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Unité -2-

La nature de l'information génétique et mécanisme de son expression et le génie


génétique.

Partie 1 : La nature de l'information génétique

LA STRUCTURE DE L'ADN ( Acide DésoxyriboNucléique )

Un nucléotide est l'élément de base de l'ADN. Il est


composé d'une base azotée (ou base nucléique),
d'un ose à cinq atomes de carbone, le désoxyri-
bose, dont l'association forme un nucléoside, et
enfin un groupe phosphate. L'ADN possède une structure en forme de double hélice

la succession des nucléotides ou séquence de nucléotide (nombre et ordre des nucléotides)


Les bases azotées sont au nombre de quatre : l'adé- est a la base de l’information génétique.
nine (notée A), la cytosine (notée C) , la guanine
(notée G) et la thymine (notée T)

L’ADN est le constituant fondamental des chromosomes.

le chromosome est constitue de protéines: les histones, autour desquelles s’enroule un


long filament d’acide désoxyribonucléique (ADN).

le génome humain fait 3*109pb


L'ADN est constitué de 2 brins com-
plémentaires et anti-parallèles.

Complémentarité : les bases des


acides nucléiques s'apparient grâce à
des liaisons H (hydrogène). Il se forme
3 liaisons H entre C et G et 2 liaisons H
entre A et T
Erwinn Chargaff (1947)

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la reproduction conforme conserve l’information génétique Mécanisme de la conservation de l’information génétique : La réplication de l’ADN
la mitose La réplication de l’ADN se fait selon le modèle semi conservatif. Ce dernier permet la copie
Au cours de la mitose, les deux cellules filles obtenues, sont identiques entre elles et possè- conforme de l’information génétique.
dent le même nombre de chromosomes que la cellule mère : C’est la reproduction conforme
qui assure la conservation du nombre de chromosomes Brin ancien

Nouveau brin

L ’élongation nécessite: une ADN polymérases (activité de copie 5 ’ 3 ’)

Les étapes du cycle cellulaire

Le cycle est divisé en 4 phases, la phase de synthèse de


l’ADN (ou phase S) et celle de la répartition du matériel
génétique dans les 2 cellules filles (ou phase M, la mi-
tose) sont séparées par les phases de croissance G1 et
G2 qui préparent respectivement la cellule à entrer en S
et M

L’élongation est mono directionnelle 5’ 3 ’ sur chacun des brins : la synthèse est continue
sur le brin « avancé » et discontinue sur le brin « retardé »
La fourche de réplication est le point où des brins d'ADN se séparent et où de nouveaux
brins sont synthétisés.

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Unité -2- L'ARNm est synthétisé à partir
La nature de l'information génétique et mécanisme de son expression et le génie d'un brin d'ADN
génétique.
L'ARNm se détache une fois syn-
Partie 2 : L’expression de l'information génétique thétisé ainsi que l'ARN polymé-
rase
Deux étapes essentielles :
Après la transcription se dérou-
– Dans le noyau a lieu la transcrip-
lent la maturation de l'ARN il
tion :synthèse de l’ARNm Cette
subit l'épissage : certaines sé-
opération permet de copier l’infor-
quences appelées introns sont
mation génétique de l’ADN sous
excisées, et les parties restantes
forme d’une molécule d’ARNm .
(exons) se relient ensuite entre
– Dans le cytoplasme, a lieu la tra- elles.
duction: la synthèse d’un poly-
mère d’Acides aminés, dans un
ordre bien déterminé correspon-
dant à l’information génétique de l’ARNm.

la transcription génétique
Comparaison entre ADN et ARN

Ce type de structure est dit en


« arbre de Noël ». Le « tronc » de
l'arbre est constitué de l'ADN et les
« branches » sont autant de molé-
cules d'ARN en cours de synthèse.
Mécanisme de la transcription
Celles-ci sont plus courtes vers le
Gène, la séquence de triplets de bases de l'ADN qui est transcrite en codon d'ARNm et qui début de la région transcrite et plus
détermine la synthèse d'une protéine longues vers la fin. Le cliché montre
plusieurs « arbres de Noël », c'est à
dire plusieurs séquences d'ADN en
cours de transcription
L'ARN polymérase se fixe
sur l'ADN
Que faut il retenir ? définir le brin transcrit de l’ADN lors de la transcription, la polarité
5’3’ de synthèse du brin d’ARN
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La traduction génétique
La synthèse protéique implique des acteurs variés
le ribosome est un complexe composé d'ARN et de pro-
téines ribosomiques, associé à une membrane (au niveau
ARNm du réticulum endoplasmique gra-
Met Cys Lys
nuleux) ou libre dans le cyto- Gly t Gly Gly A rg
Me Cys t
Me
plasme. Grande unité

c) Phase de terminaison:
Elle correspond a la lecture d'un codon stop de l'ARNm et à l'arrêt de la traduction

ARNt: L’ARNt est un


polymère de 75
nucléotides,
t
chaque ARNt est Lys Arg Me
Met Gly Cys Gly
spécifique d’un Cys
Lys Arg
acide aminé bien
déterminé.
Un codon-stop ou codon de terminaison est l'un des trois codons (parmi les 64 codons
Etapes de la synthèse protéique
du code génétique) qui marquent la fin de la traduction d'un ARNm en protéine:
Après la transcription, l’ARNm synthétisé quitte le noyau et arrive dans le cytoplasme où a UAA UAG UGA
lieu la traduction.
On peut distinguer, dans la traduction, trois phases :
a) Phase d’initiation :
La lecture du premier codon ( AUG ) sur l’ARNm par le ribosome permet la mise en place de
l’acide amine correspondant : la méthionine

b) Phase d’élongation :
Elle correspond a la lecture des autres codons de l'ARNm et a la mise en place d'acides ami-
nés ce qui conduit a l'élongation du polypeptide.

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Unité -2-
La nature de l'information génétique et mécanisme de son expression et le génie
génétique.
Partie 3 : Le génie génétique

Le génie génétique est un ensemble de techniques permettant la manipulation des gènes et


leur transfert dans de nouveaux organismes animaux, végétaux ou microorganismes.
Les organismes ainsi traités sont appelés organismes génétiquement modifiés ou OGM ou
encore organismes transgéniques. En modifiant le matériel héréditaire des êtres vivants, le
génie génétique permet de produire des organismes mieux adaptés aux besoins humains : des
colibacilles capables de synthétiser de l’ovalbumine, de l’insuline ou de l’hormone de crois-
sance, des animaux et des végétaux transgéniques plus productifs

Traité par l’insuline


 2ème méthode : Soit à partir de l’ARNm qui correspond au polypeptide dont la synthèse est
gouvernée par le gène recher-
ché. Dans ce cas on synthétise
Traité par l’hormone de croissance
une copie de l’ADN ou ADNc à
 partir de l’ARNm en utilisant
une enzyme appelée la trans-
criptase reverse d’origine vi-
rale.
étapes de la production d’une protéine humaine

Les principales étapes de la production d’une protéine humaine par un colibacille :La
production de l’insuline ou de l’hormone de croissance humaine par des colibacilles généti-
quement modifiés comporte cinq étapes Quels sont les outils utilisés ?
A -Obtenir in vitro le gène impliqué dans la synthèse de la protéine visée : c’est le gène Enzyme de restriction : en-
codant. zyme d’origine bactérienne qui
B -Introduire le gène codant dans le génome (ou l’ADN) de colibacille. permet de couper l’ADN au
C -Repérer les colibacilles transformés portant le gène étranger niveau des certaines sé-
D -Cloner des colibacilles transformés ce qui correspond au clonage du gène quences bien définies. On con-
E -Faire exprimer le gène dans la cellule hôte transformée et récolter la protéine synthé- naît aujourd’hui 500 enzymes
tisée. de restriction différentes

Obtention du gène à transférer

Pour obtenir le gène sous forme pure, on utilise deux méthodes:


1ère méthode : soit à partir de l’ADN chromosomique, dans ce cas l’ADN est extrait des cel-
lules puis fragmenté grâce à des enzymes de restriction spécifiques. Le gène à transférer est
ensuite repéré grâce à une sonde moléculaire radioactive.

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Introduire le gène codant dans le génome (ou l’ADN) de colibacille Expression du gène
Les techniques utilisées :
Le vecteur le plus souvent utilisé est un plasmide ou de l’ADN viral. Ce plasmide est ouvert Les bactéries transformées sont placées
grâce à une enzyme de restriction (ciseaux moléculaire). L’insertion du gène à transférer dans dans des fermenteurs où règnent des
le vecteur se fait grâce à une autre enzyme appelée la ligase (colle moléculaire). Le résultat de conditions optimales pour leur multipli-
cette étape est l’obtention des molécules d’ADN recombinées. cation. Ceci favorise l’expression du
La cellule hôte la plus utilisée pour recevoir l’ADN recombiné est une bactérie : Eschérichia Coli. gène greffé.
Les bactéries sont placées dans un milieu de culture en présence de plasmides recombinés. Les Le vecteur recombiné permet à la cel-
bactéries cultivées intègrent le plasmide recombiné et se multiplient en donnant des bactéries lule hôte d’exprimer le gène et aussi de
transformées. transmettre cette propriété à sa nom-
breuse descendance.

Extraction de la substance recherchée :


L’extraction de la protéine synthétisée par la bactérie transgénique se fait par 2 procédés : –
 Soit en soumettant les cellules à un choc osmotique :
 Soit par la lyse des cellules transgéniques. Dans ce cas, il faut isoler la protéine recherchée
des débris cellulaires .

Repérage des cellules transformées

Ce repérage se fait le plus souvent en utilisant un marqueur qui est généralement un gène de
résistance à un antibiotique inséré avec
le gène transféré.
En ajoutant l’antibiotique au milieu de
culture, on peut alors sélectionner
les bactéries transformées ayant
incorporé le gène cloné grâce
à la résistance à l’antibio-
tique.

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Agrobacterium tumefaciens est une bactérie trouvée dans les sols. C'est un pathogène
des végétaux responsable d'une maladie appelée galle du collet

Le plasmide Ti est un outil génétique moléculaire très important pour la création de plante
transgénique, il peut en effet être modifié par génie génétique pour permettre l’intégration
de manière stable de gènes rapporteurs ou de gènes d'intérêt dans le génome de plantes di-
cotylédones

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Unité -3-
La transmission de l'information génétique au cours de la
reproduction sexuée et génétique humaine
Partie 1: brassage de l’information génétique au cours de la reproduction
sexuée

La méiose donne des gamètes haploïdes

La méiose donne des gamètes génétiquement différents :

Le brassage intrachromosomique
L’appariement des chromosomes homologues lors de la prophase
I, favorise (par le mécanisme du crossing-over) des échanges de
fragments de chromatides, donc des échanges d’allèles : c’est le
brassage allélique intrachromosomique Le brassage allélique est
d’autant plus important que les chromosomes sont longs

Le brassage interchromosomique
La 1ère division méiotique, précédée d’une interphase avec réplication de l’ADN, est dite ré- L’appariement des chromosomes est suivi, au cours de l’anaphase I, d’une séparation aléa-
ductionnelle. Elle permet de passer d’une cellule diploïde (à 2n chromosome) à 2 cellules ha- toire des chromosomes homologues. En conséquence, la répartition des allèles venant des 2
ploïdes (à n chromosome) par séparation des chromosomes homologues sans division des parents, se fait de manière indépendante d’une paire à l’autre : il y a brassage interchromo-
centromères. somique.
• La 2ème division, dite •Au cours de la gamétogenèse, un
équationnelle, est compa- organisme diploïde (à 2n chr) pro-
rable à une mitose. Elle duit 2n gamètes différents. Chez
consiste en une séparation l’homme, par exemple, 2n= 46 (n =
au niveau du centromère, 23), le brassage produirait 8388608
des chromatides de chaque gamètes génétiquement différents.
chromosome. Dans cha- Chez la drosophile, 2n = 8, le bras-
cune des 4 cellules ha- sage interchromosomique produi-
ploïdes obtenues, on a n rait 24 = 16 gamètes génétique-
chromosomes à une chro- ment différents.
matide et une quantité •Le brassage chromosomique est
d’ADN divisée par 2 par d’autant plus important que le
rapport à la cellule diploïde nombre de chromosomes est élevé.
initiale.

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Partie 2: Transmission de deux couples d'allèles chez les diploïdes

La transmission d’un couple d’allèles chez les diploïdes

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Transmission de deux couples d'allèles chez les diploïdes

Lorsqu’on s’intéresse a la transmission de 2 gènes (2 couples d’allèles), on parle de dihybridisme. Leur brassage lors de la méiose et de la fécondation conduit statistiquement,
si les parents sont homozygotes, aux proportions phénotypiques suivantes :

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Partie 3 génétique humaine
2 - Une maladie autosomale dominante Maladie de
Réalisation d'arbres généalogiques Huntington
• tout sujet affecté a au moins l’un des
Un arbre généalogique est une représentation sché- parents malade.
matique des liens de parenté entre individus d'une
• en général elle se manifeste dans
famille à l'aide de figurés conventionnels. Tous les
individus d'une famille doivent y figurer. toutes les générations.
Chaque génération est représentée sur une ligne : la • les sujets malades sont le plus souvent
plus récente en bas, la plus ancienne en haut. hétérozygotes.
Une femme est symbolisée par un cercle, un homme • les sujets sains sont toujours homozy-
par un carré. On trace un trait horizontal entre un
cercle et un carré pour indiquer que l'homme et la gotes.
femme concernés forment un couple.
3 - Une maladie récessive portée par le chromosome sexuel X : L’hémophilie

• est plus fréquente chez les


garçons que chez les filles.
• est déterminée par un gène
dont l’allèle récessif s’exprime
chez les garçons atteints.
• les garçons malades sont
issus d’une mère conductrice.
• Toute fille atteinte devrait
Etude de la transmission d’une tare héréditaire
avoir un père atteint.
Les unions humaines présentent cinq modes de transmission héréditaire qui se dégagent de
4 - Une maladie dominante liée à X :Rachitisme vitamino-résistant
l’étude des maladies rares par analyse généalogique. La maladie peut être autosomique ré-
cessive, autosomique dominante, récessive liée à X ou dominante liée à X. Elle peut être • Tout sujet atteint a au moins
aussi liée à Y. l’un des parents atteint.
• En général elle se manifeste
1 - Une maladie autosomale récessive :
dans toutes les générations.
• est aussi fréquente • Les hommes affectés trans-
chez les garçons que Mucoviscidose mettent la maladie à toutes leurs
chez les filles.
filles mais à aucun de leurs fils.
• en général, elle n’ap-
paraît pas à toutes les • Les femmes atteintes hétéro-
générations zygotes mariées à des hommes
• est déterminée par un non affectés transmettent la maladie à la moitié de leurs fils et de leurs filles.
gène qui ne s’exprime • Tout garçon atteint devrait avoir une mère atteinte.
au niveau du phéno-
type atteint qu’à l’état
homozygote.
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5 - Hérédité liée au chromosome Y : Les aberrations chromosomiques :

Une anomalie chromosomique (ou aberration chromosomique quand elle survient sur des
cellules chargées de la reproduction) est une altération d'un chromosome, sur lequel un
gène est absent ou au contraire surnuméraire (anomalie de structure), ou une altération du
caryotype, avec un chromosome entier absent ou présent plusieurs fois (anomalie de
nombre).
Il s’agit de quelques cu-
riosités dermatologiques
assez exceptionnelles :
• Ichtyose grave, type « porc-épic »
• Hypertrichose des oreilles
• Kératose palmo-plantaire.
Le mécanisme de transmission est facile à comprendre : toutes les filles naissant de l'union
d'un homme atteint avec une femme normale sont normales car elles ne peuvent hériter que
le X paternel. Par contre, tous les garçons, qui ont hérité de l'Y paternel, sont atteints.

5) Risques liés au mariage consanguin :

Si dans une famille il existe une tare récessive :


• le mariage consanguin augmente considérablement le risque d’avoir des enfants atteints
de cette tare car il augmente la probabilité de rencontre des allèles récessifs.
• Le risque d’être porteur diminue de moitié à chaque génération.
• Un mariage entre cousins germains est déconseillé chaque fois qu’une tare récessive existe
dans la famille ascendante ou chez les collatéraux.
Exemple : la surdi-mutité

Le diagnostic prénatal

Le diagnostic prénatal a pour objectif de déterminer, chez une femme enceinte et ayant un
risque de donner naissance a un enfant atteint d’une maladie héréditaire, si le fœtus en est
atteint ou non.
Le diagnostic repose sur des analyses faites sur des tissus embryonnaires prélevés le plus tôt
possible.
Le diagnostic permet la détection des aberrations chromosomiques et des maladies géniques

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Les maladies géniques Les techniques de prélèvement de tissus foetaux
Analyse de protéines :
Le document représente l’électrophorèse de l’hémoglobine des parents, de l’enfant II1 et du
L'amniocentèse :
fœtus. : On peut déduire que
C'est le prélèvement du liquide amnio-
tique dans lequel l se trouvent des
cellules du fœtus. Il est pratique a la
17eme semaine de la grossesse par
ponction a l’aiguille sous contrôle
échographique.

 le fœtus est sain et de génotype A//A Le prélèvement du sang fœtal :

 le fœtus est sain et de génotype A//S Il a lieu dans le cordon ombilical sous
guidage échographique, vers 18 à 20
 le fœtus est malade et de génotype S//S semaines de grossesse
 le fœtus est malade et de génotype A//A
Analyse de l’ADN :
Le document 1 présente l'arbre généalogique d'une famille dont certains membres sont at-
teints par cette forme de myopathie. Le document 2 présente L'électrophorèse de I'ADN cor-
respondant au gène de la myopathie, effectuée sur certains membres de cette famille

Le prélèvement des villosités cho-


riales

Il consiste à prélever des cellules


fœtales à un stade encore plus pré-
coce de la grossesse (de la huitième
à la dixième semaine) au moyen
d’un cathéter d’aspiration ou d’une
pince qu’on introduit dans le col de
l’utérus.
 Le gène de la myopathie est dominant et autosomal
 Le gène de la myopathie est récessif et autosomal
 Le gène de la myopathie est dominant et lié au sexe.
 Le gène de la myopathie est récessif et lié au sexe
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Unité -4- Dans une population théorique idéale, les
fréquences alléliques et les fréquences gé-
GÉNÉTIQUE DES POPULATIONS notypiques restent stables de génération en
génération. Les fréquences génotypiques
Une population est constituée par un groupe
sont déterminées à partir des fréquences
d’individus capables de se reproduire entre
alléliques par une relation simple qui corres-
eux et de donner des individus féconds
pond au développement du binôme (p+q)2
Un pool génique est constitué par l'ensemble
dans le cas d'un locus à deux allèles A de
de l'information génétique possédée en com-
fréquence p et a de fréquence q, soit pour
mun par les membres d'une population d'or-
le 2pgénotype AA, 2p pour Aa et pour aa.
ganismes sexuellement compatibles.

Pour expliquer les mécanismes responsables des changements évolutifs, il faut dévelop-
per une modélisation mathématique de l’évolution. Grâce aux modèles, on peut prédire
la vitesse des changements dans une population, et comprendre comment ces change-
ments dépendent des divers facteurs qui agissent dans les populations.

Partie 1 modélisation mathématique

L’équilibre de Hardy-Weinberg

La loi de Hardy-Weinberg stipule que les fréquences


alléliques et les fréquences génotypiques (c'est-à-
dire la structure génétique de la population) reste POUR VÉRIFIER SI LA LOI DE HARDY -WEINBERG S'APPLIQUE À UNE POPULATION DON-
stable de génération en génération. On dit alors NÉE POUR UN GÈNE DONNÉ
que la population est à l'équilibre  On calcule les fréquences alléliques à partir des fréquences des génotypes
Population N ---> nombre d'allèles = 2N
Nombre d’individus AA= x
p2 + 2pq + q2 = (p + q)2 = 1 Nombre d’individus BB= y
Nombre d’individus AB= z
Pour qu’une population atteigne l’équilibre de Hardy-Weinberg, les conditions suivantes Fréquence de l’allèle A : p = 2x+z/2N
sont nécessaires: Fréquence de l’allèle B : q = -2y+z/2N
1. Absence de mutation  IOn compare les nombres attendus aux nombres observés
Nombres attendus=
2. Absence de migration des populations
AA: p2 x N ,
3. pas de sélection naturelle
AB: q2 x N,
4. Les unions doivent se faire au hasard
BB: 2pq x N
5. La population doit être grande
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Dans le cas d’une maladie autosomale Dans le cas d’une maladie liée au sexe

La situation est plus simple. Les hommes ne possédant qu’un seul chromosome X, la fré-
La mucoviscidose est une maladie grave autosomique récessive ; sa fréquence est quence de l’allèle morbide est égale à la proportion de garçons qui sont atteints.
égale à 1/3000 naissances. Cette maladie est provoquée par un allèle récessif m.
Quelle est la fréquence des porteurs hétérozygotes dans cette population ?
A. 0,001.
B. 0,065
C. 0,055
D. 0,045
E. 0,035.

La dystrophie musculaire de Duchenne est une maladie récessive liée au chromo-


Le pelage noir est un caractère autosomique dominant chez les cobayes ; la some X. Sa fréquence est égale à environ 1/25000 sujets de sexe masculin.
couleur blanche étant récessive. Une population de Hardy-Weinberg échantil- Quelle est la fréquence des porteurs de sexe féminin pour cette maladie ?
lonnée contient 336 individus noirs et 64 blancs. A. 2/(3 x 25000).
3. La fréquence du gène dominant noir est estimée à : B. 1/25000.
A. 0,04 B. 0,40 C. 0,60 D. 0,70 E. 0,81 C. 2/25000.
4. Le pourcentage d’individus noirs hétérozygotes attendu est : D. 2/(3 x √2500)
A. 32 B. 48 C. 49 D. 53 E. 72 E. 2/√25000.

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Partie 2 FACTEURS INFLUENÇANT LES FRÉQUENCES GÉNIQUES

La mutation exemple l’anémie falciforme

HbA HbS

En fait, v est habituellement beaucoup moins fréquent que μ.Donc, l’allèle HbA devrait
tendre a diminuer au profit de HbS

les globules rouges falciformes ne parviennent pas à passer dans


les petits vaisseaux sanguins. À la place, ils s'accumulent et cau-
sent des obstructions qui privent les organes et les tissus du sang
chargé d'oxygène

la proportion d'individus porteurs de l'allèle S dans


la population est en fonction de la localisation .la
maladie est principalement présente en Afrique sub-
saharienne, en Inde, au Moyen-Orient .

La sélection naturelle

Répartition mondiale du paludisme Répartition mondiale de la drépanocytose


la proportion d'individus porteurs de l'allèle S dans la population est en fonction de la loca-
lisation .la maladie est principalement présente en Afrique subsaharienne, en Inde, au
Moyen-Orient .

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La dérive génétique
Lorsqu'un moustique parasité pique
un homme, il lui injecte le parasite c'est la modification de la fréquence d'un allèle, ou d'un génotype, au sein d'une popula-
sous forme de sporozoïtes. Ceux-ci tion, indépendamment des mutations, de la sélection naturelle et des migrations. La dé-
s'installent dans le foie où ils se rive génétique est causée par des phénomènes aléatoires et imprévisibles, comme le ha-
transforment en mérozoïtes. Ces sard des rencontres des spermatozoïdes et des ovules, dans le cas d'une reproduction
derniers se multiplient dans les hé- sexuée.
maties et les font éclater rythmique-
ment tous les deux ou trois jours.
Cet éclatement correspond aux ac- HLA Groupes sanguins
cès de fièvre, caractéristiques du A10 A11 A28 B5 B12 A B K
paludisme. Les parasites libérés ainsi sont les futurs gamètes qui se féconderont lors-
que le moustique aura aspiré du sang lors d'une nouvelle piqure. Europe, USA 3à5 4,5 à 7,4 2à4 4à8 9 à 18 25 à 32 6 à 14.5 3à5
Huttérites 14 0 0 14 8 35 2 14
Amish 7 14 0,7 6 19 66 6,5 0,2
Les individus (S//S) sont très anémiés et ont en
général une durée de vie faible (inférieure à 20 Amish et Huttérites présentent des fréquences qui sont très différentes des moyennes
ans). Les hétérozygotes, quoique anémiés légè- constatées dans les populations européennes et nord américaines. Cela provient du fait
rement, peuvent avoir une vie normale. A partir que chaque colonie a été fondée à partir d'un petit nombre d'individus dont les fré-
quences des allèles étaient très différentes des fréquences moyennes des populations
de ces constatations, on devrait avoir dans les
populations, une diminution progressive de la  L'effet fondateur : la fréquence allélique d'un groupe migrant peut ne pas être repré-
présence de l'allèle S puisque les (S//S) ont peu sentative de la population dont il est issu. Par exemple, un allèle peu fréquent peut être
de chance d'avoir des enfants. Or si on constate surreprésenté.
un tel phénomène dans des zones sans palu- La migration
disme, dans les régions où la maladie est présente, l'allèle S est encore très
Les migrations sont l'occasion de
présent. transmission d'allèles d'une popula-
tion à l'autre. Elles modifient bien
la présence d'hématies drépanocytaires chez un individu confère une certaine protection
évidemment la fréquence des al-
contre le paludisme. De ce fait, les hétérozygotes ont un avantage contre le paludisme par
lèles dans les populations concer-
rapport aux homozygotes (A//A) et un avantage contre la drépanocytose par rapport aux
nées.
homozygotes (S//S). De ce fait, la présence de l'allèle S procurant un avantage sélectif
dans les zones à paludisme explique son maintien dans la population. Fréquence
de Rh0

avantage reproductif procuré par les conditions de l'environnement aux individus ayant
un caractère avantageux vis-à-vis de cet environnement et leur assurant une descendance
plus importante que les individus n'ayant pas ce caractère.
ce mécanisme explique l'adaptation des espèces à leur environnement

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