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SUR
GNAKADJA Gérard
PLAN pages
Résumé ……………………………………………………………………... 3
1.0 Introduction …………………………………………………………. ……. 5
1.1 Problématique ……………………………………………………… 5
1.2 Démarche …………………………………………………………… 7
2.0 Situation actuelle du sous secteur pêches ………………………….. 7
2.1 Milieu physique ……………………………………………………… 7
2.2 Ressources halieutiques …………………………………………… 8
2.3 Populations de pêcheurs …………………………………………… 9
2.4 Tendances de la production ……………………………………….. 11
2.5 Valorisation des produits de pêche ………………………………... 13
2.6 Rôle de l’état …………………………………………….…………… 14
2.7 Programmes et projets en cours …………………………………… 15
3.0 Contraintes au développement du sous secteur pêches …………… 17
3.1 Problèmes d’ordre écologique ……………………………………… 17
3.2 Problèmes d’ordre institutionnel ……………………………………. 18
3.3 Problèmes d’ordre socio-économique ………………………………19
4.0 Propositions de stratégie de développement …………………………. 30
4.1 Politique de développement du secteur rural ……………………... 30
4.2 Politique de développement du sous secteur pêches ……………. 31
4.2.1 Approvisionnement …………………………………………… 32
4.2.2 Amélioration des conditions de vie et de travail des
communautés de pêche ……………………………………… 33
4.2.3 Renforcement des capacités organisationnelles et
institutionnelles ………………………………………………… 34
4.3 Principaux axes stratégiques…………………………………………. 35
4.3.1 Réorganisation de l’Administration des pêches…………….. 35
4.3.2 Développement et aménagement des pêches artisanales… 36
4.3.3 Développement durable de l’aquaculture……………………. 37
4.3.4 Meilleure valorisation des produits de pêche…………………38
4.4 Quelques propositions de projets…………………………………….. 41
5.0 Conclusion…………………………………………………………………… 43
Références bibliographiques……………………………………………… 44
Termes de mandat…………………………………………………………… 45
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RESUME
1.0 – INTRODUCTION
1.1 - Problématique
L’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie du Bénin . Elle
joue un rôle essentiel dans le processus de développement économique et social. Le
secteur rural, qui concerne 70 % de la population active, contribue pour 39 % à la
constitution du Produit Intérieur Brut (PIB), procure 90 % des recettes d’exportation
du pays, participe à hauteur de 15 % aux recettes de l’Etat et représente le cœur de
la croissance de l’économie nationale.
Le secteur agricole avec environ 400 000 exploitations, est caractérisé par la
prédominance de petites exploitations agricoles variant en moyenne entre 0,50 ha
dans la partie méridionale et 2 ha dans la zone septentrionale.
Le sous secteur pêches occupe plus de 43 000 pêcheurs dont près de 4000
opérant dans les eaux maritimes (3000 km2) et plus de 39 000 exploitent les eaux
continentales (fleuves, rivières, lacs, lagunes, barrages, retenues…) et produit
environ 42 000 tonnes par an de poissons, crustacés et mollusques. En tant que
composante essentielle du développement rural, le sous secteur pêches joue un rôle
primordial dans l’économie nationale compte tenu, de sa contribution à la réduction
du chômage et à la satisfaction des besoins des populations en protéines, mais
également aux possibilités de réduction du déficit de la balance commerciale.
En effet, les pêches font vivre en amont et en aval plus de 300 000 personnes,
touchant ainsi 25 % de la population occupée dans le secteur primaire.
Au Bénin, la consommation totale de poissons a varié entre 52 000 à 56 000
tonnes par année de 1995 à aujourd’hui. Environ 20 % de cette quantité de poissons
est d’origine maritime, 64 % proviennent des plans d’eau continentaux et le reste est
comblé par des importations.
La consommation béninoise de produits halieutiques per capita a très peu
évolué au cours de ces dernières années et est en moyenne de 9 kg / hab/an, ce qui
est bien faible par rapport aux normes de l’Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Etant donné l’offre actuelle de produits
halieutiques, la production annuelle nationale devrait être multipliée par 2 à 6 fois
pour satisfaire respectivement le seuil de carence et le seuil d’équilibre des
populations du pays.
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1.2 - Démarche
Une recherche bibliographique fouillée a permis de rassembler la plupart des
études disponibles sur la pêche au Bénin. L’analyse de cette importante
documentation a abouti à l’établissement d’un diagnostic provisoire de l’état des
lieux.
Ensuite, une tournée dans tous les départements du pays a été organisée en
vue de rencontrer les principaux acteurs et responsables des pêches et comprendre
leurs préoccupations. Cette visite de terrain a permis de confronter les résultats des
études et de la recherche bibliographique avec les réalités de terrain, d’appréhender
les particularités régionales ainsi que l’impact et la pertinence des orientations
stratégiques et des politiques gouvernementales sur le développement rural
notamment les pêches et l’aquaculture au niveau de chaque département. Un
rapport a été rédigé après la revue bibliographique et la première tournée à l’intérieur
du pays.
A la faveur des ateliers départementaux organisés à l’intention des principaux
acteurs et responsables du secteur de développement agricole et rural, les
principales conclusions du rapport rédigé après la revue bibliographique et la
première tournée à l’intérieur du pays ont été discutés et améliorés notamment les
aspects Contraintes, Solutions et Approches stratégiques.
Le présent rapport est le produit de toute cette démarche et s’articule autour
de trois points essentiels :
Le premier point fait l’analyse diagnostique du sous secteur pêches et de
l’aquaculture ;
• Le second point résume les contraintes au développement des pêches et de
l’aquaculture ;
• Le troisième point expose les propositions de stratégie de développement des
pêches et de l’aquaculture et fait ressortir quelques actions à mener.
Parmi les autres composantes de la faune marine, seules les crevettes font
l’objet d’une exploitation véritable et sont commercialisées sur le marché
international.
L’essentiel des activités de pêche continentale et d’aquaculture étant basé
dans le Sud-Bénin et faute de données statistiques fiables sur la pêche dans la
région septentrionale du pays, les données existantes sur les pêches continentales
et l’aquaculture concernent surtout le Sud-Bénin.
Les écosystèmes lagunaires du sud sont fréquentés périodiquement par des
espèces dulçaquicoles et marines.
Selon le Programme d’Aménagement des Zones Humides du Sud-Bénin
(PAZH, 1997), un total de 106 espèces de poissons réparties en 46 différentes
familles ont été recensées dans les principaux plans d’eau du Sud-Bénin. Parmi ces
poissons, les cichlidés constituent le groupe le plus important avec 10 espèces dont
7 sont principalement des tilapias essentiellement représentés par Sarotherodon,
melanotheron et Tilapia guineensis.
Dans le lac Nokoué et dans la lagune de Porto-Novo, 78 espèces de poissons
ont été identifiées soit 73,6 % de l’ensemble des espèces de poissons des zones
humides du Sud-Bénin. De même au lac Ahémé, l’ichtyofaune est variée et compte
71 espèces, soit 67 % de l’ensemble des espèces recensées.
Les différentes espèces identifiées présentent des statuts très variés.
Certaines sont capturées encore abondamment dans les pêcheries, d’autres le sont
moins, et d’autres encore se font rares (parfois très rares) en raison des
perturbations environnementales et ou de l’intensité de la pêche.
L’essentiel des pêcheurs opérant en mer est concentré dans les départements
de l’Atlantique et du Littoral (63 %) avec une cinquantaine de campements ; le port
de pêche de Cotonou mobilise à lui seul 27 % de l’effectif total. Avec 23 campements
et 1108 pêcheurs (31 % du total), le Mono connaît un regain d’activité, la population
de pêcheurs ayant augmenté de 27 % par rapport à 1993. L’Ouémé constitue le
département où la pêche maritime artisanale est à son niveau le plus faible malgré
l’augmentation du nombre de pêcheurs enregistrés entre 1993 et 1997 (35 %) . Cette
situation s’explique sans doute par le développement de l’érosion côtière et de la
pollution dans cette zone.
Au total, la pêche maritime béninoise reste dominée par les ghanéens,
l’intégration totale des nationaux à certaines filières porteuses n’ayant pas encore
réussi pour des raisons liées au manque de maîtrise des techniques les plus
performantes et aux difficultés d’accès au capital pour l’acquisition de certaines
unités de pêche dont la rentabilité financière est établie.
L’essentiel des 58000 pêcheurs exploitant les plans d’eau continentaux du
Bénin est concentré dans le sud où on dénombre 35000 pêcheurs en activité dont
29000 dans les eaux saumâtres et 6000 en eaux douces (Statistiques, Direction de
pêches).
Le lac Nokoué est exploité par près de 12000 pêcheurs appartenant aux
groupes ethniques Toffin (majoritaires et vivant dans les villages lacustres), Xwlah ,
Pédah, Aïzo (dans les villages périphériques). Plus de 10000 pirogues sont en
activité dans la zone. L’augmentation du nombre de pêcheurs observée au cours de
ces dernières années fait subir à ces ressources une forte pression d’où la nécessité
d’un contrôle strict des différents écosystèmes.
A la lagune de Porto-Novo, environ 5500 Toffin et Goun s’adonnent aux
activités de pêche. On note l’entrée dans la profession de nouvelles personnes. Les
parcs à branchages acadjas recouvrent la majorité de la superficie du plan d’eau.
Le lac Ahémé est le plan d’eau le plus intensément exploité ; La population
des pêcheurs en activité est de l’ordre de 8500 et est composée des groupes
ethniques Pédah, Plah et Watchi. Les parcs à branchages acadja et les barrages
(xha) occupent 80 % de la superficie du plan d’eau. Toute la population est
pratiquement occupée par ces activités, les pêcheurs les plus démunis ne trouvant
plus de place pour opérer avec les autres engins, préfèrent travailler dans les parcs
comme manœuvres pour un meilleur revenu.
11
Les 4300 pêcheurs qui opèrent dans la vallée de l’Ouémé sont en même
temps des agriculteurs. Environ 13 000 autres pêcheurs saisonniers s’ajoutent à eux
au début de la crue.
Faute de données fiables, il est difficile de préciser l’état de la pêche dans le
Centre et le Nord du Pays. On peut simplement dire sur la base des renseignements
recueillis sur le terrain que les populations des départements du Centre et du Nord
ne sont pas encore très actives en pêche et en aquaculture.
Ainsi, dans les départements du Zou et des Collines qui disposent de 4000 ha
de plans d’eau, la pêche constitue une activité secondaire pratiquée par environ
8000 pêcheurs avec une production moyenne annuelle estimée à 200 tonnes. La
pêche fluviale est exercée sur les plans d’eau tels que le Zou, l’Ouémé, l’Okpara et le
Couffo. La pêche lagunaire concerne le lac Célé, le lac Azili et le barrage de la
Société Sucrière de Savè (3S).
Dans le Borgou et l’Alibori, on compte 842 pêcheurs dont les ¾ sont des
pêcheurs étrangers venus des pays ci-après : Niger, Mali, Togo, Nigéria et Burkina
Faso. Les pêcheries se retrouvent notamment sur les plans d’eau tels que le fleuve
Niger,l’Okpara et l’Ouémé supérieur et accessoirement sur l’Alibori, la Sota, le
Mékrou et quelques barrages et retenues d’eau.
Dans l’Atacora et la Donga, arrosés par les deux principaux cours d’eau que
sont le Mékrou et la Pendjari, les activités de pêche sont mal connues et sont
dominées par des pêcheurs immigrés. Selon une étude de la FAO (Welcomme,
1971), la production totale de la Pendjari était de 135 tonnes avec un effectif de 65
pêcheurs.
décomposée en trois phases. Entre 1985 et 1991, les captures ont accusé une
hausse importante avant de commencer à chuter à partir de 1992. Une légère
reprise est notée depuis 1994.
Les eaux continentales du Bénin ont une valeur de production
exceptionnellement élevée, 1 tonne par hectare par an contre 200 à 250 kg/ha/an
pour les autres lagunes ouest-africaines en raison des conditions écologiques
favorables, mais aussi des techniques traditionnelles de pêche assez ingénieuses.
La pêche continentale fournit actuellement une production de 33000 tonnes
par an dont 6000 tonnes proviennent des acadjas. L’essentiel de ces captures est
fourni par les plans d’eau saumâtres (95 % du total soit 31000 tonnes). Le lac
Nokoué représente à lui seul plus de 69 % de la production totale (22000 tonnes).
Selon les statistiques de la Direction des Pêches, la production de ce plan
d’eau a connu de 1993 à 1996 une évolution ascendante passant de 18000 tonnes à
21900 tonnes. L’accroissement de cette production serait essentiellement due à
l’augmentation du nombre d’acadjas qui est passé de 589 (311,8 ha) en 1981 à 9078
(5931 ha) en 1996 et à l’optimisation de la technique d’exploitation des acadjas.
La production au niveau des autres plans d’eau saumâtres (lagune de Porto-
Novo, lac Ahémé, lagune côtière, sazoué) diffère d’un plan d’eau à l’autre, reste
relativement faible et ne dépasse guère 5000 tonnes par an.
En ce qui concerne les eaux douces, l’accroissement de la production noté au
lac Toho à partir de 1992 pourrait être lié à l’arrivée et à l’installation dans cette zone
de pêcheurs originaires de la région du lac Ahémé. L’évolution de la production au
niveau de la vallée de l’Ouémé a connu une baisse importante allant de 4000 tonnes
à 1565 tonnes de 1987 à 1992 suivie d’un accroissement de la production à partir de
1993 qui plafonne à 2800 tonnes.
Au niveau des autres plans d’eau douce, les captures sont généralement
faibles et restent en dessous de 500 tonnes.
Au total, on observe une tendance à la baisse des captures et à une
surexploitation des principaux plans d’eau. En effet, le nombre de pêcheurs ne cesse
d’augmenter alors que se stabilise la production.
L’aquaculture au Bénin est encore au stade embryonnaire et sa production
généralement mal connue est estimée à 650 tonnes par an (PAZH, 1997). Selon
(HOUNKPE, 1995), la production piscicole encore très mal évaluée est très modeste
variant de 3 tonnes/ha/an à 8,6 tonnes/ha/an.
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Manque de crédit pour la pêche/ • Mettre en place un système • Créer une banque de
pisciculture de crédit adapté aux activités développement agricole
de pêche/pisciculture et rural
Abandon du système traditionnel de • Valoriser les règles de gestion • Appuyer les chefs
gestion des plans d’eau traditionnelle des plans d’eau traditionnels à reprendre les
cérémonies traditionnelles
de gestion des eaux
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PECHE MARITIME
Insuffisance d’organisation de la • Dynamiser les structures
filière pêche maritime existantes et à créer
Difficulté de la traversée de la barre • Trouver une solution appropriée
au phénomène de la barre
Equipement des pêcheurs marins • Diversifier les engins de pêche
artisans non diversifié maritime artisanale
Destruction des filets des pêcheurs • Faire respecter la réglementation • Former et mettre à bord des
marins artisans et pillage des en matière de pêche maritime bateaux autorisés des
ressources par les bateaux observateurs
• Surveiller en permanence
les zones de pêche
• Baliser les zones de pêche
• Impliquer la marine militaire
dans les opérations de
surveillance
Pollution des eaux marines due aux • Relancer les travaux de la
rejets de phosphate de Kpémè commission inter-Etat de suivi de
(TOGO) la qualité des eaux marines entre
le Bénin et le Togo.
• Prendre les dispositions pour
limiter les pollutions éventuelles
• Procéder à l’analyse et à la
recherche dans les produits
halieutiques des substances
nocives à la santé des
populations
AQUACULTURE
Absence de recherche – • Introduire dans les structures • Elaborer une politique
développement en matière de compétentes un programme de cohérente de recherche en
pisciculture recherche appliquée pêche et aquaculture
• Créer et équiper un centre
de recherche
• Former les compétences en
matière de recherche en
pêche et aquaculture
• Créer et animer des unités
de démonstration en pêche
et en aquaculture
• Créer et équiper une cellule
départementale de suivi des
paramètres physico-
chimiques et biologiques
Insuffisance de moyens humains et • Restructurer le Centre de • Equiper le Centre de
techniques pour une bonne gestion Tohonou Tohonou en matériel
du Centre de Tohonou technique
• Définir les filières
• Recycler et affecter les
compétences nécessaires
Faible capacité technique et de • Elaborer des paquets
gestion des pisciculteurs technologiques par espèce de
poisson
• Poursuivre l’apport technique au
fonçage des trous à poissons • Former les pisciculteurs et
• Renforcer le niveau technique et ONG à la gestion d’une
la capacité de gestion des entreprise piscicole
pisciculteurs et des ONG
Non disponibilité des intrants • Redéfinir les systèmes d’élevage
piscicoles (alevins et aliments) à piscicole plus soutenables
coût réduit • Rechercher des souches de • Subventionner les activités
poissons adaptées à l'écologie piscicoles
du Mono – Couffo
• Produire des alevins et les rendre
disponibles aux pisciculteurs
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4.2.1- Approvisionnement
Pour diminuer la pression exercée sur les plans d’eau au Sud du Bénin,
l’Administration des pêches devra avec la participation des populations identifier et
promouvoir des activités alternatives économiquement viables.
En vue de garantir des revenus corrects aux pêcheurs, il est nécessaire de
prendre au sérieux le contrôle de leur nombre et des autres composantes de l’effort
de pêche.
La promotion de l’utilisation de la glace et de conteneurs isothermes tout au
long de la chaîne de production constitue une autre source d’accroissement des
revenus des intervenants de la filière.
Pour ce qui est des produits obtenus après traitement artisanal, il est
nécessaire d’améliorer les conditions de transformation, de stockage et de
conservation de manière à offrir aux consommateurs des produits de meilleure
qualité. Les lieux de transformation artisanale des produits halieutiques feront
progressivement l’objet d’aménagement intégré de manière à offrir les meilleures
conditions de travail et de sécurité aux femmes.
de protection et de surveillance des ressources des plans d’eau avec une forte
participation des communautés de pêche.
Dans le sud Bénin, il s’agit à court terme, de limiter le plus possible la pression
de pêche sur les plans d’eau et à long terme d’atténuer l’influence de la croissance
démographique sur l’exploitation des plans d’eau et de contrôler la densité de
pêcheurs. Les mesures pour y parvenir portent sur plusieurs aspects notamment la
réglementation et son application effective, les zones de pêche, les techniques et les
engins, la durée de l’effort de pêche, la limitation du nombre de pêcheurs, la
réduction des pertes à la commercialisation des produits de pêche et la taille des
produits de pêche commercialisés.
Pour favoriser une meilleure maîtrise de la gestion des ressources
disponibles, il est important que des actions concertées soient menées afin de
renforcer les capacités des communautés de pêche à accroître leurs revenus par
l’identification et la promotion d’activités économiquement rentables, autres que
celles liées à la pêche et susceptibles de constituer une alternative attrayante pour
elles. Les opportunités de reconversion des populations riveraines pourront être
évaluées dans les domaines de l’agriculture, la foresterie, l’élevage, le petit
commerce, l’éco-tourisme, l’artisanat et les petits métiers, etc.
Dans le Centre et le Nord du pays, le potentiel offert par les plans d’eau tels
que l’Ouémé, le Zou, le fleuve Niger et ses affluents, la Pendjari et l’Okpara est
assez important mais mal valorisé par les populations riveraines. Son exploitation
rationnelle contribuerait à accroître la production nationale de produits halieutiques et
à participer à la création d’emplois et de revenus. De même, les nombreux barrages
et retenues d’eau mis en place à des fins agro-pastorales, hydroagricoles et
hydroélectriques feront l’objet d’actions de promotion halieutique.
Il convient de procéder à l’évaluation de la richesse de ces plans d’eau et de
définir les systèmes d’exploitation rationnelle pour chacun d’eux.
Les communautés de pêche seront organisées de manière progressive afin de
prendre en main la gestion, par l’approche participative, des barrages et retenues
d’eau.
5.0- CONCLUSION
Il est aujourd’hui établi que la pêche joue un rôle socio-économique important
au Bénin. Cependant, elle ne reçoit pas encore toute l’attention que requiert sa
contribution au produit intérieur brut, à la sécurité alimentaire d’une bonne partie des
populations, à la sécurité et la paix sociale des populations.
Les principales contraintes qui freinent le développement harmonieux de ce
sous secteur ont été identifiées et quelques axes stratégiques sont proposés pour
réduire ou lever ces contraintes et favoriser un développement durable du sous
secteur. Ces axes stratégiques privilégient :
- la sécurité alimentaire
- l’accès aux facteurs de production et aux technologies appropriées
- le renforcement des capacités techniques et organisationnelles et
- la pratique des techniques écologiquement durables.
La mise en œuvre des actions proposées nécessitera des efforts
considérables de planification, de coordination, de concertation et de suivi. Des
mesures d’accompagnement seront requises pour les initier, leur offrir les points
d’appui et les leviers pour assurer leur évolution.
Il s’agira donc de concentrer les ressources sur les leviers de développement
qui paraissent les plus indiqués pour le court et moyen terme. Ainsi, il faudra éviter la
dispersion des efforts et agir notamment dans les domaines où les populations
concernées ont des capacités d’action plus grandes.
44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANONYME, 1996 - Plan de gestion des plans d’eau continentaux du Sud-Bénin.
Projet Pêche Lagunaire, Direction des Pêches (Ministère du
Développement Rural).
ANONYME, 1997 - Réglementation de la pêche continentale. Projet Pêche
Lagunaire - Direction des Pêches (MDR).
ANONYME, 1997 - Plan d’Aménagement pour la Gestion des Pêches Maritimes en
République du Bénin. Comité National Océanographique
(MENRS) – Direction des Pêches (MDR).
ANONYME, 1998 - Plan Directeurs des Pêches pour la République du Bénin.
Direction des Pêches (MDR).
ANONYME, 1997 - Programme d’Aménagement des Zones Humides du Sud-
Bénin. Rapport de formulation – ABE – CBDD.
ANONYME, 1999 - Lettre de Déclaration de Politique de Développement Rural.
Ministère du Développement Rural.
CARDER-MONO, 1999 - Appui à la production piscicole dans le département du Mono.
Document de la DCVP.
GBAGUIDI, A. 1990-1997- Statistiques des pêches continentales de 1989 à 1996 – Direction
des pêches (MDR).
GNAKADJA, G. 1998 - Rapport final du Projet "Amélioration des Conditions de vie des
Populations de la Sous-Préfecture Lacustre des Aguégués".
GNAKADJA, G. 1999 - Programme d’Appui à la Direction des Pêches dans le cadre de
l’exécution du Programme d’Aménagement des Zones Humides
du Sud-Bénin.
HOUNKPE, E. 1995 - La pêche (Rapport) – In : Etude du plan d’aménagement rural
du département du Mono en collaboration avec BDPA –
SCETAGRI-SOMUSFOR Bureau d’Etudes.
HOUNKPE, C. 1996 - Situation actuelle des méthodes de pêche controversées au
Sud-Bénin – Direction des Pêches (MDR).
KEBE, M. ANATO, C.B. Revue sectorielle de la pêche artisanale au Bénin.
et GALLENE, J. , 1997 Rapport technique du DIPA n° 105.
PAMR – MONO, 1999 Note interne / Projet d’Appui au Monde Rural : Développement
de la pisciculture dans le Mono – Propositions d’orientation.
ROCHE INTERNATIONAL, 1999 – Projet d’Aménagement des Plans d’eau au Sud du
Bénin. Rapport préliminaire interne / Pêche et Pisciculture.
45
1. faire le point sur l’évolution durant ces dernières années et sur la situation
actuelle dans les domaines des pêches continentales et de l’aquaculture ;
2. identifier les contraintes auxquelles font face actuellement les pêches
continentales et l’aquaculture et évaluer leur potentiel réel de
développement en examinant tous les facteurs y afférents ;
3. examiner les questions de professionnalisation des intervenants, du
développement du partenariat et de promotion de l’initiative privée ;
4. examiner l’appui aux filières par rapport aux pêches continentales et
l’aquaculture dans la sécurité alimentaire ;
5. analyser les conditions de développement à moyen terme de l’aquaculture
sur la base notamment de la production et la distribution d’alevins
assurées par le secteur privé, un redimensionnement et un renforcement
des stations piscicoles gouvernementales les plus aptes à assurer des
fonctions de recherche appliquée et de vulgarisation adaptées aux
potentialités du sous-secteur ;
6. en tant que spécialiste de son domaine, jeter un regard analytique sur les
questions suivantes pour faire ressortir un diagnostic spécifique au
domaine d’étude, pour montrer comment elles gênent (les contraintes) le
développement et pour proposer des lignes stratégiques. Il s’agit de :
- Législation foncière et relative aux organisations rurales ;
- Micro-finances et crédit rural, financement du secteur rural en général ;
- Institutions rurales ;
- Genre et développement, groupes sociaux défavorisés ;
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Qualifications :
Spécialiste en pêches continentales et aquaculture ayant une longue
expérience pratique dans le domaine de la définition des politiques et stratégies de
développement de ces secteurs notamment en Afrique.
Excellente connaissance du français.
Durée : 4 Semaines