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Systèmes électroniques

___________
Chapitre 12
LE CONTRÔLE AUTOMATIQUE DE GAIN
(CAG) APPLIQUÉ
AUX OSCILLATEURS SINUSOÏDAUX

CD\SE\Cours\Chap12 M. Correvon
T A B L E D E S M A T I E R E S
PAGE

12. CONTRÔLE DES OSCILLATEURS PAR UN ELEMENT NON-LINEAIRE...............................................1


12.1 INTRODUCTION.......................................................................................................................................................1
12.2 AMPLIFICATEUR NON-LINÉAIRE ............................................................................................................................1
12.2.1 Amplificateur non-linéaire : Réseau de diodes...................................................................................... 1
12.2.2 Amplificateur non-linéaire : Contrôle automatique de gain CAG......................................................... 7
12.3 RÉALISATION PRATIQUE D'UN OSCILLATEUR À PONT DE WIEN ..........................................................................12
12.3.1 Régime permanent d'oscillation .......................................................................................................... 12
12.3.2 Régime transitoire ............................................................................................................................... 14
12.3.3 Intégration d'une boucle de réglage du gain de l'oscillateur de Wien.................................................. 16

Bibliographie
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12. CONTRÔLE DES OSCILLATEURS PAR UN ELEMENT NON-LINEAIRE.

12.1 INTRODUCTION
La condition théorique pour obtenir des oscillations entretenues d'amplitude constante est de
réaliser strictement l'égalité Aβ = 1 à la pulsation d'oscillation ωn. Tout écart du gain par
rapport à cette valeur va provoquer, soit la décroissance puis l'arrêt des oscillations ( pour
Aβ < 1), soit leur croissance jusqu'à la saturation (pour Aβ > 1). Il est évident, qu'en réalité, le
respect strict de la condition Aβ = 1 est impossible à maintenir en raison de la dérive des
caractéristiques des composants en fonction du temps, de la température, de la tension
d'alimentation, etc. En outre, un circuit dans lequel le produit Aβ serait toujours exactement
égal à 1 risquerait de ne jamais commencer à osciller (problème de démarrage).
La solution pratique à ce problème consiste à réaliser un circuit dont le gain de la boucle soit
légèrement supérieur à 1 pour les signaux d'amplitude faible ou nulle, mais comprenant un
élément non-linéaire provoquant une réduction de la valeur de ce gain pour des amplitudes
élevées. A l'enclenchement du circuit, les oscillations vont donc démarrer et leur amplitude
va croître. Celle-ci se stabilisera finalement à la valeur exacte pour laquelle le gain vaudra 1.
L'introduction d'un élément non-linéaire dans le circuit pourrait faire craindre une distorsion
importante du signal de sortie, idéalement sinusoïdal. Mais bien, que non-nulle, cette
distorsion est en réalité faible car le circuit de réaction, sélectif en fonction de la fréquence,
joue le rôle de filtre.

12.2 AMPLIFICATEUR NON-LINÉAIRE

12.2.1 Amplificateur non-linéaire : Réseau de diodes


Cette méthode consiste à utiliser un amplificateur présentant une caractéristique de gain non-
linéaire constante. Pour les petites amplitudes du signal de sortie, le gain est supérieur à la
valeur critique afin d'assurer le démarrage et par extension la croissance des oscillations. Par
contre pour des niveaux du signal de sortie supérieurs au niveau critique le gain incrémental
est inférieur à la valeur critique, provoquant une réduction de l'amplitude des oscillations. Un
tel comportement ayant pour résultat la stabilisation de l'amplitude des oscillations à une
valeur définie par le critère de Barkhausen.
La Figure 12-1 illustre le cas d'un amplificateur dont le gain est fortement non-linéaire.
L'utilisation de deux diodes Zener montées en tête bêche permet de créer un coude dans la
caractéristique du gain en fonction de l'amplitude du signal d'entrée.
ui(t)=Ûisin(ωt) u0(t)=1Û0sin(ωt)+ u0
υÛ
0sin(υωt)
a2

R1 a1
−δ
R3 δ ui

DZ1 DZ2
R2

Figure 12-1 : Amplificateur non-linéaire


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Tant que l'amplitude (en valeur absolue) du signal aux bornes de R1 est inférieure à la tension
Zener UZ, le gain de l'amplificateur est constant et vaut
R1 u0
a1 = 1 + = 12.1
R2 ui

Pour des amplitudes supérieures (en valeurs absolues), les Zeners deviennent conductrices et
provoquent la mise en parallèle de R1 et de R3. Tant que les Zeners sont conductrices, le gain
incrémental est défini par la relation
R1 ⋅ R3
R + R3 ∆u 0 12.2
a2 = 1 + 1 =
R2 ∆ui

Le coude de la caractéristique de gain apparaissant lorsque le signal de sortie u0 atteint la


tension ui+UZ avec UZ=UZ1,2+UJ. Dans ce cas la tension d'entrée ui vaut
UZ R
ui = δÛi = = 2 ⋅UZ 12.3
a1 − 1 R1

En pratique, les non-linéarités inhérentes aux diodes Zeners font que la transition de gain de
a1 à a2 n'est pas aussi brusque que le montre la Figure 12-1
Lorsqu'un signal sinusoïdal passe à travers l'amplificateur non-linéaire, les niveaux supérieur
et inférieur du signal présentent une distorsion symétrique par rapport aux extremums. On
doit donc s'attendre à la présence d'harmoniques impairs uniquement. Dans l'exemple qui
suit, nous allons traiter le cas d'un amplificateur non linéaire utilisé pour un oscillateur à pont
de Wien. Pour ce type d'oscillateur, le gain a1 doit être supérieur à 3 pour assurer le
démarrage des oscillations alors que le gain a2 doit être inférieur à 3 afin d'assurer une
stabilisation des amplitudes des oscillations. Cette stabilisation correspond à un gain global
de 3.

u(t)/Ûi
1
Û0/Ûi⋅sin( ωt)
3

a1 = 3.10
2 a2 = 1.00
δ = 0.885

δ 1
ui(t)/Ûi
0
ωt
-δ -1

-2 u0(t)

-3
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5

Figure 12-2 : Représentation des tensions d'entrée et de sortie de l'amplificatieur non-linéaire

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La Figure 12-2 montre le comportement d'un amplificateur non linéaire ayant un gain
a1=3.10 pour des signaux d'entrée dont l'amplitude est inférieure ou égale à δÛi et a2=1 pour
des signaux d'entrée dont amplitude est supérieure à δÛi.
En faisant l'hypothèse que le signal d'entrée de l'amplificateur non-linéaire est parfaitement
sinusoïdal et que le gain du circuit de réaction du pont de Wien est de β=1/3 (R1=R2=R et
C1=C2=C), l'amplitude de l'onde fondamentale de sortie vaut 3Ûi.
Les amplitudes des harmoniques νÛ0 se déduisent de la relation
π π
1 2
ν
Û0 = ⋅ ∫ u 0 (t ) ⋅ sin(ν ⋅ ωt ) ⋅ d (ωt ) = ⋅ ∫ u 0 (t ) ⋅ sin(ν ⋅ ωt ) ⋅ d (ωt ) 12.4
π −π
π 0

avec pour u0(t) deux relations en fonction du niveau de ui(t). Soit

1. Le coude de la caractéristique d'amplification n'est pas atteint : Û i ≤ δ


Le signal de sortie n'est constitué que de la composante fondamentale

Û 0 = Û 0 = a1 ⋅Û i
1
12.5

2. Le coude de la caractéristique d'amplification est atteint : Û i > δ


Le signal de sortie se décompose en deux portions, selon le niveau instantané du signal
d'entrée
δ δ
soit : 0 ≤ ωt < sin −1 ( ) et π − sin −1 ( ) ≤ ωt < π
Ûi Ûi

u 0 (t ) = a1 ⋅Û i ⋅ sin(ωt ) 12.6

δ δ
et sin −1 ( ) ≤ ωt < π − sin −1 ( )
Ûi Ûi

δ
u 0 (t ) = a2 ⋅Û i ⋅ sin(ωt ) + Û i ⋅ (a1 − a2 ) ⋅ 12.7
Ûi

La relation 12.4 devient :


π
2
ν
Û0 = ⋅ ∫ u 0 (t ) ⋅ sin(ν ⋅ ωt ) ⋅ d (ωt )
π 0
sin −1 (δ / Û i )
2
=
π
Û i ⋅ (a1 ⋅ ∫ sin(ωt ) ⋅ sin(ν ⋅ ωt ) ⋅ d (ωt )
0
π −sin −1 (δ / Û i ) 12.8
δ
+ ∫ (a2 ⋅ sin(ωt ) + (a1 − a2 ) ⋅
Ûi
) ⋅ sin(ν ⋅ ωt ) ⋅ d (ωt )
sin −1 (δ / Û i )
π
+ a1 ⋅ ∫ sin(ωt ) ⋅ sin(ν ⋅ωt ) ⋅ d (ωt ))
π −sin −1 (δ / Û i )

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Dans le cas qui nous préoccupe, seule la composante fondamentale nous intéresse. On peut
donc poser que ν = 1
π
2
1
Û0 = ⋅ ∫ u 0 (t ) ⋅ sin(ωt ) ⋅ d (ωt )
π 0
sin −1 (δ / Û i )
2
= Û i ⋅ (a1 ⋅ ∫ sin (ωt ) ⋅ d (ωt )
2

π 0
π −sin −1 (δ / Û i ) 12.9
δ
+ ∫ (a2 ⋅ sin(ωt ) + (a1 − a2 ) ⋅
Ûi
) ⋅ sin(ωt ) ⋅ d (ωt )
sin −1 (δ / Û i )
π
+ a1 ⋅ ∫ sin (ωt ) ⋅ d (ωt ))
2

π −sin −1 (δ / Û i )

δ
dans le but de simplifier l'écriture, on écrira ϑ = sin −1 ( )
Ûi
et sachant que
1 1
∫ sin x ⋅ dx = ⋅ x − ⋅ sin(2 x)
2
12.10
2 4
ϑ
2 2 ⎛ϑ 1 ⎞
⋅ a1 ⋅ Û i ⋅ ∫ sin 2 (ωt ) ⋅ d (ωt ) = a1 ⋅ Û i ⋅ ⎜ − ⋅ sin( 2ϑ ) ⎟ 12.11
π 0
π ⎝2 4 ⎠
π −ϑ
2 2 ⎛π 1 ⎞
⋅ a2 ⋅Û i ⋅ ∫ sin (ωt ) ⋅ d (ωt ) = a 2 ⋅ Û i ⋅ ⎜ − ϑ + ⋅ sin(2ϑ ) ⎟
2
12.12
π ϑ π ⎝2 2 ⎠
π −ϑ
2 δ 2
π
⋅Û i ⋅ ∫
ϑ
(a1 − a 2 ) ⋅
Ûi
⋅ sin(ωt ) ⋅ d (ωt ) =
π
⋅ Û i ⋅ (a1 − a 2 ) ⋅ 2 ⋅ sin(ϑ ) ⋅ cos(ϑ ) 12.13
π
2 2 ⎛ϑ 1 ⎞
⋅ a1 ⋅ Û i ⋅ ∫ sin (ωt ) ⋅ d (ωt ) = a1 ⋅ Û i ⋅ ⎜ − ⋅ sin( 2ϑ ) ⎟
2
12.14
π π ϑ −
π ⎝2 4 ⎠

et enfin en sachant que 2 ⋅ sin(ϑ ) ⋅ cos(ϑ ) = sin(2ϑ )

Û0 2 ⎛ ⎡ ⎡π ⎤⎞
1
1 ⎤ 1
= ⋅ ⎜⎜ a1 ⋅ ⎢ϑ + ⋅ sin(2ϑ )⎥ + a2 ⋅ ⎢ − ϑ − ⋅ sin(2ϑ )⎥ ⎟⎟
Ûi π ⎝ ⎣ 2 ⎦ ⎣2 2 ⎦⎠
2 ⎡ 1 ⎤
=a 2 + ⋅ (a1 − a2 ) ⋅ ⎢ϑ + ⋅ sin(2ϑ )⎥
π ⎣ 2 ⎦ 12.15
2
=a 2 + ⋅ (a1 − a2 ) ⋅ [ϑ + sin(ϑ ) ⋅ cos(ϑ )]
π
=a 2 +
2
π
[
⋅ (a1 − a2 ) ⋅ ϑ + sin(ϑ ) ⋅ 1 − sin 2 (ϑ ) ]
puis en remplaçant θ par sin-1(δ/Ûi)

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⎡ ⎛ δ ⎞ ⎤⎥
2
−1 δ δ
1
Û0 2 ⎢
= a 2 + ⋅ (a1 − a2 ) ⋅ sin ( ) + ( ) ⋅ 1 − ⎜⎜ ⎟⎟ 12.16
Ûi π ⎢ Ûi Ûi ⎝ Û i ⎠ ⎥⎦

La Figure 12-3 montre que la précision de l'amplitude de la composante fondamentale de la
tension de sortie est dépendante de la précision du gain a1, du niveau auquel se trouve la
transition entre les gains a1 et a2 ainsi que de la précision du gain a2. on peut affirmer que :
1. Les gains a1>3 et a2<3 mais très proches de 3
− Faible distorsion de la tension de sortie
− Faible précision sur l'amplitude de sortie
2. Les gains a1>3 et a2=0
− Forte distorsion de la tension de sortie
− Bonne précision sur l'amplitude de sortie
1
Û0/Ûi
3.15

3.1 a1=3.10

3.05 a2=2
a1=3.03
a2=1
a2=2
3

Q0 a2=1
2.95 a2=0
Q1

2.9
Q2 a2=0
2.85

2.8

2.75 Ûi/δ
0.9 0.95 1 1.05 1.1 1.15 1.2

Figure 12-3 : Gain en tension en fonction de la tension d'entrée


rapportée au niveau du coude de transition de gain

La Figure 12-4 montre la valeur de la tension d'entrée Ûi rapportée à la tension correspondant


à la transition de gain δ pour le gain a1 fixe et le gain a2 variant de 0 à une valeur inférieure à
3 (3 étant la position de l'asymptote verticale)

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Ûi/δ
3

2.8

2.6

2.4

2.2

1.8

1.6

1.4
a1=3.10
1.2
a1=3.03
1 a2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

Figure 12-4 : Tension d'entrée rapportée au niveau du coude de transition


de gain en fonction du gain a2

De la Figure 12-4, on peut déterminer la sensibilité du rapport Ûi/δ en fonction du gain a2.

∂ ((Û i / δ )
∆(Û i / δ ) = ⋅ ∆a2 12.17
∂a2

On voit immédiatement que plus le gain a2 s'approche de 3 plus la sensibilité devient


importante et donc plus la précision de l'amplitude de la tension de sortie devient faible.
∂(Ûi / δ )
s=
∂a 2
10

3
a1=3.10
2
a1=3.03
1

0 a2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

Figure 12-5 : Sensibilité de la tension d'entrée rapportée au niveau du


coude de transition de gain en fonction du gain a2

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12.2.2 Amplificateur non-linéaire : Contrôle automatique de gain CAG


L'utilisation d'amplificateur avec contrôle automatique de gain est largement utilisée lorsque
le taux de distorsion est un paramètre important.. Comme pour le cas de l'amplificateur non-
linéaire à réseau de diodes, le gain global de l'amplificateur est fonction de l'amplitude du
signal d'entrée. La différence importante dans le cas du contrôle automatique de gain est que
le gain est fonction de la moyenne de la valeur absolue du signal de sortie u0(t) et non pas de
sa valeur instantanée. Pour une tension sinusoïdale d'amplitude constante, le gain de
l'amplificateur sera donc maintenu à une valeur constante, ce qui permet d'éviter toute
distorsion. La Figure 12-6 illustre une structure d'amplificateur dont le gain est fonction de la
tension moyenne de sortie

R1

u0
ui
R2

Contrôle
automatique
uDS de gain
uGS

Figure 12-6 : Amplificateur avec circuit de contrôle automatique du gain

Le circuit de contrôle automatique de gain permet de varier la résistance RDS du FET par la
différence de potentiel de grille - source UGS. En régime sinusoïdal, UGS dépend de la valeur
moyenne des alternances positives du signal de sortie. La Figure 12-7 présente un cas
pratique de circuit de contrôle automatique de gain.
R C i R0 D2
C i0

ir
u'0 u0
Rr
uref
uGS

Figure 12-7 : Circuit de contrôle automatique du gain

La structure utilisée est celle d'un régulateur PI. La tension de référence uref est positive et
constante, alors de la tension u'0(t) correspond aux alternances négatives de la sortie de
l'amplificateur à gain variable lorsque ce dernier soumis à une tension alternative (valeur
moyenne nulle) sinusoïdale. En considérant les moyennes glissantes sur une période de la
tension de sortie de l'oscillateur, on peut écrire pour la fonction de transfert du régulateur :

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sC Û (s) U J ( D 2) (s) 1 1
IC = −I 0 − I r = U GS ( s ) = −( 0 − ) ⋅ − U ref ( s ) ⋅
1 + sRC π 2 R0 Rr
12.18
1 + sRC Û 0 ( s ) U J ( D 2 ) ( s ) R
U GS ( s ) = − ⋅ (( − ) + U ref ( s ) ⋅ 0 )
sR0 C π 2 Rr

où UJ(D2) représente la chute de tension directe de la diode D2. En régime établi, la tension de
commande uGS est constante (gain constant) et par conséquent le courant circulant dans le
condensateur C du circuit de réaction est nul.

Û0 U J ( D 2) 1 1
I C = − I 0 − I r = −( − )⋅ − U ref ⋅ =0 12.19
π 2 R0 Rr

De cette relation (12.19) on déduit que la tension de sortie de l'amplificateur à gain variable
est, en régime établi, indépendant de la tension d'entrée Ûi et vaut
π R0
Û0 = ⋅U J ( D 2) + π ⋅ ⋅U ref 12.20
2 Rr

L'utilisation d'un semiconducteur de type JFET canal N comme résistance présente un certain
nombres de restrictions qui méritent quelques réflexions.
La partie utile des caractéristiques du JFET correspond au mode de fonctionnement en
conduction. La Figure 12-8 illustre les diverses plages de fonctionnement du JFET. Pour des
tensions UGS et / ou UGD supérieures à une tension de jonction UJ, il y a conduction entre la
grille et le canal. Ce comportement n'est pas souhaitable et correspond donc à une restriction.
UGS

UJ
Up
0 UJ UGD

Saturation directe
Conduction

Up
Blocage Saturation inverse

Figure 12-8 : Domaine de fonctionnement du JFET

Le JFET est en conduction lorsque les deux tensions de commande (UGS et UGD) sont
comprises entre UJ et Up, (pour un JFET canal N, Up est toujours négatif) c'est-à-dire lorsque
aucune partie du canal n'est pincée. Le courant de drain s'écrit alors

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⎛⎛ 2 2

⎜ ⎜ U GD ⎞⎟ U GD ⎛⎜ U GS ⎞⎟ U GS ⎟
I D = − I DSS ⋅ ⎜ ⎜ + 2 ⋅ − − 2 ⋅ ⎟ 12.21
⎜ ⎝ U P ⎟⎠ U p ⎜⎝ U p ⎟⎠ Up ⎟
⎝ ⎠

Dans le cas qui nous préoccupe, les paramètres maîtrisés sont la tension de commande UGS et
le courant de drain ID par l'intermédiaire de la tension UDS. Par conséquent, en remplaçant
UGD par UGS-UDS dans la relation précédente, on obtient

⎛ ⎛ ⎞ U DS ⎛⎜ U DS ⎞⎟ ⎞⎟
2
⎜ U
I D = I DSS ⋅ ⎜ 2 ⋅ ⎜⎜1 + GS ⎟⋅
⎟ U − ⎜ U ⎟ ⎟⎟ 12.22
⎜ ⎝ UP ⎠ p ⎝ p ⎠ ⎠

En respectant les limitations définies plus haut, on peut tracer la caractéristique


ID=f(UDS,UGS) pour le mode de fonctionnement en conduction
IDS [mA]
4
{IDSS,UP}
UGS/⏐Up⏐= 0
3
-0.25

2 -0.5

-0.75
1 -0.25
Limite saturation directe : UGD=-⏐Up⏐
-0.5
0
-0.75 UDS [V]
-1

-2

-3 Limite avant apparition


d'un courant dans la grille : UGD=UJ
-4
-6 -4 -2 0 2 4 6

Figure 12-9 : Mode de fonctionnement du JFET en conduction

A partir des caractéristiques de la Figure 12-8 on peut calculer la résistance de passage RDS
en fonction des tensions UDS et UGS. En effet,
2
1 Up
RDS = =
∂I D 2 ⋅ I DSS ⋅ (U P + U GS − U DS ) 12.23
∂U DS

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RDS [kΩ]
8

5
UGS/⏐Up⏐= -0.75

4 -0.5
Variations acceptables
de UDS
-0.25
3
0
2

1
Limite avant apparition
UDS [V]
d'un courant dans la grille
0
-6 -4 -2 0 2 4 6

Figure 12-10 : RDS en fonction de UGS et UDS

La Figure 12-10 montre clairement que, pour une tension UGS constante, RDS varie fortement
avec la tension UDS. Ce comportement n'est pas forcement désirable car il limite l'excursion
de la tension UDS à de faibles valeurs (-0.2V … 0.2V). Dans la pratique, il est possible de
rendre linéaire la relation existant entre le courant ID et la tension UDS pour une tension de
commande constante. Le circuit de linéarisation est illustré à la Figure 12-11
R R

uC
uDS
uGS

Figure 12-11 : Circuit de linéarisation

1
U GS = (U DS + U C ) 12.24
2
U C U DS
I D= I DSS ⋅ (2 + )⋅ 12.25
UP UP

UP
RDS =
UC 12.26
I DSS ⋅ (2 + )
UP

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RDS [kΩ] UDS [V]


2.2 8
UDS limite supérieure : UGS=UJ
2 (Conduction de la jonction GS) 6

2UJ-Uc pour UDS>0


1.8 4

1.6 2

1.4 0

1.2 -2

1 -4
-2UJ+Uc pour UDS<0

0.8 UDS limite supérieure : UGD=UJ -6


(Conduction de la jonction GD)
UC [V]
0.6
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1

Figure 12-12 : Circuit de linéarisation

Le dimensionnement du circuit de réaction intégrant le contrôle automatique de gain peut être


conduit en deux étapes.
1ère étape : Plage de variation des grandeurs liées au JFET
Cette première étape permet de fixer la plage de variation du gain de l'amplificateur ainsi que
la validité des grandeurs caractéristiques du JFET assurant un mode de fonctionnement à
l'intérieur de la zone de conduction. Le dimensionnement est conduit de la manière suivante :
1. Déterminer la plage de variation de UC assurant un point de fonctionnement compatible
avec le gain critique KC de l'oscillateur
2. Déterminer la plage équivalente de RDS(UC)
3. Définir les variations de tension admissibles pour UDS
4. Déterminer les valeurs des résistances R1 et R2 afin d'obtenir :
4.1 Un gain en tension K supérieure au gain critique KC afin d'assurer le démarrage
de l'oscillateur (phase de croissance)
4.2 Un gain critique KC correspondant à une valeur de UC dans la plage fixée au
point 1
4.3 Une variation de la tension UDS à l'intérieur de la limite fixée par UGD<UJ et
UGS<UJ
2ème étape : Étude de la boucle de réglage du gain
La seconde étape correspond au dimensionnement du régulateur PI du circuit de contrôle
automatique de gain. Dans ce cas, les divers points à traiter sont les suivants :
1. Fonction de transfert de l'oscillateur, notamment linéarisation de la caractéristique en
fonction des variations du gain ∆k autour de sa valeur critique KC.
2. Fonction de transfert de la partie redresseur à un ou deux alternances selon la complexité
du circuit mis en œuvre.
3. Calculer des éléments du régulateur PI en tenant compte
3.1 Des exigences liées à la théorie du réglage automatique
3.2 Aux exigences de décharge du condensateur placé à la sortie du redresseur.

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12.3 RÉALISATION PRATIQUE D'UN OSCILLATEUR À PONT DE WIEN


Le but de ce paragraphe est de donner un aperçu assez détaillé du fonctionnement d'un
oscillateur à pont de Wien ainsi que son dimensionnement. Pour des raisons didactiques, on a
choisi d'utiliser un circuit de contrôle automatique de gain avec boucle de régulation. Les
divers points étudiés sont
1. Le régime permanent à partir de conditions initiales sur la tension aux bornes des
condensateurs
2. Le régime transitoire à partir de conditions initiales sur la tension aux bornes des
condensateurs
3. Le schéma bloc et la modélisation de chaque fonction
3.1. Circuit de réaction à gain variable
3.2. Oscillateur
3.3. Organe de mesure de la tension efficace de sortie
3.4. Le régulateur

C2 R2
i
u0
i1 i2
ui
R1 C1 uC1

Figure 12-13 : Oscillateur à pont de Wien

12.3.1 Régime permanent d'oscillation


Conditions initiales
U C1 (0) = U i (0)
12.27
U C 2 (0) = 0

De la Figure 12-13 on peut écrire les relations suivantes


1
U 0 ( s ) − U i ( s ) = R2 I ( s ) + ⋅ I ( s) 12.28
sC 2
U i ( s ) = R1 I1 ( s ) 12.29
1 U (0)
U i (s) = I 2 ( s) + i 12.30
sC1 s
I ( s ) = I1 ( s ) + I 2 ( s ) 12.31

Des relations 12.28 à 12.31 on obtient

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sC 2 R1 1 + s ( R1C1 + R2 C 2 + R1C 2 ) + s 2 R1 R2 C1C 2 12.3


⋅U 0 ( s) = ⋅U i ( s ) − R1C1 ⋅U i (0)
1 + sC 2 R2 1 + sC 2 R2 2

et par conséquent

1 + s ( R1C1 + R2 C 2 + R1C 2 ) + s 2 R1 R2 C1C 2 C U (0) 12.3


U 0 ( s) = ⋅ U i ( s ) − (1 + sR2 C 2 ) 1 ⋅ i
sR1C 2 C2 s 3

L'amplificateur opérationnel définit une relation entre Ui(s) et U0(s)


U 0 ( s) = K ⋅U i ( s) 12.34

Après quelques calculs, on obtient la relation liant la tension de sortie à la condition initiale
1 1 + sR2 C 2
U 0 ( s) = ⋅ U 0 ( 0)
R2 C 2 1 ⎛ 1 1 1 ⎞ 12.35
+ s⎜⎜ + + (1 − K ) ⎟⎟ + s 2
R1 R2 C1C 2 ⎝ R1C1 R2 C 2 R2 C1 ⎠
Le gain critique KC de l'amplificateur est définit comme
1 1 1
+ + (1 − K C ) = 0 12.36
R1C1 R2 C 2 R2 C1

c'est-à-dire
R2 C1
KC = 1+ + 12.37
R1 C 2

Dans ce cas la relation 12.35 devient


1 1 + sR2 C 2
U 0 ( s) = ⋅U 0 (0)
R2 C 2 1 12.38
+s 2

R1 R2 C1C 2

en posant
1
ωn = 12.39
R1R2C1C2

la relation 12.38 peut s'écrire

⎛ s R1C1 ω n ⎞
U 0 ( s ) = ⎜⎜ 2 + ⎟ ⋅ U 0 (0) 12.40
⎝ ωn + s
2
R2 C 2 ω n2 + s 2 ⎟⎠
Le dictionnaire de la transformée inverse nous donne
s F −1
⎯ ε (t ) ⋅ cos(ω n t )
⎯⎯→
ω +s
2
n
2

12.41
ωn F −1
⎯ ε (t ) ⋅ sin(ω n t )
⎯⎯→
ω n2 + s 2
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on obtient donc dans le domaine temporel

R1C1
u 0 (t ) = u 0 (0) ⋅ (cos(ω n t ) + ⋅ sin(ω n t )) 12.42
R2 C 2

ou sous une forme différente

R1C1
u 0 (t ) = u 0 (0) ⋅ 1 + ⋅ cos(ω n t + φ )
R2 C 2
avec 12.43
⎛ R1C1 ⎞
φ = arctan⎜⎜ ⎟

⎝ R2 C 2 ⎠
En admettant que C1=C2=C et R1=R2=R, la synthèse des résultats est la suivante

KC = 3
1
ωn =
RC 12.44
π
u 0 (t ) = 2 ⋅ u0 (0) ⋅ cos(ω n t + )
4

12.3.2 Régime transitoire


En utilisant un contrôle automatique de gain, on fixe le gain K supérieur au gain critique KC
lors de la phase d'initialisation, puis lorsque l'amplitude de la sortie à atteint la valeur désirée,
le gain est maintenu à KC. Toute amplitude de sortie supérieure à la valeur nominale entraîne
un gain K inférieur au gain critique KC.
Posons pour K la relation
K = K C + ∆k 12.45

A partir des relations 12.35 et 12.37, on peut écrire


1 1 + sR2 C 2
U 0 ( s) = ⋅U 0 (0)
R2 C 2 1 1 12.46
−s ∆k + s 2

R1 R2 C1C 2 R2 C1

que l'on peut transformer la relation précédente sous la forme


1 1 + sR2 C 2
U 0 ( s) = ⋅U 0 (0)
R2 C 2 ⎛ 1 ∆k ⎞ ⎛ 1 ∆k ⎞ 2
2
1 12.47
⎜⎜ s − ⎟ −⎜ ⋅ ⎟ +
⎝ 2 R2 C1 ⎟⎠ ⎜⎝ 2 R2 C1 ⎟⎠ R1 R2 C1C 2

en posant

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1 ∆k
α =−
2 R2 C1
2 12.48
1 ⎛ 1 ∆k ⎞
ωα2 = − ⎜⎜ ⎟ = ω n2 − α 2
R1 R2 C1C 2 ⎝ 2 R2 C1 ⎟⎠

on obtient alors
1 1 + sR2 C 2
U 0 ( s) = ⋅ U 0 (0)
R2 C 2 (s + α )2 + ωα2
12.49
⎛ 1 1 ωα s +α ⎞
= ⎜⎜ ( −α ) + ⎟ ⋅ U 0 (0)
2 ⎟
ω R
⎝ α 2 2 C ( s + α )2
+ ω 2
α ( s + α )2
+ ω α ⎠

Le dictionnaire de la transformée inverse nous donne

s +α F −1
⎯ ε (t ) ⋅ e −αt ⋅ cos(ωα t )
⎯⎯→
(s + α ) + ω α
2 2

12.50
ωα −1
⎯⎯
F
→ ε (t ) ⋅ e −αt ⋅ sin(ωα t )
(s + α ) + ω α
2 2

on obtient finalement
1 1
u 0 (t ) = U 0 (0) ⋅ e −αt ⋅ (cos(ωα t ) + ( − α ) ⋅ sin(ωα t )) 12.51
ωα R2 C 2

ou sous une forme différente


2
−αt ⎛ 1 1 ⎞
u 0 (t ) = U 0 (0) ⋅ e ⋅ 1 + ⎜⎜ ( − α ) ⎟⎟ ⋅ cos(ωα t + φ )
⎝ ωα R2 C 2 ⎠
avec 12.52
⎛ 1 1 ⎞
φ = arctan⎜⎜ ( − α ) ⎟⎟
⎝ ωα R2 C 2 ⎠

En admettant que C1=C2=C et R1=R2=R, on a pour ∆k<<1


1 ∆k 1
α =− = − ω n ∆k
2 RC 2
1
ωα = ω n2 − α 2 = ω n ⋅ 1 − ∆k 2 ≅ ω n
4
12.53
1
2 1 − ∆k
⎛ 1 1 ⎞ (ω n − α ) 2
ωn −α 2
1 + ⎜⎜ ( − α ) ⎟⎟ = 1 + 2 = 1+ = 1+ ≅ 2
⎝ ωα RC ⎠ ωn −α 2 ωn +α 1
1 + ∆k
2

La synthèse des résultats est la suivante

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K = K C + ∆k = 3 + ∆k
1
ωn =
RC 12.54
1
∆kω nt π
u 0 (t ) ≅ 2 ⋅U 0 (0) ⋅ e 2
⋅ cos(ω n t + )
4

12.3.3 Intégration d'une boucle de réglage du gain de l'oscillateur de Wien.


L'utilisation d'une boucle de réglage automatique de gain pour assurer le démarrage et la
stabilisation de la tension de sortie d'un oscillateur de Wien doit permettre le contrôle précis
de l'amplitude des oscillations à l'aide d'une tension de référence Uref ainsi q'un taux de
distorsion harmonique faible. La structure de l'oscillateur est illustrée par la Figure 12-14.
Oscillateur R Mesure de la tension "efficace"
de sortie de l'oscillateur

C
C D0
R

RR CR Rf Rf
RG1
RG2 Cf um
RG
Rf Rf
RG
RG3 Cf
QG Uref

Circuit de réaction
à gain variable Régulateur standard PI

Figure 12-14 : Oscillateur à pont de Wien avec contrôle automatique du gain

De la structure de l'oscillateur à pont de Wien avec contrôle automatique de gain définie ci-
dessus, il s'agit de tirer un modèle linéaire sous forme de sous-ensemble dont on peut
exprimer les fonctions de transfert élémentaire. Le schéma de régulation est représenté à la
Figure 12-15

∆uRef(s) ∆uR(s) ∆k(s) ∆u0(s)


GR(s) GG(s) G0(s)

Régulateur PI Circuit de réaction Oscillateur


+ à gain variable
filtre de lissage du 1er ordre

Gm(s)

Mesure de la tension
"efficace" de sortie

Figure 12-15 : Oscillateur à pont de Wien avec contrôle automatique du gain : Schéma bloc

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Chaque bloc modélise une partie du circuit réel, ceci après linéarisation autour du pont de
fonctionnement représenté par le régime stabilisé (K = KC+∆k avec ∆k=0)

12.3.3.1 Circuit de réaction à gain variable


Dans le but d'améliorer la linéarisation de la caractéristique liant la tension de commande uC
à la variation du gain ∆k une résistance RG3 a été ajoutée en parallèle avec le canal Drain-
Source du JFET.
En posant
RG1 RG1
∆k = 1 + − KC = −2 12.55
RDS // RG 3 + RG 2 RDS // RG 3 + RG 2

et à l'aide de la relation 12.26, on peut tracer la caractéristique liant la variation de gain ∆k à


la tension de commande uc.
De la caractéristique représentée à la Figure 12-16, on peut calculer la fonction de transfert
liant la variation de la tension de commande ∆uC à la variation du gain ∆k, ceci autour de
K=KC (ou ∆k=0).

∂K ∂∆k 0.02 − (−0.02)


= = = 28.6 [1 / mV ] 12.56
∂uC K = KC
∂uC ∆k =0
− 2.75 − (−4.15)

La fonction de transfert est obtenue par la transformation de Laplace de la relation 12.56


∆k ( s )
GG ( s ) = = K G = 28.6 [1 / mV ] 12.57
∆uC ( s )

∆k [1] ∆uDS [V]


0.08 8
UDS limite supérieure : UGS=UJ
0.06 (Conduction de la jonction GS) 6

0.04 4
{-2.75,0.02}
0.02 2

0 0

{-4.15,-0.02}
-0.02 -2

-0.04 -4

-0.06 UDS limite supérieure : UGD=UJ -6


(Conduction de la jonction GD)
∆uC [V]
-0.08
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1

Figure 12-16 : Variation du gain en fonction de la tension de commande : ∆k=f(uc)


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12.3.3.2 Oscillateur
De la relation 12.54, on peut exprimer la variation de l'amplitude de crête du signal de sortie
de l'oscillateur ∆û(t) en fonction de la variation du gain ∆k autour de sa valeur critique KC. Il
s'agit tout d'abord de décomposer la fonction exponentielle en série de Taylor en faisant
l'hypothèse que ½ ωn∆k <<1
1
∆kω nt 1
e 2
≅ 1 + ∆kω n t 12.58
2
puis pour ∆û(t)
1
∆û0 (t ) ≅ ⋅ Û 0 (0) ⋅ ω n t ⋅ ∆k 12.59
2
La transformation de Laplace de la relation 12.59 permet d'écrire la fonction de transfert
reliant la variation d'amplitude du signal de sortie de l'oscillateur à la variation du gain issu de
la modulation de la résistance RDS du JFET.

1 Û ⋅ω
G0 ( s ) = ⋅ 0 n [V ] 12.60
2 s

12.3.3.3 Organe de mesure de la tension efficace de sortie


La mesure de l'amplitude du signal de sortie de l'oscillateur est constituée d'un redressement à
une alternance suivi d'un filtre lissage dont le condensateur Cf. La Figure 12-17 illustre la
forme de la tension à l'entrée du filtre de lissage placé en amont du régulateur PI.
uRf(t)
12

10
UJ(D)

Tension aux bornes de


la résistance R f d'entrée Û0
6

4 Tension aux bornes


du condensateur Cf

2
UCf
0
α π -α 2π + α ωt [rad]

Figure 12-17 : Relation entre tension de mesure et valeur moyenne

En régime établi, le courant moyen traversant le condensateur Cf est nul. Par conséquent, la
tension moyenne aux bornes de la résistance d'entrée Rf est identique à la tension aux bornes
de la résistance Rf connectée entre le condensateur Cf et la terre virtuelle (entrée (-) de
l'amplificateur opérationnel). On peut donc écrire
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π −α
1
UCf =

⋅ ∫ (Û sin(ϑ ) − U
α
Cf )dϑ
12.61
=
1

(
⋅ Û ⋅ 2 cos(α ) − U C f ⋅ (π − 2α ) )
et
UC f
sin(α ) = 12.62
Û
En faisant l'hypothèse que α<<1, on peut poser sin(α ) ≅ α et cos(α ) ≅ 1 . On obtient
finalement
2
⋅ U C2 f − 3π ⋅ U C f + 2Û = 0 12.63
Û
La solution correspondant au cas recherché prend la forme suivante

3π − (3π ) 2 − 16
UC f = ⋅Û = 0.22 ⋅Û 12.64
4
La Figure 12-17 montre que Û n'est rien d'autre que Û0-UJ(D)

U C f = 0.22 ⋅ (Û 0 − U J ( D ) ) 12.65

En admettant que la tension de jonction de la diode est constante pour des valeurs de crête du
signal de sortie supérieur à 2V environ, on peut écrire pour la fonction de transfert de l'organe
de mesure

U m ( s) 2 ⋅U C f ( s)
Gm ( s ) = = = K m = 0.44 12.66
Û 0 ( s) Û 0 ( s)

12.3.3.4 Régulateur PI
Le régulateur intègre un filtre de lissage du 1er ordre. La relation liant la tension d'entrée
est donnée par
1 1 + sRR C R
GR ( s ) = ⋅
R f C f s2R f CR 12.67
1+ s
2

12.3.3.5 Détermination des paramètres du régulateur


Les paramètres du régulateur, intégrant le filtre de lissage, s'obtiennent à partir de la fonction
de transfert en boucle ouverte G(s) par la méthode de l'optimum symétrique.
G ( s ) = Gm ( s ) ⋅ GG ( s ) ⋅ G0 ( s ) ⋅ GR ( s ) 12.68

En tenant compte des relations 12.57, 12.60, 12.66 et 12.67, on a

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1 Û ⋅ω 1 1 + sRR C R
G ( s) = ⋅ K m ⋅ KG ⋅ 0 n ⋅ ⋅
2 s R f C f s2R f CR 12.69
1+ s
2
La relation 12.69 s'exprime sous la forme générale
1 1 1 + sτ 1
G ( s) = ⋅ ⋅ 12.70
s ⋅τ 2 1 + sτ 3 sτ 1

de plus en imposant (optimum symétrique)


τ 1 = 4 ⋅τ
τ2 =τ 12.71
τ3 =τ / 4

on a

G ( jω ) ω =1 / τ = 1 12.72

et par conséquent, la marge de phase est de


1
ϕ = arg(G ( jω ) )ω =1 / τ − (−180) = (−180° + arg(4) − arg( )) + 180 = 62° 12.73
4
Les éléments constituants le régulateur PI est le filtre de lissage qui lui est associé se
déduisent des relations 12.69 à 12.72.

RR C R = 4τ 12.74

4R f
=τ 12.75
K m ⋅ K G ⋅ Û 0 ⋅ ω n ⋅ RR

Rf C f
=τ / 4 12.76
2
Le choix de τ se fait selon les critères suivants
− Rapidité :
Dans ce cas choisit une constante de temps pour le filtre de lissage τf=τ/4 aussi
petite que possible. La sortie du régulateur présentera une ondulation, dont
l'onde fondamentale a une pulsation ωn, assez importante et le signal de sortie
aura un taux de distorsion harmonique élevé (variation du gain de
l'amplificateur).
− Taux de distorsion harmonique faible :
Dans ce cas choisit une constante de temps pour le filtre de lissage τf=τ/4 aussi
grande que possible. La réponse impulsionnelle présentera un temps
d'établissement faible, mais par contre l'ondulation du signal de sortie du
régulateur sera faible et par conséquent le taux de distorsion harmonique sera
également faible.

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Une méthode consiste à fixer un rapport kf0 entre la pulsation propre de l'oscillateur et la
pulsation de coupure du filtre de lissage.
1
τ f =τ / 4 = k f 0 ⋅ 12.77
ωn

Plus le rapport kf0 est important, plus le filtre de lissage est efficace. Les relations 12.74 à
12.76 deviennent
16
RR C R = k f 0 ⋅ 12.78
ωn
R f = k f 0 ⋅ K m ⋅ K G ⋅ Û 0 ⋅ RR 12.79
Rf C f 1
= kf0 ⋅ 12.80
2 ωn

Les diagrammes de Bode (amplitude et phase) des deux pages suivantes illustrent le cas d'un
oscillateur de Wien avec R=16kΩ, C=1nF (ωn=62500 rad/s), Û0=10V et kf0=100

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20Log( G(jω) )

Ûω
G0(jω) = 1 0ω n
2

20

10
1 1 2 4 1 K K Ûω 1 Ûω
RRCR
=
4τ RfCf
=
τ 2 G m 0 n 2 0 n

101 102 103 104 105 ω [rad/s]


1 =156.25 Gm(jω) =Km
τ
-10
GG(jω) =KG

-20

RR
2Rf
-30
KGKmÛ0ωn
GG(jω)Gm(jω)G0(jω) = 1 ω
2
-40

GR(jω)
-50
G(jω) = GR(jω)GG(jω)Gm(jω)G0(jω)

Figure 12-18 : Fonction de transfert (Bode) : Amplitude (asymptote)

Arg(G(jω))

156.25
100 101 102 103 104 105

ω [rad/s]
30
arg(GR(jω))
60

90
arg(G0(jω))
120

150 arg(G(jω))

180

Figure 12-19 : Fonction de transfert (Bode) : Phase (asymptote)

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20Log(⏐G(jω)⏐) [dB]
150

100

50
⏐G0(jω)⏐
⏐GS(jω)⏐
0
⏐Gm(jω)⏐

⏐GG(jω)⏐
-50

⏐GR(jω)⏐
-100
⏐G (jω)⏐

-150
0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10
156.25 ω [rad/s]

Figure 12-20 : Fonction de transfert (Bode) : Amplitude

arg(G(jω)) [degrés]

0 GG(jω), Gm(jω)

-20

-40
GR(jω)
-60

-80
GS(jω), G0(jω)
-100

-120

-140
ϕ=62° G (jω)
-160

-180
0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10
156.25 ω [rad/s]

Figure 12-21 : Fonction de transfert (Bode) : Phase

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La Figure 12-22 illustre la réponse harmonique du système de réglage automatique de gain


de l'oscillateur. Il s'agit de la fonction de transfert harmonique liant la variation d'amplitude
de la tension de sortie de l'oscillateur en fonction de la variation de la référence de tension
définissant l'amplitude des oscillations. Cette réponse harmonique dépend du choix que l'on
fait entre le rapport des diverses constantes de temps apparaissant dans la relation 12.70.
20Log(⏐Gf(jω)⏐) [dB] arg(Gf(jω)) [dB]
20 0

0 -20

-20 -40

-40 -60

-60 -80

-80 -100

-100 -120

-120 -140

-140 -160

-160 -180
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
ω [rad/s] ω [rsd/s]

Figure 12-22 : Fonction de transfert en boucle fermée (Bode)

La réponse indicielle de la Figure 12-23 donne une information sur le temps d'établissement
défini comme le temps nécessaire pour que l'amplitude du signal de sortie atteigne ∆% de la
valeur finale. De plus on peut estimer le dépassement engendré par ce saut indiciel de la
référence.

u0(t) [pu]
1.4

1.2

0.8

0.6

0.4

0.2

0
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
t [s]

Figure 12-23 : Réponse indicielle

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CAG APPLIQUE AUX OSCILLATEURS QUASI-SINUSOÏDAUX Page 25

BIBLIOGRAPHIE
[1] TRAITE D’ELECTRICITE
VOLUME VIII : ELECTRONIQUE
Auteurs : J.D. Chatelain et R.Dessoulavy
ISBN : 2-604-00010-5

[2] CIRCUIT ET SYSTEMES ELECTRONIQUES


ELECTRONIQUE III, PARTIE I
Auteur : M. Declercq

[3] PASSIVE AND ACTIVE NETWORK ANALYSIS AND SYNTHESIS


Auteur : Aram Budak
ISBN: 0-395-17203-9

[4] ELECTRONICS
A TOP-DOWN APPROACH TO COMPUTER-AIDED CIRCUIT DESIGN
Auteur : Allan R. Hambley
ISBN: 0-02-349335-6

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