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Chapitre 2

Équations et inéquations

2.1 Équations et inéquations


2.1.1 Étude du polynôme du premier degré
Un polynôme du premier degré s’écrit sous la forme : P1 (x) = ax + b, où a et b sont deux nombres réels
donnés.
La représentation graphique associée à un polynôme du premier degré P1 (x) est une droite (D) (non verticale)
d’équation y = ax + b.

Remarque 2.1
L’équation d’une droite verticale est donnée par x = c où c est une constante réelle. D’une manière générale
l’équation d’une droite est : ax + by = c et les trois coefficients a, b, c sont définis à un facteur près.

Définition 2.1
Soit (D) la droite d’équation : y = ax + b.
Le coefficient a de x s’appelle pente ou coefficient directeur de la droite (D).
b est l’ordonnée à l’origine de (D).

Proposition 2.1
L’équation d’une droite (D) passant par deux points A(x1 , y1 ) et B(x2 , y2 ), avec x1 6= x2 est donnée par
y2 − y1
y − y1 = (x − x1 ).
x2 − x1

Cas particuliers :
• Droite parallèle à l’axe des ordonnées : Tous les points d’une telle droite ayant même abscisse x0 , une
équation sera de la forme : x = x0 .
• Droite parallèle à l’axe des abscisses : Tous les points d’une telle droite ayant même ordonnée y0 , une
équation sera de la forme : y = y0 .

Exemple 2.1

1. Déterminer l’équation de la droite (D) passant par les deux points A(−1; 3) et B(2; −3)
2. Déterminer l’équation de la droite (D) passant par le point A(2; 3) et de coefficient directeur a = 2.

Réponse :
1. L’équation de la droite (D) passant par les deux points A(−1; 3) et B(2; −3) est :
−3 − 3
y−3 = (x − (−1)) c’est-à-dire y = −2x + 1.
2 − (−1))
2. L’équation de la droite (D) passant par le point A(2; 3) et de coefficient directeur a = 2 est :
y = 2x + b tel que 3 = 2 ∗ 2 + b c’est-à-dire b = −1 donc y = 2x − 1

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2.1.2 Equation et inéquation du premier degré à une inconnue
Étant donné une variable x , on appelle équation (respectivement inéquation) en x toute égalité (respecti-
vement inégalité) faisant intervenir des expressions algébriques dépendant de x (x est appelée inconnue de
l’équation (respectivement de l’inéquation)).
Après simplification une équation (respectivement une inéquation) s’écrit sous la forme ax + b = 0 (respec-
tivement ax + b < (>, 6, >)0).
Si a 6= 0 l’ensemble de solution de l’équation ax + b = 0 est S = { −b
a }.
Si a = 0 et b 6= 0, l’équation n’admet pas de solution. On dit que S est vide : S = ∅.
Si a = 0 et b = 0, tous les nombres réels sont solutions de l’équation : S = R.
l’ensemble de solution d’une inéquation est un intervalle de R (voir exemples ci-après).

Exemple 2.2
Déterminer dans l’ensemble R, la solution de
1. l’équation 2x − 1 = 0 ;
2. L’inéquation 2x + 7 > 0
3. L’inéquation 4x + 7 > −2x + 3

Réponse :
1. L’équation 2x − 1 = 0 admet comme solution (ou racine) la valeur x = 21 . On note donc S = { 1
2 }.
2. L’inéquation 2x + 1 > 0 possède comme ensemble de solution : S = [− 21 ; +∞[.
3. L’inéquation 4x + 7 > −2x + 3 peut s’écrire sous la forme simplifiée : 6x + 4 > 0. Elle admet donc
comme solution tous les nombres supérieurs strictement à − 23 , d’où S =] − 23 ; +∞[.

2.1.3 Système de deux équations du premier degré à deux inconnues


(
ax + by = c
Il est de la forme (E)
+a0 x = c0 b0 y
L’ensemble de solution est S = {(x, y) tel que (x, y) vérifie le système (E)}.
Définition 2.2
Un système qui admet au moins une solution est dit résoluble.
S’il n’admet qu’une seule solution, il est dit déterminé et il est qualifié d’indéterminé lorsqu’il en admet
plusieurs.
Un système est dit impossible ou ses équations sont incompatibles, s’il n’admet pas de solution.
Ça sera le cas lorsque, dans la résolution des systèmes, on arrivera à une équation de la forme :
0 · x = k ou 0 · y = k ou 0 · x + 0 · y = k où k est un nombre non nul.
1. Résolution de système par la méthode de substitution
Cette méthode consiste, à partir de l’une des équations, à exprimer l’une des variables en fonction de
l’autre, puis à reporter l’expression trouvée dans l’autre équation.
Exemple 2.3 (
2x − y = 1
Résoudre le système (E)
x − 3y = −7
Réponse :
De la seconde équation on exprime x en fonction de y : x = 3y − 7. On reporte cette expression dans
la première équation : 2(3y − 7) − y = 1 e qui donne 5y = 15, c’est-à-dire y = 3. On remplace y = 3
dans la seconde équation. On trouve x = 3 ∗ 3 − 7 = 2.
La solution trouvée est unique. L’ensemble S de solution du système s’écrit S = {(2, 3)}.
2. Résolution de système par la méthode d’élimination de Gauss
Cette méthode consiste à transformer (par la multiplication des coefficients) l’une ou l’autre des
équations (ou les deux) de telle façon qu’après l’addition des nouvelles équations, l’une des inconnues
disparaisse.

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Exemple 2.4
idem. : Résoudre le système (E).
On multiplie la 1ère équation par 1 : coefficient de x dans la 2ème équation et on multiplie la 2ème
équation par (-2) : coefficient de x dans la 1ère équation et on fait la somme de ces deux nouvelles
équations. On obtient −y + 6y = 15, d’où 5y = 15, c’est-à-dire y = 3.
Le report de cette valeur dans la 1ère équation permet de trouver la valeur de x :
2x − 3 = 1 ⇔ x = 2.
6
L’ensemble de solution est donc S = {(2; 3)}.
3. Résolution graphique
Cette méthode consiste en la recherche du point, de coordonnées (x, y), situé à la fois sur la droite
d’équations ax + by = c et sur
5 la droite d’équations a0 x + b0 y = c0 .
Exemple 2.5 (
2x − y = 1
idem. : Résoudre le système (E) précédent :
4 x − 3y = −7

3 A

0 O
-1 0 1 2 3 4 5 6 7

Figure 2.1 – Résolution graphique d’un système d’équations


-1

D1
Proposition 2.2
— Si les deux droites sont sécantes, le système est déterminé et l’unique solution correspond au point
d’intersection ;
— si les droites sont confondues, le système est indéterminé et les solutions correspondent à tous les
points de la droite ;
— si les deux droites sont parallèles, le système est impossible.

2.1.4 Système d’inéquation du premier degré à une inconnue


Une inéquation du premier degré à une inconnue s’écrit sous la forme : ax + b 6 0, ax + b > 0, ax + b < 0
ou ax + b > 0.
L’ensemble de solution est un intervalle de R.

Exemple 2.6
Résoudre le système d’inéquation du premier degré à une inconnue suivant :
(
2x − 1 6 0
(E)
x + 3 > 0

On trouve = [−3; 12 ]. En général L’ensemble de solution est l’union d’intervalle de R.

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2.1.5 Système d’inéquations du premier degré à deux inconnues
(
ax + by 6 c
Il est de la forme (E)
a0 x + b0 y6 c0
Résolution graphique : L’ensemble de solution correspond à une partie du plan.

− →−
Nous nous plaçons dans un repère orthogonal (O, i ; j ).
L’ensemble S des points de coordonnées (x, y) vérifiant une inéquation ax + by 6 c notée (I) est le demi-
plan ayant pour frontière la droite d’équation ax + by = c, contenant l’origine O si le couple(0, 0) vérifie
l’inéquation (I) (c’est-à-dire si 0 6 c) et ne contenant pas O sinon. Les points situés sur la droite frontière
appartiennent à l’ensemble des solutions S puisque l’inégalité est large.

Exemple 2.7
Résoudre graphiquement le système d’inéquations suivant :


 3x − 2y < 9


 2x − 5y > −5


 x > 1

y + 2 > 0

Figure 2.2 – Résolution graphique d’un système d’inéquations

L’ensemble des solutions S de ce système est donc le quadrilatère (ABCD) sauf les segments [A, B] et [B, C].

2.1.6 Equation du second degré


Soient a, b, c des nombres réels, a 6= 0 et soit l’equation (E) : ax2 + bx + c = 0.
On montre que le nombre de solutions (ou de racines) de cette équation dépend du signe de ce qu’on appelle

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le discriminant de l’équation (E). Le discriminant, noté ∆, est défini par : ∆ = b2 − 4ac.

L’équation ax2 + bx + c = 0 admet :


√ √
• deux solutions ou racines réelles x1 = −b −
2a
∆ et x = −b + ∆ , si ∆ > 0.
2 2a

et on montre que : ax2 + bx + c = a(x − x1 )(x − x2 )

b , si ∆ = 0 et ax2 + bx + c = a(x − x )2
• une solution ou racine réelle double x0 = − 2a 0

• aucune solution réelle si ∆ < 0.

Exemple 2.8
Résoudre les équations suivantes du second degré à une inconnue :

(a) x2 + 3x − 4 = 0 (b) 2x2 + 3x + 4 = 0


(c) 4x2 + 12x + 9 = 0 (d) − x2 + 2x + 4 = 0

Réponse :

(a) ∆ = 25, : deux solutions x1 = −4, x2 = 1 (b) ∆ = −23 : pas de solution


√ √
(c) ∆ = 0 : une solution double x0 = − 23 (d) ∆ = 20, x1 = 1 − 5, x2 = 1 + 5

2.1.7 Inéquation du second degré


Définition 2.3
C’est une inéquation pouvant se ramener à la forme ax2 + bx + c > (>) 0.

• Si ∆ > 0, ax2 + bx + c est du même signe que a à l’extérieur des 2 racines x1 et x2 (x1 < x2 ).
T
D’où si par exemple a est > 0 : x 6 x1 ou x > x2 et on écrit S =] − ∞; x1 ] [x2 ; +∞[.
• Si ∆ 6 0, Le polynôme ax2 + bx + c est toujours du même signe que a, ∀ x ∈ R.
Il peut être nul si ∆ = 0 et dans ce cas x = − 2ab .
Deux étapes de calcul.
— 1ère étape : factorisation, c’est-à-dire résoudre–si c’est possible–l’équation
(E) : ax2 + bx + c = 0 et l’écrire sous la forme a(x − x1 )(x − x2 ).
Si l’équation (E) n’admet pas de solution, le polynôme du second degré P2 (x) = ax2 + bx + c est du
signe de a. Dans ce cas l’ensemble de solutions est soit ∅ ou tout R.
— 2ème étape : résolution de l’inéquation a(x − x1 )(x − x2 ) 6 0 : P2 (x) est du même signe que a
à l’extérieur des racines et du signe contraire à l’intérieur des racines (on pourra utiliser les tableaux
de signe).
Dans ce cas l’ensemble de solutions est soit une réunion de deux intervalles ou soit un intervalle borné.

Exemple 2.9
Résoudre les inéquations suivantes du second degré à une inconnue :

(a) x2 + 3x − 4 > 0 (b) 2x2 + 3x + 4 > 0


(c) 4x2 + 12x + 9 < 0 (d) − x2 + 2x + 4 > 0

Réponse (voir exemple précédent) :

(a) ∆ = 25 > 0 et a = 1 > 0 : S =] − ∞; −4] ∪ [1; +∞[ (b) ∆ = −23 < 0 et a = 2 > 0 : S = R
√ √
(c) ∆ = 0 et a = 4 > 0 : S =] − ∞; − 3
2 [∪] − 3 ; −∞[
2 (d) ∆ = 20 > 0 et a = −1 < 0 : S = [1 − 5, 1 + 5]

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2.1.8 Équations (ou inéquations) se ramenant à des équations (ou inéquations) du 1er
ou 2ème degré
• (2x + 1)(x2 + 3x − 4) = 0 est une équation de 3ème degré pouvant se résoudre à l’aide des équations du
1er et du 2ème degré.
En effet un produit de facteurs étant nul si et seulement si l’un de ses facteurs est nul, on peut écrire :
(2x + 1)(x2 + 3x − 4) = 0 ⇔ 2x + 1 = 0 ou x2 + 3x − 4 = 0 ⇔ x = − 12 ; x = 1 ou x = −4. D’où
S = {−4; − 21 ; 1}.
• x3 − 1 = 0. C’est une identité remarquable : x3 − 1 = (x − 1)(x2 + x + 1) = 0 ⇔ x = 1 ou x2 + x + 1 = 0
d’où S = {1} car x2 + x + 1 = 0 n’a pas de racine.
• (2x + 1)(x2 + 3x − 4) 6 0
Un tableau regroupant les signes des facteurs 2x+1 et x2 +3x−4 = (x−1)(x+4) (voir paragraphe précédent)
permet de trouver le signe de l’expression p(x) = (2x + 1)(x2 + 3x − 4) = (2x + 1)(x − 1)(x + 4).
Réponse :
Les racines du polynôme p(x) sont x1 = −4, x2 = − 21 et x3 = 1.

x −∞ −4 − 12 1 +∞

2x + 1 − − 0 + +

x−1 − − − 0 +

x+4 − 0 + + +

p(x) − 0 + 0 − 0 +

On trouve donc S =] − ∞; −4] ∪ [− 21 ; 1].

2.1.9 Méthode d’interpolation linéaire


Cette méthode, dont la logique de calcul relève de la règle de trois, est utile pour préciser la valeur d’un
résultat dont on ne connaît qu’un encadrement relativement fin. C’est souvent le cas lorsque cette valeur
doit être trouvée sur un graphique ou dans une table. Par exemple, en statistique (voir chapitre suivant)
pour un calcul de paramètre tel que la médiane, ou en probabilité (semestre 2) pour la recherche d’un point
connaissant la valeur de la fonction de répartition en ce point ou en mathématiques financières pour la
recherche d’un taux.

Principe :

L’inconnue x cherchée doit satisfaire une égalité du type f (x) = y, y est supposée connue. La fonction f (x)
a une représentation graphique, qui, sur un petit intervalle, peut être assimilée à un segment de droite.
Le principe de l’interpolation linéaire consiste alors à dire que, sur ce petit intervalle (appelé intervalle
d’interpolation), x et y = f (x) varient de façon linéaire, donc proportionnellement.
Supposons donc que l’on ait trouvé, soit par lecture d’une table, soit par lecture d’un graphique, deux valeurs
x1 et x2 très proches telles que y vérifie : y1 = f (x1 ) < y < y2 = f (x2 ).
On sait alors que la valeur cherchée x satisfait la double inégalité : x1 < x < x2 .
Pour la trouver, il ne reste plus qu’à faire l’équivalent d’une règle de trois à l’intérieur de l’intervalle ]x1 , x2 [.
On note A et B les deux points de coordonnées respectives (x1 ; y1 ) et (x2 ; y2 ). Soit le point M de coordonnées
(x; y). M appartenant à la droite (AB), donc x et y sont liés par la relation : xx − x1 = y − y1 .
2 − x1 y2 − y1

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Exemple 2.10
En statistiques, nous sommes amenés souvent à calculer certains paramètres en utilisant la méthode d’inter-
polation linéaire.
Par exemple : Soient A(10; 0.35) et B(15; 0.55). Trouver l’abscisse x du point C d’ordonnée y = 0.5, x s’ap-
pelle alors la médiane.
On trouve facilement x = 13.75 (cf. Fig. 2.3).

Figure 2.3 – Méthode d’interpolation linéaire

2.1.10 Polynôme du second degré


Un polynôme du second degré s’écrit sous la forme : P2 (x) = ax2 + bx + c, où a; b et c sont des nombres
réels donnés. La représentation graphique associée à un polynôme du second degré P2 (x) est une parabole
d’équation y = ax2 + bx + c. La parabole est convexe si a > 0 (fonction f ) et concave si a < 0 (fonction g).

Figure 2.4 – Polynôme du second degré

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