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Notion de groupe

1-) Sur IR on définit la loi ∗ par a ∗ b = a + b + ab.


(IR, ∗) est-il un groupe ?
––––––––––––––––
→ La loi ∗ est une LCI dans IR car l'addition et la multiplication sont des LCI dans IR.

→ ∀(a, b)∈IR2, b ∗ a = b + a + ba = a + b + ab = a ∗ b.
Donc ∗ est commutative .
Note: la commutativité n'est pas nécessaire dans la structure de groupe.
Cependant, si la loi est commutative, cela simplifie la recherche de l'élément neutre
et du symétrique d'un élément.
→ ∀(a, b, c)∈IR3, (a ∗ b) ∗ c = (a + b + ab) ∗ c = a + b + ab + c + (a + b + ab)c
(a ∗ b) ∗ c = a + b + ab + c + ac + bc + abc
(a ∗ b) ∗ c = a + b + c + ab + bc + ca + abc
et a ∗ (b ∗ c) = a ∗ (b + c + bc) = a + b + c + bc + a(b + c + bc)
a ∗ (b ∗ c) = a + b + c + bc + ab + ac + abc
a ∗ (b ∗ c) = a + b + c + ab + bc + ca + abc
Donc ∗ est associative .

→ On cherche s'il existe e dans IR tel que: ∀x∈IR, x ∗ e = x (E1).


(On sait que, dans ce cas, on aura e ∗ x = x car la loi est commutative).
(E1) est une équation d'inconnue e.
(E1) ⇔ ∀x∈IR, x + e + ex = x.
(E1) ⇔ ∀x∈IR, e(1 + x) = 0.
(E1) ⇔ e = 0.
La loi ∗ admet donc 0 comme élément neutre .

→ x∈IR est inversible par rapport à la loi ∗ ssi il existe x'∈IR tel que: x ∗ x' = 0 (E2).
(On sait que, dans ce cas, on aura x' ∗ x = 0 car la loi est commutative).
(E2) est une équation d'inconnue x'.
La loi ∗ étant associative, on sait que cette équation admet au plus une solution.
(E2) ⇔ x + x' + xx' = 0.
(E2) ⇔ x'(1 + x) = -x.
-x
→ Si x est différent de -1, alors (E2) ⇔ x' = .
1+x
→ Si x = -1 alors (E2) est impossible.

Donc (IR, ∗) n'est pas un groupe (car -1 n'a pas de symétrique) .

Corrigés des exercices sur les groupes --*-- Page 1


x+y
2-) I = ]-1; 1[. On définit sur la loi ⊥ par x ⊥ y = .
1 + xy
a-) Vérifier que ⊥ est bien une loi interne sur I.
b-) Montrer que (I, ⊥) est un groupe abélien.
c-) [0; 1[ est-il un sous groupe de I ?
- 1; 1 est-il un sous groupe de I ?
d-)  
 2 2
––––––––––––––––
x+y
a-) On veut montrer que: ∀(x, y)∈I2, x ⊥ y = ∈ I.
1 + xy
 ]-1, 1[ → IR
Pour tout y de ]-1, 1[, on considère ϕy:  x → x + y


1 + xy
1(1 + xy) – (x + y)y 1 – y2
∀x∈]-1, 1[, ϕy'(x) = = > 0 car y∈]-1, 1[.
(1 + xy)2 (1 + xy)2
-1 + y 1+y
lim + ϕy(x) = = -1 et lim – ϕy(x) = =1
x → -1 1–y x→1 1+y
ϕy est continue et strictement croissante sur ]-1, 1[.
Elle établit une bijection de ]-1, 1[ sur  lim + ϕy(x), lim – ϕy(x)  = ]-1, 1[.
 x → -1 x→1 
Donc: ∀y∈I, ∀x∈I, x ⊥ y ∈ I .
Par suite, ⊥ est bien une LCI sur I.

y+x x+y
b-) → ∀(x, y)∈I2, y ⊥ x = = = x ⊥ y. Donc ⊥ est commutative .
1 + yx 1 + xy
x+y
+z
x+y 1 + xy x + y + z + xyz
→ ∀(x, y, z)∈I3, • (x ⊥ y) ⊥ z = ⊥z= =
1 + xy x+y 1 + xy + xz + yz
1+ ×z
1 + xy
y+z
x+
y+z 1 + yz x + y + z + xyz
• x ⊥ (y ⊥ z) = x ⊥ = =
1 + yz y+z 1 + xy + xz + yz
1+x×
1 + yz
Donc ⊥ est associative .

→ On cherche s'il existe e∈I tel que ∀x∈I, x ⊥ e = x (E1).


x+e
(E1) ⇔ ∀x∈I, =x
1 + xe
(E1) ⇔ ∀x∈I, x + e = x + x2e (car 1 + xe ≠ 0 sur I)
(E1) ⇔ ∀x∈I, e(1 – x2) = 0
(E1) ⇔ e = 0 et 0∈I
Par suite: 0 est élément neutre dans I .

→ Soit x un élément quelconque de I, on cherche s'il existe x'∈I tel que: x ⊥ x' = 0 (E2).
x + x'
(E2) ⇔ =0
1 + xx'
(E2) ⇔ x' = -x (car 1 + xx' ≠ 0 sur I et ∀x∈ ∈I, -x∈
∈I)
Par suite: tout élément x de I admet pour symétrique -x

On en déduit que (I, ⊥) est un groupe abélien

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c-) → [0, 1[ est inclus dans I.
→ Le neutre 0 de ⊥ appartient à [0, 1[.
x+y
→ [0, 1[ est stable par ⊥ car ∀(x, y)∈([0, 1[)2, x ≥ 0 et y ≥ 0 ⇒ x ⊥ y = ≥0
1 + xy
et, comme x ⊥ y ∈ I, alors x ⊥ y ∈ [0, 1[.
1 1
→ Mais ∈ I alors que son symétrique - ∉ I.
2 2
Par suite: [0, 1[ n'est pas un sous-groupe de (I, ⊥) .

→ - 1, 1 est inclus dans I.


d-)  2 2
 
Le neutre 0 de ⊥ appartient à - , .
1 1

 2 2
∀x∈- , , -x∈- , .
1 1 1 1

 2 2  2 2
Mais - ,  n'est pas stable par ⊥.
1 1

 2 2
1 1
+
1  1 1
= ∉- , 
1 1 2 2 4 1 1
En effet, ∈- ,  et ⊥ =
2  2 2 2 2 1 1 5  2 2
1+ ×
2 2
- 1, 1 n'est pas un sous groupe de (I, ⊥) .
Par suite:  2 2
 

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3-) Sur E = IR – {1}, on définit la loi • par a • b = a + b – ab.
a-) Montrer que la loi • est bien une loi interne sur E.
b-) Montrer que (E, •) est un groupe abélien.
(Préciser l'élément neutre et le symétrique de chaque élément).
 (E, •) → (IR*,× ×)
c-) Soit ϕ : 
 x   → 1–x
Montrer que ϕ est un isomorphisme de groupes et préciser ϕ-1.
d-) Calculer (1 – 2)1 – 1 +  et en déduire (2) •   • – .
3 8 3 8
 4 9    9
4
f-) → ]1, +∞ ∞[ est-il un sous-groupe de (E, •) ?
→ Même question pour ]-∞ ∞, 1[.
→ Même question pour ]-1, 1[.
––––––––––––––––
a-) On veut montrer que: ∀(a, b)∈E , a • b ∈ E.
2

Or, a•b=1 ⇔ a + b – ab = 1
a•b=1 ⇔ ab – a – b + 1 = 0
a•b=1 ⇔ a(b – 1) – (b – 1) = 0
a•b=1 ⇔ (a – 1)(b – 1) = 0
a•b=1 ⇔ a = 1 ou b = 1
a≠1
Par suite:  b ≠ 1 ⇒ a•b≠1

Donc: • est bien une LCI sur E .

b-) → ∀(a, b)∈ E2, b • a = b + a – ba = a + b – ab = a • b.


Donc • est commutative .

→ ∀(a, b, c)∈ E3, (a • b) • c = (a + b – ab) • c = a + b – ab + c – (a + b – ab)c


(a • b) • c = a + b – ab + c – ac – bc + abc
(a • b) • c = a + b + c – ab – bc – ca + abc
et a • (b • c) = a • (b + c – bc) = a + b + c – bc – a(b + c – bc)
a • (b • c) = a + b + c – bc – ab – ac + abc
a • (b • c) = a + b + c – ab – bc – ca + abc
Donc • est associative .

→ On cherche s'il existe e dans E tel que: ∀x∈E, x • e = x (E1).


(E1)⇔ ∀x∈E, x + e – ex = x.
(E1)⇔ ∀x∈IR, e(1 – x) = 0.
(E1)⇔ e = 0 et 0∈E (car 0 ≠ 1).
La loi • admet donc 0 comme élément neutre .

→ x∈E est inversible par rapport à la loi • ssi il existe x'∈E tel que: x • x' = 0 (E2).
(E2) ⇔ x + x' – xx' = 0.
(E2) ⇔ x'(1 – x) = -x.
-x
(E2) ⇔ x' = car x ≠ 1.
1–x
x'∈E car x' = 1 ⇔ -x = 1 – x ⇔ 0 = 1 ce qui est impossible.

Par suite, (E, •) est un groupe abélien .

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c-) α-) ]1, +∞[ ne contient pas l'élément neutre 0 de la loi •
donc ce n'est pas un sous-groupe de (E, •).
β-) → ]-∞, 1[ ⊂ E.
→ ]-∞, 1[ ≠ ∅ car 0∈]-∞, 1[.

]-∞, 1[ → IR
→ ∀b∈]-∞, 1[, on considère la fonction ϕb: 
 x → x • b = (1 – b)x + b

ϕb'(x) = 1 – b > 0 donc ϕb est strictement croissante.


Quand x varie de -∞ à 1, ϕb(x) = x • b varie de -∞ à 1.
Donc ∀(b, x)∈]-∞, 1[2, b • x ∈]-∞, 1[.
→ Soit x un élément quelconque de ]-∞, 1[, on considère la fonction
 ]-∞, 1[ → IR
ψ:  x → x' =
x


x–1
-1
ψ'(x) = < 0 donc ψ est strictement décroissante.
(x – 1)2
Quand x varie de -∞ à 1, x' = ψ(x) varie de 1 à -∞.
Donc ∀x∈]-∞, 1[, x'∈]-∞, 1[.
Par suite, ]-∞, 1[ est bien un sou-groupe de (E, •).

- ∈]-1, 1[ mais -  • -  = - ∉]-1, 1[


1 1 1 5
γ-)
2  2  2 4
donc ]-1, 1[ n'est pas un sou-groupe de (E, •).

d-) → ∀x∈E, x ≠ 1 donc 1–x ≠ 0.


Par suite, ϕ est bien une application de E dans IR* .

 ϕ(x • y) = 1 – (x • y) = 1 – x – y + xy
→ ∀(x, y)∈E2, 
 ϕ(x) × ϕ(y) = (1 – x)(1 – y) = 1 – x – y + xy
Par suite, ∀(x, y)∈E2, ϕ(x • y) = ϕ(x) × ϕ(y)
Donc: ϕ est un morphisme de (E, •) dans (IR*, ×) .

→ ∀b∈IR*, ϕ(x) = b ⇔ 1 – x = b ⇔ x = 1 + b avec 1 + b dans E car (1 + b ≠ 1).


Par suite, ϕ est bijective donc ϕ est un isomorphisme de (E, •) sur (IR*, ×)
 IR* → E
et ϕ–1:  Attention! ϕ ≠ ϕ–1
 x → 1 – x

(1 – 2)1 – 1 +  = (-1) × ×


3 8 1 17 17
e-) =-
 4 9 4 9 36
Or: (1 – 2)1 – 1 +  = ϕ(2) × ϕ  × ϕ-  = ϕ 2 • • - 
3 8 3 8 3 8
 4 9 4  9  4  9
Par suite: 2 • • -  = ϕ–1-  = 1 + =
3 8 17 17 53
4  9  36 36 36

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f-) → Le neutre de (E, •) est 0 et il n'appartient pas à ]1, +∞[
donc ]1, +∞[ n'est pas un sous-groupe de (E, •) .

→ • ]-∞, 1[ ⊂ E.
• 0∈E donc E ≠ ∅.
• ∀(a, b)∈(]-∞, 1[)2, a • b = a(1 – b) + b – 1 + 1 = 1 – (1 – b)(1 – b) ∈]-∞, 1[
(On peut aussi étudier fb(a) = a + b – ab = (1 – b)a + b sur ]-∞, 1[ avec b∈]-∞, 1[.
Comme, fb(]-∞, 1[) = ]-∞, 1[, l'intervalle proposé est stable par •).
 ]-∞, 1[ → IR
a
• ∀a∈]-∞, 1[, a' = et l'étude de g:  a → a donne g(]-∞, 1[) = ]-∞, 1[.
a–1 

a–1
Donc ]-∞, 1[ est un sous-groupe de (E, •) .

→ L'étude de la restriction de la fonction fb ci-dessus à ]-1, 1[ donne fb(]-1, 1[) = ]2b – 1, 1[.
1
Or 2b – 1 ≥ -1 ⇔ b ≥ 0 donc si on prend b = - alors f-1/2(]-1, 1[) = ]-2, 1[ ⊄ ]-1, 1[.
2
- 1 • - 1 = - 1 – 1 – 1 = - 5 ∉]-1, 1[ donc ]-1, 1[ n'est pas stable par •.
 2  2
    2 2 4 4
Par suite, ]-1, 1[ est un sous-groupe de (E, •) .

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