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Rédigé par :
PATHE
TCHOUMI
Ghislain
OWONA Jack
Dylan
SOMMAIRE :
INTRODUCTION
CONCLUSION
INTRODUCTION :
La possibilité offerte à chacun des acteurs d’avoir son propre système de paiement participe de la
volonté de la CEMAC d’accroître l’inclusion financière. Mais il y a encore des réglages à faire
pour rendre l’interopérabilité effective à l’échelle de la sous-région. Le règlement
014/CEMAC/UMAC/COBAC du 21 décembre 2018 relatif aux services de paiement dans la
communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, vient justement répondre à cette
problématique. Pour un meilleur suivi de l’activité des prestataires de paiements par le législateur,
il convient d’dentier les risques liés aux services de paiement et de mettre en œuvre les méthodes
de contrôle et de maîtrise desdits risques. Avant de présenter les risques sus évoqués (II), il nous
paraît judicieux de faire d’abord le point sur la loi COBAC 2018 portant sur les services de
paiement (I) pour déboucher sur un cas pratique qui mettra en lumière les méthodes de contrôle
éventuelle d’un service de paiement (III)
I. RESUME DU
REGLEMENT CEMAC
RELATIF AUX
SERVICES DE
PAIEMENT :
Sont des services de paiement, les activités liées à la mise à disposition ou à la gestion des moyens
de paiement. Nous pouvons citer :
- les services permettant le versement et le retrait d'espèces sur un compte de paiement et les
opérations de gestion y afférentes ;
- les opérations de paiement effectuées avec une carte de paiement ou un dispositif similaire
permettant de réaliser ces opérations ;
- la mise à disposition d’instruments de paiement ou l’acquisition d'ordres de paiement ;
- l’émission et la gestion de la monnaie électronique.
Il faut préciser que les fonds reçus par les prestataires de service de paiement de la part des
clients restent la propriété des clients ; ils ne constituent pas des dépôts pouvant faire l’objet de
crédit. D’ailleurs, les prestataires de services de paiement n’ont pas qualité pour octroyer des
crédits dans le cadre de leurs fonctions sauf en optant pour des « découverts ». Il serait légal de
prendre un découvert à condition qu’il n’excède pas 100 000 francs et qu’il soit remboursé dans un
délai de 3 mois.
Toute opération de paiement ordonnée par un client donne lieu à la mise à disposition,
immédiate des informations détaillées de l’opération :
- le nom du prestataire de services de paiement;
- le numéro de référence du distributeur ou du sous-distributeur, le cas échéant ;
- la nature de l’opération et du service de paiement y afférent;
- le montant et les frais de l’opération;
- la date, l’heure et le numéro de référence de l’opération;
- l’identité du payeur, du bénéficiaire et, le cas échéant, de l’initiateur de l’opération
- la confirmation de la réussite de l’initiation de l’ordre de paiement.
Toute solution technique utilisée pour la fourniture d’un service de paiement doit satisfaire
aux spécifications ou exigences visant à :
- assurer l’enregistrement et le traitement des opérations de paiement en temps réel;
- assurer une haute disponibilité de la plateforme;
- assurer l’intégrité des messages;
- maintenir la confidentialité des informations;
- garantir l’authenticité des transactions;
- assurer la non-répudiation des transactions.
Les fonds reçus par un prestataire de services de paiement de la part de clients en vue de la
prestation de services de paiement sont distinctement identifiés dans la comptabilité de
l’établissement, ainsi que dans celle de la banque domiciliataire pour les établissements de
paiement.
Les fonds reçus par un établissement de paiement de la part de clients doivent faire l’objet
d’une réconciliation quotidienne avec l’encours du compte de cantonnement.
Il faut noter que les établissements de paiement sont astreints aux mêmes obligations de
reporting à la Commission Bancaire que les établissements financiers.
Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures relatives à la lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme, les distributeurs et sous-distributeurs informent le
prestataire de service de paiement des opérations suspectes qui ont un lien avec les services de
paiement.
Ce titre met l’accent sur les conditions de retrait d’agrément de renonciation et de révocation,
lesquelles se déclinent comme suit :
Ce titre met en exergue les dispositions relatives au traitement des fonds par les services de
paiement lesquelles dispositions se résument en quelques les points.
- Restitution des fonds est faite à la demande du client, à tout moment et à la valeur
nominale. Lorsque la restitution est effectuée par un distributeur, le prestataire de service
de paiement assume l’entière responsabilité du bon déroulement de l’opération. Le
prestataire de services dispose d’un délai de deux mois pour mettre à disposition des clients
leur restitution sans frais. A l’expiration d’un délai de six mois les fonds non réclamés
doivent être transférés au trésor public.
- La restitution des fonds peut donner lieu aux prélèvements de frais si la demande de
restitution intervient avant le terme du contrat ou alors plus d’un mois après l’expiration du
contrat.
Ici on distingue :
• Interdiction d’exercer sans agrément
• Interdiction d’exercer en utilisant un prêt non : dénomination, raison sociale,
• Interdiction de publicité sans agrément :
• Sanctions applicables : prévue à l’article 45 de l’annexe à la convention du 17 janvier 1992
Toutefois, il subsiste encore des vides réglementaires qui pourraient favoriser l’occurrence
de ces phénomènes. En effet, le dispositif régissant l’utilisation des NMP dans la zone CEMAC
présente une certaine vacuité sur les aspects relatifs à la lutte anti blanchiment d’argent et contre le
financement du terrorisme. Notamment sur les aspects ci-après :
A ces défaillances réglementaires quant à l’utilisation des services de paiement à des fins
de blanchiment ou de financement du terrorisme, s’ajoutent les limites reconductibles aux facteurs
de risque relatifs à la conduite de l’activité d’émission de la monnaie électronique, et des services
de paiement qui la véhiculent.
Les risques propres à la monnaie électronique proviennent de ceux liés aux différents
intervenants dans l’émission, la gestion et la distribution des produits, ainsi qu’aux évolutions
rapides de technologie qui devancent le plus souvent l’adaptation nécessaire des pouvoirs publics.
Tous les établissements bancaires de la sous-région ont été conviés à participer à l’exercice
de typologies objet du rapport. Cependant, seuls ceux représentant les grands groupes
internationaux et une banque à capitaux camerounais ont accepté de jouer le jeu. Or il est revenu
aux membres du groupe de travail que les établissements de crédit qui n’ont pas accepté de
collaborer à l’exercice seraient impliqués dans des enquêtes relatives aux transferts de fonds à
grande échelle à destination de pays d’Afrique de l’Ouest touchés par le terrorisme et au change
manuel au profit de personnes concernées par le blanchiment d’argent dans les pays où ils sont
implantés. Et enfin, font de la surenchère aux plafonds de chargement des cartes prépayées.
Les cartes prépayées peuvent être nominatives ou anonymes selon les options. Généralement, la
carte est vendue à une clientèle occasionnelle qui n’est pas systématiquement identifiée et qui règle
son achat ou ses recharges en espèces.
Sans identification formelle par contre, l’établissement assujetti ou le distributeur ne sont pas
capables de déterminer l’identité du porteur et l’origine des fonds qui servent à l’achat de la carte
et à son chargement.
Les plafonds de chargement, retrait, paiement, transfert ou par transaction, qui laissent croire que
la mise à disposition des cartes prépayée s’est détournée de son objectif d’inclusion financière,
peuvent entrainer des abus de toutes sortes. Sans compter que, faute d’un dispositif de
centralisation des informations sur les transactions par les cartes prépayées, un client titulaire ou
non de comptes bancaires peut, tout en respectant les plafonds réglementaires définis par chacune
des banques, contourner les plafonds et procéder à des rechargements itératifs dans autant de
banques de son choix dans son pays de résidence et dans la sous-région. (Exemple : carte total,
tradex, etc pour consommation à la pompe et à la boutique)
Les cartes prépayées sont majoritairement utilisées par des opérateurs en lien avec le commerce
international. Comme en ce qui concerne les cartes les cartes de débit, les cartes prépayées leur
donnent la faculté non seulement de contourner la réglementation communautaire en matière de
change, mais également, de procéder à la minoration des valeurs déclarées en douane et donc des
droits et taxes y afférents. De même que la base taxable des impôts intérieurs dont ils sont
redevables. Les profits frauduleusement acquis étant investis dans divers secteurs (immobilier,
projet agricole de grande envergure, distribution des produits pétroliers…).
5. Blanchiment par le contournement des seuils de déclaration automatique
La plupart des pays de la sous-région ont pris des actes réglementaires qui, sous certaines
conditions, obligent les établissements financiers à systématiquement déclarer aux cellules de
renseignement financier toutes les opérations de dépôts en espèces de FCFA 5.000.000 et plus.
Dans le cadre de la première étape du blanchiment (placement), des opérateurs pourraient
recharger leurs cartes prépayées de manière itératives avec des montants chaque fois inférieurs aux
seuils de déclarations automatiques. Introduisant ainsi dans le circuit financier, l’argent qui
pourraient provenir par exemple, de la corruption et/ou des détournements de fonds, de la vente de
drogue, de la vente illicite des pierres et métaux précieux ou de tout autre produit du crime.
La maîtrise des flux monétiques constitue le principal facteur de risque lié à la réalisation
des transactions par l’entremise des NMP. Dans la Sous-région, les banques n’ont pas la maîtrise
de leurs plateformes monétiques, qui sont localisées hors de leurs juridictions d’activités. Ceci peut
encourager une manipulation des informations relatives aux transactions effectuées au moyen de
cartes prépayées depuis les services du prestataire et favoriser la réalisation d’opérations
douteuses. Ce risque est renforcé par le fait que dans ces institutions il n’existe pas de dispositif
électronique d’alerte qui identifie les indices de soupçon de blanchiment d’argent et de
financement du terrorisme.
Les produits des fraudes suivantes peuvent servir au blanchiment et/ou au financement du
terrorisme : produits de la fraude physique et produits de la fraude en ligne
L’absence d’un dispositif efficace de vérification de l’authenticité des pièces d’identité par les
opérateurs de téléphonie mobile constitue une forte limite à la prévention des risques de
blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. D’autant que, chez plusieurs opérateurs de
téléphonie mobile, l’utilisation du mobile money est possible dès l’identification du client et non
après vérification de l’authenticité de sa pièce d’identité. Dans ces structures, c’est même souvent
la copie de cette pièce qui est présentée et la vérification de l’authenticité du document d’identité
d’origine est alors impossible à réaliser.
Risques de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme liés à la
clientèle
Ce risque peut se produire sous la forme d’un virement classique ayant une origine ou une
destination criminelle (par exemple, financement du terrorisme). Les opérations peuvent servir à
transférer des fonds entre complices, ou à les transférer vers d’autres pays dont les juridictions ont
des réglementations en matière de LAB/CFT moins lourdes, où les fonds peuvent être utilisés pour
financer d’autres activités criminelles.
Ces personnes peuvent recevoir des montants substantiels de paiements et les faire
apparaître comme le produit légitime de leur activité (cela pouvant comprendre l’intégration de
fonds). Les commerçants peuvent être des criminels eux-mêmes, escroquant leur clientèle, ou
servant de façade pour le blanchiment du produit des activités de leurs complices, se faisant passer
eux-mêmes pour des clients.
Les paiements transfrontaliers peuvent servir à déplacer des fonds d’origine criminelle de
leur juridiction d’origine vers une autre juridiction dans laquelle ils peuvent servir à d’autres
activités criminelles, être extraits ou à nouveau déplacés vers une autre juridiction. Les
mouvements de fonds transfrontaliers rendent les recherches des autorités plus difficiles et
permettent de camoufler l’objet du transfert. Ils constituent par conséquent une source
supplémentaire de risque.
Orange Money est déployé pour la première fois en Côte d'Ivoire en décembre 2008. Le
service permet à tout utilisateur d’avoir accès aux services de paiement d’orange à travers son
téléphone. Orange Money est le porte-monnaie électronique (instrument de paiement) que le Groupe
Orange offre à tous ses clients pour effectuer des transactions financières de diverses natures.
Ce service est disponible dans 17 pays en Afrique et au Moyen-Orient, Orange Money compte
plus de 40 Millions de clients aujourd’hui. Au Cameroun, le service a été lancé en septembre 2011, en
partenariat avec la BICEC qui en assure le contrôle réglementaire. Les avantages d'Orange Money
sont uniques :
La rapidité : Orange Money est un service qui s’effectue en temps réel.
La simplicité : un simple code à compose et laissez-vous guider par votre téléphone mobile. Le
service est compatible avec tous les mobiles.
L'économie : avec Orange Money, le service ne génère aucun frais de gestion de portemonnaie
électronique et il n’y a pas d’obligation de solde minimum.
En novembre 2019, orange Cameroun a créé orange money Cameroun S.A. une filiale
nommée orange money Cameroun, dédiée exclusivement au mobile money. Cette nouvelle société
a pour objet « la mise à disposition de services de paiement ; la mise à disposition et la gestion des
comptes de paiement ; l’émission, la distribution et la gestion des moyens de paiement sous forme
de monnaie électronique et le stockage des données correspondantes.
Il a le statut d’établissement de paiement consacré par le règlement de décembre 2018
relatif aux services de paiement en CEMAC. Il ne pourra pas collecter les dépôts du public comme
une banque classique. Il effectuera les services de paiement énumérés par son agrément. Il pourra
néanmoins octroyer un crédit à condition que le montant n’excède pas 100 000 FCFA; ledit crédit
devra être autorisé exclusivement dans le cadre d’une opération de paiement d’un bien ou de
service. Son délai de remboursement n’excède pas une durée de trois mois.
Les distributeurs peuvent se faire en effet passer pour des clients, ou même se faire
tromper par des clients frauduleux, pour faire du blanchiment avec l’activité
d’orange money et se permettre des malversations dans les transactions puisque
aucun contrôle en vue de couvrir le risque ni aucun suivi ne sont menés.
De plus avec les facilitations et liens crées entre les comptes bancaires et les
comptes de paiements mobiles en l’occurrence orange money, les
approvisionnements des comptes se font d’un compte à l’autre de façon directe sans
aucun justificatif des sommes versées notamment lors d’un transfert du compte
orange money vers le compte bancaire : ceci permettrait d’accroitre les risques par
le biais de paiements transfrontaliers et celui de blanchiment d’argent et de
financement du terrorisme via les transferts internationaux.