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CHAPITRE III Le dessalement de l’eau de mer en Algérie

III.1 L’historique du dessalement en Algérie :


En 1964, trois petits blocs de 8 m³/h chacun ont été installés au complexe Gazliquéfiéd’ Arzew.
Le procédé utilisé est “à tubes submergés ”travaillant à basse pression.
En 1969, une autre installation a vu le jour Arzew avec une capacité de production de 4560 m³/J.
Le procédé utilisé est le multi stage flash-MSF.

Dès lors de nombreuses installations de dessalement et de déminéralisation ont été mis en place
en parallèle avec les nouveaux complexes voir Tableau (I.2).D’autres installations ont été mis en
place en exploitation pour les besoins en eau de haute pureté nécessaire a processus des
complexes de production d’électricité (Cap Djenet) et l’industrie de liquéfaction (Arzew et
Skikda).Il y avait également quelques installations qui étaient destinées, principalement dans le
sud, à fournir de l’eau de qualité pour la consommation humaine dans les bases pétrolières.
En réalité la capacité de traitement en Algérie est plus importante car à travers ce bref listing, les
installations liées aux industries alimentaires notamment et la production d’électricité ne sont pas
prises en compte dans le tableau (I.2).
L’analyse, du tableau permet de noter que la plupart de ces unités sont de faible capacité de
quelques dizaines à quelques centaines de mètres cubes par jour. L’ensemble des procédés
classiques de déminéralisation utilisé sont: l’électrodialyse, l’échange d’ions, la distillation et
l’osmose inverse.
On notera une forte concentration d’installations d’électrodialyse dans le sud et d’échanges
d’ions à Annaba, ce qui traduit la confiance des exploitants dans un procédé leur ayant donné
satisfaction. Il ressort aussi que si le nombre d’installation de dessalement fonctionnant par
osmose inverse est réduit, il n’en demeure pas moins que du point de vue capacité de production,
ce procédé occupe une place remarquable. [11]

Site Nombre Débit m³/J Procédé Mise en

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CHAPITRE III Le dessalement de l’eau de mer en Algérie

d’unités service
Skikda 1 1440 Flash 1971

Skikda 2 720 Flash 1971

Annaba 2 960 Echangeurs d’ions 1971

Annaba 2 3600 Echangeurs d’ions 1973

Ghazaouat 1 840 Echangeurs d’ions 1974

Arzew 6 3888 Electrodialyse 1975

Hassi Messaoud 1 6 1000 Electrodialyse 1975

Hassi Messaoud 2 2 110 Electrodialyse 1976

Gassitouil 1 55 Electrodialyse 1977

Arzew 1 350 Thermo-compression 1978

Annaba 3 14180 Multi flash 1978

Hassimessaaoud 2 350 Électrodialyse 1978

HaoudBerkaoui 1 55 Electrodialyse 1979

Hassi Messaoud 2 300 Electrodialyse 1979

Rhourd El Baguel 1 25 Electrodialyse 1979

Arzew 1 960 Multi flash (5 étages) 1979

Annaba 2 144 Echangeurs d’ions 1979

Annaba 2 576 Echangeurs d’ions 1979

Hassi-Rmel 3 792 Osmose d’inverse 1979

Annaba 2 6240 Echangeurs d’ions 1980


Arzew 1 960 Multi flash(6étages) 1980

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Rhourd El Baguel 2 300 Electrodialyse 1981

Annaba 1 1800 Echangeurs d’ions 1981


Tableau (III.1) : Les principales unités de dessalement en Algérie les années 70 et 80 .

III.2 .L’expérience Algérienne dans le domaine du dessalement :

L’Algérie a vécu plus d’une décennie la sécheresse, les ressources conventionnelles en eau
étaient insuffisantes pour subvenir aux besoins de la population, ce qui a incité les autorités
algériennes à chercher d’autres ressources pour garantir l’alimentation en eau potable de cette
population. La solution la plus adaptée et qui ne dépend pas aléas climatique, était le dessalement
d’eau de mer.
Le dessalement de l’eau de mer en Algérie revêt un caractère stratégique, il remplacera les
ressources naturelles dans la majorité des villes du nord Algérien.
L’Algérie vise à travers la multiplication des stations de dessalement de l’eau de mer à atteindre
plus de 2 millions de litres d’eau supplémentaires par jour , soit 825 millions de mètres cubes par
an . Cette quantité représente prés du tiers des capacités des retenues des barrages qui existaient
jusqu’en 2000
III.2.1. L’avenir et les grandes station de dessalement:
Des projets modestes au lendemain de l’indépendance aux méga-projets de ces dernières années,
l’Algérie a fait un bon extraordinaire en matière de ressources hydriques. Des efforts importants
ont été déployés par l’Algérie pour améliorer ses ressources hydriques et la disponibilité de
l’eau, autant pour l’industrie et l’agriculture que pour l’alimentions en eau potable.
La déminéralisation des eaux souterraines à très fort taux de salinité, pour des besoin liés à
l’industrie pétrolière et à la sidérurgie était la seule expérience de l’Algérie en matière de
dessalement. Un demi-siècle après, l’Algérie a mis en place un programme de réalisation de
43unités de dessalement de l’eau de mer lancé en 2005, ce plan détaillé porte sur trente 30
stations monobloc et13 méga stations dans le nord du pays en vue de produire 2,26 millions de
m³/jd’eau dessalée d’ici 2019. les changements climatiques auxquels fait face la planète depuis
quelques décennies a fait de la sécurisation de l’alimentation en eau potable par le recours à l’eau
de mer, une urgence et se révèle à terme comme étant la solution la plus stratégique au
développement durable du pays.

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CHAPITRE III Le dessalement de l’eau de mer en Algérie

Vu son cout exorbitant, cette option a été rendue possible grâce à l’embellie du marche pétrolier
dont l’Algérie tire l’essentiel de ses revenus .Un cout exorbitant certes mais avec un avantage
énorme, du moment que cette option confère à la disponibilité de l’eau un caractère de pérennité
certain. « La réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, permettra non seulement de
satisfaire les besoins de la population mais aussi de libérer d’importantes quantités d’eau des
barrages pour les besoins de l’irrigation», avait souligné en 2009 le Chef de l’Etat à Biskra.
La décision de multiplier les unités de dessalement de l’eau de mer a été prise en 2001, avec
notamment la création de l’AEC (Algérien Energie Company) par les groupes Sonatrach et
Sonelgaz, en concentrant son champ d’action dans le dessalement de l’eau de mer en partenariat
avec des partenaires étrangers.
Après le lancement du plan de 2005 prévoyant 43 unités de dessalement de l’eau de mer, la
machine de la réalisation a atteint sa vitesse de croisière , notamment avec la réalisation et
l’entrée en fonction de 8 sur les 13 méga-stations prévues, en l’occurrence celles de Kahrama à
Oran en 2005 (90.000 m3/j),
Bousfer en 2005 (12.480 m 3/j), El Hamma à Alger en 2008(200.000m3/j),Skikda début 2009
(100.000 m3/j), Béni Saf à Ain T’émouchent en 2010 (200.000m3/j),
Souk Tleta à Tlemcen début 2011 (200.000 m3 /j), Fouka à tipaza fin 2011(200.000 m3/j) et
Mostaganem début 2012 (200.000 m3/j).
Ces projets sont réalisés en partenariat avec notamment des firmes espagnoles (Befesa,
InimaAqualia, Geida), Sud-Africaines (Black and Watch), Malaisiennes
(Malakoff),Singapourienne (Hy flux), et Américaine (Ge ionics ).
La station d’El Hamma reste la plus imprtante station de dessalement d’eau de mer en Afrique,
alors qu’à Magtaa (Oran), la plus grande unité de dessalement par osmose inverse au monde .
[11]

Population

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N Localisation Capacité (M3/J) (Habitant)


°
01 Kahrama (Arzew) 90 000 540 000
02 Hamma (Alger) 200 000 1 500 000
03 Skikda 100 000 666 660
04 Benisaf (Temouchent) 200 000 1 333 320
05 Mostaganem 200 000 1 333 320
06 Douaouda(Alger Ouest) 120 000 666 660
07 Cap Djanet (Alger Est) 100 000 666 000
08 Souk Tleta (Tlemcen) 200 000 1 333 320
09 Honaine (Tlemcen) 200 000 1 333 320
10 Mactaa (Oran) 500 000 1 333 320
11 El Tarf 50 000 333 330
12 Tenes 200 000 999 990
13 OuedSebt (Tipaza) 100 000 200 000

Tableau( III.2) : Liste des grandes stations de dessalement en Algérie.

III.2.2.Station monoblocs :

Un programme d’urgence (2002-2003) a été initié par les pouvoirs publics pour pallier au déficit
en eau potable des populations par l’installation de station monoblocs de dessalement d’eau de
mer, de capacité moyenne (2500 m3/j à5000 m3/j), le Tableau suivant représente les stations type
monoblocs en Algérie. [11]

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Wilaya Site Commune Capacité m3/j


Alger Champ de tir Zéralda 5 000
Alger Palm Beach Staoueli 2 500
Alger La Fontaine AinBenian 5 000
Tlemcen Ghazaouet Ghazaouet 5 000
Tipasa Bou Ismail Bou Ismail 5 000
Skikda L.BenMhidi L.BenMhidi 7 000
Tizi –Ouzou Tigzirt Tigzirt 2 500
Oran BouSfer BouSfer 5 000
Oran Les Dunes Ain Turk 5 000
Ain-Temouchent BouZdjer BouZdjer 5 000
Ain-Temouchent Chatt el Ward BouZdjer 5 000
Boumerdes Corso Corso 5 000
Tableau (III.3) : les Stations type Monoblocs .

III.2.3.la capacité de dessalement en Algérie:

La capacité de dessalement de mer en Algérie

 2006 à 2011 la capacité de dessalement d’eau de mer en Algérie est passée de 152.500 à 1,2
million m3/jour.
 A fin 2012 la capacité de production était de 1,3 million m3/jour.
 En 2014 la capacité totale atteindra 2,1 million m3/j.

Fig. (III.1) :capacité de dessalement d’eau de mer en Algérie.

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III.3. Les avantages du dessalement en Algérie:


C’est ainsi que le recours au dessalement d’eau de mer comme solution alternative s’avère de
plus en plus nécessaire et présente les avantages suivants :
 La ressource, eau de mer pratiquement non polluante et inépuisable.
 La population ainsi que les industries grandes consommatrices d’eau se trouvent à
proximité de la mer, ce qui réduit d’avantage les prix de revient du m3 d’eau.
 Le domaine de dessalement de l’eau de mer a connu ces dernières années une avancée
technologie remarquable grâce au développement des différents procédés.
 La disponibilité de la ressource énergétique ou la combinaison de sa production.
 Le cout du m3 d’eau dessalée est en nette régression alors que le cout du m3 d’eau
conventionnelle est en nette augmentation (grands transferts). [12]

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