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Cours 8 (génétique)

liste des syndromes génétiques abordés

Syndrome de Down

étiologie
Anomalie chromosomique la plus fréquente
Dans la majorité des cas (env. 94%), le syndrome de Down résulte d’une trisomie
du chromosome 21 (= 3 copies du chromosomes)

Prévalence
Grande variabilité en Europe au niveau de la fréquence des naissances vivantes en
lien avec la fréquence des interruptions de grossesse pour raison médicale

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Caractéristiques physiques

Malformation cardiaque dans environ 44% des cas

Problèmes sensoriels (audition et vision) dans 60 à 75% des cas

Anomalies de la respiration durant le sommeil dans 50-70% des cas (causes


multiples: anatomie; obésité; hypotonie); cas sévères (apnées du sommeil
obstructives: 14%)

Anomalies tyroïdiennes dans 10% des cas

Epilepsie (5 à 13%)

Fonctionnement cognitif

Le syndrome de Down est la cause connue la plus fréquente de déficience


intellectuelle
Diminution globale du fonctionnement intellectuel mais grande hétérogénéité —>
score total d’efficience intellectuelle allant de 30 à 70 (pour une revue, voir
Hamburg et al., 2019)

Forces

Traitement visuo-spatial

Apprentissage associatif

Mémoire à long terme implicite

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Faiblesses

Langage (expression < compréhension; altération particulière de la syntaxe);


mais communication généralement préservée!

Mémoire à court terme et mémoire à long terme explicite

Fonctions exécutives

Trajectoire du dev cognitif à l’âge adulte → lien avec maladie d’Alzheimer

De nombreux auteurs considèrent le syndrome de Down comme un modèle


génétique de la maladie d’Alzheimer

Cependant, l’évaluation et la conceptualisation de la maladie d’Alzheimer dans


cette population reste problématique à plus d’un titre

Importance d’une compréhension intégrative - prendre en compte la complexité


des facteurs en jeu (caractéristiques ou non du syndrome de Down) dans le
déclin cognitif
—> p.ex. rôle des apnées du sommeil dans le déclin cognitif —> p.ex. lien entre
sédentarité et déclin cognitif

Développement social

Généralement considéré comme un domaine de force chez les personnes avec


syndrome de Down

P.ex étude de Zickler et al. (1998): jeunes enfants avec syndrome de Down font
davantage de comportements d’approche que les enfants avec développement
typique

Enfants d’âge scolaire: davantage de comportements pro-sociaux tels que


rapportés par les parents p.r. à d’autres enfants avec DI

Description « prototypique »: caractère sociable, heureux, charmant, engageant


—> mais attention à la sur-généralisation!

Profil comportemental

Risque de psychopathologie globalement diminué p.r. aux personnes avec DI

Durant l’enfance: prédominance de troubles « externalisés » (hyperactivité,


troubles du comportement) —> facteur contributif important: difficultés de
langage expressif!

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A partir de l’adolescence: déclin des troubles « externalisés » et prédominance
de troubles « internalisés » (anxiété, dépression, apathie)

Syndrome de turner

syndrome touche qui


Uniquement les filles

ethiologie

Dans environ 50% des cas, le syndrome de Turner résulte d’une monosomie du
chromosome X (= un seul chromosome X présent chez une fille au lieu de 2).

On retrouve également ce syndrome sous la dénomination 45, X0 ou syndrome


de Turner « pur » (NB: le caryotype 45, Y0 n’est pas viable)

Prévalence

Prévalence: env. 1:2000 - 3000 naissance de fille

Taux de conception estimé: env. 1% des foetus de sexe féminin —> env. 99%
de ces foetus décèdent in utero (fausse couche)

Diagnostic

Par le passé, diagnostic de syndrome de Turner souvent tardif, au moment de


l’adolescence

Signe d’appel: non-déclenchement de la puberté

Actuellement: augmentation des cas de diagnostics précoces

Mais absence de diagnostic encore fréquent!

Pk pas trop diagnostiqué

Psk pas de cara physiques spécifiques

Cara physiques

petite stature

Diminution de la production d’hormones sexuelles (y.c. in utero) —> absence /


retard du développement des caractéristiques sexuelles secondaires à la
puberté

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Infertilité (en particulier si 45, X0)

Scoliose

Diabète

Malformations cardiaques (valve aortique bicuspide ou rétrécissement de


l’aorte): env. 40-50% des cas

Anomalies rénales (30-40% des cas)

Fonctionnement cognitif

Compétences intellectuelles dans la moyenne inférieure par rapport à la


population générale (p.ex. Temple & Carney, 1993)

Mais déficience intellectuelle possible dans certains cas

Difficultés d’apprentissage fréquentes (p.ex. étude de Russel et al. (2006) aux


USA: 38% de filles avec syndrome de Turner d’âge scolaire bénéficient d’un
soutien d’enseignement spécialisé)

Dissociation importance entre domaine verbal (QIV/ICV) et non-verbal


(QIP/IVS): QIV >> QIP → compétences verbales meil que les compétences
visuo spatiales ou de performance (général)

Dev social

Motivation sociale généralement préservée dans le syndrome de Turner

Mais...difficultés sociales présentes (problèmes interpersonnels rapportés par


les parents durant l’enfance; sentiment de solitude auto-rapporté et amitiés
moins fréquentes; à l’âge adulte: taux plus faible de mariages p.r. à la
population générale

Difficultés sociales souvent peu visibles jusqu’à l’adolescence —> tentatives


actives de « compensation »; difficultés se marquent à l’adolescence

Difficultés de cognition sociale (reconnaissance des expressions faciales


émotionnelles, direction du regard)

Profil comportemental

TDA/H (prévalence 24%) → Sur-représentation du profil TDA/H


hyperactivité/impulsivité (rare chez les filles dans la pop. générale)

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Augmentation du risque d’anxiété et dépression, diminution de l’estime de soi
Traits autistiques (profil féminin)

Syndrome velo-cardio-facial Microdélétion 22q11.2

éthiologie
Dans la grande majorité des cas (env. 85%), le syndrome Velo-Cardio-Facial résulte
d’une microdélétion de 3Mb sur le bras long (q) du chromosome 22 en position 11.2
—> del22q11.2

Prévalence

env. 1:2000 naissances

Pk bcp de cas sont non diagnostiqués

Psk ya une variabilité dans l’expression phénotypique

Cara physiques

Malformations cardiaques de type conotroncales (càd du tractus d’éjection du


coeur) - env. 75% mais de sévérité variable —> point d’appel ++ pour
diagnostic

Anomalies vélo-pharyngées (p.ex. fente palatine sous-muqueuse, anomalie de


la luette) - env. 75% —> nasonnement, problèmes de déglutition & régurgitation
nasale pendant petite enfance

Déficience immunitaire - env. 75% —> parfois associé à une hypoplasie voire
absence de thymus —> infections à répétition, maladies auto-immunes, faible
réponse aux vaccins

Fonctionnement cognitif

Compétences intellectuelles se distribuent normalement autour de 70 —> P.ex.


étude de de Smedt et al. (2007): distribution des scores de QI entre 50 et 109
—> Déficience intellectuelle présente dans environ 50% des cas

Difficultés d’apprentissage pratiquement toujours présente

Dissociation importance entre domaine verbal (QIV) et non-verbal (QIP): QIV >
QIP

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Faiblesses

Intégration visuo-motrice et traitement visuel

Attention et fonctions exécutives

Raisonnement numérique

Cognition sociale

Consolidation mnésique à long-terme

forces

Apprentissage verbal

Versant expressif du langage (vs. compréhension)

Troubles psychotiques

La del22q11 constitue l’un des facteurs de risque connus les plus importants
pour le développement d’un trouble psychotique

Prévalence de troubles psychotiques: environ 40% chez les adultes de plus de


26 ans. Dans 2/3 des cas: diagnostic de schizophrénie

Tendance à une émergence plus précoce par rapport à la pop. générale

Prévalence augmentée d’autres difficultés psychiques

TDA/H: prévalence entre 40-50% chez les enfants d’âge scolaire; diminution de
la prévalence à l’âge adulte mais toujours supérieure à la pop. générale;
prédominance ++ sous-type inattentif

Troubles anxieux: prévalence entre 30 et 40%; présence à tous les âges de la


vie

Troubles de l’humeur: relativement peu fréquents chez les enfants et


adolescents mais augmente à l’âge adulte (env. 20%)

Profil social

Enfants le plus souvent décrits comme timides et inhibés

Retrait social tend à se marquer à l’adolescence / baisse de la motivation


sociale

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Syndrome de Prader-Willi

éthiologie

Absence d’expression de certains gènes sur le chromosome 15 paternel

Dans la majorité des cas (70%): délétion de 5 à 6Mb en position15q11-q13 sur


le chromosome paternel

NB: le profil inversé (i.e. absence d’expression de certains gènes sur le


chromosome 15 maternel - dans la même région) est responsable du syndrome
d’Angelman

Prévalence
Syndrome rare —> prévalence: 1:10’000 à 1:30’000

Cara dans la ptite enfance

hypotonie sévère → trop mous au niveau de leur tonus

difficultés de déglutition et d’aliment

Retard du dev moteur

Cara dès l’enfance

difficultés importantes de régulation de la satiété —> alimentation excessive —


> obésité et augmentation du risque de diabète —> nécessité de contrôle
externe de l’alimentation

petite stature dû à un déficit en hormone de croissance

Cara à l’adolescence

développement souvent incomplet de la puberté —> hypogonadisme


(dysfonctionnement des ovaires ou testicules) —> infertilité

Cara a tous les âges


difficultés de sommeil

Fonctionnement cognitif

Le syndrome de Prader-Willi est généralement associé à une DI légère (QI


moyen: 60-70) mais hétérogénéité

Difficultés d’apprentissage presque toujours présentes

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Le développement du langage représente généralement une force du profil

Profil comportemental

Le syndrome de Prader Willi est fréquemment associé à des problèmes de


comportement: irritabilité, impulsivité, labilité émotionnelle, auto-mutilations
—> s’expriment fortement dans les situations en lien avec la nourriture mais
pas uniquement

Fréquence élevée de symptômes obsessionnels-compulsifs: intolérance au


changement, accumulation d’objets, compulsions de symétrie et d’ordre,
obsessions/compulsions relatives à l’hygiène

Prévalence des troubles psychotiques


A l’âge adulte: prévalence entre 10-20% de troubles psychotiques

Syndrome de l’X fragile

éthiologie

Anomalie d’une partie de l’ADN située dans le gène FMR1, sur le chromosome
X.

Séquence de trois nucléotides (triplet CGG) est répétée un nombre anormal de


fois (typiquement max 45x) —> si mutation complète: > 200x

Répétition du triplet produit alors une modification chimique de l’ADN


(hyperméthylation) qui a pour conséquence de rendre « silencieux » le gène
FMR1.

Gène FMR1 code pour protéine appelée FMRP (Fragile Mental Retardation
Protein) —> si répétition du triplet: absence de production de la protéine FMRP.

Si nombre de répétitions du triplet CGG entre 55 et 200 = « prémutation »

Prévalence prémutation

1:130-250 femmes
1:250-810 hommes

Prévalence mutation complète


1:3600 dans la population générale

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Diagnostic
Phénotype généralement plus léger chez les filles, surtout au niveau cognitif —>
Diagnostic généralement plus tardif voire manqué

Héritabilité
Contrairement aux syndromes génétiques passés en revue précédemment, il existe
un schéma d’héritabilité complexe. En particulier, passage possible d’une pré-
mutation à une mutation complète si transmission maternelle (probabilité augmente
en fonction du nombre de répétitions)

Cara physiques

Caractéristiques physiques plus marquées chez les garçons que chez les filles

Petite stature

Problèmes orthopédiques (scoliose, pieds plats)

Epilepsie (10-20% chez les garçons, moins fréquent chez les filles)

Difficultés de sommeil

Augmentation de la taille des testicules (visible après la puberté)

Fonctionnement cognitif chez les filles vs gars

Le syndrome de l’X fragile est la première cause de DI héréditaire et la seconde


cause de DI (après le syndrome de Down)

Chez les garçon: déficience intellectuelle modérée à sévère dans la plupart des
cas; en moyenne QI = 55

Chez les filles: déficience intellectuelle légère ou compétences intellectuelles


dans la moyenne inférieure

Faiblesses

Raisonnement mathématiques

Mémoire à court terme et mémoire de travail

Fonctions exécutives

Forces

vocabulaire réceptif

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Langage expressif

Mémoire visuelle

Imitation

Profil socio-émotionnel et comportemental

Le syndrome de l’X fragile est la cause monogénique la plus fréquente de


trouble du spectre de l’autisme (TSA)
—> prévalence entre 15% et 52% selon les études

Difficultés attentionnelles, impulsivité et contrôle de l’inhibition pour la majorité


des garçons (84%) et des filles (67%) —> hetero-agressivité (comportements
défi) rapportée dans 38% des cas

La présence de symptômes et troubles anxieux concerne également la majorité


des garçons (70%) et des filles (56%)

Syndrome de Rett

ethiologie
Mutation du gène MECP2 sur le chromosome X Ce gène régule l’expression
d’autres gènes
Plus de 200 mutations différentes touchant ce gène ont été décrites; la sévérité du
phénotype dépend du type de mutation

Prévalence
environ 1:15’000 naissance → presque inexistant chez les gars

Diagnostic

A l’origine, le syndrome de Rett constituait l’un des diagnostics du DSM-IV (dans la


section « troubles envahissants du développement »)
Suite à la découverte de l’origine génétique du syndrome de Rett en 1999, le
syndrome de Rett est donc « sorti » du DSM

Cara développementales

Contrairement aux autres syndromes passés en revue précédemment, le syndrome


de Rett est un syndrome dégénératif

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Développement en 5 phases a été décrit

1. Développement précoce
Développement apparemment normal jusque vers 5-6 mois

2. Stabilisation précoce
Forme de plateau développemental apparent dès 6 mois environ
Pattern subtil d’anomalies: p.ex. hypotonie, perte d’intérêt pour les objets et
l’envrionnement

3. Détérioration rapide
Détérioration rapide dès 18 mois environ, touche l’ensemble des domaines
(cognition pré-verbale, mouvements des mains, langage expressif)
Apparition de stéréotypies motrices caractéristiques (dans la ligne médiane)
Anomalies EEG (épilepsie)
Anomalie du rythme de sommeil

4. Plateau
Phase de stabilisation des compétences jusque vers 10 ans environ

5. Détérioration motrice tardive


Augmentation des symptômes moteurs (rigidité, diminution de la mobilité)

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