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Année 2002-03
D1
RADIOSCOPIE
Maître de Conférences
Dr. Paul Barthez –Radioscopie – Artefacts - Année 2002-03 – D1 2
Objectif d’apprentissage :
Points importants :
6. L’image radioscopique est plus bruitée et moins fine que l’image radiographique
8. Toutes les aspérités cutanés (mamellons, ergots, chataigne) et tout objet fixé aux poils
(boue, poils mouillés) sont à l’origine d’opacités supplémentaires artefactuelles qui
peuvent prêter à confusion
10. L’électricité statique et les marques de pression sur le film radiographique sont à
l’origine de traces noires sur le film.
Dr. Paul Barthez –Radioscopie – Artefacts - Année 2002-03 – D1 4
1 Radioscopie
La radioscopie est un système d’imagerie qui permet d’obtenir une image radiologique
dynamique du patient. La radioscopie est à la radiographie ce que le cinéma (ou la vidéo)
est à la photographie. Cet outil diagnostique présente de nombreuses applications que l’on
peut résumer à quatre grandes catégories :
• Observer des mouvements d’organes internes (trachée) et/ou le cheminement d’un
produit de contraste (déglutition, transit baryté ...)
• Assister un geste d’intervention sur un patient (Radiologie interventionnelle :
cathétérisme, dilatation d’une sténose, ponction assistée)
• Obtenir une image instantanément lorsque le temps est un facteur important (réduction
de fracture, visualisation du produit de contraste lors de myélographie)
• Aide au positionnement.
L’emploi de la radioscopie doit cependant obéir à des règles strictes d’utilisation pour
éviter une irradiation du personnel non nécessaire et dangereuse. Depuis les années 50 et
60, les unités radioscopiques sont équipées d’amplificateurs de luminance qui ont
permis une amélioration des conditions d’examen ainsi qu’une diminution considérable des
risques d’irradiation.
manifeste par une augmentation significative du bruit, qui s’observe par la scintillation et la
granularité de l’image.
Les paramètres d’exposition peuvent être ajustés pour obtenir une image lisible suivant les
mêmes principes que pour la radiographie. Le réglage de l’intensité (mA) permet d’ajuster
la luminosité de l’image. Celui de la tension permet de faire varier le contraste. Sur
beaucoup d’appareils, le débit des rayons X (mA) est ajusté automatiquement en fonction
de l’intensité lumineuse de la fenêtre de sortie de l’amplificateur de luminance. Dans ce
dernier cas, seule la tension peut être réglée pour modifier le contraste. Le temps de pose
est naturellement sans objet pour la radioscopie.
La fenêtre d’entrée est constituée d’une surface concave métallique (aluminium, en général)
qui assure le vide à l’intérieur de l’appareil. Le diamètre d’entrée conditionne la taille
maximale du champ. Juste derrière, se situe la surface réceptrice composée d’une couche
de cristaux luminescents, similaires à ceux des écrans utilisés en radiologie, dont la
fonction est de transformer les rayons X en lumière. La couche d’écran est recouverte par
une p h o t o c a t h o d e composée d’antimoniure de césium, ayant des propriétés
photoélectriques, c’est-à-dire qui émet des électrons lorsqu’il est illuminé.
1.2.2 Amplification
Les électrons porteurs de l’image radiante sont accélérés entre les fenêtres d’entrée et de
sortie à la manière des électrons accélérés dans un tube radiogène. Une différence de
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potentiel d’environ 30 à 40 kV est habituellement utilisée. Les électrons sont focalisés sur
la fenêtre de sortie par des électrodes latérales constituant une lentille électronique.
L’intensité du faisceau est amplifiée à la fois par l’accélération des électrons et par
le jeu de la focalisation qui concentre les électrons sur la fenêtre de sortie. La
surface de la fenêtre d’entrée est légèrement concave de manière à ce que tous les électrons
parcourent la même distance. Le faisceau d’électrons converge vers un point situé entre les
deux fenêtres et l’image reçue sur la fenêtre de sortie est inversée par rapport à celle de la
fenêtre d’entrée, à la manière d’un système d’optique classique.
La fenêtre de sortie n’est en général pas directement visualisée à cause de sa petite taille et
de son exposition aux rayons X. Un système vidéo permet de montrer l’image sur un
écran de télévision par l’intermédiaire d’une caméra vidéo placée juste derrière la fenêtre de
sortie. Le moniteur est généralement placé dans un endroit protégé des rayons X, le plus
souvent à proximité de la console de contrôle du générateur. Le développement récent de la
numérisation a permis d’augmenter les possibilités de manipulation de l’image (arrêt sur
l’image, soustraction d’image...).
Un film trop sombre peut être dû à un voile ou une trop forte exposition aux rayons X au
moment de l’exposition.
Lorsque le film radiographique est voilé, les parties non exposées du film (marqueur
métallique, cache pour l’identification ...) sont aussi noircies et l'image perd une partie de
son contraste. Le film peut avoir été voilé par la lumière dans la chambre noire au
moment du chargement et déchargement de la cassette, ou au moment du développement.
Il est important de s’assurer de l’étanchéité à la lumière de la pièce (en particulier porte et
fenêtre) en localisant les fuites après une adaptation des yeux à l’obscurité. Le problème
peut également provenir de l'éclairage. Il est important de vérifier que l'éclairage est adapté
aux films utilisés. Les films orthochromatiques (utilisés avec les écrans émettant dans le
vert) nécessitent un éclairage différent que les films sensibles au bleu. La source lumineuse
ne doit aussi pas être trop rapprochée du film. Un test simple consiste à laisser sur la
paillasse un objet (pièce de monnaie, clefs ...) sur un film vierge pendant 5 minutes dans la
chambre noire. Si l'éclairage est défectueux (trop intense ou de couleur inadaptée) ou que la
pièce n'est pas étanche à la lumière, l’ombre de l’objet apparaît sur le film après
développement.
déconseillé de stocker sans protection les films et les cassettes dans la même pièce que
l’appareil de radiologie.
Enfin, un film excessivement noir peut être le résultat de la somme d’expositions réalisées
involontairement sur la même cassette. Dans ce cas, les structures reconnaissables
paraissent enchevêtrées les unes dans les autres.
La tension (kV) contrôle l’énergie des rayons X et a une influence sur le contraste de
l’image radiographique. Lorsque la tension augmente, le contraste diminue. Un manque de
contraste peut être dû à une tension trop élevée. Il est recommandé d’utiliser une tension
réduite (< 80 kV) pour l’examen de l’abdomen et des parties osseuses.
La présence d’un rayonnement diffusé entraîne l’apparition d’un voile uniforme sur la
radiographie et a pour effet de diminuer le contraste. Divers moyens permettent de lutter
contre le rayonnement diffusé, dont la grille antidiffusante est le plus efficace. Pour
limiter les effets du rayonnement diffusé, il est recommandé d’utiliser une grille dès que
l’épaisseur à radiographier dépasse 10 cm.
La trame de la grille est particulièrement visible lorsque la grille est fixe et que les lamelles
de la grille sont épaisses. Pour corriger ce défaut, on peut soit utiliser une grille mobile
(Potter-Bucky) ou une grille à lamelles fines, peu visible sur la radiographie.
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Toute trace ou image présente sur le film qui ne provient pas de la projection
radiographique des structures à étudier peut être considérée comme un artefact. Il peut
s’agir de la projection d’objets non désirés, présents sur l’animal ou la table, ou provenir du
récepteur d’image (écran, film, développement). Ces artefacts peuvent parfois conduire à
des erreurs de diagnostic s’ils ne sont pas correctement identifiés.
Ces objets peuvent être présents n’importe où entre le tube à rayons X et l’écran. Leur
projection radiographique peut être considérée comme un artefact car elle est imprévue et
forme des opacités qui peuvent prêter à confusion.
La table de radiographie peut être à l’origine d’artefacts qui n’apparaîtront que lorsque la
cassette est placée sous la table (technique avec grille). La surface de la table doit être
maintenue propre pour éviter la projection sur le film radiographique de produit de
contraste (produit iodé ou à base de baryum) provenant d’un examen antérieur. La table
doit être composée d’un matériau suffisamment homogène pour atténuer uniformément le
faisceau de rayon X. L’utilisation du bois aggloméré, par exemple, est à proscrire car il
entraîne l’apparition d’une granularité très gênante sur la radiographie.
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Si le film radiographique est plié ou est soumis à une pression importante localisée lors de
sa manipulation, il apparaît une trace noire à l’endroit de la pliure ou de la pression.
Lorsqu’il est dû à une pliure en coin du film, cet artefact apparaît en forme de “coup
d’ongle”. Ce type d’artefact peut être évité en manipulant les films radiographiques avec
soin, en faisant attention à ne pas les plier. Il est conseillé de tenir le film verticalement par
son bord supérieur de manière à ce qu’il ne puisse pas plier sous son propre poids.
Lorsque le film est rayé au-delà de la couche protectrice, l’émulsion perd ses propriétés et
les rayures apparaissent comme des traits blancs. En regardant le film avec une lumière
réfléchie, on peut voir que les rayures ont endommagé la surface du film.
alignés. Ces artefacts sont plus fréquents lorsque l’air est sec. La couche protectrice du
film prévient normalement ce type d’artefact.
Le support du film radiographique est sensible à la température et peut être déformé par
une exposition localisée à la chaleur d’une lampe à haute intensité ou au sèche cheveux. Le
film perd alors sa forme plane pour devenir gondolé. Cet artefact peut être prévenu par un
séchage uniforme du film et en évitant l’exposition prolongée d’une partie du film à une
lampe à haute intensité.
Lorsque le film est mouillé avant le développement par des gouttes d’eau ou de fixateur,
l’action du révélateur est diminuée localement par une modification du pH du film.
L’artefact est de forme ovale ou en traînée, de teinte claire, souvent entouré d’un halo
foncé. La tache est généralement visible sur une des faces du film à l’examen à la lumière
réfléchie. Cet artefact peut être prévenu en manipulant les films avec des mains propres et
sèches et par la séparation de la partie sèche et humide de la chambre noire.
Des marques de doigts peuvent apparaître sur le film développé lorsque le film a été
manipulé avec des mains humides ou grasses. Ces marques sont plus ou moins
prononcées, de forme ronde ou ovale, avec les empreintes digitales parfois visibles, de
teinte claire (eau, fixateur, gras) ou sombre (révélateur). Encore une fois, ces artefacts
peuvent être évité par la manipulation soignée du film et par la séparation de la partie sèche
et humide du laboratoire.
Si, au cours du développement, le film est contre la paroi de la cuve ou que deux films sont
en contact par une de leur surface, l’action du révélateur est fortement réduite et on observe
un sous développement localisé. La forme et l’étendue de cet artéfact dépendent de la
surface de contact. Lorsque le développement est automatique, cet artefact peut être
provoqué par l’introduction trop rapprochée de deux films dans la développeuse. Dans ce
cas, la zone de sous développement est à bord net et rectiligne dessinant parfois un coin
arrondi du film superposé. La surface du film est en général endommagée et l’artefact est
visible avec une lumière réfléchie. Cet artefact peut être évité en prenant soin à la position
du film dans la cuve à développer. Si la cuve est trop petite, il est préférable de développer
les films les uns après les autres. En cas de développement automatique, cet artefact peut
être évité en respectant l’intervalle minimum entre deux films, généralement annoncé par un
signal sonore ou lumineux.
Lorsque le film est mal fixé, le support conserve une opacité blanche ou légèrement
rosée, à la sortie du bain. Cet artefact peut être corrigé en prolongeant le temps de séjour
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Un film mal rincé garde des traces de produits chimiques et en particulier de fixateur.
Avec le temps, se développent des taches brun-jaunes sur le film correspondant à des
dépôts de sulfure d’argent, provenant de la décomposition tardive d’halogénure d’argent
de l’émulsion. Ces dépôts sont visibles sur la surface du film avec une lumière réfléchie.
Le film conserve une forte odeur caractéristique de fixateur. Cet artefact peut être
évité par un rinçage suffisant. Lorsque le développement est manuel, il est recommandé de
rincer le film à l’eau courante pendant environ 30 min.