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Daniel Ichbiah

Youtubeur
Youtubeur pour les Nuls

Pour les Nuls est une marque déposée de Wiley Publishing, Inc.
For Dummies est une marque déposée de Wiley Publishing, Inc.
© Éditions First, un département d’Édi8, Paris, 2020. Publié en accord avec Wiley Publishing,
Inc.
Éditions First, un département d’Édi8
92 avenue de France
75013 Paris
Tél. : 01 44 16 09 00
Fax : 01 44 16 09 01
Courriel : firstinfo@efirst.com
Site Internet : www.pourlesnuls.fr
ISBN : 9782412065846
Dépôt légal : octobre 2020
Mise en page : Catherine Kédémos
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client.
Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de
cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-
2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre
toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.

Ce livre numérique a été converti initialement au format EPUB par Isako www.isako.com à
partir de l’édition papier du même ouvrage.
Introduction
Une opportunité sans précédent de
toucher un public
Qui aurait pensé qu’un jour cela serait possible ? Vous avez quelque chose à
exprimer. Vous vous placez devant votre smartphone et vous filmez sur le vif. Et
vous envoyez le résultat sur une plate-forme vidéo. Votre clip est instantanément
disponible à des milliers ou dizaines de milliers de spectateurs potentiels.
Une telle possibilité aurait semblé impensable vers la fin du XXe siècle. Ou relever
d’une science-fiction lointaine. Telle est pourtant la prouesse réalisée par YouTube
dès sa création en 2005, suivie d’un rapide rachat par Google fin 2006.
Dans la pratique, poster une vidéo et constater qu’elle est disponible à grande échelle
paraît si aisé qu’on a du mal à percevoir l’ampleur de l’infrastructure sous-jacente. À
chaque minute, YouTube reçoit des vidéos du monde entier et les met aussitôt à
disposition de tous, constituant ainsi une réserve de films comme jamais il n’y en a eu
dans l’Histoire. C’est une prouesse technologique en soi.
Au début des années 2010, YouTube a fait apparaître une nouvelle profession, ou tout
du moins une nouvelle activité : celle de youtubeur. Et posé les bases d’une petite
révolution culturelle…

De vous à moi, de moi à vous


Si YouTube a changé une règle du jeu essentielle, c’est en permettant à tout un
chacun de rayonner sur un public, sans avoir au préalable à brandir des diplômes, des
recommandations, passer sous les fourches Caudines d’un comité de sélection d’une
production…
YouTube n’a établi qu’un seul intermédiaire entre vous-même et votre audience :
YouTube lui-même. Sur cette plate-forme, les internautes sont les seuls juges de ce
que vous avez à offrir. Vous n’avez donc pas à subir les opinions ou refus d’un
« expert » de son domaine.
EnjoyPhoenix, Cyprien ou Natoo, entre autres, ont ainsi réussi à fidéliser des millions
d’abonnés en opérant en mode Direct. Leur public les a élus. Ils ont rencontré un
succès dépassant ce qu’offraient les circuits traditionnels. Ils ont pourtant parfois
commencé dans leur chambre, avec leur smartphone comme seul accessoire. Nous
avons là une nouvelle donne : n’importe qui, a priori, peut s’imposer via YouTube.
Pour énormément d’artistes ou de créatifs qui ont connu l’ancienne façon d’opérer
(proposer ses œuvres à une production, devoir attendre que quelqu’un veuille bien y
prêter attention, avoir à relancer à plusieurs reprises ses interlocuteurs et souvent en
vain, devoir essuyer des refus assortis de remarques désobligeantes…), il y a là un
environnement bien appréciable. Ici, le public est le seul juge. Il peut arriver qu’il soit
très sévère. Mais même dans ce cas, tout n’est pas perdu car on peut fort bien enlever
de YouTube une vidéo imparfaite et la reposter par la suite pour qu’elle reçoive,
enfin, un accueil favorable.
Voilà ce que YouTube a progressivement permis. Si, à l’origine, le site était avant
tout dédié à recueillir toutes sortes de vidéos, il a progressivement fait émerger une
nouvelle génération de comiques, de chanteurs, de vidéastes… Et il a aussi donné une
exposition à des types d’expressions dont on ignorait qu’ils étaient tant prisés : testeur
de jeux vidéo, conseillère en produits de beauté, vulgarisateur des sciences,
spécialiste du jardinage ou du bricolage…
L’autre point majeur, c’est que YouTube a réduit au strict minimum le temps qui
s’écoule entre votre idée, sa réalisation et son exposition à un public. Là où il aurait
fallu des mois ou années par le passé, le temps se compte en semaines, parfois en
jours ou même en heures !

À qui s’adresse ce livre ?


J’ai mis en ligne mes premières vidéos sur YouTube dès 2007, de façon épisodique.
J’avais même démarré plus tôt encore sur Dailymotion – à l’époque, nous ignorions
encore quelle plate-forme aurait les faveurs du public. Au départ, je postais avant tout
des compositions musicales ou des interprétations à la guitare de standards. J’ai pu
apprécier le frisson d’avoir des clips qui touchent un certain public. Fort
naturellement, je me suis formé au montage, j’ai changé plusieurs fois de caméra
numérique, découvert qu’il valait mieux filmer dans certains décors plutôt que dans
d’autres… Et aussi qu’un élément comme la climatisation pouvait produire un bruit
de fond rendant impossible l’exploitation d’une interview. Par la suite, j’ai commencé
à poster des clips liés à certaines biographies que j’avais écrites, notamment sur le
groupe Téléphone, et découvert que certains d’entre eux accumulaient des dizaines de
milliers de vues, sans que je fasse quoi que ce soit de particulier pour cela.
YouTube, c’est un peu cela. On découvre une nouvelle compétence, celle de filmer,
de se mettre en scène, on apprend à réaliser un montage. Notre création est mise en
ligne. Et on a le plaisir de voir qu’elle est exposée à grande échelle et qu’elle est
appréciée par certains. Certaines vidéos, au bout d’un certain temps, vivent leur vie,
accumulent de façon naturelle des milliers de vues chaque mois. D’autres touchent un
public plus restreint. Au moins, ce que l’on a créé est accessible à d’autres plutôt que
de dormir dans un disque dur.
Au fil des années, que ce soit au cours de mon activité de journaliste high tech
comme de celle d’écrivain régulièrement invité sur des salons, j’ai pu côtoyer de
nombreux youtubeurs se présentant comme tels, et découvrir que ces personnes
touchaient un public de plus en plus vaste. La séance de dédicaces des livres qu’ils
avaient signés attirait parfois une foule impressionnante de jeunes. Parfois, le succès
était venu par hasard, avec un clip particulier. Un grand nombre d’entre eux étaient
partis de zéro, capitalisant sur une compétence précise. Progressivement, ils avaient
développé une activité qui pouvait même s’avérer lucrative, que ce soit de façon
directe (des revenus issus de YouTube même) ou en partie indirecte (leur succès
comme youtubeur les avait aidés à développer plusieurs activités complémentaires).
J’ai glané une multitude d’astuces et les ai testées sur ma proche chaîne.
Au fil des années, cette chaîne a accumulé plus de 120 vidéos et récolté près de
1,5 million de vues – certes, par les temps qui courent, ce n’est pas un chiffre bien
impressionnant.
J’ai écrit de nombreux articles sur le métier de youtubeur et participé à des
conférences sur le sujet. On m’a demandé à plusieurs reprises de quel droit je pouvais
ainsi donner de tels avis puisque je n’étais pas moi-même un youtubeur star. À ceux
qui soulèvent cette question, j’aime répondre que j’ai écrit des biographies de Steve
Jobs comme de Téléphone alors que je n’ai pas créé de société spécialisée dans les
ordinateurs et que je n’ai pas monté de groupe de rock. À chacun son métier. Même si
j’adore poster des vidéos, je n’ai jamais privilégié cette activité davantage qu’une
autre – je suis avant tout écrivain et journaliste, spécialiste de nombreux domaines
liés au high tech et auteur de plusieurs livres de référence en la matière.
Alors, si certains demandent quelle est ma légitimité, elle réside tout simplement dans
le fait que j’ai pu rencontrer ou interviewer énormément de youtubeurs, apprendre
quelles avaient été leurs actions de succès, les erreurs qu’ils avaient pu commettre à
l’origine, les difficultés qu’ils avaient pu rencontrer pour effectuer leurs premiers
directs, et que j’ai pu tester énormément d’approches sur ma propre chaîne…
Être youtubeur professionnel, tirer un revenu confortable de sa chaîne, suppose que
l’on passe la quasi-totalité de son temps à créer des vidéos, à animer sa
communauté… Certains d’entre vous y parviendront, mais c’est un choix de vie en
soi, que vous déciderez d’assumer ou non.
Le plus important n’est pas là. Pour ma part, réaliser des dizaines de vidéos pour
YouTube m’a aidé à développer au fil des années de nombreuses compétences
appréciables : apprendre à bien filmer un sujet, à réaliser un synopsis, à savoir placer
les lumières, à soigner le son, à réaliser un montage… Autant le dire : réaliser des
vidéos est une activité incroyablement plaisante et on aurait tort de s’en priver.
Par ailleurs, de par ma position de journaliste high tech, j’ai été amené à tester
énormément de fonctions de YouTube dont certaines, méconnues, permettent
d’améliorer considérablement les vidéos.
Ce livre, issu de ces diverses expériences et rencontres, s’adresse donc à un public
très vaste. Si vous avez envie de vous lancer dans YouTube, vous aurez ici un mode
d’emploi fort pratique, de quoi faciliter votre entrée dans une activité qui peut paraître
redoutable au premier abord – elle l’est un peu, mais ne présente rien d’insurmontable
si l’on suit un chemin balisé. Vous découvrirez le matériel de base nécessaire pour
bien démarrer, et verrez pourquoi il est important de renseigner au mieux certains
aspects de vos vidéos, comme les titres ou les descriptions…
Si vous avez déjà créé une chaîne, vous apprendrez ici de nombreuses astuces
recueillies de la bouche même des professionnels du genre, que ce soit en matière de
vidéo comme de YouTube.
En réalité, comme je l’ai découvert avec surprise, certains youtubeurs n’exploitent
qu’une infime partie de leur chaîne – la mise en ligne des vidéos – sans réaliser qu’ils
ont à leur disposition une multitude d’outils qui peuvent faire toute la différence.
D’autres, plus aguerris, passent à côté d’astuces qui pourraient fortement améliorer
l’impact de leurs vidéos sur les grands moteurs de recherche. Par exemple, un grand
nombre de mes vidéos sont très bien classées sur Google comme sur YouTube grâce à
des techniques de référencement que je vous livrerai dans ces pages. Vous pouvez
d’ailleurs en avoir le cœur net en tapant la requête « chansons de madonna » ou
« histoire du groupe telephone ». Comme vous le découvrirez dans ce livre, en
appliquant certaines astuces, vos vidéos pourront se retrouver en tête de YouTube ou
de Google très rapidement.
Donc, clairement, ce livre s’adresse à tous ceux qui ont quelque chose à partager et
souhaitent le faire sous forme de vidéos, et qui veulent améliorer leur popularité, leur
performance et leurs compétences sur YouTube.

Comment est organisé ce livre


Ce livre est composé de six parties, chacune d’elles étant divisée en plusieurs
chapitres.
Voici un bref résumé de ce que vous allez trouver dans chaque partie.

Première partie : Être youtubeur


Nous revenons brièvement sur l’histoire de YouTube et sur ses particularités par
rapport aux plates-formes qui l’ont précédé. Nous détaillons ensuite les principales
catégories de vidéos actuelles et voyons comment une chaîne encore jeune peut se
distinguer.

Deuxième partie : Se lancer


Nous entrons dans le vif du sujet. Quelles sont les étapes de création d’une chaîne ?
Quel matériel de base faut-il acquérir pour réaliser ses premières vidéos ? Quelles
compétences doit-on acquérir (diction, placement devant la caméra, éclairage,
son…) ? Comment réaliser un montage ? Autant de savoir-faire que vous
développerez de manière progressive.

Troisième partie : Animer sa chaîne


Dès lors que vos vidéos commencent à toucher un public, il faut prendre soin de cette
audience : répondre aux questions, découvrir ce qui les attire et ce qui les laisse
indifférents… Il faut qu’ils soient tentés de consulter votre contenu.
YouTube fournit des outils analytiques de haute qualité, qui vous aideront fortement
en ce sens une fois que vous aurez appris à les maîtriser.

Quatrième partie : Gagner en popularité


Dans cette partie, nous vous montrons comment augmenter les chances que YouTube
et/ou Google présente votre contenu aux internautes. Il y a là toute une activité de
renseignement des vidéos qui peut faire toute la différence.
De grands youtubeurs donnent également quelques clés pour gagner des abonnés :
quelle fréquence de publication respecter ? Comment inciter les visiteurs occasionnels
à s’abonner ?
Nous examinons aussi quelques actions qui aideront à mieux faire connaître vos
vidéos : présence sur des blogs spécialisés et les réseaux sociaux, intégration de vos
vidéos dans des sites de partage de clips…

Cinquième partie : Se professionnaliser


À ce stade, aurez peut-être décidé de vous consacrer pleinement à votre chaîne
YouTube, peut-être même d’en faire une activité professionnelle ou, au moins, l’une
de vos activités principales.
L’heure sera donc venue d’acquérir un matériel haut de gamme, à même de faciliter la
production de vidéos de haut niveau.
Vous aurez également rempli les conditions nécessaires pour monétiser votre chaîne
et tirer un revenu de vos créations. Nous vous donnons là encore la marche à suivre.

Sixième partie : Les dix commandements


Dans cette ultime partie, nous portons divers éclairages sur l’activité de youtubeur
tout en collant à la fameuse formule des 10 propre à cette collection : 10 règles d’or,
10 commandements du youtubeur, 10 apps et sites recommandés…

Les icônes utilisées dans ce livre


Pour faciliter votre lecture et nous assurer que vous ne passerez pas à côté de détails
importants, nous plaçons les icônes suivantes devant différents paragraphes du livre :
Cette icône indique une anecdote ou une astuce liée à l’histoire ou l’utilisation
Youtube.
Comme nous communiquons beaucoup d’informations, cette icône insiste sur celles
qu’il est impératif de mémoriser.

Qui déteste le jargon technique uniquement compris des geeks ? OK, presque tout le
monde en effet. C’est pourquoi nous identifions les paragraphes techniques avec cette
icône dont vous n’êtes pas obligé de lire le contenu.
Eh oui, ce livre comporte quelques avertissements. Lorsque vous croisez cette icône,
prenez un peu de temps pour comprendre les effets qui y sont mentionnés.

Une opportunité de développement


Quelle que soit votre ambition sur le long terme, considérez YouTube comme une
opportunité d’épanouissement. Vous n’obtiendrez pas forcément des millions
d’abonnés. En revanche, ce que vous apprendrez en menant une activité de youtubeur
élargira de manière durable votre palette de compétences. Et ce que vous aurez gagné
ici ou là sera utile dans un grand nombre d’activités.
Le mieux est sans doute d’aborder l’activité de youtubeur en se disant qu’elle
apportera du fun, des échanges souvent chaleureux et des connaissances utiles. En
chemin, vous verrez bien si la quantité d’efforts demandée justifie d’aller plus loin et
de devenir un youtubeur professionnel dont les créations sont guettées chaque
semaine par un public de plus en plus large.
YouTube est une chance. Prenons-la ainsi.
Partie 1
Être youtubeur

YouTube est devenu un véritable phénomène de société. Et


l’activité de youtubeur est à présent pour certains une profession
à part entière. Quel type de vidéos peut-il être bon de réaliser
pour celui qui démarrerait cette activité de nos jours ?
DANS CE CHAPITRE
Un peu d’histoire…

Une croissance exponentielle

Youtubeurs stars

Phénomène de société

Le pouvoir aux individus

Créer et gérer une chaîne YouTube

Chapitre 1
Qu’est-ce que YouTube ?
Un peu d’histoire…
En 2002, eBay, le géant de la vente aux enchères, rachète la société PayPal, qui gère
un système de paiement sur Internet. Comme d’autres employés de la première heure,
les programmeurs Steve Chen et Jawed Karim et le graphiste Chad Hurley se
retrouvent alors avec un beau pactole. Et ils ont envie de créer leur propre start-up.
Or, le 1er février 2004, un épisode avait marqué l’Amérique. Durant la cérémonie du
Super Bowl – l’émission la plus regardée par les Américains – Janet Jackson s’était
livrée à un duo en compagnie du chanteur Timberlake. Durant cette prestation, par
mégarde, Timberlake avait arraché un morceau de bustier de la chanteuse, dévoilant
ainsi durant quelques brèves secondes le sein gauche de cette dernière à 90 millions
de téléspectateurs américains !
Par la suite, Jawed Karim a tenté de retrouver cette séquence sur Internet, et cela n’a
pas été facile. L’idée lui est alors venue : et s’il existait un site sur lequel chacun
puisse télécharger des vidéos ? Il s’en est confié à Chad Hurley et Steve Chen, et
l’idée de YouTube a émergé.
À cette époque, Steve Chen venait tout juste d’entrer dans une autre start-up appelée à
devenir célèbre : Facebook. Il a donc expliqué à son boss, Matt Cohler, qu’il allait
partir fonder sa propre entreprise. Cohler s’est évertué à lui expliquer qu’il lâchait la
proie pour l’ombre, mais en vain.

Me at the zoo : la première vidéo


La création officielle de YouTube a eu lieu le 14 février 2005. Et la toute première
vidéo, Me at the zoo, a été postée précisément le 23 avril à 20h27 par Jawed Karim.
Dans le zoo de San Diego (en Californie), debout devant la section des éléphants, il
explique que ces animaux ont vraiment de longues trompes. Le clip dure 18 secondes.
En raison de sa valeur historique, il a dépassé les 100 millions de vues.

Figure 1.1 La toute première vidéo postée sur YouTube.


À cette époque, le site n’était encore qu’expérimental. Une version bêta
(intermédiaire) a été lancée en mai 2005. Le lancement officiel n’est intervenu qu’en
novembre.
En réalité, YouTube a connu un décollage très rapide. Curieusement, la chaîne de
télévision NBC lui a indirectement donné un coup de pouce : en février 2006, elle a
sommé YouTube de retirer de son site des extraits de retransmissions des jeux
Olympiques d’hiver que des internautes avaient postés. Les responsables du site ont
obtempéré, mais cet événement a mis leur start-up sur le devant de la scène. En effet,
la presse s’est fait l’écho de l’incident.
Assez vite, la popularité de YouTube est devenue si forte auprès du jeune public que
NBC a changé de politique. Pourquoi ne pas capitaliser sur l’attrait du site pour attirer
la jeune population vers ses productions ? NBC a décidé, dès juin 2006, de passer un
accord avec la start-up. Elle a créé sa propre chaîne sur YouTube, afin de diffuser des
extraits de séries comme The Office.

La première vidéo à dépasser le million de vues


En juillet 2006, une vidéo atteint pour la première fois le million de vues sur
YouTube. Dans cette séquence publicitaire réalisée par Nike, on voit le joueur
de football brésilien Ronaldinho enfiler une paire de chaussures de
l’équipementier, tester leur effet sur un ballon avec un style tout en élégance et
se livrer à quelques tirs magistraux. À une époque où les réseaux sociaux
étaient encore peu développés, le buzz est né spontanément via des envois
d’e-mails.

Un rachat historique
L’engouement pour YouTube a semblé indiquer que l’ère de la vidéo en streaming
sur Internet était advenue. D’ailleurs, dès le mois de juillet, Google crée son propre
service concurrent : Google Vidéos.
Or, dès le départ, YouTube avait fondé son modèle économique sur la publicité, et
cela lui a permis d’engranger assez vite des revenus importants, de l’ordre de
20 millions de dollars par mois.
Dès octobre 2006, YouTube.com est devenu l’un des sites les plus fréquentés. Il
revendiquait déjà 100 millions de clips vus par jour. À une ère où la vidéo sur le Web
prenait tout juste son essor, il est apparu qu’une majorité d’internautes avait élu
YouTube comme leur plate-forme de prédilection.
Très vite, de grosses sociétés ont offert d’absorber la jeune start-up. Parmi les
prétendants figuraient Microsoft, Yahoo !, Viacom (propriétaire de MTV) ou encore
News Corporation. Mais c’est Google qui va remporter la mise avec une efficacité
redoutable. Au début du mois d’octobre 2006, la société a racheté YouTube pour un
montant digne des grandes heures de la bulle Internet : 1,65 milliard de dollars.
Google n’avait pas hésité à proposer une somme fortement surévaluée afin d’éliminer
toute offre concurrente.
YouTube est arrivé en France en juin 2007.

Une croissance exponentielle


La popularité de YouTube a été telle que Google n’a pu que se féliciter d’avoir
effectué un tel rachat :
• En octobre 2008, YouTube revendiquait 100 millions de vidéos visionnées par
jour. Un an plus tard, la fréquence était de 1 milliard.
• Dès l’année 2010, les chiffres avaient de quoi impressionner : avec 2 millions
de vidéos visionnées quotidiennement, YouTube rassemblait une audience deux
fois supérieure à celles des trois principales chaînes de télévision américaines.
• Début 2012, YouTube pouvait se targuer de cumuler 4 milliards de vues par
jour. C’est en juillet de cette année-là qu’une vidéo a atteint pour la première
fois le milliard de vues, avec le clip Gangnam Style du chanteur coréen Psy.
• En septembre 2014, le site revendiquait 831 millions d’utilisateurs réguliers. Le
cap du milliard a été franchi en 2015.
• En mars 2020, selon l’institut Médiamétrie, YouTube compte 2 milliards
d’utilisateurs par mois, dans le monde.
• 41,7 millions de Français âgés de 18 ans et plus ont regardé une vidéo sur
YouTube en ce même mois de mars 2020.

Youtubeurs stars
On aurait pu croire que YouTube était juste un site de partage de vidéos. Mais
progressivement, un phénomène a fait son apparition : YouTube a fait émerger des
stars à part entière.
Le fait nouveau a été que les youtubeurs ont souvent démarré dans leur chambre et
ont conquis ainsi leur public par eux-mêmes. En réalité, c’est du jamais vu !
En août 2013, la chaîne du jeune PewDiePie est devenue celle avec le plus d’abonnés
au monde (au nombre de 10 millions). Elle s’est également distinguée par sa
croissance ultra-rapide, en comptant un peu moins de 19 millions d’abonnés à la
fin 2013.
De nouveaux codes ont émergé pour juger les performances des nouvelles vidéos
d’artistes tels que Lady Gaga : le nombre de vues, de likes, de partages est devenu le
nouveau critère.
En France, l’impact de YouTube sur la jeune population est ressorti dès mars 2016 à
l’occasion d’une enquête annuelle menée par l’institut Ipsos pour Le Journal de
Mickey. Le magazine avait voulu savoir quelles étaient les personnalités préférées
des 7-14 ans.
En 2015, c’est l’acteur Kev Adams qui était en haut du podium. Or, en 2016, deux
youtubeurs lui ont volé la vedette en s’inscrivant respectivement no 1 et no 2, alors
qu’ils étaient absents du top 10 l’année précédente : Cyprien et Norman.
Leur arrivée au sommet de ce classement a consacré une nouvelle donne : YouTube
est devenu le lieu où se créent les nouvelles stars.

Un phénomène de société
Tel est l’impact de ce nouveau média : des stars éclosent d’elles-mêmes, sans être
passées par le circuit habituel des producteurs ou des agents. Des personnalités
comme EnjoyPhoenix, Squeezie, Natoo ou Axolot sont devenues célèbres grâce à la
plate-forme vidéo, attirant à elles un très vaste public, qui les a spontanément
adoptées. Autre fait notable : ces youtubeurs vedettes tirent un revenu peu négligeable
de cette activité.
Peu à peu, les institutions classiques ont pris conscience du poids de ce nouveau
média, et plus particulièrement auprès de l’audience « jeune ». Le 25 mai 2019, en
marge des élections européennes, le président de la République Emmanuel Macron a
choisi de livrer une interview au youtubeur Hugo Travers, alors âgé de 22 ans. Cet
étudiant de Sciences-Po avait créé sa chaîne quatre ans plus tôt avec l’objectif
d’intéresser les jeunes à l’actualité. L’interview a récolté 450 000 vues en 24 heures.

Le pouvoir aux individus


En réalité, nous avons affaire à un phénomène nouveau : n’importe qui, s’il a un
certain talent ou dispose d’une expertise dans un domaine, peut se faire connaître à
grande échelle. Le matériel de base est simple, puisqu’un smartphone suffit pour
commencer.
YouTube a également un côté magique. À peine mise en ligne, une vidéo peut être
regardée par des centaines ou milliers d’internautes ! Et, alors qu’il fallait
traditionnellement des semaines ou des mois, voire davantage, pour obtenir un
feedback du public, dans le cas de YouTube, quelques minutes suffisent pour
recueillir les premières réactions par le biais de likes ou de commentaires.
YouTube a changé les règles du jeu et renforcé une situation que l’on avait déjà pu
observer par ailleurs sur le Web : le simple individu a pris le pouvoir. Chacun peut
produire librement son propre contenu. Le jugement vient du public et non plus
d’institutions établies.

Créer et gérer une chaîne YouTube


Sur YouTube, un peu comme pour la télévision, on peut avoir accès à des chaînes.
Une chaîne désigne l’ensemble des vidéos proposées par un youtubeur. Chaque fois
qu’il ajoute un clip, celui-ci vient enrichir sa chaîne. Si l’on apprécie une chaîne, on
peut avoir envie de s’y abonner, afin que YouTube nous en propose régulièrement les
nouveaux contenus.
Les abonnés se sont d’abord comptés par centaines, puis par milliers. Très vite, ces
chiffres ont « explosé ». De nos jours, il est courant, lors de l’interview d’une
célébrité à la télévision ou à la radio, de citer le nombre d’abonnés de sa chaîne. Le
nouvel étalon de la popularité se trouve désormais sur YouTube.
• En 2015, plus de 85 chaînes YouTube avaient au moins un million d’abonnés
en France.
• En 2019, plus de 300 chaînes avaient dépassé le million d’abonnés en France1.
Le statut de youtubeur a de quoi séduire. La perspective de pouvoir offrir ses
créations à un large public est pour le moins attirante. Et la perspective de pouvoir en
vivre – même si elle ne concerne qu’un nombre réduit de youtubeurs – est tout aussi
séduisante. Il reste qu’aujourd’hui, la concurrence est devenue énorme. La qualité des
productions de personnalités comme Cyprien ou de chaînes spécialisées comme
Professeur Feuillage (sur l’écologie) est extrêmement élevée. De nos jours, YouTube
propose des myriades de séquences filmées de façon professionnelle. Certains
youtubeurs se déplacent avec des équipes qui assurent divers postes : tournage, prise
de son, maquillage…
L’heure où l’on pouvait espérer percer depuis sa chambre est-elle pour autant
révolue ? Pas forcément. Si vous possédez un réel talent, par exemple d’humoriste, il
n’est pas impossible de se faire remarquer. À tout moment, il y a de la place pour de
nouveaux youtubeurs, et au moins quatre facteurs vont en ce sens :
• En premier lieu, des youtubeurs vedettes, désireux de passer à autre chose, ont
fini par lever le pied. C’est notamment le cas de Norman ou de PewDiePie. En
tirant ainsi leur révérence, ils créent un appel d’air pour de nouvelles vedettes.
• Les générations se succèdent et, par nature, chacun se plaît à élire ses propres
héros ou leaders, généralement des personnalités différentes de celles qu’ont pu
apprécier leurs aînés. Donc, de nouveaux youtubeurs stars sont appelés à
émerger.
• Si la qualité des vidéos a fortement progressé, le coût du matériel a fortement
chuté, et bien des accessoires autrefois très onéreux sont aujourd’hui plus
abordables.
• Le public de YouTube ne cesse de grandir et, donc, il ouvre la voie à de plus en
plus de « niches ». Il est tout à fait possible de toucher des milliers ou dizaines
de milliers de personnes intéressées par un sujet que vous maîtrisez, par une
cause que vous défendez ou plus simplement par votre talent, qu’il soit comique
ou autre.
YouTube, par nature, est ouvert à tous. Et dans ce livre, nous vous donnons les clés
pour réussir, le plus souvent recueillies au cours d’interviews de grands youtubeurs :
comment se présenter, comment définir le décor de ses vidéos, comment utiliser au
mieux la lumière, pourquoi il faut particulièrement soigner la prise de son, etc.
Commençons par le commencement. Il est essentiel en tout premier lieu de bien
choisir la chaîne que l’on souhaite animer. C’est le propos du prochain chapitre.

1 Sauf indication expresse, les chiffres cités ici ont été communiqués par YouTube France lors d’une conférence de presse à
Paris le 6 juillet 2019.
DANS CE CHAPITRE
Humour, musique

Sport & fitness, beauté

Jeux vidéo, culture, tutoriels et apprentissage

Documentaires, enfants, unboxing et avis d’experts

Humanitaire et écologie

Comment innover ?

Quel type de chaîne créer ?

Chapitre 2
Les principales catégories
L ors des débuts de YouTube, certains ont pu s’imposer avec des chaînes
généralistes, essentiellement sur la base de leur personnalité. Ce temps semble révolu.
De nos jours, il est difficile d’espérer constituer une communauté fidèle si l’on ne
choisit pas dès le départ de s’inscrire dans une catégorie donnée.

Si votre objectif est d’attirer à vous une large communauté, il paraît donc plus sûr, au
moins pour commencer, de vous en tenir à un thème précis.
Les chaînes correspondent généralement à l’une des caractéristiques suivantes :
• Divertir : faire rire, faire passer un bon moment.
• Instruire : faire découvrir un sujet, une compétence.
• Motiver : inciter d’autres à agir.
Reprenons ces trois points en nous mettant à la place de celui qui visite YouTube. Il
se rend généralement sur cette plate-forme pour :
• Se divertir. Pour découvrir des sketches, des histoires, des démonstrations de
jeux vidéo, des témoignages intéressants…
• S’instruire. Pour planter des narcisses, apprendre une fonction méconnue de
Word, construire un abri de jardin, découvrir comment fonctionne une écluse…
• Se motiver. Pour participer à des actions d’aide à la planète, se connecter à
d’autres gens concernés par les mêmes causes…
Une fois ce préambule posé, quelles sont les principales catégories de chaînes
YouTube ?

Humour
L’humour est la catégorie la plus populaire en France. Les chaînes les plus populaires
en avril 2020 étaient les suivantes :
❶ Squeezie – près de 15 millions d’abonnés. Squeezie (de son vrai nom Lucas
Hauchard) a démarré dès 2008 par des clips dédiés aux jeux vidéo avant
d’élargir son audience en touchant à l’humour, et en se présentant sous le
pseudonyme de Squeezie. Il est devenu le numéro un de YouTube en 2019,
parvenant ainsi à dépasser Cyprien qui a longtemps été seul sur le podium.
L’une des caractéristiques de Squeezie, outre sa grande liberté de parole, est
d’avoir su fidéliser son public en postant très régulièrement des vidéos. Il a
même été le premier à dépasser le million d’abonnés alors qu’il n’avait que
17 ans (en 2013). Squeezie s’est également fait remarquer lors d’interviews
télévisées qui ont fait ressortir le décalage qui pouvait exister entre la génération
des youtubeurs et celles qui l’ont précédée.
Figure 2.1 La chaîne de Squeezie.

❷ Cyprien – 13,5 millions d’abonnés. Cyprien a percé en mettant en scène


énormément de situations de notre époque, parfois dans un contexte business
(comme sa vidéo sur les réunions), et il touche, par la force des choses, un très
large public.
❸ Norman fait des vidéos – 11,9 millions d’abonnés. Norman Thavaud a été
l’une des stars des années 2010-2020 grâce à un grand nombre de vidéos fort
drôles fondées sur son quotidien, les rapports avec sa famille ou ses amis. Il a
réussi à se montrer touchant et, donc, à créer de l’attachement. Toutefois, il a
fortement levé le pied pour ce qui est de YouTube et prend même, à tort ou à
raison, ses distances avec ce média qui lui a permis de se faire connaître.
❹ Rémi Gaillard – 6,98 millions d’abonnés. Rémi Gaillard a adopté une tout
autre approche. Ouvertement déjanté, il se met en scène dans des situations
ahurissantes. On peut le voir en mode « chauve-souris », suspendu au plafond
d’un ascenseur par les pieds, en train de faire du karting à vive allure sur une
route habituelle, déguisé en kangourou déambulant dans une petite ville,
aspergeant une passante, ou sur une plage, répandant du sable sur un
vacancier… Son territoire est celui de la provocation et il a ainsi repris un
créneau qu’occupait jadis Michaël Youn sur M6.
❺ Le Rire jaune – 5,12 millions d’abonnés. Le Rire jaune est un duo de
comiques – une formule souvent payante – constitué des frères Kevin Kē Wěi
Tran et Henry Kē Liáng Tran. Il s’agit d’un duo, certes fort sympathique et
plein d’énergie, mais avec un style d’humour fort classique. Il reste que leur
popularité atteste qu’ils font mouche auprès d’un vaste public.
❻ Nattoo – 5,07 millions d’abonnés. Nattoo est la première femme du lot. Jolie,
attachante et avec un don pour l’autodérision, elle réalise des clips très
professionnels et percutants. Le point original pour ce qui la concerne est
qu’elle était engagée dans une carrière dans la police avant de créer sa chaîne
YouTube en 2011, et d’en faire dès l’année suivante une activité à plein temps.
Dans ce même créneau, on peut citer Andy, une ex-mannequin qui a su exploiter sa
plastique avantageuse pour nous faire rire en se mettant en scène avec verve dans des
situations vécues : ses rencontres sur Tinder, la gestion des ex de son petit ami, le
premier rendez-vous, et si Barbie était vivante ?… Un grand nombre de ses clips sont
des morceaux d’anthologie. Elle rassemble 3,7 millions d’abonnés.
Une autre youtubeuse qui retient l’attention dans la catégorie « humour » est Swann
Périssé, dont l’approche légère et nature force la sympathie. Mettant en scène sa
propre existence, Swann se filme souvent en gros plan et fait preuve d’un art de la
tchatche consommé. Ce ne sont pas tant des sketches que des tranches de vie, un
dévoilement de ses états d’âme, racontés de façon assurée.
Quelles sont les qualités requises pour créer une chaîne humoristique ? Dans une
interview qu’il a donnée à Télé-Loisirs, Norman a confié ceci : « Pour se mettre en
avant dans le métier que nous pratiquons, il faut aimer se mettre en scène, aimer faire
le clown, donc quelque part être un peu narcissique, mais pas à mauvais escient. Pas
pour saouler les gens mais pour les amuser. Donc, c’est plus une qualité qu’un
défaut. »

La popularité des vidéos « humour »


L’ensemble des vidéos « humour » sur YouTube a totalisé plus de 19 milliards
de vues en 2018 en France. (Source : TubularLabs)

Musique
Si l’on examine les classements YouTube au niveau mondial, les vidéoclips musicaux
sont, et de très loin, les plus regardés. Voici les leaders de ce palmarès, en avril 2020 :
❶ Despacito par Luis Fonsi featuring Daddy Yankee, près de 7 milliards de vues.
Expliquer la popularité de cette chanson n’est pas évident. Toujours est-il que
ce clip mis en ligne en janvier 2017 a entamé une ascension ultra-rapide et
atteint un record qui semble peu aisé à dépasser. Il reste que Luis Fonsi et
Daddy Yankee avaient chacun connu une longue carrière et étaient déjà
considérés comme des légendes en Amérique latine. Réaliser un clip ensemble a
donc aidé à créer un événement sur ce territoire, et dans les autres pays de
langue hispanique.
❷ Baby Shark Dance par Pinkfong Kids’ Songs & Stories, 5 milliards de vues. Ce
morceau constitue un succès inattendu, si ce n’est qu’il s’agit d’une chanson
pour enfants avec des mouvements de danse que les tout-petits se sont
empressés de reproduire. Il est tout de même à souligner que la popularité de
cette chanson est partie d’Internet, et d’ailleurs la version de Pinkfong, mise en
ligne en 2016, n’était pas l’originale – la chanson a été inaugurée en 2007 par
une youtubeuse allemande, Alemuel.
❸ Shape of You par Ed Sheeran, 4,7 milliards de vues. Cette chanson est portée
par l’un des artistes les plus populaires du monde, le chanteur britannique Ed
Sheeran. Le clip est assez drôle, car on y voit l’interprète terrassé d’une
pichenette par un lutteur de sumo.

Figure 2.2 Le clip de Despacito.

D’autres stars bien établies telles que Taylor Swift, Justin Bieber ou Maroon 5
disposent de titres dans le top 30 des vidéos les plus regardées sur YouTube.
Est-ce qu’un nouveau venu peut se faire une place au soleil au milieu de tels
mastodontes ? Probablement, car il est bon de rappeler que le record a longtemps été
détenu par le titre Gangnam Style de Psy, le premier titre à atteindre le milliard de
vues en 2012, puis les deux milliards de vues en 2014 (il a depuis dépassé les
3,5 milliards).
En France, Norman a accumulé son plus grand nombre de vues (80 millions) avec la
chanson parodique Luigi Clash Mario, et Cyprien lui-même a connu son record avec
la chanson Cyprien répond à Cortex.
Parmi les stars qui ont été découvertes grâce à leur chaîne YouTube figurent plusieurs
célébrités majeures :
• Justin Bieber a décollé grâce à l’initiative de sa mère en 2007, qui a posté sur
YouTube les vidéos de son fils en train de chanter.
• Ed Sheeran a acquis sa notoriété par des clips qu’il avait autoproduits et postés
à partir de 2008.
• Susan Boyle s’est imposée grâce à son passage dans l’émission Britain’s Got
Talent à la télévision en 2009 mais aussi parce que la vidéo de son
interprétation a fait le buzz sur YouTube.
• En France, la chanteuse Irma a largement dû son rayonnement initial à ses
vidéos sur YouTube, et c’est grâce à cette exposition qu’elle a pu trouver en
trois jours de crowdfunding le budget de réalisation de son premier album.
87 des 100 clips les plus regardés en France sont des chansons françaises. (Source :
YouTube Charts)

Sport & fitness


Dans les années 1980, l’actrice Jane Fonda avait su entamer une seconde carrière
avec ses cassettes vidéo de remise en forme. À présent, ce sont les youtubeurs qui ont
repris le flambeau du sport à la maison. Nous avons là une catégorie extrêmement
populaire avec de nombreux clips qui cumulent des millions de vues. Mieux encore,
cette catégorie ne cesse de progresser en termes d’audience. Et selon une enquête
menée en 2018 par Le Blog du modérateur, 75 % de ceux qui visionnent des vidéos
de fitness pratiquent les mouvements en parallèle. Pourquoi se priver de la
perspective d’un enseignement qui, en salle, serait fort coûteux ?
La star du lot en France est Tibo InShape. Ce jeune Toulousain hyper musclé
compte 7 millions d’abonnés, ce qui en fait l’un des youtubeurs les plus populaires de
France. Jovial et dynamique, il émaille ses vidéos fitness d’expressions bien à lui :
« okay les gens », « énorme et sec », le tout ponctué d’une dose confortable
d’autodérision et de désinvolture, au risque d’en agacer plus d’un.
Figure 2.3 La chaîne de Tibo InShape.

Bodytime, pour sa part, est un duo (Alex et PJ) qui traite aussi bien de la musculation
abdominale que de l’alimentation recommandée, avec des formats parfois un peu
déroutants mais ponctués de défis amusants et d’échappées libres. Ils comptabilisent
plus de 1 million d’abonnés.
Côté féminin, on remarque des youtubeuses telles que Sissy MUA, avec 1,4 million
d’abonnés. Au-delà du sport, Sissy MUA se montre en faveur d’un mode de vie sain.
Cette Niçoise se filme bien souvent dans son décor ensoleillé, ce qui ajoute au plaisir
de suivre ses entraînements. Quant à la coach sportive Victoire, elle traite aussi bien
de sport que de maquillage et de nutrition, tandis que Marine Leleu passe son temps à
se lancer des défis.
Comment se distinguer sur ce créneau ? Là encore, en étant différent. Ainsi, les
trentenaires Juliana et Julian s’adressent à un public plus âgé que leurs concurrents et
traitent de situations liées à cette tranche d’âge : accoucher dans l’eau, réagir à une
infidélité durant sa grossesse… Enfin, le youtubeur Antoine, avec sa chaîne encore
peu connue « Petites sorties entre amis », tente de faire découvrir à son public le
maximum de disciplines sportives.
8 Français sur 10 deviennent incollables sur le sport qu’ils aiment grâce à YouTube.
(Source : Ipsos research commissioned by Google)

Beauté
Dans le civil, elle s’appelle Marie Lopez mais, sur YouTube, elle est connue comme
EnjoyPhoenix. Elle est devenue une star à part entière, et demeure la numéro un
incontestée du domaine des conseils de beauté parmi les youtubeuses françaises. Ce
qui a sans doute séduit bien des internautes, dès le lancement de sa chaîne en 2011,
c’est son côté simple, direct, sans détour, qui donne l’impression d’une discussion
entre copines, EnjoyPhoenix n’hésitant pas à confier les problèmes qu’elle a pu
rencontrer avec son propre corps et comment elle a pu les surmonter.
Depuis 2019, la youtubeuse a amorcé un tournant, s’intéressant à des sujets plus
profonds comme le bien-être, et son audience en a quelque peu pâti. Elle a encore et
toujours 3,6 millions d’abonnés.

Figure 2.4 La chaîne d’EnjoyPhoenix.

Sananas ou Horia attirent un autre type d’audience et peuvent paraître plus


superficielles. Avec 2,87 millions d’abonnés, la première touche un public séduit par
le look « glamour ». Sananas a établi des partenariats avec de nombreuses marques du
domaine des cosmétiques comme L’Oréal ou Clarins. Horia compte 2,33 millions
d’abonnés et manifeste énormément d’énergie et un art consommé de la tchatche. Elle
aussi a conclu de nombreux contrats avec des marques de cosmétiques.
Parmi les autres stars françaises du domaine figurent ElsaMakeup et Sandrea. Toutes
exploitent ce créneau ultra-populaire des conseils de beauté en réalisant des séances
de make-up ou de brushing sous les yeux de millions d’internautes.
Peut-on se distinguer dans ce domaine ? Probablement. Ainsi, Jenesuispasjolie a su
jouer sur le second degré, tandis que la Britannique Zoella s’est distinguée par la
facilité de ses tutoriels de coiffure. Il existe évidemment bien d’autres créneaux à
exploiter.
En France, plus de la moitié des utilisateurs de YouTube sont des utilisatrices.
Pourtant, seulement 22 % du top 200 des chaînes YouTube françaises sont animées
par des femmes. (Source : YouTube France – juillet 2019)

Jeux vidéo
Clairement, YouTube semble avoir été le média qu’attendaient les jeux vidéo pour
passer à une vitesse supérieure. La plate-forme a notamment révélé certains formats
dont le succès n’était pas forcément prévisible, tel celui des let’s play où un internaute
se filme en train de découvrir un jeu.
Deux des youtubeurs français les plus connus, Cyprien et Squeezie, se sont même
associés sur une chaîne, Cyprien Gaming, plus tard renommée Bigorneaux &
Coquillages. Elle rassemble à elle seule plus de 6 millions d’abonnés.

Figure 2.5 La chaîne Bigorneaux & Coquillages, soit Cyprien et Squeezie réunis.

Parmi les chaînes vedettes figurent Joueur du grenier, qui s’est donné comme
spécialité de tester des jeux vidéo vintage et attire ainsi 3,43 millions de followers.
Qu’il s’agisse de fournir une « soluce », de présenter les astuces d’un jeu, de prendre
du recul sur des phénomènes tels que Fortnite, de revenir sur l’histoire du jeu vidéo
ou juste de proposer la découverte d’un titre en temps réel, il doit être possible de se
faire une place au soleil car il existe un vaste public demandeur d’informations sur ce
thème.

Culture
Qui aurait cru possible de rassembler plus d’un million d’abonnés autour d’une série
d’émissions sur l’histoire ? C’est pourtant ce qu’a réussi Benjamin Brillaud avec sa
chaîne Nota Bene lancée en 2014, qui aborde ce thème sous des angles divers et
parfois bien inattendus. Le succès a été rapide et reste régulier : la moindre de ses
vidéos récolte plus de 200 000 vues. Il est vrai que ce youtubeur a un don pour
susciter l’intérêt pour des sujets historiques variés : mythologie chinoise, conseils
pour devenir un bon dictateur, souverains morts sur les toilettes… Il les réalise sur un
mode documentaire avec des fonds musicaux inspirés. Signe particulier : Nota Bene
n’hésite pas à présenter d’autres youtubeurs responsables de chaînes d’histoire,
comme Virago, qui se déguise volontiers pour mieux conter l’épopée de ses
personnages féminins, ou Brandon’s Stories, qui nous emmène d’un bout à l’autre de
la France à la manière de Stéphane Bern.
Ici, comme ailleurs, une approche originale peut faire la différence. Ainsi,
Confessions d’histoire utilise avant tout le mode « face caméra », avec des
personnages en costumes qui évoquent un épisode historique de leur point de vue
personnel, ce qui rend le récit captivant.
Des chaînes culturelles dédiées à l’espace ou à la science attirent elles aussi une forte
audience. Axolot s’adresse aux amateurs d’informations insolites et étranges, tandis
que Lanterne Cosmique décrypte avec brio les mystères du domaine de l’espace. La
chaîne généraliste e-Penser pourrait agacer certains par son recours systématique à un
humour distrayant, mais n’en est pas moins fort riche en contenu, et rassemble plus
de 1,1 million d’abonnés.
Micmath de Mickaël Launay propose une exploration atypique des mathématiques et
rend cette matière éminemment attrayante. Science étonnante que gère David Louapre
est tout aussi captivante : il se révèle un bon vulgarisateur même si certains contenus
sont un peu ardus et nécessitent quelques bases préalables.
Notons qu’il ne semble pas nécessaire de se montrer excentrique ou plein d’humour
afin de séduire ce public. Si l’on vise une audience intéressée par les informations
scientifiques ou historiques, le fait d’insérer à l’excès des traits d’humour peut être
agaçant car détournant le spectateur de ce qu’il est venu chercher.
Figure 2.6 La chaîne d’Axolot.

Tutoriels et apprentissage
YouTube est la plate-forme de choix pour une majorité d’internautes souhaitant se
former à une matière ou une technique particulière. À en croire Google France, les
trois quarts des utilisateurs de la plate-forme cherchent à améliorer leur
compréhension d’un domaine. Et 72 % des internautes de moins de 35 ans estiment
pouvoir trouver sur YouTube une vidéo sur tout ce qu’ils aimeraient apprendre à
faire ! Pour ce qui est des tutoriels, YouTube est une véritable mine d’or. On peut
apprendre aussi bien les secrets de Photoshop que le bricolage (Sikana FR, Bricolage
avec Robert…) ou la rénovation (Comme un pingouin dans le désert, Passion
Rénovation…) : il y a de la place pour tout le monde.
Ainsi, Alice Esmeralda propose des dizaines d’idées de repas vegan, filmés avec
élégance dans un décor zen et parfois ponctués de sa douce voix. La qualité de la
réalisation, à elle seule, invite volontiers à visionner les clips d’Alice. Mieux encore,
les images qu’elle nous présente donnent envie de pouvoir goûter à de telles
préparations.
Dans un autre genre, des personnalités comme David Laroche ou Henriette NenDaKa
proposent des outils pour développer son business, mais aussi son projet de vie.
Clairement, s’il est un domaine où il semble possible pour tout un chacun d’acquérir
une base importante de followers, c’est bien celui de ces tutoriels et vidéos
d’apprentissage, avec l’avantage qu’ils ne nécessitent pas forcément de matériel de
tournage et de montage ultra-sophistiqué.
Documentaires
Les documentaires sont une autre catégorie en pleine croissance.
Le fort sympathique Bruno Maltor nous entraîne dans ses tours de la planète et nous
fait partager ses périples en mode aventurier, en livrant ses témoignages dans le temps
réel de ses découvertes. Tandis qu’il se déplace et nous parle, nous découvrons
d’incroyables images de paysages exotiques ou de monuments qu’il commente au fur
et à mesure. L’un des attraits de la chaîne, outre la décontraction de Bruno Maltor, est
qu’un grand nombre de vidéos contiennent une part bienvenue d’imprévu.
La bande de Mamytwink, pour sa part, prend plaisir à nous emmener dans des lieux
plus qu’improbables, tels que les zones les plus radioactives de Tchernobyl, des forts
de guerre abandonnés en pleine mer, les passages secrets du Mont-Saint-Michel…
Une autre partie de cette chaîne est consacrée à des anecdotes historiques. Plus
de 1,4 million d’abonnés suivent les pérégrinations de ces globe-trotteurs qui n’ont
pas froid aux yeux et nous abreuvent régulièrement d’images insolites et pleines
d’enseignement.
Certes, ce type de vidéos nécessite souvent de gros moyens. Il est toutefois
envisageable pour un particulier de se distinguer, par exemple, par la qualité de sa
présence, comme le prouve Bruno Maltor, qui a démarré en solo avant d’être épaulé
par une petite équipe.

Enfants
En 2017, Canal+ a consacré un reportage aux enfants stars de YouTube. Nous y
voyons Enzo et Jajoux, alors âgés respectivement de 14 et 12 ans, qui, à eux deux,
cumulent plus d’un million d’abonnés. Le reportage les montre au sein d’un centre
commercial où, durant trois heures, ils se livrent à une séance d’autographes et de
selfies. Et le commentaire off de s’extasier sur ces youtubeurs qui, malgré leur jeune
âge, sont devenus ce que l’on appelle des « influenceurs ». Et de souligner qu’ils sont
prisés par de nombreuses marques qui s’empressent de leur envoyer leurs jouets afin
qu’ils les montrent dans leurs clips.
Un autre reportage, réalisé pour l’émission Envoyé spécial en mai 2018, a mis en
lumière la popularité de Kalys et Athena, avec leur chaîne Studio Bubble Tea.
Certes, ces reportages n’ont pas manqué de soulever la question d’une potentielle
« exploitation » des enfants par leurs parents et de préciser que, dans chaque cas, ces
derniers en avaient tiré des revenus conséquents. À chacun de voir comment
combiner le plaisir de ses rejetons avec son éthique personnelle.
En France, la chaîne de Swan et Néo – également présents dans le reportage d’Envoyé
spécial – est la première de cette catégorie. Ces deux garçons sont filmés par leur
mère Sophie. Le succès de la chaîne est tel qu’ils reçoivent très régulièrement des
jouets à tester, des invitations à des parcs d’attractions.
Unboxing et avis d’experts
Courante sur de nombreuses chaînes d’enfants et de youtubeurs plus âgés, la pratique
de l’unboxing consiste à déballer des produits tout neufs devant la caméra et à les
commenter.
De même sont fort prisées les vidéos d’avis d’experts sur des caméras, gadgets, objets
connectés, etc.
Ici encore, si vous acquérez une belle notoriété, les fabricants se feront un plaisir de
vous adresser leurs dernières nouveautés.

Humanitaire et écologie
Nous avons ici un thème qui est encore loin d’aligner les abonnés par millions.
Toutefois, il répond à une préoccupation croissante d’une partie de la population et
semble appelé à connaître un beau développement.
Professeur Feuillage fait l’objet d’une réalisation impressionnante, que ce soit au
niveau du déroulement de chaque épisode, de la façon de filmer les plans, des décors
comme du montage. Bien que les artistes impliqués, Mathieu Duméry et Lénie
Cherino, s’expriment sur un mode déjanté, le contenu de leur chaîne est tout ce qu’il
y a de plus sérieux puisqu’elle traite de l’écologie. La chaîne a réussi à fidéliser
quelque 125 000 abonnés.
Plus sobre, Nicolas Meyrieux gère depuis 2015 une chaîne intitulée La Barbe. Ses
vidéos sont claires, avec un exposé aisé à suivre, émaillé d’informations chiffrées, et
totalisent plus de 210 000 abonnés.
Citons aussi des chaînes dont l’audience est encore réduite mais que l’on peut gagner
à découvrir :
• Rien ne se perd ou presque traite du thème des déchets.
• Biologie Tout Compris est fort didactique mais manque parfois de
sophistication dans sa conception.
• Permaculture design vise à enseigner comment gérer cette forme de culture qui
optimise l’interaction des plantes dans son jardin.
Il y a clairement ici un créneau sur lequel il est possible de se distinguer.

Comment innover ?
Une bonne façon de se démarquer peut consister à créer une chaîne sur un thème que
peu de youtubeurs ont encore exploité. C’est notamment ce qui s’est passé pour
Fabien Olicard lorsqu’il a lancé sa chaîne sur le mentalisme : il a expliqué qu’il avait
eu la chance d’intervenir sur un créneau que très peu de gens avaient encore exploré.

Consulter les trends


Une façon de trouver un thème porteur consiste à savoir quelles sont les tendances
prisées par les internautes à un moment donné. La consultation de telles listes est
souvent une source de surprises. Voici quelques exemples :
YouTube Trends (https://youtube.com/trends/) nous fait savoir que, pour
l’année 2019, les tendances suivantes ont été constatées :
• Le développement durable a connu un bond spectaculaire. Pour preuve, le clip
de la chanson Earth de Lil Dicky a été la septième vidéo musicale la plus
regardée.
• Les vidéos montrant des gens en train de manger des plats ont triplé leur
audience en 2019.
• Un autre phénomène qui a gagné de l’ampleur durant cette même année est
celui des silent vlogs ou vidéos sans commentaire audio, et donc où l’on entend
essentiellement le bruit ambiant. Ainsi, la blogueuse chinoise Li Ziqi a gagné
6 millions d’abonnés avec des vidéos où elle exécute des recettes culinaires
traditionnelles ou se livre à de l’artisanat, sans presque jamais s’exprimer.
• Plus étonnant est l’essor de la « musique pour chiens », destinée à calmer nos
fidèles compagnons lors des moments de stress.
• Autre tendance surprenante, celle du type « Étudiez avec moi », où l’on voit un
élève en train de réviser. Cette catégorie a dépassé les 100 millions de vues en
2019.
Google Trends est un autre site qui répertorie les tendances, cette fois plus globales,
sur le Web entier. Il est accessible en version française à cette adresse :
https://trends.google.fr/trends/?geo=FR. Ainsi sur la journée où
nous avons consulté cet outil, des sujets comme la série La casa de papel ou l’actrice
Leighton Meester étaient fort prisés. Nous découvrons ainsi que, sur l’année 2019, les
sujets qui ont passionné les internautes étaient Notre-Dame de Paris, la série Game of
Thrones mais aussi la chanteuse Marie Laforêt (disparue en novembre 2019) ou
encore la recette de la galette à la frangipane. Il est également possible d’affiner la
recherche par catégories et de savoir quelles ont été les requêtes spécifiques à
YouTube.

Vidéo à épisodes
Une façon efficace d’opérer selon certains youtubeurs serait de créer des
vidéos découpées en plusieurs parties ou épisodes. Ainsi, ceux qui auraient vu
la première partie devraient avoir envie de voir la suivante, et guetteraient ce
qui se passe sur la chaîne. Par ailleurs, ceux qui tomberaient sur l’une des
vidéos de la série pourraient avoir envie de regarder les autres.

Quel type de chaîne créer ?


Bien évidemment, il n’est pas aisé de s’imposer aujourd’hui dans certains domaines
déjà bien fournis en matière de vidéos et de chaînes YouTube. Toutefois, vous
pouvez vous poser les questions suivantes :
• Est-ce qu’il me serait possible d’aborder ces questions sous un angle
inhabituel ?
• Est-ce qu’il existe une demande pour certains types de connaissances que je
détiens et qui n’ont été que peu ou pas couverts à ce jour ?
Tout cela nous amène à une question : quel type de chaîne devriez-vous créer ? Et, en
réalité, il importe de reformuler cette question de plusieurs façons :
• Qu’est-ce que vous aimez faire ?
• En quoi êtes-vous bon ?
• Qu’est-ce que vous aimeriez partager avec d’autres ?
• De quelles façons pourriez-vous être utile à d’autres ?
Vous saisissez l’esprit ? Chacun de nous a une compétence, un domaine de
connaissances qui lui est propre. Donc, avec YouTube, nous pouvons en faire
bénéficier d’autres. Fondamentalement, c’est aussi simple que cela.
Ce n’est que si vous choisissez de traiter d’une thématique qui vous tient à cœur que
vous pourrez trouver l’énergie nécessaire à continuer, semaine après semaine, mois
après mois, de produire de nouveaux contenus. Car produire des vidéos prend
énormément de temps et d’autres activités sont susceptibles de réclamer votre
attention.
Il vaut donc mieux aborder YouTube avec la motivation de faire découvrir à d’autres
ce qui vous passionne, ou bien encore leur procurer un bon moment grâce à vos
créations musicales ou humoristiques. Ce n’est qu’ainsi que vous pourrez toujours
trouver l’énergie de continuer.
S’il est un point que l’on peut noter à propos d’un grand nombre des youtubeurs cités
plus haut, c’est qu’ils ont su transformer leur passion en activité professionnelle.
Voilà une approche qui devrait vous inspirer.
Partie 2
Se lancer

Être youtubeur suppose idéalement de bien préparer ses clips en


amont, ce que l’on appelle la préproduction. Comment créer ses
premières vidéos ? Quel est le matériel de base pour un
tournage efficace ? Comment se passe le montage ?
DANS CE CHAPITRE
Créer une adresse Gmail

Se connecter à sa chaîne YouTube

Modifier l’icône et le nom de sa chaîne YouTube

Se lancer sans attendre

Quels thèmes choisir pour ses premières vidéos ?

Tourner sa première vidéo

Mettre en ligne une vidéo avec YouTube Studio

Rendre sa vidéo publique

Chapitre 3
Étapes de création d’une chaîne
C réer une chaîne YouTube est simple et nous allons voir comment faire ici. Un
minimum de préparation est nécessaire, comme nous allons le voir également.
Créer une adresse Gmail
La condition sine qua non pour disposer d’une chaîne YouTube est d’avoir une
adresse Gmail. Pour mémoire, Gmail est la messagerie gérée par Google, le
propriétaire de YouTube.
Tel est donc votre sésame. Si vous disposez d’ores et déjà d’une adresse Gmail, vous
pouvez sans attendre passer à la section suivante. Sinon, il vous faut créer une adresse
Gmail, ce qui est très simple.

Bien définir son adresse Gmail en


pensant à YouTube
Attention ! Le nom et le prénom associés à votre adresse Gmail seront par défaut le
nom de votre chaîne YouTube.

Pour prendre un exemple, le prénom et le nom associés à mon compte Gmail sont
Daniel et Ichbiah. En conséquence, ma chaîne YouTube a pour nom Daniel Ichbiah.
J’ai conçu d’autres chaînes YouTube, par exemple une chaîne consacrée à la
biographie du groupe Téléphone. Le nom qui apparaît pour cette chaîne est Téléphone
biographie. Pour l’obtenir, j’ai créé une adresse e-mail avec comme prénom
téléphone et comme nom de famille biographie.
Avoir ces règles à l’esprit peut donc être important au moment de la création de votre
chaîne. Par exemple, si vous souhaitiez créer une chaîne Recettes de cuisine chinoise,
vous pourriez choisir, lors de la création de l’adresse Gmail, comme prénom Recettes
et comme nom de famille de cuisine chinoise.
Il sera par la suite possible de changer le nom de votre chaîne, mais il peut être bon de
le prévoir dès le départ.

Créer une adresse Gmail


❶ Rendez-vous sur https://gmail.com.
❷ Cliquez sur Créer un compte.
❸ Choisissez l’option Pour moi ou Pour mon entreprise selon votre préférence.
❹ Indiquez vos prénom et nom, puis le nom désiré pour l’adresse Gmail.
❺ Définissez un mot de passe et confirmez-le.
❻ Cliquez sur Suivant et complétez l’inscription.
Sur Gmail.com, vous pouvez vérifier que cette adresse e-mail est active et peut
envoyer et recevoir des messages.

Trouver un nom de chaîne


Si vous manquez d’inspiration pour le nom de votre chaîne, un certain nombre
de services disponibles sur le Web peuvent vous aider à trouver des idées.
• Sur Business Name Generator
(https://businessnamegenerator.com/fr), tapez un thème et ce
service génère des milliers de noms potentiels (voir Figure 3.1).
Générateur (https://www.generateur.name) propose un service
similaire avec envoi des suggestions par e-mail.
• Si vous êtes à la recherche d’un nom original, le service Générateur de
noms de Fantasy (https://www.nomsdefantasy.com) sera plus
approprié. Il peut suggérer aussi bien des noms français modernes que
des noms asiatiques, des noms de personnages de légende, etc.
• Fake Name Generator (https://fr.fakenamegenerator.com), pour
sa part, se fait fort de générer une identité artificielle : nom, prénom,
date de naissance, etc.

Figure 3.1 Un service tel que Business Name Generator vous aide à trouver de l’inspiration pour
un nom de chaîne.

Se connecter à sa chaîne YouTube


❶ Rendez-vous sur YouTube.com.
❷ Repérez sur la droite la mention Se connecter.
❸ Introduisez l’adresse créée avec Gmail, puis cliquez sur Suivant.
❹ Tapez le mot de passe correspondant.
Sur YouTube, vous voyez à présent, à la place de la mention Se connecter, une icône
symbolisant votre chaîne. Si vous cliquez dessus, le nom de votre chaîne YouTube
s’affiche.

Modifier l’icône de sa chaîne YouTube


Si vous allez sur Google.com après avoir créé une adresse Gmail, vous pouvez voir
une icône associée à cette adresse. Si ce n’est pas le cas, cliquez sur Connexion puis
sélectionnez votre adresse Gmail.

Figure 3.2 Choix d’une icône représentant le profil Google.

❶ Cliquez sur l’icône affiché sur Google.com puis sur Gérer votre compte
Google.
❷ Votre compte Google est affiché. Cliquez sur l’icône affichée en médaillon.
❸ Dans l’onglet Importer des photos, sélectionnez une photo de votre
ordinateur.
❹ Ajustez la photographie choisie si nécessaire.
❺ Cliquez enfin sur Définir comme photo de profil.
Modifier le nom de sa chaîne YouTube
Si vous avez une bonne inspiration qui survient après coup, sachez qu’il est toujours
possible de modifier le nom de votre chaîne.

Deux méthodes sont possibles.


La première consiste à changer votre nom Google. Pour cela, il faut se rendre sur son
profil Google, comme nous l’avons fait auparavant pour changer de photo de profil.
❶ Cliquez sur l’icône affiché sur Google.com puis sur Gérer votre compte
Google.
❷ Votre compte Google est affiché. Dans le menu vertical, choisissez
Informations personnelles.
❸ Cliquez sur la flèche à droite du nom puis sur l’icône de crayon.
❹ Choisissez une nouvelle combinaison Prénom/Nom qui va correspondre au
nouveau nom souhaité pour la chaîne.
Ne procédez pas trop souvent à un tel changement de nom car Google vous fera
remarquer fort à propos que les gens modifient rarement leur nom dans la vie
courante.
La seconde méthode consiste à créer une nouvelle chaîne à partir de votre nom. Pour
cela, rendez-vous à l’adresse :
https://www.YouTube.com/channel_switcher
Cliquez ensuite sur + Créer une chaîne. Indiquez le nouveau nom souhaité puis
cliquez sur Créer.
Vous vous retrouvez alors sur YouTube dans la chaîne correspondante. À partir de là,
il faudra poster vos nouvelles vidéos sur cette chaîne.
Notez que vous pouvez basculer entre les deux chaînes (la première que vous avez
créée et la nouvelle). Pour ce faire, depuis l’icône de la nouvelle chaîne sur YouTube,
sélectionnez Changer de compte. Vous voyez alors apparaître vos deux chaînes
reliées à une même adresse Gmail (voir Figure 3.3).
Figure 3.3 Basculer d’une chaîne à une autre de son compte YouTube.

Se lancer sans attendre


S’il est un conseil que l’on peut vous donner sans réserve, c’est d’y aller ! Lancez-
vous sans attendre.
Nous connaissons tous quelqu’un qui caresse énormément de projets, mais ne les
concrétise jamais. La raison qu’il vous donne habituellement est celle-ci : « Je veux
réaliser quelque chose de parfait, dès le début. »
Eh bien non, ce n’est pas la bonne approche. Il est préférable d’y aller. Créez une
première vidéo et mettez-la en ligne. Testez-la auprès de quelques amis ou proches,
des gens dont vous savez qu’ils ont envie de vous soutenir dans votre démarche.
Tenez compte de leurs avis.
Bien évidemment, votre première vidéo aura quelques défauts : c’est pratiquement
inévitable. Il est possible que le son ou l’éclairage ne soient pas réglés de manière
optimale, peut-être que le décor laissera à désirer. Mais c’est ainsi que l’on apprend le
métier.
Donc, réalisez votre première vidéo avec les moyens du bord et mettez-la en ligne. La
deuxième sera un peu meilleure. La troisième le sera davantage encore. Peut-être que
la dixième sera proche de la perfection. Ou la vingtième. En tout cas, il y a là une
approche fertile et pleine d’enseignements.
Donc oui, répétons-nous : n’ayez crainte de poster une première vidéo. Montrez-la à
quelques amis fiables et prenez en compte leurs retours. Améliorez les points qu’ils
vous signalent. Il vaut mieux agir ainsi qu’attendre. Bien des gens qui voulaient avoir
atteint la perfection avant de se lancer n’ont jamais rien accompli.
Si, à tout moment, vous regrettez d’avoir posté une vidéo particulière, sachez que
vous pourrez la supprimer ou tout au moins la « dé-répertorier » de YouTube. Il
n’empêche : même si vous supprimez votre première vidéo, vous aurez démarré et
c’est ce premier pas qui compte.

Supprimer une vidéo


Sachez-le : si vraiment vous êtes déçu par l’une de vos vidéos, vous pouvez à
tout moment la supprimer. Elle disparaîtra alors à jamais de YouTube.
Voici la marche à suivre pour supprimer une vidéo :
• Dans YouTube Studio, sélectionnez Vidéos.
• Choisissez la vidéo que vous souhaiteriez supprimer.
• Dans les options (trois points superposés), choisissez Supprimer
définitivement.
Si vous avez peur de regretter d’avoir supprimé cette vidéo (il n’y a pas de
retour possible), choisissez plutôt d’aller dans les Détails de la vidéo, puis
changez la Visibilité de celle-ci. Choisissez alors Non répertoriée (elle
n’apparaîtra pas dans les résultats de recherche de YouTube) ou Privé.
Le mode Non répertorié est celui que YouTube propose par défaut lorsque
vous chargez une vidéo. Les seules personnes à pouvoir regarder ce clip seront
celles à qui vous aurez communiqué le lien de la vidéo. Elles pourront apporter
des commentaires que vous serez seul à voir.
Le mode Privé est le plus restrictif : la vidéo ne sera visible que par vous-même
et les utilisateurs auxquels vous donnez le lien. Toutefois, ils ne pourront pas
partager ce lien privé avec d’autres et ne pourront pas davantage laisser des
commentaires.

Quels thèmes choisir pour ses premières


vidéos ?
Dans le Chapitre 2, nous vous avons invité à choisir une catégorie pour votre chaîne.
Une fois cette étape accomplie, il vous faut réaliser une première vidéo. Choisissez un
sujet qui vous tient à cœur et sur lequel vous souhaitez vous exprimer. Il peut être bon
dans un premier temps de réaliser des vidéos correspondant à des requêtes des
internautes. Pour cela, vous pouvez utiliser divers outils :
• Les suggestions proposées par YouTube dans sa barre de recherche. Vous
tapez un mot et voyez apparaître les questions ou thèmes les plus souvent
demandés par les internautes.
• Les suggestions de Google ou autres moteurs de recherche. Le principe est le
même. Toutefois, Google propose d’autres compléments utiles : les questions
fréquemment posées sur ce thème et aussi, au bas des pages de réponses,
diverses requêtes souvent tapées par les internautes.
• Des outils comme Ubersuggest (présenté dans le Chapitre 17).

Les questions des internautes


Si votre catégorie est du domaine du tutoriel ou du culturel, vous pouvez adopter le
point de vue suivant : la plupart des internautes se rendent sur YouTube ou sur
Google afin d’obtenir une réponse à une question. Ils vont donc taper quelque chose
commençant par des pronoms interrogatifs tels que « comment », « pourquoi », « quel
est »… :
• Comment bâtir une cabane ?
• Pourquoi a-t-on créé une monnaie unique ?
• Quel est le pays le plus peuplé du monde ?
• etc.
Donc, avec un tel intitulé, vous augmentez vos chances que la vidéo puisse être
proposée par YouTube en réponse à la question du titre. Pour savoir si une question
de ce type est fréquemment posée, commencez à taper « comment », « pourquoi » ou
autre adverbe, puis le début de la question. Les questions fréquemment proposées
seront affichées par YouTube/Google.

Tourner sa première vidéo


Il existe de nombreuses façons de réaliser un clip mais le plus simple, et de très loin,
consiste à utiliser l’appareil photo d’un smartphone relativement récent. Leur qualité
d’image est très élevée – nous en verrons davantage sur la question dans le chapitre
suivant.
Vous pouvez répéter votre texte avant de l’énoncer. Une fois que vous vous sentez
prêt, chargez l’application Appareil photo de votre smartphone. Si vous disposez d’un
selfie stick, vous pouvez l’utiliser afin de tenir l’appareil à distance.
Sélectionnez Vidéo, puis appuyez sur le rond rouge pour lancer l’enregistrement.
Aussi longtemps que le carré rouge est affiché, vous êtes en train d’enregistrer.
Cliquez sur le carré pour achever l’enregistrement.
Une fois la vidéo enregistrée, vous pouvez la consulter dans l’application Photos (ou
Galerie sous Android).
Récupérez cette vidéo sur votre PC ou Mac de la façon suivante.

Sur macOS
❶ Lancez l’application Transfert d’images.
❷ Connectez votre iPhone au Mac.
❸ Il se peut que l’application vous demande de Déverrouiller l’iPhone. Si tel est
le cas, il vous faut consulter le message affiché sur l’iPhone et autoriser l’accès
(un message du type « Faire confiance à cet ordinateur ? » apparaît
généralement. Il faut parfois aussi taper un code sur l’iPhone).

Figure 3.4 Transfert d’une vidéo tournée sur un iPhone sur un Mac.

❹ Une fois que l’accès a été accepté, les images de l’iPhone s’affichent à l’écran.
❺ Sélectionnez le clip que vous venez de tourner. Il porte l’extension . MOV.
❻ Cliquez sur Importer pour l’importer sur votre Mac.
Renommez ce fichier afin que son nom reflète son contenu. Sinon, il pourra être
difficile de retrouver aisément sur votre disque dur les « rushes » que vous avez
tournés.
Sur PC
❶ Connectez votre smartphone à votre PC.
❷ Si le smartphone est un iPhone et que le message Faire confiance à cet
ordinateur ? s’affiche sur l’appareil, choisissez Oui. Il est possible que
l’iPhone vous demande de taper le code d’accès à l’appareil.
❸ Si le smartphone est un Android, il sera nécessaire la première fois d’afficher le
panneau des options en balayant votre doigt depuis le haut de l’écran d’accueil.
Touchez le menu Système Android >, puis Appuyez ici pour plus d’options.
Choisissez alors Transfert de fichiers.
❹ Si vous cliquez sur Ordinateur depuis votre PC, le smartphone apparaît dans
la liste des Périphériques amovibles.
❺ Repérez le dossier DCIM (de l’anglais Digital Camera Images – Images de la
caméra numérique).
❻ Votre vidéo devrait se trouver dans un des sous-dossiers de DCIM, par
exemple Camera pour ce qui est d’un Android. Une vidéo Android est intitulée
VIDxxx (avec la date et un chiffre). Elle est au format . MP4.
❼ Dans le cas d’un iPhone, les dossiers portent des noms tels que 101APPLE,
102APPLE… Choisissez le dossier le plus récent, et donc celui portant le
chiffre le plus grand. Ouvrez-le : les images sont intitulées IMG_xxxx. La vidéo
que vous venez de tourner sera celle qui porte le chiffre le plus grand, par
exemple IMG_5545. Le format vidéo sur Apple est . MOV.
❽ Glissez la vidéo vers le Bureau de Windows ou bien dans le dossier dans lequel
vous comptez placer vos vidéos.
Pensez à renommer votre vidéo en lui donnant un titre explicite.

À présent, vous allez pouvoir mettre en ligne la vidéo depuis YouTube.

Mettre en ligne une vidéo avec YouTube


Studio
L’outil à partir duquel vous gérez les vidéos depuis YouTube s’appelle YouTube
Studio. C’est un outil très complet et nous en aborderons divers aspects dans plusieurs
chapitres de ce livre.
Figure 3.5 Sélection de l’outil YouTube Studio depuis l’icône de votre chaîne.

YouTube Studio permet de gérer la mise en ligne d’une vidéo, d’ajouter des
informations complémentaires (sous-titres, description…). Il donne accès à des
tutoriaux, à des statistiques relatives à vos vidéos et autres outils fort utiles que nous
aborderons au fur et à mesure.
Pour l’heure, nous n’allons en voir que le b.a.-ba, soit la mise en ligne ultra simplifiée
d’une vidéo.
❶ Pour accéder à YouTube Studio, tapez tout simplement youtube.com dans la
barre de notre navigateur. Si vous êtes connecté à votre compte Google, vous
voyez apparaître l’icône correspondante sur la droite. Ouvrez le menu déroulant,
la troisième option est YouTube Studio.
❷ Cliquez sur l’icône de Caméra rouge qui abrite un « + ». Trois options vous
sont proposées :
• Mettre en ligne une vidéo ;
• Passer au direct ;
• Créer un post.

Seule la première option nous intéresse pour le moment : Mettre en ligne une
vidéo (voir Figure 3.6). Sélectionnez-la.
Figure 3.6 Mettre en ligne une vidéo.

❸ Dans l’écran suivant, sélectionnez le fichier vidéo que vous avez importé sur
votre ordinateur.
❹ Un nouveau panneau est affiché. Vous êtes invité à saisir un titre pour votre
vidéo. Faites en sorte qu’il soit le plus explicite possible.
Vous pouvez aussi indiquer une Description. Ce point et bien d’autres seront
abordés plus loin dans ce livre.
❺ Cliquez sur Suivant. Pour la Monétisation, choisissez Désactivé pour le
moment. Dans le panneau Éléments vidéo, cliquez juste sur Suivant (voir
Figure 3.7).

Figure 3.7 Mise en ligne de la vidéo.

Le quatrième panneau concerne la Visibilité de votre vidéo. Par défaut, c’est le


mode Non répertoriée qui est proposé par YouTube. Seuls vous-même et ceux
à qui vous enverrez le lien (visible sous la miniature affichée sur la droite)
pourront visionner cette vidéo (voir Figure 3.8).

Figure 3.8 Le lien d’une vidéo apparaît sous la miniature de celle-ci, dans les Détails de la vidéo.

❻ Copiez ce lien pour pouvoir lire la vidéo sur YouTube par la suite.
❼ Cliquez enfin sur Enregistrer pour accepter vos choix.

Rendre sa vidéo publique


Et voilà… Votre première vidéo est en ligne et vous pouvez envoyer le lien à des
personnes choisies afin de recueillir leur avis.

Figure 3.9 Par défaut, la vidéo que nous venons de mettre en ligne est en mode Non répertoriée
et n’est donc visible que par ceux à qui vous communiquez le lien.
Dans YouTube Studio, si vous cliquez sur Vidéos dans le menu vertical, vous pouvez
voir que votre vidéo est bel et bien présente sur YouTube (voir Figure 3.10).

Figure 3.10 La vidéo qui vient d’être mise en ligne peut immédiatement être regardée sur
YouTube.

Vous pouvez lire votre vidéo sur YouTube en cliquant sur le lien correspondant. Ou
alors en déroulant le menu avec trois points superposés et en choisissant Regarder
sur YouTube.
Il est bon de regarder sa vidéo dans le contexte de YouTube afin de vérifier qu’elle
est d’une qualité suffisante.
Il ne reste plus qu’à en partager le lien (l’URL) avec quelques proches. Vous pouvez
aussi le retrouver en cliquant sur Options (les trois points superposés) et en
choisissant Créer un lien de partage.
Si, après avoir recueilli quelques avis, vous estimez que cette vidéo mérite d’être
largement diffusée, depuis YouTube Studio, cliquez sur Non répertoriée puis
choisissez Publique (voir Figure 3.11).
Votre nouvelle vidéo est désormais accessible à tous.
Figure 3.11 Si vous estimez que la vidéo mérite d’être visible par tous, vous pouvez la rendre
Publique.

Il est temps d’en tourner d’autres, et nous verrons dans le chapitre suivant comment
opérer un montage, ainsi que quelques premiers conseils utiles pour le tournage.
DANS CE CHAPITRE
Un smartphone est-il suffisant ?

Lumière

Support de stabilisation

Caméra à l’arrière ou caméra selfie ?

Son

Les accessoires indispensables

Dur ée des vidéos

L’essentiel : le contenu

Chapitre 4
Le matériel pour le tournage
D ans le précédent chapitre, nous vous avons invité à mettre en ligne une première
vidéo « avec les moyens du bord ». Toute l’idée était de se lancer, et il est essentiel de
procéder ainsi si l’on souhaite aller de l’avant.

Toutefois, il existe un certain nombre de principes qu’il est bon de connaître et un


matériel minimal qu’il est bon d’acquérir si l’on souhaite réaliser de belles vidéos.
Le Chapitre 13 abordera des points plus avancés au niveau du matériel. Nous allons
nous contenter ici des points essentiels.

Un smartphone est-il suffisant ?


Tout d’abord, répondons à la question essentielle : peut-on réaliser des vidéos pour
YouTube à partir d’un simple smartphone ? Dans la plupart des cas, oui. Pour
certaines vidéos très ambitieuses (documentaires, compétitions de sport, paysages
exotiques…), il faudra un équipement plus haut de gamme. Mais pour la plupart des
vidéos de type YouTube, un smartphone est suffisant.
Rappelons que :
• Le réalisateur Steven Soderbergh a tourné deux longs métrages avec des
iPhone.
• Michel Gondry a réalisé son court-métrage Détour avec un iPhone 7.
• Le clip de la chanson Lose You To Love de Selena Gomez a été tourné avec un
iPhone 11 Pro.
• La chaîne de télévision BFM Paris a mis à contribution des iPhone pour ses
reportages.
En clair, la qualité d’image des smartphones d’aujourd’hui est amplement suffisante
pour réaliser des vidéos de qualité dans un grand nombre de situations.

À défaut, on peut mettre à contribution une caméra numérique ou un appareil photo


numérique. Ces appareils seront généralement plus performants pour ce qui est de la
qualité globale de l’image captée dans des circonstances peu optimales (un faible
éclairage, par exemple).
Rappelons-le toutefois : dans le cadre de YouTube, un smartphone récent fera
largement l’affaire. Avec l’avantage d’être toujours à votre disposition et donc de
pouvoir capturer une scène en extérieur « à la volée ».
Certains choisissent aussi de se filmer via la caméra de leur ordinateur. Cette solution
peut convenir si l’on se filme surtout de face.

1 080p ou 4K ?
En réalité, la plupart des smartphones récents peuvent gérer aussi bien de la vidéo HD
(1 280 × 720 pixels) que 4K (une définition quatre fois plus fine, soit
4 096 × 2 160 pixels), avec des débits d’images élevés allant de 24 à 60 images par
seconde.
Sur un smartphone Android récent, le réglage de la définition d’image peut être choisi
juste avant de filmer une séquence.
Sur un iPhone, il faut le définir au préalable dans les paramètres de l’appareil via
Réglages/Appareil Photo/Enregistrer une vidéo.
Dans la plupart des cas, la qualité HD avec 30 images par seconde est suffisante. Si
l’on choisit de gérer davantage d’images par seconde (60) ou bien si l’on filme en 4K,
la vidéo sera bien plus volumineuse et gourmande en mémoire et, surtout, il faudra
énormément de temps pour que l’ordinateur calcule le rendu d’images. Ainsi, on ne
devrait filmer en 4K que si l’on va par la suite traiter la vidéo avec un Mac ou un PC
particulièrement puissant.

Figure 4.1 Réglage de la résolution de la vidéo sur un iPhone 8.

Lumière
Le terme photographie est formé des éléments photo (lumière) et graphie (écrire). En
d’autres termes, la photographie consiste à écrire avec de la lumière. Il en est de
même pour la vidéo.
En réalité, la lumière ambiante est l’élément le plus important lorsqu’on filme une
scène quelconque. Et c’est sans doute le talon d’Achille des smartphones : ces
appareils se débrouillent généralement bien dans un environnement lumineux. En
revanche, la plupart des modèles sont à la peine lorsque la lumière est faible, comme
à la tombée du soir.
Le youtubeur a donc deux solutions : soit tourner en exploitant la lumière du jour, soit
disposer de sources de lumière annexes.

Figure 4.2 Une lampe LED aisée à transporter. Il est important d’avoir à sa disposition de telles
sources de lumière annexes.

Si l’on tourne en extérieur et que le soleil soit présent, tout est pour le mieux.
Toutefois, il est préférable de ne pas filmer aux alentours de midi car la lumière est
alors trop vive. Il est préférable, si l’on a la possibilité de choisir son heure, d’opérer
tôt le matin ou alors vers la fin de l’après-midi. Dans les deux cas, on bénéficiera de
nuances riches.
Dans le Chapitre 13, nous abordons la question des sources de lumière annexes en
préconisant l’achat de plusieurs modules lumineux disposés selon des angles bien
précis. Pour le démarrage, le youtubeur peut s’en sortir avec élégance s’il ajoute
quelques lampes à l’éclairage habituel de la pièce, par exemple une ou deux lampes
LED.
Il importe d’être positionné face à la lumière – quitte à la placer sur un côté. Il est
préférable de ne pas l’avoir dans le dos car on risque fort d’obtenir un effet
éblouissant, dit de contre-jour.
S’il faut choisir entre améliorer sa caméra/son smartphone et améliorer ses sources de
lumière, le youtubeur gagnera toujours à privilégier la lumière.
Faute d’une lumière adéquate, il est souvent préférable de ne pas filmer car on court
le risque de récolter des « rushes » inexploitables. Il est possible de corriger les
images au moyen de son logiciel de montage, mais parfois, si le matériau que l’on a
récolté est médiocre, il sera peu envisageable d’en tirer quelque chose de décent.

Support de stabilisation

Figure 4.3 Un trépied est indispensable. L’image vidéo doit être stable.

Dans la plupart des cas, une vidéo YouTube se doit d’être filmée avec une image
stable, et donc en plaçant la caméra sur un support – le cas des vidéos en mouvement
est abordé dans le Chapitre 13.
Le plus simple est d’acquérir un trépied tel que celui que l’on voit sur la Figure 4.3.
Ces trépieds sont conçus pour accueillir des caméras, mais il est aisé de leur adapter
un support pour smartphone. On trouve de tels trépieds à des prix fort abordables sur
des sites tels que PriceMinister, eBay ou Amazon – compter une vingtaine d’euros.
L’avantage des trépieds de caméras, c’est qu’il est aisé d’adapter leur hauteur, selon
que l’on va se filmer assis ou debout, par exemple. Qui plus est, un grand nombre
d’entre eux ont une loge avec une bulle pour vérifier la verticalité et donc que le cadre
est bien horizontal. Leur seul inconvénient, c’est qu’ils sont peu portatifs.

Figure 4.4 Un Gorilla Pod est constitué de boules reliées entre elles qui composent un support
flexible et aisément transportable.

Si vous souhaitez pouvoir disposer d’un support aisément transportable et adaptable à


diverses situations, il est bon d’avoir en permanence avec soi un Gorilla Pod, soit un
petit trépied flexible, comme celui illustré à la Figure 4.4. Cet accessoire peut être
posé sur une table, sur un meuble et autres éléments du décor. Le mieux est d’en avoir
toujours un à disposition dans son sac afin d’être en mesure de filmer à tout moment.
Une autre solution consiste à utiliser un selfie stick que l’on veillera à caler de façon
qu’il ne puisse bouger. Un selfie stick sera particulièrement utile pour filmer dans une
foule ou pour capturer une image bien au-dessus de soi.
Si vous devez bouger pendant que vous filmez une séquence, et faute de disposer
d’un stabilisateur d’image (voir Chapitre 13), ayez de préférence des mouvements
lents.

Caméra à l’arrière ou caméra selfie ?


La tentation est forte de se filmer face au smartphone – on se voit ainsi à l’écran.
Pourtant, si l’on possède un smartphone plutôt ancien, il vaut mieux utiliser la caméra
arrière plutôt que la caméra selfie.
Pour rappel, les smartphones sont dotés de deux caméras : l’une qui nous filme tandis
que l’on regarde l’écran, et l’autre qui est à l’arrière du smartphone. Et donc, sur la
plupart des modèles apparus avant 2019, c’est la caméra arrière la plus performante.
Prenons un exemple avec l’iPhone 8. Le capteur photo a une définition de 7 Mpx en
mode Facetime (face à l’écran) et de 12 Mpx pour l’autre caméra. Dans le mode
Facetime, impossible d’aller au-delà du mode HD à 30 images/seconde, même si on
le souhaite : les réglages évoqués précédemment concernent uniquement la caméra
principale. Donc, le mieux avec un tel appareil est de se filmer en ayant la coque
arrière du smartphone face à soi.
Les téléphones plus récents tels que l’iPhone 11, le Samsung Galaxy S20 ou le
P40 Pro de Huawei n’ont plus ce problème. Il est possible avec de tels appareils de se
filmer avec une résolution 4K en mode selfie.
Cela étant dit, il est encore et toujours préférable d’utiliser la caméra arrière. La
raison ? La caméra selfie fonctionne uniquement en mode automatique : détection
automatique du visage, mise au point automatique, autofocus… Elle ne permet donc
pas de réaliser la mise au point désirée.
L’application Camera fournie avec le smartphone ne donne généralement pas accès
aux réglages manuels. Il est nécessaire pour ce faire d’acquérir une application plus
avancée, telle que Filmic Pro.
Si vous souhaitez avoir une image témoin de vous-même pendant que vous vous
filmez face à la caméra arrière, vous pouvez placer un miroir derrière le smartphone.

Il faut regarder l’objectif du smartphone pendant que l’on se filme avec la caméra
arrière.

Son
Le son est le deuxième élément qu’il faut soigner en priorité. Habituellement, le
microphone des smartphones n’est pas de qualité suffisante pour réaliser une vidéo de
qualité.
Bien souvent, entre deux vidéos que l’on pourrait visionner, nous allons
instinctivement privilégier celle qui a le meilleur son. Un son désagréable donnera
envie à l’internaute de zapper.
Figure 4.5 Un microphone relié directement à l’iPhone.

Il est possible de relier la plupart des microphones existants à son smartphone, mais il
faudra habituellement acquérir l’adaptateur adéquat. Si vous vous rendez dans une
enseigne ou une boutique dédiée au son ou à la vidéo, muni de votre smartphone et de
votre microphone, un technicien pourra vous proposer l’adaptateur ad hoc. Il existe
aussi des microphones spécifiquement conçus pour les smartphone, s comme dans
l’exemple de la Figure 4.5. De tels microphones sont parfois livrés avec des bonnettes
qui peuvent adoucir certaines syllabes susceptibles de produire des bruits disgracieux.
L’idéal pour se filmer dans un format YouTube classique (face caméra) est d’acquérir
un micro-cravate que l’on fixera près du col.

Le lieu dans lequel on tourne va influer sur la qualité sonore. Il est préférable d’éviter
les pièces vides car le son va avoir tendance à se réverbérer (être renvoyé par les
murs), un effet pas toujours agréable à l’oreille. Tout ce qui peut amortir le son est
bienvenu.
Si l’on doit se filmer en train de jouer de la musique, il sera judicieux d’enregistrer
celle-ci avec le meilleur matériel dont on dispose et de l’utiliser comme bande-son –
ce sera certes du playback, mais le résultat final sera bien meilleur.
Si vous avez capté un son de piètre qualité, il peut être bon, au montage (voir
Chapitre 6), de superposer à sa voix une musique de fond, sur tout ou partie de la
vidéo.

Les accessoires indispensables


Batteries supplémentaires
Si vous devez filmer à l’extérieur de chez vous, pensez à emporter une ou deux
batteries externes de recharge que vous aurez chargées auparavant. Filmer en vidéo
requiert beaucoup d’énergie du smartphone et la batterie peut se vider plus
rapidement qu’on ne le souhaiterait.

Casque
Il est bon d’avoir un casque pour avoir une meilleure idée du type de son enregistré.

Nettoyage de la lentille
Avant de procéder à un tournage, nettoyez la lentille de l’appareil à l’aide d’un
chiffon doux, non pelucheux et légèrement humide. Vous pouvez aussi acquérir des
kits de nettoyage de lentilles de smartphone pour une dizaine d’euros.
Au moment de tourner, il est impératif de placer le smartphone en mode Avion. Il
serait trop dommage que le téléphone sonne alors que l’on est en train de filmer une
scène mémorable !

Durée des vidéos


Le sujet de la durée des vidéos a longtemps fait débat. Quelle est la longueur
minimale/maximale ?
Il y a quelques années, il était courant de conseiller une durée courte, par exemple,
2 minutes environ car on pouvait ainsi multiplier le nombre de vues comptées par
YouTube.
De nos jours, le consensus se situe davantage autour de durées égales ou supérieures
à 5 minutes. Elles seraient mieux perçues par YouTube, affirme Neil Patel, expert du
domaine. Il y a deux raisons à cela. En premier lieu, YouTube aime conserver les
gens sur YouTube. De plus, plus la vidéo est longue et plus YouTube est en mesure
d’insérer des publicités durant son exécution. Donc, les formats longs sont conseillés
si tant est que l’on parvient à maintenir le spectateur en haleine d’un bout à l’autre –
la rétention ou le pourcentage d’une vidéo qui est regardé (voir l’encadré qui suit) est
un facteur important aux yeux de YouTube.
Durée de rétention
S’il est un facteur majeur que YouTube prend en compte, c’est la durée de
rétention de votre vidéo. En d’autres termes, le pourcentage d’un clip que les
spectateurs regardent en moyenne.
• Si votre vidéo dure 10 minutes et que les spectateurs en
regardent 9 minutes en moyenne, la rétention est de 90 % et elle est
donc très bonne.
• Si votre vidéo dure 5 minutes et que les spectateurs décrochent au
bout d’une minute, la rétention est de 20 %, ce qui est médiocre.
• Si la plupart des spectateurs décrochent dès les premières secondes,
alors la rétention est faible et la vidéo aura peu de chances d’être mise
en avant par YouTube.
Il faut faire en sorte que l’attention du spectateur soit maintenue et qu’il
regarde la vidéo le plus longtemps possible. Il faut donc éviter tout ce qui
pourrait lui donner envie de zapper. Nous y reviendrons.

L’essentiel : le contenu
Dans ce chapitre, nous avons avant tout insisté sur les accessoires de base du
youtubeur. Bien évidemment, le meilleur matériel du monde sera sans utilité si vous
ne soignez pas l’essentiel : le contenu. Nous nous y intéresserons dans le chapitre
suivant. Nous verrons aussi l’importance de la préparation.
DANS CE CHAPITRE
Préproduction

Règles d’or

Storyboard

Préparer son texte à l’avance

Le décor

Réalisation

Cadrage : les types de plans

Lignes de force

Regarder la lentille de la caméra

Soigner l’accroche

Aptitudes multiples

Chapitre 5
L’importance de la préparation
N ous allons le voir tout au long de ce chapitre : un youtubeur se doit d’assumer
tous les rôles essentiels de la réalisation d’un film. Par exemple :

• le choix du décor ;
• l’écriture du scénario ou, au moins, de ce que l’on va dire ;
• le tournage effectif ;
• faire l’acteur/apparaître à l’écran ;
• effectuer le montage des images filmées.
Tout cela représente bien des tâches à assumer. S’il est possible de se faire aider sur
certaines d’entre elles, c’est pour le mieux. À défaut, il est nécessaire de tenir toutes
ces fonctions.

Préproduction
Lorsqu’un réalisateur prépare un tournage, lorsqu’un reporter envisage un
documentaire, la première étape est la préproduction.
Que fait un réalisateur s’il doit tourner un film sur la vie d’un personnage historique ?
Il passe de longs mois à lire les biographies qui lui ont été consacrées, des livres sur
les us et coutumes de l’époque. Comment étaient les villes et les villages ? Comment
s’habillaient les citoyens ? Il va par ailleurs se mettre en quête de lieux pouvant servir
de décors, choisir des acteurs ayant une certaine ressemblance avec les protagonistes
de l’histoire. Il va aussi écrire un scénario synthétisant ses recherches sous une forme
particulière et, mieux encore, réaliser un storyboard décrivant chaque plan à tourner.
Il va parfois aussi choisir un type de caméra particulièrement adapté au type de
tournage (sous l’eau, en haute montagne, etc.).
Voilà ce que l’on appelle la préproduction. Pour un youtubeur, cette étape est plus
courte. Elle se mesure généralement en heures ou en jours. Mais elle doit être prise en
compte.
Parfois, le thème d’une chaîne est déjà bien rodé, comme dans le cas d’un let’s play
(découverte d’un jeu vidéo sur le vif). Pourtant, même dans un tel cas de figure,
l’étape de la préproduction est obligatoire, ne serait-ce que pour définir un modèle
pour ses diverses vidéos. Quel logiciel utiliser pour la capture d’image ? Comment
cadrer les deux plans principaux (soi-même et l’écran de jeu) ? Quel générique
adopter pour le début et la fin des clips ? Quel type de ton adopter ? Que faire si l’on
est bloqué à un endroit du jeu ?..
La préproduction est essentielle si l’on souhaite réaliser des clips de qualité.

Ce travail de préparation n’est pas forcément long. Il reste que le résultat final sera
d’autant plus efficace que la préproduction sera soignée et la production elle-même
sera aisée.

Règles d’or
Il existe certaines règles inhérentes à une œuvre à même de séduire un public. Nous
en avons esquissé quelques-unes lors du chapitre précédent. Ainsi, vous avez
davantage envie de regarder un film doté d’un son de qualité avec des images
plaisantes à regarder qu’un autre avec des parasites sonores, une image mal
exposée… Tout cela coule de source.
Il existe d’autres règles inhérentes à l’univers du spectacle et qu’il faut avoir à l’esprit
lorsqu’on souhaite réaliser une œuvre quelconque.

Il doit se passer quelque chose


La première règle est la suivante :
Régulièrement, il doit se passer quelque chose.

Cette règle est valable pour tous les arts quels qu’ils soient.
Dans un concert de rock, le groupe qui est à l’affiche va habituellement alterner
quatre morceaux à haute énergie avec des parenthèses plus douces, plus intimistes.
Dans un film, si vous n’avez que des scènes d’action, une certaine lassitude va
émerger. Des scènes plus calmes, plus détendues sont donc intercalées entre celles où
les personnages jouent contre la montre.
Si, dans un livre, vous avez peu à peu l’impression que rien ne se passe, vous allez
peut-être en venir à le lâcher.

Mystère et tension
Deux ingrédients participent à maintenir un intérêt accru : le mystère et la tension liée
à une situation non résolue. Parfois, le mystère, s’il a une importance majeure, suffit à
lui seul à créer le degré de tension souhaité.
Le mystère et/ou la tension sont des facteurs qui vont faire que le lecteur, le
spectateur aura envie d’aller jusqu’au bout.

Les auteurs de thrillers à la Agatha Christie sont passés maîtres de cet élément : ils
posent un mystère et ne le résolvent généralement que dans les deux ou trois dernières
pages. Un mystère a du bon dans la mesure où il donne envie d’aller jusqu’au bout.
Susciter une tension est une autre façon de procéder. Ainsi, dans les films d’Alfred
Hitchcock ou dans la série Columbo, nous connaissons généralement l’identité du
meurtrier dans les cinq premières minutes. Le film va donc consister à accompagner
les personnages pris dans un imbroglio de faux témoignages et fausses pistes jusqu’à
ce que la vérité éclate – ce qui fait retomber la tension.

Application à YouTube
Est-ce que ces règles sont applicables ailleurs que dans des récits ? Tout à fait. Par
exemple, dans une vidéo de bricolage, vous pouvez fort bien dire que, vers la fin,
vous allez révéler une super astuce qui va faire gagner bien du temps. Dans une vidéo
de maquillage, vous pouvez faire miroiter quelques secrets qui seront révélés tout au
bout. S’il s’agit d’un clip sur un jeu vidéo, le teaser pourrait être la révélation sur le
finale d’un niveau caché.
Rappelons ce que nous avons vu au chapitre précédent. YouTube est sensible au
temps moyen passé sur une vidéo, un critère désigné par retention rate ou, en
français, « taux de rétention ». Plus il est élevé, et plus le clip aura de chances d’être
bien classé dans les résultats de YouTube. Un grand nombre de facteurs interviennent
dans le classement d’une vidéo, mais le retention rate en fait clairement partie.

Storyboard
Un storyboard est l’équivalent d’une bande dessinée dans laquelle figurerait une case
pour chaque plan à filmer.

L’avantage d’un storyboard, c’est qu’il vous incite à imaginer à l’avance ce que sera
le film définitif, et à en concrétiser les parties sur un média. Vous pouvez ainsi varier
les plans, les enchaîner au mieux, décider où sera placée la caméra, organiser le
tournage selon une logique. En d’autres termes, le storyboard vous amène à prédire ce
qu’il va falloir tourner et monter par la suite. Évidemment, si vous avez prévu de
tourner un clip simple, face caméra, sur un décor qui ne varie pas d’une vidéo à
l’autre, cette étape peut être réduite au strict minimum ou même ignorée.
S’il apparaît sur le storyboard que certains plans seront tournés en intérieur, par
exemple chez soi, et d’autres en extérieur – plage, forêt, place de marché… –, vous
pourrez regrouper les séquences à tourner en fonction des lieux.
Il n’est pas nécessaire d’être un dessinateur professionnel pour réaliser un storyboard.
Si vous avez une compétence en la matière, vous pouvez opter pour un dessin à la
main ou bien sur un iPad Pro ou n’importe quelle tablette équipée d’un stylet. Mais
vous pouvez aussi créer un storyboard fort sommaire. Il devra néanmoins faire
apparaître chaque plan avec son décor (voir Figure 5.1).

Figure 5.1 Un exemple de storyboard.

Autre avantage : si vous avez numéroté les images de ce storyboard, vous pourrez
aisément nommer les fichiers vidéo correspondants que vous avez tournés (ou rushes)
après leur tournage : plan 25, plan 52, etc. Et le montage en sera bien facilité.
Il sera toujours possible, au moment du montage, de changer certains plans (zoom sur
une partie, une image à la place du personnage…), mais vous aurez eu au moins une
base de travail.
Évidemment, il n’est pas possible de tout storyboarder. Si vous filmez un voyage, par
essence, l’inconnu sera de la partie. Mais vous pouvez au moins prévoir un minimum
d’éléments. Et au besoin, une fois sur place, en fonction du lieu, vous pourrez peut-
être réaliser un bref storyboard, ne serait-ce qu’en définissant ce que vous allez
privilégier : les paysages, les animaux, les humains… Le mot-clé est : anticiper !

Préparer son texte à l’avance


Improviser son texte n’est pas toujours heureux. Bien sûr, si vous gérez un let’s play
(où l’on découvre un jeu en temps réel), l’improvisation sera de mise. Il en sera de
même si vous déballez de nouveaux produits devant la caméra. Toutefois, il est
généralement préférable d’écrire son texte et de l’énoncer (voir, dans le Chapitre 13,
la section concernant l’usage d’un prompteur).
Si l’on a ainsi préparé son texte et, mieux encore, qu’on le répète, on peut accroître
l’impact de ses propos.

La structure d’histoire suggérée par David Laroche


Grand spécialiste du marketing et youtubeur confirmé, David Laroche affirme
qu’il a obtenu un énorme impact sur YouTube en utilisant le principe propre
aux studios de Hollywood : il faut raconter une histoire à même de maintenir
une tension, en suivant neuf étapes précises :
• Le personnage principal. David Laroche conseille de partir d’un
événement vécu ou factuel. L’histoire n’a pas forcément besoin d’être la
sienne. Il faut juste définir qui est le héros de l’épisode. Durant cette
étape, une empathie va être développée pour le personnage ainsi
présenté.
• Frustration. Afin de susciter l’intérêt du spectateur, il est nécessaire de
partir d’une frustration. Une situation inconfortable dans laquelle se
retrouve le personnage que l’on vient d’évoquer. On peut ainsi
légitimement souhaiter qu’il s’en sorte.
• Le rêve. Le personnage évoque alors ce à quoi il aspire, son rêve. La
frustration n’en est que plus forte.
• La mauvaise méthode. Dans cette partie, nous évoquons les essais
infructueux du personnage de l’histoire. Ce qu’il a fait et qu’il ne faut pas
faire, comme il l’a généralement appris « à la dure ».
• La découverte de la solution. Le personnage a finalement trouvé une
solution et nous l’explique.
• Une ou deux péripéties (facultatif). On peut évoquer quelques
anecdotes relatives à la mise en en place de la solution. Les galères
rencontrées ici et là.
• La victoire. Comment, en appliquant la bonne solution, le personnage
est parvenu à la victoire.
• Les bénéfices secondaires. Ce qui a été gagné, de manière accessoire,
en plus de la victoire.

Le décor
Préparer le décor a son importance. Les couleurs doivent être en harmonie. Les
formes géométriques doivent avoir une logique.
Avant tout, le décor ne doit pas distraire. Le spectateur doit se focaliser sur le sujet
qui parle ou effectue une action. Le décor peut donc être composé de couleurs et de
formes qui se marient agréablement, mais pas au point d’attirer toute l’attention. Un
exemple serait une plante placée juste derrière une personne, avec des branches qui
s’étendent de part et d’autre de son visage.
Le décor devra correspondre à la vidéo filmée. Par exemple, un footballeur pourra
être filmé sur un terrain, un publicitaire dans son agence, etc.
S’il existe une distance confortable entre le sujet et le fond, ce dernier sera
généralement non distrayant. En revanche, lorsque le sujet se trouve trop proche
d’objets en arrière-plan, avec un fort contraste de couleurs, ceux-ci risquent d’attirer
une partie de l’attention.

Réalisation
Une fois les étapes de préproduction définies, il est possible de passer à la réalisation,
soit filmer les séquences définies avec un matériel de qualité en veillant à soigner les
lumières, le son (ce que nous avons abordé au Chapitre 4 et détaillerons au
Chapitre 13), et en tournant autant de prises qu’il est nécessaire pour obtenir un clip
de qualité.

Être vivant à l’écran


Un facteur à même de captiver les internautes consiste à être « vivant », à manifester
de l’émotion, avoir un niveau approprié d’énergie et de l’impact. On peut baisser la
voix puis la relever. Dans de nombreuses pièces de théâtre, cette astuce est
employée : avant de révéler un fait important, l’acteur adopte un ton de voix plus
faible, visant à créer une intimité. Il s’enflamme dès lors qu’il dévoile le fait en
question. Varier ainsi le volume peut aider à soutenir l’intérêt. Créer un mystère puis
le résoudre. Passer d’une émotion à une autre peut fortement y contribuer : allègre,
enflammé, espiègle, déçu, à nouveau allègre, etc.
Il n’est pas toujours facile d’avoir du peps lorsqu’on tourne une vidéo. Pourtant, si
une vidéo manque de vitalité, le spectateur sera tenté de décrocher. Certains
youtubeurs conseillent de pratiquer quelques exercices physiques avant de se filmer.
On peut aussi prendre des vitamines, du gingembre, du ginseng ou autres substances
énergisantes.
Il importe également de maîtriser son contenu. Si la vidéo est un sketch, il vaut mieux
avoir testé l’impact des punchlines sur un public. Si vous relatez un fait historique,
est-il suffisamment méconnu et surprenant pour susciter de l’intérêt ? Votre texte est-
il clair ? Si votre propos est polémique, disposez-vous de sources irréfutables que
vous pouvez citer ? Notons au passage qu’il faut s’abstenir de se montrer agressif
envers ses spectateurs.
Si votre chaîne concerne la science ou les voyages, il n’est pas nécessaire d’être un
comédien accompli. Il n’empêche : vous allez devoir apparaître à l’écran et cela
suppose d’avoir une certaine présence. Quelques cours de théâtre peuvent donc
s’avérer nécessaires. Avant tout, il importe de bien maîtriser sa diction. La façon de
s’habiller, de se poser devant la caméra et autres détails peuvent faire toute la
différence.
Vous devez rendre votre propos attractif. Si vous traitez d’un sujet que vous appréciez
particulièrement, votre ferveur devrait normalement se faire sentir dans vos clips. Une
raison de plus pour aborder des sujets qui vous passionnent !

La youtubeur attitude
Il semble exister une aptitude à parler « implicitement » à la YouTube génération. Il
existe un « ton » youtubeur et il est généralement simple, direct, convivial, sans
chichi. Norman comme Cyprien ont su trouver une approche qui les rendait
sympathiques et complices de leur audience. Il semble que cette attitude séduit un
large public. Pour ce qui est de PewDiePie, on a parfois l’impression d’avoir un
copain qui nous raconte personnellement les bonnes blagues auxquelles il s’est livré.
Et l’on note qu’une youtubeuse vedette comme Natoo ne manque pas d’autodérision.
Cette authenticité, cette humilité, cette capacité à ne jamais paraître prétentieux
s’avèrent une formule appréciée.
PewDiePie crée des clips réellement uniques. Des clips que l’on prend plaisir à voir et
revoir tant ils sont déjantés et créatifs. Parfois, certains ont un aspect « bricolés » et
presque cheap. Leur côté unique fait pourtant que cela passe.

Éviter les bruits de fond


Même si le personnage filmé porte un micro-cravate, des bruits distrayants en fond
peuvent gâcher une séquence et la rendre inexploitable.
Les autres bruits indésirables sont ceux qui créent une forte variation : claquement de
porte, sirène de pompier, sifflement… Attention à certains bruits de fond qui ne
semblent pas poser problème au premier abord, comme celui de l’air conditionné,
mais qui peuvent fort bien gâcher tout un tournage.
L’idéal est de réaliser le tournage dans un endroit calme.
Si vous filmez une personne en train de donner une conférence devant une audience,
essayez de récupérer le son capté par son microphone. À défaut, servez-vous d’un
microphone directionnel à même de réduire le bruit de fond.

Cadrage : les types de plans


Un cadrage désigne la zone d’une scène capturée par la caméra. Pour YouTube, il
s’agit d’une zone rectangulaire en mode paysage (plus large que haute). Il n’est pas
question ici de livrer un traité de cinéma. Il demeure qu’il existe un certain nombre de
plans principaux que l’on peut mettre à profit pour un tournage.
Selon que l’on souhaite focaliser l’attention sur une action, sur l’émotion ressentie par
un personnage ou bien sur le lieu où se passe l’action, il sera bon de choisir le type de
plan approprié.
Voici les principaux plans et comment les utiliser (voir Figure 5.2).

Figure 5.2 Les types de plans.

Plan large
Dans un plan large, on montre l’intégralité d’un décor et, généralement, on ne
distingue pas particulièrement les personnages : s’ils apparaissent, ils semblent tout
petits.
Ce type de plan est parfait pour une exposition car il montre quel est le lieu dans
lequel va se passer l’action qui va suivre. Un grand nombre de réalisateurs démarrent
un film ou une nouvelle partie d’un film avec un tel plan large.

Plan d’ensemble
Un plan d’ensemble est un peu plus rapproché qu’un plan large, dans la mesure où il
focalise l’attention sur un élément de la scène. On aperçoit mieux les personnages
dans le contexte du décor. S’ils effectuent une action, celle-ci est perceptible.

Plan moyen
Dans un plan moyen, les acteurs sont cadrés des pieds à la tête. Le ou les personnages
semblent plus importants que le décor. Ce type de plan sert souvent à introduire un
personnage particulier ou à montrer une action.

Plan italien
Dans un plan italien, le ou les personnages sont filmés à partir des genoux.

Plan américain
Ici, le ou les personnages sont filmés depuis le haut des cuisses. On appelle ce plan
« américain », car il était souvent utilisé dans les westerns, afin de faire apparaître les
revolvers dans leurs étuis. Ce type de plan permet d’isoler deux personnages – en
supposant que l’on en a montré davantage auparavant.

Gros plan
Un gros plan met en avant une personne, on a donc l’attention sur ce qu’il ressent, sur
ce qu’il semble penser.
Il n’est généralement pas optimal que vous-même ou le personnage de la vidéo soit
proche d’un mur ou autre surface. Des ombres apparaissent alors sur ce support. Il est
préférable qu’il y ait une profondeur en arrière-plan du sujet.

Lignes de force
Dans la plupart des caméras et smartphones, il est possible de faire apparaître deux
lignes verticales et deux lignes horizontales qui divisent l’écran en neuf parties.
On les appelle les « lignes de force ». Les points qui se trouvent à l’intersection
s’appellent les « points de force ».
Il est conseillé de placer un personnage sur une ligne de force verticale. Il sera bien
mis en valeur et l’attention se portera plus naturellement sur lui.
Si vous souhaitez faire simple, il existe une règle fort efficace : vous arranger pour
que les yeux soient placés sur la ligne de force horizontale.
Pensez à laisser un espace sous le visage du ou des personnages afin que YouTube
puisse y faire apparaître des sous-titres.
Retenons au passage qu’il n’est pas optimal de se cadrer/cadrer le personnage au
milieu d’une image.
Lorsqu’un élément du décor est bien droit, comme l’horizon, l’image paraîtra plus
équilibrée si cette ligne est placée sur une ligne de force horizontale.

Regarder la lentille de la caméra


Sur certains appareils, si vous vous regardez vous-même via l’écran du smartphone, il
en résulte parfois à l’image l’impression que vous fixez dans le vide. Pour que le
spectateur ait pleinement la sensation que vous vous adressez à lui, il est alors
préférable de fixer la lentille.
En cas de doute, le plus simple est d’utiliser la caméra arrière de votre smartphone
(elle est active lorsque vous avez face à vous le dos du smartphone). Dans cette
configuration, comme vous ne vous verrez pas à l’écran, vous pourrez aisément vous
concentrer sur la lentille.
En revanche, si l’on interviewe quelqu’un, il est préférable que celui-ci regarde de
côté. Par exemple, s’il est sur la gauche de l’image, qu’il regarde vers la droite. La
personne interviewée est en effet censée vous regarder vous, celui qui pose les
questions.

Soigner l’accroche
Les premières secondes d’une vidéo ont une importance majeure : c’est avec cette
introduction que le spectateur va décider de regarder ou non la suite. Il importe donc
d’être très efficace sur ces quelques secondes d’accroche. Certains conseillent de se
présenter, de présenter brièvement le concept de la chaîne et d’expliquer ce que l’on
va découvrir.
Il est courant pour certains youtubeurs de poser une question, parfois en exploitant
une frustration ou en introduisant un mystère comme nous l’avons vu plus haut.
Quelques exemples :
• « Ça ne vous ennuie pas d’avoir votre jardin envahi par les mauvaises
herbes ? »
• « Voudriez-vous savoir qui a vraiment inventé l’ordinateur ? La réponse va
vous surprendre. »
• « Si je vous dis : qui a découvert l’Amérique, vous allez répondre Christophe
Colomb. Eh bien, accrochez-vous bien, car je vais vous révéler des faits
surprenants… »
D’autres prodiguent ce conseil : considérer que chaque spectateur est nouveau et donc
faire en sorte de le séduire et de le fidéliser.

Aptitudes multiples
Il en est ainsi. Être youtubeur suppose de maîtriser plusieurs aptitudes. De nos jours,
le niveau de qualité des vidéos est très élevé et il paraît difficile de percer à grande
échelle si l’on n’acquiert pas un bon niveau de professionnalisme sur ces divers
aspects. On peut aussi s’entourer d’assistants qui vont apporter leur aptitude sur
chaque compétence requise.
Une fois le tournage effectué, l’étape finale consiste à réaliser un montage. Voyons ce
qu’il en est.
DANS CE CHAPITRE
Les logiciels de montage

Comment se passe le montage

Les outils d’un logiciel de montage

Export final

Réalisation pratique d’un montage

Chapitre 6
Montage
L e montage consiste à assembler plusieurs séquences que vous avez tournées de
façon à obtenir un clip à même d’être chargé sur YouTube. C’est lors du montage que
l’on constitue réellement un film digne de ce nom.

Un bon montage aide à appliquer la règle démontrée au Chapitre 5 : « Régulièrement,


il doit se passer quelque chose. » Et donc, le montage permet de faire varier ce que le
spectateur va percevoir : vous-même, une photographie, vous-même à nouveau, une
animation, un panneau d’information, un zoom sur votre visage…
Eh oui… Si vous vous trouvez face caméra durant un long moment, le fait de
modifier l’angle de vue au moyen du logiciel de montage, d’ajouter du texte sur
l’image, de varier légèrement le volume sonore contribuera à maintenir l’attention en
éveil et à donner envie à l’internaute d’aller jusqu’au bout.
Si vous avez réalisé un storyboard de qualité, le montage devrait être « du gâteau ».
En effet, vous disposez de tous vos plans, numérotés un par un, et n’avez plus qu’à
les aligner les uns après les autres.
Les logiciels de montage
Des logiciels de montage sont proposés avec les principaux systèmes d’exploitation :
• iMovie sur Mac ;
• Windows Movie Maker sur PC.
Si iMovie est un excellent logiciel, parfait pour démarrer, on ne peut en dire autant de
Windows Movie Maker. Il est donc conseillé d’utiliser des programmes tels que
Shotcut, Hitfilm Express, Filmora 9 (ce dernier étant payant), tous trois étant fort
proches de iMovie au niveau de l’interface, ce qui est un gage de simplicité d’usage.
L’interface de VSDC apparaît moins évidente à aborder, mais ce programme intègre
un outil de capture d’écran, ce qui peut être utile pour les démonstrations de logiciels.
Sur iPad (et sur iPhone), il est possible de télécharger une version réduite de iMovie,
simple d’emploi mais assez limitée, avec tout de même quelques atouts comme la
création de génériques prédéfinis. On pourra lui préférer Videoleap et, surtout,
LumaFusion, qui se rapproche des applications haut de gamme sur ordinateur.
Sur Android comme sur iPhone figurent des apps de montage simple telles que Splice
ou Vloglt. Effectuer un montage sur un smartphone peut être pratique si l’on souhaite
poster assez vite une vidéo, mais il est largement préférable d’utiliser un ordinateur
ou une tablette.
Si vous souhaitez aller loin dans l’édition vidéo, il sera nécessaire tôt ou tard de se
former à des produits haut de gamme sur ordinateur, comme Final Cut Pro, Adobe
Premiere ou Da Vinci Resolve.

Comment se passe le montage


Vous avez sur votre smartphone ou votre caméra des séquences que vous avez
filmées – on les nomme usuellement des « rushes ». Il se peut que vous ayez tourné
certaines séquences plusieurs fois afin de pouvoir sélectionner les meilleures. Donc,
la première action à effectuer consiste à copier chaque séquence sur votre disque dur.
Sur Mac, pour importer les vidéos sur l’ordinateur, il faut utiliser l’application
Transfert d’images. Sur le PC, la manipulation est plus simple : le smartphone, une
fois connecté, est considéré comme un disque dur dont on peut afficher et importer le
contenu.
Une fois les clips importés sur le disque dur, il importe de leur donner des noms
explicites et de les classer. Illustrons ce propos par un exemple simple. Imaginez que
vous avez filmé séparément les six parties d’une chanson : l’introduction, deux
couplets, deux refrains et un finale. Lorsque vous récupérez ce que vous avez filmé,
les fichiers ont des noms impersonnels tels que :
IMG_6321, IMG_6322, IMG_6324…
En visionnant leur contenu, une fois que vous les avez importés, vous allez pouvoir
les renommer. Par exemple :
INTRO
COUPLET 1 prise 1, COUPLET 1 prise 2, COUPLET 1 prise 3
REFRAIN1 prise 1, REFRAIN1 prise 2, REFRAIN1 prise 3, REFRAIN1 prise 4
etc.
Par la suite, vous allez éliminer certaines prises et ne conserver que les meilleures
séquences. Cela donnerait, par exemple :
INTRO
COUPLET1 prise 3
REFRAIN1 prise 4
COUPLET2 prise 1
REFRAIN2 prise 2
FINALE prise 4
Ce sont ces séquences qui vont constituer le clip final. Vous allez pouvoir les charger
dans le logiciel de montage et les placer les uns à la suite des autres dans ce que l’on
appelle la timeline.

Chargement des clips dans le logiciel


Les logiciels de montage affichent généralement plusieurs sections, mais trois d’entre
elles sont toujours présentes.
• un chutier qui affiche la liste des clips présents dans le projet ;
• une fenêtre de visualisation d’un clip donné ;
• une timeline sur laquelle nous avons la succession des clips (ils apparaissent
sous forme de rectangles).
C’est en déposant des séquences sur cette timeline que vous constituez le film.
Figure 6.1 L’interface d’un logiciel de montage. Nous y trouvons généralement un chutier avec la
liste des clips (en haut à gauche ici), un écran de visualisation (en haut à droite) et une timeline
dans laquelle les clips du film se succèdent.

Générique
Un grand nombre de youtubeurs réalisent un générique type qu’ils importent dans
chaque vidéo.
Vous pouvez insérer un générique percutant au début de vos clips à condition qu’il
soit relativement court. Car il importe que cette accroche ne soit pas trop longue. Une
durée de 10 à 20 secondes paraît optimale. La tentation du zapping peut être forte
chez l’internaute puisque, généralement, chaque vidéo est en concurrence avec des
dizaines d’autres.

Les outils d’un logiciel de montage


Avec un logiciel de montage, il devient possible de :
• Couper une séquence, la ralentir, l’accélérer. Et grâce au copier-coller, une
séquence particulière peut se retrouver en plusieurs endroits d’une vidéo.
• Opérer des fondus pour enchaîner harmonieusement deux séquences.
Figure 6.2 L’un des outils souvent utilisés lors d’un montage est l’ajout de texte sur une vidéo :
titre général, titres de parties, sous-titres, dialogues…

• Ajouter des effets sur une séquence : brume, déformation, lumière artificielle,
pluie artificielle…

Figure 6.3 Avec un logiciel de montage, il est possible d’ajouter des effets qui vont s’appliquer sur
toute une séquence.
• Modifier la bande son : insérer une musique, ajouter une musique par-dessus la
voix.
• Modifier la luminosité ou la teinte d’une séquence.
• Superposer plusieurs séquences pour créer une séquence « composite » (par
exemple, une vidéo, une image, un fond, du texte sur un clip existant) [voir
Figure 6.4].

Figure 6.4 Création d’une séquence à partir de la superposition de plusieurs images.

Le rendu
Lors du montage, il existe une étape, pouvant être longue sur certains ordinateurs : le
rendering des images. Durant cette étape, le logiciel assemble les séquences en une
suite vidéo qui va constituer le film. Cette étape nécessite beaucoup de calculs de la
part de l’ordinateur. Si l’on utilise un PC ou un Mac peu puissant, le rendering d’une
vidéo peut être fort long. À la longue, si vous devenez un YouTubeur accompli, vous
serez tenté d’acquérir des ordinateurs multiprocesseurs très rapides.
Par ailleurs, comme le constaterez rapidement, une vidéo occupe énormément
d’espace sur disque, parfois des dizaines de gigaoctets. Et la chose est d’autant plus
vraie si vous filmez en 4K. Par conséquent, il faut prévoir des disques durs à haute
capacité avec énormément d’espace libre.
En visualisant votre film une fois « rendu », vous serez spontanément tenté d’en
améliorer certaines parties.
En fin de vidéo, il importe d’être bref car, sinon, la plupart des spectateurs
décrochent. Une bonne pratique peut être de les inciter à visionner un autre clip de la
chaîne (voir la section sur « Écran de fin » au Chapitre 10).

Export final
Une fois que le film est prêt, il faut l’exporter dans un format aisément lisible par
YouTube.
Le format favori de YouTube est le . MP4 avec une définition d’image HD ou 4K. Le
HD en mode 1280 × 720 pixels reste le format le plus répandu et il convient pour la
plupart des cas.
Quid du débit d’images ? 30 images/seconde constitue une bonne moyenne. Si vous
avez filmé un mouvement rapide, il peut être bon de monter jusqu’à 60 images par
seconde. La vidéo a alors un rendu bien plus fluide. En revanche, le fichier
correspondant est bien plus gros, ce qui peut ralentir le streaming.
Si vous avez intégré dans votre film des séquences de tournages anciens, par
exemple, des séquences issues de cassettes VHS numérisées, lors de l’export vers le
format . MP4, il peut être bon de choisir le mode « Désentrelacé ». Pour rappel, les
films destinés à une diffusion sur un poste de télévision étaient autrefois codés selon
deux systèmes de lignes alternatives (donc, en mode « entrelacé »). Lorsque l’on
choisit « Désentrelacé », la conversion rétablit des suites d’images pleines.
Une fois le montage achevé et le clip exporté au format . MP4, il ne reste plus qu’à le
charger sur YouTube…

Réalisation pratique d’un montage


Nous allons ici apprendre à réaliser un montage de base.
Pour réaliser ce montage, nous allons utiliser cinq fichiers vidéo, deux fichiers image
et un fichier musical. Ces huit éléments peuvent être téléchargés depuis cette page
Web : https://ichbiah.com/youtubeur/fichiers.htm
Vers le haut de cette page, nous avons placé la vidéo finale, celle que vous obtiendrez
à la fin du montage. N’hésitez pas à la visionner en premier lieu afin d’avoir une idée
de ce que vous allez accomplir.
Téléchargez les éléments et placez-les dans un même dossier, par exemple sur votre
Bureau.
La réalisation de ce montage devrait vous prendre entre 10 et 20 minutes environ.
Nous allons y aborder un grand nombre de fonctions de base :
• ajout d’une musique sur un clip ;
• transition entre deux clips ;
• création de panneaux de texte ;
• fondu au noir ;
• etc.
Pour la réalisation de ce montage, nous avons employé le logiciel Shotcut qui est
open source et gratuit, et a l’avantage de fonctionner aussi bien sur PC que sur Mac,
et aussi sous Linux. Par conséquent, vous pourrez suivre les étapes indiquées ici, quel
que soit le système que vous utilisez.
Vous pouvez télécharger Shotcut à l’adresse suivante : https://shotcut.fr
Choisissez la version correspondant à votre système. Téléchargez-la puis installez-la
sur votre ordinateur, comme à l’accoutumée. Lancez ensuite Shotcut (voir
Figure 6.5). Le chargement du logiciel est relativement long.

Figure 6.5 L’interface de Shotcut au premier lancement du logiciel.

Dans le cadre de cette pratique, nous allons adapter l’interface, pour la rendre plus
simple, mais aussi plus conforme à celle de la plupart des logiciels de montage vidéo :
❶ Dans le menu Affichage, décochez Récent, Filtres et aussi Crête-mètre audio,
une option du menu Vues.
❷ Dans ce même menu Affichage, sélectionnez Liste de lecture.
❸ Dans la fenêtre Nouveau projet, donnez un nom à votre projet, par exemple,
« youtube pour les nuls », puis cliquez sur Début.
A présent, faites glisser les huit fichiers que vous avez téléchargés depuis le site Web
indiqué précédemment vers la liste de lecture. Vous devriez obtenir une interface
analogue à celle de la Figure 6.6.

Figure 6.6 Les fichiers téléchargés apparaissent sur la gauche dans la liste de lecture. Si vous
cliquez sur l’un d’eux, vous pouvez le prévisualiser, qu’il s’agisse d’une vidéo, d’une image ou d’un
son.

Comme vous pouvez le voir, les huit fichiers que nous avons placés apparaissent dans
la liste de lecture sur la gauche. Si vous cliquez sur l’un d’entre eux, vous pouvez en
regarder/écouter le contenu sur la fenêtre sur la droite. Nous avons donc là un type
d’interface extrêmement pratique pour opérer le montage.
La partie inférieure de l’écran est la Timeline. C’est ici que les clips vont pouvoir être
assemblés. C’est dans la Timeline que vous construisez ce qui va constituer votre
vidéo finale.
Choisissez le clip intitulé « youtube-julien-marroquin-pixabay.mp4 » et glissez-le
dans la Timeline (voir Figure 6.7). À présent, si vous cliquez sur la touche de lecture
sous la fenêtre de visualisation, c’est ce clip qui défile. Remarquez qu’un indicateur
de défilement apparaît dans la Timeline et qu’il se déplace au fur et à mesure que le
clip est lu. Vous êtes en mesure de placer cet indicateur de défilement où bon vous
semble dans la Timeline afin de démarrer la lecture à un point donné.
Figure 6.7 Un premier clip a été placé sur la Timeline. Si nous cliquons sur la touche de lecture,
nous le voyons s’animer.

Tel quel, ce clip manque un peu de peps. Pour le rendre plus vivant, nous allons
ajouter une musique. Repérez l’icône avec trois lignes superposées sur la gauche, en
haut de la Timeline. Si vous cliquez dessus, un menu apparaît. Sélectionnez Ajouter
une piste audio.
Cliquez sur la petite ligne au-dessus de la Timeline pour agrandir verticalement cette
zone. Vous pouvez voir qu’une piste a été ajoutée sous celle de la vidéo (A1).
Déplacez le morceau « guitar-freak-intro.wav » dans cette nouvelle piste.
Vous pouvez voir à présent cette piste audio (avec des crêtes) sous la piste vidéo. Et
si vous cliquez sur le bouton de lecture, vous entendez la musique pendant que le
« drapeau YouTube » s’anime à l’écran.
Un seul souci : la musique est beaucoup plus longue que le premier clip.
Raccourcissez cette piste en cliquant sur le bord droit et en l’ajustant à la fin du clip
(voir Figure 6.8).
Figure 6.8 Une piste audio a été ajoutée au premier clip. La musique a été placée dans cette
nouvelle piste et sa longueur a été ajustée afin de correspondre à la durée du clip.

Si vous jouez cette séquence, vous pouvez remarquer que la musique se termine un
peu abruptement. Il serait idéal de réaliser un fondu (que le son diminue
progressivement).
Pour ce faire, nous allons appliquer un effet à la piste audio (les effets sont appelés
« Filtres » dans Shotcut). Affichez la fenêtre des Filtres (Affichage Filtre). Tandis
que la piste musicale est sélectionnée, choisissez Fondu audio sortant. Comme vous
pouvez le remarquer, la fin de l’audio subit une courbe décroissante (voir Figure 6.9).
Jouez le clip : vous pouvez constater que le son diminue à la fin.
❶ Sélectionnez la piste Maître dans la Timeline. Désactivez l’affichage des
filtres. Depuis la Liste de lecture, faites glisser l’image « logo-youtube.png »
sur la Timeline, à la suite du premier clip, mais raccourcissez sa longueur à
deux ou trois secondes environ.
❷ Affichez les filtres et cliquez sur + pour faire apparaître la liste des filtres. Dans
Vidéo, sélectionnez Taille et position. Diminuez la taille du logo comme dans
la Figure 6.10 et choisissez comme Préselection Bas droite.
Figure 6.9 Un fondu audio sortant a été appliqué à la piste audio. Le son de la musique décroît
donc à la fin du clip.

❸ Cliquez sur + pour ajoutez un nouveau filtre Vidéo : Texte simple. Dans la
case correspondante, tapez le Texte suivant : « Etre Youtubeur, c’est quoi au
juste ? ». Choisissez la police Oswald et un fond gris. Vous pouvez en ajuster la
taille à l’écran (voir Figure 6.10).
Il n’est pas toujours aisé d’agir sur ces paramètres de texte car la fenêtre qui est
allouée à ce filtre est relativement petite. Pensez à utiliser les ascenseurs horizontal et
vertical pour faire apparaître les divers paramètres de texte.
Si vous le souhaitez, vous pourrez par la suite activer une Préselection au texte,
afin qu’il arrive à l’écran de façon animée. Cela n’est pas nécessaire pour cette
introduction au montage.
❹ Cliquez sur la piste audio (A1) et allongez cette séquence musicale afin qu’elle
se prolonge jusqu’à la fin du deuxième clip (voir Figure 6.11).
Si vous jouez la vidéo entière, vous pouvez voir l’introduction suivie du
panneau de texte avec la musique en toile de fond sur ces deux clips.
A présent, nous allons ajouter un troisième clip. Sélectionnez « 1-activite-youtubeur »
et glissez ce clip sur la Timeline, après les deux premiers. Jouez la vidéo intégrale.
Cela commence à avoir de l’allure, n’est-ce pas ?
Figure 6.10 Ajout d’une séquence composée d’une image à laquelle nous ajoutons un texte.

Figure 6.11 La séquence musicale a été allongée afin de couvrir les deux premiers clips. Et nous
avons inséré une troisième séquence dans la Timeline.

❶ Sélectionnez le deuxième clip de la Timeline, (l’image à laquelle nous avons


ajouté du texte). Collez-le juste après le troisième clip. Affichez le filtre et
modifiez le texte par celui-ci : « Qu’apprend-on dans Youtubeur pour les
Nuls ? » (voir Figure 6.12).

Figure 6.12 Le deuxième clip est copié plus loin et le texte est modifié.

❷ Nous allons ajouter deux clips, l’un à la suite de l’autre : « 2a-faire-


connaitre.mp4 » puis « 2b-referencement.mp4 ». Toutefois, faites déborder très
légèrement le dernier clip sur le précédent. Vous créez ainsi un fondu
enchaîné – il existe d’autres façons de produire cet effet, mais celle-ci est la plus
simple (voir Figure 6.13).
Figure 6 .13 Création d’un fondu enchaîné entre deux clips.

❸ Nous allons placer une image à la fin du dernier clip. Cliquez sur le menu au
sommet de la Timeline comme nous l’avons fait auparavant, puis sélectionnez
Insérer une Piste. Cette piste vient se placer au-dessus de la piste V1 – celle
qui contient les clips vidéo/image que nous avons placés jusqu’à présent.
❹ Positionnez l’indicateur de défilement vers le milieu du dernier clip, glissez sur
la nouvelle piste l’image « referencement-groupe-telephone.jpg ». Ajustez la fin
afin qu’elle coïncide avec le clip (voir Figure 6.14).
Figure 6.14 Une image a été placée par-dessus la deuxième partie du dernier clip.

Si vous jouez cette séquence, vous pouvez voir qu’à présent, nous avons le début du
dernier clip, puis l’image, tandis que nous continuons d’entendre la voix.
Il ne reste plus qu’à ajouter un dernier clip à la fin de la Timeline : « 3-s-amuser.
mp4 ». À nouveau, faites en sorte qu’il « morde » très légèrement sur le clip
précédent. Mais cette fois, ajoutez un filtre au début du dernier clip, Fondu vidéo
entrant, et indiquez 2 secondes comme durée (00 : 00 : 02 : 00). Ajoutez un
deuxième filtre : Fondu vidéo sortant (voir Figure 6.15).
Figure 6.15 Ajout du dernier clip avec un fondu au noir en sortie.

Voilà. Le montage est achevé. Pensez à sauvegarder le fichier.


Il ne reste plus qu’à exporter cette création vers un fichier avec le format favori de
YouTube : MP4. Pour ce faire, choisissez Fichier/Exporter vidéo… Acceptez les
paramètres par défaut et cliquez sur Exporter le fichier. L’opération d’exportation
prend une à deux minutes environ.
Le fichier MP4 qui résulte de cette opération est donc celui que vous chargeriez sur
YouTube. Il devrait correspondre à la vidéo que nous avons placée sur la page Web
mentionnée plus haut – celle à partir de laquelle vous avez téléchargé les fichiers de
travail.
Nous avons vu dans ce chapitre les éléments essentiels du montage vidéo : placement
de clips sur une Timeline, ajout de texte, de transitions et autres effets. Nous nous
intéresserons, dans le chapitre suivant, à la manière d’interagir avec ses visiteurs.
Partie 3
Animer sa chaîne

Mettre en ligne des vidéos n’est qu’une facette de l’activité de


youtubeur. Il faut également s’astreindre à faire vivre sa
communauté, répondre aux commentaires, organiser des
directs, disposer d’une présentation de la chaîne pour les
nouveaux venus… L’outil YouTube Analytics propose des dizaines
de rapports sur les performances des vidéos et va aider le
youtubeur à mieux exploiter ce qui fait la force d’une chaîne.
DANS CE CHAPITRE
Répondre aux commentaires

Susciter une interaction

Épingler un commentaire

Gérer les trolls et des centaines de commentaires

Les diffusions en direct

Chapitre 7
Interagir avec ses visiteurs
Iunel vaut mieux en avoir conscience dès le départ : devenir un youtubeur à succès est
activité qui exige d’y passer de nombreuses heures. Et une grosse partie de ce
temps va être consacrée à faire vivre sa communauté.

Les quarante-huit premières heures sont essentielles pour la « cote » d’une vidéo aux
yeux de YouTube. Si, durant cette période, vous invitez vos amis, vos proches à la
commenter, liker, partager, et qu’ils le font, vous allez fortement augmenter les
chances que cette vidéo soit classée dans le moteur de recherche de YouTube. Pour le
reste, il est important de répondre aux questions et aux commentaires de ceux qui
visionnent les clips.
Il est également bon de faire de temps en temps des directs live : non seulement
YouTube les apprécie, mais il les classe souvent bien durant de nombreuses semaines
dans ses propres résultats de recherche comme dans ceux de Google.
Enfin, il est important de consulter ses statistiques de visites pour évaluer ce qui
fonctionne ou non, mais ce sera le thème du Chapitre 9 consacré à YouTube
Analytics.

Répondre aux commentaires


Dans les Chapitres 10 et 11, vous verrez les différents facteurs qui peuvent inciter
YouTube à bien classer vos vidéos. Mais le fait d’obtenir une interaction autour de
votre clip ne peut qu’y aider. Elle prouve que votre vidéo suscite un intérêt, qu’elle ne
laisse pas son public indifférent.

Figure 7.1 Il est important de répondre aux commentaires que les internautes laissent sur une
vidéo.

Ainsi, le youtubeur vedette PewDiePie s’est longtemps distingué en consacrant


régulièrement une vidéo à répondre aux messages de ses fans (ceux qu’il appelle la
bro army ou armée des frères). Ces échanges avec sa base de fans ont contribué à
maintenir sa popularité.
Les internautes apprécient que leurs messages soient pris en considération. Si vous
répondez à leurs commentaires, ils auront d’autant plus envie de s’abonner à votre
chaîne. En outre, vous informez indirectement YouTube de l’intérêt pour votre vidéo.
Comment répondre aux commentaires
Lorsqu’un commentaire est apporté à l’une de vos vidéos, un chiffre en rouge
apparaît dans la petite cloche située en haut et à droite de la fenêtre de YouTube. Ce
chiffre indique le nombre de commentaires auxquels on n’a pas encore répondu.

Figure 7-2 Réponse à un commentaire depuis l’interface de YouTube Studio.

Il est possible de répondre à ce commentaire depuis la fenêtre qui s’affiche lorsqu’on


clique sur la cloche, mais il existe une meilleure solution :
• Ouvrez YouTube Studio depuis l’icône de votre chaîne.
• Choisissez Commentaires dans le menu de la colonne de gauche.
• Vous voyez apparaître tous les commentaires déposés récemment sur votre
chaîne. La vidéo concernée apparaît à chaque fois sur la droite (voir Figure 7.2).
• Cliquez sur Répondre pour répondre à un commentaire particulier. Si possible,
entamez une interaction avec cet internaute.

Susciter une interaction


YouTube est sensible à un facteur : le degré d’interaction autour d’une vidéo. Avoir
des commentaires et y répondre est une chose. Toutefois, si certains commentaires
suscitent un fil de réponses avec plusieurs échanges, c’est encore mieux (voir
Figure 7.3).
Figure 7.3 Si un internaute pose une question, il y a alors matière à engendrer un fil de
conversation et, aux yeux de YouTube, c’est pour le mieux.

Donc, lorsqu’un internaute pose une question, tâchez d’y répondre. Avec un peu de
chance, cet internaute voudra quelques précisions et la conversation se prolongera.
Peut-être aussi que d’autres internautes vous rejoindront. Cette interaction est
bénéfique, vis-à-vis de votre communauté comme aux yeux de YouTube.
De façon plus générale, même si ce n’est pas toujours possible, essayez de ne pas
« fermer » la conversation. Faites en sorte qu’elle puisse se prolonger.

Un exemple. Imaginons qu’un internaute vous dise : « J’aime la lumière dans votre
vidéo. » Si vous répondez juste « Merci », vous fermez la conversation. Il n’y a plus
matière à la prolonger. Vous pourriez répliquer de cette façon :
• « Vous avez l’œil. À votre avis, est-ce que j’ai utilisé une lumière naturelle ou
une lumière artificielle ? »
• « Intéressante remarque. Voudrais-tu que je te dise comment j’ai disposé mes
lumières ? »
• « Bien vu. Dans quelle partie de la vidéo est-ce que tu apprécies
particulièrement la lumière ? ».
Si l’internaute qui a laissé le commentaire sur la lumière rebondit sur cette réponse, il
y a matière à déclencher un fil d’échange.
Notons au passage qu’une petite polémique, si vous savez la traiter avec self control,
n’est pas forcément mauvaise. Elle peut déclencher un long fil d’échange de propos,
avec divers intervenants.

Épingler un commentaire
Si l’un des commentaires déposés sur votre vidéo est particulièrement intéressant ou
valorisant, vous pouvez le faire remonter en première position. Pour ce faire, cliquez
sur le menu déroulant à droite du commentaire et choisissez Épingler (voir
Figure 7.4).
Notez qu’il est possible de réitérer cette action – si un meilleur commentaire est posté
par la suite, vous pouvez l’épingler à la place du précédent.

Figure 7.4 Si l’on épingle un commentaire, il apparaît en tout premier dans la séquence des
commentaires affichés sous la vidéo.

YouTube peut retirer des commentaires ! Entre juillet et septembre 2018, YouTube a
annoncé avoir supprimé 224 millions de commentaires. Les commentaires en
question étaient en majorité du spam. Nous avons là les commentaires du type
« Super ! Venez voir ma chaîne YouTube xxx_xxx », « Abonnez-vous à ma chaîne,
je m’abonne à la vôtre »…

Gérer les trolls


On ne peut ignorer le phénomène des trolls. Nous avons là des individus qui trouvent
leur plaisir à « casser », parfois sèchement, le travail d’autres. Ces individus, pour des
raisons qui les regardent, sont malintentionnés. Ils sont une minorité mais ils existent.
Et leur plaisir vient curieusement du dénigrement. Autant être préparé à subir un de
leurs assauts à plus ou moins long terme.
Au tout début, on pourra se sentir blessé par de tels avis. Il faut apprendre à gérer ce
phénomène, en sachant qu’il se manifestera tôt ou tard, qu’il est inévitable, et qu’il
faut juste savoir le gérer. Si vous avez suffisamment anticipé la chose, il est même
possible que vous en riiez.
Une règle : ne répondez pas immédiatement au commentaire d’un troll, sous le coup
de l’énervement. Laissez passer une ou plusieurs dizaines de minutes.

Des années de pratique de plusieurs youtubeurs ont montré qu’il ne sert à rien de
répliquer sur un ton agressif à ces tristes sires, ni de les dénigrer à votre tour.
Plusieurs méthodes semblent fonctionner :
• Saluer leur vision d’expert, expliquer que chaque critique est bonne à prendre
car elle permet de progresser. Souvent les trolls ont un ego démesuré et le fait
de les complimenter peut les calmer.
• Montrer de l’empathie est parfois payant. Il arrive que la personne qui a placé
une critique se confonde en excuses après votre réponse.
• On peut ignorer leur commentaire mais demander (par message privé) à
d’autres de prendre parti pour vous, tout en étant courtois.
• Si le troll a énoncé une contre-vérité, on peut retourner la situation en indiquant
quelques sources imparables de ce que l’on a affirmé dans la vidéo. Il importe là
encore de lui indiquer la chose poliment.

Les critiques d’artistes


Il existe un type de trolls particulier que l’on pourrait qualifier ainsi : les artistes ratés.
Ceux-ci ont habituellement l’approche suivante : « Je suis un professionnel du métier
et je peux vous dire que votre vidéo est ratée car elle ne respecte pas la règle X. Je dis
cela pour votre bien. » Hélas, ce type de remarque a le don de faire mouche auprès de
jeunes artistes fragiles.
Une méthode qui a fait ses preuves est la suivante. Demandez à ce troll de vous
montrer ses clips/ses créations à lui. Il faudra souvent insister pour obtenir une
réponse, mais le jeu en vaut la chandelle. Vous serez souvent surpris de ce que vous
obtenez en retour.
Ainsi, vous demandez à une jeune vidéaste qui critique votre montage si elle veut
bien vous montrer ses clips. Elle répond alors : « Je n’ai encore rien produit, je suis à
l’école. Ça va venir. » Cela suffit cependant à moduler son avis.
À d’autres moments, le troll que vous avez défié ainsi vous dévoile quelques clips qui
ne sont pas bien mieux que les vôtres, lorsqu’ils ne sont pas carrément médiocres. Ou
encore des clips qui ont eu une dizaine de vues tout au plus. On peut alors lui dire :
« Hmm… Je préfère prendre conseil auprès de ceux qui ont réussi dans le domaine. »
Ou encore : « J’ai vu ton clip et que dire… Crois-tu vraiment que tu sois en mesure de
donner des leçons ? »
Le point amusant, c’est que ceux qui ont réussi dans leur domaine se révèlent presque
toujours prompts à encourager plutôt qu’à dénigrer. Cherchez l’erreur.

Des critiques répétées


Il peut aussi arriver qu’une critique soit justifiée. Si une majorité de commentaires
expriment un avis négatif, il y a là un signe. Parfois, certains de ces avis sont précis et
détaillés et ils peuvent donc être instructifs. Autant supprimer la vidéo après avoir
noté quelques-uns des points qu’il vaudrait mieux corriger au niveau du tournage ou
du montage.
L’avantage de YouTube, c’est que nous avons le droit à l’erreur. Un cinéaste n’a pas
cette latitude. Si son film déplaît au public, il n’a pas droit à une seconde chance. Sur
YouTube, on peut reposter une vidéo une fois qu’elle a été améliorée et obtenir de
bonnes réactions sur la nouvelle mouture.
À tout prendre, de telles expériences sont formatrices.

Gérer des centaines de commentaires


À partir d’un certain niveau de notoriété, vous ne pourrez probablement plus gérer
l’afflux de commentaires.
Le mieux est alors de charger un stagiaire ou une personne qui vous assiste de
sélectionner les commentaires les plus importants et de ne répondre qu’à ceux-là.
Vous pouvez aussi ne répondre qu’aux commentaires sélectionnés.

Les commentaires sélectionnés


Parfois, au-dessus de certains commentaires, apparaît la mention « Réponse
sélectionnée ». YouTube indique par là qu’un commentaire particulier appelle à une
réponse ou à une réaction. Si jamais vous avez eu des centaines de commentaires,
vous pouvez ainsi repérer plus aisément ceux qui semblent mériter votre attention.
84 % des youtubeurs qui ont dépassé le million d’abonnés ont obtenu leurs 1 000
premiers abonnés au cours des trois premiers mois. Et 97 % d’entre eux ont atteint
les 10 000 premiers abonnés en une année.

Le direct
Une manière efficace d’interagir avec ses visiteurs est d’organiser des directs live. Et
YouTube est sensible à ce facteur.
Comme on le voit dans les Figures 7.5 et 7.6, deux vidéos postées par l’auteur de ce
livre se sont classées au sommet du moteur de recherche de YouTube, mais aussi du
moteur de recherche de Google. Or, toutes deux ont été postées en direct. D’autres
facteurs entrent en jeu dans un tel classement, tels que la Description de la vidéo et
les Tags qui lui sont associés (nous y reviendrons dans le Chapitre 10). Il faudra
idéalement les inclure lors de la phase de préparation de la vidéo. Il reste que, à lui
seul, le mode « live » est un moyen ultra-efficace de bien classer une vidéo.
Apportons toutefois un léger bémol : même si la vidéo se classe rapidement en tête
des résultats de Google avec ce mode, elle peut être détrônée par d’autres vidéos au
fil des semaines, surtout si celles-ci sont elles-mêmes postées en direct, pour les
mêmes mots-clés. Il demeure que vous aurez tout de même bénéficié d’une position
en tête de Google et/ou YouTube pendant plusieurs jours ou semaines et, donc, gagné
une belle attention au passage.

Figure 7.5 Dans cet exemple, la vidéo postée par l’auteur arrive en deuxième position sur
YouTube à la requête « histoire Apple II » ou encore « Apple II histoire », alors qu’elle n’a qu’un
millier de vues. Ce classement a été très rapide et il est dû en partie au fait d’avoir posté cette
vidéo en direct.
Figure 7.6 Lancer une vidéo en « direct live » est également une bonne méthode pour être bien
classé dans Google. Dans cet exemple, la vidéo de l’auteur arrive numéro deux des vidéos
affichées sur la page 1 de Google sur la requête « imagine version française ». Ce bon résultat est
dû en partie au fait d’avoir posté cette vidéo en direct.

Un autre signe de l’importance accordée par YouTube aux vidéos en direct est que,
dans l’ancienne version de ce service, les vidéos mises en ligne de façon standard et
les vidéos enregistrées en direct live apparaissaient dans une seule et même catégorie.
À présent, comme vous pouvez le voir dans la Figure 7.7, les vidéos issues de
« Diffusions en direct » sont classées séparément.

Figure 7.7 Aux yeux de YouTube, la diffusion en direct est devenue si importante qu’elle constitue
une section à part entière de YouTube Studio, parallèlement aux « Vidéos mises en ligne », de
façon standard.

Les Stories
Dès lors que votre chaîne dispose de plus de 10 000 abonnés, vous voyez
apparaître une troisième catégorie, les « Stories ». Il s’agit de vidéos chargées
uniquement depuis un téléphone mobile.
Le système des Stories a vu le jour sur Snapchat avant d’être repris sur
Instagram, Facebook, Whatsapp et d’autres applications. On pourrait les
considérer comme des clins d’œil, une façon d’attirer brièvement l’attention de
vos abonnés et fans. Sur YouTube, ce sont habituellement des vidéos très
courtes, généralement de quelques secondes. Elles disparaissent de votre
chaîne au bout de sept jours.
Notons aussi que les Stories ne concernent pas les chaînes uniquement
destinées aux enfants.

Les plus et les moins des diffusions en


direct
Les diffusions en direct peuvent être imparfaites pour plusieurs raisons. Dans la
mesure où vous intervenez en temps réel, si vous faites une bourde, elle ne pourra pas
être coupée au montage. Si le logiciel utilisé pour le direct n’est pas bien maîtrisé, on
peut, au début au moins, avoir du mal à afficher l’écran d’un jeu vidéo ou encore une
présentation PowerPoint, ou encore à basculer d’un mode à l’autre (soi-même en gros
plan devant la caméra/le jeu vidéo ou la présentation en gros plan). Enfin, si votre
connexion n’est pas bonne, l’image et/ou le son seront de faible qualité.
En revanche, le direct présente bien des avantages. Si vous prévoyez d’en effectuer
un dans 24 heures, vous avez le temps de prévenir vos fans à l’avance sur les réseaux
sociaux. Vos abonnés qui auront cliqué sur la cloche afin d’être notifié de vos
nouvelles vidéos seront informés peu avant la diffusion. De cette façon, vous vous
assurez que, a priori, des dizaines, centaines ou milliers d’internautes seront présents
lors de la diffusion. Les commentaires qu’ils auront laissés durant le direct pourront
être conservés sur votre chaîne – or, nous l’avons vu, ce facteur d’interaction joue en
faveur de votre vidéo.
Autre point : un direct peut être l’occasion d’échanges chaleureux. Si vous parlez
devant l’écran, vous n’aurez pas forcément la possibilité de répondre aux
commentaires. En revanche, si une partie importante de votre prestation consiste en
une présentation de diapos (comme avec PowerPoint), vous aurez le temps de
répondre à certains messages, ce qui rendra la performance vivante et fun.
Notons enfin que toutes les personnes qui ont visionné votre vidéo durant un direct
sont comptabilisées comme autant de vues.

Le matériel nécessaire
Il importe de régler votre smartphone/caméra en fonction du débit que votre
connexion peut supporter en direct. Selon le type de connexion dont vous disposez
(fibre optique, ADSL, 4G, 5G), l’image et le son seront de plus ou moins bonne
qualité.
Vous pouvez utiliser le service https://speedtest.net pour tester la vitesse
de votre équipement. C’est le chiffre correspondant à ASCENDANT qui nous
intéresse ici (voir Figure 7.8).
Voici ce que recommande YouTube pour une diffusion vidéo de qualité correcte :
• Pour une vidéo en SD (480 px) : 2 Mbps.
• Pour les vidéos HD (1080 × 720) : 5-10 Mbps.
• Vidéo 4K - ultra haute définition : 25 Mbps.

Figure 7.8 Avant de se lancer dans un direct live, il est important de tester la vitesse ascendante
de sa connexion Internet.

Si vous n’ajustez pas le débit de votre appareil (par exemple celui de votre
smartphone) en fonction de cette vitesse de connexion, l’image sera de piètre qualité
avec potentiellement, des coupures dans la transmission.

Comment lancer un direct


Vers 2015, si vous évoquiez la possibilité de faire un direct à un youtubeur, il vous
rétorquait que cela était extrêmement complexe. Et il avait raison. Toutefois,
YouTube a rendu cette opération de plus en plus simple :
❶ Cliquez sur CREER (la caméra en haut et à droite).

Figure 7.9 Avec YouTube Studio, YouTube a fortement simplifié la création d’une vidéo en direct.
Pour démarrer la procédure, il faut cliquer sur la caméra (CREER) et choisir « Passer au direct ».

❷ Choisissez Passer au direct.


❸ L’écran devient noir. Sur la gauche, vous avez trois options : Flux, Webcam,
Gestion et Diffuser maintenant.
❹ Pour démarrer, le plus simple est de choisir Webcam. Dans ce mode, vous
n’avez aucun réglage à effectuer.

Utiliser une webcam


Une fois que vous avez choisi Webcam, YouTube vous demande s’il peut activer la
caméra de votre PC ou Mac et aussi le microphone. Il faut bien évidemment
l’accepter (voir Figure 7.10).
Figure 7.10 La diffusion en direct à partir d’une webcam est le mode le plus simple. Elle ne
nécessite aucun réglage.

Un nouvel écran apparaît : Info sur le flux de la Webcam. Entrez les informations
demandées :
• Un titre pour votre direct.
• Le mode de diffusion. Une fois que vous aurez l’habitude des directs, vous
pourrez choisir Public. Toutefois, l’opération peut être intimidante la toute
première fois. Donc, le plus simple, pour votre baptême de la diffusion en live,
est de l’effectuer en mode Privé. Vous serez le seul à voir ce test et pourrez
donc aisément le supprimer ensuite.
• Si vous avez choisi le mode Public, vous pouvez activer Programmer pour
plus tard, pour avoir le temps de prévenir vos fans.
• Si la vidéo est spécifiquement conçue pour les enfants, indiquez-le. Sinon,
conservez l’option Non.
• Vous pouvez préciser une limite d’âge si nécessaire.
Cliquez ensuite sur Suivant.
Vous voyez alors apparaître un écran de test dans lequel vous apparaissez avec un
récapitulatif de vos choix. Si vous cliquez sur l’image, il vous est possible d’importer
une miniature personnalisée (voir Chapitre 10).
Cliquez enfin sur Passer au direct pour démarrer la diffusion en direct.
Une fois votre prestation achevée, cliquez sur Arrêter la diffusion et confirmez en
cliquant sur OK.
Une fois la diffusion en direct achevée, dans YouTube Studio, la nouvelle vidéo
apparaît dans la liste de l’onglet Diffusions en direct. Il est possible de la visionner.

Direct en mode Flux


En mode Flux, la qualité est généralement meilleure. C’est un logiciel spécialisé dans
le streaming qui va se charger de la diffusion.
Dans ce mode, bien des options supplémentaires sont à la disposition du youtubeur.
Ainsi, si vous souhaitez afficher une présentation ou un jeu, il vous est possible de
basculer entre votre image et celle de l’écran de votre ordinateur.
Si vous avez déjà configuré le mode Flux, le premier écran affiché pour le mode Flux
est similaire à celui que vous voyez sur la Figure 7.11 : YouTube propose de réutiliser
les paramètres employés pour la dernière vidéo mise en ligne dans ce mode.
La première fois, vous voyez apparaître un écran similaire à celui affiché pour le
mode Webcam. Introduisez les informations demandées. Il est possible de télécharger
une miniature depuis cet écran. Cliquez ensuite sur Créer un flux.
Un nouvel écran apparaît : Configurer une diffusion en direct.
• Sur l’écran de gauche, cliquez sur Configurer une diffusion en direct.
• Une fenêtre s’affiche avec pour première option Téléchargez un logiciel de
streaming et configurez-le. Cliquez sur En savoir plus sur les logiciels de
streaming.
• Une liste de logiciels de ce type est affichée par YouTube. Pour le démarrage,
vous pouvez choisir le premier de la liste : Open Broadcaster Software
(OBS).
• Téléchargez l’application OBS et installez-la sur votre ordinateur.
• Lancez ensuite le logiciel.
Figure 7.11 En mode Flux, si vous avez déjà posté une vidéo en direct, YouTube vous propose de
réutiliser les paramètres de cette dernière.

Si vous envisagez d’utiliser votre smartphone comme caméra, ou encore de diffuser


ce qui se trouve sur l’écran d’une console de jeu ou autre matériel, choisissez plutôt
l’un des services disponibles dans Encodeurs matériel/Encodeurs pour mobile.

Paramétrage du logiciel de streaming


OBS propose d’effectuer une autoconfiguration. Acceptez cette offre et aussi tous les
choix proposés à une exception près : pour Information de flux, sélectionnez
YouTube/YouTube gaming.
Une clé de flux vous est demandée : retournez sur YouTube et cliquez sur Copier
dans la section Collez la clé de flux dans votre logiciel.
Une fois l’autoconfiguration du logiciel accomplie, vous devez indiquer une source
pour la capture de l’image. Cliquez sur le + de la section Source au bas de l’écran
puis choisissez une source, telle que Périphérique de capture vidéo.
Figure 7.12 Réglage des paramètres de streaming depuis le logiciel choisi.

Si vous avez bien configuré la capture, votre visage ou bien l’écran du PC apparaît
dans la fenêtre de OBS. L’un des indicateurs de la partie Mixeur audio devrait être
actif lorsque du son est diffusé.
Une fois que tout est prêt, sélectionnez Commencer le streaming dans le menu
vertical sur la droite.
Retournez sur YouTube et cliquez sur OK.
Si vous êtes en mode Public, et que vous n’ayez pas programmé la vidéo pour une
date ultérieure, vous êtes alors en direct. Ceux qui ont rejoint cette session voient
votre flux sur leur écran (voir Figure 7.13).
OBS, tout comme d’autres logiciels de streaming, vous permet changer la source et
donc de basculer l’affichage vers l’écran de votre ordinateur ou d’une console de jeu.
Il y a donc là une bonne méthode pour réaliser un let’s play sur nouveau jeu fort
attendu et donc vous seriez l’un des premiers à effectuer le test. Donc, lorsqu’un jeu
est attendu, si vous voulez pouvoir en parler le plus tôt possible, choisissez une
diffusion en direct en mode Flux, et prévenez vos fans plusieurs jours à l’avance.
Figure 7.13 Le direct en mode Flux s’affiche sous YouTube.

Retenez que la diffusion en direct est très appréciée de YouTube comme de Google et
qu’il y a là une bonne méthode pour que certaines de ces vidéos soient aisément bien
classées.
DANS CE CHAPITRE
La page de présentation

L’illustration de la chaîne

La bande-annonce de la chaîne

La description de la chaîne

Chapitre 8
Présentation de la chaîne
S i un internaute a apprécié l’une de vos vidéos, il peut être tenté de s’y abonner.
D’ailleurs, il est hautement recommandé de rappeler aux spectateurs de le faire, dans
chaque vidéo.

Avant de s’abonner à votre chaîne, certains visiteurs auront à cœur de visiter votre
page afin d’en savoir plus sur ce que vous proposez au juste, quel est le thème de
votre chaîne, etc. Pour ce faire, ils vont cliquer sur le nom de la chaîne. Ils vont alors
se retrouver sur sa page de présentation.
Autre cas de figure : un internaute recommande votre chaîne YouTube à un proche.
Ce dernier va probablement taper le nom correspondant dans la barre de recherche de
YouTube. Un médaillon symbolisant votre chaîne apparaîtra alors dans les résultats.
S’il clique dessus, il se retrouvera sur la page de présentation de la chaîne.
Vous pouvez accéder à cette page en cliquant sur l’icône de votre avatar sur YouTube
et en sélectionnant Votre chaîne.
Ainsi donc, assez tôt dans l’histoire de votre chaîne, il va être nécessaire de soigner
cette page de présentation.
La page de présentation
Que contient la page de présentation d’un youtubeur ?
• Une bannière en haut de page – appelée illustration de chaîne, avec une image
censée symboliser l’esprit de la chaîne.
• Un médaillon qui représente l’image du youtubeur et qui sera affiché pour
chaque vidéo en regard de son nom et de la mention S’abonner.
• Le nombre d’abonnés.
• Au-dessous se trouve généralement – mais pas toujours – une vidéo d’accueil
de la chaîne. Lorsque l’on charge la page de présentation sur un ordinateur, dans
le meilleur des cas, cette vidéo démarre automatiquement, ce qui amène
YouTube à compter une vue supplémentaire.

Figure 8.1 La page de présentation telle qu’elle apparaît sur un smartphone.

La page comporte également un menu avec les options suivantes :


• Accueil : la page affichée par défaut par YouTube et, donc, celle que nous
venons d’évoquer.
• Vidéos : la liste des vidéos de votre chaîne.
• Playlists : la liste des playlists que vous avez pu créer.
• Communauté : les posts que vous partagez depuis YouTube sont affichés ici.
Cette option n’est accessible qu’à partir du moment où vous avez eu au moins
10 000 abonnés.
• Chaînes : les chaînes auxquelles vous êtes abonnés. Il est également possible
de présenter ici une autre chaîne que vous gérez.
• À propos : un texte décrivant votre chaîne et donnant accès à diverses
informations vous concernant : site Web, réseaux sociaux…

Figure 8.2 La page de présentation d’une chaîne telle qu’elle apparaît sur un ordinateur.

Prenez le temps de renseigner certaines de ces options. C’est ce que nous allons voir
dans les sections qui suivent.

L’illustration de la chaîne
L’illustration d’une chaîne doit être conçue de façon à correspondre au thème de vos
vidéos et donc à l’attente du public correspondant.
Si vous n’avez jamais encore créé une telle bannière, lorsque vous sélectionnez Votre
chaîne, vous voyez juste apparaître le médaillon correspondant à votre image sur
Google (voir la section « Modifier l’icône de votre chaîne YouTube » du Chapitre 3).
Cliquez sur Personnaliser la chaîne.
Vous vous retrouvez avec un écran analogue à celui de la Figure 8.3. Cliquez alors
sur Ajouter une illustration pour la chaîne.

Figure 8.3 L’écran qui peut servir à charger une illustration pour une nouvelle chaîne YouTube.

Pour la bannière, YouTube recommande une taille de 2560 × 1440 pixels. En réalité,
nous avons là l’image qui sera affichée sur un téléviseur. Pour un affichage sur
ordinateur – ce qui est le cas le plus courant –, seule la partie supérieure de l’image
apparaîtra, soit 2560 × 423 pixels. En gros, un peu plus d’un tiers de la hauteur de
l’image.
Comment faire alors pour s’en sortir ? Il faut définir l’image avec les proportions
indiquées par Google, mais placer les informations essentielles au centre de cette
image (voir Figure 8.4). Ajoutons que, sur mobile, l’image définie sera rognée sur les
bords latéraux et, pour cette raison, il vaut prévoir également de l’espace sur les côtés
de la partie essentielle.
Figure 8.4 Conception d’une illustration de chaîne. Il importe de placer les informations
essentielles au centre de l’image.

Vous pouvez réaliser cette illustration à partir d’un logiciel tel que Photoshop, Gimp,
ou encore depuis un service Web comme canva.com.
Une fois cette image créée, il ne reste plus qu’à la sélectionner depuis le disque dur de
votre ordinateur. Vous pouvez toujours choisir l’une des images proposées par
YouTube dans Galerie, mais cette option n’est pas conseillée : une bannière doit être
unique, comme votre chaîne.
YouTube affiche ensuite ce que sera son aspect sur les principaux médias :
ordinateur, téléviseur, mobile (voir Figure 8.5). Si cela vous convient, cliquez sur
Sélectionner. À défaut, il faudra retoucher l’image depuis le logiciel ou le service
utilisé pour la créer.
Figure 8.5 YouTube affiche ce que donnera l’illustration sur divers supports. Comme on le voit,
l’image n’est complète que sur un téléviseur. Sur ordinateur comme sur mobile, seul le centre
apparaît.

Une fois l’illustration en place sur votre chaîne, l’icône d’un crayon apparaît en haut
et à droite : elle permet de modifier l’illustration.

La bande-annonce de la chaîne
La bande-annonce est ce que voient les nouveaux visiteurs qui consultent la
présentation de votre chaîne. Cette vidéo spécifique résume brièvement l’esprit de la
chaîne, d’une façon vivante et accueillante (voir Figure 8.6). YouTube conseille de ne
pas dépasser une durée de 1 minute.
Plutôt qu’une bande-annonce, vous pouvez choisir une vidéo existante qui synthétise
l’esprit de la chaîne. Certains youtubeurs ont même pour habitude de placer là la
dernière vidéo qu’ils ont mise en ligne.
Figure 8.6 Il est conseillé de réaliser une vidéo spécifique à la page d’accueil d’une chaîne, qui
présente brièvement celle-ci aux nouveaux visiteurs.

Pour que cette vidéo apparaisse aux nouveaux visiteurs :


• Depuis la page de présentation de votre chaîne, sélectionnez Personnaliser la
chaîne.
• Sélectionnez Pour les nouveaux visiteurs.
• Cliquez sur Bande-annonce sur la chaîne.
• YouTube affiche les vidéos que vous avez mises en ligne. Choisissez la bande-
annonce si vous en avez réalisé une. Sinon, sélectionnez l’un des clips de votre
chaîne.
• Cliquez sur Enregistrer.
Cette vidéo est jouée automatiquement dès qu’un nouveau visiteur arrive sur la page
et est donc susceptible d’accumuler un nombre important de vues.
Pour modifier cette bande-annonce, utilisez l’icône de crayon qui apparaît sur la
droite.

Vidéo pour les abonnés


Ceux qui se sont déjà abonnés à votre chaîne et visitent votre page de présentation
peuvent se voir proposer une autre vidéo dans cette page d’accueil. Si vous avez
envie de promouvoir l’un de vos clips, l’occasion vous en est donc donnée. Pour ce
faire, dans l’onglet Pour les abonnés, choisissez Promouvoir un contenu. Pour le
reste, la procédure est la même.
Figure 8.7 Il est possible de choisir une vidéo spécifique que l’on souhaite promouvoir à un
moment donné pour le cas où un abonné visite votre chaîne.

La description de la chaîne
Certains internautes voudront en savoir plus sur votre démarche avant de décider de
s’abonner. Ils consulteront alors l’onglet À propos.
Il est donc nécessaire de prévoir un texte qui décrit votre démarche, l’esprit de vos
contenus… (voir Figure 8.8).
Pour créer ou modifier ce texte, après avoir sélectionné Personnaliser la chaîne puis
À propos, cliquez sur le crayon à droite de la Description et introduisez un texte qui
décrit votre chaîne.
Figure 8.8 Entrée d’une description de la chaîne.

Contact et liens
Depuis cette même page À propos, il est possible d’ajouter une adresse e-mail et
plusieurs liens : votre site Web, les principaux réseaux sociaux auxquels vous êtes
affilié, etc.
Profitez de cette opportunité. Un certain nombre d’entre eux – vous avez le choix –
viendront s’afficher en bas et à droite de l’illustration de votre chaîne.
Si vous avez un site Web, avoir un lien depuis YouTube est bon à prendre car Google
prend en compte l’autorité du site qui pointe vers votre propre site dans son
référencement des pages Web. Or, YouTube dispose, par la force des choses, d’une
forte autorité auprès de Google.
DANS CE CHAPITRE
Tableau de bord

YouTube Analytics

Chapitre 9
YouTube Analytics
Y ouTube Analytics est un outil essentiel qui est fourni gracieusement au youtubeur.
Comme son nom l’indique, c’est un outil d’analyse. C’est le pendant de Google
Analytics, lancé en 2005 par Google à destination des responsables de sites Web.

Plus d’un webmaster vous le dira : un outil tel que Google Analytics a souvent fait
apparaître des informations insoupçonnées. Une page d’un site Web que l’on pouvait
négliger se révélait être celle qui attirait le plus d’internautes ! Inversement, des pages
vers lesquelles on aurait souhaité drainer des dizaines de milliers de visites n’en
obtenaient pas. Faute de tels outils d’analyse, on peut donc ignorer ce qui constitue
« l’or » d’un site Web, en gros, quelle partie attire les internautes.
Posez la question à un écrivain, à un chanteur ou même à un youtubeur. Il vous
confiera que, la plupart du temps, c’est rarement l’œuvre qui lui tenait le plus à cœur
qui a obtenu le plus de succès. Il reste qu’il est possible, à partir du moment où un
public s’intéresse à l’une de vos créations, de l’attirer vers d’autres créations. Il est
donc bon de savoir identifier ce qui attire – ou non – les internautes vers vos vidéos.
YouTube Analytics est à même de jouer ce rôle. Il fourmille d’informations
précieuses sur votre chaîne et la façon d’en améliorer les performances. Que l’on soit
un youtubeur débutant ou professionnel, l’exploration de cet outil du YouTube Studio
est toujours riche en enseignement.
Il est possible de découvrir avec YouTube Analytics :
• ce qui plaît ou ne plaît pas dans votre chaîne ;
• quels sont les sujets qui attirent le plus de visiteurs et ceux qui les laissent
indifférents – si un sujet produit un grand nombre de vues, il peut être judicieux
de créer d’autres clips sur le même thème ;
• quelles sont les vidéos qu’ils regardent le plus longtemps ;
• qui regarde certaines vidéos particulières – ainsi, si vous postez une reprise au
piano ou à la guitare d’une chanson de notoriété internationale, vous serez
parfois surpris de découvrir que certaines vues viennent du Brésil ou du
Portugal ;
• etc.
De nombreux youtubeurs à succès diront qu’ils ont bâti leur succès sans avoir besoin
d’un tel outil et que seul devrait compter le fait de produire les clips qui vous tiennent
à cœur. Fondamentalement, c’est une attitude saine. Dans le même temps, ce sont
souvent des cas particuliers. De plus, au vu des efforts requis par l’élaboration d’un
clip YouTube de qualité, on peut décemment souhaiter que ses créations touchent un
public.
Pour toutes ces raisons, YouTube Analytics est la boîte à outils indispensable du
youtubeur !
Si vous n’avez pas d’ordinateur à disposition, vous pouvez consulter les informations
de YouTube Analytics depuis un téléphone mobile (voir Figure 9.1). Il suffit pour ce
faire de télécharger l’application YouTube Studio sur votre smartphone.
Toutefois, il est largement préférable de consulter cette grande variété de tableaux
statistiques depuis un ordinateur.
Figure 9.1 YouTube Analytics est accessible depuis l’application mobile YouTube Studio. Toutefois,
il est préférable de consulter ces diverses statistiques depuis un ordinateur.

Tableau de bord
Nous l’avons vu à plusieurs reprises, YouTube Studio est l’outil mis à la disposition
du youtubeur pour gérer sa chaîne. Et nous y sommes accueillis par le Tableau de
bord.
La première colonne du Tableau de bord de la chaîne est consacrée aux performances
de la dernière vidéo que l’on a mise en ligne. Elle propose quatre informations de
type analytique :
• Son classement en termes de nombre de vues par rapport aux dix dernières
vidéos postées sur la chaîne. Si vous passez le curseur sur la petite flèche à
droite (>), vous pouvez voir le nombre de vues de ces autres vidéos.
• Le nombre de vues obtenues, K désignant bien évidemment des milliers. Là
encore, si vous cliquez sur la petite flèche à droite, YouTube vous donne la
performance de cette dernière vidéo par rapport à votre moyenne.
• Le taux de clics par impression. Dans le jargon de Google, « impression »
désigne le nombre de fois qu’un contenu a été présenté à un internaute à la suite
d’une requête. Si un contenu donné a été présenté 100 fois (parmi d’autres
résultats), et que seuls trois internautes ont cliqué dessus, le taux de clics par
impression sera de 3 %. Ce chiffre est rarement élevé sur une vidéo qui vient
d’être lancée, il est habituellement inférieur à 4 % et il ne faut pas s’en
inquiéter. Cela étant dit, si vous avez lancé une vidéo en direct (voir
Chapitre 7), le taux de clics par impression peut être plus élevé car YouTube a
tendance à bien classer ces vidéos, notamment durant leur période de
lancement. Retenons que le taux de clics par impression désigne le pourcentage
d’internautes qui ont cliqué sur votre vidéo afin de la regarder, après avoir vu sa
miniature de cette vidéo à la suite d’une requête dans le moteur de recherche de
YouTube. Ainsi, pour une vidéo trop récente, ce chiffre est peu exploitable : les
vues obtenues pour un tout nouveau clip proviennent généralement d’autres
sources que YouTube, telles que les réseaux sociaux. Cela étant dit, si ce taux
de clics par impression continue d’être faible au bout d’une dizaine de jours, il
faudra changer quelque chose, par exemple, le titre ou la miniature de la vidéo
(voir Chapitre 10).
• La durée moyenne de visionnage. Dans le cas de la Figure 9.2, les internautes
ont regardé en moyenne 3 minutes et 45 secondes du clip alors qu’il dure
5 minutes et 4 secondes. C’est une performance honorable. La flèche qui pointe
vers le haut à côté de cette mention indique d’ailleurs que cette performance est
meilleure que pour d’autres vidéos postées sur cette même chaîne. Là aussi, en
passant le curseur sur la flèche, des informations supplémentaires s’affichent à
l’écran.

Figure 9.2 Le Tableau de bord indique, juste sur la droite du menu, les performances de la toute
dernière vidéo que l’on vient de poster.

À noter, la mention Accéder aux données analytiques de la vidéo donne des


informations plus détaillées sur les performances de ce dernier clip mis en ligne.
Dans la colonne de droite du Tableau de bord apparaît un autre rapport synthétique de
la chaîne sur les vingt-huit derniers jours. Il indique les points essentiels à retenir.
Ainsi, dans le cas de la Figure 9.3, comme de nouvelles vidéos musicales ont été
mises en ligne peu de temps auparavant, le nombre de vues a augmenté, tout comme
la durée de visionnage. En parallèle, la chaîne a gagné de nouveaux abonnés.
Message implicite : il semble important de pratiquer une publication régulière.

Figure 9.3 Le Tableau de bord propose également un rapport synthétique des performances de la
chaîne elle-même.

YouTube Analytics
Aperçu
Le mieux pour obtenir les détails des performances de votre chaîne est de cliquer sur
Analytics, dans le menu vertical de YouTube Studio.
Le premier écran affiché est un Aperçu. Par défaut, il indique les performances de la
chaîne sur vingt-huit jours, mais vous pouvez changer la période analysée dans sa
partie droite (voir Figure 9.4).

Figure 9.4 L’écran d’accueil d’Analytics donne un résumé des performances sur les vingt-huit
derniers jours – la période de référence peut être ajustée.

L’Aperçu affiche, pour la période de référence :


• un message d’accueil général concernant les performances récentes ;
• le nombre de vues obtenues ;
• la durée totale de visionnage des vidéos en heures ;
• le nombre d’abonnés gagnés ou perdus ;
• les revenus estimés pour cette période – si la chaîne est monétisée.
Dans la colonne de droite apparaissent :
• le nombre d’abonnés de la chaîne ;
• le nombre de vues obtenus sur la période de référence ;
• les trois vidéos les plus regardées sur cette même période.
Un peu plus bas sur cette même page, vous pouvez voir plus en détail le classement
des vidéos les plus populaires de la chaîne ; là encore, vous pouvez choisir la période
de référence (voir Figure 9.5).

Figure 9.5 L’Aperçu affiche également les vidéos les plus regardées de la chaîne, par défaut, sur
les vingt-huit derniers jours.

Si vous cliquez sur l’une des vidéos, vous obtenez un panneau avec davantage
d’informations à son égard : Rétention d’audience, % de mentions J’aime, Activité
en temps réel (sur les dernières quarante-huit heures).
La rétention d’audience est un indice clé. Elle indique combien de temps un
internaute reste sur une de vos vidéos. Plus elle est élevée et plus cela peut être bon
pour le classement de ladite vidéo dans le moteur de recherche de YouTube.
En cliquant sur l’une des mentions Voir plus, ou sur les options de menu, vous avez
accès à une mine d’informations sur une vidéo particulière : d’où vient le trafic, de
quel pays proviennent les vidéos, quel est le nombre de vues selon les âges, le
genre… (voir Figure 9.6). Et vous pouvez établir des comparaisons de performance
en cliquant sur Comparer à… en haut à droite.
Figure 9.6 Une mine de données est accessible pour chaque vidéo : source de trafic, de quel pays
proviennent les vues…

Pour résumer, l’onglet Aperçu donne des statistiques en temps réel, sur la durée, les
vidéos les mieux classées… Plus vous l’explorerez et plus vous en découvrirez les
possibilités.

Couverture
L’onglet Couverture nous en apprend davantage sur le nombre de vues obtenues à la
suite d’impressions YouTube. Rappelons que ce terme désigne le nombre de fois
qu’un contenu a été recommandé par la plate-forme vidéo elle-même.
Le menu du haut de l’onglet Couverture est réparti en quatre catégories :
• Impressions désigne le nombre de fois qu’un internaute s’est vu proposer
l’une de vos vidéos sur YouTube même.
• Taux de clics par impression nous dit le pourcentage de clics qui ont été
engendrés par ces impressions.
• Vues désigne le nombre de vues qui en ont résulté.
• Spectateurs uniques correspond au nombre de gens qui ont vu ces vidéos.
Souvent, une même vidéo a été vue plus d’une fois par certains spectateurs.
Sur la droite, comme on peut le voir à la Figure 9.7, une sorte d’entonnoir permet
d’en savoir plus sur le nombre de vues effectives engendrées par ces impressions et le
nombre d’heures correspondant.
Figure 9.7 La partie droite de l’onglet permet d’en savoir davantage sur le trafic généré au sein de
YouTube lui-même.

Engagement
L’onglet Engagement traite plus spécifiquement de la durée de visionnage totale et
moyenne d’une vidéo. Un peu plus bas sont indiqués la Rétention d’audience, le
pourcentage de J’aime et le taux de clics sur les Écrans de fin – des miniatures
d’autres vidéos de votre chaîne qu’il est possible de placer en fin de vidéo (si votre
chaîne remplit certaines conditions, exposées au Chapitre 10).

Figure 9.8 Quelle est la durée totale de visionnage d’une vidéo sur une période donnée (ici 90
jours ?. Et quelle est la durée moyenne visionnée ? C’est ce que nous apprend l’onglet
Engagement.

Audience
L’onglet Audience amène à en savoir davantage sur le public de vos vidéos : leur
genre, le pays d’où ils se connectent, leur âge…

Figure 9.9 L’onglet Audience en apprend davantage sur le public qui regarde les vidéos.

Revenus
Si votre chaîne est éligible à la monétisation, l’onglet Revenus indique votre revenu
mensuel et les vidéos les plus lucratives. Nous reviendrons plus en détail sur la
monétisation dans le Chapitre 14.
Partie 4
Gagner en popularité

À quoi bon réaliser des vidéos si personne ne les voit ? Pour


améliorer le référencement de ses vidéos sur le moteur de
recherche de YouTube comme celui de Google, il est bon de
renseigner les métadonnées d’une vidéo (titre, description,
tags…). Et de mettre à profit certaines techniques qui peuvent
inciter YouTube à proposer certaines vidéos auprès de son
public. Gagner des abonnés nécessite énormément d’efforts : il
faut poster du contenu de qualité de façon régulière, interagir
avec son public, mettre à profit divers outils de promotion.
DANS CE CHAPITRE
Métadonnées

Titre de la vidéo

Description

Tags

Fiches

Écran de fin

Miniatures

Chapitre 10
Titre, description, tags et miniatures
L a plupart du temps, que faisons-nous lorsque nous désirons obtenir une réponse à
une interrogation, visionner un reportage sur un sujet donné ou plus simplement
retrouver un sketch dont on a pu nous parler ? Nous tapons une requête dans Google
ou dans YouTube. « À quelle saison puis-je planter un cerisier ? », « Comment
enlever la mousse d’un toit de façon écologique », « De Gaulle en mai 68 », « Qu’est-
ce qu’un trou noir ? »…
Sur Google, la plupart des réponses à une requête concernent des sites Web.
Toutefois, ce moteur de recherche, tout comme ses concurrents Bing ou Qwant,
affiche aussi, assez souvent, des vidéos.
Figure 10.1 Lorsqu’on tape une requête sur Google, ce moteur de recherche affiche bien souvent
des vidéos YouTube dans ses premiers résultats.

Quant à YouTube, c’est le deuxième moteur de recherche le plus consulté au monde


et, donc, un grand nombre d’internautes peuvent trouver votre vidéo en tapant une
requête.
Neil Patel, grand spécialiste du référencement, affirme que plus d’un quart des vues
qu’il obtient viennent ainsi d’internautes qui tapent une requête et obtiennent une de
ses vidéos en réponse à leur interrogation.
Il existe diverses façons d’inciter Google ou YouTube à bien classer votre vidéo en
tête de leurs résultats. Entendons-nous bien : il est quasi impossible de classer une
vidéo dans les premières positions sur une requête courte à très forte concurrence telle
que « madonna », « iphone » ou « festival de cannes ». En revanche, on peut classer
une vidéo sur des requêtes relevant de ce que l’on appelle la « longue traîne », c’est-
à-dire des requêtes plutôt longues.
Figure 10.2 De nos jours, un très grand nombre d’internautes tapent directement leurs requêtes
sur le moteur de recherche de YouTube.

De nos jours, les internautes tapent couramment des requêtes comprenant cinq ou six
mots, voire davantage. Et il est possible d’atteindre les premières positions sur ce
genre de recherche. Nous allons passer en revue ici diverses méthodes pour y arriver.
Nous l’avons vu dans le Chapitre 7 : créer une vidéo en direct augmente fortement ses
chances d’être bien classé sur YouTube comme sur Google, au moins durant
plusieurs jours ou semaines. Toutefois, il est moins facile de soigner le contenu de sa
vidéo lors d’une diffusion en direct et tous les sujets ne se prêtent pas à ce mode.

Les métadonnées
S’il est un point à avoir à l’esprit, c’est le suivant. Bien qu’il s’agisse d’un site qui
diffuse des vidéos, YouTube dispose d’un critère essentiel pour évaluer une vidéo :
les métadonnées ou textes associés à une vidéo. Ces métadonnées apparaissent
notamment dans les éléments suivants :
• le titre ;
• la description ;
• les tags ;
• les sous-titres.
C’est en analysant ces métadonnées que YouTube ou Google tentent de comprendre
quel est le contenu de la vidéo et pourquoi il pourrait être bon de la recommander aux
internautes. Ils n’analysent pas la vidéo en tant que telle. Voilà pourquoi il est
important de bien soigner chacune de ces métadonnées.
D’autres éléments vont influencer le « jugement » de Google, comme le nombre de
commentaires, de likes ou d’abonnements consécutifs à la lecture d’une vidéo. Mais,
en premier lieu, ce sont les métadonnées qui lui donnent les éléments d’analyse d’une
vidéo.

Titre de la vidéo
Si le titre est efficace, il intéressera l’internaute. Il doit aussi correspondre à un besoin
exprimé par un grand nombre et donc à une requête qu’il pourrait taper.
Avant de poster une vidéo sur un thème donné, il est donc recommandé de rechercher
les requêtes « longue traîne » populaires sur ce sujet.
Il suffit de taper le thème central sur Google pour connaître les suggestions affichées
par le moteur de recherche. Notez-les bien. Consultez également les requêtes
proposées au bas de la page de réponse de Google.
YouTube fonctionne sur le même principe. Comme on peut le voir sur la Figure 10.3,
lorsque nous tapons « choses en bois », il affiche « fabriquer des choses en bois »,
« construire des choses en bois », « faire des choses en bois ». Nous avons là des
requêtes recherchées par un grand nombre d’internautes.

Figure 10.3 Lorsque l’on tape un début de requête sur un moteur de recherche comme ici sur
YouTube, celui-ci propose de la compléter. Ce qui est affiché, ce sont des sujets qui intéressent
des internautes.

En procédant de même avec le thème de votre vidéo, vous obtiendrez le même type
de requêtes. Si l’une d’elles correspond à ce que vous traitez, il sera alors possible de
l’utiliser comme titre – vérifiez juste que la concurrence n’est pas trop élevée.
Une fois que vous avez trouvé une suite de mots efficace, incluez-la aussi dans votre
description et dans les tags.

Les types de titres conseillés pour parler


d’un produit
Comment formuler le titre d’une vidéo ? Joshua Zamurai, un expert en matière de
référencement, conseille plusieurs mots-clés pour des titres de vidéos consacrées à
des produits. Certains de ses avis peuvent fonctionner dans d’autres domaines,
notamment les phrases démarrant par « Comment… ».

Avis/test d’un produit connu


Selon Zamurai, créer une vidéo autour d’un produit ultra populaire ou très attendu est
de nature à engendrer énormément de visites : « L’intention de celui qui recherche ce
terme est de savoir s’il doit acheter ou non un produit particulier. » L’idéal est d’agir
le plus tôt possible car la concurrence peut rapidement être forte.

Bonus
Zamurai invite à indiquer dans le titre que l’on offrira quelque chose en bonus à celui
qui regardera la vidéo. Le cadeau sera généralement un e-book à télécharger (celui-ci
n’a pas forcément besoin d’être long). Cela peut également être une collection
d’images gratuites ou un logiciel. Généralement, le youtubeur indique au cours de la
vidéo qu’il faut cliquer sur un lien présent dans la description pour obtenir le livre
numérique en question.

Comment…
Un mot-clé ultra-recommandé. Un grand nombre d’internautes cherchent des
réponses à leurs interrogations et commencent leur requête par « Comment » ou
« Pourquoi ». Quelques exemples :
• Comment Bill Gates est devenu riche ?
• Pourquoi les carottes sont orange ?
• Est-ce que Corfou est une destination à recommander ?

Facile/pour les nuls/à la portée de tous


La facilité de découverte est de nature à intéresser un très grand nombre d’internautes
et peut convenir à une multitude de sujets :
• WordPress à la portée de tous.
• Le jardinage pour les débutants.
• etc.

Nom d’une célébrité dans le titre


Inclure le nom d’une célébrité générera un trafic important. Exemples :
• Danser comme Mick Jagger.
• Rapper comme Eminem.

Vs
Comparer deux choses sera une autre source de visites importantes.
• Qui fait les meilleures consoles : Sony ou Nintendo ?
• Destination : l’Italie ou l’Espagne ?
• Beatles contre Rolling Stones ? Quel groupe a le plus apporté à la musique ?
Si votre vidéo concerne un service que vous proposez de façon locale, il est bon
d’inclure le lieu dans le titre de votre vidéo. Un grand nombre d’internautes à la
recherche d’une prestation indiquent le nom de leur ville ou région dans leur requête.
Par exemple : « Accordeur de pianos à Senlis ». Sur une requête longue telle que
celle-ci, vous augmentez vos chances d’être bien classé.

Description
La description est un espace qui apparaît sous la vidéo lorsqu’elle est jouée sur un PC,
et que l’on peut afficher en cliquant sur une petite flèche lorsqu’elle est jouée sur un
smartphone.

Les titres suggérés par Copyblogger


Un blog éducatif extrêmement populaire, Copyblogger1, conseille de s’appuyer
sur l’une des formules suivantes.
Le secret…
Tout ce qui semble recéler un mystère et impliquer que l’on va y apporter une
réponse attire un certain public. Ici comme ailleurs, il ne faut y recourir que si
la vidéo concernée apporte bel et bien ce qui est annoncé.
Façons/méthodes peu connues de…
Nous avons là une variante du « secret » évoqué auparavant. Quelques
exemples :
• Des méthodes peu connues pour optimiser Windows.
• Une façon méconnue d’économiser sur sa facture de chauffage.
Qui d’autre veut ?
Selon Copyblogger, ce type de titre implique un consensus et serait donc
aisément « socialement accepté ».
Par exemple :
• Qui d’autre veut être mieux payé ?
• Qui d’autre veut que ses vidéos soient plus regardées.
Une méthode qui aide à…
La formule ? Identifier son audience et le bénéfice qui peut leur être apporté.
Exemples :
• Une méthode pour mémoriser ce qu’on lit.
• Une méthode qui aide les youtubeurs à obtenir des abonnés.
Une méthode qui aide à…
Selon Copyblogger, un « classique » des formules qui fonctionnent pour
identifier un problème ou une situation peu commode, ou encore un désir
inassouvi de remédier à quelque chose.
• Se débarrasser d’habitudes paresseuses une fois pour toutes.
• Se débarrasser d’une tache sur un vêtement une fois pour toutes.
Une façon rapide de [résoudre un problème]
Copyblogger affirme que les internautes sont généralement sensibles à ce type
d’accroche qui met l’accent sur la vitesse de résolution d’un problème.
• Une façon rapide de soigner un panari.
• Une façon rapide de sauvegarder ses données.
Ce que chacun devrait savoir à propos de…
Ce type de titre repose sur la curiosité et aussi le challenge pour le spectateur
de vérifier s’il sait bien tout sur le sujet.
• Ce que chacun devrait savoir sur YouTube.
• Ce que tout le monde croit savoir sur Facebook.
• Vous pensiez tout savoir sur le poker ?

La description d’une vidéo peut contenir jusqu’à 5 000 caractères. Autant essayer
d’en inclure autant que possible. Vous allez probablement faire remarquer que peu
d’internautes lisent la description d’une vidéo – elle est affichée sous celle-ci. Alors
pourquoi faudrait-il la rendre si longue ? Parce que YouTube, pour sa part, va prendre
en compte l’intégralité de cette description pour mieux comprendre de quoi elle parle
au juste et pourquoi il pourrait être bon de la proposer à des internautes intéressés par
un thème donné.
Dans votre vidéo, il se peut que vous fassiez référence à des sites Web dans lesquels
l’internaute pourra trouver davantage d’informations. Il est donc courant d’indiquer
dans la vidéo que ces liens figurent dans la description.
Seul le début de cette description apparaît à côté de la miniature présentée à
l’internaute en réponse à une requête, soit entre 110 et 130 caractères environ (voir
Figure 10.4). Il est donc conseillé de rendre ce début attrayant pour l’internaute, de
contribuer (avec le titre et la miniature) à lui donner envie de cliquer sur votre vidéo.

Figure 10.4 Seul le début de la description est affiché par YouTube en regard d’une miniature.

À inclure dans la description


Certains spécialistes du référencement recommandent de placer au moins cinq fois les
principaux mots-clés à partir desquels vous souhaitez que votre clip puisse être
repéré : une fois ou deux dans le titre, trois ou quatre fois dans la description.
Dans un même ordre d’idées, il est recommandé par d’autres spécialistes d’inclure
l’URL de la vidéo dans la description. Vous pouvez aussi placer dans la description
les URL d’autres vidéos de votre chaîne, à même d’apporter plus d’informations sur
le sujet, ou bien encore l’URL d’une playlist.
Prévoyez un texte pour inciter les internautes à s’abonner à votre chaîne.
Si vous avez un site Web avec une page qui traite du même sujet que la vidéo, vous
avez là l’occasion de les inciter à visiter ladite page. Indiquez son adresse dans la
description, sous forme cliquable (précédée de http:// ou https://).
Indiquez les URL de vos réseaux sociaux dans la description, sous forme cliquable.

Tags
Les tags ont une grande importance. Vous pouvez y inclure toute une liste de requêtes
susceptibles d’être tapées par l’internaute lorsqu’il cherche une vidéo.
Nous avons droit à environ 500 caractères de tags. Autant en placer un maximum, de
préférence bien ciblés (reportez-vous à la section « Titre de la vidéo » pour plus de
détails).
Des outils comme VidIQ ou Tube Buddy peuvent vous aider à trouver des tags ou à
évaluer leur performance. Nous y reviendrons dans le Chapitre 12.

Fiches
Dans YouTube Studio, dans la partie droite des Détails de la vidéo, la possibilité
vous est offerte d’inclure dans votre vidéo jusqu’à cinq fiches. Ce qui est intéressant à
plus d’un titre.
Une fiche peut en effet rediriger l’internaute vers quatre types de contenus :
• Une autre vidéo ou playlist de la même chaîne.
• Une autre chaîne que vous pourriez souhaiter promouvoir.
• Un sondage. Celui-ci peut être mis en place très facilement et favoriser
l’interaction avec vos visiteurs en induisant le sentiment d’appartenir à une
communauté. Un exemple : sur une vidéo consacrée à la nouvelle version du jeu
Final Fantasy 7, vous pourriez demander aux spectateurs de vous dire la
version de cette série qu’ils ont préférée. Il faudrait bien évidemment l’annoncer
durant la vidéo et positionner la fiche juste après la déclaration en question. La
procédure est hyper simple : une question suivie de choix multiples. Une fois
cette fiche de sondage placée sur votre vidéo, l’internaute peut voter tandis qu’il
regarde le clip, et le résultat du vote apparaît en temps réel. Donc, une
excellente option !
• Le quatrième choix, lien vers un site Web approuvé, n’est accessible que si
vous avez rejoint le Programme Partenaire YouTube, ce qui suppose au
minimum d’avoir obtenu 4 000 heures de visionnage au cours des 12 derniers
mois et avoir plus de 1 000 abonnés. Si tel est le cas, vous pouvez indiquer un
lien vers une page de votre site Web, une page de financement participatif. S’il
s’agit d’une page Web, celle-ci bénéficiera de l’autorité renvoyée par YouTube
et contribuera à ce qu’elle soit bien classée sur Google.

Figure 10.5 Comment une fiche apparaît sur l’écran d’un ordinateur si l’on clique sur le « I »
affiché lors de la lecture.

Par défaut, YouTube place la ou les fiches vers le début de la vidéo. Il est
généralement préférable de les déplacer afin qu’elles apparaissent plutôt vers la fin
afin de ne pas réduire le retention time (temps pendant lequel le spectateur regarde
votre vidéo).

Écran de fin
Autre option accessible dans la partie droite des Détails de la vidéo, les écrans de fin.
Vous pouvez en ajouter jusqu’à quatre et les positionner à votre guise. Le mieux est
donc de prévoir à l’avance une séquence finale avec peu de texte ou d’images, afin
que les écrans de fin puissent s’y superposer. En cliquant sur +Élément, vous pouvez
choisir de promouvoir une vidéo, une playlist, une chaîne, une incitation à
s’abonner… Si vous choisissez Vidéo, plusieurs options sont disponibles :
• La dernière vidéo mise en ligne. Choisissez cette option si vous souhaitez à
tout moment promouvoir avant tout la toute dernière vidéo postée.
• Si vous choisissez la deuxième option, YouTube tente de déterminer de lui-
même le contenu de votre chaîne qui paraît approprié pour le spectateur de la
présente vidéo.
• YouTube vous propose enfin de sélectionner une vidéo spécifique de votre
chaîne. S’il s’agit d’une vidéo assez ancienne et qu’elle n’apparaisse pas dans la
liste, vous pouvez la repérer à partir de la boîte de recherche sur la droite.
Tous les outils présentés ici vous seront très utiles. En premier lieu, ils peuvent vous
apporter du trafic supplémentaire. De plus, YouTube pourra se montrer sensible au
fait que vous mettiez à profit tous ces outils qu’il met à votre disposition.

Figure 10.6 Les écrans de fin incitent l’internaute à regarder d’autres clips de la même chaîne.

Miniatures
Vous avez pu le voir lorsque vous avez posté votre vidéo : YouTube vous offre la
possibilité de mettre en ligne votre propre miniature. À défaut, il la choisit lui-même
parmi trois extraits de la vidéo. On peut sélectionner l’une de ces trois images.
Toutefois, l’idéal consiste à concevoir sa propre miniature et à la charger
manuellement (via l’option Modifier de la section Miniature des Détails de la
vidéo). Il n’est généralement pas nécessaire, ni optimal, d’utiliser une image du clip
que l’on a tourné. La miniature suit sa propre logique : elle est conçue pour attirer
l’attention.
Ainsi, PewDiePie a compris très tôt qu’il était important de réaliser des miniatures
attrayantes pour ses vidéos, et de les soigner tout comme les éditeurs s’acharnent à
peaufiner la couverture d’un livre et comme les publicitaires veillent à réaliser une
affiche de film séduisante.
De fait, lorsqu’un internaute tapera une requête et verra s’afficher les réponses de
YouTube, il sera attiré par votre titre, mais plus encore par votre miniature. Il importe
donc de la « penser » dans ce contexte en ayant bien à l’esprit qu’elle apparaîtra sous
une forme réduite, et qu’elle doit clairement annoncer le thème de la vidéo et se
distinguer des autres miniatures affichées par YouTube (voir Figure 10.7).
Vous pouvez concevoir une miniature à partir d’un logiciel de retouche d’images tel
que Photoshop ou Gimp. La taille à respecter est : 1280 × 720 px.
Pour vous y aider, vous trouverez sur le Web des templates (modèles) qu’il vous
suffira d’adapter au thème de votre vidéo.
Par exemple, le site Canva.com, fort réputé, sert aussi bien à créer des cartes
d’invitation que des couvertures de livres ou des miniatures YouTube (voir
Figure 10.8). Une fois le modèle sélectionné, vous n’avez plus qu’à changer le texte,
inclure des photographies, etc.
Canva.com vous incitera régulièrement à souscrire un abonnement. Cela peut valoir
le coup si vous en faites un usage très élevé. Mais si vous n’y avez recours que de
temps à autre, contentez-vous du mode gratuit.
Snappa.com propose aussi de beaux modèles dans certaines de ses catégories. Il vous
donne droit à trois miniatures gratuites par mois.
Figure 10.7 Réaliser une belle miniature peut aider à attirer l’attention de l’internaute.

Figure 10.8 Le site Canva.com propose de très nombreux modèles de qualité pour réaliser des
créations en tout genre, notamment des miniatures pour YouTube.

Ce chapitre pourrait vous sembler secondaire par rapport au clip que vous avez réalisé
et que vous avez pu peaufiner durant des jours ou des semaines. Pourtant, si vous
souhaitez que vos vidéos soient bien classées sur YouTube, c’est l’un des plus
importants de ce livre. L’idéal est de prévoir les divers éléments qui y sont détaillés
(titre, description, tags, miniature…) avant même de mettre une vidéo en ligne. Vous
pourrez généralement constater assez rapidement le résultat d’un tel travail de gestion
des métadonnées. Donc ne le négligez pas !

1 https://copyblogger.com/10-sure-fire-headline-formulas-that-work/
DANS CE CHAPITRE
Une chaîne monothématique avec des sujets d’intérêt

Fréquence de publication

Contenu de qualité

Incitation à s’abonner

Interagir avec les spectateurs

Les premières 24 à 48 heures

Créer un post

Chapitre 11
Gagner des abonnés
I l existe deux façons principales d’aborder l’activité de youtubeur.

Il est possible de la pratiquer de façon intermittente, juste pour le plaisir de


s’exprimer de temps à autre, en exploitant la richesse du média qu’est la vidéo. Si
telle est votre motivation, obtenir des centaines de milliers d’abonnés pourra sembler
superflu.
Si votre objectif est de parvenir à gérer une chaîne dont le rayonnement est majeur,
une chaîne qui soit si possible rentable, avec des centaines de milliers ou même des
millions d’abonnés, alors l’enjeu n’est plus le même. Il induit que vous devez être en
mesure d’y consacrer une part importante de votre emploi du temps, afin de pouvoir
produire des vidéos de façon régulière, et interagir avec votre communauté.
Il vaut mieux en avoir conscience dès le départ : devenir un youtubeur à succès est
une activité qui demande énormément de temps et d’efforts. Et une grosse partie de
ce temps va être consacrée à faire vivre sa communauté. Il va falloir consulter ses
statistiques de visites dans YouTube Analytics (voir Chapitre 9) afin d’évaluer ce qui
fonctionne ou non. Il va falloir répondre aux questions et aux commentaires de ceux
qui visionnent les clips.
Le nombre d’abonnés d’une chaîne est un des critères majeurs de sa popularité. Les
temps ont bien changé par rapport aux débuts de YouTube. En 2010,
obtenir 100 000 abonnés était un succès majeur. De nos jours, plus de 300 chaînes
YouTube ont dépassé le million d’abonnés en France, ce qui donne la mesure du
phénomène1.
Si l’on s’en tient aux actions de succès de plusieurs grands youtubeurs que l’auteur de
ce livre a pu rencontrer ou interviewer, il semble que l’obtention d’un grand nombre
d’abonnés repose sur des règles simples, et donc reproductibles. Nous en avons
évoqué plusieurs lors de chapitres précédents :
• Si l’on souhaite qu’une chaîne puisse attirer une large communauté de fans,
elle doit idéalement être monothématique, et donc traiter d’un sujet particulier.
Il est nécessaire de suivre ce principe au moins durant les premiers mois ou
années d’existence de la chaîne. Une fois que le youtubeur a acquis une forte
notoriété, il peut alors se permettre de varier les contenus, mais seulement dans
une certaine mesure.
• Il est nécessaire de maintenir une fréquence de publication élevée et, si
possible, avec une prévisibilité.
• Il va de soi que le contenu doit être de qualité. L’internaute qui consulte
YouTube peut tomber sur n’importe laquelle des vidéos de la chaîne. Donc, il
est important que chaque vidéo puisse donner envie d’en regarder d’autres.
• Le youtubeur doit développer une présence à même de susciter la sympathie
d’autres internautes. Ou encore de donner envie d’écouter et de regarder
d’autres vidéos du même créateur. Une façon d’y parvenir consiste à interagir
avec ses spectateurs en répondant à leurs questions.
• Chaque vidéo doit inciter les spectateurs à s’abonner à la chaîne. L’expérience
de nombreux youtubeurs a montré que les internautes sont bien davantage
enclins à pratiquer une action si on leur demande expressément.
Dans la suite de ce chapitre, nous reviendrons sur plusieurs de ces points et en
aborderons d’autres, de nature complémentaire.

Contrairement à ce que vous pourriez croire, il n’est pas impossible de nos jours de
développer une chaîne ayant une ampleur comparable à celles qu’ont pu gérer des
youtubeurs tels que Joueur du Grenier ou Roxanne.
Ainsi, le youtubeur TekkitRealm affirmait en octobre 2018 que l’on comptait déjà à
cette époque :
• 11 fois plus de chaînes avec plus de 100 000 abonnés que 5 ans auparavant.
• Et 220 fois plus que 10 ans plus tôt.
Que peut-on en conclure ? Tout simplement que le public de YouTube n’a cessé de
croître et qu’il continue de le faire. Il y a donc de la place pour de nouvelles chaînes.
En outre, certains grands youtubeurs de jadis, tels que Norman, ont fortement levé le
pied et se désintéressent de cette activité. Qui plus est, et nous l’avons déjà évoqué,
chaque génération aime à consacrer ses propres « stars ». Il est donc probable que,
durant la décennie 2020, un grand nombre de nouvelles chaînes vont s’inscrire dans le
top 20 des plus populaires.

300 chaînes françaises avec 1 million d’abonnés


En juillet 2019, YouTube France a annoncé que les créatrices et créateurs
français venaient d’atteindre une nouvelle étape symbolique : plus
de 300 chaînes YouTube ont désormais plus de 1 million d’abonnés dans
l’Hexagone, soit deux fois plus qu’en 2017 – et elles n’étaient que 10 en 2014. À
la même époque, on dénombrait 410 chaînes avec 1 million d’abonnés ou plus
en Angleterre et 150 en Allemagne.

Une chaîne monothématique avec des


sujets d’intérêt
Le caractère monothématique d’une chaîne a été évoqué à plusieurs reprises ici.
Toutefois, il n’est pas suffisant en soi.
Maintenant que vous avez intégré qu’il vaut mieux consacrer votre chaîne à ce qui
vous passionne, il reste à définir les sujets à traiter. Cela coule de source : le mieux
est de répondre à des questions qui préoccupent les internautes à un moment donné.
En d’autres termes, le youtubeur doit rechercher quels sont les sujets qui attirent les
internautes dans son domaine de prédilection.
Illustrons ce propos par un exemple. Imaginons que votre chaîne traite de la culture
florale. Une rapide recherche sur Google nous montre que les fleurs préférées de
Français sont, dans l’ordre : les roses, les orchidées, les pivoines, le muguet, les
lilas… Une consultation de YouTube avec la requête « cultiver des roses » montre
qu’il ne serait pas aisé de s’imposer sur ce terrain particulier. En revanche, si nous
effectuons la même recherche sur le muguet, il apparaît que la concurrence n’est pas
trop féroce et qu’il serait opportun de tourner une vidéo sur ce sujet.
Vous pouvez découvrir quels sont les sujets populaires auprès de votre public en
utilisant les moteurs de recherche mais aussi des outils tels que Google Trends (voir
Chapitre 17).
Plus vous interviendrez sur des sujets populaires, plus vous augmenterez vos chances
d’attirer vers votre chaîne des internautes désireux de vous suivre.
Un autre guide est le succès de vos diverses vidéos – indiqué notamment par
YouTube Analytics. Certes, le talent avec lequel vous avez réalisé un clip particulier
peut avoir son importance, notamment si vous intervenez dans un domaine tel que
l’humour. Toutefois, les vidéos les plus populaires seront généralement celles qui
intéressent tout particulièrement votre public. Une fois ces sujets identifiés, il importe
de leur servir davantage de ce type de contenu.

Cohérence et autorité
Pour que YouTube mette en avant les vidéos d’une chaîne particulière, celle-ci doit
avoir ce que l’on appelle une « autorité ».
Or, une chaîne aura davantage de chances d’être considérée comme ayant une autorité
par YouTube si elle traite d’un seul et même sujet.
Si une chaîne traite du bricolage, accueille régulièrement des vidéos traitant de ce
thème – et qu’elles soient populaires –, elle pourra acquérir une autorité du point de
vue de YouTube en tant que chaîne de référence dans le bricolage.

Fréquence de publication
L’une des clés du succès de PewDiePie, qui a longtemps été le premier youtubeur
mondial, est d’avoir réussi à mettre en ligne de nouvelles vidéos tous les jours durant
plusieurs années. Ses abonnés savaient donc qu’ils auraient droit à un nouveau clip
chaque soir.
Tous les grands youtubeurs l’affirment : à moins d’être une star déjà connue dans un
autre domaine, il paraît impossible d’attirer à soi une large communauté si l’on ne
poste pas régulièrement de nouvelles vidéos. Idéalement, il faut choisir une heure et
un jour particuliers, et s’y tenir. Ainsi, ce moment devient un rendez-vous attendu de
ses followers.
Combien de fois faut-il poster ? Les avis divergent.
• Certains gamers s’astreignent à poster une vidéo par jour.
• Neil Patel, un spécialiste du référencement, recommande de poster trois vidéos
par semaine.
• Nicolas Ricca et d’autres influenceurs conseillent pour leur part d’en poster
une par semaine au minimum.
Ce rythme de une vidéo par semaine, si tant est qu’il soit réaliste par rapport aux
moyens de tournage nécessaires pour votre chaîne, paraît une bonne moyenne.

Contenu de qualité
Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie de ce livre, le contenu d’une vidéo
doit être de qualité et, pour cela, une attention particulière doit être apportée à la
préparation, au choix du matériel, au montage et autres aspects propres à la
réalisation.
Quelques autres points sont à souligner : les premières secondes, la durée de la vidéo,
l’incitation à s’abonner.

Les dix premières secondes


Il est recommandé d’être ultra-efficace au tout début de la vidéo. Si la vidéo est un
tutoriel, un comment faire, si elle expose une solution à un problème, il faut annoncer
le résultat à obtenir dans les toutes premières secondes. Et, donc, présenter le sujet de
la vidéo plutôt que soi-même.
Il est également important de montrer une preuve immédiatement de ce que vous
annoncez.
• Vous annoncez à l’internaute que vous allez lui montrer comment classer un
site sur la première page de Google. Juste après cette promesse, vous pouvez lui
montrer une capture d’écran montrant que vous avez une page Web classée en
tête de Google.
• Vous expliquez dans l’introduction que vous allez montrer comment obtenir
des tomates plantureuses sans utiliser le moindre engrais chimique. Vous
montrez alors les plants de tomates en question.
Notons que la promesse annoncée dans l’introduction pourra être reprise dans la
miniature de la vidéo.

Rappelons-le : il ne faut jamais promettre une chose que l’on ne satisfera pas par la
suite. Un internaute déçu ne reviendra pas sur une chaîne et, donc, ne s’y abonnera
pas.

Incitation à s’abonner
Dans chacune de vos vidéos, pensez à prévoir une courte séquence dans laquelle vous
recommandez à l’internaute de s’abonner à la chaîne, que ce soit en le lui disant à
l’écran ou en affichant un texte ad hoc. Généralement, ce type de demande est
effectuée en début ou en fin de vidéo. La deuxième option paraît préférable car il faut
éviter que le spectateur puisse avoir la moindre tentation de zapper en début de vidéo.

Figure 11.1 Une fois qu’un internaute est abonné à une chaîne, une petite cloche apparaît à droite
de la mention « Abonné ».

Demandez aussi à vos spectateurs d’activer la cloche qui se trouve à côté de la


mention « Abonné » (voir Figure 11.1). Dans le meilleur des cas, ils choisiront
l’option Toutes. Ainsi, chaque fois que vous posterez une nouvelle vidéo, ils en
seront informés par un message dans leur messagerie ou par SMS. Vous augmenterez
donc les chances que cette nouvelle vidéo obtienne des vues. Si l’internaute choisit
Personnalisé, YouTube l’informera essentiellement des principales activités de la
chaîne.

Interagir avec les spectateurs


Le niveau d’interaction avec votre communauté est un facteur auquel Google est
sensible : il va en tenir compte dans ses classements.
Afin de faire pencher la balance en votre faveur, dès lors que vous mettez une vidéo
en ligne, demandez à vos proches de la liker, la commenter, la partager.
Dans la vidéo elle-même, vous pouvez inviter les spectateurs à vous poser des
questions. Veillez ensuite à y répondre. Vous pouvez aussi leur proposer un sondage
express, indépendamment des sondages proposés dans les fiches en leur posant une
question simple : « Si vous pensez que Gimp est meilleur que Photoshop, tapez Oui
dans les commentaires. Dans le cas contraire, tapez Non. »
Si un spectateur vous pose une question quelconque, il faut lui répondre. Si vous
n’avez pas la réponse, au pire, dites-lui : « Désolé, je ne le sais pas. Si quelqu’un a la
réponse, merci de nous l’apporter. » En opérant ainsi, vous faites passer le message
que le spectateur est quelqu’un d’important.
De préférence, répondez aux commentaires de vos visiteurs de manière que la
conversation puisse se prolonger. Par exemple, ajoutez en fin de message : « Ai-je
bien répondu à votre question ? », « Avez-vous vous-même des informations sur le
sujet ? » Tout ce qui peut prolonger la conversation est bon à prendre, car à travers
ces interactions, vous envoyez le message à YouTube que votre vidéo interpelle vos
spectateurs.

Les premières 24 – 48 heures


Certaines règles sur lesquelles opère YouTube paraissent difficiles à expliquer. Il
demeure qu’elles existent.
Nous avons déjà évoqué l’une d’entre elles. En effet, YouTube est très attentif à la
performance de vos vidéos durant les 48 premières heures, et plus particulièrement
les 24 premières heures.
Ce n’est pas forcément cohérent. Une vidéo pourrait prendre quelques semaines avant
de décoller. Pourtant, YouTube va s’intéresser de près à ces deux premiers jours de
diffusion et la performance durant cette période test va impacter la carrière de la
vidéo. Si elle reçoit énormément de vues, mais aussi d’interactions (commentaires,
partages, etc.), elle sera mise en avant, ce qui contribuera fortement à son succès sur
le long terme.
Conclusion : lorsque vous mettez en ligne une vidéo, effectuez une promotion
maximale juste après l’avoir « uploadée ».

Créer un post
Si votre chaîne compte plus de 1 000 abonnés et qu’elle ne soit pas conçue
spécifiquement pour les enfants, il vous est possible de créer des posts, soit des
messages qui seront adressés à votre communauté d’abonnés.
Figure 11.2 Création d’un post qui sera adressé à votre communauté.

Pour créer un post, cliquez sur la caméra (comme pour mettre en ligne une vidéo) et
choisissez Créer un post. Tapez un message et sélectionnez l’une des vidéos que
vous souhaitez mettre en avant. Cliquez enfin sur Publier. Vous pouvez aussi choisir
d’adresser une image ou un sondage à vos fans.
Sachez que de temps à autre, YouTube pourra également adresser un post à des
utilisateurs qui ne sont pas abonnés à votre chaîne, mais qui en regardent souvent les
vidéos.

1 Chiffre indiqué par YouTube France en juillet 2019.


Chapitre 12
Techniques de référencement

DANS CE CHAPITRE
vidIQ & Tube Buddy

Les sous-titres

Faire la promotion de ses vidéos

Obtenir des backlinks vers ses vidéos

Intégrer sa vidéo YouTube dans des sites de partage de vidéos

Les réseaux sociaux

D ans le Chapitre 10, nous avons vu l’importance des métadonnées, c’est-à-dire


toutes les informations annexes à une vidéo qui vont aider YouTube à mieux
comprendre de quoi il en retourne.

Dans ce chapitre, nous allons revenir brièvement sur certains de ces éléments (titre,
description, tags, etc.) et en aborder d’autres, à même d’inciter YouTube à vouloir
présenter vos vidéos aux internautes.
Les informations de ce chapitre s’inscrivent dans le cadre d’une discipline : le
référencement naturel. Ou comment favoriser les chances de voir l’une de vos vidéos
classées au sommet de YouTube ou de Google.
vidIQ & Tube Buddy
Il est fortement recommandé d’associer à son compte YouTube l’application vidIQ
ou encore l’application Tube Buddy. Toutes deux ont été conçues en vue de vous
aider à mieux référencer vos vidéos.

Figure 12.1 Avec l’application vidIQ, nous pouvons voir du premier coup d’œil comment une vidéo
est classée sur les divers tags que nous avons indiqués. Dans cet exemple, vidIQ nous indique que
ce clip arrive en deuxième position sur huit types de requêtes différents. Il nous montre aussi que
certains tags n’ont aucune utilité car trop concurrentiels pour permettre un classement
quelconque.

À titre d’exemple, pour chaque vidéo mise en ligne, vidIQ indique quel est son score
global en termes de référencement en se fondant sur les points suivants :
• Est-ce qu’une transcription des sous-titres a été mise en ligne ?
• Est-ce que la vidéo figure dans une playlist ?
• Est-ce qu’elle a été partagée sur Twitter ?
• Est-ce que vous avez répondu à au moins un commentaire récent ?
• etc.
À partir de cette checklist, vidIQ renvoie un score global. L’objectif va donc consister
à améliorer le score de la vidéo en veillant à satisfaire les divers points évoqués.
Un autre avantage de vidIQ est qu’il vous donne, d’un seul coup d’œil, la position de
votre vidéo dans le moteur de recherche de YouTube, sur les tags de ce clip (voir
Figure 12.1). Et vidIQ suggère également des tags qu’il pourrait être pertinent selon
lui d’ajouter.
La version payante de vidIQ propose davantage d’options. Vous devez souscrire un
abonnement d’au moins 49 euros par mois si vous souhaitez réellement bénéficier
d’options intéressantes et vous pouvez estimer ce montant un peu excessif. À défaut,
la version gratuite propose déjà bon nombre de fonctions utiles.
Tube Buddy n’est pas en reste, loin de là. Cette application propose de passer chaque
nouvelle vidéo au crible d’une checklist et de nombreux outils d’optimisation. Il nous
indique, tout comme vidIQ, le classement sur YouTube de requêtes correspondant à
nos tags. Il dispose aussi d’un outil de mise à jour de toutes les descriptions. Si, par
exemple, l’adresse de votre site Web change, Tube Buddy peut effectuer la mise à
jour sur des dizaines ou centaines de descriptions. Toutefois, Tube Buddy n’est
disponible qu’en anglais et un grand nombre de fonctions bien utiles – comme le
remplacement global de textes – nécessitent d’acquérir une version payante, soit sur
la formule minimum, 9 euros par mois (voir Figure 12.2).

Figure 12.2 Tube Buddy propose un outil de recherche-remplacement des textes qui peut
intervenir sur toutes les vidéos d’une chaîne. Toutefois, cet outil n’est accessible que dans la
version payante.

Les sous-titres
Il est essentiel de proposer des sous-titres avec votre vidéo. Les raisons sont
multiples :
• Nombreux sont les internautes qui regardent des vidéos dans des
environnements où ils ne peuvent pas aisément activer le son (au bureau, dans
les transports en commun, dans un hall d’aéroport…). Ils se contentent alors de
lire les sous-titres.
• Parfois encore, quelqu’un écoutera la vidéo avec le son, mais dans un contexte
où il ne pourra pas régler le volume à un haut niveau – par exemple, tard le soir.
Les sous-titres l’aideront alors à mieux comprendre ce que vous lui racontez.
• Nous l’avons vu, YouTube se fonde avant tout sur la quantité de texte associée
à votre vidéo pour en « connaître » le contenu. Donc, en lui fournissant une
transcription de ce qui est dit, vous lui donnez de quoi décoder mieux encore
votre vidéo.
• Si quelqu’un d’un autre pays tombe sur votre vidéo et commence à la regarder,
YouTube effectuera une traduction automatique des sous-titres d’une qualité
plutôt honorable.
Il n’est pas toujours aisé de transcrire sa vidéo. Fort heureusement, il existe divers
outils ou services pour vous y aider.
Par défaut, YouTube transcrit ce qui est énoncé dans la vidéo en un texte qui peut être
affiché comme sous-titres. Il réalise un travail généralement acceptable en la matière.
Toutefois, ces sous-titres générés automatiquement ne sont souvent pas optimaux.
Le mieux est de créer vous-même les sous-titres en tapant ce qui est dit dans un
fichier texte séparé. Il s’agit d’un procédé long et fastidieux. Mais il aidera à votre
référencement.
Sur des sites tels que 5euros.com, de nombreux internautes peuvent effectuer la
transcription de votre vidéo à des tarifs compris entre 5 et 10 euros pour une durée
allant de 5 à 15 minutes. Certains prestataires proposent de générer un fichier texte
minuté adapté aux besoins de YouTube.
Si vous voulez vous épargner cette dépense, mais ne vous sentez pas le courage de
taper le texte destiné aux sous-titres, une autre façon peut consister à prendre les sous-
titres générés automatiquement par YouTube et à les corriger un à un, ou bien encore
télécharger ce fichier, le corriger pour ensuite le recharger dans YouTube.
La section des sous-titres est accessible en cliquant sur Plus d’options lorsque les
détails de votre vidéo sont affichés dans YouTube Studio (voir Figure 12.3).
Si vous choisissez Télécharger, vous récupérez un fichier texte qu’il est possible de
modifier puis de recharger (avec l’option Remplacer).
Figure 12.3 Accès aux options relatives aux sous-titres.

Ajustement manuel

Figure 12.4 L’interface de mise à jour manuelle des sous-titres.

Vous pouvez aussi choisir Modifier dans la version classique de Creator Studio,
auquel cas vous accédez à une interface de mise à jour manuelle des sous-titres fort
précise : vous pouvez modifier les sous-titres au fur et à mesure que vous jouez la
vidéo et ajuster éventuellement les durées. Cliquez sur Modifier pour passer dans ce
mode d’édition des sous-titres.
Si vous choisissez de charger les sous-titres depuis un fichier, sachez que trois
formats sont acceptés par YouTube : . SRT, . SVB mais aussi un simple fichier texte.
Ces fichiers doivent être enregistrés selon le codage UTF-8, afin que les accents
soient bien pris en compte.

Format SRT
Le format .SRT a la forme suivante :
No du sous-titre
Heure :minute :seconde, millisecondes —> Heure :minute
:seconde, millisecondes
Texte correspondant
En voici un exemple :
1
00:00:07.960 —> 00:00:12,460
Je veux vous parler du monde demain
2
00:00:03,320 —> 00:00:15,980
Enfantée du monde, elle en sera la fin.

Format SBV
Ce format est plus simple :
Heure :minute :seconde.millisecondes,heure :minute
:seconde. millisecondes
Texte
Un exemple ici :
0:00:07.960,0:00:12.460
Je veux vous parler de l’arme de demain
0:00:13.320,0:00:15.980
Enfantée du monde elle en sera la fin
Etc.

Fichier texte simple


Si vous ne souhaitez pas effectuer le travail précis de minutage, vous pouvez vous
contenter de taper le texte de la vidéo, en allant à la ligne pour chaque suite de mots à
placer dans les sous-titres. Chargez ce texte dans YouTube (l’option Remplacer
évoquée plus haut). YouTube va effectuer un travail de synchronisation de qualité.
Certains youtubeurs choisissent de placer la transcription texte de la vidéo dans la
description de celle-ci. Si vous manquez d’inspiration pour la description, il y a là une
bonne pratique.

Traduire les sous-titres de ses vidéos


Si vous pensez qu’une ou plusieurs de vos vidéos pourrait toucher un public étranger,
alors il pourrait être bon d’en traduire les sous-titres et de les charger sur la version
correspondante de YouTube.
Comment faire ? Il vous faut d’abord récupérer le fichier . SBV correspondant à vos
sous-titres français associés à leur minutage. Pour ce faire :
❶ Dans YouTube Studio, dans la colonne de gauche, choisissez Sous-titres.
❷ Sélectionnez une vidéo avec des sous-titres.
❸ Sur la droite, sous la mention Sous-titres, pointez votre souris pour faire
apparaître le menu Options.
❹ Cliquez sur Télécharger.
Vous récupérez un fichier au format . SBV que vous pouvez ouvrir avec un simple
éditeur de texte.
Vous avez d’abord le minutage de début et de fin d’une ou de plusieurs phrases. Puis,
juste au-dessous, le texte qui s’affiche comme sous-titre. C’est ce texte qu’il convient
de faire traduire, par exemple en anglais.
Une fois ce fichier traduit, cliquez sur Ajouter une langue. Par exemple, Anglais.
Puis cliquez sur Ajouter pour importer le fichier . SBV que vous avez traduit.
Il est ainsi possible d’étendre votre audience si jamais vous traitez d’un sujet fort
populaire dans une autre contrée et souhaitez que ce public bénéficie de sous-titres
appropriés à sa langue.

Faire la promotion de ses vidéos


Nous avons pu le vérifier au moyen de tests : une vidéo qui récolte un grand nombre
de vues augmente fortement ses chances d’être mieux classée sur YouTube. Ainsi,
donc, la popularité d’un clip semblerait entrer dans les critères de classement de cette
plate-forme. Toutefois, ne nous y trompons pas : il n’existe pas de façon simple de
promouvoir ses créations. Cette activité nécessite énormément d’efforts. Il reste que
cela peut s’avérer payant sur le long terme.
Promotion par une publicité YouTube
Une façon sûre d’obtenir des visites est d’acheter du temps de publicité à YouTube.
Votre clip sera alors proposé automatiquement aux spectateurs de vidéos. Certes,
l’opération peut être coûteuse et il est difficile d’évaluer son efficacité sur le long
terme. Si toutefois, vous disposez d’un budget de promotion, c’est une façon assurée
de récolter des vues et une exposition de vos créations à un public a priori intéressé
par vos contenus.
❶ Pour pouvoir promouvoir l’une de vos vidéos via YouTube, vous devez en
premier lieu disposer d’un compte Google Ads, ce qui peut être fait depuis
l’adresse : https://ads.google.com/
❷ Une fois, ce compte créé, connectez-vous, puis cliquez sur Nouvelle
campagne. Sélectionnez l’un des objectifs suivants :
• Prospects
• Trafic vers le site Web
• Intérêt pour la marque et les produits
• Audience et notoriété de la marque

❸ Sélectionnez ensuite Vidéo puis Continuer. Définissez les critères demandés


(budget quotidien que vous souhaitez investir, dates de début et de fin…) et,
enfin, sur la partie Créer une annonce vidéo, indiquez l’URL de la vidéo que
vous souhaitez promouvoir.
❹ Une fois ces divers critères définis, il ne reste plus qu’à choisir Créer une
campagne.

Les blogueurs
Tâchez de repérer les blogueurs qui traitent d’un sujet similaire à celui d’une de vos
vidéos et contactez-les individuellement. Cela n’est pas toujours possible – les
blogueurs n’offrent pas toujours la possibilité de les contacter.
Si jamais vous trouvez un e-mail ou un formulaire de contact sur leur blog, proposez-
leur d’intégrer votre vidéo à leur blog ou site Web.
Autant le savoir, une telle tâche est ingrate. Un grand nombre de blogueurs ne
prendront même pas le temps de vous répondre. Toutefois, si votre clip correspond
fort bien au thème du blog, on peut parfois avoir de bonnes surprises. Il importe dans
le message que vous leur adressez de bien saisir quel est le « ton » du blog, ce que son
auteur peut affectionner ou non… Eh oui, comme nous l’avons dit, tout cela requiert
bien des efforts.
Le fait qu’une de vos vidéos se retrouve sur un blog, et qu’elle soit jouée depuis
celui-ci, fera bonne impression à YouTube. L’intégration d’une vidéo sur une plate-
forme externe est un bonus et peut la faire monter dans les classements de ce service.

Vérifiez qu’il est possible d’intégrer votre vidéo


Pour que l’une de vos vidéos puisse être intégrée dans un blog, un site Web, ou
une page référençant des vidéos, il importe que cette intégration soit
autorisée. Pour en avoir le cœur net :
1. Depuis YouTube Studio, sélectionnez l’une de vos vidéos et cliquez sur
Détails.
2. Sélectionnez Plus d’options.
3. Dans la section Options supplémentaires, vérifiez que l’option Autoriser
l’intégration est cochée.

Liste de diffusion
Si vous gérez un site Web associé à votre chaîne, il est possible de toucher ce public
parallèle avec une liste de diffusion, soit une liste d’internautes qui ont accepté de
vous fournir leur adresse e-mail.
Un système régulièrement utilisé par certains responsables de sites pour obtenir que
l’internaute soit disposé à fournir une adresse e-mail consiste à leur proposer un
cadeau, par exemple un livre numérique, un logiciel, des clips réutilisables dans une
vidéo, etc.
Vous gérez un site Web et une chaîne YouTube consacrés au jardinage ? Vous
pourriez proposer un livre numérique gratuit que vous aurez écrit sur les douze
astuces essentielles du jardinier amateur.
Votre site Web et votre chaîne traitent de la photographie ? Proposez un guide en
PDF des astuces du bon photographe ou encore une série de modèles pour Photoshop.
Il faut indiquer clairement en annexe de cette offre que vous vous autoriserez à
utiliser l’adresse e-mail de l’internaute pour l’informer de votre actualité. Chaque fois
que vous récupérez ainsi une adresse e-mail, stockez-la dans une feuille Excel ou tout
autre logiciel permettant de conserver des listes.
Par la suite, lorsque vous publierez une nouvelle vidéo, vous pourrez en informer
votre public par un e-mail groupé. N’hésitez pas à recourir à un service tel que
Sendiblue ou Mailchimp dont l’usage est gratuit jusqu’à 2 000 contacts.
Il est préférable de ne pas abuser de ce système car cela pourrait lasser les abonnés à
votre liste de diffusion. D’ailleurs, il est essentiel de prévoir au bas de chacun de ces
envois une option permettant au destinataire de se désabonner.
N’attendez pas des miracles des listes de diffusion. Si l’on en croit Campaign
Monitor, le clic sur des liens proposés par e-mail se situe entre 1,5 % et 2,5 %. Faites
le compte : si vous avez 1 000 noms dans votre base, cela signifie qu’une vingtaine
d’entre eux iront regarder votre vidéo.
Toutefois, lors de la phase de démarrage, ces quelques dizaines de vues pourraient
créer un effet boule de neige si jamais des membres de votre liste s’avisaient de
partager votre clip.

Intégrer des vidéos sur les pages les plus


populaires de son site Web
Les visiteurs d’une page Web apprécient d’y trouver une vidéo. Il y a là une entrée en
matière conviviale, facile d’accès. Donc, intégrer l’une de ses vidéos profite aussi
bien à celle-ci qu’à la page Web.

Figure 12.5 Intégrer sa vidéo YouTube sur une page d’un site Web obtenant de nombreuses
visites est une bonne façon d’obtenir davantage de vues.

Grâce à la Search Console de Google ou encore par Google Analytics, vous pouvez
savoir quelles sont les pages les plus visitées de votre site Web. Il y a clairement à
une source de trafic intéressante vers certaines de vos vidéos.
Intégrez des vidéos sur ces pages les plus visitées. Si votre page Web a été conçue à
l’aide d’un système de gestion de contenu (de l’anglais CMS, Content Management
System) tel que WordPress, vous pouvez simplement incorporer la vidéo désirée dans
votre page en utilisant l’option de menu appropriée et en indiquant l’URL de la vidéo.
Si votre site Web est géré à partir du langage HTML :
❶ Jouez la vidéo sur YouTube.
❷ Cliquez sur Partager.
❸ Cliquez sur Intégrer.
❹ Copiez le code proposé par YouTube dans le code de votre page Web.

Systèmes d’échange de vues


Les services d’échange de vues fonctionnent selon le principe suivant : vous rejoignez
une communauté de youtubeurs et acceptez de visionner leurs vidéos. En échange,
des membres de cette communauté acceptent de regarder les vôtres. Cette pratique
peut être coûteuse en temps, mais elle n’est pas déconseillée. Après tout, il faut bien
commencer quelque part.
Parmi les sites qui proposent un service d’échange figurent :
• YouTube Monster : https://www.ytmonster.net/
• Utubehits : https://utubehits.com/
• Vagex : https://vagex.com
• Hitleap : https://hitleap.com/
• Otohits : https://www.otohits.net/
Notons qu’il est possible, sur la plupart de ces sites, d’échanger ses points contre
d’autres avantages : likes, abonnés, commentaires… Pour ce qui est des abonnés
gagnés ainsi, le rendement est tout de même assez faible et rien ne garantit qu’il sera
pérenne. Un abonné gagné par ce biais peut fort bien se désabonner au bout de
quelques jours ou semaines.

Obtenir des backlinks vers ses vidéos


Le système des backlinks (liens pointant vers un site Web ou une vidéo) a fait l’objet
de nombreux abus et Google a plusieurs fois pénalisé ceux qui avaient utilisé ce
système de façon artificielle. Donc, acheter des milliers de liens venant de sites de
faible réputation, pour les faire pointer vers un site ou une vidéo, n’est pas une bonne
pratique et peut même se révéler contre-productif.
Toutefois, avoir de bons backlinks reste encore et toujours un critère apprécié par les
moteurs de recherche. Qu’est-ce qu’un « bon backlink » ? C’est un lien en
provenance d’un site ayant une haute réputation. L’outil Social Monkee
(http://www.socialmonkee.com) paraît le plus approprié en la matière.
Sur Social Monkee, vous payez 7 dollars une fois pour toutes et vous pouvez alors,
tous les jours, proposer une URL qui recevra 25 backlinks de qualité.
Intégrer sa vidéo YouTube dans des sites
de partage de vidéos
Il existe de nombreux sites dédiés au partage de vidéos YouTube (voir Figure 12.6).
Vos clips peuvent se retrouver intégrés au milieu d’autres vidéos de la même nature,
par exemple des clips musicaux.

Figure 12.6 Il existe un grand nombre de partages de vidéos YouTube. Il est généralement
possible d’obtenir qu’ils puissent poster l’un de vos clips.

Lorsque votre clip est joué depuis un tel site, toute vue obtenue compte sur
YouTube – puisque c’est le clip lui-même qui est intégré au site d’accueil et non pas
une copie.
De plus, obtenir un nombre important de telles intégrations est très bien vu par
YouTube. Il signifie que des sites externes partagent vos vidéos.
Nous allons vous donner ici une façon d’obtenir un certain nombre d’intégrations de
ce type de façon aisée.
Avant d’utiliser un service d’intégration de vidéos, vérifiez dans YouTube Studio que
l’intégration est autorisée pour celle-ci – voir l’encadré plus haut. Sinon, la vidéo sera
refusée par tous les sites externes.

L’ID de la vidéo
Attention : un grand nombre de sites d’intégration de vidéos nécessitent que vous
indiquiez uniquement l’ID de la vidéo. Si, par exemple, votre vidéo a pour URL
https://www.youtube.com/watch?v=s7dzY1FDU-k ou encore
https://youtu.be/s7dzY1FDU-k, l’ID est ce qui se trouve après le signe =
dans le premier cas, ou après / dans le deuxième cas. Ici, il s’agirait de
s7dzY1FDU-k.

Free Syndication App


https://free.syndicationapp.com/
Il existe plusieurs services payants proposant d’intégrer votre vidéo dans plusieurs
sites de partage de vidéos. Vous pouvez toutefois démarrer sans bourse délier avec
Free Syndication App. Dans sa version gratuite, ce service peut intégrer votre clip
YouTube dans des dizaines de sites d’intégration de vidéos ou encore des pages Web
référant vers cette même vidéo.

Figure 12.7 Free Syndication App est la version gratuite d’une application qu’il est recommandé
d’acheter – elle est proposée à un prix dérisoire. Elle est à même d’intégrer votre vidéo dans des
dizaines de sites de partage de vidéos.

À l’usage, si vous choisissez d’aller au-delà de 100 liens, vous découvrirez parfois
que certains d’entre eux ne fonctionnent pas, mais la quantité compense cette
imperfection. Dans la pratique, il n’est pas spécialement conseillé d’aller au-delà
de 100 liens d’intégration.
Par la suite, si vous êtes prêt à débourser un malheureux dollar (oui, c’est tout ce qui
est demandé), Syndication App, le cousin de ce service, vous propose jusqu’à
500 000 liens, ainsi que des liens PBN (Private Blog Network, service de blogs
privés), un type de liens extrêmement bien vu par Google).
Vous pourrez être tenté d’acquérir une version payante de niveau supérieur (une
vingtaine de dollars à débourser une fois pour toutes). Elle vous permet alors de
toucher environ 30 000 spectateurs potentiels avec votre vidéo et aussi de lui apporter
des backlinks de niveau élevé (9, soit le plus haut niveau sur Google).
Syndication App est disponible par le biais d’une application à télécharger sur son
PC. C’est un très bon investissement.

Les réseaux sociaux


À partir du moment où l’on a bâti une certaine communauté sur YouTube, il est
possible de prolonger et d’enrichir les échanges en invitant ses abonnés sur Facebook
ou Instagram à regarder ses vidéos.
Il reste que les réseaux sociaux n’ont pas pour vocation de promouvoir des vidéos
YouTube. Ils sont là pour aider des gens à s’entraider, se donner des tuyaux, échanger
de la bienveillance, des idées, partager des passions. Clairement : Facebook ou
Twitter préfèrent privilégier leurs propres services de vidéos et perçoivent désormais
YouTube comme un concurrent.
Ainsi donc, au fil des années, un grand nombre de réseaux sociaux ont rendu plus
difficile l’accès à YouTube, par exemple en affichant des miniatures réduites ou en
empêchant la lecture directe d’une vidéo depuis leur interface.
Il est toutefois possible de tirer son épingle du jeu si l’on sait exploiter les motivations
premières de ceux qui viennent sur les réseaux sociaux. Ils ont souvent à cœur de
partager ce qu’ils ont trouvé. Alors, comment faire pour exploiter les réseaux sociaux
à son avantage ?

Utiliser les boutons de partage de


YouTube
En premier lieu, lorsque l’on joue une vidéo sur YouTube, un bouton Partager
apparaît au-dessous du clip. Il est bon d’en profiter pour partager une vidéo que l’on
vient de mettre en ligne sur la plupart de ces réseaux.
Si des internautes cliquent sur la vidéo depuis l’un des réseaux sociaux en question,
cela envoie un signal positif à YouTube et peut donc faire monter sa cote.
Figure 12.8 YouTube propose de partager une vidéo sur les principaux réseaux sociaux auxquels
vous êtes abonné.

Services de partage optimisé


Il existe plusieurs systèmes qui peuvent faciliter le partage de vos vidéos sur des
dizaines de réseaux sociaux. Certains d’entre eux sont conçus de façon à renforcer les
signaux renvoyés à YouTube. Ces systèmes peuvent, dans une certaine mesure, vous
aider à faire décoller une vidéo.

SocialADR
https://socialadr.com/
Ce service fonctionne selon un principe. Vous partagez des liens d’autres internautes
sur vos réseaux sociaux et, ce faisant, vous accumulez un certain nombre de points. A
partir de là, vous-même pouvez indiquer des liens vers vos vidéos que d’autres
internautes iront regarder. Seul souci : la version gratuite ne prend pas en compte les
« grands » réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.

Créer une bande-annonce pour rediriger


les internautes vers YouTube
Résumons-nous, les réseaux sociaux préfèrent que nous leur soumettions des vidéos
rien que pour eux. Et le youtubeur, pour sa part, cherche à obtenir des visites vers sa
vidéo YouTube. Comment concilier ces deux intérêts contradictoires ?

Figure 12.9 En postant un extrait d’une vidéo sur un réseau social et en invitant les internautes à
regarder le clip intégral sur YouTube, on peut utiliser de façon efficace des sites comme Facebook
ou Twitter.

La solution est simple : créer un court extrait du clip présent sur YouTube. Il vaut
mieux choisir la partie en question de façon qu’elle laisse le spectateur en suspens,
avec l’envie de voir la suite. Indiquez clairement sur l’image qu’il s’agit d’un extrait.
À la fin du clip, placez dans l’image un lien aisé à mémoriser (obtenu avec un
système de raccourcis tel que bit.ly). Si l’extrait est convaincant, l’internaute sera
enclin à taper cette URL afin de pouvoir regarder le clip entier.
Il est possible de placer le lien dans le post lui-même (comme dans la Figure 13.2)
mais, idéalement, il vaudrait mieux l’éviter. Plus les années passent et plus il semble
que les réseaux sociaux cherchent à conserver l’internaute chez eux, plutôt que de les
voir partir vers d’autres sites. Si vous indiquez le lien dans le clip plutôt que dans le
post, la publication aura a priori plus de chances d’être « mise en avant » par le
réseau social.
Avec de tels extraits, il est possible d’exploiter au mieux les réseaux sociaux comme
« appâts » vers YouTube.

Utiliser les groupes afin d’élargir votre


communauté
Il est bon de rechercher des groupes Facebook, Twitter, LinkedIn, ou autres,
similaires au thème de votre chaîne, et de s’immiscer dans de telles communautés.
Il va de soi qu’il faut attendre un peu avant de parler de soi et de sa chaîne YouTube –
ce serait le plus sûr moyen d’être rejeté. Il est donc nécessaire de consacrer du temps
à liker/commenter/partager ce que postent d’autres. Par la suite, vos contributions
seront considérées avec intérêt.
Si vous avez su montrer patte blanche et vous faire apprécier de la communauté,
chaque fois que vous annoncerez une nouvelle vidéo YouTube, ce message aura de
l’impact, et ce d’autant plus qu’il va dans le sens de la mission que s’est donnée un
groupe particulier. Donc participez au forum, intéressez-vous à d’autres, apportez des
commentaires pertinents et la mayonnaise devrait prendre.
Une autre façon de procéder consiste à mettre un lien vers l’une de vos vidéos chaque
fois qu’elle apporte une réponse à une question posée par un internaute sur un réseau
social.
Partie 5
Se professionnaliser

Plus une chaîne va devenir populaire et plus le youtubeur va être


tenté d’améliorer son matériel de tournage : lumières, captation
sonore, prompteur, écran vert…
Et dès lors qu’une chaîne a obtenu suffisamment de vues et
d’abonnés, on peut la « monétiser », et faire en sorte qu’elle
puisse devenir une source de revenus.
DANS CE CHAPITRE
Caméra

Éclairage trois points

Le son

Optiques

Stabilisateurs pour smartphones

Sliders

Écran vert/blanc

Prompteur

Étalonnage des couleurs

De l’avantage d’être passé par là

Chapitre 13
Améliorer le matériel de tournage
partir du moment où une chaîne commence à attirer un public de taille, la
tentation d’améliorer la chaîne de production émerge naturellement.
À

Plus on réalise de clips et plus on devient sensible à certains détails, notamment en


visionnant les créateurs d’autres youtubeurs. Comment a-t-il obtenu un rendu si
fluide ? D’où vient cette impression que les voix sont d’une telle clarté, tout en étant
soutenues par un écrin musical juste comme il faut ?
Les grands réalisateurs nous ont accoutumés à des visuels parfaits, où chaque détail
semble à sa place, où l’éclairage met en valeur les personnages comme le mobilier et
où les couleurs se marient avec élégance. On peut décemment souhaiter vouloir
suivre de tels modèles. Les grands youtubeurs ont rapidement intégré ce souci de la
belle image ou du beau son dans leurs réalisations, souvent aidés en cela par des
sociétés de production à part entière. Rivaliser avec eux ne paraît pas envisageable
dans un premier temps. On peut cependant veiller à constamment améliorer ses outils
de création.
Un grand nombre de fabricants du domaine de l’audiovisuel ont intégré YouTube
dans leur palette. Et de nombreux accessoires dédiés aux youtubeurs apparaissent
régulièrement. Certains d’entre eux marquent une étape du fait des nouvelles
possibilités ouvertes au réalisateur. Par conséquent, le youtubeur se doit aussi de
rester en alerte aux évolutions technologiques. Pour connaître l’actualité du matériel,
nous vous conseillons le site https://videonline.info/.
Dans le Chapitre 4, nous avons évoqué les accessoires incontournables pour lancer
une chaîne YouTube. Dans le présent chapitre, nous allons voir comment passer à un
niveau plus élevé de sophistication. Lorsque vous envisagez un nouveau clip, vous
avez une vision. La maîtrise des accessoires vous permettra d’arriver au plus près de
cette ambition initiale.

Caméra
Le premier réflexe du youtubeur sera souvent d’acheter un appareil photo ou un
Caméscope numérique professionnel : un appareil de la gamme Alpha de Sony, les
GH4 ou GH5 de Panasonic, des modèles de Canon, JVC ou autre.
Pourtant, contre toute attente, une bonne caméra n’est pas forcément le matériel le
plus essentiel pour un youtubeur. Nous l’avons évoqué dans le Chapitre 4, mais
pouvons le redire ici : la qualité de captation vidéo des smartphones récents est plus
qu’acceptable pour réaliser des clips YouTube.
Les derniers modèles d’Apple, de Huawei, de Samsung, mais aussi les Galaxy S de
Google gèrent le 4K (une qualité quatre fois supérieure au standard 1080p de la vidéo
HD), y compris dans le mode selfie. Ils produisent donc une image remarquable.
En réalité, la précision du capteur de la vidéo n’est pas l’élément primordial pour
réaliser une belle vidéo. Le point à intégrer, c’est qu’une vidéo est une somme de
plusieurs ingrédients essentiels. Parmi les facteurs qui influent sur la qualité globale
se trouvent en premier lieu les lumières et le son, puis la stabilité de l’image.

Éclairage trois points


Existe-t-il un facteur qui peut faire toute la différence au niveau de la qualité
d’image ? Tout à fait : il s’agit de la lumière.
Idéalement, il faut prévoir ce que l’on appelle un éclairage trois points. Ce système
est couramment utilisé pour les interviews en télévision et autres tournages
professionnels. L’éclairage trois points suppose de répartir autour du sujet trois
lumières :
• Une key light, ou source de lumière principale, placée légèrement sur le côté (à
un angle de 25 à 45 degrés environ).
• Une deuxième source de lumière placée à l’opposé de la source principale,
mais un peu en retrait. Elle va apporter la fill light, ou lumière de remplissage.
Elle sert à adoucir les ombres qui peuvent se déposer sur un côté du visage du
fait de la lumière principale. Une autre solution consiste à placer sur le côté
opposé à la lumière principale un panneau réfléchissant.
• Une lumière de fond, placée en arrière du personnage. Elle crée un effet de
halo quasi imperceptible autour du sujet, et aide à le distinguer du décor. Pour
cette troisième source, une lampe de qualité peut faire l’affaire dès lors qu’elle
est positionnée adéquatement.

Softbox
En matière de sources lumineuses, vous pouvez acquérir des softbox, ou boîtes à
lumière – elles se composent d’une lampe à haut pouvoir d’éclairage ou encore d’une
structure lumineuse en nid d’abeilles. La softbox est posée sur un trépied.
Une softbox diffuse une lumière extrêmement puissante mais non aveuglante, étant
donné qu’elle est recouverte d’un tissu blanc qui permet de profiter de son pouvoir
éclairant sans subir d’éblouissement (voir Figure 13.1). Qui plus est, certains modèles
disposent d’un variateur d’intensité.
Pour information, depuis l’avènement des LED, l’intensité de la lumière est calculée
en lux ou en lumens et non pas en watts. Le pouvoir éclairant des LED est bien plus
élevé que celui des ampoules incandescentes : ces dernières consomment une grande
partie de leur énergie en production de chaleur plutôt que de lumière.
Figure 13.1 Une softbox intègre une source lumineuse particulièrement puissante. Toutefois,
cette source est recouverte d’un tissu blanc et n’est donc pas aveuglante.

Lumens et lux
Plus le nombre de lumens est élevé, plus l’éclairage sera fort.
Une lampe ayant une puissance de 1000 lumens qui répartit sa lumière sur
une surface de 1 m2, éclaire cette surface de 1 000 lux.
Une softbox a habituellement une intensité de 2000 lumens, soit une lampe de
125 watts. Il en résulte un éclairage qui met bien en valeur le sujet filmé.

Anneaux lumineux
La solution la plus simple pour un youtubeur est d’acquérir un anneau lumineux (en
anglais, ring light) constitué de LED. Ces sources de lumière sont aisées à transporter,
assez légères et peu coûteuses. Autre atout : on peut y placer le smartphone au centre.
Figure 13.2 Avec les anneaux lumineux, il est possible d’installer son smartphone au centre.
(Photo : Fosoto)

La marque qui détient le leadership en la matière est Neewer et ses modèles sont
proposés à des tarifs raisonnables. On peut également trouver son bonheur chez
Ashanks, Aputure et autres marques du domaine.

Torches
Si vous filmez à l’aide d’une caméra numérique – et non pas un smartphone –, vous
pouvez ajuster une torche lumineuse à votre appareil. Ces appareils sont en effet
prévus pour recevoir de tels accessoires munis de ce que l’on appelle une griffe flash.

Les lumières Hue


Il est possible d’obtenir des effets lumineux fort agréables en exploitant des lumières
de la gamme Philips Hue. Elles consistent en lampes colorées qui diffusent une
lumière douce, à même de créer une ambiance agréable au regard. Il suffit de placer
en arrière-plan du sujet la teinte désirée et l’on obtient alors un joli dégradé de
lumière. Une alternative prisée par de nombreux youtubeurs est la série Falcon Eyes,
un ensemble de plusieurs lumières modulables qui produit des dégradés de couleurs
plaisants au regard.

Le son
Le son est le deuxième élément qu’il importe de soigner en priorité.
Il est essentiel d’adjoindre à son smartphone un microphone externe de qualité – nous
l’avons évoqué, celui qui est intégré à l’appareil est rarement adéquat.
À la différence des smartphones, les microphones traversent les années. On trouve
toujours un adaptateur qui permet d’utiliser avec son smartphone l’un des
microphones que l’on possède déjà. Et, à moins d’être malmené à l’excès, un bon
microphone conserve sa fiabilité au fil des années.

Brancher son microphone sur un


smartphone
Deux types de connexions existent sur les smartphones récents :
• l’USB-C présent sur la plupart des modèles Android ;
• le Lightning présent sur les iPhone.
Un grand nombre de smartphones récents n’accueillent plus le connecteur mini-jack
des casques et microphones classiques (appelé connecteur TRS ou TRRS). Il est donc
nécessaire de leur adjoindre un adaptateur USB-C/mini-jack ou bien Lightning/mini-
jack.
Avant d’acquérir un adaptateur, il est bon de connaître les points suivants :
• La plupart de ceux que l’on trouve dans le commerce concernent des mini-
jacks TRS qui ne fonctionnent qu’en mode écouteur (et donc pour un casque).
Comment les reconnaître ? Ils sont composés de trois sections et présentent
donc deux petits traits.
• Seuls les adaptateurs TRRS fonctionnent également en mode microphone. Ils
sont composés de quatre sections et arborent donc trois petits traits.
• Si l’on utilise un microphone muni d’un connecteur, il importe que celui-ci soit
également de type TRRS.
Que faire si l’on dispose d’un microphone plus ancien et donc muni d’une connexion
TRS ? On peut acquérir un convertisseur tel que le SC4 de Rode qui transforme un
câble TRS en son équivalent TRRS.
Le modèle sans fil qui fait école
Il est tout à fait possible d’utiliser un microphone branché directement sur son
smartphone ou encore un microphone relié par un fil à cet appareil. Toutefois, un
modèle sans fil semble avoir émergé chez les youtubeurs : le Rode Wireless Go. Son
succès est tel qu’il a suscité l’apparition d’un grand nombre de copies.
Il s’agit d’un kit sans fil constitué d’un émetteur et d’un récepteur ultra-miniaturisés.
Ces deux blocs se présentent sous la forme de deux petits pavés de 4,5 cm de côté
environ et d’une épaisseur de 1,85 cm.
L’émetteur peut être placé sous le revers de la veste du sujet ou près d’un col de
chemise. On peut brancher un micro-cravate sur ce bloc ou bien se contenter du
microphone intégré qui est d’une qualité irréprochable.
Le récepteur peut être connecté à un smartphone, un appareil photo numérique ou une
caméra.
La portée entre l’émetteur et le récepteur est d’environ 50 mètres et l’appairage est
automatique – ils se calent tous deux sur l’une de sept fréquences disponibles. Mieux
encore, si l’on doit enregistrer plusieurs personnes et que l’on dispose de plusieurs
modèles, tous peuvent se caler automatiquement sur le même récepteur – en utilisant
l’une des sept fréquences non utilisées par les autres.
Plusieurs modèles concurrents au Rode Wireless sont apparus, notamment chez
Saramonic.

Enregistrer le son et l’image séparément


Une façon assez efficace d’obtenir un son de haute qualité consiste à enregistrer le
son et l’image séparément. On utilise son smartphone ou sa caméra pour capter
l’image, et un microphone de haute qualité relié à un ordinateur, idéalement équipé
d’une carte audio, pour capter le son.
Une fois l’enregistrement terminé, il est nécessaire de « caler » l’image sur la bande-
son ainsi enregistrée. Pour obtenir une synchronisation parfaite, une solution simple
consiste, un peu avant d’enregistrer, à produire un son bref et strident. Dans les
studios de cinéma, on se sert d’un clap à cet effet.
Par la suite, au montage, le clap produit une courbe très haute, qu’il suffit de repérer
dans la bande-son du smartphone et dans la bande-son enregistrée sur ordinateur.
Depuis son logiciel de montage, il faut superposer ces deux pics sonores de la façon
la plus parfaite qui soit. On supprime alors la bande audio issue du smartphone ou de
la caméra, et on se retrouve ainsi avec un son de haute qualité.

Réverbération
Idéalement, la pièce où l’on enregistre ne doit pas être sujette au phénomène de la
réverbération – persistance excessive d’un son alors que la source sonore s’est
interrompue. Il vient du fait que le son rebondit sur les parois ou sur certains meubles,
créant une résonance plus ou moins importante. La réverbération est surtout sensible
dans les espaces particulièrement volumineux tels que, cathédrales ou salles de
spectacle. Elle peut être particulièrement agréable comme lors de l’écoute de musique
classique, mais peu adéquate pour enregistrer une voix parlée. Il est donc préférable
de la minimiser, soit en enregistrant dans une pièce de taille relativement petite, soit
en disposant des éléments à même d’absorber les sons.
Ainsi, si la pièce dispose d’un parquet en bois, il vaut mieux le recouvrir en tout ou
partie avec des tapis, une moquette, ou encore disposer de gros coussins au ras du sol.
En complément, rien ne vous empêche de poser une moquette si vous n’êtes pas du
genre à faire les choses à moitié.
Pour les murs, des tissus sont à même d’absorber le son : toiles, textiles muraux,
rideaux ou encore papier peint. Une bibliothèque de livres participera à
l’insonorisation globale. Si l’on souhaite aller beaucoup plus loin en la matière, on
peut installer des panneaux acoustiques absorbants ou encore de la mousse
acoustique.

Optiques
Pour être en mesure de filmer en toutes circonstances, il sera bon, sur le long terme,
d’acquérir ce que l’on appelle des optiques, soit des objectifs qui vont renforcer la
finesse et l’étendue de celui de sa caméra.
Les photographes professionnels disposent couramment de dizaines d’objectifs en
vue de pouvoir choisir celui qui sera le plus adapté à une scène donnée. S’ils
souhaitent par exemple filmer un paysage en grand angle (fish-eye), ils se servent de
l’objectif correspondant.
Il existe quatre types d’optiques principaux :
• Grand-angle : pour la capture d’une image très large.
• Fish-eye : un objectif qui ouvre un angle de champ supérieur à 180o, d’où
l’analogie avec un œil de poisson.
• Macro : pour des prises de vues extrêmement rapprochées comme lorsqu’on
souhaite photographier un petit insecte.
• Téléobjectif : un véritable zoom « optique » – et non pas issu d’un calcul
effectué par le logiciel de la caméra, comme dans le cas d’un zoom numérique
qui a pour effet de réduire la finesse d’image.
Seul le téléobjectif est réellement nécessaire pour un youtubeur. Il s’agit
généralement d’un 58 mm, qui autorise la prise de portraits de qualité, sans avoir à se
tenir trop proche du sujet, ou encore des prises d’interviews en plan serré. Un
téléobjectif permet aussi d’obtenir, en arrière-plan du sujet, ce que l’on appelle en
photographie un bokeh, soit un flou artistique.
Dans le domaine de la photographie classique, il était courant d’entendre que les
optiques étaient valables pour tous types d’appareils. Ce n’est plus vrai dans le
domaine des smartphones.
Dans la mesure où les smartphones sont devenus les appareils photo les plus
répandus, des centaines d’optiques spécifiques à ces appareils sont apparues. Or, dans
ce contexte, le problème des optiques est complexe. Contrairement à une croyance
répandue, les optiques pour smartphones ne sont pas universelles. Généralement, une
optique est calculée pour une lentille précise, une distance de capteur et autres
paramètres spécifiques à un appareil. Il est donc optimal de choisir une optique
spécifiquement destinée à un modèle particulier. Ainsi, pour les iPhone, deux
marques américaines tiennent le haut du pavé : Moment et Sandmarc.
Des modèles de smartphones récents comme l’iPhone 11 Pro ou les Samsung depuis
le S8 intègrent un grand-angle et un téléobjectif.

Stabilisateurs pour smartphones


Si l’on souhaite filmer alors que l’on est en mouvement et conserver une fluidité
d’image optimale, un stabilisateur pour smartphone s’impose. Ces appareils que l’on
tient à bout de bras sont dotés de plusieurs moteurs et capteurs. Ils veillent à produire
une image douce, dépourvue de saccades. On peut donc les utiliser alors que l’on est
soi-même en mouvement (sur des roller-skates, par exemple).
Figure 13.3 L’Osmo Mobile 3 de DJi, un stabilisateur d’image pour smartphones sur lequel on peut
brancher un microphone.

Les stabilisateurs pour smartphones peuvent également servir à produire un


mouvement d’image prédéfini – par exemple, un léger déplacement de haut en bas/de
gauche à droite. On trouve également des stabilisateurs pour caméras numériques,
notamment dans la gamme DJI.
Notez que les smartphones les plus haut de gamme incluent des stabilisateurs de
qualité.

Sliders
Si vous souhaitez aller plus loin en matière de mouvements de caméra élégants, vous
pouvez acquérir un slider, soit un petit chariot aisément transportable qui se meut sur
des mini-rails. Déplacement lent ou rapide, aller et retour, boucle… Toute une
gamme de mouvements est possible, avec pilotage aisé depuis un smartphone. Les
mouvements extrêmement lents passent souvent très bien à l’écran.
Deux marques dominent ce marché : Edelkrone et Rhino.

Écran vert/blanc
Filmer un personnage devant un écran vert permet d’incruster n’importe quel décor
en arrière-plan. Il faut en premier lieu étendre un panneau ou un tissu d’un vert très
particulier. On filme ensuite le personnage sur ce fond vert puis, par logiciel, on
supprime cette teinte particulière de l’image (voir Figure 13.4). Il peut en résulter des
effets impressionnants puisque le personnage filmé se retrouve dans le décor de son
choix.
En théorie, tout cela paraît simple. Dans la réalité, la technologie du fond vert
demande énormément de doigté.
Figure 13.4 Usage d’un écran vert. À gauche, la chanteuse est filmée avec un écran en arrière-
plan. À droite, un décor a été incrusté dans l’image en substitution au fond vert.

Le souci avec les écrans verts, c’est qu’il faut, pour obtenir un résultat parfait, que ce
fond vert soit particulièrement bien éclairé, de façon à produire la teinte la plus
uniforme possible. Il est donc généralement nécessaire de placer au moins deux
lumières en direction de cet écran vert, par exemple, l’une émettant depuis le sol et
l’autre depuis le sommet. Il faut ensuite orienter ces lumières de façon à produire un
vert uniforme.
Une autre solution est d’utiliser un écran blanc en arrière-plan du sujet. Avantage :
ces fonds blancs sont plus faciles à éclairer. Pour de nombreuses vidéos de type
tutoriel, on peut même garder ce fond blanc à l’écran afin de pouvoir afficher
régulièrement des panneaux de texte.

Prompteur
Vous serez plus à l’aise pour dire votre texte si vous associez un prompteur à votre
smartphone (voir Figure 13.5). Il existe des apps très accessibles (moins de 10 euros)
pour iPad ou tablette Android qui feront défiler le texte à la vitesse que vous avez
choisie. Certains vont jusqu’à superposer le texte à l’image que l’on est en train de
filmer.
Figure 13.5 L’usage d’un prompteur est fort recommandé si vous avez tendance à oublier votre
texte.

Une fois votre texte tapé sous un logiciel tel que Word, vous pouvez l’importer dans
l’application de prompteur. Celui-ci affiche votre texte sous une forme très lisible qui
défile verticalement. Réglez la vitesse afin de l’adapter au débit souhaité et le tour est
joué.
Certains youtubeurs rechignent à utiliser un prompteur sous prétexte que le tournage
perdra un peu de son naturel et de sa vivacité s’ils sont trop concentrés sur la lecture
de leur texte. Le mieux est donc d’apprendre à se servir d’un prompteur comme d’une
assistance, l’équivalent d’un souffleur au théâtre, et de s’accorder le droit de modifier
la forme du texte « à la volée ».

Étalonnage des couleurs


Vous entendrez parfois un youtubeur de haut niveau vous clamer que l’étalonnage des
couleurs n’est pas optimal sur votre séquence. Qu’en est-il au juste ?
Généralement, un professionnel vous incitera à tourner avec un profil neutre (en
anglais, flat) ou un profil log. En deux mots, ce mode « log » préserve au maximum
les hautes lumières comme les basses lumières de la scène d’origine. Et il évite de
mettre en avant une couleur particulière dans votre vidéo.
Quelle est l’idée sous-jacente ? Partir d’une image neutre afin de pouvoir la retoucher
à sa guise par la suite depuis son logiciel de montage. Cette retouche pourra être
effectuée grâce à un système d’étalonnage des couleurs qui fera ressortir une gamme
ou une autre teinte.
Créer un étalonnage de façon manuelle est hors de portée du youtubeur moyen. Il
s’agit d’un métier à part entière et il faudrait au moins suivre une formation
spécialisée pour réellement bien maîtriser cette compétence.
Il existe toutefois ce que l’on appelle des LUT – de l’anglais Lookup Table, soit table
de correspondance de couleurs. Les LUT sont des tables chromatiques prêtes à
l’emploi : le bleu de la vidéo est converti en un bleu particulier, idem pour le rouge, le
jaune… En clair, le LUT crée un étalonnage prédéfini des couleurs. Une vidéo qui a
été filmée en mode flat ou log peut donc être traitée selon une table de conversion
prédéfinie. Il en résultera une atmosphère particulière : les films Batman ou Amélie
Poulain en sont de parfaits exemples. Un grand nombre de LUT sont disponibles sur
le Web.
Le logiciel de montage DaVinci Resolve est considéré comme la Rolls du domaine.

De l’avantage d’être passé par là


Si votre chaîne YouTube prend de l’ampleur, vous serez tenté de déléguer certains de
ces aspects à des experts en leur domaine. Toutefois, vous apprécierez d’être passé
par là car vous aurez désormais un œil éclairé sur ces questions techniques, et ce
savoir-faire sera utile dans le choix de nouveaux matériels comme lors de vos
discussions avec les techniciens.
Soignez autant que possible la prise originale, que ce soit au niveau du son comme de
la lumière. Ne partez jamais avec l’état d’esprit que vous corrigerez les imperfections
au montage. Il vaut mieux refaire dix fois une prise et partir du matériau visuel et
sonore le plus parfait possible.
Un dernier mot : gare à la dérive du technophile. La technique n’est pas une fin en
soi. Certaines œuvres entrées dans l’Histoire ont été créées avec un matériel fort
restreint selon nos critères actuels. Le génie créatif a su pallier les insuffisances
techniques.
Il est tentant de s’extasier sur les potentiels de tel microphone, de ce jeu de lumière,
d’un nouveau stabilisateur d’image…
En réalité, le matériel est au service du contenu. Il est préférable de le considérer
comme une aide au service du réalisateur, des outils que l’on peut mettre à
contribution en fonction des circonstances pour arriver au plus près de l’effet que le
souhaite concrétiser.
DANS CE CHAPITRE
Les revenus de quelques youtubeurs français

Comment monétiser une chaîne ?

Les droits d’auteur

Les réseaux multichaînes

Revenus tirés de la présentation d’un produit

Les débouchés que peut apporter YouTube

Comment déclarer les revenus issus de YouTube ?

Chapitre 14
Monétiser sa chaîne
L e 16 décembre 2019, Forbes a consacré l’une de ses colonnes au top 10 des
youtubeurs qui avaient gagné le plus d’argent sur l’année écoulée. Ce classement est
plein d’enseignement.

En premier lieu, nous découvrons que les enfants sont les premiers du lot. Toutefois,
ce ne sont pas forcément les tests de nouveaux jouets qui attirent le plus les
internautes. Ainsi, parmi les stars du lot figure une native de Russie appelée Anastasia
Radzinskaya. Elle est née avec une paralysie cérébrale et les docteurs craignaient
qu’elle ne puisse jamais recouvrer l’usage de la parole. Ses parents ont commencé à
poster des vidéos afin que leurs amis et proches puissent suivre ses progrès.
Contre toute attente, les vidéos de « Nastya » (le pseudonyme d’Anastasia
Radzinskaya) ont intéressé un public de plus en plus vaste. L’une d’entre elles, une
visite d’un zoo pour enfants durant laquelle elle et son père dansaient sur le tube Baby
Shark, a récolté 767 millions de vues. Il a été estimé que les Radzinskayas avaient
touché 18 millions de dollars de YouTube entre le 1er juin 2018 et le 1er juin 2019.
Les sept chaînes associées à Nastya totalisent plus de 107 millions d’abonnés et ont
gagné plus de 42 milliards de vues !
Selon Forbes, le top 10 s’établit ainsi :
❶ Ryan Kaji
Revenu perçu en 2019 : 26 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 23 millions.
Âgé de 8 ans à la fin 2009, ce jeune youtubeur a pour tâche essentielle d’ouvrir
des cadeaux et d’apporter ses commentaires.
❷ Dude Perfect
Revenu perçu en 2019 : 20 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 23 millions.
Cette chaîne est gérée par cinq amis âgés de la trentaine qui s’adonnent à toutes
sortes d’exploits et tentent de battre des records mondiaux.
❸ Nastya
Revenu perçu en 2019 : 18 millions de dollars.
Nombre d’abonnés cumulés : 107 millions.
❹ Rhett & Link
Revenu perçu en 2019 : 17,5 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 4,9 millions.
Dans leur show matinal, ces deux garçons bien déjantés se livrent à diverses
facéties, notamment la dégustation de plats du matin.
❺ Jeffree Star
Revenu perçu en 2019 : 17 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 18 millions.
La particularité de Jeffree Star est d’être un youtubeur beauté, qui prend plaisir
à apparaître sous une allure féminine. Son humour et son audace ont bâti sa
popularité.
❻ Preston
Revenu perçu en 2019 : 14 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 13 millions.
Preston a construit sa popularité en s’essayant à des jeux comme Call of Duty
ou Minecraft, mais aussi sur les farces qu’il invente.
❼ PewDiePie
Revenu sur 2019 : 13 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 104 millions.
L’un des pionniers de YouTube et longtemps numéro un du lot.
❽ Markiplier
Revenu perçu en 2019 : 13 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 25,7 millions.
Principalement connu comme youtubeur jeu vidéo, Markiplier se distingue par
des clips souvent hilarants.
❾ DanTDM
Revenu perçu en 2019 : 12 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 23 millions.
Youtubeur jeux vidéo principalement connu pour ses clips sur Minecraft et
Fortnite. Il s’astreint à poster une vidéo par jour.
❿ VanossGaming
Revenu perçu en 2019 : 11,5 millions de dollars.
Nombre d’abonnés : 25 millions.
Un autre youtubeur jeux vidéo qui intervient principalement sur les jeux GTA et
Minecraft.

Les revenus de quelques youtubeurs


français
Pour ce qui est de la France, dans la plupart des cas, il faut se contenter d’estimations
car ni YouTube France ni les youtubeurs ne souhaitent révéler l’ampleur de leurs
gains. Parmi ces estimations :
• En mai 2018, un reportage de l’émission Envoyé spécial a évalué à plus de
100 000 euros le revenu mensuel de Sophie, la mère des youtubeurs
Swan & Neo.
• Dans ce même reportage, il a été estimé que la chaîne Studio Bubble Tea qui
met en scène les enfants Kalys et Athena rapportait un revenu estimé
entre 10 000 et 50 000 euros par mois à leur père Michel, lequel a eu ce
commentaire : « C’est une bonne fourchette. » L’émission en a conclu qu’il
avait alors déjà gagné près de 1 million d’euros grâce à YouTube.
• Le 2 septembre 2018, Alexandre Calvez a posté une vidéo « Combien j’ai
gagné avec 100 M de vues sur YouTube » où il a donné plusieurs exemples
concrets. Ainsi, en janvier 2018, il a obtenu 1,7 million de vues et gagné
environ 1 050 dollars. Pourtant, en décembre 2017, il n’avait eu
que 780 500 vues et avait gagné davantage, soit 1 088 dollars. Conclusion : la
période de diffusion influe sur les recettes. Calvez a également expliqué que,
pour les 100 millions de vues qu’il avait récoltées, il avait gagné
environ 80 000 euros. Et d’en conclure que le revenu serait en moyenne
de 80 cents pour 1 000 vues.
• Il semble par ailleurs que le thème de la vidéo (et donc le public touché) influe
sur le niveau de rémunération. En 2019, la youtubeuse Natoo s’est confiée sur la
question. En dévoilant sa page YouTube Analytics, elle a fait apparaître qu’une
vidéo avec 885 000 vues lui avait rapporté environ 2 212 euros en un mois.

Comment YouTube rémunère les


youtubeurs
Si l’on en croit le youtubeur Alexandre Calvez, la rémunération est partagée ainsi :
• 49 % pour YouTube ;
• 51 % pour le créateur.
Si le youtubeur est affilié à un network ou réseau multichaîne (voir plus loin dans ce
chapitre), celui-ci perçoit un pourcentage du revenu, soit environ 30 % du montant
alloué au youtubeur.

Comment monétiser une chaîne ?


Pour qu’une chaîne puisse devenir « monétisable », plusieurs conditions doivent être
remplies :
• avoir montré, par ce que l’on a pu poster sur sa chaîne, que l’on respecte les
règles générales de YouTube : pas de contenu haineux ou choquant, pas de
violation des droits d’auteurs, etc.
• avoir obtenu plus de 4 000 heures de visionnage sur des vidéos publiques
durant les douze derniers mois ;
• compter au moins 1 000 abonnés ;
• disposer d’un compte AdSense.

AdSense
AdSense est la régie publicitaire créée par Google.
À l’origine, ce système publicitaire affichait des annonces uniquement sur le
Web. Lorsqu’un internaute tape une requête, certains sites sont affichés au
sommet des résultats, et sont désignés comme « Annonce ». Nous avons là des
publicités gérées avec AdSense.
À la suite de l’intégration de YouTube à Google à la fin 2006, le programme
AdSense a été adapté à ce service de vidéo. Il se manifeste par l’affichage d’une
séquence publicitaire, avant, pendant ou à la fin d’une vidéo, ou encore par
une bannière qui vient se superposer à la vidéo.
YouTube sélectionne des publicités en relation avec la vidéo qui est jouée mais
aussi en tant compte des centres d’intérêt du spectateur. Il est possible de
créer un compte AdSense à partir de cette adresse :
https://www.google.com/intl/fr_fr/adsense/start/.
Le compte AdSense, tout comme le compte YouTube, est lié à son adresse
Gmail.

Adhérer au Programme Partenaires


YouTube
Si les conditions indiquées dans la section précédente sont remplies, vous pouvez
demander à adhérer au Programme Partenaire YouTube.
• Depuis YouTube Studio, dans le menu de gauche, cliquez sur Monétisation.
• Si votre chaîne n’a pas encore atteint les seuils d’éligibilité, (comme dans le
cas de la Figure 14.1) cliquez sur M’avertir lorsque je suis éligible. Si votre
chaîne a atteint les seuils d’éligibilité, cliquez sur Démarrer dans la fiche
« Consultez les conditions d’utilisation du Programme Partenaire ».
• Les conditions sont affichées. Vous vous engagez à ne pas cliquer sur des
panneaux publicitaires affichés sur vos vidéos en vue d’augmenter vos revenus
publicitaires. Vous indiquez vouloir vous conformer à la loi en matière de droits
d’auteur, etc. Après avoir lu les conditions, signez-les. Le mot Terminé
apparaît alors sur fond vert.
À présent, vous pouvez activer la monétisation sur les nouvelles vidéos comme sur
celles existantes.

Figure 14.1 Si une chaîne n’a pas encore rempli les conditions nécessaires à la monétisation, il est
possible de demander à YouTube d’avertir son propriétaire dès lors que ce seuil sera atteint.

La possibilité de monétiser vos vidéos peut être refusée si, après examen de votre
chaîne, YouTube estime qu’il y a eu infraction à sa réglementation. Cette sanction
peut également intervenir sur une chaîne qui a été monétisée si des manquements aux
règles sont détectés.

Monétiser une nouvelle vidéo


À présent, pour chaque nouvelle vidéo que vous chargez dans YouTube, dès le
deuxième panneau, vous avez la possibilité d’activer la monétisation (voir
Figure 14.2).
Figure 14.2 Une fois qu’une chaîne est « monétisable », YouTube propose de monétiser chaque
nouvelle vidéo mise en ligne.

Vous pouvez choisir parmi quatre types d’annonces :


• Display : ce format ne concerne que les ordinateurs. L’annonce apparaît dans
la partie droite de l’écran et en première position des suggestions.
• Annonce en superposition : là encore, seuls les ordinateurs sont concernés par
cette option. Un bandeau s’affiche par-dessus la vidéo. Certains internautes sont
réfractaires à ce type d’annonce et vous pouvez choisir de ne pas l’activer. Ici
comme ailleurs, il s’agit de savoir si vous souhaitez privilégier la fidélité des
spectateurs ou le revenu immédiat de la chaîne.
• Fiches sponsorisées : une fiche commerciale est brièvement affichée dans la
partie droite de l’écran.
• Annonce vidéo désactivable : il s’agit d’une annonce que l’internaute est
autorisé à abréger. Dans ce cas, il n’en voit que quelques secondes.
• Annonce vidéo non désactivable : le spectateur est obligé de regarder ce type
d’annonce en entier avant de voir votre vidéo. Si la vidéo publicitaire est
longue, le risque du zapping peut exister et, dans ce cas, il ne regardera pas
votre clip. Là encore, il vaut parfois mieux ne pas activer cette option.
Notez qu’il est possible de spécifier une fois pour toutes quels sont les formats que
vous souhaitez activer par défaut pour les nouvelles vidéos en choisissant, dans le
menu vertical sur la gauche, Paramètres, puis Paramètres de mise en ligne par
défaut et, enfin, Monétisation.
Monétiser une vidéo existante
Quid des vidéos existantes ? L’état de monétisation apparaît dans la liste de la
rubrique Vidéos – il s’agit de la troisième colonne. Vous pouvez modifier le statut de
monétisation d’une vidéo particulière en cliquant sur le symbole $ qui apparaît dans
la colonne Vidéo (voir Figure 14.3).

Figure 14.3 Depuis YouTube Studio, il est possible d’enclencher la monétisation sur des vidéos
déjà en ligne.

Si votre chaîne propose déjà de nombreuses vidéos, vous pouvez les monétiser en
cliquant sur le carré situé à gauche et au-dessus de la liste des vidéos, afin de toutes
les sélectionner, et en choisissant Modifier puis Monétiser (voir Figure 14.4).

Figure 14.4 Il est également possible de modifier le statut de Monétisation de plusieurs vidéos à
la fois.

Gains et règlements
Vous pouvez connaître à tout moment le montant accumulé par vos vidéos via le
menu Analytics de YouTube Studio. Par défaut, YouTube affiche ce revenu sur les
vingt-huit derniers jours mais vous pouvez changer la période de référence comme
nous l’avons vu au Chapitre 9.
Google ne vous rémunère qu’à partir du moment où vous avez gagné au moins
70 euros.
Une fois ce seuil sera atteint, allez dans votre compte AdSense afin de demander à
obtenir le versement dû. Google vous demandera peut-être d’indiquer un moyen de
paiement.

Les droits d’auteur


Durant de nombreuses années, YouTube a été critiqué par les maisons de production
musicale ou vidéo en raison d’un certain laxisme qui était constaté en regard du droit
d’auteur.

Figure 14.5 Bien que le droit de courte citation soit reconnu par le droit français, cette vidéo qui
contient un extrait de 22 secondes d’une chanson d’Elvis Presley a été jugée inéligible à la
monétisation.

Et puis Google a changé de politique et mis en place une technologie appelée


Content-ID qui traque la moindre reproduction considérée comme illégale d’une
musique ou d’un film.
Lorsqu’un tel extrait est détecté, YouTube peut décider de rendre une vidéo inéligible
à la monétisation. Vous en êtes notamment informé par une mention dans la colonne
Restrictions dans la liste de vos vidéos. En cliquant sur la réclamation, vous pouvez
en apprendre davantage à son propos (voir Figure 14.5).
Il est possible d’adresser une contestation que YouTube relaie à l’éditeur ou au
propriétaire des droits, afin de faire valoir qu’en France, l’article L122-5 du Code de
la propriété intellectuelle autorise un droit de courte citation. Dans la pratique, aucune
des réclamations effectuées par l’auteur en de tels cas n’a abouti. Il semblerait donc
que ce soit peine perdue.
Une solution peut consister à obtenir une autorisation d’usage officiel. Toutefois, si le
litige concerne une musique, l’éditeur de celle-ci peut exiger une rémunération
parfois importante pour l’usage de sa mélodie.
Voyons aussi le côté positif de ce système. Dans la mesure où vous créez un contenu
original, celui-ci est protégé de facto par l’antériorité de votre mise en ligne. Si
nécessaire, vous pourrez demander de l’aide à YouTube pour faire supprimer une
copie illicite d’un de vos contenus.
Dans certains cas de figure, l’éditeur autorise la monétisation de votre vidéo, mais
propose que les revenus soient partagés avec lui, comme dans l’exemple de la
Figure 14.6.

Figure 14.6 Dans certains cas, l’éditeur vous autorise à utiliser une musique déjà existante et pose
comme seule condition que les revenus issus de sa diffusion seront partagés entre lui-même et
vous-même.

S’il est un point important dans chacune de ces réclamations, c’est la rubrique Impact
sur la chaîne. YouTube détermine ici si l’infraction est majeure ou mineure.
Un ayant droit peut s’opposer à la diffusion publique de votre vidéo. Là encore, vous
pouvez contacter Content-ID afin de leur apporter les preuves de votre bonne foi.
YouTube transfère alors votre notification de contestation à la personne qui est à
l’origine de la réclamation. La vidéo est parfois réactivée dans un bref délai.
Bien évidemment, si un trop grand nombre d’infractions majeures étaient constatées,
YouTube pourrait retirer l’accès à la monétisation ou même supprimer une chaîne.

Autorisation préalable
Avant d’utiliser des extraits de films ou de chansons dans une vidéo, il peut
être bon de demander une autorisation préalable au propriétaire du contenu.
Assez souvent, s’il s’agit d’une action promotionnelle, la production va donner
son feu vert. Un exemple : vous chroniquez un film qui vient tout juste de sortir
et diffusez quelques extraits dans votre vidéo.
Dans tous les cas de figure, il est essentiel de citer ses sources dans le
générique de fin de votre vidéo. Si vous avez obtenu un droit d’usage, là
encore, le mieux est de l’indiquer explicitement. Par exemple : « Crédits
musique : (auteur/compositeur). Avec l’aimable autorisation de (maison de
disque ou éditeur) ».

Que peut-on utiliser gratuitement sans


autorisation ?
Certaines vidéos sont diffusées sous la licence Creative Commons. Si c’est le cas,
leur auteur donne explicitement l’autorisation de les réutiliser dans un certain
contexte. Le type d’usage autorisé est généralement indiqué. Vous pouvez trouver
plus d’informations à ce sujet sur le site http://creativecommons.fr.
Si vous cherchez une musique ou un bruitage libre de droits pour illustrer l’une de
vos vidéos, sachez que YouTube Studio intègre un service baptisé la Bibliothèque
audio. Vous y trouverez des milliers de musiques, chansons, bruitages, effets
spéciaux librement mis à la disposition de tous par leurs créateurs.
Figure 14.7 Si une vidéo porte la licence Creative Commons, vous êtes libre d’utiliser son contenu
dans un nouveau montage.

Par ailleurs, certaines séquences vidéo tombées dans le domaine public sont
accessibles sur le site Internet Archive. Ainsi, en Europe, les enregistrements datant
de plus de cinquante ans échappent théoriquement à la propriété de leurs producteurs
d’origine. Pourtant, même dans ce contexte, il est préférable d’obtenir un
consentement de son éditeur car celui-ci peut faire valoir un « droit moral » s’il
estime que l’image du chanteur est affectée par un usage de son œuvre. Le plus sûr
est toujours de se renseigner avant de reproduire intégralement une œuvre.

Les réseaux multichaînes


Un certain nombre de youtubeurs sont affiliés à des réseaux multichaînes,
communément appelés aussi MCN networks (Multi-Channel Networks). Ils
représentent l’équivalent des agents de comédiens ou autres artistes.
Quelques exemples :
• Norman, Squeezie et Cyprien sont chez Mixicom (racheté en 2015 par
Webedia).
• Clara Channel et EnjoyPhoenix sont chez Rose Carpet.
• Golden Moustache est chez Digital Talent (M6).
• Natoo, La Ferme Jérôme, Kemar et Mister V figurent parmi les chaînes
hébergées par Studio Bagel (Canal +).
Dès lors que votre chaîne acquerra une certaine notoriété et passera un certain niveau
de revenus, vous pourrez être tenté de rejoindre un MCN. Il importe de savoir qu’ils
prélèvent entre 10 et 30 % des revenus du youtubeur.
Quels sont les types de services qu’offre un MCN ?
• des moyens techniques (caméra, prise de son, etc.) ;
• des lieux de tournage ;
• des opportunités de partenariat avec des marques ;
• un conseil juridique ;
• la négociation de droits d’auteur ;
• etc.

Revenus tirés de la présentation d’un


produit
Pour les annonceurs, l’impact de certains youtubeurs est flagrant. En 2017, la marque
Carambar a jugé opportun de faire intervenir trois youtubeurs stars dans une publicité.
Et à en croire la directrice du marketing, les ventes ont progressé de 11 % suite à cette
promotion. De même, des grandes marques telles que Lego ou Danone ont proposé
des centaines de milliers d’euros pour travailler avec Nastya, la fillette russe évoquée
en début de chapitre.
On peut toutefois s’interroger sur la sincérité d’un youtubeur dès lors qu’il présente
un produit pour lequel il y a eu rémunération. Selon l’ARPP (Autorité de régulation
professionnelle de la publicité), les youtubeurs se doivent d’annoncer la nature de la
collaboration dès le début de leur vidéo.
Stéphane Martin, qui dirige l’ARPP, distingue trois types de collaborations possibles
sur YouTube :
• L’influenceur reçoit un cadeau d’une marque et le montre gratuitement.
• Il reçoit une invitation dans un parc d’attractions ou un hôtel et s’y montre là
encore gratuitement.
• La marque paie l’influenceur pour montrer son produit. C’est ce que l’on
appelle le sponsoring.
Pour éviter toute ambiguïté, le mieux est donc d’annoncer la couleur dans la vidéo.
Les débouchés que peut apporter
YouTube
Il existe un autre point qu’il est utile de prendre en compte. À de nombreuses reprises,
YouTube a révélé des talents qui ont par la suite fait carrière dans d’autres domaines.
En ce sens, disposer d’une chaîne peut être un bon moyen de se faire connaître sans
avoir à suivre la filière classique.
PewDiePie a su capitaliser sur son nom pour mettre en avant d’autres produits. Ainsi,
il a sorti un livre de pseudo-philosophie qui a été numéro un des ventes aux États-
Unis en 2015. Il a également produit plusieurs jeux vidéo pour les plates-formes
mobiles, qui ont connu un franc succès.
Grâce à la popularité de ses vidéos, Squeezie a été engagé pour faire des voix dans le
dessin animé Ratchet et Clank, ou encore de Kyle la mouette dans la version française
de Bob l’éponge. Il a par ailleurs produit plusieurs clips musicaux, en association
avec l’auteur-compositeur Maxenss.
Suite au succès de ses vidéos sur l’actualité, Hugo Travers s’est vu offrir de participer
à des médias tels que Europe 1, LCI et France 2 (où il a notamment réalisé une
interview fameuse de Marine Le Pen).
La youtubeuse Natoo a doublé des voix dans plusieurs films d’animation dont Bob
l‘éponge, le film : Un héros sort de l’eau et Lego Batman, le film. Elle a aussi lancé
une ligne de bijoux en 2016 et publié un livre se moquant de la presse féminine,
Icônne, qui s’est vendu à plus de 160 000 exemplaires.
Pour ce qui est de Nastya, ses parents ont développé une ligne de jouets, fait publier
un livre et un jeu pour smartphone.
Les cinq membres de Dude Perfect ont été approchés par la chaîne de télévision
Nickelodeon pour laquelle ils ont réalisé un show télévisé : The Dude Perfect Show.

Comment déclarer les revenus issus de


YouTube ?
La loi française stipule qu’il faut informer l’État de tout argent perçu. Et tout argent
gagné régulièrement suppose d’avoir un « statut professionnel ».
Pour déclarer les revenus issus de YouTube, le statut le plus simple à adopter est celui
d’auto-entrepreneur. Il ne nécessite pas de tenir une comptabilité ni de fournir des
documents relatifs aux montants perçus – la procédure a été simplifiée au maximum.
L’inscription est rapide et peut être effectuée depuis l’adresse :
https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html
Il est possible de conserver le statut d’auto-entrepreneur aussi longtemps que son
revenu annuel ne dépasse pas le montant 72 500 euros (sur une année allant du 1er
janvier au 31 décembre). Si vous optez pour le « versement libératoire », vos
cotisations intègrent le calcul de l’impôt. Le montant reversé à l’État correspond alors
à 24,30 % de votre revenu.
Si votre chaîne remporte un succès immense, ou bien si vous intégrez d’autres
revenus dans ce que vous déclarez en tant qu‘auto-entrepreneur et dépassez la limite
des 72 500 euros, il sera nécessaire de changer de statut, en clair de créer une société,
ce qui risque d’impliquer un suivi administratif beaucoup plus important.
Voyons le côté positif de la chose : si vous avez atteint un tel revenu annuel, vous
pourrez aisément vous offrir les services d’un comptable qui saura gérer ces aspects
administratifs.
Avant tout, cela signifierait que vous êtes devenu un youtubeur populaire, avec des
fans qui guettent l’arrivée de votre prochaine vidéo.
Vivre de ses créations, n’est-ce pas une position appréciable ?
Partie 6
Les dix commandements
DANS CE CHAPITRE
Soigner le son

Minimiser l’impact des trolls

Ne pas afficher les abonnés sur une chaîne trop jeune

Indiquer des mots-clés dans le nom du fichier

Éviter les décors distrayants

Créer des playlists

Partager un extrait d’un direct sur les réseaux sociaux

Autoriser l’intégration de sa vidéo

Trouver des idé es sur Google Trends

Élaborer un modèle de production de vidéo

Chapitre 15
Dix conseils de pros
Soigner le son
À choisir, il est préférable de soigner la qualité du son que celle de l’image. Si vous
allez sur YouTube pour chercher une information précise, vous pourrez probablement
tolérer une image de qualité moyenne, parfois même une simple photographie si tant
est que le contenu vous captive. En revanche, si le son est un peu sourd, si des bruits
de fond disgracieux ou inopportuns vous perturbent (porte qui claque,
éternuement…), il est probable que vous alliez chercher votre bonheur ailleurs.
Évidemment, le mieux est de créer de belles vidéos, et c’est devenu assez aisé avec
les smartphones récents, et de placer les lumières de manière appropriée (voir
Chapitre 14). Toutefois, il faut apporter un soin tout particulier à la qualité du son.
Donc, l’un des premiers achats à effectuer est celui d’un bon microphone.

Minimiser l’impact des trolls


Lorsque l’on gère une chaîne, il peut arriver que l’on tombe sur des individus haineux
qui peuvent prendre plaisir à démolir votre travail. Il vaut mieux savoir qu’ils existent
et qu’ils séviront tôt ou tard. Ainsi, le jour où ils se manifestent sur l’une de vos
vidéos, la surprise n’est pas au rendez-vous.
Il est toutefois possible de limiter leur impact de deux façons :
• Dans YouTube Studio, sélectionnez Paramètres, puis Communauté.
• Dans l’onglet Filtre Automatisé, vous pouvez indiquer certains noms de trolls
dans la section Utilisateurs masqués. Ces individus ne pourront pas intervenir
lors d’une vidéo en direct.
• Dans l’onglet Mots bloqués, vous pouvez indiquer des expressions telles que
« C’est nul » ou « C nul »… Tout commentaire contenant de tels termes ne sera
pas affiché : vous pourrez les examiner avant publication. Dans le cas d’un chat
sur une vidéo en direct, ils seront bloqués.

Ne pas afficher les abonnés sur une


chaîne trop jeune
Si un spectateur arrive sur la vidéo d’une chaîne qui compte fort peu d’abonnés, il
pourra être tenté de partir. Il est donc conseillé de ne pas faire apparaître ce nombre
d’abonnés aussi longtemps que vous n’avez pas atteint un certain niveau, par
exemple, 5 000 abonnés.
Pour ce faire :
❶ Dans YouTube Studio, sélectionnez Paramètres.
❷ Dans l’option Chaîne, choisissez Paramètres avancés.
❸ Défilez le contenu de ce panneau jusqu’à faire apparaître Nombre d’abonnés.
❹ Décochez la case Afficher le nombre d’abonnés à ma chaîne.

Indiquer des mots-clés dans le nom du


fichier
Pour YouTube, chaque « signal » compte. Il en existe un fort simple que l’on ne doit
pas négliger : pensez à renommer le fichier de votre vidéo en indiquant la mention
explicite de la requête que vous ciblez.
Quelques exemples :
• quelles-sont-les-vertues-de-l-ortie.mp4
• comment-obtenir-vos-mille-premiers-abonnes.mp4
• deboucher-un-tuyau.mp4
Il est préférable de séparer les mots par des tirets plutôt que par des blancs (espace).
Cette approche a un autre avantage : il vous sera plus facile de savoir à quoi
correspond une vidéo particulière de votre disque dur.

Éviter les décors distrayants


Il importe de placer le sujet de la vidéo – que ce soit vous-même ou celui que vous
filmez – dans un décor agréable à regarder mais qui ne soit pas distrayant. Certains
vont jusqu’à choisir de se placer devant un écran blanc en arrière-plan. À choisir,
cette approche est préférable à celle d’un décor qui attire l’attention. Les objets
derrière le sujet ne devront pas être trop larges ni présenter de lignes ou de couleurs
qui se trouvent sur le même angle vertical ou horizontal que le sujet.
Par ailleurs, il est bon que le décor soit homogène et, donc, qu’un même style de
mobilier ou de motifs soit présent en arrière-plan.

Partager un extrait d’un direct sur les


réseaux sociaux
Dans un direct, les premières minutes sont parfois peu intéressantes. Il a pu s’écouler
plusieurs minutes avant que le nombre de participants prévus soit suffisamment élevé
et que vous commenciez de façon effective votre exposé.
Comment faire pour qu’un internaute puisse arriver directement au début effectif de
votre direct, par exemple 5 minutes 51 après le démarrage ? En partageant la vidéo de
façon qu’elle démarre plus tard. Voici comment faire.
❶ Jouez la vidéo sur YouTube et tâchez de repérer le point à partir duquel votre
prestation démarre de façon effective.
❷ Cliquez sur Partager.
❸ Cochez la case Démarrer. Ajustez si nécessaire le moment exact souhaité
(voir Figure 15.1).
❹ Cliquez sur Copier.
YouTube vous propose alors un lien de partage prenant en compte le point de
démarrage souhaité.

Figure 15.1 Partage d’une vidéo avec un point de démarrage à 5 minutes 51 secondes.

Créer des playlists


Même si vos vidéos traitent d’un thème principal, elles abordent probablement des
thèmes secondaires. Par exemple, si une chaîne concerne les jeux vidéo, certains clips
seront consacrés à Fortnite, d’autres à Minecraft, d’autres à World of Warcraft…
Pour mieux les distinguer, vous pouvez définir des playlists spécifiques à chacun de
ces sujets.
Figure 15.2 Dans une playlist, vous pouvez inclure des vidéos de votre chaîne, mais aussi des
vidéos de chaînes d’autres youtubeurs.

Vos vidéos seront généralement accessibles en tant que telles sur YouTube, mais
aussi au sein de playlists. Il est en effet fréquent que YouTube affiche celles-ci à part.
Voici la marche à suivre pour créer une playlist :
❶ Dans le menu vertical de YouTube Studio, sélectionnez Playlists.
❷ Cliquez sur Nouvelle Playlist.
❸ Donnez-lui un titre puis cliquez sur Créer.
❹ Déroulez un menu d’options à partir de… et choisissez Ajouter des vidéos.
❺ Activez l’onglet Vos vidéos YouTube et choisissez certaines de vos vidéos.
❻ Sélectionnez une ou plusieurs vidéos puis cliquez sur Ajouter des vidéos.
❼ Si vous souhaitez déplacer l’une des vidéos dans la séquence, cliquez sur…
puis sur Placer en première position/Placer en première position. Il sera
parfois nécessaire de jongler un peu pour placer une vidéo à l’emplacement
exact désiré.
❽ Si vous souhaitez que l’une des vidéos serve de miniature pour la playlist,
déroulez son menu à partir de… et choisissez Définir comme miniature de la
playlist.
Notons qu’il est possible d’inclure dans votre playlist des vidéos externes à votre
chaîne – créées par d’autres youtubeurs –, ce qui peut aider à créer un programme au
contenu riche que d’autres auront envie de partager (le lien de partage est accessible
depuis la flèche).

Autoriser l’intégration de sa vidéo


Si des internautes intègrent l’une de vos vidéos sur leurs blogs, sites Web ou autres
plates-formes, l’impact sera excellent auprès de YouTube. Toutefois, il faut pour cela
que vous ayez autorisé une telle intégration.
Dans YouTube Studio, sélectionnez l’une de vos vidéos et, dans Plus d’options,
vérifiez que la case Autoriser l’intégration est bien cochée.
Quand une vidéo est ainsi intégrée, elle est jouée directement depuis une page
externe, et non pas seulement depuis YouTube.

Trouver des idées sur Google Trends


Si vous manquez d’inspiration sur le thème de votre chaîne, n’hésitez pas à consulter
Google Trends :
https://trends.google.fr/trends/?geo=FR
Cet outil vous indique à partir d’un mot-clé principal quelles sont les requêtes les plus
tapées par les internautes récemment. Par défaut, vous obtenez les requêtes le plus
souvent demandées en France sur les douze derniers mois.

Élaborer un modèle de production de


vidéo
Si vous souhaitez produire un grand nombre de vidéos, notamment plusieurs par
semaine, il est conseillé de prédéfinir un setup.
Plusieurs grands youtubeurs installent donc un décor, un éclairage, un équipement de
prise de son prédéfini. Ils n’ont plus qu’à s’installer et à filmer. Et pour que le
montage soit plus aisé, certains suivent un modèle prédéfini : introduction, générique
(qu’ils n’ont plus qu’à recopier et adapter), corps de la vidéo, générique de fin.
Un tel modèle peut faciliter la production en masse de vidéos. De temps à autre, vous
pourrez modifier ce canevas afin de faire évoluer la chaîne, mais ce setup prédéfini va
faciliter la production.
DANS CE CHAPITRE
PewDiePie

Cyprien

Squeezie

EnjoyPhoenix

Norman

Natoo

Fabien Olicard

Axolot

Rémi Gaillard

Amixem

Chapitre 16
Dix youtubeurs à succès
oici dix youtubeurs qui ont percé à grande échelle. Le premier est américain et a
longtemps été le modèle à suivre. Les neuf autres sont français. Les chiffres en termes
V d’abonnés sont ceux de la fin mai 2020.

PewDiePie
Il s’appelle Felix Arvid Ulf Kjellberg mais ce garçon suédois est plus connu sous le
nom de PewDiePie. Son titre de gloire ? Il est rapidement devenu le youtubeur le plus
populaire au monde. Il a accumulé davantage de vues que des stars comme Rihanna,
Adele ou Lady Gaga.
C’est le 2 octobre 2010 que PewDiePie a posté sa première vidéo. Il était alors
étudiant en économie à l’École polytechnique Chalmers. Il s’agit d’une vidéo de
2 minutes 4 secondes intitulée Minecraft Multiplayer Fun dans laquelle, sur des
images de ce jeu, nous l’entendons s’esclaffer tandis qu’il joue avec d’autres
internautes, s’amusant mutuellement à manipuler des éléments du décor, et compléter
l’édification d’un monument. En 2020, ce petit clip sans prétention a déjà dépassé
les 13 millions de vues.
Au début de l’année 2011, le garçon suédois décide d’abandonner ses études et de se
consacrer à sa chaîne YouTube – au grand regret de ses parents qui lui coupent les
vivres ! Il s’envole pour l’Italie avec sa petite amie et c’est de là qu’il va développer
sa chaîne.
En septembre 2011, Kjellberg lance une initiative, « Friday’s with PewDiePie », et
décide d’interagir davantage avec ses fans. Il accélère la création et la diffusion de
contenu en capitalisant sur plusieurs points :
• la popularité naissante des jeux vidéo en mode let’s play (démonstration en live
de lui-même en train de jouer), une tendance qu’il a contribué à créer ;
• l’attrait pour des thèmes d’actualité, comme les séries télévisées en vogue ;
• un sens de l’humour et du divertissement prononcé ;
• une attitude excentrique et un style débridé appréciés par ceux de sa
génération ;
• une indépendance appréciée de ses fans – il va parfois recommander des jeux
indépendants et fortement aider à leur décollage.
Le premier million d’abonnés est atteint en juillet 2012. En janvier 2013, PewDiePie
peut s’enorgueillir d’avoir dépassé le milliard de vues.
À partir de là, les statistiques s’envolent :
• En août 2013, PewDiePie devient la chaîne YouTube avec le plus d’abonnés au
monde et celle qui a la croissance la plus rapide. Elle passe de 3,5 millions
d’abonnés à un peu moins de 19 millions à la fin de l’année.
• En septembre 2014, elle devient la première chaîne à avoir dépassé les
10 milliards de vues. Son revenu annuel s’élève à 7,4 millions de dollars.
• En octobre 2015, la chaîne compte plus de 40 millions d’abonnés.
• En 2016, PewDiePie est identifié comme le youtubeur avec le plus fort revenu
annuel : plus de 15 millions de dollars engrangés sur l’année. Étant donné son
approche débridée, à plusieurs reprises, il a été accusé de racisme ou de
sexisme. Chaque fois, il a réussi à se sortir de ces divers dérapages.
• C’est le 5 octobre 2018 que PewDiePie a posté la vidéo qui a obtenu le plus
gros succès de sa chaîne : un clip musical intitulé Bitch Lasagna et qui a
dépassé les 230 millions de vues.
• En novembre 2019, la chaîne totalise 24 milliards de vues. Avec plus de 102
millions d’abonnés, elle a longtemps été numéro un dans le monde. Elle a
depuis été devancée par une chaîne indienne, T-Series. Durant de nombreux
mois, PewDiePie a mobilisé ses fans, afin de pouvoir rester le leader, un
challenge que de nombreux médias ont relayé de par le monde. Un avion tirant
une banderole avec l’inscription « Abonnez-vous à PewDiePie » a même
survolé New York. En août 2019, PewDiePie est ainsi devenu le premier
youtubeur individuel à passer la barre des 100 millions d’abonnés. Et puis,
après avoir été dépassé plusieurs fois par T-Series, PewDiePie a abandonné le
défi.
Le lundi 16 décembre 2019, PewDiePie a pourtant annoncé qu’il allait se mettre en
retrait de YouTube, pour une certaine durée. Et le 15 janvier, il a posté une vidéo
d’adieu, tout du moins annonçant qu’il prenait un break d’une durée indéterminée.

Cyprien
Cyprien a longtemps été le numéro un de YouTube, avant d’être rattrapé par Squeezie
à la mi-2019. Son créneau principal est l’humour. Il a notamment un don, celui de se
moquer, à travers son personnage, de certaines caractéristiques de ceux de sa
génération, ceux qui adorent la technologie ou les mangas, ceux qui ont monté une
start-up, ceux qui postent des photos sur Snapchat ou Twitter… Certaines de ses
vidéos peuvent être difficiles à suivre car il aime parfois les émailler d’expressions
« jeunes », que d’autres peuvent avoir du mal à décoder.
Cyprien s’est notamment distingué par l’une des vidéos humoristiques les plus vues
sur YouTube : Technophobe (37 millions de vues). Un sketch dans lequel l’intéressé
découvre qu’il est devenu allergique aux objets technologiques ; dès qu’il approche
d’une console de jeu, d’un smartphone ou même d’une simple souris, il ressent une
brûlure. Il devient peu à peu un paria, rejeté de ses potes, et en vient même à perdre
son job et se réfugie à la campagne, chez sa mamie. Il redécouvre alors les joies des
objets à l’ancienne : téléphone, livre, guitare, jouer aux cartes… Fort bien réalisé, le
clip totalise 17 millions de vues.
En réalité, Cyprien n’en était pas à son coup d’essai. Cela faisait plus d’une dizaine
d’années qu’il faisait parler de lui sur le Web comme sur des médias traditionnels. En
octobre 2011, après avoir été « clashé » par un rappeur du nom de Cortex, il avait
publié une vidéo en guise de réponse et, déjà à l’époque, celle-ci avait dépassé
les 40 millions de vues en six mois.
Cyprien est fort drôle mais il a aussi un côté « gendre idéal » et une approche à même
de séduire un très large public : il compte 13,6 millions d’abonnés.

Squeezie
Après une longue compétition avec Cyprien pour le titre de premier youtubeur
français en termes d’abonnés, Lucas Hauchard, alias Squeezie, a fini par l’emporter.
Il compte ainsi 14,5 millions d’abonnés.
Squeezie a démarré par des vidéos de gaming et a diversifié sa palette avec des séries
comme « Les défis de Squeezie, où ses prouesses ou revers dans des jeux vidéo sont
ponctués par des épreuves dans le monde réel.
Les vidéos de Squeezie sont extrêmement vivantes, fun, et son style est ultra-
décontracté. Tout comme Norman et Cyprien, il ne se prend pas au sérieux et son
public semble aimer cela.

EnjoyPhoenix
EnjoyPhoenix a été l’une des premières à aborder le créneau des conseils de beauté et
s’est imposée par sa sincérité et son naturel désarmant. En regardant ses vidéos, on
peut aisément comprendre que des centaines de milliers d’adolescentes l’aient
spontanément perçue comme une amie.
De son vrai nom Marie Lopez, EnjoyPhoenix a connu un énorme succès en librairie
(plus de 200 000 exemplaires écoulés de sa biographie #EnjoyMarie, parue en 2015).
En 2019, EnjoyPhoenix a fait parler d’elle en s’élevant contre les laboratoires
pharmaceutiques, davantage attirés par les profits que les réels soins. Elle s’est alors
prononcée en faveur des remèdes naturels et cette prise de position a déchaîné la
fureur de trolls sur Twitter. Elle avait déjà suscité la polémique quatre ans plus tôt
pour avoir recommandé un « masque à la canelle » qui n’avait pas réussi à toutes
celles qui l’avaient testé. Il n’empêche : son approche simple et directe ne peut que
séduire son public.

Norman
En France, Norman Thavaud a longtemps été mis en exergue comme l’exemple
typique du jeune homme ayant démarré sa carrière sur YouTube, ayant obtenu une
reconnaissance à grande échelle sans passer par les circuits traditionnels. Il a été l’un
des premiers à attirer des millions de fans sur sa chaîne et s’est imposé, en portant un
regard irrésistible sur son statut de jeune geek. L’un de ses atouts est son humour
incisif, mais ponctué par des séquences plus tendres dans lesquelles il fait passer de
beaux messages.
Plus récemment, Norman semble avoir pris ses distances envers le média qui l’a fait
connaître. Il est vrai qu’il a diversifié sa palette en devenant acteur, en faisant du
stand-up, notamment au Zénith, et plus récemment en devenant papa. On peut juste
déplorer qu’il ait pu avoir des propos peu sympathiques envers la plate-forme qui l’a
aidé à se faire connaître comme sur France Inter le 20 novembre 2019 : « On dit que
YouTube se rapproche de plus en plus de la télévision, dans ses contenus, mais avec
moins de budget. Donc, de la télé un peu low-cost. C’est vrai, pas dans mes contenus
personnellement, mais c’est une tendance générale. »
D’être moins présent sur YouTube a quelque peu fait baisser sa cote, mais il
conserve 12,1 millions d’abonnés (fin mai 2020).

Natoo
Son itinéraire est original : Natoo a d’abord officié dans les forces de l’ordre, en
2007, avant de créer sa chaîne YouTube en 2011. Dans ses vidéos, elle se moque
d’elle, avec une approche à même de toucher bien des gens, évoquant des situations
comme les premières rides, les appartements mal rangés ou bien encore en soulevant
des questions comme : pourquoi y-a-t-il si peu des femmes qui ont choisi le créneau
de l’humour sur YouTube ?
Cette autodérision a fait mouche : en décembre 2015, elle avait déjà dépassé les 2
millions d’abonnés. Natoo a également publié un livre, Icônne, avec l’apparence d’un
magazine et qui s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires.

Fabien Olicard
Olicard s’est distingué en proposant une chaîne sur un créneau inoccupé : les
prouesses mentales – tours de cartes, méthodes de mémorisation, tours de magie
décomposés…
Fabien Olicard nous invite également à décoder les aspects nonverbaux de la
communication : la position des mains, la distance des pieds, les mouvements de la
tête…
Les mystères auxquels il tente d’apporter des réponses et son approche ouverte lui ont
valu d’attirer 1,6 million d’abonnés, un public habituellement plus âgé que pour la
moyenne des youtubeurs.
Axolot
Si l’on aime la science, l’espace, la culture générale, alors nous avons là l’une des
meilleures chaînes pour ceux qui souhaitent élargir leurs connaissances sous une
forme plaisante.
De son vrai nom Patrick Baud, Axolot propose parfois des reportages insolites, mais
le plus souvent des exposés qui mettent en avant des faits qui sortent de l’ordinaire.
Un point appréciable : Axolot ne se sent pas obligé de faire de l’humour et cela
change de bien des chaînes où cette approche, pas toujours appropriée, paraît devenue
un passage obligé.

Rémi Gaillard
Rémi Gaillard est l’homme des défis, les plus stupides soient-ils. Rien ne l’arrête, la
moindre idée saugrenue est réalisée. Nous allons donc le voir rouler en mode Mario
Kart dans une rue normale, se déguiser en kangourou sautillant… Une autre fois, une
femme qui attend l’ascenseur découvre, lorsque la porte s’ouvre, qu’une fête disco a
lieu dans la cabine. Il faut le reconnaître : certaines séquences prêtent volontiers à
sourire.
L’approche de Rémi Gaillard est souvent « limite », mais son propos et son audace lui
ont fait gagner quelque 7 millions d’abonnés !

Amixem
Les pires objets tombés du ciel, les choses nulles qui rendent fou, les pires vidéos des
caméras de surveillance… Les vidéos d’Amixem proposent un bon moment de
détente, sur un ton loufoque qu’il tient sur une vingtaine de minutes.
Ses vidéos peuvent intéresser le youtubeur débutant par leur format qui est toujours le
même : Amixem en face caméra qui parle devant un microphone pour présenter le
sujet du jour. À partir de ce canevas, il insère les images nécessaires à soutenir son
propos.
Un seul reproche : il faut souvent bien du temps à Amixem avant d’entrer dans le vif
du sujet. Son approche a néanmoins séduit 6,41 millions d’abonnés !
DANS CE CHAPITRE
Videoline.info

Social Blade

Ubersuggest

Pixabay

5euros.com

Video Sound Cleaning Lab

Free Stock Music

Thematic

vidiQ et TubeBuddy

YouTube Creator Academy

Chapitre 17
Dix outils
Videoline.info
https://videonline.info/

Figure 17.1 Pour suivre l’actualité du matériel et des logiciels, Videonline.info est incontournable.

Le site incontournable de la vidéo, c’est celui-ci. Géré par Laurent Clause, ancien
rédacteur en chef de SVM Mac, c’est une caverne d’Ali Baba sur le sujet. Les
nouveaux matériels, les applications de montage, les accessoires se voient examinés,
disséqués, poussés dans leurs retranchements par un usager chevronné, qui n’a de
cesse de tester tout ce qui apparaît sur le marché, en premier lieu pour ses propres
besoins. Nous trouvons également ici des explications techniques, des comparatifs,
des conseils et aussi des tutoriels vidéo. Alors, s’il existe un site à visiter et revisiter,
c’est celui-ci.

Social Blade
https://socialblade.com/
Social Blade est un outil avancé de statistiques. À première vue, on pourrait penser
qu’il fait double emploi avec Youtube Analytics. Pourtant, il a plusieurs avantages.
Notamment, il ne traite pas que de YouTube, mais couvre d’autres plates-formes
telles qu’Instagram ou Twitter. Concernant YouTube, il propose un certain nombre de
classements intéressants, au-delà des vidéos les plus vues. Ainsi, vous pourrez
connaître les vidéos qui ont obtenu la meilleure note moyenne, ou encore les vidéos
les plus « pertinentes » (en anglais “relevant”) : Social Blade prend en compte
plusieurs facteurs combinés – nombre de vues, de commentaires, notes –, puis établit
un classement à partir de ces divers critères. Le résultat est souvent inattendu et peut
amener à « pousser » certaines vidéos que l’on aurait pu négliger.
À partir de vos performances récentes, Social Blade donne une estimation du nombre
de vues ou d’abonnés que vous pouvez escompter d’ici plusieurs mois ou années.

Ubersuggest
https://neilpatel.com/fr/ubersuggest/
Comment choisir le titre le plus adéquat pour une vidéo ? Et comment mesurer les
chances relatives de divers titres ? La solution s’appelle Ubersuggest. Vous tapez les
mots-clés en rapport avec le sujet de votre vidéo et vous obtenez une vue d’ensemble
des mots-clés couramment tapés sur Google.

Figure 17.2 Ubersuggest, un outil d’analyse des mots-clés couramment recherchés par les
internautes.

Deux colonnes devraient vous intéresser particulièrement : le volume de demandes


mensuelles et le SD, qui est le niveau de difficulté de classement. Le mieux est de
choisir des requêtes ayant un volume de recherche moyennement élevé, et une
difficulté qui n’est pas trop élevée. Sur la colonne de gauche, sélectionnez Idées de
mots-clés, afin d’en afficher un plus grand nombre, puis cliquez sur la mention En
relation. Vous devriez obtenir un certain nombre de requêtes de type longue traîne,
utilisables pour un titre de vidéo.
Vous le découvrirez à l’usage, Ubersuggest est une mine d’outils pour vos vidéos
comme pour votre site Web si vous en gérez un.
Pixabay
https://pixabay.com/fr/
Vous connaissez probablement Pixabay en tant que réservoir d’images libres de droit.
On ne sait pas toujours que ce site accueille également de nombreuses séquences
vidéo de qualité. Vous pouvez les télécharger et les insérer dans une de vos créations,
pour illustrer un passage, par exemple, une rue de New York, ou bien encore obtenir
un décor pour remplacer un fond vert devant lequel vous avez filmé votre sujet.
Pixabay n’existe que grâce aux contributions des internautes et, donc, il pourra être
bien d’y déposer quelques-unes de vos créations afin qu’elles puissent bénéficier à
d’autres créatifs.
Pensez à citer les auteurs des images utilisées, par exemple dans votre générique de
fin.

5euros.com
https://5euros.com/
Vous n’êtes pas forcément bon dans tous les aspects de la création d’une vidéo. Alors
pourquoi ne pas déléguer certaines tâches ? Sur 5euros.com, vous pouvez confier à
d’autres la réalisation de vos miniatures, d’une bannière pour votre chaîne, d’une
séquence d’introduction ou encore d’une voix off. Le prix de base est de 5 euros
(auquel il faut ajouter la TVA), il est donc fort abordable. Notons aussi qu’un grand
nombre des offres de services concernent la promotion de vos vidéos.

Video Sound Cleaning Lab


https://www.magix.com/fr/video/video-sound-cleaning-lab/
Vous rentrez d’un tournage et découvrez que des bruits de la rue, du vent, d’une
fontaine ou encore d’une climatisation ont rendu le son peu exploitable. Pas de
panique, le logiciel Video Sound Cleaning Lab peut vous sauver la mise. Il est en
mesure de supprimer les bruits parasites, d’améliorer les voix, la qualité sonore
générale, et ce de manière automatique. Ajoutez quelques retouches manuelles et
l’audio sera peut-être sauvé. Ce logiciel de Magix ne fonctionne que sous Windows et
coûte 49 euros, mais il est possible de le tester gratuitement durant un mois. Il existe
une version Mac appelée Magic Audio Cleaner Pro, mais elle est généralement jugée
de qualité inférieure à son pendant Windows.

Free Stock Music


https://www.free-stock-music.com/
Plus d’une vidéo gagne à être agrémentée d’un fond musical de qualité. Certains sites
tels que Free Stock Music proposent des musiques libres de droits et peuvent donc
compléter la bibliothèque proposée par YouTube si vous ne trouvez pas votre
bonheur. Un grand nombre des morceaux sont régis par la licence Creative
Commons. Il vous suffit d’indiquer les références indiquées par le créateur dans la
description de la vidéo et le tour est joué.

Thematic
http://hellothematic.com/
Thematic opère sur une base similaire à Free Stock Music avec pour nuance que ce
sont des artistes ayant un certain statut qui y contribuent en apportant certaines de
leurs musiques. Ces morceaux sont sélectionnés par l’équipe de Thematic et ont donc
une qualité prévisible. Qui plus est, ils sont classés par thèmes de vidéos : Sport,
Education, Gaming… Vous pouvez peaufiner la sélection : tempo, type de voix,
genre musical, instrumental ou chanté… Ces musiques peuvent être utilisées
librement à condition de citer très clairement leurs auteurs.

vidiQ et TubeBuddy
Ces deux extensions à Chrome et/ou Firefox ont été décrites dans le Chapitre 12.
Elles viennent enrichir les fonctions de Youtube et il est essentiel pour le youtubeur
d’utiliser l’une des deux. Elles vous aident à analyser chacune des vidéos, à noter
leurs forces et faiblesses, et à obtenir des suggestions pour les optimiser. Chaque
extension dispose d’une version gratuite qui peut suffire pour obtenir quelques
informations de base. Notre préférence pour ce qui est des outils disponibles dans la
version gratuite va à vidIQ.

YouTube Creator Academy


https://creatoracademy.youtube.com/page/home?hl=fr
Même si cet ouvrage contient l’essentiel des informations utiles à un youtubeur, il
peut être bon de temps à autre de suivre les recommandations de la Creator Academy.
Si vous avez lu ce livre dans le détail, vous aurez souvent l’impression de ne rien
apprendre de nouveau. Il reste que la vision de ces courtes vidéos peut rafraîchir la
mémoire et apporter certaines informations sous un angle nouveau.
DANS CE CHAPITRE
Soignez les miniatures de vos vidéos

Ayez un contenu en rapport avec la miniature et le titre

Concentrez-vous sur un thème essentiel

Choisissez une thématique qui vous passionne

Pratiquez une publication régulière

Interagissez avec votre communauté

N’utilisez jamais YouTube à des fins peu glorieuses

Faites régulièrement des directs

Ne succombez pas à la tentation de faire le buzz

Rapprochez-vous d’autres youtubeurs

Chapitre 18
Les dix commandements du
youtubeur
Soignez les miniatures de vos vidéos
C’est en regardant les miniatures affichées en réponse à l’une de leurs requêtes que
les internautes vont vouloir regarder votre clip. Il est donc bon de consacrer un certain
temps à créer une belle miniature, qui soit aisément lisible dans un petit format.
Selon le youtubeur à succès Squeezie, il serait judicieux de placer dans la miniature
votre visage, si possible en adoptant une expression qui attire l’attention. Ce n’est pas
forcément vrai pour tous les types de vidéos mais, en tout cas, lui-même applique ce
principe sur la majorité de ses miniatures.

Ayez un contenu en rapport avec la


miniature et le titre
Il pourrait sembler tentant d’attirer des internautes vers l’une de ses vidéos en
affichant une promesse forte sur la miniature et le titre de son clip. Par exemple :
« Comment gagner 1 000 abonnés en un jour ».
Seulement voilà. Si l’on n’est pas certain de satisfaire ladite promesse, il ne faut pas
utiliser une telle accroche. Un internaute déçu ne s’abonnera pas et, plus
généralement, il ne reviendra pas sur la chaîne. Au mieux, il déposera un pouce vers
le bas sous la vidéo et pourra laisser un commentaire pour exprimer sa déception.

Concentrez-vous sur un thème essentiel


Moi-même, auteur de ce livre, ai lancé ma chaîne dès 2007 et n’ai donc pas suivi ce
conseil. J’ai une chaîne « fourre-tout » qui propose aussi bien des chansons, des
vidéos sur l’histoire des ordinateurs que des exposés sur la musique, sur le jeu
vidéo… Si je devais redémarrer aujourd’hui avec pour ambition de développer une
communauté, je choisirais de n’avoir qu’un seul thème par chaîne.
Les youtubeurs qui ont attiré à eux des centaines de milliers d’abonnés se sont
concentrés sur un seul thème : Minecraft, le bricolage, les voyages, etc.
Pour être encore plus précis : pour le youtubeur qui démarre aujourd’hui, il serait
même préférable de choisir une niche plutôt qu’un thème trop généraliste. Des
exemples ? Explorer le Limousin. Les ordinateurs Amiga, etc.

Choisissez une thématique qui vous


passionne
Si votre seule motivation en tant que youtubeur est de parvenir à obtenir un revenu en
gérant une chaîne monétisée, vous découvrirez que l’effort à déployer avant d’obtenir
des retours dépasse largement ce que l’on peut imaginer. Les youtubeurs qui gagnent
suffisamment pour vivre confortablement de cette activité sont peu nombreux.
Donc, si vous avez cette seule motivation, vous serez probablement rapidement déçu
car il s’écoulera bien du temps avant que vous ne commenciez à percevoir les
premiers euros issus de dizaines de milliers de vues.

Pratiquez une publication régulière


Un très grand nombre de youtubeurs à succès que j’ai pu interroger s’accordent sur un
point : si l’on décide d’être youtubeur, il est préférable, au moins au démarrage,
d’avoir une diffusion régulière et prévisible. Comme un rendez-vous auquel
l’internaute va s’habituer.
Telle est la méthode qu’avait choisie le groupe La Chanson du dimanche, qui a été
l’un des premiers à utiliser cette formule, dès février 2007 : ils postaient une nouvelle
chanson tous les dimanches (d’où leur nom). De son côté, durant l’année 2016,
Fabien Olicard s’était lancé le défi de poster une vidéo chaque jour – un cas extrême,
certes, si ce n’est qu’il a réussi à le tenir.
Il est donc conseillé que vous vous décidiez d’une périodicité réaliste et que vous
vous y conformiez. Par exemple : « tous les mardis à 20 heures », « le 6 de chaque
mois », etc.

Interagissez avec votre communauté


Réaliser et poster des vidéos n’est qu’une facette de l’activité du youtubeur. Il est
important d’interagir avec sa communauté, et donc de ne pas négliger les
commentaires apportés par les internautes.
Si un internaute pose une question, tâchez d’y répondre. Au pire, dites-lui que vous
n’avez pas la réponse à cette question précise, mais que vous invitez d’autres à
l’apporter. Le point essentiel, c’est que l’internaute qui a laissé ce commentaire sente
qu’il est important à vos yeux.

N’utilisez jamais YouTube à des fins peu


glorieuses
YouTube n’est pas un défouloir. Il ne faut jamais succomber à la haine, à la
discrimination, et plus généralement à la tentation d’utiliser YouTube pour régler un
différend sur la place publique. Il est certes possible de supprimer une vidéo après
coup. Mais le Net a la mémoire longue et, si le clip a été copié, il pourra continuer de
vivre sa vie sans qu’il soit possible de l’empêcher. Il pourra même parfois causer des
dégâts bien des années après les faits. De nos jours, lorsque les employeurs reçoivent
un CV, il est courant qu’ils tapent le nom du candidat sur Internet. Si quelqu’un a été
impliqué dans une histoire fâcheuse sur YouTube, celle-ci peut le suivre durant des
années.
Dans un même ordre d’idées, il ne faut rien publier d’illégal – comme des vidéos
indiscrètes de personnalités disposant d’un droit à l’image.
Si une vidéo enfreint les règles de YouTube, le risque existe de voir son compte
banni. Chaque année, des millions de chaînes sont ainsi supprimées. Cela signifie que
toutes les vidéos postées, toutes les vues qui avaient été obtenues disparaissent du
jour au lendemain. Parfois aussi, comme en cas de diffamation, l’internaute peut subir
une sanction pénale.

Faites régulièrement des directs

Figure 18.1 Mettre une vidéo en direct peut vous amener en page 1 de Google et parfois de façon
durable.

Vous pouvez le voir dans YouTube Studio : YouTube a désormais organisé son
interface de manière à bien séparer les vidéos mises en ligne de façon standard et
celles mises à jour en direct.
Lors d’un direct, vous avez la possibilité d’interagir avec votre communauté, et vous
pouvez conserver tous les échanges effectués durant le chat comme commentaires, ce
qui envoie à YouTube le signal que la vidéo a suscité de l’interaction.
Par ailleurs, lorsque vous postez une vidéo en direct, cela augmente fortement vos
chances d’être bien classé sur le moteur de recherche de YouTube, et sur celui de
Google.

Ne succombez pas à la tentation de faire


le buzz
De nos jours, le nombre de vues ou d’abonnés est devenu un critère de réussite et,
lorsqu’un artiste est interviewé, il est courant d’entendre dire : « Votre dernier clip a
eu 2 millions de vues. » De tels chiffres peuvent aisément monter à la tête et inciter à
produire des vidéos à sensation. On a ainsi vu des internautes acheter un nouvel
iPhone puis le mettre en pièces devant la caméra pour faire le buzz. Plus grave,
certains se sont livrés à des défis à même de mettre en péril leur santé, juste pour
attirer l’attention vers leur chaîne.
Il faut généralement des mois et des mois, parfois des années, pour se bâtir une
réputation. Donc, le mieux est de prendre plaisir à ce que l’on fait et de servir du
mieux qu’on le peut son public. Si les internautes qui visionnent vos vidéos estiment
qu’elles leur sont utiles ou qu’elles leur procurent un divertissement appréciable, ils
auront naturellement à cœur de les partager, et de s’abonner à votre chaîne.
Le critère qu’il faut avant tout garder à l’esprit est de servir ou divertir votre public.

Rapprochez-vous d’autres youtubeurs


Un grand nombre de youtubeurs célèbres, et notamment les plus connus d’entre eux
(Cyprien, Norman et Squeezie), ont fait en sorte de réaliser des vidéos en commun.
D’inviter un autre youtubeur sur leur chaîne ou de se faire inviter sur la chaîne d’un
autre.
Ce type d’échange est courant sur des chaînes traitant du même thème : jeu vidéo,
écologie, sciences…
Certes, en agissant ainsi, on fait bénéficier un concurrent de sa propre notoriété
puisque nos propres abonnés vont peut-être vouloir s’abonner à sa chaîne. Mais la
réciproque est vraie : il y a là un moyen de se faire connaître à une autre communauté.
Donc, l’opération est gagnant-gagnant.
Chacun des youtubeurs impliqués y gagne une bonne image car il montre qu’il est
ouvert et respectueux des créations d’un autre que lui-même.
Sommaire

Couverture
Youtubeur pour les Nuls
Copyright
Introduction
Une opportunité sans précédent de toucher un public
De vous à moi, de moi à vous
À qui s’adresse ce livre ?
Comment est organisé ce livre
Les icônes utilisées dans ce livre
Une opportunité de développement

Partie 1. Être youtubeur


Chapitre 1. Qu’est-ce que. YouTube ?
Un peu d’histoire…

Une croissance exponentielle

Youtubeurs stars

Un phénomène de société

Le pouvoir aux individus

Créer et gérer une chaîne YouTube

Chapitre 2. Les principales catégories


Humour

Musique

Sport & fitness

Beauté

Jeux vidéo

Culture

Tutoriels et apprentissage
Documentaires

Enfants

Unboxing et avis d’experts

Humanitaire et écologie

Comment innover ?

Quel type de chaîne créer ?

Partie 2. Se lancer
Chapitre 3. Étapes de création d’une chaîne
Créer une adresse Gmail

Se connecter à sa chaîne YouTube

Modifier l’icône de sa chaîne YouTube

Modifier le nom de sa chaîne YouTube

Se lancer sans attendre

Quels thèmes choisir pour ses premières vidéos ?

Tourner sa première vidéo

Mettre en ligne une vidéo avec YouTube Studio

Rendre sa vidéo publique

Chapitre 4. Le matériel pour le tournage


Un smartphone est-il suffisant ?

Lumière

Support de stabilisation

Caméra à l’arrière ou caméra selfie ?

Son

Les accessoires indispensables

Durée des vidéos

L’essentiel : le contenu

Chapitre 5. L’importance de la préparation


Préproduction

Règles d’or

Storyboard

Préparer son texte à l’avance

Le décor

Réalisation
Cadrage : les types de plans

Lignes de force

Regarder la lentille de la caméra

Soigner l’accroche

Aptitudes multiples

Chapitre 6. Montage
Les logiciels de montage

Comment se passe le montage

Les outils d’un logiciel de montage

Export final

Réalisation pratique d’un montage

Partie 3. Animer sa chaîne


Chapitre 7. Interagir avec ses visiteurs
Répondre aux commentaires

Susciter une interaction

Épingler un commentaire

Gérer les trolls

Gérer des centaines de commentaires

Le direct

Chapitre 8. Présentation de la chaîne


La page de présentation

L’illustration de la chaîne

La bande-annonce de la chaîne

La description de la chaîne

Chapitre 9. YouTube Analytics

Partie 4. Gagner en popularité


Chapitre 10. Titre, description, tags et miniatures
Les métadonnées

Titre de la vidéo

Description

Tags

Fiches
Miniatures

Chapitre 11. Gagner des abonnés


Une chaîne monothématique avec des sujets d’intérêt

Fréquence de publication

Contenu de qualité

Incitation à s’abonner

Interagir avec les spectateurs

Les premières 24 – 48 heures

Créer un post

Chapitre 12. Techniques de référencement


vidIQ & Tube Buddy

Les sous-titres

Faire la promotion de ses vidéos

Obtenir des backlinks vers ses vidéos

Intégrer sa vidéo YouTube dans des sites de partage de vidéos

Les réseaux sociaux

Partie 5. Se professionnaliser
Chapitre 13. Améliorer le matériel de tournage
Caméra

Éclairage trois points

Le son

Optiques

Stabilisateurs pour smartphones

Sliders

Écran vert/blanc

Prompteur

Étalonnage des couleurs

De l’avantage d’être passé par là

Chapitre 14. Monétiser sa chaîne


Les revenus de quelques youtubeurs français

Comment monétiser une chaîne ?

Les droits d’auteur

Les réseaux multichaînes


Revenus tirés de la présentation d’un produit

Les débouchés que peut apporter. YouTube

Comment déclarer les revenus issus de YouTube ?

Partie 6. Les dix commandements


Chapitre 15. Dix conseils de pros
Soigner le son

Minimiser l’impact des trolls

Ne pas afficher les abonnés sur une chaîne trop jeune

Indiquer des mots-clés dans le nom du fichier

Éviter les décors distrayants

Partager un extrait d’un direct sur les réseaux sociaux

Créer des playlists

Autoriser l’intégration de sa vidéo

Trouver des idées sur Google Trends

Élaborer un modèle de production de vidéo

Chapitre 16. Dix youtubeurs à succès


PewDiePie

Cyprien

Squeezie

EnjoyPhoenix

Norman

Natoo

Fabien Olicard

Axolot

Rémi Gaillard

Amixem

Chapitre 17. Dix outils


Videoline.info

Social Blade

Ubersuggest

Pixabay

5euros.com
Video Sound Cleaning Lab

Free Stock Music

Thematic

vidiQ et TubeBuddy

YouTube Creator Academy

Chapitre 18. Les dix commandements du youtubeur


Soignez les miniatures de vos vidéos

Ayez un contenu en rapport avec la miniature et le titre

Concentrez-vous sur un thème essentiel

Choisissez une thématique qui vous passionne

Pratiquez une publication régulière

Interagissez avec votre communauté

N’utilisez jamais YouTube à des fins peu glorieuses

Faites régulièrement des directs

Ne succombez pas à la tentation de faire le buzz

Rapprochez-vous d’autres youtubeurs

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