EL5 Modulation.

Démodulation

Table des matières

I Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
I.1 définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
I.2 types de modulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
I.3 bandes de fréquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
II Modulation et démodulation d’amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
II.1 multiplieur analogique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
II.2 modulation d’amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
II.3 démodulation d’amplitude par détection synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

La transmission de signaux sur de grandes distances est majeure pour nos sociétés modernes ; on
parle de télécommunications. Le médium de transmission peut-être de nature diverse : air pour les
télécommunications hertziennes (télévision, radio, téléphone portables, WiFi, Bluetooth, etc.), cuivre pour
la téléphonie fixe, l’ADSL ou le CPL ou encore fibre optique.
La transmission directe d’un signal n’est pas en pratique réaliste pour au moins trois raisons distinctes :
multiplicité des signaux, problème de puissance (on montre qu’une antenne rayonne selon la fréquence à
la puissance 4) et caractère dispersif des milieux. On a donc recours à un double principe pour élever la
fréquence pendant le transport : la modulation au départ, la démodulation à l’arrivée.

I Généralités
I.1 définition

Déf. Modulation et démodulation d’un signal

La modulation d’un signal consiste à translater son spectre vers les hautes fréquences. La démodula-
tion d’un signal est l’opération inverse : elle consiste à éliminer la porteuse et à translater le spectre
du signal dans l’autre sens.

Quel que soit le principe de modulation utilisé, notons déjà que puisqu’il faut agir sur le spectre du
signal pour faire apparaître des fréquences qui ne sont pas dans le signal d’origine, on est certain qu’au
moins une opération non linéaire doit être utilisée.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
À partir de l’analyse fréquentielle, justifier la nécessité d’utiliser une opération non linéaire.
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+ Remarque : On étudie les deux aspects séparément mais des dispositifs, notamment quand la communication
est bidirectionnelle, existent qui réalisent les deux : ce sont les modulateurs-démodulateurs ou modems.

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42 Chapitre EL5 — Modulation. Démodulation

Déf. Porteuse
Onde sinusoïdale (fréquence f0 ) pure choisie en haute fréquence pour servir de support à la
modulation. Cette onde ne véhicule aucune information. Elle doit être connue aux deux extrémités
de la chaîne de propagation.

Déf. Signal modulant ou Modulante

Signal « intéressant », c’est-à-dire véhiculant une information. On choisit la fréquence de la porteuse
de telle sorte que fmax,modulant  f0 .

Déf. Signal modulé

Signal utilisé pour la propagation : c’est le résultat de la modulation de la porteuse par le modulant.

I.2 types de modulation

On peut proposer différentes façon de coder l’information sur une porteuse. Voici quelques exemples :
modulation d’amplitude L’information à transmettre est transposée dans l’amplitude de la porteuse :
u u u
t t
t
=⇒
modulation de fréquence L’information est codée dans la fréquence de la porteuse (qui a donc une
amplitude quelconque, en général constante).
modulation de phase La phase de la porteuse varie selon le modulant. Notons qu’on peut montrer
qu’une modulation de phase précédée d’un filtrage est équivalente à une modulation de fréquence,
c’est aussi une autre façon de moduler en fréquence en radiotéléphonie.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Définir un signal modulé en amplitude, en fréquence, en phase.
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I.3 bandes de fréquences

Pour éviter que des signaux distincts ne soient émis à la même fréquence (et par tant se retrouvent
tous les deux brouillés), les émissions d’ondes électromagnétiques sont réglementées. Il y a donc des bandes
de fréquences utilisables et dans ces bandes, des canaux qui permettent la transmission d’un signal.
Il existe énormément de situations et de canaux différents. On les regroupe conventionnellement par
grandes bandes. Pour un panorama un peu exhaustif :
http://radio.pagesperso-orange.fr/Bandes.htm
Voici ce que l’on peut retenir pour la radiodiffusion :
Signal radio grandes ondes radio ondes moyennes radio FM
Nom court GO/LW MO/MW FM
Modulation amplitude amplitude fréquence
Bande 148,5 kHz – 283,5 kHz 526,5 kHz – 1 606,5 kHz 87,5 MHz – 108 MHz 1
Canaux 4,5 kHz 75 kHz

1. Il s’agit de la bande FM d’Europe de l’Ouest.

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II — Modulation et démodulation d’amplitude 43

Audio stéréo
Audio
mono
G–D
. . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . .
Canal FM G+D Décrire le spectre d’un signal modulé.
Pilote ......................................
19 kHz
RDS

0
30 15 23 38 53 57
Hz kHz kHz kHz kHz kHz

Pour la téléphonie mobile, les choses sont plus complexes. En effet, il faut attribuer des canaux spécifiques
montant et descendant à chaque utilisateur actif dans la zone de couverture d’une antenne. Les opérateurs
mobiles ont donc des bandes de fréquences qu’ils allouent ensuite à leurs usagers. On se contente de donner
quelques ordres de grandeur. La modulation utilisée est une modulation de phase. Plus de détails :
• GSM « 2G » : http://fr.wikipedia.org/wiki/Global_System_for_Mobile_Communications
• UMTS « 3G » : http://fr.wikipedia.org/wiki/UMTS
• LTE « 4G » : https://fr.wikipedia.org/wiki/LTE_(r%C3%A9seaux_mobiles)
Signal GSM UMTS LTE
Nom usuel 2G 3G 4G
Bandes 900 MHz ; 1 900 MHz 1 900 MHz – 2 100 MHz 2 600 MHz ; 1 800 MHz ; 900 MHz 2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Citer les ordres de grandeur des fréquences utilisées pour les signaux radio AM, FM, la téléphonie mobile.
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II Modulation et démodulation d’amplitude

Plusieurs méthodes sont possibles pour moduler et démoduler. Conformément au programme, on
choisit de présenter une approche à base de multiplieur analogique.

II.1 multiplieur analogique

Déf. Multiplieur analogique
Composant actif intégré qui fournit en sortie un signal de la forme
s(t) = k u1 (t) u2 (t) + Z(t)
Dans la plupart des applications, Z(t) ≡ 0, ce qui fait que l’on a
s(t) = k u1 (t) u2 (t)
Le coefficient k est dimensionné et il vaut souvent k = 0,1 V−1 .

II.2 modulation d’amplitude

Pour simplifier, on raisonne avec un signal modulant sinusoïdal. En pratique, il faut faire le raisonnement
avec un spectre borné quelconque.
La porteuse a(t) est une sinusoïde de pulsation ω0 et on travaille avec la composante de pulsation ω1
du signal modulant e(t).
2. Réaffectation des fréquences initialement prévues pour 2G ou 3G. Possibilité aussi d’utiliser les bandes libérées par
l’arrêt de la télévision analogique (plusieurs bandes dans les 800 MHz).

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 44 Chapitre EL5 — Modulation. Démodulation

e(t)
Le produit simple du modulant e(t) par la porteuse v(t) 1 v(t)
fonctionne mais ce n’est pas ce que l’on utilise en pratique. a(t) ×
On ajoute la porteuse de telle sorte que l’on obtient 2
1 s(t)
s(t) = a0 (1 + m cos ω1 t) cos ω0 t avec m := ke0 a(t)
2
+
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Interpréter le signal modulé comme le produit d’une porteuse par une modulante.
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Déf. Profondeur ou indice ou taux de modulation
Coefficient m défini par m = ke0 . Il est sans dimension. Si m > 1, on parle de surmodulation. En
général, on se limite à m proche mais inférieur à 1.

+ Remarque : m > 1 peut poser des soucis de démodulation selon la méthode de démodulation retenue.
En développant le produit, il vient avec un peu de trigo A
a0 m
s(t) = a0 cos ω0 t + (cos [(ω0 + ω1 )t] + cos [(ω0 − ω1 )t])
2
Ainsi le signal modulé contient 3 raies spectrales centrées sur la porteuse. ω
Ci-contre un exemple pour m ' 0,8 ω0 − ω1 0 ω0 + ω1ω
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Décrire le spectre d’un signal modulé.
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II.3 démodulation d’amplitude par détection synchrone

La difficulté pratique de la démodulation synchrone, c’est qu’il faut disposer du signal de la porteuse.
En TP, on peut repiquer sur le GBF mais c’est évidemment impossible dans la « vraie vie », où on ne
connaît que la fréquence approchée de la porteuse (ni sa valeur exacte, qui peut varier un peu, ni sa
phase). On utilise alors une boucle à verrouillage de phase : un oscillateur asservi de fréquence fe (au
niveau du récepteur) produit, à partir d’un comparateur de phase qui compare fe et f0 , une sinusoïde
synchrone à la fréquence (et phase) de la porteuse f0 . La démodulation synchrone s’appuie encore sur la
trigo. En multipliant le signal modulé s(t) par la porteuse a(t), il vient
u(t) = k s(t) a0 cos ω0 t = ka0 2 cos2 (ω0 t)(1 + m cos ω1 t)
ka0 2 h m i
u(t) = 1 + m cos ω1 t + cos(2ω0 t) + (cos [(2ω0 − ω1 )t] + cos [(2ω0 + ω1 )t])
2 2
La partie intéressante est le terme de pulsation ω1 . On élimine les composantes HF par un passe-bas qui
doit avoir une fréquence de coupure fc telle que f1  fc  2f0 − f1 . Enfin, on élimine la composante
continue avec un filtre passe-haut de très basse fréquence de coupure.
s(t)
1 u(t) u0 (t) e(t)
a(t)
2
×
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Expliquer le principe de la démodulation synchrone.
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+ Remarque : Ce n’est pas la seule façon de démoduler. Citons notamment le détecteur de crête, plus simple
mais donnant un résultat erroné en cas de surmodulation.

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