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THEME:
Développement urbain et Occupation du sol :
SUJET :
IMPACTS SOCIOECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DE LA
RECONVERSION DE L’EMPRISE DE LA BANDE VERTE AU NIVEAU DU
LITTORAL DU DEPARTEMENT DE GUEDIAWAYE.
REMERCIEMENTS
Je rends d’abord grâce à ALLAH Mon Seigneur, l’Omniscient, le Très Miséricordieux, aux
plus Beaux Noms qui m’a donné le courage et la force pour mener à terme ce travail. Je prie
sur Son Prophète, Mohamed, le Guide de la meilleure des façons (paix et salut sur lui ainsi qu’à
sa famille et ses compagnons). Je magnifie l’engagement et le dévouement de plusieurs
personnes qui ont cru en moi et m’ont beaucoup soutenu à travers leurs actes, conseils et
encouragements. C’est ainsi que je tiens à remercier :
Mes parents Ibrahima Ly et Kamissa Sakho, mes frères, ma femme Khoumba Sidy Sy, mes
enfants, mon oncle Saïdou Ly, ma cousine Aminata Kadiata Ly ainsi qu’à mes amis pour leur
soutien moral, intellectuel et financier tout au long de cette formation ;
Dr Aly SADA Timéra, Professeur à l’ESEA ; et par ailleurs mon Directeur de Mémoire qui qui
a bien voulu me consacrer de son précieux temps pour accompagner cette étude ;
Dr Souleymane DIA, Professeur à l’ESEA, qui a apporté ses conseils et son soutien technique
à ce travail ;
Dr Aminata Ndiang Diène, qui m’a beaucoup aidé durant mon cursus scolaire à l’université
Cheikh Anta Diop et à l’ESEA
Le coordonnateur national de l’UCG, Monsieur Mass Thiam qui a facilité mon immersion dans
son entreprise ;
Les adjoints au coordonnateur chargé du mobilier urbain à l’UCG, Monsieur Boanerges Camara
et Monsieur Ibrahima Ka qui ont participé à l’élaboration de ce document.
Ainsi à tous les agents de l’UCG plus particulièrement Madame Palla Niass, Médoune diène,
Abibatou Fall, Ndéye Awa Camara, De suza pascal Mendy, Bocar Ndaw, Mbaye Dioum,
Yakhya Ndiaye, Déthié Faye, Oumy Sy, Moustapha Ngom, Mamadou Sarr, Pape Modou,
Diadie Watt Cheikh Tidiane Tall, Amadou Diallo, Fatoumata Niang, Codou Diagne, Magaye
Mergane, Mané Niass et Fatou Diop .
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................................. 15
PREMIERE PARTIE : .......................................................................................................... 19
CADRE DE REFERENCE ................................................................................................... 19
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE .................................................................................. 20
CHAPITRE 2: LA REVUE DE LA LITTERATURE ........................................................ 24
CHAPITRE 3: CADRE CONCEPTUEL ............................................................................ 26
CHAPITRE 4 : CADRE OPERATOIRE ............................................................................ 28
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE ET
METHODOLOGIE ............................................................................................................... 31
DE RECHERCHE.................................................................................................................. 31
CHAPITRE 5 : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE........................................ 32
CHAPITRE 6: METHODOLOGIE ..................................................................................... 59
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ............ 66
CHAPITRE 7: EVOLUTION DE LA BANDE VERTE ET ETUDE DES
PARAMETRES SUSCEPTIBLES DE CAUSE SA DEGRADATION
ENVIRONNEMENTALE ET DU TRAIT DE COTE SUR LE LITTORAL DE
GUEDIAWAYE. .................................................................................................................... 67
CHAPITRE 8: GESTION DE LA BANDE VERTE DANS LE DEPARTEMENT DE
GUEDIAWAYE ..................................................................................................................... 88
CHAPITRE 9: PERCEPTION DE LA BANDE VERTE PAR LES POPULATIONS ... 93
CHAPITRE 10 : ETUDE DE SCENARIO ET PROPOSITION DE
RECOMMANDATIONS ..................................................................................................... 113
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 120
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 122
ANNEXES ............................................................................................................................. 124
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
BM : Banque Mondial
CL : Collectivité Locale
RESUME
La bande verte de la ville de Guédiawaye offre un paysage différent que d’aucuns avait
l’habitude d’observer les années précédentes. C’était un milieu arboré avec un écosystème
diversifié tout au long de son emprise. Sa vocation de protéger les zones basses horticoles de
l’ensablement a changé avec l’urbanisation rapide. Ces dernières années son rôle était de
maintenir les dunes de sable pour la stabilisation du niveau de la mer et de se porter comme
rempart contre l’embrun marin et les vents forts. Elle fait objet de libération pour les besoins
de l’urbanisation. Nous pouvons noter la traversé transversale de la VDN 3 et l’aménagement
de la zone avec la mise en place de lotissement et d’activités lucratives sur la bande verte.
Le département de Guédiawaye a la plus forte densité au Sénégal avec dix-huit mille huit cent
soixante-seize habitants (18 876 hbts) au km2 en termes de population. Elle est suivie du
département de Dakar avec quatorze mille neuf cent cinquante-deux (14 952) habitants au km².
Cette position sous-tend la forte demande en logement et en transport, en équipement en
général. Cependant la ville de Guédiawaye affiche un fort déficit en termes de disponibilité
foncière. Ces dernières années, on remarque que les constructions s’affirment de plus en plus
en hauteur. La structure urbaine de la ville de Guédiawaye a une faible présentation des
équipements de service moderne et de structure de logement notamment avec l’augmentation
de la population. Par conséquent, des zones non aedificandi comme la bande verte qui est portée
comme classé par le décret n° 2002-1042 du quinze (15) octobre deux mille deux (2002) sont
utilisées afin de résoudre les déficits d’espace foncier. De ce fait une enquête ménage a été
établie pour mesurer le niveau de recevabilité des nouveaux projets et l’implication des
populations dans la gestion de la bande verte. En plus de la réalisation du prolongement de la
VDN 3. Certaines zones de la bande verte ont été déclassées pour la réalisation de projet de
lotissement (la cité magistrat dans la commune de Sam Notaire) et de projets structurants (le
dépôt du BRT et les cimetières dans la commune de Wakhinane Nimzatt). C’est dans cette
logique que la plupart des ménages enquêtés soit quatre-vingt et un pour cent (81 %) ont jugé
discriminatoires et destructeurs de végétation les projets de la bande verte. Cependant les
populations sont très faiblement impliquées dans la gestion de la bande verte. Pour la
construction ou la réfection de leur maison le sable de la bande verte est souvent utilisé par les
populations. Certains ménages enquêtés soit soixante-dix-huit pour cent (78 %) d’entre eux
affirment avoir utilisé le sable marin de la bande verte pour la construction de leur maison. La
bande verte est aussi un milieu de rejet des ordures ménagères et de gravats. Ces dépôts sont de
plus en plus fréquents avec le développement démographique et économique de la ville. Les
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littoral du département de Guédiawaye.
résultats des enquêtés réalisés montrent que quatre-vingt-six pour cent (86 %) des populations
proches déversent les débris de leur construction au niveau de la bande verte. Ce qui pourrait
en effet participer à la dégradation de l’environnement. Ces dernières années, la végétation s’est
fortement dégradée au niveau de la bande verte. Ce qui augmente considérablement les effets
de l’embrun marin qui est en effet très nocif pour les matériaux de construction comme le fer.
Ainsi la plupart des ménages enquêtés soit quatre-vingt-seize pour cent (96%) se plaignent de
la corrosion très poussé du fer dans les bâtiments. L’embrun marin est plus accentué aujourd’hui
avec la dégradation environnementale de la zone. Cependant les résultats des enquêtes soit
quatre-vingt-dix-huit pour cent (98 %) des populations des enquêtés affirment que le
phénomène était plus faible avant deux-mille-cinq (2005).
La promiscuité dans la région de Dakar est considérable. Les zones de végétation qui peuvent
améliorer la qualité de l’air sont menacées de disparition. Il est judicieux de mesurer les niveaux
de dégradation des zones végétale qui peuvent avoir des conséquences sur l’environnement. De
ce fait la mauvaise gestion de la bande verte pourrait avoir des effets fâcheux sur les générations
futures notamment avec les questions de réchauffement climatique global. Nous avons établi
une étude au niveau de Guédiawaye pour observer l’avancé de l’urbanisation et parallèlement
la disparition progressive de la bande verte. . En 4 ans (2015 et 2019), la bande verte a perdu
trente-quatre hectares (34 ha) soit vingt-quatre pour cent (24 %) de sa surface totale.
Nous avons aussi mesuré la topographie dunaire tout au long de la bande verte avec des
transects et l’évolution du trait de côte sur le littoral de la ville de Guédiawaye. Selon notre
étude la mer avance de 1,8 m par an. Ainsi le bâti et la VDN elle-même sont beaucoup plus
exposés à l’avancé de la mer à l’ouest de la ville. Enfin à l’aide des données obtenues, nous
avons essayé de déterminer le taux de disparition par année qui permettra d’estimer la
disparition de la végétation par défaut de gestion. Ainsi la bande verte risque de disparaitre en
deux-mille-vingt-cinq (2025) selon notre étude.
Une gestion de la bande verte est toutefois existante en deux-mille-dix-neuf (2019) initiés par
le projet ECOPAS en collaboration avec l’Etat, les collectivités locales et les associations pour
reboiser une bande entre la VDN 3 et la plage afin de fixer les dunes de sable. Trois-mille-sept-
cent (3700) filaos et quatre-cents 400 cocotiers ont été prévus pour reboiser la nouvelle bande.
Ce sont des tentatives de gestion et de suivi adoptées pour protéger les générations futures de
l’avancer de la mer comme fut le cas dans certaines zones du Sénégal proche de la mer.
Cependant il serait judicieux de renforcer la stabilisation de l’estran de la plage et de réaliser
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
INTRODUCTION
Au lendemain des indépendances des pays de l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal était l’une des
contrées les plus urbanisées d’Afrique subsaharienne, devant le Ghana et la Côte d’Ivoire.
Actuellement, la région de Dakar est la plus peuplée du Sénégal avec une population estimée
en 2021 à 3 938 358 habitants soit 23% de la population nationale. Par comparaison, la
population du Sénégal était estimée en 1976 à 5 millions d’habitants dont 35% d’urbains, elle
passe à plus de 12 millions d’habitants avec 41,5% de citadins en 2012 (ANSD - Rapport du
recensement général de 2013). Le processus d’urbanisation du Sénégal a connu une progression
assez rapide marquée par un système urbain macrocéphale dominé par la région de Dakar qui,
à elle seule, concentre 50 % de la population urbaine du pays. L’essentiel des activités
économiques et administratif se trouve à Dakar. Ce dernier occupe 63 % du PIB national (BM
- Public Sénégal Urbanization). La conurbation qui se dessine sur l’axe Dakar-Thiès est au cœur
des politiques de l’Etat du Sénégal les pressions sur le foncier forestier et agricole qui est de
plus en plus occupé au profit de l’habitat.
La crise pétrolière et la sécheresse de 1970 ont fortement contribué à la baisse des rendements
agricoles en milieu rural dont le corollaire est un mouvement important de populations issues
des zones rurales vers les grands centres urbains. La région de Dakar est la plus touchée par ce
phénomène d’exode dont les effets immédiats sont la croissance rapide de quartiers spontanés
à habitat précaire et la dégradation du cadre de vie dans un contexte de crise économique et de
rareté des matériaux de construction. C’est dans ce contexte que l’Etat s’est engagé en
partenariat avec la Banque mondiale pour aménager des parcelles assainies afin d’offrir un toit
aux populations pauvres par une réduction de la taille des parcelles et des coûts de construction
avec un cahier de charge revu à minima. Une tentative parmi d’autres pour régler la question
du logement pour le plus grand nombre dont les investissements se sont très vite retrouvés entre
les mains de la classe moyenne au détriment des populations démunies qui étaient beaucoup
plus préoccupées par des problèmes de survie au quotidien que d’accéder à la propriété foncière.
Les programmes de restructuration et de régularisation foncière des quartiers spontanés ayant
permis la mise sur pied en 1991 d’un Fonds de Restructuration et de Régularisation Foncière
(FORREF) a connu un succès mitigé malgré la mise en place en 2000 de la fondation droit à la
ville qui a manqué, surtout, de ressources financières pour assoir sa politique d’aménagement
des quartiers irréguliers.
La sécheresse des années 70 et le phénomène d’exode rural qui en découle ont fortement
contribué à la croissance rapide de la population de la région de Dakar. Selon l’ANSD la
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littoral du département de Guédiawaye.
population dakaroise était estimée à 40 000 habitants en 1926. Elle a évolué 10 ans après à
96 000 habitants en 1936. Puis en 1946 ce chiffre grimpe à 132 000 puis 236 000 en 1955. Lors
des recensements généraux de 1976, 1998 et de 2002, les résultats indiquent, respectivement,
une population 530 000, 686 000 et 1 009 000 habitants. La population actuelle de
l’agglomération est estimée à 2 600 000 en 2011 et 3 732 284 d’habitant en 2019.
Aujourd’hui, près de 25% des Sénégalais habitent Dakar et sa banlieue. L’agglomération voit
sa population augmenter chaque année de 125.000 habitants et une partie non négligeable de ce
solde démographique vient de l’exode rural. Alors que la densité démographique du Sénégal
est de 53 habitants/km², Dakar compte près de 4200 habitants au km². Dakar étouffe de son
attractivité et de l’épuisement des réserves foncières dans les départements de Dakar, Pikine et
Guédiawaye. Les terrains les plus disponibles sont des terrains agricoles qui se trouvent à l’est
de la région dans le département de Rufisque.
L’extension progressive de la ville de Dakar a créé des zones d’habitations périphériques qui
sont des banlieues de la Capitale malgré leurs statuts de collectivité territoriale. Parmi celles-ci
on trouve, notamment, la ville de Guédiawaye, de Pikine et de Rufisque. La ville de
Guédiawaye étant la zone d’extension naturelle de la ville de Pikine s’est très vite développée
jusqu’à l’épuisement de ses réserves foncières au profit de l’habitat. Les constructions sont
majoritairement en hauteur et les besoins en équipements et en infrastructures sont en hausse
en plus de l’introduction de nouvelles nécessités liées à la modernisation de la ville et la prise
en charge des besoins de la jeunesse.
La population de la ville de Guédiawaye est passée de 258 370 habitant en 2002 à 392 190
habitants en 2019 ; soit un taux de croissance de 2,5% par an.
la prise en charge des besoins en extension de Pikine avec la construction d’un centre-
ville abritant l’essentiel des équipements administratifs, éducatifs, sportifs et sanitaires
de grande envergure ;
Le relogement de populations issues du démantèlement de villages traditionnels ou de
quartiers flottants de la ville de Dakar ;
Les opérations immobilières de l’OHLM ;
Le programme des parcelles assainies pour répondre aux besoins de l’habitat du plus
grand nombre ;
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Durant ces dix dernières années, la vocation de la ville Guédiawaye s’est traduite par :
Les réserves foncières étant pratiquement épuisées, la convoitise des autorités municipales et
des promoteurs immobiliers sont tournées vers la bande verte en bordure de mer communément
appelée « La bande des filaos ».
La bande de filao (Casuarina equisetifolia Forst.) qui s’étendait sur 180 km de Cambérène
(région de Dakar) à Darou Mboumbaye au sud de Saint-Louis a progressivement été plantée
depuis la fin des années quarante jusque dans les années quatre-vingt-dix pour faire face, entre
autres, au problème d’ensablement des cuvettes maraichères de la zone des Niayes à vocation
horticole. La longueur de la bande verte à Guédiawaye est de 5,18 Km et représente 2,88 % de
la longueur total.
Au plan juridique, le plan directeur de Dakar 2025 approuvé par le décret n° 2009-622 du 30
juin 2009 classe la zone boisée du littoral de Guédiawaye dans les parcs publics.
L’aménagement et la gestion de la bande de filao qui faisaient partie des zones ciblées par le
Décret n° 2002-1042 du 15 octobre 2002 ordonnant l’élaboration et la mise en œuvre du
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littoral du département de Guédiawaye.
programme d’Actions pour la Sauvegarde et le Développement urbain des « Niayes » sur une
durée de 2 ans n’a connu aucun investissement visible.
Aujourd’hui la bande verte et les espaces verts urbains sont agressés par les populations, les
autorités locales, les promoteurs privés et les projets de l’Etat relatifs à la construction
d’ouvrages structurants. Parmi les projets structurants, nous avons le passage de la VDN et les
ouvrages de drainage construits dans le cadre du projet de gestion des eaux pluviales de Pikine
et de Guédiawaye.
Face aux défis que constituent les changements climatiques et la préservation des espaces verts
urbains, l’objet notre étude est de mettre en évidence les évolutions dans le temps et l’espace
de la bande de filao tout en mettant en valeur les opportunités et les menaces, du point de vue
environnemental, économique et social, d’une disparition éventuelle de cette bande verte en
bordure de mer. Enfin, nous verrons sous forme de recommandations, les compromis à asseoir
pour préserver l’un des rares espaces verts de la ville de Guédiawaye.
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE
Au Sénégal, notamment à Dakar, la majorité de la population est issue de la migration qui s’est
très vite développée en adoptant un modèle de ville étalée avec des disparités prononcées entre
les habitations et le mode d’occupation du sol dans les quartiers (pauvre et riche). Auparavant,
au lendemain de l’indépendance, la politique de déguerpissement de populations habitant les
quartiers spontanés s’est poursuivie avec des tentatives de relogement des déplacées par la mise
à disposition de parcelles viabilisées. La réussite de cette politique reste mitigée en raison de la
spéculation foncière qui s’est fortement invitée dans les processus d’accès des masses
déshéritées à la propriété foncière.
Pour mesurer l’ampleur de la progression rapide de l’espace urbain dans la région de Dakar,
nous allons tenter d’exposer l’historique de peuplement de la presqu’ile et les effets de la forte
pression sur le foncier non bâti. Bien avant l’indépendance, les besoins en logements viabilisés
pour la classe de populations moyennement aisées avaient amené les autorités coloniales à
satisfaire cette demande à travers la création de sociétés immobilières publiques ou privées.
C’est dans cet élan que la Société Immobilière du Cap-Vert (SICAP) fut créée en 1952, suivie
de la mise sur pied de l’Office des Habitations à Loyers modérés (OHLM, devenue SNHLM
en 1997) en 1959. Les populations bénéficiaires des offres de la SICAP et de l’OHLM étaient
en majorité des fonctionnaires et de quelques salariés des sociétés privées. En parallèle aux
activités des sociétés immobilières, une politique d’accaparement du foncier stratégique par des
déguerpissements massifs était appliquée aux occupations spontanées jugées irrespectueuses
des règles d’urbanisme et d’hygiène. C’est ainsi que les indigènes sont déplacés hors des limites
de la zone stratégique du Plateau au nom de la séparation des communautés (Seck, 1970).
Après l’indépendance, la crise économique des années 70 due à une baisse marquée de la
pluviométrie, la forte migration des populations rurales vers la capitale Dakar est un facteur
déterminant dans la progression rapide de l’étalement urbain et la multiplication des quartiers
irréguliers. Les opérations de production de parcelles viabilisées et la mise en place en 1979 de
la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) n’ont pas permis de résoudre la question d’accès à
des logements décents pour les populations à revenu faible ou évoluant dans des secteurs
d’activités informelles. La création du Bureau d’Assistance à l’Habitat Social (BASHO) dont
la mission première est de créer un cadre permettant la réduction des coûts de production des
logements s’est arrêté à l’encadrement de coopératives légalement constituées des structures
formelles éligibles aux offres de la BHS.
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Pour les populations éprouvant des difficultés d’accéder au logement, la recherche effrénée
d'opportunités les amène à occuper des sols sans aucune garantie de leur viabilité. En effet, les
longues périodes de sécheresse des années 70 ont contribué à l’assèchement de zones non
aedificandi donc impropres à l’habitat. À partir de 2005, avec le retour des pluies ; les zones
d’occupation spontanée sont aujourd'hui les plus touchées par des inondations récurrentes.
Sous l’effet de la pression sur le foncier, la ville de Guédiawaye est entièrement occupée par
l’habitat en majorité planifié et quelques zones d’occupations irrégulières ; notamment la
collectivité territoriale de Médina Gounass et une partie de Wakhinane Nimzatt. Aucune
extension horizontale de la ville n’est possible et le manque chronique d’espaces ne permet pas
de prendre en charge les besoins en logement et la construction ou l’extension d’équipements.
Par conséquent, des occupations illégales de zones humides, des empiétements par des remblais
aux abords de la « Niaye » de technopole, des installations sur les berges des lacs, et des
destructions de la bande verte des filaos au profit de constructions sont des événements qui
prennent de plus en plus d’ampleurs.
La ville de Guédiawaye fonctionne comme une lointaine banlieue de la ville de Dakar avec une
densité de population estimée à 18 876 hbts au km2 en 2021. L’habitat est généralement
résidentiel avec des constructions en hauteur, sur un niveau, le long des grands axes routiers.
Les équipements existants ont longtemps dépassé leur capacité d’accueil et la politique de
modernisation engagée par la ville a du mal à trouver des espaces suffisamment spacieux pour
habiter des services de type nouveau. Ces vingt dernières années, la rareté de zones
constructibles a engendré une aliénation de la plupart des espaces publics pour la construction
de marchés, de foyers des jeunes, de postes de santé, de stations essence, de centres de
formation, etc. La valeur vénale des rares terrains nus épars en vente est en augmentation
constante et elle se situe en ce moment entre 25 et 35 millions la parcelle de 150 m². La bande
verte et quelques zones dépressionnaires sont, aujourd’hui, les seules zones disponibles pour
effectuer des opérations d’extension urbaine.
Par ailleurs, l’Etat du Sénégal dans sa quête d’amélioration des conditions de déplacement des
populations dans la région de Dakar a engagé des projets impactant directement la bande de
filaos et les espaces de récréations et de détentes aménagées pour les populations. Il s’agit
principalement du prolongement de la Voie de Dégagement Nord (VDN) pour desservir la zone
de Tivaouane Peul dans le département de Rufisque et de la construction du tracé du Bus Rapide
de Transit (BRT). Ces projets ambitionnent, en particulier, de désenclaver durablement la ville
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
La bande de filaos de Guédiawaye, comme c'est déjà dit en introduction, fait partie d’un espace
végétal qui part de Cambérène à Darou Mboumbaye au sud de Saint-Louis sur une longueur de
180 km. C’est un équipement environnemental d’envergure qui fait partie des rares espaces
verts de la région de Dakar. La préservation de ces écosystèmes urbains fragilisés par des
pratiques spéculatives, pour la majorité des cas, fait partie des enjeux visant à améliorer le cadre
de vie des populations. Les espaces verts participent à l’amélioration de la qualité de l’air dans
l’agglomération. Il est certain que la pollution atmosphérique à Dakar est une réalité, et en
particulier, durant la saison sèche de 9 mois environ. Plusieurs observations montrent que les
niveaux de pollution au PM2.5 sont fréquemment 'Mauvais' (Unhealthy, AQI 150 à 200), voir
même très mauvais (AQI > 200) et ceci en dehors des épisodes de poussière.
Sources : https://aqicn.org/country/senegal/fr/
La bande de filao, dans sa globalité, a joué pendant une longue période un rôle de rempart entre
les effets de la mer et les zones d'habitations (fixation des dunes et atténuation des conséquences
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
des embruns marins sur le cadre de vie). C’est aussi un héritage historique et symbolique qui
fait partie du décor de la ville de Guédiawaye avec des fonctions à consolider au regard des
directives du Plan Directeur d'Urbanisme (PDU) de Dakar Horizon 2035 et du Plan
d'Urbanisme de Détail (PUD) de Pikine et Guédiawaye.
L’objet de cette étude est de mesurer les mutations qui s’opèrent dans la bande de filao en
mettant en exergue le cas de la ville de Guédiawaye qui ambitionne de se moderniser au moment
où le foncier fait défaut pour résorber les ambitions des élus locaux et de l’État dans la résolution
des grandes questions urbaines liées à l'extension des infrastructures de desserte. L’événement
du prolongement de la VDN, de Cambérène à Tivaouane Peul semble être le coup
d’accélérateur dans le processus de dégradation de ce poumon vert littoral qui était conçu au
départ pour s'opposer à l’avancé de la mer et l’ensevelissement des espaces maraichers littoraux
par les dunes. Aussi, notre étude va tenter d’analyser les degrés de mutation de cette zone verte
en voie de disparition si des mesures idoines ne sont pas prises par les décideurs publics au
moment où les débats sur les changements climatiques sont d’actualité partout dans le monde.
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Dans l’ouvrage "impact de l’homme sur les milieux naturels -1996", la question de l’impact des
actions anthropiques sur les milieux biophysiques a été longtemps abordée par les géographes
sous un double aspect. D’une part, les spécialistes de géographie « humaine » constataient les
effets sur les sociétés et l’économie de phénomènes, essentiellement, pour le monde tropical, la
dégradation des sols et la déforestation, sans pour autant s’intéresser aux liens et aux
interactions existant avec les écosystèmes. Au mieux, ces aspects étaient envisagés comme un
décor statique que l’on plantait, exercice obligé, en quelques pages, sans ne plus guère s’en
préoccuper par la suite. D’autre part, les géographes « physiciens », géomorphologues dans leur
grande majorité, étudiaient et quantifiaient les processus physiques, sans véritablement analyser
le rôle des individus et des sociétés dans la dynamique de milieux qualifiés de « naturels ».
Certes, l’homme était considéré comme un facteur intervenant dans les processus et le bilan de
l’érosion, mais on se contentait, dans la quasi-totalité des cas, de comparer les bilans qualitatifs
et quantitatifs de l’ablation sur les versants cultivés ou non. Au mieux, seul le rôle des façons
culturales ou des différentes cultures était envisagé.
Dans la dernière partie de l’ouvrage, intitulé « problèmes et politiques de gestion des milieux
», Jean Louis Vassallucci, ancien responsable de l’Observatoire de l’Environnement Littoral et
Marin pour la région Nord-Pas-de-Calais, enrichit la réflexion à partir de son expérience de
gestionnaire. Les problèmes sont nombreux : qualité des eaux, pollution générale, évolution de
la pression foncière, évolution du trait de côte, développement du tourisme. Ils témoignent
d’une pression anthropique globalement croissante. Les mesures proposées visent partiellement
à réduire, au moins localement, cette pression. C’est la multiplicité des problèmes et des
procédures qui a entraîné la mise en place d’un organisme unitaire, l’Observatoire de
l’Environnement Littoral et Marin. Jean-Paul Pascal apporte le regard d’un gestionnaire, élu
local engagé politiquement dans le mouvement « Génération Écologie ». À partir de trois
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
exemples (gestion des cours d’eau, de la forêt, des déchets), il souligne les antagonismes de
perception entre les différentes catégories d’usagers, de décideurs et d’aménageurs. La diversité
des perceptions et des intérêts s'oppose à une gestion exclusivement technique au service d’un
intérêt général bien défini.
Le PDU de Dakar "horizon 2025", dans son rapport de présentation, stipule une préservation
systématique des espaces végétaux tels que l’emprise des filaos des agressions sous toutes ses
formes. Parmi les agressions les plus courantes, on note : la recherche de bois de chauffe ou de
charpente, l'extraction de sable qui détruit les plants et les constructions illégales. Les
projections contenues dans le PDU de Dakar montrent que la population dakaroise atteindra 5
millions d’habitants qui se concentreront en majorité dans le département de Pikine,
Guédiawaye et Rufisque. Pour faire face à la demande en logement à Guédiawaye, le plan
directeur recommande une densification de l'habitat en construisant en hauteur. La seule zone
d’extension de Guédiawaye est une bande étroite de terre située au nord-est entre la zone de
reboisement et les lacs Wouye et Warouwayes sur 60 hectares alors que la demande en espace
pour l'habitat est estimée à 708 hectares. De ce fait, il est suggéré une association entre les
départements de Dakar, de Pikine, de Guédiawaye et de Rufisque pour entretenir un partenariat
permettant de projeter des projets d’urbanisme de portée régional.
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Pour faciliter la compréhension de ce sujet, nous avons jugé nécessaire à travers ce chapitre de
clarifier quelques termes essentiels sur lesquels se fonde notre étude.
3.1. DEVELOPPEMENT URBAIN
Le développement urbain (ou la croissance urbaine) se résume à l'aménagement et à la
restructuration de l'espace urbain dans ses grandes lignes (un cadre de vie restauré, amélioré et
insalubre). Cette croissance urbaine prend en compte aussi bien l'accroissement démographique
que l'extension spatiale des villes. Cet accroissement dans l’espace et dans le temps doit être
contrôlé afin de réaliser une meilleure gestion permettant d’éviter les problèmes. D’où
l’importance à intégrer le développement durable dans la gestion urbaine. Selon le dictionnaire
le Robert, Édition 2010, le terme développement se défini comme étant une action de
développer, de donner toute son étendue à quelque chose. Il se réfère également à la croissance,
à une progression, à un passage, à une série de phases. L’Organisation des Nations Unies (ONU)
a associé au développement le terme durable qui prend en compte les besoins des générations
futures. Plus précisément, L'ONU définit le développement durable comme une évolution pour
la génération présente sans compromettre les possibilités d'épanouissement des générations
futures. L’exploitation des réserves foncières devrait s’inscrire dans cette logique de durabilité
afin de préserver les possibilités d’éclosion des générations futures. Cette approche du
développement implique une répartition équitable des richesses et le développement des
potentialités protégeant l'homme et son environnement.
Par rapport à notre étude, les potentialités de la ville de Guédiawaye seront exposées afin de
renforcer sa vocation et la valorisation des espaces se rapportant à la gestion des affaires
urbaines. Dans ce sens, nous allons nous appesantir sur la définition des concepts employés
dans notre étude. Il s’agit :
Dans notre domaine d’étude, de nombreux projets se sont succédé au fil des années sur la bande
de filaos. En effet, cette bande verte fait partie de l’écosystème des niâyes avec une végétation
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
guinéenne fragilisée par les effets de la sécheresse des années 70 et d’autres facteurs l’ayant
fortement anthropisée au point de bouleverser la dynamique du littoral elle-même.
3.3. IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES :
Elles mesurent les conséquences sociales et économiques pour les populations y compris les
relations qu’ils entretiennent.
Par rapport à notre étude, les aspects socioéconomiques liés à la bande de filaos se réfèrent
surtout aux opportunités et aux menaces qui pèsent sur cet espace vert. En effet, ce paysage est
très fréquenté par les populations se rendant à la plage de Guédiawaye ou qui s’adonnent à des
activités génératrices de revenus plus ou moins compatibles avec la vocation de la zone.
3.4. RECONVERSION DE L’EMPRISE SUR LA BANDE VERTE DES FILAOS DU
LITTORAL DU DEPARTEMENT DE GUEDIAWAYE.
La reconversion des emprises urbains est un processus très constaté dans les milieux urbains.
Elle se manifeste par un changement de fonction des espaces créés en général par la mise en
place d’équipement structurant. Au niveau de la bande verte sa reconversion a été accélérée
avec l’installation de la VDN 3. Cette espace fait l’objet de convoitise par les promoteurs
immobiliers, des opérateurs économiques et même par les acteurs du secteur informel.
Des actions de libération d’emprises ont été notées sur la bande de filaos pour les besoins
d’extension de la VDN, des travaux d’évacuation des eaux pluviales vers la mer réalisée par le
PROGEP, d’opérations immobilières, etc. impactant directement la faune, la flore et quelques
emprises d’activités dans la zone.
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Commune Quartier
Type d’habitat
d’arrondissement Nombre Nom
A - Cité Fayçal, HAMO 2, Cité Fadia, HAMO
1, HLM Las Palmas, Cité des Douanes, Cité
Nations Unies, Cité Atépa, Cité HAMO 3,
A. Habitat planifié.
Cité des Enseignants, Cité SHS. Parcelles
Golf Sud 19 Assainies (Unité 2, Unité 3, Unité 4, Unité 5,
Unité 6.)
B. Lotissement
B - Fith-Mith, Golf – Sud d’extension ou de
recasement.
A -H.L.M Paris, Cité Barry et Ly, Cité Adama A. Quartiers
Diop, HAMOTéfess, Cité Urbanisme. d’habitat planifié.
B -Darou Salam 1, Darou Salam 2, Champ de
B. Quartiers
courses, Gibraltar 1, Gibraltar 2, Gueule Tapé
lotissement de
Sam Notaire 25 2, Mbod 1, Mbod 2, Mbod 3, Mbod 4, Mbod
recasement ou
5, Sam, Cité Dioumkhop, Golf- Nord, Golf-
d’extension ; Auto
Nord 1, Grand Médine, Golf-Nord 2, Cité
constructions ;
Pyrotechnique, Notaire, Cité Préfecture, Cité
coopératives
urbanisme
A -HAMO 4, HAMO 5, HAMO 6, Cité A -Quartiers type
Sentenac habitat planifié
B –Quartiers
Ndiarème-Limamoulaye 09 Lotissement de
B -Nimzatt 1, Nimzatt 2, Nimzatt 3, Cheikh
recasement auto
Wade,Angle Mousse 2, Darou Naïm.
construction
quartiers
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Commune Quartier
Type d’habitat
d’arrondissement Nombre Nom
A -Cité SONEES, Cité Biagui, Cité A –Quartiers habitat
SOFRACO Cité Forces armées, Cité planifié
Présidence, Cité Cours suprême, Cité SORES, (coopératives
Cité SENELEC d’habitat)
B –Wakhinane, Nimzatt 1, Baye Laye, Darou
Wakhinane – Nimzatt 17
khane, Angle Mousse 1, Madieng Khary B -Quartiers
DIENG, Kawsara Fall, Cité Abdel Kader lotissement de
DIOUF, Daroukhoudoss. Wakhinane, recasement, Auto
Nimzatt 1, Baye Laye, Darou khane, Angle constructions
Mousse 1.
A. Habitat spontané
A . Médina Gounass 1, Médina Gounass 2,
occupations
Médina Gounass 08 Médina Gounass 3, Médina Gounass 4,
irrégulières à
Bagdad 1, Bagdad 2, Parc, CFA
restructurer
Total Guédiawaye 78
Source : Audit urbain de Guédiawaye
L’analyse de l’occupation du sol de Guédiawaye, entre 1966 et 2019, montre que le peuplement
de la zone s’est effectué dans le sens de l’ouest vers l’est et en trois phases. La dernière zone à
être occupée est une bande littorale de terre, large de 300 mètres en moyenne, située entre la
route nommée « Corniche de Guédiawaye » et la bande de filaos.
Phase 3 - à partir des années 1980 : Édification de diverses cités par des promoteurs
immobiliers (HAMO) et des coopératives d’habitat principalement le long du littoral.
En résumé, la ville s'est développée à partir des années 1968-69-70 avec les installations des
déguerpis du boulevard Centenaire de Dakar (ex. : Gibraltar I, II, Angle Mousse, Alioune
Guèye). Les lotissements les plus récents sont des coopératives d'habitat installées sur le Nord
Est. Ex.: COMICO, DOUANE, SONEES, SORES etc et quelques lotissements d'extension à
l’est.
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral du département de Guédiawaye.
5.1.3 Démographie
La ville de Guédiawaye est la moins peuplée de la région de Dakar avec 10,5% de la population
dakaroise (ANSD- RGPHAE page 22) estimée à 329658 en 2013. Lors du recensement de
décembre 2002, la population était de 258 370 habitants. En 2005, elle était estimée à 286 989
personnes et à 392 190 habitants en 2019 ; soit un taux de croissance annuel de 27,59 % par an
entre 2013 et 2019.
L’ANSD estime que la population de Guédiawaye sera de 457 804 habitants en 2025 soit une
augmentation de 10 936 habitants par année à partir de 2013. Si cette tendance est confirmée, la
densité de population au km² sera de 36 985 en 2025.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
La ville de Guédiawaye se caractérise aussi par une économie dominée par le secteur informel,
une absence de système d’assainissement collectif dans la plupart des quartiers, et des problèmes
liés à des services d’éducation et de santé. Les efforts fournis par les autorités municipales ces
dernières années, pour importants qu’ils soient, n’ont pas suffi pour une amélioration
substantielle de l’accès aux services sociaux de base.
En juin 2008, pour faire face à la pauvreté, il était constaté un développement sans précédent des
organisations de la société civile sous forme d’associations sportives et culturelles (36 ASC)
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
réunies au sein de l’Organisme de Coordination des Activités de vacances (ODCAV) et aussi une
multitude d’associations citoyennes (57 associations et GIE) sans oublier les Groupements de
Promotion Féminins (GPF). « Cette prolifération des groupements et associations, comme
alternative à la détérioration des conditions de vie, mais aussi comme l’unique moyen de faire
entendre la voix des plus démunis, participe à la recomposition de la sphère sociopolitique ».
L’aride Ogolien date entre 22000 et 15000 ans BP. C’est dans cette période que les dunes rouges
longitudinales se sont formées. La prédominance des alizés continentale a guidé l’accumulation
des dépôts dans cette zone et remblayé les vallées. C'est pourquoi les eaux pluviales sont piégées
dans des bassins naturels d’infiltration et d’évaporation. C’est le phénomène d’endoréisme.
Le pluvial tchadien se trouve entre 11000 et 6800 ans BP. C’est une période de la pédogenèse et
de la diversification de la végétation qui fixe les dunes. Elle est à l’origine de la végétation
guinéenne dans les Niayes avec des lacs. Cette période humide est suivie par une autre sèche
dominée par l’érosion éolienne.
Le Nouakchottien date du 6800 au 4500 ans BP. C’est une période marquée par la transgression
marine qui causa la salinisation du sol. Elle est à l’origine de la submersion du littoral sénégalo-
mauritanien ainsi que la formation des lagunes. Le Noukchottien est suivi par une période
beaucoup plus sèche.
Le subactuel est la période phare à l’origine de la formation des dunes vives blanches qui ferme
les lagunes et compose le cordon littoral. Elle commence de 2000 à 1800 ans BP qui est vécu
comme un climat sec favorable à l’érosion sous l’effet du vent.
Ces périodes permettent de comprendre l’évolution des Niayes qui s’est formée essentiellement
pendant le quaternaire. Elles ont à sont à l’origine de la morphologie des reliefs des sols et de la
végétation dans cette zone.
Deux ensembles de dunes se démarquent selon Tricart cité par Ndong (1990) et énuméré ci-
dessous :
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
les plus imposants spatialement sont les dunes ogoliennes internes d’une orientation NE-SW qui
sont constituées de sables fins de couleur rouge fixés par la végétation. Elles peuvent atteindre
une hauteur de 50 mètres (les ergs de Pikine et de Keur Massar).
Ensuite, nous avons les dunes côtières larges de trois kilomètres et disposées en deux sous-
ensembles :
o les dunes jaunes semi-fixées au sol salé qui subissent les effets de l’érosion
éolienne par endroit. C'est principalement l'erg de Cambérène qui culmine à 33
mètres au quartier Sam Notaire ;
o et les dunes récentes, vives et blanches, qui recouvrent à certains endroits les
dunes jaunes. L’infiltration dans les zones dunaires rencontre peu de résistance du
fait du niveau de calcaire très bas. L’écoulement superficiel des eaux pluviales est
sporadique ou nul.
Les dépressions (les Niayes)
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Pour comprendre la dynamique des aléas liés au climat, nous allons exposer les données du site
fr.weatherspark.com dans un rayon de 50 km (la région de Dakar incluse). Le site "weatherspark"
est spécialisé dans le traitement des données météorologiques pour assurer le bien-être des
voyageurs du monde entier. Pour notre étude, les données examinées sont comprises entre 1980
et 2016. Des graphiques simplifiés ont été acquis du site pour nous édifier sur les vitesses et les
directions du vent, la pluviométrie et les variations de la température.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Le littoral dakarois subit régulièrement, en plus de l’érosion côtière par l’action de l’eau, les
effets de l’alizé maritime qui joue un rôle déterminant dans la formation et les mouvements des
dunes.
Source : weatherspark.com
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
« Le premier flux est représenté par l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores, de direction
nord à nord-est. L’alizé maritime est constamment humide, frais, voire froid en hiver, et marqué
par une faible amplitude thermique diurne. Son domaine est une frange côtière qui s’amenuise
au sud avec la remontée de la mousson, mais qui se maintient pendant presque toute l’année au
nord de la région de Dakar. »
« L’harmattan, de direction Est dominante, branche finissante de l’alizé continental sahélien, est
caractérisé par une grande sécheresse liée à son long parcours continental, et par des amplitudes
thermiques très accusées ; frais ou froid la nuit, il est chaud à torride le jour. Il transporte souvent
en suspension de fines particules de sable et des poussières qui constituent la “brume sèche". »
Source : weatherspark.com
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Source : weatherspark.com
5.2.1 La pluviométrie
L’année climatique est divisée en deux saisons principales par le critère pluviométrique. La
saison dite sèche n’est vraiment sèche que dans l’intérieur ; tandis que sur le littoral, qui bénéficie
d’une humidité relative élevée, la saison est précisément non pluvieuse.
Au cours de la saison sèche, des pluies de heug peuvent se produire, associées à des invasions
épisodiques d’air issu des régions tempérées. Ces pluies sont généralement faibles, voire
insignifiantes, mais il peut advenir qu’elles atteignent exceptionnellement des valeurs élevées.
La saison des pluies ou hivernage débute au sud-est du Sénégal en avril avec l’arrivée de la
mousson qui envahit progressivement le pays. Les pluies augmentent d’abord lentement jusqu’au
mois d’août où elles culminent ; en septembre, la diminution est marquée, mais elle est ensuite
très brutale en octobre. Deux phénomènes provoquent des précipitations sur le pays ; il s’agit
d’une part des lignes de grains et d’autre part de la partie active de l’équateur météorologique,
marquée par l’ascendance de l’air humide qui se refroidit en altitude et se condense en pluies.
Les lignes de grains, improprement dénommées tornades, balaient le territoire d’est en ouest (ce
qui fait dire que la pluie vient de l’est) s’affaiblissent progressivement en atteignant le littoral ; à
Dakar, par exemple ne parvient que la moitié des perturbations, qui sont passées par
Tambacounda. Les pluies déversées par les lignes de grains sont essentiellement orageuses
accompagnées de rafales de vent, de tonnerre et d’éclairs. Elles marquent le début et la fin de la
saison des pluies dans le sud du pays, mais elles constituent pour la quasi-totalité du territoire la
source essentielle des précipitations.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Source : weatherspark.com
En 1948 les mouvements de sable étaient ressentis sur toute l’étendue de l’emprise de la bande
verte avec des dunes hautes de 3 à 5 m et fixés par la végétation herbacée d’avant. Cette
végétation herbacée s’étant dégradée par l'activité pastorale pratiquée dans la zone, la décision
de protéger l'économie générée par l'écosystème des Niayes a été prise par l'administration
coloniale.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Sur une période de 10 ans, les plantations ont commencé à Guédiawaye et à Kayar. De 1948 à
1957, 239 ha de plantation réalisée aux lacs Woui et 185 ha au lac Retba. Des plantations ont
aussi été réalisées sur la grande cote ; notamment à Gandiol.
En 1957 une première zone de classement a été effectuée d’une surface de 82 700 ha appelée
« zone de restauration des Niayes ».
Durant cette période Dakar et Saint-Louis ont été reliés par une bande verte destinée à protéger
les plantations horticoles par la réalisation de plusieurs projets déterminants. Ces projets ont été
initiés avec le concours financier et matériel des partenaires ci-dessous :
En 1985, les efforts des trois projets se traduiront par le reboisement d’une bande de 200 mètres
de large de Cambérène au Gandiol. De 1983 à 1996, la bande avait finalement 400 à 800 mètres
de large.
En 1988, l’ACDI prend les rênes en fusionnant les deux projets le Projet PL 480 sis et le projet
Gandolais pour former le projet « conservation des terroirs du littoral CTL ».
En 1996, toute la bande est gérée par l’administration forestière avec le seul concours de l’ACDI.
De ce fait la longueur totale de la bande est de 180 km avec une superficie de 9 005 ha.
La bande de filaos, objet de notre étude, est située sur le littoral de la ville de Guédiawaye et sur
une zone longue de 4,5 km. Aujourd’hui, cette zone est sujette à des séries de déclassement par
l’État en vue de reconversions aux profits de projets d’envergure comme la VDN et la réalisation
d’équipements mêlés d'opérations immobilières pour l'habitat.
Selon le code forestier une forêt classée est adopté selon la conservation des sols, des eaux, de la
diversité biologique et les écosystèmes particuliers ou fragiles et la garantie d'une production
durable par tout moyen approprié de gestion ou de protection.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Source : http://www2.ggl.ulaval.ca/
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Source : http://www2.ggl.ulaval.ca/
Source : http://www2.ggl.ulaval.ca/
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
- La houle du Nord-Ouest qui vient de l’hémisphère nord dont ses mouvements durent
toute l’année
- La houle du sud-ouest qui vient de l’atlantique Sud. Sa présence sur la grande côte est
moindre et plus présente au sud de Dakar et pendant la saison des pluies.
La houle devient un mouvement ondulatoire agitant la surface de la mer. Les vagues se forment
par le déferlement des houles. Ce dernier s’amplifie à l’approche des côtes. Toute cette
dynamique participe à l’altération du littoral, à l’apport de sédiments et au renforcement des
dunes littoral. De ce fait, la dérive littorale apporte une quantité importante de sédiments.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
LA MAREE
La marée est un mouvement périodique créé par l’attraction des astres. C’est un mouvement
visible alterné de montée et de baisse du niveau de la mer (flux et reflux). Des ruptures de fond
marin sableux peut-être créé par ce mouvement occasionnant un important transport de sédiments
par les courants.
Le manque d’espace à Dakar encourage les promoteurs ont tourné le regard vers le littoral qui
fait souvent partie du domaine maritime. Dans les anciens villages souvent d’ethnie léboue où
les populations s’activent dans l’activité de la pêche, les espaces habités sont très proches ou font
partie du littoral.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
au Sénégal, au Togo et au Bénin. Le FFEM est sollicité pour accompagner l’AMP de saint louis
afin de reboiser les zones impactés par l’avancé de la mer.
Aujourd’hui avec la crise climatique que subissent le monde et le réchauffement climatique, les
mers ont augmenté de volume à cause de la fonte des glaces. Du coup, les établissements humains
sont exposés. A Dakar particulièrement au littoral sud à Rufisque, des maisons sont actuellement
submergée dans l’eau. C’est une situation qui crée le désarroi des populations privées de
maisons.
Le réchauffement climatique plonge la terre dans une nouvelle ère climatique bouleversant le
quotidien des civilisations les plus vulnérables avec la transformation du climat. Elle est d’origine
anthropique et dépend très fortement de l’évolution des gaz à effet de serre. Ses conséquences
sur la planète sont considérables avec des dégâts matériels et physiques menaçant même la survie
de l’humanité.
D'après le 4e rapport du GIEC, "le réchauffement du climat ne fait aucun doute et est désormais
attesté par l'augmentation observée des températures moyennes de l'air et de l'océan, la fonte
généralisée de la neige et de la glace et l'augmentation du niveau moyen de la mer". Ainsi, la
température moyenne à la surface du globe a déjà augmenté de + 1,1°C depuis l'époque
préindustrielle. En plus, la température moyenne à la surface du globe de 1906 à 2005 a
augmenté de 0,74°C. Mais la progression n’a pas été uniforme, elle s’est accélérée en atteignant
0,19°C par décennie. De 1997 à 2006, on a recensé des anomalies de part et d’autre des deux
hémisphères : le nord avec 0,53°C et le sud avec 0,27°C (OMM, 12/2006). Ces changements
s’observent même en dépit de la baisse de l’activité solaire.
En élaborant une étude sur les années chaudes dans le temps, on a constaté que les 10 plus chaude
se situent avant 1997 et les 14 des 15 plus chaudes sont enregistrés au 21 ieme siècle. De ce fait
l’année 2016 est la plus chaude suivie des années 2015 ensuite 2014 enfin de 2010.
L’élévation des mers est de plus en plus alarmante actuellement. Elle s’accélère même selon
le rapport spécial du GIEC sur l'océan et la cryosphère le niveau de la mer atteindra 30 à 60 cm
environ d’ici 2100 si le rythme d’émission en gaz à effet de serre est maintenue ou réduit. Par
contre le niveau de la mer pourrait augmenter jusqu’à 2 m si les émissions continuent à accroitre.
Le réchauffement de l'atmosphère met des dizaines d'années avant d'atteindre le fond des océans.
Il se crée donc un phénomène thermique capable d'entretenir la montée du niveau des océans
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
pendant plusieurs centaines d'années. Les conséquences de cette remontée sont l'accentuation de
l'érosion des littoraux (100 km² de marécages disparaissent par exemple chaque année dans le
delta du Mississippi), l’augmentation de la vulnérabilité aux tempêtes qui génèrent des
submersions marines et la salinisation des littoraux qui deviennent impropres aux cultures. En
plus, les zones côtières concentrent de nombreuses populations avec elles la plupart des activités
économiques mondiales. Les zones de basse altitude tels que les iles les deltas, les zones côtières
sont plus exposées au risque de submersion marine. 300 millions de personnes seront affectées
par des inondations dans les années à venir selon une étude parue dans nature communication
(Alexandre-Reza Kokabi, 2019).
Les zones les plus exposées à la montée des eaux sont les zones côtières qui concentrent la plupart
des activités économiques mondiales. De même les Iles, les Delta, des bandes côtières de faible
altitude sont très exposées au risque de submersion marine notamment en période de tempête.
Le rapport « AllEnvi- La mer monte » estime que 20% de la population mondiale vit à moins de
30 km des côtes comme New York avec ses 19 millions d’habitants. Il est inscrit dans le rapport
que 16 des 20 mégalopoles sont situés en bord de mer dans le monde selon le rapport.
Le littoral sénégalais subit fréquemment les effets de l’érosion. Avec ses 700 km de cote, il est
très peuplé grâce à la migration de cause climatique. L’érosion est accentuée par l’extraction de
ressources (coquillage, sable) à Dakar et les aménagements tels que l’ouverture de la brèche à
saint louis. A Saint louis les populations de la Langue de barbarie ont vu leur plage diminuer.
Dans la commune de Guet Ndar, l’avancé de la mer a été facilitée par les houles détruisant
directement des maisons. Certains habitants stipulent même que l’emprise de leur maison se
trouve dans la mer. A Mbour, nombreux sites d’établissements touristiques avoisinent la mer,
elles sont exposées au phénomène d’érosion. La modification du trait de côte est considérable
réduisant même l’espace réservé à la pirogue. Le tourisme et la pèche sont ainsi très impactés par
la dynamique de l’érosion côtière.
L’érosion côtière menace de plus en plus les cotes sénégalaise qui s’anthropise de plus en plus
en fonction de la recherche effrénée d’espaces habitables. Des installations hôtelières et
résidentielles s’effectuent à moins de 100 m dans le domaine maritime mettant en cause la
fiabilité des réglementations sur le domaine. La loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 sur le domaine
public maritime interdit la construction d’ouvrage dans cette zone de 100 mètre dans la limite de
la plus haute mer elle est déclarée domaine public inaliénable et imprescriptible. Aucune
55
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
personne ne peut donc acquérir de titre foncier sur ces terres et en théorie. Seule des occupations
provisoires avec des installations légères et démontables peut être permise comme le souligne la
loi n° 83-05 du 28 janvier 1983 du code de l’environnement qui précise qu’elles ne doivent « ni
être source d’érosion ou de dégradation du site ».
L’activité physique marine se manifeste par des courants marins et des houles qui font perdre
constamment à la plage des sédiments. C’est un phénomène qui s’est accéléré ces dernières
années exposant les établissements humains. À Yoff, à Rufisque ou encore à Bargny au niveau
des anciens villages traditionnels Lébous, les ports de pêche se trouvent sous l’eau. Ici on observe
un important recul du trait de côte sur plusieurs dizaines de mètres. A Rufisque, la ville est établie
dans une dépression et située à 25 km au sud-est de la région. Le recul du rivage est significatif
avec près de 3 m par an (Niang-Diop et al. 2005) alors que les inondations par marée sont une
réalité permanente. Sur la corniche dans le département de Dakar on assiste à une importante
concentration d’habitations et d’activités économiques, des infrastructures hôtelières à moins de
100 m du rivage. Ce qui ne permet pas la régénération artificielle de la plage. Au niveau des
mamelles, les houles du nord-ouest et la variation de nature géologique sont à l’origine du recul
du trait de côte. Elle est estimée selon la revue Côte Est du Canada dans son article « Perception
des changements environnementaux » à 0,45 et 2,7 m par an. Cependant à la Baie de Hann, on
constate une perte de 2 m de plage par an.
De ce fait c’est toute la région de Dakar qui est confrontée à la problématique de l’avancé de la
mer. Elle est doublée par l’anthropisation de la plage ou proche de celle-ci dans un contexte
d’urbanisation rapide et de réchauffement climatique globale. A Guédiawaye, les équipements
sont de plus en plus proches de la plage. Mais ils n’ont pas encore franchi la norme des 100 m.
Néanmoins nous avons procédé à une tentative d’étude du trait de côte à l’aide des images archive
de google earth.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Pendant la saison sèche notamment avec la prédominance des alizés, la VDN 3 subit
constamment des séquences d’ensablement dans la position juxtaposée entre la mer et
l’infrastructure dépourvue de végétation. Des scènes d’accidents routiers ont été répertoriées
dans cette zone. Ce qui confirme l’efficacité de la fixation des dunes de sable par la végétation.
Cependant il est judicieux de se demander la destination du sable mobile dans les zones
dépourvues de végétation.
De nombreux auteurs ont souligné que l’ensablement provient des gravas des multiples
constructions dans la ville. Cependant une étude plus poussée est nécessaire pour connaitre la
destination des sédiments provenant de l’érosion côtière notamment avec la granulogie.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Les effets du changement climatique sont d’ordre mondial notamment avec l’augmentation des
gaz à effet de serre. La fonte des glaces entre autre, les dérèglements climatiques influent sur le
niveau de la mer et menace les établissements humains les plus proches. La perte des terres sur
la côte sénégalaise est significative créant des stress au sein des familles riveraines qui perdent
maison et terre de culture. A Saint louis et à Rufisque par exemple il est question de loger les
réfugiés climatiques avec des coûts assez importants. A Guédiawaye les conséquences de
l’avancé de la mer ne se font pas encore sentir grâce à l’éloignement des équipements. Cependant
on assiste à la progression des installations humaines vers la plage. Ce qui pourrait en effet créer
de futures problèmes si l’activité de l’avancé de la mer persiste. De ce fait les dunes de sable
jouent un rôle important. Auparavant installé pour défendre les zones de culture, aujourd’hui
elles servent de rempart pour protéger les établissements humains de l’avancé de la mer. De ce
fait la végétation détermine sa fixation. Néanmoins comme l’ont confirmé les études les zones
les plus défavorisées en végétation et qui sont marquées par l’activité anthropique sont plus
exposées.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
CHAPITRE 6: METHODOLOGIE
Les étapes clés de notre mythologie de travail sont établies selon les rubriques titrées ci-dessous.
Les documents d'urbanisme et les publications sur la région de Dakar ont été consultés. Il s'agit
en particulier du PDU de Dakar 2035, des PUD réalisés dans la région, des opérations
immobilières d'envergures comme les parcelles assainies, les études diachroniques sur la
progression de l'habitat, les publications du CETUD sur le transport interurbain de Dakar, les
rapports des Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) des programmes de
développement et les Etudes d’Impact Environnemental et Social (EIES) des projets réalisés dans
la ville de Guédiawaye. La consultation de ces documents a servi à consolider l'analyse des
besoins et des modes d'occupation du sol cherchant à satisfaire les nécessités en équipements et
en infrastructures.
Le code forestier qui nous informe sur la réglementation des forêts classées ainsi que les
modalités de déclassement ;
Le code des collectivités locales qui nous renseigne sur les modalités d’attribution des
terres ;
Le code du domaine national qui informe sur les usages de terre et fixe les limites du
domaine maritime ;
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Le code de l’urbanisme.
Pour apprécier l'évolution des plantations de filaos dans le temps et dans l'espace, les opérations
de télédétection ont été réalisées avec l’application ArcGis 10.6. Ces traitements d'images ont
permis la réalisation de cartes d’occupation du sol, d'apprécier la progression de la végétation,
du bâti et des clairières dans la zone d'étude.
Les archives d’image Landsat quant à eux ont été utiles pour réaliser les cartes diachroniques
globales du département de Guédiawaye afin de mesurer la progression du bâti, de la végétation,
de l’hydrographie, etc. Sur la base des images fournies par le CSE, les données rasters utilisés
sont datées de 1966, 1978, 2005 et 2019.
Par ailleurs, dans l'étude de l'évolution du trait de côte, nous avons eu recours aux images
historiques de Google entre 2005 et 2021. La superposition des traits de côte a permis d'établir
un minimum et un maximum que peut atteindre le niveau de la mer dans ces périodes. C’est ainsi
que l’année 2007 a été retenu comme minimum et l’année 2019 a été comme maximum. La zone
de variation du trait de côte tient compte de la dynamique des marées hautes et basses.
Pour finir, nous avons élaboré une étude des scénarios sur deux possibilités. Le premier cas est
basé sur la poursuite de la dégradation de l’environnement. Le point repaire est 2019
60
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Les données trouvées sont basées sur le calcul de taux de croissance et de décroissance des
paramètres selon la formule suivante :
Source: fr.wikihow.com/calculer-le-taux-de-croissance
6.3.2 Échantillonnage
Les populations ciblées par l’enquête ménage sont toutes dans la ville de Guédiawaye.
L’échantillonnage des ménages à enquêter est référencé selon un quadrillage spatial de la ville
effectué avec le logiciel ArcGis et un fond de plan image de la zone. 80 points à enquêter ont été
préidentifiés sur une carte selon le zonage suivant :
Une zone proche de la bande de filaos : 30 points à enquêter sur la base d'un écart ou pas
de 100 mètres, sur une bande habitée de 300 mètres bordant la zone d’étude ;
Une zone moyennement proche de la bande de filaos : 30 points à enquêter sur la base
d'un écart ou pas de cinquante mètres, sur une bande habitée entre 300 et 600 mètres de
la zone d’étude ;
Une zone éloignée de la bande de filaos : 30 points à enquêter sur la base d'un écart ou
pas de cinquante mètres, sur une bande habitée au-delà de 600 mètres de la zone d’étude;
Les populations ciblées par l’enquête ménage sont toutes dans la ville de Guédiawaye.
L’échantillonnage des ménages à enquêter est référencé selon un quadrillage spatial de la ville
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
effectué avec le logiciel ArcGis et un fond de plan image de la zone. 80 points à enquêter ont été
préidentifiés sur une carte selon le zonage suivant :
Une zone proche de la bande de filaos : 60 points à enquêter sur la base d'un écart de 600
mètres, sur une bande habitée de 350 mètres bordant la zone d’étude ;
Une zone moyennement proche de la bande de filaos : 17 points à enquêter sur la base
d'un écart de 600 m, sur une bande habitée entre 350 et 800 mètres de la zone d’étude ;
Une zone éloignée de la bande de filaos : 3 points à enquêter sur la base d'un écart ou pas
de 600 m, sur une bande habitée au-delà de 850 mètres de la zone d’étude ;
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Une enquête auprès des ménages a été réalisée du 01 au 20 Décembre 2020 en utilisant
la technologie Open Data Kit (ODK) qui est un ensemble open source d'outils pour la
collecte et le management de données terrains. Il s’agit dans les détails de :
o Kobocollect, qui est disponible sur PlayeStore. Cet outil permet de collecter des
données en utilisant un formulaire électronique (format Xml) à installer sur un
smartphone GPS fonctionnant sous Android 5.0 minimum ;
o Kobotoolbox qui se trouve être une plateforme internet d’agrégation et de gestion
des données collectées avec l'application Kobocollect ou similaire. Plus
précisément, la plateforme kobotoolbox est un outil "open source gratuit" pour
agréger avec l'outil "ODK aggregate" les données collectées avec Kobocollect
dans une base de données en ligne sur internet :
o Xlsform utilisant Microsoft Excel comme interface de construction du formulaire
d’enquête en vue d’une conversion par « upload » au format XML ;
o Xlsform online pour la vérification et la validation du questionnaire du point de
vue de la syntaxe ;
o Et Odkbreafcase comme outil de téléchargement de la totalité des données en
ligne sous forme d’instances archivées au format xlm.
La technologie ODK est une méthode fiable et moderne qui permet aux professionnels
de collecter tous types de données y compris la géolocalisation de chaque point d’enquête
et la prise de photos. Les résultats des enquêtes sont téléchargeables sous plusieurs
formats pour une exploitation sur des logiciels de statistique ou de SIG comme ArcGis.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Validation des données sur la plateforme kobotoolbox avant leur téléchargement sur un
tableur Excel
Correction des variables numériques lues comme du texte par Excel à cause du passage
de l’anglais au français avec la macro VBA ci-dessous :
Sub correction ()
Dim Maplage as range
Dim i as variant
Maplage = range("A1 :GB81")
For each c in Maplage
i = c.value
c.value = i
next
End sub
Correction des champs afin de réduire à 10 caractères maximum l’écriture sans accent
des libellés des colonnes. Cette disposition permet d’éviter de récupérer des champs
tronqués lors de l’intégration des données dans ArcGis ;
Transformation, avec ArcToolbox, des coordonnées géographiques en coordonnées
métriques référencées dans le système UTM Wgs84-Zone-28N
Et spatialisation et cartographie des résultats.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Par ailleurs, les populations qui vivent aux abords immédiats de la zone d’étude n’ont pas toutes
voulu se plier à l’interview. Pour certains, la raison semble liée à leur situation d’occupants
illégaux, par empiétement, de la bande de filaos.
Pendant les entretiens, les répondants étaient réticents par rapport à certaine question. Ceci
démontre en effet le niveau de sensibilité de la zone face à l’opinion publique.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Aujourd’hui, la bande de filao et les espaces verts urbains sont agressés par les populations, les
autorités locales, les promoteurs privés et les projets de l’Etat relatifs à la construction d’ouvrages
structurants. Parmi les projets structurants, nous avons le passage de la Voirie de Dégagement
Nord (VDN) et les ouvrages de drainage construits dans le cadre du projet de gestion des eaux
pluviales de Pikine et de Guédiawaye.
L'analyse de l’occupation du sol de la bande verte montre qu'en 2005 la végétation était composée
principalement de filaos représentant plus de la moitié de la zone avec 96,7 ha ou 56% de
l’espace. La présence d’équipement était minime sur près de 1% (1 ha). Les clairières occupaient
une superficie non négligeable de 74,8 ha soit 42% de la superficie de la zone. L’activité
horticole, quant à elle, était faiblement représentée avec 1,6 ha.
67
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
En 2008, la bande verte était encore dynamique avec une très faible augmentation du volume
de filao. Les effets des activités humaines ne sont pas visibles et la végétation de filaos était
dominante. A cette époque, les premières agitations des pouvoirs publics qui préconisaient
l’édification d’une infrastructure qui prolongerait la VDN au-delà des parcelles assainies sur
l'emprise de la bande verte étaient envisagées.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Jusqu’en 2012 la situation n’a pas trop changé du point de l’occupation du sol. On note cependant
une augmentation de la surface de la tâche urbaine qui est passée de 2,8 à 6,3 ha avec la
construction de la cité Gadaye. Ce projet réalisé sur une clairière n’a pas empêché la végétation
d’évoluer de 1%.
69
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
C’est en 2015 qu’une réduction important de la population des filaos a été constatée dans la bande
verte. Il s’agit principalement des conséquences de la construction de la VDN avec
l’AGEROUTE comme maitre d’ouvrage. On note la nette progression des activités de
terrassement en vue d’accueillir les équipements et les habitations et une évolution significative
des activités maraîchères avec 4 ha contre 1,7 ha en 2012. Cependant, une bonne partie de
l’emprise de la bande verte a été utilisée pour la construction de la VDN avec notamment
l’élaboration d’une voie en latérite qui a permis au transport des engins lourds.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
71
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Après synthèse nous remarquons qu’à partir de 2015 la surface occupée par les filaos a
commencé à diminuer de manière prononcée en passant de 98 ha soit 57% en 2012 à 48 ha soit
28 % de la surface en 2015. A partir de cette année, la surface de la bande verte décline à 15 ha
soit 9 % de la zone d’étude en 2019. Cette régression brusque et prononcée est remarquée après
l’érection de la VDN après 2015. Entre 2005 et 2019, 72 ha 34 ha de l’emprise occupé par les
filaos ont disparu soit 50 % de la surface de la zone d’étude. Le rythme s’est accéléré ces dernières
années notamment entre 2015 et 2019. En 4 ans la bande verte a perdu 34 ha soit 24 % de la
surface. Mais cette régression a été plus prononcée entre 2012 et 2015 avec 49,4 ha perdu soit
35% de la zone d’étude. Pourtant la végétation semblait reprendre ses droits. La carte de
changement montre que près de 3 ha de végétation ont pu se développés entre 2005 et 2019 soit
2 %. Entre 2005 et 2012 la surface occupée par la végétation est passée de 95,7 à 98,4 ha soit 2,7
ha, 2 % de plus. Cependant nous avons analysé en toute objectivité les différents paramètres qui
pourraient être à l’origine de la disparition d’une grande surface des filaos.
72
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Figure 12: Evolution de l’occupation du sol de la bande verte à Guédiawaye de 2005 à 2019
100
80
60
40
20
0
2005 2008 2012 2015 2019
7.3.L’ACTIVITE MARAICHERE
Le maraichage est une activité qui a précédé l’érection du bâti dans la ville de Guédiawaye. En
effet cette zone, fait partie des niayes, qui est réputée pour cette activité. C’est une zone
dépressionnaire dont le niveau est proche de la nappe phréatique dont les ressources en eau sont
utilisées pour la culture. Elle est la raison principale de l’érection de la bande de filao comme
une muraille pour contrer l’avancé des dunes maritimes blanches sous l’effet de l’érosion.
74
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
L’exploitation horticole méritait d’être préservée, il contribue fortement dans l’économie et aussi
dans l’alimentation des populations. Selon le « Bilan diagnostique de la mise en œuvre du plan
d’Aménagement de la bande de filao » la production est estimée à 600 000 tonnes. De même elle
est en croissance rapide de 2000 à 2010. Elle est passée de 1000 à 35 000 tonnes. En 2014 la
production s’estimait à 85 000 tonnes. Ces chiffres montrent l’importance de l’exploitation
horticole bien qu’elle concerne toute la zone des niayes. Dans la zone d’étude, les espèces qui
sont exploités sont la tomate, la salade, le chou, le poivron, le gombo, l’aubergine et l’aubergine
amer. Elles sont cultivées avec des engrais chimiques et biologiques et de l’eau de puits avec un
système de pompage. Il est cependant difficile de quantifier la production parce que les
maraichers vendent directement les produits dans des sacs ou des caisses au niveau des marchés.
Les prix des produits varient selon les saisons. En saison des pluies les produits sont beaucoup
plus rentables mais la production reste très faible à cause des multiples cas d’infection des plantes
malgré la présence de pluie. Par contre en saison de fraicheur la production est plus abondante
avec la disponibilité de l’eau au niveau des puits et la rareté des parasites. Cette abondance des
produits favorisent en effet la chute des prix. On note le temps d’attente pour la récolte est de 3
mois en général variable selon le produit. Pour la tomate par exemple un maraicher affirme qu’il
peut produire jusqu’à 35 caisses vendu sur trois période de production répartit sur trois période :
Saison frais 1 (5 mois) : 18 caisses vendues à 3 000 fcfa la caisse soit 54 000 fcfa.
Saison frais 2 (4 mois) : 12 caisses vendues à 5 000 fcfa la caisse soit 60 000 fcfa.
Saison des pluies (3 mois) : 5 caisses vendues à 9 000 fcfa la caisse soit 45 000 fcfa.
Ce qui fait une rentabilité de 159 000 f cfa durant l’année sur la tomate.
Les maraichers n’osent pas investir au niveau des terres et restent sur des pratiques de culture
précaire et rudimentaire dépendant seulement sur les besoins au niveau des marchés. En effet
exerçant dans un milieu classé, les terrains ne sont pas leur propriété et peuvent être rendu à tous
moment.
Dans la bande verte à Guédiawaye, les études en télédétection nous ont montré que l’activité
maraichère évoluait de manière régulière avant de s’accélérer après 2015. Elle occupait
respectivement 1,6 ; 1,7 ; 1,70 ; 4 et 10,3 hectare en 2005 ; 2008 ; 2012 ; 2015 et en 2019. Le
lieutenant Demba de la Brigarde de la DEFCCS à Guédiawaye stipulait que les espaces étaient
prêtés pour exploitation au demandeur avec des conditions bien précises.
75
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Entre 2012 et 2015 la surface maraichère est passée de 1,7 à 4 hectares avant de grimper à 10,3
hectares en 2019. Le début de la hausse des espaces maraichers coïncide avec la détérioration de
la végétation. Sachant que les occupants n’ont pas le droit de couper d’arbres, il est évident de
poser la question à savoir comment les filaos se dégrade en même temps que la hausse des espace
maraichers. Les demandes auprès de la division DEFCCS à Guédiawaye ont augmenté et les
espaces privilégiés sont des espaces dénudés de végétation.
7.4.DEVELOPPEMENT DE L’HABITAT
L’habitat à Guédiawaye s’est très vite développé ces dernière année notamment avec l’érection
de nouveaux quartiers comme la cité Gadaye créé après 2008 au nord-est de la ville dans la zone
d’étude. La ville de Guédiawaye a été créée pour recaser les populations du centre, déguerpies.
Effectivement après observation d’archive d’images satellitaires, la ville de Guédiawaye n’est
que l’extension de la ville de Pikine. Le développement du bâti à Guédiawaye s’est fait d’Est en
Ouest. L’instauration de la bande verte et le développement du bâti se sont fait simultanément.
La distance entre la bande verte et l’agglomération de la ville de Guédiawaye était environ de
350 m séparé par une infrastructure routière et une fine lame de filaos. Après 1978, l’habitat a
progressé vers la bande verte avant de rejoindre sa limite. De nouveaux quartiers ont vu le jour
c’est le cas des Hamo 456, Hamo tefess, cité urbanisme, cité air Afrique etc. Ils sont construits
sur de grande étendue d’espace occupée de terres maraichères et de sol dénudé. Aujourd’hui
l’extension s’est poursuivie au nord-est de la ville. Cependant des empiétements d’habitation
76
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
parasite ont été répertoriés dans la bande verte et les espaces dénudé. De 2005 et 2012 la surface
du bâti est passée de 1 à 6,3 hectares avant de grimper à 8 hectares en 2015. En 2019, la surface
du bâti est de 29.9 ha, soit une augmentation de 21.8 ha en 4 ans avec 66 %.
Image 4: développement du bâti avec l’érection de la cité magistrat et des activités de commerce
de bétails et aviaires au niveau de la bande verte.
1; 2%
6,3; 14%
2005
2012
8; 18%
2015
2019
29,8; 66%
Les empiétements liés à l’habitation se font plus sentir au nord-est de la ville. Dans cette zone
la surface du bâti est de 23,5 ha sur un total de 29,8 ha le long de la bande soit 79% d’emprise en
2019. En effet l’extension de la ville s’effectue dans cette zone et dans la bande verte avec le
manque d’espace constaté. De même, on note une nette reconversion de l’espace à l’ouest le
long des emprises routière comme la VDN 3. Les constructions dans cette zone occupent 4,6 ha
soit 15% de la surface du bâti au niveau de la bande verte.
77
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Carte 13:Evolution du Bâti de 2005 à 2019 dans la partie nord-est de la ville de Guédiawaye :
Wakhinane nimzatt zone d’extension de la ville c’est dernières année
Carte 14:Evolution du Bâti de 2005 à 2019 dans la partie nord-ouest de la ville de Guédiawaye à
Golf Sud et reconversion sur l’emprise de la VDN 3.
78
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Bâti en
Bâti en 2005 26,9 36% 46,4 62%
2019
79
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral
du département de Guédiawaye.
Figure 14 : occupation du sol de 2005 à 2019 dans la commune de wakhinane Nimzatt cité
Gadaye, cité Comico, Cité viviane, cité Municipalité et Baye Laye
80
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Image 6: Image synthèse montrant la situation de la bande verte pendant la mise en place de la
VDN 3, d’une part les constructions sur les espaces dénudés affichant une végétation assez
saine et d’autre part la construction de la VDN 3 qui a donné une teinture ocre aux filaos qui
sont plus dégradé en face du vent.
7.2.EXTRACTION DU SABLE
La ville de Guédiawaye se modernise et se développe à un rythme rapide. L’édification de
nouvelles infrastructures comme la VDN réduit considérablement la distance temps entre le
centre et la périphérie lointaine comme les zones de Tivaoune peulh et Keur massar. Cet aspect
fait de Guédiawaye une zone stratégique, un carrefour. En plus de son caractère de ville littorale,
Guédiawaye est une zone très attractive. Du coup, l’habitat a connu ces dernières années des
changements du point de vue de la structure. Comme nous l’avons relaté l’habitat en hauteur
est favorisé et est occasionné par le manque d’espace engendrant des empiètements au niveau
de la zone classée.
Ce besoin en construction est accompagné par le besoin de matériaux tel que le sable qui est
aujourd’hui indispensable pour le maintien des dunes de sable. Ces mêmes dunes fixées par la
végétation, maintiennent le niveau de la mer. L’extraction du sable marin est problématique.
C’est un phénomène anthropique accélérant le phénomène d’érosion et participant à l’altération
des sédiments. A coup de pelle, les charretiers chargent et déterrent les racines. Cette action fait
tomber les arbres sous l’effet de la gravité. Il est très fréquent de trouver des filaos déterrés
jonchant le sol.
81
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
charretier a en moyenne 4 charges de commande par jour. Ce qui fait un gain mensuel de
280 000 fcfa sachant qu’une charge de sable coute 2 500 fcfa.
Les charretiers n’ont plus accès à la plage à cause de la VDN qui se présente comme un barrage.
De ce fait ils se sont rabattus dans la bande elle-même. De ce fait l’érection de la VDN agit
comme un barrage pour les charretiers qui sont interdits d’accès à la plage. Cette protection de
la plage par la VDN n’est pas sans conséquence. Elle est menacée d’effondrement par
l’exploitation du sable au niveau de la bande verte.
Image 8 : Scène d’exploitation de sable (déracinement d’un arbre puis utilisation par les
bouchers en moins de 24 h)
82
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Avec les archives des images satellitaires de Google, nous avons observé la dynamique de la
plage notamment avec l’évolution du trait de côte entre 2007 et 2021. Il apparait clairement que
la plage n’est pas statique et que la mer a avancé en moyenne de 26 m depuis 2007 avec un
maximum de 36 m et un minimum de 19 m. Pour résumé la mer avance de 1,8 m par année
d’après ces données. L’avancé de la mer est plus présent à la hauteur de la cité Biagui dans la
commune de Wakhinane Nimzatt.
Comme rappelé dans les chapitres précédentes l’avancé de la mer est lié à l’augmentation du
volume de la mer et de l’érosion des dunes de sables par le vent et dynamique des courants
marins. Il est justifié que la végétation participe à la fixation des dunes de sables et leur
84
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
dégradation peut entrainer l’avancé de la mer. Des transects, représentés ci-dessous, ont été
tracé pour mesurer l’efficacité du bâti à maintenir le niveau des dunes de sables par rapport à
l’altitude. L’urbanisation de la bande est beaucoup plus présente à l’ouest de la ville. Les
lotissements élaborés sur ce site semblent ne pas épargner les dunes de sable comme on le
constate au niveau du transect 1. Ici le bâti présenté par la flèche rouge est très proche de la mer
et se trouve à 140 m de la mer. Au niveau des transects 4,5 et 6, la courbure des dunes de sables
est maintenue par la bande verte. Le bâtit au niveau des transect 4,5 et 6 se trouve
respectivement à 380 m, 313 m et 604 m.
85
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du littoral du département de Guédiawaye.
Carte 16: Transect réalisé afin d’analyser la topographie et de déduire la hauteur des dunes de sable (la flèche rouge marque le niveau du bâti ).
1 2 3
4 5 6
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
87
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
La construction d’infrastructure sur la bande verte est formellement interdite. Les terres sont
attribuées aux maraichers par des contrats verbaux. Cependant des personnes agissent
clandestinement en construisant des abris pour les poulaillers etc. Ainsi les zones maraichères
favorisent l’entretien des arbres et freinent l’extraction du sable marin.
Toutes les communes ont demandé à déclassées la partie qui leur concerne d’après la DEFCCS
pour la réalisation des projets structurants. Certains de ces projets sont déjà définis comme la
cité magistrat. D’autres déclassement sont définis et présentés comme suit :
La DEFCCS ne trouve pas l’intérêt de reboiser sur la bande verte avec le risque trop élevé de
déclassement au niveau de la zone. Pour les responsables de la DEFCCS reboiser serait une
perte de temps et d’argent sur cette bande verte qui disparaitra avec ces déclassements répétés.
88
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
- élaborer un arrêté portant interdiction des charretiers sur la VDN3 et la bande filaos ;
- faire une large diffusion de l’arrêté auprès du grand public et des médias ;
- faire appliquer les sanctions prévues par le code de l’environnement ;
- impliquer la police, le service d’hygiène et les services des eaux et forêts dans le
dispositif de gestion des déchets concernant la VDN 3.
- mettre des barrières physiques en béton au niveau de chaque voie d’accès à la plage
pour stopper le passage des charretiers;
- mettre des panneaux d’interdiction aux véhicules de traction animale à la VDN 3
- mettre des panneaux interdisant de déposer des ordures sur la VDN3;
- déployer des surveillants au niveau de chaque voie d’accès afin d’éviter que les
charretiers ne déversent leurs ordures à travers les barrières physiques en béton.
- impliquer les populations habitant aux alentours des voies d’accès à la plage
- impliquer les autorités administratives notamment le Préfet du département et les
différents Maires ;
- organiser des journées de nettoiement en synergie avec les acteurs locaux ;
- déployer les agents de façon permanente sur la bande verte ;
- trouver des points de chute hors de la VDN 3 pour capter les produits des charretiers ;
- identifier les zones de provenance des charretiers ;
- renforcer la collecte conventionnelle dans les zones de provenance des charretiers.
- Les agents tombe souvent malade vue la proximité des ordures souvent d’origine
animale surtout en période de l’hivernage.
89
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
On note aussi que les projets de nettoiement facilitent le reboisement et les futurs aménagements
prévus au sein de la bande verte.
90
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Suite aux différents entretiens entre les responsables des collectivités locales, le déclassement
de la bande verte est souhaité pour l’exécution des projets proposées. Ceci permettra en effet
de combler les déficits en équipement au niveau du département. La bande verte est un milieu
stratégique pour l’élaboration des projets de construction, de logement et d’infrastructure. Cela
permettra d’élargir leur domaine d’intervention.
La commune de Sam Notaire a des projets qui concernent l’habitation et les équipements. Des
opérations de déguerpissement des occupations irrégulières de bâtiments et d’espaces
maraichers devront suivre pour faciliter la planification de cette espace. Le secrétaire municipal
Mamadou Ka stipule que la VDN est une limite qui jouerait un rôle sur la fixation des dunes de
sable et de stopper dans ce sens l’avancé de la mer. Pour lui la bande verte ne fait pas partie du
domaine maritime et pourrait belle et bien être occupée. Avec l’implication des populations
notamment des OCB, la commune est parmi les participants du projet ECOPAS pour une
gestion inclusive et participative sur la bande verte.
On note une série de déclassement sur la bande verte avec la création des cimetières de
Guédiawaye, du dépôt du BRT, de la cité magistrat etc. Ce qui témoigne le besoin croissant en
espace dans une ville en plein essor en termes de modernité. Les collectivités territoriales ont
manifesté leur souhait pour le déclassement de leur emprise concernée, ce qui est un acte qui
favorise l’extension de leurs champs d’intervention pour la réalisation des projets de mise à
niveau en termes d’équipement. Cependant le projet ECOPAS soucieux des problèmes
écologiques s’allie avec l’Etat via la DEFCCS, les communes et les riverains. Cependant les
acteurs intègrent très peu le concept environnemental notamment l’avancé de la mer.
91
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Image 13: garage automobile et installation des laveurs automobile près de la VDN 3
92
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
La zone proche qui est riveraine avec 53 ménages qui représente 66% des ménages, ce
choix se justifie par rapport à la proximité de la zone d’étude. Ici les ménages sont
équidistants de 50 à 150 m avec une largeur de 200 m à partir de la bande verte. ils sont
plus impactés par la gestion de la bande verte et aussi il est intéressant de mesurer les
opportunités entre la population proche et la bande verte.
La zone éloignée qui se situe à 350 m de la zone d’étude avec une équidistance de 400
m. Ce choix s’explique par la faible relation entre la bande et les ménages. Ils
représentent 26% soit 21 ménages.
La zone très éloignée au nombre de 6 ménages ils se trouvent à 2000 m avec une
équidistance de 400 m. Les habitants de cette zone ont une relation avec la bande très
réduite. La bande verte de zone de transition à la recherche de détente ou de sport.
Nombre de ménage
Zone enquêtée enquêté par zone Nombre de ménage
enquété par zone
Eloigné 21
Proche 53 8% éloignée
26%
proche
Très éloigné 6 très eloignée
66%
Total général 80
93
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
94
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Total général 80
Les populations connaissent en effet le risque de se loger aux abords de la plage. La plupart
connaissent le rôle de la bande verte, soit 52 personnes sur 80 environ 64%. Sa libération pour
les divers aménagements est cependant décidée sans leur consentement. Seul le projet ECOPAS
a décidé d’intégrer les OCB seulement 5 associations collaboratrices. On remarque un
désintéressement des populations vis-à-vis de la bande qui pour elles, ne tardera pas à
disparaitre.
95
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
96
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Fréquence Nombre
2 à 3 fois par
Fréquentation dans la
mois 12
bande verte
2 à 3 fois par
semaine 29 29
Rarement 6 19
12 6
Toujours 19
2_3_Xmois 2_3_Xsemaine Rarement Tt_jours
Total général 66
Détente et sport 62 2%
3%
1% Au_activ_filao
Detente_sprt
élevage 1
elevage
Total général 66
Total général 14 0 2 4 6 8 10
97
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Les populations sont attentives concernant les projets qui s’effectuent et en cours. Elles sont au
contraire moins avisées sur les projets non démarrés. L’édification de la cité magistrat est plus
connue et les gens se plaignent du manque d’intégration des populations dans le projet vue la
forte demande en logement. Logiquement 81% du sondage n’est pas d’accord avec le projet
pour diverses raisons, d’abord pour la déforestation qui contribue à la dégradation de
l’environnement et ensuite pour l’écartement des populations dans les projets de logement.
81% Oui
Total général 80
41% Non
Oui 47 59% Oui
Total général 80
98
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CITE_MAGISTRAT 21
Cimetière et Dépôts Brt 5
CIMETIERE DEPOT_BRT 5
Cité magistrat 21
CIMETIERE 16
Total général 47 0 5 10 15 20 25
Oui 9 19%
Non
Oui
(vide) 81%
Total général 47
99
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littoral du département de Guédiawaye.
9.7.LE BATI :
Cet aspect nous permet d’observer la structure du bâti afin de mesurer le niveau des
constructions et justifier les besoins en matériaux plus particulièrement l’utilisation du sable
marin.
DUR SM_DUR
100
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Nombre de
caractère habitat
Étiquettes de lignes construction
Etage_1 5 Rdc
Etage_plus2
Etage_2 45
Etage_2
Etage_plus2 14
Etage_1
RDC 15
0 10 20 30 40 50
(vide)
Total général 79
Propriétaires 45 Locataire
44%
56% Proprietaire
Total général 80
Sur les 45 propriétaires les 35 ont confirmé d’utiliser le sable venant de la bande verte. Le
moyen de transport le plus utilisé est la charrette. Cependant 7 propriétaires affirment avoir
utilisé entièrement le sable de la bande verte comme matériaux. Parmi le groupe 4 propriétaires
l’ont utilisé en partie. Le reste au nombre de 24 l’ont utilisé occasionnellement. En somme 74%
des propriétaires ont utilisé le sable marin en provenance de la bande.
101
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
22%
Oui 35 Non
Oui
Total général 45 78%
0 5 10 15 20 25
102
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Utilisation du
utilisation du sable
Étiquettes de lignes sable
En partie 24 Occasionnelllement 4
Entièrement 7 Entierement 7
Occasionnellement 4 En_partie 24
Total général 35
0 10 20 30
Carte 18: utilisation du sable marin de la bande verte selon la localisation des ménages à
Guédiawaye
103
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
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Total
éloigné proche tr_eloigne général
Charretiers 2 2
Collecte UCG 21 50 6 77
Dépotoir sauvage filao 1 1
Total général 21 53 6 80
Source : mémoire Abdoulaye Ly ESEA 2021
Nous avons analysé la gestion des déchets ménagers selon les zones de choix. Il apparait
clairement sur cette analyse concernant les trois rubriques (charretiers, ramassage de l’UCG,
dépotoir sauvage) que la zone proche est principalement concernée. Malgré un taux de
couverture élevé des camions de l’UCG dans cette zone, 6% des ménages ont recours au dépôt
sauvage (2%) et aux charretiers (4%) qui sont les principaux responsables de l’insalubrité au
niveau de la bande verte. La zone éloignée et très éloignée sont entièrement couvertes par les
camions de l’UCG selon le sondage. De même les fréquences de pointage des camions de
l’UCG sont journalières. Cependant seulement 6% du sondage dans la zone proche affirme de
jeter leur ordure au niveau des camions de l’UCG deux à trois fois par semaine. Ceci peut être
expliqué par l’inaccessibilité de la zone par endroit du fait de l’absence d’artère routier et de
présence du sable pouvant gêner la circulation des camions.
104
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
proche éloigne
2%
4%
Charretiers
ramass_ucg
ramass_ucg
depotoire filao
depotoire filao
94% 100%
trés éloignée
ramass_ucg
depotoire sauvage
BD
100%
105
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
4% 2_3_par_semai 6% 2_3_par_semain
ne e
ts_jours ts_jours
96% 94%
106
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Réponse Nombre
Non 10
réponse oui non sur la
Oui 35
destination des gravats
Total général 45
22% Non
78% Oui
0 10 20 30 40
107
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
0 5 10 15 20 25
108
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
proche eloignée
3%
11% Devant_maison 0% Devant_maison
Filao 50% 50% Filao
Hors_quartier Hors_quartier
86%
trés éloignée
0% Devant_maison
Filao
100% Hors_quartier
Nous avons essayé de vérifier cette assertion en posant la question à savoir si l’embrun marin
causé autant de trouble avant 2005. En se basant sur les 53 ménages proches, 51 affirment avoir
perçu les effets de l’embrun marin moins nocifs sur les matériels avant 2005. En conclusion, la
végétation joue un rôle protecteur contre les phénomènes climatiques comme le vent
109
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Tableau 35: effets de l’embrun marin sur les ménages par zone
Faible 9 7 0 16
Moyen 2 11 0 13
Fort 1 33 0 34
Total général 12 51 0 63
Figure 15 : effets de l’embrun marin sur les ménages par zone
110
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Tableau 36: effet de l’embrun marin sur les ménages avant 2005
Nombre de
personnes
affectées en 2005 Étiquettes de colonnes
Étiquettes de Total
lignes éloigné proche tr_eloigne général
faible 7 50 0 57
moyen 5 1 0 6
Total général 12 51 0 63
Figure 16 : effet de l’embrun marin sur les ménages avant 2005
10 9
8 7
4
2
2
0
eloigne proche tr_eloigne
faible moyen
Les enquêtes ménage ont permis d’évaluer l’intérêt des populations sur la préservation de la
bande verte. Elle est une zone d’accès à la plage et un milieu de rejet de gravât et de déchets
ménagères à cause de l’inaccessibilité des bennes tasseuses pour la collecte des ordures. Les
enquêtés sont pour la plupart conscient des conséquences que peut provoquer la dégradation de
l’environnement par rapport au cas similaire dans les autres localités du littoral. On peut citer
la localité de Guet Ndar, à Rufisque, la Baie de Hann etc. Déjà avec la diminution du couvert
végétal, la dégradation des matériels de ménages et des matériaux de construction s’effectue
111
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
beaucoup plus rapidement. De ce fait s’installer sur le littoral signifie des dépenses
supplémentaires pour renforcer les matériaux de construction pour se protéger de l’embrun
marin et pour acquérir des matériels de qualité. De ce fait on remarque la construction de maison
moderne au niveau du littoral avec des populations plus aisées. On peut citer l’exemple des
nouveaux quartiers comme Cité Aliou Sow, la cité Gadaye, de la nouvelle cité des magistrats
etc. Sur cette logique on remarque à Guédiawaye, l’Habitat en hauteur s’affirme de plus en plus
en hauteur. Avec cette modernisation manifeste de la ville les matériaux de construction telle
que le sable sont souvent apportés par camion ou par charretier. Nous avons essayé de localisé
les zones qui utilisent le plus le sable du littoral de Guédiawaye et il s’avère que les nouveaux
quartiers ont la plus grande marge d’utilisation dans l’espace. Les autorités publiques ont
essayé de créer des dépôts de matériaux pour diminuer l’extraction du sable au niveau de la
bande verte.
112
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Dépôt BRT
113
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Pendant la saison des pluies en 2020, la VDN a subit une inondation qui a été causé par les
travaux de lotissement. Sous l’effet de la gravité la chaussée faisant face à la plage s’est effondré
du fait du sable très meuble dans un milieu fortement érodé. En plus de subir les effets de
l’érosion, l’établissement d’équipement sur le littoral pourrait engendrer un bouleversement du
processus naturel des éléments érosifs (ruissellement, tractation, dépôt). De ce fait, à défaut de
substitue de la bande verte, les sédiments n’auront pas d’obstacle pour se déposer avec les effets
de l’érosion éolienne. Ce qui explique les dépôts de sable sur les principales voies d’accès à la
VDN. En effet les dunes servaient d’accumulation pour les sédiments transportés par les
éléments océanographiques. La situation des dunes de sable sera déstabilisée avec les remblais
par des nouveaux lotissements en changeant l’écoulement naturel des eaux avec des
conséquences d’inondation et d’éboulement vue la qualité du sable. Les aménagements dans la
zone doit obéir à des normes environnementaux et équilibré entre l’habitat et la végétation afin
d’éviter les accidents. Cependant il faut prendre en compte que sa déforestation a été brusque
du fait des projets de viabilisations qui sont à terme. L’autre paramètre à prendre en compte
c’est les groupes de pression, les associations la société civile et les pouvoirs publics qui
s’impliquent dans la gestion.
La population de filaos a atteint sa durée de vie moyenne (50 ans). Ce processus naturel est
accompagné par l’ensablement appauvrissant le sol et empêchant le développement des plantes.
La zone des filaos est milieu de dépôt d’ordure ménagère et des ordures d’élevage. On assiste
à des décharges d’ordure créé par les populations et les charretiers. Le développement de la
population accroit les besoins et les rejets en ordure sont considérables. L’élevage urbain prend
de plus en plus de l’ampleur. Les éleveurs de poulet de chair et de bétail font appel au charretier
pour évacuer les fumiers avant de les jeter dans la bande. Les décharges de gravats se
114
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
répertorient un peu partout au niveau de la bande. Une pratique qui s’est multiplié avec les
nombreuses constructions et réfections de maison au niveau de la ville en plus des projets
d’équipement. Ces rejets urbains freinent considérablement le développement des plantes et
change la structure du sol. Le bétail est aussi très représenté et dominé par les bœufs qui trouvent
leur subsistance au sein de la bande verte. Il participe aussi à la dégradation de l’environnement.
Ces aspects dynamiques qui relèvent du comportement des populations et qui ne peuvent pas
être représenté sur la carte. Nous projetons que la surface de la tache urbaine doublera en 6 ans
c’est-à-dire en 2025 soit 70,6 hectare. Parallèlement, la surface de la végétation tendra vers la
disparition dans la même période soit 0,05 hectare restant en 2025.
Scénario 1
80,00
60,00
40,00
20,00
0,00
2020 2021 2022 2023 2024 2025
Des tentatives projets de reboisement ont été initiées par le service des eaux et foret. La structure
a renforcé l’introduction du palmier qui était présent dans les plantations. La zone favorisée se
trouve au de la VDN c’est-à-dire entre la mer et celle-ci. Cette zone a été choisie par l’Etat afin
de reverdir la bande et qu’elle puisse jouer sa fonction d’équilibre écologique dans le milieu.
115
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
La pression anthropique est très présente sur la bande. Elle est aussi un lieu privilégié de
dépotoir d’ordure car elle est éloignée des habitations et dépourvue d’éclairage public. Si en
cas de baisse de cette pression l’évolution de la bande entre 2008 et 2012 pourrait être un repaire
avec un taux de croissance égal à 0,5%. D’après ses calculs la bande connaitra une stabilisation
soit une augmentation de 0,44 hectare en 6 ans. Un chiffre insuffisant vue la rapidité de
l’urbanisation. En effet les zones de clairière connaitrons une diminution au profit de l’habitat
soit une augmentation de 36,19 ha entre 2025 et 2020 soit 9 ha par année. Des projets de
reboisement ont été initié reste à savoir leur efficacité.
Scénario 2
80,00
60,00
40,00
20,00
0,00
2020 2021 2022 2023 2024 2025
Une série de recommandations a été élaboré afin d’éviter et d’atténuer les conséquences
évoqués dans le scénario 1.
10.2. RECOMMANDATIONS
La bande verte doit être préservée et réaménagée afin de garder sa fonction première de
protecteur contre les aléas climatique et environnementale. Nous avons énuméré des séries de
recommandations pour une gestion efficiente au profit du développement durable :
116
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
117
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
119
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
CONCLUSION GENERALE
La bande verte de la ville de Guédiawaye n’échappe pas aux conséquences liées au
développement rapide de l’agglomération de la région de Dakar. La ville de Guédiawaye est
aujourd’hui dans un contexte de modernisation de son tissu urbain avec des besoins en
équipement et en logement. Les zones non aedificandi sont les principaux cibles et peuvent être
classées en deux catégories. Les premières représentent les zones basses inondables qui sont
ciblé par l’habitat irrégulier. Les deuxièmes sont celles qui sont classées par le gouvernement
pour des raisons écologiques. De ce fait la bande verte est une zone classée qui reste la seule
alternative pour le pouvoir publique afin de régler les contraintes de la planification de la ville
de Guédiawaye. Il s’avère que la ville manque d’espace pour son développement et son
extension. L’habitat en hauteur est un indicateur de cette tendance qui est en effet la seconde
phase de l’étalement de la ville avec le manque d’espace.
Par ailleurs la libération de l’emprise de la bande verte après déclassement peut être catégorisée
en trois phases
Cependant des occupations clandestines sont à signaler mais avec une marge d’occupation très
faible. Néanmoins on assiste à une reconversion de l’espace notamment sur la VDN 3 dans la
commune de Golf Sud et à Gadaye dans la commune de Wakhinane Nimzatt. Ces zones sont
très convoitées pour la qualité de l’air en face et de l’accessibilité améliorée par la VDN 3.
120
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Nous avons essayé d’analyser les raisons de la disparition progressive de la bande verte vis-à-
vis des activités qui s’y opère. En réalité elle offre des opportunités comme :
Pour résumé la bande verte subit les conséquences de l’urbanisation ce qui provoque sa
reconversion. Les autorités Etatique ne trouve pas l’intérêt de le préserver pour éviter de
dépenser de l’argent à perte. Elle est devenue une zone de projection pour la réalisation de
projets et programmes pour la satisfaction des communes riveraines de la bande verte.
Cependant les populations souhaitent sa restauration pour ses multitudes effets positif sur
l’amélioration des conditions de vie et de protection contre l’avancer de la mer.
Par conséquent à travers le projet ECOPAS, l’Etat souhaite en collaboration avec les
collectivités locales et les OCB ériger une nouvelle bande verte entre la VDN et la mer. Cette
espace suscite des interrogations sur la réussite du projet avec la proximité de la mer. Cependant
on y trouve de la végétation précisément des herbes qui fixent les quelque rares dunes le long
de la plage. Cette dernière est très dynamique avec un apport constant de sédiment né de
l’activité érosive combinée des courants marins et des vents dominant. L’ensablement de la
VDN en période de forte activité éolienne est témoin de la mobilité des dunes de sable. La
conséquence de leur mobilité est la progression du trait de côte et l’avancé de la mer vers les
terres habitées.
Les zones du littoral sénégalais sont confrontées à la progression de la mer sur le continent qui
est causée par le réchauffement global de la planète occasionnant la montée des eaux par la
fonte des glaciers au niveau des pôles. Nous pouvons citer le littoral de la ville de saint Louis,
de Mbour, de Rufisque, la baie de Hann, de Yoff etc. Des iles sont menacées de disparition si
le problème persiste notamment au niveau des iles du Saloum. A Guédiawaye cette activité de
la montée des eaux ne se fait pas encore sentir grâce au niveau actuel des dunes de sable.
Néanmoins notre étude a montré que la plage n’est pas statique et des initiatives pour la fixation
des dunes sont nécessaires afin de protéger les établissements humains. De ce fait
l’aménagement concerté de la bande verte doit se faire avec une planification objective prenant
en compte les préoccupations environnementales. Ainsi la modernisation de la ville de
Guédiawaye pendra en compte l’aspect environnemental pour une économie durable.
121
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
BIBLIOGRAPHIE
MULHP / République du Sénégal : Plan Directeur d’Urbanisme de Dakar et ses Environs
Horizon 2035, 76 p 2016,
DEFCCS : Document de travail sur les Forêts et la Foresterie en zones arides, Gestion des
plantations sur dunes, 52 p
Khady SARR : Erosion et pollution littorales l'exemple de la plage de Rufisque : (du Cap des
biches auxenvirons de Bargny) 117 p 1998,
Aminata Diop : Dynamique de l'occupation sol dans des niayes de la région de Dakar de
1954 à 2003: exemples de la grande niaye de Pikine et de la niaye de Yembeul 91 p 2006,
Patrick Baudot, impact de l’homme sur les milieux naturels : perceptions et mesures, 208 p,
1997
122
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
WEBBOGRAPHIE
le point info,: ce pillage organise de la bande des filaos de Guédiawaye, 10 novembre 2018 ,
Au-senegal.com : Pauline Sarr Zone des Niayes et filaos : on déboise et on reboise 10 mai
2019
123
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
ANNEXES
Annexe 1 :
QUESTIONNAIRE
124
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
125
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
126
Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Annexe 2 :
GUIDE D’ENTRETIEN
Mode de gestion de la bande de filaos par les services de la Direction des Eaux, Forêt,
Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS).
Si oui quelle est la nature des projets et qui sont les acteurs intervenant ?
Existe-t-il des relations entre les autres structures intervenant dans cet espace CL OCB ? Oui
non
Quelles sont les activités économiques qui sont permis dans la bande ?
Existe-t-elle des affectations de terrains dans la bande pour différent service : lotissement,
exploitation, autorisation d’occuper ?
Existe-t-il des projets programmes dans la bande ou en rapport avec la bande ? Oui non
Si oui quelle est La nature des projets programme en rapport direct avec la bande de filaos ?
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Les Impacts socio-économiques et environnementaux de la reconversion de l’emprise de la bande verte du
littoral du département de Guédiawaye.
Occupiez-vous de l’assainissement ?
Quelles sont les initiatives et les couts financiers pour l’entretien des infrastructures contre le
sable ?
Les opportunités économiques dans la bande verte ( les charretiers, les bouchers, les
éleveurs)
Pour les maraichers et les éleveurs Quel est le statut de vos terres ? Titre foncier attribution ou
affectation
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littoral du département de Guédiawaye.
Quels sont vos revenus sur votre activité ? Mensuel ? Journalier ? Annuel ? …
Nous pensons que le niveau de dépôt des ordures sur la bande est un indicateur de la gestion
des ordures ménagères confirmez-vous cette assertion ?
Quelle est la place du pré collecte dans le dispositif de l’UCG notamment avec les charretiers ?
Quelle est la nature de votre intervention vue que c’est une zone classée et que la zone est très
sensible vue la faiblesse de la régénération et du reboisement ?
Quelle est le niveau de fréquence de l’évacuation des ordures au niveau des ménages riverains
?
Quelle est l’impact du sable sur les activités surtout pour le trafic routier ?
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