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Le croissant (hilal) délimite le temps rituel (lune).

L'étoile à cinq branches symbolise les "cinq piliers de l'islam".

La spiritualité musulmane

I. Biographie de Mahomet

29 Août 570 après J.C. naissance de Muhammad à La Mecque, dans la province du


Hedjaz de l'Arabie appartenait au clan hachémite, de la tribu coréïchite, qui
revendique une descendance directe d'Ismaël, fils d'Abraham et prophète de
Dieu. Orphelin de père dès sa naissance, il perdit aussi sa mère dès son jeune âge.
Ce fut son grand-père qui s'occupa de lui après la mort de sa mère, et puis ce fut
au tour de son oncle Abû Tâlib.

Il débuta dans la vie comme un berger, puis il fit le commerce et devint un


négociant prospère. À 25 ans il épousa Khadidja, une veuve de beaucoup son aînée,
et leur union fut des plus heureuses. On l'appelait AI-AmTn pour son honnêteté
et son intégrité.

l'an 610 (apr. J.-C.) Vers l'âge de 40 ans, Muhammad développa un penchant
pour la méditation en solitaire. Et une nuit de décembre - dans la fameuse nuit
d'AI-Qadr du mois du Ramadan - il obtint sa première révélation. II se trouvait
dans la grotte du Mont Hirâ, près de La Mecque lorsque l'ange Gabriel lui apparut
dans un songe et lui récita les cinq premiers versets de la sourate 96. Suivit un
intervalle de six mois durant lequel le Prophète Muhammad ne reçut aucune
révélation. L'Ange lui apparut une seconde fois alors qu'il était assis le visage
couvert de son manteau, et lui récita le commencement de la sourate 74. La
révélation divine continua sans interruption pendant 23 ans.

Les premiers à l'avoir accepté furent : Khadidja, sa femme, Zaid, son esclave
affranchi, `Ali, son jeune cousin, et Abû Bakr, un ami. Au commencement il prêcha à
sa famille et à ses intimes, les exhortant à abandonner le polythéisme et le péché.
Il les invita à adorer Dieu l'Unique et à croire dans une vie future. Le mépris et le
scepticisme accueillirent ses paroles, et il lui fut conseillé d'abandonner cette folie
et de veiller à ses affaires.

Peu à peu cependant, les railleries et la compassion cédèrent la place à l'opposition


et à la colère ; et suivant un appel qu'il fit en 614 (apr. J.-C.) la persécution
commença sérieusement. Les premiers convertis, qui venaient pour la plupart de la

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couche la plus démunie de la société et les esclaves furent menacés, battus et
même mis à mort. Bilai, le premier africain à accepter l'Islam fut soumis à de
cruelles tortures dans un vain effort de lui faire renoncer à Dieu et Son Prophète.
Le Prophète Muhammad lui-même fut ridiculisé et insulté.

24 Septembre 622.En raison de l'hostilité de ces concitoyens, Mahomet quitte la


Mecque pour s'installer à Médine Cette émigration (hégire en arabe) marque le
véritable commencement de la nouvelle religion et le point de départ du calendrier
musulman. A Médine Mahomet organise sa première communauté de croyants, les
musulmans. Il décide que les croyants se tourneront vers le sanctuaire de la Kaaba,
à La Mecque, pour prier. Car selon ce qui lui révèle la voix divine, le sanctuaire a été
édifié par Abraham et son fils Ismaël, sur l'ordre d'Allah.

Plusieurs batailles ont lieu entre les musulmans et les adversaires du


Prophète, notamment les habitants de La Mecque, qui se soumettent en 630.

Mahomet meurt en 632, après avoir fait un pèlerinage à La Mecque.

Représentation ottomane du XVIIIe siècle de la mosquée sainte La Mecque.

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II. La valeur-clef de la spiritualité musulmane : la soumission
En schématisant on résume la spiritualité des trois grandes religions monothéistes :
le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam en disant que leurs valeurs-clefs c’est
l’obéissance pour les Juifs, la soumission pour les Musulmans, et l’Amour pour les
chrétiens.
En arabe « islam » signifie « soumission » : l’islam est la soumission volontaire à
Dieu. Le musulman (muslim) est celui qui s’en remet, qui s’abandonne à Dieu, se soumet à sa
volonté.
La soumission peut être vécue de manière passive avec plus ou moins de
résignation comme on le pense habituellement : Inch’Allah… Á la grâce de Dieu !...
Elle peut être vue comme un abandon, un lâcher-prise entre les mains de Dieu, un
acte de confiance en la vie et en Dieu, et c’est alors très moderne comme état d’esprit.
Elle peut-être vue, selon Tariq Ramadan1, comme une relation d’amour, un don total
de soi à Dieu qui permet d’accueillir sa paix et de vivre en paix avec soi-même, avec les
autres, avec l’univers. Pour lui, l’Islam est par essence une religion de paix, une recherche
perpétuelle de paix grâce à l’ouverture à Dieu : écoutons-le « le mot islãm dérive de la racine sa-
la-ma, qui signifie « paix », dont l’une des formes verbales se rapporte à la reddition, au sens de « don de soi ».
Ces deux acceptions principales donnent une idée plus juste, plus complète et plus profonde de la notion d’ islãm,
puisque l’acte de foi humain consiste à faire, en conscience et volontairement, un don de soi pour accéder à la paix
(avec le Divin et avec soi). »
« L’islãm est donc un acte de foi par lequel l’être humain se met en quête de la paix à laquelle Dieu l’invite
puisqu’Il lui demande de répondre à Son appel en Le priant, en L’aimant, en respectant les rituels et en faisant le
choix moral du bien et du juste. Il ne s’agit donc pas de perdre sa volonté, de nier sa liberté ou de renoncer à son
humanité : bien au contraire, il est question d’assumer son humanité et ses limites, d’user de sa liberté en toute
responsabilité et d’orienter sa volonté vers le choix de l’élévation et du bien. La paix avec Dieu et avec soi est au
prix de cet effort intellectuel et spirituel que le mot « soumission » ne traduit pas du tout. »

Réflexion :
«La « soumission » est-elle pour nous une valeur : « Par respect pour le Christ, soyez
soumis les uns aux autres, les femmes à leur mari, comme au Seigneur Jésus ! » Éphésiens 5.21
C’est une valeur si ça veut dire faire passer Dieu avant nous, sa volonté avant la nôtre,
faire passer les autres et leur volonté avant nous. C’est alors un acte d’amour.
Ce n’est pas une valeur si c’est s’écraser, renoncer à sa liberté de penser, d’agir et d’être
soi-même, si c’est subir la force de l’autorité ou les pressions de toute sorte.

Méditation :
Je me mets face à Dieu et en pensant à telle ou telle situation difficile que
je vis en ce moment, je dis à Dieu avec amour : « Que ta volonté se fasse ! »

1
Tariq Ramadan né le 26 août 1962 à Genève est Professeur d’Etudes islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (Oriental Institute, St Antony’s College-) et enseigne
également à la Faculté de Théologie d’Oxford. Il est Professeur invité à la Faculté d’Etudes islamiques (Qatar), à l’Université Mundiapolis (Maroc), où il enseigne la philosophie, et à
l’Université Perlis de Malaisie. Il est par ailleurs Senior Research Fellow à l’université de Doshisha (Kyoto, Japon), et directeur du Centre de Recherche sur la Législation Islamique et
l’Ethique à Doha (Qatar).

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III. Le Livre-Clef de l’Islam : le Coran :
Pour les Musulmans, le Coran est plus qu’un Livre et plus qu’un ensemble de message divins,
c’est la présence de Dieu, « l’incarnation » de Dieu oserions-nous dire nous chrétiens.

Le Coran2
Matériellement, le Coran réunit les révélations tenues pour avoir été reçues par Muhammad depuis 610 jusqu'à
sa mort en 632, soit approximativement 6400 versets. Il s'agit d'un ensemble de fragments de longueurs très
variables - de trois versets jusqu'à plus de cent parfois. Du vivant du Prophète, ces fragments étaient appris par
cœur et transmis oralement. Même s'il n'est pas exclu que des passages aient été notés sur des supports écrits, le
rôle de ces derniers a été secondaire. Le Coran a gardé ce caractère oral jusqu'à l'initiative officielle, généralement
attribuée au calife Uthman3 vers l'année 650, de mettre la totalité de son texte par écrit dans une version qui ferait
seule autorité.
Ce texte est découpé en 114 chapitres (sourates) répartis en fonction de critères que nous ne connaissons pas.
Leur contenu tient en quelques thèmes récurrents: exhortations à croire en un Dieu unique et à ses prophètes - soit
actuellement à Muhammad - et en la résurrection après la mort, pour le paradis ou l'enfer; récits relatifs aux
prophètes antérieurs (Abraham, Moïse, Jésus) venant illustrer la nécessité de suivre le message de Muhammad ;
dénonciation des incrédules, des Juifs et des chrétiens sur des points de foi ; prescriptions rituelles ou juridiques…
Pour les musulmans, le Coran constitue une parole intégralement. divine. Plus précisément, le dogme voit en
lui la manifestation terrestre d'une partie du Verbe divin, éternel et inaccessible à l'entendement humain. Il ne
constitue pas seulement un message, mais un mode de présence du divin. Le réciter - ainsi à l'occasion de
chaque prière rituelle - revient à se laisser traverser par cette présence divine.

Pour nous chrétiens la Bible n’est pas une dictée de Dieu mais la Parole Vivante de
Dieu : c’est Dieu qui a parlé autrefois à des hommes qui avaient leur culture, leur foi plus
au moins forte et plus ou moins juste, leurs défauts, leurs problèmes, leurs valeurs, leurs
convictions et c’est surtout Dieu qui nous parle à nous aujourd’hui à partir de ce qui a été
dit autrefois et écrit à une époque donnée dans un contexte donné. Donc pour nous lire la
Bible ce n’est pas être fidèle à la lettre des Écritures, de ce qui écrit, mais essayer de
comprendre ce que Dieu me dit à moi, nous dit à nous aujourd’hui à partir de ce qui est
écrit et qu’on doit interpréter. La meilleure manière actuellement de faire l’expérience de
la Bible comme Parole Vivante de Dieu, c’est de faire des partages d’Évangile : on voit
alors que Dieu parle à tous aujourd’hui et de manière différente et personnalisée pour
chacun.

IV. Les cinq piliers de la pratique rituelle des Musulmans :


1. Premier pilier : la profession de foi (arabe shahada)
Le premier de ces piliers est la profession de foi attestant la croyance en un dieu unique et la mission
prophétique de Muhammad :« Il n'y a pas de divinité hormis Dieu et Muhammad est son prophète. » Il
s'agit, d'abord, de réaffirmer l'unicité divine, principe cardinal de l'islam, puis la centralité de la mission
de « l'envoyé de Dieu ». Le musulman y exprime à la fois sa soumission à la transcendance de Dieu et
son attachement au Prophète. Le simple énoncé de cette profession de foi suffit, théoriquement, pour
adhérer à l'islam et faire partie de la communauté des croyants, la umma4. Elle jalonne la vie du musulman,
qui la répète ou l'entend en maintes occasions, jusqu'à l'heure de sa mort.
2
Définition de l’encyclopédie des religions sous la direction de Jean-Christophe Attias (Auteur) Esther Benbassa (Auteur) page 410
3
‘Uthmân ibn Affân, marchand prospère issu du clan des Umayyades est, selon la tradition, le premier Mecquois à s’être converti à l’islam, en 611. Il jouera également un rôle
déterminant dans l’institutionnalisation de la religion musulmane en élaborant notamment la version « définitive » du Coran, qu’on appelle la « vulgate ‘uthmânienne ».
4
Umma, (ou Oumma) désigne la nation (ou « grande nation ») des musulmans au-delà du pays où ils vivent et de la parcellisation des pouvoirs politiques qui les gouvernent.

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Pour nous chrétiens, on est de moins en moins dans la récitation à la lettre du Credo
même s’il reste la référence absolue qu’on proclame tous les dimanches et à l’occasion
de certains sacrements, on est de plus en plus dans l’appropriation intellectuelle du
Credo grâce à toutes les formations qui se sont développées ces dernières années et
grâce à la réflexion personnelle ou en groupe : on passe donc de la foi écrite et
proclamée à l’intelligence de la Foi ! Et surtout on encourage de plus en plus la foi
personnalisée où chacun dit ce qu’est la foi pour lui, par exemple à l’occasion du
baptême, de la confirmation… ou bien sûr dans tous les échanges de groupes. On est
dans une autre ère chrétienne que celle où on se contentait de réciter le catéchisme !
D’autre part, pour nous chrétiens Dieu est Un et Unique, mais il est comme le
Soleil : on peut le voir comme l’Astre lumineux qui brille là-haut dans le ciel, image du
Père ; comme les rayons qui font descendre le soleil sur la terre, images du Fils, et
comme l’effet de ces rayons sur la terre, comme lumière, chaleur, énergie, images de
l’Esprit. Un seul Dieu mais trois personnes, trois manières d’entrer en relation avec
l’Unique Dieu !
Adorer ce Dieu Un et Unique, c’est le prier et l’accueillir dans toute notre vie en
rejetant les faux dieux d’aujourd’hui : l’Argent, le Plaisir, les Idoles fabriquées pour
notre temps : les stars sportives ou artistiques ! L’Ego, le Désir, l’Envie, etc…
Méditation :

Je me mets face au Christ en regardant s’il est vraiment la « centralité », le


centre, le cœur de ma vie.

2. Deuxième pilier : la prière rituelle (arabe salat)


Le deuxième pilier est la prière rituelle, très précisément codifiée, que le croyant doit exécuter cinq fois par
jour. Il s'agit d'un ensemble d'unités gestuelles accompagnées de récitations du Coran et de courtes
formules fixes dites en arabe classique. Chaque unité gestuelle comprend une station debout, une
inclinaison, deux prosternations. Les cinq prières quotidiennes comprennent un nombre variable (deux,
trois ou quatre) d'unités gestuelles et ont lieu à des moments de la journée qui ne correspondent pas à des
positions axiales du soleil. Les musulmans doivent prier avant le lever du soleil, après son passage au
zénith, avant son coucher et après, et enfin la nuit tombée. La prière doit être accomplie en état de pureté
rituelle - d'où la nécessité de fréquentes ablutions -, la face tournée dans la direction de La Mecque, après
l'énonciation d'une intention explicite de prier. Il est recommandé, mais non obligatoire, de prier en groupe.
La pratique de la prière rituelle est un engagement exigeant, car elle mobilise un temps considérable (une
heure par jour au total), à des moments parfois peu commodes, comme l'aube. Elle exprime le point le plus
essentiel de la foi musulmane, ce qui justifie l'existence même du genre humain : la nécessité de se
remémorer Dieu, de Lui rendre grâce à chaque moment de la journée. Comme l'observance de ce rituel est
contraignante, le droit islamique prévoit des accommodements dans certaines circonstances, ainsi que la
possibilité de « rattraper » les prières non effectuées, soi-même ou via une tierce personne. Reste que
bon nombre de croyants passent outre cette obligation quotidienne. S'y ajoute la prière du vendredi midi,
que les hommes doivent faire à la mosquée. C'est une prière en commun, requérant un nombre minimum
de participants, accomplie derrière l'imam. Après une lecture du Coran, le prédicateur monte en chaire pour
délivrer un sermon, puis marque une pause, et en délivre un second. Ensuite, les fidèles prient ensemble.
Il existe une prière rituelle spéciale pour les morts, une autre pour les deux grandes fêtes annuelles, la fête
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de la rupture du jeûne du ramadan, et la fête du Sacrifice, qui s'effectue en commun, à la mosquée.
Hormis ces prières qui font partie de ses obligations cultuelles, le croyant peut effectuer des prières
surérogatoires, ou bien des supplications, ou d'autres formes de prières, comme celles que préconisent
les ordres soufis5.

Réflexion : A-t-on besoin pour bien prier d’accompagner la prière par des rituels
(ablutions, prosternations, se tourner vers la Mecque…) ? Á chacun de répondre. Par
contre, n’a-t-on pas besoin d’un cadre comme les Moines qui ont des offices à heure fixe
le jour, la nuit…

Méditation :
Je pense à mes rituels qui m’aident à prier et au cadre que je me donne
pour prier car si je ne prie que quand j’y pense ou quand j’en ai envie, peu à
peu la prière disparaît de ma vie.

3. Troisième pilier : l’aumône (arabe zakat)


Le troisième pilier est la purification rituelle par l'aumône légale. C'est une sorte d'impôt de solidarité
instauré au moment de la formation de l'islam qui, peu à peu, a été pratiquement délaissé. Aujourd'hui,
dans la grande majorité des: pays musulmans, l'impôt de type moderne, laïc, lui a été substitué.
Néanmoins, théoriciens de la justice sociale en islam et idéologues de l'économie islamique l'ont remise au
goût du jour. Ce qui permet aux ONG islamiques d'appuyer leurs appels de fonds sur cet exercice de
solidarité qui soude la communauté et promeut l'égalité absolue des hommes devant Dieu. De cette
manière, les musulmans sont régulièrement sollicités pour financer des actions en faveur des indigents,
des réfugiés et des orphelins.
Il existe une autre forme d'aumône, la sadaqa, qui n'est pas quantifiée dans les textes, comme l'est la
zakat. Elle s'applique : aux mêmes destinataires, et permet en outre de financer la construction de
mosquées, d'institutions d'enseignement, d'hôpitaux, etc. C'est la fraternité entre les musulmans qui est .
mise en avant dans ces rituels.

Tout cela bien sûr s’ajoute à ce qui est naturel et évident pour les Musulmans : le
don direct à des pauvres proches sur notre route et le devoir d’hospitalité.
Pour nous chrétiens, par-delà l’aumône aux pauvres, les dons qu’on peut faire à des
S.D.F. ou d’autres pauvres qui frappent à notre porte, par-delà l’hospitalité qu’on doit
vivre, aujourd’hui par exemple avec le problème des migrants, l’aumône, c’est l’ensemble de
nos dons aux Associations Caritatives, c’est notre participation financière à la vie de
l’Église : quêtes, denier de l’Église, c’est notre participation à tous les élans et tous les
mouvements de solidarité dans notre monde actuel. Mais c’est surtout vivre la Charité,
l’Amour réel de ceux à qui on donne, en essayant d’être des « Bons Samaritains », d’agir
pour les pauvres avec cette spiritualité.

Méditation :
Je pense à ceux pour qui j’essaie d’être le Bon Samaritain et je prie
pour eux !
5
Soufi : Que veut dire le mot soufi ? Il dérive du mot arabe safa ou saf, qui veut dire littéralement pur, c’est-à-dire pur de toutes distinctions et différences. Ce en quoi le mot signifie :
sage. Le soufisme est né intellectuellement en Arabie, développé avec dévotion en Perse et spirituellement achevé en Inde.

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4. Quatrième pilier : le jeûne (arabe al-siyam)
Le quatrième des cinq piliers est le jeûne du mois de ramadan, qui célèbre le souvenir de la
Révélation. Il est ordonné par le Coran (II, 183-187). Il consiste, chaque jour du mois, en une abstention de
toute nourriture, boisson ou relation sexuelle entre l'apparition et la disparition de la lumière du jour. La nuit
venue, tout redevient licite. Ce jeûne obéit à la même finalité que la prière rituelle. Pendant toute sa durée,
les croyants sont invités à se souvenir de leur radicale pauvreté et dépendance à l'égard de Dieu, à
approfondir leur vie spirituelle et à renforcer les solidarités sociales. Il s'agit d'une période forte dans
l'année, devenue un élément central de l'identité musulmane. Un mois durant, les énergies et les attentions
sont collectivement mobilisées. On s'abstient de choses matérielles pour se « remplir » en quelque sorte de
force dévotionnelle et de sentiment communautaire.
L'observance du jeûne est très suivie dans le monde musulman. Que ce soit sous la pression
sociale, pour respecter les coutumes religieuses ou par choix personnel, bon nombre de musulmans
« retournent » à la pratique religieuse pendant cette période. C'est un moment de recueillement, de retour
sur soi, de maîtrise de son corps et de ses passions, un moment pour lire le Coran. Le jeûne est un acte
de purification, il met l'accent sur la spiritualité des croyants et leur obéissance à Dieu. Mais c'est aussi
l'occasion de retrouvailles familiales et d’intense activité sociale, après le coucher du soleil, ce cycle
culminant le jour- de la rupture du jeûne.

Le Ramadan a donc une dimension spirituelle et communautaire et c’est cette


double dimension que nous vivons nous aussi à Carême en accentuant l’idée de conversion,
de jeûne de toutes les formes de péché, d’efforts, de vie évangélique et en accentuant
aussi l’idée de solidarité sociale et internationale en lieu avec des mouvements comme le
C.C.F.D.

Réflexion :
Le Jeûne et l’idée de privations volontaires pour une plus grande liberté
intérieure font-ils partie intégrante de notre spiritualité ?
Et travaillons-nous la « maîtrise de soi », de nos désirs, de nos instincts, de nos
passions, de notre vie, la maîtrise de soi étant le neuvième fruit de l’Esprit !
Écoutons Tariq Ramadan nous parler du jeûne :
« La vertu spirituelle du jeûne est fondamentale. En cessant de , répondre à ses besoins naturels et
humains (nourriture, boisson et sexualité), l'individu, par la maîtrise et la discipline, effectue un retour à soi, à son
cœur et cherche à s'approcher le plus possible du Divin et-de l'esprit, du souffle spirituel qui l'habite. Contre toute
les dépendances et les tentations consuméristes, le jeûne est une expérience de libération vis-à-vis de l'ego et de
l'avoir. Il marque une rupture par rapport à la vie normale, naturelle, et invite l'Homme à l'introspection, à la
méditation et à la générosité. C'est l'autre dimension du jeûne : un rapprochement avec les pauvres, les démunis,
les laissés-pour-compte.
En somme, le mois du Ramadan consiste, dans un même mouvement spirituel, en un travail sur soi et en
un don de soi. S'approcher de Dieu par le jeûne, c'est s'approcher des pauvres par le don. Les jours et les nuits
de ce mois sont bénis. Les fidèles sont invités à accompagner leur jeûne d'une maîtrise de leur vocabulaire, de
leurs émotions, de leur comportement, ainsi qu'à éviter les conflits et l’agressivité. »

Méditation :
Je laisse résonner en moi ces deux maîtres-mots d’une vraie
spiritualité (laïque, chrétienne, musulmane…) : travail sur soi et don de
soi !

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5. Cinquième pilier : le pèlerinage à la Mecque.
On doit le faire au moins une fois dans sa vie, sinon plus. C’est un temps-fort
spirituel et communautaire.

Réflexion :
L’intérêt d’un pèlerinage c’est de faire mémoire pour retrouver nos racines, tout
en vivant un temps-fort de foi, de vie spirituelle, et de vie communautaire. Le
pèlerinage va dans le même sens spirituel que les retraites dans un monastère ou
autre haut lieu sacré et que les temps-forts de toute sorte qu’on développe
actuellement même dans nos paroisses.

Réflexions :
Est-ce que je pratique pèlerinages, retraites, temps-forts ou autres pratiques
similaires pour vivre ce que Tariq Ramadan explique ainsi :
« Le pèlerinage implique de se mettre en route, de se détacher des liens terrestres pour revenir à
l’essentiel, au Centre, à son cœur. Il fait ainsi écho au voyage vers soi, puisqu’il s’agit de s’approcher de
Dieu qui « se place entre l’homme et son cœur » sourate 8 verset 24…
Au fond, comme l’indiquent les traditions mystiques, le pèlerinage représente le symbole de la vie
spirituelle qui exige la quête de Dieu, le détachement du monde, et le rapprochement avec l’Unique,
étape après étape, par les rites, l’effort, la discipline, par son Amour et pour son Amour. »

V. Les pratiques sociales


La « Chariah » c’est l’ensemble des règles qui régissent le comportement humain
dans la société et qui classent en cinq catégories les actes humains : un acte peut-être
obligatoire, préféré, détesté, interdit ou tout simplement permis, sans qualification
morale et légale particulière. Les actes obligatoires, c’est par exemple la pudeur, le
foulard, la viande halal6 »…
Les interdits, c’est l’alcool, la drogue, le porc, les intérêts financiers…
L’application des règles est plus ou moins vérifiée suivant les communautés et suivant les
pays. Malheureusement dans certains pays la « chariah » est présentée comme la Loi de
Dieu réduite au code pénal avec son lot de punitions inhumaines : la main coupée des
voleurs, les châtiments corporels, la lapidation suivant les fautes commises… alors
qu’elle devrait être présentée comme « le chemin qui mène à la source d’eau pure » selon
la signification littérale ou comme la « voie à suivre » pour rester fidèle aux principes et
aux finalités du Message islamique.
Pour nous dans nos sociétés laïques, on dissocie de plus en plus de comportement
moral et religieux individuel des règles de la vie en société alors que dans beaucoup de
pays musulmans la chariah, les règles de vie religieuses, réglemente encore la vie en
société !

6Le terme halal désigne le plus souvent les aliments — principalement d'origine animale — et les boissons autorisés dans le cadre de la charia. ... L'exemple le plus connu de nourriture
non halal (ou interdite) est la viande de porc.

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VI. Les pratiques spirituelles
Par delà les pratiques rituelles et les pratiques sociales proposées à tous,
certains musulmans visent plus, une relation plus forte, plus spirituelle avec Dieu, ils
visent ce que Tariq Ramadan appelle, « la sincérité et l’excellence » en cherchant
« l’accès au sentiment », à l’état du cœur qui « sent » et « voit » la Présence de Dieu
avec intensité au-delà du temps des rituels ».
« La sincérité ultime, l’excellence, est de se sentir en Présence de Dieu non comme un coupable
potentiel mais comme un être appelé et attendu. »
Cela est possible, « quand on s’élève vers Dieu pas seulement par les prescriptions rituelles, les
obligations et les interdits… mais par les actes surérogatoires, qui ne sont pas des obligations mais des
conditions de rapprochement. Alors le fidèle accède à l’Amour de Dieu. »
Ceux qui recherchent cette élévation vers Dieu rejoignent souvent des
cercles mystiques guidés par un maître spirituel ou des courants spirituels comme le
« soufisme », « la science des cœurs » ! Ces cercles, ces courants proposent des
moyens d’élévation spirituelle très variées mais parfois déviants suivant le maître qui les
anime.
Pour nous chrétiens, pour approfondir notre vie spirituelle nous avons plein de
groupes de partage et d’entr’aide qui peuvent nous aider ou nous pouvons adhérer à des
associations spirituelles en lien avec les grandes spiritualités carmélitaines,
franciscaines, salésiennes, jésuites, dominicaines, etc…

VII. Le Moyen-clef de la spiritualité musulmane : le « Jihad » : l’Effort ! Écoutons Tariq


Ramadan :
« On ne compte plus les livres où le jihâd est présenté comme la « guerre sainte » des musulmans.
Il serait pour eux ce que les Croisades furent pour les catholiques. Or jihâd signifie littéralement « effort » ; il
désigne tout ce qui est fait pour résister aux tentations ou états négatifs qui habitent les êtres humains ou
qui les environnent, d'une part, et pour promouvoir le bien, se réformer et réformer leur environnement,,
d'autre part. Il s'agit donc d'un double mouvement de résistance et de réforme : il existe un jihâd spirituel
contre l'ego et l'arrogance, des jihâd contre la pauvreté, le racisme ou la corruption, comme, il existe des jihâd
pour d'éducation, la justice sociale, l'égalité et la paix. Sur les quatre-vingts acceptions du mot, une seule,
renvoie à la guerre (qitàl) et impose des conditions strictes : la guerre n'est autorisée que dans la légitime
défense, si l'on est agressé ou colonisé, par exemple. »

Réflexion :
Ma vie spirituelle est-elle basée sur cette notion d’effort, d’effort de vie ?

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VIII. Conclusion :
Méditation sur les 99 plus beaux noms d’Allah pour l’adorer et l’imiter.
Ce chiffre est fondé sur un hadith du Prophète rapporté par Abu Hurayra :
"Certes Dieu a 99 noms, cent moins un. Quiconque les énumère entrera dans le Paradis ; Il est le singulier
(witr) qui aime qu’on énumère Ses noms un à un " (Boukhari)
Dis : « Invoquez Allah, ou invoquez le Tout Miséricordieux. Quel que soit le nom par lequel vous
l´appelez, Il a les plus beaux noms. » (Coran 17.110)
Al Asma ul Husna
Allah Dieu
‫هللا‬
Ar-Rahmān Le Tout-Miséricordieux
‫ال رحمن‬
Ar-Rahīm Le Très-Miséricordieux
‫ال رح يم‬
Al-Malik Le Souverain
‫ال م لك‬
Al-Quddūs Le Saint
‫ال قدوس‬
As-Salām La Paix
‫ال س الم‬
Al-Mu'min La Sauvegarde
‫ال مؤمن‬
Al-Mouhaymin Le Préservateur
‫ال مه يمن‬
Al-‘Aziz Le Tout Puissant
‫ي زال عز‬
Al-Jabbār Celui qui domine et contraint
‫ال ج بار‬
Al-Mutakabbir L'innaccessible
‫ال م ت ك بر‬
Al-Khāliq Le Créateur
‫ال خال ق‬
Al-Bāri’ Le Producteur
‫ال بارئ‬
Al-Musawwir Celui qui façonne ses créatures
‫ال م صور‬
Al-Ghaffār Qui absout beaucoup
‫ال غ فار‬
Al-Qahhār L'Irrésistible
‫ال قهار‬
Al-Wahhāb Le Très Généreux
‫ال وهاب‬
Ar-Razzāq Celui qui accorde la subsistance
‫ال رزاق‬
Al-Fattāh Celui qui accorde la victoire
‫ال ف تاح‬
Al-‘Alīm L'Omniscient
‫ال ع ل يم‬
Al-Qabid Celui qui retient et qui rétracte
‫ال قاب ض‬
Al-Bāsit Celui qui étend Sa générosité
‫ال با سط‬

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Al-Khāfid Celui qui abaisse
‫ال خاف ض‬
Ar-Rāfi‘ Celui qui élève
‫ال راف ع‬
Al-Mu‘izz Celui qui rend puissant
‫ال م عز‬
Al-Moudhill Celui qui humilie les fiers
‫ال مذل‬
As-Samī‘ L'Audient, Celui qui entend toute chose
‫ال سم يع‬
Al-Basīr Le Voyant, Celui qui voit toute chose
‫ال ب ص ير‬
Al-Hakam L'Arbitre
‫ال ح كم‬
Al-‘Adl Le Juste
‫ال عدل‬
Al-Latīf Le Bon dans l'épreuve
‫ال لط يف‬
Al-Khabīr Le Bien-Informé
‫ال خ ب ير‬
Al-Halīm Le Doux, le Très Clément
‫ال ح ل يم‬
Al-Adhīm L'Immense, l'Eminent
‫ال عظ يم‬
Al-Ḡafhūr Qui Pardonne
‫ال غ فور‬
Ash-Shakūr Le Très-Reconnaissant
‫ال ش كور‬
Al-'Ali L'Elevé
‫ال ع لي‬
Al-Kabīr L'Infiniment Grand
‫ال ك ب ير‬
Al-Hafīdh Le Gardien
‫ال ح ف يظ‬
Al-Muqīt Qui nourrit tout le monde
‫ال م ق يت‬
Al-Hasīb Qui règle le compte de tout le monde
‫ال ح س يب‬
Al-Jalīl Le Majestueux
‫ال ج ل يل‬
Al-Karīm Le Noble
‫ال كري م‬
Ar-Raqīb L'Observateur
‫ال رق يب‬
Al-Mujīb Celui qui exauce les prières
‫ال مج يب‬
Al-Wāsi‘ Le Vaste
‫ال وا سع‬
Al-Hakīm Le Sage
‫ال ح ك يم‬
Al-Wadūd Qui aime beaucoup
‫ال ودود‬
Al-Majīd Le Très Glorieux
‫ال مج يد‬

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Al-Bā‘ith Qui ressuscite
‫ال باعث‬
Ashahīd Le Témoin
‫ال شه يد‬
Al-Haqq Le Vrai
‫ال حق‬
Al-Wakīl Le Tuteur
‫ال وك يل‬
Al-Qawi Le Fort
‫ال قوي‬
Al-Matīn Le Robuste
‫ال م ت ين‬
Al-Wa'li Le Protecteur
‫ال ول ي‬
Al-Hamīd Le Louable
‫ال حم يد‬
Al-Muhsi Qui connaît les comptes de tous
‫ال مح صي‬
Al-Mubdi‘ L'Auteur
‫ال م بدئ‬
Al-Mu‘īd Qui fait rentrer tout le monde dans le néant
‫ال م ع يد‬
Al-Muhyī Qui donne la vie
‫ال مح يي‬
Al-Mumīt Qui donne la mort
‫ال مم يت‬
Al-Hayy Le Vivant
‫ال حي‬
Al-Qayyūm L'Immuable
‫ال ق يوم‬
Al-Wājid Qui existe
‫ال واجد‬
Al-Mājid L'Illustre
‫ال ماجد‬
Al-Wāhid L'Unique
‫ال واحد‬
As-Samad L' Eternel Seigneur
‫ال صمد‬
Al-Qādir Le Déterminant
‫ال قادر‬
Al-Muqtadir Le Tout Puissant
‫ال م ق تدر‬
Al-Muqaddim Qui a tout précédé
‫ال م قدم‬
Al-Mu’akhir Qui sera après tout
‫ال مؤخر‬
Al-Awwal Le Premier, dont l'existence n'a pas de début
‫األو ل‬
Al-Ākhir Le Dernier, dont l'existence n'a pas de fin
‫اآلخ ر‬
Adh-Dhāhir L'Extérieur, l'Apparent
‫ال ظاهر‬
Al-Bātin L'Intérieur, le Caché
‫ال باطن‬

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Al-Wāly Le Monarque
‫ال وال يي‬
Al-Muta'āli Le Sublime
‫ال م ت عال ي‬
Al-Barr Le Bienfaiteur
‫رال ب‬
At-Tawwab Qui ne cesse d'accueillir le repentir
‫ال تواب‬
Al-Muntaqim Le Vengeur
‫ال م ن ت قم‬
Al-Afuww L'Indulgent
‫ال ع فو‬
Al-Ra’ūf Le Bienveillant en grâce
‫ال رؤوف‬
Mālik-ul-Mulk Le Maître du Pouvoir
‫ال م لك مال ك‬
Dhul-Jalāli-wal-Ikrām Détenteur de Majesté qui mérite d'être
‫اإلك رام و ال ج الل ذو‬ Exalté
Al-Muqsit L'Equitable
‫ال م ق سط‬
Al-Jāmi‘ Le Rassembleur
‫ال جامع‬
Al-Ḡhani Le Riche par excellence
‫ال غ ني‬
Al-Mughni Qui satisfait les besoins de Ses créatures
‫ال م غ نى‬
Al-Māni‘ Le Défenseur
‫ال مان ع‬
Ad-Dār Qui peut nuire (à ceux qui L'offensent)
‫ال ضار‬
An-Nāfi‘ L'Utile
‫ال ناف ع‬
An-Nūr La Lumière
‫ال نور‬
Al-Hādi Le Guide
‫ال هادي‬
Al-Badī‘ L'inventeur
‫ال بدي ع‬
Al-Baqi Le Permanent
‫ال باق ي‬
Al-Wārith L'Héritier
‫ال وارث‬
Ar-Rashīd Qui agit avec droiture
‫ال ر ش يد‬
As-Sabur Le Patient
‫ال ص بور‬

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