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ISBN : 978.2.02.147698.9
Seuil, 57, rue Gaston-Tessier, Paris X IX e
782021 476989 Im prim é en Espagne 09.21 35 €
LES LIVRES
DU NOUVEAU
MONDE
P hilippe
Descola
P h ilip p e Descola
L es F o rm e s
d u v isib le Les Formes
du visible
Seuil Seuil
.' Les formes du visible
PHILIPPE D ESCO LA
O U V R A G E PUBLIÉ AVEC LE C O N C O U R S
D U C E N T R E N A T IO N A L D U LIVRE
É D ITIO N S D U SEUIL
5 7 , nie Gaston-Tessier, Paris X I X e
Ce livre est publié dans la collection
«Les livres du nouveau monde »
dirigée par Pierre Rosanvallon
COLLÈGE
DE F R A N C E
-------------1530------------
is b n 978-2 -0 2 -1 4 7 6 9 8 -9
Le C ode de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à u ne utilisation collective.Toute
représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentem ent
de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue u ne contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et
suivants du C ode de la propriété intellectuelle.
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A la mémoire de mes parents et de mes grands-parents
qui m ’ont appris à poser des questions a u x images
Avant-propos
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AVANT-PROPOS
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soit parce que l’usage l’aura façonné à cet exercice —cas le plus
com m u n —, soit parce que la figuration, en libérant l’im agier des
contraintes séqLientielles de la parole, perm et à ces «frères voyants »
qui d o n n en t corps au visible de rendre sensible ce que personne
n ’aura vu avant ; ils y parv ien n en t au m o y en d ’u n pro d ig ieu x
tour de passe-passe : im poser l’évidence d ’une parfaite adéquation
entre ce q u ’ils actualisent et le réfèrent entrevu que l’on aurait
aim é faire so i-m êm e advenir si l’o n en avait eu le talent. D e
fait, l’im age est le seul m o y en d o n t nous disposons p o u r v o ir
ce que les autres voient, p o u r éprouver sur nous-m êm es la plus
ou m oins grande coïncidence entre le chem in visuel que notre
éducation, n o tre sensibilité et n o tre biographie nous h abituent à
tracer le long de certains plis du m onde, et celui que d ’autres —en
d ’autres lieux, en d ’autres tem ps, selon d ’autres codes figuratifs —
o n t eux-m êm es appris à suivre le lo n g d ’autres plis to u t aussi
vraisemblables.
U n talent m odeste p o u r le dessin, une lignée de peintres dans
m o n ascendance paternelle et u n go û t d ’am ateur p o u r l ’histoire
de l’art ne m ’épargnèrent pas quelques naïvetés initiales. C om m e
il était prévisible, et probablem ent inévitable, j ’avais com m encé
cette ex périence en com pilant u n catalogue d ’im ages corres
p o n d an t aux ontologies concrètes m ’ayant servi à spécifier les
caractéristiques de chaque m o d e d ’identification. Des masques
amazoniens, des effigies inuits en ivoire de morse ou des tambours
sibériens p o u r l ’animisme, des peintures aborigènes sur écorce et
sur toile p o u r le totém ism e, des tableaux européens et des p h o to
graphies p o u r le naturalism e et, dans le cas de l’analogisme, une
foule disparate de figurations en provenance d ’A frique, d ’Asie,
des A m ériques, depuis les tableaux de fils colorés des H uichols
du M exique ju sq u ’aux rouleaux de paysage chinois en passant par
des tabliers d ’am ulettes de C ô te d ’ivoire. J ’étais ainsi tom bé dans
ce travers auquel les historiens de l ’art eux-m êm es n ’échappent
pas toujours : traiter les représentations imagées com m e des illus
trations de systèmes symboliques et discursifs qui les justifient et
les ren d en t com préhensibles. Certes, je n ’allais pas chercher la
clé des images dans des traités d ’esthétique ou de m orale, dans
des correspondances de p eintre ou dans des com ptes d ’atelier,
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C e n ’est donc pas d ’au jo u rd ’hui que date chez les théoriciens
de l’art ce sentim ent que la puissance évocatrice des images, leur
aptitude à incarner des êtres com m e s’ils étaient vivants, procède
d ’une “force divine” , un talent m ystérieux capable d ’engager nos
affects et que l’intellect peine à élucider.
P o u rta n t, si l ’o n tro u v e b ie n çà et là dans des textes de la
tradition européenne des allusions à cette dim ension dérangeante
de la peinture, c’est tardivem ent q u ’elle a été prise au sérieux.
La raison en est p eu t-ê tre q u ’adm ettre to u t de go la puissance
d ’agir des images aurait déclassé les connaisseurs et les érudits dont
le m arché de l’art a m ultiplié le n o m b re à partir de la R enais
sance : tous ces gens cultivés et de b o n goût, aptes à déchiffrer les
symboles des tableaux et à reconnaître les scènes historiques q u ’ils
dépeignent ne sauraient en rien ressembler aux primitifs adorateurs
de fétiches ou aux paysans crédules guettant le message adressé par
une statue de la Vierge. D ans son courant m ajoritaire, l’histoire
de l’art depuis W in ckelm ann est donc devenue u n e science des
circonstances et des signes : son am bition est d ’analyser la signi
fication des œuvres d ’art, de repérer les symboles ostensibles ou
cachés d o n t elles sont parsemées, d ’identifier les personnages et
les scènes représentées, de retracer l’influence des idées p h ilo
sophiques, politiques, littéraires et esthétiques sur le dévelop
pem en t des motifs, des styles et des com positions, de détecter
les généalogies, les em prunts et ruptures entre les écoles, les pays
et les genres, d ’évaluer le poids du m arché, des m écènes et des
goûts dom inants sur la p ro d u ctio n des artistes. Les œuvres d ’art
y sont traitées com m e des signes iconiques et des assemblages de
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m êm e dans les cas extrêm es à nier que celles-ci fussent aussi des
représentations. E n dressant une opposition spécieuse entre l’expé
rience directe du m onde à laquelle les prém odernes auraient un
accès privilégié et les m édiations sém antiques que les M odernes
auraient m ultipliées, o n a voulu faire de la représentation une
espèce de repoussoir, la négation de la possibilité de percevoir
une im age co m m e m anifestation parm i d ’autres de ce q u ’elle
rend visible7.
O n trouve certes sous la plum e des avocats de l’agence des images
des références à leur figuralité. Ainsi Gell adm et-il sans réserve
que les œuvres d ’art d o n t il analyse la puissance d ’agir o n t aussi
une dim ension iconique fondée sur la ressemblance, m êm e si les
traits sur lesquels celle-ci s’appuie sont parfois à p eine esquissés :
« on p e u t parler de rep résen tatio n dans l’art visuel seulem ent
là où il y a une ressemblance déclenchant la reconnaissance8».
T outefois, ce n ’est pas cet aspect des images qui l’intéresse, mais
leu r caractère indiciel, c ’est-à-d ire la capacité q u ’elles o n t de
poin ter vers l’intentionnalité des agents q u ’elles dépeignent, qui
les o n t faites ou qui les utilisent. P o u r B elting aussi, «une image
im plique à la fois l’apparence et la présence9». Dans son étude
sur le p o u v o ir des icônes chrétiennes, B elting n o te en outre que
la présence im m édiate de la Vierge, du C hrist ou du saint dans
l’im age —chaque icône est u n e incarnation authentique de l’être
représenté, n o n une copie de son apparence —n ’em pêche pas cette
dernière d ’être aussi u n signe iconique p uisqu’elle représente un
personnage historique qui d oit être reconnu com m e tel par des
conventions figuratives. M êm e les reliques, qui, avant les icônes,
tém oignaient de la présence effective des saints dans le sanctuaire,
le faisaient par m étonym ie, c’est-à-dire par u n dispositif figuratif
au m oyen duquel u n fragm ent tenait lieu de la totalité de l’être
absent q u ’il représentait10. Il est vrai que le M o y en Age fut une
période de rupture par rapport à la m inutie m im étique de l’A nti
quité classique dans la m esure où les formes et les couleurs des
images étaient interprétées à cette époque com m e des indices
de la natu re invisible de la divinité, u n éq u iv alen t figurai du
m ystère de l’Incarnation, n o n com m e des im itations aspirant à la
ressemblance avec ce q u ’elles représentaient. Il n ’en dem eure pas
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Doublures d’invisible
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été clairem ent établi par Jean-M arie Schaeffer, aussi m e co n ten -
terai-je de rappeler son arg u m en t14.
D epuis que M arcel D ucham p a transform é u n e pelle à neige
en œ uvre d ’art, il est devenu impossible de définir le statut esthé
tiqu e d ’u n e catégorie d ’objets sur la seule base de caractéris
tiques perceptives qui leur seraient propres —des formes o u des
couleurs visuellem ent attirantes, par exem ple —et qui viendraient
en quelque sorte s’ajouter à celles des objets ordinaires et spécifier
les prem iers par rapport aux seconds. Si l’on adm et, en effet, que
les œuvres d ’art constituent une fraction des objets esthétiques,
alors rien ne perm et plus de distinguer u n n o m b re croissant de
ces œuvres devenues célèbres dans l’histoire de l’art —urinoir,
égou tto ir à bouteilles ou boîte de tam pons à récu rer —d ’u n objet
dépourvu de qualités esthétiques si ce n ’est que des institutions
qualifiantes — musées, galeries, critiques — en o n t décidé ainsi.
A ucune des façons d ’esquiver cette difficulté n ’est vraim ent satis
faisante. O n p eu t d ’abord restreindre la n o tio n d ’œ uvre d ’art de
m anière à en exclure les œ uvres qui sont indiscernables sur le
plan p ercep tif de simples artefacts utilitaires, mais cela reviendrait
à expulser des musées d ’art contem porain u n grand n o m b re des
pièces q u ’ils exposent. O u b ien l’o n p eu t au contraire étendre
la n o tio n d ’œ u v re d ’art ju s q u ’à y in clu re à p e u près tous les
artefacts, ce qui vide cette n o tio n de to u te signification et rend
caduque une distinction catégorielle d o n t l’existence sociale est
p o u rtan t bien attestée.
C ’est la te n tatio n à laquelle Gell a cédé et elle em p êch e de
discrim iner entre u n objet d ’art et u n banal artefact dans maintes
cultures où des outils, des armes et des ustensiles sont réputés
être des agents autonom es dotés d ’une agence efficace et socia
lem ent reconnue. Selon la définition que Gell propose des œuvres
d ’art, en effet, une sarbacane chez les A chuar d ’A m azonie, un
traîneau chez les K oyukon de l’Alaska pourraient être classés dans
cette catégorie, c’est-à-dire com m e des objets «qui o p èren t une
m éd iatio n d ’agence sociale15» en ce q u ’ils servent d ’in term é
diaires entre les intentionnalités hum aines q u ’ils in co rp o ren t et
redistribuent : la sarbacane com m e le traîneau sont crédités par
ceux qui les fabriquent et les utilisent d ’une capacité à agir par
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Le signe in c a rn é
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ici une figuration d ’un dieu qui n ’a pas nécessairem ent de form e
propre et qui, p lu tô t que de le représenter de façon m im étique,
rend tangibles certaines propriétés spatio-tem porelles qui lui sont
im putées par ceux qui le v én èren t21. La pierre “représente” donc
la divinité, n o n pas au sens où elle dépeint de façon réaliste u n
prototype d o n t o n ne sait guère quelle form e originaire il p eu t
revêtir, mais au sens où u n diplom ate est dit représenter son pays :
il n ’est pas' une figuration m im étiq u e de la nation q u ’il repré
sente, mais l ’im age visible q u ’elle offre dans certaines circons
tances aux yeux d ’u n e autre natio n qui l’accueille.
O n p eu t en dire autant des huacas dans l’ancien P éro u et de
leurs équivalents dans les A ndes contem poraines. E n quechua,
le term e désignait des objets, des sites, des personnes ou des
anim aux nim bés d ’une présence sacrée et auxquels un culte était
rendu, n o tam m en t des m ontagnes, des grottes, des sources, des
m om ies, des sanctuaires et des m onolithes, ces derniers en étant
sans doute la m anifestation la plus com m une, encore visible à
l’heure actuelle là où le zèle des extirpateurs d ’idolâtrie n ’a pas
su les repérer. O n faisait des sacrifices à ces rochers-huacas, on
les parait à l’occasion de tissus som ptueux, ce qui a con d u it les
Espagnols à les considérer très tô t com m e des idoles, c’est-à-dire
au sens prem ier — eidôlon — com m e l’im age d ’u n e réalité spiri
tuelle, tém oignant par là q u ’ils avaient une appréhension fine de
leur statut. D e quoi ces rochers étaient-ils le signe iconique, en
effet? D ’une puissance sacrée durable et localisée, mais irreprésen
table car sans form e définie : le m o n o lith e figurait la perm anence
inaltérable de cette puissance en m êm e tem ps q u ’il l’enferm ait
dans des limites bien définies, à l’instar des montagnes-huacas dont
il constituait une sorte d ’écho m étonym ique. Sous cette triple
fonction im ageante —fixation, expression, circonscription —, le
rocher-huaca ressemble aux pokara des Chipayas contem porains
de la province de Carangas, en B olivie22. Ces petits m onum ents
coniques en adobe qui parsèm ent le territoire de la com m unauté
sont vus com m e la dem eure des mallku, des divinités chthoniennes
mâles et individualisées qui h abitent là en com pagnie de leurs
épouses. Les mallku des Chipayas sont analogues aux divinités-
m ontagnes de leurs voisins aymaras et l’on p eu t v oir les pokara qui
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AA
Amazonie équatorienne
1. Le motif d'Orion, Achi
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2.2
2 .Masques de la raie, Yukuna, Amazonie colombienne
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C ’est égal au fond. C ar ce qui im porte vraim ent ici, c’est m oins
d ’avérer ou n o n la source ic o n iq u e év en tu elle du rép erto ire
graphique que d ’évaluer les effets d ’iconicité que la combinaison
des motifs p eut engendrer. E n A m azonie toujours, entre les motifs
décoratifs qui renvoient à u n réfèrent parce q u ’ils rendent visible
l’une de ses propriétés et ceux qui sont to u t à fait aniconiques, il
existe des cas d ’ornem entation iconogène dans lesquels les motifs
ne sont pas iconiques pris séparém ent, mais d o n t l’assemblage
figure néanm oins u n objet du m onde. C ’est le cas des peintures
faciales des Shuar de l’A m azonie équatorienne auxquelles A n n e-
C hristine T aylor a consacré u n e étude37.
Les motifs do n t les hom m es shuar se peignent le visage presque
chaque jo u r avec une tein tu re rouge à base de ro u co u sont des
figures géom étriques —lignes, points, triangles, bandes incluant
une ligne brisée, des rayures verticales ou des losanges —qui sont
parfois désignées par le n o m d ’une espèce animale, n o n parce
q u ’elles sym boliseraient cette espèce, mais parce que l ’animal en
question — serpent, papillon, ou félin - en est lui-m êm e orné.
Ces motifs relèvent ainsi de ce que D éléage appelle des réper
toires graphiques : ils co n stitu en t un stock co m m u n d o n t tant
les anim aux que les hum ains sont ornés et ces derniers ne les
arborent pas p o u r ressem bler à l’espèce do n t ils p o rten t le nom .
E n revanche, chaque com binaison de motifs do n t u n h o m m e se
peint renvoie à u n prototype qui n ’est toutefois connu lui-m êm e
q u ’à travers une autre im age. C e pro to ty p e est u n esprit indivi
dualisé appelé arütam q u ’u n h o m m e ren co n tre sous la form e
d ’u n spectre au cours d ’u n e expérience visionnaire, u n défunt
qui s’identifie n o m m ém en t et qui va devenir Yalter ego de celui à
qui il est apparu, v enant l’habiter à la m anière d ’une conscience
de soi dédoublée im p liq u an t u n e p o ten tialité d ’o b jectiv atio n
réciproque. La p einture faciale est ainsi l’indice q u ’u n ho m m e
a été visité par u n arütam et q u ’il a reçu de lui, outre ardeur au
combat, longévité et talent oratoire, certaines dispositions qui sont
particulières à cet arütam et que ce dernier avait lui-m êm e reçues
de son vivant d ’u n autre arütam. C ependant, les motifs ne repré
sentent pas sym boliquem ent la classe de dispositions que Y arütam
a transmises au visionnaire, mais sim plem ent la peinture faciale
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sein du réseau qui connecte cette im age à celui qui l’a produite,
au réfèrent q u ’elle dépeint et à celui qui la regarde. Dans l’art
décoratif, par contraste, le po u v o ir d ’action autonom e de l’image
n ’est plus subrogé, dépendant en partie de ce q u ’elle représente,
il est p u rem e n t in tern e à la com position et résulte du fait que
les motifs et leurs com binaisons paraissent interagir les uns avec
les autres, d o n n a n t l ’im pression d ’être anim és du seul fait de
leurs caractéristiques de form e et de position. Par rapport aux
images iconiques, les m otifs décoratifs o n t ceci de particulier,
en effet, q u ’ils jo u e n t sur les propriétés visuelles intrinsèques de
la répétition et de la sym étrie, lesquelles produisent une illusion
cognitive d ’anim ation très éco n o m e en m oyens car fondée sur
seulem ent quatre m ouvem ents de déplacem ent dans le plan : le
reflet sym étrique, le reflet inversé, la translation et la rotation.
M êm e les plus élémentaires des décorations —com m e la grecque,
soit la translation répétée d ’u n m o tif très simple le lo n g d ’une
ligne continue —paraissent m ues par un dynam ism e propre car
on ne p eu t m anquer de les regarder en transposant m entalem ent
le m o tif vers la droite ou vers la gauche, de façon à avérer leur
congruence par superposition, engendrant l’illusion que les motifs
eux-m êm es sont à la source du m o u v em en t. C ette illusion n ’est
en rien u ne erreu r de p erce p tio n puisque c ’est l’attrib u tio n à
la chose perçue de l’action intentionnelle à l’œ uvre dans l’acte
p ercep tif qui est le véritable fo n d em en t cognitif de l’anim ation
des motifs. A vec les im ages aniconiques, de fait, c ’est l’agen
cem ent qui fait l’agence.
C ’est pourquoi, ainsi que Gell le suggère, les motifs ornem entaux
fo nctionnent com m e des pièges à pensée, des mécanismes qui
captent et fixent l ’attention, capables de susciter u n attachem ent
aux objets q u ’ils o rn en t, n o n seulem ent parce que ces objets,
et le p ro je t c o llectif d o n t ils ém an en t, d ev ie n n e n t ainsi plus
saillants que d ’autres dépourvus de décoration, mais aussi parce
que l’effet de fascination que les m otifs suscitent con d u it à un
détachem ent vis-à-vis de l’env iro n n em en t élargi et des préoccu
pations m ondaines de celui qui les regarde ; grâce à cette p ro p é-
deutique de l’attention, le spectateur sera ainsi m ieux en situation
de se concentrer sur une pensée, sur u n état intérieur, voire sur un
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Yop art et par le parti que des artistes refusant toute référence au
m onde et à eux-m êm es, com m e V ictor Vasarely ou Frank Stella,
o n t su tirer des illusions de la p erception visuelle, tandis que le
second p eu t renv o y er à des m em bres de ce que l’o n a appelé
l’expressionnisme abstrait, tel Pollock, do n t l ’actionpainting figure
le processus m êm e de création, ou R o b e rt M otherw ell, do n t les
toiles, po u rtan t to u t à fait “ abstraites” , aspirent à rendre visibles
sa vie intinle, ses ém otions et ses réactions vis-à-vis des événe
m ents qui l’affectent (tableau i).
F IG U R A T IF N O N F IG U R A T IF
Ico n icité
Ic o n ic ité “ic o n o g è n e ” A n ic o n iq u e
m im é tiq u e
L’im age M o tif C om binaison L’im ag e figure A rt d é c o ra tif A rt n o n
re p ro d u it stylisé de m otifs u n état, u n e (m o tiv atio n référentiel
u n n o m b re (m o tiv atio n fig u ra n t u n situ atio n , u n absente o u (op art, p a r
plus ou active réfè ren t o u processus inactive) exem ple)
m oins par au s’ajo u ta n t (expressionnism e
g ran d de m o in s u n e à une abstrait o u
p ro p riétés p ro p riété fig u ratio n bétyles)
du réfèren t du m im é tiq u e
réfèrent)
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que ces séquences soient déchiffrables sur la seule base des images
qui les dépeignent. L’étude com parative des pictographies encore
en usage a m ontré que celles-ci sont toujours des illustrations d ’un
discours q u ’elles viennent scander et structurer; en outre, dans de
très n o m b reu x cas, elles constituent u n aide-m ém oire facilitant
la rem ém o ratio n et l’én o n ciation correcte de discours n o rm a
lisés longs et complexes, souvent de nature rituelle51. La fonction
m nésique dévolue aux pictographies explique pourquoi l’on en
trouve dans de nombreuses régions de la planète, y compris dans
des grottes ornées, et cela indépendam m ent des régimes figuratifs
et des styles iconographiques localem ent dom inants, ce genre de
script narratif étant im m édiatem ent reconnaissable par certaines de
ses propriétés formelles, com m e la linéarité de l’enchaînem ent des
motifs correspondant à la succession des épisodes et la répétition
de certains pictogramm es dans une structure paralléliste.
Les m odes de figuration d o n t ce livre am bitio n n e d ’attester
l’existence ne doivent donc pas être vus à la m anière d ’une grille
iconologique que l’on pourrait appliquer à n ’im porte quel genre
d ’image p o u r q u ’elle trouve sa place dans une typologie formelle.
C ar u n schèm e figuratif au sens où nous l’entendons, c ’est, au
prem ier chef, un ensem ble de m oyens au service d ’un objectif
qui est de rendre présent de façon reconnaissable tel ou tel trait
caractérisant une ontologie particulière en l’individuant dans une
image, laquelle, en sa qualité d ’agent iconique, va se com porter
vis-à-vis des autres existants com m e l’une des entités reconnues
dans le répertoire des êtres parm i lesquels elle prend place. Afin
de m ener à bien une opération de ce genre, il faut des moyens,
c’est-à-dire tant des techniques que des codes figuratifs, dont certains
seront plus adéquats que d ’autres à l’am bition de rendre manifeste
telle ou telle dim ension de telle ou telle ontologie. Cela signifie
q u ’u n e m êm e tech n iq u e ou u n m êm e code figuratif p eu v en t
être employés à des fins différentes dans des cadres ontologiques
distincts, la discrimination entre les types de schèmes figuratifs ne
portant pas seulem ent sur les moyens q u ’ils em ploient, mais aussi
et surtout sur les dimensions iconiques et indicielles des images,
c’est-à-dire sur la nature du réfèrent auquel elles renvoient et sur
le genre de causalité intentionnelle q u ’on leur im pute.
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4a. Icône byzantine anonyme représentant la Vierge et l'Enfant Jésus assis sur un trône, 1250-1275
4b. Domenico Veneziano, Vierge à l'Enfant, dit "Tabernacle Carnesecchi", vers 1435
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7. Illustration par Simon d'Orléans du traité de chasse de Frédéric II, De arte venandi cum avibus,
France du nord-est, vers 1300
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4.
8. Transformations d'un objet (a) transposé sur le plan (6) d'une image : 1) orthogonale, 2) par
similitude, 3) affine, 4) projective
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est en fait la plus infidèle aux propriétés géom étriques des objets
transposés puisque c ’est celle qui en élim ine le plus : le réalisme
“visualiste” des illusionnistes européens s’oppose ainsi au réalisme
ontologique q u ’ont poursuivi d ’autres traditions iconographiques.
D ’u n e p o rtée m oins o sten sib lem en t co sm o lo g iq u e que les
options de transform ations géom étriques, la façon de disposer
les figures dépeintes sur la surface qui les accueille n ’en est pas
moins riche d ’enseignements quant à la priorité accordée par une
tradition iconographique à ce qui est visuellem ent signifiant dans
leur apparence. C ar les images bidimensionnelles ne se contentent
pas de représenter des objets selon u n plan d o m in an t au m oyen
d ’u n type de transposition géom étrique, beaucoup d ’entre elles
s’attachent à le faire en choisissant de leur d onner une orientation
systém atique par rapport au plan de l ’im age et relativem ent les
uns aux autres. Les images à visée iconique s’efforcent en général
de transm ettre des inform ations p erm ettant d ’identifier les objets
q u ’elles figurent, à to u t le m oins d ’identifier les élém ents do n t
ils sont com posés — dans le cas des chim ères o u des illusions
d ’o p tiq u e, par exem ple —, o u m êm e la stru ctu re générale de
l’effet que leur assemblage cherche à produire. C ’est p o u rq u o i il
n ’est pas inattendu que l’on représente certains types d ’objets au
sein d ’une m êm e culture visuelle sous la form e stéréotypée où ils
sont réputés p o u r elle exhiber le plus de qualités reconnaissables.
Cela dépend aussi des objets représentés. La plupart des tradi
tions figuratives o n t choisi de dépeindre les hum ains selon une
section frontale —le plan qui sépare le devant du derrière (une
vue “ de face” ou, beaucoup plus rarem ent, “ de dos”) - ou selon
une section sagittale —le plan qui sépare le côté droit du côté
gauche (une vue “ de profil”) —et à peu près jamais une section
transverse - le plan qui sépare le haut du bas (une vue “ du dessus”
ou “ du dessous”). R ie n de surprenant donc à ce q u ’A lphonse
B ertillon ait inventé la p h o to d ’identité judiciaire en com binant
vue frontale et vue sagittale. Tandis que, p o u r les oiseaux, c’est
la vue sagittale qui p réd o m in e — dans les tom bes de l ’Egypte
ancienne, sur les paravents japonais ou dans les manuels d ’o rni
thologie européens —parce que c ’est celle sous laquelle ils sont
le plus aisém ent identifiables. Sans avoir besoin d ’in v o q u er ici
76
LES PLIS D U M O N D E
77
LES F O R M E S D U VI SI BLE
78
LES PLIS D U M O N D E
79
10. Chapeau en racine d'épicéa et écorce de cèdre rouge représentant un corbeau,
réalisé par Isabella Edenshaw (vannerie) et Charles Edenshaw (peinture), Haida de l'île
de la Reine-Charlotte, vers 1900
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LES PLIS D U M O N D E
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
PRÉSENCES
Esprits de corps
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11. Paire de masques yup'ik, grizzly (à gauche) et ours noir (à droite), Alaska
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
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ESPRITS DE CO R P S
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14. Bandeau frontal yup'ik d'esprit gardien (un oiseau
prédateur tenant un poisson dans le bec), Alaska
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E S P R I T S DE C O R P S
P e n se-b ête s
Selon les Y upiit, les hum ains com m e les anim aux possèdent
u ne faculté, ella, définissable com m e la conscience intim e des
m anifestations sensibles et des êtres qui vous en v iro n n en t, les
anim aux l’ayant à un degré beaucoup plus aigu que les hom m es14.
C ette faculté se cultive par la pratique et elle revêt une im por
tance cruciale p o u r le succès à la chasse, qui exige d ’avoir les sens
éveillés à tous les indices qui se présentent et l’esprit tendu vers le
b u t à atteindre. C ’est p o u rq u o i les vieux chasseurs ne cessent de
rappeler aux jeunes gens q u ’ils doivent constam m ent garder les
anim aux à l’esprit, quelle que soit l’activité dans laquelle ils sont
engagés, com m e u n exercice prop éd eu tiq u e de l’attention. C et
im p ératif paraît caractéristique de l’anim ism e circum polaire et
l’échec des jeunes chasseurs est souvent im puté à leur indolence
en la m atière. O n ne sera donc pas surpris de ce que des images
viennent, ou bien illustrer cette nécessité de se concentrer sur le
gibier, ou bien aider à fixer son attention sur lui.
U n e catégorie de m asque y u p ’ik semble rem plir la prem ière
fonction en figurant avec une grande économ ie de m oyens les
relations intriquées entre le p o in t de vue du chasseur et le p o in t
100
E S P R I T S DE C O R P S
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
16. Bouton en ivoire de morse, probablem ent Inupiat, littoral nord de l'Alaska
LES F O R M E S D U VI SIBLE
sur l’autre face, ses pattes avant. Inséré entre les pattes de l ’ours
sur u n e face, u n p h o q u e est sculpté en relief, autre façon de
figurer un englobem ent, p eu t-être plus com plet que le précédent
puisque la proie est en quelque sorte enveloppée de toutes parts
par les deux profils de l’ours19. Dans son atlas d ’art ornem ental
a m érin d ie n , K n u t S to lp e p u b lie ég alem en t, o u tre la fig u re
prov en an t de l’ouvrage de Balfour, to u te une série de boutons
d ’ivoire collectés à P o rt Clarence, en Alaska, par l’expédition de
la Vega m enée entre 1878 et 1879 par A d o lf E rik N ordenskiôld
le long des côtes de l’océan glacial A rctique et qui sont très proba
blem en t d ’origine inupiat. Sur plusieurs d ’entre eux, le corps du
p h o q u e est représenté en to u ran t la tête de l’ours, n o n pas dans
ce qui serait une im probable dévoration inversée, mais com m e
l’expression plausible de ce que l ’ours conserve, lui aussi, son
gibier à l’esprit20.
Les figurines miniatures sculptées dans de l’ivoire de m orse sont
fort com m unes chez les peuples de l’A rctique de part et d ’autre
du détroit de B ering; elles représentent en général des anim aux
en action, chaque espèce étant reconnaissable en dépit de sa petite
taille par une posture typique p lu tô t que par les détails de son
apparence. C ette tradition figurative ne date pas d ’au jo u rd ’hui.
Dès avant l’aube du p rem ier millénaire, les Paléo-Eskim os de la
culture de D orset (de 800 av. J .-C . à 1500 apr. J.-C .) o n t laissé
dans divers sites de l’A rctique canadien des figurines animales,
souvent interprétées com m e des accessoires cham aniques repré
sentant des esprits auxiliaires, qui sont en to u t cas caractéristiques
déjà de l’art consom m é avec lequel les sculpteurs du G rand N o rd
o n t su figurer des anim aux en m ouvem ent. U n des exem ples à
juste titre les plus connus en est l’effigie d ’u n ours blanc trouvée
dans la région d ’Igloulik, que l’on a parfois décrit com m e “volant”
par inférence paresseuse à partir du cliché du vol cham anique,
mais qui est plus probablem ent figuré en train de nager dans une
posture distinctive, les pattes en extension arrière et le m useau à
fleur d ’eau (illustration 11).
La culture de T hulé, qui a coexisté au cours du p rem ier m illé
naire avec celle de D o rset et l’a rem placée au x v e siècle dans
toute l’aire eskimo, est réputée aussi p o u r ses figurines animales
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17. Ours blanc en ivoire de morse, culture de Dorset, région d'Igloulik, Canada
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vivem ent p o u r échapper à ce qui l’a alarmé (illustration 20, sujet c),
ce lièvre figé au m o m en t où il s’apprête à bondir, cet ours prêt à
assom m er u n saum on im p ru d en t d ’u n coup de patte, tous ces
animaux que l’on voit entreprendre une action à l’évidence in ten
tionnelle ou répondre com m e il se doit à u n événem ent im prévu
ne peuvent m anquer d ’im poser à qui observe leur image l’idée
qu’ils sont animés par des buts, q u ’ils savent ce q u ’ils font, q u ’ils
réagissent, de façon astucieuse aux sollicitations de leur environ
nem ent, bref, q u ’ils o n t une intériorité, to u t com m e les humains.
C ’est par la figuration du m ouvem ent suspendu que la subjectivité
animale, caractéristique de l’animisme, se donne ici à voir.
Les figurines anim ales des Inuits d ’U n g av a étaien t su rto u t
destinées aux enfants, tandis que celles des K oryak étaient très
appréciées des femmes, lesquelles, nous dit Jochelson, les sortaient
à to u t m o m en t p o u r les contem pler u n instant ; les hom m es les
p o rtaien t p lu tô t sur eux, attachés aux v êtem ents, parfois aux
armes de chasse. T o u tefo is, et co m m e Jo ch elso n le suggère,
partout où on les trouve dans l’A rctique, ces anim aux m iniatures
perm ettaient à tous, hom m es et femmes, petits et grands, de faire
advenir l’im age m entale de l’animal, de se le rem ém o rer dans le
dynamisme de son m ouvem ent, en som m e de ne jamais le perdre
de v u e ; ces sculptures m inuscules que l’on p eu t reto u rn er dans
la m ain com m e on m anipule des souvenirs sont ainsi des pensées
figurées, des représentations incarnées23. P o u r les chasseurs, en
outre, p o rter sur soi des figurines animales, c’est n o n seulem ent
avoir en perm anence des anim aux “ à
l’esprit” , c’est aussi s’en servir com m e
des relais m atériels dans la relatio n
continue qu’ils doivent m aintenir avec
les esprits du gibier do n t la générosité
assure aux hum ains u n approvision
n em en t régulier en viande. D e fait,
la pratique est générale à to u te l’aire
circum polaire ; se m u n ir de figura
tions d ’anim aux revient à s’attirer les
bonnes grâces de l’animal et des esprits r. . ..t .
& r 20. Figurines miniatures d oiseaux aquatiques
qui le protègent. O n en tro u v e des en ivoire de morse, Inuits d'üngava, Québec
107
1
LES F O R M E S D U VI SI BLE
tém oignages chez les Inuits de N o rto n Sound, chez les Sugpiak
de la p éninsule d ’Alaska et chez les A léoutes, autres groupes
eskimos apparentés aux Y upiit, d o n t les visières et casquettes en
bois cintré étaient peintes de scènes de chasse ou de prédation
animale et arboraient des ornements en ivoire figurant des museaux
de m orse, des oiseaux aquatiques et des anim aux marins (illus
tration 21); une partie de ce bestiaire était parfois accrochée à des
vibrisses d ’otarie qui dodelinaient à la périphérie du champ visuel,
stim ulant par leur présence la vue que les hom m es prenaient de
l’anim al lorsque, assis dans leurs kayaks, ils le guettaient sous la
lum ière aveuglante.
P o rter sur soi ou sur ses armes des images d ’anim aux afin de
tém oigner q u ’ils peuplent votre for intérieur, et se concilier ainsi
les esprits gardiens du gibier, n ’est pas une pratique p ropre aux
peuples eskim os. Elle est cruciale aussi p o u r les A m érindiens
C ree, autre fleuron de l ’archipel animiste, qui b o rd en t au sud
les Inuits du Labrador. Les C ree endossaient p o u r la chasse, et
seulem ent dans cette circonstance, u n plastron rituel orné de la
21. Casquette en bois cintré, décorée avec des figurines en ivoire de morse (mouette, morse,
phoque) et flanquée d'ailes d'oiseau en ivoire, Inuits de Norton Sound, Alaska
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ESPRITS DE C O R P S
im pératif que les hom m es m etten t toutes les chances de leur côté
en m o n tran t sans équivoque q u ’ils gardaient le gibier à l’esprit.
C hez les Inuits du m oins, la petite taille des figurines animales
n ’était pas q u ’une com m odité po u r les porter sur soi. O n a vu que,
p o u r les gens d ’Igloulik, l’âm e tamiq est l’im age m inuscule d ’une
personne hum aine ou animale logée dans son corps. C om m e l’écrit
K nud Rasm ussen, «dans le cas des êtres hum ains, c’est en réalité
un to u t petit être hum ain, dans le cas du caribou, u n to u t petit
caribou ; [c’est de l’âme que] p rocèdent l’apparence, les pensées,
la force et la vie, c ’est ce qui fait de l’h o m m e u n hom m e, du
caribou un caribou, du m orse u n m orse26. .. ». P eu t-o n tracer une
relation entre cette im age de l’âm e sous form e d ’u n hom oncule
(ou d ’u n animalcule) et les images matérielles d ’anim aux m inia
tures? Parm i celles-ci, b o n n o m b re sont sans aucun do u te des
jouets, tous les ethnographes des Inuits canadiens ayant rem arqué
depuis la fin du x ix e siècle com bien la pratique est répandue chez
eux de fabriquer p o u r leurs enfants des m odèles réduits d ’usten
siles et d ’armes, des poupées et de petites sculptures d ’oiseaux et
de mammifères en bois flotté ou en ivoire. Les garçons sont parti
culièrem ent friands d ’arcs, de harpons, de traîneaux et d’animaux
m iniatures, avec lesquels ils jo u e n t p endant des heures à im iter
les chasseurs adultes, une m anière d ’entraînem ent aux techniques
q u ’il leur faudra maîtriser, et l’occasion aussi d ’acquérir l’habitude
d ’observer les anim aux et de m anipuler par la pensée les relations
q u ’il convient d ’en tretenir avec eux27.
Mais il y a plus. C om m e Frédéric Laugrand et Jarich O osten l’ont
suggéré, les images m iniatures étaient p o u r beaucoup d ’entre elles
bien plus que des jouets, plu tô t des opérateurs rituels perm ettant,
du fait du dynamisme ontologique prêté aux changements d’échelle
par les Inuits, d ’opérer des m étam orphoses et des amplifications28.
O n crédite, par exem ple, les maîtres du gibier, s’ils sont satisfaits
des offrandes et des cérém onies que les hum ains leur consacrent,
de la capacité de faire croître ju s q u ’à leur taille adulte des images
d ’anim aux en réduction q u ’ils conservent dans leur m aison, puis
d ’envoyer sur terre l’un de ces prototypes figuratifs où il est cause
que l’espèce q u ’il représente devienne à nouveau abondante. Les
artefacts eux-m êm es o n t u n e âm e tamiq, u n e sorte de m odèle
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Il n ’en dem eure pas moins que l’inspiration qui guide les artistes
inuits contemporains semble très proche de celle qui poussait leurs
aïeux à figurer des animaux. Le dessinateur et poète Alootook Ipellie
le dit sans ambages: «[...] une raison p o u r laquelle tant d ’Inuits
sont devenus de si bons artistes ou sculpteurs est q u ’ils viennent
d’une culture très visuelle ; [les Inuits] étaient constam m ent en train
de visualiser des animaux par la pensée33». Il s’agit toujours pour
l’imagier de garder l’animal à l’esprit, mais dans le processus m êm e de
la figuration et p our le bénéfice d ’un autrui que l’on espère sensible
à cette évocation. D écrivant u n sculpteur inuit au travail dans les
années 1960, E dm und C arpenter exprime cela d ’une autre façon:
Tandis que le scLilpteur tient l’ivoire brut légèrem ent dans la main,
la tournant de-ci de-là, il m urm ure : « Q ui es-tu ? Q ui se cache
là?» Et soudain: «Ah! Phoque!» Et alors il le fait surgir: caché,
le phoque émerge. Il avait toujours été là34.
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Q u i va là?
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B reton l’avait bien vu, «la v ertu [du m asque à transform ation]
réside avant to u t dans u n e possibilité de passage brusque d ’u n e
apparence à une autre43».
Certains masques présentaient des configurations plus complexes,
en do n n an t à voir, lorsque les volets étaient ouverts, plusieurs
autres personnages sous la form e de faces ou de corps dépeints
sur l’envers des panneaux m obiles, parfois au m oyen d ’u n autre
masque intérieur qui pouvait s’ouvrir afin de dévoiler un troisième
niveau de profondeur ontologique, en général u n visage hum ain.
Ces masques d o n t les m ultiples transform ations accom pagnaient
les péripéties d ’un récit n ’invalident pas le principe de la co m m u
tation, ils en m ultip lien t sim plem ent les occurrences au fur et
à m esure que le danseur les relate, et p o u r se te rm in er à p eu
près toujours par l’exhibition ultim e de la petite face d ’ho m m e
em busquée dans le dernier cercle des m étam orphoses.
Attardons-nous u n m o m en t sur l’u n de ces masques p o u r m ieux
com prendre le mécanisme de leurs révélations en cascade. C ’est
G eorge H unt, u n collaborateur autochtone de Franz Boas, qui l’a
collecté chez les K w akw aka’w akw au début du x x e siècle et il
représente une tête de chabot, un poisson com m un dans ces eaux,
reconnaissable à son nez camus et à ses yeux reculés sur le haut de
la tête (illustration 26). E n ouvrant grand la bouche, le masque de
chabot fait apparaître une tête de corbeau, laquelle se fend en deux
p o u r découvrir u n visage d ’h o m m e au nez rouge et à la m o u e
dédaigneuse. Boas donne une illustration du masque sous ses trois
états dans sa m onographie sur les Kwakiutl, et il fait référence dans
la légende l’accompagnant à un épisode d’un m ythe dont le masque
est censé accom pagner le récit, seule clé que nous possédions po u r
l’interpréter44. Il s’agit d ’une histoire longue et com pliquée dans
laquelle un hum ain balourd et paresseux appelé Pagayé-à (Paddled-to)
va visiter sous les eaux d ’u n lac u n grand ch ef qui le prend sous sa
protection et lui donne des pouvoirs magiques ainsi que de nouveaux
noms, dont le principal est N é-p o u r-être-la-tête-du-m onde (Bom -
to-be-head-of-the-world). Il revient parmi les siens où on le reconnaît
com m e u n grand chef. L’un des avatars q u ’il adopte, notam m ent
pour aller sous l’eau, mais aussi p o u r s’identifier auprès de son frère
cadet, est un grand chabot avec un visage d ’hom m e, soit l’une des
125
]
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A cette époque, on pouvait voir un hum ain assis sur la glace sans
kayak. Il se tenait les jam bes repliées sous lui, avec son parka en
intestin de phoque. Le phoque barbu devenu hum ain s’appelle
un qununiq [...] et, quand on le harponnait à travers son parka, il
tom bait à l’eau. O n dit que, quand il rem ontait à la surface pour
la prem ière fois, il avait une tête de phoque barbu. La deuxièm e
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
fois qu’il rem ontait [...] il était devenu phoque un peu plus [...],
à la cinquièm e fois il était tout à fait phoque47.
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31. Dossier d'une chaise alsacienne (à gauche) ; bordure ornementale d'une planche à écraser les
arachides saamaka, Suriname (à droite)
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Camouflages ontologiques
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32. Peintures pour les danses kwakiutl de l'ours (à gauche) et de la grenouille (à droite)
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34. Parure de plumes baniwa, Amazonie brésilienne
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par les congénères de ces anim aux com m e des peintures corpo
relles sur u n corps hum ain puisque, rappelons-le, les anim aux se
voient en général com m e des hum ains ; ces dessins géom étriques
différenciant des corps qui seraient autrem ent trop uniform es o n t
ainsi une fonction héraldique analogue à celles q u ’ils o n t chez les
A m érindiens. Cela explique des bizarreries apparentes dans les
nom enclatures locales des anim aux. Ainsi les A chuar ont-ils un
term e générique, yawâ, qui englobe des m am m ifères carnivores
d ’allure “félinesque” , sans être tous p o u r autant des félidés : cela
va du jag u ar (juünt yawâ) au chien dom estique (tanku yawâ) en
passant par la lo u tre géante, deux espèces de chiens des buissons,
le p u m a et des m ustélidés. O r, d ’après les descriptions q u ’en
d o n n en t les A chuar, plusieurs espèces nom m ées yawâ sem blent
inconnues des sciences naturelles ; semblables à des jaguars, ces
animaux s’en distinguent par des robes inhabituelles : par exemple,
leurs ocelles sont très larges (shiâ shiâ yawâ), ou b ien ils sont noirs
avec des raies et des points blancs sur le fro n t (kâyuk yawâ), ou
encore ils o n t u n pelage ro u g e et v iv en t prin cip alem en t dans
les arbres (tsenku tsenkû yawâ). C e ne sont pas des sous-espèces
inconnues de jag u ar (Panthera onca), mais to u t sim plem ent des
yawâ avec u n statut spécial, n o tam m en t les anim aux familiers de
divers types de cham ane, qui se signalent donc par des peintures
qui leur sont propres82.
P o u r un hum ain, connaître les peintures corporelles propres
aux collectifs n o n hum ains, c ’est savoir sous quelle apparence
spécifique les anim aux et les esprits se présentent à leurs congé
nères, c ’est connaître leur face cachée. Aussi les Indiens d ’A m a
zonie qui souhaitent être vus par des animaux com m e des membres
de leur collectif ne se peignent-ils pas tels que des hum ains voient
ces motifs, mais tels q u ’ils pensent que les anim aux eux-m êm es
les perçoivent, c’est-à-dire com m e des dessins aniconiques ayant
une fonction héraldique. C e sont généralem ent les chamanes qui
endossent ces déguisem ents ontologiques de façon à o btenir une
sorte d ’affiliation tem poraire dans un collectif n o n hum ain, car
c ’est le u r m ission d ’aller n é g o c ie r avec les esprits an im au x
— p rin cip au x dispensateurs des m aladies dans to u t l’archipel
animiste —le soulagem ent et la guérison des affligés qui font appel
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E S P R I T S DE C O R P S
à leurs services (illustration 35). Mais ils ne sont pas les seuls, car
en s’appropriant le blason d ’u n e espèce, u n hum ain ne fait pas
q u ’em prunter l’apparence q u ’u n m em bre d ’un collectif animal
revêt aux yeux de ses congénères, il em prunte aussi les disposi
tions physiques spécifiques qui le feront reconnaître par ces mêmes
co n g én è res c o m m e p a rtie in té g ra n te d ’u n corps co llectif,
détournant ainsi les aptitudes de l’espèce à son profit. Certaines
peintures corporelles am azoniennes constituent ainsi u n exem ple
de figuration to u t à fait paradoxal : l’iconicité de l’im age n ’y est
pas fondée sur l’im itation d ’u n m odèle “n aturel” —p o u r autant
q u ’u n tel qualificatif ait ici u n sens —, mais sur l ’im itatio n de
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
OBSCURITÉ LUMIÈRE
Les h u m a in s co ex iste n t d ifficilem ent A p p a ritio n d u soleil et
avec des êtres h y b rid es (Y erupoho) m u ta tio n s o n to lo g iq u e s
Y e r u p o h o —> —> —> —> —> —> —» —> —> A u tres avatars définitifs, tels q u e
(transform ation) des arbres “ su rn atu rels” , des
in stru m e n ts de m u siq u e, des
m étéo res, q u e l ’o n p e u t aussi
ap p eler apapaatai.
36. Dessin wauja : 37. Dessin wauja : 38. Dessin wauja : 39. Dessin wauja : l'avatar
l'avatar grenouille l'avatar grenouille- l'avatar grenouille grenouille apapaatai
"normale" (eyusi), Yerupoho (Yerupoho apapaatai (apapaatai "monstre" (apapaatai
par Kamo eyusi), par Kamo eyusi), par Kamo iyajo eyusi), par Kamo
159
LES F O R M E S D U VI SI BLE
1
à l’in térieu r d ’un groupe de v in g t-d eu x types de m asque, dont
certains ont un réfèrent variable tandis que d ’autres correspondent
à u n être ou à u n objet singulier, généralem ent reconnaissable
(tableau 3). Ainsi, de m êm e q u ’u n Y erupoho p eu t endosser l’habit
qui lui plaît, de m êm e u n h u m a in p e u t-il s’habiller avec un
m asque afin de rendre présent u n n o n -h u m ain , incorporant de
façon effective le p rototype réel ou im aginaire d o n t le masque
est u n avatar : telle espèce animale ou telle race d ’esprits que l’on
pourra reconnaître à un détail caractéristique. T outefois, dans la
mesure où certaines catégories de masques renvoient à de multiples
référents, c ’est seulem ent par les variations de leur ornem entation
que l’o n p o u rra déceler l’id en tité de l’être d o n t le m asque est
devenu tem porairem ent le vêtem ent. O r ces ornem entations ne
sont pas fixes p o u r une espèce —puisque les existants ne cessent
de changer d ’habits et de se parer le corps de peintures toujours
160
ESPRITS DE C O R P S
165
LES F O R M E S D U VI SIBLE
clairem ent lorsqu’ils disent que des objets décorés —peints, ornés
de motifs, tressés —p eu v en t “ devenir anim al” et p artir dans la
brousse. O n com prend dès lors que les m otifs w auja ne sont pas
u ne copie o u u n e interprétation du graphism e animal, mais un
outil em prunté par les hum ains aux esprits apapaatai p o u r tenter
de les égaler dans la p ro d u ctio n co n tin u e de nouvelles formes
d ’existence avec lesquelles n o u er u n com m erce. C ’est po u rq u o i
la puissance d ’agir réside dans des m otifs qui transform ent en
animal ou en esprit les artefacts q u ’ils ornent, n o n dans des images
com plètes et m im étiq u em en t réalistes com m e c ’est le cas dans le
m onde eskim o. E t ainsi s’éclaire la différence entre la co m m u
tation de perspectives propre aux masques des Y upiit ou de ceux
de la côte N o rd -O u est, d ’une part, et la variation co ntinue des
motifs dans les tissus cashinahua ou sur le corps reptile d ’A rakuni,
d ’autre part. Le p rem ier genre d ’im age, en trois dim ensions,
jo u e sur u n basculem ent brusque et théâtral entre le p o in t de
vue de l’intériorité et celui de la physicalité, il tire son efficacité
perform ative d ’u n e narration; tandis que l’entrelacs des motifs
est p lu tô t de l ’ordre de la m étarelation, il ren d visible la trans
form ation com m e un processus sans fin, un com m entaire m uet,
mais disponible en perm anence, sur le p o ten tiel m étaphysique
offert p ar le flux des identités. C o m m u tatio n des points de vue
et variation continue des motifs ren d en t p o u rtan t visible par des
moyens contrastés un seul et m êm e trouble, propre à l’animisme :
quelle subjectivité se cache derrière l’apparence de l’être qui se
présente à m a vue, de quel corps im agé est-il originellem ent la
transposition ?
3.
167
LE S F O R M E S D U V I S I B L E
168
LES F O R M E S D U V I S I B L E
170
43. Taniki, Vision chamanique, feutre sur papier, 1978-1981
1 71
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173
LES F O R M E S D U V I S I B L E
175
1
L ES F O R M E S D U V I S I B L E
des anim aux, des arbres, séparés par u n e bande centrale — qui
sem blent form er u n cosm ogram m e. O r les analyses que StépanofF
a consacrées à la façon d o n t les cham anes khakasses du h au t
Ienisseï se servent de leur instrum ent établissent que ces images
fon ctionnent m oins com m e des symboles descriptifs que com m e
une interface visuelle avec le m o n d e et la y o u rte où la cure se
déroule9. L’interprétation prend le contre-pied de l’analyse sém io-
logiqLie habituelle, qui s’attache à déchiffrer des motifs détachés de
leur support ; elle propose au contraire d ’appréhender le tam bour
d ’un p o in t de vue sensorim oteur, com m e u n objet vivant et actif,
intégré à u n réseau de gestes, de chants, d ’effets visuels et sonores.
La yo u rte et le tam bour, deux surfaces circulaires, se font écho
l’un e à l’autre, opérant com m e des cham ps vectoriels au m oyen
desquels l’espace habité où se tien t le rituel est co o rd o n n é avec
les vastes espaces que le cham ane p arc o u rt dans son voyage,
m anière d ’enchâsser le cosm ique dans le quotidien, les paysages
réels dans les paysages virtuels. Les motifs qui décorent le tam bour
sont ainsi des indices d ’u n itinéraire et des points d ’accroche de
corrélations spatiales, n o n des représentations iconiques d ’êtres et
d ’événem ents. A u dem eurant, là où elle est la plus manifeste dans
l’archipel animiste, cette percée tim ide des images iconiques en
deux dim ensions est p eu t-ê tre u n sym ptôm e de ce que certaines
form es du cham anism e sibérien o n t çà et là basculé dans une
com binaison hybride, plus p roche des im pératifs de la figuration
analogiste ; face à la m ultiplication des singularités existentielles
et de leurs relations de correspondance, celle-ci est contrainte
d ’affermir les réseaux où elles se déploient en les consignant dans
des inscriptions.
R eten o n s en to u t cas que jo u e ici aussi la distinction yanom am i
entre “trace” (ono) et “image” (utupë), si prégnante dans la figuration
animiste : l’image en tant que telle n ’est pas figurable, elle ne p eu t
être indiquée que par des traces. U n e différence du m êm e ordre
existe chez les W ayana du Brésil qui p erm ettra de préciser la
nature et le rôle de ces traces. À l’instar d ’autres peuples du plateau
des G uyanes, tels les W aiw ai, les Y ekw ana ou les W ayâpi, les
W ayana sont de rem arquables vanniers qui décrivent les paniers,
hottes, corbeilles et plateaux que les hom m es co n fectio n n en t
176
M U L T I P L I E R LES P O I N T S D E V U E
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Identités relationnelles
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IDENTITÉS RELATIONNELLES
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IDENTITÉS RELATIONNELLES
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■
LE S F O R M E S D U V I S I B L E
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LES F O R M E S D U VI SI B LE
qu’ils figurent sans équivoque l’identité de l’être que les hum ains
qui les p o rten t o n t p o u r m ission de rendre présent en public. A
l’instar de la tsantsa dans le rituel où elle opère, ces incarnations
masquées deviennent aussi des agents de plein exercice grâce à la
totalité de l’arrangem ent scénique au sein duquel elles p ren n en t
place, grâce aux accessoires qui les accom pagnent et aux rôles
qu’o n leur fait jo u e r, grâce aux relations établies avec tel ou tel
officiant e t aux in terv en tio n s des participants, grâce su rto u t à
l’anim ation de ces images, visible ou présum ée, par des hum ains
vivants ou m orts. Si les danseurs représentent les non-hum ains
q u ’ils personnifient, c’est à la m anière d ’u n m andataire ou d ’un
fondé de pouvoir, en recevant de façon ostensible de l’être dont
ils sont l’im age u n e délégation d ’agir en son nom , m oyen subtil
d’inverser le transfert d ’agence de l’actant réel à l’agent supposé.
Enfin, les masques ne sont effectifs que durant la perform ance
où ils sont mobilisés, les Y u p iit com m e les W auja s’en défaisant
aussitôt celle-ci achevée. L’abduction par le m oyen de laquelle les
spectateurs leur im p u ten t une agence n ’est donc sollicitée q u ’au
coup par coup, dans u n contexte exceptionnel où les masques,
com m e la tsantsa, agissent parm i d ’autres catalyseurs d ’u n e trans
form ation brusque ou graduelle : u n basculem ent entre points de
vue, la p roduction par étapes d ’une identité nouvelle, la guérison
d’une maladie, le surgissement des esprits parmi les humains. Cette
efficacité à éclipses correspond bien à la fonction com m utative
de la plupart des images animistes. P o u r q u ’elles fassent passer
d’u n état à un autre, il faut leu r d o n n er corps de façon tangible
et délibérée ; aussi, par contraste avec les idoles, toujours prêtes à
reprendre du service po u r obliger leurs adorateurs, elles requièrent
d’autant m oins q u ’on leur accorde un crédit p erm anent q u ’on
les fait disparaître dès leur m ission accom plie.
U ne question insidieuse pourrait néanmoins surgir, charriant son
lim on de préjugés prim itivistes et de condescendance séculière.
M êm e au coup par coup, m êm e dans la frénésie du rituel et l’équi
voque entretenue sur ce qui s’y passe, co m m en t p e u t-o n croire
que l’im age d ’u n esprit visiblem ent personnifié par u n hum ain
suffit à activer la puissance attribuée à cette entité m ystérieuse ?
S’agit-il d ’une confusion entre l’image et ce q u ’elle dépeint, dont
191
LES F O R M E S D U VI SI BL E
INDICES
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G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
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G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
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45. Le lac de Djarrakpi, peinture sur écorce de Banapana Maymuru, du clan Manggalili
(lettres et chiffres ne font pas partie de la peinture)
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LES F O R M E S D U V I S I B L E
206
SUD A B C
4 4
3 5
2 6
1 1
NORD
B locs figuratifs
A Plage, fé m in in , N y ap ililn g u , d u n es, c o rd o n d ’o p o ssu m
B Lac, arb re -M arra w ili
C B rousse, m ascu lin , G u w ak , banc de sable, co rd o n
d ’opossum
F igurations associées
1 P artie n o rd d u lac, ravins dans les du n es, co rd o n
d ’o p o ssu m
2 N y ap ililn g u , c o rd o n d ’o p o ssu m
3 N y ap ililn g u , c o rd o n d ’o p o ssu m
4 A rb re -M a rra w ili, nuage, G u w ak
5 B o sq u e t de p ru n ie rs sauvages, c o rd o n d ’op o ssu m
6 B o sq u e t d ’anacardiers, aire cérém o n ie lle ngaara, co rd o n
d ’o p o ssu m
7 Lac, ém eu s, lances
8 L it d u lac à sec, ém eus, lances
207
LES F O R M E S D U V I S I B L E
208
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
Figurer l’ordonnateur
209
46. Peinture d'un kangourou, Kunwinjku, Alligator River, terre d'Arnhem,
Australie, vers 1915
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
47. Peinture rupestre d'un poisson barramundi, Bala-Uru, Deaf Adder Gorge, Territoire
du Nord, Australie, début du xxe siècle
213
LES F O R M E S D U VI SI BL E
dansent, copulent, font la cuisine, et c’est d ’eux que les hum ains
apprirent autrefois à découper et à partager le gibier com m e il
convient (illustration 48). Les mimih enseignèrent aussi aux homm es
à peindre et les peintures rupestres les plus anciennes leur sont
attribuées. Les images de ce genre, qui ornaient anciennem ent
les abris en plaques d ’éco rc e, n ’o n t d ’autres fo n ctio n s q u e
d éco rativ e et p éd ag o g iq u e ; elles m e tte n t en scène de façon
plaisante des esprits qui o n t beaucoup à voir avec les A borigènes ;
elles co n stitu e n t des gabarits de d éco u p e de la viande ; elles
rappellent la nécessité de partager le gibier entre parents et les
conditions dans lesquelles cet usage fut transmis aux hum ains ;
elles fo n t co n n aître aux enfants l ’an ato m ie de ce d o n t ils se
nourrissent ; enfin, elles peu v en t être réalisées par n ’im porte quel
peintre de n ’im porte quel clan.
L ’autre genre de p einture est presque
e x a c te m e n t sem blable au p re m ie r, y
com pris dans la présence occasionnelle
de mimih, sauf que les anim aux y sont
figurés avec, en sus des organes et se
s u b s titu a n t p arfo is à e u x , de fines
hachures, généralem ent contrastées en
blanc, ja u n e et rouge. Appelées rarrk, le
m êm e term e q u ’en yolngu, ces hachures
signalent q u ’il ne s’agit pas d ’un gibier
ordinaire, mais d ’u n djang, u n être du
R ê v e (illustration 49). D ifférents selon
les djang et propres aux clans issus de
ceux-ci, les motifs rarrk des peintures sur
écorce sont identiques à ceux portés sur
le corps par les hom m es lors des rituels
mardayin ; ils étaient arborés par les djang
aux temps de la genèse et possèdent une
puissance d ’agir p ro p re qui fait d ’eux
des expressions métonymiques des proto
types to tém iq u es24. U tiliser ces motifs
48. Un mimih chassant dans u n contexte cérém oniel transfère
un kangourou, peinture de Dick
Nguleingulei Murrumurru, vers 1980 la puissance des êtres du R ê v e à ceux
214
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
qui les p o rten t com m e à ceux qui les regardent, contribuant ainsi
à augm enter la fertilité des humains et des non-hum ains, à faciliter
la circulation de la sève, à rendre le gibier plus gras. Les motifs
claniques rarrk figurent en outre de façon schém atique les parti
cularités des sites créés par l ’être du R ê v e à l’origine de chaque
clan et les organes internes de celui-ci, p erm ettant ainsi que soit
transposée sur la p erso n n e des danseurs u n e d o u b le relatio n
iconique d ’équivalence : en tre leurs organes et ceux du djang
q u ’ils in c a rn e n t, e n tre le m ilie u q u e son actio n p h y siq u e a
occasionné et leurs propres corps dérivés du sien. O n p eu t donc
voir les peintures corporelles com m e une partie intrinsèque du
registre général des peintures en rayons X,
dont elles constituent une variation à l’inté
rieur d ’u n groupe de transform ation plus
général des manifestations phénom énales
d ’u n être d u R ê v e : c e lu i-c i p e u t être
figuré, et donc actualisé, par ses seuls motifs
de surface portés par l’h o m m e de son clan
qui s’identifie à lui, ou par la révélation
de sa structure in tern e et de la segm en
tation totém ique q u ’elle ren d manifeste.
D eux traits de l’iconographie kunw injku
caractérisent toutes les représentations des
êtres du R ê v e sous leu r form e animale.
En prem ier lieu, leur parfaite im m obilité :
ils ne sont jamais figurés en train d ’agir ni
en interaction les uns avec les autres. C e
n ’est pas q u ’ils soient m orts, à l’instar des
im ages de “ v ia n d e ” , p u is q u ’ils s o n t
im m o rte ls — d ’a u ta n t q u e les m o tifs
hachurés dont ils sont ornés scintillent et
vibrent dans la lum ière, m anifestant ainsi
la puissance, le rarrk, qui continue à émaner
d’eux. Mais les dépeindre en m o u v em en t
irait à l’encontre de ce q u ’ils représentent,
à savoir la charte in te m p o re lle de l ’o rg a- 49. Peinture de "Namanjwarre,
r . ° le crocodile destuaire par Bobby
nisation to tém iq u e, ce par q u o i to u t ce Barrdjaray Nganjmirra, vers 1985
215
LES F O R M E S D U VI SI B L E
216
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
217
51. Peintures sur écorce réalisées par Yirawaia, représentant Lumaluma à divers stades de son
démembrement
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
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LES F O R M E S D U V I S I B L E
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G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
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G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
53. Figuration en mode dit "rayons X" (recto) et en mode topographique (verso) de l'être du Rêve
Barramundi sur un objet sacré kunwinjku de la cérémonie mardayin
223
LES F O R M E S D U V I S I B L E
54. Rêve des larves witchetty, peinture sur toiie de Paddy Japaljarri Sims, Warlpiri, Yuendumu,
Territoire du Nord, Australie
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
225
LES F O R M E S D U V I S I B L E
226
J ILU LLLi
OU
0 1/ ^ V ou
3 traces de kangourou (selon l'allure)
UU \ UU
OU / IUJ
Opo Serpent
\1 /
Em eu Humain Dindon
sauvage
1 2 3 4
227
L ES F O R M E S D U V I S I B L E
228
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
229
LES F O R M E S D U V I S I B L E
231
LES F O R M E S D U VISI BLE
qui com porte trois sites rem arquables : une grotte, une colline
et des cuvettes d ’argile (illustration 58). La grotte est au centre
(1) et p o rte le n o m T juntam urtunya, d ’après u n être du R êv e
appelé T ju n tam u rtu ; T ju n tam u rtu est effrayé par Vieil H o m m e
car ce dernier est chargé d ’objets de sorcellerie ; il se réfugie donc
dans la grotte et en expulse les objets sacrés qui s’y tro u v en t; ces
objets d eviennent la colline W intalynga (4), située au sud des
grandes cuvettes d ’argile (3), lesquelles résultent de la danse de
deux fem m es du R êv e, K ungka et Kutjarra. Après la pluie, des
plantes appelées mungilpa éclosent dans les cuvettes d ’argile dont
les graines am algamées en boulettes (2) servent d ’alim ent aux
P in tu p i; c’est en m angeant ces boulettes que la m ère du peintre
fut pénétrée par les semences totém iques de Tjuntam urtu. C e heu
est donc crucial p o u r W u ta W u ta Tjangala car de là procède son
affiliation totém ique, là se situe l’incubateur ontologique qui l’a
pourvu d ’une identité. C ’est po u rq u o i il est autorisé à représenter
les événem ents qui s’y sont déroulés au temps du R êv e et dont les
conséquences co n tin u en t à l’affecter. C ’est p o u rq u o i aussi il peut
figurer d ’autres segments de l’itinéraire de Vieil H om m e, l’un des
protagonistes des interactions qui ont façonné son “pays” (ngurra),
depuis le départ de cet être prodigieux de K am purarrnga, dans
les H en ty Hills, ju sq u ’à son arrivée au chaos ro ch eu x de T iliran-
garanya, en passant par le tro u d ’eau de Y um ari, u n e série de
haltes déclinée en une dem i-douzaine de tableaux et de peintures
sur des plats de bois qui dépeignent de façon stylisée, quoique
reconnaissable, des lieux - une colline au som m et arrondi, une
m are en form e de croix de Saint-A ndré, u n amas de pierres - ,
des personnages et les motifs totém iques q u ’ils arborent, voire des
effets matériels engendrés par une action, tel le déplacem ent d ’air
p rod u it par le pénis de Vieil H o m m e après q u ’il a copulé avec
sa belle-m ère. La différence avec ce que figurent les churingas
est ténue puisqu’il s’agit b ien dans l’un et l’autre cas de d o n n er
à voir le lien ontologique entre u n hum ain, u n être du R ê v e et
ce qui fut le théâtre de ses exploits, des lieux em preints d ’affects
d ’où sourd depuis lors par capillarité le réseau vital des identités
totém iques. Ces deux types d ’im age se distinguent plus par les
circonstances de leur em ploi que par ce q u ’elles offrent à la vue,
232
G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
58. Wuta Wuta Tjangala, Ngurrapalangunya, 1974 (les chiffres renvoient au commentaire
de Fred Myers)
233
LES F O R M E S D U V I S I B L E
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G E N R E S D ’Ê T R E S E T P A R C O U R S D E V I E
Les hum ains, la plupart anonym es, qui o n t p ein t sur des parois
ou des plaques d’écorce les figures totém iques d ’où sont issues les
propriétés d ’une classe d ’existants ontologiquem ent solidaires ont
eu à cœ ur de ne rien dissimuler des qualités d o n t sont porteuses
ces entités fondatrices — êtres du R ê v e en Australie ou esprits
anim aux sur la côte N o rd -O u est. Q u e veulent-ils m ontrer, ces
imagiers (car ils le font encore), et com m ent? A u prem ier chef,
que les m em bres d ’u n clan, d ’une m oitié, d ’une m aison —et dans
certains cas les non -h u m ain s qui leur sont associés —partagent la
m êm e identité distinctive car ils o n t reçu de personnages origi
naires les m êm es aptitudes et dispositions qui se transm ettent de
génération en génération. E t com m e rien n ’est plus malaisé que de
figurer des typologies de traits physiques et m oraux englobant des
êtres à l’apparence dissemblable, c’est tantôt en dévoilant l’organi
sation interne de ces dispensateurs de qualités, tantôt en révélant
les effets structurants de leur corps sur les particularités des lieux,
tantôt en déployant le répertoire de leurs attributs, que p euvent
être rendues visibles les abstractions do n t ils sont l’expression. E n
Australie, gigantesque creuset où les formes sociales, ontologiques
et rituelles du totém ism e constituent autant de variantes les unes
des autres, la mise en im age s’est déroulée selon trois modalités
principales : représenter de façon narrative l’o rd onnancem ent du
m onde en associant les êtres qui l’o n t causé et le paysage qui en
237
LES F O R M E S D U V I S I B L E
238
U N E H É R A L D IQ U E DES Q UALITÉS
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U N E H É R A L D I Q U E DES Q UALITÉS
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LES F O R M E S D U V I S I B L E
les vêtem ents, les plats de fête et les bijoux, soit quasim ent en
deux dim ensions com m e les bas-reliefs o rn an t les fronteaux et
les écrans, v o ire les mâts héraldiques — d o n t seul u n côté est
ouvré et qui s’assimilent plus de ce fait à des images b id im en -
sionnelles q u ’à des sculptures en ro n d e-b o sse. O r, m algré la
grande diversité de leurs styles et de leurs supports, ces images
q ui n e p e u v e n t être regardées que fro n ta le m e n t so n t to u tes
construites selon des points de vue m ultiples. O n n ’en prendra
que quelques exemples choisis parm i les groupes les plus septen
trio n au x (Tsim shian, H aida, Tlingit), exam inés ici en prenant
appui sur la typologie de Bill H olm , qui distingue trois styles
p rin cip au x dans l ’art de la côte N o rd -O u e s t: “ c o n fig u ra tif’,
“ e x p an sif’ et “ d istrib u tif’2.
D ans le m o d e configuratif, l’objet représenté conserve une
apparence reconnaissable —c’est généralem ent u n animal —et il
rem plit une grande partie du cham p sans l’occuper to u t à fait.
Q u e lq u e s traits distinctifs du m o d è le d o iv e n t p o u v o ir être
identifiés, m êm e si les points de vue juxtaposés sous lesquels il
est d ép ein t tran sfo rm en t p ro fo n d é m e n t sa m o rp h o lo g ie telle
q u ’elle est perçue en vision norm ale. Ainsi Boas n o te -t-il que le
requ in est toujours figuré dans l’iconographie haida avec la tête
en vue “frontale” car elle fournit sur l’animal plus d ’inform ations
q u ’une vue de profil3. En réalité, il s’agit d ’une section transverse
(vue du dessous) qui révèle de façon nette la gueule dentée, les
narines et les petits plis entre celles-ci, les fentes branchiales et
les yeux, légèrem ent décalés par com m odité vers le dessous de
la tête. E n revanche, le corps est m orcelé de diverses façons selon
les points d ’observation adoptés. Dans u n e p einture haida d ’u n
re q u in aiguillat, le corps est fen d u sous la tê te dans to u te sa
lo n g u e u r et les deux m oitiés rabattues dans le plan de part et
d ’autre de celle-ci, surm ontées p ar les nageoires dorsales avec
leurs épines caractéristiques ; la nageoire caudale hétéro cerq u e
est aussi fendue dans le plan et prolonge, to u rn ée vers le bas,
chaque extrém ité du corps, tandis que les deux nageoires p ecto
rales p ren n en t place sous la tête (illustration 61). U n req u in gravé
sur un plat présente u n e configuration plus simple : la tête est
figurée avec les m êm es conventions, alors que les deux profils
244
61. Peinture représentant un requin aiguillat, Haida
245
LES F O R M E S D U V I S I B L E
247
LES F O R M E S D U V I S I B L E
63. Couverture de danse chilkat, Tlingit, mode "distributif", dernier tiers du xixe siècle
U N E H É R A L D I Q U E DES Q U A L I T É S
identifiable que par ceux qui l’o n t figuré. Les couvertures chilkat
en sont le meilleur exemple. Probablem ent nés chez les Tsimshian,
ces em blèm es aristocratiques sont devenus une spécialité de leurs
voisins tlingit, au p o in t d ’être désignés génériquem ent par le n o m
d ’u n e de leurs tribus cô tières7. O r m êm e les m em b res de la
com m unauté o ù la co uverture a été confectionnée se révèlent
le plus souvent incapables de reconnaître l’animal figuré s’ils n ’ont
pas été inform és des intentions du couple à l’origine de l’objet8.
La couverture chilkat de l’illustration 63 a ainsi été décrite à George
T h o rn to n E m m ons, qui l’a collectée, com m e représentant u n
“o u rs-d e-m er” (sea-bear), tandis que des inform ateurs assuraient
à Franz Boas q u ’il s’agit d ’un “ aigle-dressé” {standing-eagle)9. A u
dem eurant, peu im p o rte ici la ressemblance puisque ce n ’est pas
cela qui est e n je u . Les couvertures de cérém onie étaient le plus
souvent cachées à la vue, gardées précieusem ent dans des coffres
d’où elles ne sortaient que p o u r être drapées sur les épaules des
chefs à l’occasion d ’un potlatch. Ainsi enveloppés dans leur blason,
ces derniers dansaient et narraient les circonstances dans lesquelles
un ancêtre avait acquis les pouvoirs attachés à ce signe de distinction
héraldique. Il faut donc v oir les couvertures chilkat com m e une
sorte de co rp s-v ête m en t reco u v ran t la figure du danseur, les
franges virevoltant au gré de ses pas et les plans com posites de
l’animal totém ique épousant com m e des écailles sa figure mobile,
no n com m e u n tableau exposé sur u n m u r —ou dans une vitrine
de m usée —dont on p eu t à loisir interpréter la com position (illus
tration 64). E n englobant u n hu m ain avec l’im age de ses qualités
physiques diffractées, l’être qui les dispense en amplifie l’expression
de façon ostensible sur la personne qui l’arbore.
Q u ’elles soient dans u n style configuratif, expansif ou distributif,
toutes ces images à points de vue m ultiples sont figurées à l’infini
optique, une situation dans laquelle l’observateur n ’appréhende
pas l’objet dépeint com m e u n e extension de son cham p visuel
figée dans le temps, mais com m e la représentation d ’un ensemble
de traits caractéristiques de cet objet, généralem ent u n animal.
Les conventions iconographiques co n trib u en t à ce que ces traits
puissent être identifiés sans am biguïté. L ’ours est ainsi reconnais
sable à ses larges pattes, à sa grande gueule aux dents acérées avec
249
64. Tony Hunt, artiste kwakwaka'wakw (kwakiutl), exécutant la "danse de la coiffe" revêtu d'une
couverture chilkat dont il a hérité le droit d'usage de son arrière-arrière-grand-mère tlingit
U N E H É R A L D I Q U E DES Q UALITÉS
251
LE S F O R M E S D U V I S I B L E
Le pouvoir de la trace
255
LES F O R M E S D U V I S I B L E
256
LE P O U V O I R D E LA T R A C E
258
LE P O U V O I R D E LA T R A C E
revient aux hum ains de la raviver par leurs cérém onies. Certes,
les rites animistes o n t aussi p o u r b u t de matérialiser des présences
efficaces en inco rp o ran t dans des danseurs masqués des entités
reconnaissables sur lesquelles o n p réten d influer, ou en faisant
jo u e r à des figurations de personnes hum aines et n o n hum aines
le rôle d é c le n c h e u r d ’u n c h an g e m en t d ’état, c ’est-à-d ire en
m anipulant des relations p ar des im ages. M ais les cérém onies
totém iques 'banba, com m e b ien d ’autres en Australie, ne visent
pas à représenter ico n iq u em en t l’u n ou l’autre des êtres du R êv e
à l’origine de la topographie d ’u n pays, de la fécondité de ses
habitants et de leu r m ise en o rdre seg m en tée; elles o n t p o u r
fonction de “réveiller” p ério d iq u em en t l’agence do n t ces entités
ont fait m o n tre par le biais du m aniem ent des traces q u ’elles o n t
laissées. E t c ’est p o u rq u o i les décorations corporelles et l’attirail
rituel ne figurent pas les traits physiques ou le costum e graphique
de l’entité que les hum ains incarnent, à l’instar de ce qui se fait
en A m azonie ou en A m érique du N o rd , mais b ien les m arques
de son passage à la surface de la terre, toutes im bues encore de
son énergie causative.
U n b r e f exam en des costum es m e t b ie n en évidence cette
indicialité rituelle. Les m otifs guruivari renvoyant aux effets matériels
des déplacem ents de tel ou tel être du R ê v e sont tracés sur les
corps des m em bres de la loge cultuelle qui o n t p o u r charge de le
personnifier au m oyen de touffes de duvet blanc ou rouge (teinté
avec du sang) et figurés, avec des plum es et du duvet, dans les
coiffes en ram eaux d ’acacia q u ’ils arborent. Les motifs et l’attirail
rituel figurent soit l’itinéraire, soit la station au cam p du ou des
totem s personnifiés, parfois les deux. Ainsi, afin d ’incarner l’être
du R ê v e Souris-M arsupiale, le danseur sera décoré sur le visage,
les bras et le torse d ’u n e ligne sinueuse, im pression laissée sur
le sol par la queue et le pénis du p ro to ty p e q u ’il incarne, et il
portera une coiffe faite de deux couronnes superposées corres
p ondant au cam p circulaire et au tro u dans le sable que celui-ci
a m énagé p o u r y passer la n u it —ainsi que les W arlpiri avaient
coutum e de le faire. Les saynètes jouées par les danseurs p euvent
aussi figurer une ren co n tre entre êtres du R êv e. Ainsi en va-t-il
de la cérém onie im pliquant N u it (M unga ) et B aie-C om estible
259
LES F O R M E S D U V I S I B L E
260
65a. Représentation rituelle de l'être totémique Nuit (Munga)
par des Warlpiri lors d'une cérémonie banba
LES F O R M E S D U VI SI BL E
264
IM A G E -R É P E R T O IR E ET IM AGE-PERSONNE
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I M A G E - R É P E R T O I R E ET IM A G E -P E R S O N N E
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LES F O R M E S D U V I S I B L E
273
LES F O R M E S D U V I S I B L E 7
sont réunis ; ainsi le blason G rizzly -d e-la-M er, représenté
co m m e u n grizzly affublé d ’u n e nageoire. G rizzly était le
blason d ’une tribu tsim shian de l’in térieu r condam née à fuir
son village à la suite d ’u n e m alédiction des esprits et qui dut
s’agréger à u n groupe tsim shian de la côte appartenant au
A /
m em e clan, mais qui avait Epaulard com m e blason principal.
L’u n io n des deux groupes ab outit à u n échange de blasons :
ceux de l’intérieur adoptèrent Epaulard, renom m é “Epaulard-
des-C ollines” , tandis que ceux de la côte p ren aien t Grizzly,
désormais “ G rizzly-de-la-M er” , chacun ajoutant une partie
des qualités de l’autre par le biais de cette conversion croisée.
Les d eu x blasons fu sio n n en t ainsi des qualités auparavant
disjointes dans u n e im age p ro to ty p iq u e afin de requalifier
l ’o n to lo g ie d ’u n g ro u p e h u m a in d o n t les caractéristiques
d ép en d en t en partie de ses relations passées avec des esprits
anim aux.
La m u ltip licatio n des référents sém antiques des blasons
p erm et de m ettre en évidence que le totém ism e tsimshian
n ’est pas u n sim ple d isp o sitif classificatoire utilisan t des
discontinuités naturelles en tre plantes et anim aux afin de
qualifier des discontinuités entre groupes sociaux, au sens de
la thèse défendue par C laude Lévi-Strauss dans Le Totémisme
aujourd’hui. E n effet, o n n e p e u t g u ère p arler dans cette
form e de totém ism e d ’une hom ologie entre deux systèmes
de différences, l’un qui relèverait de la nature —l’écart entre
l’espèce x et l’espèce y —et l’autre de la culture —l’écart entre
le clan a et le clan b — puisque les subdivisions des blasons ne
reflètent pas des disparités entre espèces, ni m êm e à l’in té
rieur d ’une espèce, mais des agrégats de qualités diversem ent
agencées16. La différence entre C orbeau-P rince, C o rb eau -
A ssis-Tranquillem ent et C o rb eau -F en d u n ’est pas indexée
sur la “n atu re” , mais plutôt, dans la term inologie de Lévi-
Strauss, sur la “ cu ltu re” , c ’est-à-d ire sur les constructions
sym boliques au m o y en desquelles les T sim shian co n cep
tualisent les hiérarchies statutaires. C ar les subdivisions de
chaque blason, et donc la particularisation de la m ultitude de
positions sociales que le totém ism e tsimshian rend possible,
274
I M A G E - R É P E R T O I R E ET IM A G E -P E R S O N N E
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LES F O R M E S D U VI SI BL E
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LE S F O R M E S D U V I S I B L E
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IM A G E -R É P E R T O IR E ET IM A G E-PERSO N N E
tous furent tués, non sans avoir rapporté trois de ses tentacules. Il ne
restait plus que les épaulards-Corbeau. Le chef de tous les épaulards
dit au chef des épaulards-Corbeau, dont la nageoire dorsale avait
la forme d’un bec de corbeau, qu’ils étaient les derniers à pouvoir
vaincre le calmar. Le chef des épaulards-Corbeau dit: «J’irai seul»,
et il plongea. Trois fois il partit au combat et chaque fois rapporta
un tentacule ; la dernière fois il revint presque mort de son combat
et dut se reposer toute la nuit. A l’aube, les chasseurs tsimshian
virent que le chef des épaulards-Corbeau se préparait à plonger de
nouveau. Il resta sous l’eau presque toute la journée et la mer était
rouge de sang. Vers le soir, une énorme masse visqueuse remonta
à la surface : c’était le calmar géant, enfin mort. Quant au chef des
épaulards-Corbeau, il revint peu après, avec le dernier tentacule
du calmar en bandoulière, alors que tous le croyaient mort ; mais il
survécut. C ’est ainsi que le calmar géant fut tué par les quatre groupes
totémiques des épaulards et c’est comme cela que les Tsimshian
savent que les animaux ont aussi des blasons.
280
IM A G E - R É P E R T O I R E ET I M A G E -P E R S O N N E
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L ES F O R M E S D U V I S I B L E
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I M A G E - R É P E R T O I R E ET I M A G E -P E R S O N N E
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67. Masque n a m j'x d ’aigle-personne, Tsimshian
68. Le chef Samadi.'k, de Kitwanga, Colombie-Britannique ; à gauche, il porte un m asq u e. laxnj'x d'aigle-
personne (celui de l'illustration 67) ; à droite, il porte une coiffe cérémonielle du blason de l'Aigle (de fait,
une tête d'aigle naturalisée)
i
IM A G E - R É P E R T O I R E ET IM A G E -P E R S O N N E
287
LES F O R M E S D U V I S I B L E
70. Cape de chef, en laine bordée d'hermine, portant deux blasons d'aigle tenant des
flèches dans leurs serres, en boutons de nacre d'ormeau, Tsimshian, dernier tiers du
xixe siècle
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IM A G E -R É P E R T O IR E ET IM AGE-PERSONNE
289
71. Blason peint sur le fronton d'une maison
tsimshian du village de Lax Kw'alaams, Fort Simpson,
Colombie-Britannique
I M A G E - R É P E R T O I R E ET I M A G E -P E R S O N N E
72. Tambour décoré d'un aigle, Tsimshian, dernier tiers du xixe siècle
IM A G E S A N I M I S T E S IM A G E S T O T E M I Q U E S
O b je ts h a la it B la s o n s ayitks
R e p ré se n ta n t u n g ro u p e
R e p ré se n ta n t u n esprit n o m m é (n a x m ’x). d e qualités contrastives synthétisées
dans u n to te m n o m m é (ptE x)
M o tif acquis à p résen t p ar u n e in te ra c tio n M o tif acquis jadis p a r u n e in te ra c tio n
d ’u n contemporain avec u n esp rit d ’u n ancêtre avec u n esprit
P a trim o in e d ’u n in d iv id u (chef, cham ane) P a trim o in e d ’u n e m aiso n o u
ou d ’u n g ro u p e (société initiatiq u e) d ’u n e lignée, m ais c o n trô lé p ar les chefs
R e n d possible l ’accès In c a rn e u n a ttrib u t e t lég itim e
à u n sav o ir-p o u v o ir l ’accès à u n te rrito ire
Im age faite par les spécialistes Im age faite p a r les spécialistes ukgihla
gitsonk ayant u n statu t élevé ayant u n statu t in fé rie u r
Im ages actualisées p ar des rituels Im ages validées p a r u n potlatch,
o ù les esprits so n t présents, à la suite d ’u n récit étiologique
in carn és par des acteurs c o m m é m o ra n t le u r o b te n tio n
M é d iu m s : fro n to n s d e m aison,
M éd iu m s : m asques, h o ch ets, m âts hérald iq u es, plats de fête,
têtes de h a rp o n e t h am e ç o n s sculptés ch ap eau x , bracelets, capes, tabliers de
danse, tam b o u rs, coiffes e t fro n tea u x
Im ages autorisant des p o in ts Im ages contraignant à des p o in ts
de v u e m ultiples à p a rtir de p o in ts de v u e m ultip les à p a rtir d ’u n p o in t
d ’ob serv atio n multiples d ’o b serv atio n unique
292
I M A G E - R É P E R T O I R E ET I M A G E -P E R S O N N E
293
LES F O R M E S D U VI SI B L E
C O R R E SPO N D A N C E S
« T o u te c ré a tu re d u m o n d e
E st p o u r n o u s c o m m e u n livre,
U n e p e in tu re et u n m iro ir,
D e n o tre vie, d e n o tre m o rt,
D e n o tre c o n d itio n , d e n o tr e sort
La sû re in d ica tio n . »
H y m n e O mnis m undi creatura
a ttrib u é à A lain de Lille (x n e siècle)1
8.
Exercices de composition
297
LES F O R M E S D U VI SI B L E
298
E X E R C IC E S DE C O M P O S I T I O N
299
LES F O R M E S D U V I S I BL E
301
LES F O R M E S D U V I S I B L E
T oi qui [...] conjoins par un lien unique les être matériels aux
immatériels, les corporels aux spirituels [...], tu transformes merveil
leusem ent l’église présente en royaum e céleste7.
302
E X E R C I C E S DE C O M P O S I T I O N
Hybrides et chimères
303
LES F O R M E S D U V I S I B L E
304
74. Masque contre-sorcellaire de type Koma Ba, ethnie Maou, Côte d'ivoire
LES F O R M E S D U VI SI BL E
310
EX E RC IC E S DE C O M P O S IT I O N
311
76. Danseurs de la société initiatique Ciwara, village
de Dyélé, Mali, 1986
313
LES F O R M E S D U VI SI B L E
315
LES F O R M E S D U V I S I B L E
317
79. Grand masque de la Diablada d'Oruro, Bolivie
318
EX E RC IC E S DE C O M P O S IT I O N
★
LES F O R M E S D U VI SI BL E
320
L ibro V /id tc m o
J/amtt fyfr/M/ofa, ÿueyx/cic d&f/r h’mjffii». vdtnjrtii, aéim
iWcpg: cûs<zJ< axe:jvzç&Ç Ae/te. tfapalMlar. hi/c m/itaim
Li caJccjX corw au*- <yClAà» cama
auc, yp/ca &/M acûl ■yfc&te /<*$ mjtài:hijtio/ifean vWi
a /a i U n a i a m a pm • y /a c t/ a 1 cjujnfotCfi i/vjnfccon jcra^
kj2Vifstir* 'fe)nm/mjfàc‘fi
JfÛ/J/CW/
a//mJ ~
4 y V/jjmj e/t/a/ttat' <pucx m qyifii/irfi»,
/fia Ht******^y / m jfo a V /4 i/ti f m j l f i ï ' a f^ '
j'orfu'/zcfic clf/ft/#0 «** ,tr ujpafbtii
gas/àj w » c c /it/tc d '/fa ,ftc St/fa ni]//a)zc/ôoatci ■
tfia psqo/i, awûi
JaS /forci.
ycfai/itiq, Minr. i>ai"h 1
Mifyi/hilton>nj6in:ktiV\
ymatic, àwtàma/ûjfcw,
y/fima/folf-- S^^Sjty
Ç, îyâfajfi’J ê»/a»iarÿ/M se/4* ([ P.lfht/j/zy, I?/•VlUilJMI! t/l
mi JMMÂM/cfti qUt<JU/(UXi&4*1 « , ùitanicm jiïi:
p cj ïm a MarS/Wa, fro tte z cl r& C<t>ffljc fôuffridtlfo: i*à
/a Ace//tua dé w ar/)vSa ■
fdfMoif, prftfîl$fcc ' u'm'
m . Inju/iyu/ papttârf'^
MyhJc; inja/fajvtfvelùà
paya/àf(yMU^tpal: in ij/I
ific iaum /, à /ifi/n ftttk
Cfûrj-
y i v 0/tâpci e/i6 »'<ir COccfomjfUi'. r.o w nfSA
fait, le sens second qui ém erge en com binant ces éléments dans
tel ou tel visage célèbre ou anonym e s’enrichit du sens prem ier
propre à leur nature, la résonance entre ces deux niveaux séman
tiques en suscitant un troisièm e, source de la vertu allégorique
de l’im age; celle-ci résulte de l’agglom ération d’objets ju d icieu
sem ent choisis, tous différents et néanm oins tous unis par leur
com m une appartenance à u n cham p n o tio n n el q u i renvoie par
m étonym iç 'à u n lieu, u n état, une atm osphère, u n e pratique —la
mer, l’érotisme, l’autom ne, la connaissance —fournissant le thèm e
du tableau. Bref, ces têtes composites sont des «m athém atiques de
l’analogie34» qui p erm etten t de faire de l’inhabituel avec du très
com m un, en rendant ostensible le principe de construction d’une
correspondance entre des éléments iconiques to u t en m aintenant
allusive la source de l’effet q u ’elle exerce sur n o tre sensibilité.
Bien que l’on ait pris l’habitude de rattacher les têtes composées
d ’A rcim boldo à une tradition de caricatures et d ’êtres imaginaires
rem o n tan t à l’A n tiq u ité, ses chim ères agglom érées brillent de
l’éclat particulier d ’une form ule obsessive rarem ent rencontrée
auparavant dans les façons de d épeindre des hybrides35. Aussi
est-ce plu tô t hors d ’E u ro p e que cette variété-là d ’êtres co m p o
sites est devenue un genre pictural à part entière, en to u t prem ier
lieu et de façon éclatante dans l’iconographie m oghole des x v ie et
x v iie siècles. B ien avant cette époque, la culture persane islamisée
et son im agerie m azdéenne et soufie o n t com m encé à étendre
leur influence au-delà du plateau iranien, au n o rd vers l’Asie
centrale et l’Afghanistan actuel, à l’est vers le sultanat de D elhi,
où le persan transcrit en caractères arabes s’im pose aux côtés de
l’arabe liturgique com m e la langue de chancellerie et de la poésie
savante. L’invasion des pays iraniens par les M ongols aux x m e et
x iv e siècles, puis leur co n q u ête du trô n e de D elhi en 1526, ne
font que consolider cette influence culturelle perse. Les M oghols,
com m e l’o n dit en persan, en co u rag en t à D elh i l’ém ergence
d ’u ne culture de co u r brillante dans laquelle l’art fig u ratif de
tradition perse jo u e un rôle im portant, to u t particulièrem ent sous
le troisièm e em pereur, Akbar, à la tête d ’u n em pire qui, depuis
K aboul ju sq u ’au Bengale, rassemble à sa m o rt en 1605 plus d ’un
cinquièm e de la population m ondiale d ’alors. N é sunnite, A kbar
323
LES F O R M E S D U VI SI BLE
324
81. Les démons enfourchent et mènent la monture de l'âme, cet éléphant composite, anonyme, école moghole,
début du xvie siècle
82. Borôq losphinge composite du Prophète, anonyme, école du Deccan, Inde du Sud musulmane,
milieu du xvme siècle
326
E X E R C I C E S DE C O M P O S I T I O N
327
LES F O R M E S D U VI SI BLE
328
r
83. Deux "démons" cliv dans un jardin, tapis de laine Mohtashem, Kashan, Iran, début xxe siècle
LES F O R M E S D U VI SI BLE
85. Cerf à têtes de rapace, art des steppes, Verkhné-Oudinsk, Bouriatie, âge du fer
r
LES F O R M E S D U VI SI BLE
332
86. Masque de Kola Sanniya, Sri Lanka, vers 1890
LES F O R M E S D U VI SI BLE
335
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★
E X E R C I C E S DE C O M P O S I T I O N
343
LES F O R M E S D U VI S I BLE
dispose des offrandes et des objets cultuels employés à des fins très
diverses. R ie n q u ’en M ésoam érique les mesas servent to u t à la fois
à soigner, à pratiquer la divination, à retro u v er des objets perdus,
à p u n ir les voleurs, à causer du to rt à ses ennem is, à récupérer un
conjoint ayant déserté le foyer, à réaliser des magies de séduction,
à se garantir u n voyage sans encom bre, à consacrer une nouvelle
m aison, à surm onter la m alchance, à s’assurer la b o n n e fortune,
à influencer le climat, à éviter ou à supporter sans dom m ages les
punitions infligées par les ancêtres et les divinités, à payer leur dû
aux esprits, enfin à p ro m o u v o ir la santé et la fertilité des récoltes,
des tro u p eau x et des hum ains56. D ans to u te la M ésoam érique
égalem ent, les mesas sont vues com m e des répliques m iniatures
d ’u n cosm os stratifié dans lequel le plan de la terre se situe à
m i-chem in entre un étage céleste et un étage chthonien reliés par
un axis mundi qui p rend l’allure d ’un arbre o u d ’une m ontagne.
C o m m e l’écrit D ouglas Sharon, «c’est u n m o n d e dans lequel
to u t est connecté et in terdépendant à travers le tissu de la vie et
les cycles naturels57». Ces m odèles réduits ne sont pas que des
images de l’univers plus ou m oins stylisées, ils se p rêten t aussi à
des m anipulations des élém ents q u ’ils co n tien n en t afin d ’opérer
avec eux, et sur eux, des liaisons et des mises en correspondance
qui au ro n t u n effet dans le m o n d e q u ’ils figurent. O n a là un
exem ple de ce que l ’an th ro p o lo g u e E v o n V ogt, analysant les
rituels des Tzotzil de Zinacantân, appelle un processus de “mise
à l’échelle” (scaling) grâce auquel il devient possible de m iniatu
riser des catégories cosmiques et de p ro jeter sur des m acrostruc
tures des propriétés et des relations mises en œ uvre sur des objets
en réduction, donc maîtrisables58.
D ans les co m m u n au tés am érindiennes des A ndes, les mesas
possèdent aussi cette capacité de réaliser des branchem ents, ou de
fonctionner com m e une “prise m ultiple” entre les hum ains, les
divinités et les différents secteurs du cosmos. P ar contraste avec
les mesas mésoaméricaines, cependant, elles sont presque com plè
tem en t dépourvues de dim ension iconique et s’appuient p lu tô t
sur une sorte de physique des qualités sensibles p u isq u ’il s’agit
de p résen ter des ingrédients — m inéraux, anim aux, végétaux,
aliments, boissons —dont la nature et la com binaison varient selon
E X E R C I C E S DE C O M P O S I T I O N
349
90. Quelques poupées de Katsinam hopi, Arizona, xxe siècle
Légende (de haut en bas et de gauche à droite) : 1) Hee'e'e ; 2) SioSalakoKatsina, "Katsina-Shalako-Zuni" ; 3) Qoia, ou
Kau-a ; 4) Probablement WupaMoKatsina, "Katsina-Longue-Bouche" ; 5) Probablement Tasap Yeibichai, "Grand-Père-
Parlant-Navajo" ; 6) Hilili; 7) SakwaQa'ôKatsina, "Katsina-du-Maïs-Bleu" ; 8) YooyangwKatsina, "Katsina-de-la-Pluie” ;
9) KokpôlôMana, "Dame-Mouche-de-la-Mort" ; 10) SakwaWakaKatsina, "Katsina-Vache-Bleue" ; 11 ) KokpôloMana ;
U)SioQa'ôKatsina, "Katsina-du-Maïs-Zuni" ; 13) Probablement Talavahi, "Celui-de-l'Aube-qui-Peint" ; 14) Tsoputsi,
"Le-Mohave" ; 15) Hilili, de dos.
E X E R C I C E S DE C O M P O S I T I O N
353
LES F O R M E S D U VI SIBLE
355
LES F O R M E S D U VI SI BLE
356
ius. (M. (agitm m ie.fm if am us.im gti.rapuroiiiii6.
E raltO.l frfirr.î roumra >
tttafailim i.«ojim m na. js K !
fiinrfrigiiH (rfirra mcunuo
iirafaim mta.ûrcitm mna.
atirrr.Sfoi
aqtiamwTwSS, ?%^VApms.pi(cfs,
iiliia iin ir f< « i& itr \ g > ^^'fimffagiîttrrtoimi
im iiiiiHitiafm im a ’v ïa flfim n ,m m fourni
fatijiim w .rtw iôioiialiii; i w .é ’ fp m tm o n a iia.
92. Le Corps zodiacal, miniature attribuée à l'un des frères de Limbourg, réalisée entre 1411 et 1416
LES F O R M E S D U VI SI BLE
l’ordre céleste de façon que les traitem ents idoines, notam m ent la
saignée, soient bien appliqués au m om ent opportun, une fonction
calendaire que l’on ne s’étonnera pas de tro u v er dans u n livre
d ’heures. Les principes de cette m édecine fondée sur le calcul
astronom ique sont bien connus. Ils posent que le m icrocosm e
et le m acrocosm e sont égalem ent com posés de quatre éléments
(terre, air, feu, eau) et de quatre qualités (chaleur, froid, hum idité,
sécheresse), en sorte que les quatre tem péram ents des hum ains
(sanguin, colérique, flegm atique, m élancolique) résultent de la
prédom inance d ’u n des quatre fluides vitaux constitutifs (sang,
bile jaune, bile noire, phlegme), eux-m êm es composés des quatre
éléments, tandis que leur constitution physique correspond à une
relation sym pathique de dépendance aux sphères célestes dans
laquelle la ceinture extérieure (le zodiaque) gouverne l’anatom ie
externe, et le m ouvem ent des cercles intérieurs (les planètes) régit
les viscères. T o u t cela est rendu visible de façon synthétique dans
“l’ho m m e zodiacal” illustrant Les Très Riches Heures. La délica
tesse du trait et des coloris, l’h arm onie de la com position, les
innovations stylistiques —la m andorle en lieu du cercle zodiacal
habituel, le dédoublem ent du personnage central, la figuration de
nuages do n n an t de la densité au ciel atm osphérique —font ainsi
de cette m iniature, en m êm e temps q u ’un chef-d’œ uvre reconnu,
l’une des plus remarquables expressions du schèm e analogiste des
correspondances entre l’h o m m e et le m onde.
U n e im age plus an cien n e m érite aussi que l’o n s’y attarde u n
instant car c ’est pro b ab lem en t, succédant aux représentations
purem en t diagrammatiques, la prem ière figuration dans l’E urope
m édiévale d ’u n réseau de correspondances en tre m acrocosm e
et m icrocosm e dans laquelle apparaît la p erso n n e h u m aine. Il
s’agit d ’u n dessin illustrant le m anuscrit du Glossaire de Salom on
de C onstance, copié en 1165 dans le scriptorium du co u v en t de
Prüfening, près de R atisbonne. O n y voit un ho m m e n u d ’allure
christique, en tièrem en t exposé de face à l ’ex cep tio n du pubis
m asqué p ar u n e inscription, d o n t le corps co n n ecte la terre et
le ciel sur to u te la h au teu r de l ’im age et se tro u v e en o u tre relié
au m o n d e p ar des lignes issues de ses organes des sens (illus
tration 93). Le p ro céd é consistant à jo in d re des parties de la
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94. Un yogin portant sur son corps les indices des correspondances avec le
macrocosme, image anonyme peinte par un artiste indien à la demande d'un
officier britannique vers 1930
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dieux, le bateau des dieux est com m e le bateau des hom m es, le
village des vivants est com m e le village des m orts, p arto u t les
analogies entre le cosmos et le m o n d e hum ain étirent le filet de
leurs ressemblances à différentes échelles. Q u an t au cycle rituel
qui, de la naissance à la m ort, fait et défait la personne hum aine,
il est l’exacte récapitulation de la cosm ogonie. Le bain lustral du
bébé à partir d ’une pirogue en form e de serpent d ’eau (la divinité
chthonienne) ; la réclusion “ dans le m o n d e du bas” de la je u n e
fille lors de ses prem ières m enstrues ; le m ariage accom pagné
jadis par la mise à m o rt d ’u n esclave ; et surtout le trépas qui fait
revenir les hum ains au p o in t de départ de la cosm ogenèse, tous
ces rites qui scandent la vie et la réarm ent constituent de façon
explicite autant de morts et de renaissances reproduisant les phases
de la création85. E t c’est p o u rq u o i l’im age m entale du cosmos
que les dessins rapportés par les missionnaires o n t rendu visible
n ’a de sens et d ’efficacité que rapportée aux destins individuels
qui y inscrivent leur trajectoire.
O n a parfois figuré ce genre d ’em boîtem ent de m ondes avec une
grande économ ie de m oyens. C ’est le cas p o u r deux objets d ’une
énigmatique simplicité que l’ethnographe allemand Konrad Theodor
Preuss a collectés dans les prem ières années du x x c siècle au cours
de ses enquêtes parm i les Indiens Coras de l’État du Nayarit, dans
l’ouest du M exique. L ’u n est une calebasse cérém onielle dont la
partie concave est ornée d ’u n m o tif en form e de croix baptismale,
l’autre est une rosace votive faite de fils de laine entrecroisés sur
une structure en étoile de tiges de roseau. D écrivant l’usage rituel
du prem ier objet, la calebasse yâwime (illustration 96a), Preuss écrit
qu’elle est une «image du m o n d e86». Fait de perles de verre collées
à la cire, le m otif qu’elle porte est un cosmogramme (illustration 96b)
figurant un axe qui va de l’est (1-3) à l’ouest (4-6), croisé par un axe
vertical reliant l’infram onde (7-9) aux d e u x (10-12). C ette image
représentant l’intersection de deux plans du m onde com porte en
outre des symboles religieux. E n oblique de part et d ’autre de l’axe
est-ouest apparaissent en effet des “fleurs” , associées à chacune des
divinités vivant dans l’une des quatre directions, et terminées par
des brins, quadripartites à l’est et bipartites à l’ouest. Toutefois,
et com m e p o u r donner au cosm ogram m e plus de com plexité en
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96b. Schéma de la calebasse cora
Légende : 1-3, axe est ; 4-6, axe ouest ; 7-9,
axe du nadir; 10-12, axe du zénith
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présent des villes aux États-U nis. U n e fois achevée leur œ uvre
collective, ces officiants rituels la déposent dans une grotte de la
m ontagne T u âk am u ’uta au term e de la fête qui clôture chaque
année le transfert des charges civiques et religieuses : il s’agit d’u n
don à “N o tre Père Tayau” , identifié au soleil, q u ’accom pagnent
d’autres offrandes composées de flèches cérémonielles en l’honneur
des divinités des points cardinaux, tyahkuatye, qui résident dans les
collines et lès m ontagnes entourant la com m unauté cora.
C om m entant les deux images du m onde de la collection Preuss,
M argarita V aldovinos rem arq u e avec justesse que la calebasse
possède une orientation plutôt centripète, alors que le dynamisme
de la rosace est p lu tô t centrifuge92. D ans son em ploi rituel, la
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Enchâssement et répétition
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101. Un peyotero huichol en chemin vers le désert de Wirikuta, San Luis Potosi, Mexique, chargeant un tsikuri
dans son panier
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104. Statue du dieu A'a, Rurutu
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É p au le
Plaques de b ras
M o tif p e c to ra l
Y eu x in fé rie u rs
B an d eau de socle
Espaces conjonctifs
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point central. Ils n ’en d em eu ren t pas m oins fidèles aux principes
figuratifs propres aux nierika en général.
C ’est ce que l’on peut constater avec l’une des plus célèbres de ces
œuvres, et l’une des plus em blém atiques puisqu’elle trône dans la
salle du M usée national d ’anthropologie de M exico consacrée aux
cultures huichols et coras : La Vision de Tatutsi Xuweri Timaiweme,
de José B enîtez Sânchez (illustration 108). Plusieurs c o m m en
taires existent de ce tableau et l’on ne m en tio n n era ici que ce
qui est nécessaire à son analyse form elle1. Il figure une vision de
la cosm ogenèse huichol par u n ancêtre divinisé, “ notre arrière-
g rand-père” (tatutsi) X u w eri T im aiw em e, et il s’étage sur trois
niveaux: le m o n d e inférieur de l ’océan prim ordial, le m o n d e
habité par les H uichols, où l’on découvre des ham eaux et des
champs de maïs, et le m o n d e solaire, où se situent la m ontagne
d’où l’astre du jo u r p ren d son envol com m e la source d ’où naît
la prem ière pluie de la saison. A u centre exact surgit le visage de
l’ancêtre encadré par deux disques nierika grâce auxquels ce dernier
acquiert la vision initiatique que le tableau illustre, à savoir une
synthèse de la m ythologie cosm ogonique huichol décrivant les
actions et les m étam orphoses des ancêtres divinisés dans tous les
recoins d ’u n m o n d e tripartite et orienté. L’image figure donc à la
fois u n personnage engagé dans u n e expérience visionnaire et le
contenu de ce qui lui est révélé, soit deux positions d’observation
distinctes. E n outre, to u t ce que Tatutsi voit se retrouve dépeint
sur son visage sous les espèces d ’u n e p einture faciale uxa du type
de celles q u ’arb o ren t les peyoteros après avoir ingéré le peyotl,
peinture conçue com m e étant le reflet de la lum ière du soleil sur
le visage du pérégrin hu ich o l lors de sa quête du cactus hallu
cinogène. D u fait de ce double réfèrent, com m e l’écrit Johannes
N eurath, «le p o in t de vue de la personne qui observe le tableau
est double : celui du Tatutsi, qui procure une expérience vision
naire nierika, et celui du soleil, qui envoie cette vision à Tatutsi
et contem ple le nierika de Tatutsi reflété sur le visage du nouvel
initié2». A cela s’ajoute u n artifice de com position qui autorise
l’im agination du spectateur à com biner des éléments autonom es
sur le plan figuratif p o u r en faire des parties d ’une figure plus vaste
ém ergeant au sein du tohu -b o h u de formes encastrées les unes dans
108. José Benitez Sânchez, La Vision de TatutsiXuweri Timaiweme, 1980
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les autres : ainsi les disques nierika de Tatutsi peuvent-ils être vus
com m e ses yeux —ou com m e ses jo u es, m arquées des peintures
typiques en cercles co n cen triq u es q u ’arb o ren t les peyoteros —,
tandis que sa b o uch e ém erge de la réu n io n d ’un serpent et d ’une
baguette cérém onielle. N o n seulem ent, com m e il est aisé de le
constater, à peu près chaque figure se présente sous u n angle
d’observation différent de celui de ses voisines (frontal, sagittal,
transverse),' mais encore l’im age to u t entière est elle-m êm e un
je u kaléidoscopique sur la juxtaposition, les renvois et l’englo-
bem ent d ’une m ultitude de points de vue.
La disposition dans un tableau, h o m o g èn e quant au thèm e, de
figures qui ne le sont ni par leurs dim ensions ni par leur o rien
tation se réalise au m ieux par une transposition m étrique située à
l’infini optique : horm is Y axis m undi figuré par la face de Tatutsi
qui se détache et se recom pose à différentes échelles, toutes les
com posantes de la cosm ogenèse sont ainsi vues com m e appar
tenant au m êm e plan con tin u et sans pro fo n d eu r dans lequel le
spectateur n ’est pas invité à pénétrer, mais do n t il p eu t suivre au
gré de sa fantaisie les chem ins associatifs suggérés par la profusion
des êtres, des lieux et des événem ents déployés sous ses yeux. D e
ce genre pictural qui a placé l’h o rreu r du vide au pinacle de ses
préoccupations esthétiques, le tableau de José B enitez Sânchez
constitue la m eilleure illustration en ce q u ’il donne l’im pression
qu ’un interstice n o n rempli, un élém ent dem euré isolé des autres,
une liaison inaboutie m ettraien t to u t de go en péril le principe
analogiste qui v eu t que chaque élém ent de l’univers exprim e et
synthétise l’ensem ble des rapports existant entre tous les autres.
O n m esure ainsi en quoi, malgré des ressemblances superficielles,
cette saturation de l’espace p ar u n e su rab o n d an ce de figures
bidim ensionnelles im briquées difïere de celle que m et en œ uvre
le style distributif de la côte N o rd -O u est. L’u n et l’autre procédé
illustrent certes les exigences propres à l’économ ie interne de
l’im age qui com m an d en t d ’em plir la totalité d ’un cadre dispo
nible dans lequel le fond s’efface derrière la figure; mais, tandis
que l’animal totém ique, seul en scène, déplie toutes ses facettes
corporelles sur un m êm e plan p o u r ne laisser aucun tro u dans un
répertoire d ’attributs visibles, la prolifération dans le nierika de
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109. Enluminure de la bible de Souvigny représentant la Genèse dans le style clunisien, anonyme, fin du xne siècle
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110. Un épisode de la fondation du temple de Hase-dera, peinture sur rouleau de papier, anonyme, xvie siècle
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111. Automne dans la vallée du fleuve Jaune, attribué à Guo Xi, encre et couleurs sur soie (section d'un rouleau),
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Jeux de rôles
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on les nourrit, on les lave, on les vêt, on les traite, malgré leur
ém inence et la révérence qui leu r est due, com m e si elles étaient
vivantes et, sous certains aspects, à la façon d ’autres com posantes
du collectif cosm ique d ’hum ains et de non-hum ains auquel elles
appartiennent. C ontrairem ent aux images animistes et totémiques
d o n t la puissance d ’agir est déclenchée au coup par coup, les
idoles analogistes sont actives en p erm anence, en ce sens que
la capacité qui leur est prêtée de se conduire com m e m em bres
d’u n collectif social n ’est pas dépendante des seules circonstances
dans lesquelles les hum ains les tien n en t effectivem ent p o u r des
partenaires aux attentes déchiffrables : m êm e quand on ne leur
do n n e pas à boire ou à m anger, m êm e quand on ne guette pas
u n signe de leur courroux ou de leur assentiment, elles persistent
sans heurts dans leur être de divinités. Toutefois, l’aptitude d ’une
im age à p erp étu er le rôle coactif qui lui est assigné dans la vie
d ’une com m unauté gagne à être renforcée par des manifestations
de son agence qui puissent devenir visibles par tous en certaines
circonstances. P o u r dissiper le soupçon toujours prêt à surgir que
l’autonom ie des divinités figurées n ’est après to u t que l’accomplis-
sem ent du program m e d ’action que leurs dévots leur o n t fixé, il
peu t être opportun de rendre ostensible cette autonom ie dans une
sorte de théâtralisation paroxystique de ce qui les fait ressembler
à des hum ains. Les exem ples en sont si n o m b reu x que le choix
des illustrations s’avère difficile, aussi le lecteur devra-t-il souffrir
l’arbitraire de l’échantillon lim ité que je présente.
O n a évoqué au chapitre 8 les poupées tihu figurant des Katsinam
que les H o p i avaient coutum e d ’offrir aux enfants à l’occasion des
cérém onies du déb u t de l’été lors desquelles ils p ren n en t congé
chaque année de ces esprits. R appelons que les Katsinam form ent
une p opulation de plusieurs centaines d ’êtres m ultiform es dont
chacun incarne une caractéristique du cosmos hopi, distingué par
des qualités qui lui sont propres et que personnifient des danseurs
masqués et costumés au cours des n o m b reu x rites qui scandent le
calendrier liturgique. Tandis que les H o p i décrivent les Katsinam
incarnés par des hum ains com m e la m anifestation physique réelle
de ces esprits, les poupées qui les figurent ne représentent q u ’u n
aid e-m ém o ire p o u r enseigner les attributs de ch acu n d ’entre
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112. Les deux marionnettes hopi Sa'lakwmanawyat sur la scène de la kiva entourées des Katsinam masqués,
Hotveia, troisième mesa, Arizona, 1979
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113. Statue d'Eizon par Zenshun et des assistants, bois peint, vers 1280
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SIMULACRES
Face au m onde
C onstater que les hum ains parlent, que leurs messages sont plus
divers que les chants des oiseaux ou les hurlem ents des loups,
que leur conscience d ’eux-m êm es est p eu t-être m ieux assurée
que celle d ’une aubépine ou d ’u n nuage ; mais ne pas m anquer
de s’apercevoir égalem ent que, com m e les anim aux, il leur faut
boire et m anger p o u r vivre, et copuler p o u r se survivre, que leur
trajectoire lorsqu’ils ch u ten t est aussi prévisible que celle d ’une
pierre et que leur chair m o rte se change en hum us ; toutes ces
évidences banales qui s’im posent au coup par coup deviennent,
lorsqu’elles sont alignées de façon m éthodique et transformées en
système, l’armature d’une ontologie originale que personne n ’avait
imaginée dans toutes ses ramifications avant que les M odernes n ’en
explicitent les principes. U n p o in t de vue naturaliste com m ence
en effet à po in d re en E u ro p e à p artir du x v n e siècle, dans les
textes des philosophes et des savants, com m e dans les références
do n t les élites agrém entent leur correspondance et leur conver
sation, p oint de vue qui ne prendra u n e form e achevée que deux
siècles plus tard avec l’invention de la n o tio n de culture et l’appa
rition des sciences qui en traiten t1. D u ran t cette période, une
perception sélective des qualités du m o n d e acquiert peu à peu
une certaine consistance en s’appuyant sur deux genres d ’infé-
ren ce com plém entaires : les h um ains se dissocient n ette m e n t
du reste des existants du fait des capacités cognitives que leur
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La conquête du visible
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qu’u n souffle vien t d ’éteindre, l’art avec lequel les deux peintres
savent faire chatoyer la m o iru re des satins et des velours. T o u t
com m e la création de l’espace-am biance, cette saisie directe des
qualités secondes rép o n d à u n e seule préo ccu p atio n : instaurer
par la représentation u n e présence réelle de l’objet. E n effet, le
détail n ’a de sens que par rapport à la totalité do n t il est l’un des
attributs —la veine par rapport au bois, la diaprure par rapport au
tissu —, ce q‘ui en fait le support d ’u n rapport d ’inhérence, et n o n
de proportion, chaque chose dépeinte devenant l’indice d ’une
réalité qui la dépasse. C ela est très n et chez C am pin, d o n t les
tableaux, com prim ant les figures et les plans com m e un spécim en
entre deux plaques de verre, sont surtout notables par la proxim ité
tactile de tous ces accidents de la m atière qui p ren n en t du relief
dans l’espace étroit m énagé entre le plan-lim ite antérieur et le plan
de pose constitué par le fond9. Prolifèrent alors dans ce volum e
écrasé les clous ry th m an t la surface des portes, les nervures des
lattes d ’osier, les reflets de l’acier poli, to u t ce qui donne vigueur
et saillance au b o n h e u r de v o ir la diversité du m onde (illustra
tions 122 et 127).
Le détail, c ’est aussi ce qui em p o rte l’illusion de la ressem
blance, l’impression à peine consciente que les choses mêmes sont
descendues dans le tableau p o u r s’y ébattre indépendam m ent du
spectateur. Les historiens de l’art n ’ont pas m anqué de débusquer les
“premières fois” où l’on a représenté, avec l’exactitude m im étique
que les E uropéens des siècles suivants o n t tenue com m e allant
de soi, tel ou tel aspect du m ilieu physique des humains. Dans
presque tous les cas, les peintres du N o rd furent les précurseurs
dans ces trouvailles techniques, Jan van Eyck au prem ier chef.
Si l’o n suit N ad eije L an ey rie-D ag en dans l ’inventaire q u ’elle
propose de ces innovations, l’o n ne p eu t q u ’être abasourdi par la
révolution qui s’opère en deux ou trois décennies à p eine10. Ainsi,
et alors q u ’avait disparu au début de l’ère chrétienne la figuration
des ciels m étéorologiques (foncés au zénith, pâles à l’horizon,
piquetés de nuages), rem placés q u ’ils étaient au M oyen Age par
un fond uni, doré ou bleu, u n e Crucifixion attribuée à Jan van
Eyck et datée du déb u t des années 1430 déploie u n ciel diurne
en dégradés de bleu, u n e technique déjà em ployée par quelques
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Parmi les nom breuses enlum inures ornant les livres d ’heures du
duc de Berry auxquelles M illard Meiss a consacré une partie de sa
vie d ’historien, Octobre est celle qui lui paraît la plus exem plaire
de la nouvelle m anière de figurer le m o n d e qui surgit au d ébut
du x v e siècle14. T irée des Très Riches Heures et réalisée vers 1415
par Paul de L im b o u rg et ses frères, p ro b ab lem en t com plétée
par u n o u plusieurs autres artistes —B arthélém y d ’Eyck, p e u t-
être R o g ie r'v a n der W ey d en —une trentaine d ’années plus tard,
l’im age d épeint u n e scène paysanne d ’u n e apparente banalité15.
E t c ’est p o u rta n t cette banalité qui est rév o lu tio n n aire, à la fois
par ce qui est m o n tré et p ar la façon de le faire (illustration 1 i 4).
Q u e v o it-o n en effet dans c e tte im ag e? N o n plus, co m m e
c’était le cas encore quelques années auparavant, des êtres et des
objets em ployés co m m e des allégories ren v o y an t à autre chose
q u ’eux, n o n plus des essences investies dans des personnages
stéréotypés ou dans des plantes et des anim aux pourvus d ’une
signification convenue à des fins d ’édification ou de célébration
religieuses, non plus des symboles d ’un ordre transcendant visant
à illustrer le sens que le message divin d o n n e au m o n d e, mais
des personnes ordinaires, bourgeois et paysans, engagés dans les
activités ordinaires corresp o n d an t à leu r statut, et dans le cadre
de vie usuel où elles se d éro u len t o rdinairem ent. C ’est octobre
au b o rd de la Seine, et ch acun vaque aux occupations de ce
m ois, fidèlem en t représentées p o u r elles-m êm es n o n com m e
l’expression d ’u n dessein qui leu r serait extérieur. Le sem eur
répand ses graines qui s’éparpillent sous l ’effet d ’u n léger souffle
car c’est le tem ps de le faire ; le lab o u reu r passe la herse alourdie
d ’u ne pierre car il faut en terrer les sem ences ; les pies p ico ren t,
nullem ent effrayées par la p roxim ité de l’épouvantail, car c’est là
leu r nature de pie ; au p ied du château du L ouvre, ex actem ent
représenté tel q u ’il fut reco n stru it quelques décennies plus tô t
par Charles V, les prom eneurs devisent en regardant le fleuve ou
observent leu r ch ien folâtrer, parce q u ’il fait encore beau dans
cette arrière-saison et q u ’ils s’apprécient m u tu ellem en t. A u cu n
d ’eux n ’est figuré co m m e u n e v o ie d ’accès vers u n intelligible
supérieur; ils sont sim plem ent visibles parce q u ’ils m éritent d’être
observés et dépeints en eux-m êm es, de façon littérale, com m e
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P e in d re F â m e
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HuùûifttôWrtimuj-Tuttmt-ter»*
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plus théâtrale lorsque l’o n ignore ses traits. C ’est que l’exigence
de savoir “ dépeindre l’âm e” naît à cette ép oque24, mais avec un
sens différent de celui q u ’elle acquiert à la R enaissance : tandis
que les portraits com m ém oratifs et les représentations de modèles
civiques visent en G rèce à figurer la belle âm e, l ’essence idéale
d ’u n individu, sans toujours s’em barrasser de ressem blance, le
portrait du début de l’époque m oderne, b ien que renforcé dans
la justification de ce q u ’il accom plit par la redécouverte du plato
nisme, s’efforce plutôt de faire coïncider une physionom ie propre
avec une intériorité singulière.
Si les fonctions com m ém oratives et glorifiantes du portrait se
m aintiennent à R o m e dans la sculpture, le cas de la pein tu re est
plus controversé car, com m e en Grèce, et par-delà les références
littéraires qui attestent d ’œuvres peintes représentant des individus,
très peu d ’entre celles-ci o n t survécu qui perm ettraient de ju g e r
de leur in ten tio n de fidélité au sujet représenté. C ’est p o u rq u o i
les historiens o n t accordé une telle im portance à la fresque dite
“de T erentius N eo et son épouse” figurant u n couple d ’appa
rence ordinaire, réalisée à P om péi dans une pièce ordinaire d ’une
m aison ordinaire, sans doute p eu de temps avant la destruction
de la ville, en 79. L’im age est exceptionnelle à plus d ’u n titre.
D ’abord, parce que les rares peintures interprétées com m e des
portraits do n t nous ayons connaissance représentent p lu tô t des
types génériques idéalisés selon les m êm es conventions que la
sculpture23. O r ce n ’est pas le cas avec cette représentation d ’un
couple fixant le spectateur avec intensité tandis q u ’ils arborent
de façon ostensible les symboles de l’élite lettrée : la fem m e tient
un diptyque - une tablette articulée enduite de cire - et u n stylet
avec lequel elle semble se tapoter les lèvres, tandis que l’hom m e,
vêtu de la toge des citoyens, brandit u n rouleau avec u n sceau
rouge (illustration 117).
A Pom péi toujours, u n autre portrait célèbre, dit “ de Sappho” ,
dépeint n o n pas la poétesse grecque, mais une je u n e fem m e de
la b o n n e société égalem ent m unie d ’un stylet et dans la m êm e
attitude songeuse que la fem m e du couple, com m e si, elle aussi,
cherchait ses m ots. C ette pose qui évoque l’écolier quêtant l’ins
piration en suçotant son p o rte-p lu m e était p eu t-ê tre en vogue
454
r
455
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118. Portrait peint sur toile d'une femme nommée Aline, Hawara,
ier-ne siècle apr.J.-C.
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461
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463
120. Jean Bondol Jean de Vaudetar offrant une Bible historiale à Charles V,
miniature, 1372
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465
121. Robert Campin, Nativité, entre 1418 et 1432
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122 . Robert Campin, Annonciation, ou Triptyque de Mérode (panneaux latéraux), entre 1425 et 1428
I
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470
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124. Robert Campin, Un gentilhomme et une dame, entre 1420 et 1438
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Instaurer la nature
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sur une ville bruissante d ’activités est l’équivalent d’un tableau dans
u n tableau : grâce à ce procédé élémentaire, la représentation des
paysages se détache des finalités allégoriques ou d’édification pour se
convertir en genre autonom e clairement désigné com me tel (illustra
tions 127 et 128). Il en va de m êm e, dans le Triptyque de Mérode, avec
la scène urbaine qui occupe le fond de l’atelier de Joseph ou qui se
laisse entrevoir derrière les donateurs dans l’embrasure de la porte :
des personnages y vaquent à leurs occupations dans leur environ
nem ent ordinaire, indifférents à ce qui se passe au premier plan (illus
tration 122). O n mesure l’effet produit par la “fenêtre flamande” en
comparant ces paysages soigneusement circonscrits avec celui que le
m êm e C am pin place com m e fond à sa Nativité, à la manière d ’un
rideau de théâtre (illustration 129). U ne route sablonneuse y serpente
vers une étendue d ’eau sur laquelle u n vaisseau navigue tribord
amures, to u t concourant dans ce spectacle à entretenir l’illusion
d’une vue réelle : les ombres respectent l’orientation du soleil, des
arbres bordant le fossé d ’eau noirâtre ont été récem m ent émondés,
des plessis protègent les pâtures, les différences d’échelle sont presque
respectées et la sinuosité du chem in contribue à rabouter les plans,
dont chacun est accentué par l’usage de la perspective chrom atique
qui fait se succéder les couleurs vives, puis les verts et les bleus, enfin
les gris bleutés et les blancs à l’horizon. C om m e l’écrit T o dorov de
ce paysage, « [il] est embrassé d ’u n seul coup d ’œil, com m e dans
aucun tableau antérieur ou contem porain60». E t pourtant, si on
veut le saisir com m e une totalité autonom e, il faut pouvoir faire
abstraction du reste, tant des personnages du prem ier plan que
des autres éléments de l’arrière-pays situé à gauche —l’ermitage
au pied des pics tourm entés, l’im posant château sur la colline, la
ville fortifiée —, qui ne s’accordent pas du tout avec lui. La fenêtre
flamande abolit cette fragm entation avec une élégante simplicité
en cadrant le pays dans une ouverture, condition de l’autonom ie
figurative du paysage, certes, mais aussi indication des contraintes
nécessaires à son avènem ent puisqu’elle rend patent que celui-ci
ne peut exister q u ’à partir d’u n point de vue situé sans ambiguïté,
ce dispositif de circonscription devenant ainsi une sorte d ’équi
valent pour les artistes du N o rd du plan d ’intersection produit par
la pyramide visuelle de Brunelleschi.
127. Robert Campin, La Vierge à l'écran d'osier, entre 1425
et 1430
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130. Ambrogio Lorenzetti, Les Effets du bon gouvernement à la ville et à la campagne, fresque (détail), 1339
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FACE AU M O N D E
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486
131 .Automne, enluminure du Tacuinumsanitatisinmedicina, Italie du
Nord, avant 1400
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F ACE AU M O N D E
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restitu tio n com pulsive de l’apparence des êtres dans les images
d ’anim aux saisis sur le vif, y com pris ceux que la co n q u ête et
l’explo ratio n o n t rendus plus familiers, tels les aras, la p anthère
ou le coati q u ’u n P ieter B oel n ’avait pas eu besoin d ’observer
dans des contrées exotiques p u isq u ’ils atten d aien t son pinceau
dans la m énagerie de Versailles.
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135. Jan Davidsz. de Heem, Nature morte au citron pelé, vers 1650
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136. Jan Christiaensz. Micker, Vue d'Amsterdam à vol d'oiseau, vers 1652
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L’indéterm ination des êtres est encore plus nette dans les tableaux
de Gérard T er Borch. L’ambiguïté de ses scènes de genre ne procède
pas tant de la m arge m énagée au spectateur p o u r interpréter une
action que de la volonté de rendre impénétrable l’intériorité de ceux
qu’il dépeint; en les figurant de dos par exemple, de façon à dérober
les indices que leur visage pourrait révéler, ou en juxtaposant dans
une m êm e scène des personnages ostensiblem ent réunis par une
activité conjointe, mais où chacun évolue dans une sphère fermée
aux autres. La Leçon de lecture (1652), au Louvre, en est une bonne
illustration. Sur un fond uniform ém ent sombre, une fem m e assise
de profil tient u n gros livre à la tranche verm illon q u ’u n garçon
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512
F AC E AU M O N D E
des choix, la com plexité des com portem ents et l ’im pénétrabilité
des sentim ents; ils ren d en t visible le fait que l ’âme ou l’esprit
n ’est perceptible que par des effets de surface difficiles à décrypter,
ém anant des propriétés des actions et peut-être m êm e des choses,
propriétés que les hum ains réverbèrent presque à leur insu, to u t
com m e la chair du citron, le cuivre du pichet et le taffetas de
la robe réverbèrent une lum ière diffuse et en elle-m êm e insai
sissable. A u 'd é b u t du siècle déjà, le peintre et dessinateur Jacob
de G heyn le Jeu n e s’était exercé à m o n trer les m ultiples aspects
des choses qui s’offrent à la vue en élim inant la subjectivité de
ses personnages : soit en saturant leur seule apparence physique
p ar la variation des angles de v u e sous lesquels il les figurait,
soit en dépeignant leurs dispositions attentionnelles com m e u n
écho de l’action dans laquelle ils étaient engagés93. La p einture
de genre confirm e cette tendance en dissipant l ’idée que l’in té
rio rité serait u n attrib u t in trin sèq u e des hum ains p u isq u ’elle
m ontre celle-ci constituée par la rencontre conjoncturelle de leurs
actions, devenue com m e u n m ilieu intersubjectif, un en v iro n
n em en t m oral éclairant chaque agent d ’u n reflet particulier dans
lequel la singularité des personnages s’atténue. Sous le pinceau
des artistes hollandais, l ’âm e im m ortelle héritée de la Genèse s’est
séparée de son m odèle transcendant et a com m encé d ’em prunter
le long chem in qui la rendra de plus en plus inféodée aux déter
m inations du m o n d e physique.
Si la peinture du Siècle d ’or offre u n b o n exem ple de cette
dynam ique pro p re aux images naturalistes qui v oit p eu à p eu
prévaloir les exigences d ’exactitude descriptive sur la narration et
l’édification morale, c’est au siècle suivant, en France notam m ent,
que le divorce sera finalem ent consom m é entre les norm es acadé
m iques du beau et le souci de reproduire les choses telles q u ’elles
sont censées être en elles-mêmes. La figuration du corps hum ain en
sera le prétexte, et l’enseignement de l’anatomie dans les beaux-arts
fournira l’u n des principaux théâtres de l’affrontem ent. N o n pas
que la dissection et la représentation anatom ique aient attendu
le x v m e siècle p o u r devenir com m unes en E urope. Les images
anatom iques de la Renaissance sont bien connues, notam m en t
celles de Léonard de Vinci, de M ichel-A nge et surtout de Vésale,
513
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515
LES F O R M E S D U VI SI BLE
saisi par les passions, tandis que les autres se consacrent à explorer
et décrire le corps profond, l’appareillage caché d ’os, de muscles
et de tendons qui constitue la structure m atérielle des expres
sions morales. O r ces perspectives en apparence antithétiques ne
sont que les deux faces d ’u n m êm e désir de percer le m ystère des
rapports entre le physique et le spirituel, d o n t les deux cousins
Fragonard offrent u n e déclinaison exem plaire : Je a n -H o n o ré ,
le p ein tre du frivole et de la v o lu p té heureuse, incom parable
p o u r ren d re le m o d elé laiteux d ’u n e cuisse o u l ’arro n d i d ’un
sein, et H o n o ré, le sévère anatom iste qui invente u n e technique
de préservation des cadavres lui p erm ettan t de les exposer dans
des poses spectaculaires. C o m m e l ’écrit P h ilip p e C o m ar, «le
x v m e siècle, léger, brillant, galant, spirituel, séducteur, est aussi
celui où l’on dissèque, écorche, am pute, éviscère, m om ifie avec
u n e ard eu r encore jam ais v u e 96». L ’histoire de l’art a su rto u t
retenu les nom s des peintres délicats de l ’intériorité et des affects,
les B o u ch er, W atteau, G reuze, Fragonard, p o u r qui les émois
du cœ ur sont d ’ailleurs indissociables de ceux du corps, laissant
les images de l’h o m m e-m ach in e, les écorchés, les autom ates, les
cires anatom iques à l’histoire des sciences et des techniques. Mais
com m en t ne pas voir que ce sont ces images-là, auxquelles il faut
ajouter les flores et les faunes illustrées des contrées lointaines, les
premiers dessins ethnographiques, les relevés topographiques, qui
tém o ig n en t en réalité le plus v ivem ent de l’évolution de l’o n to
logie naturaliste vers u n e réd u ctio n de l’intériorité et du flux de
la vie à des param ètres intelligibles parce que figurables dans leur
dim ension physique ?
L’entrée à l’A cadém ie en 1769 du fam eux Ecorché au bras tendu
de Jean-A ntoine H o u d o n m arque un revirement. La statue est une
réplique de l’étude préparatoire p o u r u n saint Jean-B aptiste que
le je u n e artiste vient de réaliser à l’A cadém ie de France à R o m e ,
o ù il suit assidûm ent les leçons d ’anatom ie que le chiru rg ien
Séguier dispense sur des cadavres. E t c’est alors q u ’il s’apprête à
com pléter son étude anatom ique en la recouvrant de sa peau et
de ses vêtem ents que tous ceux qui o n t vu la figure l’engagent
à la faire m o u ler car ils ju g e n t que c ’est la m eilleure représen
tation anatom ique jam ais exécutée jusque-là. D e fait, la statue
F AC E AU M O N D E
est fidèle à l’anatom ie sans être parfaitem ent exacte : les volum es
sont simplifiés et les formes épurées p o u r se conform er à l’esthé
tique classique, les muscles parfois exagérém ent contractés afin
d ’accentuer le dynam ism e du m ouvem ent. Le succès im m édiat
de l’éco rc h é de H o u d o n , en F rance et en E u ro p e, o ù il est
rapidem ent acquis par la plupart des académies, exerce un effet
d ’entraînem ent et suscite parm i les artistes u n v if in térêt p o u r
les études anatom iques. La dissection fait désormais partie du
cursus de l’École de dessin, nouveau n o m de l’A cadém ie après
son abolition en 1793 par la C o n v en tio n . Jean-Joseph Sue, fils
et hom onym e du précédent, y professe n o n seulem ent l’étude
du cadavre, mais aussi celle de la physiognom onie, d o n t il est
un ardent propagateur. À l’enseignem ent de la correspondance
entre formes anatom iques et traits psychiques, il aime à jo in d re
celle des différences entre les sexes, les âges, les types, les races
et les habitudes corporelles, bref, l’am orce d ’une anthropologie
physique com parée s’attachant à l’étude systématique des varia
tions de la singularité m orale en fonction des variations des carac
téristiques physiques. L ’apprentissage de la dissection jo u e u n rôle
central dans cet aggiornam ento : l’artiste, dans u n e dém arche qui
rappelle la déférence à une “vision naturelle” d o n t se targuait la
p einture du Siècle d ’o r hollandais, doit p o u v o ir rendre com pte
dans son œ uvre de ce d o n t il a fait l ’épreuve lorsqu’il a «porté le
scalpel dans le dédale de cette m achine adm irable97 ». Et cela, non
seulem ent dans u n souci d ’exactitude m im étique, mais parce que
l’expérience du corps éventré, coupé en m orceaux, d ém onté et
rem onté, conduit à se défaire de toutes les images préexistantes,
de toutes les conventions préalables régissant la figuration du corps
hum ain. P eu à peu se m e t ainsi en place une sorte d ’équivalent
figuratif du doute m éth o d iq u e, par lequel, grâce à la pratique de
la dissection, l’artiste se d éprend des schèmes visuels transmis par
la tradition en reconstituant des corps com plets à partir de leurs
com posantes élémentaires.
À la fin du x v m e siècle, les écorchés et les m annequins anato
m iques o n t dénoué le lien entre le corps et la beauté intérieure
que le N u avait longtemps tenu réunis ; ils révèlent sans équivoque
que, derrière la peau diaphane et les chairs souples, se cache le
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L’objectivité impossible
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dessinateur, quel que fût d ’ailleurs son talent, ne savait pas voir,
et dessinait toujours des hom m es de race blanche q u ’il coloriait
ensuite en n oir ou en rouge», un ju g e m en t qui fait écho à ce que
l ’anatom iste E tienne Serres écrivait une trentaine d ’années plus
tô t à propos de l’apparence physique des A m érindiens telle que
la dépeignent les voyageurs: « [...] presque toujours les figures
que renferm ent leurs ouvrages sont les types européens costumés
v 1j ' • • iQ4
a 1 am éricainelin».
E t p o urtant, ainsi que les anthropologues ne m an q u en t pas de
s’en apercevoir, la photographie se révèle incapable de résoudre
les problèm es q u ’ils se posent. D ’u n côté, elle co n trib u e sans
aucun doute à m ettre en œ uvre le vaste program m e de Paul Broca
d ’une étude des races hum aines fondée sur la collecte d o cu m en
taire du plus grand n o m b re de spécim ens tém oins p erm ettan t
la classification. Fidèles aux préceptes de la m éth o d e de Claude
Bernard dissociant l’observation de l’expérim entation, les anthro
pologues se déplacent peu et confient à des voyageurs la mission
de recueillir des faits supposés bruts dans lesquels ils puisent les
m atériaux de leur étude de la diversité raciale et culturelle. A cette
fin, ils rédigent des instructions très précises concernant la collecte
des données afin q u ’elle s’opère selon des principes m é th o d o lo
giques uniform es, la p hotographie devant être privilégiée p o u r
la standardisation de l’objet q u ’elle ren d possible. Ainsi B roca
dem ande-t-il de reproduire par la photographie « 1) des têtes nues
qui d ev ro n t toujours, sans exception, être prises exactem ent de
face ou exactem ent de profil [...], 2) des portraits en pied, pris
exactem ent de face, le sujet debout, nu autant que possible, et
les bras p en d an t de chaque côté du corps105» ; l’adjonction d ’une
échelle graduée vise à faciliter la prise de m esure directem ent sur
la planche, et donc la com paraison. La figuration norm alisée de
la variété hum aine par la p h o tographie est ainsi censée effacer
les biais et les erreurs im putables à l’observateur.
D ’un autre côté, l’objectivité m écanique ainsi obtenue dem eure
de p u re façade. D ’abord parce que l’exigence stipulée par les
instructions aux voyageurs de p h o to g rap h ier les types hum ains
les plus caractéristiques d ’une race im plique de la part du preneur
de vues u n travail d ’idéalisation to u t à fait subjectif: il lui faut
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139. Images TEP identiques illustrant des choix différents de "pseudo-couleurs" pour les mêmes variables
numériques, 1996
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enfin objectives les ressorts les plus secrets de l’esprit hum ain, le
m ilitant du naturalism e accom pli n ’avait pas assez pris garde que
l’intériorité est plus q u ’u n m écanism e com putationnel analogue
à une m achine de T u rin g , que le m atérialism e exige toujours
u n p o in t de vue sur ce q u ’il ren d manifeste, et que celui-ci ne
p eu t-être la simple vigie de l’h o m m e intérieur —«Je n e suis pas
seulem ent logé dans m o n corps, ainsi q u ’u n pilote en son navire»,
selon la célèbre form ule de Descartes ; de fait, m o n corps, c ’est
m oi, un m oi indissolublem ent com posé de physique et de m oral
com m e l’avait bien vu ce subtil théoricien du naturalism e dans
sa sixième Méditation, de sorte q u ’en faisant de la vie intérieure
l’effet ém ergent d ’u n système électro-chim io-m écanique, c ’est
en réalité le corps com m e com posante du m oi qui s’évanouit116.
Car, avec l’annihilation d ’u n ego réputé illusoire, le corps ne serait
m êm e plus à m oi puisque nul m oi n ’aurait persisté en lui p o u r en
éprouver la possession, nulle conscience subjective ne dem eurerait
aux aguets p o u r objectiver u n m o n d e m atériel devenu aussi vain
que silencieux117. Ecartelé, sur le front de la figuration com m e
sur ceux des autres m odes d ’existence, entre l’irréductibilité têtue
d ’u n m oi bavard et l’aspiration à to u t soum ettre aux lois de la
nature, le naturalism e ne cesse de creuser sa contradiction.
12.
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L 1O B J E C T I V A T I O N D U S U B J E C T I F
535
140. Piet Mondrian, Nature morte au pot de gingembre I, 1911 (en haut) ; Piet Mondrian, Nature morte
au pot de gingembre II, 1912 (en bas)
L ' O B J E C T I V A T I O N D U S UBJ ECTI F
540
L ’O B J E C T I V A T I O N D U S U B J E C T I F
541
144. Hendrick Goltzius, Paysage de dunes près de Haarlem, 1603
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L ’O B J E C T I V A T I O N D U S U B J E C T I F
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D étecter la ressemblance
Lors de leur longue glissade vers les temps m odernes, les élites
européennes on t puisé avec libéralité dans le répertoire conceptuel
légué par les Grecs et les R o m ain s des outils au m oyen desquels
qualifier — tantô t de façon réflexive, tantôt de façon program
m atique —les m utations q u ’elles traversaient. P o u r banal q u ’il
soit, le constat m érite d ’être rappelé tant il est p ertin en t p o u r
le dom aine de la figuration. S u rto u t en Italie, le naturalism e
naissant n ’a eu de cesse de légitim er sa nouvelle m anière de faire
des images en se cherchant des justifications dans l’A ntiquité, en
particulier dans les rem arques que Platon et A ristote consacrent
à la mimêsis, à u n e époque où l ’on est déjà passé en G rèce «de la
présentification de l’invisible à l’im itation de l’apparence1». Sans
doute re n o u e -t-o n à la R enaissance le fil d ’u n art de dépeindre
avec fidélité les êtres et les lieux d o n t les m ondes grec et rom ain
avaient proposé l’ébauche ; mais c’est m oins dans le co n ten u et
les form es des œ uvres que la con tin u ité paraît notable — quoi
q u ’en disent parfois les artistes eux-m êm es —que dans l’am bition
im itative retrouvée par-delà les siècles com m e une fin désirable,
et su rto u t com m e u n m o y en de p ro cu rer des effets de réalité
induisant la possible confusion de la représentation avec la chose
représentée. Q uelle façon plus im m édiate, en effet, de conférer
une puissance d ’agir aux images que de les faire ressemblantes,
si ressemblantes q u ’elles en v ien n en t à trom p er l’œil en d onnant
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D É T E C T E R LA R E S S E M B L A N C E
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Sans doute naïf à présent, après les assauts d ’un N elson G oodm an
co n tre l’ico n icité et l’ex p o sitio n de nos contem p o rain s à des
images exotiques qui les séduisent au prem ier ch ef par le caractère
énigm atique de ce q u ’elles représentent, le p rem ier argum ent de
P einture fait valoir l’universalité de l’identification de la relation
analogique entre le signe visuel et son réfèrent, par rap p o rt à
la relativité et à la c o n v e n tio n n a lité des signes linguistiques.
La rem arque traduit b ien ce qui fut longtem ps une tranquille
assurance de la mimêsis naturaliste : p arto u t les codes de la ressem
blance sont identiques et il suffit d ’im iter avec talent p o u r faire
surgir aux yeux de n ’im porte quel récepteur, indépendam m ent
de la tradition figurative dans laquelle il a été élevé, des «choses
qui paraissent si réelles q u ’elles tro m p en t les sens». La puissance
d ’agir des images illusionnistes de la p einture classique s’exerce
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D É T E C T E R LA R E S S E M B L A N C E
M arm o n tel lo rsq u ’il écrit que, si «l’illusion était com plète, le
spectateur, croyant v oir la nature, oublierait l’art et serait privé,
par la force de l’illusion, de l’u n des plaisirs du spectacle23». E n
renonçant à la satisfaction « d ’adm irer dans le tableau la supériorité
de la p ein tu re sur le m odèle», nous renoncerions aussi à faire
l’expérience sensible de la puissance d ’agir du peintre déléguée
par lui dans l’im age. O r celle-ci, grâce au m iro ir q u ’elle nous
ten d d ’u ne m anière d ’être atten tif au m o n d e dans laquelle nous
nous reconnaissons, co n stitu e sans d o u te le fo n d e m e n t de la
dilection q u ’un M oderne éprouve face à la figuration m im étique.
Lévi-Strauss ne disait pas autre chose lorsque, com m entant dans
La Pensée sauvage la rep ro d u ctio n par C lo u et «fil par fil, et dans
un scrupuleux tro m p e -l’œil», de la collerette de dentelle d ’Eli
sabeth d ’A utriche, il im putait l’une des raisons de l ’ém otion que
cette vue suscite au fait que le spectateur d ’u n tableau —toujours
un m odèle réduit de ce q u ’il figure, autrem ent dit une expérience
ostensible sur ce d o n t il est l’objet —se voit mis par là en situation
de reconfigurer l’œ uvre par la pensée en laissant venir à lui des
images fugaces de la m anière d o n t il l’aurait lu i-m êm e réalisée ;
ayant potentiellem ent à l’esprit l’ensemble des variantes formelles
auxquelles le tableau se prête, le spectateur est « transform é de ce
fait —sans m êm e q u ’il le sache —en agent24». O n peine toutefois
à croire que soit universelle une telle aptitude à se substituer à
l’artiste en im aginant dans une rêverie sem i-consciente un réper
toire d ’alternatives aux choix p ictu rau x q u ’il a opérés. Il faut
en effet p o u r u n tel exercice que la représentation visualiste de
la nature (du m onde, des gens, des choses) soit devenue le b u t
principal de l’activité figurative afin que le connaisseur, le regard
exercé par l’observation de milliers de solutions particulières à la
construction bidim ensionnelle du visible —com m e l’était celui de
Lévi-Strauss, fils de peintre - , trouve dans la contem plation de
la toile, avec sa participation plus ou m oins consciente à l’effort
de com position de l’artiste, le m o y en d’activer les figures que ce
dernier a laissées à sa disposition.
R evenons à la remarque de M arm ontel qu’un effet de mimétisme
poussé trop loin finit par détruire l’illusion. Elle rejoint le constat
fait par les roboticiens contem porains q u ’un androïde ressemblant
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
trop à un hum ain par son apparence et son com portem ent suscite
l’inquiétude, voire le rejet. M êm e si le ro b o t im ite à la perfection
un hom m e ou une fem m e, la confusion ne p eu t être com plète et
ceux qui interagissent avec lui ne m an q u ero n t pas à u n m o m en t
ou à un autre de voir trom pées leurs attentes en découvrant le
toucher cao u tchouteux d ’une m ain de silicone ou le caractère
mécanique des expressions faciales. Les détails réalistes qui faisaient
de l’androïde u n hum ain vraisemblable apparaîtront alors p o u r
ce q u ’ils sont, artificieux, em pêchant to u t reto u r à l’illusion et
am plifiant au contraire l’aspect m achinique du robot. M asahiro
M ori, un roboticien japonais, est le p rem ier à avoir théorisé ce
p h é n o m è n e dans les années 1970 en lui d o n n a n t u n e form e
graphique simple propre à frapper l’esprit25. Elle p ren d l’aspect
d ’une courbe exprim ant la croissance du sentim ent de familiarité
avec des hum ains et des no n -h u m ain s, animés et n o n animés,
depuis la faible identification ressentie avec des robots indus
triels, en passant par les anim aux en peluche et les poupées, p o u r
culm iner avec les robots androïdes, som m ets de l’an th ro p o m o r
phism e. O r, rem arque M ori, le sentim ent de familiarité plonge
brusquem en t lorsque l’o n s’aperçoit q u ’u n e m ain p ro th étiq u e
est en fait une fausse m ain, ou q u ’un cadavre ne ressemble plus
à une personne en b o n n e santé bien que son apparence hum aine
soit encore discernable ; en revanche, la courbe rem o n te avec
une statue en bois du B ouddha d o n t le visage exprim e b o n té et
sérénité ou dans le cas des m arionnettes du théâtre japonais de
bunraku ingénieusem ent animées par des m anipulateurs p o u rtan t
très visibles. M o ri n o m m e «vallée de l’étrange» (valley o f the
uncanny) l’effondrem ent de la courbe de la familiarité entre les
deux pics26.
Ainsi que M arm ontel l’avait pressenti et co m m e les ro b o ti-
ciens l ’o n t confirm é de façon expérim entale, la virtuosité dans
l’im itation n ’est pas suffisante p o u r que la mimêsis accomplisse
son prodige en dotant d ’une agence p ropre les images produites
par sa m édiation. La leço n de cette am b itio n figurative, c ’est
que la com plicité active du récep teu r de l ’im age est toujours
nécessaire. C o m m e le rem arquait Ernst G om brich au sujet des
im pressionnistes, ces artistes p o u rtan t réputés ne faire droit q u ’à
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D É T E C T E R LA R E S S E M B L A N C E
Certaines des œuvres les plus adm irées dans l’art des cent
cinquante dernières années se sont écartées de l’itinéraire
du naturalism e tel que l’on vient de l’esquisser afin de faire
droit à des intuitions visuelles que l’académism e de chaque
génération avait em pêchées de s’épanouir. T o u t hum ain, en
effet, et a fortiori to u t im agier, p o rte en lui à titre de p o te n
tialités généralem ent inaccomplies l’ensemble de l’imaginaire
ontologique d o n t chaque m o d e de figuration ne représente
q u ’une variante. La belle affaire ! dira-t-on. N e sait-on pas
que les estampes japonaises o n t excité l ’intérêt d ’u n M anet,
d ’u n Degas, d ’un W histler, que Picasso, Braque ou Brancusi
o n t adm iré les masques et effigies d ’A frique et d ’O céanie,
que le grand trafic des images occasionné par la deuxièm e
expansion coloniale a affecté, sur le fond com m e sur la forme,
les codes européens de la représentation ? Il serait donc assez
prévisible que des expressions figuratives radicalem ent étran
gères à l’esthétique de l’ontologie naturaliste se soient glissées
dans les œuvres des peintres et des sculpteurs les plus ouverts
aux leçons d ’u n e altérité soudain devenue très visible. C ’est
to u t au plus u n e q u estio n d ’influence, de diffusion d ’u n
style, de propagation d ’u n goût. P eu t-être, mais à co ndition
de préciser que, p o u r les plus grands artistes du X X e siècle
en to u t cas, les images extra-européennes furent m oins une
LES F O R M E S D U VI SI BLE
J ’ai vu le monde entier, même phis que si j ’y avais vécu, car chaque
forme, dans son langage universel, m ’a enseigné les aspirations, les
idées d’autres races, d’autres temps, et j ’en ai satisfaction non pas
d’en connaître les formes exactes —de ces idées —, cela est impos
sible, mais d’en voir le berceau constant —et de ne pas être étranger à
aucune de ces formes plastiques. Je les connaissais toutes avant de les
voir, parce qu’elles avaient toutes l’expression de leur moyen. [...]
J ’ai donc agrandi ma conscience par autre chose que des mots1.
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J O U E R S U R T O U S LES T A B L E A U X
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LES F O R M E S D U VI SIBLE
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J O U E R S U R T O U S LES T A B L E A U X
m ouvem ents qui leur faisait retrouver, parfois à leur insu, des
modes de figuration correspondant m ieux à leur sensibilité ou
à leur inspiration du m om ent. Le m o m en t historique, l’ém u
lation au sein de petits cercles solidaires, l’observation d ’images
exotiques o n t co n d u it des pionniers à libérer leur capacité
à induire des prémisses ontologiques différentes — capacité
le plus souvent inhibée par l’éducation et l’entourage —afin
q u ’elles* se frayent u n chem in ju sq u ’au visible. Analyser une
telle ém ancipation en dem eurant fidèle aux conditions dans
lesquelles elle se p ro d u it p o u r chaque artiste n ’est pas chose
aisée et j ’adm ets b ie n vo lo n tiers les lim ites de l ’exercice,
n o ta m m en t le traitem en t u n p eu irrévérent auquel je suis
conduit à soum ettre de grands nom s de l’art contem porain.
C ar c’est avec raison que les historiens de l’art s’efforcent de
m ettre en avant les singularités des artistes, qualifiant m éticu
leusem ent les particularités de l’époque où ils œ uvrent, les
influences q u ’ils reçoivent ou q u ’ils rejettent, les circonstances
les plus m enues de leur biographie, de façon à s’approcher
au plus près du m ystère de leur im agination créatrice. C ’est
m alheureusem ent une ressource q u ’un anthropologue engagé
dans u n e entreprise com parative à l ’échelle planétaire ne
saurait m obiliser puisque ce n ’est pas sous l’aspect de leurs
rapports à C ézanne ou à Degas que les œuvres des artistes
contem porains m ’intéressent, mais bien dans les affinités et
les contrastes formels q u ’elles présentent avec l’iconographie
dayak ou les rituels am azoniens.
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
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égalem ent glissé dans ces objets et ces danses, sem blant ainsi
referm er p o u r u n b re f instant la très lo n g u e p arenthèse de
l ’art classique.
M êm e les p ein tres qui v o y ag en t au lo in sem b len t p eu
curieux des cultures visuelles propres aux lieux q u ’ils visitent.
A insi en v a-t-il de G auguin, ach eteu r en 1889 à Paris de
deux statuettes du C ongo d o n t il va retravailler l’une et la
signer de sa m ain, in diquant ainsi u n puissant désir d ’id en ti
fication avec le m o n d e réputé plus spontané et authentique
d’où elle provient; il dem eure certes fidèle à cet ém oi originel
lorsqu’il part s’installer à Tahiti, mais sans q u ’il y approfon
disse p o u r autant, ni dans ses toiles, ni dans un p ro jet intel
lectuel, la connaissance et l ’in terp réta tio n de l ’esthétique
polynésienne, qui dem eure p o u r lui u n e simple source de
citations picturales. Ainsi en va-t-il aussi de N o ld e, visiteur
assidu du m usée ethnographique de Berlin avant de partir en
expédition durant un an en N ouvelle-G uinée, d ’où il rapporte
de nom breuses aquarelles de scènes saisies sur le vif, sans que
l’on puisse discerner par ailleurs dans son œ uvre foisonnante
le m oindre em prunt à des codes esthétiques extra-européens,
si ce n ’est p eu t-être une certaine crudité des couleurs q u ’il
em ploie. Q u an t aux collections d ’art “p rim itif’ de Braque,
Picasso, Derain, Vlaminck, Tzara ou Apollinaire, sur lesquelles
on a tant glosé, elles valent plus à leurs y eu x par leur charge
de m ystère et leur effet subversif contre l ’académ ism e que
par les significations do n t les auraient investies ceux qui en
étaient la source et do n t aucun de ces artistes et poètes ne se
préoccupe vraim ent. C o m m e le dit Picasso, p o u rtan t le plus
prim itiviste parm i ses contem porains : «Les statues africaines
qui traînent un peu p arto u t chez m oi sont plus des tém oins
que des exem ples10. »
C ’est que la rév o lu tio n cubiste était déjà am orcée lorsque
les artistes qui l’anim ent pren n en t connaissance de l’art tribal ;
leur am bition de dépasser la restitution sensible de ce qui est
perçu, à la m anière des im pressionnistes, p o u r transform er
p lu tô t la surface p ein te en u n espace co n cep tu el dissocié
des reflets du m onde, cette am bition avait com m en cé à se
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J O U E R S U R T O U S LES T A B L E A U X
cas usuel, l’artiste qui en est l ’auteur réside et crée dans l’une
des grandes m étropoles de l’art international et n o n dans son
pays de naissance. Enfin, o n p o u rra accorder que telle ou
telle œ uvre d ’un artiste évoque telle ou telle ontologie parce
que les dispositifs formels d o n t elle fait m ontre sont de m êm e
n atu re que ceux em ployés dans les figurations au m o y en
desquelles cette ontologie se rend visible d ’ordinaire. Il serait
dérisoire de vouloir classer les nom breuses tendances de l’art
contem porain à partir de ces seuls critères, aussi les exemples
qui suivent ont-ils p o u r seul objet d ’indiquer quelques pistes
à explorer p o u r une étude anthro p o lo g iq u e plus systéma
tique du métissage figuratif13.
O n n ’est pas te n u de cro ire les artistes q u i in v o q u e n t
com m e source d ’inspiration u n e tradition n o n européenne
idéalisée d o n t ils n ’o n t assez souvent q u ’une connaissance
très lacunaire. Les surréalistes étaient particulièrem ent portés
sur ce to u r de passe-passe, m êm e ceux qui o n t fait l’effort
d ’aller à la source. Le voyage d ’A rtaud chez les Tarahumaras,
celui de B reto n dans les réserves pueblos ou le lo n g séjour
de M ax Ernst dans l’A rizona sont des escapades mystiques,
animées par le désir éperdu de retro u v er un état antérieur de
la civilisation où les images conserveraient une force d o n t le
christianism e les a en grande partie dépouillées. C e faisant,
et com m e B arnett N ew m an l’a bien vu, ils sont tom bés dans
le travers que les cubistes o n t p o u r l’essentiel évité : enrichir
le répertoire des form es par em p ru n t et analogie, en puisant
n o ta m m en t dans l’im agerie o céanienne, sans p o u r autant
rem ettre en cause l’espace pictural p ro p re à l’art occidental
au sein duquel ces formes sont insérées14. C ’est p o u rquoi,
to u rn an t le dos à la pratique des citations enchâssées qui est
la m oins intéressante des form es de l’hybridation iconique,
on s’intéressera p lu tô t aux m odes opératoires que des artistes
rev en d iq u en t com m e leu r façon de d o n n er à v oir plus que
ce qui est d irectem ent m o n tré, façon d o n t ils reconnaissent
p o u rtan t q u ’elle leu r a été suggérée par des traditions que
l’on n ’enseigne pas dans les écoles des beaux-arts. Jackson
Pollock et Joseph Beuys sont emblématiques de cette attitude.
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146. Jackson Pollock travaillant à Autumn Rhythm, number30, 1950
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1 4 9 . Gonkar Gyatso, The Shambala in Modem Times (détail)
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150. Simon Tookoome, Inuk Imagines Dog Animais, 1981
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151. Victor Brauner, Force de concentration de Monsieur K, huile sur toile avec incorporation de poupées en celluloïd, 1934
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154. Salvador Dali, Cinquante images abstraites qui vues de 2yards se changent en trois Lénine masqués en
chinois et qui vues de 6yards apparaissent en tête de tigre royal du Bengale, 1963
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155. Salvador Dali, Portrait de Gala regardant la mer Méditerranée qui à 20 mètres
de distance se transforme en portrait d'Abraham Lincoln (Hommage à Rothko), vers
1976
Faire image
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588
CONCLUSION
hum ains entre ce qui les rapproche et ce qui les distingue des
non-hum ains opère com m e une m atrice contrastive qui perm et
de m o n trer to u t à la fois ce que des traditions iconographiques
o n t re te n u par sélection et omissions dans le u r figuration des
sphères de l’expérience hum aine, la nature des procédés formels
qu’elles o n t employés po u r construire u n espace représentationnel
et y m énager des points de vue correspondant à leu r genre de
m ondiation, et les diverses sortes d ’agence prêtées aux images
en fo n c tio n des dispositions q u e ch aq u e rég im e d ’existence
reconnaît aux êtres q u ’il abrite. Q u atre m odes d ’identification
—animisme, totém ism e, analogisme, naturalism e —se déclinent
et se rép o n d en t ainsi selon trois registres de la figuration : on to lo
gique (les types d ’objet et de relation dont le m obilier des mondes
est constitué), form el (la façon d o n t les propriétés de ce m obilier
sont rendues ostensibles dans les images), pragm atique (les moyens
employés p o u r que ces images exhibent une puissance d ’agir dans
certaines circonstances). Après avoir exploré à loisir le dédale de
cet édifice transform ationnel, sans doute n ’est-il pas inutile de
revenir brièvem ent sur la logique de son plan d ’ensemble.
Ontologies
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CONCLUSION
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CONCLUSION
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Form es
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CONCLUSION
que les objets dépeints représentaient des êtres, des lieux ou des
phénom ènes auxquels les hum ains n ’avaient pas vraim ent part,
des prototypes totém iques, des divinités, des cosmogenèses, des
esprits, des lieux enchantés, d o n t on s’efforçait de reproduire le
p o in t de vue, la puissance génésique ou l’atm osphère propre, en
m inim isant le plus possible la part de l’action hum aine dans leur
apparition figurée. E t cela est possible, bien sûr, parce que, to u t
com m e la jlature des objets figurés et celle des liens intrinsèques
qui organisent leur disposition, la form e m êm e au sein de laquelle
les uns com m e les autres sont accueillis, la configuration de leur
présence dans l’espace, l’angle et la distance à partir desquels ils
doivent être observés, l’écart plus ou moins grand que ces variables
géom étriques présentent par rap p o rt aux caractéristiques de la
vision hum aine, to u t cela constitue autant d ’indices quant aux
expressions que p eu t adopter ici ou là le grand m o u v em en t diffé-
renciateur de la m ondiation.
O n com prendra dès lors le privilège si généralisé accordé par
la plupart des traditions ico n o g rap h iq u es aux points d ’obser
vation m ultiples et à la transform ation m étriq u e vue à l’infini
optique, m oyens les plus sûrs de découpler d ’u n e intentionnalité
hum aine trop manifeste les objets que l’on fait accéder à la visibilité
(tableau 6). Les seules exceptions, horm is la figuration naturaliste,
se situent aux pôles extrêmes de ce que l’on pourrait appeler l’effet
de schém atism e de la bidim ensionnalité. Il s’agit, d’u n e part, de
certains dessins cham aniques récents de l’A m azonie animiste, qui
sont autant de fiches d ’identité synthétisant les diverses apparences
d ’esprits ordinairem ent invisibles et, d ’autre part, des paysages
japonais dans le style yamato-e, qui supposent, com m e dans les
paysages européens, que le spectateur se superpose au p eintre
dans le site précis d ’où la scène est aperçue. L ’infini o p tiq u e
(l’objet dépeint conserve une taille identique quelle que soit sa
position dans la profondeur) s’im pose dans les deux cas com m e il
s’est im posé dans toutes les traditions picturales, en dehors de la
peinture chinoise de shan-shui et de la peinture européenne post-
Renaissance, com m e le m eilleur m oyen p o u r stabiliser dans une
im age plane les propriétés invariantes du réfèrent ; en revanche,
les raisons d ’adopter u n p o in t de vue unique diffèrent du to u t
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
M ODE DE P O IN T
D IS T A N C E G É O M É T R IE 2 D /3 D
F IG U R A T IO N DE VUE
a n im iste
u n iq u e infin ie m é triq u e 3D
M otifs su r u n v o lu m e
D essins ch am an iq u es
m u ltip le infin ie m é triq u e 2D
co n te m p o ra in s
totém iqiie
A ustralie —K u n w in jk u
(rayons X , vues m u ltip le in fin ie m é triq u e 2D
frontale
ou sagittale)
A ustralie —Y olngu
(vues frontale, sagittale m u ltip le infin ie m é triq u e 2D
e t transverse)
A ustralie — D é se rt
central (épisodes
m u ltip le infin ie m é triq u e 2D
superposés ;
vues transverses)
C ô te N o rd -O u e s t:
m u ltip le infin ie m é triq u e 2D
“ c o n fig u ra tif”
C ô te N o rd -O u e s t:
m u ltip le infin ie m é triq u e 2D
“ d is trib u tif”
C ô te N o rd -O u e s t : m é triq u e
m u ltip le infin ie 2D
“ e x p a n sif” e t affine
analogiste
H u ic h o l m u ltip le in fin ie m é triq u e 2D
(nierika co n tem p o rain s)
p ro jectiv e
m o d é rée
Paysages chin o is u n iq u e (espace) 3D
à lo in tain e
affine (édifices)
naturaliste
(p ein tu re e u ro p é e n n e u n iq u e m oyenne p rojective 3D
x v e- x x c siècles)
Tableau 6 - Types d e g é o m é trie rep résen tatio n n elle selo n les m o d es d e figuration
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T
CONCLUSION
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CONCLUSION
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CONCLUSION
Agences
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CONCLUSION
Incarnations
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T
CONCLUSION
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CONCLUSION
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CONCLUSION
les images des divinités pro cèd e de ce que l’o n stipule p o u r elles
un rôle social conçu par analogie avec celui que p eu t rem plir un
hum ain, en sorte que ces images —des idoles au sens p rem ier —
sem blent jo u ir d ’u n e au to n o m ie d ’action. Elles p eu v en t ainsi
servir de support à u n attach em en t sincère (dévotion, respect,
crainte, am our), sans objet dans le cas des esprits, et fonctio n n er
com m e un objet m édiateur (truchem ent, porte-parole, destina
taire de sacrifice) sur lequel p ro jeter désirs et aspirations.
Les “ antécédents” , enfin, sont littéralem ent ce à quoi il faut
rem onter dans le passé p o u r com prendre et accepter la nature et
les conditions de l’ordre présent. Toutefois, loin de posséder les
pouvoirs cosmogoniques dont on investit parfois certaines divinités,
les antécédents ne sont que des sources de propriétés circons
crites à des groupes et à des territoires locaux, des déterm inants
m orcelés. O n en trouve deux sortes principales : les ancêtres et
les totem s. B ien q u ’il s’agisse dans les deux cas d ’êtres do n t des
segm ents sociaux tiren t leu r identité ontologique, raison p o u r
laquelle beaucoup d ’anthropologues se servent des premiers p o u r
désigner les seconds, ils n ’o n t rien à v oir les uns avec les autres.
Les ancêtres sont des hum ains situés en génération ascendante,
ni vraim ent m orts ni vraim ent vifs, souvent matérialisés dans des
autels dom estiques ou lignagers, d o n t les descendants proches ou
lointains sont dépendants en toutes choses : dispositions person
nelles, droits économ iques, statut légal, prérogatives rituelles. Les
autels des ancêtres en Afrique de l’O uest illustrent bien le type de
fonction incorporatrice dévolu aux images de ce genre d’anté
cédents25. D isposées dans des m aisons o u des sanctuaires, des
sculptures de bois figurent des hom m es ou des femm es adultes,
debout ou assis dans une pose hiératique, dépourvue de to u te
dim ension narrative : ce sont des archétypes d ’individus carac
térisés par u n stade de la vie et u n statut reconnaissable. O r ces
statues, désignées dans l’aire m an d é-v o ltaïq u e par des term es
dénotant l’om bre et le reflet, sont le double de l’ancêtre et de
son descendant qui lui ren d u n culte ; p o u r que la configuration
qui les lie soit effective, elle doit s’incarner dans une figuration
reconnaissable par l’ancêtre car élaborée dans u n style identique
par les sculpteurs qui travaillent p o u r le clan m aternel. E t c ’est
623
LES F O R M E S D U VI SI BLE
seulem ent si les ancêtres s’id en tifien t dans leurs effigies q u ’ils
v ie n n e n t h ab iter ces “ niches ic o n iq u es” ; celles-ci sont donc
à la fois des singularités, le double de tel o u tel aïeul m aternel
représen tan t le destin de son descendant, et des archétypes à
l’im age desquels les vivants doivent ten ter de se conform er. Les
“petites personnes de bois” , ainsi que les Bambaras appellent les
statues d ’ancêtres, sont bien différentes des personnes animistes :
elles n ’in c o rp o re n t pas u n e intério rité n o n h u m aine activée à
l’occasion des rituels, mais incarnent en perm anence le réseau
des relations sociales qui relie l’ancêtre à son descendant et à ses
proches, en m ettan t l’accent sur les positions q u ’ils occupent les
uns par rapport aux autres, sur leurs devoirs réciproques, sur les
rites qui les réunissent. P ourtant, la statue n ’est ni u n sym bole ni
un em blèm e, mais bien u n e petite personne, c’est-à-dire un artefact
habité par u n hum ain ni to u t à fait m o rt ni to u t à fait vivant, et
doté de ce fait d ’une agence propre en dépit de son im m obilité
apparente, mais u n e agence d o n t seuls les effets — prophylac
tiques, vindicatifs ou réparateurs — sont perceptibles par ceux
qui les subissent, m oyen d ’avérer une présence par les résultats
q u ’elle produit.
Les totem s sont des antécédents d ’un autre genre. Ils ne tirent
pas leur existence perpétuelle de la continuité généalogique mais,
en Australie du moins, d ’incorporations récursives et répétées dans
le temps. La prem ière de ces incorporations est le fait d ’entités
portant le plus souvent des nom s d ’anim aux et de plantes qui se
m atérialisèrent jadis à la surface de la terre co m m e des figures
d ’apparence indéfinie aux com portem ents p o urtant très humains.
Ces “ êtres du R ê v e ” , chacun constituant un prototype de qualités
tant physiques que morales bien différenciées, disparurent aussi
soudainem ent q u ’ils étaient apparus, n o n sans que leurs actions
eussent donné forme aux lieux qu’ils parcouraient, soit un processus
d ’incorporation en creux puisque les em preintes topographiques
q u ’ils laissaient fu ren t m oulées par leurs m o u v em en ts et leur
anatom ie. N o n contents de d o n n er corps aux pays par inadver
tance, les êtres du R ê v e déposèrent aussi dans des sites préci
sément localisés des semences d ’individuation, les “ âmes-enfants” ,
qui s’in co rp o ren t depuis lors, génération après génération, dans
624
CONCLUSION
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
Échafaudages
Les lecteurs fam iliers des débats contem porains entre histo
riens, anthropologues et philosophes sur la natu re des images
auront sans doute vu transparaître au fil de ces pages les affinités
com m e les désaccords que les propositions qui y sont avancées
manifestent avec les théories contemporaines ayant pris ce domaine
p o u r objet. C ’est à eux que ce post-scriptum s’adresse. Il a p o u r
fonction principale de reconnaître mes dettes : pressé d ’avancer
des analyses et des résultats d ’étape afin de tracer une piste in ter
prétative dans u n m atériau surabondant, je n ’ai pas toujours pris
soin chem in faisant de dire ce que m o n enquête devait à mes
prédécesseurs et en quoi je m e différenciais d ’eux. C ’est le cas
en particulier p o u r deux aspects de la réflexion sur les images
où, après des siècles de piétinem ent, de grands progrès o n t été
accomplis lors des dernières décennies, celui de la mise au jo u r
des mécanismes de leur icom cité et celui de la prise en com pte
de leur rôle com m e agents sociaux. Le présent livre n ’aurait pu
être écrit sans les contributions des auteurs d o n t je discute plus
loin les idées et à qui je souhaite ainsi rendre hom m age. A ces
nécessaires considérations, j ’ai pensé utile d ’ajouter des précisions
sur ce que les images d o n t je m ’occupe ne sont pas, à savoir des
langages symboliques, afin de m ieu x spécifier ce q u ’elles sont,
et cela par contraste avec les caractéristiques formelles de deux
de ces langages imagés, la pictographie et l’héraldique, qui o n t le
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La querelle de la ressemblance
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etc. L’objet m êm e sur lequel porte l’entreprise est rarem ent défini,
l’art étant im plicitem ent conçu com m e la manifestation concrète
d ’une tendance universelle à la dilection esthétique d o n t il s’agit
de saisir dans chaque contexte local les critères d ’appréciation.
D e m êm e que Svetlana Alpers ou M ichael Baxandall introduisent
leurs lecteurs dans l’atelier des artistes du Siècle d ’or hollandais
ou de l’Italie du Q uattro cen to afin de leur m o n trer la façon dont
le public de ces époques voyait leurs œ uvres, de m êm e la tâche
que l’anthropologie de l’art s’est fixée est de rendre accessibles
tous les élém ents de la culture visuelle au m o y en de laquelle les
Y olngu d ’Australie évaluent et in terp rèten t leurs peintures ou
les Y oruba leur statuaire22.
C e n ’est pas que des études visant à restituer les circonstances
de la p ro d u c tio n et de l ’usage d ’u n e im age, les significations
attachées à son em ploi ou les critères localem ent partagés quant
à la qualité de son exécution soient inutiles, bien au contraire. Le
présent livre n ’aurait p u être écrit sans ces précieuses co n trib u
tions. L ’analyse approfondie du symbolism e d o n t sont investies
des im ages et des fo n ctio n s qui le u r so n t dévolues dans des
contextes extra-européens perm et en outre de lutter efficacement
contre deux types d ’opinions fallacieuses : d ’une part, l’idée que
l’art dit “p rim itif’ est une pauvre et m aladroite préfiguration de
l’art européen qui perm et surtout de je te r un regard rétrospectif
sur l’enfance de l’hum anité et —dans une version charitable de
ce préjugé — sur les pulsions originaires puissantes et au th en
tiques que la pensée rationnelle aurait d o m estiq u ées; d ’autre
part, la présom ption, com m une chez les am ateurs d ’art prim itif,
que, du fait q u ’u n e statuette nkisi du C o n g o ou l’effigie d ’u n
tiki polynésien sont capables de nous ém ouvoir, il suffirait de se
laisser séduire par leur po u v o ir de fascination p o u r les apprécier
pleinem ent, sans s’embarrasser de savoir ce que les gens qui les
ont faits et utilisés en pensaient23. Toutefois, p o u r utile que soit
la m ultiphcation des études sur les conceptions du beau dans les
civilisations n o n européennes et sur les conditions de la fabri
cation, de l’em ploi et de la réception de cette catégorie d ’artefacts
auxquels les O ccidentaux reconnaissent une valeur esthétique,
une tâche de ce genre ne p eu t être à p ro p rem en t parler définie
POST-SCRIPTUM
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L angages im ag és
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156. Panneaux sculptés poupou, porche de la maison Te Tokanganui-a-Noho à Te Kuiti, Nouvelle-Zélande
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REMERCIEMENTS
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A V A N T -PR O PO S
1. M au rice M e r l e a u - P o n t y , 1 9 6 4 , p. 85.
2. P h ilip p e D e sc o l a , 2 0 1 9 (1 9 8 6 ); 1 9 93b .
3. P h ilip p e D e s c o l a , 2014a.
4. M arcel M a u s s , 1974, p . 130.
5. P h ilip p e D e s c o l a , 2005.
6 . M arcel G r a n e t , 1968 (1 9 3 4 ); M ic h e l F o u c a u l t , 1 9 6 6 ; A lfredo L ô p e z
A u s t in , 1988.
7. La fo rm u la tio n la p lus c é lè b re d e c e tte c ara c té ristiq u e d e la fig u ra tio n
rev ien t à Paul K lee : « L ’art n e re p ro d u it pas le visible, il re n d visible » —« C ré d o
du créateu r» , co n féren ce de 1920, in P au l K le e , 1971 (1956), p. 34.
8 . E rw in P a n o f s k y , 1975 (1927), p. 126.
9. Sous le titre «La fa b riq u e des im ages», l’ex p o sitio n q u i c o m p o rta it c e n t
soixante œ uvres en p ro v e n a n c e des c in q c o n tin e n ts s’est te n u e de fév rier 2 0 1 0 à
ju ille t 2011 dans la m e zzan in e o u est d u m u sée d u quai B ranly et avec le c o n co u rs
du m u sée d u L o u v re ; cf. le c a ta lo g u e (P h ilip p e D e s c o l a , 2010).
10. C o m m e le d it b ie n M ic h e l F o u c a u lt : « [...] o n a beau dire ce q u ’o n v o it,
ce q u ’o n v o it ne lo g e jam ais dans ce q u ’o n dit, e t o n a b eau faire v o ir, p a r des
im ages, des m étap h o res, des com p araiso n s, ce q u ’o n est en train de dire, le lieu
o ù elles resp len d isse n t n ’est pas c elu i q u e d é p lo ie n t les y e u x , m ais ce lu i q u e
définissent les successions d e la syntaxe» (M ich el F o u c a u l t , 1966, p. 25).
1. LES PLIS D U M O N D E
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NOTES DU CHAPITRE 1
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NOTES DU CHAPITRE 1
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I. PRÉSEN C ES
1. J o ë B o u s q u e t , 1 9 7 9 (1 9 4 6 ), p. 2 8 7 .
2. E SPR IT S D E C O R PS
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77. G u id o B o g g i a n i , 1 8 9 5 ; C la u d e L é v i- S t r a u s s , 1955, p. 15 0 -1 5 1 .
78. T o u te s actions, p arm i b ie n d ’autres, q u e les p ersonnages d e la m y th o lo g ie
a ch u ar p o rta n t des n o m s de p lan te e t d ’anim al so n t dits a v o ir p u acc o m p lir avant
de se tran sfo rm er en ce q u ’ils so n t m a in te n a n t.
79. P o u r des c o n sid é ra tio n s o rig in ales su r c e tte id é e , cf. A n n e -C h ris tin e
T a y l o r et E d u ard o V iv e ir o s d e C a s t r o , 2 0 0 6 .
80. U n e m o n o g ra p h ie to u t e n tière a été consacrée au d iad èm e partko (Sonia
F e r r a r o D o r t a , 1981).
81. L u x V i d a l , 2007, p. 15 8 -1 7 0 .
82. P o u r la classification ach u a r des yawâ (qui, c u rie u se m e n t, n ’in c lu t pas les
petits félins c o m m e l ’o c e lo t o u le m argay), cf. P h ilip p e D e s c o l a , 2019 (1986),
p. 135-137. P ar ailleurs, l ’existence de véritables sous-espèces de ja g u a r est co n tro
versée ; elle se baserait d e to u te fa ço n sur la fo rm e d u crân e, n o n su r les varia
tions d e p elag e (cf. S haw n E. L a r s o n , 1997).
83. A ristôteles B a r c e l o s N e t o , 2002.
84. A ristôteles B a r c e l o s N e t o , 2004a.
85. T ab leau d ’après ibid., p. 53.
8 6 . Ibid., p. 66 -6 7 .
87. C ité ibid., p. 67, m a trad u c tio n .
8 8 . Els L a g r o u , 2007, p. 193 sq.
89. C ité ibid., p. 103, m a trad u c tio n .
90. Lucia H ussak v a n V e lt h e m , 20 0 1 , p. 206.
1. P ie rre D é l é a g e , 2015.
2. K arl v o n d en S t e in e n , 1894, p . 2 3 0 -2 4 1 .
3. F ranz B o a s , 1955 (1927), p . 65.
4. B ru ce A l b e r t , 2012.
5. J ’e m p ru n te c e tte d escrip tio n au p o rtra it q u e le ch a m a n e D a v i K o p en aw a
brosse des esprits xapiripë dans D av i K o p e n a w a et B ru c e A l b e r t , 1 9 9 3 ; p o u r
u n e v u e plus c o m p lè te de la co sm o lo g ie e t d u ch am an ism e y a n o m a m i, cf. le
rem arquab le o u v rag e à q u atre m ains de D avi K o p e n a w a e t B ruce A l b e r t , 2010.
6 . B ru ce A l b e r t , 2 0 1 2 , p. 135.
7. Ibid., p. 137 ; c ’est B ru ce A lb e rt lu i-m ê m e q u i p ro p o se le ra p p ro c h e m e n t.
8 . C harles S t é p a n o f f , 2 0 1 9 .
9. C harles S t épa n o ff , 2 0 1 3 .
10. Sur les vanneries com m e objets vivants, cf. Lucia H ussak v a n V e lth e m , 2001,
p. 206, p o u r les W ayana, et D av id M . G u ss, 1989, p. 1 02-103, p o u rle s Y ekw ana.
11. L ucia H ussak v a n V e lt h e m , 2 0 0 3 , p. 129, m a trad u c tio n .
12. S ur le cham ane co m m e é n o n cia teu r m ultiple, cf. n o ta m m e n t C arlo S e v e ri,
2007 (2004), p. 2 0 8 -2 2 8 .
13. A n d ré a -L u z G u t i e r r e z - C h o q u e v i l c a , 2011.
NOTES DU CHAPITRE 4
II. IN D ICES
1. Je a n G e n e t , 1949, p. 53.
5. GENRES D ’Ê TR E S E T PA R C O U R S D E VIE
672
NO TES DU C H A P I T R E 6
6. U N E H É R A L D IQ U E DES QUALITÉS
673
LES F O R M E S D U VI SI BLE
7. LE P O U V O IR D E LA T R A C E
1. H o w a rd M o r p h y , 1991 ; 1992.
2. N a n c y D . M u n n , 1973.
3. Ibid., p. 29.
4. L ’organisation sociale w arlpiri com bine trois genres de m oitiés —patrilinéaires,
m atrilinéaires e t générationnelles — avec u n systèm e de m ariage p rescrip tif en tre
quatre paires de sous-sections à l’in té rie u r desquels se situ en t les lignages patrili
néaires chargés des cérém onies totém iques; l’ensem ble fournit u n e grille classificatoire
exhaustive p erm ettan t à ch acu n au sein d u collectif de se situer dans u n e position de
parenté p ar rap p o rt à n ’im p o rte quelle autre p ersonne. P o u r les “ loges” cultuelles,
cf. M erv y n J. M e g g i t t , 1965, p. 206 sq., et N a n c y D . M u n n , 1973, p. 21-27.
5. Ibid., p. 1 85-186.
6 . Ibid., p. 30.
7. Ibid., p. 31.
V A R IA T IO N 1. IM A G E -R É P E R T O IR E E T IM A G E -PE R SO N N E
III. C O R R E S PO N D A N C E S
8. EX ERCICES DE C O M PO S IT IO N
678
NOTES DU CHAPITRE 8
679
LES F O R M E S D U VI SI BLE
9. ESPACES C O N JO N C TIFS
12. Su Shi, p o è te , calligraphe e t p e in tre , était célèb re p o u r ses écrits sur l’art ;
la fo rm u le est citée p a r Y o lain e E s c a n d e , 2 0 0 0 , p. 55.
10. JE U X D E RÔLES
11. FACE AU M O N D E
est la règle p o u r les p eintres, mais n o n p o u r les architectes et les sculpteurs ; dans ce
d o m ain e, o n a recen sé plus de h u it cents inscrip tio n s italiennes e n tre le v iic siècle
et le m ilieu d u x iv e siècle (A lbert D i e t l , 2009, p. 12 -1 3 sq.), c o n tre u n e d e m i-
d o u zain e de référen ces to u t au plus p o u r la p e in tu re (Livio P e s t i l i , 2013) ; l ’u n
des cas les p lus c o n n u s est la sig n atu re en 1339 p a r A m b ro g io L o re n z e tti de sa
fresque d ite “ d u b o n g o u v e rn e m e n t” dans le palais c o m m u n a l de S ienne.
54. D an iel A r a s s e , 2005 (1997), chap. 2.
55. Il n ’y au rait q u ’u n seul cas ré p e rto rié dans les siècles p réc é d e n ts, celui du
m o in e g éo rg ien Ioannes T o h a b i d u m o n astère S ain te -C ath e rin e, au Sinaï, qui, au
XIe siècle, signa plusieurs icô n es et in tro d u isit son a u to p o rtra it dans l’u n e d ’en tre
elles ; cf. M aria L i d o v a , 2009.
5 6 . C f. n o ta m m e n t O tto P à c h t , 1 9 9 4 (1 9 8 9 ), p . 1 1 9 sq. ; Ervvin P a n o f s k y ,
1 9 5 3 , chap. 7 ; P aul P h ilip p o t , 2 0 0 8 (1 9 9 4 ), p. 3 4 - 3 6 .
57. E rw in P a n o f s k y , 1953, p . 181, m a trad u c tio n .
58. P au l P h i l i p p o t , 2008 (1994), p . 23.
59. C f., p a r ex em p le, A lain R o g e r , 1997, p. 73 sq.
60. T z v e ta n T o d o r o v , 2 0 0 0 -2 0 0 1 , p. 119.
61. D ’a u ta n t q u ’o n a aussi lo n g tem p s a ttrib u é à A m b ro g io L o re n z e tti d e u x
petits “paysages” isolés, p ein ts su r des tablettes et conservés à la p in a c o th è q u e
de S ienn e, l’u n fig u ra n t u n e cité e n b o rd d e m er, l ’a u tre u n c h âte au sur la rive
d ’u n lac. D ésertées p ar les h u m ain s e t d é p o u rv u e s d e to u te h isto ire, ces im ages
em p rein tes d ’u n e sorte de m élan co lie o n iriq u e o n t parfois été vues co m m e les
p rem iers paysages de l’E u ro p e m o d e rn e . O r il sem b le à p ré s e n t q u ’elles so n t
b e a u c o u p p lu s ta rd iv e s e t q u ’elles n e d o iv e n t rie n à L o re n z e tti p u is q u ’elles
au raien t é té d éco u p ées dans u n e œ u v re m a in te n a n t p e rd u e e t d atée d u x v c siècle
—A v rah am R o n e n , 2 0 0 6 , cité p a r P a trick B o u c h e r o n , 20 1 5 (2013), p. 77.
62. P atrick B o u c h e r o n , 2015 (2013), p . 76.
63. Ibid., p. 7 7 -7 8 .
64. O tto P a c h t , 1991 (1 9 5 0 ), p. 6 7 -6 8 .
65. L e d é b a t c o n tin u e e n tre les h isto rie n s qu i d é fe n d e n t l ’ex isten ce d ’u n e
approche paysagère dans l’A n tiq u ité (cf. p ar exem ple H e rv é B r u n o n , 2006 ; Je a n -
M ichel C r o i s i l l e , 2 0 1 0 ; E lean o r W in so r L e a c h , 1988 ; A gnès R o u v e r e t , 2004)
e t ceu x q u i c o n te ste n t cette thèse (M ichèle B r u n e t , 2001 ; A n n e V i d e a u , 1997).
6 6 . A lain M é r o t , 2009, p. 2 9 -3 0 .
67. P lin e l ’A n c ien , Histoire naturelle, livre X X X V , cité ibid., p. 31.
6 8 . Biaise de V ig en è re , Les Images, ou Tableaux de platte peinture de Philostrate
(1578), cité ibid., p. 3 1 -3 2 .
69. P lin e l’A n c ie n , Histoire naturelle, livre X X X V , cité ibid., p. 34.
70. Ibid., p. 76.
71. D a n ie l A r a s s e , 20 0 6 , p. 76.
72. F ranz B o a s , 1955 (1927), p. 72, m a tra d u c tio n .
73. C ’est, b ie n sûr, la g ran d e le ç o n d u célè b re essai su r la p ersp ectiv e d ’E rw in
P a n o f s k y , 1975 (1927).
74. M a a rte n P r a k , 2005 (2002), p . 241.
686
N O T E S D U C H A P I T R E 11
687
LES F O R M E S D U VI SI BLE
1. M arg a re t A. H a g e n , 1986, p. 5 9 -7 2 .
2. G illes D e l e u z e e t F é lix G u a t t a r i , 1991, p. 187.
3. C le m e n t G r e e n b e r g , 1961.
4. Ibid., p. 103.
5. La cita tio n de D u b u ffe t est tiré e de « N o te p o u r les fins lettrés» (1946),
repris in J e a n D u b u f f e t , 1967, p. 7 4 ; la p ro c la m a tio n de R o th k o , N e w m a n et
autres est citée p a r P ie rre S c h n e i d e r , 2 0 0 8 , p . 120.
6 . E u g è n e F r o m e n t i n , 1972 (1876), p . 163.
7. Svetlana A l p e r s , 1 9 9 0 ( 1 9 8 3 ), p. 95.
8 . Ibid., p. 242.
688
N O T E S D U C H A P I T R E 13
9. C f. T h ie rry d e D u v e , 2 0 1 0 , p. 4 8 - 4 9 .
10. P iet M o n d ria n écrit dans u n e lettre à Paul B ren n e r : «Je cherche à ap p ro ch er
d ’aussi près q u ’il se p e u t la v é rité , e t à to u t e n a b straire ju s q u ’à p a rv e n ir au
fo n d e m e n t (toujou rs u n fo n d e m e n t visible !) des choses» (cité p ar H an s J a n s s e n
e t j o o p M . J o o s t e n , 2 0 0 2 , p. 196).
11. P ierre S c h n e i d e r , 2 008, p. 13 8 -1 3 9 .
12. C f. l’analyse de C arlo S e v e r i, 2 0 1 7 , p. 2 1 4 -2 2 8 , q u i p ro p o se de situ er
Tableau avec archer d e K a n d in sk y à l ’in té rie u r d ’u n g ro u p e de tra n sfo rm a tio n
co m p o sé d ’œ u v res q u i b ro u ille n t le ra p p o r t e n tre fig u re et fo n d , e n tre d e u x
p ein tu res d e 1843 de W illia m T u rn e r (Ombres et ténèbres e t Lumière et couleur) et
la série Jetée et océan d e M o n d rian .
1. Je a n -P ie rre V e r n a n t , 1983.
2. P l i n e l ’A n c i e n , 1 8 4 8 -1 8 5 0 (vers 77), t. 2, p. 473.
3. P l a t o n , République, X , 597e.
4. Ibid., IV, 484b ; le parallèle e n tre p e in tu re et p h ilo so p h ie est p o u rsu iv i plus
loin (501a-501d).
5. C f. sur ce p o in t D an iel B a b u t , 1985, p. 82 sq.
6 . S ur la mimêsis c o m m e “ re p ré se n ta tio n ” ch ez A risto te, cf. les c o m m en taires
sur la tra d u c tio n du te rm e p roposés p a r Ja c q u e lin e L ic h ten ste in dans le Vocabu
laire européen des philosophies (B arbara C a s s i n , 20 0 4 , p. 7 8 7 -7 8 9 ).
7. S ur cette q u estio n , cf. les d év elo p p e m e n ts de D an iel B a b u t , 1985, p. 78 sq.
8. S elon Ja c q u e lin e L ic h te n ste in (B arbara C a s s i n , 20 0 4 , p. 791), l’id ée q u e
l ’art d o it im ite r la n a tu re est n e tte m e n t e x p rim é e dès la p re m iè re m o itié d u
x v e siècle ch ez des artistes h u m an istes, p a r ex e m p le ch ez G h ib e rti (I commen-
tarii, 1436) o u chez A lb e rti (D e pictura, 1435) ; plus tard, ch ez L é o n a rd (Trattato
délia pittura, 1632). La p re m iè re tra d u c tio n latin e de la Poétique d ate d e 1498, la
p re m ière éd itio n en grec de 1503.
9. L ettre à F réart de C h a m b ra y d u 1er m ars 1665, in Correspondance de Nicolas
Poussin, éd. C h arle s J o u a n n y , P aris, S c h e m it, 1 9 1 1 , n ° 2 1 0 , c ité e p a r A la in
M é r o t , 2005, p . 12.
10. P ar ex em ple, R a c in e dans sa préface à Bérénice (1670) o u C o rn e ille dans
son p re m ie r Discours su r le p o è m e d ra m a tiq u e (1 6 6 0 ); cf. e n c o re Ja c q u e lin e
L ich ten stein dans l’e n tré e «mimêsis» de B arbara C a s s i n , 2 0 0 4 , p. 794.
11. P ar ex em ple, dans u n passage célè b re d e la tro isièm e Méditation: « E n tre
m es pensées, q u elq u e s-u n es so n t c o m m e les im ages des choses, et c ’est à celles-là
seules q u e c o n v ie n t p ro p re m e n t le n o m d ’idée» ( D e s c a r t e s , 1967, p. 433).
12. C f., par ex em p le, É lo d ie C a s s a n , 2013.
13. A n to in e A r n a u l d et P ierre N i c o l e , 1992 (1662), prem ière p artie, chap. 4,
p. 46 -4 8 .
14. Louis M a r in , 1 9 7 1 , p. 1 6 9 -2 1 4 .
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V A R IA T IO N 2. JO U E R SU R T O U S LES TABLEAUX
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LES F O R M E S O U VI SI BLE
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LES F O R M E S D U VI SI BLE
de Je a n -M a rie S c h a e f f e r , 1 9 9 6 ; en a n th ro p o lo g ie , u n article c o n te m p o ra in du
livre de G ell (Liza B a k e w e l l , 1998).
20. Il est ju s te c e p e n d a n t de ra p p e ler q u e D a v id F re e d b e rg s’est lan cé u n e
dizaine d ’années après la p a ru tio n de son livre dans l’é tu d e systém atique des bases
neurales de l’em p a th ie et de l ’é m o tio n e sth étiq u e, en co llab o ratio n é tro ite avec
des neuro p h y sio lo g u es rép u tés co m m e V itto rio Gallese, l ’u n des d éco u v reu rs des
neurones m iroirs. E n ce d o m ain e aussi, F reed b erg s’est d o n c révélé u n précurseur.
21. C f. Franz B o a s , 1955 (1 9 2 7 ); L eon h ard A d a m , 1 9 4 0 ; C ari E in s t e in ,
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25. Ibid., p. 7.
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27. A lfred G e l l , 1998, p . 7, m a trad u c tio n .
28. Ibid., p. 13.
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31. H o rst B r e d e k a m p , 2010, p. 298 sq.
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Index des noms de lieu et de peuple
725
LES F O R M E S D U VI SI BLE
c ô te N o r d - O u e s t, 7 8 , 1 3 5 , 1 6 6 , 1 9 0 , In d e , 4 8 , 3 0 0 , 3 0 1 , 3 2 6 , 3 2 7 , 36 1 ,
2 3 7 , 2 4 4 , 2 4 5 ,2 4 7 ,2 5 1 , 2 5 2 , 2 5 3 , 362, 363, 378, 381, 415, 421,
2 6 4 , 2 7 2 ,2 8 4 , 2 8 7 ,2 8 8 , 4 0 1 , 5 6 9 , 423, 664, 681, 697.
606, 608, 609, 610, 648, 650, 652, Inuits, 1 0 6 , 1 0 7 , 1 0 8 , 1 1 0 ,1 1 1 ,1 1 2 ,
653, 654, 665, 674. 1 1 3 , 1 1 4 , 1 1 5 , 1 1 7 , 1 2 0 , 1 3 9 , 578.
Cree, 1 0 8 , 1 0 9 .
C una, 647, 653, 715. Jap o n, 377, 378, 405, 408, 425,
426, 683.
D ahom ey, 306, 424.
D a y a k s, 3 6 8 , 3 6 9 . K a d iw éu , 1 4 8 .
D e lh i, 3 2 3 . K a lu li, 1 4 5 , 1 4 6 , 7 0 4 .
K arajâ, 1 4 7 .
E g y p te p h a r a o n i q u e , 1 3 5 . K a ya p o , 1 5 3 , 7 2 3 .
E skim o s, 1 0 2 , 1 0 3 , 1 0 4 , 1 0 9 , 1 3 7 , K enya, 577.
140, 438, 647, 667, 717. K im b e rle y , 2 1 9 , 2 2 2 , 2 5 5 , 6 7 2 , 7 0 1 .
E u ro p e , 18, 57, 5 8 , 6 5 , 6 8 , 81, 91, K o ry a k , 1 0 5 , 1 0 6 , 1 0 7 , 1 4 0 , 7 1 0 .
136, 168, 181, 298, 299, 323, K u n w in jk u , 7 7 , 1 9 9 , 2 0 9 , 2 1 0 , 2 1 1 ,
326, 353, 356, 358, 433, 435, 212, 213, 216, 217, 222, 235,
437, 438, 443, 475, 476, 490, 239, 606, 610, 722.
513, 514, 517, 563, 578, 587, K w a k w a k a ’w a k w (K w a k iu tl), 1 2 4 ,
595, 601, 637, 651, 686, 701, 125.
7 1 8 ,7 2 1 .
M a ’B étisek, 1 3 2 , 1 3 3 , 1 3 9 .
F ayoum , 451, 452, 456, 458, 685, M a la is ie , 1 3 2 , 1 3 9 , 1 4 0 .
696. M aoris, 3 4 , 1 3 8 , 3 3 8 , 6 5 0 .
F la n d re s , 4 3 5 , 6 8 5 . M a r q u is e s (îles), 4 4 , 3 9 2 , 3 9 3 .
F lo r e n c e , 3 4 2 , 4 9 2 , 6 0 4 , 6 5 9 , M é s o a m é riq u e , 14, 3 4 4 , 3 7 2 , 3 8 8 ,
698. 710, 711.
M im b res (culture de), 3 1 3 , 3 1 4 , 3 1 5 ,
G r è c e a n c ie n n e , 4 5 3 , 5 6 5 , 6 3 5 . 699, 705.
G w ic h ’in, 1 4 1 . M ira h a , 4 0 .
M ochica, 3 2 8 , 3 3 0 , 7 0 9 .
H a id a , 7 9 , 8 0 , 2 4 4 , 2 4 6 , 2 6 4 , 2 7 2 , M oghols, 3 2 3 .
649.
H im a la y a , 8 3 , 3 6 4 , 4 2 3 , 6 1 4 . N a sk a p i, 1 4 1 .
H opi, 3 1 3 , 3 1 5 , 3 4 8 , 3 4 9 , 3 5 1 , 3 5 3 , N a va jo s, 3 4 9 , 5 6 9 .
416, 417, 418, 420, 565, 599, N ig e r , 3 4 , 3 1 1 .
679, 683, 701, 705, 706, 716, N o u v e a u -M e x iq u e , 2 9 8 , 3 1 3 , 565.
722. N o u v e lle - G u in é e , 3 7 , 9 0 , 1 4 5 , 1 5 1 ,
H uichots, 1 6 , 3 8 6 , 3 8 7 , 3 9 0 , 3 9 8 , 566, 569, 701, 718, 721.
399, 409, 715. N u n g a r, 1 9 7 .
I N D E X DES N O M S DE L I E U E T D E P E U P L E
Q uechua, 1 7 9 , 6 7 1 . W arlpiri, 1 9 9 , 2 2 3 , 2 2 4 , 2 2 5 , 2 2 7 ,
256, 257, 259, 261.
R o m e a n tiq u e , 4 8 8 . W a u ja , 1 4 7 , 1 5 6 , 1 5 7 , 1 6 3 , 1 6 5 ,
R u ru tu , 390, 580. 168, 190, 191.
W ayana, 4 1 , 176, 177, 6 7 0 .
Shuar, 4 3 , 1 8 3 , 1 8 6 , 1 8 9 , 6 4 5 , 6 7 1 .
S ib érie, 5 4 ,1 4 0 ,1 4 1 , 1 7 4 ,1 7 5 , 178, X in g u , 1 4 7 ,1 4 8 ,1 5 6 ,1 6 8 ,1 9 0 , 6 5 3 .
331, 612, 643, 653, 664, 668.
S ie n n e , 4 8 3 , 4 8 5 , 6 8 6 . Y a n o m a m i, 1 5 5 , 1 7 0 , 1 7 2 .
S ri L a n k a , 3 3 2 . Y o ln g u , 1 9 9 , 2 0 2 , 2 0 8 , 2 1 2 , 2 1 3 ,
S u g p ia k, 1 0 8 , 6 6 9 . 2 1 6 , 2 3 8 , 2 5 6 , 2 5 7 , 6 0 6 ,6 3 8 .
S u r in a m e , 1 3 6 , 1 3 7 . Y oukagir, 1 4 1 .
Y u p ’ik (p lu rie l : Y u p iit), 9 2 , 9 5 , 9 6 ,
Tchouktche, 1 0 5 , 1 4 0 . 1 0 0 ,1 0 2 ,1 0 8 ,1 2 4 ,1 2 7 ,1 2 8 ,1 3 3 ,
te rre d ’A rn h e m , 1 3 4 , 1 9 9 , 2 0 9 , 2 1 0 , 137, 166, 190, 191, 5 9 1 , 669.
2 1 1 , 2 1 3 ,2 1 9 , 2 2 2 ,2 2 5 , 2 3 4 , 2 3 8 ,
239, 256, 590, 594, 595, 596. Z u h i, 2 9 8 , 3 1 5 , 3 4 9 , 3 5 0 .
Index des noms de personnes
A d am , L e o n h a rd , 2 8 7 , 4 0 4 , 637, B a b a d z a n , A la in , 3 4 , 6 6 3 , 6 9 6 .
659, 675, 694, 695, 696, 703, B a c h e la r d , G a s to n , 8 1 , 6 6 5 , 6 9 6 .
707, 711, 722. B a lfo u r, H e n r y , 1 0 3 ,1 0 4 , 6 6 7 , 6 9 6 .
A k b a r, D ja la l a l- D i n M u h a m m a d , B a n a p a n a M a y m u r u , D a v id , 2 0 3 ,
323, 324. 204.
A lb e rt, B r u c e , 1 7 0 , 1 7 2 , 6 7 0 , 6 9 5 , B a r b e a u , M a r iu s , 2 6 5 , 2 8 3 , 6 4 9 ,
711. 674, 675, 694, 696, 708.
A lb e rti, L é o n B a ttis ta , 2 2 , 5 9 , 6 9 , B arcelo s N e to , A ristô teles, 1 5 6, 164,
492, 506, 546, 561, 662, 687, 165, 168, 170, 658, 670, 697.
689, 695. B a rc o s , M a r tin d e , 5 5 0 , 6 9 0 .
A lpers, S v etlan a, 4 4 3 , 4 9 7 , 5 0 0 , 5 0 2 , B a r d o n , G eo fF rey , 2 2 4 , 6 7 3 , 6 9 7 .
540, 541, 638, 684, 687, 688, B a rth e s , R o l a n d , 3 2 2 , 6 7 8 , 6 9 7 .
694. 695. B a s c h e t, J é r ô m e , 3 4 1 , 3 6 0 , 6 6 0 ,
A p p a d u r a i, A i j u n , 3 0 0 , 3 0 1 , 6 7 6 , 679, 680, 6 8 2 , 697.
695. B é h a n z in , 3 0 6 , 4 2 4 .
A ra g o , F ra n ç o is , 5 2 0 , 5 2 1 . B e ltin g , H a n s , 2 3 , 2 4 , 3 5 , 6 0 , 6 1 ,
A rasse, D a n ie l, 5 0 1 , 6 8 5 , 6 8 6 , 6 8 7 , 451, 458, 636, 639, 644, 645,
696. 660, 662, 663, 664, 684, 685,
A r c im b o ld o , G iu s e p p e , 3 2 2 , 3 2 3 , 693, 697.
563, 610, 678, 697. B e n ite z S â n c h e z ,Jo sé , 3 9 9 , 4 0 0 , 4 0 1 .
A rg a n , C a rlo G iu lio , 4 3 9 , 6 8 4 , 6 9 6 . B e n ja m in , W a lte r , 5 6 2 , 6 9 0 , 6 9 8 .
A r is to te , 1 9 5 , 5 4 5 , 5 4 7 , 5 4 9 , 5 5 2 , B e rry , d u c d e , 3 5 6 , 4 4 4 , 4 4 5 , 4 4 8 ,
587, 689. 698, 714, 723.
A rn a u ld , A n to in e , 5 4 9 , 6 8 9 , 6 9 6 . B e u y s, J o s e p h , 5 6 8 , 5 7 1 , 5 7 2 , 5 7 3 ,
A u e r b a c h , E r ic h , 3 0 , 3 1 , 6 6 3 , 6 9 6 . 574, 691, 719, 722.
LES F O R M E S D U VI SI BLE
730
I N D E X DES N O M S DE P E R S O N N E S
F e ld , S te v e n , 6 6 9 , 7 0 4 . G o o d m a n , N e ls o n , 4 9 , 5 5 1 , 6 2 9 ,
F é lib ie n , A n d ré , 5 5 1 , 5 5 2 , 5 8 8 , 5 8 9 , 6 3 1 , 6 3 2 , 6 3 3 , 6 3 4 , 6 6 3 ,6 9 3 ,7 0 7 .
690, 691, 692, 704. G ra b a r, A n d ré , 4 6 0 , 6 6 3 , 6 8 5 , 7 0 7 .
F e w k e s, Jesse W a lte r, 3 4 9 , 3 5 1 , 3 5 2 , G re e n b e rg , C le m e n t, 5 3 7 , 6 8 8 , 7 0 7 .
677, 679, 683, 704. G rim a u d , E m m a n u e l, 4 2 3 , 4 2 4 ,
F ic in , M a rs ile , 4 7 4 . 660, 683, 690, 707.
F ie n u p - R io r d a n , A n n , 9 3 ,1 0 0 ,1 2 7 , G r o u p e |_i, 6 3 3 .
6 6 6 , 6 6 7 , 6 6 8 , 6 6 9 ,7 0 5 . G u é d o n , M a rie -F ra n ç o is e , 2 6 5 ,
F lo r e n s k y , "Paul, 6 4 , 6 5 , 6 6 , 6 6 4 , 270, 674, 675, 708.
665, 705, 722. G u o X i, 4 1 0 , 4 1 1 , 6 8 2 .
F o u c a u lt, M ic h e l, 13, 6 6 1 , 6 7 9 , 7 0 5 . G u tie rre z -C h o q u e v ilc a ,
F o u q u e t, J e a n , 4 7 5 , 4 7 6 . A n d ré a -L u z , 179, 6 5 9 , 670, 708.
F ra z e r, Ja m e s G ., 2 5 , 1 9 5 , 6 6 2 , 7 0 6 .
F re e d b e r g , D a v id , 2 3 , 3 1 , 6 3 6 , 6 3 7 , H a g e n , M a r g a re t A ., 6 6 5 , 6 7 4 , 6 8 2 ,
639, 644, 645, 660, 663, 693, 688, 708.
694, 706. H a lp in , M a ijo rie M ., 2 6 5 , 2 7 1 , 2 8 4 ,
F re u d , S ig m u n d , 1 9 5 , 3 0 1 , 4 5 2 , 289, 674, 675, 702, 708.
676, 684, 706, 720. H a m p a té B a , A m a d o u , 3 1 3 , 6 7 7 ,
F r o m e n tin , E u g è n e , 4 9 7 , 5 4 0 , 6 8 7 , 708.
688, 706. I Ia r ü n a l- R a s h jd , 7 0 .
H esse, H e rm a n n , 81, 6 6 5 , 709.
G a d a m e r, H a n s -G e o rg , 6 2 6 , 6 9 2 , H o l m , B ill, 2 4 4 , 2 4 5 , 2 4 6 , 6 6 5 ,
706. 673, 709.
G a lilé e , 18, 4 7 4 , 4 9 9 , 7 1 5 . H o o g s tr a te n , S a m u e l v a n , 4 9 5 , 4 9 6 ,
G a lto n , F ran cis, 5 2 3 , 6 8 7 , 6 8 8 , 7 0 6 . 504, 505, 508, 687, 699.
G a rfie ld , V io la , 2 6 5 , 6 7 4 , 6 7 5 , 7 0 6 . H o u d o n , J e a n -A n to in e , 5 1 6 , 5 1 7 .
G a u g u in , P a u l, 5 6 6 . H u n t, G e o rg e , 125, 2 5 0 , 6 68, 698.
G a u tie r -D a g o ty , J a c q u e s -F a b ie n ,
515. I n g o ld , T i m , 2 1 9 , 6 6 0 , 6 6 2 , 6 6 6 ,
G e e rtz , A r m in , 4 1 7 , 4 1 9 , 6 8 3 , 7 0 6 . 667, 668, 672, 709.
G e ll, A lfre d , 2 3 , 2 4 , 2 5 , 2 7 , 2 8 , 3 2 , Ip e llie , A lo o to o k , 1 1 4 .
44, 45, 181, 394, 637, 639, 640, I v i n s J r . , W il li a m M ., 6 8 7 , 7 0 9 .
641, 642, 643, 644, 645, 662,
663, 682, 693, 694, 706, 707. J a m e s , W illia m , 3 1 9 , 6 7 7 , 7 1 0 .
G o d e lie r , M a u r ic e , 1 1 3 , 6 6 7 , 7 0 7 , J o c h e ls o n , W a ld e m a r, 1 0 5 , 1 0 6 ,
724. 107, 667, 710.
G o ltz iu s , H e n d r ic k , 4 9 5 , 5 4 1 , 5 4 2 , J o s e p h (sa in t), 4 6 7 , 4 6 8 , 4 7 0 , 4 7 1 ,
543, 687. 481, 515, 517, 526, 568, 573,
G o m b r ic h , E rn s t H ., 5 5 6 , 6 3 0 , 6 3 4 , 574, 680, 688, 691, 700, 704,
685, 690, 693, 694, 707. 719, 721, 722.
G o n k a r G y a tso , 5 7 4 , 5 7 5 , 5 7 6 , 5 7 7 .
LES F O R M E S D U VI SI BLE
711. M o u n t f o r d , C h a rle s P ., 2 2 2 , 6 7 3 ,
L a to u r , B r u n o , 6 6 0 , 6 6 4 , 7 1 1 . 714.
L a u g ra n d , F r é d é r ic , 1 1 0 , 6 5 8 , 6 6 6 , M u n n , N a n c y D ., 2 2 5 , 2 5 6 , 2 6 0 ,
673, 674, 714.
667, 712.
M y e rs, F re d R ., 2 3 1 , 6 7 3 , 71 5 .
L e e u w e n h o e k , A n to n i v a n , 4 9 9 .
L e ib n iz , G o t t f r i e d W il h e lm , 3 4 8 ,
N e ls o n , E d w a r d W illia m , 4 9 , 1 0 3 ,
681.
115, 5 51, 6 29, 662, 663, 666,
L e s s in g , G o t t h o l d E p h r a im , 5 5 3 ,
667, 668, 693, 707, 715.
588, 691, 712.
N e u ra th , Jo h a n n e s , 3 9 9 , 65 8 , 68 0 ,
L év i-S tra u ss, C la u d e , 1 3 8 , 148, 2 2 9 ,
681, 682, 715, 722.
230, 265, 274, 298, 555, 637,
N e w m a n , B a r n e tt, 5 3 7 , 5 6 8 , 5 7 0 ,
642, 662, 663, 666, 669, 670,
688, 691, 715.
673, 674, 675, 676, 690, 692,
N ic o d , Je a n , 5 0 7 , 6 8 7 , 7 1 5 .
694, 712.
N ic o le , P ie r r e , 5 4 9 , 6 8 2 , 6 8 9 , 6 9 6 ,
L im b o u r g (frères d e ), 3 5 6 , 4 4 4 , 4 4 5 ,
723.
446, 447, 476.
N o ld e , E m il, 5 6 6 .
L o re n z e tti, A m b ro g io , 4 8 3 , 4 8 4 ,
N y s s e , G r é g o ir e d e , 6 2 6 .
485, 686, 717.
L ô w y , E m a n u e l, 6 4 6 , 6 9 4 , 7 0 3 , 7 1 2 . O o s te n , J a r ic h G ., 1 0 1 , 1 1 0 , 6 6 7 ,
668, 712, 716.
M a c p h e rso n , C ra w fo rd B ro u g h , O r te liu s , A b r a h a m , 4 9 9 , 5 2 0 .
604, 692, 713.
M a r in , L o u is, 5 5 0 , 6 8 9 , 6 9 0 , 7 1 3 . P â c h t, O t t o , 4 8 6 , 6 8 6 , 7 1 6 .
M a rm o n te l, J e a n -F ra n ç o is , 5 5 3 , P a n o fs k y , E r w in , 1 8 , 6 4 , 4 5 3 , 4 7 1 ,
554, 555, 556, 690, 713. 661, 664, 680, 684, 685, 686,
M a u s s, M a r c e l, 11, 1 4 7 , 2 6 4 , 2 9 8 , 692, 716.
661, 674, 676, 704, 714. P a tin ir , J o a c h im , 4 8 7 , 4 8 8 , 4 9 1 ,
M a z a r in e ( m a ître d e la, o u m a îtr e 507.
d e B o u c ic a u t) , 4 4 8 , 4 4 9 , 4 6 3 . P e ir c e , C h a rle s S a n d e rs , 5 8 8 , 6 2 8 ,
M e iss, M illa rd , 4 4 5 , 6 8 4 , 7 1 4 . 6 3 0 , 6 3 3 , 6 3 9 , 6 9 2 ,7 1 6 .
I N D E X DES N O M S DE P E R S O N N E S
P h ilip p o t, P a u l, 4 4 0 , 4 7 9 , 6 8 4 , 6 8 5 , S c h a p ir o , M e y e r , 4 7 0 , 4 7 1 , 6 8 5 ,
686, 717. 696, 718.
P ic a s so , P a b lo , 7 3 , 4 9 6 , 5 5 9 , 5 6 0 , S c h a re r , H a n s , 3 6 8 , 6 8 0 , 7 1 8 .
561, 566, 567, 570, 690, 691, S c h n e id e r , P ie r r e , 5 4 3 , 6 6 6 , 6 8 8 ,
715, 718. 689, 719.
P la to n , 3 6 , 3 2 4 , 5 4 5 , 5 4 6 , 5 4 7 , 5 4 9 , S e v e ri, C a r lo , 6 4 6 , 6 4 7 , 6 5 9 , 6 6 4 ,
689. 667, 670, 676, 677, 689, 691,
P lin e l ’A n c ie n , 4 8 9 , 6 8 6 , 6 8 9 , 7 1 7 . 694, 719.
P o llo c k , J a t k s o n , 4 6 , 4 7 , 4 8 , 1 7 0 , S h a r o n , D o u g la s , 3 4 4 , 6 7 9 , 6 9 9 ,
568, 569, 570, 571, 572, 691, 715. 714, 720.
P o s s u m T ja p a l tj a n i, C lif f o r d , 2 4 1 , S in g h , R a g h u b i r , 3 0 0 , 3 0 1 .
242. S o n g (d y n astie), 3 7 8 , 4 1 0 , 4 1 3 , 7 0 4 ,
P o s t, F ra n s , 4 9 5 , 6 2 7 , 6 9 2 .
723.
P o u s s in , N ic o la s , 4 8 9 , 5 4 8 , 5 5 1 ,
S ossa D e d e , 3 0 6 .
689, 714.
S p e n c e r, W a lte r B a ld w in , 2 1 1 , 6 7 1 ,
P re u s s, K o n r a d T h e o d o r , 3 7 1 , 3 7 2 ,
672, 720.
374, 375, 390, 680, 695, 715,
S p e rb e r, D a n , 3 0 8 , 6 7 6 , 72 0 .
717, 722.
S te in e n , K a rl v o n d e n , 3 7 , 4 4 , 1 4 7 ,
P r ic e , R i c h a r d e t S ally , 1 3 6 , 6 6 9 ,
148, 167, 168, 392, 395, 396,
717.
635, 663, 669, 670, 682, 697,
702, 720.
Q i n g (d y n a s tie ), 4 1 2 .
S te in , R o lf , 3 7 7 , 3 7 8 , 6 8 1 , 7 2 0 .
Q u a rto n , E n g u e rra n d , 3 4 0 , 3 4 1 ,
S té p a n o f f, C h a rle s , 1 7 5 , 1 7 6 , 6 5 8 ,
342, 712.
669, 670, 720.
S to lp e , R n u t H ja lm a r, 3 7 ,1 0 4 , 6 6 3 ,
R asm u ssen , K n u d , 95, 110, 666,
667, 721.
667, 717.
Sue, Jean -Jo sep h , 515, 517, 687.
R ic c i , M a t te o , 4 1 2 .
S u g e r (a b b é ), 3 0 2 , 3 0 3 , 6 7 6 .
R ie g l , A lo ïs , 2 1 , 6 3 , 6 4 , 6 6 4 , 7 1 7 .
R o th k o , M ark , 46, 537, 586, 626, S u S h i, 4 1 3 , 6 8 3 .
688 .
R o u a u d , Jean , 614, 692, 718. T a in e , H i p p o ly t e , 4 9 5 , 6 8 7 , 7 2 1 .
R u b in , W illia m , 5 6 7 , 6 9 1 , 7 1 3 , T a n ik i, 1 7 0 ,1 7 1 ,1 7 2 ,1 7 3 ,1 7 8 ,6 9 5 .
718. T a ta n iq , G e o rg e , 1 1 9 ,1 2 0 ,1 2 1 ,1 2 2 .
T a y lo r , A n n e - C h r i s t i n e , 4 3 , 1 8 5 ,
S aad i, 3 2 8 . 658, 660, 663, 664, 670, 671, 721.
S a la d in d ’A n g lu r e , B e r n a r d , 1 2 0 , T a y lo r , L u k e , 2 1 3 , 2 2 2 , 6 7 2 , 6 7 3 ,
666, 668, 718. 722.
S axl, F ritz , 3 5 9 , 6 3 4 , 6 8 0 , 7 0 7 , 7 1 8 . T e r B o r c h , G é ra rd , 5 0 8 , 5 1 0 , 5 1 1 ,
S c h aeffer, J e a n - M a r ie , 2 8 , 5 1 8 , 6 1 7 , 512.
6 6 0 , 6 6 2 , 6 8 7 , 6 9 2 , 6 9 4 ,7 0 3 ,7 1 8 . T e s ta i t, A la in , 5 9 6 , 5 9 7 , 6 9 2 , 7 2 2 .
LES F O R M E S D U VI SI BLE
T h o m a s , N ic h o la s , 6 5 1 , 6 5 8 , 6 9 3 , V e r n a n t, J e a n - P i e r r e , 3 5 , 3 6 , 6 6 3 ,
694, 714, 719, 722. 689, 713, 723.
T h o m p s o n , D ’A r c y W e n t w o r t h , V e rw o rn , M ax , 63 5 , 6 36, 6 93, 723.
600, 692, 722. V é sa le , A n d r é , 5 1 3 , 5 1 4 .
T ja k a m a r r a , O l d M ic k , 2 3 4 . V id a l, D e n is , 4 2 1 , 6 1 4 , 6 6 0 , 6 6 5 ,
T jangala, W u ta W u ta , 2 3 1 ,2 3 2 ,2 3 3 . 670, 683, 692, 723.
T o d o r o v , T z v e ta n , 4 4 6 , 4 7 4 , 4 8 1 , V ig e n è r e , B ia ise d e , 4 8 9 , 6 8 6 .
684, 685, 686, 687, 722. V in c i, L é o n a r d d e , 1 5 , 6 8 , 6 9 , 3 0 3 ,
T o o k o o m e , S im o n , 1 1 5 , 1 7 2 , 1 7 3 , 474, 513, 514, 665, 676, 723.
178, 577, 578, 579. V iv e ir o s d e C a s tr o , E d u a r d o , 1 7 2 ,
T o p in a r d , P a u l, 5 2 3 , 5 2 4 , 6 8 7 , 6 8 8 , 270, 660, 668, 670, 721, 724.
722. V o g t, E v o n Z „ 3 4 4 , 6 7 9 , 7 2 4 .
T ru ta t, E u g è n e , 5 2 1 , 6 8 7 , 72 2 .
T u r n e r , L tic ie n , 1 0 6 , 3 1 9 , 6 7 7 , W a rb u rg , A by, 2 1 , 3 5 6 , 3 6 0 , 564,
689, 722. 565, 634, 635, 643, 644, 679,
691, 693, 694, 696, 698, 700,
V a ld o v in o s , M a r g a r ita , 3 7 5 , 6 6 0 , 707, 714, 718, 719, 724.
680, 722. W e in e r , A n n e tte B ., 2 3 1 , 6 7 3 , 7 2 4 .
v a n d e r W e y d e n , R o g ie r , 4 4 5 , 4 6 5 . W e n g r o w , D a v id , 3 0 8 , 3 0 9 , 6 6 0 ,
v a n E y c k ,J a n , 4 4 0 , 4 4 1 , 4 4 2 , 4 5 1 , 676, 677, 724.
465, 475, 476, 477. W h i t e , D a v id G ., 3 6 2 , 6 8 0 , 7 2 4 .
v a n V e lth e m , L u c ia H u s s a k , 1 6 5 , W itz , IC o n ra d , 4 9 0 , 4 9 1 , 5 0 7 .
177, 670, 723.
V au can so n , Jacq u es de, 515. Y ira w a la , 2 1 2 , 2 1 6 , 2 1 7 , 2 1 8 , 7 0 9 .
V a u d e ta r , J e a n d e , 4 6 3 , 4 6 4 .
V e rm e e r, Jo h a n n e s, 471, 4 9 9 , 501, Z a h a n , D o m in i q u e , 3 1 1 , 6 7 7 , 7 2 4 .
502, 505, 508, 696, 705. Z i m m e r m a n n , P h ilip p , 3 6 9 , 6 8 0 .
Index des notions
a b d u c ti o n , voir in f é r e n c e , — c h a b o t, 1 2 5 - 1 2 6 .
a g e n c e (p u is s a n c e d ’a g ir ), 1 7 - 1 9 , — c h a u v e - s o u r is , 3 1 7 .
2 3 -2 7 , 30, 4 4 -4 5 , 8 1 -8 5 , 111, - c h i e n , 115, 154, 173, 578.
166, 1 8 1 -1 9 2 , 2 0 1 , 2 2 5 -2 2 6 , —co rb e a u , 2 7 3 -2 7 4 .
2 5 5 -2 6 2 , 2 8 4 -2 8 5 , 3 4 7 -3 4 8 , — c o y o te , 5 7 3 - 5 7 4 .
3 9 0 , 3 9 4 -3 9 6 , 4 1 5 -4 2 9 , 5 4 5 -5 4 7 , — é p a u la rd , 1 0 2 , 2 7 4 , 2 7 8 - 2 8 0 .
6 1 1 -6 1 5 , 6 3 4 -6 4 5 , 6 5 2 , 654. — fé lin , 1 5 4 .
âm e, 54, 90, 92, 217, 229, 327, — g r e n o u ille , 1 4 2 - 1 4 4 , 1 5 9 - 1 6 0 .
3 6 7 -3 6 8 , 616. — g n z z ly , 9 3 , 2 7 3 - 2 7 4 .
— â m e - e n f a n t, 1 9 7 - 1 9 8 . — lo u p , 2 7 6 - 2 7 8 .
— p e in t u r e d e l ’â m e , 4 3 6 , 4 4 7 - 4 5 1 , — m o rse, 1 2 9 -1 3 0 .
4 5 4 , 4 6 1 -4 8 0 , 602. —o p o ssu m , 2 0 5 -2 0 6 .
a n a lo g is m e , 1 2 - 1 4 , 5 6 - 5 8 , 2 6 4 , - o u r s , 9 3 , 1 0 2 -1 0 4 , 1 4 2 -1 4 4 , 2 8 8 .
2 9 7 - 4 2 9 ,4 4 6 - 4 4 7 , 5 7 1 ,5 7 5 - 5 7 7 , —p h o q u e , 1 0 2 -1 0 4 , 1 2 7 -1 2 8 .
5 8 0 -5 8 5 , 5 9 8 -6 0 0 , 6 0 8 -6 1 0 . — ra ie , 4 0 - 4 2 .
a n a to m ie , 2 1 3 -2 1 9 , 3 0 3 -3 0 4 , — re n a rd , 1 1 9 -1 2 2 , 131.
5 1 3 -5 1 8 . — re q u in , 2 4 4 -2 4 5 .
an c ê tre , 3 3 7 -3 4 0 , 6 2 3 -6 2 4 , 6 5 0 -6 5 1 . — t i g r e ,1 3 2 - 1 3 3 .
a n im a l, 9 2 , 2 0 2 , 2 1 3 , 2 7 7 , 2 8 4 , a n im is m e , 1 2 - 1 4 , 5 3 - 5 5 , 8 9 - 1 9 2 ,
3 2 0 -3 2 1 , 5 9 5 -5 9 8 . 2 6 4 -2 9 4 , 3 3 1 , 3 3 8 , 5 8 1 -5 8 4 ,
- a i g l e , 2 7 8 , 2 8 5 -2 9 1 . 5 9 0 -5 9 4 , 6 0 6 -6 0 8 , 463.
— b é c a ss e , 4 1 8 . a n th r o p o lo g i e , 1 0 , 6 3 7 - 6 3 9 .
— c a lm a r, 2 7 8 - 2 7 9 . — d e l ’a rt, 2 7 - 2 9 , 6 3 7 - 6 4 2 .
— c a r ib o u , 1 2 9 - 1 3 0 . — p h y s iq u e , 5 2 1 - 5 2 4 .
— c erf, 3 3 1 , 3 8 7 - 3 8 9 , 6 0 0 . — c o g n itiv e , 3 0 8 .
LES F O R M E S D U VI SI BLE
c h a m b r e n o ir e , 5 0 4 - 5 0 6 . d é m o n , 3 3 2 -3 3 7 .
chasse, 9 7 , 1 0 0 - 1 0 3 , 1 0 9 , 1 1 5 -1 1 8 , d é ta il, 4 4 0 - 4 4 1 , 4 4 3 , 4 9 4 .
2 1 3 -2 1 4 , 2 7 5 -2 7 7 . d é v o ti o n , 3 0 2 - 3 0 3 , 4 6 1 - 4 6 3 , 4 7 8 .
chilkat, 2 4 8 - 2 5 0 , 2 6 9 , 2 8 4 . d ia b le , 3 1 5 - 3 1 8 .
c h im è re , 2 7 3 -2 7 4 , 3 0 3 -3 3 1 , D ie u , 3 0 2 -3 0 3 , 3 2 7 , 3 5 9 -3 6 0 ,
3 8 9 -3 9 0 , 5 9 8 -5 9 9 . 4 0 2 -4 0 5 .
— teste composte, 3 2 2 - 3 2 3 , 6 1 0 . d iffu s io n , 6 0 , 1 3 5 - 1 3 9 , 5 5 9 - 5 6 0 .
C h ris t, 3 4 1 -3 4 2 , 3 6 1 , 4 6 1 -4 6 2 , 5 1 4 , d iv in ité , 3 2 - 3 4 , 3 1 5 - 3 1 7 , 3 3 8 - 3 4 0 ,
6 1 7 -6 1 8 . 3 4 8 -3 5 4 , 4 1 5 -4 1 6 , 4 2 1 -4 2 4 ,
c h r is tia n is m e , 3 0 2 - 3 0 3 , 3 1 6 - 3 1 7 , 6 2 1 -6 2 3 .
4 5 8 -4 6 3 , 5 4 9 -5 5 0 , 6 1 6 -6 1 9 , 6 2 6 .
c h u r in g a , voir ritu e l, é lé m e n ts ( t h é o r ie d e s ), 2 9 8 , 3 5 8 ,
c ie l, 4 4 1 - 4 4 2 . 361, 426.
736
I N D E X DES N O T I O N S
— tr a n s fo r m a tio n s g é o m é tr iq u e s , 4 2 0 , 4 3 7 , 4 9 7 , 5 0 4 -5 0 6 , 5 4 8 -5 5 3 ,
3 8 9 -3 9 0 , 4 0 1 , 4 0 6 -4 0 8 , 4 1 0 -4 1 4 , im m a n e n c e / tra n s c e n d a n c e ,
5 0 6 -5 0 7 , 5 3 3 -5 3 7 , 6 0 5 -6 1 1 . 4 9 4 -5 1 3 , 617, 619.
guerre, 1 8 3 -1 8 5 . in c a r n a tio n , 2 4 , 2 5 8 , 3 4 1 -3 4 2 ,
6 1 7 -6 2 6 .
h é r a ld iq u e , 2 0 2 , 2 3 7 - 2 4 9 , 2 6 8 - 2 9 4 , in d iv id u , 4 3 5 , 4 4 3 , 4 4 6 , 4 4 8 ,
30 4 , 30 6 , 6 4 8 -6 5 5 . 4 5 1 -4 5 2 , 4 5 8 , 4 7 4 -4 7 6 , 47 9 ,
— m â t h é r a ld iq u e ( c ô te n o r d - o u e s t ) , 602, 604.
2 4 4 ,2 6 8 ,2 8 2 , 2 8 4 ,2 8 9 , 2 9 3 , 652. in fé re n c e , 11, 1 4 -1 5 , 5 6 3 -5 6 4 , 5 6 7 .
h ié r a r c h ie , 2 6 7 - 2 6 8 , 2 7 1 - 2 7 2 , — a b d u c tio n , 8 9 , 1 8 1 -1 8 2 , 2 6 0 ,
3 8 1 -3 9 6 , 4 0 5 , 42 4 , 599. 640, 643.
LES F O R M E S D U VI SI BLE
p e rs p e c tiv e , 6 4 - 6 6 , 7 1 - 7 2 , 1 7 2 , r é a lis m e , 4 2 7 , 4 8 4 - 4 8 5 , 4 8 9 , 4 9 2 -
4 0 6 -4 0 8 . 493.
—a tm o s p h é riq u e , 7 8 , 4 0 2 , 4 4 1 -4 4 2 . r é c u r s iv it é , 3 8 4 - 3 9 0 , 5 9 9 , 6 0 0 .
— in v e r s é e , 6 4 - 6 7 , 4 0 8 . réseau , 8 2 , 2 9 9 , 3 3 2 -3 5 4 , 4 2 4 .
— lin é a ir e , 6 4 -6 7 , 7 1 - 7 2 , 1 7 2 , r e s s e m b la n c e , 2 4 , 4 4 , 4 7 , 4 9 - 5 1 ,
3 9 7 -3 9 8 , 4 1 2 , 4 3 5 , 4 3 9 -4 4 0 , 4 7 0 , 9 7 ,1 3 3 -1 3 4 , 195, 2 1 2 , 4 1 3 , 4 2 1 ,
4 7 9 , 4 9 2 -4 9 3 , 5 0 5 -5 0 7 , 5 3 3 -5 3 4 , 4 2 4 -4 2 9 , 4 4 1 -4 4 2 , 4 7 0 -4 7 4 ,
6 0 1 -6 0 3 ._ 5 4 5 -5 5 7 , 6 2 8 -6 3 4 .
p e rs p e c tiv is m e , 2 6 9 - 2 7 0 . rêve, 109.
p h o to g r a p h ie , 4 9 8 , 5 2 0 - 5 2 8 . — ê tr e d u R ê v e , 1 9 6 - 2 3 5 .
p h y s i c a l i t é ( e t i n t é r i o r i t é ) , v o ir — te m p s d u R ê v e , 5 5 , 1 9 6 , 2 2 5 - 2 2 8 ,
in t é r i o r it é , 281.
p ic to g ra p h ie , 6 1 - 6 2 , 1 2 3 , 2 2 6 , 2 4 0 , r itu e l, 1 7 4 - 1 7 6 , 2 1 4 , 2 1 7 , 2 2 0 , 3 7 2 -
5 95, 6 4 6 -6 5 5 . 3 7 6 , 3 81, 4 1 9 -4 2 0 , 6 0 7 -6 0 8 , 637.
p o é ti q u e , 5 4 7 - 5 5 2 , 5 8 7 - 5 8 9 . — banba, 2 5 7 - 2 6 2 .
p o in t d e v u e , 6 7 -6 8 . — d u ciwara, 3 1 0 - 3 1 3 .
— c o m m u ta t io n (des p o in ts d e v u e ), — d e k ô la s a n n iy a , 3 3 2 - 3 3 7 .
1 0 3 ,1 2 5 - 1 3 3 ,1 6 6 ,1 7 8 - 1 8 0 ,1 9 1 , — p o t la t c h , 2 6 6 - 2 7 1 , 2 8 3 .
578, 581, 584, 592. — d e s s a ’la kw m a n a w ya t, 4 1 7 - 4 2 0 .
— (p o in ts d e v u e ) m u ltip le s , 6 7 , 7 1 , — d e tsantsa, 1 8 3 - 1 9 0 .
7 2 -7 3 , 1 7 2 -1 7 4 , 2 3 4 , 2 3 8 -2 5 0 ,
2 8 7 -2 8 9 , 2 9 3 -2 9 4 , 3 9 9 -4 0 1 , S a i n t e - T r in it é , 3 4 0 - 3 4 2 .
4 0 4 -4 0 5 , 4 1 3 , 6 0 5 -6 1 1 . scèn e
— (p o in t d e v u e ) u n iq u e , 6 8 -6 9 , — de gen re, 5 0 8 -5 1 3 .
4 0 5 -4 1 0 , 6 0 2 -6 1 1 . — m is e e n s c è n e , 9 6 , 2 8 2 , 4 1 7 - 4 2 0 .
— re p r é s e n ta tio n d é d o u b lé e , 6 7 , s c ie n c e , 4 4 2 , 4 9 9 - 5 0 0 , 5 1 8 - 5 3 1 .
79, 2 4 5 -2 4 7 , 2 5 1 -2 5 2 , 2 8 8 -2 8 9 , s c u lp tu r e , 1 0 4 -1 0 8 , 1 1 2 -1 1 4 ,
4 9 2 -4 9 3 . 1 1 9 -1 2 0 , 4 6 2 , 578.
P o r t - R o y a l (lo g iq u e d e ), 5 4 9 - 5 5 0 . s ig n e , 1 9 - 2 0 , 1 8 3 , 5 4 9 - 5 5 0 .
p o rtra it, 4 2 5 -4 2 9 , 4 4 9 -4 6 1 , — ic o n iq u e , 2 4 - 2 5 , 3 5 - 3 6 , 4 9 - 5 0 ,
4 7 2 -4 7 9 , 6 0 2 , 6 5 0 -6 5 1 . 6 2 8 -6 3 4 , 639.
p o te r ie , 3 1 4 , 3 2 9 - 3 3 0 . — in d ic ie l, 2 4 - 2 5 , 3 0 , 3 5 , 2 5 6 - 2 6 2 ,
p o tla tc h , voir ritu e l, 4 0 6 -4 0 7 , 4 9 8 -5 0 0 , 504, 521 ,
p o u p é e , 3 4 8 -3 5 4 . 6 3 9 -6 4 1 .
— a u to m a te , 4 2 3 -4 2 4 , 5 1 5 , 5 5 5 -5 5 6 . — s y m b o le , 2 1 , 2 9 , 4 1 8 - 4 1 9 , 4 3 7 ,
— m a r io n n e t te , 4 1 7 - 4 2 0 . 631.
p r é d a tio n , 1 0 0 - 1 0 2 , 1 8 3 - 1 8 4 , 3 3 1 . s ty le
p ré h is to ire , 2 0 9 , 5 9 4 -5 9 8 , 6 5 4 -6 5 5 . — c o n fig u r a t if, 2 4 4 - 2 5 3 , 6 0 6 .
p r im itiv is m e , 5 6 0 , 5 6 4 - 5 6 8 . — d istrib u tif, 2 4 4 - 2 5 3 ,4 0 1 - 4 0 2 , 6 0 6 .
p ro to ty p e , 51, 162, 1 9 6 -1 9 8 , — e x p a n s if, 2 4 4 - 2 5 3 , 6 0 6 .
2 0 9 -2 2 2 , 225. — rayon X , 2 0 9 -2 2 0 , 6 06.
LES F O R M E S D U VI SIBLE
—yam ato-e, 4 0 5 - 4 0 9 , 4 3 9 - 4 4 0 , 6 0 6 . - t o t e m , 5 6 , 1 9 7 - 1 9 8 ,2 6 0 , 2 6 5 -2 6 7 ,
su je t, 9 3 , 4 3 9 - 4 4 0 . 595, 6 2 4 -6 2 5 .
— s u b je c tiv ité , 9 1 , 1 2 2 , 4 0 8 , 4 3 4 , — w andjina, 2 1 9 - 2 2 1 , 2 5 5 .
4 6 1 -4 6 4 , 4 7 5 -4 7 6 , 4 8 0 , 4 9 3 -4 9 4 , t r a n s f o r m a t i o n ( s tr u c t u r a l e ) , 8 5 ,
5 1 2 -5 1 3 , 5 1 9 -5 2 0 , 6 0 1 -6 0 2 . 2 2 2 -2 2 3 , 239, 438.
tsantsa, voir ritu e l.
ta n tr is m e , 3 6 1 - 3 6 7 . tsikuri, voir m o tif .
ta o ïs m e , 3 7 7 - 3 7 9 .
te m p o ra lité , 2 2 9 - 2 3 0 ,2 5 3 , 4 0 5 -4 0 7 , v ê te m e n t, 9 5 -9 6 , 120, 1 4 0 -1 4 1 ,
446, 492, 552, 561, 603. 288.
to m b e , 4 5 2 -4 5 3 . V ie rg e , 3 1 6 - 3 1 7 , 3 4 0 - 3 4 2 , 4 6 1 ,
to p o g r a p h ie , 2 2 2 -2 2 9 , 2 3 1 -2 3 4 , 4 6 5 -4 6 8 , 4 7 7 -4 8 0 .
3 7 4 -3 7 5 , 3 8 1 -3 8 5 , 4 8 5 , 5 0 2 -5 0 4 . v is a g e , 9 3 , 1 8 5 - 1 8 6 .
to té m is m e , 1 2 -1 4 , 5 5 - 5 6 , 7 7 , 1 9 5 - v is u a lis m e , 6 8 , 7 5 , 4 9 2 - 4 9 3 , 5 0 6 -
2 9 4 , 3 3 8 , 4 0 1 -4 0 2 , 5 9 4 -5 9 8 , 5 0 7 , 5 5 3 -5 5 5 , 5 6 1 , 5 6 7 , 6 0 0 -6 0 1 .
6 0 8 -6 1 0 .
Liste des illustrations
1. L e m o t i f d ’O r i o n , A c h u a r , A m a z o n ie é q u a to r ie n n e ; d e ssin
d e l ’a u t e u r ..................................................................................................... 38
3. L e d é d o u b l e m e n t d e s o r if ic e s d e la r a ie d a n s u n m a s q u e
y u k u n a ; d ’a p rè s D im i tr i K a r a d i m a s , 2 0 1 5 a , p . 4 9 ................ 41
4 a. I c ô n e b y z a n tin e a n o n y m e r e p r é s e n ta n t la V ie r g e e t l ’E n f a n t
Jé s u s assis s u r u n t r ô n e , 1 2 5 0 - 1 2 7 5 ; N a tio n a l G a lle ry o f A rt,
W a s h i n g to n , in v . 1 9 4 9 .7 .1 .................................................................... 66
4b. D o m e n i c o V e n e z ia n o , Vierge à l ’E n fa n t, d it “ T a b e r n a c l e
C a r n e s e c c h i” , fre sq u e tra n sfé ré e s u r to ile , v ers 1 4 3 5 ; N a tio n a l
G a lle ry , L o n d re s , in v . N G 1 2 1 5 ........................................................ 66
5. P e in t u r e s u r u n f r o n t o n d e m a is o n ts im s h ia n r e p r é s e n ta n t u n
o u rs ; d ’a p rè s le c ro q u is d e F ra n z B oas, 1 9 5 5 (1 9 2 7 ), p . 2 2 5 ,
fig . 2 2 3 ........................................................................................................... 68
6. H â rü n a l-R a s h ïd au h a m m a m , é c o le d e K a m à l a l-d în B ih z â d ,
H é ra t, fin d u x v e siècle, m in ia tu r e e x tr a ite d u p o è m e K ham sa
p a r N iz à m ï G a n ja v i; B r itis h L ib r a r y , L o n d r e s , m a n u s c r i t
O r . 6 8 1 0 , fo lio 2 7 v ................................................................................ 70
7. I l lu s t r a t io n p a r S i m o n d ’O r lé a n s d u t r a it é d e c h a ss e d e
F r é d é r ic II, D e arte ven a n d i cum avibus, F ra n c e d u n o r d - e s t,
v e rs 1 3 0 0 ; B ib lio th è q u e n a tio n a le d e F ra n c e , M s F ra n ç a is
1 2 4 0 0 , fo lio 1 1 5 v ...................................................................................... 72
741
LES F O R M E S D U VI S I BLE
8. T r a n s f o r m a t i o n s o r t h o g o n a l e , a ff in e , p r o j e c t i v e o u p a r
s im ilitu d e d ’u n o b je t (a) tra n sp o sé s u r le p la n (6) d ’u n e im a g e ;
d ’a p rè s M a r g a r e t A . H agen, 1 9 8 6 , p . 1 0 3 - 1 0 4 ........................ 74
9. P e i n t u r e s u r é c o r c e r e p r é s e n ta n t u n é c h id n é (p la n sag ittal)
e t u n e t o r t u e ( p la n t r a n s v e r s e ) , a n o n y m e , K u n w i n j k u ,
C r o k e r Is la n d , T e r r i t o i r e s d u N o r d , A u s tr a lie ; m u s é e d u
q u a i B ra n ly , P a ris, in v . 7 2 . 1 9 6 4 . 9 . 1 6 5 .......................................... 77
10. C h a p e a u e n r a c in e d ’é p ic é a e t é c o r c e d e c è d r e r o u g e r e p r é
s e n ta n t u n c o r b e a u , ré a lisé p a r Isa b e lla E d e n s h a w (v a n n e rie )
e t C h a rle s E d e n s h a w ( p e in tu r e ) , H a id a d e l ’île d e la R e i n e -
C h a r lo t te , v e rs 1 9 0 0 ; N a tio n a l M u s é u m o f th e A m e r ic a n
In d ia n , N e w Y o r k ................................................................................... 80
11. P a ir e d e m a s q u e s y u p ’i k , g r i z z ly e t o u r s n o i r , A la s k a ;
S m ith s o n ia n In s titu tio n A n th ro p o lo g y D e p a rtm e n t,
W a s h i n g to n , in v . 4 8 9 6 e t 4 8 9 5 ........................................................ 93
12. M a s q u e y u p ’ik d ’o is e a u h u ît r i e r , A la s k a ; m u s é e d u q u a i
B ra n ly , P a ris, in v . 7 0 .2 0 0 6 .4 1 .1 ..................................................... 94
19. F ig u r in e s a n im a le s e n iv o ir e d e m o r s e , K o r y a k d u litto r a l d u
K a m tc h a tk a , R u s s i e ; d ’a p rè s W a ld e m a r J o c h e l s o n , 1 9 0 5 ,
p . 6 5 8 , fig . 1 7 5 , e t p . 6 6 1 , fig . 1 7 7 ................................................. 106
742
L I S T E DE S I L L U S T R A T I O N S
21. C a s q u e t t e e n b o is c i n t r é , d é c o r é e a v e c d e s f i g u r in e s e n
iv o ire d e m o r s e ( m o u e tte , m o r s e , p h o q u e ) e t fla n q u é e d ’ailes
d ’o is e a u e n iv o ir e , I n u its d e N o r t o n S o u n d , A la s k a ; M u s é e
d ’e th n o g r a p h ie e t d ’a n th r o p o lo g ie d e l ’A c a d é m ie d es scie n c e s
d e R u s s ie , S a in t - P é t e r s b o u r g , K u n s tk a m e r a , in v . 5 9 3 - 5 1 . 108
24. G e o r g e T a t a n i q , F e m m e - r e n a r d e , s c u l p tu r e , 1 9 7 0 ; A r t
G a lle ry o f O n t a r i o , T o r o n t o , in v . 9 6 / 9 8 9 ................................. 120
25. F e m m e - r e n a r d e , d e ss in d e P a u lu s i S iv u a k ; tiré d e B e r n a r d
S a l a d in d ’A ngluee, 2 0 0 6 , p . 1 8 2 , fig . 1 9 ................................. 122
26. M asque à t r a n s f o r m a t i o n k w a k w a k a ’w a k w ( k w a k iu t l) ,
f i g u r a n t u n c h a b o t, u n c o r b e a u e t u n v isa g e h u m a n o ï d e , île
d e V a n c o u v e r ; c o lle c té p a r G e o r g e H u n t e n 1901 ; A m e ric a n
M u s é u m o f N a tu r a l H is to r y , N e w Y o r k . in v . 1 6 /8 9 4 2 . . 126
27. M a s q u e y u p ’i k d e p h o q u e b a r b u p r o v e n a n t d e G o o d n e w s
B a y , A la s k a ; T h o m a s B u r k e M e m o r i a l W a s h i n g t o n S ta te
M u s é u m , u n i v e r s i t é d e W a s h i n g t o n , S e a ttle , in v . 4 5 1 6 . 128
28. M a s q u e y u p ’ik , t r a n s f o r m a t i o n m o r s e - c a r i b o u , A la s k a ;
N a tio n a l M u s é u m o f th e A m e r i c a n I n d ia n , H e y e C e n tr e ,
S m ith s o n ia n I n s tit u ti o n , N e w Y o r k , in v . 1 1 / 3 9 8 9 ............... 130
31. A ra b e s q u e s s u r le d o s s ie r d ’u n e c h a is e a ls a c ie n n e ; M u s é e
a ls a c ie n , S tr a s b o u r g . B o r d u r e o r n e m e n ta l e d ’u n e p la n c h e
à é c ra s e r les a ra c h id e s s a a m a k a , S u r in a m e ; c o lle c tio n J o h n
C . W a ls h , B o s t o n ; d ’a p rè s S a lly P r i c e e t R i c h a r d P r i c e ,
2 0 0 5 (1 9 9 9 ), p . 2 1 2 ................................................................................ 137
32. P e in tu re s p o u r la d a n s e k w a k iu tl d e l ’o u rs e t d e la g re n o u ille ;
d ’a p rè s F ra n z B o a s , 1 9 5 5 (1 9 2 7 ) , p . 2 5 0 - 2 5 5 , fig . 2 6 4 e t
2 6 5 .................................................................................................................... 143
LES F O R M E S D U VI SI BLE
33. C o s tu m e s k a lu li a u r e p o s e t e n m o u v e m e n t ; d ’a p rè s d es
p h o to s d e S te v e n F e l d , 1 9 8 2 , p . 2 3 4 - 2 3 5 , p h o to g r a p h ie s 6
e t 7 ................................................................................................................... 146
34. P a r u r e d e p lu m e s b a n iw a , A m a z o n ie b r é s ilie n n e ; m u s é e d u
qLiai B ra n ly , P a ris, in v . 7 0 . 2 0 0 8 . 4 1 .1 .1 - 3 .................................... 153
35. U n Y a n o m a m i d u v illa g e d e M i s h i m i s h i m a b ô w e i - t e r i ,
V e n e z u e la ; p h o to g r a p h ie d e N a p o lé o n A . C h a g n o n , 1 9 7 4 ,
p . 1 2 ................................................................................................................. 155
36. D e s s i n w a u j a : l ’a v a ta r g r e n o u i l l e “ n o r m a l e ” (eyusi), p a r
K a m o ; ti r é d ’A ris tô te le s B a r c e l o s N e t o , 2 0 0 2 , fig . 61 . . 159
37. D e s s i n w a u j a : l ’a v a ta r g r e n o u i l l e - Y e r u p o h o ( Y e ru p o h o
eyusi), p a r K a m o ; tiré d ’A ris tô te le s B a r c e l o s N e t o , 2 0 0 2 ,
fig . 6 3 .............................................................................................................. 159
39. D e s s i n w a u j a : l ’a v a ta r g r e n o u i l l e a p a p a a ta i “ m o n s t r e ”
(iapapaatai iyajo eyusi), p a r K a m o ; tiré d ’A ris tô te le s B a r c e lo s
N e t o , 2 0 0 2 , fig. 6 2 ............................................................................ 159
41. D e s s in w a u ja : le c o s t u m e - s e r p e n t d ’A r a k u n i, p a r A u la h u ;
tiré d ’A ris tô te le s B a r c e l o s N e t o , 2 0 0 2 , fig. 5 3 .................... 164
44. S h u a r d u R i o C h ig u a z a , A m a z o n ie é q u a to r ie n n e , 1 9 1 7 ;
K u ltt u u r i e n m u s e o , H e ls in k i ; F in is h H é r ita g e A g e n c y , V K K
7 2 1 :2 8 5 , H e ls i n k i...................................................................................... 187
45. L e la c d e D j a r r a k p i , p e i n t u r e s u r é c o r c e d e B a n a p a n a
M a y m u r u , d u c la n M a n g g a lili ; p h o t o d ’H o w a r d M o r p h y ,
1 9 9 1 , fig . 1 0 .1 , p . 2 1 9 .......................................................................... 204
46. P e in tu r e d ’u n k a n g o u r o u , K u n w i n jk u , A llig a to r R i v e r , te r re
d ’A r n h e m , A u stra lie , v e rs 1 9 1 5 ; m u s é e d u q u a i B ra n ly , P aris,
in v . 7 1 .1 9 3 5 .9 .2 ........................................................................................ 210
744
L I S TE DES I L L U S T R A T I O N S
47. P e i n t u r e r u p e s t r e d ’u n p o i s s o n b a r r a m u n d i , B a l a - U r u ,
D e a f A d d e r G o r g e , T e r r i t o i r e d u N o r d , A u s tr a lie , d é b u t
d u X X e s i è c le ; p h o t o g r a p h i e t i r é e d e P a u l T açon , 1989,
c a h ie r n ° 2 ..................................................................................................... 211
48. U n m im ih c h a s s a n t u n k a n g o u r o u , p e i n t u r e d e D i c k
N g u le in g u l e i M u r r u m u r r u , v e rs 1 9 8 0 ; N a tio n a l M u s é u m
o f A u stra lia , C a n b e r r a ............................................................................. 214
49. P e i n t u r e d e “ N a m a n j w a r r e , le c r o c o d i l e d ’e s t u a i r e ” p a r
B o b b y B a rrd ja ra y N g a n jm irra , v e rs 1 9 8 5 ; K lu g e - R u h e
A b o r ig i n a l A r t C o l l e c t i o n o f t h e U n i v e r s i t y o f V ir g in ia ,
C h a r lo tte s v ille , in v . 1 9 8 9 .7 0 0 5 .0 0 7 ............................................... 215
51. P e i n t u r e s s u r é c o r c e r é a lis é e s p a r Y ir a w a la , r e p r é s e n t a n t
L u m a lu m a à d iv e rs stad e s d e s o n d é m e m b r e m e n t ; A u s tra lia n
N a tio n a l G a lle ry , C a n b e r r a ................................................................. 218
52. R e l e v é d ’u n e p e i n t u r e r u p e s t r e d e wandjina ; s o u r c e n o n
i d e n t i f i é e ........................................................................................................ 220
53. F i g u r a t i o n e n m o d e d i t “ r a y o n s X ” (r e c to ) e t e n m o d e
t o p o g r a p h i q u e (v e rso ) d e l ’ê tr e d u R ê v e B a r r a m u n d i s u r
u n o b je t sacré k u n w in jk u d e la c é r é m o n ie m ardayin ; d ’ap rès
C h a rle s P . M o u n t f o r d , 1 9 5 6 , p . 4 6 1 , p la n c h e s 1 4 8 F e t 1 4 8 G ;
o b je t c o lle c té p a r C . P . M o u n t f o r d e t p h o to g r a p h ié p a r J e a n
T r u r a n ............................................................................................................ 223
55. Q u e lq u e s m o t i f s guruwari d ’e m p r e in te s , W a r l p ir i; d e ss in d e
l ’a u te u r d ’a p rè s N a n c y D . M unn , 1 9 7 3 , p . 1 3 4 ..................... 227
745
LES F O R M E S D U VI SI BLE
62. P la t e n a rd o is e g r a v é e r e p r é s e n t a n t u n r e q u i n , a n o n y m e ,
H a id a , f i n d u x i x e s iè c le ; A m e r i c a n M u s é u m o f N a t u r a l
H is to r y , N e w Y o r k , in v . 1 6 /6 0 3 ................................................... 246
63. C o u v e r t u r e d e d a n s e chilkat, T l i n g i t , m o d e “ d i s t r i b u t i f ’,
d e r n i e r tie rs d u x i x e siè c le . A m e r ic a n M u s é u m o f N a tu r a l
H is to r y , N e w Y o r k , in v . 1 6 .1 /1 8 4 2 ............................................. 248
67. M a s q u e n a x iv ’x d ’a ig le -p e rs o n n e , T sim sh ia n ; M u s é e c a n a d ie n
d e l ’h is to ir e , G a tin e a u , in v . V I I - C - 1 3 4 9 .................................... 286
68. L e c h e f S a m s d i . ’k , d e K itw a n g a , C o l o m b i e - B r i t a n n i q u e ;
p h o t o g r a p h i e M a r iu s B a r b e a u , 1 9 2 3 ; M u s é e c a n a d ie n d e
l ’h is to ir e , G a tin e a u , n é g a tifs 5 9 7 3 0 e t 5 9 7 4 6 ........................... 286
69. C o i f f e c é r é m o n i e l l e r e p r é s e n t a n t le b l a s o n d e l ’a ig le ,
T sim sh ia n , s e c o n d e m o itié d u x ix ° s iè c le ; A m e ric a n M u s é u m
o f N a tu r a l H is t o iy , N e w Y o r k , in v . 1 6 / 2 4 9 ........................... 287
746
LTSTE DES I L L U S T R A T I O N S
71. B la s o n p e in t s u r le f r o n to n d ’u n e m a is o n ts im s h ia n d u v illa g e
d e L a x K w ’a la a m s, F o r t S im p s o n , C o lo m b ie - B r i ta n n i q u e ;
c o lle c té p a r J a m e s G . S w a n e n 1 8 7 5 ; A m e r i c a n M u s é u m
o f N a t u r a l H i s t o r y - S m i t h s o n i a n I n s tit u ti o n , W a s h i n g to n ,
in v . E 4 1 0 7 3 2 - 0 ........................................................................................ 290
72. T a m b o u r d é c o r é d ’u n a ig le , T s i m s h i a n , d e r n i e r tie r s
d u X IX e s iè c le ; A m e r i c a n M u s é u m o f N a t u r a l H is t o r y ,
N e w Y o r k , in v . 1 6 / 7 4 8 ....................................................................... 291
74. M a s q u e c o n tr e - s o r c e lla ir e d e ty p e K o m a B a , e th n i e M a o u ,
C ô te d ’i v o i r e ; m u s é e d u q u a i B ra n ly , P a ris , in v . 7 3 .1 5 5 8 3 305
78. P o te r ie M im b r e s ( 1 0 0 0 - 1 2 0 0 av . J . - C . ) f ig u r a n t u n h y b r id e
d e c ro ta le d u T e x a s e t d e d i n d o n . P iè c e 2 8 , N A N R a n c h
R u i n , G r a n t C o u n ty , N e w M e x ic o ; N a n R a n c h C o lle c tio n ,
2 0 1 1 .2 6 .9 - 1 3 5 3 (2 8 :1 9 9 ), W e s t e r n N e w M e x ic o U n iv e r s ity
M u s é u m ........................................................................................................ 314
79. G r a n d m a s q u e d e la D ia b la d a d ’O r u r o , B o li v ie ; m u s é e d u
q u a i B ra n ly , P a ris, in v . 7 1 . 1 9 7 1 . 6 4 . 1 ............................................ 318
80. C odex florentin, il lu s tr a t io n s d e q u a t r e e s p è c e s d ’h y b r id e s
le x ic a u x n a h u a tl, M s M e d . P a la t. 2 2 0 , fo lio 2 1 4 v . ; b ib l io
th è q u e L a u r e n t ie n n e , F l o r e n c e ........................................................ 321
747
LES F O R M E S D U VI SI BLE
8 4 a . T ê t e d e la d iv in ité A ia A p a e c , p o te r ie m o c h ic a , P é r o u ; A r t
I n s tit u te o f C h ic a g o , in v . 1 9 5 5 .2 3 2 1 ............................................. 330
8 4 b . D é r o u lé d e la p o te r ie d ’A ia A p a e c ; d ’ap rè s G e r d t K utscher,
86. M a s q u e d e K o la S a n n iy a , S ri L a n k a , v e rs 1 8 9 0 ; M u s é u m
F ü n f K o n tin e n t e , M u n i c h , in v . B . 3 4 5 4 .................................... 333
87. D ie u - b â t o n , R a r o t o n g a , île s C o o k , a v a n t 1 8 3 0 ; M u s é u m
F ü n f K o n tin e n t e , M u n i c h , in v . L. 9 0 0 ....................................... 339
88. E n g u e r r a n d Q u a r t o n , re ta b le d u Couronnem ent de la Vierge,
1 4 5 4 ; m u s é e P ie r r e - d e - L u x e m b o u r g , V ille n e u v e -lè s -
A v i g n o n ........................................................................................................ 341
748
LI STE DES I L L U S T R A T I O N S
94. U n yogin p o r t a n t s u r s o n c o rp s le s in d ic e s d e s c o r r e s p o n
d a n c e s a v e c le m a c r o c o s m e , im a g e a n o n y m e p e i n t e p a r u n
a rtis te i n d i e n à la d e m a n d e d ’u n o f f ic ie r b r i t a n n i q u e v e rs
1 9 3 0 ; B ritis h L ib ra r y , a d d . 2 4 0 9 9 , fo lio 1 1 8 ............................. 366
95. C o s m o g r a m m e d e la r o u t e d e l ’â m e d es m o r ts v e rs le m o n d e
d u h a u t, e n c re su r p a p ie r e u ro p é e n , D a y a k s N g a ju , v e rs 1 9 0 5 ;
R a u t e n s t r a u c h - J o e s t - M u s e u m f u r V ô lk e r k u n d e , C o lo g n e ,
inv. 5 1 2 8 8 ................................................................................................ 370
9 6 a . C a le b a s s e v o t i v e (jicara) c o r a , M e x i q u e ; M u s é u m f ü r
V ô l k e r k u n d e - E t h n o l o g i s c h e s M u s é u m , B e r lin , c o ll e c ti o n
K o n r a d T h e o d o r P re u s s , in v . IV ca 3 4 9 1 6 ................................. 373
9 6 b . S c h é m a d e la calebasse c o ra ; d ’a p rè s K o n r a d T h e o d o r P r e u s s ,
1 911, p . 2 9 8 .......................................................................................... 373
97. R o s a c e v o t i v e ( chânaka ) c o r a , M e x i q u e ; M u s é u m f ü r
V ô l k e r k u n d e - E t h n o l o g i s c h e s M u s é u m , B e r lin , c o ll e c ti o n
K o n r a d T h e o d o r P re u s s , in v . IV ca 3 4 8 7 8 ................................ 375
749
LES F O R M E S D U VI SI BLE
1 0 2 . C a le b a s s e h u ic h o l fa ite à T a te ik ie , S a n A n d ré s C o h a m ia ta ,
M e x i q u e ; a rc h iv e s d ’O liv ia K i n d l ................................................ 389
1 0 4 . S ta t u e d u d i e u A ’a, R u r u t u ; c o l l e c t é e e n 1 8 2 1 ; B r it is h
M u s é u m , L o n d re s , in v . O c , L M S . 1 9 ............................................. 391
1 0 5 . M a s s u e u ’u d es îles M a r q u is e s ; m u s é e d u q u a i B ra n ly , P a ris,
in v . 7 1 .1 8 8 7 . 3 1 . 1 ...................................................................................... 393
1 0 6 . S c h é m a d e la m a s s u e u ’u ; d ’a p rè s K a rl v o n d e n S t e i n e n ,
2 0 0 5 (1 9 2 5 ), p . 1 6 3 ................................................................................ 393
1 0 7 . I n t e r p r é t a ti o n d e la m a s s u e u ’u s e lo n K a rl v o n d e n S t e i n e n ,
2 0 0 5 (1 9 2 5 ), p . 1 6 3 ; d e ss in d e l ’a u t e u r ....................................... 395
1 0 9 . E n lu m in u r e d e la b ib le d e S o u v ig n y r e p r é s e n ta n t la G e n è s e
d a n s le sty le c lu n is ie n , a n o n y m e , f i n d u x iic siè c le ; b ib l io
th è q u e m u n ic ip a le d e M o u lin s , M s 1, fo lio 4 v ........................ 403
1 1 0 . U n é p is o d e d e la fo n d a tio n d u te m p le d e H a s e -d e ra , p e in t u r e
s u r r o u l e a u d e p a p ie r , a n o n y m e , x v i e s i è c le ; S e a ttle A r t
M u s é u m , c o te 5 7 .1 5 .1 .......................................................................... 407
1 1 2 . L es d e u x m a r io n n e tte s h o p i S a ’lakwmanawyat su r la s c è n e d e
la lciva e n to u r é e s d e s K a ts in a m m a s q u é s , H o tv e la , tr o is iè m e
m e sa , A riz o n a , 1 9 7 9 ; c ro q u is tiré d ’A r m in W . G e e r t z , 1 9 8 2 ,
p . 1 7 6 .............................................................................................................. 419
1 1 3 . P o r t r a i t d ’E iz o n p a r Z e n s h u n e t d e s a ssistan ts, b o is p e in t ,
v e rs 1 2 8 0 ; T e m p l e S a id a iji ( b o u d d h is m e S h in g o n - r is s h ü ) ,
N a r a , J a p o n .................................................................................................. 428
750
L I S T E DE S I L L U S T R A T I O N S
m a n u s c r i t d e la b i b l i o t h è q u e d e G e n è v e , m s . fr. 1 6 5 ,
fo lio 4 .............................................................................................................. 449
1 1 6 . P o r t r a i t d e R o d o l p h e IV d e H a b s b o u r g , a n o n y m e , a v a n t
1 3 6 5 ; D iô z e s a n m u s e u m , V i e n n e ..................................................... 450
1 1 7 . F re s q u e a n o n y m e d ite “ d e T e r e n t iu s N e o e t s o n é p o u s e ” ;
P o m p e i - M u s e o A r c h e o lo g ic o N a z io n a le , N a p l e s .................. 455
1 1 8 . P o r tr a it p e in t s u r to ile d ’u n e fe m m e n o m m é e A lin e , H a w a ra ,
i er- n e siècle ap r. J . - C . ; A g y p tis c h e s M u s e u m - A lte s M u s é u m ,
B e rlin , in v . 1 1 4 1 1 ................................................................................... 457
1 2 1 . R o b e r t C a m p in , N ativité, e n tr e 1 4 1 8 e t 1 4 3 2 ; m u s é e d es
b e a u x - a r ts d e D i j o n ................................................................................ 466
1 2 5 . J e a n F o u q u e t , Autoportrait, m é d a i ll o n e n é m a il p e i n t s u r
c u iv r e , v e rs 1 4 5 0 ; m u s é e d u L o u v r e , P a ris, d é p a r te m e n t d es
o b je ts d ’art, in v . O A . 5 6 ....................................................................... 476
751
LES F O R M E S D U VI SI BLE
752
LISTE DES I L L U S T R A T I O N S
1 4 7 . J o s e p h B e u y s , I L ik e A m erica a n d A m erica L ik e s M e , 1 9 7 4 ;
a c ti o n a v e c c o y o t e à la g a le r ie R e n é B lo c k , N e w Y o r k ;
p h o to g r a p h ie C a r o li n e T is d a l l ..................................................... 574
1 5 0 . S i m o n T o o k o o m e , I n u k Im a g in e s D o g A n im a is , 1 9 8 6 ;
U n iv e r s ity o f L e th b r id g e A r t G a lle ry , A l b e r t a ........................ 579
1 5 6 . P a n n e a u x s c u l p t é s p o u p o u , p o r c h e d e la m a i s o n T e
T o k a n g a n u i- a - N o h o à T e K u iti, N o u v e lle - Z é la n d e ; p h o t o
g ra p h ie A u g u s tu s F ta m ilto n , v e rs 1 9 1 0 ; N a tio n a l L ib ra r y o f
N e w Z e a la n d , W e ll in g t o n , c o te M N Z - 2 2 0 3 - 1 / 2 - F ............ 651
Liste des tableaux
T a b le a u 1 L e s p e c tr e i c o n i q u e ........................................................................ 47
T a b le a u 2 O n to g e n è s e w a u j a ........................................................................ 158
T a b le a u 3 T y p o lo g i e d e s m a s q u e s w a u j a ................................................ 161
T a b le a u 4 S tr u c tu r e d e c o m p o s it io n d es p e in tu r e s d e D ja r r a k p i 207
T a b le a u 5 C o n tra s te s e n tr e im a g e s a n im is te s e t im a g e s to té m iq u e s
( T s i m s h i a n ) ...................................................................................... 291
D ro its p a trim o n ia u x
© Estate o f the artists licensed by Aboriginal Artists Agency: 48, 49, 51, 54, 58, 59 et bandeau de
couverture en bas à droite, 60.
ADAGP, Paris 2021: 146, 147, 151, 152.
Salvador Dali, Fundaciô Gala-Salvador Dali/Adagp, Paris 2021 : 153, 154, 155.
© Public Trustee o f N unavut, Estate o f George T ataniq: 24.
Animal Vision, 1972 © Simon T ookoom e, Saif, 2021: 22.
Inuk imagine D og Animal, 1981 © Sim on T ookoom e, Saif, 2021: 150.
© 2021 Succession R aghubir Singh: 73.
C réd its
Agence japonaise de la culture (Bunka-Chô) : 113.
AKG im ages/Bibliothèque nationale de France: 7: AKG im ages/ M P ortfolio/E lecta: 85.
Alaska State M uséum, Juneau, ASM-1451 et ASM -1452: 15.
American M uséum ofN atural History Division o f Anthropology, N ew Y ork: 26, 62, 63, 69, 70, 72.
Archives Olivia K indl/P hoto A rturo G utiérrez: 102.
Courtesy Archiv R ené B lock/P hoto Caroline Tisdall : 147.
Archives Jo h n and Colette Lilly e tE d in Alain M artinez/P hoto John Christian: 101.
Archivo Digitalizado de las Colecciones Arqueolôgicas del M useo Nacional de Antropologîa Secre-
taria de C u ltu ra.-IN A H .-M N A .-C A N O N .-M E X : 108.
Art Gallery o f O ntario, gift o f Samuel and Esther Sarick, T oronto: 24.
Barcelos N eto, Aristôteles: 42.
Bayerische Staatsbibliothek, M unich: 93.
Biblioteca M edicea Laurenziana, Venise: 80.
Bibliothèque nationale de France: 81.
Bibliothèque de Genève: 115.
BPK, Berlin, Dist. R M N -G rand Palais/Martin Franken: 96a; BPK, Berlin, Dist. RJVIN-Grand Palais/
Claudia O brocki: 97 ; BPK, Berlin, Dist. R M N -G ran d Palais/Jürgen Liepe: 118.
Bridgem an Images: 88, 109, 114, 121, 122, 126, 128, 129, 131, 133; Stefano B ianchetti: 145;
British Library Board. AU R ights R eserved: 94; Kate S. Buckingham E ndow m ent: 84a; Chris-
tie’s Images: 137; Photo Fine Art Images: 130; Granger: 92; Holtzm an Trust: 140 haut et bas;
Photo Josse: 134; Photos National Gallery o f Australia: 51 ; Luisa R icciarini: 127.
British Colum bia Provincial Archives: 66.
Burke Muséum ofN atural History and Culture, University o f W ashington, Seattle: 27, 29 et bandeau
de couverture en haut à droite.
Courtesy C enter for Creative Photography, © 1991 Hans N am uth Estate: 146.
Centre Pompidou, M NAM -CCI, Dist. RM N -G rand Palais/image Centre Pompidou, M N AM -CCI: 151.
Chagnon, Napoléon A. : 35 et bandeau de couverture en haut à gauche.
Clippel, Catherine de: 76.
Image Collection Sally & Pdchard P rice/P hoto Antonia Graber: 31 droite.
Feld, Steven : 33.
Finnish Héritage Agency, Rafaël Karsten collection/P hoto Rafaël Karsten : 44.
Collection Fondation Cartier pour l’art contem porain, Paris/ © Taniki: 43.
Freer Gallery o f Art, Smithsonian Institution, W ashington, D .C ., Gift o f Charles Lang Freer: 111.
Fundaciô Gala-Salvador Dali, Figuerès: 153, 154, 155.
Galerie de la Béraudière, Bruxelles: 152.
757
LES F O R M E S D U VI SIBLE
P R E M IÈ R E PA RTIE
Présences
2. Esprits de c o r p s ............................................................................ 89
Les p erso n n es a n im a le s .................................................................................... 91
P en se-b êtes............................................................................................................ 100
Q u i va l à ? ............................................................................................................ 117
D istin g u er les re s s e m b la n c e s ......................................................................... 133
C am ouflages o n to lo g iq u e s.............................................................................. 139
Indices
5 . G e n r e s d ’ê t r e s e t p a r c o u r s d e v i e .................................................. 195
F ig u rer la m ise e n o rd re .................................................................................... 199
F ig u rer l’o r d o n n a t e u r ...................................................................................... 209
F ig u rer les traces de l ’o rd o n n a n c e m e n t...................................................... 222
6 . U n e h é r a l d i q u e d e s q u a l i t é s .............................................................. 237
7 . L e p o u v o i r d e la t r a c e .......................................................................... 255
T R O IS IÈ M E PA RTIE
C o rre sp o n d a n c e s
8 . E x e r c i c e s d e c o m p o s i t i o n ................................................................. 297
H y b rid es et c h im è r e s ...................................................................................... 303
D es liens im a g é s ................................................................................................. 332
Le g ran d m o n d e et le p e t i t ........................................................................... 354
E n ch âssem en t e t r é p é t i t i o n ........................................................................... 380
9 . E s p a c e s c o n j o n c t i f s ................................................................................ 397
1 0 . J e u x d e r ô l e s .................................................................................................. 415
Q U A T R IÈ M E PA RTIE
S im u la c r e s
1 1 . F a c e a u m o n d e ............................................................................................ 433
La c o n q u ê te du visible...................................................................................... 438
P ein d re l’â m e ...................................................................................................... 447
In stau rer la n a tu r e .............................................................................................. 480
Vers l’im m a n e n c e .............................................................................................. 493
L’o b jectiv ité im p o s sib le .................................................................................... 518
1 2 . L ’o b j e c t i v a t i o n d u s u b j e c t i f .............................................................. 533
1 3 . D é t e c t e r la r e s s e m b l a n c e .................................................................... 545
P o s t - s c r i p t u m . É c h a f a u d a g e s ................................................................. 627
La querelle de la re s s e m b la n c e ...................................................................... 628
L’an im atio n des im a g e s ................................................................................... 634
Langages im a g é s ................................................................................................. 645
R e m e r c i e m e n t s ........................................................................................................ 657
N o t e s ............................................................................................................................ 661
I n d e x d es n o t i o n s .................................................................................................. 735
U n e é c o lo g ie d e s re la tio n s
C N R S É ditions, « L es grandes v o ix de la recherche», 2 0 1 9
P a r - d e là n a tu r e e t c u ltu r e
G allim ard, «B iblio th èq u e des sciences hu m a in es », 2 0 0 5 ; «F olio essais», 2 0 1 5
La C o m p o s itio n des m o n d e s
E n tre tie n s avec P ierre C h a rb o n n ie r
F la m m a rio n , 2 0 1 4
E tr e a u m o n d e
Q u e lle e x p é rie n c e c o m m u n e ?
(a ve c T im Ingold)
Presses universitaires de L y o n , 2 0 1 4
L’é c o lo g ie d es a u tre s
L’a n th ro p o lo g ie et la q u e stio n de la n a tu re
Q uae, 2 0 1 1 .
L es L a n c e s d u c ré p u s c u le
R e la tio n s jivaros, h a u te A m azo n ie
P ion, «Terre h u m a in e » , 1 9 9 3
L es Id é e s d e l ’a n th r o p o lo g i e
(avec Gérard L en clu d , Carlo Severi, A n n e -C h r is tin e Taylor)
A r m a n d C o lin , 1 9 8 8
L a N a t u r e d o m e s tiq u e
S ym b o lism e et praxis dans l’é co lo g ie des A c h u a r
É d itio n s des M a iso n des sciences de l ’hom m e, 1 9 8 6
réédition augm entée d ’une préface, 2 0 1 9
D IR E C T IO N D ’O U V R A G E S
L es N a tu r e s e n q u e s t io n
C o llo q u e de re n tré e d u C o llèg e de F ran ce 2017
O d ile Jacob, 2 0 1 8
C la u d e L é v i-S tra u s s
U n p arco u rs dans le siècle
O d ile Jacob, «Travaux du Collège de F rance», 2 0 1 2
L a F a b r iq u e d e s im a g e s
V isions d u m o n d e et fo rm es de la rep ré se n tatio n
S o m o g y-M u sée du quai Branly, 2 0 1 0
L a P r o d u c t io n d u so c ia l
A u to u r de M a u ric e G o d elie r
favec Jacques H a m e l et Pierre L em o n n ie r; actes du C olloque de C erisy)
Fayard, 1 9 9 9
D ic ti o n n a ir e d e l ’e th n o l o g ie e t d e l ’a n th r o p o lo g i e
(avec M a rio n A bélés, Pierre B onté, Jean-P ierre D igard, C a th erin e D uby,
J e a n -C la u d e G aley, M ich el lz a r d ,J e a n J a m in et Gérard Lenclud)
PUF, 1 9 9 1
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