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SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION Création :

REFERENTIELS DE FORMATION
Février 2015
Référentiel technique
Mise à jour :
Secours à personnes (SAP) Janvier 2021

REFERENTIEL TECHNIQUE

SECOURS A PERSONNES

Référentiel technique SAP


Mises à jour
Date Fiche concernée Description

Juillet «Intervention d’urgence sur les véhicules»


SAP-CT-20
2018 Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Octobre «Drap de glisse»


SAP-FM-38
2018 Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Octobre «Appareil de surveillance multiparamétrique»


SAP-FM-39
2018 Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Novembre SAP-FM-39 «Pansement compressif d’urgence israélien»


2018 Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Novembre «Pansement hémostatique de type QuikClot»


SAP-FTO-42
2018 Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Juillet «Cale porte polyvalente»


SAP-FM-40
2019 Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Page 8 : Modification de la conduite à tenir (choc non


Juin 2020 SAP-CT-08
recommandé)

«Sangles de portage»
Juin 2020 SAP-FM-40
Création et intégration de la fiche dans le référentiel

Novembre
SAP-FM-38 Fiche supprimée (matériel supprimé des VSAV)
2020

Référentiel technique SAP


PRÉFACE
Pourquoi le SDIS 42 a choisi d’écrire un référentiel SAP ?

Depuis de nombreuses années, les sapeurs pompiers (SP) doivent faire face à une
augmentation et une évolution des missions de secours à personnes (SAP). Actuellement
elles représentent 70% des interventions du SDIS 42.

Les techniques et les matériels permettant la prise en charge efficace des victimes ont
considérablement évolué. Les SP s’inscrivent pleinement dans une réponse graduée
pour le parcours de soin de la victime avec la composante SSSM et les services d’aide
médicale urgente.

Les SP se doivent donc d’évoluer du secourisme vers le secours d’urgence aux personnes
(SUAP).

Les recommandations relatives aux premier secours qui définissent « les bonnes
pratiques en matières de premier secours » (Art L112-2 du code de la sécurité intérieur)
ne s’adressent pas uniquement aux SP mais aussi aux différentes associations agrées
de sécurité civile. « Ce document est un recueil des règles de l’art en la matière … et
il a vocation à être complété ... au fil du temps de l’ensemble des pratiques des divers
acteurs ».

Au SDIS 42, il existe également différentes notes de service , instructions opérationnelles


et techniques (ITOP/ITECH) évoquant le SAP.

Afin d’apporter une meilleure lisibilité du SAP à l’ensemble des SP du corps départemental,
il a été décidé de rédiger un référentiel SAP, document unique de référence dans le
domaine du secours à personnes.

Ce document évolutif et adaptable est à la disposition de chaque SP du SDIS 42 dont le


quotidien est de secourir la population.

Ce référentiel, garant de la doctrine départementale du SAP , permettra à la fois une


prise en charge optimale des victimes, mais aussi de relever les défis de demain.

Il a été élaboré afin d’apporter les connaissances nécessaires à chaque emploi tenu au
sein d’une équipe SAP (Equipier /Chef d’équipe /Chef d’agrès).

Pour faciliter la compréhension, il est découpé en 3 grandes parties :


- Contenu théorique (CT).
- Fiches techniques opérationnelles (FTO).
- Fiches matériel (FM).

Le Directeur départemental
des services d'incendie et de secours
de la Loire

Colonel Alain MAILHÉ

Référentiel technique SAP


AVERTISSEMENT

Cet ouvrage regroupe l’ensemble des connaissances techniques et réglementaires


permettant une prise en charge adaptée à l’état de santé d’un malade, d’un blessé, d’un
intoxiqué ou d’une parturiente.
Bien que l’ensemble des gestes SAP soit abordé de façon séquencé, la réalité impose la
mise en œuvre simultanée de phases d’analyses, de prises de décisions et de différentes
techniques opérationnelles

Cet ouvrage est :


- d’une part, le règlement de secours à personnes du SDIS 42. De ce fait, il s’applique à
chacun dans le cadre de l’exécution de ses missions.
- d’autre part, le recueil des connaissances nécessaires à la formation des sapeurs-
pompiers du corps départemental. Il est donc le document de référence des formateurs
permettant de dispenser un enseignement répondant aux exigences de qualité fixées
par le pôle Métier.

Le référentiel se compose de 22 chapitres.


- Les 20 premiers permettent l’acquisition de l’ensemble des connaissances nécessaires,
selon le niveau de responsabilité occupé, à l’exécution des missions de secours
à victimes. Ils comprennent trois niveaux de lecture distincts, correspondants aux
compétences de l’équipier (sapeur), du chef d’équipe (caporal) et du chef d’agrès. Ces
niveaux sont détaillés dans le sommaire.
- L’avant dernier chapitre comprend l’intégralité des fiches techniques opérationnelles
décrivant l’ensemble des gestes susceptibles d’être effectués sur intervention.
- Le dernier chapitre comprend l’intégralité des fiches matériel décrivant l’utilisation
préconisée des matériels en service au sein du SDIS.

Remarque : Ce référentiel sera complété en fonction des évolutions réglementaires,


matérielles et opérationnelles. La FTS SAP assurera le comité de suivi et la veille juridique.

Référentiel technique SAP


REMERCIEMENTS

Ce document a été élaboré et réalisé par un groupe pluridisciplinaire et inter-services piloté


par la FTS SAP et composé de médecins, infirmiers, sapeurs pompiers et personnels
administratifs et techniques.

Groupe de rédaction :
Cne VIAL - Cne DEGAUNDENZI - Sch NICOLAS - Cpl BOYER - Cpl DURIEZ - Ltn
CHAUSSE - Sch GUADAGNO - Sch CARTON - Sch VALLADE - Sch GENEST - Sch
MASSARD - Sch GUICHERD - Sch ROUCHON - Med Cdt PROUST - Phar Cdt BLANC
- Inf Chef FEY - Inf Chef FORESTIER - Sch EPALLE - Cpl BONNET - Sgt JOUVE - Cpl
DURANTHON - Cpl LACHI - Cpl CORNAIRE - Sap ZEDDOUN
Conception graphique et mise en page :
Adj tech BERLIER

Les membres du groupe remercient aussi le pôle métier avec le bureau de la formation
pour leur confiance et leur aide matérielle dans ce projet, et aussi les deux formations
Formateurs SAP qui ont utilisé ce référentiel en version projet.

Certains illustrations dans cet ouvrage ont pu être utilisées à l’aide :


- Des recommandations de la DGSCGC relatives aux unités d’enseignements «premiers
secours en équipe» (PSE1 et PSE2).
- Des recommandations de la DGSCGC relatives aux unités d’enseignements «prévention
et secours civiques de niveau 1» (PSC1).
- Du référentiel BSP 200.2 «secours à victimes».
- De la mise à disposition d’images libres de droits de la part du groupe pharmaceutique
indépendant Servier (www.servier.fr).

Référentiel technique SAP


Sommaire

Équipier Chef d’équipe Chef d’agrès

Contenu théorique (CT) 1


SAP-CT-01. P  rincipes fondamentaux du SAP 3
1.1. Organisation des secours en France 3
1.2. Attitude et comportement du Sapeur-Pompier 7
1.3. Engagement des moyens SAP du SDIS 42 8
1.4. Rôle du CTA / CODIS 9
1.5. Rôle du CDA VSAV 10
1.6. Situations particulières 12
SAP-CT-02. La sécurité 13
SAP-CT-03. Anatomie et les différents systèmes de l’humain 17
3.1. Le corps humain : Généralités anatomiques 17
3.2. Le système nerveux 20
3.3. Le système respiratoire 23
3.4. Le système circulatoire 25
SAP-CT-04. Sémiologie 29
4.1. Evaluation du trouble, de la douleur et des antécédents 30
4.2. Evaluation des signes neurologiques 31
4.3. Evaluation des signes respiratoires 37
4.4. Evaluation des signes circulatoires 40
SAP-CT-05. Bilan 43
5.1. Généralités 43
5.2. Bilan circonstanciel 45
5.3. Bilan d’urgence vitale 46
5.4. Bilan complémentaire 47
5.5. Surveillance 48
5.6. Transmission 49
SAP-CT-06. Troubles et détresses neurologiques 50
6.1. Généralités 50
6.2. Syncope 51
6.3. Les PC prolongées 52
6.4. Les principales pathologies neurologiques 54
SAP-CT-07. Troubles et détresses respiratoires 60
7.1. Généralités 60
7.2. OBVA 61
7.3. Arrêt respiratoire 63
7.4. Les principales pathologies respiratoires 65
SAP-CT-08. Troubles et détresses circulatoires 71
8.1. Généralités 71
8.2. Arrêt cardiaque 73
8.3. Hémorragie 81
Référentiel technique SAP
8.4. Les principales pathologies cardiaques 85
SAP-CT-09. Maladies transmissibles par le sang et les liquides biologiques 90
9.1. Généralités 90
9.2. Maladies transmissibles par le sang et les liquides biologiques 92
9.3. Maladies transmissibles par les voies respiratoires 94
9.4. Maladies transmissibles par voie cutanée et l’insalubrité 96
9.5. Maladies transmissibles par le virus EBOLA 97
SAP-CT-10. Hygiène et asepsie 98
10.1. Généralités 98
10.2. Précautions limitant la transmission des infections 99
10.3. Gestion des déchets 101
SAP-CT-11. Pathologies diverses 104
11.1 Malaises 104
11.2 La spasmophilie et la tétanie 105
11.3 Le diabète et l’hypoglycémie 107
11.4 Les allergies 110
11.5 Les pathologies digestives 112
11.6 Les pathologies urinaires 114
11.7 Les maladies dégénératives 115
SAP-CT-12. Comportements inhabituels et souffrance psychique 116
12.1 Souffrances psychiques, stress et comportements inhabituels 116
12.2 Identifier et gérer les comportements inhabituels 122
12.3 Identifier et gérer certaines situations particulières 127
SAP-CT-13. Les atteintes liées aux circonstances 133
13.1. Les accidents dus au froid 133
13.2. Les expositions prolongées à la chaleur 135
13.3. Les morsures et les piqures 138
13.4. Les victimes soumises à une explosion 140
13.5. Les compressions traumatiques des membres 141
13.6. Les pendaisons et les strangulations 143
13.7. Les accidents électriques 145
13.8. La noyade 147
SAP-CT-14. Les intoxications 149
14.1 Généralités 149
14.2. Les intoxications médicamenteuses 150
14.3. Les intoxications par produits domestiques 152
14.4. Les intoxications par produits stupéfiants 155
14.5. L’intoxication éthylique 158
14.6. L’intoxication par le monoxyde de carbone (CO) 160
14.7. Les intoxications par les fumées d’incendie 162
SAP-CT-15. Les atteintes de la peau 163
15.1 Les plaies 163
15.2 Les brûlures 167
SAP-CT-16. Traumatologie 171
16.1 Généralités 171
16.2 Les traumatismes des membres 172
16.3 Les traumatismes de la tête 177
16.4 Les traumatismes du rachis 180
16.5 Les traumatismes du thorax 182
Référentiel technique SAP
16.6 Les traumatismes de l’abdomen 185
16.7 Les traumatismes du bassin 186
16.8 Les polytraumatisés 187
16.9 Amputations 188
SAP-CT-17. La grossesse 189
17.1 Introduction 189
17.2 Physiologie de la grossesse et de l’accouchement 190
17.3. Bilan d’une femme en travail 193
17.4. Accouchement imminent 195
17.5. Prise en charge du nouveau-né 200
17.6. La délivrance 202
17.7. Transport de la mère et de son enfant 204
17.8. Cas particuliers 205
17.9. La déclaration de naissance 209
SAP-CT-18. Relevage, immobilisation, brancardage et transport 210
18.1 Généralités 210
18.2 Matériels d’immobilisation 211
18.3 Les immobilisations 212
18.4 Relevage 216
18.5 Le brancardage et le transport 219
SAP-CT-19. Situation à multiples victimes 221
19.1 Généralités 221
19.2 Les différentes causes d’une SMV 222
19.3 Les facteurs aggravants 223
19.4 Intégration dans le dispositif ORSEC 225
SAP-CT-20. Intervention d’urgence sur les véhicules
20.1 Préambule 230
20.2 Les dispositifs de sécurité embarquée 231
20.3 Les motorisations des VEA 233
20.4 La protection individuelle 240
20.5 La MGO SR 243
20.6. La prise en charge des victimes de la route 245
20.7. L’extraction des victimes 246

Fiches techniques opérationnelles (FTO)


SAP-FTO-01. Dégagements d’urgence
SAP-FTO-02. OBVA Claques dans le dos
SAP-FTO-03. OBVA Compressions abdominales
SAP-FTO-04. OBVA Compressions thoraciques chez la femme enceinte ou l’obèse
SAP-FTO-05. OBVA compressions thoraciques chez le nourrisson
SAP-FTO-06. Hémorragie compression directe
SAP-FTO-07. Hémorragie point de compression direct
SAP-FTO-08. Retrait du casque à 1 équipier
SAP-FTO-09. Retrait du casque à 2 équipiers
SAP-FTO-10. Retournement à 1 équipier

Référentiel technique SAP


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
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Référentiel technique
Mise à jour :
Secours à personnes (SAP) Janvier 2021

SAP-FTO-11. Retournement à 2 équipiers


SAP-FTO-12. LVA bascule prudente de la tête
SAP-FTO-13. LVA bascule du menton
SAP-FTO-14. LVA victime assise
SAP-FTO-15. Apprécier la respiration
SAP-FTO-16. Apprécier la circulation
SAP-FTO-17. PLS à 1 équipier
SAP-FTO-18. PLS à 2 équipiers
SAP-FTO-19. Compressions thoracique
SAP-FTO-20. Ventilation artificielle au moyen d’un insufflateur manuel ou BAVU
SAP-FTO-21. Ventilation artificielle par une méthode orale
SAP-FTO-22. Lavage des mains à l’eau et au savon
SAP-FTO-23. Friction des mains
SAP-FTO-24. Mesures d’hygiène concernant les véhicules sanitaires
SAP-FTO-25. Nettoyage et désinfection simple du VSAV
SAP-FTO-26. Nettoyage et désinfection complet du VSAV
SAP-FTO-27. Mise en place d’une bande sur une compresse
SAP-FTO-28. Immobilisation du membre supérieur au moyen des écharpes
SAP-FTO-29. Application de froid
SAP-FTO-30. Maintien tête en position neutre
SAP-FTO-31. Immobilisation plan dur victime sur le dos
SAP-FTO-32. Immobilisation plan dur victime sur le ventre
SAP-FTO-33. Immobilisation plan dur victime debout
SAP-FTO-34. Relevage à 4 équipiers – Pont amélioré
SAP-FTO-35. Relevage à 4 équipiers – Pont Néerlandais
SAP-FTO-36. Relevage à 3 équipiers – Pont simple
SAP-FTO-37. Relevage à 3 équipiers – Pont Néerlandais
SAP-FTO-38. Relevage d’une victime en position particulière
SAP-FTO-39. Brancardage
SAP-FTO-40. Prise en charge d’un motard équipé d’un blouson ou gilet airbag
SAP-FTO-41- Pansement compressif d’urgence Israélien
SAP-FTO-42 -Pansement hémostatique de type QuikClot
SAP-FTO-43 -Mise en place d’un pansement élastique pour une hémorragie au cou
SAP-FTO-44 -Extraction par l’arrière d’un véhicule



Fiches matériel (FM)
SAP-FM-01. Oxymètre de pouls
SAP-FM-02. Mesure de la pression artérielle
SAP-FM-03. Thermomètre électronique
SAP-FM-04. Lecteur de glycémie
SAP-FM-05. Garrot artériel tourniquet
SAP-FM-06. Masque d’oxygène
SAP-FM-07. Bouteille d’oxygène médicale
SAP-FM-08. Insufflateur manuel ou BAVU
SAP-FM-09. Masque de poche

Référentiel technique SAP


SAP-FM-10. Aspirateur de mucosités
SAP-FM-11. Canule oro-pharyngée
SAP-FM-12. Mise en œuvre d’un DAE
SAP-FM-13. Kit AES
SAP-FM-14. Retrait des gants à usage unique
SAP-FM-15. Kit Brûlure
SAP-FM-16. Collier cervical
SAP-FM-17. Attelle modulable
SAP-FM-18. Attelle à dépression
SAP-FM-19. Plan dur
SAP-FM-20. Sangle araignée
SAP-FM-21. Attelle cervico-thoracique
SAP-FM-22. Matelas immobilisateur à dépression
SAP-FM-23. Kit section de membres
SAP-FM-24. Kit accouchement
SAP-FM-25. Brancard cuillère
SAP-FM-26. Préparation brancard
SAP-FM-27. Brancardage sur une chaise
SAP-FM-28. Alèse portoir
SAP-FM-29. Couverture de survie
SAP-FM-30. Couverture bactériostatique
SAP-FM-31. Kit risques infectieux
SAP-FM-32. Kit urgences vitales
SAP-FM-33. Kit SINUS
SAP-FM-34. Lot SAP
SAP-FM-35. DASRIA
SAP-FM-36. Simulateur défibrillateur
SAP-FM-37. Drap de glisse
SAP-FM-38.
SAP-FM-39. Cale porte polyvalent
SAP-FM-40. Sangles de portage
Inventaire VSAV

Référentiel technique SAP


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Avril 2019

SAP-CT-01 Les principes fondamentaux

1.1. Organisation des secours en France

Le concept de « chaîne des secours » regroupe - de la police ou de la gendarmerie, lorsque


l’ensemble des actions et des acteurs nécessaires l’on compose le 17 (Centre d’Information et
à la prise en charge d’une victime, du lieu de de Commandement - police CIC / Centre
l’intervention jusqu’à son admission dans une Opérationnel et de Recherche de la Gendarmerie
structure hospitalière adaptée. La mise en œuvre Nationale - CORGN).
de cette chaîne des secours permet d’améliorer la - des Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU),
survie ou le devenir des victimes, et dépend de la lorsque l’on compose le 15.
qualité et de la précocité de la protection, de l’alerte Le numéro d’appel d’urgence européen, le 112,
et des gestes de secours entrepris. permet aussi de joindre ces centres, notamment
pour les européens en transit en France. Ces
A. Les étapes de la prise en charge d’une centres, à la réception d’un appel :
victime - localisent le lieu de l’alerte.
- déterminent le lieu de l’intervention.
La chaîne des secours est composée de plusieurs
- décident des moyens à envoyer.
maillons :
Dans la Loire, le 18 et le 112 sont connectés au
• La sécurité
centre de traitement de l’appel (CTA) situé dans
La sécurité des intervenants, de la victime et des
les locaux du SDIS, lui-même interconnecté avec
témoins constitue le premier maillon de la chaîne
le SAMU et la Police.
des secours. Elle a pour rôle d’éviter la survenue
d’un suraccident, et par là même l’aggravation de
• Le message d’alerte :
l’état de la victime ou la survenue de nouvelles

L’appelant doit pouvoir décrire la situation et
victimes. Les premiers témoins et les premiers
répondre aux questions posées par les services
intervenants doivent assurer la sécurité individuelle
d’urgence et donner les indications suivantes :
et collective, en utilisant les matériels mis à leur
- le numéro de téléphone ou de la borne d’où l’on
disposition ou, le cas échéant, des moyens de
appelle (si nécessaire, donner son nom).
fortune, afin de :
- la nature du problème, maladie ou accident.
- supprimer le danger.
- la localisation très précise de l’événement.
- baliser la zone dangereuse.
- le nombre approximatif de personnes concernées
- dégager en urgence la (les) victime(s) (voir SAP-
et leur état apparent.
FTO-01).
- les premières mesures prises et les gestes
effectués.
• L’alerte des services de secours
- les risques éventuels persistants (incendie,

L’alerte immédiate des services de secours
explosion, effondrement, produits chimiques et
d’urgence est indispensable pour assurer une
tout autre danger).
prise en charge précoce de la victime par les
sapeurs-pompiers, éventuellement renforcés par  n dialogue va s’instaurer entre l’appelant et
U
une équipe médicale. les services d’urgence, avec pour seul objectif
En France, ces appels arrivent généralement sur d’approprier les moyens envoyés à la situation et
des plateformes interconnectées qui regroupent de conseiller sur les gestes à entreprendre avant
les principaux acteurs des secours d’urgence. Il l’arrivée des secours.
s’agit principalement :
 e message d’alerte achevé, l’appelant doit
L
- des services d’incendie et de secours (BSPP,
attendre les instructions avant d’interrompre la
SDIS, BMPM) lorsque l’on compose le 18
communication.
(Centre de Traitement de l’Alerte / CTA).

Référentiel technique SAP 3


• La réalisation des gestes de secours par un traitement des brûlés, service de pédiatrie,
témoin service de soins intensifs de cardiologie…).
La mise en œuvre par les premiers témoins des La prise en charge hospitalière (transport et lieu
gestes de premiers secours améliore les chances de destination) nécessite la régulation médicale
de survie des victimes (arrêt cardiaque…). Ils auprès du SAMU.
permettent de les maintenir en vie ou d’éviter
l’aggravation de leur état avant l’arrivée des
sapeurs-pompiers et, si nécessaire, des renforts
médicalisés de type ambulance de réanimation
(AR).

 TTENTION La réalisation des gestes de secours


A
peut être réalisée par un SP isolé.
Chacun de nous peut potentiellement se retrouver
1er maillon de la chaîne des secours lors d’un
trajet. Dans ce cadre, après avoir réalisé une
protection (ou dégagement) efficace, vous devez
mettre en place des gestes de secours d’urgence
appropriés à la situation. Du matériel est disponible
B. Les acteurs de la chaine des secours
dans chaque véhicule du SDIS42 sous forme d’un Pour faire fonctionner la chaîne des secours,
kit d’urgence vitale. plusieurs moyens, publics et privés, participent
régulièrement à l’organisation des secours. Il s’agit :
• La prise en charge par les sapeurs-pompiers - du citoyen.

L’intervention précoce des sapeurs-pompiers, - des réserves communales de sécurité civile.
dotés de matériels spécifiques et adaptés permet : - des médecins libéraux et des entreprises de
- de dispenser des soins d’urgence vitale. transport sanitaire agréées.
- de stabiliser l’état de la victime. - des associations agréées de sécurité civile.
- d’assurer une surveillance étroite. - de la gendarmerie et de la police nationale.
- de transmettre un bilan complet ou de demander - des sapeurs-pompiers, civils et militaires.
un éventuel renfort médicalisé. - des Services d’Aide Médicale Urgente (SAMU).
- de transporter, si nécessaire, la victime vers une - des Structures d’Urgences au niveau des hôpitaux
structure hospitalière d’accueil. (SU)…
En France, les sapeurs-pompiers constituent

le maillon essentiel de la prise en charge des C. Le citoyen
victimes.
L’État, dans le cadre de la Loi de modernisation de
la Sécurité civile de 2004, a positionné le citoyen au
• La médicalisation pré-hospitalière coeur du dispositif de la Sécurité civile. Par voie de
 es renforts médicalisés peuvent être envoyés soit
L
conséquence, il est devenu le premier responsable
- dès réception de l’appel, en complément des
de sa propre sécurité et de celles des autres. Il doit
engins de premiers secours, dès lors que les
maintenant acquérir les savoirs et les comportements
renseignements initiaux le justifient.
nécessaires pour :
- à la demande du chef d’agrès (voir chapitre 1.5).
- prévenir une situation de danger (baliser, alerter…)
Ces moyens assurent les actes de réanimation
- se protéger.
qui permettent de stabiliser l’état de la victime,
- porter secours.
avant et pendant son transport vers une structure
Par ailleurs, l’acquisition de savoirs « sécuritaires »
hospitalière.
est imposée dans le cursus scolaire obligatoire des
élèves et comprend :
• La prise en charge hospitalière - une sensibilisation à la prévention des risques de
 orsque l’état de la victime le justifie, celle-ci est
L
toute nature.
généralement admise dans un établissement
- un apprentissage aux gestes de premiers secours.
de soins. Suivant son état, sa pathologie
et ses antécédents, elle est dirigée sur une
structure des urgences (SU) ou sur un service
spécialisé (service de réanimation, centre de

Référentiel technique SAP 4


D. Les réserves communales de sécurité G. La gendarmerie et la police nationale
civile Ces services remplissent plusieurs missions en
Élément le plus récent du dispositif national de matière de sécurité publique. Ils interviennent
secours, les réserves communales de sécurité civile régulièrement aux côtés des sapeurs-pompiers pour
concernent notamment les communes soumises à toute action de sûreté (accident de circulation, risque
des risques naturels (inondations, feux de forêts, de sur-attentats…) ou d’investigation (attentats,
Plan Particulier d’Intervention…). Ces réserves homicides…).
sont constituées de bénévoles. Mise en œuvre à
la demande de l’autorité de police compétente (le
Maire), leurs actions s’inscrivent principalement
dans le domaine de la prévention du risque et du
soutien aux populations. Elles participent :
- à la prévention des risques.
- à la préparation des populations face aux risques.
H. 
Les sapeurs-pompiers civils et
- au soutien et à l’assistance des populations.
militaires
- à l’appui logistique.
- au rétablissement des activités. Les sapeurs-pompiers civils et militaires sont
chargés de la prévention, de la protection et de la
E. L
 es médecins libéraux et les entreprises lutte contre les incendies, mais aussi de la protection
de transport sanitaire agrées et de la lutte contre les autres accidents, sinistres et
catastrophes. Ils ont aussi un rôle essentiel dans la
Les médecins libéraux et les entreprises de
prise en charge des malades et des blessés
transports sanitaires (ambulances privées) font
requérant une prise en charge urgente. Ils se
partie intégrante du dispositif de secours. Ils assurent
répartissent en 3 grandes entités :
une permanence des soins, afin de répondre à
- la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP),
des besoins non urgents, mais nécessitant une
forte de 8 500 militaires, défend la ville de Paris, les
consultation médicale ou un transport vers une
départements 92, 93 et 94, ainsi que les plateformes
structure hospitalière.
aéroportuaires de Roissy, d’Orly et du Bourget.
Placée sous le commandement d’un général, elle
F. Les associations agréées de sécurité
constitue un dispositif interdépartemental intégré
civile
unique en France.
Les associations agréées de sécurité civile sont
- l
e bataillon des marins-pompiers de Marseille
des acteurs reconnus par l’État, afin d’assurer des
(BMPM), composé de 2 400 militaires assure la
missions de sécurité civile qui s’intègrent dans
défense de la ville de Marseille, en s’intégrant
quatre grandes familles :
dans le dispositif du Sdis des Bouches-du-Rhône.
- opérations de secours.
-les services départementaux d’incendie et
- actions de soutien aux populations sinistrées.
de secours (Sdis) regroupant 240 000 civils,
- encadrement des bénévoles lors des actions de
volontaires (90 %) ou professionnels (10 %),
soutien aux populations sinistrées.
constituent, dans chaque département, un corps
- dispositifs prévisionnels de secours.
de sapeurs-pompiers autonome.
Le plus souvent, leur activité consiste à la mise en -les Unités d’intervention et d’instruction de la
place de Dispositifs Prévisionnels de Secours (DPS) Sécurité civile (UIISC), renforcent l’action des
(voir paragraphe C de la présente partie) afin d’assurer la sapeurs-pompiers sur le territoire français lorsque
couverture sanitaire de grands rassemblements les circonstances exigent un appui ou une
(manifestations publiques, sportives ou culturelles). préparation particulière face aux risques. Ces
Cette participation a pour effet de limiter l’engagement sapeurs-sauveteurs, issus de l’arme du génie,
des sapeurs-pompiers qui peuvent continuer à sont notamment compétents dans les domaines
se consacrer aux missions de secours d’urgence des feux de forêts, des risques technologiques,
(secours à victime, incendie, sauvetage…). Elles du sauvetage déblaiement et de la recherche
peuvent aussi intervenir en complément des de personnes ensevelies. Basées à Nogent-le-
sapeurs-pompiers à la suite d’un accident majeur. Rotrou (28), Corte (2B) et Brignoles (83), les 1 500
militaires de ces unités participent également aux
actions internationales de secours.

Référentiel technique SAP 5


I. Les Services d’Aide Médicale Urgente K. 
Les dispositifs prévisionnels de
Les Services d’Aide Médicale Urgente (SAMU) sont
secours
des structures médicales hospitalières, implantées L’organisation d’événements tels que des concerts,
dans chaque département. Leur mission est de des matchs ou d’autres réunions, conduit à
répondre par des moyens médicaux (SMUR : générer des foules regroupant un grand nombre de
Services Mobiles d’Urgence et de Réanimation) personnes.
aux situations d’urgence, en complément de ceux Ces rassemblements de population souvent
initialement engagés par les sapeurs-pompiers hétérogènes sont à l’origine de dangers (malaises,
et d’assurer en permanence une écoute et une mouvements de foules, traumatologie…).
régulation médicale des appels arrivant au Centre Pour répondre à ce besoin, l’État a créé un outil d’aide
de Réception et de Régulation des Appels (CRRA), à la décision et à l’organisation, le référentiel national
en interconnexion avec les Centres de traitement des Dispositifs Prévisionnels de Secours à personne
des appels (CTA) des SDIS. (DPS). Le DPS est l’ensemble des moyens humains
et matériels de premiers secours, prépositionnée à
la demande de l’autorité de police territorialement
compétente (Maire, Préfet) ou de l’organisateur
d’une manifestation (sportive, culturelle…) et sous la
responsabilité de ce dernier. C’est le premier maillon
permanent de la chaîne des secours à personnes,
mis en place pour la durée d’un événement.
Seules les associations détentrices d’un agrément
J. Les structures des urgences de sécurité civile de type D (agrément autorisant
la mise en place de ce type de dispositif) peuvent
Les structures des urgences sont des services
assurer un DPS.
hospitaliers d’accueil, de traitement et d’orientation
des malades et des blessés. Les victimes transportées
dans ces services doivent obligatoirement être
examinées par un médecin. À l’issue, elles seront
hospitalisées ou non.

Référentiel technique SAP 6


1.2. Attitude et comportement du sapeur-pompier
Le sapeur-pompier doit toujours se présenter et faire précaution.
état de sa qualification. Il doit couvrir la victime. Cet acte de protection et
Sa tenue et son hygiène doivent être impeccables de soin, revêt également une dimension de respect
car elles reflètent son attitude professionnelle. En de sa pudeur, de sa dignité et de son intimité. Le
arrivant le premier sur les lieux d’un accident ou sapeur-pompier veillera à rassurer la victime en
d’une détresse, il agit avec calme et humanité. Il expliquant son action avec des mots qu’elle peut
s’efforce de s’adresser directement à la victime, si comprendre. Il doit la questionner avec tact et éviter
elle est en mesure de communiquer. des questions inadaptées qui peuvent la gêner.
Il doit évaluer les effets de la présence de l’entourage L’importance que revêt l’abord de la victime pour
sur la victime (aggravante ou apaisante) et, en tout le déroulement de l’intervention doit amener le
fonction, isoler ou non la personne en détresse. En sapeur-pompier à porter une attention particulière :
cas de manoeuvre de réanimation, la présence d’un - à ses paroles et au ton de sa voix. Ils doivent être
proche peut être acceptée si elle est souhaitée et ne adaptés à la situation. Parler distinctement sur un
gêne pas les gestes de secours. ton calme peut apaiser, un ton ferme peut aider à
L’attitude des sapeurs-pompiers, se manifeste fixer les limites lorsque cela paraît nécessaire.
souvent avec beaucoup de détermination et - à son regard. Il doit être direct et doit témoigner de
d’efficacité. Toutefois, elle peut parfois être perçue l’intérêt porté à la victime, sauf s’il peut être perçu
comme agressive. Les équipages doivent donc comme agressif ou intrusif.
faire preuve de discernement dans le choix de - à sa posture physique. Être debout, assis ou
l’interlocuteur qui s’adresse aux victimes. Il n’est pas accroupi n’est pas neutre en fonction des situations.
obligatoire que le chef d’agrès soit le seul à parler, Même lorsque le sapeur-pompier n’est pas
le choix doit être adapté à la situation ou à la victime l’interlocuteur privilégié, son attitude peut influencer
(femme, homme, qualités de communication, origine l’état de la victime.
culturelle…). Le sapeur-pompier doit s’assurer que Se placer à son niveau favorise le contact avec
la victime est dans une position confortable. Il doit celle-ci (les soupirs, les mains dans les poches,
lui expliquer le geste de secours à venir, prévenir la désinvolture, la posture ou les comportements
s’il est source de désagrément et le réaliser avec supérieurs, le mépris, etc. sont des attitudes à
proscrire).

Référentiel technique SAP 7


1.3. L’engagement des moyens du SDIS dans le domaine du secours à personnes
A. Les départs réflexes - Tentative de suicide avec risque imminent.
• Secours à personnes sur la voie publique ou
Les SDIS concourent, avec les autres services et
dans les lieux publics :
professionnels concernés, à la protection et à la
Engagement des moyens du SDIS quelle que soit
lutte contre les accidents, sinistres et catastrophes,
la gravité pour les opérations se situant sur la voie
à l’évaluation et à la prévention des risques
publique, les lieux publics et les établissements
technologiques ou naturels ainsi qu’aux secours
recevant du public.
d’urgence.

Lorsque l’urgence vitale n’est pas identifiée mais


L’engagement des moyens du SDIS dans le domaine
suspectée par l’opérateur qui reçoit l’appel, un
du secours à personnes doit obligatoirement faire
départ réflexe est justifié : le doute profite à la
l’objet d’une régulation médicale du CRRA 15.
victime.

La convention bipartite SAMU/SDIS du 17 B. 


Engagement des moyens SAP du
novembre 2011, permet sous conditions des SDIS suite à une régulation médicale
DEPARTS REFLEXES. L’engagement des La régulation médicale est un acte médical pratiqué
moyens du SDIS pourra avoir lieu avant la au téléphone qui repose, chaque fois que cela est
régulation médicale. possible, sur un entretien entre le médecin régulateur
du CRRA 15 et le requérant ou une personne de
Engagement immédiat des moyens avant la l’environnement de la victime. Elle a pour but de
régulation médicale du CRRA 15 : déterminer et de déclencher la réponse la mieux
• Prompt secours c’est-à-dire situation d’urgence adaptée à l’état du patient, puis, si nécessaire,
vitale identifiée ou suspectée à l’appel quelle d’orienter le patient directement vers une unité
que soit la localisation (domicile ou non) : d’hospitalisation appropriée.
- Arrêt cardio-respiratoire (patient inconscient sans La régulation médicale est obligatoire. Elle pourra
mouvement ventilatoire ou gasps). avoir lieu après le départ réflexe des moyens du
- Détresse respiratoire. SDIS.
- Suspicion d’accident vasculaire cérébral (voir Ainsi certains appels reçus par le CTA ne nécessitent
chapitre 6) pas l’engagement des moyens du SDIS avant la
- Altération de la conscience. régulation médicale du CRRA 15 :
- Hémorragie grave extériorisée ou externe. - Les appels concernant la permanence des soins
- Section complète de membres, de doigts. (médecin de garde…).
- Brûlure grave. - Les demandes de transports sanitaires privés.
- Accouchement imminent ou en cours. - Les demandes de renseignements ou de conseils
- Ecrasement de membre ou du tronc, médicaux.
ensevelissement. - Toutes demandes ne nécessitant pas un départ
• Les circonstances particulières de l’urgence réflexe.
quelle que soit la localisation (domicile ou non) :
- Noyade. Le CRRA 15 dispense également des conseils
- Pendaison. médicaux téléphoniques. C’est un avis médical
- Electrisation, foudroiement. donné lors d’un entretien entre l’appelant et le
- Personne restant à terre suite à une chute. médecin régulateur du CRRA 15. Les sapeurs-
- Rixe ou accident avec plaie par arme à feu ou pompiers n’interviennent pas dans le cadre de cette
arme blanche. activité. Ce conseil ne peut se substituer à une
- Accident de circulation avec victime. consultation médicale si celle-ci s’avère nécessaire.
- Incendie ou explosion avec victime. Il concerne par contre également les instructions
- Intoxication collective. données à l’entourage de la personne en détresse
- Toute circonstance mettant en jeu de nombreuses ou de la victime, avant l’arrivée des secours.
victimes.

Référentiel technique SAP 8


1.4. Rôle du CTA / CODIS

A. Appels reçus par le CTA/CODIS C. Les renforts brancardage à la demande


Tout appel reçu par le CTA / CODIS dans le domaine
du CRRA 15
du secours à personnes devra : Le brancardage est simple : ce n’est pas une mission
- faire l’objet d’un engagement immédiat des moyens générique du SDIS. En conséquence, il s’agit d’une
du SDIS dans le cadre des départs réflexes avant carence.
régulation médicale. Le brancardage est technique et nécessite des
- faire l’objet d’un transfert au CRRA 15 dans le cas moyens spécifiques (GRIMP, EPA…) :
contraire. l’intervention devient alors une opération de
sauvetage qui est du domaine du SDIS.
Notion de conférence à trois :
- le requérant et les différents acteurs sont informés D. Participation des agents de l’unité de
du début et de la fin de la conversation à trois. secours psychologiques par carence
- respect du secret médical et professionnel. ou en complément de la CUMP
- l’opérateur doit signaler sa présence au médecin
Le SDIS 42 dispose d’une unité de secours
régulateur et se retire de la conversation à la
psychologiques (USP) dont les missions sont
demande de ce dernier.
détaillées dans l’ITOP 018.
L’USP pourra être engagée sur demande du CRRA
B. 
E ngagement opérationnel des
15, en cas de carence ou en complément de la
infirmiers ou des médecins sapeurs-
Cellule d’Urgence Médico-psychologique (CUMP).
pompiers
Cette prestation est considérée comme une carence.
Tout engagement d’un officier du SSSM par le CTA /
CODIS est immédiatement notifié au CRRA 15. E. R
 ôle de l’officier santé CODIS
Le CRRA 15 peut solliciter le CTA / CODIS pour
L’officier santé CODIS apporte son expertise auprès
l’engagement d’un officier du SSSM.
du chef de salle CODIS qui autorise le déclenchement
des moyens SSSM sapeurs-pompiers.
Il assure le suivi opérationnel des interventions de
secours à personnes.
Ses missions liées au CTA et au CODIS sont
détaillées dans l’ITOP 009 « Missions de la garde
départementale ».

Référentiel technique SAP 9


1.5. Rôle du CDA VSAV

Le chef d’agrès à un rôle essentiel dans B. La marche générale des opérations
l’accomplissement de la mission SAP et notamment SAP
dans sa capacité à :
Le chef d’agrès doit s’adapter aux diverses situations
- Maintenir la capacité opérationnelle du VSAV.
opérationnelles rencontrées.
- Faire respecter la MGO SAP.
Cependant il doit respecter des grands principes qui
- Respecter les droits de l’usager.
lui permettront de réaliser la mission avec efficience
-Connaitre les procédures du SDIS 42 dans le
et en toute sécurité :
domaine du SAP.
1- A l’arrivé sur les lieux, fait prendre les EPI et le
- Rédiger dès le retour d’intervention le CRSS.
matériel nécessaire aux équipiers.
2- Réalise le bilan circonstanciel.
A. Droit de l’usager Bilan
3- Réalise le bilan d’urgence vitale.
SP
Obligation d’information 4- Fait réaliser le bilan complémentaire.
La personne prise en charge doit recevoir une 5- Remplit la fiche bilan.
information claire, loyale et appropriée sur son état 6- Effectue la régulation au CRRA 15.
de santé et les soins qui doivent lui être apportés. 7- Renseigne le CODIS en respectant le message
Cette obligation d’information incombe à tout prévu (lieu, sexe, age , principale détresse,
fonctionnaire. circonstance, destination, médicalisation ou non)
8- Fait respecter les procédures durant le transport.
En cas de litige, il appartient au professionnel ou à (voir chapitre 18.5)
l’établissement d’apporter la preuve que l’information
a été délivrée; preuve pouvant être apportée par tout Remarque : Le chef d’agrès fait réaliser les gestes
moyen : d’urgence dès qu’ils sont nécessaires. De même la
- Fiche bilan secouriste (papier ou électronique). demande de renfort médicalisé au CRRA 15 ou SP
- Fiche d’intervention SSSM, lorsqu’un membre du au CODIS est réalisé dès que la situation l’exige
SSSM est présent. sans tenir compte de l’ordre de la MGO.
- Enregistrement sonore (par voie téléphonique et/
ou radio). C. Le bilan sapeur-pompier
- Exemplaire du refus de prise en charge archivé.
Le bilan SP a deux objectifs :
Cette obligation cesse lorsque la victime est - Déterminer l’état de la victime et en déduire la
dans l’incapacité d’exprimer sa volonté (coma, conduite à tenir immédiate.
inconscience, tutelle, curatelle, mineur, etc). - Transmettre au CTA / CODIS et au CRRA 15 les
données du bilan initial complétées du rapport des
 hoix du lieu de prise en charge
C gestes entrepris et de leurs résultats.
1/ Permettre à la victime d’exprimer son choix.
2/ L’informer que sa demande va être faite auprès Ce bilan est transmis pour toute intervention dès
du médecin régulateur qui prendra une décision, que possible par le chef d’agrès, par radio sur la
en fonction : fréquence SSU, à défaut par téléphone mais en
- de son état clinique. passant obligatoirement par le CTA / CODIS qui
- de la nécessité d’un plateau technique spécifique assurera la conférence à 3 avec le CRRA 15.
(brûlés, chirurgie de la main, etc).
- des possibilités d’accueil de l’établissement Il permettra à ce dernier de définir la prise en charge
souhaité. du patient et son éventuelle hospitalisation.

Si un officier du SSSM est présent sur les lieux,


il passera un bilan complémentaire permettant
notamment de préciser les actions menées à son
niveau et de prendre en compte les recommandations
du médecin régulateur. Ce bilan sera passé

Référentiel technique SAP 10


par radio sur la fréquence SSU, à défaut par • Affections suivantes (sauf chez l’enfant en bas
téléphone mais en passant obligatoirement par le âge, la personne âgée ou handicapée) :
CTA / CODIS. Il informera son CDA des conclusions - Contusions, plaies et brûlures simples.
de cet échange. - Entorse des doigts, du poignet, du pied, de la
cheville, du genou.
Le bilan comporte : - Fractures fermées, isolées, sans complication ni
- Le motif de l’appel, les plaintes de la victime et les déformation importante des doigts, du poignet, de
circonstances de l’intervention, en particulier la l’avant-bras, du pied, de la cheville, de la jambe,
cinétique de l’évènement et l’état des véhicules en de la clavicule…
cas d’AVP.
- Les éléments physiologiques recueillis par les En cas de doute, le chef d’agrès passe un bilan
sapeurs-pompiers. secouriste complet (bilan rouge)
- La description et l’évaluation de l’intensité de la
douleur.
- Les lésions traumatiques éventuelles. D. 
Demande de renfort médical en
- Le cas échéant, les antécédents et le traitement situation d’urgence absolue
en cours.
La demande sera transmise sur le réseau radio
- Les gestes entrepris.
(SSU).
- La demande de renfort si nécessaire.
La demande de moyens sera faite avant de passer
- Le choix du lieu d’hospitalisation, si précisé par
un bilan de situation complet et circonstancié si tous
les proches ou par la victime lorsque son état le
les membres de l’équipe sont occupés (équivalent
permet.
d’une demande de renfort incendie avant arrivée sur
les lieux).
La transmission du bilan secouriste complet
Le bilan sera transmis dans un deuxième temps, dès
peut se faire de deux façons :
que possible.
- Dès qu’une case rouge de la fiche bilan secouriste
est cochée ou que la situation semble nécessiter
E. L
 a fiche bilan
une intervention médicale, le bilan porte la
dénomination « bilan rouge » et le CDA transmet Le bilan fait l’objet d’un document appelé « fiche
l’intégralité des données recueillies au CRRA 15. bilan » qui est remis à la structure d’accueil de la
victime. Ce document peut être de deux formes :
- Si aucune case rouge n’est coché et en fonction
- Document papier issu du carnet « fiche bilan » à
de différents paramètres ci-dessous, le CDA
disposition dans chaque VSAV.
peut réaliser la transmission simplifiée du
- Document informatique dématérialisé avec la mise
bilan secouriste complet, appelé bilan vert.
en place des tablettes graphiques.
Tout signe d’aggravation durant l’intervention doit
impérativement faire l’objet d’un contact avec le
Un double de cette fiche est conservé au sein du CIS
CRRA 15.
conformément à la note de service sur les conditions
d’archivage des fiches bilan. Elle comporte à minima
Le bilan simplifié, dérogatoire par rapport à la les éléments suivants :
procédure normale (bilan rouge), vise à alléger le - Conditions dans lesquelles la victime a été trouvée
travail de la régulation médicale et à faciliter celui et circonstances de l’accident ou de la détresse.
des intervenants de terrain. Il est notamment autorisé - Identité de la victime et horaires d’intervention.
pour les situations suivantes : - Description de l’état de la victime à l’arrivée des
• Circonstances particulières : secours.
- Intervention à caractère social uniquement. - Signes vitaux initiaux et leurs évolutions au cours
- Brancardage simple, relevage de personnes. de l’intervention.
- Absence de personnes impliquées sur les lieux de - Conditionnement de la victime.
l’intervention. - Lieu de transport ou structure ayant pris en charge
- Si le SMUR est présent sur les lieux et qu’une la victime.
seule victime nécessite une médicalisation. Le Tous éléments nécessaires aux soins ultérieurs,
chef d’agrès intègre alors dans son message de en particulier les renseignements obtenus de
renseignement : « SMUR sur les lieux ». l’entourage ainsi que les traitements et antécédents

Référentiel technique SAP 11


de la victime. Le patient vient de décéder et des manœuvres
Elle est actualisée en cas d’événement nouveau au de réanimation sont engagées. Une intervention
cours de l’intervention. médicale sur place est alors indispensable pour
Elle est obligatoirement remplie et signée par déterminer la conduite ultérieure à tenir, sauf
le chef d’agrès après chaque intervention en décision contraire justifiée du médecin régulateur.
présence d’une victime que cette dernière est été
transportée ou non. Le patient est dans un état de fin de vie connu et
aucune manœuvre de réanimation n’est engagée. 2
F. Devenir de la victime situations sont alors possibles :
• Le patient ou son entourage a formulé une demande
Après réception du bilan secouriste, le médecin
expresse de maintien au domicile. Le chef d’agrès
régulateur définit les modalités de la prise en charge.
informe le médecin régulateur qui décide de la
Plusieurs situations peuvent se présenter :
conduite à tenir.
• Les moyens du VSAV sont suffisants et
• Le patient ou son entourage exprime une demande
permettent l’évacuation de la victime :
d’hospitalisation. Le chef d’agrès informe le
La régulation, après bilan et souhait de la

médecin régulateur qui décide de la conduite à
victime, indique au VSAV sa destination. Un lieu
tenir.
d’évacuation très éloigné et nécessitant un temps
de transport prolongé doit être médicalement
G. Le relevage des personnes à domicile
justifié et validé par le CODIS.
ou lieu privé
• La victime ne bénéficie pas de manœuvres de Le SDIS engage les moyens adéquats.
réanimation : Le chef d’agrès passe son bilan au CRRA 15, via le
a victime est décédée de manière certaine
L CODIS.
avant l’arrivée des secours, l’équipe secouriste Le médecin régulateur décide du devenir du
n’entreprend aucune manœuvre de réanimation patient, qui peut aller du maintien au domicile à
(décapitation, éclatement boite crânienne, raideur l’hospitalisation d’urgence.
cadavérique, décomposition des tissus). Si l’intervention est récurrente chez une même
personne, le chef d’agrès en informe sa hiérarchie.

1.6. Situations particulières

1.6.Situations particulières

Consulter l’ITOP 13

Référentiel technique SAP 12


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Avril 2019

SAP-CT-02 La sécurité
La sécurité doit être assurée de manière spécifique à toute intervention sur voie publique, le Gilet
immédiate, adaptée et permanente tout au long Haute Visibilité (GHV), qui devra systématiquement
de l’intervention. être porté.
La priorité sera d’éviter le suraccident, les sapeurs-
La sécurité des sapeurs-pompiers, de la pompiers doivent :
victime et des témoins éventuels - Demander des moyens adaptés si la seule VSAV
Quand les sapeurs-pompiers arrivent sur les lieux ne suffit pas à assurer la protection de la zone
de l’intervention, ils doivent, en particulier le chef d’intervention.
d’agrès, rechercher les risques ou les dangers qui - Baliser ou faire baliser de part et d’autre de l’accident,
peuvent menacer leurs vies, celle de la victime et avec tous les moyens à disposition (témoins, triangle
des témoins, avant même de s’approcher de la de pré-signalisation, lampes éclairage véhicule…)
victime. - Interdire toute approche si un danger persiste.
Ces risques peuvent être : - Couper le contact des véhicules accidentés quand
-Ceux qui ont généré l’accident et qui peuvent cela est possible.
persister. - Si le véhicule possède une clé ou une carte de
- Générés par l’accident lui-même. démarrage à distance, l’éloigner à plus de 5m du
- Secondaires à une aggravation de la situation. véhicule.
- Serrer le frein à main quand cela est possible.
Règles générales - Ne pas fumer et ne pas laisser fumer dans tous les
• Reconnaitre les dangers cas.
Pour ce faire, le sapeur-pompier doit :
- Effectuer une approche prudente de la zone Si le sapeur-pompier est seul lors d’un trajet
d’intervention. professionnel :
- Se renseigner éventuellement auprès des témoins -Allumer les feux de détresses et ralentir dès la
- En restant à distance de la victime, regarder tout découverte de l’accident.
autour d’elle pour évaluer la présence de dangers - Garer son véhicule, si possible après le lieu de
qui peuvent menacer, et repérer les personnes l’accident, sur la bande d’arrêt d’urgence (si elle
exposées. existe).
• Protéger - Veiller à descendre immédiatement du coté où la
- Quand cela est possible, supprimer immédiatement circulation n’est pas présente, et faire descendre de
et de façon permanente les dangers environnants la même manière les occupants du véhicule (s’il y
pour protéger l’équipage, la victime et les autres en a).
personnes, notamment du sur-accident. - Ne pas mettre de triangle de pré-signalisation sur
- Délimiter clairement, largement et visiblement la les voies rapides et autoroutes.
zone de danger et empêcher toute intrusion dans
cette zone. Protection d’un accident électrique
Le danger électrique peut être présent dans de
Pour réaliser la protection, les sapeurs-pompiers nombreuses circonstances, aussi bien à domicile que
utilisent tous les moyens matériels dont ils peuvent sur un site industriel ou dans la nature.
disposer et s’assurent, si besoin, du concours de Pour faire face à ce risque, les sapeurs-pompiers
toute autre personne qui pourrait apporter une aide doivent :
dans la mise en œuvre de cette protection. - S’assurer que la victime n’est pas en contact direct
ou indirect (eau) avec un conducteur endommagé
Cas particuliers (fil électrique, appareils ménagé…) ou un câble
Protection d’un accident de la route électrique de haute tension au sol.
Les sapeurs-pompiers disposent d’un équipement - Faire écarter immédiatement les personnes

Référentiel technique SAP 13


présentes et leur interdire de toucher la victime. NB : En milieu professionnel, le secouriste pourra
- Si possible, couper le courant et débrancher utiliser un extincteur approprié (de couleur verte).
l’appareil en cause ou faire couper le courant par
une personne qualifiée (lignes hautes tension), Protection contre les substances dangereuses
avant de toucher la victime. Le sapeur-pompier peut se trouver en présence
- Etre certain que l’alimentation est coupée avant de d’une libération de substances dangereuses ou
s’approcher. devant une fuite de produit toxique. Cette fuite est le
plus souvent rencontrée :
Protection contre l’incendie - A la suite d’un accident de la circulation touchant un
Tout incendie crée une atmosphère dangereuse du véhicule qui transporte des matières dangereuses ;
fait de la chaleur, du manque d’oxygène et de la - A la suite d’un accident industriel.
présence de fumées toxiques. Il peut être générateur La présence d’une odeur particulière ou de fumées
de brûlures et d’intoxications graves. Pour être est signe de cette émanation. Pour faire face à ce
allumé et être entretenu, un feu a besoin : risque, le sapeur-pompier doit :
- D’un combustible (essence, bois, tissus…). - Rester à distance de la fuite ou de la matière
- D’une source de chaleur (étincelle, flamme). dangereuse.
- D’oxygène (air) - Ecarter les témoins de la scène.
Pour faire face à ce risque, le secouriste doit : - Interdire de fumer.
• Eviter un départ de feu et limiter son extension, - Rester en amont de l’accident par rapport au vent
c’est : pour se protéger des émanations qui peuvent agir
- Alerter immédiatement le CODIS (ou 18) et/ou à distance de l’accident.
actionner une alarme. - Alerter immédiatement le CODIS et leur indiquer
- Aider à évacuer toutes les personnes exposées, éventuellement si le véhicule en cause est porteur
par exemple en utilisant les issues de secours d’un panneau de danger signalant des toxiques.
(faciliter l’évacuation des animaux si possible).
- Fermer chaque porte derrière lui au cours de son Cas particulier : libération de monoxyde de carbone
déplacement. (CO).
- Ne pas utiliser les ascenseurs ou monte-charges ; Dans un endroit fermé, où plusieurs personnes
- Ne pas s’engager dans un escalier enfumé. présentent des signes communs de malaises avec
• Se protéger lors de l’évacuation et d’un l’incendie, des maux de tête et des vomissements, on doit
c’est : suspecter une intoxication par libération de CO. Les
- Utiliser ses vêtements pour se couvrir le visage sapeurs-pompiers ont à disposition un détecteur de
et les mains. CO dans chaque VSAV, qui permettra de connaitre
- Ne pas pénétrer dans un local en feu (sauf si le la présence, ou non, de ce gaz.
secouriste est qualifié et équipé). Pour faire face à ce risque, l’équipe doit :
- Si le local est enfumé et non ventilé : pénétrer - Si possible évacuer les victimes valides.
pour dégager une victime visible en retenant sa - En retenant sa respiration, aérer largement la ou
respiration, uniquement si la durée envisagée de les pièces.
la manoeuvre n’excède pas 30 secondes. Au-delà - Rechercher un appareil à gaz ou tout autre cause
de 30 secondes, le secouriste met sa vie en péril de dégagement de CO (brasero, appareil à moteur
car il sera obligé de reprendre sa respiration dans à essence, gaz d’échappement de voiture en milieu
la fumée. clos…)
- Ne pas pénétrer dans un local où une fuite de gaz - Interrompre le fonctionnement de l’appareil.
est suspectée, rester à distance, empêcher l’accès
et ne pas provoquer d’étincelles (interrupteurs, Protection contre les objets perforants
sonnerie, lampe de poche). Il est fréquent de rencontrer des objets perforants
• Réagir devant une victime dont les vêtements sont (tranchants ou piquants) sur une intervention : débris
en feu, c’est : de verre, métal tranchant, aiguille non protégée…
- Immobiliser la victime qui panique ou qui s’agite. Le sapeur-pompier doit veiller à ne pas se blesser
- Allonger la victime sur le sol. ou à ne pas blesser accidentellement la victime ou
- Etouffer les flammes en la roulant au sol avec les témoins.
une couverture, un manteau, ou un tapis que Les gants à usage unique protègent le secouriste
l’on retirera dès que les flammes sont éteintes. d’une contamination par du sang mais nullement du
risque de plaie par un objet perforant. Il doit déposer

Référentiel technique SAP 14


les objets tranchants ou piquants dans les boites de l’aller comme au retour.
recueil des déchets d’activité de soins. - Le choix de la technique de dégagement doit
Devant des débris de verre ou autres objets tenir compte de la position de la victime, de son
perforants, le secouriste doit mettre des gants épais poids et de la force physique du secouriste. Le
de manutention. poids excessif de la victime peut nécessiter à titre
Les opérations particulières de sauvetage exceptionnel un deuxième secouriste.
Certaines situations nécessitent des opérations - Si la victime est allongée sur le sol, le secouriste
de sauvetage particulières : sauvetage en milieu préférera les techniques de dégagement qui
aquatique, en montagne, en espace confiné, consistent à traîner la victime au sol plutôt que de
lors d’attentat terroriste, accident entraînant de la lever.
nombreuses victimes. - Si possible, tirer la victime dans l’axe de son tronc
S’il est seul, le sapeur-pompier commencera pour éviter d’aggraver une lésion éventuelle de sa
par donner une alerte précise pour permettre colonne vertébrale.
un engagement des secours adaptés, avant de - Utiliser des prises solides pour tirer la victime :
s’engager dans la mesure de ses moyens. poignets, chevilles, vêtements.
Le sapeur-pompier ne doit en aucun cas s’exposer - La victime doit être dégagée vers un endroit sûr, à
sans encadrement, sans équipement de protection proximité, mais suffisamment éloigné du danger et
individuelle et sans formation spécifique. de ses conséquences.

Dégagement d’urgence de la victime en toute La rapidité de mise en oeuvre du dégagement reste


sécurité prioritaire.
En règle générale, le secouriste ne déplace pas Le dégagement d’urgence est une manoeuvre
une victime en l’absence des secours. Il réalise exceptionnelle qui ne doit être utilisée que pour
les gestes d’urgence sur place. Cependant, devant soustraire une victime à un danger vital, réel,
l’impossibilité de supprimer un danger vital, réel immédiat et non contrôlable. Elle peut aggraver l’état
qui menace immédiatement une victime, et si la d’une victime atteinte d’un traumatisme.
victime est incapable de se soustraire elle-même à
ce danger, le secouriste doit déplacer en urgence la Protection de la population en cas de signal
victime pour assurer sa sécurité. d’alerte
Exemple de situations qui nécessitent un Le code d’alerte national contient les mesures
dégagement d’urgence de la victime : destinées à alerter et informer en toutes circonstances
- Danger d’incendie, d’explosion, d’effondrement la population d’une menace ou agression, d’un
d’une structure sur la victime, de montée des eaux, accident, d’un sinistre ou d’une catastrophe. Ces
de coulée de boue. mesures sont mises en oeuvre par les détenteurs
- Victime visible et se trouvant dans une pièce de tout moyen de communication au public.
exposée à des fumées ou à une substance toxique
- Impossibilité d’assurer la protection d’un accident Le signal national d’alerte :
de la circulation. Le signal national d’alerte est émis par des sirènes.
- Dégagement d’un passage pour accéder à une ou Il consiste en trois cycles successifs d’une durée de
plusieurs autres victimes qui nécessitent la mise en 1 minute et 41 secondes chacune et séparés par
oeuvre de gestes de secours d’urgence. un intervalle de cinq secondes, d’un son modulé
- Nécessité de déplacer une victime pour effectuer le (montant et descendant).
geste d’urgence (espace trop étroit…) Il annonce un danger imminent (nuage toxique,
tornade...)
Principes d’action : Il faut immédiatement :
Pour réaliser un dégagement d’urgence, le secouriste - Se mettre à l’abri en se rendant dans un local
doit respecter les principes d’action suivants : calfeutré : portes et fenêtres fermées.
- La priorité du sapeur-pompier est de se protéger. - Ecouter la radio, réseau France Bleu ou, à défaut,
- La victime doit être visible, facile à atteindre, et une autre station de Radio France (France Info,
aucune entrave ne doit l’immobiliser ou gêner son France Inter,…), sur un poste alimenté par des
dégagement. piles, en ayant soin d’avoir des piles de réserve
- Le secouriste doit anticiper ce qu’il va faire et ou regarder la télévision (France 3) si le courant
privilégier le chemin le plus sûr et le plus rapide, à n’est pas interrompu. Dans les départements et

Référentiel technique SAP 15


collectivités d’outre-mer, écouter ou regarder les Alertes particulières :
programmes du réseau France Outre-Mer (RFO). Lorsqu’il existe des risques particuliers (chimique,
- Ne pas aller chercher ses enfants à l’école. radioactif...), des systèmes d’alerte adaptés existent
- Ne pas fumer, éviter toute flamme ou étincelle et pour prévenir les populations concernées.
fermer le gaz (de ville, butane ou propane). Ces systèmes diffusent des signaux national
- Ne pas téléphoner pour ne pas encombrer le réseau d’alerte, à l’exception des dispositifs propres aux
qui doit rester libre pour les services de secours. aménagements hydrauliques qui émettent des
- S’assurer que l’entourage a reçu et exécuté signaux spécifique d’alerte (type corne de brume).
ces consignes (par la suite, des consignes La diffusion préventive des consignes à suivre en
complémentaires peuvent être données par haut- cas d’alerte est réalisée directement auprès de cette
parleur). population.
Le signal de fin d’alerte : signal continu de 30
secondes.

Référentiel technique SAP 16


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Octobre 2016

Anatomie et les différents systèmes


SAP-CT-03 de l’humain
3.1. Le corps humain : généralités Position anatomique :
La position de référence se définit comme une
anatomiques personne debout, de face, bras légèrement écartés,
pouces vers l’extérieur.
A. De la cellule à l’appareil Cette position imaginaire d’une personne permet de
Le corps est composé d’une infinité d’éléments faire toute localisation d’une lésion éventuelle.
microscopiques appelés cellules.
La cellule est la plus petite portion de matière vivante
qui peut vivre isolée et se reproduire.
Plusieurs cellules regroupées forment un tissu
(osseux, organiques, ….)
Plusieurs tissus regroupés entre eux forment un
organe.
Les organes se regroupent pour former un appareil.

Chaque appareil assure une fonction précise :


La motricité, le système nerveux, la circulation, la ANTERIEURE POSTERIEURE
respiration, la digestion et l’excrétion, la reproduction Identifie la partie Identifie la partie
L’atteinte d’une de ces fonctions peut se répercuter « vue de face » « vue de dos »
sur l’autre.

La tête est la partie supérieure du squelette. Elle


repose sur le sommet de la colonne vertébrale et peut
effectuer des mouvements de rotation, d’extension et
de flexion.
Le crâne est essentiellement destiné à protéger
le cerveau. Il repose sur le rachis cervical par
Anatomie / Physiologie l’intermédiaire de l’atlas (ou vertèbre C1). Dans un
Anatomie : C’est l’étude des différents appareils. crâne adulte, les os sont soudés à la différence de
Physiologie : C’est l’étude des différentes fonctions. celui du nourrisson où le modelage est possible. La
fermeture des fontanelles se fait entre le 12e et le
Les termes anatomiques permettent de nommer et 18e mois.
de situer le lieu de : Le crâne est constitué de la voûte.
- lésion traumatique (plaie, brûlure, déformation…) Elle est formée de plaques osseuses soudées entre
- une douleur. elles. Elle comprend schématiquement quatre parties
- toute autre manifestation visible sur le corps ou pôles: frontal à l’avant, pariétal droit et gauche,
humain. temporal droit et gauche, occipital à l’arrière.
La connaissance des termes permet d’avoir un
langage commun avec le médecin régulateur lors
du passage du bilan de la victime.

Référentiel technique SAP 17


Les trompes utérines sont 2 conduits d’environ 10
cm qui permettent le passage de l’ovule, de l’ovaire
vers l’utérus. C’est le lieu de la fécondation.
B. La cavité thoracique L’utérus est un muscle creux situé dans la cavité
La cavité thoracique, située dans la partie pelvienne. Il comprend un corps et un col.
supérieure du tronc (cage thoracique), est limitée C’est l’organe dans lequel se fixe l’œuf et où se
en avant par le sternum, en arrière par le rachis déroule la grossesse.
thoracique, sur le côté par les côtes et en bas par le Au terme de la grossesse, il se contracte violemment
diaphragme (muscle respiratoire séparant le thorax (c’est le travail) pour expulser le fœtus.
de l’abdomen). Elle contient : Le vagin est un conduit fibro-musculaire situé
- les 2 poumons, latéralement. entre la vulve et l’utérus. Il reçoit le pénis et les
- le médiastin, espace situé entre les poumons et spermatozoïdes y sont déversés lors de l’éjaculation.
contenant, entre autres, le cœur, l’œsophage en Le fœtus le traverse lors de l’accouchement.
arrière, la trachée en avant, une partie de l’aorte,
des nerfs. La cavité pelvienne de l’homme
Certains organes sexuels masculins sont externes:
testicules, pénis; les autres sont internes: prostate et
vésicules séminales.
Les testicules sont contenus dans le scrotum, poche
de peau située en dessous du pubis. Ce sont des
glandes de 4,5 cm sur 3 cm environ, suspendues par
les cordons spermatiques.
Les testicules produisent les hormones sexuelles
mâles et les spermatozoïdes. Ceux-ci sont expulsés
par les canaux déférents qui remontent au niveau
de la prostate.
Le pénis contient l’urètre et des structures qui
C. La cavité abdominale permettent l’érection en se gorgeant de sang : deux
corps caverneux et un corps spongieux. L’urètre est
La cavité abdominale est limitée en haut par le situé dans le pénis et permet le passage du sperme
diaphragme et se poursuit dans sa partie basse, et de l’urine. Le méat urinaire se trouve au niveau
par la cavité pelvienne. Elle contient plusieurs types du gland.
d’organes : La prostate est une glande située sous la vessie qui
- Les organes de la digestion : estomac, intestin englobe la partie haute de l’urètre. Elle fabrique un
grêle, côlon (appelé aussi gros intestin), le foie liquide laiteux qui participe avec le liquide séminal
couplé à la vésicule biliaire, et le pancréas. et les spermatozoïdes à la constitution du sperme.
- La vessie, réceptionnant et stockant l’urine produite L’éjaculation libère 2 à 5 ml de sperme.
par les reins. Les vésicules séminales sont 2 poches situées
derrière la vessie qui se contractent pendant
D. La cavité pelvienne l’éjaculation et libèrent le liquide séminal.

La cavité pelvienne d’une femme se compose


d’organes génitaux externes (la vulve), internes
(ovaires, trompes utérines, utérus et vagin).
La vulve est formée par: les grandes lèvres, les
petites lèvres, le clitoris. Elle est située en avant du
périnée et au-dessus de l’anus.
Les ovaires sont situés dans la cavité pelvienne de
part et d’autre de l’utérus. Ce sont 2 glandes de 2
cm de côté environ. Leur rôle est de sécréter les Les conduits éjaculateurs sont 2 tuyaux formés
hormones sexuelles féminines et de fabriquer les chacun par la réunion d’un canal déférent et d’un
ovules. conduit de vésicule séminale. Ils vont vers l’urètre à
travers la prostate.

Référentiel technique SAP 18


E. Le membre supérieur F. Le membre inférieur
Le membre supérieur se compose de plusieurs Commençons cette description par l’articulation de
étages : la hanche, qui garantit les mouvements entre le
- Débutons par sa partie proximale, l’épaule, qui bassin et le membre inférieur.
comprend la clavicule en avant et l’omoplate en Sa structure se rapproche sensiblement du membre
arrière formant une formidable articulation capable supérieur et débute par un os long, au milieu de la
d’évoluer sur différents plans. cuisse, entouré d’un puissant réseau musculaire.
- Le bras se résume quant à lui en un seul os, appelé À l’instar du coude pour le membre supérieur, la
humérus, centré au milieu d’un environnement rotule assure une véritable fonction articulaire entre
musculaire important. la cuisse et la jambe. Celle-ci se distingue alors en
- Le coude assure une fonction articulaire deux os longs : le tibia en interne et le péroné en
prépondérante entre la partie haute et la partie externe.
basse du membre supérieur. Ils laissent alors place à l’articulation de la cheville
- L’avant-bras lui fait suite en s’ouvrant par deux os qui chemine ensuite sur le pied. Il se compose des
longs communément nommés radius-cubitus. os du tarse, des os du métatarse qui se terminent en
- Le poignet assure une fonction articulaire entre leurs extrémités par les phalanges.
l’avant-bras et la main. Celle-ci se compose des os
du carpe, puis du métacarpe qui se prolonge par
les phalanges de chaque doigt.

Référentiel technique SAP 19


3.2. Le système nerveux L’encéphale et la Moelle épinière.
Intéressons nous tout d’abord à l’encéphale.
Définition 3 organes le compose :
Le système nerveux central se compose - Le cerveau sur sa partie supérieure.
concrètement de 3 sous-systèmes qui travaillent de - Le cervelet en partie postérieur.
concert : - Et enfin le bulbe rachidien, en partie inférieure.
- système nerveux central qui regroupe la moelle
épinière et le cerveau.
- système nerveux périphérique.
- système nerveux autonome.
Ces systèmes assurent l’émission, la réception et le
traitement d’une multitude d’informations, que l’on
appelle influx. Ceux-ci sont indispensables au bon
fonctionnement des muscles et organes.

A. La cellule nerveuse L’encéphale est protégé par les os du crâne.


Quel que soit le système nerveux concerné, il est Les méninges quant à elles enveloppent
composé d’une immense chaîne de neurones, qui se complètement le cerveau et la moelle épinière et sont
transmettent les informations de proche en proche, constituées de 3 membranes :
par leurs extrémités ou à l’aide de médiateurs - la dure mère qui est la plus externe.
chimiques depuis les boutons synaptiques. - l’arachnoïde qui est au milieu.
Nous disposons d’un stock initial de neurones à la - la pie mère qui est au contact du cerveau et de la
naissance, qui tend à s’épuiser tout au long de la vie moelle épinière.
car ces cellules ne se reproduisent pas. Les méninges baignent dans un liquide, le liquide
Ces cellules utilisent énormément de sucre et céphalo-rachidien. Son rôle est de :
d’oxygène pour assurer leur fonctionnement et - maintenir le système nerveux central dans un
leur survie. Le déficit d’un de ces éléments conduit environnement à pression constante.
irrémédiablement à la mort de la cellule. - constituer un amortisseur de choc entre les os du
crâne et le cerveau.
Il est sécrété et réabsorbé en permanence.

Toute obstruction à sa libre circulation autour du


cerveau et de la moelle (tumeur, hématome…)
entraîne une augmentation de sa pression, une
compression plus ou moins importante du cerveau,
des maux de tête puis des troubles de conscience
pouvant aller jusqu’au coma…
Le cerveau se segmente en 2 parties ,que l’on appelle
hémisphères droit et gauche. Ils sont vallonnés à
leur surface par des scissures qui délimitent des
B. Le système nerveux central circonvolutions.
Le système nerveux central est responsable de
l’émission des influx nerveux moteurs et de l’analyse
des données sensitives. Il comprend 2 parties :

Référentiel technique SAP 20


Les zones qui en découlent assurent chacune des
fonctions bien spécifiques, comme vous pouvez
l’observer sur le schéma.

C. Le système nerveux périphérique


Le système nerveux périphérique se compose de
Il comprend une substance grise externe et une nerfs crâniens et rachidiens.
substance blanche interne. Il permet la vie de relation Les nerfs rachidiens, aussi appelés spinaux
en assurant la conscience, les facultés intellectuelles constituent un ensemble de nerfs prenant naissance
et les mouvements volontaires. à proximité de la colonne vertébrale, au niveau de la
Il a pour particularité de ne représenter que 2 % moelle épinière. Les nerfs spinaux ont à la fois une
du poids du corps mais de consommer 20 % de racine sensitive, responsable de la sensibilité de la
l’énergie produite par l’organisme. zone qu’ils innervent, mais aussi une racine motrice
Le cervelet, situé en arrière du tronc cérébral, permettant la contraction des muscles à commande
intervient dans la coordination des mouvements automatique. On en dénombre 31 paires qui se
volontaires, la posture et l’équilibre. regroupent parfois pour former un plexus.
Il reçoit des informations de l’ensemble du corps et en
particulier de l’oreille interne, qui est un des centres
de l’équilibre du corps humain. Son fonctionnement
n’est pas soumis au contrôle de la volonté.
Le bulbe rachidien, est quand à lui, une voie de
connexion entre le cerveau et la moelle épinière ;
On y retrouve les centres de la respiration, de
l’automatisme cardiaque, de la toux réflexe, de la
déglutition et du vomissement, de l’éveil et de la
vigilance.
Partie allongée et cylindrique du système nerveux
central, la moelle épinière fait suite au bulbe
rachidien et s’étend jusqu’à la 1ère ou 2ème vertèbre
lombaire. Elle mesure environ 45 cm de long chez
l’adulte et donne naissance, en partie terminale, à
des racines nerveuses longues appelées « la queue-
de-cheval ».
La moelle est contenue dans un canal vertébral
: le canal rachidien qui la protège. La moelle, à
l’exception des nerfs crâniens, est le seul tissu qui
relie le cerveau au reste du corps.
Son rôle principal est d’assurer la transmission d’une
information entre le cerveau et le reste du corps.

Les nerfs crâniens naissent dans le tronc cérébral


et sont au nombre de 12 paires. Ils interviennent
dans la motricité de la face, le mouvement des
yeux, la déglutition, la sensibilité de la face et dans
les fonctions sensorielles (vision, goût, odorat, ouïe).

Référentiel technique SAP 21


On parle d’acte volontaire quand la moelle épinière Système nerveux sympathique
expédie vers l’encéphale les sensations recueillies
par les récepteurs sensitifs et renvoie vers la
périphérie, par les nerfs moteurs, les ordres venant
du cerveau.
On parle en revanche d’arc réflexe quand l’influx
nerveux prend naissance au niveau des récepteurs
de la peau puis circule dans les fibres sensitives et
se transmet aux fibres motrices en court-circuitant
le cerveau.

D. Le système nerveux autonome


Le système nerveux autonome (aussi appelé
système nerveux neuro-végétatif) est la partie
du système nerveux responsable des fonctions
automatiques, non soumise au contrôle volontaire. Système nerveux parasympathique
- Il contrôle notamment les muscles lisses (digestion,
vascularisation...), les muscles cardiaques, On peut comparer cette activité autonome à un
la majorité des glandes exocrines (digestion, funambule qui évolue sur un fil et qui doit corriger
sudation...) et certaines glandes endocrines. perpétuellement sa position par des micro-
- Il assure l’auto-régulation du système nerveux mouvements pour maintenir son équilibre.
de l’organisme et fonctionne en parallèle avec le Pour illustrer l’activité du système nerveux autonome
système nerveux central. en gardant à l’esprit l’image du funambule, prenons
Il se compose du système sympathique et le cas d’une victime qui perd beaucoup de sang lors
parasympathique. d’une hémorragie externe massive : que se passe-t-il
Ces 2 systèmes sont antagonistes, c’est-à-dire au niveau du cœur et des vaisseaux ?
qu’ils s’opposent entre eux pour assurer l’équilibre Le fil du funambule représente sa ligne de vie. il assure
harmonieux du milieu intérieur. sa survie en apportant les correctifs nécessaires au
maintien sur le fil.
L’organisme qui perd un volume sanguin important
apporte les correctifs nécessaires au maintien du
débit cardiaque : pour cela, il ordonne spontanément
au cœur de s ’accélérer et aux vaisseaux sanguins de
se resserrer. Dans ce cas, le système sympathique
devient prépondérant sur le système parasympathique.
Cette action est autonome, spontanée, immédiate
et s’inscrit dans un phénomène de compensation,
jusqu’au traitement de l’hémorragie.

Référentiel technique SAP 22


3.3. Le système respiratoire Les bronches quant à elle, font suite à la trachée et
se divisent en bronchioles, de plus en plus finement,
jusqu’à aboutir aux alvéoles pulmonaires.
La respiration est sous le contrôle du centre nerveux,
situé à la base du cerveau. L’air que nous respirons
contient 21% d’oxygène, 78% d’azote et 1% de gaz
rare dont le CO2.

A. Anatomie de l’appareil respiratoire


Il est constitué par :
- Les voies aériennes supérieures : nez, fosses
nasales, bouche, luette, épiglote, pharynx (conduit
unique ou se croise l’air et les aliments), larynx,
pomme d’Adam (cartilage thyroïde), glotte.
Les aliments sont dirigés (grâce à l’action de
l’épiglotte) dans l’oesophage alors que l’air est Ces alvéoles sont tapissées par une très fine
dirigée vers la trachée. membrane qui les séparent d’un réseau capillaire
Les aliments présents dans le larynx provoquent sanguin que vous pouvez visualiser ci-après en
soit le réflexe de déglutition, soit un réflexe de toux rouge et bleu.
si les aliments se dirigent vers la trachée.
Ces réflexes sont diminués, abolis lors de
l’inconscience.
L’épiglotte fonctionne comme un clapet qui ferme
la glotte pendant la déglutition protégeant ainsi les
poumons de l’inhalation accidentelle d’un corps
étrangé.

C’est à ce niveau que vont se faire les échanges


gazeux entre l’air alvéolaire et le sang.

Les poumons sont donc formés par les bronches,


les alvéoles et les vaisseaux sanguins. La plèvre est
quant à elle est constituée d’une double enveloppe
protectrice des poumons appelée feuillets. Elle
solidarise les poumons à la paroi thoracique leur
permettant ainsi une expansion lors des mouvements
inspiratoires.

- Les voies aériennes inférieures : oesophage, B. Mécanique ventilatoire


trachée, poumon, carène, bronches, bronchioles, Elle se compose de deux phases successives :
diaphragme. - Une phase inspiratoire qui permet à l’air de pénétrer
La trachée fait suite au larynx et qui débute juste dans les bronches.
après les cordes vocales. C’est un tube constitué - Une phase expiratoire qui assure son évacuation.
d’une vingtaine d’anneau cartilagineux dont le rôle
est de conduire l’air jusqu’au bronches.

Référentiel technique SAP 23


L’inspiration débute par la contraction des muscles D’un point de vue physiologique lorsque l’air investit
inspiratoires, le diaphragme assurant la majeur les alvéoles :
partie du travail. La cage thoracique s’expand et Un échange gazeux se produit. L’oxygène de
la pression reignant dans la plèvre s’abaisse. La l’air inspiré diffuse dans le sang où l’hémoglobine
pression atmosphérique est alors supérieure à assure son transport jusqu’aux différentes cellules
la pression intra-alvéolaire permettant à l’air de de l’organisme. Lorsque ces cellules ont utilisé l’
cheminer jusqu’aux alvéoles. oxygène pour produire de l’énergie, elles génèrent du
La phase expiratoire est quant à elle passive. Les gaz carbonique qui sera transporté jusqu’au alvéoles
muscles inspiratoires se relâchent et le volume par le sang pour être éliminées lors de l’expiration. Ce
de la cage thoracique diminue. Les pressions phénomène d’échange gazeux est indispensable au
intrapleurales et alvéolaires augmentent permettant bon fonctionnement de l’organisme.
à l’air d’être chassé vers l’extérieur.

Référentiel technique SAP 24


3.4. Le système circulatoire ventricule gauche, en avant et à droite de la valvule
mitrale, part une grosse artère : l’aorte (6). Dans cette
aorte, juste après son départ du ventricule gauche, se
En préambule, il faut savoir que le système cardio- trouvent les valvules aortiques (7), dont le rôle est, en
vasculaire est divisé en 2 parties principales : se fermant, d’empêcher le retour du sang de l’aorte
le système circulatoire, comprenant le cœur et les dans le ventricule gauche.
vaisseaux sanguins, que nous détaillerons largement Le cœur droit comprend l’oreillette droite (8) et le
par la suite, et le système lymphatique, comprenant ventricule droit (9). Ces 2 cavités communiquent par
les ganglions et les vaisseaux lymphatiques, où un orifice auriculo­ventriculaire doté d’une valvule: la
circule la lymphe. Ce système permet le drainage valvule tricuspide (10) dont le rôle est, une fois fermée,
tissulaire et le transport de grosses protéines. Il d’empêcher le retour du sang du ventricule droit vers
parti­cipe également à l’épuration de certains déchets l’oreillette droite. Au niveau de l’oreillette droite, dans
ainsi qu’à l’immunité de l’organisme. sa partie supérieure, arrive la veine cave supérieure
(11). Dans sa partie postérieure, en dessous de la
A. Le coeur : généralités veine cave supérieure, arrive la veine cave inférieure.
Au niveau de l’orifice auriculo-ventriculaire du
ventricule droit, part l’artère pulmonaire (12) où se
trouvent les valvules sigmoïdes pulmonaires (13)
dont le rôle est, en se fermant, d’empêcher le retour
du sang de l’artère pulmonaire dans le ventricule
droit.

Le cœur est un organe musculaire creux qui se situe


dans la cage thoracique, entre les deux poumons,
dans le médiastin entre le sternum et la colonne
vertébrale. Oblique, il présente une base en haut et
une pointe (ou apex) en bas, légèrement décalée
vers la gauche (1/3 partie droite et 2/3 partie gauche).
Son poids à l’âge adulte est de 270 g chez l’homme
et de 260 g chez la femme. Les deux parties du cœur
sont très inégales, la gauche étant beaucoup plus
volumineuse que la droite (environ 2/3 pour 1/3). De
même, les parois ventriculaires sont beaucoup plus
épaisses que celle des oreillettes dans la mesure où
Pour fonctionner, le myocarde reçoit du sang
l’expulsion du volume sanguin nécessite une force
oxygéné par les artères coronaires droite et gauche,
suffisante pour irriguer pleinement l’organisme.
qui naissent de l’aorte et tapissent la paroi externe du
cœur avant d’y pénétrer pour se diviser en un vaste
B. Le coeur : anatomie réseau de capillaires qui alimentent ses cellules.
Le cœur est divisé en 2 parties: un cœur droit et
un cœur gauche, qui ne communiquent pas entre
eux (sauf en cas de malformation). Ces deux
cœurs sont séparés l’un de l’autre par les parois
interauriculaires et interventricu­laires (encore
appelées septum cardiaque)(1). Le cœur gauche
et le cœur droit comportent chacun une oreillette
et un ventricule, séparés l’un de l’autre par la paroi
auriculo-ventriculaire.
Le cœur gauche comprend l’oreillette gauche
(2) et le ventricule gauche (3). Ces 2 cavités
communiquent par un orifice auriculo-ventriculaire C. Le coeur : la révolution cardiaque
doté d’une valvule: la valvule mitrale (4), dont le rôle Intéressons nous à la mécanique cardiaque. Pour celà
est, une fois fermée, d’empêcher le retour du sang nous allons segmenter les phases de la révolution
du ventricule gauche vers l’oreillette gauche. cardiaque pour mieux les analyser
Au niveau de la face postérieure de l’oreillette
gauche, arrivent les veines pulmonaires (5) au La contraction des oreillettes et des ventricules se fait
nombre de quatre: deux droites et deux gauches. Du en 2 temps:
- Les oreillettes se contractent les premières et

Référentiel technique SAP 25


envoient le sang dans les ventricules. C’est la la force de ses contractions (sympathique), ou le
systole auriculaire qui est une contraction de faible ralentir (parasympathique).
puissance. Pour ce faire, il reçoit une innervation du plexus
nerveux situé sur la partie horizontale de la crosse
de l’aorte. Ce plexus est formé par des rameaux du
parasympathique (encore appelé nerf X, vague ou
pneumogastrique), qui exerce un effet ralentisseur
permanent sur le coeur, et du sympathique, qui a un
rôle d’accélérateur intermittent.

Le rythme cardiaque est donc la résultante d’un


compromis entre l’influence du sympathique et du
parasympathique dont les médiateurs chimiques
principaux sont :
• l’adrénaline pour le sympathique.
- Les ventricules vont immédiatement se contracter • l’acétylcholine pour le parasympathique.
et pulser le sang avec force dans l’artère aorte et
l’artère pulmonaire. C’est la systole ventriculaire. D. Le réseau vasculaire
La circulation sanguine entre le coeur, les organes
et les tissus périphériques, est assurée par des
artères (qui s’éloignent du coeur) et des veines (qui
reviennent au coeur).

La systole est suivie d’une période de repos, la


diastole, qui va permettre aux oreillettes de se
remplir de façon passive.
Ces 3 phases constituent le cycle cardiaque,
communément réduit à deux phases systole et
diastole.
Pour assurer cette mécanique, le coeur présente
une double innervation : Le système artériel est composé des artères, des
• un système d’innervation interne (ou intrinsèque) artérioles et des capillaires artériels :
situé dans les parois même du coeur. Il génère les artères ont un débit important et une pression
spontanément des stimuli électriques. Ceux-ci, élevée. Elles sont chargées de diriger le sang de
en se propageant, entraînent les contractions des la sortie du coeur vers les capillaires. Elles ont un
oreillettes et des ventricules. Ce système assure le pouvoir de distension 100 fois moindre que les
fonctionnement autonome du coeur. veines et leur tonus permanent joue un rôle dans la
• un système d’innervation externe (ou extrinsèque) régulation de la pression artérielle.
qui est soumis à l’action du système nerveux Une artère sectionnée peut être comprimée, mais
autonome qui peut accélérer le coeur ou augmenter l’arrêt du saignement est plus difficile que pour

Référentiel technique SAP 26


une veine et nécessite souvent une réparation Pour que le système circulatoire soit efficace, il faut
chirurgicale. finalement :
• les artérioles ont un diamètre inférieur à 0,5 mm et une pompe qui fonctionne à une fréquence et une
présentent une structure plus rudimentaire; force d’éjection adaptées ; des vaisseaux capables
• les capillaires artériels, partie terminale du système de se contracter et se dilater ; un liquide circulant en
artériel, sont de tous petits vaisseaux (diamètre: 8 quantité suffisante et de qualité (nombre de globules
microns), dont la paroi extrêmement fine et très rouges qui transportent l’O2).
simple (une seule couche de cellules) permet les
échanges gazeux et hydro-électrolytiques avec La circulation sanguine repose sur 2 circulations,
l’organisme. Ils constituent la microcirculation. communément appelées petite et grande circulations,
Ils permettent notamment le passage de l’O2, qui se composent chacune en un système artériel et
transporté par les globules rouges, du sang vers les un système veineux.
tissus. Ils constituent un véritable maillage autour
des organes et sont reliés aux capillaires veineux • La grande circulation (ou circulation systémique)
qui leur font face. part du ventricule gauche et finit à l’oreillette droite.
Elle se répartit sur 2 systèmes :
- le système artériel :
l’aorte, plus grosse artère du corps humain, part du
ventricule gauche et se ramifie en de nombreuses
branches qui alimentent tous les organes. Elle
transporte un sang riche en O2 et pauvre en CO2.
- le système veineux
le retour veineux, des organes vers l’oreillette
droite, comporte un sang riche en CO2 et pauvre
en O2.
Ce sang passe ensuite de l’oreillette droite dans
le ventricule droit, c’est le point de passage obligé
entre la grande et la petite circulation.
• La petite circulation part du ventricule droit et se
Les capillaires veineux récupèrent le CO2 issu du termine dans l’oreillette gauche. Elle se répartit sur
travail cellulaire qui doit retourner vers le coeur droit 2 systèmes :
puis les poumons pour y être éliminé. Le maillage - le système artériel :
est identique à celui des capillaires artériel. Les l’artère pulmonaire part de la partie supérieure du
veinules sont de plus en plus grosses et font suite ventricule droit. Elle transporte un sang riche en
au capillaire veineux. Leur diamètre varie de 20 à CO2 et pauvre en O2 vers les poumons, où elle se
200µ. Les veines ont un diamètre moyen de 5 mm. divise en artères pulmonaires droite et gauche. À
Leur structure est beaucoup moins tonique que celle l’intérieur du poumon, chaque artère se ramifie en
des artères. Elles peuvent parfois se distendre et artères plus petites puis en artérioles, prolongées
former des varices. Les veines centrales sont des par des capillaires.
collecteurs terminaux de 20 à 30 mm de diamètre Le CO2 passe alors du sang vers les alvéoles
qui ramènent le sang veineux vers l’oreillette droite. pulmonaires pour être évacué vers l’extérieur lors
La veine cave supérieure, intra-thoracique, draine de l’expiration.
le sang veineux de la partie supérieur du coeur et - le système veineux :
débouche directement dans l’oreillette droite. La faisant suite aux capillaires artériels, les capillaires
veine cave inférieure pour sa part, qui naît dans veineux contenant le sang oxygéné se réunissent
la partie inférieur de l’abdomen aboutit aussi dans et se prolongent par des veinules, qui vont former
l’oreillette droite et draine les vaisseaux situés sous finalement deux veines pulmonaires pour chaque
le diaphragme. L’ensemble du réseau veineux poumon.
assure finalement le volume sanguin nécéssaire au Les 4 veines pulmonaires ramènent le sang
remplissage du coeur avant chaque contraction. oxygéné à l’oreillette gauche.
Ce sang passe ensuite de l’oreillette gauche dans
E. La fonction circulatoire le ventricule gauche. C’est le point de passage
La fonction circulatoire : obligé entre la petite et la grande circulation.
• assure la distribution de l’O2 des poumons à tout (voir schéma page suivante)
l’organisme.
• participe à l’élimination des déchets produits par
le travail des cellules (tels que CO2, urée…), en
assurant leur transport vers les lieux d’élimination.
• participe au bon fonctionnement de l’organisme
en transportant des protéines, glucides, lipides,
hormones, facteurs de coagulation…

Référentiel technique SAP 27


Référentiel technique SAP 28
SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018

SAP-CT-04 Sémiologie
La sémiologie consiste à étudier les signes qui Les catégories d’âge
traduisent la présence ou non d’une détresse, L’âge des victimes est un paramètre parfois important
d’un traumatisme ou d’une maladie. Le sapeur- non seulement pour réaliser le bilan mais également
pompier doit savoir reconnaître ces signes, pour adapter la conduite à tenir.
les comprendre, les évaluer et les interpréter La puberté ne se définit pas par la recherche des
correctement afin de permettre l’élaboration d’un signes extérieurs de celle-ci (voix, pilosité...).Elle se
bilan pertinent de l’état de la victime et d’adopter une fait sur l’aspect général de la victime dès le premier
conduite à tenir adaptée. regard : il s’agit manifestement d’un enfant ou
Les différents signes abordés dans ce chapitre manifestement d’un adulte (taille, poids...).
devront permettre au médecin régulateur d’établir Dès lors qu’il y a un doute, il sera considéré
son diagnostic lors du bilan. Ils ne sont pas exhaustifs automatiquement comme un enfant.
et seuls les plus couramment rencontrés y figurent. Le nouveau-né à la naissance constitue également
Leur classification ne préjuge en aucun cas de leur une catégorie particulière mais qui n’a lieu d’être
importance. que lors d’un accouchement inopiné car sa prise en
charge présente des particularités

Référentiel technique SAP 29


4.1. Évaluation du trouble, de la douleur et des antécédents

A. Analyse du trouble L’échelle numérique : on demande à la victime


(adulte ou enfant capable de s’exprimer) d’évaluer
La victime consciente qui présente une maladie ou
sa douleur en lui posant la question suivante: «
un traumatisme, exprime en règle générale le ou
Vous allez donner une note de 0 à 10 à votre douleur.
les troubles qu’elle perçoit. Si ce n’est pas le cas,
Zéro est l’absence de douleur et dix, la douleur
ou s’il est nécessaire de compléter les informations
maximum imaginable ». Les consignes doivent être
données, le sapeur-pompier doit l’interroger.
claires et neutres (ne pas faire appel à l’imaginaire ou
aux souvenirs du patient par exemple en comparant
B. Analyse de la plainte le niveau 10 à la pire douleur vécue).
Pour chaque plainte exprimée, et particulièrement L’EVS permet d’effectuer le suivi de l’évolution de
pour la douleur, le sapeur-pompier doit demander à la douleur, en fonction des gestes réalisés ou des
la victime de préciser : médicaments antalgiques utilisés.
• Provoqué par : les circonstances de survenue et
le ou les facteurs déclenchant.
• Qualités : ses caractéristiques : brûlures,
oppression.
• Région du corps atteinte : sa localisation précise.
• Sévérité : son intensité qui doit être évaluée au Chez le petit enfant qui n’est pas en âge de s’exprimer,
moyen de l’échelle verbale simple (EVS) et son ou qui n’exprime pas sa douleur le sapeur-pompier
évolution. regarde s’il y a des gémissements, des pleurs, des
• Temps de la plainte (la durée et l’évolution dans cris perçants, des grimaces, une agitation, ou une
le temps) : depuis combien de temps dure la prostration.
plainte, en précisant si possible l’heure du début Si la douleur ne peut être évaluée (non compréhension
de la plainte ou de la douleur et son évolution de la langue…), le chef d’agrès le précisera dans
(disparition, atténuation), en précisant les facteurs son bilan.
aggravants ou calmants celle-ci.
C. Recherche des antécédents
Analyser une plainte revient dont à rechercher son
La recherche des antécédents de la victime permet,
« PQRST».
lors de la transmission du bilan, de faire le lien entre
Il convient de ne pas interpréter ce que dit la victime,
la détresse de la victime et d’éventuelles pathologies
ni d’orienter ses réponses par des questions trop
antérieures. Les renseignements obtenus doivent
précises. Il faut demander, si possible, à l’entourage
être inscrits sur la fiche bilan afin de renseigner les
de confirmer ses dires.
personnels de l’hôpital de destination.

Évaluation de l’intensité de la douleur


Elle s’effectue à l’aide du « MHTA » :
La douleur est la sensation ressentie par une
• Maladies ou malaises : rechercher si la victime
victime dont le système nerveux détecte un
présente une ou des maladie(s) connue(s) où si
stimulus désagréable et qui peut être dangereux.
elle a déjà ressenti des malaises identiques ; les
Habituellement, elle correspond à un signal d’alarme
antécédents familiaux doivent également être
de l’organisme pour signifier une remise en cause
recherchés (infarctus, diabète, cancer…).
de son intégrité physique. Ce mot peut également
• Hospitalisation : rechercher si la victime a déjà été
désigner des souffrances d’ordre psychique. La
hospitalisée et pourquoi (opération chirurgicale,
douleur peut être provoquée par un traumatisme
pose de stent, oedème aigu du poumon…)
ou une maladie mais aussi par un mauvais
• Traitement médical : rechercher si la victime a
fonctionnement du système nerveux responsable de
des traitements en cours (nom des médicaments,
sa transmission (douleur persistante des membres
dosage et posologie), et en particulier si elle dispose
amputés).
de médicaments adaptés au trouble ressenti.
• Allergies : rechercher les allergies connues que
Elle est évaluée au moyen de l’échelle verbale
peut présenter la victime.
simple (EVS) sous forme d’échelle numérique :

Référentiel technique SAP 30


4.2. Évaluation des signes neurologiques

Perte de connaissance et coma


A. Appréciation de la conscience En interrogeant la victime ou son entourage,
le sapeur-pompier peut identifier une perte de
L’appréciation de la conscience est réalisée en
connaissance. Sa durée doit être évaluée. Elle
quelques secondes en posant une question simple
est toujours associée à une amnésie de l’épisode
à la victime et en lui demandant d’exécuter un ordre
(malaise, traumatisme crânien…).
simple adapté à son état :
Un traumatisme crânien peut entraîner une perte de
« Comment ça va ? Ouvrez les yeux, serrez-moi la
connaissance initiale (PCI), brève, directement liée
main, de quoi vous plaignez-vous ? ». Si la victime
au choc (« KO ») puis une reprise complète de la
ne répond pas et n’obéit pas aux ordres simples elle
conscience.
est inconsciente.
Il peut également entraîner une lésion d’une des
Si elle répond ou obéit aux ordres simples, elle est
enveloppes du cerveau provoquant un saignement
consciente.
et un hématome. Tant que celui-ci ne comprime pas
En cas de suspicion de traumatisme, aucun
le cerveau, la victime reste consciente. Lorsque
mouvement important ne doit lui être demandé, il
la compression devient plus importante la victime
faut donc lui demander de serrer les mains sans
perd connaissance. Cette perte de connaissance,
mobiliser les bras.
secondaire au traumatisme, peut être progressive,
brutale ou précédée d’une crise convulsive. Il s’agit
La simulation douloureuse
d’une urgence neurochirurgicale.
Lorsque la victime n’ouvre pas les yeux à la
demande, ne parle pas et ne répond pas aux ordres
L’intervalle libre est la durée qui sépare la survenue
simples, elle est inconsciente.
du traumatisme crânien (avec ou sans PCI) de la
Dans ce cas-là et uniquement dans ce cas-là,
perte de connaissance secondaire. Il convient d’en
l’appréciation de la profondeur du coma, qui sera
apprécier la durée (de quelques minutes à plusieurs
réalisée après les gestes d’urgence, nécessitera
heures). Plus l’intervalle libre est court, plus la
une stimulation douloureuse entraînant ou non une
compression cérébrale est rapide.
réaction de sa part.
Le déclenchement de la douleur ne se fera que par
Les syncopes qui sont des pertes de connaissance
le roulement appuyé d’un stylo sur le lit de l’ongle
brèves, d’origine non traumatiques, sont étudiées
(à la base de l’ongle), à l’exclusion de toute autre
dans le chapitre 5. Si à l’arrivée des sapeurs-
méthode.
pompiers, la victime est inconsciente depuis plus de
La stimulation douloureuse n’a pas pour objectif de
5 minutes, on parle alors de coma.
réveiller la victime mais uniquement d’estimer la
profondeur du coma en déclenchant éventuellement
une réponse motrice ou verbale.

Référentiel technique SAP 31


B. Évaluation de la motricité et de sensibilité

paraparésie ou de paraplégie.
La recherche de la sensibilité et de la motricité doit • les 4 membres, on parle alors de tétraparésie ou
être effectuée lorsque l’on est en présence : de tétraplégie.
• d’une suspicion d’un traumatisme de membre. Il faut réaliser ces examens avec prudence et
• d’une suspicion de traumatisme du rachis. délicatesse car ils peuvent aggraver un traumatisme
• d’une atteinte cérébrale (AVC, traumatisme existant.
crânien…).
Pour la motricité, on appelle : Atteinte cérébrale
• une diminution de la force motrice (parésie).
La recherche de sensibilité et de motricité permet
• une absence de mouvement (paralysie).
dans ce cas de mettre en évidence l’importance de
Pour la sensibilité, on recherche :
l’atteinte cérébrale et sa localisation.
• des fourmillements.
Pour cela il convient de rechercher :
• des sensations de décharge électrique.
• un trouble de la motricité des membres supérieurs
• une diminution ou une abolition de la sensibilité.
en demandant à la victime :
Suivant le type d’atteinte, la technique de recherche
- de serrer simultanément les mains du sapeur-
diffère.
pompier.
- de fermer les yeux et d’élever les bras devant elle
Traumatisme de membre pendant 10 secondes.
Suite à un traumatisme de membre, la recherche de
sensibilité et de motricité permet de savoir s’il existe
une compression d’un nerf au niveau d’une fracture
ou d’une luxation.
Pour cela, il convient de rechercher :
• un trouble de la motricité en demandant à la victime
de bouger doucement les doigts ou les orteils.
• un trouble de la sensibilité en lui demandant si
elle ressent de façon symétrique un effleurement
effectué sur le dos de sa main ou de son pied.
Néanmoins, la motricité et la sensibilité peuvent Extension normale des Extension anormale des
membres supérieurs membres supérieurs
être perturbées simplement à cause de la douleur
qu’engendre un mouvement du membre fracturé. • un trouble de la motricité des membres inférieurs,
en allongeant la victime et en lui demandant
Suspicion de traumatisme du rachis de maintenir les cuisses fléchies à 90°, jambes
à l’horizontale (position identique à la position
La recherche de sensibilité et de motricité permet
d’attente pour une plaie abdominale mais sans
de savoir dans ce cas s’il existe une atteinte de la
soutien des jambes).
moelle épinière (compression ou section).
• un trouble de la sensibilité en lui demandant si elle
Pour cela, il convient de rechercher pour chacun des
ressent de façon identique un effleurement effectué
4 membres :
successivement sur chacun des membres.
• un trouble de la sensibilité en demandant à la victime
si elle ressent de façon identique un effleurement
effectué successivement sur chacun des membres
inférieurs. En cas de déficit, cette recherche
sera poursuivie sur l’abdomen et éventuellement
sur le thorax et les membres supérieurs afin de
déterminer le « niveau » de la lésion ;
• un trouble de la motricité en demandant à la victime
allongée de bouger successivement chaque jambe
puis chaque bras.
Ces troubles peuvent concerner :
• les membres inférieurs, on parle alors de

Référentiel technique SAP 32


L’évaluation de ces troubles peut faire apparaître : • un trouble ou une abolition de la parole en lui faisant
• une réaction normale : répéter une phrase simple : la parole peut être
- la pression exercée par les mains de la victime empâtée ou la victime ne répète pas les mêmes
est identique. mots ou est incapable de parler (aphasie).
- les deux bras tendus restent au même niveau.
- les deux jambes légèrement relevées restent au
même niveau ou retombent de façon symétrique.
• une réaction anormale :
- la pression exercée par les mains de la victime
est différente.
- un des deux bras ne s’élève pas autant que l’autre,
chute progressivement ou ne s’élève pas du tout.
- une des jambes redescend plus vite que l’autre ou
retombe brutalement.
Expression faciale normale Expression faciale anormale

On aura donc soit :


• un seul membre concerné (monoplégie). En pratique, une tétraplégie ou une paraplégie sont
• une diminution ou une absence de motricité de la le plus souvent la conséquence d’un traumatisme
moitié droite ou gauche du corps (hémiplégie). du rachis alors qu’une hémiplégie est probablement
liée à une atteinte du cerveau (traumatisme crânien,
Par ailleurs, il faut rechercher : accident vasculaire cérébral…).
• une asymétrie au niveau de la face en demandant
à la personne de montrer les dents ou de siffler ou
de gonfler les joues. Lors d’une paralysie faciale,
la bouche est toujours « attirée » vers le côté sain.

Référentiel technique SAP 33


C. Réaction pupillaire

L’étude des pupilles, et particulièrement celle de la


réaction a la lumière, doit être faite systématiquement
au cours du bilan. Elle peut apporter des informations
capitales sur l’état de la victime lorsqu’elle présente :
• un traumatisme crânien.
• des troubles neurologiques.
• un coma.
• un arrêt cardiaque.
Technique de recherche Technique de recherche
L’oeil est le prolongement direct du cerveau. En au moyen d’une lampe sans lampe
dehors d’une atteinte de l’œil lui-même, il est un
reflet fidèle de la santé de l’hémisphère cérébral qui • Technique de recherche sans lampe
se trouve derrière lui. Cette technique ne peut être réalisée que si la
La pupille agit comme le diaphragme d’un appareil luminosité du milieu ambiant est importante. Il
photographique, c’est le réflexe pupillaire. En pleine faut alors demander à la victime de garder les
lumière, elle rétrécit de façon réflexe, c’est le myosis. yeux ouverts, ou les lui maintenir ouverts si elle
Si la lumière baisse, elle s’agrandit, c’est la mydriase. inconsciente.
Le sapeur-pompier masque brièvement et
successivement chaque oeil à l’aide de sa main (ce
qui provoque une dilatation de la pupille) et note
un éventuel rétrécissement de la pupille après le
retrait de cette main.
Rétrécissement de la pupille lors de l’exposition à la lumière Cette manoeuvre doit également être répétée 3 fois
de suite.
Il existe 2 techniques de recherche de l’efficacité du Au cours de l’observation des pupilles, il est important
réflexe pupillaire : d’évaluer plusieurs paramètres :
• Technique de recherche au moyen d’une lampe • la réactivité à la lumière: on parle de pupilles
On dirige le faisceau lumineux d’une lampe adaptée réactives ou non (aréactives).
(pas de faisceau lumineux concentré ou halogène) • la symétrie : les deux pupilles doivent avoir la même
sur les yeux ouverts de la victime, ou que l’on taille et doivent réagir de la même manière. On parle
maintient ouverts si elle est inconsciente, pendant alors de pupilles symétriques ou asymétriques.
quelques secondes et on note un rétrécissement • le diamètre : les pupilles peuvent être soit :
éventuel de la pupille. - de taille intermédiaire.
Cette manoeuvre doit être répétée 3 fois de suite, - dilatées (mydriase).
pour confirmer l’existence d’une anomalie. - resserrées (myosis).

Référentiel technique SAP 34


La taille des pupilles est normale quand elle est Signes accompagnant les atteintes neurologiques
adaptée à la luminosité.
• La photophobie est une intolérance à la lumière. La
En cas d’asymétrie franche, il convient de préciser
victime se cache les yeux et fuit systématiquement
pour chaque pupille son diamètre et sa réactivité.
toute source lumineuse.
Une différence nette de la taille des pupilles
Elle est souvent un des signes d’une atteinte
(anisocorie), l’une en mydriase aréactive et l’autre
méningée (la conséquence d’une atteinte
réagissant à la lumière, se retrouve :
du cerveau ou des méninges) ou un signe
• chez une victime parfaitement consciente lors
accompagnant certaines affections oculaires
d’un traumatisme de l’oeil ou de l’utilisation d’un
(inflammation, maladies…).
collyre (chez un patient qui sort d’un examen
ophtalmologique) ;
• Les céphalées sont des maux de tête plus ou
• chez une victime qui présente des troubles de
moins intenses qui sont souvent non spécifiques.
conscience importants ou un coma lors d’une
Il convient de rechercher par l’interrogatoire de
souffrance grave de l’hémisphère cérébral.
la victime ou de son entourage les circonstances
de survenue, la rapidité d’installation, l’intensité
et la localisation de la douleur, les antécédents
migraineux, le caractère inhabituel de la crise,
l’ensemble de ces éléments pouvant constituer des
signes de gravité potentielle.
Pupilles intermédiaires et symétriques
• Les troubles de l’équilibre et les vertiges
sont souvent les premiers signes d’une atteinte
cérébrale. Ils peuvent s’aggraver lorsque la victime
est en position debout ou qu’elle a les yeux fermés.
Ces signes ne sont recherchés qu’en l’absence de
Pupilles asymétriques suspicion de lésion du rachis ou d’autre pathologie
contre-indiquant la station debout.

• Les troubles de la vigilance ou du comportement


- L a somnolence ou l’agitation peuvent
traduire une souffrance cérébrale
(intoxication par les médicaments, l’alcool
Pupilles en mydriase bilatérale
ou le CO, hypoxie, hypoglicémie, hypo ou
hyperthermie, AVC, tumeur du cerveau,
traumatisme…), ou une maladie psychiatrique.
La somnolence donne l’impression au sauveteur
que la victime est en train de s’endormir.
Toutefois, celle-ci ouvre spontanément les
Pupilles en myosis bilatéral
yeux dès qu’on lui parle. En présence d’une
Si la victime est inconsciente et que ses 2 pupilles détresse respiratoire, elle traduit à la fois
sont en mydriase aréactive, il s’agit d’une souffrance l’hypoxie cérébrale et l’épuisement physique.
aiguë du cerveau voire de sa destruction, ou d’une L’agitation est un état d’hyperactivité qui survient
intoxication par médicaments ou par drogue. en dehors de toute situation de stress ou de
douleur.
Une victime en arrêt cardiaque, sans massage - La désorientation peut accompagner un traumatisme
cardiaque, est généralement en mydriase bilatérale. crânien, un état de démence, une diminution de la
Si l’on constate, après la mise en oeuvre de la vascularisation cérébrale (AVC, vieillissement).
réanimation cardio-pulmonaire, une diminution de Elle s’exprime par une perte des repères dans le
diamètre des pupilles ou, mieux, une réaction à la temps (la victime doit faire des efforts pour donner
lumière, cela signifie que : la date du jour ou se trompe de jour) ou dans
• le cerveau n’est pas mort. l’espace (la victime ne reconnaît pas le lieu où
• la réanimation est efficace. elle se trouve). Le langage reste cohérent.

Référentiel technique SAP 35


- L’amnésie peut survenir brutalement (traumatisme chez l’enfant, coup de chaleur d’exercice chez le
crânien, AVC) ou évoluer sur un temps plus long sapeur-pompier ou lors de compétitions sportives),
(maladie d’Alzheimer). Elle s’exprime par une une privation en oxygène ou en sucre du cerveau
perte partielle ou totale de la mémoire, souvent (obstruction des voies aériennes, hypoglycémie
temporaire, parfois définitive. Cette perte de grave), une tumeur… ou sans cause décelable.
mémoire peut toucher les événements récents (la Elles se manifestent le plus souvent par une
victime connaît son nom, sa date de naissance, perte de conscience brutale suivie par des
mais a oublié la date, le jour de la semaine, le contractions musculaires involontaires, localisées
mois, l’année…) ou les événements anciens (la ou généralisées à l’ensemble du corps. Chez
victime ne connaît plus sa date de naissance, ne l’enfant en bas âge, le système nerveux n’étant
reconnaît plus les membres de sa famille). pas complètement structuré, la moindre excitation
- l’obnubilation est une altération de la conscience. est parfois suffisante pour entraîner une réponse
La personne se fixe sur le même événement, en convulsive.
posant à quelques secondes d’intervalle la même
question (« Qu’est-ce qui m’est arrivé? »). • Les vomissements en jets et répétés accompagnent
souvent un traumatisme crânien grave, une atteinte
• Les saignements de l’oreille (otorragie) associés méningée…Ils traduisent une compression du
à un traumatisme crânien sont généralement un tronc cérébral.
signe de gravité. Ils doivent être recherchés après
avoir nettoyé l’oreille avec une compresse pour
vérifier si le sang vient bien de l’intérieur de l’oreille
et non pas d’une hémorragie du cuir chevelu qui
aurait coulé vers l’oreille.
• Les convulsions sont la conséquence d’un
dysfonctionnement cérébral dont les origines
peuvent être très variées. Elles peuvent être dues
à une épilepsie (le plus souvent), un traumatisme
crânien, une fièvre (convulsions hyperther miques

Référentiel technique SAP 36


4.3. Évaluation des signes respiratoires

A. Appréciation de la respiration victime placée dans la position d’attente adaptée


à sa détresse, à l’aide du plat de la main posée
L’appréciation de la respiration est réalisée au
directement sur l’abdomen.
cours du bilan urgence vitale chez une victime
Sur toute victime inconsciente, la présence ou
inconsciente après la libération des voies aériennes,
non de la ventilation ne peut se faire qu’après son
sur 10 secondes au maximum. Elle a pour objectif
retournement.
d’apprécier la présence ou l’absence de respiration
En cas de détresse, il est souhaitable de dénuder
efficace.
la partie antérieure du thorax afin d’observer les
L’évaluation plus précise de la respiration est réalisée
mouvements respiratoires.
lors du bilan complémentaire, sur une minute. Elle a
pour objectif de chiffrer et d’apprécier la qualité de
Fréquence
la respiration.
Bien souvent la simple observation de la victime La fréquence respiratoire est le nombre de
peut permettre, par des signes directs ou indirects, mouvements respiratoires mesuré sur une minute.
de détecter une détresse respiratoire évidente. Les valeurs normales de la fréquence respiratoire
L’évaluation de la respiration s’effectue lors du chez une personne au repos sont reprises dans le
bilan complémentaire pendant 1 minute sur une tableau ci-dessous.

Valeurs normales minimales Catégorie Valeurs normales maximales


de la fréquence respiratoire d’âge de la fréquence respiratoire

12 Adulte 20
20 Enfant 30 Tachypnée
Bradypnée
30 Nourrisson 40 ou polypnée
40 Nouveau-né 60

Une victime, quel que soit son âge (sauf le nouveau- du volume courant fait que l’air venant de
né à la naissance), sera considérée en arrêt l’extérieur, et celui venant de l’exterieur d’atteindre
respiratoire si sa fréquence est inférieure ou égale les alvéoles. Tout est bloqué au niveau de ce que
à 6 mouvements par minute ou si elle présente des l’on appelle «l’espace mort», c’est-à-dire l’espace
pauses respiratoires supérieures ou égales à 10 ou il n’y a aucun échange possible avec le sang :
secondes. les bronchioles et les bronches, la trachée et les
voies aériennes supérieures.
La dyspnée Cette dyspnée peut être :
La dyspnée est le signe principal de la détresse • Inspiratoire, lorsque la victime présente des
respiratoire. Celle-ci se caractérise en termes de difficultés lors de l’inspiration. Elle signe une origine
fréquence et d’amplitude. On parle alors de : haute du trouble, au niveau du larynx (obstruction
• bradypnée, si la fréquence est plus lente. par un corps étranger, laryngite, épiglottite...)

• tachypnée si il y a augmentation de la fréquence • Expiratoire, lorsque la victime présente des


avec une conservation du volume courant. (Elle difficultés lors de l’expiration; elle signe une origine
vise, par exemple, à compenser l’augmentation basse du trouble, au niveau des bronches (asthme
des besoins en O2 lors d’un effort sportif). par exemple).
• Aux 2 temps, lors d’une trachéite.
• polypnée s’il y a une augmentation de la fréquence
mais avec une dimunition du voulume courant.
C’est une respiration rapide et superficielle, qui vise
Amplitude
à corriger une hypoxie ou une hypercapnie. Elle C’est l’importance du soulèvement du thorax à
aggrave souvent la dette en O2, car la diminution chaque cycle respiratoire; il est d’environ 4 à 5 cm

Référentiel technique SAP 37


chez l’adulte. autant présenter de détresse respiratoire aiguë
En cas de polypnée, l’amplitude des mouvements (Insuffisants respiratoires chroniques).
respiratoires est très faible, la respiration est dite En cas d’intoxication par le monoxyde de carbone
superficielle et la parole devient difficile, voire (CO) comme par les fumées d’incendies, la
impossible. saturation n’est plus le reflet de la concentration
Une bradypnée peut s’accompagner de mouvements d’oxygène et ne doit pas être mesurée. En effet, la
respiratoires de grande amplitude. technique de mesure ne permet pas de différencier
le CO de l’oxygène présent sur les globules rouges
Rythme
C’est l’intervalle entre chaque mouvement
Signes d’accompagnement
respiratoire. Son étude se fait en même temps que la • Le battement des ailes du nez est le premier signe
mesure de la fréquence, sur une durée de 1 minute, qui se manifeste en cas de détresse respiratoire
la main posée sur le ventre. chez le nourrisson et l’enfant en bas âge. Il se
Une respiration normale est régulière. Toute caractérise par un mouvement d’ouverture et de
irrégularité peut être le signe d’une détresse fermeture des narines.
respiratoire. • Le tirage se caractérise par la mise en jeu
On peut parfois observer des pauses dans le des muscles respiratoires accessoires lors de
rythme respiratoire. Lorsque celles-ci excèdent 10 l’inspiration, en complément de l’action extrême
secondes, il convient alors de considérer la victime des muscles inspirateurs principaux.
comme étant en arrêt respiratoire.
Lorsque l’organisme est en dette d’oxygène, il va
mettre en jeu des muscles respiratoires accessoires
Difficultés à parler ou compter dont la contraction est destinée à élever les côtes et
Une personne qui a une respiration normale et augmenter le volume du thorax.
efficace n’a aucune difficulté pour parler. La contraction des muscles du cou tire les clavicules
En présence d’une détresse respiratoire, la victime vers le haut augmentant un peu plus le volume du
ne peut pas compter jusqu’à 10 sans reprendre sa thorax et ainsi le volume d’air inspiré. De même, les
respiration. muscles intercostaux, en se creusant, écartent les
Le sapeur-pompier pourra donc l’évaluer simplement côtes les unes des autres, augmentant le diamètre
en demandant à la victime de compter jusqu’à 10 latéral du thorax pour faire pénétrer un peu d’air
sans reprendre sa respiration. On considère que : supplémentaire. Ils interviennent en complément de
• il n’y pas de trouble, si elle peut compter jusqu’à 10 l’action extrême des muscles inspirateurs principaux.
ou fait des phrases complètes.
• il y a un trouble, si elle reprend une respiration Tirage des muscles du cou :
entre 5 et 10.
• il y a une détresse si elle ne parvient pas jusqu’à 5
ou ne peut pas dire plus de cinq mots.

La saturation en oxygène
La saturation est le reflet de la concentration en
oxygène dans les globules rouges et s’exprime en
pourcentage (% SpO2 = saturation partielle O2).
Normalement elle est proche de 100 %. Sa mesure
s’effectue au moyen de l’appareil multiparamétrique
(voir SAP-FM-01).
• Les bruits anormaux traduisent l’encombrement
Il s’agit d’un examen complémentaire dont les
ou l’obstruction partielle des voies aériennes. Ils
résultats ne peuvent être interprétés que par la
peuvent être présents uniquement à l’inspiration, à
coordination médicale.
l’expiration ou aux deux. Ils peuvent être entendus
sous la forme de :
Une saturation en oxygène sera considérée comme
normale au-dessus de 94 %. Certaines personnes - sifflements qui sont des sons aigus dus à un
présentant une maladie respiratoire peuvent avoir rétrécissement des voies respiratoires (crise
une saturation en oxygène plus basse sans pour d’asthme par exemple).

Référentiel technique SAP 38


- ronflements qui sont dus à une chute de la • Les signes d’épuisement apparaissent quand
langue dans les voies aériennes généralement l’organisme est « fatigué » par sa lutte contre
consécutive à un coma ou à un encombrement la détresse respiratoire et se manifestent par
des voies aériennes. une somnolence qui traduit à la fois l’hypoxie
- râles (crépitants, gargouillements) qui traduisent cérébrale et l’épuisement physique dû aux efforts
un encombrement par un liquide des voies d’hyperventilation. La somnolence peut également
aériennes (OAP par exemple). résulter de l’élévation du CO2 chez l’insuffisant
respiratoire chronique. La victime ne peut plus se
•
La cyanose traduit une diminution importante maintenir seule en position assise.
de la quantité d’oxygène transporté par le sang
et donc l’inefficacité des échanges gazeux. Si malgré le traitement entrepris, les signes
Il s’agit d’une coloration bleutée que l’on peut d’épuisement, la cyanose et les sueurs persistent
observer au niveau des ongles, des lèvres, et qu’il s’y associe une diminution de la fréquence
des ailes du nez, des lobes de l’oreille voire respiratoire et des bruits anormaux, le sapeur-
de la face dans ses manifestations extrêmes. pompier doit les interpréter comme des signes
Chez une personne de couleur, elle sera visible d’extrême gravité.
préférentiellement au niveau des ongles et des
lèvres. Signes spécifiques
La cyanose : • La mousse aux lèvres, plus ou moins
rosée, traduit l’existence d’une forme
majeure de l’oedème aigu du poumon.
Elle est le témoin d’une véritable « noyade interne
». Le plasma sanguin (avec quelques globules
rouges) issu des capillaires pulmonaires a envahi
la majeure partie des alvéoles.
• La présence de sang dans les crachats ou lors
de toux (hémoptysie), traduit souvent une atteinte
Coloration bleutée au niveau des ongles, des lèvres, pulmonaire grave.
des ailes du nez et des lobes de l’oreille

• Les sueurs et la moiteur traduisent la dilatation des Cas particuliers


vaisseaux sanguins provoquée par l’augmentation Les gasps sont des mouvements réflexes
de la quantité de CO2 dans le sang. Elles traduisent d’apparence, respiratoire, inefficaces, que l’on peut
donc une inefficacité des échanges gazeux. parfois observer chez une personne inconsciente,
Les sueurs apparaissent en premier lieu en train d’agoniser (un pouls peut encore être perçu
sur le front et en cas d’aggravation elles à ce stade).
vont s’étendre sur la totalité du corps. Les gasps peuvent précéder l’arrêt cardiaque et
À un stade beaucoup plus précoce, elles même persister après. Leur durée est très variable,
se manifestent par une simple moiteur. Non de quelques minutes à plusieurs dizaines de minutes.
visible, celle-ci est facilement détectable par
le toucher au niveau du front et des mains.
Leur disparition indique une amélioration de l’état
de la victime.

Référentiel technique SAP 39


4.4. Évaluation des signes circulatoires

A. Appréciation de la circulation - pouls radial, au poignet, dans l’axe du pouce.


- pouls pédieux, sur le dos du pied.
L’appréciation de la circulation est réalisée au cours
chez le nouveau-né et le nourrisson :
du bilan urgence vitale chez une victime inconsciente
- pouls huméral, sur la face interne du bras.
qui ne respire pas, sur 10 secondes au maximum. Elle
a pour objectif d’apprécier la présence ou l’absence
Fréquence
de circulation. Chez la victime consciente, l’absence
de pouls radial en présence d’un pouls carotidien, La fréquence circulatoire est le nombre de
permet de dépister une détresse circulatoire. battements cardiaques calculé sur une minute. Les
valeurs normales de la fréquence circulatoire chez
B. Évaluation de la circulation une personne au repos sont reprises dans le tableau
ci-dessous.
L’évaluation de la circulation est réalisée lors du bilan
Cette fréquence augmente normalement lors d’un
complémentaire, sur une minute. Elle a pour objectif
effort, d’un état fébrile ou d’un stress. À l’inverse,
de chiffrer et d’apprécier la qualité de la circulation.
elle se ralentit pendant le sommeil, lorsque la
Contrairement à la détresse respiratoire très souvent
température du corps diminue, sous l’effet de
évidente au premier abord, une détresse circulatoire
l’entraînement sportif (certains sportifs peuvent
peut être initialement peu apparente, et doit donc
avoir une fréquence cardiaque physiologique basse
être systématiquement recherchée.
: 40 à 50 battements/min) ou sous l’effet de certains
médicaments (béta-bloquant). Le nouveau-né, qui a
La contraction des ventricules éjectant le sang
un coeur faible, doit avoir une fréquence très élevée
sous pression dans les artères génère une onde de
pour compenser.
choc appelée pouls. Il peut être perçu dans tous les
endroits où une artère affleure la peau et où elle peut
Une victime, sera considérée en arrêt cardiaque si :
être comprimée doucement contre un plan dur sous-
• aucun battement n’est perçu sur une durée de 10
jacent : pouls radial, carotidien, fémoral, huméral,
secondes lors d’une prise de pouls carotidien.
etc.
• le rythme est inférieur à 60 battements par minute
Le pouls permet d’évaluer à la fois la fréquence,
chez le nouveau-né à la naissance.
l’amplitude et le rythme cardiaque.
• Le pouls central est facilement perceptible sur le
Troubles du rythme cardiaque
trajet des grosses artères :
En présence d’une détresse circulatoire, le rythme
- pouls carotidien, au niveau du cou, pour l’adulte
cardiaque va se modifier. On parle alors de :
et l’enfant.
• tachycardie s’il y a augmentation de la fréquence.
- pouls fémoral, au pli de l’aine, pour l’enfant et le
• bradycardie, s’il y a une diminution de la fréquence.
nourrisson.
C’est un signe de gravité qui souvent précède
• Le pouls périphérique est perceptible sur le trajet
l’arrêt cardiaque.
des artères plus petites :
chez l’adulte :
Tableau de valeurs normales de la fréquence
circulatoire :

Valeurs normales minimales Catégorie Valeurs normales maximales


de la fréquence circulatoire d’âge de la fréquence respiratoire

60 Adulte 100
70 Enfant 140 Tachycardie
Bradycardie
100 Nourrisson 140
120 Nouveau-né 160

Référentiel technique SAP 40


Amplitude hypotension, due à une insuffisance myocardique,
une perte trop importante de volume sanguin
L’amplitude et la fréquence s’apprécient
(hypovolémie) ou une dilatation des vaisseaux
simultanément, sur une minute. L’amplitude permet
(vasoplégie).
d’apprécier la qualité de la contraction cardiaque.
• sous l’effet de certains médicaments.
Lorsque celle-ci est puissante, le pouls est facilement
ressenti. Il est qualifié de bien frappé.
Hormis chez la femme enceinte (voir chapitre 17),
En cas d’altération de la circulation, le pouls devient
on parlera :
difficilement perceptible. On dit alors qu’il est mal
• d’hypertension artérielle, lorsque la pression
frappé, ce qui traduit une détresse circulatoire,
artérielle systolique est supérieure à 160 mm Hg
associée à une baisse de la pression artérielle.
au repos.
En l’absence de perception d’un pouls périphérique,
• d’hypotension artérielle, lorsqu’elle est inférieure à
il convient de l’apprécier au niveau central.
90 mm Hg ou lors d’une diminution de la pression
artérielle habituelle de la victime hypertendue
Rythme supérieure à 30%.
C’est l’intervalle entre chaque battement cardiaque. On parle d’hypertension artérielle chronique lorsque
Son étude se fait en même temps que la mesure de cette pression reste élevée au repos lors de plusieurs
la fréquence, sur une durée de 1 minute, lors de la prises espacées dans le temps. C’est une maladie
prise du pouls. qui fragilise progressivement l’ensemble du système
Un rythme cardiaque normal est régulier. Toute cardio-vasculaire.
arythmie (irrégularité) peut être le signe d’une
atteinte cardiaque. oloration de
C la peau et des
muqueuses
La pression artérielle La peau, riche en capillaires, est un réservoir
La pression artérielle est la résultante : sanguin. Le sang qui y circule est responsable de la
- de la contraction des ventricules. coloration et de la température de celle-ci.
- du calibre des vaisseaux sanguins.
- du volume de sang éjecté. Une décoloration de la peau et des muqueuses
On note deux chiffres : traduit souvent une altération importante de la
- La pression systolique (ou maxima) qui est la circulation sanguine. Elle peut être la conséquence
pression qui règne dans les artères au moment d’une détresse circulatoire proprement dite mais
de la contraction des ventricules. aussi de toute autre détresse (hypoglycémie
- La pression diastolique (ou minima) qui est la par exemple) qui met en jeu le système nerveux
pression qui règne dans les artères au moment sympathique avec sécrétion d’adrénaline. Le sang
ou le coeur est au repos (elle n’est jamais nulle). est alors redistribué vers les organes prioritaires :
coeur, poumons, cerveau.
La différence entre la diastolique et la systolique
s’appelle la pression différentielle. Cette coloration se recherche aux extrémités :
Une pression artérielle à 120/80 correspond à une ongles, lobes des oreilles… Elle est également
pression systolique de 120 mm de mercure (mmHg) visible au niveau des muqueuses et, surtout, au
et diastolique de 80 mmHg. Ce sont des chiffres niveau des conjonctives (face interne des paupières
moyens chez l’adulte. inférieures).
Cette pression artérielle peut être évaluée (voir SAP- • La coloration de la peau du visage,
FM-02) : normalement rosée, devient extrêmement
Cette pression artérielle varie : pâle en cas de détresse circulatoire.
• physiologiquement en fonction du moment de la L’apparition d’un cercle blanchâtre autour des
journée, de la position du corps, d’un effort ou d’un lèvres signe un état de choc.
état de stress, de la fatigue, de l’âge et du sexe. • La coloration des conjonctives sera facilement
• pathologiquement : évaluée en abaissant la paupière inférieure et
- lors du vieillissement des artères qui perdent en observant les conjonctives qui doivent être
leur élasticité (artériosclérose) et entraînent une roses. En cas de détresse circulatoire, elles sont
hypertension. décolorées.
- lors d’un état de choc qui se traduit par une

Référentiel technique SAP 41


• Les extrémités froides des membres traduisent
une vasoconstriction (resserrement extrême
des vaisseaux) qui peut être le signe d’une
détresse circulatoire en dehors de tout contexte
d’hypothermie. Elle s’apprécie par une diminution
nette de la température des deux mains de la
victime par rapport à celle du sapeur-pompier qui
l’examine.
• Les sueurs abondantes et persistantes, lorsqu’elles
ne sont pas associées à une détresse respiratoire,
ni à un contexte d’effort ou de chaleur, sont le
signe de la mise en jeu du système sympathique
• Le temps de recoloration cutanée (TRC), lorsqu’il (lors d’une détresse circulatoire ou de toute autre
est supérieur à 3 secondes, témoigne d’une détresse, hypoglycémie par exemple). Ce sont
défaillance circulatoire. Il est évalué en mesurant alors des sueurs froides, associées à une pâleur.
le temps que met l’ongle à se recolorer après une
compression de 2 à 3 secondes. Température
La mesure de la température s’effectue au moyen du
thermomètre infra-rouge (voir SAP-FM-03).
Chez l’être humain, la température normale moyenne
au repos est de 37 °C. Cette température peut varier
en fonction de l’activité physique, des conditions de
température extérieure, au cours de la journée… La
réaction des individus aux variations de température
dépend de la sensibilité de chacun.
Un individu est en :
• hyperthermie lorsque sa température est supérieure
à 37,5 °C.
• hypothermie lorsqu’elle est inférieure à 35 °C.
L’hyperthermie se manifeste par une peau chaude,
avec une vasodilatation cutanée responsable de
l’aspect habituellement rouge de la peau. Cette
hyperthermie est habituellement accompagnée de
sueurs, qui peuvent être absentes, si la victime est
déshydratée ou s’il existe une atteinte du système
nerveux central.
L’hypothermie se manifeste par une peau froide,
notamment au niveau des extrémités, en raison
Les signes d’accompagnement de la vasoconstriction réflexe, et par des frissons
destinés à lutter contre l’hypothermie en produisant
• Les marbrures sont liées à la stagnation du sang de la chaleur par le travail musculaire. Le frisson
dans le réseau veineux, en particulier au niveau peut disparaître dans certaines circonstances
des genoux et de l’abdomen. (hypothermie sévère < 31 °C, coma).
Elles se manifestent par l’apparition d’une coloration Au-dessus de 42 °C, le pronostic vital est engagé.
bleu-violacée rappelant la veinure d’un marbre et En dessous de 28 degrés la victime présente ou
traduisent une altération très grave de la fonction est susceptible de présenter à tout moment une
circulatoire. fibrillation ventriculaire.
• La sensation de soif traduit une diminution importante
du volume sanguin circulant (hémorragie).

Hypothermie Hypothermie Température Hypothermie modérée Hyperthermie


sévère modérée moyenne ou fièvre sévère

< 32 32 - 35 35 - 37,5 37,5 - 41 > 41

Référentiel technique SAP 42


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Octobre 2016

SAP-CT-05 Bilan
5.1. Généralités

On entend par le terme bilan, la phase de recueil pour déterminer en accord avec le médecin
d’informations permettant d’évaluer une situation et régulateur le devenir de la victime.
l’état d’une ou plusieurs victimes. La réalisation d’un
bilan est indispensable à toute action menée par des Le bilan d’une victime doit faire l’objet d’une rédaction
sapeurs-pompiers. sur la tablette numérique, ou à défaut sous format
Le bilan débute à l’instant même de l’arrivée sur papier.
les lieux de l’intervention et se poursuit pendant
toute la durée de l’intervention. Il doit être rigoureux Bilan circonstanciel
et structuré et suffisamment rapide pour ne pas Le bilan circonstanciel, est réalisé en quelques
retarder la mise en œuvre des gestes de secours. Sa secondes dès l’arrivée sur les lieux, il constitue le
transmission doit permettre au médecin régulateur temps initial de l’action pour recueillir les informations
d’évaluer l’état de la ou des victimes afin d’adapter concernant la ou les victimes et l’environnement. Il
sa réponse. permet d’apprécier la situation ainsi que le mécanisme
Il est constitué de cinq phases qui, bien que d’un éventuel accident, d’en évaluer les risques et de
présentées de façon individualisée, s’imbriquent le prendre les mesures adaptées notamment en ce qui
plus souvent les unes dans les autres, dans les faits, concerne la sécurité.
et peuvent entrainer l’exécution immédiate de geste Le bilan circonstanciel doit permettre de répondre
de secours directement induits par les informations aux questions suivantes, et d’y associer les réactions
recueillies. immédiates adaptées, de manière simultanée :
Ainsi, on distingue : - Que s’est-il passé ?
• Le bilan circonstanciel, qui permet d’apprécier la - Existe-t-il un danger ?
situation dans sa globalité, d’en évaluer les risques - Les secours sont-ils adaptés ?
et de prendre les mesures adaptées notamment - Les informations initiales sont-elles correctes ?
en ce qui concerne la sécurité. Sur la base de ces informations, un certain nombre
• Le bilan d’urgence vitale, qui a pour but de de réactions doivent être apportées :
rechercher une détresse vitale qui menace - Confirmer la nature de l’intervention.
immédiatement ou à très court terme la vie de la -Assurer la sécurité de l’intervention (protection
victime et nécessite la mise en œuvre de gestes des lieux de l’accident, prévention du sur-accident,
de secours immédiats. dégagement d’urgence).
• Le bilan complémentaire, qui a pour but de - Déterminer la présence d’un traumatisme. Qui
compléter les données des deux précédents donnera, même en cas de doute la priorité à
bilans, et de rechercher les autres signes d’un l’immobilisation de la victime.
malaise, d’une maladie ou d’un traumatisme. - Identifier le nombre, la nature et la localisation des
Il permet de réaliser les gestes de secours victimes à prendre en charge.
nécessaires, et la détermination d’un diagnostic - Demande de renforts
par la coordination médicale afin d’établir les - Compléter et corriger les informations de départ.
modalités de prise en charge.
• La surveillance permet de suivre l’évolution de Bilan d’urgence vitale
l’état de la victime, l’efficacité des gestes de Le bilan d’urgence vitale a pour objectif de rechercher
secours effectués et d’envisager, si nécessaire, une détresse vitale qui menace immédiatement ou à
une modification de sa prise en charge. très court terme la vie de la victime, et qui nécessite la
• La transmission du bilan à la régulation médicale, mise en œuvre immédiate de geste de secours, avant
faite par le chef d’agrès, est une étape obligatoire toute autre action.

Référentiel technique SAP 43


Il est réalisé le plus rapidement possible dès que la La surveillance a donc pour but de rechercher toute
sécurité de la zone d’intervention est assurée, ou modification de l’état initial d’une victime, d’évaluer
simultanément si les circonstances l’exigent. l’efficacité des gestes de secours mis en œuvre, et
Le bilan d’urgence vitale doit rapidement permettre d’envisager si nécessaire une adaptation de sa prise
chez la victime : en charge.
- D’identifier la présence d’une détresse vitale La surveillance débute dès la fin du bilan d’urgence
évidente (OBVA ou hémorragie). vitale, notamment pour la surveillance des
- D’apprécier une ventilation spontanée et efficace. paramètres vitaux, et se termine à la fin de la prise en
- D’apprécier une circulation. charge. Une attention particulière doit être apportée
- D’apprécier une réponse neurologique. après les phases de relevage, de brancardage ou
de transport car elles peuvent être génératrices
La constatation d’une de ces détresses, doit d’aggravation.
immédiatement entrainer la mise en œuvre des
gestes de secours adaptés, et la demande, si Transmission du bilan
nécessaire, d’un renfort médicalisé. Après l’examen de la situation et de la victime,
les sapeurs-pompiers doivent systématiquement
Bilan complémentaire transmettre un bilan à la régulation médicale.
Après avoir réalisé un bilan d’urgence vitale et En fonction de l’état de la victime, il pourra s’agir :
débuté la prise en charge d’une éventuelle détresse - D’une transmission simplifiée, bilan vert, qui aura
vitale, le bilan complémentaire permet de compléter pour but d’informer de manière brève la régulation
le recueil des données, afin d’adapter la prise en médicale de la situation rencontrée.
charge de la victime, et d’être en mesure de faire - D’une transmission complète, bilan rouge, qui va
une demande d’avis médical. permettre de demander un avis médical, ou si
Le bilan complémentaire est constitué d’une partie nécessaire un renfort médicalisé.
systématique, et d’une partie spécifique.
La transmission va aussi permettre en accord
Surveillance avec le médecin régulateur de décider du devenir
Les bilans d’urgence vitale et complémentaire de la victime, qui pourra être laissée sur place ou
permettent de déterminer l’état initial de la victime. transportée vers une structure de soins.
Toutefois, cet état peut évoluer au cours de
l’intervention.

Référentiel technique SAP 44


5.2. Bilan circonstanciel

Dès l’arrivée sur les lieux, il convient d’analyser Identifier le nombre et la nature des
la scène et de rechercher tous les éléments victimes
qui peuvent aider à déterminer la nature de Le nombre, le type (enfants, adultes, personnes
l’intervention (accident, maladie, intoxication…) et âgées…) et l’état approximatif des victimes sont
des circonstances de survenue. déterminés lors de l’évaluation de la situation
S’il s’agit d’un accident, l’analyse du mécanisme réalisée en arrivant sur l’intervention.
en recherchant les impacts, points de chocs… Parfois, ils ne le sont qu’après une reconnaissance
informe sur la nature et la violence du choc. Elle approfondie des lieux (victime éjectée, plusieurs
facilite l’examen ultérieur de la victime et ainsi victimes dans des lieux différents…).
que la recherche des corporelles. Elle apporte des L’examen individuel des victimes ne commence qu’à
renseignements essentiels à la prise en charge de l’issue de cette évaluation et lorsqu’on a identifié les
la ou des victimes. victimes dans l’état le plus critique.
L’ensemble des éléments recherché est utile pour En cas de multiples victimes, l’examen individuel
assurer, si nécessaire, la sécurité de l’intervention et ne commence qu’à l’issue de cette évaluation de la
la prise en charge de la ou des victimes. ou des victimes ayant été identifiées comme étant
Cette recherche est complétée en interrogeant la a priori les plus critiques. Dans les situations où il y
victime si elle est consciente, son entourage ou les a plus de 5 victimes visuellement graves (allongées,
témoins. inertes ou présentant des douleurs, brûlées…), les
sapeurs-pompiers doivent appliquer les principes de
Assurer la sécurité de l’intervention base du triage.
L’analyse de la situation permet d’identifier des
risques évidents (véhicules accidentés, structure Demander des moyens de secours
instable, situation violente…) ou moins évidents complémentaires
(risque électrique, présence de substances Les secours complémentaires doivent être
toxiques…) pour assurer la sécurité de la zone demandés immédiatement, pendant le bilan
d’intervention, des intervenants, et de la ou des circonstanciel, si les moyens engagés sont
victimes. insuffisants ou inadapté (plusieurs victimes,
présence d’un danger particulier…). Dans les
Déterminer la présence d’un traumatisme situations à multiples victimes, cette demande de
Lorsque survient un traumatisme, la réponse moyens complémentaires doit être effectuée même
organisée et systématique de soins visant à si le chef d’agrès n’a pas encore une idée exacte du
immobiliser la victime aidera à diminuer la morbidité nombre et de l’état des victimes.
et la mortalité des lésions d’origine traumatique.
S’il s’agit d’un accident ou d’une chute, l’analyse du Corriger les informations de départ
mécanisme en recherchant les impacts, points de Le chef d’agrès dispose, en se rendant sur
chocs… informe sur la nature et la violence du choc. intervention, d’un certain nombre d’informations
Il est important de se faire une idée de la cinétique telles que :
de l’accident, qui orientera l’examen ultérieur de la - l’adresse de l’événement.
victime et la recherche des lésions corporelles. - la nature de l’intervention présumée.
Aussi bien en cas de doute qu’en cas de traumatisme - le nombre de victimes.
avéré, la victime sera toujours prise en charge Le bilan circonstanciel lui permet de corriger
comme un traumatisé. ces informations de départ et éventuellement de
compléter des données qui sont insuffisantes ou
erronées.
Le CODIS (Centre Opérationnel Départemental
d’Incendie et de Secours) devra être informé de
la correction (ou complément) des informations
de départ, ce qui permettra une adéquation de la
réponse opérationnelle à la situation réelle.

Référentiel technique SAP 45


5.3. Bilan d’urgence vitale

Le bilan d’urgence vitale permet d’identifier une En fonction des signes observés, le sapeur-pompier
détresse menaçant à très court terme le pronostic pourra être amené à la réalisation de gestes de
de la victime et de réaliser les gestes de appropriés, secours.
avant de poursuivre toute prise en charge.
Le sapeur-pompier s’attachera donc à le réaliser Identifier la présence d’une ventilation
dès que possible, en respectant un délai restreint L’impossibilité de maintenir une ventilation efficace
(environ 30 secondes). entraine une dégradation de l’oxygénation des
Si une suspicion de traumatisme est présente lors du tissus, et notamment au niveau cérébrale.
bilan circonstanciel, les sapeurs-pompiers porteront S’assurer de la liberté des voies respiratoires est
une attention particulière à réaliser ce bilan en donc la premières des priorités lors de la prise en
veillant à l’immobilité de la victime. Seulement charge d’un patient.
si nécessaire afin d’apprécier correctement les Le sapeur-pompier devra apprécier sans délai, en
fonctions vitales de la victime, une mise sur le dos 10 secondes maximum, la présence et l’efficacité
sera faite en respectant les principes de mobilisation de la ventilation. En fonction des signes observés,
d’un traumatisé. il mettra en œuvre, le plus rapidement possible, les
gestes qui s’imposent.
Identifier la présence d’une détresse
vitale évidente Chez une victime inconsciente, une mise sur le dos
L’approche de la victime doit permettre d’identifier sera indispensable pour apprécier correctement la
rapidement une détresse vitale évidente comme : ventilation. Si une suspicion de traumatisme est
- une obstruction totale des voies aériennes : dans présente lors du bilan circonstanciel, les sapeurs-
ce cas, il convient sans délai de mettre en œuvre pompiers porteront une attention particulière à
les manœuvres de désobstruction. réaliser le changement de position de la victime en
- une hémorragie : devant une hémorragie externe, il veillant à respecter les principes de mobilisation d’un
convient de réaliser immédiatement une technique traumatisé.
d’arrêt du saignement. De la même manière, si la victime porte un casque,
le retrait de celui-ci sera fait dès la mise sur le dos de
Identifier une réponse neurologique la victime, avant de pouvoir apprécier la ventilation.
Les trois fonctions vitales sont en interaction.
Une défaillance du système neurologique implique Identifier la présence d’une circulation
donc à plus ou moins court terme une défaillance Une défaillance du système circulatoire entraine une
des autres fonctions. dégradation du potentiel d’oxygénation des tissus.
Le sapeur-pompier évaluera en 10 secondes L’examen rapide de la circulation, en 10 secondes
maximum la fonction neurologique. maximum, permettra en fonction des signes
Il recherchera une altération de celle-ci en appréciant observés, de mettre en œuvre les gestes qui
l’état de conscience, en observant une réponse s’imposent.
verbal ou motrice de la part de la victime lors d’une Lorsque cela est rendu possible, l’appréciation de
stimulation (ordre simple, question simple, stimuli la circulation se fera simultanément à celle de la
douloureux). ventilation, dans l’objectif d’un gain de temps.

Référentiel technique SAP 46


5.4. Bilan complémentaire

Une fois les gestes de secours d’urgence réalisés, • Éléments respiratoires


les sapeurs-pompiers doivent entreprendre le bilan Sur une durée d’une minute, on appréciera la

complémentaire afin de compléter les données ventilation, en prenant en compte les points
recueillies au cours des bilans circonstanciel et suivants : fréquence, amplitude, régularité, bruits,
d’urgence vitale. saturation en oxygène.
Il permettra :
- au médecin coordinateur d’évaluer l’état de gravité • Éléments circulatoire
de la victime et si possible de poser un diagnostic. Sur une durée d’une minute, on appréciera la

- une prise en charge adaptée de la victime. circulation, en prenant en compte les points suivants
: fréquence, amplitude, régularité, coloration des
La partie systématique muqueuses, tension artérielle.
La partie systématique doit être réalisée pour toutes
les victimes. • Éléments neurologique
Bien qu’une liste soit donnée ci-dessous, le chef On évaluera la réponse neurologique, en prenant en
d’agrès choisira l’ordre dans lequel il fera réaliser compte les points suivant : perte de connaissance
son bilan complémentaire en fonction des données initial, motricité/sensibilité, pupilles.
recueillies dans les bilans précédents et de son
appréciation, pour lui permettre une meilleure • Éléments lésionnels
efficacité dans la recherche de signes pouvant Une recherche sera effectuée en examinant et en
aggraver l’intégrité de la victime, et de s’orienter par palpant doucement la victime de la tête aux pieds,
la suite vers une ou plusieurs parties spécifiques. afin de pouvoir mettre en évidence des points
Elle doit comporter la recherche des éléments douloureux parfois non exprimés initialement
suivant : (déformation, saignement, plaies, hématomes…)
• Interrogatoire de la victime
Il convient de prendre le temps d’écouter la victime • Éléments divers
et de ne pas interpréter ce qu’elle dit. Si elle a des - La température corporelle sera prise sur toute
difficultés à s’exprimer, le sapeur-pompier pourra victime.
demander à son entourage ce qu’il s’est passé. - Un contrôle de la glycémie sera fait de manière
Toutefois, il est préférable de demander à la victime systématique sur toutes les victimes hors victimes
de s’exprimer directement. traumatisées(sauf demande médicale).
Un minimum d’informations devra être recherché :
- Analyse des plaintes : La partie spécifique
Provoqué par (mécanisme) Les pathologies affectant l’un des trois principaux
Qualité (type de douleur) systèmes se manifestent souvent par des signes
Région (localisation) communs, contrôlés lors de la partie systématique
Sévérité (échelle verbale simple) du bilan complémentaire.
Temps Dans le cas d’une atteinte ou d’une suspicion
- Recherche des antécédents : concernant l’un de ces trois systèmes, on complètera
Maladie le bilan par une recherche plus approfondie de signes
Hospitalisation particuliers liés au(x) système(s) concerné(s).
Traitement
Allergie

Référentiel technique SAP 47


5.5. Surveillance de la victime

La surveillance permet de suivre l’évolution de l’état - contrôler la qualité de la fonction respiratoire et


de la victime, l’efficacité des gestes de secours circulatoire.
effectués et d’envisager, une éventuelle adaptation - contrôler l’évolution des signes particuliers relevés
de sa prise en charge. lors du bilan.
Elle débute dès la fin du bilan primaire et doit être - contrôler l’efficacité des gestes de secours réalisés.
assurée de façon permanente jusqu’à la fin de la
prise en charge, et d’autant plus stricte qu’il existe Sur la prise en charge d’un traumatisé, un contrôle
un potentiel d’aggravation (cinétique violente, des réponses motrices sera fait après chaque
intoxication…) mobilisation.
Si l’aggravation de l’état de la victime ou l’apparition
De façon générale, le sapeur-pompier doit durant d’une détresse vitale survient au cours du transport,
cette phase : ce dernier doit impérativement être interrompu et la
- parler à la victime, en lui expliquant ce qui se passe régulation médicale informée.
pour la réconforter. En fonction du type d’aggravation et des éléments
- apprécier son état de conscience. qui lui sont fournis, c’est le médecin régulateur qui
- rechercher une modification de ses plaintes. décidera des suites à donner.

Référentiel technique SAP 48


5.6. Transmission

Des moyens supplémentaires sont nécessaires - Demande d’autorisation au transport


Suite au bilan circonstanciel, le chef d’agrès peut :
- corriger les informations de départ si elles sont • Si un seul des critères recueilli apparait dans une
erronées ou incomplètes. couleur rouge, le bilan de la victime impose une
- demander des moyens sapeurs-pompiers transmission rouge.
supplémentaires s’ils sont insuffisants ou inadaptés. Le chef d’agrès transmet alors l’intégralité de son
Ce bilan, passé au CODIS, devra préciser la nature bilan :
de l’intervention et être descriptif de la situation. - Origine
- Destinataire
Après l’examen de la ou des victimes, le chef - Transmission d’un bilan rouge
d’agrès doit systématiquement transmettre un bilan - Bilan circonstanciel
à la régulation médicale. - Bilan vital
- Bilan complémentaire
Des moyens médicalisés sont nécessaires - Mesures effectuées
A tout moment de la prise en charge de la victime, le - Risques éventuels
chef d’agrès pourra demander un renfort médicale - Demande d’avis médical
en fonction de son appréciation personnel ou d’une
détresse vitale nécessitant une médicalisation. A l’issu, la régulation médicale informera l’équipe
d’une conduite à tenir, et/ou de la destination de la
La victime ne présente pas de détresse victime.
évidente
En fonction du bilan complémentaire, le chef d’agrès Le chef d’agrès, à n’importe quel moment de la
doit systématiquement transmettre un bilan (vert ou prise en charge de la victime, il pourra demander
rouge) au CRRA 15 de façon concise et ordonnée. un renfort médicale en fonction de son appréciation
personnel ou d’une détresse vitale nécessitant une
En parallèle du bilan effectué sur la victime, le chef médicalisation.
d’agrès doit remplir une fiche bilan en format papier.
Une fois la régulation médicale effectuée le
•
Si aucun des critères recueillis dans la pilote chef d’agrès doit transmettre un message de
mobile ne s’affiche dans une couleur rouge, le renseignement CODIS en indiquant :
bilan complémentaire permet alors de définir une - Adresse
transmission verte. Les données transmises sont - Age
les suivantes : - Sexe
- Origine - Lésion principale
- Destinataire - Médicalisation
- Localisation - Destination
- Transmission d’un bilan vert - Médicalisation, paramédicalisation
- Bilan circonstanciel
- Plainte principale

Référentiel technique SAP 49


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018

Troubles et les détresses


SAP-CT-06 neurologiques

6.1- Généralités

Les détresses neurologiques sont une atteinte du B. Signes généraux


système nerveux central ou périphérique. En raison
du vieillissement de la population, elles sont la 3e La quasi-totalité des troubles ou des détresses
cause de mortalité en France. En cas de survie, neurologiques se manifeste par des signes
elles laissent souvent des séquelles particulièrement communs, qui peuvent être isolés ou associés. Le
invalidantes. bilan d’une victime présentant un trouble ou une
détresse neurologique, doit comporter la recherche
A. Définitions et causes systématique de tous les signes suivants :
• Signes neurologiques :
Les origines d’une détresse neurologique peuvent - perte de connaissance.
être multiples. Les plus fréquentes sont : - troubles de la conscience.
• Traumatiques : - coma.
- traumatisme crânien. - convulsions.
- traumatisme du rachis. - asymétrie du visage
Les détresses neurologiques à caractère
 - diminution ou perte de sensibilité.
traumatique sont traitées dans le chapitre de - diminution ou perte de motricité.
traumatologie. - anomalie des réactions pupillaires.
• Non traumatiques : - altération de la parole.
- origine métabolique (dysfonctionnement du - trouble du comportement.
corps comme l’hypoglycémie). - céphalées inhabituelles.
- accident vasculaire cérébral (ischémique ou - troubles de l’équilibre.
hémorragique). •Autres signes dus à l’interaction des grandes
- méningites. fonctions vitales.
- épilepsie.
- origine cardiaque. Toute atteinte neurologique peut entraîner une
- tumeur du cerveau. altération des autres fonctions vitales. Les signes de
• Réflexes : la détresse neurologique pourront donc être associés
- syncopes vagales (voir chapitre 2). à ceux des détresses respiratoires et circulatoires.
- hypotension qui peut être favorisée par la prise
de médicaments, d’alcool, une hypovolémie...

Conduite à tenir

Après la réalisation du bilan d’urgence vital, et l’exécution des gestes d’urgences si nécessaire, la conduite
à tenir générale au cours d’un trouble ou d’une détresse neurologique consiste à :
1- Évaluer le niveau de conscience.
2- Évaluer les autres fonctions vitales.
3- Mettre la victime en position d’attente adaptée.
4- Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire (voir SAP-FM-06).
5- Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.
6- Calmer et rassurer la victime.

Référentiel technique SAP 50


6.2- Les syncopes

A. Généralités parasympathique est excessive et entraîne une


augmentation exagérée de l’activité du « nerf vague »,
La syncope est un symptôme défini par une perte nerf ralentisseur du cœur et dilatateur des vaisseaux
de connaissance brève (perte de contact avec sanguins. Ces deux phénomènes entraînent une
le monde extérieur sans aucune communication) baisse de la pression artérielle et par conséquent
à début d’installation progressive ou brutale, du débit sanguin cérébral pouvant provoquer une
s’accompagnant d’une perte du tonus postural perte de connaissance. Ces syncopes vagales sont
(donc souvent d’une chute), avec un retour rapide bénignes.
à un état de conscience normal.
Cependant, toutes les pertes de connaissance C. Signes spécifiques
brèves ne sont pas des syncopes (traumatisme
crânien, certaines crises d’épilepsie...). Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
Les syncopes sont dues à une diminution globale l’entourage :
et passagère de la perfusion du cerveau. Leur • les circonstances de survenue de la syncope
origine est donc le plus souvent circulatoire. (souvent en fin de repas, en atmosphère chaude,
Les syncopes peuvent être bénignes, d’origine vagale émotion...).
ou consécutives à une hypotension. Elles peuvent • le mode de survenue : progressif ou brutal.
également traduire l’existence de pathologies • l’existence de signes d’alarme précurseurs
graves sous- jacentes (trouble du rythme cardiaque, (troubles de la vue, bourdonnement d’oreilles,
infarctus du myocarde...) qui ne seront pas étudiées son de cloches, bouffée de chaleur...).
dans ce chapitre. • une chute éventuelle et ses conséquences.
Il faut impérativement rechercher les signes • une amnésie de l’épisode ou une perte de
spécifiques de ces maladies graves (examen connaissance décrite par l’entourage.
complet de la victime), avant de conclure à la nature • parfois des mouvements musculaires (cloniques)
bénigne de la syncope. rappelant ceux de la crise d’épilepsie mais de
Les malaises ne comportant pas de perte de courte durée (< 1 min).
connaissance sont décrits dans les chapitres suivant.
Rechercher ou apprécier :
• des sensations « d’étourdissement » ou de
B. Cas particulier de la syncope vagale vertiges».
Le terme de malaise vagal, anciennement utilisé • un pouls lent ou difficilement perceptible.
pour décrire ce type de manifestation, est remplacé • une pâleur, des sueurs.
maintenant par celui de syncope vagale. • des troubles de la vision, une réduction du champ
Le mécanisme de la syncope vagale est le suivant: visuel ou des mouvements oculaires anormaux.
lors d’une forte émotion ou d’une douleur vive, il • des manifestations sonores comme des
y a d’abord une activation du système nerveux bourdonnements d’oreille, des sons de cloches...
sympathique (réaction normale de l’organisme à une • des nausées ou des vomissements.
détresse) qui provoque tachycardie, augmentation • une perte d’urine.
de la pression artérielle, pâleur par redistribution du • une absence de morsure de langue.
• la présence de traumatismes éventuels, si chute.
sang vers les organes prioritaires (cœur, poumons,
• les signes généraux d’un trouble ou d’une
cerveau) et souvent sueurs. Le système nerveux
détresse neurologique.
parasympathique est ensuite activé pour revenir à
• les signes des détresses respiratoire ou
l’équilibre.
circulatoire.
Chez certaines personnes, la réponse du système

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
1- Victime consciente : Allonger à plat dos la victime consciente.
Victime inconsciente (suspicion traumatique) : Immobiliser la tête et le rachis en cas de chute brutale lors
de la syncope ou au moindre doute.
2- Mettre en PLS jusqu’à une reprise de conscience complète.
3- Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.
Dès que la personne est allongée, les mécanismes régulateurs de l’organisme se mettent en marche et la
personne reprend, normalement, rapidement connaissance.

Référentiel technique SAP 51


6.3- Les pertes de connaissance prolongées

A. Généralités de l’air sans encombre.Il est donc necessaire en


priorité d’assurer la liberté des voies aériennes.
Il s’agit d’une altération de la conscience qui
dure depuis plus de 5 minutes et qui peut être - une détresse respiratoire par dépression des
légère ou profonde. Les causes peuvent être centres de la respiration (intoxication par drogue,
délicates à déterminer du fait de l’absence totale par médicaments, traumatismes cérébraux, AVC,
de renseignements de la part de la victime ou de tumeurs...).
l’entourage. On peut citer parmi les plus courantes : - une hypothermie grave.
• un traumatisme crânien. En fonction de son origine, le coma peut être isolé
• un taux de sucre qui diminue dans le sang ou associé à des traumatismes ou des atteintes
(hypoglycémie) provoque un ralentissement du des autres grandes fonctions vitales.
fonctionnement des cellules du cerveau).
• une diminution de l’oxygénation du cerveau B. Signes spécifiques
(hypoxie cérébrale), qui provoque un ralentissement
du fonctionnement des cellules cérébrales pouvant Rechercher par l’interrogatoire de la famille ou des
être causée par : témoins:
- une détresse respiratoire ou circulatoire. • les circonstances de survenue: traumatisme,
- un accident vasculaire cérébral. intoxications (rechercher des boîtes de
- une intoxication par les fumées d’incendie ou médicaments, des bouteilles d’alcool...), une
le monoxyde de carbone. maladie (rechercher de l’insuline dans le
• une intoxication par drogues, alcool, réfrigérateur si aucune cause n’est retrouvée...).
médicaments, certains produits industriel. • l’horaire de la perte de connaissance.
• une hyperthermie ou une hypothermie grave. • les modalités d’apparition du coma: brutal ou
• une méningite, une tumeur cérébrale. progressif, précédé d’une fatigue extrême, d’une
• des troubles métaboliques. agitation (hypoglycémie), de maux de tête, de
Un coma profond a pour conséquence : vomissements.
- une forte diminution de son tonus musculaire • les antécédents médicaux et chirurgicaux.
qui peut entrainer une obstruction totale des voies • les traitements suivis.
aériennes par la chute de la langue en arriére.
Rechercher ou apprécier :
- une diminution des réflexes en particulier de
• les signes généraux d’un trouble ou d’une
déglutition qui entrainent un encombrement des
détresse neurologique.
voies aériennes par l’ecoulement des liquides
• les signes des détresses circulatoires (en
présents dans la gorge (salive, sang, liquide
particulier un pouls lent ou difficilement perceptible)
gastrique) dans les voies respiratoires et les
ou respiratoires.
poumons. Cet encombrement crée des graves
• la réaction pupillaire.
dommages aux poumons.
• des signes de traumatisme.
En l’absence d’intervention, cette situation peut
• des sueurs abondantes et une grande pâleur.
évoluer vers l’arrêt respiratoire et circulatoire alors
• une morsure de la langue ou une perte d’urine;
qu’elle peut soit ne pas s’aggraver soit régresser
• une odeur anormale de l’haleine (alcool, odeur
si les gestes de premiers secours adaptés sont
de pomme...).
faits dans l’ attente des secours medicalisés.
• des vomissements alimentaires ou sanglants.
La respiration naturelle ou artificielle n’est possible
• des traces de piqûre récentes.
que si les voies aérienne permettent le passage
• la température corporelle (voir SAP-FM-03)
• la glycémie capillaire (voir SAP-FM-04)

Conduite à tenir : voir page suivante

Référentiel technique SAP 52


Conduite à tenir

La conduite à tenir est celle adoptée pour une victime inconsciente qui respire.
1- Allonger à plat dos la victime inconsciente (Si victime sur le ventre procédé au retournement - voir SAP-
FTO-10 et 11).
2- Immobiliser la tête et le rachis en cas de chute brutale ou au moindre doute.
3- Mettre en PLS jusqu’à une reprise de conscience complète (voir FTO-17 et 18).
4- Administrer de l’O2 par inhalation.
5- Demande de renfort médicalisé.

COMMENTAIRES : Certains types d’inconsciences occasionnent un transport non médicalisé.


2 situations peuvent différer le renfort médicalisé et éventuellement entraîner un transport non médicalisé :

• la somnolence qui suit la crise d’épilepsie. Il s’agit d’une phase transitoire qui se termine le plus souvent
par une récupération totale de la conscience en moins de 30 minutes en moyenne ;
• les inconsciences qui servent de prétexte à certaines personnes pour culpabiliser l’entourage ou pour
échapper à une situation inconfortable (garde-à-vue, différends familiaux...). Ils peuvent être soupçonnés
grâce à l’existence de signes discordants. Alors que le coma semble profond, on pourra par exemple
constater que :
- le bras de la victime évite son visage lorsqu’on le lâche au-dessus.
- il y a une forte résistance lorsque l’on tente d’ouvrir les paupières.
- la respiration est le plus souvent normale.

Référentiel technique SAP 53


6.4. Les principales pathologies neurologiques

A. Les accidents vasculaires cérébraux • l’hyper tension artérielle.


et les hémorragies méningées • le diabète.
• le cholestérol.
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) • le tabagisme, l’alcoolisme.
correspondent à un arrêt brutal de la circulation • les efforts (rupture d’anévrisme).
sanguine dans une partie du cerveau. L’AVC est une • certains traitements (anticoagulant, aspirine, pilule
pathologie dont la prise en charge est extrêmement contraceptive).
urgente, car elle peut entraîner des séquelles - Type hémorragique (40 %)
invalidantes ou un décès. Un traitement peut, dans Il s’agit d’une hémorragie due à la rupture :
certains cas, nettement améliorer le devenir des • d’un vaisseau sanguin (souvent chez des personnes
victimes s’il est mis en œuvre le plus tôt possible (au âgées hypertendues).
plus tard 1 heure après le début des symptômes. On • d’une malformation vasculaire (anévrisme chez le
considère qu’après 6 heures de délais, les lésions sujet jeune, par exemple).
sont définitives et le traitement inefficace). On parle alors d’AVC hémorragique. La gravité des
lésions cérébrales est fonction de l’importance de
Les mécanismes de l’AVC sont de deux types l’hémorragie et de sa localisation.
distincts, en fonction de la cause.
- Type ischémique (60 %) : Les hémorragies méningées sont consécutives
Il s’agit de l’obstruction d’un vaisseau sanguin par à la rupture des vaisseaux sanguins méningés,
un caillot ou par le spasme d’une artère (ischémie). le plus souvent au cours d’un effort ou d’une
La zone du cerveau qui n’est plus irriguée va poussée hypertensive lorsqu’il y a une malformation
souffrir du manque d’O2 en quelques secondes. Si (anévrisme), ou après un traumatisme (voir chapitre 15).
le caillot persiste, les neurones concernés meurent Du sang va s’écouler dans l’espace situé entre et
en quelques minutes. Les AVC se manifestent par autour des méninges, entraînant, par la compression
un déficit neurologique brutal et variable dont la du cerveau, des signes cliniques plus ou moins
nature et l’importance dépendent de la taille et de la graves en fonction de l’importance de l’hémorragie.
localisation du vaisseau sanguin touché. Il s’agit d’une urgence vitale, souvent mortelle,
ou pouvant être responsable d’une invalidité
permanente.
Elles se traduisent par des signes méningés:
céphalées (souvent brutales), photophobie,
vomissements, raideur de la nuque, signes que l’on
peut retrouver dans la méningite, mais sans fièvre.

Signes spécifiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
l’entourage :
• les antécédents (familiaux, hypertension, AVC
antérieurs, un trouble du rythme cardiaque à type
d’arythmie...).
• le facteur déclenchant éventuel (effort, poussée
hypertensive...).
• l’heure de survenue, c’est-à-dire l’heure du dernier
moment où l’état neurologique de la victime était
encore normal, d’après elle ou les témoins.
• le traitement en cours.
Cette obstruction peut être permanente ou transitoire. • l’état de dépendance ou d’impotence antérieur
Parfois l’artère se désobstrue spontanément et les de la victime (victime grabataire).
signes cliniques observés vont disparaître plus ou
Rechercher ou apprécier :
moins vite en fonction de la durée de l’obstruction et
Les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse
devront être notés immédiatement. Dans ce dernier
neurologique, notamment :
cas, on parle d’accident ischémique transitoire (AIT).
- des convulsions.
Cet AIT est un signal d’alarme qui peut annoncer
- un déficit de la motricité (hémiplégie…).
un AVC constitué et doit être systématiquement
- une anomalie de la parole (aphasie).
transporté en milieu hospitalier.
- une asymétrie de l’expression faciale (paralysie
Les AVC sont favorisés par :
faciale).
• l’âge, qui fragilise les vaisseaux sanguins.
- un déficit visuel d’apparition brutale (amputation du
champ visuel ou déviation du regard).

Référentiel technique SAP 54


- l’orientation spatio-temporelle.
- des troubles de l’équilibre d’apparition brutale et Principaux anticoagulants et antiagrégants
récente. Nom du médicament Nom générique
- d es céphalées violentes, inhabituelles,
d’apparition brutale et sans cause apparente. Sintrom, miniSintrom® acénocoumarol
- des vomissements répétés.
Previscan® fluindione
- la régularité du rythme cardiaque par la prise
du pouls (en cas d’arythmie, rechercher son Coumadine® warfarine
ancienneté).
Lovénox®
- la symétrie de la pression artérielle entre les deux exoparine sodique
(injection sous-cutanée)
bras (afin d’éliminer une dissection aortique).
Fraxiparine® nadroparine
- la glycémie. (injection sous-cutanée) calcique
- les signes de détresse circulatoire ou respiratoire.
Innohep®
tinzaparine sodique
(injection sous-cutanée)
acétylsalicylate
Kardégic® (antiagrégant)
de lysine
Plavix® (antiagrégant) clopidogrel

Efiant® prasugrel

Conduite à tenir

La marche générale des opérations ne diffère pas. Dans le bilan complémentaire, lorsqu’il y a des signes
d’AVC, le chef d’agrès utilise la grille simplifiée pour les AVC.

- Installer la victime en position strictement horizontale à plat ou en PLS si elle présente des nausées ou
des vomissements.
Près des 2/3 des victimes qui présentent un AVC ont des troubles de la déglutition associé.
- Réaliser un bilan sans oublier la glycémie capillaire.
- Administrer de l’oxygène sur avi du médecin régulateur.
- Utiliser la grille simplifiée (voir page suivante).

La grille répond à deux objectifs :


- Confirmer le plus rapidement possible l’accident vasculaire cérébral.
- Vérifier l’absence de contre-indications à l’utilisation du traitement.
Le SAMU-Centre 15 utilise la même grille afin de faciliter la transmission du bilan. Dans ce cas, la transmission
du bilan doit se faire par téléphone au Centre 15, via le 18.
Le bilan doit :
- commencer par : « BILAN ROUGE - suspicion d’AVC ».
- indiquer les signes d’AVC.
- indiquer si la victime présente des contre-indications au traitement par fibrinolyse.
- donner un délai de route vers CH Nord ou CH Roanne afin que le médecin régulateur puisse décider
éventuellement d’un vecteur plus rapide. Dans la Loire, les CH NORD et ROANNE sont les seuls
établissements à disposer d’une UNV (unité neuro-vasculaire). L’évacuation de la victime se fera vers l’un
de ces deux hôpitaux, même s’il ne s’agit pas de l’hôpital le plus proche.

Sauf cas particuliers (trouble de la conscience, diabète, etc...), l’intervention en renfort d’un membre du
SSSM ne doit en aucun retarder l’évacuation de la victime.
Dès l’arrivée aux urgences, le chef d’agrès se présente immédiatement à l’infirmier accueil et d’orientation
(IAO) en spécifiant qu’il s’agit d’une suspicion d’AVC car celui-ci est normalement prévenu par le SAMU de
l’arrivée du VSAV.
- Protéger la victime contre le froid.
- Maintenir la victime dans la position initiale pendant son transport.

Grille simplifiée pour les AVC : voir page suivante

Référentiel technique SAP 55


Grille simplifiée pour les AVC

Référentiel technique SAP 56


C. Les convulsions et l’épilepsie des muscles.
- une contraction violente des mâchoires pouvant
Généralités entraîner une morsure de la langue (sang au ni-
Le système nerveux peut, pour différentes raisons, veau des lèvres).
se mettre en hyperactivité provoquant une décharge - une hypersalivation.
soudaine, excessive et synchrone de neurones. - un arrêt respiratoire par blocage de la cage
Cela se traduit le plus souvent par une perte de thoracique (blocpnée) entraînant parfois une,
connaissance brutale et des secousses musculaires cyanose.
désordonnées et violentes, appelées convulsions: - une déviation des yeux vers le haut (révulsion
c’est la crise convulsive. oculaire).
3/ phase clonique, d’une durée d’une minute envi-
La crise convulsive a des causes diverses : ron. Elle se manifeste par :
• causes cérébrales : - des convulsions : mouvements saccadés en
- maladie épileptique flexion.
- traumatisme crânien grave - extension (de la tête et des membres).
- tumeur cérébrale - parfois une perte d’urine et des matières fécales.
- malformations cérébrales 4/ phase de récupération, d’une durée de quelques-
- maladies infectieuses (méningites, encépha- minutes à 30 minutes en moyenne.
lites...) Elle comprend une phase de coma profond sans
- séquelles d’accidents vasculaires cérébraux ou réaction aux stimuli, suivie d’une reprise progres-
de chirurgie cérébrale. sive de la conscience (phase de récupération). La
• causes non cérébrales : caractéristique de la crise convulsive généralisée
- hypoglycémie. est que le malade ne se souvient jamais de sa
- intoxications (médicaments, alcool ou CO). crise.
- hyperthermie grave chez l’adulte et surtout chez
l’enfant. La crise convulsive partielle
- hypoxies et anoxies. Lors d’une crise convulsive partielle :
Dans un grand nombre de cas, les sapeurs-pom- • la personne peut être consciente ou non.
piers sont confrontés à des crises convulsives qui •seule une partie du corps convulse. Parfois, il
surviennent chez des épileptiques connus et traités. s’agit simplement de la contraction rythmique d’un
La maladie épileptique est causée par une suscepti- pouce, des lèvres ou d’une paupière.
bilité particulière des cellules cérébrales à différents
stimuli. L’état de mal convulsif
Les facteurs favorisant la crise chez un épileptique Dans certains cas, les crises peuvent se succéder
connu sont : soit de façon :
• le manque de sommeil. • continue pendant plus de 10 minutes.
• l’alcool. • discontinue avec ou sans reprise de la conscience
• la rupture du traitement (volontaire, par oubli, ou entre les crises. On parle alors d’état de mal épi-
par manque de médicaments). leptique. Il doit être considéré comme une urgence
• les stimulations lumineuses intermittentes (stro- et nécessite la médicalisation de la victime.
boscope, jeux vidéo...). Il ne faut pas confondre les convulsions avec les
Les crises convulsives peuvent être de différents contractions musculaires que l’on observe lors
types. d’une crise de tétanie.
La crise convulsive généralisée dite « tonicoclonique
». Signes spécifiques
Elle se décompose en 4 phases : Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
1/ phase de début, brève : l’entourage :
- la personne pousse un cri et perd brutalement • l’existence d’une épilepsie connue
connaissance. • les antécédents (diabète, tumeur cérébrale...).
- elle chute violemment avec souvent : des plaies • le(s) facteur(s) déclenchant(s) (arrêt du traitement,
du cuir chevelu, de l’arcade sourcilière, des trau- intoxication, prise d’alcool, fièvre, traumatisme,
matismes divers (fracture du nez...). grossesse, fatigue...).
Chez les épileptiques qui font des crises habi- • l’heure de début et la durée de la crise.
tuelles, il existe parfois des signes annonciateurs • le nombre de crises et l’intervalle entre elles avec
appelés prodromes et qui sont toujours les mêmes ou sans récupération de la conscience.
(troubles de la vision, sifflements d’oreille). La • le traitement en cours.
personne les reconnaît, anticipe la crise et s’al- Cette recherche prend une importance accrue si
longe afin d’éviter les traumatismes. l’on est en présence d’une première crise chez un
2/ phase tonique, d’une durée comprise entre 30 se- épileptique non connu.
condes et une minute.
Elle se manifeste par : Rechercher ou apprécier :
- un raidissement de tout le corps par contracture • les signes généraux d’un trouble ou d’une détresse

Référentiel technique SAP 57


neurologique, notamment la persistance des Médicaments principalement rencontrés
convulsions, parfois discrètes (commissure des chez une personne épileptique
lèvres, paupières, pouce...).
• une amnésie totale de l’épisode. Nom du médicament Nom générique
• un retour progressif à la conscience.
Dépakine® acide valproïque
• la présence d’un traumatisme dû à une éventuelle
chute (plaie du cuir chevelu, de l’arcade sourcilière, Ritrovil® clonazépam
fracture du nez, luxation de l’épaule...).
Valium® diazépam
• une possible perte d’urine ou des matières fécales.
• une morsure de la langue. Gardénal® phénobarbital
• la température.
Tégrétol®
• la glycémie. carbamazépine
• des signes de détresse circulatoire ou respiratoire. Keppra®
lévétiracétam
lamotrigine
Lamictal® (antiagrégant)

Lyrica® (antiagrégant) prégabaline

Prodilantin® fosphénytoïne

Conduite à tenir

En règle générale, les secours sont présents sur les lieux après la partie tonique ou clonique de la crise.
Dans ce cas, en parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite
à tenir impose de :
• Mettre en PLS, après vérification de la respiration.
• Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.
• Surveiller attentivement la victime durant la phase de récupération.
• Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
• Demander un renfort médicalisé si l’on est en présence d’un état de mal épileptique ou contacter la
coordination médicale.
• Transporter en milieu hospitalier, particulièrement si :
- il s’agit d’une première crise chez un épileptique non connu.
- la victime présente des crises fréquentes (inadaptation du traitement).
Si la crise a lieu en présence des sapeurs-pompiers :
• Amortir la chute.
• Éloigner les objets qui pourraient blesser la victime au moment des convulsions.
• Protéger la tête en interposant entre la tête et le sol des vêtements, une couverture ou, à défaut, les mains.
• Mettre en PLS la victime, après avoir vérifié sa respiration, dès la fin des convulsions et jusqu’à récupération
de sa conscience (voir SAP-FTO-12 et 13).
• Administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire.
• Surveiller attentivement la victime.
• Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
• Rassurer la victime et compléter le bilan.
• Ne pas tenter de mettre quoi que ce soit dans la bouche de la victime.

Référentiel technique SAP 58


D. Les convulsions hyperthermiques mais peut être parfois multiple.
chez l’enfant ou crises fébriles Elles ne sont en rien liées à une épilepsie et ne
signifient nullement que l’enfant sera épileptique
Généralités ultérieurement.
Les convulsions hyperthermiques sont consécutives Les convulsions liées à un coup de chaleur sont
à une réaction du cerveau immature de l’enfant qui traitées à part (voir chapitre 13.2).
a de la fièvre lors d’une maladie infectieuse. On les
appelle actuellement crises fébriles. Signes spécifiques
Généralement, ces convulsions sont bénignes et Rechercher ou apprécier les signes spécifiés en B2
cessent spontanément la plupart du temps. en restant vigilant sur l’hyperthermie :
Elles présentent les signes d’une crise d’épilepsie • par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage.
(convulsions généralisées ou partielles), souvent de • en consultant le carnet de santé.
courte durée. Le plus souvent, la crise est unique

Conduite à tenir

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
1- Refroidir doucement l’enfant en :
- le découvrant
- posant des linges humides (température ambiante) sur son front, sa nuque.
2- Surveiller attentivement la victime.
3- Contacter la coordination médicale.
4- Administrer, sur ordre de la coordination, un médicament destiné à faire chuter la température.

E. Les méningites (< 25 ans). Souvent très graves, ces infections sont
contagieuses à condition d’avoir soit :
Généralités - un contact direct (moins d’un mètre) avec les
Les méninges sont des membranes fortement sécrétions oropharyngées de la victime.
vascularisées qui entourent le cerveau et la moelle - un contact indirect prolongé avec la victime (plus
épinière et qui sont susceptibles de subir des d’une heure). Ex: école, boîte de nuit...
atteintes d’ordre : La personne contaminée contractera la méningite et
- hémorragique. pourra devenir contaminante à son tour.
- infectieux.
Les causes virales
Les méningites trouvent leur origine dans 2 causes Pratiquement toutes les maladies virales peuvent
distinctes : entraîner une méningite (rougeole, oreillons...).
Il s’agit d’une inflammation des méninges qui
Les causes bactériennes
donne des formes en général moins graves que
Certaines bactéries sont particulièrement
les méningites bactériennes et qui ne sont pas
agressives. Les plus connues sont le méningocoque
contagieuses.
et le pneumocoque. Elles déclenchent une
La personne au contact de la victime peut contracter
infection purulente des méninges et affectent
la maladie ayant entraîné l’inflammation mais pas
préférentiellement les enfants et les jeunes adultes
une méningite.

Référentiel technique SAP 59


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018

Les troubles et les détresses


SAP-CT-07 respiratoires
7.1. Généralités

A. Définitions et causes B. Signes généraux des troubles et des


De très nombreuses situations peuvent entraîner
détresses respiratoires
une détresse respiratoire : La quasi-totalité des détresses respiratoires se
• Une insuffisance d’O2 dans l’air inspiré : manifeste par des signes communs qui peuvent
- inhalation de fumées d’incendie être présents de façon isolée ou associés et dont la
- confinement dans un local non ventilé recherche doit être systématique :
- hypoxie d’altitude • Signes respiratoires :
• Une insuffisance du débit d’air dans les poumons : - respiration rapide et superficielle (polypnée)
- crise d’asthme grave - bradypnée
- traumatisme du thorax - battements des ailes du nez
- ablation pulmonaire chirurgicale - tirage
- obstruction des voies aériennes par inhalation - bruits respiratoires anormaux
d’un corps étranger ou chute de la langue en - baisse de la saturation en O2
arrière, traumatisme du cou, réaction allergique... • Aspect de la peau :
• Une perturbation des échanges gazeux : - cyanose
- infection pulmonaire - sueurs
- noyade - moiteurs
- œdème du poumon • Autres signes dus à l’interaction des grandes
- embolie pulmonaire fonctions vitales :
- inhalation de produits suffocants - signes cardio-vasculaires associés : tachycardie,
- intoxication par le CO. hyper tension artérielle (signes de tentatives de
- intoxication par les fumées d’incendie (voir compensation du système circulatoire), douleur
chapitre 14.6). thoracique évoquant une souffrance myocardique
• Une atteinte des commandes nerveuses de la due à l’hypoxie.
respiration : - signes de souffrance cérébrale : anxiété́ , agitation,
- AVC somnolence.
- traumatisme crânien
- intoxication par certains médicaments ou drogues
(overdose)

Conduite à tenir
La conduite à tenir générale sur les détresses respiratoires consiste, après avoir exécuté les gestes
d’urgence immédiats à :
- Mettre impérativement en position semi assise ou assise toute victime consciente et ne jamais l’allonger.
- Évaluer les autres fonctions vitales.
- Laisser au repos strict, interdire tout effort.
- Administrer de l’O2 , si nécessaire (voir SAP-FM-06).
- Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.
- Calmer et rassurer la victime.

Référentiel technique SAP 60


7.2. L’obstruction des voies aériennes par un corps étranger

A. Généralités
Un corps étranger peut passer accidentellement
dans les voies respiratoires à l’occasion d’une
inspiration ou d’une fausse route.

L’obstruction des voies aériennes peut être :


• grave : le passage de l’air dans les voies aériennes
(VA) est interrompu, ou quasiment interrompu.
Dans les deux cas la quantité d’O2 atteignant
les poumons est nulle ou insignifiante. C’est une
urgence qui peut entraîner la mort de la victime en
Obstruction totale des voies aériennes
quelques minutes si aucun geste de secours n’est
Signes spécifiques
réalisé immédiatement.
La victime :
•p  artielle : le passage de l’air dans les voies
• ne peut plus parler ou fait un signe « oui » de la tête
aériennes est perturbé mais n’est pas interrompu.
lorsqu’on lui demande si elle s’étouffe.
Elle peut évoluer vers une obstruction totale et
• ne peut pas crier s’il s’agit d’un enfant.
avoir les mêmes conséquences.
• aucun son n’est audible hormis, parfois, le bruit de
B. L’obstruction grave l’effort respiratoire (obstruction quasi-totale).
• garde la bouche ouverte.
Généralités
• ne peut pas tousser.
Le corps étranger peut être bloqué au niveau du
• ne peut pas respirer ou fait des efforts respiratoires
pharynx, du larynx ou, plus grave, au niveau de la
sans que l’air ne sorte ou ne rentre.
trachée. Sans désobstruction immédiate, l’organisme
Il faut agir immédiatement, sans compléter le
est très rapidement privé d’O2, la victime devient
bilan.
cyanosée, perd connaissance et le cœur s’arrête en
En l’absence d’efficacité des manœuvres, la victime:
quelques minutes.
- Se cyanose. Ce phénomène est encore plus rapide
chez l’enfant.
- Perd connaissance.
Conduite à tenir

Le sapeur-pompier doit, en fonction de l’état de la victime, mettre en œuvre les manœuvres de désobstruction
nécessaires pour expulser le corps étranger bloqué, afin de restaurer le libre passage de l’air dans les VA.
• Chez l’adulte et l’enfant conscient :
- Laisser la victime dans la position où elle se trouve, en général debout ou assise.
- Donner de 1 à 5 « claques » vigoureuses dans le dos (voir SAP-FTO-02).
- Réaliser 1 à 5 compressions abdominales (manœuvre de Heimlich) (voir SAP-FTO-03), en cas d’inefficacité
des « claques » dans le dos.
- Vérifier l’efficacité des manœuvres de désobstruction par :
- le rejet du corps étranger.
- l’apparition d’une toux chez l’adulte et de cris ou de pleurs chez l’enfant.
- la reprise de la respiration.
- transmettre le bilan pour avis médicale car même si la désobstruction est efficace, de petits corps peuvent
passer dans les voies aériennes et dans les poumons et provoquer des complications secondaires.
Les manœuvres de compressions thoraciques ou abdominales, même réalisées correctement peuvent
provoquer des lésions internes.

En cas d’inefficacité d’une série de 5 claques dans le dos et de 5 compressions abdominales, vérifier que le
corps étranger n’est pas dans la bouche de la victime. S’il est visible et accessible, le retirer délicatement.
Si l’obstruction persiste, il faut réaliser à nouveau les manœuvres de désobstruction décrites ci-dessus («

Référentiel technique SAP 61


claques » vigoureuses dans le dos puis compressions abdominales).
Ces manœuvres seront :
- arrêtées en cas de désobstruction
- modifiées si la victime devient inconsciente.
- calmer et rassurer la victime en lui parlant, après rejet du corps étranger.
- administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire.
- contacter la coordination médicale.

Cas particuliers
• Chez une victime obèse ou une femme enceinte (derniers mois de grossesse), les compressions abdominales
seront remplacées par des compressions thoraciques (voir SAP-FTO-04).
•C  hez un nourrisson, les compressions abdominales seront remplacées par des compressions thoraciques
(voir SAP-FTO-04) identiques à celles de la réanimation cardio-pulmonaire mais réalisées plus lentement
et plus profondément. La souplesse du thorax du nourrisson améliore l’efficacité de la désobstruction.
• Chez une victime devenue inconsciente qui ne respire pas :
- L’équipage allonge la victime et commence la RCP (voir chapitre 8.2) . Le chef d’agrès contacte le CRRA 15.
- Rechercher dans la bouche la présence du corps étranger après chaque série de compressions thoraciques:
- 30 compressions thoraciques chez l’adulte.
- 15 compressions thoraciques chez nourrisson et l’enfant.
- Le corps étranger est visible :
- Retirer le corps étranger.
- Apprécier simultanément le pouls et la ventilation.
- Adopter la conduite à tenir adaptée (victime inconscience, en arrêt respiratoire ou cardiaque).
- Demander un renfort médicalisé dès que possible.
- Surveiller ou poursuivre le RCP.
C. L’obstruction partielle

Généralités • respire difficilement et bruyamment, avec le plus


Le corps étranger est bloqué, mais n’entrave que souvent un sifflement inspiratoire.
partiellement l’arrivée de l’air. La dette en O2 est • reste parfaitement consciente.
moins importante, mais une obstruction incomplète Rechercher simultanément les signes généraux
peut, à tout moment, se transformer en obstruction d’une détresse ou d’un trouble respiratoire.
complète. Conduite à tenir

Signes spécifiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
son entourage :
• les circonstances.
• la taille et la nature du corps étranger.
La victime :
• parle ou crie s’il s’agit d’un enfant.
• tousse vigoureusement.

Sauf si le corps étranger est visible et facilement accessible, il ne faut en aucun cas pratiquer les manœuvres
de désobstruction décrites ci-dessus, qui pourraient mobiliser le corps étranger et provoquer une obstruction
totale, puis un arrêt respiratoire.

Il faut :
- Installer la victime dans la position où elle se sent le mieux.
- Encourager la victime à tousser pour expulser le corps étranger tout en la rassurant.
- Administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire (voir SAP-FM-06).
- Réaliser un bilan complémentaire.
- Contacter la CRRA 15.
- Surveiller la respiration de la victime, en permanence.

Référentiel technique SAP 62


- Préparer la médicalisation de la victime, si nécessaire.
- Transporter la victime en milieu hospitalier, sur avis médical.

Dans le cas où une prothèse dentaire serait déplacée et accessible, il conviendra de l’ôter complètement.
Généralités

7.3. L’arrêt respiratoire

L’arrêt respiratoire est une situation assez rare, qui, perceptible.


en l’absence de prise en charge immédiate, évoluera L’association de ces trois signes doit immédiatement
de façon inéluctable vers un arrêt cardiaque. entraîner la mise en œuvre d’une ventilation artificielle
Hormis dans les cas d’obstruction totale des voies et d’une surveillance permanente du pouls.
aériennes par un corps étranger, il peut : Dans certains cas, l’arrêt respiratoire peut être
• résulter d’une intoxication par médicaments ou par précédé de signes annonciateurs, en particulier une
drogue. diminution de la fréquence et de l’amplitude de la
• être la complication d’une insuffisance respiratoire respiration.
due à une maladie. Une fois les manœuvres de ventilation artificielle
• provenir d’une atteinte de la commande débutées et les moyens demandés, rechercher :
cérébrale (traumatisme crânien, AVC...) • le(s) facteur(s) déclenchant(s): fausse route,
• survenir lors d’une noyade. noyade, prise de drogue, de médicaments, effort...
• les antécédents: maladie respiratoire, cancer...
Signes spécifiques • le traitement en cours
Décrit dans le bilan d’urgence vital, il se fait sur • les symptômes précédant l’arrêt respiratoire
l’association de 3 signes principaux : (dyspnée...)
• l’inconscience de la victime, par fois précédée de • la température corporelle particulièrement en cas
convulsions. de suspicion d’hypo ou d’hyperthermie (noyade,
• l’arrêt de la respiration. intoxications, hyperthermie maligne d’effort,
• la présence d’un pouls carotidien encore surinfection pulmonaire).
Conduite à tenir

- Assurer la protection.
- Apprécier la conscience (remarques : plat ventre + casqué)
- Assurer la libération des voies aériennes (voir SAP-FTO-12,13 et 14).
- Apprécier la respiration et la circulation simultanément (si possible).
- Pratiquer 5 insufflations s’il s’agit d’un nouveau-né, d’un nourrisson, d’un enfant ou d’un noyé en étant
particulièrement attentif aux réactions éventuelles de la victime (mouvements, toux, reprise de la
respiration).

Insufflations lors d’un arrêt respiratoire (présence de pouls)


- Réaliser des cycles de 10 à 12 insufflations par minutes.
- En équipe, la surveillance du pouls devra être permanente durant ces insufflations.
- Contrôler simultanément la présence d’un pouls et d’une respiration à l’issue des insufflations et adopter
la conduite à tenir adaptée.
- En l’absence de pouls et de respiration, adopter la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque avec mise
en œuvre immédiate du DSA.
- En présence de pouls et en absence de respiration, renouveler le cycle insufflation – contrôle pouls/
respiration, jusqu’à évolution de la situation ou l’arrivée de l’équipe médicale;
- En présence d’une respiration efficace, placer la victime dans une position adaptée à son état de
conscience, sous oxygène, et en maintenant une surveillance permanente

Référentiel technique SAP 63


- Demande de renfort médicalisé.

ATTENTION
Si la première insufflation réalisée n’entraine pas de soulèvement de la poitrine, le sapeur-pompier doit
avant sa prochaine tentative :
• ouvrir et contrôler la bouche de la victime et retirer tout corps étranger visible.
• s’assurer que la tête est bien basculée en arrière et que le menton est tiré vers le haut.
Si la seconde tentative est également inefficace, il devra immédiatement adopter la conduite à tenir face à
une victime inconsciente après une obstruction totale des voies aériennes.

Cas du sauveteur isolé :


Le sapeur-pompier isolé doit adapter cette conduite à tenir et en particulier :
- Faire alerter immédiatement les secours si un témoin est présent. Alerter lui-même les secours s’il est isolé

- dès la constatation de l’arrêt respiratoire chez l’adulte.
- après 10 insufflations chez le noyé, l’enfant et le nourrisson.

Référentiel technique SAP 64


7.4. Les principales pathologies respiratoires

A. L’asthme Signes spécifiques


Après la réalisation du bilan complémentaire,
Généralités
rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
L’asthme est une maladie inflammatoire des voies
l’entourage :
aériennes, fréquente chez l’enfant, mais qui peut
• les antécédents : date d’apparition de la première
apparaître à n’importe quel âge. La muqueuse et les
crise, AAG, autres maladies.
couches musculaires des bronches s’épaississent,
• le(s) facteur(s) déclenchant(s).
rétrécissant le flux aérien dans les voies respiratoires.
• l’heure de début de la crise et éventuellement son
Il évolue sous forme de crises pendant lesquelles se
caractère inhabituel en longueur ou intensité.
produisent, en plus de l’inflammation :
• la fréquence des crises pendant l’année et la
• un rétrécissement du diamètre des bronchioles ou
période des dernières crises.
« bronchoconstriction », par contraction des fibres
musculaires contenues dans sa paroi.
Rechercher ou apprécier :
• une sécrétion excessive de mucus bronchique qui
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble
rétrécit encore plus la voie aérienne.
respiratoire.
Pendant la crise d’asthme, l’inspiration est normale • un sifflement et un effort à l’expiration.
mais l’expiration n’est que partielle, créant une • des pauses respiratoires, avec disparition du
distension des poumons et entraînant une dyspnée sifflement lorsque l’effort expiratoire et l’épuisement
sévère (ventilation rapide), sifflante et forcée, au deviennent très importants. L’arrêt respiratoire peut
cours de l’expiration. La crise peut durer de quelques alors survenir à tout instant.
minutes à quelques heures et parfois plusieurs jours • les signes généraux des troubles et des détresses
(état de mal). circulatoires ou neurologiques.
Dans les crises sévères, la détresse respiratoire
devient majeure. Il s’agit alors d’un asthme aigu Un asthme aigu grave peut engager rapidement le
grave (AAG), qui nécessite une prise en charge pronostic vital.
médicale rapide. Sans traitement, des troubles de
conscience apparaissent et le décès peut survenir à
Médicaments couramment préscritspour
tout moment par asphyxie.
l’asthme
Le malade utilise en général un médicament sous
Nom du médicament Nom générique
forme de spray pour faire cesser la crise.
La maladie est souvent d’origine allergique (acariens, Ventoline® salbutamol
poils d’animaux, pollen, etc.). Salbutamol® salbutamol
Les crises sont aussi favorisées par une infection,
Atrovent® bromure d’ipratropium
une contrariété, un effort, la fumée, le froid, certains
médicaments, l’arrêt accidentel (plus rarement Bricanyl® terbutaline
volontaire) du traitement de fond de l’asthme. Serevent® salmétérol
En dehors des périodes de crises, l’asthmatique
Bécotide®
mène une vie tout à fait normale. béclométasone

Conduite à tenir

En parallèle de la realisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptes, la conduite a tenir impose
de :
• Mettre imperativement en position semi-assise ou assise une victime consciente. Ne jamais l’allonger.
• Laisser au repos strict, interdire tout effort.
• Administrer de l’O2, par inhalation si necessaire.
• Repeter l’administration du spray bronchodilatateur après avis medical. Il s’agit d’un medicament qui
permet de dilater les bronches. L’effcacite des sprays est diminuee en cas de crise grave du fait des
diffcultes d’inhalation.
• Tenter de calmer et rassurer la victime.
• Permettre a la victime de se pencher en avant, en cas d’epuisement, tout en s’appuyant, si besoin, sur un
support tel une table.

Référentiel technique SAP 65


• Demander un renfort medicalise dès la constatation des signes de gravite ou de resistance au traite-
ment.
Lors du transport ou du transfert a l’hôpital, il faudra eviter tout choc thermique (inhalation d’air froid) et
proscrire tout effort (risque de spasme bronchique total).

La prise en charge médicale de la victime


Elle permet notamment :
La mise en place d’un traitement pour lutter contre
le bronchospasme et l’inflammation bronchique
associant :
- L’inhalation de médicaments bronchodilatateurs
par un aérosol sous O2.
- L’injection intraveineuse de médicaments
bronchodilatateurs et anti-inflammatoires.
- La ventilation artificielle de la victime après
anesthésie générale et intubation dans les cas
extrêmes.
- Les corrections des défaillances circulatoires
engendrées par la détresse respiratoire. Position d’attente pour une crise d’asthme

B. L’oedème aigu du poumon l’entourage :


• les antécédents : les antécédents du malade:
Généralités insuffisance cardiaque, OAP, hypertension
L’oedème aigu du poumon (OAP) est une détresse artérielle, infarctus du myocarde.
le plus souvent d’origine cardiaque : la pompe • le(s) facteur(s) déclenchant(s) : effort, arrêt d’un
cardiaque n’arrive plus à expulser le sang des traitement anti-hypertenseur, prise exagérée de sel
ventricules vers l’aorte, soit par atteinte du muscle (huîtres), arythmie récente, infection pulmonaire
cardiaque lui-même, (infarctus du myocarde, dans les jours précédents.
intoxication médicamenteuse, trouble du rythme…), • l’heure de début de la crise et éventuellement son
soit par augmentation brutale de la pression caractère inhabituel en longueur ou intensité.
artérielle. • la fréquence des crises pendant l’année et la
Ceci va entraîner une augmentation rapide des période des dernières crises.
pressions dans l’oreillette gauche puis dans les • une douleur thoracique dont on précise l’heure
capillaires pulmonaires qui entourent les alvéoles. Le d’apparition (cause ou conséquence de l’OAP).
liquide composant le sang (plasma) passe alors dans • l’horaire de début et l’évolution de la crise.
les alvéoles pulmonaires et perturbe les échanges
gazeux en réalisant une véritable « noyade interne Rechercher ou apprécier :
». Ce type d’OAP survient souvent la nuit. • les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble
respiratoire.
L’OAP peut également être d’origine lésionnelle • une toux.
suite à une destruction des alvéoles par des produits • des crépitants ou ronflements, parfois des
chimiques ou à l’occasion d’une infection sévère. sifflements respiratoires.
• la présence de mousse aux lèvres avec écume
L’OAP est, avec la fausse route alimentaire, une des blanchâtre ou rosée, signe majeur de gravité.
principales causes de détresse respiratoire aiguë • une hypertension artérielle ou, en cas de gravité
chez la personne âgée. extrême une hypotension.
• la régularité du rythme cardiaque par la prise du
Signes spécifiques pouls.
Après la réalisation du bilan complémentaire, • la température corporelle.
rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de • les signes des troubles ou des détresses circulatoire
ou neurologique.

Référentiel technique SAP 66


Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Mettre impérativement en position semi-assise ou assise, jambes pendantes, toute victime consciente, ce
qui diminue la quantité de sang qui revient au coeur et donc le travail de ce dernier.

- Laisser au repos strict, interdire tout effort.


- Administrer de l’O2, par inhalation (voir SAP-FM-06).
- Demander un moyen médicalisé.
- Aider à la prise du traitement, après avis du médecin coordinateur.

Le tableau ci-dessous apporte des éléments de comparaison entre


deux pathologies relativement fréquentes
Asthme OAP

Âge de la victime Plutôt jeune Plutôt âgée

Insuffisance cardiaque, OAP


Antécédents Asthme ou allergie
ou infarctus du myocarde
Crépitants ou ronflements
Signes respiratoires Respiration sifflante, à avec crachats mousseux
l’expiration rosés
Traitement de fond et traitement Traitement de fond et traite-
Traitement habituel de la crise (corticoïde, ment de la crise (Lasilix ou
Ventoline...) furosémide)

Ces critères ne concernent que les crises les plus typiques. En pratique,
il est parfois difficile de faire la distinction entre ces deux pathologies
chez les personnes âgées Mettre la victime en position assise,
jambes pendantes

C. La décompensation d’une insuffisance en général à la suite d’une infection, d’un effort
respiratoire chronique inhabituel, d’un mauvais suivi du traitement, d’une
rupture de l’apport régulier d’O2 au domicile ou d’une
Généralités
simple fracture de côte.
L’insuffisance respiratoire chronique (IRC) survient
Cette décompensation respiratoire chez un malade
à la suite de maladies qui ont détruit une partie
déjà en dette d’O2 est donc plus grave et d’évolution
importante des surfaces d’échange respiratoire
plus rapide que chez toute autre victime soumise à
(obstruction bronchique par cancer, infections,
la même cause. On parle alors d’une insuffisance
maladies respiratoires notamment post-tabagiques
respiratoire aiguë chez un insuffisant respiratoire
ou professionnelles), d’ablations pulmonaires
chronique.
chirurgicales ou d’un traumatisme thoracique. Ces
Les échanges gazeux deviennent brutalement
patients possèdent un nombre limité d’alvéoles
insuffisants pour couvrir les besoins de base de
pulmonaires fonctionnelles et vivent en permanence
l’organisme en O2. Il apparaît alors une souffrance
avec une saturation en O2 plus basse que la
des cellules en général et, en particulier, des cellules
normale, et un taux sanguin de CO2 très au-dessus
nerveuses et myocardiques.
de la normale.

Signes spécifiques
Certains malades requièrent même un apport
Après la réalisation du bilan complémentaire,
supplémentaire d’O2 à domicile, de façon
rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
intermittente ou permanente (bouteilles, extracteur
l’entourage :
d’O2).
• les antécédents du malade : respiratoires et
Lorsqu’un événement vient dérégler cet équilibre
leur ancienneté, tabagisme ancien ou qui dure,
respiratoire fragile on parle de décompensation
cardiaques…
d’une IRC. Ce dérèglement peut survenir devant
• le traitement habituel et notamment l’apport d’O2 à
toute cause d’insuffisance respiratoire mais apparaît

Référentiel technique SAP 67


domicile : débit, durée journalière. • les signes des troubles ou des détresses :
• le(s) facteur(s) déclenchant(s) : en particulier une - circulatoire : hypertension artérielle.
infection pulmonaire dans les jours précédents ou - neurologique : en particulier une agitation, une
une rupture d’approvisionnement en O2. somnolence ou un coma, signes non seulement
• l’horaire de début et l’évolution de la crise. de l’hypoxie cérébrale mais aussi de l’excès de
• le traitement déjà entrepris et ses effets, en CO2 dans le sang.
particulier l’amélioration ou non en augmentant le
débit d’O2. Médicaments couramment prescrits pour l’IRC
Nom du médicament Molécule active
Rechercher ou apprécier :
• les signes généraux de la détresse ou d’un trouble Atrovent® bromure d’ipratropium

respiratoire. Bricanyl® terbutaline


• la saturation en oxygène basse (< à son taux
Bécotide® béclométasone
habituel).
• une augmentation de la toux et des crachats.
• la température

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Mettre impérativement la victime en position semi-assise ou assise si elle est consciente.
- Laisser au repos strict, interdire tout effort.
- Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.
- Augmenter le débit de 1 à 2 l/min en cas de simple gêne respiratoire;
- Augmenter le débit à 9 l/min au masque à haute concentration en cas de détresse respiratoire.

Le médecin régulateur pourra demander une adaptation du débit d’O2 avec la mise en place du masque
simple en fonction de la saturation qui lui sera transmise.

Si sa ventilation devient inefficace, il faut pratiquer une ventilation artificielle.

Pour information : on meurt de dette en O2, jamais du contraire.


On entend souvent dire qu’il ne faut pas donner plus de 3 l/min d’O2 à un insuffisant respiratoire chronique
car il risque de ne pas le supporter. Cela n’est vrai qu’en dehors d’une phase de décompensation.
Très sensibles à l’O2, les centres nerveux de ces malades réagissent à l’augmentation brutale et non motivée
du taux d’O2 sanguin en diminuant la fréquence respiratoire jusqu’à l’arrêter (effet paradoxal de l’O2).
Lors d’une insuffisance respiratoire aiguë, la dette en O2 est telle qu’il faut de forts débits pour lutter contre
la mauvaise qualité des échanges gazeux pulmonaires .

D. L’oedème des voies aériennes pharynx ou du larynx.


supérieures • brûlures par des gaz chauds.
• traumatisme.
Généralités
Un oedème dangereux, réduisant le diamètre des
Signes spécifiques
voies aériennes supérieures et donc le passage de
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
l’air, peut se produire dans certains cas :
l’entourage :
• allergie, on parle alors d’un oedème de Quincke.
• des antécédents allergiques
• infection (épiglottite, laryngite).
• les circonstances de survenues
• piqûres d’insecte dans la région de la bouche, du

Référentiel technique SAP 68


• le traitement habituel • une urticaire ou des gonflements (oedème, en
• le facteur déclenchant particulier au niveau de la face, des lèvres, de la
langue, de la luette) en cas d’allergie
Rechercher ou apprécier : • des suies au niveau de la bouche et du nez en cas
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble d’inhalation de fumées d’incendie
respiratoire • des traces de strangulation
• un sifflement à l’inspiration • les signes des troubles ou des détresses
• une toux incessante neurologique et circulatoire.
• une modification de la voix qui devient rauque

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Mettre impérativement en position assise la victime consciente qui présente une détresse respiratoire.
• Une allergie peut entraîner une détresse circulatoire sans signe de détresse respiratoire évidente (se référer
à la conduite à tenir du chapitre 7).
• Laisser au repos strict, interdire tout effort.
•Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.

En cas d’oedème d’origine allergique, lorsque la victime possède un traitement sous forme de seringue auto-
injectable, il faudra l’aider à se l’administrer après avis du médecin régulateur.
Chez le nourrisson et le petit enfant, l’épiglottite (infection de l’épiglotte) est une atteinte grave des voies
aériennes supérieures. L’enfant est assis, épuisé, abattu. Il présente une respiration bruyante, une fièvre
élevée. Il crache, bave car il ne peut plus avaler sa salive. Il ne faut jamais examiner sa gorge, ni l’allonger
mais le garder strictement assis sous peine d’entraîner un arrêt cardiaque immédiat ! Le contact à la
coordination doit être fait en urgence.

E. Les autres pathologies respiratoires

Le pneumothorax, l’hémothorax
Ces deux pathologies sont très souvent d’origine
traumatique (voir chapitre 16, partie 5).
Cependant le pneumothorax peut survenir
spontanément chez des individus jeunes grands et
maigres ou porteurs d’un emphysème pulmonaire.

Hémothorax
La dépression des centres nerveux respiratoires
Les centres nerveux respiratoires qui commandent
l’amplitude et la fréquence des mouvements
respiratoires, peuvent être atteints à l’occasion par
exemple :
• d’une intoxication ou d’un surdosage de somnifères,
de stupéfiants ou d’alcool ;
• d’un accident vasculaire cérébral ;
• d’un traumatisme crânien
Pneumothorax Les muscles respiratoires n’étant plus commandés,

Référentiel technique SAP 69


la respiration devient insuffisante et une hypoxie C’est la justification de la mise en position latérale de
voire une anoxie cérébrale s’installe. En l’absence sécurité de toute personne inconsciente qui ventile.
d’une oxygénation rapide, les cellules cérébrales
souffrent et meurent. Protéger les voies aériennes : une priorité
Ces pathologies et la conduite à tenir sont traitées
Un des premiers gestes effectués par les secours
dans les chapitres correspondants.
médicalisés chez une personne comateuse consiste
L’inhalation du contenu de l’estomac à mettre dans la trachée un tube muni à son extrémité
Les vomissements chez une personne inconsciente d’un ballonnet gonflable. Une fois le tube en place
peuvent entraîner une obstruction des voies et le ballonnet gonflé, tout l’air qui pénètre ou sort
aériennes ou être à l’origine d’une inhalation. Le des poumons passe par ce tube. Qui plus est, le
contenu gastrique, très acide, est extrêmement ballonnet assur l’étanchéité autour du tube, ce qui
caustique pour les voies respiratoires et les
fait qu’en cas de vomissements ou de saignements,
poumons. Son inhalation est source de nombreuses
complications (OAP lésionnel, infectieuses…) et rien ne pourra pénétrer dans les bronches. Ceci
peut, à elle seule, entraîner la mort d’une victime. permet aussi de ventiler artificiellement, en toute
sécurité, les victimes en arrêt respiratoire. Ce geste
s’appelle l’intubation trachéale.

Référentiel technique SAP 70


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Juin 2020

SAP-CT-08 Troubles et détresses circulatoires

8.1 Généralités
Définition et causes pathologie portant atteinte au système circulatoire.
Les détresses circulatoires sont la deuxième cause Il ne constitue pas une maladie en soi mais constitue
de mortalité en France. Leurs origines sont multiples la véritable détresse circulatoire. Il existe de
et leurs conséquences particulièrement graves. nombreuses causes susceptibles d’entraîner ces
Les conditions nécessaires au bon fonctionnement défaillances.
du système circulatoire reposent sur un coeur et des On peut les regrouper en 4 grands « tableaux
vaisseaux en bon état ainsi qu’un volume de sang et cliniques » :
de globules rouges circulant en quantité suffisante. • Défaillance de la pompe cardiaque
L’altération de l’un de ces trois paramètres entraîne Il s’agit d’une défaillance de la pompe cardiaque
une défaillance circulatoire aiguë. Sa conséquence seule qui peut être due à :
est une chute de tension associée à une augmentation - un « vieillissement » du myocarde.
du rythme cardiaque. (collapsus). - la destruction d’une partie du myocarde (infarctus
La persistance de cet état est à l’origine d’une ou maladie).
carence d’oxygène dans les tissus qui entraîne une - l’absorption de médicaments pouvant être toxiques
souffrance puis une défaillance des organes vitaux : pour le coeur (antidépresseurs, anti-arythmiques).
c’est l’état de choc En l’absence de traitement, l’arrêt - une atteinte traumatique du coeur.
cardiaque peut survenir rapidement. - un trouble du rythme cardiaque.
Dans un souci de clarté et de simplification, on • Perte de liquide circulant.
assimilera l’état de choc à une baisse brutale, Il s’agit d’une perte importante des liquides circulant
importante et prolongée de la pression artérielle dans l’organisme suite à :
dans l’organisme. Celle-ci est due à la défaillance - une hémorragie interne ou externe.
de l’un au moins des 3 paramètres générateurs - une brûlure étendue.
d’une pression artérielle normale (coeur, vaisseaux - une déshydratation aiguë.
sanguins et quantité de sang).
L’état de choc est la conséquence grave d’une

• Réaction allergique capillaires sanguins avec une fuite de liquide vers


Il s’agit d’une vasodilatation générale déclenchée les tissus et l’apparition d’oedèmes.
par la libération d’histamine lors d’une réaction
allergique qui entraîne : • Infection sévère.
- une baisse de la pression artérielle. Il s’agit de la conséquence cardio-vasculaire de
-une augmentation de la perméabilité des la libération de toxines microbiennes lors d’une

Référentiel technique SAP 71


infection sévère, qui entraîne : Signes généraux des troubles et
- une atteinte du myocarde qui a du mal à se détresses circulatoires
contracter. La quasi-totalité des troubles ou des détresses
- une dilatation de tous les vaisseaux sanguins circulatoires se manifestent par des signes communs
entraînant une baisse de la pression artérielle. qui peuvent être présents de façon isolée ou être
Elle est souvent associée à une paralysie des associés et dont la recherche doit être systématique
muscles lisses des vaisseaux sanguins qui
• signes circulatoires (exprimant la défaillance de
empêchent la vasoconstriction spontanée ou
l’appareil circulatoire) :
provoquée par l’injection de médicaments (ce
- tachycardie, bradycardie, arythmie.
phénomène est appelé vasoplégie).
- pouls mal frappé, voire imperceptible, d’abord
- une augmentation de la perméabilité des
au niveau radial puis au niveau carotidien (arrêt
capillaires sanguins avec une fuite de liquide vers
circulatoire).
les tissus et l’apparition d’oedèmes.
- pression artérielle basse
- temps de recoloration cutanée allongé
Le collapsus
- sensation de soif
Le collapsus est une baisse importante de la pression
• aspect de la peau (évocateur d’une vasoconstriction)
artérielle qui devient insuffisante pour assurer une
- pâleur cutanée
perfusion correcte des organes (pression artérielle
- froideur cutanée en particulier des extrémités
systolique < 90 mmHg chez l’adulte, ou baisse de
- marbrures
plus de 30% de la pression artérielle systolique chez
- conjonctives décolorées
un hypertendu connu).
- sueurs
Le pouls est rapide et difficile à prendre. Il peut être
• autres signes dus à l’interaction des grandes
imperceptible en périphérie (pouls radial), mais
fonctions vitales :
présent en carotidien. La pression artérielle est alors
- signes respiratoires associés : respiration
inférieure à 80 mmHg.
rapide et superficielle (signes de tentatives de
Normalement, l’organisme réagit à cette baisse de
compensation du système respiratoire)
pression et cherche à préserver les organes les plus
- signes de souffrance cérébrale : angoisse,
importants : cerveau, coeur, poumons, au détriment
agitation, troubles de la conscience, coma.
des autres organes, en particulier la peau qui devient
-impossibilité de rester assis ou debout qui se
froide et pâle. En effet, le sang des capillaires de la
manifeste par l’apparition de vertiges, puis d’une
peau est redistribué vers ces organes. En l’absence
somnolence avant la survenue d’une perte de
de traitement, l’évolution est souvent défavorable.
connaissance.

Conduite à tenir
La conduite à tenir générale devant un trouble ou une détresse circulatoire consiste, après avoir exécuté les
gestes d’urgence immédiats (arrêt d’hémorragie, RCP) à :
• Allonger la victime, sauf cas particuliers.
La position horizontale :
- facilite la circulation notamment au niveau du cerveau.
- retarde les conséquences de l’hémorragie sur les fonctions vitales.
- facilite la réalisation des gestes de secours.
• Évaluer les autres fonctions vitales.
• Laisser au repos strict, interdire tout effort.
• Administrer de l’O2 si nécessaire (voir SAP-FM-07).
• Protéger la victime contre les conditions météorologiques.
• Rassurer la victime. La douleur, le froid, l’angoisse ou la peur, s’ils ne sont pas déclenchants sont des
facteurs aggravants et doivent être pris en compte. L’hypothermie grave favorise entre autres la survenue
de dysfonctionnements myocardiques, de troubles du rythme cardiaque, de troubles de la coagulation,
d’une vasoconstriction, qui diminuent les chances de survie du patient.
• Ne pas donner à boire (risque lors d’une éventuelle anesthésie ultérieure).

Référentiel technique SAP 72


8.2. L’arrêt cardiaque

Généralités et de noyade.
L’arrêt cardiaque (AC) se caractérise par la Il s’agit de contractions anarchiques des fibres
cessation de toute activité mécanique efficace du myocardiques se traduisant par une activité
coeur, confirmée par l’absence de conscience, de électrique désordonnée, incapable de générer une
ventilation et de pouls carotidien. contraction efficace du coeur. Ce rythme est identifié
Il peut survenir de manière inopinée ou être précédé par le défibrillateur automatisé externe (DAE), qui
de signes d’alerte. Les origines les plus fréquentes va ordonner la délivrance d’un choc électrique afin
sont : de resynchroniser les fibres myocardiques. Le coeur
peut alors reprendre une activité mécanique efficace.
• cardiaque ou circulatoire :
- altération de la pompe cardiaque ou troubles du
On distinge plusieurs types de FV :
rythme cardiaque provoqués par :
- La FV à grandes mailles
- un syndrome coronarien aigu.
Elle caractérise un coeur encore tonique. Les ondes
- une insuffisance cardiaque.
électriques (mailles) sont amples. C’est dans cette
- une intoxication par des produits à toxicité
configuration que le choc électrique externe (CEE)
cardiaque.
sera le plus efficace. Une oxygénation correcte du
- d’autres pathologies cardiaques (tamponnade,
coeur par des manoeuvres de réanimation cardio
malformation cardiaque, myocardite…)
pulmonaires (RCP) permet de prolonger ce type
- des atteintes traumatiques du coeur.
fébrillation
- une électrisation.
- La FV à petites mailles
- altération des vaisseaux ou de leur contenu
Elle fait souvent suite à une FV à grandes mailles
provoquée par :
non choquée ou non massée. Les ondes électriques
- une hypovolémie majeure à l’origine d’un
(mailles) sont de faible amplitude.
« désamorçage » de la pompe cardiaque
Pour le sapeur-pompier, la prise en charge de ces
(hémorragie),
deux type de FV est strictement identique.
- une embolie pulmonaire massive
- une dissection aortique
L’asystolie
• respiratoire : C’est un arrêt électrique et mécanique total du coeur.
- évolution d’une pathologie respiratoire aiguë. Il n’y a plus aucune activité du myocarde, le tracé
-évolution d’une obstruction totale des voies électrocardiographique est plat. Elle peut survenir
aériennes, suite à des manoeuvres de d’emblée, mais elle est le plus souvent procédée par
désobstruction inefficace. une FV plus ou moins longue. Au stade d’asystolie, le
-i ntoxication (CO, fumées d’incendie, CEE (choc électrique externe) ne sert à rien et n’est
médicaments, alcool, drogues, produits d’ailleurs pas délivré par le DAE. Seule l’utilisation
industriels ou ménagers…) de médicaments, comme l’adrénaline peut permettre
- noyade, électrisation, pendaison… la reprise d’une activité des fibres cardiaques. Cette
- traumatisme thoracique reprise d’activité électrique cardiaque se traduit par
• neurologique : un rythme cardiaque normal ou une FV susceptible
- certains accidents vasculaires cérébraux. de bénéficier d’un CEE.
- traumatisme rachidien ou crânien grave.
L’activité électrique sans pouls
Au niveau physiologique, l’AC peut correspondre à
Dans certains cas, il existe une activité électrique
trois situations différentes, dont l’une, la fibrillation
ordonnée visible sur le tracé ECG, sans activité
ventriculaire, peut être traitée par la délivrance d’un
mécanique (pas de pouls ni circulation).
choc électrique.
La présence «d’un rythme» qui peut être visualisé
sur les appareils de monitorage de l’équipe médicale
Les différents types d’arrêts cardiaques
ou sur les DAE munis d’un écran ne doit surtout
La fibrillation ventriculaire
pas induire en erreur les sapeurs-pompiers qui, en
80% des AC débutent par une fibrillation ventriculaire
l’absence de pouls carotidien, de ventilation et de
(FV). La durée de cette FV est variable. Elle peut être
conscience doit réaliser immédiatement une RCP.
de longue durée en cas d’hypothermie, d’électrisation

Référentiel technique SAP 73


La conséquence immédiate de l’AC est un arrêt entraîner la mise en oeuvre d’une RCP.
circulatoire, avec effondrement des pressions et Dans certains cas, l’AC peut être précédé de signes
des débits sanguins dans tout l’organisme. Tous les annonciateurs, en particulier une douleur thoracique
tissus sont donc privés d’O2 tant qu’une RCP n’est ou une gêne respiratoire.
pas entreprise. La tolérance des tissus à l’anoxie est:
• diminuée si elle est précédée d’une « hypoxie » Une fois les manoeuvres de réanimation débutées et
(détresse ventilatoire, hypotension). les moyens demandés, rechercher par l’interrogatoire
• augmentée en cas d’hypothermie (des noyés en AC de l’entourage :
ont ainsi été sauvés sans séquelle neurologique • le(s) facteur(s) déclenchant(s) (fausse-route,
après une immersion prolongée en eau froide). noyade, effort, intoxication…)
Les lésions engendrées par cette anoxie, en particulier • les symptômes précédant l’AC (douleur thoracique,
au niveau cérébral, deviennent irréversibles. Elles difficulté respiratoire…)
sont directement liées au temps durant lequel la • le délai entre l’AC et la mise en oeuvre de la RCP.
circulation n’a pas été suppléée par une RCP. • l’état des pupilles.
Une victime qui présente un AC voit ses chances de • la température corporelle particulièrement en cas
survie augmenter si l’alerte est rapide et si une RCP de suspicion d’hypo ou d’hyperthermie (noyade,
est réalisée dans les plus brefs délais par le premier intoxications, hyperthermie maligne d’effort) :
intervenant et si la défibrillation automatisée est mise - les antécédents (maladie cardiaque, cancer,
en oeuvre précocement. patient dépendant ou fin de vie…)
La RCP permettra : - les hospitalisations antérieures en particulier les
• de suppléer la respiration défaillante par une séjours en réanimation.
respiration artificielle. - le traitement en cours
• de suppléer l’arrêt de la circulation sanguine par
des compressions thoraciques régulières. Les manoeuvres de RCP
• de normaliser éventuellement un fonctionnement La présence d’une mydriase bilatérale aréactive
anarchique du coeur grâce à un choc électrique est le témoin de la souffrance cérébrale. Elle
délivré par un DAE. ne devra pas être recherchée pour confirmer le
La maîtrise parfaite des gestes de RCP pour suppléer diagnostic d’arrêt circulatoire, mais pourra permettre
les fonctions vitales défaillantes d’une victime en AC éventuellement d’évaluer le niveau de souffrance
est indispensable pour tout sapeur-pompier. cérébrale et l’efficacité de la RCP.
Les manoeuvres de RCP seules ont une efficacité
La privation d’O2 limitée dans le temps. Si l’arrêt cardio respiratoire
La tolérance de l’organisme à cette privation d’O2 ou est lié à une fibrillation ventriculaire, l’application
«anoxie» est très variable selon l’organe considéré : d’un CEE (choc électrique externe) peut restaurer
cerveau : 2 à 4 min. une activité cardiaque normale efficace et d’éviter
coeur : 15 à 30 min. ainsi la mort de la victime.
rein : 30 à 45 min. La défibrillation est le seul traitement efficace
foie : 40 à 80 min. pour un rythme cardiaque anarchique qui arrête
Le temps pendant lequel le coeur est arrêté et non le fonctionnement du coeur. L’efficacité du CEE
massé s’appelle un «no flow», pas de circulation. diminue avec le temps. C’est pourquoi, l’utilisation
Le temps pendant lequel le coeur est massé s’appelle des défibrillateurs automatisés par du personnel
un «low flow» : circulation ralentie. Ces temps sont de secours non médecin formé permet à chaque
appréciés et transmis lors des bilans médicaux. victime de bénéficier le plus rapidement possible de
la défibrillation cardiaque. Chaque minute perdue
Signes spécifiques réduit les chances de sruvie de 7 à 10%.
Comme indiqué dans le bilan d’urgence vitale, l’AC
est caractérisé par : La prise en charge médicale précoce.
• l’inconscience de la victime, parfois précédée de La RCP spécialisée constitue le dernier maillon de
convulsions. la «chaîne de survie». L’arrivée sur place de l’équipe
• l’arrêt de la respiration. médicale (SMUR) permet de prendre en charge
• l’absence de pouls carotidien perceptible. la victime, de débuter un traitement, puis de la
transporter sous surveillance vers un hôpital.
L’association de ces trois signes doit immédiatement

Référentiel technique SAP 74


Mais sans mise en oeuvre, la plus précoce possible, idéale de survie : RCP précoce, défibrillation précoce,
d’une RCP par les premiers témoins de l’arrêt relais par les premiers secours puis par l’équipe
cardiaque, l’efficacité de tout ce qui a été décrit au médicale, fait passer les chances de survie en cas
dessus perd grandement de son intérêt. La chaîne d’arrêt cardiaque de 0,4 % à 20 %.

Conduite à tenir

Référentiel technique SAP 75


• Constater l’inconscience.
• LVA.
• Contrôler respiration et pouls (présence de gasps).
• Demander les renforts médicalisés.
• Débuter RCP (30/2)+ DAE simultanément.

Mettre en œuvre le DAE :


• Le mettre en marche.
• Coller les électrodes sur la poitrine sèche et rasée de la victime.
• Raccorder le cordon des électrodes au DAE si besoin.

Arrêter la RCP pendant l’analyse

Suivre les indications du DAE :


• Choc recommandé :
- Reprise de la RCP pendant le temps de charge (LP 1000 seulement)
- Délivrer le choc.
- Chaque choc est suivi immédiatement des cycles de 30/2 SANS CONTRÔLE DU POULS.
- Suivre les indications du DAE jusqu’à l’arrivée des secours médicalisés.
- Délivrer autant de chocs que l’appareil le demande.

• Choc non recommandé :


- Contrôle du pouls, si pas de pouls (la recherche de pouls ne doit pas excéder 10 secondes et ne doit
pas retarder les gestes de premiers secours) :
- RCP à 2 (30/2), 100 à 120 compression/min, profondeur 5 à 6 cm, oxygénothérapie 15 l/min.

• Si reprise de circulation :
- Si absence de respiration, 10 à 12 insufflations/min puis contrôler à nouveau la respiration et la
circulation.
- Durée 1 s, début de soulèvement de la poitrine, 1 insufflation toutes les 5 à 6 s.

• Si la victime est inconsciente et respire : PLS et surveillance.

• Si la victime commence à se réveiller (bouge, ouvre les yeux et respire normalement) :


- cesser les compressions thoraciques et la ventilation artificielle
- réaliser un bilan d’urgence vitale et assurer une surveillance constante de la conscience et de la
ventilation tout en gardant la victime sur le dos.
Se tenir près à reprendre les manoeuvres de RCP en raison du risque majeur de récidive de l’arrêt
cardiaque.

Pour assurer une RCP efficace, les sapeurs-pompiers doivent se relayer à chaque analyse du DAE.

Référentiel technique SAP 76


• Constater l’inconscience.
• LVA.
• Contrôler la respiration et le pouls (présence de gasps).
• Demander les renforts médicalisés
• RCP 15/2 en commençant par 5 insufflations

Pendant les insufflations initiales, rester attentif à tout mouvement, à tout effort de toux ou à toute
reprise d’une respiration normale qui pourrait survenir.

Mettre en place le DAE :


• Allumer l’appareil

Référentiel technique SAP 77


• Coller les électrodes sur la poitrine sèche de la victime.
• Raccorder le cordon si besoin des électrodes au DAE.
• Lancer l’analyse.

Arrêter de la RCP pendant l’analyse

Suivre les indications du DAE :

• Choc recommandé :
- Délivrer le choc.
- Reprendre la RCP pendant le temps de charge (LP 1000 seulement).
- Délivrer le choc.
- Chaque choc est suivi immédiatement de cycles de 15/2 SANS CONTRÔLE DU POULS.
- Suivre les indications du DAE jusqu’à l’arrivée des secours médicalisés.
- Délivrer autant de chocs que l’appareil le demande.

• Choc non recommandé :


- Contrôle du pouls, si pas de pouls :
- RCP à 2 (15/2), 100 à 120 compression/min, 1/3 hauteur du thorax, Oxygénothérapie débuter par 15
l/min pour l’adulte, l’enfant et le nourrisson et ajuster le débit en fonction de l’objectif de saturation. Si
SPO2 non fiable insufflations à 15l/min

Objectifs SPO2
- 94% et 100%
- 89% et 94% pour les insuffisants respiratoires chroniques (IRC)

• Si reprise de circulation :
- 10 à 12 insufflations/min, puis recherche de ventilation et de signes de circulation.
- Durée 1s, début de soulèvement de la poitrine, 1 insufflation toutes les 5 à 6 s.

• Si la victime est inconsciente et respire : PLS et surveillance.

• Si la victime commence à se réveiller (bouge, ouvre les yeux et respire normalement) :


- cesser les compressions thoraciques et la ventilation artificielle
- réaliser un bilan d’urgence vitale et assurer une surveillance constante de la conscience et de la
ventilation tout en gardant la victime sur le dos.
Se tenir près à reprendre les manoeuvres de RCP en raison du risque majeur de récidive de l’arrêt
cardiaque.

Pour assurer une RCP efficace, les sapeurs-pompiers doivent se relayer à chaque analyse du DAE.

Cas particulier du nouveau-né : Se reporter au CT-17 : Grossesse et accouchement


inopiné, partie 17.5 : Prise en charge du nouveau-né (page 12)

Mise en œuvre d’un DAE par un témoin dans la mémoire interne.


primo-intervenant Ainsi une incompatibilité peut exister entre un
appareil mis en œuvre par un témoin premier
La problématique intervenant et l’équipe sapeur-pompier du VSAV.
De plus en plus les communes, les établissements L’action des sapeurs-pompiers
recevant du public, les usines… font l’acquisition Lors d’une intervention, pour un arrêt cardio-
ou sont en projet pour acquérir un défibrillateur circulatoire sur une victime ayant bénéficié de la
automatisé externe (DAE). mise en place d’un DAE pour un témoin primo
Ces appareils fonctionnent selon le même algorithme intervenant, il est demandé au chef d’agrès du VSAV
validé par les instances américaines et françaises de considérer deux situations :
compétentes dans la réanimation cardio-pulmonaire. 1. Le DAE est identique à celui présent dans le VSAV.
Or ces appareils ne sont pas compatibles entre 2. Le DAE est différent de celui présent dans le
eux que ce soit dans le mode de connexion des VSAV.
électrodes ou dans la gestion des données stockées

Référentiel technique SAP 78


Selon l’une ou l’autre des hypothèses, l’action du chef d’agrès du VSAV va légèrement différer. Il
conviendra donc de se conformer au schéma de la page suivante.

Dans tous les cas, les équipes de secours sapeurs-pompiers ne doivent pas perdre de temps dans la
prise en charge de la victime et la réalisation de la réanimation cardio-pulmonaire.

Référentiel technique SAP 79


Tableau récapitulatif
Adulte Enfant Nourrisson Nouveau-né
Age A partir de la puberté De 1 an à la puberté De 1 mois à 1 an De 0 à 1 mois

12 à 20 mouvements 20 à 30 mouvements 30 à 40 mouvements 40 à 60 mouvements


Fréquence respiratoire
par minute par minute par minute par minute
60 à 100 70 à 140 100 à 140 120 à 160 battements
Fréquence cardiaque
battements / minute battements / minute battements / minute / minute
Claques dans le dos et compressions Claques dans le dos et compressions
OBVA
abdominales thoraciques
Débit initial d’Oxygène
15 L/min puis l’ajuster pour atteindre l’objectif de SPO2 compris
entre :
- 94% et 100%
- 89% et 94% pour les insuffisants respiratoires chroniques (IRC)
Non concerné
Masque Haute 9 à 15 L/min 6 à 15 L/min
Concentration
Inhalation
6 à 9 L/min
Masque simple
Plages Tout débit < 6L/min se fera sur avis du médecin régulateur
d’utilisation
du débit d’O2 Cas particuliers
en L/min Administration d’O2 à 15 L/min au MHC systématiquement lors :
- Intoxication aux fumées d’incendie
- Intoxication au monoxyde de carbone
- Accident de décompression

Réanimation du Nouveau-né :
Insufflations en Air durant la 1ère minute.
Dès que massage cardiaque externe débuté, insufflations en O2 3L/min

-en air si ventilation


Débuter à 15 L/min, ajuster le débit en fonction de l’objectif de
Insufflations (débit O2) L/min seule
saturation*. Si SPO2 non fiable laisser à 15L/min
- 3L si RCP
1 seule main
2 pouces, sur la ligne mamelonaire,
(en fonction de
2 mains, moitié encerclant le thorax = prioritaire pour le
Compressions thoraciques la morphologie)
inférieure ou sternum nouveau-né OU pulpe de 2 doigts d’une
moitié inférieure du
main dans l’axe du sternum
sternum
Fréquence des compressions 100 à 120 compressions par minute 120 cp par min

Profondeur des compressions 5 à 6 cm strict 1/3 de l’épaisseur thoracique

Rapport compressions /
30 : 2 15 : 2 3:1
ventilations

Le pouls peut être recherché simultanément à la recherche de Si FC < 60 bat /min =


Bilan - diagnostic ventilation, si doute sur la présence d’un pouls = ACR + RCP ACR (pouls au cordon
immédiate ou fémoral)
Relaxation thoracique totale après chaque compression : Ne pas appuyer sur le thorax
Relaxation thoracique
entre deux compressions
Utilisation du DAE dès que possible, reprise des compressions dès
Défibrillation Pas de DAE
que le choc est délivré
Seulement si
insufflations
Canule oro-pharyngée Systématique Pas de canule
impossibles ou
inefficaces
Compressions Si FC <60 après 1min
Début RCP 5 insufflations «starter» sous O2 puis RCP
thoraciques d’insufflation
Durée : 1 seconde
Insufflations
10 à 12 insuflations par minute 40 insufflations / min

Référentiel technique SAP 80


8.3. Les hémorragies

A. Généralités fréquence de ses contractions pour compenser la


perte de sang et maintenir un débit et une pression
Un saignement est une extériorisation de sang hors
suffisants dans les vaisseaux. Ceci permet
des vaisseaux. Il peut provenir d’une plaie, s’écouler
d’assurer une distribution correcte de sang dans
par un orifice naturel ou à l’intérieur de l’organisme.
l’organisme.
Quand cette perte de sang est abondante ou
Dans un second temps, si le saignement n’est pas
prolongée, on parle d’hémorragie. On distingue trois
arrêté, la pression artérielle s’effondre (collapsus),
types d’hémorragies.
l’état de choc s’installe, le débit cardiaque chute, la
• L’hémorragie externe est un épanchement de pompe se désamorce et le coeur s’arrête.
sang abondant et visible, qui s’écoule en dehors
Il faut donc particulièrement surveiller les victimes
des vaisseaux, au travers d’une plaie et qui ne
présentant des signes évoquant une hémorragie
s’arrête pas spontanément. Il faut la différencier
interne, y compris l’hémorragie artérielle et veineuse
d’un saignement minime, peu abondant, dû à
lorsque la pression artérielle reste satisfaisante.
une écorchure, une éraflure ou une abrasion
Le bilan circonstanciel et clinique doit primer sur le
cutanée, qui lui s’arrête spontanément. Parmi les
bilan technique. Toute hémorragie nécessite une
hémorragies externes, on distingue :
action de secours immédiate rapide et efficace.
- une hémorragie artérielle : pulsatile (en jets
Un saignement de même abondance sera
saccadés, au rythme du pouls), de sang rouge
particulièrement mal toléré:
vif, et souvent extrêmement abondante.
- s’il survient chez un sujet fragile (enfant, personne
- une hémorragie veineuse de sang plus sombre,
âgée,patient coronarien…).
s’écoulant plutôt « en nappe ».
- s’il survient rapidement et que l’organisme n’a donc
• L
 ’hémorragie interne est un épanchement de pas le temps de s’adapter.
sang invisible car il s’écoule et reste à l’intérieur - si le sujet est déjà traité par des médicaments qui
de l’organisme . fluidifient le sang (aspirine, anticoagulants…).
• L
 ’hémorragie interne extériorisée est un
épanchement de sang à l’intérieur de l’organisme
B. Les hémorragies externes
qui s’extériorise par un orifice naturel : Signes spécifiques :
- le nez (épistaxis). • Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
- les oreilles (otorragie). l’entourage :
- la bouche : - le mécanisme déclenchant.
- vomissements (hématémèse) - une estimation de la quantité de sang perdue.
- toux (hémoptysie) - les antécédents particuliers: hémophilie, infarctus
- le vagin : myocardique, coronaropathie.
- en dehors des règles (métrorragie) - les traitements particuliers: anticoagulant,
- règles abondantes ou augmentation de la durée antiagrégants (aspirine).
des règles (ménorragie). • Rechercher ou apprécier :
- l’anus : - les signes généraux d’une détresse ou d’un
- sang rouge non digéré (rectorragie) trouble circulatoire.
- sang noir, digéré d’odeur fétide (melæna) - les caractéristiques et la gravité de la plaie (la
- l’urètre (hématurie) technique employée pour stopper l’hémorragie).
- d’autres traumatismes associés en fonction du
La perte abondante ou prolongée de sang conduit
facteur déclenchant (plaie…).
à une détresse circulatoire, qui menace à très court
- la température corporelle.
terme la vie d’une victime, par l’installation d’un état
- les signes généraux d’une détresse ou d’un
de choc hypovolémique.
trouble neurologique ou respiratoire.
Dans un premier temps, le coeur augmente la

Référentiel technique SAP 81


Conduite à tenir

Il faut tout mettre en oeuvre pour arrêter immédiatement l’hémorragie et limiter la perte de sang.

Lors d’une hémorragie, le sapeur-pompier doit se protéger contre les accidents d’exposition au sang et
prendre les mesures de protection individuelle suivantes :
• mettre des gants à usage unique systématiquement.
• s ’équiper du masque de protection et des lunettes en cas de risque de projection de liquide biologique.
• retirer les vêtements souillés de sang le plus tôt possible.
À la suite d’un contact direct avec le sang d’une victime, le sapeur-pompier doit appliquer le protocole prévu
pour les accidents d’exposition au sang (voir SAP-FM-13).

• Constater l’hémorragie.
 lle est le plus souvent évidente, mais chez toute personne blessée elle doit être systématiquement
E
recherchée car elle peut être temporairement masquée par la position de la victime ou un v-êtement
particulier (manteau, blouson, bottes…).
• Observer la plaie pour déceler la présence éventuelle d’un corps étranger.
• Réaliser immédiatement une compression directe
• Allonger la victime.
• Adapter la conduite à tenir :
- si la compression directe est efficace, la compléter par un pansement compressif.
- si la compression directe est inefficace, réaliser un garrot ou un point de compression direct si la pose du
garrot est impossible.
- si aucune de ces deux techniques n’est efficace ou réalisable, reprendre la compression directe afin de
limiter l’hémorragie.
• Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire.
• Compléter l’examen de la victime et réaliser des gestes de secours complémentaires si nécessaire.
• Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.
• Vérifier la persistance de l’arrêt de l’hémorragie.

Cas particuliers

• Le point de compression direct


 e point de compression direct se justifie lorsqu’on est dans l’impossibilité de réaliser une compression
L
directe efficace et de poser un garrot. C’est seulement le cas pour une plaie hémorragique :
- de la carotide au niveau du cou.
- de l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine.
- d’un membre arraché ou sectionné.
Il devra être maintenu en permanence jusqu’à l’arrivée d’un médecin.

• Plaie hémorragique avec corps étranger


I l ne faut, en aucun cas, enlever le corps étranger car il limite le saignement et son retrait pourrait aggraver
la lésion. Si le saignement d’une plaie avec corps étranger est important, un garrot sera posé en amont.

• Sapeur-pompier isolé
 ans le cas du sapeur-pompier isolé, la compression directe sera remplacée par un tampon relais si elle
D
est efficace ou par un garrot dans le cas contraire. Si ce tampon relais est inefficace, il sera remplacé soit
par un retour à la compression directe, si le sauveteur n’a pas besoin de se libérer, soit par un garrot dans
le cas contraire.

C. Les hémorragies internes extériorisées étranger).


• 
l’existence d’une douleur thoracique ou
Signes spécifiques :
abdominale, notamment épigastrique d’apparition
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
récente, d’une grossesse en cours.
l’entourage :
• une estimation de la quantité de sang perdue
• le mécanisme déclenchant éventuel (traumatisme,
• les antécédents particuliers: alcoolisme, cancer,
ingestion de toxiques, pénétration de corps

ulcère de l’estomac, maladie intestinale ou

Référentiel technique SAP 82


pulmonaire, hémophilie, coronaropathie. hémoptysie, saignement vaginal ou rectal).
• les traitements particuliers : anti-coagulant, anti- • l’existence d’une toux ou de vomissements
inflammatoire. accompagnant l’extériorisation du sang dans la
• les hospitalisations antérieures. bouche.
• une grossesse.
Rechercher ou apprécier :
• les signes généraux d’une détresse ou d’un
•
les signes généraux d’une détresse ou d’un
trouble neurologique ou respiratoire.
trouble circulatoire.
• d’autres traumatismes associés en fonction du
•
l’origine du saignement (hématémèse ou
facteur déclenchant (plaie…)

Conduite à tenir

Hémorragie extériorisée par le nez (épistaxis)


Lorsque le saignement est spontané ou provoqué par un choc minime sur le nez (pas de déformation ni
gonflement) :
• Placer la victime en position assise, tête penchée en avant, pour éviter qu’elle n’avale son sang.
• Demander à la victime de :
- se moucher fortement puis
- se comprimer immédiatement les narines avec le pouce et l’index durant dix minutes
- respirer par la bouche, sans parler.
Le fait de se moucher avec vigueur est important dans l’efficacité du geste, afin de permettre l’évacuation
des caillots de sang.
La compression du nez doit intervenir rapidement pour éviter qu’un caillot ne se reforme.
• Contacter le CRRA15 en cas de persistance du saignement.
Si le saignement de nez survient après une chute ou un coup violent laissant suspecter un traumatisme,
adopter la conduite à tenir pour les traumatismes crânio-faciaux.
Chez une personne âgée présentant une épistaxis spontanée, la prise de pression artérielle revêt une
importance particulière, afin de détecter une éventuelle hypertension artérielle importante.

Hémorragie extériorisée par l’oreille (otorragie)


Après un traumatisme crânien, un écoulement, même peu abondant, de sang provenant de l’intérieur de
l’oreille est souvent le signe d’une fracture du crâne. Adopter alors la conduite à tenir pour les traumatismes
de la tête.

Hémorragie extériorisée par la bouche, vomissements ou crachats (hématémèse ou hémoptysie)


Une hémorragie de ce type est toujours le signe d’une affection grave.
Face à une hématémèse :
• Allonger la victime sur le côté.
Face à une hémoptysie :
• Installer la victime en position assise ou l’allonger sur le côté, si elle présente un collapsus.

Hémorragie extériorisée par le vagin (métrorragie ou ménorragie)


• Estimer la quantité de sang perdue en demandant le nombre de garnitures changées, la présence ou non
de caillots.
• Proposer de placer des serviettes ou des pansements absorbants entre les cuisses de la victime.

Hémorragie extériorisée par le rectum (rectorragie, melæna)


Une hémorragie de ce type peut être le signe d’une affection grave.
• Observer la couleur du sang : rouge (rectorragie) ou noir (melæna).
• Conserver le sang en attendant l’arrivée éventuelle du médecin (dans les toilettes, ne pas tirer la chasse
d’eau).
• Proposer de placer des serviettes ou des pansements absorbants entre les fesses de la victime.

Référentiel technique SAP 83


D. Les hémorragies internes d’un état de choc hémorragique. Si la douleur est
migratrice, thoracique puis abdominale, on évoque
Les hémorragies internes sont difficilement
une dissection aortique, si elle est épigastrique,
identifiables, le sapeur-pompier ne peut en constater
une perforation d’un ulcère gastro-duodénal, si elle
que les conséquences.
est péri-ombilicale, une rupture d’un anévrisme
Elles sont systématiquement suspectées :
aortique, si elle est pelvienne une grossesse extra-
• dans certains contextes traumatiques, même en
utérine.
l’absence de signe de choc hémorragique initial
• 
lors de la présence de signes de choc
(traumatisme violent, défenestration, accident de
hémorragique, en l’absence d’hémorragie externe
la circulation avec cinétique rapide, traumatisme
ou extériorisée, les pathologies en cause sont
abdominal direct par coup de pied ou avec tout
celles citées précédemment.
autre objet contondant comme un guidon, plaie
pénétrante).
Le bilan et la conduite à tenir spécifiques sont
• à partir d’un point d’appel clinique le plus souvent
détaillés dans les chapitres correspondants aux
une douleur thoracique ou abdominale violente,
pathologies en cause.
suivie plus ou moins rapidement d’un collapsus ou

Référentiel technique SAP 84


8.4. Les principales pathologies circulatoires

A. Les insuffisances coronariennes prise de médicaments spécifiques. Si un ECG est


pratiqué, il montre des anomalies spécifiques.
Généralités
Au-delà de 6 heures, la partie du myocarde qui
Le myocarde est irrigué par les artères coronaires.
n’est plus irriguée est définitivement détruite. On
L’insuffisance coronarienne est due à la réduction
parle alors de nécrose myocardique qui constitue
du diamètre interne de ces artères (spasmes,
l’infarctus du myocarde proprement dit.
plaques d’athérome liées à l’excès de cholestérol),
En l’absence de traitement rapide, tout syndrome
empêchant l’oxygénation correcte des fibres du
coronarien aigu peut entraîner rapidement une
myocarde.
insuffisance cardiaque grave (oedème aigu du
Cette insuffisance d’oxygénation entraîne une
poumon, choc cardiogénique), des troubles
souffrance du muscle cardiaque, caractérisée par
du rythme (tachycardies et bradycardies), une
l’apparition d’une douleur qui est typiquement :
fibrillation ventriculaire ou une asystolie.
• médio-thoracique (c’est-à-dire au milieu du thorax)
• rétro-sternale (derrière le sternum)
 es examens et le traitement d’un syndrome
L
• constrictive (sensation d’avoir le coeur serré dans
coronarien
un étau)
• parfois irradiante dans le membre supérieur • Le stent est un petit ressort qui maintient l’artère
gauche, le cou, la mâchoire ou le dos. ouverte. Il est placé à l’endroit où se trouvait le
• le plus souvent non modifiée par l’inspiration caillot.
profonde, les mouvements spontanés de la victime, Après élimination de celui-ci, l’artère coronaire à
une palpation du thorax. souvent tendance à se rétracter.

Parfois la douleur d’origine coronarienne est atypique • Le pontage coronarien est une intervention
soit par sa localisation (estomac, dos, épaule…) ou chirurgicale qui consiste à passer par-dessus
par sa qualité (sensation de brûlure, serre en étau, en l’obstacle en créant une dérivation à l’aide d’une
coup de poignard...). L’origine coronarienne de cette veine prélevée sur une jambe. Il est réalisé lorsque
douleur sera alors suspectée en raison des facteurs le caillot n’a pas pu être éliminé par d’autres moyens
de risque cardio-vasculaire ou des antécédents moins invasifs (coronaroplastie ou thrombolyse).
coronariens de la victime.
B.I dentification d’une détresse
À tout moment peut survenir un arrêt cardiaque, le
circulatoire
plus souvent consécutif à une fibrillation ventriculaire.
Bilan spécifique
L’insuffisance coronarienne peut se manifester par : Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
• une crise d’angine de poitrine (ou angor simple) : il de l’entourage :
s’agit d’une douleur passagère, après un effort ou • le type et la localisation de la douleur et des
un stress. Un patient déjà coronarien reconnaît en éventuelles irradiations (Q, R)
général cette douleur. • l’intensité de la douleur et sa variabilité dans le
Elle cesse dans les 20 minutes suivant la mise au temps (S)
repos, le retour au calme, ou dans les 2 minutes • la durée de la douleur ainsi que sa persistance (T)
suivant la prise d’un médicament vasodilatateur. • le traitement entrepris suite à la crise et ses effets ;
La répétition des crises à des intervalles de plus en • le(s) facteur(s) déclenchant(s) et calmant(s):
plus courts, lors d’efforts de plus en plus minimes, maladie, effort, stress (P)
voire au repos, doit faire craindre l’évolution vers un • les antécédents cardiaques : angor, infarctus,
syndrome coronarien aigu. pontage coronarien, stent, traitement suivi
• le syndrome coronarien aigu (SCA) qui est la (vasodilatateur, anticoagulants) ;
forme grave de l’insuffisance coronarienne. Il est • les hospitalisations antérieures en particulier
aussi improprement appelé infarctus du myocarde. les séjours en cardiologie ou en unités de soins
Il est consécutif à l’obstruction complète d’une ou intensifs de cardiologie (USIC)
plusieurs artères coronaires (thrombose). Il se • les(s) facteur(s) de risque cardio-vasculaire (N)
différencie de la crise d’angor simple car la douleur : tabagisme, hypertension artérielle, diabète,
persiste malgré l’arrêt du facteur déclenchant ou la cholestérol,

Référentiel technique SAP 85


antécédents cardio-vasculaires familiaux. immédiatement l’une après l’autre, en laissant
• le traitement habituel. le patient dans la même position (dissection
aortique).
Rechercher ou apprécier : - une fièvre (embolie pulmonaire, péricardite).
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble
circulatoire Médicaments couramment rencontrés chez une
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble personne souffrant d’insuffisance coronarienne :
neurologique ou respiratoire Nom du
Molécule active
• des signes spécifiques d’autres pathologies médicament
entraînant des douleurs thoraciques si la douleur Natispray® trinitrine
n’est pas typique :
- l’abolition ou l’asymétrie des pouls fémoraux et Diafusor (patch)® trinitrine
radiaux (dissection aortique). acide
- l’asymétrie de la pression artérielle aux 2 bras, Kardégic®
acétylsalicylique
en prenant soins de réaliser les 2 mesures
Plavix® clopidogrel

Conduite à tenir
En l’absence d’une détresse vitale immédiate, il faudra :
• Mettre la victime au repos strict, dans la position où elle se sent le mieux.
• Administrer de l’O2, sur demande du médecin régulateur.
• Surveiller en permanence le pouls et la ventilation.
• Aider la victime à prendre son traitement, après avis du médecin régulateur.
Par anticipation, il faudra être prêt à mettre en oeuvre une RCP avec une défibrillation précoce.

Attention: Les patients coronariens prennent souvent de la trinitrine en cas de malaise d’origine quelconque,
sans douleur thoracique. La trinitrine peut alors aggraver le malaise initial.

B. L’embolie pulmonaire pas toujours tous présents.

Généralités
Les pathologies entraînant des thromboses
L’embolie pulmonaire est une pathologie grave,
veineuses des membres inférieurs
parfois mortelle.
Une phlébite, ou thrombose veineuse, se manifeste
Elle est consécutive à la migration d’un caillot (ou
par une douleur du mollet d’apparition brutale,
thrombus) constitué, le plus souvent, dans les veines
consécutive à l’obstruction d’une veine du réseau
des membres inférieurs suite à une phlébite, souvent
veineux profond, en général au niveau du mollet et
appelée thrombose veineuse, qui va remonter dans
éventuellement d’un gonflement de celui-ci.
le réseau veineux. Arrivé au coeur droit par la veine
Les pathologies ou les circonstances favorisant la
cave inférieure, le caillot est éjecté dans l’artère
survenue de thromboses veineuses des membres
pulmonaire entraînant une oblitération brutale,
inférieurs sont :
totale ou partielle, du tronc ou d’une branche de
• les immobilisations de membres (attelle, plâtres)
cette dernière. Les échanges gazeux ne seront plus
• l’alitement ou la position assise prolongée :
possibles.
- toute maladie ou traumatisme imposant un
En effet, pour que les échanges gazeux soient
alitement prolongé
efficaces, il faut que l’air pénètre dans les alvéoles
- voyages prolongés en avion ou en voiture
et que rien n’empêche la circulation sanguine dans
• des causes diverses :
les capillaires provenant des artères pulmonaires.
- une fausse couche, une interruption volontaire de
Cette obstruction vasculaire va entraîner une double
grossesse, un accouchement
détresse : respiratoire avec une dette en O2 et
- un mauvais état veineux des membres inférieurs
circulatoire par atteinte de la petite circulation, qui
(varices)
variera en importance selon la branche artérielle
- la prise de contraception orale.
obstruée.
Le diagnostic de l’embolie pulmonaire est souvent
difficile à poser même pour le médecin, dans la
mesure où les signes spécifiques de celle-ci ne sont

Référentiel technique SAP 86


Bilan spécifique • une anxiété (sensation de mort imminente).
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de • une fièvre modérée.
l’entourage : • les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble
• le type et la localisation de la douleur thoracique neurologique ou respiratoire.
(douleur latéro-thoracique à type de « point de côté » • des signes spécifiques d’autres pathologies
ressemblant parfois à une douleur coronarienne). entraînant des douleurs thoraciques :
• la durée de la douleur ainsi que sa persistance - l’abolition ou l’asymétrie des pouls fémoraux et
• un malaise ou une perte de connaissance. radiaux (dissection aortique)
• le(s) facteur(s) déclenchant(s) (lever, effort, - l’asymétrie de la pression artérielle aux 2 bras,
descente d’avion…) en prenant soins de réaliser les 2 mesures
• le(s) facteur(s) de risque: tabagisme, diabète, immédiatement l’une après l’autre, en laissant
cholestérol, pilule contraceptive. le patient dans la même position (dissection
• les antécédents (phlébite, embolie pulmonaire, aortique).
alitement récent, voyage en avion, accouchement ou
fausse couche récents, chirurgie ou immobilisation Nom du médicament Nom générique
plâtrée, hospitalisation…) Lovénox® enoxaparine
• le traitement suivi : anticoagulants par voie (injection sous-cutanée) sodique
injectable ou orale (avec si possible la valeur du Fraxiparine® nadroparine
dernier bilan de coagulation). (injection sous-cutanée) calcique
Innohep® tinzaparine
Rechercher ou apprécier : (injection sous-cutanée) sodique
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble Sintrom®, miniSintrom acénocoumarol
circulatoire, notamment une tachycardie qui est un Coumadine® warfarine
signe d’alerte. Préviscan® fluindione
• une toux sèche parfois accompagnée de crachats
sanglants (hémoptysie).

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Mettre au repos strict la victime, dans la position où elle se sent le mieux.
• Administrer de l’O2, par inhalation, systématiquement.
• Surveiller en permanence le pouls et la respiration.

C. La dissection aortique C’est le déplacement de la douleur qui est


caractéristique.
Généralités
Elle est très intense, va d’une épaule à l’autre en
La dissection aortique est une affection rare et grave
suivant le trajet de la déchirure et peut devenir
qui trouve son origine dans une dégradation de la
abdominale, dorsale ou lombaire, parfois cervicale
paroi aortique (âge, certaines maladies génétiques)
en fonction de la localisation de la dissection.
associée à une forte poussée hypertensive.
Les signes associés dépendent de la localisation
Une déchirure apparaît dans l’épaisseur de la paroi
et de l’étendue de la déchirure. L’abolition d’un ou
de l’aorte. Le sang y entre sous pression et décolle
plusieurs pouls, radiaux et fémoraux et l’asymétrie
les 2 feuillets des couches constitutives de la paroi
significative de la pression artérielle des bras doivent
de l’artère (média) : c’est le chenal de dissection ou
orienter vers cette pathologie.
faux chenal.
Le décollement va se poursuivre progressivement
Signes spécifiques
pour atteindre parfois toute la longueur de l’aorte
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
et peut toucher alors d’autres artères (coronaires,
l’entourage :
carotides, rénales…).
• le type et la localisation de la douleur (déplacement)
La douleur de la dissection aortique diffère de celle
• la durée d’une douleur persistante.
de l’insuffisance coronarienne car le mécanisme est
• le(s) facteur(s) déclenchant(s) (maladie, effort,
différent.

Référentiel technique SAP 87


stress, AVP avec forte cinétique). • l’abolition d’un pouls ou une asymétrie des pouls
• les(s) facteur(s) de risque (âge). fémoraux et/ou radiaux.
• les antécédents cardio-vasculaires (hypertension • une asymétrie de la pression artérielle systolique
artérielle, maladie coronarienne ou génétique). entre les 2 bras > 20 mmHg, en prenant soin de
• le traitement suivi (anticoagulants par voie orale ou réaliser les 2 mesures immédiatement l’une après
injectable et antihypertenseurs) l’autre, et en laissant le patient dans la même
position.
Rechercher ou apprécier : • les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble neurologique.
circulatoire.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés et en l’absence de
détresse vitale immédiate, la conduite à tenir impose de :
• Mettre au repos strict la victime, dans la position où elle se sent le mieux.
• Administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire.
• Surveiller en permanence le pouls et la respiration.
Par anticipation, il faudra être prêt à mettre en oeuvre une réanimation cardio-pulmonaire avec une
défibrillation précoce.

D. Les troubles du rythme • le mode de survenue: brutal ou progressif, au cours


d’un effort ou non…
Généralités
• l’existence de palpitations.
Les troubles du rythme cardiaque dus à un trouble
• la durée du trouble.
de l’automatisme des contractions du coeur peuvent
• la tolérance : fatigue, survenue d’une perte de
être anciens ou de découverte récente, permanents
connaissance, douleur thoracique .
ou paroxystiques
• le traitement entrepris et ses effets.
(apparition et arrêt brutal). Ils touchent soit :
• les antécédents cardiaques: troubles du rythme
• les oreillettes
connus, traitement suivi (anti-arythmiques,
• les ventricules, dont le plus grave, la fibrillation
anticoagulants), hospitalisation…
ventriculaire, entraîne la mort.
• la présence d’un pacemaker ou d’un défibrillateur
Les victimes peuvent se plaindre de palpitations implantable.
(sensation désagréable de percevoir les battements
Rechercher ou apprécier :
de son coeur), de fatigue soudaine ou d’une douleur
• les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble
thoracique. Le trouble du rythme peut, dans les
circulatoire.
cas les plus graves, empêcher le fonctionnement
efficace du coeur et entraîner d’emblée un OAP, un
Nom du médicament Molécule active
collapsus, une perte de connaissance ou un arrêt
cardiaque. Amiodarone®,
amiodarone
Cordarone®
Aucun effort ne doit être demandé à la victime au Cipralan® cibenzoline
risque d’aggraver brusquement son état. Digitaline® digitaline
Lorsque l’on est en présence d’une tachycardie
digotoxine,
élevée (fréquence cardiaque supérieure à 160 Digoxine®
digoxine
battements/min environ), il devient difficile voire Flécaïne® flécaïnide
impossible de la chiffrer manuellement. L’utilisation
Rythmol® propafénone
de l’appareil multiparamétrique permet alors d’affiner
Rythmodan® disopyramide
la mesure de la fréquence cardiaque.
Serecor® hydroquinidine
Signes spécifiques Sotalex® sotalol
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
l’entourage :
• les facteurs déclenchants : maladie, SCA,
intoxication, électrisation…

Référentiel technique SAP 88


Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Mettre au repos strict la victime, dans la position où elle se sent le mieux ou dans une position adaptée à
son état :
- demi-assise si détresse respiratoire.
- allongée si collapsus.
- PLS en cas de troubles de la conscience.
• Administrer de l’O2, par inhalation si nécessaire.
• Surveiller en permanence le pouls et la respiration.
Toute victime en bradycardie extrême doit être mobilisée avec une grande prudence, un arrêt cardiaque
pouvant survenir à tout moment.

Référentiel technique SAP 89


Tableau récapitulatif
Adulte Enfant Nourrisson Nouveau-né
Age A partir de la puberté De 1 an à la puberté De 1 mois à 1 an De 0 à 1 mois

12 à 20 mouvements 20 à 30 mouvements 30 à 40 mouvements 40 à 60 mouvements


Fréquence respiratoire
par minute par minute par minute par minute
60 à 100 70 à 140 100 à 140 120 à 160 battements
Fréquence cardiaque
battements / minute battements / minute battements / minute / minute
Claques dans le dos et compressions Claques dans le dos et compressions
OBVA
abdominales thoraciques
Débit initial d’Oxygène
15 L/min puis l’ajuster pour atteindre l’objectif de SPO2 compris
entre :
- 94% et 100%
- 89% et 94% pour les insuffisants respiratoires chroniques (IRC)
Non concerné
Masque Haute 9 à 15 L/min 6 à 15 L/min
Concentration
Inhalation
6 à 9 L/min
Masque simple
Plages Tout débit < 6L/min se fera sur avis du médecin régulateur
d’utilisation
du débit d’O2 Cas particuliers
en L/min Administration d’O2 à 15 L/min au MHC systématiquement lors :
- Intoxication aux fumées d’incendie
- Intoxication au monoxyde de carbone
- Accident de décompression

Réanimation du Nouveau-né :
Insufflations en Air durant la 1ère minute.
Dès que massage cardiaque externe débuté, insufflations en O2 3L/min

-en air si ventilation


Débuter à 15 L/min, ajuster le débit en fonction de l’objectif de
Insufflations (débit O2) L/min seule
saturation*. Si SPO2 non fiable laisser à 15L/min
- 3L si RCP
1 seule main
2 pouces, sur la ligne mamelonaire,
(en fonction de
2 mains, moitié encerclant le thorax = prioritaire pour le
Compressions thoraciques la morphologie)
inférieure ou sternum nouveau-né OU pulpe de 2 doigts d’une
moitié inférieure du
main dans l’axe du sternum
sternum
Fréquence des compressions 100 à 120 compressions par minute 120 cp par min

Profondeur des compressions 5 à 6 cm strict 1/3 de l’épaisseur thoracique

Rapport compressions /
30 : 2 15 : 2 3:1
ventilations

Le pouls peut être recherché simultanément à la recherche de Si FC < 60 bat /min =


Bilan - diagnostic ventilation, si doute sur la présence d’un pouls = ACR + RCP ACR (pouls au cordon
immédiate ou fémoral)
Relaxation thoracique totale après chaque compression : Ne pas appuyer sur le thorax
Relaxation thoracique
entre deux compressions
Utilisation du DAE dès que possible, reprise des compressions dès
Défibrillation Pas de DAE
que le choc est délivré
Seulement si
insufflations
Canule oro-pharyngée Systématique Pas de canule
impossibles ou
inefficaces
Compressions Si FC <60 après 1min
Début RCP 5 insufflations «starter» sous O2 puis RCP
thoraciques d’insufflation
Durée : 1 seconde
Insufflations
10 à 12 insuflations par minute 40 insufflations / min

Référentiel technique SAP 80


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Octobre 2016
Maladies transmissibles par le sang
SAP-CT-09 et les liquides biologiques
9.1. Généralités
Les maladies infectieuses sont dues à la pénétration durable. L’organisme apprend à reconnaître l’agent
et à la prolifération dans l’organisme d’agents infectieux afin de ne pas se laisser infecter une
infectieux qui comprennent : deuxième fois.
• les bactéries Cette réaction est à la base des vaccinations : le vaccin
• les virus (micro-organismes plus simples que les introduit dans l’organisme une partie inoffensive du
bactéries qui ont besoin d’infecter une cellule hôte microbe. En cas d’infection ultérieure,
pour agir et se multiplier). l’organisme le reconnaît, sécrète des anticorps
• les champignons (mycoses). adaptés et la maladie ne s’installe pas.
• les parasites. On essaie donc de mettre au point des vaccins contre
• les prions (protéines infectieuses). des maladies :
• mortelles ou à séquelles graves : diphtérie, tétanos,
rougeole (chez l’enfant), poliomyélite, tuberculose,
hépatite B…
• très contagieuses et qui peuvent de surcroît
désorganiser la vie sociale et économique : grippe.

B. Traitement
Il existe des traitements contre certaines maladies
Toutes les maladies infectieuses ne sont pas
infectieuses :
contagieuses, c’est-à-dire transmissibles d’un
• les antibiotiques contre les bactéries.
individu à un autre :
• les antiparasitaires contre les parasites.
• le tétanos, qui s’attrape lors de la souillure de plaies
• les antifongiques contre les champignons.
par des spores, n’est pas contagieux.
•les antiviraux contre les virus. Ceux-ci ont une
• la grippe est très contagieuse : l’éternuement
structure simple, difficile à « attaquer », donc on ne
d’un malade dans une pièce peut contaminer les
sait pas bien les combattre. Toutefois des antiviraux
personnes présentes.
ont pu être mis au point pour traiter des maladies
• certaines maladies nécessitent la présence d’un
comme le Sida, les hépatites, le zona, l’herpès…
vecteur : par exemple la transmission du paludisme
se fait par l’intermédiaire d’un moustique.
La prévention est primordiale et passe par :
• la vaccination.
• la protection contre la contamination, qui repose
sur la connaissance des modes de contamination
: par inhalation, par ingestion, percutané, sanguin
ou sexuel.
Pour les maladies à prions, il n’existe pas de

traitement.

A. Immunité et vaccination
L’organisme se défend de différentes façons grâce C. Mesures et moyen de protection
au système immunitaire. Certaines infections
Avant l’intervention
entraînent une immunité plus ou moins efficace ou
La vaccination :

Référentiel technique SAP 90


• Respect des obligations vaccinales réglementaires. Pendant l’intervention
Respect des règles d’hygiène : Précautions standards :
- Corporelle et vestimentaire. Appliquées pour toute prise en charge de victime,
-Hygiène des VSAV et du matériel médico- le principe étant de considérer tout patient comme
secouriste. porteur potentiel d’agents infectieux connus ou
- Lavage des mains. inconnus :
• Gants à usage unique systématique.
• Procédure particulière d’engagement des moyens • Masque de protection avec visière panoramique en
au niveau du CODIS (hors procédure EBOLA) : cas d’aspiration des voies aériennes supérieures
Si la notion de risque infectieux est connue à
 ou de projections de liquides biologiques.
l’appel :
- En cas de risque de contagion par les voies Au retour d’intervention
aériennes (postillons, éternuements, toux) pour les • Respect des protocoles départementaux de
maladies de type méningite, tuberculose, grippe, désinfection des VSAV et de gestion des DASRIA.
l’équipage du VSAV appliquera les précisions du • Respect des règles d’hygiène :
chapitre 9.3 : maladies transmissibles par voies - Corporelle
respiratoires. - Des tenues F1 d’intervention.
- En cas de maladie transmissible par contact, telle - Lavage des mains.
la gale, il se reportera au chapitre 9.4 : maladie Toute tenue F1 d’intervention en contact avec un
transmissibles par voie cutanée et l’insalubrité. risque infectieux ou souillée par des liquides
- La victime ne présente pas de détresse vitale : biologiques sera changée immédiatement au retour
engagement d’un VSAV avec un équipage réduit d’intervention.
à 2 sapeurs-pompiers afin de limiter le nombre de Elle sera isolée dans un sac hydrosoluble
personnes exposées : 1 CDA + 1 conducteur. fermé hermétiquement et identifié (nom, prénom
Le code sinistre « SPMI », suspicion de maladie et CIS), en attendant l’avis du médecin d’astreinte
infectieuse, apparaitra sur l’ordre de départ. départementale (1 tenue F1 par sac).
- La victime présente une détresse vitale : engagement Si un lavage décontaminant est préconisé, les
d’un VSAV avec l’armement conventionnel par sacs seront alors transmis rapidement au magasin
le code sinistre adapté. Cependant, la notion de dans une caisse réservée à cet effet pour un
risque infectieux sera précisée sur l’ordre de lavage spécifique par un prestataire extérieur. La
départ afin que l’équipage respecte les mesures et demande de lavage sera exprimée via intranet en
moyens de protection préconisés. précisant la liste et le nombre des effets et le motif du
lavage (souillures de liquides biologiques, maladie
infectieuse).

Référentiel technique SAP 91


9.2. Les maladies transmises par le sang et les liquides biologiques

A. L’infection par le VIH et le sida - par voie sanguine ou sexuelle pour l’hépatite B et
C.
Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA)
Pour éviter une contamination, il convient de se
est une maladie causée par un virus, appelé VIH
protéger lors des rapports sexuels. Par ailleurs
(virus de l’immunodéficience humaine, HIV en
d’autres précautions particulières permettent d’éviter
anglais).
la transmission : pas de partage de brosse à dents,
Le virus se multiplie dans certains globules blancs,
rasoirs, couverts…
qui font partie du système immunitaire, et en perturbe
Il n’existe des vaccins que pour l’hépatite A et B. La
le fonctionnement. On parle d’infection à VIH.
vaccination pour cette dernière est obligatoire pour
Cette infection peut prendre plusieurs formes : tout le personnel sapeur pompier.
• La séropositivité asymptomatique
Le virus est « dormant », sans provoquer de Les risques des hépatites
maladie. Cela peut durer de quelques mois à L’infection passe souvent inaperçue, mais l’hépatite
plusieurs années. La personne infectée peut peut se manifester par :
transmettre l’infection. • des troubles digestifs comme des vomissements.
• Le SIDA ou séropositivité symptomatique. • un dégoût des aliments.
Le virus devenu actif affaiblit le système immunitaire, • une fatigue intense.
qui laisse alors s’installer des maladies plus ou • un ictère (coloration jaune des conjonctives, du
moins graves (cancers mais surtout infections). blanc de l’oeil ou de la peau).
Le virus est fragile et ne peut pas survivre dans Dans la plupart des cas, le malade guérit : le virus
l’environnement en dehors de l’organisme. Il ne se est définitivement détruit par le système immunitaire.
transmet ni par l’air, ni par contact cutané, ni par Le patient n’est alors ni malade, ni contagieux.
l’alimentation, mais seulement lorsqu’il y a contact Certaines infections très graves peuvent mettre la
entre une plaie ou une muqueuse avec un liquide vie du malade en jeu en quelques jours (hépatite
biologique contaminant (sécrétions sexuelles fulminante…). La maladie peut aussi devenir
féminines et masculines, sang, liquide amniotique) chronique ou être responsable de complications
en particulier lors de : comme la cirrhose ou le cancer du foie.
- rapports hétéro ou homosexuels non protégés par L’infection par les virus B et C peut aussi rester
l’utilisation correcte de préservatifs (une seule fois latente : le virus reste en sommeil sans causer
peut suffire mais multiplier les partenaires sexuels de maladie aux personnes contaminées, qui sont
sans se protéger, c’est multiplier le risque). toutefois susceptibles de la transmettre.
- partage de seringues et d’aiguilles chez les Il existe aussi des hépatites dues à une
toxicomanes utilisant des drogues par voie intoxication(alcool, champignons, médicaments),
intraveineuse. mais elles n’ont pas de caractère contagieux.
- piqûre ou projection accidentelle dans une
plaie ou sur une muqueuse (bouche, oeil) de C. Les accidents d’exposition au sang
produits biologiques contaminés (sang, liquide Un accident d’exposition au sang (AES) se définit
amniotique…) comme un contact direct entre un liquide biologique
- grossesse, accouchement ou en période contaminant (sang, liquide amniotique) et le sang
d’allaitement (transmission de la mère à l’enfant). d’une personne non contaminée, au travers une
- transfusion, greffe d’organe, insémination effraction cutanée (piqûre, coupure, peau lésée)
artificielle (ce mode de transmission étant devenu ou lors du contact avec une muqueuse (projections
exceptionnel en France). dans l’oeil, le nez ou la bouche).
Le sang et les liquides biologiques peuvent véhiculer
B. Les hépatites virales des agents infectieux divers.
L’hépatite est une maladie du foie qui est provoquée Lorsqu’un tel accident se produit sur intervention, il
par des virus. Le virus se transmet : convient d’appliquer le protocole en se servant du kit
- par voie digestive pour l’hépatite A. AES (voir SAP-FM-31).

Référentiel technique SAP 92


9.3. Les maladies transmises par les voies respiratoires

A. Généralités à sujet, lors de la toux.


• La grippe est une maladie virale, hivernale,
Il existe de nombreuses maladies infectieuses
très contagieuse, parfois mortelle. Les sapeurs-
transmissibles par voie respiratoire dont certaines
pompiers peuvent être amenés à intervenir en cas
ne nécessitent pas forcément de contact direct entre
de détresse respiratoire aiguë.
deux individus.
• La grippe aviaire est une maladie des oiseaux,
Sur intervention, toute suspicion de maladie
connue depuis longtemps, aussi appelée peste
respiratoire à caractère contagieux doit amener
aviaire.
le personnel à s’équiper avec des moyens de
Actuellement sévit une épizootie, c’est-à-dire une
protection adaptés.
épidémie chez les oiseaux de plusieurs pays,
Au moindre doute, un contact avec le médecin
favorisée par la migration. La forme du virus
régulateur doit être effectué pour évaluer le risque
responsable de cette maladie est le H5N1.
infectieux, d’une part, et savoir si des moyens
• La grippe A est une forme émergente de grippe
de protection spécifiques ou une prévention
est apparue au printemps 2009. Improprement
médicamenteuse est nécessaire, d’autre part.
appelée «grippe porcine», elle a pris la
dénomination de grippe A et correspond à un virus
Information sur la transmission respiratoire
de type H1N1. Elle est susceptible d’entraîner des
On parle de transmission respiratoire aéroportée ou
atteintes pulmonaires mortelles chez des sujets
de transmission respiratoire par gouttelettes, lorsque
jeunes, sans antécédents particuliers. Elle a fait
celle-ci se fait par un contact proche entre individus.
l’objet d’une campagne de vaccination fin 2009
Les maladies infectieuses les plus courantes à
début 2010.
transmission aéroportée sont la tuberculose, la
• Le SRAS, Syndrome Respiratoire Aigu Sévère est
varicelle et la rougeole. Celles transmises par
la première maladie émergente du XXIe siècle. Les
gouttelettes sont la méningite, la rubéole, les
signes sont :
oreillons, le Sras et les virus de la grippe (aviaire ou
- une fièvre supérieure à 38°.
humaine).
- des signes respiratoires (toux et dyspnée).
En pratique sur intervention, il est souvent difficile
- des douleurs musculaires.
de savoir si le patient est porteur de telle ou telle
- des céphalées, des diarrhées.
maladie :
Partie de Chine en 2002, elle a donné une

le diagnostic définitif ne pourra être porté que par les
épidémie mondiale en 2003 (conséquence des
équipes hospitalières.
voyages internationaux), avec une alerte mondiale
lancée par l’OMS qui a permis d’enrayer l’épidémie
B. Maladies
par des mesures d’isolement des malades et de
Diverses maladies sont susceptibles d’entraîner une
mise en quarantaine des personnes suspectes
contamination par voie respiratoire :
d’être contaminées. L’incubation dure 10 jours.
• La méningite (voir SAP-CT-06).
La maladie est très contagieuse par gouttelettes
•L a tuberculose est une maladie essentiellement
de salive et peut-être par l’intermédiaire d’objets.
pulmonaire (70 % des cas), due à un microbe
Elle est due à un virus jusqu’alors inconnu de la
appelé bacille de Koch (BK). Mais elle peut toucher
famille des coronavirus, et que l’on a retrouvé dans
d’autres organes comme l’appareil génito-urinaire
certaines espèces (civette en Chine).
et les os. Elle est favorisée par les mauvaises
Il n’y a ni traitement, ni vaccin, ce qui rend les
conditions de vie, d’hygiène et les troubles de
mesures de prévention indispensables, d’autant
l’immunité (SIDA).
que la mortalité a été d’environ 10 %.
• Le bacille se transmet par voie aérienne, de sujet

Référentiel technique SAP 94


9.4. Les maladies transmissibles par voie cutanée et l’insalubrité

Généralités la transmission peut aussi être indirecte par


Lors de leur activité de secours à victimes, les l’intermédiaire des vêtements ou de la literie.
sapeurs-pompiers sont amenés à transporter des La durée de vie du sarcopte en dehors du corps
patients porteurs de parasites tels que gale et poux. humain est de quelques heures à deux jours (dans
Ces maladies sont contagieuses et nécessitent une un environnement chaud et humide).
conduite à tenir spécifique. La gale commune se manifeste par des

Ces maladies touchent des personnes de tout âge démangeaisons à recrudescence nocturne,
et de toute condition sociale. La dissémination du des lésions cutanées caractérisées par de fins
parasite est favorisée par la vie en collectivité (cas sillons, des vésicules, des plaques plus ou moins
d’épidémies dans des maisons de retraite…) et par desquamantes (qui « pèlent »). Les principaux
le manque d’hygiène corporelle. sites de lésions sont les plis interdigitaux, la face
De plus en plus, les sapeurs pompiers sont amenés antérieure des poignets et des coudes, la ceinture
à intervenir dans des contextes particulièrement abdominale, les cuisses et les fesses.
insalubres.
Les lésions ou les plaies cutanées
Les maladies à ectoparasites surinfectées
Les ectoparasites sont les parasites de la peau et du Toutes les plaies ou lésions cutanées peuvent se
système pileux. On en rencontre essentiellement 2 : surinfecter. Elles ont alors un aspect rouge, chaud
• La pédiculose est due à la présence de poux et et purulent. Les surinfections, dues le plus souvent
de lentes sur le cuir chevelu, les poils pubiens, les aux staphylocoques ou aux streptocoques, sont
aisselles, la moustache, la barbe, les sourcils… transmissibles par voie cutanée.
Elle se transmet essentiellement par contact
 Les infections cutanées à staphylocoque (impétigo)
direct ou par l’intermédiaire des vêtements ou de se manifestent par l’apparition sur la peau de petits
la literie. La pédiculose de la tête se manifeste « boutons » rouges surmontés d’une vésicule
essentiellement par des démangeaisons. La purulente. Les enfants y sont particulièrement
transmission se fait par contact direct ou par sensibles, et elles peuvent entraîner chez les sujets
l’intermédiaire de bonnets et de brosses à cheveux. immunodéprimés de véritables septicémies.
La pédiculose du corps se révèle le plus souvent Les mesures d’hygiène préconisées sur intervention
par des lésions de grattage. et l’emballage des surfaces cutanées atteintes par
• La gale est due à un acarien : le sarcopte. un moyen adapté (pansement, un drap à usage
La contamination est avant tout interhumaine par unique…) suffisent pour éviter la transmission de
contact cutané direct. En cas de gale profuse, ces affections aux sauveteurs ou à d’autres victimes.

Référentiel technique SAP 95


Conduite à tenir

Pendant l’intervention

1- Maladies transmissibles par voie cutanée (gale...), projections de liquides biologiques ( sang, selles,
vomissements...), insalubrité.

• Utilisation de la combinaison de protection + kit risque infectieux + gants à usage unique (voir SAP-FM-31)
(S’équiper avant l’abordage de la victime si risque connu au départ).

2- Maladies transmissibles par voies respiratoires: méningite, tuberculose, grippe... :


Utilisation du kit risque infectieux (voir SAP-FM31): masque FFP pour les intervenants, masque chirurgical
à la victime.

• Prise en charge de la victime :


Si possible :
- Limiter le nombre d’intervenants.
- Limiter la durée d’exposition.
- Respecter une certaine distance de contact (>1 mètre)

- Enrouler la victime dans un drap à usage unique ou une couverture de survie.


- Informer le médecin régulateur afin que le service d’hospitalisation organise l’accueil de la victime (circuit
d’isolement).
• Durant le transport :
- Minimum de SP dans la cellule auprès de la victime si possible.
Dès la fin de la prise en charge de la victime :
- Retirer les gants usagés, se laver les mains à l’eau et au savon.
Attention, le gel hydro alcoolique est inefficace contre la gale
- Garder les EPI pour la désinfection.

Au retour de l’intervention

- Mettre le véhicule indisponible sur le synoptique des moyens le temps de la désinfection.


- Mettre une paire de gants propres.
- Procéder à la désinfection complète du VSAV, selon les protocoles d’hygiène en vigueur (voir SAP-FTO-26).
- Retirer les EPI en respectant la technique de déshabillage préconisée.
- Eliminer les déchets en respectant la procédure DASRIA.
- Changer de tenue d’intervention. La tenue utilisée sera alors isolée dans un sac hydrosoluble identifié
(nom, prénom, CIS) en attendant les consignes de lavage du médecin.
- Se laver les mains à l’eau et au savon.

- Prévenir rapidement le médecin d’astreinte départementale par le biais de l’Officier Santé CODIS ou
l’Officier CODIS (19H à 7H) en précisant :
- l’identité et les coordonnées téléphoniques de tous les sapeurs-pompiers exposés.
- les moyens de protection utilisés.
- l’identité de la victime « source » ainsi que le service d’hospitalisation.
- Le médecin contactera l’hôpital pour connaître les résultats bactériologiques et, après évaluation des
risques, définira les actions à entreprendre concernant l’hygiène ainsi que le suivi médical des sapeurs-
pompiers exposés à mettre en place si nécessaire. Il précisera également la méthode de lavage des
tenues d’intervention. Si un lavage décontaminant est préconisé, les sacs hydrosolubles seront identifiés
(nom, prénom, CIS) et transmis rapidement au magasin dans la caisse prévue à cet effet et accompagnés
de la demande de lavage par intranet.

Référentiel technique SAP 96


9.5. Cas particulier : maladies transmissibles par le virus EBOLA

La maladie à virus Ebola (ou maladies à fièvre La transmission :


hémorragique) : Le virus Ebola se transmet d’homme à homme par :
La durée d’incubation varie de 2 à 21 jours (moyenne - contact direct avec le sang ou les fluides biologiques
de 8 jours). tels les larmes, la salive, le lait maternel, le
Dans la forme habituelle, la maladie débute sperme, la sueur, les selles et les vomissures des
brutalement par l’apparition d’une fièvre élevée personnes infectées.
supérieure à 38 °C, de douleurs articulaires et / - exposition directe à des objets (comme des
ou musculaires, de maux de tête, ainsi que d’une aiguilles souillées) qui ont été contaminés par les
fatigue générale. sécrétions de patients.
En 3 à 4 jours, apparaissent d’autres symptômes au
niveau de la peau et des muqueuses Définition d’un cas suspect :
(conjonctivite, éruption cutanée, difficultés à avaler) Une personne est considérée comme un « cas
et digestifs (diarrhée, vomissements). suspect » de maladie à virus Ebola si elle présente :
La phase terminale est marquée par des signes - une forte fièvre supérieure à 38 °C.
neurologiques (de l’obnubilation au coma, agitation...) - si elle revient depuis moins de 21 jours d’un pays
et des hémorragies extériorisées (saignements de l’Afrique de l’Ouest : Guinée Conakry, Libéria
de nez et des gencives, toux sanglantes, selles et Sierra Leone, Congo, Mali. Il convient de
sanglantes...). suivre l’actualité pour connaître la liste des pays
concernés. Le malade est contagieux uniquement
quand les symptômes se déclarent (apparition
d’une fièvre > 38 °C).

Les modalités de prise en charge et moyens de protection sont précisés dans l’ITOP 17 (mesures et
moyens de protection face au risque infectieux) annexe III.

Référentiel technique SAP 97


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION
Création :
Référentiel technique Juillet 2015

Secours à personnes (SAP) Mise à jour :


Contenu théorique Octobre 2016

SAP-CT-10 Hygiène et asepsie


10.1. Généralités
Dans la pratique quotidienne du secours à victime, -entre les victimes et les sapeurs-pompiers :
le risque infectieux existe pour la victime, son nettoyage et désinfection des véhicules, respect
entourage et les sapeurs-pompiers. L’infection des précautions standards et particulières sur
résulte de la pénétration puis du développement intervention.
dans l’organisme d’agents infectieux étrangers - vis-à-vis de l’entourage.
(bactérie, virus, champignon, parasite), présents sur
la victime, le sauveteur ou dans l’environnement. Le nettoyage et la désinfection des matériels et des
véhicules utilisent des détergents et des désinfectants.
Ce sont des produits à utiliser uniquement sur des
matériaux et en aucun cas sur la peau (seuls les
antiseptiques peuvent être appliqués sur la peau).
La désinfection consiste à éliminer les germes de
manière à empêcher la transmission de micro-
organismes susceptibles de provoquer des maladies
(micro-organismes pathogènes). Certains produits,
assurent, en une seule opération, le nettoyage et la
désinfection des surfaces et du matériel.
La contamination se fait :
• Par contact Définitions
- direct : par les mains ou par l’intermédiaire de • L’hygiène est un ensemble de mesures destinées
liquides biologiques. à prévenir les infections et l’apparition de maladies
- indirect : par le biais de matériels, des parois du infectieuses.
véhicule (poignée de porte, surface de travail…), • L’asepsie correspond à l’absence de micro-
des déchets d’activité de soins à risque infectieux organisme dans un milieu ou sur un objet ou à
et assimilés(DASRIA)... l’ensemble de méthodes permettant de maintenir
• Par voie aéroportée : cet état.
- par de fines gouttes d’eau (gouttelettes) produites • Le nettoyage est l’action visant à faire disparaître
par la parole, la toux, l’éternuement, et qui toutes salissures visibles d’un matériel, ou d’une
contiennent les micro-organismes présents dans surface (propreté macroscopique).
les voies aériennes et digestives supérieures. • La désinfection est l’action qui vise à prévenir une
- par de petites particules en suspension dans l’air infection en inactivant les micro-organismes d’un
(aérosols). matériel ou d’une surface. Elle est obligatoirement
• Par ingestion : l’eau, les aliments, les médicaments précédée d’un nettoyage (on ne désinfecte que ce
périmés… qui est propre !).
• Par vecteurs : mouches, moustiques, parasites… • L’infection nosocomiale est une infection contractée
par la victime lors de sa prise en charge par les
Il importe donc, lors de la prise en charge de chaque secours ou lors de son hospitalisation.
victime de respecter des règles d’hygiène simples • Un détergent est un produit qui permet aux salissures
mais rigoureuses visant à limiter le transfert de de se détacher de leur substrat et d’être mises en
contamination : solution ou en dispersion.
- entre chaque victime : nettoyage et désinfection • Un désinfectant est un produit destiné à éliminer ou
des véhicules. tuer les micro-organismes ou à inactiver les virus
qui se trouvent sur des objets ou des surfaces.

Référentiel technique SAP 98


10.2. Précautions limitant la transmission des infections

Les sapeurs-pompiers ignorent souvent l’affection contamination. Elles impliquent des règles d’hygiène
que présente la victime qu’ils prennent en charge. individuelles renforcées par des protocoles
Le risque de transmission existe de la victime vers spécifiques pour le sapeur-pompier comme pour le
les sapeurs-pompiers mais également dans le sens matériel.
inverse. Les précautions prises doivent viser à
protéger l’un comme l’autre. Les règles d’hygiène individuelles, sont nécessaires
par respect pour la victime comme pour la sécurité
Le risque infectieux dépend : des sapeurs pompiers.
• du type de victime : si celle-ci est porteuse de Elles passent par :
bactéries, de parasites sur la peau, ou souffre d’une • une hygiène corporelle irréprochable.
maladie contagieuse, elle risque de contaminer • une hygiène vestimentaire stricte :
son environnement. La contamination du véhicule La tenue du personnel doit être propre et lavable
de secours se fait par les contacts répétés entre en machine à 60 °C. Elle doit être changée
la peau de la victime et les surfaces du véhicule quotidiennement, au moins, et systématiquement en
ou par l’intermédiaire des liquides biologiques cas de souillure par du sang, des liquides biologiques
qu’elle peut rejeter (sang, vomissements, crachats, ou des parasites (poux, gale…).
gouttelettes et aérosols respiratoires). Dans le cadre d’une intervention pour secours à
• de la charge de travail : plus un engin est sollicité, victime, seul le port de la tenue SP F1 est indiqué.
plus le risque de contamination des surfaces • le lavage et la désinfection des mains (voir SAP-FTO-22)
augmente. Les procédures de désinfection et de doivent devenir une habitude incontournable pour
nettoyage doivent être appliquées rigoureusement le sapeur-pompier, même dans la vie courante, car
même si l’activité est élevée. il limite la transmission des germes dont les mains
• du respect des précautions d’hygiène et sont le principal mode de transmission.
d’asepsie : ces précautions d’hygiène qui doivent
être respectées systématiquement, quels que L’utilisation du matériel à usage unique est obligatoire
soient la victime et le type d’intervention, permettent lorsqu’il est mis à disposition dans les véhicules
de limiter les risques de contamination de la victime (masque, pansements…). Il permet de limiter la
mais protègent aussi l’intervenant. transmission de germes par contacts indirects (par
• de l’entretien : les procédures d’hygiène doivent l’intermédiaire d’un objet inerte comme le masque,
être appliquées régulièrement (entre chaque par exemple).
patient, quotidiennement et mensuellement).
• de l’utilisation du véhicule : tout geste invasif Le port de gants à usage unique est systématique
(pansement sur une plaie, sur une fracture pour toute intervention de secours à victime (voir SAP-
ouverte, pose de perfusion…) doit se faire dans un FM-14).
environnement propre pour éviter tout transfert de Les gants souillés doivent être changés dès que
contamination. possible, en particulier si le sapeur-pompier doit
s’occuper d’une seconde victime. Leur retrait
Pour limiter les risques de transmission des nécessite des précautions particulières pour lui éviter
infections, il faut prendre un ensemble de précautions de se contaminer avec les germes dont les gants
dites standards et dans certaines situations, des sont censés le protéger. Une fois retirés, ils doivent
précautions particulières. être considérés comme du matériel contaminé et
traités comme tel.
Précautions standards d’hygiène et d’asepsie
Les précautions standards d’hygiène et d’asepsie En l’absence d’un lavage des mains, la désinfection
permettent de limiter, voire de supprimer, le de celles-ci par friction à l’aide d’une solution hydro-
risque infectieux rencontré habituellement et alcoolique est obligatoire avant de mettre ou remettre
quotidiennement sur intervention. Elles ont pour des gants.
objectifs de protéger la victime et le personnel et de
limiter au maximum l’incidence des risques d’une Le nettoyage et la désinfection du matériel réutilisable

Référentiel technique SAP 99


doit être fait à l’issue de chaque utilisation et entre des règles de désinfection particulières doivent être
chaque patient. Cela concerne en particulier les appliquées.
moyens d’immobilisation et de brancardage, le
tensiomètre… Dans le cadre des interventions courantes si le
Le nettoyage et la désinfection des véhicules matériel (autre que celui à usage unique) ou la
de transport permettent de réduire le niveau de cellule de l’engin ont été fortement souillés (sang,
contamination des surfaces. En effet, ils constituent vomissements, excréments, terre, boue…), le
un réservoir infectieux, en particulier lors du transport véhicule doit regagner son centre de secours et subir
des patients porteurs de maladies infectieuses le protocole de désinfection complète . Les matériels
ou vivant dans un milieu favorable à la diffusion souillés par un liquide biologique sont, désinfectés
de germes multirésistants (maisons de retraite, de façon spécifique.
hôpitaux, etc.).
Ces deux actions, visent à supprimer toute matière Dans le cadre d’interventions particulières, le
organique par une action mécanique et à désinfecter protocole de désinfection complète (voir SAP-FTO-27)
par une action chimique. L’application de protocoles doit obligatoirement être appliqué dans tous les cas
à intervalle régulier (entre chaque victime, suivants :
quotidiennement, hebdomadaire) tant au niveau de • victime présentant une maladie ou une suspicion
la cellule sanitaire que du poste de conduite obéit à de maladie soumise à déclaration telle que :
trois règles fondamentales : - méningite
• le nettoyage doit toujours s’effectuer du plus propre - toxi-infection alimentaire collective (TIAC)
vers le plus sale, c’est-à-dire du haut vers le bas et - tuberculose
de l’intérieur vers l’extérieur. - et plus rarement en métropole (choléra, diphtérie,
• on ne peut désinfecter que ce qui est propre. La fièvre hémorragique, fièvre jaune, typhus).
désinfection n’est efficace que si elle est précédée • victime présentant une infection avec une bactérie
d’un nettoyage correct. multirésistante identifiée (bactérie résistante à tous
• l’effet de cette désinfection est optimisé s’il n’y a les traitements antibiotiques). Certaines victimes
pas de rinçage (persistance du produit, effet de se savent porteuses de ce type de bactérie.
rémanence). • sur ordre de la coordination médicale.

Règles particulières d’hygiène et d’asepsie Le véhicule est «indisponible» jusqu’à ce


Lorsque les règles standards d’hygiène et d’asepsie que l’ensemble du protocole de désinfection
ne suffisent pas à supprimer le risque infectieux, complète ait été réalisé.

Référentiel technique SAP 100


10.3. Gestion des déchets

Les déchets produits au cours d’une intervention Les collecteurs DASRIA :


de secours à victime peuvent être classés en deux
groupes distincts :
• Les Déchets Assimilables à des Ordures
Ménagères (DAOM) qui sont des déchets d’activité
de soins non contaminés et ne présentent aucun
risque infectieux, chimique, toxique ou radioactif.
Ce sont essentiellement les emballages, les
cartons ou autres conditionnements de produits,
papiers…
• Les Déchets d’Activité de Soins à Risques
Infectieux et Assimilés (DASRIA). Ces déchets,
qui peuvent provoquer des maladies chez l’homme, Collecteur en plastique pour les objets piquants,
contiennent des micro-organismes. Ils nécessitent tranchants ou coupants (OPTC)
une prise en charge particulière au niveau du
stockage, de la manipulation et de l’élimination.
Les déchets produits lors de la désinfection
des matériels et des véhicules sont également
considérés comme des DASRIA.
On distingue deux catégories de DASRIA en

fonction de leurs particularités physiques :
- les déchets solides ou mous.
-les déchets piquants tranchants ou coupants
(PTC). Ce type de déchet doit systématiquement
être traité comme un DASRIA même s’il n’est pas
contaminant. Sac plastique pour DASRIA

Au cours d’une intervention, ces deux classes de


déchets doivent impérativement être triées par
les intervenants dans des réceptacles différents afin
de limiter leur coût de traitement et les risques de
contamination :
• les DAOM, dans un sac-poubelle de couleur
noire. Ils peuvent être laissés avec les ordures
ménagères.
• les DASRIA solides et mous, dans des emballages
réglementaires et spécifiques (sac poubelle jaune ou
carton de couleur jaune). Collecteur en carton pour les DASRIA solides et
• les DASRIA PTC dans des collecteurs jaunes en mous déjà conditionnés en sac plastique ou non,
plastique pour les déchets perforants. et les collecteurs en plastique pour OPTC

Référentiel technique SAP 101


Référentiel technique SAP 102
Pour aller plus loin

La filière de collecte des DASRIA :


Tous les réceptacles (boîtes, mini-collecteurs, sacs…) pour les DASRIA et les objets PTC répondent à la norme
NF X 30-500 de décembre 1999. Ils sont repérés par :
• une couleur dominante jaune
• une résistance aux perforations
• des indications réglementaires et normalisées
Ils ne doivent jamais dépasser un taux de remplissage de 80 % de leurs capacités maximales.

On peut trouver :
• des sacs plastiques : à usage unique, ils sont destinés à la collecte des déchets solides ou mous.

Référentiel technique SAP 103


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION
Création :
Référentiel technique Juillet 2015

Secours à personnes (SAP) Mise à jour :


Contenu théorique Octobre 2016

SAP-CT-11 Pathologies diverses


11.1. Malaises
Généralités Signes spécifiques
Un malaise est une sensation pénible traduisant Il n’y a pas vraiment de signe spécifique d’un malaise.
un trouble du fonctionnement de l’organisme, Il s’agit soit de sensations désagréables difficilement
sans que le sujet qui l’éprouve puisse en identifier définissables par la victime, soit de signes cliniques
obligatoirement l’origine. Il peut être fugace ou précis, sans aucune origine évidente.
durable, de survenue brutale ou progressive et peut Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
entraîner une perte de connaissance brève traitée de son entourage :
dans le chapitre sur les troubles et les détresses • les circonstances de survenue.
neurologiques. (voir SAP-CT-06) • l’absence de perte de connaissance.
Cette sensation peut être le signe d’une maladie. Un • la perception d’une « sensation de malaise », difficile
malaise traduit souvent une défaillance d’une partie à exprimer avec précision par la victime.
de l’organisme sans entraîner obligatoirement de • des signes de malaise :
détresse vitale. - sensation de vertige.
- grande fatigue.
L’analyse de la situation doit permettre de les
- flou visuel.
catégoriser :
- nausées.
• malaises graves : par atteinte d’un organe
- chaleur anormale.
(sensation mal définie, vertigineuse d’un AVC
- froid.
débutant…), ou d’un dérèglement de l’organisme
• l’apparition d’une douleur.
(grande fatigue, vertiges de l’hypoglycémie),
• l’apparition d’un sentiment d’angoisse.
pouvant entraîner une détresse vitale. Ils vont
• la survenue récente d’un trouble ou d’un signe
nécessiter une prise en charge rapide et adaptée.
anormal.
• malaises bénins : par fatigue, manque de
• le traitement suivi dans le cas de malaises récurrents
sommeil, stress, émotion, décalages alimentaires
ou le déséquilibre d’un traitement.
(repas copieux bien arrosé ou jeûne prolongé)…
• une ou des hospitalisations éventuelles.
Ces malaises peuvent être isolés ou répétitifs Rechercher ou apprécier :
témoignant d’une maladie plus ou moins traitée ou • les signes d’une détresse ou d’un trouble
méconnue. neurologique, respiratoire ou circulatoire.
À noter que parfois, un malaise qui peut sembler • la glycémie capillaire.
bénin est en réalité le reflet d’une maladie grave : Le bilan secondaire en cas de malaise doit être
par exemple une douleur dans la région supérieure particulièrement complet, afin de rechercher le
de l’abdomen (épigastrique) ressentie comme une moindre signe d’orientation vers une maladie grave.
indigestion qui est en fait due à un infarctus du Par exemple, la découverte d’une fièvre témoignant
myocarde. d’une maladie infectieuse peut expliquer ce malaise.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Mettre immédiatement la victime au repos, dans la position où elle se sent le mieux, généralement allongée.
- En cas de gêne respiratoire, mise en position demi-assise ou assise, sauf si elle adopte spontanément
une autre position.
- Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.
- Administrer de l’oxygène par inhalation si nécessaire.
- Calmer et rassurer la victime.

Référentiel technique SAP 104


11.2. La spasmophilie et la tétanie

Généralités haut et les doigts sont convergents.


À noter qu’il existe souvent une hyperventilation qui
Dans certaines circonstances (angoisse, stress),
n’est, en aucun cas, une détresse respiratoire: la
des personnes ventilent de façon trop rapide,
saturation en O2 est normale. Par ailleurs, en cas
ce qui favorise l’élimination du CO2 dans l’air
de sensation d’oppression thoracique et d’angoisse,
expiré, et donc la baisse de son taux dans
il est parfois difficile de faire la différence avec un
le sang. Ce déséquilibre chimique entraîne un
syndrome coronarien. Après la crise, la victime
dysfonctionnement des muscles qui vont se
ressent souvent une sensation de fatigue.
contracter anormalement.

Signes spécifiques
Le premier stade est la crise de spasmophilie.
La victime ressent des sensations anormales: Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
engourdissement, fourmillements symétriques de l’entourage :
des extrémités des membres (deux ou quatre) ou • les antécédents (spasmophilie connue…)
de tout le corps, picotements dans tout le thorax, •le(s) facteur(s) déclenchant(s) (environnement
sensation d’oppression thoracique, sensation de conflictuel, anxiété, choc émotionnel…)
vertiges, difficultés à déglutir avec impression de •le traitement en cours : calcium, magnésium,
boule dans la gorge, angoisse. Il n’y a jamais de sédatif.
perte de connaissance.
Le deuxième stade est la crise de tétanie avec Rechercher ou apprécier :
contraction des muscles, surtout au niveau • la présence d’engourdissements
des mains qui prennent la forme de la main de • des fourmillements symétriques à l’extrémité des
l’accoucheur. Les paumes sont tournées vers le membres ou sur tout le corps.
• des picotements dans tout le thorax.
• une sensation d’oppression thoracique.
• des difficultés à déglutir.
• des mains en position « d’accoucheur ».
• une fréquence respiratoire élevée.
• une absence de perte de connaissance, de
mouvements saccadés, de perte d’urine, de
morsure de langue, de révulsion des yeux, de
cyanose, de sueurs.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose, dans les 2 cas, de :
A/ Isoler la victime.
B/ Calmer et rassurer la victime.
C/ Indiquer de respirer doucement à la victime.

En cas de crise de tétanie :


Mettre en place un dispositif d’inhalation non occlusif, englobant la bouche et le nez de la victime sans
apport complémentaire d’O2.

Référentiel technique SAP 105


La mise en place d’un masque simple non étanche et relié à une
bouteille d’O2 fermée permet à la victime de ré-inhaler son propre
CO2 qui se mélange à l’air inspiré. La technique consistant à faire
respirer la victime dans un sac étanche est à proscrire car la victime
va manquer d’O2 après quelques cycles, et cette pratique est très
mal perçue par le grand public.
Même si la bouteille d’O2 est fermée, le dispositif y est relié afin de
rassurer la victime et l’entourage.

Référentiel technique SAP 106


11.3. Le diabète et l’hypoglycémie
de glucagon, c’est donc une hormone hyper-
Généralités
glycémiante.
Comme l’O2, le sucre (glucose) est essentiel au Un grand nombre de diabétiques possède des
fonctionnement de l’organisme et, en particulier, du appareils de dosage de la glycémie (dextromètres).
cerveau. Son taux dans le sang (glycémie) est à peu Les unités de ces appareils peuvent être données
près constant. Il est contrôlé en permanence par en g/l, en mg/dl ou en millimoles qui est l’unité
le système nerveux, et la régulation de la glycémie internationale.
dépend d’hormones comme l’insuline et le glucagon, Le diabète est une maladie dans laquelle la
sécrétées par le pancréas. régulation de la glycémie se fait mal ou plus du tout.
L’insuline permet le passage et l’utilisation du glucose On le diagnostique par une glycémie importante à
dans les organes. jeun : c’est l’hyperglycémie.
Le glucagon sert à libérer le sucre, stocké dans le En pratique :
foie sous forme de glycogène. • une glycémie normale se situe aux alentours de 0,8
Une autre hormone, sécrétée par les glandes g/l ou 5 mmol/l
surrénales, intervient : c’est l’adrénaline, qui inhibe • en dessous de 0,8 g/l ou 3,3 mmol/l, la victime est
la production d’insuline et stimule la production en hypoglycémie certaine.

Signes spécifiques - d’insuline ou de glucagon dans le réfrigérateur.


- d’une carte mentionnant son diabète.
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
• une glycémie capillaire à l’aide d’un glucomètre.
de l’entourage :
Au sein du SDIS42, tout malaise fera l’objet d’une
• le(s) facteur(s) déclenchant(s) : effort, repas non
mesure du taux de glycémie à l’aide du lecteur
pris ou insuffisant, erreur dans la dose d’insuline,
de glycémie (voir SAP-FM-04). Dans le cadre d’un
rupture du traitement.
traumatisme la mesure du taux de glycémie se
• les antécédents : diabétique connu…
fera sur demande d’une entité médicale (SAMU ou
• les horaires du dernier repas pris ou de la dernière
SSSM).
injection.
• le carnet de glycémie.
Le diabète
• les hospitalisations antérieures.
Un patient est considéré comme diabétique si sa
• le traitement habituel.
glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/l. Le diabète
doit absolument être traité, même si le patient ne
Rechercher ou apprécier :
ressent aucun symptôme car il provoque à long
• les signes spécifiques de l’hypoglycémie
terme des complications graves de plusieurs types :
- liés au manque de glucose au niveau cérébral :
• cardiovasculaires : infarctus du myocarde (qui
fatigue, troubles de la vue, idées lentes, parole
peut être indolore), artérite des membres inférieurs
lente et confuse, troubles psychiatriques, agitation,
(risque d’amputation).
agressivité, état ébrieux sans prise d’alcool,
• rénales : insuffisance rénale pouvant nécessiter
convulsions ou coma.
des dialyses.
- liés à des réponses réflexes du corps (par
• oculaires : cécité.
sécrétiond’adrénaline) : pâleur, sueurs, faim,
• neurologiques : AVC, anomalies de la sensibilité. Si
tremblements, tachycardie.
le malade ne fabrique plus d’insuline du tout, il a un
•des lésions traumatiques associées, en cas de
diabète insulinodépendant).
chute ou de suspicion de chute.
• la présence :
On doit alors lui en apporter une ou plusieurs fois par
- de morceaux de sucre dans les poches ou le sac
jour par des injections sous-cutanées (stylos auto-
de la victime…

Référentiel technique SAP 107


injectables conservés au réfrigérateur). Si le malade Celle-ci est le plus souvent méconnue si on ne dose
fabrique encore un peu d’insuline, il a un diabète pas la glycémie. Quand elle est très élevée, elle peut
non insulinodépendant et il prend des médicaments entraîner différents signes peu spécifiques : douleurs
antidiabétiques sous forme de comprimés. abdominales, vomissements, déshydratation,
L’équilibre du traitement du diabète n’est pas facile polypnée, troubles de la conscience allant jusqu’au
car il dépend : coma. Si le traitement est surdosé par rapport à
• des apports en sucre par les repas. l’apport en sucre, ou si la consommation de sucre
• de la consommation du glucose par l’organisme, par l’organisme est augmentée en cas d’activité
augmentée en cas d’activité physique, de fièvre… physique ou de fièvre, le déséquilibre se fait vers
• d’un excès de médicaments (comprimés ou l’hypoglycémie. Cette situation est dangereuse car
insuline) ou d’une insuffisance de traitement. les organes souffrent de cette carence, en particulier
S’il y a trop d’apports en sucre par rapport au le cerveau. C’est dans cette situation que les secours
traitement, le déséquilibre se fait vers l’hyperglycémie. sont amenés à intervenir.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
d’ :
Effectuer un apport de sucre par la bouche si, et seulement si, la victime est capable de déglutir, avec :
- des boissons sucrées (non light).
- du sucre (environ une dizaine de morceaux dissous dans de l’eau).
- du miel, de la confiture…
- du glucose.
Compléter l’apport en sucre par l’absorption de sucres lents (pain, pâtes, riz…).
Devant l’impossibilité d’un apport en sucre par voie orale, il faudra :
A) Demander un renfort médicalisé.
B) Mettre la victime en PLS.
C) Administrer de l’oxygène, par inhalation si nécessaire (voir SAP-FM-06).
D) Surveiller en permanence le pouls et la respiration.

Le resucrage de la victime :
L’apport de sucre par voie orale en urgence peut, si la victime est capable d’avaler, se faire avec des sucres
d’absorption rapide. Mais, très rapidement, le relais devra être pris par des sucres lents (pain, pâtes, riz) qui
éviteront la récidive rapide de l’hypoglycémie quand les sucres d’absorption rapide auront été utilisés par
l’organisme.
Le traitement du coma diabétique est une urgence car il y a un risque grave de séquelles nerveuses s’il se
prolonge.
Les diabétiques insulinodépendants en hypoglycémie peuvent être également re-sucrés par injection de
Glucagon. Cette injection pourra être faite par la victime ou un membre de la famille de la victime formé à
cette technique ou après avis du médecin coordinateur.

Référentiel technique SAP 108


Médicaments

Nom du médicament Molécule active


Glucophage (oral) Metformine
Daonil (oral) Glibenclamide
Diamicron (oral) Gliclazide
Amarel (oral) Glimépéride
Novonorm (oral) Répaglinide
Glucor (oral) Acarbose
Avandia (oral) Rosiglitazone
Actrapid (injectable) Insuline
Umuline (injectable) Insuline
Lantus (injectable) Insuline
Levemir (injectable) Insuline détemir
Mixtard (injectable) Insuline
Insulatard (injectable) Insuline
Glucagen (injectable) Glucagon

Référentiel technique SAP 109


11.4. Les allergies

Généralités inoffensive.
Lorsque l’organisme produit une réaction allergique, il
L’allergie est une réaction exagérée de l’organisme à
libère des substances responsables des symptômes.
une substance étrangère, l’allergène, qu’il considère
Des traitements anti-allergiques existent. Ils
comme dangereuse pour lui.
permettent soit de diminuer la réponse de l’organisme
La substance inhalée (pollen), avalée (aliment),
à l’allergène (traitement préventif), soit de diminuer
touchée (produit chimique) ou injectée (venin
les effets de l’épisode allergique (traitement curatif).
d’insecte) devrait normalement entraîner une réaction
Par ailleurs, pour certains allergènes, une
de défense localisée de l’organisme (gonflement au
désensibilisation est possible. Elle consiste à injecter
niveau de la zone de piqûre par exemple).
sous la peau le ou les allergènes en très faible
Une réponse disproportionnée, dans le cadre des
quantité. Les doses administrées sont croissantes
formes les plus graves de l’allergie, peut entraîner
jusqu’à la diminution ou disparition de la réaction
une détresse vitale (œdème de Quincke, choc
allergique. Ce traitement peut parfois entraîner un
anaphylactique).
épisode allergique grave.
Les signes peuvent se manifester chez une personne
allergique connue ou non. Ils peuvent être de :
Signes spécifiques
• forme grave :
- détresse respiratoire. Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
- gonflement de la peau au niveau du cou, du de l’entourage :
visage et de la gorge avec obstruction des voies • les antécédents : allergies connues, entourage
aériennes, appelée œdème de Quincke (parfois la familial…le ou les facteur(s) déclenchant(s) :
langue sort de la bouche). alimentation, piqûre, désensibilisation récente…
- détresse circulatoire, appelée choc allergique ou • le traitement, s’il en possède un, s’il a été entrepris
anaphylactique, qui est due à la production massive et ses effets.
par l’organisme de substances entraînant une • une hospitalisation en réanimation.
dilatation de tous les vaisseaux (vasodilatation) et
une chute de tension artérielle (collapsus). Rechercher ou apprécier :
• forme bénigne : • les signes généraux d’une détresse neurologique,
- écoulement nasal, éternuements… respiratoire (polypnée, sifflements, tirage) ou
- conjonctivites, rougeur des yeux… circulatoire (collapsus).
- plaques rouges discrètement en relief sur la peau • un œdème de la face et des voies aériennes
avec démangeaisons (urticaire). supérieures, commençant souvent au niveau des
- troubles digestifs : nausées, vomissements… paupières ou des lèvres, puis de la langue et de la
luette.
L’allergie et ses traitements • une modification de la voix (voix rauque).
L’allergie est une pathologie fréquente qui touche • la présence d’urticaire, de démangeaisons.
une personne sur 4 et dont la prédisposition familiale • un écoulement nasal, des éternuements.
(terrain atopique) est fréquente. Il ne s’agit pas d’une • une conjonctivite, une rougeur des yeux.
intoxication. En effet, l’allergène n’est pas un toxique • des nausées ou vomissements.
mais bien une substance courante et normalement

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
A) Mettre dans la position adaptée à la détresse présentée (assise en cas de difficulté respiratoire, allongée
en cas de choc anaphylactique).
B) Administrer de l’oxygène, par inhalation si nécessaire (voir SAP-FM-06).
C) Aider à la prise du traitement, après avis du médecin coordinateur, en cas d’œdème d’origine allergique.
D) Surveiller la victime.

Référentiel technique SAP 110


Médicaments

Nom du médicament Molécule active


Anakit (seringue au-
Adrénaline
to-injectable)
Anapen (seringue au-
Adrénaline
to-injectable)
Virlix (antihistaminique) Céritizine
Zyrtec (antihistami-
Céritizine
nique)
Clarytine (antihistami-
Loratadine
nique)
Primalan(antihistami-
Méquitazine
nique)

Référentiel technique SAP 111


11.5. Les pathologies digestives

Certaines pathologies digestives aiguës sont B. L’appendicite


fréquemment rencontrées par les sapeurs-pompiers.
C’est une inflammation de l’appendice situé sur le
Généralement, aucune d’entre elles ne nécessite
côlon. Elle peut se compliquer d’abcès ou d’une
de conduite à tenir spécifique. Elles peuvent
perforation donnant alors une péritonite. Pour la
s’accompagner de détresses associées (par exemple
mettre en évidence, il conviendra de rechercher :
une hémorragie).
• des douleurs de la fosse iliaque droite, augmentées
à la palpation
A. L’ulcère de l’estomac
• une fièvre.
Le suc gastrique étant particulièrement acide, des • des vomissements ou des diarrhées.
cellules produisent une sécrétion visqueuses (mucus)
afin de se protéger de cette acidité. L’ulcère est une C. La péritonite
érosion de la paroi de l’estomac ou de l’intestin grèle
La péritonite est l’inflammation du péritoine dûe
consécutive à l’atteinte des cellules produisant ce
à l’infection d’un organe. C’est une urgence
mucus protecteur.
chirurgicale.
Dans une majorité de cas, une bactérie favorise
Elle sera mise en évidence par :
cette atteinte. Quand la présence de cette bactérie
• des douleurs abdominales diffuses.
est prouvée, un antibiotique adapté est associé au
• une contracture abdominale « ventre de bois ».
traitement antiacide. Il arrive parfois que l’ulcère
• une fièvre.
soit provoqué par la prise de médicaments anti-
inflammatoires.
D. Les gastro-entérites
Il se manifeste par des douleurs de la région
supérieure et moyenne de l’abdomen (l’épigastre), à Les gastro-entérites sont des infections du tube
type de brûlure, calmées par l’alimentation. digestif. Elles peuvent survenir par « vagues
Des complications peuvent se produire : épidémiques » et sont alors souvent d’origine virale.
• une hémorragie due à l’érosion d’une artère pré- Cette contamination peut aussi être provoquée par la
capillaire (artériole) de la paroi gastrique qui consommation de boissons ou d’aliments contaminés
peut se manifester par un vomissement de sang et atteindre toutes les personnes ayant partagé
(hématémèse), ou rester inapparente. le repas. Ce sont les toxi-infection alimentaires
• la perforation de la paroi gastrique avec passage du collectives (TIAC). Elles peuvent entraîner des
contenu gastrique dans la cavité d’une membrane déshydratations graves, surtout chez l’enfant.
qui entoure l’abdomen (péritonéale), ce qui La principale mesure de prévention passe par des
provoque une péritonite (inflammation ou infection mesures d’hygiène (lavage des mains fréquent - voir SAP-
péritonéale). Il existe une douleur épigastrique FTO-23 et 24).

avec défense (réaction de la paroi abdominale à Il conviendra, pour la mettre en évidence, de


la palpation) puis une contracture de l’abdomen rechercher :
(ventre de bois). • une fièvre.
Après avoir recherché d’éventuels antécédents • des vomissement.
d’ulcère ainsi que les facteurs déclenchants (prise • des diarrhées aqueuses ou sanglantes à répétition.
d’anti-inflammatoires par exemple), il conviendra de • des douleurs à type de coliques : intermittentes le
rechercher auprès de la victime : long du cadre colique.
• des signes de détresse circulatoire. • le nombre de personnes atteintes ayant
• une hématémèse. éventuellement partagé le même repas.
• des douleurs épigastriques en précisant les facteurs • les restes du repas éventuellement contaminant.
calmants et déclenchants.
• une défense de l’abdomen ou une contracture
• une fièvre.

Référentiel technique SAP 112


E. Les occlusions intestinales H. Les autres pathologies digestives
C’est l’arrêt de la progression du bol alimentaire dû La pancréatite
à un obstacle : tumeur, torsion de l’intestin, hernie à C’est une inflammation du pancréas. Dans certaines
travers la paroi abdominale. Il s’agit d’une urgence circonstances, les enzymes servant à la digestion
chirurgicale mise en évidence par : des protéines sont activées alors qu’elles sont encore
• des douleurs abdominales intenses. dans le pancréas, ce qui provoque la destruction plus
• des vomissements. ou moins étendue des cellules pancréatiques. Les
• un gonflement abdominal, par stagnation des gaz. causes les plus fréquentes sont l’alcoolisme et les
• un arrêt de l’émission des matières fécales et des calculs biliaires.
gaz.
Le reflux gastro-oesophagien
F. Les hépatites C’est une remontée de liquide gastrique (acide) de
Elles sont la conséquence d’une destruction partielle l’estomac vers l’oesophage et même jusque dans la
ou totale des cellules du foie. Leur gravité est bouche. Ce phénomène provoque des brûlures
variable, allant de formes bénignes à des formes thoraciques ascendantes de l’épigastre vers la
graves quand les capacités de régénération sont bouche.
dépassées. Le foie ne peut alors plus assurer ses
fonctions et l’on parle d’insuffisance hépatique. La lithiase bilaire
Dans les cas extrêmes, elles peuvent conduire au
Elle est définie par la présence de calculs dans la
décès en l’absence de greffe.
vésicule et les voies biliaires. Lorsqu’ils migrent dans
Elles peuvent être d’origine :
les voies biliaires, vers le duodénum, ils peuvent se
• toxique : intoxication par le paracétamol, certain
coincer et entraînent des douleurs qui naissent dans
champignons (amanites), l’alcool.
l’hypocondre droit et peuvent faire le tour de l’abdomen
• virale (voir chapitre 9 - partie 2).
comme une ceinture: « coliques hépatiques ». Il peut
Elles seront mises en évidence en recherchant :
se produire une infection des voies biliaires avec
• couleur de la peau « jaune » (ictère).
fièvre et parfois ictère.
• souvent une fatigue intense.
• des douleurs sur le cadran bas droit du ventre
Médicaments
(l’hypocondre droit).
Nom du médicament Molécule active
• parfois de la fièvre.
Maalox (anti-acide) Hydroxyde d’aluminium
Mopral (anti-acide) Oméprazole
G. La cirrhose
Inipomp (anti-acide) Pantoprazole
C’est une atteinte grave du foie, qui correspond Ogast (anti-acide) Lansoprazole
à l’évolution dégénérative des cellules du foie
Pariet (anti-acide) Rabéprazole
exposées à une agression chronique (alcoolisme,
Inexium (anti-acide) Esoméprazole
hépatite virale chronique) qui vont devenir fibreuses
Vogalene (anti vomisse-
(on parle alors de fibrose hépatique) et inefficaces Métopimazine
ment)
(on parle alors d’insuffisance hépatique).
Primpéran (anti-vomis-
Elle peut se manifester par : Métoclopramide
sement)
• un ictère dû à l’insuffisance hépatique. Spasfon (anti-spasmo-
• un gonflement de l’abdomen (ascite). Phloroglucinol
dique)
• une hématémèse, parfois importante par rupture de Imodium (anti-diar-
Lopéramide
varices œsophagiennes. rhéique)
• un état de choc hémorragique. Lopéramide (anti-diar-
Lopéramide
rhéique)
Tiorphan (anti-diar-
Racécadotril
rhéique)

Référentiel technique SAP 113


11.6. Les pathologies urinaires

Certaines atteintes de l’appareil urinaire : colique B. Les infections urinaires


néphrétique, infections, ou insuffisance rénale grave
Les infections urinaires sont très fréquentes :
nécessitant des séances de dialyses régulières n’ont
• la cystite, associe des brûlures au niveau de la
généralement pas de conduite à tenir spécifique. Il
vessie et de l’urètre au moment de la miction, un
convient toutefois d’effectuer un bilan complet, qui
besoin fréquent et impérieux d’uriner et parfois du
permettra au médecin de décider de la conduite
sang dans l’urine.
à tenir, en particulier d’une médicalisation de
• la prostatite entraîne des brûlures lors de la miction
l’intervention.
et parfois de la fièvre.
• la pyélonéphrite est une atteinte infectieuse du rein.
A. La colique néphrétique
Elle associe de la fièvre et des douleurs de la région
L’urine de certaines personnes contient des calculs, lombaire.
petits cailloux fabriqués anormalement par les reins. Cette infection, peut être grave chez certaines
Lorsque ces calculs sont trop volumineux, ils peuvent personnes (femme enceinte, personne âgée).
se bloquer dans les uretères. L’urine ne pouvant pas
circuler normalement, la pression augmente dans C. L’insuffisance rénale terminale
le rein en provoquant des douleurs intenses et une
Lorsque les reins ne fonctionnent plus, l’organisme
possibilité de lésions.
ne peut plus éliminer ses déchets et l’eau en excès
Le traitement est le plus souvent médicamenteux
(le patient n’urine plus). On doit alors procéder à une
(anti-inflammatoire et antispasmodique). Il va
épuration extrarénale : la dialyse.
favoriser le passage du calcul de l’uretère vers
Quel que soit le motif de prise en charge d’un patient
la vessie puis vers l’urètre pour être éliminé, de
dialysé, il convient de retenir que :
façon souvent douloureuse, au moment d’uriner
• on ne doit pas mettre de brassard pour la prise de
(la miction). Parfois on doit extraire le calcul par
pression artérielle du côté de la fistule que le patient
manœuvre chirurgicale ou endoscopique en montant
utilise.
une sonde dans l’uretère ou encore en le détruisant
• la fistule peut saigner, parfois de façon abondante,
par des ultrasons.
équivalente à un saignement artériel.
La colique néphrétique, se caractérise par des
Tout patient en retard de dialyse doit être transporté
douleurs abdominales intenses partant de la région
dans son centre de dialyse ou dans un hôpital
rénale et se dirigeant vers les organes génitaux
possédant une possibilité de dialyse car il peut :
externes. Les victimes souffrent tellement qu’elles
- présenter des troubles du rythme cardiaque voire
présentent des signes d’agitation car elles ne
un arrêt cardiaque par excès de potassium dans
trouvent pas de position les soulageant.
le sang
- faire un oedème aigu du poumon par excès d’eau.
Il conviendra de rechercher la date de la dernière
dialyse avant de contacter la coordination médicale
pour convenir de la conduite à tenir.

Référentiel technique SAP 114


11.7. Les maladies dégénératives

Généralités
La maladie de Parkinson est due à une
La démence est due à la dégénérescence et
dégénérescence progressive des neurones, qui
à l’atrophie progressive, irréversible, du cortex
entraîne la perte du contrôle et de la coordination des
cérébral. Elle entraîne une détérioration mentale qui
contractions musculaires. Cela se manifeste par :
se développe habituellement sur plusieurs années.
• un visage sans expression, du fait de la fixité des
Il existe plusieurs maladies connues qui entraînent
muscles (amimie).
parfois, selon les circonstances dans lesquelles elles
• une démarche lente, en traînant les pieds, du fait de
se manifestent, un appel des secours. La prise en
la rigidité des muscles.
charge de ces victimes est, en général, assez simple
• une posture courbée.
à condition d’avoir pu identifier la maladie.
• des tremblements des membres, surtout au repos.
Cette invalidité physique progressive n’empêche
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une
pas la victime de conserver longtemps ses fonctions
atrophie progressive du cortex cérébral et se
intellectuelles.
manifeste par une détérioration mentale progressive
L’origine de cette maladie est encore inconnue,
et un décès qui survient 2 à 8 ans après le début
mais certains traumatismes crâniens répétés, des
de la maladie. Elle touche des personnes ayant
tumeurs, des médicaments ou des intoxications par
souvent dépassé 60 ans et son incidence croît avec
des métaux lourds peuvent en être l’origine.
l’âge en touchant trois fois plus de femmes que
d’hommes. Des facteurs génétiques semblent avoir
Signes spécifiques
une influence dans cette maladie.
C’est la forme de démence la plus fréquente et elle Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
est en forte augmentation en raison de l’allongement de l’entourage :
de la vie. Les troubles de la mémoire en sont les • les antécédents (maladie dégénérative connue) et
signes les plus fréquents, mais il existe d’autres depuis quand.
atteintes : • une aggravation récente de la maladie ou la raison
• atteintes des fonctions intellectuelles : de l’appel.
- perte progressive de la mémoire à court terme, • le traitement en cours.
signe le plus fréquent.
- disparition des repères temporels (jour/nuit). Rechercher ou apprécier :
- disparition des repères spatiaux (les gens se • les signes généraux de la détresse neurologique.
perdent). •les signes liés aux circonstances ayant motivé
- difficulté à reconnaître les objets. l’appel (blessures, chute…)
- troubles du langage. • le degré d’autonomie du patient (grabataire…).
• troubles émotionnels et de la personnalité :
- syndrome dépressif En cas de chute récente, il faudra éliminer les signes
- agressivité et agitation. d’un traumatisme crânien grave (voir chapitre 16
Le malade devient progressivement grabataire. partie 3) qui pourraient être partiellement masqués
par les signes de la maladie dégénérative.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de réaliser les gestes de secours adaptés aux circonstances (chute).

Médicaments
Nom du médicament Molécule active
Aricept Donépézil
Modopar Levodopa
Requip Ropinirol

Référentiel technique SAP 115


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION
Création :
Référentiel technique Juillet 2015

Secours à personnes (SAP) Mise à jour :


Contenu théorique Octobre 2016

Comportements inhabituels
SAP-CT-12 et souffrance psychiques

12.1. Souffrances psychiques, stress et comportements inhabituels

Ce chapitre vise à présenter des notions de base parfois par des comportements inhabituels. La
en psychologie afin de mieux comprendre les victime ne peut pas toujours l’exprimer et n’en a pas
troubles psychiques sous-jacents à certaines nécessairement une pleine conscience.
conduites rencontrées chez les victimes (agitation, Les situations « de crise » s’accompagnent d’une
panique, réactions de stress aigu…). Il propose souffrance psychique aiguë. La perception que l’on
également des conduites à tenir qui peuvent en a est en partie subjective. Elle est liée à l’état des
guider le sapeur-pompier tout au long de ses victimes et à la personnalité des intervenants qui
interventions et qui doivent être prises comme des l’appréhendent. Si la victime reste sous l’emprise
principes d’action plutôt que comme une succession des émotions, le sapeur pompier se doit, quant à lui,
de tâches systématiques. d’être objectif et rationnel pour la mettre en sécurité.
Il l’informe aussi sur les risques psychologiques Par conséquent, des principes d’action de
auxquels il peut être exposé dans l’exercice de secours seront définis afin que le sapeur-pompier
sa profession. En cela, ce chapitre est en lui-même puisse orienter et adapter sa conduite à chaque
un outil de prévention. situation ou aux victimes rencontrées.

B. Le sapeur-pompier et la victime
Généralités
Le choix du métier de sapeur-pompier est un
engagement civique, physique et psychologique.
Il est le premier intervenant auprès de victimes
touchées dans leur corps mais aussi dans leur âme.
Le sapeur-pompier doit faire preuve d’une qualité
humaine essentielle : l’empathie.
L’empathie consiste à discerner et percevoir la
souffrance d’autrui, pour mieux répondre à ses
besoins. Il ne s’agit certainement pas de se mettre
A. La souffrance psychique à la place de la victime en se laissant gagner par la
La souffrance psychique est une douleur morale, contagion émotionnelle des drames rencontrés. Le
ne se rapportant pas à un organe du corps : une sapeur-pompier doit faire attention à ne pas confondre
sensation de malaise intense pouvant survenir après la réalité de la victime avec sa propre réalité, avec sa
un événement déplaisant et inhabituel. Elle peut aussi propre vie ou celle de ses proches. Il doit trouver la
être le fait d’une maladie, d’un traumatisme, d’une « bonne distance » (ni trop proche, ni trop détaché)
prise de toxique, d’un stress important ou encore pour être capable d’évaluer sa propre action.
d’un trouble psychiatrique…Elle se manifeste

Conduite à tenir
Face à cette situation, le sapeur-pompier, souvent premier intervenant sur les lieux, doit adopter une conduite
à tenir visant à :
• Prendre le temps : Même s’il faut traiter en priorité l’urgence vitale, il faut cependant prendre du temps
pour assurer un soutien psychologique. La prise en charge d’une victime qui présente un comportement
anormal fait partie des compétences du sapeur-pompier.
• Agir en équipe : Dans une équipe, la diversité est une richesse qui permet d’assurer la complémentarité

Référentiel technique SAP 116


des actions. Les qualités nécessaires à l’écoute et au dialogue avec la victime sont réunies dans l’équipe
en additionnant les qualités de chacun. D’où l’intérêt d’une bonne relation entre chacun des membres
et une bonne connaissance des personnalités. Au cours des différentes interventions, il est souhaitable
que ce ne soit pas toujours le même équipier secouriste qui tienne le même rôle et si possible d’avoir des
équipes mixtes afin de faciliter la communication.
• Ecouter ce que dis la victime : Le plus important dans ces situations, est de permettre à la victime de
s’exprimer et d’assurer une écoute attentive de ses dires. Il faut éviter de poser plusieurs fois la même
question à la victime. Il est donc préférable qu’il y ait un seul interlocuteur dans l’équipe de secours. Si
l’interlocuteur change, veillez à la transmission des informations.
• Percevoir son point de vue :
Il ne s’agit pas de se mettre à la place de la victime, ni de chercher à éprouver ce qu’elle ressent, mais
seulement de tenter de percevoir son point de vue. Le soin y gagnera en efficacité et le pronostic sera
meilleur.
• Adopter une attitude adaptée : la communication non verbale correspond à 90% du message souhaité,
nous devons être vigilant sur nos attitudes et nos ressentis (exemple : un SP énervé est trahi par son
comportement).
• La mise en œuvre d’attitudes simples, qualifiée de soutien psychologique, vont permettre au sapeur-
pompier secouriste de prévenir et de soulager ces souffrances « je suis, je questionne » « j’informe, je
rassure » « je fais ».
• Se présenter et indiquer à la victime que vous êtes là pour l’aider « je suis, je questionne ».
• Expliquer ce qui se passe « j’informe, je rassure ».
• Adopter une attitude professionnelle inspirer le calme « je fais ».
• La posture physique : Etre debout, assis ou accroupi change la distance de dialogue. Soyez à sa hauteur.
(Éviter les soupirs, les mains dans les poches, la désinvolture, la posture ou attitude supérieure…)
• La voix : Parler distinctement sur un ton calme peut rassurer et apaiser ; un ton ferme peut aider à fixer
les limites d’une crise.
• Le respect : Il passe très souvent par le vouvoiement et l’usage de la politesse, y compris pour une
personne agressive ou désocialisée. Il est important de respecter autant que possible l’intimité de la
victime : l’isoler physiquement des regards, éloigner les témoins et l’entourage, ne laisser que le nombre
d’intervenants nécessaires pour effectuer les soins.
• Le contact physique : Toucher ou déshabiller une victime sont des actes techniquement nécessaires.
Mais, ils ne sont pas toujours neutres sur le plan émotionnel ou religieux. Ainsi, lorsque la victime doit être
manipulée, que ses vêtements doivent être découpés, il est absolument indispensable de lui annoncer
préalablement ce qu’on va faire. L’attitude d’écoute : L’écoute permet de reconnaître la victime dans sa
singularité en évitant de lui donner l’impression qu’elle est un simple objet.
• La fin de l’intervention : Le sapeur-pompier préparera la fin de l’intervention en expliquant que son rôle
prend fin et qu’il sera relayé pour la suite : milieu hospitalier, médecin, téléphonie sociale…
• Contacter la coordination médicale.

C. Le stress l’individu tels que :


• une élévation du niveau de vigilance et une
Le stress est une réaction normale d’adaptation
focalisation de l’attention sur le danger.
physiologique et psychologique, développée en
• une clarification de l’esprit, une augmentation des
réponse à un événement inhabituel (une agression,
capacités d’évaluation et de raisonnement.
une menace, une situation imprévue…). Cette
• un désir impérieux d’agir (qu’il s’agisse de conduite
notion comprend les réactions cognitives (pensées,
de fuite ou de défense).
vigilance, raisonnement) et émotionnelles (peur,
• un sentiment de confiance en soi, un contrôle sur
tristesse, colère) d’un individu soumis à une situation
ses émotions.
à laquelle il doit faire face. D’une façon générale,
Lorsque l’exposition à une situation stressante est
un certain niveau de stress facilite l’adaptation à
prolongée ou répétée à de trop brefs intervalles de
l’urgence. Il est une réaction utile d’alarme et
temps, la réaction de stress peut s’accompagner
de défense qui peut avoir des effets positifs sur
d’un cortège de signes gênants tels que sueurs,

Référentiel technique SAP 117


oppression thoracique, tachycardie, spasmes • le stress différé qui se manifeste quelques heures
digestifs, tremblements, lenteur ou maladresses… ou plus à distance de l’événement causal, par des
Les signes du stress et ses répercussions peuvent crises de larmes, un abattement, une dépression
être différents d’un individu à l’autre. Le stress est brève, une irritabilité passagère… Il s’agit ici pour la
très coûteux en énergie. Il est suivi d’une sensation victime d’une décharge visant à libérer les tensions
d’épuisement physique et psychique, d’un sentiment émotionnelles accumulées pendant l’événement ;
de soulagement et nécessite un temps de
récupération plus ou moins long avant la reprise • le stress dépassé qui se produit dans certaines
d’activité. circonstances extrêmes (choc émotionnel, danger
paralysant…). Les capacités d’adaptation à
Les grands signes de manifestation du stress : des situations critiques sont alors dépassées
• Au niveau émotionnel et inopérantes. Cette réaction est le signe que
- Inquiétude. la victime est en détresse psychologique aiguë
- Peur, sentiment d’insécurité. immédiate. Dans cette situation, la personne n’est
- Anxiété diffuse, voire angoisse (mal être pas consciente de son état et peut donner à voir
généralisé). différents comportements inhabituels qui sont :
- Manque de confiance en soi. - la sidération : la personne est dans un état de
- Sentiment d’impuissance. stupeur, saisie, paralysée dans ses capacités
- Surestime de Soi et de ses capacités. d’action et dans sa volonté (elle est dans une sorte
- Agacement, irritation, voire colère. d’état second). Son état de sidération est autant
- Sentiment de panique. physique (corps figé), que psychique (elle ne peut
- Sidération, blocage émotionnel. plus penser). Elle présente un regard vide et une
expression d’incompréhension totale.
• Au niveau comportemental - l’agitation désordonnée : la personne est dans un
- Agitation motrice avec mouvements non état d’excitation, de gesticulation non coordonnée,
coordonnés. avec une incapacité à prendre une décision. La
- Répétition mécanique de gestes inutiles. relation aux autres est aussi altérée (elle ne les
- Agressivité verbale et/ou gestuelle. reconnaît pas toujours et ne les écoute pas).
- Ralentissement psychomoteur (lenteur des gestes). - la fuite panique : la personne réagit par une
- Mouvement de recul, voire repli sur Soi. fuite éperdue. Ses capacités de jugement et de
- Inhibition (absence de réaction motrice). raisonnement sont inhibées. Elle peut se mettre en
danger ainsi que l’entourage.
• Au niveau physique et psychologique - les actions automatiques : la personne semble
- Augmentation du rythme cardiaque, palpitations. avoir un comportement normal mais présente des
- Rougeur ou pâleur, Transpiration. gestes mécaniques, répétitifs, parfois inutiles,
- Chair de poule, Nœud à l’estomac, boule sur lesquels elle focalise toute son énergie. Cela
d’angoisse, Tremblements, Tension musculaire. l’empêche de faire une évaluation plus globale de
- Respiration difficile. la situation.
- Envie impérieuse d’uriner, voire perte de contrôle Ces 4 types de comportements doivent être
des sphincters. identifiés, en vue d’adresser rapidement la personne
à une structure de soins médico-psychologiques.
On peut rencontrer chez les victimes, face à une Il est important pour tout sapeur-pompier de (re)
situation inhabituelle, trois formes distinctes de connaître les signes du stress (adaptatif, différé
réactions de stress : ou dépassé) et ses répercussions, autant chez
• le stress adaptatif ou adapté qui permet de réagir les victimes que chez les personnes impliquées.
avec rapidité et efficacité face au danger. Il permet
à la victime de gérer ses réactions émotionnelles D. Les comportements inhabituels
et physiologiques et de maintenir, dans l’urgence,
Attention, avant d’attribuer un comportement
sa capacité à prendre les bonnes décisions. Il
inhabituel à un trouble psychique, il est important
peut également s’accompagner de sentiments
de vérifier si l’origine n’est pas somatique (maladie
d’appréhension, de peur ou de colère.
/ traumatisme).

Référentiel technique SAP 118


Les causes Sa consommation peut entrainer le décès par
Les comportements inhabituels trouvent leur origine hyperthermie ou arythmie cardiaque. L’ecstasy
dans : provoque une dépendance psychique. Des
• les maladies : dépressions graves nécessitant un traitement
- hypoglycémie du diabétique pouvant aller médical peuvent survenir en cas d’usage intense.
jusqu’aux troubles de la conscience voire au Attention, la prise simultanée avec d’autres
coma. substances augmentent les risques (alcool,
- hypoxie. cannabis, ou médicaments…)
- hypo ou hyperthermie. La cocaïne (voir SAP-CT-14.4)
- déshydratation (nourrisson, personnes âgées…). Les amphétamines (voir SAP-CT-14.4)
- tumeur cérébrale, accident vasculaire cérébral. - Les dépresseurs :
L’Héroïne se présente sous forme d’une poudre
• les traumatismes et leurs conséquences :
ou de granulés à écraser. Longtemps injectée par
- traumatismes crâniens.
voie intraveineuse, l’héroïne peut aussi être prisée
- hémorragies graves.
(snifée) ou fumée. L’héroïne provoque rapidement
- douleurs intenses générées par le traumatisme...
apaisement, euphorie et sensation d’extase. C’est
• les prises de toxiques ou de médicaments un anxiolytique est un antidépresseur puissants.
(volontaires ou involontaires) : Quand l’usage se répète, la tolérance au produit
- l’alcool (intoxication aiguë ou sevrage) ; s’installe et le plaisir intense des premières
Les victimes qui consomment de l’alcool se consommations diminue. En quelques semaines,
sentent presque immédiatement désinhibés. le consommateur ressent le besoin d’augmenter
L’alcoolisation provoque également une altération la quantité et la fréquence des prises. La vie
des réflexes, de la vigilance, une somnolence, une quotidienne tourne autour de la consommation
mauvaise coordination motrice et une diminution du produit. La dépendance s’installe rapidement
du contrôle de soi. Autant d’effets sur la santé dans la majorité des cas. L’héroïnomane oscille
qui mènent à des conduites à risques tels que entre des états de soulagement euphoriques et
les accidents de la route, les violences agies ou des états de manque qui provoquent anxiété et
subies, mais aussi « le coma éthylique » qui peut agitation. Le risque de marginalisation sociale
être fatal. ( voir SAP-CT-14.5 ) est très important. Des troubles apparaissent
• Sur le long terme, l’alcool comporte également rapidement comme l’anorexie et l’insomnie. La
des risques sur la santé. En effet, ce produit a un surdose (overdose) provoque une dépression
effet néfaste sur le développement de certaines respiratoire souvent mortelle.
régions cérébrales. La codéine, molécule pharmaceutique, est
une substance chimiquement très proche de la
• Les stupéfiants :
morphine. Contenue dans les médicaments ou
- Les drogues hallucinogènes (voir SAP-CT-14.4)
les sirops contre la toux sèche, les adolescents
- Les stimulants : L’ecstasy se présente sous
y ont facilement accès. Considérée comme un
forme de comprimé, gélule de couleurs et de
morphinique mineur, elle présente des propriétés
formes variées (parfois sous forme de poudre).
analogues. Anesthésique et hypnotique, la
Elle est responsable des effets psycho actifs qui
codéine réduit les sensations physiques en
combinent certains effets des stimulants et ceux
induisant une détente musculaire importante. Tout
des hallucinogènes.
comme l’héroïne, la codéine dispose d’un fort
L’ecstasy procure une certaine euphorie, une
effet drogue. Le consommateur doit régulièrement
sensation de bien être et de plaisir, mais parfois
augmenter la quantité de sa consommation pour
survient une sensation d’angoisse, une incapacité
en maintenir les effets. Pouvant s’utiliser seule, la
totale à communiquer. Deux ou quatre heures
codéine est parfois associée à un antihistaminique
après la prise, apparait « la descente » qui
et du soda, cocktail énergétique très puissant
s’apparente à une forme de dépression plus ou
entraînant une détente physique associé à un
moins intense. Sa consommation provoque une
émoussement affectif majeur. Egalement, la
déshydratation de l’organisme et une élévation de
codéine est l’ingrédient principal du « crocodile »,
sa température. Des troubles neuropsychiatriques
une puissante drogue hypnotique en provenance
(angoisse, hallucinations) des troubles digestifs
de Russie qui entraîne une modification majeure
et des pertes de connaissances ont été décrits.

Référentiel technique SAP 119


de la personnalité ainsi qu’une forte dépendance catastrophes de portée collective ou de dimension
et ce, dès la première prise. plus restreinte à un petit groupe d’individus, voire
L’usage détourné de la codéine entraîne donc à une seule personne en situation de détresse
en sus d’une dépendance physique, un repli psychique.
affectif, un abattement émotionnel, un retrait des
interactions sociales. Seule la prise de codéine • des troubles psychologiques ou psychiatriques qui
leur permet de retrouver un certain bien être. Au peuvent être :
niveau physique, les consommateurs sont sujets - des états aigus : ce sont des états transitoires,
à des constipations majeures et des troubles de néanmoins certains peuvent être un mode de
l’endormissement. révélation d’une maladie psychiatrique (par
Le GHB se présente sous forme liquide ou en exemple, une dépression en réaction à un deuil ou
poudre, inodore et incolore, son goût est très à une séparation, un état d’agitation temporaire,
léger. Il est parfois utilisé par les body-builders une bouffée délirante aiguë, une attaque de
comme complément alimentaire car il est supposé panique, etc.)
stimuler l’hormone de croissance et brûler les - des états chroniques : ce sont des troubles plus
graisses mais il est plus connu sous l’appellation profonds de la personnalité comme les psychoses,
de « la drogue du violeur ». Souvent administré les démences ou d’autres pathologies. Ces
à l’insu des victimes, le GHB induit à faible dose personnes ont une altération sévère du rapport
un état de désinhibition et d’euphorie proche à la réalité commune, qu’ils transforment par leur
de l’ivresse tandis qu’à forte dose, il induit un délire ou leurs hallucinations.
état hypnotique, des amnésies voire un coma.
Accompagné d’alcool, d’antidépresseurs ou de En ce qui concerne la personne schizophrène : La
barbituriques, il amplifie les effets dépresseurs. schizophrénie est une psychose, c’est à dire une
Ainsi les effets recherchés par les adolescents maladie où l’individu a perdu tout contact avec la
sont une relaxation musculaire, une désinhibition, réalité et n’a donc pas conscience de souffrir d’un
une diminution de l’anxiété. Le GHB entraîne trouble mental.
aussi un ralentissement de la fréquence Le caractère essentiel est la rupture de l’unité
respiratoire et cardiaque, des nausées et des psychique du sujet. Ceci se traduit par une
vertiges. Les symptômes de manque sont très dissociation entre l’idée, le comportement, et la
prégnants et apparaissent 1 à 6 heures après teneur affective contenus normalement de façon
la dernière prise : insomnie, tremblements, harmonique dans un même moment (exemple :
irritabilité, hypersensibilités sensorielles, crampes raconter la mort d’un proche en riant).
musculaires et tachycardie. Ils disparaîtront 2 à 21 Deux grands types de symptômes dans cette
jours après la dernière en fonction de l’importance maladie :
de la dépendance. - Des symptômes liés au délire, dits « positifs » :
Par exemple des idées délirantes de persécution,
• La consommation de tabac/alcool/drogue est des hallucinations auditives, des angoisses de
souvent liée à un phénomène d’identification, un transformations corporelles, des crises d’agitation.
recherche d’inclusion au sein du groupe, mais -Des symptômes dits « négatifs » qui sont liés à une
aussi à un phénomène de mode. baisse des capacités physiques et psychiques :
Par exemple une tendance au repli sur soi et
• Les médicaments (arrêt brutal, surdosage, au retrait social pour se réfugier dans un monde
interactions médicamenteuses en particulier chez intérieur, des difficultés de concentration, d’attention
les personnes âgées). et un appauvrissement du discours.

• Les prises de toxiques sont souvent associées Le traitement de la maladie : Les neuroleptiques
entre elles (alcool et cocaïne, par exemple). peuvent atténuer les symptômes. Ils ont une action
sédative qui soulage l’angoisse et l’agitation, une
• Un état de choc suite à un stress inhabituel : action dite antiproductive qui traite les délires et les
Les différentes formes d’expression de stress hallucinations, et une action désinhibitrice qui lutte
intense peuvent se rencontrer lors des interventions contre l’apathie et la démotivation. Ils peuvent être
pour des événements critiques, que ce soient des accompagnés d’une psychothérapie et un suivi dans

Référentiel technique SAP 120


une structure de soins. note toujours une instabilité et une agitation physique.
La présence de tics et de mouvements involontaires
Les traitements : Clopixol, Haldol, Tercian, Tiapridal, du visage dus au traitement neuroleptique est à
Risperdal, Solian, Zyprexa… souligner. Ces signes seront exacerbés en cas de
rupture du traitement. Chez ces personnes le contact
Ces états se caractérisent, entre autres, par une physique est très complexe, il est préférable de les
impression de bizarrerie ou d’étrangeté que le prévenir et de les inviter à vous suivre car le toucher
sapeur-pompier peut ressentir lors du contact avec la est désorganisateur et vécu comme une agression.
victime. En effet, les personnes psychotiques peuvent Enfin, soyez vigilant à ceux qui marmonnent (parle
présenter un regard assez fixe voire exorbité ou à dans sa barbe) car ils communiquent avec leur
l’inverse, fuir massivement le regard. Cependant, on voix intérieure (délires/ phrases répétitives pour se
rassurer)

Référentiel technique SAP 121


12.2. Indentifier et gérer les comportements inhabituels

A. Définition Les comportements inhabituels les plus fréquents


sont :
Les comportements inhabituels sont les témoins
• l’angoisse.
d’une souffrance ou d’une détresse psychique ou
• l’agitation.
physique qui traduit une altération, voire une rupture,
• l’état de stupeur (sidération du stress dépassé).
du contact habituel entre la victime et la réalité
• l’agressivité ou la violence.
commune. Elle traduit surtout une modification
L’évaluation de l’état psychologique d’une victime,
psychologique de la victime elle-même.
qu’elle soit saine d’esprit ou non, est difficile à faire
L’entourage l’exprime souvent ainsi « On ne le
dans l’urgence. Néanmoins, l’étrangeté ou les
reconnaît plus », « Il n’est plus lui-même », etc.
bizarreries ressenties dans le contact, ainsi qu’une
Des comportements inhabituels peuvent survenir altération de la communication (langage inapproprié,
secondairement au cours de la prise en charge d’une agressivité, propos incohérents…) peuvent laisser
victime. Par exemple une personne âgée jusque-là supposer que la victime est en difficulté. Son
bien orientée, victime d’une fracture du col du fémur comportement apparaît alors comme insolite et
suite à une chute, peut décompenser psychiquement inadapté à la situation. La personne ne sait plus
et avoir un comportement inhabituel (agitation distinguer ce qui est dangereux pour elle ou pour
verbale…). Cet état peut apparaître au cours de la son entourage. Elle peut être dans un état d’incurie
prise en charge de la victime (transport par exemple). (incapable de prendre soin d’elle) et avoir besoin
Les causes peuvent en être multiples (douleur, d’aide tout en s’opposant et en refusant les soins ou
perte des repères habituels, décompensation d’une le transport en milieu hospitalier.
maladie mentale préexistante, angoisse liée à la En effet, les troubles mentaux rendent parfois
crainte de ne plus pouvoir rentrer chez elle…). impossible le consentement. Le sapeur-pompier
doit se rappeler qu’une hospitalisation sans
Un comportement inhabituel peut s’exprimer par une consentement (voir SAP-CT-01) a pour finalité de
perturbation de la communication et des troubles de protéger la victime et son entourage. Elle aura,
la relation aux autres sous la forme : après coup, un effet positif (reprise d’un traitement
• d’une altération du langage (par exemple un parfois arrêté, mise en place d’un suivi spécialisé…).
discours incohérent, un mutisme ou à l’inverse un Dans tous les cas, les secours doivent en informer
flot de paroles incontrôlable…) immédiatement la coordination médicale pour mettre
• de gestes, des mouvements inappropriés (par en œuvre les mesures adéquates.
exemple un comportement inhibé, ou à l’inverse
une agitation psychomotrice…) B. L’angoisse
La souffrance psychique peut devenir aiguë et se
Ces difficultés sont souvent difficilement tolérées
manifester par de l’angoisse se traduisant par un fort
par la victime elle-même ou par son entourage,
sentiment d’insécurité, de danger immédiat, de peur
car la personne à secourir peut avoir une conduite
de devenir « fou » ou de mourir prochainement, avec
inadaptée et enfreindre les règles d’usage et les
ou sans raison apparente. La tension interne est
conduites habituellement admises par le groupe
telle que la personne présente les signes suivants :
social auquel elle appartient.
• agitation ou, à l’inverse, inhibition voire incapacité
Le sapeur-pompier doit bien évidemment se garder
à réagir.
d’avoir une telle attitude de rejet ou d’émettre un
• tachycardie, dyspnée, sueurs.
jugement négatif. Il doit, au contraire, veiller au
respect et à la dignité de la personne en difficulté et
Une victime angoissée présente deux risques
assurer sa sécurité ainsi que celle de son entourage.
majeurs :
Le plus souvent, les causes d’un comportement
• un geste auto-agressif (blessures, comportement à
inhabituel ne seront retrouvées qu’après
risques, tentative de suicide…)
l’intervention.
• la décompensation d’une maladie sous-jacente
(infarctus du myocarde, embolie pulmonaire,
asthme, pathologie psychiatrique connue).

Référentiel technique SAP 122


Conduite à tenir
- Favoriser l’expression verbale par une écoute sincère et attentive, utiliser la reformulation qui permettra
de créer un climat de confiance.
- Rassurer et ne pas alarmer la personne pour ne pas augmenter son angoisse.
- Apaiser la victime par des gestes de secours (tels que prendre le pouls, toucher le bras…) qui permettent
de contenir et d’atténuer la tension interne générée par l’angoisse.
- Ne pas s’engager par des promesses faussement rassurantes au-delà de ce qu’il peut et doit maîtriser
sur le moment.
- Veiller à ne pas avoir de jugements sur la victime et la situation rencontrée.

C. L’agitation d’intolérance de l’entourage. La personne peut


présenter des actions désordonnées, irréfléchies
L’agitation se traduit par une hyperactivité (physique
et incontrôlables. Dans ce cas, elle risque d’être
ou psychique) de la victime, d’intensité et de
dangereuse, pour elle-même et pour les autres.
durée variable. La personne peut tenir des propos
Le sapeur-pompier doit se rappeler que les
incohérents, parler beaucoup et bouger dans tous
causes d’agitation peuvent avoir une double
les sens. Elle ne parvient pas à fixer son attention
origine :
ou à se contrôler. Dans les cas extrêmes, elle peut
• physique (déshydratation d’une personne âgée,
aller jusqu’à ne plus avoir conscience de ses actes
intoxication…)
ou de ses paroles.
• psychologique : délire, peur, panique.
Cette agitation suscite souvent une réaction

Conduite à tenir
• Prévenir tout danger pour la victime ou son entourage. Rappel : la protection est nécessaire avant d’intervenir.
• Adopter une conduite vigilante, non oppressante, (ton ferme et non directif avec des mouvements sans
amplitude) afin de ne pas se mettre en danger et d’éviter un passage à l’acte soudain de la victime contre
elle-même, contre un de ses proches ou contre les intervenants (surveiller les fenêtres, éloigner tout objet
potentiellement dangereux).
• Contrôler l’agitation de la victime en lui montrant que l’on a pris en compte ses émotions et le lui dire « Vous
êtes agité et en colère car vous ne vous sentez pas bien et vous avez l’impression de ne pas comprendre
ce qu’il vous arrive. Je vais vous expliquer ce que nous allons faire… ».
• Faire appel aux forces de l’ordre si une contention physique est nécessaire. Dans l’attente, cette contention
doit être :
- provisoire.
- coordonnée, à plusieurs, ferme mais rassurante et non brutale.
Celui qui dirige la manœuvre doit être déterminé et calme. Il doit aussi empêcher les comportements brutaux,
les attitudes de défis physiques, les « railleries ». La reformulation (prononcer les mots que la victime a
employés) est une technique qui facilite la communication. Elle permet de renforcer les liens avec une
personne en lui témoignant de l’empathie et en lui donnant le sentiment d’avoir été comprise. Dans le cas
d’hallucinations ou de délires d’origine psychiatrique, il est important de ne pas contredire la victime, de
ne pas lui donner le sentiment qu’on porte un jugement négatif sur ses propos et de garder une attitude
empathique et apaisante, quel que soit son discours.

Référentiel technique SAP 123


D. L’état de stupeur celle d’une victime agitée, la souffrance psychique
et la gravité de cet état n’en sont pas moindres.
L’état de stupeur est une des formes aiguës que
La victime doit (re) trouver sa lucidité à travers la
peut prendre l’angoisse lorsque les capacités
présence du sauveteur. Il doit la guider pour qu’elle
d’adaptation dela victime sont dépassées par une
prenne conscience que l’événement qu’elle vient de
situation inhabituelle et brutale. La victime n’est pas
subir est terminé. Il y a urgence à la faire « émerger
consciente de son état.
» de son état de stupeur pour prévenir l’apparition
La stupeur est l’opposé de l’agitation. Ce que la
d’un traumatisme ultérieur. Lorsqu’elle reprend
victime nous donne à voir et à « entendre », c’est
contact avec son environnement, et qu’elle arrive
son silence. Son incapacité à réagir, son regard fixe
à discerner l’ampleur des dommages, la victime
et son mutisme sont l’expression de sa souffrance
peut se laisser dépasser par ses émotions. Il faut
psychique intense. La sidération est autant physique
lui laisser le temps de les exprimer tout en assurant
que psychique : la personne n’arrive ni à bouger, ni
une présence capable d’en contenir les éventuels
à penser, ni à parler.
débordements.
Si la prise en charge d’une victime en état de stupeur
paraît moins difficile pour le sapeur-pompier que

Conduite à tenir
• Être directif, protecteur et apaisant en même temps. La victime doit se rendre compte qu’elle est accueillie
avec humanité, entourée et protégée par les secours qui l’aident à se ressaisir et qu’elle est désormais en
sécurité : « Je suis là pour vous aider, regardez-moi, comment vous appelez-vous? ».
• Être proche de la victime (gestes de soutien jusqu’à le toucher physiquement, main sur l’épaule ou l’avant-
bras) et lui montrer de la compassion (les gestes, la voix et les regards doivent être intenses et soutenus
dans la durée).
• Maintenir le contact avec la victime, lorsqu’il a pu être établi, jusqu’à la prise en charge par un relais
(hôpital, tiers…) Une fois qu’elle a pu se ressaisir et reprendre partiellement ses esprits, la victime accepte
en général la présence et le soutien que les sapeurs-pompiers lui apportent.
• Ne jamais laisser seule une victime en état de stupeur.

Référentiel technique SAP 124


E. La victime agressive
La violence peut être favorisée ou provoquée
par une peur intense, un conflit ou la prise de
substances toxiques : Interroger l’entourage
quand cela est possible.
Cette violence peut se manifester, au début, par
une certaine agitation et/ou instabilité. Il peut s’en
suivre une agression physique des personnes qui
l’entourent, y compris le personnel de secours.
ATTENTION : Ne pas se sentir personnellement
impliqué par l’agressivité qui appelle souvent de
notre part la même réaction de rejet (comportement
en miroir) : ne pas prendre au pied de la lettre les
propos incohérents, les menaces et les injures.

Conduite à tenir
• Pour se mettre en sécurité, évaluer :
- La dangerosité de la personne et du lieu.
- Les marges de manœuvre.
- Les attentes.
- Les effets de l’entourage.
Ne pas laisser la personne seule, ne pas rester seul avec elle. Ne pas lui tourner le dos, neutraliser
les sources de dangers potentiels.

• Prendre contact avec la victime et l’entourage :


- Pour gérer une personne agressive, il faut entrer en contact avec elle, à la fois de façon verbale,
visuelle et éventuellement physique.
- Lui expliquer pourquoi les sapeurs-pompiers sont là. Il est important qu’il n’y ait qu’un seul
interlocuteur : on choisit celui qui a un meilleur contact.
- Se renseigner auprès de l’entourage des circonstances de survenue du comportement violent, sur
l’absorption éventuelle de toxiques et /ou d’alcool et sur la fréquence de tels comportements.

• L’isoler du public :
- Créer un espace, un cadre de paroles pour éviter la propagation au reste du groupe, l’agressivité
s’exprimant d’autant plus fort que des tiers sont présents.
- Se mettre dans une position spatiale de symétrie (le faire asseoir et s’asseoir avec lui) = situation
d’égalité.

• Laisser la personne s’exprimer :


- Toute personne a droit à la parole.
- Une objection exprimée perd une partie de sa charge affective.
- Une revendication peut en cacher une autre plus importante.

• Ne jamais répondre à l’agressivité par l’agressivité


Pour éviter une spirale de renforcements mutuels :
- Savoir se taire, écouter la personne jusqu’au bout, ne pas lui couper la parole.
- Adopter un ton calme, posé, ne pas crier, au contraire baisser le ton de sa voix. Savoir être ferme en
restant correct.
- Maintenir les marques distinctives de respect : « Monsieur, Madame, ... », vouvoiement.
- Ne pas relever les points de détails ayant moindre importance.
- Eviter tout contact direct et propos menaçant.

Référentiel technique SAP 125


• Reconnaitre notre propre agressivité en écho, en réponse à celle de l’autre
Pour pouvoir la contrôler :
- Percevoir les manifestations corporelles, émotionnelles, et cognitives que déclenche l’agressivité
de l’autre en soi.
- Trouver des recours personnels pour s’en protéger sans rompre la communication.
- Se rappeler souvent que l’agressivité ne s’adresse pas à nous comme individu mais comme le
représentant d’un service, de la société.

• Manifester une attitude d’écoute neutre et bienveillante c’est à dire sans jugement :
- L’écouter se plaindre, quelque soit son point de vue sur son discours avec respect et esprit d’analyse.
- L’agressivité est souvent un message qui cache souvent une souffrance et plus encore la certitude
d’avoir soi-même été victime d’une agression ou d’une injustice.

• Montrer qu’on a perçu l’agressivité


Ignorer l’agressivité a pour effet de la renforcer :
- Dire « vous avez raison d’exprimer ce que vous ressentez »..., « Je comprends votre point de vue... ».
- Évitez les « Oui... mais »... « Ce n’est pas ma faute »..., « C’est le règlement »...

• Utiliser des reformulations :


- Sous forme de questions pour rétablir un échange avec la personne.
- En atténuant les termes ou en les exagérant.
- En se centrant sur les émotions ou sur les faits objectifs.
- En proposant une compensation, un échange ou un avantage.

• Faire clarifier les points de désaccord


- Permettre l’expression de tous les griefs et ainsi de vider son sac.
- Rechercher les causes de l’agressivité, les motifs, les attentes de la personne.
- Ne pas faire une réponse trop longue, pour ne pas relancer le débat ou renforcer l’objection.
- Ne pas hésiter à passer le relais si la situation s’aggrave.

ATTENTION : Ne pas faire perdre la face à la victime agressive.

Référentiel technique SAP 126


12.3. Indentifier et gérer certaines situations particulières

A. 
Les réactions immédiates face Cette phase sert à se protéger de la situation. Cette
à un événement potentiellement réaction fréquente n’est pas anormale.
traumatisant
L’incompréhension : « Je ne comprends pas! »
Un traumatisme psychique est, en quelque sorte, La victime est dépassée par un événement qui n’a
une confrontation avec l’imminence de sa propre pas, dans un premier temps, de sens pour elle.
mort. C’est un peu comme si la nature et la soudaineté
Pour celui qui le subit, cet événement présente de l’événement ne pouvaient pas être prises
de façon quasi systématique, les caractéristiques immédiatement en compte par les capacités
suivantes : psychiques habituelles d’assimilation et d’adaptation
• il est soudain et inattendu. de la personne.
• il génère des sentiments d’impuissance car il est
subi sans possibilité de réaction. La colère : « Pourquoi moi? », « C’est la faute de… »
• il génère une frayeur, un sentiment de solitude et Cette étape doit permettre au sapeur-pompier de
d’abandon extrême. comprendre pourquoi dans certaines circonstances,
• il confronte les personnes avec le réel de la mort la victime ou la famille de la victime éprouvent de
de façon directe (soi-même) ou indirecte (son l’agressivité envers les secours. Cette agressivité
semblable). est une réaction normale à la situation qui, elle,
Les victimes en détresse vitale (polytraumatisées est anormale. C’est une forme de projection sur
par exemple) ne sont pas protégées d’un éventuel l’extérieur de sa propre culpabilité, insupportable,
traumatisme psychique par leurs blessures en vue de se protéger d’une forme d’accablement
physiques. L’abord psychologique doit toujours être massif.
pris en compte pendant les gestes techniques (par « Il faut bien comprendre que cette projection de type
l’écureuil » en présence d’une victime incarcérée…). inconsciente ne s’adresse pas vraiment aux sapeurs
La qualité de la relation instaurée entre le sapeur- pompiers, mais qu’ils sont pris temporairement pour
pompier, souvent le premier à croiser son regard, cibles, dans leurs attitudes ou dans leurs actions
et la victime prend une place importante dans le liées à la mise en oeuvre des secours: « Vous arrivez
souvenir qu’elle conservera de son accident. Un trop tard ».
événement traumatisant est susceptible d’engendrer
une souffrance et une détresse psychique immédiate La culpabilité (éventuelle) : « Je n’aurais pas dû…
mais aussi, à plus long terme, une véritable maladie », « Tout est de ma faute », « Si j’avais su, si j’avais
connue sous le nom de « syndrome psycho- prévu… »
traumatique ». Cette maladie peut apparaître La culpabilité peut être à l’origine de la colère, mais
précocement ou de manière différée. Un individu, de façon sous-jacente ou inconsciente. La pensée
confronté à un événement marquant va passer par d’avoir pu commettre une faute s’exprime, le plus
différentes phases de réactions, le plus souvent souvent, une fois la colère un tant soit peu apaisée
« normales » suite à un événement inhabituel. La et une fois que la capacité à raisonner réapparaît.
gestion de la souffrance psychique permet de de L’individu peut alors commencer son travail
limiter le risque d’aggravation vitale. d’assimilation de l’événement.
Les trois dernières phases ci-dessous vont se
La perte de connaissance : « Oh, je me sens mal! » dérouler le plus souvent à distance de l’intervention
L’évanouissement peut être la première réaction à des secours.
un événement insurmontable. C’est une manière de L’évolution dépendra des ressources propres à la
se soustraire à une réalité invivable. victime et du soutien de son entourage proche.
La tristesse : « D’accord, mais j’aurais pu avant… »
Le refus : « Pas à moi! », « Je n’y crois pas ! », « Ce C’est une confirmation du retour progressif à la
n’est pas vrai ! » réalité modifiée par l’événement. L’événement
La personne refuse et rejette ce qui vient d’arriver. n’est plus un bloc écrasant d’émotion empêchant

Référentiel technique SAP 127


de penser et d’agir. Il peut commencer à être perçu La transformation
et pensé comme ayant un début, un milieu et une La personne concernée retrouve une certaine
fin. C’est souvent à partir de là que la victime peut stabilité, cela ne sous-entend pas que l’événement
l’appréhender plus objectivement et en parler plus est oublié, mais au contraire qu’il s’inscrit dans l’«
facilement. Cette phase de tristesse se caractérise expérience de la vie ».
par une forme a minima de mélancolie, par des Elle cherchera parfois à modifier son mode
silences intermittents. Cette phase montre que la d’existence pour s’adapter à sa nouvelle situation :
personne commence à accepter la nouvelle situation. la vie peut continuer, différemment, malgré le deuil
ou l’accident grave, car le monde n’a pas perdu son
L’acceptation : « D’accord, alors… » sens.
Cela ne signifie pas que la victime est satisfaite de la Si un soutien psychologique adapté et temporaire
situation, mais cela veut tout simplement dire qu’elle peut être nécessaire pour faciliter ces étapes, il
a accepté de continuer à vivre même si la souffrance importe que les sapeurs-pompiers soient capables
est toujours présente. Cette étape nécessite souvent de repérer ces différentes phases chez une victime
beaucoup de temps. afin d’adopter une conduite à tenir adéquate et de
provoquer la prise en charge.

Conduite à tenir
• Garder ses propres capacités réactionnelles pour mettre en sécurité les victimes.
• Garder présent à l’esprit que la victime n’a pas une conscience pleine de ce qui lui arrive ou de ce qui vient
de lui arriver et qu’elle peut même en nier l’impact. Identifier et prendre en compte les comportements
inhabituels, souvent inadaptés à la situation d’urgence (ex: stress dépassé…).
• Reconnaître la traduction de la souffrance psychique liée à l’impact de l’événement.
• Respecter les différentes phases « réactionnelles » dans leurs expressions parfois dérangeantes ou
inquiétantes; savoir que ces réactions sont « normales » sur l’instant (c’est la situation qui n’est pas
normale) et qu’elles sont reliées au contexte déstabilisant.
• Contrôler la phase de colère de la victime et ne pas se justifier. Son énergie doit, en effet, être essentiellement
orientée vers la réussite de sa mission de secours. De plus, il arrive que les victimes ou les impliqués
oublient qu’ils ont traversé cette phase.
• Éviter sur le moment de déculpabiliser une victime qui se croit responsable d’un drame : c’est une tentative
pour s’approprier la situation en s’y impliquant directement, elle considérera la question sous un autre
angle plus tard. En cas de catastrophe avec de nombreuses victimes, les Cellules d’Urgence Médico-
Psychologique (CUMP) du Samu prennent en charge dans des locaux distincts des PMA, les personnes
présentant ces types de réaction. Néanmoins, les sapeurs-pompiers sont en première ligne dans leur prise
en charge avant leur orientation vers ces structures de prévention ou de soins.

B. 
Suicide et risque suicidaire en Pour l’appel au secours et la T.A., le risque vital
intervention est élevé. Ces deux cas doivent être traités avec
la même gravité.
L’appel au secours : la victime veut attirer l’attention
et ne cherche pas directement à mourir.
La méthode de passage à l’acte peut être soit
La Tentative d’Autolyse (T.A. anciennement T.S.) :
brutale (arme à feu, pendaison, précipitation…),
la victime cherche à mourir pour arrêter de souffrir.
soit lente (intoxication médicamenteuse, chimique
ou gazeuse, arrêt de nutrition…).

Conduite à tenir
• Evaluer
- Identifier le mode opératoire du suicide (méthode brutale ou lente).
- Identifier les risques que courent les intervenants.
- Identifier l’intervenant qui va communiquer.
- Durant toute l’intervention et ce jusqu’au relais hospitalier, identifier toutes les possibilités de remise en
danger de la victime.

Référentiel technique SAP 128


- Ne jamais quitter du regard la victime

• Mise en sécurité
- Isoler la victime de sa solution de suicide (le plus rapidement possible sans faire courir de risque à
la victime ou aux intervenants).
- En cas d’agitation ou agressivité extrême, une demande de médication doit être réalisée et la
contention physique doit être réalisée.

• Communication
- Adopter une attitude d’écoute et de compréhension.
- Se mettre au niveau de la victime tant du point de vu physique que de la communication. Se positionner
à hauteur d’yeux de la victime, adopter ses positions et son niveau de langage.
- Se présenter et ne pas faire « comme si » la victime n’existait pas.
- Expliquer pourquoi les secours sont venus.
- Aider la personne à se projeter dans le temps : expliquer lui ce qui se passe et va se passer.
- Faire parler la victime et lui demander de raconter ce qui se passe.
- Ecouter activement ses plaintes, ses intentions, ses interrogations et ses menaces.
- Recherchez les possibilités de soutien que la personne pourrait activer et proposer lui de les
faire déclencher. Noter les contacts et les personnes à prévenir puis les transmettre aux services
compétents (police, hôpital, etc.)
- L’interroger au moyen de questions simples et reformuler oralement ce que vous avez compris de ses
souffrances pour vérifier que vous avez les bonnes informations et lui montrer que vous la comprenez
et la respectez.
- Ne jamais faire d’inférence (supposer par exemple : mais vous avez bien des enfants ???).
- Eviter de nier ou de minimiser les problèmes. Eviter de donner de faux espoir ou de promettre. Eviter les
jugements de valeurs. Eviter les ordres catégoriques avec ses personnes fragiles.

C. 
Prise en charge des victimes personne âgée. Ce type d’agression est source
d’agression sexuelle d’une souffrance psychique extrême, où la victime
a perdu tout sentiment de sécurité.
Situation particulièrement délicate. La victime peut
être une femme, un homme, un enfant ou une

Conduite à tenir
• Premier contact
- Il est plus difficile pour la victime de communiquer avec une personne du même sexe que l’agresseur.
Un seul interlocuteur.
- Eviter de se rassembler autour de la victime.
- Préférer une position semi assise (plus rassurante).
- Couvrir la victime.
- Ne jamais la laisser seule.
- Parler à la victime avant de la toucher et lui expliquer son rôle.
- Utiliser le regard pour lui montrer votre bienveillance.

• Bilan
- Lors de ce bilan s’intéresser aux plaies et douleurs, mais éviter de questionner trop la victime sur les faits.
- Penser à reformuler ce que vous avez compris.
- N’effectuer que les gestes indispensables, moins sa peau est touchée moins elle souffrira psychiquement.

Attention : l’agression sexuelle est un délit et le viol un crime


- Garder les vêtements
- Éviter de déplacer les objets autours.
- La victime ne doit pas se doucher, c’est dans l’intérêt de ses droits.

Référentiel technique SAP 129


D. S
 ouffrance et traumatisme psychologique La blessure mentale, le stress et l’anxiété augmente
le risque vital.
Les victimes ou les impliqués peuvent être blessé
mentalement quel que soit le motif de l’intervention, Les manifestations de cette blessure sont
dès lors que la notion de risque de mort ou d’atteinte observables au travers de la physiologie, des
de l’intégrité physique est présente. comportements, des émotions et des cognitions des
victimes.

Conduite à tenir
• Evaluer
- Prendre en compte systématiquement, à la suite d’un bilan complet, la composante psychologique de
l’événement (accident, malaise, agression subie…)
- Rester vigilant lors du bilan pour dépister des problèmes physiques qui pourraient être masqués par la
détresse morale de la victime.
- Identifier ce qui insécurise la victime.
- Surveiller constamment la victime afin de dépister toute aggravation de son état physique que la charge
de la blessure mentale pourrait masquer.

• Mise en sécurité
- Extraire la victime du contexte qui l’insécurise.
- Expliquer à la victime que c’est fini, qu’elle est maintenant en sécurité.
- Expliquer clairement et le plus simplement possible les actions de soins ou de sauvetage entreprises.
- Aider la personne à se projeter dans le temps : expliquer lui ce qui se passe et va se passer.

• Communiquer
- Adopter une attitude bienveillante est rassurante.
- Se mettre au niveau de la victime tant du point de vu physique que de la communication. Se positionner
à hauteur d’yeux de la victime, adoptez ses positions et son niveau de langage. Ne pas hésiter à lui
toucher la main ou le bras si nécessaire pour la rassurer et parlez calmement (ne pas insister si la victime
refuse le contact).
- Faire parler la victime et lui demander de raconter une première fois ce qui s’est passé.
- Ecouter activement ses plaintes, ses intentions, ses interrogations et ses menaces.
- Reformuler oralement ce que vous avez compris de ses souffrances pour vérifier que vous avez les
bonnes informations et lui montrer que vous la comprenez et la respectez.
- Rechercher les possibilités de soutien que la personne pourrait activer et proposez lui de les faire
déclencher. Noter les contacts et les personnes à prévenir puis les transmettre aux services compétents
(police, hôpital, etc.).
- Eviter de nier ou de minimiser les problèmes. Eviter de donner de faux espoirs ou de promettre. Eviter
les jugements de valeurs. Eviter les ordres catégoriques avec ses personnes fragiles.
- Suggérer une démarche de soin psychique pour une prise en charge adaptée en lui proposant le soutien
d’un spécialiste (psychologue, médecin psychiatre).

E. C
 onfrontation à la mort en intervention La présence de l’équipe de secours, dans les
instants qui suivent l’annonce de la mort, est
La mort, ça se nomme : C’est le rôle du médecin
rassurante pour l’entourage. L’équipe peut être
d’annoncer le décès aux proches. Cette annonce
amenée à transporter un des membres de la
doit se faire avec tact mais aussi simplement et
famille en état de choc. Cette personne devient
avec clarté.
une victime pouvant présenter de l’agitation, de
l’agressivité, un évanouissement…
Le déplacement du défunt ne peut se faire que
avec l’accord de la police, s’il s’agit d’une mort
Lors de mort violente ou accidentelle, les
accidentelle, violente ou brutale.
sapeurs pompiers peuvent être l’objet de la
colère, de l’agressivité des témoins. (voir 12.2

Référentiel technique SAP 130


partie E). Ces réactions peuvent entraîner des naturelles et ne relèvent pas forcement d’un
signes de stress aigu et parfois dépassés chez les professionnel de la santé mentale. Une présence
sapeurs-pompiers. humaine est nécessaire.
Cependant les manifestations présentées par les
membres de la famille à l’annonce du décès sont

Conduite à tenir
•E n cas « d’ouverture de porte » pour « personne ne répondant pas aux appels », éloigner les témoins et
la famille avant d’ouvrir la porte, afin de gérer au mieux la situation. L’équipe emmène la famille à l’écart
et lui explique qu’il serait préférable d’attendre le médecin et conseille d’appeler quelqu’un pour
les soutenir.
• Lors de la découverte d’un défunt : Prendre soin des lieux pour les constatations de police.
•L e corps mort doit être voilé. Sur la voie publique, il convient de couvrir le corps ou de le protéger
des regards (en utilisant un drap, une couverture…).
•L e déplacement du défunt ne peut se faire dans le respect des désirs de la famille, leurs convictions
religieuses ou morales.
•G érer la famille : la présence rassure et la parole n’est pas obligatoire. Si le silence est trop lourd
expliquer que la police, un médecin vont venir et que les pompes funèbres vont transporter le corps en
chambre funéraire, sauf en cas d’obstacle médico-légal (suicide mort violente, accident,…) le transport se
fera en médecine légale à l’hôpital de Bellevue.
• En cas de mort violente, indiquer qu’un psychologue peut recevoir la famille au CHU.
•C haque décès peut raviver des angoisses pour l’équipier, l’échange verbal en équipe après une
intervention permet de se repositionner dans le monde des vivants.
•S i l’émotion est trop envahissante pour l’équipe ou un de ses membres, il ne faut pas hésiter à faire
appelle à l’unité de secours psychologique.

Attitude appropriée Attitude inappropriée


Phase de deuil

Le refus
Dire la réalité
« Je n ‘y crois pas » Etre pressé
La répéter
« Ce n’est pas vrai »
La colère
Accepter la colère Vouloir la calmer
« Pourquoi moi ? »
« C’est la faute de… »
La culpabilité
« Je n’aurai pas dû » Ne jamais chercher à
Déculpabiliser
«Tout est de ma faute » déculpabiliser la victime
« Si j’avais su… »

La tristesse Sympathie Nier la douleur


« D’accord, mais j’aurai pu… » Empathie « Ca va passer »

Peur de la perte Aider à trouver de nouveaux Confirmer l’isolement


repères

Acceptation
Confirmer le deuil Fuir le sujet
« D’accord, alors… »

Transformation Positiver Proposer de nouveaux repères

Référentiel technique SAP 131


F. Gestion de foule sinistre…) en raison de la surprise ou de la
curiosité. Il n’y a pas de leader.
Il existe trois types de rassemblement de personnes
- La foule est un rassemblement massif de
: le groupe, l’attroupement et la foule.
personnes.
- Le groupe est composé d’individu qui se
connaissent et qui ont des liens. Dans le groupe il
Un rassemblement de personne est bien plus que la
y a souvent un leader qui peut influencer les autres
somme des individus qui la compose. Cette masse
membres du groupe.
est imprévisible, envahissante et peut être agressive.
- L’attroupement est un rassemblement d’individus
Il faut donc gérer ce risque en intervention.
autour d’un événement (accident, malaise,

Conduite à tenir
• Evaluer :
- Mesurer si l’équipe est confrontée à un groupe, un attroupement ou une foule.
- Evaluer l’attitude des individus à l’égard des SP.
- Mesurer le risque de sur-accident avant la sortie du véhicule.
- Evaluer l’attitude des individus à l’égard du sinistre ou des victimes.
- Evaluer le besoins de force de l’ordre sur place.
- Prévoir un ordre de repli clairement énoncé à l’équipage avant l’engagement.
- Garantir une voie de repli vers le véhicule la plus directe et la plus courte possible et l’énoncer pour tout
l’équipage.

Spécifiquement
• Face à un groupe :
- Evaluer la présence d’un leader.
- Utiliser le leader pour qu’il gère le groupe à notre place : le responsabiliser, lui expliquer que l’on compte
sur lui, le valoriser si besoin.
- Donner des taches à réaliser (attendre les renforts pour les guider, aller chercher des documents,
évacuer…)
• Face à un attroupement, marquer le territoire rapidement :
- Donner des consignes de dispersion à l’attroupement.
- Donner des consignes relatives à un périmètre de travail ou de sécurité.
- Donner des consignes afin de permettre aux secours de travailler dans les meilleures conditions possibles
(dans l’intérêt des biens ou des victimes).
• Face à une foule :
- Créer un périmètre de sécurité.
- Extraire rapidement une victime pour un périmètre sécurisé (véhicule ou bâtiment).

• Dans tous les cas :


- Agir le plus rapidement possible sur place.
- Respecter les consignes relatives à la gestion de l’agressivité (autre fiche formation).
- Ne pas réagir aux provocations.
- Ne montrer aucune agressivité à l’égard des groupes.
- Ne montrer aucun signe de crainte consécutive à la pression des individus.
- Garder des moyens de transmission accessibles et activables rapidement.
- Demander des renforts SP ou force de l’ordre.

Référentiel technique SAP 132


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Avril 2019

SAP-CT-13 Les atteintes liées aux circonstances

13.1. Les accidents dus au froid


Lorsqu’il est exposé de façon prolongée au froid, Il n’y a plus de frissons, mais une rigidité musculaire
l’organisme utilise plusieurs mécanismes pour modérée.
préserver une température centrale à 37 °C. Outre - Hypothermie sévère : (28 à 24 °C) : La victime a
ceux qui produisent de la chaleur (frissons), il y a perdu connaissance, le pouls est difficile à percevoir
ceux qui limitent la déperdition de chaleur comme et la fréquence cardiaque ainsi que la ventilation sont
la diminution du calibre des vaisseaux sanguins lentes. Il existe une rigidité musculaire importante et
(vasoconstriction) qui se produit dans certaines la victime est très sensible à toutes mobilisations qui
zones de l’organisme (extrémités…). peuvent déclencher des troubles du rythme voire un
arrêt cardiaque.
- Hypothermie grave : (< 24 °C) : La victime est en
arrêt cardiaque apparent.

Les sans-abri, les personnes âgées, les enfants,


les malades ou personnes fragiles sont plus
particulièrement exposés aux accidents dus au
froid. L’exposition au vent, le séjour dans l’eau, des
vêtements humides, la prise d’alcool, de drogues
ou de médicaments (intoxications) et l’inconscience
génèrent ou aggravent l’hypothermie.
L’hypothermie entraîne un ralentissement des
fonctions vitales, pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiaque
souvent par fibrillation ventriculaire (FV) qui peut
survenir à tout moment si la température avoisine les
28 °C surtout lors de la moindre mobilisation de la
victime.
A. L’hypothermie
Signes spécifiques
Généralités
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
On considère qu’une victime est en hypothermie
de l’entourage :
lorsque la température du corps, normalement aux
• les circonstances de survenue.
alentours de 37 °C, devient inférieure à 35 °C.
• la durée de l’exposition au froid ou du coma.
Sa gravité augmente avec la baisse de la température,
Rechercher ou apprécier :
le seuil de gravité se situant en dessous de 32 °C.
• la température corporelle
L’hypotermie se situe en dessous de 35°C.
• des frissons
Elle comprend 4 stades :
• une peau pâle, livide, froide ou sèche
- Hypothermie légère (35° à 32 °C) : la victime est
• des troubles de la conscience : confusion,
consciente, sa ventilation et la fréquence cardiaque
inconscience...
sont rapides. Elle présente des frissons permanents
• une ventilation ralentie (bradypnée)
et sa peau est froide.
• un rythme cardiaque trop bas (bradycardie) avec un
- Hypothermie modérée : (32 à 28 °C) : La victime
pouls qui devient très difficile à percevoir et qui peut
délire, présente des hallucinations et des troubles
être pris pour un arrêt cardiaque.
de la conscience d’aggravation progressive. Sa
• un arrêt cardiaque.
ventilation et la fréquence cardiaque se ralentissent.

Référentiel technique SAP 133


Conduite à tenir

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
- Effectuer toute mobilisation avec prudence, en raison du risque de fibrillation ventriculaire.
- Isoler du froid et mettre dans un endroit chaud si possible (habitation, véhicule, ambulance...)
- Ôter les vêtements avec précaution, surtout s’ils sont mouillés ou humides.

B. Les gelures L’aspect des tissues atteints, permet de déterminer


plusieurs stades de gravité croissants stades encore
Généralités
appelées degrés de la gelure :
Les gelures sont des lésions plus ou moins profondes
Gelures du 1er degré : la zone atteinte est insensible,
de la peau et des tissus sous-jacents, dues au froid et
rouge, peu œdémateuse mais sans cloques
qui siègent au niveau des extrémités : nez, oreilles,
(phlyctènes). Après réchauffement, la zone se
orteils et pieds, doigts et mains. Le vent, l’humidité,
recolore et la victime récupère la perte de sensibilité ;
l’immobilité, des vêtements trop serrés augmentent
Gelures du 2ème degré : la zone atteinte reste
les risques.
localisée, insensible. Elle est rouge, œdémateuse,
Si la vasoconstriction consécutive à l’exposition au
présente des cloques remplies d’un liquide clair. Au
froid, se prolonge, elle peut être à l’origine d’une
réchauffement, la perte de sensibilité persiste et les
souffrance des zones qui ne sont plus irriguées
dernières phalanges des doigts ou des orteils restent
par le sang. Des cristaux de glace peuvent, dans
bleues ou violacées ;
certains cas, se former à l’intérieur des cellules et
Gelures du 3ème degré : la zone atteinte est
entraîner leur destruction (nécroses).
insensible, d’aspect bleuté ou noirâtre et remontent
le plus souvent au-dessus des dernières phalanges
sans atteindre la totalité de la main ou du pied.
Après réchauffement, il persiste une anesthésie
et il apparaît des cloques sanglantes (phlyctènes
hématiques). L’irréversibilité de ces lésions imposent
le plus souvent une amputation de la zone la plus
atteinte ;
Gelures du 4ème degré : la zone atteinte est
extensive, totalement insensible, bleuté et englobe la
main ou l’avant pied sans œdème.

Conduite à tenir

Soustraire la victime à la cause : isoler la victime dans un endroit chaud, à l’abri du vent (point chaud, refuge,
habitation, véhicule, ambulance) ;
• prendre toutes les mesures pour éviter la survenue d’une hypothermie (prévention de l’hypothermie) ou
appliquer la conduite à tenir devant une victime hypotherme et prendre en charge un traumatisme associé
si nécessaire ;
• enlever doucement les gants, bagues, chaussures, desserrer les élastiques ou les bandes auto-agrippantes
des manches18…
• ôter les vêtements de la victime surtout s’ils sont mouillés ou humides ;
• sécher la victime mais ne pas frictionner les zones gelées19.
Si les gelures sont mineures, réchauffer les extrémités en les plaçant contre la peau du sauveteur (main,
creux de l’aisselle) pendant 10 minutes ;
• transmettre le bilan pour avis et appliquer les consignes reçues ;
• rhabiller la victime si possible en utilisant des vêtements amples, secs et chauds (moufles, chaussons) ou

Référentiel technique SAP 134


en enveloppant la victime dans une couverture ;
• si la sensibilité est récupérée et en situation d’isolement complet, on peut envisager, après avoir rhabillé la
victime, de lui permettre de marcher.
Dans le cas contraire, il est indispensable de rejoindre l’abri le plus proche et d’attendre un avis ou une
intervention médicale ;
• à de très hautes altitudes (> 4000 m), administrer à la victime de l’oxygène en inhalation en complément ;
Il ne faut en aucune manière essayer de réchauffer une gelure s’il existe le moindre risque d’une nouvelle
exposition au froid de la partie atteinte ou si l’on est à proximité d’un centre médical ou d’une prise en charge
médicale.
En l’absence de risque de réexposition au froid et si la prise en charge médicalisée ne peut être rapidement
effectuée il est possible, si le matériel est disponible, d’effectuer un réchauffement des gelures sévères et
graves de moins de 24 heures en immergeant les parties atteintes dans l’eau tempérée entre 37°C et 39°C
durant vingt à trente minutes, ou jusqu’à ce que la zone atteinte prenne une couleur rouge ou pourpre et
souple au touché.
En l’absence de récipient d’eau, des systèmes de chauffage liquide (sachets) peuvent être utilisés à condition
de ne pas le poser directement sur la gelure mais d’interposer une épaisseur de tissu afin que la température
ne soit pas supérieure à 39°C. Toutes températures supérieures à 39°C ou l’utilisation d’une chaleur sèche
sont à proscrire car elles aggravent les lésions et peuvent créer des brûlures.
Lors du réchauffement, les extrémités peuvent se recolorer, devenir rouges ou pourpres, douloureuses et
souples au touché. Cela signe la disparition de la vasoconstriction. Des cloques peuvent apparaître. Dans
ce cas :
• recouvrir les lésions d’un pansement de gaze stérile et de gaze placée entre les doigts ;
• ne pas toucher aux cloques ;
• éviter tout nouveau refroidissement ;

Référentiel technique SAP 134 bis


13.2. Les expositions prolongées à la chaleur
L’insolation est due à une exposition prolongée aux • une température corporelle moyennement élevée
rayons du soleil. Elle se traduit par des céphalées, (< 40 °C).
des vertiges, une crainte de la lumière (photophobie), • une peau sèche, rouge et très chaude.
parfois par une obnubilation ou un état délirant. La • des nausées et vomissements.
peau est brûlante et sèche et peut présenter des • des vertiges et une photophobie.
brûlures (coup de soleil). La température du corps • des troubles du comportement (obnubilation, état
est rarement supérieure à 40 °C. délirant…).
• une somnolence.
Signes spécifiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
de l’entourage :
• les circonstances de survenue.
• la durée d’exposition.
•une sensation de soif ou de fatigue intense
(déshydratation).
Rechercher ou apprécier :
• des céphalées.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Installer la victime dans un endroit frais et à l’abri.
- Respecter la position qu’elle adopte spontanément, si elle est consciente.
- Déshabiller la victime complètement si possible, à l’exclusion des sous-vêtements.
- Refroidir au moyen de linges humides posés sur le corps.
- Donner à boire, de l’eau, par petites gorgées, seulement si la victime est consciente et ne vomit pas.

Chez un nourrisson ou un enfant, la conduite à tenir est la même que chez l’adulte.

B. L’épuisement lié à la chaleur Signes spécifiques


Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
Généralités
de l’entourage :
Il survient chez les personnes exposées à la chaleur
• les circonstances de survenue (été, extinction d’un
extérieure (canicule, incendie) pendant une durée
incendie, travail sous des verrières, au soleil, etc.)
variable, en fonction des circonstances et de l’individu
• la durée de l’exposition à la chaleur.
(les nourrissons, les personnes âgées, les malades
Rechercher ou apprécier :
sont plus sensibles à la chaleur). L’organisme réagit
Lors du bilan d’urgence vitale, la victime peut
au début par des sueurs abondantes, qui peuvent
présenter :
atteindre 4 litres par heure, contenant jusqu’à 4 g
- Des signes de détresse neurologique :
de sel par litre de sueur. Si les pertes ne sont pas
*Agitation, confusion, délire.
compensées, une déshydratation va s’installer plus
*Prostration ou trouble du comportement
ou moins rapidement. L’urgence est la réhydratation
(agressivité, agitation) ;
avec de l’eau et du sel en quantité suffisante.
*Perte de connaissance ou convulsions.
En l’absence de soustraction au risque ou de
-Des signes de détresse circulatoire avec
réhydratation efficace, des troubles de conscience
accélération de la fréquence respiratoire,
voire l’inconscience peuvent survenir. On parle alors
oppression thoracique, sensation d’étouffement.
de coup de chaleur d’ambiance.
- Des signes cutanéomuqueux avec :

Référentiel technique SAP 135


*Une peau chaude, rouge, couverte ou non de Suivant les circonstances et l’importance des
sueurs. manifestations on parle de :
*Hémorragie sous-cutanée puis extériorisée. - Crampes liées à la chaleur si la victime présente
*U ne température anormalement élevée seulement des crampes.
(supérieure à 37,5°C). - D’insolation si les signes surviennent après une
irradiation solaire sur la tête et la nuque.
Si la victime est consciente et sans atteinte
neurologique, elle se plaint souvent : La victime a une impression de chaleur sur le visage
- D’une sensation de faiblesse musculaire et de puis des céphalées avec fatigue intense, oppression
fatigue générale. thoracique, tachycardie, nausées, somnolence,
- De céphalées, de bourdonnements d’oreilles ou de bourdonnements d’oreille.
vertiges.
- De nausées.
- De crampes musculaires ou d’hypertonie
musculaire (muscle tendu, dur).

Conduite à tenir
- Installer la victime à l’abri, dans un endroit frais.
- Respecter la position qu’elle adopte spontanément, si elle est consciente.
- Contrôler la température régulièrement.
- Déshabiller la victime complètement si possible, à l’exclusion des sous-vêtements.
- Donner à boire de l’eau, par petites gorgées si la victime est consciente et ne vomit pas. L’apport de sel
pourra se faire dès l’arrivée des secours médicalisés.
- Refroidir à l’aide de linges humides sur le corps, de glace aux plis de l’aine et au creux des aisselles, d’un
ventilateur.

C. Le coup de chaleur • les circonstances de survenue.


• la durée de l’exposition à la chaleur ou la durée de
Généralités
l’effort.
À l’occasion d’un effort intense et prolongé comme
• les antécédents médicaux (coup de chaleur
un marathon,(coup de chaleur d’exercice) ou lors
antérieur…)
d’une exposition prolongée à une chaleur extérieure
• les traitements médicaux en cours (neuroleptiques…)
intense comme au cours d’une période de canicule
• la prise de stupéfiants.
(coup de chaleur d’ambiance), les systèmes de
Rechercher ou apprécier :
contrôle de la température du corps deviennent
• des crampes musculaires (perte de sel importante)
défaillants et la température peut monter brutalement
et surtout des contractures musculaires.
à 41 °C ou au dessus (43 °C) entraînant des troubles
• un arrêt de la transpiration, caractéristique du coup
neurologiques et la mort en l’absence de traitement.
de chaleur.
Le coup de chaleur d’exercice présente les mêmes
• une brusque augmentation de la température, en
signes que le coup de chaleur d’ambiance. Son
général supérieure à 41 °C.
mécanisme d’installation est en général rapide,
• une peau rouge, sèche et brûlante.
au cours ou juste au décours de l’effort. Il semble
• des troubles du comportement agitation (agressivité,
favorisé par une fatigue excessive, un stress,
délire…)
des vêtements étanches, la prise de certains
• des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’à
médicaments ou drogues, un degré d’hygrométrie
l’inconscience avec souvent des convulsions du
important et l’absence de vent.
fait de l’hyperthermie.
• une détresse circulatoire (avec un pouls rapide puis
Signes spécifiques
méprenable) qui s’installe rapidement.
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
de l’entourage :

Référentiel technique SAP 136


Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Installer la victime dans un endroit frais et abrité.
- Respecter la position qu’elle adopte spontanément, si elle est consciente.
- Contrôler la température régulièrement.
- Demander un renfort médicalisé en urgence.
- Déshabiller complètement, à l’exclusion des sous vêtements.
- Refroidir en mouillant la victime, en la ventilant et avec des linges humides sur le corps, de la glace aux plis
de l’aine et au creux des aisselles.
- Donner à boire de l’eau, par petites gorgées, seulement si la victime est consciente et ne vomit pas. L’apport
de sel se fera lors de l’arrivée des secours médicalisés.
Cas particulier de la crise convulsive hyperthermique
La convulsion hyperthermique (ou « convulsion fébrile ») du nourrisson ou de l’enfant est une crise convulsive
avec des contractions musculaires involontaires généralisées, liée à une température élevée, souvent
supérieure à 39 °C, sans rapport avec une infection du système nerveux central.
- Laisser passer la crise en écartant d’éventuels objets dangereux.
- Demander un avis médical pour tout refroidissement.
- Découvrir le nourrisson ou l’enfant et aérer la pièce.

Référentiel technique SAP 137


13.3. Les morsures et les piqûres

Généralités Rechercher ou apprécier :


Les piqûres ou morsures sont à l’origine : • des manifestations directes :
• de plaies, dont les risques sont le saignement et - un saignement
l’infection. - une ou des plaies plus ou moins profondes
• de maladies graves comme la rage et le tétanos. (lacérations, coupures).
• de l’introduction (inoculation) de substances - une ou des plaies punctiformes (piqûre d’insecte,
toxiques (venins) qui peuvent entraîner : morsure de serpent…)
- des manifestations locales (gonflement, rougeur, • des manifestations secondaires :
douleur, nécrose…) dues à un effet toxique direct - un gonflement, une rougeur et une douleur locale
susceptible d’évoluer vers une détresse vitale autour de la piqûre.
(insectes, serpents…) - des signes de détresse
- des réactions allergiques locales ou généralisées - respiratoire : la piqûre siège dans la bouche ou
(choc anaphylactique) pouvant entraîner la mort. la gorge (risque d’obstruction des
voies aériennes).
Signes spécifiques - circulatoire : 
par l’action d’un venin (action
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou directe ou réaction allergique
de l’entourage : grave) surtout chez l’enfant.
• les circonstances de survenue. - neurologique par effet toxique de certains venins
de serpents, d’araignées ou de scorpions…

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Intervenir en sécurité.
- Mettre la victime à l’abri du danger.
- Demander les moyens spécialisés si nécessaire.

En présence d’une plaie par morsure:


- Arrêter le saignement.
- Rincer la plaie non hémorragique au serum physiologique ou à l’eau savonneuse puis appliquer un
antiseptique.
- Protéger la plaie par un pansement stérile maintenu par un bandage propre non serré.
- Demander à la victime si elle est vaccinée contre le tétanos.
- Faire examiner l’animal par un vétérinaire, dans la mesure du possible (carnet de vaccination de l’animal).

En présence d’une piqûre ou morsure d’un animal marin :


- Rassurer la victime
- Inactiver le venin en placant la zone atteinte dans l’eau chaude pendant 30 minutes au minimun (ce type de
venin est en général détruit par la chaleur).
- Demander un avis médical.

En présence d’une piqûre d’insecte :


- Retirer le dard s’il est présent (piqûre d’abeille).
- Appliquer du froid (glace, linge humidifié).
- Contacter immédiatement la coordination :
- en cas de piqûre dans la bouche ou la gorge.
- en présence d’une victime allergique connue possédant son traitement (kit d’urgence).
- Aider éventuellement à l’injection du traitement antiallergique.

Référentiel technique SAP 138


En présence d’une morsure de serpent :
- Allonger la victime.
- Calmer et rassurer.
- Réaliser un pansement légèrement compressif à l’aide d’un coussin hémostatique d’urgence de la racine
du membre vers l’extrémité pour limiter la diffusion du venin (il est impératif que ce pansement n’interrompe
pas totalement la circulation du membre).
- Immobiliser le membre atteint à l’aide d’une attelle.
- Ne jamais aspirer la plaie, par la bouche ou à l’aide d’un appareil. Ce geste, en plus d’être inutile, peut être
dangereux pour l’équipier si celui-ci présente une petite plaie au niveau de la cavité buccale.

Pour info :
La rage est une maladie virale toujours mortelle (si elle n’est pas traitée), touchant le système nerveux et qui
est transmise par la salive lors de morsures par un animal infecté. Elle est présente dans la moitié nord-ouest
de la France. Elle a franchi la Loire, il y a maintenant plusieurs années.
Une victime mordue par un animal susceptible d’être infecté doit obligatoirement consulter un médecin.
Les nouveaux animaux de compagnie (NAC) entraînent des lésions pouvant être très graves en raison de
leurs particularismes (envenimation mortelle…).

Référentiel technique SAP 139


13.4. Les victimes soumises à une explosion

A. Généralités victime d’objets divers (polycriblage).


•
De brûlures graves en cas d’élévation de la
Une explosion est un phénomène physique au cours
température.
duquel des gaz sous pression et à haute température
sont libérés en un temps extrêmement court. Cette
Signes de reconnaissance
libération brutale et soudaine d’énergie génère
Les circonstances de l’accident, comme la survenue
une augmentation de la pression atmosphérique
d’une explosion, en particulier en milieu clos, sont
environnante. Cette très haute pression se transmet
suffisantes pour considérer que toutes les personnes
au milieu ambiant dans toutes les directions sous la
exposées sont susceptibles de présenter un effet de
forme d’une onde de choc.
souffle.
On appelle « effet de souffle » ou encore « blast
Dans le cadre d’une explosion :
» un traumatisme engendré par une onde de choc,
• Les victimes sont souvent multiples (voir SAP-CT-20).
secondaire à une explosion.
• Une victime présente souvent de multiples lésions
La transmission de cette onde de pression et le
: plaies, brûlures, fractures et lésions internes qui
déplacement d’une grande masse d’air sont les
peuvent, au début, passer inaperçues et se révéler
principaux mécanismes responsables des lésions
secondairement.
d’un effet de souffle
Les signes auditifs comme un bourdonnement
d’oreille, le saignement du conduit auditif ou la
B. Les lésions de l’effet de souffle
survenue d’une surdité sont des signes d’atteinte
Un effet de souffle est responsable : interne par effet de souffle.
• De lésions internes de l’oreille, des poumons et du La survenue d’une détresse vitale, respiratoire ou
tube digestif par distension de l’air. circulatoire traduit la gravité de l’atteinte.
• De lésions de la peau et de lésions des os et des
articulations (fracture, entorse et luxation) par
projection de la victime ou projection contre la

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Assurer la sécurité de la zone, dégager la (les) victime(s) si nécessaire.
- Regrouper les victimes en un point et appliquer les principes de prise en charge de nombreuses victimes
(voir SAP-CT-20).
- Examiner la ou les victime(s) et réaliser les gestes de secours qui s’imposent.
- Demander un avis médical pour toute personne exposée au souffle.
- Surveiller attentivement les victimes dans l’attente d’un relais.

Référentiel technique SAP 140


13.5. Les compressions traumatiques des membres

A. Généralités entraîner :
• une détresse circulatoire
La compression prolongée des masses musculaires
• un arrêt cardiaque, juste après le dégagement
d’une victime peut être, à plus ou moins brève
• une insuffisance rénale plus tardive, qui sans
échéance, mortelle. Pour cela, il faut que la
dialyse, peut entraîner la mort.
compression interrompe la circulation sanguine au
niveau des masses musculaires comprimées et
B. Signes du crush-syndrôme
qu’elle dure plusieurs heures.
La compression musculaire est aussi appelée, « Les signes dépendent directement de la durée de la
crush syndrom » ou « syndrome des ensevelis ». compression :
Elle est rencontrée lors : • moins de 4 heures de compression, les signes
• D’accidents du trafic routier ou ferroviaire, qui locaux sont peu importants et peuvent passer
nécessitent une longue désincarcération. inaperçus.
• D’ensevelissements (éboulement, avalanche...). Il n’y a généralement pas de complication générale.
• D’effondrements de bâtiments (tremblement de • entre 4 et 8 heures de compression, les signes
terre, explosion…) locaux sont présents. Le membre augmente de
Dans ces circonstances, la compression s’exerce, le volume, est douloureux dans un premier temps
plus souvent, au niveau des membres. et la peau en regard de la zone de compression
Le syndrome des ensevelis résulte d’une destruction est froide, livide et marbrée. Les complications
traumatique et ischémique (manque d’O2) des générales sont constantes : baisse de la pression
cellules des muscles, secondaire à une compression artérielle due à la constitution d’un oedème qui,
continue et prolongée de grosses masses à terme, peut retenir plusieurs litres de liquide,
musculaires (par exemple d’un membre inférieur au troubles de la conscience liés à la diminution de
niveau de la cuisse). l’irrigation du cerveau.
Lors de cette compression prolongée, des produits • au delà de 8 heures de compression, les signes
toxiques sont accumulés par l’organisme au niveau locaux sont plus marqués. Le membre augmente
et sous la compression. de volume, est indolore. Des rougeurs et des
Au moment de la levée de la compression, la phlyctènes peuvent être observées au niveau
circulation sanguine est rétablie au niveau du des zones de compression. Les complications
membre et les substances toxiques sont brutalement générales sont majeures: hyperventilation,
libérées dans tout l’organisme. détresse neurologique, détresse circulatoire (état
Elles vont créer une véritable intoxication qui peut de choc, arrêt cardiaque).

Conduite à tenir
La conduite à tenir diffère en fonction des situations.
La partie du corps compressée est limitée (pied ou main), il ne peut pas y avoir de crush-syndrome
au moment de la décompression.
Quelle que soit la durée de la compression il faut :
- Enlever la charge pour décompresser le membre.
- Effectuer les gestes de secours nécessaires.

Les masses musculaires comprimées sont importantes (cuisse…) :


Une fois la victime repérée, il faut évaluer la gravité de son état, la possibilité de médicaliser l’intervention,
le temps écoulé depuis le début de la compression, le temps nécessaire à sa prise en charge et à son
dégagement.
- Si au moment de lever la compression, la durée de celle-ci est inférieure à 4 heures, le risque de crush
syndrome est limité. Un moyen médicalisé sera cependant envoyé en renfort. Si dans le cadre d’une
catastrophe, on ne dispose pas de médecin, ou si la situation impose un dégagement d’urgence (risque

Référentiel technique SAP 141


d’explosion, d’effondrement, impossibilité de réaliser des gestes d’urgence) :
- Enlever la charge.
- Mettre la victime en sécurité.
- Effectuer les gestes de secours nécessaires.
- Si au moment de lever la compression, la durée de celle-ci est supérieure à 4 heures, le risque de crush-
syndrome est réel.

S’il n’y a pas de dégagement d’urgence à effectuer :


- Privilégier un accès à la tête, dans la mesure de possible. En dehors de l’aspect psychologique évident si
la victime est consciente, il permet aux équipiers de l’oxygéner ou de la ventiler, et au médecin de pouvoir
la perfuser (veines du cou) ou si c’est nécessaire de l’intuber.
- Réaliser les gestes d’urgence en rapport avec l’état de la victime et les possibilités d’accès.
- Administrer de l’O2 dès que possible.
- Lutter contre l’hypothermie.
- Conserver un contact verbal permanent, surtout si la victime n’est pas visible.
- Surveiller régulièrement la qualité du pouls, la fréquence cardiaque et la pression artérielle dès que cela
est possible.
- Attendre l’arrivée d’un moyen médicalisé avant de procéder à la décompression.

En cas de dégagement d’urgence ou si il n’y a pas de médecin immédiatement disponible, si le temps


de compression est supérieur à 4 heures :
- Poser un garrot artériel.
- Décompresser le membre.
- Mettre la victime en sécurité.
- Effectuer les gestes de secours nécessaires.

En cas de doute, il est préférable d’attendre un renfort médicalisé quelques minutes et de retarder la levée
de la compression, plutôt que de risquer l’apparition d’une détresse sans pouvoir y faire face.

Référentiel technique SAP 142


13.6. Les pendaisons et les strangulations

A. Généralités La pendaison est dite complète, lorsque les pieds


de la victime sont dans le vide, la totalité du poids
La pendaison est un acte de violence par lequel le
du corps est transmise au lien. C’est l’exemple de
corps suspendu par le cou à l’aide d’un lien. Elle
la pendaison par précipitation. L’arrêt brutal de la
entraîne brutalement la perte de conscience, l’arrêt
chute entraîne des lésions cervicales de traction et
des fonctions vitales et la mort. Sous l’effet du poids
d’étirement à l’origine d’une mort immédiate (fracture
du corps, des lésions vertébrales avec atteinte de la
du rachis cervical).
moelle épinière sont fréquentes et sont associées à
la compression des voies aériennes supérieures et
La pendaison est dite incomplète, lorsque les
des vaisseaux du cou.
pieds de la victime reposent, même partiellement sur
La strangulation est une constriction du cou ou
un plan dur. Une partie seulement du poids du corps
une pression exercée sur la gorge. Lors de cet
est transmise au lien. Alors que dans la pendaison,
étranglement,les voies aériennes et les vaisseaux
la force de constriction est passive (produite par le
du cou sont comprimés : l’afflux d’air vers les
poids du corps), dans la strangulation cette force est
poumons ou la circulation du sang vers le cerveau
active et souvent progressive (causes criminelles,
sont interrompus.
foulard dans un moteur, vitres électriques).
Les circonstances peuvent être :
• accidentelles : vêtement qui se prend dans une
B. Signes spécifiques
machine, jeu du foulard chez les enfants, tête d’un
enfant prise entre les barreaux du lit… Rechercher par l’interrogatoire de l’entourage :
• volontaires : crime, suicide… • les circonstances de découverte
• les antécédents de la victime : dépression, maladie
Les différents types de pendaison : grave…
La région cervicale est la voie de passage des gros Rechercher ou apprécier :
vaisseaux (carotides, jugulaires) qui irriguent le • la situation de la victime : non dépendue ou avec
cerveau, des voies respiratoires (larynx, trachée) et une strangulation toujours présente.
de certains éléments essentiels du système nerveux. • des signes de strangulation criminelle (griffures au
Les forces de traction ou de compression exercées niveau du cou).
à ce niveau sont directement responsables des • une détresse neurologique qui est toujours présente
lésions rencontrées. L’écrasement combiné des (agitation, convulsions, mydriase, myosis). Il peut
voies aériennes supérieures, des carotides et arriver qu’un pendu soit conscient si un témoin se
des veines jugulaires va provoquer une privation trouve pratiquement sur place au moment de la
d’oxygène du cerveau et un oedème cérébral. pendaison.
Cette anoxie brutale peut être combinée à des • une détresse respiratoire.
fractures du rachis cervical suivant le type de • une détresse circulatoire. La présence d’un
pendaison. pouls doit être recherchée en périphérie (le pouls
carotidien ne peut être évalué).
En général, la victime est en arrêt cardiaque à
l’arrivée des secours.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Soutenir la victime, en cas de pendaison pour neutraliser les forces de traction et de constriction.
- Dépendre le corps en se faisant aider (couper le lien, soutenir la victime pour éviter qu’elle ne chute
brutalement ce qui pourrait occasionner des traumatismes supplémentaires).
- Supprimer la source de constriction (strangulation), si elle est encore présente (cet acte peut être difficile
si le lien est très serré).
- Maintenir l’axe tête-cou-tronc dès que possible.

Référentiel technique SAP 143


- Allonger la victime au sol en protégeant autant que possible le rachis cervical.
- En l’absence de détresse vitale, la pose du collier cervical précède le bilan.
- Réaliser les gestes d’urgence en rapport avec l’état de la victime.
- Poser un collier cervical dès que possible, si aucun geste de réanimation n’est indiqué.
- Contacter la coordination médicale en urgence, même si la victime ne présente aucun signe de détresse.
- Demander la police (ce contexte pose toujours un problème médico-légal).
- Respecter les indices, dans la mesure du possible afin de ne pas compromettre le travail d’enquête des
forces de police.

Référentiel technique SAP 144


13.7. Les accidents électriques

A. Généralités Il est classique de dire que les hauts voltages (≥ 1


000V) « brûlent » et les faibles voltages (< 1 000V)
L’électrisation est l’ensemble des lésions provoquées
« tuent ».
par le passage d’un courant électrique à travers
l’organisme, entre un ou plusieurs points d’entrée et
Il est important de ne pas oublier les circonstances de
de sortie.
l’accident électrique et de rechercher les éventuelles
L’électrocution se dit d’une victime en arrêt cardiaque
complications traumatiques d’une chute ou d’une
après le passage du courant.
projection de la victime.
Les conséquences du passage du courant à travers
le corps humain dépendent principalement de
Risques et conséquences.
l’intensité de ce courant (exprimée en ampère) et de
Le passage du courant peut entraîner :
sa tension (exprimée en volt).
-
Des traumatismes divers, en particulier de la
D’autres facteurs, comme le trajet du courant dans
colonne vertébrale, notamment cervicale, si la
le corps, le temps de contact avec le corps et la
victime a été projetée à cause d’une violente
résistance des différents organes, sont responsables
contraction musculaire.
des lésions rencontrées.
Les ampères tuent et les volts brûlent.
Les courants à haute tension (> 1000 v) plus
particulièrement continue provoquent des brûlures
Les conséquences du choc électrique peuvent être :
profondes et des traumatismes.
• traumatiques :
- par projection ou chute de la victime sur le sol.
Les courants de basse tension (< 1000 v) le
- secondaires à une tétanisation de certains
plus souvent alternatif provoquent surtout des
muscles.
fonctionnements anarchiques du cœur (fibrillation
• neurologiques : perte de connaissance avec ou
ventriculaire).
sans convulsions.
• respiratoires : arrêt respiratoire par tétanisation
2 phénomènes peuvent aussi se produire :
du diaphragme si le trajet du courant passe par la
• un arc électrique se produit sans qu’il n’y ait un
cage thoracique.
contact physique direct entre la victime et le
• cardiovasculaires :
conducteur électrique. Il est dû à des voltages
- troubles du rythme cardiaque.
importants (supérieur à 10 000 volts) et provoque
- arrêt cardiaque dû à un arrêt respiratoire prolongé
des brûlures profondes sans passage de courant à
ou à une fibrillation ventriculaire lors du passage
travers le corps.
du courant à travers le coeur.
• le flash électrique est un court-circuit entre 2
conducteurs électriques et produit un éclair qui
Le courant électrique peut endommager tous
dégage de la chaleur. Il entraîne une brûlure
les organes qui se trouvent sur son chemin par 3
thermique. Ces lésions se retrouvent souvent au
mécanismes différents, en fonction de son intensité
niveau de la face (personne qui travaille sur un
(en milliampères - mA) et de son voltage (en volts
compteur ou une installation à hauteur du visage)
- V) :
et en particulier au niveau oculaire : brûlures
- Par un effet de stimulation / inhibition nerveuse
superficielles ou profondes de la cornée aspect
et musculaire : sensation de picotements à 1mA,
blanc de l’Iris.
tétanisation des muscles respiratoires à 30mA
jusqu’a la fibrillation ventriculaire à 80mA .
- Par brûlures électriques : destruction de la peau et
des tissus en profondeur jusqu’à la carbonisation.
- Par destruction irréversible de la membrane
cellulaire.

Brûlure électrique

Référentiel technique SAP 145


B. Signes spécifiques • la qualité du pouls (fréquence, régularité).
• une détresse neurologique :
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
- troubles de conscience ou coma
de l’entourage : - agitation.
• les circonstances de survenue - convulsions éventuelles.
• le type de courant en cause: ampérage, voltage, • des douleurs musculaires
continu ou alternatif. • des paralysies des membres
• la durée du contact. • des brûlures
• une perte de connaissance initiale. • un point d’entrée et de sortie éventuel
Rechercher ou apprécier : • le trajet du courant
• un arrêt respiratoire ou cardiaque. • des traumatismes associés.

C. Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
- Écarter immédiatement les personnes présentes et leur interdire de toucher la victime.
- S’assurer que la victime n’est pas en contact direct ou indirect avec un conducteur endommagé ou un câble
électrique au sol.
- Ne jamais toucher directement la victime tant qu’elle se trouve en contact avec le courant.
- Ne jamais utiliser d’objets conducteurs métalliques ou humides pour écarter un fil électrique ou un câble.
- Couper le courant (débrancher l’appareil, disjoncter le compteur électrique…), ou en cas d’impossibilité
(haute tension, transformateur…) de le faire couper par une personne qualifiée (ENEDIS, SNCF…) avant
de toucher la victime.
- Réaliser les gestes de réanimation nécessaires.
- Demander un avis médical.

Toute brûlure électrique doit être considérée comme une brûlure grave car la surface visible ne préjuge en
rien des lésions internes.

En raison des lésions retardées, toute victime électrisée, même consciente et sans signe de brûlure, devra
être systématiquement dirigée vers un service d’urgence.

Référentiel technique SAP 146


13.8. La noyade

A. Généralités a bu la tasse ». Il n’y a pas d’eau dans les voies


aériennes car la victime a été ou s’est extraite à
La noyade est une asphyxie aiguë par inondation de
temps du milieu aquatique. Elle est consciente et
l’appareil respiratoire consécutive à une immersion souvent stressée, sans détresse.
• Stade 2 : le petit hypoxique. La victime a fait le «
en piscine, en eau vive ou en eau de mer. C’est l’une
bouchon » plus longtemps et a inhalé un peu d’eau
des principales causes de décès accidentel chez
dans les voies aériennes. Elle est consciente,
l’enfant : piscine privée, baignoire…
tousse, peut être dyspnéique et même un peu
cyanosée.
B. Circonstances et causes de la noyade
Il peut s’agir : • Stade 3 : le grand hypoxique. La victime est
• d’une incapacité à maintenir la tête hors de l’eau restée sous l’eau, a avalé beaucoup d’eau, et en
(sujet ne sachant pas nager, épuisement, véhicule a inhalé une grande quantité. Elle est en détresse
tombé à l’eau…) respiratoire avec des troubles de la conscience.
• de causes médicales (hypoglycémie, convulsions,
malaise cardiaque…) • Stade 4 : l’anoxique. La victime en état de mort
• d’une syncope d’origine vagale consécutive à apparente est immergée ou flotte à la surface, les
l’irruption rapide d’eau dans les voies aériennes voies aériennes sous le niveau de l’eau. Elle est en
supérieures ou à une douleur aiguë (piqûre par un arrêt respiratoire ou en arrêt cardiaque. L’immersion
animal, contact avec une méduse par exemple) soudaine (chute) dans de l’eau très froide (< 5 °C)
• d’une « hydrocution » qui est une perte de peut entraîner un spasme laryngé (sans inhalation
connaissance due au contact de l’eau avec la peau d’eau) et un arrêt circulatoire d’installation très
de certains individus souffrant d’urticaire au froid rapide. Une hypothermie (< 20 °C) s’installe en
ou à l’eau. quelques minutes. Cette hypothermie profonde
• d’une réaction allergique à la flore ou la faune aurait un effet protecteur sur le cerveau, d’où
aquatique l’intérêt de poursuivre longtemps les manoeuvres
• d’un « choc thermique » dû à la différence de de réanimation, tant que la température corporelle
température entre l’eau et le nageur. Il est favorisé reste basse.
par une exposition prolongée au soleil, un repas
copieux ou trop arrosé. Signes spécifiques
• d’un accident de plongée en apnée ou avec Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
bouteille. de l’entourage :
• d’un accident de sport nautique (plongeon, surf ou • les circonstances de l’immersion.
planche à voile). Une fracture du rachis cervical est • le temps d’immersion.
à craindre. •les antécédents médicaux (diabète, épilepsie,
antécédents cardiaques, asthme…)
C. Les 4 stades de gravité de la noyade • les traitements suivis.
• Stade 1 : l’aquastress. La victime a fait le « • une intoxication associée : alcool, drogue…
•une exposition solaire prolongée ou un repas
bouchon ». La tête est passée alternativement
copieux.
au-dessus et au-dessous du niveau de l’eau. La
Rechercher ou apprécier :
victime retient sa respiration mais un peu d’eau
• un arrêt cardiaque.
finit par pénétrer dans sa bouche. Il se produit
• des troubles de la conscience.
alors un spasme au niveau du larynx par fermeture
• des troubles respiratoires.
réflexe des cordes vocales. Des mouvements de
• un traumatisme associé, en particulier du rachis.
déglutition apparaissent, secondaires à l’hypoxie et
• la température corporelle.
font pénétrer de l’eau dans l’estomac. La victime «
• la température de l’eau.

Référentiel technique SAP 147


Conduite à tenir
- Extraire ou faire extraire le plus rapidement possible la victime du milieu aquatique. Pour cela, il est parfois
nécessaire de recourir à des équipes de sauveteurs spécialisés (plongeurs…). En tout état de cause, le
sapeur-pompier ne pénètrera dans l’eau que s’il est certain de pouvoir assurer le sauvetage de la victime.
- Examiner la victime, l’installer en position d’attente et mettre en oeuvre les gestes de secours qui s’imposent.
- Si la victime ne présente pas de signes de circulation, réaliser 5 insufflations avant de poursuivre les
manoeuvres de réanimation (RCP et DAE).
- Si l’on suspecte un traumatisme de la colonne vertébrale (chute ou plongeon dans l’eau, accident de sports
d’eau, signes évidents de traumatismes, prise d’alcool…) ou devant des signes évidents d’atteinte de la
colonne vertébrale (paralysie), maintenir l’axe tête-cou-tronc et immobiliser le rachis dès que possible, si
aucun geste de réanimation n’est indiqué ou si cela ne retarde pas leur réalisation.
- Réaliser un apport d’oxygène en inhalation ou en insufflation suivant l’état de la victime.
- Demander un avis médical, une aggravation secondaire étant possible.
- Déshabiller, sécher et couvrir la victime.
- Surveiller attentivement la victime, la rassurer si elle est consciente en attendant le relais.

Référentiel technique SAP 148


13.9. Syndrome de suspension

A. Définition Les survivants peuvent, si la suspension a été


Le traumatisme de suspension ou syndrome de prolongée, présenter des complications notamment
suspension regroupe toutes les manifestations qui rénales.
surviennent chez une victime qui est suspendu, Il existe différents types de baudriers, mais quel
immobile, en position verticale pendant une durée que soit leur nature, aucun ne peut éviter les
prolongée (plus de 5 minutes). conséquences d’un phénomène de suspension.
Les mécanismes et les conséquences de la
B. Causes suspension d’une victime ne sont pas connus
Le syndrome de suspension peut se rencontrer : parfaitement.
• en montagne notamment lors d’une activité de loisir Facteurs favorisants :
comme l’escalade, l’alpinisme, le canyoning, la via- • la prise de toxique et/ou d’alcool en altérant les
ferrata; réactions normales de l’organisme peuvent
• en spéléologie ; favoriser la survenue d’un syndrome de suspension.
• dans l’industrie, notamment lors de travail en
hauteur ou sur corde; D. Signes
• chez les sauveteurs en montagne ou en milieu Le bilan circonstanciel permet de constater et de
périlleux (treuillage). confirmer la suspension de la victime puisque la
Dans ces situations, que ce soit pour leur activité, victime peut être toujours accrochée à la paroi ou
pour assurer leur sécurité en cas de chute où avoir été dégagée.
faciliter les opérations de sauvetage, des personnes Dans tous les cas rechercher :
peuvent se trouver « encordées » le plus souvent par • la position de la victime pendant la suspension
l’intermédiaire d’un baudrier ou harnais et victime et (verticale, tête ou pied en l’air, horizontale)
être alors victime d’un syndrome de suspension. • la durée de la suspension
• la hauteur de chute s’il y a lieu.
C. Risques & Conséquences • la nature du harnais ou baudrier porté par la victime
La suspension d’une personne, immobile, en
position verticale pendant une durée prolongée E. Principe de l’action de secours
entraine une accumulation du sang dans les parties L’action de secours doit permettre de :
inférieures de l’organisme (membres inférieurs), une • dégager le plus rapidement la victime et la mettre
hypotension, un ralentissement des battements du en sécurité.
cœur, des troubles du comportement, une perte de • réaliser les gestes de secours nécessaires en
connaissance et dans les cas les plus défavorables fonction de son état.
le décès de la victime. • surveiller attentivement la victime car l’aggravation
Le décès de la victime peut être rapide et survenir en peut être rapide et brutale après son dégagement.
quelques minutes ou plusieurs heures. • obtenir un avis médical précoce.
La compression thoracique par du matériel (harnais,
cordes) peut limiter aussi la respiration de la victime
et aggraver les conséquences.

Référentiel technique SAP 148 bis


F. Conduite à tenir

- La victime est suspendue :


o Prendre contact visuellement et oralement avec la victime et évaluer sa réponse ;
o Mettre en œuvre une opération d’abordage de la victime soit par les SP avec un LSPCC soit par
un sauveteur spécialisé GRIMP ou montagne
o En attendant le dégagement de la victime, essayer de maintenir ses membres inférieurs en position
horizontale.
o Si la victime est coopérante et si elle le peut, lui demander de le faire elle-même
o Réaliser le dégagement rapide de la victime vers une zone sécurisée

- La victime est dépendue :


o Poursuivre le bilan et réaliser les gestes de secours adaptés
o La victime est inconsciente :
- allonger la victime au sol ;
-a  ppliquer immédiatement, en fonction de la présence ou pas d’une respiration efficace, la
conduite à tenir devant une victime qui a perdu connaissance.
o La victime est consciente :
- installer la victime en position allongée horizontale ;
- desserrer le harnais. Il pourra ensuite être retiré si nécessaire avant l’évacuation de la
victime ;
- prendre en charge les lésions associées, particulièrement si la victime a présenté une
chute ou une électrocution ;
- administrer de l’oxygène en complément si nécessaire ;
- lutter contre une hypothermie ;
- demander un avis médical et suivre les consignes du médecin ;
- surveiller les fonctions vitales de la victime à intervalles

Le bilan d’urgence vitale :


• dès que possible vérifier que la victime
• ne présente pas de signes d’un arrêt cardiaque ;
• ne répond pas et respire
• répond à la stimulation ou toute sollicitation et présente des signes de détresse comme une respiration
superficielle, une pression artérielle basse et/ou des troubles de la conscience et/ou une hypothermie.

Le bilan complémentaire :
Il doit être réalisé dès que possible, en interrogeant la victime, en recherchant les antécédents, notamment
les facteurs favorisants et en examinant la victime à la recherche de lésions traumatiques qui pourraient être
associées.
Dans tous les cas, si la victime n’est pas en arrêt cardiaque, le sauveteur essayera d’identifier les signes
et les symptômes du syndrome de suspension, signes qui peuvent précéder la survenue d’une perte de
connaissance à savoir :
• étourdissement, vertige,
• fatigue intense ou sensation de malaise,
• nausées,
• tremblement ou fatigue des membres supérieurs ou inférieurs,
• angoisse,
• troubles visuels.

Le syndrome de suspension, du fait de la chute qui précède le plus souvent la suspension, peut être associé
à des lésions traumatiques.

Référentiel technique SAP 148 bis²


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018

SAP-CT-14 Les intoxications

14.1. Généralités
- enfant qui avale tout ce qu’il trouve
A. Définition et mécanisme
- mélange de produits ménagers
L’intoxication est un trouble engendré par la - dégagement de vapeurs ou fumées toxiques
pénétration dans l’organisme d’une substance • volontaires :
appelée toxique ou poison. Cependant, la plupart - tentative de suicide ou d’empoisonnement
des substances, naturelles ou synthétiques, sont - soumission chimique
susceptibles, à partir d’une certaine quantité, d’être - intoxication éthylique
toxiques pour l’organisme. - overdose
La gravité de l’intoxication varie en fonction de la • domestiques ou professionnelles.
nature du toxique et de la quantité qui a pénétré
dans l’organisme. B. Signes généraux des intoxications
Le risque vital peut être immédiat ou différé.
Dans la majorité des cas il n’existe pas de signes
Certaines substances ont des antidotes (substances
spécifiques des intoxications. Elles peuvent se
qui vont s’opposer à l’action du toxique).
manifester par :
La voie de pénétration peut être :
• des signes neurologiques : troubles de la
• digestive par ingestion.
conscience, convulsions, inconscience.
• respiratoire par inhalation de gaz ou d’aérosols.
• des signes respiratoires : augmentation ou
• cutanée-muqueuse :
diminution de la fréquence respiratoire, pauses
- sur la peau ou les muqueuses, par pénétration
respiratoires, arrêt respiratoire, œdème du poumon
(le produit toxique passe à travers la peau saine)
• des signes circulatoires : tachycardie ou
- sous la peau ou à travers la peau et les muqueuses,
bradycardie, arythmie, hypo ou hypertension
par injection (venin, piqûre).
artérielle, état de choc, arrêt cardiaque.
• des signes digestifs : nausées, vomissements
Les intoxications peuvent être :
(parfois sanglants), douleurs abdominales.
• aiguës (exposition à une dose importante) ou
• une hypothermie (il entraîne une perte du frisson, qui
chroniques (expositions répétées à des doses
par contractions musculaires involontaires, permet
faibles)
normalement le réchauffement de l’organisme).
• individuelles ou collectives :
• une hyperthermie due au toxique lui-même ou
- incendie (CO et fumées)
aux infections engendrées par un coma découvert
- accidents technologiques
tardivement.
- actes malveillants
L’intoxication peut ne pas être reconnue d’emblée en
• accidentelles :
l’absence de contexte évocateur, d’où l’importance
- aliments contaminés
du bilan circonstanciel.
- erreur de posologie d’un médicament

Référentiel technique SAP 149


14.2. Les intoxications médicamenteuses

A. Généralités l’appartenance de la victime à une profession


médicale ou paramédicale est un élément de gravité.

B. Signes spécifiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
de l’entourage :
• la nature du (ou des) médicament(s) ingéré(s)
après recherche des emballages ou flacons
Les intoxications médicamenteuses sont vides (poubelles, pharmacie, sur le sol, dans le
souvent volontaires (tentative de suicide), parfois réfrigérateur…)
accidentelles, par non-respect de la posologie ou, • la dose supposée ingérée (DSI) du (ou des)
chez l’enfant, par ingestion de médicaments laissés médicament(s).
à sa portée. • la concentration du (ou des) médicament(s)
La gravité de l’intoxication dépend : ingéré(s).
• des effets du produit (thérapeutiques et • l’heure d’ingestion supposée ou, par défaut,
secondaires). l’heure du dernier contact avec la victime.
• de la dose ingérée (quantité de produit ingérée • les autres toxiques associés, des bouteilles
par la victime. d’alcool, une arrivée de gaz ouverte…
• de la concentration en produit actif (c’est le nombre • une lettre d’adieu.
de mg de produit par comprimé ou par ml, il est en • les antécédents médicaux en particulier
général indiqué sur la boîte) psychiatriques.
• du délai écoulé depuis l’ingestion. • le traitement en cours.
• de l’association avec d’autres médicaments ou • les vomissements.
de l’alcool.
• des antécédents médicaux de la victime qui Rechercher ou apprécier :
peuvent aggraver l’intoxication médicamenteuse : • des signes de détresse ou de troubles
insuffisance rénale dialysée ou non, insuffisance neurologiques, respiratoires ou circulatoires
respiratoire, grossesse (risque accru pour le • les signes généraux d’une intoxication
fœtus)… • une phlébotomie (plaie par automutilation) ou
Le sapeur-pompier doit donc impérativement toute autre lésion associée
rechercher et évaluer la DSI : dose supposée • tout signe ou impression de volonté suicidaire.
ingérée de médicaments. À défaut de
renseignements précis, elle correspond au nombre Chaque médicament possède une dose toxique qui
de médicaments manquants dans les boîtes lui est propre. Le calcul qui consiste à multiplier le
retrouvées. L’enquête doit être « policière » afin de nombre de gélules ou la quantité de liquide absorbés
déterminer les médicaments en cause (recherche par sa concentration en produit actif, permet au
dans les poubelles, dans toutes les pièces de médecin coordinateur de savoir si la dose toxique
l’appartement…) est dépassée ou non. Il s’agit de la dose supposée
Parfois, seul le contexte de dépression oriente les ingérée (DSI) (ex: 15 gélules de Lexomil 6 mg = 90
secours. Dans le cas d’une intoxication volontaire, mg de produit actif).

C. Conduite à tenir
Il n’existe pas de conduite à tenir spécifique dans les cas d’intoxications médicamenteuses. Elle doit être
adaptée à la détresse de la victime. Toutefois, dans le cas où il s’agit d’un acte volontaire il faut en parallèle
de la réalisation d’un bilan complet :
• éliminer et mettre hors de portée le danger (couteau, outils) et si besoin isoler la victime avec les SP (famille
envahissante, enfants)
• Surveiller en permanence la victime. (risque de défenestration, fuite du lieu de l’intervention)

Référentiel technique SAP 150


• Interdire tout geste autodestructeur.
• Transporter obligatoirement la victime à l’hôpital, même contre son gré (SDT- SDRE).
• Ne jamais lui dire que les médicaments pris ne sont pas dangereux.
• Ne pas la faire vomir.
• Ne jamais la laisser seule.

D. Les différents médicaments et leurs effets Lithium


Indications : stabilisant d’humeur pour état bipolaire
Anxiolitiques ou tranquilisants
Effets indésirables : toxique pour organes /
Indications : anxiété / insomnie / épilepsie
tremblements / nausées / problème motricité
Effets indésirables : inconscience à doses
importantes / défaillance circulatoire
Antipsychotiques ou neuroleptique
Indications : délires / hallucinations / agitations
Hypnotiques
Effets indésirables : tremblement / tachycardie /
Indications : insomnie
inconscience / hypotension / manque de tonus
Effets indésirables : toxiques / troubles circulatoires
musculaire
/ hypotension / inconscience

Antidepresseurs
Indications : Inhibition des idées suicidaires /
douleurs / dépression
Effets indésirables : toxique cardiaque et pour
le cerveau (inconscience / convulsion) effets
neurologiques

Référentiel technique SAP 151


14.3. Les intoxications par produits domestiques

A. Généralités B. Les produits caustiques


Ces intoxications peuvent être volontaires ou Généralités
accidentelles. Dans ce dernier cas, elles touchent Les produits chimiques sont caractérisés par leur
souvent les très jeunes enfants, entre 1 et 3 ans, pH (acide ou base). Indépendamment de cette
qui explorent leur environnement et se trouvent caractéristique, certains d’entre eux ont aussi un
en présence de produits dangereux à portée de pouvoir oxydant (eau de javel). Les « caustiques »
main. Elles peuvent aussi être consécutives au sont des produits qui détruisent les tissus vivants.
déconditionnement des produits ménagers (dans Ils provoquent d’emblée des lésions graves telles
des bouteilles d’eau minérale par exemple) ou dues que des brûlures. Ils sont regroupés en 3 grandes
à des mélanges de produits de nettoyage. familles :
Ces produits peuvent entraîner : • les bases fortes
• des atteintes digestives qui se manifestent par des • les acides forts
nausées, des vomissements, une hématémèse • les oxydants
(vomissement de sang) et des douleurs sur le trajet
du tube digestif (thoraciques ou abdominales), des Signes spécifiques
diarrhées…Ils peuvent aussi entraîner des lésions Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
graves de la paroi digestive qui sont de véritables de l’entourage :
brûlures chimiques. • la nature du produit : nom chimique et commercial,
• des lésions respiratoires telles un oedème concentration…
pulmonaire lésionnel lorsque le produit est un • la dose supposée ingérée (DSI)
toxique respiratoire (par exemple, un détartrant • l’heure d’ingestion supposée
mélangé à de l’eau de Javel entraîne un • les vomissements éventuels
dégagement de chlore). Lorsqu’il s’agit d’un produit • l’emballage et le reste du produit qui doivent être
à effet moussant (liquide vaisselle, par exemple) conservés.
son ingestion risque de produire, en présence
d’eau, un volume de mousse suffisant pour envahir Rechercher ou apprécier :
les poumons. • des douleurs buccales, abdominales
• des atteintes neurologiques comme des • une salivation excessive
hémorragies cérébrales, des convulsions voire • des difficultés à avaler, à parler
d’un coma lorsque le produit agit sur le système • des brûlures cutanées ou buccales
nerveux central. • une détresse respiratoire par œdème des VAS
• une hématémèse (hémorragie digestive)
• une défense ou une contracture abdominale (par
perforation digestive)
• une agitation
• un état de choc

Conduite à tenir
Éviter toute contamination des pompiers par contact avec les vêtements contaminés ou par les projections
lors des vomissements (lunettes, gants). En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de
secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
• Mettre la victime dans la position adaptée à son état :
- victime consciente sans signe d’état de choc : assise pour ne pas favoriser les vomissements
- victime consciente avec signes d’état de choc: allongée sur le côté en raison de l’état de choc et du risque
de vomissements
- victime inconsciente : PLS.
• Administrer de d’oxygène, par inhalation si nécessaire (voir SAP-FTO-20).

Référentiel technique SAP 152


• Ôter les vêtements contaminés.
• Ne pas faire boire, ni faire vomir, ni rincer la bouche.
• Surveiller attentivement la victime.
Les brûlures de la peau par des produits chimiques sont traitées dans un chapitre particulier (voir chapitre 15.2).

Certaines intoxications peuvent être aggravées par l’entourage, il faut éviter de :


• faire boire :
- de l’eau ce qui peut favoriser l’absorption des produits hydrosolubles ou entraîner une réaction chimique
supplémentaire: production de chaleur, de mousse ou un réflexe de vomissement.
- du lait qui a les mêmes inconvénients que l’eau et qui, en plus, va favoriser l’absorption des substances
solubles dans les graisses.
• tenter à tout prix de faire vomir la victime.

Il faut donc conseiller les personnes qui donnent l’alerte, en leur signalant les pratiques dangereuses.

Les produits basiques comme la soude caustique (Destop, Décapfour…) ou l’ammoniaque, entraînent une
destruction des tissus en les liquéfiant, ce qui donne des lésions qui « creusent ».
Au niveau de l’oeil, qui est un milieu humide, et du fait de leur grande affinité pour l’eau, ces produits
basiques vont pénétrer en profondeur et continuer à ronger les tissus contrairement aux acides qui restent
en surface.
Ces brûlures oculaires par des produits caustiques sont donc dramatiques.
Les acides forts (pH < 2) comme l’acide chlorhydrique ou l’acide sulfurique, détruisent les tissus en les
coagulant. De ce fait les lésions ne sont pas profondes.
Les oxydants comme l’eau de Javel ou l’eau oxygénée entraînent des brûlures quand ils sont très concentrés.
L’eau de Javel concentrée n’est plus commercialisée, les solutions diluées sont simplement irritantes.

C. Les produits à base de chlore


Signes spécifiques
Généralités
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
Spontanément, les produits commerciaux ne
de l’entourage :
peuvent dégager de chlore. Cela ne peut se produire
• la nature du produit : nom chimique et commercial,
que lorsqu’ils sont mélangés avec des acides. Par
concentration…
exemple, le mélange d’eau de javel (contenant du
• l’heure et la durée d’exposition supposée.
chlore) et d’un détartrant WC (contenant de l’acide)
• l’emballage et le reste du produit qui devront être
dégage du chlore.
pris en charge par une équipe spécialisée.
Le chlore est utilisé couramment pour le traitement
des eaux (piscine, réservoirs d’eau, industries). Il est
Rechercher ou apprécier :
corrosif pour l’arbre respiratoire et l’apparition des
• une toux douloureuse
symptômes peut être retardée de plus de 24 heures :
• une irritation des muqueuses (conjonctives)
• à faible concentration, il irrite les conjonctives et les
• des céphalées
voies aériennes supérieures.
• des vomissements
• à plus forte concentration : il entraîne une toux
• une détresse respiratoire par œdème pulmonaire
douloureuse, des céphalées, des vomissements
lésionnel
puis un œdème du poumon pouvant entraîner le
• des lésions cutanées en cas de contact direct
décès.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Extraire la victime de l’atmosphère toxique, le plus rapidement possible, au besoin par des sapeurs-pompiers
protégés par l’ARI.
• Mettre la victime dans la position adaptée à son état.

Référentiel technique SAP 153


• Administrer de l’oxygène, par inhalation.
• Ôter les vêtements contaminés.
• Rincer abondamment les yeux et la peau en cas de contact direct.
• Surveiller la victime, les signes peuvent apparaître de façon retardée.

D. Les autres produits domestiques et ingestion accidentelle (attention aux enfants si les
leurs effets produits traînent dans les jardins) ou dans un but
suicidaire, inhalation ou pénétration cutanée lors des
Les produits anti-rouille, comme ceux utilisés
pulvérisations.
pour le linge, contiennent de l’acide fluorhydrique
On distingue :
ou de l’acide oxalique qui entraînent des brûlures
• Les organochlorés (DDT, lindane) qui donnent
chimiques. En cas d’ingestion, ils provoquent, en plus
des atteintes nerveuses (agitation, convulsions,
des brûlures très graves des voies aéro-digestives,
coma), digestives, cardiaques.
des troubles du rythme cardiaque d’apparition
• Les raticides existent sous de nombreuses formes
rapide. C’est une intoxication très grave, la plupart
dont certaines sont très toxiques :
du temps mortelle, la médicalisation est impérative,
- anticoagulants qui provoquent des hémorragies.
en urgence.
- alphachloralose qui provoque des convulsions et
Les hydrocarbures peuvent être à usage un coma rapide.
domestique : solvants (white-spirit), trichloréthylène,
Les désherbants peuvent aussi être particulièrement
essence de voiture… L’ingestion se manifeste
toxiques par voie cutanée mais surtout par ingestion
par des signes d’irritation cutanée (rougeurs,
car ils provoquent des lésions caustiques digestives
démangeaisons, sensation de brûlure), des signes
et des atteintes pulmonaires.
d’irritation digestive (vomissements, douleurs,
diarrhée), des signes neurologiques allant de Les végétaux toxiques donnent souvent des signes
troubles du comportement (excitation, pseudo état de troubles digestifs, mais parfois neurologiques et
d’ivresse…) jusqu’au coma, et par une atteinte cardiovasculaires. Certaines plantes d’appartement
pulmonaire pouvant être suffisamment sévère pour ou de jardin très familières (l’if, le laurier-rose, le
entraîner une hypoxie (pneumopathie des cracheurs muguet, le colchique, le gui…) présentent une toxicité
de feu), qui entraîne une détresse respiratoire. pouvant parfois être mortelle en cas d’ingestion par
les petits enfants. On parle d’« intoxications de la
Les insecticides sont destinés à être inhalés,
dînette », car les enfants jouent à préparer des
ingérés par des insectes ou à pénétrer leur carapace.
repas.
L’intoxication humaine emprunte les mêmes voies :

Référentiel technique SAP 154


14.4. Les intoxications par produits stupéfiants

A. Généralités font dans un cadre collectif. Très souvent, la nature


du toxique sera difficile à déterminer en raison du
Les intoxications par produits stupéfiants peuvent
silence de l’entourage (substance illicite).
être :
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de
• occasionnelles ou entrer dans le cadre des
l’entourage :
addictions.
• la nature du produit
• accidentelles : passeur ayant ingéré de nombreux
•le moyen d’administration (injection, inhalation,
sachets de drogue qui s’ouvrent dans le tube
prise…)
digestif.
• l’heure de prise du produit
Elles peuvent être isolées ou associées à de
• les autres toxiques associés
l’alcool ou à un médicament détourné de son
•les antécédents médicaux en particulier de
usage (psychotropes, antidouleurs, antitussifs,
toxicomanie.
médicaments cardiovasculaires, anesthésiques…).
L’intoxication peut être due aux produits de Rechercher ou apprécier :
coupage des drogues (strychnine, talc, quinine, • des signes de détresse ou de trouble neurologique,
barbituriques…). (en particulier l’état des pupilles), respiratoire
(pauses respiratoires) ou circulatoire.
B. Signes spécifiques • les signes généraux des intoxications.
• des traces d’injection antérieures (pli du coude,
Il est important de rechercher la présence d’autres
cuisse, entre les doigts ou les orteils).
victimes car le plus souvent ces intoxications se
• la température corporelle.

C. Conduite à tenir
Il n’existe pas de conduite à tenir spécifique dans les cas d’intoxications par les stupéfiants, celle-ci est à
adapter à la détresse de la victime. Toutefois, en parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes
de secours adaptés, la conduite à tenir est la suivante :
• En cas d’overdose à la suite d’une injection d’héroïne ou de prise excessive de méthadone, une victime dans
le coma présentant une bradypnée (la bradypnée est une ventilation ralentie) ou des pauses respiratoires,
peut être réveillée en quelques minutes par une stimulation et la ventilation assistée.
- si l’inconscience se prolonge, si des complications apparaissent (vomissements, agitation) ou si la victime
est en arrêt ventilatoire, la médicalisation s’impose.
- après le réveil, il faut la surveiller attentivement car elle peut devenir agressive ou, au contraire, présenter
de nouveau des troubles de conscience, une inconscience, une nouvelle bradypnée voire se mettre en
arrêt respiratoire.
• En cas d’hyperthermie due aux amphétamines, refroidir la victime.
Les toxicomanes utilisant la voie intraveineuse sont souvent porteurs de maladies transmises par le partage
de seringues (hépatites B, C, et VIH). La protection des sapeurs-pompiers qui sont au contact de la victime
doit être particulièrement rigoureuse pour éviter tout risque d’accident d’exposition au sang. Si la seringue
est toujours dans le bras de la victime à l’arrivée des sapeurs-pompiers, elle doit être précautionneusement
retirée et mise à l’abri pour éviter toute piqûre accidentelle, ce qui doit être fait d’ailleurs pour toute seringue
découverte à proximité d’une victime.

inconscience, une dépression respiratoire allant


D. Les différents types de stupéfiants et de pauses respiratoires prolongées jusqu’à l’arrêt
leurs effets respiratoire. Les pupilles sont en myosis bilatéral
serré (dites en « tête d’épingle »). Les équipes
Les opiacés (opium, héroïne, morphine) sont des
médicales disposent d’un antidote (Narcan®) qui va
euphorisants qui provoquent sédation et analgésie.
permettre le réveil de la victime.
Pour l’héroïne, la prise en intraveineuse entraîne un
Au-delà de la seule dépendance psychique et
« flash » décrit comme un plaisir intense.
physique, les complications peuvent entraîner :
La prise en surdosage (« overdose ») entraîne une

Référentiel technique SAP 155


• un arrêt cardiaque de fatigue, de sommeil et d’appétit, augmentent les
• une inhalation bronchique ou un OAP. capacités psychiques et provoquent l’euphorie ou la
En période de sevrage ou de manque, on observe : désinhibition. Il s’agit en général de médicaments
• une agitation, une sensation de froid intense, des (tels que les coupe-faim ou la Ritaline® prescrite aux
douleurs musculaires et lombaires, de l’anxiété ; enfants hyperactifs), de drogues de synthèse
• des insomnies (métamphétamine = Speed, MDMA = Ecstasy),
• des nausées, des tremblements, de l’hypertension ou d’une plante (le Khat que l’on trouve en Afrique
artérielle, de la tachycardie. centrale et dont les feuilles sont mâchées). La prise
se fait :
Le cannabis ou chanvre indien est un euphorisant qui • par voie veineuse qui provoque un flash.
provoque aussi une désinhibition et l’augmentation • par voie nasale.
des perceptions sensorielles, une sensation de « • par voie orale le plus souvent, avec association
planer ». d’autres substances dans les comprimés.
Il peut être : Les amphétamines entraînent une dépendance
• fumé directement (marijuana). psychique : fatigue, dépression à la période de
• fumé après extraction de la résine (haschich) sevrage.
chauffée ou mélangée à du tabac. En cas d’intoxication aiguë, elles provoquent :
• incorporé à des aliments (gâteaux). • des troubles du comportement
L’effet est rapide, moins de 30 minutes quand il est • de l’agitation, de l’irritabilité, des insomnies
fumé, et disparaît en 4 à 6 heures. Son principe actif, • de la confusion, des hallucinations, un état délirant
le THC, peut être retrouvé dans les urines plusieurs paranoïde pouvant aboutir à des gestes violents
semaines après la prise. allant jusqu’à l’homicide.
L’intoxication aiguë ou ivresse cannabique provoque:
• une rougeur des conjonctives, des troubles de la Le LSD (acide lysergique diéthylamide) couramment
vue, une bouche sèche. appelé « acide » ou « trip » est un produit de synthèse
• de la tachycardie, de l’hypotension. utilisé par voie orale (liquide imbibant des sucres,
• des troubles de la mémoire et de l’attention. des comprimés, des buvards, des vignettes). Il
• des hallucinations, des crises de panique, des entraîne des modifications sensorielles intenses,
convulsions. des perturbations de l’orientation dans l’espace
Les complications sont d’ordre psychiatrique. et le temps, hallucinations visuelles, déperson
Le sevrage peut s’accompagner d’irritabilité et nalisation, et peut entraîner des troubles physiques
d’insomnies. (HTA, tachycardie, mydriase, hyperthermie) en cas
d’intoxication aiguë. Les complications psychiques
La cocaïne est un puissant stimulant, contenu peuvent aller jusqu’au suicide.
dans les feuilles de coca, qui peut se mastiquer,
s’injecter, se fumer ou se « sniffer ». Sa prise Les poppers sont des nitrites volatils proches des
entraîne : euphorie, désinhibition et confiance en médicaments donnés dans les crises d’angor. Ils sont
soi. L’intoxication aiguë entraîne : une tachycardie, contenus dans des petits flacons en vente libre dans
une hypertension artérielle, une mydriase, une les sex-shops et sur internet, et sont absorbés par
agitation, des convulsions, une hyperthermie avec inhalation. Ils sont utilisés comme aphrodisiaques
déshydratation. pour leur effet vasodilatateur qui entraîne des
On observe parfois des complications : sensations vertigineuses, entre autres. Toutefois leur
• cardiovasculaires : syndrome coronarien aigu par utilisation peut entraîner des complications graves
vasoconstriction. liées aux effets toxiques telles que :
• cérébrales : AVC par vasoconstriction et thrombose. • l’hypotension artérielle, voire le collapsus, par
• psychiatriques avec prise de risques, état dépressif. vasodilatation.
• perforation des cloisons nasales. • la cyanose (couleur gris ardoise) car ils oxydent
La dépendance psychique est rapide et forte surtout l’hémoglobine qui ne peut plus transporter
pour le crack (forme de cocaïne à effet majoré). l’oxygène.
• parfois des brûlures chimiques du visage quand
Les amphétamines sont de puissants stimulants du l’utilisateur couché renverse le flacon.
système nerveux central qui diminuent la sensation

Référentiel technique SAP 156


Les médicaments détournés de leur usage ne (vol d’objet, de chéquier, de carte de crédit avec
sont pas forcément des produits stupéfiants. Ils obtention du code…) ou un crime (viol…). De
sont utilisés à des fins délictueuses ou criminelles nombreux produits ont été utilisés, aux premiers
(soumission chimique) ou pour une consommation rangs desquels on trouve :
dans le cadre d’une toxicomanie. La soumission • les sédatifs : benzodiazépines et apparentés
chimique est l’administration, à l’insu d’une victime, (hypnotiques)
d’un produit destiné à modifier son état de vigilance • des médicaments anesthésiques, surtout le GHB
et obtenir une amnésie afin de commettre un délit appelé aussi drogue du viol. Il peut y avoir un risque
vital en cas de surdosage ou d’association : coma.

Référentiel technique SAP 157


14.5. L’intoxication éthylique

A. Généralités Chez les adolescents, il existe de plus en plus


fréquemment, des alcoolisations massives avec des
La première phase de l’intoxication est l’ivresse. Elle
alcools forts (binge drinking) souvent associées à des
provoque :
prises de stupéfiants et des boissons stimulantes.
• dans un premier temps des troubles du
Le risque majeur est un coma éthylique d’installation
comportement : excitation psychomotrice,
rapide avec inhalation bronchique. Les témoins,
désinhibition, euphorie.
souvent alcoolisés eux-mêmes, ne prendront pas en
• puis une désadaptation avec des propos incohérents
charge cette victime et n’appelleront que tardivement
et des troubles neurologiques : incoordination
les secours.
motrice (démarche ébrieuse), émoussement des
réflexes, altération de la vision, parole difficile.
B. Signes spécifiques
Cette phase est la plus dangereuse car elle est
responsable de chutes, d’accidents de circulation, Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
de rixes. de l’entourage :
La deuxième phase est le coma éthylique. Il • la nature de l’alcool et la dose ingérée (bouteille
s’accompagne d’un risque important d’inhalation d’alcool vide).
bronchique car le sujet alcoolisé vomit souvent. • l’heure d’ingestion.
À ce stade, il peut y avoir des convulsions ou une • les autres toxiques associés.
hypothermie. En effet, l’alcool provoque d’abord • le traitement en cours.
une vasodilatation qui va entraîner une sensation • les antécédents médicaux.
de chaleur au niveau cutané, souvent recherchée. Rechercher ou apprécier :
Cependant, cette vasodilatation va favoriser les • les signes de détresses ou de troubles neurologiques
échanges thermiques avec l’extérieur et entraîner (pupilles), respiratoires ou circulatoires
une hypothermie. L’inconscience survient le plus • une haleine caractéristique ;
souvent lorsque l’alcoolémie atteint 3 g/l mais il y a de • des vomissements;
grandes variations individuelles principalement chez • une démarche ébrieuse ;
les alcooliques chroniques. Les doses mortelles sont • la température corporelle ;
entre 3 et 8 g/l selon les individus. • des traumatismes associés, notamment crânien.

C. Conduite à tenir
Durant la phase d’ivresse aiguë, en parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours
adaptés, la conduite à tenir impose de :
• Calmer la victime, en l’isolant si nécessaire.
• Mettre au repos.
• Surveiller attentivement la victime, en particulier sa conscience.
Durant la phase de coma éthylique, la prise en charge est celle d’une personne dans le coma en prenant soin
de réaliser un bilan complet. L’évaluation du niveau de l’ivresse et de son évolution possible est très difficile
à réaliser. De fait, une ivresse, même simple, ne doit pas être considérée comme anodine.
Elle impose un bilan complet car elle peut masquer une autre pathologie ou un traumatisme grave. Toute
personne en état d’ivresse doit être prise en charge soit par les sapeurs-pompiers soit, lorsqu’il n’existe
aucun signe de gravité, par la police sur la voie publique. À l’inverse, certaines pathologies graves peuvent
ressembler à une intoxication éthylique (hémorragies cérébrales, méningites, hypoglycémie, certaines
intoxications notamment par le CO). L’odeur de l’haleine est initialement le seul signe permettant de faire la
différence.

Référentiel technique SAP 158


D. L’alcool et ses effets coagulation ne sont plus fabriqués.
L’alcool provoque une dépendance avec, en cas
La consommation excessive d’alcool est dangereuse
d’arrêt brutal, un vrai syndrome de manque ou de
pour la santé, qu’elle soit régulière ou exceptionnelle.
sevrage : le delirium tremens ou DT. Les premiers
Elle est responsable de 35000 décès par an en
signes (pré-DT) sont l’insomnie, l’anxiété, l’agitation,
France, dont 3000 par accident de la circulation. Elle
les sueurs, les tremblements et la tachycardie. Le DT
intervient dans 30 à 40 % des morts violentes. Chez
associe hallucinations, confusion et idées délirantes.
le buveur chronique, elle entraîne des complications
Il peut y avoir des convulsions. Le traitement de cet
neurologiques, psychiatriques, cardiovasculaires,
état de manque repose sur des sédatifs.
cancéreuses (voies aériennes supérieures) et
Il est important de noter qu’un verre d’alcool est
surtout hépatiques. Le foie est progressivement lésé
absorbé par l’organisme en 45 minutes à une heure,
jusqu’à l’état de cirrhose avec :
ce qui augmente l’alcoolémie de 0,20 à 0,30 g/l
- des varices de l’œsophage dont la rupture provoque
suivant la corpulence du sujet. Ensuite l’alcoolémie
une hémorragie digestive (hématémèse).
décroît de 0,15 g/l par heure. Un verre est donc
- un risque hémorragique important, en cas de
éliminé en 2 heures environ.
traumatisme par exemple, car les facteurs de

Référentiel technique SAP 159


14.6. L’intoxication par le monoxyde de carbone
A. Généralités à l’aide de :
• le QRAEII qui mesure le pourcentage de CO dans
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique,
l’air expiré de la victime.
incolore, inodore, insipide (sans goût) de densité
• le RAD 57 (voir itech 018 : détecteur de CO
proche de l’air (d = 0,96). Il est dégagé par toute
sanguin).
combustion incomplète : incendie, moteur de
Les signes de l’intoxication par le CO sont décrits
voiture, brasero dans une pièce mal ventilée, feu
dans le tableau ci- dessous par ordre de gravité :
de cheminée, chauffe-eau mal réglé. Il est aussi
inflammable et explosif mais la zone d’explosivité
Taux CO en Risques
(LIE = 12,5 % - LSE = 74,2 %) est très supérieure à
HBCO PPM
la concentration mortelle de 0,5 %.
Perte de connaissance après
Lors de l’intoxication, le CO va prendre la place de 10000 2 à 3 respirations / décès en
l’oxygène (O2) : moins de 3 minutes.
• s ur l’hémoglobine des globules rouges 5000 décès en moins de 20 min.
(l’oxyhémoglobine est remplacée par de la
2000 décès en moins de 4 heures.
carboxyhémoglobine), ce qui entraîne une hypoxie
néfaste sur le cerveau et le coeur.
50 à 60 1000 inconscience / convulsions
perte de connaissance /
• sur la myoglobine des muscles, ce qui entraîne un 40 à 50 500
faiblesse musculaire
effet incapacitant.
confusions / vomissements /
Le CO est éliminé par la respiration. Pour éliminer 50 30 à 40 300 vision trouble
% du CO, il faut : 4 à 5 heures en air ambiant, 1h30
céphalées / nausées / vertige
sous oxygène et 20 minutes en milieu hyperbare. 20 à 30 200
/ irritablilité
Toute victime intoxiquée par le CO et les fumées
d’incendie doit donc être mise sous O2. N’étant pas spécifiques de l’intoxication, c’est
La gravité de l’intoxication est proportionnelle au leur association et le bilan circonstanciel qui vont
pourcentage de carboxyhémoglobine. Elle dépend permettre de soupçonner l’intoxication. Il faut savoir
de : y penser :
• la concentration en CO de l’atmosphère exprimée • en présence d’une source de CO (moteur
en ppm (1 % = 10000 ppm). Il peut donc y avoir thermique, poêle, chauffe-eau…)
des intoxications chroniques avec peu de signes • lors des incendies, pour les victimes mais
ou des intoxications aiguës, rapidement mortelles, également pour les sapeurs-pompiers, lors de
si la concentration en CO est importante. toutes les phases du feu et en particulier lors du
• du temps d’exposition qui devra être évalué. déblai.
• de la fréquence respiratoire. • devant une atteinte collective, y compris devant
• de l’état de santé de la victime. des troubles digestifs évoquant une toxi-infection
Une intoxication par le CO est parfois difficile à alimentaire.
déceler. Le diagnostic est facilité par l’utilisation
systématique d’un appareil détecteur de CO dans B. Signes spécifiques
l’air ambiant dont le premier seuil d’alerte est de 35
ppm (danger imminent) et dont le deuxième seuil Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
d’alarme est de 200 ppm. Pour toute intervention, le de l’entourage :
détecteur de CO doit être présent sur les lieux afin • la durée d’exposition.
de mettre en évidence un risque d’intoxication. Dans • une perte de connaissance initiale.
certains lieux, publics ou privés, des détecteurs sont • les antécédents médicaux.
également installés. La mesure de la saturation en • une notion de grossesse.
O2 (à l’aide du saturomètre de la VSAV) ne doit • le traitement en cours.
pas être effectuée car l’appareil multiparamétrique Rechercher ou apprécier :
ne différencie pas l’hémoglobine chargée en O2 de • des signes généraux de détresse ou de trouble
l’hémoglobine chargée en CO. La quantification de neurologique, respiratoire ou circulatoire,
la présence de CO dans le sang de la victime se fera notamment un trouble de la conscience pouvant

Référentiel technique SAP 160


aller jusqu’au coma. • des vertiges.
• des céphalées. • une sensation de faiblesse ou de fatigue.
• des nausées ou des vomissements. • des convulsions.
• des douleurs musculaires.

C. Conduite à tenir
• Extraire systématiquement la victime du local concerné, en prenant les mesures de protection qui s’imposent
par des équipiers sous ARI si possible ou en apnée.
• Administrer systématiquement de l’oxygène au masque à haute concentration même si les signes cliniques
sont bénins (voir SAP-FTO-20).
• Évaluer la gravité de l’intoxication sur les signes présentés, les particularités des victimes et adapter les
gestes d’urgence.
• Dans la mesure du possible, la source de CO doit être mise à l’arrêt et les locaux ventilés. Des moyens de
renforcement doivent être systématiquement demandés.

D. Les effets du monoxyde de carbone L’effet incapacitant : La fixation du CO sur les


muscles entraîne une fatigue musculaire allant
L’effet hypoxique : Le CO présente une affinité pour
jusqu’à l’impossibilité de marcher, ce qui explique
l’hémoglobine 250 fois plus élevée que l’O2. Cette
que l’on trouve souvent les victimes inconscientes
affinité est encore plus élevée pour l’hémoglobine
ou en ACR près de la porte ou de la fenêtre qu’elles
du fœtus. Même si la mère est peu intoxiquée, le
n’ont pas pu atteindre. Le taux de CO mesuré par
fœtus peut être gravement atteint avec un risque de
les équipes médicales dans l’air expiré ou grâce à
malformations, de petite taille, de retard intellectuel
un capteur capillaire spécifique, peut être normalisé
ou de décès.
rapidement. Ce sont donc les signes présentés
Chez l’enfant, l’intoxication est plus grave car sa
initialement qui entraînent l’hospitalisation avec
fréquence respiratoire est plus rapide et son cerveau
mise sous O2 pendant plusieurs heures. Cela justifie
est encore en développement. Toute intoxication
l’importance des premières constatations et de
grave peut laisser des séquelles neurologiques et
l’interrogatoire de la victime et de son entourage. Les
psychiatriques l’apparition parfois retardée. Une
indications du caisson d’oxygénothérapie hyperbare
victime dans le coma peut se réveiller dès qu’on l’a
sont : les femmes enceintes, les enfants, les patients
extraite de l’atmosphère toxique. Elle reste toutefois
présentant des signes neurologiques (perte de
gravement intoxiquée. L’hypoxie due à l’intoxication
connaissance, convulsions) ou cardiologiques
est dangereuse pour les insuffisants respiratoires
(douleur thoracique, troubles du rythme).
chroniques et les coronariens.

Référentiel technique SAP 161


14.7. L’intoxication par les fumées d’incendie

A. Généralités B. Signes spécifiques


Les fumées, composées de nombreux gaz très Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
toxiques ou irritants, de particule solide (les suies) de l’entourage :
et de vapeur d’eau, sont à l’origine de nombreux • la durée d’exposition.
décès de victimes lors des incendies. Au-delà de • une perte de connaissance initiale.
leur caractère toxique, leur température élevée est • les antécédents médicaux ou de grossesse.
génératrice de brûlures internes et externes. • le traitement en cours.
L’intoxication par les fumées provoque :
Rechercher ou apprécier :
• une atteinte générale de l’organisme par le CO2,
• les signes de détresse respiratoire :
le CO, le cyanure (HCN, qui bloque la respiration
- dyspnée
cellulaire) ainsi que d’autres substances chimiques.
- sifflements
• une atteinte pulmonaire consécutive à :
- voix rauque
- une brûlure thermique par les gaz chauds
• les signes de détresse circulatoire (hypotension,
- une brûlure chimique par diverses substances
douleur thoracique, arrêt cardiaque)
issues de la combustion (acide chlorhydrique,
• les signes de détresses neurologiques (troubles de
fluorhydrique…)
conscience, coma)
- des bouchons bronchiques par dépôt de suies au
• les signes d’intoxication par le CO
plus profond des voies aériennes.
• la présence de suies dans la bouche ou dans les
• une irritation des muqueuses
narines, crachat noirâtre.
Associée à la raréfaction de l’O2 dans l’air respiré, • des brûlures, en particulier du visage (sourcils,
l’inhalation de fumées entraîne une hypoxie à cheveux…)
laquelle se rajoute un empoisonnement cellulaire par • des lésions traumatiques (défenestration,
le cyanure. Cette intoxication au cyanure, produit par explosion…)
la combustion des plastiques, se traite à l’aide d’un
antidote : l’hydroxocobalamine (Cyanokit®) présent
dans les moyens médicalisés.

C. Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Extraire systématiquement la victime de l’atmosphère toxique, par des sauveteurs sous ARI.
• Administrer systématiquement de l’oxygène (au masque à haute concentration à un débit de 15l/minutes)
même si les signes cliniques sont bénins.
• Évaluer la gravité de l’intoxication sur les signes présents ainsi que celle des brûlures et adapter les gestes
d’urgence.

Référentiel technique SAP 162


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Juillet 2015
Référentiel technique
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018

SAP-CT-15 Les atteintes de la peau

15.1. Les plaies


A. Généralités musculaires caractéristiques, des spasmes, des
convulsions et en l’absence de traitement, la mort.
Définitions À l’échelle mondiale, le tétanos cause environ 500
La plaie est une interruption de la continuité de la 000 morts par an. La prévention est basée sur un
peau, revêtement protecteur du corps, avec une vaccin antitétanique très efficace, sur le lavage de
atteinte possible des tissus sous-cutanés. Elle est toute plaie et l’administration d’anticorps en cas de
généralement secondaire à un traumatisme et peut plaie à risque.
être provoquée : Une fois la maladie installée, le traitement est long
• de l’extérieur vers l’intérieur, par une coupure, une et difficile. L’infection n’est pas immunisante, ce qui
piqûre, un projectile, un coup, une morsure, un signifie qu’il est possible d’être infecté plusieurs fois.
frottement… Si la vaccination est ancienne (au-delà de 10 ans)
• de l’intérieur vers l’extérieur, par un os cassé qui ou n’a jamais été réalisée, il doit être conseillé à la
perfore la peau (fracture ouverte). victime de consulter un médecin.
Les sapeurs-pompiers, de par leur métier, constituent
Risques une population à risque, d’où l’intérêt des mesures de
Suivant son importance et sa localisation, la plaie protection, d’hygiène et de prévention (vaccinations
peut être à l’origine : à jour).
• d’une hémorragie
• d’une atteinte des structures situées sous la plaie C. Éléments de gravité
(organes du thorax, de l’abdomen, du crâne,
vaisseaux sanguins, nerfs, muscles…) pouvant Les critères qui permettent d’établir la gravité d’une
entraîner une défaillance des fonctions nerveuse, plaie sont :
respiratoire ou circulatoire. • le mécanisme de formation.
• d’une infection locale, qui peut se généraliser dans • le type et la profondeur.
un deuxième temps et entraîner une septicémie. • la localisation et les complications possibles.
• de maladies liées à la pénétration de certains C’est le recueil des informations relatives à chacun
germes comme le bacille du tétanos. d’eux qui permet de déterminer si l’on est en présence
Pour le sapeur-pompier, elle présente un risque de d’une plaie simple, sérieuse ou grave et d’adapter la
contamination par le sang de la victime (hépatites, conduite à tenir.
VIH…). Les plaies et les brûlures constituent l’essentiel des
atteintes traumatiques de la peau. On les qualifie
B. Le tétanos de simples ou de graves. Une plaie ou une brûlure
nécessite au minimum un avis médical si elle est
Le tétanos est une maladie infectieuse aiguë, grave sérieuse et l’envoi d’un moyen médicalisé si elle est
et souvent mortelle, due à une bactérie (bacille de grave.
Nicolaïer). Ces bactéries sont stockées dans des
spores (sorte de coque protectrice qui les abrite) qui Mécanisme de formation des plaies
peuvent survivre des années dans le milieu extérieur. Une plaie peut être provoquée par :
Elles résistent à la chaleur et aux désinfectants. • un projectile (plaie par balle, criblage sur explosion…)
On retrouve ces spores dans les sols, dans la • un outil (disqueuse, tronçonneuse…)
poussière, sur les plantes, sur les objets rouillés, • un objet tranchant ou perforant : couteau, cutter…
dans les selles animales et dans 10 à 25 % des selles •une morsure. Celle-ci occasionne souvent
humaines. une lacération et présente un risque
Les spores pénètrent dans l’organisme par une plaie infectieux même pour une plaie minime.
et peuvent y survivre des mois voire des années. Si La conduite à tenir pour ce type de plaie est traitée
les conditions deviennent favorables, comme dans les dans le chapitre 9 - partie 4.
plaies infectées, la spore germe et se transforme en • un frottement (par chute…)
bacille sécrétant la toxine responsable de la maladie. • une fracture ouverte de membre.
Il s’agit d’une neurotoxine qui migre le long des
axones des nerfs moteurs, jusqu’à la moelle épinière Différentes types de plaies et leurs profondeurs
et le tronc cérébral entraînant des contractures Les plaies peuvent être regroupées en 4 catégories :

Référentiel technique SAP 163


• l’écorchure ou éraflure, qui est une plaie On doit toujours essayer d’évaluer la profondeur
superficielle. d’une plaie
Son aspect est rouge et suintant, elle peut présenter soit :
des incrustations de petits corps étrangers qui • directement, en estimant visuellement la distance
risquent d’entraîner des infections secondaires. séparant la surface cutanée du fond de la plaie.
• indirectement lorsque la lésion a été créée par un
objet pénétrant, en évaluant la taille de la partie de
l’objet qui a été ou est pénétrante, sans le retirer ni
le mobiliser.
Il existe un cas particulier qui n’est pas une plaie à
proprement parler, mais qui peut être à l’origine de
lésions internes importantes, c’est la contusion. Elle
est provoquée par un choc ou un coup et entraîne
des lésions ou la rupture des vaisseaux situés
immédiatement sous la peau. Il n’y a pas de plaie,
mais le sang peut s’échapper dans les tissus sous
l’épiderme donnant une coloration violette et un
• La coupure (la plus fréquente) est provoquée aspect gonflé : l’hématome. Il est parfois très étendu
par un objet tranchant. Suivant sa localisation et et peut entraîner une détresse circulatoire.
son étendue, elle peut entraîner un saignement
pouvant être abondant ou une atteinte d’un organe Localisation des plaies et leurs complications
vital sous-jacent. La localisation d’une plaie est susceptible d’entraîner
• une atteinte vitale :
- plaie du cou, du thorax ou de l’abdomen (le
pronostic vital peut être très rapidement engagé)
- plaie artérielle des membres.
• une atteinte fonctionnelle :
- plaie de l’oeil, de la face, de la main, du pied,
d’une articulation qui peut nécessiter une prise
en charge dans un service spécialisé.
• une infection localisée ou généralisée (septicémie)
- plaie à proximité d’un orifice naturel, et plus
particulièrement celles situées à proximité du
• La plaie punctiforme (en forme de point), périnée.
provoquée par un objet pointu (clou, couteau, balle - plaie de la main ou d’une articulation (qui
de petit calibre…), est extérieurement très minime présente un risque particulier en raison de
voire insignifiante. Cela ne doit pas entraîner une l’extension rapide de l’infection et des séquelles
sous-estimation de sa gravité car elle peut être fonctionnelles qu’elle peut entraîner).
très profonde et atteindre des organes vitaux sous-
jacents. D. Classification des plaies
Les plaies simples
Une plaie est considérée comme simple lorsqu’il
s’agit d’une écorchure, d’une éraflure ou d’une
coupure unique, peu profonde, non hémorragique.

Les plaies graves


Une plaie est considérée comme graves dès :
• qu’elle présente un saignement abondant mais
contrôlable par une compression manuelle et un
• La plaie délabrante, ou lacération est une pansement compressif.
déchirure complexe de la peau et souvent des • qu’elle est pénétrante au niveau :
muscles, par arrachement ou écrasement. La plaie - de la face
est irrégulière avec des lambeaux de peau et de - de la main
chair. - du pied
- d’une articulation
- de l’oeil
- d’un orifice naturel
- du cou
- du thorax
- de l’abdomen
Toute plaie dont on ne peut apprécier la profondeur

Référentiel technique SAP 164


doit être considérée comme pénétrante. • le mécanisme.
• qu’il existe un corps étranger dans la plaie ou • les actions entreprises avant l’arrivée des secours
qu’elle est en regard d’un foyer de fracture. (pose d’un garrot).
• qu’elle est associée à un délabrement des masses • une vaccination anti-tétanique à jour ou non.
musculaires. • les antécédents (hémophilie, VIH…)
• les traitements (antigoagulants…)
La classification des plaies permet de déterminer le • les allergies connues, notamment aux antiseptiques
niveau de prise en charge : et à l’iode.
• plaie simple : soins locaux Rechercher ou apprécier :
• plaie grave : soins spécifiques nécessitant une • la localisation de la plaie.
médicalisation de l’intervention ou un transport • le type et la profondeur de la plaie.
vers une structure d’urgence pour des soins • la présence d’un corps étranger ou de débris.
spécifiques (suture) ou vers un service spécialisé • l’importance d’un saignement.
(chirurgie de la main, ophtalmologie, stomatologie) • la douleur ressentie.
• une détresse circulatoire.
E. Signes spécifiques • une détresse respiratoire.

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou


de son entourage :

F. Conduite à tenir
Après avoir identifié la gravité de la plaie, le chef d’agrès adopte la conduite à tenir adéquate.

Plaie simple
1 / Nettoyer la plaie à l’aide de sérum physiologique (ou à l’eau et au savon, avec un dernier temps de rinçage)
afin d’éliminer les petits corps étrangers mobiles.
2 / Désinfecter au moyen d’une solution antiseptique, en l’appliquant du centre vers la périphérie de la plaie
et jamais l’inverse.
3 / Protéger la plaie par un pansement.
4 / Conseiller à la victime de consulter un médecin si :
- la victime n’est pas vaccinée contre le tétanos.
- la vaccination antitétanique date de plus de 10 ans.
- la plaie devient chaude, rouge, si elle gonfle ou si elle continue de faire mal dans les 24 heures.
Les compresses utilisées pour nettoyer la plaie ainsi que les gants doivent être jetées dans un conteneur à
DASRIA.

Plaie grave
1 / Arrêter l’hémorragie éventuelle.
2 / Mettre la victime en position adaptée.
3 / Nettoyer la plaie avec du sérum physiologique. Protéger la plaie par un pansement humide (compresses
stériles imprégnées de sérum physiologique) maintenues par un bandage.
4 / Ne jamais retirer un corps étranger sauf s’il nuit à la réalisation d’un MCE.
5 / Administrer de l’oxygène par inhalation.
6 / Contacter le CRRA 15 pour demander un avis médical.
7 / Ne pas mobiliser la partie atteinte.
8 / Protéger la victime contre le froid, la chaleur et les intempéries.

Plaie grave au thorax Plaie grave à l’abdomen

Référentiel technique SAP 165


Cas particuliers

- Si la victime présente une plaie à l’oeil :


Allonger à plat dos, tête calée en recommandant au blessé de fermer les deux yeux et de ne pas bouger.
Cette position évite une aggravation éventuelle de la lésion oculaire.
Mettre un pansement sur les 2 yeux, pour l’aider à les fermer.

- Si la victime présente une plaie thoracique :


Protéger par un pansement non occlusif (risque d’aggravation d’un pneumothorax) la victime est placée en
position demi assise (voir SAP-CT-07).

- Si la victime présente une éviscération :


ne pas remettre les organes en place, recouvrir au moyen d’un pansement humide. La victime est allongée
sur le dos les jambes fléchies pour relâcher les muscles abdominaux et diminuer la douleur.

- Si un corps étranger se trouve dans la plaie : protéger au mieux à l’aide d’un pansement adapté sans
mobiliser l’objet.

- Si La victime est inconsciente, la position d’attente est la PLS (voir SAP-CT-06) le côté traumatisé sera toujours
vers le sol, sauf pour la plaie de l’abdomen et de l’œil (coté sein au sol)

- Si la victime présente une plaie par injection de liquide sous pression, il faut recueillir la nature du produit
injecté et la valeur de la pression d’injection, si possible et demander un avis médical en transmettant un
bilan.

- En présence d’un traumatisme dentaire, il faut récupérer la dent tombée, ne pas tenter de la réimplanter,
conserver la dent dans un récipient contenant du sérum physiologique ou à défaut du lait et indiquer à la
victime de consulter immédiatement un chirurgien-dentiste et de lui apporter la dent tombée.

Référentiel technique SAP 166


15.2. Les brûlures

15.2. Les brûlures présenter un aspect noirâtre quand elles sont


recouvertes de suies, ce qui peut amener à en
mésestimer la surface et la profondeur.
A. Généralités Les brûlures par eau chaude peuvent présenter un
Définitions aspect rouge, ce qui peut en faire sous-estimer la
La brûlure est une lésion qui peut toucher : profondeur.
• la peau de façon plus ou moins étendue et plus ou Une immersion dans de l’eau chaude engendre une
moins profonde. brûlure grave après :
• les masses musculaires. • 2 minutes à 50 °C
• les voies aériennes. • 20 secondes à 55 °C
• le tube digestif. • 5 secondes à 60 °C.
• les yeux. C’est ce qui se passe pour l’enfant mis dans un bain
trop chaud, ou qu’on laisse jouer sans surveillance
Risques avec les robinets et pour la personne âgée qui ne
Suivant son étendue, sa profondeur, sa localisation peut pas se relever.
et sa cause, la brûlure peut-être à l’origine : Les brûlures thermiques par le froid ou gelures sont
• d’une détresse circulatoire par perte de liquide traitées dans le chapitre 13 - partie 1.
(plasma). Les brûlures chimiques sont une agression de la
• d’une détresse respiratoire par brûlure des voies peau par un produit caustique comme un acide fort
aériennes due à l’inhalation de gaz chauds et ou une base forte. En cas d’ingestion du produit,
intoxication par les fumées d’incendie. il peut entraîner une brûlure du tube digestif. La
• de douleurs sévères. pénétration du produit à travers la peau peut
• d’une infection dans les jours qui suivent. également entraîner une intoxication.
• de séquelles esthétiques et fonctionnelles Les brûlures électriques sont consécutives au
nécessitant de nombreuses greffes et des mois passage du courant dans le corps et peuvent
d’hospitalisation. entraîner des brûlures souvent profondes. Une
brûlure électrique peu spectaculaire en apparence,
peut entraîner rapidement la mort de la victime par
B. Éléments de gravité atteinte du coeur ou du cerveau.
Les critères qui permettent d’établir la gravité d’une Ce type de brûlure est traitée dans le chapitre 13 -
brûlure sont : partie 7.
• la cause Les brûlures par frottement concernent en particulier
• l’aspect les chutes avec glissade en deux roues.
• l’étendue Les brûlures par radiation ou irradiation. Elles sont
• la localisation dues à une exposition aux ultra-violets (soleil) mais
• l’âge et les antécédents peuvent également être provoquées par une source
C’est le recueil des informations relatives à chacun radioactive et sont alors particulièrement graves. Ces
d’eux qui permet de déterminer si l’on est en dernières sont fonction de la dose reçue et peuvent
présence d’une brûlure simple, sérieuse ou grave et n’apparaître que plusieurs jours après l’exposition.
d’adapter la conduite à tenir.
L’aspect des brûlures
Les causes de brûlures L’aspect des brûlures diffère en fonction de la
Une brûlure peut être d’origine : profondeur de celle-ci :
• thermique (chaleur, froid). - Une peau rouge et douloureuse traduit une atteinte
• électrique (électrisation ou électrocution, foudre). superficielle.
• chimique (acides, bases). - Des cloques ou phlyctènes, uniques ou
• mécanique (frottements). multiples et plus ou moins étendues,
• radiante ou irradiante (soleil, radioactivité). accompagnées d’une douleur forte ou
modérée, traduisent une atteinte plus profonde.
Les causes de brûlures Elles peuvent se rompre spontanément en libérant
Les brûlures thermiques par la chaleur peuvent être un liquide clair. Leurs apparitions peuvent être
provoquées par des flammes, des liquides, des gaz retardées.
chauds ou par le contact de corps solides brûlants. - Une pâleur cireuse, un aspect noirâtre ou
Les brûlures directes par flammes (rayonnement), brunâtre de la peau traduit une atteinte très
lors d’un incendie sont en général profondes et profonde de toutes les couches de la peau.
s’accompagnent souvent d’une détresse respiratoire Ces brûlures sont souvent peu douloureuses car
due à une brûlure des voies aériennes supérieures les terminaisons nerveuses ont été détruites.
ou à une intoxication par les fumées. Elles peuvent

Référentiel technique SAP 167


Une zone brûlée peut revêtir plusieurs aspects conjoints. Par conséquent, ces brûlures sont toujours graves
en raison de la détresse circulatoire et de l’atteinte
globale du corps qu’elles entraînent. Elles nécessitent
une prise en charge dans un service spécialisé dans
le traitement des brûlés.

Les localisations des brûlures


La localisation de la brûlure, en particulier celle
du second et troisième degré va entraîner des
complications plus ou moins précoces. Ce sont les
brûlures :
Rougeur de la peau Cloque ou phlyctène • des voies aériennes, en cas d’incendie. La
présence de traces de suies autour des narines et
de la bouche, l’apparition d’une toux incessante, de
crachats noirâtres ou d’une modification de la voix
(rauque) doit faire suspecter ce type de brûlure.
• du visage et du cou. Les brûlures profondes (souvent
par flamme) peuvent rapidement s’accompagner
d’une détresse respiratoire, surtout si la brûlure
du cou est circulaire. Par ailleurs les cicatrices
vont entraîner des problèmes fonctionnels et
esthétiques.
• oculaires souvent d’origine chimique, en particulier
Aspect noirâtre
par de la soude, qui peut provoquer une destruction
de l’oeil.
L’étendue des brûlures • des mains ou des plis de flexion, dont les
Chez l’adulte, si la victime présente des brûlures cicatrices entraînent des problèmes fonctionnels
étendues, l’évaluation de la surface brûlée, se fait par les rétractions tendineuses et le blocage des
au moyen de la règle des 9 de Wallace : articulations.
• chaque membre supérieur représente 9 %. • à proximité des orifices naturels (périnée…) qui
• chaque membre inférieur représente 18 %. peuvent s’infecter secondairement.
• le tronc (thorax et l’abdomen) représente 18 % par • circulaires, car la perte d’élasticité de la peau
face. brûlée et l’apparition d’un oedème entraînent un
• la tête représente 9 %. effet garrot sur les muscles, les vaisseaux et les
• les parties génitales représentent 1 %. nerfs.
Cette règle ne s’applique qu’à l’adulte, l’enfant
possédant une morphologie différente (par exemple: L’âge et les antécédents
chez le nourrisson, la tête représente 20 % de la L’âge
surface du corps). À profondeur, à superficie et à localisation égales les
Dans tous les cas elle peut se faire à l’aide de la face brûlures sont plus graves aux âges extrêmes de la
palmaire (paume et doigts) de la main de la victime, vie.
qui est égale à 1 % de la surface totale de la peau, Les antécédents
quel que soit l’âge. Un certain nombre de pathologies aggravent le
Règle de Wallace : pronostic vital d’un brûlé, en particulier :
• le diabète.
• le tabagisme.
• les maladies cardiaques .
• les maladies qui dépriment le système immunitaire
(VIH…)
• l’alcoolisme…

C. Classification des brûlures


L’analyse de ces différents critères de gravité par les
sapeurs-pompiers permet de classifier la brûlure et
d’adapter la conduite à tenir.

Une brûlure simple


Face antérieure Face postérieure Il s’agit d’une brûlure simple lorsque les rougeurs de
la peau chez l’adulte ou d’une cloque dont la surface
Les brûlures étendues altèrent le fonctionnement est inférieure à celle de la moitié de la paume de la
général de l’organisme. main de la victime.

Référentiel technique SAP 168


Une brûlure grave D. Signes spécifiques
Il s’agit d’une brûlure grave, dès lors que l’on est en
présence : Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
- D’une ou plusieurs cloques dont la surface totale de son entourage :
est supérieure à celle de la moitié de la main de la • la cause de la brûlure.
victime. • le temps écoulé depuis la brûlure.
-D’une destruction plus profonde (aspect blanchâtre •les actions déjà entreprises avant l’arrivée des
ou noirâtre parfois indolore) associée souvent à des secours (refroidissement, application de produit…)
cloques et à une rougeur plus ou moins étendue. • les antécédents et les traitements suivis.
- D’un aspect circulaire (qui fait le tour du cou ou d’un • une vaccination anti-tétanique à jour ou non.
membre).
-D’une brûlure dont la localisation est sur le visage ou Rechercher ou apprécier :
le cou, les mains, les articulations ou au voisinage • la profondeur de la brûlure.
des orifices naturels. • l’étendue de la brûlure.
Les brûlures de la bouche et du nez font toujours • la localisation des atteintes.
craindre la survenue rapide d’une difficulté • la douleur ressentie.
respiratoire, en particulier si elles sont associées à • une détresse circulatoire.
une raucité de la voix. • une détresse respiratoire.
- D’une rougeur étendue (un coup de soleil généralisé • la température corporelle.
par exemple) de la peau chez l’enfant. En cas de brûlure sur incendie, il convient de
- D’une brûlure d’origine électrique ou radiologique. rechercher en plus :
• la présence de suies au niveau de la bouche et des
voies aériennes
• des signes respiratoires tels que des sifflements,
une toux, une voix modifiée…
En cas de brûlure par produit chimique, il
convient de rechercher en plus :
• la nature du produit
• la durée de contact
• les indications figurant sur l’emballage (réactivité
avec l’eau en particulier)
Le cas particulier des brûlures d’origine électrique
est traité dans le chapitre 13 - partie 7.

Référentiel technique SAP 169


E. Conduite à tenir

Brûlure thermique
Brulure thermique
Supprimer la cause ou soustraire la victime à celle-ci
Si les vêtements sont enflammés, empêcher la victime courir, la rouler ou la
faire rouler par terre et étouffer les flammes avec un vêtement ou une
couverture, si possible, mouillé

Refroidir la surface brulée le plus tôt possible SI :


- La victime est consciente
-La brulure a eu lieu, il y a moins de 30 min
- La surface brulée est inférieure à :
30 % chez l’adulte
10 % chez l’enfant
5 % chez le nourrisson

Le refroidissement (effet antidouleur) est réalisé avec de l’eau tempérée (15 à 25°C) en laissant ruisseler
l’eau sans pression sur la brûlure.

En l’absence de point d’eau tempérée, il est possible d’utiliser des stériles enduites de gel d’eau (kit
brulures). Les conditions d’utilisation sont les mêmes que celle de l’arrosage.

Retirer les vêtements de la victime le plus tôt possible (en particulier lorsqu’il s’agit de vêtements imprégnés de
liquide brûlant) sans ôter ceux qui adhérent à la peau. Ceci peut être fait pendant l’arrosage. Il en est de même
pour les bijoux, les montres, les ceintures qui doivent être retirés de la zone brulée avant que le gonflement ne
devienne important.

Brulure simple Brulure grave

• Refroidir sans limite de durée, tant que la victime • Arrêter l’arrosage au bout de 10 minutes maximum.
le souhaite (effet antidouleur) • Lutter contre une éventuelle détresse respiratoire ou
• Protéger la brulure : au moyen d’un pansement circulatoire associée ou provoquée par la brûlure.
stérile imprégné de sérum physiologique. • Ne pas percer les cloques.
• Ne pas percer les phlyctènes • Protéger la brulure par un pansement ou champ stérile.
• Conseiller à la victime de consulter un médecin si • Envelopper la victime dans une couverture isotherme (elle
: permet de lutter contre une hypothermie qui, chez un brulé
 Il existe des phlyctènes de petite taille en nombre grave, peut survenir rapidement).
très limité (2 ou 3) • Administrer de l’oxygène par inhalation (en particulier si la
 La victime n’est pas vaccinée contre le tétanos victime a été exposée à des fumées d’incendie).
 La vaccination antitétanique date de plus de 10 • Transmettre un bilan au CRRA 15.
ans
 La brulure continue de faire mal dans les 24 NB : Avec accord du médecin régulateur, le refroidissement (à
heures. visée antidouleur) peut être prolongé le temps d’un transport
(max 30 min) au moyen de compresse hydrogel. Toutefois, il
Dans tous les cas de brûlure un contact doit expose au risque d’hypothermie.
systématiquement être fait avec le CRRA 15
Il est interdit d’utiliser les compresses d’hydrogel si un
refroidissement par eau a été effectué au préalable sur la
même zone pendant 10 min sauf après avis médical du
médecin régulateur (risque d’hypothermie)

Référentiel technique SAP 170


Brûlure chimique
• Supprimer la cause ou soustraire la victime à celle-ci.
• Oter, en se protégeant, ou faire ôter par la victime, immédiatement, les vêtements et les chaussures, s’ils
sont inhibés de produit.
• Laver à grande eau tempérée (15 à 25°C), durant 20 min au moins, la zone atteinte pour diluer et éliminer
le produit.
En présence de projection de produit chimique dans l’œil :
- Essayer de maintenir l’œil ouvert.
- Rincer abondamment à l’eau.
Il convient, de veiller, pendant cette opération que l’eau de lavage ne coule pas sur l’autre œil.
• Conseiller à la victime de consulter un ophtalmologiste immédiatement en cas de projection dans l’œil.

Brûlure électrique
• Ne jamais toucher la victime avant d’avoir la certitude que tout risque électrique est écarté.
• En présence d’une détresse vitale, appliquer la conduite à tenir adaptée.
En l’absence de détresse vitale :
- Rechercher le point d’entrée et de sortie.
- Traiter la brûlure comme une brûlure thermique.
- Transmettre un bilan et appliquer les consignes reçues.

Brûlure interne par ingestion


• Allonger la victime sur le côté.
• Ne jamais faire vomir la victime.
• Ne jamais donner à boire à la victime.
• Lutter contre une détresse circulatoire ou respiratoire associée.
• Garder l’emballage du produit chimique en cause, ainsi que le produit restant.
• Surveiller la victime.
• Transmettre un bilan et appliquer les consignes reçues.

Brûlure interne par inhalation (fumée d’incendie et produits chimiques)


• Lutter contre une éventuelle détresse respiratoire.
• Surveiller en permanence la victime (les difficultés respiratoires peuvent survenir à distance de l’accident).
• Transmettre un bilan et appliquer les consignes reçues.

Référentiel technique SAP 170 bis


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018

SAP-CT-16 Traumatologie
16.1. Généralités
La traumatologie est l’étude des atteintes physiques Les causes et les mécanismes ayant entraîné des
de l’organisme résultant d’une action extérieure lésions doivent être recherchés par les sapeurs-
violente et soudaine. pompiers car ils sont déterminants pour apprécier
la gravité potentielle d’une victime traumatisée. Les
Elle concerne principalement : blessures provoquées par des armes à feu ou des
• le squelette, les muscles et les articulations. armes blanches peuvent entraîner la plupart du
La fracture de certains os peut entraîner une temps des lésions importantes.
hémorragie importante (fémur, bassin). Certaines lésions des os et des articulations sont
• les viscères, qui peuvent être lésés par un évidentes : fracture déplacée, fracture ouverte,
traumatisme direct, par la fracture des os qui les luxation.
protègent (crâne : cerveau, côtes : poumons et D’autres n’apparaîtront que lors d’un examen médical
coeur, bassin : vessie), par une décélération brutale et radiographique.
par une décélération brutale : les mouvements
de va-et-vient rapides violents entraînant un Les différents types de traumatismes :
cisaillement des organes.
• la peau (voir SAP-CT-15).

Le mécanisme d’un traumatisme peut être :


• pénétrant : il est dû à une plaie par arme blanche,
par arme à feu, suite à un empalement ou par
criblage. Les organes sont directement lésés sur la
trajectoire de l’objet vulnérant et la gravité dépend
des structures atteintes (coeur, gros vaisseaux…)
Traumatisme contondant Traumatisme contondant
• contondant : il est dû à un choc sans pénétration. par cisaillement par compression
Ce type de traumatisme peut entraîner des lésions
par :
• compression : écrasement d’un organe entraînant
des lésions suite à une hyperpression (AVP,
mouvement de foule…)
• cisaillement : rupture du point d’attache d’un
organe lors d’un accident à forte cinétique (AVP,
chute de grande hauteur…)

Dans certaines situations, les deux mécanismes Traumatisme pénétrant

sont associés.

Référentiel technique SAP 171


16.2. Les traumatismes des membres

A. Les entorses Signes spécifiques


Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
Généralités
de son entourage :
Les entorses correspondent à une lésion traumatique
d’une articulation, avec élongation, déchirure • les circonstances du traumatisme : accident du
ou arrachement d’un ou de plusieurs ligaments. travail, type d’activité pratiqué...
Toutefois, les surfaces articulaires sont toujours • les mécanismes du traumatisme : en flexion,
au contact l’une de l’autre. Elles surviennent, le extension ou torsion.
plus souvent, après le mouvement forcé d’une • une notion de craquement.
articulation en flexion, en extension ou en rotation
• une douleur dite « en 3 temps » :
lors d’accidents de sport, de loisirs ou du travail, par
exemple. - une douleur vive, syncopale au moment de
l’accident
On distingue 2 types d’entorses : - une atténuation, voire une disparition dans les
•
l’entorse simple qui correspond à un étirement minutes qui suivent.
modéré des ligaments. - une douleur lancinante, en retour dans les heures
•
l’entorse grave qui correspond à une rupture
qui suivent.
partielle ou totale des ligaments, voire à un
arrachement osseux. • u ne impotence fonctionnelle immédiate
Toutes les articulations peuvent être touchées. Les (impossibilité de se servir de l’articulation).
plus fréquentes sont celles de la cheville, du genou,
du poignet et du pouce. Rechercher ou apprécier :
Les différents types d’entorses : • une déformation, un gonflement au niveau de
l’articulation.
• parfois un hématome, ce qui traduit une entorse
grave.
• une impossibilité de bouger l’articulation.
• une douleur augmentée à la palpation douce du
ligament.
• d’autres lésions associées, notamment vasculo-
Entorse grave avec rupture partielle des ligaments nerveuses.

Entorse grave avec rupture totale des ligaments

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Immobiliser l’articulation (voir SAP-CT-17 et 18 ).
• Lutter contre l’oedème et la douleur en appliquant, si possible du froid (compresses chimiques froides,
glaçons enveloppés dans un sac ou bombe de froid)(voir SAP-FTO-30).
• Rechercher d’autres lésions en fonction du mécanisme de l’accident.
• Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.
• Ne jamais faire prendre appui sur un membre traumatisé (brancardage, chaise ou aide à la marche).

Référentiel technique SAP 172


B. Les luxations Signes spécifiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
Généralités
de son entourage :
Les luxations correspondent à une lésion traumatique
• les circonstances du traumatisme : accident du
d’une articulation avec perte complète et permanente
travail, type d’activité pratiquée…
des rapports articulaires normaux. L’articulation est
• les mécanismes du traumatisme : par choc direct
déboîtée.
ou indirect, par torsion.
Faisant suite à des traumatismes directs ou indirects,
• une notion de craquement.
elles sont généralement dues à des accidents de
• une douleur violente.
circulation, des chutes fortuites, des accidents de
sport, de loisirs ou du travail.
Rechercher ou apprécier :
Lors d’une luxation, l’articulation est déboîtée avec
• une déformation, un gonflement : au niveau de
un étirement des ligaments qui l’entourent et la
l’épaule, le bras peut se trouver en position élevée,
maintiennent.
latéralement et perpendiculairement au corps,
Une luxation peut être compliquée lorsqu’elle
sans pouvoir être rapproché du corps (abduction
s’accompagne d’une déchirure des ligaments et,
irréductible).
parfois, d’une facture, d’une atteinte des nerfs ou
• une impotence fonctionnelle du membre avec
des vaisseaux.
impossibilité pour la victime de mobiliser
Toutes les articulations peuvent être touchées. Les
l’articulation en cause.
plus fréquentes sont l’épaule, le coude, les doigts.
• parfois un hématome.
Il est pratiquement impossible d’évaluer, sur le
• avant l’immobilisation :
terrain, les lésions causées par une luxation. Il est
une atteinte vasculaire artérielle en :
donc dangereux de tenter de réduire, sur le terrain,
- recherchant un pouls radial ou pédieux.
sans bilan approfondi, une luxation. Seul le médecin
- évaluant la température de la main ou du pied (en
peut en poser l’indication et pratiquer le geste de
comparant toujours avec l’autre main ou l’autre
réduction.
pied).
- observant la pâleur d’une main ou d’un pied par
rapport à l’autre.
- évaluant le temps de recoloration cutanée.
- une atteinte nerveuse, en appréciant la sensibilité
et la motricité au niveau de la main ou du pied.
• d’autres lésions associées.

Epaule normale Epaule luxée

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Immobiliser le membre dans la position où il se trouve.
• Si le bras est écarté de l’épaule (abduction irréductible), il ne faut jamais essayer de le rapprocher de force
pour l’immobiliser, sous peine de créer des lésions nerveuses irréversibles et des douleurs importantes. La
victime devra être transportée à l’hôpital, le bras immobilisé, ou tout au moins soutenu, dans cette position.
• Contrôler à nouveau l’état vasculaire artériel et nerveux de la main ou du pied après l’immobilisation.
• Protéger la victime contre le froid ou les intempéries.
• Ne jamais tenter de réduire une luxation sur le terrain car le risque de créer des lésions est important.
• Contacter la coordination et demander un moyen médical lors du contact à la coordination, en cas de
difficultés demobilisation de la victime (luxation du genou avec déformation importante…) ou de douleur
très intense ou d’existence d’un déficit vasculo-nerveux.

Référentiel technique SAP 173


C. Les fractures On distingue 2 types de fractures :
• la fracture simple : l’os est cassé, il n’existe pas
Généralités
de lésion associée visible, ni de déformation
Les fractures sont une rupture totale ou partielle
importante.
d’un os, provoquées, le plus souvent, par une action
• la fracture compliquée, s’il existe :
brusque et violente.
- une angulation importante (fracture déplacée) ;
- une plaie en regard du foyer de fracture ou un
Les atteintes traumatiques des os résultent d’un
délabrement des parties musculaires (fracture
choc, d’une chute ou d’un faux mouvement à la suite
ouverte qui peut être causée par l’os lui-même ou
d’accidents de la circulation, d’activités sportives,
par l’objet ayant entraîné la fracture).
d’accidents du travail, de loisir mais aussi de
- des lésions des structures adjacentes (atteinte des
violences. Elles peuvent également être dues à des
nerfs, des muscles ou des vaisseaux sanguins) ;
blessures par arme à feu.
- si l’os est cassé en un ou plusieurs endroits
(fractures multiples).
Chez l’enfant, les fractures sont plus fréquentes
que les entorses et souvent incomplètes (fêlures)
car les ligaments sont plus solides que la partie en
croissance de l’os.

Trois types de mécanismes sont à l’origine d’une


fracture :
• mécanisme direct à la suite d’un coup violent. La
lésion siège directement au niveau de l’impact sur l’os
(par exemple: la fracture du tibia et du péroné chez
un piéton heurté par une voiture est la conséquence
Fracture simple Fracture compliquée
de l’impact direct du pare-chocs sur la jambe).
S’il s’agit d’une blessure par arme à feu, les dégâts
osseux et musculaires peuvent être très délabrants
Signes spécifiques
en fonction du trajet, du calibre et de la distance de tir.
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
Il existe souvent des lésions vasculaires et nerveuses.
de son entourage :
Parfois, l’orifice d’entrée est minime et
• les circonstances et mécanismes du traumatisme.
extérieurement peu hémorragique, mais n’est pas
• la violence du traumatisme.
forcément le reflet des lésions internes. Il convient
• une notion de craquement.
de rechercher systématiquement un orifice d’entrée
• une douleur spontanée siégeant au niveau d’un os
et un orifice de sortie éventuel.
• une impotence fonctionnelle
• mécanisme indirect par transmission du choc. La
•les traitements suivis, notamment la prise
lésion siège à distance de l’endroit du choc (par
d’anticoagulants ou d’aspirine.
exemple : une personne chute sur l’épaule, la force
• une ivresse aiguë qui peut masquer la douleur.
provoquée par le choc est transmise au milieu de la
clavicule qui se rompt).
Rechercher ou apprécier :
• mécanisme par torsion. La lésion est provoquée
• u ne déformation, un gonflement, un
par une torsion forcée du membre qui va entraîner
raccourcissement, une rotation anormale du
une fracture de l’os (par exemple : un skieur chute,
membre.
le pied reste solidaire du ski, la torsion entraîne une
• une douleur localisée lors d’une palpation prudente
fracture des os de la jambe).
(en l’absence de foyer de fracture évident), une
Une fracture est favorisée par la violence du
impotence.
traumatisme.
• une plaie (qui peut être punctiforme) en regard du
Ce sont des chocs à haute énergie cinétique qui
foyer de fracture, une contusion.
vont entraîner des lésions graves (haute vitesse,
• un délabrement musculaire dû au traumatisme ou
choc violent, victime éjectée, blessures par arme à
à une lésion par balle.
feu). Parfois, chez des patients ayant une fragilité
• avant un réalignement ou une immobilisation :
osseuse particulière (ostéoporose, tumeur osseuse),
une atteinte vasculaire, avant immobilisation, au
des chocs légers peuvent entraîner une fracture.
niveau de la main ou du pied en :

Référentiel technique SAP 174


- prenant un pouls radial ou pédieux. - une atteinte nerveuse, en appréciant la sensibilité
- évaluant la température de la main ou du pied (en et la motricité au niveau de la main ou du pied.
comparant toujours avec l’autre main ou l’autre • d’autres lésions associées.
pied). La présence d’une fracture évidente ne doit pas
- observant la pâleur d’une main ou d’un pied par détourner l’attention des sapeurs-pompiers de la
rapport à l’autre. possibilité d’autres traumatismes ou détresses peu
- évaluant le temps de recoloration cutanée. détectables au départ et qui peuvent rapidement
mettre la vie de la victime en jeu.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Arrêter une hémorragie éventuelle (voir SAP-CT-08).

En l’absence de détresse vitale immédiate


• Limiter les mouvements et soulager le membre blessé.
• Inspecter la lésion avant de l’immobiliser, en retirant, en remontant ou en découpant les vêtements, si
nécessaire.
• Retirer les bijoux éventuels situés dans une zone d’oedème.
• Immobiliser le segment de membre atteint en utilisant l’attelle la plus appropriée, en immobilisant aussi les
articulations situées au-dessus et au-dessous de la lésion (voir SAP-CT-17 et 18).
• Contrôler à nouveau l’état vasculaire artériel et nerveux de la main ou du pied après l’immobilisation.
• Protéger contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
• Surveiller en particulier l’apparition ou la réapparition d’un saignement ou d’une détresse vitale.
• Procéder à une immobilisation générale, au moindre doute, avant de déplacer la victime (sauf en cas de
dégagement d’urgence).

En cas de fracture ouverte


•Rechercher la présence d’un corps étranger dans la plaie.
• Protéger les plaies, avant immobilisation, en les recouvrant d’un champs stérile.
• Poser un garrot, en cas d’hémorragie au niveau du foyer de fracture (voir SAP-FM-05).
• Privilégier l’utilisation d’une attelle à dépression

Cas particuliers
La fracture déplacée La fracture du fémur
• La présence d’une déformation angulaire du Une fracture du fémur entraîne une déformation et
membre atteint constitue un obstacle ou une gêne une augmentation de volume de la cuisse ou du
à la mise genou. Elle peut entraîner :
• en place d’un matériel d’immobilisation. Il est donc • une détresse circulatoire par une hémorragie de
nécessaire de réaligner le membre, c’est-à-dire de lui 0,8 à 1 litre de sang à l’intérieur de la cuisse.
faire recouvrer un axe proche de la normale, avant de • un risque d’embolie graisseuse (par passage
l’immobiliser. Ce réalignement permet de mettre en de particules graisseuses dans la circulation
place une attelle et ainsi de limiter les complications sanguine).
de compression vasculaire ou nerveuse. Elle sera donc très souvent médicalisée.
• Le réalignement d’un membre se fait en présence L’immobilisation du fémur se fera, si possible, au
d’un médecin. moyen d’une attelle en traction.

La fracture déplacée du fémur Elle est fréquente, surtout chez le sujet âgé, et se
caractérise par :
• un raccourcissement du membre inférieur.
• une rotation du membre avec le pied tourné vers
l’extérieur.
• une douleur au pli de l’aine.

Référentiel technique SAP 175


Cette fracture ne présente en général aucun risque • La déchirure ou « claquage » est une déchirure
hémorragique, contrairement à la fracture de la partielle du muscle qui se traduit par une douleur
diaphyse fémorale. plus violente, parfois très intense et qui persiste
au repos. Elle est déclenchée en un point précis
La fracture du col du fémur
lors de la palpation. Par ailleurs, on constate une
impotence majeure d’emblée, avec existence
d’un hématome et parfois une encoche palpable
(impression de trou dans le muscle).
Il faut allonger la victime et, si possible, appliquer du
froid sans pratiquer de massage puis demander un
avis médical.

• La rupture est une rupture complète du


muscle qui se traduit par une douleur violente
et une impotence majeure, une encoche
voire une rétraction du corps musculaire.
Il faut allonger la victime et demander un avis
médical car un traitement chirurgical peut être
envisageable, en particulier chez les sportifs de
Pour aller plus loin : les atteintes musculaires
haut niveau.
On peut diviser les atteintes musculaires en 2
parties, en fonction de l’existence ou non d’une
• La désinsertion musculaire est le détachement
lésion anatomique.
complet du muscle de son point de fixation sur l’os.
Les atteintes sans lésion anatomique
La douleur est intense et l’impotence absolue.
• La crampe: il s’agit d’une contraction d’un muscle ou
Il faut allonger la victime et contacter
d’un groupe musculaire, involontaire, douloureuse,
la coordination médicale car un
spontanément résolutive en quelques minutes.
traitement chirurgical est indispensable.
• La contracture : il s’agit d’une contraction d’un
Il faut allonger la victime et contacter la coordination
muscle ou de plusieurs muscles, involontaire et
car un traitement chirurgical est indispensable.
prolongée (peut durer plusieurs jours).
• Les courbatures : il s’agit de douleurs musculaires
• La contusion musculaire survient à la suite
diffuses survenant après un effort prolongé ou lors
d’un choc ou d’un coup reçu directement sur
d’un état fébrile.
le muscle. Le coup provoque la déchirure
Il ne faut en aucun cas réaliser d’application de froid
d’un certain nombre de vaisseaux sanguins
pour ces atteintes musculaires.
entraînant la formation d’un hématome dans
le muscle. La douleur et le gonflement vont
Les atteintes avec lésion anatomique
dépendre de l’importance de l’hématome.
• L’élongation correspond à des microdéchirures Il faut mettre la victime au repos et appliquer du
et se traduit par une douleur soudaine froid. En fonction de la douleur et du gonflement,
mais modérée au cours d’un effort, une un avis médical peut être demandé.
contracture du muscle qui est douloureux à la
palpation et l’absence d’ecchymose visible.
Il faut mettre la victime au repos et appliquer du
froid (voir SAP-FTO-30) sans pratiquer de massage
puis demander un avis médical.

Référentiel technique SAP 176


16.3. Les traumatismes de la tête

A. Les traumatismes cranio-cérébraux • les hématomes intracrâniens peuvent se former


entre le crâne et le cerveau (hématome extra-
Généralités
dural et sous-dural) ou à l’intérieur du cerveau lui-
Les traumatismes cranio-cérébraux sont la
même (hématome intracérébral), entraînant une
conséquence de multiples types de mécanismes
compression susceptible d’engendrer des troubles
vulnérants de la boîte crânienne : choc direct,
neurologiques.
décélération brutale, blessure par arme à feu…
Un choc au niveau de la tête peut entraîner, selon
Les hématomes intracrâniens
son intensité, des lésions cutanées, osseuses
(fractures) ou cérébrales.
Une accélération ou une décélération brusque, lors
d’un AVP, avec un arrêt net de la tête, sans aucun
choc sur un obstacle, peut également entraîner des
lésions cérébrales, uniquement par l’ébranlement du
cerveau dans la boîte crânienne.
Les enveloppes entourant le cerveau sont pourvues
de nombreux vaisseaux sanguins qui peuvent Hématome extra-dural Hématome sous-dural
se rompre sous l’effet du choc et provoquer des
hématomes qui vont le comprimer. Cependant, les
effets de cette compression peuvent se manifester
tardivement, du fait du délai nécessaire à la
constitution de l’hématome.
Il existe différents types de traumatismes
craniocérébraux :
• les fractures du crâne qui peuvent être fermées ou
ouvertes, déplacées ou non déplacées. On parle Hématome intracérébral
d’embarrure devant un enfoncement de la boîte
crânienne, parfois difficile à évaluer lorsqu’il existe
Ces lésions peuvent être plus ou moins rapidement
un hématome du cuir chevelu.
évolutives et mettre en jeu le pronostic vital. Il faut
donc surveiller régulièrement l’état de conscience.
Les différents types de fractures du crâne :
Le traumatisme crânien grave peut également être
associé à un polytraumatisme.
Trait de fracture simple Tout traumatisé crânien dans le coma est suspect
d’une lésion du rachis cervical jusqu’à preuve du
contraire et pris en charge comme tel.

Signes spécifiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
de son entourage :

• la date et l’heure du traumatisme.


• les circonstances et la cinétique de l’accident : choc
direct, décélération, blessure par arme à feu…
• la notion d’une perte de connaissance initiale et
sa durée.
• l’apparition dans un 2e temps de troubles de
Embarrure conscience après un intervalle libre.
• des céphalées ou une douleur spontanée siégeant
au niveau des os du crâne.
• des convulsions ou des vomissements avant

Référentiel technique SAP 177


l’arrivée des secours. • une hémorragie extériorisée (otorragie, épistaxis).
• les antécédents en particulier neurologiques. • une déformation nette de la boîte crânienne
•les traitements suivis: notamment la prise (embarrure…)
d’anticoagulants ou d’aspirine. • des convulsions qui débutent, récidivent ou un état
de mal convulsif.
Rechercher ou apprécier : • une agitation anormale.
• un coma d’emblée ou des troubles de la conscience. • un déficit neurologique.
• une détresse ou des troubles respiratoire ou • une asymétrie pupillaire.
circulatoire. • des vomissements.
• une hémorragie importante du cuir chevelu (scalp) • des lésions associées (polytraumatisme).

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Stopper une hémorragie éventuelle.
• Maintenir la tête en position neutre.
• Immobiliser le rachis cervical, immédiatement.
• Mettre la victime dans la position adaptée à son état :
- une victime consciente sans détresse respiratoire, sera placée en position horizontale stricte.
• Administrer de l’oxygène si nécessaire (cf. fiche technique ), l’hypoxie aggravant la souffrance cérébrale.
• Protéger contre le froid ou les intempéries.
• Surveiller attentivement la victime, du fait d’un risque d’aggravation brutale.

B. Les traumatismes maxillo-faciaux Signes spécifiques


Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
Généralités
de l’entourage :
Les traumatismes maxillo-faciaux sont très
• la date et l’heure du traumatisme.
spectaculaires et souvent graves. Ils peuvent être
• les circonstances et la cinétique de l’accident.
isolés ou associés à un traumatisme crânien. Ils
• une éventuelle perte de connaissance et sa durée.
touchent tout ou partie de la face (fracas maxillo-
• une douleur spontanée siégeant au niveau de la
faciaux) et engagent souvent le pronostic fonctionnel
face.
(atteintes oculaires) ou esthétique (plaie des lèvres,
• des convulsions ou des vomissements.
fracture du nez…) et parfois le pronostic vital.
• des antécédents.
Ils sont pratiquement toujours directs, face à l’impact
• des traitements suivis.
et surviennent au cours d’un accident de circulation,
d’une chute de grande hauteur, d’accident du travail,
Rechercher ou apprécier :
de loisir, lors d’une agression ou d’une tentative de
• une détresse ou des troubles neurologiques
suicide par arme à feu ou arme blanche.
respiratoires ou circulatoires.
Il existe un risque de détresse respiratoire par
• une face déformée dans son ensemble (fracas
obstruction des voies aériennes (bris d’appareil
facial).
dentaire, fragments osseux, caillots, vomissements)
• une plaie :
d’autant plus que le réflexe de toux peut être altéré
- de la face. Au niveau des joues, vérifier si la
par un coma et que la chute de la langue peut être
plaie traverse toute la joue, jusque dans la cavité
majorée par une fracture de la mâchoire.
buccale (ce type de plaie doit être pris en charge
Il existe également un risque de détresse circulatoire
par un stomatologiste en raison du risque de lésion
par hémorragie souvent importante et difficilement
des canaux excréteurs des glandes salivaires),
contrôlable .
- des paupières (prise en charge de préférence par
un service d’ophtalmologie),
Les hématomes intracrâniens
- des globes oculaires : risque de perte de l’oeil par
• Hématome intracérébral
écoulement d’humeur vitrée.
• Hématome extra-dural Hématome sous-dural
• une déformation, un gonflement, une douleur
spontanée ou provoquée :

Référentiel technique SAP 178


- du nez avec éventuellement une épistaxis base du crâne)
(fracture des os propres du nez) • un trouble de la vision : la victime voit double
- d’une ou des deux pommettes (fracture des (fracture des orbites)
malaires) • une perte de dents. Si les dents ont été

- des mâchoires, souvent associée à une difficulté complètement déchaussées et sont intactes, il
voire une impossibilité de parler (fracture de faut les placer dans du sérum physiologique, dans
mâchoire) une compresse imbibée de sérum physiologique,
• un hématome du pourtour des 2 yeux : hématome voire dans du lait stérilisé ou, à défaut, dans la
en lunette. Les paupières sont gonflées et bleues propre salive de la victime en vue d’une possible
et il est très difficile voire impossible d’ouvrir les réimplantation
yeux, même manuellement (fracture grave de la • des lésions associées.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Stopper une hémorragie éventuelle.
• Maintenir la tête en position neutre.
• Immobiliser le rachis cervical.
• Aspirer si nécessaire le sang dans la bouche ou dans l’arrière-gorge pour éviter que la victime ne s’étouffe.
• Mettre la victime dans la position adaptée à son état. En cas de saignement non contrôlable au niveau de
la face, la mise en PLS, même chez une victime consciente, permettra l’évacuation du sang vers l’extérieur.
• Nettoyer prudemment le visage de la victime afin de pouvoir apprécier plus précisément l’état des lésions.
• Administrer de l’oxygène, l’hypoxie aggravant la souffrance cérébrale.
• Protéger contre le froid ou les intempéries.
• Surveiller attentivement la victime, du fait d’un risque d’aggravation brutale.

Cas particuliers
Dans le cas d’une plaie de l’oeil ou d’une contusion du globe oculaire :
• Allonger la victime à plat dos la victime, dans la mesure du possible.
• Caler la tête pour empêcher tout mouvement.
• Recommander de fermer les deux yeux et de ne pas bouger.
• Protéger par des pansements posés sur les deux yeux fermés.
• Ne jamais chercher à retirer un corps étranger oculaire.

Référentiel technique SAP 179


16.4. Traumatisme du rachis

Généralités épinière doit être fortement suspectée devant :


La gravité des lésions du rachis est due à la possibilité • une victime de plus de 65 ans.
d’atteinte de la moelle épinière qu’il protège. • un accident de la circulation.
Elles surviennent lors d’un accident de la circulation, • une chute d’une hauteur supérieure à la taille de
d’une chute y compris de la hauteur de la victime, la victime.
d’un accident du sport ou domestique, d’agressions, • des fourmillements des extrémités.
de rixes ou de blessures par arme à feu. • une douleur ou une contracture de la nuque ou
Le traumatisme subit peut-être : du dos.
• direct, à la suite d’un choc violent. La lésion siège • un déficit sensitif ou moteur du tronc ou des
au niveau de l’impact sur la vertèbre. membres.
• indirect, entraînant une lésion à distance de • des troubles de la conscience ou une intoxication.
l’impact par transmission du choc. • d’autres douleurs pouvant masquer l’atteinte du
Il peut se situer soit au niveau : rachis.
• des vertèbres. Il peut s’agir alors d’une fracture, • une atteinte évidente de la tête ou de la nuque.
d’un tassement vertébral, d’une luxation ou d’une Fracture de vertèbre avec compression de la moelle
entorse qui, en cas d’aggravation peuvent avoir les épinière
mêmes conséquences. Section de la moelle épinière
La lésion n’est bien souvent que soupçonnée

et seul un examen radiologique permettra de Signes spécifiques
l’identifier hormis en cas d’une déformation visible Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
de la colonne vertébrale. de l’entourage :
• de la moelle épinière. Il peut alors s’agir d’une • la date et l’heure du traumatisme.
sidération transitoire (blocage temporaire) de la • les circonstances et la cinétique de l’accident.
moelle sans lésion de celle-ci, d’une contusion, • la notion d’une perte de connaissance initiale et
d’une compression voire d’une section complète. sa durée.
Ces atteintes vont entraîner des déficits • une douleur spontanée siégeant au niveau du
neurologiques temporaires ou définitifs. rachis.
• un engourdissement, une difficulté ou une
Une lésion médullaire située au-dessus de la 4e impossibilité de bouger les membres.
vertèbre cervicale peut générer une paralysie du • des fourmillements ou des décharges électriques
diaphragme entraînant un arrêt respiratoire puis un dans les membres.
arrêt cardiaque.
Une lésion médullaire située au-dessus de la 6e Rechercher ou apprécier :
vertèbre thoracique peut entraîner des troubles • une détresse respiratoire
circulatoires àtype d’hypotension artérielle et de • une détresse circulatoire
bradycardie (par atteinte d’une partie du système • une déformation évidente du rachis
nerveux autonome). • une douleur à la palpation prudente du rachis
• une perte ou une diminution de la sensibilité ou de
Les conséquences d’une atteinte médullaire la motricité des membres.
Lors d’un traumatisme, une lésion de la moelle • des lésions associées (polytraumatisés).

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :

•M  aintenir la tête en position neutre (cf. fiche technique).


• Immobiliser le rachis cervical immédiatement, puis l’ensemble du rachis (cf. chapitre 17).
• Mettre la victime dans la position adaptée à son état :
- en PLS si elle est dans le coma ;
- en position horizontale stricte dans les autres cas.

Référentiel technique SAP 180


•  éshabiller la victime, si les conditions le permettent.
D
• Protéger contre le froid ou les intempéries.
• Surveiller attentivement la victime, du fait d’un risque brutal d’aggravation.
• Toute victime inconsciente suite à un traumatisme est suspecte d’une lésion du rachis jusqu’à preuve du
contraire.

Référentiel technique SAP 181


16.5. Les traumatismes du thorax

Généralités Mécanisme de rupture du diaphragme


Les traumatismes thoraciques peuvent survenir au Le pneumothorax peut alors comprimer le coeur.
cours d’un accident de circulation, d’une chute de À la détresse respiratoire s’ajoute une détresse
grande hauteur, d’accidents du travail ou de loisir, circulatoire car le sang veineux ne peut plus retourner
lors d’une agression, d’une rixe, d’une blessure par vers le thorax. On constate une turgescence
arme blanche ou arme à feu… Ils portent atteinte (gonflement) des veines jugulaires.
à l’intégrité de la cage thoracique et des organes Le pneumothorax compressif est une urgence: le
contenus dans celle-ci, avec la possibilité d’apparition médecin assure la décompression avec une aiguille
rapide d’une détresse respiratoire et circulatoire. introduite dans l’espace pleural.
Une plaie par balle ou par arme blanche à point
d’entrée thoracique peut aussi entraîner des lésions Un hémothorax peut entraîner une détresse
au niveau cervical ou abdominal en fonction du trajet respiratoire par le même mécanisme que le
et du type de l’agent vulnérant. L’orifice d’entrée pneumothorax et une détresse circulatoire par
d’une balle est en général rond, plus ou moins l’hémorragie interne qu’il entraîne.
déchiqueté, et les bords peuvent être noircis si le tir On peut rencontrer l’association d’un hémothorax
est fait à bout portant. et d’un pneumothorax : c’est l’hémo-
Une blessure par arme blanche peut être peu pneumothorax.
spectaculaire, peu hémorragique et pourtant avoir
pénétré profondément dans le thorax. Une plaie Une contusion du myocarde peut passer inaperçue
thoracique sera toujours considérée comme grave ou se manifester par une arythmie, des palpitations,
par les sapeurs-pompiers. Parfois de l’air ou des une tachycardie ou un état de choc.
bulles sanglantes sortent de la plaie à chaque
expiration, on parle alors de plaie soufflante. Une plaie du coeur peut entraîner un saignement
Ces traumatismes peuvent occasionner : dans le péricarde : c’est l’hémopéricarde. Si
• des fractures de côtes uniques ou multiples avec celui-ci est important, le coeur comprimé par
douleur spontanée bloquant la respiration. l’épanchement ne peut plus se remplir : on constate
• un volet costal qui associe des fractures de deux une augmentation importante du diamètre des
ou plusieurs côtes, en deux endroits différents veines du cou (turgescence des jugulaires), un
sur chaque côte. Une partie des côtes n’est donc effondrement de la pression artérielle avec une
plus solidaire du reste du thorax et présente un tachycardie. L’épanchement de sang doit alors être
mouvement paradoxal : elle s’enfonce lors de ponctionné avant l’arrêt cardiaque.
l’inspiration et ressort lors de l’expiration. Dans le cas de lésions par compression, l’organe
• des contusions pulmonaires par compression est directement écrasé entre deux autres structures.
contre les côtes, avec apparition de sang dans les Par exemple, lors d’un AVP à grande cinétique,
alvéoles. lorsque le thorax est arrêté par le volant ou la ceinture
• une contusion myocardique. de sécurité, la partie postérieure du thorax vient
• des épanchements dans la plèvre, hémorragiques comprimer la partie antérieure tant que l’énergie
(hémothorax) ou aériques (pneumothorax). cinétique n’est pas complètement absorbée.
• des lésions ou une rupture de la trachée et des Ce mécanisme peut provoquer :
bronches ou des gros vaisseaux thoraciques ; • une fracture du sternum.
• une rupture du diaphragme : les organes de • des fractures de côtes.
l’abdomen remontent dans le thorax. • des contusions pulmonaires par compression entre
les côtes .
Les traumatismes thoraciques • un pneumothorax par éclatement des alvéoles si la
La surpression au niveau de l’abdomen entraîne compression est très forte et si la victime a retenu
une rupture du diaphragme et une remontée des sa respiration.
organes vers le thorax • une contusion myocardique quand le coeur est
comprimé entre le sternum et la colonne vertébrale.
Le mouvement paradoxal du volet costal
Inspiration Expiration Dans le cas d’une décélération brutale, des lésions
de cisaillement peuvent apparaître, notamment

Référentiel technique SAP 182


au niveau de la jonction entre la crosse de l’aorte Le pneumothorax peut alors comprimer le coeur.
(mobile) et l’aorte descendante (fixe). Ceci provoque À la détresse respiratoire s’ajoute une détresse
une dissection traumatique de l’aorte qui peut circulatoire car le sang veineux ne peut plus retourner
entraîner une mort immédiate. vers le thorax. On constate une turgescence
Dans le cas du pneumothorax, l’air peut provenir (gonflement) des veines jugulaires.
soit de l’extérieur, par une plaie de la paroi thoracique Le pneumothorax compressif est une urgence : le
(fracture de côte, arme blanche…), soit de l’intérieur médecin assure la décompression avec une aiguille
par une lésion pulmonaire, bronchique ou trachéale introduite dans l’espace pleural.
(pneumothorax fermé). Il s’accompagne d’une Un hémothorax peut entraîner une détresse
douleur et parfois d’une toux sèche et peut s’associer respiratoire par le même mécanisme que le
à un emphysème sous-cutané. pneumothorax et une détresse circulatoire par
Il peut être bien toléré s’il est peu important ou l’hémorragie interne qu’il entraîne.
associé à une détresse respiratoire s’il s’aggrave: à
chaque inspiration, de l’air passe dans la plèvre et On peut rencontrer l’association d’un hémothorax et
gène l’expansion du poumon. d’un pneumothorax: c’est l’hémo-pneumothorax.
Une contusion du myocarde peut passer inaperçue
Mécanisme des lésions thoraciques ou se manifester par une arythmie, des palpitations,
Dans le cas de lésions par compression, l’organe est une tachycardie ou un état de choc.
directement écrasé entre deux autres structures. Une plaie du coeur peut entraîner un saignement
Par exemple, lors d’un AVP à grande cinétique, dans le péricarde: c’est l’hémopéricarde.
lorsque le thorax est arrêté par le volant ou la ceinture Si celui-ci est important, le coeur comprimé par
de sécurité, la partie postérieure du thorax vient l’épanchement ne peut plus se remplir : on constate
comprimer la partie antérieure tant que l’énergie une augmentation
cinétique n’est pas complètement absorbée. importante du diamètre des veines du cou
Ce mécanisme peut provoquer : (turgescence des jugulaires), un effondrement
• une fracture du sternum. de la pression artérielle avec une tachycardie.
• des fractures de côtes. L’épanchement de sang doit alors être ponctionné
• des contusions pulmonaires par compression entre avant l’arrêt cardiaque.
les côtes.
• un pneumothorax par éclatement des alvéoles si la Signes spécifiques
compression est très forte et si la victime a retenu Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
sa respiration. de l’entourage :
• une contusion myocardique quand le coeur est • la date et l’heure du traumatisme.
comprimé entre le sternum et la colonne vertébrale. • les circonstances et la cinétique de l’accident, la
présence d’une arme blanche ou à feu à proximité
Dans le cas d’une décélération brutale, des lésions
de la victime.
de cisaillement peuvent apparaître, notamment
• une douleur spontanée siégeant au niveau du
au niveau de la jonction entre la crosse de l’aorte
thorax.
(mobile) et l’aorte descendante (fixe). Ceci provoque
• une difficulté à respirer, à parler.
une dissection traumatique de l’aorte qui peut
• des crachats de sang rouge (hémoptysie) avant
entraîner une mort immédiate.
l’arrivée des secours.
Dans le cas du pneumothorax, l’air peut provenir soit
• les antécédents.
de l’extérieur, par une plaie de la paroi thoracique
• les traitements suivis, notamment la prise
(fracture de côte, arme blanche…), soit de l’intérieur
d’anticoagulants ou d’aspirine.
par une lésion pulmonaire, bronchique ou trachéale
(pneumothorax fermé). Il s’accompagne d’une
Rechercher ou apprécier :
douleur et parfois d’une toux sèche et peut s’associer
• des signes de détresse respiratoire ou circulatoire
à un emphysème sous-cutané.
• un orifice d’entrée d’une balle, éventuellement un
orifice de sortie.
Il peut être bien toléré s’il est peu important ou
• une plaie, soufflante ou non.
associé à une détresse respiratoire s’il s’aggrave :
• un emphysème sous-cutané. Il signe une plaie de
à chaque inspiration, de l’air passe dans la plèvre et
la paroi thoracique, une lésion du poumon, des
gène l’expansion du poumon.
bronches ou de la trachée.

Référentiel technique SAP 183


• un volet costal. • des crachats de sang rouge (hémoptysie).
• une douleur à la palpation prudente sur une ou Toute plaie thoracique autre qu’une égratignure doit
plusieurs côtes. être considérée comme une plaie grave jusqu’à
• une toux incessante. preuve du contraire.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Mettre la victime dans une position adaptée à son état :
- en PLS si elle est inconsciente, poumon sain vers le haut si possible (ce qui lui permet de ne pas être
comprimé) (cf. fiche technique).
- en position assise si elle est consciente.
• Administrer de l’oxygène par inhalation (cf. fiche technique ).
• Protéger toute plaie thoracique par un pansement.Celui-ci ne doit pas être occlusif si la plaie est soufflante.
• Déshabiller la victime, si les conditions le permettent.
• Rechercher d’autres blessures en cas d’agression par arme, sans omettre le dos de la victime.
• Ne jamais retirer un corps étranger en place, au risque de provoquer une hémorragie gravissime sauf en
cas d’arrêt cardiaque s’il empêche le MCE (couteau dans le dos ou dans le sternum).
• Protéger contre le froid ou les intempéries.
• Surveiller attentivement la victime, du fait d’un risque brutal d’aggravation en particulier lors d’un
changement de position.

Plaie soufflante : Victime en position assise avec un pansement non-occlusif.


Ne jamais retirer le corps étranger
Position d’attente d’une victime présentant une plaie soufflante au thorax

Référentiel technique SAP 184


16.6. Les traumatismes de l’abdomen
Les traumatismes abdominaux peuvent survenir au •la présence d’une arme blanche, d’un objet
cours d’un accident de circulation, d’une chute de perforant ou d’une arme à feu à proximité de la
grande hauteur, d’accidents du travail ou de loisir, victime.
lors d’une agression, d’une rixe, d’une blessure par •une douleur spontanée siégeant au niveau de
arme blanche ou arme à feu, d’un geste suicidaire. Ils l’abdomen.
portent atteinte à l’intégrité de la cavité abdominale • des vomissements avant l’arrivée des secours
et des organes contenus dans celle-ci. • les antécédents.
Ces traumatismes concernent les organes pleins •les traitements suivis : notamment la prise
(foie, rate, reins), les organes creux (estomac, d’anticoagulants ou d’aspirine.
intestin) et les gros vaisseaux (aorte, artères
rénales…) Rechercher ou apprécier :
Les traumatismes abdominaux avec atteinte des • des signes de détresse respiratoire ou circulatoire.
organes pleins, en particulier la rate et le foie • une plaie, dont la localisation et la taille doivent être
peuvent entraîner des hémorragies massives. Leur précisées. Il est difficile d’estimer sa profondeur.
gravité provient du fait qu’ils peuvent facilement être • une éviscération : sortie d’une partie des organes
sous-estimés ou passer inaperçus, en particulier digestifs par la plaie.
lorsqu’il s’agit de contusions. La décompensation du • un orifice d’entrée d’un objet perforant,
traumatisme peut être très brutale et entraîner un éventuellement un orifice de sortie.
arrêt cardiaque rapide. • une immobilité de l’abdomen lors des mouvements
Les traumatismes abdominaux avec atteintes des respiratoires.
organes creux exposent à un risque infectieux • un gonflement de l’abdomen.
important car leur contenu est septique (matières • une douleur à la palpation prudente, localisée à
fécales). tout ou partie de l’abdomen. Cette palpation est
Toute plaie à point d’entrée abdominal peut se interdite en présence d’un objet pénétrant.
prolonger dans la cavité thoracique. • des vomissements sanglants (hématémèse).
Toute plaie abdominale autre qu’une égratignure
Signes spécifiques doit être considérée comme une plaie grave jusqu’à
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou preuve du contraire.
de l’entourage : Il convient de se méfier des fractures des côtes
• la date et l’heure du traumatisme inférieures (côtes flottantes) qui peuvent provoquer :
• les circonstances (notamment la notion d’un choc • des atteintes du foie, à droite.
direct abdominal par un guidon, un volant) et la • de la rate, à gauche.
cinétique de l’accident. • des reins, en arrière.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir
impose de :
• Mettre, la victime dans une position adaptée à son état :
- en PLS côté sain vers le sol, si elle est inconsciente (voir SAP-FTO-17 et 18).
- allongée si elle est consciente, genoux fléchis, pour détendre les muscles abdominaux et diminuer la
douleur.
• Administrer de l’oxygène, par inhalation (voir SAP-FM-06 et 07).
• Immobiliser un objet pénétrant toujours en place, afin de limiter l’hémorragie (sauf en cas d’arrêt cardiaque
s’il empêche le massage cardiaque).
• Protéger toute plaie. En cas d’éviscération :
- ne pas tenter de remettre les organes en place.
- recouvrir les viscères d’un emballage stérile humidifié par du sérum physiologique.
• Déshabiller la victime, si les conditions le permettent.
• Rechercher d’autres blessures en cas d’agression par arme, sans omettre le dos de la victime.
• Protéger contre le froid ou les intempéries.
• Surveiller attentivement la victime, du fait d’un risque brutal d’aggravation en particulier lors d’un
changement de position.

Référentiel technique SAP 185


16.7. Les traumatismes du bassin

Généralités Signes spécifiques


Les traumatismes du bassin peuvent survenir au Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
cours d’un accident de circulation, d’une chute de de l’entourage :
grande hauteur, d’accidents du travail ou de loisirs… • la date et l’heure du traumatisme
Ces traumatismes peuvent être directs ou indirects • les circonstances et la cinétique de l’accident
(lors d’une défenestration avec chute sur les deux •une douleur spontanée siégeant au niveau du
pieds, l’impact entraîne souvent une lésion du bassin ou du bas-ventre.
bassin) et peuvent entraîner une fracture :
• simple : fracture des ailes iliaques. Rechercher ou apprécier :
• complexe : le bassin est brisé en plusieurs endroits • une détresse circulatoire
et complètement déstabilisé. • une plaie
• des saignements vaginaux (s’il s’agit d’une femme
Ces traumatismes complexes sont graves car ils non ménauposée, lui demander la date de ses
peuvent engendrer : dernières règles) ou urétraux
• une hémorragie interne difficilement décelable et • un hématome périnéal ou des organes génitaux
qui peut rapidement mettre en jeu le pronostic vital externes.
• une perforation de la vessie. • une douleur augmentée à la pression prudente des
• une atteinte des organes génitaux internes. os latéraux du bassin.
• une rupture de l’urètre, des uretères. • une douleur augmentée à la palpation douce de
• des complications infectieuses majeures. l’hypogastre.
• une impotence ou une limitation des mouvements
des membres inférieurs.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Laisser en position allongée stricte.
• Administrer de l’oxygène, par inhalation si nécessaire.
• Déshabiller complètement la victime, si les conditions le permettent.
• Protéger contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
• Procéder au relevage suivant les consignes de la coordination médicale.

Référentiel technique SAP 186


16.8. Les polytraumatisés

Généralités • une détresse neurologique qui peut être due à des


Un polytraumatisé est une victime qui présente lésions cérébrales ou être la conséquence d’une
plusieurs lésions dont une au moins, engage le détresse respiratoire ou circulatoire.
pronostic vital à court terme (ex : lésion de la rate et
fracture fermée de jambe). Il faut le différencier du Signes spécifiques
polyfracturé ou du polyblessé, qui présente plusieurs Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
fractures ou blessures n’engageant pas le pronostic de l’entourage :
vital. • la date et l’heure du traumatisme.
En général ces polytraumatismes peuvent survenir • les circonstances et la cinétique de l’accident.
au cours d’un accident de la circulation, d’une chute • une douleur spontanée siégeant en un ou plusieurs
de grande hauteur, d’accidents du travail ou de loisir, points de l’organisme.
de gestes suicidaire. • la notion d’une perte de connaissance initiale et
Le traumatisme peut être contondant, pénétrant, sa durée.
cisaillant et peut entraîner : • les antécédents.
• une détresse circulatoire par hémorragie externe • les traitements suivis : notamment la prise
ou interne (thorax, abdomen ou bassin), par des d’anticoagulants ou d’aspirine.
lésions cardiaques, cérébrales ou de la moelle
épinière. Après avoir éventuellement effectué les mesures
• une détresse respiratoire par obstruction des voies de sauvegarde nécessaires, rechercher ou
aériennes, des lésions de la paroi thoracique, un apprécier :
épanchement pleural, des contusions pulmonaires, •une détresse ou des troubles neurologiques,
une lésion de la moelle cervicale ou un coma dû à respiratoires ou circulatoires.
des lésions cérébrales. • des atteintes lésionnelles.

Conduite à tenir
La conduite à tenir générale devra prendre en compte les différentes conduites à tenir spécifiques décrites
ci-dessus,en fonction des lésions constatées.

Par anticipation, il conviendra de préparer le matériel de réanimation cardio-pulmonaire. En effet, en cas de


forte cinétique et malgré un examen initial rassurant, les lésions peuvent se manifester secondairement et
engager très rapidement le pronostic vital : un polytraumatisé qui parle à l’arrivée des secours, peut être en
arrêt cardiaque quelques minutes plus tard.
De même, une pression artérielle normale peut être constatée à l’arrivée des secours alors qu’une
hémorragie interne est présente et entraîne, en l’absence de traitement, l’apparition d’un collapsus témoin
d’un état de choc.
Afin de raccourcir la durée de l’intervention et d’amener au plus vite la victime vers la structure chirurgicale
adaptée, le matériel d’immobilisation et de relevage est prépositionné en attendant les consignes du médecin.

Référentiel technique SAP 187


16.9. Amputations
Généralités Signes spécifiques
L’amputation est l’ablation d’une extrémité du corps
suiteà un traumatisme ou un acte chirurgical. Celle- Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou
ci peut être incomplète. de l’entourage :
Elles surviennent principalement lors d’accidents • la date et l’heure du traumatisme.
de trafic (circulation automobile et ferroviaire) ou • les circonstances de l’accident.
d’accidents du travail (machines-outils…). Les • une douleur.
amputations les plus fréquemment rencontrées sont • les antécédents : tabagisme (retard de cicatrisation)
celles de doigt ou de segment de doigt (en particulier •les traitements suivis : notamment la prise
l’annulaire de la main gauche peut être arraché d’anticoagulants ou d’aspirine.
lorsque l’alliance se coince sur un point fixe).
La réimplantation est une urgence car le membre En l’absence de détresse vitale immédiate il
amputé n’est plus vascularisé. Elle est d’autant plus convient de rechercher ou d’apprécier :
facile que la section est franche. La conservation par • la quantité de sang perdue.
le froid de la section arrachée permet une meilleure • la nature exacte des lésions (localisation précise,
préservation des cellules et augmente les chances organes touchés, type de lésion, écrasement,
de succès de la réimplantation. arrachement, coupure franche).
Le saignement peut-être important mais il se produit • les complications sous-jacentes vasculo-nerveuses
souvent une vasoconstriction de la partie proximale en cas de section incomplète.
de l’artère qui limite temporairement l’hémorragie. • des atteintes lésionnelles associées.
En cas d’amputation incomplète, il peut persister
une hémorragie.

Conduite à tenir
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose
de :
• Contrôler l’hémorragie éventuelle.
• Mettre la victime en position adaptée :
- en PLS si elle est inconsciente (sur le côté sain).
- allongée en cas de détresse circulatoire.
• Protéger contre le froid ou les intempéries.
• Nettoyer à l’aide de sérum physiologique la partie de membre restant et la partie amputée.
• Envelopper l’extrémité de membre restant dans de la gaze stérile.
• Emballer la partie amputée à l’aide du lot membre arraché dans la mesure du possible (voir SAP-FM-23) ou
par des moyens adaptés :
- en milieu stérile.
- au froid sans contact direct entre la glace et la section de membre arraché.
• Mettre le nom de la victime et l’heure de survenue de la section sur l’emballage contenant la partie de
membre sectionnée.
• Administrer de l’oxygène, par inhalation.

Le contact avec la coordination médicale revêt une importance particulière pour la recherche d’une place
hospitalière adaptée. Il importe que le chef d’agrès soit capable de décrire les lésions avec exactitude.
Dans les rares cas ou la partie manquante n’est pas rapidement retrouvée, sa recherche ne doit pas retarder
la prise en charge de la victime et son évacuation (médicalisée ou non) vers un hôpital spécialisé.
Dans ces rares cas, la recherche doit être laissée à un autre engin.

Référentiel technique SAP 188


JANVIER 2020 PROCEDURE D’IMMOBILISATION DU RACHIS

Non
Fiabilité des réponses Inconscience, propos incohérents, agitation
Sous l’emprise d’alcool ou de drogues
Lésions multiples, douleur distrayante
Oui

Signes de lésions
du rachis Oui Troubles moteurs et/ou sensitifs
Douleur vertébrale spontanée
Non
Douleur ou déformation vertébrale
à la palpation
Non Traumatisme à Erection, pertes fécales ou urinaires
haut risque Oui

Age > 65 ans


Chute sur la tête hauteur > 1m
Chute sur les talons ou les fesses > 3m
Piéton renversé
AVP 2 roues
AVP à décélération importante
Victime éjectée ou ayant subi des tonneaux
Antécédents traumatismes vertébraux
Pas
Immobilisation
d’immobilisation
du rachis
du rachis Installation simple
dans le MID
Procédure d’immobilisation au verso
Maintien de la tête ---> Stabilisation
Difficile
Victime
Restreindre les mouvements
Fiable
Coopérante + Pose du collier cervical

Relevage brancard cuillère (civière à aube)


Si Impossible

Relevage en pont
Possible
Si Impossible

Utilisation du plan dur

Immobilisation dans le Matelas Immobilisateur à Dépression (MID)

Si pose du collier cervical, le desserrer après avoir finalisé l’immobilisation


dans le MID.
Le resserrer lors du transfert sur le brancard du service d’accueil des urgences.
SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Novembre 2018
Grossesse et accouchement inopiné
SAP-CT-17 extra-hospitalier

17.1. Introduction
L’accouchement inopiné extra-hospitalier reste une Profil des femmes
situation angoissante aussi bien pour la mère et son - Multipare
entourage que pour les équipes de secours. Cette - Antécédents d’accouchement rapide
angoisse provient en grande partie de la singularité - Faible niveau socio-économique
et de la spécificité de cette situation qui implique - Femmes étrangères sans papiers surtout dans les
une prise en charge médicale, sans pourtant grandes agglomérations.
être une maladie. Ici, et contrairement aux autres Les difficultés rencontrées sont :
interventions, les équipes de secours ne vont pas - L’évaluation de l’imminence de l’accouchement
sauver une vie mais donner la vie. - L’accompagnement de la parturiente et la réalisation
L’accouchement inopiné à domicile est souvent de l’accouchement.
rapide et se déroule le plus souvent sans aucune - La prise en charge de 2 « victimes ».
difficulté.
Les risques principaux d’un accouchement sont :
Sa fréquence est de 0,5 à 1 % des accouchements,
- Pour le nouveau-né : mauvaise adaptation à la
en augmentation depuis la fermeture des petites
vie extra-utérine (détresse cardio-respiratoire),
maternités de proximité. Les premiers secours
hypothermie.
réalisent souvent l’accouchement avant l’arrivée du
- Pour la mère : l’hémorragie de la délivrance.
SMUR et doivent donc apporter les premiers soins à
la mère et au nouveau-né.

Référentiel technique SAP 189


17.2. Physiologie de la grossesse et de l’accouchement

A. Définitions ’accouchement est dit à terme lorsqu’il a lieu


L
entre la 37° et la 42° semaine d’aménorrhée.
• Obstétrique
- Avant 37 SA l’accouchement est dit prématuré
 pécialité médico-chirurgicale qui a pour objet
S
(5,7%).
l’étude et la prise en charge de la grossesse et de
- Au-delà de 42 SA il est dit post mature (1,2%).
l’accouchement.
• Viabilité
• Gestation
Aptitude d’un nouveau-né à survivre.
Communément appelé grossesse.
 En France, un enfant viable est un enfant qui
• Gestité a atteint un terme > 22 SA et/ou un poids de
 ombre de grossesses, incluant les fausses
N 500 g.
couches, grossesse extra-utérine et IVG. Avant 22 SA on parle de fausse couche.

Dès lors que l’enfant est viable, on parle
• Parité
d’accouchement et l’enfant sera déclaré.
 ombre d’accouchements d’enfants viables (> à
N
22 SA et/ou 500 g). • Embryon
Nullipare : femme qui n’a jamais accouché. J usqu’à 2 mois après la fécondation, après on
Primipare : femme qui accouche pour la première parle de fœtus jusqu’à l’accouchement.
fois (IP).
• Nouveau-né
Deuxième pare : femme qui accouche pour la
 e la naissance à 1 mois, après on parle de
D
femme qui accouche pour la 2eme fois (II°P).
nourisson jusqu’à 1 an.
Troisième pare : femme
 qui accouche pour la
3eme fois ( III°P). • Eutocie
Multipare : femme qui a accouché au moins 2 fois. Accouchement qui se déroule normalement.

• Parturiente • Dystocie
Femme qui accouche Difficultés pendant l’accouchement.

• Post partum • Méconium


 ériode qui s’étend de la fin de l’accouchement
P remières selles du nouveau-né (matière
P
jusqu’au retour de couches. visqueuse brunâtre ou verdâtre).
Le méconium est le produit de sécrétions gastro-
• Retour de couches
intestinales après digestion du liquide amniotique
 etour des règles après l’accouchement, en
R
dégluti par le fœtus pendant la grossesse.
moyenne 1 à 2 mois après l’accouchement, plus
Normalement, l’émission du méconium se fait
tardivement si la femme allaite.
dans les premières heures suivant la naissance. Si
• Présentation les selles sont émises avant la naissance, le liquide
 artie du fœtus qui s’engage en premier dans la
P amniotique se teinte (liquide méconial). Cette
filière génitale. situation anormale peut traduire une souffrance
Présentation céphalique : Tête (97%) fœtale. A la naissance, le nouveau-né risque de
Siège, autres : (3%) présenter une détresse respiratoire, l’inhalation du
liquide méconial pouvant provoquer des lésions
• Terme
des alvéoles pulmonaires.
Le terme est calculé :
- S oit en semaines d’aménorrhée (SA)
  à partir de la date des dernières règles, le
B. Le contenu utérin
plus courant.
- Soit en semaines de grossesse (SG)
 à partir de la date de l’ovulation :
Il est préférable de raisonner en SA. La grossesse
dure en moyenne 40 SA ½ soit 9 mois.
La conversion d’un système de datation à l’autre
se fait par la formule : SG = SA - 2 semaines.

Référentiel technique SAP 190


• L’alimentation et la protection du fœtus • Le cordon ombilical
 ’alimentation du fœtus se fait par l’intermédiaire
L Il relie le placenta au fœtus. Il mesure à terme
du placenta. Sa protection est assurée par les environ 50 cm et contient deux artères et une veine.
membranes et le liquide amniotique (poche des Il permet, via le placenta, le transport du sang de
eaux). la mère vers le fœtus pour son alimentation et du
fœtus vers la mère pour l’épuration des déchets.
• Le placenta
A la naissance, il sera ligaturé par un clamp et se
 ’est l’organe nourricier qui assure la croissance
C
nécrosera. La chute du cordon, quelques jours
du fœtus et les échanges métaboliques entre la
après la naissance, laisse une cicatrice fibreuse
mère et le fœtus. C’est un organe qui se présente,
appelée ombilic plus communément appelé le
à terme, comme une galette ronde de 30 cm
nombril.
de diamètre et de 500 g environ. Une face est
accrochée au tiers supérieur de la cavité utérine et • Le liquide amniotique
pénètre la muqueuse. L’autre est le point de départ  e liquide amniotique où baigne le fœtus pendant
L
du cordon ombilical qui rejoint le fœtus. toute la grossesse, se trouve dans la poche
Il constitue une barrière contre la plupart des
 constituée par les membranes. Composé à 95%
infections, mais laisse malheureusement passer d’eau, son volume à terme est de 800 à 1000 ml.
certains virus (rubéole, toxoplasmose) susceptibles C’est un liquide clair, opalescent, pouvant contenir
d’engendrer des malformations gravissimes des grains blancs (enduit blanchâtre graisseux
si l’infection survient vers le 3e ou 4e mois de qui recouvre et protège la peau du fœtus : vernix
grossesse. Il laisse également passer l’alcool, caseosa). Il provient essentiellement des urines du
certains médicaments et substances toxiques. fœtus et sa résorption se fait principalement par
déglutition fœtale. Son renouvellement complet
se fait toutes les 3 heures. Il permet l’hydratation
du fœtus, le maintien de sa température à 37° et
amortit les chocs.
Au moment de l’accouchement, les membranes
se rompent, le liquide amniotique s’écoule vers
l’extérieur, c’est la perte des eaux .

C. Physiologie du nouveau-né
Le nouveau-né pèse, en moyenne, à terme, 3Kg 200
et mesure 50 cm.
Son rythme cardiaque est de 120 à 160 / min.
Sa fréquence ventilatoire est de 40 à 60 / min.
Sa température de 36 °5 - 37°5.
Il respire exclusivement par le nez.
Un enduit protecteur blanchâtre (vernix caseosa)
peut recouvrir sa peau (enfant « beurré »).
Il se résorbera spontanément.
• Les membranes
omposée de 2 couches, elles constituent
C
l’enveloppe du fœtus. Ce sac, parfaitement
étanche, isole le fœtus des infections extérieures.

Référentiel technique SAP 191


• Adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine La transition de la vie intra-utérine à la vie extra-
utérine requiert une série de processus d’adaptation
La circulation fœtale
physiologique qui sont importants avant tout pour
La circulation fœtale est liée à la circulation
l’intégrité du cerveau.
placentaire qui assure les échanges gazeux et
nutritionnels entre la mère et le fœtus. L’oxygénation La régulation thermique
du fœtus est donc assurée par le placenta et non Le nouveau-né n’a pas de frisson thermique et
par les poumons. La circulation pulmonaire ne est très sensible au froid. Il lutte contre le froid
représente donc que 20% du débit cardiaque total par vasoconstriction cutanée et augmentation de
et a pour seule fonction, le développement des son métabolisme (consommation d’énergie dont la
poumons. A la naissance, la circulation pulmonaire réserve est faible). Sa température peut chuter très
se met en place avec le premier cri. rapidement.

La tête du nouveau-né représente 20% de la surface travail.


corporelle et contribue à 50% des pertes de chaleur. La contraction utérine se traduit par un

L’équilibre thermique est une condition nécessaire durcissement de l’utérus facilement ressenti à la
palpation abdominale. Elle survient à intervalles
au bon développement cardiorespiratoire du
réguliers. Elle s’accompagne d’une douleur
nouveau-né. Or à la naissance, de multiples facteurs localisée dans l’abdomen ou le dos.
sont susceptibles de faire chuter sa température En début de travail, les contractions sont souvent
corporelle : espacées, irrégulières, courtes (< 1 min) et
supportables. Elles vont s’intensifier en durée
• Risques de l’hypothermie (>1 min), en fréquence (toutes les 3 min en fin
- Détresse respiratoire, hypoxie de travail) et en intensité au fur et à mesure de
- Hypoglycémie l’avancée du travail.
- Souffrance cérébrale (hémorragie, lésion) La durée du travail varie en fonction de la parité.
- Infection, septicémie Chez une primipare, le travail dure en moyenne
- Troubles de la coagulation entre 8 et 12 heures, chez la multipare entre 4 et
- Décès 6 heures.
Un nouveau-né hypoxique ou prématuré se refroidit La rupture de la poche des eaux peut avoir lieu
encore plus vite ce qui aggrave le pronostic. avant le début du travail (rupture prématurée
La lutte contre l’hypothermie sera donc une des des membranes) ou en cours de travail. La
priorités à la naissance. rupture est soudaine et spontanée. L’écoulement
va se poursuivre par intermittence jusqu’à
D. L’accouchement l’accouchement
Il se déroule en trois phases : • L’expulsion
- le travail  ’est la naissance de l’enfant sous l’effet des
C
- l’expulsion efforts expulsifs. L’expulsion ne doit pas excéder
- la délivrance. 30 minutes du fait du risque de souffrance foetale
pendant cette phase.
• Le travail Elle est souvent rapide chez la multipare.
 e travail représente la force motrice (contractions
L
utérines) qui permet la dilatation du col de l’utérus • La délivrance
depuis le commencement de son ouverture jusqu’à  ’est l’expulsion hors des voies génitales du
C
dilatation complète (10 cm) et à la progression du placenta et des membranes .Elle doit avoir lieu
fœtus dans la filière génitale. Les contractions dans les 30 min qui suivent la naissance de
utérines douloureuses marquent le début du l’enfant.

Référentiel technique SAP 192


17.3. Bilan d’une femme en travail
Le bilan de la parturiente est primordial car il va * Hémorragie de sang rouge : placenta mal inséré
permettre d’évaluer l’imminence de l’accouchement * Infection...
et de réunir des informations permettant de détecter - Le déroulement des autres grossesses ?
une situation à risque. Il comprend l’interrogatoire et * Césarienne
l’observation des voies génitales. * Forceps
L’interrogatoire peut être rendu difficile par la * Accouchement très rapide
barrière linguistique, le contexte (faible niveau socio- * Hémorragie de la délivrance
économique, grossesse cachée, patiente mineure, - Le Lieu prévu de l’accouchement ?
déni de grossesse…) ainsi que par l’état de panique
- Les antécédents médicaux et chirurgicaux et
de la mère.
traitements ?
Le respect de l’intimité est capital, d’autant plus
En cas d’accouchement imminent dont l’urgence
que les équipes de secours sont le plus souvent
ne permet pas de réaliser un bilan complet,
masculines. La femme sera installée de préférence
contacter immédiatement le SAMU pour
sur un lit, isolée du reste de la famille (sauf le père
demander un renfort médicalisé.
s’il désire être présent ou une autre personne de son
Transmettre au minimum les informations
choix).
suivantes :
• L’interrogatoire - Parité
 a fiche bilan « femme en travail » est une aide
L - Terme
précieuse pour faire un bilan complet. - Présentation de l’enfant
L’interrogatoire doit faire préciser les éléments
 - Particularités du travail : rupture de la poche
suivants :
des eaux ? (le cas échéant, précisez l’heure
- la parité de rupture et la couleur du liquide amniotique)
hémorragie ? fièvre ?...
- le terme : Le plus souvent, lorsque la grossesse
est suivie, la femme connaît le terme. En cas - Particularités de la grossesse
de grossesse non suivie, il faut essayer de faire
préciser la date des dernières règles.

- les caractéristiques des contractions.


Préciser l’heure de survenue, la fréquence, la
durée, l’intensité et la régularité.

- La rupture de la poche des eaux ?


Si la poche des eaux est rompue, faire préciser
l’heure de la rupture et observer la couleur du
liquide amniotique : clair ou teinté ? • L’interrogatoire
Un liquide teinté est un élément péjoratif, témoin 
L ’interrogatoire doit être complété d’une
d’une éventuelle souffrance fœtale. observation des voies génitales : présence d’un
- Le type de présentation ? écoulement (liquide amniotique, sang) ? présence
La présentation céphalique est de loin la plus de l’enfant à la vulve ?
fréquente. La présentation du siège est plus Aucun examen gynécologique ne doit être effectué
généralement rencontrée en cas d’accouchement par les sapeurs-pompiers !
prématuré et chez la multipare ou le foetus peut Le toucher vaginal est un acte médical.
se retourner à tout moment.
Présentation céphalique : 96%
Siège : 3,7%
Autres : 0,3%

- Envie irrésistible de pousser ? d’aller à la selle ?

- Le déroulement de la grossesse actuelle : on


recherchera en particulier les éléments suivants :
* Diabète : risque de macrosomie (gros bébé
fragile) et d’hypoglycémie à la naissance.
* Hypertension artérielle : risque de retard de
croissance (petit bébé fragile)

Référentiel technique SAP 193


Le bilan précis sera transmis au médecin régulateur
Parité IP IIP < IIIP
à l’aide de la fiche bilan du kit.
Durée du travail < 3h 3 à 5h > 5h
Durée des
< 1mn 1mn >1mn
contractions
Intervalle entre
> 5mn 3 - 5mn < 5mn
les contractions
Perte des eaux non récente > 1h
COTATION 0 1 2

- Total < 5 : marge de temps, transport à la maternité


d’accueil.
- Total compris entre 5 et 7 : travail bien avancé
transport vers la maternité la plus proche.
- Total > 7 +/- envie de pousser : accouchement
imminent .

La situation peut cependant évoluer brutalement :


même si l’accouchement n’est pas imminent, il peut
le devenir rapidement (rupture de la poche des
eaux, contractions rapprochées …) surtout chez la
multipare. Toute situation nouvelle fera l’objet d’un
signalement au médecin régulateur.
L’accouchement n’est pas imminent : transport vers
la maternité indiquée par le SAMU
La femme peut marcher jusqu’au VSAV si elle
n’a pas perdu les eaux. Si elle a perdu les eaux, la
position allongée s’impose.
• Tous les éléments recueillis au cours de La femme sera transportée sur le brancard, sanglée,
l’interrogatoire vont permettent au médecin allongée sur le côté, de préférence à gauche,
régulateur du SAMU d’évaluer l’urgence de la jamais sur le dos. En effet, cette position favorise
situation à l’aide de scores prédictifs (Malinas, la compression de la veine cave par l’utérus. Cette
SPIA). 3 situations peuvent se présenter : compression peut entrainer une hypotension
- L’accouchement n’est pas imminent et à priori artérielle liée à un mauvais retour veineux, mal
sans risque : transfert de la femme vers la supportée par la maman et son enfant.
maternité ou elle est suivie ou sur la maternité la L’O2 sera administré (9 l/min) à titre préventif, en
plus proche. effet, aucun outil diagnostic, en extra-hospitalier ne
- L’accouchement n’est pas imminent mais à permet d’apprécier la vitalité fœtale. Seul un liquide
risques : transfert de la femme vers une maternité amniotique méconial est un facteur péjoratif pouvant
disposant d’un plateau technique adapté. traduire une souffrance du fœtus.
- L’accouchement est imminent : envoi d’une équipe Le transport doit être prudent avec une surveillance
SMUR en renfort sur place. étroite de l’évolution du travail (contractions, rupture
Exemple : score de Malinas (réservé au médecin de la poche des eaux, envie de pousser…).
régulateur). Le dossier de grossesse doit suivre la mère (
carnet de maternité, carte de groupe sanguin,
échographies...).

Référentiel technique SAP 194


17.4. L’accouchement est imminent
Les signes d’un accouchement imminent sont : panoramique + tablier de protection.
-contractions très douloureuses et rapprochées, - Glisser le champ d’accouchement avec poche(s)
agitation maternelle de recueil sous les fesses (voir SAP-FM-24 page 3)
- l’enfant apparait à la vulve - Protéger le sol (draps, sac plastique, bassine...).
- poche des eaux rompues - Parallèlement, préparer un espace d’accueil
- envie irrésistible de pousser, émission de selles nouveau-né, dans l’idéal sur une table près d’une
source de chaleur, un peu à l’écart de la maman
avec :
• le BAVU nouveau-né et l’O2.
• le système d’aspiration buccale.
• le bonnet jersey.
• la couverture de survie.
- Diriger fermement mais calmement l’expulsion :
• Faire pousser la femme seulement pendant
• Les préparatifs : les contractions : lui faire prendre une grande
- Matériel : en complément du matériel classique, inspiration et l’encourager à pousser le plus
prendre le kit accouchement (FM 24), prendre une longtemps possible à glotte fermée.
bouteille d’O2 supplémentaire, des draps, une 3 efforts maximums par contraction. La femme
boite de gants à usage unique. doit fléchir ses cuisses en les ramenant sur
- Répartir les rôles : un qui dirige et réalise l’abdomen afin de faciliter la descente de l’enfant.
l’accouchement, un qui assiste la mère, un qui • Entre 2 contractions, administrer de l’oxygène à
prépare l’accueil du nouveau-né et gère le parc la femme et laisser la récupérer calmement.
matériel.
- Préserver l’intimité de la femme : A. L’accouchement en présentation
- Couvrir la femme d’un drap céphalique
- Limiter le nombre de personnes, respecter le
- position idéale de l’opérateur pour l’accouchement
choix de la mère (père de l’enfant, mère ….)
- Chauffer la pièce et le VSAV.

• Installation de la parturiente
- Installer la femme en position gynécologique.

Présentation céphalique - La tête progresse sous l’effet des efforts expulsifs.


Fesses au ras du bord du lit
Lorsqu’elle est à moitié extériorisée, empaumer
la d’une main et exercer une contre-pression afin
Présentation du siège
Accouchement au centre du lit de ralentir sa sortie et ainsi limiter les déchirures
génitales.
- Ouvrir le kit accouchement et le garder à portée
de main sur un endroit propre.
- Celui qui réalise l’accouchement s’équipe des EPI
après lavage des mains (ou friction avec du gel
hydro-alcoolique) : gants + masque avec visière

Référentiel technique SAP 195


- Quand la tête est entièrement dégagée, vérifier En cas de double circulaire serré : clamper et couper
l’absence de cordon autour du cou (circulaire). une seule des anses du cordon.
La femme doit impérativement cesser de pousser
pendant cette phase délicate.

• Circulaire lâche
 érouler délicatement le cordon afin de libérer le
D
cou. S’il y a plusieurs tours, dérouler toutes les
anses.

Cette manœuvre est plus aisée à deux :


- Un qui retient la tête

- Un qui clampe et coupe le cordon.

- Une fois dégagée, la tête effectue un mouvement


spontané de rotation d’1/4 de tour sur le côté afin de
se repositionner dans l’axe du dos. Accompagner
délicatement ce mouvement de restitution, après
avoir saisi la tête entre vos deux mains, sans
• Circulaire serré exercer de traction.
 lisser délicatement 2 doigts entre la présentation
G - Faire reprendre les efforts expulsifs pour le
et le cordon ; clamper le cordon avec les 2 pinces dégagement des épaules :
Kocher distantes de 1 à 2cm environ. Sectionner • Abaisser l’épaule antérieure doucement pour
le cordon à l’aide des ciseaux stériles entre les 2 favoriser son dégagement. Si l’épaule résiste,
pinces et libérer le cou. Attention aux projections faire écarter et fléchir au maximum les cuisses
de sang ! de la femme afin d’ouvrir son bassin et faciliter le
dégagement. Accentuer délicatement la traction
vers le bas.

Référentiel technique SAP 196


• Quand la première épaule est sortie, dégager chapitre 5).
l’épaule postérieure en relevant délicatement la - Noter l’heure précise de la naissance
tête vers le haut.
B. L
 ’accouchement en présentation du
siège
L’accouchement en présentation du siège est un
accouchement à haut risque pour l’enfant. En effet,
la naissance se fait « à rebrousse-poil », de sorte
que les pieds, les bras ou le menton peuvent à tout
instant s’accrocher sur les aspérités du bassin. De
plus, la tête, partie la plus volumineuse du fœtus
passe en dernier et peut être retenue au niveau du
bassin ou du col entraînant une rétention de la tête
dont les conséquences peuvent être gravissimes.
Il faut impérativement anticiper une réanimation du
nouveau-né.
On décrit deux types de présentations :
• le siège complet : le fœtus est « assis en tailleur ».
1/3 tiers des cas. Fréquent chez la multipare.
• le siège décomplété : membres inférieurs relevés
« en attelle », pieds au niveau de la tête fœtale 2/3
des cas. Fréquent chez la primipare ou le prématuré
qui n’a pas eu le temps de se retourner. Attention,
les fesses se présentent en premier pouvant être
confondues avec une tête sans cheveux !
- Une fois les épaules dégagées, saisir l’enfant sous
les bras et accompagner la sortie du reste du corps
en le remontant sur le ventre de sa mère. Attention
le bébé est glissant comme une « savonnette ».

Siège complet Siège décomplété

• L’accouchement en présentation du siège


Le maitre mot est « ne pas toucher » !!
- Poser le nouveau-né sur le ventre de la mère, Si possible, essayer de retarder l’expulsion dans
peau à peau, observer son adaptation à la vie l’attente d’un renfort SMUR en demandant à la
extra-utérine et donner les premiers soins (voir femme de ne pas pousser. La respiration haletante

Référentiel technique SAP 197


dite du « petit chien » peut limiter l’envie de • Siège décomplété
pousser…. momentanément ! Les membres inférieurs se dégagent en premier,
Cependant si l’expulsion est bien amorcée, la
 suivis des hanches et des épaules (après rotation
femme ne pourra pas résister à l’envie de pousser du dos en avant) et enfin la tête.
Dans ce cas, laisser faire la nature, contenter
vous d’encourager la mère et de surveiller le bon
déroulement de l’accouchement
L’enfant va naitre en s’asseyant en tailleur, dans
le lit dos en avant.

• Siège complet
 e siège se dégage verticalement en commençant
L
par la hanche antérieure. La hanche postérieure
se dégage ensuite, suivie des membres inférieurs.
Enfin, le dos tourne vers l’avant et les épaules se
dégagent suivies de la tête.

Lors de l’accouchement en siège, le méconium est


souvent expulsé.

Complications de l’accouchement en
présentation du siège :
• L’enfant présente son ventre (exceptionnel
mais catastrophique)

Le menton du nouveau-né va s’accrocher sous la


symphyse pubienne et sa tête va s’enclaver !

Conduite à tenir
Après avis et accord du médecin régulateur ramener son dos en avant
Technique : Après voir ramené les fesses de la femme au bord du lit, saisir l’enfant par les hanches, faire
pivoter l’enfant en sens inverse afin de ramener son dos en avant. Manœuvre à réaliser sans traction !

Référentiel technique SAP 198


• La tête reste coincée : URGENCE ABSOLUE

Conduite à tenir
Après avis et accord du médecin régulateur : aider au dégagement de la tête
Technique : Après voir ramené les fesses de la femme au bord du lit, saisir l’enfant par les hanches et
retourner le (mouvement de bascule) sur le ventre de la mère, sans exercer aucune traction (la tête pivote
autour de la symphyse pubienne et se dégage).
La femme doit écarter au maximum les cuisses et pousser simultanément pour favoriser le dégagement de
la tête.

Référentiel technique SAP 199


17.5. Prise en charge du nouveau-né
Il est important de noter l’heure précise de la respiration lente ou absente,
naissance, à la fois pour un problème d’état civil, • cri faible ou absent, geignements (gémissements
mais également pour minuter les différentes étapes plaintifs à chaque mouvement respiratoire),
de la conduite à tenir si l’enfant présente des • tonus faible ou absent,
difficultés d’adaptation à la vie extra-utérine. • pâleur.
- Poser le nouveau-né sur le ventre de sa mère,
peau à peau.
- Evaluer visuellement son adaptation à la vie extra-
utérine. L’enfant doit crier vigoureusement,
être rose, tonique et respirer sans difficulté
(respiration ample et régulière) dans la minute qui
suit sa naissance. - au-delà de 30 s, sécher le avec le champ d’accueil,
lui mettre le bonnet en jersey, stimuler le : talons,
dos.

- Dans ce cas, glisser le dans l’enveloppe de


protection thermique Néohelp (voir SAP-FM-24),
sans le sécher, complètement nu afin de prévenir
et lutter contre l’hypothermie.
- Déposer le, dans son enveloppe, sur sa mère,
visage tourné sur le côté afin de bien dégager Si son état s’améliore, placer le sur le ventre de sa
ses VAS, la respiration du nouveau-né étant maman, peau à peau, recouvert de la couverture de
exclusivement nasale. survie. Surveiller le attentivement.
- L’aspiration des secrétions est inutile si l’enfant - En l’absence d’amélioration, au-delà d’une minute,
s’adapte parfaitement à la vie extra-utérine. séparer le nouveau né de sa mére en coupant le
- Clamper au minimum après une minute de vie le cordon.
cordon à l’aide des 2 pinces Kocher :
• la première à environ 10 cm de l’ombilic du
nouveau-né.
• la deuxième pince 1 à 2 cm plus loin.
Ne pas couper le cordon, acte médical qui sera
réalisé par le médecin du SMUR sauf si l’état du
nouveau-né nécessite des gestes de réanimation.
- Informer le médecin régulateur de la naissance de
l’enfant en précisant son état.
- Emmener le nouveau-né à l’espace d’accueil
La relation mère-enfant doit être privilégiée surtout - Libérer ses VAS :
dans ce contexte. En effet, la naissance est un
événement émotionnel intense qui peut avoir une • Tête en position neutre
influence marquante sur la future relation mère-
enfant.

Si l’enfant présente des difficultés à s’adapter à la


vie extra-utérine :
• respiration superficielle, irrégulière avec tirage,
balancement thoraco-abdominal voire une

Référentiel technique SAP 200


• S’il est encombré, dégager ses VAS par aspiration
des sécrétions à l’aide du système d’aspiration * Si le pouls est compris entre 60 et 100/min :
buccale (voir SAP-FM-24), dans la bouche et la gorge. poursuivre la ventilation au BAVU en air.
• Procéder à la ventilation avec le BAVU nouveau- - Fréquence : 40/min
né pendant 1 minute en air (voir SAP-FM-24) : - Durée : 1 seconde
- Contrôle : toutes les minutes.

* Si le pouls est < 60 /min : le nouveau-né est


considéré en arrêt cardiaque = associer un
massage cardiaque à la ventilation : RCP
Ventilation sous O2 - 3l /min

• Fréquence de 40/min. Les 5 premières insuflations


doivent être lentes et progressives, de 2 à 3s, afin
de déployer les alvéoles pulmonaires et lancer sa
respiration.

• En l’absence d’amélioration, contrôler le pouls : au


niveau du cordon ombilical, de l’artère fémorale ou - Fréquence : 120 / min
humérale. - Profondeur: 1 / 3 du thorax
- Cycles: 3 / 1 *
- Contrôle toutes les minutes

* Le cycle 3/1 est préférable au rythme 15/2 : la


détresse étant d’origine respiratoire, la ventilation
est prioritaire.

Si l’état de l’enfant s’améliore, avec une fréquence


respiratoire > 100, surveiller le attentivement en
attendant le SMUR. Lutter contre l’hypothermie
(chauffer la pièce, couverture de survie).
Attendre l’avis du médecin du SMUR pour utiliser
l’enveloppe de protection thermique.

Référentiel technique SAP 201


17.6. La délivrance
La délivrance est l’expulsion du placenta et des - l’allongement de la partie extériorisée du cordon.
membranes hors des voies génitales. Elle doit avoir
lieu dans les 30 min qui suivent la naissance.
Cette dernière phase de l’accouchement est la
période la plus délicate du fait du risque d’hémorragie
de la délivrance, rare, imprévisible mais très souvent
gravissime.

A. Physiologie de la délivrance
Après la naissance de l’enfant se produit une période
de repos physiologique. La femme est calme, les
contractions ont cessé.
Cette phase de rémission dure 15 à 20 minutes et
doit être impérativement respectée, toute manœuvre
intempestive (traction sur le cordon…) risquant de
- Observer et surveiller la maman.
provoquer des complications.

La délivrance spontanée : Le placenta, décollé de


Les signes annonciateurs du décollement placentaire
la paroi utérine, glisse dans le vagin provoquant une
se traduisent par :
envie de pousser. Il est alors chassé hors des voies
-la reprise de petites contractions utérines qui
génitales sous l’effet d’efforts expulsifs spontanés.
entraînent le décollement du placenta.
- l’écoulement d’un filet sanguin à la vulve.

Conduite à tenir
Dès que l’enfant est né, ouvrir la poche de recueil graduée du champ d’accouchement pour quantifier les
pertes utérines (voir SAP-FM-24 page 3).

Si la femme manifeste des signes de délivrance, couper le cordon à l’aide des ciseaux stériles du set
d’accouchement.

Placer le plateau en contre-bas et récupérer le placenta.


NE JAMAIS TIRER SUR LE CORDON

Attention aux projections de sang : protection ++ : gants + masque avec visière panoramique + tablier.
Le placenta dans son plateau sera emballé dans un sac DASRIA fermé et emmené à la maternité où son
intégrité sera vérifiée par les sages-femmes.
Informer le SAMU que la délivrance a eu lieu.
Surveiller étroitement la femme : TA, FC, SAT, pertes sanguines.

Référentiel technique SAP 202


B. L’hémorragie de la délivrance
Elle se définit par des pertes sanguines > 500 ML avant ou après la délivrance.
5 % des accouchements : première cause de mortalité maternelle !

Conduite à tenir

Prévenez rapidement le médecin régulateur du SAMU.


Couper le cordon et isoler l’enfant de sa mère. Masser le ventre de la femme par des mouvements appuyés
circulaires pour stimuler l’utérus dans le but de limiter l’hémorragie.
O2 15 l/min. Si le placenta n’est pas sorti, sur ordre du médecin régulateur, réaliser la délivrance en
demandant à la femme de pousser. Ne surtout pas tirer sur le cordon au risque d’aggraver la situation.
Souvent, l’hémorragie cesse après l’expulsion du placenta. Continuer de masser le ventre, que la femme soit
délivrée ou non, et surveiller étroitement la mère en attendant le renfort SMUR.

Référentiel technique SAP 203


17.7. Transport de la mère et de son enfant

Le transport est toujours médicalisé dans le VSAV


préalablement chauffé.
• Nouveau-né sur le ventre de sa mère « enveloppe
à peau » ou « peau à peau ».
• Bien sangler la maman avec son enfant sur le
brancard.
• Surveillance conjointe avec l’équipe médicale du
SMUR :
- Mère : TA, FC, SAT, pertes utérines.
- Nouveau-né: couleur, respiration, tonus.

Renseigner la fiche « accouchement» du kit.


À remettre à la sage-femme en salle d’accouchement.

Référentiel technique SAP 204


17.8. Cas particuliers
A. Pendant l’accouchement
• La procidence du cordon
 a procidence du cordon est la chute du cordon
L
en avant de la présentation lors de la rupture de
la poche des eaux. Elle expose à une souffrance
fœtale aigue par compression du cordon entre
l’utérus et la tête de l’enfant (mortalité fœtale
élevée).
C’est une extrême urgence dont le traitement

est l’extraction du fœtus vivant en urgence par
césarienne sauf si la tête est déjà engagée auquel
Diagnostic
cas il faut terminer au plus vite l’accouchement.
Présence du cordon à la vulve

Conduite à tenir
Prévenir le SAMU en urgence.
Si l’accouchement est imminent (tête à la vulve), faire naitre rapidement l’enfant et anticiper une réanimation.

Sinon, placer la femme sur le côté gauche en position déclive (tête en bas) pour essayer de limiter la
compression du cordon, O2 15 l/min, suivre les consignes du SAMU (attente renfort médicalisé, jonction,
transport d’urgence à la maternité).

A la maternité, une césarienne sera réalisée en extrême urgence si l’enfant est encore vivant (contrôle
échographique à l’arrivée). Sinon, l’accouchement se fera par les voies naturelles.

• Grossesse gémellaire
En augmentation suite au traitement des infertilités.
Situation rare à domicile car ces grossesses
font l’objet d’une surveillance étroite. Le risque
d’accouchement prématuré est élevé.
L’accouchement est à risques :
- surtout pour le 2ème jumeau (mauvaise position,
souffrance)
- hémorragie de la délivrance plus fréquente Accouchement à hauts risques hors maternité :
renfort de spécialistes préconisé !

Référentiel technique SAP 205


Conduite à tenir
• Contact rapide du médecin régulateur (renfort SMUR +/- obstétricien +/- pédiatre)
• Préparer 2 espaces d’accueil pour les nouveau-nés.
La naissance du premier enfant est classique. Le délai entre les 2 naissances est variable, de 5 à 20 min.
Le médecin SMUR prendra la décision de faire naitre J2 sur place, sinon transport médicalisé rapide vers la
maternité la plus proche.

B. Saignements au cours du 1er trimestre inattendu qui peut être brutal et parfois abondant →
de la grossesse pronostic vital maternel rarement engagé.
La grossesse peut être méconnue (début de
• La fausse couche
grossesse) → soupçonner une fausse couche chez
C’est l’expulsion du fœtus avant qu’il ne soit viable
une femme en âge de procréer qui présente un tel
(avant 5 mois 1/2 soit 22 SA), le plus souvent au
tableau → faire préciser la date des dernières règles
cours du premier trimestre de la grossesse.
pour estimer le terme.
Signes cliniques : douleurs abdominales
accompagnées de pertes de sang rouge, saignement

Conduite à tenir
- Rassurer, réconforter
- Allonger la victime dans une position confortable
- Evaluer les pertes sanguines, mettre une protection entre les cuisses (pansement absorbant)
- En cas d’expulsion du fœtus, récupérer le discrètement dans un champ stérile
- Message au SAMU
- Surveiller les fonctions vitales et les pertes sanguines.

• La grossesse extra-utérine (GEU)


Embryon qui se développe en dehors de l’utérus, le
plus souvent dans une trompe → incompatible avec
la poursuite d’une grossesse.
Risques: hémorragie interne par rupture de la trompe,
urgence vitale dont le traitement est chirurgical.

Signes cliniques : ils se manifestent en début de


grossesse (1 à 2 semaines de retard de règles) →
douleurs abdominales violentes accompagnées
parfois de petites pertes de sang noirâtre et d’un
malaise général.

Conduite à tenir
La grossesse peut être méconnue (début de grossesse) → soupçonner une GEU chez une femme en âge de
procréer présentant un tel tableau : faire préciser la date des dernières règles.
- Allonger la victime sur le dos, jambes fléchies.
- Administrer de l’O2.
- Contacter en urgence le médecin régulateur.
- Surveiller attentivement la femme.

Référentiel technique SAP 206


C. 
Saignements au cours du 2ème et • 
Décollement du placenta : spontanée ou
3ème trimestre secondaire à un choc abdominal → douleurs
abdominales, ventre dur, hémorragie de sang
• Placenta prævia : placenta mal inséré pouvant
rouge.
recouvrir le col de l’utérus et rendre impossible
l’accouchement par les voies naturelles →
Risques : pour la mère et son enfant.
hémorragie de sang rouge.

Conduite à tenir
- Allonger la femme sur le côté gauche, O2 15l /min
- Contacter en urgence le médecin régulateur
- Surveiller les fonctions vitales et les pertes sanguines

D. Le déni de grossesse E. 


Accouchement sous le secret =
Le déni de grossesse se définit comme le fait de
accouchement sous X
ne pas avoir conscience d’être enceinte. Le ventre C’est la possibilité pour une femme d’accoucher
ne grossit pas ou peu, la grossesse passe souvent sans donner son identité avec l’assurance qu’elle ne
inaperçue à l’entourage. Quand le bébé commence sera jamais révélée sans son consentement.
à bouger, la femme n’y prête pas attention ou Cependant, afin de garantir le droit de l’enfant à
interprète ces mouvements comme sans lien avec connaître ses origines, la mère est invitée à laisser,
une grossesse. L’absence de règles, caractéristique si elle l’accepte, des renseignements sur sa santé
de la grossesse, peut même faire défaut. et celle du père, les origines de l’enfant et les
Loin d’être issues de milieux défavorisés, d’être circonstances de la naissance et, sous pli fermé,
déficientes intellectuellement ou de présenter des son identité.
troubles psychiatriques, les femmes concernées La femme dispose d’un délai de rétractation de 2
sont d’une « normalité » désarmante, ce qui rend mois à l’issue duquel l’enfant deviendra pupille de
le phénomène encore plus troublant. Toutes les l’Etat et pourra être placé en vue d’une adoption
couches sociales sont concernées. Ces femmes plénière. L’enfant sera recueilli par les services
peuvent avoir déjà eu des enfants. de l’ASE ou un organisme français autorisé pour
Le déni de grossesse est partiel lorsque la grossesse l’adoption et un procès-verbal sera alors établi.
est découverte à partir du 5ème mois de grossesse La déclaration de naissance sera faite dans le délai
le déni de grossesse est total lorsqu’il est constaté légal des 3 jours par le personnel qui a assisté à
au moment de l’accouchement. l’accouchement. Il ne sera fait aucune mention sur
La naissance est alors un choc psychologique le registre d’état civil sur l’identité de la mère. La
très important pour la mère qui n’a pas pu se mère peut donner les prénoms qu’elle souhaite à
préparer psychologiquement à l’accueil de l’enfant. l’enfant ou à défaut il sera choisi trois prénoms dont
L’accouchement est souvent très rapide et perçu le dernier tiendra lieu de nom patronymique jusqu’à
comme un besoin d’aller à la selle : ces bébés l’adoption.
naissent souvent dans les toilettes. Ainsi, la femme qui ne veut pas établir de filiation
La mort du bébé peut survenir de manière peut cependant laisser son identité sous pli cacheté
accidentelle, par manque de soins, à la suite d’un conservé par le Conseil National d’Accès aux
traumatisme crânien ou à la suite d’une intervention Origines Personnelles (CNAOP). L’enfant pourra
de la mère. Cette confrontation brutale avec la alors demander au CNAOP, seul habilité à ouvrir
réalité peut occasionner une panique porteuse de l’enveloppe, de rentrer en contact avec sa mère
pulsions infanticides. Cette issue tragique n’est biologique. Cependant, la levée du secret sera
heureusement pas la plus fréquente, en particulier toujours soumise à la seule volonté de la mère.
si la femme n’est pas isolée. Cette levée du secret ne crée bien sûr, aucune
Passé la phase de sidération, après une période filiation avec la mère biologique.
transitoire plus ou moins longue, l’enfant est le plus Ces situations peuvent être source de
souvent investi par sa mère et accepté comme un bouleversements émotionnels pour les équipes de
enfant « classique ». secours.
Ces femmes, en grande détresse, méritent cependant

Référentiel technique SAP 207


un accompagnement particulier dans le respect de Afin de préserver l’anonymat, aucun élément sur
leur choix, de l’anonymat et du secret professionnel. l’identité de la mère ne doit figurer sur les différents
Il faut donc s’abstenir de tout commentaire, réflexion documents (fiche bilan, fiche accouchement…) :
ou jugement, faire preuve d’une attitude discrète et Madame : X
respectueuse. a accouché le ……………………………….. ( date et
Dès lors que la mère indique qu’elle ne désire pas heure de naissance)
garder l’enfant, interroger la sur les modalités d’un enfant vivant de sexe………………………..
d’accueil du nouveau-né : veut-elle le voir, le toucher
? Au retour d’intervention, le CDA doit informer le
Si elle ne veut pas de contact avec son enfant, CODIS de la situation. Le CODIS a la charge
séparer rapidement l’enfant de sa mère et isoler « d’anonymiser » tous les documents comportant
les deux. Le transport à la maternité se fera dans 2 des renseignements susceptibles d’identifier la
VSAV différents. mère (ticket de départ…).

Référentiel technique SAP 208


17.9. La déclaration de naissance
L’enfant doit obligatoirement être déclaré à la mairie L’officier d’état civil rédige l’acte de naissance sur le
du lieu de naissance dans les 3 jours par le père, registre d’état civil sur présentation du certificat de
ou, à défaut, par la personne qui a assisté à la naissance, document rédigé par le médecin SMUR
naissance. présent sur les lieux. L’enfant est alors inscrit sur le
livret de famille.

Référentiel technique SAP 209


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION
Création :
Référentiel technique Juillet 2015

Secours à personnes (SAP) Mise à jour :


Contenu théorique Janvier 2020

Relevage, immobilisation,
SAP-CT-18 brancardage et transport

18.1. Généralités

Toute lésion de l’appareil locomoteur est génératrice Les techniques et matériels utilisés pour réaliser ces
de douleurs et peut s’aggraver (plaie, atteinte des immobilisations seront différents en fonction du type
vaisseaux, des nerfs, de la moelle épinière, détresse de traumatisme, de la position de la victime et de son
circulatoire…). Il est donc indispensable de limiter état.
les mouvements et d’immobiliser toute atteinte
de l’appareil locomoteur avant tout déplacement
et tout transport, sauf en cas de danger imminent.

Référentiel technique SAP 210


18.2. Matériels d’immobilisation

Les matériels présents dans un VSAV pour • pour l’immobilisation des membres :
l’immobilisation sont : - les écharpes.
• pour l’immobilisation du rachis et du bassin : - les attelles à dépression.
- le collier cervical. - les attelles type « aluform ».
- la planche d’immobilisation avec immobilisateur Ces matériels doivent, parfois, être complétés par
de tête et sangles araignées. le matériel de relevage et en particulier le brancard
- l’attelle cervico-thoracique. cuillère qui va, dans certains cas, permettre le
- le matelas immobilisateur à dépression (MID). transfert de la victime vers le moyen d’immobilisation.

Référentiel technique SAP 211


18.3. Les immobilisations

A. Généralités transport.
Cette technique d’immobilisation doit être privilégiée
Le MID est utilisé pour immobiliser le corps entier
par rapport aux méthodes de relevage à 4 équipiers
d’une victime, suspectée d’un traumatisme. Il est
« porteurs » car elle minimise les forces mises en jeu
particulièrement indiqué si la victime présente
sur la colonne vertébrale.
de multiples lésions ou traumatismes. Il permet
de respecter l’axe « tête-cou-tronc » et limite
B. Immobilisation des membres
toute aggravation d’une éventuelle lésion de la
moelle épinière et du bassin. De plus, il permet Principe général
l’immobilisation des membres inférieurs L’immobilisation des membres doit être réalisée
au moyen des techniques suivantes en fonction
L’installation d’une victime sur le MID est effectuée de la localisation du traumatisme et des matériels
en utilisant : disponibles :
• soit un brancard cuillère Traumatisme de l’épaule = Écharpe oblique
• soit la technique de relevage à 4 équipiers (pont
Traumatisme du bras ou du coude = Attelle de
amélioré ou pont néerlandais) (voir SAP-FT-35 et 36)
bras à dépression associée à une contre écharpe ou,
à défaut, écharpe simple et contre écharpe (voir SAP-
Le plan dur avec immobilisateur de tête peut être
FTO-29)
utilisé :
Traumatisme de l’avant-bras = Attelle de bras à
• pour relever une victime allongée au sol dans un
dépression ou, à défaut, écharpe simple (l’attelle peut
espace étroit avant de la déplacer.
être soutenue si nécessaire par une écharpe simple)
• pour immobiliser une victime allongée sur le dos,
sur le ventre ou debout puis assurer son transport. Traumatisme cheville, jambe ou genou = Attelle de
jambe à dépression.
En immobilisant entièrement la victime, le plan Traumatisme de la cuisse (diaphyse fémorale) =
dur permet de respecter l’axe « tête-cou-tronc » et MID (voir SAP-FM-22)
limite toute aggravation d’une éventuelle lésion de
Traumatisme de la hanche (col du fémur) = MID
la moelle épinière au cours de la mobilisation ou du

Conduite à tenir
La procédure générale pour l’immobilisation d’un membre traumatisé est la suivante :
• Soutenir le membre blessé avec les mains et limiter, autant que possible, les mouvements.
• Inspecter la lésion avant de l’immobiliser après avoir retiré ou découpé les vêtements si nécessaire.
•R  ecouvrir par un pansement stérile et sec toute plaie avant immobilisation. Si la plaie saigne, réaliser
un pansement compressif, sauf s’il existe une issue d’os visible ou d’un corps étranger (voir chapitre 8.3).
En leur absence, la fracture ouverte est traitée de la même façon qu’une fracture fermée après avoir placé
un pansement stérile et sec sur la plaie.
• Apprécier la température, la motricité, la sensibilité et le temps de recoloration cutanée de l’extrémité
atteinte avant et après l’immobilisation.
• Immobiliser correctement le segment de membre atteint en respectant les principes suivants :
- utiliser l’attelle ou le moyen d’immobilisation le plus approprié.
- immobiliser aussi les articulations situées au-dessus et au-dessous de la lésion.
• Si un gonflement au niveau d’une articulation est présent, appliquer du froid sur la lésion, après
immobilisation, en respectant le principe d’application du froid.

Une fracture ouverte présentant une issue d’os visible, une fracture de la cuisse (fémur) ou toute fracture
entraînant une douleur intolérable doit obligatoirement être prise en charge par une équipe médicale.

Cas particulier : fracture avec déformation


Respecter la déformation

Référentiel technique SAP 212


C. Immobilisation du rachis colonne vertébrale.
Au bilan d’urgence vitale, on suspectera une lésion
Principe général du rachis de principe :
L’immobilisation du rachis impose de : •si la victime a perdu connaissance et ne peut
• immobiliser l’ensemble du rachis de la tête jusqu’au s’exprimer ;
bassin. • si la victime présente une altération de la conscience
•  de préférence à l’aide d’un matelas immobilisateur si la victime se plaint :
à dépression (posé sur un plan dur pour éviter de • d’un engourdissement, des sensations de décharges
la percer en secours routier). électriques au niveau des membres (paresthésie) ;
• maintenir la tête et le cou en position neutre, dans • d’une douleur spontanée siégeant au niveau du
l’alignement du tronc et du bassin. rachis ;
• d’une raideur de la nuque l’empêchant de tourner
• contrôler la motricité et la sensibilité de chaque la tête ;
extrémité avant et après l’immobilisation. • si la victime présente un trouble de la motricité
• s’assurer qu’un seul sauveteur est chargé de évident (ne bouge plus ses membres).
donner les ordres pour diriger la manoeuvre (en Au bilan complémentaire, on suspectera une lésion
règle générale l’équipier de tête). du rachis si la victime présente :
• s’assurer de la bonne compréhension de la • une diminution de la force musculaire des mains ou
manœuvre avant de l’exécuter. des pieds (difficulté de serrer les mains ou bouger
• déplacer la victime d’un seul bloc. les orteils) ;
• transporter la victime allongée sur le dos, seule • une perte ou une diminution de la sensibilité des
position qui permet une immobilisation correcte du membres supérieurs (mains) ou inférieurs (pieds) ;
• une douleur à la palpation prudente du rachis ;
rachis. • une déformation évidente du rachis ;
• une perte des urines ou des matières fécales ;
Signes : • une érection chez l’homme (victime inconsciente,
Au cours du bilan circonstanciel et au cours de victime trouvée déshabillée).
l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan
complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois A l’interrogatoire, la présence d’antécédents de
violent direct au niveau du dos ou du cou ou indirect traumatisme vertébral (fracture ou chirurgie de
(flexion extension brusque) la colonne vertébrale) ou de maladie vertébrale
Les mécanismes suivants doivent considérer la (ostéoporose) qui fragilise la colonne vertébrale
victime à haut risques de lésion du rachis : feront aussi considérer la victime comme suspecte
d’une lésion du rachis.
• chute sur la tête d’une hauteur > 1 mètre comme Dans certaines situations, le secouriste ne pourra
lors d’un plongeon (rachis cervical) ou chute sur pas rechercher des signes d’atteinte vertébrale ou
les pieds ou les fesses d’une hauteur > 3 mètres médullaire particulièrement si la victime :
(rachis dorso-lombo-sacré). • n’est pas coopérative ou présente des difficultés de
• passager d’un véhicule accidenté à grande vitesse communication ;
(voies rapides, autoroutes, vitesse > 40 km/h avec • est sous l’influence de l’alcool ou d’autres drogues ;
arrêt brutal contre un obstacle ou sur une courte • présente de nombreuses lésions qui empêchent de
distance < 10 m, déformation de l’habitacle). rechercher des signes d’atteinte du rachis ;
• absence de port de ceinture de sécurité (et • présente une lésion qui détourne son attention
déclenchement des airbags).
• âge > 65 ans quel que soit le mécanisme. (lésion douloureuse intense).
• retournement d’un véhicule (tonneaux) à la suite
d’une collision. Dans ces cas-là, devant un mécanisme d’accident
• victime éjectée d’un véhicule lors de la collision. évocateur d’accident à haut risque de lésion du
• accidents avec des véhicules à moteur de loisirs rachis, le secouriste considérera la victime comme
(jet-ski, quad, kart…). suspecte d’une lésion au rachis.
• collision avec un 2 roues (conducteur ou passager
du 2 roues).
• piéton renversé.
• chute de cheval (jockey).

Dès lors que l’on suspecte un traumatisme du rachis,


il faut demander à la victime de ne pas bouger ou
stabiliser manuellement la tête de la victime dans
l’axe, (particulièrement pour réaliser la libération des
voies aériennes) et éviter de mobiliser le reste de la

Référentiel technique SAP 213


Conduite à tenir

Devant toute personne suspectée d’un traumatisme du rachis le principe d’action dépend de son état de
conscience.
Cependant, dans tous les cas, la prise en charge débute par une immobilisation du rachis cervical au moyen
d’un maintien de la tête, précédé si nécessaire, par une remise de la tête en position neutre (voir SAP-FT-31).

Victime inconsciente
•E ffectuer immédiatement un maintien tête précédé, si nécessaire, par une remise de la tête en position
neutre.
• Retourner la victime si elle est sur le ventre (voir SAP-FTO-10 et 11).
• Retirer systématiquement le casque de protection à deux sauveteurs, s’il est présent (voir SAP-FTO-08 et 09).
• Libérer les voies aériennes (voir SAP-FTO-12 et 13).
• Apprécier la respiration sur 10 secondes au plus : la victime respire.
• Effectuer une palpation sommaire.
• Placer la victime en position latérale de sécurité (voir SAP-FTO-17 et 18).
Après la mise en PLS, le maintien tête est poursuivi jusqu’à la médicalisation.
Le cas de la victime inconsciente traumatisée est donc particulier car les sapeurs-pompiers, ne peuvent pas
effectuer d’immobilisation à plat dos, faute de disposer d’un moyen de protection des voies aériennes. Il
faut donc attendre la présence d’une équipe médicale avant de poursuivre l’immobilisation avec les mêmes
techniques que pour la victime consciente.

Victime consciente
Dans le cas d’une victime consciente, l’immobilisation et le relevage de cette dernière peuvent être effectués
rapidement avec ou sans équipe médicale, puisqu’il n’est pas nécessaire de protéger ses voies aériennes.
La conduite à tenir dépend de la position de la victime, de ses traumatismes et du matériel disponible.

Victime sur le dos


• Effectuer un bilan d’urgence vitale.
- Stabiliser immédiatement le rachis en maintenant la tête, précédé si nécessaire, par une remise de la tête
en position neutre. (voir SAP-FTO-31)
- Retirer systématiquement le casque de protection à deux pompiers (voir SAP-FTO-09).
- Desserrer ou dégrafer ce qui peut gêner la respiration.
- Placer un collier cervical si la stabilisation par un sauveteur s’annonce difficile ou aléatoire.
• Effectuer un bilan complémentaire complet et les gestes de secours adaptés.
-Immobiliser la victime en fonction des traumatismes observés en utilisant la technique adaptée.

Victime sur le ventre


• Débuter le bilan d’urgence vitale et réaliser immédiatement un maintien de la tête.
-R  éaliser une palpation sommaire afin de confirmer la possibilité du retournement. En cas de traumatismes
trop importants, le choix de laisser la victime dans cette position, en attendant l’équipe médicale, peut être
pris si elle n’aggrave pas son état et ne gêne pas la réalisation des gestes de secours.
- Retourner la victime directement sur un plan dur (voir SAP-FM-19). Durant cette manœuvre la tête sera
remise en position neutre si possible.
- Retirer systématiquement le casque de protection à deux pompiers (voir SAP-FTO-09).
- Desserrer ou dégrafer ce qui peut gêner la respiration.
-P  lacer un collier cervical si la stabilisation du rachis par un sauveteur s’annonce difficile ou aléatoire (voir
SAP-FM-16).
- Terminer l’immobilisation de la victime.
• Effectuer un bilan complémentaire complet et les gestes de secours adaptés.

Référentiel technique SAP 214


Victime debout
Pour une victime casquée :
• Effectuer le bilan d’urgence vitale et réaliser immédiatement un maintien de la tête.
- Immobiliser la victime directement sur un plan dur.
- Retirer systématiquement le casque de protection à deux pompiers.
- Desserrer ou dégrafer ce qui peut gêner la respiration.
- Placer un collier cervical si la stabilisation du rachis par un sauveteur s’annonce difficile ou aléatoire.
- Terminer l’immobilisation de la victime.
• Effectuer un bilan complémentaire complet et les gestes de secours adaptés.

Pour une victime non casquée


• Effectuer le bilan d’urgence vitale et réaliser immédiatement un maintien de la tête.
- Placer un collier cervical si la stabilisation du rachis par un sauveteur s’annonce difficile ou aléatoire.
- Immobiliser la victime directement sur un plan dur.
- Terminer l’immobilisation de la victime.
• Effectuer un bilan secondaire complet et les gestes de secours adaptés.

Victime assise
Pour une victime casquée :
• Effectuer un bilan primaire :
- Réaliser immédiatement un maintien de la tête, précédé si nécessaire, par une remise de la tête en
position neutre.
- Immobiliser la victime, Allonger la victime sur un plan dur en conservant le maintien de l’axe tête, cou,
tronc.
- Retirer le casque de protection systématiquement à deux pompiers.
- Placer un collier cervical si la stabilisation du rachis par un sauveteur s’annonce difficile ou aléatoire.
- Desserrer ou dégrafer ce qui peut gêner la respiration.
• Effectuer un bilan complémentaire complet et les gestes de secours adaptés.

Pour une victime non casquée


• Effectuer un bilan primaire :
- Réaliser immédiatement un maintien de la tête, précédé si nécessaire, par une remise de la tête en
position neutre.
- Desserrer ou dégrafer ce qui peut gêner la respiration.
- Placer un collier cervical si la stabilisation du rachis par un sauveteur s’annonce difficile ou aléatoire.
- Immobiliser la victime au moyen d’une ACT.
- Allonger la victime sur un plan dur.
- Terminer l’immobilisation de la victime en conservant l’ACT.
• Effectuer un bilan secondaire complet et les gestes de secours adaptés.
Ces conduites à tenir doivent être adaptées en fonction de l’état de la victime et de sa position pour ne pas
aggraver ses blessures.

En cas de fracture du bassin instable, la technique d’immobilisation et de relevage sera choisie en concertation
avec le médecin sur les lieux. Le MID doit être utilisé de préférence , lorsque les conditions de brancardage
l’exigent ou sur avis médical. Il doit alors être renforcé, dans les cas de traumatisme du rachis ou bassin,par
un plan dur ou un brancard cuillère afin d’augmenter sa rigidité.

Référentiel technique SAP 215


18.4. Relevage

A. Généralités éléments suivants :


• accessibilité de la victime (par la tête, les pieds,
Installée dans la position que nécessite son état,
un côté…) et la possibilité de disposer ou non le
la victime doit être placée sur un brancard soit
brancard au plus près.
directement soit à l’aide d’un dispositif particulier
• état de la victime et nature des lésions suspectées.
de relevage afin d’assurer son déplacement vers le
• poids de la victime et nombre d’équipiers.
véhicule de premier secours.
• matériel disponible.
L’application des techniques de relevage comporte
• position d’attente de la victime (n’influe pas sur le
des risques tant pour les sauveteurs (pathologies
principe de la technique choisie mais sur la position
dorso - lombaires) que pour les victimes (aggravation
des mains des pompiers).
des éventuels traumatismes). Une connaissance
Quelle que soit la technique utilisée elle doit répondre
détaillée des techniques et un entraînement régulier
aux critères suivants :
sont donc nécessaires afin d’éviter ou de minimiser
• stabilité des positions : (n’influe pas sur le principe
tout risque d’accident.
de la technique choisie mais sur la position des
Ces techniques nécessitent une action collective,
mains des sapeurs-pompiers).
réalisée de façon coordonnée sous les ordres d’un
• Victime malade ou blessée non suspectée d’une
chef qui désigne au préalable la méthode choisie
lésionde la colonne vertébrale.
et dont la place est dictée par les circonstances, en
• Si la corpulence de la victime permet un relevage à
principe à la tête. Cependant il doit toujours pouvoir
3 = Pont néerlandais à 3 équipiers (voir SAP-FTO-38)
surveiller le visage de la victime ainsi que la position
ou = Pont simple (voir SAP-FTO-37)
des sauveteurs.
• Victime suspectée d’un traumatisme de la colonne
vertébrale.
B. Les moyens de relevage
• Victime de forte corpulence
Le matériel de base du portage est le brancard = Pont néerlandais à 4 équipiers (voir SAP-
normalisé. II existe une série de matériels qui peut FTO-36)
aider les équipiers à lever une victime. Certains ou = Pont amélioré (voir SAP-FTO-35)
d’entre eux peuvent être utilisés pour un portage sur • Victime suspectée d’un traumatisme du rachis, du
une courte distance jusqu’au lieu où la pose sur le col du fémur ou polytraumatisé en vue de l’installer
brancard est possible. sur un matelas immobilisateur à dépression.
Les véhicules spécialement affectés, en permanence, • Impossibilité de réaliser un pont simple ou amélioré
au transport des victimes (blessés ou malades) sont (victime sous une voiture, un train…)
équipés en général de brancards munis d’appui-tête = Relevage au moyen du brancard cuillère
(en fait, d’appui de la tête et du tronc) et de repose- (voir SAP-FTO-26)
pieds réglables, adaptés à des chariots porte- • Transfert d’une victime du lit au brancard (ou
brancard, dont ils peuvent être parfois désolidarisés. inversement)
Le brancard principal (voir SAP-FTO-40) = Transfert d’une victime du lit au brancard à
La chaise pliante de transport (voir SAP-FM-28) 3 avec la technique de la cuillère.
Le brancard cuillère (voir SAP-FM-26) • Transporter une victime sans atteintes graves par
Le plan dur d’immobilisation (voir SAP-FM-19) des passages inaccessibles à un brancard.
Le matelas Immobilisateur à dépression (voir SAP- • Victime sans atteintes graves mais trop lourde pour
FM-22) être relevée selon les méthodes classiques.
L’alèse portoir souple (voir SAP-FM-29) • Pour faciliter un changement prévisible de brancard
= Relevage d’une victime à l’aide d’une alèse
C. Les techniques de relevage portoir.
• Chaque fois qu’une victime est dans une position
Principes généraux des techniques de relevage particulière (PLS, assise, demi-assise, jambes
Le choix de la technique et du matériel relève du surélevées…)
chef d’agrès, qui dans certaines circonstances peut = Relevage d’une victime en position
demander un avis médical. Ce choix repose sur les particulière (voir SAP-FTO-39)

Référentiel technique SAP 216


doivent être plusieurs et judicieusement répartis.
Le sauveteur en position debout doit avoir les pieds • synchronisation des mouvements : Le soulèvement,
écartés, décalés et non parallèles. le déplacement et le « poser » de la victime doivent
s’effectuer avec le maximum de délicatesse, de
synchronisation et de sécurité sous les ordres du
chef.

Préparation de la victime
Contrôle des hémorragies
Il doit être effectué avant, pendant et après la
manipulation du blessé.

Mise en position correcte des membres de la


victime
Les membres inférieurs sont étendus avec douceur
À genoux, il se place en position de trépied, un genou
dans l’axe du corps et les membres supérieurs
à terre, l’autre écarté en dehors des avant-bras
ramenés sur la poitrine et le ventre en suivant le
même principe général que pour l’immobilisation de
toute fracture à savoir : bloquer le membre concerné
au dessus et en dessous.
Des mouvements modérés en flexion ou en extension
des bras ne vont pas produire de déplacement
important des épaules. En revanche n’importe quel
mouvement ou angulation du pelvis provoque une
mobilisation du sacrum et peut donc être responsable
de lésions médullaires. Il faut donc avant toute
mobilisation des membres inférieurs assurer au
préalable un maintien du bassin en apposant les
L’effort de levage doit s’effectuer en gardant le dos
mains d’un sauveteur sur les crêtes iliaques sans
plat avec les muscles des membres inférieurs, la
exercer de pression sur ces dernières.
colonne vertébrale aussi droite que possible.

Bandage et pansement
Ils doivent être mis en place en principe avant le
relevage sauf si des circonstances exceptionnelles
imposent un relevage rapide

Immobilisation des fractures


Elle doit être effectuée avant le relevage avec les
moyensadaptés (collier cervical, attelle…).

Administration d’O2
Dans le cas où de l’oxygène est administré à la
victime, les inhalations peuvent être interrompues
Dans la mesure du possible toute manipulation doit
pendant la manipulation sauf en cas de détresse
s’effectuer au plus près du sauveteur afin d’éviter les
respiratoire.
« portés » bras tendus générateurs d’effort inutiles,
de déséquilibre et de mauvais contrôle des gestes ;
Préparation d’un dispositif de portage
• fermeté des prises : La charge est saisie à pleines
Chaque fois qu’une victime doit être installée
mains et porte sur les avant-bras. Les points d’appui
sur un dispositif de portage, ce dernier doit être
au plus près possible du blessé surtout au niveau
préalablement préparé afin d’assurer un transport
des régions les plus lourdes (bassin, thorax…)
correct et confortable. Chaque fois que possible
• bonne répartition des charges : Les équipiers
la victime sera enveloppée dans un drap puis une

Référentiel technique SAP 217


couverture avant d’être arrimée. le rayonnement thermique que le côté doré.
Un dispositif de portage correctement préparé doit Donc :
permettre d’envelopper facilement et totalement le - pour protéger la victime du froid extérieur et
corps de la victime dans un drap puis une couverture. conserver sa température, il faut mettre la face
Matériels : dorée de son côté. La propre chaleur de la victime
• un drap est alors piégée (effet de serre) ; pour réchauffer
- drap à usage unique cette victime, il faut disposer d’une source de
- draps stériles, utilisés pour envelopper une victime chaleur extérieure. Le rayonnement traverse alors
qui présente des brûlures étendues. la couverture et se trouve piégée par la face dorée
• une couverture bactériostatique destinée à protéger - pour protéger la victime des rayonnements du soleil,
la victime du froid. la couverture peut servir d’écran à condition que la
• des sangles de fixation : les brancards modernes face dorée soit dirigée vers l’extérieur et qu’il y ait
sont actuellement équipés ou peuvent s’équiper de un espace suffisant pour permettre la circulation de
sangles de fixation de la victime sur le brancard. l’air et limiter l’effet de serre.
• une couverture de survie : Toute victime doit être Cette couverture à usage unique est une
protégée du froid et des regards extérieurs. Pour excellente alternative à l’utilisation de la couverture
ce faire, nous disposons d’une couverture de survie bactériostatique.
ou bactériostatique. La couverture de survie est Cette dernière est une couverture hygiénique,
constituée d’un film en polyester avec un côté doré décontaminable et isolante contre le froid et les
et un côté argenté. Le côté doré a la propriété de microbes,à condition d’être désinfectée entre chaque
mieux réfléchir le rayonnement infrarouge que le victime.
côté argenté. Le côté argenté laisse mieux passer

Référentiel technique SAP 218


18.5. Le brancardage et le transport

A. Le brancardage position du brancard.


• la victime doit être couverte.
La victime installée sur le brancard, dans la position
adaptée à son état, doit être menée jusqu’au moyen
Les différentes positions de transport d’une victime
de transport.
consciente
Les techniques présentées dans le présent
paragraphe impliquent la réalisation du brancardage
par des sapeurs-pompiers en équipe, dont l’action
doit être rigoureusement coordonnée sous la
Cas général
conduite d’un chef et adaptée auterrain.
Deux situations peuvent se présenter :
• la victime est déjà dans une position adaptée à son
état avant la mise sur le brancard; cette position
est maintenue pendant et après la mise sur le
brancard.
• la victime n’est pas dans une position adaptée au
moment où l’équipe arrive auprès d’elle ; il faut Détresse respiratoire
donc :
- mettre rapidement la victime en position adaptée
(PLS, àplat dos…)
- procéder à la mise sur le brancard.
Les positions et les techniques de mise sur
le brancard ont été détaillées au paragraphe
Douleurs abdominales
précédent. L’évacuation d’un blessé ou d’un malade
sur un brancard, quelles que soient les précautions
prises, demeure une épreuve inconfortable pour le
sujet transporté qui ressent les vibrations transmises
au brancard. En conséquence, tout brancardage
doit s’effectuer en appliquant les règles de base Risque
suivantes : de vomissement
• le brancard est placé à l’horizontale.
• les pompiers travaillent en équipe, sous la conduite
d’un chef.
Tout brancardage en milieu difficile, dangereux pour
• la victime est sur le dos ou en position correspondant
la victime et les équipiers nécessite l’intervention
à la détresse.
d’équipes et matériels spécialisés (sauvetage et
• elle doit obligatoirement être sanglée ou arrimée
déblaiement, Grimp).
sur le brancard avant tout déplacement.
• le chef place les équipiers en fonction de leur taille
B. Le transport
et de leur force.
• les commandements d’exécution sont le Le transport des victimes, en dehors des situations
plus souvent précédés de commandements à multiples victimes doit impérativement être réalisé
préparatoires et doivent être entendus de tous les dans la cellule sanitaire d’un VSAV ou d’un PSE.
équipiers. Ces engins ne permettent l’évacuation que d’une
• les mouvements doivent être doux et synchronisés seule victime à la fois.
• le déplacement se fait en marchant. La présence d’un accompagnateur est interdite,
• la marche doit être souple, sans secousse ni en dehors du transport d’un mineur qui peut être
balancement. accompagné par un tuteur légal, dans le cas des UNV
• le brancard doit rester le plus possible horizontal. où la présence d’un témoin est souhaitée ou lorsque
• le blessé est brancardé en général tête en avant. la victime nécessite la présence d’un traducteur.
• le chef surveille en permanence la victime et la Dans ces cas, l’accompagnateur doit être installé sur

Référentiel technique SAP 219


un siège muni de ceintures de sécurité Au cours d’un de la victime. Pour cela il doit assurer ou faire assurer
transport, les sauveteurs et plus particulièrement la lorsque l’état de la victime ne présente aucun signe
victime sont soumis : de gravité, une surveillance attentive par un personnel
• aux dangers de tout usager de la circulation. suffisamment formé et expérimenté :
• aux inconvénients des variations de vitesse, • en lui parlant.
des vibrations, du bruit, d’un éclairage inadapté. • en contrôlant régulièrement sa respiratoire et sa
Le retentissement de la conduite sur l’état de la circulation.
victime peut augmenter la douleur et aggraver une • en recherchant une modification de ses plaintes
détresse. (avez-vous plus ou moins mal, la douleur est-elle
La victime doit être mise en condition, installée et toujours la même?…)
obligatoirement sanglée au brancard au moyen des • en appréciant l’aspect de sa peau.
ceintures de sécurité prévue à cet effet. • en surveillant le matériel utilisé et en contrôlant
Le matériel de secours qui est utilisé ou susceptible l’efficacité des gestes de secours réalisés :
d’être utilisé pendant le transport doit être fixé pansements, attelles, oxygénothérapie, arrêt des
solidement pour ne pas chuter ou devenir en cas de hémorragies, protection thermique (température).
décélération brutale un projectile dangereux. Les autres constantes (pouls, pression artérielle et
Au cours du déplacement, il est indispensable que le SpO2) sont aussi contrôlées régulièrement.
personnel de secours soit assis et maintenu par des Ils doivent également expliquer à la victime ce qui se
ceintures de sécurité. passe pour la réconforter.
Au cours du transport le conducteur doit : Si l’état de la victime s’aggrave, ils doivent :
• respecter le code de la route en particulier le port - Immobiliser le véhicule sur le bord de la chaussée
systématique de la ceinture de sécurité et les dans un endroit sûr.
limitations de vitesse. - Rechercher de nouveau la présence d’une détresse
• adopter une conduite modérée, éviter toute vitale.
conduite brutale et rapide, les variations brutales - Adapter la conduite à tenir.
de vitesse (transfert sanguin dans le corps de la - Informer immédiatement le médecin coordinateur.
victime), les virages trop serrés.
• passer doucement ou éviter les nids de poules, les
ralentisseurs, les passages à niveau.
• utiliser les avertisseurs lumineux en permanence
pendant toute la durée du transport.
• utiliser les avertisseurs sonores à la demande de la
coordination médicale.

L’état d’une victime peut s’aggraver rapidement


pendant le transport. L’évolution de l’état de la victime
doit donc être une préoccupation permanente du
chef d’agrès qui est responsable de la surveillance
Position de transport dans le VSAV

Référentiel technique SAP 220


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION
Création :
Référentiel technique Juillet 2015

Secours à personnes (SAP) Mise à jour :


Contenu théorique Octobre 2016

SAP-CT-19 Situation à multiples victimes

19.1. Généralités

Une situation à multiples victimes (SMV) se définit • l’accident catastrophique à effet limité (ACEL) est
comme un accident ou une situation dont le nombre une situation unique entraînant un afflux brutal mais
de victimes est plus élevé que celui que peut prendre assez limité de victimes (de 15 à 100) avec une
en charge le premier engin ou le premier volume inadéquation momentanée entre les besoins et les
d’engins. moyens.
Elle peut, selon le nombre de victimes et la situation,
• l’accident catastrophique à effet majeur (ACEM) est
avoir plusieurs formes :
une situation entraînant une inadéquation dans le
• l’accident à effet limité (AEL) est une situation temps entre les besoins et les moyens car :
unique qui entraîne un petit nombre de victimes - le nombre de victimes est particulièrement élevé
(inférieur à 15) qui normalement peuvent être - les sites d’interventions sont nombreux
rapidement prises en charge par une demande de - l’accessibilité pour les secours est difficile…
renforts restreinte.

Référentiel technique SAP 221


19.2. Les différentes causes d’une SMV

Les SMV sont souvent causées par : • des actes de terrorisme : explosions, bioterrorisme,
armes chimiques ou radiologiques, kamikaze…
• des accidents de trafic : routier, ferroviaire, aérien,
maritime ou fluvial. • des catastrophes naturelles : tremblements de
terre, glissements de terrain, inondations, cyclones,
• des incendies : feux d’immeubles d’habitation,
tsunamis…
d’établissements de soins (hôpitaux, maisons de
retraite…), d’établissements recevant du public • des accidents technologiques : sites industriels
(ERP : salles de spectacle, immeubles à usage de chimiques, nucléaires, transport de matières
bureaux…), de tunnels, de forêts… dangereuses (TMD), feux d’hydrocarbures.

• des effondrements d’immeubles (explosion, • des accidents infectieux : intoxications collectives,


glissement de terrain, avalanche, vétusté). épidémies.

• des accidents sociaux : manifestations avec


mouvements de foule, agressions collectives
(explosions, armes à feu, prises d’otages).

Référentiel technique SAP 222


19.3. Les facteurs aggravants

Les dégâts matériels Les comportements inhabituels inhérents à ce genre


Les dégâts engendrés par un accident sont souvent de situation doivent être anticipés. En effet :
importants et étendus, ils dépendent de la cause du • certaines victimes qui ne sont pas blessées,
sinistre et peuvent désorganiser l’action des secours. nécessitent une prise en charge psychologique
Ils touchent habituellement les véhicules, les (état de choc, personnes ayant perdu un proche…).
habitations, les constructions ou bâtiments à usage • certaines victimes sont d’emblée en ACR et
administratif ou privé et, parfois, des établissements peuvent poser des problèmes de conscience aux
industriels ou sanitaires. sauveteurs dont le nombre ne permet même pas
Ces dégâts peuvent être à l’origine de risques la prise en charge de tous les blessés les plus
persistants, notamment, pour les équipiers graves…
secouristes (incendie, fuite de produits toxiques,
éboulements…). L’environnement
Ils peuvent rendre l’accès au site de la catastrophe D’autres facteurs peuvent aggraver l’état des
et aux victimes difficile et laborieux. victimes et perturber le travail des sauveteurs :
L’importance de ces dégâts aura un impact direct • les conditions météorologiques : pluie, froid, neige
sur le sauvetage des victimes, leur dégagement et ou chaleur excessive.
la nature des gestes de secours qui seront délivrés. • la nuit.
• la fumée, des émanations toxiques.
La présence de nombreuses victimes réelles ou • les mouvements de panique, les mouvements ou
potentielles l’agressivité de la foule.
Le nombre de blessés évalué de prime abord doit
être Une inadéquation initiale
pondéré en prenant en compte le fait que : Les ressources humaines et les moyens disponibles
• certains blessés valides vont spontanément quitter à la lutte contre les effets de la situation sont en
les lieux après l’événement avant de revenir inadéquation avec les besoins liés.
secondairement après l’arrivée des secours, ou Pour limiter au maximum les effets du sinistre, il faut :
être retrouvés tardivement. • Prévoir, en imaginant le pire.
• l’état des blessés peut évoluer rapidement en bien •Prévenir, en utilisant les moyens disponibles
ou en mal. humains et techniques.
• certaines victimes ensevelies ou incarcérées ne •Organiser les secours, en se fondant sur la
sont pas accessibles et nécessitent des moyens planification ORSEC (Organisation de la Réponse
de recherche et de secours spécifiques. de SÉcurité Civile) qui intègre et coordonne tous
les maillons de la chaîne des secours.

Conduite à tenir

• D
 éterminer la nature du sinistre et rechercher la présence d’un danger
En recherchant en priorité des signes d’intoxication directement visibles (malaise collectif, odeur inattendue,
animaux malades ou mort…)

• Rendre compte
Le plus rapidement, le chef d’agrès informera le CODIS de la nature du sinistre, du lieu et de son accessibilité,
du nombre approximatif de victimes, des risques particuliers et des mesures spécifiques à prendre (gaz,
électricité…)

• Réaliser les gestes de secours prioritaires


Si nécessaire, un ou des dégagements d’urgence pourront être réalisés.
Les sapeurs-pompiers devront faire preuve de calme et de sang-froid car des décision difficiles peuvent

Référentiel technique SAP 223


devoir être prises concernant des patients qui ne seront pas nécessairement en état critique, par rapport à
d’autres qui, au vu de leurs blessures, ont peu de chance de survie.
En fonction du sinistre, on ne pourra pas porter assistance à tout le monde, le but sera donc de faire le
maximum de bien à un maximum de personnes.
L’objectif est d’assurer la meilleur prise en charge pour chaque individu, cela signifie trouver et traiter le patient
pour lequel, dans un délai très bref, une aide importante pourra être apportée.

 a première équipe sur place devra donc effectuer un triage des victimes, dans le but de rapidement mettre
L
en œuvre des gestes d’urgence, uniquement pour les personnes pour qui se sera bénéfique dans l’immédiat.
Il conviendra donc de rester auprès de chaque victime un espace de temps réduit pour réaliser un bilan
d’urgence vitale, et de réaliser à l’issu, un geste d’urgence uniquement s’il peut être réalisé rapidement de
façon à sauvegarder l’intégrité physique de la victime (PLS, position d’attente, garrot).
Les victimes ne présentant pas de détresse vitale pourront être prises en charge ultérieurement au fur et à
mesure de l’arrivée de moyen adapté.
De la même manière, si les sapeurs-pompiers doivent divulguer des gestes d’urgence ou continuer le repérage
des victimes, celles trouvées en arrêt ventilatoire ne seront pas prioritaire et ne pourront être prise en compte
que plus tardivement.

• Définir un point de rassemblement des victimes


Dans la pratique, afin de faciliter leur prise en charge, les victimes sont regroupées si possible en un lieu appelé
initialement point de rassemblement des victimes (PRV).
Il pourra être défini en fonction de la proximité, de la sécurité et de l’accessibilité du site.

Référentiel technique SAP 224


19.4. Intégration dans le dispositif ORSEC

des victimes.
• Au milieu : rassemblement des victimes en un
point : le Poste Médical Avancé (PMA).
Le mode d’action NOmbreuses VIctimes, appelé • A l’arrière : évacuation régulée des victimes vers la
« Plan NOVI » structure hospitalière la plus adaptée à leur état, en
Principe : utilisant des moyens de transport appropriés.
Le mode d’action nombreuses victimes du dispositif
ORSEC est un plan d’organisation des secours Les différents services participants
destiné à lutter contre les conséquences d’un ACEL Différents services de secours participent à la mise
et assurer une prise en charge rapide et correcte en oeuvre de ce mode d’action. Pour cela, à chaque
des nombreuses victimes, tout en évitant un service sont attribuées des missions spécifiques qui
engorgement des hôpitaux. concourent à un objectif commun :
Il permet d’engager, simultanément, de nombreux «Prendre en charge le plus grand nombre de
moyens de secours, de sauvetage et de soins victimes».
médicaux appartenant à différentes structures. • Les sapeurs pompiers : fournissent les spécialistes et
le matériel pour les recherches, la désincarcération,
Sous l’autorité du Préfet, qui assure la direction le déblaiement ou les soins aux victimes, ainsi que
opérationnelle des secours, le Commandant des du personnel médical et paramédical.
Opérations de Secours, officier sapeur-pompier • Le service d’aide médicale urgente : participe à
désigné, identifié par une chasuble jaune portant la médicalisation des victimes. Son rôle consiste
le sigle « COS », met en place deux chaînes de également à rechercher des places hospitalières
secours : en fonction de la nature et de la gravité des lésions
• « Sauvetage incendie », qui assure la lutte contre des victimes.
le sinistre et ses effets immédiats (sauvetages et, • Les associations agréées de sécurité civile : aux
éventuellement, dégagement des victimes). ordres du COS, peuvent apporter leur concours
• « Médicale » qui permet la prise en charge des dans toutes les phases du dispositif.
victimes avant leur évacuation programmée vers • Les ambulanciers publics ou privés : aux ordres
une structure hospitalière d’accueil. du DSM, ils participent essentiellement aux norias
d’évacuation.
Ces deux chaînes sont commandées respectivement • Les forces de police et de gendarmerie : elles
par : assurent le balisage et la sécurisation du site,
• Le Directeur du Service Incendie et Sauvetage, l’accompagnement éventuel des ambulances, la
identifié par une chasuble jaune portant le sigle « mission d’identification des victimes et, bien sûr,
DSIS ». d’investigation pour déterminer, si nécessaire, les
• Le Directeur des Secours Médicaux, identifié par causes de la catastrophe.
une chasuble jaune portant le sigle « DSM ».
La zone de l’avant ou « chantier »
Le mode d’action permet d’anticiper les moyens Le site de la catastrophe est le premier lieu des
à mettre en oeuvre devant un ACEL et il constitue opérations de secours.
une base unique de travail avec les différents A l’avant, sur le lieu de l’accident, on opère :
intervenants. Il détermine avec précision le rôle et • Une reconnaissance pour évaluer la composante
les fonctions de chacun. principale de l’intervention (feux, personnes
Sur le plan secouriste et médical, il définit la doctrine incarcérées…), l’importance des conséquences
opérationnelle de prise en charge de nombreuses de l’accident, le nombre et la qualité des victimes,
victimes, basée sur la création d’une chaîne de les risques particuliers créés par le sinistre et,
secours et de soins médicalisés composée de 3 éventuellement, ses effets persistants puis, une
maillons essentiels : demande de moyens particuliers d’intervention
• A l’avant : découverte, recherche et ramassage pour permettre le dégagement des victimes et la

Référentiel technique SAP 225


lutte contre le sinistre. et la qualité des gestes de secours que les équipiers
• Le balisage afin de délimiter une zone d’accès secouristes doivent réaliser.
réglementée, autorisée seulement au personnel Cette zone peut, suivant l’importance de la
de secours adapté et, éventuellement, équipé de catastrophe, être découpée en plusieurs secteurs.
vêtements de protection particuliers. Chaque secteur est sous la responsabilité d’un chef
• Le repérage des victimes de surface et la recherche de secteur aux ordres de l’officier ramassage.
des victimes enfouies.
• Le ramassage des victimes, en commençant par La noria de ramassage (ou petite noria)
les victimes les plus graves, et en assurant les La noria de ramassage permet de transporter les
gestes d’urgence et de sauvetage en fonction des blessés recueillis sur le site de la catastrophe, du
moyens dont disposent les équipes de secours et chantier ou du PRV vers le poste médical avancé
qui fait souvent appel, au début, à des techniques (PMA).
improvisées. Ce transport s’effectue en utilisant tous les moyens
Une fois organisé, le ramassage des victimes est de portage à disposition, parfois improvisés.
dirigé par un officier « Ramassage », désigné par Après avoir déposé les blessés au PMA, les équipes
le COS, qui porte une chasuble rouge « Officier de secouristes retournent vers les chantiers en
Ramassage ». Tous les personnels qui participent au apportant, en règle générale, du matériel de secours
ramassage des victimes portent un brassard rouge. nécessaire à la prise en charge de nouveaux blessés.
Sur l’ordre du DSM, un ou plusieurs médecins sont Dans certains cas, les blessés peuvent bénéficier
affectés à cette zone. Ils sont alors chargés de d’un accompagnement médical.
définir l’ordre de transport des victimes vers le PMA

La chaîne de secours médicalisée :

lutte contre le sinistre. improvisées.


• Le balisage afin de délimiter une zone d’accès Une fois organisé, le ramassage des victimes est
réglementée, autorisée seulement au personnel dirigé par un officier « Ramassage », désigné par
de secours adapté et, éventuellement, équipé de le COS, qui porte une chasuble rouge « Officier
vêtements de protection particuliers. Ramassage ». Tous les personnels qui participent au
• Le repérage des victimes de surface et la recherche ramassage des victimes portent un brassard rouge.
des victimes enfouies. Sur l’ordre du DSM, un ou plusieurs médecins sont
• Le ramassage des victimes, en commençant par affectés à cette zone. Ils sont alors chargés de
les victimes les plus graves, et en assurant les définir l’ordre de transport des victimes vers le PMA
gestes d’urgence et de sauvetage en fonction des et la qualité des gestes de secours que les équipiers
moyens dont disposent les équipes de secours et secouristes doivent réaliser.
qui fait souvent appel, au début, à des techniques Cette zone peut, suivant l’importance de la

Référentiel technique SAP 226


catastrophe, être découpée en plusieurs secteurs. l’identité, la destination et les vecteurs d’évacuation
Chaque secteur est sous la responsabilité d’un chef des victimes.
de secteur aux ordres de l’officier ramassage.
A proximité du PMA, on trouve :
La noria de ramassage (ou petite noria) • Un dépôt mortuaire, un peu à l’écart des 2 autres
La noria de ramassage permet de transporter les zones et gardé par la police.
blessés recueillis sur le site de la catastrophe, du • Une zone de rassemblement des indemnes ou
chantier ou du PRV vers le poste médical avancé éclopés, qui ne nécessitent pas d’évacuation et qui
(PMA). peuvent être pris en charge par la cellule d’urgence
Ce transport s’effectue en utilisant tous les moyens médicopsychologique.
de portage à disposition, parfois improvisés. Le fonctionnement du PMA est assuré par :
Après avoir déposé les blessés au PMA, les équipes • Une direction opérationnelle comprenant :
de secouristes retournent vers les chantiers en - Un officier de sapeurs pompiers « Officier PMA »
apportant, en règle générale, du matériel de secours désigné par le COS.
nécessaire à la prise en charge de nouveaux blessés. - Un « Médecin chef PMA » désigné par le DSM.
Dans certains cas, les blessés peuvent bénéficier Ces personnels portent une chasuble blanche
d’un accompagnement médical. avec la mention « Officier PMA » et « Médecin
chef PMA ».
Le poste médical avancé (PMA) • Des médecins.
Le PMA est une structure de regroupement, de • Des infirmiers.
catégorisation, d’identification et de soins des • Des équipiers secouristes qui assistent le personnel
victimes avant leur évacuation vers un hôpital. Il est médical et para médical.
justifié par la volonté de prendre en charge toutes les
victimes et de leur assurer les soins que nécessite Tous les personnels concernés portent un brassard
leur état, le plus précocement possible, pour éviter blanc.
toute aggravation. Le PMA permet, en rapprochant La noria d’évacuation (ou grande noria)
les victimes des moyens de secours et de santé La noria d’évacuation a pour objectif le transport de
mis en oeuvre, de rentabiliser ces moyens et de blessés, ayant bénéficié d’une mise en condition
permettre aux hôpitaux de se préparer à recevoir les préalable au PMA, vers une structure hospitalière
victimes. d’accueil.
Le PMA se situe, en règle générale, à proximité Cette noria ne peut se faire que si est mise en place :
immédiate de l’accident mais en zone de sécurité. • Une gestion des moyens d’évacuation médicalisés
Il est accessible aux équipes de ramassage et et non médicalisés.
d’évacuation. • Une zone d’embarquement des victimes dans les
ambulances.
Le PMA est un concept qui répond à des critères • Eventuellement, une zone de poser des
précis. Il peut être installé dans une structure hélicoptères.
existante (bar, hall, salle de sport...) voire sous Chaque victime évacuée doit être en possession
structure mobile de type tente. Il est repéré par un d’une fiche d’évacuation. Cette fiche est attribuée,
marquage « PMA » ou « Poste médical avancé ». Un soit sur site, soit au secrétariat d’entrée du PMA.
balisage et un fléchage rendent plus facile son accès Elle est renseignée par le personnel médical et
aux équipes de secours. paramédical qui a pris en charge la victime et par
Le PMA comprend plusieurs parties distinctes : le médecin du SAMU chargé de rechercher un lieu
• Une zone d’accueil où est réalisée la catégorisation d’hospitalisation. Elle précise le vecteur d’évacuation
de la victime par un médecin trieur, avec un nécessaire et la destination de la victime.
secrétariat « Entrée ». Elle est composée de plusieurs feuillets ou parties.
• Une zone de traitement des victimes graves repéré Le dernier, souvent cartonné, accompagne la victime
« UA » ou « urgences absolues ». jusqu’à l’hôpital. Aucune victime ne peut quitter le
• Une zone de traitement des blessés légers repéré PMA sans cette fiche et sans qu’une destination
« UR » ou « urgences relatives ». hospitalière ne lui ait été attribuée.
• Une zone d’évacuation repérée par la présence du La noria d’évacuation est dirigée par un officier de
secrétariat « Sortie » chargé de vérifier le numéro, sapeur-pompier désigné par le COS, il porte une

Référentiel technique SAP 227


chasuble bleue avec la mention « Officier Evacuation ». Rôle de l’équipe secouriste au sein d’un SMV
Tous les personnels affectés à l’évacuation portent Si l’équipe de secouristes arrive en renfort sur un
un brassard bleu. SMV, son chef doit se présenter dès son arrivée sur
les lieux au responsable des opérations de secours,
La cellule d’urgence médico-psychologique en l’occurrence le COS, pour se voir attribuer une
Elle est normalement distincte du PMA, sous la mission.
responsabilité du DSM. Elle est constituée de La mission est en règle générale attribuée à l’équipe
psychologues et de psychiatres chargés de la prise entière en fonction de ses compétences et des
en charge immédiate des victimes valides et pouvant moyens dont elle dispose.
être psychiquement traumatisées par l’événement Pendant toute la durée de la mission, l’équipier
violent qu’elles viennent de vivre. secouriste reste aux ordres de son chef d’équipe et
Mais elle peut ultérieurement servir aux équipiers exécute strictement et calmement les consignes qui
secouristes eux-mêmes. lui sont données.
Au fur et à mesure de l’arrivée de personnels de
Les véhicules postes de commandement secours plus qualifiés (chefs d’équipes, infirmiers,
Ils peuvent appartenir aux sapeurs-pompiers, à la médecins), le responsable de l’équipe de secours
police, à la gendarmerie ou au SAMU. sur place réalisera un rapport détaillé de l’action qui
Ils se situent au plus près de l’intervention, en zone a été menée par l’équipe comme :
sécurisée. • Nombre de victimes prises en charges.
Ils assurent la coordination des moyens sur le site • Nombre de victime par gravité.
et les liaisons avec les PC arrières (CODIS, CCRA, • Gestes de secours réalisés.
COD de la préfecture…) • Autres informations importantes.

L’équipe de secouriste peut se voir attribuer les d’hémorragies grave.


missions suivantes : - Participer aux transports des victimes vers un PRV
1. Sur le chantier : ou le PMA.
- Renforcer les équipes de reconnaissance et rendre
compte 2. Au PMA :
- Effectuer des actions de sauvetage et de - Assister ponctuellement une équipe médicale
dégagement d’urgence. (déshabillage de victimes, identification de la
- Apporter les premiers soins aux victimes sur les victime, ventilation au ballon, avant et après une
lieux du sinistre : mise en position d’attente, arrêt intubation…)

Référentiel technique SAP 228


- Brancarder ou aider au déplacement des victimes en état rapide du véhicule pour, éventuellement,
valides dans le PMA. retourner prendre en charge une autre victime au
- Participer au support logistique des équipes niveau du PMA (noria d’évacuation).
médicales (approvisionnement en oxygène, en Le conducteur ne doit pas quitter son engin,
matériel de soins…) sauf autorisation de l’ « officier évacuation », afin de
- Participer aux brancardages du PMA vers les permettre, au niveau du point de regroupement des
vecteurs d’évacuation. moyens (PRM), les mouvements et le rangement
Dans tous les cas, l’équipier secouriste reste aux des véhicules en position d’évacuation.
ordres de son chef d’équipe qui recevra sa mission
soit de l’officier PMA soit du médecin chef du PMA. 4. Autres missions :
- Le sapeur-pompier peut être amené à soutenir des
3. A l’évacuation : victimes impliquées ou s’occuper, en collaboration
- Assurer, suivant les décisions de son responsable avec les autorités municipales ou départementales,
d’équipe, le transport et la surveillance des victimes du relogement et de la nourriture des personnes
vers un établissement d’accueil. évacuées dans l’urgence.
- Dès la fin de l’intervention, participer à la remise

Fonction des personnes Moyen de reconnaissance Couleur


Commandant des opérations de
Chasuble «COS» Jaune
secours
Directeur des services d’incendie
Chasuble «DSIS» Rouge
et de sauvetage
Directeur des secours médicaux Chasuble «DSM» Jaune
Officier évacuation Chasuble «Officier évacuation» Bleu
Personnel d’évacuation Brassard Bleu
Officier PMA Chasuble «Officier PMA» Blanc
Médecin chef du PMA Chasuble «médecin chef PMA» Blanc
Personnel du PMA Brassard Blanc
Officier ramassage Chasuble «Officier ramassage» Rouge
Personnel de ramassage Brassard Rouge

Référentiel technique SAP 229


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2018
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Contenu théorique Septembre 2018

Intervention d’urgence sur les


SAP-CT-20 véhicules (IUV-SR)

20.1. Préambule
En 2020, le nombre de véhicules légers électriques et hybrides devrait dépasser les 800
000 véhicules.

La loi 2015-992 du 17 août 2015 sur la transition énergétique prévoit que cette même
année, la moitié de la
flotte de véhicules de transport en commun sera à énergie alternative (et la totalité en
2025).

Actuellement les technologies électriques, hybrides sont déjà bien présentes pour équiper
les véhicules légers mais aussi les poids lourds, bennes à ordure, laveuses, véhicules de
transport collectif, deux roues (motorisé et vélo), charriots élévateurs, bateaux (Lyon city
boat), locomotives…

D’autres énergies, comme le gaz (GPL, GNC, GNL) se développent pour équiper véhicules
légers et poids
lourds. Sans oublier l’hydrogène qui constitue désormais un risque bien présent, puisque
des Kangoo ZE
hydrogène circulent actuellement sur les routes.

L’évolution de l’énergie des véhicules rend le risque plus complexe et nécessite une
adaptation de nos techniques opérationnelles.

Référentiel technique SAP 230


20.2. Les dispositifs de sécurité embarquée
Les dispositifs de sécurité passive, majoritairement déclenchés par des systèmes
pyrotechniques, sont
conçus pour améliorer la sécurité des occupants en cas d’accident mais sont des sources
de dangers pour
les services de secours (air bag, prétentionneurs de ceintures, arceaux pyrotechniques,
générateurs de
capot actif levant le capot en cas de choc avec un piéton…).

Lors d’un accident, le choc est analysé par l’ECU (unité de commande électronique) du
véhicule qui déclenche les dispositifs pyrotechniques. Même après neutralisation de la
batterie, le système peut rester actif jusqu’à environ 20 minutes.

Tous ces éléments ne doivent pas être touchés ou déformés et une distance de sécurité
doit être respectée. Ils sont localisables sur les fiches d’aide à la décision (FAD) que l’on
retrouvera sur la tablette des secours routiers.

Un air bag n’est sécurisé que lorsque le dispositif de protection est installé.

Dans ce même objectif, les structures des véhicules ont été renforcées dans leur conception
et dans les
matériaux utilisés. L’objectif étant de créer une cellule de survie avec des zones de
déformation programmées en cas d’accident. Sur les véhicules nouvelle génération, des
zones de renfort sont difficiles à découper avec le matériel de désincarcération.
Ce qui nous amène à prendre en considération une nouvelle approche anglo-saxonne des
interventions SR.(voir les Fiches Techniques Opérationnelles)

Référentiel technique SAP 231


Cette dernière prend en compte la rapidité d’extraction tout en garantissant une meilleure
sécurité des intervenants.

Zone de déformation Cellule de survie


programmée

Créer une cellule de survie capable d’absorber l’énergie d’un choc en déformant le moins
possible pour protéger les occupants.

Référentiel technique SAP 232


20.3. Les motorisations des VEA (Véhicule à Energie Alternative)
20.3.1. Les véhicules 100% électrique

a) Généralités

Principalement toutes équipées de batteries au Lithium.


Facilement identifiables puisque les modèles concernés sont exclusivement destinés au
tout électrique (BMW I3, Renault ZOE, BlueCar,…)

Ces batteries sont généralement situées entre les roues arrières pour les véhicules légers
et sur le toit, derrière la cabine ou à l’arrière pour les bus/poids lourds. Une batterie de
traction d’un véhicule léger pèse environ 250 kg et celle d’un poids lourds jusqu’à 600 kg.

b) Composition du système

-U
 ne prise de raccordement pour la recharge.
-U
 n pack batteries permettant le stockage de l’énergie.
-U
 n moteur électrique de traction situé sur les roues motrices.
-D
 es câbles d’alimentation orange qui transportent le courant HT.

Une prise HT (prise PLUG) permettant la mise hors tension du circuit HT située à différents
endroits selon les marques (voir FAD).

A
 vant toute prise en charge SAP dans le véhicule, une phase de sécurisation
d’écrit dans la MGO SR est à réaliser.

Référentiel technique SAP 233


20.3.2. Les véhicules hybrides

a) Généralités

Deux sources d’énergie distinctes : thermique (essence ou diesel) + électrique.

Ces véhicules sont en général très difficilement identifiables. Il faut repérer les logos, sur la
carrosserie ou le moteur, tels que : H
 ybride Synergy Drive
Hybride
IMA…

NOTA : Certains constructeurs prennent désormais pour habitude de « bleuter » le fond du


logo de leur marque. (ex : Renault, Toyota, Lexus,…) ou les optiques de phare.

a) Composition du système

- Des interrupteurs à inertie qui coupent le circuit HT en cas de collision.


- Un service PLUG (initialement prévu pour les opérations de maintenance).
- Des câbles d’alimentation orange qui transportent le courant HT.
- Des batteries HV de plusieurs centaines de volts qui alimentent le circuit HT.
- Une batterie 12V qui alimente le circuit BT
- Un générateur électrique qui recharge les batteries.
- Un moteur thermique qui propulse le véhicule et entraine le générateur pour charger les
batteries HV.
- Un moteur électrique qui propulse le véhicule.
- Un réservoir à carburant et ses conduites d’alimentation.

A
 vant toute prise en charge SAP dans le véhicule, une phase de sécurisation
d’écrit dans la MGO SR est à réaliser.

Référentiel technique SAP 234


20.3.3. Les véhicules fonctionnant avec une pile à combustible (Electrique
et Hydrogène)

a) Généralités

Les véhicules avec pile à combustible ont la particularité de combiner le risque électrique
et le risque gaz. Ce sont des véhicules comportant les mêmes dispositifs que les véhicules
électriques. L’hydrogène, stocké sous pression, alimente un convertisseur
(pile à combustible) qui produit de l’électricité pour alimenter le moteur de traction et
recharger les batteries dites « haute tension véhicule ». La PAC oxyde l’hydrogène avec
l’oxygène de l’air, ce qui produit de l’électricité et de la vapeur d’eau = H2 + O2 => H20 +
électrons.

Référentiel technique SAP 235


b) Composition du système

- Les câbles de tension de traction sont de couleur orange.


- Les conduites d’hydrogène sont repérées de la manière suivante :
Jaune : basse pression
Jaune/rouge : haute pression
- Une vanne d’arrêt automatisée (électro-vanne) empêche toute sortie d’hydrogène stocké
lorsque le véhicule n’est pas en fonctionnement ou en cas de défaut du système.
- La robinetterie du réservoir est connectée à un évent en partie haute ou basse selon le
modèle du véhicule, permettant de libérer du gaz.

   Le gaz dihydrogène (H2) appelé couramment hydrogène,


inodore, est stocké sous forme comprimé (350 ou 700 bars).
Le système de sécurité est un thermofusible qui se déclenche à une
température de 110 °C environ avec vidange du réservoir en 3 minutes
sous la forme d’une torchère de gaz enflammée.

•D
 eux possibilités pour couper les circuits de tension et d’hydrogène :

Coupure automatique : en cas d’accident, le contacteur accident (photo 1 : matérialisé par


la flèche) coupe l’alimentation en hydrogène de la pile à combustible et le circuit de tension
de traction.

Coupure manuelle : les circuits d’hydrogène et de tension de traction se désactivent en


agissant sur le connecteur matérialisé par la flèche (photo 2). Si le connecteur n’est pas
accessible, il faut débrancher la batterie 12V dans le compartiment moteur ou sectionner
les câbles de la batterie.

Référentiel technique SAP 236


20.3.4. Les véhicules GPL

a) Généralités

Gaz de pétrole liquéfié carburant.


Ce dispositif équipe uniquement des véhicules ayant une motorisation Essence (En ce qui
concerne les véhicules français)
Le GPL est un mélange de butane et de propane liquéfié sous une pression de 5 bars à
une température de 20°C.
En France, ce mélange est constitué de 50% de butane et de 50% de propane.
Le GPL est plus lourd que l’air (densité entre 1,5 et 2)

Code danger : gaz comprimé inflammable

Code matière : butane, propane

Orifice de remplissage (liste non exhaustive)

Référentiel technique SAP 237


Différents types de réservoirs (liste non exhaustive)

- Les réservoirs de formes torique ou cylindrique ont une contenance inférieure à 150 litres.
- Les réservoirs ont une épaisseur de 3 à 4 mm.
- La pression à l’intérieur du réservoir est de 5 à 7 bars.

b) Composition du système

Des électrovannes ferment la canalisation du GPL lorsqu’il y a coupure du contact. En cas


de choc accidentel, le gaz se coupe au niveau de l’électrovanne du détendeur, ce qui rend
le réservoir étanche.

20.3.5. Les véhicules équipés au GNV

Référentiel technique SAP 238


a) Généralités

Gaz Naturel pour Véhicules légers, poids lourds et bus.


Ce dispositif équipe uniquement des véhicules ayant une motorisation Essence (En ce qui
concerne les véhicules français)
Le GNV est composé à 97% de méthane. Difficilement liquéfiable, ce gaz est stocké dans
des réservoirs à l’état gazeux sous une pression de 200 bars.

Le GNV est plus léger que l’air (densité 0,55)

Code danger : gaz comprimé inflammable

Code matière : Méthane

b) Composition du système

Toujours plusieurs bonbonnes !


Les réservoirs ont une contenance variable selon le type de véhicule, en métal ou en
matériau composite.
Le GNL n’est pas odorisé.

Référentiel technique SAP 239


20.4. La protection individuelle

Pour tous, le port du gilet haute visibilité


de classe 2 est obligatoire.

L’utilisation du masque FFP2 sera préconisée pour le sapeur-pompier et les victimes lors
de la découpe des vitrages

La protection collective ou Sécurisation du site

La protection doit être matérialisée par les balisages d’approche, de position et de


prescription.
Il conviendra de se référer à l’ITOP 036 «Interventions sur le réseau autoroutier et
voies assimilées».

Les VSAV étant susceptible d’arriver les premiers sur les lieux d’un accident de circulation
et donc amenés à réaliser la phase de sécurisation du véhicule, notamment pour les
véhicules Hybrides/électrique (déplug) devront être équipés d’une tenue de feu complète.

C’est pourquoi le CDA VSAV devra systématiquement attendre l’intervention de


l’engin d’approche afin de sécurisé le véhicule.

Balisage de prescrippon Balisage de posiion :


encadrer l’accident Balisage d’approche

Référentiel technique SAP 240


La connaissance du risque est primordiale et passe par une phase d’identification.

Tous les engins secours routier sont dotés d’une tablette qui
leurs permet de prendre connaissance 2 types de données.

Les ERG (Emergency Response Guides) sont généralement rédigés par les constructeurs
automobiles sous forme de livret, ils indiquent les notions d’identification, d’immobilisation,
de mise en sécurité électrique du véhicule, de neutralisation d’électrolyte et de premiers
secours (essentiellement pour les véhicules électriques/hybrides).

Les FAD (Fiches d’Aide à la Décision) sont des plans et des schémas spécifiques à un
modèle de véhicule. Généralement rédigées sous forme d’une fiche recto/verso, elles ont
pour objet de donner aux intervenants les indications, en matière de sécurité, nécessaires
à une opération de désincarcération notamment.

Depuis le 1er juin 2012, des Fiches d’Aide à la Décision sont en accès libre sur le site
internet http://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Securite-civile/Documentation-
technique/Doctrines-et-techniques-professionnelles/La-desincarceration-des-
vehicules.
Actualisés en permanence et classés par constructeur, ces fiches (une seule page recto/
verso) ont pour but de fournir aux sapeurs-pompiers des renseignements techniques sur
les différents modèles de véhicules.

Référentiel technique SAP 241


Vue globale du véhicule

Localisation des dispositifs


pyrotechniques (airbags et
prétensionneurs), la ou les
batteries et/ou le réservoir
de carburant.

Zone de renforts structurels


du véhicule

Légende reprenant les différents


items/pictogrammes utilisés dans
la FAD

Recto libre

Le constructeur automobile y insère


des informations supplémentaires
pouvant aider les services de
secours dans leurs manœuvres (ici,
emplacement des jambes de force
de tableau de bord, spécificités de
la colonne de direction,…)

Référentiel technique SAP 242


20.5. La MGO SR
Evolution des véhicules et leurs impacts

La résistance accrue des structures de carrosserie rend nos voitures de plus en plus sûres.
En même temps, airbags et rétracteurs de ceinture de sécurité recourent à des technologies
de plus en plus complexes.
Ces innovations techniques ont contribué à une baisse continue du nombre d’accidents
mortels au niveau tant européen que national, et ce malgré le nombre croissant de véhicules
en circulation.

Si ces nouvelles solutions de sécurité permettent d’augmenter les chances de survie des
occupants.
Elles n’en risquent pas moins de confronter les sauveteurs à des difficultés croissantes en
cas d’accident et ce notamment en cas de désincarcération.

Le risque électrique est lié à la source d’énergie de traction, c’est-à-dire aux batteries dites
« haute tension véhicule », aux vecteurs d’énergie : câbles « haute tension véhicule (gaine
de protection de couleur orange).

Un dispositif d’arrêt de l’alimentation des batteries de traction est obligatoire au-delà


de 60 volts continus. Il peut être automatique en cas de choc ou d’augmentation de la
température (fusible, relais) ou manuel (sectionneur, interrupteur aussi appelés « service
plug»). Il n’y a aucun standard pour l’emplacement, le type de protection fournie, le type de
fonctionnement, ou le modèle. Certains constructeurs prévoient une temporisation entre le
retrait du dispositif et la coupure effective : se référer aux préconisations.

Référentiel technique SAP 243


Afin d’effectuer une intervention de secours routier efficace et sécurisée, il conviendra de
suivre plusieurs phases :

Assurer la sécurisation de la zone d’intervention, compte tenu du contexte routier et


des risques de sur accident notamment.

Assurer le secours à personne par la prise en charge secouriste, médicale et psychologique


de la Victime et en assurant sa protection des éléments extérieurs.

Assurer la sécurité des intervenants et de(s) la victime(s) au regard des énergies


embarquées et du risque d’instabilité du véhicule, en neutralisant ces énergies et en
immobilisant le véhicule.

Assurer la sécurité des intervenants et de(s) la victime(s) au regard des équipements


impactant du véhicule (airbags, renforts…), en identifiant et en localisant ces équipements,
avant toute opération de désincarcération.

Assurer la sortie de la victime en réalisant les opérations de désincarcération et de


dégagement nécessaires.

Ces 5 phases sont les axes principaux de la MGO SR

Référentiel technique SAP 244


20.6. La prise en charge de ou des victimes de la route
La désincarcération demande une collaboration de tous les instants entre les sapeurs-
pompiers et l’équipe médicale sur les lieux.

Un patient incarcéré est par définition un polytraumatisé, qui nécessite une concertation
entre services pour une priorisation de soins et de techniques de désincarcération.

Le concept de « golden hour » (l’heure d’or) doit être approché de manière à respecter un
délai d’une heure entre l’occurrence de l’accident et la prise en charge médicale dans un «
trauma center » (Centre Hospitalier).
Les sapeurs-pompiers doivent évaluer le risque que représente le lieu de l’accident. Les
facteurs qui ont contribué à l’accident ou qui en résultent peuvent avoir un impact sur la
sécurité des intervenants.

Référentiel technique SAP 245


20.7. L’extraction du ou des victimes
Une nouvelle approche des interventions SR qui prend en compte la rapidité d’extraction
tout en garantissant une meilleure sécurité des intervenants.

Le CROSS RAMING

Cette technique utilisée par la plupart de nos collègues Européen, nous permet d’extraire
la ou les victimes dans des délais très courts.
Le principe du cross raming consiste à remettre en forme la voiture à l’aide de verins afin
de libérer les membres et parties du corps incarcérées. Au lieu de découper la tôle pour
dégager une personne, les intervenants utilisent des verins à l’intérieur du véhicule en
accédant par le coffre. Cette technique permet dans certaines circonstances d’être plus
rapide.
- Cette technique se pratique avec le toit en place.
- Le but est de repousser vers l’extérieur les parties tôlées.
- Il est possible également d’abaisser les sièges.
- On utilise le vérin ou l’écarteur au plus près de la victime.
- Tous les risques pour les personnels liés à la désincarcération sont diminués.
- Très vite un tunnel d’extraction est créé.

Référentiel technique SAP 246


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-01 Dégagement d’urgence

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Le dégagement d’urgence d’une victime est réalisé par l’équipier pour :
• soustraire rapidement une victime à un danger réel, vital, immédiat et non contrôlable.
• dégager un passage pour accéder à d’autres victimes.
• déplacer une victime se trouvant dans un endroit ou dans une position qui ne permet
pas la réalisation des gestes de secours.

Justification
Le dégagement d’urgence est destiné à déplacer, de quelques mètres ou plus, en
quelques secondes, la victime jusqu’à un lieu sûr et permettre à l’équipier de réaliser,
en toute sécurité, l’examen, les gestes de secours d’urgence et la surveillance de la
victime.

Risques
Les techniques de dégagements d’urgence sont susceptibles d’aggraver les lésions
de la victime, notamment de la colonne vertébrale, mais permettent de la soustraire à
une mort quasi certaine.

Réalisation

- Traction par les chevilles

• Saisir la victime par les chevilles.


• Tirer la victime sur le sol, jusqu’à ce qu’elle soit
en lieu sûr

Référentiel technique SAP 1


- Traction par les poignets

• Saisir la victime par les poignets.


• Tirer la victime sur le sol, jusqu’à ce qu’elle soit
en lieu sûr.

- Traction par les vêtements

• Saisir la victime par les vêtements.


• Tirer la victime sur le sol, jusqu’à ce qu’elle soit
en lieu sûr.

- Traction sous les aisselles

Cette technique permet de déplacer la victime


dans des escaliers ou sur un sol accidenté tout
en lui protégeant la tête.

•Asseoir la victime en la saisissant par ses


vêtements.
• Se placer derrière elle et saisir ses poignets
opposés en passant les avant-bras sous ses
aisselles.
• Surélever la partie supérieure de son corps,
ses pieds restant en contact avec le sol.
• Tirer la victime à reculons, jusqu’à ce qu’elle
soit en lieu sûr.

Référentiel technique SAP 2


- Sortie d’un véhicule

• Détacher ou couper la ceinture de sécurité.


• Dégager éventuellement les pieds de la victime
des pédales du véhicule.
• Passer la main sous son aisselle la plus proche
et maintenir son menton.
• Passer l’autre main sous l’autre aisselle et saisir
sa ceinture ou son poignet opposé.
• Tirer la victime hors du véhicule en se redressant,
tout en poursuivant le maintien de sa tête.
• Allonger la victime sur le sol en zone sûre en
accompagnant sa tête et sa nuque. Un second
équipier peut aider à allonger la victime sur le
sol.

-
Dégagement d’un jeune enfant ou d’un
nourisson

Dégager le jeune enfant ou le nourrisson en le


portant dans les bras :
• Une main saisit l’épaule opposée, le poignet
et l’avant bras soutenant le cou et la tête de
l’enfant.
• L’autre main saisit la hanche opposée en
passant sous le bas des cuisses.

- Traction sur le sol par «équipier relais»

Cette technique, exceptionnelle, permet de tirer


une victime gisant sous un obstacle, et accessible
par la tête ou par les pieds si on peut se glisser
jusqu’à elle. Elle nécessite la hauteur suffisante
pour qu’un équipier puisse se glisser sous
l’obstacle. Avant toute manoeuvre, le calage du
véhicule ou de l’obstacle sera réalisé ou vérifié.

•«
 L’équipier relais», muni de vêtements épais et
de gants, rampe sous l’obstacle et aborde la
victime.

•S
 aisir la victime par les chevilles si elle se
présente par les pieds.

Référentiel technique SAP 3


Saisir la victime par les poignets, si elle se
présente par la tête :
- ramener les poignets de la victime sur sa
poitrine.
- engager ses propres avant-bras sous ses
aisselles.
- caler la tête de la victime dans le creux de l’une
de vos épaules.

•T
 raction sur le sol par les poignets ou saisie par
les aisselles ou un poignet et la ceinture.

•U
 n ou deux autres équipiers saisissent les
chevilles de l’équipier relais ; lorsque ce dernier
dit « tirez », l’ensemble équipier relais + victime
est tiré de dessous l’obstacle.

Référentiel technique SAP 4


- Porté pompier

Cette technique permet de déplacer la victime


sur une plus longue distance ou sur un parcours
accidenté.
• Fléchir les cuisses de la victime et les maintenir
ainsi en bloquant ses pieds.
• Saisir fermement ses poignets.
• Lever la victime d’un geste vif, afin de la placer
sur vos épaules.
• La maintenir dans cette position en la tenant
par la cuisse.

Points clés
Le dégagement d’urgence d’une victime est réalisé par l’équipier pour :
• Soustraire rapidement une victime à un danger réel, vital, immédiat et non contrôlable.
• Dégager un passage pour accéder à d’autres victimes.
• Déplacer une victime se trouvant dans un endroit ou dans une position qui ne permet
pas la réalisation des gestes de secours.

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016
Obstruction brutale des voies aériennes (OBVA) :
SAP-FTO-02 Claque dans le dos

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Les claques dans le dos sont réalisées immédiatement lorsqu’une victime consciente
(adulte, enfant ou nourrisson) présente une obstruction totale des voies aériennes.

Justification
Le but est de provoquer un ébranlement de la trachée destiné à déclencher des
mouvements de toux qui vont permettre de débloquer et d’expulser le corps étranger
qui obstrue les voies aériennes.

Risques
Le risque minime de blesser la victime ne doit pas diminuer la vigueur des claques qui
est absolument nécessaire au rejet du corps étranger.

Réalisation

- Adulte

• Se positionner sur le côté et légèrement en


arrière de la victime.
• Soutenir son thorax avec une main posée soit
directement sur le thorax soit sur les avant-bras.
• Pencher suffisamment la victime en avant.

Victime debout

Référentiel technique SAP 1


C
 ela permet au corps étranger dégagé de
sortir de la bouche plutôt que de retourner
dans les voies aériennes.

Victime assise

• Donner de 1 à 5 claques vigoureuses dans le


dos de la victime, entre les deux omoplates,
avec le talon de l’autre main.
Victime debout •Arrêter les claques dans le dos dès que la
désobstruction est constatée soit par :
- le rejet du corps étranger
- la reprise d’une respiration normale
- l’apparition de toux

Victime debout E
 n cas d’inefficacité, après 5 claques dans le
dos, réaliser des compressions abdominales
ou thoraciques (voir SAP-FTO-03).

Victime assise

Référentiel technique SAP 2


- Enfant

•L
a technique des claques dans le dos est
identique à celle de l’adulte. Toutefois, elle
est améliorée si la tête de l’enfant est placée
encore plus vers le bas.

•P
 our cela, l’équipier peut s’asseoir et basculer
l’enfant au-dessus de son genou afin de lui
donner les claques dans le dos.

 i ce n’est pas possible, il réalisera la technique


S
comme chez l’adulte.

- Nourrisson
• Coucher le nourrisson, tête penchée en avant à
califourchon sur l’avant-bras, de façon à ce que
sa tête soit plus basse que son thorax ce qui
facilite l’expulsion du corps étranger.
• Maintenir la tête avec les doigts, de part et
d’autre de l’angle de la mandibule tout en
évitant d’appuyer sur sa gorge.
• Donner 1 à 5 claques dans le dos du nourrisson,
entre les deux omoplates, avec le talon de la
main.
•Arrêter les claques dans le dos dès que la
désobstruction est constatée soit par :
- le rejet du corps étranger.
- la reprise d’une respiration normale.
- l’apparition de toux ou de pleurs, de cris chez
le nourrisson.

 n cas d’inefficacité, après 5 claques dans le


E
dos, réaliser des compressions abdominales
ou thoraciques (voir SAP-FTO-03).

Référentiel technique SAP 3


Points clés
Pour être efficaces, les claques dans le dos sont données :
• Entre les omoplates.
• Avec le talon de la main.
• De façon vigoureuse.

Critères d’efficacité
• Rejet du corps étranger.
• Reprise d’une respiration normale.
• Apparition de toux chez l’adulte et de pleurs ou de cris chez l’enfant ou le nourrisson.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016
Obstruction brutale des voies aériennes (OBVA) :
SAP-FTO-03 Compressions abdominales

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Les compressions abdominales sont réalisées sur une victime consciente (adulte ou
enfant) debout ou assise, si l’obstruction totale (ou quasi-totale) des voies aériennes
persiste malgré une série de 5 claques dans le dos.

Justification
Le but de ces manoeuvres est de comprimer l’air contenu dans les poumons de la
victime afin d’expulser le corps étranger hors des voies aériennes par un effet de «
piston » exercé sur le diaphragme.

Risques
Les compressions abdominales peuvent entraîner :
• Des lésions des organes internes de l’abdomen même si elle sont réalisées
correctement.
Ce risque ne doit pas diminuer la vigueur des compressions abdominales qui est
absolument nécessaire au rejet du corps étranger.
• Des traumatismes des côtes et du sternum si la position de l’équipier n’est pas
correcte.

Réalisation

- Adulte

• Se positionner derrière la victime, contre son


dos (en fléchissant les genoux pour être à sa
hauteur).
• Passer vos bras sous ceux de la victime de
part et d’autre de la partie supérieure de son
abdomen.
• Mettre votre poing sur la partie supérieure de
l’abdomen, au creux de l’estomac, au-dessus
du nombril et en-dessous du sternum.
• Placer l’autre main sur la première, vos avant-
bras n’appuyant pas sur les côtes.
• S’assurer que la victime est bien penchée en
avant. Cela permet au corps étranger dégagé
de sortir de la bouche plutôt que de retourner
Victime debout dans les voies aériennes.

Référentiel technique SAP 1


• Se positionner derrière la victime, contre son
dos (en fléchissant les genoux pour être à sa
hauteur)
• Passer vos bras sous ceux de la victime de
part et d’autre de la partie supérieure de son
abdomen
• Mettre votre poing sur la partie supérieure de
l’abdomen, au creux de l’estomac, au-dessus
du nombril et en dessous du sternum.
• Placer l’autre main sur la première, vos avant-
bras n’appuyant pas sur les côtes.
• S’assurer que la victime est bien penchée en
avant. Cela permet au corps étranger dégagé
de sortir de la bouche plutôt que de retourner
dans les voies aériennes.
Victime assise

• Tirer franchement en exerçant une pression


vers l’arrière et vers le haut.
• Effectuer 1 à 5 compressions, en relâchant
entre chacune.
• Arrêter les compressions abdominales dès que
la désobstruction est constatée soit par :
Victime debout
- le rejet du corps étranger
- la reprise d’une respiration normale
- l’apparition de toux ou de pleurs, de cris chez
l’enfant.

 En cas d’inefficacité, après 5 claques


compressions abdominales, réaliser à nouveau
des claques dans le dos (voir SAP-FTO-02).

Victime assise

Référentiel technique SAP 2


- Enfant

La technique de compression abdominale est


identique à celle de l’adulte.

Points clés
Pour être efficace, les compressions abdominales sont :
• Effectuées avec les mains correctement positionnées et les bras écartés, sans appuyer
sur les côtes.
• Dirigées vers le haut et vers l’arrière.
• Effectuées avec une force de compression suffisante.

Critères d’efficacité
• Rejet du corps étranger.
• Reprise d’une respiration normale.
• Apparition de toux chez l’adulte et de pleurs ou de cris chez l’enfant.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Décembre 2018
Obstruction brutale des voies aériennes (OBVA) :
SAP-FTO-04 Compressions thoraciques chez la femme enceinte et l’obèse

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Les compressions abdominales, impossible à réaliser chez une femme enceinte
(derniers mois de grossesse) et une personne obèse, sont remplacées par des
compressions thoraciques lorsque l’obstruction totale (ou quasi-totale) des voies
aériennes persiste malgré une série de 5 claques dans le dos.

Justification
Le but de cette technique est de comprimer l’air contenu dans les poumons de la
victime afin d’expulser le corps étranger hors des VA par un effet de « piston ».

Risques
Les compressions thoraciques peuvent entraîner des traumatismes des côtes et du
sternum si la position des mains n’est pas correcte. Ce risque ne doit pas diminiuer la
vigueur des compressions thoraciques qui est absolument nécessaire pour le rejet du
corps étranger.

Réalisation
Après avoir effectué sans succès 5 claques dans
le dos :
• Se positionner derrière la victime.
• Passer les avant-bras sous les bras de la
victime afin d’encercler son thorax.
• Mettre un poing au milieu du sternum.
• Placer l’autre main sur la première sans appuyer
sur les côtes.
• Tirer franchement en exerçant une pression
vers l’arrière.
• Effectuer 1 à 5 compressions, en relâchant
entre chacune.
• Arrêter les compressions thoraciques dès que
la désobstruction est constatée soit par :
- le rejet du corps étranger.
- la reprise d’une respiration normale.
- l’apparition de toux.

En cas d’inefficacité, après 5 claques


compressions thoraciques, réaliser à nouveau
des claque dans le dos (voir SAP-FTO-02).

Référentiel technique SAP 1


Points clés
Pour être efficaces, les compressions thoraciques sont :
• Effectuées avec les mains correctement positionnées et les bras écartés.
• Dirigées horizontalement vers l’arrière.
• Effectuées avec une force de compression suffisante.

Critères d’efficacité
• Rejet du corps étranger.
• Reprise d’une respiration normale.
• Apparition de toux.

Cas particulier
Si la victime qui présente une obstruction grave des voies aériennes est alitée, le sauveteur
peut réaliser des compressions thoraciques comme pour le massage cardiaque.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Obstruction brutale des voies aériennes (OBVA) :


SAP-FTO-05 Compressions thoraciques chez le nourrisson

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Les compressions thoraciques sont réalisées sur une victime consciente (nourrisson)
si l’obstruction totale (ou quasi-totale) des voies aériennes persiste malgré une série
de 5 claques dans le dos.

Justification
Le but de cette technique est de comprimer l’air contenu dans les poumons de la
victime afin d’expulser le corps étranger hors des VA par un effet de « piston ».

Risques
Les compressions thoraciques peuvent entraîner des traumatismes des côtes et du
sternum si la position des mains n’est pas correcte. Ce risque ne doit pas diminuer la
vigueur des compressions thoraciques qui est absolument nécessaire pour le rejet du
corps étranger.

Réalisation

Après avoir effectué sans succès 5 claques dans


le dos du nourrisson :
• Placer l’avant-bras contre son dos et la main
soutenant la tête.
• Le nourrisson se trouve alors entre les deux
avant bras et les deux mains.
• Retourner le nourrisson sur le dos tout en le
maintenant fermement.
• Placer l’avant bras sur lequel repose le
nourrisson sur la cuisse du sauveteur, membre
inférieur stable. La tête du nourrisson doit être
plus basse que le corps.

Référentiel technique SAP 1


• Repérer le bas du sternum à la jonction des
dernières côtes (appendice xiphoïde).
• Placer la pulpe de 2 doigts d’une main dans
l’axe du sternum, un doigt au-dessus de ce
repère.
• Effectuer 1 à 5 compressions, en relâchant
entre chacune.
• Arrêter les compressions thoraciques dès que
la désobstruction est constatée soit par :
- le rejet du corps étranger.
- la reprise d’une respiration normale.
- l’apparition de toux ou de pleurs, de cris.

E
 n cas d’inefficacité, après 5 compressions
thoraciques, réaliser à nouveau des
claques dans le dos (voir SAP-FTO-02).

Points clés
• Pour être efficaces, les compressions thoraciques:
- sont effectuées avec les doigts correctement positionnés.
- sont réalisées plus lentement et plus profondément que celles de la RCP.
• Durant le retournement et la manoeuvre, la tête du nourrisson reste vers le bas.

Critères d’efficacité
• Rejet du corps étranger.
• Reprise d’une respiration normale.
• Apparition de pleurs ou de cris chez le nourrisson.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-06 Hémorragie : Compression manuelle

Nombre d’équipiers Matériel


• Paire(s) de gants à usage unique
• Pansement compressif d’urgence

Indications
La compression manuelle doit être réalisée devant toute hémorragie externe accessible.
Elle doit être réalisée :
• Dans un premier temps par une compression manuelle à l’aide des doigts ou de la
paume de la main protégée par un gant à usage unique.
• Puis relayée par un pansement compressif après avoir allongé la victime.

Justification
La plupart des hémorragies externes s’arrêtent en appuyant sur la plaie. En l’absence
d’un corps étranger, la compression manuelle est une technique facile, rapide et très
efficace. Elle permet, dans la plupart des cas, d’arrêter le saignement.

Risques
• La compression manuelle peut être inefficace. Si le saignement ne s’arrête pas, la
compression manuelle sera relayée par un garrot.
• La compression doit être suffisante pour arrêter le saignement sans interrompre la
circulation sanguine en dessous du siège de l’hémorragie.
• L’extrémité ne doit être ni froide ni engourdie, ni violacée (couleur du lit de l’ongle).
• La compression manuelle est susceptible d’entrainer une contamination de la victime
par l’équipier ou inversement (voir SAP-FM-13).

Réalisation
Équipier 1 :
•Appuyer directement sur l’endroit qui saigne
avec les doigts ou la paume de votre main
protégée par un gant à usage unique.
• Allonger la victime.
• Vérifier l’arrêt de l’hémorragie.
Équipier 2 :
• Préparer et ouvrir l’emballage du pansement
compressif.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 1 :
• Substituer la compression manuelle, le plus
rapidement possible par le tampon de mousse.
Ce dernier doit recouvrir complètement la plaie.

Équipier 1 :
• La bande élastique doit recouvrir entièrement
le tampon de mousse. Le lien doit être
suffisamment serré pour garder une pression
suffisante sur l’endroit qui saigne et éviter que
le saignement ne reprenne.

• Le CHU s’imbibe de sang jusqu’à ce qu’il y ait


équilibre entre la pression du sang dans les
vaisseaux et la pression externe.
• La bande doit être tendue de manière à arrêter
l’hémorragie et ne doit pas gêner la circulation
sanguine en dessous du siège de l’hémorragie,
on doit pouvoir glisser un doigt sous le tampon.
• La victime est mise sous O2.

NB : Si le sapeur-pompier ne peut lui-même


maintenir la compression, par exemple
s’il existe de nombreuses victimes, il peut
demander à la victime, si elle en est capable,
d’appuyer directement avec sa main.

Référentiel technique SAP 2


Points clés
• La compression doit être suffisante pour stopper l’hémorragie sans interrompre la
circulation.
• Le pansement compressif doit recouvrir la totalité de la plaie.
• La compression doit être permanente.

Critères d’efficacité
• La compression manuelle est efficace lorsque le saignement est arrêté.

Remarque :
À défaut du Coussin Hémostatique d’Urgence, il est possible d’interposer entre la main
de l’équipier et la plaie une ou plusieurs compresses ou un pansement de type américain
stériles qui seront ensuite maintenus par un bandage ou un lien large qui devront recouvrir
complètement le pansement en entourant le segment de membre.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-07 Hémorragie : Point de compression manuelle

Nombre d’équipiers Matériel


• Paire(s) de gants à usage unique

Indications
Un point de compression manuelle est réalisé lorsque l’arrêt d’une hémorragie au
moyen d’une compression manuelle est inefficace et que sa localisation ne permet pas
la mise en place d’un garrot :
• plaie hémorragique de la carotide au niveau du cou.
• plaie hémorragique de l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine.
• plaie hémorragique d’un membre arraché ou sectionné au ras du pli de l’aine ou de
l’épaule.

Justification
Cette méthode consiste à comprimer l’artère qui saigne contre le plan dur sous-jacent
directement au niveau de la plaie. Elle doit être effectuée immédiatement après avoir
constaté l’échec de la compression manuelle, du fait de l’importance de l’écoulement
de sang.

Risques
• La réalisation d’un point de compression peut entraîner une fatigue de l’équipier qui
pourra soit changer de main, soit être remplacé rapidement par un autre équipier.
• Du fait de l’importance de l’hémorragie, l’équipier doit se protéger au mieux pour
éviter tout risque de contamination tout en tenant compte de l’urgence de la situation.

Réalisation
- Plaie hémorragique de la carotide

• Se mettre à côté de la victime, du côté du


saignement.
• Placer votre main sous le cou, le pouce
directement sur la plaie entre la trachée et le
muscle du cou.
• Appuyer fermement en direction des vertèbres
cervicales (d’avant en arrière).
• Maintenir la compression par l’appui des doigts
au niveau de la nuque sans jamais le relâcher.

Référentiel technique SAP 1


-
Plaie hémorragique du pli de l’artère
fémorale
• Allonger le blessé.
• Placer votre poing au milieu du pli de l’aine,
directement sur la plaie, bras tendu, phalanges
perpendiculaires à l’axe de la cuisse.
• Amener votre épaule à la verticale pour porter
le poids du haut du corps sur la région à
comprimer.
• Comprimer en direction du fémur (pour tenir la
compression on peut s’aider de l’autre main en
saisissant le poignet qui comprime).
• Maintenir la compression.

- Plaie hémorragique de l’artère axillaire

• Se mettre à côté de la victime, du côté du


saignement.
• Saisir avec vos mains la masse musculaire de
l’épaule, les pouces placés côte à côte dans le
creux de l’aisselle.
• Appuyer en direction de la tête de l’humérus,
jusqu’à l’arrêt de l’hémorragie.
• Maintenir la compression.

Points clés
La compression doit être:
• permanente et maintenue jusqu’à la médicalisation de la victime.
• suffisante pour stopper l’hémorragie.

Critères d’efficacité
• Le point de compression est efficace lorsque le saignement est arrêté.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-08 Retrait du casque à 1 équipier

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Le retrait du casque de protection porté par une victime est réalisé prioritairement à
deux équipiers.
Cependant cette technique peut être réalisée seul :
• Équipier isolé
• Sur ordre du chef d’agrès sur une victime inconsciente qui ventile ou non

Justification
Un casque de protection peut empêcher les équipiers de libérer ou d’accéder aux
voies aériennes, et de mettre en œuvre les gestes de secours d’urgence

Risques
Cette manœuvre peut être difficile en fonction du modèle et de la taille du casque. La
mobilisation du rachis cervical ou de la tête de la victime au cours de cette manœuvre
peut entraîner une aggravation de son état et des séquelles graves.
Elle doit donc être effectuée avec le plus grand soin.

Réalisation

• Constater l’inconscience.
• Relâcher doucement le maintien de la tête
• Relever la visière du casque et, si nécessaire,
retirer les lunettes de la victime

• Détacher ou couper la sangle de la mentonnière


(casque avec jugulaire) ou déverrouiller le
dispositif de fixation au niveau du menton de la
victime.

Référentiel technique SAP 1


• Se placer dans l’axe de la tête de la victime,
suffisamment éloigné pour pouvoir retirer le
casque sans avoir à se reculer (distance un
peu supérieure à la hauteur du casque).
•
Saisir le casque par les parties latérales du
bord inférieur.

• Tirer doucement le casque vers soi, dans l’axe,


en le faisant glisser sur le sol.
• Arrêter la manœuvre lorsque le bord inférieur
du casque se trouve au-dessus de la racine du
nez de la victime.

• Saisir d’une main le bord inférieur de la partie


supérieure du casque.
• Glisser doucement l’autre main sous la base du
crâne de la victime pour la maintenir.
•
Tirer doucement le casque en arrière. Il est
parfois nécessaire de réaliser une bascule
légère du casque, mais pas de la tête, en arrière
ou en avant pour ne pas accrocher le nez.

Une fois le casque dégagé :


• Poser la tête délicatement sur le sol ou sur un
coussin, si l’équipier en dispose, en la gardant
le plus possible dans l’axe et en position neutre.
•
L’examen de la victime peut ensuite être
poursuivi.

Référentiel technique SAP 2


Cas particulier
•  i la victime est sur le ventre, il faut la retourner sur le dos avant de lui retirer son
S
casque.

Points clés
Le retrait du casque s’effectue en respectant en permanence l’axe « tête-cou-tronc ».

Critères d’efficacité
La tête et la nuque de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre
jusqu’au moment où la partie arrière de la tête de la victime est posée au sol.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-09 Retrait du casque à 2 équipiers

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Le retrait du casque de protection est réalisé sur toute victime n’ayant pas retirée son
casque d’elle même.

Justification
Un casque de protection peut empêcher les équipiers de libérer ou d’accéder aux
voies aériennes, et de mettre en œuvre les gestes de secours d’urgence.

Risques
Cette manœuvre peut être difficile en fonction du modèle et de la taille du casque. La
mobilisation du rachis cervical ou de la tête de la victime au cours de cette manœuvre
peut entraîner une aggravation de son état et des séquelles graves.
La remise en position neutre de la tête, se fera délicatement si nécessaire.

Réalisation

Équipier 1 :
•
Se positionner à genoux dans l’axe de la
victime, les coudes au sol afin de diminuer les
mouvements.
• Maintenir le casque et la tête en position neutre,
en plaquant ses mains de chaque côté dans
l’axe du tronc.
•
Si la tête n’est pas dans l’axe du corps, la
replacer délicatement, sans exercer de traction
jusqu’à ce que la victime regarde droit devant.
• Limiter au maximum les mouvements de la tête
et de la nuque.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 2 :
• S’installer à côté de la tête, en trépied (genou
relevé du côté des pieds de la victime).
• Détacher ou couper la sangle de la mentonnière
(casque avec jugulaire) ou déverrouiller le
dispositif de fixation au niveau du menton de
la victime.
• Relever la visière du casque et lui retirer ses
lunettes si nécessaire.

Équipier 2 :
1 2 •
Glisser votre main du côté de la tête de la
victime sous la nuque, l’avant-bras en appui sur
votre cuisse.
•
Placer les doigts de l’autre main en crochet
sous le menton, coude appuyé sur le genou
relevé et maintenir ainsi fermement la tête et le
cou dans l’axe.
Équipier 1 :
• Se placer dans l’axe de la tête de la victime,
suffisamment éloigné pour pouvoir retirer le
casque sans avoir à se reculer (distance un
peu supérieure à la hauteur du casque).
• Saisir les parties latérales du bord inférieur du
casque.

Équipier 1 :
• Tirer doucement le casque vers soi, dans l’axe,
en le faisant glisser sur le sol (il est parfois
nécessaire de réaliser une bascule légère du
casque, mais pas de la tête, en arrière ou en
avant pour ne pas accrocher le nez).
Équipier 2 :
• Arrêter la manoeuvre lorsque le bord inférieur
du casque se trouve au-dessus de la racine du
nez de la victime.

Équipier 2 :
• Ne pas relâcher le maintien de la tête durant le
retrait.
• Glisser votre main qui maintient la nuque vers
le bas du crâne, dès l’arrêt de la manoeuvre.
Cela évite une chute brutale de la tête lors du
retrait complet du casque.
Équipier 1 :
• Retirer complètement le casque

Référentiel technique SAP 2


Équipier 1 :
• Maintenir la tête en position neutre (prise latéro-
latérale).
• Accompagner délicatement la tête de la victime
jusqu’au sol.
Équipier 1 et 2 :
• Effectuer immediatement le contrôle simultané
de la respiration et du pouls par une élévation
seule du menton si la victime est inconsciente,
sinon effectuer la pose dun collier cervical (voir
SAP-FM-09).

Cas particulier
•  i la victime est sur le ventre, il faut la retourner sur le dos avant de lui retirer son
S
casque.

Points clés
Le retrait du casque s’effectue en respectant en permanence l’axe « tête-cou-tronc ».

Critères d’efficacité
La tête et la nuque de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre
jusqu’au moment où la partie arrière de la tête de la victime est posée au sol.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-10 Retournement à 1 équipier

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Le retournement d’une victime allongée sur le ventre et sa mise à plat dos sur le sol,
est nécessaire pour :
• apprécier la respiration (si victime inconsciente)
• réaliser les gestes d’urgence nécessaires

Justification
Le retournement d’une victime et sa mise à plat dos sur le sol, est nécessaire pour
rechercher avec certitude les signes de respiration ou réaliser les gestes d’urgence
comme la ventilation artificielle et les compressions thoraciques.

Risques
Afin de limiter tout risque d’aggravation d’un traumatisme de la colonne cervicale, il est
obligatoire que le retournement soit réalisé à 2 équipiers sauf si l’équipier est seul ou
en situation de multiples victimes.
Si l’équipier est seul, un maintien tête, s’il y a une notion de traumatisme, et une
libération des voies aériennes seront réalisés dès la fin du retournement avant de
poursuivre les gestes d’urgence qui s’imposent.
Cette technique relève des gestes d’urgence, elle est effectuée avant toute
immobilisation si la victime présente une fracture associée.

Réalisation

Le retournement s’effectue du coté opposé au


regard de la victime. L’équipier place le bras de
la victime du coté du retournement, au-dessus de
sa tête, pour faciliter le retournement et maintenir
la tête dans l’axe lors du retournement.

Référentiel technique SAP 1


• Il se place ensuite dans une position stable (à
genoux ou en trépied), du côté du retournement,
à une distance suffisante pour ne pas gêner
le retournement de la victime pour la suite du
mouvement.
• Saisir la victime par l’épaule et par la hanche du
côté opposé au retournement.

• Faire rouler doucement la victime jusqu’à ce


qu’elle se retrouve sur le côté.

• Maintenir la nuque avec la main qui était à


l’épaule, l’avant-bras maintient son dos.

• Tirer sur la hanche de la victime afin de terminer


le retournement. La main qui maintient la nuque
accompagne le mouvement. Cette dernière est
ensuite retirée avec précaution.

Points clés
• L’axe « tête-cou-tronc » doit être maintenu le plus rectiligne possible tout au long du
retournement.
• Le retournement s’effectue du côté opposé au regard de la victime.
• Le bras, côté retournement, est placé à la verticale pour limiter la mobilisation du rachis
cervical.

Critères d’efficacité
Le retournement doit s’effectuer sans aggraver l’état de la victime.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-11 Retournement à 2 équipiers

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Le retournement d’une victime allongée sur le ventre et sa mise à plat dos sur le sol,
est nécessaire pour :
• Apprécier la respiration (si victime inconsciente).
• Réaliser les gestes d’urgence nécessaires.
En équipe, obligatoirement à deux équipiers, lorsqu’on suspecte un traumatisme du
rachis.

Justification
Le retournement d’une victime et sa mise à plat dos sur le sol, est nécessaire pour
rechercher avec certitude les signes de respiration ou réaliser les gestes d’urgence
comme la ventilation artificielle et les compressions thoraciques.

Risques
Afin de limiter tout risque d’aggravation d’un traumatisme de la colonne cervicale, il est
obligatoire que le retournement soit réalisé à 2 équipiers sauf si l’équipier est seul ou
en situation de multiples victimes.
Cette technique relève des gestes d’urgence, elle est effectuée avant toute
immobilisation si la victime présente une fracture associée.

Réalisation

Le retournement s’effectue du coté opposé au


regard de la victime.

Équipier 1 :
• Assurer le maintien de la tête en prise occipito-
frontale, dès qu’il se trouve en présence d’une
victime sur le ventre.
• Se placer en trépied :
- le genou relevé du côté du retournement
- le genou à terre se situant dans le prolongement
de l’épaule de la victime, du côté opposé au
regard.
Cette position permet d’anticiper le retournement
tout en assurant la rectitude du rachis cervical.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 2 :
• Allonge le membre supérieur le long du corps,
du côté du retournement. Glisser la main de la
victime sous sa cuisse.

Équipier 1 : ordonne : « En position ! »


1 2
Équipier 2 :
• Se placer alors dans une position stable (à
genou ou en trépied), du côté du retournement,
à une distance suffisante pour ne pas gêner la
manoeuvre.
• Saisir la victime par l’épaule et par la hanche,
du côté opposé au retournement.
Équipier 1 : « Êtes-vous prêt? »
Équipier 2 : « Prêt ! »

Équipier 1 : « Attention pour tourner… Tournez! »


Équipier 2 :
• Faire rouler doucement la victime au sol pour la
stabiliser sur le côté
Équipier 1 :
• Accompagner le mouvement de la tête par une
rotation moins importante que le corps pour la
ramener dans l’axe.

Équipier 1 : « Halte, repositionnez-vous! »


• Une fois la victime sur le côté, la manoeuvre est
momentanément interrompue
Équipier 2 :
• Repositionner ses mains de façon à soutenir la
victime et s’écarter afin de l’allonger sur le dos.

Référentiel technique SAP 2


Équipier 1 : « Attention pour tourner… Tournez! »
Équipier 2 :
•
Terminer le retournement pour amener la
victime à plat dos.
Équipier 1 :
• Accompagner le mouvement en maintenant la
tête dans l’axe du corps.

Équipier n° 2 :
• Réaliser alors un relais du maintien de la tête
pour permettre à l’équipier 1 de reprendre une
position adaptée à la poursuite du maintien
efficace de la tête.
• Poursuivre le bilan de la victime.

Points clés
• L’axe « tête-cou-tronc » doit être maintenu le plus rectiligne possible tout au long du
retournement.
• Le retournement s’effectue du côté opposé au regard de la victime.
• Le maintien tête est assuré durant toute la manœuvre.
• Les gestes des équipiers doivent être coordonnés.

Critères d’efficacité
Le retournement doit s’effectuer sans aggraver l’état de la victime.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Libération des voies aériennes :


SAP-FTO-12 Bascule prudente
Nombre d’équipiers Matériel
Aucun

Indications
• La libération des voies aériennes est réalisée chez toute victime inconsciente avant
d’apprécier sa respiration.
• La technique de libération des voies aériennes par bascule prudente de la tête en
arrière est réalisée chez une victime inconsciente non traumatisée.

Justification
La perte de connaissance provoque une forte diminution du tonus musculaire qui
entraîne, si la victime reste allongée sur le dos, une obstruction des voies aériennes
par chute de la langue en arrière.
Chez le nourrisson, du fait de son anatomie, le phénomène est aggravé par le fait que
la tête est fléchie vers l’avant.
La LVA par bascule prudente de la tête en arrière et élévation du menton permet de
dégager la langue de la paroi postérieure du pharynx et la libre circulation de l’air.

Risques
La libération des voies aériennes doit être réalisée avec précaution pour éviter la
survenue d’un traumatisme éventuel du rachis cervical.

Réalisation

•D
 esserrer ou dégrafer rapidement tout ce qui
peut gêner la respiration (col, cravate, boucle
de ceinture et bouton de pantalon).

Référentiel technique SAP 1


• Placer la paume d’une main sur le front pour
appuyer vers le bas et incliner la tête en arrière.
• Placer 2 ou 3 doigts de l’autre main, juste sous
la pointe du menton en prenant appui sur l’os
et non dans la partie molle du menton. On peut
s’aider du pouce pour saisir le menton.
• Si la tête n’est pas dans l’axe, la ramener
délicatement en position neutre dans l’axe du
corps.
• Basculer doucement la tête en arrière en
appuyant légèrement sur le front tout en élevant
le menton.

•O
 uvrir la bouche de la victime avec la main qui
tient le menton.

•R
 etirer les corps étrangers visibles à l’intérieur
de la bouche de la victime avec la main qui était
sur le front, y compris les prothèses dentaires
décrochées, sans toucher à celles qui sont
restées en place.

•A
 pprécier la présence de la respiration (voir
SAP-FTO-15).

Référentiel technique SAP 2


- Cas particuliers

Un nourrisson allongé sur le dos, du fait de sa configuration anatomique, a la tête fléchie


vers l’avant. Il faut donc ramener légèrement sa tête vers l’arrière, en position neutre.
Une bascule excessive peut avoir l’effet inverse et obstruer les voies aériennes.

Points clés
• La tête doit être basculée prudemment en arrière et maintenue dans cette position.
• Le menton doit être tiré vers l’avant.
• La bouche doit être ouverte.
• Si un corps étranger est visible, il doit être retiré.

Critères d’efficacité
Après avoir assuré la liberté des voies aériennes :
• La respiration de la victime doit reprendre normalement.
• Si la victime ne respire pas, la ventilation artificielle doit normalement permettre un
soulèvement de la poitrine de la victime.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-13 LVA - élévation du menton seul

Nombre d’équipiers Matériel


OU Aucun

Indications
• La libération des voies aériennes (LVA) par simple élévation du menton est réalisée
chez toute victime ayant perdu connaissance, suspecte d’un traumatisme du rachis.
• Elle est réalisée par un équipier simultanément au maintien de la tête en position
neutre.
• En équipe, le second équipier aura pour mission de contrôler la présence d’un corps
étranger à l’intérieur de la bouche et de le retirer avant d’apprécier la respiration.

Justification
• La perte de connaissance provoque une forte diminution du tonus musculaire qui
entraîne, si la victime reste allongée sur le dos, une obstruction des voies aériennes
par chute de la langue en arrière.
• La LVA par élévation du menton seul permet le dégagement de la langue de la paroi
postérieure du pharynx sans mobilisation du rachis cervical.
• Cette technique, plus difficile à réaliser que la bascule de la tête en arrière, permet
néanmoins la libre circulation de l’air.

Risques
• La libération des voies aériennes doit être réalisée avec précaution pour éviter toute
aggravation d’un traumatisme du rachis cervical.

Réalisation

Équipier 1
•
Réaliser un maintien de la tête en position
neutre (voir fiche SAP-FTO-31).

Équipier 2
• Constater l’inconscience de la victime.
• Desserrer ou dégrafer rapidement tout ce qui
peut gêner la respiration.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 1
• Placer les index et/ou majeurs juste au dessus
de l’angle de la mâchoire et au dessous des
oreilles tout en continuant le maintien de la tête.

Équipier 1
• Ouvrir la bouche avec les pouces placés sur le
menton
• Pousser la mandibule vers l’avant.
• Cette position est maintenue pour permettre le
libre passage de l’air dans les voies aériennes.

Équipier 2
• Contrôler la présence d’un corps étranger dans
la bouche, puis apprécier la respiration et
éventuellement le pouls simultanément sur 10
secondes au maximum.

Si l’équipier est seul


• Vérifier la présence d’un corps étranger dans
la bouche.
• Apprécier la respiration sans relâcher le
maintien de la tête sur 10 secondes au
maximum.
• Adapter la conduite à tenir.

Référentiel technique SAP 2


Points clés
• La tête doit être maintenue en position neutre et dans l’axe.
• L’élévation du menton est maintenue jusqu’à la pose d’un collier cervical ou la réalisation
de gestes d’urgence.
• La bouche doit être ouverte.
• Si un corps étranger est visible, il doit être retiré.

Critères d’efficacité
Après avoir assuré la liberté des voies aériennes :
• Si la victime respire, la respiration doit s’effectuer normalement.
• Si la victime ne respire pas, la ventilation artificielle doit normalement permettre un
soulèvement de la poitrine de la victime.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-14 LVA - Victime assise

Nombre d’équipiers Matériel


• Aucun

Indications
• La libération des voies aériennes (LVA) est réalisée chez toute victime ayant perdue
connaissance, assise tête penchée en avant et présentant des signes d’obstruction
des voies aériennes.
• Si l’équipier se trouve sur les lieux d’un accident de la circulation en présence d’une
victime inconsciente, en position assise, il doit assurer la liberté des voies aériennes
avant d’apprécier sa respiration sans la sortir de son véhicule.

Justification
• Une victime ayant perdu connaissance en position assise (en particulier dans un
véhicule), peut présenter des signes d’obstruction des voies aériennes. Si la tête est
penchée en avant, la paroi postérieure du pharynx vient s’appliquer contre la base de
la langue et empêche le libre passage de l’air.
• Cette technique est souvent suffisante pour maintenir correctement la tête dans l’axe
du tronc et pour rétablir la liberté des voies aériennes.

Risques
• La libération des voies aériennes doit être réalisée avec précaution pour éviter toute
aggravation d’un traumatisme éventuel.
• Pour des raisons de sécurité (airbag ou autre…), l’équipier reste à l’extérieur du
véhicule.

Réalisation
• Se placer à côté de la tête de la victime en
restant à l’extérieur du véhicule.

Ouvrir la porte du véhicule ou passer les avant-


bras par la fenêtre du véhicule.
• Saisir la tête de la victime à deux mains :
- placer une de vos mains en arrière de la tête,
juste au-dessus de la nuque.
- glisser l’autre main sous le menton de la
victime.

Référentiel technique SAP 1


Ramener la tête en position neutre, dans l’axe
du tronc, en exerçant une légère traction vers le
haut.
Cette traction douce permet de délester
le rachis cervical du poids de la tête de la
victime.
Apprécier la respiration :
• Si la victime respire, maintenir cette position
jusqu’à la réalisation d’un maintien de la tête.
• Dans le cas contraire, envisager les gestes de
secours qui s’imposent.

Si l’accès est possible par l’arrière et que le


véhicule est sécurisé, le maintien de tête et la
LVA peut également se faire depuis la place
arrière.

Points clés
La tête doit être :
• Ramenée prudemment en position neutre dans l’axe du tronc en exerçant une légère
traction vers le haut.
• Maintenue dans cette position tout en conservant une légère traction vers le haut.

Critères d’efficacité
La libération des voies aériennes est efficace si :
• La respiration de la victime peut s’effectuer normalement.
• La ventilation artificielle permet un soulèvement de la poitrine, en présence d’une
victime qui ne respire pas.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Janvier 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-15 Apprécier la respiration

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Informations
Valeurs normales Valeurs normales
Catégorie d’âge minimales de la fréquence maximales de la fréquence
respiratoire respiratoire
Adulte 12 20
Enfant 20 30
Nourisson 30 40
Nouveau né 40 60

Indications
• A chaque intervention sur une victime consciente ou inconsciente.
• Après avoir constaté l’inconscience et libéré les voies aériennes, l’équipier en charge
du bilan doit immédiatement apprécier la respiration de la victime pour envisager les
gestes de secours qui s’imposent.
• En équipe, l’appréciation de la respiration peut être réalisée simultanément à la
recherche du pouls carotidien.

Justification
•C  e geste permet de déceler immédiatement une altération de la fonction respiratoire
qui menace à très court terme la vie de la victime.
• Il permet aussi d’informer le médecin et de lui fournir les éléments essentiels et
indispensables pour évaluer l’état de gravité de la victime.

Risques
• L’appréciation de la respiration s’effectue sur dix secondes au maximum.
Il ne faut pas confondre les gasps avec des mouvements respiratoires. En cas de
doute, seule la prise de pouls permet de faire la différence.

•S
 i un traumatisme est suspecté, l’appréciation de la respiration s’effectue après un
maintien de la tête et une libération des voies aériennes par élévation du menton
seule.

•S
 i la victime est consciente et présente des signes de détresse respiratoire, l’évaluation
de la respiration s’effectuera après sa mise en position assise.

•S
 i la victime est inconsciente sur le ventre, l’appréciation de la respiration ne se fait
qu’après son retournement.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Appréciation de la respiration par un équipier
Victime consciente non traumatisée
Chez une victime consciente, après l’avoir
installée dans la position la plus appropriée
et assuré si nécessaire la liberté des voies
aériennes :
• Poser une main sur l’abdomen en demandant à
la victime de ne pas parler.
• Quantifier le nombre de cycle ventilatoire sur
une minute.
• Donner une appréciation de l’amplitude et de
la régularité.
• Rechercher les bruits anormaux de la
respiration.

Victime inconsciente non traumatisée

Après avoir assuré la liberté des voies aériennes


(voir SAP-FTO-13) :
• Se pencher sur la victime
• Placer votre oreille et votre joue au-dessus de
sa bouche et de son nez, tout en gardant le
menton élevé.
• Rechercher :
- Avec la joue : le flux d’air expiré par son nez
et sa bouche.
- Avec l’oreille : Les bruits anormaux (souffle)
ou anormaux de la respiration (sifflement,
ronflement ou gargouillement).
- Avec les yeux : Le soulèvement de son ventre
et/ou de sa poitrine.
Cette recherche dure 10 secondes au plus
(Le pouls peut être recherché en parallèle).
(voir SAP-FTO-16).

La poitrine se soulève, d’éventuels bruits et le


souffle de la victime sont perçus : La victime
respire.

Victime inconsciente traumatisée SP seul

La recherche est identique mais s’effectue


après un maintien tête et une élévation du men-
ton seul (voir SAP-FTO-13).

Référentiel technique SAP 2


Appréciation de la respiration à deux équipiers
Victime inconsciente traumatisée
Equipier 1
Assurer la libération des voies aériennes (voir
SAP-FTO-13).

Equipier 2
Apprécier la respiration et éventuellement le
pouls simultanément sur 10 s au maximum.
L’équipier 2 peut poser sa main sur l’abdomen
de la victime afin de faciliter l’appréciation de la
respiration.

Cas particulier
Chez le nourrisson, l’appréciation de la respiration s’effectue non pas après une bascule
de la tête en arrière mais après une remise de cette dernière en position neutre (voir
SAP-FTO-12).

Remarque :
La recherche de pouls peut se faire simultanément avec la recherche de respiration à
deux équipiers (voir SAP-FTO-16).

Points clés
L’appréciation de la respiration :
• Ne dure pas plus de dix secondes.
• Est réalisée sur une victime allongée à plat dos dont les voies aériennes sont libérées.

Critères d’efficacité
L’appréciation de la respiration doit être fiable.
Elle ne doit pas engendrer d’aggravation de l’état de la victime ni de retard dans la
réalisation des gestes d’urgence.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Janvier 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-16 Apprécier la circulation

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Informations
Valeurs normales Valeurs normales
Catégorie d’âge minimales de la fréquence maximales de la fréquence
circulatoire circulatoire
Adulte 60 100
Enfant 70 140
Nourisson 100 140
Nouveau né 120 160

Indications
•L  a recherche du pouls s’effectue lors du bilan d’urgence vital que sur une victime
inconsciente par la prise de pouls au niveau du cou (pouls carotidien).
• Toutefois, en présence de deux équipiers, elle peut s’effectuer simultanément à la
recherche de respiration.
• Durant le bilan d’urgence vital, elle ne doit pas durer plus de dix secondes afin de ne
pas retarder la mise en route des gestes de secours.
• Durant le bilan complémentaire, l’appréciation de la circulation est systématique sur
une minute. Le choix de la technique dépend de la pathologie de la victime.

Justification
•C e geste permet de déceler immédiatement une altération de la fonction circulatoire
qui menace à très court terme la vie de la victime.
• Il permet aussi d’informer le médecin et de lui fournir les éléments essentiels et
indispensables pour évaluer l’état de gravité de la victime.

Risques
• L’appréciation du pouls s’effectue sur dix secondes au maximum durant le bilan
d’urgence vital.
• Elle ne doit pas engendrer d’aggravation de l’état de la victime.
1

Réalisation
Le pouls carotidien est recherché sur la face latérale du cou, en le palpant entre la
pulpe de 2 ou 3 doigts médians (index, majeur et annulaire) de la main qui tenait le
menton de la victime, et le plan osseux profond constitué par la colonne cervicale.

Référentiel technique SAP 1


Appréciation de la circulation à 1 équipier

•P
 lacer l’extrémité de vos doigts sur la ligne
médiane du cou.

•R
 amener votre main vers vous, tout en restant
au contact avec le cou.

•A
 ppuyer délicatement vers la profondeur du cou
pour percevoir les battements de la carotide.

•Q
 uand l’équipier est expérimenté il peut
contrôler la ventilation et le pouls en même
temps.

 a recherche de pouls peut se faire


L
simultanément avec la recherche de respiration
à deux équipiers.

A deux équipiers (traumatisé)

Equipier 1
Assurer la liberté des voies aériennes.

Equipier 2
Apprécier la circulation sur dix secondes au
maximum.

La technique est identique à un équipier.

Référentiel technique SAP 2


Pouls radial

•P
 lacer 2 à 3 doigts sur la partie externe de la
face antérieure du poignet, entre le tendon
et le radius dans l’axe du pouce pour sentir
l’artère radiale.

Pouls fémoral

• Placer 2 à 3 doigts au milieu du pli de l’aine.

•P
 ousser vos doigts vers l’intérieur pour sentir
l’artère fémorale.

Pouls huméral

•P
 lacer 2 à 3 doigts au milieu de la face interne
du bras, dans le sillon entre le triceps et le
biceps pour sentir l’artère humérale.

Pouls pédieux

•P
 lacer 2 à 3 doigts entre la base du gros orteil
et celle du deuxième orteil

•R
 emonter les doigts sur la ligne rejoignant
la cheville, jusqu’à sentir l’artère pédieuse
(environ à mi-chemin de la cheville).

Remarque :
Chez le nourrisson et le nouveau-né, l’appréciation et l’évaluation du pouls s’effectuent
soit au niveau du pli de l’aine (pouls fémoral) soit au niveau de la face interne du bras
(pouls huméral).
En cas de fracture du membre inférieur, il faut vérifier la présence du pouls pédieux,
pour rechercher une éventuelle compression ou lésion d’une artère au niveau du foyer
de la fracture.

Référentiel technique SAP 3


Points clés
L’appréciation de la circulation durant le bilan d’urgence vital :
• Ne dure pas plus de dix secondes.
• Est normalement réalisée sur une victime en arrêt respiratoire.

Critères d’efficacité
L’appréciation de la circulation est fiable.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Position latérale de sécurité à un équipier


SAP-FTO-17 (PLS)

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Toute victime non traumatisée :
• Inconsciente qui respire.
• Somnolente, ou qui présente des troubles de la conscience.

Justification
La PLS maintient libre les voies aériennes supérieures de la victime car elle empêche
la chute de la langue en arrière.
Elle limite l’encombrement en permettant aux liquides de s’écouler à l’extérieur de la
bouche maintenue ouverte.

Risques
La PLS peut être réalisée chez une victime traumatisée lorsque le secouriste est seul,
ou en situation de multiples victimes.
Dans ces cas, la liberté des voies aériennes prime sur le risque d’aggravation des
lésions.

Réalisation
- Préparer le retournement de la victime
• Retirer les lunettes de la victime, si elle en porte.
• S’assurer que ses membres inférieurs sont
allongés côte à côte.
• Si ce n’est pas le cas, les rapprocher
délicatement l’un de l’autre, dans l’axe du corps
de la victime.

• Placer le bras de la victime le plus proche du


côté du retournement, à angle droit de son
corps.
• Plier ensuite son coude tout en gardant la
paume de sa main tournée vers le haut.
• L’alignement des jambes et la position du
membre supérieur anticipent la position finale.

Référentiel technique SAP 1


• Se placer à genoux ou en trépied à côté de la
victime.
• D’une main saisir le bras opposé de la victime,
placer le dos de sa main contre son oreille, côté
secouriste.

• Maintenir la main de la victime pressée contre


son oreille, paume contre paume.

Lors du retournement, le maintien de


la main de la victime contre son oreille
permet d’accompagner le mouvement
de la tête et de diminuer la flexion de la
colonne cervicale qui pourrait aggraver un
traumatisme éventuel.

• Avec l’autre main, attraper la jambe opposée,


juste derrière le genou.
• La relever tout en gardant le pied au sol.

L
 a saisie de la jambe de la victime au niveau
du genou permet de l’utiliser comme « bras
de levier » pour le retournement et permet à
un secouriste, de retourner celle-ci, quelle
que soit sa force physique.

- Retourner la victime
• Se placer assez loin de la victime, au niveau du
thorax, pour pouvoir la tourner sur le côté sans
avoir à se reculer.
• Tirer sur la jambe afin de faire rouler la victime
vers l’équipier jusqu’à ce que le genou touche
le sol.

Le mouvement de retournement doit être


fait sans brusquerie en un seul temps.
 Le maintien de la main sous la joue de la
victime permet de respecter l’axe de la
colonne cervicale.

Remarque :
Si les épaules ne tournent pas complètement, l’équipier peut :
• Coincer le genou de la victime avec son propre genou, afin d’éviter que le corps de la
victime ne retombe en arrière sur le sol.
• Puis, saisir l’épaule de la victime avec la main qui tenait le genou pour achever la
rotation.

Référentiel technique SAP 2


• Dégager doucement la main du secouriste qui
se trouve placée sous la tête de la victime.
• Maintenir le coude de la victime avec la main qui
tenait le genou, pour éviter toute mobilisation
de la tête de la victime.

- Stabiliser la victime

• Ajuster la jambe, située au-dessus, de telle


sorte que la hanche et le genou soient à angle
droit.

La position de la jambe du dessus de la


victime permet de stabiliser la PLS.

• Ouvrir sa bouche avec le pouce et l’index d’une


main sans mobiliser la tête, afin de permettre
l’écoulement des liquides vers l’extérieur et
vérifier que la position de la tête préserve une
ventilation efficace.

Cas particulier
• La femme enceinte et l’obèse :
Toute femme enceinte ou personne obèse est, par principe, allongée sur le côté
gauche, pour éviter l’apparition d’une détresse par compression de certains
vaisseaux de l’abdomen.
• La victime traumatisée :
En cas de lésion thoracique, du membre supérieur ou du membre inférieur, le
blessé est couché autant que possible sur le côté atteint.
En cas d’otorragie, la victime doit être également mise en PLS du côté de celle-ci.
En cas de traumatisme de l’abdomen avec éviscération, la victime doit être mise en
PLS sur le côté sain.
• Chez le nourrisson :
Placer le nourrisson sur le côté le plus souvent dans les bras du sauveteur.

Référentiel technique SAP 3


Points clés
• Le retournement de la victime sur le côté limite au maximum les mouvements de la
colonne cervicale.
•U
 ne fois sur le côté, la victime se trouve dans une position la plus latérale possible
pour éviter la chute de la langue en arrière et permettre l’écoulement des liquides
vers l’extérieur.
• La position est stable.
•L
 a surveillance de la respiration de la victime et l’accès aux voies aériennes sont
possibles.
•T
 oute compression de la poitrine qui peut limiter les mouvements respiratoires est
évitée.

Critères d’efficacité
• La mise en PLS d’une victime doit lui permettre de continuer à respirer en lui évitant
une obstruction des voies aériennes.
• En PLS les voies aériennes et les mouvements de la respiration doivent pouvoir être
contrôlés, l’écoulement des sécrétions est favorisé.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Position latérale de sécurité à deux équipiers


SAP-FTO-18 (PLS)

Nombre d’équipiers Matériel


• Collier cervical
• Coussin de tête

Indications
Chez toute victime suspectée de traumatisme (après la pose d’un collier cervical) :
• Inconsciente qui respire
• Somnolente, ou qui présente des troubles de la conscience.

Justification
• La PLS maintient libre les voies aériennes supérieures de la victime car elle empêche
la chute de la langue en arrière.
• Elle limite l’encombrement en permettant aux liquides de s’écouler à l’extérieur de la
bouche maintenue ouverte.
• Sa réalisation à deux équipiers limite les mouvements du rachis cervical et diminue
le risque de complications secondaires ou de séquelles.

Risques
•C  ette technique peut aggraver une éventuelle lésion traumatique. Cependant, une
victime traumatisée ayant perdu connaissance doit être mise en PLS, car la liberté
de ses voies aériennes prime sur le risque d’aggravation de ses lésions.
• Cette technique réalisée systématiquement à deux secouristes permet de limiter les
risques d’aggravation d’une éventuelle lésion du rachis.

Réalisation

Remarque :
• L’installation en PLS est réalisée après avoir mis en place le collier cervical.
• La manœuvre est commandée par l’équipier 1 placé à la tête.

- Préparer le retournement de la victime


Équipier 1 :
• Se mettre à genou dans l’axe de la victime,
derrière la tête.
• Maintenir cette dernière à deux mains, coudes
posés sur les genoux pour lui permettre de
réaliser la mise en PLS.
• Ce maintien de la tête ne sera pas relâché
pendant toute la durée de la manœuvre.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 2 :
• Retirer les lunettes de la victime, si elle en porte.
• S’assurer que ses membres inférieurs sont
allongés côte à côte. Si ce n’est pas le cas, les
rapprocher délicatement l’un de l’autre, dans
l’axe du corps de la victime.
• Préparer le coussin de tête qui servira au calage
après la mise en PLS.

• Placer le bras de la victime le plus proche du côté


du retournement, à angle droit de son corps.
Plier ensuite son coude tout en gardant la
paume de sa main tournée vers le haut.
•
L’alignement des jambes et la position du
membre supérieur anticipent la position finale.

Équipier 2 :
• Saisir d’une main l’avant-bras opposé de la
victime et placer le dos de sa main contre son
oreille, côté du retournement, sous la main de
l’équipier 1.

Équipier 1 :
• Maintenir la main de la victime pressée contre
l’oreille, à l’aide de sa propre main (paume
contre paume).
Équipier 2 :
•M
 ettre en place le coussin de tête coté
retournement
L
 e coussin servira à compenser l’espace
qui existe entre la tête de la victime et le sol
et ainsi la soutenir.

Référentiel technique SAP 2


Équipier 2 :
• Se mettre à genoux ou en trépied à côté de la
victime au niveau du thorax, assez loin de la
victime pour pouvoir la tourner sur le côté sans
avoir à se reculer.
• Saisir avec une main la hanche et avec l’autre
l’épaule de la victime, du côté opposé au
retournement.

- Retourner la victime

Équipier 1 : « Êtes-vous prêt ? »


Équipier 2 : « Prêt ! »
Équipier 1 : «Attention pour tourner… Tournez ! »
Équipier 2 :
• Tirer en même temps sur la hanche et l’épaule
de la victime, bras tendus, afin de la faire rouler
d’un bloc et l’amener sur son côté.
Équipier 1 :
• Maintenir la tête et la main de la victime entre
vos mains et accompagner le mouvement. Il
faut éviter toute torsion du cou.
 e retournement de la victime doit être
L
réalisé sans brusquerie, en un seul temps.
Le maintien de la main et de la tête de la
victime vise à conserver l’axe de la colonne
cervicale durant toute la manœuvre et évite
ainsi toute aggravation d’un traumatisme.

Remarque :
En cas de difficultés pour l’équipier (victime obèse ou force insuffisante de l’équipier), il
peut faciliter le retournement en tirant sur le genou fléchi de la victime du côté opposé
au retournement comme dans la PLS à un équipier, l’autre main tirant l’épaule.

- Stabiliser la victime

Équipier 2 :
• Saisir la hanche de la victime avec la main qui
tient l’épaule.
• Fléchir, avec la main qui tenait la hanche, la
hanche et le genou de la victime situés vers le
haut pour les amener à angle droit.
La position de la jambe du dessus de la
victime permet de stabiliser la PLS.

Référentiel technique SAP 3


• Ouvrir sa bouche avec le pouce et l’index d’une
main sans mobiliser la tête, afin de permettre
l’écoulement des liquides vers l’extérieur et
vérifier que la position de la tête préserve une
ventilation efficace.

 Le coussin de tête doit être d’une épaisseur


suffisante pour maintenir la tête dans
l’alignement de l’axe «tête-cou-tronc».
Sa mise en place ne doit pas modifier cet
alignement.

- Surveiller la victime

• Couvrir la victime.
•S’assurer de la présence d’une ventilation
efficace (environ toutes les minutes).

Cas particulier
• L
 a femme enceinte et l’obèse :
Toute femme enceinte ou personne obèse est, par principe, allongée sur le côté
gauche, pour éviter l’apparition d’une détresse par compression de certains
vaisseaux de l’abdomen.
• La victime traumatisée :
En cas de lésion thoracique, du membre supérieur ou du membre inférieur, le
blessé est couché autant que possible sur le côté atteint.
En cas d’otorragie, la victime doit être également mise en PLS du côté de celle-ci.
En cas de traumatisme de l’abdomen avec éviscération, la victime doit être mise en
PLS sur le côté sain.
• Chez le nourrisson :
Placer le nourrisson sur le côté le plus souvent dans les bras de l’équipier

Référentiel technique SAP 4


Points clés
• Les deux équipiers doivent agir de manière coordonnée.
• Le retournement de la victime sur le côté limite au maximum les mouvements de la
colonne cervicale.
• Une fois sur le côté, la victime se trouve dans une position la plus latérale possible
pour éviter la chute de la langue en arrière et permettre l’écoulement des liquides vers
l’extérieur.
• La position est stable.
• La surveillance de la respiration de la victime et l’accès aux voies aériennes sont
possibles.
• Toute compression de la poitrine qui peut limiter les mouvements respiratoires est
évitée.

Critères d’efficacité
• La mise en PLS d’une victime doit lui permettre de continuer à respirer en lui évitant
une obstruction des voies aériennes.
• En PLS les voies aériennes et les mouvements de la respiration doivent pouvoir être
contrôlés, l’écoulement des sécrétions est favorisé.

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Janvier 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Novembre 2018

SAP-FTO-19 Compressions thoraciques

Nombre d’équipiers Matériel


Aucun

Indications
Les compressions thoraciques sont nécessaires lorsqu’une victime :
• Est en arrêt cardiaque.
• Devient inconsciente après des manœuvres de désobstruction inefficaces lors d’une
obstruction totale des voies aériennes.
• Nouveau-né qui présente une détresse à la naissance, c’est-à-dire lorsqu’il a une
fréquence cardiaque inférieure à 60 battements par minute.

Justification
•L
 a compression verticale du sternum comprime le thorax, vidant les cavités cardiaques
du sang qui s’y trouve en l’envoyant dans les organes.

•L
 orsque la pression est relâchée, la poitrine revient à sa taille initiale. La dépression
ainsi créée « aspire » le sang remplissant le coeur et les poumons. Ce sang est
ensuite éjecté par la compression thoracique suivante.

•C
 ette compression régulière du thorax apporte 20 à 30 % du débit cardiaque normal
d’un adulte ce qui est suffisant pour garder en vie le cerveau de la victime pendant
les quelques minutes nécessaires à la mise en oeuvre du choc électrique externe ou
d’une réanimation médicamenteuse.

•L
 ors d’une obstruction totale des voies aériennes par un corps étranger, l’augmentation
de la pression à l’intérieur du thorax à chaque compression facilite l’expulsion du
corps étranger par «effet piston».

Risques
•U
 ne mauvaise position des mains, une compression thoracique trop forte ou
non verticale peuvent entraîner chez la victime des fractures de côtes, une
contusion pulmonaire ou un pneumothorax qui peuvent compromettre sa survie.

•C
 hez l’adulte et l’enfant, tout balancement d’avant en arrière du tronc du sauveteur
est proscrit. Les coudes ne doivent pas être fléchis et les avant-bras sont bien
dans le prolongement des bras. Les mains restent en place entre deux appuis.

•L
 a présence de gasps, ou une augmentation de la fréquence des gasps, ne doit pas
faire interrompre les compressions thoraciques.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Adulte/Enfant

•P
 lacer la victime sur le dos, de préférence sur
un plan dur.

•S
 e placer à genoux au plus près du thorax
de la victime. Le bras de la victime peut être
laissé le long de son corps ou entre les jambes
du sauveteur en fonction de sa morphologie.

•D
 énuder la poitrine de la victime si cela ne
retarde pas la mise en oeuvre des compressions
thoraciques.

Celles-ci doivent être débutées dès les signes


de reconnaissance de l’arrêt cardiaque même
si le thorax de la victime n’est pas encore
dénudé.

En restant sur la ligne médiane :


• Chez l’adulte :
Placer le « talon » d’une main sur la moitié
inférieure du sternum, sans appuyer sur
l’appendice xiphoïde.

• Chez l’enfant :
Repérer le bas du sternum à la jonction des
dernières côtes (appendice xiphoïde).

•P
 lacer le talon d’une main, un doigt au-dessus
de ce repère.

•P
 lacer l’autre main au-dessus de la première,
en entre-croisant les doigts des deux mains.

On peut aussi placer la seconde main à plat sur


la première, mais en veillant à bien relever les
doigts sans les laisser au contact du thorax pour
ne pas appuyer sur les côtes.

Référentiel technique SAP 2


•C
 hez l’enfant, les compressions peuvent être
réalisées à l’aide d’une seule main, en fonction
de la force physique de l’équipier et de la
morphologie de l’enfant.

Réaliser des compressions thoraciques successives d’environ 5 cm centimètres sans


dépasser 6 cm chez l’adulte ou du tiers de l’épaisseur du thorax chez l’enfant, tout en
restant bien vertical par rapport au sol.

Ces compressions sont effectuées à une fréquence de 100 à 120 par minute.

La recherche du pouls est faire préférentiellement au pli de l’aine (pouls fémoral) pour
ne pas gêner la réanimation.

 ne fréquence de compressions plus rapide est extrêmement pénalisante pour la


U
survie de la victime en ne permettant pas une perfusion efficace des organes.

Un dispositif d’aide au massage cardiaque comme un métronome et un moniteur de


la profondeur de compression peuvent être utilisés afin d’améliorer la qualité de la RCP.

Nourrisson - nouveau-né

•R
epérer le bas du sternum à la jonction
des dernières côtes (appendice xiphoïde).

•P
 lacer la pulpe de 2 doigts d’une main dans l’axe
du sternum, un doigt au-dessus de ce repère.

•P
 lacer l’autre main sur le front du nourrisson
afin de remettre la tête en position neutre lors
des insufflations.

•E
 n équipe, l’équipier réalisant les compressions
thoraciques place la pulpe des deux pouces sur
le sternum, un doigt au-dessus de l’appendice
xiphoïde. Dans ce cas, il englobe le thorax du
nourrisson avec les autres doigts de chaque
main.

Référentiel technique SAP 3


•C
 omprimer régulièrement le sternum du tiers
de l’épaisseur du thorax à une fréquence
comprise entre 100 et 120 compressions par
minute chez le nourrisson et le nouveau-né.

Les doigts restent en place mais doivent


permettre au thorax de reprendre sa
dimension initiale entre deux compressions.

Points clés
• La victime est allongée sur une surface dure.
• Les compressions sont réalisées :
- sur la moitié inférieure du sternum avec le talon d’une main, chez l’adulte.
- une largeur de doigt au-dessus de l’appendice xiphoïde (extrémité inférieure du
sternum), avec le talon d’une main chez l’enfant ou la pulpe de deux doigts chez le
nourrisson et le nouveau-né.
• Elles doivent :
-e  ntraîner un enfoncement de 5 à 6 cm chez l’adulte et de 1/3 de l’épaisseur du thorax
chez l’enfant (5 cm), le nourrisson et le nouveau-né (4 cm).
- être strictement verticales.
-ê  tre réalisées à une fréquence de 100 à 120 compressions par minute chez l’adulte,
l’enfant, le nourrisson, le nouveau-né.
• La durée de compression du thorax doit être égale à celle du relâchement (rapport
50/50).
• Le thorax doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression pour

permettre une efficacité maximale.

Critères d’efficacité
L’efficacité des manoeuvres de réanimations s’évalue sur :
• la reprise du pouls voire de la respiration de la victime.
• la disparition d’une éventuelle cyanose.
• éventuellement, un pouls fémoral ou huméral (nourrisson) lors de chaque compression
thoracique est perçu.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Décembre 2016
Ventilation artificielle au moyen d’un
SAP-FTO-20 insufflateur manuel (BAVU)

Nombre d’équipiers Matériel


• Insufflateur manuel à usage unique
OU
(voir SAP-FM-08).

Indications
La ventilation artificielle à l’aide d’un insufflateur manuel ou BAVU (Ballon Autoremplisseur
à Valve Unidirectionnelle) est réalisée, après avoir libéré les voies aériennes d’une
victime :
- Qui ne respire plus.
- Dont la fréquence respiratoire est inférieure ou égale à 6 mouvements par minute.
- Après la pose de la canule oro-pharyngée (SAP-FM-11).
- Sur ordre du médecin dans les autres cas.

Justification
La ventilation artificielle à l’aide d’un insufflateur manuel est préférée à une méthode
orale par l’équipier pour pallier à un arrêt de la respiration.
Elle permet d’insuffler directement à la victime de l’air enrichi en oxygène et évite les
risques de contamination de l’équipier.
Si l’arrêt de la respiration est récent, l’insufflation d’air enrichi en O2 dans les poumons
peut favoriser la reprise de la respiration.

Risques
Il faut éviter :

• D’éxécuter les insufflations à une fréquence trop rapide.


• De régler les mouvements sur sa propre respiration, car la fréquence en est augmentée
par l’effort et l’émotion.
• D’insuffler trop brusquement.
• D’insuffler un volume d’air trop important.

Une personne nécessitant une ventilation artificielle est en général dans le coma, en arrêt
respiratoire ou cardiaque, ce qui engendre une diminution ou une abolition complète de
ses réflexes de déglutition. Une insufflation trop brusque ou comportant un volume d’air
trop important entraîne un passage de l’air dans l’estomac (distension).
Ceci favorise la régurgitation de son contenu et la possibilité d’inondation des voies
aériennes, qui compromet souvent la survie de la victime. Ce phénomène est plus
fréquent chez l’enfant et le nouveau-né qui nécessitent des volumes d’air beaucoup
moins importants que l’adulte.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

Remarque :
- Aucune technique de ventilation artificielle ne sera efficace si les voies aériennes ne
sont pas correctement libérées. La pose d’une canule oropharyngée s’impose en cas
d’arrêt cardiaque ( SAP-FM-11).

Adulte : Poids > 30kg = Insufflateur adulte

1 équipier

•S  e placer dans le prolongement de la tête de la


victime à une distance suffisante pour permettre
une bascule correcte de la tête en arrière.
• Maintenir d’une main la mâchoire inférieure
élevée.
 L ’équipier peut mettre la tête de la victime
contre son genou ou entre ses genoux pour
faciliter la libération des voies aériennes.
• Saisir l’insufflateur manuel et appliquer la partie
étroite (sommet du triangle) du masque à la
racine du nez.

•R  abattre le masque vers le menton pour


appliquer son pourtour sur le visage de la
victime.
• Placer le pouce de la main qui maintient le
masque sur sa partie étroite au-dessus du nez
et exercer une pression.

•P  lacer l’index sur la partie large du masque (au-


dessous de la lèvre inférieure de la victime).
• Placer les autres doigts en crochet sous la
mandibule.
• Tirer le menton vers le haut pour l’appliquer
contre le masque et maintenir les voies
aériennes de la victime libres.

 Pour assurer l’étanchéité du masque sur le


visage tout en maintenant les voies aériennes
libres, l’idéal est de placer sa main en forme
de pince autour du masque et du menton de
celle-ci.

Référentiel technique SAP 2


•E  mpaumer avec votre autre main, le ballon
dans sa partie centrale.
• Comprimer progressivement le ballon en
rapprochant les doigts.
• Regarder la poitrine. Dès qu’elle commence à
se soulever, le volume est suffisant.
• Relâcher le ballon, tout en maintenant le
masque. La poitrine de la victime s’abaisse,
l’air sort de ses poumons.
• Appuyer sur le ballon une nouvelle fois et ainsi
de suite pour obtenir une ventilation artificielle
efficace.

La difficulté de cette technique est liée à la nécessité :


- de maintenir les voies aériennes libres (menton vers le haut) et d’obtenir une bonne
étanchéité pour limiter les fuites d’air avec une seule main.
- de réaliser une pression régulière durant 1s sur le ballon auto remplisseur avec
l’autre main.

2 équipiers

Cette technique est rendue nécessaire par le manque d’étanchéité de la ventilation


pour des raisons techniques ou des raisons anatomiques. La fuite est constatée par
un bruit au niveau du bourrelet du masque ou l’absence de soulèvement du thorax.

Equipier 1 :
• Se placer à la tête de la victime (insufflateur
manuel à sa portée).
• Assurer la liberté des voies aériennes de la
victime, en tirant son menton vers le haut.
• Placer l’index de la première main sur la partie
large du masque (au-dessous de la lèvre
inférieure de la victime).
• Placer les autres doigts en crochet sous la
mandibule.
• Tirer le menton vers le haut pour l’appliquer
contre le masque et maintenir les voies
aériennes de la victime libres.

Equipier 1 :
• Placer l’autre main en symétrie de la première.
• S’assurer de la bascule de la tête en arrière.
• Cela permet une meilleure étanchéité
ainsi qu’une libération des voies aériennes
permanente.

Equipier 2 :
• Comprimer régulièrement le ballon en
respectant les consignes énoncées ci-dessus.

Référentiel technique SAP 3


Enfant : 2 modèles en fonction de la morphologie
Poids < 30kg = insufflateur pédiatrique
Poids < 10kg = insufflateur nouveau-né / nourrisson

Les insuflateurs enfants sont dotés d’une valve


de surpression qui doit toujours être maintenue
en position dévérouillée.

Enfant < 30kg (insufflateur pédiatrique)

Les techniques de ventilation artificielle à l’insufflateur sont les mêmes que pour l’adulte.

1 équipier

2 équipiers

Référentiel technique SAP 4


Nouveau-né / Nourrisson < 10kg (insufflateur nouveau-né)

• Tête en position neutre.


• Comprimer le ballon avec 2 ou 3 doigts pour
limiter le volume insufflé.

Remarques :

- Le raccord patient étant compatible avec les raccords des sondes d’intubation, l’équipier
peut être amené à ventiler une victime à l’aide d’un insufflateur manuel directement
relié à une sonde d’intubation.

- Le piège en cas de non-soulèvement du thorax est de croire à une fuite au niveau du
masque et d’appuyer plus fort, ce qui provoque un abaissement du menton et donc
une aggravation de l’obstruction des voies aériennes.

- Victime possédant un orifice à la base du cou (trachéotomie) : possibilité de raccorder


le BAVU pour effectuer des insufflations.

Ventilation artificielle au BAVU sur trachéotomie

Référentiel technique SAP 5


S
 i au cours de la ventilation artificielle une victime présente des vomissements, il
faut immédiatement interrompre la ventilation, dégager avec les doigts les débris
alimentaire solides et volumineux et aspirer les liquides dans la bouche de la victime
(voir SAP-FM-10). Nettoyer le masque avec une compresse si nécessaire.

Entretien / maintenance
Les insuflateurs manuels et les masques sont à usage unique et doivent être éliminés
par la filière des DASRIA.

Points clés
Pour réaliser une ventilation artificielle à l’aide d’un insufflateur manuel :
• Les voies aériennes doivent être libres (bascule de la tête en arrière ou position neutre
pour le nouveau né, aspiration, canule oro-pharyngée).
• Une étanchéité correcte doit être obtenue entre le masque et la face de la victime.
• Chaque insufflation permet d’obtenir un début de soulèvement de la poitrine.
• L’insufflation dure 1 seconde environ.

Critères d’efficacité
La ventilation artificielle est efficace lorsque l’équipier obtient un début de soulèvement
de la poitrine de la victime à chaque insufflation.

Référentiel technique SAP 6


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Ventilation artificielle par


SAP-FTO-21 une méthode orale

Nombre d’équipiers Matériel


•L
 ’équipier doit intercaler un écran
facial s’il en est muni.

Indications
 n l’absence de matériel spécifique, la ventilation artificielle par une méthode orale est
E
la seule technique utilisable par le sauveteur pour palier un arrêt de la respiration.

La ventilation artificielle d’une victime est réalisée, après avoir libéré les voies aériennes
- Si elle ne respire plus.
- Si la fréquence respiratoire est inférieure ou égale à 6 mouvements par minute.
- Sur ordre du médecin dans les autres cas.

Justification
Les méthodes orales de ventilation artificielle permettent d’insuffler directement à la
victime l’air rejeté par l’équipier. Cet air contient suffisamment d’oxygène pour rendre
ces techniques efficaces.
Si l’arrêt de la respiration est récent, l’insufflation d’air dans les poumons peut favoriser
la reprise de la respiration.

Risques
La méthode choisie ne sera efficace que si les voies aériennes de la victime sont et
restent libres.
Il faut éviter quatre erreurs :
• Exécuter les insufflations à une fréquence trop rapide.
• Régler les mouvements sur sa propre respiration, car la fréquence en est augmentée
par l’effort et l’émotion.
• Insuffler trop brusquement.
• Insuffler un volume d’air trop important.
Une insufflation trop rapide ou un volume d’air trop important peut entraîner un passage
de l’air dans l’estomac et secondairement une régurgitation de son contenu. Ceci est
fréquent chez l’enfant et le nouveau-né qui ont besoin de volumes d’air beaucoup moins
importants que l’adulte.
Une régurgitation de liquide de l’estomac dans les voies aériennes de la victime entraîne
un encombrement de celle-ci et compromet les manœuvres de réanimation et la survie
de la victime.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Le bouche-à-bouche

•M  aintenir la tête de la victime en arrière avec


une main sur le front.
• Tirer le menton vers le haut avec les doigts de
l’autre main, placés en crochet immédiatement
sous l’os du menton.
• Ouvrir la bouche de la victime en maintenant le
menton vers le haut.

•P incer la partie souple du nez entre le pouce et


l’index de votre main placée sur le front.
• Interposer un écran facial si possible.

•E  nglober la bouche de la victime avec vos


lèvres afin de faire une étanchéité parfaite.
• Souffler progressivement dans la bouche de la
victime pendant 1 seconde jusqu’à obtenir un
début de soulèvement de la poitrine.

•M  aintenir la tête de la victime en arrière et le


menton vers le haut.
• Se redresser légèrement, tout en regardant la
poitrine de la victime s’affaisser
L’expiration de la victime est passive.
• Prendre une inspiration et renouveler la
séquence

Référentiel technique SAP 2


Si le ventre ou la poitrine de la victime ne se soulève pas lors des insufflations :
• S’assurer que la tête de la victime est en bonne position et que son menton est
élevé.
• S’assurer qu’il n’y a pas de fuite d’air lors de l’insufflation.
• Rechercher la présence d’un corps étranger dans la bouche. Le retirer avec les
doigts, s’il est accessible.

Le bouche-à-bouche et nez (nourrisson et nouveau-né) :

Ramener la tête en position neutre afin de libérer


les voies aériennes

•E
 nglober, avec votre bouche, à la fois la bouche
et le nez de la victime

Le volume des insufflations est beaucoup plus


faible que chez l’adulte. Arrêter d’insuffler
lorsque la poitrine commence à se soulever.

Points clés
• Les voies aériennes doivent être libres (bascule de la tête en arrière ou élévation du
menton).
• Une étanchéité correcte doit être obtenue entre la bouche de l’équipier et la face de
la victime.
• Chaque insufflation permet d’obtenir un début de soulèvement de la poitrine.
• L’insufflation dure 1 seconde.

Critères d’efficacité
La ventilation artificielle est efficace lorsque l’équipier obtient un début de soulèvement
de la poitrine de la victime à chaque insufflation.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Lavage des mains à l’eau


SAP-FTO-22 et au savon
Nombre d’équipiers Matériel
• Eau du robinet, à défaut : eau

bouteille.
• Savon neutre liquide doux.
• Distributeur d’essuie-mains à usage
unique.
• Poubelle à pédale ou sans couvercle
équipée d’un sac jetable.

Indications
Cette technique doit être réalisée :
• en début et fin de journée, à la prise et la sortie du service.
• systématiquement avant un soin et entre deux victimes.
• avant ou après un geste de la vie courante (après s’être mouché, avant de manger,
après avoir été aux toilettes).
• avant et après la prise en charge d’une victime (au retrait des gants).
• dans le cadre de l’application de la première étape du protocole AES.
• chaque fois que les mains sont visiblement souillées.

Justification
Le lavage des mains élimine les souillures, réduit la flore transitoire (bactéries, virus,
champignons…) et diminue le risque de transmission de maladies.

Risques
L’utilisation de cette méthode de désinfection des mains ne dispense pas du port de
gants.

Réalisation

Se savonner les mains pendant 30 secondes


en insistant sur la pulpe des doigts, les espaces
interdigitaux, le pourtour des ongles, les bords
externes des mains, mais aussi le dos des mains,
les paumes et les poignets.

Référentiel technique SAP 1


•S
e rincer les mains abondamment et
soigneusement sous l’eau sans toucher le
robinet.

Référentiel technique SAP 2


•S
e sécher les mains et les poignets par
tamponnement avec des essuie mains à usage
unique.

•U
 tiliser le dernier essuie-mains pour fermer le
robinet.

• J eter l’essuie-mains dans la poubelle, sans la


toucher avec les mains.

Points clés
• Recommencer la procédure tant qu’il reste des souillures visibles.
• Utiliser un point d’eau courante et des essuie-mains à usage unique.

Critères d’efficacité
• Les mains sont visuellement propres et les ongles n’ont pas de dépôts sombres.
• Il n’existe plus de traces du savon de lavage.
• Les mains et les avant-bras sont secs.

Cas particulier
Lorsque le lavage des mains est impossible, il sera remplacé par une friction avec une
solution hydro alcoolique (voir SAP-FTO-23)

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-23 Friction des mains

Nombre d’équipiers Matériel


• Gel hydro-alcoolique
-S oit dans un flacon individuel,
fermé par un bouchon anti-retour.
-S oit dans un récipient mural fixe,
muni d’une pompe de dispensation
dont la commande est accessible
sans utiliser les mains.

Indications
• Cette technique doit être réalisée lorsque la technique de lavage des mains à l’eau et
au savon ne peut pas être réalisée (absence d’accès à l’eau).
• Elle peut aussi être réalisée en complément, lorsque un degré d’asepsie plus élevé est
requis.
• Cette technique est aussi efficace que le lavage des mains, si la friction est faite sur
des mains visuellement propres et non talquées.
• La friction sur des gants est inutile.

Justification
Les frictions avec un gel hydro-alcoolique ont pour but :
-D e compléter l’élimination des germes de surface, après un lavage simple des mains
à l’eau et au savon.
- De conserver un niveau d’asepsie acceptable des mains.

En effet, le contact avec les victimes ou leur environnement pendant les soins donnés
introduit progressivement des souillures, même si les mains paraissent propres.

Risques
•L e gel hydro-alcoolique est inflammable, il ne faut pas réaliser cette technique à
proximité d’une source de chaleur (flamme d’un briquet, d’une cigarette).
• Le produit est inefficace sur la gale.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

• Retirer montre, bagues et autres bijoux.


• S’assurer que vos mains sont sèches ou se
sécher les mains si elles sont humides.

•V
 erser dans le creux d’une main la quantité
suffisante pour recouvrir les mains et frictionner
pendant au moins 30 secondes, voire 1 minute,
suivant les produits et les recommandations du
fabricant.

•F
 rictionner sans arrêter toute la surface de
vos mains en insistant sur la pulpe des doigts,
les paumes (ne pas oublier les espaces
interdigitaux, le dos de la main, les poignets…)
jusqu’à évaporation complète.

• Ne pas rincer, ne pas essuyer.

Référentiel technique SAP 2


Points clés
• Les mains doivent être propres et sèches.
• La dose minimale prescrite doit être respectée.
• La solution doit être répartie sur toute la surface de la main par friction, jusqu’à
évaporation complète.

Critères d’efficacité
• Les mains doivent être sèches à l’issue de la procédure.
• La quantité de solution utilisée doit être suffisante pour recouvrir la totalité de la surface
des mains.
• Le temps de friction doit être de 30 secondes au minimum.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
POLE METIER Fiche technique opérationnelle Décembre 2016

Mesures d’hygiène concernant les


SAP-FTO-24 véhicules sanitaires
Nombre d’équipiers
à

Matériel
• Des gants de ménage ou gants à usage unique selon le type de désinfection.
• Le produit détergent/désinfectant prêt à l’emploi : centrale de dilution ou SPRAY (ex
: Surfanios®, Aniospray®...) selon le type de désinfection.
• Des lavettes à usage unique .
• Les 2 seaux (bleu et rouge).
• Un aspirateur réservé au VSAV.
• Le balai réservoir pulse + bandeau(x) de sol à usage unique.
• Un sac DASRIA.
• Le carnet de désinfection du VSAV.
• Un spray désodorisant

Indications

Principes de base
• Le matériel nécessaire au nettoyage et à la désinfection des VSAV et du local
VSAV doit être réservé UNIQUEMENT à cet effet.
Il ne doit, en aucun cas, servir à l’entretien des autres véhicules et du reste du
casernement.
• Balai classique (ou balayette) proscrit : nid à microbes et dispersion des saletés
et germes dans la cellule sanitaire.
• Lavage soigneux des mains : avant et après la réalisation
des protocoles de nettoyage /désinfection.
• Utilisation de gants de ménage.
• Le matériel de nettoyage doit être entretenu régulièrement .
Règles de base
• Toujours du propre vers le sale.
• Toujours du haut vers le bas.
• Toujours du fond vers la sortie.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

Technique des 2 seaux

- Remplir le seau bleu réservé au lavage avec


la solution détergente/désinfectante prête à
l’emploi (centrale de dilution).
- Remplir le seau rouge réservé au rinçage d’eau
tiède.
- Mettre des gants de ménage.
- Imbiber une lavette de la solution détergente /
désinfectant (seau bleu).
- Procéder au nettoyage des surfaces et matériel
en respectant les principes de base.
- Rincer régulièrement la lavette dans le seau de
rinçage (rouge).
- Si nécessaire changer de lavette.
- Renouveler le produit et l’eau des seaux aussi
souvent que nécessaire.
- Jeter les lavettes usagées dans un sac DASRIA.
- Ne pas rincer, laisser sécher.
- A la fin de la désinfection, laver à l’eau et au
savon les seaux et les gants de ménage.
- Rincer et laisser sécher sur un endroit propre.

Nettoyage et désinfection du sol

- Aspirer le sol de la cellule sanitaire et de la cabine avant avec l’aspirateur réservé à


cet usage ( corps de l’aspirateur à l’extérieur de la VSAV !)

Référentiel technique SAP 2


Réalisation

- Mettre des gants de ménage


- Remplir la réserve du balai réservoir pulse®
avec la solution détergente/ désinfectante
directement à la centrale de dilution
- Fixer le bandeau de sol sur le support plat du
balai (système velcro)
- Pulvériser le produit au sol en appuyant sur le
bouton pression sur le manche du balai : jets
dirigés vers vous.

- Laver le sol du fond vers les portes arrière par


des mouvements en S (méthode de la godille).

- Décaler le brancard latéralement pour accéder


à toute la surface du sol.
- Faire un double passage pour une désinfection
complète après avoir changé de bandeau de
sol.

Référentiel technique SAP 3


Réalisation

- 
Nettoyer le sol de la cabine avec le balai
réservoir, compléter à la main avec une lavette
imbibée de solution désinfectante pour les
parties difficilement accessibles au balai.

- Tenir les portes et fenêtres du VSAV fermées


après la désinfection

• 1 bandeau : nettoyage classique entre 2 interventions = désinfection simple


• 
2 bandeaux : désinfection complète, souillures importantes, intervention à risque
infectieux.

Entretien / Maintenance
•L  e matériel réservé à l’hygiène des VSAV doit être entretenu régulièrement : nettoyage
avec une lavette imbibée de solution détergente/ désinfectante
- balai réservoir pulse (manche et support bandeau de sol).
- seaux.
- corps de l’aspirateur (changer régulièrement le filtre).
• La durée d’action de la solution détergente / désinfectante prête à l’emploi tirée de la
centrale de dilution est de 24h :
- renouveler le produit du balai toute les matins pour les CSP à forte activité.
- vider le réservoir du balai après chaque utilisation pour les CIS à faible activité.
• Stockage du matériel d’hygiène dans le local VSAV.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Décembre 2016

Nettoyage et désinfection simple du


SAP-FTO-25 VSAV
Nombre d’équipiers
OU

Matériel
• Gants à usage unique
• Produit détergent/désinfectant en SPRAY
• Lavettes à usage unique
• Aspirateur
• Balai réservoir pulse + 1 bandeau
de sol à usage unique
• Un sac DASRIA

Indications
Entre 2 interventions classiques.

Réalisation

- Vider les poubelles, mettre un sac propre.


- Se laver les mains.
- Mettre des gants à usage unique.
- Désinfecter le matériel utilisé pendant l’intervention (brassard à tension, attelle, ….)
et les parties courantes de la cellule sanitaire (plan de travail, matelas, brancard..) :
pulvériser du produit détergent désinfectant ( SPRAY) sur les surfaces ou matériel à
désinfecter et repartir le produit avec une lavette à usage unique. Laisser sécher.
- Réapprovisionner le VSAV en matériel si besoin.

Référentiel technique SAP 1


- Procéder au nettoyage du sol après l’avoir aspiré (SAP-FTO-24).

- Fermer les portes du VSAV.


- Retirer et jeter les gants dans un sac DASRIA
- Se laver les mains

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Décembre 2016

Nettoyage et désinfection complète


SAP-FTO-26 du VSAV
Nombre d’équipiers
à

Matériel
- Des gants de ménage.
- Le produit détergent/désinfectant prêt à l’emploi (centrale de dilution).
- Des lavettes à usage unique.
- Les 2 seaux (rouge et bleu).
- L’aspirateur.
- Le balai réservoir pulse + 2 bandeaux de sol à usage unique.
- Un sac DASRIA.
- Un spray désodorisant

Indications
- Périodicité de la désinfection complète laissée à l’appréciation du chef de CIS en
fonction de l’activité opérationnelle du centre (hebdomadaire ou mensuelle).
- Intervention à risque infectieux.
- Souillures importantes.

Réalisation
- Vider les poubelles
- Sortir le brancard, le recouvrir d’un drap propre et déposer l’ensemble du matériel de
la cellule sanitaire dessus. Vider les tiroirs.

Référentiel technique SAP 1


- Préparer un endroit propre à proximité (table par exemple).
- Se laver les mains et mettre des gants de ménage.
- Nettoyer tout le matériel (attelle, brancard, civière à aube….) et dispositifs médicaux
lavables (brassard appareil à tension, aspirateur de mucosités…) : technique des 2
seaux (SAP-FTO-24). Ne pas rincer.
- Déposer le matériel propre sur l’endroit réservé à cet effet. Laisser sécher.
- Nettoyer l’ensemble de la cellule sanitaire (parois, tiroirs, plan de travail, siège, support
brancard, …) du haut vers le bas, du fond vers la sortie.

- Répéter l’opération dans la cabine : volant, tableau de bord, levier de vitesse, radio, …
- Nettoyer les poignées de portes (intérieures, extérieures).

- Ne pas rincer. Laisser sécher.


- Vérifier les fluides et stock +/- péremption des dispositifs. Réapprovisionner en matériel
si nécessaire.

Référentiel technique SAP 2


- Procéder au nettoyage du sol (SAP-FTO-24).

- Fermer les portes de la VSAV.


- Vaporiser avec le spray désodorisant si nécessaire
- Nettoyer le matériel d’hygiène.
- Retirer les gants de ménage, les laver et faire sécher.
- Se laver les mains.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Mise en place d’une bande sur


SAP-FTO-27 une compresse
Nombre d’équipiers Matériel
Bandes extensibles (5, 10 ou 15cm).

Indications
Cette technique est indiquée afin d’assurer le maintien d’une compresse sur une plaie.

Risques
•U
 n bandage trop serré est susceptible d’interrompre la vascularisation d’un membre
par effet « garrot ». L’équipier doit contrôler la circulation du membre en dessous du
bandage (pouls, aspect de la peau).

•U
 ne compresse doit être posée sur toutes les plaies ou brûlure avant de mettre la
bande. La bande ne doit pas déplacer la compresse lors de sa mise en place.

• La bande doit largement dépasser les dimensions de la compresse.

Réalisation
Remarque :
Pour toutes les techniques qui suivent et sauf contre-indications médicales, les plaies
sont au préalable nettoyées avec des compresses stériles et un antiseptique.
Plaie d’un segment de membre

•E
 nrouler la bande autour du segment de
membre après avoir placé la compresse sur la
plaie.

•M
 aintenir la bande avec un morceau de ruban
adhésif (sparadrap).

Référentiel technique SAP 1


Plaie du crâne

•E
 nrouler la bande autour de la tête après avoir
placé la compresse sur la plaie.

•M
 aintenir la bande avec un morceau de ruban
adhésif (sparadrap).

Remarque :
Cette technique ne peut pas être réalisée sur une personne allongée, suspectée d’un
traumatisme du rachis cervical, du fait de l’obligation de lever la tête de la victime pour
passer la bande.

Plaie au thorax

•E
 nrouler la bande autour du thorax après avoir
placé la compresse.

Points clés
• Le bandage maintient correctement la compresse sur la plaie.
• La circulation en aval est maintenue.

Critères d’efficacité
Le bandage est correctement mis en place et maintient la compresse qui doit recouvrir
complétement la plaie.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Immobilisation du membre supérieur au


SAP-FTO-28 moyen des écharpes

Nombre d’équipiers Matériel


OU • Echarpes triangulaires non extensible

Indications
Une immobilisation provisoire des membres est nécessaire chaque fois qu’une victime
doit être mobilisée et que des moyens plus appropriés ne sont pas disponibles.

Justification
Une immobilisation même provisoire qui bloque les articulations au-dessus et au-dessous
du traumatisme limite les mouvements, diminue la douleur et prévient la survenue de
complications.

Risques
L’immobilisation d’un membre traumatisé à l’aide d’une écharpe peut entraîner des
douleurs ainsi que des complications si la procédure de mise en oeuvre n’est pas
respectée.

Réalisation

Traumatisme de la main, du poignet ou de l’avant-bras : écharpe simple

• Engager l’une des pointes du triangle entre le


coude et le thorax et la faire passer sur l’épaule
du côté blessé.

•L
 e sommet du triangle doit se trouver du côté
du coude et la base doit être perpendiculaire à
l’avant-bras à immobiliser.

• Ajuster et déplisser le triangle jusqu’à la base


des doigts.

Référentiel technique SAP 1


• Rabattre la seconde pointe sur l’avant-bras et
la faire passer sur l’épaule opposée au membre
blessé.
• Fixer l’écharpe en nouant les deux pointes sur
le côté du cou.
• Placer la main de la victime légèrement au-
dessus du niveau du coude.
• Nouer les pointes autour du cou.

• Fixer la partie libre au niveau du coude, soit en


tortillant soit avec un ruban adhésif.

Traumatisme du bras : écharpe simple et contre écharpe

• Soutenir l’avant-bras avec une écharpe simple.


•Placer la base du second triangle (contre
écharpe) au niveau de l’épaule du membre
blessé, sommet vers le coude.

Référentiel technique SAP 2


• Amener les deux pointes sous l’aisselle opposée
en enveloppant le thorax de la victime.
• Fixer la contre écharpe au moyen d’un noeud
dans le creux axillaire de l’épaule opposée.

•
Tortiller le sommet de la contre écharpe ou
mettre un ruban adhésif pour maintenir plaqué
le bras blessé contre son thorax.

Traumatisme de l’épaule (clavicule, omoplate) : écharpe oblique

• Glisser la base du triangle sous l’avant-bras de


la victime, sommet vers soi.

Référentiel technique SAP 3


•
Nouer les pointes sur l’épaule opposée en
englobant le thorax, les doigts doivent rester
visibles.

• Rabattre le sommet sur le coude en avant et le


fixer avec un ruban adhésif.

Si le traumatisme de l’épaule provoque une


déformation importante (bras écarté du corps)
placer un rembourrage (tissu roulé) entre le bras
et le tronc pour respecter la déformation et éviter
toute mobilisation de l’articulation. Ne jamais
tenter de rapprocher le coude du corps.

Points clés
La réalisation d’une immobilisation provisoire doit :
- éviter toute mobilisation du membre
- maintenir correctement la zone traumatisée

Critères d’efficacité
• Le membre traumatisé est correctement maintenu.
• En limitant le mouvement de la zone traumatisée, on évite l’aggravation et on diminue
la douleur ressentie par la victime.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-29 Application de froid

Nombre d’équipiers Matériel


•E au froide
• Compresses chimiques froides

Indications
Cette technique est indiquée chez une victime consciente qui présente :
• un traumatisme d’une articulation (suspicion d’entorse de cheville, genou, coude,
poignet) une contusion musculaire, un traumatisme osseux, avec ou sans fracture, en
l’absence de plaie.

Justification
L’application de froid sur un traumatisme permet d’atténuer la douleur et de limiter le
gonflement.

Risques
Cette technique ne peut pas être utilisée si :
• il existe une plaie au niveau de la contusion, de l’articulation ou de la fracture (fracture
ouverte).

L’application de froid peut parfois provoquer :


• des réactions cutanées comme une rougeur ou une pâleur intense, l’apparition de
petites cloques.
• des gelures caractérisées par une peau « cartonnée » quand on la touche.

Si tel est le cas, l’application de froid doit être immédiatement interrompue et un avis
médical demandé.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

Remarque : L’immobilisation d’une fracture doit être effectuée avant d’entreprendre tout
refroidissement.

Poche de froid

Elle n’est efficace que si elle est à moins de 15 °C. Elle peut alors être additionnée
de glaçons. Si des serviettes éponges pliées, préalablement trempées dans l’eau et
essorées sont appliquées autour de la blessure, elles sont renouvelées toutes les 2
minutes environ.

•R  emplir une poche en plastique avec de l’eau


et des glaçons, de la glace pilée ou de la neige.
• Chasser l’air (l’air empêche la transmission du
froid).
• Fermer hermétiquement la poche.

•E nvelopper la poche dans un linge (serviette,


torchon).
• Appliquer la poche sur l’articulation.


Des sacs surgelés de petits pois ou autre
peuvent aussi être utilisé avec le même mode
opératoire.

Compresse chimique froide

•G  énérer le froid, conformément aux


préconisations du constructeur.
• Appliquer la compresse, de la même façon
qu’une poche de glace.
• L’utilisation des différents types de compresses
doit respecter les recommandations du
fabricant.

Référentiel technique SAP 2


Points clés
L’application de froid sur une zone douloureuse doit :
• être la plus rapide possible.
• dépasser la zone douloureuse.
• être maintenue tant que la victime le supporte ou à la demande d’un médecin.

Critères d’efficacité
L’application de froid entraîne une diminution de la douleur et du gonflement sans
désagrément pour la victime.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016
Immobilisation du rachis cervical :
SAP-FTO-30 maintien de la tête en position neutre
Nombre d’équipiers Matériel
Aucun

Indications
Le maintien de la tête en position neutre, dans l’alignement du cou et du bassin doit
être réalisé dès que possible dans la mesure où aucun autre geste de sauvegarde plus
important n’est à réaliser.
Il doit être :
• réalisé dès qu’un traumatisme de la tête, de la nuque ou du dos de la victime est
suspecté quelle que soit la position ou l’état de la victime.
• poursuivi pendant toute la prise en charge de la victime jusqu’à l’immobilisation
complète.

Justification
Il permet :
• de diminuer tout pincement ou compression de la moelle épinière suite à un traumatisme
du rachis cervical.
• d’éviter les mouvements de la tête qui pourraient aggraver un traumatisme du rachis
cervical. Ces mouvements peuvent être provoqués, entre autre, par la stimulation
verbale au cours de l’appréciation de la conscience.
• de faciliter la mise en place d’un collier cervical.

Risques
• Si un déplacement de la tête est nécessaire pour la ramener en position neutre, la
manœuvre est immédiatement interrompue si :
- l’équipier perçoit une résistance au déplacement de la tête.
- le déplacement déclenche ou aggrave une douleur cervicale.
- le déplacement déclenche des sensations anormales dans les membres supérieurs
ou inférieurs.

• Si le déplacement de la tête par rapport au tronc est important, la remise en position
neutre ne doit pas être réalisée. La tête sera alors maintenue dans la position ou elle
se trouve dans l’attente d’un avis médical.

Le maintien de la tête correctement réalisé ne présente aucun risque chez une victime
calme, il ne sera pas réalisé en cas d’agitation importante et incontrôlable.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Victime allongée sur le dos

• Se positionner à genoux dans l’axe de la


victime.
• Placer vos mains de chaque côté de sa tête en
prenant appui avec vos coudes, de préférence
sur les genoux ou éventuellement sur le sol
pour diminuer la fatigue et les mouvements.

La positon des doigts ne doit pas gêner la


mise en place du collier cervical ni obturer
les oreilles.

Si la tête n’est pas dans l’axe du corps :

• Replacer délicatement dans l’axe du tronc, sans


exercer de traction jusqu’à ce que la victime
regarde droit devant.
• Limiter au maximum les mouvements de la tête
et de la nuque de la victime.

• Maintenir cette position jusqu’à l’immobilisation


générale de la victime.

Toutefois, après la pose d’un collier cervical,


si le sauveteur doit se libérer, le maintien
de la tête peut être relâché en dehors des
phases de mobilisation (PLS, relevage...), si
la victime est allongée à plat dos et qu’elle
peut attendre son immobilisation générale
sans bouger.

Victime assise ou debout

•Se positionner derrière la victime si elle est


assise, ou devant si elle est debout.
•Placer vos mains de chaque côté de sa tête.

• Replacer délicatement la tête dans l’axe du


tronc.
• Exercer, durant ce mouvement, une légère
traction vers le haut, pour délester le rachis
cervical de la victime du poids de sa tête,
jusqu’à ce que la victime regarde droit devant.
•Limiter au maximum les mouvements de la tête
et de la nuque de la victime.

Référentiel technique SAP 2


•
Ne pas relâcher cette position neutre avant
l’immobilisation complète de l’axe « tête-cou-
tronc » par un collier cervical et un système
d’immobilisation efficace (Plan dur, ACT ou
MID).

Points clés
• La tête doit être replacée en position neutre progressivement.
• Le maintien tête est maintenu à deux mains durant toute la manœuvre d’immobilisation.

Critères d’efficacité
La remise en position neutre de la tête ne doit en aucun cas aggraver l’état de la victime
et ni faire apparaître de signes de lésion de la moelle épinière. Un contrôle de la motricité
et de la sensibilité est réalisé avant et après cette manœuvre.

Remarques

Exceptionnellement après la pose d’un collier cervical, si l’équipier doit se libérer, le


maintien de la tête peut être relâché sur une victime consciente en dehors des phases
de mobilisation (PLS, relevage...), si la victime est allongée à plat dos et qu’elle peut
attendre son immobilisation générale sans bouger.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Immobilisation plan dur victime sur


SAP-FTO-31 le dos
Nombre d’équipiers Matériel
• Plan dur • Cale de tête
• Sangle araignée • Couverture

Indications
• Le plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé pour immobiliser la colonne vertébrale
d’une victime allongée sur le dos, suspectée d’un traumatisme de la colonne vertébrale
(chute de sa hauteur, accident de voiture …).
• En cas de doute sur l’intensité du traumatisme, les victimes devront être conditionnées
en suivant cette technique.
• Il peut aussi être utilisé pour relever une victime allongée au sol dans un espace étroit
avant de la déplacer.

Justification
• L’immobilisation d’une victime traumatisée de la colonne vertébrale au moyen du
plan dur est à privilégier à toute autre technique. En effet le plan dur associé à un
immobilisateur de tête permet l’immobilisation générale d’une victime en respectant
l’axe « tête-cou-tronc ». Il limite toute aggravation d’une éventuelle lésion de la moelle
épinière au cours de la mobilisation ou du transport.

•E
 nfin lors du parcours de soins de la victime le plan dur est radio transparent et permet
de garder l’immobilisation lors des différents examens.

Risques
• Afin de respecter l’axe « tête-cou-tronc », l’action des équipiers est coordonnée.
• Avant de mettre en place la victime sur le plan dur, son dos doit être examiné afin de
détecter une éventuelle lésion et de retirer d’éventuels débris.
• Le contrôle de la motricité et de la sensibilité avant et après la manœuvre doit permettre
de détecter toute aggravation.

Réalisation
Équipier 1 (tête)
• Poursuivre le maintien tête de la victime une
fois le collier mis en place.
• Diriger la manœuvre.

Équipier 2
• Contrôler la motricité et la sensibilité des
extrémités.
• Placer la face palmaire des mains de la victime
sur ses cuisses.

Référentiel technique SAP 1


Equipiers 2 et 3 :
• Réaligner, si nécessaire, les membres inférieurs
de la victime dans l’axe de son corps tout en
maintenant son bassin.

Equipier 3
• Placer contre la victime du côté du retournement,
un rembourrage de 3 à 4 cm d’épaisseur
(coussin de l’ACT ou couverture roulé ou autre
moyen).
Equipier 2
• Placer le plan dur équipé de l’immobilisateur
de tête le long du blessé du côté opposé au
retournement.
• Positionner le plan dur afin que l’immobilisateur
de tête soit au niveau de la tête de la victime.

Equipiers 2 et 3
• Se placer à genoux du côté de retournement, à
quelques centimètres du blessé, au niveau du
thorax et du bassin.
Equipier 2
• Saisir l’épaule et le bassin de la victime, du
côté opposé au retournement.
Equipier 3
• Saisir le bassin, le membre inférieur de la
victime, du côté opposé au retournement.
Equipier 1 (tête) : « Etes-vous prêts ? »
Equipiers 2 et 3 : « Prêts ! »

 quipier 1 (tête) : « Attention pour tourner...


E
tournez ! »
Equipiers 2 et 3
• Assurer, en tirant, une rotation de la victime sur
son côté en gardant les bras tendus. La rotation
de la victime se fait lentement et d’un bloc.
Equipier 1
• Accompagner la rotation pour garder la tête du
blessé dans l’axe du corps. « Halte »
Equipiers 1, 2 et 3
• Interrompre la rotation dès que la victime est
sur le côté.

Référentiel technique SAP 2


Equipiers 2 et 3
• Examiner rapidement le dos de la victime tant
qu’elle est sur le côté (enlever les morceaux de
verre qui pourraient la blesser).

Equipier 1 (tête)
« Glissez le plan dur »
Equipier 2
• De la main côté bassin, glisser le plan dur en
contact contre le blessé en lui donnant une
inclinaison.
• Maintenir le plan dur dans cette position en
s’assurant que l’immobilisateur de tête soit bien
positionné par rapport à la tête de la victime
«Plan dur en position »

Equipier 1 (tête)
• « Attention pour poser….posez ! »
Les trois équipiers
• Reposer la victime et le plan dur délicatement
au sol.

Equipiers 2 et 3
• Repositionner la victime au centre du plan
dur en la faisant glisser, si nécessaire tout en
maintenant l’axe tête-cou-tronc et sous les
ordres de l’équipier 1.

Equipiers 2 et 3
• Solidariser la tête de la victime au plan dur en
plaçant successivement :
- Les blocs immobilisateurs latéraux de chaque
côté de la tête.
- La sangle de fixation frontale.

Référentiel technique SAP 3


Equipiers 2 et 3
• Mettre en place la sangle araignée (voir SAP-
FM-20) pour solidariser la victime au plan dur.
Une fois l’immobilisation complète de la
victime réalisée, le maintien tête peut être
relâché.
• Contrôler la motricité et la sensibilité de
l’extrémité de chaque membre.

Points clés
• Le maintien de la tête est poursuivi jusqu’à l’immobilisation complète de l’axe « tête-
cou-tronc ».
• L’action des équipiers est coordonnée.
• La tête est centrée sur l’immobilisateur de tête.
• Les mouvements de la colonne vertébrale sont limités lors de l’immobilisation de la
victime.

Critères d’efficacité
L’immobilisation n’a pas entraîné d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Immobilisation plan dur victime sur


SAP-FTO-32 le ventre
Nombre d’équipiers Matériel
• Plan dur • Cale de tête
• Sangle araignée • Couverture

Indications
• Dans certains cas, les victimes peuvent être conscientes sur le ventre.

•S
 i on suspecte un traumatisme du rachis, il est obligatoire d’effectuer son immobilisation
sur un plan dur.

Justification
• L’immobilisation d’une victime traumatisée de la colonne vertébrale au moyen du
plan dur est à privilégier à toute autre technique. En effet le plan dur associé à un
immobilisateur de tête permet l’immobilisation générale d’une victime en respectant
l’axe « tête-cou-tronc ». Il limite toute aggravation d’une éventuelle lésion de la moelle
épinière au cours de la mobilisation ou du transport.

•E
 nfin lors du parcours de soins de la victime le plan dur est radio transparent et permet
de garder l’immobilisation lors des différents examens.

Risques
• Afin de respecter l’axe « tête-cou-tronc », l’action des équipiers est coordonnée.
• Le contrôle de la motricité et de la sensibilité avant et après la manœuvre doit permettre
de détecter toute aggravation.
• Le retournement doit se faire du côté opposé au regard de la victime.

Réalisation

Équipier 1
Dès qu’il se trouve en présence d’une victime
sur le ventre :
• Se placer en trépied, genou relevé côté
retournement. Le genou à terre se trouve dans
le prolongement de l’épaule de la victime, côté
opposé au regard.
Cette position permet d’anticiper le retournement.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 2 et 3
• Ramener, si nécessaire, les membres inférieurs
de la victime dans l’axe du corps en maintenant
le bassin.

Équipier 2 et 3
• Glisser les mains de la victime sous ses cuisses
(face palmaire contre la cuisse).
• Placer contre elle un rembourrage de 3 à 4
cm d’épaisseur au niveau du tronc du côté du
retournement.
• Placer le plan dur muni de l’immobilisateur de
tête à environ 10 cm de la victime du côté du
retournement.

Équipier 1 : « Équipiers en position? »


Équipier 2 et 3
• Se placer à genoux sur le plan dur et saisir la
victime au niveau de l’épaule, de la hanche et
des membres inférieurs.
Équipier 1 : « Équipiers êtes-vous prêts? »
Équipier 2 et 3 : « Prêts ! »

Équipier 1
« Attention pour tourner… Tournez! »
Équipier 2 et 3
• Assurer, en tirant, la rotation de la victime sur son
côté. La rotation de la victime se fait lentement
et d’un bloc. Pendant cette manœuvre les
sauveteurs doivent garder les bras tendus.
Équipier 1
• Accompagner le mouvement de la tête, pour
l’amener en position neutre.
• « Halte! »
• La rotation est interrompue dès que la victime
est sur le côté.

Référentiel technique SAP 2


Équipier 1 : « Dégagez le plan dur! »
Équipier 2 et 3
• Dégager, chacun son tour, le plan dur en venant
poser les genoux au sol contre le plan dur.
• Adapter la position des mains afin de pouvoir
soutenir la victime.
Équipier 1 : « Attention pour tourner… tourner! »
Équipier 2 et n° 3 :
• Poursuivre la rotation de la victime jusqu’à ce
qu’elle soit sur le dos.

Équipier 2 et 3 :
• Recentrer, si nécessaire, la victime sur le plan
dur.
- Relayer le maintien de tête pour que l’équipier
1 puisse se repositionner en latéro latéral.
- Mettre le collier cervical.
- Immobiliser avec la sangle araignée.

Points clés
•L  e maintien de la tête est poursuivi jusqu’à l’immobilisation générale de l’axe « tête-
cou-tronc ».
• L’action des sauveteurs est coordonnée.
• La tête est centrée sur l’immobilisateur de tête.
• Les mouvements de la colonne vertébrale sont limités lors de l’immobilisation de la
victime.
• La mise en place de la sangle araignée se fait après avoir allongé la victime au moyen
du plan dur.

Critères d’efficacité
L’immobilisation n’a pas entraîné d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Immobilisation plan dur victime


SAP-FTO-33 debout
Nombre d’équipiers Matériel
• Plan dur • Cale de tête
• Sangle araignée • Couverture

Indications
• Dans un grand nombre de cas, les victimes sont retrouvées debout après avoir
effectué une chute ou après un accident de la circulation.
• Si on suspecte un traumatisme du rachis, il est obligatoire d’effectuer son immobilisation
sur un plan dur avant de l’allonger.

Justification
• L’immobilisation d’une victime traumatisée de la colonne vertébrale au moyen du
plan dur est à privilégier à toute autre technique. En effet le plan dur associé à un
immobilisateur de tête permet l’immobilisation générale d’une victime en respectant
l’axe « tête-cou-tronc ». Il limite toute aggravation d’une éventuelle lésion de la moelle
épinière au cours de la mobilisation ou du transport.

•E
 nfin lors du parcours de soins de la victime le plan dur est radio transparent et
permet de garder l’immobilisation lors des différents examens.

Risques
• Afin de respecter l’axe « tête-cou-tronc », l’action des équipiers est coordonnée
• Le contrôle de la motricité et de la sensibilité avant et après la manœuvre doit
permettre de détecter toute aggravation.

Réalisation

Au préalable à cette technique les équipiers


auront posé un collier cervical.

•L
 ’équipier 1 reste au maintien de tête à l’issue
de la pose du collier.

•L
 ’équipier 2 place le plan dur contre le dos de
la victime et vérifie que rien ne peut gêner sa
bascule au sol.

• Ajuster, si nécessaire la position de


l’immobilisateur de tête à la taille de la victime.

Référentiel technique SAP 1


L’équipier 3 se place face à la victime, à côté de
l’équipier 1.
• Passer un de vos avant-bras sous l’aisselle de
la victime.
• Saisir la poignée du plan dur la plus haute
possible pour assurer un maintien optimal de
la victime.
• Placer l’autre main de manière à relayer le
maintien tête de l’équipier à la tête.

L’équipier 1 réalise la même opération :


• Passer votre main libre sous l’aisselle de la
victime.
• Saisir la poignée du plan dur la plus haute
possible pour assurer un maintien optimal de
la victime.
• L’autre main continue à assurer le maintien de
la tête de la victime.

Équipier 2 : « Êtes-vous prêts? »

Équipier 1 et 3 : « Prêts ! »

Équipier 2 : « Attention pour poser… Posez! »

Équipier 1 et 3 :
•
Allonger la victime en basculant en arrière
l’ensemble plan dur - victime.
•
S’assurer que la tête de la victime reste au
contact du plan dur et dans l’axe du tronc.

Équipier 2 :
• Accompagner l’ensemble plan dur - victime
jusqu’au sol.

Référentiel technique SAP 2


Équipier 2 :
• Assurer le maintien de la tête en relais des
équipier 1 et 3.
Équipier 1 et 3
• Mettre en place l’immobilisateur de tête.
• Assurer l’immobilisation complète de la victime
au moyen de la sangle araignée.
• Contrôler à nouveau la sensibilité et la motricité
des extrémités

Points clés
• Le maintien de la tête est poursuivi jusqu’à l’immobilisation générale de l’axe « tête-
cou-tronc ».
• L’action des sauveteurs est coordonnée.
• La tête est centrée sur l’immobilisateur de tête.
• Les mouvements de la colonne vertébrale sont limités lors de l’immobilisation de la
victime.
• La mise en place de la sangle araignée se fait après avoir allongé la victime au moyen
du plan dur.

Critères d’efficacité
La victime est allongée sur le plan dur.
• La manoeuvre n’a entraîné aucune aggravation d’une lésion de la victime.
• La victime est immobilisée complètement sur le plan dur.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Relevage d’une victime à 4 équipiers


SAP-FTO-34 Pont amélioré

Nombre d’équipiers Matériel


+ •
Dispositif de portage préalablement
Aide
préparé et adapté à la pathologie de
la victime. L’ensemble de ce dispositif
sera nommé « brancard » dans la
suite de la fiche.

Indications
•U
 tiliser la technique de relevage d’une victime à 4 équipiers si les techniques de
relevage d’une personne traumatisée de la colonne au moyen d’un plan dur ou d’un
brancard cuillère sont impossibles.

• Une cinquième personne est utilisée pour faire glisser le brancard sous la victime

Justification
La technique du pont amélioré permet :
• de maintenir efficacement l’axe tête cou tronc.
• de pouvoir relever une victime lourde.

Risques
• La position des équipiers doit être stable avant de débuter le relevage.
• Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
• Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des équipiers, la
manoeuvre peut être risquée.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

•D
 isposer le brancard préalablement préparé
dans l’axe de la victime si possible au niveau
des pieds.
•
Une aide assurera son glissement sous la
victime au commandement.

Équipier 1
3 42 Aide • Se placer en trépied ou à genou à la tête de la
victime.
• Si le brancard est engagé par la tête, se
positionner « en pont » comme les autres
équipiers pour permettre l’engagement du
1 brancard.
• Maintenir la tête par une prise latéro-latérale.

Équipier 2
• Se placer au niveau des pieds en « pont » et
saisir les chevilles de la victime.

Équipier 3 et 4
• Se placer face à face, l’un au niveau du bassin
l’autre au niveau des épaules. Pour enjamber
la victime, prendre un appui réciproque.
• Ramener les avant-bras de la victime sur son
tronc.

Équipier 3
• Engager les mains sous la taille ou saisir les
parties latérales de ceinture si elle est solide.

Équipier 4
•
Engager les mains sous les épaules de la
victime.

Référentiel technique SAP 2


Equipier 1 : « Êtes-vous prêts? »
Equipiers 2, 3 et 4 : « Prêts ! »
Equipier 1 : « Attention pour lever… Levez! »
Equipiers 1, 2, 3 et 4 :
• Relever légèrement la victime en gardant le dos
plat pour permettre le passage du brancard.
Equipier 1 : « Envoyer le brancard! »
Equipiers 1 : « Halte au brancard! » puis «Posez!
».
Equipiers 1, 2, 3 et 4 :
• Poser doucement la victime sur le brancard.
Equipiers 3 et 4 :
• Se dégager sans heurter la victime.
• Réaliser l’immobilisation générale de la victime.
Equipier 1 :
Continuer le maintien de la tête jusqu’à
immobilisation complète de la victime.

Points clés
• Les équipiers doivent agir de manière synchronisée et l’axe « tête-cou-tronc » doit être
respecté.
• Le relevage doit être doux et sans à-coup.
• Les règles de manutention doivent être respectées afin d’éviter aux équipiers de se
blesser pendant la manoeuvre.

Critères d’efficacité
• Le transfert de la victime sur le brancard ne doit pas augmenter une douleur ni agraver
une lésion préexistante.
• A l’issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Relevage d’une victime à 4 équipiers


SAP-FTO-35 Pont Néerlandais

Nombre d’équipiers Matériel


•D
 ispositif de portage préalablement
préparé et adapté pour recevoir
éventuellement une victime qui
présente un traumatisme du rachis
(plan dur et matelas immobilisateur
à dépression). L’ensemble de ce
dispositif sera nommé « brancard »
dans la suite de la fiche.

Indications
 tiliser la technique de relevage d’une victime à 4 équipiers si :
U
• Les techniques de relevage d’une personne traumatisée de la colonne au moyen d’un
plan dur ou d’un brancard cuillère sont impossibles.
• Le relevage à 4 au moyen du pont amélioré est impossible.

Justification
• La technique du pont néerlandais à 4 permet de maintenir l’axe tête cou tronc.
• Elle peut être utilisée lorsque le brancard ne peut être engagé ni par les pieds ni par
la tête.

Risques
• La position des équipiers doit être stable avant de débuter le relevage.
• Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
• Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des équipiers, la
manoeuvre peut être risquée.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

•P
 lacer le brancard d’un côté de la victime, au
plus près de son corps.

Equipier 1 ordonne « En position ! » :


• Se placer en trépied, dans l’axe du corps de la
victime, regard tourné vers ses pieds, un genou
à terre maintenant la poignée la plus proche.
• Maintenir la tête en prise latéro-latérale.

Equipier 2 :
• Se placer au niveau des pieds, dans l’axe du
corps de la victime, regard tourné vers l’équipier

3
1, un pied à l’intérieur des deux hampes contre

4 la poignée la plus proche pour la bloquer.


2 • Saisir les chevilles de la victime.
1 Equipier 3 et 4 :
• Se placer face à face, l’un au niveau du bassin,
l’autre au niveau des épaules, un pied contre la
victime, l’autre sur la hampe la plus éloignée.
Prendre un appui réciproque pour enjamber la
victime.
• Ramener les avant-bras de la victime sur son
tronc.

Équipier 3
• Engager les mains sous la taille ou saisir les
parties latérales de ceinture si elle est solide.

Équipier 4
•
Engager les mains sous les épaules de la
victime.

Référentiel technique SAP 2


Equipier 1 : « Êtes-vous prêts? »
Equipiers 2, 3 et 4: « Prêts ! »
Equipier 1 : « Attention pour lever… Levez! »

Equipiers 1, 2, 3 et 4 :
• Soulever la victime en gardant le dos plat, à la
seule force des cuisses.
• Déplacer latéralement la victime au-dessus du
brancard.

Equipier 1 : « Poser! »
Equipiers 1, 2, 3 et 4 :
• Poser de façon synchronisée la victime sur le
brancard.

Equipier 3 et 4 :
• Se dégager en prenant un appui mutuel, afin
de ne pas heurter la victime.
• Réaliser l’immobilisation générale de la victime.

Points clés
• Les équipiers doivent agir de manière synchronisée et l’axe « tête-cou-tronc » doit être
respecté.
• Le relevage doit être doux et sans à-coup.
• Les règles de manutention doivent être respectées afin d’éviter aux équipiers de se
blesser pendant la manoeuvre.

Critères d’efficacité
• Le transfert de la victime sur le brancard ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver
une lésion préexistante.
• A l’issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Relevage d’une victime à 3 équipiers :


SAP-FTO-36 Pont simple
Nombre d’équipiers Matériel
+ • Brancard préalablement préparé
Aide

Indications
Cette technique est pratiquée :
• S’il s’agit d’un malade ou d’un blessé pour lequel aucune lésion de la colonne vertébrale
n’est suspectée.
• Si la corpulence de la victime le permet.
Une quatrième personne peut être utilisée pour faire glisser le brancard sous la victime
lorsque cela est nécessaire.

Justification
Cette technique, très couramment utilisée permet d’installer une victime sur un brancard.

Risques
• La position des équipiers doit être stable avant de débuter le relevage.
• Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
• Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des équipiers, la
manoeuvre peut être risquée.

Réalisation
•P
 réparer le brancard conformément à la fiche
matériel n°27.
•D
 isposer le brancard dans l’axe de la victime,
si possible au niveau des pieds, un aide se
place entre les poignées, prêt à le faire glisser
1 Aide
au commandement.

2 3 Équipier 1 ordonne: « En position ! »


Se placer à la tête, en regardant les pieds de
la victime. Ecarter suffisamment les jambes,
pieds légèrement décalés, pour laisser passer le
brancard.

Équipier 2 et 3
Se placer « en pont », au-dessus de la victime,
le regard tourné vers l’équipier 1. Un équipier au
niveau du bassin, l’autre au niveau des pieds.
Ramener les avant-bras de la victime sur son
thorax.

Pour enjamber la victime l’équipier 2 s’appuie


sur l’équipier 1.

Référentiel technique SAP 1


Équipier 1
Engager une main sous l’ensemble tête-nuque
de la victime, l’autre entre les omoplates.

Équipier 2
Engager ses mains sous la taille de la victime
ou saisir les parties latérales de la ceinture du
pantalon, si elle est solide.

Équipier 3
Saisir les chevilles de la victime.

Équipier 1 ordonne: « Êtes-vous prêts? »


Équipier 2, 3 et aide : « Prêts ! »
Équipier 1 ordonne : « Attention pour lever…
Levez! »

Équipier 1, 2 et 3
Soulever suffisamment la victime pour permettre
le passage du brancard, en gardant le dos plat, à
la seule force des cuisses.

Équipier 1 ordonne : « Envoyez le brancard! »


L’aide engage alors le brancard sous la victime
entre les jambes des équipiers.

Équipier 1 : « Halte au brancard »


Lorsque le brancard est suffisamment engagé
pour recevoir la tête de la victime. L’aide stoppe
l’engagement du brancard.

Équipier 1 : «Posez »

Équipier 1, 2 et 3
Poser doucement la victime sur le brancard.
Se dégager en prenant appui mutuellement, afin
de ne pas heurter la victime.
Couvrir la victime et l’arrimer au brancard.

Référentiel technique SAP 2


Points clés
• Les équipiers doivent agir de manière synchronisée.
• Le relevage doit être doux et sans à-coup.
•L es règles de manutention doivent être respectées afin d’éviter aux sauveteurs de se
blesser pendant la manoeuvre.

Critères d’efficacité
• Le transfert de la victime sur le brancard ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver
une lésion préexistante.
• A l’issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Relevage d’une victime à 3 équipiers


SAP-FTO-37 Pont Néerlandais

Nombre d’équipiers Matériel


• Brancard préalablement préparé

Indications
Cette technique est pratiquée :
• S’il s’agit d’un malade ou d’un blessé pour lequel aucune lésion de la colonne vertébrale
n’est suspectée.
• Si la corpulence de la victime le permet.

Justification
Cette technique, très couramment utilisée permet d’installer une victime non traumatisée
du rachis sur un brancard.

Risques
• La position des équipiers doit être stable avant de débuter le relevage.
• Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
• Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des sauveteurs, la
manoeuvre peut être risquée.

Réalisation

•D isposer le brancard préalablement préparé


(drap, couveture…) le long du corps de la
victime.
• Si le brancard dispose de roulettes, les bloquer.

Equipier 1
• Ordonne : « En position ! »
• Se placer à la tête de la victime, dans l’axe du
corps.
• Engager un pied entre les poignées du brancard,
au contact de la hampe la plus proche.

Référentiel technique SAP 1


Equipier 2
• Se placer aux pieds de la victime, dans l’axe du
corps, le regard tourné vers le équipier 1.
• Engager un pied entre les poignées du brancard,
au contact de la hampe la plus proche.

Equipier 3
• Prendre appui sur l’équipier 1 pour enjamber
la victime.
• Se placer au-dessus du bassin de la victime, le
regard dirigé vers l’équipier 1, un pied contre la
victime, l’autre sur la hampe la plus éloignée.
• Ramener les avant-bras de la victime sur son
tronc.

Equipier 1
• « Êtes-vous prêt? »

Equipier 2 et 3
• « Prêt ! »

Equipier 1
• « Attention pour lever… Levez! »

Equipier 1, 2, 3
• Soulever la victime de façon synchronisée.
•Procéder au transfert de la victime sur le
brancard.

Equipier 1
• « Poser! »

Equipier 1, 2 et 3
• Poser de façon synchronisée, la victime sur le
brancard.

Equipier 1, 2 et 3
• Dégager les mains de sous la victime.
• Se dégager du brancard.

 ’équipier 3 s’appuie sur l’équipier 1 afin de ne


L
pas heurter la victime.

Référentiel technique SAP 2


Points clés
• Les sauveteurs doivent agir de manière synchronisée.
• Le relevage doit être doux et sans à-coup.
• Les règles de manutention doivent être respectées afin d’éviter aux équipiers de se
blesser pendant la manoeuvre.

Critères d’efficacité
• Le transfert de la victime sur le brancard ne doit pas augmenter une douleur ni agraver
une lésion préexistante.
• A l’issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Relevage d’une victime en


SAP-FTO-38 position particulière

Nombre d’équipiers Matériel


OU •M
 atériel de relevage et brancardage
préalablement préparé, adapté à
recevoir une victime et la garder en
position choisie :
- Brancard
-M atelas immobilisateur à
dépression
- Chaise de transport

Indications
Cette technique est indiquée dès lors que la victime est en position latérale de sécurité,
en position assise ou demi-assise, à plat dos, cuisses fléchies.

Justification
Cette technique permet de réaliser le relevage d’une victime en position d’attente.

Risques
• Tout risque de chute de la victime lors de son relevage est évité si la technique est
correctement choisie et réalisée.
• Afin d’éviter une aggravation de l’état de la victime, la position d’attente doit être
maintenue durant toute la durée du relevage.
• L’installation d’une victime sur une chaise de transport rend plus facile son brancardage,
notamment si l’équipe doit emprunter des escaliers ou un ascenseur. Toutefois, il est
indispensable que la victime puisse tenir la position assise et que cette position ne soit
pas contre indiquée.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Les règles de relevage et les commandements sont similaires aux techniques des ponts
à 3 ou 4 équipiers.

Victime en position latérale de sécurité


Ce relevage est réalisé par 4 équipiers
Equipier 1 :
• Se positionner dans l’axe de la victime, les
deux genoux au sol.
• Maintenir la tête de la victime en position latéro-
latérale.

Equipier 2 (au pied) :


• Ramener le membre inférieur fléchi dans l’axe
du corps.
• Saisir les chevilles de la victime.

Equipier 3 (au bassin) :


• Positionner les mains sous le bassin.

Equipier 4 (aux épaules) :


• Engager une main sous l’épaule de la victime.
• Placer l’autre main sous son bras qui repose
au sol.

Equipiers 2 (aux pieds) et 3 (au bassin) :


• Immobiliser la victime dans le matelas
immobilisateur à dépression afin de maintenir
la PLS (SAP-FM-22).

Victime à plat dos, cuisses fléchies

Equipiers 1 (tête) et 2 (bassin) :


• Les équipiers soulèvent la moitié supérieure du
corps selon la méthode du pont simple.

Equipier 3 (aux pieds) :


• Les membres inférieurs sont saisis au niveau
des genoux par l’équipier des pieds.

Référentiel technique SAP 2


Victime en position demi-assise

Cette technique est réalisée à 2 équipiers au


minimum

Equipier 1 (tête) :
• Se positionne derrière la victime et glisse ses
mains et ses avant-bras sous les aisselles de
la victime.

Equipiers 2 et 3 (si possible) :


• Leurs positions ne diffèrent pas des règles
générales de relevage.
• La victime est transférée sur un matelas
immobilisateur à dépression ou un brancard
équipé d’un dispositif permettant le maintien de
cette position.

Transfert d’une victime en position assise vers une chaise de transport

•L
 ’installation d’une victime sur une chaise de transport rend plus facile son brancardage
notamment si l’équipe doit emprunter des escaliers ou un ascenseur.

•P
 our réaliser cette manoeuvre, il est indispensable que la victime puisse tenir la
position assise et que la position assise ne soit pas contre-indiquée.

• Sa mise en œuvre nécessite 3 équipiers


• Préparer la chaise de transport recouverte d’un
drap et la placer sur le côté de la victime (voir
SAP-FM-27 ).

Equipier 1 :
• Maintenir la chaise de transport.

Equipier 2 :
• Croiser les bras de la victime sur la poitrine.
• Se placer derrière elle.
• Saisir les poignets opposés.

Equipier 3 :
• Se placer face à la victime, légèrement accroupi,
un pied décalé vers la chaise de transport.
• Saisir le creux des genoux.

Référentiel technique SAP 3


Equipier 2 : « Etes-vous prêts ? »
Equipiers 1 et 3 : « Prêts »
Equipier 2 : « Attention pour lever….levez ! »

Equipiers 2 et 3 :
• Soulever la victime.
• La déplacer latéralement sur la chaise de
transport.
• Poser la victime de façon synchronisée sur la
chaise.

•E  nvelopper la victime avec le drap et/ou la


couverture.
• Sangler la victime sur la chaise avant de la
brancarder.

Points clés
La position d’attente doit être maintenue pendant et après le relevage de la victime.
Les règles de manutention doivent être respectées afin d’éviter aux équipiers de se
blesser pendant la manœuvre.

Critères d’efficacité
La victime doit rester durant toute la manœuvre, dans la position d’attente adaptée à
son état.
La victime doit pouvoir être transportée dans cette même position.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Janvier 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

SAP-FTO-39 Brancardage

Nombre d’équipiers Matériel


ou • Brancard normalisé préalablement
préparé.
• Chariot brancard préalablement
préparé.
• Sangles d’amarrage.

Indications
• Cette technique est indiquée lorsqu’une victime doit être transportée du lieu de sa
prise en charge vers un poste de secours ou le VSAV.

Justification
•L
 e brancardage permet de transporter une victime qui ne peut pas, ou ne doit pas,
se déplacer par ses propres moyens.

Risques
• L’arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout
risque de chute de la victime.
• Afin de limiter les lésions du dos, les équipiers doivent garder le dos plat et travailler
avec les cuisses.
• Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des
gestes et évite ainsi toute chute de brancard et de la victime.

Réalisation
Arrimage de la victime sur le brancard

• Le drap et/ou la couverture englobe la victime.


• La victime doit être maintenue à l’aide de trois
sangles au minimum (une sangle au niveau
du thorax, une sangle au niveau du bassin et
l’autre au niveau des cuisses).
• Aucunes sangles ne compriment la blessure et
n’oppressent la victime.

Référentiel technique SAP 1


Afin de préserver son capital santé, cet effort
doit être fait principalement avec les cuisses
en gardant le dos droit.

Brancardage à 3 ou à 4 SP

•L  e chef d’agrès se positionne à l’arrière (pieds


de la victime) pour surveiller la victime et les
autres équipiers.
• Les ordres de brancardage sont audibles, clairs
et justes :
-
 « Etes-vous prêts ? » lorsque l’équipe est
prête à lever le brancard.
- « Attention pour lever…levez ! » pour lever le
brancard à la force des cuisses.
- « Attention pour avancer...avancez ! » pour se
déplacer avec le brancard.
- « Halte » pour arrêter la marche des équipiers.
- « Attention pour poser…posez ! » pour poser
le brancard au sol en gardant le dos droit.

Attention : Il est impératif lors de l’ensemble des


manœuvres que le brancard reste en position
horizontale et le déplacement soit souple, sans
secousse, ni balancement.

•E
 n cas d’utilisation du brancard sur le chariot,
l’équipier qui est au pied pousse le chariot et
les deux autres dirigent ou aident si nécessaire.

Franchissement d’un obstacle à 3

Référentiel technique SAP 2


Pour le passage de l’obstacle :
•S’assurer de la solidité et la stabilité de
l’obstacle.
• Répartir judicieusement les équipiers.
• Etre coordonné lors du passage de l’obstacle.
•Maintenir en permanence le brancard en
position horizontale.

Attention : Le franchissement ne doit générer


aucune gêne ou douleur chez la victime, ni
aggraver son état.
Si cela n’est pas possible, il faut chercher un autre
itinéraire ou demander un renfort brancardage

Franchissement d’un obstacle à 4

Référentiel technique SAP 3


Brancardage à travers un passage étroit

•L
 es équipiers, lors du passage étroit, pourront
se positionner à l’intérieur des poignées du
brancard.

Attention : Le franchissement du passage étroit


ne doit générer aucune gêne ou douleur chez la
victime, ni aggraver son état.
Si cela n’est pas possible, il faut chercher un autre
itinéraire ou demander un renfort brancardage.

Brancardage dans une pente ou un escalier

•L
 e brancard avec la victime devra être maintenu
en position horizontale pendant les phases de
montée ou de descente.

Attention : La descente ou la montée ne doit


générer aucune gêne ou douleur chez la victime,
ni aggraver son état.
Si cela n’est pas possible, il faut chercher un autre
itinéraire ou demander un renfort brancardage.

Référentiel technique SAP 4


Transférer une victime dans un VSAV

•L
 e brancard avec la victime devra être maintenu
en position horizontale pendant les phases de
montée ou de descente.

Attention : La descente ou la montée ne doit


générer aucune gêne ou douleur chez la victime,
ni aggraver son état.
Si cela n’est pas possible, il faut chercher un autre
itinéraire ou demander un renfort brancardage.

Remarque :
• Lors des différentes manœuvres de brancardage, l’équipe devra faire preuve
d’adaptation en fonction des contraintes de l’environnement.
• Pour améliorer l’évacuation de la victime et diminuer les contraintes liées au
brancardage, une échelle aérienne ou le GRIMP pourront être demandés.

Points clés
• La victime est brancardée la tête en avant.
• Le chef d’agrès surveille la victime et les autres équipiers.
• Les ordres du brancardage sont audibles, clairs et justes.
• La victime est correctement arrimée sur le brancard.
• Le déplacement de la victime est souple.
• Le brancard est correctement arrimé dans le VSAV.

Critères d’efficacité
Le brancardage ne doit générer aucune gêne ou douleur chez la victime, ni aggraver
son état.

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Août 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Octobre 2016

Prise en charge d’un motard équipé


SAP-FTO-40 d’un blouson ou gilet airbag

Nombre d’équipiers Matériel


Collier cervical, matériels d’immobilisations et
OU de relevage

Indications
Le gilet airbag n’est pas un EPI obligatoire pour les motards. Cependant, de plus en
plus de motards en font l’acquisition

Justification
Comme le casque, l’airbag moto sauve des vies.
Il protège les organes vitaux de l’ensemble tronc / colonne / abdomen.
Il existe deux sortes de gilet ou blouson airbag :
- L’airbag filaire, qui se déclenche mécaniquement avec un cordon :

- L’airbag radiocommandé, qui se déclenche par onde radio :

Référentiel technique SAP 1


Un gilet ou blouson airbag efficace doit :
- Protéger le dos et le torse des chocs localisés et des conséquences des glissades
-D escendre un peu plus bas que le coccyx et recouvrir entièrement les épaules, voire
les vertèbres cervicales, empêchant ainsi le « coup du lapin »
- Il évite aussi les abrasions et les contusions multiples.
- Il évite un enfoncement de la cage thoracique et un éclatement des viscères

Zones protégées par le gilet ou le blouson airbag :

Vue de face de l’airbag sans fil Vue de dos de l’airbag sans fil

Le gilet ou blouson airbag peut être réutilisé après avoir remplacé la ou les cartouches
et replié les coussins.

Risques et contraintes
• Aucun signe extérieur ne permet de différencier un blouson classique d’un gilet ou
blouson airbag.
• Un déclenchement de l’airbag est possible en cas d’action du sapeur-pompier sur le
câble du dispositif.

Référentiel technique SAP 2


Réalisation
Fonctionnement de l’airbag filaire :
Le blouson ou le gilet, donc le conducteur, est relié à la moto par un câble.
En cas de chute, dès que le conducteur est éjecté de son véhicule, la tension exercée
sur le câble actionne un mécanisme qui déclenche le gonflement du coussin de sécurité.

Câble de l’airbag

Le motard se trouve ainsi protégé de l’impact sur le goudron, de la glissade et du choc


contre un éventuel obstacle rencontré lors de la chute.
Il peut s’avérer également extrêmement efficace en cas de choc direct contre l’habitacle
d’un véhicule sous réserve d’un contact survenant à faible vitesse (moins de 50 km/h) et
d’un déclenchement immédiat de l’airbag.

Fonctionnement de la technologie sans câble du gilet ou blouson airbag


•C
 ette technologie fonctionne selon le même principe que la technologie filaire, à la
différence que le gilet ou blouson est relié à la moto par onde radio.

•O
 utre les coussins d’air et la cartouche de gaz, il est équipé de capteurs électroniques
qui commandent le déclenchement de l’airbag.

•Q
 uand le système sur la moto détecte une situation d’accident, il envoie par onde radio
un ordre au vêtement, qui déclenche alors le gonflage de l’airbag automatiquement,
par un système pyrotechnique, ultrarapide.

Trois capteurs sont installés sur la moto :


- Sur la fourche : Pour détecter les chocs.
- Sur le cadre : Pour détecter les pertes de vitesse.
- Sur le guidon : Pour vérifier que le système fonctionne.

Référentiel technique SAP 3


NB : Avec ces technologies, il n’est pas possible de porter un sac à dos : en cas de
déclenchement, le sac à dos em-pêcherait le système de se gonfler normalement,
rendant ainsi la protection inefficace.

Conduite à tenir

Si victime consciente :
• Couper le contact sur la moto
• Lui demander s’il est équipé d’un gilet ou un blouson airbag
• Si oui, il s’est déclenché ?
• S’il ne s’est pas déclenché :
- Ne pas tirer sur le câble qui sort du gilet ou blouson
- Rechercher la ou les cartouches, et dévisser la cartouche pour l’inerter
- Retirer le gilet ou blouson si absence de lésion, sinon le couper comme un blouson

Si victime inconsciente :
• Couper le contact sur la moto.
• Palper le corps de la victime .
• Si présence cartouche ET coussins non gonflés.
- Ne pas tirer sur le câble qui sort du gilet ou blouson.
- Rechercher la ou les cartouches, et dévisser la cartouche pour l’inerter.
- Retirer ou couper le gilet ou blouson.
• Si présence de cartouches ET coussins gonflés.
- Il n’y a plus de risque de déclenchement de l’airbag.
- Considéré le gilet ou le blouson comme un vêtement classique.

NB : Cette conduite à tenir se fera en parallèle du bilan et des gestes de secours

Attention : Les motards de la Police Nationale et de la Gendarmerie sont tous équipés


de gilets ou blousons airbag (modèle filaire).

A savoir : YAMAHA commercialise sur le modèle GOLDWING, un airbag conducteur :

Référentiel technique SAP 4


Points clés
• Ne jamais couper et forcer une cartouche de gaz.
• Ne jamais tirer sur le câble sortant du gilet (airbag filaire).
• Inerter la ou les cartouches avant toute mobilisation de la victime.

Critères d’efficacité
Le gilet ou le blouson airbag est retiré ou coupé sans aggraver l’état de la victime

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Novembre 2018
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Janvier 2019

Pansement compressif d’urgence


SAP-FTO-41 type «Israélien»

Nombre d’équipiers Matériel


OU - Compresse non adhérente 10cm x
18cm.
- Bande élastique à déroulement
progressif.
- Applicateur de pression

Indications
Le pansement compressif d’urgence est utilisé en relai d’une compression manuelle
efficace, lorsque la localisation le permet. Il peut venir en complément d’un pansement
hémostatique de type QuikClot® (se référer aux indications sur la fiche SAP-FTO-42).

1er
emballage

2ème emballage Pansement compressif


comportant 2 emballages
Applicateur de pression
Compresse non adhérente

Justification
La pose d’un pansement compressif d’urgence permet :
- de libérer le secouriste tout en maintenant une pression suffisante sur la plaie qui
saigne.
- d’arrêter l’hémorragie sans interrompre la circulation.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

Après avoir réaliser une compression


manuelle efficace, poser la
compresse sur la plaie. Appliquer la
compresse puis dérouler la bande
élastique autour de la partie blessée.

Insérer la bande élastique dans la


l’applicateur de pression. Tendre
la bande et passer le bandage par
dessus l’applicateur de pression.

Dérouler la bande en sens inverse


en repassant sur l’applicateur de
pression. La bande doit recouvrir
entièrement la compresse.

La bande doit être tendue de


manière à arrêter l’hémorragie sans
gêner la circulation.

Référentiel technique SAP 2


Fixer la bande en insérant les
clips de l’extrémité de la boucle
de retenue entre les couches du
bandage.

Vérifier l’efficacité du pansement


compressif par l’arrêt du saignement.
Vérifier la présence du pouls (à
l’extrémité de la partie blessée).

Cas particulier
Plaie hémorragique au niveau du cou

Dans le cas de plaie hémorragique


du cou, un QuikClot® sera mis avant
la mise en place du pansement
compressif d’urgence (voir SAP-
FTO-41) .
Après la mise en place du QuikClot®
faire une compression manuelle
de 3 minutes puis appliquer la
partie compresse (du pansement
compressif d’urgence) sur la plaie
hémorragique en maintenant une
certaine pression.
Privilégier la position demi-assise ou
assise afin d’améliorer la respiration.
Allonger la victime en cas de
saignement important avec trouble de
conscience.

Référentiel technique SAP 3


Tendre la bande en la faisant passer
au niveau du creux axillaire opposé à
la plaie du cou en levant le bras de la
victime.

Faire passer la bande élastique


du pansement compressif dans
l’applicateur de pression.

Tirer la bande en sens inverse afin


d’obtenir une compression suffisante
par arrêter le saignement. Vérifier
l’arrêt de l’hémorragie. Si l’hémorragie
est toujours active, exercer une
tension plus importante sur la bande.

Poursuivre le déroulement de la
bande entre la plaie et l’aisselle
opposée en s’assurant de recouvrir la
totalité de la plaie.

Référentiel technique SAP 4


Finir de dérouler l’ensemble de la
bande et fixer les extrémités.

Enfin, coincer l’emballage du


pansement hémostatique QuikClot®
dans le pansement compressif (si il a
été utilisé).
Surveiller et réevaluer la victime en
ayant une attention particulière au
niveau des voies respiratoires.

Points clés
• Le pansement recouvre la plaie.
• Le bandage est suffisament serré.
• L’applicateur de pression est bien positionné sur la plaie.
• Pour les plaies du cou, être attentif à l’évaluation de la respiration.

Critères d’efficacité
Correctement posé, le pansement d’urgence entraine un arrêt du saignement mais pas
un arrêt de la circulation.

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Novembre 2018
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Janvier 2019

Pansement hémostatique de type


SAP-FTO-42 «QuikClot®»
Crédit images : SDMIS

Nombre d’équipiers Matériel


OU - Sachet QuikClot®

Indications
Le pansement hémostatique de type QuikClot® est une bande de gaze pliée en Z et
contenant du Kaolin (agent hémostatique permettant d’accélérer la coagulation du sang).
Ceci permet de maitriser plus efficacement les hémorragies.
Il est utilisé sur les hémorragies non garrotables (racine de membres, abdomen, cou,
fesses) ou hémorragies non arrêtables par la pose de deux garrots.

Il ne doit pas être utilisé pour les plaies thoraciques soufflantes et les fractures ouvertes
du crâne.

Justification

Plaies perforantes hémorragiques.

Réalisation

• Ouvrir le sachet.
6 encoches sont placées aux
extrémités du sachet pour une
ouverture rapide.

Référentiel technique SAP 1


•
La bande du pansement
hémostatique ne s’insère pas
«telle quelle» dans la plaie. Il faut
l’insérer en la dépliant.
• A l’aide d’un doigt, introduire la
bande de gaze dans la plaie par
l’une de ses extrémités, combler
la plaie avec cette bande jusqu’à
ne plus pouvoir en rentrer à
l’intérieur. Le but est de mettre en
contact la bande avec l’artère ou
la veine qui saigne.

• Si la cavité est trop importante,


combler le vide avec si possible
un deuxième QuikClot® ou des
compresses stériles.

•
Dans la mesure du possible
(exemple : 1 seule victime à
traiter), une fois la bande en
place, il est primordial d’appuyer
3 minutes sans bouger le
pansement hémostatique. Puis,
poser le pansement compressif
d’urgence (pansement type
israélien - voir fiche SAP-FTO-41 ).

•
Coincer l’emballage du
QuikClot® dans le pansement
compressif afin d’alerter les
équipes médicales sur la prise
en charge.

Risques et contraintes
• Le pansement est stérile scellé sous vide, il faut donc vérifier l’intégrité de l’emballage
et la date de péremption.
• Il ne contient pas de composants allergènes et il est détectable au rayon X.
• Ne pas utiliser sur les plaies thoraciques soufflantes et les fractures ouvertes du crâne.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Décembre 2018
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Décembre 2018

Mise en place d’un pansement élastique


SAP-FTO-43 pour une hémorragie au cou

Nombre d’équipiers Matériel


- Compresse non adhérente 15cm x
OU 18cm.
- Pansement élastique à déroulement
progressif.
- Applicateur de pression et boucle de
serrage.

Indications
Le pansement compressif d’urgence est utilisé en relai d’une compression manuelle
efficace, lorsque la localisation le permet dans un contexte nombreuses victimes.

Justification
La pose d’un pansement compressif d’urgence permet de libérer le secouriste tout en
maintenant une pression suffisante sur la plaie qui saigne pour arrêter l’hémorragie.

Réalisation

Appliquer la partie pansement sur la


plaie hémorragique en maintenant
une certaine pression manuelle.

Dérouler la bande et la faire passer


sous le bras (côté opposé de la plaie)
tout en exercant une tension sur la
bande.

Référentiel technique SAP 1


Lorsque vous revenez au niveau de
la plaie, insérer la bande au niveau de
la boucle de serrage.
Vérifier l’arrêt de l’hémorragie.
Si l’hémorragie est toujours active,
exercer une tension plus importante
sur la bande.

Finir de dérouler l’ensemble de la


bande et fixer les extrémités.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2018
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche technique opérationnelle Décembre 2018

SAP-FTO-44 Extraction par l’arrière d’un véhicule

Nombre d’équipiers Matériel


minimum • VL dépavillonnée ou non
• 1 collier cervical
• 1 plan dur (avec sangles)
• 1 brancard + MID si besoin)

Indications
Extraire en toute sécurité une victime, préalablement immobilisée, hors d’un véhicule
par l’axe arrière.

Réalisation

•
Maintenir la victime en posi-tion assise et
procéder à l’immobilisation (collier cervical).

• Placer les équipiers de chaque côté de l’ACT et


aux pieds.

• Abaisser délicatement le siège en maintenant


le corps de la victime.

Référentiel technique SAP 1


• Soulever la victime et engager le plan dur dans
l’axe diagonal puis le glisser sous les fesses de
la victime.

• Dégager les pieds si nécessaire.

• Allonger la victime sur le plan dur et la hisser


d’un bloc à l’ordre «Hisser».

• Amener la tête jusqu’au bord du plan dur arrêter


à l’ordre «Halte».

• Mettre le plus tôt possible le plan dur en position


horizontale.

• Faire sortir les équipiers pour extraire l’ensemble


«victime, plan dur».

• Déposer l’ensemble sur le MID du brancard

Critères d’efficacité
• Maintien de l’axe tête cou tronc pendant toute la manœuvre.
• Respect des ordres.
• Limiter au maximum les mouvements de la colonne vertébrale pendant l’immobilisation.
• La victime est conditionnée et immobilisée dans le MID sans aggravation.

Sécurité
• Protection des coupes si besoin.
• Respect des règles de base de manutention.

Astuces
• Anticiper les mouvements de chaque équipiers afin d’éviter de multiplier les mouvements.
• Mettre dès que possible des équipiers à l’extérieur du véhicule pour faciliter l’extraction.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-01 Oxymètre de pouls

Définition / Description
•L
 ’oxymètre de pouls est un appareil électronique qui mesure la longueur d’onde de la
couleur rouge qui reflète la quantité d’oxygène transportée par le sang exprimée en %.

•L
 ’oxymètre de pouls permet de détecter très rapidement un manque d’oxygène dans
l’organisme. Cependant, il ne dispense pas de la réalisation du bilan de la fonction
respiratoire de la victime, ni de sa surveillance.
La mesure de la pression pulsatile en oxygène (SpO2) ne doit, en aucun cas, retarder
des gestes d’urgence évidents.

L’oxymètre de pouls comprend :


- une unité de mesure dotée, en générale, d’un écran
de lecture et alimentée par des piles.
- un capteur que l’on pose sur un doigt (index en
principe).

Indications
La mesure de la pression pulsatile fait partie du bilan complémentaire systématique, elle
est donc réalisée à chaque fois que possible, et peut s’avérer particulièrement utile dans
les cas suivants :
- Détresse vitale (sauf arrêt cardio-respiratoire).
- Gêne respiratoire ou de plainte respiratoire.
- Malaise ou aggravation d’une maladie.
- Traumatisme grave ou violent, ou en cas de traumatisme thoracique.

Risques et contraintes
•C
 hez une victime agitée, qui présente des tremblements, un refroidissement des
extrémités, une détresse circulatoire ou certaines maladies vasculaires, la mesure de
la SpO2 n’est pas fiable ou impossible car le capteur ne peut pas effectuer de mesures.

•E
 n cas d’intoxication au CO le sang devient encore plus rouge et l’oxymètre de pouls
va donner à tort des valeurs rassurantes.

•L
 a présence de vernis à ongles ne permet pas une bonne mesure au niveau de
l’extrémité du doigt.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Remarques : La fréquence cardiaque (FC/min) donnée par l’appareil ne doit en aucun
cas se substituer ni à la prise de pouls car elle permet d’apprécier sa qualité, ni à la
recherche des signes de détresse circulatoire

•P
 lacer le capteur sur une peau ou un ongle
non verni, propre.

L
 a cellule rouge doit être positionnée sur
l’ongle (fil sur la face postérieure du doigt).

•M
 ettre l’appareil en marche et laisser la
mesure se stabiliser.

•R
 elever les résultats sur l’écran de l’appareil :
- Fréquence et force du pouls.
L’équipier doit systématiquement compléter
par une évaluation de la circulation.
- Saturation en oxygène.

Remarque : La SpO2 est le reflet exprimé en pourcentage de la quantité d’oxygène


transportée par le sang.
Elle se situe normalement entre 94 et 100% en air ambiant.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon fonctionnement de l’oxymètre de pouls.

Points clés
• Le capteur doit être correctement positionné
• Les contraintes d’emploi doivent être respectées
• Les mesures complètes doivent être transmises au médecin régulateur lors du bilan

Critères d’efficacité
La mesure doit être stable et compatible avec l’état clinique de la victime.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-02 Mesure de la pression artérielle

Définition / Description
• La pression artérielle est un indicateur de la fonction circulatoire.
• La mesure de la pression artérielle consiste au SDIS 42 à relever la valeur la
plus élevée (voir SAP-CT-08) appelée pression systolique, qui mesure la force
exercée par le sang sur la paroi interne des artères lors de la contraction du cœur.
Cette mesure se fait à l’aide d’un appareil appelé tensiomètre manuel.

Manchon gonflable
qui sera placé autour
du bras de la victime
(il existe, en fonction, Manomètre qui mesure la
de la taille, des contre-pression exercée
manchons adultes et sur le bras
enfants)

Tuyau relié à une poire qui permet de gonfler le manchon.


Cette poire est équipée d’une valve dont l’ouverture
permet au manchon de se dégonfler progressivement.

Indications
•S  a mesure fait partie du bilan complémentaire systématique, elle est donc réalisée
chaque fois que possible lors de la recherche d’un détresse vitale, mais ne doit en
aucun cas retarder la mise en œuvre d’un geste de secours.
• La pression artérielle varie en fonction de paramètres multiples et seul un médecin peut
interpréter les valeurs.
• La mesure de la pression artérielle (PA) permet au médecin régulateur d’affiner le
diagnostic.

Risques et contraintes
• La pression artérielle ne doit pas être prise sur un bras :
- présentant une fistule artério-veineuse chez un dialysé.
- perfusé.
- présentant une lésion traumatique.
• Le non-respect des règles de mise en place du brassard peut engendrer une douleur et
une aggravation de l’atteinte de la victime.
• Le tensiomètre ne doit pas rester gonflé plus que nécessaire, au risque de provoquer
une douleur.
• Il est parfois très difficile de mesurer la pression artérielle lorsqu’il existe une détresse
circulatoire.
• Le brassard est positionné sur le bras à la hauteur du coeur. Une position au-dessus du
niveau du cœur risque d’indiquer des valeurs sous-estimés, et inversement lorsqu’il est
placé en dessous du cœur.

Référentiel technique SAP 1


Remarque : La mesure de la pression artérielle se fait de préférence sur une victime
allongée au repos depuis quelques minutes.
La mesure peut se faire sur une victime assisse ou demi assise à condition que le brassard
soit placé au niveau du cœur.

Utilisation
•D
 énuder le bras de la victime sans que les
vêtements ne provoquent un effet garrot.

•C
 hoisir le brassard de taille adaptée à la
victime.

•P
 lacer le brassard à environ deux largeurs de
doigt au-dessus du pli du coude, en s’assurant
que le repère «artery » (artère) soit positionné
sur le passage de l’artère humérale (face
antérieure du bras).

•F
 ermer le brassard au moyen des auto-
agrippants de façon à ce qu’il soit maintenu en
position (ne pas serrer excessivement : risque
de valeur faussée).

•P
 alper le pouls radial sur le membre où le
tensiomètre est placé.

• Fermer la valve de dégonflage.

•G
 onfler le brassard en appuyant
progressivement sur la poire jusqu’à ne plus
percevoir le pouls radial

•C
 ontinuer à gonfler environ 30 mmHg après la
disparition du pouls

Référentiel technique SAP 2


•D
 égonfler progressivement le brassard en
ouvrant la valve de dégonflage. L’aiguille du
manomètre doit descendre de 2 à 3 mm par
seconde.

•N
 oter la pression sur la cadran dès que le
pouls redevient perceptible (l’aiguille oscille
sur le cadran). Ce chiffre correspond à la
pression systolique.

• Dégonfler complétement le brassard.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon fonctionnement du tensiomètre.

Points clés
•L  a victime doit être soit assise soit allongée, au repos, bras dénudé afin de recueillir des
valeurs fiables.
• La taille du brassard doit être adaptée à la morphologie de la victime au risque de
fausser la mesure.
• Les restrictions d’emploi des différents matériels doivent être respectées.
• Les mesures complètes doivent être transmises au médecin lors du contact avec le
CRRA 15.

Critères d’efficacité
La mesure de la pression artérielle doit être cohérente : En présence d’un pouls radial,
la systolique est en général, supérieur à 80 mmHg.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Fev 2015

Secours à personnes (SAP) Mise à jour :


Fiche matériel Novembre 2017

SAP-FM-03 Thermomètre électronique (digital)

Définition / Description
Bouton marche / arrêt
Sonde Écran LCD

Compartiment pile

Etui de protection jetable formé d’une double enveloppe

Indication
La mesure de la température est réalisée :
- lorsque la victime semble anormalement chaude ou froide.
- en cas de suspicion de maladies infectieuses.
- en fonction des conditions climatiques (canicule, grand froid…).

La voie buccale et axillaire sont les 2 modes de température retenus pour les sapeurs
-pompiers.

Adulte : La voie buccale est à privilégier, plus fiable que la voie axillaire . Elle est contre
indiquée en cas de détresse respiratoire.

Enfant < 5 ans : la voie buccale n’est pas recommandée (difficulté à maintenir le
thermomètre sous la langue). La voie axillaire est donc à privilégier.

La voie rectale est la méthode la plus fiable chez l’enfant surtout en cas de convulsions
hyperthermiques. Elle reflète le mieux la température centrale. Elle sera prise par les
parents.

Risques et contraintes
Mauvais positionnement de la sonde = température sous estimée.

Référentiel technique SAP 1


Mode d’emploi Electronique
Utilisation

THERMOMÈTRES DIGITAL+ , DIGITALIX-28 , DIGIFLEX ® ® ®

• Retirer l’enveloppe extérieure


Ils fonctionnent de l’étuid’une
par mesurage de protection.
température maximale après qu’un
état d’équilibre ait été atteint, et l’indicateur traite alors le signal de sortie
pour afficher la valeur de la température mesurée.

MISE EN MARCHE > Appuyer 1 fois sur la touche Marche/Arrêt.


1
L’écran affiche :
NE PAS UTILISER !
1 2 Si l’écran affiche

ou
bip 3 Le thermomètre
bip bip est prêt à mesurer
. bip
. . bip
bip bip bip bip bip
. . .
PRISE DE bip bip . . . LECTURE > Plusieurs
bip bips sonores signalent
2 TEMPÉRATURE > . . .
bip
3 bip bip
la fin de la mesure et le C° cesse de clignoter.
. . .
bip
Polyvalence
bip bip bip bip

Electronique
Buccale*
des sites : ou bip . . .
. . .
axillaire** bip bip
Mode
axillaire,d’emploi
(rectal, buccal,
inguinal). . . . T < à 28°
Température inférieure
à l’étendue de mesure.

Durant la prise, le C° bip


bip
bip bip
clignote tant que la bip bip
(L’appareil s’éteint . . .
température croît. T. .>.à supérieure
Température
43,9°
THERMOMÈTRES DIGITAL+ , DIGITALIX-28
au bout de 9mn). , DIGIFLEX ®
à l’étendue de mesure. ® ®

Ils fonctionnentbippar mesurage d’une bip températurebip maximalebipaprès qu’un


CONSULTATION DE LA MÉMOIRE > Appuyer sur
bip la touche bipsans
bip Marche/Arrêt la relâcher.
état d’équilibre ait été atteint,
bip et l’indicateur traite alors le signal
. . . de sortie
4 pour: affi
• *Voie buccale placer le
cherbip
bip
thermomètre
la valeur de sous la
. .la. température langue
L’écran
. .
mesurée..
affiche
en maintenant la bouche fermée
le temps de la mesure. bip bip d’abord.
PRÉCAUTIONS !
bip Pour toute autre information
bip bip
MISE EN MARCHE > Appuyer.1 .fois. sur la touche Marche/Arrêt. particulière ou changement
• 1
**Voie axillaire : placer le thermomètre au creux Puis l’écran . . . de la pile, se reporter à la
de l’aisselle
affiche la dernière
en plaquant le bras
notice détaillée livrée dans
contre
le thorax.
bip
bip L’écran affiche : température son emballage d’origine ou
bip bip
bip bip mesurée.
NE PAS UTILISER !
au service pharmacie.
.. .. .. 1 2 Si l’écran affiche
•L
 e thermomètre s’arrête automatiquement après 10 minutes. Arrêt manuel possible en
appuyant sur le bouton marche/arrêt pour économiser la pile. ou
bip 3 Le thermomètre
bip bip
• Lire et transmettre . le. .résultat affiché au medecin est prêtrégulateur
à mesurer en precisant la voie
V02.16

bip
utilisée. bip bip bip
bip
bip bip
. . .
PRISE DE bip bip . . . LECTURE > Plusieurs bips sonores signalent
2 TEMPÉRATURE > . . . Température moyenne 3
bip
la fin de la mesure etbip bip
le C° cesse de clignoter.
bip Buccale : 36°6bip . . .
Polyvalence
bip bip bip bip
des sites :
(rectal, buccal,
Axillaire
. . . : 36°1 bip . . .
bip bip
. . . Température inférieure
axillaire, inguinal).
à l’étendue de mesure.
• Retirer la protection du thermomètre et jeter la dans les DASRIA.
Durant la prise, le C° bip
bip
•N
 ettoyer l’extrémité
clignote tant que la du thermomètre avec une lavette imbibée de
(L’appareil s’éteint
bip produit
bip bipbip désinfectant
. . . supérieure
Température
. . .
et mettre un étui de protection.
température croît. au bout de 9mn). à l’étendue de mesure.

bip bip
bip bipsans la relâcher.
bip Marche/Arrêt bip
CONSULTATION DE LA MÉMOIRE
bip > Appuyer sur
bip la touche
4 bip
. . . L’écran affiche
. . . . . .
bip PRÉCAUTIONS !
d’abord.
bip bip bip Pour toute autre information
. . . bip bip particulière ou changement
Puis l’écran . . . de la pile, se reporter à la
affiche la dernière notice détaillée livrée dans
bip
bip température son emballage d’origine ou
bip bip
bip bip mesurée. au service pharmacie.
.. .. ..

Référentiel technique SAP 2


V02.16
Entretien / Maintenance
• Vérifier régulièrement bon fonctionnement de l’appareil.
• Quand le symbole apparaît dans le coin droit de l’écran : recommander un
nouveau thermomètre à la pharmacie et jeter l’ancien dans les DASRIA à réception du
nouveau (après avoir retiré et jeté la pile dans un collecteur à piles usagées).

Points clés
• Respecter la méthode de prise en fonction des indications.
• La sonde doit être correctement placée.
• Utiliser un étui de protection.

Critères d’efficacité
Température compatible avec l’état clinique de la victime.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Fev 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-04 Lecteur de glycémie


Matériel
Le sucre, comme l’O2, est essentiel au bon fonctionnement de l’organisme, notamment
du cerveau.
La mesure de la glycémie permet de compléter le bilan complémentaire de la victime et
d’orienter les sapeurs-pompiers sur une éventuelle hypoglycémie.

Auto piqueurs à usage unique


Electrodes de glycémie

Lecteur de glycémie

1 paire de gants Sérum physiologique Compresses stériles Conteneur DASRIA

Indications
La mesure de glycémie capillaire est réalisée :
- Sur toute victime diabétique.
- En cas de coma, inconscience.
- En cas de malaise avec ou sans PCI.
- En cas de sueurs, pâleur, fatigue, céphalées.
- En cas de troubles neurologiques ou d’allure psychiatrique.
- En cas d’intoxication médicamenteuse et/ou alcoolique.
- A la demande du CRRA 15.
- A l’initiative du CDA.
Sur avis médical pour les enfants de moins de 5 ans.
CONTRE INDIQUE pour le nouveau-né (0 à 1 mois).

Risques et contraintes
Il s’agit d’un geste invasif (prélèvement de sang). L’équipier doit donc être rigoureux
dans sa technique afin d’éviter tout risque d’AES

Référentiel technique SAP


Utilisation

Valeur de la glycémie :
• Taux normal : 80 à 120 mg/dl (0,8 à 1,2 g/l).
• Hypoglycémie : <80 mg/dl (< 0,8 g/l).
• Hyperglycémie : > 120 mg/dl (> 1,20 g/l).

Mise en œuvre du lecteur de glycémie :

• Mettre des gants.


• Nettoyer le doigt de la victime si nécessaire.
avec du sérum physiologique. Bien sécher.
• Vérifier la date de péremption.

• Ouvrir le sachet de l’électrode en tirant dans le


prolongement de l’encoche.

• Introduire l’électrode dans le lecteur de


glycémie jusqu’à la butée : les 3 lignes noires
tournées vers le haut.

•L
 ’appareil s’allume et effectue son autotest
puis le symbole « goutte de sang » clignote.

Référentiel technique SAP


Utilisation

• Décapuchonner
 en tournant la partie violette
et tirer.
• Piquer le doigt de la victime avec l’autopiqueur.
(Piquer sur un des points rouges indiqués sur
l’illustration).

•A  ppuyer sur la pulpe du doigt pour obtenir une


goutte de sang suffisante.
• Approcher la goutte de sang au contact de
l’électrode. Le sang est absorbé et monte par
capillarité.

•T
 enir la goutte au contact jusqu’à ce que le
lecteur émette un bip et que la barre d’état
s’affiche en haut de l’écran (témoin d’une
quantité suffisante de sang).

 e compte à rebours s’affiche et le résultat apparait au bout de 5 secondes accompagné


L
d’un BIP. L
 e résultat apparait en mg/dl (milligramme / décilitre).
Exemple : 100 mg/dl = 1 g/l.

Référentiel technique SAP


• Retirer l’électrode, l’appareil s’éteint automatiquement.
• Jeter l’autopiqueur et l’électrode usagée dans un conteneur DASRIA.
• Transmettre le résultat au médecin régulateur dans l’unité de la mesure affichée (mg/
dl) et attendre la conduite à tenir.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon fonctionnement de l’appareil.

• Messages d’erreur / résolution des problèmes :

Points clés
• La date de péremption sera vérifiée avant son utilisation.
• La quantité de sang prélevée sera suffisante pour remplir la barre d’état.
• Le résultat affiché sera transmis au médecin régulateur.

Critères d’efficacité
Une valeur cohérente doit s’afficher.

Référentiel technique SAP


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Novembre 2018

SAP-FM-05 Garrot artériel

Définition / Description
En exerçant une compression circulaire autour d’un membre, le garrot interrompt
totalement la circulation du sang en aval.

Garrot artériel tourniquet

Un lien de toile forte de 3 à 5cm


de large et de 1.50 m de longueur
(cravate, foulard, écharpe).

Indications
•L e garrot artériel est indiqué lorsque la compression directe est inefficace ou impossible
(victime qui présente de nombreuses lésions, plusieurs victimes, plaie inaccessible)
ou lors des situations particulières (catastrophe, théâtres d’opérations militaires ou
situations apparentées, situation d’isolement).
• Il ne peut être posé qu’aux membres supérieurs (au bras) ou inférieurs (à la cuisse).
• Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré que sur ordre du médecin.

Risques et contraintes
• Le garrot artériel supprime totalement la circulation du sang dans le segment de
membre concerné.
• Il ne doit donc être posé que lorsqu’il est strictement indiqué. Il est mis en place :
- Au membre inférieur, sur la cuisse, entre la plaie et l’aine.
- Au membre supérieur, sur le bras, entre la plaie et l’aisselle.
• Dans certains cas, le garrot ne peut être posé. En effet, si il y a présence d’une plaie
hémorragique au cou, il est nécessaire de maintenir la compression manuelle ou de
réaliser un point de compression direct.
• En cas de section de membre au pli de l’aine ou de l’épaule, le point de compression
direct sera la seule solution.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Garrot artériel tourniquet

•A ppliquer le garrot tourniquet en amont de


l’hémorragie :
- A quelques centimètres de la plaie.
- Entre la plaie et la racine du membre.
- Jamais sur une articulation.

•P
asser la sangle autour du membre et
l’introduire dans la boucle prévue à cet effet.

•T
 irer sur la sangle très fortement et verrouiller
l’attache avec le scratch.

•T
 ourner la tige jusqu’à ce que le saignement
s’arrête et que le pouls en aval disparaisse.

•P
lacer la tige dans le crochet rigide en
plastique.
Vérifier le saignement et le pouls en aval.
Si le saignement n’est pas arrêté, envisager
un lien ou un garrot supplémentaire en amont
de celui déjà posé.

Référentiel technique SAP 2


•S
 écuriser la tige dans le crochet à l’aide du
scratch.
•
Réévaluer et préparer la victime pour
l’évacuation.

• Noter l’heure de pose sur le scratch blanc.

• L
 aisser préférentiellement le garrot
toujours visible. Ne jamais le recouvrir.

• U
 ne fois le garrot posé, il ne doit être
desserré ou retiré que sur ordre d’un
médecin.

Garrot improvisé

Glisser le lien large, plié en deux, sous le


genou (ou le bras) de la victime, la boucle vers
l’intérieur.

• Remonter le garrot à la racine du membre.

•P
 asser une extrémité du lien large dans la
boucle.

Référentiel technique SAP 3


• Tirer sur les deux extrémités.

•M
 aintenir la compression en nouant les deux
extrémités.

• Vérifier que le saignement ne reprend pas.

7 - Laisser le garrot visible

8 - Noter visiblement l’heure de pose du garrot

Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré


ou retiré que sur ordre d’un médecin

Entretien / Maintenance
Le garrot artériel tourniquet est à usage unique. Il sera éliminé dans un conteneur à
DASRIA.

Points clés
Un garrot est correctement posé si :
• Il est posé entre la plaie et la racine du membre, au-dessus du coude ou du genou.
• Il est suffisamment serré (impossible de glisser un doigt dessous).
• La compression qu’il exerce est permanente.
• L’heure de pose est notée.

Critères d’efficacité
Le saignement est totalement arrêté.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Janvier 2020
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Janvier 2020

Masque simple et masque haute


SAP-FM-06 concentration
Masque simple Masque à haute concentration

Définition-Description Définition-Description

Le masque simple facial délivre des Le Masque d’inhalation à Haute


concentrations en oxygène comprises Concentration (MHC) délivre un air dont
entre 40% et 60%. la concentration en O² est comprise entre
La concentration d’oxygène administrée 60 et 90% .
aux patients est variable et dépend plus Le MHC est muni d’un réservoir d’oxygène
particulièrement du débit d’O² et de la situé au-dessous d’une valve anti-retour
ventilation de la victime. qui empêche la victime de rejeter l’air
Le débit en oxygène lors de l’utilisation expiré dans ce réservoir. Il existe des
avec un masque simple se fera entre 6 à modèles « adultes » et des modèles «
9 L/min. enfants ».
Cependant ce débit pourra être abaissé Débit d’O2 : 9 à 15L/min pour l’adulte
en dessous de 6L/min selon les 6
 à 15L/min pour l’enfant et le
recommandations du médecin régulateur. nourrisson

L’air expiré est évacué les 2 Pas d’inhalation O2 chez le nouveau-né.


ouvertures latérales
L’oxygène pénètre dans
le masque sans remplir le Sangle élastique
Tuyau d’oxygène
ballon réserve d’O2 de maintien

Epingles de nez
pour ajustement

Valves
expiratoires

Valve
Sparadrap pour empêcher Ballon réserve d’O2
unidirectionnelle
l’oxygène d’aller dans le ballon
réserve

Indications
L’inhalation d’oxygène avec le masque simple se fera :
- chez une victime insuffisante respiratoire chronique (IRC) avec ou sans oxygène à
domicile dont la valeur de la SPO² est inférieure à 89%.
- à la demande du médecin régulateur pour d’autres pathologies.
Cette technique peut se faire également sur un masque haute concentration pédiatrique
chez l’enfant.

Référentiel technique SAP 1


Le MHC doit être utilisé pour toute administration d’O2 qui nécessite de fortes
concentrations.
- si la victime présente une détresse vitale.
- ou sur indication médicale.

Risques et contraintes
L’administration d’oxygène peut être dangereuse chez la victime qui présente une
insuffisance respiratoire chronique avancée. Dans ce cas, il faudra adapter le débit
d’oxygène pour avoir une SPO² comprise entre 89 et 94% maximum ou selon les
recommandations du médecin.

Un débit < 6 l/min peut entraîner une augmentation de la résistance à l’inspiration et il


peut y avoir une mauvaise évacuation du CO² contenu dans le masque. Cette mauvaise
évacuation est à l’origine du phénomène de réinhalation de l’air expiré (re-breathing). Un
débit < à 6l n’est possible que sur avis d’un médecin.

Masque simple Masque à haute concentration

Utilisation Utilisation

Le masque simple s’obtient en transformant un • O uvrir la bouteille d’oxygène (voir SAP-FM-07).


masque haute concentration de la façon suivante • Relier le tuyau d’oxygène du masque au
dispositif de sortie d’oxygène de la bouteille.
• P
 rendre un masque haute concentration et du
sparadrap

• Retirer les 2 valves expiratoires


• R
 égler le débit initial à 15l/min (adulte et
pédiatrie)

Référentiel technique SAP 2


• R
 ouler le ballon réserve d’oxygène puis le fixer
en rabattant les deux parties

• R
 emplir le ballon réserve en obturant la valve
du masque avec le doigt.

• R
 accorder le tuyau du masque à la bouteille
d’O²

• P lacer le masque à d’inhalation sur le visage


de la victime et ajuster le cordon élastique
derrière sa tête pour le maintenir en position.
• Modeler éventuellement l’agrafe du nez pour
l’ajuster.
• Adapter le débit d’oxygène afin de maintenir :
- Pour l’adulte et en pédiatrie une SpO² entre
94% et 100%.
• P
 lacer le masque d’inhalation sur le visage de - Pour l’insuffisant respiratoire chronique
la victime et ajuster le cordon élastique derrière (IRC) une SpO² entre 89% et 94% (ou autre
sa tête pour le maintenir en position.
prescription du médecin régulateur).

L’utilisation du masque haute concentration


implique obligatoirement un débit minimum d’O2 :
- de 9L/min chez l’adulte.
- de 6L/min chez l’enfant et le nourrisson.

En l’absence de saturomètre, se conformer à


l’avis médical.

Débit d’oxygène à ajuster en fonction des


objectifs de saturation (SPO2: de 94 à 100 %
chez l’adulte et l’enfant, de 89 à 94% chez
l’insuffisant respiratoire chronique) et / ou sur
recommandations médicales.
Ne pas avoir un débit d’O² inférieur à 6L/min
sauf sur avis médical.
En l’absence de saturomètre, se conformer à
l’avis médical.

Référentiel technique SAP 3


Entretien / Maintenance
Matériel à usage unique : à éliminer par la filière des DASRIA en fin d’utilisation.

Points clés
• La respiration de la victime est suffisante (supérieure à 6 mouvements par minute).
• Le matériel d’inhalation est correctement positionné sur le visage de la victime.
• Le débit est suffisant pour empêcher un dégonflement du ballon-réserve du masque
à haute concentration.

Critères d’efficacité
• Disparition des signes de détresse respiratoire :
- Normalisation de la fréquence respiratoire.
- Disparition du tirage, des sueurs et de la cyanose.
- Amélioration des capacités à parler et de l’état de la conscience.
• Normalisation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.
• La cible à atteindre est :
- une SpO² comprise entre 94% et 100%.
- sauf les IRC (Insuffisant Respiratoire Chronique) entre 89% à 94%.
- ou tout autre objectif fixé par le médecin régulateur.
• Le débit d’oxygène pourra être ré-adapté selon les recommandations du médecin
régulateur avec un minima de 6l/minute pour un adulte.

Cas particulier
• L’utilisation du masque haute concentration se fera obligatoirement à un débit de 15L/
min et ce qu’elle que soit la SpO² dans les cas suivants :
- intoxication aux fumées d’incendie.
- intoxication au monoxyde de carbone.
- accident de décompression
- lorsque la mesure de la SpO² est impossible (absence de pouls périphérique lors d’une
détresse circulatoire ou en cas d’hypothermie).

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-07 Bouteille d’oxygène médicale

Définition-Description
L’oxygène est un gaz. Il est par conséquent compressible.
Cette particularité permet de stocker et de transporter une grande quantité d’oxygène
comprimé dans des récipients spéciaux (les bouteilles) avec un faible encombrement.
Dans les bouteilles, on peut faire entrer, en comprimant l’oxygène jusqu’à une
pression égale à 200 fois la pression atmosphérique (200 fois 1 bar), deux cent fois
plus d’oxygène. Par exemple, 1000 litres d’oxygène pris à la pression atmosphérique,
n’occuperont plus, une fois comprimés à 200 bars, qu’une capacité de 5 litres (volume
en litres d’eau).
Pour être administré à une victime, l’oxygène comprimé dans une bouteille doit être
détendu et ramené à la pression atmosphérique ambiante à l’aide d’un dispositif fixé
sur la bouteille appelé détendeur.
Le débit d’oxygène administré à la victime est réglé par un appareil appelé débitmètre.
L’oxygène médical (O2) est un médicament dont les indications, les voies
d’administration et les posologies doivent être parfaitement maîtrisées.

Les bouteilles sont blanches, en matière composite, légères,


équipées d’une poignée de transport, d’une gaine de protection
(assurant la non contamination du gaz) et d’un chapeau inamovible
derrière lequel se trouve un système de détente et de débitmètre
intégré.

Les bouteilles d’oxygène peuvent être de différents volumes : 2, 5 et 15 litres (volume


en eau) contenant respectivement, pleines et sous pression à 200 bars 0,5, 1 et 3 m³
d’oxygène.

Le manodétenteur intégré est composé de :


• Un manomètre haute pression avec des plages colorées.
•Un raccord de sortie (olive) qui permet de brancher la tubulure du dispositif
d’admission d’oxygène.
•Une prise normalisée à 3 crans pour alimenter un respirateur (ambulance de
réanimation).
• Un robinet d’ouverture et de fermeture de la bouteille.
• Un débitmètre d’utilisation par palliers, sur une plage de 0 à 15 l/min.
• Un raccord de remplissage spécifique pour le fournisseur.

Référentiel technique SAP 1


Repère d’ouverture et de fermeture

Sortie d’oxygène (olive)

Prise 3 crans

Manomètre

Robinet d’ouverture de la bouteille

Débimètre

Poignée de transport

Chapeau protecteur

Référentiel technique SAP 2


La bouteille d’oxygène comporte des inscriptions obligatoires :
- L’identifiant du laboratoire fournisseur.
- Une notice d’emploi.
- Les mesures à respecter.
- Une étiquette indiquant le numéro du lot d’oxygène médical et sa date de péremption.

Étiquette frabricant Mode d’emploi Notice d’utilisation Vignette produit

Indications
L’oxygène s’administre systématiquement chez une victime qui présente une détresse
vitale, ou une saturation en O2 inférieur à 94 % et dans les autres cas sur indication
médicale.
Seules sont désormais utilisables les bouteilles à usage médical.

Risques et contraintes
• O
 uverture de la bouteille.
Ces consignes évitent l’échauffement interne du manodétendeur et la possible survenue
d’un coup de feu.
- Ne pas ouvrir la bouteille en position couchée.
- Ne jamais se placer face à la sortie du robinet lors de l’ouverture, mais toujours du
côté opposé au manodétendeur, derrière la bouteille et en retrait.
- Ouvrir progressivement le robinet sans forcer.
- Ne jamais pratiquer plusieurs mises sous pressions successives rapprochées.
- Ne jamais ouvrir le débitmètre avant l’ouverture du robinet.
- Ne pas ouvrir le débitmètre directement sur la valeur maximale mais passer par les
positions intermédiaires.
- Vérifier l’absence de fuite (sinon fermer la bouteille et l’isoler).
- Les bouteilles doivent être déplacées sans être trainées ou roulées sur le sol.
- Les bouteilles ne doivent pas être soulevées par leur robinet ou manodétendeur.

• Pendant l’utilisation
- Ne pas fumer
- Ne pas approcher une flamme
- Ne pas graisser

Référentiel technique SAP 3


- Ne pas enduire de corps gras le visage de la victime.
- Manipuler le matériel avec des mains propres, exemptes de graisse, porter des gants
à usage unique.
- Ne jamais exposer la victime au flux gazeux.
- Ne pas utiliser de générateur d’aérosol (laque, désodorisant…), de solvant (alcool,
essence…) sur le matériel ni à proximité.
- En cas de phénomène anormal (étincelles, crépitements, bruits suspects...), il faut
immédiatement dans la mesure du possible, fermer le robinet de la bouteille et l’isoler.

• Après utilisation
- Bien refermer la bouteille (même si elle est vide) pour éviter tout phénomène de
corrosion lié à l’humidité.
- La bouteille doit être protégée contre les chutes et les chocs, dans le sac de prompt
secours ou amarrée sur le brancard lors d’un brancardage.

• Coup de feu
- L’ouverture trop rapide ou les ouvertures successives
rapprochées, peuvent entrainer un échauffement interne
du détendeur, suffisant pour permettre l’inflammation des
composants non métalliques internes, notamment en présence
de contaminants et/ou combustibles (joints non compatibles
avec l’oxygène, huile, poussières, traces de graisse...)
- L’inflammation interne du détendeur peut entrainer le
percement du corps du détendeur et provoquer une projection
brutale de flammes voire de métal fondu à de très hautes
températures : brûlures +/- graves et risque incendie.

• BOUTEILLES OXYGENE MEDICAL ET SDIS42


-
Les bouteilles du SDIS42 doivent toutes avoir une étiquette jaune facilitant leur
identification lors d’intervention avec plusieurs partenaires (Photo à mettre - la
terrasse).

- En cas de choc violent d’une bouteille (intervention…) la fermer, l’isoler et le signaler
à la pharmacie qui donnera la conduite à tenir.

- Toute anomalie constatée lors d’une intervention ou au cours du stockage, sur une
bouteille (manomètre indiquant zéro avec un opercule de sécurité, traces de chocs,
salissures+++…) entraînera sa mise en quarantaine et un contact avec la pharmacie
départementale .

- Pharmacie tel : 04 77 91 08 97 - heures ouvrables - ou via le CODIS en dehors des


jours et heures ouvrables.

Référentiel technique SAP 4


Utilisation

•O
 uvrir la bouteille en position verticale en
tournant lentement le robinet d’ouverture.

•B
rancher le tuyau d’oxygène du matériel
d’inhalation ou d’insufflation sur la prise olive.
Le respirateur automatique devra être branché
sur la prise normalisée trois crans.

L
 e positionnement du robinet de réglage du
débit entre deux valeurs de débit entraîne
l’arrêt de la délivrance du gaz à la sortie.

•R
égler le débit d’oxygène nécessaire au
moyen du débitmètre de la bouteille.

L
 ors de l’utilisation d’un respirateur
automatique le débit doit rester réglé sur zéro.

•U
 ne fois les réglages effectués, poser la
bouteille au sol afin d’éviter une chute.

• Après chaque utilisation, il faut :


- Débrancher le tuyau d’oxygène.
- Ramener le débitmètre à zéro (0l/min).
- Fermer la bouteille.

Référentiel technique SAP 5


Remarques :
L’autonomie de la bouteille dépend :
- De la quantité d’oxygène disponible, déterminée par la pression qui règne à l’intérieur
de la bouteille et par le volume en eau de la bouteille.
- De la consommation en oxygène, c’est à dire du débit administré à la victime.

• Q uantité d’oxygène (litre) = Pression (bar) x Volume en eau de la bouteille (litre)


Autonomie (min) = Quantité d’oxygène (litre) / débit (litre / min).
• Sur opération de longue durée, le CDA doit être capable de calculer son autonomie
en O2.

Entretien / Maintenance
• Conserver à des températures inférieur à 50° C.
• Pour le stockage et le transport maintenir les bouteilles en position verticale et arrimer
solidement.
• Nettoyer à l’eau claire les bouteilles souillées.
• Vérifier la date limite d’utilisation indiquée sur l’emballage.
• L’approvisionnement en bouteille d’oxygène fait l’objet d’une procédure au sein du
SDIS, géré par la PUI (Pharmacie à Usage Interne).

Points clés
Pour être utilisé correctement, la bouteille doit :
• Avoir été vérifiée antérieurement à son utilisation.
• Etre ouverte.
• Avoir un débit réglé aux valeurs conformes au présent référentiel.

Critères d’efficacité
L’oxygène est délivré à la victime au bon débit dans les conditions optimales de sécurité.

Référentiel technique SAP 6


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Novembre 2018
Insufflateur manuel ou BAVU ( ballon auto-remplisseur
SAP-FM-08 à valve unidirectionnelle) à usage unique

Définition / Description

L’insufflateur manuel permet de réaliser une


ventilation artificielle à une victime en arrêt
respiratoire en insufflant directement de l’air enrichi
en oxygène dans ses voies aériennes supérieures.

L’insufflateur manuel à usage unique se compose :


•D ’un ballon auto remplisseur souple, élastique qui reprend sa forme quand on cesse
de le comprimer. Plusieurs capacités existent en fonction de l’âge et de la morphologie
de la victime (adulte : 1500 ml ; pédiatrique : 600ml ; nouveau né : 240 ml).
• D’une valve d’admission d’air ou d’oxygène.
• D’un ballon réserve destiné à accumuler l’oxygène pendant l’insufflation.
• D’une valve séparatrice des gaz insufflés et expirés.
•D ’un masque facial destiné à être appliqué autour de la bouche et du nez de la victime.
• D’un tuyau d’oxygène reliant le ballon réserve à la bouteille d’O2.
• D’une valve de surpression, pour les insufflateurs pédiatriques et nouveau né.

Valve d’admission d’air ou d’oxygène. Valve séparatrice des gaz

Ballon de réserve

Raccord patient
Tuyau d’oxygène
Masque facial
Ballon auto-remplisseur

Référentiel technique SAP 1


3 modèles

Nouveau-né / Nourrisson
Adulte Pédiatrique
(dans le kit accouchement)
Poids > 30kg Poids < 30kg
Poids < 10kg

6 tailles de masque à usage unique

Indications
- L’insufflateur à usage unique permet de réaliser une ventilation artificielle après une
libération des voies aériennes, en présence d’une victime :
• En arrêt respiratoire.
• Présentant une respiration anormale (gasps).
• Présentant une fréquence respiratoire inférieure ou égale à 6 mouvements par
minute.

Risques et contraintes
- L’absence d’oxygène ne doit pas retarder la ventilation et la RCP.
- L’insufflateur manuel équipé d’un ballon-réserve ne doit pas être utilisé comme moyen
d’inhalation car il augmente la résistance à l’inspiration, peut aggraver la détresse
particulièrement chez l’enfant et il convient d’utiliser un moyen adapté à l’inhalation
d’oxygène.

Référentiel technique SAP 2


Remarque :
• Une valve de surpression, uniquement sur les modèles pédiatriques et nouveau-né,
permet de limiter la pression des insufflations et ne doit jamais être verrouillée.

Bague verrou
Toujours en position dévérouillée
Valve de surpression

Réserve d’O2 ouverte


(inhalation possible
d’oxygène , réservée au
médecin)

Insufflateur nouveau né

• Le raccord patient de l’insufflateur est compatible avec les raccords des sondes
d’intubation et des canules de trachéotomie.

Principe de fonctionnement lors de l’insufflation

Lorsque l’équipier exerce une pression sur le ballon,le gaz contenu est insufflé dans les
poumons de la victime car la pression du ballon bloque la valve d’admission. Lorsque le
ballon est relâché, l’air expiré par la victime est dirigé vers l’extérieur grâce à la valve de
séparation des gaz.
Volume par compression une main :
Adulte : 800 ml
Pédiatrie : 450 ml
Nouveau né / nourisson : 150 ml

1/ Le sauveteur comprime le ballon lors de l’insufflation

L’air du ballon auto remplisseur


est bloqué par la valve et ne
peut pas retourner dans le
ballon réserve

Air enrichi en O2 insufflé à la


victime

Référentiel technique SAP 3


2/ Le sauveteur relâche la compression

L’oxygène du ballon réserve


pénètre dans le ballon auto
remplisseur

L’air vicié expiré par la victime


dans le masque sort vers
l’extérieur

Entretien / Maintenance
• L’insufflateur ainsi que le masque facial sont à usage unique et doivent être éliminés
par la filière des DASRIA.

Points clés
• Choisir un insufflateur et un masque adapté à la morphologie de la victime.
• Brancher dès que possible l’insufflateur à une bouteille d’O2 au débit adapté.
• La compression du ballon doit être progressive à une fréquence adaptée à la victime.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-09 Masque de poche

Définition / Description
Le masque de poche est un matériel qui évite le contact bouche de l’équipier, bouche
de la victime.
Il se trouve dans tous les kits d’urgence vitale présent dans chaque véhicule du SDIS 42
hors véhicules sanitaires (VSAV, VSM).

Contenu dans un étui, le masque de poche est


constitué :
• D’un masque transparent de forme triangulaire,
plié, équipé d’un bourrelet destiné à assurer
l’étanchéité.
• D’un embout protégé par un filtre qui permet le
passage de l’air entre l’équipier et la victime et le
rejet de l’air expiré par la victime vers l’extérieur.

Bourrelet
Gants
Masque transparent

Le masque de poche est un matériel à usage


Embout avec filtre unique.
Boîte de protection

Indications
Lors de la réalisation d’une ventilation artificielle sans insufflateur manuel, l’équipier doit
utiliser un dispositif de protection.

Risques et contraintes
Il faut éviter 4 erreurs :
- Exécuter les insufflations à une fréquence trop rapide.
- Régler les insufflations sur sa propre respiration, car la fréquence en est augmentée
par l’effort et l’émotion.
- Insuffler trop brusquement.
- Insuffler un volume d’air trop important.
Il faut donc pratiquer la ventilation artificielle posément, régulièrement, en ménageant
ses forces

Une mauvaise application du masque de poche peut entraîner des fuites d’air qui limitent
l’efficacité de la technique de ventilation artificielle.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

•S
 ortir le masque de sa boîte et tirer sur
l’embout pour le déplier. Fixer la valve sur
l’embout.

• Se placer à côté de la tête de la victime.

•P
 lacer la pointe du masque à la racine du
nez et la base entre la lèvre inférieure et le
menton de la victime pour recouvrir la bouche
et le nez.
•M
 aintenir la tête de la victime basculée en
arrière.

•S
 i le masque est équipé d’un système de
maintien (élastique...), le faire glisser derrière
la tête.

•A
 vec la main côté front, presser la pointe du
masque contre le visage, avec le pouce et
l’index en forme de « C ».

•A
 vec l’autre main appuyer le masque sur le
visage de la victime avec le pouce tout en
élevant le menton vers le haut.

• Insuffler l’air dans la valve prévue à cet effet.

Référentiel technique SAP 2


Entretien / Maintenance
Après utilisation, le masque sera jeté dans un conteneur (DASRIA).

Points clés
• Les voies aériennes sont libres (bascule de la tête en arrière ou élévation du menton).
• Une étanchéité correcte doit être obtenue entre le masque et la face de la victime.
• Chaque insufflation permet d’obtenir un début de soulèvement de la poitrine.
• L’insufflation dure 1 seconde environ.

Critères d’efficacité
La ventilation artificielle est efficace lorsque l’équipier obtient un début de soulèvement
de la poitrine de la victime à chaque insufflation.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-10 Aspirateur de mucosités

Définition / Description
L’aspirateur de mucosité, grâce à une pompe
réalisant une dépression, permet le retrait des
sécrétions qui encombrent les voies aériennes
d’une victime inconsciente, et permet d’améliorer
sa respiration spontanée ou la ventilation
artificielle et ainsi son oxygénation.

Réceptacle constitué d’un flacon en plastique et


d’un sac à usage unique (prévu pour récupérer
les produits d’aspiration, il est inséré entre la
pompe et le tuyau d’aspiration).

Pompe réalisant la dépression

Sonde à usage unique

Flexible reliant la sonde au receptacle

Indications
L’aspiration est réalisée chaque fois qu’une victime, qui a perdu connaissance, présente
un encombrement des voies aériennes par des liquides ou des particules solides qu’elle
ne peut expulser.
La présence des secrétions dans les voies aériennes est identifiée par :
- des gargouillements au cours des mouvements respiratoires si la victime respire
encore.
- des gargouillements au cours des insufflations manuelles si la victime ne respire
plus.
- des vomissures dans la bouche ou le nez de la victime.
Les vomissures, l’eau chez le noyé, le sang et les sécrétions des poumons sont les
principales sources d’encombrement des voies aériennes.

Risques et contraintes
L’introduction d’une sonde d’aspiration au fond de la gorge d’une personne consciente
provoque le plus souvent un vomissement et doit être proscrite.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

L’aspiration des mucosités est réalisée :


• Après avoir libéré les voies aériennes et installé la victime en PLS, chez une victime qui
a perdu connaissance.
• Pendant les compressions thoraciques afin de ne pas les interrompre, chez une victime
en arrêt cardiaque.
• En présence de signes d’encombrement ou de liquide dans la bouche, chez un nouveau-
né en détresse à la naissance.

Remarque : La présence d’une canule oro-pharyngée n’empêche pas l’aspiration.


Toutefois, elle peut être retirée temporairement pour faciliter la manœuvre.

Réalisation des aspirations

Le matériel d’aspiration monté et prêt à fonctionner, est positionné à côté de la tête de


toute victime inconsciente.

•S
 ’équiper de gants de protection à usage
unique, d’un masque de protection respiratoire
et de lunettes.

•R
 accorder la sonde stérile au tuyau d’aspiration
puis la sortir de son emballage.

•A
 llumer l’appareil et régler l’aspiration à l’aide
de la mollette de réglage.


L’aspiration doit être adaptée à l’âge de la
victime :
- 300 à 400 mm Hg (0.40 à 0,52 bars), chez
l’adulte ou l’enfant.
- 100 mm Hg (0,13 bars), chez le nourrisson
ou le nouveau-né.

Référentiel technique SAP 2


• Ouvrir la bouche de la victime.

• Introduire délicatement la sonde d’aspiration


au fond de la bouche en restant perpendiculaire
au visage.

• Démarrer l’aspiration en allumant l’appareil.

•A
 spirer les sécrétions en ressortant
progressivement la sonde et en lui imprimant
des mouvements de rotation entre les doigts.
Pour ne créer aucune lésion dans la cavité
buccale et au niveau du pharynx de la victime,
il faut éviter les phénomènes de ventouse au
niveau des muqueuses.

• Remettre la sonde dans son emballage d’origine, une fois l’aspiration terminée.

• Eteindre l’appareil.

• Renouveler plusieurs fois l’aspiration si nécessaire.

•E
 n cas de dysfonctionnement de l’aspirateur de mucosités électrique, il doit être couplé
à un aspirateur manuel branché au réceptacle au moyen de la tubulure qui le relie
normalement à l’aspirateur de mucosités électrique.

Entretien / Maintenance
• Eliminer la sonde et le sac à usage unique dans un conteneur DASRIA.
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon fonctionnement de l’appareil.

Points clés
• Si le patient présente des sécrétions ou des débris alimentaires qui ne peuvent être
aspirés, essayer de les retirer avec les doigts.
• Chez la victime inconsciente qui respire, l’aspiration des sécrétions est réalisée après
avoir installé la victime en PLS.
• L’appareil est mis en marche seulement après avoir inséré la sonde au fond de la
bouche.

Critère d’efficacité
Après l’aspiration, la respiration spontanée, où la ventilation artificielle est facilitée.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Mai 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

Mise en place d’une canule


SAP-FM-11 oro-pharyngée (Guedel)

Définition / Description
La mise en place d’une canule oro-pharyngée permet :
• D’éloigner la base de la langue de la paroi postérieure
du pharynx lorsque la bascule de la tête en arrière et
l’avancée de la mandibule ne suffisent pas à assurer
la liberté des voies aériennes supérieures.
• De faciliter le passage des gaz vers la trachée lors de
l’insufflation.

En plastique, la canule comprend :


• Une collerette qui se pose sur les lèvres de la
victime et qui facilite son maintien en place.
• Une partie droite, courte et renforcée, qui se
placera entre les dents pour éviter un écrasement.
• Une partie courbe et longue qui se place au-
dessus et en arrière de la langue pour l’empêcher Canules de différentes tailles
de basculer en arrière dans le pharynx.

Indications
La canule oro-pharyngée doit être systématiquement mise en place chez l’adulte et
l’enfant en arrêt cardiaque afin de compléter et maintenir la liberté des voies aériennes
et pour assurer plus facilement la ventilation artificielle au masque.
Chez le nourrisson, elle sera mise en place lors de l’arrêt cardiaque, uniquement si
les insufflations sont inefficaces, après avoir vérifié la libération des voies aériennes.
Pas de pose de canule oro-pharyngée chez le nouveau-né.

Risques et contraintes
Une mise en place en force de la canule peut entraîner des lésions (plaies) de la bouche
de la victime, dont le saignement peut provoquer l’encombrement des voies aériennes.
La mise en place chez une victime qui n’est pas en arrêt cardiaque peut provoquer des
vomissements, l’inhalation des vomissures risquant de compromettre la survie de la
victime.
La mise en place d’une telle canule ne doit prendre que quelques secondes et ne pas
retarder le début de la ventilation artificielle.
La présence d’une canule oro-pharyngée n’empêche pas l’aspiration, toutefois, elle
peut être retirée en cas de difficultés.

Référentiel technique SAP 1


Utilisation
Adulte

• Choisir
 une canule dont la taille correspond à la
distance qui sépare la commissure des lèvres
de la victime de l’angle de sa mâchoire.

•O
 uvrir la bouche de la victime avec une main
et maintenir la mandibule vers l’avant.

• Introduire la canule dans la bouche de la


victime, concavité vers le nez, en prenant
soin de ne pas entraîner la langue en arrière,
jusqu’à ce que l’extrémité bute contre le
palais.

•E
 ffectuer une rotation de 180° de la canule
tout en continuant de l’enfoncer doucement
dans la bouche, jusqu’à ce que la collerette se
trouve sur les lèvres

Référentiel technique SAP 2


Enfant, nourrisson et nouveau-né

•O
 uvrir la bouche de la victime avec une main et
maintenir la mandibule vers l’avant.

• Introduire la canule dans la bouche de la


victime, concavité vers le menton, en prenant
soin de ne pas entraîner la langue en arrière (il
ne faudra pas retourner la canule).

•C
ontinuer d’enfoncer doucement la canule
dans la bouche jusqu’à ce que la collerette se
trouve sur les lèvres.

Entretien / Maintenance
Après utilisation, la canule sera jetée dans un sac pour les déchets d’activité de soins
à risque infectieux et assimilés (DASRIA).

Points clés
La taille de la canule est adaptée à la morphologie de la victime.
La mise en place de la canule oro-pharyngée doit se faire sans aucune résistance.

Critères d’efficacité
Une fois mise en place, la ventilation artificielle de la victime est facilitée par la canule
oro-pharyngée.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Août 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2015

Mise en oeuvre d’un Défibrillateur


SAP-FM-12 Automatisé Externe (DAE)
Définition-Description
Le DAE est un appareil qui permet :
- D’analyser l’activité électrique du cœur de la victime.
- De reconnaître une anomalie grave du fonctionnement du cœur à l’origine de l’arrêt
cardiaque.
- D’inviter à délivrer, au travers du thorax de la victime, une quantité d’énergie d’origine
électrique (choc électrique) afin de synchroniser l’activité électrique cardiaque.
Le DAE est un appareil fiable car il est :
- Sensible : Il reconnaît les rythmes devant être choqués.
- Spécifique : Il n’invite pas à choquer un rythme non indiqué.

Seul un DAE peut assurer le redémarrage normal d’un cœur qui fibrille.

Il existe deux modèles de DAE en service au sein du SDIS 42. Leur mise en œuvre est
identique.

DAE LP 1000 DAE FREAD EASY

- 2 paires d’électrodes
adultes
- 1 paire d’électrode
enfant Niveau batterie
- 2 rasoirs jetables
- Sachets de compresses
Bouton Marche / Arrêt

Connexion des électrodes Bouton délivrant le choc

Référentiel technique SAP 1


Indications
L’utilisation d’un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) est indiquée chez toute
personne en arrêt cardiaque.

Risques et contraintes
• Le DAE peut être utilisé au cours de la RCP chez l’adulte, l’enfant et le nourrisson.
• Le DAE ne sera pas utilisé chez le nouveau-né (de 0 à 1 mois).
• Chez l’enfant et le nourrisson, la défibrillation doit être réalisée avec des électrodes
adaptées. Cependant sur un enfant et un nourrisson, si l’équipier ne dispose que des
électrodes adultes, il est autorisé à délivrer un choc.
• La
 présence de matériaux ou de gaz inflammables ou explosifs impose un dégagement
d’urgence avant la mise en place du DAE (Pour la même raison, la bouteille d’oxygène
doit être éloignée).
•L
 es timbres médicamenteux autocollants positionnés à l’emplacement d’une électrode,
doivent être retirés et la zone de collage essuyé.
•L
 e stimulateur cardiaque est un boîtier qui est situé sous la peau, le plus
souvent sous la clavicule droite à l’emplacement d’une électrode. Ce boîtier
est reconnaissable car il existe une cicatrice cutanée et une masse dure
perçue sous la peau en dessous de la clavicule droite le plus souvent.
Ce stimulateur peut entraîner un dysfonctionnement du DAE. L’électrode doit être
collée à environ 1 cm en dessous du bord inférieur du boîtier.
•S
 i une victime est allongée sur une surface mouillée ou une surface conduisant
l’électricité, elle doit être déplacée ou isolée. Si elle est mouillée, sa poitrine doit être
séchée rapidement avant la pose des électrodes.
•S
 i une victime se trouve dans un moyen de transport en mouvement, l’analyse du DAE
est susceptible d’être perturbée. Le véhicule doit être arrêté, le moteur coupé.

Utilisation
•S
 ans interrompre la RCP en cours et le plus
rapidement possible, poser le DAE près de la
victime et le mettre en marche :
- Un test d’auto-contrôle est réalisé.
- Un son se fait entendre et alerte de la mise
en fonction.
- Une voix guide l’équipier dans les différentes
étapes.
•E
 nlever ou couper les vêtements recouvrant la
poitrine de la victime.
•S
 écher la poitrine si celle-ci est humide ou/
et raser la poitrine si elle est particulièrement
velue, à l’endroit où l’on pose les électrodes.

Référentiel technique SAP 2


•C
 oller les électrodes sur la poitrine nue de la
victime, conformément au schéma visible sur
les électrodes :
- La première juste au-dessous de la clavicule
droite.
- La seconde sur le côté gauche du thorax 5 à
10 cm au-dessous de l’aisselle.

La mise en place des électrodes ne doit pas


interrompre la RCP.

•S
ur le LP1000 les électrodes doivent être
connectées en permanence.
Cela n’occasionne aucun problème d’analyse.

•F
 aire arrêter la RCP en cours lorsque le DAE
l’indique et ne pas toucher le patient durant
l’analyse.

L’analyse réalisée par le DAE permet de
reconnaître les rythmes cardiaques qui
nécessitent un choc électrique. Si tel est le
cas, le DAE se charge automatiquement.

CHOC RECOMMANDE
•E  couter et respecter les recommandations du
DAE.
• La RCP sera reprise lorsque le DAE LP 1000
se chargera pour délivrer le choc pour éviter le
«no-flow» (environ 15 secondes).
• Lorsque l’appareil annonce « écartez-vous !»,
veiller à ce que personne ne touche la victime.
• Appuyer sur le bouton pour choquer.
Reprendre immédiatement la RCP après la
délivrance du choc (30/2) sans contrôle du
pouls.

Référentiel technique SAP 3


CHOC NON RECOMMANDE :
•S
 i le DAE ne préconise pas de choc électrique
lors de la première analyse ou lors des analyses
suivantes, reprendre immédiatement la RCP
après avoir vérifié l’absence de pouls.

Remarque :
Le DAE ne sera éteint et la RCP interrompue qu’à la demande d’un médecin.
De retour au CIS, les données seront transmises le plus rapidement possible :
- La carte mémoire sera envoyée par courrier avec la fiche « intervention DAE » pour
les DAE FRED EASY.
- Par télétransmission pour les DAE LP 1000 mais aussi avec la fiche « intervention DAE
» qui sera envoyée par fax au SSSM.

Cas particulier

•L
 a défibrillation chez un enfant et un nourrisson
doit être réalisée avec des électrodes adaptées
qui seront positionnées de la même façon que
chez un adulte.

•S
i l’équipier ne dispose que d’électrodes
adultes, il mettra en place une électrode dans le
dos entre les deux omoplates et l’autre, devant,
au milieu du thorax (en antéropostérieure).

Référentiel technique SAP 4


Protocole interne du Sdis 42 sur la mise en place d’un DAE par un primo intervenant
1er cas : Le DAE est identique à celui présent dans le VSAV ou le lot GFO SAP
1 - Laisser les électrodes en place.
2 - Placer le DAE du VSAV ou du lot SAP.
3 - Transmettre la carte mémoire au SSSM selon la procédure habituelle ou procédure
télétransmission.
4 - Transmettre la fiche « d’intervention DAE » au SSSM.
5 - Indiquer la mise en place d’un DAE identique avant l’arrivée des secours.
6 - Le 1er DAE et sa carte mémoire sont laissés à l’équipe médicale sur place (SMUR
ou SSSM).
2ème cas : Le DAE est différent de celui du VSAV ou du lot GFO SAP :
1 - Enlever les électrodes en place.
2 - Placer le DAE du VSAV ou du lot SAP.
3 - Transmettre la carte mémoire au SSSM selon la procédure habituelle ou procédure
télétransmission.
4 - Transmettre la fiche « d’intervention DAE » au SSSM.
5 - Indiquer la mise en œuvre d’un DAE différent de celui du VSAV ou du lot SAP avant
l’arrivée des secours.
6 - Le 1er DAE et sa carte mémoire sont laissés à l’équipe médicale sur place (SMUR
ou SSSM).
NB : Quel que soit le cas, le CDA confie le DAE utilisé par le premier témoin au médecin
présent sur place pour que celui-ci restitue l’appareil à la structure qui l’a installée.
Dans tous les cas, les équipes de secours Sapeurs-Pompiers ne doivent pas
perdre de temps dans la prise en charge de la victime et la réalisation de la RCP.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le contenu du DAE et l’état de la batterie.

Points clés
•L  es compressions thoraciques sont interrompues le moins possible au cours de la
réanimation. Cela indique une parfaite connaissance de la procédure de prise en
charge de l’arrêt cardiaque et l’anticipation de ses différentes phases.
• La procédure de mise en œuvre du défibrillateur est conforme et chronologique.
• Les consignes de sécurité sont respectées.
• Les équipiers respectent les indications verbales du défibrillateur et en particulier l’arrêt
de la RCP pendant les phases d’analyse.

Critères d’efficacité
Une prise en charge la plus efficace et la plus rapide possible permet d’augmenter les
chances de survie de la victime.

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-13 Kit AES

Définition / Description
Un Accident d’Exposition au Sang (AES) résulte de toute exposition percutanée
(piqûre ou coupure) ou de tout contact sur une peau lésée ou des muqueuses
(bouche, yeux) avec du sang ou un liquide biologique souillé par du sang.
Le kit AES permet de faire face immédiatement à cette situation.

Composition du kit :
- 1 flacon de DAKIN® 50ml.
- 1 flacon de sérum physiologique 100ml (MINIVERSOL®).
- 2 sachets de 5 compresses stériles.
- 1 fiche réflexe.
- 1 fiche individuelle de renseignements.
- 1 fiche inventaire.
- 1 étiquette d’identification du kit AES.

On trouve 1 Kit AES dans toutes les VSAV et VSM du département.

Indications
Ce kit est indiqué pour toute :
- piqûre, coupure avec du matériel souillé par du sang.
- projection de sang ou de liquide biologique sanglant sur une peau lésée ou sur les
muqueuses (bouche et yeux).

Référentiel technique SAP 1


Utilisation

Dans ces situations il faut :


- Arrêter le geste en cours.
- Se munir du kit AES et respecter la fiche réflexe intégrée dans le kit.

• En cas de piqûre ou coupure :


- Ne pas faire saigner.
- Nettoyer soigneusement la zone lésée à l’eau et au savon.
- Rincer abondamment.
- Pendant 5 minutes minimum :
Tremper la plaie dans le DAKIN ou réaliser un pansement imbibé de DAKIN à l’aide
des compresses.

• En cas de projection sur peau lésée ou muqueuses (bouche et yeux) :


Si nécessaire, enlever les lentilles :
- Jeter les souples ou laver et désinfecter les lentilles rigides avec les produits d’en-
tretien habituels.
Pendant 5 minutes :
- Rincer abondamment l’œil ou la muqueuse au sérum physiologique (Miniversol®)
ou à l’eau claire.
- Se rendre dans les 4 heures dans un service d’urgences hospitalières pour une
consultation médicale.
- Faire une déclaration d’accident de service dans les 48 h en joignant le certificat
initial d’accident de travail délivré par le service d’urgences.
- Contacter rapidement le médecin d’astreinte départementale par le biais de l’Officier
Santé CODIS ou le chef de salle CODIS la nuit (19h-7h) en précisant :
- L’identité et les coordonnées téléphoniques de la personne exposée.
- L’identité de la victime « source » ainsi que l’établissement d’hospitalisation.
- Remplir la fiche individuelle de renseignements et la retourner rapidement sous pli
cacheté au Pôle Santé.

Risques et contraintes
Ne pas respecter la conduite à tenir en cas d’AES expose à un risque de contamination

Entretien / Maintenance
Les composants du kit sont à usage unique aussi, après utilisation ils doivent être
éliminés dans le circuit des Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux et
Assimilés (DASRIA).
Le renouvellement du kit AES (après utilisation ou péremption) se fait auprès de la
pharmacie (préciser le n° d’intervention).

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-14 Retrait des gants à usage unique

Définition-Description
•L  e retrait des gants à usage unique souillés, peut-être contaminant pour l’intervenant
ou son entourage.
• La technique de retrait a pour but d’éviter cette contamination.
• Les gants retirés font partie des déchets d’activité de soin à risque infectieux et
assimilés (DASRIA).

Indications
Cette technique doit être réalisée par l’équipier lors de chaque retrait de gants à usage
unique :
• A la fin de chaque action de secours.
• Chaque fois que les gants apparaissent souillés.

Risques et contraintes
•U n retrait trop brutal des gants peut entraîner la projection de liquide biologique de la
surface des gants sur un équipier et le contaminer.
• Le retrait des gants à usage unique sera complété par un lavage des mains.

Utilisation

•S
 aisir un gant au niveau du poignet en évitant
de toucher la peau.

• Retirer le premier gant en le retournant.

Référentiel technique SAP 1


•R
 ouler le gant retiré dans la paume de la
seconde main.

• I nsérer un ou deux doigts en crochet à l’intérieur


de l’autre gant sans toucher sa face externe, et
le pincer entre le pouce et l’index sur sa face
interne.

•R
 etirer le second gant en le retournant afin de
contenir le premier gant.

• J eter les gants dans le conteneur de déchets


d’activité de soins à risque infectieux et
assimilés (DASRIA).

Référentiel technique SAP 2


Points clés
• Ne jamais toucher la face externe des gants.
• Jeter les gants dans un conteneur de récupération des déchets d’activité à risque
infectieux.

Critères d’efficacité
En aucun cas, la peau des mains de l’équipier ne doit rentrer en contact avec la face
souillée des gants à usage unique.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Novembre 2017

SAP-FM-15 Kit brûlure

Définition / Description
•L
 es compresses d’hydrogel stériles sont utilisées pour
assurer le refroidissement des brûlures thermiques
dont la surface l’autorise.
•L
 a mise en place des compresses et de leur emballage
limite les risques d’infection.

Différentes tailles de compresses hydrogel stériles en fonction de la zone brulée


La mise en place des compresses et de leur emballage limite les risques d’infection.

Champs stériles

• La composition du kit brûlure est définie dans le recueil des moyens opérationnels.
Accès via intranet : Le kit brûlure

Indications
En l’absence de point d’eau tempéré, il est possible d’utiliser des compresses hydrogel.
Les conditions d’utilisation sont les mêmes que l’arrosage :
Refroidir la zone brûlée le plus tôt possible et au plus tard 30 minutes après la survenue
de la brûlure, si la victime est consciente et si la surface brûlée est inférieure à :
- 30% chez l’adulte.
- 10% chez l’enfant.
- 5% chez le nourrisson.

Retirer la ou les compresses hydrogel au bout de 10 minutes si la brûlure est grave


(sauf avis médical où le temps d’application peut être prolongé).
Si il s’agit d’une brûlure simple, les compresses hydrogel peuvent être laissées jusqu’à
disparition de la douleur.

Référentiel technique SAP 1


Contre-indications
• L’application doit être particulièrement bien réalisée dans les zones difficiles (creux
poplités, creux axillaires, plis sous mammaires…)
• La compresse sera appliquée directement sur les vêtements si ceux-ci adhérent à la
peau et n’ont pu être retirés.
• L’emballage doit recouvrir l’intégralité de la compresse afin d’éviter l’écoulement de
l’hydrogel.
• Les compresses ne sont pas indiquées en cas de brûlures chimiques, qui, elles,
imposent un rinçage abondant pour éliminer le produit.

Utilisation

•S
 ’équiper de gants à usage unique (voir SAP-
FM-14).

• Faire ouvrir l’emballage des compresses.

• Saisir la compresse par ses extrémités et la


sortir délicatement de son emballage.

• Appliquer la compresse sur la totalité de la


surface brûlée en veillant à ce qu’elle soit en
contact avec celle-ci.
• La compresse sera appliquée directement sur
les vêtements si ceux-ci adhérent à la peau et
n’ont pu être retirés.

• Maintenir la compresse en utilisant en priorité


son emballage (maintenu par une bande avec
du ruban adhésif…)

Référentiel technique SAP 2


En cas de brûlure du visage ou des parties intimes :
• Privilégier un refroidissement à l’eau au moyen de compresses ou de pansements
absorbants .
Les compresses ou les pansements absorbants imbibés d’eau sont à renouveler
souvent pour avoir une action de refroidissement efficace.
Si absence d’eau, utilisation poissible des petites compresses hydrogel.
• Demander rapidement un avis médical.

Entretien / Maintenance
• Les compresses d’hydrogel ne doivent pas être périmées et l’emballage ne doit pas
être endommagé.
• La vérification est quotidienne.

Points clés
• La compresse d’hydrogel doit être en contact avec l’intégralité de la surface brûlée.
•L
 ’application doit être particulièrement bien réalisée dans les zones difficiles (creux
poplités, creux axillaires, plis sous mammaires…).
• Le refroidissement soulage la douleur.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-16 Collier cervical

Définition / Description
Le collier cervical diminue le risque
d’aggravation d’un traumatisme du rachis
en immobilisant la colonne cervicale et
en limitant les mouvements de flexion,
d’extension, de torsion ou les mouvements
latéraux.
Le collier cervical permet un soutien renforcé
avec appui occipital, mentonnier et sternal,
permettant une quasi immobilisation.
Au SDIS 42, il existe différentes tailles et
marques de collier mais une seule façon de
déterminer la taille adaptée à une victime.

Indications
•L
 e collier cervical est systématiquement mis en place pour immobiliser le cou d’une
victime lorsqu’une lésion du rachis cervical est suspectée (circonstances de l’accident,
victime traumatisée inconsciente…) ou évidente (douleurs ressenties par la victime) et
lors d’une chute avec plaie à la tête.
•L
 e collier cervical sera mis en place après installation de la tête en position neutre et
avant tout déplacement (immobilisation, désincarcération, relevage…).
•S
 i la victime est allongée sur le ventre, le collier cervical est installé après son
retournement.

Risques et contraintes
•U
 ne aggravation ou l’apparition d’un traumatisme de la moelle épinière peut survenir si
le maintien de la tête n’est pas correctement assuré et que la pose du collier entraîne
des mouvements de la tête.
•L
 e collier cervical ne limite pas en totalité les mouvements de rotation et de latéralité
de la nuque. C’est pourquoi il doit toujours être associé à un système d’immobilisation
complémentaire.
•L
 e retrait du collier cervical ne peut être fait que sur l’indication et en présence d’un
médecin.
•S
 i le collier n’est pas de taille adaptée au cou de la victime, les mouvements de la tête
sont possibles.

Référentiel technique SAP 1


Utilisation

Remarque : Le collier cervical se pose toujours à 2 sauveteurs avec un maintien de tête


préalable par l’un des sauveteurs et après si nécessaire un retour de la tête en position
neutre

Victime allongée sur le dos

Equipier 1
•S
 e placer à genou dans l’axe de la victime,
derrière sa tête.
•M
 aintenir cette dernière en position neutre, à
deux mains, coudes posés au sol ou sur les
genoux pour diminuer la fatigue.
•N
 e pas relâcher la tête pendant toute la durée
de la manœuvre.

Equipier 2
• Se positionner sur le côté de la victime.
•D
 égager les vêtements et les bijoux au niveau
de la base du cou, si leur volume ou leur
position risque de limiter l’efficacité ou de
gêner la mise en place du collier cervical.

Equipier 2
•C
 hoisir la taille du collier adaptée à la taille de
la victime ou en régler la taille.
La prise de mesure pour le réglage du collier
doit être conforme aux recommandations du
fabricant (voir indications sur le collier).


Réglage collier LAERDAL

Référentiel technique SAP 2


Réglage collier AMBU

Référentiel technique SAP 2


Réglage collier original SIFTNECK

 a hauteur du collier doit être égale à la distance qui sépare le haut du menton au
L
sternum.

Equipier 2
•G
 lisser la partie arrière du collier sous la
nuque de la victime en dégageant la bande
auto-aggrippante.

Equipier 2
•P
 ositionner la partie avant du collier afin
d’obtenir un bon appui menton-sternum.

Equipier 2
• Ajuster le collier sans appuyer sur la trachée.
• Fixer la bande auto-aggripante.

Référentiel technique SAP 2


Equipier 1
•R
 ester au maintien de tête dans l’attente
d’une immobilisation générale du rachis ou de
la mise en PLS de la victime.

Remarque : Exceptionnellement, après la pose d’un collier cervical, si l’équipier doit se


libérer, le maintien de la tête peut être relâché en dehors des phases de mobilisation (PLS,
relevage…) si la victime est allongée à plat dos et qu’elle peut attendre une immobilisation
générale sans bouger.

Victime assise ou debout

Equipier 1
•S
 e placer derrière la tête de la victime et la
maintenir dans l’axe du corps, en position
neutre.

Equipier 2
•D
 égager les bijoux et les vêtements au niveau
de la base du cou.
• Choisir la taille et préparer le collier.
La prise de mesure pour le réglage du collier
doit être conforme aux recommandations du
fabricant (voir indications sur le collier).

Equipier 2
Positionner la partie avant du collier afin
d’obtenir un bon appui menton-sternum.

Référentiel technique SAP 3


Equipier 2
• Positionner la partie arrière du collier
• Fixer la bande auto-aggripante

Equipier 1
•R
 ester au maintien de la tête dans l’attente
d’une immobilisation générale du rachis de la
victime.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état des colliers cervicaux.

Points clés
• Le collier doit être de taille adaptée.
• Sa mise en place ne doit pas mobiliser le rachis.
• Une fois mis en place, le collier cervical doit être en contact avec l’angle de la
mandibule et le sternum en avant, le haut du dos et la base de la tête en arrière, les
clavicules et les épaules sur les côtés.

Critères d’efficacité
Le collier cervical limite au mieux les mouvements de la nuque de la victime
particulièrement au cours de sa mobilisation.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Août 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-17 Atelle modulable


Définition-Description
L’immobilisation à l’aide d’une attelle modulable limite les mouvements d’un membre
traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.

Les attelles modulables en alliage, doublées de mousse (type ALUFORM R) se


composent :
• Une armature en aluminium ou autre alliage.
• Un rembourrage assuré par une mousse épaisse.
• Une enveloppe en polystyrène dont la face au contact du membre est lavable.
• Des bords rabattables permettant de former une gouttière.
• Un système de fixation par sangles auto-aggripantes.

Indications
Les attelles modulables sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude, de l’avant-
bras et du poignet pour le membre supérieur et du genou, de la jambe et de la cheville
pour le membre inférieur.

Risques et contraintes
La réalisation d’une immobilisation d’un membre traumatisé à l’aide d’une attelle peut
provoquer une mobilisation de celui-ci si la procédure de mise en place n’est pas
respectée et entraîner douleur et complication, cutanées en particulier

Utilisation
Immobilisation du membre supérieur à l’aide
d’une attelle modulable
La mise en place est réalisée au minimum par
deux équipiers
Equipier 1
•M
 aintenir le membre blessé au niveau
de l’articulation sus et sous jacentes au
traumatisme, jusqu’à la mise en place d’une
attelle.

Référentiel technique SAP 1


Equipier 2
•C  hoisir l’attelle adaptée (longueur convenable)
et lui donner la forme.
• Placer l’attelle contre le segment traumatisé
en prenant soin d’englober l’articulation sus et
sous jacentes.
• Rabattre les côtés de l’attelle pour lui donner la
forme d’une gouttière.

Equipier 1
•S
 outenir le membre blessé et déplacer ses
mains pour maintenir l’attelle contre le membre.

Equipier 2
•M  aintenir l’attelle en position à l’aide des
sangles auto-aggripantes.
• Maintenir, si nécessaire, l’ensemble, à l’aide
d’une écharpe simple nouée autour du cou.
• Vérifier la qualité de l’immobilisation et l’état
de l’extrémité du membre (chaleur, coloration,
pouls, motricité, sensibilité).

L’immobilisation du membre inférieur à l’aide


d’une attelle modulable
L’attelle modulable est utilisée pour les
immobilisations du membre inférieur (genou,
jambes, chevilles).
La mise en place est réalisée au minimum par
trois équipiers

Equipier 1
•C
 hoisir l’attelle adaptée (longueur convenable)
et lui donner la forme.

Référentiel technique SAP 2


Equipiers 2 et 3
•M
 aintenir le membre blessé au niveau de
l’articulation sus et sous jacentes au traumatisme
jusqu’à la mise en place de l’attelle.

Equipiers 2 et 3
•S
oulever de quelques centimètres, tout en
exerçant une traction progressive mais douce
au niveau de la cheville, le membre inférieur
pour permettre le passage de l’attelle.

Equipier 1
•G
 lisser l’attelle sous le membre traumatisé en
prenant soin d’englober l’articulation sus et
sous jacentes.

Equipiers 1 et 2
•D
 époser le membre sur l’attelle et le maintenir
sans relâcher la traction.

Equipier 3
•R
abattre les côtés de l’attelle et le volet
d’extrémité du pied pour lui donner la forme
d’une gouttière.

Equipiers 1 et 2
•S
 outiennent le membre blessé et peuvent alors
déplacer leurs mains à l’extérieur de l’attelle
pour la maintenir.

•F
 ixer l’attelle à l’aide des sangles auto-
agrippantes.

•V
 érifier la qualité de l’immobilisation et l’état
de l’extrémité du membre (chaleur, coloration,
pouls, motricité, sensibilité).

Référentiel technique SAP 3


Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état des attelles modulable.

Points clés
• L’immobilisation est correcte si :
• Le segment blessé et les articulations sus et sous jacentes sont immobilisés par
l’attelle,
• L’attelle est correctement fixée et ne risque pas de se desserrer progressivement,
• La douleur ressentie par la victime diminue,
• Aucun signe de compression n’apparait après la mise en place (circulation d’aval
correcte).

Critères d’efficacité
La mise en place d’une attelle immobilise la fracture et diminue la douleur.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-18 Attelle à dépression

Définition / Description
L’immobilisation d’un membre traumatisé à l’aide d’une attelle à dépression limite les
mouvements de ce membre, prévenant ainsi la survenue de complication et diminue la
douleur.

Attelle de poignet
Attelle membre
inférieur

Attelle membre
supérieur

Les attelles à dépression sont constituées :


• D’une enveloppe étanche à l’air et souple contenant des billes de polystyrène expansé.
• D’une valve d’admission d’air.
• De sangles de maintien.

Elle est utilisée avec un dispositif d’aspiration.

Son principe est identique à celui du matelas immobilisateur à dépression.

Indications
Les attelles à dépression sont utilisées pour assurer l’immobilisation :
• Du coude, de l’avant-bras, et du poignet pour le membre supérieur.
• Du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre inférieur.

Les atelles à dépression membres inférieurs peuvent aussi être utilisées pour immobiliser
un traumatisme de l’épaule associé à une écharpe et une contre-écharpe.

Exceptionnellement, l’attelle de la jambe peut être utilisée pour l’immobilisation générale


d’un nourrisson lorsqu’aucun autre moyen de transport adapté n’est disponible.

Risques et contraintes
L’immobilisation d’un membre traumatisé à l’aide d’une attelle peut entraîner des douleurs
ainsi que des complications si la procédure de mise en œuvre n’est pas respectée.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation
Immobilisation membre supérieur

La mise en place est réalisée au minimum par


trois équipiers

Équipier 1 :
• Doit maintenir le membre blessé, au niveau
de l’articulation sus et sous-jacente au
traumatisme, jusqu’à la mise en place d’une
attelle.

Équipier 2 :
• Doit vérifier avant toute mobilisation :
- La motricité
- La sensibilité
- La coloration, la chaleur et le pouls en aval
de l’extrémité du membre atteint.

Équipier 3 :
•
Doit préparer l’attelle à dépression en
répartissant également toutes les billes et en
ouvrant la valve d’admission d’air.

Équipier 1 et 2 :
• Soulever suffisamment le membre, en
exerçant une traction douce, pour permettre
le passage de l’attelle.

Équipier 3 :
• Glisser l’attelle sous le membre traumatisé en
prenant soin d’englober les articulations sus
et sous-jacentes.

 i la victime assise ou demi assise tient son


S
bras contre elle, glisser l’attelle de la même
façon entre le thorax et le membre traumatisé

Équipier 1 et 2
•
Poser le membre sur l’atelle pendant que
l’équipier 3 rabat l’attelle de part et d’autre
de celui-ci, pour lui donner la forme d’une
gouttière.

Référentiel technique SAP 2


•R
 etirer les mains qui soutiennent le membre
pour maintenir l’attelle contre ce dernier.

•F
 inaliser la mise en place de l’attelle au moyen
de sangles.

•D
 épressuriser l’attelle afin qu’elle épouse les
formes du membre atteint.

• Fermer la valve.

• Déconnecter le dispositif d’aspiration.

•V
 érifier la bonne immobilisation en réajustant
si nécessaire les sangles de fixation.

• Contrôler à nouveau :
- La motricité
- La sensibilité
- La coloration
- La chaleur et le pouls en aval de l’extrémité
du membre atteint

Référentiel technique SAP 3


Immobilisation membre inférieur

Les techniques et les commentaires sont identiques à l’immobilisation d’un membre


supérieur

Référentiel technique SAP 4


Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état des attelles à dépression.

Points clés
• Le segment de membre blessé et les articulations sus et sous-jacentes sont maintenus
jusqu’à l’immobilisation complète.
• L’attelle est correctement fixée.
• L’attelle n’entraîne pas de compression (circulation en aval correcte).
• Le membre est déplacé d’un seul bloc.

Critères d’efficacité
La mise en place d’une attelle immobilise le membre et diminue la douleur.

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Décembre 2019

SAP-FM-19 Plan dur

Définition / Description
Le plan dur est un moyen de relevage, permet également l’immobilisation générale d’une
victime en respectant l’axe « tête-cou-tronc » lorsqu’il est associé à un immobilisateur de
tête et à la sangle araignée (voir SAP-FM-20).

Il limite toute aggravation d’une éventuelle lésion de la moelle épinière au cours de la


mobilisation ou du transport.

Le plan dur est constitué :


• D’un plan rectangulaire de 1.85 m environ en longueur. Le plan dur est radio-
transparent et résiste à l’eau.
• De poignées de portage.

L’immobilisateur de tête est composé :


• D’un coussin de tête, fixé sur le plan dur.
• De deux blocs d’immobilisation latéraux munis de mousses interchangeables.
• De deux sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton.

Sangle de maintien Support cale de tête Plan dur

Cale de tête amovible Sangle araignée

Indications
•L  e plan dur est un outil qui est essentiellement utilisé pour permettre une extraction d’une
victime située dans un endroit difficile d’accès(endroit exigu, véhicule accidenté…).
• Le plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé en l’absence de matelas
immobilisateur à dépression, pour immobiliser une victime suspecte d’un traumatisme
du rachis.
• Le plan dur peut aussi être utilisé pour allonger une victime suspecte d’un traumatisme
du rachis et qui est retrouvée debout.

Référentiel technique SAP 1


Risques et contraintes
• Afin de respecter l’axe « tête-cou-tronc », l’action des équipiers doit être coordonnée.
• Avant de mettre en place la victime sur le plan dur, son dos doit être examiné afin de
détecter une éventuelle lésion et de retirer d’éventuels débris.
• Le contrôle de la motricité et de la sensibilité avant et après la manœuvre doit permettre
de détecter toute aggravation.

Utilisation
Mise en place des blocs d’immobilisation latéraux

•S
 olidariser la tête de la victime au plan dur en
plaçant successivement :
- Les blocs immobilisateurs latéraux de chaque
côté de la tête.
L’équipier 1 continue le maintien de tête et
l’équipier 2 vient fixer successivement les 2
cales de tête.

- La sangle de fixation frontale puis mentonnière

Mise en place de l’immobilisateur de tête à usage unique sur plan dur ancienne
génération

Remarque : Deux types de plan dur coexistent au SDIS 42. Afin de permettre la réalisation
de cette technique avec la version la plus ancienne, un immobilisateur de tête à usage
unique a été adapté.

Référentiel technique SAP 2


•R
 etirer les protections des parties adhésives
du support.

• Coller le support sur le plan dur en le centrant.

•P
endant que l’équipier maintient la tête,
l’équipier vient tirer sur l’ergot blanc pour faire
remonter les côtés du support.

n remontant sur les côtés les parties


E
plastiques viennent immobiliser la tête
latéralement

•P
 ositionner la sangle de fixation frontale puis
mentonnière.

Référentiel technique SAP 3


Immobilisation complète

•L
 ’immobilisation à l’aide de la sangle araignée
fait l’objet de la fiche matériel n°20.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état du plan dur et de l’immobilisateur de tête.
• Changer les mousses de l’immobilisateur de tête en cas de souillures ou salissures.

Points clés
•L  e maintien de la tête est poursuivi jusqu’à l’immobilisation complète de l’axe « tête-
cou-tronc ».
• L’action des équipiers est coordonnée.
• La tête est centrée sur l’immobilisateur de tête.
• Les mouvements de la colonne vertébrale sont limités lors de l’immobilisation de la
victime.

Critères d’efficacité
• L’immobilisation n’a pas entraîné d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.
• Aucun mouvement de la tête n’est possible.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Mai 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-20 Sangle araignée

Définition / Description
La sangle araignée solidarise la victime au plan dur, au niveau de la partie supérieure du
tronc, du bassin et des membres inférieurs.
Elle peut être associée à un rembourrage entre les membres inférieurs pour en limiter
les mouvements.

Indications
La sangle araignée, associée au plan dur et à l’immobilisateur de tête, est utilisée pour
assurer l’immobilisation complète d’une victime chez qui l’on suspecte un traumatisme
de la colonne vertébrale, avant de la brancarder.

Risques et contraintes
La sangle n’est mise en place que sur une victime allongée sur un plan dur.
Un serrage excessif de la sangle thoracique risque d’entraver la respiration.
Pour une victime présentant un traumatisme du thorax, la sangle thoracique ne doit pas
être serrée.

Référentiel technique SAP 1


Réalisation

Equipier 1
•
Continuer à assurer le maintien de la tête
durant toute la manœuvre.

Equipier 2 et 3
• Se placer de part et d’autre de la victime.
• Disposer la sangle araignée déployée sur la
victime, scratchs ouverts, positionner la bande
centrale sur l’axe longitudinal de la victime,
placer la sangle des aisselles, la sangle des
pieds au niveau des chevilles, puis les sangles
coulissantes au niveau du bas du thorax, du
bassin et des cuisses.

Equipier 2 et 3
• Fixer les sangles d’épaules en les passant
dans les poignées de portage les plus proches
afin d’englober l’articulation. Les sangles des
épaules viennent ensuite être fixées sur la
sangle des aisselles.

Equipier 2 et 3
• Exercer une pression modérée sur la ceinture
centrale vers les pieds de la victime (en veillant
au centrage de celle-ci), puis fixer les sangles
de pieds au niveau des chevilles en séparant
les jambes avec un drap par exemple.

1 Equipier 2 et 3
2 • Fixer les sangles du thorax sans entraver la
respiration(1), puis successivement les sangles
du bassin(2) et des cuisses(3).
3

Référentiel technique SAP 2


Equipier 2 et 3
• Contrôler et réajuster, si nécessaire, la fixation
des sangles.
• Une fois la sangle posée, le maintien de tête
peut être relâché.

Cas particuliers :
• Victime présentant un traumatisme du thorax : ne pas serrer la sangle thoracique pour
ne pas limiter la respiration de la victime.
• Victime présentant une suspicion de fracture du fémur : ne pas fixer la sangle de
cuisse correspondante.
• Victime de petite taille ou enfant : la sangle prévue pour les cuisses devient sangle des
pieds, pas de changement pour les autres.
• Victime en position debout avec une suspicion de traumatisme du rachis : la mise en
place de la sangle araignée se fait après avoir allongé la victime au moyen du plan dur.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état de la sangle araignée.

Points clés
• La victime ne peut glisser ni vers le haut, ni vers le bas, ni sur le côté.
• Les sangles ne gênent pas la respiration de la victime.
• La sangle centrale doit être tendue dans l’axe du corps.

Critères d’efficacité
• L’axe « tête-cou-tronc » est maintenu.
• Le corps de la victime est correctement solidarisé au plan dur.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-21 Attelle Cervico-Thoracique (ACT)

Définition / Description
L’attelle cervico-thoracique (A.C.T.) permet d’immobiliser la tête, le cou, le tronc d’une
victime suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale.

2
7
4

3 1

6 4

L’attelle cervico-thoracique est composée :


- D’un corset semi-rigide (dans le sens de la hauteur), constitué d’une bande thoracique
(corset ) reliée à un rabat de tête 1
- De 3 sangles thoraciques 2
- De 2 sangles de cuisse 3
- De poignets de portage 4
- D’un coussin de tête 5
- De sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton 6
- Dun sac de rangement. 7

Indications
•L  ’attelle cervico-thoracique est utilisée pour immobiliser la tête et la nuque d’une
victime assise ou dans un espace restreint, lorsqu’un traumatisme de la colonne
vertébrale est suspecté, avant d’allonger la victime et de l’immobiliser complètement
sur un plan dur ou un MID.
• Elle permet de limiter considérablement les risques d’aggravation au cours des
différentes manipulations.
• Chez l’enfant, l’ACT peut être utilisé pour procéder à l’immobilisation générale du
corps.

Référentiel technique SAP 1


Risques et contraintes
• Le non-respect de la technique est susceptible d’aggraver une lésion de la colonne
vertébrale.
• Des sangles thoraciques trop serrées sont susceptibles de créer ou d’aggraver une
détresse respiratoire.

Utilisation

Remarque : L’ACT est mise en place après la pose d’un collier cervical.

La mise en place d’une A.C.T. nécessite 3


équipiers secouristes :

Equipier 1
• Se place derrière la victime et maintient la tête
de la victime pendant toute la manœuvre.

Equipier 2
• Contrôle la motricité et la sensibilité de chaque
membre.

Equipier 3
• Prépare l’ACT et la dispose à proximité de la
victime.

Equipiers 2 et 3
•
Décollent légèrement la victime du dossier
du siège ou actionnent le dispositif pour
descendre le siège de la voiture sans à-coup.
Les équipiers devront positionner leurs mains
de chaque côté de l’épaule tout en maintenant
l’axe « tête-cou-tronc ».

Equipier 3
• Examine le dos de la victime (recherche de
déformations, de traces de sang ou de corps
étrangers type débris de verre).

Référentiel technique SAP 2


Equipier 2
• Maintient la victime dans cette position.

Equipier 3
• Insère l’ACT, extrémité supérieure en premier,
entre le dos de la victime et le dossier du
siège, entre les avant-bras de l’équipier 1 qui
maintient la tête.

Equipiers 2 et 3
• Centrent l’ACT et ramènent la victime contre
celle-ci tout en glissant les bandes thoraciques
du corset sous les bras de la victime.
Equipiers 2 et 3
• Veillent à ce que les parties supérieures des
bandes thoraciques soient au contact des
aisselles.
Equipiers 2 et 3
• Fixent et serrent modérément afin de maintenir
le corset en place :
- la sangle thoracique du milieu (jaune)
- la sangle inférieure (rouge)
- puis supérieure (verte)

Equipiers 2 et 3
• Attachent et serrent les sangles de cuisse en
passant sous celles-ci. Les sangles peuvent
éventuellement être croisées devant le pubis,
s’il n’y a pas de traumatisme à ce niveau.

Equipiers 2 et 3
• Vérifient alors le serrage de l’ensemble des
sangles tout en évitant de comprimer le thorax
et de limiter les mouvements respiratoires.

Référentiel technique SAP 3


Equipiers 2 et 3
•
Ramènent prudemment la victime contre
l’ACT.

Equipiers 2 et 3
• Comblent, si nécessaire, l’espace situé entre
la bande de tête et la partie postérieure de
la tête de la victime avec le coussin plié au
besoin.

Equipiers 2 et 3
• Ramènent le rabat de tête de chaque côté de
la tête de la victime.
Equipier 1
• Reprend le maintien par-dessus le rabat de
tête.
Equipiers 2 et 3
•Maintiennent le rabat de tête à l’aide de 2
sangles :
- la première prend appui sur le front de la
victime.
- la seconde prend appui sous le menton, sur la
partie haute et rigide du collier cervical.

Equipier 2
• Contrôle à nouveau la motricité et la sensibilité
de chaque membre.
Equipier 1
• Peut relâcher la tête de la victime si besoin.

Référentiel technique SAP 4


Equipiers 2 et 3
• Installer et préparer à proximité de la victime
un moyen d’immobilisation générale.
Si la victime est installée sur un plan dur,

l’immobilisateur de tête de ce dernier doit être
retiré.
•S
 e placer face à face, de chaque côté de la
victime.
•S
 aisir d’une main la poignée de partage à
l’arrière du corset et de l’autre le creux poplité.
•T
ransférer puis allonger, par une action
coordonnée, la victime sur le moyen
d’immobilisation générale.
Les sangles de cuisses peuvent être

légèrement desserrées afin d’allonger les
membres inférieurs de la victime.
•T
erminer l’immobilisation générale de la
victime.

Cas particuliers
• Chez
 la femme enceinte, au cours des derniers mois de la grossesse, ne pas fixer la
sangle thoracique inférieure.
•C
 hez une victime qui présente un traumatisme du thorax, ne pas serrer la sangle
thoracique supérieure pour ne pas limiter la respiration de la victime.
•C
 hez une victime qui présente une suspicion de fracture du fémur, ne pas placer la
sangle de cuisse correspondante.
•C
 hez l’enfant, il est possible de rouler une couverture ou plier le coussin devant le
thorax et l’abdomen afin de combler les espaces pour une immobilisation parfaite.

Coussin en simple

Coussin roulé en double (car il y a d’avantage


d’espace à combler au niveau des jambes
qu’au niveau du thorax et de l’abdomen)

Référentiel technique SAP 5


Risques et contraintes
La mobilisation du rachis ou des membres inférieurs lors de la mise en place du coussin
de tête, de l’attelle ou des sangles peut aggraver une lésion.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état de l’appareil.

Critères d’efficacité
• L’axe tête cou tronc est maintenu.
• L’immobilisation n’a pas entraîné d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.
• Aucun mouvement de la tête n’est possible.

Points clés
La mise en place de l’ACT se fait :
• Sur une tête en position neutre
• Sans bouger la tête de la victime par rapport au tronc.

L’ACT est correctement installée si :


• Elle prend appui sous les aisselles de la victime
• Elle est suffisamment serrée pour ne pas bouger
• La colonne vertébrale repose sur l’attelle
• La tête de la victime est immobilisée en position neutre

Référentiel technique SAP 6


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Fev 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Décembre 2019

SAP-FM-22 Matelas immobilisateur


à dépression
Définition / Description
Le matelas immobilisateur à dépression (MID) est
utilisé pour immobiliser le corps entier d’une victime
chez qui l’on suspecte un traumatisme du rachis.
Il est préconisé notamment en cas de lésions multiples,
le traumatisme du bassin, de la cuisse et lorsque le
transport sur un centre hospitalier est supérieur à 40
minutes.
En immobilisant en bloc le corps d’une victime, le matelas
immobilisateur à dépression permet de respecter l’axe
« tête-cou-tronc » et de limiter toute aggravation d’une
éventuelle lésion de la moelle épinière et du bassin. Il
permet en outre d’immobiliser les membres inférieurs.
Son principe de fonctionnement consiste à aspirer l’air
contenu dans l’enveloppe étanche, ce qui provoque
une agglutination de petites billes qui rigidifient le
matelas. Il prend alors la forme du corps de la victime.
Pompe permettant de
faire la dépression

Matelas à dépression
composé de billes

Indications
•E  n cas de suspicion d’un traumatisme (chute, avp...), notamment lésions multiples,
bassin ou cuisse. Le MID sera préféré pour une immobilisation de la colonne vertébrale.
• Sur demande d’une équipe médicale, une victime ne nécessitant pas initialement
d’immobilisation pourra être mise dans le MID.
• Il peut être utilisé aussi pour relever une victime allongée au sol dans un espace étroit
ou pour en faciliter le déplacement sur quelques mètres seulement.

Contre-indications
• Utilisation sans protection en présence d’objet tranchant et perforant.
• Une fois rigidifié le MID à lui seul n’est pas un moyen de brancardage.
• Pour un brancardage plus long il sera automatiquement posé sur un plan dur, pour
améliorer sa rigidité et arrimé pour permettre le transport.
• Aucun matériel de relevage (plan dur ou civière à aube ne doit être laissée dans
un matelas immobilisateur à dépression).

Référentiel technique SAP


Utilisation
Remarque : L’installation d’une victime sur un matelas immobilisateur à dépression est
effectuée en utilisant un relevage :
1. au moyen d’un brancard cuillère (voir SAP-FM-26)
2. au moyen d’un pont à 4 équipiers porteurs (voir SAP-FT-35 à 39)
3. au moyen de plan dur

Avant la manœuvre, un collier cervical est mis en place (voir SAP-FM-16)

Les blocs de tête peuvent être utilisés pour restreindre les mouvements du rachis cervical
à l’intérieur d’un matelas.
•
Placer le matelas à dépression à proximité
de la victime dans une position adaptée à la
technique de relevage qui va être mise en
oeuvre.
•
Préparer le matelas immobilisateur à
dépression en l’étalant au sol (surface plane
et la valve située aux pieds de la victime).

N
 ettoyer les sol avant de poser le MID afin
d’éviter qu’il ne se perce (sur des bouts de
verres ou autre) ou mettre éventuellement
une bâche de protection .

• Ouvrir le robinet et répartir les billes.

•P
 our protéger la victime du froid une couverture
de survie ou la couverture bactériostatique
doit être mise avant le drap.

•M
 ettre en place un drap sur la couverture en
pliant le surplus sur les côtés afin de recouvrir
la victime.

Référentiel technique SAP


•R
 igidifier modérément le matelas en relevant
les côtés pour faciliter les manoeuvres de
relevage.

•P
 oser la victime sur le matelas, en utilisant
une technique de relevage adaptée, et retirer
systématiquement le dispositif de portage.

• Replier la couverture et le drap sur la victime

Équipier 1
• Continuer à assurer le maintien de la tête

Équipier 2 et 3
•
Rapprocher les bords du matelas pour
maintenir latéralement la tête de la victime.

Équipier 1
• Retirer délicatement vos mains afin d’assurer le
maintien de la tête avec les bords du matelas.

Le
 matelas ne doit en aucun cas appuyer
sur le sommet du crâne car l’aspiration de
l’air entraînerait par rétraction une flexion
de la tête.

Équipier 2
• Rapprocher les bords du matelas au niveau
des épaules, et du bassin.
• Assurer le maintien latéral du matelas avec
vos avant-bras.

Équipier 3
• Ferme les sangles en les serrant.
• Faire le vide à l’intérieur du matelas, en aspirant
l’air avec un dispositif d’aspiration, jusqu’à ce
que le matelas devienne dur.

Référentiel technique SAP


•F  ermer le robinet, si nécessaire (selon le type
de matelas).
• Déconnecter le dispositif d’aspiration.
• Ajuster et compléter le serrage des sangles
de maintien.
• Une fois immobilisé si la victime porte un
collier cervical rigide il faut la desserer.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, l’intégrité du matelas par mise en dépression.

Points clés
• La tête de la victime est maintenue par un équipier jusqu’à l’immobilisation complète.
• L’immobilisation se fait en maintenant l’axe « tête-cou-tronc » de la victime.
• Aucun mouvement de la tête ne doit être possible.
• La victime ne peut glisser, ni vers le haut, ni vers le bas, ni sur le côté.
• Les sangles ne gênent pas sa respiration.

Critères d’efficacité
• L’axe tête-cou-tronc est maintenu.
• Le corps de la victime est entierement immobilisé.
• La manoeuvre n’a entraîné aucune aggravation d’une lésion de la victime.

Référentiel technique SAP


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Mai 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Novembre 2017

SAP-FM-23 Kit section de membres

Définition / Description

Objectif :
Envelopper un membre sectionné et permettre sa conservation dans les
meilleures conditions dans l’attente de sa réimplantation éventuelle.

Valise de transport

CHU
Sacs réfrigérants
instantanés

Sac isotherme
double à l’intérieur
d’une poche Champs stériles
plastique étanche
destinée à recevoir
le membre amputé

•L
 a composition du kit section de membres est définie dans le recueil des moyens
opérationnels.
Accès via intranet : Le kit section de membres

Indications
•L  e kit section de membres est utilisé pour envelopper un membre et permettre sa
conservation dans les meilleures conditions.
• Le froid permet de préserver un membre amputé, pendant la prise en charge et le
transport du blessé dans l’attente de sa ré-implantation éventuelle.

Risques et contraintes
•L
 e membre sectionné ne doit jamais être mis en contact direct avec la glace, cela
pourrait entraîner des gelures pouvant compromettre sa réimplantation.

Référentiel technique SAP 1


Utilisation

• Mettre des gants à usage unique propres.

•N
 ettoyer le membre, si nécessaire, avec un
flacon de Miniversol.

•E
nvelopper le membre sectionné dans un
champ stérile.

•P
 lacer le tout à l’intérieur du sac plastique se
trouvant au milieu du sac isotherme.

• Refermer cette poche à l’aide du Zip.

• Activer les sacs réfrigérants en les percutant.

•P
 lacer les sacs réfrigérants à l’intérieur du sac
dans les deux poches latérales.

Référentiel technique SAP 2


•M
 aintenir le sac isotherme fermé grâce au
scratch.

•N
 oter le nom de la victime et l’heure de
survenue de l’accident.

Entretien / Maintenance
Contrôler l’état du matériel ainsi que les dates de péremption.

Points clés
Le membre sectionné est :
• Protégé par un champ stérile.
• Placé au froid sans contact direct avec les poches réfrigérantes.

Critères d’efficacité
Le membre sectionné est rapidement et correctement préservé dans le kit prévu à cet
effet.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Novembre 2016

SAP-FM-24 Kit accouchement

Définition / Description
Tout le matériel du kit accouchement est à usage unique.
Le kit est composé d’un set d’accouchement stérile et de différents dispositifs
utiles :
- à la prise en charge de la parturiente et du nouveau-né.
- aux sapeurs-pompiers (EPI, fiches reflexes).
Dans le cadre d’un accouchement inopiné, prendre en complément du kit accouchement :
1 bouteille d’O2 supplémentaire, un rouleau de sac DASRIA, une boite de gants à usage
unique, du gel hydro-alcoolique, des draps.

Composition du kit

Set accouchement

CHAMP D’ACCUEIL
2 PINCES KOCHER
du nouveau né
pour clamper le cordon

CHAMP D’ACCOUCHEMENT CISEAUX


avec poches de recueil pour couper le cordon

PLATEAU CISEAUX A EPISIOTOMIE


pour le recueil du placenta réservé au médecin

Référentiel technique SAP 1


Différents dispositifs

Tablier de protection + masque FICHES Enveloppe de protection


avec visière panoramique 1-Réflexe thermique NéoHelp®
2-Bilan
3-Accouchement

Couverture de survie
BAVU nouveau-né Système d’aspiration Bonnet de Jersey Sac DASRIA
buccale (mouchette) Couche

Indications
Accouchement imminent, en cours ou réalisé.

Utilisation
Utilisation du kit accouchement

1- Se laver les mains ou utiliser du gel hydro-


alcoolique. S’équiper de gants à usage
unique.
2- Ouvrir le kit accouchement proprement.
 ne fiche réflexe est à disposition si
3- U
nécessaire.
4- Renseigner la fiche bilan.
5- Se préparer pour l’accouchement :
• E
 PI : masque de protection avec visière
panoramique + tablier de protection.

Référentiel technique SAP 2


• Ouvrir le set d’accouchement et garder le à
portée de main sur un endroit propre.
• Préparer un espace d’accueil pour l’enfant :
BAVU nouveau-né, dispositif d’aspiration

buccale, O2, bonnet, couverture de survie.

6- 
Installer la parturiente en position
d’accouchement, glisser le champ
d’accouchement* sous ses fesses.
*E
 n fonction des modèles, les champs d’accouchement
sont dotés d’une ou deux poches de recueil.
2 poches de recueil :
- La première, amovible (système VELCRO), est
réservée à l’accouchement afin d’éviter de souiller le
lit et le sol. A ouvrir lors de l’installation de la femme
pour l’accouchement.
- La deuxième, graduée, est réservée à la délivrance. A
ouvrir immédiatement après la naissance après avoir
retiré la première poche. Elle permet de quantifier les
pertes sanguines lors de la phase de délivrance.
Une seule poche de recueil graduée :
Réservée à la délivrance, à ouvrir immédiatement
après la naissance de l’enfant.
7- Réaliser l’accouchement (voir SAP-CT-17).

Référentiel technique SAP 3


8- Prévenir l’hypothermie du nouveau-né.
Il y a 2 situations possibles :

• 1ère situation
 ouveau-né qui s’adapte parfaitement à la
N
vie extra-utérine : enveloppe de protection
thermique Neo-HeLP®.
Ce dispositif de protection thermique stérile est
spécialement conçu pour couvrir l’ensemble
du corps du nouveau-né de la tête aux pieds,
tout en gardant un accès facile pour les soins.
Sa transparence facilite la surveillance du
nouveau-né.
Elle se compose :
- d’une double couche de polyéthylène qui
crée un effet de serre et protège des courants
d’air et de l’évaporation du liquide amniotique.
- d’une capuche parfaitement ajustable à la
tête du nouveau-né qui ne laisse pas passer
l’air ambiant et limite ainsi la dispersion de
chaleur par la tête.
- d’une mousse préformée dorsale qui
constitue une barrière contre les pertes de
chaleur par conduction et qui maintient la tête
du bébé en position inclinée libérant les voies
aériennes.

 echnique d’utilisation :
T
• Glisser le nouveau-né, rapidement après sa
naissance, dans l’enveloppe de protection
thermique Neo-HeLP® sans le sécher et
complétement nu.
•A
 juster la capuche à l’aide du lien afin d’assurer
une bonne étanchéité. Voir
•R
 éserver un espace au niveau de l’ouverture
ventrale pour le passage du cordon ombilical
.Voir
•C
 lamper le cordon à l’aide des 2 pinces
Kocher du set.
10 c Poser l’enfant sur sa maman dans le Neo-
m HeLP® et le surveiller attentivement.

 ritère d’efficacité : bonne étanchéité de


C
l’enveloppe, normothermie du nouveau-né à
l’arrivée à la maternité.

Référentiel technique SAP 4


• 2ème situation
 ouveau-né qui présente des difficultés à s’adapter
N
à la vie extra-utérine.
- Couper le cordon ombilical.
- Sécher le nouveau-né avec le champ d’accueil
et délivrer les gestes adaptés à son état.
- Lui couvrir la tête avec le bonnet en jersey.
- Le couvrir de la couverture de survie.
- Attendre l’avis du médecin SMUR pour utiliser
l’enveloppe de protection thermique.

9- Aspiration des VAS du nouveau-né : dispositif


d’aspiration buccale

Le dispositif d’aspiration buccale pédiatrique est


fourni avec 2 sondes de diamètres différents :
- la première , prémontée , pour un nourrisson de
poids normal.
- la deuxieme reservée au prématuré.
Le récipient est muni d’un bouchon permettant sa
fermeture étanche après aspiration.

Indications : encombrement des voies aériennes


supérieures ou de détresse respiratoire du
nouveau, particulièrement si le liquide amniotique
est teinté (présence de méconium).

Technique : Choisir la sonde adaptée au poids


de l’enfant. Créer la dépression par aspiration au
travers de la sonde buccale . L’aspiration buccale
permet d’ajuster la pression d’aspiration, une trop
forte dépression (comme avec l’AMS) pouvant être
traumatique.
Aspirer, en remontant, par des petits mouvements
circulaires dans la bouche et la gorge. Ne pas aller
trop profondément, la stimulation de l’ arrière gorge
pouvant provoquer une bradycardie réflexe.

Risques : Aspiration trop profonde dans l’arrière


gorge = bradycardie et apnée réflexes.

Critère d’efficacité : Dégagement des voies


aériennes supérieures, amélioration de la
respiration et de l’état du nouveau-né.

Référentiel technique SAP 5


10- RCP du nouveau-né

• Ventilation artificielle au BAVU (SAP-FM-08)


Le BAVU nouveau-né est composé :
d’un ballon auto remplisseur souple et élastique
d’une valve d’admission d’air ou d’oxygène
d’une réserve d’oxygène sous forme d’un tuyau
annelé destiné à accumuler l’oxygène pendant
l’insufflation. Contrairement au BAVU adulte, la
réserve est ouverte offrant la possibilité de diriger
l’oxygène vers le nez et la bouche du nouveau-
né en utilisant le flux au cours de la respiration
spontanée (réservé au SMUR).
d’une valve séparatrice des gaz insufflés et
expirés.
d’une soupape de surpression livrée en position
« déverrouillée ».
d’un masque facial adapté à l’anatomie du

nouveau-né.
Le raccord patient du BAVU est compatible avec
les raccords des sondes d’intubation pédiatrique.

Soupape de surpression déverrouillée


En cas de surpression (> 40 cm H2O) la soupape
s’actionne et libère l’excèdent d’air.

Soupape de surpression verrouillée :


Tout l’air sous pression est envoyé au poumon :
risque de lésions des alvéoles.

Indication : Le BAVU nouveau-né permet


de réaliser une ventilation artificielle, après
libération des voies aériennes (SAP-FTO-20).

Risques : volume d’insufflation trop important.


Lésions des alvéoles si la valve de surpression
est en position « verrouillée ».

Critère d’efficacité : soulèvement du thorax


du nouveau-né, amélioration de la respiration
et de l’état du nouveau-né.

Référentiel technique SAP 6


11- La délivrance

Dès la naissance, ouvrir la poche de recueil


graduée pour quantifier les pertes sanguines (se
reporter page 3).

Le plateau du set est réservé au recueil du placenta


si la femme se délivre.

12- U
 ne couche est à disposition dans le kit au cas
où le nouveau-né expulse son méconium.

13. La fiche « accouchement extra-hospitalier »


doit être dûment renseignée et transmise à la sage-
femme en salle d’accouchement.

Entretien / Maintenance
•T out le matériel du kit est à usage unique. Le matériel utilisé doit être éliminé dans le
respect du circuit des DASRIA.
• Déchets mous (BAVU, dispositif d’aspiration buccale….) = sac DASRIA
• Instruments (pinces et ciseaux) = boite jaune DASRIA.
•Le matériel non utilisé et propre sera retourné à la pharmacie (BAVU, dispositif
d’aspiration buccale…) accompagné du numéro de lot du kit.
•Renouvellement: commande sur INTRANET , dans le catalogue pharmacie, sur
justificatif : numéro d’intervention ou «péremption» si la date du kit a expiré.

Référentiel technique SAP 7


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Décembre 2019

SAP-FM-25 Brancard cuillère

Définition / Description
Le brancard cuillère est un moyen de relevage qui facilite l’installation de la victime sur
un brancard, sur un plan dur ou son transfert sur un matelas immobilisateur à dépression,
tout en respectant son axe tête-cou-tronc.
Il est composé de deux parties détachables venant se glisser sous la victime.

Indications
Son utilisation est particulièrement indiquée dans les cas suivants :
• Victime traumatisée ou susceptible de présenter un traumatisme du rachis.
• Impossibilité de réaliser un pont simple ou un pont amélioré (zone surbaissé, victime
sous un train, un véhicule…).
• Victime présentant des souillures ou des salissures.

Risques et contraintes
• Eviter tout pincement au niveau du dos lors de la fermeture.
• Eviter tout risque de chute en vérifiant les verrous de fermeture du brancard

Utilisation
Remarque : Chez toute victime susceptible de présenter un traumatisme du rachis un
collier cervical sera mis en place seulement si la stabilisation de la tête par un équipier
s’annonce difficile ou aléatoire.

Equipier 1
• Assurer le maintien de la tête, par une prise
latéro-latérale, durant toute la manœuvre
jusqu’à immobilisation complète de la victime.

Equipier 2 et 3
• Placer le brancard le long de la victime.

Référentiel technique SAP 1


Equipier 2 et 3
• Régler sa longueur en fonction de la taille du
blessé.
• Le verrouiller dans cette position
•S
 ’assurer de la rigidité du système en tirant sur
la partie mobile, côté jambe.

Equipier 2 et 3
• Désolidariser les deux parties du brancard.
Les placer de chaque côté de la victime.


Si besoin, réaligner les jambes avec un
sauveteur qui maintient le bassin.

Equipier 2 et 3
• Placer les mains de la victime sur ses cuisses
pour éviter de les pincer pendant la manœuvre
de fermeture du brancard.
•R
 approcher les deux parties du brancard sans
les faire passer sous la victime ni tenter de les
encliqueter.

Equipier 2
• Saisir la victime à l’épaule et à la hanche, pour
la tirer vers soi très légèrement, et faciliter ainsi
la mise en place de la cuillère sous la victime.

Equipier 3
• Glisser une cuillère sous la victime.

Equipier 2 et 3
•
Procéder de même, en, inversant les rôles,
pour placer l’autre cuillère.
Vérifier que les deux cuillères sont bien en face
l’une de l’autre.

Equipier 2 et 3
• Réunir et solidariser les deux parties du brancard
cuillère par les dispositifs encliquetables,
commencer d’abord par celui de la tête, puis
celui des pieds.

Référentiel technique SAP 2


Equipier 2 et 3
S’assurer de la fermeture du dispositif
encliquetable en tirant latéralement sur les deux
parties du brancard.

Equipier 2 et 3
•
Se placer de chaque côté de la victime au
niveau du bassin.
• Assurer le relevage en gardant le dos droit.
•D
 époser la victime sur un matelas immobilisateur
à dépression, un plan dur ou sur le brancard
seul.
•L
e brancard cuillière sera ensuite retiré
systématiquement.

a technique pour enlever le brancard se


L
réalise à l’inverse de la mise en place.

•S
 i la victime présente une suspicion de
traumatisme du rachis, l’équipier 1 assure le
maintien de la tête pendant le relevage.
Dans le cas contraire, il se positionne à la tête
de la victime, et aide au relevage.

Remarque : Si exceptionnellement la victime doit être brancardée à l’aide de ce moyen,


elle sera arrimée à l’aide de sangles.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état du brancard cuillère.

Référentiel technique SAP 3


Points clés

• Si la victime est susceptible de présenter un traumatisme du rachis :


La mise en place des cuillères doit mobiliser le moins possible la victime.
• La victime est correctement installée sur le brancard cuillère et le verrouillage des
fermetures est vérifié.

Critères d’efficacité
Le transfert de la victime sur le brancard :
• Doit être doux, sans à coup tout en respectant l’axe « tête-cou-tronc » si un traumatisme
est suspecté.
• Ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Avril 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-26 Préparation d’un brancard

Définition-Description
Le brancard associé au porte brancard permet de déplacer en sécurité une victime soit
à la force des bras soit en s’aidant du porte brancard

Porte brancard Brancard

Indications
Chaque fois que l’on doit assurer un brancardage ou le transport correct et confortable
d’une victime.

Utilisation
Manipulation du porte brancard

Poignée rouge

Poignée verte

Référentiel technique SAP 1


Préparation du brancard

•S
 ur le brancard (muni de son porte brancard
ou non) mettre une couverture bactériostatique
en biais.

 ur la couverture poser un drap en biais puis


S
rouler les bords.

•A
 près une prise en charge appropriée de la
victime, conditionner celle-ci dans le brancard
en utilisant les ceintures de sécurité.
•P
 ositionner le brancard sur le porte brancard
puis dans le VSAV.

Risques et contraintes
L’utilisation du porte-brancard et du brancard seront parfaitement maitrisés afin d’éviter
tout risque de chute de la victime.

Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon fonctionnement du brancard et du porte-
brancard.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-27 Brancardage sur une chaise

Définition / Description

L’utilisation d’une chaise de transport pour déplacer une


victime permet de répondre à une difficulté réelle de
brancardage en étages, dans les escaliers, en l’absence
d’ascenseur ou dans un endroit exigu.

Indications
La chaise de transport peut être utilisée si :
• La victime ne présente pas de détresse ou d’atteinte grave.
• La victime peut supporter la position assise.

Risques et contraintes
•L  e verrouillage de la chaise ainsi que l’arrimage de la victime sont systématiquement
vérifiés avant la manœuvre afin d’éviter tout risque de chute de la victime.
• Afin de limiter les lésions dorsales, les équipiers doivent garder le dos plat et travailler
avec les cuisses.
• Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes.

Utilisation

Équipier 1
•
Disposer un drap sur la chaise de transport
pour envelopper la victime en prenant soin de
ne pas le laisser traîner au sol afin de ne pas
gêner le déplacement.
•L
 e drap ne doit pas rendre inaccessible les
sangles qui permettent de maintenir la victime
une fois celle-ci installée.

Référentiel technique SAP 1


Equipier 1
• Installer la victime sur la chaise.
•L
 ’envelopper dans le drap et fixer les sangles
de maintien.
•D
 emander à la victime de garder ses mains
croisées sur la poitrine et de ne pas essayer de
s’agripper.

Equipier 1
• Saisir la chaise de transport par ses poignées.
•B
 asculer légèrement la chaise de transport en
arrière après avoir prévenu la victime.
•F
 aire rouler la chaise de transport sur le sol en
prenant garde aux obstacles qui peuvent se
présenter.

Lorsque c’est nécessaire l’équipier 2 et l’équipier


3 peuvent aider au brancardage.

A deux équipiers :
Equipier 2
• Saisir les poignées au niveau des pieds de la
victime pour aider le premier équipier à soulever
la chaise.
Equipier 3
• Précéder les déplacements de la chaise pour :
- Ouvrir les portes.
- Enlever les objets qui pourraient gêner le
passage.
- Sécuriser l’équipier aux pieds en le tenant par
la ceinture lors de la descente des escaliers.

A trois équipiers :
Equipiers 2 et 3
• Saisir les poignées au niveau des pieds de la
victime.
• Dès que possible la chaise est placée à côté du
brancard afin de procéder au transfert.

Référentiel technique SAP 2


Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon fonctionnement de la chaise.

Points clés
• L’état de la victime permet la position assise sans risque.
• La victime est correctement arrimée sur la chaise.
• Le déplacement de la victime est souple, sans secousse, ni balancement.

Critères d’efficacité
La victime reste convenablement assise et son état ne s’aggrave pas.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Mars 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

Transfert d’une victime à l’aide


SAP-FM-28 d’une alèse portoir
Définition-Description
Cette technique facilite l’installation d’une victime sur un brancard ou sur un lit en limitant
les contraintes musculo-squelettiques des équipiers

C’est une technique de roulement de la victime, qui nécessite au minimum trois équipiers.

Indications
La mise en place d’une alèse portoir est indiquée :
• Pour faciliter un changement prévisible de brancard (passage d’un brancard au lit ou
changement de brancard).
• L’alèse portoir est alors placée sur le brancard avant de déposer la victime par une
méthode habituelle.
• Pour transférer un malade ou un blessé sans atteinte grave sur un brancard ou sur
un lit.
• Pour transporter une victime sans atteinte grave dans des endroits exigus non
accessibles à un autre moyen de relevage ou de brancardage.

Risques et contraintes
Correctement réalisée, cette technique ne présente pas de danger particulier.
L’alèse portoir ne doit pas être utilisée pour relever une victime qui présente une atteinte
traumatique grave (un traumatisme du rachis, un traumatisme non immobilisé des
membres).

Référentiel technique SAP 1


Utilisation

Cette technique consiste à un roulement au sol de la victime

Equipier 1 :
• Demander à la victime se trouvant à plat dos de
ramener ses bras le long du corps et ses mains
sur ses cuisses.
• Se positionner à la tête de la victime et la saisir
par une prise latéro-latérale.

Equipiers 2 et 3 :
• Placer l’alèse portoir repliée sur elle-même le
long de la victime.

Equipiers 2 et 3 :
2 1
3 • Se placer du côté du retournement de la victime,
au niveau du thorax et du bassin de la victime.
• Saisir la victime, au niveau de l’épaule,
du bassin et des membres inférieurs.
La main opposée de la victime peut être bloquée
contre le haut de la cuisse de la victime par la
main de l’équipier.

Equipier 1 : « Êtes-vous prêts? »

Equipiers 2 et 3 : « Prêts ! »

Référentiel technique SAP 2


Equipier 1 : « Attention pour tourner… Tournez! »
2 Equipiers 2 et 3 :
• Assurer en tirant, une rotation de la victime sur
1
le côté.
3 La rotation de la victime se fait lentement, et
d’un bloc, jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment
tournée pour glisser l’alèse portoir sous son
dos.

Equipier 1 :
•
Accompagner le mouvement pour garder la
tête de la victime dans l’axe du corps.

Equipier 1 : « Glisser le portoir ! »

Equipier 3 :
• Lâcher la main côté bassin.
• Saisir la partie roulée de l’alèse portoir.
• L’engager le plus loin possible sous le dos la
victime en veillant à ce qu’elle soit bien centrée
sur sa hauteur.

Equipier 1 : « Posez! »

Equipiers 2 et 3 :
•
Reposer délicatement la victime sur l’alèse
portoir.

Equipiers 2 et 3 :
• Passer de l’autre côté de la victime et reprendre
les mêmes positions que précédemment.

2 Equipier 1 : « Attention pour tourner… Tournez! »


1
Equipiers 2 et 3 :
• Assurer en tirant, une rotation de la victime sur
3 son côté jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment
tournée pour dérouler l’alèse portoir.
Equipier 1 :
• Accompagner le mouvement pour garder la
tête de la victime dans l’axe du corps.
Equipier 3 :
• Lâcher la main côté bassin afin de dérouler
l’alèse portoir.

Equipiers 2 et 3 :
•
Reposer délicatement la victime sur l’alèse
portoir.

Référentiel technique SAP 3


Entretien / Maintenance
• Désinfecter selon le protocole de désinfection en vigueur au SDIS 42.
• Vérifier, de manière journalière, le bon état général de l’alèse portoir.

Points clés
• La rotation de la victime par les équipiers doit être synchronisée, douce et sans à-coup.
• La victime doit être correctement installée sur le portoir et centrée sur ce dernier.

Critères d’efficacité
• Le transfert de la victime sur le brancard ne doit pas augmenter une douleur ni
aggraver une lésion préexistante.

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-29 Couverture de survie

Définition-Description
•L
a couverture de survie est une couverture
isolante.
•E
 lle a la forme d’un film plastique métallisé (une
face argentée et une face dorée) de dimension
1.80 m X 2.20 m.
•E
 lle est conditionnée dans un sac plastique.
Elle peut être stérile.
•L
 a couverture limite la perte de température
de la victime si la face argentée est contre la
victime.
•L
 a couverture de survie est utilisée pour
protéger la victime du soleil si la face dorée est
contre la victime.

Indications
La couverture de survie sera mise en œuvre pour protéger la victime des températures
froides ou chaudes en attendant son conditionnement dans le VSAV.

Risques et contraintes
La couverture est un film métallisé et donc elle peut conduire l’électricité.

Utilisation

•S
 ortir la couverture de son emballage et la
déplier entièrement.

Référentiel technique SAP 1


•D
 isposer la couverture de survie sur la victime
(soit face argentée, soit la face dorée contre la
victime).

•E
 nvelopper complétement la victime avec la
couverture.
• Ne pas appuyer sur les lésions.
•P
 asser la couverture, si possible sous la
victime.

Entretien / Maintenance
Après utilisation, la couverture sera jetée dans un conteneur DASRIA.

Points clés
• Choisir correctement le côté de la couverture en fonction des circonstances.
• Envelopper complétement la victime.

Critères d’efficacité
La température de la victime sera stabilisée.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-30 Couverture bactériostatique

Définition-Description

•L
 a couverture bactériostatique est parfaitement
hygiénique, décontaminable, lavable à 60°C,
isolante contre le froid et particulièrement
confortable.
•E
 lle emmagasine la chaleur corporelle et la
restitue en cas de besoins.
•E
 lle isole efficacement le corps humain du froid,
le protège de toute contamination de germes et
de bactéries.

Indications
• Protection des victimes contre le froid et les intempéries.
• Protection de la vue des badauds.

Risques et contraintes
•V
 érifier la température corporelle de la victime avant utilisation pour identifier une
éventuelle hyperthermie.

Entretien / Maintenance
•D  ésinfection simplifiée entre deux victimes selon le protocole de désinfection en
vigueur au SDIS 42.
• En cas de souillure par sécrétion biologique et lors des désinfections approfondies
des VSAV :
- Laver en machine à 60°C / javel interdite.
- Séchage par étandage.
- Désinfection simplifiée.

Techniques d’utilisation
Mettre en place, sur le brancard ou le matelas immobilisateur à dépression de manière
à envelopper complètement la victime (voir SAP-FM-22).

Référentiel technique SAP 1


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-31 Kit risque infectieux

Définition / Description
Le risque infectieux ou biologique est le risque lié à la pénétration et au développement
dans l’organisme humain de micro-organismes pathogènes, tels que les bactéries, les
champignons, les virus, etc.
On distingue 4 modes de transmission :
- aérienne (tuberculose, méningite à méningocoque, grippe…),
- par contact direct cutanéo-muqueux (gale…),
- par inoculation ; piqûre, coupure, morsure (HIV, hépatite B, C…),
- digestive par ingestion de microorganismes (gastro-entérite, salmonellose).
Les VSAV sont dotés de plusieurs équipements de protection contre le risque infectieux :
Ils protègent les mains, les yeux, les voies aériennes et si besoin le corps en fonction
du mode de transmission.

Kit risque infectieux Masque à visière panoramique Combinaison de protection

1 kit par VSAV : protection de 4 sapeurs-


4 Combinaisons à usage
pompiers + 1 victime :
unique par VSAV.
- 4 masques de protection respiratoire FFP.
- 4 paires de lunettes de protection.
Gants à usage unique (systématique)
- 1 masque chirurgical pour la victime.

Indications

Référentiel technique SAP 1


Risques et contraintes
Masque de protection respiratoire :
- Remplacement du masque s’il est souillé ou endommagé.
- Durée d’utilisation : 2 à 3h ou avant en cas de difficultés à respirer ou d’humidité.
- Manipulation uniquement par les attaches.
- Evacuation des masques usagés par la filière des DASRIA.
En cas de non utilisation ou de mauvaise utilisation, l’équipier s’expose à être contaminé
par un agent pathogène.

Utilisation
Masque à visière panoramique
Il est indiqué pour la protection du visage et particulièrement des muqueuses (yeux,
bouche) en cas :
- d’aspiration des voies aériennes supérieures d’une victime.
- de projections de liquides biologiques (sang, vomissements, urines, selles, crachats…)

PRECAUTIONS D’EMPLOI

• Ajustement en pinçant la partie supérieure sur le nez pour une parfaite étanchéité.
• Remplacement si masque souillé ou endommagé.
• Durée d’utilisation : 2 à 3 h ou avant en cas de difficultés à respirer ou d’humidité.
• Manipulation uniquement pas les attaches.
• Evacuation des masques usagés par la filière des DASRIA.

Masque FFP et lunettes de protection


Il est indiqué dans le cas de :
- Suspicion de maladies transmissibles par les voies aériennes : méningite, tuberculose,
grippe aviaire, coqueluche, rougeole…
- Détresse respiratoire dans un contexte infectieux (température, toux).

Prendre le masque FFP et le maintenir d’une


main, élastiques pendants.

Référentiel technique SAP 1


Utilisation

Mettre la base du masque sous le menton et


passer la bride par-dessus la tête, en dessous
des oreilles, sur la nuque, la 2ème bride est
mise ensuite sur le haut de la tête.

Adapter la pince nasale au contour du nez.

Vérifier l’étanchéité : obturer la surface filtrante


avec les mains et inhaler doucement.

Mettre les lunettes de protection. Resserrer la


pince nasale du masque si apparition de buée
sur les lunettes.

Le masque chirurgical est mis à la victime dès son abordage sauf si elle présente une
détresse respiratoire ou/et nécessite un apport d’oxygène.

Combinaison de protection
Elle est indiqué dans le cas de :
• Suspicion de maladie transmissible voie cutanée (gale, varicelle, Ebola…).
• Contexte infectieux d’origine indéterminée.
• Contexte d’insalubrité, souillures massives.

Référentiel technique SAP 2


Technique d’habillage

Enfiler la combinaison, la rabattre sur les


rangers.

Enfiler les bras, remonter la fermeture éclair et


rabattre la protection sur la fermeture éclair.

S’équiper du masque FFP + lunettes de


protection du kit risques infectieux, ajuster
la capuche. Enfiler une paire de gants
à usage unique (double paire selon les
recommandations du pôle santé - exemple :
virus Ebola).

Procéder à un contrôle croisé de l’habillage


entre équipiers.

Référentiel technique SAP 3


Technique de déshabillage
Nettoyage préalable des rangers à l’eau et au savon, rinçage et pulvérisation avec
un désinfectant de surface (Aniospray ®).
Le déshabillage se fait au CIS au retour d’intervention après désinfection complète
du VSAV.
Il est réalisé en binôme afin d’éviter de se contaminer : déshabillage de l’équipier
1 par l’équipier 2.

Les équipiers retirent leurs gants usagés et


mettent une paire de gants propres.

Équipier 1 :
Ouvre sa combinaison délicatement, en évitant
de toucher ses vêtements.

Équipier 2 :
Retire la combinaison de son collègue en la
roulant sur elle-même.

Équipier 1 :
Change de gants et aide l’équipier 2 à
retirer sa combinaison (étape précédente).

Référentiel technique SAP 4


Équipier 1 et 2 :
Retirent leur masque et lunettes de
protection puis leurs gants à usage unique.

Elimination de l’ensemble des EPI par la


filière des DASRIA.

Changement de tenue d’intervention


(tenue à isoler dans un sac hydrosoluble en
attendant l’avis du médecin d’astreinte sur
la méthode de lavage).

Lavage soigneux des mains à l’eau et au


savon complété d’une friction avec du gel
hydro- alcoolique.

Entretien / Maintenance
•A  près chaque utilisation, les éléments composants les kits doivent être éliminés dans
les sacs DASRIA.
• Le renouvellement du kit risque infectieux (après utilisation ou péremption) se fait
auprès de la pharmacie (préciser le n° d’intervention en cas d’utilisation).

Référentiel technique SAP 5


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Août 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-32 Kit urgences vitales

Définition / Description

Le kit « urgences vitales » se trouve dans les véhicules du SDIS 42 (hors VSAV et VSM).

Il se compose :

De 2 paires de gants non stériles


D’un masque de poche

D’un Coussin Hémostatique d’Urgence (CHU)

D’une couverture de survie non stérile

D’un garrot tourniquet

Référentiel technique SAP 1


Indications
Ce kit permet la prise en charge d’une urgence vitale d’une victime ou d’un blessé par
un personnel du SDIS premier témoin d’un accident et dans l’attente de l’arrivée d’un
VSAV.

Utilisation
Se reporter aux fiches matérielles et techniques propres à chaque matériel

Risques et contraintes
Vérifier l’état extérieur du kit

Points clés
Respecter les points clés de chaque matériel

Critères d’efficacité
Le premier témoin délivre les premiers gestes en attendant l’arrivée d’un VSAV

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Octobre 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Novembre 2017

SAP-FM-33 Kit SINUS

Définition / Description
•L
 ’outil SINUS (Système d’Information Numérique Unique Standardisé) est un outil de
dénombrement mis à disposition des sapeurs-pompiers, des SAMU et des forces de
l’ordre.

• Il a pour objectifs :
- Le dénombrement précis du nombre de victimes et d’impliqués.
- Le partage de la gestion des victimes/impliqués avec les différents services partenaires.
- L’accès en temps réel à une liste unique et partagée.
- Le suivi du parcours de la victime depuis le lieu de l’accident jusqu’à son traitement
juridique et social.

• Il peut être mis en œuvre avec ou sans activation du plan ORSEC NOVI.

•L ’outil SINUS est interfacé avec l’outil SIVIC (outil de suivi de la santé). Cet interfaçage
informatique permet :
- La récupération par SINUS du dénombrement des arrivées directes en centre hospitalier,
- Le transfert dans SIVIC de toutes les données de SINUS.

• La composition du kit SINUS est définie dans le recueil des moyens opérationnels
Accès via intranet : Le kit SINUS

Bracelets (10 bracelets composent 1 anneau)

Fiche médicale de l’avant

Fiche intermédiaire

Référentiel technique SAP 1


Indications
• Le dispositif SINUS est activé à partir de 6 victimes.
• Il est activé sur demande du COS ou sur décision du CODIS.

Utilisation
Mise en oeuvre des kits SINUS

La mise en oeuvre se déroule en 2 étapes :


1. Le dénombrement des victimes et des impliqués: positionnement des bracelets et des
FMA.
2. La catégorisation des victimes : Etat (UA, UR, DCD, Imp.), Age, Sexe… L’emploi de la
liste intermédiaire peut aider à la collecte de ces informations.
L’étape 2 peut se faire directement sur les lieux du sinistre, du PRV ou du PMA.

Positionnement des bracelets

•A
 vant de positionner le bracelet, vérifier si un bracelet n’a pas déjà été posé (afin d’éviter
les « doublons »).

• Pour poser un bracelet, détacher le en laissant le talon sur l’anneau :

Talon

• Pour fixer le bracelet, décoller uniquement la première partie et non le bracelet entier :

•L
 e bracelet sera positionné sur un des poignets de la victime ou à défaut sur une des
chevilles.

Référentiel technique SAP 2


Positionnement de la fiche médicale de l’avant - FMA

•P
 ositionner la fiche autour du cou de la victime après avoir posé le
bracelet.

•D
 écoller une étiquette du bracelet pour la fixer sur la FMA à l’emplacement indiqué par
la flèche ci-dessous :

Renseignement de la liste intermédiaire

•L
 a fiche intermédiaire sert à collecter les informations notées par les médecins de l’avant
sur la FMA. Pour cela, coller une étiquette dans le cadre N° SINUS et si la cinétique de
l’opération le permet renseigner les informations (catégorisation, identité, nationalité,
vecteur de transport, lieu d’évacuation...)

• Cette fiche sera transmise au PC ou au secrétariat du PMA.

•L
 es étiquettes restantes peuvent servir notamment à l’identification des effets personnels
de la victime.

Référentiel technique SAP 3


Risques et contraintes
Ne dois pas retarder la mise en place de dispositif d’arrêt d’hémorragie.

Entretien / Maintenance
Vérifier que le lot est complet

Référentiel technique SAP 4


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2015
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

SAP-FM-34 Lot SAP

Définition / Description
Le lot SAP permet de prendre en compte une victime dans l’attente de l’arrivée d’un
VSAV.
Ce lot est mis en œuvre par 2 sapeurs-pompiers dont un chef d’équipe minimum.

Inventaire :

Indications
Ce lot est indiqué pour tout départ SAP afin d’apporter une réponse de proximité en
l’absence de VSAV.

Utilisation
La doctrine d’intervention pour secours à personne ainsi que les techniques
opérationnelles ainsi que l’utilisation du matériel ne diffère pas d’une intervention
classique

Référentiel technique SAP 1


Risques et contraintes
Respecter les consignes d’utilisation des différents matériels.

Entretien / Maintenance
Se référer aux différentes fiches matériels.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Février 2016
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Octobre 2016

Déchets de soins à risques


SAP-FM-35 infectieux et assimilés (DASRIA)

Définition / Description
Après la désinfection du vsav et/ou Après la prise en charge de chaque victime, les
équipiers doivent veiller à éliminer correctement et réglementairement les déchets
d’activité de soins à risque infectieux et assimilés (DASRIA).
Cette action permet d’éviter la contamination, la transmission de maladies et les risques
d’accident d’exposition au sang (AES).
Tout producteur de déchets en est responsable depuis leur production jusqu’à leur
élimination.
Parmi les déchets de soins on distingue :
- Ceux assimilables aux déchets ménagers :
• Emballages stériles.
• Papiers protecteurs.
• Divers matériels non souillés.
Ils sont jetés dans des sacs poubelles noirs standards et suivent le circuit classique
d’élimination des ordures ménagères.

- Les déchets de soins à risques infectieux et assimilés (DASRIA) :


Déchets mous :
• Poches de sang ou dérivés sanguins
• Poches de perfusion
• Tout article souillé par du sang ou un autre liquide biologique
• Gants à usage unique
• Tubulures souillées ou non
• Matériel utilisé lors de désinfection (VSAV, locaux)
Ils sont mis dans des sacs « jaunes » spécifiques et suivent le circuit d’élimination des
déchets de soins à risques. Les emballages doivent être eliminés tous les 2 mois selon
la procédure pharmaceutique en vigueur.
Déchets durs :
• Objets piquants ou tranchants souillés ou non.
• Cathéters, aiguilles...
Ils sont mis dans des « boites jaunes » rigides qui, lorsqu’elles sont pleines, ou à défaut
tous les 2 mois, sont fermées définitivement, puis mises dans les sacs jaunes et enfin
suivent le circuit d’élimination des déchets de soins à risques.

Les sacs jaunes fermés, sans dépasser la limite de remplissage, seront stockés dans
un suremballage (carton doublé d’un sac plastique) numéroté et identifié au nom du CIS.
Le recueil, le stockage et l’élimination des DASRIA sont
réglementés et utilisent des emballages et des conteneurs
spéciaux conçus pour cet usage, ils sont :
- Agréés et homologués. Ils présentent un mode d’emploi inscrit
sur leurs parois extérieures
- Reconnaissables grâce à leur couleur jaune et leur
pictogramme spécifique « risque biologique ». Pictogramme «risque biologique»

Référentiel technique SAP 1


Les différents types d’emballage

Indications
On utilise les emballages spéciaux relatifs aux déchets d’activité de soins à risque
infectieux et assimilés(DASRIA) pour chaque déchet de soins ayant été en contact avec
du sang, un autre produit biologique ou évocateur de soins (ex perfuseurs).

Risques et contraintes
•L  a manipulation des DASRIA au cours des différentes phases de leur élimination peut
entraîner une contamination de l’équipier s’il ne respecte pas les procédures.
• Seuls les déchets d’activité de soins à risque infectieux et assimilés doivent être
déposés dans ces réceptacles spécifiques.

Utilisation
Elimination des objets Piquants, Tranchants et Coupants (PTC)

• Se munir de gants à usage unique.


• Placer le collecteur en position ouverte à
portée de main.
• Déposer immédiatement l’objet souillé ou non
(périmé) dans le collecteur dès la fin de son
utilisation (ne pas recapuchonner une aiguille,
ni la désadapter de la seringue à la main).

Référentiel technique SAP 2


•V érifier que le niveau maximal du collecteur ne
dépasse pas la limite de remplissage indiqué
sur le repère horizontal quand il existe.
• Au bout de 2 mois ou lorsqui: est plein, Fermer
• definitvement le collecteur et le jeter ds 1 sac
dasria ou d’un surembalage

Elimination des objets solides et mous

• Se munir de gants à usage unique

- Sac en plastique :
• tous les déchets de soins, à la fin de l’intervention, et les déchets provenant de la
désinfection
• Fermer le sac et le ramener au CIS pour le déposer dans un surremballage en carton.
- Surremballage en carton :
• Fermer le sac, une fois la limite de remplissage atteinte ou tous les 2 mois mme s’il
n’est pas plein, en tirant les lanières et en chassant l’air, tout en prenant soin de ne
pas mettre le visage à côté d’ouverture.
• Indiquer sur le carton la date de ouverture et le lieu de production (nom du CIS).
• Fermer et déposer le collecteur en carton dans le local prévu à cet effet.
• Ramener le collecteur en carton à la compagnie selon la procédure pharmaceutique
en vigueur.

Points clés
• Porter les équipements de protection adaptés.
• Respecter les procédures d’élimination des déchets à risques infectieux selon la
procédure pharmaceutique en vigeur.
• Utiliser correctement les matériels dédiés à l’élimination des déchets de soins infectieux
• Les emballages doivent être eliminés tous les 2 mois.

Critères d’efficacité
• Tous les déchets sont éliminés grâce à des emballages appropriés.
• Les emballages ne sont ni perforés, ni surchargés, ni tâchés.
• La tracabilité des déchets produit est assurée jusqu’à leur destruction.

Référentiel technique SAP 3


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Avril 2017
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Avril 2017

Simulateur défibrillateur
SAP-FM-36 «Lifepak Trainer 1000»

Définition / Description
Chargeur secteur

Cordon liaison
DAE à la
télécommande

Electrode entrainement
dans emballage refermable Télécommande
changement de
programme

Touches et fonctions de télécommande :


F2 : En appuyant sur cette touche le
message « appel service » est délivré,
éteindre le DAE ou rappuyer sur cette
F1 : cette touche n’est touche pour mettre fin à cette fonction
active que pendant les
messages (appuyer
pour analyse ou analyse
en cours, reculez ! F3 : démarrage ou arrêt de
modification par « pas de l’appareil puis message «
choc conseillé » connecter les électrodes
» cette fonction n’est active
F4 : un appui sur cette que si les électrodes sont
touche pendant l’analyse raccordées à l’appareil
l’appareil délivre le
message « mouvement C1 : touche inactive
détecté »
Touche pause
F5 message « batterie
faible »

Référentiel technique SAP 1


Programme

Pour accéder à cette fonction il faut d’abord appuyer sur la touche « pause » puis ensuite
sélectionner le programme choisi sur les touches de F1 à F5 sur la télécommande

Touche télécommande Protocole trainer Séquences de chocs


F1 Séquence fixe N°1 SSSSK
F2 Séquence fixe N°2 KKKK
F3 Séquence fixe N°3 SSKKKK
F4 Séquence fixe N°4 SSKSSK
F5 Séquence fixe N°5 SKKK
C1 Spécial *(Sou K)

S: choc conseillé K: choc non conseillé

Indications
Cet appareil permet de simuler la pose d’un DAE opérationnel

Risques et contraintes
Cet appareil n’est pas adapté à une utilisation sur l’homme

Utilisation
Cet appareil est exclusivement destiné à des fins de formation et doit être stocké de
manière à ne pas pouvoir être confondu et à l’écart des défibrillateurs thérapeutiques.
Fonctionne sur accus (autonomie 3h) ou sur secteur.

Entretien / Maintenance

Utiliser à l’abri de la pluie

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Octobre 2018
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Janvier 2019

SAP-FM-37 Drap de glisse

Définition / Description
Le drap de glisse (dispositif composé d’une pièce de tissu dont les deux extrémités sont
cousues entre elles et qui forme un tube) est un dispositif qui facilite la translation ainsi
que le rehaussement d’une victime allongée dans un lit ou sur un brancard. Il limite ainsi
les maux de dos et les troubles musculo-squelettiques des sapeurs-pompiers.
L’effet de glisse (obtenu par frottement du tissu) facilite le travail de manutention en
réduisant les frottements dus au poids du patient pendant les manipulations. Il est
nécessaire de déplier complètement le dispositif pour l’utilisation.

Indications
• Pour le passage de la victime d’un lit au brancard.
• Pour le passage de la victime de brancard à brancard.
• Pour la mobilisation de la victime en translation horizontale ou verticale (remontée de la
victime dans son lit ou sur le brancard).

Utilisation

• T
 ourner légèrement la victime et engager le
drap de glisse sous le drap ou directement
sous la victime (au niveau du torse et du
bassin).

• Positionner
 le brancard d’accueil (ou autre
dispositif) au même niveau que la victime.

Référentiel technique SAP 1


• L
 e transfert s’effectue à l’aide d’un ou de deux
équipiers.
En fonction du positionnement du brancard
d’accueil, ceux-ci tireront ou pousseront la
victime ou le drap.

• P
 our retirer le dispositif, retourner la victime et
dégager le drap de glisse.

• P
 our relever une victime sur le brancard ou
dans un lit, engager le drap de glisse (dans
l’autre sens) sous le dos de la victime.
2 équipiers (1 de chaque côté) remontent la
victime vers le haut du brancard.

• R
etirer le drap de glisse en soulevant
délicatement la victime.

Risques et contraintes
Ne pas utiliser sur une victime présentant un traumatisme du rachis.

Entretien / Maintenance
Après chaque utilisation pulvériser du spray détergent désinfectant sur le drap de glisse
et nettoyer l’ensemble.
Lavage en machine possible en dessous de 60 degrés puis étendre pour sécher.
ATTENTION :
* Ne pas utiliser de sèche-linge.
* Ne pas repasser.
* Ne pas utiliser de chlore.

Référentiel technique SAP 2


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juillet 2019
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Juillet 2019

SAP-FM-39 Cale porte polyvalente

Définition / Description

Elle a été conçu par le personnel des services d’urgence


pour maintenir les portes ouvertes à un angle de 90°. En
raison de sa commodité et de sa facilité d’utilisation.

Outil permettant de maintenir les portes lors des opérations


de brancardage par exemple.

Utilisation
Placement de la cale

En haut de la porte (conçu avec 4 réglages


différents pour s’adapter à tous types de portes).

Dans la chanière de la porte.

Au sol.

Référentiel technique SAP 1


SCHEMA DEPARTEMENTAL DE FORMATION
REFERENTIELS DE FORMATION Création :
Référentiel technique Juin 2020
Secours à personnes (SAP) Mise à jour :
Fiche matériel Juin 2020

Sangle de portage pour la


SAP-FM-40 chaise portoir
Définition / Description
La sangle de portage permet de soulager les efforts des équipiers lorsqu’ils transportent
une victime assise sur une chaise de transfert dans les escaliers. Elle permet de limiter
les efforts liés au port de charge lourde et ainsi prévenir les troubles musculo-squelettique
et particulièrement les lombalgies.

Boucle de
serrage

Mousquetons

Indications
Transport d’une victime dans les escaliers à l’aide de la chaise portoir.

Utilisation

L’équipier de tête règle la sangle avant d’installer la victime sur la chaise.

Placer les mousquetons sur les anneaux des


poignets de la chaise.

Référentiel technique SAP 1


Réglage de la sangle : l’équipier passe la sangle
derrière son cou, fléchit les jambes et ajuste la
sangle dans cette position.
Test : La chaise se soulève du sol lorsqu’il se
redresse.

La victime est installée sur la chaise et ceinturée avec les sangles prévues à cet effet
afin de la maintenir et éviter sa chute. La chaise est acheminée au plus près de l’escalier
en roulant.
Expliquer la manœuvre à la victime et lui demander de coopérer.

Descente :
L’équipier de tète s’équipe de la sangle de portage.
L’équipier aux pieds se positionne quelques marches en dessous, saisit la chaise par
les poignets inferieure, jambes fléchies bras pliés et dos gainé afin de protéger son dos.

La victime doit toujours garder les bras croisés


sur ses jambes pendant le transport afin d’éviter
les déséquilibres.

Descente coordonnées entre les 2 equipiers,


sans à coups et régulière.

NB: Dans l’idéal, un troisième équipier précède


le déplacement afin d’ouvrir les portes, enlever
les objets pouvant gêner le passage ou
sécuriser l’équipier aux pieds en le tenant par
la ceinture lors de la descente d’escaliers.

Référentiel technique SAP


Risques et contraintes
• Risque de déséquilibre pouvant entrainer une chute :
- si la sangle du porteur est mal réglée.
- si la victime est mal positionnée ou mal sanglée sur la chaise ou ne coopère pas.

• La sangle ne doit pas porter uniquement sur la colonne cervicale mais bien les épaules.

Entretien / Maintenance
• Nettoyage : Pulvériser la sangle avec la solution désinfectante en vigueur.
• Si souillure importante : trempage dans la solution désinfectante, nettoyage, rinçage
et séchage.
• Si la sangle est détériorée, faire une demande de réparation sur ISILOG.

Référentiel technique SAP

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