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L’identité française

Fernand BRAUDEL (1902-1985)

Biographie de Fernand Braudel :

Fernand Braudel est né en 1902 dans la Meuse où il passe son enfance avant de rejoindre son père
instituteur à Paris à l'âge de sept ans. Dès ses 20 ans, Fernand Braudel est agrégé d'histoire et part
enseigner en Algérie, à Constantine puis à Alger. Cette destination est déterminante dans son intérêt
historique et géographique pour le Bassin méditerranéen. Dans les années 1930, Fernand Braudel
enseigne aussi bien en France qu'au Brésil où il se rend dans le cadre d'une mission. En 1937, il
devient directeur d’études en section Philosophie de l’Histoire à l'École Pratique des Hautes Études.
La guerre marque un arrêt à sa carrière alors qu’il est fait prisonnier pendant quatre ans en Allemagne.
C’est en captivité, qu’il rédige en partie sa thèse intitulée La Méditerranée et le monde méditerranéen
à l'époque de Philippe II. Publiée en 1949 elle marque un tournant dans l'approche historiographique
du XXème siècle. C’est à partir de la même année que Fernand Braudel devient Professeur d’histoire
de la philosophie moderne au Collège de France (jusqu’en 1972). Entre 1946 et 1968, il dirige
également la revue Les Annales et cherche à unifier les sciences humaines à travers son concept de «
longue durée ». Parmi ses principaux ouvrages, on peut citer Grammaire des civilisations (1963),
Écrits sur l'Histoire (1969), Identité de la France (ouvrage posthume publié en 1986). Fernand Braudel
meurt le 27 novembre 1985.

L'identité française selon Fernand Braudel :

« Je crois que le thème de l’identité française s’impose à tout le monde, qu’on soit de gauche, de droite
ou du centre, de l’extrême gauche ou de l’extrême droite. C’est un problème qui se pose à tous les
Français. D’ailleurs, à chaque instant, la France vivante se retourne vers l’histoire et vers son passé
pour avoir des renseignements sur elle-même. Renseignements qu’elle accepte ou qu’elle n’accepte
pas, qu’elle transforme ou auxquels elle se résigne. Mais, enfin, c’est une interrogation pour tout le
monde.

II ne s’agit donc pas d’une identité de la France qui puisse être opposée à la droite ou à la gauche. Pour
un historien, il y a une identité de la France à rechercher avec les erreurs et les succès possibles, mais
en dehors de toute position politique partisane. Je ne veux pas qu´on s´amuse avec l´identité.

L’accord ou le désaccord avec des réalités profondes

Vous me demandez s’il est possible d’en donner une définition. Oui, à condition qu’elle laisse place à
toutes les interprétations, à toutes les interventions. Pour moi, l’identité de la France est
incompréhensible si on ne la replace pas dans la suite des événements de son passé, car le passé
intervient dans le présent, le "brûle".

C’est justement cet accord du temps présent avec le temps passé qui représenterait pour moi l’identité
parfaite, laquelle n’existe pas. Le passé, c’est une série d’expériences, de réalités bien antérieures à
vous et moi, mais qui existeront encore dans dix, vingt, trente ans ou même beaucoup plus tard.

Le problème pratique de l’identité dans la vie actuelle, c’est donc l’accord ou le désaccord avec des
réalités profondes, le fait d’être attentif, ou pas, à ces réalités profondes et d’avoir ou non une politique
qui en tient compte, essaie de modifier ce qui est modifiable, de conserver ce qui doit l’être. C’est une
réflexion attentive sur ce qui existe au préalable. Construire l’identité française au gré des fantasmes,
des opinions politiques, ça je suis tout à fait contre.

Le premier point important, décisif, c’est l’unité de la France. Comme on dit au temps de la
Révolution, la République est "une et indivisible". Et on devrait dire : la France une et indivisible. Or,
de plus en plus, on dit, en contradiction avec cette constatation profonde : la France est divisible. C’est
un jeu de mots, mais qui me semble dangereux. Parce que la France, ce sont des France différentes qui
ont été cousues ensemble. Michelet disait : c’est la France française, c’est-à-dire la France autour de
Paris, qui a fini par s’imposer aux différentes France qui, aujourd’hui, constituent l’espace de
l’Hexagone.

La France a dépensé le meilleur de ses forces vives à se constituer comme une unité ; elle est en cela
comparable à toutes les autres nations du monde. L’œuvre de la royauté française est une œuvre de
longue haleine pour incorporer à la France des provinces qui pouvaient pencher de notre côté mais
avaient aussi des raisons de ne pas désirer être incorporées au royaume. Même la Lorraine en 1766
n’est pas contente de devenir française. Et que dire alors des pays de la France méridionale : ils ont été
amenés dans le giron français par la force et ensuite par l’habitude.

II y a donc dans l’identité de la France ce besoin de concentration, de centralisation, contre lequel il est
dangereux d’agir. Ce qui vous suggère que je ne vois pas la décentralisation d’un œil tout à fait
favorable. Je ne la crois d’ailleurs pas facile. Je crois que le pouvoir central est tel que, à chaque
instant, il peut ramener les régions qui seraient trop égoïstes, trop soucieuses d’elles-mêmes, dans le
sens de l’intérêt général. Mais c’est un gros problème.

La seconde chose que je peux vous indiquer, c’est que, dans sa vie économique, de façon curieuse,
depuis la première modernité, la France n’a pas su réaliser sa prospérité économique d’ensemble. Elle
est toujours en retard, pour son industrialisation, son commerce. Cela pose un problème d’ordre
général. Et d’actualité, si cette tendance est toujours valable. Comme si, quel que soit le
gouvernement, la France était rétive à une direction d’ordre étatique.

Un triomphe culturel, un rayonnement de civilisation

Or la seule raison que je vois qui soit une raison permanente est que l’encadrement capitaliste de la
France a toujours été mauvais. Je ne fais pas l’éloge du capitalisme. Mais la France n’a jamais eu les
hommes d’affaires qui auraient pu l’entraîner. Il y a un équipement au sommet, au point de vue
capitaliste, qui ne me semble pas parfait. Nous ne sommes pas en Hollande, en Allemagne, aux États-
Unis, au Japon. Le capitalisme est avant tout, pour moi, une superstructure et cette superstructure ne
réussit pas à discipliner le pays jusqu’à sa base. Tant mieux peut-être ou tant pis, je n’en sais rien.
Mais l’inadéquation de la France à la vie économique du monde est un des traits de son identité.

Dernier trait : la France ne réussit pas au point de vue économique ; elle réussit au point de vue
politique de façon limitée parce qu’elle triomphe, précisément, dans ses propres limites. Toutes ses
sorties en dehors de l’Hexagone se sont terminées de façon malheureuse, mais il y a un triomphe
permanent de la vie française, qui est un triomphe culturel, un rayonnement de civilisation.

L’identité de la France, c’est ce rayonnement plus ou moins brillant, plus ou moins justifié. Et ce
rayonnement émane toujours de Paris. Il y a aussi une centralisation très ancienne de la culture
française. Bien sûr, il existe bien d’autres conditions : triomphe de la langue française, des habitudes
françaises, des modes françaises, et, aussi, la présence, dans ce carrefour que la France est en Europe,
d’un nombre considérable d’étrangers. Il n’y a pas de civilisation française sans l’accession des
étrangers ; c’est comme ça.

Le gros problème dans le monde actuel est de savoir comment la société française réussira ou non à
accepter ces tendances et à les défendre si nécessaire ; si vous n’avez pas, par exemple, une politique
de rayonnement à l’égard de l’Europe et du monde entier, tant pis pour la culture française.

La langue française est exceptionnellement importante. La France, c’est la langue française. Dans la
mesure où elle n’est plus prééminente, comme ce fut le cas aux XVIIIe et XIXe siècles, nous sommes
dans une crise de la culture française. Avons-nous les moyens de remonter la pente ? Je n’en suis pas
sûr, mais j’ai quelque espoir. L’empire colonial que nous avons perdu est resté fidèle à la langue
française. C’est vrai aussi des pays de l’Est, de l’Amérique latine.

Une réalité sous-jacente


L’identité française relève-t-elle de nos fantasmes collectifs ? Il y a des fantasmes et il y a autre chose.
Si j’ai raison dans ma vision de l’identité française, quels que soient nos pensées, nos fantasmes, il y a
une réalité sous-jacente de la culture, de la politique de la société française. J´en suis sûr.

Cette réalité rayonnera ou ne rayonnera pas, mais elle est. Pour aller plus loin, je vous dirai que la
France a devant elle des tâches qu’elle devrait considérer avec attention, avec enthousiasme. Elle est
devenue toute petite, non parce que son génie s’est restreint, mais en raison de la vitesse des transports
d’aujourd’hui. Dans la mesure où, devenue toute petite, elle cherche à s’étendre, à agripper les régions
voisines, elle a un devoir : faire l’Europe.

Elle s’y emploie, mais l’Europe s’est accomplie à un niveau beaucoup trop haut. Ce qui compte, c’est
de faire l’Europe des peuples et non pas celle des patries, des gouvernements ou des affaires. Et ce ne
sera possible que par la générosité et la fraternité. »

Le Monde les 24-25 mars 1985,

entretien réalisé par Michel Kajman.

La République française et ses images : symboles, valeurs et principes

L’idéal républicain :

Les principes de la République :

Article premier de la Constitution de 1958 : « La France est une république indivisible, laïque,
démocratique, sociale. »

La souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants.


- Démocratique : gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Le soufrage (le vote)
est toujours universel, égal et secret. !!! 1946 : droit de vote aux femmes. Il faut avoir 18 ans.
- Une et indivisible : centralisme, unité territoriale et politique. La France n’est pas seulement
l’Hexagone, mais aussi les collectivités d’outre-mer (DROMs). AUSSI la langue française :
unit le peuple ; la France a signé la charte des langues minoritaires/régionales mais !!! elle ne
l’a pas ratifiée. Langues minoritaires en France : le corse, le breton, le basque, l’alsacien, le
catalan. Transmission orale.
- Laïque : la République assure la liberté de conscience et le libre exercice de culte (liberté
religieuse) – Article 10 des Droits de l’homme. En France tout individu est libre de pratiquer
la religion de son choix, de changer ou de ne pas en avoir mais !!! il n’y a pas de religion
d’État : l’État est neutre par rapport aux religions. Conséquemment : il ne privilégie ni ne
subventionne aucun culte. La loi de 1905 régit la société française : loi de séparation de
l’Église et de l’État, elle consacre la neutralité de l’État en matière de religion, ce qui garantit
la liberté de conscience religieuse de l’individu.
EXAMEN !!! Définition laïcité : Conception et organisation de la société fondée sur la
séparation de l'Église et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir
politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. (Le principe
de la laïcité de l'État est posé par l'article 1er de la Constitution française de 1958.)
Il y a des écoles privées confessionnelles et aconfessionnelles.
o Vivre ensemble
o Lutte contre la discrimination
VI respect de la dignité humaine. L’école réunit des personnes qui ont des croyances parfois
voire incompatibles.

La devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité »

La devise de la République française "Liberté, Egalité, Fraternité", dont les origines remontent au
siècle des Lumières, figure aujourd’hui sur les édifices publics tels que les mairies ou les écoles.

Symboles de la République : (ces symboles sont apparus tous en même temps (sous la Révolution
française) et ils ont connu des évolutions : par exemple le drapeau tricolore n’a conservé que la
couleur blanche – symbole de la royauté – sous la Restauration (1815-1830), avant de reprendre
définitivement les trois couleurs sous la IIIe République ; Ces symboles sont visibles dans les
bâtiments publics (ex. mairie), les pièces de monnaies, ou les timbres… Le drapeau est également
déployé lors de grandes occasions)

 Marianne : Les premières représentations d'une femme à bonnet phrygien, allégorie de la


Liberté et de la République, apparaissent sous la Révolution française.
 Le drapeau tricolore : Le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française,
des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge). Le drapeau blanc est remis à
l'honneur sous la Restauration > Lors de la Révolution de 1848, si le drapeau tricolore est
adopté par le gouvernement provisoire, c'est le drapeau rouge qui est brandi par le peuple >
Sous la IIIème République, un consensus s'établit progressivement autour des trois couleurs.
 La devise : La devise " Liberté, Egalité, Fraternité " est invoquée pour la première fois lors de
la Révolution française.

Le bonnet phrygien et l’union des couleurs sont des symboles qui représentent les valeurs
républicaines de Liberté et d’Egalité.
Réforme des retraites (article 49.3 de la Constitution)

Motion de censure

Centralisme politique, concentration du pouvoir politique et économique

Les grandes écoles sont à Paris, pas en province

La France est rétive à une direction d’ordre étatique – les gens défendent un modèle social, mais pas
économique. On a bcp de mal à faire des réformes, surtout économiques. La France est le seul pays
dans l’Europe à avoir le modèle de 35h.

« Le capitalisme est avant tout, pour moi, une superstructure et cette superstructure ne réussit pas à
discipliner le pays jusqu’à sa base. […] Mais l’inadéquation de la France à la vie économique du
monde est un des traits de son identité. »

Le rayonnement (influence en raison de son prestige) de la France passe par la langue française.
Centralisation de la culture française. Paris a toujours été un centre de rayonnement culturel. La
France se nourrit d’autres cultures. VI : L’Académie française.

Un débat qui a fait couler bcp d’encre en France : nouvel article « iel ».

La francophonie : grâce à elle la langue française est présente dans tous les continents (relai
institutionnel important).

Tous les symboles sont parus sous la Révolution française :

- L’effigie de Marianne : symbole républicain qui représente la liberté (allégorie), remonte à


l’Antiquité. Marie-Anne (connotation religieuse), la Révolution française a voulu s’affranchir
de la religion et a laïcisé le prénom, donc l’a contracté.
o Porte le bonnet Phrygien (liberté et égalité) : originaire de Phrygie, il tire sa
symbolique de liberté de sa ressemblance avec le pileus qui coiffait les esclaves
affranchis de l’Empire romain, représentant leur libération. Il devient symbole de la
Révolution française (« le bonnet de la liberté ») et depuis ce moment-là, le bonnet
coffre Marianne, la figure allégorique de la République française.
- Le drapeau tricolore :
o Blanc = symbole de la monarchie.
o Bleu et rouge : Paris.
- La devise.
La France d’Outre-mer – Les DROM et La Réunion

 La France est présente sur les 5 continents :

 France métropolitaine = la métropole (la partie européenne de la France) : l’Hexagone + la


Corse. La France métropolitaine est divisée en régions : (une région est divisée en
départements)
o La région Île-de-France (Paris) : comporte les 20 arrondissements de Paris et les
départements limitrophes, 10-11 millions d’habitants.
o Région de Corse : 2 départements, Bastia et Ajaccio. D’un point de vue
administratif : la France est divisée en régions et, puis, en départements.
o Bretagne.
o Normandie.
o Hauts-de-France.
o Grand-Est.
o Pays-de-la-Loire.
o Centre-Val-de-Loire.
o Bourgogne-Franche-Comté.
o Nouvelle-Aquitaine.
o Auvergne-Rhône-Alpes.
o …
o Réforme pour donner plus d’autorité aux régions, aussi moins de régions qu’avant.
Maintenant il y a 101 départements administratifs en France. Avec cette configuration,
la France s’intègre mieux à l’Europe. Evolution dans le sens de l’ouverture vers
l’Europe.
 France d’Outre-mer = l’ensemble des territoires français situés en-dehors du continent
européen. Le territoire français s’étend jusqu’à l’Amérique et dans l’océan Indien, Pacifique et
Atlantique. Ce territoire comprend les DROM et les Collectivités Territoriales (Collectivités
d’Outre-Mer, COM) (ce sont très souvent des îles de recherche). On parle également des
territoires français ultramarins :

o La Guyane Française est consacrée à la recherche.


o Le droit du sol vs. le droit du sang : En France, droit du sol : si on est né sur le territoire
français, on peut avoir la nationalité française.
o Les DROM ont le même statut que les régions en France Métropolitaine. Il y a 5 DROM :
la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, l’île de Mayotte et la Guyane Française.
o Les COM : Saint Pierre et Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Wallis et
Futuna.
o Les POM (pays d’Outre-mer) : la Polynésie Française (Tahiti) et la Nouvelle-Calédonie
(Nouméa).

Résumée : les Outre-mer ce sont 12 territoires et près de 2.75 millions d’habitants, dont 1.2 millions
de jeunes (donc c’est un électorat à ne pas négliger).

 Dans les DROM, COM et POM :


o Les habitants votent en France.
o Ils ont un passeport, un permis de conduire et une carte d’identité français.
o Les DROM, étant des départements français, font partie de l’Europe, et leur monnaie
légale est l’euro.

La Francophonie : la voix de la diversité linguistique et culturelle

 La francophonie, ce sont tout d’abord des personnes qui partagent une langue commune, le
français.
 300 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents.
 L’usage au quotidien des langues locales par la majeure partie de la population manifeste la
grande vitalité linguistique de ces territoires. Dans un contexte où les cultures sont
profondément ancrées dans l’oralité, l’OIF encourage l’apprentissage et la pratique des
langues locales et du français dans un plurilinguisme équilibré. Cette politique s’élabore au
sein du Conseil permanent de la Francophonie.
 Sur la Polynésie Française, Nouvelle Calédonie (guerre il y a 15 ans) : envie d’indépendance.
Actuellement : Mayotte : referendum pour être attachée à la France (cela veut dire adopter le
dispositif législatif de la France => ne tient pas en compte les spécificités). Le dispositif
républicain écrase quelques populations qui sont très éloignées de Paris. Ce sont des régions
qui ont souffert de l’esclavage, les méfaits de l’esclavage sont restés dans la mémoire =>
sentiment très critique envers la France reste encore présent + aspect économique : ces
régions vivent du tourisme + fonctionnaires envoyés de la métropole qui travaillent dans les
DROM.
 Le rayonnement culturel de la France est assuré par ses territoires ultramarins et par sa
population très diverse et mélangée (diversité ethnique, métisses, le créole), et surtout par sa
langue (un espace francophone, une culture plurielle). Métissage de population qu’on ne
trouve pas sur le territoire métropolitain.
 M. Abdou Diouf (secrétaire général de la francophonie).
 La francophonie est plus connue en dehors de frontières française qu’en France même. Elle
reste un concept un peut abstrait, même s’il joue un rôle très important.
 La francophonie est un trait d’union entre les peuples. 1970 : date de création de la
francophonie.
 Les origines de la francophonie :
o Onésime Reclus, géographe français a publié un livre où il a utilisé le mot pour la
première fois
o 1880 (sous la troisième république, volonté d’expansion coloniale en France)
 2 sens de la francophonie :
1. Linguistique : l’ensemble de peuples ou de groupes de locuteurs qui utilisent
partiellement ou entièrement la langue française dans leur vie quotidienne ou leur
communication.
 Langues plus parlées au monde (par nombre de locuteurs) :
1. Le mandarin : 900 millions de locuteurs
2. L’hindi : 450 millions de locuteurs
3. L’anglais : 375 millions de locuteurs
4. L’espagnol (n’est pas parlé sur 5 continents, au contraire du français).
5. Le malais indonésien : 260 millions de locuteurs.
6. L’arabe.
7. Le français : 300 millions de locuteurs dans le monde (60% de locuteurs en Afrique
subsaharienne et au Proche Orient ; environ 30% en Europe, place prédominante en
France ; moins 10% au Canada, la Louisiane ; moins 5% l’Asie et l’Océanie). 220-230
millions de locuteurs natifs (réels), et 70-80 francophones partiels.
8. Le portugais : 220 millions de locuteurs (le Brésil).
 Le français est une des 2 seules langues internationales présente sur les 5 continents. C’est une
des 6 langues officielles et une des deux langues de travail de l’ONU, et c’est une langue
officielle ou de travail de plusieurs organisations (e.g. UE).
 Le statut du français :
1. Langue maternelle.
2. Langue officielle ou co-officielle (coexister avec d’autres langues, e.g. le Madagascar,
Haïti, en Italie : le Val de … etc.).
3. Langue importante.
4. Minorités francophones, e.g. aux États-Unis.
 Pourquoi parler français :
1. Amérique du Nord : identité culturelle, appartenance.
2. Afrique subsaharienne : accès au savoir et éducation, aux nouvelles technologies,
langue de la formation. Langue de développement. Coopération entre France et
Afrique, liens très étroits. VI jeunes, peuvent accéder.
3. Europe centrale : langue de l’appartenance à l’Union Européenne (Roumanie,
Bulgarie, les Balkans, l’Albanie, etc. ont renforcé leurs liens avec l’Union
Européenne).
 L’enseignement du français :
1. Seul pays en Europe à consacrer un budget aux établissements scolaires à l’étranger
(réseau : lycées, instituts, Alliance française… ; programme de l’éducation nationale
française, il coute très cher à la France).
2. 135 pays
3. 494 établissements
4. 330 000 élèves
5. 900 000 professeurs de français dans le monde
 Deuxième sens : institutionnel : la Francophonie. Un espace de solidarité internationale avec
des programmes de coopération en matière éducative et une communauté d’états partageant
les mêmes valeurs.
 Léopold Sédar Senghor (sénégalais) est le père de la francophonie. Président du
Sénégal, a fait ses études en France. Il était un poète. C’est grâce à lui que l’on a une
notion de la négritude : il reste dans la conscience collective française « le poète de
la négritude ». Il a mis en valeur l’art africain. Il marqué non seulement la politique,
mais aussi la littérature.
 Les origines de l’OIF :
 20 mars 1970
 A Niamey (Niger), création de l’Agence de coopération (espace de
coopération entre les pays au niveau de la culture et surtout autour de la
promotion de la langue française : éviter l’uniformisation linguistique par
rapport à l’anglais, la francophonie est le plurilinguisme, cela fait un
contrepoids au poids de l’anglais). La marchandisation de la culture : c’est un
bien qui ne doit pas se réduire à un point de vue économique, la culture est un
lien entre les peuples.
 Pères fondateurs : (pas de français, pour éviter critiques pour colonialisme
etc.)
 Tunisie : Habib Bourguiba.
 Niger : Hamani Diou.
 Cambodge : Norodom Sihanouk.
 Liban : Charles Hérou.
 Sénégal : Léopold Sédar Senghor.
 Les membres de l’OIF :
 88 états membres
 54 états membres de plein droit
 7 membres associés : n’ont pas d’interventions directes dans les débats, états
qui partagent les valeurs de la francophonie
 27 pays observateurs : mêmes obligations et privilèges que les états associés,
après peuvent devenir membres de plein droit
 Critères d’adhésion : 3 conditions au choix permettent d’adhérer à l’OIF
 L’officialisation de la langue française
 Le statut du français comme langue dans l’enseignement
 L’utilisation du français dans les communications internationales
 Les motivations des adhésions :
 Ancienne colonie/ancien protectorat
 Proximité géographique des pays francophones
 Europe centrale : rééquilibrage, chute du mur de Berlin, les pays de l’Europe
centrale ont voulu donner une sensation d’appartenance politique, c’est lié à
l’élargissement de l’UE. Rôle de l’Autriche : liens privilégiés avec certains
pays frontaliers.
 Motivation politique, intégration dans la défense des droit de l’homme, etc.
 Les sommets de l’OIF :
 Réunion des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage
 18 sommets de Versailles à Djerba
 1986 : inaugurés. Regroupe pays adhérant, associés et observateurs. A
Versailles, 41 chefs d’état et de gouvernement.
 2eme sommet au Canada, à Québec
 Sommets de rencontre, début de la francophonie
 3eme au Sénégal, Dakar 1991
 France institutionnalise ces sommets
 Île Maurice 1993
 1997 : première fois un pays en Asie, Hanoi au Vietnam. Lors de ce sommet
le premier secrétaire de l’OIF va être nommé : Boutros-Boutros Ghali.
 Le Nouveau-Brunswick au Canada : seule province officiellement bilingue du
Canada qui va accueillir le sommet.
 2002 : Liban, à Beirut, première fois sommet tenu dans un pays arabe. Pas
2001 suite aux attentats aux EEUU. Réfléchir et condamner toute forme de
terrorisme. Convention générale : insister sur le dialogue entre cultures.
 2006 : Roumanie, à Bucarest, nouvelles technologies d’information et
éducation. Accès à ces outils.
 2008 : sommet de Québec, anniversaire de la Fondation d’amis de Québec.
 2010 : Montreux, Suisse.
 2012 : Congo.
 2014 : Dakar, elle a une position privilégiée dans la francophonie (Senghor).
 2016 : Madagascar.
 2018 : Erevan, Arménie.
 2022 : Djerba (questions politiques traités à l’ordre du jour dans ces
sommets). Thèmes :
 les effets de la pandémie sur l’économie, l’éducation, le système
socio-sanitaire, etc. Collecte pour aider les populations
particulièrement touchées par le covid 19.
 L’égalité femme-homme, droits des femmes et filles dans le monde.
 Accès équitable à une éducation de qualité pour tous et toutes,
notamment sur le numérique, la préservation de l’environnement et le
développement durable.
 Missions de l’OIF :
 La promotion du français, de la diversité culturelle et linguistique.
 La promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme.
 L’appui/soutien à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la
recherche.
 Le développement de la coopération au service du développement durable
et de la solidarité.
 Soutenir la francophonie :
 Journée internationale de la Francophonie : concerts, expositions…
 Sens spirituel de la francophonie : sentiment d’appartenance à une même
communauté, solidarité qui naît du partage des valeurs communes : paix,
démocratie, tolérance, justice, solidarité…
 Autre grandes alliances à base linguistique :
 1931 : the Commonwealth of Nations, une centaine de pays (grande alliance
pour l’anglais, on en parle moins car elle n’a pas une structure si lourde que
l’OIF)
 1945 : la Ligue des États arabes (Irak, Iran, Yémen, Syrie, Liban…) défense
des intérêts des pays arabes. Attention portée sur les conflits au Moyen
Orient.
 1949 : (OIA) vise à favoriser la coopération entre les pays de la péninsule
Ibérique et d’Amérique Latine hispanophones et lusophones dans les
domaines de l’éducation, la science et la technologie. Chile, Portugal,
Espagne, Uruguay, Honduras, Mexique, Argentine… Siège à Madrid.
 1996 : la Communauté des pays de langue portugaise. Créé à Lisbonne, siège
aussi. 9-10 états membres. Etats fondateurs : anciennes colonies portugaises :
Brésil, Mozambique, Angola, Cape Vert, Guinée Equatoriale… volonté des
anciennes colonies de se regrouper comme l’OIF.
 2009 : les Sommets des pays turcophones : organisation internationale
regroupant des états turcophones, créé en Azerbaïdjan, fondateur avec
Kazakhstan, Kirghizistan et Ouzbékistan. Coopération avec l’Asie centrale
dans les domaines économique, énergétique et culturel. Plusieurs sièges :
Istanbul, Baku, … depuis 2008 pays proche de l’Autriche : la Hongrie
(racines communes entre le hongrois et le turque, plus intérêt politique et
économique).
 L’OIF joue rôle principal, mais ces organisations sont importantes aussi.
plurilinguisme qui fait honneur aux langues : « D’un Monde à l’Autre ».
 Aimé Césaire : « Discours sur le colonialisme ». Utilise le concept de négritude : il
veut lutter contre la tentative d’assimilation culturelle de la France et promouvoir la
culture africaine, victime du racisme engendré par le colonialisme. Il est du côté des
opprimés. C’est un humaniste au même titre que Senghor mais opposé. Grande
influence contre le colonialisme. Il a aussi carrière politique, parti communiste, qu’il
quitte par raisons idéologiques. Il reste maire de fort de France en Martinique jusqu’en
2001. Mort en 2008.

Histoire des idées : comprendre les élections présidentielles de 2022 – Le président de la


République (sous la Vème République)

Clé de voute des institutions, le statut et les pouvoirs du Président sous la Vème république continuent
de soulever les passions dans le champ politique français. Entre pratique hyper-présidentielle et nature
pourtant parlementaire du régime, le débat porte aujourd’hui autant sur le contenu de la constitution
de 1958 et ses réformes possibles que sur la pratique même des Présidents successifs à la tête de
l’Etat.
Comment caractériser le système politique français ?

 Les raisons de la création de la Vème République


 La Vème République après de Gaulle :
o De Gaulle : 1er président de la Vème République.
 Caractéristique académique (formation universitaire, parcours) de la plupart des présidents :
grandes écoles (écoles d’élite). Profil sociologique :
o De Gaulle, Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing sont de droite libérale. Premiers
présidents de la République sont des présidents libéraux.
o François Mitterrand : rupture, seul président qui a réussi à être élu sur 2 mandats
(1981 - 1995), chaque mandat durait 7 ans. Premier président socialiste de la Vème
République. Réformes importantes.
o Jacques Chirac (1995 - 2007) : il a réformé le statut du président, premier mandat de 7
ans, deuxième mandat de 5 ans.
o Sarkozy (2007-2012) : parcours différent : maîtrise (bac+4) en droit privé + DEA en
Sciences-Po (bac+5 = diplôme d’études approfondis, entre le doctorat et la maîtrise).
o François Hollande (2012 - 2017) : deuxième président sous la Vème République de
gauche. Produit de la méritocratie : HEC, Sciences-Po, ENA (il a fait 3 grandes
écoles).
o Emmanuel Macron (2017 - ?) : DEA de philosophie, Sciences-Po, ENA. Plus jeune
président de la République française (39 ans). Gagné élections présidentielles 2022
(jusqu’en 2027).

Le rôle du président de la République dans les institutions :


Comment est élu le président de la République ? Durée du mandat présidentiel.

Pourquoi la Vème République est-elle critiquée ?

L´élection présidentielle : un enjeu majeur de la vie politique française

La Constitution de 1958, inaugurant la Vème République, a fait de la fonction présidentielle une


fonction clé de la vie politique française. Tous les cinq ans, les partis, les médias et les Français se
donnent rendez-vous lors de débats, d’échanges et de critiques pour élire leur nouveau président.

Les 12 candidats en lice pour l´élection présidentielle 2022


- Il faut majorité pour être élu (+50%) => deux tours
- Dans la Constitution française le Président de la République est doué de pouvoirs très
importants : (rôle éminant qui lui est confié)
 Chef des armées (défense, dissuasion nucléaire)
 Diplomatie (domaine réservé du Président de la République, il choisit les
ambassadeurs et les ambassadrices françaises à l’étranger)
 Pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale
- Fragmentation de l’électorat, se disperse entre les extrêmes : extrême droite reste une force
politique très présente en France, deuxième groupe dans l’AN.
- Défiance croissante envers le corps politique. Gros problèmes pas réglés par les politiques. Par
exemple : immigration, laïcité, etc. défiance envers les élites, coupées du peuple, vu avec
gilets jaunes (tout l’électorat contre élites politiques). Il y a une crise de la représentation
politique en France.
- La Bretagne : toujours réfractaire envers l’extrême droite.
- DROM : largement voté pour MLP, problèmes/crise économique, bcp de chômage,
violence…, populations DROM largement déçues par Macron => vote protestataire contre
le centralisme politique de Paris (élites de la métropole), qui vaut aussi pour l’ensemble du
territoire français une désaffection et désintérêt de la politique, il y a une coupure entre les
élites et le peuple, profond mécontentement quelle que soit la sensibilité politique.

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