flou et double contours. Interprétation impossible.
#Suite de la page 13
qu’en confrontant les différents plans de
reconstruction, sur lesquels l’image pa-
thologique peut sembler très différente
voire absente. (Fig. 13)
Artéfacts cinétiques
Ces artéfacts sont dus aux mouvements
a b
du patient et s’expriment sur l’image par
un dédoublement des contours des diffé- Fig. 15 : Artéfacts de cible sur coupes axiale (a) et
rentes structures. La définition de l’image orthogonale (b).
est alors dégradée par un flou cinétique im-
portant qui peut parfois être responsable
de mesures erronées. Ces artéfacts ciné- (jusqu’à 30 secondes pour le Morita Accui- Fig. 16 : Artéfact de contraste dû à un capteur mal calibré.
tiques sont plus fréquents qu’au scanner tomo F17* et le Newtom 5G*). Pour réduire
du fait des temps de pose plus longs les artéfacts cinétiques, il faut :
• des moyens de contention efficaces afin Les solutions pour atténuer ces artéfacts
de limiter les mouvements de la tête du sont la bonne calibration du couple tube-
patient: appuis ou « scratch » frontaux et détecteurs et, en cas d’échec, une mainte-
occipitaux, éventuellement pièce à mor- nance technique voire le remplacement
dre pour limiter les mouvements de la d’un capteur défectueux.
mandibule ; noter que l’immobilité du On distingue surtout les artéfacts de ci-
patient est nettement meilleure quand ble et les artéfacts de contraste.
celui-ci est allongé (95 % des images avec • Les artéfacts de cibles naissent d’un vide
des artéfacts imperceptibles), plutôt que d’informations au niveau des projections.
debout ou assis (68 % des images avec des Ils se voient essentiellement dans les par-
artéfacts imperceptibles) ; ties molles, sous forme de cercles d’inten-
• un temps d’acquisition le plus court pos- sité variable sur les coupes axiales, cen-
sible ; trés par l’axe de rotation et des lignes ver-
• une coopération du patient pour limiter ticales hypo ou hyperdenses sur les re-
les mouvements physiologiques (ainsi constructions verticales. (Fig. 15)
que la déglutition voire la respiration
quand le temps de pose est court). Pour • Les artéfacts de contraste s’observent en
des patients très jeunes ou atteints de cas de contraste important, par exemple
troubles neurologiques comme la mal- si un implant est exploré par un cone
adie de Parkinson et dans les cas où des ar- beam au capteur mal calibré : on note une
téfacts cinétiques rendent la lecture de différence de contraste accrue et brutale
l’examen cone beam délicate ou impossi- entre la bande d’image comprenant l’im-
ble, il est souvent préférable de prescrire plant et les bandes sus ou sous-jacentes.
en seconde intention un examen scano- (Fig. 16)
graphique à temps de pose ultra-court (1 à
4 secondes pour les scanners 64 barrettes
actuels).