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DICTIONNAIRE

PIEGES ET
DIFEICULTES
DE LA LANGUE
FRANÇAISE
J*
Jean
^
G I E O D E T

Les référents
»
DICTIONNAIRE
BORDAS
DES

PIEGES ET
DIFFICULTES
DE U LANGUE
FRANÇAISE
Jean GIRODET

Les référents
Rordas
(C) Bordas, Paris 1981
pour la 1" édition sous le titre
« Dictionnaire du Bon Français »

(g) Bordas, Paris 1986


pour la précédente édition
ISBN 2-04^165614

© Bordas, Paris 1988


pour la présente édition
ISBN 2-04020968-9

«Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le


consentement de l'auteur, ou de ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite
(loi du 11 mars 1957, alinéa 1°' de l'article 40). Cette représentation ou
reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon
sanctionnée pat les articles 425 et suivants du Code pénal. La loi du 11 mars
1957 n'autorise, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, que les copies
ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées
à une utilisation collective d'une part, et, d'autre part, que les analyses et les
courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration. »
PRÉFACE

De manière originale, le Dictionnaire Bordas « Pièges et difficultés de la langue


française » réunit en un seul volume un dictionnaire général des difficultés du français,
un dictionnaire d’orthographe et une grammaire pratique.

En ce qui concerne les difficultés générales de la langue française (syntaxe, pluriels


ou accords difficiles, vocabulaire, prononciation, etc.), nous aurions pu adopter un
point de vue descriptif et présenter, sans porter de jugement, la variété des usages qui
se rencontrent dans le français tel qu’on le parle ou qu’on l’écrit. Une telle description
de la langue aurait déçu l’attente des lecteurs. En effet la fonction d’un dictionnaire
des difficultés n’est pas d’enregistrer l’usage, bon ou mauvais. Elle est de trancher
clairement dans les cas où la pratique spontanée de la langue se trouve en contradiction
avec les normes de l’expression soignée. Si l’on consulte un tel dictionnaire, c’est
évidemment parce que l’on veut savoir quelle est la construction, la forme ou la
prononciation qui met à l’abri de toute critique. Le lecteur demande qu’on lui indique
nettement ce qu’on doit dire ou écrire et non ce qui se dit ou s’écrit.

Notre parti normatif explique et justifie notre tendance quelque peu «puriste » : nous
nous adressons à ceux qui sont soucieux, avant tout, de la pureté de leur langage.
Cependant nous évitons toujours l’attitude, si fréquente chez les «puristes », qui consiste
à condamner un tour ou un emploi fautif sans proposer un substitut correct. Cette
manière exclusivement «répressive» de présenter la norme ne fait qu’accroître
l’embarras du lecteur, qui se voit interdire une expression, sans savoir pour autant
quelle autre il doit employer à sa place. La mise en garde reste ainsi lettre morte,
puisque, faute de mieux, on en est réduit à revenir à une construction incorrecte ou
à une impropriété. Notre dictionnaire, lui, quand il condamne ou met en garde, propose
toujours une solution de remplacement.

Le choix d’un point de vue normatif justifie aussi l’absence de références littéraires.
Nous avons préféré créer des exemples, conformes à l’usage correct, plutôt que de nous
appuyer sur des citations d’auteurs. Il fut une époque où les œuvres des grands écrivains
fondaient le bon usage. De nos jours, il n’est plus de prosateurs dont la langue fasse
autorité. Aux écrivains les plus illustres de notre temps nous avons préféré, comme
guides, les meilleurs grammairiens contemporains. Nous avons fait la synthèse de leurs
recommandations, en laissant de côté celles qui se rffèrent à un usage suranné.

Ainsi, refusant le laxisme, l’archaïsme, la soumission à un corpus littéraire sans


autorité, nous avons adopté pour norme la langue écrite surveillée, claire et pure, celle
par exemple qu’on est en droit d’exiger pour une dissertation de qualité ou un rapport
bien fait, celle qui est l’essence même d’une prose élégante.
Ce dictionnaire est aussi un dictionnaire d’orthographe. Il contient, placés selon
l’ordre alphabétique, tous les mots usuels ou semi-usuels dont l’orthographe peut
présenter une difficulté (lettre double, présence d’un h ou d’un y, etc.). Généralement
nous disposons en entrée le mot souche. Derrière lui sont placés les dérivés qui comportent
le même risque de faute.

Enfin le lecteur trouvera à la fin de l’ouvrage un ensemble grammatical


exceptionnellement développé : toute la conjugaison française (cent verbes entièrement
conjugués) et vingt-sept chapitres consacrés à des questions générales, telles que l’accord
du participe, l’accord du verbe, l’emploi de la majuscule, etc. Ces chapitres constituent
une véritable grammaire pratique, à la fois détaillée et limitée aux questions les plus
difficiles. Cette annexe grammaticale a en outre l’avantage de regrouper sous une forme
synthétique les informations que la partie alphabétique de l’ouvrage présente sous une
forme analytique.

Cet ouvrage est destiné aux lycéens, aux étudiants, à tous les enseignants, aux
rédacteurs, aux journalistes, aux écrivains, aux professionnels de l’édition et de
l’imprimerie, aux secrétaires, aux cadres, en un mot à tous ceux qui sont appelés à
rédiger, à écrire ou à parler en public ou qui, par profession, doivent résoudre tous
les jours des problèmes de langage. Il s’adresse surtout à ceux qui sont profondément
attachés à la qualité de l’expression et qui se placent à nos côtés dans le combat pour
la pureté du français.

Mars 1986 J. G.
LISTE DES ABRÉVIATIONS
EMPLOYÉES DANS LE DICTIONNAIRE

adj. adjectif n. rtu nom masculin

adv. adverbe n.f. nom féminin

art article pL pluriel

conj. conjonction prép. préposition

conjug. conjugaison proru pronom

/ féminin sing. singulier

interj. inteijection V. verbe

inv. invariable V. L verbe intransitif

loc. adv. locution adverbiale V. pron. verbe pronominal

loc. conj. locution conjonctive V. t verbe transitif

loc. prép. locution prépositive V. t. dir. verbe transitif direct

nu masculin V. t ind. verbe transitif indirect

tu nom

L’abréviation conjug. suivi d’un numéro renvoie à l’un des tableaux placés à la fin du volume. Par
exemple, abattre, conjug. 98 signifie que le verbe abattre se conjugue selon le modèle n” 98 des tableaux
de conjugaison.

Le signe T est placé devant une remarque importante ou signale une faute que l’on commet
fréquemment.

Le signe * placé devant un mot ou une expression indique que le mot est un barbarisme (par exemple,
*mairerie pour mairie) ou que l’expression est incorrecte.

Le signe > équivaut à voir et renvoie à un autre article.


ALPHABET PHONÉTIQUE
Signes phonétiques et transcription

VOYELLES CONSONNES

[i] il, mie, cygne, üe [p] pain, soupe, appât

[e] thé, donner [t] table, vite, natte

[t] lait, très, jouet, bec M coq, quatre, sac, képi

[a] chat, patte [b] beau, robe

[a] pas, pâte [d] donner, laide

[a] fort, donner [g] gare, guerre

[0] sot, rôle, beau, gauche [f] feu, chef, phrase

[u] genou, boue, où [s] savant, cire, ça, tasse

[y] uni, cru, mûr m chose, tache, schéma

[0] feu, deux, nœud [V] voir, rêve

[œ] jeune, meuble, peur [z] zéro, saison, dose

[a] le, premier [3] je, gigot, geôle

[Ê] vin, plein, main, examen [1] laid, sol, moUet

[à] ange, sans, vent, paon * ■ [H] rue, cour, arrondi, rhume

[3] mon, ombre [m] mou, femme

[ce] lundi, aucun, parfum [n] neuf, canne, animal

[Ji] agneau, campagne

SEMI-CONSONNES [h] hop ! (exclamatif)

[’] hautbois, hublot (pas de

ü] yeux, piano, maille liaison)

[w] oui, ouest, noir camping (mots empr. anglais)


[q]

[q] lui, bruit, muet


W jota (mots empr. espagnol)
A
a Troisième personne du singulier de l’indicatif IV Emploi de à, de en ou de dans devant un
présent du verbe avoir. Pas d’accent grave, à nom de ville.
la différence de la préposition à: Il a une
maison à la campagne. Le travail qu ’il a à faire. 1 On emploie normalement à devant un nom
de ville : Je vais à Paris. Il est étudiant à
à Préposition qui a de très nombreux emplois Toulouse. Il va à Nantes. Il vécut à Avignon.
en français.
2 Parfois, en est employé devant certains
I Contraction de à suivi de l’article défini. On noms de villes qui commencent par une
prendra garde à Yh aspiré et Yh muet : Au voyelle : En Avignon. En Arles. On rencontre
hameau (et non *à l’hameau). A l'hameçon (et aussi l’archaïsme en Alger. Ces tours ont un
non *au hameçon). caractère un peu affecté. Il vaut mieux les
éviter.
II Répétition de à.
3 L’emploi de dans est correct au sens de
1 En principe, on doit répéter à devant « à l’intérieur de l’étendue de telle ville » ;
chaque complément : Il ne pense qu 'à jouer et En banlieue, la circulation est assez facile, mais
à faire des tours (et non *et faire des tours). ne prenez pas votre voiture pour aller dans Paris.
2 On tolère l’absence de répétition si les deux V Emploi de à ou de en devant un nom d’ne.
compléments sont des noms désignant des Seul l’usage apprendra quelle préposition U faut
personnes ou des choses qui appartiennent à employer. On ne peut indiquer que des prin¬
deux catégories très voisines : Ce règlement cipes généraux.
s’applique aux lycées et collèges. Il envoya cette
invitation à ses parents et amis. 1 Le nom de l’île n’est jamais précédée de
l’article. Dans ce cas, on emploie à: A Chypre.
3 L’absence de répétition est obligatoire dans A Rhodes. A Délos. A Guernesey. A Noirmoutier.
certaines expressions figées : Se conformer aux A Madagascar. A Cuba. A Terre-Neuve. A
us et coutumes. Tahiti A Ceylan.
III Emploi de à ou de chez devant un nom de
2 Le nom de l’île est toujours précédé de
lieu ou de personne. l’article, même dans un tour comme les villes
1 On emploie normalement à devant un nom de la Guadeloupe, de la Martinique, de la
de lieu (Je vais à la poste, à la gare, au Jamaïque. Dans ce cas, on emploie à : A lu
dispensaire, au salon de coiffure) et chez devant Guadeloupe. A la Martinique. A la Jamaïque.
un nom de personne (Je vais chez le coiffeur,
chez le dentiste, chez le médecin)). On évitera 3 Le nom de l’île est normalement précédé
le tour populaire Je vais au coiffeur, au dentiste, de l’article (Je connais bien la Sardaigne), mais
peut aussi s’employer sans article dans des tours
au médecin.
comme les villes de Sardaigne, de Sicile (ou de
2 Dans le français classique, aller à suivi d’un la Sardaigne, de la Sicile). Dans ce cas, on
nom de personne signifiait « s’adresser à » : emploie en : En Corse. En Sardaigne. En Sicile.
Pour obtenir cette faveur, il alla au ministre. En Nouvelle-Zélande. En Nouvelle-Guinée.
À 8

VI Emploi de à, de en (ou de dans) devant lait, qu’il soit plein ou non : Le pot à lait est
un nom de pays (Au Japon. En Suisse. En vide. Il faut laver le pot à lait.
Uruguay) >dans (II, 5).
2 La préposition de indique que le récipient
VII Emploi de à ou de en devant un nom de est nécessairement plein : Im servante apporta
moyen de transport. un pot de lait (= un pot plein de lait, que ce
pot soit ou non destiné spécialement à contenir
1 On emploiera à dans les cas où l’on du lait).
enfourche un animal ou un véhicule : Monter
à cheval. Il vint au château à cheval J’irai à 3 La préposition de indique aussi parfois que
bicyclette. Il a fait le trajet à moto. Dans la le nom du récipient désigne, par métonymie,
langue soignée, on évitera en bicyclette, en vélo, la quantité contenue : Il but un pot de lait (=
en moto. De même, on préférera à skis à en la quantité de lait contenue dans un pot).
skis.
XI Au soir, au matin.
2 En revanche, quand le moyen de transport
contient la personne transportée, on emploie 1 Après un nom désignant un jour de la
obligatoirement en : Voyager en voiture, en auto, semaine (lundi, mardi, etc.), il vaut mieux
en autocar, en avion, en bateau. — On dit éviter ces expressions. On dira : Il est venu lundi
cependant Voyager par le train (plutôt que en matin, il repartira vendredi soir (plutôt que
train). lundi au matin, vendredi au soir).

VIII Emploi de à ou de de pour exprimer la 2 On peut, en revanche, dire au choix : hier


possession ou la parenté. soir ou hier au soir, le lendemain matin ou le
lendemain au matin Néanmoins, dans ces
1 De nos jours, seul le langage relâché ou expressions, le tour sans au est plus usuel et
populaire emploie à suivi d’un nom pour expri¬ préférable.
mer la possession (La voiture à mon ami) ou la
parenté (Le fils à mon voisin). On écrira donc, 3 L’emploi de au soir, au matin est
en employant de : La voiture de mon ami Le fils obligatoire après la veille (Il est venu la veille
de mon voisin. — On admet cependant à dans au soir), l’avant-veille (Elle arriva l’avant-veille
certaines expressions familières figées, telles que au soir), le jour de... (Il arriva le jour de Pâques
un fils à papa, le chien-chien à sa mémère, la au matin), après le [tant du mois] (J’arriverai
bande à Bonnot, une bête à bon Dieu, etc. le 12 janvier au soir. Vous êtes parti le mars
au matin), après ce jour-là (Ce jour-là au matin,
2 En revanche, l’emploi de à est de rigueur nous étions tous réunis), tous les jours (Tous les
pour marquer la possession ou la parenté jours au matin, nous faisions une heure de
devant un pronom personnel : C’est un cahier gymnastique). On peut dire aussi : Tous les
à toi, je crois ? (on ne peut dire un cahier * de jours, le matin, nous faisions... ou Tous les
toi). Un cousin à elle. matins, nous faisions...
3 L’emploi de à est aussi de rigueur dans le XII Emploi de de... à ou de ou avec les adjectifs
tour être a -f nom (= appartenir à) : Ce chien numéraux.
est à Jacques.
1 On emploie de... à si l’écart peut se
4 On observera que être de n’exprime pas la fractionner : La largeur de cette salle est de cinq
possession, mais l’orinne (par opposition à être à six mètres. En effet cette largeur peut être
à) : Ce livre est de lui (= il en est l’auteur). de 5,20 m, de 5,30 m, etc.
Ce livre est à lui (= cet exemplaire lui
appartient). Cette idée est de lui (= c’est lui 2 On emploie de... à si les deux nombres ne
qui l’a conçue, lancée). Cette idée de roman, sont pas consécutifs : Il y avait sur la place de
de filrn est à lui ( = il a sur elle un droit de dix à quinze hommes en train de discuter.
propriété littéraire ou artistique). Chaque troupeau comptait de trente à quarante
têtes de bétail II peut y en avoir 31, 32, 33,
IX C’est à moi à, c’est à moi de, suivi de l’infinitif. etc.
Ces tours indiquent à qui il incombe d’accomplir
une action : C’est à toi a distribuer les cartes. C’est 3 On emploie ou si l’écart ne peut se fraction¬
au chef de chantier de veiller à l’application des ner et si les deux nombres sont consécutifs : Il
consignes de sécurité. Ces deux tours sont cor¬ y avait dans le salon cinq ou six personnes. Il ne
rects. Dans la langue soutenue, le tour avec de pouvait y en avoir 5W ou 5Vi ou 5,65, il y en
est cependant préférable. a cinq ou bien six, nécessairement.
X Emploi de à ou de de devant un nom de XIII Emploi de à ou de de devant un
récipient ou de contenant. complément de prix.
1 La préposition à exprime la destination. 1 L’emploi de à est normal (concurremment
Un pot à lait est un pot destiné à contenir du avec de) pour indiquer le prix quand il s’agit
9 ABAISSE

d’objets de série, de valeur considérée comme 2 bqjoue Joue humaine flasque et pendante :
faible : Un timbre à deux francs (ou de deux Un vieillard chauve au visage mou, aux bajoues
francs). Un crayon à trois francs (ou de trois prononcées
francs).
2 Dans les autres cas, l’emploi de à implique abaque Toujours masculin : Un abaque romain.
une nuance un peu p^orative {Il porte des
costumes de confection à quatre cents francs) abasourdir v. t. La prononciation avec [z] est
ou ironique {Il se paye des repas fim à trois cents préférable : [abazurdir]. De même : abasour¬
francs). Dans le style neutre, il vaut mieux dissant [abazurdisâ], abasourdissement
employer de. [abazurdismô].

3 L’emploi de à est normal dans une tournure abat, abats Deux dérivés de abattre.
distributive (Une chambre à cinquante francs
1 abat n. m. (rare) Chute : Un grand abat de
par jour. Des repas à quarante francs par tête),
pluie, de grêle, d’eau.
sauf après les mots prix, loyer, montant, etc.
(Un prix de six cents francs par personne. Un 2 abats n. m. pl. Foie, cœur, rognons, tripes,
loyer de mille deux cents francs par mois). etc. d’un animal de boucherie (bœuf, veau,
mouton, porc) : Le médecin m’a interdit les
4 Être à au sens de « coûter » (Ce livre est
abats. Toujours au pluriel.
à cent francs). Ce tour est toléré, mais peu
conseillé. On préférera : Ce livre coûte cent abats, abattis Deux dérivés masculin pluriel de
francs ou Le prix de ce livre est de cent francs abattre.
XIV La préposition à en concurrence avec par. 1 Les abats Foie, cœur, rognons, tripes, etc.
1 Je l’ai entendu dire à mon père ou par mon d’un animal de boucherie (bœuf, veau, mouton,
père. Les deux tours sont synonymes et porc) : Les abats sont déconseillés à certains
également corrects. Cependant par mon père malades
a l’avantage d’éviter toute confusion. 2 Les abattis Les pattes, les ailerons, la tête,
2 Mangé aux mites, aux vers. Mangé par le cou, le foie, les rognons, le gésier d’une
les insectes > manger. volaille, quand ces morceaux sont préparés ou
servis à part : Des abattis de poulet, de dinde.
XV A ce que. On évitera cette locution dans la
construction des verbes aimer, s’attendre, abat-jour n. m. inv. — Pl. : des abat-jour.
consentir, demander, qui se construisent avec
que : J'aime qu’on m’obéisse. Il s’attend qu’on abat-son n. m. inv. — Pl. : des abat-son
vienne le chercher. Je consens qu’on prenne cer¬
taines libertés Nous demandons qu ’on remette la abat-vent n. m. inv. — Pl. : des abat-vent.
décision à demain. — On évitera de manière à ce
que, de façon à ce que. On préférera de manière abat-voix n. m. inv. — Pl. : des abat-voix.
que, de façon que : j’ai tout préparé, de manière
qu’on puisse commencer le plus vite possible. abattage n. m. De nos jours, avec deux t, comme
tous Tes dérivés de abattre : abattant, abattée,
XVI Constructions et locutions diverses.
abattement, abatteur, abattis, abattoir,
1 Partir à, partir pour > partir. abattures.
2 A chaque fois que, chaque fois que >
abattis Deux emplois à distinguer.
fois (6).
1 Un abattis Un tas de choses abattues ; L’en¬
3 D’ici à lundi, d’ici lundi > ici (II, I).
nemi avait barré la route par un abattis d’arbres.
abaisse n. f. Morceau de pâte aplatie : L’abaisse 2 Les abattis Les pattes, ailerons, etc. d’une
d’une tarte. — Ne pas écrire comme abbesse, volaille : Des abattis de poulet, de dinde. A
supérieure d’un monastère. distinguer de abats > abat.

abaisse-langue n. m. inv. — PI. : des abaisse- abattre Conjug. 98 (comme battre). J’abats, tu
langue. abats, il abat, nous abattons vous abattez, ils
abattent. — J’abattais — J’abattis — J’abat¬
abajoue, bajoue Deux noms paronymes féminins trai —Abats, abattons abattez. — Que j’abatte.
à distinguer. — Que j’abattisse. — Abattant — Abattu, ue.

1 abajoue Repli à l’intérieur des joues de abbé n. m. Le féminin est abbesse. Deux b. De
certains animaux : Certains singes mettent des même ; abbatial, ale, aux adj. (masculin pluriel
aliments en réserve dans leurs abajoues en -aux), abbaye [abei] n. f
ABDOMEN
10

abdomen n. m. Prononciation : [abdomen]. —- abord (d’) loc. adv. T En deux mots, avec une
PL : des abdomens [-men]. — Dérivé : abdomi¬ apostrophe (d’abord), à la différence de
nal, ale, aux adj. (masculin pluriel en -aux). davantage.

abeille Pour nid(s) d’abeille(s), usage mal fixé. La aborder Deux constructions.
graphie nids-d’abeilles (-s à nid et à abeille-, trait 1 Construction transitive directe possible avec
d’union) semble la meilleure. — La langue tous les sens ; Le navire aborda un rivage désert.
commerciale fait, en général, l’ellipse de en après Le pétrolier a abordé un chalutier, qui a coulé
le mot serviette : Des serviettes nids-d’abeilles. aussitôt. Le corsaire aborda un navire anglais.
Le régiment aborda à la baïonnette la première
aberrant, aberration Un seul b et deux r. ligne ennemie. Comment aborder ce problème ?
Un passant m ’a abordé pour me demander son
abhorrer v. t. Avec h et deux r, comme horreur. chemin. La route aborde les premiers contreforts
de la montagne.
abîme Toujours masculin dans la langue ac¬
tuelle : Un abîme profond. — Accent cir¬ 2 La construction transitive indirecte ne s’em¬
ploie, concurremment avec la construction
conflexe sur le i.
directe, qu’au sens propre de « toucher
terre » : Le navire aborda à un rivage désert.
abîmer v. t. Accent circonflexe sur le i (vient
de abîme). — Dans le sens ancien, encore
conservé dans la langue littéraire, signifie aborigène adj. ou n. Equivalent de autochtone,
« engloutir » : La tempête abîma le navire. indigène. T Ne pas dire *arborigène. Aucun
Plus fréquent à la forme pronominale : Le rapport avec le radical arbor- « arbre ».
navire s’abîma dans les flots. — De nos jours,
s’emploie couramment dans la langue familière aboucher v. t. Est suivi de à ou surtout de avec :
au sens de gâter, endommager, détériorer, J’ai abouché mon ami avec un marchand de
dégrader : Cet enfant est soigneux, il n 'abîme biens pour la vente de sa propriété. Il s’était
pas ses affaires. Cet emploi est déconseillé dans abouché avec un intermédiaire d’honnêteté
la langue écrite surveillée. douteuse. T Le verbe aboucher a généralement
une valeur péjorative.
abject, ecte adj. Prononciation : [absektja)].
aboutir v. i. Construit normalement avec la
abjuration, adjuration Deux noms féminins préposition à : Ce chemin aboutit à une maison
paronymes. forestière. Construction avec dans non incor¬
recte, mais très rare : La galerie aboutit dans
1 abjuration Renonciation solennelle à une une immense salle souterraine.
religion : L’abjuration d’Henri IV.
aboyer [abwaje] Conjugaison et construction.
2 adjuration Prière, demande pressante : Sur
les adjurations de ses proches, il accepta de 1 Conjug. 21. Change y en i devant un e muet :
revenir dans sa famille. Il aboie, il aboiera.
3 Même distinction pour abjurer et adjurer : 2 Rarement suivi de à (sauf dans l’expression
Henri IV abjura le protestantisme. Ses amis figée aboyer à la luné). De nos jours, suivi de
adjurèrent le jeune homme de revenir dans sa après ou, mieux, de contre : Ce chien hargneux
famille. aboie contre tous les passants.

aboi n. m. Au singulier, synonyme littéraire et abréger Conjug. 11 et 16. Change é en è devant


très rare de aboiement : L’aboi d’un chien une syllabe muette (j’abrège, tu abrèges, il
errant. — Au pluriel dans l’expression aux abrège, ils abrègent), sauf au futur et au
abois : Un cerf aux abois. Ce spéculateur est conditionnel : j’abrégerai(s). — Prend un e
aux abois (= dans une situation désespérée). après g devant a ou o : j’abrégeais, nous
abrégeons.
aboiement n. m. Avec un e après i.
abri n. m. Une seule construction possible : Un
abolitionnisme, abolitionniste Deux n. abri contre le froid.

abominer Avoir en horreur, en abomination : abriter v. t. Attention aux constructions.


J’abomine ce décor aux tons criards. Familier.
Ne s’emploie que par exagération plaisante. 1 On peut dire : Un paillasson abrite cette plante
du froid ou contre le froid.
abonner v. t. Deux n, comme le dérivé 2 On peut dire : Cette plante est abritée d’un
abonnement. paillasson ou par un paillasson.
11 ABROGER

3 On peut dire : Cette plante est abritée d’un 2 Absoudre un accusé, c’est déclarer qu’on ne
paillasson contre le froid. D est mieux de dire : peut le condamner, soit parce que le délit ou
Cette plante est abritée contre le froid par un le crime n’est pas prévu par la loi, soit parce
paillasson. que le délit ou le crime est couvert par la
prescription ou par l’amnistie, soit parce que
abroger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le l’accusé peut invoquer une excuse absolutoire
g devant n ou o ; ü abrogeait, nous abrogeons. (fait précis, énonce par la loi, qui permet au
— On abroge une loi, un décret, une disposition tribunal de ne pas condamner l’accusé).
officielle : La présente loi abroge toutes les
dispositions antérieures. — On abolit un usage, 3 Acquitter un accusé, c’est s’abstenir de le
une institution, une pratique : Le gouvernement condamner, soit parce qu’on le considère
français abolit l'esclavage aux colonies en 1848. comme innocent (ne serait-ce qu’au bénéfice du
doute), soit parce qu’on estime que, malgré sa
abrupt adj. ou a. m. Prononciation : [abnypt]. culpabilité, il a droit à une grande indulgence.
Bien faire sonner le p et le t. De même : abrupte
[abRypt(3)], abruptement [abRyptamô]. abstentionnisme, abstentionniste Deux tL

abscisse [apsis] Toujours féminin : Une abscisse abstraire Conjugaison et sens.


positive. — Bien faire attention à -sc et à -ss-. 1 Conjug. 57. J’abstrais, tu abstrais, il abstrait
nous abstrayons, vous abstrayez Us abstraient
abscons, onse adj. Prononciation ; [apskS, 3s]. — J’abstrayais..., nous abstrayions, vous abs¬
trayiez.. — J’abstrairai.. — J’abstrairais... —
absent A la différence de présent, qui peut se Abstrais, abstrayons, abstrayez — Que J’abs¬
construire avec à suivi d’un complément de lieu traie... que nous abstrayions, que vous abs¬
(Il était présent à la réunion), absent doit être trayiez.. — Abstrayant — Abstrait abs¬
suivi de de devant un coi^lément de lieu (Il traite. ▼ Passé simple et imparfait du subjonctif
était absent de la réunion). Eviter II était absent inusités. — Impératif peu usité. — Personnes
à la réunion. — Absent à ne peut être suivi que du pluriel peu usitées.
d’un complément de temps : J’étais absent à
l’heure de la réunion. 2 Bien distinguer abstraire, isoler par la pensée,
et faire abstraction de, ne pas tenir compte de :
abside Toujours féminin : Cette abside est très Quand on considère des objets concrets, une
belle. fleur blanche, la neige blanche, le lait blanc par
exemple, l’esprit peut abstraire le concept de
absinthe Comme adjectif de couleur, toujours blancheur. Si nous faisons abstraction de la
invariable : Des soieries absinthe. — Attention différence de taille, le chat domestique ressemble
au groupe -th-. beaucoup à la panthère.

absolution, absoute Deux noms féminins de la abstrus, abstrait, abscons Bien distinguer ces
famille de absoudre. trois adjectifs.

1 absolution Pardon que le prêtre accorde au 1 abscons, onse (vieilli et littéraire) Caché,
pénitent qui vient de se confesser : Le prêtre secret, mystérieux: Les mystères abscons de
donna l’absolution au pénitent. l’univers. — (péjoratif) Une théorie absconse.
Un style abscons.
1 absoute Cérémonie qui se déroule autour du
catafalque, à la fin de l’office des morts : Le 2 abstrait, aite Trop éloigné de la réalité
prêtre s’approcha du cercueil et donna l’absoute. vivante, trop schématisé, trop simplifié : Une
conception trop abstraite de la psychologie. —
absorption n. f. T Avec b, puis p, à la différence (par extension, légèrement familier) Trop
de absorber. compUqué, trop subtil : Cet exposé est bien
abstrait
absoudre Conjugaison et sens. 3 abstrus, use (vieilli et littéraire) Très difficile
1 Conjug. J’absous, tu absous, il absout, nous à comprendre parce que trop savant : Les
absolvons, vous absolvez, ils absolvent. — J’ab¬ spéculations abstruses des philosophes. — (péjo¬
solvais..., nous absolvions... — J’absoudrai.. — ratif) Très difficile à comprendre et raison du
J’absoudrais... — Absous, absolvons, absolvez manque de clarté dans l’expression ; Un style
— Que j’absolve..., que nous absolvions...^ — abstrus. Une formule abstruse.
Absolvant — Absous, absoute. T Inusité au
passé simple de l’indicatif et à l’imparfait du abyssal, ale, aux adj. Qui appartient a ux abysses.
subjonctif. — Le participe passé est absous, — Masculin pluriel en -aux: Les poissons
absoute. abyssaux.
ABYSSE 12

abysse Fosse sous-marine très profonde. T Tou¬ accelerando adv. ou n. m. Mot italien signifiant
jours masculin : Un abysse profond de « en accélérant » et utilisé comme indication
6 000 mètres de mouvement en musique. — Pas d’accent sur
les e — Toujours invariable : Des accelerando.
abyssi^ ine ou abyssinien, ienne Synonymes — Prononciation : [akseleaâdo]. Peut se
vieillis de éthiopien : Un village abyssinien. Les prononcer aussi [at/eleRando], quand le mot
Abyssiniens. est employé adverbialement, comme indication
musicale.
acabit [akabi] Le t final ne se prononce pas.
— Toujours péjoratif : Deux garnements du accélérer Conjug. 11. Change le deuxième é en
même acabit. è devant une syllabe muette, sauf au futur et
au conditionnel : j’accélère, j’accélérerai
acacia Ne pas écrire *accacia. — Toujours
masculin : Un acacia décoratif. accentuer v. t. En dehors du sens propre, deux
sens à bien distinguer.
académie n. f. Une minuscule, quand le mot est
nom commun : Sous l'Ancien Régime, les 1 Par une métaphore, issue du langage des arts,
signifie « rendre plus net, plus apparent » : La
académies de province étaient très florissantes.
— Une majuscule s’il s’agit d’un nom propre lumière du crépuscule accentue les contours des
(telle académie déterminée) : L’Académie fran¬ objets Sous cette lumière, le modelé du visage
çaise. L'Académie des sciences — Absolument s’accentue par un effet de clair-obscur.
et avec une majuscule, désigne l’Académie 2 Par extension du sens précédent, signifie
française : Cet écrivain voudrait être de l’Acadé¬ « rendre plus fort, plus grand, plus intense » :
mie. S’il s’agit de l’une des quatre autres L’évolution économique accentue les inégalités
académies qui, avec l’Académie française, entre pays riches et pays pauvres Le déficit de
constituent l’Institut de France, on dit l’Insti¬ la balance des paiements s’est encore accentué
tut : Ce mathématicien est membre de l’Institut. — Dans la langue surveillée, il vaut mieux ne
pas abuser de ce sens 2. Préférer accroître,
acadien, accadien ou akkadien, arcadien > augmenter, renforcer.
arcadien.
acceptation, acception Deux noms féminins
acajou n. m. — PI. : des acajous — Comme paronymes.
adjectif de couleur, toujours invariable : Des
chaussures acajou. 1 acceptation Action d’accepter : Acceptation
des marchandises par le destinataire.
a cappella [akapella] Deux p, deux L Pas
2 acception Deux emplois distincts.
d’accent sur le a. — Des chants a cappella. —
(adverbialement) Chanter a cappella. a/ Sens d’un mot : Le verbe monter a de
nombreuses acceptions
acariâtre adj. Un seul c. Un accent circonflexe
sur le dernier a. — De même; acariâtrement, b/ (expression) Sans acception de personne,
acariâtreté. sans manifester de préférence pour telle ou telle
personne : Un juge doit juger sans acception de
personne. Éviter la faute qui consiste à dire sans
accabler v. t. Deux c. — De même ; accablant,
exception de personne.
accablement.

accadien > akkadien. accès Se prononce [akse] et s’écrit avec un accent


grave, a la différence des mots suivants, qui ne
prennent jamais d’accent : accessibilité, accessi¬
accaparer v. t. Deux c, un seul p. —De même :
ble, accession, accessit; accessoire, accessoire¬
accaparement, accapareur. — Éviter la forme
ment, accessoiriste.
pronominale, qui n’ajoute rien au sens. Dire ;
Il a accaparé tous les livres de notre petite
bibliothèque (et non II s’est accaparé tous les accessit [aksesit] n. m. — PI. : des accessits.
livres...).
accident, incident Deux noms masculins à bien
accastillage [akastijas] m. Deux c, deux /. distinguer.

1 accident Evénement qui arrive par hasard,


accéder v. t. Conjug. 11. Change é en è devant qui est plus ou moins grave, mais toujours
une syllabe muette, sauf au futur et au malheureux : Faites attention l Un accident est
conditionnel : j’accède, j’accéderai si vite arrivé t
13
ACCIDENTÉ

2 incident Evénement qui arrive par hasard, 2 accommodement n. m. Arrangement, accord :


qui est heureux ou malheureux, mais qnui, en Essayons de trouver un accommodement avec
principe, est secondaire par rapport a une notre adversaire, cela nous évitera un procès.
action principale : La cérémonie fut troublée par
un incident comique ▼ On dit toujours : accommoder v. t. Orthographe et construction.
Incident de frontière. Incident diplomatique. Un
grave incident vient de se produire entre ces deux ' 1 Deux c et deux m (même famille que
jMys. La manifestation a été marquée par des commode). — De même : accommodable, ac-
incidents graves. commodage (d’un mets), accommodant, ac-
commodateur, accommodation, accommode¬
accidenté, ée adj. L’emploi de accidenté appliqué ment.
à une personne victime d’un accident (Un 2 A la forme active, au sens de « adapter »,
cycliste accidenté) ou à une chose endommagée se construit avec à : Il faut savoir accommoder
pm un accident (Une voiture accidentée) est sa conduite aux circonstances. — A la forme
d^nseillé. De même, il vaut mieux éviter de pronominale, se construit avec de au sens de
dire : Les accidentés du travail Dire plutôt : Les « se contenter, se satisfaire » (Il faut s’ac¬
personnes victimes d’un accident du travail commoder du sort que la vie nous réserve), avec
à au sens de « s’adapter » (Son caractère est
accidenter v. t. A éviter au sens de « atteindre souple et s’accommode à toutes les cir¬
par un accident » : La voiture a accidenté un constances), avec avec au sens de « se mettre
cycliste. Le camion a accidenté ma voiture. d’accord par un compromis » (Il a su s’ac¬
Préférer, selon les cas : blesser, heurter, renver¬ commoder avec son adversaire et a pu éviter un
ser, endommager, détériorer. procès).

acclamation n. f. Au singuher dans les expres¬ accompagner v. t. Deux c. — De même :


sions élii% nommer par acclamation, voter par accompagnateur, accompagnement
acclamation.
accomplir v. t. Deux c. — De iqpme : accompli,
acclamer v. t. Deux c. De même : acclamateur, accomplissement
acclamation.
accord n. m. Deux c. — De même : accordable,
acclimatation, acclimatement Deux noms à accordage, accordailles, accordé, accordement,
bien distinguer. accordéon, accordéoniste, accorder, accordeur,
1 acclimatation n. f. Adaptation, dirigée par accordoir.
l’homme, d’un animal ou d’une plante à un
climat autre que le climat du pays d’origine : accordage ou accordement n. m. Action
L’acclimatation de la pomme de terre en d’accorder un instrument de musique (piano,
Europe, au XVIII‘ et au XIX‘siècle, permit orgue, etc.). Accordage est plus frajuemment
d’améliorer considérablement la situation ali¬ employé.
mentaire des classes pauvres.
accort, accorte adj. Très rare au masculin de
2 acclimatement n. m. Adaptation, spontanée nos jours. S’emploie encore au féminin, dans
et non voulue par l’homme, d’une espèce quelques expressions; Des manières accortes.
animale ou végétale à un climat autre que celui Une physionomie accorte. Une accorte soubrette.
du pays d’ongine: L’acclimatement du do¬
ryphore en Europe faillit ruiner la culture de accoster Constructions et sens.
la pomme de terre.
I Constructions.
acclimater v. t. Deux c. 1 Construction transitive indirecte avec à.
Ne peut s’employer qu’au sens de « se ranger
accointance n. f. Deux c. De même : le long d’un quai, d’un débarcadère » ou
(s’) accointer. parfois de « arriver à un rivage » : Le paquebot
accosta au quai Saint-André.
accoler v. t. Deux c, un seul / (vient de col non
de colle). De même : accolade, accolemenL 2 Construction absolue. Dans le même sens
que la construction avec à : Le navire allait
accommodation, accommodement Deux accoster, les matelots se préparaient à lancer les
noms à bien distinguer. amarres.
1 accommodation n. f. Adaptation par modifi¬ 3 Construction transitive directe. Trois sens,
cation : L’accommodation de l’œil à la vision a) Se ranger le long du quai, du débarcadère :
proche. L’accommodation d’une consonne. La vedette accosta l’appontement — b) Se
ACCOTER 14

ranger le long d’un autre navire: Le canot accouplement n. m. Se construit avec à ou avec
accosta la frégate. — c) Au figuré, s’approcher avec ou avec et : L’accouplement d’un objectif
de quelqu’un pour lui parler : Ce personnage grossissant à un système de prisme. L ’accouple-
m’avait accosté assez brusquement et dévidait ment du faux bourdon avec la reine de la ruche.
ses griefs, interminablement. L’accouplement d’un mot littéraire et d’un
terme trivial
II Accoster, aborder.
1 Au sens propre, aborder n’implique pas la accoupler v. t. Deux c. De même : (une) accouple
présence d’un quai, d’un débarcadère, comme (lien pour attacher les chiens ensemble), accou¬
le fait généralement accoster : un navire aborde plement — Se construit avec à ou avec avec
à un rivage inconnu, il accoste à un quai. ou avec et : Accoupler une turbine à un
alternateur. L’âne peut s’accoupler avec la
2 Au sens propre, aborder un navire, c’est jument Accoupler un nom abstrait et un adjectif
entrer en collision avec lui ou se ranger contre concret
lui pour le prendre d’assaut : Le corsaire aborda
le vaisseau anglais. — Accoster un navire, c’est accourir v. i. Deux c. — Conjug. 32. Se conjugue
se ranger contre lui doucement et pacifique¬ comme courir: J’accours tu accours U accourt,
ment ^ar exemple pour un transbordement). nous accourons vous accourez, ils accourent —
3 Au figtiré, à la différence de aborder, le J’accourais — J’accourus — J’accourrai —
verbe accoster implique souvent une nuance de J’accourrais — Accours accourons, accourez.
familiarité, de sans-gêne, de brusquerie : on — ôwe j’accoure. — Que j’accourusse. —
aborde respectueusement un supérieur pour lui Accourant — Accouru, ue. — Aux temps
présenter une demande, un homme mal élevé composés, auxiliaire avoir pour insister sur
accoste un inconnu dans la rue sans même l’action, le mouvement (Nous l’avons entendue
soulever son chapeau. crier, nous avons accouru aussitôt) ou auxiliaire
être pour insister sur l’état, sur le résultat de
accoter Deux c. De même ; accotement, accotoir. l’action (Tous les enfants étaient accourus au
chevet de leur vieux père).
accoucher Orthographe, conjugaison, construc¬
tion et emploi. accoutrer v. t. Deux c. — De même :
accoutrement
I Deux c. De même : accouchement,
accoucheur. accoutumée (à P) Plusieurs expressions signi¬
II Peut se conjumer avec l’auxiliaire être pour fiant « comme d’habitude » : comme de cou¬
exprimer l’état (Elle est accouchée depuis huit tume (usuel) ; à l’accoutumée (fréquent, mais
jours) ou avec l’auxiliaire avoir pour exprimer plus littéraire) ; comme accoutumé (rare). Il est
l’action (Elle a accouché sans difficulté): conseillé d’éviter comme à l’accoutumée et
surtout comme d’accoutumée.
III Trois constructions.
1 Construction intransitive ; La jeune femme accoutumer v. t. Constructions et sens.
a accouché, a mis un enfant au monde. 1 Accoutumer quelqu’un à (suivi d’un nom ou
2 Construction transitive indirecte avec de : d’un infinitif). Habituer à (se conjugue avec
La jeune femme a accouché d’un garçon, a mis l’auxiliaire avoir) : Il avait accoutumé ses
un garçon au monde. enfants au travail et à la discipline. J’ai
accoutumé mon fils à ranger ses affaires
3 Construction transitive directe : Le méde¬
cin a accouché la jeune femme, l’a aidée à 2 Etre accoutumé à (suivi d’un nom ou d’un
mettre un enfant au monde, au cours de infinitif). Etre habitué à : Il est accoutumé aux
l’accouchement. travaux pénibles. Elle était accoutumée à vivre
de peu.
IV Le verbe accoucher ne s’emploie qu’à propos
d’une femme. S’il s’agit d’un animal, on dit 3 S’accoutumer à (suivi d’un nom ou d’un
mettre bas : La chienne a mis bas. La truie vient infinitif). S’habituer à : Nous nous accoutumons
de mettre bas six porcelets peu à peu à notre nouvelle vie. Elles s’étaient
accoutumées à vivre au grand air.
accouder v. t. Deux c. De même : accoudement, 4 Avoir accoutumé de (suivi de l’infinitif). Avoir
accoudoir. — Se construit normalement avec l’habitude de (tour littéraire) : Le comte avait
à ou sur : Il s’accouda au balcoru II s’accouda accoutumé de recevoir son intendant chaque
sur la barre d’appui. — Peut s’employer semaine.
transitivement à la voie active, dans la kngue
littéraire : Elle accouda nonchalamment son accréditer v. t. Deux c. — De même : accrédi¬
bras à la balustrade. teur, accréditif.
15 ACCROC

accroc [akao] n. m. Deux c. acculturer v. t. Deux c. — De même :


acculturation.
accroche-cœur n. m. — PI. : des accroche-cœur
ou des accroche-cœurs. accumuler v. t. Deux c, un seul m. — De même :
accumulateur, accumulation.
accroche-plat n. m. inv. — PI. : des accroche-
plat. accus [aky] n. m. pl. Forme abrégée et familière
de accumulateurs (électriques) : Les accus de
ma voiture sont à plat.
accrocher v. t. Deux c. — De même : accro¬
chage, accroche-cœur, accroche-plat, accro¬ accusatif n. m. Deux c.
cheur. — Dire accrocher à plutôt que accrocher
après (qui est familier) : Accrochez votre par¬
accusé, inculpé, prévenu Mots souvent em¬
dessus au portemanteau.
ployés indifféremment dans le langage courant,
mais que la langue du droit distingue.
accroire Conjug. 77. Ne pas écrire en faire *à
croire à quelqu’un. 1 accusé Celui qui est déféré devant la cour
d’assises pour une infraction grave {crime).

accroître Conjug. 100. Se conjugue comme 2 prévenu Celui qui est déféré devant un
croître, mais ne prend d’accent circonflexe sur tribunal correctionnel pour une infraction
le / qu’à la troisième personne du singulier de moins grave que le crime {délit) ou devant un
l’indicatif présent, à toutes les personnes de tribunal de simple police pour une infraction
l’indicatif futur et du conditionnel et à l’infini¬ légère.
tif : J’accrois, tu accrois, il accroît, nous
3 inculpé Terme générique désignant celui qui
accroissons, vous accroissez, ils accroissent. —
fait l’objet d’une inculpation pour un délit (et
J’accroissais... — J’accrus... il accrut, nous
il devient alors un prévenu) ou pour un crime
accrûmes, vous accrûtes... — J’accroîtrai, tu
(et il devient alors un accuse).
accroîtras, il accroîtra, nous accroîtrons, vous
accroîtrez, ils accroîtront. — J’accroîtrais, tu
accroîtrais, il accroîtrait, nous accroîtrions, vous accuser v. t. Deux c. — De même : accusateur,
accroîtriez, ils accroîtraient. — Accrois, accrois¬ accusation, accusatoire, accusé.
sons, accroissez. — Que j’accroisse... — Que
J’accrusse... qu’il accrût, que nous accrussions... acérer Conjug. 11. Change é en è devant une
— Accroissant. T Le participe passé accru syllabe muette, sauf au futur et au condition¬
{accrue, accrus, accrues) ne prend jamais nel : j’acère, j’acérerai. — Dérivé : acéré.
d’accent sur le u. — Aux temps composés,
l’auxiliaire avoir est de rigueur dans l’emploi acétique adj. Acide, fermentation acétique. — Ne
transitif direct : Ce commerçant avait considéra¬ pas écrire comme ascétique « digne d’un
blement accru sa fortune. — L’emploi intransi¬ ascète ».
tif (obligatoirement avec l’auxiliaire être) est
rare de nos jours : Sa fortune est considérable¬ acétylène Toujours masculin : L ’acétylène est
ment accrue. On emploie plutôt la forme dangereux.
pronominale : Sa fortune s’est accrue.
achalandé, ée adj. Magasin bien achalandé
accroupir (s’) v. pron. Deux c. — De même : signifie « magasin dont la clientèle est nom¬
accroupissement. breuse » et non « magasin où il y a beaucoup
de marchandises variées ». 11 ne faut donc pas
employer achalandé comme synonyme de
accueil [akœj] n. m. T Deux c et -ue-. De même ; approvisionné, garni, pourvu. — De même
accueillant, accueillir. achalandage veut dire « clientèle », dans la
langue du droit. — Achalander un magasin,
accueillir v. t. Conjug. 34. J’accueille, tu c’est y attirer les clients, et non le pourvoir de
accueilles, il accueille, nous accueillons, vous marchandises.
accueillez, ils accueillent. — J’accueillais...,
nous accueillions, vous accueilliez... — J’ac¬ ache n. f Plante. — Ne pas écrire comme la
cueillis... — J’accueillerai... — J’accueillerais... hache, outil.
— Accueille, accueillons, accueillez. — Que
j’accueille..., que nous accueillions, que vous acheter v. t. Conjug. 15. — Change c en è devant
accueilliez... — Que j’accueillisse... — Accueil¬ une syllabe muette, à tous les temps et à tous
lant. — Accueilli, ie. les modes : j’achète, tu achètes, j’achèterai,
j’achèterais, en face de nous ache'ons, vous
acculer v. t. Deux c. achetez.
ACHÈVEMENT 16

achèvement n. m. Se prononce [a/evmâ] et comme la locution à côté (de) : Je connais bien


s’écrit avec un accent grave. la place Gambetta, j’habite à côté. Son bureau
est à côté du mien.
achever v. t. Conjug. 12. Change e en è devant
une syllabe muette, à tous les temps et à tous à-coup n. m. — PI. ; des à-coups.
les modes : j'achève, tu achèves, il achève,
j'achèverai, j'achèverais, en face de nous ache¬ acquéreur n. m. Avec -cq-, comme acquérir. —
vons, vous achevez. — Après être achevé de, Pas de féminin. Le masculin s’emploie même
l’emploi d’un verbe actif à sens passif (Cette quand il s’agit d’une femme ; Cette femme est
maison n'est pas achevée de construire) est à un acquéreur solvable.
déconseiller. Le tour avec un verbe à la forme
passive (Cette maison n'est pas achevée d'être acquérir v. t. Orthographe, conjugaison et
construite) est théoriquement correct, mais emploi.
lourd et inusité. Tourner autrement; On n'a
pas achevé de construire cette maison ou La
1 S’écrit avec cq. — De même ; acquéreur,
acquêt, acquis, acquisition.
construction de cette maison n’est pas achevée.
— Exception : Achevé d'imprimer sur les presses 2 Conjug. 29. J’acquiers, tu acquiers, il acquiert,
de l’imprimerie X, le... (formule consacrée de nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent
l’achevé d’imprimer). — J’acquérais..., nous acquérions... — J’ac¬
quis... — J’acquerrai.., nous acquerrons. —
achopper Deux p. — De même : achoppement. J’acquerrais..., nous acquerrions... — Acquiers,
— Ne s’emploie guère qu’au figiiré au sens de acquérons, acquérez. — Que j’acquière..., que
« se heurter à une difficulté qui arrête ». Se nous acquérions... — Que j’acquisse... — Acqué¬
constniit avec à ou sur : Achopper à un obstacle rant — Acquis, ise.
imprévu. Nous achoppons sur ce problème. —
La forme pronominale s’achopper (à) est rare acquêt n. m. (terme de droit) Attention au
et vieille. groupe -cqu- et à l’accent circonflexe sur le e.

acmé, acné Deux noms féminins à distinguer. acquiescer v. t. ind. S’écrit avec <q- et -sc-. —
De même acquiescement
1 acmé (médecine) Moment le plus aigu d’une
maladie. — (par extension, sens le plus fréquent)
acquis, acquit Deux homophones à bien
Période la plus brillante, apogée : Le siècle de distinguer.
Pérklès est l’acmé de la civilisation grecque.
1 acquis (de acquérir) Bien mal acquis ne profite
2 acné Maladie de peau ; L’acné juvénile.
jamais. Il a un solide acquis en mathématiques.
acolyte n. m. ou f. Un seul c, un y, p^ de h 2 acquit (de acquitter) Action d’acquitter,
après le t. — De même : acolytaU — Peut quittance ; Ecrivez « bon pour acquit » et signez
s’employer au féminin pour désigner une — Par acquit de conscience : pour être quitte
femme : Elle arriva, avec sa triste acolyte. avec sa conscience.

acompte n. m. En un seul mot, sans trait d’union. acquit-à-caution n. m. Document qui jiermet
— Désigne la somme versée immédiatement et de faire circuler librement une marchandise. —
qui sera à déduire du total de la somme due, PI. ; des acquits-à<aution.
au moment du règlement définitif : Voici un
acompte sur le montant de la facture. — Ne acqiûtter v. t. S’écrit avec cq et deux t — De
pas écrire comme la locution en deux mots à même ; acquittable, acquittement
compte « à valoir sur la totalité du compte » :
Reçu 250 F, à compte sur le montant de 750 F acquitter, absoudre > absoudre.
de la commande.
âcre, âpre, aigre Trois mots qui se ressemblent
aconit Plante. — Toujours masculin; L'aconit par la forme et par le sens.
est vénéneux. — Prononciation ; [akonit], avec 1 âcre Cet adjectif évoque l’idée d’une chose
-t prononcé.
piquMte et surtout irritante, corrosive; Une
fumée âcre.^ L'odeur âcre de l’ammoniac, de la
à-côté n. m. — PI. ; des à-côtés. — Désigne un corne brûlée. Le goût âcre d’un produit chimi¬
déteil, un^fmt ou un aspect accessoire (Ce n’est que. — Au figuré, signifie « très désagréable,
qu 'un à-côté de la question, passons à l’essentiel) trœ pénible, très a^essif, très m&hant » ;
ou un avantage, un profit supplémentaire L'âcre remords brûlait son cœur. Le dégoût âcre
(familier dans^ œ sens) ; Ces pourboires font de l’existence. Des reproches âcres (très
partie des à-côtés du métier. — Ne pas écrire littéraire).
17
ÂCRE

2 âpre Cet adjectif évoque l’idée de ce qui est activer v. t. Admis dans la langue technique et
rude, rugueux, dépouille, sans rien de doux ni usuelle : Un apport d’air active la combustion.
de riMt : Un âpre pays de montagne. Il La marche active la circulation. Il faut activer
s’applique à ce qui est rude au goût, à ce qui les travaux Activer le déroulement des opéra¬
manque de moelleux {Un vin âpre), à ce qui tions. — La langue courante admet aussi le
a une saveur amère ou astringente {Des fruits pronominal s’activer, au sens de « se hâter, se
sauvages très âpres. Le goût âpre des prunelles. presser dans l’accomplissement d’une be¬
Des baies sauvages âpres au palais). — Par
sogne » •. Les cuisiniers s’activent dans la cuisine
extension, qualifie une voix, un son qui manque du restaurant. — Dans la langue httéraire de
de moelleux, qui a trop de rudesse : Un accent ton très soutenu, il vaut mieux, selon les cas,
âpre. Les sons âpres et rauques d’une langue employer, au heu de activer, l’un des verbes
exotique. — Au figuré, « rude, dur, d’une suivauits : hâter, accélérer, pousser, presser,
violence sourde » : Un caractère âpre. Un stimuler, accroître, augmenter, renforcer, mul¬
homme âpre et froid. — Spécialement, tiplier, et, au heu de s’activer, se hâter, se
« acharné » : Un combat âpre. D’âpres luttes. presser, s’empresser, s’agiter, s’occuper active¬
Un paysan âpre au gain. ment, se démener, faire diligence.
3 ai^e Au sens propre, insiste surtout sur
l’acidité propre aux fruits qui ne sont pas encore acuponcture, acupuncture n. f Les deux
mûrs {Des raisins aigres) ou qui ont par nature orthographes sont admises. La prononciation
un goût acide {Des cerises aigres). — Qualifie est toujours [akypôktyR]. — De même, on
aussi une boisson qui prend un goût un peu écrit indifféremment acuponcteur ou acupunc¬
acide et désagréable parce qu’elle s’est altérée : teur [akypSktoea].
Du lait aigre. Du vin aigre. De la bière aigre.
— Par extension : Un goût aigre de. vin tourné. a^gio adv. ou n. m. Terme de musique d’origine
— Au figuré, peut qualifier ce qui manque de itahenne. — Prononciation: [adadjjo] ou
douceur, de moelleux : Les sons aigres d’un [adasjo]. La véritable prononciation itahenne
fifre. Des cotonnades bon marché aux couleurs est [adad3o]. La prononciation [adadxjo] tend
aigres. — Par extension, qualifie ce qui est à l’emporter de nos jours. Elle est plus fréquente
desagréable par le contenu ou par la forme {Des quand il s’agit de l’indication d’un mouvement
reproches aigres. Des paroles aigres) ou ce qui musical portée sur une partition. — PI. : des
dénoté l’agressivité {Une voix aigre. Un sourire adagios [-dsjo] ou [-sjo].
aigre. Un ton aigre). — S’applique aussi à un
agent atmosphérique qui est dur, mordant, addenda [adêda] n. m. Pluriel latin qui signifie
pmble: L’aigre bise. Un vent aigre. Un froid « choses à ajouter ». S’emploie en français
aigre. même au sinplier : Il y a un oubli, il faudra
rédiger un addenda. — Le singuher un adden¬
dum est très rare.
âcre, âcrement, âcreté Accent circonflexe sur
le a.
addition n. f Orthographe et sens.
acrimonie Pas d’accent circonflexe sur le a, bien 1 Deux d, comme dans les mots de la même
que le mot soit de la famille de âcre. — De famille : additif, additionnel, jidditionner,
même : acrimonieux, acrimonieusement. additionneuse.
2 On dit la note quand il s’agit d’un séjour à
acropole Est toujours féminin ; Une acropole l’hôtel, l’addition quand il s’agit d’un repas au
haute et étroite. — Employé sans complément restaurant {Garçon t l’addition, s’il vous plaît), la
de nom et avec une majuscule, l’Acropole, facture quand U s’agit d’une livraison de mar¬
désime l’Acropole d’Athènes : Le Parthénon chandises ou de la r^sation de travaux {L ’élec-
est le monument le plus célèbre de l’Acropole. tricien et le plombier m’ont envoyé la facture).

acrostiche Poème. — Prononciation : [aknos- additionner v. t. Peut se construire avec et


tij]. Toujours masculin : Un acrostiche très {Additionner 4 et 8), avec à {Additionner 30 à
ingénieux 50) ou avec avec {A-t-on le droit d’additionner
des grammes avec des centimètres!). — Les
acrotère Ornement d’architecture. — Toujours deux premières constructions sont nettement
masculin ; Un acrotère élégant. plus fréquentes et plus recommandées.

acrylique adj. ou n. m. (terme de chimie) adduction n. f. Deux d.


Attention à \’y.
adepte n. m. Le mot est généralement suivi d’un
actinium [aktinjom] n. m. Corps radioactif. nom de doctrine, tandis que disciple est
ADÉQUAT 18

généralement suivi d’un nom de personne : Les adjuger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
adeptes du bergsonisme. Les disciples de g devant a ou o : il adjugea, nous adjugeons.
Bergsoru
adjuration, adjurer > abjuration, abjurer.
adéquat, ate adj. Prononciation ; [adekwa, at].
Dérivé : adéquation [adekwasjS]. admettre v. t. Conjugaison et constructions.
adhérent, adhérant Ne pas écrire adhérent, I Conjug. 99. J’admets, tu admets, il admet,
adjectif ou nom {Une boue grasse et adhérente. nous admettons, vous admettez, ils admettent.
Les membres adhérents et les membres bien¬ — J’admettais. — J’admis. — J’admettrai —
faiteurs d’une association. Les adhérents d’un J’admettrais. — Admets, admettons, admettez
club sportif), comme adhérant, participe pré¬ — ôue j’admette. — Que j’admisse. — Admet¬
sent (C’est en adhérant à une association de tant. — Admis, ise.
défense que les usagers peuvent faire entendre
leur voix). n Constructions.

adhérer v. i. ou v. t. ind. Conjug. 11. Change 1 Admettre que. Au sens de « reconnaître


é en è devant une syllabe muette, sauf au futur pour vrai », se construit avec l’indicatif si
et au conditionnel : j’adhère, j’adhérerai admettre est à la forme affirmative {La science
moderne admet que la vie est apparue sur la
adieu S’emploie en principe pour une séparation Terre il y a trois milliards d’années), avec le
définitive (alors que au revoir implique qu’on subjoncttf si admettre est à la forme négative
se reverra). Est familier ou, au contraire, ou interrogative {La science moderne n’admet
littéraire. On dit toujours faire ses adieux (au pas qu’il y ait production actuelle de vie par
pluriel), jamais *faire son adieu. Par consé¬ génération spontanée). — Au sens de « considé¬
quent, écrire ; un dîner d’adieux, une cérémonie rer comme possible ou probable », admettre
d’adieux (plutôt que d’adieu). que est toujours suivi du subjonctif : J’admets
qu’il soit capable de nous aider un jour. — De
adjoindre v. t. Conjugaison et sens : même, au sens de « supposer » : Nous admet¬
trons, pour simplifier, que l’hypothèse soit
1 Conjug. 85, J’adjoins, tu adjoins, il adjoint, totalement vraie. — De même, au sens de
nous adjoignons, vous adjoignez, ils adjoignent. « tolérer, considérer comme acceptable » :
— J’adjoignais. — J’adjoignis. — J’adjoindrai J’admets qu’on prenne certaines libertés, mais
— J’adjoindrais. — Adjoins, adjoignons, adjoi¬ pas à ce point l
gnez — Que j’adjoigne. — Que j’adjoignisse.
— Adjoignant. —Adjoint, adjointe.—▼ Prend 2 Admettre dans (en), à, parmi. Le tour avec
un / après gn à la première et à la deuxième dans ne s’emploie, en principe, que s’il s’agit
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et d’un lieu materiel ou métaphorique : Les chiens
du subjonctif présent : (que) nous adjoignions, ne sont pas admis dans les magasins d’alimenta¬
{que) vous adjoigniez. tion. Ces marchandises sont admises en France
2 A la différence de joindre, qui s’emploie aussi sans droits de douane. Nous avions admis ce
facilement avec un complément direct dési¬ garçon dans notre société. Etre admis dans un
gnant une chose qu’avec un complément club très fermé. — L’emploi de à est de rigueur
désignant une personne, adjoindre ne s’emploie avec l’infinitif : Fonctionnaire admis à faire
guère suivi d’un nom de chose ; On va adjoindre valoir ses droits à la retraite. — On dit toujours
un collaborateur au chef du service de publicité. admettre au rang, au nombre de... admettre à
Cette entreprise a joint un service après-vente un concours, à une dignité (il ne s’agit pas d’un
à son activité commerciale. lieu, même par métaphore). Il n’y a d’ailleurs
pas de règle absolue. Seul l’usage peut appren¬
adjoint Comme adjectif, se construit toujours dre qu’on dit : être admis à Polytechnique, être
avec à : Il a le titre de conseiller technique admis au lycée, mais être admis dans la classe
adjoint au directeur commercial — Comme supérieure; admettre un peintre au Salon des
nom, se construit avec de : Adressez-vous à Artistes français, mais admettre un tableau dans
l’adjoint du directeur administratif. Cependant une exposition. — Quant à la préposition parmi,
on dit l’adjoint au maire plutôt que l’adjoint elle suppose une idée de nombre, de pluralité :
du maire. II fut admis parmi les membres du jury.

adjudant Reste masculin, même quand on parle admirateur, admiratif Le premier de ces mots
d’une personne du sexe féminin : Cette direc- s’emploie normalement comme nom {La ve-
trice d’école, c’est un adjudant t dette distribuait des autographes à ses admira¬
teurs) et le second comme adjectif {Il levait vers
adjudant-chef n. m. — PI. : des adjudants-chefs elle des regards admiratifs).
19
ADOLESCENCE

adolescence n. f. Attention au groupe sc. — De adultère Finale en -ère.


même : adolescent.
adultérer v. t. Conjug. 11. Change é en è devant
adonner (s*), donner (se) Le verbe se donner une syllabe muette, sauf au futur et au
est de rimeur quand le complément désigne un conditionnel : j’adultère, j’adultérerai, j’adulté¬
être {Elle se donna à cet homme. Il entra au rerais.
couvent et se donna à Dieu) ou une chose
personnifiée : Ils se donnent à la Patrie. advenir v. i. Conjugaison et constructions.
S’adonner ne peut être suivi que d’un nom de
1 Se conjugue comme venir. Ne s’emploie qu’à
chose : S’adonner aux exercices physiques, aux
l’infimtif, au participe présent et passé et aux
sports, à la chasse, à la lecture, à l’étude.
troisièmes personnes : Il advient. Il advenait.
S’adonner à la boisson, au vice. — D’autre part,
Il advint. Il adviendra. Il adviendrait. Qu’il
se donner, employé avec un nom de chose,
advienne. Qu’il advînt. Advenant. Advenu, ue.
implique un don plus fort, souvent total et
— Auxiliaire être : Il est advenu que... Les
définitif : on se donne tout entier aux lettres
événements qui sont advenus depuis lors.
quand on a la vocation poétique, on se donne
à l’art quand on est un véritable artiste, mais 2 Advenir que. Est suivi de l’indicatif quand
on s’adonne à un divertissement. le fait est présenté comme réel : {Il advint que
je tombai malade) et du subjonctif si le fait est
adorer v. t. Constructions et emplois. seulement une possibilité, une éventualité {S’il
advenait que je sois malade. Il advient parfois
1 Au passif. Au sens de « être aimé beau¬ qu’un souvenir s’inscrive dans la mémoire plus
coup », se construit normalement avec de : La profondément que les autres).
bonne grand-mère était adorée de tous ses
petits-enfants. — Au sens de « être l’objet d’un adventice, adventif Deux adjectifs paronymes.
culte refigieux », seule la construction avec par
est possible ; Le Soleil était adoré par les Incas 1 adventice Accessoire, secondaire : Une cause
adventice. — {botanique) Plante adventice :
2 Au sens de aimer beaucoup {une chose, un mauvaise herbe qui pousse dans les cultures.
animal), raffoler de. L’emploi de adorer est — Flore adventice : ensemble des plantes dont
familier : Il adore les promenades à la cam¬ les graines ont été apportées accidentellement
pagne. Elle adore les chats, mais elle aime bien d’un pays lointain : Les espèces adventices sont
aussi les chiens Mon fils adore le chocolat au abondantes autour des gares et des ports.
lait. A éviter dans la langue surveillée. — Dans
2 adventif {botanique) Racines adventives : ra¬
ce sens, se construit avec l’infinitif seul ou bien
cines qui prennent naissance sur la tige de la
avec l’infinitif précédé de de (tour plus recher¬
plante. — {géographie) Cratère adventif : cratère
ché) : Il adore se promener seul dans la forêt.
qui se forme, après coup, sur le flanc d’un volcan.
Il adore de se chauffer au soleil
adverbial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
adosser v. t. A l’actif, comme au pronominal, -aux : Les emplois adverbiaux de l’adjectif
se construit avec à ou parfois avec contre : Elle << fort ».
adossa l’enfant à l’arbre (ou contre l’arbre). Il
s’adossa à la cheminée (plutôt que contre). La aérer v. t. Conjug. 11. Change é en è devant une
préposition contre insiste sur la fonction de syllabe muette, sauf à l’indicatif futur et au
soutien indispensable, tandis que à exprime conditionnel présent : j’aère, j’aérerai
seulement la position.
aérium [aenjom] n. m. Etablissement pour cures
adoucissage, adoucissement Deux dérivés mas¬ d’air. — Accent aigu sur e. — PI. : des aériums.
culins de adoucir.
1 adoucissage Action d’adoucir un métal (au aéro- Préfixe qui vient du latin aer, aeris ou du
sens technique d’adoucir), c’est-à-dire de le grec aêr, aeros « air ». — Les mots commen¬
polir ; L’adoucissage d’une plaque d’acier. çant par aéro- s’écrivent sans trait d’union
{aérobie, aérodrome, aéronautique, etc., sauf
2 adoucissement Action d’adoucir ou de aéro-club). ▼ Ne pas prononcer a-ré-o mais
s’adoucir (au sens usuel) : L’adoucissement des a-é-ro et ne pas confondre aéromètre avec
moeurs. L’adoucissement de la température. — aréomètre.
On dira l’adoucissement de l’eau, plutôt que
l’adoucissage de l’eau. aéro-club Le seul mot en aéro- écrit avec un trait
d’union. — PI. ; des aéro-clubs.
adret [adre] n. m. Dans les Alpes, versant d’une
vallée exposée au soleil, par opposition à Vubac. aérodrome, aéroport, aérogare Trois noms
— Finale en -et. masculins à bien distinguer.
AÉRODYNAMIQUE 20

1 aérodrome Terrain d’où décollent et où affabulation, fabulation Deux noms féminins


atterrissent les avions militaires ou les avions paronymes à bien distinguer.
privés.
1 affabulation (avec deux y) Intrigue, suite
2 aéroport Ensemble comprenant des pistes, d’événements qui constitue le sujet d’une oeuvre
pour le décollage et l’atterrissage des avions d’imagination : L ’affabulation de ce roman est
commerciaux, et aussi des bâtiments et des ingénieuse.
installations (hangars, ateliers, aérogare pour
les passagers, etc.) : L’aéroport d’Orly. 2 fabulation (psychologie) Activité de l’imagina¬
tion par laquelle le sujet invente des récits plus
3 aérogare n. f. Ensemble des édifices situés sur ou moins cohérents, dans lesquels les souvenirs
un aéroport et comportant tous les locaux réels se mêlent aux productions aberrantes de
nécessaires au trafic : salles d’attente, bureaux l’esprit. — (par extension) Récit ainsi fabriqué :
de la police et de la douane, galeries mar¬ Les psychiatres étudient les fabulations des
chandes, etc. malades mentaux. — (par extension, dans le
langage courant) Récit fantaisiste, mensonger :
aérodynamique adj. Dans la langue très surveil¬ Pour excuser son absence, il a raconté une
lée, on écrira carrosserie bien profilée, moto histoire qui n’est qu’une fabulation.
carénée, plutôt que carrosserie, moto
aérodynamique.
affadir v. t. Deux f. De même : affadissant,
affadissement.
aéroglisseur n. m. Terme à préférer à
hovercraft > hovercraft.
affaiblir v. t. Deux f. — De même : affaiblissant,
affaiblissement, affaiblisseur.
aérolite ou aérolithe Les deux orthographes
sont admises. — Est toujours masculin : Un
aérolithe très gros s’appelle un «bolide». Ce affaire Orthographe, geme, expressions.
terme est vieilli. On dit de nos jours, en
I Deux f. De même : affairé, affairement,
astronomie, une météorite.
s’affairer, affairisme, affairiste.
aéromètre, aréomètre Deux noms masculins II Toujours féminin de nos jours : Une affaire
paronymes. importante. Le masculin est vieux ou
provincial.
1 aéromètre n. m. (du grec aêr, aeros « air » et
metron « mesure »). Appareil qui sert à mesu¬ III Expressions.
rer la densité de l’air ou d’un gaz quelconque.
1 Avoir affaire, avoir à faire On écrit plus
2 aréomètre n. m. (du grec araios « peu dense » souvent avoir affaire à que avoir à faire à : Nous
et metron « mesure »). Instrument qui sert à avons affaire à forte partie. — Avoir à faire (en
mesurer la densité d’un liquide ou la concentra¬ trois mots) est obligatoire quand à faire signifie
tion d’une solution (alcoomètre, pèse-lait, etc.). « à accomplir » : J’ai à faire une démarche
urgente. Voici le travail que vous aurez à faire.
aéronef Tout véhicule aérien : avion, ballon, etc. Nous avons fort à faire. Il y a encore beaucoup
— Masculin, à la différence de nef : Un aéronef à faire pour améliorer nos résultats.
dangereux.
2 Avoir affaire de Avoir besoin de (tour
aéroplane n. m. Synonyme vieux de avion. — classique, vieilli ou très httéraire de nos jours) :
Ne pas déformer en *aréoplane. Qu’ai-je affaire de tous ces conseils“l — De nos
jours, on écrit plutôt avoir à faire de : Nous
aérosol, aérosondage Ces deux noms masculins n’avons rien à faire de ces considérations (=
se prononcent avec [s] et non [z] : [aenasDl], nous n’avons nul besoin).
[aeRDs3da3], bien qu’ils comportent un -s-
unique intervocalique. 3 Avoir affaire à, avoir affaire avec La
première expression signifie « être en relation
avec (quelqu’un), pour une démarche ». (Sou¬
aérospatial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux. ligne le rapport de subordonné à supérieur):
Je préfère avoir affaire au directeur général
qu’au sous-directeur. Il vaut mieux avoir affaire
affable Deux / _ De même: affabilité, au Bon Dieu qu’à ses saints (proverbe). —Avoir
affablement. — Se construit avec avec, plus affaire avec signifie « avoir à débattre d’une
rarement avec pour ou avec envers : Il est affaire, d’une question avec quelqu’un ». (Im¬
affable avec tous les solliciteurs. Se montrer plique une relation sur un pied d’égalité et une
affable pour les subordonnés. Elle est affable idée de transaction, de négociation) : Le paysan
envers ses visiteurs. — La construction avec à avait déjà eu affaire avec ce marchand de biens
est vieillie : Il était affable aux humbles. pour l’achat d’un champ. — Avoir affaire à
21
AFFAIRER

signifie aussi « trouver (quelqu’un) en face de affectionner v. t. Aimer beaucoup, aimer de


soi, au cours d’une lutte, d’une compétition » ; préférence : Cet enfant affectionnait sa grand-
Nous avions affaire à un adversaire redoutable. mère maternelle. J’affectionne ce lieu de villéma-
Si vous désobéissez, vous aurez affaire à moi, ture. — Mot qui a une valeur légèrement vieillie
vous aurez à me rendre des comptes (formule ou famihère. A éviter dans le style très soutenu.
familière de menace). Ne pas en abuser, même dans la langue cou¬
4 Toutes paires cessantes En interrompant rante. T Ne pas employer affectionner au sens
toute activité en cours. S’écrit presque toujours de affecter « faire semblant, feindre » : Il af¬
au pluriel. fecte d’être insensible aux compliments.

affairer (sO, affairé, affairement Ces mots afférent, ente adj. (terme didactique) Avec deux
f. De même : afférence.
sont admis dans la langue courante. Dans le
style soutenu, il vaut mieux employer respecti¬
vement : s’agiter, s’empresser, se presser, s’oc¬ affermer v. t. Deux f. De même : affermage. ▼
cuper activement, faire diligence; agité, em- Peut avoir deux sens, comme le verbe louer.
pressé, pressé, actif, diligent, prompt, rapide; 1 Donner en location une exploitation rurale
activité, agitation, diligence, empressement — {Ce propriétaire a affermé ses domaines à des
Observer que s’affairer, affairé, affairement ont fermiers du pays) ou concéder le droit d’exploi¬
souvent une valeur péjorative et contiennent ter un service pubUc {L’État afferme à des
une idée d’agitation brouillonne et peu efficace. compagnies fermières le droit d’exploiter les
sources d’eau minérale).
affairisme, affairiste Ces mots sont toujours
2 Prendre en location une exploitation rurale :
péjoratifs. Ne pas les employer quand U s’agit
Ce fermier veut affermer ce domaine de cent
d’affaires commerciales ou financières hon¬
hectares.
nêtes : L’affairisme et la corruption étaient les
tares de ce régime politique. Ce député affairiste
était le complice d’un escroc. affété, ée ad. {vieux ou très littéraire) Affecté,
précieux, un peu mièvre : Un style affété. —
Le substantif correspondant est afféterie (avec
affaisser (s’) Deux f. — De même : affaissé,
un accent aigu), prononcé [afetni] ou [afetni] :
affaissement
On a souvent reproché à Marivaux une certaine
afféterie de langage.
affaler v. t. ou v. pron. Deux f. — De même :
affalé, affolement afBche n. f Deux f. — De même : affichage,
afficher, affichette, afficheur, affichiste.
affamer v. t. Deux f. — De même : affamé,
affameur. afflcheur, afflchiste Deux dérivés de affiche.

affect [afekt] n. m. (terme de psychologie). — 1 afflcheur Synonyme vieilli de colleur


Avec deux f. — PI. : des affects [-fekt]. d’affiches.
2 affichiste Artiste qui crée des affiches
affectation, affection, infection Trois noms pubUcitaires.
féminins paronymes :
1 Bien distinguer affectation, manque de afGdé, affilié Deux noms paronymes à bien
distinguer.
naturel, et affection, sentiment d’attachement ;
Je n’aime pas les gens qui montrent de 1 affidé, ée n. m. ou f. Personne qui fait partie
l'affectation dans leurs manières. J’aime les gens d’une association secrète, qui prend part à un
qui me montrent de l’affection. complot : Les affidés de la conspiration furent
tous arrêtés
2 Bien distinguer une affection, une maladie,
et l’infection, état d’un organisme ou d’une 2 affilié, ée adj. ou n. Inscrit à une organisation
partie du corps que les microbes envahissent légale, à une mutuelle, à un syndicat; Les
et où, souvent, ils provoquent de l’inflamma¬ travailleurs affiliés à un syndicat. Les affiliés
tion, l’apparition du pus : Le cancer est une de la Sécurité sociale, d’une mutuelle.
affection grave, mais qui ne comporte pas
d’infection. Un phlegmon est une forme d’infec¬ affilée (d’) loc. adv. Sans interruption ; Il parla
tion localisée, ce n’est pas une affection. pendant deux heures d’affilée. — Deux f Finale
en -ée.
affecter v. t. Deux f
affiler, effiler, affllier Trois verbes transitifs à
affectif^ ive adj. Deux f. De même : affectueux. bien distinguer.
AFFIN 22

1 affiler Aiguiser : Affiler un couteau. ou se révéler être (tel ou tel) » : Louis XIVs’af¬
firma roi absolu dès la mort de Mazarin. Signifie
2 effiler Amincir (en allant vers l’extrémité) : aussi « s’imposer comme » : Cet homme politi¬
Effiler un bâton avec un couteau. On effile les que tend à s’affirmer comme le chef de la majo¬
cheveux au rasoir pour les empêcher de friser. rité. — (absolument) Manifester avec vigueur sa
— Défaire une étoffe en tirant les fils : L’enfant personnalité, sa volonté, son talent, son carac¬
s’amusait à effiler un chiffon. tère : Cet homme est encore trop jeune pour
3 affilier Inscrire à une organisation : Affilier un s’affirmer. — Se manifester avec force, se confir¬
salarié à la Sécurité sociale. T Double le i à la mer : Le talent de ce jeune écrivain s ’affirme dans
première et à la deuxième personne du pluriel son dernier roman. Ses progrès s ’affirment dejour
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : en jour. — Ces emplois figurés ont été condamnés
(que) nous affiliions, {que) vous affiliiez. par certains grammairiens. Ils semblent cepen¬
dant bien entrés dans l’usage. Tout au plus peut-
on les déconseiller dans la langue soutenue.
affîn, lue adj. Deux f. — Terme de mathémati¬
ques : Espace affin. Fonction affine. — Ne pas
écrire comme afin (de) locution prépositive. affixe n. m. ou î. Deux f. — De même : affixé.

affiner v. t. Deux f. — De même : affinage, affieurer v. t. ou v. i. Deux f. De même :


affineur, affinoir. affleurement.

affleurer, effleurer Deux verbes paronymes.


affiner, raffiner Ces deux verbes, de la famille
de fin, ne sont pas synonymes : 1 affieurer Arriver au ras de ; La rivière en crue
1 affiner Affiner un métal, le purifier. —Affiner affleure le parapet du quai — Apparaître au ras
d’une surface : Le rocher affleure par endroits. Le
un fromage, achever sa maturation. — (figuré)
banc de sable affleure à marée basse.
Rendre plus fin, plus délicat, plus subtil : L ’étude
des chefs-d’œuvre littéraires affine le goût. 2 effleurer Toucher très légèrement : La brise
effleure l’eau de l’étang.
2 raffiner Seul terme qui s’emploie pour
certaines substances : Raffiner le sel, le pétrole,
le sucre. — Au figuré, s’emploie rarement afflictif, affligeant Deux adjectifs paronymes.
comme verbe transitif. Signifie alors « rendre 1 afflictif, ive (droit) On appelle peines afflicti ves
encore plus fin, plus subtil » : A force de
les peines qui frappent le corps (peine de mort,
raffiner son style, on tombe dans la préciosité
réclusion, emprisonnement), à la différence des
et dans l’amphigouri. — S’emploie surtout sous
peines pécuniaires, c’est-à-dire des amendes.
la forme raffiner sur au sens de « pousser la
recherche à l’extrême » : Raffiner sur la 2 affligeant, ante (usuel) Très triste, lamenta¬
délicatesse, sur la précision. — (absolument) ble : Ce garçon est d’une paresse affligeante.
Rechercher la plus grande finesse, se porter à
des excès de subtilité : A quoi bon tant raffiner ? affliger v. t. Deux / — De même : afflictif,
cela va bien ainsi. affliction, affligé, affligeant. — Prend un e
après g devant a ou o : il affligea, nous
affinité n. f Deux f affligeons, — S’affliger et être affligé se
construisent avec de et l’infinitif ou avec que
affirmer Orthographe et emploi. et le subjonctif : Je m ’affiige de ne pouvoir vous
aider. Je suis affligé que vous ne puissiez venir.
1 S’écrit avec deux f. — De même : affirmatif, Eviter le tour s’affliger de ce que, être affligé
affirmation, affirmativement. de ce que (suivi de l’indicatif).
2 Se constniit normalement avec une proposi¬
tion infinitive (Il affirme être capable de remplir affluent, affluant Deux homophones.
cette mission) ou le plus souvent avec que suivi
1 affluent, ente adj. ou n. m. Un cours d’eau
de l’indicatif ou du conditionnel: Il affirme
affluent ou un affluent : La Marne et l’Oise sont
. qu’il est capable de remplir cette mission. Je des affluents de la Seine.
n’affirme pas que cette théorie est totalement
vraie. Il avait affirmé qu ’il nous préviendrait à 2 affluant Participe présent invariable de
temps. Affirmer que à la forme négative ou affluer: Les curieux, affluant de toutes parts,
interrogative peut se construire avec le subjonc¬ s’assemblèrent sur la place.
tif, quand la phrase contient une idée de doute
ou d’incertitude : Je n ’affirme pas que cette affluent, confluent Deux noms masculins
solution soit la seule acceptable. paronymes.
3 S’affirmer Au sens figuré, s’emploie comme 1 affluent Cours d’eau qui se jette dans un
verbe attributif avec le sens de « se déclarer autre : La Marne est un affluent de la Seine.
23 AFFLUER

2 confluent Endroit où deux cours d’eau s’unis¬ affûter v. t. Deux f. Un accent circonflexe sur
sent : Alfortville est situé au confluent de la le M. — De même : affûtage, affûteur.
Seine et de la Marne.
afghan, ane adj. ou n. Attention à la majuscule :
affluer v. i. Deux f. — De même : affluence, La population afghane. Les Afghans.
affluent
afin Un seul f. — Ne s’emploie que dans la
afflux [afly] n. m. Deux f. — Le x final se ne locution prépositive afin de, suivie de l’infinitif
prononce pas. {Je vous écris afin de vous tenir au courant) et
dans la locution conjonctive afin que, suivie du
affoler v. t. T Avec deux/et un seul L De même : subjonctif {Je vous écris afin que vous soyez au
affolant, affolé, affolement courant). T Afin de, afin que ne sont pas
exactement synonymes de pour, pour que. En
affouiller v. t Deux f — De même : affouil- effet afin {de, que) appartient à la langue
lement littéraire ou du moins soutenue, pour (que)
appartient à tous les registres de langue.
affranchir v. t. Deux f — De même : affranchi, D’autre part, si pour (que) peut toujours
affranchissable, affranchissement, affranchis- s’employer à la place de afin (de, que), l’inverse
seur. n’est pas vrai : afin (de, que) implique l’idée
d’un but expressément conçu comme tel dans
affres Toujours féminin et toujours au pluriel ; l’esprit de celui qui accomplit l’action. On
Les affres dernières. évitera donc afin (de, que) quand il n’y a pas
de but formeÛement visé mais seulement im
affrètement n. m. Avec un accent grave, à la résultat ou quand le sujet de l’action n’est pas
différence de affréter. une personne ou un être vivant assimilé à une
personne. On doit donc dire: Il faut cent
affréter Deux f. — Conjug. 11. Remplace é par hectares pour faire un kilomètre carré (et non
è devant une syllabe muette, sauf à l’indicatif afin de faire...). Certains mollusques sont
futur et au conditionnel présent : j’affrète, tu pourvus d’une coquille d’aspect semblable à
affrètes, mais nous affrétons, j’affréterai, celui du fond sur lequel ils vivent pour échapper
j’affréterais. à leurs ennemis (et non afin d’echapper...).

affréter, frétèr Deux verbes transitifs de la a fortiori [af ORsjoRi] loc. adv. A plus forte raison.
famiUe de fret — En deux mots et sans accent grave sur le a.
1 affréter Prendre un avion ou un navire en
location pour un transport : Cet importateur a afro*asiatique adj. ou n. Les peuples afro-
affrété un cargo à un armateur pour transporter asiatiques. Les Afro-Asiatiques.
du blé
aga > agha.
2 fréter Fournir un navire en location :
L’armateur a frété ses cargos à une société agacemen^ agacerie Deux dérivés de agacer à
métallurgique. bien distinguer.
3 De même, celui qui prend un navire en 1 agacement n. m. Irritation, impatience que
location est l’affréteur, le propriétaire du navire cause une personne ou une chose importune :
est le fréteur. L’agacement me gagne quand j’entends ces
questions ridicules.
affreux adj. Deux f. — De même : affreusement
2 agacerie n. f. Actes, paroles, manège de
affriander v. t. Deux f. coquetterie d’une personne qui cherche à attirer
l’attention d’une autre, à la séduire (s’emploie
affrioler v. t. Deux f surtout au pluriel) : Ce garçon restait insensible
aux agaceries des deux jeunes filles.
affront n. m. Deux f.
agacer v. t. Le c prend une cédille devant a ou
affronter v. t. Deux f. — De même : O : il agaça, nous agaçons.
affrontement
agape n. f. Au singulier, repas du soir que les
affubler v. t. Deux f. — De même : affablement premiers chrétiens prenaient en commun. —
Au pluriel, repas, banquet entre amis (générale¬
affût n. m. Deux f. Un accent circonflexe sur ment un peu familier) : De joyeuses agapes ont
le U. réuni les anciens du lycée.
AGATE 24

agate n. f. Pierre fine colorée. ▼ Sans h, à la agent voyer [a3âvwaje] Pas de trait d’union.
difTérence du prénom féminin Agathe. — De nos jours, l’agent voyer est appelé, dans
la lanmie administrative, ingénieur du service
agave Nom d’une plante. — Employé parfois au vicinal — PI. : des agents voyers.
féminin par certains auteurs. Le masculin est
cependant préférable : Un agave bleu. aggiomamento n. m. Mot itahen. Inusité au
pluriel. — Prononciation : [adjoanamento].
âge n. m. Ne pas écrire l’age de la charrue (pièce
de bois ou de fer) comme l’âge d’une personne. agglomérer v. t. Conjug. 11. Remplace é par è
devant une syllabe muette, sauf à l’indicatif
âge Genre et expressions. futur et au conditionnel présent : j’agglomère,
I De nos jours, toujours masculin. Eviter de tu agglomères, mais j’agglomérerai, j’agglomére¬
dire la belle âge (= le bel âge, la jeunesse), rais. T Avec deux g. — De même : agglomé¬
expression régionale. rant, agglomérat, agglomération, aggloméré.

n Notre âge, nos âges. Singulier quand les agglutiner v. t. ▼ Deux g. — De même:
personnes ont sensiblement le même âge : Nous agglutinant, agglutination, agglutinine,
ne sommes plus jeunes et, à notre âge, on pense agglutinogène.
surtout à la retraite. En revanche, pluriel quand
les per^nnes n’appartiennent pas à la même aggraver v. t. ▼ Deux g. — De même:
génération ; Mon voisin est un Jeune homme aggravant, aggravation.
sympathique, mais nos âges sont trop différents
pour qu’une amitié profonde s’établisse. aglm ou aga [aga] n. m. Désignait divers
m Deux séries d’expressions. dignitaires dans certains pays musulmans. —
PI. des aghas [-ga] ou des agas [-ga].
1 L’âge d’or, l’âge d’argent, l’âge d’airain,
l’âge de fer : périodes mytâques par lesquelles agio n. m. — PI. : des agios [a3jo]. — Pas de
serait passée successivement l’humanité, par¬
t à la fin, malgré les dérivés agiotage, agioter.
tant d’un âge d’iimocence et de bonheur, pour
traverser ensuite des époques de plus en plus
a giorno Eclairer a giorno brillamment, comme
dures et sombres. — (figuré) L’âge d’or, période
en plein jour : Pour cette fête de nuit, le parc
de splendeur, de prospérité: Le siecle de
était éclairé a giorno. — Pas d’accent sur le a.
Périclèsfut l’âge d’or de la civilisation grecque.
— Prononciation : [ad33Kno] ou [ad3j3Rno].
2 L’âge de la pierre taillée, de la pierre polie,
l’âge du bronze, l’âge du fer: chacune des agir Emplois et sens.
grandes «loques de la civilisation préhistorique
1 En a^, au sens de « se conduire », est à
ou protohistorique, caractérisée par l’emploi
déconseiller. Dire : Il a agi avec désinvolture à
d’une matière particuhère pour la confection
des outils et des ustensiles. notre égard (et non il en a agi avec désinvol¬
ture...).
rv Moyen Age > Moyen Age.
2 n s’agit de Verbe impersonnel. Se conjugue
agencer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille pec l’auxiliaire être. Participe passé toujours
devant a ou o ; il agença, nous agençons. invariable : Il s’est agi d’une affaire grave.
3 S’agissant de Etant donné qu’il s’agit de. Tour
agenda [ajêda] n. m. Mot latin francisé. PI. : Uttéraire, mais très correct : S’agissant d'histoire
des agendas. scientifique et non de littérature, on ne peut
prendre en considération de tels documents.
agenouiller (s^ v. pron. Attention au i après
ill à la prermère et à la deuxième personne du agissement n. m. Prevue toujours au pluriel et
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif presque toujours péjoratif : La police vient de
présent : (que) nous nous agenouillions, (que) mettre fin aux a^ements de ces escrocs.
vous vous agenouilliez
agnat n. m. (droit romain) Celui qui est uni à
agent Pas de forme féminine en français moderne. d’autres personnes par des liens de parenté
La forme agente, péjorative, est très vieillie. De paternelle (s’oppose à cognât). — Prononcia¬
nos joure, on emploie très bien le mascuhn agent tion : [agna]. De même : agnation [agnasjSI.
quand il s’agit d’une femme : L’espionne Mata Pas de n mouillé.
Hari était un agent de l’Allemagne. — Eviter de
dire une agente pour désigner une auxiliaire agnèlement n. m. Mise bas de l’agneau par la
féminine de la police en uniforme. Dire une brebis. — Accent grave sur le premier e. —
femme agent ou une contractuelle. Synonyme : agnelage.
25
AGNELER

agneler v. i. La brebis agnelle, met bas son et remplace é par è devant un e muet, sauf à
agneau. — Conjugaison sujette à des hésita¬ l’indicatif futur et au conditionnel présent :
tions : la brebis agnelle (ou agnèle), agnellera j’agrège, tu agrèges, mais j’agrégeraL j’agrége¬
(ou agnèlera), agnellerait (ou agnelerait). Les rais.^ Un seul g. — De même : agrégat,
formes en elle semblent devoir être prâerées agrégatif, agrégation, agrégé.
aux formes en èle.
agrément n. m. Un seul g. — De même :
agnelle n. f. Agneau femelle. — Finale en -elle. agrémenter.

agnosticisme n. m. Prononciation ; [agnosti- agrès n. m. Prend un accent grave et se prononce


sismfa)]. De même : agnostique [agnostik]. avec un e ouvert : [agne]. Toujours employé
Pas de n mouillé. au pluriel : Les agrès du navire (ses accessoires).
Faire de la gymnastique aux agrès.
agnus dei n. m. Jamais d’accent sur le e de deL
— Prononciation : [agnysdei]. Pas de n agresser v. t. Mot de l’ancienne langue remis
mouillé. — Deux orthographes. à la mode par le style journalistique comme
1 L’Agnus Dei (deux majuscules ; pas de trait éjjuivalent de « attaquer, constituer une agres¬
d’union) Prière de la messe : Le prêtre récite sion » : Deux bandits ont agressé un commer¬
VAgnus DeL çant. Les couleurs violentes des affiches agres¬
sent l’œil du passant A éviter dans la langue
2 Un agnus-dei (pas de majuscules; un trait surveillée. On dira plutôt attaquer, assaillir,
d’union) Médaille de cire béme par le pape et brutaliser, attenter à, insulter, selon les cas. V
portant l’image d’un agneau. — PI. : des Un seul g. — De même : agresseur, agressif,
agnus-deL agression, agressivement, agressivité.

agonie, agoniser Deux verbes paronymes ; agresseur n. m. Ce mot n’a pas de féminin : C’est
cette nation qui est l’agresseur.
1 agonir Ne s’emploie qu’à l’infinitif, aux temps
composés (j’ai agonL j'avais agoni...) et au
agriculteur n. m. A la différence de cultivateur,
sing^er de l’indicatif présent (j’agonis, tu ago¬
cultivatrice, ce mot n’a pas de féminin. Au
nis, il agonit). — Signifie « insulter, injurier » :
féminin, dire une femme agriculteur ou plutôt
Il s'est fait agonir de la belle manière t On
une cultivatrice, une exploitante agricole.
rencontre surtout agonir au sens de « acca¬
bler » dans des expressions comme agonir
agrififer v. t. V Un seul g, deux f.
quelqu’un d’injures, de reproches, de sottises...
2 agoniser Veut dire « être à l’agonie, lutter agripper v. t. ▼ Un seul g deux p.
contre la mort » ; Le vieillard agonisait sur un
lit d’hôpital. T Ne pas dire * agoniser quelqu 'un agronome La langue administrative distingue
d’injures, faute populaire fréquente. l’ingénieur agronome, ingénieur diplômé de
l’Institut national agronomique (cadre supé¬
agora n. f. Mot grec francisé. — PI. : des agoras rieur) et l’ingénieur agricole, mgémeur diplômé
[-na]. Sans complément de nom et avec une d’une école nationale d’agriculture {(ingnon,
majuscule, l’Agora, désigne l’agora d’Athènes : Rennes, Montpelher), cadre technique.
La Tholos s’élevait à l’angle sud-ouest de l’Agora.
agrumes Toujours employé au pluriel. Toujours
agrafe n. f V Aucun rapport avec le suffixe masculin.
■graphe (du grec graphein « écrire »). Ne
jamais éciire avec ph. — Un seul g un seul aguerrir v. t. Deux r (vient de guerre). — De
/ De même : agrafage, agrafer, agrafeuse. même : aguerri, aguerrissement

agrandir ^ ▼ Un seul g. — De même: aguets n. m. De nos jours, toujours au pluriel.


agrandissement, agrandisseur. Employé presque uniquement dans l’expression
aux aguets : Derrière chaque buisson, or voyait
agréer Verbe employé seulement dans la langue un chasseur aux aguets.
très soutenue ou dans des formules figées.^ —
Un seul g comme pour tous les mots de la même aguicher v. t. Prononciation : [agi/e]. — De
famille : agréable, agréablement, agréé, agré¬ même : aguichant [agi/â], aguicheur
ment, agrémenter. [agi/œa].

agréger v. t. Conjug. 16 et 11 Prend un e après ah! ha! Ces deux exclamations sont toujours
le g devant a et o (il agrégea, nous agrégeons) suivies d’un point d’exclamation. Dans l’usage
AHURIR 26

moderne, la graphie ah ! est pratiquement la 2 Le nom désigne une action, un événement.


seule usitée et ha ! ne s’emploie plus que pour Dans ce cas, on emploie la construction avec
noter le rire : Ha, ha, ha ! la bonne plaisanterie t à : La publicité a beaucoup aidé au succès de
ce livre. Voilà qui va aider à la réussite de votre
ahurir v. t. Vient de hure, au sens de « tête entreprise. T Mêmes règles pour l’accord du
hérissée ». Un A entre a et u. Pas de h au début. participe que ci-dessus (II) : La peinture, que
— De même : ahuri, ahurissant, ahurissement. ce mécène a aidée... La réussite, à laquelle vous
avez aidé...
aide Le sens varie avec le genre et le nombre.
aïe ! Interjection familière. — Toujours avec un
1 Au féminin Assistance dans l’exécution d’une point d’exclamation. — Prononciation : [aj].
tâche : Mon collaborateur m'apporte une aide
précieuse. aïeul, aïeule, aïeux Pluriels et emplois.
2 Au masculin ou au féminin Homme, femme 1 Le féminin aïeule n’a qu’un pluriel, aïeules,
qui assiste une autre personne : Mon collabora¬ quel que soit le sens : Mes deux aïeules (= mes
teur est un aide consciencieux. La blanchisseuse deux grands-mères). Nos aïeules du Moyen Age
a besoin d’une aide. ignoraient le confort moderne (= les femmes
qui furent nos ancêtres, à cette époque).
3 Au féminin pluriel Moyens dont se sert le
cavalier pour diriger son cheval : Les aides 2 Le masculin aïeul a deux pluriels. Des aïeuls
supérieures sont les rênes et le mors. (= des grands-pères). Les aïeux (= les
ancêtres) : Nos aïeux du XH siècle. — Le
4 Au féminin singulier Prestation en argent que masculin pluriel aïeux, par rapport à ancêtres,
devait le vassal à son seigneur : L'aide aux a une valeur plus familière, parfois ironique ou
quatre cas. plaisante. S’emploie moins volontiers que les
5 Au féminin pluriel Ancien impôt indirect (de ancêtres dans la langue très soutenue.
1360 à 1789). Les affaires concernant cet imjwt 3 Bisaïeul : arrière-grand-père (pl. : bisaïeuls ;
étaient du ressort de la Cour des aides. fém. : bisaïeule, eules). — Trisaïeul : père de
l’arrière-grand-père (pl. : trisaïeuls ; fém. : tri¬
aide-comptable n. m. ou f. — PI. : des saïeule, eules). — Au-delà de la génération du
aides-comptables. trisaïeul, on dit quatrième aïeul {aïeuls; aïeule,
eules) cinquième aïeul, sixième aïeul...
aide-maçon n. m. — PI. : des aides-maçons
aigle Ce nom peut être masculin ou féminin.
aide-mémoire n. m. inv. Des aide-mémoire. I Est masculin dans les cas suivants.
aider Plusieurs constructions. 1 Quand il désigne l’espèce zoologique :
L’aigle n’est nullement dangereux pour les
I Aider quelqu’un. Tour usuel et moderne : troupeaux.
Louise aide sa mère à préparer le repas. Merci,
tu m’as bien aidé dans cette période difficile. 2 Quand il désigne l’oiseau mâle : Cet aigle
cherche une femelle pour s’accoupler.
II Aider à quelqu’un. Tour très vieilli et
littéraire ou provincial : Cette fillette est gentille, 3 Au sens figuré : Cet homme est un aigle
elle aide à sa mère. Il aida au malheureux à (= un génie).
monter l’escalier. V Dans la construction
4 Dans les dénominations d’ordres honorifi¬
directe, le participe aidé s’accorde avec le
ques : Ordre de l’Aigle blanc de Pologne.
complément d’objet direct si celui-ci est placé
devant le verbe : Mes sœurs, je les ai beaucoup 5 Quand il désigne un lutrin d’église {Un bel
aidées. Dans la construction indirecte, le aigle en chêne sculpté), un format de papier
participe est toujours invariable: Mes sœurs, {format grand aigle, petit aigle), une pièce d’or
je leur ai aidé avec dévouement. américaine de dix dollars {L’aigle américain
peut être une pièce de collection), une fougère
III Aider quelque chose ou à quelque chose. {la fougère grand aigle).
L’usage actuel est le suivant.
II Est féminin dans les cas suivants.
1 Le nom complément ne désigne pas une
action, mais une fonction, une catégorie sociale, 1 Quand il désigne la femelle : Voyez cette
une activité. Dans ce cas, on emploie la aigle qui porte la pâture à ses petits.
construction directe: Des paroles rythmées
aident la mémoire. Le gouvernement veut aider 2 En termes de blason : Ecu orné d’une aigle.
la classe moyenne. Les mécènes aident les 3 Quand il désigne une enseigne militaire :
beaux-arts. Les aigles romaines.
27 AIGLEFIN

4 Quand, écrit avec une majuscule, il désigne Pluriel : des ails [aj], dans la langue des
une constellation ; L'Aigle brillante scintillait botanistes, ou bien des aulx [o]. Cependant ce
dans le ciel. pluriel aulx tend à devenir désuet et l’on évite
d’employer le mot au pluriel. Tourner autre¬
aiglefin n. m. Autre graphie de églefin, nom d’un ment et dire, par exemple : des plants d’ail, des
poisson. S’écrit aussi aigrefin, égrefin > aigre¬ gousses d’ail, des têtes d’ail.
fin, églefin.
ailleurs adv. L’emploi de la locution par ailleurs,
aiglon n. m. Petit de l’aigle. Au féminin ; au sens figuré de « d’ailleurs, d’un autre côté,
aiglonne, avec deux n. — Au figuré, avec une sous un autre aspect, d’autre part, en outre, par
majuscule, l’Aiglon: le roi de Rome, fils de un autre moyen, pour un autre motif, etc. »
l’Aigle, c’est-à-dire de Napoléon I". est déconseillé dans la langue soignée. On dira,
par exemple : Le climat de la Bretagne est doux
aigre, âcre, âpre > âcre. et tonique à la fois; d’autre part, les paysages
de cette province sont pleins de charme plutôt
aigre-doux Adjectif composé. Les deux éléments que par ailleurs, les paysages...).
s’accordent : Un fruit aigre-doux, des fruits
aigres-doux ; une cerise aigre-douce, des cerises ailloli > aïoli.
aigres-douces.
aimer Problèmes de construction.
aigrefin Deux noms masculins homonymes.
I Avec l’infinitif, trois constructions possibles.
1 aigrefin Escroc : Les gens honnêtes mais naïfs
sont souvent victimes des aigrefins. 1 Construction directe. J’aime flâner (tour
le plus courant).
2 aigrefin Autre forme de aiglefin, égrefin,
églefin, nom d’un poisson > é^efin. 2 Aimer à... J’aime à flâner (tour un peu plus
recherché). — Eviter d’employer à devant un
aigu adj. Au féminin : aiguë W Le tréma se place verbe commençant par a- : au lieu de J’aime
sur le e non sur le u. à aspirer l’air pur à pleins poumons, dire plutôt
J’aime aspirer...
aiguade n. f {marine ancienne) Lieu du littoral 3 Aimer de... J’aime de flâner (tour archaïque
où un navire pouvait se ravitailler en eau douce. et très recherché).
— Prononciation : [egad], avec g dur.
II Aimer que... Toujours suivi du subjonctif :
aigue-marine n. f. Emeraude bleu-vert. — J’aime qu’on soit franc avec moi T Aimer à
Prononciation : [egmasin].— PI. : des aigues- ce que est déconseillé. Ne pas dire : J’aime à
marines. ce qu’on soit franc...
III Aimer mieux... Quatre cas à considérer.
aiguière n. f Type de vase ancien. — Prononcia¬
tion : [egjea], avec g dur. 1 Peut être suivi de l’infinitif, sans pr^osition
et sans terme de comparaison exprimé : J’aime
aiguille [egqij] n. f. Tous les mots de la famiUe mieux lire.
de aiguille se prononcent avec [-çqij-] : aiguil¬
lage [egqijas], aiguillât [egqija], aig«i7/ée
2 Peut être suivi de que -\- de + l’infinitif :
J’aime mieux me reposer que d’aller en excur¬
[egqije], aiguiller [egqijeJ, aiguillette
sion. — En principe, dans la langue littéraire,
[egqijet], aiguillon [egqijâ], etc.
ce tour exprime un choix, une décision, et non
une simple préférence de pût : En cette
aiguiller v. t. Attention au / après -ill- à la
circonstance, te sénat romain aima mieux laisser
première et à la deuxième personne du pluriel
les prisonniers aux mains de l’ennemi que de
de l’indicatif imparfait et du subjonctif pr&ent :
les racheter en abaissant l’honneur de Rome.
{que) nous aiguillions, (que) vous aiguilliez.
3 Dans la lanpe parlée, est généralement
aiguiser v. t. Deux prononciations, l’une avec suivi de l’infinitif sans de : J’aime mieux lire
[-gi-] c’est-à-dire [egize], l’autre avec [-gqi-] qu’aller en excursion. Ce tour est presque de
c’est-à-dire [egqize]. Cette dernière est nette¬ rigueur dans la langue écrite soignée pour
ment préférable. De même, pour les dérives, exprimer une préférence de goût permanpte
préférer la prononciation avec [-gqi-] : aigui¬ ou durable ; C’est un trait de mon caractère :
sage [egqiza3], aiguisement [egqizmS], aigui¬ faime mieux écouter que parler, j’aime mieux
seur, euse [agqizœR,0z], aiguisoir [egqizwaR]. regarder qu’agir.

ail Plante et condiment. — Toujours masculin : 4 Aimer mieux que... suivi du subjonctif. On
L’ail est savoureux. — Prononciation : [aj]. ne peut avoir deux que à la suite (par exemple :
AINE « \ 28

J’aime mieux qu’il démente clairement une peut donner à air son sens plein de « aspect,
bonne fois *que que les choses traînent). Il faut apparence, mine, expression du visage » et
donc tourner la phrase autrement ; J’aime considérer que l’adjectif est ^ithète de air et
mieux qu’il démente clairement une bonne fois doit s’accorder avec ce mot : Cette fillette a l’air
que de voir les choses traîner ou bien J’aime malicieux (— elle a l’expression malicieuse),
mieux au’il démente clairement une bonne fois (üet accord, quoique correct, est rare.
que si les choses traînaient.
2 Le sujet de avoir est un nom de chose, et
IV Au passif et au participe passé. Deux air n’est pas suivi d’une détermination. L’adjec¬
constructions possibles. tif s’accorde obUgatoirement avec le sujet : Ces
1 (Etre) aimé par... Il est aimé par tout le voitures ont l’air neuves (= semblent neuves).
monde (tour usuel dans la langue courante). On ne peut considérer qu’une chose a une
« mine », une « expression », à la manière
2 (Etre) aimé de... Il était aimé de tous (tour d’une personne.
préférable dans la langue écrite soignée).
3 Le nom air est suivi d’une détermination
aine, haine Ne pas écrire l’aine, partie du corps, (compilent de nom, relative, participiale,
comme la haine, sentiment violent d’hostilité. apposition). L’adjectif s’accorde toujours avec
air: Elles ont l’air malicieux des filles de Paris
aîné, ée adj. ou n. Accent circonflexe sur le L (= l’expression mahcieuse particulière aux
De même ; aînesse. filles de Paris). Ces maisons ont l’air discret et
cossu qui convient aux vieilles demeures bour¬
ainsi Eviter les pléonasmes ainsi par exemple, geoises. Ses amis avaient l’air triste convenant
ainsi par conséquent et même ainsi donc. à de telles circonstances. Ces bâtisses avaient
L’adverbe ainsi employé seul suffit. l’air rébarbatif propre aux pensionnats, aux
prisons et aux casernes. U faut ol^rver
ainsi que Pour l’accord du verbe et de l’attribut d’aillem que, s’il s’agit d’une chose, on ffit plus
avec le sujet, deux cas peuvent se présenter. volontiers avoir l’aspect, avoir l’apparence.
1 Ainsi que introduit une comparaison (qui est 4 Avoir un air. L’adjectif s’accorde toujours
placée entre virgules). Le verbe et l’attribut se avec air précédé de l’article indéfini : Ces
mettent alors au singuher : Cette fillette, ainsi fillettes ont un air bien doux. Au printemps, la
que sa cousine, est gentille. campagne a un air joyeux. On peut dire aussi,
au pluriel : Ces fillettes ont des airs bien doux.
2 Ainsi que équivaut à la coqjonction de
coordination et (ce qui se marque par l’absence n Avoir mauvais air, avoir une mauvaise
de virgules), ht verbe et l’attribut se mettent présentation, une apparence peu brillante : Ce
alors au pluriel : Cette fillette ainsi que sa pauvre diable avait trop mauvais air pour être
cousine sont gentilles. admis en si bonne compagnie. — Bien distin¬
guer de avoir un air mauvais, avoir une
aïoli [ajoli] n. m. Cle mot est d’origine provençale expression méchante, dure ; Attention / Je viens
et non itaUenne. Donc, au pluriel : des aïolis de voir la nouvelle surveillante, elle a un air
[-li], avec^ un — L’orthographe aïoli, mauvais t
conforme à la graphie provençale (graphie
rn Avoir un air hiux, avoir une expression
mistralienne) doit être préférée à ailloli.
hypocrite, fourbe, sournoise : Cette femme est
antipathique, elle a un air faux. — Bien
1. air n. m. Gaz qui entoure la Terre, atmos¬
distinguer de avoir un faux air de, avoir
phère. T Est toujours masculin. Dire : L’air est
frais (et non l’air est fiaîche).
l’apparence de, ressembler un peu à : Cette villa,
juchée sur la colline et flanquée d’une tourelle,
a un faux air de manoir ancien.
2. air n. m. Apparence, aspect. — Employé Hatui
plusieurs expressions qui donnent heu à cer¬
taines difficultés. 3. air n. m. Mélodie, musique : La fanfare joue
un air entraînant
I .^voj'r l’air suivi d’un adjectif.
1 ^ sujet de avoir est un nom de personne, airain n. m. Synonyme vieilli et littéraire de
et air n’est pas suivi d’me détermination bronze.
(complément de nom, relative, participiale ou
apposition). L’adjectif s’accorde alors générale¬ aire Plusieurs homophones (indépendamment de
ment avec le sujet du verbe avoir: Ces fillettes airl, air 2, air 3).
ont l’air malicieuses. Dans ce cas, l’adjectif est 1 aire n. f. Surface plane et dure sur laquelle
attribut du sujet et avoir l’air équivaut à un on battait le grain au fléau : Depuis l’introduc¬
verbe tel que paraître, sembler. (Cependant on tion des batteuses, l’aire a disparu des exploita-
29 AIRELLE

tions agricoles françaises. — Surface ; L’aire du 2 jonc Plante herbacée des lieux humides,
rectangle est égale au produit de la longueur utilisée en sparterie et en vannerie.
par la largeur. — Surface, territoire où a lieu
un phénomène ou bien qui sert à un certain ajour, à jour, à jours Ne pas écrire les ajours
usage : L’aire d’extension d’une espèce biologi¬ d’une broderie comme mon travail est à jour
que. Aire d’atterrissage d’un terrain d’aviation. (en deux mots, jour au singulier) ni comme des
Les aires du vent (divisions du cadran de la draps à jours (en deux mots, jour au pluriel).
boussole). — Nid d’un rapace : L’aire de l’aigle
est constituée par un amas de branchages. ajout n. m. Pas d’accent circonflexe. Un -t final.
2 ère n. f. Date qui sert de point de départ pour
coimter les années : En Pan 43 de notre ère. ajouter v. t. Trois constructions.
— Epoque : L’ère de la paix romaine L’ère de 1 Avec deux œmpiéments, l’un direct, l’autre
l’électronique Les ères géologiques. introduit par à : Il faut ajouter de l’eau à cette
3 erre n. f. (mariné) Mouvement d’un navire sauce. Si l’on ajoute douze à trente, on obtient
qui va sur sa lancée : Le navire court sur son quarante-deux Ne pas dire *ajouter douze et
erre (continue d’avancer sur son élan). Briser, trente ni *douze avec trente^ additionner.
casser l’erre d’un navire (arrêter un navire qui 2 Avec un seul complément (direct) : Il faut
court sur son erre). Le navire prend de l’erre ajouter de l’eau. J’ajouterai cette remarque. —
(prend de la vitesse après s’être arrêté). Avec que suivi de l’indicatif ou du condition¬
4 haire n. f. (h aspir^ Chemise de crin que nel : J’ajouterai qu’il y a une autre raison de
portaient les religieux et les dévots par esprit choisir cette solution. J’ajoute qu ’on pourrait très
de mortification. bien reporter la séance à un autre jottr.

5 hère n. m. (h aspiré) Un pauvre hère: un 3 Avec un seul complément (indirect), introduit


homme misérable. par à. Ajouter à, accroître, grandir, augmenter :
Le bruit et l’obscurité ajoutaient encore à la
6 hère n. m. (h aspiré) Cerf ou daim âgé de confusion.
six à douze mois.
akkadien, ienne n. ou adj. Les Akkadiens : peuple
airelle n. f. Synonyme de myrtille — Tend à antique du pays d’Akkad, en Mésopotamie. —
devenir régional. (adjectivement) Les cités akkadiennes. — n. m.
L ’akkadien ; langue sémitique ancienne qui était
als n. m. (yieilli et littéraire) Planche. — Subsiste parlée en Mésopotamie. — On préférera la
dans divers sens techniques. — Prononciation : graphie akkadien, plus conforme à l’usage des
[e]. spécialistes, à accadien. T D existe deux paro¬
nymes, acadien et arcadkn > arcadien.
aisance n. f. Au pluriel dans les expressions cabi¬
nets d’aisances, lieux d’aisances, fosse d’aisances. alaise, alè^ alèze (usuel) Pièce de tissu ou de
matière imperméable qui sert à protéger la
aise Nom et adjectif. literie. — (technique) Planche emboîtée dans
1 Comme nom. Est toujours féminin : Il veut une autre pour l’élargir. — Toujours féminin ;
avoir toutes ses aises. Une alaise épaisse. — Les trois graphies sont
correctes.
2 Comme adjectif (= heureux, content). Est
toujours, dans la lan^e actuelle, précédé d’un alambic n. m. Le c final se prononce ; [alâbik].
adverbe marquant l’mtensité, bien, tout, fort ;
Ils sont bien aises, tout aises, fort aises de mavoir alarme n. f. Un seul /. De même: alarmant,
pour compagnon. — S’emploie toujours ac¬ alarmé, alarmer, alarmiste.
compagne de en ou d’un complément, nom ou
verbe, introduit par de : Vous voilà tiré d’af¬ albanais, aise Attention à la majuscule; Les
faire ? eh bien t yen suis fort aise. Je serais bien Albanais. La population albanaise. L’albanais
aise d’une telle aubaine. Nous sommes fort aises est une langue indo-européenne.
de pouvoir partir.
albâtre Matière minérale blanche. — loujours
aisselle n. f. Deux L masculin : Un albâtre très blanc. — Attention
à l’accent circonflexe sur le deuxième a.
ajonc, jonc Deux noms masculins qui désignent
deux plantes différentes. albatros n. m. Le s final se prononce, au singulier
1 qjonc Arbrisseau épineux à fleurs jaunes, aussi bien qu’au pluriel : [albatsos]. La pro¬
fréquent sur les sols siliceux (landes de Bre¬ nonciation avec O ouvert [albatRoe], quoique
tagne), haut de un à quatre mètres. admissible, tend à vieillir.
ALBIGEOIS 30

alb^eois, oise Attention à la majuscule. [alkolize, e], alcooliser [alkolize], alcoolisme


[alk3lism(o)], alcoomètre [alk3meta(9)], al¬
1 Comme adjectif. Toujours avec une minus¬
coométrie [alkometai]. Cependant, pour alcoo¬
cule: L'équipe albigeoise de rugby. L'hérésie
mètre, alcoométrie, les prononciations
albigeoise.
[alk33metR(3)], [alkoometai] sont aussi
2 Comme nom. Une majuscule quand le mot admises.
signjÜSe « habitant de la ville d’Albi » : Les
Albigeois aiment le rugby. Une minuscule quand alcooUque, alcoolisé Deux adjectifs à bien
il daigne les cathares, les hérétiques de la secte distinguer.
albigeoise : Saint Dominique essaya de convertir
les albigeois. ▼ Toujours au pluriel dans ce sens. 1 Une boisson alcoolique, qui contient de
l’alcool naturellement, par elle-même j(vin,
albinos adj. ou n. m. ou n. f. Le r final se bière, cidre, eau-de-vie, apéritif, liqueur, etc.).
tirononce, au singuher aussi bien qu’au pluriel ;
albinos]. La prononciation avec o ouvert
2 Une boisson alcoolisée, que l’on confectionne
en versant de l’alcool dans un liquide (cas du
[albinos], quoique admissible, tend à vieillir. grog, par exemple). D ne faut donc pas écrire
— Une seule forme pour le masculin et le Le porto est un vin très alcoolisé, mais Le porto
féminin, le singulier ou le pluriel : Un lapin est un vin fort en alcool
albinos, des lapins albinos, une lapine albinos
Des albinos Une albinos
alcôve Accent circonflexe sur le o. — Féminin ;
Une alcôve étroite.
album [albom] n. m. — PI. : des albums

albumen [alb)nnen] n. m. (terme de sciences alcyon [alsjS] n. m. Oiseau de mer fabuleux. —


naturelles) PI. ; des albumens. S’écrit avec un y.

albumine n. f. Dans la langue coiumite, on dit aléa n. m. — PI. : des aléas [-ea]. — S’emploie
avoir de l'albumine (sous-entendu : dans (parfois au singuher mais surtout au pluriel)
rurine). L’expression scientifique correspon¬ pour désigner les hasards, les risques, les
dante est avoir (ou présenter) de l'albuminurie, chances bonnes ou surtout mauvaises : Cette
mais avoir de l'albumine n’est pas incorrect. affaire comporte beaucoup d'aléas. ▼ Ne pas
employer aléa comme synonyme de désagré¬
alcade n. m. En Espagne, magistrat municipal. T ment, difficulté.
Attention au paronyme akazar, forteresse (en
Espagne). alêne n. f. Outil de cordonnier : Une alêne aiguë
— Attention à l’accent circonflexe. Ne pas
alcali Toujours masculin : L'alcali volatil écrire comme l'haleine « le souBle ».

alcaloïde Toujours masculin : Un alcaloïde alentour, à l’entonr Emplois et sens.


dangereux.
1 Alentour. En un seul mot. S’emploie adver¬
alcarazas, alcazar Deux mots d’origine espa¬ bialement (Les prairies s'étendent alentour) ou
gnole. dans l’expression d’alentour : On voyait fumer
les cheminées des maisons d’alentour. Emplois
1 alcarazas [alkaaazas] n. m. Vase en terre assez vieillis et httéraires. On (tirait de nos
poreux. — Presque toujours masculin. Le jours : Les prairies s’étendent tout autour et Les
féminin, conforme à l’étymologie espagnole, maisons des environs ou Les maisons
una alcarraza, est très rare : Un alcarazas blanc. avoisinantes.
— PI. : des alcarazas [-zas].
2 alcazar [alkazas] n. m. En Espagne, 2 A l’entour, à l’entour de. Locutions vieillies
et très httéraires : A l'entour, on voit les champs
fo^resse. — PI. (français) : des alcazars. ▼ Il
s’étendre à perte de vue. Les femmes du village
existe un paronyme, alcade, qui désigne un
viennent bavarder à l’entour de la fontaine. On
magistrat municipal en Espagne > alcade.
dirait de nos jours : Tout autour, on voit les
champs s’étendre à perte de vue. Les femmes
alcool Toujours masculin : Un alcool très fort
viennent autour de la fontaine.
— S’écnt avec deux o, mais se prononce comme
s’il y en avait un seul : [alkol] et non *[alkD3l]. 3 Alentour de. Lcx:ution prépositive vieilhe : Se
De même: alcoolat [alksla], alcoolature promener alentour du village. On dit de nos
[alkolatya], akoolé, ée [alkale, e], alcoolémie jours : autour du village.
[alkolemi], alcoolification [alkalifikasjS], al¬
coolique [alkolik], alcoolisable [alkDlizabl(a)], 4 Les alentours. Substantif employé toujours
alcoolisation [alkalizasjS], alcoolisé, ee au pluriel. Equivalent httéraire de « les envi-
31 ALERTE

rons » : Les alentours du village sont très aliéner Conjug. 11. Remplace é par è devant un
verdoyants. Il visita les alentours de la petite e muet, sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
ville. présent : j’aliène, mais j’aliénerai

1. alerte adj. Un vieillard encore alerte. — Un aligner Un seul /. — Attention au / après gn


seul /. De même : alertement. à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
2. alerte n. f. La sentinelle donna l’alerte. — Un présent : (que) nous alignions, (que) vous
seul /. De même : alerter. aligniez.

alèse > alaise. alinéa Un accent sur le e. PL : des alinéas


[alinea]. — Toujours masculin : Des alinéas
aléser Conjug. 11. Remplace é par è devant un très courts.
e muet, sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
présent : j’alèse, mais j’aléserai — Dérivés : aliter (s’) v. pron. Un seul /. De même : alité,
alésage, alésé, aléseuse, alésoir. alitement.

alezan, ane adj. ou n. Qualifie un cheval de alizé n. m. ou adj. m. Les alizés ou les vents alizés.
couleur fauve tirant sur le roux. — L’adjectif — Avec un z.
employé seul s’accorde : Des chevaux alezans.
Des juments alezanes. Invariable quand U est allaiter v. t. Deux /. — De même : allaitement.
composé : Des chevaux alezan clair. Des juments
alezan doré. — Un alezan, une alezane : allantoïde n. f. L’une des annexes de l’embryon
un cheval alezan, une jument alezane. — On et du foetus. — Deux /.
écrit : La couleur alezan.
allécher v. t. Remplace é par è devant un e muet,
alèze > alaise. sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
présent : j’allèche, mais j’allécherai — Deux
alfa, alpha Deux noms mascuüns homophones. /. De même : alléchant, allèchement.

1 alfa Herbe d’Algérie ; papier : Livre tiré sur allégation n. f. Deux /.


alfa.
2 alpha Première lettre de l’alphabet grec : Un allège n. f Divers sens techniques (mur ; bateau ;
alpha minuscule. Nom invariable. tender ; wagon postal). — Deux / ; accent grave
sur e.
algarade n. f. ▼ Un seul r.
allégeance n. f. Deux /. Attention au e après
algèbre Toujours féminin : Une algèbre nouvelle. le g.

algorithme n. m. (mathématiques) Procédé de


allégement n. m. Deux /. Se prononce avec un
e ouvert [al£3mâ], mais s’écrit avec un accent
calcul. — Aucun rapport étymologique avec
aigu. — Deux /.
rythme, donc pas de y. — Dérivé : algorith¬
mique.
alléger v. t. Deux /. — Conjug. 11 et 16
Remplace é par è devant un e muet, sauf à
alias adv. (mot latin) Sert à introduire un
l’indicatif futur et au conditionnel présent ;
deuxième nom : Jean-Baptiste Poquelin, alias
j’allège, mais j’allégerai — Prend un e après
Molière (= appelé aussi Molière). — Pronon¬
le g devant a ou o : il allégea, nous allégeons.
ciation ; [aljas].
allégorie n. f. Deux /. De même : allégorique,
alibi n. m. — PI. ; des alibis [-bi]. — Au sens allégoriquement, allégoriser, allégoriste.
propre, moyen de défense d’un suspect ou d’un
accusé, qui consiste à affirmer qu’on se trouvait
dans un heu autre que le heu où a été commis allègre adj. Deux /. De même : allègrement
le crime (ou le délit) : Le suspect a un alibi allégresse.
il était au cinéma à l’heure du crime. — Eviter
d’employer le mot au sens de excuse. Dire ; J’ai allègrement adv. Deux l — Se prononce avec
une excuse (et non un alibi), une panne de un e ouvert [alegramâ], mais s’écrit avec un
voiture m’a mis en retard. accent aigu.

alidade Instrument de visée. — Toujours fémi¬ allegro, allégro, allegretto, allégretto Ces mots
nin : Une alidade précise. s’écrivent sans accent et sont invariables
ALLÉGUER 32

quand ils sont employés comme adverbes. — 2 Aller pour. Normalement, le verbe aller
Ils s’écrivent avec un accent aigu et prerment est directement suivi de l’infinitif de but : Il alla
le -s du pluriel français quand ils sont employés fermer la fenêtre. L’emploi de aller pour est
comme noms : Des allégros de Mozart. Des déconseillé, sauf si l’on veut indiquer que le
allégrettos [-to], T L’orthographe italienne sans mouvement est interrompu : Il alla pour
accent et l’invariabilité sont de rigueur quand regarder par la fenêtre, mais il revint sur ses
allegro, allegretto substantivés sont suivis d’un pas.
adverbe italien : Des allegro assai.
3 Aller exprimant le futur. On emploie aller
suivi de l’infinitif comme semi-auxihaire pour
alléguer Conjug. 11. Remplace é par è devant
exprimer le futur proche ; Je vais m'occuper de
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
cette question (= je m’en occuperai sans tarder,
conditionnel présent : j’allègue, mais j’allégue¬
immédiatement). Il va pleuvoir (= il pleuvra
rai, j’alléguerais. — Attention au u qui subsiste
bientôt). Cet emploi est limité au présent et à
même devant a ou o : nous alléguons, il allégua.
l’imparfait de l’indicatif de aller. Ne pas dire :
— Deux /. De même : allégation.
*Il n’est pas vrai qu’il aille partir (mais qu’il
soit sur le point de partir).
alléluia n. m. Prononciation et orthographe.
4 Aller, être. Aller est parfois remplacé par
1 Prononciation. On p)eut ou non faire sonner être aux temps composés : Hier, j’ai été au
le double /. — On prononce plutôt [al(l)eluja] cinéma (= je suis allé au cinéma). Cette
que [al(l)elyja] ou que [al(l)elqija]. substitution, fréquente dans la langue parlée,
2 Orthographe. Pas de majuscule : L ’alléluia est déconseillée dans la langue écrite.
faisait retentir les voûtes de l’église. — Un 5 Avoir loin à aller. Tour déconseillé. Ecrire ;
accent aigu. — PI. : des alléluias. Nous n ’avons pas si long chemin à faire (plutôt
que nous n’avons pas si loin à aller).
allemand Attention à la majuscule : La popula¬
tion allemande. Les Allemands. Un Allemand. 6 Aller sur suivi de l’indication de l’âge.
Une Allemande. — L’allemand, la langue Familier : Il va sur ses trente ans (= il approche
allemande. — L’allemande: danse ancienne; de l’âge de trente ans).
sauce blanche.
7 Aller, venir. Ne pas confondre aller, se
déplacer en s’éloignant du heu où se trouve la
1. aller Verbe de conjugaison irréguhère qui entre
personne qui parle ou du heu où elle se place
dans de nombreuses locutions.
en esprit, avec venir, qui indique le mouvement
I Conjugaison. inverse : Beaucoup de Français vont en Espagne
pendant les vacances. Beaucoup d’Anglais vien¬
1 Conjug. 9. Je vais, tu vas, il va, nous allons, nent en France pour visiter Paris.
vous allez, ils vont. — J’allais. — J’allai —
J’irai — J’irais. — Va, allons, allez — Que 8 Aller devant un participe présent. Invaria¬
j’aille, que tu ailles, qu’il aille, que nous allions, ble. Exprime une action progressive : La fièvre
que vous alliez, qu’ils aillent — Que j’allasse. va croissant (et non va *croissante). Aller en
— Allant — Allé, ée. suivi du participe présent (Sa santé va en
s’altérant) est un tour correct aussi et plus
2 La deuxième personne du singulier de usuel.
l’impératif est va. Cependant on ajoute un -s
euphonique dans l’expression vas-y, sauf s’il y III S’en aller.
a un infinitif qui suit : Va y voir (mieux que
vas y voir, qui est populaire). 1 Conjugaison. L’usage ancien et littéraire
est de conjuguer : je m’en suis allé, tu t’en es
3 On écrit va-t’en (où t est la forme élidée du allé, il s’en est allé, elle s’en est allée, nous nous
pronom te), car il s’agit de l’impératif du verbe eri sommes allés... Cependant la forme plus
s’en aller. En revanche, on dit (va en chercher récenteye me suis en allé, tu t'es en allé, il s’est
(^ns-r), car il ne s’agit pas du verbe s’en aller (à en allé, elle s’est en allée... est admise dans la
l’indicatif, on dirait : tu vas en chercher). — Ne langue parlée et dans la langue écrite de ton
pas confondre une forme comme va-t’en avec où simple.
va-t-il ? (où le -t- est le t euphonique).
2 Je m’en fus, tu t’en fus... L’usage du passé
4 On conjugue jr> vais, tu y vas..., mais, au simple (ou de l’imparfait du subjonctiQ du
futur et au conditionnel, y’/>ai j’irais, tu iras, verbe être à la place de s’en aller est très vieilli
tu irais... (pour éviter l’hiatus *j’y irai..). et ^ constitue une affectation d’archaïsme ; Je
m'en fus le trouver et je lui parlai Sur ces mots,
II Emplois, locutions, sens. mon oncle s’en fut (= s’en alla).
1 Aller à la poste, chez le coiffeur^ à (III, 1). 3 L’impératif de s’en aller. On écrit : va-t’en,
— Aller à bicyclette, en voiture t> à (VII, 1 et 2). allons-nous en, allez-vous en.
33 ALLER

4 S’en aller, semi-auxiliaire à la place de imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous


aller. Les tours Je m’en vais vous le décrire alliions, (que) vous alliiez.
(= je vais vous le décrire) et On s’en va
racontant (= on va racontant), dans lesquels 2 Se constrait avec la conjonction et (Allier le
s’en a//er n’exprime pas l’idée de départ, mais cuivre et l’étain), mais surtout avec les préposi¬
joue le rôle d’un auxiliaire pour exprimer le tions avec et à (Allier le cuivre à l’étain ou avec
futur proche ou la progression, sont' vieillis et l’étain). Selon une distinction qui n’est pas
ne subsistent guère que dans la langue populaire toujours observée, la construction avec à
ou archaïsante. s’emploie plutôt pour les personnes ou les
choses qui sont naturellement disposées ou
5 Faire s’en aller. Avec faire, il est conseillé destinées à s’allier (Allier le courage a la vertu),
de ne pas omettre le pronom personnel : Le tandis que la construction avec avec s’emploie
mauvais temps a fait s’en aller les campeurs. plutôt pour les personnes ou les choses que rien
La construction a fait en aller les campeurs, dans leur nature ne prédispose à s’unir : Allier
avec ellipse de s’, est familière. De même, il la bravoure avec le goût des plaisirs.
est mieux de dire : Je le laisse s’en aller.
alligator n. m. Deux £ un seul t.
6 Participe passé employé seul. La langue
littéraire utilise le participe passé en allé comme allitérer v. t. ind. ou v. i. Remplace é par è
adjectif au sens de « parti, disparu » ; Il devant un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
pleurait ses espérances et ses années de jeunesse conditionnel présent : il allitère, il allitérerait.
en allées. T Deux / mais un seul t, à la différence de
littéraire, littérature. De même : allitération.
2. aller Nom masculin.
allô! Interjection qui sert pour appeler au
1 Un aller, des allers. Peut s’employer au téléphone. — Deux £ Accent circonflexe sur
pluriel (et s’écrit alors avec un -s) quand il s’agit le O.
d’un bÉet de chemin de fer, d’autobus, etc. :
J’ai pris deux allers simples. allocation n. f. Deux £
2 Aller et retour ou aller-retour. Ces expres¬
sions sont toujours invariables : J’ai pris deux allocution n. f. Deux £
aller et retour fou deux aller-retour). J’ai pris
deux billets aller et retour (ou deux billets allogène adj. (didactique) Qui est d’un autre
aller-retour). groupe ethnique, plus récemment installé que
celui qui est majoritaire dans un pays ; Une
3 ▼ On écrit des allées et venues (avec -s). Ne minorité allogène. — Deux £
pas écrire *Les allers et venues.
allonge, rallonge Deux noms féminins à
allergie n. f. Deux L De même : allergique. — distmguer.
L’emploi figuré de ces mots (par exemple II est
allergique au travail = il n’aime pas le travail) 1 allonge Au sens de « pièce ajoutée pour
est généralement familier ou ironique. rendre une chose plus longue », tend à être
remplacé par rallonge. — Subsiste dans divers
sens techniques et spécialisés, par exemple;
alleu n. m. {féodalité) Terre libre qui ne relevait
bande de papier collée sur un effet de conunerce
d’aucun seigneur. — Deux L De même ;
pour qu’on puisse y ajouter l’indication de
alleutier (propriétaire d’un alleu). — PI. : des
nouveaux endossements. — Seul sens usuel
alleux. — Composé : franc-alleu {des francs-
moderne : Ce boxeur est avantagé par son
alleux). — Prononciation : Un franc-alleu
allonge.
[faokala]. Des francs-alleux [fsâkala].
2 rallonge Ce qu’on ajoute pour rendre plus
alliacé, ée [aljase, e] adj. Odeur alliacée : odeur long : Mettre une rallonge à une jupe. Rallonge
d’ail. — Deux /. d’une table.

alliance Deux £ — Ne se construit raère qu’avec allonger, rallonger Conjugaison et s«;ns.


la préposition avec (L’alliance de la France avec
I Co^ugaison. Ces deux verbes prennent un
l’Angleterre) ou la conjonction et (L’alliance de
e après le g devant c et o ; il (r)atlongea, nous
la France et de l’Angleterre). On ne dirait guère
(r)allongeons.
L’alliance de la France à l’Angleterre.
n Différence de sens.
allier, s’allier Conjugaison et construction. 1 allonger (transitivement) Rendre plus long
1 Double le i après -II- à la première et à la ou faire paraître plus long : Ce détour allonge
deuxième personne du pluriel de l’indicatif le trajet Cette coiffure allonge le visage. —
ALLOPATHIE 34

(intransitivement) Devenir plus long : Au prin¬ l’Antiquité (prend une majuscule quand il s’agit
temps, les jours allongent. T Cet emploi du titre d’un ouvrage) : L’Almageste de Ptolé-
intransitif est déconseillé dans la langue surveil¬ mée. — Attention au paronyme Trismégiste,
lée. Dire plutôt : Les jours s’allongent. surnom d’Hermès {Hermès Trismégiste), consi¬
déré comme le dieu inspirateur des üvres
2 rallonger Transformer pour rendre plus d’alchimie.
long La couturière va rallonger ma jupe. T
L’emploi intransitif de rallonger est familier.
almanach [almana] n. m. On ne fait pas
Ne pas dire Les jours rallongent, mais Les jours
entendre le -ch final, sauf dans le cas d’une
s’allongent.
liaison, où il se prononce comme k : Un
almanach ancien [almanakâsjê].
allopathie n. f. Médecine usuelle (par opposition
à homéopathie). — Deux / et -th-. De même :
aloès Accent grave sur le e. Toujours mascuhn :
allopathe (médecin), allopathique.
Un aloès épais. — Prononciation : [abes].
allotir
V. t. Diviser en lots (une propriété). —
aloi n. m. (expressions) De bon aloL De mauvais
Deux l, un seul t. De même ; allotissement.
aloi. — Jamais de e à la fin.
allouer v. t. Deux /.
alors Prononciation et emplois.
allume-cigares n. m. Invariable: des allume- 1 On ne fait jamais entendre le s final.
cigares. Prononcer ; [abs].

allume-feu n. m. Invariable : des allume-feu. 2 Ne pas employer jusqu’alors pour dire jusqu’à
maintenant, jusqu ’à présent. Dire : Jusqu ’à pré¬
sent, je n ’ai pas été malade (et non jusqu ’alors).
allume-gaz n. m. Invariable : des allume-gaz. Réserver jusqu ’alors au cas où l’on se place dans
le passé : Jusqu ’alors, Louis XIII n ’avait pas eu
allumer Orthographe et emploi. la possibilité d’exprimer sa volonté.
1 Deux / et un seul m. De même : allumette 3 Dans la langue parlée, alors peut signifier c’est
(deux t), allumettier (deux t), allumeur, allu- pourquoi, en conséquence de quoi : Il avait faim,
meuse. alors il a volé du pain. Ne pas abuser de cet
2 Les expressions allumer la lumière, allumer emploi.
l’électricité sont admises dans la langue parlée.
Il est conseillé cependant d’écrire plutôt donner alose [aloz] Poisson. — Toujours féminin : Une
de la lumière ou allumer la lampe (il est évident grosse alose.
qu’on n’allume pas la lumière ou l’électricité).
alouette n. f. Un seul /. Deux t.
allumette-bougie n. f. — PI. : des allumettes-
bougies. alourdir v. t. Un seul L De même : alourdi,
alourdissement.
allure Deux /. — Manière de se conduire, de se
tenir : Ce simple bourgeois avait des allures de aloyau n. m. Pièce de bœuf. — Prononciation :
grand seigneur.^ — Quand on parle d’une chose, [alwajo]. — PI. : des aloyaux.
employer plutôt aspect, apparence ; Ta maison
de campagne a un aspect coquet. alpaga Lama à la fourrure laineuse. — {par
extension) Tissu. — Masculin, malgré la finale
alluré, ée adj. Qui a beaucoup d’allure, d’élé¬ en a : De l’alpaga soyeux. — PI. : des alpagas
gance (vocabulaire de la mode) : Une robe très [-ga]- — Il existe une autre forme, alpaca,
allurée. A éviter en dehors du langage de la moins usitée, mais correcte.
mode.
alpha [alfa] n. m. inv. Première lettre de
alluvion Toujours féminin. Généralement au l’alphabet grec. — T Ne pas écrire comme alfa,
pluriel {Des alluvions fécondes), sauf parfois herbe d’Algérie, papier.
dans la langue figurée littéraire et sauf dans la
langue du droit : L’alluvion profite au proprié¬ alphabet n. m. Avec ph. De même : alphabéti¬
taire riverain. — Deux /. De même : alluvial, que, alphabétiquement, alphabétisation, alpha¬
ale, aux, alluvionnaire (deux n) alluvionne- bétiser, alphabétisme, alphanumérique.
ment (deux n) alluvionner (deux n).
alsacien, ienne Attention à la majuscule : La
almageste n. m. Livre qui contient une synthèse population alsacienne. Les Alsaciens. — L’alsa¬
des coiinaissances astronomiques acquises dans cien : le dialecte alsacien.
35 ALTÉRER

altérer Conjug. 11. Change é en è devant un e dont on extrait l’amadou se nomme


muet, sauf à l’indicatif futur et au conditionnel amadouvier.
présent : j'altère, mais J’altérerai
amadouement n. m. (rare) Action d’amadouer,
alternance, alternative Deux noms féminins de flatterie. — Attention à Ye muet après la syllabe
la famille de alterner. -dou-.
1 alternance Succession de deux choses dans amalgame Toujours masculin : Un amalgame
le temps ou dans l’espace : L’alternance du jour confus.
et de la nuit. L’alternance des pâturages et des
forêts.
amande Ne pas écrire une amande, fruit
2 alternative Deux sens à bien distinguer. (Croquer des amandes) comme une amende,
somme à payer ; Cet excès de vitesse lui a valu
a/ Sens vieilli. Alternance ; L'alternative du une amende de cinq cents francs. — On écrit
jour et de la nuit (emploi à éviter). de l’huile d’amande douce ou d’amandes
douces, un gâteau d’amandes (ou plus souvent
b/ Sens usuel et correct. Situation dans aux amandes), de la pâte d’amande ou
laquelle on est obligé de choisir entre deux
d’amandes, du lait d’amande ou d’amandes.
décisions, deux solutions, telles que le choix de
l’une exclut l’autre; l’ensemble de ces deux
solutions : Alternative embarrassante, faut-il amanite Champignon. — Toujours féminin ;
L’amanite phalloïde est extrêmement dange¬
parler ou me taire ? T Eviter la faute qui
reuse. L’amanite citrine. — Un seul m, un seul
consiste à dire J’hésite entre ces deux alterna¬
n et un seul t. T II existe un paronyme
tives. Dire plutôt J’hésite en présence de cette
annamite, de l’Annam, ancien pays de la
alternative (ou entre ces deux possibilités ou
péninsule indochinoise.
entre ces deux solutions ou entre ces deux
éventualités ou entre ces deux décisions, selon
le cas). — D’autre part, le mot alternative ne amarante Orthographe, genre, emploi et accord.
signifie pas solution de rechange. Eviter par 1 T Aucun rapport étymologique avec le grec
conséquent d’écrire : La négociation est la seule anthos « fleur ». Vient du grec amarantes
alternative à la répression « qui ne se flétrit pas ». Donc, pas de -th-

altiste, alto Deux mots à bien distinguer. 2 Nom féminin. Désigne une plante aux fleurs
pourpres (Un bouquet d’amarantes délicates) o\x
1 altiste n. m. ou n. f. Musicien, musicienne un produit colorant qui sert à temdre la laine
qui joue de l’alto (instrument de musique). ou a colorer les denrées alimentaires : L’ama¬
rante est dangereuse pour la santé et devrait être
2 alto n. m. (PI. : des altos [-to]) Plusieurs sens. interdite.
a/ Instrument de la famille du violon. — 3 Nom masculin. Désigne une couleur pourpre :
Instrument à vent de la famille des saxhorns. Une soie d’un amarante profond et vif.
b/ (vieilli) La plus grave des voix de femme. 4 Adjectif de couleur. Toujours invariable : Des
— Synonyme moderne : contralto. soieries amarante.
c/ (par extension, vieilli) Cantatrice qui
possède cette voix : Cette cantatrice fut un amarre n. f. Deux r. De même; amarrage,
merveilleux alto. — Synonyme moderne : amarrer.
contralto. — Dans ce sens, on rencontre parfois
le féminin une alto, mais cet emploi est a amateur Pas de forme spéciale pour le féminin.
déconseiller. On dira donc (sans article) : Elle est amateur
de westerns. En revanche, on ne peut dire C’est
altocumulus n. m. inv. En un seul mot. PI. : *une amateur de westerns. Tourner autrement :
C’est une femme qui aime les westerns ou C’est
des altocumulus [-lys].
une femme amateur de westerns.
altostratus n. m. inv. En un seul mot. PI. :
amazone n. f. Bien prononcer avec o fermé :
des altostratus [-tys].
[amazon].
alvéole Quelques dictionnaires modernes présen¬
tent le mot comme féminin. Cependant, dans ambages n. f. pl. Ne s’emploie plus que dans
la langue surveillée, le masculin doit etre l’expression sans ambages, sans détour : Je lui
ai dit sans ambages que j’étais mécontent.
préféré : Un alvéole profond.
ambassadeur Le féminin ambassadrice désigne
amadou n. m. Pas de consonne à la fin. — PI.
l’épouse d’un ambassadeur. Pour parler d’une
(très rare) : des amadous. — Le champignon
AMBIANCE • \ 36

femme qui a le titre d’ambassadeur et en exerce flme n. f. Attention à l’accent circonflexe sur
les fonctions, on emploiera plutôt la forme le a.
masculine : Mme X. a été nommée ambassadeur
de France à Copenhague. — La forme ambassa¬ amen [amen] ou [amen] inteij. ou n. m. inv.
drice, en revanche, s’emploie normalement — PI. : Des amen.
pour le sens figuré : Ces charmants mannequins
sont les ambassadrices de la mode française à aménager Conjugaison et sens.
l'étranger.
I Conjug. 16. Prend im e après le g devant a
ambiance n. f. Ce mot appartient surtout à la et O : il aménagea, nous aménageons.
lai^e technique (psychologie, ciném^ radio¬ n aménager, emménager.
diffusion) ou au langage parlé familier. Les
mots atmosphère, climat en sont les équivalents 1 amén^er (transitiQ Arranger, disposer de
lus relevé. — L’expression II y a de l’am- telle ou telle manière : Le décorateur a très
iance, il y a beaucoup de gaieté et d’animation, habilement aménagé cette salle de séjour.
est du registre famiher. Dans la lanme écrite
2 emménager (intransitif) S’installer dans un
soutenue, on tournera autrement : Lambiance
est joyeuse on II y a de la joie ou il y a de
logement en y transportant ses meubles ; Dans
huit jours, j’emmenage dans mon nouvel
l’animation ou La joie règne. L’animation
appartement
règne.

ambiant, ante adj. Veut dire « qui circule amende n. f. Peine pécuniaire ; Le contrevenant
autour, qui entoure ». Eviter par conséquent sera puni d’une amende de cinquante francs.
le pléonasme le milieu ambiant (le milieu, c’est — Ne pas écrire comme amande, finit de
ce qui existe autour). Le nom seul (le milieu) l’amandier ; Croquer des amandes. — Dérivés :
est suffisant. On dira donc : Le milieu n’était amendable, amendement, amender.
pas favorable à l’épanouissement de cet enfant
— En revanche, on peut très bien dire : amène adj. Aimable : Un sourire amène. — Un
L’humidité ambiante, la tristesse ambiante. e ouvert, un accent grave, à la différence de
aménité.
ambi^ adj. V Le féminin ambiguë [ôbigy]
s’écrit avec un tréma sur le e, non sur le u. amener v. t. Conjug. 12. Change e en é devant
un e muet, même à l’indicatif futur et au
ambiguïté Prononciation : [âbigqite]. V Tréma conditionnel ; j’amène, j’amènerai ▼ L’emploi
sur le i, non sur le u. de la forme pronominale s’amener au sens de
« amver, venir » appartient à la langue très
ambigument adv. T Pas d’accent circonflexe sur familière. Dans la langue surveillée, on dira ;
le u ni d’e muet après lui. Voilà notre ami qui arrive (et non qui s’amène).

ambitionner v. t. Deux n. Dans le style très sou¬ amener, apporter Ces deux verbes ne sont pas
tenu, il vaut mieux employer les ^uivalents : interchangeables.
avoir pour ambition, aspirera, briguer, convoiter,
désirer, Mursuivre, prétendre à, souhaiter, viser I An sens propre.
à, selon les cas.—Se construit avec un nom sans 1 Amener, c’est faire venir une ou plusieurs
préposition ou bien avec de suivi de l’infinitif : Il personnes avec soi : A notre prochaine réunion,
ambitionne un poste de conseiller technique. Il amenez donc vos amis. — (par extension)
ambitionne de devenir conseiller technique. Transporter (des personnes): Voici l’autocar
qui nous a amenés. — Faire venir, conduire ce
ambivalence, ambivalent, ente S’écrit avec qui peut se déplacer sans être porté : On amène
-en- et non -an-.
la grue roulante près du cargo à décharger. Un
canal amène l’eau au moulin.
ambon n. m. Autrefois, chacune des deux tribunes
placées à l’entrée du chœur d’une église. 2 Apporter, c’est porter en venant, transpor¬
ter sur soi, avec soi : A notre prochaine réunion
ambre Toujours masculin : De l’ambre gris. chez Jacques, j’apporterai ces disques. ▼ Dans
ce sens, l’emploi de amener est familier et
ambroisie n. f. Dans la mythologie grecque, déconseillé.
nourriture solide des dieux de l’Olympe. A
distinguer du nectar, boisson des dieux. n An sens figuré.
1 Le sujet de l’action est une personne. On
ambulacre Toujours masculin : Les ambulacres emploie alors apporter -. Mon ami m’a apporté
de l’oursin sont creux. une aide précieuse.
37 AMENER

2 Le siiget de l’action est une chose. L’usage améthyste Attention à la place du groupe th et
général est le suivant : a) si on insiste sur du t et à l’y.
l’idée de cause et s’il n’y a pas de complé¬
ment d’attribution, on emploie amener (Cet
1 Nom féminin. Pierre de couleur violette ; Une
incident de frontière avait amené la guerre) ; grosse améthyste ornait l’anneau de l’évêque.
b) si on insiste sur l’idée d’avantage ou 2 Nom masculin. Couleur violette : Des soieries
d’inconvénient et s’il y a un complément d’un améthyste profond et délicat
d’attribution, on emploie apporter : J’espère
que cette année apportera bien des joies à notre
3 Adjectif invariable. De couleur violette : Des
soieries améthyste.
ami
ami Se construit normalement avec de : Jacques,
amener, emmener Ces deux verbes font réfé¬
qui est l’ami de mon cousin... — Le tour avec
rence à deux mouvements inverses.
la préposition avec est familier et déconseillé
1 Amener suppose que l’on considère le (Jacques qui est ami avec mon frère..).
mouvement en tant qu’il aboutit à l’endroit
considéré : Docteur, je vous amène mon fils, il amiable adj. ou n. m. Qui se fait sans interven¬
est très fatigué depuis quelque temps Un aque¬ tion d’un tribunal ou d’une autorité : Partage
duc amène l’eau à la ville. amiable. Vente amiable. On dit aussi : Partage
à l’amiable. Vente à l’amiable. Régler une
2 Emmener suppose que l’on considère le affaire à l’amiable. T II existe un paronyme,
mouvement en tant qu’il éloigne de l’endroit aimable : Un sourire aimable.
considéré, du lieu où l’on se place en esprit :
Il est huit heures je dois emmener mes enfants amiante Toujours masculin ; De l’amiante très
à l’école (le verbe emmener fait référence blanc.
au point de départ, qui est « chez moi »).
Voici la canalisation qui emmène les eaux amibe Animal unicellulaire. — Toujours fémi¬
usées nin : Une grosse amibe.

aménité n. f. Amabilité. — Se prononce avec amict n. m. Ornement sacerdotal. T Prononcia¬


deux e ferm& [aménité] et s’écrit avec un tion : [ami], avec -et muet.
accent aigu sur chaque e (à la différence de
amène). amidon n. m. Dans tous les dérivés, deux n :
amidonnage, amidonné, amidonner, amidonne-
aménorrhée [amenoae] n. f (physiologie) Ab¬ rie, amidonnier.
sence de menstruation. — T Deux r et A
amidonner, empeser Deux verbes sensiblement
amer adj. Le féminin amère prend un accent synonymes.
grave ; Un café amer. Une potion amère. De
1 amidonner Plus technique. Jamais péjoratif.
même : amèrement. Ne s’emploie jamais au fi^ré. Au sens propre,
tend à supplanter empeser.
américain, aine Attention à la majuscule ; La
population américaine. Les Américains — 2 empeser S’emploie au figuré (au participe
L’américain ou L’anglo-américain langue passé surtout) avec une valeur péjorative : Une
anglaise telle qu’elle est parlée aux Etats-Unis. attitude empesée de bourgeois vaniteux. Il
— A l’américaine: Un homard à l’améri¬ semble que cette valeur péjorative se soit
caine. ▼ Ne pas dire homard à l’armoricaine, étendue au sens propre. Signifie souvent « ami¬
expression fautive. donner avec exc^, en donnant au linge une trop
grande raideur ». Beaucoup plus rare mainte¬
amérindien, ienne S’applique aux indigènes du nant que amidonner.
continent américain, déjà mstallœ avant l’am-
vée des Européens. Terme scientifique à préfé¬ amiral n. m. — PI. : des amiraux. — (adjective¬
rer à Peaux-Rouges (un peu fanulier et i^jora- ment) Un navire amiral Des navires amiraux.
tÜÔ et à Indiens (mot équivoque, car il d&igne Des galères amirales.
aussi les habitants de l’Inde). — Attention a
la majuscule : Les populations amérindiennes amiralat n. m. (rare) Grade ou fonction d’ami¬
Les Amérindiens ral : Ce capitaine ae vaisseau espère accéder à
l’amiralat — Distinguer de amirauté, qui
amerrir L ’hydravion amerrit, se pose sur l’eau. ▼ désigne le haut commandement d’une flotte de
Un seul m et deux r. Orthographe illogique (cm guerre (L’Amirauté britannique décida de blo¬
le mot vient de mer), due à l’analogie de atterrir. quer les accès de la Manche) ou l’édifice où se
— De même : amerrissage. trouvent installés les services de ce haut
AMMONIAC 38

commandement {Une sentinelle montait la au sens propre. S’emploie de nos jours surtout
garde devant la porte d’honneur de l’amirauté). au figuré : Une vie trop facile amollit le
caractère. Peut s’employer absolument ; Une vie
ammoniac Orthographe et sens. trop facile amollit.
I Deux m. De même ; ammoniacal, ale, aux, 2 ramollir S’emploie comme verbe transitif {La
ammoniaque, ammonisation, ammonium, am- chaleur ramollit le beurre), pronominal {Le
moniurie. beurre s’est ramolli) ou intransitif {Par cette
chaleur, le beurre ramollit). S’emploie couram¬
II Ammoniac, ammoniaque. Deux homophones
à bien distinguer. ment dans la langue quotidienne. Dans la langue
surveillée ou didactique, on évite ramollir jugé
1 ammoniac n. m. Gaz de formule NH3. — trop « commun » ou péjoratif. On préfère tour¬
(adjectivement) Le gaz ammoniac. ner autrement : Une température élevée fait per¬
2 ammoniaque n. f. Solution aqueuse de gaz dre de sa dureté au fer, fait fondre la cire, la rend
ammoniac. L’ammoniaque est appelée aussi pâteuse, rend le métal plus malléable. La pluie
alcali volatil Elle sert à divers usages indus¬ rend la terre plus molle. On pétrit le mastic pour
triels et domestiques. — (adjectivement) Une l’assouplir, pour le rendre plus plastique.
solution ammoniaque.
amonceler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
amnistie, amnésie, armistice Trois noms un e muet : j’amoncelle, j’amoncellerai.
paronymes.
amoncellement n. m. Deux L Pas d’accent.
1 amnistie Mesure par laquelle l’État efface les
condamnations déjà infligées ou renonce à amont S’oppose à aval : Un cours d’eau coule
exercer des poursuites contre les auteurs de d’amont en aval Melun est en amont de Paris
certains crimes ou délits : Le Parlement a voté (situé sur le même fleuve, mais plus près de
l’amnistie pour tous les condamnés politiques. la source).
— Toujours féminin : Une amnistie tardive.
2 amnésie Maladie qui consiste en la perte de amoral, immoral Deux adjectifs à bien
la mémoire, en l’oubh des souvenirs : L’amnésie distinguer.
peut résulter d’un traumatisme cérébral ou
1 amoral, ale, aux Qui ne s’intéresse pas à la
d’une maladie infectieuse ou de la sénilité. —
morale, qui est étranger à la morale : La science
Toujours féminin : Une amnésie passagère.
n’est ni morale, ni immorale, elle est amorale.
3 amistice Accord par lequel deux armées — Qui agit sans se soucier du bien et du mal ;
décident d’arrêter les combats : L’armistice du Il vit dans l’instant, ne connaît que son instinct
11 novembre 1918 mit fin à la Grande Guerre. T et il est spontanément et naïvement amoral
Toujours masculin : Un armistice avantageux.
2 immoral, ale, aux Qui est contraire à la
morale ou aux bonnes moeurs : La spéculation
amnistier conjug. 20. Double le i à la première
sur les denrées de première nécessité est une
et à la deuxième personne du pluriel de
activité immorale. Ce roman est-il immoral ? —
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous amnistiions, (que) vous amnistiiez. Qui a^t contrairement à la morale : Un être
dépravé, débauché, immoral
amodier conjug. 20. Double le / à la première et à
la deuxième personne du pluriel à l’indicatif im¬ amorcer Conjug. 17. Le c prend une cédille
parfait et au subjonctif présent : (que) nous amo¬ devant n ou 0 ; il amorça, nous amorçons.
diions, (que) vous amodiiez. T Ce verbe signifie
« donner une terre à ferme » ou « concéder une amorphe adj. Avec ph.
mine a exploiter » ; L’État amodie les conces¬
sions minières. Eviter l’emploi très incorrect de ce amour Attention au genre.
verbe au sens de « modifier, aménager ». De 1 Au sens de « passion amoureuse, aventure
même, amodiation veut dire « action d’affermer amoureuse », masculin au singulier : Le souve¬
■une terre, de concéder une mine à exploiter », nir de cet amour merveilleux. L’usage de la
jamais « modification, aménagement ». langue soutenue est de mettre le mot au féminin
quand il est au pluriel ; Le souvenir de ces belles
amollir, ramollir Deux/. De même .amollissant, amours. — L’emploi du féminin au singulier
amollissement. — Deux verbes à bien distmguer. est rare, archaïque et poétique: Une amour
1 amollir S’emploie comme verbe transitif {Le délicieuse.
feu amollit la cire) ou pronominal {Sous l’effet de 2 Au sens de « enfant peint ou sculpté
la chaleur, la cire s’amollit), jamais comme in- symbolisant l’amour », est toujours masculin :
transitif. — Tend à vieillir et a devenir littéraire Des amours ailés ornent le plafond.
39 AMOURACHER

amouracher (s*) v. pron. De nos jours, familier système à variations périodiques. On évitera
et péjoratif : Q^el nigaud I il s’est amouraché d’employer amplitude au sens de « caractère
de cette aventurière I de ce qui est grand, intense, étendu ».

amour-propre n. m. PL : des amours-propres. ampliation n. f. Copie authentique d’un acte


administratif : Ce fonctionnaire reçut l’amplia¬
amphi- Préfixe d’origine grecque (= autour, des tion de l’arrété de nomination. — Pour amplia¬
deux côtés). Ne s’écrit jamais avec y. Attention tion : formule figurant sur une telle copie. T
notamment au mot amphitryon. Ne pas dire amplification.

amphi n. m. Abréviation familière de amphi¬ amplifier Conjug. 20. Double le i à la première


théâtre, au sens de « salle de cours. — PI. : des et à la deuxième personne du pluriel de
amphis. l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous amplifiions, (que) vous amplifiiez
amphibie adj. S’écrit avec ph. De même :
amphibiens. amputer Orthographe et sens.
I Avec am- et non em-. De même : amputation,
amphibologie n. f. Construction, expression qui amputé.
présente un double sens du fait d’une
II Amputer, mutiler. Ces deux verbes ne sont
maladresse dans l’emploi ou la disposition
pas synonymes.
des mots. Exemple : Il lui a dit qu’il avait
perdu son temps. 1 amputer Sectionner un membre par une
opération chirurgicale : Le chirurgien dut am¬
amphictyon [ôfiktjfi] n. m. {antiquité grecque) puter la jambe du colonel sur le champ de
Représentant d’une cité, dans le conseil d’une bataille. On l’a amputé de la jambe. Il fallut
amphictyonie. Une amphictyonie [âfiktjoni] amputer le blessé pour éviter la gangrène.
était une fédération religieuse et politique de 2 mutiler Blesser grièvement par accident ou
cités. — Attention à la place du / et du y. par maladresse, en privant une personne d’un
membre ou d’une partie du corps: L’obus
amphigouri [afiguni] n. m. {très péjoratif) explosa, tuant ou mutilant de nombreux soldats.
Langage obscur et prétentieux : Cet essayiste — On ne dira pas : Cet accident de la route
n’échappe à la platitude que pour tomber dans a amputé ce garçon (mais a mutile). On ne dira
l’amphigouri — Finale en sans -s. pas davantage : Le chirurgien a mutilé le blessé
(mais a amputé).
amphithéâtre n. m. S’écrit avec ph et th, en un
seul mot et sans trait d’union. — Bien amuïr (s*) [amqia] v. pron. {phonétique) Cesser
distinguer l’amphithéâtre romain (dont la d’être prononcé: Dans le mot teste {devenu
partie centrale, sablée, s’appelait arène, et qui tête), le s s’est amul — Attention au tréma.
servait aux combats de gladiateurs) et le cirque De même : amuïssement [amqismü].
romain, où avaient lieu les courses de chars >
arène, cirque, hippodrome. amulette n. f Talisman, porte-bonheur. — Un
seul m, un seul l, deux t.
amphitryon n. m. {familier et par plaisanterie)
Personne chez laquelle on est invité à dîner : amure n. f Terme de marine. On écrit : Point
Notre amphitryon avait mis les petits plats dans d’amure d’une voile. Naviguer bâbord amures.
les grands, quel festin l ▼ Bien placer le / et Avoir les amures à tribord. Changer d’amures. T
le y, — Eviter le féminin, très rare, amphi- Ne pas confondre avec armure.
tryonne. Dire plutôt hôtesse. Arnphitryonne est
une création plaisante d’écrivain. amuse-gueule n. m. — PI. : des amuse-gueule,
plutôt que des amuse-gueules.
amphore [afon] n. f. Avec -ph-.
amygdale Attention au y. — Toujours féminin :
ampleur, amplitude Deux noms féminins qui Des amygdales atteintes par l’infection. —
ne sont pas mterchangeables. Prononciation conseillée : [amigdal]. La pro¬
nonciation [amidal], bien que jugée populaire,
1 ampleur Mot normal dans la langue courante tend à se généraliser. Il en va de même pour
et dans la langue littéraire, au propre et au amygdalite. — Pour les autres dérivés, la
figuré ; L’ampleur d’une jupe. L’ampleur du prononciation avec g [amig-] semble mieux
mécontentement. résister : amygdalectomie [amigdalektomi],
2 amplitude Mot à réserver à la langue amy^daloïde [amigdaloid], amygdalotome
scientifique : L ’amplitude des oscillations d un [amigdabtDm].
AN 40

an, année Le mot an tend à devenir moins usuel des caractères empruntés à une époque anté¬
que année. Il s’emploie encore dans les cas rieure ou posténeure : Beaucoup de films
suivants. historiques présentent des anachronismes fâ¬
I Dans les expressions figées : Le jour de l’an. cheux ou cocasses dans les costumes ou la
Le nouvel an. Le premier de l’an. Un service description des mœurs — La règle qui voudrait
{funèbre) du bout de l’an ou un bout de l’an. distinguer l’anachronisme (l^uel consiste à
Bon an mal an. placer un fait à une date plus ancienne que sa
date réelle) et le parachronisme (lequel consiste
n Pour indiquer la date. à placer le fait à une date trop tardive) est
1 Obligatoirement dans le calendrier républi¬ sans fondement dans l’usaçe, car parachro¬
cain : La loi du 4 floréal an IV. nisme est pratiquement inusité. Anachronisme
s’emploie donc pour désigner toute erreur de
2 Dans le calendrier grégorien, avec certains date.
tours archmques ou emphatiques ; En l’an de
grâce 1456. En l’an du Christ 1629. En l’an
anacoluthe Brusque changement dans la
1275 de Notre-Seigneur.
construction d’une phrase. Exemple : Etpleurés
3 Parfois dans l’indication d’une date, du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que
surtout quand on précise de quelle ère il s’agit je viens de raconter (La Fontaine). Le participe
(En l’an 124 de Inégire, concurremment avec pleurés n’est pas en apposition a il et « reste
En Vannée 124 de l’hégire) ou quand l’année en l’air ». — Le mot anacoluthe s’écrit avec
est très proche du début de l’ère {En l’an 4. En th et est féminin : Une anacoluthe audacieuse.
l’an 8 avant J.-C.). En revanche : En Vannée — Bien distinguer Yanacoluthe et la syllepse >
156. En Vannée 192 avant J.-C. syUepse.
ni Avec un numéral cardinal.
anagramme Toujours féminin ; Une anagramme
1 Pour indiquer un moment dans le temps ingénieuse.
ou pour exprimer la durée : Cela se passait il
y a cinquante ans Ce régime politique ne dura
anal, annal, annales > annal.
que six ans L’emploi de annee est en revanche
obhgatoire quand il y a un quaMcatif : Six
longues années Trois années heureuses analogique, analogue Attention à la
construction.
2 Pour indiquer l’âge : Mon frère a quinze
ans Cette maison a deux cents ans Dans cet 1 Analogique se construit avec de : Le tour
emploi, an ne peut être remplacé par année. fautif » pallier à un inconvénient» est analogi¬
En revanche, le mot année est obligatoire avec que de «remédier à un inconvénient» (= est
un numéral ordinal : Il entre dans sa quinzième ISSU, par analogie, de...).
année.
2 Analogue se construit avec à : Voici un
rV Dans la langue littéraire ou poétique, an appareil analogue à celui que je possède, mais
peut être employé au pluriel {les ans) pour dire plus moderne.
« le grand âge, une longue durée » : Et les ans
ont blanchi la tête de l’aïeuL an^orae, identique, homologue Trois adjec¬
tifs a bien distinguer.
anabaptisme [anabatismla)] n. m. Secte protes¬
tante. — Même famille que baptême. p ne 1 analogue En partie ou à peu près semblable :
se prononce pas. — De même ; anabaptiste Ces deux appareils, produits par deux sociétés
[anabatist(3)J. differentes, sont analogues par leur principe et
par leurs caractéristiques
anachorète n. m. Religieux qui vit solitaire dans
2 identique Exactement semblable : Voici deux
un lieu désert. — Synonyme savant de ermite.
voitures du même type, de la même marque;
Ne pas confondre avec cénobite, moine qui vit
elles sont identiques mais la première, mieux
en communauté. S’écrit avec ch mais se
conduite, a consommé moins d’essence.
prononce [anakoaet], avec [k]. De même:
anachorétisme [anakoaetismls)]. 3 homologue Qualifie une chose ou une
personne qui correspond (par sa fonction, sa
anachronique adi. Le groupe ch se prononce nature, etc.) à une chose ou à une personne
[k] : [anakaonik]. De meme anacnronique- placée dans un autre ensemble, une autre série.
ment [anakaonikmô], anachronisme Peut s’employa substantivement : Le secrétaire
[anakaonismfa)]. d’Etat, aux Etats-Unis est l’homologue du
ministre des Affaires étrangères en France.
anachromsme n. m. L’anachronisme consiste
à donner, volontairemoit ou non, à une époque analphabète > illettré.
41 ANALYSE

analyse n. f. Avec un y. De même : analysable, attentat anarchiste. Les Journaux anarchistes


analyser, analyseur, analyste, analytique, ana¬
lytiquement R
— La forme abrégé populaire anarcho se
monce [anan/o], avec [J]. PI. : des anarchos
oj.
anal3rste, annaliste Deux noms homophones à
bien distinguer par l’orthographe. anarcho-syndicalisme, anarcho-s^dicaliste
A la différence de anarchie, anarchisme, anar¬
1 analyste Celui qui analyse, qui procède à une
chiste, anarchique, ces deux mots se prononcent
analyse : Les analystes financiers ne sont pas
avec [k] ; [anaako-].
d'accord sur l’évolution prochaine des cours de
la Bourse.
anastrophe n. f. Figure de rhétorique.
2 annaliste Celui qui écrit des annales,
historien. anathème [anatem] Avec un accent grave et un
e ouvert, a la différence de anathématisation,
analyste, analyseur Deux noms paronymes à anathématiser. — Toujours masculin : Un
bien distinguer. anathème effrayant.
1 analyste Désigne une personne : Proust subtil ancêtre Emplois et sens.
analyste du cœur humain.
1 S’emploie surtout au pluriel, mais singulier
2 analyseur Désigne un appareil : Analyseur possible au propre et surtout au figuré : Un
d’onde. Analyseur de vibration. ancêtre du duc avait été chambellan sous
Louis XIIL La draisienne est un ancêtre de la
ananas ▼ Prononcer [anana], plutôt que bicyclette. — Au singulier, désigne aussi, par
[ananas]. — Toujours masculin : Un ananas plaisanterie et très famihèrement, un homme
savoureux. trfe âgé : Ecoutez cet ancêtre, il a bien connu
l’époque des omnibus !
anarchie, anarchisme Deux noms à bien
distinguer. 2 Le féminin une ancêtre (= une ascendante
de degré plus éloigné que la grand-mère) est
1 anarchie [anan/i] n. f. Etat d’un pays, d’une très rare, mais non incorrect.
société où règne le désordre, en raison de la
faiblesse du pouvoir central et des autorités 3 Pour la différence de valeur, au pluriel, entre
légales : Soa5 le règne de Charles VI, le royaume ancêtres et aïeux > aïeul.
de France sombrait dans l’anarchie. — (par
extension) Désordre : Il faut éviter l’anarchie anche n. f. Partie d’un instrument de musique.
dans l’exposé des idées. — Système politique Ne pas écrire comme la hanche, partie du
souhaité par les anarchistes et qui serait corps.
caractérise par l’abohtion de l’État : Ravachol
mourut sur l’échafaud en criant « Vive anchois [ôjwa] n. m. Poisson. — Dérivés :
l’anarchie I ». anchoité (sardines anchoitées), anchoyade
[â/wajad] n. f.
2 anarchisme [anaa/ismla)] n. m. Doctrine
politique qui préconise l’abolition de l’Etat et ancien, ienne adj. ou n. Avec une minuscule,
la libre association des individus ; Le Russe sauf dans les cas suivants :
Mikhaïl Bakounine fut le théoricien de
l’anarchisme. 1 Quand l’expression les Anciens désigne les
peuples de l’Antiquité classique, notamment les
anarchique, anarchiste Deux mots à bien Grecs et les Romains, ou les auteurs et les
distinguer. artistes grecs et romains: L’imitation des
Anciens fondement de la littérature classique.
1 anarchique [ananjik] adj. Où règne l’anar¬ La querelle des Anciens et des Modernes
chie, le désordre (au propre ou au figuré) : La
situation anarchique de la Chine dans la 2 Dans l’expression le Conseil des Anciens, qui
première moitié du XX‘ siècle. Un classement désignait une assemblée législative, sous le
anarchique. Directoire.

2 anarchiste [anaa/istfa)] adj. ou n. Qui est 3 Dans les expressions l’Ancien Testament,
partisan de l’anarchisme : Un journaliste anar¬ l’Ancien Monde (Europe, Asie, Afriqr.e), f/An¬
chiste. — (substantivement) Le président Car¬ cien des Jours (expression biblique qui désigne
not fut assassiné par un anarchiste italien. — Dieu).
Qui appartient à l’anarchisme, qui est le fait
des anarchistes : La conception anarchiste des ancillaire adj. (péjoratif) Qui concerne les
rapports de l’individu et de la société. Un servantes. — S’emploie surtout dans l’expres-
ANCRE ♦ > 42

sion amours ancillaires, relations amoureuses 2 annihiler Ne s’emploie guère qu’avec un


avec une domestique. — Prononciation : complément désignant une chose non maté¬
[âsillER] ou, mieux, [ôsileR] ; jamais [ôsiljeR] rielle (s’emploie surtout dans un contexte
ni [ôsiJeR]. juridique, philosophique ou psychologique) :
La mort du contractant annihile cette clause du
ancre Ne pas écrire l’ancre (d’un navire) comme contrat (= annule). La fatigue extrême annihile
l’encre (^our écrire). T Est toujours féminin : la volonté. ▼ Anéantir : un seul n, pas de h.
La maîtresse ancre. — Annihiler : deux n, un A.

andaloi^ ouse adj. ou n. Pas de -s au masculin anémier Conjug. 20. Double le / à la première
singulier. Attention à la majuscule : Le costume et à la deuxième personne du pluriel de
andalou. Des villages andalous. La douceur l’indicatif imparfait et du subjonctu présent :
andalouse. Les montagnes andalouses. Un (que) nous anémiions, (que) vous anémiiez.
Andalou. Les Andalous, dit-on, sont noncha¬
lants. Une belle Andalouse. — Un andalou : un anémone Plante, fleur. — Toujours féminin : Des
cheval de race andalouse. — L’andalou-, la anémones blanches, violettes.
langue espagnole telle qu’elle est parlée en
Andalousie. ânerie n. f Accent circonflexe sur le a.

andante, andantino adv. ou n. m. Prononcia¬ ânesse n. f. Accent circonflexe sur le a.


tion et pluriel.
1 Chez les musiciens, prononciation à l’ita¬ anesthésie n. f Attention au groupe -th-. De
lienne : [andante], avec accent tonique sur le même ; anesthésiant, anesthésique, anesthésier,
deuxième a ; [andantjno], avec accent tonique anesthésiologie, anesthésiste.
sur /. — En dehors des milieux professionnels
de la musique, prononciation française : [ôdôt] anesthésier Conjug. 20. Double le i à la première
et [âdôtinoj. et à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
2 Substantif, chacun de ces mots a deux plu¬ (que) nous anesthésiions, (que) vous anes¬
riels possibles : des andante ou des andantes thésiiez
[-dôt] ; des andantino ou des andantinos [-no].
— Adverbes, ces mots sont toujours anévrisme n. m. Dilatation pathologique d’une
invariables. artère. — Dire : Il est mort d’une rupture
d’anévrisme (plutôt que II est mort d’un
andin, ine adj. Des Andes, montagnes d’Améri¬ anévrisme). L’existence d’un anévrisme en effet
que du Sud : La Bolivie est un pays andin La ne suffit pas à provoquer la mort.
faune andine.
anfractuosité n. f. Eviter la faute qui consiste
andrinople Etoffe. — Toujours féminin : De à dire *infractuosité (aucun rapport avec le
l’andrinople commune.
préfixe infra-).
androgyne n. m. ou adj. Employé comme nom,
ange Toujours masculin, même quand le mot,
androgyne est toujours masculin : Un andro¬
employé au figuré, s’applique à une femme ou
gyne parfait — Attention à Vy.
à une jeune mie : Cette Jeune fille est un ange
de douceur.
âne n. m. Attention à l’accent circonflexe. —
Fémmin : ânesse. — Dérivés : ânerie, ânier,
ânon. angélus n. m. Mot latin francisé ; accent aigu
sur e. Prononciation : [â3elys]. Invariable au
pluriel -. Des angélus [-lys]. On écrit : l’angélus
anéantir, annihiler Deux verbes qui veulent
(sonnerie), mais l’Angelus (prière).
dire « réduire à néant, réduire à rien, détruire,
supprimer complètement ».
angevin, ine adj. ou n. Attention à la majuscule :
1 anéantir Peut s’employer avec un complé¬ La population angevine. Les Angevins. — Le
ment qui désigne des personnes, des animaux mot sert d’adjectif aux noms Anjou et Angers.
(Ce conquérant cruel voulait anéantir le peuple Un Angevin peut être un habitant de l’Anjou
vaincu. L’homme a anéanti de nombreuses (province) ou de la ville d’Angers (capitale de
espèces animales), des choses matérielles (le l’Anjou).
feu avait anéanti la récolté), des choses non
matérielles : Cet événement cruel anéantit anglms, aise adj. ou n. Ne s’écrit avec une
nos espoirs. — (par exagération) Fatiguer majuscule que lorsque le mot désigne une
beaucoup, exténuer : Cette chaleur m’anéantit personne : Les Anglais sont flegmatiques II a
43 ANGLICAN

épousé une Anglaise (mais, adjectivement, le chats angoras. Des chattes angoras. — De la
peuple anglais). — N. m. L’anglais, la langue laine angora. — N. m. De l’angora, étoffe ou
anglaise : Il parle l’anglais et l’espagnol. — tricot de laine angora : Un pull-over en angora
N. f. L’anglaise : ancienne danse. — N. f. blanc.
L’anglaise : écriture calligraphique. — N. f. pl.
Des anglaises : boucles de cheveux en spirales. anguUle n. f Prononciation : [ôgij]. De même
— (expressions) Pommes (de terre) à l’anglaise. anguiller [ôgije] n. m. (canal au fond de la
Filer a l’anglaise. cale d’xm navire), anguillère [âgijen] n. f
(pêcherie à anguilles, anguillidés [âgijide] n.
anglican, ane adj. ou n. Jamais de majuscule : m. pl. (famille de poissons). — En revanche
L’Église anglicane. Le culte anglican. Un anguillule se prononce [âgijyl] ou aussi parfois
anglican. Une anglicane. [ûgilyl].

anglo-arabe adj. ou n. Toujours en deux mots, angulaire, anguleux Deux adjectifs de la famille
avec un trait d’union. Jamais de majuscule. — du latin angulus « angle ».
Pl. : des chevaux anglo-arabes ; des juments 1 angulaire Qui concerne un angle. S’emploie
anglo-arabes-, ces chevaux sont des anglo- surtout dans des expressions techniques : Dis¬
arabes. tance angulaire (de deux points). Diamètre
angulaire (de la Lune, du Soleil). Vitesse
anglomane, ai^lomanie En un seul mot, sans angulaire. — Pierre angulaire, grosse pierre de
trait d’union. taiUe placée à l’angle d’un édifice ; assise, base,
élément capital : Le respect des règles est la
anglo-normand, ande adj. ou n. Attention aux pierre angulaire de ta doctrine littéraire
majuscules : Les Anglo-Normands et les Saxons. classique.
L’aristocratie anglo-normande. — L’anglo-nor-
2 anguleux, euse Qui a des angles très marqués,
mand : langue. — La grammaire, la phonétime
qui n’a pas un contour moelleux : Un visage
anglo-normande. — Un anglo-normand : che¬
anguleux. Une tête au profil anguleux
val. — Les îles Anglo-Normandes ou l’archipel
Anglo-Normand. — Le climat anglo-normand. angusticlave n. m. Bande de pourpre étroite qui
ornait la tunique des chevaliers romains. —
anglophile, anglophilie, anglophobe, anglq- (par extension) Cette tunique elle-même.
phoW, anglophone En im seul mot, sans trait
d’union. anhydre adj. (chimie) Qui ne contient pas d’eau.
— Attention au /i et à l’y. De même:
anglo-saxon, onne Attention aux majuscules : anhydride, anhydrie, anhydrite.
La population anglo-saxonne. Les Anglo-
Saxons. — L’anglo-saxon: langue parlée en anhydride Toujours masculin: L’anhydride
Angleterre par les Angles, les Saxons et les sulfureux.
Jutes, jusqu’au XI® siècle. Synonyme : vieil
anglais (terme à préférer). anicroche Toujours féminin : Une anicroche
insignifiante. — On écrit, avec le mot au
angoisse, anxiété D’une manière générale, le singulier, sans anicroche.
mot anxiété désigne un état moins grave, moins
aigu, plus vague, plus diffus, mais plus durable ânier n. m. Accent circonflexe sur le a.
que l’angoisse. On parlera, par exemple, d’un
état permanent d’anxiété, ponctué par des aniline Matière colorante. — Toujours féminin :
crises aiguës d’angoisse. — D’autre part, L’aniline est dangereuse et très toxique.
angoisse tot référence à une sensation précisé
de resserrement, localisée au niveau de la gorge animadversion n. f. (très littéraire) Hostilité,
ou de l’estomac. — Noter que angoisse est le réprobation : Osera-t-il s’exposer à l’animadver¬
seul terme employé en philosophie : L ’angoisse sion des honnêtes gens ?
métaphysique. L’angoisse existentielle...
animalcule Toujours masculin : Un animalcule
angolais, aise adj. ou n. De l’Angola, pays inoffensif.
d’Afrique. — Attention à la majuscule : La
population angolaise. Les Angolais. anis n. m. Plante ; substance aromatique : Des
bonbons à l’anis. — Prononciation : [ani], le
angora Variable en nombre, mais non en genre. -s final restant muet. — Dérivé : anisette.
S’emploie comme adjectif ou comme nom : Une
chèvre angora. Des chèvres angoras. Ce chat est ankylosé n. f Un k et un y. De même : ankylosé,
un angora. Cette chatte est une angora. Des ankyloser.
ANNAL 44

annal, anal, annales Trois homonymes. variable en nombre et en genre : Les documents
ci-annexés La copie ci-annexée. Les attestations
1 annal, ale adj. (droit) Qui ne dure qu’un an :
ci-annexées Veuillez trouver ci-annexées les
Location annale. — Deux tu Le masculin
listes complémentaires
pluriel annaux est pratiquement inusité.
2 anal, ale, aux adj. Qui concerne l’anus, qui annexer v. t. Deux n. Jamais d’accent sur e :
est situé à l’anus : La région anale. J’annexe, tu annexes..
3 annales Toujours féminin et toujours pluriel :
Des annales glorieuses. — Au sens strict,
annihiler v. t. Deux n, un h (vient du latin nihil
histoire (d’un pays, d’un rèçie) écrite année par « rien »). De même : annihilation. — Pour la
année. — (par extension) Histoire : Les annales différence de sens avec anéantir > anéantir.
judiciaires sont riches en affaires criminelles de
ce genre. anniversaire Peut s’employer comme adjectif
(La date anniversaire) ou comme nom mas¬
annaliste n. m. Historien qui écrit des annales. culin : Demain, c'est mon anniversaire. V On
— Ne pas écrire comme analyste, technicien, écrira plutôt célébrer, fêter un anniversaire (et
spécialiste qui procède à une analyse. non commémorer un anniversaire).

annalité, annualité, annuité Trois noms fémi¬ annonce n. f. Deux tl De même : annonceur,
nins paronymes, de la famille de année. annonciateur, annonciation, annoncier,

1 annalité (droit) Caractère de ce qui dure un annoncer Conjug. 17. Le c prend une cédille
an : L’annalité d'une location devant a ou o : il annonça, nous annonçons
2 annualité Caractère de ce qui est annuel : Le
principe de l'annualité de l'impôt Ô’impôt doit annonceur, annoncier, annonciateur Trois
être voté chaque année). dérivés de annoncer.

3 annuité Somme versée chaque année (en 1 annonceur n. m. Personne ou société qui fait
remboursement d’un emprunt). publier une annonce publicitaire dans un
journal : Contrat de publicité entre un journal
annamite adj. ou n. De l’Annam, ancien pays et un annonceur. — Désigne aussi celui qui
(partie centrale du Viêt-nam actuel). On ne dit rédige les annonces publicitaires. — Désigne
plus l’annamite, mais le vietnamien, pour en outre la ^iété commerciale qui fait passer
désigner la langue parlée au Viêt-nam. V II de la publicité à la radio ou à la télévision : Ce
existe un paronyme, amanite n. f. (champignon poste périphérique a la faveur des annonceurs,
dangereux). car ses auditeurs sont très nombreux. — Le mot,
enfin, s’applique à celui qui est chargé d’annon¬
anneau n. m. Deux n. cer les invités au fiir et à mesure qu’ils arrivent
à une réception.
année > an.
2 annoncier n. m. Typographe spécialisé dans
la composition des annonces dans un journal ;
annelé, ée adj. Deux n. un seul l. employé chargé du service des annonces dans
un journal : L’annoncier de l’imprimerie d’un
anneler v. t. Deux n, un seul L — Conjug. 13. grand quotidien. Il travaille comme annoncier
Double le / devant un e muet: j'annelle, dans les bureaux du journal
J’annelleraL
3 annonciateur, trice n. ou adj. Employé
annexe adj. ou n. f. — Deux n. De même ; comme nom, sipiifie « celui, celle qui annnnre,
annexé, annexer, annexion, annexionnisme, prédit un événement, une époque nouvelle »
annexionniste. (emploi littéraire) : Voltaire et Rousseau furent
les annonciateurs d’une ère nouvelle. — S’em¬
annexé L’expression ci-annexé est invariable ploie surtout comme adjectif: Les signes
dans les deux cas suivants : annonciateurs de la reprise économique.
1 Au début d’une phrase: Ci-annexé les aimonc^tlon n. f. Prend une majuscule quand
attestations demandées
il s’agit de l’annonce de la naissance de Jésus,
2 A l’intérieur d’une phrase quand le nom suit annonce faite par l’ange Gabriel à la Vierge
ci-annexé sans être précédé de l’article ou d’un Marie (Saint Luc raconte la scène de l’Annon¬
déterminant (possessif, numéral, etc.) : Veuillez ciation) ou quand il s’agit de la fête catholique
trouver ci-annexé copie de l’attestation. qui commémore cette annonce (Le 25 mars,
jour de l’Annonciation) ou d’une œuvre d’art
▼ Daiis tous les autres cas, ci-annexé est
qui représente la scène de l’annonce faite à la
45 ANNONE

Vierge (Avez-vous vu l'Annonciation de Fra conjugaison du verbe « être ») et à anormal (On


Angelico au couvent de San Marco, à Florence T) a relevé plusieurs anomalies dans la procé¬
— Dans les autres sens, une minuscule : Le dure). ▼ Bien distinguer de anomie.
Contrat Social de Rousseau, c’est l'annonciation
d’un monde nouveau. 4 anormalité n. f. Caractère de ce qui est
anormal. — Terme savant. Ne s’emploie guère
annone n. f. A Rome, dans l’Antiquité, service qu’en psychologie ; La psychanalyse a montré
public qui assurait le ravitaillement. — Atten¬ qu’il n’y a pas de frontière nette entre la
tion à la place des deux n. normalité et l’anormalité

annoter v. t. Deux n. Un seul £ De même: anomie n. f. Absence de règle; attitude ou


annotateur, annotation. conduite de celui qui refuse toute loi morale :
L’individualisme extrême aboutit à l’anomie. V
annuaire n. m. Deux n. A distinguer de anomalie.

annualité n. f. — Deux n. — Pour le sens, > ânon n. m. Petit de l’âne. — Accent circonflexe
sur a.
annalité.

annuel, elle adj. Deux n. De même : ânonner v. t. ou v. i. Lire ou réciter en hésitant.


annuellement — Accent circonflexe sur a. Deux n après o.
De même : ânonnant, ânonnement
annuité n. f. — Deux n. — Pour le sens, >
annalité.
anonymat, incognito Deux mots qui ne sont
pas vraiment synonymes.
annulaire adj. ou n. Deux n. 1 anonymat (toujours nom masculin) État d’une
personne dont on ignore le nom. S’emploie
annuler v. t. T Deux n, mais un seul / (comme surtout dans l’exçression garder l’anonymat, ne
annulabilité, annulable, annulateur, annula- pas faire connaître son nom : Ce généreux
tif annulation), à la différence de nulle, donateur a voulu garder l’anonymat
nullité, qui prennent deux l
2 incognito (peut être adverbe ou nom masculin)
Comme adverbe, est toujours invariable : La
anoblir, ennoblir Deux Verbes paronymes dé¬ princesse et ses deux filles voyageaient incognito
rivés de noble. (= sans se faire reconnaître, sans faire connaî¬
1 anoblir [anoblin] Conférer la noblesse à une tre leur identité). — Comme nom, il peut être
personne qui n’appartient pas à la classe des variable (des incognitos), mais s’emploie rare¬
nobles : Le roi pouvait anoblir un roturier. ment au pluriel (Cette actrice américaine est
venue en France, mais a voulu garder l’inco¬
2 ennoblir [ônoblin] Rendre plus noble morale¬ gnito = ne pas se faire reconnaître, ne pas
ment, donner un caractère plus relevé : Les signaler sa présence au public).
poètes classiques ennoblissaient leur style par des
allusions mythologiques. anonyme, apocryphe Deux mots qui ne sont
pas synonymes.
anode Electrode. — Toujours féminin : Une
anode épaisse. 1 anonyme Qui ne fait pas connaître son nom :
Un donateur anonyme nous a adressé la somme
anomal, anormal, anomalie, anormalité Sens de mille francs — (substantivement) Un
et emplois. généreux anonyme. — (spécialement) Çjfui ne
signe pas un œrit, qui a publié un ^rit sans
1 anomal, ale, aux adj. (terme didactique) Qm fa£e connaître son nom : L’auteur anonyme de
n’est pas conforme à la règle générale, sans être cette lettre de dénonciation. — Qualifie l’auteur
pour autant incorrect (aucune nuance péjora¬ d’une œuvre littéraire ou artistique, quand son
tive) : Le verbe « aller » a une conjugaison nom est inconnu : Ce tableau est l’œuvre d’un
anomale, car il se conjugue sur trois radicaux. petit maître anonyme du XVIIF siècle. —
2 anormal, ale, aux adj. ou n. Qui n’est pas (substantivement) Tableau d’un anonyme du
conforme à la règle, oui n’est pas correct . La XVIII‘siècle. — (par extension) Dont l’auteur
décision n’est pas valable, la procédure était n’a pas signé, n’a pas fait connaître ^on nom ;
anormale. — (substantivement) Cet enfant est Une lettre anonyme. Un coup de téléphone
un anormal, souffre de déficience mentale ou anonyme. — Dont l’auteur n’est pas connu :
présente des troubles caractériels. Un texte anonyme du XIF siècle.

3 anomalie n. f. Substantif unique qui corres¬ 2 apocryphe Qualifie un livre religieux non
pond à la fois à anomal (L’anomalie de la canonique, c’est-à-dire qui n’est pas reconnu
ANOPHÈLE 46

par l’Église comme inspiré par Dieu : Les 2. antécédent n. m. Finale en -ent
Évangiles apocryphes (ou, n. m., les apocryphes)
ont fourni de nombreux thèmes aux artistes du antéchrist n. m. Dans le sens reUgieux, ime
Moyen Age (par exemple le bœuf et l’âne des majuscule : La croyance en la venue de l’Anté¬
scènes de nativité). — Qualifie un texte ou une christ à la fin du monde. — Dans le sens figuré
œuvre qui n’est pas de l’auteur auquel la et famiher, une minuscule : Oh l ce gamin, quel
tradition l’attribue : Ce poème attribué à Sha¬ antéchrist! — Prononciation: [âteksistfs)].
kespeare est sans doute apocryphe. — (par — PI. : des antéchrists
extension) Faux, douteux, sans fondement
historique : Une anecdote, une tradition antédiluvien, ienne adj. T Ne pas dire
apocryphe. * antidiluvien.

anophèle [anofel] n. m. Moustique qui transmet antéfixe Ornement d’architecture. — Toujours


le paludisme. — Avec ph. — Toujours mas¬ féminin : Une antéfixe élégante.
culin : L’anophèle est dangereux.
antenne Deux n. Toujours féminin : Une antenne
anorak n. m. Vêtement. — Avec un -fc — PI. : courte.
des anoraks.
antépénultième adj. ou n. f. (grammaire) La
anorexie n. f. Perte de l’appétit. — Dérivé : syllabe antépénultième ou (n. f.) l’antépénul¬
anorexique. tième: la syllabe qui précède l’avant-demière
syllabe, dite pénultième. — Ne pas employer
anormal, anormalité > anomal. antépénultième pour désigner l’avant-demière
syllabe > pénultième.
Anschluss n. m. Annexion de l’Autriche par
l’Allemagne en 1938. — Avec un A majuscule. antérieur, eure adj. Qui a heu avant autre chose.
— Prononciation : [ôjlus] ou [anjlus]. Se construit avec la préposition à : Les événe¬
ments antérieurs à la guerre de 1914-1918. —
anse n. f. Il existe un paronyme, la hanse, Ce mot, comme son antonyme postérieur, est,
association de marchands, au Moyen Age ; La par nature, un comparatif. On ne peut dire, par
hanse des marchands de l’eau (batehers) de conspuent, un événement *plus antérieur ni
Paris *moins antérieur. Un événement a heu avant
ou après un autre, on ne peut dire qu’il a heu
ansé, ée adj. Croix ansée: croix dont la branche *plus avant ou *plus après un autre. En
supérieure est une boucle fermée. revanche, on tolère un événement très antérieur,
un peu antérieur, car un événement peut se
anspect n. m. Gros levier. — Prononciation : produire longtemps, peu de temps avant un
[âspek].
autre. On dit aussi bien antérieur, de beaucoup
antérieur. Cette dernière forme est à préférer.
antan (d’) Le sens étymologique est « de l’année
dernière ». — De nos jours, d’antan s’emploie anthologie n. f Recueil de morceaux choisis.
dans la langue üttéraire avec le sens different
(mais admis) de « d’autrefois, du temps anthracite Variété de houille. — Masculin : De
passe » : Elles sont bien oubliées ces coutumes l’anthracite anglais — Comme adjectif de
d’antan /
couleur, toujours invariable: Des costumes
anthracite.
antarctique adj. Du pôle Sud. — Majuscule dans
la dénomination géomaphique le continent anthrax [ôtRaks] n. m. Furoncle. — Avec -th-.
Antarctique ou (n. m!) l’Antarctique. Pas de
majuscule dans les autres cas : Les glaces anthropo- Préfixe (du grec anthrôpos « hom¬
antarctiques La banquise antarctique. — S’op¬ me ») qui entre dans la formation de nombreux
pose à arctique, du pôle Nord. ▼ Bien
mots : anthropocentrisme, anthropoïde, anthro¬
• prononcer [âtaaktik]. Eviter la prononciation pologie, anthropométrie, anthropomorphisme,
relachee *[âtaRtik] et la prononciation fautive anthropophage, anthropopithèque.
*[âtaRtikl(3)]. Aucun rapport avec article.
anthropologiste, anthropologue n. m. ou n. f.
ante n. f. Pilastre carré en sailhe sur un mur.
Personne spéciaUsée dans l’anthropologie. —
— Edifice à antes ou in antes [inât] ; édifice La forme anthropologue est plus, usitée que
grec à trois murs pleins, l’épaisseur des murs anthropologiste.
latéraux formant l’encadrement de la fana/jf.
anti- Préfixe très vivant et très productif en
1. antécédent, ente adj. Finale en -ent, ente.
français moderne. Sert à former quantité de
47 ANTIAÉRIEN

mots, dont certains peuvent être constitués nombre, mais aussi le genre. La variabilité
librement, au gré de celui qui écrit et en s’étend aux noms qui sont des adjectifs subs-
fonction des circonstances. Nous ne pouvons, tantivés : Les anticolonialistes. Les anticommu¬
bien entendu, donner la liste des centaines de nistes. Des anticonceptionnels.
mots qui commencent par anti- et dont la
plupart se comprennent d’eux-mêmes. 2 Quand le composé en anti- est un terme
de science exprimant généralement une idée de
I Valeur du suffixe. symétrie, le second élément prend la marque
du pluriel : Des anticathodes. Des anticyclones.
1 Marque l’hostUité ou l’opposition à une Des antidéplacements. Des antiméridiens. Des
personnalité (généralement politique) ou à une antineutrons.
doctrine, à un régime, à une politique : Anti¬
bonapartiste. Antimarxiste. Antifascisme. 3 Quand le second élément est un nom
Anticolonialisme. terminé au singulier par -s, -x ou -z, le mot est
évidemment invariable : Un anticorps, des anti¬
2 Marque l’hostilité à une catégorie sociale, corps. Un antivirus, des antivirus.
à une forme d’activité : Le racisme anti-jeunes.
II est très anti-jazz. 4 Quand le second élément est un nom qui
est déjà au pluriel dans le composé au singulier,
3 Fait référence à un moyen de lutter contre ce compose est évidemment invariable : La loi
une maladie, de remédier à un inconvénient : anticasseurs (= contre les casseurs), des me¬
Vaccin antigrippe. Loi antidumping. Un produit sures anticasseurs. Le racisme anti-jeunes {= di¬
antirouille. Un antidétonant. rigé contre les jeunes). Une crème antirides (=
4 Marque une idée de symétrie (dans le contre les rides), des crèmes antirides. L’usage
vocabulaire des sciences) : Antidéplacement. est flottant pour certains mots : Un antimite
Antimatière. Antineutrino. ou un antimites. Une loi antitrust ou une loi
antitrusts.
5 Exprime une idée fortement négative : Une
méthode antipédagogique (= contraire aux 5 Quand le second élément est un nom
règles de la bonne pédagogie). Une conception désignant ce contre quoi on lutte (inconvénient,
antiscientifique, antihistorique. etc.), l’usage est flottant. Il est conseillé de
laisser le composé invariable quand il est
6 S’applique à des notions esthétiques impli¬ adjectif et de mettre la marque du pluriel quand
quant l’idée d’une opposition radicale aux il est employé comme nom : Des phares
conceptions traditionnelles: L’antiroman. antibrouillard, des antibrouillards. Les factions
L’anticinéma. Les Antimémoires de Malraux. antiparti, les antipartis. Des peintures anti¬
rouille, des antirouilles. Des dispositifs anti-
II La question du trait d’union. Pas de règle fading, des antifadings. Des alliages antifriction,
absolue. On peut cependant énoncer les prin-^ des antifrictions. Des produits antigel, des
cipes suivants. antigels. Cependant on écrit généralement : Une
arme antiengin, des armes antiengins. Un
1 Les composés de anti- s’écrivent le plus missile antimissile, des missiles antimissiles.
souvent en un mot, sans trait d’union :
Antialcoolique. Antiaérien. Anticlérical Anti¬
antiaérien, ienne adj. Variable en genre et en
fongique. Antiparasite...
nombre : Des batteries antiaériennes.
2 Font exception et s’écrivent avec un trait
d’union les mots des catégories suivantes, a) Les antialcoolique [âtialkolik] adj. Variable : Des
composés dont le radical commence par un i : ligues antialcooliques. — Dérivé : antialcoo¬
Anti-infectieux. Anti-impérialiste (mais antihis¬ lisme [ôtialkalismla)].
taminique en un seul mot, parce qu’un h sépare
les deux /). — b) Les composés à trois élérnents : antiasthmatique [ôtiasmatik] adj. Variable :
Anti-sous-marin. — c) Les composés qui sont Des médicaments antiasthmatiques.
des créations de circonstance : La campagne
anti-tabac. Le racisme anti-femmes. — d) Les
noms géographiques : Anti-Liban. Anti-Atlas. antiatomique adj. Variable : Des abris
antiatomiques.
Anti-Taurus.
III Le pluriel des mots en anti-. Pas de règle antibrouillard adj. inv. ou n. m. Invariable
absolue. On peut cependant énoncer les prin¬ comme adjectif : Des phares antibrouillard.
cipes suivants. Variable comme nom : Des antibrouillards.
1 Quand le second élément est un adjectif,
il est variable : Des décisions anticonstitution¬ anticasseurs adj. En un seul mot sans trait
nelles. Des actes antinationaux. On observera d’union. Toujours un i à la fin : Loi
que la variabilité concerne non seulement le anticasseurs.
ANTICATHODE 48

anticathode n. f. — PL : Des anticathodes. antidérapant, ante adj. ou n. m. Variable


comme adjectif et comme nom : Des chaînes
antichambre Dans la lan^e moderne, toujours antidérapantes. Des antidérapants.
féminin ; Une antichambre étroite.
antidétonant, ante adj. ou n. m. Variable
antichar adj. En un seul mot, sans trait d’union. comme adjectif et comme nom : Des substances
— Invariable en genre: Un obus antichar. antidétonantes. Des antidétonants. V Avec im
Une mine antichar. — Peut ou non prendre seul n.
la marque du pluriel (les deux usages sont
admis) : Des obus antichars ou des obus antidopage ou antidoping adj. Toujours inva¬
antichar. Des mines antichars ou des mines riable : Des mesures antidopage. Les dispositions
antichar. antidoping. — On préférera la forme nMcisée
antidopage à antidoping.
antichrèse [âtiksez] n. f. (droit) Nantissement.
— Toujours féminin : Une antichrèse serait antidote Toujours masculin : Un antidote puis¬
avantageuse. sant — Il est conseillé de dire l’antidote à ou
l’antidote de plutôt que l’antidote contre : Quel
anticiper Trois constructions possibles : est l’antidote de ce poison ? Y a-t-il un antidote
au venin de la vipère ?
1 Cons^ction transitive directe (la plus rare),
[littéraire] Anticiper une chose, l’imaginer, se
antienne n. f. Chant religieux ; refrain liturgi¬
la représenter, l’éprouver à l’avance : Il anti-
cimit la joie qurl aurait de ce succès. — que. V Prononciation : [fitjen], avec [t] et non
(finances) Escompter, prévoir: Anticiper une [s]-
hausse en Bourse. — Anticiper un paiement :
payer avant l’échéance fixée. antifading adj. ou n. m. Invariable comme
adjectif: Des dispositifs antifading. Variable
2 Construction transitive indirecte (la plus comme nom : Des antifadings.
usuelle). Anticiper sur..., faire ou dire (quehjue
chose) avant le moment prévu ou avant le antiferment n. m. — PI. : Des antiferments.
moment voulu : Je ne veux pas anticiper sur la
suite de mon histoire. N’anticipons pas sur la antiMction adj. ou n. m. Invariable comme
suite des événements. adjectif: Des alliages antifriction. Variable
comme nom : Des antifrictions.
3 Construction absolue. Surtout dans l’expres¬
sion n’anticipons pas : ne racontons pas tout de
suite ce qui doit venir plus tard. anti-g adj. mv. Qui sert à diminuer les effets de
l’accélération ou de la décélération : Les astro¬
nautes portent des combinaisons anti-g.
anticlérical, al^ aux adj. ou n. Masculin pluriel
en -aux : Des journalistes anticléricaux.
antigel a^. ou n. m. Invariable comme adjectif:
Des produits antigel Variable comme nom : Des
anticlinal, aux n. m. (terme de géologie) Pluriel antigels.
en -aux.
antigène n. m. — PI. ; Des antigènes
anticorps n. m. Toujours invariable : un -s même
au singulier.
anti^vrat, ante adj. ou n. m. Variable comme
adjectif et comme nom : Des substances
anticyclone n. m. Avec un y, comme cyclone. antigivrantes Des antigivrants
P^ d’ac^nt circonflexe sur le o. — Déri¬
vés : anticyclonal, ale, aux adj., anticyclonique antihalo adj. ou n. m. Invariable comme
adj.
adjectif : Des films des pellicules antihalo. —
Peut être variable comme nom : Des antihalos
antidater Dater un document d’une date
anterieure à la date véritable, par exemple antihausse adj. Toujours invariable: Des me¬
dater du 12 décembre une lettre rédigée et sures antihausse.
envoyée le 16 décembre. Souvent confondu
avec ^tdater, qui s’applique à l’opération antihistaminique adj. ou n. m. Variable comme
contraire, celle qui consiste à dater un adjectif et comme nom : Des médicaments
document d’une date postérieure à la date antihistaminiques. Des antihistaminiques
véritable, par exemple, dater du 15 avril un
chèque qu’on rédige, qu’on signe et qu’on
anti-impérialisme, anti-impérialiste En deux
remet le 10 du meme mois : La loi interdit mots, avec un trait d’union (deux / se suivent).
de postdater les chèques.
— PI. : Des actions anti-impérialistes
49 ANTI-INTELLECTUALISME

anti-intellectualisme, and-intellectualiste antiphlogistique [âtifb3istik] adj. ou n. m. —


En deux mots, avec un trait d’union (deux i Variable comme nom ou comme adjectif : Des
se suivent). — PI. : Des écrivains anti- médicaments antiphlogistiques ou (n. m.) des
intellectualistes. antiphlogistiques.

anti-jeunes adj. En deux mots, avec trait antiphonaire [âtifonea] Toujours masculin ;
d’union. Le second élément, yeunes, toujours au Un antiphonaire ancien et précieux.
pluriel : Le racisme anti-jeunes.
antiphrase n. f. Avec -ph-, comme phrase.
antillais, aise Attention à la majuscule : Les
diverses populations antillaises. Les Antillais. antipode Toujours masculin : Il rêvait aux
merveilleux et lointains antipodes.
antUogarithme n. m. — PI. : Des antiloga¬
rithmes. antiproton n. m. — PI. : des antiprotons.

antilogique adj. S’emploie parfois pour dire antipjrrine n. f. Attention à la place de Yy.
« contraire à la logique, c’est-à-dire au bon
sens ». Cet emploi est à éviter. Dire plutôt antiquaille n. f. Très péjoratif : Il a encombré
illogique, irrationnel, peu rationnel: Cette son appartement avec toutes ces antiquailles.
manière de raisonner est illogique. Sa conduite
est illogique. Un classement peu rationnel antique S’emploie comme adjectif ou comme
nom.
antiméridien n. m. — PI. ; des antiméridiens.
I Comme adjectif. Peut se placer après ou avant
antimissile adj. ou n. m. Variable comme le nom.
adjectif et comme nom : Des engins antimissiles 1 Après le nom, au sens de «propre à
ou (n. m.) des antimissiles. l’Antiquité, qui remonte à l’Antiquité (période
historique) » : La civilisation antique. La Mai¬
antimite adj. ou n. m. Variable comme adjectif son carrée de Nîmes est un monument antique.
et comme nom : Des produits antimites ou (n.
m.) des antimites. — On rencontre parfois au 2 Avant le nom, au sens de « très ancien, très
singulier la forme un produit antimites vieux ». Comporte une nuance laudative et
(= contre les mites). emphatique ou au contraire ironique et péjora¬
tive : Le duc se souvenait de l’antique gloire de sa
antineutron n. m. — PI. : Des antineutrons. famille. Un antique édifice du XIX‘siècle, tout
délabré, occupe te fond de la cour.
antinomie, antinomique Un seul m. II Comme nom. Peut être masculin ou féminin.
antipape n. m. — PL : Des antipapes. 1 Masculin, pour désigner l’art, le style ou
l’idéal de l’Antiquité gréco-romaine -.L’antique,
antiparallèle adj. ou n. f. Variable comme froid et pompeux, fut à la mode sous le
adjectif et comme nom : Des droites anti¬ Directoire et f’Empire.
parallèles ou (n. f.) des antiparallèles. 2 Féminin, pour désigner un objet d’art, ime
œuvre d’art de l’Antiquité gréco-romaine : Une
antiparasite adj. ou n. m. Variable comme collection de très belles antiques.
adjectif et comme nom : Des dispositifs anti¬
parasites. Des poudres antiparasites. Des 3 Féminin, pour désigner une variété de
antiparasites.
caractères d’imprimerie: Pour imprimer ce
titre, on a choisi une antique majestueuse.
antiparti adj. ou n. m. Invariable comme
adjectif: Les factions antipartl Les activités antiquité n. f. Sans majuscule, sauf dans le sens
antiparti — Variable comme nom : Les de « période historique qui va de la fin de la
antipartis ont été exclus. préhistoire à 500 après J.-C. » : Homère et
Virgile sont les deux plus grands poètes de
antiparticule n. f. — PI. : Des antiparticules. l’Antiquité.

antipathie, antipathique Attention au groupe antiradar adj. Toujours invariable : Des disposi¬
tifs antiradar.
th.

antipersonnel adj. inv. Toujours invariable : antireflet adj. Toujours invariable : Des produits
Mines antipersonnel et mines antichar. antireflet.
ANTIRÉGLEMENTAIRE 50

antiréglementaire adj. S’écrit avec un accent tion, par exemple la mousse (plante) et le
aigu, mais se prononce avec un e ouvert : mousse (jeune matelot).
[âtiReglamâtcR]. 3 Des mots paronymes ou des paronymes, des
mots qui se ressemblent beaucoup, sans avoir
antireligieux, euse adj. Variable en nombre et la même orthographe ni la même prononcia¬
en genre: Des campagnes de presse anti¬ tion, par exemple mocassin (chaussure) et
religieuses.
marcassin (jeune sangUer).
antirides adj. inv. ou n. m. inv. Toujours un -s, 4 Des mots synonymes ou des synonymes, qui
même au singulier : Une crème antirides. Un ont sensiblement le même sens, par exemple
antirides efficace. fainéant et paresseux.

antirouilles adj. inv. ou n. m. Invariable comme antre Caverne. — Ne pas écrire comme la
adjectif, variable comme nom : Des peintures préposition entre ni comme entre (forme du
antirouille. Des produits antirouille ou (n. m.) verbe entrer). — Toujours masculin : Un antre
des antirouilles. profond et ténébreux.

antiseptique adj. ou n. m. Qui détruit les anus [anys] n. m. inv. Orifice du rectum. — PI. :
microbes. — A distinguer de aseptique, stérilisé, des anus [-ys].
sans microbes : Un pansement aseptique, À Le
verbe * antiseptiser n’existe pas. Dire : anxiété > angoisse.
désinfecter.
aoriste n. m. Temps de la conjugaison grecque.
antisocial, asocial > asocial. — Prononciation: [aonistla)] ou, plus fré¬
quemment [oRistCo)]. — En revanche, pour le
anti-sous-marin, ine adj. En trois mots, avec dérivé aonstique, les deux prononciations
des traits d’union. — Variable en genre et en [aoRistik] et [onistikt] sont employées à égaJité.
nombre : Un engin anti-sous-marin. La lutte
anti-sous-marine. Des destroyers anti-sous-ma¬ aorte Artère. — Toujoius féminin : L'aorte a été
rins. Des armes anti-sous-marines. atteinte. — Prononciation : [aoRt]. De même :
aortique [aoRtik], aortite [aoRtitj.
antistrophe n.f. Avec ph, comme strophe.
août n. m. Orthographe et prononciation.
antithèse n. f. Avec th, comme thèse.
1 Accent circonflexe sur le u. Tous les dérivés
prennent aussi l’accent circonflexe.
antitrust ou antitrusts [ôtitRcest] adj. Usage
mal fixé pour l’orthographe. L’usage admet la 2 Pour août, la seule prononciation correcte
forme avec -s au singulier comme au pluriel est [u]. On évitera les prononciations [aut],
et la forme sans -s au pluriel comme au [au], [ut].
singuher ; Une loi antitrusts, des loi antitrusts. 3 Pour les dérivés, on admet la prononciation
Une loi antitrust, des lois antitrust La forme
en [u] à côté de [au], sauf dans le cas de
antitrust (sans -s même au pluriel) semble
aoûtien, ienne, qui se prononce toujours [ausjé,
devoir être préférée.
jen] : aoûtat [auta] ou plus rarement [uta],
aoûté, ée [aute, e] ou plus rarement [ute, e,
antivirus [ûtivinys] n. m. — PI. : des antivirus.
aoûtement [autmâ], ou plus rarement [utmô],
s’aoûter [aute] ou plus rarement [ute].
antivol adj. inv. ou n. m. Invariable comme
adjectif: Des dispositifs antivol. — Variable apache n. ou adj. Avec un A majuscule : Les
comme nom : Des antivols. Apaches, Indiens d’Amérique du Nord. —
Avec un a minuscule : Un chef apache. Une
antonomase Figure de rhétorique. — Toujours tribu apache. — Avec un a minuscule : Un
féminin : Une antonomase audacieuse. apache, un voyou.

antonyme, homonyme, paronyme, synonyme apanage Toujours masculin : La grâce est l’apa-
Quatre termes à bien chstinguer. nache merveilleux de la jeunesse. ▼ Eviter de
1 Des mots antonymes ou des antonymes, qui dire un apanage exclusif (pléonasme).
ont des sens opposés, par exemple beau et tend,
monter et descendre. aparté Propos tenus par un personnage et que
son interlocuteur est supposé ne pas entendre.
2 Des mots homonymes ou des homonymes, — Toujours masculin : Un aparté amusant.—
qui ont même orthographe et même prononcia¬ PI. : des apartés.
51 APARTHEID

apartheid Ségrégation raciale. — Toujours précis, peu exact). Ce commis voyageur aimait
masculin: L'apartheid sera-t-il toujours aussi bien les â-peu-près (= calembour qui repose
rigoureux ? — Prononciation : [apaated]. sur une similitude partielle de sons). Le nom
à-peu-près est toujours invariable.
apathie n. f. Avec tk De même : apathique,
apathiquement aphone [afon] adj. Avec ph. De même ; aphonie
[afoni].
aperception n. f. (terme de psychologie) T Un
seul p. aphorisme [afoRismfa)] n. m. Avec ph.

apercevoir v. t. Orthographe, conjugaison, aphrodisiaque [afnodizjak] adj. ou n. m. Avec


construction. ph.
I T Un seul p, toujours.
aphte [aftfa)] Avec ph. — Toujours masculin :
n Conjug. 58. J’aperçois, tu aperçois, il aperçoit, Un aphte douloureux. — Dérivé ; aphteux, euse
nous apercevons, vous apercevez, ils aperçoivent [aft0,0z], employé dans l’expression fièvre
— J’apercevais, tu apercevais..., nous aperce¬ aphteuse, maladie des bovins.
vions, vous aperceviez... — J’aperçus, .. nous
aperçûmes, vous aperçûtes.. — J’apercevrai.., api n. m. On dit en général une pomme d’api,
nous apercevrons.. — J’apercevrais.., nous rarement un apL — Pas de -s ni de -t -à la fin.
apercevrions.. — Aperçois apercevons, aperce¬ — Au pluriel : des pommes d’apL
vez. — Que j’aperçoive..., que nous apercevions...
— Que j’aperçusse..., qu’il aperçût que nous à pic, à-pic Deux orthographes.
aperçussions.. — Apercevant — Aper^, ue. —
Aux temps composés : J’ai aperçu mon ami 1 à pic (en deux mots, sans trait d’union)
— Elles se sont aperçues de l’incident Les Locution adverbiale ou adjective invariable : La
erreurs dont il s’est aperçu. falaise tombe à pic. Ces roches sont à pic. Une
paroi rocheuse a pic.
III Constructions.
2 à-pic (en un seul mot, avec un trait
1 A la forme active. Peut se construire avec d’union) Nom masculin qui prend la marque
un nom, sans préposition (D’ici vous apercevez du pluriel et qui désigne la paroi verticale
la mer) ou avec un nom suivi d’une relative d’une colline ou d’un rocher : Des à-pics
(J’aperçus mon ami qui arrivait). — A l’actif, vertigineux.
la construction avec une complétive introduite
par que est extrêmement rare et peu recomman¬ apiculture n. m. Elevage des abeilles. —
dée. Ne pas dire; J’aperçus que mon ami Attention au paronyme aviculture « élevage
arrivait D’autre part, à la différence des autres des oiseaux, des volailles ». De même, bien
verbes de perception (voir, entendre, etc.), distinguer apicole et avicole, apiculteur et
apercevoir ne peut se construire avec une aviculteur.
infinitive : Il vit le train arriver, mais il aperçut
le train qui arrivait apitoiement n. m. Un seul p. Attention au e
2 A la forme pronominale. Peut se construire muet intérieur.
avec un nom introduit par de (Elles se sont
aperçues de ce changement ; accord du participe apitoyer v. t. Un seul p. — Conjug. 21. Change
toujours avec le sujet) ou avec une complétive y en i devant un e muet : j’apitoie, j’apitoierai
à l’indicatif introduite par que (Elles ne se sont — Attention au i derrière y à la première et
pas aperçues qu ’il pleuvait ; accord du participe à la seconde personne du pluriel de l’indicatif
toujours avec le sujet). imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
apitoyions, (que) vous apitoyiez.
apéritif n. m. Un seul p.
aplanir v. t. Un seul p. De même aplanissement
à peu près, à-peu-près Deux orthographes. — Deux verbes à bien distinguer.
1 à peu près. En trois mots, sans traits d’union, 1 aplanir Niveler, égaliser une surface: Le
quand il s’agit de la locution adverbiale menuisier aplanit la planche avec sa plane et
Mgnifiant « approximativement, environ, pres¬ son rabot
que » : Nous avons à peu près terminé. 2 aplatir Déformer, transformer ce qui avait
2 à-peu-près. En un mot, avec traits d’mon, une forme ronde, bombée, pointue, épaisse,
quand il s’agit d’un nom ; Epris de rigueur pour en faire un objet plat, une masse peu
intellectuelle, ce scientifique avait horreur de épaisse ; Le pâtissier aplatit la masse de pâte
l’à-peu-près (= ce qui est approximatif, peu avec son rouleau.
À PLAT 52

à plat, à-plat, aplat Trois orthographes, trois 2 apologétique n. f. Partie de la théologie qui
sens. vise à défendre la religion et ses dogmes et à
1 à plat (en deux mots, sans trait d’union, avec démontrer leur vérité : Tertullien est l’un des
grands noms de l’apologétique chrétienne.
accent) Locution adverbiale signifiant « sur la
partie plate, sur la partie la plus large » : Posez 3 apologue n. m. Fable, récit qui vise à illustrer
ce livre à plat sur la table, ne le mettez pas une vérité morale. Un apologue ingénieux
debout. — (par extension) Ma batterie dac- d’Esope.
cumulateurs est à plat Mes pneus sont à plat.
Je suis à plat, fatigué, déprimé. 2. apologie, panégyrique Deux noms qui ne sont
2 à-plat (en un mot, avec trait d’union, avec pas vraiment synonymes.
accent) Nom masculin qui désigne une chute 1 apologie n. f. Discours ou écrit par lequel on
par laquelle on tombe à plat ventre (pl. : des défend une personne ou on justifie une action
à-plats) ou la quahté d’une feuille de papier bien de manière élogieuse.
plate : Ce papier a de l’à-plat
2 panégyrique n. m. Discours ou écrit officiel
3 aplat (en un seul mot, sans trait d’union et dans lequel on fait l’éloge d’un personnage :
saM accent) Nom masculin qui désigne une Pline le Jeune écrivit le «Panégyrique de
teinte plate : Ce peintre applique la couleur par Trajan ». — {par extension) Eloge enthousiaste
larges aplats. d’une personne parfois employé ironique¬
ment) : Dans ses reunions électorales, ce candi¬
aplatir Pour le sens > aplanir. — Un seul p. dat a fait son propre panégyrique.
De même : aplati, aplatissement, aplatisseur,
aplatissoir.
apophtegme [apsftegmCs)] Formule senten¬
cieuse. — Toujours mascufin : Un apophtegme
aplomb, à plomb Deux orthographes. prétentieux.
1 On écrit en deux mots un fil à plomb et les
expressions, vieillies, le soleil tombe à plomb, apoplexie n. f Dérivé : apoplectique. Eviter le
donne à plomb, chauffe à plomb (darde ses barbarisme * apoplexique.
rayons presque verticalement).
apostasier v. i. Conju|. 20. Double le i à la
2 Dans les autres cas, aplomb (en un seul mot,
sans trait d’union et sans accent) : Ce meuble preimère et à la deuxirae personne du pluriel
est d’aplomb. J’ai été malade, mais bientôt je
de l’indicatif imparfait et du subjonctif pré^nt :
(que) nous apostasiions, (que) vous apostasiiez.
serai d’aplomb. Un garçon déluré, plein
d’aplomb. — S’emploie normalement sans complément
d’objet {Ce chrétien ne craignait pas d’aposta-
apnée n. f. (terme de physiologie) Finale en -ée. sier), à la différence de abjurer, qui admet un
tel complément : Il abjura le camolicisme.
apocalypse n. f. Attention à l’y. De même;
a^alyptique. — Une minuscule quand il s’agit apostat, ate adj. ou n. Finale en -at, -ate.
d’un nom commun désignant un uvre mystique
de l’antiquité juive ou des premiers temps du a posteriori [aposteajoRi] loc. adj. ou adv. —
christianisme : Les apocalypses juives. Une ma¬ S’oppose à a priori. — Toujours invariable : Des
juscule quand il s’agit du titre de l’un de ces conclusions a posteriori. — Locution latine. Pas
livres : L ’Apocalypse de Baruck L ’Apocalypse de d’accent sur le a ni sur le e. — Dans un texte
saint Jean ou, absolument, L’Apocalypse. Une en romain, s’écrit souvent en italique : « Ana¬
minuscule au sens firaré : La bombe atomique lysons la démarche du raisonnement a
menace l humanité d’une apocalypse terrifiante. posteriori ».

apocope n. f. Un seul p. apostille n. f. Note, addition en marge d’un texte.


— Prononciation ; [apostij].
apocryphe > anonyme.
apostiller [apostiie] v. t. Compléter par une
apogée Toujoura masculin, malgré la finali- en apostille : Apostiller le texte d^un contrat —
■ée : Un apogée glorieux. Attention au i après ill à la première et à la
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
1. apologie, apologétique, apologue Trois mots imparfmt et du subjonctif présent : (que) nous
paronymes a bien distinguer. apostillions, (que) vous apostilliez.
1 apologie n. f. Justification élogieuse : Ce livre apmtrophe n. f. Avec pk De même : apostro-
est une véritable apologie de la dictature
militaire. foujours féminin : Une apostrophe
vehemente et injurieuse
53
APOTHÈME

apothème (terme de géométrie) Toujours mas¬ IV Apparaître sidvi d’un attribut. L’attribut
culin : Un apothème long de 5 cm. — Avec th. peut etre introduit directement {La reconduc¬
tion du contrat apparaît la solution la meilleure)
apothéose n. f. Avec th. ou par comme (La reconduction du contrat
apparaît comme la solution la meilleure).
apothicaire n. m. Avec th.
V D apparaît, 0 parait Deux tours à bien
distinguer.
apôtre n. m. Accent circonflexe sur o. Se
prononce avec o fermé : [apotaCa)]. 1 n apparaît que. D est visible, il est
manifeste, il est évident que... : Après cette étude
apparaître Orthographe, conjugaison, sens et de marché, il apparaît qu’il y a un débouché
emploi. pour ce nouveau produit. Se construit avec
l’incücatif ou le conditionnel quand il apparaît
I Orthographe. Deux p. Un accent circonflexe est à la forme aflirmative {Il apparaît qu’il y
sur le / devant t aurait des débouchés pour ce pmduit), avec le
n Coigugaison. subjonctif (ou plus rarement avec l’indicatif)
quand il apparaît est à la forme interrogative
1 Aux temps simples. Conjug. 94. J’apparais, ou négative : Apparaît-il qu’il y ait vraiment des
tu apparais, il apparaît, nous apparaissons, vous débouchés? Il n’apparait pas qu’il y ait des
apparaissez, ils apparaissent. —J’apparaissais..., débouchés
il apparaissait, nous apparaissions... — J’ap¬
parus..., il apparut, nous apparûmes, vous 2 n paraît que. H semble, il est possible, selon
apparûtes.. — J’apparaîtrai, tu apparaîtras, il ce qu’on dit, que... : Il paraît que le gouverne¬
apparaîtra, nous apparaîtrons, vous apparaîtrez, ment va prendre des mesures (= on dit que...).
ils apparaîtront. — J’apparaîtrais, tu apparaî¬
trais, il apparaîtrait, nous apparaîtrions, vous apparat n. m. Deux p.
apparaîtriez, ils apparaîtraient. — Apparais,
apparaissons, apparaissez — Que j’apparaisse..., appareil n. m. Deux p. — PL : des appareils. —
qu’il apparaisse, que nous apparaissions... — Dérivé : appareillage.
Que japparusse..., qu’il apparût, que nous
apparussions... — Apparaissant. — Apparu, ue. appareiller Deux p. — Attention au i après
-ill- à la première et à la deuxième personne
2 Aux temps composés. Auxiliaire être {Les du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
difficultés qui sont apparues; accord avec le tif présent : (que) nous appareillions, (que) vous
sujet) ou, plus rarement, auxiliaire avoir : Les appareilliez — Dérivés : appareillage (d’un
difficultés qui ont apparu (participe invariable). navire), appareillemenL
En principe, être insiste sur l’état, le résultat,
avoir sur l’action. On évite en tout cas la forme
apparemment Deu^ et deux m. — Dérivé de
a apparu, à cause de l’hiatus. — A la forme
apparent, donc suflue adverbial en -emment
impersonnelle, se conjugue avec être (participe
invariable) : Il est apparu de nouvelles étoiles
dans le ciel de la danse.
3—ui Enapparaît
tête de proposition, signifie « selon ce
comme vraisemblable » : Il est
éjà onze heures; apparemment, il a oublié le
III Apparaître, paraître, à une forme rendez-vous Dans cet emploi, le tour apparem¬
personnelle. ment que est lourd et doxmseillé.

1 Apparaître Devenir brusquement visible, apparent, ente adj. Deux p. De même :


être vu de manière soudaine: Une forme apparence.
gigantesque apparut dans le brouillard — Se
présenter aux yeux ou à l’esprit sous tel aspect, apparenté, ée adj., apparentement n. m.,
avec tel caractère (sans idée d’illusion, d’appa¬ apparenter v. t. Deux p. — Ces mots
rence trompeuse) : Vu d’avion, Paris apparaît se construisent normalement avec à. Son
tel qu’il est: une ville immense. Avec un siècle attitude s’apparente à la résignation hautaine
de recul, Victor Hugo nous apparaît sous son
des stoïciens La construction avec avec est
vrai jour de grand poète visionnaire. déconseillée. Elle est tolérée cependant quand
2 Paraître Sembler, avoir l’air d’être (avec il s’agit de marquer une affinité lointaine : Cette
l’idée d’une apparence contraire à la réalité ou technique très particulière apparente un peu
du moins distincte d’elle). T Ne pas employer l’art de ce dessinateur avec ta peinture japo¬
dans ce sens apparaître à la place de paraître naise.
ou de sembler. Dire par exemple : Elle est moins
âgée qu’elle ne paraît ou qu^elle ne semble (et appariement n. m. Deux p. — Attention au e
non moins âgée qu’elle n’apparaît). muet après L
APPARIER 54

apparier v. t. Deux p. — Conjugaison et Ces deux sens sont d’ailleurs vieillis, sauf quand
construction. on parle des appas d’une femme avec une
nuance d’ironie ou de plaisanterie. — Au sens
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à
de « ce qui attire », peut s’employer au
la deuxieme personne du pluriel de l’indicatif
singuher {L’appât du gain ). Au sens de
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
« charmes d’une femme », ne peut jamais
appariions, (que) vous appariiez
s’employer au singulier.
2 Se construit avec à ou avec avec ou avec et :
J'ai acheté ce fauteuil pour l’apparier à celui appâter v. t. Deux p. Accent circonflexe sur le
(ou avec celui) que je possède dejk Apparier un deuxième a.
taureau limousin et une vache charolaise.
appauvrir v. t. Deux p. De même : appauvrisse¬
appariteur n. pi. Deux p. ment.

apparition n. f. Deux p. appeau n. m. (terme de chasse) Deux p. — PI. :


des appeaux.
a^aroir Deux p. — Vieux verbe de la même
famille que apparaître. Ne subsiste que dans la appellation n. f. V Deux p et aussi deux l
l^gue du droit et s’emploie seulement à
l’infinitif et comme impersonnel à l’indicatif appel n. m. Deux p.
présent {il appert) : Faire apparoir son bon droit
(= faire apparmtre manifestement). Faire appelant, ante n. m. ou n. f (terme de chasse
apparoir du droit qu’on a {= faire la preuve). ou de droit). Deux p, un seul L
De l’examen du susdit contrat, il amert que le
défendeur est fondé... (= il ressort appelé, ée adj. ou n. m. Deux p, un seul l
manifestement).
appeler Deux p. — Conjug. 13. Double le /
appartement n. m. Deux p. devant im e muet; j’appelle, tu appelles, il
appelle, ils appellent, mais nous appelons, vous
appartenir Deux p. De même ; appartenance. appelez ; j'appellerai j’appellerais, mais j’appe¬
— Conjug. 44. J’appartiens, tu appartiens, il lais, j’appelai
appartient, nous appartenons, vous appartenez
ils appartiennent. —J’appartenais... — J’appar¬ appendice Deux p. — Bien prononcer [apédis],
tins..., il appartint, nous appartînmes... — avec [ê] et non [â]. — Toujours masculin : Un
J’appartiendrai.. — J’appartiendrais... — Ap¬ appendice volumineux.
partiens, appartenons, appartenez — Que j’ap¬
partienne, qu’il appartienne, que nous apparte¬
appendicectomie [apêdisektomi] n. f. {chirur¬
nions, que vous apparteniez qu’ils appartiennent. gie) Ablation de l’appendice. C’est le nom
— Que j’appartinsse... qu’il appartînt., qu’ils
savant correspondant a l’expression usuelle et
appartinssent (la première et la deuxième per¬
impropre de opération de l’appendicite.
sonne du pluriel du subjonctif imparfait sont
inusitées). — Appartenant. — Appartenu.
appendicite [apédisit] n. f. Inflammation de
l’appendice, organe qui est une annexe de
appas > appât.
fintestin. En cas d’appendicite, on procède à
l’ablation de l’appendice. Il est donc correct de
appassionato [apasjonato] adv. (terme de musi¬ dire opérer quelqu’un de l’appendice Ôe tour
que). — Deux p.
opérer de l’appendicite est déconseillé). Eviter
l’expression On lui a enlevé l’appendicite. Dire :
appât Deux pluriels. On lui a enlevé l’appendice.
1 Des appâts, quand il s’agit de la nourriture
qu’on place dans un piège pour attirer un appendre [apâdR(a)] v. t. — Deux p. — Conjug.
animal ou qu’on jette dans l’eau ou qu’on 81. Se conjugue comme pendre: J’appends, tu
accroche à l’hameçon pour attirer le poisson : appends, il append, nous appendons, vous
Les vers de terre et les asticots sont d’excellents appendez, ils appendent — J’appendais. —
appâts. Peut très bien s’employer au sing^er : J appendis. — J’appendrai — J’appendrais. —
La graine de chènevis est un excellent appât. Appends, appendons, appendez — Que j’ap-
pende. — Que j’appendisse. — Appendant —
2 Des appas [apal, quand il s’agit des charmes Appendu, ue.
physiques d’une femme (désire spécialement
la poitnne) ou quand on emploie le mot au sens appenbs n. m. Local, abri qui s’appuie à un mur.
figuré ce qui attire) : Les appas de la gloire. — Bien prononcer [apâti], avec [â] et non avec.
55 APPERT

[ê]. — Attention aux deux p. — Ne pas écrire apponter v. i. L’avion apponte, se pose sur le pont
un appentis (qui prend un -s) « abil, local » d’un porte-avions. — Deux p, un seul t De
comme un apprenti, une apprentie « celui, celle même ; appontage, apponteur.
qui apprend un métier ».
apporter Deux p. De même : apport, apporteur.
appert II appert > apparoir. — Pour le sens, on distin^era les mots
suivants.
appesantir Deux p. De même : appesantisse¬
ment. I Apporter, amener > amener.
II Apporter, emporter.
appétit Deux p. De même : appétissant.
1 apporter Insiste sur le point d’aboutisse¬
applaudir Deux p. De même : applaudissement. ment, sur le rapprochement : Quand j’irai vous
— Sens et constructions. voir, j’apporterai cet album pour vous le montrer.
Le paysan apporta du grain au moulin.
1 Sens propre. Sans préposition : Le public
applaudit le chanteur. 2 emporter Insiste sur le point de départ, sur
l’éloignement : Mon ami a emporté mon livre
2 Sens figuré. Avec la préposition à : J’ap¬ pour le lire à loisir. Le paysan quitta le moulin
plaudis à la hardiesse de votre entreprise. Ce en emportant deux sacs de farine.
tour ne peut s’employer que si le complément
d’objet est un nom de chose. apprécier Conjuç. 20, Double le / à la première
3 ▼ Applaudir des deux mains est un pléonasme et à la deuxieme personne du pluriel de
familier à éviter dans la langue soutenue. l’indicatif imparfait et du subjonctu présent :
(que) nous appréciions, (que) vous appréciiez —
4 S’applaudir de v. pron. Se féliciter, se réjouir Deux p. De même : appréciable, appréciateur,
de : Elles se sont applaudies de votre beau succès appréciatif, appréciation.
(accord du participe avec le sujet).
appréhender Deux p, un h. De même : appré¬
applicable, applicage, application Deux p. hension. — Au sens de « craindre », trois
Un c. constructions.
applique Deux p. — Toujours féminin : Une 1 Avec un nom : J’appréhende cette rencontre.
applique très décorative. 2 Avec de suivi de l’infinitif : J’appréhende de
le rencontrer. J’appréhende de le voir partir.
appliquer Deux p. — Attention aux mots de
cette famille, qui s’écrivent les uns avec c 3 Avec que suivi de subjonctif, le ne explétif
(applicable, applicage, application), les autres étant généralement employé : J’appréhende
avec qu : applique (n. f.), appliqué, appliquer, f qu’il ne parte (plus fréquent que J’appréhende
A toutes les personnes, appliquer s’écnt avec qu’il parte).
qu, même devant a ou o : il appliqua, nous
appliquons. apprendre Deux p. — Conjug. 82. J’apprends,
tu apprends, il apprend, nous apprenons, vous
appogiature ou appoggiature n. f (terme de apprenez, ils apprennent. — J’apprenais. —
musique) Les deux graphies (avec un seul g ou J’appris. — J’apprendrai — J’apprendrais, —
deux g) sont admises. Toujours deux /i. — Apprends, apprenons, apprenez — Que j’ap¬
Prononciation : [apo^jatyn] ou [apDd3jatyR]. prenne. — gue j’apprisse. — Apprenant. —
— PI. : des appog(g)iatures [-tya]. Appris, ise.

appoint n. m. Deux p. apprenti, ie n. m. ou f. Deux p. De même :


apprentissage. — Celui, celle qui est en train
appointer v. t. Deux p. De même appointage, d’apprendre un métier manuel ; Un apprenti de
appointements. dix-sept ans. Une apprentie couturière (sans trait
d’union). — Ne pas écrire comme un appentis
appontage, appontement Deux p et un seul t. « toit, abri appuyé à un mur », qui prend un
— Deux noms masculins de la famille de -s final.
pont.
apprêter Deux p. Un accent circonflexe sur le
1 appontage Opération par laquelle un avion e. De même : apprêt, apprêtage, apprêté,
se pose sur le pont d’un porte-avions. apprêtèur.
2 appontement Plate-forme à laquelle accoste
un bateau et qui sert d’embarcadère et de apprivoiser v. t. Deux p. De même : apprivoisé,
débarcadère. apprivoisement.
• \
APPRIVOISER 56

apprivoiser, domestiquer Ces deux verbes ne entend le bruit de la locomotive. — L’hiver


sont pas synonymes. approche. On peut dire aussi, dans ce sens.
L’hiver s’approche, mais le tour est plus rare.
1 apprivoiser Habituer un animal sauvage à
vivre dans l’entourage ou en compagnie de 3 (avec un complément introduit par de) Une
l’homme. (On ne le transforme pas pour autant personne approche de..., arrive en vue de, à
en animal domestique) : On peut apprivoiser un proximité de (tel heu, telle période) : Le train
corbeau. Un levraut capture très jeune et élevé ralentit, nous approchons de Lyon. Déjà la
dans une maison peut devenir un lièvre appri¬ Toussaint, nous approchons de l’hiver. Il appro¬
voisé, bien que le lièvre ne soit pas une espèce che de la cinquantaine.
domestique.
4 (avec un complément introduit par de) Une
2 domestiquer Transformer une espèce animale chose approche de..., est presque égale à (telle
sauvage en espèce domestique, différente de la grandeur) : Le bénéfice approche de cinq
souche sauvage par des caractères anatomiques millions.
héréditaires et certains comportements hérédi¬
taires : Le « lapin de chou » est une espèce 5 (avec un complément direct) Approcher
domestiquée, tandis que le lapin de garenne, plus quelqu’un, avoir accès auprès de lui, en obtenir
petit, est une espèce sauvage. une audience : Il est chef de service, il peut
approcher le directeur assez facilement. Ce sens
approbateur, trice adj. ou n. Deux p. De même : est un peu vieilh ou du moins étranger à la
approbatif, approbation, approbativement. langue parlée courante. — Autre sens, dans les
expressions figées : Ne m’approchez pas (= ne
approbateur, approbatif Deux mots de la venez pp près de moi). Approcher une femme
lamille de approuver. (= avoir des relations intimes avec elle).
1 approbateur, trice Adjectif ou nom : Un signe 6 (avec un complément direct) Approcher une
de tête approbateur. L'auteur de cette déclara¬ chose, la déplacer pour la mettre plus près :
tion ne manque pas d’approbateurs. Approchez donc votre chaise. — (avec un second
complément introduit par de) Il approcha sa
2 approbatif, ive Seulement adjectif ; Un signe chaise du poêle.
de la main approbatif Un auditoire approbatif.
Un visa approbatif II A la forme pronominale.

approche n. f. Deux p. — Emplois et sens. 1 Une personne s’approche, vient plus près
(avec l’idée d’un rapprochement intentionnel) :
1 Correct au pluriel ou au singulier dans des Dès qu’il m’aperçut, il s’approcha et me serra
expressions telles que à l’approche de l’été ou aux la main. -— (avec un complément introduit par
approches de l’été. Le pluriel est plus littéraire. de) Je m'approchai de mon ami pour lui parler.
Je me suis approché de la fenêtre pour regarder
2 Au sens de « manière d’aborder un problème, le spectacle de la rue.
d’étudier une question », le mot approche est
maintenant admis dans la langue didactique et 2 Tel moment s’approche, va devenir présent :
courante : Une nouvelle approche de la littéra¬ Dêjà^ l’hiver s’approchait (dans ce sens, on dit
ture classique. — Dans la langue très soutenue, plutôt l’hiver approchait).
on peut employer plutôt l’un des mots suivants :
abord, examen, étude, analyse. Cependant 3 T Eviter le pléonasme s’approcher près de.
approche comporte une nuance propre et Dire ; Il s’approcha de moi (et non près de moi).
intéressante : l’approche est la manière souvent Dire : Il s’approcha le plus possible de la fenêtre
tâtonnante d’aborder un problème complexe, ou II vint le plus près possible de la fenêtre (et
tel qu’il faut d^uvrir et définir une nouvelle non // s’approcha le plus près possible...). Dire :
méthode en même temps qu’on étudie l’objet. Il vint plus près de moi (et non II s’approcha
plus près...).
approcher Deux p.^ De même : approchant,
approche, approché. — Constructions et sens. approfondir v. t. Deux p. De même : approfondi,
approfondissement.
I A la forme active.
1 (sans complément) Une personne approche, approprier v. t. Deux p. De même : appropria¬
vient plus près (sans idee d’un rapprochement tion, approprié. ▼ A la forme pronominale,
intentionnel) : Il marchait sur le même trottoir au sens de « s’attribuer, faire sien, s’emparer
que moi; quand il approcha, je le reconnus et (de maniéré indue) », se construit directement,
je le saluai. sans de -. Il ne ^faut jamais s’approprier le
bien d’autrui. Eviter s’approprier du bien
2 (sans complément) Une chose approche,
d autrui, tour fautif du a Tinfluence de s*eftipa~
vient plus près, arrive : Le train approche, on rer de.
57 APPROUVÉ

approuvé Deux p. — Employé sans auxiliaire âpre, âcre, aigre > âcre.
devant le nom, est considéré comme préposition
et reste invariable : Approuvé les deux décisions
suivantes. — Lu et approuvé ■. formule qui après Donne lieu à de nombreux emplois abusifs.
prêche la signature, dans certains actes,
1 Après employé à la place de diverses
certains documents : Ecrivez << Lu et approuvé »
prépositions (à, contre, sur) dans la langue
et signez. Cette formule est toujours invariable.
parlée relâchée. Cet emploi est à éviter dans
la langue surveillée. Dire : Il a laissé la clef
approvisionner v. t. Deux p et deux n. De sur la porte ou à la porte (et non après la
même : approvisionnement, approvisionneur. porte). Grimpe à la corde (et non après la
corde). Tu vas monter à l’échelle ou sur l’échelle
approximatif, ive adj. Deux p. De même : (et non après l’échelle). Le chat grimpe aux
approximation, approximati vement. rideaux ou le long des rideaux (et non après
les rideaux). Il est furieux contre elle (et non
appui-bras, appui-livres, appui-main, ap¬ après elle). Elle crie contre ses voisins (et non
pui-nuque, appui-tête Ces noms masculins après ses voisins).
peuvent aussi s’écrire appuie-bras, appuie-
livres, appuie-main, appuie-nuque, appuie-tête. 2 Après employé inutilement avec certains
— La formation du pluriel donne lieu à des verbes transitifs, dans la langue parlée relâ¬
difficultés. chée. Cet emploi est à éviter dans la langue
surveülée. Dire : Il n 'attend pas cet argent pour
1 Avec l’orthographe appui-, le premier élé¬ vivre (et non II n’attend pas après cet argent).
ment prend la marque du pluriel : des appuis- Je cherche le chef de service (et non Je cherche
bras, des appuis-livres, des appuis-main, des après le chef de service). Il demande la concierge
appuis-nuque, des appuis-téte. (et non II demande après la concierge).

2 Avec l’orthographe appuie-, Le premier 3 Après employé avec un verbe intransitif pour
élément ne prend pas la marque du pluriel : des former une locution verbale équivalant à un
appuie-bras, des appuie-livres, des appuie-main, verbe transitif. Cette construction appartient
des appuie-nuque, des appuie-tête. à la langue parlée relâchée. A éviter dans la
langue surveillée. Dire : Il poursuivait le voleur
3 Dans appui(e)-bras, bien entendu, le second (et non II courait après le voleur). Il recherche
élément ne varie pas, puisqu’il s’écrit avec un -s les compliments (et non II court après les
même au singulier (un bras). — On écrit toujours compliments). Elle harcèle (ou elle réprimande)
un appui(e)-livres, avec un -s à livre, même sans cesse ses enfants (et non Elle est toujours
au singulier : un appuie-livres — En revanche, après ses enfants).
le second élément de appui(e)-main (baguette
sur laquelle le peintre appuie la main qui tient 4 Après employé sans complément après un
le pinceau), de appui(e)-tête (support sur lequel verbe. Eviter tout particulièrement les
on appuie la tête) ne doit jamais prendre la constructions du genre : Il me cherche après
marque du pluriel. Les graphies des *appuis- (pour II me cherché). Il me court après (pour
mains, des * appuis-têtes sont donc à éviter. Il me poursuit). Il me crie après (pour II crie
contre moi). Il me demande après (pour II me
appuyer Conjugaison et construction. demande ou II demande à me voir). Ces tours
sont nettement incorrects.
1 Conjug. 24. Change y en / devant un e muet ;
j’appuie, j'appuierai. V Prend un i après y à la 5 Etre après Trois emplois, différents par le
première et à la deuxième personne du pluriel sens, à éviter dans la langue surveillée, a) La
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : clef est après la porte, est sur la porte, ou à la
(que) nous appuyions, (que) vous appuyiez. — porte (c’est-à-dire insérée dans la serrure). Mon
D’autre part, pour les formes qui comportent pardessus est après le portemanteau, est au
un y, bien prononcer avec [qi], par exemple : portemanteau, ou sur le portemanteau, ou
j’appuyais [sapqije], appuyons, [apqij5]. Eviter accroché au portemanteau. — b) Elle est
la prononciation relâchée du genre [sapyje], toujours après ses enfants, elle les réprimande
[apyjS]. sans cesse, les harcèle. — c) La lettre au
percepteur, je suis justement après, je m’en
2 Se construit avec à, contre, sur selon le sens : occupe, je suis en train de l’écrire.
La ville s’appuie à l’un des versants de la vallée.
L’aile gauche du régiment s’appuyait au ha¬ 6 Après suivi de l’infinitif. Ne se construit
meau. Il appuya sa bicyclette contre le mur. Il qu’avec l’infinitif passé : Après avoir visité la
appuie son hypothèse sur des arguments solides. ville, nous reprîmes la route. — La construction
avec l’infinitif présent n’existe que dans quel¬
âpre adj. Accent circonflexe sur le a. De même : ques locutions figées : après boire, après déjeu¬
âprement. ner, après dîner, après manger, après souper.
APRÈS-DEMAIN 58

7 Après que. Se construit normalement avec 2 Doit être considéré comme invariable: des
l’indicatif : Après qu’il fut parti (et non après après-midi Eviter le pluriel des après-midis.
qu’il fût parti), je me remis au travail. ▼
3 Ne pas écrire Je viendrai après midi
L’emploi du subjonctif avec après que est fautif. (préposition suivie d’un nom, donc pas de trait
Il est dû à l’influence de avant que (qui exige
d’union) comme Je viendrai cet après-midi
régulièrement le subjonctif) et aussi à la
(nom composé écrit avec un trait d’union). En
confusion pour l’oreille entre la forme de la
revanche, on écrit toujours Je viendrai après-
troisième personne du singulier de l’indicatif
demain (adverbe composé) > après-demain.
passé antérieur {après qu ’il eut parlé, après qu ’il
fut parti) et la forme de la troisième personne
après-ski n. m. Chaussure fourrée que l’on met
du singulier du subjonctif plus-que-parfait
{avant qu’il n’eût dit ces mots, avant qu’il ne
après avoir fait du ski. — Malgré certains
fût parti). C’est pourquoi, quand on veut
auteurs, l’invariabilité doit être préférée : des
après-ski La forme des après-skis est à dé¬
exprimer le passé dans le futur ou insister sur
l’idée de condition, on peut employer le conseiller, car il s’agit du ski (sport) et non des
skis (planches qu’on fixe aux chaussures pour
conditionnel, mais non le subjonctif (malgré
l’opinion de quelques grammairiens) : Il af¬ skier).
firma qu’il nous apporterait son aide, mais
seulement après que nous aurions donné des âpreté n. f. Accent circonflexe sur a.
garanties.
a priori loc. adv. ou adj. En deux mots, sans
8 Après employé comme adverbe. Dans la trait d’union. Pas d’accent grave. — Invaria¬
langue parlée, s’emploie au sens de « ensuite, ble : Des déductions a priori — Souvent écrit
plus tard » {J’ai écrit la lettre; après. Je l’ai en italique dans un texte en romain, en romain
portée à la poste) ou au sens de « derrière » dans un texte en itahque. — T Les dérivés
{Dans le cortège, les conseillers municipaux s’écrivent en un seul mot : apriorisme, aprio-
marchaient en tête, les anciens combattants riste, apriorité.
après). Ces emplois sont déconseillés dans la
langue écrite. à propos, à-propos Deux orthographes.
9 Et puis après. Tour pléonastique. S’emploie 1 à propos (en deux mots, sans trait d’union ;
dans la langue parlée, notamment sur un ton accent grave sur le a). Locution adverbiale :
interrogatif au sens de « quelle importance cela Voilà une intervention qui arrive à propos t —
a-t-il ? » : Oui, je lui ai dit que je n 'étais pas A propos de, locution prépositive : A propos de
content, et puis après ? A éviter dans la langue cette ajfaire, j’ai une remarque à ajouter.
écrite.
2 à-propos (en un seul mot, avec trait d’union ;
10 Après employé comme adjectif. Dans la accent ^ve sur le a). Nom masculin invaria¬
langue parlée, s’emploie au sens de « sui¬ ble : L’à-propos, qualité rare chez les gens trop
vant » : Il est revenu le jour après. Je suis allé méthodiques. — Un à-propos, petite pièce de
le voir la semaine après. A éviter dans la langue théâtre ou petit poème de circonstance : Vol¬
surveillée. De même, éviter les tours le jour taire a écrit des à-propos fort spirituels.
d’après, la se/naine d’après. Dire : le jour
suivant, la semaine suivante. apte adj. Avœ à suivi d’un nom ou d’un infinitif :
Il est apte à cet emploi II est apte à commander.
après-demain Adverbe composé. Toujours avec A la différence de aptitude, ne peut jamais se
un trait d’uidon : Jè viendrai après-demain construire avec pour > aptitude.
(alors qu’on écrit : Je viendrai après midi >
après-midi). aptéryx [apteaiks] n. m. Oiseau de Nouvelle-
Zélande. On l’appelle aussi kiwi — Avec un y.
après-guerre Période qui suit une guerre. — PI. :
des après-guerres. — L’usage hésite sur le genre. aptitude n. f Se construit avec à ou poursuivi d’un
Le masculin semble actuellement le plus fré¬ nom {L’aptitude au commandement. L’aptitude
quent : Un après-guerre inquiet et tumultueux. pour les sciences exactes) où avec à suivi de
l’infinitif : L’aptitude à commander > apte.
après-midi Genre, pluriel, orthographe.
apurer, épurer Le verbe apurer ne s’emploie
1 A longtemps été féminin. De nos jours, le qu’en comptabilité : Apurer un compte. Le
masculin est le genre usuel: Un lumineux substantif correspondant est apurement :
après-midi d’automne. Cependant une lumi¬ L’apurement d’un compte. — Dans tous les
neuse après-midi ne serait pas incorrect. Il autres sens, on emploie épurer : Épurer les eaux
semble même que le féminin soit plus fréquent usées. Le nouveau régime a épure l’administra¬
dans k langue poétique ou très httéraire. tion. Vaugelas voulut épurer la langue française.
59 AQUA-

Substantifs correspondants : épuration {L'épu¬ ble) : La péninsule arabique. Le désert arabique


ration des eaux usées. L'épuration de l'adminis¬ (dénominations de géographie physique qui ten¬
tration) ou épurement {L'épurement de la dent à vieillir ; on dit plutôt la péninsule d^A rabie,
langue française au XVII^ siecle). le désert d'Arabie). Im gomme arabique. — Dans
tous les autres cas, on emploie aralK.
aqua- Préfixe (du latin aqua « eau »). Tous les
mots commençant par aqua- se prononcent arable adj. Terre arable : terre labourable et
avec [akwa-] : aquafortiste, aquamanile, aqua¬ cultivable. Sol arable : sol cultivable. — Ne pas
plane, aquarelle, aquarelliste, aquariophile, prononcer terre, sol *arabe.
aquarium, aquatinte, aquatintiste, aquatique.
arachide n. f. Plante qui produit les cacahuètes.
aquafortiste [akwafoRtist(a)] n. m. ou f. La — Surtout dans l’expression huile d'arachide.
graphie aqua-fortiste est vieillie et déconseillée. — Bien prononcer ; [anajid], avec (J] et non
avec [kj.
aquamanile [akwamanil] Type de vase ancien.
— Toujours masculin : Un aquamanile élégant. arachnéen, enne adj. {littéraire) Léger, fin
comme une toile d’araignée : Un mile arach¬
aquaplane [akwaplan] n. m. Sorte de ski néen. Prononciation : [anaknel, en], avec [k].
nautique.
aragonais, aise adj. ou n. Attention à la
aquarelle [akwaRel] n. f. — Dérivé : aquarel¬ majuscule : La population aragonaise. Les Ara¬
liste [akwaRclistCa)]. gonais. — n. m. L'aragonais : dialecte espagnol.
— n. f L'aragonaise : danse.
aquarium [akwaRjom] n. m. — PI. : des
aquariums [-Rjom]. — Dérivé : aquariophile araignée n. f On écrit : des toiles d’araignée, sans
[akwaRjofil] n. m. ou n. f. -s a araignée.

araire Charrue sans roues. — Toujours mas¬


aquatinte [akwatét] n. f. Procédé de gravure. —
Dérivé : aquatintiste [akwatêtistCa)] n. m. ou f. culin : Un araire très primitif.

araméen, enne n. ou adj. (histoire) Les Ara-


aquatique [akwatik] adj. Avec [kw]. méens: peuple de l’Antiquité orientale. —
(adjectivement) Les populations araméennes. —
aqueux, euse [akn, 0z] adj. Avec [k]. N. m. L'araméen : langue.
à quia Locution. Se prononce [akqija] et s’écrit en aramon n. m. Cépage ; Vin rouge. — Sans -t à
deux mots, sans trait d’union, avec un accent la fin.
grave sur le premier a. Ne s’emploie que dans les
expressions être à quia, être à bout d’arguments, araser v. t. Un seul r. De même : arasement.
réduire quelqu'un à quia, le mettre dans une
situation où U ne trouve rien à rétorquer. arbalète [anbalet] n. f. Accent grave sur le e.
Le dérivé arbalétrier [anbaletRije] s’écrit avec
aquifère adj. Prononciation : [akqifen]. un accent aigu.
aquilin adj. m. Nez aquilin. Profil aquilin. — Pas arbitral, ale, aux adj. Le masculin pluriel
de féminin.— Prononciation : [akilé]. arbitraux est très peu usité.

aquilon n. m. Vent. — Pas de majuscule. — arbitre n. m. Sans trait d’union : libre arbitre.
Prononciation : [akil5].
arborer v. t. Pas de r double comme dans
aquitain, aine adj. Avec B majuscule et a abhorrer.
minuscule : Le Bassin aquitain. — Prononcia¬
tion ; [akitl, en]. arborescence n. f Attention au groupe -sc- dans
la finale -scence. De même : arborescent, ente.
ara n. m. Perroquet. — PI. : des aras [-Ra].
arboretum [anboRetom] n. m. Jardin botanique
arabesque Ornement sinueux. — Toujours fémi¬ planté d’arbres. — PI. ; des arboretums [-tom].
nin : Une arabesque élégante.
arboricole adj. Un -e à la fin, même au masculin.
arabique, arabe Le premier de ces mots, arabique,
s’emploie seulement dans quelques expressions arboriculteur n. m. Celui qui pratique l'arbori¬
(dans lesquelles l’emploi de arabe n’est pas possi¬ culture (culture des arbres fruitiers). V Ne pas
ARBORICULTURE * \
60

dire *herboriculteur, ce mot n’existe pas. Il La distinction admise par le plus grand nombre
existe un mot herboriste, qui désigne celui qui de botanistes est la suivante.
vend des plantes médicinales > herboriste.
1 arbre Végétal de grande taille qui
arboriculture, horticulture, sylviculture comprend un tronc (ou fût) se ramifiant à une
Trois noms féminins à bien distinguer. assez grande hauteur par rapport au sol.

1 arboriculture Culture en pépinière des arbres, 2 arbrisseau Arbre de petite taille qui se
des arbustes et des arbrisseaux. — Culture ramifie à une certaine distance du sol.
méthodique des arbres fruitiers. — Dérivés : 3 arbuste Végétal qui présente des tiges
arboriculteur, arboricole. T Ne pas dire *herbo- Hgneuses ramifiées dès la base, sans tronc.
riculture, ce mot n’existe pas. > herboristerie
(commerce des plantes médicinales). 4 sous-arbrisseau Plante dont la base est
ligneuse et dont les rameaux sont herbacés.
2 horticulture Culture méthodicme et intensive
des plantes potagères et des fleurs par des n Dans le langage courant
professionnels (à la différence du jardinage, 1 Pas de distinction entre arbuste et arbris¬
culture des jardins par des amateurs). seau. Tout au plus peut-on dire que arbuste,
3 sylviculture Technique de l’entretien et de terme plus Uttéraire, évoque plutôt un végétal
l’exploitation des bois et des forêts (pour l’obten¬ buissonnant et touffu, arbrisseau un végétal
tion de bois de chauffage et de bois d’œuvre). CTêle. — Le mot arbre a le même sens que dans
la langue des botanistes. — Le langage courant
arborisation, herborisation Deux noms fémi¬ ignore le mot sous-arbrisseau.
nins à bien distinguer. 2 ▼ Ni arbuste, ni arbrisseau ne désignent en
1 arborisation Dessin naturel qui ressemble à principe, un arbre jeune : un jeune chêne qui
un arbre par ses ramifications : Les arborisa¬ mesure un mètre de hauteur est un jeune arbre,
tions du gel sur la vitre. un petit arbre, mais non un arbuste ; en revanche,
un groseilHer ayant atteint son plein développe¬
2 herborisation Activité de celui qui recueille ment est toujours un arbuste, non un petit arbre.
des plantes sauvages dans la campagne (pour
constituer un herbier, pour utiliser les pro¬ arc [ask] _n. m. Quand le mot arc est suivi d’un
priétés médicinales des végétaux). mot qui commence par une consonne, la
prononciation relâchée a tendance à introduire
arbouse Fruit de l’arbousier. — Toujours fémi¬ un [a] après le c pour éviter un groupe de plus
nin : Des arbouses aigrelettes. de deux consonnes. Cette prononciation est à
éviter. Prononcer arc de cercle [askdascRklfa)]
arbre n. m. Prononciation et emploi de la et non [ankadaseRklfa)], arc splendide
préposition. [aRksplôdid] et non [aRkasplâdidj > arc-
I Bien prononcer [anbRla)]. Éviter la pronon¬ boutant, arc de triomphe, arc-doubleau.
ciation relâchée ♦[anb].
arcade, arcature Deux termes d’architecture,
n Emploi de la préposition. féminins, de la famille de arc, arche.
1 Sur un arbre. Posé sur ou suspendu à une 1 arcade Ensemble constitué par une ouverture
branche d’arbre : Les pigeons allèrent se percher encadrée par des colonnes ou des piliers et
sur un arbre. On gaule les noix qui sont sur couverte par un arc : Une arcade en plein
l’arbre. Les oiseaux mangent les fmits qui sont cintre donne accès au palais. — {généralement
encore sur les cerisiers.
au pluriel) Galerie bordée par une succession
2 Dans un arbre. A l’intérieur de la masicp des d’arcs : Les arcades de la rue de Rivoli, à Paris.
branchages et du feuillage : Le gamin grimpa au 2 wcature {souvent au pluriel) Succession de
tronc et se dissimula dans l’arbre. Dans le ^tites arcades ornementales, souvent aveugles :
marronnier de notre Jardin, il y a un nid.
Eglise romane italienne à la façade ornée
3 A l’arbre. On écrira monter à l’arbre. On d’arcatures aveugles.
évitera monter après l’arbre.
arcadien, acadien, akkadien Trois mots
arbre, arbrisseau, arbuste, sous-arbrisseau paronymes.
Ces végétaux ont en commun de posséder des
K rties hgneuses (c’est-à-dire constituées de
is), à la différence des herbes.
1 arcadien, ienne adj. ou n. De l’Arcadie, région
de la Grèce : Les cités arcadiennes. LesArcadiens.
N. m. L’arcadien : dialecte grec antique.
I Dans la langue scientifique. L’usage est assez 2 acadien, ienne adj. ou n. De l’Acadie, région du
flottant et les spécialistes ne sont pas d’accord.
Canada '.La population acadienne. Les Acadiens.
61 ARCANE

3 akkadien, ienne adj. ou n. Du pays d’Akkad, archevêque n. m. Attention à l’accent cir¬


dans la Mésopotamie antique : Les villes akka¬ conflexe. — Prononciation : [aR/avek]. —
diennes. Les Akkadiens. — N. m. L’akkadien : Dérivé : archevêché [aRjaveJe].
langue sémitique ancienne. — On préférera la
graphie akkadien, plus conforme à l’usage des archl- Préfixe, qui vient du grec arkhein
spécialistes, à accadien. « commander ». Marque la supériorité hiérar¬
chique, l’importance particuhere, ou sert à
arcane Mystère, secret. ▼ Toujours masculin : former des superlatifs famihers. — Se prononce
Les arcanes profonds de la métaphysique. [an/i-], sauf dans archiépiscopat et archi¬
épiscopal mots qui admettent aussi la pronon¬
arc-boutant n. m. Avec un trait d’union. — PI. : ciation [aaki-], et dans archiatre [aRkjatR(9)].
des arcs-boutants. T Bien prononcer [askbutâ]
et non [askabutô]. De même, prononcer: 1 En un seul mot, sans trait d’union, quand
arc-boutement [aakhulmâ], arc-bouter archi- est suivi d’un nom désignant une
[aakbute]. personne ou d’un nom scientifique: archi-
chambellan, archichancelier, archidiacre, archi¬
duc, archimandrite, archiprêtre..., archipho-
arc de triomphe n. m. En trois mots, sans traits
nème (terme de phonologie)... Il en va de même
d’union. Avec une majuscule quand Arc de
pour les dérivés de tels mots : archidiaconat,
triomphe désigne le monument qui s’élève sur
archidiaconé, archiduché, archimandritat,
la place de l’Etoile, à Paris, et qu’il n’est suivi
archipresbytéral...
d’aucune détermination. On écrira donc : Le
tombeau du Soldat inconnu est situé sous la 2 Usage flottant quand le composé de archi- est
voûte de l’Arc de triomphe (pas de détermina¬ un superlatif famiher ou une création de
tion), mais La cérémonie aura lieu à l’arc de circonstance : Il est archi-fou (ou archifou). Un
triomphe de l’Étoileÿt nom du monument est type archi-nul (ou archinul). C’est archi-faux
déterminé par de l’Étoile). — PI. : des arcs de (ou archifoux). Dans ce bureau, c’est l’archi-
triomphe. T Bien prononcer [aakdatRijSf] et désordre (ou l’archidésordre). Un archi-truand.
non [askddatRijSf]. Cependant, l’orthographe avec trait d’union
semble devoir être recommandée: archi-fou,
arc-doubleau n. m. En deux mots, avec un trait archi-nul archi-stupide, archi-faux... Le trait
d’union. — PI. : des arcs-doubleaux. T Bien d’union s’impose devant un second élément qui
prononcer [aRkdublo] et non [ankadublo]. commence par une voyelle: archi-aimable,
archi-idiot, archi-alcoolique, archi-incapable...
arc-en-ciel n. m. En trois mots, avec des traits — Le second élément s’accorde en genre et en
d’union. — PI. : des arcs-en-ciel prononcé sans nombre : Elles sont archi-folles. Des nouvelles
liaison [dezaRkôsjel]. archi-fausses.

archaïque adj. Prononciation; [ankaik]. De archichambellan [aR/i/abellâ] n. m. En un


même : archaïsant [aakaizo], archaïsme seul mot, sans trait d’union.
[aRkaismfa)].
archichancelier [aR/iJôsalje] n. m. En un seul
archal [aa/al] n. m. Seulement dans l’expression mot, sans trait d’union.
fil d’archal fil de laiton et, par extension, de fer.
archiconfrérie [aa/ikSlReRi] n. f. En un seul
archange n. m. Prononciation ; [aRkâ3]. De mot, sans trait d’union.
même : archangélique [ankaselik].
archidiacre [aR/idjakala)] n. m. En un seul
arche n. f. Avec un a minuscule : l’arche mot, sans trait d’union.
d’alliance, l’arche de Noé.
archidiocèse [an/idjosez] n. m. Dérivé : archi-
archéologie n. f. Prononciation : [aRke3l35i]. diocésain, aine.
De même : archéologique [aRke3b3ik], ar¬
chéologue n. m. ou {. [aRkeobg]. archiduc [aajidyk] n. m. Féminin : archi¬
duchesse.
archer, archet Bien distinguer par l’orthographe
et la prononciation archer [aRje], soldat arme de archiépiscopal, ale, aux adj. Prononciation ;
l’arc (avec un e fermé), et archet [aR/e], baguette aakiepiskopal, al, o], avec [ki], ou, moins
servant à jouer du violon (avec un e ouvert). rien, [aa/iepiskapal, al, o], avec JJi]. — De
a même famille : archiépiscopat
archétype [aaketip] n. m. Modèle primitif aakiepiskopa], avec [ki], ou, moins bien,
original ou idéal. aR/iepiskopa], avec [fij.
ARCHIMANDRITE 62

archimandrite [aa/imadait] n. m. Abbé d’un ardennais, aise [aadene, ez] Des Ardennes, de
couvent grec. — Dérivé : archimandritat l’Ardenne : La population ardennaise. Les
[aajimôdaita]. Ardennais. — N. m. Un ardennais : un cheval.

archimillionnaire [aajimiljnnea] adj. ou n. m. ardillon n. m. Pointe métallique d’une boucle.


ou n. f. Deux l, deux n. — Prononciation : [aadijS].

archipel [aajipel] Groupe d’îles. — Toujours ardoise n. f. Comme adjectif de couleur, toujours
masculin : Un archipel lointain. — Avec un A invariable : De gros nuages ardoise. — On écrit
majuscule ; l’Archipel, la mer Égée, dans la indifféremment un toit d’ardoises ou un toit
langue poétique (Les eaux bleues de l’Archipel). d’ardoise, mais toujours, avec ardoise au singu-
her, une carrière d’ardoise.
archiprêtre [aa/ipaetala)] n. m. En un seul
mot, sans trait d’union. ardu, ue adj. Jamais d’accent sur u.

are n. m. Unité de superficie agraire. — Jamais


architecte [aajitektla)] n. m. — Dérivés :
d’accent sur a. — Prononciation : [an] ou [or].
architectonique [aa/itektonik], architectural,
ale, aux [aa/itektyaal, al, o], architecture
arène Genre et emplois.
[aajitektya].
I Toujours féminin : Une arène très grande.
architrave, archivolte Deux noms féminins,
n Emplois et sens.
termes d’architecture.
1 Au singulier (vieux ou littéraire ou poétique)
1 architrave [aajitaav] Partie inférieure de Sable ; Les flots bleus lèchent doucement la
l’entablement qui repose directement sur les blonde arène. — (géologie) Sable grossier.
chapiteaux et qui est formée d’une succession
horizontale de pierres taillées : L’architrave 2 Au singulier (usuel) Surface eUiptique,
d'un temple grec. sablée et entourée de gradins, sur laquelle
avaient heu les combats de gladiateurs, du
2 archivolte [aaj'ivolt] Bandeau mouluré ou temps des Romains. L’ensemble formé par
orné, formé de pierres taillées et qui, en sailhe l’arène et les gradins s’appelle l’amphithéâtre :
sur le mur, entoure un arc en plein cintre ou L’empereur romain Commode descendit dans
en ogive : L’archivolte d’un portail roman. l’arène, pour combattre, plus de sept cents fois.
— (par extension) Surface circulaire, sablée et
archives [aa/iv] Féminin. Jamais au singulier : entourée de gracUns, sur laquelle ont heu les
De vieilles archives poussiéreuses. Un dépôt, un corridas.
document d’archives — Dérivés : archivage
[aa/ivaj], archiver [aa/ive], archiviste 3 Au pluriel (usuel) Amphithéâtre où ont lieu
[aafivistla)], archiviste-paléographe (pl. : des les courses de taureaux, les corridas : Grande
archivistes-paléographes). corrida aux arènes d’Alicante. — Nom donné
à certains amphithéâtres romains : Les arènes
archivolte > architrave. d’Arles. Les arènes de Lutèce (à Paris, dans le
V' arrondissement).
archonte [aakSt] n. m. Magistrat grec ; Les neuf
aréo- Préfixe (du grec araios « peu dense »).
archontes d’Athènes. — Dérivé : archontat
Aucun rapport avec le préfixe aéro- (du grec
[aakSta].
aér, aeros « air » ou du latin, aer, aeris, meme
sens) > aréomètre.
arçon [aasS] n. m. Partie de la selle. — Attention
à la cédille. aréole n. f. Finale en -oie.
arctique Du pôle Nord (s’oppose à antarctique, aréomètre, aéromètre Deux noms masculins
du pôle Sud). — Ne pas prononcer *article. paronymes à bien distinguer.
Éviter la prononciation relâchée ♦[aatik] et
bien faire sonner le c : [aaktikj. — Sans 1 arrômètre Instrument qui sert à mesurer la
majuscule (Les riions arctiques), sauf dans les densité d’un mélange hquide et à déterminer
deux dénominations géographiques l’archipel sa composition (pèse-lait, alcoomètre, etc.).
Arctique (entre le Canada et le Groenland), et 2 aéromètre Instrument qui sert à mesurer la
l’océan Arctique (ou, n. m., l’Arctique). densité de l’air ou d’un gaz quelconque.
ardemment [andamâ] adv. Finale en -emment aréopage n. m. Ne pas dire *aéropage. — Avec
(vient de ardent). une majuscule (l’Aréopage) quand le mot
63 ARÊTE

désigne la colline d’Athènes {L’Aréopage se [angqe], tu arguas [angqa], il argua [angua],


dresse à l’ouest de l’Acropole) ou le tribunal qui nous arguâmes [angqam], vous arguâtes
siégeait sur cette colline {L’Aréopage jugeait les angqat], ils arguèrent [angqen]. — J’arguërai
affaires de meurtre). — Une minusc^e au sens angyne], tu arguëras [aRg3ma], il arguëra
figuré {un aréopage) : Le jury de ce concours, angyna], nous arguërons [angynS], vous ar¬
quel redoutable aréopage / — Dérivé : guërez [angyne], ils arguëront [aRg)m5]. —
aréopagite. J’arguërais [angyne], tu arguërais [angyne],
il arguërait [angyne], nous arguërions [an-
arête n. f. Arête de poisson Arête d’un toit Arête gynjS], vous arguëriez [angynje], ils arguë¬
d’un mur. Arêtes d’un cube. — Accent cir¬ raient [angyne]. — A^uë [angy], arguons
conflexe sur e. — ▼ Un seul r, à la différence angqS], arguez [angqe]. — Que j’arguë
àt j’arrête, tu arrêtes, il arrête, formes du verbe angy], que tu arguës [angy], qu’il arguë
arrêter. angy], que nous arguions [angyjS], que vous
arguiez [angyje], qu’ils arguënt [angy]. —
argentin, ine adj. ou n. On écrit : l’Argentine Qu’il arguât [angqa] Çes autres formes de
(avec un A majuscule) ou la république l’imparfait du subjonctif sont inusitées). —
Argentine (avec r minuscule et A majuscule). Arguer [angqe]. — Arguant [angqô]. —
— Les Argentins. La population argentine. Argué, arguée [angqe]. — Aux temps
composés ; J’ai argué... — J’avais argué...
argien, ienne adj. ou n. D’Argos ou de la région II Constructions.
d’Argos, ville de la Grèce antique : Les
guerriers argiens. Les Argiens. 1 {rare) Avec complément direct : Il arguë
un cas de force majeure (= allègue, donne
argile Toujours féminin : Une argile blanche et comme prétexte, comme excuse ou comme
fine. argument). — {droit) Arguer une pièce de faux :
affirmer qu’elle est un faux.
argon [angS] n. m. L’un des gaz rares de l’air. 2 {usuel) Avec complément indirect introduit
par de : Il arguë de sa mauvaise santé. Il arguë
argonaute n. m. Avec une majuscule {les de la force majeure.
Argonautes) quand le mot désigne les person¬
nages de la légende grecque : Jason, chef des 3 {usuel) Avec que suivi de l’indicatif ou du
Argonautes. — Avec une minuscule quand le conditionnel : Il arguë qu’il est malade et qu’il
mot désigne un navigateur (souvent avec une ne pourrait remplir ces fonctions.
valeur plaisante) : Nos trois argonautes s’embar¬
quèrent sur un radeau de leur fabrication pour argument n. m. Finale en -ment
traverser l’étang.
argus [angys] n. m. inv. — PI. : des argus [-gys].
argousin n. m. Avec s, et non z. — Une majuscule dans l’expression des yeux
d’Arès ou quand le mot est le nom d’agences
arguer Conjugaison et constructions. spécialisées ou de publications (noms propres) :
L’Argus de la Presse. — Une minuscule dans
I Conjugaison. tous les autres cas, notamment quand aigus
1 Prononciation de gu. Ne se prononce désigne un dispositif permettant de voir à
jamais [g]. Se prononce [gy] devant un e muet travers une porte, ou un faisan de Malaisie, ou
ou un i : j’arguë [angy], nous arguions un papillon.
[aRgyjo]. Se prononce [gq] devant une autre
voyelle ; nous arguons [aRgqô], j’arguais argutie n. f. Prononciation : [angysi].
[angqe], ils arguèrent [aRgqER].
aria Distinguer un aria, souci, tracas, embarras
2 Place du tréma. Jamais sur le u. Il se met {Partir en voyage avec cinq enfants, quel aria f)
sur e muet ou sur i ; j’arguë, tu arguës, il arguë, et une aria, mélodie {Une aria merveilleuse de
ils arguënt, mais nous arguons, vous arguez, sans J.-S. Bach). — PI. : des arias [-nja].
tréma ; j’arguërai, tu arguëras..., j’arguërais, tu
arguërais..., nous arguions, vous arguiez.., mais arien, ienne n. m. ou f. Ne pas écrire les ariens,
j’arguais, tu arguais sans tréma. hérétic|ues, comme les Aryens, les Indo-
3 Formes. J’arguë [angy], tu arguës [^ngy], Europeens.
il arguë [angy], nous arguons [angqS], vous
arguez [angqe], ils arguënt [angy]. — J'ar¬ arithmétique adj. ou n. f. Comme nom, toujours
guais [angqe], tu arguais [angqe], il arguait féminin : Une arithmétique nouvelle. — Atten¬
[angqe], nous arguions [angyjâ], vous arguiez tion au groupe -th-. De même ; arithméticien,
[angyje], ils arguaient [angqe]. — J’arguai arithmétiquement, arithmologie n. f. (science
• >
ARLEQUIN 64

des nombres et des grandeurs), arithmomancie armorial, ale, aux adj. ou n. m. Le masculin
n. f. (divination par les nombres), arithmomètre pluriel (adj. ou n. m.) est en principe armo¬
n. m. (machine à calculer simple). riaux. Cette forme n’est pas incorrecte, mais
elle est très rare. Il vaut mieux éviter d’em¬
arlequin n. m. Finale en -in. — Dérivé : ployer le mot au masculin pluriel.
arùquinade.
armorica^ aine adj. ou n. Avec M majuscule
arlésien, ienne adj. ou n. De la ville d’Arles. et a minuscule : le Massif armoricain. T
— Attention à la majuscule : La population L’expression homard à l'armoricaine est la
arlésienne. Les Artésiens. déformation de homard à l’américaine. Cette
dernière forme est préférable.
armada n. f. Avec une majuscule, quand il s’agit
de la Grande Armada (ou l’invincible Ar¬ aromate Toujours masculin : Un aromate pré¬
mada), grande flotte espagnole (1588). — Avec cieux. ▼ & prononce avec un o ouvert
une minuscule {une armada), quand il s’agit, [aRomat] et s’écrit sans accent circonflexe sur
par métaphore, d’une grande flotte quel¬ le O, à la différence de arôme. De même:
conque : A l’aube du 6juin 1944, l’armada des aromatique [aaornatik], aromatisation
Allies arriva en vue des côtes de Normandie. [aaomatizasjS], aromatiser [anomatize].
armagnac On écrit avec une majuscule l’Arma¬ arôme Toujours masculin : Un arôme fin et
gnac (province française), les Armagnacs (fac¬ pénétrant — Se prononce avec un o fermé
tion historique, opposée aux Bourguignons). [aRom], à la différence de aromate, aroma¬
Avec une minuscule : de l’armagnac (eau-de- tique, aromatisation, aromatiser. L’orthographe
vie ; au pluriel des armagnacs), le parti arma¬ arôme tend à remplacer arôme. T II existe
gnac (par opposition au parti bourguignon). un paronyme arum [aRom], qui désigne une
fleur.
armé, armet Bien distinguer par l’orthographe
et la prononciation l’armé [anme], l’une des
arpège Toujours masculin : Un arpège descen-
positions du percuteur d’une arme à feu (avec
aant ascendant
un e fermé), et l’armet [anme], casque ancien
(avec un e ouvert).
arpéger v. t. Jouer en arpège : Arpéger un accord.
armée n. f. Orthographe de certaines — Conjug. 11 et 16. Clmge e en è devant un
expressions. e muet, sauf à l’indicatif futur et au condition¬
nel présent : j’arpège, mais j’arpégerai, j’arpége¬
1 On écrit un corps d’armée (= une grande rais. Prend un e ^rès le g devant a ou o : il
unité qui constitue une partie d’une armée) et arpégea, nous arpégeons
un groupe d’armées (= très grande unité qui
comprend plusieurs armées). — Au pluriel : arpent [aupâ] n. m. Ancienne mesure agraire.
Des corps d’armée. Des groupes d’armé. — Dérivés : arpentage, arpenter, arpenteur.
2 On écrit un général d’armée, des généraux
d’apnée (car chaque général commande une arpète n. f. Finale en -ète.
unité appelée armée) et un commandant
d’armées (général mis à la tête d’un groupe de -arque Suffixe (du grec arkein « comman¬
plusieurs armées). der ») : monarque, oligarque, hiérarque.
3 En général, on écrit, en chiffres romains, la
III‘armée, la armée, mais, en chiffres arquebuse [aakabyz] Toujours féminin : Une
arabes, le 12‘corps d’armée, le 13^ corps d'ar¬ arquebuse italienne. — Dérivfe : arquebusade,
mée (elhptiquement le I2‘corps, le 13‘corps). arquebusier.

arménien, ienne adj. ou n. D’Arménie. — arraché Écrire : Obtenir la victoire à l’arraché,


. Attention à la majuscule : La population et non *à l’arrachée.
arménienne. Les Arméniens — Larménien :
langue. arracher v. t. — Deux r. De même : arrachage,
arraché, arrache-clou, arrache-étai, arrache¬
armistice Accord qui met fin aux combats. — ment, d’arrache-pied, drrache-racine(s), arra-
Toujours masculin : Un armistice avanta¬ che-tuyau, arracheur, arrachis, arrachoir.
geux. ▼ Il existe un paronyme amnistie >
amnistie. arrache-clou n. m. — PI. ; des arrache-clous

armoiries n. f. ▼ Ne s’emploie qu’au pluriel, arrache-étai n. m. — PI. : des arrache-étais.


65 ARRACHE-PIED

arrache-pied (d*) loc. adv. inv. Avec un eifort 2 arrêté Décision administrative prise par un
continu ; Ils travaillent d’arrache-j)ied. ministre, im préfet ou un maire : Arrêté
ministériel, préfectoral, municipal
arrache-racine ou arrache-racines n. m. —
PL : des arrache-racines. 3 décret Texte promulgué par le président de
la République ou par le Premier ministre:
Décret promulgué après avis du Conseil d’État
arrache-tuyau n. m. — PL : des arraché-tuyaux.

arrachis [anaji] n. m. — Deux r. Le -s final ne arrêter Orthographe et construction.


se prononce pas. 1 Orthographe. Deux r. Un accent circonflexe
sur le premier e. De même : arrêt, arrêté,
arraisonner v. t. Deux r et deux n. De même : arrête-bœuf n. m. inv. (plante), arrêtiste n. m.
arraisonnement, arraisonneur. (juriste qm commente les arrêts des tribunaux),
arrêtoir n. m. (pièce mécanique). ▼ Ne pas
arrangeable, arrangeant Deux r. Attention au écrire j’arrête, tu arrêtes, il arrête (deux r)
e entre g et a. comme une arête de poisson (un seul r).
2 Arrêter de ou s’arrêter de, suivi de l’inflnitif.
arranger Conjug. 16. Prend un e après g devant
Ce tour, analogique de cesser de, est déconseillé.
a ou O : il arrangea, nous arrangeons. — S’écrit
On écrira : Le vent ne cesse pas de souffler ou
avec an. Deux r. De même : arrangeable,
Le vent ne cesse de souffler (et non Le vent
arrangeant, arrangement, arrangeur.
n’arrête pas de souffler, ne s’arrête pas de
souffler). Cesse de récriminer (et non Arrête de
arranger, ranger Ces deux verbes ne sont pas récriminer ni Arrête-toi de récriminer). En
interchangeables. revanche, l’emploi absolu est toléré : Assez de
1 arranger Disposer selon une certaine idée, un récriminations, arrête / Tu es fatigué, arrête-toi l
certain plan, aménager pour xme certaine Assez travaillé pour aujourd’hui, arrêtons-nous !
destination ; J’ai arrangé ma bibliothèque et
mon bureau aussi rationnellement que je t’ai pu. arrhes [an] Acompte. — Toujours féminin et
Voilà un appartement arrangé avec goût. toujours au pluriel : Des arrhes suffisantes. —
Attention au groupe -rrh-. — Homophones :
2 ranger Mettre ou remettre à la place voulue : are (mesure agraire), art (activité artistique),
Après chaque séance de travail, je range mes hart (corde).
livres dans la bibliothèque. Les visiteurs sont
partis, rangeons les chaises. arriération n. f Ne peut désimer que le retard
mental : Un enfant atteint darriération. T Ne
arrérages, arriéré Deux noms masculins à bien pas dire arriération culturelle, économique, mais
distinguer. retard culturel, économique. En revanche, on
1 arrérages {toujours au pluriel) Montant échu peut dire : Ce pays est arriéré.
d’une rente ; Les arrérages de cette rente sont
insuffisants, ils ne permettent pas de vivre. ▼ arrière Deux r. — Emplois et accord.
Ne pas dire *arriérages pour arrérages. 1 Adverbe ou interjection. Toujours invariable :
2 arriéré Dette échue qui reste due, somme due Arrière, misérables / Arrière, bandits l
et non encore payée ; Il me devait deux mille 2 Adjectif. Toujours invariable; Les roues
francs, il m’a remboursé mille cinq cents francs,
arrière. Des malles arrière. Les sièges arrière.
il reste donc un arriéré de cinq cents francs.
3 Nom masculin. Prend la marque du pluriel :
arrestation n. f. — Deux r, comme arrêter. Protéger ses arrières. Les deux arrières d’une
équipe de football
arrêt n. m. Deux r. Accent circonflexe sur e.
L’expression arrêt complet est considérée arriéré > arrérages et arriération.
comme un pléonasme. On écrira : Ne pas
descendre avant l’arrêt du train (de préférence arrière-ban n. m. — PL ; des arrière-bans.
à avant l’arrêt complet du train).
arrière-bec n. m. — PL : des arrière-becs.
arrêt, arrêté, décret Trois noms masculins
nullement synonymes. arrière-bouche n. f — PL : des arrière-bouches.
1 arrêt Jugement rendu par une cour d’appel,
par la Cour de cassation, p^ la Cour des arrière-boutique n. f. — PL : des arrière-
comptes ou par le Conseil d’État. boutiques.
ARRIÈRE-CERVEAU 66

arrière-cerveau n. m. — PL : des arrière- arrière-plan n. m. — PL : des arrière-plans


cerveaux.
arrière-port n. m. — pi. : des arrière-ports
arrière-chœur n. m. — PL : des arrière-chœurs.
arriérer Conjugaison et sens.
arrière-corps n. m. Invariable: des arrière- 1 Conjug. 11 Change é en è devant un e muet,
corps sauf a l’indicatif futur et au conditionnel
présent: je m'arriére, mais je m'arriérerai, je
arrière-cour n. f. — PL : des arrière-cours m'arriérerais
arrière-faix [aRjeafe] n. m. Invariable: des 2 A l’actif, est vieilli et rare: Arriérer un
arrière-faix. paiement, le retarder, le différer. — A la forme
pronominale, signifie « prendre du retard dans
arrière-fleur n. f. — PL : des arrière-fleurs ses paiements » (sens le plus fréquent) ou bien
« rester en arrière » (rare) : Ce fermier s'ar-
arrière-garde n. f. — PL : des arrière-gardes rière, il doit plusieurs termes de son fermage.
La petite troupe s'arriéra et fut coupée du reste
arrière-gorge n. f. — PL : des arrière-gorges de l'armée.

arrière-goût n. m. — PL : des arrière-goûts arrière-saison n. f. — PL : des arrière-saisons

arrière-grand-mère n. f. — PL : des arrière- arrière-train n. m. — PL : des arrière-trains


grand-mères
arrière-vassal n. m. — PL : des arrière-vassaux
arrière-grand-oncle [aRjesgRâtSkKa)] n. m.
— PL : des arrière-grands-oncles [aRjeR arrière-voussure n. f. — PL : des arrière-
gRÔzSkKa)]. voussures

arrière-grand-père n. m. — PL : des arrière- arrimer v. t. — Deux r. De même : arrimage


grands-pères n. m., arrimeur n. m.

arrière-grands-parents n. m. pi. Avec deux arrivage, arrivée Deux dérivés de arriver qui
traits d’union. ne sont pas interchangeables dans tous les cas.
1 arrivage Ne s’emploie qu’à propos des navires
arrière-grand-tante n. f. — PL : des arrière- ou des véhicules ou des marchandises.
grand-tantes
a/ L'arrivage d'un navire, d'une voiture. Rare
arrière-nudn n. f. — PL : des arrière-mains de nos jours dans ce sens et remplacé par arrivée.
b/ Désigne l’arrivée des marchandises : Le
arrière-neveu n. m. — PL : des arrière-neveux chef magasinier surveille l'arrivage des mar¬
chandises Peut être remplacé par arrivée.
arrière-nièce n. f. — PL : des arrière-nièces
c/ Désigne la quantité de marchandises qui
arrière-pays n. m. Invariable : des arrière-pays arrivent ou, par extension, ces marchandises
elles-mêmes : Des arrivages massifs de fruits aux
arrière-pensée n. f. — PL : des arrière-pensées halles de Rungis ont fait baisser les cours
L'arrivage de poisson était en partie avarié. Dans
arrière-petit-fils n. m. — PL : des arrière-petits- ce sens, arrivée est impossible.
fils 2 arrivée Est le seul terme qui puisse s’employer
quand il s’agit de personnes: L'arrivee des
arrière-petite-fille n. f. — PL : des arrière- voyageurs dans une gare. Peut remplacer
petites-filles arrivage au sens 1, a et I, b (L'arrivée du
paquebot, du train. Vous surveillerez l'arrivée
arrière-petite-nièce n. f. — PL : des arrière- des colis), mais non au sens I, c
petites-nièces
arrivant, ante n. m. ou f. Sans trait d’union:
arrière-petit-neveu n. m. — PL : des arrière- Ün nouvel arrivant. Une nouvelle arrivante. De
petits-neveux nouveaux arrivants. De nouvelles arrivantes

arrière-petits-enfants n. m. pi. Avec deux arriver Orthographe, conjugaison, construction


traits Tunion. et sens.
67
ARROGAMMENT

1 Orthographe. Deux r. De même : arrivant, nieux [ansenjo], arsénique [aasenik], arsé-


arrivée, arrivisme, arriviste. niure [ansenjya].
2 Conjugaison. Toujours avec l’auxiliaire être.
Accord avec le sujet: Mes deux filles sont arsouillé [aasuj] Une majuscule dans l’expres¬
arrivées hier. sion Milord l’Arsouille, surnom donné à lord
Seymour, riche Anglais qui vivait à Paris, sous
3 n arrive que. Se construit avec l’indicatif pour Louis-Philippe. — Nom commun {un ar¬
indiquer qu’un fait déterminé s’est effective¬ souillé), désigne un débauché, un ivrogne, un
ment produit {Il arriva que la pluie se mit à voyou {très populaire). S’emploie normalement
tomber au moment où je sortis), avec le dans ce sens au masculin : Ce type, c'est un
subjonctif pour marquer la possibilité, l’éven¬ arsouillé. A été féminin au XIX'siècle. —
tualité {Il arrive parfois qu'une pièce soit Appliçjué à une femme {rare), est toujours
défectueuse; dans ce cas, nous la remplaçons féminin : Il s'était mis en ménage avec une petite
gratuitement). arsouillé. — S’emploie aussi comme adjectif :
4 Exp^ression fautive. Il n'arrive pas vite au sens Il a des manières arsouillés (variable en
de « il est long à venir, il tarde à venir, il est nombre).
en retard » est un tour à éviter (l’arrivée est
un événement instantané, qui ne peut être ni Artaban Expression proverbiale: Il est fier
lent ni rapide). Dire : Les vacances sont longues comme Artaban, il est très fier (prend une
à venir (et non Les vacances n 'arrivent pas vite). majuscule). Ne pas dire fier * comme
L'autobus a du retard (et non L'autobus d'Artagnan.
n'arrive pas vite).
artère [aatcR] Vaisseau sanguin. — Toujours
arrogamment adv. Deux r. Finale en -amment féminin : Une artère courte. — Accent grave
(vient de arrogant). sur le e, à la différence desdérivés artériectomie,
artériel, elle, artériole, artériosclérose, artérite,
arrogant Deux r. De même : arrogamment, artériotomie.
arrogance.
artésien, ienne De l’Artois : La population
arroger (s*) Deux r. — Verbe uniquement artésienne. Les Artésiens. — Un puits artésien.
pronomind. — Conjugaison et accord du
participe passé. arthrite n. f. Attention à la place du groupe -th-.
De même : arthritique, arthritisme, arthropa-
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a thie, arthrose n. f
ou O : il s'atrogea, nous nous arrogeons.
2 Aux temps composés, le participe passé artichaut n. m. Prend un -t à la fin, et non
s’accorde avec le complément d’objet direct si un -d.
celui-ci est placé avant le verbe : Les droits
qu'elle s'est arrogés. Il reste invariable si le artificiel, artificieux Deux adjectifs de la
complément est placé après le verbe : Elles se famille de artifice.
sont arrogé des droits excessifs. 1 artificiel, elle Qui n’est pas d’origine naturelle
et spontanée, mais qui est créé ou provoqué par
arrondir v. t. — Deux r. De même : arrondi, l’homme : On est en train de creuser un lac
arrondissement. artificiel pour embellir le parc de loisirs.

arroser v. t. Deux r. De même : arrosable, 2 artificieux, euse Rusé, retors, fourbe : Par des
arrosage, arroseur, arroseuse, arrosoir. paroles artificieuses, il réussit à tromper cet
homme simple et bon.
arsenal n. m. — PI. : des arsenaux 3 Même distinction pour les adverbes artificiel¬
lement et artificieusement
arséniate > arsenic.
artillerie n. f Bien prononcer [aRtijsi], avec [j].
arsenic n. m. Toujours masculin : L'arsenic gris. De même : artilleur [aatijoeR].
L'arsenic est dangereux — Prononciation:
[ansanik]. La prononciation [aasani] est rare artimon n. m. (marine) Mât d'artimon. — Pas
et vieillie. V S’écrit sans accent, comme les de -t à la fin.
dérivés arsenical, ale, aux [assanikal, al, o]
et arsenicisme [ansanisismta)]. Tous les autres artisan Question du féminin.
dérivés s’écrivent avec un accent aigu sur le e
et se prononcent avec [se] et non [sa] .• 1 La forme une artisane est rare au sens propre.
arséniate [ansenjat], arsénié [ansenje], arsé¬ On dit plutôt une femme artisan.
ARTISTEMENT
• \
68

2 La forme artisane se rencontre parfois au ascétique [asetik] adj. Propre aux ascètes : Les
figuré {La démesure fut Vartisane de sa ruine, moines mènent une vie ascétique. — Attention
vieilli et littéraire) ou comme adjectif au sens au groupe -sc- et à l’homophone acétique
de « propre à un artisan » {La mentalité « propre au vinaigre » : La fermentation acéti¬
artisane). n est mieux cependant de dire : la que. L’acide acétique.
mentalité des artisans ou d’un artisan ou de
l’artisan. asepsie [asepsi] n. f. Pas de s double. De même :
aseptique, aseptisation, aseptiser. T Ne pas
3 ▼ Éviter absolument le barbarisme une écrire *aseptie.
*artisante, pour dire une femme artisan.
aseptique adj. A distinguer de antiseptique >
arüstement, artistiquement Deux adverbes antiseptique.
qui ne sont pas tout à fait synonymes.
1 artistement Avec art, avec un sens et un souci asexué, ée [aseksqe, e] adj. Pas de s double.
certains de la beauté, de l’harmonie: Un
bouquet artistement composé. asiate adj. ou n. Équivalent péjoratif de asiati¬
que : Les populations asiates. Les Asiates.
2 artistiquement De manière à donner à un
objet l’aspect d’un objet d’art, d’une œuvre asiatique adj. ou n. Les peuples asiatiques. Les
d’art (souvent avec une idée de recherche Asiatiques.
rétentieuse, de mauvais goût) : Le traditionnel
uffet Henri II, artistiquement sculpté asile Toujours masculin : Un asile discret —
Dérivé : asilaire.
arum n. m. Plante. — Prononciation : [anom].
— PI. ; des arums [-nom]. ▼ Il existe un asocial, antisocial Deux composés négatifs de
paronyme arôme, parfum. social qui ne sont pas synonymes.

aryen, arien > arien. 1 asocial, ale, aux Qui est contraire aux règles
qui permettent la vie en société : Le vol est
arythmie n. f. Avec y et th. un acte asocial Une conduite asociale. —
S’appUque à une personne mal adaptée à la
ascendance n. f. Attention au groupe -sc- et aux vie en société et dont le comportement est
groupes -en- et -an-. De même ascendant, ante plus ou moins agressif à l’egard de ses
adj. ou n. semblables : Un individu asocial — Peut
s’employer substantivement : Les criminels sont
ascenseur n. m. Attention au groupe -sc- et à des asociaux.
la graphie -en-. 2 antisocial, ale, aux Qui tend à dissoudre
l’ordre social, la société : Les théories anti¬
ascension n. f. Attention au groupe -sc- et à la sociales des anarchistes — Qui tend à différer
graphie -en-. De même : ascensionnel, elle, ou à annuler l’amélioration du sort des classes
ascensionner, ascensionniste. — Une majuscule sociales les plus défavorisées : Le blocage des
au sens religieux: L’Ascension du Christ La salaires est une mesure antisociale.
fête de l’Ascension. ▼ A distinguer de l’Assomp¬
tion (de la Vierge). aspect Bien prononcer [aspej. Le c et le f ne
se prononcent jamais de nos jours. Certains
ascensionner v. t. ou v. i. Au sens transitif auteurs recommandaient de prononcer le c en
de « grimper sur, gravir, escalader, faire Uaison devant une voyelle : Un aspect anormal
l’ascension de » {ascensionner une colline), doit [aspekanonmal]. Cet usage est vieUh et peu
être évité. — Toléré dans l’emploi intransitif concilié. En revanche, au pluriel, on peut faire
au sens de « faire une ascension » ; Au cours la liaison avec le -s: des aspects anormaux
de mes vacances, j’ai ascensionné dans les [aspezanonmo].
Pyrénées. — Attention au groupe -sc- et aux
deux n. asperge Toujours féminin : Ces asperges sont très
bonnes
ascensionniste n. m. ou f. Synonyme vieUH de
alpiniste. asperger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant o ou o : il aspergea, nous aspergeons
ascèse [asez] n. f
asphalte [asfaltfa)]. Toujours masculin : De
ascète [aset] n. m. ou n. f. Attention au groupe l’asphalte luisant — Attention au groupe -ph-.
-SC-. — Accent grave et e ouvert, à la différence De même : asphaltage, asphalter, asphalteur,
de ascétique [asetik], ascétisme [asetismfa)]. asphaltier, asphaltite.
69 ASPHODÈLE

asphodèle [asfodel] Plante. — Toujours mas¬ assaille, nous assaillons, vous assaillez, ils
culin : Un asphodèle blanc. — Attention au assaillent. — Indicatif imparfait : f assaillais, tu
groupe -ph-. assaillais, il assaillait, nous assaillions, vous
aduliez, ils assaillaient. — Indicatif passé
asphyxier Conjug. 20. Double le / à la première simple : f assaillis, tu assaillis, il assaillit, nous
et à la deuxième personne du pluriel de assaillîmes, vous assaillîtes, ils assaillirent. —
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : Indicatif futur: f assaillirai, tu assailliras, il
(que) nous asphyxiions, (que) vous asphyxiiez. assaillira, nous assaillirons, vous assaillirez, ils
— Avec -ph- et y. De même : asphyxiant, assailliront. — Conditionnel: f assaillirais, tu
asphyxie, asphyxié. assaillirais, il assaillirait, nous assaillirions, vous
assailliriez, ils assailliraient. — Impératif :
aspic Quel que soit le sens, prononciation : assaille, assaillons, assaillez. — Subjonctif pré¬
[aspik]. Toujours masculin : L’aspic est sent: que f assaille, que tu assailles, au’il
dangereux. assaille, que nous assaillions, que vous assailliez,
qu’ils assaillent. — Subjonctif imparfait: que
aspirer Construction et sens. y assaillisse, que tu assaillisses, qu’il assaillît, que
nous assaillissions, que vous assaillissiez, qu’ils
I Construction. Au sens propre, construction
assaillissent. — Participe présent : assaillant. —
transitive : Il aspirait l’air pur de la mer. —
Participe passé : assailli, ie.
Au sens de « désirer vivement, chercher à
obtenir », construction transitive indirecte (as¬ assainir v. t. Un seul n. De même assainissement,
pirer à suivi d’un nom ou d’un infinitif) : Il
assainisseur.
aspire aux honneurs. Ils aspire à devenir le chef
de son parti assaisonner v. t. Deux n. De même :
II aspirer, inspirer, inhaler. Trois verbes à assaisonnement.
distinguer.
assassin Celui qui a commis un meurtre avec
1 aspirer Faire entrer l’air, la fumée, etc. dans préméditation ou avec guet-apens. L’emploi au
ses poumons, généralement par un acte volon¬ féminin fait difficulté.
taire ou conscient (s’emploie avec un complé¬
ment) : Dès que Je fus sorti f aspirai à pleins 1 Comme substantif. Le mot n’a pas de féminin.
poumons l’air frais de la nuit. Il aspirait Malgré l’impropriété, c’est en fait le mot meur¬
lentement la fumée de sa cigarette. trière qui sert de féminin à assassin : La meur¬
trière a été condamnée à vingt ans de réclusion.
1 inspirer Faire entrer l’air dans ses pou¬
mons, généralement par un acte volontaire ou 2 Comme adjectif. Le mot a une forme
avec effort (s’emploie sans complément) : « At¬ féminine, assassine, qui s’emploie au propre et
tention, cria le professeur de gymnastique. Une, au figuré : Une arme assassine. Une épigramme
deux t Inspirez, soufflez ! Inspirez, soufflez / » assassine. Cet emploi est httéraire.

3 inhaler Respirer, faire entrer dans ses assassinat, homicide, meurtre, crime Ces
poumons, volontairement ou non, une subs¬ quatre noms masculins ne sont pas synonymes.
tance médicamenteuse ou chimique à l’état
1 homicide Terme de la langue du droit et de
gazeux (s’enmloie avec un complément) : On
inhale des médicaments en aérosol dans certains
la langue savante. Désigne l’acte de celui qui
a tué un être humain, volontairement ou non.
cas de rhume ou de grippe. Les ouvriers de
— Le droit français distingue deux cas.
l’industrie chimique sont exposés à inhaler des
substances toxiques. a/ L’homicide involontaire Par exemple, cas
d’un automobiliste qui provoque par sa faute
aspirine n. f. En France, n’est pas un nom propre un accident mortel.
déposé, donc pas de majuscule ; Un comprimé b/ L’homicide volontaire Crime qui
d’aspirine. comprend les catégories suivantes : meurtre,
assassinat, parricide (meurtre d’un ascendant
assai adv. (musique) Mot italien qui signifie légitime), iidanticide (meurtre d’un enfant dont
« très » et qui s’emploie joint à un autre terme la naissance n’est pas encore déclarée ou
de musique : Presto assai, très rapide. — notoire).
Prononciation : [asaj].
2 meurtre Dans la langue du droit, acte de celui
assaillant, ante adj. ou n. m. Les troupes qui tue un être humain volontairement, mais
assaillantes. Les assaillants furent repousses. sans préméditation ni guet-apens. — Dans le
langage courant, acte de celui qui tue un être
assaillir [asajiR] v. t. Conjugaison difficile. — humain volontairement, avec ou sans
Indicatif présent : f assaille, tu assailles, il préméditation.
ASSAVOIR 70

3 assassinat Dans la langue du droit, acte de 2 La désinence est un e muet ou commence par
celui qui tue un être humain volontairement, un e muet. On met un accent grave sur le e
avec préméditation ou avec guet-apens. — du radical, qui se prononce ouvert [e] : j’assène
Dans le langage courant, s’emploie aussi (im¬ [asen] ; tu assènes [asen] ; il assène [asen] ; ils
proprement) pour désigner un homicide non assènent [asen] ; j’assènerai [asenne] ; j’assène¬
prémédité, quand on veut insister sur son rais [asenne] ; tu assènerais [asenne] ; que
caractère odieux. j’assène [asen] ; que tu assènes [asen].

4 crime Bien distinguer deux sens. asseoir v. t. Conjugaison complexe et difficile.


a/ (sens juridique) Infraction très grave : Voir le tableau ci-contre.
meurtre, incendie volontaire, atteinte à la sûreté 1 Indicatif présent et impératif. Au sens propre
de l’État, trahison, espionnage, etc. et à la forme pronominale, se conjugue plutôt
b/ (sens usuel) Synonyme de meurtre ou de sur le type j’assieds, tu assieds..., assieds-toi.. :
assassinat : Les policiers ont retrouvé l’arme du J’assieds cet enfant sur sa chaise. Assieds-toi sur
crime, c’est un pistolet de calibre 6,35. ce banc. — Au sens figuré, se conjugue plutôt
sur le type j’assois, tu assois..., assois... : Il assoit
sa réputation. Assois d’abord ta situation. V
assavoir, à savoir Deux expressions homo¬ Éviter le barbarisme *assis-toi (pour assieds-toi).
phones, mais non synonymes.
Ne pas écrire *j’assoie, *il assoie (au lieu de
1 faire assavoir (quelque chose à quelqu’un) j’assois, il assoit).
Vieille expression de la langue juridique qui 2 Indicatif imparfait. Au propre comme au
équivaut a « faire savoir ». S’emploie encore figuré, le type j’assoyais, tu assoyais... est très
par plaisanterie.
peu usité. On emploie presque uniquement le
2 à savoir (remplacé parfois par savoir) type j’asseyais, tu asseyais... : Je m’asseyais sur
Expression qui introduit une énumération ou ce vieux banc. Il asseyait sa réputation. T Ne
une explication : Il y eut dans l’Antiquité trois pas oublier le i après y à la première et à la
grands conquérants, à savoir : Alexandre, Han- deuxième personne du pluriel : nous asseyions,
nibal et César. On pourrait dire aussi :... trois vous asseyiez; nous assoyions, vous assoyiez.
grands conquérants, savoir: Alexandre, Hanni- 3 Indicatif passé simple. Un seul type ; j’assis,
bal et César.
tu assis... T Éviter les barbarismes *j’assoyai,
*tu assoyas..., *ils assoyèrent (pour j’assis, tu
assaut n. m. Finale en -aut. assis..., ils assirent).

asséché, ée [ase/e, e] adj. Le premier e se 4 Indicatif futur et conditionnel présent. Au


prononce [e] et s’écrit avec un accent aigu, à propre comme au figuré, le type j’assiérai,
l’inverse de ce qui se passe pour assèchement j’assiérais est assez peu usité. On emploie plutôt
[ase/mS]. j’assoirai, j’assoirais : Je suis fatigué, je m ’assoi-
rais volontiers. Il assoira sa réputation. T Ne
pas écrire M’assoie rai, *j’assoierais (au lieu de
assécher v. t. Conjug. 11. Change é en è devant j’assoirai, j’assoirais).
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
conditionnel présent : j’assèche, j’assécherai 5 Subjonctif présent. Les deux types s’em¬
ploient concurremment, le type que j’assoie
assener v. t. Jamais d’accent aigu. La forme étant plus fréquent au sens figuré (^e j’assoie
asséner est incorrecte. Deux séries de formes, ma réputation), le type que j’asseye étant plus
selon que la désinence est tonique ou atone. fréquent à la forme pronominale (que je
m’asseye) dans la langue soutenue (mais non
1 La désinence est une voyelle tonique. Aucun dans la langue parlée, où que je m’assoie est
accent sur le e du radical : assener [asane] ou, la forme usuelle). V Ne pas oublier le i après
moins^ bien, [asne], [asene] ; nous assenons y à la première et à la deuxième personne du
[asanS] ou, moins bien, [asn5], [asenS] ; vous pluriel : que nous asseyions, que vous asseyiez;
assenez [asane] ou, moins bien, [asne], que nous assoyions, que vous assoyiez.
. [asene] ; j’assenais [asane] ou, moins bien,
[asne], [asene] ; tu assenais [asane] ou, moins 6 Temps composés de la forme pronominale.
bien, [asne], [asene] ; il assenait [asane], ou, Toujours l’auxiliaire être. Accord du participe
moins bien, [asne], [asene] ; j’assenai [asane] avec le sujet : Elles se sont assises.
ou, moins bien, [asne], [asene] ; tu assenas
[asana] ou, moins bien, [asna], [asena] ; qu’il assertion [asERsjô] n. f. Avec deux s et un /
assenât [asana] ou, moins bien, [asna], prononcé [s]. Dérivé ; assertorique.
[asenâ] ; assenant [asanô] ou, moins bien,
[asnô], [asenâ]; assené [asane] ou, moins asservir V Se conjugue comme finir et non
bien, [asne], [asene].
comme servir -, nous asservissons, j’asservissais.
71 ASSESSEUR

asservissant. — Dérivés : asservissement,


ASSEOIR asservisseur.

Ce verbe, comme rasseoir, qui se conjugue


assesseur [asesoea] ou [asesoeR] n. m. T Deux
de la même manière, est surtout employé à
la forme pronominale. fois deux s.

Indicatif présent assez Prononciation, emploi, construction.


J'assieds ou j'assois 1 La liaison du -z devant un mot qui commence
tu assieds ou tu assois par une voyelle ou un h- muet est facultative :
il assied ou il assoit Un chef assez humain [aseymé] ou [asezymê].
nous asseyons ou nous assoyons
vous asseyez ou vous assoyez 2 Assez est toujours suivi de de, jamais de des
ils asseyent ou ils assoient ou de du : Vous avez bu assez de vin (et non
*assez du vin). Vous avez mangé assez de cerises
indicatif imparfait (et non *assez des cerises).
j'asseyais ou j'assoyais
tu asseyais ou tu assoyais 3 Eviter le pléonasme suffisamment assez : Des
il asseyait ou il assoyait fournitures de bureau, nous en avons assez ou
nous asseyions ou nous assoyions nous en avons en quantité suffisante ou nous
vous asseyiez ou vous assoyiez en avons suffisamment (et non nous en avons
ils asseyaient ou ils assoyaient suffisamment assez).

indicatif passé simple 4 C’est (bien) assez de (suivi de l’infinitif). Tend


à remplacer c’est (bien) assez que de (tour
j'assis nous assîmes littéraire et un peu précieux) : C’est bien assez
tu assis vous assîtes
il assit de supporter ses caprices, nous n ’allons pas en
ils assirent
outre lui présenter des excuses.
indicatif futur 5 C’est (bien) assez que. Est toujours construit
j'assiérai ou j'assoirai avec le subjonctif : C’est assez que nous soyons
tu assiéras ou tu assoiras prévenus huit jours à l’avance. C’est déjà bien
il assiéra ou il assoira assez que je sois obligé de faire son travail.
nous assiérons ou nous assoirons
vous assiérez ou vous assoirez 6 L’expression en avoir assez, être excédé d’une
ils assiéront ou ils assoiront chose, ne plus pouvoir supporter une personne,
est familière. Dans la langue soutenue, dire :
Conditionne! présent être excédé, las, fatigué de..., ne plus pouvoir
j'assiérais ou j'assoirais tolérer, supporter, accepter...
tu assiérais ou tu assoirais
il assiérait ou il assoirait assidu, ue adj. Dérivés : assiduité, assidûment.
nous assiérions ou nous assoirions T Seul l’adverbe assidûment prend un accent
vous assiériez ou vous assoiriez circonflexe sur le u.
ils assiéraient ou ils assoiraient

impératif présent assiéger v. t. Conjug. 11 et 16. Prend un e après


le g devant a ou o : il assiégea, nous assiégeons.
assieds, asseyons, asseyez
ou assois, assoyons, assoyez Change é en è devant un e muet, sauf à
l’indicatif futur et au conditionnel présent :
j’assiège, mais j’assiégerai
Subjonctif présent
que j'asseye ou que j'assoie
que tu asseyes ou que tu assoies assiette n. f Deux s et deux t. — Dérivé :
qu'il asseye ou qu'il assoie assiettée.
que nous asseyions ou que nous assoyions
que vous asseyiez ou que vous assoyiez assigner v. t. Attention au i derrière gn à
qu'ils asseyent ou qu'ils assoient la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
Subjonctif imparfait présent : que nous assignions, que vous assi¬
que j'assisse que nous assissions gniez. — Dérivés : assignable, assignat,
que tu assisses que vous assissiez assignation.
qu'il assît qu'ils assissent

Participe passé assimiler v. t. Deux s, un seul m, un seul /. De


Participe présent
même : assimilation.
asseyant ou assis (assise, assis,
asseyant assises)
assis, ise Participe passé de asseoir.
ASSISE 72

assise n. f. Toujours au pluriel dans les assises à...), former une association, une société, une
au sens de « session » : Le congrès du parti équipe, un groupe avec... : Ce financier s’est
tiendra ses assises le 12 mai prochain. De même, associé avec un ingénieur pour exploiter cette
pluriel dans la cour d’assisses ou les assises (avec invention. Ce linguiste s’est associé à un
une minuscule); L’assassin sera jugé par les mathématicien pour ses recherches sur les
assises de l’Oise. caractères statistiques du vocabulaire. — S’asso¬
cier à..., prendre part à l’action, aux sentiments
assistant, ante Emploi et féminin. de... : Je m ’associe à tous mes collègues pour
vous féliciter vivement.
1 Quand assistant désigne une personne qui
assiste à une séance, à une réunion, il ne peut 5 Une personne s’associe à une chose. Je
s’employer qu’au pluriel. Dire: L’un des m’associe bien volontiers à votre projet.
assistants se leva (et non *un assistant se leva).
6 Une chose s’associe à une chose. L’emploi
2 La forme féminine assistante s’emploie quand de avec est plus rare : Chez cet homme d’Etat,
on parle d’une femme (Une assistante médicale. l’idéalisme s’associe à un sens aigu de la
Elle est assistante à la Sorbonne), sauf dans manœuvre politique. On emploie aussi et : Chez
l’expression maître assistant, qui n’a pas de lui, le goût du rêve et le goût de l’action
fémmin : Elle est maître a.ssistant à la Sorbonne. s’associent étrangement

association, société; associé, sociétaire. On assoiffé, assoiffer Dans la langue surveillée, on


prendra garde que, juridiquement, une associa¬ préférera les équivalents altéré, altérer: Il fait
tion est un goupement a but non lucratif : chaud, nous sommes tous altérés
L’association des anciens élèves du lycée Jules
Ferry. L’association de défense du site de assoler v. t. Deux s, un seul l. De même ;
Germi^ac. Une société commerciale a, par assolement n. m.
définition, un but lucratif. Ce qui peut donner
lieu à confusion, c’est que certaines associations assommer v. t. — Deux s et deux m. De même :
(au sens juridique) prennent le titre de société : assommant, assommeur, assommoir,
Société de chasse. Société de pêche. T Les
membres d’une association sont généralement assomption [as5psj5] n. f. Avec une majuscule :
appelés sociétaires, tandis que les personnes qui L’Assomption de la Vierge. La Fête de l’Assomp¬
ont des intérêts dans une société commerciale tion. A distinguer de l’Ascension.
sont des associés.
assonance n. f. Rime incomplète (par exemple
associationnisme n. m. — Deux n. De même : peur peuple). Un seul n. De même : assonancé,
associationnistè. assonant, assoner.

associer v. t. Conjugaison et construction. assortiment n. m. Pas de e après le L


I Double le i à la première et à la deuxième
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et assortir Conjugaison et construction.
du subjonctif présent : (que) nous associions, I Conjugaison. Comme Jinir et non comme
(que) vous associiez sortir: Nous assortissons J’assortirais. Assor¬
II Se construit avec à ou avec avec ou avec tissant.
et. II Construction.
1 Associer une personne avec (ou à) une 1 Au sens de « harmoniser, joindre ». Avec
personne. Je vais vous associer avec (ou à) notre avec, avec à ou avec et : Je veux assortir le papier
nouveau collaborateur pour ce travail difficile. de tenture à (ou avec) la couleur de mes
On emploie aussi et : J’ai associé ma secrétaire meubles. Ce velours s’assortit mal aux boiseries
et l’une de mes assistantes pour ce travail de sombres de ce salon. Assortir deux fauteuils et
classement. un canapé.
2 Associer une personne à une chose. Je veux 2 Au sens de «compléter, agrémenter».
vous associer à notre projet. Avec de : Il faut assortir le contrat d’une clause
3 A^ocier une chose à une chose. La de sauvegarde. Une cheminée de marbre assortie
préposition avec est assez rare ^ns ce cas : d’une grande pendule de style Empire.
Dans l’action, il associe l’audace à la ruse. On
emploie aussi et : Il associe l’audace et la ruse. assourdir v. t. A la différence de abasourdir,
s’écrit avec deux s. Prononciation : [asundin].
4 Une personne s’associe avec (ou à) une De mêine : assourdissant, ante [asundisâ, ât],
personne. Attention au sens. S’associer avec (ou assourdissement [asundismâ].
73
ASSUJETTIR

assuje^ V. t. — Deux s et deux t. De même : ou du c^tellin. — Ne pas dire *asigmatisme.


assujettissant, assujettissement. — Dérivé: astigmate adj. ou n. (atteint
d’astigmatisme).
assumer v. t. En dehors du sens usuel (assumer
un risque, une responsabilité), ce mot a été très astiquage n. m. Action d’astiquer. — Avec -qu-.
souvent employé dans la langue de la philoso¬
phie existentialiste : L’homme authentique as¬ astiquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
sume sa condition déterminée et, en même a ou O : il astiqua, nous astiquons.
temps, sa liberté — Ce mot connmt une grande
vogue dans la langue intellectuelle et il est astragale Os du pied; moulure. V Toujours
employé parfois dans des sens aussi variés masculin : Un astragale très décoratif.
qu’imprécis. Ne pas en abuser.
astrakan, Astrakhan Ne pas écrire de l’astra¬
assurément Éviter assurément que. Dire assuré¬ kan, fourrure, comme le nom de la ville
ment: Assurément, il fait très froid (et non d’Astrakhan.
assurément qu’il fait très froid).
astral, ale, aux adj. Le masculin pluriel astraux
assurer Construction et emploi. est peu usité.
1 Assurer quelqu’un de..., lui dire qu’il peut astre Toujours masculin : Un astre brillant
compter sur... : Il nous a assurés de son
dévouement, de son appui (accord du participe astreignant, ante adj. Attention au groupe -ei-.
avec nous, car nous est complément d’objet
direct). astreindre v. t. Conj. 84. J’astreins, tu astreins,
2 Assurer à quelqu’un que..., lui afSrmer que... : il astreint, nous astreignons, vous astreignez, ils
Il nous a assuré qu’il reviendrait bientôt (pas astreignent — J’astreignais, tu astreignais, il
d’accord du partiape, car nous est complément astreignait nous astreignions, vous astreigniez,
d’attribution et équivaut à à nous). — On ils astreignaient — J’astreignis, tu astreignis,
évitera la construction vieillie II l’a assuré qu ’il il astreignit nous astreignîmes, vous astreignîtes,
reviendrait On dira plutôt II lui a assuré qu’il ils astreignirent — J’astreindrai, tu astrein¬
reviendrait dras... — J’astreindrais, tu asteindrais... —
Astreins, astreignons, astreignez — Que j’as¬
treigne, que tu astreignes, qu’il astreigne, que
assyrien, ienne adj. ou n. Attention à la
nous astreignions, que vous astreigniez, qu’ils
majuscule : La civilisation assyrienne. Les As¬
astreignent — gae j’astreignisse..., qu’il astrei¬
syriens. — Attention au y et à la confusion
gnît.. — Astreignant — Astreint einte. ▼
possible avec syrien. — Dérivés : assyriologie,
Attention au i après le groupe -gn- à la première
assyriologue.
et à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
aster Plante. — Prononciation : [asten]. — PL :
(que) nous astreignions, (que) vous astreigniez
des asters [-sten]. Toujours masculin : Des
asters blancs.
astreinte n. f. Terme de droit. — (dans la langue
écrite). Équivalent plus littéraire et plus rare
astérisque Signe typographique (♦). T Toujours de contrainte : Les astreintes de la vie
masculin : Cet astérisque était trop petit je ne professionnelle.
l’ai pas vu.
astringence n. f. Finale en -ence. De la même
asthénie n. f. Avec th. De même : asthénique. famille : astringent

asthme Toujours masculin : Un asthme fort astrolabe Instrument d’astronomie. — Toujours


gênant W Le -th- ne se prononce pas : [asmfa)]. masculin : Un astrolabe ancien.
De même : asthmatique [asmatik].
astronef T Toujours masculin : Un astronef tout
asd n. m. Vin. — Pas de majuscule : Boire un nouveau.
verre d’asti
astuce n. f. Deux emplois.
asticot n. m. Finale en -ot
1 L’astuce. Finesse malicieuse, rouerie : Méfiez-
vous, cette intrigante est pleine d’astuce. Sens
asticoter v. t. (familier) Harceler, tourmenter.
légèrement vieiUi et httéraire.
— Un seul t
2 Une astuce. Piège (Il y a une astuce dans
astigmatisme n. m. Défaut d’un système optique l’énoncé de ce problème) ou plaisanterie, jeu de
ASTUCIEUX 74

mots ( Voilà une astuce qui n 'estpas de bon goût) atermoiement n. m. Attention au e muet
ou encore idée ingénieuse {Cette petite astuce intérieur.
va nous permettre de résoudre le problème). Ces
divers sens sont familiers. A éviter dans la atermoyer v. i. Conjug. 21. Change y en i devant
langue soutenue. un e muet : j’atermoie, tu atermoies, j’atermoie¬
rai, j’atermoierais, mais nous atermoyons, vous
astucieux, euse adj. Avec un c. De même atermoyez, j’atermoyais. T Attention au / après
astucieusement. y à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait ou du subjonctif
asymétrie n. f. Orthographe et sens. présent : (que) nous atermoyions, (que) vous
atermoyiez
1 Avec un seul -s-. — De même asymétrique,
asymétriquement. athée n. ou adj. Avec -ée, même au masculin :
2 Asymétrie, dissymétrie. Ces deux noms sont Un athée. — Attention au groupe -th-. Dérivés :
à peu près synonymes. Si l’on veut établir une athéisme, athéiste.
différence, on peut considérer que l’asymétrie
fait référence à une absence en quelque sorte athéiste adj. ou n. Synonyme vieüh de athée.
normale ou naturelle de symétrie : La coquille
de l’escargot est asymétrique. Les versants de athénée En Belgique, étabUssement d’enseigne¬
cette vallée sont asymétriques. L'asymétrie de la ment. T Malgré la finale en -ée, toujours
toiture caractérise les maisons rurales de cette masculin : Un athénée nouveau.
province. — Dissymétrie fait davantage penser
à une absence accidentelle ou fâcheuse de athénien, ienne D’Athènes. — Attention au
symétrie ; Ce garçon est contrefait, il a les groupe -th- et à la majuscule : La population
épaules dissymétriques. La dissymétrie de la athénienne. Les Athéniens.
toiture de ce vieux clocher est due à un tassement
de la charpente. — Noter que dissymétrie tend athlète Attention au groupe -th-. — Ne s’emploie
à éliminer asymétrie, car, à l’audition, ce guère au féminin, même quand on veut parler
dernier mot donne lieu à des équivoques : d’une femme. C’est le mot sportive qui sert de
l’asymétrie se prononce comme la symétrie. féminin à athlète. — S’écrit avec un accent
grave et se prononce avec un e ouvert [atkt],
asymptote adj. ou n. f (terme de mathémati¬ à la différence des dérivés athlétique [atletik],
ques) Un seul s, malgré la prononciation athlétisme [atletismfa)].
[asÉptDt]. De même : asymptotique
[asêptDtik].
atlante adj. ou n. m. Majuscule dans les Atlantes,
peuple qui habitait l’Atlantide (continent fabu¬
asynchrone adj. Un seul s, malgré la prononcia¬ leux). Minuscule dans les autres cas : Le peuple
tion [asêkRon]. atlante. Balcon supporté par deux atlantes
(statues).
asyndète Figure de rhétorique ou type de
construction syntaxique. — Toujours féminin : atlantique S’écrit sans majuscule (La côte
Une asyndète audacieuse. — Avec un seul s, atlantique, l’alliance atlantique), sauf dans la
malgré la prononciation [asédct]. dénomination géographique l’océan Atlantique
{o minuscule, A majuscule). Pour désigner cet
asystolie n. f. (terme de médecine) Un seul s, océan, on dit aussi l’Atlantique (avec A
malgré la prononciation [asistoli]. majuscule) ou, par opposition à la Méditerra¬
née, l’Océan (avec O majuscule) : Préférez-vous
atavisme n. m. Deux sens bien distincts. les plages de la Méditerranée ou celles de
l’Océan ?
1 {sens strict et biologique) Réapparition chez
un sujet d’un caractère héréditaire qui était
atlas n. m. Prononciation : [atlas].
apparu chez un ascendant plus ou moins
lointain et qui était demeuré latent pendant une
ou plusieurs générations intermédiaires. atmosphère Toujours féminin : Une atmosphère
lourde, pesante, étouffante. — S’écrit avec t et
2 {sens usuel) Synonyme de hérédité, en tant que ph. De même : atmosphérique. — Ne pas écrire
l’hérédité transmet les instincts : Son atavisme *athmosphère.
prédisposait ce fils de marin à la vie aventureuse.
Ce sens, quoique non scientifique, est admis. atoll n. m. Ile de forme annulaire. — Prononcia¬
tion : [atol]. — PL ; des atolls [-toi].
atellane [atelan] Farce latine. — Toujours
féminin ; Une atellane grossière. — Un seul t, atome n. m. Pas d’accent circonflexe sur le o,
deux i. mais se prononce avec un o fermé : [atom]. En
75
ATONAL

revanche, les dérivés suivants se prononcent 2 A la forme pronominale, le participe passé


avec un o ouvert : atomicité [atomisite] n. f., s’accorde avec le sujet si le verbe est réfléchi
atomique [atomik] adj., atomisé, ée [atomize, direct ou réciproque : Elles se sont attachées à
e] adj. oa n., atomiser [atomize] v. t., atomiseur la défense de cette cause. Elles se sont attachées
[atDmizœR] n. m., atomisme [atDmism(a)] adj. cet enfant. Elles se sont attachées l’une à
ou n., atomistique [atomistik] adj. ou n. f. — l’autre. — Si le verbe est réfléchi indirect, le
Le composé atome-gramme se prononce avec participe s’accorde avec le complément d’objet
un O fermé : [atomgRam] PI. : des atomes- direct quand celui-ci est placé avant le verbe :
grammes. Les deux secrétaires que le directeur s’est
attachées. Il reste invariable quand le complé¬
atonal, adj. Pour le masculin pluriel, la forme ment direct est placé après le verbe : La
a préférer est atonals. Elle est d’ailleurs rare. directrice s’est attaché deux secrétaires.
On évite la forme atonaux, à cause de
l’homonymie fâcheuse avec tonneau. — Pro¬ attaquer v. t. Avec deux t. Toujours -qu-, même
nonciation : [atonal], avec o ouvert. — Dérivé ; devant a ou o : il attaqua, nous attaquons.
atonalité [atonalité] n. f.
attarder v. t. ou v. pron. Deux t. De même
atone adj. Prononcé généralement [aton], avec attardé. — On évitera le pléonasme s’attarder
o ouvert. La prononciation [aton], avec o trop. On dira s’attarder beaucoup.
fermé, s’entend quelquefois et n’est pas incor¬
recte. — Dérivés : atonie [atoni], atonique
[atonik], toujours avec o ouvert. atteindre Deux t. De même : atteinte n. f. —
Conjugaison et construction.
atour n. m. Normalement au pluriel ; Elle était I Conjug. 84. — J’atteins, tu atteins, il atteint,
parée de ses plus beaux atours. — Singuher nous atteignons, vous atteignez, ils atteignent. —
seulement dans les expressions dame, demoi¬ J’atteignais, tu atteignais, il atteignait, nous
selle d’atour, femme, fille d’atour. atteignions, vous atteigniez, ils atteignaient. —
J’atteignis..., il atteignit, nous atteignîmes... —
atout n. m. En un seul mot. — PI. ; des J’atteindrai, tu atteindras... — J’atteindrais, tu
atouts. — Sans trait d’union : Des atouts atteindrais..., nous atteindrions... — Atteins,
maîtres. — Au singulier : Atout cœur. Atout atteignons, atteignez. — Que j’atteigne, que tu
trèfle. atteignes, qu’il atteigne, que nous atteignions,
que vous atteigniez, qu’ils atteignent. — Que
atrabilaire adj. Coléreux, mélancolique. — j’atteignisse..., qu’il atteignît, que nous atteignis¬
Finale en -aire. sions... Atteignant. —Atteint, einte. ▼ Attention
au i après le groupe -gn- à la première et à la
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
âtre Un accent circonflexe. — Toujours mas- imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
cuhn : L'âtre ténébreux. atteignions, (que) vous atteigniez.

atrium [atRÎjom] n. m. (archéologie) Dans une II Construction.


maison romaine, salle carrée ou rectangulaire
dont le toit était percé d’une ouverture pour 1 Construction transitive directe. Arriver à
laisser passer l’eau de pluie. — PI. : des atria un endroit, à un but : Les alpinistes ont atteint
[atrija]. le sommet. — (par extension) Frapper, concer¬
ner : L'épidémie atteint surtout les enfants.
Cette mesure atteint la moitié des contribuables.
atrophie n. f. Avec ph. De même : atrophié,
— Le complément marquant l’endroit frappé
atrophier, atrophique.
est introduit par à : La balle atteignit le soldat
à la jambe. Nous avons atteint notre adversaire
atropine n. f. Alcaloïde. — Toujours féminin : au point sensible. — (par extension) Arriver à
L’atropine est très dangereuse. un état, à un degré ; Ce pays a atteint un niveau
de développement élevé.
attabler (s’) Avec deux t.
2 Construction transitive indirecte. Atteindre
attaché-case n. m. (anglicisme) Prononciation : à, parvenir à un point, à un état où il est difficile
[ata/ekez]. — PI. : des attachés-cases [-kez]. d’arriver (s’emploie surtout au figuré) : La
poésie de Hugo atteint souvent au sublime. Cette
construction transitive indirecte est plus Utté-
attacher v. t. Orthographe et accord du raire que la construction directe.
participe.
1 S’écrit avec deux t. De même : attachant, atteler v. t. Deux t. De même : attelage. — Double
ante, attache, attaché, ée, attachement. le / devant un e muet : j’attelle, j’attellerai
ATTENANT 76

attenant, ante adj. Se construit normalement est négative ou interrogative (Je ne m ’attendais
avec à ; Sa maison est attenante à la mienne. pas qu’il vînt si tôt. Vous attendez-vous qu’il
vienne tout de suite ?) T Cette construction avec
attendant La locution conjonctive en attendant que, parfaitement correcte mais un peu compas¬
que est toujours suivie du subjonctif : En sée, est remplacée usuellement par s’attendre
attendant qu ’il vienne, mettons-nous au travail à ce que, suivi du subjonctif : Je m ’attends à
ce qu’il vienne. Ce dernier tour est moins
conseillé, surtout dans la langue surveillée.
attendre Deux t. — Conjugaison, accord du
participe et constructions. 8 S’attendre à voir, suivi de l’infinitif. Je
m ’attends à le voir arriver bientôt. Je m ’attends
I Conjug. 81. J’attends, tu attends, il attend, à voir l’entreprise échouer. Ce tour, parfaite¬
nous attendons, vous attendez, ils attendent. — ment correct, permet d’éviter les constructions
J’attendais..., nous attendions... — J’attendis... plus lourdes avec que ou à ce que.
il attendit, nous attendîmes... — J’attendrai, tu
attendras... — J’attendrais, tu attendrais... —
attendrir v. t. — Deux t De même : attendris¬
Attends, attendons, attendez. — Que j’attende...,
sant, attendrissement, attendrisseur.
que nous attendions... — Que j’attendisse...,
qu’il attendît, que nous attendissions... —
Attendant. — Attendu, ue. T On dit normale¬ attendu Deux t. — Accord et emploi.
ment je m ’y attends, nous nous y attendons, je 1 Comme adjectif, s’accorde normalement avec
m’y attendais... En revanche, à l’impératif, on le nom ; J’ai reçu les documents attendus.
dit attends-toi à cela, attendons-nous à cela,
attendez-vous à cela. On évite les tours, 2 Attendu placé immédiatement devant le nom
théoriquement corrects mais inusuels,, au sens de « en raison de, étant donné » est
t’y, attendons-nous y, attendez-vous y. Éviter en considéré comme une préposition et reste
tout cas le barbarisme *attends-toi-z-y. invariable : Attendu les services qu’il a rendus,
nous ne pouvons le renvoyer.
II Accord du participe à la forme pronominale.
Accord avec le sujet : Elles se sont attendues 3 Attendu que, locution conjonctive, est tou¬
sans se rencontrer, pendant une demi-heure, jours suivi de l’indicatif ; Attendu que la
dans le hall de la gare (sens réciproque). Elles question n’est pas du ressort du comité, elle ne
se sont attendues à notre succès. Elles s’étaient figurera pas à l’ordre du jour.
attendues à nous voir réussir (tour s’attendre à).
4 Comme nom masculin, prend la marque du
III Constructions. pluriel : Les attendus d’un jugement.

1 A l’actif, avec un nom, sans préposition : attentat n. m. Attention aux deux t. — Se


J’attends l’autobus. J’attends une rentrée d’ar¬ construit avec à si le complément désigne une
gent. T Ne pas dire J’attends après une rentrée chose abstraite : Attentat a la sûreté de l’État.
d’argent > après. Attentat à la pudeur. Attentat aux mœurs. Un
2 A l’actif, quand le complément indique attentat au bon goût. — Se construit avec contre
une date ou un moment, trois constructions si le complément désigne une chose concrète
sont possibles : attendre demain, attendre ou un être: Un attentat contre la patrie. ^Un
jusqu’à demain (ces deux tours sont usuels), attentat a été commis contre le chef de l’État.
attendre à demain (tour plus rare et plus Un attentat contre la permanence du parti a
recherché). On dit de même : attendre l’année causé de graves dégâts.
prochaine, attendre jusqu’à l’année prochaine,
attendre à l’année prochaine. attentatoire adj. Deux t. — Se construit avec
à; Une mesure attentatoire à la liberté des
3 Attendre de, suivi de l’infinitif. J’attends citoyens.
de connaître ses intentions.
attente n. f — Deux t. De même : attentisme,
4 Attendre que, suivi du subjonctif. J’attends
attentiste.
que tu sois prêt pour sortir.

5 S’attendre à, svAyidîxm mm. Ils s’attendent attenter v. t. — Deux t. — Porter atteinte. —


à la victoire de leur équipe. Attenter à est le seul tour usuel de nos jours :
Cet apprenti dictateur voudrait attenter à la
6 S’attendre à, suivi de l’infinitif. Je m’at¬ liberté des citoyens. — Attenter contre est
tends à recevoir une lettre de confirmation. nettement plus rare, attenter sur est vieux.
1 S’attendre que. Suivi de l’indicatif ou du
conditionnel quand la principale est affirmative attention n. f. — Deux t. De même : attentif,
(Je m ’attends qu ’il viendra. Je m ’attendais qu ’il attentionné, attentivement.
vienatait) ou du subjonctif quand la principale I Faute d’attention, faute d’inattention > faute.
77 ATTENTISME

II Attention, intention. attirail n. m. — Deux t. — PI. : des attirails.


1 A l’attention de... Formule qu’on écrit sur
une lettre, sur un document : A l’attention de attirant, attractif, attrayant Trois adjectifs à
Monsieur Durand (et non *à l’intention de...). bien distinguer.
On signale ainsi que le document est soumis, 1 attirant, ante (deux t, un seul r) Qui attire
proposé à ^attention, à l’examen attentijf de la (au figuré), qui exerce un attrait : Une jeune
personne mentionnée. fille au visage attirant.
2 A l’intention de... Equivaut à « destiné 2 attractif, ive (deux t) Qui attire (au propre) :
à » : J’ai rédigé un rapport sur cette question à La force attractive d’un morceau d’acier ai¬
l’intention du directeur {= destiné au directeur), manté. — Plus rare au figuré (Uneprofession qui
III Faire attention. Cinq constructions. n’a rien d’attractif), sauf dans l’expression pôle
attractif (La maison de la culture doit être un
1 Faire attention à, suivi d’un nom. En pôle attractifpour toute la jeunesse de notre ville).
sortant, faites attention à la marche.
3 attrayant, ante (deux t) Qui a de l’attrait,
2 Faire attention de, suivi de l’infinitif (au qui attire par son aspect ou son côté agréable
sens de « faire en sorte de »). Faites attention ou même amusant : Il faut rendre la gymnasti¬
de ne pas glisser. Fais bien attention d’affranchir que attrayante pour donner aux enfants le goût
ta lettre au tarif voulu. du sport.
3 Faire attention que, suivi de l’indicatif (au
sens de « bien remarquer que, ne pas oublier attirer v. t. — Deux t. — De même : attirable,
que »). Faites bien attention que le verglas est attirance, attirant.
fréquent à cette saison.
attiser v. t. — Deux t.
4 Faire attention que, suivi du subjonctif (au
sens de « faire en sorte que »). Faites attention attitrer v. t. — Deux t. De même : attitré.
qu’on ne vous prenne pas votre vélomoteur.
5 Faire attention à ce que, suivi du subjonc¬ attitude n. f Deux t.
tif. Équivaut à « faire attention que » suivi du
subjonctif. T S’emploie seulement dans la attouchement n. m. — Deux t.
langue familière ou relâchée. A éviter.
attractif adj. — Deux t > attirant.
attentisme n. m. Deux t De même ; attentiste.
attraction n. f — Deux t. De même : attracteur,
atténuer v. t. — Deux t. De même : atténuant, attractif, ive, attrait.
atténuation, atténué.
attrape-mouches n. m. Invariable : un attrape-
atterrer v. t. Abattre, consterner. — Deux t, mouches (avec -s au singulier), des attrape-
deux r. De même atterrant. mouches.

atterrir v. i. Deux t, deux r. De même : attrape-nigaud n. p. — PI. : des attrape-nigauds.


atterrissage, atterrissement, atterrisseur.
attraper v. t. Orthographe et emploi.
attester v. t. — Deux t. De même : attestation.
— Se construit avec que et l’indicatif (J’atteste 1 T Bien qu’étant de la même famille que
que je l’ai vu) ou avec une proposition infinitive trappe, ce verbe s’écrit avec un seul p (mais avec
(J’atteste l’avoir vu). deux t). De même : attrapade, attrapage, attrape,
attrape-mouches, attrape-nigaud, attrapeur.
atticisme n. m. Deux t. 2 L’expression attraper un rhume (la grippe,
la varicelle, etc.) appartient à la langue fami¬
attiédir v. t. — Deux t. De même : lière. Dans la langue plus soutenue, on écrira
attiédissement. prendre (un rhume), contracter (une maladie
contagieuse).
attifer v. t. — Deux t, un seul f. De même :
attifement. attrayant adj. Deux t. > attirant.

attiger v. i. (populaire) Exagérer. — Deux t. — attribuer v. t. Orthographe et accord du


Conjug. 16. Prend un e après le g devant a ou participe.
O : il attigeait, nous attigeons.
1 Deux t. De même : attribuable, attribut,
attique adj. ou n. m. Deux t. attributif, attribution.
« \
ATTRISTER 78

2 A la forme pronominale, le participe passé n Employé comme adjectif.


s’accorde avec le complément d’objet direct si 1 Aucun, adjectif, s’emploie parfois dans la
celui-ci est placé avant le verbe : Les mérites langue très httéraire ou poétique au sens de
qu’elles se sont attribués. Les récompenses qu’il
« quelque » : Quand la magie poétique évoque
s’est attribuées. — Si le complément direct est aucun paysage de rêve... (= quelque paysage).
placé après le verbe, le participe reste invaria¬
ble : Elles se sont attribué des mérites imagi¬ 2 Aucun, adjectif, s’emploie normalement
naires. Il s’est attribué des récompenses dans l’usage courant en corrélation avec ne au
excessives. sens de « pas un seul » : Aucun invité n’a paru
surpris. Je n’ai vu aucun film depuis un mois.
attrister v. t. Deux t De même : attristant, ante. 3 Aucun, adjectif, ne s’emploie au pluriel
?|u’avec des mots qui n’ont pas de singuher
attrition [atsisjS] n. f. (terme de religion ou de Cette modification n’entraînera aucuns frais
chirurgie). Deux t.
supplémentaires) ou qui changent de sens au
pluriel (Les domestiques n’avaient reçu aucuns
attrouper v. t. ou v. pron. Deux t, un seul p. gages).
De même : attroupement
4 Aucun, adjectif employé avec sans peut se
au Contraction de à le. — Dire : Je vais au bureau postposer : J’ai dit cela sans aucune malice ou
de tabac, mais Je vais chez le pharmacien (et sans malice aucune.
non au pharmacien) > à (III, 1). 5 Aucun, adjectif, est répété devant chacun
des sujets juxtaposés. Le verbe se met au
aubaine n. f. Occasion inespérée. — Finale en singuher: Aucune promesse, aucune menace,
-aine. aucun conseil ne put le faire changer d’avis.
aube n. f. Avec aube au pluriel : une roue à aubes, m Omission de ne, quand aucun a une valeur
un bateau à aubes. d’indétermination. On omet ne dans les cas
suivants :
aubergine n. f. ou adj. Comme adjectif de 1 Dans une proposition interrogative indi¬
couleur, toujours invariable : Des robes recte ou dans une proposition conditionneUe :
aubergine. Je me demande s’il a aucune chance (= quelque
chance) de succès. Si la tentative a aucune
aubier n. m. Partie tendre d’un tronc d’arbre. chance (= quelque chance) de réussir, c’est bien
— Finale en -ier. en ce moment.

auburn [oboean] adj. (anglicisme) D’un brun 2 Dans une subordonnée, après une princi¬
tirant sur le roux. — Toujours invariable : Une pale négative ; Je ne crois pas qu ’il y ait aucun
chevelure auburn. Des cheveux auburn. empêchement (= quelque empêchement).
3 Après im verbe, un nom ou un adjectif qui
aucun, aucwe S’emploie comme pronom ou implique une idée de négation : Le directeur
comme adjectif indéfini, avec ou sans un autre défend qu’aucune personne étrangère au service
adverbe à valeur négative. (= que quelque personne que ce soit) pénètre
I Employé comme pronom. dans l’entrepôt.

\ Aucuns (avec -s). Expression archaïque 4 Après non que : J’accepte, non que
signifiant « quelques personnes » : Phèdre était j’éprouve aucun enthousiasme (= un enthou¬
si succinct qu’aucuns l’en ont blâmé (La siasme quelconque, le moindre enthousiasme),
Fontaine). mais il faut en finir.

2 D’aucuns (avec -s-). Employé encore par¬ 5 Après trop... pour (suivi de l’infinitif),
fois dans la langue httéraire ou recherchée au trop... pour que (suivi du subjonc^, avant de
sens de « quelques personnes » : D’aucuns (suivi de l’ii^itif), avant que (suivi du subjonc¬
pensent que cette histoire a été imaginée par les tif), bien loin de (suivi de l’infinitif), bien loin
poètes. que (suivi du pbjonctif): Je m’estime trop
engagé pour faire aucune concession (= une
3 Aucun, pronom suivi de de et d’un nom. concession, queUe qu’elle soit). Avant qu’aucun
Employé dans l’usage courant pour exprimer obstacle (= un obstacle, quel qu’il soit)
la négation. S’emploie avec ne : Aucun de mes apparaisse, profitons de la chance qui nous est
amis ne m’a écrit (= pas un seul de mes amis). offerte. Bien loin qu ’il éprouvât aucune crainte
4 Aucun, employé couramment sans de ni (= une crainte quelconque, la moindre
ni dans une tournure elliptique. Voyez-vous un crainte), il croyait le succès assuré.
empêchement à ce projet ? — Aucun.
IV ^UCUR et les adverbes négatifs autres que ne.
79 AUCUNEMENT

1 On ne peut jamais employer aucun avec audit On écrit généralement audit (en un seul
pas ou point dans la même proposition. Dire : mot), à ladite (en deux mots), auxdits (en un
Je n'ai reçu aucune visite (et non Je n'ai * pas mot), auxdites (en un seul mot) > dit
reçu aucune visite).
2 On peut en revanche employer aucun avec auditionner Deux n. Attention aux deux sens
jamais, avec plus ou avec ni dans la même possibles.
proposition : Je n'ai jamais vu aucun édifice de 1 Intransitif Le chanteur auditionne devant le
ce genre. Je n 'aiplus dès lors reçu aucune visite. directeur du music-hall, chante, pour se faire
Je ne connais pas Venise, ni d'ailleurs aucune engager éventuellement.
autre ville d'Italie.
2 Transitif Le directeur du music-hall audi¬
3 Quand il y a coordination, on emploie ni tionne le jeune chanteur, l’écoute, pour l’enga¬
et non pas et. Dire : Aucun discours ni aucune ger éventuellement.
pression ne put le faire changer d'avis (et non
3 T Ne pas employer auditionner au sens de
*et aucune pression). L’emploi de mais devant
« chanter devant le pubhc ». Un artiste audi¬
aucun est en revanche tolère : Il y avait quelques
tionne devant une personne qui a qualité pour
personnalités en service commandé, mais aucun
juger son talent et pour l’engager.
sympathisant.
auditoire n. m. Finale en -oire.
aucunement adv. En aucune manière. — Les
règles d’emploi sont identiques à celles de
auditorium [oditOEjom] n. m. — PL : des
aucun.
auditoriums [-Rjom].
audacieux, euse adj. ou n. Avec un c. De même ; auge Toujours féminin : Une auge pleine.
audacieusement.
augmentation II est conseillé de dire : L'aug¬
au-deçà adv. Attention à la cédille et à l’accent mentation du prix de la viande. L'augmentation
grave sur a. Un trait d’union (à la différence du prix de la vie. Eviter les formules raccour¬
de en deçà). De même : au-deçà de loc. prép. cies : L'augmentation de la viande. L'augmen¬
tation de la vie. C’est le prix qui augmente, non
au-dedans adv. Trait d’union (à la différence de la viande ni la vie.
en dedans). De même ; au-dedans de loc. prép.
augmenter D est conseillé d’écrire : Le boucher
au-dehors adv. Trait d’union (à la différence de a augmenté le prix de la viande. Le prix de la
en dehors). De même : au-dehors de loc. prép. viande augmente (et non Le boucher a aug¬
menté la viande., La viande augmente) >
au>delà adv. Attention à l’accent grave sur a. augmentation. T Éviter le barbarisme *raug-
— Trait d’union (à la différence de en delà). menter: Le prix de la vie raugmente tous les
De même : au-delà de loc. prép., l'au-delà n. mois. Le prix de la viande a encore raugmenté.
m. inv. (PI. : des au-delà). Dire ; Le prix de la vie augmente tous les mois.
Le prix de la viande a encore augmenté.
au-dessous adv. Trait d’union (à la différence
de en dessous. De même ; au-dessous de loc. augure n. m. Avec -au-. Toujours masculin : Un
prép. augure romain. Un oiseau de bon augure, de
mauvais augure.
au-dessus adv. Trait d’union (à la différence de
en dessus). De même ; au-dessus de loc. prép. augurer Plusieurs constructions et plusieurs
sens.
au-devant adv. Trait d’union. De même ; au-
1 (vieux) Les devins augurèrent la victoire,
devant de loc. prép. l’annoncèrent, la prédirent (en interprétant le
vol des oiseaux, etc.).
audible adj. Qu’on peut entendre, comprendre ^
Une voix à peine audible. — Dérivé : audibilité 2 (de nos jours) Les premiers résultats laissent
n. f. augurer le succès, le laissent prévoir (par une
déduction rationnelle).
audience n. f. Finale en -ence. Dérivé : 3 (de nos jours) Augurer que (suivi de l’indica¬
audiencier. tif), prévoir que : attitude actuelle laisse
augurer qu'il rejettera notre demande.
audio-visuel, elle adj. ou n. m. En deux mots,
avec trait d’union : Les techniques audio¬ 4 (de nos jours) 5/en, mal augurer d’une chose,
visuelles. en tirer un présage favorable, défavorable
AUJOURD’HUI 80

(J'augure bien des premiers résultats) ou prévoir vous dire un mot (et non *auparavant de partir).
quelque issue favorable, défavorable au sujet de — En revanche, éviter avant dans les emplois
cette chose (J’augure mal de la suite de notre adverbiaux. Dire: Je ne viendrai qu’à six
aventure. Voilà une nouvelle qui me fait bien heures, car auparavant j’assiste à une réunion
augurer de l'avenir = qui me fait prévoir que (et non car avant j’assiste ...).
l’avenir sera favorable).
auprès de loc. prép. Sens et emplois.
aujourd’hui adv. Prononciation et emplois.
I Auprès de et près de.
1 Bien prononcer [o3URdqi] et non
1 Auprès de ne s’emploie de nos jours
*[o3DRdqi].
qu’avec un nom ou un pronom désignant une
2 Au jour d’aujourd’hui Pléonasme de la personne : J’ai passé mon dimanche auprès de
langue populaire, employé parfois, par plaisan¬ mon frère malade. — Près de s’emploie aussi
terie, comme renforcement de aujourd’hui A à propos des choses : Je vous attendrai près de
éviter dans la langue soignée et dans un la fontaine du jardin public.
contexte sérieux.
2 Auprès de indique une proximité plus
3 Jusqu’aujourd’hui. Forme préconisée par les grande : Il passe ses jours de congé auprès de
grammairiens, à la place de Jusqu 'à aujourd’hui son oncle (= chez son oncle). Il habite près de
pour éviter le pléonasme, car la préposition à la maison de son oncle. — Auprès de suppose
est déjà contenue dans aujourd’hui (= à /e jour aussi une idée de permanence ou de durée assez
d’hui). Cependant Jusqu’à aujourd’hui est toléré longue : Elle a passé toute sa vie auprès de sa
dans l’usage général et jusqu’aujourd’hui est mère. Le chef de cabinet était près au ministre
légèrement archaïque et précieux. au moment de la remise des décorations.
4 D’aujourd’hui. S’emploie très correctement 3 Auprès de a souvent une valeur abstraite
pour dire « pendant la durée de la journée où et équivaut alors à « dans l’entourage de, dans
nous sommes » : Je ne l’ai pas vu d’aujourd’hui les services de » : Ce professeur est détaché
auprès de l’ambassadeur comme traducteur-
5 D’aujourd’hui en huit. Tour conseillé, préfé¬
rable à aujourd’hui en huit : Je vous livrerai le interprète. Dans ce sens, près de est impossible.
travail d’aujourd’hui en huit (= dans huit 4 Auprès de signifie aussi « en s’adressant
jours). à, dans l’esprit de » : Je vous prie d’être mon
interprète auprès de nos amis. Il trouva un
aulnaie > aunaie. accueil favorable auprès de ce public passionné
de poésie. Dans ce sens, l’emploi de près de est
aulne > aune. très rare.

aulnée [one] ou aunée n. f. Plante, 5 Auprès de ne peut se mettre au comparatif


ni au superlatif. En revanche, on peut dire : Il
aulx > ail. est plus près de moi, très près de moi
n Auprès de et au prix de. La locution auprès
aumône n. f. Accent circonflexe sur o. De même : de sert à introduire une comparaison : Auprès
aumônerie, aumônier, aumônière. de Victor Hugo, Musset fait figure de poète
mineur (= comparé à Victor Hugo). Au prix
aunaie ou aulnaie n. f. Terrain planté d’aunes. de a eu le même sens dans la langue classique :
— Quelle que soit l’orthographe, on prononce Les charmes de la campagne sont peu de mose
toujours [one], sans [1] et avec e ouvert. au prix des plaisirs de la ville. Cet emploi est
yieilU. De nos jours, au prix de signifie « en
aune Deux noms homophones à bien distinguer. Change de, moyennant » : Au prix d’un effort
1 Une aune Ancienne mesure de longueur: épuisant, il parvint à terminer la course.
Une aune de drap.
auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles >
2 Un aune ou un aulne Arbre : La rivière était lequel.
bordée de petits aunes. — Quelle que soit
l’orthographe (aune ou aulne), on prononce aura [ona] n. f. (littéraire et figuré) Halo : Une
toujours [on], sans [1]. aura de mystère et d’héroïsme enveloppait cet
aventurier. — PL : des auras [-Ra].
auparavant adv. En un seul mot, avec finale en
-ant. — Toujours adverbe. Ne peut s’employer auréomycine [oReomisin] n. f. Antibiotique. —
comme préposition > avant. Dire : Il est venu Attention à la place du y.
me voir avant les vacances (et non ^auparavant
des vacances). Dire ; Avant de partir, je veux auriculaire adj. Finale en -aire.
81 AURIFÈRE

aurifère adj. Finale en -ère. aussi rapide que la tienne (et non aussi rapide
*comme la tienne). Je cours aussi vite que toi
aurochs n. m. inv. Animal. — Quatre prononcia¬ (et non aussi vite *comme toi).
tions : [oRoks] ou [oRoks] ou [oRok] ou
6 Moi aussi et moi non plus. Le tour moi
[oRok]. La meilleure est [oRok],
aussi {toi aussi, etc.) ne peut s’employer
qu’après une proposition affirmative Tu t’en
auroral, ale, aux adj. (littéraire) De l’aurore : vas? Nous aussi — Après une proposition
La lumière aurorale. — Le masculin pluriel négative, l’emjîloi de non plus est obligatoire ;
auroraux est correct, mais U est peu usité, car Il n’a jamais été malade cet hiver, moi non plus.
il est peu harmonieux.
7 Aussi bien que unissant deux sujets. Si le
aurore n. f. Comme adjectif de couleur, invaria¬ second sujet est entre virgules, le verbe se met
ble : Des soieries aurore. au singulier. On insiste sur le premier sujet, et
aussi bien que garde sa valeur comparative : La
ausculter v. t. Avec au-. De même auscultation. Bretagne, aussi bien que la Normandie, est un
pays d’élevage. — S’il n’y a pas de virgules, le
auspices n. m. Ne s’emploie qu’au pluriel. — verbe se met au pluriel. Les deux sujets sont
Désigne les présages que les Romains tiraient sur le même plan, et aussi bien que a la valeur
du vol des oiseaux. — Prononciation : [ospis] d’un simple coordonnant : La Bretagne aussi
ou, mieux, fospis]. T Attention au paronyme bien que la Normandie sont des pays d’élevage.
hospice, asile de vieillards. II Aussi adverbe de phrase marquant un lien
logique.
aussi Adverbe exprimant la comparaison ou le
1 En tête de phrase ou de proposition,
lien logique.
signifie « c’est pourquoi » : On voit circuler
I Aussi adverbe de comparaison. trop de voitures, aussi déplore-t-on de nombreux
accidents. L’inversion du sujet n’est pas obliga¬
1 Aussi et autant. Dans une comparaison
toire, mais elle est fréquente dans la langue
d’égalité, aussi s’emploie avec les adjectifs et surveillée. Comparer avec la phrase suivante,
les adverbes : Il est aussi habile que moi II
dans laquelle aussi n’est pas en tête de
travaille aussi habilement que moi — Autant
proposition et a un sens différent : On voit
s’emploie avec les noms et les verbes : Il a circuler beaucoup de voitures, on déplore aussi
autant d’habileté que moi II travaille autant beaucoup d’accidents (= on ne voit pas
que moi Éviter par conséquent de dire : Il est seulement... on déplore en outre...).
^autant habile que moi ou II a *aussi d’habileté
que moi 2 Aussi bien en tête de phrase ou de
proposition ou après puisque introduit une
2 Avec avoir faim, avoir peur, avoir soif, explication ou une justification supplémentaire
avoir sommeil, avoir envie, etc. L’emploi de et équivaut à « d’ailleurs, tout compte fait » :
aussi est déconseillé. Il vaut mieux, dans la L’affaire est réglée, donc je n’entreprendrai pas
langue soignée, employer autant: J’ai froid ce voyage; aussi bien, je suis trop fatigué pour
autant que vous (plutôt que j’ai aussi froid que me déplacer en ce moment. — Aussi bien est
vous). rarement suivi de l’inversion du sujet.
3 Aussi et si. Dans une comparmson d’éga¬
lité à la forme négative ou interrogative, on peut aussière > haussière.
remplacer aussi par si : Il n’est pas si fort ou
aussi fort qu’on le dit. Pourquoi crie-t-il si fort ? aussitôt Plusieurs emplois et plusieurs
— L’emploi de si est même bien plus fréquent constructions.
lorsque le second terme de la comparaison n’est 1 Aussitôt, adverbe. Ne peut jouer le rôle d’une
pas exprimé : Pas si vite, s’il vous plaît Est-il préposition devant un nom. On ne peut donc
si riche ? — Au sens de « tellement », l’emploi écrue : Aussitôt la sonnerie, les élèves sortent.
de si est obligatoire : Il est si riche l II va si vite / Dans ce cas, on écrira: Aussitôt après la
(dans ces cas, aussi serait impossible). sonnerie, les élèves sortent. En revanche, l’em¬
4 Dans une proposition concessive-compara¬ ploi de la locution conjonctive aussitôt quf
tive (au subjonctiO- D est conseillé d’employer (suivie de l’indicatif) est correct : Aussitôt que
si plutôt que aussi: Si habile qu’il soit (ou si la sonnerie retentit, les élèves sortent
habile soit-il), il ne peut réussir. Eviter aussi 2 Aussitôt suivi d’un participe. Tour usuel et
habile qu’il soit ou aussi habile soit-il. correct : Aussitôt rentré, je me mis au travail.
5 Dans l’expression d’un comparatif d’é^- — Aussitôt s’emploie aussi devant un nom suivi
lité. Obligatoirement, aussi est en corrélation d’un participe : Aussitôt le travail terminé, je
avec que (et non avec comme) : Ma moto est vous téléphonerai — Aussitôt que devant un
AUSTER 82

participe est parfaitement correct (tour légère¬ t-il donc tant que cela ? (ou autant que cela T).
ment archaïque et nettement littéraire) : Aussi¬ Vous avez beaucoup de disques, je n'en n’ai pas
tôt que connue, la nouvelle enflamma les esprits. tant (ou je n’en n’ai pas autant). — Au sens
Il se mit à la tâche aussitôt qu 'arrivé (= aussitôt de « tellement », avec un verbe ou un nom,
qu’il fut arrivé). tant remplace obhgatoirement autant : Vous me
haïssez donc tant t II a donc tant de haine wur
3 Deux constructions à bien distinguer. Je
n'étais pas aussitôt entré que j'ai entendu un cri nous / (dans ce cas, autant est impossibl^.
(= aussitôt que je fus entré, j’entendis un cri). 3 Introduisant un comparatif d’égalité. L’ad¬
— Je ne suis pas entré aussitôt que J'ai entendu verbe autant est en corrélation avec que (et non
un cri (= je ne suis pas entré immédiatement avec comme) : Vous travaillez autant que moi
après avoir entendu un cri). (et non autant *comme moi). Il a autant de
4 Ne pas écrire aussitôt (en un mot) comme mérite que nous (et non autant de mérite
aussi tôt (en deux mots) : Il m'a appelé, je suis *comme nous).
entré aussitôt (= immwliatement). Je me lève 4 Autant..., autant.. Tour httéraire destiné à
aussi tôt que toi (= à une heure aussi matinale), mettre deux éléments en parallèle en produisant
mais je ne me couche pas aussi tard. un effet de symétrie : Autant les montagnes
5 Aussitôt et sitôt > sitôt sauvages rebutent le regard, autant les plaines
riantes plaisent à l’œil du voyageur (= les
auster [ostea] n. m. Vent du sud. — Avec une plaines plaisent à l’œil autant que les mon¬
mnuscule ; L'impétueux auster. — Ne pas tagnes rebutent le regard).
écrire comme austère, ascétique. 5 Être autant de... Tour assez littéraire qui
établit une équivalence, une identité entre les
austère adj. Se prononce avec un e ouvert êtres ou les choses appartenant à deux groupes :
[ostER] et s’écrit avec un accent grave, comme Ces villages juchés sur des pitons étaient autant
austèrement [ostcRmâ], à la différence de de petites forteresses (= chaque village était
austérité [ostenite]. comparable ou semblable à une petite
forteresse).
austérité n. f Attention à l’anglicisme politique
financière d'austérité, employé à tort pour 6 D’autant plus que..., d’autant moins que...,
désirer une politique de restriction ou une d’autant mieux que... Indique la mesure, la
politique de rigueur financière. proportion. Emploi parfaitement correct : Il a
d’autant moins de chances de l’emporter que ses
aust^ ale, als adj. Prononciation : [ostRal], concurrents sont plus nombreux.
préférable à [ostRal]. — Le masculm pluriel 7 D’autant plus que..., d’autant que... Indique
australs est préférable à austraux, mais les deux la cause. Ces deux expressions sont l’une et
formes sont rares et il vaut mieux ne pas l’autre correctes : J’assisterai à la réunion,
employer cet adjectif au masculin pluriel. d’autant plus que j’ai une question importante
à poser (ou d’autant que j’ai...). Dans ce sens,
australien, ienne adj. ou n. De l’Australie. — d’autant plus que semble d’un registre plus
Attention à la majuscule : La population soutenu que d’autant que. D’autre part, ces
australienne. Les Australiens. locutions peuvent s’employer après une propo¬
sition négative : Je n 'assisterai pas a cette
austrasien, ienne adj. ou n. De l’Austrasie, réunion, d’autant (plus) que j’ai un travail
ancien royaume franc. — Attention à la Urgent à finir.
majuscule : Les guerriers austrasiens. Les
Austrasiens. 8 D’autant mieux. Ne peut s’employer qu’avec
un verbe ou un participe : Il travaille Sautant
autan n. m. Vent. — Avec une minuscule. — mieux qu’il se passionne plus pour ce qu’il fait
Ne pas écrire comme autant, adverbe. La leçon sera d’autant mieux retenue qu’elle
aura été accompagnée d’exemples plus vivants.
autant adv. Exprime l’égalité, l’équivalence. — Ne jamais employer d’autant mieux avec
un adjectif ou un adverbe, mais d’autant plus :
1 Autant et aussi > aussi.
Il est d’autant plus travailleur... (et non
2 Autant et tant. Dans une comparaison * d’autant mieux travailleur...). Il court d’autant
d’éçahté à la forme affirmative, on emploie plus vite... (et non *d’autant mieux vite).
obligatoirement autant avec un verbe ou un
9 Pour autant que. V Cette expression est
nom : Il travaille autant que moi (et non *tant
déconseillée. Il vaut mieux dire autant que ou
que moi). Il a autant de mérite que nous (et non
dans la mesure où : Je promets de vous aider,
*tant de mérite que nous). — A la forme néga¬
autant que cela dépend de moi (et non pour
tive, tant peut remplacer autant -. Travaille-
autant que cela dépend de moi). — Pour autant
83 AUTARCIE

que et autant que sont normalement suivis de considérée comme peu élégante). Dire plutôt
l’indicatif, sauf dans la formule figée autant que ma voiture.
je sache.
10 Pour autant. S’emploie, très correctement, 2. auto- Deux préfixes, que l’orthographe ne
dans une phrase négative au sens de « pour¬ permet pas de distinguer (voir tableau page
tant, cependant » : Il est assez peu instruit, il suivante).
n’est pas pour autant illettré ou stupide. 1 auto- (du grec autos « soi-même »), dans des
11 Autant vaut. Tour, très correct, qui n’est mots comme auto-allumage, autobiographie.
pas exclamatif et qui est l’équivalent pur et
2 auto- (de auto{mobilé\), dans des mots
simple de « il vaut autant » : Autant mut céder
comme auto-école, automitrailleuse.
tout de suite ou II vaut autant céder tout de
suite. 3 V Les mots commençant par auto- ne
s’écrivent avec un trait d’union que si le second
12 Autant suivi de l’infinitif. Au sens de « il
élément commence par une voyelle (auto¬
vaut autant, autant vaut », est déconseillé dans
allumage, auto-école) et dans auto-stop, auto¬
la langue soutenue : Puisqu 'il faut travailler,
stoppeur, ainsi que dans autos-couchettes. Seul
autant choisir un métier agréable. Il est plus
le second élément porte la marque du pluriel :
correct d’écrire : autant vaut choisir... ou il vaut
des auto-écoles, des auto-stoppeurs, à l’exception
mieux choisir...
de l’adjectif invariable autos-couchettes (Un
train autos-couchettes).
autarcie n. f. La forme autarchie est sortie de
l’usage.
autochtone [otDkton] adj. ou n. Attention à la
place du h. Ne pas écrire *autocthone.
auteur n. m. Pas de forme pour le féminin. On
dira donc : Colette est mon auteur préféré. Elle
est l’auteur de nombreux romans. Une femme autoclave adj. ou n. Comme nom, toujours
auteur peut être élue à l’Académie française. masculin : Un autoclave tout neuf.

authentifier v. t. Conjug. 20. Double le i à la autocoat n. m. Anglicisme désignant un manteau


première et à la seconde personne du pluriel court. — Prononciation : [otokot]. — PI. ; des
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : autocoats [-kot].
(que) nous authentifiions, (que) vous authen¬
tifiiez. autocrate [otokaat] n. m. Dérivés : autocratie
[atokaasi], autocratique [atakaatik], auto¬
authentifier, authentiquer Deux verbes paro¬ cratiquement [atakaatikmô].
nymes de la famiUe de authentique.
autodafé [otodafe] n. m. En un seul mot, sans
1 authentifier Reconnaître comme authenti¬ trait d’union. Un accent aigu sur le e. — PI. :
que : Un expert a authentifié ce tableau attribué des autodafés [-fe].
a Vermeer de Delft (= a étabU qu’il avait bien
été peint par Vermeer).
auto-école n. f. — PI. ; des auto-écoles.
2 authentiquer Donner un caractère authenti¬
que en apposant une marque : On authentique autographe adj. ou n. m. Écrit de la main même
un document officiel en y apposant un cachet. de la personne : Une lettre autographe de
Napoléon (= écrite de la main de Napoléon
authentique adj. Attention à la place du groupe et non dictée à un secrétaire). Peut s’em¬
-th-. — Dérivés : authenticité n. f., authentifier ployer substantivement : Demander un auto¬
V. t., authentiquement adv., authentiquer v. t. graphe à une vedette. T Toujours masculin : Cet
autographe est faux. — Bien distinguer de
authentiquer v. t. Toujours avec -qu-, même authentique. Une lettre authentique de Napo¬
devant a ou o : il authentiqua, nous léon est une lettre qui a réellement Napoléon
authentiquons. pour auteur, même si elle a été dictée à un
secrétaire.
authentiquer, authentifier > authentifier.
automate Toujours masculin : Un automate
autisme n. m. (psychopathologie) Repli morbide ancien.
d’un sujet sur lui-meme.
automation n. f. Anglicisme technique qui
1. auto Forme abrégée familière de (une) désigne la mise en oeuvre de procèdes auto¬
automobile. Tend à disparaître au profit du mot matiques pour remplacer les opérations ma¬
voiture. Éviter de dire mon auto (expression nuelles. On dira plutôt automatisation.
AUTOMATIQUE 84

LISTE DES PRINCIPAUX MOTS COMMENÇANT


PAR LE PREFIXE AUTO-

. AUTO- VIENT DU GREC AUTOS "SOI-MÊME"

auto-alarme n. m. autofinancement n. m. automorphisme n. m.


auto-allumage n. m. autogamie n. f. automoteur, trice adj. ou n.
auto-amorçage n. m. autogène adj. m. ou n. f.
autobiographie n. f. autogéré, ée adj. autonome adj.
autobiographique adj. autogestion n. f. autonomie n. f.
autocensure n. f. autogire n. m. autonomisme n. m.
autochrome adj. autographe adj. ou n. m. autonomiste adj. ou n.
autochtone adj. ou n. autographie n. f. autonyme adj.
autocinétique adj. autographique adj. autoplastie n. f.
autoclave n. m. autogreffe n. f. autopolaire adj.
autocollant, ante adj. autoguidage n. m. autoportrait n. m.
autoguidé, ée adj. autopropulsé, ée adj.
autoconsommation n. f.
auto-induction n. f.
autocopie n. f. autopropulseur adj. ou n. m.
auto-intoxication n. f.
autocrate n. m. autopropulsion n. f.
autolyse n. f.
autocratie n. f. autopsie n. f.
automate n. m.
autocratique adj. autopsier v. t.
automaticité n. f.
autocritique n. f. autopunition n. f.
automation n. f.
autocuiseur n. m. autoradiographie n. f.
automatique adj.
autodafé n. m. autoréglage n. m.
automatiquement adv.
autodéfense n. f. autorégulation n. f.
automatisation n. f.
autodestruction n. f. autosatisfaction n. f.
automatiser v. t. autosuggestion n. f.
autodétermination n. f.
autodidacte adj. automatisme n. m. autotomie n. f.
OU n. automobile adj. ou n. f. autotransformateur n. m.
autodiscipline n. f. automobilisme n. m. autotrophe adj.
autofécondation n. f. automobiliste n. m. ou f. autovaccin n. m.

II. AUTO- VIENT DE AUTOMOBILE

autoberge n. f. auto-école n. f. autoroutier, ière adj.


autobus n. m. automitrailleuse n. f.
autos-couchettes adj. inv.
autocar n. m. autopompe n. f.
auto-stop n. m.
autochenille n. f. autoradio n. m.
auto-stoppeur, euse n. m.
autocoat n. m. autorail n. m. ou f.
autodrome n. m. autoroute n. f. autostrade n. f.

automatique adj. L’emploi de cet adjectif au


1 Bien prononcer [otonal]. Comme dans
sens de inévitable est déconseillé. On écrira : automne [oton], le m est muet.
Avec des pneus lisses, le dérapage est inévitable
(et non le dérapage est automatique).
2 Au masculin pluriel, la forme la moins inusi¬
tée est automnaux (automnals est très rare). Il
est recommandé de ne pas employer le mot au
automnal, ale, aux adj. Prononciation et pluriel.
masculin pluriel, a cause du calembour au-
85 AUTOMNE

tomnaux/aux tonneaux. Dire : Les vents de autres cartons = deux cartons supplémen¬
l’automne, plutôt que les vents automnaux. taires).

automne Dans la langue moderne, toujours 2 Quand autre signifie « différent », il se place
masculin : Un automne lumineux. quelquefois après le nom (ce tour permet
d’insister sur la différence de nature) : Vous
l’avez connu gai, entreprenant, sûr de lui,
automobile Peut être nom ou adjectif. Il est maintenant c’est un homme tout autre. Le tour
déconseillé d’employer l’adjectif au sens de un tout autre homme est le tour le plus usuel,
« qui concerne l’automobile ». Dans la langue mais le moins insistant.
surveillée, on écrira ; L'industrie de l’auto¬
mobile (plutôt que l’industrie automobile). Une 3 Ne pas dire : *Des autres occasions se
course d’automobiles (plutôt que une course présenteront, mais D’autres occasions se présen¬
automobile). teront. De même, on dit : Bien d’autres occa¬
sions se présenteront (et non *Bien des autres
autopsier v. t. Examiner par une autopsie : Auto¬ occasions...).
psier un cadavre. — Conjug. 20. Double le i à la
première et à la seconde personne du pluriel de 4 Tout autre > tout.
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
5 L’un et l’autre > un.
(que) nous autopsiions, (que) vous autopsiiez.
6 Un autre, d’autres, quelques autres, plusieurs
autoradio Récepteur de radio monté sur le autres, etc. Quand ces locutions ne sont pas
tableau de bord d’une automobile. T Toujours sujets, elles sont en général employées en
masculin, bien que radio soit du féminin : Un corrélation avec en : Ce médecin m'avait déçu,
autoradio tout neuf. j’en consultai un autre. Le tour Je consultai un
autre est néanmoins possible. — L’emploi de
autorail [otoRaj] ou [otORaj] T Toujours mas¬ en est obligatoire quand U s’agit de choses et
culin : Un autorail luxueux. non de personnes : Cette lampe fonctionne mal,
je vais en acheter une autre. Ces biscuits sont
autoroute Toujours féminin, comme route : Une délicieux, j’en prendrais bien d’autres.
autoroute très longue. I Quand autre ou autre chose est précédé d’une
préposition et suivi de que, on peut omettre la
autos-couchettes adj. inv. Train autos-cou¬ répétition de la préposition après que: Je
chettes. En deux mots, avec un trait d’union. devrais travailler avec un autre que lui (ou avec
Un -s à autos- et à couchettes, même au un autre qu 'avec lui). Il pense à autre chose que
singulier. son travail (ou, mieux, qu’à son travail).

auto-stop, auto-stoppeur Bien que le second 8 Quand autre... que est employé dans une
élément commence par une consonne, excep¬ proposition principale affirmative en corréla¬
tionnellement ces deux mots s’écrivent avec un tion avec une deuxième proposition, le verbe
trait d’union : Un auto-stoppeur, des auto¬ de cette dernière proposition est, dans la langue
stoppeurs; une auto-stoppeuse, des auto-stop¬ soignée, le plus souvent précédé de ne :
peuses. — Auto-stop s’abrège couramment en L’aventure a eu une autre fin que nous ne
stop: Faire du stop. l’avions pensé. A la forme négative ou interroga¬
tive, ce ne est souvent omis : L’aventure n’a pas
eu une autre fin que nous l’avions pensé.
autostrade n. f De nos jours, s’emploie seule¬
ment quand on parle d’une autoroute italienne. 9 Dans une phrase négative avec d’autre... que,
l’emploi de pas est facultatif: Il n’a d’autre
1. autour adv. > alentour. espoir qu’une intervention de ses amis haut
placés (ou II n’a pas d’autre espoir que...).
2. autour n. m. Oiseau.
10 Autre chose, au singulier et sans détermi¬
nant. Est une locution à valeur d’indéfini de
autre adj. ou pron. indéfini. Sens et
genre « neutre », donc accord au masculin :
constructions. II y a autre chose de plus intéressant (et non
1 Autre peut indiquer une différence portant intéressante). C’est autre chose que j’avais fait
sur l’identité (Est-ce chez le même fournisseur (et non faite).
que vous avez trouvé ce produit ? — Non, c’est
chez un autre), une diference portant sur la 11 Autre chose, accompagné d’un déterminant
nature (Après un mois de vacances, je suis un (article, démonstratif, interrogatif, etc.). Le
autre homme = un homme different de ce que mot chose redevient un nom autonome, ce qui
j’étaisX une quantité supplémentaire (Pour entraîne l’accord obligatoire de l’adjectif ou du
emballer mes archives, if me faudrait deux participe : Les autres choses merveilleuses que
AUTREFOIS « \
86

j'ai vues. Cette autre chose que vous avez 16 Comme dit l’autre. Employé pour « faire
entreprise. 0Me//e autre chose plus intéressante passer » une expression, appartient au langage
avez-vous à me proposer ? très famiher. A éviter dans la langue soutenue ;
Tout ça, comme dit l’autre, c’est de la moutarde
12 Nous autres, vous autres. Employées abso¬
après le dîner /
lument, au sens de « nous, vous », ces formes
appartiennent à la langue familière, sauf s’il y
autrefois, naguère Ces deux adverbes ne sont
a une apposition à nous autres, vous autres,
pas synonymes.
comme dans ces phrases : Vous autres, gens des
villes, vous croyez que... Nous autres, intellec¬ 1 autrefois Dms le passé, à une époque qui
tuels, nous pensons que... Éviter en revanche, peut être considérée comme éloigné : Autre¬
dans la langue soutenue, des tours comme : fois, il fallait des semaines pour traverser
Vous autres, vous allez vous promener, tandis l’Atlantique à bord des grands voiliers. —
que nous autres, nous restons à la maison. Dire : Synonyme littéraire : jadis.
Vous, vous allez vous promener, tandis que nous,
nous restons à la maison. — Eux autres est 2 naguère (= il n’y a guère) Il y a peu de
déconseillé dans tous les cas, dans le style temps : Naguère, ce quartier était très pittores¬
surveillé. que, mais, depuis deux ans, les immeubles neufs
ont remplace les vieilles maisons.
13 Rien autre, personne autre. Expressions
quelque peu littéraires et recherchées qui autrement adv. Sens et constructions.
équivalent à rien d’autre, personne d’autre : J’ai
1 Dans une propmition négative. Autrement
dit que j’acceptais, et rien autre (ou rien d’autre,
équivaut à « spécialement, particulièrement,
beaucoup plus usuel). Personne autre ne vous
tellement » : Mon ami n’était pas autrement
a appelé (ou personne d’autre..., beaucoup plus
usuel). satisfait de cette perspective (= n’était pas parti-
ci^èrement satisfait, n’était pas tellement satis¬
14 Entre autres. Ne peut s’employer, en fait). Ce tour est quelque peu vieilli et littéraire.
principe, que pour faire référence à un nom ou 2 Dans une proposition affirmative. Autrement
a un pronom exprimé tout de suite avant ou
équivaut à « beaucoup plus, nettement plus » :
tout de suite apres autres : Je connais bien les
Musset est un poète charmant, mais Vigny a'
villes du Languedoc, entre autres Toulouse,
autrement de profondeur. Les paysages des
Carcassonne, Narbonne, Montpellier. Les coni¬ Alpes sont autrement grandioses que ceux du
fères, le pin et le sapin entre autres, fournissent
Jura. T II est déconseillé de dire, dans ce sens,
des bois blancs employés pour les travaux de
autrement plus grandiose, ce qui constitue un
menuiserie courante. — En revanche, on ne pléonasme.
peut dire : Il m’a annoncé, entre autres, que sa
cousine était malade. Entre autres ici reste « en 3 Autrement que. Si la première proposition
l’air » et ne se rapporte à aucun nom ou est affirmative, la langue soignée emploie, dans
pronom exprimé. Il faut dire : Il m’a annoncé, la seconde, un ne explétif : Les événements se
entre autres choses, que... sont déroulés autrement que nous ne l’avions
prévu. — ▼ Si la première proposition est
15 Et autres. Employée absolument, cette négative ou interrogative, ce ne est souvent
ex;)ression appartient au style familier : Il faut omis ; Les événements ne se sont pas déroulés
debarrasser la maison des rats, des souris, des autrement que nous l’avions prévu.
cancrelats et autres. Vivement les vacances, que
nous puissions oublier les Corneille, les Racine, autrichien, ienne Attention à la majuscule : La
les Montesquieu et autres IA éviter dans le style population autrichienne. Les Autrichiens.
surveillé. — Employé devant un substantif, et
autres conserve une valeur désobligeante ou autrui pron. indéfini inv. Règles d’emploi.
ironique. Lai^ns donc là Platon, Aristote, Kant
et autres philosophes poussiéreux ! ▼ Éviter de 1 Autrui est l’ancien cas régime de autre. Le
faire suivre et autres d’un terme qui n’englobe cas régime était, ot ancien français, le cas
pas les êtres ou les objets mentionné. Ainsi, indiquant la fonction de complément. Il est
éviter de dire ; Les rats, les crapauds et autres donc peu correct d’utiliser autrui en fonction
insectes répugnants. La catégorie des insectes de sujet. On peut dire : Il faut accorder notre
ne comprend pas les rats ni les crapauds. En commisération à autrui, mais non Autrui à droit
revanche, on peut dire ; Les rats, les crapauds a notre pitié. Dire : Les autres ont droit...
et autres animaux répugnants ou Les punaises,
2 Autrui est toujours au singulier. Éviter par
les puces, les cancrelats et autres insectes
conséquent de dire : On reproche à autrui leurs
répugnants ou Les rats, les crapauds, ainsi que
gestes d’ingratitude. Dire : On reproche à autrui
les punaises, les cancrelats et autres insectes
répugnants. ses gestes d’ingratitude ou On reproche aux
autres leurs gestes d’ingratitude.
87 AUVENT

auvent, contrevent Deux noms masculins rela¬ avaler v. t. Avaler une gorgée, une bouchée. V
tifs à la construction. Ne pas dire *avaler une traite, mais avaliser.
1 auvent Petit toit fixe, en saillie au-dessus
à-valoir n. m. Invariable : des à-valoir. — Ne
d’une porte, d’une fenêtre ou d’un espalier. V
pas écrire le nom un à-valoir (qui prend un
Ne pas écrire *auvant.
trait d’union) comme la locution à valoir (qui
2 contrevent Volet extérieur mobile qui protège s’écrit sans trait d’union) : J’ai versé un à-valoir
une fenêtre. de cent francs sur le prix de la commande. Voici
cent francs, à valoir sur le prix de la commande.
auvergnat, ate Attention à la majuscule ; Les
paysans auvergnats. Les Auvergnats — n. m. avance n. f Expressions et emplois.
L’auvergnat: dialecte d’Auvergne.
1 Trois expressions synonymes : par avance;
d’avance (la plus usitée) ; à l’avance (critiquée
auxerrois, oise adj. ou n. Deux emplois, deux
autrefois par certains grammairiens). Elles
prononciations.
signifient « à un moment antérieur par rapport
1 De la ville d’Auxerre, chef-lieu du départe¬ au moment considéré ».
ment de l’Yoïme. V Dans ce sens, le x se
2 En avance comporte une nuance supplémen¬
prononce [s] : [oseswa, waz]. De même,
taire et suppose que l’action a eu lieu avant le
Auxerre se prononce [osen].
moment voulu ou prévu : Je suis arrivé en
2 Saint-Germain-VAuxerrois : église de Paris. avance à mon rendez-vous et j’ai dû attendre
Dans cette dénomination, Auxerrois se pro¬ un quart d’heure.
nonce [oksERwa].
3 On évitera les pléonasmes préparer à
l’avance, prévoir à l’avance, prévenir à l’avance,
auxiliaire adj. ou n. Orthographe, prononciation
prédire à l’avance, retenir à l’avance, etc. Dans
et sens. ces verbes, l’idée d’avance est déjà contenue.
I Un seul /. — Bien prononcer [Dksiljen] et Par exemple, prévoir, c’est « savoir à
non *[DksijER]. De même: auxiliairement l’avance ». Si l’on veut préciser la durée qui
[DksiljERmâ], auxiliateur [DksiljatoeR]. sépare deux actions, on tournera autrement. On
écrira par exemple: L’opération fut préparée
n Auxiliaire, assistant, adjoint. Trois mots à trois jours auparavant. On avait prédit l’evéne-
distinguer. ment dix ans plus tôt. On nous a prévenus depuis
1 auxiliaire. Personne qui en aide une autre longtemps.
dans son travail. S’applique souvent à une
personne qui en aide temporairement une autre, avancer. Conjug. 17. Le c prend une cédille
généralement dans un emploi modeste, à un devant a ou o . Il avança, nous avançons.
poste d’exécution.
avanie n. f. Affront. — Avec un seul n. —
2 assistant, ante. Personne attachée à une
Attention au paronyme avarie, dommage : Les
autre plus qualifiée pour la seconder, de manière
avaries d’un navire.
permanente, dans son travail : Une assistante
médicale. L’assistante du dentiste. L’assistant
avant Emplois et constructions.
d’un professeur de faculté. L’assistant peut (x-
cuper une place assez élevée dans la Werarchie. 1 T On écrira : Le jour d’avant, la semaine
II accomplit un travail bien déterminé. d’avant ou, mieux, le jour précédent, la semaine
précédente (et non le jour avant, la semaine
3 adjoint, ointe. Celui, celle qui assiste et
remplace éventuellement une autre personne, avant).
laquelle en général rempht des fonctions 2 Avant substantif. Prend la marque du plu¬
élevées. I.e mot insiste sur la position hiérarchi¬ riel : Les avants d’une équipe de rugby.
que : L’adjoint du directeur financier. — Pour
3 Avant adjectif. Est invariable : Les roues
la construction de adjoint avec de ou avec a
avant d’une voiture.
> adjoint.
4 Avant, devant. Avant s’oppose à après et
aval n. m. Garantie de paiement, caution, devant à derrière.
approbation : Donner son aval. — PI. : des avals.
— Dérivés : avalisation n. f. (L ’avali^tion a/ avant. Fait référence à une succession
d’une traite. L’avalisation d’une décision); dans le temps (La mairie date de 1882, elle a
avaliser (Avaliser une traite. Avaliser une donc été construite avant la poste. Les marron¬
décision). T Attention au paronyme avaler. niers ont leurs feuilles avant les platanes)^ ou à
une succession dans l’espace assimilée à une
succession dans le temps par l’idée explicite ou
avalanche n. f Avec -an-.
AVANTAGE 88

implicite d’un parcours : Dans la Grand-Rue, La langue^ parlée n’emploie pas ce ne explétif,
quand on vient de la mairie, la pharmacie est lequel, même dans la langue écrite soutenue,
avant la poste. n’est jamais obligatoire. Cependant ne est très
fréquent quand le verbe de la principale
b/ deyant Fait référence à une position dans
l’espace, conçue de manière statique et non selon exprime un ordre, une obhgation, une nécessité,
un souhait, une crainte : Il faut que nous
un parcours ; Quand vous regardez la ville du
rentrions avant que l’orage n’éclate.
haut de la colline, le bâtiment que vous voyez
devant l’église, c’est la mairie. Le marronnier qui
est devant le platane a été planté il y a dix ans. avantage L’adverbe davantage s’écrit en un seul
mot. Ne pas écrire * d’avantage > davantage.
5 On évitera l’emploi adverbial de avant. Au
lieu de Mon ami est venu me voir hier, mais avantager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
j’étais allé lui rendre visite avant, on écrira g devant a ou o .• il avantagea, nous avantageons.
plutôt : ... J’étais allé lui rendre visite aupara¬
vant ou d’abord. De même : Il est venu une avant-bec n. m. — PI. : des avant-becs.
heure auparavant, trois mois auparavant (plutôt
que une heure avant, trois mois avant). avant-bras n. m. Invariable: des avant-bras.
6 En revanche, l’emploi adverbial est correct avant centre n. m. (terme de football) L’usage est
quand avant est suivi d’un complément de
flottpt en ce <^ui concerne l’orthographe et le
temps ou de lieu et qu’il est modifié par un
pluriel. On préférera la graphie sans trait d’union
adverbe de manière ou d’intensité (tour litté¬
avant centre à avant-centre On préférera le
raire) : Nous étions déjà fort avant dans l’hiver
pluriel des avants centres à des avant-centres.
(= à un moment déjà éloigné du début de
l’hiver). Il pénétra très avant dans la forêt (=
avant-corps n. m. Invariable : des avant-corps.
très profondément).
7 D’autre part, l’emploi adverbial est toléré, avant-cour n. f. — PI. : des avant-cours.
à la rigueur dans quelques cas.
avant-coureur n. m. ou adj. S’emploie surtout
a/ Dans les tours eUiptiques ; Il est arrivé comme adjectif : Les signes avant-coureurs. —
après le début de la séance, moi avant Ce mot n’a pas de féminin. Certains auteurs
b/ Quand avant est modifié par un adverbe ont employé avant-courrière comme féminin de
de manière ou d’intensité : Il arriva bien avant avant<oureur, les deux mots avant-coureur et
Néa^oins, dans le style très surveillé, on dira avant-courrier étant pratiquement synonymes
plutôt : Il arriva longtemps auparavant ou au figuré. Avant-courrier est seulement d’un
longtemps avant la séance, longtemps avant cette registre plus littéraire. — PI. : des avant-
date, etc. coureurs.

8 On écrit sans trait d’union ; en avant loc. adv. avant-courrier, ière n. ou adj. Synonyme de
(Il fit un pas en avant En avant l cria le avant-coureur (dans un registre plus littéraire
capitaine à ses hommes), en avant de loc. prép. et plus poétique) : L’aurore, avant-courrière du
(En avant du château s’étendait un grand oarc Jour > avant-coureur. — Rarement employé
aux arbres centenaires). — En revanche, on comme adjectif. — PI. : des avant-courriers, des
écrit, avec un trait d’union, un en-avant n. m. avant-courrières.
inv. (terme de rugby).
avant-dernier, ière adj. ou n. — PL: des
9 Avant que de suivi de l’infinitif. Équivalent
un peu précieux et archaïque de avant de: avant-derniers, des avant-dernières.
Avant que d’aborder ce point (= avant d’abor¬
der...), je voudrais vous dire cecL avant-garde n. f. — PI. : des avant-gardes.

que est toujours suivi du subjonctif avant-goût n. m. — PI. : des avant-goûts.


(à la différence de après que). V Bien distinguer
le subjonctif imparfait (avec avant que) et le avant-guerre PI. : des avant-guerres. — En ce
passé antérieur (avec après que) : Tout était déjà qm concerne le genre, l’usage est flottant : on
en place avant qu’il ne fut arrivé (subjonctif dit un avant-guerre ou, moins souvent, une
imparfait, donc fût écrit avec un accent avant-guerre.
circonflexe). Tout rentra dans l’ordre après qu’il
fut parti (passé antérieur, donc fut œrit sans avant-hier loc. adv. Prononciation : [avôtjcR].
accent circonflexe).
avant-main (terme d’équitation) PL : des avant-
11 Avant que peut être suivi du ne explétif:
mains. T Ce mot est masculin, bien que main
Il a agi avant que nous ne fussions prévenus. soit féminin.
89 AVANT-MONT

avant-mont n. m, — PI. : des avant-monts. cours du temps : L’histoire de Barbe-Bleue n’est


sans doute que l’un des avatars d’un mythe très
avant-pays n. m. Invariable : des avant-pays. ancien.

avant-port n. m. — PI. : des avant-ports. 3 Sens abusif (dû à l’influence de aventure,


avarie). Dans la langue relâchée, synonyme de
avant-poste n. m. — PI. ; des avant-postes. aventure, mésaventure, ennui, désagrément,
accident: Nous avons eu bien des avatars
pendant nos vacances : ma femme malade, ma
avant-première n. f. — PL : des avant-
premières. voiture en panne, le terrain de camping inondé l
Sens à éviter.
avant-projet n. m. — PI. : des avant-projets.
à vau-l’eau loc. adv. Attention à la place du trait
d’union.
avant-propos n. m. Invariable : des avant-
propos.
avec prép. Fautes à éviter et emplois.
avant-scène PI. : des avant-scènes. — Toujours 1 Avec est une préposition. Ne pas employer
féminin : Une avant-scène spacieuse. sans complément. On écrira : J’ai retrouvé un
ami. Je suis parti avec lui (et non Je suis parti
avant-toit n. m. — PI. : des avant-toits. avec).

avant-train n. m. — PI. ; des avant-trains. 2 Attention aux emplois «passe-partout» de


avec dans la langue relâchée. Dire, par exem¬
ple : Elle est partie par le train de quinze heures
avant-veille n. f. — PI. : des avant-veilles.
trente (et non avec le train...). On se fatigue
beaucoup en marchant, par cette chaleur (et non
avare, avaricieux Deux mots paronymes de la avec cette chaleur). J’aime beaucoup la Bretagne
même famille.
et ses paysages mélancoliques (et non avec ses
1 avare Qui est attaché à l’argent de manière paysages...).
excessive, qui se complaît à en amasser et qui
3 Déjeuner, dîner avec... Il est conseillé de
a peur de dépenser, qui n’aime pas donner : Un
dire : J’ai déjeuné d’une tranche de Jambon et
usurier avare. Terme du langage usuel. S’em¬
d’une salade (plutôt que avec une tranche...).
ploie souvent comme nom : Son oncle est un
Si le menu est copieux, pour éviter des phrases
avare. Usité au propre et largement aussi au telles que J’ai dîné d’une douzaine dmîtres,
figuré : Être avare de son temps, de sa peine, d’un rouget et d’une caille, on tournera
de ses paroles. autrement: A mon dîner. J’ai mangé une
2 avaricieux, euse Appartient à la langue douzaine d’huîtres... En effet, de nos jours,
littéraire et recherchée et s’emploie plus fré¬ déjeuner de, dîner de impliquent que les mets
quemment comme adjectif que comme nom. consommés sont peu nombreux et simples. —
Inusité au figuré. Comporte une nuance de Réserver déjeuner avec, dîner avec aux cas où
mesquinerie. L’homme avaricieux est celui que le complément est un nom de personne : J’ai
son avarice rend ridicule plutôt qu’odieux et déjeune avec deux collègues.
dont le défaut est plutôt une manie étriquée de 4 Avec, unissant deux sujets dont le premier
l’économie qu’ime âpre passion du gain : Un est au singulier. Si le second sujet est isolé par
grand bourgeois avare, dur et hautain. Un petit des virgules, le verbe se met au singulier : Le
bourgeois de province, timoré, avaricieux et maire, avec son adjoint, assistait à la cérémonie.
méfiant Si le second sujet n’est pas isolé par des virgules,
le verbe se met au pluriel : Le maire avec son
avarie n. f. Dégât : Les avaries du navire. — Ne adjoint assistaient à la cérémonie.
pas confondre avec avanie.
5 D’avec, indiquant la séparation. C’est le cas
avatar n. m. Attention au sens abusif. après des verbes tels que divorcer, distinguer,
séparer... Cet emploi est parfaitement correct.
1 Sens propre Chacune des incarnations suc¬ Cette construction est meme la seule possible
cessives d’un dieu de l’hindouisme : Les dix après divorcer à la forme active. Cependant,
avatars de Vichnou. Le premier avatar de après la plupart des verbes, la préposition de
Vichnou fut un poisson (= pour sa première est plus fréquente que d’avec : Distinguer le vrai
incarnation, Vicimou s’incarna dans le corps du faux.
d’un poisson).
2 Sens figuré correct. Chacun des états par aven n. m. Gouffre dans les Causses. — Bien
lesquels passe une personne ou une chose au prononcer [aven]. — PI. ; des avens.
AVENANT 90

1. avenant, ante adj. Aimable. — Finale en averse, à verse Deux orthographes, deux sens.
•ant, -ante.
1 Une averse n. f. (en un seul mot) Pluie subite,
violente et de faible durée : Nous sortons, entre
2. avenant n. m. Additif à un contrat. — Finale
deux averses.
en -ant
2 A verse loc. adv. (en deux mots, sans trait
avènement n. m. Un accent grave, à la différence d’union avec accent grave sur à) Abondam¬
de événement — Signifie « accession au ment : Ne sors pas, il pleut à verse l
trône » et, par extension, « commencement » :
L’avènement des Capétiens. L’avènement de la aversion n. f Le complément indiquant la
grande industrie au XIX‘ siècle personne ou la chose qui est l’objet de l’aversion
est le plus souvent introduit par pour: Il
avenir, à venir, à-venir Des mots à bien éprouvait une vive aversion pour les hypocrites,
distinguer par l’orthographe. pour l’hypocrisie. Moins fréquemment, mais
sans incorrection, on emploie contre, à l’égard
1 L’avenir n. m. (en un mot, sans trait d’union)
de (L’aversion à l’égard des hypocrites, contre
Le temps futur : Dans un proche avenir.
l’hypocrisie) ou de (L’aversion de lhypocrisie).
2 A venir loc. adj. (en deux mots, sans trait — Eviter les tours tels que l’aversion des
d’union). Qui doit se produire, exister plus hyfrites, car ils sont équivoques (= aversion
tard : Les événements à venir. à l’égard des hypocrites ou éprouvée par les
hypocrites).
3 Un avenir (en un mot, sans trait d’union) ou
un à-venir (en deux mots, avec trait d’union) avertir v. t. Plusieurs constructions.
n. m. Sommation adressée par un avoué de la
partie adverse. — PI. ; des avenirs ou des 1 Avertir de, suivi d’un nom. Annoncer : Il m’a
à-venir. averti de son départ prochain.
2 Avertir de, suivi de l’infinitif. Donner l’ordre,
avent [avâ] n. m. (liturgie) Le temps qui précède la consime, le conseil impératif de... (tour un
Noël. — Avec un a minuscule. Ne pas écrire
MU vieilli et littéraire) : Le gouverneur avertit
comme la préposition avant
les habitants de la ville de tenir prêt tout ce qu ’il
fallait pour ravitailler l’armée du roL
aventure n. f. Avec -en-. De même : aventuré,
aventureux, aventurier. 3 Avertir que, suivi de l’indicatif ou du
conditionnel. Annoncer : Il m ’avait averti qu ’il
avenue n. f. On dit : Les voitures passent dans préparait son départ II m’a averti qu’il partirait
l’avenue (ou sur l’avenue). En revanche, dire : lundi prochain. T Le tour avertir de ce que est
Il habite avenue Kléber (et non dans l’avenue déconseillé.
Kléber ni sur l’avenue Kléber, car on n’habite 4 Avertir que, suivi du subjonctif. Donner
pas dans une avenue ni sur la chaussée d’une l’ordre, la consigne, le conseil impératif de faire
avenue).
telle action (s’emploie surtout suivi de avoir à) :
Le roi fit avertir le courtisan disgracié qu’il eût
avérer (s*) v. pron. Conjug. 11. Change é en è à se retirer sur ses terres (tour \aeiÛi et
devant un e muet, sauf au futur et au littéraire).
conditionnel : il s’avère, mais il s’avérerait ▼
Pour des raisons étymologiques (avérer vient aveu n. m. — PI. : des aveux. — On écrit, avec
du latin verus « vrai »), il est recommandé aveu au singulier, un homme sans aveu.
d’éviter des tours comme Cette nouvelle s’avère
exacte (pléonasme) ou Cette nouvelle s’avère aveugle-né n. m. ou n. f. ou adj. Un aveugle-né.
fausse (contradiction). Dire plutôt Cette nou¬ Une aveugle-née. Des aveugles-nés. Des aveu¬
velle se révèle exacte, se révèle fausse. En gles-nées (fém. plur.). — Des enfants aveugles-
revanche, on peut dire, sans attribut: Son nés. Des fillettes aveugles-nées.
soupçon s’est avéré (= est apparu fondé). Son
habileté s’avéra dans la négociation (— se
aveuglette Seulement dans l’expression à
manifesta). On peut dire aussi, avec un attribut l’aveuglette.
(autre que exact, vrai, faux, erroné, etc.) : Le
remède s’avéra in^ficace (= apparut comme, aveulir v. t. Sans accent circonflexe.
se révéla être mefficace). — Avec la tournure
impersonnelle il s’avère que, on peut dire, à la aviculture n. v. Élevage des oiseaux, notamment
rigueur : Il s’avéra que l’addition était fausse des oiseaux de basse-cour. — Dérivés ; avicole,
(= • il apparut que...). — D’une manière
aviculteur. — Attention aux paronymes api¬
generale, ne pas user à tout propos du verbe
culture (élevage des abeilles), apicole,
s’avérer Dire plutôt apparaître, se révéler, être. apiculture.
91 AVILIR

avilir v. t. Un seul /. III A la forme pronominale.

avion On écrit avec un trait d’union les composés 1 S’aviser de, suivi d’un nom. S’apercevoir
dont le deuxième élément est un nom : Un de, constater, remarquer : Elle ne s’était pas
avion-citerne, des avions-citernes. Un avion- avisée de l’absence de son ami.
cargo, des avions-cargos. Un avion-taxi, des 2 S’aviser de, suivi d’un nom. Imaginer,
avions-taxis. — En revanche, pas de trait inventer : Elle s’était avisée d’un stratagème très
d’union si le deuxième élément est un adjectif : ingénieux.
Un avion ravitailleur, des avions ravitailleurs.
3 S’aviser de, suivi d’un infinitif. Avoir l’idée
avionneur n. m. Constructeur d’avions. — inattendue, étrange de (faire telle action), se
Deux n. permettre de : Elle s’est bien avisée de me poser
cette question saugrenue t Ne t’avise pas de sortir
aviron n. m. Synonyme technique de rame. — Ne sans mon autorisation l Et qu’il ne s’avise pas
pas dire environ pour aviron : En quelques coups de recommencer l
■ d'aviron, le canotier parvint au milieu de la rivière
4 S’aviser que, suivi de l’indicatif. S’aperce¬
et il la descendit sur deux cents mètres environ.
voir, constater, remarquer que : Je m ’avisai
brusquement que mon camarade avait disparu.
avis n. m. Prononciation et constructions. ▼ Le tour s’aviser de ce que est déconseillé.
I Bien prononcer [avi]. Le -s- final est muet.
aviso n. m. Petit navire de guerre. — PI. : des
II Plusieurs constructions. avisos [-Z0].

1 Être d’avis de, suivi de l’infinitif. Trouver


bon de, proposer de : Je suis d’avis de partir avocat n. m. Il existe un féminin avocate, mais
tout de suite. on peut employer la forme masculine, avocat,
pour parler d’une femme : Sa sœur est avocate
2 Être d’avis que, suivi de l’indicatif. Penser ou est avocat. — La forme masculine est même
que (expression d’une simple opinion) : Je suis de rigueur dans les dénominations officielles ou
d’avis qu’il vaut mieux gagner moins et faire dans le style de caractère officiel : Monique
un métier que l’on aime. Durand, avocat à la Cour. J’ai informé de ce
fait mon avocat, M^ Jacqueline Dupont.
3 Être d’avis que, suivi du subjonctif. Trou¬
ver bon de, proposer de (expression d’un avis,
d’un conseil) : Je suis d’avis que nous partions
avoir v. t. Conjugaison et expressions.
tout de suite. 1 Conjug. 1. — Attention à l’impératif présent
(aie, ayons, ayez) et au subjonctif présent : que
aviser v. t. dir. ou indir. ou v. pron. Plusieurs j’aie, que tu aies, qu’il ait (avec -i), que nous
constructions. ayons, que vous ayez (sans -/-), qu 'ils aient. —
Ne pas écrire il eut (passé simple de l’indicatif)
I A la forme transitive directe. comme (qu’) il eût (imparfait du subjonctif).
1 Aviser quelqu’un de, suivi d’un nom.
2 Les expressions en avoir à quelqu ’un, contre
Informer, prévenir de : J’ai avisé mon oncle de
quelqu’un, après quelqu’un, éprouver de l’hosti¬
mon départ prochain. lité, de la rancune à son égard, sont familières
2 Aviser quelqu’un de, suivi de l’indicatif ou et doivent être évitées dans la langue surveillée.
du conditionnel. Informer que : Le chef de
service avisa ses subordonnés que les horaires avoisiner v. t. — Un seul n. De même :
allaient être modifiés. Mon chef de service m ’a avoisinant.
avisé que je serais bientôt muté. ▼ Le tour aviser
quelqu’un de ce que est déconseillé. avorter Normalement intransitif : Cette femme
a avorté au troisième mois de sa grossesse. Un
II A la forme active transitive indirecte.
médecin complaisant l’a fait avorter. On évitera
1 Aviser à, suivi d’un nom. Veiller à, l’emploi transitif comme équivalent de faire
s’occuper de : Avisons d’abord aux moyens de avorter. Ne pas dire : Un médecin complaisant
sauver ce qui peut être sauvé. l’a avortée. — On évitera aussi la forme
pronominale elle s'est avortée, pour elle a avorté.
2 Aviser à, suivi de l’infinitif. Veiller à, En revanche, avec faire, le tour pronominal elle
s’occuper de : Avisons à régler au plus tôt cette s’est fait avorter est parfaitement correct.
affaire.
3 Aviser à ce que, suivi du subjonctif. Veiller avorton Toujours masculin, même quand l’être
à ce que, faire en sorte que : J’aviserai à ce que désigné est du sexe féminin : Cette fillette est
cette affaire soit réglée dans les plus brefs délais. un avorton.
AVRIL 92

avril n. m. Jamais de majuscule en français : Le l’impératif présent et du subjonctif présent) ne


12 avril prennent jamais de / après \'y. Ne pas écrire
*ayions, *ayiez
axer v. t. Au figuré, axer sur s’emploie au sens
de « fonder sur, orienter vers » : Axer une azalée Plante. — Toujours féminin : Une azalée
politique économique sur le développement de blanche.
l'agriculture. Emploi toléré dans la langue
courante. Dans le style soutenu, dire plutôt : azimut n. m. (astronomie, géodésie) Angle formé
fonder sur, orienter vers. par une direction quelconque avec le méridien
d’un lieu. — Dans tous les azimuts : équivalent
axial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux: familier de « dans toutes les directions ». —
Des supports axiaux Bien prononcer [azim3rt], en faisant entendre
le -t. V Pas de -h à la fin, à la différence de
axiome n. m. V Pas d’accent circonflexe sur o, zénith, point de la sphère céleste situé à la
qui est cependant un o fermé : [aksjom], — verticale d’un heu. — Dérivé: azimutal, ale,
En revanche, les dérivés axiomatique aux adj.
[aksjDmatik], axiomatisation
[aksJomatizasiS], axiomatiser [aksjomatize] azote Toujours masculin : L'azote gazeux
se prononcent avec un o ouvert.
azt^ue adj. ou n. Attention à la majuscule : La
ayant [-Jô] Participe présent du verbe avoir. civilisation aztèque. Le peuple aztèque. Les
Aztèques.
ayant cause n. m. (droit) Personne qui tient
d’une autre (dite auteur) un droit ou une azulejo n. m. Carreau de faïence, en Espagne et
obligation. — En deux mots, sans trait d’union. au Portugal. — Mot espagnol non francisé. Pas
— PI. : des ayants cause. d’accent sur le e. Prononciation : [azulexo],
avec [x] (/Ota). — PI. : des azulejos [-xos].
ayant droit n. m. (droit) Celui qui a droit (à une
prestation, à une indemnité, etc.) : Un ayant azur n. m. Jamais adjectif. On dit : un ciel d’azur,
droit de la Sécurité sociale. — En deux mots, une mer d’azur (et non *un ciel azur, *une mer
sans trait d’union. — PI. : des ayants droit. azur). L’adjectif est azuré, ée.

ayez, ayons ? Ces formes du verbe avoir azyme adj. Pain azyme, sans levain. — Un z et
(première et deuxième personne du pluriel de un y.
B
1. baba n. m. Gâteau. — PI. : des babas. ciation ; [bebisitoBR]. — PI. ; des baby-sitters
[-tœR]. — Dérivé : baby-sitting [bebisitiq] n.
2. baba a(^. Ébahi, étonné. — Invariable ; Elles m. Angücisme désignant la surveiUance des
sont restées baba. enfants par un(e) baby-sitter.

babil n. m. La prononciation [babil] tend de nos 1. bac n. m. Bateau qui sert à traverser une
jours à remplacer la prononciation vieillie rivière.
[babi].
2. bac n. m. Récipient.
babiller v. i. Bien prononcer [babije], avœ [j]
et non avec [1]. De même : babillage [babijas] 3. bac n. m. Forme abrégée de baccalauréat.
n. m., babillard, arde [babijas, aad] adj.
baccara, baccarat [bakana]. Deux noms mas¬
babiroossa n. m. Animal. — PI. : des babiroussas culins homophones.
[-sa]. 1 baccara Jeu de hasard, qui se joue avec des
cartes : Il a perdu cinq mille francs au baccara.
bâbord n. m. Côté gauche du navire {tribord,
2 baccarat Cristal fabriqué à Baccarat (Meur-
côté droit). — Se prononce [baboa], mais
the-et-MoseUe). Un beau vase en baccarat
s’écrit avec un accent circonflexe sur le a.
bacchanal, bacchanales, bacchanale Trois
baby n. m. Angücisme vieilh. Remplacé de nos mots qui se prononcent [bakanal].
jours par bébé.
1 Un bacchanal n. m. sing. Désordre, vacarme,
baby-boom. n. m. Angücisme qui désigne une tumulte : Les hommes, attablés au cabaret,
augmentation brusque et massive de la nataUté : faisaient un bacchanal terrible (mot très vieiUi ;
Le baby-boom de 1946-1947. — Prononciation : inusité au pluriel).
[bebibum]. — PI. : des baby-booms [-bum]. 2 Les bacchanales n. f. pl. (sans majuscule) A
Rome, dmis l’Antiquité, fête célébrée en l’hon¬
baby-foot n. m. Angücisme qui désigne le neur de Bacchus : Les bacchanales donnèrent
footbaU de table. Prononciation ; [babifut]. — lieu à de tels excès que le Sénat dut les interdire.
PI. : des baby-foot, mieux que des baby-foots
[fut]. — Équivalént français -.football de table. 3 Une bacchanale n. f. sing. Fête désordonnée,
tumultueuse, ücencieuse : Le mardi gras, autre¬
babylonien) ienne adj. ou n. Attention à la fois, ah ! quelle bacchanale / (mot üttéraire).
majuscule : La population babylonienne. Les
Babyloniens. — Le babylonien : langue. bacchante n. f Prononciation : [bakût].

baby-sitter n. m. ou f. Angücisme qui désire bach-^a ou bachaga [bajaga] n. m. Dignitaire


une persoime qui est payée pour garder les musuhnan > agha. — Pl. : des bac h-agas ou
enfants quand les parents sortent. — Pronon¬ des bachagas [-ga].
BACHI-BOUZOUK 94

bachi-bouzook [ba/ibuzuk] n. m. Cavalier 2. bagasse ! inteij. Juron populaire du Midi. —


irrégulier de l’ancienne armée turque. — PI. : Finde en -asse
des bachi-bouzouks.
bagaude n. m. (histoire) Les bagaudes : paysans
baclüqae adj. Chanson bachique: chanson à gaulois révoltés. — Pas un nom de peuple, donc
boire. T Un seul c. Se prononce avec [J] et non pas de majuscule.
avec [k] : [bajik], à la différence de Bacchus,
bacchanal bacchanale, bacchante
bagou n. m. La graphie bagou doit être préférée
à bagout qui provient d’un rapprochement
étymologique erroné avec goût
1. bachot n. m. Petit bateau à fond plat.

2. bachot n. m. Synonyme familier de bagpipe n. m. (mot anglais non francisé).


baccalauréat Cornemuse écossaise. — Prononciation an¬
glaise : [bagpajp]. — PL : des bagpipes
[bagpajp] ou [bagpaips].
bacon n. m. (anglicisme) Lard salé maigre. —
Prononciation mal fixée. On déconseille la
prononciation francisée [bak3]. Préférer la
baguage [baga3] n. m. Action de munir d’une
bague : Le baguage d’un oiseau. T Ne pas écrire
prononciation à l’anglaise [bekœn].
comme bagage (valise, malle, etc.).
bad-hinds Anglicisme qui désigne des terres
baguenauder v. i. (familier) Flâner. — Avec au.
ravinées. — Synonyme français proposé : rou-
De même : baguenaudier, ière
bine n. f — Le genre n’est pas fixé : générale¬
ment masculin, parfois faninin. S’emploie
toujours au pluriel : Des bad-lands stériles. —
bai, baie [be, be] adj. ou n. m. Qualifie un cheval
dont la robe est brune, la crinière et les
Prononciation; [badlôds].
extrémités des membres étant noires. — (subs¬
tantivement) Une jument d’un beau bat —
badminton n. m. Anglicisme désignant un jeu
Accord selon la rède des adjectifs relatifs à la
de volant. — Prononciation : [badminton]. ▼
Ne pas écrire *badmington. couleur : un cheval bai, des chevaux bais, une
jumentjyaie, des juments baies, mais des cavales
bai châtairt des juments bai miroité (invariabi¬
baffe n. f (populaire) Gifle. — Deux f.
lité, car il y a deux adjectifs, dont l’un modifie
le sens de l’autre).
baffle n. m. Anglicisme qui désigne l’écran d’un
haut-parleur. — Prononciation : [bafl]. PL :
1. baie [be] n. f Ouverture ; fenêtre : Une baie
des baffles. — Équivalent français : écran.
vitrée
ba^ [bagad] n. m. Formation musicale folklo-
2. baie [be] n. f. Fruit : Une baie de genièvre
nque de Bretagne. — Mot breton. Pluriel
(breton) : des bagadou.
3. baie [bc] n. f. Petit golfe : La baie des Anges,
à Nice
bagage n. m. Orthographe, expressions et
emplois.
4. baie [be] adj. Féminin de bai : Une jument baie
1 Ne pas écme bagages (valises, etc), comme
baguage (action de baguer un oiseau). — Éviter baigner v. t. ou v. pron. Attention au i après
la graphie fautive, assez fréquente, *baggage le groupe -gn- à la première et à la deuxi^e
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
2 Avec bagage au singulier: plier bagage
du subjonctif présent : (que) nous lignions,
— Avec bagage au pluriel : avec armes et (que) vous baigniez.
bagages.
3 Au sens de « valise, sac, malle », s’emploie bail [baj] Contrat de location. T PL : des baux.
normalement au pluriel : J’ai mis les bagages
dans le coffre de la voiture Si l’on veut par¬ baffle [baj] n. f. Baquet. — Pas d’accent
ler d’un seul de ces objets, on évite de dire circonflexe.
un bagage. On dira plutôt, par exemple:
J ai une seule valise ou un seul sac (mieux bâillement [bajmâ] n. m. — Accent circonflexe
que un seul bagage). — Au figuré, le singulier sur a.
est correct : Son bagage intellectuel est assez
mince bailler, bâiller, bayer Trois verbes à bien
distmguer.
1. bagasse n. f. Résidu de la canne à sucre. —
Finale en -mse 1 baffler [baje] v. t. (vieux ou régional)
Donner. Usité encore dans la locution figée vous
95 BAILLEUR

me la baillez bonne ou vous me la baillez belle, baisser ü est déconseillé d’écrire ; La viande
vous voulez m’en faire accroire. T Le participe baisse. La vie baisse. Écrire plutôt : Le prix de
passé est toujours invariable : Il me l’a baillé la viande baisse. Le coût de la vie baisse. Ce
belle. n’est pas la viande qui baisse ou qui monte, mais
son prix.
2 bâiller [baje] v. i. Ouvrir largement la bou¬
che : Je bâille de sommeil — ^ar extension)
Mon col bâille. — Dérivés : bâillement, bâilleur.
bakchich [bakjij^ n. m. (familier) Pourboire,
pot-de-vin. — PI. : des bakchichs [-JiJl.
3 bayer [baje] v. i. (vieux ou littéraire)
S’ouvrir : Son manteau bayait au vent. — Bakélite n. f Matière plastique. — Nom déposé,
Rester bouche bée : Il bayait devant les vitrines donc, en principe, avec une majuscule.
luxueuses. — Usité encore de nos jours dans
l’expression figée bayer aux corneilles. Ne pas bal n. m. — PI. : des bals.
écrire *bâiller aux corneilles.
▼ Pour les trois verbes ci-dessus, ne pas oublier balade, ballade Deux noms féminins
le i à la première et à la deuxième personne paronymes.
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ 1 balade (familier) Promenade : Il fait beau,
tif présent : (que) nous baillions, (que) vous allons faire une balade t
bailliez; (que) nous bâillions, (que) vous bâil¬
liez; (que) nous bayions, (que) vous bayiez, 2 ballade Poème à forme fixe ; Une ballade de
Villon.
bailleur, bâilleur Deux noms paronymes.
balader v. t. ou v. pron. (familier) Promener :
1 bailleur [bajocR], féminin bailleresse Il fait beau, on va se balader? — Un seul /
[bajResj Personne qui cède par un bail la (vient de balade « promenade »). De même :
jouissance d’une chose (par opposition au baladeur, euse.
concessionnaire, au locataire, au preneur) :
Droits et obligations réciproques du bailleur et baladin, paladin Deux noms masculins
du locataire Gangue jundique). paronymes.
2 bâilleur [bajoeRl, féminin bâilleuse [baj^z] 1 baladin Comédien ambulant, bouffon.
Personne qui bâille souvent ; Un bon bâilleur
en fait bâiller dix (proverbe). 2 paladin Chevalier; homme chevaleresque;
défenseur idéaliste.
bailli [baji] n. m. Autrefois, officier royal.
balafo ou balafon n. m. Instrument de musique.
bailliaçe [baja3] n. m. Autrefois, circonscription — PI. : des balafos [-fo] ou des balafons.
soumise à l’administration d’un bailli. ▼ Atten¬
tion au groupe -illi-. balafre n. f. T Un seul l, un seul / De même ;
balafré, balafrer.
baillive [bajiv] n. f. Autrefois, femme d’un bailh.
balai, balais Ne pas écrire un balai, instrument
bâillon n. m. Accent circonflexe sur le a. qui sert à balayer, comme un rubis balais
Prononciation : [baj5]. — Dérivés : bâillonne¬ [baie], variété de rubis de couleur rose ou
ment [bajônmâ] n. m., bâillonner [bajone] v. t. violacée.

bain n. m. Pluriel et singulier. balancé, ée adj. On dit familièrement ; un garçon


bien balancé, bien bâti, une fille bien balancée,
1 On écrit, avec -s : établissement de bains,
bien faite. T Ne pas dire; une phrase bien
garçon de bains. balancée, mais une phrase balancée, harmo¬
2 On écrit, sans -s : culotte de bain, maillot de nieuse et cadencée, avec un effet de symétrie
bain, serviette de bain, peignoir de bain. (Les phrases balancées de Chateaubriand).
3 L’usage hésite entre salle de bains et salle
de bain. Cette dernière orthographe est balancer Conj. 17. Le c prend une cédille devant
a ou O ; il balança, nous balançons.
préférable.

bain-marie n. m. — PI. : des bains-marie. balayer Conjug. 23. — Change y en i devant un


e muet : je balaie [baie], tu balaies [baie], mais
baïonnette n. f. Deux n, deux t. Tréma sur le L nous balayons, vous balayez — Je balaierai
balene], tu balaieras [balena], il balaiera
baisemain n. m. En un seul mot. — PI. : des balena], nous balaierons [balenS]... ~ Balaie,
baie], balayons, balayez — Ôue je balaie
baisemains.
BALBUTIEMENT 96

[baie], que tu balaies [baie]... — Ce remplace¬ 2. balle n. f Paquet. — Deux /.


ment de y par i n’est cependant pas obligatoire,
et les formes je balaye [balej], tu balayes [balej], 3. balle n. f Petit ballon ; projectile. — Deux l.
je balayerai [balejae], tu balayeras [balejRa],
etc. sont très correctes. Elles sont cependant ballet n. m. Danse : Le corps de ballet de l’Opéra
moins usitées. T Ne pas oublier le i après le j; à — Deux /, comme ballerv. i. (danser), ballerine
la première et à la deuxième personne du pluriel n. f (danseuse).
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
(que) nous balayions, (que) vous balayiez. Ce/est 1. ballon n. m. Grosse balle ; aérostat. — Deux
indispensable. /. — Invariable dans l’usage adjectif : des
manches ballon, des pneus ballon.
balbutiement [balbysimô] n. m. Un e après -ti-.
2. ballon n. m. Sommet, dans les Vosges : Le
balbutier [balbysje] Conjug. 20. Double le i à ballon de Guebwiller. Le ballon des Vosges.
la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : ballon-sonde n. m. — PI. : des ballons-sondes.
(que) nous balbutiions, (que) vous balbutiiez.
ballot n. m. Gros paquet. — Adj. (familier)
baldaquin, catafalque Deux noms masculins Imbécile, sot : Ces garçons sont un peu ballots
qui ne sont nullement synonymes. Pas de forme spéciale pour le féminin : Elle est
1 baldaquin Trois sens. ballot l — Deux / (vient de balle « paquet »).

a/ Ouvrage d’architecture construit au-des¬ ballottage n. m. Deux /, deux t


sus de l’autel d’une église: Le baldaquin de
Saint-Pierre de Rome. ballotter v. i. ou t. Deux l, deux t — De même :
b/ Tenture installée au-dessus d’un trône au ballottement.
moyen d’un ouvrage de menuiserie. — Syno¬
nyme : dais. ballottine n. f. Galantine roulée. — Deux l et
deux t
c/ Petit dais établi au-dessus d’un lit : Lit
à baldaquiru — Synonyme : ciel de lit.
ball-trap n. m. Anglicisme qui désigne un
2 catafalque Ouvrage en bois recouvert de appareil lançât les (hsques d’argUe (au tir aux
tentures sur lequel on place le cercueil, au cours pigeons artificiels). — Prononciation :
d’une cérémonie funèbre. [boltsap]. — PI. : des ball-traps [-tRap]. —
Deux i un seul p.
balise n. f Avec un s, non un z: De même :
balisage, baliser, baliseur. balluchon ou baluchon n. m. L’orthographe
balluchon est préférable.
baliveau, soliveau Deux noms masculins
paronymes. 1. balourd, ourde adj. ou n. Imbécile. — Un
1 baliveau Deux sens. seul L — Finale en -ourd.

a/ Jeune arbre qu’on s’est abstenu de cou¬ 2. balourd n. m. Déséquilibre d’une pièce
per, dans un taillis, afin de le laisser croître en rotative. — Finale en -ourd.
arbre de futaie.
b/ Long poteau mince qui sert à faire des balsa Mot d’origine espagnole.
échafaudages. 1 I^ balsa Arbre d’Amérique centrale ; bois
2 soliveau Deux sens. qu’il fournit. — Dans ce sens, le mot est
francisé. Prononciation : [balza]. PI. : des
a/ Petite solive, petite poutre. balsas [-za]. Toujours masculin : Le balsa très
b/ (figuré, par allusion à la fable de La léger, sert à fabriquer des maquettes
Fontaine Les Grenouilles qui demandent un roi) 2 Une bi^a Radeau de jonc utilisé au Pérou
Homme sans autorité, sans pouvoir, sans et au Chih. — Sous cette forme féminine, le
caractère : Ce président, quel soliveau ! mot n’est pas francisé et se prononce [balsa].
PI. : des balsas [-sas].
ballade, balade > balade.
balsamier n. m. Arbre. Synonyme : baumier. —
ballast n. m. — PI. : des ballasts [balast]. Se prononce avec [z] et non avec [s] :
[balzamje]. Il en va de même pour les mots
1. balle n. f. Enveloppe du grain. — Deux /. de la même famille : balsamine [balzamin] n.
97 BALTE

f. (plante), balsamique [balzamik] adj. (qui a ments banals. Les événements banals de la vie
une odeur de baume). quotidienne.

balte adj. ou n. Attention à la majuscule : Les banc > ban.


langues du groupe balte. Les barons baltes. Les
pays baltes. Les Baltes. bancable, bancaire adj. Avec un c.

baltique adj. ou n. Attention à la majuscule : Le bancal, ale, als adj. ▼ Masculin pluriel : bancals
climat baltique. Les brumes baltiques. Les (Des meubles bancals).
langues baltiques. La mer Baltique ou la
Baltique. banco n. m. Terme de jeu. — PL : des bancos
[-ko].
baluchon > balluchon.
bande n. f. Avec -an-. De même : bandage,
balustrade Deux noms de la même famille. bandagiste, bandeau, bandelette, bander.
1 Une balustrade Garde-fou (dont les supports banderille n. f Prononciation : [bâd(3)Rij].
sont, en principe, des balustres).
2 Un balustre Chacun des petits piliers qui banderillero n. m. Torero qui plante des
constituent les supports d’une balustrade. T Est banderilles. — Mot espagnol : pas d’accent sur
masculin : Un balustre massif. les e. — Prononciation : [badeRijcRo] ou
[bandeRijeRoJ. — PI. : des banderilleros
balzan, balzane Deux mots de la même famille. [bôdeRijeRo] ou [bandeRijcRos].

1 balzan, ane adj. Qualifie un cheval noir ou banderole n. f. Un seul /.


bai qui a des taches blanches aux pieds. —
S’accorde en genre et en nombre : Des juments bandit n. m. Pas de forme spéciale pour le
balzanes. — (substantivement) Cette jument est féminin : La police vient d’arrêter les deux
une balzane. femmes bandits. Cette gamine est un petit
bandit t
2 balzane n. f Tache blanche au pied d’un
balzan ; Ce cheval a des balzanes ovales.
bandonéon n. m. Instrument de musique. — Ne
pas dire *bandoléon.
ban, banc [bâ] Trois noms masculins à
distinguer.
bandoulière n. f. De nos jours, s’emploie surtout
1 ban (sans -c) n. m. Proclamation ou défense dans l’expression en bandoulière : Il portait son
annoncée publiquement. — Nombreuses fusil en bandoulière. — Bien prononcer
expressions : (convoquer) le ban et l’arrière-ban [bôduljeR] et non '^[bâdujeR].
(de ses vassaux) ; les bans de vendange;publier
les bans (avant un mariage) ; ouvrir, fermer le bang [bôg] n. m. Bruit que fait un avion
ban; battre un ban (en l’honneur de supersonique. — PI. : des bangs [bôg].
quelqu ’un) ; mettre au ban (de la société) ; (être)
en rupture de ban. banjo n. m. Prononciation : [bôdso] ou [bôsoj.
Cette dernière prononciation est la plus fré¬
2 ban (sans -c) n. m. Autrefois, en Hongrie,
quente de nos jours. — PL : des banjos [-dso]
chef d’un banat, province frontière ; Le ban de
ou [-30].
Temesvar.

3 banc (avec -c) n. m. Siège allongé ; support, bank-note n. m. (anglicisme vieilli) Billet de
etc. — Nombreuses expressions : banc d’œuvre; banque anglais. — Prononciation française :
char à bancs (avec -s a banc) ; banc d’essai (pas [bâknot]. — PL : des bank-notes [-not].
de -s à essai) ; (exploiter) un banc de pierre (dans
une carrière) ; (s’échouer sur) un banc de sable, banqueter v. i. Conjug. 14. Double le t devant
de roches (avec -s à roches). un e muet ; je banquette, je banquetterai.

banal, ale, aux ou als adj. Deux formes pour bantou, oue [bâtu, u] adj. ou n. Attention à la
le masculin pluriel. majuscule : Un village bantou. Des chefs ban-
tous. Une femme bantoue. Des tribus bantoues.
1 banaux Au sens historique de « qui appar¬ — (substantivement) Un Bantou. Une Bantoue.
tient au seigneur » : Des fours banaux. Des Les Bantous. — Le bantou : langue africaine.
moulins banaux.

2 banals Au sens usuel et moderne de « dé¬ banyuls n. m. Prononciation : [bapuls]. —


pourvu d’originalité, ordinaire » : Des compli¬ Avec un b minuscule : du banyuls (Une
BAOBAB 98

bouteille de banyuls. Boire du banyuls). — Avec barbacane, sarbacane Deux noms féminins
un B majuscule : du vin de Banyuls. paronymes.
1 barbacane Au Moyen Age, ouvrage fortifié
baobab [baobab] n. m. Arbre d’Afrique.
placé en avant de l’enceinte.
baptême n. m. Le p est muet : [batem]. De 2 sarbacane Arme faite d’un tube dans lequel
même dans les dérivés : baptiser [batize], on souffle pour lancer un projectile.
baptismal, ale, aux [batismal, al, o], baptis¬
taire [batistCR], baptiste [batist(a)], baptistère barbare adj. ou n. Le mot employé subs¬
[batistER], tantivement prend en général une majuscule
quand il désigne les peuples étrangers à la
baptistaire, baptistère Deux mots qui se civilisation grecque ou latine ; L ’Empire romain
prononcent [batistea] et qui sont de la famille succomba sous les coups des Barbares.
de baptême.
1 baptistaire adj. ou n. m. Un extrait baptistaire barbaresque adj. ou n. Attention à la majus¬
ou un baptistaire: un extrait de baptême. cule : Les États barbaresques. Les Barbares-
ques.
2 baptistère n. m. Edifice ou partie de l’église
où l’on procède au baptême : Le baptistère de Barbarie n. f. Ancien nom de l’Afrique du Nord.
la cathédrale de Florence. S’emploie encore (avec une majuscule) dans
trois expressions : canard de Barbarie (nom
1. bar n. m. Poisson. usuel du canard musqué domestique), figue de
Barbarie (fruit de l’opuntia, ou oponce, plante
2. bar n. m. Débit de boissons. grasse aux fruits comestibles), orgue de Barba¬
rie (instrument de musique mécanique ; défor¬
3. bar n. m. Unité de pression. mation de Barberi, inventeur italien de cet
instrument).
baraque n. f. T Un seul r. De même : baraqué,
baraquement, baraquer. barbarisme n. m. Faute grave qui consiste à
employer un mot qui n’existe pas dans la
baraque, cabane Deux noms féminins qui ne langue, soit en commettant une erreur de
sont pas vraiment synonymes. conjugaison ou de déclinaison, soit en défor¬
mant grossièrement un mot ou une expression.
1 baraque Construction, sommaire ou pro¬ Exemples de barbarismes : il *envoira (pour il
visoire ou démontable, en planches. Désigne enverra), la *mairerie (pour la mairie). ▼ N’est
en général un abri rudimentaire, quoique jamais synonyme de barbarie. Ne pas dire, par
pouvant être édifié dans un pays considéré exemple : La guerre plongea le monde en plein
comme évolué ou même dans une ville : *barbarisme. Le *barbarisme scandaleux de la
Baraques d’un bidonville. Baraques d’un répression.
camp de prisonniers. Baraque construite
sur un chantier. Baraques foraines. — (fi¬ barbecue n. m. Anglicisme qui désigne un
guré, péjoratif) Maison médiocre, mal grilloir à viande. — Prononciation : [baabakju]
construite, inconfortable, mal tenue, en mauvais ou [banbaky] — PI. ; des barbecues [-kju],
état.
[-ky]. — Equivalent français ; grilloir.
2 cabane Construction très simple, qui peut
être faite des matériaux les plus variés (ron¬ barbet n. m. Chien ; poisson. — Finale en -et.
dins, planches, terre, pisé, pierres, branchages,
etc.), édifiée dans un pays « primitif » ou à barboter v. i. ▼ Un seul t. De même : barbotage,
la campagne : Cabane en rondins construite barbotement, barboteur, barboteuse, barbotine
dans la forêt. Cabane de bûcheron. Cabane de (pâte céramique fluide).
berger.
barbotin n. m. (technique) Roue dentée. — Un
baraterie n. f. (droit maritime) Fraude. — Un seul t.
seul t.
barbouse ou barbouze n. f. (familier) Agent
baratin n.^ m. (populaire) Boniment. — Un seul secret ou membre d’une poUce parallèle. — La
t. De même : baratiner, baratineur. graphie barbouze semble la plus fréquente. —
Toujours féminin : Cet ancien policier serait,
baratte n. f. Instrument ou machine qui sert à dit-on, une barbouze.
faire le beurre. — Deux t. De même : barattage,
baratte,ment, baratter, baratteuse.
barcaroUe n. f Chanson vénitienne. — Deux /.
99 BARDE

1. barde n. m. Poète, chez les anciens Celtes ; 2 Avec un -s à barre : le jeu de barres. On écrit
Un barde gaulois. avoir barres (ou barre) sur quelqu’un.

2. barde n. f. Couche de lard : Une barde épaisse. barreau, barrot Deux noms masculins homo¬
phones dérivés de barre.
bardeau, bardot Deux noms masculins
1 barreau Mot du langage courant ou juridi¬
homophones.
que ; Un barreau de chaise. Avocat inscrit au
1 bardeau Plaque de bois jouant le rôle d’une barreau de Paris.
tuüe : Clocher couvert de bardeaux. 2 barrot (marine) Poutre transversale qui
2 bardot Hybride du cheval et de l’ânesse. soutient le pont d’un navire. — Synonyme : bau.

barren grounds n. m. pl. Noms des sols glacés


bardit n. m. Chant de guerre des anciens
et désertiques de la zone arctique, au Canada.
Germains. — Prononciation : [basdi] ou,
— Prononciation : [baRangRawnts].
moins fréquemment, [bandit].
barrer v. t. — Deux r. De même : barrage, barré,
barème n. m. Un accent grave et un seul r. barrement, barreur.
Jamais d’accent circonflexe (bien que le mot
vienne du nom du mathématicien François
Barrême). barrette Deux r et deux t.

barrique Toujours féminin ; Une barrique pleine.


barguigner v. i. Marchander, hésiter. — Atten¬
—■ Deux r, à la différence de baril. — Mots
tion au i après le groupe -gn- à la première et
de la même famille : barricade, barricader (avec
à la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
un -c- et non -qu-).
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
barguignions, (que) vous barguigniez.
barrir v. i. L’éléphant barrit, pousse son cri. —
Deux r. De même : barrissement.
barigoule, farigoule Deux noms féminins paro¬
nymes d’origine occitane.
barrot > barreau.
1 barigoule Nom régional (Midi) du lactaire
délicieux (champignon). — Artichauts à la barye n. f. Unité de pression. — Prononciation :
barigoule, farci avec des champignons hachés, [baRi].
du lard, des oignons, etc.
barzoï n. m. Lévrier russe. — Pl. : des barzoïs
2 farigoule Nom régional (Midi) du thym. — [baRzoj].
(par extension) Eau de toilette à l’extrait de
thym. 1. bas, basse adj. Question du trait d’union.

baril n. m. Prononciation : [baRÜ] ou [bani]. T I Dans les dénominations géographiques.


Un seul r, à la différence de barrique. — Avec
1 Prend un B majuscule et se lie par un trait
un seul r aussi ; barillet. d’union au nom qui suit, si la dénomination
désigne une unité administrative ou politique
barlong, ongue adj. (architecture) Rectangu¬ bien définie : Le département du Bas-Rhin. La
laire ; Croisée d’ogives sur plan barlong. région économique de la Basse-Seine.

barman [baRman] n. m. PI. : des barmen 2 Un 6 minuscule et pas de trait d’union,


[baRmen] ou des barmans [baRman]. — Le s’il s’agit d’une région mal définie : La basse
féminin correspondant est une barmaid [baa- Normandie, le bas Limousin, la basse Auvergne,
med], serveuse. — PI. : des barmaids [-med]. le bas Languedoc (anciennes divisions, aux
limites mal précisées, de ces provinces). De
même : La basse Égypte (région du delta et du
baron n. m. Le féminin baronne s’écrit avec deux cours inférieur du Nil). Le cours de la basse
n, ainsi que les dérivés baronnage, baronnial, Seine (partie du fleuve située le plus près de
ale, aux, baronnie. — Cependant, on peut l’embouchure).
écrire baronnet ou baronet. Cette demiere
graphie est celle de l’anglais, et le titre de 3 II est préférable d’écrire avec un b minus¬
baronet est un titre anglais. cule et sans trait d’union : Le bas breton
Ôangue). Les bas Bretons (habitants). Le bas
barre n. f. Orthographe des expressions. allemand (langue).

1 Sans trait d’union : barre à mine (des barres 4 Dans les emplois adjectifs d’une expression
à mine). géographique, en principe, bas s’écrit avec un
BAS-BLEU 100

b minuscule et n’est pas joint au mot suivant 5 Au bas de, en bas de. Deux locutions
par un trait d’union : Un paysan bas normand. prépositives pratiquement équivalentes de
Les paysages bas alpins. Des fermes bas bre¬ nos jours (en bas de est plus usuel, au bas
tonnes (bas invariable, l’autre adjectif accordé de plus littéraire). Ces deux locutions expriment
en nombre et en genre). Cependant il est la situation et non le mouvement : Au bas
conseillé de ne pas employer acyectivement les de l’escalier, un valet de pied attendait les
formes composées formées avec bas. Il vaut visiteurs. En bas de l’escalier, un panneau
mieux dire, par exemple : La syntaxe du bas indique au visiteur l’emplacement des divers
breton (plutôt que la syntaxe bas bretonne). Un services. — Éviter de dire : Je sautai au bas
paysan de basse Normandie (plutôt que un du lit ou en bas du lit Dire plutôt : Je sau¬
paysan bas normand). Des paysannes du bas tai à bas du lit En effet, ici, il y a mouve¬
Limousin (plutôt que des paysannes bas ment.
Limousines).
6 ▼ Éviter le pléonasme descendre en bas (de),
5 Dans les emplois substantifs au féminin, au bas de. Dire : Il descendit de l’arbre (et non
en principe, bas s’écrit avec un b minuscule et en bas de l’arbre). Il descendit de la colline (et
n’est pas joint au mot suivant par un trait non en bas de la colline). Je vais descendre et
d’union. Il reste en principe invariable: Une non je vais descendre en bas). Au lieu de dire
bas Normande (plutôt que une Basse-Nor¬ Je descends en bas, on peut aussi préciser : Je
mande). Cependant il est conseillé de ne pas descends au rez-de-chaussée. Je descends à la
employer au féminin les formes composées cave, etc.
formées avec bas. Il vaut mieux dire, par
exemple ; Une femme originaire de la basse 7 Ici-bas, là-bas. Toujours avec un trait
Normandie (plutôt que une bas Normande). Les d’union.
femmes du bas Limousin (plutôt que les bas
Limousines). 4. bas- Préfixe. — Trait d’union et pluriel.
II Dans les dénominations historiques (bas = 1 Sauf dans certaines dénominations géogra¬
tardif). Pas de majuscule ni de trait d’union : phiques ou historiques (> bas 1), les mots
Le bas Moyen Age. Le bas latin. La basse composés avec bas-/basse- s’écrivent toujours
latinité. Une œuvre de basse époque. — Excep¬ avec im trait d’union : un bas-relief, une
tion : Le Bas-Empire (période la plus tardive basse-cour, etc.
de l’Empire romain).
2 Sauf dans certaines dénominations géogra¬
2. bas adv. Employé adverbialement, est toujours phiques (> bas 1) et dans basse-courier (des
invariable : Les hirondelles volent bas. Porter basse-couriers, des basse-courières), les deux
bas la tête. éléments prennent toujours la marque du
pluriel : des basses-cours, etc.
3. bas Employé dans des locutions.
bas-bleu (péjoratif) Femme pédante. — Toujours
1 A bas (suivi d’un nom). Cri d’hostilité : A masculin : Cette femme est un insupportable
bas les vendus l — A distinguer de bas, ordre bas-bleu. — PI. : des bas-bleus. T II existe une
d’avoir a abaisser ou à déposer quelque chose : autre expression, très différente par le sens,
Bas les pattes t Bas les armes t cordon-bleu, cuisinière habile.
2 Mettre bas. Donner naissance à des petits : La
chienne a mis bas six chiots. La vache va mettre bas-côté n. m. — PI. : des bas-côtés.
bus. A distinguer de mettre à bas, renverser :
La Révolution mit à bas la monarchie. base-bail n. m. Inusité au pluriel. Prononcia¬
tion : [bezbol].
3 A bas de. Locution prépositive qui tend à
vieillir et à devenir littéraire. — Ne s’emploie
guere qu’avec quelques verbes de mouvement baser, se baser, basé Deux sens distincts.
(sauter, se précipiter, être précipité, se jeter, être 1 Au sens usuel. Mieux vaut employer fonder,
jeté, tomber, etc.) : Il fut précipité à bas de sa se fonder, fondé : Sur quels arguments fonde-t-il
monture. Je sautai aussitôt à bas de l’estrade. son hypothèse? Des affirmations solidement
Ne pas dire, par exemple: Les touristes se fondées. Voici sur quoi je me fonde pour appuyer
groupent *à bas de la tour (mais au bas de la mes affirmations.
tour ou en bas de la tour).
2 Au sens militaire. Baser, basé sont parfaite¬
4 An bas. Très rare aujourd’hui comme lo¬ ment corrects : Pendant la Seconde Guerre
cution adverbiale. On emploie normalement en mondiale, les Américains basèrent leurs bom¬
bas : La. ville se serre sur la colline escarpée, en
bardiers en Grande-Bretagne. Des forces mili¬
bas coule la rivière que franchit un seul pont. taires basées à l’étranger.
101 BAS-FOND

bas-fond n. m. — PI. : des bas-fonds. — Plusieurs — (au féminin) Une Basque ou, plus couram¬
sens. ment, une Basquaise, une femme basque.
1 Terrain bas, dépression : Un bas-fond 2 Au féminin, quand on parle d’une personne,
marécageux. la forme basquaise est plus fréquente dans
l’emploi substantif, la forme basque dans
2 (au pluriel) Les bas-fonds de la société, les l’emploi adjectif On peut cependant dire, par
bas-fonds: couche de la société avilie par la exemple, une servante basquaise, une jeune fille
misère ou le vice. basquaise. — L’emploi de l’adjectif basquaise
est en principe réservé aux cas où il s’agit d’une
3 Partie peu profonde de la mer ou d’une personne : ne pas dire la population basquaise,
rivière : Dans cet estuaire, des bas-fonds rendent la mentalité basquaise, mais la population
la navigation très dangereuse. — En ce sens, basque, la mentalité basque. — On admet
bas-fond est à peu près synonyme de haut-fond. cependant basquaise qualifiant une chose dans
Parfois cependant, bas-fond est employé des expressions figées : la sauce basquaise ou
comme antonyme de haut-fond et signifie alors la sauce à la basquaise (sauce à base de tomate,
« partie très profonde et donc favorable à la de poivrons et de jambon cru), thon à la
navigation, dans la mer ou une rivière ». Ce basquaise, poulet à la basquaise ou elliptique¬
sens, plus rare, est plus logique et plus conforme ment poulet basquaise (pl. des poulets bas¬
à l’étymologie. — D’autres auteurs distinguent quaise). — N. f pl. Des basquaises, des
le bas-fond, partie peu profonde de la mer qui espadrilles.
n’est jamais découverte, même à marée basse,
et le haut-fond, qui émerge à marée basse. 3 On écrit avec un b minuscule : Un tambour
de basque. Un béret basque. — Expressions
basileus n. m. (histoire) L’empereur de Byzance. géographiques : Le Pays basque (région de
— Avec un b minuscule. — Prononciation : France ; P majuscule, b minuscule). Les pro¬
[basilos]. — Pluriel (grec) : les basileis vinces basques (les sept provinces peuplées par
[basilejs]. les Basques, en France et en Espagne ; p
minuscule, b minuscule). Les Provinces basques
(région administrative de l’Espagne ; P majus¬
basilic n. m. Reptile ; plante. — Attention à cule, b minuscule).
l’homophone la basilique, édifice, église.
4 ▼ On dit parler français comme un Basque
basilique n. f. Au sens religieux, désigne une espagnol: parler très mal le français. Déformé
église dotée par le pape d’une dignité parti¬ en parler français comme une vache espagnole,
culière : La basilique Notre-Dame, à Arcachon. forme populaire de l’expression, à éviter.
T Le mot basilique n’est nullement synonyme
de « grande égUse ». Ce n’est pas une question basquine n. f (autrefois) Jupe, corsage. —
de dimensions. Attention au nom féminin paronyme une
basque, partie d’habit : Les basques d’un habit.
basin [bazê] n. m. Étoffe.
bas-relief n. m. — Pl. : des bas-reliefs.
bas-jointé, ée adj. Quaüfie un cheval dont le
paturon est très incliné : Un cheval bas-jointé. basse-cour n. f — Pl. ; des basses-cours.
Des chevaux bas-jointés. Une jument bas-jointée.
Des juments bas-jointées. basse-courier, ière n. m. ou f — Pl. : des
basse-couriers, des basse-courières (jamais de -s
basket-ball n. m. Prononciation : [basketbol]. à basse). T Un seul r. Vient de basse-cour.
— S’abrège usuellement en basket [basket]. — Aucun rapport avec courrier.
Des baskets: chaussures. — Normalement du
masculin : J’ai une paire de baskets tout neufs. basse-fosse n. f — Pl. : des basses-fosses.

1. basque n. f. Partie de vêtement qui part de basse-taille n. f Voix de basse des choeurs. —
la taille en s’évasant et couvre les hanches : Les Chanteur qui a cette voix : Ce chanteur est une
basques d’une jaquette. — Il existe un paronyme basse-taille. — Pl. : des basses-tailles.
basquine, jupe, corsage.
bastingage n. m. Avec -ga- et non -gua-.
2. basque adj. ou n. Emploi de la majuscule,
forme du féminin, expressions. bas-ventre n. m. — Pl. : des bas-ventres.
1 On prendra garde à la majuscule : Le peuple
basque. Les Basques (ou les Eskuariens). — Le bât [ba] n. m. Un accent circonflexe. De même :
basque (ou l’eskuara) : la langue des Basques. bâté, bâter.
BATAILLON 102

bataillon n. tn. Un chef de batailhn, au pluriel bateau-feu n. m. — PI. ; des bateaux-feux.


des chefs de bataillon jamais de -s à bataillon) :
dans l’infanterie, le gàiie, les transmissions, le bateau-lavoir n. m. — PI. : des bateaux-lavoirs.
service du matériel, officier qui a le grade de
commandant > escadron. bateau-mouche n. m. — PL : des bateaux-
mouches.
bâtard, arde n. ou adj. Accent circonflexe sur
le premier a. bateau-phare n. m. — PI. : des bateaux-phares.

batardeau ou bâtardeau n. m. Digue provisoire. bateau-pilote n. m. — PI. : des bateaux-pilotes.


— L’orthographe batardeau est préférable à
bâtardeau. bateau-pompe n. m. — PI. : des bateaux-
pompes.
bateau n. m. Orthographe et sens.
bat-flanc [baflô] n. m. inv. — PI. : des bat-flanc.
I Se prononce [batoj et s’écrit sans accent T Aucun rapport avec bas. Vient de battre,
circonflexe, à la diffâ'ence de château et de donc s’écrit avec -t.
bâtiment
n On écrit ; Un bateau à voiles. Un bateau à bath [bat] adj. (populaire) Beau, syiMathique.
rames. — Invariable : Elles sont bath, ces fuies.
ni Genre et orthographe des noms de bateaux batiste Étoffe. — Toujours féminin : Une batiste
> annexes. très belle. ▼ S’écrit sans -p-, à la différence de
rv Bateau, bâtiment, embarcation, navire, baptiste (adepte d’une secte protestante) et de
vaisseau. Baptiste (prénom masculin).

1 Le mot bateau appartient au langage usuel. bâton n. m. Accent circonflexe sur le a. De


II est le seul terme courant dans la langue même : bâtonnat (charge de bâtonnier), bâton-
familière pour désigner tout ce qui flotte et ner, bâtonnet, bâtonnier (chef de l’ordre des
navigue, du paquebot au canot pneumatique. avocats).
Bateau est également le mot employé par les
marins, en dehors de la langue officielle. batteur-broyeur n. m. — PL : des batteurs-
2 En revanche, la langue administrative, broyeurs.
officielle et technique emploie le mot bâtiment
TOUT désigner les bateaux de gros, moyen ou battant, ante Participe présent adjectivé.
faible tonnage (paquebots, pétroliers, cargos, I II est préférable d’écrire à dix heures bat¬
navires de guerre, chalutiers, etc.) et le mot tantes (= à dix heures exactement) plutôt que
embarcation (canots, chaloupes, voUiers de à dix heures battant (formule cependant
plaisance, vedettes, etc.). correcte).
3 Dans la langue technique, on emploie II Battant neuf (= tout neuf). Trois possibi¬
cependant le mot bateau pour désigner un lités pour l’accord.
bâtiment à usage spécial : bateau-phare, bateau-
feu, bateau-pilote, bateau-pompe, etc. 1 Battant et neuf restent invariables : Des
villas battant neuf
4 La langue littéraire emploie le mot navire
pour désiper des bâtiments de fort tonnage et 2 Battant et neuf s’accordent ; Des fauteuils
embarcation ou barque pour désigner les très battants neufs.
petits bateaux. 3 Battant reste invariable, neuf s’accorde :
5 Le terme navire ne peut jamais désigner Des tentures battant neuves. Cette dernière
une embarcation destinée au trafic fluvial. On formule semble la meilleure.
doit dire bateau (même dans la lan^e littéraire)
ou bien préciser : chaland, peniche, auto¬ battre v. t. Conjugaison et expression battre son
moteur, remorqueur, pousseur, etc. plein.

6 ^ mot vaisseau est vieux ou poétique, ou 1 Conjug. 98. Je bats, tu bats, il bat, nous
bien U désigne, dans un contexte historique, un battons, vous battez, ils battent. — Je battais.
type particulier d’ancien navire à voiles : Un — Je battis. — Je battrai — Je battrais. —
vaisseau à trois ponts du 1" rang. Bats, battons, battez — Que je batte. — Que
Je battisse. — Battant. — Battu, tue.
bateau-citerne n. m. — PI.: des bateaux- 2 Battre son plein. Vient de l’expression la mer
citernes
bat son plein (son, adjectif possessif ; plein.
103 BAU

adjectif qualificatif substantivé) : la mer atteint — Sauce béarnaise. Du bœuf à la béarnaise


son plus haut niveau, à marée haute. Le plein (avec b minuscule). Des steaks béarnaise (ellipse
de la mer est la marée haute. — (figuré) Battre pour à la sauce béarnaise; béarnaise invariable
son plein, atteindre son point culminant, son dans ce cas).
moment le plus intense : La fête bat son plein.
— Au pluriel : Les réjouissances battent leur béat, ate adj. Si^fie « qui éprouve une satisfac¬
plein (et non battent son plein, comme le tion un peu niaise, un grand contentement de
voulaient certains grammairiens, qui faisaient soi » : Un personnage béat et vaniteux. —
venir l’expression d’une formule imaginaire S’emploie surtout pour qualifier une chose : Un
*Les tambours battent son plein, dans laquelle sourire béat. Un air béat. Un regard béat et vide.
son aurait été le substantif masculin signifiant — Une vie béate, heureuse, calme, sans souci.
« bruit » et plein l’adjectif qualificatif non ▼ Ne pas dire II restait *béat devant ce spectacle
substantivé). > béant, bée (bouche bée).

bau n. m. (marine) Poutre transversale. — béatifier v. t. Conjug. 20. Double le i à la


Synonyme : barrot. — PI. : des baux. — Sans première et à la deuxième personne du pluriel
trait d’union : le maître bau (des maîtres baux). a l’indicatif imparfait et au subjonctif présent :
(que) nous béatifiions, (que) vous béatifiiez.
baudeiairien, ienne adj. ou n. T S’écrit avec
-au- et non -eau-. De même : Baudelaire. beatnik n. m. ou f (mot anglo-américain). Jeune
homme ou jeune fille qui vit sans domicile ni
baudroie [bodawa] n. f Poisson. — Un e à la métier réguher. — Prononciation : [bitnik]. —
fin. PI. : des beatniks [-nik].

baume n. m. Avec -au-. Ne pas écrire *beaume. beau ou bel, belle adj. Forme et expressions.
I Beau, bel. Deux formes pour le masculin
baumé Attention à la majuscule. singulier.
1 Un baumé (avec un b minuscule) Aréomètre 1 Après le substantif ou en fonction d’attri¬
inventé par Antoine Baumé. — PI. : des but, la seule forme employée est beau: Un
baumes. homme beau. Ce garçon est beau.
2 Un degré Baumé (avec un B majuscule) 2 Placé immédiatement devant le substantif,
Chacune des divisions de cet ^pareil. — l’adjectif prend la forme bel si le substantif
Toujours invariable : De l’acide suljurique à 66° commence par une voyelle ou un h muet (Un
Baumé. bel été. Un bel hiver), mais garde la forme beau
si le substantif commence par une consonne ou
baux Pluriel de bail et de bau. un h aspiré (Un beau printemps. Un beau héros).
3 Devant et joignant deux adjectifs, on
bayer > bailler.
emploie bel si les adjectifs précèdent un nom
qui commence par une voyelle ou h muet (Un
bazar n. m. T Jamais de -d à la fin, malgré le
bel et brillant officier), beau si le nom
dérivé, très familier et péjoratif, bazarder.
commence par une consonne ou un A aspiré
(Un beau et brillant capitaine. Un beau et
bazooka [bazuka] n. m. Arme antichar. — PI. : glorieux héros) ou si les adjectifs suivent le nom
des bazookas. (Un officier beau et brillant).
beagle n. m. Chien. — Prononciation : [bigUa)]. 4 On emploie toujours bel dans les locutions
PI. : des beagles [bigUa)]. figées bel et bien, bel et bon.
II La baUler belle, l’échapper belle > bailler,
béant, béante Participe présent adjectivé de béer. échapper.
Sigi^e « grand ouvert » : Une porte béante.
Un gouffre béant. La bouche béante. —^guré) beaucoup [boku] adv. de quantité ou d’intensité.
Qualifie quelqu’un qui reste bouche bée, sous
l’effet de la surprise, de l’admiration, de la I Beaucoup de, devant un nom.
stupeur : Il restait béant devant ce spectacle > 1 Beaucoup de, suivi d’un nom au singulier.
bée. T Ne pas dire II restait *béaj devant ce Le verbe est toujours au singulier : Beaucoup
spectacle (confusion avec béat > béat). de monde est descendu dans la rue pour voir
passer le cortège.
béarnais, aise adj. ou n. Attention a la
majuscule : La population béarnaise. Les Béar¬ 2 Beaucoup de, suivi d’un nom au pluriei.
nais. — N. m. Le béarnais: dialecte gascon. Le verbe est normalement au pluriel : Beaucoup
• \

BEAU-FILS 104

de gens pensent comme vous. Beaucoup de habile que vous. Cela explique que beaucoup
serpents sont venimeux. Cependant le sin^lier puisse s’employer devant un comparatif (par¬
est possible, si l’on veut insister sur la quantité fois en concurrence avec de beaucoup) : 7/ est
globale. Comparer : Beaucoup de métaphores beaucoup plus rapide (ou de beaucoup plus
accumulées produit un effet de surcharge (= rapide). Vous allez beaucoup plus vite, beaucoup
une grande masse de métaphores...) et Beau¬ moins vite. — Ne jamais employer beaucoup
coup de métaphores sont empruntées au langage devant un adverbe autre que mieux, plus, trop,
de la marine (= nombreuses sont les méta¬ moins. Ne pas dire par exemple : Il court
phores qui sont empruntées...). beaucoup vite (mais très vite ou bien vite ou fort
vite).
3 Beaucoup de, suivi d’un nom féminin.
L’attribut ou le participe est normalement au ni Beaucoup et de beaucoup.
féminin : Beaucoup de joie vous sera donnée.
1 Devant un comparatif. On peut employer
L’accord au masculin (vous sera donné), nette¬
indifféremment beaucoup ou de beaucoup ; Elle
ment plus rare, insiste sur l’idée de grande
est beaucoup plus compétente que moi (usuel)
quantité. Il n’est pas incorrect.
ou Elle est de beaucoup plus compétente que
4 Beaucoup, employé sans complément moi (tour plus rare).
au sens de «beaucoup de gens, beaucoup 2 Derrière nn comparatif. La forme de
de personnes ». L’accord se fait toujours beaucoup est obligatoire : Elle est plus compé¬
au masculin pluriel : Les affaires vont mal, tente de beaucoup.
beaucoup sont inquiets. Quand beaucoup
(sans complément) renvoie à un nom pluriel 3 Devant ou derrière un adjectif ou un
précédemment exprimé, il entrée l’accord adverbe au superlatif. La forme de beaucoup
au pluriel du verbe. En outre, l’attribut (ou est obligatoire : Elle est de beaucoup la plus
le participe) se met au masculin ou au fémi¬ compétente. Elle est la plus compétente de
nin selon le genre du nom déjà exprimé. beaucoup. C’est lui qui avance de beaucoup le
Les jeunes filles furent convoquées par la plus rapidement. C’est lui qui avance le plus
directrice; beaucoup étaient inquiètes. Les rapidement, de beaucoup.
petites filles partirent; beaucoup s'étaient
ennuyées. 4 n s’en faut de beaucoup. C’est le tour le plus
usuel ; Nous n 'avons pas la somme nécessaire, il
5 Beaucoup de, beaucoup des. Normalement s’en faut de beaucoup. Il s’en faut beaucoup est
c’est beaucoup de qu’on emploie : Beaucoup vieilli et rare. Ce tour, selon certains grammai¬
d’enfants sont timides. Beaucoup des ne peut riens, insisterait sur la qualité plus que sur la
s’employer que si le nom est déterminé par une quantité : Molière n 'est pas si finement spirituel
relative, un participe ou un complément; que Marivaux, il s’en faut beaucoup.
Beaucoup des enfants qui ont été amenés ici
voient la mer pour la première fois. Beaucoup beau-fils n. m. — PI. : des beaux-fils.
des enfants vaccinés ont été malades. Beaucoup
des enfants de la classe de 6‘ A sont grippés. beau-frère n. m. — PI. : des beaux-frères.
Ce tour insiste sur l’idée partitive.
beaujolais n. m. Avec un B majuscule : Le
II Beaucoup, devant un adjectif ou un adverbe.
Beaujolais, région de France. Du vin du
1 Devant un adjectif. L’adverbe beaucoup ne Beaujolais. — Avec un b minuscule : Boire du
peut être employé que devant les adjectifs beaujolais. Une bouteille de beaujolais.
comparatifs meilleur et moindre: Ce film est
beaucoup meilleur (ou de beaucoup meilleur). beau-père n. m. — PI. ; des beaux-pères.
La dépense sera beaucoup moindre (ou de
beaucoup moindre). Ne jamais employer beau¬ bec Dans les composés commençant par bec-de-,
coup devant un autre adjectif. Ne pas dire par seul le premier élément prend la marque du
exemple : Mon oncle est beaucoup gentil (mais pluriel : des becs-de-cane, des becs-de-corbeau,
très gentil ou bien gentil ou fort gentil). En des becs-de-corbin, des becs-de-lièvre. — En
revanche, beaucoup peu s’employer devant un revanche, dans les composés dont le second
comparatif formé avec plus ou moins (voir élément est un adjectif, les deux éléments
ci-dessous, II, 2 et III). s’accordent : des becs-croisés, des becs-fins.
2 Devant un adverbe. L’averbe beaucoup ne bécarre n. m. (terme de musique). — Deux r.
peut être employé que devant les adverbes
mieux, plus, trop, moins : Louis travaille beau¬
bec-d’âne [bekdan] ou bédane [bedan] n. m.
coup mieux que moi. Vous êtes beaucoup plus
Ciseau, burin. — PI. : des becs-d’âne ou des
soigneux que votre collègue. Les délais sont
bédanes. — La forme bédane est la plus
beaucoup trop longs. Elle est beaucoup moins fréquente.
105
BEC-DE-CORBEAU

bec>de-corbeau, bec-de-corbin n. m. Outil. — bégum n. f. Femme d’un prince de l’Inde. —


PI. : des becs-de-corbeau, des becs-de-corbin. Prononciation : [begom]. — PI. : des bégums
[-gom].
bec-de-lièvre n. m. Malformation de la lèvre.
— PI. : des becs-de-lièvre. behaviorisme ou behaviourisme ou béhavio¬
risme ou béhaviourisme n. m. Théorie
bec-fin n. m. Oiseau. — PI. : des becs-fins. appelée aussi psychologie du comportement. —
L’orthographe et la prononciation du mot, en
béchamel Éviter la graphie béchamelle. On écrit fr^çais, sont flottantes. — Prononciation ;
une béchamel (avec b minuscule), mais une [biavjDRism(o)] ou [biavjuRism(3)] ou
sauce Béchamel, des œufs à la Béchamel (avec [beavjDRismfa)] ou [beavjuRism(a)].
B majuscule).
beige [b«] adj. ou n. m. Prend la marque du
bêche n. f. Accent circonflexe sur le e. De même : pluriel (Des manteaux beiges. Des robes beiges),
bêchage, bêcher, bêcheur, bêchoir. sauf en composition : Des manteaux beige clair.
Des robes beige foncé. Des chandails gris-beige.
bec-jaune, béjaune > béjaune. — Le substantif ( = la couleur beige) prend la
marque du pluriel ; Des beiges et des gris
becquée n. f Avec -cq-. délicats.

becqueter v. t. Avec -cq-. — Conjug. 14. Double beignet [bejie] n. m. On dit usuellement, dans
le t devant un e muet ; il becquette, il la langue ordinaire : Des beignets aux pommes,
becquettera. aux abricots. Le tour Des beignets de pommes,
d’abricots est recommandé dans la langue très
bédane > bec-d’âne. surveillée. Quand il ne s’agit pas de fruits, on
emploie obligatoirement au ou à la : Beignets
bée [be] adj. f S’emploie dans l’expression au chocolat, à la crème de marron. On dit
(toujours au singulier) bouche bée, bouche cependant toujours ; Beignets de langoustines.
CTande ouverte. — Être, rester, demeurer
bouche bée, dans une attitude immobile et béjaune n. m. De nos jours, on dit montrer son
passive d’étonnement : Ils restaient bouche bée béjaune à quelqu’un (et non son bec-jaune,
devant ce spectacle, ne sachant trop que penser forme vieilü^. De même : un béjaune, un jeune
> béant, béat. homme naïf (et non un bec-jaune, forme
vieilhe).
beefsteak > bifteck.
bel > beau.
béer v. i. (littéraire) Être grand ouvert ; La porte
béait sur la nuit. — (figuré) Regarder avec un bêler v. i. Le mouton bêle, pousse son cri. —
air étonné : Pourquoi reste-t-il là à béer comme Garde toujours l’accent circonflexe : il bêlait,
un sot l II béait de surprise. — Garde é (avec il bêla, bêlant. De même : bêlement.
accent aigu) à toutes les formes (il bée, nous
béons, il béait, il béera, nous béerions...) > bée. belgicisme, belgisme n. m. Mot, expression ou
construction propre aux Belges (de langue
beffroi n. m. Deux f. Pas de -t ni de -e à la fin. française). — De nos jours, la forme belgicisme
à éliminé belgisme.
bégaiement [begemâ] n. m. Attention au e
muet intérieur. bélier n. m. Mâle de la brebis. ▼ Accent aigu
sur le premier é. Aucun rapport étymologique
bégayer v. i. ou v. t. Conjug. 23. Change avec bêler.
facultativement y en i devant un e muet : il
bégaye ou (plus usuel) il bégaie, il bégayera ou bélière n. f Anneau de suspension.
(plus usuel) il bégaiera. — Attention au i après
Vy à la première et à la deuxième personne du bélître [belitRfs)] n. m. (très vieilli) Homme de
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif peu; imbécile; importun. — Orthographe
résent : (que) nous bégayions, (que) vous moderne : accent aigu sur é (la graphie belître
égayiez. — Pour la prononciation > balayer. est vieillie) et accent circonflexe sur le ù
— Dérivé : bégayeur.
belle La bailler belle > bailler. — L’échapper
bègue adj. ou n. Avec un accent grave. belle > échapper.

bémieter v. i. Conjug. 15. La chèvre béguète belle-dame n. f Plante ; papillon. — PI. ; des
^usse son cri), béguètera. belles-dames.
BELLE-DE-JOUR 106

belle-de-jour n. f. Plante. — PI. : des belles-de- cierge bénit. Un chapelet bénit. Du pain bénit.
jour. Une médaille bénite. De Veau bénite.
2 Comme participe passé, dans im temps
belle de nuit, belle-de-nuit Deux expressions simple ou composé de la forme passive, quand
à bien distinguer par la graphie. le sujet est un nom désignant un objet auquel
1 Une belle de nuit (sans trait d’union) Désigne un prêtre dorme la bénédiction rituelle. Le
famiüèrement une fille publique qui exerce son complément d’agent est introduit par par: La
métier la nuit. — PL ; des belles de nuit. chapelle sera bénite par l’évêque. Cette médaille
a été bénite par le Saint-Père lui-même. T On
2 La belle-de-nuit (avec deux traits d’union) écrit : Le mariage a été béni par l’abbé Durand
Nom d’une plante. — PL : des belles-de-nuit. (et non bénit), car le mariage n’est pas un objet.

belle-fille n. f. — PL : des belles-filles. n Béni, bénie. S’emploie dans les cas suivants.
1 Comme participe passé, dans un temps
belle-mère n. f. — PL : des belles-mères. composé de la forme active, quand le complé¬
ment est un nom désirant un objet auquel un
belle-sœur n. f. — PL : des belles-sœurs. prêtre dorme la bénédiction rituelle : Voici les
chapelets que le Saint-Père a bénis La médaille
bénédicité [bénédicité] n. m. Mot entièrement que le prêtre a bénie.
francisé : accent aigu sur chaque é. — Pas de
majuscule. — PL : des bénédicités. 2 Au passif ou à l’actif, quand la bénédiction
rituelle porte sur des persormes ou sirr rme
benêt adj. masc. ou n. m. Pas de féminin. T chose qiti n’est pas rm objet. Le complément
Prononcer [bone], avec [a], et non *[bene], d’agent est introduit par par : Les jeunes mariés
•[bene]. ont été bénis par l’abbé Durand. Le mariage
sera béni par le chanoine Martin. L’évêque a
bénévole adj. ou n. On peut employer ce mot béni les fidèles
pour qualifier une persoime : Les secouristes 3 Au passif ou à l’actif, quand il ne s’agit
bénévoles. Un collaborateur bénévole. L’emploi pas d’une bénédiction rituelle dormée par un
substantif aussi est correct : Les bénévoles de prêtre. Le complément d’agent est alors intro¬
la Croix-Rouge. — En revanche, dans la langue duit par de: Cette famille est bénie de Dieu.
trœ surveillée, on emploiera plutôt gratuit ou O Terre bénie des dieux l Le père a béni ses
désintéressé pour qualifier une chose : Un enfants avant de mourir.
secours désintéressé. Une collaboration gratuite.
benjamin, ine n. m. ou f. Prononciation :
1. bengali [bêgali] adj. ou n. Du Bengale. — [bê3amê, in],
Prend la marque du pluriel (Les villages
bengalis. Les Bengalis), mais non celle du benjoin n. m. Prononciation : [bê3wê].
féminin : Une jeune fille bengali Une Bengali
Les femmes bengalis. Les coutumes bengalis. — benoît, oîte adj. Accent circonflexe sur le L
N. m. Le bengali: langue parlée au Bengale.
— En raison de l’inconunodité de bengali (qui benzène n. m. Prononciation : [bêzen], avec
n’a pas de forme pour le féminin), on préfère [bê-]. De même : benzine [bêzin], benzoate
employer la forme bengalais, aise: Une femme [bêzoat], benzoïque [bêzoik], benzol [bêzal],
bengalaise. Les Bengalaises. Les coutumes ben¬ benzolisme [bêzolismfa)], benzyle [bêzil].
galaises Un village bengalais Les Bengalais —
Bien prononcer [bêgali], avec [é] et non [5] ;
bercail [beakaj] n. m. Inusité au pluriel.
de meme : bengalais, aise [bégaie, ezj.
béret n. m. Un seul r. Accent aigu sur le
2. bcng^ n. m. Oiseau. — Prononciation : premier é.
[bêgali] — PL : des bengalis [-li],
bergamote n. f. Fruit du bergamotier. ▼
bénin a(h. Le féminin est bénigne. ▼ Éviter la Un seul t
forme fautive *bénine.
bernard-l’ermite ou bernard-l’hermite n. m.
bénir v. t. Deux formes pour le participe passé :
L’orthographe bernard-l’ermite est préférable
bénit, ite et béni, ie.
à bernard-l’hermite. — Invariable : des
I Bénit, bénite. S’emploie dans les cas suivants : bernard-l’ermite.

1 f'omme adjectif qualifiant un objet auquel bersaglier n. m. Chasseur à pied de l’armée


un prctre a donné la bénédiction rituelle ; Un
itahenne. — La forme bersaglier est la forme
107
BÉRYL

francisée. En italien : bersagliere [beRsaXene] ; bétail, bestiaux Des formes à bien distinguer.
pluriel bersaglieri [beRsaXcRi]. On peut, en
traçais, prononcer bersaglier soit [beRsaglie], 1 Le bétail n. m. Ensemble des animaux de
soit [beRsalje], prononciation plus proche de pâture élevés dans les exploitations agricoles.
ritalien. PI. : des bersagliers [-glie] ou [-Ije]. Ce mot est un collectif et n’est jamais employé
On évitera le pluriel italien des bersaglieri, au pluriel. On distingue le gros bétail (bœufs,
inutile puisque bersaglier est une forme de chevaux, ânes, mulets) et le petit bétail (mou¬
singulier francisée. tons, chèvres, porcs).
2 Les bestiaux n. m. pl. Ensemble des animaux
béryl [beail] n. m. Pierre précieuse. — de pâture élevés dans une exploitation agricole :
Avec un y. Faire paître les bestiaux dans les prairies. Tend
à se spécialiser dans le sens de « ctos bétail ».
besicles n. f. pl. Ne s’emploie plus que par Le mot bestiaux tend d’ailleurs a disparaître
plaisanterie, comme synonyme de lunettes : J'ai dans le style « sérieux » et on emploie de plus
oublié mes besicles ! — Prononciation : en plus à sa place le mot bétail, sauf dans
fbazikKa)] ou [bezikUa)]. Jamais d’accent sur l’expression figee wagon à bestiaux. ▼ Le terme
le e. Toujours employé au pluriel. bestiaux n’a pas de singulier. Les emplois le
bestiau (= le bétail), un bestiau (= une pièce
bésigue [bezig] n. m. Jeu de cartes. — Ne pas de gros bétail) appartiennent au langage
déformer en *besigue. paysan.
3 bestiaux. Masculin pluriel de l’adjectif bes¬
besoin n. m. Prononciation : [bazwl]. Éviter la tial : Des instincts bestiaux.
prononciation relâchée [bzwê]. — Plusieurs
constructions. bête n. f. ou adj. Accent circonflexe sur le e.
1 Avoir besoin de (suivi d’un nom ou d’un
bétonnière n. f. Machine dans laquelle est
infinitif). J’ai besoin d’un manteau neuf. J’ai
malaxé le béton. La forme bétonneuse, quoique
besoin de prendre l’air. — A voir besoin que (suivi
très r^andue, est considérée comme impropre.
du subjonctif) : J’ai besoin que vous m’aidiez.
En effet cette machine ne sert pas à bétonner
2 n est besoin. Tour impersonnel vieilh, (c’est-à-dire à couvrir de béton ou à construire
littéraire et figé dans quelques emplois. S’il en en béton). Elle est en quelque sorte le récipient
est besoin (= s’il le faut). Est-il besoin de dans lequel on Répare le béton, d’où la forme
(= faut-il...) : Est-il besoin de préciser ce point ? en -ière. Le suffixe -ière est le suffixe servant
Il n’est pas besoin de..., que... (= il n’est pas à former des noms de récipients : chaudière,
nécessaire de..., que...) ; Il n’est pas besoin de sorbetière, etc.
prendre tant de peine pour des choses si peu
importantes. Il n’est pas besoin que vous bette n. f. Plante comestible. — Deux t De
m'avertissiez. même: betterave, betteravier.

3 On évitera avoir besoin avec un sujet ne beurre n. m. Deux r. De même ; beurré, beurrée,
désignant pas un être vivant. On peut dire : Ce beurrer, beurrerie, beurrier.
chien a besoin d’espace pour s’ébattre. Les
plantes ont besoin de soleil En revanche, ne pas bey [bej n. m. (autrefois) Titre de certains
dire : Cette chemise a besoin d’être lavée. Dire dignitaires ou souverains musulmans. — Pl. :
plutôt : Il est nécessaire de laver cette chemise des beys. — S’écrit avec une minuscule. —
ou II sera bon de laver cette chemise. Comme titre, s’emploie après le nom : Lamine
bey fut destitué en 1957. T Bien distinguer le
bestial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : bey, souverain de la Tunisie (avant 1957), et
Des instincts bestiaux. le dey, chef de la régence ottomane d’Alger
(avant 1830).
1. bêta n. m. Lettre grecque. — Invariable : Des
bêta minuscules, — (physique) Des rayons bêta. bi- Préfixe qui veut dire « deux fois ». Les
composés s’écrivent sans trait d’union : biacide.
2. bêta adj. ou n. Prend la marque du pluriel : bicamérisme, bicarbonate, bicéphale, bichlorure,
Quels grands bêtas, ces garçons ! Il prend des biennal, bifocal, bilame, bilateral, bilingue, etc.
airs bêtas. — Ne prend pas la marque du
féminin : Une fille bêta. Pour éviter les dif¬ bibelot, bimbeloterie Le bibelot est un petit
ficultés du féminin (des filles bêta ou des objet décoratif : Placer des bibelots sur une
filles bêtas), on emploie souvent le féminin étagère. — La fabrication et le commerce des
bêtasse : Quelles grandes bêtasses / Des filles bibelots, des petits ustensiles, des colifichets, des
bêtasses. « articles de Paris », etc. ne s’appelle pas
BIBLE 108

*bibeloterie, mais bimbeloterie. — D’autre part, rable, d’un bon milieu (Ce sont des gens bien),
on distingue bibeloleur, collectionneur de bibe¬ sympathique, franc, loyal, estimable (Je vous
lots, et bimbelotier, celui qui confectionne ou le recommande, c’est un garçon bien), beau,
vend des articles de bimbeloterie. séduisant (Elle est bien, cette fille), efficace,
capable (Il me faut un collaborateur très bien
bible n. f. Une majuscule quand Bible désigne pour ce travail), de bonne qualité, réussi (Cette
le livre sacré des chrétiens, en tant qu’ouvragé voiture est bien. Ce film est plutôt bien). C’est
de l’esprit (et non en tant qu’exemplaire) : La le contexte qui permet de déterminer le sens.
Bible raconte comment Noé réussit à échapper Cet emploi est à éviter dans la langue écrite
au Déluge. — Une minuscule dans tous les soignée. — Bien adjectif est toujours invariable :
autres cas : On a vendu aux enchères une bible Ces filles sont bien. Je connais des gens bien.
ancienne richement reliée (il s’agit d’un exem¬
plaire). Cette grammaire latine est la bible des 2 Etre bien. Peut donner lieu à des équivo¬
latinistes {= livre de référence). Du papier bible. ques. Si bien est adverbe, l’expression signifie
« se trouver bien, être dans une situation
agréable, convenable » : Nous serons bien ici
bicentenaire n. m. Dans la langue écrite soignée, pour pique-niquer. — Si bien est adjectif,
on préférera deuxième centenaire.
l’expression signifie « être estimable, loyal,
capable, etc. » (voir ci-dessus III, 1). — Hors
bicyclette n. f ▼ Attention à la place respective de tout contexte, une phrase comme Ce garçon
du / et de Vy : se décompose en bi« deux fois » n ’est pas bien est équivoque. Elle peut signifier
et cycle. — Dans la langue surveillée, on « ce garçon ne se trouve pas à son aise » ou
préférera aller à bicyclette à aller en bicyclette « ce garçon n’est pas estimable ».
> à (VII, 1).
IV Bien (de) exprimant la quantité (au sens
bien adv. Forme, sens, emplois, expressions. de « beaucoup de »).

I Le comparatif est mieux: Votre texte est 1 Dans ce sens, bien est toujours suivi de
mieux écrit que le mien. On emploie aussi de la ou de du ou de des : Il a bien de la chance
mieux comme comparatif dans l’emploi adjectif (= beaucoup de chance). Je vous souhaite bien
de l’usage familier (voir ci-dessous III, 1) : Je du plaisir (= beaucoup de plaisir). Il a eu bien
connais sa sœur, elle est mieux que luL des aventures (= beaucoup d’aventures).

II Bien, adverbe. 2 Bien d’autres. Fait exception à la règle


ci-dessus : Vous aurez bien d’autres occasions.
1 Bip, très, fort. Ces trois adverbes expri¬
ment l’intensité et servent à former le superlatif 3 La séquence bien du peut avoir deux sens,
absolu des adjectifs et des adverbes. — L’ad¬ mais, en général, le contexte permet de faire
verbe très est le terme « neutre » et appartient la différence. Comparer : Pour écrire ce livre,
à tous les registres de style. — Bien est très vous avez noirci bien du papier (ici bien du
usité dans le langage familier. Dans la langue = beaucoup de) et Vous avez bien du papier,
écrite soutenue, il implique une nuance affective voulez-vous m'en prêter ? (ici bien est adverbe
marquée. — Fort est légèrement archaïque. Il de phrase et la proposition équivaut à « vous
appartient au registre littéraire et recherché. avez sûrement du papier »).
Comparer : Cette maison est très belle (simple
constatation). Son appartement est bien beau ! V Bien que, locution conjonctive qui exprime
(nuance admirative, avec, ici, une pointe la concession. V S’écrit en deux mots à la
d’envie). Le palais du prince était fort beau différence de quoique.
(langue littéraire, un peu archaïsante ou
recherchée). 1 Se construit normalement avec le subjonc¬
tif : Bien que je sois malade, j’irai travailler. —
2 Bien, beaucoup. Devant un adjectif, on Malgré l’opinion de certains grammairiens, il
emploie normalement bien (ou très ou fort), est déconseillé d’employer l’indicatif (pour
mais non beaucoup : Il est bien gentil (et non insister sur la réalité du fait) ou le conditionnel
beaucoup gentil). — Cependant, l’emploi de (pour insister sur l’idée de condition). On peut
beaucoup est presque obligatoire quand l’adjec¬ toujours tourner autrement. Au lieu de Bien
tif est repris par le : Gentille, elle l’est beaucoup. qu’il est capable, on lui refuse ce poste, dire, par
La forme elle l’est bien aurait un autre sens et exemple : Il est incontestablement capable et
signifierait « elle l’est réellement ». Intelligent, pourtant on lui refuse ce poste. Au lieu de Bien
il ne l’est pas beaucoup. que je préférerais partir, je resterai s’il le faut,
III Bien, adjectif. dire, par exemple : Je préférerais partir, cepen¬
dant je resterai s’il le faut.
1 Dans la langue familière, bien s’emploie
adjectivement avec des sens très variés : hono¬ 2 Dans la langue cursive, se construit avec
un participe présent (Bien que marchant
109
BIEN-AIMÉ

péniblement, il avait tenu à me rendre visite), biennal, bisannuel Deux mots à distinguer.
avec un participe passé (Bien qu’estimé de tous,
il se croyait persécuté), avec un nom (Bien que 1 biennal, ale, aux [bjenal, al, o] adj. ou n. f
professeur de faculté, il est dépourvu de tout a/ Qui dure deux ans, qui est exercé pendant
pédantisme), avec un adjectif (Bien que très deux ans : Charge, fonction, magistrature
doux d’habitude, il se mit en colère), avec une biennale.
locution adjective (Bien que sur le point de
partir, je veux m’occuper de cette affaire). Ces b/ Qui a lieu tous les deux ans : Exposition
emplois elliptiques sont à éviter dans la langue biennale. Festival biennal
surveillée. c/ Qui s’effectue selon un cycle de deux ans :
L’assolement biennal
3 Bien que j’en aie, bien que tu en aies, bien
qu’il en ait... Expression d’une correction d/ Une biennale Manifestation artistique qui
douteuse qui équivaut à « contre mon gré, a heu tous les deux ans : La biennale de Venise.
contre ton pré, contre son gré... Il vaut mieux
2 bisannuel, elle adj.
dire maigre que j’en aie > malgré.
a/ (Jui a lieu tous les deux ans : Cérémonie,
VI Expressions.
fête bisannuelle. Le curage bisannuel d’un
1 Mais bien. Formule qui équivaut à un mais étang.
renforcé et qui s’emploie après une proposition b/ Plante bisannuelle, dont le cycle vital
négative : Il ne s’agit pas de cas isolés, mais bien dure deux ans.
d’une véritable épidémie (= mais, au contraire,
d’une véritable...). ▼ On évitera d’employer bisannuel au sens de
« qui a heu deux fois par an ». On dira plutôt
2 Bien entendu, bien sûr. Dans la langue semestriel « qui a heu tous les six mois (soit
parlée ou familière, ces expressions s’emploient deux fois par an) ».
en tête de phrase avec que explétif : Bien
entendu que je vous aiderai I Bien sûr que nous bien-pensant, ante adj. ou n. En deux mots avec
sommes satisfaits. Dans le style surveillé, on un trait d’union. — Le deuxième élément prend
peut les employer, mais sans ^ue : Bien entendu, la marque du pluriel et du féminin : Des
je vous aiderai / Bien sur, nous sommes bien-pensants. Une bien-pensante. Des bien-
satisfaits. pensantes.
3 II s’en faut bien (que). Il s’en faut de
bienséant, ante adj. En un seul mot, sans trait
beaucoup (que) : Il s’en faut bien que nous ayons
d’union. — Dérivé : bienséance.
atteint notre but Nous n’avons pas atteint notre
but, il s’en faut bien. Ce tour est assez archaïque
bientôt adv. Orthographe et expression familière.
et recherché.
1 Bien distinguer par l’orthographe bientôt,
4 Bien vouloir, vouloir bien > vouloir.
dans peu de temps (Mon frère m’a écrit il
viendra bientôt), et bien tôt, très tôt, un peu trop
bien-aimé, ée adj. ou n. En deux mots, avec un tôt (s’oppose à bien tard): Il est à peine six
trait d’union. — Le deuxième élément prend la heures, vous êtes venu bien tôt t
marque du pluriel et du féminin : Des bien-aimés.
Une bien-aimée. Des nièces bien-aimées. 2 A très bientôt. Formule de la langue
familière : Au revoir, cher ami et à très bientôt
bien-dire n. m. inv. Art de parler ou d’écrire À éviter dans le style surveillé.
avec élégance. — En deux mots, avec un trait
d’union. bienveillant, ante adj. En un seul mot, sans trait
d’union. — Dérivés : bienveillance, bienveil¬
bien-être n. m. inv. En deux mots, avec un trait lamment (finale en -amment).
d’union.
bienvenir Ne s’emploie que dans l’expression se
bienfaisante, bienfaisant, bienfait, bienfai¬ faire bienvenir, être accueilli favorablement,
avec bienveihance ; Il se fit bienvenir dans la
teur Attention à la prononciation :
bonne société de la ville. Il sut se faire bienvenir
1 Avec [-fo-] : bienfaisance [bjêfazâs], bien¬ du gouverneur. Vieilh et très recherché. — En
faisant, ante [bjêfozâ, fit]. un seul mot sans trait d’union.
2 Avec : [-fe-] : bienfait [bjéfe], bienfaiteur,
bienvenu, ne, bien venu, ue Des graphies à bien
trice [bjÊfetœR, tsis]. distinguer.
bienheureux, euse adj. ou n. En un seul mot, 1 bienvenu, ue adj. ou n. (en un seul mot, sans
sans trait d’union. trait d’union) Qui arrive à point, que l’on reçoit
BIENVENUE 110

avec plaisir : Soyea sûr que vous serez toujours bifurqua à droite et prit le chemin du village.
bienvenu chez nous. Vos conseils seront certaine¬ — (par extension) Je pris le petit sentier à travers
ment bienvenus. — (substantivement) Vous êtes champs et, au bout de trois cents mètres je
la bienvenue. Soyez le bienvenu parmi nous. bifurquai pour aller vers la rivière. Admis dans
L'argent que j'ai reçu a été le bienvenu. la langue cursive, cet emploi est à éviter dans
le style très surveillé. On emploiera plutôt
2 bien venu, ue adj. (en deux mots, sans trait
tourner.
d’union) Qui est né ou qui s’est produit dans
de bonnes conditions (= robuste, bien fait, ou 3 (sens figuré usuel et moderne) S’orienter dans
opportun, ingénieux) : Un enfant de la cam¬ une autre direction : La conversation a bifurqué
pagne, vif et bien venu. Un bel arbre, droit et brusquement. Dans le style très surveillé, on
bien venu. Une idée bien venue. Une phrase bien emploiera plutôt dévier, changer (de sujet, de
venue (heureuse, bien faite, élégante, habile). direction).
Une expression bien venue.
4 (sens figuré usuel et moderne) Choisir l’une
3 bien venu, ue (en deux mots, sans trait des deux orientations possibles : A la fin de la
d’union) Se rencontre dans un temps composé classe de seconde, les elèves pourront bifurquer
du verbe venir. Dans ce cas, bien est adverbe vers les études littéraires ou vers les sciences.
de phrase et équivaut à « réellement, effective¬ Dans le style très surveillé, on emploiera plutôt
ment » : Enfin, elle est bien venue hier soir, je se diriger, s’orienter.
l’ai vue l (= il est bien vrai qu’elle est venue,
elle est venue effectivement). 5 (emploi pronominal; au sens propre) La
route se bifurque, se divise en deux branches.
bienvenue n. f Heureuse arrivée, bon accueil : Cet emploi est rare et peu recommandé. On
Allons lui souhaiter la bienvenue. — En un mot, écrira plutôt la route bifurque.
sans trait d’union.
bihebdomadaire adj. En un seul mot, sans trait
1. bière n. f Boisson. — Un seul r. d’union. — Signifie « qui a lieu, qui paraît deux
fois par semaine » ; Emission bihebdomadaire.
2. bière n. f. Cercueil. Un seul r. T Ne pas employer au sens de « qui a lieu
toutes les deux semaines ».
biffer v. t. Rayer, barrer. — Deux f
bihoreau [bioso] n. m. Oiseau. — Attention au
h intérieur.
bifocal, ale, aux adj. (optique) Qui a deux
foyers : Verres bifocaux.
bijou n. m. — PI. ; des bijoux, avec un x
bifteck [biftek] n. m. — PI. : des biftecks [-tek].
— Forme francisée de l’anglais beefsteak bilan n. m. Le mot implique l’idée d’une
[bifstek], « tranche de bœuf ». PI. : des comparaison entre le gain et la perte. Ne pas
beefsteaks [-stek] — La forme bifteck est l’employer au sens de résultat, chiffre des pertes,
préférable a beefsteak. — Le mot s’abrège s’il n’y a pas une telle comparaison. On évitera
usuellement en steak [stek], forme parfaite¬ donc les phrases abusives telles que ; Le bilan
ment acceptable. Cette forme abrégée est même de la catastrophe aérienne est de quarante morts.
préférable quand il s’agit de viande autre que
la viande de bœuf : Un steak de cheval. En effet biliaire, bilieux, bileux, bileur Mots de la
steak veut dire « tranche » et beef « bœuf », famille de bile.
donc, littéralement, un bifteck (beefsteak) de 1 biliaire adj. (médecine, physiologie et langage
cheval voudrait dire « une tranche de bœuf de courant) Qui concerne la bile ; Vésicule biliaire.
cheval ». — Au sens figuré de « nourriture, Sécrétion biliaire.
vie », on emploie toujours bifteck, jamais
steak : Il faut bien gagner son bifteck (familier). 2 bilieux, euse adj. (anciennement) Tempéra¬
ment bilieux (selon la classification d’Hippo¬
bifurquer Toujours avec -qu-, même devant a crate). -— (de nos jours) Mélancolique, pessi¬
ou O : il bifurqua, nous bifurquons miste, irascible : Un vieillard bilieux. Un
caractère bilieux.
1 (sens propre un peu vieilli) La route bifurque,
se divise en deux branches. 3 T Les mots bileux, bileur sont des formations
populaires, tirées de l’expression très familière
2 (sens propre usuel et moderne) Le véhicule se faire de la bile, être soucieux, préoccupé. A
bifurque, abandonne la voie principale pour
é^ter dans la langue soutenue. Hutôt que II
prendre une voie secondaire, ou abandonne la
n’est pas bileur (bileux), on écrira : Il est
voie en ligne droite en tournant pour prendre
insouciant ou il n’est pas anxieux, ou il n’est
une autre voie : Arrivée au croisement, la voiture pas soucieux.
111
BILL

bill [bil] n. m. En Angleterre, projet de loi : loi. biparti, ie ou bipartite adj. Les deux formes
— PI. : des bills [bil]. sont admises. La forme bipartite semble la plus
fréquente.
billet, ticket Deux noms masculins nullement
synonymes. Le billet est un document qui 1. bis, bise adj. Le masculin se prononce [bi].
affecte en général la forme d’une petite feuule — S’acc^orde normalement (Un emballage bis.
de papier mince, le ticket est un très petit Une toile bise. Des toiles bises), sauf en
rectangle de carton ou de papier fort. En fait, composition : Des toiles bis foncé (sans trait
c’est l’usage qui règle la répartition. On dit d’umon, car foncé n’est pas un adjectif de
billet pour le théâtre et pour le cinéma (dans couleur). Des toiles bis-brun (avec trait d’union,
ce dernier cas, il s’agit pourtant toujours d’un car brun est un adjectif de couleur).
ticket), billet défaveur (pour le théâtre), billet
d’avion, de bateau (il s’agit d’une feuUle ou 2. bis adv. Indique la répétition ; Les spectateurs
d’une petite liasse), billet de chemin de fer (il criaient << bis l ». Il habite 107 bis avenue de la
s’agit souvent cependant d’un ticket de carton Victoire. — Se prononce [bis].
dur), ticket de métro et ticket de quai (ce sont
véritablement des tickets).
bisaïeul, eule n. Arrière-grand-père, arrière-
grand-mère. — PI. : des bisaïeuls, des bisaïeules
billion, billon Deux noms masculins différents
> aïeul.
par l’orthographe, la prononciation et le sens.
1 billion [bilj5] (avec un i après -//-). bisannuel > biennal.
a/ (sens ancien) Un millier de millions. De
nos jours, dans ce sens, on dit milliard. T On biscaïen, ïenne, ou biscayen, yenne [biskajê,
rencontre encore billion au sens de « milliard » jen] adj. ou n. Deux orthographes pour le même
dans des textes traduits de l’anglais des mot. Sans qu’il y ait de réglé absolue, on peut
États-Unis, où le mot billion a ce sens. Cet admettre l’usage suivant.
anglicisme est à éviter absolument. 1 biscayen, yenne ou, plus rarement, biscaïen,
b/ (sens moderne) Un million de milhons, ïenne adj. ou n. De la Biscaye. La population
c’est-à-dire un milher de milliards. biscayenne. Les Biscayens. — n. m. Le biscayen :
dialecte basque.
2 billon [bij5] (sans i après -//-).
2 biscaïen n. m. Autrefois, balle de fonte
a/ (technique) Pièce de bois équarrie.
contenue dans une boîte à mitraille : Il eut la
b/ (viticulture) Sarment de vigne très court. jambe brisée par un biscaïen.
c/ (agriculture) Exhaussement de terre entre
bise, brise > brise.
deux sillons.
d/ La monnaie de billon ou le billon: bisexué, ée [biseksqe, e], bissexué, ée; bi¬
monnaie métallique qui sert à faire l’appoint. sexuel, elle [biseksqel, el], bissexuel, elle
adj. Les deux orthographes, avec -s- simple ou
bimbeloterie, bimbelotier > bibelot. avec -SS-, sont correctes. La prononciation est
toujours avec [s] et non avec [z] ; [bisek-].
bimensuel, bimestriel Deux mots à bien
distinguer. bismuth [bismyt] n. m. Avec -th-. De même :
1 bimensuel, elle adj. Qui a lieu ou qui paraît bismuthé, bismuthine.
deux fois par mois.
bissextile [bisekstil] adj. f. Eviter la prononcia¬
2 bimestriel, elle adj. Qui a lieu ou qui paraît
tion relâchée *[bisektil].
tous les deux mois.
bissexué, bissexuel > bisexué.
binocle n. m. Type ancien de lunettes. —
S’emploie normalement au singuher (à la
différence de lunettes) : Il mit son binocle et lut bistre adj. Adjectif de couleur invariable : De
le texte. longues traînées bistre. — Comme nom, prend
la marque du pluriel : Des gris et des bistres très
binôme n. m. Accent circonflexe sur le ô. nuancés.

bio- Préfixe (du grec bios « vie »). Les composés bistro, bistrot n. m. Les deux orthographes sont
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union : admises. Bistrot est plus fréquent que bistro. —
biobibliographie, biochimie, biodégradable, bio¬ Le féminin bistrote, femme du patron d’un café,
thérapie, etc. est très familier.
BISULFATE 112

bisulfate Jbisylfat] n. m., bisulfite [bisylfit] (avec l’idée de propreté) : Le linge était blanc
n. m., bisulfure [bisylfys] n. m. Termes de comme neige. Seule formule employée au firaré
chimie. — Un seul -s-. Prononciation avec [s] (;= absolument innocent) : Dam cette affaire
et non avec [z] : [bisyl-]. d’escroquerie, s’il n’est pas le vrai coupable, il
n’est pas pour autant blanc comme neige.
bitter [biten] n. m. Liqueur. — PI. ; des bitters
2 Blanc comme le Qa)... S’emploie suivi d’un
[-t£R].
nom de substance : Un cou blanc comme
l’ivoire, comme le lait. — Blanc comme un
bitumeux, bitumineux Deux adjectifs de la
(une)... s’emploie suivi d’un nom d’animal ou
famille de bitume.
de plante : Blanc comme une colombe. Blanc
1 bitumeux, euse adj. Qui a la teinte brune et comme un lis.
sombre du bitume : Les teintes bitumeuses d’un
m Emploi de la majuscule. Le mot s’écrit en
vieux tableau enfumé. — Qui est fait avec du
bitume : Un revêtement bitumeux assure général avec une majuscule dans les emplois
l’étanchéité. substantifs suivants.

2 bitumineux, euse adj. Qui contient naturelle¬ 1 Quand il désigne les personnes de race
ment du bitume : Roche, terre bitumineuse. blanche : Les Blancs du sud des États-Unis. Cet
Africain a épousé une Blanche. — Minuscule
bizarre adj. Avec un z et deux r. dans l’emploi adjectif: La race blanche. La
population blanche.
bizut ou bizuth [bizy] n. m. Elève de première 2 Quand il désigne les royahstes de l’époque
année. — L’orthographe bizuth est la plus de la Révolution française (surtout les combat¬
fréquente, mais on ecnt plutôt bizute (féminin) tants de la Vendée) : Les Blancs et les Bleus se
et toujours bizutage, bizuter. livrèrent de terribles combats en Vendée. —
Minuscule dans l’emploi adjectif : Un chef blanc.
black-bottom [blakhotom] n. m. (anglicisme).
Danse. — PI. : des black-bottoms [-tom]. 3 Quand il désire les adversaires de la
révolution bolchevique en Russie, dans la
blackbouler v. t. Attention au groupe -ck-. De période 1917-1922 : Les Blancs furent vaincus
même ; blackboulage n. m. par l’armée rouge. — Minuscule dans l’emploi
adjectif: L’armée blanche.
black-out [blakawt] n. m. (anglicisme). Inusité
au pluriel. blanc-bec n. m. — PI. : des blancs-becs.

blâme n, m. Accent circonflexe sur le a. De blanchâtre adj. Accent circonflexe sur le â.


même ; blâmable, blâmer.
blanchiment, blanchissage, blanchissement
blanc, blanche adj. ou n. L’un des adjectifs de Trois noms mascuhns dérivés de blanchir.
couleur les plus courants. 1 blanchiment (sans e après /} Opération tech¬
I Accord. nique qui consiste à rendre blanche une
substance ou une surface qui ne l’est pas :
1 Comme adjectif, employé seul, s’accorde Blanchiment du linge sur le pré. Blanchiment
en nombre et en genre ; Des juments blanches. d’un mur à la chaux.
2 Comme adjectif, employé avec un autre 2 blanchissage Action de laver du linge (blanc
adjectif ou suivi d’un nom qui précise la nuance, ou de couleur) : Blanchissage et repassage du
reste invariable : Des lumières blanc bleuté. Des linge.
murs blanc sale. Des robes blanc cassé. Des jupes
blanc crème. — De même : Des autobus blanc 3 blanchissement Processus par lequel une
et rouge. Des vaches blanc et noir. chose devient blanche d’elle-même : Le blan¬
chissement des cheveux. Le blanchissement
3 Comme nom (= la couleur blanche), anormal des muqueuses sous l’effet d’une
prend la marque du pluriel: Des blancs rnaladie. — (figuré) Disculpation, réhabilita¬
jaunâtres. Des blancs sales.
tion : Le blanchissement d’un député compromis
II Blanc comme... à tort dans une affaire louche.

1 Blanc comme la neige (avec l’article) blanc-manger n. m. Entremets. — PI. : des


Signifie « qui est d’un blanc éclatant, très pur » blancs-mangers.
(sans idée de propreté) : Le marbre de Paras
est blanc comme la neige. — Blanc comme neige
blanc-seing [blasé] n. m. — PI. : des blancs-
(sans art'de) signifie « d’un blanc trb pur » seings.
113 BLANDICES

blandices n. f. pl. (vieilli, très littéraire) Flatte¬ précisé par un complément introduit par de:
ries ; séductions : Les trompeuses blandices des Des jupes bleu de roi. Des soieries bleu de Prusse.
sens. — Finale en -ices. — Dans tous les exemples ci-dessus, pas de trait
d’union, car les compléments ne sont pas des
blaser, se blaser, blasé, ée Le complément est adjectifs de couleur. En revanche, on écrit avec
introduit par de ou par sur : Il est blasé des trait d’union (et en maintenant l’invariabihté) :
plaisirs mondains. Il s'est blasé sur les avantages Des vareuses bleu-vert. Des robes bleu-noir (car
de la célébrité. vert et noir sont des adjectifs de couleur).

blasphémer Conjugaison et construction. 3 Employé comme nom (= la couleur


bleue), prend la marque du pluriel : Les bleus
1 Conjug. 11. Change é en è devant un e muet, profonds des vitraux de Chartres.
sauf à l’indicatif fotur et au conditionnel
présent : je blasphème, tu blasphèmes, il blas¬ II Emploi de la majuscule. Le mot s’écrit en
phème, mais je blasphémerai, je blasphémerais. général avec la majuscule dans les emplois
substantifs suivants.
2 Peut se construire sans complément (Ne
blasphémez jamais !) ou avec un complément 1 Quand il désigne l’une des deux factions
introduit par contre (Blasphémer contre la politiques, à Rome et ensuite à Byzance ; Les
Patrie) ou avec un complément direct (Blasphé¬ Bleus étaient la faction aristocratique, les Verts
la faction populaire.
mer le saint Nom de Dieu). Ce dernier tour est
nettement littéraire et archaïsant. 2 Quand il désire les soldats de l’armée
républicaine opposœ, sous la Révolution, aux
blatte n. f Cafard, cancrelat. — Deux t. Blancs, combattants royalistes de la Vendée ;
Les Bleus et les Blancs ne se faisaient pas de
blazer n. m. (anglicisme) Type de veste. — quartier.
Prononciation : [blazea] ou [blEzoen] ou
[blazoen]. La meilleure est [blazen]. — Pl. : bleuâtre adj. Accent circonflexe sur le â.
des blazers [-zes] ou [-zcen].
bleuet, bluet n. m. La forme Muet, qui se
blême adj. Accent circonflexe sur le e. De même : prononce toujours [blye], tend à vieillir. On
blêmir, blêmissement. écrit plutôt bleuet. Même écrit sous cette forme,
le mot pouvait se prononcer [blye]. La
blennorragie n. f Deux n et deux r. Pas de h prononciation [bine], naguère condamnée par
après les deux r. certains, est la seule vivante actuellement.

blessé II est très correct de dire : blesser blizzard n. m. Vent d’hiver (au Canada, aux
grièvement, légèrement quelqu'un; être blessé États-Unis). — Deux z, un -d à la fin.
grièvement, légèrement; des blessures graves,
légères. — En revanche, il est peu co^ect blocage n. m. Avec -c-, non avec -qu-.
d’écrire : des blessés graves, des blessés légers
(ce sont les blessures qui sont graves ou légères, bloc-cuisine n. m. — Pl. : des blocs-cuisines.
non les blessés). On écrira plutôt : des personnes
grièvement, légèrement blessées ou des blessés bloc-eau n. m. — Pl. : des blocs-eau (pas de -x
gravement, légèrement atteints. à eau).

blet, blette adj. Trop mûr : Une poire blette. blockhaus [bbkos] n. m. inv. — Pl. : des
blockhaus [-kos]. Attention au -ck- et au -h-.
bleu, bleue adj. ou n. Accord et emploi de la
majuscule. bloc-moteur n. m. — Pl. : des blocs-moteurs.
I Accord.
bloc-notes n. m. — Pl. : des blocs-notes.
1 Comme adjectif, employé seul, s’accorde
en nombre et en genre ; Un veston bleu. Des blouson n. m. Sans trait d’union ; un blouson
vestons bleus (avec -s et non -x). Une robe bleue. noir, un vêtement (Il portait un blouson noir
Des robes bleues. et un jean). — Sans trait d’union non plus : un
2 Comme adjectif, employé avec un autre blouson noir, un jeune voyou (Les blousons
adjectif ou suivi d’un nom qui indique une noirs du quartier ont commis des actes de
nuance de bleu, reste toujours invariable ; Des vandalisme).
robes bleu clair. Des tentures bleu sombre. Des
bannières bleu ciel Des autobus bleu et rouge. blue-jean n. m. Pour désigner un pantalon, on
De même, bleu reste invariable quand il est emploie indifféremment le pluriel ou le singu-
♦ \
BLUES 114

lier : Elle était vêtue d’un gros chandail et de 2 Un bohème, une bohème (avec b minuscule
blue-jeans ou d’un gros chandail et d’un blue- et accent grave sur e) Tsigane, bohémien. Ce
jean Dans l’usage le plus récent, le singulier tend sens est vieux.
à l’emporter. — D’autre part, le mot s’emploie
de plus en plus sous sa forme abrégée jean ou 3 Un bohème, une bohème (avec b minuscule
jeans : Elle portait un jean effrange. Elle était et accent grave sur e) Personne qui mène une
vêtue d ’une vareuse bleue et de jeans très collants. vie insouciante et désordonnée.
— Prononciation : un blue-jean [bludjin] ; des 4 La bohème (avec b minuscule et accent grave
blue-jeans [blud3ins] ou [blud^in] ; un jean sur e) Vie insouciante et désordonnée. — Milieu
[d3in] ; des jeans [d3ins] ou [d3in]. formé par les gens qui mènent cette vie : La
bohème artistique de Montparnasse.
blues n. m. Mélodie ou chanson de jazz à rythme
lent. — Prononciation : [bluz]. — Toujours un Bohémien Attention à la majuscule.
-s, au singulier comme au pluriel : La chanteuse
noire chantait un blues. 1 bohémien, ienne n. ou adj. (vieux) Du pays
appelé Bohême : La population bohémienne. Les
bluff n. m. Anglicisme à éviter dans le style très Bohémiens. Synonyme actuel : tchèque.
soutenu. Bien prononcer [blœÇ et non *[bl5rf]. 2 bohémien, ienne n. m. ou f. (toujours avec
Attention aux deux/ — PI. : des bluffs [blœf]. une minuscule) Tsigane, romanichel : Une
— Dérivés : bluffer [blœfe] v. i. ou v. t., roulotte de bohémiens. Sens usuel et moderne.
bluffeur, euse [blcefoes, az ] n. ou adj.
boire v. t. Conjug. 76. Je bois, tu bois, il boit,
bobèche n. f. Partie de chandelier. — Un accent
nous buvons, vous buvez, ils boivent — Je
grave et non circonflexe.
buvais. — Je btis. — Je boirai — Je boirais.
— Bois, buvons, buvez — je boive. — Que
bobsleigh n. m. (anglicisme) Le mot s’abrège
je busse. — Buvant — Bu, ue. — Se conjugue
usuellement en bob : Faire du bob. Piste de bob. avec l’auxiliaire avoir: J’ai bu. W Le tour il est
— Prononciation: [bobsleg] ou [bobsle], bu (ü fôt ivre) est populaire et incorrect. Dire
plutôt que [bobslej]. — PL : des bobsleighs plutôt il a bu ou il a trop bu.
[-sleg] ou [-sk].
boisseau n. m. Ancienne mesure de capacité
bock n. m. Attention au groupe -ck-. — PI. : des
bocks. (12,51). — Dérivés : boisselage n. m. (action
de mesurer le blé avec un boisseau), boisselée
boer n. ou adj. Les Boers [bus] (avec une
n. f. (contenu d’un boisseau), boisselier n. m.
majuscule), les colons d’origine néerlandaise (fabricant de Imisseaux, de seaux), boissellerie
installés en Afrique australe: La guerre des n. f. (fabrication et commerce des boisseaux,
des seaux).
Boers (1899-1902). — Au singulier : Un Boer.
Une Boer. — Sans majuscule, s’emploie adjecti¬
vement (prend la marque du pluriel, mais non boîte n. f. Accent et expressions.
celle du féminin): Une femme bœr. Les I Un accent circonflexe sur le i De même :
communautés boers. Les chefs boers. boîtier (à la différence de boiter et de ses
dérivés).
bœuf n. m. Prononciation : un bœuf [bœf], des
bœufs^a]. On prononce généralement bœuf n Expressions.
gras [bogna] (prononciation ancienne qui a 1 A.vec un -s au complément : botte à idées,
s^écu dans une expression figée). La pronon¬ boîte à onglets, boîte à ordures, boîte à lettres
ciation nerf de bœuf [nesdobo] est vieüÛe. On ou boîte aux lettres, boîte de vitesses.
dit maintenant [nendsbœf].
2 -s au complément : boîte à malice,
boggie n. m. Châssis accouplant deux essieux boîte à mitraill^ boîte à ouvrage, boîte de
sous un wagon, une loco^motive. — Prononcia- résistance (électrique).
• [^^3*1 j prononciation [bogi] est moins
usuelle. Autre orthographe, également cor¬ boiter v. i. Marcher de manière inégulière. —
recte : bogie [bo3i] ou, plus rare, [bogi]. Pas d’accent circonflexe sur le t De même :
boitement, boiterie, boiteux, boitillant, boitille¬
bogue n. f. Enveloppe de châtaigne ment, boitiller.

Bohême, bohème Quatre mots à bien distinguer. boiterie n. f. Action de boiter. — Se disait
1 La Bohême (avec B majuscule et accent
autrefois seulement à propos d’un animal
circonflexe sur e) Pays d’Europe centrale. (chevd s^out). Pour les personnes, on disait
claudication. De nos jours, boiterie se dit en
115 BOLCHEVIK

parlant des personnes, concurremment avec 5 Quand plus devant bon n’est pas l’adverbe
claudication, terme plus savant. de comparaison, mais le corrélatif de ne dans
la locution négative ne... plus : Il ne sera plus
bolchevik adj. ou n. Forme et emploi. bon à rien.

1 La forme bolchevik prend la marque du II Emploi adverbiai. Bon est toujours invaria¬
pluriel, mais non celle du féminin : Les bolche¬ ble : Ces roses sentent bon.
viks. La révolution bolchevik. Les idées bolche¬
viks. Si la forme bolchevik s’emploie encore III Expressions.
comme nom, dans l’emploi adjectif on préfère 1 Bon Dieu. On écrit avec B majuscule le
la forme francisée bolchevique : La propagande Bon Dieu (Il faut remercier le Bon Dieu) et avec
bolchevique. b minuscule le juron bon Dieu!: Mais enfin,
bon Dieu l où veut-il en venir ?
2 V Tous les mots de cette famille s’écrivent
sans accent aigu sur le e et se prononcent avec 2 Bon enfant, bon prince. Ces expressions
[Ja] et non avec [Je] ; bolchevik, bolchevique sont invariables en nombre et en genre. Ces
[bol/avik], bolchevisation [bolJavizasjS] bol- filles sont bon enfant. Elles ont été bon prince.
che viser [boljavize], bolchevisme
[bDlj'avism(a)], bolcheviste [boljavistla)]. — 3 Bon premier. Bien que bon soit adverbe,
D’autre part, la graphie bolchevick, avec -ck, cette expression est variable en nombre et en
est vieülie et déconseillée. genre : Ces deux jeunes filles sont arrivées
bonnes premières.
3 Ces mots ne peuvent plus de nos jours s’em¬
ployer que dans un contexte historique ou bien 4 La bailler bonne > bailler.
avec une valeur péjorative, dans une intention
5 Bonne vie et mœurs. Expression figée. Bien
polémique. On dit plutôt, actuellement, selon le
que l’adjectif bonne porte aussi sur mœurs pour
cas, communiste, communisme, communiser ou
le sens, il ne prend pas la marque du pluriel :
soviétique, soviétiser, soviétisation.
Un certificat de bonne vie et mœurs.

boléro n. m. Mot espagnol francisé. — PI. : des 6 Devant un nom de nombre. S’accorde en
boléros [-Roj. — Eviter la graphie boléro, sans nombre et en genre : Trente bons kilomètres
accent. (= trente kilomètres au moins).
7 II est bon. Se construit avec de et l’infinitif
bombyx n. m. inv. Avec un y. (Il est bon de prévoir une marge de sécurité)
ou avec que et le subjonctif : Il est bon que nous
bon, bonne adj. ou adv. Comparatif, emploi établissions une liste de contrôle. ▼ Eviter le
adverbial et expressions. tour relâché c’est bon que (au heu de il est bon
que). On écrira II est bon que l’affaire se soit
I Comparatif. Le comparatif normal est meil¬ terminée ainsi (et non C’est bon que l’affaire
leur et non *plus bon : Ce gâteau est meilleur se soit terminée ainsi).
que l’autre. De même, U est recommandé de
dire : Il me l’a donné de meilleure grâce (et non 8 II fait bon. Se construit normalement avec
de plus bonne grâce). Il est de meilleure foi que l’infinitif sans de : Il fait bon se promener au
son associé (et non de plus bonne foi). Je suis bord de l’eau au mois de juillet. Le tour il fait
venu de meilleure heure (et non de plus bonne bon de (analogique de il est bon de) est
heure). Elle est de meilleure humeur (et non déconseillé.
de plus bonne humeur). Cet article est meilleur
marché (et non plus bon marché). Cependant 9 De bonne heure. On écrira : Il est venu de
plus bon est correct dans les cas suivants. très bonne heure, de trop bonne heure, de bien
bonne heure (et non il est venu trop de bonne
1 Dans l’expression figée plus ou moins bon. heure, bien de bonne heure). — Il est venu de
meilleure heure (voir ci-dessus, I).
2 Dans une comparaison entre bon et un
autre adjectif : Il est plus bon que courageux. 10 Bon marché, à bon marché, meilleur
marché > marché.
3 Quand bon a le sens de « crédule, indul¬
gent » : Il est bien bon de croire à ces sornettes, 11 A quoi bon. Expression figée. Bon est
et plus bon encore de les admettre comme toujours invariable, meme suivi d’un nom au
excuses t pluriel ou d’un nom féminin : A quoi bon ces
tracasseries ?
4 Dans quelques expressions figées (bon
enfant, bon prince, bon vivant) : II^ est plus bon 12 Tout de bon. Signifie « réellement, vrai¬
enfant que son adjoint. Son oncle était plus bon ment » : Il s’est fâché tout de bon. Cette expres¬
vivant que lui. Il est plus bon prince que je ne sion est vieillie. Les variantes pour de bon, pour
le croyais. tout de bon appartiennent au registre familier.
» \
BONACE 116

bonace, bonasse Deux mots homophones. bonnetière n. f. Petite armoire. — Prononcia¬


1 bonace n. f. (marine) Calme plat de la mer : tion: [bontjER].
La bonace immobilisait le navire.
bonniche n. f. La graphie bonniche tend à
2 bonasse adj. (familier) D’une bonté excessive, remplacer boniche.
par faiblesse de caractère ou simplicité d’esprit :
Un personnage bonasse et quelque peu ridicule. boogie-woo^e n. m. Danse. — Prononciation :
[bugiwugij. — PI. : des boogie-woogies [-gi].
bon-bec n. m. (familier) Personne bavarde. — — Le mot s’abrège en boogie ; pl. : des boogies
PL : des bons-becs. [bugi].

bonbon n. m. Exceptionnellement, un n devant bookn^er [bukmekoeR] n. m. (anglicisme)


b. De même : bonbonnière. Celui qui reçoit les paris, sur les champs de
courses. — Pl. : des bookmakers [-ocr]. —
bonbonne n. f. Exceptionnellement, un n S’abrège souvent en book [buk]. PL : des books
devant b. [buk].

bon-chrétien n. m. Poire. — PI. : des bons- boom n. m. (anglicisme) Hausse soudaine en


chrétiens. ^urse; prospérité soudaine. — Prononcia¬
tion : [bum]. — PL : des booms [bum].
bondrée n. f. Oiseau. — Finale en -ée.
boomerang ou boumerang [bumnâg] n. m. La
bonheur-du-jour n. m. Bureau à tiroirs. — PI. : graphie boomerang tend à l’emporter sur
des bonheurs-du-jour. boumerang. — Dans l’emploi adjectif (à éviter
dans le style soutenu), est toujours invariable :
bonhomme [bonom] n. m. Le pluriel correct est La publicité mal coruluite peut avoir des effets
des bonshommes [bSzom]. boomerang et détourner le public du produit
vanté.
bonhomie n. f. T Un seul m, à la différence de
bonhomme. bootiegger n. m. Aux États-Unis, dans tes aimées
1920-1930, trafiquant faisant le commerce
boni n. m. — PI. : des bonis [-ni]. clandestin de l’alcool. — Prononciation :
[butlegœa]. PL : des bootleggers [-gcen].
boniche > bonniche.
borborygme n. m. Attention à l’y.
bonification n. f. Un seul n.
bord n. m. Deux locutions à distinguer.
bonite n. f. Thon. — Un seul n.
1 Au bord S’emploie au propre et aussi au
bonjow Le bon usage recommande de dire : figuré : Nous étions assis au bord de la rivière.
Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs ou Bon- Ce commerçant était au bord de la faillite.
jour Madame, bonjour Monsieur ou encore 2 Sur le bord Ne s’emploie guère au figuré. Au
Bonjour, Mesdames, Messieurs ou encore Bon¬ sens propre, a une valeur plus précise et plus
jour, Mesdames et Messieurs. Eviter : Bonjour, concrète que au bord. Comparer : Nous étions
messieurs dames.
assis au bord de la rivière (= dans la zone de
feri^ qui longe la rivière, à proximité de la
bonne-maman n. f. — PI. : des bonnes-mamans.
rivière) et Nous étions assis sur le bord de la rivière
(= sur le rebord de la berge, juste au-dessus de
bomet n. m. — Deux n. De même : bonneterie,
l’eau). De même : Sa maison est au bord de la
bonnetier, bonnetière, bonnette.
rivière (= près de la rivière). Sa maison est sur
le bord de la rivière ( = est adjacente à la rivière).
bonneteau n. m. Jeu de cartes. — Deux n. Finale
en -eau. — Dérivé : bonneteur.
bordeaux n. m. ou adj. On écrit, avec un B
majuscule, du vin de Bordeaux (= de la région
bonneterie n. f. Deux n, un seul £ — Actuelle¬
de Bordeaux) mais, avec un b minuscule, du
ment la prononciation [bonetai] semble la plus
bordeaux (Une bouteille de bordeaux. Un verre
usuelle, mms [bontHi] est à préférer dans la
prononciation soignée de bordeaux. Boire du bordeaux). — Comme
adjectif de couleur, toujours invariable : Une
robe bordeaux.
bonnetier, ière n. m. ou f. Fabricant ou
marchand de bonneterie. — Prononciation-
[bontje, jer]. ndj. ou n. De Bordeaux. —
Attention à la majuscule: La population
117 BORÉAL

bordelaise. Les Bordelais. Un Bordelais. Une trait d’union, un pied-bot « une personne qui
Bordelaise. — Le Bordelais: la région de a un tel pied » (Le pauvre pied-bot essayait
Bordeaux. — N. f. Une bordelaise: bouteille désespérément de suivre l’allure du cortège. Sa
ou futaille. sœur est pied-bot). — PI. ; des pieds-bots.

boréal, ale adj. Le masculin pluriel est boréaux. 1. botte n. f Chaussure. —Deux t. De même :
Il est très rare. On évitera de l’employer. botté, ée, botter, bottier, bottillon [botijo],
bottine.
borée n. m. (littéraire ou poétique ; vieilli) Le vent
du nord (un b minuscule, sauf quand il y a 2. botte n. f Faisceau : Une botte de paille. Une
manifestement personnification). — Toujours botte de poireaux. — Deux t De même :
masculin, malgré la finale en -ée. — Toujours bottelage, botteler, botteleur, euse.
sans article : Alors, borée souffla.
3. botte n. f Coup d’épée : Il porta une botte
borgne adj. On dit : Un homme borgne. Un mortelle à son adversaire. — Deux t
borgne. Le féminin est une femme borgne ou
(rare) une borgne. La forme féminine une botteler v. t. Mettre en botte : Botteler du foin.
borgnesse est pqorative et vieillie. — Conjug. 13 : je bottelle, je bottelleraL

borne n. f. On écrit, généralement, avec -s : Une Bottin n. m. Annuaire. — Deux t. Nom déposé,
avidité sans bornes. Son avarice ne connaît pas donc avec une majuscule ; Consultez le Bottin.
de bornes, n’a pas de bornes. — Prend la marque du pluriel : des Bottins.

borne-fontaine n. f. Un trait d’union. — PI. : boubou n. m. Vêtement des Noirs d’Afrique. —


des bornes-fontaines. PI. : des boubous.

borne frontière n. f Pas de trait d’union. — bouche, gueule Ces deux noms ne sont pas
PI. : des bornes frontières. interchangeables.

borne témoin n. f. Pas de trait d’union. — PI. : 1 On emploie bouche quand il s’agit de
des bornes témoins. l’homme (sauf dans le langage grossier), ou
bien du cheval, de l’âne, du mulet, du bœuf,
du mouton, du porc, du chameau, et, d’une
bosco n. m. (marine, familier) Maître d’équipage.
manière générale, de tous les animaux de trait,
— PI. : des boscos [-ko].
de bât, de selle ou de pâture. On emploie aussi
bouche pour les animaux aquatiques ou marins
bosse n. f Avec un trait d’union, une ronde-bosse,
(grenouille, poisson de rivière ou de mer), sauf
mais, sans trait d’union, une sculpture en ronde
quand on veut insister sur l’aspect carnassier
bosse. ou monstrueux de l’animal : La bouche d’une
carpe, d’un hareng, mais la gueule d’un
bosseler v. t. Conjug. 13: je bosselle; je brochet, d’un requin. Observer qu’en zoologie
bossellerai. on emploie bouche presque dans tous les
cas ; La structure de ta bouche du requin, du
bosseler, bossuer Au sens de « déformer par tigre.
un choc », l’emploi de bosseler est parfaitement
correct : Le choc a bosselé la plaque de tôle 2 On emploie gueule quand il s’agit d’un
(correct, car il s’agit d’un objet déformable par animal carnivore (chien, chat, serpent, cro¬
un choc). — En revanche on n’écrira pas ; Des codile, requin, épaulard, dauphin, etc.), sur¬
collines bosselaient le paysage (car il ne s’agit tout bien entendu quand il s’agit d’un fauve
pas d’un objet déformé par un choc). Dans ce (lion, tiCTe, hyène, etc.). — Eviter de dire
cas, employer bossuer : Des collines bossuaient... la gueule d’un cheval (tout à fait contraire
aux usages des cavahers). — Le mot gueule
boston n. m. Jeu de cartes ; danse. — Mot ne désigne la bouche de l’homme ^ue dans
francisé. Prononciation ; [bostS]. PI. : des bos- le langage très grossier. Est tolère cepen¬
tons [-t5] ^ Dérivé, avec deux n : bostonner. dant dans quelques expressions figées fami¬
lières : Combat de gueule (dispute). Etre fort
bot, bote [bo, bot] adj. Difforme en raison d’une en gueule. Avoir une grande gueule (avoir
malformation des muscles : Avoir un pied bot. l’habitude de parler fort, abondamment et
Le féminin bote est très rare : Main bote, hanche énergiquement). Donner un coup de gueule
bote (un seul -/-). T On écrit, sans trait d’union, (réprimande énergique). Être p»»rté sur la
un pied bot, « un pied difforme » (Il marche gueule (sur les plaisirs de la table). Une fine
péniblement, car il a un pied bot), et, avec un gueule (un fin gourmet).
BOUCHE-À-BOUCHE 118

bouche-à-bouche n. m. inv. Méthode de réani¬ bougeotte [bujot] n. f. Attention au e intérieur.


mation des asphyxiés. — Deux traits d’union. Deux t.

bouche-trou n. m. — PI. : des bouche-trous. bouger v i. ou v. t. Conjug. 16. Prend un e après


le g devant a ou o .• il bougea, nous bougeons.
bouchonner v. t. Frotter énergiquement. — — Ce verbe est du registre familier ou
Deux n. De même : bouchonnage ou bouchon- semi-familier. L’emploi transitif (bouger un
nement n. m. pied, bouger la tête) appartient à la langue
parlée relâchée. Dans le style soutenu, dire :
bouchonnier n. m. Fabricant, marchand de remuer (un pied, la tête, etc.).
bouchons. — Deux ru De même : bouchonne-
rie. bougnat n. m. (familier) Finale en -at.

bouchot n. m. Parc à moules. — Dérivé: bougonner v. i. ou v. t. Deux n. — Dérivés :


bouchoteur ou boucholeur. bougon, onne, bougonnement, bougonnerie,
bougonneur.
bouddhisme [budismCa)] n. m. Vient du nom
du Bouddha. S’écrit avec ^dh-. De même : boui-boui n. m. (familier) — PI. : des bouis-bouis
bouddhiste.
bouillir v. i. ou v. t. Conjug. 31. Je bous, tu bous,
bouder Dans la langue soutenue, on évitera les il bout, nous bouillons, vous bouillez, ils bouillent.
emplois transitifs du genre : Les notables de la — Je bouillais tu bouillais, il bouillait, nous
localité boudèrent la réception de la châtelaine bouillions, vous bouilliez, ils bouillaient. — Je
(= refusèrent d’y assister). — En revanche, bouillis, tu bouillis, il bouillit, nous bouillîmes
bouder contre est correct: L'enfant boude vous bouillîtes ils bouillirent —Je bouillirai, tu
contre son frère. Il ne faut pas bouder contre bouilliras, il bouillira, nous bouillirons, vous
son cœur. bouillirez, ils bouilliront — Je bouillirais, tu
bouillirais, il bouillirait nous bouillirions, vous
boueur, boueux n. m. On évitera d’employer ces bouilliriez, ils bouilliraient — Bous, bouillons
mots au sens de éboueur, agent municipal bouillez — Que je bouille, que tu bouilles qu’il
chargé de l’enlèvement des ordures ménagères. bouille, que nous bouillions que vous bouilliez
qu’ils bouillent — Que je bouillisse, que tu
bouffe Avec un b minuscule : La musique bouffe. bouillisses qu’il bouillît, que nous bouillissions,
Une chanteuse bouffe. — Avec un B majuscule : que vous bouillissiez qu’ils bouillissent —Bouil¬
^^,^^uffes, les Bouffes-Parisiens (nom de lant — Bouilli, ie. V Ne pas oublier le / après le
théâtres). — Avec un o et un â minuscule et groupe -ill- à la première et à la deuxième
sans trait d’union : l’opéra bouffe (opéra de personne du çluriel de l’indicatif imparfait et du
genre comique entièrement chanté). PI. : des subjonctif présent : (que) nous bouillions, (que)
opéras bouffes vous bouilliez — Eviter les barbarismes ils
*bouent (pour ils bouillent), il *bouera, il *boura
bouffer v. i. ou v. t. Deux/ De même : bouffant, (pour il bouillira), il *bouerait il *boUrait (pour
bouffarde, bouffée. il bouillirait), qu’il *boue (pour qu’il bouille).

boufim V. t. ou V. i. Deux / De même : bouffi, bouillon n. m. Deux n dans les dérivés :


bouffissure. bouillonnant, bouillonnement, bouillonner,

bouffra Deux / Deux n dans le féminin bouillon-blanc n. m. Plante. — PI.: des


L dérivés : houffonner, bouillons-blancs
bouffonnerie.
boulé n. f. Sénat, dans une cité CTecque antique.
bougainvillée [bugêvile] n. f ou bougainvilléa — Attention à l’accent circonflexe. Prononcia¬
[bugémlea] n. m. Plante. ▼ Ce mot vient du tion : [buU].
nom du navigateur Bougainville [bugêvill
donc prononcer avec [1] et non avec []]! bouleau n. m. Arbre. — PL : des bouleaux. —
Attention aussi au genre : Une bougainvillée Ne pas écrire comme boulot « un peu gros »
très belle. Un bougainvilléa très beau. — La ou « travail ».
forme bougainvillier [bugévilje] est déconseil-
1^® neige, boule-de-neige On distinguera
par l’orthographe les expressions suivantes.
bougMÜ- [bu3waR] n. m. Attention au e
mteneu' 1 Une boule de neige (sans traits d’union)
Boule faite avec de la neige : Les enfants lancent
119 BOULEDOGUE

des boules de neige. — (figuré) Faire boule de boumerang > boomerang.


neige, aller en s’accroissant : Ses bénéfices font
boule de neige. — Vente à la boule de neige: bouquin n. m. Dérivés : bouquiner, bouquinerie,
procédé commercial (interdit en France). bouquineur, bouquiniste.
2 Une boule-de-neige (avec deux traits
d’union) Arbuste ; champignon. — PI. : des bourbonnais, aise adj. ou n. Attention à la
boules-de-neige. majuscule : La population bourbonnaise. Les
Bourbonnais. — Le Bourbonnais : province
bouledogue n. m. Chien d’agrément, à distinguer française. — Le bourbonnais : dialecte.
du bull-dog, [buldog], chien de garde. —
L’usage veut qu’on écrive une humeur de bourdon n. m. Bien distinguer par l’orthographe
bouledogue, hargneux comme un bouledogue, le faux bourdon (sans trait d’union), mâle de
bien qu’on fasse référence en fait au bull-dog l’abeille, et le faux-bourdon (avec trait d’union),
(chien de garde). forme de plain-chant, d’où chanter en faux-
bourdon, sur un ton très grave.
boulevard n. m. On dit : Le cortège défile sur
le boulevard. Les voitures roulent sur le boule¬ bourdonner v. t. — Deux n. De même :
vard (et non dans le boulevard). — On dit : Il bourdonnant, bourdonnement.
habite boulevard Gambetta (et non sur le
boulevard Gambetta, car on n’habite pas sur bourgeois, oise n. ou adj. Attention au e
la chaussée d’un boulevard). En revanche, on intérieur entre g et o. De même : bourgeoise¬
dit : La façade donne sur le boulevard Clemen¬ ment, bourgeoisie.
ceau. C’est, ici, l’expression donner sur, comme
dans La façade donne sur un grand jardin. bourgeon n. m. Attention au e intérieur
entre g et o. De même : bourgeonnement,
bouleverser v. t. Attention au e intérieur (ne pas bourgeonner.
écrire *boulverser). De même : bouleversant,
bouleversement. bourgogne On écrit, avec un B majuscule, du
vin de Bourgogne (= de la province appelée
boulle On écrit, avec un b minuscule, un boulle, Bourgogne), mais, avec un b minuscule, du
mais avec un B majuscule, un meuble de Boulle bourgogne (Un bon bourgogne blanc. Un verre
(ébéniste français, 1642-1732). Au pluriel -. des de bourgogne. Une bouteille de bourgogne. Les
boulles. — Avec un B majuscule : L’école grands bourgognes).
Boulle (école professionnelle de l’ameublement).
— Éviter la graphie boule, avec un seul /.
bourguignon, onne adj. ou n. De Bourgogne.
— Attention à la majuscule : La population
boulon n. m. Tige filetée qui est destinée à entrer bourguignonne. Les Bourguignons. — (avec un
dans un écrou pour assembler des pièces de b minuscule) Le bourguignon (dialecte parlé en
bois ou de fer. — Bien distinguer de la vis, Bourgogne), du bœuf bourguignon ou du
qui n’a pas besoin d’un écrou correspondant. bourguignon, une bourguignonne (futaille ou
— Dérivés : boulonnage, boulonner, boulon- bouteille).
nerie.
bourguignotte n. f. Casque ancien. — Finale en
boulonnais, aise adj. ou n. Attention à la -otte.
majuscule : La population boulonnaise. Les
Boulonnais. — Avec un B majuscule : Le
bourr- De nombreux mots commencent par
Boulonnais, région de Boulogne-sur-Mer. —
bourr- (avec deux r) : bourrache n. f (plante),
Avec un b minuscule : Un cheval boulonnais
bourrade n. f. (coup), bourrage n. m., bourras¬
ou un boulonnais. que n. f. (tempête), bourratif ive adj. (indigeste,
lourd ; familier), bourre n. f. (amas de poils,
1. boulot, otte [bulo, ot] adj. ou n. (familier) etc.), bourre n. m. (policier, populaire), bour¬
Petit et gros : Une petite femme boulotte. — reau n. m., bourrée n. f. (danse auvergnate),
(boulangerie) Du pain boulot ou du boulot: bourrée n. f. (fagot), bourrèlement n. m.
variété de pain. — Attention à l’homophone (douleur très cruelle), bourreler v. t. (tourmen¬
bouleau, arbre. ter), bourrelet n. m., bourrelier n. m. (artisan
qui fait les harnais), bourrellerie n. f. (métier
2. boulot n. m. (familier) Travail. — Attention du bourrelier), bourrer v. t., bourrette n. f
à l’homophone bouleau, arbre. (déchets de soie), bourriche n f. (panier),
bourrichon n. m. (se monter le bourrichon,
boulotter v. i. ou v. t. (populaire) Manger. — familier), bourricot n. m. (âne), bourrin n. m.
Attention aux deux t. (cheval, populaire), bourriquet n. m. (petit âne ;
BOURRELER 120

tourniquet), bourroir n. m. (outil), bourru, ue bouton-d’argent n. m. Plante. — PI. : des


adj. (de caractère nide). boutons-d’argent

bourreler v. t. (vieilli et littéraire) Tourmenter, bouton-d’or n. m. Plante.—PI. : des boutons-d’or.


torturer; Le remords le bourrelait. Ne s’em¬
ploie, de nos jours, dans la langue usuelle, qu’au boutonner v. t. — Deux n. De même : bouton¬
participe passé ; Il est bourrelé de remords. — nage, boutonner, boutonneux, euse, boutonnière.
Conjug. 13. Double le / devant un e muet : Le
remords le bourrelle. T L’homonyme bourreler bouton-{K>ussoir n. m. — PI. : des boutons-
(tiré de bourrelet), qui a été employé par poussoirs.
quelques écrivains au sens de « garnir de
bourrelets » (bourreler une porte), est rare. Son bouton-pression n. m. — PI. : des boutons-
emploi est déconseillé. pression.

bourricot n. m. Désigne l’âne de petite taille bout-rimé n. m. Généralement au pluriel (des


d’Espagne et d’Afrique du Nord. Ne désigne bouts-rimés), même pour désigner une seule
pas un jeune âne > ânon. L’orthographe pièce de vers.
bourriquot et la forme bourriquet sont rares.
bouvreuil n. m. Oiseau. Finale en -euil.
bourse, Bourse n. f. Attention à la majuscule.
1 Un ^ minuscule quand il s’agit du sac (Une bovarysme n. m. Attitude psychologique analo¬
bourse brodée pleine de pièces d'or) et des gue à celle de Ntoe Bovary. — Avec un y et
emplois figurés qui en dérivent: Tenir les non un L De même : bovaryque, bovaryste.
cordons de la bourse. Obtenir une bourse
d’études. T On écrit : sans bourse délier, avec bowling n. m. (anglicisme) Variété de jeu de
l’infinitif délier, et non sans bourse *déliée. quilles. — Salle où l’on joue à ce jeu. —
Prononciation mal fixée en français : [bowlin]
2 Un B majuscule quand il s’agit de l’établisse¬ ou [boliq] ou [buliq]. Cette dernière semble
ment dans lequel se règle le cours des valeurs : la plus fréquente. — PI. : des bowlings (-liqj.
Spéculer en Bourse. Opérations de Bourse. Coup On a proposé de franciser le mot en boulin, mais
de Bourse. La Bourse est mauvaise. La Bourse sans succès.
du travail. La Bourse de commerce. — Valeur
cotée en Bourse ou à la Bourse.
bow-window (anglicisme) Grande baie vitrée. —
Toujours masculin ; Un bow-window très élé¬
boursoufler v. t. Un seul / à la différence de
gant — Prononciation ; [bowindo]. — PI. : des
souffler. De même : boursouflé, boursouflage, bow-windows [-do].
boursouflement, boursouflure.
box [boks] n. m. (anglicisme) Loge d’écurie. —
boute-dehors ou boute-hors n. m. (marine)
Compartiment qui sert à isoler un malade dans
Piece de bois qui prolonge le mât de beaupré
un hôpital, un accusé dans un tribunal : Le box
(boute-dehors de beaupre) ou une vergue. _
des accusés. — Compartiment dans un garage.
Toujours invariable : des boute-dehors ou des
— Pluriel (à l’anglaise) : des boxes [boks]. —
boute-hors. ▼ Le mot vient de bouter « met¬
Homophone : la boxe (sport).
tre » (et de dehors ou hors) et non de bout C’est
pourquoi la forme bout-dehors (altération de
boute-hors) est à éviter. box-calf [bokskalf] n. m. (anglicisme) Cuir de
veau. — PI. ; des box-calfs [-kalfj. — S’abrège
usuellement en box : des chaussures en box. —
b(mte-en-tiwn En trois mots, avec des traits PI. : des box.
dunion. Ne pas écrire *boute-entrain, ni
bout-en-train. — Toujours invariable. Tou¬
jours masculin, même désignant des femmes : 1. boxer S’emploie normalement à la forme
Ces dames étaient des boute-en-train fort mtransitive ; Ce champion n’a pas boxé depuis
joyeux. ■' six mois. — L’emploi transitif appartient a la
langue famihère : Il a boxé son interlocuteur (=
boutefeu n. m. Celui qui incite à la violence —
a frappé à coups de poing).
En un seul mot. — PI. ; des boutefeux.
2. boxer n. m. Chien. — Prononciation:
bouteUle n. f. On écrit ; mettre en bouteilles, mise boksoen] ou [bDksERj. — PL ; des boxers
[-ksoen] ou [-ksER].
en bouteilles, avec bouteilles au pluriel.

boute-sell:; n. m. Invariable: des boute-selle. bi^Md, ^ïard ou boïar n. m. Seigneur russe.


▼ Quelle que soit la graphie, la prononciation
121
BOY

est toujours [bojaR], jamais ♦[hwajas], — La brahmane n. m. Dans l’Inde, membre de la caste
graphie la plus conforme à l’étymologie sacerdotale. — Prononciation : [bRoman], se¬
russe serait ooïar, mais la plus usuelle est lon les dictionnaires. En fait, la prononciation
boyard. [bRaman], avec [a], est beaucoup plus usuelle et
ne peut être considérée comme incorrecte. —
boy n. m. (anglicisme) Autrefois, dans les Attention au h après le premier a. — Les
colonies, domestique indigène. — Prononcia¬ variantes bhrame et brame (pour brahmane)
tion : [boj]. — PI. : des boys [boj]. — Féminin : sont vieillies. — Mots de la même famille :
boyesse [bajes]. Brahma [bRama] (nom d’un dieu hindou),
brahman [bRaman] n. m. (principe créateur,
boyau [bwajo] n. m. Finale en -au. — PI. : des dans la religion hindouiste), brahmanique [bna-
boyaux. manik] adj. (qui appartient au brahmanisme :
Les rites brahmaniques), brahmanisme [bnama-
boycotter v. t. (anglicisme) Prononciation ; nism(a)] n. m. (religion de l’Inde), brahmaniste
[bpjkDte]. — Attention à Vy et aux deux t. De [bRamanist(a)] adj. ou n. (qui a le brahmanisme
même boycott [bojkot], boycottage [bDjk3ta3], pour religion), brahme ou brame [bRom] ou
boycotteur, euse [oDjkDtœR, oz]. — Lœ deux [bRam] n. m. (synonymes anciens de brah¬
formes (la forme anglaise boycott et la forme mane), brahmine [bRamin] ou [bRamin] n. m.
plus francisée boycottage) sont également ad¬ (forme ancienne de brahmane) ou n. f (épousé
mises et sont synonymes (= action de boycot¬ d’un brahmane).
ter). La forme boycott tend à devenir plus
fréquente. brai [bRe] n. m. Résidu de la distillation de la
houille.
boy-scout n. m. Prononciation et emploi.
braie [bne] n. f. S’emploie surtout au pluriel :
1 Prononciation : [bojskut]. La prononciation Cette statue antique représente un Gaulois vêtu
[boiskut] est un peu vieillie, mais correcte. — de braies (= pantalon gaulois).
PI. : des boy-scouts.
2 Au sens propre, le mot est vieilli. On dit brailler v. i. ou v. t. Attention au i après le
maintenant scout. Le terme boy-scout ne s’em¬ groupe -ill- à la première et à la deuxième
ploie plus que dans des comparaisons (Il est personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous braillions,
naïf comme un boy-scout) ou au figuré, pour
(que) vous brailliez.
désigner un homme à la fois zélé, désireux de
bien faire et naïf (connotation péjorative).
braiment n. m. Cri de l’âne. — Pas de e
intérieur.
brabançon, onne adj. ou n. Du Brabant,
province belge. — Attention à la majuscule :
brainstorming n. m. (anglicisme) Méthode de
La population brabançonne. Les Brabançons. — travail en groupe. — Prononciation :
Avec B majuscule : La Brabançonne, hymne [bRenstoRmiq]. — PI. ; des brainstormings
national belge. [-mil]]. T En un seul mot, sans trait d’union.
brabant Charrue. — Avec un b minuscule. — brain-trust n. m. (anglicisme) Etat-major tech¬
Masculin : Un brabant tout neuf. nique d’un dirigeant. — Prononciation :
[bRcntRoest]. — PI. : des brain-trusts [-tRcest].
bracelet-montre n. m. — PI. : des bracelets- T En deux mots, avec un trait d’union.
montres.
braire v. i. Conjug. 53. Verbe très défectif. Ne
brachial, ale, aux adj. (anatomie) Du bras. — s’emploie qu’à l’infinitif et aux formes sui¬
Prononciation ; [bnakjal, al, o], avec [k]. vantes. Indicatif présent : il brait, ils braient.
Indicatif imparfait : il brayait, ils brayaient.
brachy- Préfixe (du grec brakhus « court »). Indicatif futur : il braira, ils brairont. Condi¬
Prononciation : [bnaki-], par exemple bra¬ tionnel présent : il brairait, ils brairaient.
chycéphale [bRakisefal], brachycéphalie Indicatif passé composé : il a brait, ils ont brait.
[bRakisefali]. Participe présent : brayant. ▼ Les formes en
bray- se prononcent avec [baej-] et non [baaj-] :
braconner v. i. — Deux n. De même ; bra¬ il brayait, ils brayaient [bReje], brayant [bRCja].
connage, braconnier. T Le mot braconneur
(pour braconnier) est à éviter. 1. brame n. m. Forme ancienne de brahmane.

bractée n. f. (terme de botanique) Dérivé : 2. brame n. m. Cri du cerf ou du daim en rut.


bractéole n. f. (petite bractée). — Synonyme : bramement
BRANCHIES 122

branchies [bRâ/i] n. f. Généralement au pluriel : ^1. des bravos) : A la fin du spectacle, les bravos
Les branchies d’une écrevisse. — Dérivés : matèrent.
branchial, ale, aux [bRÔjjal, al, o] adj.
2 bravo n. m. Assassin à gages, homme de
brandy n. m. (anglicisme) Eau-de-vie. — Pro¬ main. — Employé surtout dans un contexte où
nonciation : [bRÔdi]. — PI. : des brandys il s’agit de l’Italie ancienne (pl. des bravî) : Le
[bRÔdi] ou, à l’anglaise, des brandies, prononcé jeune comte fut assassiné un soir, dans une
[bRÔdi] ou [bRÔdiz]. Cette dernière prononcia¬ ruelle de Florence, par des bravi à la solde de
tion, anglicisante, est peu recommandée. son rival.

branle-bas n. m. Toujours invariable : Les break n. m. (anglicisme) T)rpe de véhicule


branle-bas des départs et des arrivées automobile. — Prononciation : [baek]. — PL ;
des breaks [baek]. — Pas de c devant le k.
braquage n. m. Avec -qu- comme braquer, non
avec -C-. breakfast n. m. (anglicisme) Petit déjeuner. —
Prononciation : [bRekfœst]. — Pl. : des break-
bras n. m. Entre dans diverses expressions. fasts [-fœst].
1 T Dire : Il se cassa le bras (et non il cassa
1. brèche n. f. Ouverture, entaille. — Un accent
son bras). Il fut blessé au bras (et non il fut
grave et non circonflexe.
blessé à son bras).
2 On dit indifféremment : être en bras de 2. brèche n. f. (géologie) Type de roche. — Un
chemise ou être en manches de chemise. accent grave et non circonflexe.
3 On écrit : à bras-le-corps (avec deux traits
d’union), à bras raccourcis (au pluriel), à pleins brèche-dent adj. ou n. — Pl. : des brèche-dents,
bras (au pluriel), se jeter dans les bras de des vieillards brèche-dents.
quelqu’un (et non entre les bras de quelqu’un),
prendre quelqu’un dans ses bras ou entre ses hredouille adj. N’est pas un adverbe. Un -s au
bras pluriel : Ils sont rentrés bredouilles.

braser [bRaze] v. t. Souder au moyen d’un bref, brève adj. ou adv. Sert à introduire une
procédé particulier, dit brasage ou brasure. — expression qui résume ce qui précède ; Il est
Aucun rapport avec brasser « remuer ». paresseux, sot, sournois, bref, il a tous les
défauts. Dans ce sens, l’expression enfin bref,
brasero n. m. Mot espagnol. S’écrit sans accent pléonastique, est à éviter. Dire : enfin ou bien
sur le e. Se prononce [bRazero], avec [e]. Ne bref.
pas dire *[bRaz(a)Ro]. — PI. ; des braseros
[-RO]. bréhaigne adj. f. ou n. f. (vieilli) Femelle
bréhaigne, stérile, qui ne peut avoir de petits.
brave adj. Sens et emplois. — (vieux, péjoratif) Femme bréhaigne, qui ne
peut avoir d’enfants. — Attention au -h-
1 (adjectif placé devant le nom) Un brave
mtérieur. Prononciation ; [bReeji].
homme: un homme honnête, serviable, sans
méchanceté. — (adjectif placé après le nom)
breitschwanz n. f. Fourrure. — Prononciation :
Un homme brave : un homme courageux devant
[bREt/vôts] ou [bRajtJvantsj.
le danger physique. — Même différence de sens
pour: des braves gens/des gens braves; une
l^ave femme/ une femme brave; une brave brelan n. m. (terme de jeu) Finale en -an.
fille/une fille brave; un brave cceur/un cœur
brave, etc. T L’emploi de brave en fonction brème n. f. Poisson. — Avec un accent grave
d attribut appartient au langage familier. A et non circonflexe, à la différence du nom de
éviter dans la langue soutenue. Au lieu, par la ville allemande de Brême.
exemple, de dire Son oncle est bien brave, dire :
Son oncle est un très brave homme. brésiUen, ienne adj. ou n. Attention à la
majuscule : La population brésilienne. Les
2 Au sens de « bien habillé, élégant », brave Brésiliens.
est vieux ou régional : Il s’est fait brave pour
aller au bal Elle a une robe bien brave.
bressan, bressant Deux homophones à
distinguer.
bravo Deux mots d’origine italienne qui diffèrent
par le pluriel. 1 bressan, ane adj. ou n. De La Bresse,
province française. — Attention à la majus¬
1 bravo Applaudissement, cri d’approbation
cule: La population bressane. Les Bressans
123 BRETÈCHE

2 Une coupe à la Bressant (B majuscule) ou brick n. m. Navire. — Attention au -ck. — PI. :


une bressant (b minuscule) Coupe de cheveux des bricks [bnik].
(en brosse).
brie n. m. Fromage. — On écrit (avec un b
bretèche n. f. (terme d’architecture) Avec un minuscule) du brie (Manger du brie. Un quart
accent grave et non circonflexe. de brie) et (avec un B majuscule) du fromage
de Brie.
breton, onne adj. ou n. Attention à la majuscule :
La population bretonne. Les Bretons. — N. m. briefing n. m. (anglicisme de la langue de
Le breton ou bas breton : langue celtique parlée l’aviation) Prononciation : [bnifii]]. — PI. : des
dans l’ouest de la Bretagne. — (Le) bas breton briefings [-iq].
> bas 1 (I, 3, 4, 5).
brigand n. m. Ne s’emploie plus que dans un
bretonnant, ante adj. ou n. Qui parle breton ; contexte historique (Au Moyen Age, les brigands
Un Breton bretonnant. Les bretonnants. — Où attaquaient les voyageurs sur les routes) ou au
l’on parle bas breton : La Bretagne bretonnante sens figuré. — Le féminin brigande est très rare.
et la Bretagne gallo. — Attention aux deux n.
brigandine, brigantin, brigantine Trois noms
bretteur [bnetoeR] n. m. Celui qui se battait paronymes.
souvent en duel. — Deux t.
1 brigandine (ou, plus rare, brigantine) n. f
Petite cotte de mailles, au Moyen Age.
bretzel Pâtisserie. — L’usage hésite sur le genre.
On dit plutôt : un bretzel. — PL : des bretzels. 2 brigantin n. m. Ancien type de voiher à deux
— Prononciation ; [bRedzEl] ou [bRetzel]. mâts.
3 brigantine n. f. Voile gréée sur le mât arrière
brevet n. m. Prononciation : [bnove].
des anciens voüiers.
breveter v. t. Orthographe, conjugaison et
brillamment adv. Finale en -amment (vient de
prononciation.
brillant).
1 Pas d’accent sur le premier e.
brimbaler, bringuebaler, brinquebaler v. t.
2 Conjug. 14. Double le t devant un e muet :
(familier) A^ter, secouer : Voyageurs brimbalés
je brevette, tu brevettes, il brevette, je brevetterai,
(bringuebales, brinquebalés) dans un vieil auto¬
je brevetterais, mais nous brevetons, vous breve¬
car. — V. i. Osciller, rouler en cahotant : La
tez, je brevetais, je brevetai carriole brimbalait (bringuebalait, brinqueba¬
3 Prononciation : breveter [bRavte]. De lait). Ces trois formes s’écrivent avec un seul
même : brevetable [bRSvtabUa)], breveté /. Elles sont toutes les trois admises. Il semble
[bRavtej. La prononciation avec [baev-] est que, dans l’usage actuel, bringuebaler et brin¬
déconseillée, bien qu’elle soit plus conforme aux quebaler aient tendance à éliminer brimbaler,
principes de la phonétique française, laquelle qui prend ainsi figure de mot un peu archaïc|ue,
évite le [aj en syllabe fermée. On ne saurait donc plus httéraire. — L’emploi transitif,
donc considérer comme des fautes graves les quoique plus rare, est tout aussi correct que
prononciations [bREvte], [bREvtabl(3)]. En l’emploi intransitif. — Dérivés : brimbalant,
revanche, dans les formes en -tt- de breveter, ante ou bringuebalante, ante ou brinquebalant,
ne jamais prononcer avec un [e] à la première ante adj. ; brimbalement ou bringuebalement
syllabe, mais toujours avec un [a] comme dans ou brinquebalement n. m.
brevet: je brevette [bRavet].
brique n. f. Expression, emploi adjectif, dérivés.
briard, arde adj. ou n. De la Brie. — Attention 1 On écrit de brique, en brique, au singulier,
à la majuscule. — La population briarde. Les quand on veut insister sur l’idée globale de
Briards. — Un briard, chien de berger. matériau : Toulouse est une ville de brique.
Démolir un mur de brique pour le remplacer
bric-à-brac n. m. (familier) Amas d’objets par un mur de pierre. Un soubassement en
disparates. — Deux traits d’union, à la diffé¬ brique. — On écrit de briques, en briques, au
rence de de bric et de broc. — Invariable : des pluriel, quand on veut attirer l’attention sur la
bric-à-brac. forme de chaque brique ; Un parement de
briques plates. Une cloison en briques creuses.
bric et de broc (de) loc. adv. familier) De
manière hétéroclite : Des soldats équipés de bric 2 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
et de broc. — Pas de traits d’union, à la ble : Des chandails brique. Des étoffes rouge
différence de bric-à-brac. brique.
BRIQUETER 124

3 Dérivés : briquer v. t. (frotter avec une britannique adj. ou n. On prendra garde à la


brique à pont, nettoyer, astiquer), briquetage majuscule : La population britannique. Les
[bniktaj] n. m. (ouvrage en brique), briqueté, Britanniques. — Avec E majuscule et b
ée [bnikte] adj., briqueter (voir ci-dessous à minuscule : l’Empire britannique. Avec i mi¬
l’ordre alphabétique), briquetier [bniktje] n. nuscule et B majuscule : les îles Britanniques.
m. (celui qui fabrique ou vend des briques), V Un seul t, deux n
briquette [bniket] n. f. (aggloméré de pous¬
sière de charbon, utilisé comme combusti- brize, brise, bise > brise.
We).
broc n. m. Récipient. — Prononciation : [bRo].
briqueter v. t. Garnir de briques. — Conjug. 14. Le -c ne se fait pas entendre.
Double le t devant un e muet : je briquette, tu
briquettes, il briquette [bniket], je briquetterai brocard, brocart Trois noms masculins à distin¬
[bnikctRe], je briquetterais [DRiketse], mais guer.
nous briquetons [bRikto], vous briquetez
[bRikte]. 1 brocard Raillerie ; Lancer des brocards —
Dérivé ; brocarder v. t.
briqueterie n. f. Fabrique de briques. — 2 brocard Cerf, chevreuil ou daim mâle âgé
Prononciation : [bniktai] ou [bniketRi]. Éviter d’un an.
[bnikatRi], [bniktORi], [bnikataRi].
3 brocart Etoffe. — Dérivé: brocatelle n. f
bris [bni] n. m. Action de briser ou de se briser : (étoffe).
Bris de scellés. Bris de vitres. T Ne pas dire
*brisage (mot qui n’existe pas). broiement, broyage Deux noms masculins
dérivés de broyer.
briscard ou brisquard n. m. La graphie briscard 1 broiement [bRwamâ] S’emploie au propre
est plus fréquente que brisquard. ou surtout au figuré dans la langue httéraire
et quand il ne s’agit pas d’une opération
brise, bise, brize Trois noms féminins technique. Est en fait le synonyme intensif de
paronymes. « écrasement » : Le broiement des arbres par
1 brise Vent léger et agréable. — (marine) Vent les blocs de roche tombés de la montagne. Le
moyen. broiement de l’individu par la machine bureau¬
cratique des dictatures.
2 bise Vent du nord, sec et froid.
2 broyage [bawajas] A une connotation tech¬
3 brize (avec un z) Plante de la famille des nique nettement plus marquée. Désigne surtout
graminacées.
l’opération qui consiste à écraser, à piler une
substance : Le broyage des couleurs. Le broyage
brise-bise n. m. Petit rideau. — Invariable : des du minerai
brise-bise.
brome Deux noms masculins.
brisée n. f. pl. Aller sur les brisées de quelqu’un.
1 brome Plante. — Prononciation : [bnom] ou
bnse-fer n. m. ou f Invariable : des brise-fer. [bRom].
2^ brome Métalloïde de symbole Br. — Jamais
brise-glace n. m. Invariable ; des brise-glace.
d’accent circonflexe, mais prononciation avec
O fermé : [bnom]. En revanche, les dérivés se
brise-jet n. m. Invariable : des brise-jet.
prononcent tous avec o ouvert : bromate
[bRomat], bromhydrique [bRomidnik], bromi¬
brise-lames n. m. Invariable : des brise-lames
que [bRomik], bromure [bRomyn].
brise-mottes n. m. Invariable : des brise-mottes.
bronche n. f Ramification de la trachée-artère.
— Prononciation : [bRÔj]. Les dérivés et les
brise-tout n. m. ou f Invariable : des brise-tout.
composés se prononcent avec [Jj, sauf ceux qui
sont en broncho-, qui se prononcent avec [k]:
brise-vent n. m. Rideau d’arbres ou d’arbustes.
— Invariable : des brise-vent. bronclKctasie [bRojektazi] ou bronchiektasie
[bRfi/jektazi] n. f. (dilatation des bronches),
bronchioles fhRS/jol] n. f. pl., bronchite
brisis n. m. (terme d’architecture) Prononcia¬
tion : [baizi]. [bRoJit] n. f., bronchitique [bR5Jitik] adj.,
broncho’pneumonie [bRSkDpnomDni] n. f.,
brisquard > briscard. bronchorrhée [buSkoRe] n. f. (écoulement dû
a une mflammation des bronches), broncho-
125 BRONZER

scope [bRSkoskop] n. m. (appareil qui sert à résulte de la condensation du brouillard : Une


examiner les bronches), bronchoscopie bruine glacée et pénétrante.
[bRSkoskapi] n. f.
2 brume Brouillard : La brume du matin
bronzer Emploi intransitif très fréquent: Les estompait les formes du paysage.
baigneurs s'allongent sur la plage, pendant des 3 brune Moment qui précède la nuit, crépus¬
heures, pour bronzer. Depuis qu’il est en cule. — Mot vieilli. S’emploie surtout dans
vacances, son visage a bien bronzé. Usage toléré l’expression à la brune, au crépuscule.
dans la l^gue courante. Dans le style soutenu,
dire plutôt : se bronzer, se brunir, se hâler. bruire v. i. Verbe défectif. Ne s’emploie pratique¬
ment qu’à la troisième personne du singulier
brou n. m. Brou de noix. — PL : des brous de et du pluriel de l’indicatif présent (il bruit, ils
noix. bruissent) et imparfait (il bruissait, ils bruis-
saient) et du subjonctif présent (qu’il bruisse,
brouhaha n. m. Avec deux fois h. — PL : des qu’ils bruissent). Le participe présent est bruis¬
brouhahas. sant et peut s’employer adjectivement : Les
ramures bruissantes des grands arbres. V Le
brouillamini n. m. Ce mot est une corruption de verbe *bruisser, employé par quelques auteurs,
bol d’Arménie ()ao\ù.e de terre argileuse utilisée est un barbarisme. Eviter notamment la forme
jadis en médecine), sous l’influence de brouiller. il *bruissa. — Eviter aussi d’employer bruiter
T Ne pas dire *embrouillamini (aucim rapport au sens de bruire > bruiter.
étymologique avec embrouiller).
bruissant, bruyant > bruyant.
brouille n. f. Ce mot est familier. Le synonyme
brouillerie, familier lui aussi, est très vieilli. * bruisser > bruire.
brouiller v. t. Attention au i après le groupe bruiter v. t. Assurer le bruitage (d’une émission).
-///- à la première et à la deuxième personne V Ne jamais employer bruiter au sens de faire
du pltuiel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ du bruit, faire un bruit » > bruire.
tif présent : (que) nous brouillions, (que) vous
brouilliez brûle-gueule n. m. Pipe. — Invariable: des
brûle-gueule.
brouillon n. m. Avec brouillon au singulier:
cahier de brouillon. brûle-parfum n. m. Invariable : des brûle-par¬
fum. — La graphie un brûle-parfums est vieilhe.
broussaille n. f. Au sens propre, peut s’employer
au singulier (Une broussaille épaisse couvre les brûle-pourpoint (à) loc. adv. Un trait d’union
flancs de la vallée) ou plus souvent au pluriel entre brûle et pourpoint
(Marcher à travers les broussailles). — On écrit,
en revanche, en broussaille, au propre et au brûler v. t. ou i. Accent circonflexe sur le ti. —
fi^é : Un terrain vague en broussaille. Des De même : brûlage, brûlant, brûlé, brûlement,
cheveux, des sourcils, une barbe en broussaille. brûlerie, brûleur, brûlis [bayli], brûloir, brûlot,
— De même, la broussaille au sens figuré : Il brûlure.
passait nonchalamment la main dans la brous¬
saille de ses cheveux. On ne pourrait dire dans brumaire n. m. Mois du calendrier répubUcain.
*les broussailles de ses cheveux — Avec un b minuscule (Le 11 brumaire an
VI), sauf dans l’expression le 18-Brumaire, qui
broyage > broiement. désigne le coup d’État de Bonaparte (Le
18-Brumaire mit fin au Directoire) > mois (5).
bru n. f. Femme du fils. Bien que plus rare que le
synonyme belle-fille, ce mot n’est nullement brume n. f. Pas d’accent circonflexe sur le u.
incorrect, mais seulement un peu vieilh. S’em¬
ploie encore souvent dans certaines provin^. brume, bruine, brune > bruine.
— Pas d’accent circonflexe sur le w m de -e à la
fin. brun, brune adj. ou n. S’accorde en genre et en
nombre (Des vêtements bruns. Une robe brune.
bruant n. m. Oiseau. — La forme bréant est rare Des jupes brunes), sauf s’il y a un autre adjectif
et vieille. qui indique la nuance : Des vestes brun clair
(sans trait d’union, parce que clair n’est pas un
bruine, brume, brune Trois noms féminins adjectif de couleur). Des vestes brun noir (avec
paronymes. un trait d’union, parce que noir est un adjectif
1 bruine Petite pluie, très fine, très froide, qui de couleur).
BRUNISSAGE 126

brunissage, brunissement Deux noms mas¬ bucrane n. m. Crâne de bœuf sculpté. ▼ A la


culins dérivés de brunir. différence de crâne, s’écrit sans accent cir¬
conflexe et se prononce avec un a palatal :
1 brunissage (technique) Action de brunir (au
[bykaan].
sens technique), c’est-à-dire de polir un métal ;
Le brunissage de l'or, de l'argent.
buen retire ou buen-retiro (par plaisanterie)
2 brunissement (usuel) Action de devenir brun, Logement, maison, local où fon peut s’isoler
de se hâler : Le brunissement de la peau sous des importims. — (par euphémisme) Lieux
l'effet du soleil d’aisances. — Prononciation ; [bwenRetiRo].
— Les deux graphies (sans trait d’union ou avec
brut, brute adj. ou adv. Le -t final se prononce trait d’union) sont admises. — PI. : des buen
toujours : brut [bR)ri]. — Invariable dans retiras ou des buen-retiros [-Ro].
l’emploi adverbial : Ce paquet pèse cinq cents
grammes brut. En revanche : Des poids bruts. buffet n. m. — Deux / De même ; buffetier, iêre.

brutal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux. buffle n. m. Ruminant. — Deux f. De même :
buffletin ou bufflon, bufflesse, ou bufflonne,
bruxellois, oise adj. ou n. Prononciation : bufflette.
[biayselwa, waz], avec [s] et non [ks]. De
même : Bruxelles [bKysel]. — Attention à la buffleterie n. f. ^uipement en cuir d’un soldat.
majuscule : La population bruxelloise. Les — Prononciation : [birflotRi], plutôt que
Bruxellois. — (cuisine) A la bruxelloise, avec [byfletRi].
des choux de Bruxelles et des pommes de terre :
Veau à la bruxelloise. buil^g n. m. (anglicisme) Prononciation :
[bildiq]. — PI. : des buildings [-din]. — Pour
bruyant, ante adj. Prononciation : [bRqijâ, ôt], éviter cet anglicisme, on pourra, selon les cas,
avec [qi], et non *[bRyjâ, ôt]. — De même : dire : bâtiment, gratte-ciel, tour ou simplement
bruyamment [bRqijamâ]. grand immeuble.

bruyant, bruissant Ces deux adjectifs sont des buisson-ardent n. m. Arbuste. — Avec un trait
participes présents adjectivés de bruire. d’union. — PI. ; des buissons-ardents.
1 bruyant, ante (forme ancienne de participe bulgare adj. ou n. Attention à la majuscule : La
présent) Qui fait beaucoup de bruit : Un
population bulgare. Les Bulgares. — N. m. Le
véhicule bruyant. Un enfant bruyant. — Où il bulgare : langue parlée en Bulgarie.
y a beaucoup de bruit : Quelle rue bruyante l
Un atelier, un bureau bruyant
bull-dog > bouledogue.
2 bruissant, ante (forme moderne du participe
présent) Qui fait un bruit le plus souvent assez bulldozer n. m. (anglicisme) Prononciation :
léger, parfois assez fort, en tout cas générale¬ buldozœR] ou, sous une forme plus francisé,
ment agréable : Les eaux bruissantes d'un byldozeR]. — PI. : des bulldozers [-zœa] ou
ruisseau et les eaux grondantes d'un torrent Les -zer]. — Synonyme français ; bouteur.
feuillages bruissants.
bulle Adjectif invariable : Des enveloppes bulle,
bruyère n. f Prononciation : [bRyjeR], plutôt en papier bulle (de couleur jaunâtre).
que [bnqijeR].
bull-terrier n. m. (anglicisme) Prononciation :
bu L expression il est bu « il est ivre » est [bultERje]. — Pluriel : des bull-terriers.
populaire et fautive. Dire : il a bu ou il a trop
bu. Buna [bjma ]n. m. Caoutchouc synthétique. —
Nom déposé, donc B majuscule.
bubon n. m. Ganglion lymphatique infecté. ▼
Le dérivé bubonique (peste bubonique) prend bungalow n. m. Prononciation : [boégalo]. —
un seul n. PI. : des bungalows [-lo].

bucca^ ale, aux [bykal, al, o] adj. Masculin bunker Deux noms masculins de même
pluriel en -aux : Des abcès buccaux orthographe.
1 bunker (anglicisme) Sur un terrain de golf,
bûche n. f. Accent circonflexe sur le u. De
obstacle artificiel constitué par un creux plein
même bûcher n. m., bûcher v. t. ou i., bûcheur
de sable. — Prononciation : [bœnkœa]. — PI. ;
bûcheron, bûchette. ’
des bunkers [-kœx].
127
BURNOUS

2 bunker (mot allemand) Abri souterrain 6 De but en blanc. Directement, sans prépa¬
bétonné. — Prononciation : [bunkoeu], plutôt ration : Il m’a demandé de but en blanc ce que
que [bunkeu], — PI. (en français) : des bunkers je pensais de cette affaire. Prononciation :
[-koeu] ou [-keu]. [dabytâblâ]. T Ne pas écrire *de butte en
blanc.
buraons n. m. Grand manteau arabe. Prononcia¬
tion : [byunus], avec -s prononcé (comme dans 7 ▼ Ne pas écrire *être en but à, mais être
couscous). — (par analogie) Manteau de femme, en butte à > butte.
mateau de bébé. Dans ce sens, on prononce
soit [byunus], soit, plus souvent, [byunu], buté, ée adj. Entêté, obstiné. T Un seul t (vient
sans -s. de se buter).

bus [bys] n. m. inv. Abréviation familière de butée n. f. Massif de maçonnerie. — Organe


autobus. destiné à limiter le mouvement d’une pièce
mécanique. T Un seul t (vient de buter).
business n. m. (anglicisme) Prononciation :
[biznes]. — Mot familier. A éviter dans le style buter, butter Ne pas écrire buter, verbe usuel
soutenu. — Parfois francisé par plaisanterie en (J’ai buté contre une pierre. Il ne faut pas se
bisness, bizness. — Dérivé : businessman [bi- buter), comme butter, terme d’agriculture (but¬
znesman]. PL ; des businessmen [biznesmen]. ter la vigne, une plante, entourer de terre le pied
du végétal).
but n. m. Prononciation et expressions.
buteur, butteur Ne pas écrire un buteur, joueur
I Prononciation : [by], plutôt que [byt]. La de football habile à marquer des buts, comme
prononciation [byt] est tolérée devant une un butteur, petite charrue qui sert à butter les
voyelle (un but impossible [œb5riêpDsibl(3)] ou végétaux (synonyme ; buttoir).
à la finale : Il atteint son but [ilatêsSbyt].
Néanmoins, dans ce dernier cas, [by] est butoir, buttoir Ne pas écrire un butoir, syno¬
préférable. En revanche, on prononce toujours nyme de heurtoir, comme un buttoir petite
de but en blanc [dabytâblô]. charrue (synonyme : butteur).
II Expressions.
butor n. m. Oiseau ; individu brutal. — Pas de
1 But final. A éviter. Cette expression fait -d à la fin.
pléonasme, car un but est, par définition, une
fin. buttage n. m. Action de butter une plante. —
Deux t.
2 Dans le but de. On évitera cette locution
dans la langue surveillée. Quand on accomplit butte n. f. Deux t. — Etre en butte à, être l’objet,
une action, on n’est pas dans le but, car, si on la cible de ; Il était en butte aux persécutions
y était, le but serait déjà atteint. On préférera ; de ses camarades. Vient de l’expression butte
avec l’intention de, pour, afin de, avec le dessein de tir, tertre devant lequel sont placées les cibles
de, aux fins de, en vue de. de tir. ▼ Ne pas écrire *être en but à.
3 Avoir pour but. Toujours avec au singu¬
lier : Il avait mur but de renforcer la position de butter, buter > buter.
ses amis et daffaiblir le parti de ses adversaires.
— Ne peut avoir pour sujet qu’un terme dési¬ butteur, buteur > buteur.
gnant une personne. On évitera, par exemple :
Cette opération a pour but d’assouplir l’étoffe, car buttoir, butoir > butoir.
une opération ne peut concevoir l’idée d’une fin.
On dira plutôt : avoir pour objet. butyr- Radical qui entre dans la formation de
plusieurs termes de chimie : butyrate, butyreux,
4 Poursuivre un but. On évitera cette expres¬ butyrine, butyrique, butyromètre.
sion. En principe, un but (au sens propre) est
fixe, on ne peut donc le poursuivre. On dira buvard n. m. Sans trait d’union : du papier
plutôt : tendre à un but, viser à un but, chercher buvard.
à atteindre un but.
5 Remplir un but. On évitera cette expres¬ byzantin, ine adj. ou n. De Byzance. — Attention
sion. Un but n’est pas un récipient ni un trou. à la majuscule : La civilisation byzantine. Les
On ne le remplit pas. On dira plutôt atteindre Byzantins. — Avec un E majuscule et un b
un but. minuscule ; l’Empire byzantin.
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ça, çà Ne pas écrire ça, forme familière de cela de l’espagnol cacahuète [kakawete] « ara¬
(Donne-moi ça), comme çà, adverbe de lieu chide ». L’orthographe espagnole explique la
utilisé dans la locution çà et là. forme française cacahuète, qui doit toujours se
prononcer [kakawet], comme cacahouète ou
cabale, kabbale Ce nom féminin a deux cacahouette, et non *[kakaqEt]. En ce qui
orthographes. concerne la graphie, cacahuète est la forme la
plus fréquente, cacahouète étant plus rare et
1 cabale ou, plus souvent, kabbale Doctrine cacahouette très rare (à éviter).
ésotérique juive.
2 cabale Complot, intrigue. cacaoyer [kakaoje] ou cacaotier [kakaotje] n.
m. Arbre qui produit du cacao. — Les deux
3 Dérivés : cabaler v. i. (comploter), cabaleur, formes sont admises, mais cacaoyer est préféra¬
euse n.m. ou f. (comploteur, intrigant), cabaliser ble. — Dérivé : cacaoyère [kakaojeR] ou
V. i. (se livrer à des spéculations et à des pratiques cacaotière [kakaotjeR] n. f. (plantation de
occultes inspirées de la kabbale), cabalisme n. m. cacaoyers).
(système de pensée propre à la kabbale), cabaliste
(ou parfois Kabbaliste) n. m. (celui qui a étudié la cacatoès, cacatois Deux formes d’un même nom
kabbale), cabalistique adj. (qui concerne la kab¬ masculin.
bale ; très obscur, très compliqué).
1 cacatoès [kakatoès] ou, rare et vieux,
caban n. m. Manteau de marin. — Pas de t à cacatois [kakatwa] Oiseau proche du
perroquet.
la fin.
2 cacatois [kakatwa] (rare et vieux) Synonyme
cabillaud [kabijo] n. m. Poisson. — Finale en de cacatoès. — (marine ancienne) Petite voile
-aud. carrée.

câble n. m. Se prononce avec a vélaire [a] et cache Féminin au sens usuel de « cachette ».
s’écrit avec un accent circonflexe : [kabUa)]. (Une cache sûre), mais masculin au sens
De même : câblage, câblé, ée, câbleau oa câblât technique de « écran, masque ».
n. m. (^tit câble d’amarrage), câbler, câblerie,
câblier, câblogramme. cache-col n. m. Invariable : des cache-col.

cabriole n. f. Un seul L cache-corset n. m. Invariable : des cache-corset.

cabus adj. ou n. m. Un chou cabus ou un cabus : cachectique > cachexie.


chou pommé à feuilles fisses. — Prononciation :
[kaby]. cache-entrée n. m. Invariable : des caihe-entrée.

cacahouète, cacahuète, cacahouette n. f. Mot cache-flamme n. m. Invariable : des cache-


aztèque introduit en français par l’intermédiaire flamme.
CACHE-MISÈRE 130

cache-misère n. m. Invariable : des cache- — A distinguer de caïd, chef de tribu, notable


misère. musulman.
4 cadis Tissu de laine. — Le -î ne se prononce
cache-nez n. tn. Invariable : des cache-nez.
pas : [kadi].
cache-pot n. m. Inv^able : des cache-pot.
cadenas n. m. Finale en -as. — Dérivé :
cadenasser.
cache-radiateur n. m. Invariable : des cache-
radiateur.
cadi, cadis > caddie.
cache-sexe n. m. Invariable : des cache-sexe.
cadran, quadrant Deux formes spécialisées du
même nom masculin.
cacheter v. t. Conjug. 14: je cachette, je
cachetterai 1 cadran (terme usuel) Cadran solaire. Cadran
d’une montre. Cadran d’un appareil de mesure.
cachexie n. f. Amaigrissement extrême, grande
faiblesse. — Prononciation : [ka/eksi] et non 2 quadrant [kadna] ou, mieux, [kwadsô]
‘[kakeksi]. — Dérivé : cachectique [kajektik] (terme de mathématiques) Arc de cercle. —
adj. (atteint de cachexie). T Ne pas dire Chacune des régions d’un plan.
*cachexique, ce mot n’existe pas.
cadrature, quadrature Deux formes spéciali¬
cachou n. m. — PI. : des cachous (= des pastilles sées du même nom féminin.
de cachou), avec un -s. — Invariable comme 1 cadrature [kadRatya] ou, moins bien, qua¬
adjectif de couleur ; Des jupes cachou. drature [kwadRatyR] (horlogerie) L’ensemble
des pièces qui font mouvoir les aiguilles.
cacochyme adj. ou n. (littéraire et péjoratif)
Qualifie une personne âgée, malade, au carac¬ 2 quadrature [kwadRatyn] (terme de mathé¬
tère aigri et désagréable: Un vieillard caco¬ matiques et d’astronomie) ùi quadrature du
chyme. Un vieux cacochyme. — Attention au cercle. Vibrations en quadrature Planète en
groupe -ch-et à Vy. — Prononciation ; quadrature. La Lune est en quadrature Marée
[kako/im] et non ‘[kakokim]. — Dérivé: de quadrature
cacochymie [kako/imi] n. f.
cadre n. m. Deux emplois font difficulté.
cadastral, ^e, aux adj. Du cadastre. — Mas¬ 1 Dsuis le cadre de Dans les limites de, à
culin pluriel en -aux : Des plans cadastraux. l’intérieur de l’ensemble constitué par, à l’occa¬
sion de. Expression déconseillée. On peut
ca^véreux, cadavérique Deux adjectifs dé¬ tourner autrement. Au lieu de Dans le cadre
rivés de cadavre. des mesures prises contre la fraude, on écrira
1 cadavéreux, euse Qualifie ce qui, chez une plutôt conformément aux mesures... Au lieu de
personne vivante, fait i^nser à un cadavre par Dans le cadre du festival de musique ancienne,
son ^jject : Visage, teint cadavéreux. Pâleur, on écrira plutôt à l’occasion du festival Au lieu
lividité, maigreur cadavéreuse. Aspect, air de Dans le cadre d’une étude sociologique de
cadavéreux la France du XIX” siècle, on écrira plutôt dans
les limites de...
2 cadavérique Qui est propre à un cadavre
réel: Z,a rigidité cadavérique. L'odeur 2 Un cadre Une personne qui a, dans une
cadavérique. entreprise, des responsabilités de commande¬
ment (p^ opposition aux ouvriers et aux simples
caddie, caddy, cadi, cadis Plusieurs noms employés). Êmploi admis au pluriel : Les cadres
masculins qui se prononcent [kadi]. d’une entreprise (= le personnel d’encadre¬
ment). Les grammairiens condamnent l’emploi
1 caddie ou caddy Celui qui, sur un terrain de au singulier, un cadre (= un membre de ce
golf, porte le sac contenant les clubs. — La
personnel), mais ne proposent rien pour le rem¬
forme caMie est plus fréquente que caddy. —
placer. On peut considérer que cet emploi est
PI. : toujours des caddies [-di], jamais des
passé d^s l’usage. Néanmoins, dans le style très
caddys. — On emploie souvent l’équivalent surveillé, on peut remplacer le mot cadre, selon
français cadet dans le même sens.
les cas, pm ingénieur, contremaître, chef de
2 Caddie Chariot métallique. — Nom déposé, service, dirigeant, responsable. — Ce mot s’em¬
donc, en principe, avec une majuscule._PI • ploie toujours au masculin : Cette femme est un
des Ccddies [-di], cadre compétent Elle est cadre supérieur.
3 cadi Juge musulman. — PL : des cadis [-di]
caduc [kadyk] adj. Le féminin est caduque.
131 CAECUM

caecum n. m. Partie de l’intestin. — Prononcia¬ 2 chaos Désordre; amoncellement désor¬


tion : [sekom]. PI. : des caecums. Attention au donné ; La France du Directoire sombrait dans
groupe -ae-, le chaos. Un chaos de rochers.

caesium [sezjom] ou césium [sezjom] n. m. cahoteux, chaotique Deux adjectifs paronymes.


Métal.
1 cahoteux, euse (de cahot). Plein de cahots :
Un chemin cahoteux
café au lait, café-au-lait Ne pas écrire du café
au lait (du café avec du lait), comme café-au- 2 chaotique [kaotik] (de chaos) Constitué par
lait, adjectif de couleur (deux traits d’union ; un amoncellement désordonné : Un paysage
invariable) : Des robes cafe-au-lait chaotique de blocs de rochers. — En proie au
désordre ; Une situation politique et économique
café-concert n. m. Un trait d’union. — PI. : des chaotique.
cafés-concerts.
cahute [kasrt] n. f. Attention au h intérieur.
café crème n. m. Synonyme de café au lait. —
Pas de trait d’union. — PI. : des cafés crème caïd [kaid] n. m. Autrefois, en Afrique du Nord,
(= des cafés avec de la crème). — S’abrège chef de tribu, puis notable chargé de fonctions
familièrement en crème (n. m.) : Garçon, un administratives, financières et judiciaires. —
grand crème, avec des croissants / — PI. : des PI. : des caïds. — A distinguer de cadi > caddie.
crème (Ils se firent servir deux « crème » avec
des croissants). caillebotis ou caillebottis [kajboti] n. m.
Treillis de bois. — La graphie caillebotis est
caféine [kafein] n. f. Pas de tréma sur le L De plus fréquente que caillebottis.
même : caféisme [kafeismfa)], caféier [kafeje],
caféière [kafejeaj n. f. (plantation de caféiers). cailler v. i. ou v. t. Attention au i derrière le groupe
-ill- à la première et à la deuxième personne du
cafetan [kaftô] ou caftan [kaftô] n. m. pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
Vêtement oriental — Les deux graphies sont présent : (que) nous caillions, (que) vous cailliez.
admises, mais cafetan tend à l’emporter sur
caftan. caillou n. m. T PI. : des cailloux, avec un -x.

cafétéria n. f. Bar où l’on sert du café et des caillouteux, euse adj. Plein de cailloux : Un
boissons sans alcool. — PI. : des cafétérias chemin caillouteux ▼ Ne pas dire *cailloutique,
[-Rja]. La graphie cafétéria est à préférer à et mot n’existe pas.
cafetericL
caïman [kaimâ] n. m. Reptile. — Finale en -an.
cafèterie [kafetsi] n. f. N’est pas synonyme de
cafétéria. Désigne le local où l’on prépare le caïque Embarcation de la Méditerranée orien¬
café pour le f)etit déjeuner : La cafeterie d’un tale. V Toujours masculin ; Un caïque léger. —
hôtel sans restaurant. La graphie caïque a éliminé caïc.

cageot [ka3o] n. m. — Attention au -e- intérieur. caim [kean] n. m. Tertre, tumulus. — PI. : des
Finale en -ot caims [kesn].

cagibi n. m. (familier) Finale en -i. Ne pas écrire cake n. m. (anglicisme) Gâteau. Prononciation :
un *cagibis. [keÿ — PI. : des cakes [kek].

cahier n. m. Avec brouillon au singuUer : cahier cal n. m. Durcissement local de la peau. — PI. :
de brouillon. des cals.

cahin-caha adv. Attention au -h- intérieur. — calamar > calmar.


En deux mots, avec un trait d’union.
calamistrer v. t. (du latin calamistrum « fer à
cahot, chaos Deux noms masculins homo¬ friser »). Friser, onduler (les cheveux) au fer.
phones. Prononciation : [kao]. V Ne pas employer calamistrer au sens de
« plaquer et lustrer (les cheveux) avec un
1 cahot Secousse d’un véhicule sur un chemin
cosmétique ». Cet emploi est contraire au vrai
mal aplani ; Les voyageurs de la carriole étaien t
sens du mot.
secoués par les cahots. — Chacune des aspérité
d’un chemin : Les cahots d’une route défoncée.
— Incident, difficulté : Les cahots de la vie. 1. calandre n. f. Alouette. — Avec -an-.
« \
CALCÉDOINE 132

2. calandre n. f. Charançon. — Avec -an-, 1 calomnie Accusation mensongère, parole


fausse qui peut faire du tort à quelqu’un.
3. calandre n. f. Cylindre qui sert à lustrer le
2 médisance Assertion par laquelle on fait
papier, etc. — Garniture métallique à l’avant
connaître un fait réel et qui peut porter tort
d’une voiture. — Dérivés : calandrage, calan-
à quelqu’un.
drer, calandreur. T Avec -an-, et non avec -en-
comme calendrier.
calotin n. m. ^ou adj. (péjoratif et familier)
calcédoine ou chalcédoine [kalsedwan] n. f. Partisan de l’Église. — Le féminin calotine est
Pierre précieuse. — La graphie calcédoine est rare et ne s’emploie que par plaisanterie. ▼ Un
à préférer à chalcédoine. seul t, à la différence de calotte.

calèche n. f. Accent grave sur le e et non accent calotte n. f. Deux t, à la différence de calotin.
circonflexe. — Dérivé : calotter.

caleçon n. m. On ne dit plus une paire de calquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
caleçons, pour dire un caleçon. De même ne ü ou O .• il calque, nous calquons.
s’emploie plus au pluriel, quand on parle A'un
caleçon. On ne dirait plus : Il mit ses caleçons. calquer, décalquer Ces deux verbes n’ont pas
T Ne pas déformer en *caneçon. le même sens.
1 calquer Calquer un dessin, en relever les
cale>pied n. m. — PI. : des cale-pieds. contours au crayon sur un papier transparent,
3.ppt\é papier-calque. Le dessin ainsi obtenu sur
calepin n. m. Ne pas écrire *calpin. le papier transparent est le calque.

calife n. m. Préférer la paphie calife à khalife. 2 décalquer Décalquer un dessin, reporter sur
De même : califat, califal, ale, aux, plutôt que un papier non transparent (support définitif)
khalifat, khalifal les contours d’un dessin tracé sur un papier-
cdque. Le dessin ainsi obtenu sur le support
définitif est le décalque. Observer que, lorsqu’il
califouchon (à) loc. adv. Pas de -5 à la fin, à
n’y a pas le papier-calque intermédiaire, mais
la différence de à croupetons, à tâtons.
reproduction directe par simple application
(par exemple, dans la décalcomanie), on dit
câlin, ine adj. ou n. Accent circonflexe sur le toujours décalquer. En revanche, au figuré, on
a. Prononciation ; [kalê, in]. De même : emploie uniquement calquer: Les poètes de la
câliner [kaline] v. t., câlinerie [kalinai] Pléiade ont calqué littéralement certaines de
leurs expressions sur des expressions homériques.

calisson n. m. Confiserie : Les calissons d’Aix-en- calvados [kalvados] n. m. Eau-de-vie. — Tou¬


Provence.
jours avec une minuscule : Un verre de calvados.
— Abréviation familière ; calva (n. m.).
calleux, euse adj. Plein de cal: Des mains
calleuses. — Deux /.
calvUle Variété de pomme. — Toujours avec une
minuscule. De nos jours, féminin dans l’usage
call-girl [kolgoBRl] n. f. — PI. : des call-girls réel (malgré certains grammairiens) : La calville
[-gœRl]. blanche et la calville rouge. — Vient du nom
du village de Calleville ^ure). — Prononcia¬
calli- Préfixe qui vient du grec kallos « beauté » tion : [kalvil] et non *[kalvij].
et qui entre dans la formation de quelques mots
(attention aux deux l) ■. calligraphe, calli¬ calviniste adj. ou n. Toujours avec une minus¬
graphie, calligraphier (conjug. 20), calligraphi- cule : Les calvinistes. Un calviniste.
que &à]., calliphore n. f. (mouche à viande),
calhpyge adj. (Vénus callipyge).
camaïeu [kamajo] n. m. — PI. : des camaïeux
callosité n. f Durcissement de la peau _
Deux /. camail [kamaj] n. m. Manteau court. — PL :
des camails.

almar n. m. Mollusque marin. — Finale en -ar.


camard, ^^de adj. Camus : Un visage camard
— La forme calamar, vieillie, est à éviter.
(plus péjoratif que camus). Avec C majuscule :
la Camarde, la Mort.
calomnie, médisance Deux noms féminins qui
ne sont nullement synonymes.
camarguais, aise [kamaRge,gez] adj. De la
133 CAMARILLA

Camargue. — Attention à la majuscule : La camisole n. f Un seul l


population camarguaise. Les Camarguais. Fi¬
nale en -guais, -guaise, avec -gu-. camoufler v. t. Un seul f. De même : camou¬
flage, camoufleur.
camarilla n. f. (péjoratif) Coterie puissante et
occulte. — Mot espagnol. Prononciation : camouflet n. m. Affront. — Un seul f.
[kamaRija] et non *[kamaRilla]. — PL : des
camarillas [-ja].
campanile Clocher. — Prononciation :
[kâpanil]. T Ne pas dire *campanille. —
cambodgien, ienne adj. ou n. Du Cambodge Toujours masculin : Un campanile élégant.
(Kampuchéa). — Attention à la majuscule : La
forêt cambodgienne. Les Cambodgiens. — N. campêcbe n. m. Arbre d’Amérique centrale. Le
m. Le cambodgien ou le khmer : langue parlée bois de campêche était utilisé autrefois comme
au Cambodge. matière colorante. — Un accent circonflexe.

came n. f. Pièce mécanique. — Un seul m. camphre [kôfRfa)] n. m. Attention au groupe


ph. De même : camphré, ée, camphrer,
camée Toujours masculin, malgré la finale en camphrier.
-ée: Un beau camée.
camping n. m. Un camping: terrain aménagé
camélia Toujours masculin : Un beau camélia. pour que les campeurs puissent y installer leurs
— Eviter la graphie vieillie camellia. tentes. Cet emploi est déconseillé. Dire plutôt,
dans la langue soignée, terrain de camping.
camelote n. f. Un seul t.
campos n. m. (vieilli et familier) Congé. —
camembert [kamaben] n. m. Avec une Seulement dans les expressions donner campos
minuscule. à quelqu’un, avoir campos. T Le -s est muet.
On prononce : [kâpo].
caméra n. f. Nom italien francisé. Accent aigu
sur le e. PI. : des caméras [-Ra]. campus [küpysj n. m. Invariable ; des campus
[-pys]. — Eviter le pléonasme campus
cameraman n. m. Prononciation : [kame- universitaire.
Raman]. PI. ; des cameramen [kameRamen].
— Synonyme français à préférer : cadreur ou camp volant n. m. Etre installé en camp volant,
(vieilli) opérateur. T Ce mot anglais s’écrit sans d’une manière provisoire et sommaire. —
accent sur le e, à la différence de caméra. (populaire) Les camps volants: les bohémiens.
— Pas de trait d’union.
camérier, camériste, camerlingue Trois noms
paronymes. camus, use [kamy, yz] adj. Qui a le nez court
et plat.
1 camérier n. m. Officier de la chambre du
pape ou d’un cardinal : La plupart des camériers canada Variété de pomme, originaire du Canada.
n’ont qu’un titre purement honorifique. — Féminin dans l’usage courant actuel : Préfé¬
rez-vous la canada ou la calville ? Le masculin,
2 camériste n. f Autrefois, en Espagne ou en
indiqué par les dictionnaires, semble vieilli. —
Italie, dame d’honneur d’une princesse ou d’une
Toujours invariable : Acheter un kilo de canada.
dame de haut rang. — De nos jours, par
— Avec un c minuscule : des canada. Avec un
plaisanterie, femme de chambre.
C majuscule ; des pommes du Canada.
3 camerlingue n. m. Cardinaj qui assure
l’administration temporelle de l’Église, notam¬ canadien, ienne adj. ou n. Attention à la
ment entre la mort d’un pape et l’élection de majuscule : La population canadienne. Les
son successeur. Canadiens.

camerounais, aise adj. Du Cameroun. — canaille Employé adjectivement, peut ou non


Attention à la majuscule : La population prendre la marque du pluriel : Des allures
camerounaise. Les Camerounais. canailles ou des allures canaille. L’usage actuel
est plutôt de faire l’accord.
camion-citerne n. m. — PI. : des camions-
citernes. canal n. m. — PL : des canaux.

camionnage n. m. Deux n. De même : camion¬ canapé n. m. Au sens culinaire, on dit une bécasse
ner, camionnette, camionneur. en canapé (vieilli) ou plutôt, de nos
CANAPÉ-LIT 134

jours, une bécasse sur canapé. Quand le mot 2 gangue Enveloppe pierreuse d’un minerai ou
désirant le mets est au pluriel, on emploie d’une pierre précieuse.
plutôt canapé au pluriel : Des filets d'anchois
sur canapés Des œufs sur canapés. caniche n. m. Un seul n.

canapé-lit n. m. — PI. : des canapés-lits canicule n. f Un seul ru — De même :


caniculaire adj.
canarder v. t. familier) Tirer sur quelqu’un, tout
en restant dissimulé et à l’abri. N’est pas un canif n. m. Un seul ru T Pas de e à la fin.
synonyme pur et simple de « tirer sur
quelqu’un ». canin, ine adj. Propre au chien. — Un seul ru

cancale n. f. On écrit, avec un c minuscule. Se canine n. f. Dent. — Un seul ru


faire servir une douzaine de cancales (=
d’huîtres de Cancale), mais, avec un C majus¬ caniveau n. m. Un seul ru Finale en -eau.
cule, Une douzaine d’huîtres de Cancale.
cannage n. m. Action de canner un siège. —
cancaner v. i. Avec un seul n. Deux ru

cancérigène adj. Les spécialistes recommandent canne n. f. Bâton ; plante (canne à sucre). T Deux
de dire cancérogène, mais l’usage a imposé tu Ne pas écrire comme cane, femelle du canard.
cancérigène. L’emploi de cette dernière forme
ne peut donc être considérée comme une faute. canné, cannelé Deux adjectifs paronymes.
1 canné, ée Garni de rotin fendu et tressé ;
cancoUlotte n. f Fromage. — La graphie Fauteuil canné Chaise cannée. — Verbe
cancoillotte est à préférer à canquoillotte. — correspondant : canner (un siège).
Prononciation : [kâkojot], plutôt que
^ôkwajot], qui est la prononciation locale de 2 cannelé, ée Orné de cannelures, de rainures :
Franche-Comté. Colonne cannelée. Fauteuil aux pieds cannelés
— Verbe correspondant : canneler.
candi, ie adj. Accord en nombre et en genre :
Du sucre candi Des fruits candis Une orange canneler v. t. Orner de cannelures. — Deux ru
candie. Des oranges candies. — Conjug. 13. Double le / devant e muet : je
cannelle, je cannellerai V II existe un paronyme
cane n. f. Femelle du canard. ▼ Un seul n. Ne canner > canné.
pas écrire comme canne « bâton ».
1. cannelle n. f Epice. — Deux ru — Comme
caner v. i. (familier) Se dérober, céder. — Un adjectif de couleur, toujours invariable: Des
seul n. T II existe un homophone, canner (avec robes cannelle. De même : des pommes cannelle.
deux n) qui signMe « garnir de rotin tressé » :
canner une chaise, un fauteuil. 2. cannelle n. f. Robinet de tonneau. — On dit
aussi cannette (avec deux n).
caneton n. m. Un seul n, comme dans canard,
cane. — Avec un C majuscule ; Un Caneton, cannelloni n. m. Deux n et deux l —
type de petit voilier. Prononciation : [kaneloni], plutôt que
[kanelloni]. — On écrira des cannelloni (sans
1. canette n. f. Jeune cane ; oiseau héraldique. -s), plutôt que des cannellonis, car cannelloni
— Un seul n, comme dans canard, cane. est déjà, en italien, un pluriel.

2. canette n. f Bouteüle de bière ; bobine de fil. cannelure n. f. Ramure. — Deux n.


Un seul ru — On évitera la graphie cannette.
— Pour désigner un robinet de tonneau, on canner, caner > caner.
emploiera cannelle ou cannette.
cannetille [kantij] n. f. Fil d’argent, d’or. —
canevas [kanva] n. m. Le -s final est muet. Deux ru (La graphie canetille est vieillie).

cangue, gangue Deux noms féminins paro¬ cannette n. f Robinet de tonneau. — On dit
nymes. aussi cannelle. ▼ Ne pas écrire comme canette
(de bière).
1 cangue Autrefois, en Chine, carcan dans
lequel on engageait le cou et les mains du canneur, euse n. m. ou f. Celui, celle qui canne
condamné.
les sièges. — Deux n.
135 CANNIBALE

cannibale n. ou adj. Deux n. De même: cantilever adj. inv. ou n. m. (anglicisme techni¬


cannibalisme n. m. que) Qualifie divers dispositifs comportant un
élément en porte à faux ; Un pont cantilever ou
canoë [kanoe] n. m. T Pas d’accent aigu sur le un cantilever. — Prononciation : [kâtilevœR].
e, mais un tréma. En revanche : canoéisme, — PI. : des ponts cantilever ou des cantilevers
canoéiste. [-voeR].

canon Deux mots homonymes à distinguer. canton n. m. Attention aux mots de la même
famille.
1 canon n. m. ou adj. Les canons de l’Église.
Le droit canon. Les canons de la beauté grecque. 1 Avec un seul n : cantonade n. f. (parler à la
▼ Un seul n dans les dérivés : canonial, ale, cantonade) ; cantonal, ale, aux.
aux, canonicat, canonicité, canonique, canoni¬ 2 Avec deux n: cantonné, cantonnement,
quement, canonisable, canonisation, canoniser, cantonner, cantonnier, cantonnière.
canoniste.
2 canon n. m. Tirer le canon. Un canon canular n. m. (familier) Mystification. — Finale
antichar. T Deux n dans les dérivés : canon¬ en -ar. — Dérivé : canuïaresque.
nade, canonnage, canonner, canonnier,
canonnière. canut, use n. ou adj. Ouvrier, ouvrière de la soie,
à Lyon. — (adjectivement) L’accent canut La
caâon ou canyon [kaji3] n. m. Vallée étroite. prononciation canuse. V Le masculin canut doit
se prononcer [kany] et non ♦[kanyt].
— On préférera la graphie canon à canyon
canyon > canon.
canot n. m. Embarcation. — Prononciation :
[kano]. Les marins disent [kanot], en faisant
canzone ou canzona (mot italien) Pièce de
entendre le -t Cette prononciation est à éviter.
musique ; poème lyrique italien. — L’usage est
—Dérivés (avec un seul n et un seul t) : canotage,
très flottant en ce qui concerne la forme, le
canoter, canoteur, euse ou canotier, ière.
genre, le pluriel, la prononciation. Nous
conseillons de dire ; un canzone [kâtsone]
canoteur, euse, canotier, ière n. m. ou f. (masculin) ; pl. : des canzoni [kâtsoni].
Persoime qui fait du canotage. La fonne à
préférer est canotier. Le féminin canotière n’a caoutchouc [kaut/u] n. m. ▼ Avec un -c (non
rien d’incorrect. prononcé) à la fin, mais les dérivés sont en -t- ;
caoutchoutage, caoutchouté, ée, caoutchoutier,
cant n. m. (vieux ou employé dans un contexte ière.
historique) Pruderie excessive et ^ectée. —
Prononciation : [kât] ou, à l’anglaise, [kant]. cap n. m. De pied en cap, de la tête aux pieds :
Cette dernière est préférable. On lui donna de quoi s’habiller de pied en cap.
— Ne pas écrire *de pied en cape (aucun
cantabile adv. ou n. m. (terme de musique) rapport avec la cape, « manteau »).
Toujours invariable : des cantabile. — Pronon¬
ciation : [kâtabile]. Pas d’accent aigu sur le capable, susceptible Ces deux adjectifs ne sont
e (mot italien). pas interchangeables.
1 Capable exprime la possibilité active, le
cantal [kâtal] n. m. Fromage. Avec un c
pouvoir de faire une action : Cet enfant est
minuscule, du cantal (manger un morceau de
capable de résoudre un problème élémentaire
cantal), mais, avec un C majuscule, du fromage
d’arithmétique. La digue est capable de résister
du Cantal.
aux plus fortes tempêtes. — Susceptible exprime
la possibilité passive, la possibilité de subir une
cantaloup [kâtalu] n. m. Melon. — Toujours
action : Cet enfant est susceptible de se découra¬
avec une minuscule. — Le -/> final ne se
ger si on lui propose des problèmes trop difficiles.
prononce pas. La digue est susceptible d’être ébranlée par «es
vagues.
cantatrice > chanteuse.
2 Capable exprime une possibUité permanente :
canthare n. m. Vase grec. — Avec -th-. Cet employé est capable de diriger un service.
Cet ordinateur est capable de résoudre tous les
cantharide n. f. Insecte ; vésicatoire. — Avec problèmes de comptabilité. — Susceptible
-th-. De même ; cantharidine. exprime une possibilité occasiormelle : Cette
secrétaire est susceptible d’être employée, le cas
cantilène n. f Finale en -ène. échéant, comme standardiste.
CAPARAÇON 136

3 Capable indique me l’action est louable et capoter v. i. Un seul t. — Au sens figuré de


qu’elle demande un effort. On n’écrira donc pas : « échouer » (Faire capoter un projet, une
Cet élève est *capable de commettre des erreurs négociation), est semi-familier (style journalisti¬
par étourderie. On écrira : Cet élève est suscepti¬ que). A éviter dans la langue soutenue.
ble de commettre des erreurs par étourderie.
câpre n. f. Accent circonflexe sur le eu Prononcia¬
caparaçon n. m. Housse de cheval. T Ne pas tion : [kapR(8)]. Toujours féminin : des câpres
déformer en *carapaçon, barbarisme dû à piquantes. — Dérivé ; câprier [kapnije] n. m.
l’influence de carapace. Le mot caparaçon est
de la famille de cape. De même, ne pas dire captage, captation, capture Trois noms
*carapaçonner pour caparaçonner. paronymes.
I captation n. f. Ne s’emploie que dans
capeler v. t. (terme de marine). — Conjug. 13.
l’expression captation d'héritage. — Verbe
Double le / devant un e muet : je capelle, je
correspondant : capter un héritage.
capelleraL
II captage, capture.
capharnaüm n. m. Prononciation : [ka-
1 Le captage des eaux, d’une source Action
laRnaom]. PL : des caphamaüms [-naom]. —
par laquelle on recueille l’eau d’une nappe
Attention au groupe -ph- et au tréma sur le u.
aquifère ou d’une source pour l’amener au point
d’utilisation. — Verbe correspondant : capter.
cap-homier [kapoRnje] n. m. — PI. : des
cap-horniers. 2 La capture d’un cours d’eau (par un autre)
Phénomène géologique spontané. — Verbe
capillaire adj. ou n. m. Un seul p, deux l. — correspondant : capturer.
Comme nom désignant une fougère, toujours
masculin : Le capillaire blanc. — Prononcia¬ captai n. m. Le captai de Buch. — Pl. : des
tion : [kajjÜER], avec / simple. De même; captaux. — Au féminin : la captale (épouse du
capillarité [kapilanite] n. f. captai).

capilotade (en) loc. adv. ou loc. adj. (familier) captation, captage, capture > captage.
Avec un seul p et un seul l.
capter, captiver Ces deux verbes transitifs ne
capitan [kapitâ] n. m. Personnage fanfaron de sont pas synonymes.
la commedia dell’arte. — Fmale en -an, 1 capter Obtenir ou chercher à obtenir par des
sans -t.
moyens insinuants, artificieux : Capter un héri¬
tage. Un orateur doit savoir, dès l'exorde, capter
capit^e adj. ou n. f. La galère capitane ou la l’attention de son auditoire. Les escrocs savent
capitane. — Avec un seul ru capter la confiance des naïfs.

capitw-pacha [kapitâpa/a] n. m. (histoire) 2 captiver Tenir sous le charme, passionner :


Amiral turc. — Pl. : des capitans-pachas. Le conteur captivait l’esprit de ses auditeurs.

capitonner v. t. Deux ru De même : capitonnage, capturer v. t. On n’emploiera pas ce verbe quand


capitonné. le complément désigne une chose immobile. On
peut écrire Le corsaire captura le navire anglais.
capon, onne adj. ou n. Deux n au féminin. En revanche, on n’écrira pas *capturer une ville,
un fort, un point d’appuL Employer dans ce cas
prendre ou s’emparer de.,
caponnière n. f. (technique) Abri, niche. —
Deux n.
captieux, fallacieux, spécieux Trois adjectifs
voisins par le sens.
capo^ aux n. m. Avec un P et un C
majuscules : le Petit Caporal, surnom de Napo¬ 1 captieux, euse [kapsjo, az] Qui induit en
léon 1". ^ tout en gardant les apparences de la
vérité. — Qualifie presque toujours un argu¬
caporal-chef n. m. — Pl, ; des caporaux-chefs. ment, un raisonnement, un discours, des pa¬
roles : Méfiez-vous de cet argument captieux —
capot Employé adjectivement, toujours invaria¬ Peut qualifier parfois une personne qui cherche
ble : Ils sont capot. — De même, au figuré (= a tromper par des discours, des paroles ayant
penaud) ; Elles sont restées capot. 1 apparence de la vérité : Un sophiste captieux

capote n. f. Un seul t 2 fallacieux, euse Qui est susceptible d’induire


en erreur ou qui est expressément destiné à
137
CAPUCE

tromper (insiste plus que captieux sur l’idée de 3 Car et la ponctuation. Car doit toujours être
mauvaise foi). ^— A un champ d’application prœédé d’une ponctuation. L’usage qui consiste
beaucoup plus étendu que captieux : Argumen¬ à écrire II est venu me voir car il voulait me
tation, promesse, parole, excuse, dénomination demander un service est fautif. Ecrire : Il est
fallacieuse. Discours, argument, prétexte, titre venu me voir, car il voulait...
fallacieux. — Ne qualifie jamais une personne.
4 Car repris par que. A la différence de parce
3 spécieux, euse Qui n’a que les apparences de que et de puisque, la conjonction car ne peut
la^ vérité ou de la bonne foi. N’implique pas être reprise par que. On peut dire : Il est venu
nécessairement la volonté de tromper : Un parce qu’il avait une affaire à régler et qu’il
argument spécieux. Des raisonnements spécieux. voulait me parle', mais non II est venu, car il
— Ne qusdifie jamais une personne. avait une affaire à régler et *qu’il voulait me
parler. Dire... car il avait une affaire à régler
capuce, capuche Deux noms paronymes. et il voulait... (sans que).
1 Un capuce n. m. Capuchon pointu qui forme 5 Car en effet Tour pléonastique à éviter.
la partie supérieure de la robe de certains Dire ; Il ne peut venir, car il est malade ou bien
moines. Il ne peut venir, en effet il est malade.
2 Une capuche n. f. Coiffure féminine formée
d’un capuchon et d’une courte pèlerine qui caracal n. m. Animal. — PI. : des caracals.
retombe sur les épaules.
caraco n. m. (vieux) Corsage. — PI. : des caracos.
capuchonné, ée Deux n.
caracoler v. i. Un seul /.
caqueter v. t. Conjug. 14. Double le t devant
un e muet ; je caquette, je caquetterai — caractéristique Comme nom, toujours féminin :
Dérivé : caquetage [kakta3] n. m. Une caractéristique importante. — Désigne
spécialement les caractères mesurables d’un
car Conjonction de coordination qui sert à appareil, d’une machine : Voici les caractéristi¬
introduire une explication. ques de cet avion de transport: envergure
36,50m; longueur 34,S0m; rayon d’action
1 Car, parce que. Ces deux conjonctions ne 3200 km; vitesse 900 km/h. — Eviter d’em¬
sont pas toujours interchangeables. Car intro¬ ployer caractéristique au sens de caractère. On
duit une explication (Pierre est à Paris en ce écrira, par exemple ; Les caractères principaux
moment, car jé l’ai aperçu aux Champs- de la littérature du XVIP siècle (et non les
Elysées), parce que introduit l’énoncé d’une caractéristiques).
cause ; Pierre est venu à Paris, parce qu’il a une
affaire à régler. On ne pourrait dire : Pierre est caracul n. m. Mouton ; fourrure. — Prononcia¬
à Paris en ce moment, *parce que je l’ai aperçu tion ; [kanakyl], le -l n’est pas muet.
hier. — En revanche, dans beaucoup d’autres
cas, car et parce que sont pratiquement carafe n. f Un seul f. De même : carafon n. m.
interchangeables, étant donné que l’énoncé
d’une cause constitue l’exphcation de l’asser¬ caraïbe adj. ou n. Attention à la majuscule : Une
tion ou que, inversement, l’explication d’un fait tribu caraïbe. Les Caraïbes. — Le caraïbe:
consiste en l’énoncé de la cause de ce fait ; Le langue.
liège flotte, car il est moins dense que l’eau ou
parce qu’il est moins dense que l’eau. Le tour carapace n. f. L’adjectif *carapacé n’existe pas.
avec parce que ne fait que souligner plus Dire : bardé, cuirassé, couvert, selon les cas.
fortement le lien causal.
2 Place de car A la différence de parce que, caravane n. f Un seul n. — De même :
qui peut introduire une subordonnée placée caravanier, ière.
devant la principale exprimant l’assertion à
expliquer (Parce qu’il avait une affaire à régler, caravansérail [kaRavasenaj] n. m. - PI. ; des
Pierre est venu à Paris. Parce que le liège est caravansérails.
moins dense que l’eau, il peut flotterf car ne
peut se placer qu’après la proposition qui caravelle n. f Deux /.
exprime l’assertion à expliquer. — A la rigueur,
on peut employer car dans une proposition carbonade n. f Viande grillée. — Un seul n. On
constituant une parenthèse destinée à justifier évitera la graphie carbonnade.
l’emploi d’un mot ; Cet abus de pouvoir, car il
s’agit bien d’un abus de pouvoir, ne sera pas carbonaro n. m. Mot italien non francisé. — PI. :
toléré par l’opinion publique. des carbonarL
CARBONE 138

carbone n. m. Un seul n, De même : carbonation, cariatide n. f Statue de femme servant de


carbonate, carbonater, carbonifère, carbonique, colonne. — La graphie cariatide est à préférer
carbonisation, carboniser, carbonyle., à caryatide, plus rare. — Quand il s’agit d’une
statue d’homme servant de colonne ou de
carcé^ ale, aux adj. De la prison. — Masculin support, on emploie atlante ou télamon.
pluriel en -aux : Les troubles carcéraux.
caribou n. m. Renne du Canada. — PI. : des
cardan n. m. On écrit, avec un c minuscule, un caribous.
cardan (le cardan de transmission d’une ma¬
chine), mais, avec un C majuscule, une articula¬ carmélite Avec une minuscule ; Un couvent de
tion à la Cardan, une transmission à la Cardan. carmélites. — Comme adjectif de couleur,
toujours invariable : Des soies carmélite.
cardia Orifice supérieur de l’estomac.—Toujours
masculin : Un cardia étroit. — PI. ; des cardias. carmin Comme nom, prend la marque du
pluriel : Toute la gamme des cramoisis et des
cardinal àdj. ou n. m. Masculin pluriel en -aux : carmins. — Comme adjectif, toujours invaria¬
Les points cardinaux Les cardinaux sont ble : Des lèvres carmin Des soies carmin — En
nommés par le pape. revanche, carminé prend la marque du féminin
et du pluriel : Des lèvres carminées.
cardinalice adj. Finale en -ice.
carnassier, carnivore Deux mots qui ne sont
carême n. m. Un accent circonflexe sur le e. pas interchangeables.
1 carnassier, ière S’apphque à un animal sau¬
carême-prenant n. m. — PI. : des carêmes-
prenants. vage qui se nourrit des proies qu’il a tuées
lui-même : Le tigre et le loup sont des carnassiers.
ca^ne n. f. Accent grave sur le e et prononcia¬ 2 carnivore Qualifie un animal qui se nourrit
tion avec e ouvert : [kaaen], à la différence de de chair (qu’il s’agisse de la chair d’une proie
camiage [kasena3] n. m., caréné, ée [kasene] que l’animal a tuée lui-même ou d’une charogne
adj., caréner [kasene] v. t. quelconque trouvée au hasard) : Le vautour est
un oiseau carnivore. Insecte carnivore. — N. m.
carène, coque Deux noms féminins qui ne sont pl. : Les carnivores : ordre de mammifères.
pas synonymes.
1 carène Partie immergée de la coque d’un carnaval n. m. — Pl. ; des carnavals. — Avec
navire. ime minuscule (Le défilé du carnaval), sauf
quand le mot désigne le personnage mythique
2 coque Comprend une partie immergée (ca¬ représenté par un mannequin qu’on promène
rène ou œuvres vives) et une partie non dans les rues : Le char de S.M. Carnaval.
immergée (œuvres mortes).
carnivore > carnassier.
caréné > aérodynamique.
caronade n. f. (autrefois) Canon de marine. —
caréner v. t. Conjug. 11. Change é en è devant un Un seul r, un seul n
e muet, sauf à l’indicatif du futur et au condition¬
nel présent : je carène, mais je carénerai carotène Provitamine A. — Toujours masculin :
Le carotène est précieux pour l’organisme. ▼ Un
caresser v. t. Un seul r. De même: caresse, seul t, à la différence de carotte.
caressant
carotte n. f. ou adj. Un seul r, deux t. De même :
car-ferry n. m. (anglicisme) Navire construit carottage, carotter, carotteur, carottier. —
spécialement pour le transport des automobiles. Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
— Prononciation : [kasfesi]. — PI. ; des ble : Des cheveux carotte.
cdr-ferries [-si]. — Synonymes français à
préférer : transbordeur, navire transbordeur. carpatique adj. Des Carpates. ▼ Ne pas écrire
avec -th.-
cargaison [kasgezS] n. f. Ne s’écrit jamais avec
-gu-.
carpelle (terme de botanique) L’usage hésite sur
le genre. Le masculin est plus fréquent.
carguer v. t. (terme de marine) S’écrit avec -gu-
même devant a ou o : il cargua [kasga], nous carpet-bagger n. m. (histoire) Aventurier améri¬
carguons [kasgS].
cain, au lendemain de la guerre de Sécession.
139 CARPILLON

— Prononciation ; [kanpetbagœR]. — PI. : des carte-lettre n. f. — PI. : des cartes-lettres


carpet-baggers [-gœR].
cartellisation n. f. (économie) Union de plu¬
carpUlon n. m. Petite carpe. — Prononciation : sieurs sociétés. — Deux /.
[kanpijS].
carter n. m. Enveloppe qui protège un moteur,
carrare [kanan] n. m. Marbre de la région de une machine. — Prononciation : [kantER]. —
Carrare (Italie). — Attention à la place des PI. : des carters [-Ier].
deux r. — Avec un c minuscule : du carrare
(Un bloc de carrare. Sculpter le carrare). — carthaginois, oise adj. ou n. De Carthage :
Avec un C majuscule : du marbre de Carrare. L’armée carthaginoise. Les Carthaginois. —
Attention au groupe -th-.
carré, ée adj. On écrit, en faisant l’accord : Dix
mètres carrés. Vingt kilomètres carrés. Une lieue cartilage n. m. Un seul /. De même : cartilagi¬
carrée. neux, euse.

carré n. m. Deux r. De même : carre n. f. (lame carton n. m. Tous les dérivés s’écrivent avec deux
bordant un ski), carreau, carrée n. f., carrément, n : cartonnage, cartonner, cartonneux, carton-
se carrer, carrure. nier.

carré, carrée Deux mots de la même famille carton-paille n. m. — PI. : des cartons-pailles.
désignant un local.
1 Le carré (marine) Sur un navire, local où carton-pâte n. m. — PI. : des cartons-pâtes.
les officiers prennent leur repas en commun.
carton-pierre n. m. — PI. : des cartons-pierres.
2 Une carrée (très populaire) Chambre, salle,
local quelconque.
cartoon n. m. (anglicisme) Chacun des dessins
d’un film de dessins animés. Prononciation :
carreau n. m. Deux r. De même ; carrelage, [kaRtun]. — PI. : des cartoons [-tun].
carreler, carreleur.
cartouche Le genre varie avec le sens.
carreler v. t. Conjug. 13. Double le / devant un
e muet : je carrelle, je carrellerai. 1 Une cartouche (féminin) au sens usuel : Une
cartouche de chasse. Une cartouche de
carrick n. m. (mot anglais). Au XIX® siècle, cigarettes.
manteau à plusieurs collets étagés. — Deux r
2 Un cartouche (masculin) quand il s’agit de
et -ck — PI. : des carricks [kanik].
l’encadrement décoratif : Le nom du person¬
nage est gravé dans un élégant cartouche.
1. carrière n. f. Lieu où l’on extrait la pierre.
— Deux r. De même : carrier,
caryatide > cariatide.
2. carrière n. f. Profession. — Deux r. De
caryo- Préfixe (du grec karuon « noix », d’où
même : carriérisme, carriériste.
« noyau »), qui entre dans la formation de
quelques mots savants, tels que caryocinèse,
carriole n. f. Deux r, un seul /. caryogamie.

carrosse n. m. Deux r. De même : carrossable, cas n. m. Expressions diverses.


carrossage, carrosser, carrosserie, carrossier.
1 Avec cas au singulier : en tout cas. — Avec
carrousel n. m. Deux r, un seul s. — Prononcia¬ cas au pluriel : dans tous les cas, en tous les cas.
tion : [kaRuzel].
2 Au cas que, en cas que. Locutions vieillies,
normalement suivies du subjonctif : Au cas qu 'il
carrure n. f. Deux r. pleuve, je resterai à la maison.

carte n. f. Avec carte toujours au pluriel : un jeu 3 Au cas où, pour le cas où, dans le cas où.
de cartes, un château de cartes, un tour de Locutions usuelles, normalement suivies du
cartes, jouer cartes sur table. — Avec le conditionnel, plus rarement de l’indicatif : Dans
complément toujours au singulier : des cartes le cas où il pleuvrait, je resterais à la maison.
d’identité, des cartes de visite. Dans le cas où il pleut, tout le monde reste à
la maison. T Eviter les locutions fautives pour
cartel n. m. Finale en -el. le cas que et pour en cas que.
CASAQUE 140

casaque n. f. Vêtements. — Dérivé: casaquin casse-tête n. m. inv. Des casse-tête.


n. m.
casserole n. f. Un seul /.
caséine n. f. Substance contenue dans le lait. —
Pas de tréma sur le 4 mais un accent aigu sur cassis Deux noms masculins qui ont la même
le e. De même ; caséification, caséifier, orthographe, mais qui se distinguent par la
prononciation.
cash [ka/] adv. Comptant : Payer cash. Cet
anglicisme est familier. Ne pas l’employer dans 1 cassis [kasis] (avec -s prononcé) Arbris¬
la langue soutenue ni dans la correspondance seau ; fruit ; liqueur ou sirop ; Des grains de
commerciale. Employer comptant. cassis. Une bouteille de cassis.
2 cassis [kasi] (avec -s non prononcé) Rigole qui
cash flow n. m. (anglicisme de la langue coupe une route et provoque un cahot : Les cassis
financière) En deux mots, sans trait d’union. sont signalés aux automobilistes par des pan¬
— Prononciation : [ka/flo]. — Inusité au neaux spéciaux A distinguer du dos-d’â/ic, formé
pluriel, ^uivalents proposés : flux de caisse, de deux pentes raides et courtes qui montent en
argent vif. sens inverse vers un sommet central ; Le chemin
forme un dos-d’âne avant d’arriver à la ferme.
casino n. m. — PI. : des casinos.
cassolette n. f. Réchaud à parfums. — Un seul
casoar [kazDan] n. m. — PI. : des casoars. 4 deux t.
cassate [kasat] n. f Crème glacée. — PI. : des cassonade n. f. Sucre de canne roux. — Un
cassates [-sat]. seul n.
casse-cou n. m. inv. ou adj. inv. Des casse-cou.
cassoulet n. m. Ragoût aux haricots. — Pronon¬
Elles sont casse-cou.
ciation : [kasule]. La prononciation [kasulet]
est languedocienne.
casse-croûte n. m. inv. Des casse-croûte.
casuel, elle adj. ou n. m. (vieux) Fortuit,
casse-gueule n. m. inv. (populaire). — PL : des
casse-gueule. accidentel : L’issue des combats est casuelle. —
N. m. Le casuel: revenu variable qui vient en
supplément. T N’est jamais synonyme de
casse-noisette ou casse-noisettes n. m. Un seul
pluriel : des casse-noisettes. « fragile ». On dira : Sa santé est fragile (et
non Sa santé est casuelle).
casse-noix n. m. inv. — Des casse-noix.
casus belli [kazysbelli] n. m. Toujours invaria¬
casse-pattes n. m. inv. (populaire) Eau-de-vie. ble : des casus belli — Pas de trait d’union.
— PL : des casse-pattes.
cataclysme n. m. Désigne au sens propre un
casse-pieds n. m. ou n. f. inv. ou adj. inv. bouleversement qui se produit à la surface du
(familier) Des casse-pieds. Elles sont casse-pieds. globe (inondation, tremblement de terre, tr^s-
gression marine, etc.) : Les cataclysmes qui ont
casse-pierres n. m. inv. Des casse-pierres. modelé le visage de la Terre. — (figuré) Grand
bouleversement politique ou social : Les inva¬
casse-pipe ou casse-pipes n. m. (familier) Des sions barbares furent le cataclysme qui fit passer
casse-pipe ou, mieux, des casse-pipes. k monde de l’Antiquité au Moyen Age. T Ce mot
n’est pas synonyme de catastrophe. A la rigueur,
casse-poitrine n. m. inv. (populaire) Eau-de-vie. on peut l’employer pour parler d’une catastrophe
— PL ; des casse-poitrine. naturelle de très grande ampleur (raz de marée,
tremblement de terre particulièrement destruc¬
casser v. t. Ne pas abuser de ce verbe dans des teur, etc.) : Le 13 novembre 1970, un cyclone
emplois figures, ou il tend a remplacer rompre ravagea le Bengale ; plus de 200 ÔOO personnes
briser, détruire, abattre. Dire : Rompre la coali¬ périrent dans le cataclysme. Ne jamais employer
tion des deux partis adverses (plutôt que casser la cataclysme pour désigner une catastrophe non
coalition). Le gouvernement veut briser ce mouve¬ naturelle : incendie, naufrage, explosion, etc.
ment populaire (plutôt que casser ce mouvement
populaire). Quant à l’expression casser les prix catadioptre, Cataphote Deux noms masculins
les faire baisser brutalement, elle appartient au paronymes.
langage de la publicité : Les magasins X cassent
1 catadioptre (nom commun, donc avec une
les prix A éviter dans la langue soutenue.
minuscule) Dispositif optique qui permet de
141 CATAFALQUE

renvoyer dans la direction d’où ils viennent les Cataphote > catadioptre.
rayons lumineux, quel que soit l’angle
d’incidence. catapulte Toujours féminin : Une catapulte
2 Cataphote (nom déposé, donc, en principe, puissante.
avec une majuscule). Marque déposée d’un
catadioptre fabriqué pour être fixé à l’arrière catarrhe n. m. Maladie. — Ne pas écrire comme
d’un véhiculé. cathare, hérétique. — Dérivés : catarrhal, ale,
aux, catarrheux, euse.
catafalque, baldaquin, cénotaphe Ces trois
noms masculins ne sont nullement synonymes. catastrophé, ée adj. Mot familier. A éviter dans
la langue surveillée. On préférera bouleversé.
1 catafalque Estrade tendue de noir sur la¬ — Bien distinguer de catastrophique « qui
quelle on place un cercueil, réel ou simulé, au constitue ou qui provoque une catastrophe »,
cours d’un enterrement ou d’un service funè¬ adjectif tout à fait admis : Une inondation
bre ; charpente tendue de noir et décorée qu’on catastrophique.
place sur un cercueil : Au milieu de la nef, le
catafalque se dressait, entouré de cierges. catch [katj] n. m. (anglicisme) Forme de lutte
2 baldaquin [baldaké] . libre. — Dérivé : catcheur, euse [kat/œa, oz].

a/ Dans certaines églises, ouvrage d’archi¬ catéchisme [katejism(a)] n. m. Parmi les mots
tecture au-dessus d’un autel : Le baldaquin de de la famille de catéchisme, les uns se pronon¬
Saint-Pierre de Rome. cent avec [f], les autres avec [k].
b/ Tenture installée au-dessus d’un trône. 1 avec : catéchèse [katejez], catéchétique
Synonyme : dais. [katejetik], catéchiser [kate/ize], catéchiste
c/ Cadre de menuiserie, garni d’étoffe et [kate/istla)] .
soutenant des rideaux, au-dessus d’un lit. 2 Avec (^k] : catéchuménat [katekymena],
Synonyme : ciel de lit. catéchumène [katekymen].
3 cénotaphe Monument (de pierre, de marbre)
élevé à la mémoire d’un mort et dont la forme caténaire Finale en -aire. — Toujours féminin :
rappelle celle d’un tombeau, bien qu’il ne Une caténaire toute neuve.
contienne aucun corps.
Caterpillar n. m. (anglicisme) Synonyme de
catalan, ane adj. ou n. De Catalogne. — chenille (de char, de tracteur). — Mot étranger
Attention à la majuscule : La population inutile. A remplacer par chenille. — Pronon¬
catalane. Les Catalans. — N. m. Le catalan : ciation : [katERpilaa]. — PI. : des caterpillars
langue parlée en Catalogne et dans le Roussil¬ [-laa].
lon. — Le mot catalan s’applique, au sens strict,
aux gens et aux choses de la Catalogne cathare n. ou adj. Hérétique du Moyen Age. —
espagnole. Au sens large, il s’emploie très Synonyme ; albigeois. — Jamais de majuscule :
correctement comme synonyme usuel de Les cathares. La secte cathare. — Attention à
roussillonnais. l’homophone catarrhe, maladie.

catalepsie n. f. (terme de médecine) L’adjectif catharsis n. f. Prononciation : [kataasis]. —


correspondant est cataleptique. Attention au groupe -th-. Dérivé ; cathartique.

catalyse n. f. Ce mot, comme son dérivé catalyser, cathédral, ale adj. Du siège de l’évêque : Un
fait référence à un phénomène chimique bien chanoine cathédral T Le masculin pluriel est,
précis. Dans la langue des journaux, catalyse et en principe, cathédraux, mais il est pratique¬
surtout catalyser sont employés au sens figuré, ment inusité.
souvent avec une signification imprécise, qui
semble indiquer qu’il y a une confusion avec le cathédrale n. f. Attention au groupe -th-. —
verbe cristalliser (au figuré). Catalyser, en effet, (expression) Du verre cathédrale, des verres
est souvent employé avec le sens de « renforcer, cathédrale (invariable).
en regroupant des forces, des possibilités la¬
tentes » : Ce parti catalyse des tendances réac¬ cathèdre n. f Siège. — Attention au groupe -th-.
tionnaires diffuses. Ce mouvement catalysa la
volonté de résistance. A éviter dans la langue cathode n. f. Electrode négative. — Toujours
rigoureuse et soutenue. A remplacer par un féminin ; Une cathode ronde ei courte. —
terme plus précis : regrouper, renforcer, Attention au groupe -th-. Dérivé ; catho¬
organiser. dique.
CATHOLIQUE 142

catholique adj. ou n. Attention au groupe -th-. 2 L’emploi absolu de causer n’est nullement
Dériva ; catholicisme, catholicité, catholique¬ incorrect au sens de « être en conversation » :
ment. Deux étudiants causaient tranquillement à la
terrasse d’un café. — En revanche, il est popu¬
catimini (en) loc. adv. (familier) En cachette, laire au sens de « parler ». Dire : Il est resté
en secret. toute la soirée sans parler (et non sans causer). Ce
député sait parler (et non sait cau^r).
cauchemar n. m. Finale en -ar. Pas de à la
3 Eviter absolument causer anglais, causer
fin, malgré les dérivés cauchemarder (familier),
français. Dire : parler anglais, parler français.
cauchemardesque, cauchemardeux.
4 Causer affaires, causer littérature, causer
cauchemardesque, cauchemardeux Deux ad¬ politique. Ce tour transitif direct est correct.
jectifs dérivés de cauchemar. Il est cependant plus rare que causer d’affaires,
causer de littérature, causer de politique. Une
1 cauchemardesque Qui ressemble aux visions
exception : causer chiffons (= parler de mode,
qu’on a dans un cauchemar ; terrible, affreux
de robes, etc.), expression figée qui ne peut être
et fantastique ; Les gravures cauchemardesques
remplacée par ^causer de chiffons.
de Goya.
2 cauchemardeux, euse (familier) Plein de causse (kos] Plateau calcaire. — Toujours
cauchemars ; Un sommeil agité et cauchemar- masculm ; Un causse pierreux et désert. — Avec
deux. un C majuscule : les Grands Causses ou,
absolument, les Causses (région du sud du
cauchois, oise adj. ou n. Du pays de Caux, en Massif central), et les Causses du Quercy (région
Normandie. — Attention à la majuscule : La du sud-ouest du Massif central). On écrit avec
population cauchoise. Les Cauchois. un c minuscule les dénominations géographi¬
ques suivantes : le causse de Sauveterre, le
caudaL ale, aux adj. De la queue. — Le masculin causse Méjean, le causse Noir, le causse de
pluriel caudaux est pratiquement inusité. Larzac, le causse de Séverac, le causse Comtal
(divisions géographiques des Grands Causses).
causât, ante adj. Mot familier. Equivalents à
préférer : bavard, communicatif, expansif, cautèle n. f. S’écrit avec un accent grave et se
loquace. prononce avec un e ouvert [kotel], à la
différence des dérivés, qui ne prennent pas
cause n. f Expressions diverses. d’accent et dans lesquels Ve est muet : cauteleu-
sement [kotlazmô], cauteleux, euse [kotle,
1 A cause que. Equivaut à parce que. Locution 0Z].
nullement incorrecte, mais très vieillie. N’est
plus employée que par quelques très rares
cautère n. m. S’écrit avec un accent grave et se
écrivains archaïsants.
prononce avec un e ouvert [kotea], à la
2 Etre cause que. Locution qui n’est ni vieillie différent des dérivés, qui s’écrivent avec un
ni incorrecte : Ce malentendu fut cause que je accent aigu et se prononcent avec un e fermé :
ne pus Jamais la revoir. cautérisation [koteaizasjô], cautériser
[kotesize].
3 Et pour cause. Avec un motif sérieux, mais
qu’on n’exprime pas : Je me méfie de lui, et pour
cause. cautionner v. t. Deux — De même:
cautionnement.
4 Avoir pour cause(s). On met cause au singulier
s’il y a une seule cause énoncée : La révolte eut cavale n. f. Un seul L De même : cavaler v. i.
pour cause le mécontentement populaire. La ré¬
voltent pour cause les intrines des agents étran¬ cavalerie n. f Un seul /.
gers (il y a des intrigues, mais elle constituent une
seule cause). La révolte eut pour causes le mé¬ cavalier I^ féminin cavalière est très correct
contentement populaire et la faiblesse du pouvoir pour désigner une femme qui monte à cheval.
central (il y a deux causes indépendantes). Le mot amazone est vieilli et ne peut, au sens
propre, s’appliquer qu’à une femme qui monte
causer Occasion de plusieurs fautes. en amazone,^ c’est-à-dire en ayant les deux
jambes du même côté du cheval. On peut certes
1 On dit causer avec quelqu’un, s’entretenir
dire, correctement : Cette femme est un excel¬
avec lui. Eviter le tour populaire causer à
lent cavalier. Néanmoins, il est plus naturel de
quelqu’un, dû à l’analorie de parler à. Dire par
dire : Cette femme est une excellente cavalière.
con^uect : J’ai cause amicalement avec ma
voisine (ei non à ma voisine).
cavalièrement adv. Accent grave sur le e.
143 CAVE

cave adj. Sans trait d’union ; la veine cave (des II Ce, cela, devant être;
veines caves).
1 Règle générale. Les deux tours, c’est et cela
Cayenne [kajen] Deux noms homonymes. est, sont admis. Le tour c’est (C’est beau. C’était
sans conséquence) est plus fréquent et moins
1 Du cayenne (avec un c minuscule) ou du littéraire.
poivre de Cayenne (avec un C majuscule)
Poivre rouge très fort. 2 Devant un pronom personnel intercalé
entre le démonstratif et être, on emploie
2 Une cayenne Maison de réunion d’une normalement cela: Cela me serait profitable.
association de compagnonnage. Cela lui sera utile. Le tour Ce me serait
profitable est recherché.
1. ce (cet, cette, ces) adj. démonstratif.
III Ce suivi de être.
I Emploi des diverses formes.
1 Pour des raisons d’euphonie, on évite les
1 Ce, devant un mot masculin singulier formes suivantes : c’en sont (calembour avec
(nom ou adjectiO qui commence par une Samson), sont-ce, furent-ce. — En revanche, les
consonne ou un h aspiré : Ce chien. Ce hibou. formes c’est, ce sont, est-ce, c’était, c’étaient,
Ce bel oiseau. Ce haut rempart. était-ce, étaient-ce, ce fut, ce furent, fut-ce, fût-ce,
2 Ce, devant les mots masculins huit, hui¬ ce serait, serait-ce, etc. sont tout à fait admises.
tième, onze, onzième, ouistiti, ululement, yacht,
2 Le verbe être doit s’employer au pluriel
yacht-club, yachting, yachtman, yack, yankee,
quand ce -|- être est suivi d’un nom pluriel :
yaourt, yard, yatagan, yawl, yearling, yen,
Voyez ces arbres, ce sont des chênes. La forme
yeoman, yé-yé, yod, yoga, yogi, yogourt, yougos¬
C’est des chênes appartient au langage familier.
lave, youyou, yo-yo, yucca. — L’emploi du singulier est cependant de
3 Cet, devant un mot masculin singulier rigueur dans les cas suivants ; a) quand on veut
(nom ou adjectif) qui commence par une éviter les formes contraires à l’euphonie c’en
voyelle ou un A muet : Cet oiseau. Cet habit. sont, sont-ce, furent-ce (Ces arbres, est-ce des
Cet immense palais. Cet honorable personnage. chênes ?) ; b) devant l’indication d’une quantité
Cet ypréau. Cet ysopet. Cet ytterbium. Cet (C’est cinq francs la douzaine. C’est dix
yttrium. kilomètres qu’ils doivent parcourir) ; c) dans les
expressions figées si ce n’est, fût-ce (Il a tout
4 Cette, devant tout mot féminin singulier emporté, si ce n’est quelques livres. Tous les
(nom ou adjectiO : Cette femme. Cette allure. assistants, fût-ce les plus calmes, auraient crié
Cette herbe. Cette hache. Cette belle avenue. leur indignation) ; d) devant nous ou vous (C’est
Cette haute ambition. Cette honorable fonc¬ nous qui partirons les premiers. C’est vous qui
tion. êtes les plus forts). — L’emploi du pluriel est
normal avec eux, elles à la forme affirmative :
5 Ces, devant tout mot masculin pluriel ou Ce sont eux qui arriveront les premiers. L’usage
féminin pluriel (nom ou adjectiO : Ces chiens. tolère cependant l’emploi du singulier devant
Ces hiboux. Ces beaux oiseaux. Ces hauts eux, elles, à la forme négative ou interrogative :
remparts. Ces oiseaux. Ces habits. Ces im¬ Ce n ’estpas eux qui nous aideront. Serait-ce elles
menses palais. Ces héroïques faits d’armes. Ces qui arriveraient déjà ? — On emploie le
honorables personnages. Ces femmes. Ces singuher devant une énumération dont le
herbes. Ces belles avenues. Ces hautes ambi¬ premier terme au moins est au singulier (C’est
tions. Ces honorables fonctions. la folie et l’avidité des rois qui causent les
II Ce matin, ce soir. Emploi parfaitement guerres), sauf quand l’énumération explique ou
correct. En revanche éviter l’expression popu¬ développe un mot qui précède (Il y a quatre
laire ce tantôt (= cet après-midi) et l’exprœ- grands fleuves en France : ce sont la Seine, la
sion familière ce midi (= aujourd’hui à midi). Loire, la Garonne et le Rhône).

IV Ce -h préposition -|- être (par exemple dans


2. ce (c’, ç’) pron. démonstratif. une phrase comme C’est à lui que je pense).
I Emploi des diverses formes. Eviter de dire C’est lui à qui je pense ou C’est
lui auquel je pense. — Eviter surtout le tou;
1 Ce, devant une forme commençant par une incorrect C’est à lui à qui je pense. — Observer
consonne : Ce fut. Ce sera. que, dans cette construction, le singulier est de
rigueur : C’est à eux que je pense. Ne pas dire :
2 C (sans cédille), devant une^ *Ce sont à eux que je pense.
commençant par e-: C’est. C’était. C eût ete.
C’en était fait de lui V Ce peut être, ce doit être. On admet
3 Ç’ (ave* cédille), devant une forme indifféremment l’emploi du singulier ou du
commençant par a : Ç’aurait pu être mieux. pluriel quand le nom est au pluriel : Ces arbres.
CÉANS 144

ce peut être des chênes ou ce peuvent être des céans, le maître, la maîtresse de maison (quand
chenes Pour éviter la difficulté, il est re¬ il s’agit de la maison où l’on se trouve au
commandé de tourner autrement : Ces arbres moment même où l’on parle). V II existe deux
sont peut-être des chênes homophones : séant, adjectif qui signifie
VI Ce l’est. Tour très littéraire : « convenable » (Il est séant que nous l’invi¬
Le sceptre des rivages roses tions) et séant (être sur son séant, être assis).
Stagnant sur les soirs d’or ce l’est
Ce blanc vol fermé que tu poses ceci pron. démonstratif.
Contre le feu d’un bracelet. 1 Ceci, cela. En principe, dans la langue
Mallarmé. surveillée, ceci renvoie à ce qui suit, cela à ce
Dans la langue usuelle, on dit c’est lui, c’est qui jirécède : Il en résulte ceci : nous ne pouvons
elle. esperer en finir avant huit mois. Les baleines
VII Ce n’est pas que. Toujours avec le ne sont pas des poissons, mais des mammifères,
subjonctif : Il a refusé ce travail; ce n’est pas tout le monde sait cela. C’est pourquoi l’expres¬
qu’il se sente incapable de le faire, mais il sion ceci dit est à éviter. On écrira plutôt : cela
l’estime indigne de lui dit. D’autre part, ceci renvoie à ce qui a été
exprimé en dernier, cela à ce qui a été exprimé
Vni Cwt-il que. Formule interrogative popu¬ en premier : Ce producteur a perdu beaucoup
laire. A éviter. Dire, par exemple : Voudrais-tu d’argent dans la réalisation de son dernier film,
nous abandonner? (et non c’est-il que tu mais il s’est acquis une réputation de novateur
voudrais nous abandonner ?). audacieux, ceci (= ce gain de réputation)
IX Ce que. Plusieurs emplois font difficulté. compense cela (= la perte d’argent).

1 Ce que exclamatif. Tour familier. A éviter. 2 Ceci suivi du verbe être. Il est conseillé, si
Dire : Ç^e ce pays est beau t ou Comme ce pays l’on emploie ce tour, de mettre le verbe être
est beau l (plutôt que Ce que ce pays est beau f). au pluriel quand il est suivi d’un nom au
plunel : Ceci sont ses livres (plutôt que ceci est
2 Ce que, ce qui. Dans l’interrogation ses livres). Ceci sont des bégonias (plutôt que
incffiecte, on emploie obligatoirement ce que ceci est des bégonias). Néanmoins, il est
(Dis-moi bien ce que tu veux) ou ce qui recommandé de ne pas user de ce tour, qui est
(Raconte-nous ce qui t’est arrivé). Eviter dans peu naturel. Tourner autrement: Voici ses
ce cas l’emploi de qu’est-ce que, qu’est-ce qui livres. Ces fleurs sont des bégonias.
Ces expressions sont réservées à l’interrogation
directe ; Mais enfin, qu’est-ce que tu veux ? Eh 3 Ceci suivi d’un adjectif introduit par de et
bien, qu’est-ce qui t’est arrivé? d’une complétive introduite par que. Ce tour
est parfaitement correct : Les situations diffi¬
3 Ce qui, ce qu’il. Deux expressions à bien ciles ont ceci de bon qu’elles obligent à inventer
distinguer : Je dirai ce qu’il me plaira (= ce des solutions nouvelles.
qu’il me plaira de dire). J’achèterai ce qui me
plaira (= les choses que je trouverai à mon céder v. t. Conjug. 11. Change é en è devant un
goût). ? Toujours dire ce qu’il faut et jamais e muet, sauf à l’indicatif futur et au condition¬
*ce qui faut (tour très incorrect). nel présent : Je cède, mais Je céderai
X dont. V Ne doit jamais être repris par
de. Dire : Ce dont fai besoin, c’est un grand cédille n. f Prononciation: [sedij], et non
sac solide (et non c’est d’un grand sac). *[sedil].

XI Expressions figées. On emploie ce dans cédrat n. m. Fruit du cédratier. — Accent aigu


quelques expressions figées telles que et ce, sur sur le e.
ce, ce néanmoins: Il fut l’objet d’un blâme
général, et ce pour avoir manqué à la coutume
cèdre n. m. Avec un accent grave. Se prononce
(= et cela). « Vous me retrouverez», dit-il, et
avec un e ouvert à la différence de cédraie
sur ce il claqua la porte (= sur ces mots, en
[sedne] n. f (plantation de cèdres).
achevant de prononcer ces mots). Il boitait
legerement; ce néanmoins (ou ce nonobstant),
ceindre v. t. Conjug. 84. Je ceins, tu ceins, il ceint,
il marchait assez vite quand il le voulait (=
malgré cela). ^ nous ceignons, vous ceignez, ils ceignent. — Je
ceignais, tu ceignais, il ceignait, nous ceignions,
vous ceigniez, ils ceignaient. — Je ceignis... —
('tieilli et littéraire) Ici, à
Je ceindrai.. — Je ceindrais... — Ceins,
Imteneur de l’édifice où l’on se trouve au
ceignons, ceignez. — Que Je ceigne, que tu
moment même où l’on parle : Il dînera céans
ceignes, qu’il ceigne, que nous ceignions, que
ce soir. — On dit encore, dans la langue
rechercïiee, le maître de céans, la maîtresse de vous ceigniez, qu’ils ceignent. — Que Je cei¬
gnisse... — Ceignant — Ceint ceinte. ▼
145
CEINTURE

Attention au i après le groupe -gn- à la première celui (celle, ceux, celles) pron. démonstratif
et à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous ceignions, (que) vous ceigniez. 1 Emplois corrects. Celui suivi d’un pronom
relatif ou de la préposition de: Ce film est
excellent, celui que j’ai vu la semaine dernière
ceinture n. f. Avec -ein-. De même : ceinturage,
était médiocre. Ce train part trop tôt, celui qui
ceinturer, ceinturon.
part à deux heures est plus commode. Votre
maison est neuve, celle de mon frère est vétuste.
cela pron. démonstratif. — En principe, différent
de ceci par le sens > ceci (§ 1^ T Jamais 1 Emplois à éviter. Celui suivi d’un adjectif,
d’accent sur le a. d’un participe ou d’une préposition autre que
de : Les élèves infirmes et ceux malades seront
céladon Comme adjectif de couleur, toujours dispensés de gymnastique (écrire plutôt et ceux
invariable : Des soieries céladon. qui sont malades). Les personnes sédentaires et
celles mangeant beaucoup sont sujettes aux
célèbre adj. Prononciation : [selebRla)]. Accent maladies vasculaires (écrire plutôt ; et celles qui
grave sur le deuxième e, à la différence de mangent beaucoup). Les édifices anciens et ceux
célébrité [selebRite]. construits récemment (écrire plutôt et ceux qui
ont été construits récemment). Les trains pour
célébrer v. t. Conjug. 11, Change le deuxième Lyon et ceux pour Dijon (écrire plutôt les trains
é en è devant un e muet, sauf à l’indicatif futur pour Lyon et les trains pour Dijon). Les
et au conditionnel présent : je célèbre, mais je bicyclettes avec porte-bagages et celles sans
célébrerai — Dérivés (avec deux fois i) : porte-bagages (écrire plutôt les bicyclettes avec
célébrant, célébration. porte-bagages et les bicyclettes sans porte-
bagages). — Certains grammairiens tolèrent
l’emploi de celui suivi d’un participe, quand ce
celer v. t. Cacher. — Conjug. 10. Change e en
participe est accompagné d’un complément : La
è devant un e muet : je cèle, je cèlerai —
plus grande œuvre, c’est celle accomplie pour le
Attention à l’homophonie entre je cèle, tu
bien de l’humanité tout entière. Ce fromage
cèles... et je scelle, tu scelles... (de sceller
est meilleur que ceux fabriqués en usine.
« fermer avec un sceau »).
Cependant, même dans ce cas, il est plus correct
d’employer une proposition relative (... c’est
céleri n. m. T Se prononce avec un e ouvert celle qui est accomplie pour le bien... ; ...
[selRi], mais s’écrit avec un accent aigu (sur meilleur que ceux qui sont fabriqués...).
le premier e). — Composé : céleri-rave n. m.
(pl. : des céleris-raves). 3 Omission de celui. On peut omettre celui
quand cette omission ne rend pas la phrase
célestin, lue Religieux, religieuse d’un ordre obscure : Il a une autre ambition que de devenir
fondé au XIII' siècle. — Avec une minuscule chef de bureau (ou que celle de devenir...). Sa
(Les célestins portent une robe blanche et un conduite est d’un jeune homme ignorant de la
manteau noir), sauf quand Les Célestins dési¬ vie (ou, plus fréquemment, dans ce cas, est celle
gnent un couvent ou une église (Il alla entendre d’un jeune homme...).
la messe aux Célestins).
4 Celui-ci, celui-là. En principe, dans la langue
cella n. f. Petite salle d’un temple antique. — surveillée, celui-ci doit renvoyer au mot le plus
Mot latin semi-francisé. — Prononciation : proche, celui-là au mot le plus éloigné : Le
[sella], avec / double. — Pl. ; des cellas [sella]. château de Versailles et le Louvre sont deux
beaux édifices, celui-ci (= le Louvre) a plus de
cellérler, ière n. ou adj. Religieux, rehgieuse variété, celui-là (= le château de Versailles) a
chargé (e) du service de l’intendance. — (adjec¬ plus d’unité majestueuse. J’aime également
tivement) La sœur cellérière. — Prononciation : Hugo et Baudelaire, mais celui-ci (= Baude¬
[selenje]. Deux / (même racine que cellier). laire) a plus de charme secret.

cellier n. m. Salle fraîche ou cave. — Deux /. cendre n. f Avec un C majuscule : k mercredi


des Cendres. — Avec un -s : réduire en cendres
Cellophane n. f Nom déposé, donc, en principe, — Toujours au pluriel dans l’emploi figuré les
avec une majuscule. cendres, la dépouille mortelle : Le retour des
cendres de l’Empereur.
cellule n. f Deux /. De même : cellulaire,
cellulite, cellulose. cendré, ée adj. S’accorde normalement en genre
et en nombre (Une lumière cendrée. Des cheveux
Celluloïd [selyloid ]n. m. Nom déposé, donc, cendrés), sauf quand il est employé avec un autre
en principe, avec une majuscule. adjectif : Des cheveux blond cendré.
CÈNE 146

cène n. f. Ne pas écrire comme scène (de théâtre). 6 ▼ Employé comme ordinal, cent reste
— Avec un C majuscule quand il s’agit du invariable : Page quatre cent Le douze avril mil
dernier repas pris par Jésus avec ses apôtres neuf cent
ou d’une œuvre artistique qui représente ce
II Orthographe des fractions. Ne pas écrire
repas : Au cours de La Cène, Jésus institua
Les deux centièmes de la population (=2 %),
l'eucharistie. Léonard de Vinci a peint la Cène
qui ne prend pas de trait d’union mais prend
du couvent de Sainte-Marie des Grâces, à Milan.
un -s à centième, comme Le deux-centième de
— Avec un c minuscule quand il s’agit de la
la population (= 0,5 %), qui prend un trait
cérémonie catholique célébrée le jeudi saint ou
d’union mais où centième s’écrit sans -s. Dans
de la communion protestante sous les deux
le premier cas, deux est l’adjectif numéral
espèces.
cardinal, et centième est un nom masculin.
Dans le second cas, deux-centième est l’adjectif
cénobite, anachorète > anachorète.
numéral ordinal substantivé correspondant à
cénotaphe > catafalque. l’adjectif cardinal deux cents.
in Pour cent Pour l’accord du verbe, de
cens [sôs] n. m. Recensement des citoyens, dans l’adjectif ou du participe, pas de règle absolue.
l’ancienne Rome. — Redevance féodale. — L’usage le plus général est le suivant.
Autrefois, montant d’impôts nécessaire pour
être électeur ou éli^ble. T Ne pas écrire comme 1 Pour cent, suivi d’un nom au singulier. Le
sens « direction, signification ». verbe se met au singulier. L’adjectif ou le
participe se met au smgulier et s’accorde en
censé, ée adj. Supposé, présumé ; Elles sont genre avec le nom : Trente pour cent de la
censées connaître le règlement ▼ Ne pas écrire population approuve ces mesures et se déclare
comme sensé « raisonnable, plein de sens ». satisfaite.

2 Pour cent, suivi d’un nom au pluriel. Le


censément adv. En apparence, selon toute verbe se met au pluriel. L’adjectif ou le
vraisemblance, pour ainsi dire : Cette fille est participe se met au pluriel et s’accorde en genre
censément stupide. — Mot populaire a éviter avec le nom : Vingt pour cent des candidates
dans la langue surveillée. ▼ Ne pas écrire sont admises à l’oraL
comme sensément « d’une manière raisonnable,
sensée ». 3 Pour cent, précédé d’un déterminant (les,
mes, ces...). Obfigatoirement, le verbe se met
cent adjectif numéral. au pluriel. L’adjectif ou le participe se met au
masculin pluriel : Les trente pour cent de la
I La marque du pluriel.
superficie qui sont consacrés a la culture des
1 Cent reste invariable quand il n’est pas céréales.
multiplié; Cent un. Cent deux. Cent trois...
Cent dix Cent vingt
IV I)u cent Expression populaire employée
parfois au lieu de pour cent. Dire : Il exige un
2 Cent prend un -s quand il est multiplié et intérêt de sept pour cent (et non de sept du cent).
qu’il n’est pas suivi d’un autre nom de nombre :
veux cents. Trois cents. Quatre cents... — En
V Onze cent(s) ou mille cent, douze cent(s) ou
revanche, on écrit Deux cent un. Deux cent mille deux cent(s)...
deux Deux cent trente. Deux cent quarante. Six 1 Dans l’énoncé des dates, pour les années
cent vingt-sept T Cent reste invariable, même antérieures à 1700, on préfère très nettement,
non suivi d’un autre nom de nombre, quand quand on parle, les formes onze cent, douze
il est ordinal : En mil huit cent (voir ci-dessous cent, treize cent, quatorze cent, quinze cent, seize
§ 6). cent à mille cent, mille deux cent, etc. A partir
3 Devant mille. Cent reste invariable : Trois de l’année 1700, cette préférence est moins
cent mille. Six cent mille. nette. A côté de dix-sept cent, dix-huit cent,
dix-neuf cent, on dit aussi, plus rarement, mille
4 Devant millier, millions, milliards. Cent sept cent, mille huit cent, mille neuf cent. —
s accorde quand il n’est pas suivi d’un autre Dans l’écriture, en revanche, on emploie
nom de nombre : Quatre cents milliers d’hec¬ presque toujours mille cent, mille deux cent,
tares. Huit cents millions de dollars. Deux cents mille trois cent,... mille six cent, mille sept cent,
milliards de francs (mais deux cent cinquante mille huit cent, mille neuf cent ou mil sept cent,
milliards de francs).
mil huit cent, mil neuf cent > mille. V Dans
5 On écrit des mille et des cents ou des cents l’indication d’une date, cent est toujours
et des mille, expression familière signifiant invariable.
« une grande quantité, une grosse somme » :
2 En dehors de l’énoncé des dates, dans la
II gagne des mille et des cents.
langue parlée on dit plutôt onze cent(s), douze
147 CENTENAIRE

cent(s), treize cent(s), quatorze cent(s), quinze 2 Sens usuel. Signifie « pourtant, toutefois,
cent(s), seize cent(s). A partir du nombre 1 700, néanmoins, malgré cela » : J’étais malade.
les formes dix-sept cent(s), dix-huit cent(s), Cependant je suis allé travailler. — (rare et
dix-neuf cent(s) sont concurrencées par mille littéraire) Cependant que, alors que, tandis que ;
sept cent(s), mille huit cent(s), mille neuf Ils se vantent de leur oisiveté, cependant qu’ils
cent(s). devraient en avoir honte.

E3igue
Dans un texte juridique ou administratif
ur l’énoncé d’une somme, ainsi que dans la
scientifique pour l’énoncé d’une quan¬
cerbère n. m. Un C majuscule quand on parle
du chien mythique : Héraclès réussit à dompter
Cerbère et à l’enchaîner. — Une minuscule au
tité, on préfère nettement les formes mille cent,
sens figuré; L’immeuble est gardé par un
mille deux cent(s), mille trois cent(s)... : Payez
cerbère intraitable.
la somme de mille trois cent quarante-huit
francs à l'ordre de Monsieur R. Dupont. Une
superficie de mille cinq cent soixante-cinq mètres cercueil [senkoej] n. m. Attention au groupe
-ueiL
carrés.

centenaire > bicentenaire, tricentenaire. cérébelleux, euse adj. Du cervelet. — Deux L

centimètre n. m. Familier au sens de « ruban cérébral, ale, aux adj. Du cerveau. — Masculin
gradué en centimètres et servant à mesurer ». pluriel en -aux ; Des troubles cérébraux T Ne
Dire plutôt un mètre: Le tailleur prit les pas confondre avec cervical, ale, aux : du cou
mesures avec son mètre. (Les vertèbres cervicales) ou du col de l’utérus
(Une métrite cervicale).
centon, santon Deux noms masculins homo¬
phones. cérémonial n. m. Quand le mot désigne un livre
liturgique, il a un pluriel : des cérémonials.
1 centon [sôtô] Poème composé de vers
empruntés a divers passages d’un auteur ou à cerf n. m. Animal. Prononciation ; [ser]. -/
divers auteurs. final ne doit jamais se faire entendre, ni au
2 santon En Provence, petit personnage en singuUer ni au pluriel. — Ne pas écrire comme
terre cuite des crèches de Noël. serf, prononcé [senf], paysan du Moyen Age.

central, ale, aux adj. Avec un A/ ou un P cerfeuil [sERfoej] n. m. Plante. — Finale en -euil.
majuscule et un c minuscule ; le Massif central,
le Plateau central (ré^on de Fra^). Avec un cerf-volant [sERvolâ] n. m. — PI. : des cerfs-
E majuscule et un c minuscule : l’École centrale volants
des arts et manufactures ou simplement l’École
centrale (mais Centrale, n. f., forme abrégée cerise Comme adjectif de couleur, toujours
usuelle de cette dénomination : Un ingénieur invariable : Des soieries cerise. Des écharpes
sorti de Centrale). rouge cerise.

cep, cèpe, sep Trois noms masculins cers n. m. Vent du Languedoc. — Le -s final se
homophones. prononce : [sers].
1 cep [scpl Pied de vigne. — La prononciation
certain, aine adj. ou pron. Emplois et sens.
[se] est vieilHe. — On évitera le pléonasme cep
de vigne. I Place de certain.
2 cèpe [sep] Champignon comestible. 1 Devant le nom. Certain a une valeur
3 sep [sep] Partie de la charrue dans laquelle d’indéfini. Il présente d’une manière indéter¬
s’emboîte le soc. — L’orthographe cep est minée une chose qu’on ne peut ou qu’on ne
veut mesurer exactement : Un mur d’une
vieillie. certaine hauteur. Un homme d’un certain
âge. — Il présente d’une manière indéter¬
cependant adv. Sens et emplois.
minée une chose précise : Il manifeste un
1 Sens étymologique (ce pendant — pendant certain goût pour la musique. Peut s’employer
cela). Rare et littéraire. Signifie « pendant ce devant un nom de personne : Un certain
temps » : L’aube blanchit le ciel. Cependant les M. Durand.
rues de la ville commencent à s’animer. — (rare
et littéraire) Cependant que, pendant que : 2 Après le nom. Signifie « sûr, ind scutable,
Cependant que la nuit tombait, le vent se mit incontestable » ; Il manifeste un gotit certain
pour la musique.
à souffler.
CERTAINEMENT 148

n Emploi de l’article. cesse n. f. L’expression, littéraire, n'avoir (pas)


de cesse que est toujours suivie du subjonctif,
1 Au singulier. S’emploie normalement avec
lequel est généralement précédé du ne explétif :
l’article indéfini (quand il est placé devant le
Je n'aurai (pas) de cesse que je n'aie obtenu
nom) : J'ai trouvé un certain livre qui raconte
satisfaction (= je ne cesserai pas d’agir tant
cet épisode. J'avais connu un certain M. Dubois
que...).
— L’emploi sans article est plus rare et
littéraire : J'ai lu certain livre qui raconte... Ce
cessant On écrit, au singuher ou au pluriel : toute
tour sans article est inusité avec un nom propre
chose cessante ou toutes choses cessantes, toute
de personne.
affaire cessante ou toutes affaires cessantes. Le
2 An pluriel. S’emploie sans article : J'ai pluriel est plus fréquent.
trouvé cette anecdote dans certains livres
d'histoire. cesser y. t. En général, ellipse de pas à la forme
négative devant de infinitif : La pluie ne cesse
III De certains + nom au pluriel. Tour un peu de tomber.
archaïque et littéraire : Il y a de certains souvenirs
qu 'on voudrait oublier. On dit plus couramment :
cessez-le-feu n. m. Invariable : des cessez-le-feu.
Il y a certains souvenirs..
IV Certains, au pluriel, employé comme pro¬ cession, cessation, session Trois noms féminins
nom. Emploi usuel et correct quand on désigne paronymes.
des personnes qu’on ne peut ou qu’on ne veut 1 cession Action de céder, de transférer à une
nommer. Certains prétendent que Louis XVII autre personne un bien ou un droit : Cession
n 'estpas mort au Temple. Cet emploi pronominal
de bail Cession d'un fonds de commerce.
ne peut s’appliquer à des animaux ou a des choses
que si le nom de ces animaux ou de ces choses 2 cessation Action de cesser, arrêt : Cessation
vient d’être exprimé : Les mammifères sont ré¬ d'un travail Cessation de paiements (situation
pandus sur toute la surface du globe ; certains sont du commerçant qui cesse de payer ses dettes
adaptés à la vie marine. Ces appareils sont très exigibles).
perfectionnés; certains sont entièrement auto¬
3 session Période d’activité d’une juridiction,
matiques. D en va de même pour certaines appH-
d’une assemblée, d’un jury d’examen : Le
qué à des i^rsonnes : Ces écolières sont très espiè¬ Parlement français a deux sessions annuelles.
gles, certaines sont même insupportables.
La session de septembre du baccalauréat
certainement adv. Le tour certainement que c*est-à-^e loc. adv. Deux traits d’union. —
appartient à la langue parlée. Dans la langue Abréviation : c.-à-d.
soutenue, on dira ; Certainement, il nous aidera
ou II nous aidera certainement (plutôt que cévenol, oie [sevlajnol] ou, malgré l’accent aigu,
certainement qu'il nous aidera).
[sevnol] adj. ou n. Des Cévennes. — Attention
à la majuscule : La population cévenole. Les
certes adv. Attention au -s final. Cévenols

certifier v. t. Conjug. 20. Double le i à la chablis [Jabli] n. m. Vin. — Pas d’accent


première et a la deuxième personne du pluriel circonflexe sur le a. — Avec un c minuscule,
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : boire du chablis, une bouteille de chablis, mais,
(que) nous certifiions, (que) vous certifiiez. avec un C majuscule, du vin de Chablis.
céruléen, enne adj. (littéraire) D’un bleu in¬ chacal n. m. — PI. : des chacals
tense : Les flots céruléens.
chaconne ou chacune n. f. Ancienne danse. —
cér^en n. m. Sécrétion de l’oreille. — Pronon¬ La graphie chaconne est plus fréquente que
ciation: [scRymen]. chacone (malgré l’étymologie espagnole
chacona).
ce^el^ n. m. Prononciation : [sERvalal. Atten¬
tion à la finale -as. chacun, une pron. indéfini.

cervical > cérébral. I Absence de forme pour le pluriel. Le pronom


chacun se s’emploie qu’au singulier.
César Ce nom propre prend la marque du II Chacun, suivi d’un possessif ou d’un
pluriel : La Rome des Césars. personnel.

césium i caesium. 1 En règle générale, on peut employer le


possessif ou le personnel indifféremment au
149 CHAH

singulier ou au pluriel : Ingres et Delacroix, sur le I. De même ; chaînage, chaîner, chaî¬


chacun dans son genre (ou dans leur genre), nette, chaîneur (celui qui mesure avec une
furent de très grands artistes. Ils ont touché chaîne d’arpenteur), chaînier, ou chaîniste
chacun la part qui lui revenait (ou qui leur (celui qui fabrique des chaînes).
revenait).
chair Comme adjectif de couleur, toujours
2 Obligatoirement, on emploie le singulier
invariable : Des bas couleur chair. Des bas chair.
quand chacun est en relation avec un participe
présent (Chacun s’en alla emportant son ca¬
chair, chaire, cher, Cher, chère Cinq mots
deau, et non leur cadeau) ou quand chacun est
homophones qui se prononcent [J'er].
suivi de de + nom ou de de + pronom :
Chacune des jeunes filles était accompagnée de 1 chair n. f. Viande : La chair du lapin de
son prétendant (et non de leur prétendant). garenne. V Ne pas écrire *faire bonne chair,
Chacun d’eux sera reçu à son tour (et non à mais faire bonne chère > chère. — Le corps,
leur tour). les sens ; Les plaisirs de la chair.
III Chacun, chaque. Dire : On vend en réclame 2 chaire n. f. Tribune, estrade, siège, poste de
de la confiture de fraises et de la confiture professeur : Monter en chaire. Obtenir une
d’abricots, vous achèterez trois pots de chacune chaire à la faculté.
(et non de chaque). Ces crayons coûtent trois 3 cher, chère adj. Qu’on aime bien : Un ami
francs chacun (et non trois francs chaque) > très cher. Cette province m’est chère. — Qui
chaque (IV). coûte beaucoup d’argent : Ces livres sont chers.
rv Entre chacun de..., exprimant l’idée d’un ▼ Invariable dans l’emploi adverbial : Ces livres
intervalle dans le temps ou dans l’espace. Ce coûtent cher.
tour est peu logique, car entre est normalement 4 Cher (avec une majuscule) n. m. Nom d’une
suivi de deux noms ou d’un nom au pluriel ; rivière et d’un département : Le Cher se jette
Entre Noël et le début du printemps. Entre les dans la Loire.
arbres. Entre les deux maisons. C’est pourquoi,
dans la langue surveillée, on dira plutôt : Entre 5 chère n. f. (du grec kara « visage »). [vieux]
deux visites, je m’ennuyais mortellement (et non Faire bonne chère à quelqu’un, lui faire bon
entre chacune des visites). visage, bon accueil. — (de nos jours ; glissement
de sens dû à l’influence de chair) Faire bonne
V Expressions familières ou populaires. chère: bien manger. V Ne pas écrire * faire
1 Tout un chacun, un chacun, tout chacun. bonne chair. — (vieux) Faire chère lie : mener
Equivalents archaïc^ues de chacun devenus joyeuse vie, bien boire et bien manger. — (par
familiers et rares, a l’exception de tout un extension) Nourriture, cuisine : Aimer la bonne
chacun, qui s’emploie parfois par plaisanterie : chère.
Tout un chacun était au courant de l’aventure.
En dehors d’un contexte plaisant, dire tout 1. chaland n. m. Bateau. — Finale en -and.
simplement chacun.
2. chaland n. m. (vieilli) Acheteur, elient :
2 Chacun... sa chacune. Désigne très familiè¬ Attirer les chalands par la réclame. — Finale
rement l’homme et la femme formant un couple en -and.
(marié ou non) : Tous les gars du village
arrivaient, chacun donnant le bras à sa chacune. chalco- Préfixe (du grec khalkos « cuivre »), qui
A éviter dans un contexte sérieux et dans la entre dans la formation de mots savants, tels
langue non familière. que : chalcographie [kalkogRafi] n. f. (gravure
sur cuivre), chalcopyrite [kalkopiRit] n. f.
chah [fa] n. Titre de l’ancien empereur d’Iran. (sulfure naturel de cuivre et de fer).
— Avec une minuscule. La graphie schah est
vieillie et rare, shah plus rare que chah. — ▼ chaldéen, enne adj. ou n. De la Chaldée. —
Ne pas dire le chah d’Iran, ce qui constitue un Prononciation : [kaldeê, en]. — Attention à
pléonasme. la majuscule : La population chaldéenne. Les
Chaldéens. — L’adjectif chaldaïque [kaldaik],
chahut n. m. Attention au -h- intérieur. De plus rare, ne s’emploie que pour qualifier des
même ; chahuter, chahuteur, euse. choses : L’art chaldaïque. On dit plus couram¬
ment : L’art chaldéen.
chai [Je] n. m. Cave. V Pas de -s au singulier :
Un chat Des chais. châle [fol] n. m. Attention à l’accent circonflexe.

chaîne n. f. Suite d’anneaux. — Ne pas écrire chalet [fale] n. m. Pas d’accent circonflexe sur
comme un chêne, arbre. — Accent circonflexe le a.
« >
CHÂLIT 150

châlit [Jali] n. m. Cadre de lit. — Attention à (séjour des âmes vertueuses), les Champs-
l’accent circonflexe sur le a. Elysées (avenue de Paris.)
3 T ♦Sur champ ou ‘de champ (sur le petit
challenge n. m. Doit se prononcer à la française :
côté). Mauvaise orthographe. Il faut écrire sur
[J‘alâ3]. — Dérivés : challenger [tJ’alend3œR]
chant ou de chant : Poser une brique de chant
ou, mieux, U'alâ3œR] n. m.
> chant.
chaloir v. imp. Vieux ou très littéraire. Verbe
champagne Usage de la majuscule et accord.
défectif. Ne s’emploie guère qu’à l’indicatif
présent (peu me chaut, ou peu m ’en chaut : peu 1 On écrit la Champagne, province française,
importe) ou, très rarement, au subjonctif et le champagne, vin produit dans cette
présent (peu vous chaille ou ne vous en chaille, province (Boire du champagne. Une coupe de
ne vous en souciez pas). champagne), mais du vin de Champagne. —
Au pluriel : les grands champagnes.
chaloupe n. f Un seul /. Un seul p. Pas d’accent
circonflexe sur le a. 2 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
ble : Des robes champagne.
chalumeau n. m. Un seul /. Un seul m. Pas
d’accent circonflexe sur le a. champêtre adj. Accent circonflexe sur le & —
Sans traits d’union : un garde champêtre, des
gardes champêtres
chalut n. m. Un seul /. De même : chalutage,
chalutier.
champignon n. m. Les dérivés s’écrivent avec
deux n : champignonner, champignonnière,
chamailler v. t. ou v. pron. Attention au i après
champignonniste.
le groupe -ill- à la première et à la deuxieme
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous nous chamail¬ champion Question du féminin.
lions, (que) vous vous chamailliez. — A la forme 1 Au sens de « défenseur d’une personne ou
pronominale, accord du participe avec le sujet : d’une cause », n’a pas de forme spéciale pour
Les fillettes se sont chamaillées. le féminin : La France fut le champion des droits
de l’homme.
chamarré, ée adj. Un seul m. Deux r. De même :
chamarrer, chamarrure. 2 Au sens sportif, le féminin championne est
usuel et correct : Cette jeune fille est cham¬
chambellan n. m. Deux /. Prononciation mal pionne de France du 400 mètres.
fixée : [JâbEllâJ ou [/âbelâ] ou [Jâbelâ].
Préférer [fabelâ], avec è ouvert et [1] simple. champlever v. t. (mot technique) Email
champlevé. — Prononciation : [j'âl(3)ve], le -p-
chambertin n. m. Vin. — Pas de majuscule : ne se prononçant pas.
Une bouteille de chambertin.
chamsin > khamsin.
chambranle Encadrement d’une porte. — Tou¬
jours masculin : Un chambranle épais. chance n. f. C’est une chance que se construit
avec le subjonctif : C’est une chance qu’il fasse
chameau n. m. Un seul m. beau (et non * qu’il fait beau).

champ n. m. Orthographe des expressions. chanceler v. i. Conjug. 13. Double le / devant


un -e- muet : je chancelle, je chancellerai
1 Marque du pluriel. On écrit ; Un champ de
bataille (des champs de bataille), un champ de chancelier n. m. Un seul /. Prononciation :
courses (des champs de courses), à travers Lfôsalje]. De même : chancelière [/ôsaljeR]. —
champs (toujours au pluriel), en champ clos (au En revanche, deux l à chancellerie [/âselRi].
singulier), un champ de manoeuvre (des champs
de manœuvre).
Chandeleur n. f. Un c minuscule : La
Chandeleur.
2 Usage du trait d’union et de la majuscule.
Cto écrit : sur-le-champ (immédiatement), le
champ de Mars (de Rome dans l’Antiquitél le changer v. t. ou v. i. Conjugaison et sens.
Champ-de-Mars (de Paris), le champ de mars
I Conjugaison. Prend un e après le g devant
(assemblée annuelle, au mois de mars, chez les
U ou O (conjug. 1® : il changea, nous changeons.
Francs) le champ de mai (assemblée annuelle
sous les premiers Capétiens), les champs Elysé^ — Avec l’auxiliaire avoir (J’ai changé le pneu
de ma bicyclette. Depuis qu ’il fait du sport, mon
151 CHANOINE

frère a beaucoup changé), sauf quand on veut airs de musique folklorique ou de musique
insister sur l’état. Dans ce cas, le verbe changer légère : Sylvie Vartan est une célèbre chanteuse.
conjugué avec être a la valeur d’un passif. Cette
conjugaison avec être est en fait réservée aux 2 cantatrice Désigne une artiste célèbre spécia¬
lisée dans la grande musique vocale, dans
cas où l’on parle d’un malade : Depuis sa
l’opéra ; La Collas était une grande cantatrice.
dernière maladie, mon oncle est bien changé.
— Noter qu’avec le nom opéra pour complé¬
II Changer, échanger. ment, on emploie obligatoirement chanteuse:
Une chanteuse d'opéra (on ne peut dire une
1 Echanger ne s’emploie que s’il y a échange *cantatrice d’opéra). — Pour le masculin, un
volontaire : Il veut échanger son appartement seul nom : chanteur.
en banlieue contre un studio situé au centre de
Paris. Si l’échange n’est pas voulu par les deux chantoung ou shantoung ou shantung [Jâtui]]
personnes, on emploie changer: On a changé n. m. Etoffe de soie. — La meilleure graphie
mon chapeau au vestiaire du restaurant. Ici, est chantoung. — PI. : des chantoungs [-tui]].
échanger serait impropre.
2 A la différence de échanger, le verbe chaos, cahot > cahot.
changer peut exprimer l’idée de transforma¬
tion : Cette coiffure change votre visage. Ici, chape n. f. Manteau. — Un seul p.
échanger est impossible.
chapelain n. m. Un seul p. Un seul l
3 On peut construire changer avec de, à la
différence de échanger. Le tour changer de
chapelet n. m. Un seul p. Un seul /.
exprime l’idée de remplacement et non
d’œhange (J’ai changé de fournisseur), sauf
quand il est suivi d’un second complément chapelier n. m. Un seul p. Un seul /.
introduit par avec (Voulez-vous changer de place
avec moi ?). chapelle n. f. Un seul p. Deux /.

chanoine n. m. ▼ Ne pas dire *chamoine. chapellerie n. f. Un seul p. Deux L

chanson n. f. Les dérivés s’écrivent avec deux chapelure n. f Un seul p. Un seul /.


n : chansonner, chansonnette, chansonnier.
chaperon n. m. Un seul p. — Dérivé : chaperon¬
ner V. t. (accompagner).
1. chant n. m. Oeuvre musicale vocale, chanson.
chapiteau n. m. Un seul p. Un seul t.
2. chant n. m. Le plus petit côté d’un objet en
forme de parallélépipède. — S’emploie surtout
dans l’expression de chant ou sur chant, sur chapitre n. m. Un seul p. ▼ Pas d’accent
circonflexe sur le /. De même : chapitrer.
le petit côté (par opposition à à plat) : Poser
une brique de chant. T Ne pas écrire de champ,
chapon n. m. Un seul p. De même : chaponnage,
sur champ.
chaponner.
chantefable n. f. Oeuvre littéraire médiévale. —
En un seul mot, sans trait d’union. chaque adj. indéfini.
I Absence de forme pour le pluriel. L’adjectif
chantepleure n. f. Entonnoir. — En un seul mot, chaque ne s’emploie qu’au singulier.
sans trait d’union.
II Emploi du possessif. Dire ; Chaque homme
a ses qualités et ses défauts (et non *chaque
1. chanterelle n. f Champignon.
homme a leurs qualités et leurs défauts).
2. chanterelle n. f. Corde d’un instrument de III Accord du verbe. Le verbe qui a pour sujet
musique. — (figuré) Appuyer sur la chanterelle : un nom accompagné de chaque doit toujours
insister sur un point important ou délicat. être au singulier : Chaque ville a son charme
particulier. Il en va de même quand il y a
chanteur n. m. Sans trait d’union : un maître plusieurs sujets coordonnés ou juxtaposés :
chanteur (des maîtres chanteurs). Chaque ville et chaque village a son caractère
particulier. Chaque pays, chaque province, cha¬
chanteuse, cantatrice Ces deux noms féminins que canton a ses traditions propres.
ne sont pas synonymes. IV Chaque, chacun. ▼ Chaque est adjectif et
1 chanteuse Sans complément, désire une ne doit jamais s’employer à la place du pronom
artiste qui chante des chansons populaires, des chacun. Quand il n’y a pas de substantif auquel
CHAR 152

puisse se rapporter chaque, il faut employer 1 Le charme d’une femme est son pouvoir de
chacun : Ces crayons coûtent trois francs chacun séduction, dû à sa beauté, à sa grâce, à son
(et non trois francs chaque). Mais : Chaque esprit.
crayon coûte trois francs > chacun (III).
2 Les charmes d’une femme sont ses appas, ses
V Chaque, indiquant la périodicité. attraits physiques.
1 Tour correct quand chaque est suivi d’un
nom singulier : Il vient chaque samedi II charmeresse Forme de féminin vieillie et très
m'écrit chaque semaine. littéraire. Le féminin moderne et usuel de
charmeur est charmeuse.
2 Tour incorrect quand chaque est suivi d’un
nom pluriel. Dire : Il m'écrit tous les trois jours charolais, aise adj. ou n. Du Charolais : La
(et non *chaque trois jours). population charolaise. Les Charolais. — Un bœuf
charolais ou un charolais. Une vache charolaise
VI Entre chaque... exprimant l’idée d’un inter¬
ou une charolaise. La race (bovine) charolaise. —
valle dans le temps ou dans l’espace. Ce tour
est peu logique, car entre est normalement suivi L’orthographe charolais est plus fréquente que
de deux noms ou d’un nom au pluriel ; Entre charollais, qui n’est pas cependant une graphie
Noël et le début du printemps. Entre les arbres. incorrecte (vient du nom de la ville de CharoUes).
Entre les deux maisons. C’est pourquoi, dans
la langue surveillée, on dira : Entre deux visites charrerte n. f Deux r et deux /. — A l’exception
(et non entre chaque visité). Entre deux de ces de chariot (et chariotage, charioter), tous les
allées (et non entre chaque allée). mots de la famille de char s’écrivent avec deux
r : charretée, charretier, charreton ou charretin,
char n. m. Sans trait d’union : char à bancs (des charroi, charron, charronnage, charronnerie,
chars à bancs), char à bœufs (des chars à charroyer, charroyeur, charruage, charrue. —
bœufs), char à foin (des chars à foin), char De même : carriole, carrossable, carrossage,
d’assaut (des chars d'assaut). carrosse, carrosser, carrosserie, carrossier.

charabia n. m. Pas de -t ni de -5 à la fin. charrier v. t. Conjug. 20. Double le / à la


première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
charbon n. m. Les dérivés s’écrivent avec deux
(que) nous charriions, (que) vous charriiez.
n : charbonnage, charbonner, charbonnerie,
charbonnette, charbonneux, euse, charbonnier,
charbonnière. charroyer v. t. Conjug. 21. Change y en i devant
un e muet : je charroie, je charroierai. V
Attention au i après y à la première et à la
chardonneret n. m. Oiseau. — Ne pas dire
*chardonnet. deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
charroyions, (que) vous charroyiez.
chanot n. m. T Seul mot de la famille de char
qui s écrit avec un seul r, alors qu’on a
charrette, charrier, charroi, charron, charrue... charrue n. f On écrira : Mettre la charrue devant
De rnême, un seul r dans les deux dérivés les bœufs (plutôt que avant les bœufs).
techniques de chariot : chariotage, charioter.
charte n. f. Avec un G et un C majuscules : la
charisme n. m. Don d’origine surnaturelle. — Grande Charte (octroyée par Jean sans Terre).
Prononciation : [kaRism(a)], avec [k]. De Avec un E majuscule et un c minuscule : l’École
meme : charismatique [kanismatik]. des chartes. T Ne pas dire chartre pour charte
> chartre.
charité n. f. Pas de -e muet à la fin.
charte-partie n. f. Contrat d’affrètement. —
PI. : des chartes-parties.
charivari n. m. Finale en -i, non en *-is.

charter n. m. (anglicisme) Avion affrété par une


charlatan n. m. Finale en -an. — Pas de forme
agence de tourisme ou un groupe. — Pronon¬
spéciale pour le féminin : Cette femme est un
ciation : [tJaRtaR] ou mieux [jaRtœRl. PI ■ des
charlatan. La forme charlatane est extrême¬
charters [-taR] ou [-toeR].
ment rare et doit être évitée. — Dérivés ■
charlatanerie, charlatanisme, charlataner
charlatanesque. ’ chartre n. f. (vieux) Prison. — Ne s’emploie plus
que dans l’expression historique en chartre
charme n. m. Quand on parle d’une femme, le mot pnvee, dans une prison relevant d’un particulier
n a pa: le meme sens au singulier et au pluriel. et non de l’autorité publique. V Ne pas dire
chartre pour charte > charte.
153 CHAS

chas [Ja] n. m. Trou d’une aiguille. — Ne pas Avec un C majuscule et sans marque du
écrire comme chat, animal domestique. pluriel : un fusil Chassepot, des fusils Chassepot.

chasse n. f. Orthographe des expressions et chasseresse > chasseur.


construction.
1 Expressions. On écrit : Une chasse à courre chasse-rivet n. m. — PI. : des chasse-rivets.
(des chasses à courre). Un fusil de chasse (des
fusils de chasse). Un chien de chasse (des chiens chasse-roue n. m. — PI. : des chasse-roues.
de chasse).
chasseur n. m. Deux féminins. Chasseuse est la
2 Chasse à..., chasse de... Le nom de l’animal forme usuelle : Sa femme est une excellente
qu’on chasse est normalement introduit par la chasseuse. Chasseresse appartient à la langue
préposition à : La chasse au lièvre, au faisan, poétique : Diane chasseresse.
au tigre. Cependant, comme le nom de l’animal
utihsé pour poursuivre le gibier est aussi chassie, châssis Deux paronymes.
introduit par à (Chasse au chien d’arrêt, au
furet, au faucon), on emploie parfois de devant 1 La chassie [fasi] n. f Sécrétion jaunâtre qui
le nom du gibier quand on tient à éviter englue parfois les paupières et les cils.
absolument toute équivoque (la préposition de 2 Un châssis f/asi] n. m. Cadre, armature,
indiquant qu’il s’agit de l’animal qu’on chasse) : bâti : Un châssis métallique. Châssis
La chasse de l’élégant est sévèrement réglemen¬ d’automobile.
tée. La chasse du faucon est interdite. —
D’autre part, le nom du procédé ou de l’engin chassieux, euse adj. Plein de chassie : Des yeux
est également précédé par la préposition à ; La chassieux. T Ne pas dire *chiasseux.
chasse à tir (c’est-à-dire au fusil). La chasse au
filet. La chasse à cor et à cri (ou chasse à courre). châssis, chassie > chassie.

châsse n. f (Toffre ou coffret précieux. — châtaigne n. f. Orthographe et sens.


(expression) Cette femme est paree comme une
chasse. — Accent circonflexe sur a. Prononcia¬ I Orthographe. Accent circonflexe sur le a. —
tion ; [fas]. Invariable comme adjectif de couleur ; Des yeux
châtaigne.
chasse-abeilles n. m. inv. — PI. : des chasse- II châtaigne, marron.
abeilles.
1 châtaigne Terme général et normal en
chasse-clou n. m. — PI. : des chasse-clous. dehors d’un contexte culinaire ou commercial
moderne : Les écureuils mangent volontiers des
chasse-coin n. m. — PI. : des chasse-coins. châtaignes. S’emploie, à l’exclusion de marron,
quand on parle du fruit du châtaignier en tant
chassé-croisé n. m. — PI. des chassés-croisés. qu’il constitue (ou constituait) un aliment cou¬
rant des populations paysannes ou des classes
pauvres : Le petit paysan dîna d’un peu de
chasse-fusée n. m. — PI. ; des chasse-fusées.
fromage et de quelques châtaignes. — En outre,
le mot châtaigne désigne le fruit du châtaignier
chasse-goupille n. m.—PI. : des chasse-goupilles.
quand il y a plusieurs fruits dans chaque bogue.
chasselas n. m. Raisin. — Pas de majuscule : 2 marron Terme qui s’emploie, à l’exclusion
Du chasselas doré. — Le final ne se prononce de châtaigne, quand on veut désigner une grosse
pas : [fasla]. châtaigne ronde qui est toute seule dans son
enveloppe. — D’autre part, marron est le seul
chasse-marée n. m. inv. — PI. : des chasse-marée. terme usuel dans la langue commerciale mo¬
derne et dans la langue de la cuisine et de la
chasse-mouches n. m. inv. — PI. : des chasse- pâtisserie, surtout s’il s’agit de désigner un mets
mouches. fin ou luxueux : Dinde aux marrons. Gâteau aux
marrons Crème, purée de marrons. Marrons
chasse-neige n. m. inv. — PI. : des chasse-neige. glacés. On dit presque toujours confiture de
marrons (rarement confiture de châtaignes). On
chasse-pierres n. m. inv. — PI. : des chasse- dit toujours : Marchand de marrons Chauds les
pierres. marrons ! (expressions consacrées). — On dit
toujours marron d’Inde ou marron, fruit non
chassepot n. m. Avec un c minuscule et avec comestible du marronnier d’Inde, arbre qui est
le -s du pluriel : un chassepot, des chassepots. d’une autre famille que le châtaignier.
CHÂTAIGNERAIE 154

châtaigneraie n. f. Accent circonflexe sur le a. châtiment n. m. Accent circonflexe sur a. —


Pas de e après le L
châtaignier n. m. Accent circonflexe sur le a.
T Prend un / après le groupe -gn-. 1. chaton n. m. Jeune chat; inflorescence de
certains plantes : Les chatons du noisetier. —
châtain Pour ce qui concerne l’invariabilité de Un seul t.
l’adjectif, l’usage est resté longtemps flottant.
Les grammairiens recommandaient de laisser 2. chaton n. m. Partie renflée d’une bague. —
châtain invariable : Des cheveux châtain. Des Un seul t
fillettes châtain. Des tresses châtain. Cette
recommandation est périmée. Elle est en chatonner v. i. La chatte a chatonné, a mis bas
contradiction avec l’usage courant des bons des chatons. — Le saule chatonné, se couvre
écrivains. On peut, pour la langue actuelle, de chatons. — Un seul t, deux n.
poser les règles suivantes.
1 Châtain peut s’accorder en nombre et chatouiller v. t. Attention au i après le groupe
en genre quand il est employé seul : Un -///- à la première et à la deuxième personne
enfant châtain. Des cheveux châtains. Une du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
chevelure châtaine. Des tresses châtaines. tif présent : (que) nous chatouillions, (que) vous
▼ Ne pas employer *châtaigne comme chatouilliez.
féminin.
chatoiement [Jatwamâ] n. m. T Un e après le
2 Châtain doit rester invariable quand il groupe -01-.
est suivi d’un autre adjectif qui modifie le
sens : Des tresses châtain clair (pas de trait chatoyer v. i. Conjug. 21. Remplace le y par /
d’union, car clair n’est pas un adjectif de devant un e muet et se conjugue comme
couleur). Des chevelures châtain-roux (trait charroyer > charroyer.
d’union, parce que roux est un adjectif de
couleur). châtrer v. t. Un accent circonflexe.

chat-cervier n. m. — PL : des chats<erviers. chatte n. f Femelle du chat. — Deux L — De


même : chattemite n. f (personne doucereuse),
château n. m. Accent circonflexe sur le a. — chatterie n. f (douceur, friandise).
Sans trait d’union : château fort (des châteaux
forts). — Pas de majuscule au mot château chat-tigre n. m. — PL : des chats-tigres.
entrant dans la désignation d’un vin de la région
de Bordeaux : Un verre de château-yquem. chaud-froid n. m. Mets préparé à chaud avec
une sauce et servi froid : Un chaud-froid de
chateaubriand ou châteaubriant n. m. Tran¬ poulet — PL : des chauds-froids. ▼ Il existe
che épaisM de bœuf. — Les deux orthographes un paronyme, familier, un chaud et froid, qui
sont admises. La graphie chateaubriand semble désigne un refroidissement susceptible d’entraî¬
plus fréquente. — Abréviation familière: ner une maladie : J'ai attrapé un chaud et froid
château.
et je me suis enrhumé

châtelain, aine n. m. ou f. Accent circonflexe chaufife-assiettes n. m. inv. — PL : des chauffe-


sur le a.
assiettes.

châtelet n. m. Accent circonflexe sur le a. chauffe-bam n. m. — PL : des chauffe-bains.


châtellenie [Jatelni] n. f — Accent circonflexe chauffe-eau n. m. inv. — PL : des chauffe-eau.
sur a et deux L
chauffe-lit n. m. — PL : des chauffe-lits.
chat-huant [/aqâ] n. m. - PL : des chats-
huants,
chauffe-pieds n. m. inv. — PL : des chauffe-
pieds.
châtier v. t. Accent circonflexe sur a. — Conjug.
20. Double le i a la première et à la deuxieme
chauffe-plats n. m. inv. — PL : des chauffe-
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et plats.
du subjonctif présent: (que) nous châtiions,
(que) vous châtiiez.
chauffer v. t. Deux f. De même : chauffage,
chatière n. f Un seul t chauffant, ante, chauffard, chaufferette, chauf¬
ferie, chauffeuse, chauffoir.
155 CHAUMER

chaumer v. t. Chaumer un champ, en enlever chef-lieu n. m. Prononciation : [Jefljo], au


le chaume. (Ne pas écrire comme chômer « ne pluriel comme au singulier. — PI. : des
pas travailler »). — Dérivé : chaumage n. m. chefs-lieux.
Action d’enlever le chaume. T Ne pas écrire
comme chômage « privation de travail, absence chelem ou schelem ou schlem n. m. (terme de
d’emploi ». bridge) Quelle que soit l’orthographe, se pro¬
nonce Lflem]. La graphie à préférer est chelem.
chausse-pied n. m. — PI. : des chausse-pieds. PL : des chelems Lflem].

chausse-trape ou chausse-trappe Les deux chemin n. m. Au singulier dans voleur de grand


graphies sont admises, mais chausse-trappe chemin, par voie et par chemin. Pas de trait
(avec deux p) est à préférer (décision de d’union dans chemin de croix, chemin de table.
l’Académie de 1961). — PI. : des chausse-
trappes (ou des chausse-trapes). T Toujours chemin de fer n. m. On écrira plutôt voyager
féminin : Une chausse-trappe particulièrement par chemin de fer ou par le train, et non en
dangereuse. chemin de fer. Le chemin de fer est, propre¬
ment, la voie ferrée, on n’est pas dans une voie
chaut > chaloir. ferrée. — On dit prendre le train plutôt que
prendre le chemin de fer.
chauve-souris n. f. — PI. ; des chauves-souris.
chemineau, cheminot Deux noms homophones
chebec ou chebek [fabek] ou chébec [febek] mais non homographes.
n. m. Navire. — La forme à préférer est chébec. 1 chemineau Vagabond.

check-list n. f. (anglicisme) Dans l’aéronautique, 2 cheminot Employé des chemins de fer (terme
liste des vérifications et des réglages à effectuer. semi-familier, non officiel).
— Prononciation ; [tjeklist] ou [feklist]. —
PI. : des check-lists [-list]. T Ce mot est féminin chenal, chenaux, chéneau, chêneau Des mots
en français : Une check-list très longue. à bien distinguer.
1 Un chenal [fanal], des chenaux [fano] n. m.
check-up n. m. inv. (anglicisme) Examen médi¬
Partie profonde et navigable d’un fleuve, d’une
cal complet. — Prononciation : [Jekoep]. —
rade, etc. : Le chenal de l’estuaire de la Seine.
PI. : des check-up. — Canal amenant l’eau à un moulin.
chef n. m. Féminin et composés. 2 Un chéneau, des chéneaux [feno] n. m.
Conduit placé au bas d’un toit et servant à
I Féminin. Ce mot n’a pas de féminin. La recueiUir les eaux de pluie. — Synonyme :
forme cheffesse est populaire et doit être évitée. gouttière. V S’écrit avec un accent aigu sur le
— Le mot cheftaine, emprunté à l’anglais e, lequel se prononce fermé [e].
chieftain, ne s’emploie que chez les scouts. —
Eviter de dire la chef (tour populaire). On dit 3 Un chêneau, des chêneaux fjeno] n. m. Jeune
le chef, même quand on parle d’une femine : chêne : Dans cinquante ans, ces chêneaux seront
C'est Mme Durand qui est le chef d’atelier. des chênes magnifiques. ▼ S’écrit avec un accent
Voyez mon chef de service, Mme Martin circonflexe sur le e, lequel se prononce ouvert
[£].
II Composés.
1 Les expressions avec en chef s’écrivent chêne n. m. Arbre. — Attention à l’accent cir¬
sans trait d’union ; un ingénieur en chef (des conflexe. — Ne pas écrire comme chaîne, suite
ingénieurs en chef). d’anneaux. — Avec un trait d’union ; chêne-liège
(des chênes-lièges). — Sans trait d’union : chêne
2 Quand chef précède, pas de trait d’uiiion : vert (des chênes verts), chêne noir (des chênes
un chef mécanicien (des chefs mécaniciens). noirs), chêne blanc (des chênes blancs).
3 Quand chef suit l’autre nom, un trait
chenet n. m. Accessoire de cheminée. — Ne pæ-
d’union : un sergent-chef (des sergents-chefs).
déformer en *chênet (aucun rapport avec chêne).
chef-d’œuvre n. m. Prononciation :
chenil n. m. Le -/ final est muet. Prononcer ;
[JedœvRla)], au pluriel comme au singulier. —
Lfani]. — Le -s se lie au pluriel : des chenils
PI. : des chefs-d’œuvre. — En principe, on évite
immenses [fanizimas].
de dire le meilleur, le plus beau... chef-d’œuvre
d’un artiste, car le chef-d’œuvre d’une personne,
c’est celle de ses œuvres qui est la meilleure, chenu, ue [fany, y] adj. (vieilli et très littéraire)
Blanchi par l’âge : Une tête chenue.
la plus belle, etc.
CHEPTEL 156

cheptel n. m. La prononciation [/eptel], due à 1 cherry ou cherry-brandy [JeRibRâdi] Li¬


l’influence de l’orthographe, est admise de nos queur faite avec des cerises. — PI. : des cherries
jours. On pourra cependant préférer la pronon¬ [-Ri] ou des cherry-brandies [-di].
ciation [fatel], plus traditionnelle.
2 sherry Dénomination anglaise du vin de
cher, chère S’accorde en nombre et en genre Xeres (Espagne). — PI. : des sherries [-Ri]-
dans l’emploi adjectif : Ces livres sont chers.
Cette robe est chère. Des fourrures chères. — chester n. m. Fromage anglais. — Pas de
Toujours invariable dans l’emploi adverbial : majuscule : Un morceau de chester. — Pronon¬
Ces robes coûtent cher. Ces émeraudes valent ciation : [festeR] — PI. : des chesters [-tERj.
cher. Nous avons payé ces tapisseries très cher.
chevaine ou chevesne [J(a)vEn] ou chevenne
cher, chère. Cher > chair. n. m. Poisson. — Lœ trois graphies sont
adnùses. Chevaine et chevesne sont les plus
usitées. Chevenne est plus rare.
chercher v. t. Constructions.
1 Chercher après Tour à éviter. Dire ; Je cheval-arçons n. m. Invariable : des cheval-
cherche le chef de service (et non après le chef arçons. T Ne pas dire cheval d’arçons, forme
de service) > après. critiquée.
2 Chercher à, suivi de l’infinitif. Tour usuel
cheval-vapeur n. m. — PI. : des chevaux-
et correct ; Je cherche à comprendre. Le tour
vapeur. — S’abrège usuellement en cheval:
chercher de, suivi de l’infinitif, est très rare
et archfiique. Un moteur de 5 chevaux. — Symbole ch quand
il s’agit de la puissance réelle : La puissance
3 Chercher que, suivi du subjonctif. Tour rare réelle du moteur de cette voiture est de 110 ch
et peu recommandé. Tourner autrement. Par exactement — Symbole CV quand il s’agit
exemple, dire : Je cherche à me faire du cheval fiscal (ou simplement cheval), unité
comprendre (plutôt que je cherche qu'on me de. puissance conventionnelle (sans rapport
comprenne). T Eviter à plus forte raison la avec le cheval-vapeur) qui sert au calcul des
construction chercher à ce que. taxes sur l’automobile; Quel est le prix de
la vignette pour une voiture de 7 CV neuve ?
4 Je lui cherche un logement. Je cherche
— Pour designer une voiture, on écrit, avec
un logement pour mon ami. Le verbe cher¬
un trait d’umon : une deux-chevaux, une
cher peut se construire avec un pronom
cinq-chevaux, etc.
complément second sans préposition : Il me
cherche un logement. Je te chercherai un
chevaucher On évitera l’emploi de la forme
appartement. Je lui cherchais un emploi II
pronominale, qui n’ajoute rien au sens. Dire :
va nous chercher un taxi Je leur ai cherché
Ses dents chevauchent {tX non Ses dents se
une villa à louer. — Avec un substantif
chevauchent). Les tuiles chevauchent (et non se
complément second, se construit avec pour
chevauchent). — On évitera aussi chevaucher
plutôt qu’avec à : Je cherche un logement
pour mon ami (mieux que Je cherche un sur employé abusivement au lieu de la forme
logement à mon ami). transitive directe. Dire : Il s’assit en chevau¬
chant la chaise (et non en chevauchant sur la
chaise). La forêt chevauche la frontière (et non
chère n. f ▼ On écrit faire bonne chère (bien
chevauche sur la frontière).
manger, et non *faire bonne chair > chair.
chevau-léger n. m. Autrefois, cavalier de la
chérif^ shérif Deux noms homophones qui se
prononcent [fenif]. garde royale. — PI. : des chevau-légers (plutôt
que des chevaux-légers).
1 chérif (rarement écrit schérif) Souverain
musulman. — V\.-. des chérifs. — Dérivé: chevêche n. f. Petite chouette. — Accent
cturifien, ienne adj. (L’empire chérifien, le circonflexe sur le deuxième e.
Maroc. La monarchie chérijîenne, la monarchie
marocaine). chevenne, chevesne > chevaine.
2 shérif (adaptation de l’anglais sheriff) Offi-
cheviotte Etoffe. — Deux i — Féminin : De la
cier de justice, dans les pays de langue anglaise. cheviotte fine.
— PI. : des shérifs [-rü].

chèvre n. f Accent grave, et non accent


che^, sherry Deux noms masculins homo¬
circonflexe.
phones, d’origine anglaise, qui désignent des
boissons. Se prononcent tous les deux [feui]
chèvrefeuille Plante. — En un seul mot, sans
157 CHÈVRE-PIED

trait d’union. — Toujours masculin : Un chienlit n. f. (familier) Manifestation scanda¬


chèvrefeuille odorant. leuse, spectacle honteux. — Prononciation :

chèvre-pied n. m. Faune, satyre. — En deux


um-
mots, avec trait d’union. — PI. : des chèvre- chien-loup n. m. — PI. : des chiens-loups.
pieds.
chiffe n. f. Chiffon. — Deux / — (familier) Mou
chevreter [JavRote] ou chevretter [/avRcte] v. i. comme une chiffe, très mou. V Ne pas dire mou
Li chèvre chevrète ou chevrette, met bas. — comme une chique, déformation populaire de
O. rvreter change le deuxième e en è devant un l’expression.
e Liuet : elle chevrète, elle chevrètera, mais elle
chevretait, elle chevreta. — On rencontre aussi chiffon n. m. Deux f. — Deux n dans les dérivés :
les formes chevreauter et chevroter > chevroter. chiffonnage, chiffonné, chiffonnement, chif¬
fonner, chiffonnier.
chevron n. m. Les dérivés s’écrivent avec deux
n: chevronné, ée; chevronner. chifGre n. m. Orthographe, sens et emplois.

chevroter v. i. Un seul t. — La voix chevrote. 1 Deux f. De même : chiffrage, chiffré, chiffre¬


— La chèvre chevrote ou chevrète ou chevrette, ment, chiffreur, chiffrier. — Ecrire, au singu¬
met bas > chevreter. On dit aussi chevreauter. lier, en chiffre ro^, plutôt que en chiffres
ronds.
chevrotine n. f. Gros plomb pour la chasse. — 2 Dans le langage courant, chiffre est parfois
Un seul t. employé au sens de nombre : La circulation sur
l’autoroute a atteint le chiffre record de 70 000
chewing-gum n. m. Anglicisme qui désigne la voitures pour la journée d’hier. Cet emploi est
gomme à mâcher. — Prononciation : à éviter dans le langage scientifique. — Obser¬
[jwiqgom]. — PI. ; des chewing-gums [-gom]. ver qu’il faut toujours employer chiffre (et non
nombre) pour dire « le montant d’une som¬
chez prép. Emploi et expression. me » : Le chiffre des dépenses approche de
1 S’emploie avec un nom de personne : Je vais 350000 francs. — On dit toujours le chiffre
chez le coiffeur. Je l’ai rencontré chez mon d’affaires.
voisin. Avec un nom de lieu, on emploie à : Je 3 Chiffi-es arabes et chiffres romains >
vais à la poste. Il m’attendait à la gare. ▼ Ne annexes.
pas dire Je vais au coiffeur > à (III, 1).
2 L’expression fecAcz-soi, « le logis, le foyer », chimpanzé n. m. Attention au m et au z
est invariable et s’écrit avec un trait d’union.
chinchilla n. m. Prononciation ; [/Éfila], avec
chianti n. m. Vin italien. — Prononciation : [1] et non avec [j]. — PI. : des chinchillas [-la].
[kjâti]. — Sans majuscule : Une bouteille de
chianti (mais le vin de Chianti). — Invariable : chine Avec un C majuscule, de la porcelaine de
Ces chianti sont excellents. Chine, mais, avec un c minuscule, la chine ou
le chine, porcelaine de Chine (Un vase de vieille
chiasma, chiasme Deux noms masculins chine ou de vieux chine), et une chine ou un
paronymes. chine, objet en porcelaine de Chine (Une belle
chine de l’époque Ming. Une collection de chines
1 chiasma [kjasma] Croisement des deux nerfs anciens). De nos jours, dans ce sens, le masculin
optiques. semble l’emporter. — De même, avec un c
2 chiasme [kjasm(a)] Figure de style. minuscule, du chine, du papier de luxe : Un
exemplaire de luxe imprimé sur chine. Un chine
chic adj. Normalement invariable : Des robes très soyeux. — De même : du thé de Chine, mais
chic. — Certains auteurs recommandent l’ac¬ du chine.
cord en nombre et l’invariabilité en pnre : Des
gens chics. Une toilette chic. Des toilettes chics. chinois, oise adj. ou n. Attention à la majuscule :
Cet usage n’est pas le meilleur. Eviter, en tout La population chinoise. Les Chinois. — N. m.
cas, la forme féminine *chique. Le chinois: langue parlée en Chine. — N. m.
Un chinois: petite orange verte; ustensile de
chicane n. f. Un seul n De même ; chicaner; cuisine.
chicanerie; chicaneur, euse; chicanier, ière.
chintz n. m. Toile d’ameublement. — PI. : des
chiendent n. m. Plante. — Prononciation : chintz. — Prononciation : [Jints], au pluriel
Lfjêdâ]. comme au singuUer.
‘ \
CHIPER 158

chiper v. t. (familier) Voler. — Un seul p. chloroforme [kloRofsam], chloroformer


[kbRofoame], chlorométrie [kloRometai],
chipie n. f. (familier) Femme méchante. — Un chloropicrine [kloRonikain], chlorure
seul p. [kbR)ne], chloruré, ée [kloRyae, e], chlorurer
[khayae].
chimlata n. f. Saucisse. — Prononciation :
[jfipolata]. — PI. : des chipolatas [-ta]. chlor(o)- Radical ou suffixe (du gyec khlôros
« vert ») qui entre dans la formation de mots
chipoter v. t. ou v. i. Un seul p, un seul t — savants. Le ch- initial se prononce toujours [k] ;
De même ; chipotage, chipotier, ière ou chipo¬ chlorophycées [kbaofise], chlorophylle
teur, euse. [kbaonl], chlorophyllien, ienne [kbRofiljê,
jen], chloroplaste [kbaoplast], chlorose
chips Des pommes chips ou des chips. Prononcia¬ [kbROz], chlorotique [kbaotik].
tion : [/ips], plutôt que ^t/ips]. — Toujours
au pluriel. — L’usage hœite sur le genre. Si chocolat Comme adjectif de couleur, toujours
l’on dit toujours, bien évidemment, ces pommes invariable : Des peintures chocolat
chips sont délicieuses (accord avec pommes), on
peut en revanche dire : ces chips sont délicieux choéphore n. f. Dans la Grèce antique, porteuse
ou délicieuses. Le féminin cependant l’emporte d’offrandes destinées à honorer les morts. —
largement de nos jours. Prononciation : [koefoa].

chique n. f. V Ne pas dire mou comme une chique chœur n. m. Groupe de chanteurs ; partie d’une
mais mou comme une chiffe > chiffe. égUse. — Ne pas écrire comme cœur, organe
de la circulation sanguine.
chiro- Préfixe (du grec kheir, kheiros « main »),
qui entre dans la formation de mots savants. choir V. i. Conjug. 60. Verbe vieilli et défectif.
— Dans les mots en chiro-, le ch- initial se Indicatif présent ; je chois, tu chois, il choit ils
prononce : chirographaire [kiRogsafeR], clwient (autres personnes inusitées). — Indica¬
chiromancie [kiRomâsi], chiromancien, ienne tif imparfait inusité. — Indicatif passé simple :
[kiRomâsjê, jcn], chironome [kiRonom], chiro- Je chus, tu chus, il chut nous chûmes, vous
nomie [kiRonomi], chiropracteur chûtes, ils churent — Indicatif futur : Je choirai,
[kiRopRaktœR], chiropractie [kiRopRaktii ou tu choiras, il choira, nous choirons, vous choirez,
chiropraxie [kiRopRaksi], chiroptères ils choiront ou Je cherrai, tu cherras, il cherra,
[kiRoptea] ou chéiroptères [keiaoptER]. nous cherrons, vous cherrez, ils cherront (type
Je cherrai plus mchaïque que Je choirai). —
chirurgie n. f Le cA- initial se prononce [J]. De Conditionnel présent : Je choirais, tu choirais,
même, dans les dérivés : chirurgical, ale, aux il choirait nous choirions, vous choiriez, ils
[j'iRyR3ikal, al, o], chirurgien, ienne choiraient ou Je cherrais, tu cherrais, il cherraU,
[JiRyR3jÊ, jen]. nous cherrions, vous cherriez, ils cherraient (type
Je cherrais plus archaïque que Je choirai^. —
chirurgien-dentiste n. m. — PI. ; des chirur- Impératif présent inusité. — Subjonctif présent
giens^entistes. — Pas de féminin ; Mme Marie- inusité. — Subjonctif imparfait: qu’il chût
Louise Dupont, chirurgien-dentiste. Cette fem¬ (autres personnes inusitées). — Infinitif pr^
me est chirurgien-dentiste. sent : choir. — Participe passé : chu, chue. —
Dans la pratique, on emploie seulement l’infini¬
chitme n. f. (terme de zoologie). Prononciation : tif choir et les temps composés : J’ai chu. J’avais
[kitin], avec [k jet non [/]. De même chitineux, chu, etc. — Ce verbe signifie « tomber ». Il
euse [kitinn, 0z]. appartient exclusivement à la langue littéraire.

chiton n. m. Tunique des Grecs de l’Antiquité ; chol(é)- Radical ou suffixe (du grec kholê
mollusque marin. — Prononciation: [kitôj. « bile »), qui entre dans la formation de mots
savants. Le ch- initial se prononce toujours [k] :
chlamyde n. f. Manteau des Grecs de l’Anti¬ cholagogue [kolagog], cholécystectomie
quité. — Prononciation : [klamid]. — Atten¬ [kolesistektomi], cholécystite [kolesistit],
tion à l’y. — Attention au paronyme cnémide cholécystographie [kolesistogRafi], cholécysto¬
n. f. (jambière portée par les guerriers grecs). tomie [kolesistotomi], cholédoque [koledok],
cholémie [kolemi], cholérétique [kolenetik],
chlore n. m. Prononciation : [kha]. De même : cholurie [k3l3iRi].
chloral [khaal], chlorate [khaat], chloré, ée
[kbïce, e], chlorhydrate [kbRidaat], chlo- choléra n.,m. Maladie. Prononciation : [kolena].
rhydiique [kbaidRik], chlorique [kbaik]. On distingue le choléra proprement dit ou
159 CHOLESTÉROL

choléra asiatique ou choléra morbus chorégraphie n. f. Prononciation : [koaegRafi].


[kolcRamoRbys], maladie très grave, souvent De même : chorégraphe [koaegRaf], chorégra¬
mortelle, et le choléra nostras [koleRanastRas], phique [koRegRafik].
diarrhée saisonnière, due au colibacille. —
Dérivés : cholériforme [kolcRifoRm] ; cholé¬ choreute n. m. Choriste du théâtre grec antique.
rine [kaleain] ; cholérique [kaleaik] adj. ou n. — Prononciation : [koaot].
Qui relève du choléra; qui est atteint du
choléra. Ne pas écrire comme colérique « porté
à la colère ». choriste n. m. ou f. Prononciation : [koaistfa)].

cholestérol n. m. Substance présente dans chorizo n. m. Saucisson espagnol. — Mot


l’organisme. — Prononciation ; [kaksteRal]. espagnol à la prononciation incomplètement
francisée : [tJoRizo]. PI. : des chorizos [-zo].
cholurie > chol(é).
choroïde n. f. Membrane de l’œil. — Prononcia¬
chômage, chaumage et chômer, chaumer > tion : [koRoid].
chaumer.
chorus n. m. (jazz) Solo de jazz improvisé. —
chondro- Préfixe (du grec khondros « carti¬ Prononciation : [koRysj. PI. : des chorus
lage »), qui entre dans la formation de mots [-Rys].
savants. Le ch- initial se prononce [k] :
chondroblaste [kôdRoblast], chondromatose chose Expressions (orthographe et questions
[kSdRomatoz], chondrosarcome [kSdaosaR- d’accord).
kom], chondrostome [k5dROStom].
1 On écrit, avec -s, beaucoup de choses, état de
chopine n. f. Petite bouteille. — Un seul p, un choses, toutes choses égales et, sans -s, peu de
seul n. De même : chopiner, chopinette. chose.

2 Grand-chose. Avec un trait d’union et sans


choqué, se choquer La meilleure construction
article. N’est usité que dans une phrase
est que suivi du subjonctif ; Je suis choqué qu ’il
négative : Il reste à payer soixante-deux francs,
ait refusé de nous voir. A préférer à Je suis^
ce n 'est pas grand-chose. Il n’y a pas
choqué de ce qu'il a (ou de ce qu’il ait) refusé
grand-chose d’intéressant dans ce livre. —
de nous voir. On peut aussi, et c’est la solution
(populaire) Un pas-grand-chose, une pas-grand-
la plus élégante, employer de voir, d’apprendre,^
chose: un homme, une femme sans moralité.
de savoir que, suivi de l’indicatif : Je suis choqué
T Ne pas écrire comme une grande chose (avec
de voir qu’il refuse de nous aider. Elle s’est
l’article) : C’est une grande chose que la
choquée de savoir que nous refusions notre
solidarité. Ce n’est pas une grande chose que
accord. le succès mondain.

choral, chorale, chorals, choraux [koRal, 3 Certaines expressions sont de genre neutre
koRo] Bien distinguer les mots suivants. et entraînent obligatoirement l’emploi de
l’adjectif au masculin singulier. Ce sont autre
1 choral, ale, aux adj. Qui se caractérise par chose de, quelque chose de, peu de chose de,
l’emploi des chœurs, qui est destiné à etre pas grand-chose de: Avez-vous autre chose de
chanté par des chœurs : Le lyrisme choral. La nouveau à me dire ? (et non *de nouvelle). Il
poésie chorale. Des œuvres chorales. Un chant y a quelque chose d’important dans son rapport
choral. — Masculin pluriel en -aux ; Des chants (et non * d’importante). Il y a peu de chose
choraux. de nouveau (et non *de nouvelle). Je n’ai pas
2 Un choral n. m. Cantique protestant. — vu grand-chose d’intéressant (et non *d’inté-
Masculin pluriel en -als ; Des chorals luthériens. ressanté). T Quelque chose (que) entraîne
l’accord quand l’expression signifie « quelle
3 Une chorale n. f- Société de chanteurs qui que soit la chose (que) » : Quelque chose que
chantent en chœur : Des chorales populaires. vous ayez faite pour lui, il ne vous en saura
aucun gré.
chorée n. f. Maladie nerveuse. — Prononciation :
4 C’est chose faite Forme plus fréquente
[koRe]. que c’est une chose faite (qui est aussi une
forme correcte) : Vous vouliez que j’en parle
chorège n. m. A Athènes, dans l’Antiquité, au directeur, c’est chose faite (= c’est fait).
citoyen qui prenait à sa charge les frais d un
concours dramatique ou musical — Pronon¬
ciation : [kDRe3]. De même : chorégie [kDRe3i], chott n. m. En Afrique, lac salé. — PI. :
chorégique [k3Re3ik]. (français) : des chotts [fot].
CHOU 160

chou n. m. Plante potagère. — PI. : des choux, mage, chromate, chromatine, chromatique,
avec un x chromatisme, chromatographie, chrome,
chromé, chromer, chromique, chromisation,
1 Avec choux au pluriel : soupe aux choux. — chromiser, chromiste, chromo, chromogène,
Avec chou au singulier : faire chou blanc, bête chromolithographie, chromosome, chromosomi¬
comme chou. que, chromosphère, chromotypie, chromotypo¬
2 Sans trait d’union : chou cabus, chou quintal, graphie...
chou pommé, chou de Milan, chou cavalier,
chou de Bruxelles, chou marin. — Avec un trait chrome n. m. Métal. — Se prononce toujours
d’union : chou-fleur, chou-navet, chou-rave, avec un o fermé [kRom], mais s’écrit sans
chou-palmiste. accent circonflexe. — Les dérivés (chromage,
chromate, chromé, etc.) s’écrivent eux aussi
chouan n. m. Le féminin, assez rare, chouanne sans accent circonflexe. Dans ces dérivés, le
s’écrit avec deux n, comme les dérivés chouan- ch- initial se prononce toujours [k], comme
ner, chouannerie. dans tous les mots en chrom-. En revanche, il
y a un certain flottement dans la prononciation
choucas n. m. Oiseau. — Prononciation : [Juka], du O .• chromage [kRoma3] ou [kRoma3], etc.
le -5 ne se prononce pas.
chromo Abréviation de chromolithographie. —
chouchou n. m. Le fémin est chouchoute. — Au Attention au genre.
pluriel des chouchous, des chouchoutes.
1 La chromo La chromolithographie, procédé
choucroute n. f. T Ne pas écrire *choucroûte. de reproduction : La chromo est employée
Aucun rapport étymologique avec chou ni avec notamment pour la reproduction des affiches.
croûte.
2 Un chromo Une chromolithographie, es¬
tampe obtenue par ce procédé. T la forme
chou-fleur n. m. — PI. : des choux-fleurs. abrégée chromo est généralement péjorative
dans ce sens 2 (mais non dans le sens 1) : Une
chou-navet n. m. — PL : des choux-navets chambre ornée de mauvais chromos aux cou¬
leurs criardes.
chou-palmiste n. m. — PI. : des choux-
palmistes.
chron(o)- Radical ou préfixe (du grec khronos
« temps »). Dans les mots en chron-, chrono-,
chou-rave n. m. PI. : des choux-raves. le ch- se^ prononce toujours [k] : chronaxie,
chronicité, chronique, chroniquement, chroni¬
chow-chow n. m. Chien. — Prononciation : queur, chronographe, chronologie, chronologi¬
Lfo/o]. — PI. : des chows-chows [-/o]. que, chronologiquement, chronométrage, chro¬
nomètre, chronométrer, chronométreur, chrono¬
choyer v. t. Conjug. 21. Remplace y par i devant métrie, chronophotographie, etc.
un e muet : je choie, tu choies, il choie, je
choierai, je choierais, mais nous choyons, vous
chrono n. m. Abréviation familière de chronomè¬
choyez, je choyais, je choyai. T Attention au i tre. — PL : des chronos.
après 1’^ à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous choyions, (que) vous chronométrer v. t. Conjug. 11. Change é en è
choyiez. devant un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
conditionnel présent : je chronomètre, mais je
chrême n. m. (terme de liturgie) Le saint chrême. chronométrerai
— Ne pas écrire comme la crème. — Pronon¬
ciation : [kREm]. chrysalide [knizalid] n. f. Attention au ch-
initial et à la place de 1’;; et de l’É
chrestomathie n. f. Recueil de morceaux
choisis. ▼ La bonne prononciation est chrysanAème [knizatEm] Toujours mascuhn :
[kREStomati], et non [kREstomasi]. Un très beau chrysanthème. — Attention au
ch- initial, à Yy et au -th-.
chnst [kaistfa) ]n. m. Comme nom commun et
sans majuscule, désigne un objet de piété, une chryséléphantin, ine [kRizelefâtf, in] adj.
statue, un tableau. Dans ce cas, prend la Statue chryséléphantine, faite d’or et d’ivoire.
marque du pluriel : Des christs d'ivoire.
chryso- Préfixe (du grec khrusos « or »), qui
chrom- Dans tous les mots commençant par
entre dans la formation de mots savants. — Le
chrom-, le ch- initial se prononce [k] : chro¬
ch- initial se prononce [k] : chrysobéryl
161 CHTONIEN

[kRizobcRil] n. m. (pierre précieuse), chrysocal 4 Dans les locutions adverbiales de-ci de-là, de
ou chrysocale [kRizokal] n. m., chrysolithe ou côté et d’autre, en divers endroits, et par-ci
chrysolite [kRizolit] n. f., chrysoprase par-là, par endroits ou de temps en temps
[kRizopRaz] n. f. (toujours avec un trait d’union devant -ci et
devant -là).
chtonien, ienne adj. Divinité chtonienne, dieu
5 Pour introduire l’énoncé du total d’un
chtonien, de la terre, du monde souterrain. —
compte : Ci trois cent cinquante francs.
Prononciation : [ktonje, jtn].
6 En composition, avec le pronom ou l’adjectif
chuchoter v. i. ou v. t. Un seul t. De même : démonstratif, -ci indique la proximité dans
chuchotage, chuchotant, chuchotement, chu- l’espace ou dans le temps (celui<i, cette
choterie, chuchoteur, chuchotis. année-ci), et est opposé à -là, qui marque
l’éloignement > ceci, celui.
chute n. f. T Pas d’accent circonflexe sur le u.
ci-annexé, ci-inclus, ci-joint Règles d’accord.
chuter v. i. Pas d’accent circonflexe sur le u. —
Mot acceptable dans le langage du jeu (au I Invariabilité. Dans les deux cas suivants.
bridge notamment). T A éviter dans le langage 1 Au commencement d’une phrase : Ci-
général au sens de « tomber ». Dire par annexé les pièces complémentaires demandées
exemple ; Je suis tombé en descendant du train Ci-inclus les photocopies des documents Ci-joint
(et non j’ai chuté). La température est tombée les deux quittances.
brusquement (et non a chute).
2 Dans l’intérieur d’une phrase, quand ci-
chyle, chyme Deux noms masculins paronymes. annexé ou ci-inclus ou ci-joint préckie directe¬
ment un nom et n’est pas suivi d’un détermi¬
1 chyle [Jil] Liquide blanc contenu dans nant (article, adjectif démonstratif, pos¬
l’intestin grêle et qui est le résultat de la sessif ou indéfini) : Vous trouverez ci-an¬
digestion intfâtinale. — Dérivé : chylifère nexé photocopie du document. Je vous adresse
LfilifcR]. ci-inclus quittance de votre versement. Veuil¬
lez trouver ci-joint copie de la lettre
2 chyme [Jim] Substance qui est le résultat de
d’engagement
la digestion des aliments par l’estomac.
II Accord en nombre et en genre. Dans les
chypriote, cypriote adj. ou n. De nos jours, la deux cas suivants.
forme chypriote tend à l’emporter nettement sur
cypriote, car elle est plus proche du nom 1 Dans l’intérieur d’une phrase, quand ci-
Chypre: La population chypriote. Les annexé ou ci-inclus ou ci-joint suit le nom : Les
Chypriotes. Cependant on dit plutôt le cypriote pièces ci-annexées. Les quittantes ci-jointes Les
(rarement le chypriote) quand on désigne le copies ci-incluses
dialecte grec, très archaïque, parlé à Chypre 2 Dans l’intérieur d’une phrase, quand ci-
dans l’Antiquité. annexé ou ci-inclus ou ci-joint précède le
nom accompagné d’un déterminant (article,
1. ci pron. démonstratif (forme écrasée de cecî). adjectif démonstratif, possessif ou indéfini) ;
Ne s’emploie que dans deux cas. Je vous adresse ci-annexées les copies deman¬
1 Comme ci comme ça. Tant bien que mal, dées Vous avez ci-incluses ces pièces complé¬
mentaires. Vous trouverez ci-jointes quelques
plutôt mal que bien ; Comment allez-vous ? —
Comme ci comme ça (nettement familier). notices

2 En corrélation avec ça. Dans des expres¬ cicéro n. m. Unité de longueur typographique.
sions telles que : Toi, fais ci, toi, fais ça — PI. ; des cicéros [-Ro].
(familier).
cicerone ou cicérone n. m. Personne qui guide
2. ci adv. et particule (forme réduite de ici) Ne les touristes (toujours employé avec une nuance
s’emploie que dans certaines expressions. de plaisanterie ou d’ironie). — Mot italien è
1 Dans les épitaphes : Ci-gît Louis de Bourbon demi francisé. — Prononciation : [siscRon]. —
PI. : des ciceroni [siseRoni] ou des cicérones
(= ici repose).
[siscRon]. — Préférer la forme francisée un
2 Dans les expressions ci-annexé, ci-inclus, cicérone, des cicérones.
ci-joint (voir article suivant).
3 Devant quelques adverbe : ci-contre, ci- ci-devant adv. ou adj. ou n. Toujours invariable ;
dessous, ci-dessus, ci-après, ci-devant (toujours Les sans-culottes firent la chasse aux ci-devant
avec un trait d’union). Les ci-devant comtesses
‘ \
CIE 162

C'® Abréviation de compagnie, au sens de cU, sourcil Deux noms mascuhns à bien
« compagnie commerciale » : La distillerie distinguer.
Dupont fils et
1 Les cils [sil] Poils qui bordent les paupières.
ciel n. m. Au sens religieux, on écrit, avec un 2 Les sourcils [suRsi] Poils qui bordent le
c minuscule, le ciel, au sens de « paradis » : dessus de l’orbite, sur l’arcade sourcilière,
Gagner le ciel par une vie sainte. On écrit, avec au-dessus des yeux.
un C majuscule, le Ciel, au sens de « la divinité.
Dieu » ; Puisse enfin le Ciel exaucer vos vœux l cilice n. m. Vêtement de crin — Ne pas écrire
— On dit dans le ciel quand ciel a le sens usuel comme la silice, substance minérale.
et général (Des milliers d’étoiles scintillent dans
le ciel) et au ciel quand ciel a le sens de cimaise n. f. La graphie cymaise est vieillie. A
« paradis » (Au ciel, les justes reçoivent la éviter.
récompense de leurs mérites).
cime n. f. Sommet. V Pas d’accent circonflexe
ciels, deux Le mot ciel a deux pluriel. sur le L
I Les deux. C’est le pluriel le plus usuel. Il
cimeterre n. m. Sabre oriental. — Deux r. —
s’emploie dans les cas suivants.
Attention au paronyme cimetière.
1 Au sens usuel : L'immense voûte des deux.
ciné-club n. m. Un trait d’union. — PI. : des
2 Dans des expressions toutes faites dans
ciné-clubs. — Prononciation : [sineklœb].
lesquelles ciel a le sens de « pays » ou de
« climat » : Fuir vers d’autres deux. Sous des
deux plus cléments. Cinémascope n. m. Nom déposé, donc avec une
majuscule.
3 Dans la langue religieuse, quand les deux
d&igne le paradis (Notre Père qui êtes aux Cinérama n. m. Nom déposé, donc avec une
deux Le Royaume des deux) ou la dvinité majuscule.
elle-même (Oh l Justes deux t).
cinéroman n. m. — PI. : des cinéromans. — La
n Les ciels. Ne s’emploie que dans quelques
cas. graphie cinéroman est préférable à ciné-roman.

1 En peinture, quand on veut parler du ciel cinq adj. numéral ou n. m. Attention à la


peint dans un tableau : Les ciels d’Eugène prononciation.
Boudin sont souvent admirables. Les ciels
tourmentés de Vlaminck 1 Devant un substantif commençant par une
consonne ou un A aspiré, on prononce [sê], et
2 Au sens de « climat », en dehors de quel- non [sêk] ; Cinq mètres [sêmetRfo)]. Cinq
ues expressions toutes faites (voir ci-dessus I, haches [sêaj]. Cependant on prononce plutôt
) : La douceur des ciels méditerranéens. [sêk] devant un nom de mois, dans l’énoncé
d’une date : Le cinq Janvier [sêk3âvje]. Le cinq
3 Dans des sens techniques. — Intérieur
février [sêkfevRiej. — On prononce toujours
d’une voûte ou d’une coupole d’église, qui porte
[sê] dans le nom propre Cinq-Mars [sêman].
une peinture ou une mosaïque représentant le
ciel avec le Christ en majesté, les saints : Les 2 Devant un adjectif commençant par une
ciels éblouissants des églises byzantines. — consonne ou un h aspiré, on prononce [sê], et
Tentme au-dessus d’un trône, d’un ht : Des ciels non Jsêk] : Cinq grandes amphores
de liL — Voûte d’une carrière : Les ciels [sêgRâdzüfoR]. Cinq hautes tours [sêot(3)tUR].
toujours humides des carrières désaffectées.
3 Devant un substantif commençant par une
voyelle ou un h muet, on prononce [sêk], en
cigare n. m. Un seul r. De même ; cigarette,
cigarière. faisant entendre le q: Cinq avions [sêkavjô].
Cinq hirondelles [sêkiRÔdel].
cigarillo n. m. Prononciation : [siganijol. PI. : 4 Devant un adjectif commençant par une
des cigarillos [-jo]. voyelle ou un h muet, on prononce aussi [sêk],
en faisant entendre le q : Cinq immenses
d-pt > ci 2 (1). hangars [sêkimâsCajâgaR]. Cinq herbeuses
vallées [sêkeRbozfajvale].
ciguë n. f. Plante. — Prononciation : [sigyl. T
Tréma sur le e, non sur le u. 5 Quand le mot cinq n’est pas placé devant un
substantif ou un adjectif, mais désigne un
nombre absolu ou le chiffre 5, on prononce
d-inclus, ci-joint > ci-annexé.
[sêk] : Cinq multiplié par six [sêkmyltiplije]
163 CINQ SEC

(mais Cinq fois huit [sêfwanit], car cinq est cisaille n. f Le sens change avec le nombre.
placé devant le substantif fois). Ecrire un cinq
à la craie [sekalakne]. Le cinq de trèfle 1 Une cisaille (technique) Grosse machine à
[sÊkdatRefKa)]. — On prononce [sék] dans couper le métal : On va installer une nouvelle
cinq pour cent [sêkpuRsâ], mais [sê] dans cisaille dans l’atelier de tôlerie.
vingt-cinq pour cent [vëtsÊpuRsâ], trente-cinq 2 Des cisailles (usuel) Outil semblable aux ci¬
pour cent, etc. seaux et formé de deux lames articulées : Le
ferblantier prit ses cisailles et découpa la plaque.
6 A la fin d’une phrase ou d’un membre de
— Quand on veut désigner plusieurs outils de ce
phrase, on fait toujours entendre le q : Je les
genre, on dit des paires de cisailles : Le ferblan¬
ai comptés, ils sont cinq [ils5sêk].
tier avait trois paires de cisailles sur son établi

cinq sec (en) [ôsêksek] loc. adv. (familier) ciseau n. m. Le sens change avec le nombre.
Rapidement. — Ecrire en cin^ sec {sec adverbe),
plutôt que en cinq secs. 1 Un ciseau Outil constitué par une tige plate
d’acier dont l’extrémité s’amincit en lame : Un
ciseau d’ébéniste.
cinquantenaire, quinquagénaire. Le premier
de ces mots, cinquantenaire, s’emploie surtout 2 Des ciseaux Instrument formé de deux lames
comme nom masculin au sens de « cinquan¬ mobiles : La couturière prit ses ciseaux et coupa
tième anniversaire d’un événement » : Nous un morceau d’étoffe. — Quand on veut désigner
fêterons cette année le cinquantenaire de la plusieurs instruments de ce genre, on dit des
fondation de notre club. Eviter d’employer paires de ciseaux : J’ai deux paires de ciseaux
cinquantenaire comme adjectif au sens de « qui dans mon tiroir.
a cinquante ans ». — Quand on veut parler
d’une personne âgée de cinquante ans, on dit ciseler v. t. Conjug. 10. Change e en è devant
toujours quinquagénaire : Un acteur quinqua¬ un e muet : Je cisèle, tu cisèles, il cisèle, je
génaire. Un, une quinquagénaire. cisèlerai je cisèlerais, mais nous ciselons, vous
ciselez, je ciselais, je ciselai — Dérivés : ciselage,
cippe n. m. Stèle funéraire, petite colonne cisèlement, ciselure.
tronquée. — Deux p. T Toujours masculin :
Un cippe romain. ciste Deux noms homonymes.
1 Une ciste (féminin) Dans l’Antiquité, cor¬
circoncire v. t. Un -e à l’infinitif Conjug. 52. beille ou coffret : Une ciste précieuse.
Type : suffire, mais participe passé circoncis,
circoncise. 2 Un ciste (masculin) Arbrisseau des régions
méditerranéennes : Un ciste odorant. — La
graphie cyste est à éviter.
circonspect adj. T Le masculin doit se pronon¬
cer [siakôspe]. Le groupe final -et ne se fait
cistre, sistre Deux noms masculins homophones
entendre qu’au féminin : circonspecte
qui désignent des instruments de musique.
[siRkSspekt].
1 cistre Instrument de musique du XVP et du
circonstanciel, ielle adj. T Attention à la finale X’VII' siècle (plus ou moins semblable à la
-ciel, -cielle, avec un c. guitare ou à la mandoline).
2 sistre Chez les Egyptiens de l’Antiquité,
circum- Préfixe (du latin circum « au¬ instrument à percussion constitué par une tige
tour »), qui entre dans la formation de métalhque portant des anneaux mobiles.
quelques mots savants. Se prononce [siakom-] :
circumduction [siRkDmdyksjô], circum¬ cité n. f Sans trait d’union : cité ouvrière (des
navigation [siRkomnavigasjô], circumnu- cités ouvrières), cité universitaire (des cités
tation [siRkomnytasjô], circumpolaire universitaires), cité d’accueil (des cités d’ac¬
[siRkompoleR]. cueil), cité d’urgence (des cités d’urgence), cité
de transit (des cités de transit). — Avec un trait
cirrhose n. f Deux r elh. ▼ Eviter le pléonasme d’union : cité-dortoir (des cités-dortoirs), cité-
cirrhose du foie. jardin (des cités-jardins).

cithare, guitare Deux noms féminins qui dési¬


cirrus n. m. inv. Type de nuage. — Attention
gnent des instruments de musique.
aux deux r. — Prononciation : [sinys]. — PI. :
des cirrus [-ays]. — Cirro-cumulus n. m. inv. 1 cithare
[siRokymylys] au pluriel comme au singulier ;
cirro-stratus n. m. inv. [siaostRatys] au pluriel a/ Instrument à cordes de la Grèce antique
comme au singulier. (sorte de lyre).
CITRON 164

b/ Instrument en usage en Europe centrale clarinette n. f. Quand le mot désire l’instru¬


et dont les cordes sont tendues au-dessus d’une mentiste, il reste toujours au féminin, même s’il
table allongée, sans manche. s’agit d’un homme : Mon ami Pierre Durand
est la meilleure clarinette de notre petit orches¬
2 guitare Instrument à cordes d’origine espa¬
tre. On dit aussi un, une clarinettiste: Un
gnole, à manche.
clarinettiste virtuose.
citron Comme adjectif de couleur, toujours
Clarisse n. f Religieuse. — Finale en -isse.
invariable: Des rideaux jaune citron. Des
tentures citron. — Les dénvés s’écrivent avec
classer, classifier v. t. Le premier verbe est d’un
deux n: citronnade, citronnelle, citronné, ée,
emploi très général ; Il faut classer ces fiches.
citronnier.
— Classifier ne s’emploie guère que dans un
contexte botanique ou zoologique : Le natura¬
civil, civique On distinguera les droits civils
liste Linné classifia la flore.
(droit de posséder, d’hériter, etc.) et les droits
civiques, qui sont les droits politiques du
classicisme n. m. Attention à la place du groupe
citoyen (droit de voter, d’être élu, etc.).
-SS- et du -C-.
clafoutis [klafuti] n. m. Entremets. — Finale
claudication > boiterie.
en -is.
claustral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
claire-voie n. f. — PI. : des claires-voies.
Les bâtiments claustraux.
clair-obscur n. m. — PI. : des clairs-obscurs.
claustrophobie n. f Dérivé : claustrophobe.
clairsemé, ée adj. En un seul mot, sans trait clayon n. m. Petite claie; panier; clôture. —
d’union.
Prononciation : [klejô]. — L« dérivés s’écri¬
vent avec deux n: clayonnage [klejonas],
clapet n. m. Soupape. — Un seul p. clayonner [klejone].
clapier n. m. Cabane à lapins. — Un seul p.
clearing n. m. (finances) Anglicisme qui désigne
une opération de compensation financière. —
cla^ter v. i. Un seul p et un seul t, comme les Prononciation : [kliaiq]. — PI. : des clearings
dérivés clapot, clapotage, clapotant, clapote¬ [-aiq]. — Equivalent français: (accord de),
ment, clapotis.
compensation.
clapper v. i. Produire un bruit sec avec sa langue. clef ou cU n. f. Se prononce toujours [kle], quelle
— Deux p. De même : clappement.
que soit la graphie. — L’orthographe clef est
nettement plus fréquente que clé. — On écrit sans
claquée, claquement n. m. Deux noms à bien
trait d’union les expressions dans lesquelles clef
distinguer.
signifie « principal, capital, dominant » : les
1 claquage Distension d’un ligament ; A cause mots clefs. Les industries clefi. Les secteurs clés.
d’un claquage, il n’a pu terminer la course.
clématite, clémentine Deux noms féminins
2 claquement Bruit sec : On entendait le paronymes.
claquement des sabots sur le sol durci
1 clématite Plante grimpante; fleur de cette
clarifier v. t. Conjugaison et sens. plante.
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à 2 clémentine Mandarine à peau mince et
la deuxième personne de l’indicatif imparfait adhérente.
et du subjonctif présent : (que) nous clarifiions,
(que) vous clarifiiez. clephte > klephte.

2 T Le vrai sens du verbe est « rendre clair, clepsydre [klepsidnio)] n. f. Horloge à eau. —
limpide un liquide trouble » : Clarifier un vin, Attention à Yy. — Toujours féminin : Une
un sirop. Il faut laisser le vin se clarifier avant
clepsydre romaine. — Bien distinguer du
de le mettre en bouteilles. Les emplois figurés
sablier, qui fonctionne par écoulement du sable.
sont peu conseillés. Dire plutôt, par exemple,
rendre clair, éclaircir: Il faut éclaircir les
cleptomanie, cleptomane > kleptomanie.
données de la question (plutôt que clarifier les
données). La situation commence à devenir plus
clergeon [klenjS] n. m. (familier) Enfant de
claire (plutôt que commence à se clarifie^.
chœur. — Attention au e entre le g et le o.
165 CLERGYMAN

clergymu n. m. (mot anglais). Ministre du culte clin Deux noms masculins homonymes.
de l’Église anglicane. Ne doit pas s’employer
comme synonyme de pasteur ou de ministre, 1 clin (d’œU) Le pluriel des clins d’œil est à
pour désigner n’importe quel ministre protes¬ préférer à des clins d’yeux (à la différence de
tant. — Prononciation : [klER3iman]. PI. : des des clignements d’yeux).
clergymen [-men]. 2 clin (avec clin au singulier) Construction à
clin, bordage à clin : mode de construction de
clic clac, ses cliques et ses claques Bien la coque d’une embarcation.
distinguer ces deux expressions.
1 clic clac ! Onomatopée qui s’écrit sans trait clinfoc n. m. (marine) Petit foc. — Prononcia¬
d’union : Clic clac ! on entendait les sabots tion : [klêfak], avec [ê] et non [in].
claquer sur le pavé. T Le clic-clac, nom qui
désigne un bruit sec, s’écrit avec un trait clip n. m. (anglicisme) Bijou en forme de broche :
d’union ; Le clic-clac sonore des sabots sur le Clip orné de diamants. — Prononciation :
pavé. [klip], au singulier et au pluriel. Ne jamais
prononcer *[klips] et ne jamais écrire un *clips.
2 Prendre ses cliques et ses claques (de l’ancien La forme clips [klip] est à réserver pour le
mot cliques « sabot ») Expression familière qui pluriel.
veut dire « partir ».
clipper n. m. (anglicisme) Au XIX' siècle, voilier
clignement n. m. Au pluriel : des clignements de transport très rapide. — Prononciation :
d’yeux, plutôt que des clignements d’œil (à la [klipœn]. PI. : des clippers [-pœs]. — Atten¬
ddîérence de des clins d’œil). tion aux deux p.

cligner Attention aux constructions. clique (familier) Prendre ses cliques et ses
claques: partir. — Ne pas écrire comme clic
1 Au sens de « fermer à demi un œil pour
clac / > clic clac I
mieux voir », on dit plutôt cligner un œil,
cligner les yeux que cligner de l’œil cligner des
cliqueter v. i. Produire un bruit sec. — Conjug.
yeux : Le peintre cligne l’œil pour mieux saisir
14. Double le t devant un e muet : il cliquette,
les masses du paysage. Les myopes clignent les
il cliquettera.
yeux.
2 Au sens de « fermer et ouvrir un œil clisse n. f. Claie, enveloppe d’osier. — Avec -ss-.
rapidement pour faire un signe à quelqu’un », De même : clissage, clisser.
on dit cligner de l’œil et non * cligner l’œil; Il
se tourna vers moi et cligna de l’œil en signe clochard, arde n. m. ou f. (familier) Vagabond.
de complicité. — A distinguer de pochaid, ivrogne (familier).
3 Au sens de « fermer et ouvrir les yeux cloche-pied (à) loc. adv. Ne prend jamais la
plusieurs fois de suite sous l’effet d’une lumière marque du pluriel : Ils sautent à cloche-pied.
vive », on dit plutôt cligner des yeux que cligner
les yeux : En sortant du souterrain, éblouie, elle
cloison n. f. Les dérivés s’écrivent avec deux n :
cligna des yeux. cloisonnage, cloisonné, cloisonnement, cloison¬
4 On dit plutôt cligner les paupières que cligner ner.
des paupières.
cloître n. m. Accent circonflexe sur le L De
clignoter v. i. Avec un seul t. De même : même : cloîtré, ée, cloîtrer.
clignotement.
clopin-clopant Locution adverbiale, non adjec-
climatique, climatérique Deux adjectifs tive. Toujours invariable; Elles vont clopin-
paronymes. clopant

1 climatique Du climat : Les perturbations clopiner v. i. (familier) Marcher péniblement.


climatiques ont nui aux vendanges cette année. — Un seul p, un seul n.
2 climatérique (vieux) Age, année, période
climatérique, particulièrement critique : Selon clore V. t. Conjug. 78. Indicatif présent : je clos,
les Anciens, les années climatériques, qui sont tu clos, il clôt, ils closent (première et deuxième
censées décider de la vie d’un homme, sont les personne du pluriel inusitées). — Indicatif
années multiples de sept ou de neuf et notam¬ imparfait inusité. — Indicatif passé simple
ment la soixante-troisième année (63 = 1 X inusité. — Indicatif futur : je clorai, tu cloras,
il clora, nous clorons, vous clorez, ils cloront
9).
CLOS 166

— Conditionnel présent : je clorais, tu clorais, CO- Préfixe d’origine latine (cum « avec »), qui
il clorait, nous clorions, vous cloriez, ils cloraient. entre dans la formation de nombreux mots.
— Impératif présent ; clos (première et
1 Pas de trait d’union entre le préfixe et le
deuxième personnes du pluriel inusitées). —
radical. Les mots en co- doivent s’écrire en un
Subjonctif présent : que Je close, que tu closes,
seul mot : coaccusé, coacquéreur, coadjuteur,
qu’il close, que nous closions, que vous closiez,
coaxial, cobelligérant, coéchangiste, coédition,
qu’ils closent. — Subjonctif imparfait inusité.
coéducation, coefficient, coéquation, coéquipier,
— Infinitif présent ; clore. — Participe présent
coexistence, coextensif, cogestion, cohabiter,
inusité. — Participe passé : clos, close. — Aux
colicitant, colistier, colocataire, copilote, copro¬
temps composés : J’ai clos. J’avais clos, etc. T
duction, copropriétaire, cosinus, cotangente, etc.
A la troisième personne de l’indicatif présent,
accent circonflexe sur le o (il clôt), à la 2 Quand le radical commence par un i, cet i
différence des composés déclore, éclore, enclore, prend un tréma : coïncider, coïnculpé.
dans lesquels cet accent circonflexe est
facultatif. 3 Quand le radical commence par un e, jamais
de tréma sur cet e: coéchangiste, coMition,
clos, close adj. Fermé. — On écrit, sans trait coéducation, coefficient, coexistence.
d’union : un champ clos, à huis clos, le huis clos.
coach n. m. Anglicisme désignant divers véhi¬
clôture n. f. Accent circonflexe sur le o. cules. — Prononciation : [kotj^. — PI. : des
coaches [kotj^.
clôturer v. t. Entourer d’une clôture (seul sens
correct) : On clôtura le parc pour empêcher les coasser, croasser Deux verbes paronymes à bien
rôdeurs d’y pénétrer. ▼ On évitera d’employer distinguer.
clôturer au lieu de clore dans les sens figurés ;
1 La grenouille coasse, pousse son cri. —
clore un compte, clore un débat, clore une séance
Dérivé : coassement n. m.
(plutôt que clôturer un compte, etc.). — Quand
clore est inusité à un temps, tourner autrement : 2 Le corbeau croasse, pousse son cri. —
On arrêta le compte (plutôt que on clôtura le Dérivé : croassement n. m.
compte). Le président prononça la clôture de la
séance (plutôt que clôtura la séance). Un feu coaxial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
d’artifice termina la fête (plutôt que clôtura la Des cylindres coaxiaux.
fête).
cobaye n. m. Animal appelé aussi cochon d’Inde.
clovisse Coquillage. ▼ Toujours féminin : Ces — Prononciation : [kobaj].
belles clovisses sont bien appétissantes !
cobol n. m. Langage utilisé en informatique.
clown [klun] n. m. Le féminin clownesse
[klunes] fôt rare. On dit plutôt femme clown. coca L’usage hésite sur le genre de ce mot.
— Dérivés : clownerie [klunni], clownesque
[kluneskfa)]. 1 Au sens de « arbuste d’Amérique du Sud »,
généraleinent masculin (genre préconisé par
1. club n. m. (mot anglais) Association : Le l’Académie), mais les botanistes lui donnent
président d’un club. — Prononciation ; [klœb]. plutôt le genre féminin.
— PI. : des clubs [klœb]. — La prononciation
2 Au sens de « substance, riche en cocaïne,
[klyb] est cependant préconisée par quelques
extraite des feuilles de cet arbuste », presque
grammairiens, quand le mot désigne, dans un
toujours féminin.
contexte historique, une association philosophi¬
que (Le club de l’Entresol, au XVIIP siècle) 3 T Bien distinguer le (ou la) coca, arbuste
ou politique (Le club des Jacobins, sous la d’Amérique du Sud, aux feuilles riches en
Révolution). cocaïne, et le cola (ou kola), arbre d’Afrique,
aux grainp riches en caféine et en théobromine.
2. elub n. m. (mot anglais) Au golf, crosse avec — De même, bien distinguer la coca, extraite
laquelle on envoie la balle. — Prononciation : des feuilles de coca, et la cola (ou kola), fruit
[klœb]. — PI. : des clubs [klœb]. du cola.

clystère n. m. (vieux) Lavement. — Attention cocagne n. f. Avec un c minuscule : vie de


à l’y.
cocagne, mât de cocagne. On écrit plutôt pays
de cocagne, avec un c minuscule, quand on veut
cnémide [knemid] n. f Jambière portée par les désigner un pays réel où l’on a tout en
guerrie; s grecs. — Attention au paronyme abondance : La Touraine, quel pays de co¬
chlamyde n. f. (manteau des Grecs).
cagne l On écrit plutôt pays de Cocagne, avec
167 COCCINELLE

un C majuscule, quand on veut parler du pays coffre n. m. Deux f. De même ; coffrage, coffrer,
imaginaire ; Cette fée était la reine du pays de coffret.
Cocagne.
coffre-fort n. m. — PL ; des coffres-forts.
coccinelle [koksinel] n. f. Deux c, un seul n,
deux /. cogiter y. t. Comme le dérivé cogitation, ce mot
ne s’emploie que par plaisanterie et avec une
coccyx n. m. inv. Attention aux deux c, à Vy et valeur assez péjorative.
à Yx final. — Prononciation : [koksis].
cognac n. m. ou »dj. Emploi de la minuseule et
cochon n. m. Les dérivés s’écrivent avec deux accord.
n : cochonnaille n. f. (charcuterie), cochonner, 1 Comme nom. S’écrit avec un c minuscule et
cochonnerie, cochonnet. prend la marque du pluriel : Un verre de cognac.
Cet épicier vend d'excellents cognacs.
cocker n. m. (anglicisme) Chien. — Prononcia¬
tion : [koken]. — PI. : des cockers [-keR]. 2 Comme adjectif de couleur. Toujours inva¬
riable : Des chemises cognac.
cockney n. m. (mot anglais). Londonien d’origine
populaire. — Prononciation : [kokne]. — PI. : cogner v. Attention au i après le groupe -gn- à
des cockneys [-ne]. la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent
cockpit n. m. (anglicisme) Emplacement du (que) nous cognions, (que) vous cogniez. —
barreur sur un yacht, du pilote sur un avion. L’emploi transitif de ce verbe au sens de
— Prononciation : [kokpitj. — PI. : des cock¬ heurter, choquer est familier. On dira plutôt ;
Ne heurtez pas ce vase contre la table, il est
pits [-pitj. — Au sens aéronautique, préférer
fragile (et non ne cognez pas...).
le synonyme poste de pilotage.
cognitif, ive adj. ▼ Se prononce [kognitif, iv],
cocktail n. m. (anglicisme) Prononciation :
avec [gn] et non avec [p]. De même cognition
[kDktel]. — PL ; des cocktails [-tel]. — On
[kognisjS], cognoscibilité [kDgnDsibilite].
évitera la prononciation [kDktaj].
cohorte [kDDRt(a)] n. f. Unité de l’armée
cocotte n. f. Attention aux deux t. romaine. — Attention au h intérieur.
cocu n. ou adj. L’emploi au féminin comme cohue [koy] n. f. — Attention au h intérieur.
adjectif est admis : Une épouse cocue. Il fait sa
femme cocue. On n’emploie pas ce terme au coi [kwa] adj. (vieilli et littéraire) Tranquille ;
féminin comme substantif. On dit une femme Rester coi. ▼ Le féminin est coite [kwat] : Une
cocue (et non *une cocue). — Dérivés : cocuage vie coite.
(ne pas dire *cocufiagé), cocufler.
coiffe n. f Deux f. De même : coiffant, ante,
coda [koda] n. f. (terme de musique) Mot itahen coiffé, coiffer, coiffeur, coiffeuse, coiffure.
francisé. PI. ; des codas [-da].
coincer v. t. Conjug. 17, Le deuxième c prend une
codicille Texte ajouté à un testment. — cédille devant a ou o ; il coinça, nous coinçons.
Prononciation ; [kodisil]. — Toujours mas¬
culin ; Un codicille important. coïncidant, coïncident, ente Ne pas écrire
coïncidant, participe présent invariable, comme
coefficient [koefisjô] n. m. Pas de tréma sur coïncident, ente adjectif variable : Coïncidant
le e. Deux / avec un dimanche, le 14-Juillet ne nous vaudra
aucun jour de congé supplémentaire. Ces deux
cœlacanthe [selakât] n. m. Poisson. — Avec indications coïncidentes ne sont pas le fait du
œ, et non oe. Avec th. hasard.

coercition [koeRsisjS] n. f. Pas de tréma sur le coïncidence n. f. Tréma sur le premier / et finale
e. De même : coercible [kocRsibUa)], coercibi- -ence.
lité [koeRsibilite], coercitif, ive [kocRsitif, iv].
coïncider [kolside] v. i. Tréma sur le premier
cœur n. m. Organe de la circulation sanguine. i De même : coïncidence, coïncident.
— Attention à l’homophone chœur (chanter en
chœur; le chœur d'une église; un enfant de coïnculpé, ée [koêkylpe, e] n. m. ou f. Tréma
chœur). sur le L
• ^
COING 168

coing [kwê] Fruit : Confiture de coings. Pâte de colifichet n. m. Un seul L


coings. Gelée de coing. — Ne pas écrire comme
coin (angle; endroit, etc.). colimaçon n. m. (vieux et familier) Escargot. —
(usuel) Escalier en colimaçon.
coït n. m. Accouplement. — Prononciation :
[koit]. — Tréma sur le t colin-maillard n. m. Jeu.

coke n. m. Combustible. — Ne pas écrire comme collaborer v. t. ind. Deux L De même :


un coq (mâle de la poule), un coq (cuisinier), collaborateur, collaboration, collaboration-
une coque (une coquille). — Dérivés : cokéfac¬ niste.
tion, cokéfiable, cokéfier, cokerie.
coUapsus n. m. inv. (médecine) Affaiblissement
col n. m. Synonyme vieilli et littéraire de cou. brutal. — Deux /. — Prononciation : [kolap-
Subsiste dans quelques sens et emplois. — Avec sys]. — PI. : des collapsus [-sys].
un trait d’umon : col-de-cygne (des cols-de-
cygne), tuyau ou motif décoratif à double collatéral ale, aux adj. ou n. m. Deux L —
courbure. Sans trait d’union : faux col (des faux Masculin pluriel en -aux : Les collatéraux (=
cols), col amovible. bas-côtés) d’une église.

cola, coca > coca. 1. collation [kolasjS] n. f. Repas léger. — On


évitera le pléonasme légère collation, une
colchique Plante. — Prononciation ; [koljik]. collation étant, par définition, un repas léger.
▼ Toujours masculin : Les colchiques violets
parsèment les prés. — Dérivé : colchicine 2. collation [kolasjS] n. f Action de conférer :
[koljisin] n. f. (alcaloïde). La collation des grades universitaires.

cold-cream Anglicisme désignant une crème de 3. collation [kolasjS] n. f. Action de comparer


beauté. — Toujours masculin : Un cold-cream des textes, des manuscrits. — On préfère
adoucissant. — Prononciation ; [kDldkRÎm]. — employer collationnement pour éviter la confu¬
PI. : des cold-creams [-knim]. sion avec collation 1 ou 2. — Dérivé :
collationner.
col-de-cygne n. m. — PI. : des cols-de-cygne.
colle n. f — Deux L De même: collage,
colère Construction et emploi. collagène, collant, coller, colleur.
1 On dit être en colère contre. Etre en colère
après est à éviter : Il est en colère contre son collecte n. f Deux L De même : collecter,
fils. collecteur.

2 L’emploi adjectif au sens de colérique est collectif Accord du verbe > annexes.
faimlier. On écrira plutôt ; Ces enfants sont
colériques (et non sont colères). Dans cet emploi collectif ive adj. ou n. m. Deux /. De même :
adjectif, prend la marque du pluriel. collectivement, collectivisation, collectiviser,
collectivisme, collectiviste, collectivité.
coléreux, colérique Deux adjectifs dérivés de
colère. collection n. f Deux L De même : collectionner,
1 coléreux, euse Longtemps condamné par les collectionneur.
grammairiens. Accepté de nos jours dans le
registre courant: Un enfant coléreux. Un collège n. m. Deux L De même : collégial, ale,
tempérament coléreux. Dans le style surveillé, aux, collégiale, collégialité, collégien, ienne.
on préférera colérique.
collégial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
2 colérique A préférer dans le style soutenu. Des tribunaux collegiaux
. — Attention à l’homophone cholérique, atteint
du choléra.
collégiale n. f. Eglise qui n’est pas une cathé-
dr^e, mais qui possède un chapitre de cha¬
colibacille Bactérie. — Toujours masculin ; Les noines. — N’est pas la chapelle d’un collège.
colibacilles peuvent devenir dangereux. — Pro¬
nonciation : [kolibasil]. De même : colibacil¬ collègue, confrère Deux noms qui ne sont pas
lose [kolibasiloz],
interchangeables.
colicitMut, ante adj. ou n. (droit) Héritiers, 1 collègue n. m. ou n. f.
propr.étaires colicitants. — Un seul /.
a/ Personne salariée qui travaille dans une
169 COLLER

même entreprise c^u’une autre : Je m'entends recueil ; Ce juriste colligea les lois et coutumes
bien avec mes collègues de bureau. du duché de Bretagne.
b/ Fonctionnaire qui travaille dans le même 2 collationner Comparer des textes : Collation¬
établissement qu’une autre personne (Il a ner une copie avec l’original
épousé une collègue qui travaille dans le même
ministère ^ue lui) ou qui exerce une fonction collimateur n. m. Deux L
dans la meme administration (En vacances, ce
professeur de la Sorbonne a rencontré un colline n. f T Deux /, un seul n, à la différence
collègue de Vuniversité de Lille). de colonne.
c/ Personne qui fait partie d’un même corps
qu’une autre : Ce sénateur est en très bons collision, collusion Deux noms féminins
termes avec certains de ses collègues du parti paronymes.
adverse. T Quand: il s’agit d’un membre de 1 collision Heurt, choc ; La collision de deux
l’Institut, on doit dire corifrère et non collègue : avions. — (figuré) La collision des intérêts
Cet académicien assistera à la cérémonie, économiques a provoqué une tension diplomati¬
accompagné de deUx de ses confrères. que très vive entre ces deux pays. — (gram¬
2 confrère n. m. maire) Collision sémantique : îJtération du sens
ou de la forme d’un mot par attraction d’un
a/ Personne qui exerce la même activité mot paronyme.
professionnelle indépendante ou la même pro¬
fession libérale : Ce négociant en vins prit 2 collusion (péjoratiO Entente plus ou moins
contact avec quelques-uns de ses confrères. Le secrète, complicité : On accuse ce parti politique
médecin appela un confrère en consultation. ▼ de collusion avec certaines organisations subver¬
Deux personnes peuvent être à la fois collègues sives qu’il prétend combattre.
et confrères: deux médecins professeurs de
faculté sont confrères en tant que médecins et collodion n. m. (terme de chimie) Deux L
collègues en tant que professeurs.
colloïde (terme de chimie). — Prononciation :
b/ confrère, consœur. L’usage veut qu’on [kobidl. — Deux l — Toujours masculin : Il
dise la confrère ou, mieux, le confrère quand existe des colloïdes gazeux — Dérivé : colloï¬
il s’agit d’une femme exerçant la même dal, ale, aux.
profession qu’un homme : M‘ Louis Martin,
avocat du barreau de Paris, et son confrère, Af' colloque n. m. Deux L
Monique Duval. — l.e mot consœur ne peut
s’employer que s’il s’agit d’une femme considé¬
collusion > collision.
rée par rapport aux autres femmes exer^t la
même profession : La sage-femme exerçait dans
collutoire n. m. Médicament qu’on applique sur
une petite ville de province où la concurrence
la muqueuse de la bouche, de l’arriCTe-gorge.
était vive, car elle avait trois consœurs déjà
— Deux / et finale en -oire.
établies.
collyre n. m. Médicament qu’on applique sur les
coller V, t. Deux / comme colle. De même ;
yeux. — Deux / et un y.
collage, collant, colleur.
Cologne Avec un C majuscule ; eau de Co¬
collerette n. f. Deux l, deux t.
logne.
collet n. m. Deux l.
colon n. m. Les dérivés s’écrivent avec un seul
n: colonage, colonat, colonial, colonialisme,
colleter v. t. Conjug. 14. Double le t devant un
colonialiste, colonie, colonisable, colonisateur,
e muet : Je collette, je colletterai trice, colonisation, coloniser.
colley [kole] n. m. Chien. — PI. ; des colleys [-le].
colon, côlon Ne pas écrire côlon (prononcé
— Attention aux deux / et à la finale -ey.
[kol5], avec o fermé), partie la plus longue du
gros intestin, comme colon, agriculteisr, plan¬
collier n. m. Deux /. teur établi dans une colonie. — On écrit les
composés de côlon avec un accent circonflexe
colliger, collationner Deux verbes à bien sur O (dolichocôlon, mégacôlon), mais les
distinguer. dérivés s’écrivent sans accent circonflexe et se
1 colliger (conjug. 16 : il colligea, nous colli¬ prononcent avec un o ouvert : colite [kolit],
geons) [vieilli et littéraire] Rassembler en un colique [kolik].
COLONEL 170

colonel n. m. T Un seul n, à la différence de 4 Combien de, combien des. La construction


colonne. Le féminin colonelle désigne la femme normale est combien de: Combien d’élèves y
d’un colonel. a-t-il dans ta classe ? — Combien des ne
s’emploie que dans un tour à valeur partitive :
colonne n. f Un seul / et deux n, à la différence Combien des élèves qui se sont présentés à
de colline. De même : colonnade, colonnette. l’examen ont été reçus ?

II Constructions à éviter.
colophane Résidu de la distillation de la résine.
— Attention au -ph-. — Toujours féminin : De 1 Reprise, par un pronom personnel post¬
la colophane brune. posé, du groupe combien de -I- nom en fonction
de sujet Dans l’interrogation directe et, à plus
coloquinte n. f. Plante; fruit de cette plante. forte raison, dans l’interrogation indirecte,
cette reprise est à éviter. Dire : Combien
colorer, colorier Deux verbes transitifs de la d’ouvriers travaillent dans cette usine ? (et non
famille de couleur. Combien d’ouvriers travaillent-ils...). Je vous
1 colorer Donner à une chose une certaine demande combien d’employés travaillent dans
couleur : Autrefois, on colorait le beurre en votre service (et non combien d’employés
jaune au moyen d’une substance végétale, le travaillent-ils...). De même, dans l’exclama¬
rocou. tion : Combien d’espoirs ont été déçus l (et non
ont-ib été déçus f). Dans les tours négatifs, la
2 colorier (conjug. 20). Couvrir une surface de reprise du sujet par le pronom postposé est
plusieurs couleurs, mettre en couleurs. Se dit aussi à éviter : Combien d’élèves ne sont pas
souvent à propos des coloriages faits par des venus ? Je vous demande combien d’élèves ne
enfants ou, avec une valeur péjorative, à propos sont pas venus (et non ne sont-ib pas venus).
d’une chose peinte de couleurs criardes : Album On évitera l’emploi de la tournure exclamative
à colorier. Une affiche de mauvais goût, coloriée négative, qui contraint à l’emploi de la reprise
de teintes crues. du nom sujet par le pronom postposé (phrases
telles que: Combien de jeunes gens n’ont-ib
coloss^ ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : pc^ conçu cet espoir f). Ce tour est suspect. On
Des édifices colossaux. dira, par exemple : Combien de jeunes gens ont
conçu cet espoir l (dans une telle exclamation,
col-vert ou colvert n. m. Canard sauvage. — le sens est le même, que la phrase soit
Les deux graphies sont correctes. La graphie affirmative ou négative). T Les interdictions
col-vert semble plus fréquente. — PI. : des précédentes ne vdent que si combien de 4-
cols-verts ou des colverts. nom est en fonction de sujet. Dans les autres
cas, l’inversion du sujet ou la reprise par un
cohca n. m. Plante. — Pas de -t à la fin, malgré pronom personnel postposé est obhgàtoire dans
le dérivé colzatier n. m. (agriculteur qui cultive l’interrogation directe : Combien de dollars
le colza). vaut cet objet ? (ou Combien de dollars cet objet
vaut-il ?), Combien de livres votre sœur a-t-elle
combattre V. t. Conjug. 98. (comme battre). ▼ dans sa bibliothèque? Combien de feuillets
Le dérivé combattant s’écrit avec deux t, avez-vous remplb?
comme combattre, mais combatif, ive et comba¬
tivité avec un seul t. 2 Reprise, par un pronom personnel post¬
posé, du ^oupe combien de + nom dans une
combien adv. de quantité. interrogation indirecte. Quelle que soit la
fonction du groupe combien de -f nom, cette
I Sens et emploi. reprise est à éviter. Dire : Je vous demande
1 Dans une exclamation, au sens de « à quel combien votre sœur a de livres dans sa
point ». Combien je suis heureux ! — Plus fré¬ bibliothèque (et non combien votre sœur a-t-elle
quemment, dans cet emploi, on dit comme ou de livres). Je voudrab savoir combien coûte cet
ue : Comme je suis heureux ! ou Que je suis objet (et non combien cet objet coûte-t-il).
eureux l
3 Rejet de combien ou du groupe combien
2 O combien ! placé après un adjectif bu un de -|- nom en fin de phrase dans l’interrogation
verbe. Appartient à la langue familière : Il est sûr directe. Construction très familière à éviter.
de lui, ôcombien t II prend son temps, ôcombien ! Dire : Combien cet objet coûte-t-il ? (et non Cet
objet coûte combien T). Combien de kilomètres
3 Dans une interrogation directe ou indi¬ avez-vous parcourus ? (et non Vous avez
recte. Emploi de beaucoup le plus fréquent : parcouru combien de kilomètres 7). De combien
Combien d’invités sont venus? Demande-lui l’indice des prix a-t-il augmenté? (et non
combien d’invités sont venus.
L’indice des prix a augmenté de combien?).
171
COMBINER

III Questions d’accord. que soit sa spécialité : Ce comédien a tourné


dans de nombreux films policiers. — Quand on
1 Combien de + nom pluriel, en fonction
veut désigner un(e) artiste spéciaUsé(e) dans les
de sujet. Exige le verbe au pluriel ; Combien
rôles comiques, on dit un acteur comique, une
d’élèves ont été reçus ? (et non a été reçu 7)
actrice comique, ou encore un comique. V Ne
Dites-moi combien d’invités sont venus (et non
pas dire un comédien au lieu de un comique
est venu).
pour désigner un auteur de comédies >
2 Combien, employé seul au sens de comique.
« combien de gens », en fonction de sujet. Exige
le verbe au pluriel : Combien connaissent cette comice n. m. Toujours au pluriel quand il s’agit
anecdote ? Combien sont venus ? d’une assemblée du peuple, dans la Rome
antique : Les comices centuriates. Les comices
3 Accord du participe passé employé avec tributes. Les comices curiates. ■— Au singuher,
combien et avec en. Sur ce point, les opinions quand il s’agit d’un comice agricole : Un jury
des ç-ammairiens sont divergentes et les règles de comice.
fort incertaines. La meilleure solution sera de
laisser le participe toujours invariable : Je vous comics n. m. pl. (anglicisme) Bandes dessinées.
avais prêté six livres, combien en avez-vous lu ? — Ne peut s’employer qu’au pluriel. —
Tu avais cinq lettres à écrire, combien en as-tu Prononciation : [komiks], avec -s prononcé. —
écrit ? Préférer l’équivalent français bande dessinée.
IV Combien, précédé de l’article. Emploi très
familier à éviter. Tourner autrement. Au lieu comique n. m. Deux sens.
de dire Le combien es-tu ?, dire Quelle est ta 1 Un acteur comique : Fernandel fut un
place ? ou Quel est ton classement ? Au lieu de comique très populaire.
Le tramway passe tous les combien ?, dire Quel
est l’intervalle entre deux passages du tramway ? 2 Un auteur de comédies : Molière, notre grand
Au lieu de Le combien du mois sommes-nous ? comique. T Dans ce sens, ne jamais employer
dire Quel jour du mois sommes-nous ? Eviter comédien.
aussi Le combientième jour sommes-nous ?
commandant V Bien distinguer commandant,
combiner v. t. Se construit correctement avec participe présent, invariable (Les officiers
la conjonction et ou avec la préposition avec : commandant les troupes d’assaut), et un (le)
Combiner la ruse et l’audace. L’oxygène se commandant, substantif, variable (Les
combine avec la plupart des métaux. Mêmes commandants des bataillons de parachutistes).
constructions pour combinaison : L ’eau est une
combinaison d’oxygène et d’hydrogène. ▼ La commande, commende > commende.
construction avec à est considérée comme
fautive. Ne pas écrire, par exemple : L’oxygène commander Deux m et -an- De même :
se combine à l’hydrogène. commandant, commande, commandement,
commanderie, commandeur.
comédie n. f. Avec des minuscules et sans trait
d’union : comédie ancienne, comédie moyenne, commandite n. f. Deux m et -an-. De même :
comédie nouvelle (les trois formes successives commanditaire, commanditer. — On écrit : une
de la comédie dans la Grèce antique) ; comédie société en commandite (sans -s) par actions
héroïque, comédie pastorale, comédie bouf¬ (avec -s à action).
fonne, comédie larmoyante, comédie sérieuse
(formes de la comédie à l’époque classique) ; comme adv. ou conj.
comédie lyrique (genre d’opéra-comique). Avec
des minuscules et un trait d’union : comédie- I Introduit un attribut après certains verbes.
ballet (pl. : des comédies-ballets). Avec des Je considère ce garçon comme capable. Ne pas
majuscules et un trait d’union : la Comédie- dire Je considère ce garçon capable. En revan¬
Française. T Distinguer la Comédie-Italienne che, on dira : J’estime ce garçon capable. Je tiens
(majuscules et trait d’union), nom de diverses ce garçon pour capable.
troupes et de divers théâtres du XVE au XVIIE
siècle, et la comédie italienne ou commedia II Comme, comment, combien.
dell’arte, genre comique introduit en France
1 Dans l’interrogation directe, comme ne
par ces troupes venues d’Italie. > commedia peut jamais remplacer comment: Comment
dell’arte : Les artistes de la Comédie-Italienne. s’est-il conduit à votre égard ? (et non * Comme
Arlequin, personnage de la comédie italienne.
s’est-il conduit...).

comédien, ienne n. m. ou f. Désigne tout acteur 2 Dans l’interrogation indirecte, s’il n’y a
ou toute actrice de théâtre ou de cinéma, quelle pas d’adjectif ni d’adverbe dans la subordonnée.
COMME 172

comme jpeut remplacer comment: Je sais après que: Il agit avec méfiance, comme s’il
comme il s’est conduit à votre égard. Cependant craignait quelque danger et qu’il soupçonnât
cet emploi est un peu archaïque et littéraire. quelque piège. Elle parlait sans arrêt, comme
On préférera comment: Je sais comment il s’est si elle avait voulu se rassurer elle-même ou
conduit à votre égard. qu’elle eût désiré couper court à toute objection.
3 Dans l’interrogation indirecte, s’il y a un 4 Comme si de rien n’était. Expression figée,
adjectif ou un adverbe, on peut employer parfaitement correcte, qui signifie « comme si
comme ou combien, mais non comment : Vous rien ne s’était passé » : Il sortit tranquillement,
savez comme il s’est mal conduit à mon égard l’air sûr de lui, comme si de rien n’était Ne
(et non comment il s’est mal conduit à mon pas dire comme si rien n’était, tour critiqué.
égard). Je sais comme il est désagréable ou
combien il est désagréable (et non ^comment 5 II se ressemblent comme deux gouttes
il est désagréable). d’eau, comme deux frères > ressembler.

4 Les expressions figées II faut voir comme, V Comme entrant dans de nombreuses expres¬
Dieu sait comme appartiennent à la langue sions (la plupart familières, quelques-unes
familière. A éviter dans le registre soutenu. populaires).

III Accord du verbe après deux siyets au 1 C^elque chose comme. Dans la langue
singulier unis par comme. familière, sert à exprimer l’approximation :
D’ici au village, il y a quelque chose comme huit
1 On insiste sur l’idée de comparaison. Alors cents mètres. A éviter dans la langue surveillée.
le groupe coifiwie + deuxième sujet est isolé On dira plutôt ; environ ou à peu près.
par des virgules, et le verbe est au singulier :
Le Maine, comme la Bretagne, est une province 2 Comme qui dirait Assez familier ; Sur la
agricole et non une région industrielle. colline, il y a comme qui dirait du brouillard
(= il semble qu’il y ait du brouillard, il y a
2 On insiste sur l’idée de coordination. Alors quelque chose qui ressemble à du brouillard).
le CTOupe comme + deuxième sujet n’est pas — En revanche comme employé seul est tout
isolé par des virgules, et le verbe est au plurwl ; à fait correct : Sur la colline flottait comme un
Le Maine comme la Bretagne sont des provinces brouillard.
agricoles et non des régions industrielles.
3 Comme dit l’autre. Servant à introduire
IV Comme exprimant la comparaison. une expression, est franchement populaire :
1 Après un comparatif. Ne jamais employer Comme dit l’autre, ça va barder l
comme mais que : Mon frère est aussi fort que
toi (et non *aussi fort comme toi).
4 Comme convenu, comme prévu. Les
expressions elliptiques de ce genre sont admises
2 Reprise de l’adjectif par un pronom. Cette dans la langue cursive et commerciale. Dans
reprise est possible, mais non obligatoire. ^ la langue littéraire ou très soutenue, on dira :
peut donc dire : Fort comme tu l’es, tu devrais comme il était convenu, comme il était prévu.
nous aider ou Fort comme tu es, tu devrais nous
aider. 5 Comme de raison, comme de bien entendu,
comme de juste. Ces expressions sont fami¬
3 Comme si. Est normalement suivi de lière, surtout le deux dernière. On pourra
l’imp^ait ou du plus-que-parfait de l’indicatif : préférer selon le cas et selon l’idée à exprimer :
Il agit comme s’il se méfiait de nous. Il est parti comme il est raisonnable de le penser, comme
très tôt, comme s’il avait été mécontent. Le il est naturel, comme on peut s’y attendre,
plus-que-parfmt du subjonctif est plus rare, comme on pouvait le prévoir, etc.
littéraire, mais très correct : Elle agissait avec
méfiance, comme si elle eût craint quelque ^6 C’est tout comme. Tour très familier ; Il
danger. — Dans une proposition indépendante n’est pas encore mort, mais c’est tout comme.
exclamative, il arrive qu’on emploie le condi¬ A éviter dans la langue soutenue.
tionnel présent ou le conditionnel passé pre¬ 7 Comme tout. Expression très familière : Il
mière forme, pour exprimer l’ironie, le dédain, est gentil comme tout l On dira plutôt : tout à
1 exaspération, etc. : Comme si elle n ’aurait pas fait, très.
pu nous prévenir à temps t Comme s’il serait
incapable de supporter cette fatigue 1 Ce tour 8 Comme pas un. Equivalent très familier de
appartient plus a la langue parlée qu’à la langue « plus que n’importe qui, mieux que n’importe
écrite. Dans le langage soutenu, employer qui », d’où « de maniéré excellente » : Il joue
plutôt l'indicatif : Comme si elle n *avait pas pu au bridge comme pas un.
nous prévenir... Comme s’il était incapable de
9 Comme quoi. Emploi non incorrect en tête
supporty... T Quand comme si est prolongé par
de phrase ou de pro^ition au sens de « ce
et que, ou que, on a obligatoirement le subjonctif
qui prouve que » : Il était le dernier de sa classe.
173 COMMEDIA DELL’\RTE

Il est maintenant milliardaire. Comme quoi ce installer son chevalet puis il prépara sa palette
ne sont pas les plus savants qui deviennent les et se mit à peindre. T On évitera d’employer
plus riches l — En revanche, on évitera comme commencer par pour exprimer une idée d’impa¬
quoi pour introduire la proposition développant tience, d’irritation. E)ire : Il commence à
un nom. Ne pas écrire : Le médecin lui a donné m’ennuyer, cet individu l — Il commence par
un certificat comme quoi il ne peut pas travailler m’ennuyer est populaire.
(mais un certificat attestant qu’il ne peut pas
travailler). 4 T Ne pas employer commencer dans une
construction passive telle que Les panneaux
commedia dell’arte n. f. Prononciation : isolants ne sont pas commencés de poser.
[komedjadelaRte]. — Pas de majuscules ni de Tourner autrement: On n’a pas encore
traits d’union. — Attention aux deux m, aux commencé de poser ces panneaux isolants ou
La pose des panneaux isolants n’est pas
deux / et à l’absence d’accent.
commencée.
commémorer v. t. Deux m. T On commémore
un événement, on célèbre un souvenir, un
commendataire, commanditaire Deux mots
paronymes.
anniversaire ou une fête : Le 11 novembre, on
commémore l’armistice de 1918 (et non on 1 commendataire adj. ou n. m. Un abbé
commémore le souvenir de l’armistice ni on commendataire ou un commendataire: abbé
commémore l’anniversaire de l’armistice). En qui touchait le bénéfice (commende) d’une
revanche, on peut très bien dire : Le 11 abbaye mais n’y résidait pas. Une telle abbaye
novembre, on célébré le souvenir (ou l’anniver¬ était dite abbaye commendataire.
saire) de l’armistice de 1918.
2 commanditaire n. m. ou n. f. Bailleur de
fonds, dans une société en commandite. — (par
commencer v. t. ou v. i. Orthographe, conjugai¬
extension) Toute personne qui fournit des
son et constructions.
fonds, des capitaux à ime entreprise.
I Orthographe. Deux m. De même : commen¬
çant, ante, commencement. commende, commande Deux noms féminins
homophones.
II Coitjugaison.
1 commende Abbaye en commende: abbaye
1 Le c prend une cédille devant a ou o .• il dont un clerc ou un Imque (le commendataire)
commença, nous commençons. touchait les revenus, sans y résider.
2 Se conjugue avec avoir quand on veut 2 commande (mot de la langue usuelle) Passer
insister sur l’action, avec être quand on veut une commande à un commerçant Le pilote se
insister sur l’état : La séance a commencé à six mit aux commandes de son avion.
heures exactement. Il est six heures et demie,
la séance est commencée. commensal, ale [komâsal] n. m. ou f. Masculin
ni Constructions. pluriel : des commensaux. — Deux m. De
même ; commensalisme.
1 Commencer à. Construction la plus
usuelle. En principe, indique le commencement commensurable [k3mâs)mabl(9)] adj. Deux m.
d’un état prolongé ; Cela se passait à l’époque De même : commensurabilité.
où je commençais à être mat portant Indique
aussi le commencement d’une action ou d’un comment adv. de manière.
processus susceptible d’accroissement : Les
jours commencent à devenir plus longs. Les jours I Comment et l’inversion du spjet
commencent à raccourcir. 1 Dans l’interrogation directe, le spjet étant
2 Commencer de. Construction plus litté¬ un pronom. L’inversion du pronom sujet est
raire. En principe, indique plutôt le commence¬ obhgatoire : Comment allez-vous ? Comment s’y
ment d’une action brève : C’est au moment où prendra-t-il ? Comment tient-il son rabot ?
je commençais de déjeuner qu ’il entra. En fait, 2 Dans l’interrogation directe, le sitjet étant
on emploie souvent commencer de uniquement un nom. Deux cas à considérer : a) Il y a un
pour éviter un hiatus désagréable : Il commença complément d’objet, et, dans ce cas le nom
d’aspirer au repos. En effet. Il commença à sujet reste devant le verbe et est repris par un
aspirer serait peu harmonieux. pronom postposé : Comment le menuisier tient-
3 Commencer par. Ne peut s’employer que il son rabot ?— b) Il n’y a pas de complément
pour indiquer une action que l’on accomplit en d’objet, et alors on peut, au choix, faire
premier heu et qui doit être suivie d’une ou de l’inversion du nom sujet (Comment travaille ce
plusieurs autres : Le peintre commença par menuisier?) ou bien laisser le nom devant le
COMMENTAIRE 174

verbe et le reprendre par un pronom postposé commère n. f. Deux m. De même : commérage.


(Comment le menuisier travaille-t-il ?).
3 Dans l’interrogation indirecte, le sujet
commettre v. t. Orthographe et conjugaison.
étant un pronom. Obligatoirement, le pronom I Deux m. De même : commettant, n. m. (celui
se place devant le verbe : Dis-moi comment il qui charge une autre personne, le commis,
travaille. Montre-moi comment il tient son d’exécuter certains actes).
rabot.
II Conjug. 99. Je commets, tu commets, il
4 Dans l’interrogation indirecte, le sujet commet, nous commettons, vous commettez, ils
étant un nom. Deux cas à considérer : a) il y commettent. — Je commettais. — Je commis.
a un complément d’objet, et, dans ce cas, le — Je commettrai — Je commettrais. —
nom sujet se place devant le verbe, sans être Commets, commettons, commettez — Que je
repris par un pronom postposé : Montre-moi commette. — Que je commisse. — Commettant.
comment le menuisier tient son rabot. — b) il — Commis, ise.
n’y a pas de complément d’objet, et alors on
peut, au choix, placer le sujet avant le verbe
comminatoire adj. Deux m. Finale en -oire,
(Montre-moi comment le menuisier s’y prend) même au masculin.
ou bien après le verbe (Montre-moi comment
s ’y prend le menuisier). T Dans l’interrogation
indirecte, on ne doit jamais reprendre le nom commis n. m. Le féminin une commise est
sujet par un pronom postposé. Ne jamais dire, parfaitement correct. Il désigne une employée
par exemple : Je vais vous expliquer comment chargée de la vente dans un commerce de
le menuisier travaille-t-il. détail : La commise du charcutier, du crémier.

5 ▼ Dans la langue soutenue, on évitera les commisération n. f. Deux m.


formules du genre Comment il va ? (au lieu de
Comment va-t-il 7), Comment est-ce qu’il s’y commis-greffier n. m. — PI. : des commis-
prend? (au lieu de Comment s’y prend-il?) greffiei^ Un trait d’union, à la différence de
Quant au tour Comment qu’il va?, il est commis voyageur.
franchement très incorrect.
II Comment et comme > comme (II). Dans la commissaire n. m. Deux m. De même :
langue soutenue, on évitera d’employer comment commissariat.
avec le verbe être^ (tour Comment es-tu ?). On
aura recours plutôt aux tournures suivantes. commissaire-priseur n. m. — PI. : des
commissaires-priseurs.
1 Dans l’interrogation indirecte. Employer
comme: Tu sais comme il est Qjlutôt que
comment il est). commission n. f. Deux m. Les dérivés prennent,
en outre, deux n: commissionnaire,
2 Dans l’interrogation directe. Tourner au¬ commissionner.
trement : Quel homme est-il ? Quel genre
d’homme est-ce ? Quelles sont ses dispositions ? commissure n. f. Deux m.
Quelle est son humeur ? (selon le sens), plutôt
que Comment est-il ? De même : Comment te commis voyageur n. m. Pas de trait d’union,
sens-tu ? Comment te trouves-tu ? plutôt que à la différence de commis-greffier. — PI. : des
Comment es-tu ? commis voyageurs.

commentaire n. m. On écrit en général au commode adj. ou n. f. Deux m. De même:


singulier ; Cela se passe de commentaire. Pas commodément, commodité.
de commentaire ! Sans commentaire !
commodore [komodoR] n. m. Deux m.
commenter v. t. Deux m. De même : commen¬
taire, commentateur.
commotion n. f. Deux m. De même ;
commotionner.
commerce n. m. Deux m. De même : commer¬
çant, commercer, commercial, ale, aux, commuer v. t. Deux m.
commercialement, commercialisation, commer¬
cialiser, commercialité. — On écrit générale¬
ment : la Chambre de commerce. commun, une adj. ou n. Deux m. De même :
communal, ale, aux, communaliser, commu¬
nard, communautaire, communaux, communé¬
commercer v. t. ind. Conjug. 17. Le c prend une
ment, communiant, ante, communier (conjug.
cedille devant a ou o : il commerça, nous
comme -çons. 20), communion, communisant, ante, commu¬
nisme, communiste.
175 COMMUNE

commune n. f. On écrit: la Chambre des suppose plutôt une comparaison portant sur la
communes ou les Communes (assemblée an¬ nature, sur les ressemblances et les différences :
glaise), la Commune de Paris ou la Commune Si nous comparons le style de Voltaire avec celui
(insurrection, gouvernement insurrectionnel, en de Chateaubriand, que constatons-nous ? Dans
1871). ce sens, on peut aussi joindre les deux
compléments par et: Comparons le style de
communicant, communiquant Ne pas écrire Voltaire et celui de Chateaubriand.
communicant, ante, adjectif variable (Les vases
2 Comparer à s’emploie quand il s’agit de
communicants), comme communiquant, parti¬
la figure de style appelée comparaison: Le
cipe présent variable : Communiquant par une
poète compare les vagues écumeuses à des
large porte, les deux salles du fond pouvaient
chevaux bondissants. — Comparer avec s’em¬
servir de salles de réception.
ploie plutôt quand on parle d’un examen
comparatif : Comparons attentivement ce poème
communiquer Orthographe et construction.
de Hugo avec le passage de Virgile dont il s’est
1 Deux m. Toujours -qu-, même devant a ou inspiré.
0: il communiqua, nous communiquons. — Le
3 T Comparer ensemble est un pléonasme.
dérivé communiqué n. m. (un communiqué de
Dire : Comparons ces deux gravures (et non
presse) s’écrit avec -qu-. Tous les autres
Comparons ces deux gravures ensemble).
s’écrivent avec c: communicable, communi¬
cant, communicateur, communicatif, commu¬
comparant, ante adj. ou n. (terme de droit) La
nication.
dame comparante. Le sieur comparant. —
2 On dit : Communiquer un document à (substantivement) Les comparants > compa¬
quelqu’un. Le salon et la salle à manger roir.
communiquent. Le salon communique avec la
salle à manger. On peut dire aussi Le salon et comparoir v. i. Verbe défectif qui ne s’emploie
la salle à manger communiquent entre eux, qu% l’infinitif, au sens de « comparaître »,
mais ce renforcement n’est nullement dans la langue de la procédure : Le défendeur,
nécessaire. appelé à comparoir...

commuter v. t. Deux m. De même : commutable, compendium [kSpédjom] n. m. (vieilli et litté¬


commutateur, commutatif. raire) Abrégé, rœumé : Il rédigea un compen¬
dium de la doctrine de Leibniz. — PI. : des
compagnon n. m. Le féminin normal est compendiums [-djom].
compagne : La fillette jouait avec ses compagnes
dans le jardin public. — La forme compagnonne compensation n. f Dire en compensation de et
est rare et littéraire. Elle ne peut s’employer non *en compensation pour: En compensation
qu’avec un adjectif, pour désigner une femme de cette perte, il a reçu une indemnité de cinq
de caractère hardi et d’humeur gaillarde : Une mille francs.
rude compagnonne. Une joyeuse compagnonne.
Une brave compagnonne. compère-loriot n. m. — PI. : des compères-
loriots.
compagnonnage n. m. Deux n.
complaire v. t. ind. ou v. pron. Conjug. 55. Je
comparaison n. f On dit en comparaison de (La complais, tu complais, il complaît, nous complai¬
crue de cette année est peu de chose en sons, vous complaisez, ils complaisent. — Je
comparaison de l’inondation de l’annee der¬ complaisais. — Je complus. — Je complairai
nière) et par comparaison à ou par comparaison — Je complairais. — Complais, complaisons,
avec (Par comparaison aux résultats de l’an complaisez. — Que je complaise. — Que je
dernier, ceux de cette année sont encourageants. complusse. — Complaisant. — Complu. — A
La petite ville lui paraissait étrangement déserte l’actif, se conjugue avec l’auxiliaire avoir: j’ai
par comparaison avec l’animation des rues de complu, j’avais complu. V A la fonne pronomi¬
Paris). nale, le participe passé reste toujours invaria¬
ble : Elles se sont complu à nous tracasser.
comparer v. t. Construction.
1 Comparer à implique en principe une compa¬ compiles n. f pl. Office catholique. — Souvent
raison d’ordre quantitatif ou portant sur le sans article : Après compiles. Aller à compiles.
degré ; Nos bénéfices sont modestes si on les Assister à compiles (ou aux compiles), mais
compare à ceux de nos concurrents. On ne peut réciter les complies.
comparer le talent aimable de Marivaux au
génie puissant de Molière. — Comparer avec compliment n. m. Ne pas écrire *compliement.
♦ ^
COMPORTER 176

comporter v. t. Sens et emploi. 2 Subjonctif. Quand comprendre signifie


« trouver naturel, excusable » : Après le tour
1 Eviter l’emploi de ce mot quand son
qu’on vous a joué, je comprends que vous soyez
complément implique une idée de pluralité.
furieux. Je comprends qu’on puisse se tromper,
Dire plutôt, selon les cas, comprendre, se
mais à ce point !
composer de, être constitué par, contenir,
compter : Cet appartement comprend trois
pièces et une cuisine (et non comporte trois comprimer v. t. ▼ Ne pas dire *compresser pour
pièces). — En revanche, on peut employer comprimer. Compresser est considéré comme
comporter avec un nom singulier en donnant un barbarisme.
au verbe la nuance de « apporter avec soi,
contenir en soi » (en général une chose compris, ise Accord de compris, y compris, non
possible, éventuelle) : Cette entreprise comporte compris employés sans auxiliaire.
un risque. Ce terme populaire comporte une 1 Devant le nom ou le pronom. Le participe
nuance péjorative. reste invariable : Un loyer de huit cents francs,
1 Ne pas abuser du pronominal se comporter y compris les charges. Un devis de six mille
au sens de se conduire. Se comporter appartient francs, non compris les taxes.
à la langue technique de la psychologie. Dire : 2 Derrière le nom ou le pronom. Le participe
Ce garçon s’est mal conduit à l’égard de son s’accorde en nombre et en genre : Un loyer de
bienfaiteur (et non s’est mal comporté). De mille francs, charges comprises Cela faisait cinq
même, préférer conduite à comportement : La personnes à transporter, elle comprise. Un prix
conduite de cet enfant est étrange. de sept cents francs, taxes non comprises
composant Bien distinguer composant, participe
compromettre v. t. ou v. pron. Un seul m. —
pr^nt invariable, et composant, ante, adjectif
Conjug. 99. Je compromets, tu compromets, il
variable : Les éléments composant la charpente
compromet, nous compromettons, vous compro¬
sont en acier. Les pièces composantes de cet
mettez, ils compromettent — Je compromettais.
appareil sont usinées au centième de millimètre.
— Je compromis — Je compromettrai — Je
compromettrais — Compromets, compromet¬
compost n. m. — Prononciation ; [kôpost].
tons compromettez — Que je compromette. —
Que je compromisse. — Compromettant —
compote n. f. Un seul t De même ; compotier,
Compromis, ise.
— Le nom des fruits se met au pluriel : Une
compote de pommes.
comptât [kStâ] Il vaut mieux laisser comptant
invariable, surtout après payer, vendre, verser:
compound adj. inv. ou n. Anglicisme technique.
Il a payé deux cents francs comptant II a vendu
— Invariable comme adjectif : Des locomotives
sa voiture six mille francs comptant Vous versez
compound [kôpund]. — Prend le -s du pluriel
trois mille francs comptant Surtout jamais
comme substotif : des compounds [-pund].
d’accord quand le nom de la monnaie est
féminin ; Dix mille lires comptant Cent cin¬
compréhension n. f. Attention au h intérieur.
quante livres comptant Cinq cents couronnes
De même ; compréhensible, compréhensif.
comptant
comprendre v. t. Conjugaison et construction.
compte [k3t] n. m. Orthographe et expression
I Conjug. 82. Je comprends, tu comprends, il se rendre compte.
comprend, nous comprenons, vous comprenez,
ils cornprennent. — Je comprenais. — Je I Ne pas écrire compte (Le commerçant fait ses
compris. — Comprends, comprenons, compre- comptes) comme comte (titre de noblesse) ou
nez. Que je comprenne. — Que je comprisse. comme conte (histoire).
— Comprenant. — Compris, ise. II Se rendre compte.
II Comprendre que. Est suivi de l’un des modes 1 Se rendre compte de + nom. Tour parfaite¬
suivants.
ment correct : Je me suis rendu compte de son
1 Indicatif ou conditionnel. Quand compren- absence seulement en fin de soirée.
dre signifie « saisir le sens, prendre
2 Se rendre compte que -|- indicatif. Tour à
conscience » : Il ne m’a pas dit clairement ce
éviter dans la langue soignée. On écrira plutôt
quil voulait, mais j’ai compris qu’il était
s’apercevoir que: Je me suis aperçu à ce
d’accord. J’ai bien relu sa lettre et j’ai compris
moment-là qu’il était parti (plutôt que je me
qu’il ne s’opposerait pas à nos projets. Je
suis rendu compte qu’il était parti). De même
comprends seulement maintenant que nous
on évitera se rendre compte de ce que, tournure
sommes i:'s dupes dans cette affaire.
lourde.
177 COMPTE COURANT

3 T Dans la conjugaison de se rendre compte, Acheter un morceau de comté. — Eviter la


le participe est toujours invariable : Elles se sont graphie conté, rare.
enfin rendu compte de leur erreur.
comtois, oise adj. ou n. De la Franche-Comté ;
compte courant n. m. Pas de trait d’union. — La population comtoise. Les Comtois. — N. f.
PI. : des comptes courants. Une comtoise: horloge. — En général, ,on
emploie plutôt franc-comtois quand on parle
compte-fils [k5tfil] n. m. inv. Loupe. — Un trait des personnes (Les Francs-Comtois sont calmes
d’union. — PI. : des compte-fils. et laborieux), et comtois quand on parle des
choses : Une vieille maison comtoise.
compte-gouttes n. m. inv. Un trait d’union. —
Toujours un -s à gouttes, même au singulier. concéder v. t. Conju|. 11. Change é en ê devant
— PI. : des compte-gouttes. e muet, sauf à l’indicatif futur et au condition¬
nel présent : Je concède, mais je concéderai
compte-pas [k5tpa] n. m. inv. Un trait d’union.
— PI. : des compte-pas. concerner v. t. Ne pas abuser de ce mot à la
mode. Au lieu de Cette question nous concerne
compter [kSte] v. t. Orthographe, prononciation tous, on pourra dire : Cette question nous touche
et constructions. tous, ou nous intéresse tous, ou est notre affaire
à tous, ou nous regarde tous. Eviter surtout
I Attention au p intérieur qui ne se prononce
d’employer ce verbe au passif. Au heu de Tous
pas. De même : comptabilisation, comptabili¬
les citoyens doivent se sentir concernés par cette
ser, comptabilité, comptable, comptage, comp¬
question, on pourra dire : intéressés, touchés par
tant, compte, compte courant, compte-fils,
cette question.
compte-gouttes, compte-pas, compte rendu,
compte-tours, compteur, comptine, comptoir.
concert, conserve Bien distinguer de concert, en
II Constructions. accord (Il a agi de concert avec ses associés.
Nous devons travailler de concert), et de
1 Compter + infinitif. Je compte vous
conserve, expression empruntée au langage de
remettre ce travail lundi T Ne pas dire : Je
la marine et qui ne peut guère s’employer
compte de vous remettre... qu’avec un verbe tel que naviguer, aller,
2 Compter que + indicatif. Je compte qu'il voyager: Les deux vaisseaux naviguaient de
nous aidera. — Eviter le tour, correct mais très conserve (= faisaient route ensemble). Les deux
lourd. Je compte sur le fait qu’il nous aidera. pèlerins voyagèrent de conserve (= ensemble).
Pendant plus d’une lieue, nous allâmes de
compte rendu n. m. Pas de trait d’union. — PI. : conserve. — Observer que de concert et de
des comptes rendus. conserve appartiennent au registre soutenu et
même ütteraire.
compteur [kStoea] n. m. Attention à l’homo¬
phone conteur, celui qui raconte des histoires. concertation n. f. Sens moderne, apparu en
français vers 1970 : « politique visant à régler
comptine [kôtin] n. f. Chanson enfantine. les questions administratives, économiques et
sociales par des discussions entre les intéressés,
comtat n. m. On écrit, avec un c minuscule et en évitant à la fois les solutions imposées
un V majuscule, le comtat Venaissin, mais, avec autoritairement et les conflits ouverts ». Ce
un C majuscule, le Comtat, pris absolument (= sens est correct. Ne pas en abuser cependant.
le comtat Venaissin). Varier en employant d’autres termes : accord,
discussion, entente, négociation, selon les cas.
comte [k5t] n. m. Titre de noblesse. — Avec
un m. De même : comtal, ale, aux, comtesse, concerto [kSsesto] n. m. Mot itahen francisé.
comtat, comté. — Attention aux homophones PI. : des concertos [-to].
compte (calcul), conte (histoire, légende).
concevoir v. t. Conjug. 58. Je conçois, tu conçois,
1. comté Masculin en français mçxlerne; Le il conçoit, nous concevons, vous concevez, ils
comté d’Auvergne. — Autrefois féminin, conçoivent. — Je concevais. — Je conçus. —
comme, de nos jours encore, la vicomté. — Le Je concevrai. — Je concevrais. — Conçois,
féminin subsiste dans le nom propre la Fran¬ concevons, concevez. — Que je conçoive. — Que
che-Comté, province française, appelée aussi je conçusse. — Concevant. — Conçu, ue.
parfois la Comté.
concierge n. m. ou f. De nos jours, on tend à
2. comté n. m. Fromage. — Pas de majuscule : remplacer ce mot par gardien(ne) d’immeuble.
CONCIERGERIE 178

expression jugée plus élégante : Déposez le 2 Concomitant. La hausse des prix est concomi¬
paquet chez la gardienne. tante de la dépréciation monétaire ou La hausse
des prix et la dépréciation monétaire sont
conciergerie n. f. Local où se tient le concierge concomitantes. T La construction avec à ou
d’un château, d’un lycée, d’une faculté. La avec avec au lieu de de est déconseillée. Dans
conciergerie de La Sorbonne. — Quand il s’agit la langue surveillée, on évitera d’écrire : La
d’un local où se tient un(e) gardien(ne) hausse des prix est concomitante à (ou concomi¬
d’immeuble d’habitation, on dit loge. tante avec) la dépréciation monétaire.

concile n. m. Finale en -ile. concordance (des temps) > annexes.

concilier v. t. Double le i à la première et à la concourir v. i. Conjug. 32. Je concours, tu


deuxième personne du pluriel de l’indicatif concours, il concourt, nous concourons, vous
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous concourez, ils concourent. —Je concourais. —Je
conciliions, (que) vous conciliiez. concourus. — Je concourrai (avec deux r). — Je
concourrais (avec deux r). — Concours, concou¬
conclure v. t. Conjugaison et construction. rons, concourez. — Que je concoure. — Que je
concourusse. — Concourant. — Concouru. T
1 Conjug. 79. Je conclus, tu conclus, il conclut,
Sauf au futur et au conditionnel, s’écrit avec un
nous concluons, vous concluez, ils concluent. —
seul r, à la différence de concurrence, concurrent.
Je concluais, tu concluais, il concluait, nous
concluions, vous concluiez, ils concluaient. —
concret, ète adj. Ne pas abuser de ce mot à la
Je conclus, tu conclus, il conclut, nous
conclûmes, vous conclûtes, ils conclurent. — Je
mode, au sens de réel, particulier, pratique (Les
conditions historiques concrètes dans lesquelles
conclurai, tu concluras, il conclura, nous conclu¬
s’est réalisée une expérience révolutionnaire), ni
rons, vous conclurez, ils concluront. — Je
conclurais, tu conclurais, il conclurait, nous
de substantiel, appréciable, bien réel (Obtenir
des avantages concrets).
conclurions, vous concluriez, ils concluraient. —
Conclus, concluons, concluez. — Que je conclue,
que tu conclues, qu’il conclue, que nous
concrétion [kSkResjô] n. f Dépôt dur : Une
concrétion calcaire.
concluions, que vous concluiez, qu’ils concluent.
— JB conclusse, que tu conclusses, qu’il
conclût, que nous conclussions, que vous conclus¬ concrétiser v. t. Ne pas abuser de ce mot à la
siez, qu’ils conclussent. — Concluant. — mode. On dira plutôt, selon les cas, réaliser,
Conclu, conclue (au pluriel conclus, conclues). matérialiser, formuler, représenter, exprimer,
▼ Conclure n’est pas un verbe de la première etc : L’événement réalisa ses espérances et ses
conjugaison. Eviter les barbarismes du genre aspirations (plutôt que concrétisa ses espérances).
*je conclue, tu conclues... (à l’indicatif présent) Cette ligne de barbelés qui matérialise (et non qui
ou *je concluerai, *je concluerais (au futur et concrétise) la division de ce pays. Les œuvres d’art
au conditionnel). Eviter aussi le barbarisme représentent (ou expriment) les rêves d’une épo¬
*conclus, *concluse (au participe passé). que (et non concrétisent). De même, préférer
réalisation, matérialisation, formulation, repré¬
2 La construction correcte est co/ic/ttreçttc, suivi sentation, expression à concrétisation.
de 1 indicatif ou du conditionnel : Je conclus que
nous sommes en mesure de soutenir cet effort. Je concupiscence n. f. Attention au groupe -sc- et à
conclus que nous pourrions fournir un effort la finale -ence. — De même : concupiscent, ente.
supplémentaire. T Eviter le tour conclure à ce
que suivi du subjonctif : Le rapporteur conclut à concurremment [kâkyRamâ] adv. Deux r,
ce qu’on maintienne les dispositions antérieures. deux m. Finale en -emment (vient de concur¬
Tourner autrement : En conclusion, le rappor¬ rent). — Construit le plus souvent avec avec,
teur demande (ou propose) qu ’on maintienne les plus rarement avec à : Les médicaments agis¬
dispositions antérieures.
sent concurremment avec la cure de repos (plus
fréquent que à la cure de repos).
concombre n. m. Attention au n et au m.
concurrence n. f. Deux r. De même : concurren¬
concomitance n. f, concomitant, ante adj. Un cer V. t. (conjug. 17), concurrent, ente, concur¬
seul m, un seul t. — On prendra garde à la rentiel, ielle.
construction de ces mots.
1 Concomitance. La concomitance des grandes concussion, malversation, prévarication
marées et de tempêtes violentes ou La concomi¬ Trois noms féminins à bien distinguer.
tance des grandes marées avec des tempêtes
1 concussion Délit commis par un fonction¬
violent' y.
naire qui perçoit indûment et sciemment une
179 CONCUSSIONNAIRE

taxe au détriment d’un particulier ou qui me préviendra. On le laissa partir, à condition


perçoit sciemment un traitement auquel il n’a qu’il s’abstiendrait de tout acte hostile.
pas droit.
2 Avec l’article (à la condition, sous la
2 malversation Gestion frauduleuse ; grave condition que). Soit avec le subjonctif (Je vous
détournement d’argent commis dans l’exercice prête ce livre, à la condition que vous me le
de sa fonction par un fonctionnaire, un officier rendiez avant jeudi), soit avec l’indicatif futur
public ou un salarié ; Le caissier fut convaincu ou avec le conditionnel exprimant le futur dans
de malversation. Le comptable s’était rendu le passé. Ces deux derniers tours, assez fré¬
covoable de graves malversations. quents, insistent sur le caractère impératif de
la condition : Il peut sortir, à la condition qu’il
3 P évarication Tout manquement grave dans
rentrera avant sept heures On l’autorisa à
l’exijcice de la fonction, de la charge, de
revenir, sous la condition qu’il se tiendrait
l’emploi. La prévarication n’est pas nécessaire¬
tranquille.
ment une faute d’ordre financier : Ce juge a
prévariqué en donnant injustement gain de cause II Mise en condition. Mettre en condition.
à ce plaideur qui était l’un de ses amis. Egressions empruntées à la psychologie des
réflexes conditionnés. Ne pas en abuser. On
concussionnaire adj. ou n. Attention aux deux n dira plutôt préparation psychologique, pression
psychologique, pression sur (les esprits, l’opi¬
condamner v. t. Prononciation : [kSdane]. Le nion) et préparer psychologiquement, faire
m ne se prononce pas. De même : condamnable pression sur (les esprits, l’opinion) : Cette cam¬
[kSdanabKo)], condamnation [k5danasj5|, pagne de propagande très violente avait pour but
condamnatoire [kSdanatwan], condamné, le de faire pression sur l’opinion, ou de préparer
[kôdane, e]. l’opinion publique (plutôt que de mettre en
condition l’opinion).
condensateur, condenseur Deux noms mas¬
culins dérivés de condenser. conditionné, ée adj. Attention à certaines
expressions.
1 condensateur Dispositif électrique ou radio¬
1 On dit indifféremment réflexe conditionné ou
électrique : Le condensateur d’un poste récep¬
réflexe conditionnel.
teur de radio. ▼ Ne jamais dire le condensateur
d’une machine à vapeur, mais le condenseur 2 Quand on parle d’une marchandise, on peut,
d’une machine à vapeur. dans la langue technique, dire, par exemple, soie
conditionnée, céréales conditionnées (ayant subi
2 condenseur Dispositif que condense la va¬ un traitement spécial permettant le transport,
peur à la sortie d’une machine à vapeur, d’une la conservation et l’utilisation). En revanche,
turbine. dans le langage non technique, on écrira, plutôt,
selon les cas, préparé, emballé, présenté: Des
condescendre v. t. ind. Conjug. 81. Je condes¬ produits alimentaires habilement présentés.
cends, tu condescends, il condescend, nous
condescendons, vous condescendez, ils condes¬ 3 Air conditionné. Anglicisme. On préférera
cendent. — Je condescendais. — Je condes¬ air climatisé.
cendis. — Je condescendrai. — Je condescen¬
drais. — Condescends, condescendons, condes¬ conditionnement n. m. Attention à certaines
cendez. — ^e je condescende. — Que je expressions.
condescendisse. — Condescendant. — Condes¬ 1 En dehors d’un contexte technique, on dira
cendu. — Attention au groupe -sc-. De même : plutôt préparation, emballage, présentation,
condescendance, condescendant, ante. (d’une marchandise) : La nouvelle présentation
d’un médicament (plutôt que le nouveau
condisciple n. m. ou f. Attention au groupe -sc-. conditionnement).
2 On écrira la préparation psychologique, la
condition n. f Construction et sens.
pression sur (les esprits, sur l’opinion), plutôt que
I A condition que, à la condition que, sous la le conditionnement: La publicité abrutit à une
condition que. véritable pression sur l’esprit des consommateur:
(plutôt que à un véritable conditionnement). De
1 Sans article (à condition que), plus même, on écrira une idée acquise, un mode de
souvent avec le subjonctif (Il peut partir avant pensée inculqué, plutôt que un conditionnement :
l’heure, à condition qu’il me prévienne) ou bien La réforme de la société se heurte aux idées
avec l’indicatif futur ou avec le conditionnel acquises (plutôt que aux conditionnements).
exprimant le futur dans le passé. Ces deux
derniers tours sont rares : Oui,^ je l’autorise à 3 Préférer climatisation de l’air à conditionne¬
partir avant l’heure, mais c’est à condition qu’il ment de l’air, qui est un anglicisme.
CONDITIONNER 180

conditionner v. t. Attention à certaines conférer v. t. Conjug. 11. Change é en è devant un


expressions. e muet, sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
présent : il confère, mais il conférera. T Au sens
1 On écrira plutôt déterminer, être la condition
de « avoir une conversation, un entretien », on
de: Les structures sociales déterminent les
évitera le pléonasme conférer e/wemWe. On dira :
formes de l'art et de la littérature (mieux que
Le ministre et les délégués ont conféré sur ce sujet
conditionnent les formes...). Une amélioration
(et non ont conféré ensemble). On peut dire aussi :
de ma santé est ta condition de ce voyage (et
Le ministre a conféré avec les délégués.
non conditionne ce voyagé).
confesse n. f. Synonyme de confession dans les
2 En dehors de la langue technique de la
locutions figées aller à confesse, venir à
psychologie, on écrira plutôt préparer psycho¬
confesse, revenir de confesse.
logiquement, faire pression sur, déterminer:
Cette propagande vise à préparer psychologique¬
confession n. f. Les dérivés s’écrivent avec
ment la mpulation (plutôt que à conditionner
deux n : confessionnal, aux n. m., confession¬
/a population). La publicité détermine les
nel, elle adj.
réactions des consommateurs (plutôt que
conditionne).
confetti [kSfeti] n. m. pl. Ne s’emploie qu’au
3 En dehors de la langue technique de pluriel. S’écrit sans -s (pluriel italien en -î) :
l’industrie et du commerce, on écrira plutôt, Lancer des confetti
selon les cas, préparer, emballer ou présenter
(une marchandise). confiance n. f. Expressions.
1 Avoir confiance. Est suivi de en (Ayez
condoléances n. f. pl. De nos jours, ne s’emploie
confiance en moi) ou de dans + article (Il a
qu’au pluriel. Il vaut donc mieux écrire : Une
confiance dans les capacités de son associé).
lettre, une visite de condoléances (avec un -s à
condoléances). 2 Faire confiance (à). Expression considérée
comme relâchée par certains grammairiens.
condominium n. m. — Prononciation : Dans la langue très surveillée, on emploiera
[kôdominjom]. — Pl. : des condominiums plutôt avoir confiance (en, dans), accorder sa
[-njom]. confiance (à), mettre sa confiance (en), se fier
(à), s’en remettre (à), s’en rapporter (à).
condottiere n. m. Mot itahen incomplètement
francisé. Prononciation : [kôdotjeR]. Pl. : des confier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première
condottieri [kSdDtjeRi]. Jamais d’accent sur le et à la deuxième personne du pluriel de
e. Attention aux deux t. La prononciation à l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
l’itahenne au singulier [kondotJeRe] est plus (que) nous confiions, (que) vous confiiez
rare, mais non fautive.
confier (se) Construction et sens; accord du
conduire v. t. Conjug. 46. Je conduis, tu conduis, participe.
il conduit, nous conduisons, vous conduisez, ils
I Construction,
conduisent. — Je conduisais. — Je conduisis._
Je conduirai — Je conduirais. — Conduis, 1 Se confier à. Faire des confidences à
conduisons, conduisez — Que je conduise. — Que (emploi usuel) : // ne faut se confier qu'à des
je conduisisse. — Conduisant — Conduit, ite. amis sûrs et discrets.
2 Se confier à. S’abandonner à, accorder sa
cône n. m. Se prononce avec un o fermé [kon]
confipce à, s’en remettre k : Il se confia à la
et s’écrit avec un accent circonflexe, à la
Providence et se lança dans cette aventure.
différence des dérivés: conicité [konisite],
conifere [konifeR], conique [konikl, conirostres 3 Se confier en ou, plus rarement, se confier
[koniRostRfa)]. dans (+ article). Mettre sa confiance en, dans
(un peu vieilli et emploi littéraire) : Le croyant
confection n. f. Deux n dans les dérivés ; se confie en Dieu. Le roi se confiait dans la force
confectionner, confectionneur. de ses armées.

n ^ coïter, se fier. Le premier verbe, plus


confédéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
■aux. htteraire, implique l’idée d’une confiance totale,
d’un abandon : Le chrétien se confie en la bonté
de Dieu. Se fier implique que la confiance se
confédérée v. t. Conjug. 11. Change é en è devant
hmite a un domaine précis, sans abandon total :
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
Le directeur se fie à la compétence de ses
conditiojmel : il confédéré, mais il confédérera.
conseillers techniques.
181 CONFINS

III Accord du participe. confondre v. t. Conjugaison et construction.


1 Pas de complément direct. L’accord se fait I Conjug. 91. Je confonds, tu confonds, il
avec le sujet ; Elles se sont confiées à moL Elles confond, nous confondons, vous confondez, ils
se sont confiées en Vindulgence de leur père. confondent — Je confondais. — Je confondis.
— Je confondrai — Je confondrais. —
2 n y a un complément direct. L’accord se Confonds, confondons, confondez. — ^e je
fait avec ce complément s’il est placé avant le confonde. — Q^e je confondisse. — Confondant
verbe : Les peines qu'ils se sont confiées. — Si — Confondu, ue.
le complément est placé après le verbe, invaria¬
bilité : Ils se sont confié leurs espérances. II Construction.
1 Au sens de « prendre à tort une chose
confins n. m. pl. Toujours au pluriel : Une petite pour une autre », se construit avec et ou avec
ville située aux confins de l’Anjou et du Maine. avec: Ne confondez pas la «cithare» et la
— On dira aux confins, sur les confins (de), «guitare». Il a tout simplement confondu
et non dans les confins. Châlons-sur-Marne avec Chalon-sur-Saône.

confire v. t. Comug. 52. Je confis, tu confis, il 2 Au sens de « se fondre dans un ensemble


confit, nous confisons, vous confisez, ils confisent. plus vaste », se construit avec avec, mais aussi
— Je confisais. — Je confis..., nous confimes avec dans, en, et même avec à (au participe) :
— Je confirai — Je conjurais. — Confis, Au loin, la terre et la mer se confondaient dans
confisons, confisez. — Que je confise — Que une même brume. A l’horizott les toits de la
ville se confondaient avec le ciel pluvieux On
je confisse..., qu’il confit. — Confisant —
voyait quelques étudiants confondus dans la
Confit, ite. — On n’utilise guère que l’infinitif,
masse des émeutiers en blouse. Des édifices
le participe passé et les temps composés.
colossaux et des rochers abrupts confondus en
un même chaos. Toutes les fumées de la ville,
confirmand n. m. Celui qui reçoit le sacrement
confondues aux brumes du matin.
de confirmation. T Avec un -d, à la différence
de communiant et aussi de confirmant, pesti- confortable adj. Ne peut qualifier que des
cipe présent du verbe confirmer. —Le féminin
choses : Une maison confortable. Un fauteuil
confirmande est rare, ^n emploi n’est pas confortable. — Ne peut jamais s’appliquer à une
conseillé. personne. Ne pas dire : Je suis confortable dans
ces chaussures (mais je suis à mon aise).
confirmer v. t. Confirmer que à la forme
affirmative ou négative ou interrogative se confronter v. t. Construction et sens.
construit toujours avec l’indicatif ou le condi¬
tionnel : Je ne vous confirme pas qu’il viendra 1 Se construit avec et, avec à et avec avec : Il
demain. Il n’a pu confirmer qu’il viendrait confronta la copie et l’original On a confronté
aujourd’hui l’accusé aux témoins. Le juge d’instruction
confronta le criminel avec son complice.
confiteor n. m. Prière catholique. — Générale¬ 2 Ne pas abuser de phrases telles que : L’hom¬
ment sans majuscule. Pas d’accent sm le e. me moderne se trouve confronté à des problèmes
Prononciation : [kSfiteoR]. Toujours invaria¬ tout nouveaux On écrira plutôt devoir affron¬
ble : Des confiteor. ter, devoir faire face à, are aux prises avec.
Eviter absolument l’emploi à l’actif dans des
confiture n. f Le nom du fruit se met en général phrases telles que : Les graves problèmes qui
au pluriel : De la confiture d’abricots. De la confrontent l’homme moderne Dire plutôt : qui
confiture de fraises. Il en va de même pour les se posent à l’homme moderne ou que l’homme
mots compote, marmelade. moderne doit affronter.

confluence n. f. S’écrit avec -en-, comme un congeler v. t. Conjug. 10. Change c en è devant
confluent un e muet. Je congèle, je congèlerai

confluent, affluent > affluent. conglomérer v. t. Conjug. 11. Change é en è


devant urt e muet, sauf à l’indicatif futur et au
confluent, confluant Ne pas écrire un conditionnel présent ; je conglomère, mais je
confluent, nom masculin, comme confluant, conglomérerai
participe présent du ver^ confluer .* Le bec
d’Ambès est au confluent de la Garonne et de congolais, aise adj. ou n. Du Congo, pays
la Dordogne. Confluant au bec d’Ambès, la d’Afrique. — Attention à la majuscule : La
Garonne et la Dordogne mêlent leurs eaux pour population congolaise Les Congolais. — Un
former la Gironde. congolais: gâteau à la noix de coco.
CONGRÉGATION 182

congrégation n. f. Les dérivés s’écrivent avec un connaissance quand on s’adresse à un supérieur


seul n : congréganiste, congrégationalisme, hiérarchique et informer quand on s’adresse à
congrégationaliste. un inférieur : J’ai l’honneur de porter à votre
connaissance que des dégradations ont été
congrûment adj. T Un accent circonflexe sur commises. J’ai l’honneur de vous informer que
le U. Ne pas écrire *congruement. les attributions de votre service sont modifiées.

conicité, conifère, conique, conirostre Pas connaître v. t. Conjugaison, construction et sens.


d’accent circonflexe sur le o, à la différence de
cône > cône. I Conjug. 94. Je connais, tu connais, il connaît,
nous connaissons, vous connaissez, ib connais¬
conjecture, conjoncture Deux noms féminins sent. — Je connaissab — Je connus. — Je
paronymes. connaîtrai, tu connaîtras, il connaîtra, nous
connaîtrons, vous connaîtrez, ils connaîtront. —
1 coiqecture Supposition, hypothèse; Faute Je connaîtrab, tu connaîtrais, il connaîtrait,
d'informations sures, on en est réduit à des nous connaîtrions, vous connaîtriez, ils connaî¬
conjectures sur les intentions du gouvernement. traient. — Connais, connaissons, connaissez. —
— Dérivés : conjectural, ale, aux, conjecturer. Que je connaisse. — Que je connusse. —
2 conjoncture Situation d’ensemble du mo¬ Connaissant. — Connu, ue. T Accent cir-
ment (surtout en matière politique ou économi¬ c()nflexe sur le / de la syllabe -nai- toutes les
que) : La conjoncture economique n 'est pas fois que ce / est suivi d’un t: il connaît, je
vraiment favorable à une reprise des affaires. connaîtrai, je connaîtrab
— Dérivé : conjoncturel, elle. n Constructions particulières :

conjoint n. m. Dans la langue juridique ou 1 Connaître de. Expression de la langue de


administrative, désigne le mari considéré par la procédure : Les tribunaux adminbtratifs ou
rapport à sa femme, ou la femme considwée civik ne connaissent pas des causes commer¬
par rapport à son mari, ou les deux épOux : Un ciales.
veuf peut se remarier immédiatement après la 2 Se connaître à, se connaître en. Expres-
mort de son conjoint, mais une veuve doit sions archaïsantes et très littéraires : Les bour¬
attendre la fin du délai de viduité. — Le féminin geois et les gens du peuple ne se connaissent pas
conjointe « épouse » est rare et on évite de aux choses de la guerre comme les gentils¬
l’employer dans un contexte sérieux. hommes. Je me pique de me connaître en
musique et en peinture.
conjointement adv. Se construit avec et ou avec
avec : Ce parti politique et notre syndicat agiront 3 S’y connaître en. Expression familière ; Je
conjointement. J'ai fait cette démarche conjointe¬ m'y connab en mécanique, moi l Mon oncle, il
ment avec mon collègue. — Malgré l’avis de s’y connaît en droit. Dans la langue surveillée,
certains grammairiens, conjointement à reste in¬ on écrira plutôt : Je connais bien la mécanique.
usité. T Eviter les pléonasmes conjointement en¬ Mon oncle est compétent en matière de droit.
semble, conjointement entre nous, conjointement III Coimaître, savoir. Ces deux verbes sont
l'un avec l'autre, conjointement de concert, etc. parfois interchangeables : Je connab le grec ou
je sable grec. Cependant, le plus souvent, leurs
conjoncteur-disjoncteur n. m. — PI. ; des emplois ne sont pas les mêmes.
conjoncteurs-disjoncteurs.
1 savoir Iniplique l’idée d’une connaissance
conjoncture, conjecture > conjecture. plus profondément assimilée. On dit plutôt
savoir par cœur que connaître par cœur. —
conjuguer y. t. Toujours avec -gu-, même devant C’est ainsi que savoir une fable de La Fontaine,
a ou O .• il conjugua, nous conjuguons. c’est pouvoir la réciter, la connaître, c’est
simplement l’avoir lue.
connaissance n. f Expressions.
2 connaître Est plus rarement que savoir
1- On dit/aire connaissance avec quelqu’un ou suivi d’une complétive introduite par que
faire la connaissance de quelqu’un: J’ai fait (mode : indicatif) ou d’une interrogative indi¬
connaissance avec mon nouveau collègue. Très recte. Il si^fie alors « prendre conscience ».
honoré de faire votre connaissance. Je serai Cet emploi est littéraire ; Il connut alors que,
heureux de faire la connaissance de monsieur dans le malheur, on ne peut nullement compter
votre père. Eviter faire connaissance de sur la plupart de ses amis. Il connut brusque¬
quelqu un (sans article ni possessif. ment quelle était sa détresse.
2 Dans la correspondance administrative ou
connecter v. t. Deux n. De même : connecteur,
militairf l’usage veut qu’on écrive porter à la
connectif, connexe, connexion, connexité.
183 CONNÉTABLE

connétable n. m. Deux n. De même : 4 Conseiller à quelqu’un de (suivi de l’infini¬


connétablie. tif). Participe toujours invariable : Les démar¬
ches que je lui ai conseillé d’efifectuer ▼ Ne pas
connivence n. f. Deux n. Finale en -ence. dire : *Je l’ai conseillé de faire ces démarches.

connotation n. f. Deux n. De même : connoter. 2. conseiller, ère n. m. ou f. Au sens général


de « personne qui donne des conseils », on
conquérir v. t. Conjug. 29. Je conquiers, tu emploie normalement le féminin conseillère : Sa
conquiers, il conquiert, nous conquérons, vous tante fut pour elle une excellente conseillère.
conquérez, ils conquièrent. — Je conquérais. — Dans ce cas, cependant. Sa tante fut pour elle
Je conquis. — Je conquerrai, tu conquerras, il un excellent conseiller ne serait pas une faute.
conquerra, nous conquerrons, vous conquerrez, — En revanche, quand on veut désigner une
ils conquerront. — Je conquerrais, tu conquer¬ femme membre d’un conseil, il vaut mieux
rais, ils conquerrait, nous conquerrions, vous employer le mot au masculin : Mme Durand,
conquerriez, ils conquerraient. — Conquiers, conseiller municipal Cette institutrice en re¬
conquérons, conquérez. — Que je conquière, que traite serait un excellent conseiller municipal
tu conquières, qu'il conquière, que nous conqué¬ — En ce qui concerne certaines professions,
rions, que vous conquériez, qu’ils conquièrent. l’usage hésite. On dira ; Voyez donc la conseil¬
— Que je conquisse. — Conquérant. — Conquis, lère pédagogique, mais Mme Durand, conseiller
ise. T Pas de c devant -qu-, à la différence de pédagogique (il s’agit de l’énoncé d’un titre).
acquérir. Ne jamais écrire *concquérir. Cette jeune femme est un excellent conseiller
pédagogique (l’idée de féminin est déjà exprimée
conquêt n. m. (terme de droit) Accent cir¬ par le terme de jeune femme).
conflexe sur le e. — Pas de c devant -qu-.
consensus [kSsêsys] n. m. inv. (inusité au
conquête n. f. Accent circonflexe sur le e. Pas pluriel). Terme savant (droit, sociologie, philo¬
de c devant -qu-. sophie, etc.), qui est le mot latin signifiant
« accord » , d’où consensus omnium « consen¬
conquistador n. m. Prononciation ; [kôkis- tement universel ». Mot à la mode pour
tadon] et non ♦[kSkwistadoR]. — PI. français ; désigner l’adhésion (des citoyens), la volonté
des conquistadors [-doR]. — PI. à l’espagnole : (collective), l’accord (de l’opinioii). Ne pas en
des conquistadores [-doRes]. Cette dernière abuser.
forme est moins conseillée.
consentir v. t. On prendra garde à deux
conscience n. f. Avec -sc-. De même : consciem¬ constructions.
ment [k5sjamâ] adv., consciencieusement, I Consentir à (suivi de l’infinitif). Construction
consciencieux, conscient. normale et mexieme : Il consent à nous aider.
— Consentir de est un archaïsme, mais non une
conseil n. m. Avec un trait d’union : avocat- incorrection : Le roi consentit de rendre ses titres
conseil (pl. : des avocats-conseils), ingénieur- au connétable déchu.
conseil (pl. : des ingénieurs-conseils).
II Consentir que (suivi d’un verbe à un mode
1. conseiller v. t. Conjugaison et accord du personnel).
participe. 1 Subjonctif. Au sens usuel de « autoriser,
I Attention au / après le groupe -ill- à la permettre que » : Je consens qu’il parte avant
première et à la deuxième personne du pluriel l’heure.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : 2 Indicatif. Au sens, plus rare, de « re¬
(que) nous conseillions, (que) vous conseilliez. connaître que » : Je consens ^u’ily a bien des
II Accord du participe. œuvres médiocres dans la poésie parnassienne,
mais faut-il pour autant la condamner entière¬
1 Conseiller quelqu’un. Accord avec le ment? Dans ce sens, il vaut mieux employer
complément direct si celui-ci est placé avant concéder.
le verbe; Ses filles, il les a bien conseillées.
3 T On évitera consentir à ce que. Dire ; Je
2 Conseiller quelque chose. A.ccord avec consens qu’il prenne un congé (et non à ce qu’il
le complément direct si celui-ci est place prenne un congé).
avant le verbe : Les mesures que j’avais
conseillées. conséquemment [kôsekamâ] Adverbe en
3 Conseiller quelque chose à quelqu’un. ■emment (vient de conséquent).
Même règle que pour II, 2 : Les démarches que
je lui ai conseillées. conséquence n. f. Expressions.
* \
CONSÉQUENT 184

1 On écrit toujours, avec conséquence au 2. conserve (de) loc. adv. Naviguer de conserve,
singulier : Une affaire de conséquence. Une agir de concert > concert.
affaire sans conséquence. Cela ne tire pas à
conséquence. considérer v. t. Conjugaison et construction.
2 II est mieux d’employer le mot au pluriel 1 Conjug. 11. Change é en è devant un e muet,
dans : une affaire lourde de conséquences. sauf à l’indicatif ftitur ou au conditionnel
présent : je considère, mais je considérerai
3 On écrit avoir pour conséquence (sans -s) si
la conséquence est unique (La sécheresse eut 2 L’attribut est introduit par comme (Ce
pour conséquence une récolte désastreuse), mais garçon, je le considère comme sérieux. Je
avoir pour conséquences (avec -s) si l’on considère ce jeune homme comme un garçon
énumère plusieurs conséquences distinctes : La sérieux), à la différence de verbes tels que juger
sécheresse eut pour conséquences la pénurie de (attribut introduit directement : Ce garçon, je
blé, la hausse des prix et la ruine de nombreux le juge sérieux) ou tels que tenir (attribut
paysans. introduit par pour: Je le tiens pour un garçon
sérieux).
1. conséquent, ente adj. Construction et sens.
consigner v. t. Attention au i après le groupe
1 Le vrai sens est « logique, cohérent ». Se
-gn- à la première et à la deuxième personne
construit avec avec: Enfin, soyez conséquent du plmiel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
avec vous-même! La construction avec à est
tif présent : (que) nous consignions, (que) vous
vieillie ; Adopter une conduite conséquente à ses consigniez
principes moraux. Peut aussi s’employer sans
complément : Voilà enfin une argumentation
consister v. i. Construction et sens.
conséquente. Il faut noter que conséquent tend
à devenir rare dans le langage actuel, qui, selon 1 Consister dans (suivi d’un nom). Résider
les cas, préfère logique ou cohérent dans (tour vieilli et littéraire): La sagesse
consiste dans la modération
2 ▼ Ne jamais employer conséquent au sens
àt grand, considérable, important, grave, de 2 Consister en (suivi d’un nom). Etre constitué
poids (emplois tels que : Une affaire consé¬ par (tour usuel) : Le repas consistait en un
quente. Une somme assez conséquente. Un potage et un plat garni > constituer.
personnage conséquent). On peut, en revanche,
dire : une affaire de conséquence (= impor¬ 3 Consister à (suivi d’un infinitif). Se définir
par l’action de : La calomnie consiste à dire
tante, grave). Cette expression est parfaitement
faussement du mal d'autrui
correcte. — Ne pas employer non plus consé¬
quent au sens de gros, volumineux. Dire : Cette
malle est trop volumineuse (et non trop consé¬
consommer v. t. Deux m, à la différence de
consumer.
quente). Ce dictionnaire de latin est un gros livre
(et non un livre conséquent).
consonance n. f. A la différence de consonne et
2. conséquent (par) loc. adv. Eviter le pléo¬
de sonner, s’écrit avec un seul n, comme
assonance, résonance. De même consonant,
nasme ainsi par conséquent Dire ainsi ou par
conséquent ante adj. (accords consonants), à la différence
de résonnant ante.
1. conserve n. f. Expressions.
consonne n. f. T S’écrit avec deux n, mais les
I On dit manger des conserves (et non *de la dérivés n’ont qu’un seul n: consonantique,
conserve), mais on écrit, avec conserve au consonantisme.
singulier ; des boîtes de conserve, mettre en
conserve. consortium n. m. Prononciation : [kSsoasjom].
n Conserves de... — PI. : des consortiums [-sjom].

1 Avec complément au singulier: des conspirer On prendra garde à quelques


conserves de viande, de poisson, de bœuf de constructions.
thon, de saumon... (car on dit manger de la
1 La construction transitive directe (Ils conspi¬
viande, du poisson, du bœuf du thon, du
saumon..). rèrent la mort du tyran) est un archaïsme, mais
non une incorrection.
2 Avec complément au pluriel : des conserves 2 Conspirer pour (au sens de « comploter »).
de fruits, de legumes, d’abricots, de sardines...
Ne peut guère être suivi que d’un infinitif de
(car on d it manger des fruits, des légumes, des
but : Il conspira pour rétablir la monarchie. On
abricots, des haricots, des sardines..).
ne dirait guère II conspira pour le roi — En
185 CONSTELIATION

revanche conspirer contre est toujours suivi contester, contestable Construction de contes¬
d’un nom (ou d’un pronom) complément ter que..., il est contestable que...
d’objet indirect ; Ils conspirèrent contre
Richelieu. I La principale est affirmative (je conteste
que..., il est contestable que...). Subjonctif
3 Conspirer à (au sens de « concourir à »). obUgatoire. Jamais de ne explétif ; Je conteste
Peut être suivi d’un nom ou d’un infinitif (tour qu'il ait le droit d'agir ainsi II est contestable
semi-littéraire) : Tout conspire à sa félicité. Tout que vous ayez intérêt à procéder ainsi
conspirait à retarder leur action.
n La principale est négative ou interrogative
constellation n. f. Deux L De même : constellé, (Je ne conteste pas que..., conteste-t-on que...,
consteller. il n'est pas contestable que..., est-il contestable
que...). On a trois possibilités.
constituer, consister Attention à la construc¬ 1 En général, le subjonctif. L’emploi du ne
tion : Le domaine est constitué par deux fermes, explétif n’est pas obUgatoire, mais U est
un bois et un parc. Le domaine consiste en deux fr^uent, surtout après contester: On ne saurait
fermes, un bois et un parc. contester qu'il n'y ait des cas troublants. Il n'est
pas contestable que des cas de ce genre puissent
contacter v. t. Anglicisme à éviter. On préférera exister. Peut-on contester qu'il n'y ait quelques
prendre contact (avec), rencontrer, entrer en parcelles de vérité dans cette théorie ? Est-il
rapport, en relation (avec) : Essayez d'entrer en contestable que nous soyons dans notre droit ?
rapport avec ce journaliste, il peut nous être utile — Le ne explétif est omis surtout quand on
(mieux que Essayez de contacter ce journaliste). veut exprimer un fait indubitable : Personne ne
J'ai pris contact par téléphone avec la personne peut contester que nous ayons raison sur ce point.
dont vous m'avez parlé (mieux que J'ai contacté
par téléphone). 2 L’indicatif. Fréquent lorsqu’on veut insis¬
ter sur la réaUté du fait. Jamais de ne explétif :
container n. m. Prononciation ; [kStEnea]. — Je ne conteste pas que c'est là la bonne solution.
PL : des containers [-ncR]. — On pouira II n'est pas contestable que ces documents nous
remplacer cet anglicisme par la forme française ont été remis, c'est moi qui les ai reçus. Va-t-on
conteneur n. m. contester que la situation s'est améliorée ? Est-il
contestable que l'emploi de l'ordinateur a
conte n. m. Histoire : Des contes de fées — bouleversé les méthodes de gestion ?
Attention aux homophones : compte n. m. 3 Le conditionnel. Normal quand on veut
(calcul), comte n. m. (titre de noblesse). exprimer une éventualité. Jamais de ne explétif :
Je ne conteste pas que ce serait la meilleure
contenir v. t. Conjug. 44. Je contiens, tu contiens, solution, si notre associé donnait son accord. Il
il contient, nous contenons, vous contenez, ils n'est pas contestable que nous aurions là une
contiennent — Je contenais — Je contins. — possibilité intéressante. Contestez-vous qu 'ily au¬
Je contiendrai. — Je contiendrais — Contiens rait moyen de régler ce différend à l'amiable, si
contenons, contenez — Que je contienne. — tout le monde y mettait du sien ? Est-il contesta¬
Que je continsse. — Contenant — Contenu, ue. ble qu'on pourrait trouver une autre solution ?
conter v. t. Raconter. — Ne pas écrire comme contigu, uë adj. Orthographe, sens et
compter, dénombrer. construction.
contestable adj. Construction de il est contesta¬ 1 Le féminin contiguë' prend un tréma sur le
ble que... > contester. e, non sur le u. De même : contiguïté.
2 Contigu veut dire « qui touche à », exigu
contestation n. f. Deux locutions à bien
« de très petites dimensions » : La salle à
distinguer. manger est contiguë à la cuisine. Cette salle à
1 Sans contestation (toujours au singuher). manger est exiguë, elle ne permet pas de recevoir
Signifie « sans opposition, sans débat » : La six invités.
proposition fut adoptée sans contestation.
3 Contigu se construit avec et ou avec à : La
2 Sans contestation possible. Sigmfie « sans salle à manger et ma chambre sont contiguës.
qu’on puisse émettre un doute, indubitable¬ La salle à manger est contiguë à ma chambre.
ment » (synonyme : sans conteste) : Sans Eviter la construction contigu avec.
contestation possible, cet édifice a été construit
sous Charles V continuer v. t. Se construit avec à ou avec de.

conteste Seulement dans la locution sans conteste 1 En principe, continuer à signifie « prolonger
> contestation (2). l’exécution d’un acte commencé » ou « persis-
CONTINUITÉ 186

ter à être dans un état » : Continuez à travailler de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
ainsi pendant six mois et vous serez prêt pour (que) nous contrariions, (que) vous contrariiez.
le baccalauréat. Malgré tous les soins, le malade
continue à se sentir fatigué. — Continuer de contravention n. f. Deux sens corrects, un sens
signifie « faire une action, être dans un état abusif.
sans qu’il y ait d’interruption » : Pendant des
siècles,^ le paysan français continua de vivre 1 Etat de celui qui contrevient, qui désobéit
attaché à la glèbe. à une loi, à un règlement : Vous êtes en
contravention avec le règlement. Sens correct.
2 Dans la pratique, continuer à est plus
fréquent, surtout dans la langue parlée et 2 Infraction punissable de peine de police et
familière. En général, on choisit rune des moins ^ave que le délit et que le crime : Secouer
constructions pour des raisons d’euphonie. ses tapis par la fenêtre, après l’heure autorisée,
Continuer de permet d’éviter l’hiatus : Il constitue une contravention. Sens correct.
continua d’aller mieux. On évitera II conti¬ 3 Procès-verbal constatant une contravention
nua à aller mieux. Inversement, on emploie¬ (au sens 2), dressé par un agent de l’autorité :
ra continuer à devant un verbe commençant La contractuelle a dressé une contravention pour
par de-: Ils continuaient à deviser joyeuse¬
stationnement interdit T Emploi abusif. Le
ment (plutôt que Ils continuaient de devi¬ terme exact est procès-verbal.
ser...).
1. contre prép. Emplois et expressions.
continuité n. f. Solution de continuité >
solution. 1 Coritre est une préposition. Dans la langue
surveillée, on évitera les emplois adverbiaux
continûment adv. Accent circonflexe sur le u. (Posez votre valise ici et votre sac contre. Je suis
contre). On dira plutôt ; Posez votre valise ici
contraindre v. t. Conjugaison et construction. et votre sac contre elle. Je suis contre cette
mesure, cette opinion, cet avis, etc.
1 Conjug. 83. Je contrains, tu contrains, il
contraint, nous contraignons, vous contraignez, 2 Là contre, ci-contre. Locutions admises : La
ils contraignent. — Je contraignais. — Je gravure ci-contre. Je n’ai rien à dire là contre.
contraignis. — Je contraindrai. — Je contrain¬ Eviter: Je n’ai rien à dire contre. — En
drais. — Contrains, contraignons, contraignez. rCTanche, dans la langue surveillée, on évitera
— Que je contraigne. — Que je contraignisse. l’emploi adverbial de tout contre (Posez votre
— Contraignant. Contraint, ainte. T valise tout contre). On dira : tout contre le mur,
Attention au i après le groupe -gn- à la tout contre la table, tout contre le banc, etc.
première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif 3 contre. A éviter dans la langue surveillée.
présent ; (que) nous contraignions, (que) vous On écrira plutôt : en revanche, au contraire, en
contraigniez. compensation, à l’opposé, du moins, selon les
cas.
2 Devant un infinitif, se construit avec à ou
de: Nous avons contraint notre adversaire à 2. contre n. m. L’expression le pour et le contre
faire des concessions (tour le plus fréquent). appartient au registre semi-familier. Dans la
Nous l’avons contraint d’accepter ce compromis langue très soutenue, on écrira plutôt: les
(emploi de de pour éviter l’hiatus : nous l’avons avantages et les inconvénients, le bon et le
contraint a accepter). — Avec le participe mauvais, selon les cas. — Emploi correct de
passé, 1 usage est d’employer de (Nous sommes le contre, un contre dans divers sens techniques
contraints de faire des concessions), sauf au (vénerie, billard, bridge, escrime, boxe). ▼ Dans
passif quand il y a un complément d’agent ces sens, le mot prend la marque du pluriel :
(Nous avons été contraints par les circonstances des contres.
a faire des concessions à notre adversaire).
3. contre- Dans les noms composés en contre-,
contrat et forcé Expression pléonastique,
le deuxième élément prend la marque du
semi-famihère, mais admise par l’usage. Equi¬
pluriel, contre- reste invariable : Les contre-
vaut à un renforcement de contraint.
allées, des contre-amiraux. En principe, les
mots en contre- s’écrivent avec un trait d’union,
contralto Toujours masculin : Cette cantatrice
surtout quand il s’agit de mots formés récem¬
est un merveilleux contralto. — Mot italien
francisé. PI. : des contraltos. ment : contre-culture, contre-gouvernement,
contre-société, etc. Cependant certains mots
s écrivent sans trait d’union : contretemps par
contrarier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
exemple. Dans d’autres, le -e de contre- est
première et à la deuxième personne du pluriel
elidé : contrordre. — Voir tableau.
187 COMTRE

ORTHOGRAPHE DES MOTS


COMPOSÉS AVEC LE PRÉFIXE CONTRE-
(usage du trait d'union et forme du pluriel)

contralto n. m. — PI. : des contre-courbe n. f. — PI. : des contre-fiche n. f. — PI. : des


contraltos. contre-courbes. contre-fiches.
contre-alizé n. m. — PI. : des contre-coussinet n. m. — PI. : contre-fil n. m. — PI. : des
contre-alizés. des contre-coussinets. contre-fiis.
contre-allée n. f. — PI. : des contre-culture n. f. — PI. : des contre-filet n. m. — PI. : des
contre-allées. contre-cultures. contre-fiiets.
contre-amiral n. m. — PI. : des contredanse n. f. — PI. des contrefort n. m. — PI. : des
contre-amiraux. contredanses. contreforts.
contre-appel n. m. — PI. : des contre-dénonciation n. f. — contre-gouvernement n. m.
contre-appels. PI. : des contre-dénoncia¬ — PI. : des contre-gou¬
contre-assurance n. f. — PI. : tions. vernements.
des contre-assurances. contre-digue n. f. — PI. : des contre-haut (en) loc. adv.
contre-attaque n. f. — PI. : des contre-digues. contre-hermine n. f. — PI. :
contre-attaques. contredire v. t. des contre-hermines.
contre-attaquer v. t. contredisant, ante adj. — PI. : contre-indication n. f. — PI. :
contrebalancer v. t. contredisants, antes. des contre-indications.
contredit (sans) loc. adv. contre-indiquer v. t.
contrebande n. f. — PI. : des
contrebandes. contre-écrou n. m. — PI. : des contre-jour n. m. — PI. : des
contre-écrous. contre-jours.
contrebandier, ière n. m. ou
f. — PI. : des contrebandiers, contre-électromotrice adj. f. — contre-lettre n. f. — PI. : des
ières. PI. : contre-électromotrices. contre-lettres.
contrebas (en) loc. adv. contre-empreinte n. f. — PI. ; contremaître, contremaî¬
des contre-empreintes. tresse n. m. ou f. — PI. : des
contrebasse n. f. — PI. : des
contre-enquête n. f. — PI. : contremaîtres, des contre¬
contrebasses. maîtresses.
des contre-enquêtes.
contrebassiste n. m. ou n. f. —
contre-épaulette n. f. — PI. : contre-manifestant, ante n.
PI. : des contrebassistes. m. ou f. — PI. : des contre-
des contre-épaulettes.
contrebasson n. m. — PI. : des manifestants, antes.
contrebassons. contre-épreuve n. f. ^ PI. :
contre-manifestation n. f. —
contrebatterie n. f. — PI. : des des contre-épreuves.
PI. : des contre-manifesta¬
contrebatteries. contre-espionnage n. m. — PI. : tions.
contre-boutant n. m. — PI. : des contre-espionnages.
contre-manifester v. i.
des contre-boutants. contre-essai n. m. — Pt. : des
contre-essais. contremarche n. f. — PI. : des
contre-bouter ou contrebuter contremarches.
V. t. contre-expertise n. f. — PI. :
des contre-expertises. contremarque n. f. — PI. : des
contrecarrer v. t. contremarques.
contre-extension n. f. — PI. :
contrechamp n. m. — PI. : des des contre-extensions. contremarquer v. t.
contrechamps. contre-mesure n. f. — PI. ; des
contrefaçon n. f. — PI. : des
contre-chant n. m. — PI. : des contrefaçons. contre-mesures.
contre-chants. contre-mine n. f. — PI. : des
contrefacteur n. m. — PI. : des
contre-châssis n. m. inv. contrefacteurs. contre-mines.
contreclef n. f. — PI. : des contrefaire v. t. contre-miner v. t.
contredefs. contrefait, aite adj. — PI. : contre-mur n. m. — PI. : des
contrecœur n. m. — PI. : des contrefaits, aites. contre-murs.
contrecœurs. contre-fenêtre n. f. — PI. : des contre-offensive n. f. — PI. ;
contrecœur (à) loc. adv. contre-fenêtres. des contre-offensives.
contrecoup n. m. — PI. : des contre-fer n. m. — PI. : des contreparement n. m. — PI. :
contrecoups. contre-fers. des contreparements.
contre-courant n. m. — PI. : contre-feu n. m. — Pi. : des contrepartie n. f. — Pi. : des
des contre-courants. contre-feux. contreparties.
CONTREBALANCER 188

ORTHOGRAPHE DES MOTS


COMPOSÉS AVEC LE PRÉFIXE CONTRE-
(usage du trait d'union et forme du pluriel)

contre-pas n. m. inv. contre-prestation n. f. — PI. : contre-tirer v. t.


contre-passation n. f. — PI. : des contre-prestations.
contre-torpilleur n. m. — PI. :
des contre-passations. contre-projet n. m. — PI. : des des contre-torpilleurs.
contre-passer v. t. contre-projets.
contre-proposition n. f. — PI. ; contre-transfert n. m. — PI. :
contre-pente n. f. — PI, : des des contre-transferts.
contre-pentes. des contre-propositions.
contre-performance n.f.—PI.: contre-rail n. m. — PI. ; des contretype n. m. — PI. : des
des contre-performances. contre-rails. contretypes.
contrepèterie, n. f. — PI. ; des contre-révolution n. f. — PI. : contre-vair n. m. — Inusité au
contrepèteries. des contre-révolutions. pluriel.
contre-pied n. m. — PI. : des contre-révolutionnaire ad), ou contre-valeur n. m. — PI. : des
contre-pieds. n. — PI. ; (des) contre-
contre-valeurs.
révolutionnaires.
contre-pied (à) loc. adv.
contrescarpe n. f. — PI. : des contrevallation n. f. — PI. : des
contre-placage n. m. — PI. : contrevallations.
contrescarpes.
des contre-placages.
contreseing n. m. — PI. ; des contre-vapeur n. f. inv.
contre-plaqué n. m. — PI. : des
contreseings.
contre-plaqués. contrevenant, ante n. m. ou
contresens n. m. inv. f. ■— PI. : des contrevenants,
contre-plaquer v. t.
contre-plongée n. f. — PI. : contresignataire adj. ou n. antes.
des contre-plongées. — PI. : (des) contresigna-
taires. contrevenir v. t. ind.
contrepoids n. m. inv.
contresigner v. t. contrevent n. m. — PI. : des
contrepoil (à) loc. adv. contrevents.
contre-société n. f. — PI. : des
contrepoint n. m. — PI. ; des contre-sociétés. contreventement n. m. — PI. :
contrepoints. contre-taille n. f. — PI. : des des contreventements.
contre-pointe n. f. — PI. : des contre-tailles.
contre-pointes. contreventer v. t.
contretemps n. m. inv.
contrepoison n. m. — PI. : des contre-terrorisme n. m. — PI. : contrevérité n. f. PI. : des
contrepoisons. des contre-terrorismes. contrevérités.
contre-porte n. f. — PI. : des contre-terroriste adj. ou n. contre-visite n. f. — PI. : des
contre-portes. — PI. : (des) contre-terroristes. contre-visites.
contre-préparation n. f. — PI. : contre-timbre n. m. — PI. : des contre-voie n. f. — PI. ; des
des contre-préparations. contre-timbres. contre-voies.

contrebalancer y. t. En un mot, sans trait à la deuxième per^nne du pluriel de l’indicatif


d’union. — Conjug. 17. Le deuxième c prend présent et de l’impératif : vous contredisez,
une cedille devant a ou o .• il contrebalança, nous contredisez. Eviter le barbarisme vous
contrebalançons. *contredites.

contrechamp, contre-chant Deux noms mas¬ contrefaire v. t. En un seul mot, sans trait
culins homophones.
d’union. — Conjug. 54. Se conjugue comme
1 contrechamp (sans trait d’union) Terme de faire: vous contrefait^; contrefaites (impéra¬
cinéma qui désigne une prise de vue orientée tif). Eviter le barbarisme vous *contrefaisez
en sens inverse du champ précédent. — PI. :
des contrechamps. contre-indiquer v. t. En deux mots, avec
trait d’union. — S’écrit avec -qu- même devant
2 contre-chant (avec trait d’union) Terme de a ou o: il contre-indiqua, nous contre-indi-
musique qui désigne une phrase musicale quons.
accompagnant le thème principal. — PI. : des
contre<hants.
contrepèterie n. f. En un seul mot, sans trait
d’union. — Un accent grave, un seul t. Ne pas
contredire En un seul mot, sans trait d’union.
écrire contrepetterie, orthographe vieillie. — Le
— Conjug. 47. Se conjugue comme dire, sauf synonyme contrepet est rare.
189 CONTRER

contrer v. t. Terme admis dans la langue du limitation des naissances ou maternité


bridge et dans celle du sport. — L’emploi figuré volontaire.
est à éviter dans la langue surveillée. On écrira
plutôt tenir en échec, faire échec à, contenir, contrôler > contrôle.
riposter efficacement à.
contrordre n. m. T En un seul mot, sans trait
contreseing [kôtRSsê] n. m. En un seul mot, d’union.
sans trait d’union. — Attention au groupe -eing.
contumace adj. ou n. f Un accusé contumace.
Jugement par contumace. Purger sa contumace.
contrevenir v. t. ind. En un seul mot, sans trait — La forme contumax est vieillie.
d’union. — Conjug. 44. Se conjugue comme
venir, aux temps simples. Je contreviens, tu convaincre v. t. Conjug. 101. Je convaincs, tu
contreviens, il contrevient, nous contrevenons, convaincs, il convainc, nous convainquons, vous
vous contrevenez, ils contreviennent. — Je convainquez, ils convainquent. — Je convain¬
contrevenais. — Je contrevins. — Je contre¬ quais. — Je convainquis. — Je convaincrai —
viendrai — Je contreviendrais. — Contreviens, Je convaincrais. — Convaincs, convainquons,
contrevenons, contrevenez — Que je contre¬ convainquez. — Que je convainque. — Que je
vienne. — Que je contrevinsse. — Contrevenant. convainquisse. — Convainquant. — Convaincu,
— Contrevenu. — Aux temps composés, se ue. T Ne pas écrire convainquant, participe
conjugue avec avoir: Vous avez contrevenu au présent invariable, comme convaincant, ante,
règlement. adjectif variable : C’est en convainquant nos
adversaires de la valeur de notre cause que nous
pouvons espérer des concessions. Ces arguments
contrôle n. m. T En français, ce mot veut dire sont très convaincants.
« vérification, surveillance » : Contrôle des
billets (effectué par un contrôleur de la
convalescence n. f. Attention au groupe -sc-. De
S.N.C.F.). Contrôle des dépenses engagées (dans
l’Administration). Contrôles techniques (per¬
même : convalescent, ente.
mettant de s’assurer que les pièces fabriquées
sont conformes aux normes). Contrôle de convenir v. i. Conjugaison et construction.
fabrication. Contrôle de la présence des élèves I Conjug. 44. Je conviens, tu conviens, il
en classe. — En aucun cas, ne l’employer au convient, nous convenons, vous convenez, ils
sens de maîtrise, domination, direction, auto¬ conviennent. — Je convenais.-le convins. —
rité (ce qui constitue un anglicisme). Ne pas Je conviendrai — Je conviendrais. — Conviens,
écrire : Garder le contrôle de ses nerfs (mais la convenons, convenez. — Qtte je convienne. —
maîtrise ou la domination), ni Ce joueur a bon Que je convinsse. — Convenant. — Convenu,
contrôle du ballon (mais une bonne maîtrise), ué.
ni Cette région est passée sous le contrôle des
rebelles (mais sous l’autorité des rebelles), ni Ce II Emploi de l’auxiliaire et de la préposition.
trust a pris le contrôle de cette société (mais s’est
1 Au sens de « être adapté, plaire ». Auxi¬
rendu maître de cette société). L’emploi du
liaire avoir et préposition à : Ce travail n’a pas
même mot pour désigner d’une part la surveil¬
convenu à notre ami
lance ou la vérification, et d’autre part la
direction ou l’autorité peut donner lieu à des 2 Au sens de « se mettre d’accord sur,
équivoques très graves, notamment dans un choisir d’un commun accord ». Auxiliaire être
texte de caractère juridique, administratif ou et préposition de: Nous étions convenus, mon
financier. — De même ne jamais employer collègue et moi d’une date pour la prochaine
contrôler au sens de maîtriser, dominer, diriger, rencontre. Je suis convenu de cette méthode de
avoir en main, avoir autorité sur, avoir sous travail avec mon assistant. ▼ L’emploi de
sa dépendance, être maître de. Ne pas écrire : l’auxiliaire avoir, tend de nos jours à se
Il faut savoir contrôler ses impulsions (mms généraliser. On l’évitera dans la langue
maîtriser ou dominer), ni Ce joueur contrôle surveillée.
bien la balle (mais maîtrise bien), ni Le
gouvernement contrôle la situation (mais garde
3 Au sens de « reconnaître ». Auxiliaire
être et préposition de : Je suis convenu de mon
en main la situation), ni Ce trust^ contrôle
erreur. Meme dans ce sens, l’emplci de l’auxi¬
plusieurs sociétés (mais a sous sa dépendance
liaire avoir est à éviter dans la langue très
plusieurs sociétés). surveillée, bien que, dans la langue cursive,
il soit le seul employé. Si l’on «time trop
contrôle des naissances Adaptation maladroite littéraire le tour Je suis convenu de mon erreur,
de l’anglais birth control Cet anglicisme tend on tournera autrement : J’ai reconnu mon
à vieillir. L’usage actuel est de dire plutôt erreur.
♦ \
CONVENTION 190

III Convenir que... (suivi d’un verbe à un mode convers, erse adj. ou n. Un frère convers ou un
personnel). convers, une sœur converse ou une converse. —
Finale en -ers, -erse.
1 Avec l’indicatif ou le conditionnel. Au sens
de « décider par un accord » : Nous convenons convier v. t. Con^. 20. Double le i à la première
donc que la réunion aura lieu tous les mois.
et à la deuxieme personne du pluriel de
Nous étions convenus que la réunion aurait lieu
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
tous les mois.
(que) nous conviions, (que) vous conviiez. —
2 Avec l’indicatif. Au sens de « reconnaî¬ Se construit avec à : Le spectacle de la fragilité
tre » ; Je convins que j’avais tort. des choses nous convie à profiter de la vie. Le
tour convier de est vieux : Le roi le convia
3 Avec le subjonctif. Dans le tour imperson¬ de partager ces honneurs. — De nos jours
nel il convient que, il est convenable, il est bon convier, mot littéraire, tend à être remplacé
que : Il convient que tout soit prêt pour la fin par inviter.
de la semaine.
IV Emploi du passif, au sens de « être décidé convoiement [kôvwamô] n. m. Action de
par un accord » (Un jour a été convenu pour convoyer. — Attention au e intérieur.
la réunion). A éviter dans la langue surveillée.
Tourner autrement : Nous sommes convenus convoquer v. t. S’écrit avec -qu-, même devant
d’un jour ou Un jour a été choisi. — En a ou o; il convoqua, nous convoquons. — En
revanche l’emploi du participe-adjectif convenu revanche : convocable, convocation.
(sans l’auxiliaire être) est admis : Je viendrai
à la date convenue. Les espions communiquaient convoyer v. t. Conjug. 21. Change y en / devant
par un langage convenu. Les personnages de ce e muet : je convoie, je convoierai — Attention
roman sont trop convenus. ▼ En dehors du style au i après l’y à la première et à la deuxième
de la correspondance commerciale, on évitera personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
l’expression comme convenu. On' écrira plutôt du subjonctif présent : (que) nous convoyions,
comme il est convenu. (que) vous convoyiez.

convention n. f. Au sens historique, une coopérer v. t. Conjugaison et prononciation.


majuscule : La Convention condamna
1 Conjug. 11. Change é en è devant un e muet,
Louis XVI à mort. — Les dérivés s’écrivent avec
sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
deux n: conventionné, conventionnel, elle, présent : je coop>ère, mais je coopérerai
conventionnellement.
2 On fait entendre nettement les deux [d] :
conventionnel, eUe adj. ou n. [kDopeae], et non *[k3peRe]. De même :
coopérant [kDopeRÔ], coopératif, ive [koopcRa-
1 Au sens historique (membre de l’assemblée tif, iv], coopération [koopeRasjô], coopératisme
révolutionnaire), on écrira le mot plutôt avec [koopcRatismla)]. Pour coo^rative, n. f, à
une minuscule : Les conventionnels votèrent la côté de la prononciation soignée et un peu
mort de Louis XVI.
désuète [koopcRativ], l’usage admet [kopena-
2 Armes conventionnelles. Armes autres que tiv], avec un seul [d].
les armes atomiques et thermonucléaires. Ce
sens constitue im anglicisme. On écrira plutôt : coopter V. t. On fait entendre les deux [d] :
armes classiques ou armes traditionnelles. [koopte]. De même : cooptation [koDptasjô].

convenu En dehors de la langue commerciale, coordonner v. t. Les deux [d] se prononcent ;


éviter comme convenu. On écrira plutôt : [kDDRdone]. — Deux n, comme ordonner. —
comme il est convenu. Attention à la double série de dérivés.
1 Dérivés en coordonn-: coordonnant, ante
convergeant, convergent Ne pas écrire conver¬ koDRdonâ, ôt], coordonnateur, trice
geant, participe présent invariable, comme koDRdonatœR, tais], coordonné, ée
convergent, ente, adjectif variable : les rayons, koDRdone, e], coordonnées [kooRdone].
convergeant vers le même point, peuvent pro¬
duire une chaleur intense. Les rayons conver¬ 2 Dérivés en coordin- : coordination [kooRdi-
gents obtenus au moyen d’une loupe peuvent nasjô], coordinence [kooRdinâs] n. f. (terme
enflammer un morceau de papier. de chimie).
3 ▼ A côté de coordonnateur, terme le plus
converger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
fréquemment indiqué par les dictionnaires, il
g devan' a oa o: il convergea, nous conver¬
existe un doublet coordinateur, trice. Cette
geons.
forme est la plus fréquente dans l’usage.
191
COPAIN

copain n. m. L’orthographe copin est très rare, cor n. m. Instrument de musique. — Chasser à
bien que le féminin soit copine et qu’il existe cor et à cri, en sonnant du cor, de la trompe,
trois dérivés en i : copinage, copiner, copinerie. et en criant. — (figuré) A cor et à cri, avec
insistance : Il réclame ce droit à cor et à cri.
copartager v. t. Conjug. 16. Prend un e après f A cor et à cri s’écrit toujours au singulier.
le g devant a ou o : i! copartagea, nous — Ne jamais écrire à *corps et à cri, ce qui
copartageons. — S’écrit en un seul mot, sans n’aurait aucun sens.
trait d’union. De même : copartage, coparta¬
geant. corail [koRaj] n. m. Le pluriel est : des coraux.
— La forme des corails, utilisée parfois pour
copeau n. m. Un seul p. — PI. : des copeaux. désigner plusieurs sortes de corail ou des objets
en corail (Une collection de corails), n’est pas
copier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première recommandée. — Comme adjectif de couleur,
et à la deuxième personne du pluriel de toujours invariable : Des soieries corail. —
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : Dérivés : corailleur [koRajœR] n. m. (celui qui
(que) nous copiions, (que) vous copiiez. travaille le corail), coralliaires [kDRaljcR] n. m.
pl. (classe de cœlentérés), corallien, ienne
copilote n. m. En un seul mot, sans trait d’union. [kDRaljê, jen] adj. (formé de coraux : îles
coralliennes), coraillère [koRajea] n. f (barque
utilisée pour la pêche au corail), corallifère
coposséder v. t. (droit) Posséder en commun.
[koRalifeR] adj. (qui porte des coraux : récifs
— Conjug. 11. Change é en è devant un e muet,
corallifères), corallin, ine [kDRalê, in] adj.
sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
(rouge comme le corail).
présent : ils copossèdent, mais nous coposséde-
rons. — En un seul mot, sans trait d’union. De
même : copossession. corbeille-d’argent n. f Plante. — Pl. : des
corbeilles-d 'argent.
copra ou coprah n. m. Huile de coprah. — La
graphie coprah semble plus usitée que copra. corbillon n. m. Corbeille. — Prononciation :
[koRbijâ].

coproduction n. f En un seul mot, sans trait


d’union. corbin n. m. Bec-de-corbin > bec.

copropriété n. f En un seul mot, sans trait cordeler v. t. Tresser. Conjug. 13. Double le /
d’union. De même : copropriétaire. devant un e muet : je cordelle, je cordellerai.

copte adj. ou n. Avec c minuscule : les coptes. cordial adj. ou n. m. Féminin : cordiale. —
Masculin pluriel : cordiaux.
copyright n. m. Prononciation : [kopiRajt]. —
PI. : des copyrights [-Rajt]. cordillère n. f La cordillère des Andes. —
Prononciation : [koRdijcR], et non '"[koRdil-
jeR]. — Pas de / après le groupe -///-.
coq-à-l’âne n. m. inv. Des coq-à-l’âne. — S’écrit
avec des traits d’union quand il s’agit du
substantif, mais l’expression passer du coq à cordon n. m. Les dérivés s’écrivent avec deux
l’âne s’écrit sans traits d’union. n : cordonner, cordonnet.

coquet adj. Le féminin s’écrit avec deux t: cordon-bleu n. m. Cuisinière habile. — S’écrit
coquette. De même : coquettement, coquetterie. de préférence avec un trait d’union. — Pl. : des
cordons-bleus.
coqueter v. i. Faire le coquet, flirter. — Conjug.
14. Double le t devant un e muet : je coquette, cordonnier n. m. Deux n. De même :
je coquetterai. cordonnerie.

coquille n. f Autrefois, le bon usage admettait coré n. f Statue de jeune fille, dans l’art grec
seulement écaille d’huître. De nos joure, co¬ archaïque. — Pl. : des corés. — On rencontre
quille d’huître est parfaitement admis ; écaille, aussi la graphie korê.
dans ce sens, est quelque peu vieilli. — Dérivés :
coquillage, coquillard n. m. (au Moyen Age, coréen, enne adj. ou n. De la Corée. — Attention
vagabond), coquillart n. m. (pierre calcaire), à la majuscule : La population coréenne. Les
coquiller [kokije] v. i. (la croûte du pain Coréens. — On écrira : les Coréens du Nord,
coquille, forme des boursouflures), coquillettes les Coréens du Sud, plutôt que les Nord Coréens,
n. f pl. (pâtes alimentaires), coquillier, ière les Sud-Coréens. Ces dernières formes sont des
[kakije, jeR] adj. (du calcaire coquillier). anglicismes.
CORELIGIONNAIRE 192

coreligioimaire adj. ou n. T Prononciation : corrélation n. f. Deux r.


[koRelisjonen], avec [rcI, et non [na]. Pas
d’accent sur le e. Un seul i correspondre v. i. ou v. t. ind. Orthographe et
conjugaison.
coriandre Plante. — Toujours féminin : La 1 Deux r. De même ; correspondance, corres-
coriandre odorante. pondancier, ière, correspondant.

corindon n. m. Pierre fine. 2 Conjug. 91. Je corresponds, tu corresponds,


il correspond, nous correspondons, vous corres¬
corinthien, ienne adj. ou n. De Corinthe. — pondez, ils correspondent. — Je correspondais.
Attention au -th-. — Attention à la majus¬ — Je correspondis. — Je correspondrai — Je
cule : La population corinthienne. Les correspondrais. — Corresponds, correspondons,
Corinthiens. correspondez — Que je corresponde. — Que je
correspondisse. — Correspondant. — Corres¬
cormoran n. m. Oiseau. — Pas de -/ ni de -d pondu.
à la fin.
corrida n. f. Attention aux deux r. — PI. : des
cornac n. m. Conducteur d’éléphant. corridas [-da].

corneille Bayer aux corneilles > bayer. corridor n. m. Attention aux deux r.

corollaire n. m. Terme de mathématiques. — corriger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le


S’emploie par extension pour désigner un fait g devant a ou o ; il corrigea, nous corrigeons.
qui est la conséquence immédiate d’un autre : — Deux r. De même : corrigé, corrigeur, euse
L’augmentation des prix de vente au détail est n. m. ou f. (typographe qui exécute les
le corollaire de la hausse des prix de revient à corrections indiquées sur les épreuves par le
la production. Sens admis dans la langue des correcteur), corrigible.
journaux. Ne pas en abuser dans le style très
soutenu. — Attention aux deux L T Toujours corroborer v. t. Deux r. De même : corrobora¬
masculin : Un corollaire important. tion n. f.

corolle n. f. Deux L corroder v. t. Deux r. De même : corrodant, ante


adj. ou n. m., corrosif, ive adj., corrosion n. f.
coronaire adj. ou n. f. (terme d’anatomie) Finale
en -aire. corrompre v. t. Orthographe et conjugaison.
1 Deux r. De même : corrupteur, trice, corrup¬
corps n. m. Prononciation et orthographe des
tibilité, corruptible, corruption.
expressions.
1 La liaison se fait seulement dans l’expression
2 Conjug. 102. Je corromps, tu corromps, il
corrompt, nous corrompons, vous corrompez, ils
corps et biens [koRzebjê]. En revanche ; corps
corrompent — Je corrompais. — Je corrompis.
à corps [koRakoR], sans liaison.
— Je corromprai — Je corromprais. —
2 Le trait d’union s’emploie seulement dans les Corromps, corrompons, corrompez — Que je
expressions : à bras-le-corps, à mi-corps. — Sans corrompe. — Que je corrompisse. — Corrom¬
trait d’union ; corps à corps, à mon (ton, son...) pant — Corrompu, ue.
corps défendant.
corroyer v. t. Conjug. 21. Change y en / devant
3 On écrit : un corps de métier, un corps
d’armée, mais un corps de troupes. un e muet : Je corroie, je corroierai T Attention
au / après l’y à la première et à la deuxième
corps-mort n. m. Bouée d’amarrage. — PI. : des personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
corps-morts. du subjonctif présent : (que) nous corroyions,
(que) vous corroyiez — Deux r. De même:
corral n. m. En Amérique latine, enclos où l’on corroi, corroierie, corroyage, corroyeur,
parque le bétail. — Mot espagnol francisé. PI. :
des corrals. — Attention aux deux r. corsaire, pirate Deux noms masculins qui ne
sont pas interchangeables.
correct, ecte adj. Deux r. De même : correcte¬ 1 corsaire Autrefois, capitaine d’un navire
ment, correcteur, correctif, correction. armé par des particuliers, avec l’autorisation
du gouvernement, afin de capturer les navires
correctionnel, elle adj. ou n. f. Deux r. De ennemis. L’activité du corsaire cessait en même
même : correctionnalisation, correctionnaliser. temps que la guerre. Quand un corsaire était
193 CORTES

capturé par l’ennemi, il était considéré et traité cote, côte Ne pas écrire cote (d’une valeur en
comme un prisonnier de guerre. Bourse) comme côte (de bœuf)-
2 pirate Autrefois, bandit, capitaine d’un navire, 1 T Le mot cote suivi d’un chiffre indique un
opérant en temps de paix comme en temps point du terrain défini par son altitude et
de guerre, qui attaquait et pillait les navires considéré du point de vue topographique ou
marchands de n’importe quelle nationalité indis¬ militaire : La cote 304 fut le lieu de combats
tinctement. Agissant pour son compte, sans acharnés au cours de la bataille de Verdun.
autorisation officielle, le pirate était un criminel Dans un tel cas, ne pas dire la *côte 304, bien
de droit commun. S’il était pris, il était pendu. que le point ainsi désigné soit aussi le sommet
d’une colline.
cortes n. f. pl. En Espagne, assemblée politique,
2 Dérivés de cote: cotation, coté, coter.
parlement. — Toujours féminin : Les cortes
furent dissoutes. Prononciation : [koRtes]. Pas 3 Dérivés de côte: côtelé, côtelette, côtier. T
d’accent sur le e. Tous les dérivés précédents s’écrivent avec un
accent circonflexe sur o, mais coteau ne prend
cortex [koRteks] n. m. inv. Dérivés : cortical, pas d’accent.
ale, aux adj., corticostérone n. f (hormone),
corticostimuline n. f., corticosurrénal, ale adj. côte n. f Avec un C majuscule : la Côte d’Azur
ou n. f. (partie externe de la glande surrénale), (ou, absolument, la Côte), la Côte d’Argent, la
cortisone n. f (hormone). Côte d’Emeraude, la Côte Vermeille, etc.

corticoïde Toujours masculin : Les corticoïdes côte, côtelette On dit indifféremment côte ou
peuvent être dangereux. T Ne pas déformer en côtelette de mouton, de veau, de porc. On dit
*cortisoïde. toujours côte de bœuf.

corybante n. m. Prêtre de la déesse Cybèle. — coté, côté Ne pas écrire le participe-adjectif coté
Attention à Vy. (Dessin coté. Géométrie cotée. Actions cotées en
Bourse) comme le nom masculin côté (Les côtés
coryphée [konife] Toujours masculin, même dé¬ d’un triangle).
signant une danseuse : Un coryphée de l’Opéra.
côté n. m. Expressions.
coryza n. m. Attention au z et à Vy.
1 Au côté, aux côtés (de quelqu’un). Les deux
orthographes sont admises. Au sens propre, on
cosaque n. m. Avec c minuscule : les cosaques, emploie plutôt le singulier : Le directeur du
soldats. — Avec C majuscule : les Cosaques, cabinet était sur la tribune, au côté du ministre.
peuple. Au sens figuré, on emploie plutôt le pluriel :
Ce pays entra en guerre aux côtés des Alliés.
cosinus [kosinys] n. m. inv. Des cosinus.
2 A côté de. Indique la proximité matérielle
cosmos [kosmos] n. m. Dans la langue surveil¬ (La mairie est à côté de la poste) ou, au
lée, on évitera ce mot au sens de « espace contraire, l’extériorité par rapport à un do¬
intersidéral en tant qu’il est parcouru par les maine figuré : Il a répondu à côté de la question
fusées ». On écrira, par exemple : Envoyer une (= en dehors de).
fusée dans l’espace (plutôt que dans le cosmos). 3 A côté, un à-côté. La locution adverbiale à
côté et la locution prépositive à côté de
cosmonaute n. m. ou f. Finale en -aute. s’écrivent sans trait d’union (La table est à côté
du buffet. Vous avez répondu à côté), mais le
costal, ale, aux adj. (anatomie) Des côtes. — nom masculin un à-côté s’écrit avec un trait
Masculin pluriel en -aux: Des cartilages cos¬ d’union (C’est un à-côté de la question. Les
taux. A distinguer de costaud, fort. petits à-côtés du métier).

cosy ou cosy-comer n. m. Anglicisme qui


4 Chacun de son côté ou de leur côté > chacun
désigne un divan de coin. — Prononciation : (II).
cosy [kosi], cosy-comer [kDzikoRncR]. — Pl. : 5 De tout côté, de tous côtés, de tous les côtés.
des cosys [-zi] ou des cosies [-zi], des cosy- Ces trois expressions ont le même sens et sont
corners ou, moins bien, des cosies-corners toutes les trois correctes. De tout côté s’emploie
[kozikoRncR]. plus souvent dans la langue littéraire, de tous
les côtés est la forme la plus usuelle.
cotangente n. f (terme de trigonométrie) En un
seul mot, sans trait d’union. — Attention à la 6 Côté, pris au sens de «allure, caractère,
place du groupe -an- et du groupe -en- aspect...», dans une construction elliptique
COTEAU 194

(Cet écrivain a un côté étemel étudiant, qui est cottage n. m. Deux t. — Mot anglais francisé.
bien sympathique). Ce tour, acceptable dans la — Prononciation : [kotas], préférable à
lanrae parlée ou cursive, est à éviter dans le [kDt£d3].
style surveillé. On tournera autrement. On
pourra dire, par exemple. Cet écrivain a un cotte n. f. Avec un -s à maille : cotte de mailles.
caractère d'étemel étudiant... — Deux t, à la différence de cotillon.
1 Côté, équivalent à «en ce qui concerne» cotuteur, trice n. m. ou f. En un seul mot, sans
(Côté santé, je n’ai pas à me plaindre). Tour trait d’union. De même : cotutelle n. f.
familier de la langue parlée. A éviter dans
le style surveillé. On écrira plutôt : En ce cotylédon n. m. (terme de botanique) Attention
qui concerne la santé, je n’ai pas à me plain¬ à l’y.
dre.
cou n. m. Forme et expressions.
coteau [kotol n. m. ▼ Pas d’accent circonflexe
sur le O, à la différence de côte. 1 Cou, col La forme col est archaïque et ne
s’emploie, comme synonyme de cou, que dans
côtelé, ée [kotle, e] adj. Accent circonflexe sur la langue poétique ou très littéraire ; Une déesse
le O. au col d’albâtre. — Dans l’usage courant, on
dit cou.
côtelette [kotlet] n. f. Accent circonflexe sur le 2 *Se monter le cou. T Graphie fautive pour
O. — Côtelette de veau, de mouton, de porc, mais se monter le coup.
côte de bœuf > côte.
couard, couarde adj. ou n. (littéraire) Poltron.
coter [kote] v. t. ou v. i. Coter des actions en — Dérivé ; couardise.
Bourse. Le cuivre cote un peu plus à Londres.
— Pas d’accent circonflexe sur le o. couche n. f. Toujours au pluriel dans les
expressions: une femme en couches; être en
coterie n. f. Pas d’accent circonflexe sur le o. couches; relever de couches, de ses couches. En
Un seul t. revanche, on écrit une fausse couche (pl. : des
fausses couches).
cothurne Chaussure des tragédiens dans l’Anti¬
quité. — Toujours masculin ; Le haut cothurne couche-culotte n. f. — Pl. : des couches-culottes.
des acteurs grecs. — Attention au groupe -th-.
couci-couça adv. Trait d’union. Pas d’accent
côtier, ière [kotje, Jer] adj. Accent circonflexe grave sur le a.
sur le 0.
coude à coude loc. adv. ou n. m. Ils agissent coude
cotillon [kotijô] n. m. T Un seul t, à la différence à coude ou au coude à coude, en accord parfait
de cotte. les uns avec les autres, avec ensemble. — N. m.
Le coude à coude, l’action collective massive, la
côtoiement [kotwamô] n. m. Accent cir¬ vie communautaire. V Jamais de trait d’union.
conflexe sur le 0. — Attention au e intérieur.
cou-de-pied n. m. Partie supérieure du pied. —
coton n. m. Deux n dans les dérivés ; cotonnade, Des traits d’union. — Pl. : des cous-de-pied. T
cotonneux, euse, cotonnier, ière. Ce mot est formé de cou, qui désigne la partie
la plus étroite d’une chose, entre deux éléments
coton-poudre n. m. Explosif. — PL : des plus massifs. Ne pas écrire comme un coup de
cotons-poudre. pied, un coup donné avec le pied.

côtoyer v. t. Accent circonflexe sur le o. — coudoiement [kudwamû] n. m. Action de


Conjug. 21. Change y en i devant un e muet : coudoyer. — Attention au e intérieur.
je côtoie, je côtoierai ▼ Attention au i après
\’y à la première et à la deuxième personne du coudoyer v. t. Conjug. 21. Remplace y par i
plimel de l’indicatif imparfait et du subjonctif devant un e muet : je coudoie, je coudoierai —
présent : (que) nous côtoyions, (que) vous Attention au i après y à la première et à la
côtoyiez. deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
cotre n. m. Voilier. — Un seul t. — Pas d’accent coudoyions, (que) vous coudoyiez.
circonflexe sur le o. Prononciation : [k3tR(3)],
avec 0 ouvert, malgré l’usage des marins, qui coudre v. t. Conjug. 87. Je couds, tu couds, il
disent [kotR(3)]. coud, nous cousons, vous cousez, ils cousent. —
195 COUENNE

Je cousais. — Je cousis. — Je coudrai — Je langue courante comme synonyme de tout à


coudrais. — Couds, cousons, cousez — Que je coup, signifie en réalité « en un seul coup »,
couse. — Que je cousisse. — Cousant — Cousu, c’est-à-dire « en une seule fois, à la fois » : Il
ue T Le passé simple est peu usité. perdit tout d’un coup et l’honneur et la vie. Cet
emploi, parfaitement correct, est cependant un
couenne n. f. Peau de porc flambée et râclée : peu archaïque. L’usage moderne préfère d’un
Un morceau de lard avec sa couenne. ▼ Se seul coup. ▼ Tout à coup et tout d’un coup
prononce [kwan], et non ♦[kwen]. — De s’écrivent sans traits d’union.
même ; couenneux, euse [kwano, oz] adj. Qui
2 D’un coup, du coup. La première expression
ressemble à la couenne, qui est couvert de
couenne. — Angine couenneuse, angine équivaut à d’un seul coup, c’est-à-dire « à la
diphtérique. fois, en même temps » ■ Il gagna d’un coup (ou
d’un seul coup) l’estime de ses chefs et l’amitié
de ses collègues. — Du coup équivaut à du même
coufBn n. m. Panier. — Attention aux deux /
coup, c’est-à-dire à « de ce fait, par là même » :
Il m’a prévenu qu’il n’assisterait pas à la
cougouar ou couguar [kugwaR] n. m. Autre
réunion; du coup, j’ai compris qutl voulait
nom du puma, grand félin du continent
prendre ses distances avec nous. Cette expres¬
américain. Les deux formes sont correctes, mais
sion appartient au langage semi-familier. A
cougouar est la graphie la plus fréquente. On
éviter dans le style soutenu.
dit d’ailleurs de nos jours puma plutôt que
cougouar. T II existe un paronyme, yaguar, qui 3 Se monter le coup. Monter le coup à
désigne un autre félin américain, plus grand et quelqu’un. ▼ Ne pas écrire (se) monter le *cou.
plus fort que le cougouar, et proche de la
panthère. 4 On écrit un coup de poing (des coups de
poing), un coup de pied (des coups de pied), un
couleur n. f. Expressions. coup de couteau (des coups de couteau), etc.,
mais se battre à coups de poing, à coups de pied,
1 On écrit, avec couleur au singuher : haut en à coups de couteau (on donne en général
couleur. plusieurs coups), enfoncer une pointe a coups
2 On écrit, avec couleurs au pluriel : Une de marteau. On écrit tuer quelqu’un à coup de
revolver ou à coups de revolver. Au sens figuré,
photographie, un film en couleurs. Un livre
illustré en couleurs (par opposition à en noir on écrira traduire un texte à coups de diction¬
naire (en se servant souvent du dictionnaire),
et blanc, à en noir).
mais acquérir quelque chose à coup de billets
3 On écrit, avec couleur au singulier : Des de banque, à coup de dollars.
vêtements de couleur (par opposition à noir).
Du linge de couleur (par opposition au linge 5 Sans traits d’union : un coup de main, un
blanc). Du papier à lettres de couleur (d’une coup d’oeil, après coup, sur le coup, à tous coups
couleur autre que le blanc). ou à tout coup.
4 Couleur (de). La construction avec de et la coup de poing, coup-de-poing Ne pas écrire
construction sans de sont l’une et l’autre un coup de poing, un coup donné avec le poing,
correctes : Une nuée couleur d'aurore. Une robe comme un coup-de-poing, nom composé qui
couleur framboise. Le tour avec de est plus désigne soit une arme préhistorique (syno¬
littéraire et plus recherché. Dans ces emplois, nyme: bifacé), soit une garniture métallique
couleur est toujours invariable : Des robes dont on arme le poing pour frapper. PI. : des
couleur (de) framboise. coups-de-poing.

couleur (adjectif de) > annexes. coupe n. f. T Dans le langage de la sylviculture,


l’expression coupe sombre désigne l’action de
coulis [kuli] n. m. Jus concentré: Coulis de couper quelques arbres seulement, les plus gros,
tomates. — Finale en -is. en laissant subsister assez d’arbres pour donner
de l’ombre au sous-bois, par opposition à lo
coulommiers [kulomje] n. m. Fromage. — Pas coupe claire, qui consiste à abattre une grande
de majuscule : Acheter une part de coulommiers. partie des arbres, ce qui rend la forêt claire,
c’est-à-dire dépourvue d’ombre. C’est donc par
coup n. m. Expressions. contresens qu’on emploie coupe sombre au sens
1 Tout à coup, tout d’un coup. La première de « suppression massive, économie massive ».
expression signifie « brusquement, subitement, Dans ce sens, il vaudrait mieux dire coupe
soudain » : La foule s'écoulait paisiblement, claire : On va procéder à des coupes claires dans
mais, tout à coup, une bousculade se produisit le budget. L’emploi abusif de coupe sombre est
— Tout d’un coup, employé à tort dans la dû à la valeur de sombre dans les autres
COUPE-CIGARES 196

expressions (idée de menace, de tristesse, de chaient le sol. Les tranches qu’il s’est coupées
destruction) : un sombre pressentiment, une sont trop minces
sombre époque, etc. 3 Réfléchi à valeur de passif. Accord avec
le sujet : La courroie s’est encore coupée.
coupe-cigares n. m. inv. Des coupe-cigares. —
Toujours un -s à cigare, même au singulier. n Couper quelqu’un (= l’interrompre). Tour
abusif, usuel dans la langue courante. Dans la
coupe-circuit, court-circuit Deux noms mas¬ langue surveillée, on écrira plutôt couper la
culins paronymes. parole à quelqu’un : Il n’est pas poli de couper
la parole à un supérieur (et non de couper un
1 coupe;circuit (invariable : des coupe-circuit). supérieur).
Dispositif de sécurité électrique.
2 court-circuit (pl. : des courts-circuit^ Mise coupe-racines n. m. Invariable {racines toujours
en contact accidentelle de deux fils d’un circuit : au pluriel) : Un coupe-racines, des coupe-
Certains incendies sont provoqués par des racines
courts-circuits. Les coupe-circuit permettent
d’éviter les effets des courts-circuits. coupe-tête n. m. (autrefois) Bourreau. — Tou¬
jours invariable : des coupe-tête.
coupe-coupe n. m. Toujours invariable : des
coupe-coupe. coupe-vent n. m. ou adj. Dispositif qui sert à
protéger du vent le conducteur d’un véhicule,
coupe-feu n. m. ou adj. Toujours invariable ; d’un canot — Toujours invariable : Des coupe-
Aménager des coupe-feu dans une forêt (syno¬ vent. Des plaques coupe-vent. ▼ Il existe un
nyme : garde-feu)^ Des cloisons coupe-feu. autre mot, brise-vent, qui désime un rideau
d’arbres ou d’arbustes destiné a protéger les
cou^>e-file n. m. Toujours invariable : des coupe- cultures contre le vent.

couple Attention au genre.


coupe-gorge n. m. Toujours invariable : des I Normalement masculin, dans les emplois
coupe-gorge. suivants : Un couple très uni Un couple
légitime. Un couple d’amants Un couple
coupe-jambon n. m. Toujours invariable : des d’amis Un couple de patineurs. Un couple de
coupe-jambon.
canaris (le mâle et la femelle). Le maître couple
d’un navire. Le couple moteur.
coupe-jarret n. m. — Pl. : des coupe-jarrets ou
des coupe-jarret. n Le féminin est de rigueur dans les sens
vieillis suivants.
coupe-légumes n. m. Invariable (légumes tou¬ 1 Groupe de deux animaux réunis par
jours au pluriel) ; Un coupe-légumes, des hasard (et non ensemble formé par le mâle et
coupe-légumes. la femelle) ; La paysanne vendit une couple de
poulets.
coupelle n. f. Petit creuset. — Deux L De même :
coupellation, coupeller, 2 Ensemble de deux choses : Il attendit une
couple d’heures (sens régional).
coupe-ongles n. m. Invariable {ongles toujours 3 Lien servant à attacher deux animaux
au pluriel) : Un coupe-ongles, des coupe-ongles ensemble : Une couple d’attelage.

coupe-papier n. m. inv. Des coupe-papier. coupole, dôme > dôme.

couper V. t. Accord du participe et emplois. cour n. f. Orthographe et emploi.


I Accord du participe de se couper. 1 Emploi de la m^uscule. On écrit ; La cour
1 Réfléchi direct. Accord avec le sujet : En d’assises, la cour d’appel, mais la Cour de
jouant avec un couteau, ma petite sœur s'est cassation, la Cour des comptes, la Haute Cour.
coupée. — Quand on parle de la cour d’un souverain,
on écrit le mot avec un c minuscule : La cour
2 Réfléchi indirect. Participe invariable si le de Louis XIV. La noblesse de cour. De même,
complément direct est après le verbe : Elles se il faut employer la minuscule quand on parle
sont coupé les cheveux. Elle s’est coupé des de la cour, la société aristocratique des courti¬
tranches trop minces — Accord avec le sans de Versailles, sous Louis XIV, par
complément direct, si celui-ci est devant le opposition à la ville, société bourgeoise de
verbe ; Les cheveux qu’elle s’était coupés jon¬ Paris, à la même époque.
197 COURANT

2 Dans la cour. Les enfants jouent dans la cour. sonnerie de trompe qui annonce qu’on va
Ne pas dire *sur la cour (comme on dit sur découpler les chiens.
le trottoir). — En revanche, sur peut être
employé dans les expressions : Cette fenêtre courrier n. m. Deux r. De même : courriériste.
donne sur la cour. Fenêtres sur cour.
coiuToie n. f. Deux r.
courant La tournure courant janvier, courant
février, etc. appartient à la langue de la courroux n. m. Un x à la fin, même au singulier.
correspondance commerciale. Elle est accepta¬ — Deux r. — De même : courroucer. Le c
ble dans la langue usuelle. Dans le style très prend une cédille devant a ou o: Use courrouça,
soigné, on écrira plutôt dans le courant de nous nous courrouçons.
janvier, de février, etc. — De même, les
expressions votre lettre du 17 courant (= du course n. f. Avec course au singulier, un cheval
17 du mois où nous sommes), fin courant (à de course (des chevaux de course), une voiture
la fin du mois où nous sommes) appartiennent de course (des voitures de course), mais, avec
uniquement à la langue commerciale. courses au pluriel, une écurie de courses, un
champ de courses. On dit toujours les courses,
courbatu, courbaturé Dans la langue courante, quand il s’agit des courses de chevaux : Jouer
courbaturé est admis de nos jours. Cependant, aux courses. En revanche, quand il s’agit d’une
dans la langue écrite surveillée, il est conseillé épreuve déterminée, on dit une course: Ce
d’employer plutôt courbatu. T Courbatu, ue cheval a fait une très bonne course. — On écrit
s’écrit avec un seul t, à la différence de battu. indifféremment un garçon de course ou un
garçon de courses.
courir v. i. ou v. t. Conjugaison et emplois.
course-croisière n. f. — PI. ; des courses-
1 Conjug. 32. Je cours, tu cours, il court, nous croisières.
courons, vous courez, ils courent. — Je courais.
— Je courus. — Je courrai — Je courrais. —
courser v. t. Courser quelqu’un, le poursuivre,
Cours, courons, courez. — Que je coure. — Que courir derrière lui pour le rattraper. — Appar¬
je courusse. — Courant. — Couru, ue. — tient à la langue populaire. Dans la langue
Attention aux deux r du futur et du condition¬ surveillée, dire poursuivre.
nel. Eviter les barbarismes je *courrerai nous
*courrerons, je *courrerais, nous *courrerions,
court, courte adj. ou adv. Expressions.
etc., pour je courrai, nous courrons, je courrais,
nous courrions, etc. 1 Employé comme adverbe. Toujours invaria¬
ble : Elle porte les cheveux coupés court (mais
2 Courir après au sens de « poursuivre ». Tour
Elle porte les cheveux courts, car ici court est
déconseillé > après (3).
adjectif). — De même : Ils furent pendus haut
3 Emploi transitif. Courir les routes. Courir les et court. Je les ai arrêtés court. Ces entreprises
magasins. Courir un cent mètres. Ces emplois ont tourné court. De même, court toujours
sont admis. En revanche les expressions courir invariable dans demeurer court, rester court
les femmes, courir les filles sont très familières « être vivement surpris, décontenancé, ne
et généralement péjoratives. savoir que répondre » : Devant une telle au¬
dace, elles sont restées court.
4 Courir, courre > courre.
2 Prendre de court. Prendre au dépourvu :
5 C’est couru > couru. C'est un homme de ressources, il n’est jamais
pris de court. ▼ Ne pas dire prendre *à court.
courlis [kuRÜ] n. m. Oiseau échassier. 3 Etre à court de. N’avoir pas assez de : Elle
est à court d’argent. Ils sont à court d’argu¬
couronne n. f. Deux n. De même : couronné, ments. — L’expression être court de « manquer
couronnement, couronner. de » est correcte, mais archaïque : Le roi se
trouva court d’argent pour continuer ta guerre.
courre Forme ancienne d’infinitif remplacée par Ils sont courts d’arguments.
courir. Subsiste dans certaines expressions du
4 Couper court à. Interrompre. Il faut couper
langage de la chasse : courre (= poursuivre)
court à ces discussions. ▼ Ne pas écrire couper
le lièvre, le cerf; (substantivement) le courre
(= la poursuite) du lièvre, du cerf; la chasse *cours à.
à courre. — Laisser courre les chiens ou
absolument laisser courre : découpler les chiens court n. m. Terrain sur lequel on joue au tennis.
pour qu’ils poursuivent le gibier. — N. m. Le T Ne pas écrire comme un cours, avenue,
laisser-courre (invariable) : le moment d’une généralement large, plantée d’arbres : le Cours-
chasse où l’on découple les chiens, ou la la-Reine, à Paris.
COURT-BOUILLON 198

court-bouillon n. m. — PL : des courts-bouillons. coutelas [kutla] n. m. Attention à la finale en


-as.
court-circuit n. m. — PI. : des courts-circuits.
coutelier [kutolje] n. m. Un seul /, à la différence
court-circuit, coupe-circuit > coupe-circuit. de coutellerie [kutelni].

court-circuiter v. t. Familier au sens figuré: coûter Orthographe, accord du participe,


« agir sans passer, comme on le fait d’habitude, expressions.
par l’intermédiaire de quelqu’un » (Court-
circuiter la voie hiérarchique). I Accent circonflexe sur le u. De même :
coûtant, coût.
courtepointe n. f. Couverture de lit piquée et n Accord du participe.
ouatée. ▼ Ne pas écrire *courte-pointe.
1 Participe invariable quand il y a un
courtil n. m. (vieux ou régional) Jardin. — complément de prix (sens propre de coûter) :
Prononciation : [kuRti]. Le / final est muet. Les quinze francs que ce livre m’a coûté Les
mille livres que ce domaine lui avait coûté La
courtilière n. f. Insecte fouisseur. — Prononcia¬ somme que ce livre m’a coûté.
tion : [kuRtiljeR]. T Ne pas prononcer *[kuR- 2 Participe accordé quand il y a un complé¬
tijen] et ne pas écrire *courtillère. ment d’objet direct placé devant le verbe, au
sens figuré de coûter: Les efforts que cette
courtisane n. f. Un seul n. — De même : victoire nous a coûtés. La somme d’efforts que
courtisanerie. cette réussite lui a coûtée. Les peines que tout
cela m’a coûtées.
court-jointé, ée adj. Qualifie un cheval dont les
paturons sont trop courts. — L’élément court m Coûte que coûte. Expression invariable qui
reste invariable et jointé s’accorde : Un cheval échappe à la concordance des temps ; Il fallait
court-jointé Des chevaux court-Jointés. Une réussir, coûte que coûte.
jument court-jointée. Des juments court-jointées.
coutil n. m. Etoffe. — Prononciation : [kuti], le
court-monté, ée adj. Qualifie un cheval dont le -l final est muet.
dos est bas. — L’élément court reste invariable
et monté s’accorde : Un cheval court-monté Des coutumier, ière adj. Péjoratif dans l’expression
chevaux court-montés. Une jument court-mon¬ être coutumier de, avoir l’habitude de : Il est
tée. Des juments court-montées. coutumier de ce genre d’étourderies. Je ne
m ’étonne pas qu ’il ait menti, il est coutumier du
court-vêtu, ue adj. L’élément court reste invaria¬ fait — Ne pas employer l’expression à propos
ble et vêtu s’accorde : Des filles court-vêtues. de ce qui n’est pas blâmable. Ne pas dire :
L’équipe a encore gagné par 6 à 6, elle est
couru, ue adj. Attention à certains sens. coutumière du fait (mais elle en a l’habitude).
1 Où l’on court, c’est-à-dire qui est très
couture n. f. Avec couture au singuHer : battre
recherché : Un spectacle couru. Une exposition
à plate couture.
très courue, que tout le monde va voir. &ns
très correct.
couvain n. m. Rayon de la ruche où les abeilles
2^ C’est couru, c’était couru. Forme abrégée de élèvent les larves et les nymphes. — Finale en
c’est (c’était) couru d’avance, « c’est (c’était) une •ain.
chose facile à prévoir, qui doit (devait) arriver
nécessairement » : Ce candidat va échouer à son couvre-chef n. m. Coiffure. — De nos jours, ne
examen, c’est couru t Expression du langage s’emploie plus que par plaisanterie. — PL : des
famiher. A éviter dans la langue surveillée. couvre-chefs.

coût n. m. Accent circonflexe sur le u. — couvre-feu n. m. — PL : des couvre-feux.


Prononciation : [ku], le -t final est muet.
couvre-joint n. m. — PL : des couvre-joints.
couteau n. m. Expressions.
1 Etre à couteaux tirés (avec quelqu’un). Le couvre-lit n. m. — PL : des couvre-lits.
mot couteau toujours au pluriel.
couvre-nuque n. m. — PL ; des couvre-nuques.
2 Mettre, avoir le couteau sur la gorge. Forme
moins fréquente, mais plus correcte, que mettre, couvre-pied ou couvre-pieds n. m. Au pluriel,
avoir le couteau sous la gorge.
toujours des couvre-pieds. — Au singulier, la
199 COUVRE-PLAT

forme un couvre-pieds est à préférer à un Que je craigne. — Que Je craignisse. —


couvre-pied. Cet édredon couvre les pieds du Craignant. — Craint, crainte. T Un i après le
dormeur. groupe -gn- à la première et à la deuxième
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
couvre-plat n. m. — PI. : des couvre-plats. du subjonctif présent : (que) nous craignions,
(que) vous craigniez
couvrir v. t. Conjug. 33. Je couvre, tu couvres,
II Constructions.
il couvre, nous couvrons, vous couvrez, ils
couvrent. — Je couvrais. — Je couvris. — Je 1 Craindre est à la forme affirmative, et la
couvrirai — Je couvrirais. — Couvre, couvrons, subordonnée au subjonctif introduite par que
couvrez — Que je couvre. — Que je couvrisse. est à la forme affirmative (avec ou sans ne
— Couvrant. — Couvert, erte. explétiO : Je crains qu’il ne pleuve ou Je crains
qu’il pleuve. Je crains que vous n’arriviez trop
covendeur n. m. (terme de droit) En un mot, tard ou Je crains que vous arriviez trop tard.
sans trait d’union. — Le féminin est covendeuse ▼ Le ne explétif, pratiquement inusité dans la
et non *covenderesse. langue parlée, est presque de rigueur dans le
style surveillé.
cow-boy n. m. Un trait d’union. — Prononcia¬ 2 Craindre est à la forme affirmative, et la
tion : [kawboj] ou [koboj]. — PI. : des cow-boys subordonnée au subjonctif introduite par que
[-boj]. est à la forme négative (avec ne... pas) : Je crains
qu’il ne pleuve pas suffisamment Je crains que
cow-pox n. m. inv. (anglicisme) Variole de la vous n’arriviez pas assez tôt
vache. — Prononciation : [kapoks] ou
[kawpaks]. — Préférer le synonyme français 3 Craindre est à la forme négative ou
vaccine. interrogative, et la subordonnée au subjonctif
introduite par que est à la forme affirmative
coyote [kajot] n. m. Animal. — Eviter la graphie (sans ne explétif : Je ne crains pas qu ’il pleuve.
avec deux t (coyotte). Craignez-vous qu ’il pleuve ? Je ne crains pas que
vous arriviez trop tard. Craignez-vous que nous
crac, crack, krach, krak Des mots homophones arrivions trop tard?
qui se prononcent [kaak]. 4 Craindre est à la forme négative ou
1 crac ! Interjection onomatopéique qui interrogative, et la subordonnée au subjonctif
exprime un bruit de rupture. introduite par que est à la forme négative : Je
ne crains pas que vous n’arriviez pas assez tôt
2 crack n. m. (anglicisme) Cheval de course ; Craignez-vous que nous n ’arrivions pas à temps ?
champion. — PI. : des cracks. T constructions, quoique correctes, sont
3 krach n. m. Effondrement des cours, faillite. lourdes et peu claires. Il est conseillé de tourner
— PI. ; des krachs. autrement : Je ne crains pas que vous arriviez
trop tard ou Je suis assuré que vous arriverez
4 krak n. m. Forteresse : Le krak des Cheva¬ assez tôt Craignez-vous que nous arrivions trop
liers, en Syrie. Il existe une graphie crac, vieillie tard ?
et déconseillée. — PI. : des kraks.
crainte n. f. Constructions.
cracher v. i. ou v. t. Pas d’accent circonflexe sur
le a. De même ; crachat, crachement, cracheur, I Emplois libres.
crachin, crachoir, crachotement, crachoter. 1 La crainte de -|- nom. Il éprouvait une vive
crainte de la mort
crack > crac !
2 La crainte de infinitif. Il n’éprouvait
crackine n. m. Anglicisme désignant un procédé aucune crainte de mourir.
de raffinage du pétrole. — Prononciation: 3 La crainte que -\- subjonctif. Les règles
[kaakiq]. — Equivalent français: craquage. sont les mêmes que pour craindre t> craindre
, ,
(II, 1 2 3 et 4) : Te fus envahi par la crainte
craie [kae] n. f. Roche blanche. — Bâtonnet qu’il n’arrivât trop tard (ou qu’il arrivât trop
servant à écrire. tard, le ne explétif étant facultatif, mais usuel
dans la langue surveillée). J’éprouvais la crainte
craindre v. t. Conjugaison et constructions. qu’il n’arrivât pas à temps (avec ne... pas,
I Conjugaison. 83. Je crains, tu crains, il craint, exprimant la négation, dans la subordonnée).
nous craignons, vous craignez, ils craignent. — Je n’éprouvais pas la crainte qu’il arrivât trop
Je craignais. — Je craignis. — Je craindrai — tard. Eprouve-t-il la crainte que je vienne trop
Je craindrais. — Crains, craignons, craignez — tard ? (jamais de ne explétif). Je n’éprouvais pas
CRAMOISI 200

la crainte qu ’il n 'arrivât pas à temps. Eprouve- craqueler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
t-il la crainte que je ne vienne pas à temps ? T un e muet : je craquelle, je craquellerai —
Dans ces deux derniers cas, il est conseillé de Dérivés : craquelage, craquelé, craquelure, cra-
tourner autrement : Je n 'éprouvaispas la crainte quèlement ou craquellement.
qu 'il arrivât trop tard. Eprouve-t-il la crainte que
je vienne trop tard ? craquer v. i. ou v. t. Toujours avec -qu- même
devant a on o: il craqua, nous craquons. —
II Expressions.
Dérivés : craquage, craquement.
1 De crainte de, par crainte de, dans la
crainte de, crainte de, suivi d’un nom ou d’un crasse Comme adjectif, ne s’emploie qu’au
infinitif. De crainte d'un échec (ou par crainte féminin, dans quelques expressions : paresse
d'un échec ou dans la crainte d'un échec ou crasse, ignorance crasse, avarice crasse. Emploi
crainte d'un échec), il n 'osaitpas agir. De crainte semi-familier.
d'échouer (ou par crainte d'échouer ou dans la
crainte d'échouer ou crainte d'échouer), il cratère n. m. Accent grave sur le e.
n 'osait pas agir.
cravate n. f Un seul t. De même : cravater.
2 De crainte que, par crainte que, dans la
crainte que, crainte que, suivi du subjonctif. De
crainte que (ou par crainte que ou dans la crawl n. m. Style de nage. — Prononciation :
crainte que ou crainte que) l'entreprise [kaol]. — Pluriel inusité. — Dérivés : crawlé,
n 'échouât (avec ne explétif), il n 'osait pas agir. ée [kaole] adj. (dos crawlé, style de nage sur
De crainte que (ou par crainte que ou dans la le dos), crawler [kaole] v. i. (nager en crawl).
crainte que ou crainte que) l'entreprise ne réussît
pas (avec ne... pas exprimant la négation), il crayeux, euse adj. Prononciation : [kaejo, az].
n'osait pas agir.
crayon n. m. Prononciation : [kaejS]. — Les
3 T Certains grammairiens condamnent dérivés s’écrivent avec deux n: crayonnage
crainte de suivi de l’infinitif (Crainte d'échouer, [kaejonas], crayonner [kaejone], crayonneur
il n'osait pas agir) et crainte que suivi du [kRejonoea].
subjonctif : Crainte que l’entreprise n 'échouât,
il n'osait pas agir. Ces condamnations n’ont
créance n. f Avec -an-. De même : créancier.
aucun fondement et sont contredites par l’usage
des meilleurs écrivains classiques et modernes.
créateur n. m. Employé, sans complément,
comme synonyme de « Dieu », prend un C
cramoisi, ie adj. Variable en nombre et en genre : majuscule : Les croyants louent le Créateur.
Des tentures cramoisies.
crèche n. f Accent grave et non accent
crampon n. m. Deux n dans les dérivés : circonflexe.
cramponnement, cramponner.
crédence n. f Meuble. — Finale en -ence.
crâne n. m. ou adj. Emploi adjectif et
orthographe.
crédirentier, ière adj. ou n. (terme de droit).
I Employé adjectivement. Prend la marque du En un seul mot, sans trait d’union.
pluriel : Ils sont rudement crânes, ces garçons l
crédit-bail n. m. (banque) Système de location-
II Orthographe. vente de matériel à une entreprise. — PI. : des
crédits-bails. — Eviter l’emploi de l’anglicisme
1 Avec accent circonflexe : le mot crâne et leasing, synonyme de crédit-bail
ses dérivés directs, crânement, crâner, crânerie,
crâneur, crânien.
credo n. m. Prononciation : [kaedo]. Pas d’ac¬
2 Sans accent : les dérivés savants du préfixe cent sur le e. — Un C majuscule au sens propre
tranio-, tels que craniologie, craniométrie. (texte ou chant catholique) Les fidèles chan¬
taient le Credo à la messe. — Un c minuscule
crapaud n. m. Finale en -aud. — Dérivés: au sens figuré : Adopter le credo républicain.
crapaudière, crapaudine.
créer v. t. Attention à certaines formes : je crée,
crapouillot n. m. (familier) Mortier de tranchée. tu crées, il crée, ils créent; je créerai tu créeras...
— Finale en -ot. je créerais, tu créerais... ; crée (impératiQ ; que
je crée, que tu crées, qu'il crée, qu'ils créent.
Dans ces formes, le deuxième e (sans accent)
craquagv n. m. (pétrochimie) Terme à préférer
est muet. — Attention aussi au participe passé :
à l’anglicisme cracking. > cracking. créé, au féminin créée.
201 CRÉMAILLÈRE

crémaillère n. f. Prononciation ; [kRemajeH]. T fréquemment, [kne/êdo]. PI. : des crescendo,


Ne pas écrire *crémalière et ne pas prononcer quand le mot désigne le mouvement musical.
*[kRemaljER]. Dans tous les autres sens, le pluriel est ; des
crescendos [-do].
crème n. f. Accent grave et non accent cir¬
conflexe, à la différence de l’homophone (saint) cresson n. m. T Prononciation : [knesS], et non
chrême. *[kR3SD] — De même : cressonnière
[kRESonjen].
crémerie n. f. T Accent aigu sur le premier e,
à la différence de crème. crésus n. m. On écrit, avec un C majuscule, riche
comme Crésus, mais, avec un c minuscule. Ce
crémeux, euse adj. Accent aigu, à la différence banquier est un crésus (= un homme très
de crème. riche). — Prononciation : [kRCzys]. — PI. ; des
crésus [-zys].
créneau n. m. Accent aigu sur le premier e. —
De même ; crénelage, crénelé. Crésyl [knezil] n. m. Désinfectant. — Nom
déposé, donc avec une majuscule.
créole n. m. ou f ou adj. Personne de race blanche
née aux Antilles ou à la Réunion. A distinguer crêt n. m. Dans le Jura, sommet rocheux. —
de métis et de mulâtre, personne née d’une Accent circonflexe, comme dans crête.
union entre un Blanc et une Noire ou entre une
Blanche et un Noir. crétacé, ée adj. ou n. m. La période crétacée, ou
le crétacé. Terrains crétacés. — Accent aigu
crêpe Orthographe et genre. (aucun rapport avec crête).

1 Accent circonflexe sur le premier e. Certains crête n. f. Crête de coq. Crête d’une montagne.
dérivés prennent un accent circonflexe : crêpelé, — Accent circonflexe, à la différence du nom
crêpelure, crêper, crêperie, crêpier. — D’autres de i’île de Crète. De même : crêté, ée.
prennent l’accent aigu : crépon, crépu, crépure.
2 On distinguera une crêpe, galette (manger des crête-de-coq n. f Plante. — PI. : des crêtes-de-
crêpes bretonnes en buvant du cidre) et le crêpe, coq.
tissu (Du crêpe de Chine) ou ruban noir (Porter
un crêpe au revers de son veston) ou caoutchouc crétois, oise adj. ou n. De Hle de Crète. —
souple (Le crêpe des semelles de mes chaussures Attention à la majuscule ; La population
est usé). crétoise. Les Crétois. — N. m. Le crétois:
dialecte. — Accent aigu.
crêpelé, crépu Deux adjectifs paronymes.
cretonne n. f. Toile de coton. — Prononciation :
1 crêpelé, ée Qualifie des cheveux frisés fine¬ [kROton]. — Pas d’accent. Deux n.
ment: Une jeune fille blonde aux cheveux
crêpelés. crève-cœur n. m. inv. Des crève-cœur.
2 crépu, ue Qualifie les cheveux de certaines
races qui sont naturellement frisés de manière crève-la-faim n. m. inv. Des crève-la-faim.
extrêmement fine : Les Noirs ont des cheveux
crépus. crever v. t. ou v. i. Conjug. 12. Change e en è
devant un e muet : je creve, je crèverai
crépir v. t. Accent aigu sur le e. De même crépi,
crépissage, crépissure. crevette n. f. Deux t. De même : crevettier.

crépiter v. i. Accent aigu sur le e. De même ; cric n. m. Instrument qui sert à soulever un
crépitant, crépitation, crépitement. fardeau. — Prononciation : [kni], plutôt que
[kaik].
crépon n. m. Tissu de crêpe épais. T Accent aigu,
à la différence de crêpe. cricket, criquet, croquet Trois noms masculins
paronymes.
crépu, ue adj. T Accent aigu sur le e. De même : 1 cricket [kaiket] (mot anglais) Sport pratiqué
crépure, n. f. (état des cheveux crépus). — A en Angleterre et qui consiste à renverser un
distinguer de crêpelé > crêpelé. objet de bois (le guichet) au moyen d’une balle.

crescendo adv. ou n. m. Mot italien à demi- 2 criquet [knike] Insecte migrateur, très nuisi¬
francisé. Prononciation : [kRe/endo] ou, plus ble aux récoltes.
CRICRI 202

3 croquet [kuake] Jeu qui consiste à faire croc n. m. Crochet ; dent. — Prononciation :
passer des boules de bois à travers des arceaux. [kRo], le -c final est muet.

cricri n. m. Nom familier du grillon. — PI. : des croc-en-jambe n. m. Prononciation : [ kaokâ-


cricris. — Eviter la graphie cri-cri. 3âb], avec c prononcé, même au pluriel : des
crocs-en-jambe [kR3kâ3âb].
crier V. i. ou v. t. Conjug. 20. Double le i à la
première et à la deuxième personne du pluriel crocheter v. t. Conjug. 15. Change e en è devant
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : un e muet : je crochète, je crochèterai.
(que) nous criions, (que) vous criiez. — Crier
après quelqu’un, tour à éviter > après (1). crocus n. m. Plante. — Prononciation ;
[kaokys]. — PI. : des crocus [-kys].
crime > assassinat (3).
croire Conjugaison et constructions.
crin n. m. On écrit : Un patriote à tout crin ou
à tous crins. I Conjug. 77. Je crois, tu crois, il croit, nous
croyons, vous croyez, ils croient. — Je croyais...
nous croyions, vous croyiez.. — Je crus. — Je
crincrin n. m. (familier) Mauvais violon. — PI. :
des crincrins. — Eviter la graphie crin crin, en croirai — Je croirais. — Crois, croyons, croyez
deux mots. — Que je croie, que tu croies, qu’il croie, que
nous croyions, que vous croyiez, qu’ils croient.
— Que je crusse. — Croyant — Cru, ue. ▼
criquet, cricket > cricket.
Attention au / après l’y à la première et à la
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
cristal, aux n. m. Les dérivés s’écrivent avec imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
deux l: cristallerie, cristallin, cristallisable, croyions, (que) vous croyiez. — Jamais d’accent
cristallisant, cristallisation, cristallisé, cristal¬ circonflexe sur le i (ni sur le u du participe
liser, cristallisoir, cristallographie, cristallogra¬ passé) > croître.
phique, cristalloïde, cristallomancie, cristallo-
phyllien, ienne. II Constructions.
1 Croire une chose, penser qu’elle est vraie :
critère, critérium Deux noms masculins à bien
Je crois cette histoire, ce récit, cette hypothèse.
distinguer.
Tour vieilli et rare, sauf avec un pronom neutre
1 critère Caractère, élément sur lequel on se (Ce que vous me dites, je ne peux le croire. Il
fonde pour porter un jugement ou établir une croit tout ce qu’on lui dit) ou après le verbe faire
distinction : Quels sont vos critères, quand vous (Il veut me faire croire une histoire
sélectionnez des candidats à ce poste ? invraisemblable).

2 critérium Nom de certaines épreuves spor¬ 2 Croire à une chose, y ajouter foi, la
tives. Prononciation : [kRitCRjom]. — PI. ; des considérer comme vraie (Croire à une histoire,
critériums [-Rjam]. à un récit, à une hypothèse), ou penser qu’elle
existe (Croire aux soucoupes volantes), ou
critique Deux expressions à distinguer. qu’elle se réalisera (Je crois à une hausse
prochaine des prix) ou avoir confiance en elle
1 Esprit critique (non péjoratif) Esprit de (Je crois à la ténacité plus qu’aux éclairs du
libre examen qui pousse à n’accepter pour génie). Tour usuel.
vraies que les affirmations qu’on a soi-même
vérifiées ou examinées attentivement : L'ensei¬ 3 Croire quelqu’un, ajouter foi à ses paroles,
gnement littéraire bien conçu développe l’esprit à ses affirmations : Vous pouvez croire mon ami,
critique. il ne ment jamais. Tour usuel.

2 Esprit de critique (péjoratif) Tendance à 4 Croire à un être, être persuadé qu’il existe :
blâmer systématiquement les gens et les choses, Croire aux revenants. Croire au diable. Tour
usuel.
pour le seul plaisir de dénigrer : L'esprit de
critique est souvent le propre des médiocres, des 5 Croire en quelqu’un, avoir confiance en
aigris et des envieux.
lui : Il faut que les exécutants croient en leur
chef. Tour semi-littéraire.
croasser, coasser Le corbeau croasse, la gre¬
nouille coasse > coasser, 6 Croire en Dieu, être sûr qu’il existe. Tour
figé.
croate adj. ou n. De Croatie. — Attention à la 7 Croire que. Quand le verbe croire est à la
majuscule : La population croate. Les Croates. forme affiratative, le verbe de la subordonnée
— N. m. Le croate: langue slave.
est a 1 indicatif ou au conditionnel (jamais au
203 CROISEUR-CUIRASSÉ

subjonctif) : Je crois que nous réussirons. Je crois général, un C majuscule quand il s’agit du sens
qu'il pourrait mieux faire. Je croyais que vous historique : La révolte des Croquants sous
viendriez. — Quand le verbe croire est à la Henri IV.
forme négative ou interrogative, le verbe de la
subordonnée peut être à l’indicatif ou au croque au sel (à la) loc. adv. Pas de traits
subjonctif ou au conditionnel : Je ne crois pas d’union.
que nous réussirons. Je ne crois pas que nous
réussissions. Crois-tu que nous réussirons ? croque-madame n. m. inv. — PI. : des croque-
Crois-tu que nous puissions réussir 7 (le subjonc¬ madame.
tif, en principe, renforce la nuance de doute).
Je ne crois pas qu’il pourrait faire mieux. croquembouche n. m. Pâtisserie. — En un seul
Crois-tu qu 'il pourrait faire mieux ? Je ne mot, sans traits d’union. — Attention au m
croyais pas que vous viendriez si tôt. Croyais-tu devant le b. — PI. ; des croquembouches.
qu 'il viendrait si tôt 7
croquemitaine n. m. En un seul mot, sans trait
croiseur-cuirassé n. m. — PI. : des croiseurs- d’union. — PI. : des croquemitaines.
cuirassés.
croque-monsieur n. m. inv. — PI. : des croque-
monsieur.
croisillon n. m. Prononciation : [knwazijS].
croque-mort n. m. — PI. : des croque-morts
croître v. i. Conjug. 100. Je croîs, tu croîs, il croît,
nous croissons, vous croissez, ils croissent. — Je croque-note n. m. — PI. : des croque-notes.
croissais, tu croissais... — Je crûs, tu crûs, il crût,
nous crûmes, vous crûtes, ils crûrent. — Je croquer v. t. Avec -qu- même devant a ou o.'
croîtrai, tu croîtras, il croîtra, nous croîtrons, il croqua, nous croquons.
vous croîtrez, ils croîtront. — Je croîtrais, tu
croîtrais, il croîtrait, nous croîtrions, vous
croquet, cricket > cricket.
croîtriez, ils croîtraient. — Croîs, croissons,
croissez. — Que je croisse, que tu croisses... —
croquignole n. f. Pâtisserie légère ; chique¬
Que je crûsse, que tu crûsses, qu’il crût, que nous
naude ; moquerie légère. — Un seul /.
crûssions, que vous crûssiez, qu’ils crûssent. —
Croissant. — Crû. — Se conjugue avec l’auxi¬
liaire avoir : il a crû. — Au subjonctif imparfait, crosne n. m. Légume. — Prononciation : [kRon].
la conjugaison que je crusse, que tu crusses, que — Attention au -s- intérieur muet.
nous crussions, que vous crussiez, qu 'ils crussent,
sans accent sur le u, est préconisée pâT 1. cross Abréviation de cross-country.
l’Académie française. Elle est cependant vieil¬
lie. Il vaut mieux l’éviter, à cause de la 2. cross n. m. (boxe) Anglicisme désignant un
confusion possible avec les formes du verbe coup de poing. — Prononciation : [kROs]. —
croire. Quelle que soit la conjugaison que l’on PI. en français : des cross.
adopte, la troisième personne est toujours qu’il
crût cross-country n. m. (anglicisme) Prononcia¬
tion : [kROskuntRi]. — PI. : des cross-country.
— S’abrège usuellement en cross [kRos], n. m.
croix n. f. Prend une majuscule dans le langage inv. — Dérivé : crossman [kRosman]. — PI. :
de la dévotion (quand le mot croix désigne le
des crossmen [kaosmen].
mystère de la Rédemption) : Le mystère de la
Croix. Mettre ses souffrances au pied de la
crotte n. f. Deux t De même : crotté, crotter,
Croix, les offrir à Dieu. — Majuscule aussi
quand le mot croix désigne la religion chré¬ crottin.
tienne, la chrétienté : Espagnols et Vénitiens
combattirent à Lépante sous l’étendard de la crouler v. i. Sans accent circonflexe. De même :
croulant.
Croix.
croup n. m. Synonyme de laryngite diphtérique.
cromlech n. m. Monument mégalithique. — — Prononciation : [kaup]. — Ne pas écrire
Prononciation : [kRomlek]. — PI. : des crom¬ comme une croupe (de cheval, de montagne).
lechs [-lek].
croupetons (à) loc. adj. En étant accroupi. —
1. croquant, ante adj. Des galettes croquantes. Locution figée, avec -s final.

2. croquant n. m. (histoire) Paysan révolté. croûte n. f. Accent circonflexe sur le u. De


(familier) Individu balourd et mal élevé. — En même : croûteux, euse, croûton.
CROYABLE 204

croyable adj. Bien prononcer [kawajabUs)], et crucifix n. m. Prononciation : [kxysifi].


non ‘[kaojabKa)]. De même : croyance [kawa-
jôs], croyant, ante [kawajô, ât]. cruciverbiste n. m. ou f. Amateur de mots
croisés. — On dit aussi, plus rarement,
cru, crû, crue Plusieurs mots homophones. mots-croisiste.
1 cru Participe passé masculin de croire: Ce
crue, cru, crû > cru.
récit, que j’ai cru vrai
2 cru n. m. Terroir, vignoble ; vin produit par cruel adj. Féminin : cruelle, avec deux L De
les vignobles d’un terroir particulier: Les même : cruellement adv.
grands crus de Bourgogne. — La région où l’on
est, dont on parle (assez familier, souvent crûment adv. Accent circonflexe sur le u.
péjoratif) : Il étudia les mœurs du cru. Il fit la
connaissance d’une personne du cru. — Etre du crural, ale, aux adj. (anatomie) De la jambe :
cru de, de l’invention de : C’est une idée de mon Nerf crural Artère crurale. — Masculin pluriel
cru. — Bouilleur de cru : celui qui distille de en -aux.
l’alcool pour ses besoins personnels en utilisant
du vin ou du cidre obtenu dans sa propriété. cryo- Préfixe (du grec kruos « froid »), qui entre
dans la formation de quelques mots savants :
3 cru, crue Qui n’est pas cuit : Du saucisson
cryoclastie, cryogène, cryogénie, cryolithe ou
cru. De la viande crue.
cryolite n. f. (minéral), cryométrie, cryoscopie,
4 crû Participe passé masculin de croître: cryostat, cryothérapie, cryotron, cryoturbation.
L’herbe a crû dans la cour de la ferme
abandonnée. crypte n. f. Avec un y.
5 crue Participe passé féminin de croire : Cette crypto- Préfixe (du grec cruptos « caché »), qui
histoire, que J’ai crue vraie.
entre dans la formation de divers mots savants :
6 crue Féminin de l’adjectif cru « non cuit » : cryptogame, cryptogamie, cryptogamique, cryp¬
Des carottes crues. togramme, cryptographie, cryptographique.
7 crue n. f. Hautes eaux d’un cours d’eau : Le cube n. m. On écrit, sans trait d’union : un mètre
fleuve est en crue.
cube, un centimètre cube, un millimètre cube,
etc. (au pluriel : des mètres cubes, des centimè¬
crucial, de, aux adj. Emploi correct dans tres cubes, des millimètres cubes, etc.).
l’expression expérience cruciale, terme de philo¬
sophie des sciences: L’expérience cruciale cubilot n. m. Four métallurgique. — Finale en -ot
d’Arago et de Fresnel sur la propagation de la
lumière. — S’emploie abusivement dans la cubital, ale, aux adj. Du coude: L’artère
langue des journaux pour qualifier ce qui est cubitale. — Masculin pluriel en -aux.
d’une importance extrême : La question cru¬
ciale de la réforme constitutionnelle. Ce parti cubitus n. m. L’un des os de l’avant-bras. —
politique est arrivé à un moment crucial Dans Prononciation : [kybitys]. — PI. : des cubitus
le style surveillé, on écrira plutôt, selon les cas : [-tys].
capital, fondamental, décisif.
cucurbite n. f. Partie de l’alambic.
crucifiement, crucifixion Deux noms dérivés
de crucifier.
cueillette n. f. Attention à la graphie en -ue-.
1 crucifiement n. m. Supplice de la croix (en De même : cueilleur, cueilloir.
dehors d’un contexte religieux) : A Rome, dans
l’Antiquité, le crucifiement était le supplice des cueillir v. t. Osnjug. 34. Je cueille, tu cueilles, il
esclaves révoltés. — S’emploie au figuré dans cueille, nous cueillons, vous cueillez, ils cueillent.
la langue littéraire au sens de « mortification, — Je cueillais, tu cueillais, il cueillait, nous
épreuve cruelle, grande souffrance ». cueillions, vous cueilliez, ils cueillaient. — Je
cueillis. — Je cueillerai — Je cueillerais. _
2 crucifixion n. f. Supphce de la croix. S’em¬ Cueille, cueillons, cueillez. — Que je cueille, que
ploie spécialement à propos du Christ: La tu cueilles, qu ’il cueille, que nous cueillions, que
crucifixion du Christ eut lieu la veille du sabbat. vous cueilliez, qu ’ils cueillent. — Queje cueillisse.
— Œuvre d’art représentant la crucifixion du — Cueillant. — Cueilli ie. T Attention à la
Christ. Dans ce sens prend une majuscule graphie en -ue-. Ne pas écrire *ceuillir ni *cueuil-
quand il s’agit du titre de l’œuvre : Avez-vous tir. — Attention au i après le groupe -///- à la
vu, au musée du Louvre, la Crucifixion de première et à la deuxième personne du pluriel de
Mantegna ?
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
205 CUILLÈRE

(que) nous cueillions, (que) vous cueilliez. — cul-blanc n. m. Oiseau. — PI. ; des culs-blancs.
Attention au futur et au conditionnel : ne pas
écrire *cueillirai, *cueillirais. cul-brun n. m. Papillon. — PI. ; des culs-bruns.

cuillère ou cuiller n. f. Les deux orthographes cul-de-basse-fosse n. m. Cachot. — PI. : des


sont admises. La forme cuiller est plus fréquente culs-de-basse-fosse.
que cuillère. T Bien prononcer [kqijen], et non
*[ kajen] (aucun rapport avec le verbe cueillir). cul-de-four n. m. Voûte en demi-coupole. —
PI. : des culs-de-four.
cuillerée n. f. Contenu d’une cuiller. T Pas
d’accent sur le premier e. Eviter la faute qui cul-de-jatte n. m. ou n. f. — PI. : des culs-de-jatte.
consiste à prononcer *[kqijeRe] au heu de
[kqij(3)Re], seule prononciation correcte.
cul-de-lampe n. m. Ornement. — PI. : des
culs-de-lampe.
cuir n. m. Peau d’animal tannée et préparée : Un
sac de cuir. — Ne pas écrire comme le verbe
cul-de-plomb n. m. (familier) Homme apphqué,
cuire.
mais lourd d’esprit. — PI. : des culs-de-plomb.
cuirassé, cuirassier Deux noms masculins
paronymes. cul-de-poule, cul de poule Deux orthographes.

1 cuirassé Navire de guerre. 1 Avec trait d’union ; un cul-de-poule n. m.


Arrière arrondi de certains navires. — Renfle¬
2 cuirassier Autrefois, soldat de la cavalerie ment sur une espagnolette, à la hauteur de la
lourde portant une cuirasse. poignée. — Bassine hémisphérique de cuisine.
— PL ; des culs-de-poule.
cuire v. t. ou v. i. Ne pas écrire comme cuir, peau
d’animal. — Conjug. 46. Je cuis, tu cuis, il cuit, 2 Sans trait d’union : (faire) la bouche en cul
nous cuisons, vous cuisez, ils cuisent. — Je de poule.
cuisais. — Je cuisis. — Je cuirai — Je cuirais.
— Cuis, cuisons, cuisez. — Que je cuise. — Que cul-de-sac n. m. — PI. ; des culs-de-sac.
je cuisisse. — Cuisant. — Cuit, cuite. ▼ Le passé
simple est peu usité. culot n. m. Deux t dans les dériv^ : culottage
(d’une pipe), culotté, ée adj. (plein d’aplomb,
cuisinette n. f. Très petite cuisine. — Mot familier), culotter (une pipe).
français à préférer à l’angUcisme kitchenette.
culotte n. f Orthographe et emploi du pluriel.
cuisseau, cuissot Deux noms masculins
1 Deux t. De même : culotter (mettre une
homophones.
culotte, un pantalon à quelqu’un), culottier, ière
1 cuisseau Partie du veau dépecé, qui va de n. m. ou f (ouvrier, ouvrière qui fait des
la queue au rognon. culottes).
2 cuissot Cuisse de gros gibier (cerf, chevreuil, 2 L’emploi du pluriel (des culottes) ou de
sanglier, etc.). l’expression une paire de culottes, quand il s’agit
d’un seul vêtement, appartient à la langue
cuisse-de-nymphe Deux sens. familière.
1 n. f Variété de rose blanche teintée légère¬
ment de rose. — PI. : des cuisses-de-nymphe. cul-terreux n. m. — PI. : des culs-terreux.

2 adj. D’un blanc légèrement teinté de rose. cultural, culturel Deux adjectifs paronymes.
— Invariable : Des soieries cuisse-de-nymphe.
1 cultural, ale, aux (agriculture, géographie)
cuisse-madame n. f. Variété de poire. PI. : Qui concerne la culture du sol : L’introduction
des cuisses-madame. de nouvelles méthodes culturales a permis à
l’agriculture européenne d’accroître énormé¬
cul n. m. Prononciation : [ky], -/ final étant muet. ment ses rendements au XIX‘ siècle.
— Considéré comme trivial au sens de « der¬
2 culturel, elle (usuel) Qui concerne la culture
rière, fesses », mais seulement familier au sens
intellectuelle, la civilisation ; Les musées, les
de « fond » (cul de bouteille, cul d un ton¬ salles de conférence, les salles de théâtre font
neau). Parfaitement admis dans les locutions
partie de l’équipement culturel d’un pays.
techniques telles que : mettre une charrette a
cul, navire sur cul. Nullement trivial dans les
mots composés : cul-blanc, cul-brun, cul-de- cumulus n. m. Nuage. — Prononciation :
[kymylys]. — PL : des cumulus [-lys]. —
lampe, etc.
CUNÉIFORME 206

Dérivés : cumulo-nimbus [kymybnébys] n. cyan- Préfixe ou radical (du grec kuanos


m. (pl. : des cumulo-nimbus) [-bys] ; cumula- « bleu »), qui entre dans la formation de
stratus [kymybstRatys] ou strato-cumulus certains mots savants : cyanamide, cyanhydri¬
(pl. : des cumulo-stratus [-tys] ou des strato¬ que, cyanogène, cyanophycées, cyanose, cyanu¬
cumulus [-lys]). ration, cyanure.

cunéiforme adj. ou n. m. Pas de tréma sur le L cybernétique adj. ou n. f Attention au y. —


Dérivé : cybeméticien.
cupro- Préfixe (du latin cuprum « cuivre »), qui
sert à former quelques mots savants : cupro- cyclamen [siklamen] n. m. Plante. — Pl. : des
alliage n. m. (pl. : des cupro-alliages), cupro- cyclamens. Comme adjectif de couleur, toujours
aluminium n. m. (pl. ; des cupro-aluminiums), invariable : des écharpes cyclamen.
cupro-ammoniacal, ale, aux adj., cupronickel
n. m. (pl. : des cupronickels). cycle n. m. Avec un y. De même : cyclable,
cyclane, cyclecar, cyclique, cyclisme, cyclo-cross
curaçao n. m. Ligueur. — Prononciation : n. m. inv., cycloïdal, ale, aux, cycloïde, cyclo¬
[kyRaso]. — On évité d’employer le mot au moteur, cyclomotoriste, cyclopropane, cyclo-
pluriel. — Pas de majuscule, a la différence du stomes, cyclothymie, cyclothymique, cyclotron.
nom de l’île de Curaçao (Antilles).
cyclomoteiu, vélomoteur La langue adminis¬
cure-dent n. m. — Pl. : des cure-dents. trative distingue le cyclomoteur (cylindrée
inférieure à 50 cm’) et le vélomoteur (cylindrée
cure-ongles n. m. Invariable : un cure-ongles, des comprise entre 50 et 125 cm’).
cure-ongles.
cyclone n. m. Un y. T Se prononce [siklon],
cure-oreille n. m. — Pl. : des cure-oreilles. avec un o fermé, mais s’écrit sans accent
circonflexe sur le o. — Dérivés : cyclonal, ale,
cure-pipe ou cure-pipes n. m. Pl. : des cure- aux [sikbnal, al, o] ou cyclonique [sikbnik].
pipes.
cyclope n. m. On écrit, avec un C majuscule :
curer v. t. On dit récurer une casserole, curer les Cyclopes, géants de la mythologie grecque.
un puits, un étang, et se curer les dents, les
ongles, les oreilles. cyclopéen, enne adj. Attention à l’y.

cureter v. t. (chirurgie) Nettoyer avec une cygne n. m. Oiseau. — Attention à l’y. — Un


curette. — Conjug. 14. Double le t devant un C majuscule dans les expressions : le Cygne de
e muet : je curette, je curetterai Dircé (Pindare), le Cygne de Mantoue (Virgile),
le Cygne de Cambrai (Fénelon).
curette n. f. Instrument de chirurgie. — Deux
t, à la différence de curetage, cureter. cylindre n. m. Attention à la place respective
de l’y et du À — Dérivés et composés :
curie n. f. Avec c minuscule : la curie (La curie cylindrage; cylindraxe ou cylindre-axe n. m.
romaine. Les cardinaux de la curie). (prolongement d’une cellule nerveuse ; pl ; des
cylindraxes ou des cylindres-axes)-, cylindrée;
cylindrer; cylindre-sceau n. m. (cachet en
curling n. m. Anglicisme désignant un sport qui
forme de cylindre ; pl. : des cylindres-sceaux) ;
se pratique sur la glace — Prononciation :
[kœRlii]]. cylindreur, euse ; cylindrique ; cylindro-conique
adj. (pl. : cylindro-coniques) ; cylindroïde.
curriculum vitae n. m. Prononciation : [kyai-
cymaise t> cimaise.
kybmvite]. — Attention aux deux r. En deux
mots, sans trait d’union. Toujours invariable :
des curriculum vitae. cymbale, timbale, cymbalum, czimbalum
Quatre noms qui désignent des instruments de
musique.
curaus n. m. inv. (mot latin) Ensemble des
etudes. — Prononciation ; [kyRsys]. _Pl • 1 La cymbale Instrument à percussion formé
des cursus [-sys]. de deux plateaux de bronze que l’on frappe l’un
contre l’autre, ou d’un plateau de bronze que
cuti-réaction n. f. — Pl. : des cuti-réactions._ l’on frappe avec une baguette.
S’abrège usuellement en cuti. — Pl. : des cutis.
2 La timbale Instrument à percussion formé
CV > cheval-vapeur. par une caisse hémisphérique recouverte d’une
peau tendue que l’on frappe avec des baguettes.
207 CYMBALIER

3 Le cymbalum [sêbabm] Instrument à cyprès n. m. Arbre. — Attention à l’y et à


percussion utilisé dans l’Antiquité, analogue au l’accent grave sur le e. — Dérivé : cyprière.
tambour de basque ou au tambourin. — PI. ;
des cymbalums. cypriote, chypriote > chypriote.
4 Le cymbalum [sêbabm] ou czimbalum cyrillique adj. Alphabet cyrillique. Caractères
[tsimbabm] Instrument jwpulaire hongrois cyrilliques. — Prononciation ; [sinilik]. —
ressemblant à une grande cithare et voisin du Attention à la place de l’y et aux deux /.
piano à queue. L’interprète frappe directement
les cordes au moyen de maillets de bois. — PI. ; cyst(o)- Préfixe (du grec kustis « vessie »), qui
des cymbalums [-bm] ou des czimbalums entre dans la formation de quelques mots sa¬
[-bmj. vants : cysticerque, cystine, cystique, cystite, cys-
tographie, cystoscopie, cystostomie, cystotomie.
cymbalier n. m. ou C3nmbaliste n. m. ou n. f.
Musicien qui joue des cymbales. cytise n. m. Arbuste. Toujours masculin : Un
beau cytise. — Attention à la place de l’y et de l’L
cynégétique adj. Attention à l’y.
cyt(o)- Préfixe (du grec kutos « cellule »), qui
cymique adj. ou n. Attention à l’y. De même : entre dans la formation de quelques mots
cyniquement, cynisme. savants ; cytogamie, cytogénéticien, cytogénéti¬
que, cytologie, cytologique, cytolytique, cyto¬
cynodrome, cynophile Avec un y. plasme, cytostatique, cytozyme.

cyphose [ sifoz] n. f. Déformation de la czar Graphie polonaise de tsar. — La graphie


colonne vertébrale. — Dérivé : cyphotique czar est vieilue et doit être évitée > tsar.
[sifotik]. — Composé : cyphoscoliose
[sifDskoljoz]. czimbalum > cymbale (4).
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D
da capo [dakapo] adv. (terme de musique) En dactylographie, dactylographier (conjug. 20),
deux mots, sans trait d’union. dactylographique, dactylologie, dactylopius,
dactyloptère, dactyloscopie.
d’accord Orthographe, construction et emploi.
Dada Avec une majuscule et sans article, quand
1 ▼ En deux mots, sans trait d’union, avec une il s’agit de la dénomination du mouvement
apostrophe, à la différence de davantage, qui littéraire : Au lendemain de la Première Guerre
s’écrit en un seul mot. mondiale, le nihilisme désordonné de Dada
annonce la ruine de l’idéal rationaliste du XIX^
2 Etre d’accord, tomber d’accord. Se construit
siècle. — En revanche, une minuscule quand
avec sur (suivi d’un nom), avec pour (suivi de
le mot est en apposition : Le mouvement dada
l’infinitif), avec que (suivi de l’indicatif ou du
précéda de peu le surréalisme. — Dérivés :
conditionnel), avec pour que (suivi du subjonc¬
dadaïsme, dadaïste.
tif) : Ils sont d’accord sur le prix. Nous sommes
d’accord pour nous opposer à son projet Je suis dadais n. m. ou adj. m. Quel grand dadais t II
d’accord que ce délai est trop long. Je suis a un air un peu dadais. — Pas de féminin.
d’accord que la situation pourrait être meilleure.
Je suis d’accord pour qu ’on fasse cette démarche. daguon’^typc n. m. T Ne pas déformer en
— Le tour être d’accord de (suivi de l’infinitif) *daguerrotype. — Dérivé : daguerréotypie.
n’est pas incorrect, mais seulement un peu ar-
ch^que : Ils furent d’accord d’aller voir le gou¬ daguet [dage] n. m. Cerf ou daim âgé d’un à
verneur. On dirait de nos jours : pour aller voir... deux ans. — Finale en -et
3 D’accord! équivalent de « oui ». Appartient dahlia [dalja] Attention au h intérieur. —
à la langue très familière : Alors, on fait comme
Toujours masculin : Un beau dahlia.
J’ai dit ? — D’accord / T Ne pas employer cette
locution dans la conversation surveillée, notam¬ dahoméen, enne adj. ou n. Du Dahomey. —
ment lorsqu’on parle à un supérieur. Attention à la majuscule : La population
dahoméenne. Les Dahoméens. — Ne pas dire
dacryo- Préfixe (du grec dacru « larme »), qui *dahoméyen.
entre dans la formation de quelques mots
savants, par exemple : dacryo-adénite [daknijo- daigner v. t. Attention au / après le groupe -gn-,
adenit] ou dacryadénite [dakRijadenit], da- à la première et à la deuxième personne du
cryocystite [daknijosistit]. pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent : (que) nous daignions, (que) vous
dactyle n. m. Pied grec ou latin (une longue daigniez.
suivie de deux brèves). — Attention à l’y.
daim [dé] n. m. Animal. — La femelle est la
dactylo- Préfixe (du grec dactulos « doigt »). daine [den] ou dine. Cette dernière forme est
Principaux composés ; dactylogmmme, dactylo¬ rare en dehors du langage technique de la
graphe (mot usuellement abrégé en dactylo). vénerie.
DAIMIO 210

daïmio ou daïmyo [dajmjo] n. m. Autrefois, damner v. t. Prononciation : [dane], avec a


au Japon, seigneur supérieur au simple samou¬ vélaire. Le w ne se prononce pas. De même :
raï — Invariable : des daïmio ou des daïmyo. damnable [danablfa)], damnablement [da
nabl(3)mâ], damnation [danasjS], damné
dais [de], baldaquin, catafalque > baldaquin. [dane].

dalaï-lama [dalailama] n. m. Chef de la religion dan n. m. (terme de judo) Il est ceinture noire,
bouddhiste, au Tibet. — PI. : des dalaï-lamas deuxième dan. — Prononciation : [dan]. —
[-ma]. PI. : des dans [dan]. — Ne pas écrire comme
une dent.
dalle n. f Plaque (de pierre, de marbre, etc.).
— Deux /. De même : dallage, daller, dalleur. danaïde [danaid] n. f Prend une majuscule
quand il s’agit des Danaïdes, personnages
daltonien, ienne adj. ou n. Qui souffre de mythologiques. D’où ; le tonneau des Danaïdes.
daltonisme. — Un seul n.
dancing n. m. Mot anglais. T S’écrit avec un
dam n. m. Ne s’emploie que dans la locution au c, à la différence des mots français danser,
dam de, au grand dam de, au (grand) détriment danse, danseur. — Prononciation : [dosiq]. —
de ; L'aventure s’est terminée à son grand dam. PL : des dancings [-siq].
— Prononciation : [dâ]. — Attention au -m.
dandin, dandy, gandin Trois noms masculins
damas n. m. Tissu : Un salon tapissé de damas paronymes.
rouge. — Acier incrusté de dessins : Une
1 dandin (familier, vieilli) Homme niais, d’al¬
superbe lame de damas. — Variété de prune.
lure gauche.
— Prononciation : [dama], alors que le nom
de la ville de Damas (en Syrie) se prononce 2 dandy (mot anglais) Type de mondain, à la
[damas]. — Pas de majuscule. mode entre 1820 et 1850, caractérisé par son
souci d’élégance, sa désinvolture aristocratique,
damasquiner, damasser Deux verbes dérivés son mépris des valeurs morales « bour¬
de damas (voir l’article précédent), mot qui geoises » : L’Anglais George Brummel fut un
lui-même vient du nom de la ville de Damas. célèbre dandy. Baudelaire, comme Musset, fut,
dans une certaine mesure, un dandy. —
1 damasquiner Orner un objet d’acier, de fer Prononciation ; [dôdi]. — Pluriel anglais : des
ou de bronze en y incrustant un filet d’or ou dandies [-diz]. — Pluriel français, de beaucoup
d’argent formant des dessins. — S’emploie le plus usuel ; des dandys [-di]. — Dérivé :
surtout au participe passé : Un sabre damas¬ dandysme [dâdismfa)] n. m. (attitude, style de
quiné. — Dérivés : damasquinage, damasqui- vie du dandy).
neur, damasquinure.
3 gandin (familier, vieilli) Jeune élégant qui
2 damasser.
cherche à se faire remarquer et qui est un peu
a/ Damasser une étoffe, la tisser de manière ridicule.
à obtenir des dessins satinés sur fond mat. —
S’emploie surtout au participe passé : Une danois, oise adj. ou n. Du Danemark. —
nappe damassée. — Dérivé : damassure. Attention à la majuscule : La population
danoise. Les Danois. — Le danois: langue
b/ Traiter un objet d’acier à l’acide de parlée au Danemark. — Un danois: grand
manière à obtenir des moirures. S’emploie chien à poil ras.
surtout au participe passé : Une lame damassée
n’est pas une lame damasquinée.
dans prép. Signifie « à l’intérieur de ». Entre en
concurrence avec d’autres prépositions.
dame n. f. L’emploi de ce mot au sens de
« femme de quelqu’un, épouse » est populaire. I Dans, à, suivi d’un nom de ville (dans Paris,
Ne pas dire : J’ai rencontré M. Dupont avec sa à Paris) > à (IV, 1 et 3).
dame et son fils (mais avec sa femme et son fils).
II Dans, sur. La distinction est nette dans
quelques cas^ Dans la montagne (= à l’inté¬
dame-d’onze-heures n. f. Plante. — PI. : des
rieur d’une région montagneuse). Sur la mon¬
dames-d’onze-heures. — Deux traits d’union.
Attention à l’apostrophe. tagne (= sur le sommet d’un mont). Le plus
souvent, l’emploi de la préposition est imposé
par l’usage et non par la nuance de sens. On
dame-jeanne n. f. Grosse bouteille. — PI. : des dit toujours : sur la colline (jamais dans la
damet-jeannes. — Un trait d’union. Pas de colline, sauf si l’on fait référence à une
majuscule.
opération de creusement dans le sous-sol), sur
211 DANSE

le versant (jamais dans le versant) d’une emploie dans les ; Dans les Landes. — Si le nom
montagne, d’une colline, d’une vallée. En est masculin (singulier), on emploie en ou dans
revanche, on dit obligatoirement dans la vallée. le (jamais au) : En Poitou ou Dans le Poitou.
De même, l’usage impose : dans le bois, dans En Languedoc ou dans le Languedoc.
la forêt (ou en forêt) et sur la plage, sur la rive,
sur le rivage, sur le littoral, sur le bord (ou au 3 Devant un nom de province ou de cir¬
bord). On dit presque toujours : sur le terrain, conscription étrangère. Si le nom est féminin
sur le territoire (rarement dans le terrain, dans (singulier), on emploie en : En Bavière. En
le territoire). On dit : dans les champs (ou aux Lombardie. En Catalogne. En Andalousie. En
champs) et sur le champ de bataille ; aller dans Acadie. En Floride. En Californie. — Si le nom
les prés (= dans les prairies) et aller sur le pré est féminin pluriel, on emploie dans les : Dans
(= sur le terrain où l’on se bat en duel) ; défiler les Marches. Dans les Pouilles. — Si le nom est
dans la rue et défiler sur le boulevard, sur masculin, l’usage seul détermine l’emploi de la
l’avenue, sur la place. préposition : Dans le Hainaut, dans le Brabant,
dans le Valais, ou en Hainaut, en Brabant, en
III Dans, en, à, suivi d’un nom de lieu. Valais (jamais au Hainaut, au Brabant, au
Valais). On dit au Québec, dans le Nouveau-
1 Sauf dans quelques expressions figées (par Brunswick et rarement en Québec, jamais en
exemple en l’air, en l’honneur de, en l’absence Nouveau-Brunswick. Pour les Etats des Etats-
de, en la présence de, en ce moment, en l’état Unis, on emploie indifféremment au ou dans :
où, en mon nom, en ce bas monde, en son Au Texas (ou dans le Texas). Au Kentucky (ou
royaume, en ces lieux, en cette matière, en dans le Kentucky), sauf si le nom commence
l’occurrence, etc.), on n’emploie pas en, mais par une voyelle, ce qui rend dans obligatoire :
dans, devant un nom déterminé (c’est-à-dire Dans l’Ohio. Dans l’Indiana.
accompagné d’un article, d’un démonstratif,
d’un possessif) : Les élèves sont dans la classe. V Dans, en. devant un nom de département
Monter dans le train. En revanche, on emploie français. Plusieurs cas à considérer.
en, et non dans, devant un mot indéterminé :
Les enfants sont en classe. Monter en avion. 1 Le nom est simple. On emploie dans le si
le nom est masculin (Dans le Calvados. Dans
2 La préposition dans a un sens plus précis l’Ain), en ou dans la si le nom est féminin
que en et insiste plus sur l’idée de lieu que sur singulier et commence par une consonne (En
l’idée d’état. Comparer : Une mutinerie a éclaté Corrèze ou dans la Corrèze. En Gironde ou dans
dans la prison et L ’assassin est en prison. Il y la Gironde), dans /’ si le nom est féminin et
a un restaurant de luxe dans la ville et II va commence par une voyelle (Dans l’Oise), dans
dîner en ville. les si le nom est féminin pluriel (Dans les
Landes).
3 Quand, en français moderne, on peut,
indépendamment de la nuance indiquée au 2 Le nom est composé. Il est plus correct
paragraphe précédent, employer concurrem¬ d’employer en (En Indre-et-Loire. En Saône-et-
ment dans ou en, la préposition en possède une Loire. En Haute-Loire), sauf si le nom est au
valeur de léger archaïsme ou de recherche ; pluriel ce <jui rend dans les obligatoire (Dans
Aller dans quelque pays lointain (moderne). les Deux-Sevres. Dans les Côtes-du-Nord. Dans
Aller en quelque pays lointain (archaïque). les Bouches-du-Rhône). Dans le est obligatoire
aussi quand le nom composé est un nom
IV Dans, en, au, devant un nom de pays ou masculin dont le premier élément n’est pas, à
de province. lui seul, un nom de rivière, de montagne : Dans
le Haut-Rhin. Dans le Bas-Rhin. Dans le
1 Devant un nom de pays (Etat). On emploie Pas-de-Calais. Dans le Puy-de-Dôme (et non en
en (sans article) si le nom est féminin : En Bas-Rhin, en Pas-de-Calais, en Puy-de-Dôme).
Suisse. En Italie. En Espagne. En Belgique. En
Angleterre. En Autriche. En Suède. — Si le nom VI Devant un nom d^le. On n’emploie jamais
est masculin (singulier), on emploie au quand dans mais à ou en selon les cas : A la
le nom commence par une consonne : Au Martinique. A Madagascar. A Rhodes. En
Japon. Au Danemark. Au Brésil Au Pakistan. Crète. En Corse. En Nouvelle-Calédonie > à
Au Paraguay. — On emploie en (sans article) (V, 1, 2, 3). T Quand le nom propre est pré¬
quand le nom (singulier) commence par une cédé de ITle de, on peut employer soit dans,
voyelle : En Afghanistan. En Uruguay. — Si soit à (jamais en) : Dans l’îîe de Sein (ou à
le nom est au pluriel, l’emploi de aux est l’île de Sein). Dans l’île de Ré (ou à l’île de
obligatoire : Aux Etats-Unis. Ré).
2 Devant un nom de province française. On
emploie en (sans article) si le nom est féminin danse n. f S’écrit avec un s, à la différence du
(singulier) : En Normandie. En Auvergne. En mot anglais dancing. — Dérivés : dansant,
Gascogne. — Si le nom est féminin pluriel, on ante, danser, danseur, euse.
DARD 212

dard n. m. Attention au -d final. — Dérivé ; d’aucuns > aucun (I, 2).


darder.
dauphin n. m. Avec D majuscule : le Grand
dare-dare loc. adv. (familier) Très vite, tout de Dauphin (le fils de Louis XIV), le Petit
suite ; J'arrive dare-dare / T Ne pas écrire Dauphin (le duc de Bourgogne, petit-fils de
*dard-dard. Aucun rapport avec un dard. Louis XIV).

dame Tranche de poisson. — Toujours féminin : dauphine Invariable dans l’expression : des
Une belle darne de colin. pommes dauphine.

darse Bassin d’un port. — Toujours féminin : La dauphinois, oise adj. ou n. Du Dauphiné. —
Darse neuve et la Darse vieille du port de Attention à la majuscule : La population
Toulon. dauphinoise. Les Dauphinois.

dartre n. f. Maladie de peau. — Ne pas dire daurade, dorade Deux orthographes pour ce
*darte. — Dérivés : dartreux, dartrose. mot.

darwinien, ienne [danwinjê, jen] adj. Qui 1 daurade [doRad] ou plus souvent [donad]
concerne Darwin ou le darwinisme. — Dé¬ ou dorade [donad] n. f. Poisson de mer
rivés : darwinisme [daRwinismCs)] n. m. (doc¬ comestible à la chair très estimée. — La graphie
trine de Darwin sur l’évolution), darwiniste daurade tend à éliminer dorade.
[daRwinistfa)] adj. ou n. (partisan de Darwin).
2 dorade [donad] n. f Poisson chinois
d’aquarium.
date n. f. Orthographe. Indication de la date.
1 Ne pas écrire date (historique, etc.) comme davantage adv. Orthographe et emploi.
datte (fruit du dattier).
1 Davantage, d’avantage Ne pas écrire l’ad¬
2 Dans l’indication de la date, on n’emploie verbe davantage {Ilfaut travailler davantage =
plus la préposition de entre le quantième et le travailler plus) comme d’avantage (préposition
nom du mois. On dit, par exemple : Le 10 juin de élidée + le nom avantage) : Je ne trouve pas
(et non Le 10 de Juin, tour archaïque). — En d’avantage (= de profit) à travailler ainsi
tête d’une lettre, d’un document, l’indication
de la date peut ou non être précédée de l’article : Davantage de (= plus de). Tour parfaitement
Paris, le 16 novembre 1977 ou Paris, 16 correct et nullement vieilli : Il aurait fallu
novembre 1977. L’emploi du démonstratif ce mettre davantage de sucre dans cet entremets.
est, dans ce cas, un archaïsme : Paris, ce 15 avril
3 Davantage que. Tour critiqué. A éviter dans
1688. — Dans l’indication de l’année, la
la langue surveillée. On écrira : Je travaille plus
réduction aux deux derniers chiffres (par
que mon frère (et non davantage que mon frère).
exemple le 4 juin 36 pour le 4 juin 1936, le 10
mai 40 pour le 10 mai 1940, en 78 et en 79 4 Davantage. Ne peut s’employer qu’avec un
pour en 1978 et en 1979) est admise dans la verbe : Son frère est moins doué, mais il travaille
langue cursive, quand il ne risque pas d’y avoir davantage. — Avec un adjectif ou un adverbe,
d’équivoque. Cette notation abrégée doit être employer plus : Son frère est plus travailleur (et
évitée dans la langue très soutenue et surtout non davantage travailleur). Son frère travaille
dans la rédaction d’actes officiels ou d’actes à plus vite (et non davantage vite).
valeur juridique (contrats, etc.).
de Préposition très usitée en français.
datte n. f. Fruit du dattier. — Deux t, à la
différence de date (historique). — Dérivé : I Elision et contraction de de.
dattier.
1 Elision. La préposition de s’élide en d’
daube n. f (terme de cuisine) Bœuf en daube. devant un mot commençant par une voyelle ou
— Dérivés : dauber v. t. (accommoder en un h muet (Un soir d’été, d’hiver. Une ville
daube), daubière n. f. (récipient). d’Italie. Une feuille d’ache), mais non devant
un mot commençant par une consonne ou un
h- aspiré (Un soir de printemps. Une ville de
1. dauber v. t. Dauber un morceau de viande,
Hollande. Un manche de hache). — Pas
le faire cuire en daube.
d’élision devant les mots oui, uhlan, ululement,
ululer, yacht, yachting, yachtman, yack (ou
2 dauber Deux constructions ; dauber quelqu 'un yak), yahvisme, yahviste, yankee, yaourt, (ou
(vieilli) ou dauber sur quelqu’un (encore usité, yogourt), yarawi, yard, yatagan, yearling, yémé-
mais ^sez littéraire), se moquer de quelqu’un. nite, yen, yeoman, yeomanry, yeti, yé-yé, yiddish,
— Dérivé : daubeur, euse.
yod, yoga, yoldia, yole, yougoslave, yourte.
213 DE

you-you, youyou, Yo-Yo, yu, yucca: Une lance III De, devant un titre d’œuvre > annexes.
de uhlan. Une sorte de ululement La chouette
ne cesse de ululer. Une voile de yacht. Une toison IV Répétition de de. En règle générale, on doit
de yak Un pot de yaourt Un manche de répéter de devant les mots (noms ou verbes)
yatagan. Une proue de yole. — En revanche, jomts par et, par ni ou par ou ou juxtaposés ;
élision obligatoire devant les mots yeuse, yeux, Les tragédies de Corneille et de Racine. Une
ypérite, ypréau, ysopet, ytterbium, ytterbine, série d’erreurs ou de fausses manœuvres. Des
yttria, yttrialite, yttrifère : Du bois d’yeuse. Une champs de blé, de seigle, d’avoine. Essayons de
nappe toxique d’ypérite. Du minerai d’ytter¬ savoir et de comprendre. Il ne manque ni de
bium. — Devant ouate et ouistiti, il y a finesse ni de culture. Elle ne manque pas de
hésitation. L’usage le plus fréquent est d’élider charme ni d’élégance. Il est nécessaire de refuser
de devant ouate (Un tampon d’ouate. Un paquet franchement ou d’accepter sans arrière-pensée.
d’ouate), mais non devant ouistiti (Une queue Il est désireux de comprendre, de savoir, de
de ouistiti). — L’éhsion de de est impossible créer. — L’absence de répétition est admise
devant huit (Le train de huit heures. Une seulement dans les cas suivants.
dépense de huit cents francs) et devant onze (le 1 Dans les expressions toutes faites ; Un
train de onze heures. Une distance de onze ingénieur des Ponts et Chaussées. Un o^tcier des
mètres), sauf dans le nom composé la dame- Eaux et Forêts. L’école des Arts et Métiers. Les
d’onze-heures (nom de plante) et dans l’expres¬ élèves des lycées et collèges (ou des lycées et des
sion populaire un bouillon d’onze heures (un collèges). La non-répétition de de est possible
poison). Devant un(e), la préposition de s’élide quand deux infinitifs joints par et ou par ou sont
(Un poids d’un kilogramme, d’une tonne. Une précédés d’un adverbe qui porte sur les deux et
distance d’un kilomètre), sauf si l’on veut qu’ils expriment deux phases indissociables
insister sur le caractère numérique, dans un d’une même action ; Il est nécessaire de bien
texte scientifique ou commercial. Par exemple ; aplanir et poncer le bois avant d’appliquer la
Une vitesse de un mètre à la seconde. Une première couche de peinture. Néanmoins, la
somme de un million huit cent cinquante deux répétition, dans ce cas, est toujours possible : Il
mille francs. — Devant les noms propres, de est nécessaire de bien aplanir et de bien poncer...
s’élide si le nom commence par une voyelle ou
un h- muet ; Les victoires d’Alexandre. Le 2 Quand on parle d’une oeuvre qui a été faite
cheval blanc d’Henri IV (mais Les poèmes de en collaboration par deux ou plusieurs auteurs :
Hugo). — On élide généralement de devant un Les comédies de Meilhac et Halévy. Le « Diction¬
nom propre qui est un titre d’oeuvre : Euripide naire général », œuvre de Hatzfeld, Darmesteter
est l’auteur d’«Alceste». — En principe, on et Thomas.
n’élide pas de devant un nom de lettre ou 3 Dans l’expression d’une quantité approxi¬
devant un mot qu’on cite : Le timbre de o peut mative : Un groupe de cinq ou six personnes. J’ai
être fermé ou ouvert. L’étymologie de «abri¬ besoin de quatre ou cinq feuilles de papier.
cot ». Cette règle n’est cependant pas absolue.
Ce n’est pas une faute de dire, par exemple : V La préposition de, particule nobiliaire. T
L’absence rf’h aspiré. Quand De n’est pas particule nobiliaire, il faut
l’écrire toujours avec une majuscule. C’est le cas
2 Contraction. Le groupe de le se contracte notamment de certains noms d’origine flamande
normalement en du, et de les en des. En dans lesquels De représente l’article : M. Louis
revanche, de la ne se contracte pas : Le parfum De Walle.
du lilas. Le parfum des lilas et des roses. Le
parfum de la rose. Devant un mot qui 1 Si le nom a plus d’une syllabe et commence
commence par une voyelle ou un h muet, jamais par une consonne ou un h- aspiré, on n’emploie
de contraction : Les fleurs de l’aubépine, de pas la particule si l’on énonce le nom de famille
l’iris. La pointe de l’hameçon. Forme contractée seul. Elle s’emploie seulement si l’on énonce le
du obligatoire devant un nom m^culin singu¬ prénom ou le titre nobiliaire ou un titre de
politesse (monsieur), de fonction ou de grade
lier qui commence par un h aspiré : La fleur
(président, commandant, colonel, général..).
du haricot.
Dans ce cas, la particule s’écrit toujours avec une
II De, devant un nom de ville contenant minuscule : Alfred de Vigny fut un grand poète
l’article. On emploie la forme contractée du, ou Vigny fut un grand poète (mais non *de Vigny
des (écrite avec une minuscule) si l’article est fut un grand poète). Le général de Castelnau
Le, Les: La gare du Havre (= de la ville qui commanda la IP armée en Lorraine ou Castel¬
s’appelle Le Havre). Il vient des Mureaux (= nau commanda la IP armée en Lorraine (mais
de h ville qui s’appelle Les Mureaux). En non *de Castelnau commanda la II armée en
revanche, si l’article est La, on emploie de sous Lorraine). Le marquis de Sévigné fut tué en duel
sa forme non contractée (et écrite avec une en 1651 ou Sévigne fut tué en duel en 1651 (mais
minuscule) ; Le maire de La Rochelle. non *de Sévigné fut tué en duel..).
DE 214

2 Si le nom est précédé de l’article La, les 1 Quand le deuxième substantif est normale¬
règles sont les mêmes. Observer que la particule ment au pluriel dans le sens particulier qui est
s’écrit avec une minuscule et l’article avec une le sien dans l’expression, le pluriel est de
majuscule : Jean de La Fontaine est célèbre par rigueur : Un homme d’affaires (= qui est dans
ses «Fables» ou La Fontaine est célèbre par les affaires). Un maître d’armes, une salle
ses «Fables» (mais non *de La Fontaine est d’armes (on dit ; faire des armes, de l’escrime).
célèbre par ses «Fables»). Le duc de La Un état de choses (on dit : laisser les choses en
Rochefoucauld fut le célèbre auteur des l’état). Un règlement de comptes (on dit : ils ont
«Maximes» ou La Rochefoucauld, le célèbre réglé leurs comptes). Une ville d’eaux (on dit :
auteur des «Maximes» (mais non *de La prendre les eaux, faire une cure). Un manque
Rochefoucauld fut le célèbre auteur des d’égards (on dit : avoir des égards pour
« Maximes »). quelqu ’un). La suspension des hostilités (on dit :
suspendre les hostilités). Une période de troubles
3 ▼ Dans le cas 1 et 2, on peut trouver la (on dit : des troubles ont éclaté).
préposition de devant le nom de famille seul,
mais alors il ne s’agit pas de la particule (mais 2 Quand le deuxième terme implique une
de la préposition marquant l’appartenance, idée de pluralité, on met normalement le mot
etc.) : Les œuvres de Vigny. La décision de au pluriel : Une brochette d’alouettes (plusieurs
Castelnau. La mort de Sévigné. Les Fables de La alouettes enfilées sur une broche), mais une
Fontaine. Les Maximes de La Rochefoucauld. brochette d’agneau (des morceaux de la viande
d’un a^eau). Un collier de diamants (formé
4 Quand le nom de famille commence par de plusieurs diamants enfilés sur un fil), mais
une voyelle ou un h- muet ou bien quand il un éclat de diamant. Un carnet de chèques (qui
est monosyllabique, l’usage veut, en principe, comprend plusieurs chèques), mais un carnet
qu’on mette la particule devant le nom de de bal (qui sert jwur le bal). Un marchand de
famille, même employé seul : C’est à d’Alembert liqueurs (qui vend diverses liqueurs). Un
qu’on doit ce théorème. Il avait bien connu marchand de vins (négociant en vins, qui vend
d’Harcourt. Il admirait beaucoup de Lattre. Il diverses sortes de vins), mais un marchand de
s’adressa à de Thou. — Cet usage n’est vin (cabaretier qui sert du vin). Une différence
cependant pas absolu. On dit par exemple Retz de goûts, une communauté d’idées (entre des
et non *de Retz : On savait qu ’il conspirait avec gens qui ont des goûts différents, des idées
Retz. — Normalement, la particule de s’écrit communes). Une cotte de mailles (faite de
avec une minuscule, sauf au début d’une nombreuses mailles d’acier), mais une veste de
phrase : Le grand mathématicien que fut tricot (faite en tricot).
d’Alembert (mais D’Alembert fut un grand
mathématicien). A l’époque où d’Argenson était 3 Quand le deuxième terme implique une
secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères (mais idée d’unicité, on le met normalement au
D’Argenson a écrit des Mémoires). Richelieu fit singulier : Des lignes de communication. Des
exécuter de Thou (mais De Thou fut exécuté coups de poing (donnés avec le poing). Des chefs
sur l’ordre de Richelieu). ▼ Quand la particule de gare (chaque chef ne dirige qu’une gare).
patronymique d’un nom plurisyllabique — Des chefs d’escadron (des capitaines, dans
commençant par une voyelle ou un h- muet est la cavalerie), mais un chef d’escadrons (un
précédée de la préposition de, elle s’écrit avec commandant, dans la cavalerie) > escadron.
une minuscule : Les œuvres de d’Alembert. Sous
le commandement de d’Harcourt. En revanche, 4 Quand le deuxième terme implique une
quand la particule précède un nom mono¬ idée de généralité, on le met en principe plutôt
syllabique et qu’elle suit la préposition de, elle au singulier : Du cuir de bœuf. Un lit de plume
s’écrit avec une majuscule : Richelieu ordonna (fait avec de la plume), mais un lit de feuilles
l’exécution de De Thou. Sous le commandement (fait avec des feuilles). Un tailleur de pierre (ou
de De Lattre.
parfois de pierres). De l’eau de lavande, de l’eau
de rose, mais un bouquet de roses (car il est fait
5 Quand la particule se présente sous la forme avec des fleurs dont chacune garde son
■ du ou des, elle s’emploie toujours, même devant individualité). De l’eau-de-vie de poire, de
le nom de famille non accompagné du prénom mirabelle. De l’huile d’amande, du lait
ou du titre : Le grand poète que fut du Bellay. d’amandes > amande. — De la compote de
Il rencontra des Ormeaux. Cette particule s’écrit pommes > compote et aussi confiture, gelée,
avec une majuscule quand elle est placée après jus, marmelade, sirop.
une préposition, quelle que soit celle-ci : Les
œuvres de Du Bellay. Il écrivit à Des Ormeaux.
yil Accord de l’adjectif après deux substantifs
joints par de. L’accord se fait selon le sens :
VI Singulier ou pluriel pour le deuxième Des chaussures de cuir mince (car c’est le cuir
substantif, dans une expression formée de deux qui est mince). Des chaussures de cuir élégantes
substantifs unis par de. Pas de règle absolue. (car ce sont les chaussures qui sont élégantes).
215 DE

VIII Emplois de de (d’), de /’ de la, des, du, ni de bonne viande. L’emploi de du ou de de


après un verbe transitif. la, dans ce cas, appartient à un registre moins
surveillé : Je n ’ai pas bu du bon vin. Je n ’ai pas
1 Quand le nom n’est pas précédé d’un mangé du bon fromage ni de la bonne viande.
adverbe de quantité (beaucoup, assez, trop, peu, A éviter dans le style très soigné.
etc.) ni d’un adjectif, et que la phrase est
affirmative ou interrogative, on emploie obliga¬ 7 T On emploie du, de la, des (et non de,
toirement du, de r, de la, des et non de (d’) : d’) lorsque le nom est déterminé par un
Il mange du pain frais. Je bois du vin blanc. complément de nom ou bien par un adjectif ou
Elle mange de la soupe. Vous mangez des un participe ou une relative à valeur détermina¬
légumes secs. Elles ont des ressources insuffi¬ tive : Je n ’ai pas bu beaucoup du vin de
santes. Avez-vous des documents intéressants? M. Dubois. Beaucoup des elèves absents
n’avaient aucun motif valable. Elle n’a pas
2 Quand le nom n’est pas précédé d’un beaucoup mangé du gâteau préparé à son
adverbe de quantité ni d’un adjectif et que la intention. Elle n’a pas mangé du gâteau que
phrase est négative, on emploie normalement j’avais préparé pour elle. Il n’a pas eu assez de
de : Je ne mange pas de pain rassis. Je ne bois l’argent que je lui avais prêté. J’ai utilisé très
pas de vin rouge. Elle ne mange pas de soupe. peu des documents qu’on m’avait fournis.
Vous ne mangerez plus de légumes verts. Elles IX De, unissant l’expression d’une quantité à
n 'ont plus de ressources suffisantes. Je n ’ai pas un participe ou à un adjectif.
de documents originaux. ▼ Cependant l’emploi
de du, de /’ de la, des est admis quand la 1 En règle générale, ce de est à éviter. On
négation porte moins sur le nom que sur le sens écrira ; Il y eut cinquante soldats blessés (et non
global de la phrase : Il n’a pas fait des économies cinquante soldats de blessés).
pour que son fils les gaspille. Je n 'aurais pas
réuni de la documentation si je n’avais eu l’idée 2 Avec en, l’emploi de de est obligatoire : Sur
de faire un livre. cent vingt soldats, ilyen eut cinquante de blessés.
3 Quand il y a inversion, c’est-à-dire postpo¬
3 Quand le nom est précédé d’un adverbe
sition du nom, l’emploi de de est aussi
de quantité (beaucoup, trop, assez, peu, etc.),
obligatoire : Il n’y avait d’ouvert qu 'une boulan¬
on emploie de (d’), que la phrase soit affirma¬
gerie. ▼ L’adjectif ou le participe est générale¬
tive ou négative : Il a beaucoup d’argent.
ment invariable, sauf si le substantif a été
Avez-vous assez de monnaie ? Elle n ’a pas assez
exprimé avant le participe ou l’adjectif : Sur
de pain. Nous n 'avons plus assez de ressources.
quatre boulangeries, il y en a deux d’ouvertes.
J’ai peu de documents. Ne buvez pas trop de
vin. X Emplois particuliers.

4 Quand le nom, au pluriel, est précédé d’un 1 Le train de Lyon. Une telle expression
adjectif, il est recommandé d’employer de (d’), peut être ambiguë ; Le train de Lyon arrive à
que la phrase soit affirmative ou négative : Elle quinze heures (= le train qui vient de Lyon).
a de beaux meubles. Il a de belles^ gravures. Le train de Lyon part à quinze heures (= le
Nous n 'avons pas mangé de bons gâteaux. Ils train à destination de Lyon). Dans ce dernier
n’ont pas de bons camarades. Dans ce cas, cas, dire plutôt : le train pour Lyon.
l’emploi de des appartient à une langue plus
familière et plus relâchée : Elle a des beaux 1 De, à valeur partitive devant un complé¬
meubles, des belles gravures. Nous n 'avons pas ment d’objet direct. Tour littéraire, assez rare,
mangé des bons gâteaux. Ils n 'ont pas des bons mais parfaitement correct : J’ai aimé de ces
paysages (= certains de ces paysages).
camarades. A éviter dans la langue surveillée.
3 De, unissant deux noms, le premier ayant
5 Quand le nom, au singulier, est précédé valeur de qualificatif. Par exemple : Ce sot
d’un adjectif, l’emploi de du, de de /’ ou de de d’Antoine (= Antoine, qui est un sot). Tour
la est normal de nos jours, si la phrase est familier, mais non incorrect du point de vue
affirmative ou interrogative : Nous boirons du grammatical.
bon vin. Nous avons bu de l’âpre vin des
Pyrénées. Nous avons mangé du bon pain, de 4 De, introduisant un complément qualifica¬
la bonne viande. Dans ce cas, l’emploi de de tif (adjectif -|- nom ou nom -|- adjectif). Une
est archaïque : Le roi voulut que, ce jour-là, tous pièce d’un comique très fin. Tour parfaitement
ses sujets mangeassent de bon pain et de bonne correct. T En revanche, le tour intensif du
viande. genre Cette histoire est d’un comique! (= est
extrêmement comique) appartient à la langue
6 Quand le nom, au singulier, est précédé parlée familière.
d’un adjectif, l’emploi de de (d’) est conseillé,
si la phrase est négative : Nous n 'avons pas bu 5 Renforcement d’un nom par de dans la
de bon vin. Je n’ai pas mangé de bon fromage langue populaire. Par exemple : Et la sienne.
• >

DE 216

de voiture, tu crois qu’elle est neuve ? (= et sa mon père, la voiture à mon neveu), sauf avec le
voiture, tu crois qu’elle est neuve?). Tour à verbe être ; Ce livre est à moi (= m’appartient!.
éviter dans la langue normale. Cette voiture est à mon neveu > à (VIII, 1,2,3,4).
6 De... à... indiquant une quantité approxi¬ 2 Cest à vous de..., c’est à vous à > à (IX).
mative. Dans la langue soignée, éviter l’omis¬
sion de de. Dire : D’ici au village, il y a de cinq 3 Servir de rien, servir à rien > servir (3).
à six cents mètres (plutôt que il y a cinq à six 4 De nouveau, à nouveau > nouveau (IV).
cents mètres). Cependant on omet le de qui est
en corrélation avec à lorsqu’on doit éviter la 5 De, en concurrence avec à pour l’expression
séquence *de de, impossible en français : Une du prix. Par exemple Un timbre à un franc, mais
distance de cinq à six cents mètres. T On doit Un manteau de cinq cents francs > à (XIII).
écrire II y avait dans la salle de dix à quinze XII De, en concurrence avec diverses
personnes (et non *dix à quinze personnes), mais prépositions.
on n’écrira pas II y avait *de dix à onze
personnes. Il faut écrire dix ou onze personnes 1 De, en concurrence avec en pour introduire
> à (XII, 3). le complément de matière. La préposition de
appartient au style surveillé : Un palais de mar¬
7 Omission abusive de de. Eviter les tours
bre. Une lame d’acier. C’est la seule préposition
relâchés du genre : en face la mairie, près
employée dans les sens figurés : Des bras de fer.
l’hôjjital Ecrire : en face de la mairie, près de
Des muscles d’acier. Un cœur de bronze, de
l’hôpital. — De même, dans la langue soignée,
pierre. Une âme d’airain Un cœur d’or. — La
on écrira à la fin de janvier, à la fin de février...
préposition en appartient à la langue courante :
(et non fin janvier, fin février...), au début de
Une cuve en acier inoxydable. Un etui en matière
janvier, au début de février... (et non début
plastique. Il vaut mieux l’éviter dans la langue
janvier, début février..^.
très surveillée, sauf dans quelques expressions
8 De, explétif dans l’expression d’une alter¬ consacrées, dans lesquelles en est de rigueur :
native. Par exemple ; Qfii est le plus fort, de Une pipe en terre. Des dents en or. — Employé
Louis ou de son frère ? Le tour avec de est avec le verbe être, de est très littéraire : Les murs
moins soutenu que le tour sans de : Qui est le sont de marbre et les portes sont d’airain On
plus fort, Louis ou son frère ? — En revanche, dirait, dans la langue courante -.Les murs sont en
de est obUgatoire dans le cas d’une inversion : marbre et les portes en bronze. — Avec le verbe
De Louis ou de son frère, qui est le plus fort ? faire, au passif, de est aussi plus littéraire : Les
portes sont faites d’ébène et les murs de porphyre.
9 Emploi abusif de de dans l’expression du
Avec le verbe faire, à l’actif, la préposition en est
prk. Par exemple: Vingt centimes du kilo¬
pratiquement la seule employé en dehors de la
mètre. Trente francs de l’heure. Tour à éviter.
langue très recherchée : On fit les murs en briques
On écrira plutôt : Vingt centimes le kilomètre.
Trente francs l’heure. et les tours en pierre. Le tour On fit les murs de
briques et les tours de pierre serait ambigu.
10 Pléonasme de en avec de. Par exemple :
Je lui en parlerai de cette affaire. Acceptable 2 De, en concurrence avec par pour introduire
quand une forte pause souhgne la valeur le complément d’agent du passif. Pas de règle
intensive du tour, dans le style expressif : Ah absolue. D’une manière générale, de a une valeur
oui tje lui en parlerai, de cette affaire l A éviter légèrement archaïsante et nettement plus recher¬
dans le style neutre. chée, tandis que par est de beaucoup la préposi¬
tion la plus employée dans la langue ordinaire.
11 De, en tête de phrase devant un infinitif — D’autre part, de indique plutôt un état perma¬
siyet. Par exemple : D’avoir échoué le rendait nent (Il vécut entouré d’ennemis), par une action
furieux. To\xt parfaitement correct, mais non brève (Il fut soudain entouré par des hommes
obhgatoire. Appartient au style soutenu. Dans armés et menaçants). — Avec la plupart des
la langue courante, on dira plutôt: Avoir verbes d’action, on ne peut employer de, mais
échoué le rendait furieux. seulement par : Il fut assassiné par un fanatique.
12 De, suivi de l’infinitif de narration. Et — Avec certains verbes, le choix est commandé
flatteurs d’applaudir et les flatteurs applau¬ par le sens : Le soleil était adoré par les Incas (=
dirent). Grenouilles de sauter {= les grenouilles était l’objet d’un culte de la part des Incas). Ce
sautèrent). Ce tour est archaïque et très roi était adoré de ses sujets (= très aimé).
littéraire, mais parfaitement correct. XIII De par. Par exemple : De par le Roi > par
XI De, en concurrence avec à.
1 Pour exprimer la possession. On em¬ XIV Que de, en concurrence avec de.
ploiera de et non à (la maison de mon père, 1 Devant un infinitif et après c’est, mieux,
h voiture de mon neveu, et non la maison à plutôt. On peut employer ou que de ou de ou
217 DÉBÂCLE

que: C'est une grande présomption que de déblatérer Conjugaison et construction.


croire qu’on est libéré de tous les préjugés (ou
C’est une grande présomption de croire...). Il 1 Conjug. 11, Change é en ê devant un e muet,
vaut mieux être seul que de subir sa compagnie sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
présent : je déblatère, je déblatérerai
(ou que subir sa compagnie). Plutôt vivre en
vagabond que de s’ennuyer toujours au même 2 Se construit normalement avec contre: Il
endroit (ou que s’ennuyer...). Âu moins dans déblatère contre le gouvernement. La construc¬
le style soutenu, le tour avec que de semble tion avec sur (Il déblatère sur la hausse des prix)
plus fréquent de nos jours. est suspecte et doit être évitée. — Peut
s’employer en construction absolue : Il ne cesse
2 Pas si... que de + infinitif. Tour littéraire,
mais parfaitement correct ; Je ne suis pas si de déblatérer / V A la différence de vitupérer,
ne peut jamais se construire avec un complé¬
crédule que de croire ces fables (= Je ne suis
ment d’objet direct. Ne pas dire : *Il déblatère
pas crédule au point de croire...).
le gouvernement.
3 Si j’étais que de vous, si j’étais de vous,
si j’étais vous > vous. déblayer v. t. Conjug. 23. Remplace facultative¬
ment y par i devant un e muet. Les formes avec
XV De ce que, en concurrence avec que après
I sont, de nos jours, plus fréquentes ^ue les
certains verbes (s’affliger, s’étonner, se réjouir,
formes avec^; je déblaie (ou, moins fréquem¬
se vanter, etc.) ou certains adjectifs (heureux,
ment, je déblayé) je déblaierai (ou, moins
fier, etc.). Le tour avec de ce que est
fréquemment, je déblayerai) > balayer. ▼
déconseillé. Dans la langue surveillée on
Prend un i après l’y à la première et à la
écrira : Je me réjouis que vous ayez réussi
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
(plutôt que de ce que vous ayez réussi). Je suis
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
heureux que vous soyez reçu (plutôt que de ce
déblayions, (que) vous déblayiez.
que vous êtes reçu ou de ce que vous soyez reçu).
débloquer v. t. Toujours avec -^u-, même devant
débâcle n. f Accent circonflexe sur le a.
a ou O ; il débloqua, nous débloquons
déballer v. t. Deux L De même : déballage.
déboire n. m. Presque toujours au pluriel : Il a
éprouvé quelques déboires, mais il n’a pas perdu
débarquer v. t. ou v. i. Toujours avec -qu-,
courage.
même devant a ou o: il débarqua, nous
débarquons
débonnaire adj. Deux n. De même : débonnaire¬
débarras n. m. Deux r. De même : débarrasser. ment, débonnaireté.

débotté ou débotter n. m. Au débotté ou au


debater n. m. Anglicisme qui désigne un ora¬
débotter. — Les deux formes (au débotté et au
teur habile dans les débats d’assemblée, dans
débotter) sont admises, mais au débotté est
les discussions. — Prononciation ; [debatœa].
— PI. : des debaters [-toea]. V Mot anglais. nettement plus fréquent.
Pas d’accent aigu, à la différence de débat,
débattre. — Il est conseillé de remplacer débouché n. m. Ne pas écrire le * déboucher: Au
cet anglicisme par la forme française débat¬ débouché du ravin.
teur.
déboucher v. i. L’emploi figuré (au sens de
débattre Deux t. — Se conjugue comme battre « aboutir ») appartient à la langue des jour¬
(conj. 98). V Verbe transitif direct : Nous naux : Les négociations pourraient déboucher
avons débattu le prix. Prix à débattre. On sur un accord. Dans la langue soutenue, on
évitera le tour débattre d’un prix, d’une af¬ préférera aboutir (à).
faire.
déboulé n. m. Orthographe à préférer à un
débirentier, ière adj. ou n. (droit) Débiteur débouler, au sens général. En terme de chasse,
d’une rente. — En un seul mot, sans trait on admet aussi au débouler.
d’union.
débours [debun] n. m. Ne s’emploie qu’au
débiteur n. m. Féminin : débitrice, au sens pluriel ; Rentrer dans ses débours
financier (Elle est débitrice de 2 000 francs).
— Féminin débiteuse, aux autres sens (ma¬ debout adv. Toujours invariable : Elles sont
chine; employée de magasin). restées debout.

déblai n. m. Finale en -ai, sans -s. débouté n. m. Ne pas écrire un *débouter.


DÉBRAILLER 218

débrailler (se^ v. pr. Attention au i après le littéraire. La forme aller deçà et delà est très
groupe -///- a la première et à la deuxième vieillie. — En deçà (de) (sans trait d’union),
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et « de ce côté-ci (par rapport à une limite) »,
du subjonctif présent : (que) nous nous débrail¬ est la forme usuelle et moderne (s’oppose à
lions, (que) vous vous débrailliez. au-delà de) : Le Roussillon s’étend en deçà des
Pyrénées, la Catalogne au-delà Le Forêt-Noire
débrailler, débrayer Bien distinguer par l’or¬ est située au-delà du Rhin, l’Alsace en deçà T
thographe et la prononciation (se) débrailler Ne pas écrire en deçà les Pyrénées, en deçà le
[debRaje], se découvrir la poitrine par manque Rhin, en deçà la frontière, mais en deçà des
de tenue, cesser de se tenir bien, et débrayer Pyrénées, en deçà du Rhin, en deçà de la
[debReje], interrompre le contact entre l’arbre frontière. — La forme au-deçà (de) est vieillie
moteur et le mécanisme qu’il entraîne. (Au-deçà du fleuve). — Par^eçà est rare
(Rester par-deçà le fleuve).
débrayer v. t. ou v. i. L’un des rares verbes en
-ayer dans lesquels les formes avec y sont plus décade, décennie T Le mot décade ne peut
fréquentes que les formes avec i: je débraye, désigner qu’une période de dix jours : Au cours
tu débrayes, il débraye, ils débrayent (pronon¬ de Ta première décade de février. Ne jamais
ciation : [debaej], plutôt que je débraie, tu l’employer pour désigner une période de dix
débraies, il débraie, ils débraient (formes rares). ans. Employer dans ce cas décennie: Au cours
— Je débrayerai ^debRcJae], tu débrayeras de la décennie 1960-1970.
[debRejRa]..., plutôt que je débraierai, tu
débraieras (formes rares). T Prend un i après décalquer, calquer > calquer.
l’y à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif décan n. m. (terme d’astrologie) Pas de -t à la
présent : (que) nous débrayions, (que) vous fin.
débrayiez.
décaper v. t. Un seul p. De même : décapage,
débris n. m. Au propre et au figuré, s’emploie décapant, décapeuse.
le plus souvent au pluriel (Ramasser les débris
qui jonchent le sol. Les débris d’une fortune, décarreler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
d’une armée), sauf dans l’expression très un e muet : je décarrelle, je décarrelleraL —
famihère et très péjorative un vieux débris. Attention aux deux r.

débrouiller v. t. ou v. pron. Attention au i après décasyllabe adj. ou n. m. Un seul s, mais se


le groupe -ill- à la première et à la deuxieme prononce avec Js] et non avec [z] : [dekasilab].
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et — Le mot decasyllabique [dekasilabik] est
du subjonctif présent : (que) nous débrouillions, toujours adjectif : Un vers décasyllabique. Ne
(que) vous débrouilliez. pas dire ; *un décasyllabique.

décathlon n. m. Attention au groupe -th-.


débroussailler v. t. Attention au / après le
groupe -ill- à la première et à la deuxième
décéder v. i. Conjugaison et emploi.
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous débroussail¬ 1 Ch^ge le deuxième é en è devant un e muet,
lions, (que) vous débroussailliez. sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
présent ; il décède, mais il décédera. T Se
débuché ou débucher n. m. Les deux ortho¬ conjugue avec l’auxiliaire être: Son oncle est
graphes sont correctes, mais débucher est décédé hier (et non a décédé).
préférable. ▼ Ne pas confondre le débuché ou
2 S’emploie comme synonyme administratif de
débucher, terme de vénerie (Le débucher du
mourir et aussi comme euphémisme, dans la
cerf) avec le débouché (Au débouché du ravin).
conversation. Ne peut s’employer que quand
on parle de personnes. Ne pas dire, par
début n. m. Dans la langue soutenue, éviter les exemple ; Le bétail *décéda en grand nombre
tournure elliptiques telles que : début 77, début (mais périt en grand nombre).
78 et début janvier, début février. On écrira
plutôt : au début de 1977, au début de 1978 et déceler v. t. Conjug. 10. Change le deuxième e
au début de janvier, au début de février. en è devant un e muet : Je decèle, je décèlerai

deçà adv. Attention à la cédille et à l’accent grave décélérer v. i. Conjug. 11. Change le troisième
du a. — On écrit aller deçà, delà (avec une é en è devant un e muet, sauf à l’indicatif futur
virgule; ou parfois deçà delà (sans virgule), et au conditionnel présent : il décélère, mais il
« aller çà et là ». Cette locution est vieillie et décélérera. — Dérivé ; décélération.
219 DÉCENNIE

décennie > décade. un trait d’union entre de et ci et entre de et


là. En revanche, virgule facultative. On écrit
décerner v. t. A la forme pronominale, le parfois : de-ci de-là.
participe passé reste invariable si le complément
d’objet direct est placé après le verbe, mais décider v. t. Constructions.
s’accorde avec le complément d’objet direct si
I Avec l’infinitif.
celui-ci est placé avant le verbe : Elles se sont
décerné une récompense indue. Les louanges 1 Au sens de «prendre une décision». Se
excessives qu’il s’est décernées. construit avec la préjrasition de : J’ai décidé de
consulter un médecin, car je suis souffrant
décevoir v. t. Conju^. 58. Je déçois, tu déçois, depuis des semaines.
il déçoit, nous décevons, vous décevez, ils
déçoivent. — Je décevais. — Je déçus. — Je 2 Au sens de «déterminer quelqu’un à
prendre une décision ». Se construit avec la
décevrai — Je décevrais. — Déçois, décevons,
préposition à : J’ai décidé mon ami à consulter
décevez. — Que je déçoive. — Que je déçusse.
un médecin, car sa santé m’inquiète.
— Décevant. — Déçu, ue.
3 A la forme passive ou pronominale. Se
déchaîner v. t. Accent circonflexe sur L De construit avec la préposition à : Je suis décidé
même ; déchaîné, ée, déchaînement. à consulter un médecin. Il s’est enfin décidé à
consulter un médecin. — Dans ces cas, ne
déchiCErage, déchiffrement Deux noms mas¬ jamais employer de.
culins dérivés de déchiffrer.
II Avec que et l’indicatif ou le conditionnel.
1 déchiffi'age Action de déchiffrer la musique ;
Au concours du Conservatoire, il y a une épreuve 1 Au sens de « choisir telle décision ». On
de déchiffrage. emploie en général l’indicatif futur ou le condi¬
tionnel : Nous décidons donc que la réunion aura
2 déchiffrement Action de déchiffrer un mes¬ lieu mercredi prochain. Nous avions décidé que
sage secret ou une écriture ancienne : Le la réunion aurait lieu le mercredi suivant f
déchiffrement de cette dépêche envoyée en code Après décider que, l’emploi du subjonctif (Nous
fut très difficile. Le déchiffrement des hiéro¬ décidons que la réunion ait lieu..) est d&onseillé.
glyphes égyptiens par Champollion. Il n’exprime aucune nuance particulière et pro¬
vient d’une confusion avec ordonner que.
déchiqueter v. t. Conjug. 14. Double le t devant
un e muet : je déchiquette, je déchiquetterai 2 Au sens de «prétendre arbitrairement
que ». On emploie en général l’indicatif présent
déchoir Verbe qui ne s’emploie pas dans la ou imparfait : Il décide qu ’il est guéri et que
langue familière ou courante. la température est redevenue clémente ; il sort
sans manteau, et bien sûr, fait une rechute I
1 Très défectif. Conjug. 61. Je déchois, tu
C’est lui qui a décidé qu’il était guéri et que
déchois, il déchoit, ils déchoient (éviter les
la température était redevenue clémente t
formes nous déchoyons, vous déchoyez). —
Indicatif imparfait inusité. — Je déchus, tu
décime Attention au genre.
déchus... — Je déchoirai tu déchoiras... (je
décherrai est archaïque). — Je déchoirais, tu 1 La décime (féminin) Sous l’Ancien Rérime,
déchoirais... (je décherrais est archaïque). — impôt perçu par le roi de Erance sur le clergé.
Impératif présent inusité. — Que je déchoie, que
2 Un décime (masculin) Dixième partie du
tu déchoies, qu’il déchoie, que nous déchoyions,
franc : Un décime vaut dix centimes. — Impôt
que vous déchoyiez, qu’ils déchoient— Que je
supplémentaire de dix pour cent qui s’ajoute
déchusse, que tu déchusses... — Participe
à certaines taxes.
présent inusité. — Déchu, ue.
2 Se conjugue avec l’auxiliaire avoir quand on décimètre n. m. Sans trait d’union ; décimètre
insiste sur l’action (C’est au XV^ siècle que cette carré, décimètre cube (pl. des décimètres carrés,
ville a déchu) et avec l’auxiliaire c/rc quand on des décimètres cubes).
insiste sur l’état, ce dernier cas étant d’ailleurs
le plus fréquent : Cette ville est bien déchue de déclarer v. t. Se construit normalement avec que
son ancienne splendeur. et l’indicatif ou le conditionnel (et non avec le
3 Le verbe déchoir s’emploie parfois transitive¬ subjonctif) : Je n’ai pas déclaré que je voulais
partir. Le président a déclaré que des mesures
ment au sens de « priver de » : Le roi avait
déchu son ancien favori de toutes ses dignités. énergiques seraient prises rapidement

de-ci, de-là loc. adv. A divers endroits : De-ci, déclaveter v. t. (technique) Libérer (une pièce
de-là, on voit un arbre en fleur. — Toujours mécanique) en ôtant la clavette ; Déclaveter une
DÉCLENCHER 220

barre coulissante. — Conjug 14. Double le t décommander v. t. Certains grammairiens


devant un e muet : je déclavette, je déclavetterai blâment l’expression décommander des invités,
sous prétexte qu’on ne « commande » pas des
déclencher [deklâ/e] v. t. Avec -en- (et non avec invité. Dans la langue protocolaire, on pourra
-an-). De même ; déclenche n. f. (dispositif remplacer décommander par annuler les invita¬
mécanique), déclenchement, déclencheur. tions et se décommander par annuler son
acceptation, faire savoir qu’on ne viendra pas.
déclic [deklik] n. m. Finale en -ic.
déconfiture n. f État d’insolvabihté totale d’une
décliqueter v. t. (technique) Décliqueter une personne qui n’a pas la quahté juridique de
roue, dégager le cliquet des dents de cette roue. commerçant. Pour un commerçant, on dit,
— Conjug. 14. Double le t devant un e muet : selon les cas : liquidation judiciaire (autrefois),
je décliquette, je décliquetterai. règlement judiciaire (de nos jours); faillite;
banqueroute,
déclore v. t. (vieux et rare) Enlever la clôture (d’un
champ, etc.) : Déclore un jardin. — (vieux) Ou-
décontenancer v. t. Conjug. 17. Le c prend une
vm largement ; ... la rose Qui ce matin avait
cédille devant a ou o .• il décontenança, nous
déclose Sa robe depourpre au soleil (Ronsard). —
décontenançons.
Conjug. 78.—A la troisième personne du singu¬
lier du présent de l’indicatif, l’accent circonflexe
sur 0 est facultatif : il déclôt ou il déclot — Pour décontracté, ée adj. Au sens figuré, appartient
les autres personnes, se conjugue comme clore. à la langue très famihère. Éviter ce mot dans
des phrases telles que : Se rendre à une entrevue
décoincer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille avec un esprit très décontracté (préférer apaisé,
devant c ou o; il décoinça, nous décoinçons. calme, confiant, détendu, tranquille). Ce garçon
n ’est pas guindé, il a une allure très décontractée
décolérer v. i. Ne s’emploie ^ère qu’à la forme (dire plutôt naturel, simple). Sa tenue est un
négative : Il n’a pas décoléréde toute la journée. peu trop décontractée (préférer désinvolte, né¬
— Conjug. 11. Change le deuxième é en è gligé ou relâché, selon la nuance). — De même,
devant un e muet, sauf à l’indicatif futur et au éviter d’employer décontraction au sens figuré
conditionnel présent : je ne décolère pas, mais (préférer, selon les cas, calme n. m., confiance,
je ne décolérerai pas. tranquillité, naturel n. m., simplicité, désinvol¬
ture, négligence, relâchement). — Éviter aussi
décollage, décollement, décollation Trois se décontracter au sens de se détendre, se reposer.
noms paronymes.
1 décollage n. m. Action de décoller volontai¬ décortiquer v. t. Toujours avec -qu-, même
rement ce qui était collé : Il faut procéder au devant a ou o .• Il décortiqua, nous décortiquons.
décollage de l’ancien papier de tenture avant de — En revanche, avec un c: décorticage,
poser le papier neuf. — Mouvement d’un avion décortication.
qui s’envole, qui quitte le sol. — (figuré)
Décollage économique d’un pays en voie de décorum n. m. Mot latin francisé. Accent aigu
développement. sur le e. Prononciation: [dekDRom] Mot
inusité au pluriel. T Le mot désigne l’ensemble
2 décollement n. m. Accident par lequel ce qui des convenances sociales qu’il faut oteerver
est collé arrive à se décoller : Le décollement pour tenir son rang dans la société (Au XW
du papier de tenture est dû souvent à l’humidité. siècle, les grands bourgeois étaient très soucieux
— (médecine) Décollement d’une membrane de d’observer le décorum mondain) ou bien encore
la rétine.
l’étiquette, le protocole, l’apparat officiel (Le
3 décoUation n. f. Décapitation. — S’emploie décorum des réceptions diplomatiques est très
spécialement,pour désigner la décapitation d’un strict). Ne pas employer le mot au sens abusif
martyr : L’Eglise commémore le 21 août la de décor brillant, décoration, effet décoratif,
décollation de saint Jean-Baptiste. Ce nom ornementation, ornement, en écrivant, par
décollation est de la famille de col, « cou », exemple : On a mis ces plantes vertes dans
et non de celle de colle. l’escalier pour le décorum (préférer pour la
décoration, pour l’effet décoratif).
décolleter v. t. Conjug. 14. Double le t devant
un e muet -.je décollette, je décolletterai — Ne décote [dekot] n. f. Abattement, déduction. —
pas dire je *décollte, tu *décolltes... Vient de cote, non de côte. Pas d’accent
circonflexe sur le o.
décombres Toujours masculin : Des décombres
affligeants. S’emploie presque toujours au découplé, ée adj. Bien découplé, bien bâti, qui
pluriel.
a une belle silhouette élégante et robuste à la
221 DÉCOUR^VGER

fois : Un grand gaillard bien découplé. Ne pas mon fils décrète qu ’il ira passer ses vacances tout
déformer en bien *découpé. seul ! Elle avait décrété que nous irions en
excursion, malgré la pluie. T Après décréter
décourager v. t. Conjug. 16. Prend un e après que, l’emploi du subjonctif (Elle décrète que
le g devant a ou o: il découragea, nous nous allions en excursion...) est incorrect.
décourageons.
4 Décréter que -t- indicatif présent ou impar¬
fait. Prétendre avec autorité et de manière
découvrir, inventer Ces deux verbes transitifs
arbitraire : Il avait décrété que son fils était doué
ne sont pas synonymes.
pour le piano, mais, hélas l il n ’en était rien.
1 découvrir Trouver une chose qui existait
déjà, en révéler l’existence : Christophe Colomb décret-loi n. m. — PI. ; des décrets-lois.
découvrit l'Amérique (elle existait avant
Colomb). décrier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première
2 inventer Créer une machine, un appareil, et à la deuxième personne du pluriel de
imaginer un procédé qui n’existait pas aupara¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous décriions, (que) vous décriiez.
vant : Niepce inventa la photographie (elle
n’existait pas avant Niepce).
décrire v. t. Conjug. 48. Je décris, tu décris, il
3 Même différence entre découverte et inven¬ décrit, nous décrivons, vous décrivez, ils décri¬
tion : La découverte de l’Amérique. L’invention vent. — Je décrivais. — Je décrivis. — Je
de la photographie. décrirai — Je décrirais. — Décris, décrivons,
décrivez. — Que je décrive. — (Que je décrivisse.
découvreur, inventeur Le premier de ces noms — Décrivant. — Décrit, ite.
désigne celui qui a découvert un pays nouveau :
Jean Cabot, découvreur du Canada. — Inven¬ décrispation n. f Familier au sens de « atténua¬
teur désigne celui qui a inventé une machine, tion de la tension, de l’agressivité, de l’hostüité,
un appareil, un procédé : Niepce fut l’inventeur de la méfiance ». Dans la langue soutenue, on
de la photographie. T Dans la langue juridique, écrira plutôt détente: On note une certaine
on appelle inventeur d’un trésor celui qui a détente dans les rapports entre les deux partis
découvert un trésor. Ce sens de inventeur est politiques. — De meme, on préférera détendre
inusité dans la langue ordinaire. à décrisper.

décrépi, décrépit Deux adjectifs homophones décrochez-moi-ça n. m. inv. (familier) Boutique


à bien distinguer. de fripier. — Deux traits d’union.
1 décrépi, le Qui a perdu son crépi : Un vieux
mur décrépi décroissance, décroissement, décroît, décrue
Quatre noms dérivés de décroître.
2 décrépit, ite Qui est arrivé au dernier état
de la déchéance physique et de la vieillesse : 1 La décroissance (terme général) Diminution
Une vieillarde décrépite. progressive : La décroissance du taux de nata¬
lité, du taux d’inflation.
decrescendo adv. Prononciation : [dehne- 2 Le décroissement (rare) Le décroissement des
/endo]. jours, la diminution progressive de leur lon¬
gueur, du solstice d’été au solstice d’hiver.
décréter Conjugaison et constructions.
3 Le décroît n. m. (droit rural) Diminution du
I Conjug. 11. Change le deuxième é en è devant nombre des têtes de bétail. — (astronomie)
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au Période qui sépare la pleine Lune de la nouvelle
conditionnel présent : je décrète, mais je Lune.
décréterai
4 La décrue n. f Diminution du débit d’un
II Constructions. cours d’eau : La décrue des rivières alpestres a
1 Décréter -|- nom. Décider par décret : lieu en automne.
Poincaré, président de la République, décréta
la mobilisation générale en 1914. décroître v. i. Conjug. 100. Je décrois, tu décrois,
il décroît, nous décroissons, vous décroissez, ils
2 Décréter quelqu’un d’arrestation. Décider décroissent. — Je décroissais. — Je décrûs, tu
par décret d’arrêter quelqu’un (expression décrûs, il décrût, nous décrûmes, vous décrûtes,
vieille et figée) : Le Comité de salut public ils décrûrent. — Je décroîtrai, tu décroîtras, il
décréta d’arrestation tous les conspirateurs. décroîtra, nous décroîtrons, vous décroîtrez, ils
3 Décréter que ■\- indicatif futur ou condi¬ décroîtront. — Je décroîtrais, tu décroîtrais, il
tionnel. Décider autoritairement : Et voilà que décroîtrait, nous décroîtrions, vous décroîtriez.
DÉCROTTER 222

ils décroîtraient. — Décrois, décroissons, décrois¬ pluriel de l’indicatif présent et de l’impératif


sez — Que je décroisse, que tu décroisses... — présent ; vous dédisez, vous vous dédisez, ne vous
Que Je a^écrusse, que tu décrusses, qu’il décrût, dédisez pas. T Eviter le barbarisme ^dédites.
que nous décrussions, que vous décrussiez, qu’ils
décrussent — Décroissant — Décru. — Se dédit n. m. Prononciation : [dedi] et non
conjugue avec l’auxiliaire avoir: j’ai décru. T *[dedit]. Ce mot est tiré du participé passé de
A la différence de croître, prend un accent dédire, ce n’est pas un mot latin comme déficit
circonflexe sur le i seulement à la troisième
personne du singulier de l’indicatif présent (il dédommager v. t. Deux m. De même ; dédom¬
décroît mais je décrois, tu décrois...) et à toutes magement — Conjug. 16. Prend un e après le
les personnes de l’indicatif futur (je décroîtrai, g devant a ou o: il dédommagea, nous
tu décroîtras...) et du conditionnel présent (je dédommageons.
décroîtrais, tu décroîtrais...). Ne prend d’accent
circonflexe sur le u qu’à la première et à la déduire v. t. Conjug. 46. Je déduis, tu déduis,
deuxième personne duj)luriel du passé simple il déduit nous déduisons, vous déduisez ils
de l’indicatif (nous décrûmes, vous décrûtes, déduisent — Je déduisais. — Je déduisis. —
mais je décrûs, tu décrûs, il décrût ils décrûrent) Je déduirai — Je déduirais. — Déduis,
et à la troisième personne du singulier du déduisons, déduisez — Que je déduise. —
subjonctif imparfait (qu’il décrût mais que je je déduisisse. — Déduisant — Déduit uite.
décrusse, que tu décrusses...). Jamais d’accent
circonflexe sur le u au participe passé : décru. de facto loc. latine. Signifie « de fait » et
s’oppxîse à de jure [de3yKe), « de droit ». —
décrotter v. t. Deux t De même : décrottage n. Prononciation ; [defakto]. S’imprime en itali¬
m., décrotteur n. m. (machine agricole servant que dans un texte en romain et en romain dans
à nettoyer les racines ou les tubercules), un texje en itahque : La reconnaissance de facto
décrottoir n. m. (lame de fer sur laquelle on d’un Etat résulte du rétablissement des relations
frotte ses semelles pour les décrotter). commerciales, sans qu’il y ait de relations
diplomatiques.
décrypter v. t. Avec un y. De même : décryptage.
défail^ V. i. Conjug. 30. Je défaille, tu défailles,
dédaigner v. t. Qjnjugaison et construction. il défaille, nous défaillons, vous défaillez Us
défaillent — Je défaillais, tu défaillais, il
1 Prend un / après le groupe -gn- à la première défaillait nous défaillions, vous défailliez Us
et à la deuxième personne du pluriel de défaillaient — Je défaillis, tu défaillis... — Je
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : défaillirai, tu défailliras... — Je défaillirais, tu
(que) nous dédaignions, (que) vous dédaigniez défaillirais... — Défaille, défaillons, défaillez
2 dédaigner de + infinitif. Toujours avec de, — Que je défaille, que tu défailles, qu’il défaille,
à la différence de daigner qui se construit sans que nous défaillions, que votis défailliez, qu’ils
de: Il dédaigna de nous avertir (mais II ne défaillent — Qpe je défaillisse, que tu défail¬
daigna pas nous avertir). — Même construction lisses... — Défaillant — Défailli — Se conju¬
pour l’adjectif dédaigneux: Il est dédaigneux gue avec avoir: j’ai défailli
de nous plaire.
défiwe V. t. Conjug. 54. Je défais, tu défais, il
dedans adv. Orthographe et emploi. défait nous défaisons, vous défaites, ils défont
— /e défaisais. — Je défis. — Je déferai —
1 Avec un trait d’union : au-dedans, au-dedans Je déferais. — Défais, défaisons, défaites. —
de, là-dedans, par-dedans (rare). — En revan¬ Que je défasse. — (^e je défisse. — Défaisant
che, pas de trait d’union dans en dedans. — Défait aite. ▼ Eviter le barbarisme (vous)
*défaisez
2 De nos jours, dedans est adverbe et ne peut
s’employer comme préposition. On ne peut plus
défalquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
dire : Il est dedans la tombe. Il faut dire//est dans
a ou O." il défalqua, nous défalquons. — En
la tombe. L’emploi prépositionnel subsiste seule¬
revanche, défalcation s’écrit avec un c.
ment dans les cas où dedans est précédé d’une
autre préposition, spécialement de de : Tirer un
défendeur, défenseur Deux noms dérivés de
bocal de dedans un placard. — Bien entendu, défendre.
l’emploi adverbial est toujours très vivant et très
correct : J’ai retiré tous les documents du dossier, 1 défendeur Celui contre qui une action juridi-
sauf un bordereau qui est resté dedans. flue est intentée (s’oppwse à demandeur). —
Féminin : défenderesse.
dédire i. t. ou v. i. Conjug. 47. Se conjugue 2 défenseur Celui qui défend, protège
comme dire, sauf à la deuxième personne du quelqu’un ou quelque chose : Les défenseurs de
223 DÉFENDRE

la patrie. — Avocat qui défend quelqu’un en imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
justice : Malesherbes fut le défenseur de Louis défiions, (que) vous défiiez.
XVI devant la Convention. — Ce mot n’a pas
II Constructions.
de forme spéciale^ur le féminin : Monique
Dubois sera le défenseur de l'accusé. 1 Défier à + nom. Provoquer à (telle
compétition) : Il défia son adversaire à la course.
défendre v. t. Conjugaison et constructions.
2 Défier de + infinitif. Mettre quelqu’un au
I Conjug. 81. Je défends, tu défends, il défend, défi de (faire telle action), c’est-à-dire affirmer
nous défendons, vous défendez, ils défendent — qu’il ne sera pas capable de faire cette action :
Je défendais. — Je défendis. — Je défendrai Je le défie de fournir la preuve de ce qu 'il avance.
— Je défendrais — Défends défendons, défen¬ 3 Se défier que -f subjonctif. Soupçonner
dez. — Que je défende. — Que je défendisse.
que, prendre garde que, craindre que (tour très
— Défendant — Défendu.
archaïque) : Je me défie qu'il agisse contre moi
II Constructions. (ou quHl n 'agisse contre moi avec ne explétif),
T Le ne (explétif ne s’emploie pas quand se
1 Défendre que + subjonctif. Interdire que ;
défier est à la forme négative : Je ne me défie
Je défends qu'on sorte avant cinq heures Tour
pas qu'il agisse contre nous. Ces emplois sont
correct, assez rare et assez littéraire. ▼ Jamais
très littéraires.
de ne explétif.
2 Défendre de + infinitif. Interdire de : Je défiler v. i. Fautes à éviter.
vous défends de sortir. Tour usuel et correct. 1 Eviter le pléonasme défiler successivement:
3 Se défendre de + infinitif. Affirmer avec Toutes les époques de sa vie défilèrent successive¬
force qu’on n’est pas dans tel état, qu’on n’a ment dans sa mémoire. Le verbe défiler seul
pas accompli telle action, etc. : Il se défend suffit.
d'être indifférent II se défend d'avoir exagéré. 2 Eviter l’emploi pronominal familier se défi¬
— S’interdire : Je me défends de prendre parti ler. Au sens propre (partir subrepticement,
dans ce débat Ces tours sont corrects et assez discrètement), on écrira plutôt : s’esquiver. Au
usuels. T Accord du participe : Elles se sont sens figuré (refuser de se charger de certaines
défendues d'être indifférentes, mais Elles se sont responsabilités), on écrira plutôt : se dérober.
défendu de prendre parti dans ce débat
déflationniste adj. Avec deux n.
défens [defô] n. m. (sylviculture) Bois en défens :
bois dont l’entrée est interdite au bétail. — On défloraison, défloration Deux noms féminins
écrit aussi parfois défends [defô]. paronymes.

défenseur, défendeur > défendeur. 1 défloraison Chute des fleurs ; époque où les
fleurs tombent. — Il existe une forme défleurai-
déféquer v. t. ou v. i. Conjug. 11. Toi^ours avec son, plus rare. — Le verbe correspondant est
-qu-, même devant a ou o: il déféqua, rious défleurir; Les arbres fruitiers défleurissent (=
déféquons. — En revanche, défécation s’écrit perdent leurs fleurs), s'il y a une gelée tardive.
avec un c. La gelée tardive a défleuri les arbres (= leur
a fait perdre leurs fleurs).
déférent, ente adj. Finale en -ent, -ente. 2 défloration Perte de la virginité : La déflora¬
tion d'une jeune fille. — Le verbe correspon¬
déférer v. t. dir. ou ind. Conjug. 11. Change le dant est déflorer: Déflorer une jeune fille. Peut
deuxième é en è devant un e muet, sauf à s’employer au figuré : Je ne veux pas déflorer
l’indicatif futur et au conditionnel présent : je le sujet du livre.
défère, mais je déférerai
défoncer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
déficient, ente adj. Finale en -ent, -ente. — devant a o\x o: il défonça, nous défonçons.
Dérivé : déficience.
défrayer v. t. Conjug. 23. Change facultative¬
déficit n. m. Mot latin à demi francisé. Accent ment y en i devant un e muet. Les formes en
aigu sur le e, mais -t final prononcé : [defisit]. i sont plus usuelles que les formes en y: Je
— PI. ; des déficits [-sit]. défraie (plus fréquent que je défrayé), je
défraierai (plus fréquent <jue je défrayerai)^ T
défier v. t. ou v. pron. Conjugaison et Attention au / à la première et à la deuxième
constructions. personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
I Conjug. 20. Double le / à la première et à du subjonctif présent : (que) nous défrayions,
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif (que) vous défrayiez.
DÉFROQUER 224

défroquer v. i. ou v. pron. Toujours avec -qu-, dégoutter v. i. Couler goutte à goutte : L’eau
même devant a ou o; il (se) défroqua, nous dégoutte du rebord du toit — Ruisseler : Ma
(nous) défroquons. veste dégoutte de pluie. T Ne pas écrire comme
dégoûter, qui vient de goût et non de goutte:
défunt, ante adj. ou n. L’usage est de dire ; mon Cette nappe sale me dégoûte, il faut la changer.
défunt frère, ma défunte soeur (plutôt que défunt
mon frère, défunte ma soeur, tours très vieÜlis). dégrafer v. t. Un seul f, comme agrafe. — Ne
pes écrire *dégrapher. — Eviter la forme
dégager v. t. Conjugaison et emploi. désagrafer, peu utile.
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
ou O .• il dégagea, nous dégageons. degré n. m. Au pluriel dans : par degrés.

2 Le verbe dégager est à préférer à désengager, dégrèvement n. m. Accent aigu sur le premier
qui n’ajoute rien au sens : Quand un pays est e, accent grave sur le second. — Prononciation :
entré dans un conflit, il lui est souvent difficile [degREvmâ].
de se dégager sans encourir le reproche d’aban¬
donner ses alliés plutôt que il lui est souvent dégrever v. t. Conjug. 12. Change e en è devant
difficile de se desengager...). De même, on un e muet : Je dégrève, je dégrèverai
préférera dégagement à désengagement: Une
politique de dégagement. déhamacher v. t. T Ne pas dire *désharnacher.
— Dérivé : déhamachement
dégaine n. f (populaire, péjoratif) Allure. — Pas
d’accent circonflexe sur le L dehors adv. Prononciation, orthographe et em¬
ploi des expressions.
dégainer v. t. Pas d’accent circonflexe sur le L
1 Bien prononcer [daoR], avec un [o], et non
dégât n. m. Accent circonflexe sur le a. ♦[deoR]. Il n’y a pas d’accent sur le e.
2 On écrit avec un trait d’union au-dehors,
dégénérer v. i. Conjug. 11. Change le troisième par-dehors et sans trait d’union en dehors, en
e en è devant un e muet, sauf à l’indicatif ftitur dehors de.
et au conditionnel présent : il dégénère, mais
il dégénérera. — Se conjugue normdement avec 3 L’emploi de la locution prépositive au-dehors
l’auxiliaire avoir (Au cours des siècles, ce peuple de est déconseillé. Dire en dehors de : Le ballon
a dégénéré), sauf lorsqu’on veut insister sur est tombé en dehors du terrain Vous êtes en
l’état présent, auquel cas on emploie être (Ce dehors de la question En revanche, l’emploi
peuple est dégénéré). adverbial de au-dehors est tout à fait correct :
Au-dehors, tout était calme.
dégénérescence n. f Attention au groupe -sc-.
De même : dégénérescent, ente adj. déifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première
et à la deuxième personne du pluriel de
dégingandé, ée adj. Bien prononcé [deslgôde], l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
et non *[degÊgâde]. Ne pas écrire (que) nous déifiions, (que) vous déifiiez.
*déguingandé.
déjà adv. Accent grave sur le a. — Familier dans
dégoût n. m. Accent circonflexe sur le u, comme une phrase interrogative, quand on demande
goût, qui est de la même famille, à la différence un renseipement oubhé : Quel est le titre du
de égout, qui est de la famille de goutte. livre, déjà ? — Famiher aussi quand il s’agit
de renforcer une appréciation quantitative : Il
dégoûtant, dégouttant Bien distinguer ces deux a trouvé un appartement c’est déjà beaucoup.
adjectifs. Il gagne cinq mille francs par mois, c’est déjà
1 dégoûtant, ante Qui provoque le dégoût, qui pas mal, à son âge. Il nous a fait manquer deux
est d’une extrême saleté : Cette nappe pleine de occasions, c’est déjà trop.
taches de sauce est dégoûtante. Je vais faire
nettoyer ma veste, elle est dégoûtante. déjeuner, dîner, souper Orthographe et emploi.

2 dégouttant, ante Qui laisse tomber un liquide 1 Déjeuner s’écrit sans accent circonflexe sur
goutte à goutte, qui est imbibé de liquide: le U, dîner avec un accent circonflexe sur le L
L’enfant avait la bouche dégouttante de sauce. 2 D^s l’usage ancien, conservé dans certaines
Une veste dégouttante de pluie. provinces, le mot déjeuner désignait le repas
pris au début de la journée (de nos jours, on
dégoûtation n. f. Ne s’emploie que dans la dit : petit déjeuner). — Le dîner était le repas
langue familière.
pris au mUieu de la journée (de nos jours, on
225 DE JURE

dit : déjeuner). — Le souper était le repas pris deleatur n. m. Signe de correction typo^aphi-
à la fin de la journée (de nos jours, on dit : que. — Mot latin non francisé. Prononciation :
dîner). A notre époque, le mot souper désigne [deleatya]. Pas d’accent sur les e. — Invaria¬
le repas très tardif que l’on prend p^ois après ble : des deleatur.
la sortie du spectacle.
délégwt, déléguant Deux homophones à bien
3 On peut dire : après avoir déjeuné, après avoir
distinguer par l’orthographe.
dîné, après avoir soupé (comme on dit après
avoir travaillé, après avoir dormi, après s'être 1 Le délégant (ou le délégateur) Celui qui
reposé, etc.^. On peut dire aussi, très correcte¬ donne à une autre personne (le délégataire)
ment : apres déjeuner, après dîner, après souper délégation de solde militaire ou de créance ou
(tours figés, comme après boire). de pouvoir. — PL : des délégants
2 déléguant Participe présent invariable de
de jure loc. latine. Signifie « de droit » et déléguer: Déléguant une partie de leur autorité
s’oppose à de facto [defakto] « de fait ». — à des chefs de service, les cadres supérieurs se
Prononciation : [desyne]. — S’imprime en réservent les hautes responsabilités
italique dans un texte en romain et en romain
dans un texte en italique : Quand deux gouver¬ déléguer v. t. Conjug. 11. — S’écrit toi^ours avec
nements se disputent le même pays, la reconnais¬ -gu-, même devant a ou o: il délégua, nous
sance de jure de l’un prive l’autre de toute déléguons en déléguant (participe présent). —
existence diplomatique. De même : délégué, ée (adjectif ou substantif).
En revanche s’écrivent avec un -g- : un délégant
delà Toujours un accent grave sur le c. — (substantif), délégataire, délégateur, trice,
L’emploi prépositionnel de delà seul est vieux : délégation.
L’ennemi se retira delà le fleuve. — De nos
jours, on emploie au-delà de (trait d’union entre délibérer Conjugaison et constructions.
au et delà) : Au-delà du fleuve, de la frontière.
— Au-delà s’emploie comme locution adver¬ I Conjug. 11. Change le deuxième é en è devant
biale : La terre ferme s’arrête ici, au-delà ce sont un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
les marais. — Par-delà (avec un trait d’union) conditionnel présent ; je délibère, mais je
est locution prépositive : Par-delà les montagnes délibérerai
s’étendent les plaines ensoleillées — De delà, II Constructions.
en delà (sans trait d’union) sont des locutions
vieilles. — Deçà delà > deçà. — N. m. L’au-delà 1 Sans complément d’objet. Usuel et mo¬
(avec un trait d’union), le monde des morts : derne : Le comité est en train de délibérer.
Les spirites prétendent mettre les vivants en 2 Délibérer -|- nom (vieux) Discuter de,
communication avec l’au-delà décider, arrêter après discussion : Les conseil¬
lers du roi délibérèrent de nouvelles lois.
délacer, délasser Bien distinguer dans la pro¬
3 Délibérer de -f- nom (assez littéraire) ou
nonciation délacer (Délacer ses chaussures),
délibérer au sujet de -|- nom ou délibérer sur
dont le fl est un a palatal [delase], et délasser
■f nom (usuel et moderne) Discuter, réfléchir
(Cette halte m’a délassé), dont le a est un a
sur (une question, une décision à prendre) : Le
vélaire [delase].
tribunal délibère d’un cas difficile. L’Assemblée
nationale délibère sur la réforme de la Constitu¬
délai [dele] n. m. ▼ Pas de -s à la fin, à la
tion. Le comité délibère au sujet de l’augmenta¬
différence de relais. tion des salaires Nous délibérons sur la réponse
à donner à ces propositions
délai-congé n. m. — PI. : des délais-congés
4 Délibérer proposition interrogative indi¬
délasser, délacer > délacer. recte, le plus souvent introduite par si (vieux)
Le sénat romain délibéra si l’on ferait la guerre.
délayer v. t. Ojnjug. 23. Remplace facultative¬ 5 Délibérer que -|- indicatif ou conditionnel
ment y par i devant un e muet : je délaye (ou ou délibérer de -f infinitif (vieilli) Décider après
je délaie), je délayerai (ou je délaierai). — déliWration, après réflexion : Il délibéra qu’il
Attention au / après l’y à la première et à la partirait le lendemain. On a délibéré de partir.
deuxième personne du pluriel de l’indicatif — Ce tour peut se rencontrer à la forme
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous impersonnelle : Il a été délibéré qu ’on partirait.
délayions, (que) vous délayiez.
délice Genre ; orthographe des expressions.
Delco n. m. Système d’allumage électrique pour
moteur à explosion. — Nom déposé, donc avec 1 Masculin au singulier, féminin au pluriel
une majuscule. — Invariable : des Delco. (comme amour et orgue) : Un délice puissant.
DÉLINQUANT 226

Des délices profondes. — Avec un de, il vaut 4 On écrira plutôt : d’ici à demain, et non d’ici
mieux employer délice au masculin : Un de ses demain (tour peu correct).
plus grands délices était d’entendre de la
musique en rêvant dans la pénombre. demander v. t. Constructions.
2 On écrit, avec le mot délices au pluriel : avec 1 Demander à -j- infinitif. Quand demander
délices, un lieu de délices. et le verbe à l’infinitif ont le même sujet :
L ’enfant demanda à sortir. T Demander pour
délinquant, ante adj. ou n. Avec -qu- et -an-. (il demande pour sortir) est incorrect.
De même : délinquance. 2 Demander de infinitif. Quand les deux
verbes n’ont pas le même sujet : Je vous
déliquescent, ente adj. Avec -sc- et -en-. De demande de m ’avertir si vous apprenez quelque
même : déliquescence. chose de nouveau.

delirium tremens n. m. inv. En deux mots, sans 3 Demander que subjonctif. Je demande que
la séance soit suspendue. T Le tour demander
trait d’union. Pas d’accent sur les e. Prononcia¬
à ce que (je demande à ce que la séance soit
tion ; [delinjomtRemês].
suspendue) est peu correct.
déloger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g 4 Demander quelqu’un. Seul tour correct. Le
devant a ou o .• il délogea, nous délogeons. tour demander après quelqu’un est populaire.
On dira : Il demande le chef de service (et non
delta n. m. Invariable dans l’expression un avion après le chef de service).
à ailes delta.
demandeur Deux féminins : demandeuse au sens
déluge n. m. Un D majuscule quand il s’agit du général (Une demandeuse d’emploi), demande¬
Deluge rapporté par la Bible et les traditions resse au sens juridique (La demanderesse a été
de l’Antiquité : Noé fut sauvé du Déluge. De déboutée).
même, D majuscule dans les expressions remon¬
ter au Déluge (à une date très ancienne) et après démangeaison n. f. Attention au e entre le g
nous, le Déluge! — En revanche, un d et le a.
minuscule au sens de « grande pluie, grande
quantité d’eau, grande quantité de choses » : démantèlement n. m. Accent grave sur le
Après la sécheresse de l’été, l’automne amena deuxième e.
un véritable déluge.
démanteler v. t. Conjug. 10. Change e en è
démailloter v. t. Deux l, un seul t. De même : devant un e muet : je démantèle, je
démaillotage. démantèlerai

demain adv. Emploi et expressions. démarcation n. f. Avec un c. De même :


démarcatif.
1 Ne peut s’employer que lorsqu’il s’agit du
jour qui suit le jour où l’on parle : Nous sommes démarquer v. t. Toujours avec -qu- même
aujourd’hui mardi, la réunion aura lieu demain. devant a o\xo : il démarqua, nous démarquons.
— Quand le jour de référence se situe dans le De même : démarque, démarqueur, démarquage.
passé ou dans l’avenir, il faut dire le lendemain
ou le jour suivant : C’était le 12 juillet 1928, démarrer Orthographe et emploi.
le lendemain (ou le jour suivant) devait avoir
lieu la distribution des prix. Dimanche prochain, 1 Deux r. De même : démarrage, démarreur.
nous ferons nos valises, car le lendemain (ou
le jour suivant) nous partirons. 2 Ne peut s’employer transitivement que dans
le langage de la marine : Démarrer un ^bateau,
2 On dit normalement : demain matin, demain larguer les amarres qui le retiennent. Éviter te
soir (plutôt que demain au matin, demain au barbarisme *désamarrer. — (par extension) Dé¬
soir, tours corrects mais rares). — En revanche, marrer une drisse, une écoute, etc. — En revan¬
on dit toujours : demain à l’aube, demain à che, dans le langage courant, on dira faire
l’aurore, ^ demain au crépuscule. — Dire : démarrer ; Nous allons faire démarrer la cam¬
demain a /nidi, plutôt que demain midi (tour pagne de vente (et non nous allons démarrer la
relâché). De meme : demain à cinq heures, à campagne de vente). — Bien entendu, l’emploi
six heures... intransitif est parfaitement correct : La cam¬
pagne de vente va démarrer dans une semaine.
3 On écrira plutôt : de demain en huit, de
demain en quinze. Les tours demain en huit, démâter Accent circonflexe sur le a. De même ;
demain en quinze, sans de, sont relâchés. démâtage.
227 DÉMÊLER

démêler v. t. Accent circonflexe sur le deuxième prend la marque du pluriel (sauf demi-sang,
e, à toutes les formes de la conjugaison : je demi-sel et parfois demi-solde, voir ces mots)
démêle, nous démêlons, etc. — De même ; et l’adjectif prend la marque du pluriel et du
démêlage, démêlé, démêlement, démêloir. féminin : demi-cercle (des demi-cercles), demi-
heure (des demi-heures), demi-teinte (des demi-
démence n. f. Finale en -ence. — Dérivé : teintes), demi-fin (des aiguilles demi-fines).
dément, ente adj. ou n.
2 Et demi. Ne prend pas la marque du pluriel
démentiel, ielle adj. Avec t et non c. mais prend la marque du féminin : Un kilo¬
gramme et demi. Trois kilogrammes et demi.
démentir v. t. Conjugaison et constructions. Une livre et demie. Trois livres et demie. Une
heure et demie. Trois heures et demie.
1 Conjug. 42. Je démens, tu démens, il dément,
nous démentons, vous démentez, ils démentent. 3 Midi et demi, minuit et demi. Ce sont les
— Je démentais. — Je démentis. — Je démen¬ graphies les plus usuelles. Éviter : midi et
tirai — Je démentirais. — Démens, démentons, demie, minuit et demie.
démentez — Que je démente. — Q^e je 4 A demi. Pas de trait d’union devant un
démentisse. — Démentant. — Démenti ie. adjectif : Elles sont à demi mortes de fatigue.
2 Démentir que. Est généralement suivi du sub¬ — Trait d’union dans les expressions dont le
jonctif : Le gouvernement dément que des négo¬ deuxième élément est un substantif : Parler à
ciations secrètes soient engagées. Cependant l’in¬ demi-voix. Se faire entendre à demi-mot.
dicatif est possible, surtout si l’on veut insister 5 Demi-, semi-. Ces deux éléments sont Univa¬
sur la réalité du fait, ce qui est parfois le cas lents pour le sens, mais demi- s’emploie dans
quand démentir est à la forme négative : Le la langue usuelle et dans la langue commerciale,
porte-parole du gouvernement ne dément pas que tandis que semi- s’emploie surtout dans la
des contacts ont été pris, mais il fait remarquer langue technique, didactique et scientifique :
qu'il ne s’agit pas de véritables négociations. Zone semi-aride. Engin semi-chenillé. Une
L’emploi du conditionnel est possible, pour semi-consonne. Série mathématique semi-
exprimer l’éventualité : Le gouvernement dé¬ convergente.
ment que des sanctions seraient prises si les
grévistes refusaient de reprendre le travail T demi-sang n. m. Cheval issu de reproducteurs
L’emploi du ne explétif dans la subordonnée, qui dont l’un seulement est un pur-sang. ▼ L’un
se rencontre parfois après ne pas démentir que des rares mots invariables en demi-: des
(On ne dément pas que des négociations ne soient demi-sang.
engagées = que des négociations soient enga¬
gées), est inutile et déconseillé. demi-sel n. m. Fromage frais légèrement salé.
T L’un des rares mots invariables en demi-:
démettre, démissionner > démissionner. des demi-sel.
demeurer v. i. Emploi de l’auxiliaire et
demi-solde Attention au genre et au pluriel ;
expressions.
1 Une demi-solde Solde, réduite de moitié,
1 Auxiliaire être au sens de « continuer
versée à un militaire en non-activité. — PI. :
d’être » : Cette construction est demeurée ina¬
des demi-soldes.
chevée. — Auxiliaire avoir au sens de « habiter,
résider » : J'ai demeuré pendant deux ans dans 2 Un demi-solde Sous la Restauration, nom
cet immeuble. donné aux officiers de l’armée de Napoléon I"
qui, après Waterloo, avaient été mis en non-
2 Demeurer court > court (1).
activité. — Invariable en ce sens : des demi-
3 Éviter de dire : Il demeure dans la rue de solde.
la Poste, sur le boulevard Victor-Hugo,^ dans
l’avenue de la République. Dire plutôt : Il démissionner La construction transitive directe
demeure rue de la Poste. Il demeure boulevard démissionner quelqu 'un, le contraindre à démis¬
Victor-Hugo. Il demeure avenue de la Républi¬ sionner, le chasser de son poste, ne s’emploie
que. — En revanche, l’emploi de au est possible qu’avec une valeur ironique. Dans un contexte
avec l’indication du numéro : Il demeure au 16 sérieux, on écrira démettre: Le ministre avait
de la rue Alfred-de-Musset (ou II demeure 16 démis le directeur de la Sûreté nationale.
rue Alfred-de-Musset).
démocrate-chrétien adj. ou n. Les deux élé¬
demi Adjectif et élément de composition. ments sont variables : Un député democrate-
1 Demi nom ou adjectif. Toujours un trait chrétien. Les démocrates-chrétiens. La tendance
d’union. Demi toujours invariable. Le nom démocrate-chrétienne. Les positions démocrates-
DEMOISELLE 228

chrétiennes. ▼ Démocrate-chrétien s’écrit avec reste invariable) : dent-de-cheval n. f. Topaze


un trait d’union, mais démocratie chrétienne bleu-vert (pl. : des dents-de-cheval) ; dent-de-
sans trait d’union. chien n. f. Plante ; ciseau de sculpteur (pl. : des
dents-de-chien) ; dent-de-lion n. f. Pissenlit (pl. :
demoiseUe n. f. Familier (mais non grossier et des dents-de-lion) ; dent-de-loup n. f. Clou de
non péjoratif) au sens de célibataire: Elle est charpentier (pl. : des dents-de-loup) ; dent-de-
encore demoiselle. Elle est restée demoiselle. — scie n. f. Ornement d’architecture (pl. : des
Populaire au sens de fille ou de jeune fille : Je dents-de-scie).
l'ai rencontré avec sa femme et sa demoiselle
(dire plutôt et sa fille). Elle dirige un pensionnat denteler v. t. Découper en formant de petites
de demoiselles (dire plutôt de jeunes filles). — dents : Les criques et les caps dentellent le rivage
Ne pas dire Comment va votre demoiselle ? mais de la Provence. — Conjug. 13. Double le /
Comment va mademoiselle votre fille ? devant un e muet.

démon n. m. Emploi de la majuscule et féminin. dentelle n. f. Deux /, comme dans les dérivés
1 Avec un d minuscule : un démon, chacun des dentellerie, dentellier, ière. T Si dentellerie se
esprits infernaux. Au pluriel : les démons, des prononce [dâtelEi], avec [e], comme dentelle,
démons. — Avec un D majuscule : le Démon, dentellier, ière se prononce [dâtolje, jcn],
l’esprit du Mal, Satan, le chef des démons > avec [a].
diable.
denticule T Toujours masculin : Des denticules
2 Le féminin démone est rare et famiher. On élégants.
écrira donc : Cette femme est un démon (au
figuré). Cette fillette, quel petit démon !
dentier n. m. Mot du langage courant, non scienti¬
fique. Les spécialistes disent : prothèse mobile.
démonte-pneu n. m. — PI. : des démonte-pneus.
Cependant, dentier n’est pas familier ni péjoratif,
à la différence de râtelier, mot qu’il vaut mieux
démystifier, démythifier Conjug. 20. Double
ne pas employer dans un contexte sérieux.
/ à la première personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
démystifiions, démythifiions, (que) vous démysti¬ dentition, denture Deux noms féminins dérivés
fiiez, démythifiiez — Ces deux verbes ne sont de dent. T Le mot dentition désigne la formation
nullement synonymes. et l’apçarition des dents : Pendant la dentition,
les bébés sont souvent grognons. Le mot dentition
1 démystifier Détromper une collectivité qui ne doit jamais être employé pour désigner l’en¬
a été victime d’une mystification, c’est-à-dire semble des dents possédées par une personne à
d’une croyance destinée à masquer la réahté : un moment donné. Dans ce sens, employer
Les efforts des révolutionnaires devront d’abord denture : Cette enfant a une denture en mauvais
viser à démystifier les masses populaires. Ce état (et non une dentition en mauvais état).
terme a été, à l’origine, employé seulement dans
le langage marxiste. Il s’est vulgarisé ensuite dénuement [denymû] n. m. Attention à l’e inté¬
en prenant le sens abusif de démythifier. rieur. Ne pas écrire *dénûment.
2 démythifier Réduire à sa réalité une chose
ou une personne dont on a fait un mythe, déodorant n. m. Produit qui supprime l’odeur
c’est-à-dire à laquelle on a attaché une impor¬ de la transpiration. Ce mot est un anglicisme.
tance très exagérée et dont l’image est, par là Certains ont conseillé de le remplacer par
même, capable d’agir puissamment sur l’esprit désodorisant, mot qui désipie plutôt un produit
des masses : Démythifier Vidée de progrès et de qui supprime les mauvaises odeurs dans un
bonheur universel. Il a fallu démythifier cet local ou enlève la mauvaise odeur d’une autre
horrime politique dont on avait fait un héros substance.
national Dans ces exemples, l’emploi de
démystifier serait impropre et abusif. dépailler v. t. Attention au / après le groupe -ill-
à la première et à la deuxième personne du
dénommer v. t. Deux m. T Un seul m dans pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
dénominateur, dénominatif, dénomination. présent ; (que) nous dépaillions, (que) vous
dépailliez
dénouement [denumâ] n. m. Attention à Ve
intérieur. La graphie dénoûment est vieillie. A dépanner v. t. Deux n, comme dans panne. De
éviter. même : dépannage, dépanneur, dépanneuse.

dent n. f. Prend la marque du pluriel dans les dépaqueter v. t. Conjug. 14. Double le t devant
noms composés suivants (le second élément un e muet : je dépaquette, je dépaquetterai.
229 DÉPAREILLER

dépareiller v. t. Attention au i après le groupe ne explétif devant le subjonctif, quand dépendre


-ill- à la première et à la deuxième personne est à la forme négative ou interrogative. Cet
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ emploi de ne est déconseillé.
tif présent : (que) nous dépareillions, (que) vous
dépareilliez. dépens [depâ] n. m. pl. Ne pas écrire ^dépends.
— (locution) Aux dépens de : aux frais de (Il
déparier v. t. Conjug. 20. Double le / à la vivait grassement aux dépens de son oncle), au
première et à la deuxième personne du pluriel préjudice de (Se divertir aux dépens d’un naïf).
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : T Ne s’emploie qu’au pluriel. Ne pas écrire *au
(que) nous dépariions, (que) vous dépariiez. dépens de.

département Emploi de dans et de en devant dépense n. f. Avec -en-.


un nom de département > dans (V).
dépêtrer v. t. ou v. pron. Accent circonflexe sur
départir v. t. Attribuer en partage : Les dons que le deuxième e à toutes les formes de la
le ciel nous a départis. — V. pron. Se départir conjugaison : nous nous dépêtrons, vous vous
de: sortir de, se priver de (Il ne faut jamais dépêtrez — Légèrement famiUer. Dans la
se départir de son calme) ; s’écarter de (C'est langue très soutenue, dire plutôt (se) tirer
une opinion dont je ne me départirai pas). ▼ d’a^aire, (se) débarrasser, (se) dégager, (se)
Doit se conjuguer comme partir et non comme libérer, selon les cas.
répartir : Je me dépars, tu te dépars, il se départ,
nous nous départons, vous vous départez, ils se dépiauter v. t. S’écrit avec -au- et doit se
départent — Je me départais. — Je me départis. prononcer avec un o fermé : [depjote]. De
— Je me départirai — Je me départirais. — même : dépiautage [depjota3].
Dépars-toi départons-nous, départez-vous. —
Que je me départe..., que nous nous départions. dépiquage n. m. (terme d’agriculture) La graphie
— Que je me départisse..., que nous nous dépicage, qu’on rencontre parfois, n’est pas
départissions. — Se départant — Départi ie. recommandée.

dépecer v. t. Change e en è devant un e muet : dépit n. m. Locutions.


Je dépèce, je dépècerai En outre, le c prend une
cédille devant a ou o .• il dépeça, nous dépeçons. 1 En dépit de -f nom. Malgré, sans tenir
— Dérivés : dépeçage, dépècement, dêpeceur, compte de : Il s’est obstiné dans son projet, en
euse. dépit de mes conseils. Cette locution prépositive
est usuelle et moderne.
dépêche n. f Attention à l’accent circonflexe sur 2 En dépit que j’en aie (que tu en aies...).
le deuxième e. — De même : dépêcher. Malgré le dépit que cela me (te...) cause, malgré
moi (toi...) ; En aépit qu ’il en aie, il doit s’avouer
dépêcher v. t. ou v. pron. Garde l’accent vaincu par le charme. Cette expression est
circonflexe à toutes les formœ de la conjugai¬ archaïque et très littéraire.
son : nous dépêchons, vous dépêchez
déplaire v. t. ind. ou v. pron. Conjugaison et
dépendance n. f. Attention à la place resp>ective participe passé.
des groupes -en- et -an-. De même : dépendant,
ante. 1 Conjug. 55. (comme plaire). T Accent
circonflexe sur le / à la troisième personne du
dépendre Orthographe, conjugaison, sens et singulier de l’indicatif présent : il déplaît
construction. 2 Participe passé toujours invariable: Ses
I T S’écrit avec -en- (même famille que manières m’ont déplu. Ces jeunes filles se sont
pendre). De même : dépendance, dépendant, déplu en notre compagnie. Elles se sont déplu
dépendeur. mutuellement

II Conjug. 81 (comme pendre). déplier, déployer > déployer.


ni Construction de dépendre au sens de « être
sous la dépendance de ». Se construit normale¬ déploiement [deplwamâ] n. m. Attention au
ment avec de: Cela dépend de vous. — Le e intérieur. Ne pas écrire *déploîment
complément introduit par de peut être à son
tour suivi d’un infinitif introduit par de (Il déployer v. t. Conjug. 21. Change y en / devant
dépend de vous de réussir ou non) ou d’un un e muet : Je déploie, je déploierai —
subjonctif introduit par que (Il dépend de vous Attention au i après l’y à la première et à la
que vous réussissiez). On rencontre parfois le deuxième personne du pluriel de l’indicatif
DÉPLOYER 230

imparfait et du subjonctif présent : (que) nous dépouiller v. t. Attention au i après le groupe


déployions, (que) vous déployiez. T Bien -ill- à la première et à la deuxième personne
prononcer [deplwaje], et non ‘[depbje]. du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous dépouillions, (que) vous
déployer, déplier Deux verbes transitifs qui ne dépouilliez.
sont pas interchangeables.
dépourvoir v. t. Conjug. 68. (comme pourvoir).
1 déplier Ouvrir ce qui est plié ; Il déplia ses Dans la pratique, s’emploie uniquement à
vêtements après les avoir retirés de la valise. l’infinitif, parfois au passé simple (je dépourvus),
Déplier un journal Déplier une lettre. L'oisillon mais surtout au participe passé (dépourvu, ue)
déplie ses ailes après être sorti de l’œuf. Il déplia et aux temps composés (notamment à la forme
ses longs bras et s’étira. pronominale) : Cette mère s’était dépourvue de
tout pour ses enfants.
2 déployer Déplier en ouvrant très largement.
L’aigle, déployant ses ailes, s’envola. — Déplier
en faisant flotter : Déployer un étendard. — déprécation, imprécation Deux noms féminins
Étaler sur toute la largeur possible, disposer de la famille du latin precari, « prier ».
sur une large surface ; Il déploya tout un jeu 1 déprécation (littéraire) Prière instante, sup¬
d’outils sur la table. Il déploya la carte de la
plication destinée à obtenir le pardon ou à
région sur la table et la mit bien à plat. Le
détourner un danger : Une déprécation déchi¬
général déploya ses troupes sur une largeur
rante. — (rhétorique) Supplication qui est
d’une demi-lieue. — (figuré) François F’’
adressée à la divinité ou à une puissance
déploya un luxe inouï au camp du Drap d’or.
humaine et qui vient s’insérer soudainement et
Déployer toutes ses qualités. Il déploya les
pathétiquement dans un discours.
ressources de son esprit inventif. T Le verbe
éployer est un équivalent très littéraire de 2 imprécation (usuel) Invocation par laquelle
déployer. Il ne s’emploie qu’au sens propre : on appelle sur une personne ou sur une chose
L’aigle éploya ses ailes. la colère des dieux, le malheur ou la ruine : Le
sorcier proféra de terribles imprécations. — (par
dépose, déposition, dépôt Ces noms ne sont extension) Paroles violemment hostiles, plainte
pas interchangeables. furieuse : Se répandre en imprécations contre le
gouvernement.
1 dépose Action d’enlever ou de démonter ce
qui a été fixé à une place déterminée (terme
dépréciation, dévaluation > dévaluation.
technique) : Les ouvriers vont procéder à la
dépose de l’ancien chauffe-eau.
déprécier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
2 déposition Au sens propre, ne s’emploie que première et à la deuxième personne du pluriel
dans l’expression déposition de Croix, sculpture de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
ou peinture qui représente le corps du Christ (que) nous dépréciions, (que) vous dépréciiez.
descendu de la Croix et déjà déposé sur le sol.
A distinguer de la descente de Croix, oeuvre déprendre (se) v. pron. Conjug. 82 (comme
qui représente le moment où l’on décloua le prendre). — Le participe s’accorde avec le sujet :
corps du Christ et où on le descendit de la Elles se sont déprises de cet attachement. Les
Croix. Un D majuscule quand il s’agit du titre habitudes dont il s’est dépris. — Se construit
d’une oeuvre : avez-vous vu la Déposition de toujours avec la préposition de ; Un vieillard se
Croix de Fra Angelico? — Déposition s’emploie déprend difficilement d’une habitude ancienne.
aussi au figuré : La déposition d’un souverain.
— Désigne aussi la déclaration d’un témoin :
Le juge d’instruction a entendu la déposition De profundis n. m. inv. Prière et chant de la
des principaux témoins. liturgie catholique. — Prononciation :
[depRofddis].—PI. : des De profundis [-dis]. —
3 ▼ En dehors des sens ci-dessus, ne pas Avec un D majuscule et un p minuscule. S’écrit
employer déposition, mais dépôt, pour désigner généralement en italique dans un texte en romain
1 action de déposer ; Le dépôt d’une gerbe au et en romain dans un texte en italique : Le prêtre
monument aux morts (et non la déposition entonna le De profundis d’une voix grave.
d’une gerbe). Le dépôt de bilan, le dépôt d’une
plainte (et non la déposition de bilan, la depuis prép. ou adv. Certains emplois sont
déposition d’une plainte). abusifs.

dépoter v. Retirer une plante d’un pot. — Vider I Marque le commencement dans le temps.
une citeme, un fût, etc. — Vient de pot, non
1 Indique le moment à partir duquel a
de dépô' Pas d’accent sur le o. De même :
commencé une action (ou un état) qui dure
dépotage, dépotement, dépotoir (finale en -oir).
encore au moment où l’on parle ou au moment
231 DÉPUTÉ

auquel on se place en esprit : On travaille depuis II Marque le point de départ dans l’espace.
le /«'■ mars a la modernisation de ce port. La
Savoie fait partie de la France depuis 1860. 1 Emploi correct, c^uand depuis est en
Quand Bonaparte arriva à Paris en 1784, la corrélation avec jusqu'à. Ce tour insiste sur
Corse était française seulement depuis 1768. la continuité des éléments compris entre le
Emploi parfaitement correct. point initial et le point final ; Depuis le vil¬
lage jusqu'à la mer, la route est bordée de
2 T Quand l’état ou l’action a cessé au platanes magnifiques. S’emploie aussi au fi-
moment où l’on parle ou au moment où l’on mré, qimnd il s’agit d’une série ordonnée,
se place en esprit, il ne faut pas employer niérarcnisée : Depuis le plus noble seigneur
depuis, mais à partir de. Il n’est donc pas jusqu'au plus humble des paysans, tout le
correct de dire: L'Alsace fut incorporée à monde tremblait devant le tyran. — Bien
l'Empire allemand depuis 1871. Il faut dire : que le tour depuis... jusqu'à ne soit nullement
à partir de 1871. En revanche, on peut dire : incorrect, on recommande cependant d’em¬
L Alsace est redevenue française depuis 1918 ployer, dans la langue soignée, le tour moins
(car cet état dure encore). insistant et moins lourd de...à : Du village à
3 Depuis, dès. La première de ces préposi¬ la mer, la route est bordée... Du plus noble
seigneur au plus humble des paysans, tout le
tions, depuis, indique simplement le moment
monde tremblait...
où commence l’action ou l’état : Il travaille
dans cette entreprise depuis 1958. — La 2 Emploi abusif, quand depuis est employé
préposition dès insiste sur le fait que l’action seul : Depuis Marseille, voici la retransmission
ou l’état a commencé tôt : Il travailla dès l'âge d'un spectacle de variétés. Employer de dans
de seize ans. Il est debout dès cinq heures du ce cas ; De Marseille, voici... — Dans certains
matin. Même valeur que déjà : A seize ans, il cas, on emploiera à partir de: A partir de
travaillait déjà. A cinq heures du matin, il est Biarritz, la côte est rocheuse (et non depuis
déjà debout. — Dès ne peut indiquer que le Biarritz ou de Biarritz).
moment, non la durée. On ne peut dire II est
en vacances *dès huit jours, mais seulement II député Pas de forme spéciale pour le féminin.
est en vacances depuis huit jours (voir § 4 On dit : Mme Monique Dupont, député. Une
ci-dessous). femme député (et non une *députee).
4 Depuis indique la durée d’une action ou
d’un état qui dure encore au moment où l’on député-maire n. m. Un trait d’union. — PI. :
parle ou au moment où l’on se place en esprit ; des députés-maires. — Pas de forme spéciale
On travaille à la modernisation du port depuis six pour le féminin : Mme Jacqueline Dubois,
mois. Mon frère est malade depuis un an. En député-maire de notre ville.
1784, la Corse était française depuis seize ans
seulement. Demain, à midi, nous serons partis dérailler v. t. Attention au / après le groupe
depuis trois heures. Emploi parfaitement correct. -ill- à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du
5 Emploi adverbial. Elle est tombée malade subjonctif présent : (que) nous déraillions, (que)
le mois dernier; depuis, elle est alitée. Je ne vous dérailliez.
savais pas encore, jeudi dernier, qu'elle était
malade, je l'ai appris depuis. T Cet emploi est déraper v. i. Un seul p. De même: dérapage.
déconseillé. Dans la langue surveillée, on
emploiera, selon les cas, depuis lors, depuis ce dératée, ée adj. ou n. (familier) Courir comme
moment, depuis cette date. un dératé. — Un seul t — Au féminin, on
6 Depuis que. Locution conjonctive parfaite¬ dit indifféremment : Elle court comme une
ment correcte : Depuis que je vis au grand air, dératée ou comme un dératé.
je me porte mieux. Depuis qu 'il était parti, tout
le monde se sentait plus libre. dératiser v. t. Un seul t. De même : dératisation.

7 Depuis... que, avec une indication de durée derby [deabi] n. m. Avec un d minuscule : Le
intercalée. Emploi parfaitement correct : De¬ derby d'Epsom. — Au sens de « match » ou
puis six mois qu'il est parti, nous sommes plus de « véhicule hippomobile léger », on évite
tranquilles. Depuis dix ans qu'il poursuit ses d’employer le mot au pluriel Le pluriel à
recherches, il devrait bien avoir découvert l’anglaise est des derbies [-biz], le pluriel à
quelque chose l la française des derbys. — On écrit toujours
8 Depuis que et la négation. Aux temps des chaussures derby (avec derby invariable).
composés, la négation est souvent réduite à ne : Quand on emploie la forme elliptique des derby
Depuis deux ans que je ne l'ai vu, nous avons (= des chaussures derby), il est préférable
tant de choses à nous dire l aussi de laisser le mot invariable.
DERECHEF 232

derechef adv. T Signifie « de nouveau » et non derrière le nom pour un effet de style (dans la
pas « sur le champ, immédiatement » : Malgré lanrae poétique ou üttéraire) : L’automne
son échec, il se mit derechef à l’ouvrage. Mot mélancolique dore les feuilles dernières
vieilli et littéraire. — S’écrit en un seul mot.
2 Derrière le nom dans l’expression figée les
— Prononciation : [dano/ef].
fins dernières (de l’homme) ou dans des
expressions dérivées : la destination dernière,
déréçl^e, dérè|lement Deux noms masculins
etc.
dérivés de dérégler.
1 déréglage Étranj^ement, ce mot est absent de 3 Bien distinguer la semaine dernière, le mois
presque tous les dictionnaires. C’est cependant dernier, l’année dernière, le siècle dernier (la
le terme usuel qu’on emploie quand on parle semaine, le mois, l’année, le siècle qui précède
d’un appareil : Le déréglage du carburateur, de la semaine, le mois... où l’on est au moment
l’altimètre. où l’on parle) et la dernière semaine, le dernier
mois, la dernière année, le dernier siècle, qui
2 dérè^ement n. m. Vieilli quand il s’agit d’un désigne la semaine, le mois... qui vient à la fin
appareil matériel : Le dérèglement d’une pen- d’une période quelconque : La dernière semaine
aille. — S’emploie quand il s’agit d’un système de mes vacances a été gâchée par la pluie (on
non matériel : Le dérèglement du système ne peut dire *la semaine dernière de mes
monétaire international — S’emploie surtout vacances). Le dernier mois de son service
dans l’expression le dérèglement des saisons et militaire. — Observer que l’on dit toujours le
au sens moral : Le dérèglement de la conduite, dernier millénaire pour désigner la période de
des moeurs. Il vécut dans le dérèglement (emploi nulle ans qui pra^e le moment où nous
littéraire et un peu vieilli). — (au pluriel) Il vivons : Au cours du dernier millénaire, le
scandalisa la cour par ses dérèglements, ses climat de l’Europe a subi plusieurs variations
graves écarts de conduite (vieilli et littéraire).
4 V Éviter l’anglicisme les dernières vingt-
déré^er v. t. Conjug. 11. Change le deuxième é quatre heures On écrira plutôt les vingt-quatre
en e devant un e muet, sauf à l’mdicatif futur et dernières heures.
au conditionnel présent : je dérègle, mais je
déréglerai — V Les dérivés déréglage et dér^lé, deraier-né n. ou adj. Les deux éléments s’accor¬
ée s’écrivent avec un accent aigu sur le deuxième dent en nombre et en genre : un demier-né, des
e, mais dérèglement avec un accent grave. derniers-nés; une dernière-née, des dernières-
nées
déréliction n. f. (terme de théologie et de
philosophie) Finale en -ction. déroger v. t. ind. ou v. i. Conjug. 16. Prend un
e après le g devant a ou o .• il dérogea, nous
dennatologiste ou dermatologue n. m. ou f. dérogeons
Les deux formes sont correctes. Dermatologue
semble plus usité que dermatologiste. dérouiller v. t. ou v. i. Attention au i après le
groupe -ill- à la première et à la deuxième
dernier, ière adj. Orthographe, construction et personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
emploi. du subjonctif présent : (que) nous dérouillions,
I Tout dernier. L’adjectif dernier s’accorde (que) vous dérouilliez.
toujours en nombre et en genre, Tout reste
invariable au mascuhn, mais s’accorde au dérouler v. t. ou v. pron. Sens et emploi.
féminin : Le tout dernier jour. Les tout derniers 1 Est le contraire de enrouler. — Éviter le
jours. La toute dernière journée. Les toutes barbarisme *désenrouler.
dernière journées
2 Se dérouler. Insiste sur la durée et sur la
II I^ dernier, la dernière + nom + relative. succession des faits ; Sa vie se déroulait avec
Indicatif dans la relative si l’on constate un fait : monotonie dans la quiétude d’une petite ville.
C’est le dernier film que j’ai vu. — Subjonctif Examitions les faits qui se sont déroulés pendant
si l’on veut exprimer une intention (crainte, cette période. Ne pas employer ce mot à tout
désir, refus, etc.) ; C’est bien la dernière solution propos, notamment comme synonyme de avoir
que je puisse adopter! — Conditionnel si l’on lieu ou de se tenir. On écrira, par exemple : La
veut exprimer une éventualité : C’est la dernière conférence qui se tiendra (ou qui aura lieu) à
solution à laquelle nous pourrions recourir, si Bruxelles (et non qui se déroulera).
nous étions dans une telle situation.
III Place de dernier. derrick n. m. Deux r et groupe -ck à la fin. —
Prononciation [denik]. — PL : des derricks
1 N' rmalement, devant le nom : Sa dernière
[-uik]. On pourra remplacer cet anglicisme par
fantaisie. Ma dernière voiture. Peut se trouver tour de forage.
233 DERRIÈRE

derrière prép. ou adv. ou n. m. Attention aux descendre v. i. ou v. t. Orthographe, conjugai¬


deux r. son, emploi de l’auxUiaire et emploi abusif.
1 Derrière, arrière. Ces deux noms masculins 1 Attention au groupe -sc-. De même : descen¬
ne sont pas interchangeables. En principe, dance, descendant, descendeur, descenseur,
derrière désigné plutôt la partie invisible d’une descente.
chose, par opposition à la face visible (s’oppose
2 Conjugaison. 81. Je descends, tu descends, il
à devant) : Le derrière d'une armoire. Spœiale-
descend, nous descendons, vous descendez, ils
ment, désigne la partie d’un édifice opposée à
descendent. — Je descendais — Je descendis.
la façade : Le derrière de cet immeuble donne
— Je descendrai — Je descendrais — Des¬
sur une cour. — Arrière désigne plutôt la partie
cends, descendons, descendez. — Que je des¬
d’une chose mobile opposée à la direction du
cende. — Que je descendisse. — Descendant.
déplacement (s’oppose à avant) : L'arrière du
— Descendu, ue.
train. L'arrière d'une colonne en marche.
3 Auxiliaire avoir dans l’emploi transitif ; Elle
2 De derrière (sans trait d’union). S’emploie
a descendu l'escalier aussi vite que possible. —
très correctement comme locution adjective (La
Dans l’emploi intransitif, l’au^aire être est
cour de derrière. Les pattes de derrière) ou
pratiquement le seul usité de nos jours dans la
comme locution prépositive (Une idée de
langue soignée ; Quand j'ai entendu le coup de
derrière la tête. Une bouteille de derrière les
sonnette, je suis descendu aussitôt L’emploi de
fagots).
avoir est possible quand on veut insister sur
3 Par-derrière. S’écrit toujours avec un trait l’action (Il a descendu à toute vitesse), mais,
d’union. même dans ce cas, l’emploi de l’auxiliaire être
est correct.
derviche n. m. Éviter la forme derwiche, vieillie, 4 V Éviter le pléonasme descendre en bas. En
revanche, on j^ut très bien dire : descendre à
des > de (VIII), le 1 (I, 3 ; II), un (XIII, 2). l'étage inférieur, descendre au rez-de-chaussée,
etc.
dès prép. Orthographe et emploi.
1 Attention à l’accent grave. désembrouiller v. t. Forme déconseillée. Dire ;
débrouiller.
2 Ne pas employer dès avec un participe
présent. Ne pas dire, par exemple : * Dès en désengager v. t. Forme déconseillée. On préfé¬
partant, je me suis senti malade, mais Dès mon rera : dégager. — De même, préférer dégage¬
départ... ment à désengagement
3 Ne pas employer dès avec un infinitif. Ne pas
désenrouler v. t. Forme déconseillée. On préfé¬
dire, par exemple : *Dès avoir été informé, j'ai
rera : dérouler.
agi mais Dès que j'ai été informé...
4 Dès peut s’employer avec une autre préposi¬ désespérer v. t. ind. Conjugaison et constructions.
tion : Dès avant son service militaire, il était très
I Conjug. 11 (comme espérer).
instable. — Peut s’employer avec un adverbe :
Dès hier. Dès demain. Dès lors II Constructions.
5 Le sens spatial est parfaitement correct : En 1 Désespérer en construction absolue. Il ne
revenant de Nice, dès Avignon, nous avons eu faut pas désespérer, tout peut être encore sauvé.
de la pluie. 2 Désespérer de -f nom de chose. Il ne faut
pas désespérer de la réussite. Ne désespérez donc
désagrafer v. t. Forme déconseillée. Préférer :
pas de ravenir.
dégrafer.
4 Désespérer de -F nom de personne. Il
désappointer v. t. Deux p. De même : désespère de son fils.
désappointement. 5 Désespérer que -f subjonctif. Je désespère
qu'il réussisse. Je ne désespère pas qu'il revienne
désarçonner v. t. Une cédille. Deux n. sur sa décision. L’emploi du ne explétif est
possible dans la subordonnée quand désespérer
désarroi n. m. Deux r. Pas de e à la fin. est à la forme négative ou interrogative : Je ne
désespère pas qu'il ne revienne sur sa décision.
desceller v. t. Défaire un scellement, arracher
d’un mur : Le prisonnier parvint à desceller un 6 Se désespérer. Peut se construire avec de
barreau. Desceller une pierre. — Attention au suivi d’un nom (Il se désespère de la perte de
groupe -SC- (famille de sceau) et aux deux /. ce document), avec de suivi d’un infinitif (Il se
DÉSHÉRENCE 234

désespère d’avoir manqué cette occasion), avec 2 Désirer de -f infinitif. Tour littéraire et
que suivi du subjonctif (Je me désespère qu’il vieilli. Ne peut s’employer, en principe que si
se soit conduit aussi sottement). Se désespérer la satisfaction du désir est incertaine ou
de ce que est normalement suivi de l’indicatif difficile : Le véritable artiste désire d’atteindre
(Je me désespère de ce que notre ami n’a pu une perfection ineffable.
être prévenu à temps) ou du subjonctif si l’on
3 Désirer que -|- subjonctif. Tour usuel et
veut souligner une nuance d’éventualité (Il se
vivant : Je désire que vous preniez un peu de
désespérait de ce que la perfection fût si difficile
repos.
à atteindre). Ce tour avec de ce que est
déconseillé par certains grammairiens. On
désister (se) v. pron. Le premier s se prononce
l’évitera dans la langue très soignée.
[z] et non [s] : [deziste]. De même : désiste¬
ment [dezistamd].
déshérence [dezenas] n. f. (droit) Succession qui
tombe en déshérence, qui, faute d’héritiers, est
désodorisant n. m. > déodorant.
dévolue à l’État. — Attention au h intérieur
(famille de héritier) et à la finale -ence. — Bien
désœuvré, ée adj. ou n. Attention au groupe
distinguer de tomber en désuétude (loi tombée
-œu-. De même : désœuvrement.
en désuétude, qui a cessé d’être appliquée) et
de tomber en décadence, perdre sa force, sa
vigueur (L’empire tomba en décadence). désolidariser (se) v. pron. Se construit avec de
ou avec d’avec : Ils se sont désolidarisés de leur
condisciple (ou d’avec leur condisciple).
déshonnête, malhonnête Ces deux adjectifs ne
sont pas synonymes.
désordonné, ée adj. Avec deux n.
1 déshonnête (ne s’emploie guère que pour quali¬
fier une chose; vieilli) Contraire à la décence : désordre n. m. L’emploi adjectif est très familier.
Gestes, paroles, propos, chansons déshonnêtes. On préférera désordonné: Ma sœur est un peu
2 malhonnête (peut qualifier une personne ou désordonnée (et non un peu désordre). Dans cet
une chose; usuel et vivant) Qui manque de emploi adjectif, toujours invariable : Que ces
probité : Un homme d’affaires malhonnête. — fillettes sont donc désordre l
Contraire à la probité : Procédé commercial
malhonnête. — (emploi un peu vieilli et desperado n. m. Mot espagnol non francisé. Pas
familier) Qui manque de politesse, de courtoi¬ d’accent sur les e. Prononciation : [des-
sie ; Un garnement malhonnête insultait les penado]. — Pl. : des desperados [-dos], plutôt
passants. Tais-toi, petit malhonnête t que [-do]. T Ne pas dire *desesperado.

déshonneur n. m. ▼ Deux n, mais déshonorant, despote Toujours au masculin, même quand on


déshonorer avec un seul n. çarle d’une femme : Catherine II fut un despote
éclairé. Sa belle-mère est un despote.
desiderata n. m. pl. Ne s’emploie qu’au pluriel.
— Mot latin non francisé. Pas d’accent sur le desquamer Peut s’employer transitivement (La
e. Jamais de -s à la fin. Prononciation : scarlatine desquame la peau) ou intransitive¬
[dezideRataj. ment (La peau desquame) ou pronominalement
(La peau se desquame). — Prononciation ;
design n. m. (anglicisme) S’emploie parfois [deskwame], avec [kw]. De même : desquama¬
comme adjectif invariable : Des meubles design. tion [deskwamasjô].
— Pas d’accent sur le e. — Prononciation ;
[dizajn]. — Dérivé : designer n. m. Prononcia¬ desquels, desquelles > lequel.
tion : [dizajnœR]. Pl. : des designers [-nocR].
dessaisir v. t. ou v. pron. Attention aux deux s.
désipier v. t. Attention au i après le groupe -gn-
à la première et à la deuxième personne du dessèchement n. m. Accent grave sur le
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif deuxième e, à la différence de desséchant,
présent : (que) nous désignions, (que) vous desséché, dessécher.
désigniez.
dessein n. m. Projet : Concevoir un dessein
désinence n. f Finale en -ence. ambitieux. — Ne pas écrire comme dessin,
reprœentation graphique : L’enfant colorie son
désirer v. t. Constructions. dessin. — (locution) A dessein.
1 Désirer -f- infinitif. Tour usuel et vivant : Je desseller v. t. Desseller un cheval, lui enlever sa
suis fatigué, je désire me reposer un instant. selle. — Deux L
235 DESSERRER

desserrer v. t. Deux s, deux r. — Ne pas écrire Une frise sculptée court au-dessous de la
Il desserre les freins comme L’autobus dessert corniche. — En dessous (de), dans la partie
cette localité. inférieure (d’une chose) : En disposant sa
pyramide, le marchand avait mis en dessous les
desservir v. t. Conjug. 43 (comme servir). fruits gâtés, en dessus les plus beaux fruits.

dessiller v. t. Dessiller les yeux. T Bien dessous- Les noms composés formés avec le
prononcer [desije] et non *[desile]. — Ne pas préfixe dessous sont toujours masculins et
oublier le i après le groupe -ill- à la première toujours invariables : un dessous-de-bouteille
et à la deuxième personne du pluriel de (des dessous-de-bouteille), un dessous-de-plat
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : (des dessous-de-plat), un dessous-de-table (des
(que) nous dessillions, (que) vous dessilliez. dessous-de-table).

dessin, dessein > dessein. dessus prép. ou adv. Emploi ; sens et orthographe
des expressions.
dessinateur-cartographe n. m. — PI. : des 1 L’emploi de dessus comme préposition est
dessinateurs-cartographes. — Au féminin : une vieux : On disposa tout ce trésor dessus la table.
dessinatrice-cartographe (des dessinatrices- De nos jours, on emploie sur; Sur la table.
cartographes).
2 De dessus. Locution prépositive qui peut
dessoûler, dessoûler ou dessaouler [desule] encore s’employer de nos jours : Il ne levait pas
V. t. ou V. i. L’orthographe donnée par les yeux de dessus son ouvrage.
l’Académie est dessoûler, sans accent cir¬
conflexe (bien qu’on écrive toujours soûler ou 3 On écrit toujours avec un trait d’union
saouler). En fait, les trois graphies se ren¬ au-dessus, ci-dessus, là-dessus, par-dessus, et
contrent et aucune ne peut être considérée toujours sans trait d’union en dessus.
comme incorrecte. Dans la mesure où l’ortho¬ 4 ▼ On préférera par-dessus à par en dessus,
graphe la plus frécjuente du mot simple est soûl, forme populaire : La barrière était fermée, il
la graphie à préférer est dessoûler. a sauté par-dessus (et non par en dessus).

dessous prép. ou adv. Emploi ; sens et ortho¬ 5 ▼ On évitera : Faire quelque chose par-dessus
graphe des expressions. la jambe, négligemment. Préférer : par-dessous
la jambe.
1 L’emploi de dessous comme préposition est
vieux : Il roula dessous la table. De nos jours, 6 Éviter l’expression relâchée : Il m’a marché
on emploie sous; Il roula sous la table. dessus. Dire ; Il m’a marché sur les pieds.

2 De dessous. Locution prépositive encore bien 7 Sens dessus dessous > sens.
vivante : De dessous l’armoire, il tira une petite
8 Au-dessus, en dessus. Ces deux locutions sont
pile de vieux journaux.
souvent employées l’une pour l’autre. Dans la
3 On écrit toujours avec un trait d’union langue soignée, bien qu’il n’y ait pas de règle
au-dessous, ci-dessous, là-dessous, par-dessous, absolue, on observe en principe la distinction
et toujours sans trait d’union en dessous. suivante. Au-dessus (de), plus haut qu’un certain
endroit: Jusqu’à mi-pente, la montagne est
4 T On préférera par-dessous à par en dessous, couverte de sapins; au-dessus s’étendent les al¬
forme populaire : Si tu ne peux pas sauter pages, les roches dénudées et les neiges éternelles.
par-dessus la barre, passe par-dessous (et non On voyait les gros nuages noirs s’amonceler
par en dessous). au-dessus de la plaine. — En dessus (de), dans
la partie supérieure (d’une chose) : En dessus, le
5 ▼ On écrira : Faire quelque chose par-dessous
gâteau est garni de crème au chocolat.
la jambe, sans soin, négligemment (et non
par-dessus la jambe).
dessus- Les noms composés formés avec le
6 Sens dessus dessous > sens. préfixe dessus sont toujours masculins et
toujours invariables. Ils s’écrivent toujours avec
7 Au-dessous, en dessous. Ces deux locutions des traits d’union : un dessus-de-lit (des dessus-
sont souvent employées l’une pour l’autre. de-lit), un dessus-de-porte (des dessus-de-porte).
Dans la langue courante, en dessous semble
d’un usage plus fréquent. Dans la langue
destin, destinée Éviter les pléonasmes destin
soignée, bien qu’il n’y ait pas de règle absolue,
fatal, destinée fatale.
on observe en principe la distinction suivante.
Au-dessous (de), plus bas qu’un certain endroit :
Un fronton triangulaire couronne l’édifice; destroyer n. m. (anglicisme) Équivalents fran¬
au-dessous, des colonnes encadrent les fenêtres. çais ; avant la guerre de 1939-1945, contre-
DÉSUET 236

torpilleur; depuis la guerre de 1939-1945, détracteur Le féminin est détractrice.


escorteur. — Prononciation ; [dcstKwaje], plus
fréquemment que [destRDjœn]. — PI. : des détraquer v. t. Toujours avec -^u-, même devant
destroyers [-je] ou [-JœR]. a ou O.' il détraqua, nous détraquons.

désuet adj. ▼ Se prononce avec [s] et non avec détriment n. m. On dit : au détriment de mon
[z], bien qu’on l’écrive avec un seul s : [desqej. ami, de sa santé, à mon détriment, à ton
Le t final ne se fait pas entendre. Dérivé : détriment, à son détriment (et non au détriment
désuétude [desqetyd]. — Le féminin désuète de mol de toi de lui).
[desqet] prend un accent grave sur le deuxième
e, à la dinerence de désuétude. détritus n. m. Mot latin francisé. Accent aigu
sur le e. Le -s final se prononce toujours, au
1. détacher v. t. Antonyme de attacher. — pluriel comme au singulier : des détritus
Dérivés : détachable, détachement [detRitysj.

2. détacher v. t. Nettoyer en enlevant les taches. détrôner v. t. Accent circonflexe sur le o, comme
— Dérivés : détachage, détachant dans trône.

détaU n. m. Deux locutions à distinguer. détruire v. t. Conjug. 46 (comme construire).


1 Au détail. S’oppose à en gros (terme de
commerce) : Acheter, vendre au détail. ▼ On dette n. f. Deux t
dit commerce de détail, comme on dit commerce
de gros, de demi-gros, mais marchand au détail, détumescence n. f. (terme de médecine) Atten¬
comme on dit marchand en gros, en demi-gros. tion au groupe -sc- et à la finale en -ence.
2 En détail. Minutieusement, en prenant cha¬
que élément séparément : Il faut examiner ce deus ex machina n. m. Prononciation : [deys-
texte en détail. Expliquez-moi l’affaire en détail eksmakina] — Inusité au pluriel. — S’écrit
souvent en italique dans un texte en romain,
détailler v. t. Attention au i après le groupe -ill- en romain dans un texte en italique.
à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif deutérium n. m. (terme de chimie) Accent aigu
présent ; (que) nous détaillions, (que) vous sur le e. — Prononciation : [dotcRjom].
détailliez.
deutsche Mark n. m. Mot allemand non
détaler v. i. S’enfuir à toute vitesse. — francisé. Prononciation : [dojtJmaRk]. S’écrit
Un seul L avec un d minuscule et un M majuscule.
Toujours invariable : des deutsche Mark. —
déteindre v. t. ou v. i. Conjug. 84. (comme Dans l’usage courant, on dit plutôt mark (mot
teindre). semi-francisé). PI. : des marks, plutôt que des
mark.
détenir v. t. Conjug. 44 (comme tenir).
deux adj. numéral ou n. m. Prononciation et
détente, gâchette > gâchette. expressions.

détester v. t. Dans l’usage courant, se construit 1 Dans l’énoncé des dates, ne pas faire la
directement avec l’infinitif sans de : Je déteste liaison ; le deux avril [doavRil] et non [dez-
marcher sous la pluie. L’emploi de de devant avRÜ], le deux août [dou] et non [dazu], le
l’infinitif est parfaitement correct, mais litté¬ deux octobre [doDktobRfa)] et non [doz-
raire ; Un véritable homme d’action déteste de oktDbRfa)]. — En revanche, on fait la liaison
regretter les décisions passées. dans les autres cas : deux arbres [d0zaRbR(3)]
et non *[d0aRbR(3)], deux hommes rd0Z3m]
détoner, détonner T Deux homophones à bien et non *[d0Dm], sauf bien entendu si le mot
distinguer par l’orthographe. qui suit deux commence par un h- aspiré : deux
hibous [doibu] et non *[d0zibu] deux hautes
1 détoner (avec un seul n) Exploser. — tours [dootatuR] et non *[d0zot3tuR].
Dérivés : détonant (mélange détonant), détona¬
teur, détonation. 2 Deux ou plusieurs. Peut paraître illogique,
mais admis par l’usage. Dans cette expression,
2 détonner (avec deux n) Sortir du ton en plusieurs a le sens particulier de « nombre
chantan* ; chanter faux. — (figuré) Ne pas être indéfim supérieur à deux » : On appelle nœud
en harmonie : Les propos de cette femme déton¬ ferroviaire une ville située à l’intersection de
nent dans le milieu élégant qu’elle fréquente. deux ou de plusieurs voies ferrées.
237 DEUXIÈME

3 Tous les deux, tous deux. L’une et l’autre valeur officielle en accord avec sa valeur de
de ces expressions sont admises. Il semble que fait : Le gouvernement décida secrètement une
tous les deux soit d’un usage plus fré<^uent dans dévaluation de 15 %. Ne pas employer le mot
la langue surveillée : Alexandre et César furent dévaluation pour désigner la dépréciation moné¬
tous les deux de grands chefs de guerre. taire, phénomène spontané par lequel une
monnaie perd progressivement de sa valeur
4 Nous deux mon frère. Tour populaire. On sous l’effet de causes économic^ues diverses : A
dira ; Avec mon frère, je fais de longues cause de la dépréciation monétaire (et non à
promenades ou Mon frère et moi, nous faisons cause de la dévaluation), le pouvoir d’achat des
de longues promenades (et non Nous deux mon salariés tend à diminuer, ce qui nécessite des
frère, on fait de longues promenades). relèvements périodiques des salaires.

5 A nous deux, à vous deux, à eux deux. Tour devancer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
correct : A nous deux, nous viendrons facilement devant a ou o.’ il devança, nous devançons.
à bout de l'ouvrage (et non Nous viendrons *nous
deux à bout...). Ils ont fait tout ce travail à eux devant prép. ou adv. Emplois et expressions.
deux (et non Ils ontfait *eux deux tout ce travail).
I Emplois de devant.
6 Les mots composés avec deux- sont toujours
invariables : un deux-mâts (des deux-mâts), un 1 Ne peut plus s’employer au sens temporel,
deux-pièces (des deux-pièces), (les) deux-points comme équivalent de avant, comme dans la
(signe de ponctuation), un deux-ponts (des langue classique : Il était debout devant l’aube
deux-ponts), (mesure à) deux-quatre, un deux- (on dit aujourd’hui avant l’aube). — De ce sens,
roues (des deux-roues), (mesure à) deux-seize, il reste les locutions devant que (de) et comme
un deux-temps (des deux-temps). devant (voir ci-dessous II, 4 et 5).
2 L’emploi adverbial est parfaitement cor¬
deuxième, second En principe, second doit s’em¬ rect ; Il marchait devant, moi derrière.
ployer quand il y a seulement deux éléments,
3 Devant, avant (au sens spatial) > avant
</e«x/è/nc quand il y en a plus de deux. Cette règle
n’est bien respectée que lorsqu’on dit un second (4).
suivi d’un nom propre ou d’un quasi-nom pro¬ II Expressions et locutions.
pre : Hannibal aurait voulu être un second
Alexandre le Grand ( = un conquérant compara¬ 1 On écrit avec un trait d’union au-devant
ble à Alexandre le Grand). — Dans la langue (de), ci-devant, par-devant, mais sans trait
surveillée, on fera attention de distinguer, par d’union en avant (de), sauf dans l’emploi
exemple, son second fils (ce qui implique que la substantivé un en-avant (terme de rugby).
personne dont il s’agit a deux fils) et son 2 Au-devant de. Signifie « à la rencontre
deuxième fils (la personne a plus de deux fils). de » et non « devant ». Ne pas dire par
L’usage permet de dire indifféremment voyager exemple : Le porte-drapeau marchait *au-
en deuxieme classe ou en seconde classe, mais on devant du régiment, mais devant le régiment ou
dit toujours, quand il y a substantivation, voya¬ en avant du régiment. En revanche, on dira très
ger en seconde, des billets de seconde (seconde bien : Dès au ’il le reconnut, il alla au-devant
toujours au singulier). De même, on dit toujours de son vieil ami.
la seconde ou la classe de seconde (bien qu’il y ait
plus de deux classes dans le cours des études) : 3 Q-devant. Toujours invariable : Les ci-
Mon fils est en troisième. J’espère qu’il pourra devant aristocrates. Les patriotes faisaient la
passer en seconde. Inversement, on dit un soldat chasse aux ci-devant. Les ci-devant comtesses.
de deuxième classe ou un deuxieme classe, bien
4 Devant que -|- subjonctif (= avant que)
qu’il n’y ait pas de soldats de troisième classe.
et devant que de -i- infinitif (= avant de). Ces
Conformément à l’usage, on dit le second Empire
tours appartiennent au langage archaïsant ou
(mais la seconde République, bien qu’il y ait eu
recherché; Devant qu’il se fût aperçu des
cinq Républiques). — On dit en deuxième lieu
intrigues qu’on menait contre lui, il était déjà
ou, plus fréquemment, en second lieu, et tou¬ perdu dans l’esprit du roi. Devant que de
jours de seconde main, commandant en second. décider, il importe de prendre connaissance dt
la situation.
deux-mâts, deux-pièces, deux-points, etc. >
5 Comme devant (= comme auparavant).
deux (6).
Locution figée, parfaitement correcte : Il s’est
retrouvé Gros-Jean comme devant (expression
dévaler v. i. ou v. t. Un seul L proverbiale). Finalement rien n’est changé, tout
est comme devant.
dévaluation, dépréciation ▼ La dévaluation est
une mesure officielle décidée par le gouverne¬ 6 Éviter la construction relâchée : Il m'est
ment jxiur stabiliser la monnaie et mettre sa passé devant. Dire : il est passé devant moi.
DEVANTURE 238

devanture n. f. S’écrit avec -an-, comme devant, Impératif inusité. — Que je doive, que tu doives,
à la différence de éventaire. quV doive, que nous devions, que vous deviez,
qu 'ils doivent. — Que je dusse, que tu dusses, qu 'il
développer v. t. Un seul 4 deux p. De même : dût, que nous dussions, que vous dussiez, qu’ils
développable, développante n. f. (terme de dussent. — Devant. ▼ Le participe passé prend
mathématiques), développé, ée, développement. un accent circonflexe au mascuhn smgulier dû,
mais non aux autres formes, dus, due, dues.
devers Ne s’emploie plus que dans la locution
prépositive par-devers, en la possession de 2 Accord du participe. Participe invariable
(généralement suivi d’un pronom personnel) : quand un verbe à l’infinitif est sous-entendu : J’ai
J’ai conservé ces papiers par-devers moi Bien prh toutes les précautions que j’ai dû (= que j’ai
écrire par-devers avec un trait d’union. dû prendre). Participe accordé (avec le complé¬
ment d’objet direct placé avant le verbe) quand
dévêtir v. t. Conjug. 45 (comme vêtir). Éviter U n’y a pas de verbe à l’infinitif sous-entendu :
les formes je dévêtissais, tu dévêtissais..., dévêtis- J’ai toujours payé les sommes que j’ai dues. Ici on
sant. Les formes correctes sont : Je dévêtais, tu a affaire à l’expression devoir une somme (=
dévêtais..., dévêtant. avoir une dette).
3 Ce doit être. Forme correcte, à préférer à ça
déviationnisme n. m. Deux n. De même; doit être (forme relâchée).
déviationniste.
4 Ce doit être, ce doivent être > ce 2 (V).
dévier v. t. ou v. i. Conjug. 20. Double le i à
5 Valeur concessive du subjonctif imparfait.
la première et à la deuxième persoime du pluriel
Dût la foule nous abandonner, nous persévérerons
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
dans notre entreprise (= même si la foule nous
(que) nous déviions, (que) vous déviiez.
abandonne...). Ce tour est nettement littéraire.
Il entraîne l’inversion du sujet (Dût la foule...).
devin, devineur Bien distinguer ces deux noms.
Quand on maintient le sujet devant le verbe, il
1 devin Celui qui prétend prédire l’avenir : Les faut le reprendre par un pronom postposé : La
hamspices, les augures étaient des devins. — foule dût-elle nous abandonner... Bien entendu,
Féminin : devineresse. l’inversion est aussi de rigueur quand le sujet est
un pronom personnel : Dussions-nous périr, nous
2 devinem Celui qui devine facilement ce qui
persévérerons. V Quand le sujet postposé est je,
est caché sous l’apparence, qui est habile à
la forme du verbe est dussé-je : Dussé-je périr, je
résoudre les devinettes. — Féminin : devineuse. persévérerai
dévisager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o. Il dévisagea, nous dévisageons. 1. dévolu, ue adj. Réservé, destiné : La part de
bonheur et de malheur qui est dévolue à chacun.
de visu Prononciation: [devizy], et non ▼ Il n’existe pas de verbe *dévoloir. Ne pas dire :
[davizy]. — En deux mots, sans trait d’union. Le sort lui * a dévolu les plus brillantes qualités.
— S’écrit en général en italique dans un texte Employer plutôt : réserver, destiner, doter de.
en romain, et en romain dans un texte en
italique. 2. dévolu n. m. Ne s’emploie de nos jours que dans
l’expression ycter son dévolu sur (une personne,
dévoiement [devwamâ] n. m. Orthographe et une chose), décider de l’obtenir aprra l’avoir
sens. choisie : Il jeta son dévolu sur cette jeune fille à
marier.
1 Attention à Ve intérieur.
2 (technique) Inclinaison d’un tuyau de des¬ dévot adj. ou n. Pas d’accent circonflexe sur le o.
cente, d’une cheminée, etc. — (marine) Forme Prononciation : [devo]. — Féminin : dévote
particulière que prennent les éléments de la [devDt], avec un seul t. De même: dévo¬
charpente d’un navire à l’avant et à l’arrière. tement adv.
T Ne doit jamais s’employer comme substantif
correspondant a dévoyer au sens moral. dévouement [devumâ] n. m. Attention au e
mterieur.
devoir v. t. Conjugaison, accord du participe et
emplois. dévoyer v. t. Conjug. 21, Change y en i devant un
e muet : Je dévoie, je dévoierai — Attention au
1 Conjug. 62. Je dois, tu dois, il doit, nous
/apres l’y à la première et à la deuxième personne
devons, vous devez, ils doivent. — Je devais. —
Je dus, U dus, il dut, nous dûmes, vous dûtes, du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent : (que) nous dévoyions, (que) vous
ils durent. — Je devrai. — Je devrais. — dévoyiez.
239 DEY

dey n. m. Titre porté autrefois par le chef de la diagnostic, pronostic Deux noms masculins à
régence d’Alger. — Prononciation : [de]. — bien distinguer.
PI. : des deys [de]. ▼ Bien distinguer du bey,
1 diagnostic (médecine) Action d’identifier une
souverain de la Tunisie (autrefois) > bey.
maladie. D’après le diagnostic du médecin, mon
fils a la scarlatine. — (par extension) Analyse
diabète [djabet] n. m. Accent grave sur le e, à des causes et de la nature d’une situation
la différence: de diabétique [djabetik]. fâcheuse ; Les diagnostics des sociologues sur la
crise de la société moderne. ▼ Ne pas déformer
diable n. m. Orthographe, féminin et expressions.
en *dianostic.
1 On écrit avec un d minuscule : un diable, 2 pronostic (médecine) Hypothèse que fait le
chacun des démons. Au pluriel : les diables, des médecin sur l’évolution probable d’une ma¬
diables. — Avec un D majuscule : le Diable, ladie : Le pronostic du médecin est favorable :
l’esprit du mal, Satan, le chef des démons > dans huit Jours, le malade sera guéri. — (par
démon. — Dans les expressions consacrées, extension) Prévision, conjecture : Les journa¬
toujours un d minuscule : Avocat du diable. Ne listes se livrent à des pronostics sur le choix du
craindre ni Dieu ni diable. Vendre son âme au futur Premier ministre. T Ne pas déformer en
diable, etc. *prognostic.
2 Au féminin, dans l’emploi substantif, on dit
diablesse (Une bonne diablesse. Quelle diablesse diagnostiquer [djagnostike] v. t. Toujours avec
de fille !) ou diable dans l’e^ression cette (une) -qu-, même devant a ou o.' il diagnostiqua, nous
diable de (Cette diable de fille, qu’a-t-elle bien diagnostiquons.
pu inventer encore ? Cette diable de fièvre me
cloue au lit). Dans l’emploi adjectif, on dit diagonal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
toujours diable : Elle est gentille cette fillette, en -aux.
mais un peu diable I — Expression figée : à la
diable, à la hâte, sans soin. diagramme n. m. Deux m.
3 Au diable Vauvert. Forme correcte de dialectal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
l’expression : Il habite je ne sais où en banlieue,
Des mots dialectaux.
au diable Vauvert (= très loin d’ici). On dit
aussi au diable. — Les formes au diable vert,
dialogue n. m. Il est plus correct de construire
au diable au vert sont des altérations. L’expres¬
ce mot avec entre qu’avec avec : Un dialogue
sion vient du nom du château de Vauvert, qui
entre le père et le fils (préférable à Un dialogue
était, disait-on, hanté par les diables.
du père avec le fils).
diablotin, ine n. m. ou f. Un seul t. dialoguiste n. m. ou f. Prononciation :
[djabgistfa)].
diabolo n. m. On écrit des diabolos menthe, des
diabolos grenadine (= des diabolos à la
dialyse n. f. Procédé d’analyse chimique. — Un
menthe, à la grenadine). y (comme dans analyse). De même ; dialysable,
dialyser, dialyseur.
diachronimie adj. Prononciation : [djakaonik].
— De meme : diachronie [djakaoni].
diamantaire n. m. ou f. Finale en -aire.
Ai?rnnal, ale, aux adj. Qui concerne les diacres.
diamétral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
— Masculin pluriel en -aux.
-aux.
diadème n. m. Accent grave (et non accent
diaphane [diafan] adj. Avec -ph-. De même :
circonflexe) sur le e. diaphanéite [djaianeite].
diagnostic, diagnostique Deux mots homo¬
diaphragme [djafRagmÇa)]. Avec -ph-. De
phones à bien distinguer : même : diaphragmer [djafRagme].
1 diagnostic [djagnostik] n. m. Action d iden¬
tifier une maladie par l’examen des symptômes diarrhée n. f. Attention aux deux à \’h et à
que présente le malade : Le médecin établit son la finale en -ée. Dérivé : diarrhéique [djaneik].
diagnostic. — (par extension) Le diagnostic
d’un expert financier sur la baisse de la Bourse. dicho- Préfixe (du grec dikha « en deux »), qui
entre dans la formation de quelques mots
2 diagnostique [djagnostik] adj. (m^ecine)
savants. Le groupe -ch- se prononce [k] :
Signe diagnostique, qui permet d etabhr un
dichogamie [dikagami], dichopétale [dikape-
diagnostic.
DICOTYLÉDONE 240

tal], dichotome [dikotsm], dichotomie la française : [djezel]. De même : diesel-élec¬


[dikatomi], dichotomique [dikatamik], trique [djezelelektEik], diésélisation [djezeli-
zasj3], diéséliser [djezelize].
dicotylédone adj. ou n. f. (terme de botanique)
Attention à la place de i et de y. Dies irae Chant liturgique catholique. — Pro¬
nonciation : [diesise]. — Toujours invariable :
dictante [diktam] Plante magique; adoucisse¬ des Dies irae. — D majuscule et i mmuscule.
ment. — Toujours masculin : Un puissant — S’écrit généralement en italique dans un
dictame. texte en romain, et en romain dans un texte
en italique : « Sous les sombres voûtes ro¬
dictatorial, ale, aux adj. Masculin pluriel en manes, le Dies irae retentissait ».
•aux : Des pouvoirs dictatoriaux.
diète n. f. Assemblée délibérante de certains pays,
diction n. f. Finale en -ction. autrefois. — En général avec un d minuscide,
même quand il s’agit de la diète impériale (en
dictionnaire n. m. Avec deux n. allemand Reichstag).

dicton n. m. On prononce [diktS]. La prononcia¬ diététique adj. ou n. f. Dérivé : diététicien, ienne.


tion [dits] est vieillie ou régionale, ainsi que
la graphie diton Dieu, dieu n. m. Orthographe et emploi.
1 Avec D majuscule quand il s’agit du Dieu
dicton, proverbe Ces deux noms masculins ne
sont pas synonymes. unique des religions monothéistes et des philo¬
sophies spiritualistes : Prier Dieu et la Vierge.
1 dicton Formule expressive qui est relative à Pour Kant, l’existence de Dieu est un postulat
un fait de la vie quotidienne, pratique, maté¬ de la raison pratique. — Un D majuscule aussi
rielle, et qui est, en général, d’origine paysanne : dans les expressions, très nombreuses, qui se
S’il tonne en avril prépare tes barils Année de rattachent a ce sens : C’est une affaire entre
foin, année de rien. Dieu et moi Grâce à Dieu. Avec l’aide de Dieu,
etc. — Avec un R et un D majuscules : le Bon
2 proverbe Formule plus ou moins imagée,
Dieu, une bête à Bon Dieu (une coccinelle). —
d’usage plus général que le dicton et parfois
Avec un b minuscule et D majuscule : bon
d^origine littéraire, qui exprime une vérité
Dieu ! (juron).
d ordre moral : L'argent est un bon serviteur et
un mauvais maître. 2 Un d minuscule quand il s’agit de l’une des
divinités des religion polythéistes (au pluriel,
diérèse n. f. (terme de grammaire) Avec un s des dieux ; au féminm, une déesse) : Les dieux
non un z grecs, romains — Un d minuscule aussi Hang
les expressions qui dérivent de ce sens : Il est
di^ (terme de musique) Toujours masculin : Un beau comme un dieu. Être aimé des dieux. Dans
dièse. — Avec un s, non un z le secret des dieux. Grands dieux l, etc.

diesel Orthographe et prononciation. diffamer v. t. Eteux f. Pas d’accent circonflexe


sur le a De même : diffamanl ante, diffama¬
1 Jamais d’accent sur les e (vient du nom de
teur, trice, diffamation, diffamatoire, diffaml
l^^emand Rudolf Diesel). De même diesel-
électrique n. m. (tj^ de locomotive). En
différence n. f. Orthographe et expression.
revanche, un accent aigu sur chacun des e dans
les denvés français: diésélisation, diéséliser. ■(' même : différé, différemmenl
2 Avec un D majuscule, un moteur Diesel, un differenciable, différenciation, différencier,
différend, différenl différentiel elle adj. ou n.
camion Diesel une locomotive Diesel mais
avec un d mmuscule, un diesel un diesel- langue surveillée, écrire à cette
electnque (type de locomotive). dimrence près que plutôt que avec cette
différence que : La corvette, navire à trois mâts,
3 Au pluriel, avec Diesel invariable: des
était semblable à la frégate, à cette différence
moteun Diesel des camions Diesel des locomo¬
près qu elle était plus petite.
tives Diesel mais, avec diesel au pluriel : des
diesels. — Marque du pluriel à chacun des deux
différencier v. t. Conjugaison et construction.
mots dMs diesel-electrique : des (locomotives)
aiesels-electnques* 1 Conjugaison 20. Double le i à la première et
4 La pri nonciation allemande [dizsl] de Die¬ à la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
sel diesel devient rare. On prononce plutôt à subjonctif présent : (que) nous
différenciions, (que) vous différenciiez.
241 DIFFÉREND

2 Se construit avec de, non avec d’avec: Le diffus, use adj. Deux f. De même : diffusément,
zébu se différencie du buffle par sa bosse. diffuser, diffuseur, diffusibilité, diffusible,
diffusion.
différend, différent, différant Trois mots
homophones, mais non homographes. digérer v. t. Conjug. 11. Change é en è devant
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
1 un différend (n. m.) Désaccord : Régler un
conditionnel présent : je digère, mais je
différend à l’amiable.
digérerai
2 différent, ente (adj. variable) Dissemblable :
Les opinions de mon oncle sont bien différentes digest, digeste Bien distinguer ces deux noms.
des miennes.
1 un digest n. m. Anglicisme qui désigne le
3 différant (participe présent invariable) Qui résumé, le condensé d’un livre. Pour éviter cet
diffère, qui est dissemblable : Nos intérêts anglicisme, dire plutôt un condensé. — Pronon¬
différant profondément, fai dû renoncer à ciation : à l’anglaise [dajd3est] ou, à la
m’associer avec lui française, [disest].
2 un digeste n. m. (mot d’origine latine).
différer Conjugaison, sens et constructions. Compilation de décisions de jurisconsultes
I Conjug. 11. Change é en è devant un e muet, anciens : Le Digeste de Justinien ou absolument
sauf à l’indicatif futur et au conditionnel le Digeste (toujours avec un D majuscule).
présent : je diffère, mais je différerai
digeste, digestible, indigeste adj. T Employer
II Sens et constructions. plutôt digestible « facile à digérer » : Les
viandes grillées, sans graisses, sont très digesti¬
1 Au sens de « remettre à plus tard ». Peut
bles. On déconseille d’employer digeste, forme
se construire avec un nom sans préposition (J’ai
jugée familière et formée, par analogie abusive,
différé mon départ) ou avec de suivi de l’infinitif
d’après indigeste. — En revanche, dire toujours
(Je diffère de faire connaître ma décision. Je
indigeste, seule forme admise (car indigestible
diffère de partir). Ce tour est un peu vieilli et
est rare et d’une correction douteuse) ; Les
assez littéraire. — La construction absolue est
viandes grasses, en sauce, sont souvent indigestes.
vivante et usuelle : Il faut prendre une décision,
nous ne pouvons différer davantage. — Quant
à la construction avec à suivi de l’infinitif, elle digital, ale, aux adj. ou n. f. Masculin pluriel
est archaïsante et recherchée : Le roi ne différa en -aux : les nerfs digitaux. — N. f La digitale :
point à exiler le rebelle. plante.

2 Au sens de «être différent». Se cons¬ digne adj. Digne de, dans une phrase affirmative,
truit avec de (jamais avec d’avec) : Son peut être suivi d’un terme favorable (Il est digne
caractère diffère beaucoup du mien. Ôn peut d’honneur, de respect, d’admiration) ou défavo¬
dire aussi : Son caractère et le mien different rable (Il est digne de mépris, de haine, de
beaucoup. blâme). Dans une phrase négative ou interroga¬
tive, digne de ne peut être suivi que d’un terme
difficile adj. Deux f. De même : difficilement, favorable: Il n’est pas digne d’admiration,
difficulté, difficultueux. d’envie, de respect On ne peut dire •// n’est
pas digne de mépris, de haine. Tourner autre¬
difficulté n. f. On écrit le plus souvent, en ment : Il ne mérite pas d’être méprisé, haï.
laissant difficulté au singulier : avec difficulté,
non sans difficulté, sans difficulté. digression n. f. Ne pas déformer en *disgression.

difficultueux, euse Sens et emplois. dijonnais, aise adj. ou n. De Dijon. — Attention


à la majuscule : La population dijonnaise. Les
1 Emploi correct, mais vieilli. Qualifie une Dijonnais.
personne qui est portée à faire des difficultés :
Nous avons affaire à un personnage tatillon, dilemme n. m. T Ne pas déformer en *dilemne.
méfiant, difficultueux.
2 Emploi moderne et assez usuel, mais dilettante n. m. ou adj. Un seul l, deux t De
condamné par certains ^ammairiens. Qualifie même : dilettantisme. — Prononciation : [dile-
une chose hérissée de difficultés ; L ’entreprise tôt]. — Mot italien francisé. PL : des dilettantes
semblait très difficultueuse. Dans la langue [-tôt]. Le pluriel à l’italienne, des dilettanti, est
surveillée, il vaut mieux, dans ce sens, employer vieux.
difficile.
diligemment [dili5amâ] Adverbe en -emment,
difforme adj. Deux f. De même : difformité. (dérivé de diligent).
DILUER 242

diluer v. t. Un seuî /. De même : dilution. dionysies [djonizi] n. f. pl. Dans la Grèce


antique, fêtes en l’honneur de Dionysos. —
dimanche n. m. Pas de majuscule : J'irai vous Toujours au pluriel. Attention à la place de l’y.
voir dimanche prochain. Toujours écrit avec un d minuscule : Les
grandes dionysies et les petites dionysies, fêtes
dîme n. f. Ancien impôt. — Accent circonflexe athéniennes.
sur le L
diphtérie [difteai] n. f. Maladie contagieuse. —
dimension n. f. Ne pas abuser de ce mot au sens Attention au groupe -ph-. Ne pas écrire
figuré de aspect, profondeur, grandeur. On *diphthérie. — Dérivé : diphtérique [difteaik].
écrira, par exemple : Le romantisme a donné
à la poésie lyrique une profondeur (ou une diphtongue [diftSg] n. f. Un g et non -gu- dans
grandeur) nouvelle (plutôt que une dimension le dérivé diphtongaison. — En revanche tou¬
nouvelle). La grandeur cosmique de l’œuvre de jours -gu- dans le dérivé diphtonguer, même
Paul Claudel (plutôt que la dimension cosmi¬ devant a ou o (il diphtonguait, nous
que). L’aspect universel de l’œuvre de Dos¬ diphtonguons).
toïevski (plutôt que la dimension universelle).
diplodocus n. m. Animal préhistorique. —
dimensionné, ée adj. Qui a telles dimensions. Prononciation : [dipbdokys]. — Pl. : des
— Mot du langage commercial et publicitaire. diplodocus [-kys].
A éviter dans la langue surveillée. On écrira
par exemple : Le coffre de cette voiture a des diplomate [dipbmat] n. m. ou n. f. Un o ouvert.
dimensions suffisantes (et non est suffisamment Pas d’accent circonflexe sur le o. De même ;
dimensionné). diplomatie [dipbmasi], diplomatique
[dipbmatik], diplomatiquement [dipbma-
diminuendo adv. (terme de musique) Mot italien tikmfl]. — Én revanche, o fermé et accent
partiellement francisé. — Prononciation : [di- circonflexe sur le o dans diplôme, diplômé.
minqendo], plus fréquemment que [dimi-
nqédo] ou surtout que [diminwendo] — diptyque n. m. Attention à la place de / et de y.
(substantivement) Un diminuendo. Toujours
invariable : des diminuendo. dire v. t. Conjugaison, constructions et
expressions.
diminuer y. t. ou v. i. Écrire ; Le prix du beurre
I Conjug. 47. Je dis, tu dis, il dit, nous disons,
a diminué (et non Le beurre a diminué, car c’est
vous dites, ils disent. — Je disais. — Je dis,
le prix qui diminue et non le beurre lui-même).
tu dis, il dit, nous dîmes, vous dîtes, ils dirent.
De même : Le prix de la vie diminue (et non
— Je dirai. — Je dirais. — Dis, disons, dites.
Im vie diminue). Même remarque pour diminu¬
— Que je dise. — Que Je disse, que tu disses,
tion : La diminution du prix du beurre, du prix
de la vie. qu’il dît, que nous dissions, que vous dissiez,
qu’ils dissent — Disant — DU, dite. T La
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
dinanderie n. f. Objets en laiton moulé. — (par
présent et de l’impératif présent est : (vous)
extension) Ustensiles (chandeliers, pots, etc.) en
dites, et non (vous) *disez. De même : (vous)
laiton battu. Dans ce dernier cas, il est plus
redites. En revanche, pour les autres composés,
correct de dire chaudronnerie. Dérivé ;
dinandier. forrnes en -disez: (vous) contredisez, (vous)
dédisez, (vous) interdisez, (vous) médisez, (vous)
prédisez. — Maudire se conjugue comme finir :
dindon n. m. Deux n dans les dérivés : dindonne,
dindonneau, dindonner. vous maudissez, maudissez, sauf au participe
passé : maudit ite.
dîner Accent^ circonflexe sur le L De même : II Constructions.
dînatoire, dîneur, euse.
1 Dire -|- nom. Fréquent et usuel au
sens de « raconter, réciter » : Je vais vous
dîner, déjeuner, souper > déjeuner,
dire la dernière nouvelle que j’ai apprise. Elle
dit les vers admirablement — Moins usuel,
dinosaure n. m. Animal préhistorique. — mais très correct, au sens d’« exposer, expri¬
Prononciation : [dinozonl, avec [z].
mer » ; Ce qu’ils veulent, c’est parler, dire
leurs luttes, leurs espoirs, leurs colères. —
dionysiaque adj. De Dionysos, dieu grec de la Expressions figées ; Dire du bien, du mal de
vigne et du vin : Le culte dionysiaque _
(quelqu’un, quelque chose). Dire merveille de...
Attention à la place de l’y. — Ne pas déformer Avant dire droit (langue juridique). Dire la
en *dionysaque.
bonne aventure.
243 DIRECTEUR

2 Dire + infinitif (quand le verbe dire et le 3 On dirait de. Expression parfaitement


second verbe ont le même sujet). Il dit avoir correcte, mais archaïque et très littéraire :
remis ce document au directeur, en main propre. Regardez cette ville, on dirait d’une cité de rêve
bâtie par quelque magicien. A éviter dans le
3 Dire + interrogative indirecte. Je vais vous registre normal.
dire comment l’affaire est arrivée.
4 Comme qui dirait > comme (V, 2).
4 Dire que + un verbe à un mode personnel.
Indicatif ou conditionnel quand le verbe a une 5 Bien-disant, ante Est variable.
valeur déclarative : Je vous dis que je viendrai. Il 6 Soi-disant > soi-disant.
m ’a dit hier qu’il viendrait aujourd’hui Je dis que
tout irait mieux si chacun faisait un effort. — 7 Ceci dit, cela dit > ceci (1).
Quand dire est à la forme négative ou interroga¬
tive, l’indicatif est normal si l’on insiste sur la 8 Ledit, ladite > dit.
réalité du fait (mise au point) : Je ne dis pas que 9 Susdit, ite En un seul mot.
ce garçon est sot, je dis qu ’il est maladroit. Le
subjonctif exprime une nuance d’incertitude ou 10 Lieu-dit > lieu-dit.
d’hésitation : Je ne dis pas que ce garçon soit sot,
mais enfin il n ’obtient aucun résultat dans ses 11 On-dit > on-dit.
études. Peut-on dire que Louis XVI ait été un 12 Ouï-dire > ouï-dire.
tyran ? — Subjonctif, quand dire exprime un
ordre ou une défense : Je leur ai dit qu ’ils aient
directeur, trice n. m ou f Quand il s’agit d’une
à se tenir prêts. Dites-lui qu ’il ne vienne pas si tôt.
femme, on emploie normalement la forme
5 Dire de -t- infinitif. Exprime un ordre ou féminine directrice (La directrice d’un journal
une défense : Je vais lui dire de se presser un de mode. La directrice d’une école. Madame
peu. Il m ’a dit de ne plus m ’absenter sans son Julie Martin, directrice de notre société), sauf
autorisation. parfois dans l’énoncé d’un titre de fonction dans
l’administration publique, surtout si le titre suit
6 Dans une incise. Pensez-vous, dit-elle, que le nom (Madame Louise Dubois, directeur de
le résultat soit si sûr? Éviter d’employer cabinet. Madame Jacqueline Dupont, directeur
n’importe quel verbe dans une incise sous du personnel au ministère de...). ▼ L’usage est
prétexte de varier le style. On risque en effet de donner le titre de Madame la Directrice à
de tomber dans des effets involontairement la personne qui dirige un lycée de filles, même
cocasses, tels que << Comme monsieur le comte quand elle n’est pas mariée.
voudra, s’inclina-t-il » (écrire : dit-il en s’incli¬
nant). «Euh / eh bien t n’est-ce pas, s’embar- directoire n. m. Finale en -oire. — Un /)
rassa-t-il» (écrire : dit-il d’un air embarrassé). majuscule quand le mot désigne le régime
politique de la France (1795-1799) : Sous le
III Expressions. Directoire, la France connut la misère et
l’anarchie. De même, un D majuscule dans :
1 Trouver à dire, trouver à redire. L’expres¬ le style Directoire. Un D majuscule et invariabi¬
sion trouver à dire signifie « regretter l’absence lité dans des expressions telles que : des chaises
de » (légèrement familier, à éviter dans le style Directoire, des meubles Directoire, des canapés
très soutenu) : Notre collègue est un homme Directoire, des armoires Directoire.
charmant et un collaborateur efficace ; quand il
aura pris sa retraite, nous le trouverons à dire. — directive n. f Au sens militaire, peut s’employer
Trouver à redire signifie « avoir à critiquer » : au singulier. Au sens général, ne s’emploie qu’au
Je n ’ai rien trouvé à redire dans sa déclaration, pluriel. Désigne les instructions données à une
elle est parfaite quant au fond et à la forme. personne, à une organisation, à un groupe pour
fixer une ligne de conduite ou d’action : Les
2 Comme vous Oe) dites. Si une phrase de
préfets ont reçu des directives politiques du gou¬
ce genre n’est pas incise, on peut, au choix,
vernement sur la conduite à tenir à l’égard des
exprimer ou non le pronom neutre le : J’ai
mouvements de mécontentement populaire. Ne
vérifié, tout s’est bien passé comme vous le dites
pas employer ce mot quand il s’agit d’une ins
(ou comme vous dites). — Dans une incise,
traction précise, d’un ordre très strict concer¬
comme vous dites insiste sur la forme, sur le
nant une action ou une affaire bien définie, ou
style des propos (= pour employer votre
quand il s’agit d’ordres, de consignes, donnés par
expression); Oui, c’est un garçon «dans le
un chef subalterne à ses subordonnés directs. Ne
vent», comme vous dites. — Comme vous le
pas écrire, par exemple : Le contremaître donnait
dites insiste sur le contenu de l’assertion (=
des directives aux ouvriers du chantier.
comme vous l’affirmez) : Si ce garçon est
vraiment sérieux et compétent, comme vous le
dites, alors je peux lui assurer une situation dirigeable adj. ou n. m. Attention au e entre g
convenable dans mon entreprise. et a. De même : dirigeant.
DIRIGER 244

diriger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g discordance n. f. Finale en -ance. — Dérivé :


devant a Oîi o : Il dirigea, nous dirigeons. discordant.

dirimant, ante adj. S’emploie surtout dans discothèque n. f Attention au groupe -th-.
l’expression juridique empêchement dirimant,
empêchement absolu qui entrdne la nullité discount n. m. (commerce) Anglicisme désignant
d’un mariage : Les degrés de parenté prohibés la remise faite par certains commerçants. —
par le code ont un effet dirimant. — Ne pas Equivalents français : escompte, rabais, réduc¬
abuser de cet adjectif en dehors du langage tion, remise, ristourne. — Prononciation : à
juridique. Employer plutôt : empêchement l’anglaise [diskawnt] ou, plus fréquemment,
absolu. [diskunt]. — PI. : des discounts [-awnt] ou
[-unt]. — (par extension) Formule de vente,
discerner v. t. Attention au groupe -sc-. — adoptée surtout par certains magasins à grande
Dérivés : discernable, discernement. surface, selon laquelle on pratique la réduction
maximale des services, des prix d’exploitation et
disciple n. m. (pu f.) Attention au groupe -sc-. des prix de vente : Disques et livres vendus en
— Quand il s’agit d’une femme, on emploie discount. Équivalent français : réduction maxi¬
parfois le mot au féminin (Elle fut sa disciple male. — En apposition (toujours invariable) ;
la plus fidèle), mais le plus souvent au masculin Un magasin discount. Des magasins discount.
(Elle fut son disciple le plus fidèle).
discourir v. i. Conjugaison et sens.
discipline n. f Attention au groupe -sc-. Mots
1 Conjug. 32. Je discours, tu discours, il
de fa même famille : disciplinaire, disciplinaire¬
ment, discipliné, discipliner. discourt, nous discourons, vous discourez, ils
discourent. — Je discourais. — Je discourus.
discontinuer v. i. S’emploie généralement dans — Je discourrai — Je discourrais. — Discours,
l’expression sans discontinuer, sans s’interrom¬ discourons, discourez — Que je discoure. —
pre, sans arrêt : Depuis deux jours, il pleut sans Qpe je discourusse. — Discourant. — Discouru.
discontinuer. — Beaucoup plus rarement, s’em¬ 2 Comme le dérivé discoureur, le verbe discou¬
ploie à la forme négative, avec de et l’infinitif : rir est toujours très péjoratif Ne doit pas
Ce bavard ne discontinue pas de parler. — s’employer au sens de prononcer un discours.
Inusité en dehors de ces deux tours. On dira donc, par exemple : A l’occasion de
cette remise de décoration, le directeur a
disconvenir v. t. ind. Conjugaison et prononcé un discours (et non a discouru).
constructions.
I Conjug. 44 (comme convenir, venir). — discret adj. Pas d’accent sur le c à la forme
Auxiliaire être; Accusé d’avoir commis cette m^culine : discret. — Accent grave au féminin
négligence, il n’en est pas disconvenu. (discrète) et dans l’adverbe discrètement. —
Accent aigu dans le nom discrétion, ainsi que
II Constructions (presque toujours à la forme dans l’adjectif discrétionnaire (deux n).
négative).
1 Ne pas disconvenir de -f infinitif. Je ne disert, erte adj. ▼ Prononciation ; [dizen, ent],
disconviens pas d’avoir exagéré (= je reconnais avec [z].—De même : disertement [dizERtomâ].
avoir exagéré). — Rarement construit avec de
-1- nom, mais fréquemment avec en: J’ai disette n. f Deux t. De même : disetteux.
commis une imprudence, je n ’en disconviens pas.
disgrâce n. f T Accent circonflexe sur le û, à
2 Ne pas disconvenir que. Se construit le plus la différence de disgracié, disgracier, disgra¬
souvent avec le subjonctif (lequel est générale¬ cieusement, disgracieux, euse.
ment précédé du ne explétif : Je ne disconviens
pas gu ’ü n ’y ait quelque apparence de vérité dans disgracier V. t. Pas d’accent circonflexe sur le
cette théorie. On peut aussi employer l’indicatif a, à la différence de disgrâce. — Conjug. 20
(sans ne explétif), si l’on veut insister sur la (comme gracier).
réalité du fait (Je ne disconviens pas qu’il faut
de la fermeté dans certains cas), ou le condition¬ disjoindre v. t. Conjug. 85 (comme joindre).
nel (sans ne explétif), quand on veut exprimer
l’éventualité: Je ne disconviens pas quil fau¬ disparaître v. i. Conjugaison et emploi de
drait recourir à cette solution, si tout autre l’auxiliaire.
moyen apparaissait impossible.
1 Conjug. 94 (comme paraître).
discophi'e adj. ou n. Qui aime les disques de 2 De nos jours, l’usage de l’auxiliaire a voir s’est
musique.
généralisé dans tous les cas, soit pour exprimer
245 DISPARATE

l’action (C’est à ce moment que mon ami a disséquer v. t Orthographe et emploi.


disparu dans la foule), soit pour exprimer l’état
(Maintenant, le soleil a disparu derrière les 1 Toujours avec -qu-, même devant a ou o;
montagnes). Autrefois, on employait l’auxiliaire il disséqua, nous disséquons. — Conjug. 11 : Je
être dans ce dernier cas. On rencontre parfois dissèque, mais je disséquerai
être quand être disparu est un euphémisme pour 2 Ne pas abuser de ce mot au sens figuré. On
« être mort » (Toutes les vieilles gens que j’ai peut dire : A force de disséquer les pièces de
connues dans mon enfance sont maintenant Racine pour en étudier la structure formelle, on
disparues) ou quand on veut insister sur le en vient à oublier qu ’il s’agit d’œuvres faites pour
caractère irrémédiable d’une disparition déjà émouvoir. L’emploi de disséquer est ici encore
ancienne (Il y a bien longtemps que ces antiques proche, métaphoriquement, du sens de « ouvrir
mœurs paysannes et patriarcales sont disparues). un cadavre ». En revanche, on évitera les
Encore cet usage est-il nettement litto-aire. emplois abusifs, fréquents dans la langue des
journaux : Les experts politiques ont disséqué le
disparate ▼ Employé comme nom, est toujours communiqué. Écrire plutôt : analyser (minu¬
féminin : Une disparate scandaleuse entre la tieusement), examiner (minutieusement), étu¬
gravité des circonstances et la trivialité du ton. dier (attentivement), ou même, dans le style
famiher, éplucher.
dispatcher n. m. Anglicisme désignant celui qui
travaille dans un dispatching. — Prononciation : dissimuler v. t. Construction de dissimuler que
[dispatJœR]. — PI. : des dispatchers [-t/œR]. ou de se dissimuler que.
— Equivalent français : distributeur.
1 Si (se) dissimuler que est à la forme
dispatching n. m. (anglicisme) Prononciation : affirmative. La règle ancienne exigeait le
[disgat/iq]. — PI. ; des dispatchings [-tjiq]. subjonctif dans la subordonnée (sans ne explé¬
— Equivalents français ; centre régulateur, tif) : Il dissimula qu ’il eûtparticipé à l’assemblée
des conjurés. Je m’étais dissimulé que mon ami
centre de régulation, centre de distribution,
me fût inMèle. Cette construction ne peut être
centre de répartition.
considéré comme incorrecte, mais elle est
quelque peu archaïque et doit être réservée au
dispenser v. t. S’écrit avec -en-. De même :
style très recherche et très littéraire. De nos
dispensable, dispensaire, dispensateur, dispense.
jours, l’usage est d’employer l’indicatif (tou¬
jours sans ne explétif) : Il m ’avait dissimulé qu ’il
dispos adj. Le féminin est dispose (Elle est fraîche voulait partir. Je me suis dissimulé que nos
et dispose), mais il est pratiquement inusité de possibilités n’étaient pas suffisantes. On peut
nos jours. toujours employer le conditionnel si le sens
l’exige : Il me dissimula que tout le monde
disquaire n. m. ou f. Avec -qu-, comme dis¬ partirait le lendemain (futur dans le passé). Il
que. me dissimule qu’il accepterait de vendre si on
lui offrait un prix suffisant (éventualité).
dissection, vivisection Ces deux noms féminins
ne sont nullement synonymes : 2 Si {se) dissimuler que est à la forme néga¬
tive ou interrogative. La règle ancienne exi¬
1 dissection Action d’ouvrir un organe prélevé geait ou bien l’indicatif sans ne explétif, ou
sur un organisme mort ou d’ouvrir un animal bien le subjonctif avec ne explétif dans la
mort ou un cadavre humain pour en étudier subordonnée : Je ne vous dissimule pas que
la structure interne. sa conduite me déçoit beaucoup, ou bien Je ne
2 vivisection Action d’ouvrir un animal vivpt, vous dissimule pas que sa conduite ne me dé¬
le plus souvent sous anesthésie, pour élucider çoive beaucoup. L’usage moderne tend à géné¬
une question physiologique. raliser l’emploi de l’indicatif, sans ne explétif.
Cet usage est d’ailleurs nettement préférable,
dissemblable adj. Se construit avec de (La car il est plus léger et plus clair. On peut
feuille du chêne est dissemblable de celle du toujours employer le conditionnel, si le sens
hêtre), alors que semblable se construit avec l’exige ; Je ne vous dissimulais pas que l’entre¬
prise serait difficile. Se dissimule-t-il que nous
à (Le fruit de marronnier est assez semblable
à celui du châtaignier). Observer que, de nos refuserions notre aide si nous n’avions pas de
jours, cette construction avec de est elle- garanties ?
même peu usitée On préfère tourner autrement
(La feuille du chêne et celle du hêtre sont dissocier v. t. Conjug. 20. Double le i à la
dissemblables) ou employer l’adjectif différent première et à la deuxième personne du pluriel
(La feuille du chêne est différente de celle du de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous dissociions, (que) vous dissociiez.
châtaignier).
DISSOLU 246

dissolu, ue adj. Finale en -u, -ue. distinguer v. t. Orthographe et constructions.


I Toujours avec -gu-, même devant a ou o : il
dissonance n. f. Un seul n. De même : dissonant,
distingua, nous distinguons.
dissoner,
II Constructions.
dissoudre v. t. Conjug. 86. Je dissous, tu dissous,
1 Peut se construire avec de ou avec d’avec :
il dissout, nous dissolvons, vous dissolvez, ils
Il est facile de distinguer la grenouille du
dissolvent. — Je dissolvais. — Passé simple
crapaud. Il n 'est pas très facile de distinguer à
inusité. — Je dissoudrai — Je dissoudrais. —
première vue la couleuvre d’avec la vipère. —
Dissous, dissolvons, dissolvez— Que je dissolve.
La construction avec de est plus légère. Elle
— Subjonctif imparfait inusité. — Dissolvant.
est préférable à la construction avec davec, sauf
— Dissous, dissoute. — Le passé simple est
quand il peut y avoir équivoque ou quand les
inusité. Éviter les barbarismes il *dissolva, il
deux termes sont séparés par plusieurs mots ou
*dissolvit, il *dissolut. Le participe passé se
surtout quand il importe d’éviter une succession
termine par un -s au masculin, dissous, mais
contient un -t- au féminin : dissoute. de mots précédés de la préposition de : Un roi
doit savoir distinguer le conseiller sincère d’avec
le courtisan (la séquence distinguer le conseiller
dissyllabe adj. ou n. m. Un mot dissyllabe ou
sincère du courtisan jwurrait signifier aussi
un dissyllabe, qui se compose de deux syllabes.
« accorder une distinction, un honneur à celui
— Deux s, à la différence de décasyllabe. T Le
qui conseille sincèrement le courtisan »). Dis¬
mot dissyllabique est toujours adjectif ; Un vers
tinguons les poèmes qui ne sont que des œuvres
dissyllabique. Ne pas dire *un dissyllabique.
de circonstance écrites sur commande d’avec les
grandes odes qui ont été longuement méditées
dissymétrie n. f ▼ Ne pas écrire *dyssymétrie
(ici, la construction avec de rendrait la phrase
(avec deux y), orthographe conforme à l’étymo¬
difficile à comprendre). Il faut distinguer les
logie, mais périmée et devenue fautive. De
serviteurs du prince d’avec les courtisans (éviter
même : dissymétrique.
Il faut distinguer les serviteurs du prince des
courtisans, ce qui serait ambigu et confus).
dissymétrie, asymétrie > asymétrie.
2 La construction avec et est à déconseiller,
distancer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille car elle^ donne heu à des équivoques : Dans les
devant a ou o: il distança, nous distançons. vertébrés inférieurs, il faut distinguer les batra¬
ciens et les reptiles. Cette phrase peut signifier
distendre v. t. Conjug. 81. Je distends, tu ou bien « il faut distinguer les batraciens d’avec
distends, il distend, nous distendons, vous les reptiles » ou bien « il faut mettre à part
distendez, ils distendent. — Je distendais. — Je des autres vertébrés mférieurs les batraciens et
distendis. — Je distendrai. — Je distendrais. — les reptiles ».
Distends, distendons, distendez — Que je
3 La construction avec entre imphque, en
distende. — Que je distendisse. — Distendant.
général, une nuance partieuhère. La distinction
— Distendu, ue. — Dérivé : distension.
ne porte pas seulement sur la nature des per¬
sonnes ou des choses considérées, mais aussi sur
distiller v. t. Deux /. — Bien prononcer [dis-
la manière dont on les traite. Comparer : Un juge
tile], avec [1]. De même ; distillation [disti-
capable doit savoir distinguer l’innocent du cou¬
lasjô], distillateur [distilatœR], distillerie
pable (= discerner celui qui est innocent et celui
[distilm].
qui est coupable) et Un juge intègre ne doit pas
distinguer entre les riches et les pauvres ( — traiter
distinct adj. Au masculin, le groupe -et final ne différemment). Avec entre, distinguer peut signi¬
se fait pas entendre. Prononcer : [distê]. — En fier aussi « établir, poser une distinction par une
revanche, le féminin distincte se prononce décision » ; Parmi les mots d’origine latine, il
[distêktCa)]. De la même famille : distinctement faut distinguer entre les vocables issus du latin
[distêktamâ], distinctif, ive [distêktif, ivl, populaire et les emprunts savants.
distinction [distêksj5].

distin^o n. m. Familier et un peu péjoratif (idée


distinction n. f Plusieurs constructions possi¬ de distinction inutilement subtile) : Voilà un
bles : La distinction du bien et du mal. La
distinguo bizarre t — Prononciation : [dis-
distinction entre les reptiles et les batraciens. La
tégo]. — PI. : des distinguos [-go]. Le pluriel
distinction des activités personnelles d’avec les
invariable (des distinguo) est vieilü.
activités professionnelles. Cette dernière
construction est moins employée et plus lourde.
distordre v. t. Conjug. 92. (comme tordre).
T On ne peut dire, sans employer et: la
distinction *du bien du mal.
S’emploie surtout aux troisièmes personnes, à
l’infinitif et aux temps composés.
247 DISTRAIRE

distraire v. t. Conjug. 57 Je distrais, tu distrais, plusieurs aspects ou caractères différents ; qui


il distrait, nous distrayons, vous distrayez, ils change selon les lieux ou les moments » : O
distraient. — Je distrayais, tu distrayais, il combien l’homme est inconstant, divers (La
distrayait, nous distrayions, vous distrayiez, ils Fontaine). Dans ce sens, ne s’emploie guère que
distrayaient. — Passé simple inusité. — Je comme attribut.
distrairai. — Je distrairais. — Que je distraie,
que tu distraies, qu’il distraie, que nous dis¬ II Place de divers.
trayions, que vous distrayiez, qu’ils distraient. 1 Derrière le nom. Adjectif qualificatif qui
— Subjonctif imparfait inusité. — Distrayant. signifie « différent, varié » : Cette province n ’est
— Distrait, aite. T Attention au ; après le y pas monotone, elle présente des aspects divers.
à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 2 Devant le nom. Adjectif indéfini qui signifie
présent ; (que) nous distrayions, (que) vous « quelques, plusieurs » ; Cette coutume se
distrayiez. rencontre dans diverses régions.

district n. m. La prononciation moderne est diversifier v. t. Conjug. 20. Double le i à la


[distnikt]. Les prononciations [distnik] et première et à la deuxième personne du pluriel
[distni] sont vieillies. de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous diversifiions, (que) vous diversifiiez.
dit, dite On prendra garde à l’orthographe de
l’expression ledit. On écrit ainsi les diverses dividende [dividâd] n. m. S’écrit avec -en-
formes : ledit, ladite ; dudit, de ladite ; audit,
à ladite; lesdits, lesdites; desdits, desdites; divin, ine adj. Dans le masculin placé devant
auxdits, auxdites. — En un seul mot : susdit, un nom commençant par une voyelle ou un h-
susdite. muet, la finale -in se prononce [-in] et non [-ê] :
le divin enfant [divinâfâ], le divin hippogriffe
dithyrambe n. m. Attention au groupe -th-et à [divinipognif], mais le divin héros [divéeRo].
l’y. De même : dithyrambique.
division n. m. Deux n dans les dérivés :
dite adv. Mot de la langue commerciale. S’em¬ divisionnaire, divisionnisme, divisionniste.
ploie dans une énumération pour éviter une
répétition. Abréviation : d”. L’orthographe dit- division des mots > annexes.
to est vieillie.
divorcer Conjugaison, emploi de l’auxiliaire et
diva n. f. (vieilli) Cantatrice célèbre — Mot constructions.
italien francisé. — pl. : des divas [diva]. 1 Conjug. 17. Le c prend une cédille devant
<7ou O .• il divorça, nous divorçons.
divagant, divaguant Ne pas écrire l’adjectif
variable divagant, ante comme le participe 2 Auxiliaire avoir quand on insiste sur l’ac¬
présent invariable divaguant : Il tient des propos tion : Elle a divorcé en octobre 1968 et s’est
divagants. Les animaux divaguant sur la voie remariée en juillet 1970. — Auxiliaire être
publique seront mis en fourrière. quand on insiste sur l’état : Depuis qu ’elle est
divorcée, elle se trouve beaucoup plus heureuse.
divaguer v. i. Toujours avec -gu-, même devant 3 Au participe passé, se construit généralement
a ou O : il divagua, nous divaguons. avec de: Divorcée d’un médecin de Lyon, elle
menait une vie très libre. Aux autres modes, se
divergence n. f. Finale en -ence. construit généralement avec d’avec : Il a divorcé
d’avec Suzanne il y a deux ans. — La construc¬
divergent, divergeant Ne pas écrire l’adjectif tion avec avec est employée aussi et ne peut être
variable divergent, ente comme le participe considérée comme incorrecte ; Elle a divorcé
présent invariable divergeant : Nos opinions avec Antoine l’année dernière. A éviter cepen¬
divergentes sont la cause de la rupture. Nos dant dans la langue très soignée.
opinions divergeant gravement, il a bien fallu
rompre les pourparlers. divulgateur, trice n. m. ou f., divulgation n.
f. Avec un -g-, et non avec -gu- comme
diverger v. i. Conjug. 16 Prend un e après le divulguer.
g devant a ou o: il divergea, nous divergeons.
divulguer v. t. Orthographe et emploi.
divers, erse Emploi au singulier et place. 1 Toujours avec -gu-, même devant a ou o (il
I Au singulier. Est vieux et httéraire. Signifie divulgua, nous divulguons), à la différence de
« qui présente dans le temps ou l’espace divulgateur, divulgation
» >

DIX 248

2 On évitera le pléonasme divulguer huitièmement [dizgitjemmâ], dix-neuf


publiquement. [diznœ(f)], dix-neuvieme [diznœvjem], dix-
neuvièmement [diznœvjemmâ].
dix adj. numéral ou n. m. Prononciation,
orthographe et forme des dérivés et des 3 Pas de trait d’union dans les autres
composés. composés ; cent dix, deux cent dix, trois cent
dix..., mille dix, deux mille dix, trois mille
I Prononciation. dix..., dix mille, dix millions, etc.
1 Devant un nom ou un adjectif commençant 4 Dix-sept centfs), dix-huit centfs), dix-neuf
par une consonne ou un h- aspiré, on prononce centfs) (trait d’union entre dix et sept, dix et
[di], le X final étant muet : dix métrés [di- huit, dix et neuf, car il s’agit des nombres
metnto)], dix gros arbres [digRozanbRla)], dix-sept, dix-huit, dix-neuf). Ces formes s’em¬
dix huttes [diyt], dix hautes armoires ploient parfois à la place de mille sept cent(s),
[diotozaRmwaR]. mille huit centfs), mille neuf centfs) > cent (V).
2 Devant un nom ou un adjectif commençant
par une voyelle ou un h- muet, on prononce dixième, dizain, dizaine > dix (II, 1).
[diz], le -x final se prononçant comme le -s final
en liaison : dix arbres [dizaRbafo)], dix énormes doberman [dobenman] n. m. Race de chien de
caisses [dizenoRmakes], dix hirondelles [di- garde. — PI : des dobermans [-man].
ziRSdel], dix habiles garçons [dizabilgansS],
dock [dok] n. m. Attention au groupe -cfc —
3 Devant un nom de mois commençant par
PI. : des docks [dok]. — Dérivé : docker
une consonne, on prononce de nos jours [di]
[doken] n. m. (PI. : des dockers [-ken]). — Pour
plutôt que [dis] : le dix janvier [di3âvje] plutôt
remplacer l’anglicisme docker, on a proposé
que [dis3âvje], le dix février [difevRije] plutôt
l’équivalent français débardeur.
que [disfevRie], le dix mars [dimaRs] plutôt
que [dismaRs], etc. Dans ce cas d’ailleurs,
l’usaK est assez flottant et il n’y a pas de rè^e docteur Féminin et emploi.
absolue. La prononciation [dis], un peu vieillie, 1 Le fémnin doctoresse ne peut s’employer que
pourra être préférée dans la diction soignée : s’il s’agit d’une femme docteur en médecine :
le dix Janvier [dis3âvje], le dix février Elle va consulter la doctoresse. Cette forme
[disfevRije].
féminine est d’ailleurs réservée à l’usage fami¬
4 Devant un nom de mois commençant par lier ou du moins non officiel.
une voyelle, on prononcera [dis] plutôt que
2 L’emploi du mot précédé de l’article et non
[diz], mais cette dernière prononciation n’est
accompagné du nom propre est fréquent, mais
pas vraiment incorrecte : le dix avril [disavRil]
appartient au registre familier : Le docteur m’a
plutôt que [dizavRil], le dix août [disu] plutôt
conseillé une cure à Aix-les-Bains. Je suis
que [dizu], le dix octobre [disoktobRla)] plutôt
fatigué, j’irai voir le docteur. Dans la langue
que [dizoktobRta)]. Dans ce cas, comme dans
surveillée, on dit plutôt le médecin.
le précédent, l’usage est assez flottant et il n’y
a pas de règle absolue. 3 On dira plutôt une femme médecin que une
femme docteur. — Dans le libellé d’une adresse
5 Devant un mot qui n’est ni un nom ni un
adjectif, on prononce [dis]: dix ou onze ou dans l’énoncé officiel du titre, en revanche,
on écrit Madame le docteur Untel.
[disuSz], de dix à quinze [dadisakêz], les
numéros dix et onze [diseôz], dix pour mille 4 On dit docteur ès lettres [esletRfa)], docteur
[dispuRmil], dix d’entre eux [disdâtRo]. a sciences [esjâs], mms, dans tous les cas où
6 A la fin d’une phrase ou d’un membre de le nom de la discipline est au singulier, on
phrase ou devant une pause, une ponctuation, emploie en : Docteur en droit, en pharmacie,
on prononce toujours [dis] : Il sont dix [dis]. en médecine. — Jamais de trait d’union dans
docteur ès lettres, docteur ès sciences.
II Dérivés et composés.

1 On un x prononcé [z] : dixième doctoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
[dizjem], dixièmement [dizjemmâ]. — On
rcrit avw: un z .• dizain [dizê] n. m. (ix)ème de dc^torat n. m. Doctorat ès lettres, ès sciences mais
dix vers), dizaine [dizen] n. f. doctorat en droit, en médecine, en pharmacie.
Memes réglés que pour docteur > docteur (4).
2 On écrit avec un trait d’union les composés
suivants : dix-sept [diset], dix-septième [dise- doctoresse > docteur (1).
tjem], .iix-septièmement [disetjemmâ], dix-
huit [dizqi(t)], dix-huitième [dizqitjem], dix-
doctrinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
249 DODÉCA

dodéca Préfixe (du grec dôdeka « douze »), qui I Dans la langue technique de l’architecture.
sert à former des mots savants ; dodécaèdre,
dodécagonal, ale, aux, dodécagone, dodécapho- 1 dôme n. m. Calotte hémisphérique (ou de
nie, dodécaphonisme, dodécaphonique, dodéca- plan polygonal, comme à la cathédrale de
phoniste, dodécastyle, dodécasyllabe. Florence) qui constitue la couverture extérieure
de certains édifices : Un dôme couvert d’ar¬
doises, de feuilles de plomb. Dôme surmonté
doge n. m. [dD3] La femme du doge était la
d’un lanternon.
dogaresse.
2 coupole n. f Calotte qui double le dôme
dogue n. m. Race de chiens. — Dérivé ; doguin à l’intérieur. Elle est séparée du dôme par une
[doge] n. m. (jeune dogue). charpente. Elle est moins concave que le dôme.
II Dans le langage courant.
doigt [dwa] n. m. Orthographe et expressions.
1 dôme n. m. Ensemble formé par le dôme
1 Groupe final -gt muet. — Dans les dérivés, et la coupole (au sens I, ci-dessus), lorsque cette
le g est muet, le t se prononce : doigté [dwate], couverture appartient à un édifice de l’époque
doigter [dwate], doigtier [dwatje]. de la Renaissance ou de l’âge classique. Dans
2 On ne dira pas savoir sur le bout des doigts, ces édifices, la calotte extérieure qui forme le
dôme n’est jamais surbaissée : Le dôme de la
mais savoir sur le bout du doigt. En revanche,
cathédrale de Florence, de Saint-Pierre de
on dit avoir de l’esprit, être cultivéjusqu’au bout
Rome, des Invalides, du Panthéon de Paris.
des doigts, plutôt que Jusqu’au bout du doigt.
2 coupole n. f. Couverture arrondie, sur plan
doit [dwa] n. m. Le doit et l’avoir. — Inusité circulaire, qui est employée notamment dans
au pluriel. certains édifices romains, byzantins, arabes ou
romans. Les coupoles de ces édifices sont sou¬
dol n. m. Manoeuvre frauduleuse. — Inusité de vent surbaissées : La coupole du Panthéon de
nos jours en dehors du langage juridique — Rome. La coupole de Sainte-Sophie (à Constanti¬
Dérivé : dolosif, ive adj. nople). Les coupoles d’une mosquée arabe. Les
coupoles des églises romanes périgourdines.
doléances n. f. pl. Finale en -ance. Toujours au
pluriel de nos jours. domestiquer v. t. Toujours avec -qu-, même
devant a ou o : il domestiqua, nous
domestiquons.
dolent, ente [dolâ, ât] adj. Plaintif : Elle parlait
d’une voix dolente. — S’écrit avec -en-. — Mot
assez littéraire. — N’est pas l’antonyme de domicile n. m. Un seul /. De même : domici¬
indolent « paresseux, nonchalant ». liaire, domiciliation, domicilier.

domicilier v. t. Conjug. 20. Double le i à la


dolicho- Préfixe (du grec dolikhos « long »), qui
première et à la deuxième personne de l’indica¬
se prononce [doliko] : dolichocéphale
[dolikosefal], dolichocéphalie [dolikosefali], tif imparfait et du subjonctif présent : (que)
nous domiciliions, (que) vous domiciliiez.
dolichocôlon [dolikokolS].
1. dominicain, aine n m. ou n. f Religieux,
dollar n. m. Attention aux deux /. — Finale en
religieuse de l’ordre fondé par saint Dominique.
-ar, sans -d. — Pas de majuscule (Un dominicain va prêcher
le carême), sauf dans la dénomination officielle
dolman n. m. Veste militaire à brandebourgs. de l’ordre : L'ordre des Dominicains ou ordre
— Prononciation : [dolmâ] — Pl. : des dol- des Prêcheurs.
mans [-mâ].
2. dominicain, aine adj. ou n. De la répubhque
dolmen n. m. Monument mégalithique fait d’une Dominicaine. — Attention à la majuscule : La
longue pierre horizontale posée sur d’autrp population dominicaine. Les Dominicains.
pierres, verticales. — A distinguer du menhir,
pierre unique et haute, dressée verticalement. dominion n. m. (mot anglais) Prononciation :
— Prononciation : [dolmen]. Pl. : des dolmens [dominjon]. — Pl. : des dominions [-njon].
[-men].
domino n. m. — Pl. : des dominos.
domanial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux ; Les biens domaniaux. dommage n. m. Orthographe et construction.

dôme, coupole Ces deux mots ne sont pas 1 Deux m. De même : dommageable adj. (avec
interchangeables. e entre g et d).
DOMPTER 250

2 Trois tours possibles : Dommage que..., placé donner v t. Orthographe, sens; accord du
en tête de phrase, tour familier (Dommage qu’il participe passé.
pleuve, nous aurions pu faire une promenade) ;
I Deux n. De même : donne n. f (distribution
c’est dommage que..., tour nettement moins
des cartes au jeu), donnée n. f. (les données d’un
familier (C’est dommage que vous ne puissiez
problème), donneur, euse. T Les mots de la
pas venir à notre réunion) ; il est dommage
même famille donataire, donateur, donation
que..., tour recommandé dans la langue soute¬
s’écrivent avec un seul n
nue (Il est dommage que le style de Balzac ne
soit pas toujours à la hauteur de son inspiration). II Se donner à, s’adonner à > adonner,
— Le mode employé après que est toujours le
subjonctif. in Donner -p nom à -p infinitif.
1 Quand le complément d’objet direct est le
dompter v. t. Le p intérieur ne doit pas se complément manifeste de l’infinitif, le participe
prononcer : [d5te]. De même : domptable passé de donner est toujours invariable : Les
[dStabKa)], domptage [dStas], dompteur, euse plantes qu’on m’a donne à décrire (= j’ai eu
[dStoeR, 0z]. la consigne de décrire des plantes).

donation n. f Un seul n, comme dans donataire, 2 Quand le complément d’objet direct est
donateur, à la différence de donner. perçu comme étant d’abord complément de
donrier, on peut accorder, facultativement, le
donc conj. de coordination. Prononciation, em¬ participe passé de donner avec le complément
ploi et expressions. (si celui-ci est placé avant le verbe) : Les terres
qu’on lui avait données à cultiver (= qu’on lui
I Prononciation. avait données, pour qu’il les cultivât).
1 En principe, le -c final se fait entendre
quand donc est placé en tête d’une phrase, d’une dont Pronom relatif.
propositiffl-etHi’un membre de phrase, ou bien
I Le -t find est muet devant une consonne ou
a l’mtérieur d’une proposition devant un mot
un A- aspiré : Le pont dont [d3] la pile s’est
commençant par une voyelle ou un h- muet :
écroulée. Les soldats, dont huit [d5qit] étaient
II est malade, donc [d5kj peu capable de
blessés, se rendirent — Le -f final se prononce
travailler. Que cette jeune fille est donc aima¬
devant une voyelle: Cette affaire, dont un
ble l [dSkemabKa)].
[d5t&] ami m’a parlé, est fort complexe. Dont
2 En principe, le c final est muet quand donc acte [d3takt(3)].
est place à la fin d’une phrase, d’une proposition
ou d’un membre de phrase, ou bien a l’intérieur n S’emploie indifféremment pour le masculin
d’une proposition devant un mot commençant ou le féminin, pour le singulier ou le pluriel :
par une consonne ou un h- aspiré: Mais Le buffet dont la porte est ouverte. L’armoire
taisez-vous donc l Jd5]. Que cette jeune fille est dont la porte est ouverte. L’arbre dont vous voyez
donc jolie l [d33Dli]. Que ce personnage est donc les branches. Les arbres dont vous voyez les
hautain t [d5otê]. branches.

II Expressions. III Equivaut à de qui, de quoi, duquel, de


laquelle, desquels, desquelles. Peut remplir la
1 iMnsi donc. Pléonasme. Dire simplement fonction d’un conmlément de nom (La maison
ainsi ou donc : Il avoue avoir menti, ainsi nous dont le toit est neuf appartient au médecin), d’un
ne pouvons plus lui faire confiance (ou bien donc complément d’objet indirect (Le voyage dont
nous ne pouvons plus...). je vous ai parlé risque d’être fatigant), d’un
2 Et donc. Expression consacrée, parfaite¬ complément de superlatif relatif (Ces villes,
ment admise. E(juivaut à ainsi ou a donc: dont Rome est la plus célèbre, ont inspiré les
L’homme est un etre raisonnable, et donc il est peintres), d’un complément partitif (Les œufs,
possible de l’éduquer. dont trois sont cassés, sont dans le réfrigérateur).
W Dans la langue parlée et dans la langue
donné Pour l’expression étant donné, la règle écrite cursive, peut se construire elhptiquement,
d accord a été longtemps incertaine. De nos sans verbe, avec valeur partitive : Six chaises
jours, 1 usage le plus fréquent est le suivant. de jardin, dont quatre en bois et deux en fer.
1 Place devant le nom. Etant donné reste Trois chemises, dont une très usagée.
invariable : Etant donné les circonstances, nous
V Dont acte Expression figée, prononcée
devons agir énergiquement.
[d5takt(a)].
2 Placé derrière le nom. Etant donné s’accorde
VI Ne peut s’employer avec un possessif se
en gem " et en nombre : Deux droites parallèles
rapportant à l’antécédent. Ne pas dire : La
étant données, traçons la perpendiculaire...
maison dont on voit *son toit, mais dont on voit
251 DONZRLLE

le toit. Ne pas dire : Ce garçon *dont ses parents 2 Sert à introduire une interrogative indi¬
l’ont amené, mais que ses parents ont amené. recte ou une complétive : Dites-moi bien ce dont
vous avez besoin. Je vais vous expliquer ce dont
VII Ne pas employer en dans la préposition je me souviens. T Eviter le tour incorrect :
introduite par dont, pour représenter l’antécé¬ Dites-moi *ce que vous avez besoin.
dent. L’emploi de en forme pléonasme. Ne pas
dire : Ce camarade dont *j’en appréciais la XII Dont, d’où. Le relatif dont ne doit pas
bonne humeur, mais dont j’appréciais la bonne s’employer pour exprimer le lieu au sens maté¬
humeur. Ne pas dire : Ces villes dont Thèbes riel. Il faut employer d’où ; La province d’où je
*en fut la plus célèbre, mais dont Thèbes fut viens (et non dontje viens, tour archaïque). Voici
la plus célébré. la carrière d’où on a extrait la pierre. — En
revanche, il est conseillé d’employer dont, plutôt
VTII Ne pas employer dont avec, dans la que d’où, quand il s’agit du lieu au sens figuré
relative, un complément introduit par une avec les verbes descendre, sortir de, être issu de,
préposition. Ne pas dire : La maison dont je etc. exprimant l’origine familiale : Le personnage
me suis appuyé *contre la porte, mais contre la illustre dont il descend. Ces obscures familles
porte de laquelle je me suis appuyé. Notamment paysannes dont ils étaient sortis.
ne pas employer dont avec un complément
introduit par de. Ne pas dire : Cette théorie dont donzeUe n. f Avec un z.
je doute *de la vérité, mais de la vérité de
laquelle je doute. Ne pas dire : Ce camarade
doping [dopiq] n. m. A la place de cet
dont je me souciais si peu *du départ, mais Ce
camarade du départ duquel (ou du départ de anglicisme, employer plutôt dopage.
qui) je me souciais si peu.
dorade, daurade > daurade.
IX Ne pas employer dont pour introduire une
relative dont le verbe est suivi d’une complétive dorien, ienne n. ou adj. Attention à la majus¬
avec que (Ce personnage dont j’affirme que je cule : Les Doriens (peuple de la Grè^e antique).
l’ai rencontré. Le sort dont elle dit qu’il la Le peuple dorien. Les cités doriennes. — N. m.
poursuit). Quatre solutions correctes de Le dorien : dialecte grec antique.
remplacement.
1 Construction classique avec que... que... ou dorloter v. t. Un seul t De même : dorlotement.
avec que... qui... Ce personnage que j’affirme
que j’ai rencontré. Le sort qu’elle dit qui la dormir v. i. Conjugaison ; accord du participe
poursuit. Tour parfaitement correct, mais un passé.
peu lourd et archaïque. 1 Conjug. 35. Je dors, tu dors, il dort, nous
2 Construction avec une infinitive. Ce per¬ dormons, vous dormez, ils dorment. — Je dor¬
sonnage que j’affirme avoir rencontré. Le sort mais. — Je dormis. — Je dormirai — Je dormi¬
qu’elle dit la poursuivre. rais. —Dors, dormons, dormez. — Que je dorme.
— Que je dormisse. — Dormant. — Dormi
3 Construction avec une incise. Ce person¬
nage que, je l’affirme, j’ai rencontré. Le sort qui, 2 Le participe passé est invariable dans les
dit-elle, la poursuit. phrases telles que ; Les cinq heures que j’ai
dormi (heures étant complément de durée et
4 Parfois, construction avec tournure nomi¬ non complément d’objet direct = les cinq
nale (selon ses affirmations, selon ses dires, heures pendant lesquelles j’ai dormi).
etc.) : Le sort qui, selon ses dires, la poursuit.
dormition n. f. Ne s’emploie que dans l’expres¬
X Ne pas employer dont après c’est de. Ne pas
sion religieuse la dormition de la Vierge. — Une
dire : C’est de toi *dont on parle, mais C’est de
majuscule quand le mot est le titre d’une œuvre
toi qu’on parle. Ne pas dire : C’est d’un chef d’art : Connaissez-vous la Dormition de
énergique *dont nous avons besoin, mais C’est
Mantegna ?
d’un chef énergique que nous avons besoin. —
En revanche, ne pas dire : Le document *que
je manque, mais Le document dont je marique. dorsal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux;
Ne pas dire : Le livre *que j’ai besoin, mais Le les muscles dorsaux.
livre dont j’ai besoin.
dortoir n. m. Ne pas écrire *dortoire (faute due
XI Ce dont. Peut avoir plusieurs valeurs. à l’influence de réfectoire).
1 Reprend toute la proposition qui précède
doryphore n. m. Attention à Vy et au groupe -ph-.
et non un substantif : Il pleuvait à torrents,^ ce
dont je me souciais assez peu. Mon ami était
en proie à une crise d’angoisse, ce dont je pris dos d’âne, dos-d’âne Distinguer par l’ortho¬
conscience d’un seul coup. graphe en dos d’âne (Un vieux pont en dos
DOS-D’ÂNE 252

d’âne) et un dos-d’âne (De nombreux dos-d’âne douceâtre adj. Attention à l’e entre c et a et à
rendent ce chemin pénible pour les cyclistes). — l’accent circonflexe sur a.
Invariable au plunel.
douillet adj. Féminin : douillette. — Dérivé :
dos-d’âne, cassis > cassis (2). douillettement adv.

dot n. f. Prononciation : [dot], avec -t prononcé. douma n. f. (mot russe) Autrefois, en Russie,
conseil, assemblée. — Pl. : des doumas [duma].
d’où Emploi spécial et expression.
1 En tête de phrase, de proposition ou de douro n. m. Ancienne monnaie espagnole. —
groupe de mots, sert à introduire l’énoncé d’une Pl. : des douros [duRo].
conséquence (laquelle peut être exprimée par
un nom ou par une proposition) : Nul orne¬ doute n. m. Expressions et constructions.
ment, nulle statue sur ta façade, d’où une I Sans doute.
impression de dépouillement, de froideur. Il
refusait d’établir un plan, de prévoir les détails 1 Dans la langue classique. Signifiait « sûre¬
de l’exécution. D’où résultait une certaine ment, certainement, assurément ». — De nos
confusion dans son action. — Dans cet emploi, jours, signifie « probablement, vraisemblable¬
d’où peut être remplacé par de là. ment ». Pour dire « sûrement, certainement »
on emploie de nos jours sans nul doute, sans
2 D’où, dont > dont (XII). aucun doute.

dou^e n. m. ^terme de droit ancien) Finale en 2 Placé en tête de phrase. Sans doute
-aire. — Dérivé ; douairière adj. f. ou n. f. entraîne généralement l’inversion du pronom
sujet (Sans doute hésite-t-il à venir) ou la reprise
douane n. f. Un seul n. De même : douanier, du nom sujet par le pronom postposé (Sians
douanière. doute notre ami hésite-t-il à venir).
n Sans doute que. Toujours suivi de l’indicatif
double En ce qui concerne l’emploi du trait ou du conditionnel, jamais du subjonctif : Sans
d’union dans les composés de double-, l’usage est doute qu’il viendra a notre petite réunion. Sans
mal fixé. On peut poser en principe que l’on écrit doute qu’il serait venu, si on l’avait prévenu à
en deux inots et sans trait d’union tous les temps. — La locution sans doute que ne peut
composé, à l’exception des mots suivants : dou¬ être considérée comme incorrecte. Dans le style
ble-apprêt n. m. (pl. : des doubles-apprêts), dou¬ soutenu, cependant, la tournure avec sans doute
ble-as n. m. (pl. ; des doubles-as), double-bécas¬ (suivi de l’inversion) est plus élégante: Sans
sine n. f. (pl. : des doubles-bécassines), double- doute viendra-t-il... Sans doute serait-il venu...
blanc n. m. (pl. : des doubles-blancs), double-
chœur n. m. (pl. : des doubles-choeurs), double- ni Pas de doute que, point de doute que, aucun
cinq (pl. : des doubles-cinq), double-commande doute que, nul doute que, il n’y a pas de doute
n. f. (on écrit aussi double commande; pl. : des que, il ne fait pas de doute que, et aussi il n’est
doubles commandes ou des doubles- pas douteux que. — Trois constructions sont
commandes), double-corde n. f (pl. ; des doubles- possibles.
cordes), double-corps n. m. (pl. : des doubles-
1 Avec le subjonctif et, le plus souvent, le
corps), double-crème n. m. (pl. : des doubles- ne explétif. Nul doute que vous ne réussissiez,
crèmes), double-croche n. f. (on écrit aussi double avec un peu de chance. C’est le tour le plus
croche; pl. : des doubles croches ou des doubles- littéraire.
croches), double-de n. m. (pl. ; des doubles-dés),
double-deux n. m. (pl. ; des doubles-deux), dou¬ 2 Avec l’indicatif, sans ne. Ce tour est le plus
ble-doublet n. m. (pl. : des doubles-doublets), usuel et insiste sur la réalité du fait : Mainte¬
double-etoffe n. f. ^1. : des doubles-étoffes), dou¬ nant, le succès est certain, nul doute que vous
ble-face n. f. (pl. : des doubles-faces), double-flux réussirez totalement II n’est pas douteux qu’il
ÿl. : des doubles-flux), double-fond n. m. (on nous a menti
■œnt^aussi double fond ; pl. ; des doublesfonds ou
3 Avec le conditionnel, sans ne. Ce tour
des doubles-fonds), double-hunier n. m. (pl. : des exprime une éventualité: Nul doute qu’il
doubles-huniers), double-pli n. m. (pl. ; des dou¬
réussirait, s’il avait les appuis nécessaires.
bles-plis), double-quatre n. m. (pl. : des doubles-
quatre), double-six n. m. (pl. : des doubles-six)
douter v. i. ou v. t. ind. ou v. pron. Plusieurs
double-toit n. m. ^1. : des doubles-toits), double- constructions possibles.
trois n. m. (pl. : des doubles-trois).
I Douter de.
douce-ataère n. f. Plante. — Pl. : des douces-
amères [dusameaj. 1 Douter de -J- nom ou pronom. Etre dans
1 mcertitude quant à (telle chose) : Je doute du
253 DOITEUX

succès de l’entreprise. Ce garçon est capable, je suivi du subjonctif: Il est douteux qu’elle
n’en doute pas. Tour moderne et usuel. réussisse.
2 Douter de + nom ou pronom. Ne pas avoir
doux adj. Féminin : douce.
confiance en (telle chose ou telle personne) : Je
doute des promesses de cet individu. Vous doutez
trop de vous-même l Tour moderne et usuel. doux-amer adj. D’une douceur mêlée d’amer¬
tume. — En deux mots, avec un trait d’union.
3 Douter de + infinitif. Etre dans l’incerti¬ — Les deux éléments s’accordent en nombre
tude quant à (telle action) : Je doute d’avoir et en genre : Un souvenir doux-amer [duza-
réussi à le convaincre. Je doute de pouvoir mea]. Des souvenirs doux-amers. Une impres¬
réussir. Tour moderne et usuel. sion douce-amère. Des impressions douces-
amères [dusamea]. — S’emploie surtout au
4 Douter de -j- infinitif. Avoir peur de, féminin.
hésiter à (accomplir telle action) : Pourriez-vous
un instant douter de l’accepter ? (Racine). Tour doyen, doyenne n. m ou f. Bien prononcer:
vieux. [dwajé, dwajen].
II Douter si 4- indicatif ou conditionnel. Etre
dans l’incertitude (quant à la réalité d’une drachme n. f Monnaie grecque. — Prononcia¬
action, d’un fait) : Je doute si j’agirais mieux tion : [daakmfa)]. — Attention au groupe -ch-.
que lui, placé dans de telles circonstances Tour
moderne, mais assez httéraire. draconien, ienne adj. Très sévère : Des mesures
draconiennes.
III Douter que.
1 Douter que à la forme affirmative -t- drag n. m. (anglicisme) Véhicule hippomobile.
subjonctif, sans ne. Je doute qu’il réussisse. — Ne pas écrire comme une drague, machine
Tour moderne et usuel. à draguer.

2 Douter que à la forme négative ou interro¬ dragage n. m. Action de draguer. — S’écrit avec
gative ne -\- subjonctif. Je ne doute pas qu ’il -g- et non avec -gu-, à la différence de drague,
ne réussisse. Tour moderne, mais du registre draguer, dragueur.
soutenu. Dans le registre courant, on omet le
ne : Bien sûr, je ne doute pas qu ’il réussisse I dragée n. f Finale en -ée.
Doutez-vous qu ’il réussisse ? Voyons l
3 Douter que à la forme négative ou interro¬ drageoir [daaswaa] n. m. Boîte où l’on mettait
gative -1- inÂcatif, sans ne. Insiste sur la réalité des dragées. — Attention à \’e entre le g et le o.
du fait : Mais non, je ne doute pas qu ’il réussira,
car il est absolument impossible qu’il échoue. dragon n. m. Deux n dans tous les dérivés :
Tour usuel et moderne. dragonnade, dragonne, dragonneau, dragonnet,
dragonnier.
4 Douter que à la forme négative ou interro¬
gative 4- conditionnel, sans ne. Exprime une draguer v. t. ou v. i. Toujours -gu-, même devant
éventualité : Je ne doute pas que notre ami nous a ou O .• il dragua, nous draguons. — De même,
aiderait, si cela était en son pouvoir. Doutez-vous -gu- dans les mots de la même famille : drague,
que notre ami nous aiderait, s’il le pouvait ? dragueur, euse, sauf dragage.
Tour usuel et moderne.
IV Se douter. drain [daÊ] n. m. Conduit de drainage. — Finale
en -ain.
1 Se douter de 4- nom ou pronom. Pressentir
ou deviner l’existence de (telle chose) : Il ne drainer v. t. Pas d’accent circonflexe sur le i.
se doute pas de la surprise qui l’attend. Vous — De même : drainage, draineuse.
ne vous doutiez de rien, n ’est-ce pas ?
draine ou drenne n. f. Oiseau. — Les deux
2 Se douter que 4- indicatif ou conditionnel,
sans ne. Considérer comme probable que : Je graphies sont admises.
me doute que vous vous êtes renseigné avant de
partir. — Le conditionnel exprime le futur dans drakkar n. m. Navire des Vikings. — Deux k.
le passé (Je ne me doutais pas qu’il viendrait
si tôt) ou une éventualité (Je me doute bien qu ’il Dralon n. m. Textile artificiel. — Nom déposé,
refuserait son accord, si les choses en arrivaient donc, en principe, une majuscule.
là). Tour moderne et usuel.
dramaturge n. m. Désigne un auteur de pièces
douteux, euse adj. Il n’est pas douteux que > de théâtre, jamais un acteur : Paul Claudel, à
doute (III). — Il est douteux que est toujours la fois dramaturge et poète.
DRAP 254

drap [daa] n. m. Attention au p final, muet. — 3 T Bien écrire elle va droit au but, qui, avec
Un seul P dans les dérivés : drapé, drapeau, la liaison, se prononce parfois [dRwatoby],
drapement, draper, draperie, drapier. mais ne s’écrit pas *droite au but.
n A main droite. Du côté droit, quand on
drastique adj. Un seul emploi correct : purgatif
regarde devant soi. Tour très correct, un peu
drastique, énergique. — En revanche, on évitera
vieilli. De nos jours, on dit usuellement : à droite.
remède drastique (dire remède énergique). —
Au figuré l’emploi de drastique constitue un
2. droit n. m. On dit, avec l’article : avoir le droit
anglicisme : Des mesures drastiques. On préfé¬
rera, selon les cas ; draconien, énergique, de (plutôt que avoir droit de). On dit toujours,
radical, rigoureux. sans article : être en droit de. — A qui de droit,
locution figée : à la personne habilitée pour
dreadnought n. m. (anglicisme) Type ancien de prendre une décision (Il veut s’adresser a qui
cuirassé. — Prononciation : [daednot]. — PL : de droit pour obtenir cette autorisation). Sans
des dreadnoughts [-not]. être vraiment familière, cette locution ne
s’emploie plus guère dans un contexte sérieux
drenne > draine. ni dans un texte officiel.

dribbler [daible] v. t. ou v. i. (anglicisme de la droit-fil n. m. — PI. ; des droits-fils.


langue du sport). — Attention aux deux b. —
Dérivés : dribble [daibUa)] n. m. ou dribbling drolatique adj. Se prononce avec un o ouvert
[daiblig] (action de dribbler ; préférer la forme [dRolatik] et s’écrit sans accent circonflexe sur
dribblé), dribbleur. le O, de même que le dérivé drolatiquement
[dRolatikmô], à la différence de drôle, drôle¬
drille n. m. Un joyeux drille: un joyeux ment, drôlerie, drôlesse.
compagnon. — Prononciation : [daij],
drôle adj. ou n. Orthographe, prononciation,
drogman n. m. Autrefois, interprète officiel dans féminin.
les pays du Levant, notamment à Constantino¬ 1 Se prononce avec un o fermé [dnol] et s’écrit
ple. — Mot d’origine arabe, introduit en avec un accent circonflexe. De même : drôle¬
français par l’intermédiaire de l’italien (même ment [dRolmô], drôlerie [dRolni], drôlesse
famille que truchement). Malgré la finale en [dRoles]. T Les dérivés drolatique [dnolatik]
-man, ce n’est pas un mot anglais. Prononcia¬ et drolatiquement [dRDlatikmô] s’écrivent sans
tion : [dRDgmô]. PI. : des drogmans [-mô]. accent circonflexe.

droguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant 2 Dans l’emploi adjectif, le féminin est drôle :
a ou 0 : il drogua, nous droguons. — Mots de Une anecdote drôle. — La forme drôlesse est
la même famille : drogue, drogué, droguerie, réservée à l’emploi substantif. Elle désigne une
droguiste. femme effrontée, de mauvaise conduite : Sa
femme n’est qu’une drôlesse t (un peu vieilli et
droguet n. m. Étoffe. — Finale en -et. littéraire).

1. droit, droite adj. Accord et expressions. drop-goal n. m. (anglicisme de la langue du


rugby) Prononciation : [dRopgol]. — PI. : des
I Accord de droit.
drop-goals [-gol]. — Le mot s’abrège souvent
1 Avec se tenir, rester, etc. Accord en genre en drop; au pluriel : des drops [dnop]. — Pour
et CT nombre : Ces fillettes se tiennent droites. éviter cet anglicisme, on peut employer
Malgré ses soixante-quinze ans, cette vieille l’expression coup de pied tombé.
dame reste droite. Dans ces cas, droit est
adjectif. dru, drue adj. Épais, serré : Un taillis dru. Une
barbe drue. — Jamais d’accent circonflexe sur
2 Mâcher droit. Quand l’expression signifie le U, même au masculin. — Invariable dans
« marcher en se tenant droit », droit est l’emploi adverbial : Les ronces croissent dru.
adjectif et s’accorde en genre et en nombre :
Les fillettes marchaient droites, les épaules
drugstore [dnoegstoR] n. m. A écrire plutôt en
effacées. — Quand l’expression signifie « mar¬ un seul mot. Eviter drugstore, drug store.
cher en ligne droite ou directement », droit est
adverbe et reste invariable : Elle a bu beaucoup
druide n. m. Prêtre gaulois. — Féminin ;
elle ne marche pas droit. Elles marchèrent droit druidesse.
vers la porte. De meme, au figure ; Ce père exige
que ses hiles marchent droit (se conduisent
bien). (^^tinique) Fruit charnu à noyau (cerise,
pêche, abricot, etc.). — Pour le genre, l’usage
255 DRY

est flottant. L’usage le plus répandu de nos dune n. f Éviter le pléonâsme dune de sable.
jours est d’employer le mot au féminin : Une
grosse drupe. dunette n. f (terme de marine) Un seul n, deux t.

dry adj. ou n. m. Anglicisme qualifiant un duo [dyo] n. m. Mot italien francisé. PI. : des
champagne non sucré ou peu sucré. — N. m. duos [dyo].
Un dry : cocktail à base de vermouth et de gin.
— Prononciation : [dnaj]. — Toujours invaria¬ duodénum n. m. Partie de l’intestin. — Mot latin
ble : Des champagnes dry. Il a bu plusieurs dry. francisé. Prononciation : [dyadenomj. Accent
— Composé (invariable) : extra-dry adj. Très aigu sur le e. PI. : des duodénums [-nam]. —
sec : Des champagnes extra-dry. Dérivé : duodénal, ale, aux.

dryade n. f. (mythologie) Nymphe des forêts et dupe Toujours au féminin, même quand on parle
des bois. — Prononciation : [dnijad]. — d’un homme : Cet homme d'affaires naïf a été
Attention à ï’y intérieur. la dupe consentante d’un escroc.

du Contraction de de -I- le. duplex n. m. ou adj. Toujours invariable ; des


duplex. Des appartements duplex.
1 Du, particule nobiliaire > de (V, 5).
2 Du, article partitif. Manger du pain. Manger duplicata n. m. (pluriel neutre latin utilisé au
de bon pain (vieux). Manger du bon pain > de singulier en français). Copie exacte d’un do¬
(VIII, et spécialement VIII, 5). cument. — Toujours invanable : des duplicata.
— Eviter au singulier la forme prétentieuse un
dû Masculin singuher du participe passé du verbe duplicaturru — Éviter aussi la forme triplicata
devoir. Prend un accent circonflexe : J’ai dû me pour désigner une deuxième copie. — Au lieu
rendre à Rouen pour une affaire urgente. Régler de duplicata, qui appartient au vocabulaire
le montant dû. ▼ Au masculin pluriel (dus), administratif, on dira plutôt, selon les cas, un
au féminin singulier et pluriel (due, dues), pas double ou une copie.
d’accent circonflexe : Les arriérés dus. La
somme due. Les sommes dues. — En revanche, duquel > dont (VIII).
accent circonflexe dans le substantif masculin
le dû : Payer son dû. dur, dure adj. Bien écrire un dur à cuire
(familier) et non un dur à *cuir. Il s’a^t du
dualité n. f Avec un seul /. verbe cuire et non du nom masculin cuir.

ducroire n. m. (terme de commerce) En un seul Duralumin n. m. Alüage. — Nom déposé, donc,


mot. — On dit un commissionnaire ducroire en principe, un D majuscule ; Une armature de
Duralumin. — De même : Duralinox (Un
ou un ducroire.
récipient en Duralinox).
ductile adj. Finale en -ile, même au masculin :
durant, pendant Ces deux prépositions sont à
Un métal ductile. — Ne pas déformer en
peu près synonymes. Trois différences
*ductible.
cependant.
dudit En un seul mot > dit. 1 La préposition durant ne s’emploie guère
dans la langue parlée et a une connotation plus
duelliste n. m Celui qui se bat en duel. — Deux /. littéraire.. En revanche, pendant appartient à
tous les registres (littéraire, neutre, familier).
duettiste n. m. ou f. Celui, celle qui chante ou 2 On peut postposer durant (après un nom
qui joue en duo. — Deux t. désignant une durée), mais non pendant:
Durant des mois, il poursuivit ses recherches ou
dûment adv. Attention à l’accent circonflexe. Des mois durant, il poursuivit... On peut dire
seulement Pendant des mois, il poursuivit ses
dumper n. m. Anglicisme désignant un chariot. recherchés.
— Prononciation : [dœmpoeR]. — PI. : des
dumpers [-pœR]. — Équivalents français; 3 La préposition durant insiste plus fortement
tombereau, tombereau à moteur, tombereau que pendant sur l’idée de continuité : Durant
automoteur. tout le mois d’août, il a fait beau (idée de
non-interruption). Pendant le mois d’août, nous
dumping n. m. (terme de commerce et d’écono- avons eu quelques orages (idée d’une durée à
mi5 Prononciation : [dœmpi^], plutôt que l’intérieur de laquelle des événements dis¬
[ddépiq]. — Le mot est inusité au pluriel. continus ont eu lieu).
DURE-MÈRE 256

dure-mère n. f. (anatomie) L’une des trois dynamo- Préfixe (du grec dunamis « force,
méninges. — PI. : des dures-mères. puissance »), qui entre dans la formation
de quelques mots savants : dynamo-électri¬
Durit n. f. Caoutchouc spécial utilisé dans les que ou, selon une graphie plus moderne,
moteurs. — Prononciation : [dynit]. — Nom dynamoélectrique, dynamogène ou dynamogé¬
déposé, donc un D majuscule. ▼ Bien que le nique, dynamographe, dynamomètre,
mot soit féminin, ne pas écrire *durite. dynamométrique.

duumvir n. m. A Rome, dans l’Antiquité, dynastie n. f. Attention à l’y. De même : dynaste,


chacun des deux magistrats chargés conjointe¬ dynastique.
ment de certaines fonctions particulières. —
Prononciation : [dyDmviR]. — Pluriel à la
française : des duumvirs (Les duumvirs sibyllins dys- Préfixe (du grec dus-), qui exprime l’idée
étaient chargés de la garde des livres sibyllins). de difficulté, de défaut et qui entre dans la
Le pluriel latin, duumviri, ne s’emploie que formation de nombreux mots savants : dysar-
dans une expression dont le deuxième terme thrie [dizaRtai], dyscalculie, dyschromie, dys-
est lui-même un mot latin, par exemple : Les crasie, dyscrasique, dysenterie [disâtai], dysen¬
duumviri perduellionis étaient chargés de juger térique [disâteaik], dysgraphie, dyshidrose ou
les crimes de trahison. — Dérivé : duumvirat dysidrose [dizidaoz], dyslalie, dyslexie,
[dyamviRa] n. m. (fonction de duumvir). dyslexique, dysménorrhée, dysorthographie
[dizDRtogaafi], dyspepsie, dyspepsique ou dys¬
dyke n. m. (géographie) Anglicisme désignant une peptique, dyspnée, dyspnéique, dystéléologie,
colonne ou une muraille de lave. — Attention à dystocie, dystrophie, dystrophique, dysurie [di-
l’y. — Prononciation ; [dik], et non ♦[dajk] Qe zyai], dysurique [dizyaik].
mot est francisé). — PI. : des dykes [dik].
dysenterie n. f. Maladie infectieuse très grave
dynamique adj. Attention à l’y. Les mots de la qui se manifeste notamment par de la diarrhée.
même famille s’écrivent aussi avec un y; Ne pas employer dysenterie comme synonyme
dynamitage, dynamiter, dynamiteur. de diarrhée. T Bien prononcer : [disâtRi], et
non *[dizâtRi]. — Dérivé : dysentérique
dynamo n. f. Génératrice de courant électrique. [disâtcRik] (un accent sur le e, à la différence
— PI. : des dynamos. de dysenterie).
E
eau n. f. Expressions nombreuses. eau régale, eau d’arquebuse, eau de fleur
d’oranger, eau de lavande, eau de riz, eau de
I Être en eau. Expression vieillie. On dit de roche, eau de rose, chute d’eau, jet d’eau, tirant
nos jours : être en sueur ou (familier) être en d’eau, voie d’eau.
nage.
3 Sans traits d’union, avec une majuscule au
II Faire eau, faire de l’eau. second élément ; eau de Cologne, eau de Javel,
1 Le navire fait eau, a une voie d’eau, se eau de Seltz.
remplit d’eau peu à peu : La barque faisait eau 4 Pluriel. Quand le second élément est
de toutes parts, elle allait couler. introduit par de, il reste invariable au pluriel :
2 Le navire fait de l’eau, s’approvisionne en Des eaux de Cologne, des eaux de lavande.
eau potable : La frégate relâcha à une aiguade
5 Les Eaux et Forêts, pas de trait d’union.
pour faire de l’eau. Un E majuscule et un Fmajuscule (désigne une
III Morte-eau, eau morte ; vive-eau, eau vive. administration, une institution unique).

1 La morte-eau (au pl. : des mortes-eaux) ou eau-de-vie, eau-forte, eaux-vannes > eau
les marées de morte-eau : désigne la période (IV, 1).
pendant laquelle les marées sont de faible
amplitude. — L’eau morte: désigne l’eau qui
ne coule pas (étang, mare que n’alimente aucun ébahir v. t. Un h entre a et t De même :
ébahissement n. m.
courant).
2 La vive-eau (pl. : les vives-eaux) ou les ébats n. m. pl. De nos jours, ne s’emploie plus
marées de vive-eau : désigne la période pendant au singulier.
laquelle les marées sont de forte amplitude. —
L’eau vive; désigne l’eau courante d’un ruis¬
ébattre (s’) v. pron. Conjug. 98 (comme battre).
seau, d’un torrent, d’une source.
— Aux temps composés, accord du participe
IV Orthographe des expressions. avec le sujet : Elles se sont ébattues.

1 Avec un trait d’union : morte-eau, vive-eau ébaubir (s’) v. pron. S’étonner grandement. —
(voir ci-dessus, III), à vau-l’eau ; eau-de-vie n. Ne s’emploie que dans un contexte plaisant,
f. (pl. : des eaux-de-vie) ; eau-forte ri. f. (acide comme l’adjectif ébaubi, ie, étonné au point de
nitrique ; gravure obtenue par l’action de cet ne pouvoir parler.
acide sur une planche de cuivre ; pl. : des
eaux-fortes) ; eaux-vannes n. f. pl. (eaux usées ;
liquides des fosses d’aisances). ébauche, esquisse Ces deux mots féminins ne
sont pas absolument interchangeables.
2 Sans trait d’union : toutes les autres expres¬
sions, notamment eau morte, eau vive (voir 1 ébauche Le premier état, la première forme
ci-dessus, III), eau douce, eau lourde, eau d’une oeuvre qui n’en est qu’à ses débuts : Le
bénite, basses eaux, grandes eaux, eau oxygénée. tableau n’était encore qu’à l’état d’ébauche.
ÉBÈNE 258

2 esquisse Œuvre réduite à un tracé, à des écarquiller [ekaRkije] v. t. Ne s’emploie que


indications sommaires et qui est destinée à lorsqu’on parle des yeux : Il écarquille les yeux.
servir d’essai ou de guide, pour la réalisation Ses yeux s’écarquillent. ▼ Attention au / après
d’une autre oeuvre : Ce peintre a fait plusieurs le groupe -///- à la première et à la deuxieme
petites esquisses avant de passer à l’exécution personne de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
de son grand tableau mythologique. tif présent ; (que) nous écarquillions, (que) vous
écarquilliez.
ébène n. f. T Toujours féminin : De l’ébène
luisante. — Accent grave sur le deuxième e, écarté n. m. Jeu de cartes. — Finale en -é.
à la différence de ébénier [ebenje] n. m. (arbre
exotique), ébéniste [ebenistfa)] n. m , ébéniste- écarteler v. t. Conjug. 10. Il écartèle, il
rie [ebenistani] n. f écartèlera. — Dérivé : ecartelé, ée adj. ; écartèle¬
ment n. m.
éblouir v. t. Eviter les pléonasmes tels que : Cette
lumière crue éblouit les yeux (écrire Cette ecchymose n. f Synonyme : hématome. Syno¬
lumière crue éblouit). La splendeur du paysage nyme familier : un bleu. — Deux c, un h, un
éblouit le regard du voyageur (écrire plutôt y. — Prononciation ; [ekimoz]. — Dérivé :
éblouit le voyageur). En revanche, on peut dire, ecchymotique [ekimotik].
au passif : Ses yeux furent éblouis par ta lumière
éclatante. Il leva sur le paysage un regard ébloui.
ecclésia [eklezja] n. f Dans une cité grecque
antique, assemblée des citoyens. — Pas de
ébonite Matière plastique. — Toujours féminin ; majuscule. — Deux c. — pl. : des ecclésias
L’ébonite est cassante. [-zja].

éborgner v. t. Attention au i après le groupe -gn- échafaud, échafaudage Deux noms mascu¬
à la première et à la deuxième personne du pluriel lins, qui s’écrivent avec un seul f, comme le
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
verbe échafauder. De nos jours, échafaud
(que) nous éborgnions, (que) vous éborgniez.
désigne seulement la plate-forme sur laquelle
on exécute les condamnés à mort. Ne peut
éboueur > boueur. plus s’employer comme synonyme de
échafaudage.
ébourifTé, ée adj. Un seul r, deux f. De même :
ébouriffant, ante, ébouriffer, ébouriffoir. échalas n. m. Prononciation : [e/ala], le -s est
muet. — Dérivé : échalasser v. t.
ébrécher v. t. Conjug. 11. Change le deuxième
é en è devant un e muet, sauf au futur et au échalier, espalier Deux noms masculins
conditionnel : il ébréche, mais il ébréchera, il paronymes.
ébrécherait. — Dérivés : ébréché (avec un
accent aigu sur le deuxième e), ébrèchement 1 échalier Echelle rudimentaire ou branche en
(accent grave), ébréchure (accent aigu). forme de fourche qui permet de franchir la haie
séparant deux champs ou deux prés.
ébrouement [ebRumâ] n. m. Action de
s’ébrouer. — Attention à \’e muet intérieur. 2 espalier Mur le long duquel on plante des
arbres fruitiers ; ces arbres eux-mêmes : Pêchers
plantés en espalier.
ébiülition n. f. Deux /. De même : ébulliomêtre,
ébulliométrie, ébullioscope, ébullioscopie.
échalote n. f ▼ Un seul t.
écaille, coquille > coquille.
échangeable adj. Un e entre le g et le a.
écailler, ère n. m. ou f Ne pas écrire *écaillier.
échanger Conjug. 16, Prend un e après le
écarlate Genre et accord. g devant a ou o: il échangea, nous échan¬
geons.
1 Nom féminin. Désigne une matière colorante
ou une étoffe teinte en rouge vif (vieilli). échanger, changer > changer (II).
2 Nom masculin. Désigné une couleur (rouge
très vif) : Un écarlate profond et velouté. Toute échwson n. m. Dignitaire chargé de servir à
la gamme des écarlates et des cramoisis (prend boire à un roi. — Dérivé : échansonnerie n. f
la marque du pluriel). (dignité d’échanson).

3 Adj.ctif. D’un rouge très vif: Des soies échantillon [ej"âtij5] n. m. Les dérivés prennent
écarlates (prend la marque du pluriel).
deux n : échantillonnage, échantillonner.
259 ÉCHANTII LON

échantillon, spécimen Ces deux noms ne sont échauffer v. t. Deux / De même : échauffant,
pas interchangeables. échauffé, échauffement.
1 échantillon Fragment, petite quantité qu’on
prélève sur un ensemble pour donner une idée échauffourée n. f. Deux f, un seul r.
de cet ensemble, pour faire une analyse, pour
juger : Voici des échantillons de nos diverses échauguette n. f. Tourelle de guet, en
étoffes (= petits morceaux d’étoffe). encorbellement.

2 spécimen Objet unique et complet qui permet


échec n. m. On écrit, avec échec au singulier,
déjuger les autres objets semblables : L’éditeur
échec et mat, mais, avec échecs au pluriel, le
envoie un spécimen gratuit du nouveau manuel
jeu d’échecs, jouer aux échecs, une partie
(= un exemplaire) à tous les professeurs de
d’échecs, un champion d’échecs, etc. — De nos
mathématiques de la classe de sixième.
jours, on prononce toujours [ej'ek], même au
pluriel : les échecs [ejek]. Autrefois, au pluriel,
échappatoire n. f. Deux p. Toujours féminin : le -c était muet.
Une échappatoire adroite.
échelle n. f Sans trait d’union : faire la courte
échapper Orthographe, emploi de l’auxiliaire, échelle.
constructions, accord du participe et sens.
I Deux p. De même : échappatoire n. f., échelon n. m. Un seul /, à la différence de échelle.
échappée, échappement. — Deux n dans les dérivés : échelonnement,
échelonner.
II Emploi de l’auxiliaire.
1 A la forme pronominale (emploi le plus écheniller [e/falnije] v. t. Un /' après le groupe
fréquent) Auxiliaire être : Les deux voleuses se -///- à la première et à la deuxième personne
sont échappées de la prison. du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous échenillions, (que) vous
2 A la forme transitive directe (emploi échenilliez. — Dérivé ; échenillage.
familier). Auxiliaire avoir: La bonne a échappé
une assiette, qui s’est brisée. — (expression) Il écheveau n. m. Accent aigu et non grave sur
l’a échappé belle (auxiliaire avoir). le premier e.
3 A la forme transitive indirecte. Auxihaire
avoir généralisé de nos jours : Ce détail ne lui écheveler v. t. Conjug. 13. Il échevelle, il
a pas échappé. Il ne vous a pas échappé que... échevellera. — Dérivé ; échevelé, échevellement.
— Quand échapper a le sens de « etre émis,
proféré, accompli involontairement », l’emploi échevin n. m. Accent aigu et non grave sur le
de être n’est pas incorrect, mais très vieilli : Un premier e. — Dérivé : échevinage.
mot de regret lui était échappé.
échm(o)- Préfixe (du grec ekhinos « hérisson,
III Emploi de la préposition.
oursin »), qui sert à former quelques mots
1 Echapper à. De nos jours, seule construc¬ savants : échinides [ekinid] n. m. pl., échino-
tion usuelle quand le verbe est à la forme cactus [ekinokaktys] n. m. inv., êchinocoque
active ; Il échappa à un terrible danger. — Le [ekinokok] n. m., échinodermes [ekino
tour échapper de « s’évader de » est vieilli : Il dERm(a)] n. m. pl.
put échapper de prison. De nos jours, on dit :
s’échapper de. écho [eko] Pas de -s final au singulier. — Ne
pas écrire comme écot (payer son écot). —
2 S’échapper de. Seul tour possible à la forme Toujours au singulier dans la locution sans
pronominale : Il s’échappa de sa prison. écho ; Ses mises en garde sont restées sans écho.
IV L’échapper belle. Participe passé toujours — Dans se faire l’écho de, le participe passé
invariable : Il l’a échappé belle. Elles l’ont fait est toujours invariable : Elles se sont fait
échappé belle. l’écho de ces rumeurs. — Dérivés : écholalie
[ekolali], écholocation [ekabkasjS] ou écholo¬
V Echapper à, réchapper de. calisation [ekobkalizasjS].
1 Echapper à. Eviter un danger, un malheur
échoir v. i. Conjug 63. Très défectif. Ne s’emploie
(grave ou non) : Cet hiver, j’ai échappé à la
qu’à la troisième personne du singulier ou du
grippe.
pluriel des temps composés et de certains temps
2 Réchapper de. Echapper, non sans diffi¬ simples ; il échoit (ou, archaïque, il échet), ils
culté, à un danger grave : Il réchappa de justesse échoient (ou, archaïque, ils échéent). — Il
de l’épidémie de typhus. échoyait (très rare), ils échoyaient (extrêmement
ÉCHOPPE 260

rare). — Il échut, ils échurent. — Il échoira voyage éclair (des voyages éclair). Jamais de
(ou, archaïque, il écherra), ils échoiront (ou, trait d’union. T L’expression fermeture Eclair
archaïque, ils écherront). — Il échoirait (ou, est un nom déposé qui est considéré à tort
archaïque, il écherrait), ils échoiraient (ou, comme un véritable nom commun. Le vrai nom
archaïque, ils écherraient). — Impératif inusité. commun est fermeture à glissière. Au pluriel :
— Qu'il échoie (ou, archaïque, qu’il échée), des fermetures Eclair.
qu’ils échoient (très rare) ou qu’ils échéent
(archaïque). — Qu’il échût, qu’ils échussent éclater v. i. Un seul t. De même : éclatant, éclaté,
(rare). — Échéant. — Echu, ue. — Se conjugue éclatement, éclateur.
normalement avec l’auxiliaire être (Le sort qui
lui est échu), mais peut se conjuguer avec
éclectique adj. Avec un seul c. De même :
l’auxiliaire avoir, quand on veut insister sur
éclectisme.
l’action (La part qui lui avait échu ce jour-là).
écUsse Planchette, claie, etc. — Toujours fémi¬
1. échoppe n. f. Boutique. — Deux p.
nin : Une éclisse très longue. — Dérivé : éclisser.
2. échoppe n f. Outil. — Deux p.
éclo{^ ée adj. ou n. ▼ Un seul p. — Pas de verbe
actif *écloper correspondant (alors qu’on a
échouage, échouement n. m. Deux noms estropier v. t. et estropié, ée, adj. ou n.). Ne pas
masculins dérivés de échouer. dire : Cet accident *l’a éclopé.
1 échouage Manoeuvre qu’on effectue pour
échouer volontairement une embarcation (^ur éclore Conjug. 78. — A la troisième personne
la mettre à l’abri, hors de l’eau) ; situation d’une du singulier du présent de l’indicatif, l’accent
embarcation qui a été échouée volontairement : circo^exe sur le o est facultatif : il éclot ou
Des barques à l’échouage, à marée basse (cas il éclôt. — Aux autres personnes et aux autres
des petits ports de pêche, en Bretagne notam¬ temps, se conjugue comme clore. Peut s’em¬
ment). — Êndroit où une embarcation peut être ployer à tous les temps composés, sans excep¬
échouée (volontairement) en sûreté : Le fond tion. — Se conjugue en princip)e avec avoir
de la crique constitue un échouage bien abrité, quand on insiste sur l’action (La fleur a éclos
tout près du village de pêcheurs. ce matin), avec être quand on insiste sur l’état
(Depuis trois jours, les fleurs sont écloses). La
2 échouement (attention à Ve muet intérieur) tendance est de généraliser l’emploi de être : Les
Accident par lequel un navire s’échoue : œufs sont éclos dans la nuit.
L'échouement du pétrolier géant risque d’entraî¬
ner une marée noire, si le navire se brise. écœitfer v. t. S’écrit avec -œu-, comme cœur. De
même : écœurant, écœuré, écœurement.
échouer v. i. Emploi de l’auxiliaire (dans la
construction intransitive).
écoinçon n. m. (terme d’architecture) Attention
1 Au sens propre. au ç.

1 Pour pprimer l’état. Auxiliaire être; Le écolâtre n. m. Au Moyen Age, maître d’une
navire est échoué depuis trois jours sur un banc école ecclésiastique. — Ne désigne pas un
de sable. mauvais écolier.
2 Pour exprimer l’action. Auxiliaire avoir:
Le cargo a échoué hier soir sur un banc de sable. éconduire v. t. Conjug. 46 (comme conduire).
Dans ce cas, on emploie plutôt la forme
pronominale : Le cargo s’est échoué hier soir à écope n. f. Pelle en bois qui sert à vider l’eau d’une
quinze heures. embarcation. — Un seul p. — Dérivé ; écoper,

II Aux sens figurés. Toujours l’auxiliaire écorcer V. t. Le c prend une cédille devant a ou
avoir: Nous avons échoué dans une auberge de o: il écorça, nous écorçons.
- ^rnpagne (= nous avons fini par arriver, par
hasard ; familier). Elle a échoué à l’examen.
écossais, aise n. m. De l’Ecosse. — Attention à
la majuscule : La population écossaise. LesEcos-
éclair n. m. Genre ; orthographe des expressions.
^tiis. N. m. L'écossais : de l’étoffe à carreaux.
î T Toujours masculin: Un éclair brillant
déchira la nuit. Cet éclair au chocolat est écot n. m. Quote-part : Chacun paiera son écot.
délicieux. — Ne pas écrire comme écho, son répété.
2 Eclair invariable dans les expressions telles
écoute n. f. Distinguer être aux écoutes « être
que ; une guerre éclair (des guerres éclair), un
aux aguets » (Il est aux écoutes de toute
261
ÉCOUTER

nouvelle qui pourrait filtrer) et être à l’écoute écrivain n. m. Pas de forme pour le féminin. On
« ecouter une émission de radio, etc. » (Tout dit : Une femme écrivain. Colette est un grand
le monde était à l’écoute, devant son poste de écrivain. Simone de Beauvoir, écrivain français.
radio).
écrouelles n. f. pl. Abcès d’origine tuberculeuse.
écouter v. t. ▼ Signifie « prêter attention aux — Ne s’emploie qu’au pluriel.
paroles, au son, au bruit » : Les élèves écoutent
la leçon du professeur. N’est pas synonyme de
écrouir V. t. (technique) Travailler le métal à une
entendre « percevoir par l’ouïe » : Quand le
température inférieure à sa température de
vent souffle de l’ouest, on entend la sirène de
recuit. — Conjug. 25 (commefinir). — Dérivé :
Tusine. Ne pas employer écouter au lieu de écrouissage n. m.
entendre dans ce sens. Ne pas dire ; Quand le
vent souffle de Touest, on *écoute la sirène de
l’usine. Cet emploi constitue un régionalisme. écru, ue adj. Jamais d’accent circonflexe sur le
U : Du tissu écru. De la toile écrue. Ne pas dire
de la toile *crue.
écoutille n. f. (terme de marine) Prononciation :
[ekutij].
écueil [ekœj] n. m. Attention au groupe -ue-.
Ne pas écrire *éceuil.
écouvillon n. m. Brosse à long manche axial.
— Prononciation : [ekuvijS].
écuelle n. f. Deux /. De même : écuellée.

écran n. m. Pas de t final.


écumoire Toujours féminin : une écumoire
neuve.
écrémer v. t. Conjug. 11. Change le deuxième
é en è devant un e muet, sauf à l’indicatif futur écureuil [ekyRoej] n. m. Finale en -euil.
et au conditionnel présent : f écréme, mais
fécrémeraL — Dérivés (avec accent aigu sur
écune n. f. Local où l’on loge les chevaux (par
le deuxième e) : écrémage, écrémeuse.
extension, les mulets, les ânes). — Pour les
vaches on dit étable, pour les moutons bergerie,
écrêter v. t. Garde l’accent circonflexe à toutes pour les porcs porcherie, pour les lapins clapier,
les fomies : fécrête, fécrêterai, nous écrêtons, pour les poules poulailler. ▼ L’emploi de écurie
il écrêta. — Dérivé : écrêtement. pour désigner Vétable constitue un régiona¬
lisme, ainsi que les expressions écurie à cochons,
écrevisse n. f. Accent aigu sur le premier e. écurie à lapins, etc.

écrier (s’) v. pron. Conjug. 20. Double le i à la écusson n. m. Deux n dans les dérivés :
première et à la deuxième personne du pluriel écussonnage, écussonner, écussonnoir.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous nous écriions, (que) vous vous écriiez. écuyer, ère n. m. ou f. Prononciation : [ekqije,
— Accord du participe avec le sujet : Elles se br].
sont écriées.
eczéma n. m. Prononciation : [egzema], avec
écrire v. t. Conjugaison et accord du participe [gzjet non [ks]. De même : eczémateux, euse
passé. [egzemato, az].

1 Conjug. 48. J’écris, tu écris, il écrit, nous édam n. m. Fromage de Hollande. — Prononcia¬
écrivons, vous écrivez, ils écrivent — J’écrivais. tion ; [edam]. — Pas de majuscule. Un accent
— J’écrivis. — J’écrirai. — J’écrirais. — Ecris, aigu sur le e, à la différence du nom propre
écrivons, écrivez. — Que fécrive. — Que Edam.
f écrivisse. — Ecrivant. — Ecrit, ite.

2 A la forme pronominale à valeur réciproque, edelweiss n. m. inv. Plante. — Mot allemand.


le participe passé reste invariable quand il n’y Prononciation : à l’allemande, [edslvajs], ou
a pas de complément d’objet direct : Ces deux à la française, [edelves]. Pas d’accent aigu sur
amies se sont écrit souvent. — Accord avec le le e. ▼ Toujours masculin : Un edelweiss
complément d’objet direct si celui-ci est placé merveilleux.
avant le verbe : Les lettres que ces deux amis
se sont écrites (mais Ils se sont écrit de éden [eden] n. m. Attention à la majuscule.
nombreuses lettres).
1 Avec une ' majuscule : l’Eden, le jardin
d’Eden, le paradis terrestre (dans la Bible).
écritoire Toujours féminin : Une écritoire
luxueuse. 2 Avec une minuscule ; un éden, lieu délicieux
262
ÉDIFIER

(Ce coin de campagne est un éden). — PI. : des du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
édens [-den]. — Dérivé : édénique adj. (accent tif présent ; (que) nous effeuillions, (que) vous
aigu aussi sur le deuxième e). effeuilliez

édifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première efficace adj. ou n. f. L’emploi substantif au sens
et à la deuxième personne du pluriel de de « efficacité » appartient au langage de la
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : théologie (L’efficace de la grâce) ou à la langue
(que) nous édifiions, (que) vous édifiiez. littéraire très recherchée ou archaïsante (L’effi¬
cace merveilleuse de la science). — En revanche,
édile n. m. Attention à l’e final. l’adjectif efficace est un mot très vivant et
moderne.
éditorial, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
en -aux: des éditoriaux. efficient, ente adj. T Ce mot est un anglicisme
inutile. Ecrire : Des mesures efficaces (et non
édredon [edRodS] n. m. Accent aigu (et non des mesures efficientes). De même, employer
accent grave) sur le premier e. efficacité et non efficience.

éduquer v. t. Toujours -qu-, même devant a ou effigie n. f. Deux f.


O : il éduqua, nous éduquons — En revanche,
un c dans les dérivés ; éducable, éducateur, trice, effilé, ée adj. Orthographe et sens.
éducatif, éducation.
1 Deux f. De même : effilage, effilement.
effacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille 2 Effiler, affiler > affiler.
devant a tlo: il effaça, nous effaçons. — Deux
/ De même : effaçable, effacé, effacement, effilocher v. t. Deux f, un seul /. De même :
effaçure. effilochage, effiloché, effilocheur, effilochure.

effarer v. t. Deux / De même : effarant, efflanqué, ée adj. Deux f. De même : effianquer.


effarement.
effleurer v. t. Deux f. De même : effleurement.
effaroucher n. f. Deux f. De même :
effarouchement.
effleurer, affleurer > affieurer.
effectif, ive adj. ou n. m. Deux f. De même :
efflorescence n. f. Deux f, -sc- et finale en -ence.
effectivement.

effectuer v t. (deux /) Faire (une opération effluent, ente adj. ou n. m. Deux f.


difficile, technique, complexe) : Effectuer une
réduction au dénominateur commun. Il y a des effluve Deux f. — S’emploie le plus souvent au
réparations à effectuer sur cette machine à pluriel. ▼ Mot masculin : Les effluves délicieux
calculer. Effectuer une rectification sur un d’un jardin. L’emploi au féminin est une faute
document comptable. T Ne pas abuser de ce fréquente.
mot et ne pas l’employer, au lieu de faire, quand
il s’agit d’une action simple. Ne pas écrire ; effondrer Orthographe et constructions.
effectuer une visite, un voyage (mais faire une
visite, un voyage). 1 Deux f. De même : effondré, ée, effondre¬
ment.
efféminé, ée adj. Deux / De même : efféminer. 2 La construction transitive, sans être à propre¬
ment parler incorrecte, est rare : Les pluies ont
efférent, ente adj. Qui va du centre vers la effondré la route.
périphérie -.Nerfs, vaisseaux efférents. —Deux/
3 S’emploie normalement à la forme pronomi¬
nale. Après faire ou laisser, l’omission du
effervescent, ente adj. Deux/et -sc-. De même :
pronom réfléchi est fréquente (mais non obliga¬
effervescence (finale en -ence).
toire) : Les pluies ont fait effondrer la route ou
ont fait s’effondrer la route.
effet n. m. On évitera le pléonasme car en effet.
— On évitera aussi la locution à l'effet de, qui
est lourde et appartient à la langue de la efforcer (s*) v. pron. Accord du participe passé
procédure. Préférer pour (suivi de l’infinitiO. et constructions.
1 Accord du participe passé avec le sujet : Elles
effeuLler v. t. Attention à l’i après le groupe se sont efforcées d’obtenir ce document Les
-ill- à la première et à la deuxième personne permissions qu’il s’est efforcé d’obtenir.
MKr ««J»
263
EFFORT

2 S’efforcer de (suivi de l’infinitiO est le seul Les formes en -aie- sont plus fréquentes que
tour vivant : Ils s’efforcent d’atténuer l’effet de les formes en -aye-. — Attention au i après
cette mesure. — S’efforcer à est correct, mais l’y à la première et à la deuxième personne
littéraire et vieilli : Les courtisans s’efforcent à du pluriel de l’indicatif imparfait et du sub¬
plaire au tyran. jonctif présent : (que) nous égayions, (que) vous
égayiez.
3 Le tour s’efforcer pour et la construction
absolue (= faire des efforts, se donner de la
peine) appartiennent à la langue ancienne : égal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en -aux.
C’est en vain que les envieux s’efforcent, ils ne — L’accord des expressions est difficile.
peuvent rien contre la gloire des grands poètes.
I Sans égal. Deux possibilités.
effort n. m. Deux f. 1 Accord. Egal prend la marque du féminin
singulier et pluriel, mais non celle du masculin
effraction n. f. Deux f. pluriel ; Une merveille sans égale. Des merveilles
sans égales. Un succès sans égal Des succès sans
effrue, orfraie Deux noms féminins paronymes égal (et non sans *égaux).
qui désignent des oiseaux. 2 Invariabilité. Des merveilles sans égal
1 effraie (deux /) Gros rapace nocturne, dont II N’avoir d’égal que. Trois possibilités, quand
le cri, croyait-on, était prœage de mort et de le nom ou le pronom qui est sujet de avoir est
malheur. d’un genre ou d’un nombre différent de celui
2 orfraie (un seul /) Rapace diurne, appelé du nom ou du pronom qui suit que.
aussi pygargue ou aigle pêcheur. 1 Accord avec le sujet. Sa faconde n’a
3 T L’expression consacrée, des cris d’orfraie, d’égale que son pédantisme. Son génie n ’a d’égal
« des cris aigus, effrayants », résulte d’une que sa modestie.
confusion. C’est l’effraie, oiseau de nuit, qui 2 Accord avec le nom qui suit que. Son
pousse des cris effrayants. Cependant on ne dit orgueil n’a d’égale que son incapacité.
pas des cris d’*effraie.
3 Invariabilité. Son habileté et son zèle
effranger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le n’ont d’égal que sa modestie et sa courtoisie.
g devant aono : il effrangea, nous effrangeons. Cette construction semble l’emporter de nos
— Deux f. De même : effrangé, effrangement. jours.

III D’égal à égal. Toujours invariable : De nos


effréné, ée adj. Deux f. — Ne pas écrire *effreiné jours, les femmes veulent traiter d’égal à égal
(malgré frein). avec les hommes.

effriter v. t. Deux / Un seul t. De même: égard n. m. Expressions.


effritement.
1 Eu égard à. En considération de : Eu égard
effroi n. m. Deux f. Pas de e final. à son passé glorieux, l’accusé a été condamné
légèrement. T Ne pas déformer l’expression, en
effronté, ée adj. ou n. Deux f. De même : disant *en égard à.
effrontément, effronterie. 2 A tous les égards ou à tous égards. Les deux
formes sont correctes. La première est plus
effusion n. f. Deux f. usuelle, la seconde plus littéraire.

égailler, égayer Deux verbes à bien distinguer. 3 A l’égard de. Sens usuel et moderne ;
« envers, en ce qui concerne » (A l’égard de
1 s’égailler Se disperser : Les gamins s’égaillè¬ ses collègues, il s’est montré bien incorrect. A
rent comme une volée de moineaux. — Pronon¬ l’égard de cette question, je n ’ai pas d’opinion
ciation : [egaje], avec [a]. — Attention au / précise). — Sens plus littéraire ou un peu
après le groupe -///- à la première et à la vieilli : « en comparaison de » (Ce que nous
deuxième personne du pluriel de l’indicatif avons fait est peu de chose à l’égard de ce
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous qui nous reste à faire). T On dit : à mon
nous égaillions, (que) vous vous égailliez. égard (à ton, son égard) et non à l’égard de
mol
2 s’égayer Se distraire, s’amuser : Ils s’égayè¬
rent aux dépens de leur camarade trop naïf. — 4 Toujours égards au pluriel dans manque
Prononciation : [egeje]. Conjug. 23. Remplace d’égards (= manque de marques d’estime et
facultativement y par ; devant un e muet : de déférence) : Ne pas nous avertir, quel manque
j’égaie (ou j’égaye), j’égaierai (ou j’égayerai). d’égards l
ÉGARER 264

égarer, perdre Ces deux verbes transitifs ne sont 2 égotisme (littéraire, non péjoratif) Tendance
pas synonymes. à a^yser sa propre personnalité, en littérature
(mot créé par Stendhm) : L ’égotisme des roman¬
1 égarer Ne plus retrouver un objet que l’on tiques. — Tendance à cultiver sa propre
cherche, parce qu’on ne sait plus où on l’a mis : personnalité et à faire de cette culture du moi
J’avais égaré mon carnet d’adresses, mais je l’ai le principe d’une morale.
retrouvé dans la poche de mon vieux pardessus.
3 égocentrisme (terme de psychologie, non
2 perdre Etre privé définitivement d’une chose péjoratif) Attitude naturelle de chaque individu
qu’on a laissée quelque part, qu’on a laissée qui le porte à concevoir le monde à partir de
tomber: J’ai perdu mon parapluie dans le sa propre personne et à ordonner autour d’elle
métro. Sa poche était percée, il a perdu ses clés.
la représentation qu’il en a.
égayant, ante adj. Prononciation : [egejô, ôt].
égorger v. t. Conjug. 16. Prend im e après le
g devant a ou o.’ il égorgea, nous égorgeons.
égayer, égailler (s’) > égailler (s’).
égosiller (s’) v. pron. Attention au ; après le
égéen, enne [e3eÉ, en] a^. ou n. Attention à
groupe -ill- à la première et à la deuxième
la majuscule: Les Egeens. La civilisation
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
égéenne.
du subjonctif présent : (que) nous nous égosil¬
lions, (que) vous vous égosilliez.
égérie n. f. Conseillère d’un homme de lettres,
d’un homme politique. — Un e minuscule.
égout n. m. ▼ Pas d’accent circonflexe sur le u.
Vient de égoutter. Aucim rapport avec dégoût.
égide n. f. Sous l’égide de, sous la protection de :
La liberté publique doit être placée sous l’égide
des lois. — Ne pas employer cette expression égoutier n. m. ▼ Un seul t, à la différence de
au sens abusif de sous le patronage de. Dire : égoutter. — Pas d’accent circonflexe.
Ce bal aura lieu sous le patronage du comité
des fêtes (et non sous l’égide du comité des fêtes). égoutter v. t. Deux t De même : égouttage,
égouttement, égouttoir, égoutture. T Le nom
églefin [eglafë], égrefin [egRsfÉ] n. m. Poisson égoutier, forme sur égout et non directement
appelé aussi haddock, morue noire, morue sur égoutter, prend un seul t
Saint-Pierre. On écrit aussi aiglefin, aigrefin,
mais églefin est la graphie la plus courante (à égrapper v. t. Deux p. De même : égrappage.
préférer).
égratigner v. t. Un seul t. De même : égrati-
église n. f. Un e minuscule quand il s’agit d’un gneur, égratignure.
édifice : Une église romane du XIP siècle. Les
fidèles sortent de l’église. — Un E majuscule égrener y. t. Conjug. 12. J’égrène. J’égrènerai
quand il s’agit de la société formée par — Dérivés : égrenage (ou égrainage, égrène-
l’ensemble des fidèles et de leurs prêtres, de ment), égreneuse. — Au lieu de égrener, on dit
leurs pasteurs : Les gens d’Eglise. Un homme parfois égrainer (forme rare).
d’Eglise. L’Eglise catholique. Les Eglises protes¬
tantes. Les Eglises d’Orient. égrillard, arde adj. Prononciation : [egRijaa,
aRdfo)], avec [j].
ego [ego] n. m. (terme de philosophie, de
psychologie) Pas d’accent sur Ve. — Invariable égrotant, ante adj. Malade, maladif : Un vieil¬
au pluriel. S’écrit souvent en italique dans un lard égrotant. — Mot vieilli et littéraire.
texte en romain, ou en romain dans un texte
en itahque : Les relations entre les divers ego. égruger v. t. Ecraser : Egruger du poivre. —
Conjug. 16. Prend un e apr^ le g devant a ou
égome [egoin] n. f. On peut dire soit une égoïne, O : il égrugea, nous égrugeons. — Dérivés :
Mit une scie égoïne (pl. : des égoïnes, des scies égrugeage, égrugeoir.
égotnes) — La graphie égohine est vieillie.
égyptien, ienne adj. ou n. D’Egypte. — Atten¬
égoïsme, égotisme, égocentrisme Trois noms tion à la majuscule : La civilisation égyptienne.
masculins qui ne sont pas interchangeables. Les Egyptiens. — N. m. L’égyptien: languç.
1 égoïsme (usuel, péjoratif) Attitude de celui
qu; ne pense qu’à ses propres intérêts et qui eh !, hé I Deux interjections à distinguer.
saciifie souvent le bonheur des autres au sien 1 eh ! Exprime la surprise, l’admiration, etc. ;
propre. Eh I qui l’aurait cru ? Eh ! ce n’est pas si mal /
265 EH BIEN

— Sert à interpeller ; Eh l vous, là-bas, élagage n. m. S’écrit avec g, et non avec -gu-,
approchez ! à la différence de élaguer, élagueur.
2 hé ! Forme intensive et expressive de eh !
élaguer v. t. Toujours -gu-, même devant a ou
Marque un début plus vif de la phrase. Sert
O : il élagua, nous élaguons. — Dérivés : élagage
à donner plus de force à ce que l’on énonce :
(avec g), élagueur (avec -gu-).
Hé ! mais vous ne m ’en aviez rien dit ! Hé ! mais
oui, c’est à moi de décider ! — Sert surtout à
interpeller : Hé ! l’ami l comment va-t-on au¬ élancer Conjug. 17. Le c prend une cédille devant
jourd’hui ? — Répété, exprime l’ironie, la a ou O ; il s’élança, nous nous élançons.
moquerie, l’indignation feinte, l’approbation
nuancée, etc. : Hé t Hé l dites-moi, ce n ’est pas élastique adj. ou n. m. Bien dire un élastique
une mauvaise affaire, ça t D’une manière (une élastique est populaire et incorrect) ; Un
générale, hé l est considéré comme plus familier élastique tout neuf.
que eh l
elbeuf n. m. Drap fabriqué à Elbeuf — Un e
eh bien I Locution inteijective. T Ne pas écrire minuscule : Un coupon d’elbeuf. — Ne pas
*et bien l — On met une virgule après eh bien, écrire *elbœuf.
si cette locution est en tête de phrase : Eh bien,
vous avez l’air joyeux, ce matin l Sinon, eh bien eldorado [eldoRado] n. m. Pays merveilleux :
est suivi d’un point d’exclamation ou d’interro¬ Beaucoup de provinciaux croient que Paris est
gation : Mais oui, monsieur, il m ’a traité de un eldorado. — Généralement écrit avec un
« vieille baderne » l — Eh bien l Je voulais vous e minuscule, sauf quand on parle de l’Eldo¬
dire... — Oui, eh bien ? — Pas de signe de rado, pays mythique qu’on croyait exister en
ponctuation entre eh et bien. Amérique du Sud. — PL : des eldorados
[-do].
eh quoi ! locution inteijective. Introduit une
Justification ou une objection : Vous récompen¬ électrifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
sez cet employé ? — Eh quoi t il a fait de son première et à la deuxième personne du plu¬
mieux. riel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent ; (que) nous électrifiions, (que) vous
électrifiiez.
éhonté, honteux Deux adjectifs de la famille de
honte.
électro- Les composés en électro- s’écrivent en
1 éhonté, ée Qui se livre sans honte, sans un seul mot sans trait d’union (électrocardio¬
mesure, sans hésitation à des actes blâmables : gramme, électrochoc, électrodynamique, élec¬
Un menteur éhonté. — Qui est fait sans honte, troménager, électromoteur, électrovalve, etc.),
sans mesure : Des mensonges éhontés Un pillage même quand le second élément commence par
éhonté des finances publiques. une voyelle (électroacoustique, électroaimant,
électroencéphalogramme, électroérosion, etc.).
2 honteux, euse Qui éprouve de la honte (du On écrit cependant : électro-osmose.
fait de ses actes, de son état) : Elle est toute
honteuse d’avoir menti. — Qui est déshonorant, électronvolt n. m. (terme de physique). PI. : des
scandaleux : Un honteux trafic. électronvolts.

eider n. m. Oiseau. — Prononciation : [eden]. élégance n. f Dérivés : élégant, élégamment.


— PI. : des eiders [-den].
éléjphant n. m. Avec -ph-. De même : éléphante,
-é-je Finale qui se rencontre à la première éléphanteau, éléphantesque, éléphantiasique,
personne du singulier, à l’indicatif présent éléphantiasis, éléphantin.
des verbes du premier groupe (m’écrié-je,
donné-je, etc.) et dans quelques rares formes éléphantiasis Maladie tropicale. — Prononcia¬
verbales (dussé-je, puissé-je, eussé-je), quand tion : [elefâtjazis]. — Toujours masculin :
il y a inversion du pronom sujet je. Cette L’éléphantiasis est dangereux.
forme en -é-je ne s’emploie que dans la lan¬
gue assez recherchée. — Elle se prononce élévator. Escalator Deux noms masculins à bien
avec un e ouvert [es], mais s’écrit avec un distinguer.
é (accent aigu). — Elle ne doit pas être
confondue avec la finale en -ais-je d’imparfait 1 élévator (mot anglo-américain à demi fran¬
ou de conditionnel (donnais-je, pourrais-je, cisé) Anglicisme qui désigne un silo à blé. —
aimerais-je), ni avec la finale en -ai-je de passé PI. : des élévators. — Accent aigu sur chaque
simple ou de futur (donnerai-je, pourrai-je, e. — Pour remplacer cet anglicisme, on pourra
aimerai-je). employer : silo élévateur.
ÉLEVER 266

2 Escalator (nom déposé) Marque déposée employer y ou, dans d’autres cas, lui (équivaut
d’un escalier mécanique. — Un .É majuscule. à à elle) ou en (équivaut à d’elle) : Il aime la
— Dire de préférence : escalier mécanique. littérature, il veut s’y consacrer (et non se
consacrer à elle). Il aime la littérature, il veut
élever v. t. Conjugaison ; orthographe des lui consacrer sa vie (et non consacrer sa vie à
dérivés. elle). Il regrette son école, il en parle sans cesse
(et non il parle d’elle).
1 Conjug. 12. J’élève. J’élèverai.
4 Après ne... que, on peut employer cepen¬
2 Dérivés ; élevage [Elva3], élévateur, trice, élé¬ dant elle dans tous les cas ; Il aime la littérature,
vation, élévatoire, élève, éleveur, euse [elvœR, il ne veut se consacrer qu ’à elle. Il regrette son
0z]. — Toujours un accent aigu sur le premier e, école, il ne parle que d’elle. Il est plus élégant
même quand il se prononce [e] (élevage, éleveur). cependant de tourner autrement : Il aime la
littérature, il veut consacrer exclusivement.
elfe n. m. Génie de l’air. — Ne pas écrire *elphe. II regrette son école, c’est son seul sujet de
conversation.
élire v. t. Conjug. 50. J’élis, tu élis, il élit, nous
élisons, vous élisez, ils élisent. — J’élisais. — 5 Après une préposition autre que à ou de,
J’élus, tu élus, il élut, nous élûmes, vous élûtes, on emploie elle: Il aimait tant la littérature
ils élurent. — J’élirai. — J’élirais. — Elis, qu’il a tout abandonné pour elle. L’emploi de
élisons, élisez. — Que j’élise. — Que j’élusse, y ou de en est impossible. On peut aussi
que tu élusses, qu’il élût, que nous élussions, que remplacer elle par celle-ci: Il aimait tant la
vous élussiez, qu’ils élussent. — Elisant. — Elu, littérature qu ’il a tout abandonné pour celle-cL
ue. T Au passé simple, éviter les barbarismes, Cette tournure est nettement plus lourde.
fréquents, du genre j’*élis..., ils *élirent ou III Elle (elles) représentant un nom d’animal.
j’*élisis..., ils *élisirent.
1 En général, mêmes règles que pour elle(s)
élisabéthain, aine adj. ou n. m. Les écrivains représentant un nom de chose : Ce paysan est
élisabéthains ou les élisabéthains. — Un e fier de ses vaches, il en parle sans cesse.
minuscule. Ce n’est pas un nom de peuple.
2 Quand il s’agit d’un animal familier que
l’on assimile à une piersonne, on peut appliquer
élixir Masculin : Un élixir délicieux.
les mêmes règles que pour elle(s) représentant
un nom de personne : Cet enfant aime bien sa
elle, elles Pronom personnel féminin de la chienne, il pense à elle souvent. La petite chienne
troisième personne. de mon oncle est morte, il parle d’elle sans cesse.
I Elle (elles) représentant un nom de personne
ou de chose personnifiée. ellébore ou hellébore Plante. — Les deux
graphies sont admises. V Toujours masculin :
1 Peut s’employer comme sujet : Ma sœur Un ellébore majestueux.
est venue, elle repart demain.

2 Peut s’employer comme complément de ellipse n. f. Deux /. De même : ellipsoïdal, ale,


nom : Connais-tu mes cousines ? Voici une photo aux, éllipsoïde, n. m., elliptique, elliptiquement.
d’elles.
élucider, éluder v. t. Deux verbes à bien
3 Peut s’employer comme complément d’ob¬ distinguer.
jet indirect ou comme complément préposition¬
nel, quelle que soit la préposition : Il aime bien 1 élucider une question obscure, la tirer au clair.
ses sœurs, il parle toujours d’elles. Cet écrivain
exile aime tant sa Patrie qu’il parle d’elle dans 2 éluder une question embarrassante, l’esquiver
tous ses livres. Sa fiancée est partie, mais il pense habilement.
a elle. La directrice arrive, les petites pension¬
naires font cercle autour d’elle. élysée Sans trait d’union, avec un c minuscule et
un E majuscule ; les champs Elysées yôzelize], j
II Elle (elles) représentant un nom de chose. séjour des héros et des justes après leur mort
1 Peut s’employer comme sujet : J’ai vu sa (dans la mythologie antique). Avec un trait
voiture, elle est toute neuve. d union, un C majuscule et un E majuscule : les
Champs-Elysées, dLVtmst de Paris. — Avec un e |
2 Ne peut s’employer comme complément minuscule : un élysée, un lieu verdoyant, déli- |
^ employer en: Connais-tu sa cieux. Avec un E majuscule : l’Elysée, palais du i
villa ? En voici une photographie. président de la République, à Paris. i
3 Ne peut s’employer comme complément
élytre Aile d’insecte. — Un y. ▼ Toujours
d’objet indirect (précédé de à ou de de). Il faut
masculin : Des élytres très courts.
267 ELZÉVIR

elzévir n. m. Livre imprimé ou publié par la embarquer v. t. ou i. Toujours -qu-, même


famille Elzévir. — Famille de caractères. — Un devant a ou o .• il embarqua, nous embarquons.
Z Un e minuscule. — PI. : des elzévirs. — — Dérivés : embarqué, embarquement (avec
Dérivé : ehévirien, ienne adj. -qu-), mais embarcadère, embarcation (avec c).
— La forme intransitive et la forme pronomi¬
émacier v. t. Conjug. 20. Double le i à la nale ont le même sens : Les voyageurs se sont
première et à la deuxième personne du pluriel embarqués sur ce paquebot à neuf heures (ou
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : ont embarqué sur le paquebot).
(que) nous (nous) émaciions, (que) vous (vous)
émaciiez. — Dérivés : émacié, émaciation. embarras n. m. Deux r. De même : embarras¬
sant, embarrassé, embarrasser. — De nos jours,
émail [emaj] n. m. Le pluriel normal est ; des on dit plutôt faire des embarras que faire de
émaux. — Il existe un pluriel des émails, l’embarras.
employé quand il s’agit de produits de beau¬
té (émails pour les ongles), de peintures embauchage, embauche Deux noms dérivés de
spéciales pour carrosseries. — Dérivés : émail- embaucher.
lage, émailler, émaillerie, émailleur, émail-
1 embauchage n. m. Action d’engager effecti¬
lure.
vement un salarié: Le service du personnel
s’occupe des formalités d’embauchage.
émaillage, émaillerie Deux noms de la famille
de émail 2 embauche n. f. Possibilité d’embaucher des
salariés : Il y a de l’embauche en ce moment
1 émaUlage n. m. Action de recouvrir d’émail
dans le bâtiment
une pièce de céramique ou de métal : L’émail¬
lage de la tôle.
embauchoir, embouchoir > embouchoir.
2 émaillerie n. f. Art de fabriquer des émaux
artistiques : L’émaillerie limousine fut jadis embellir Dans la construction intransitive, se
célèbre. conjugue avec avoir pour insister sur l’action
(En quelques années, cette jeune fille a beaucoup
émailler v. t. Attention au i après le groupe -ill- à embelli), avec être pour insister sur l’état
la première et à la deuxième personne du pluriel (Depuis les travaux dwbanisme, notre ville est
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ; bien embellie). — Deux /. De même : embellie,
(que) nous émaillions, (que) vous émailliez embellissement

émaner Toujours intransitif : La lurriière émane embêter v. t. (familier) Un accent circonflexe


du Soleil — Emploi transitif incorrect. Ne pas sur le e. De même : embêtant, embêtement
écrire : Le Soleil émane de la lumière. Ecrire
plutôt : Le Soleil émet de la lumière. On évitera emblée (d’) loc. adv. Finale en -ée.
aussi : La lumière émanée du Soleil Ecrire
plutôt : La lumière émanant du Soleil emblème Masculin : Un emblème ancien. —
Accent grave et non accent circonflexe. —
émarger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le Dérivé : emblématique (accent aigu).
g devant a ou o : il émargea, nous émargeons.
— Dérivé : émargement emboîter v. t. Accent circonflexe sur le i, comme
dans boîte. De même : emboîtage, emboîté,
embâcle Obstruction d’un cours d’eau par les emboîtement, emboîture.
glaces ; durée de cette obstruction. —; Accent
circonflexe sur le a. T Masculin, à la différence embolie n. f Obstruction d’un vaisseau sanguin.
de débâcle: L’embâcle très long des fleuves
canadiens. embonpoint n. m. T Un m devant le b, mais
un n devant le p.
emballer v. t. Deux /. De même : emballage,
emballé, emballement, emballeur. embouche n.‘ f. Forme d’élevage : Pré
d’embouche.
embarcadère Un c et non -qu-. — Masculin :
Un embarcadère très étroit embouchoir, embauchoir Deux noms mas¬
culins. Le mot embouchoir désigne l’extrémité
embarcation n. f Un c et non -qu-. mobile qu’on adapte à l’embouchure d’un
instrumen' à vent ou bien encore chacun des
embargo [abango] n. m. — PI. : des embargos anneaux qui fixent au fût le canon d’un fusil.
[-go]. Désignait aussi une forme servant à éviter la
• \
EMBOUTEILLER 268

déformation d’une chaussure. Ce dernier em¬ 3 imbu, ue [éby, y) (figuré) Imprégné : Il est
ploi est vieilli. On dit de nos jours embauchoir : imbu de préjuges. — Etre imbu de sa supériorité,
J’ai acheté une paire d’embauchoirs pour mes être imbu de soi-même : être plein de suffisance.
chaussures neuves.
embûche n. f. Accent circonflexe sur le L
embouteiller v. t. Attention au i après le groupe
-/■//- à la première et à la deuxieme personne embué, embu > embu.
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous embouteillions, (que) embusquer v. t. ou v. pron. Toujours -qu-, même
vous embouteilliez. — Au sens de « en¬ devant a ou o: il s’embusqua, nous nous
combrer », est admis dans l’usage courant: embusquons.
L’afflux des voitures embouteille le carrefour.
Dans la langue très soutenue, on écrira plutôt éméché, ée adj. (familier) Un peu ivre. — Trois
encombrer. Préférer de même encombrement à accents aigus, à la différence de mèche.
embouteillage.
émeraude Genre et accord.
embrassade, embrassement Le nom féminin
1 Nom féminin. Désigne une pierre précieuse :
embrassade appartient à la langue semi-fami¬
Broche ornée de quatre belles émeraudes.
lière, le nom masculin embrassement à la langue
classique ou très littéraire. 2 Nom masculin : Désigne la couleur verte : Un
émeraude profond et brillant — Prend la
embrayer [abaeje] v. t. L’un des verbes en -yer marque du pluriel : Les émeraudes et les rouges
dans lesquels l’y n’est pas remplacé par i devant viennent animer les gris de ce tableau.
un e muet: fembraye, fembrayerai (et non
j’embraie, f embraierai). — Dérivés : embrayage 3 Nom masculin. Désigne un oiseau exotique :
[âbsEja3], embrayeur [ôbRejœR]. L’émeraude brillant et le colibri somptueux.
4 Adjectif. Toujours invariable : Des soies
embrener v. t. (populaire) Salir d’excréments. émeraude.
—Conjug. 12. J’embrène, J’embrèneraL —
Dérivés : embrené, embrènement émerger v. i. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o .• il émergea, nous émergeons.
embrocation n. f. Révulsif pour le massage des — Dérivés : émergence, émergent, ente,
muscles. — Avec un c. émersion.

embrouillamini > brouillamini. émeri n. m. Un accent aigu (et non un accent


grave) sur le premier e.
embrouiller v. (. Attention au i après le groupe
-///- à la première et à la deuxieme personne émérite, honoraire, méritant Trois adjectifs à
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ bien distinguer.
tif présent : (que) nous embrouillions, (que) vous
embrouilliez. 1 émérite Au sens anden, fonctionnaire émérite,
professeur émérite, qui, en raison de son âge, n’est
plus en activité. On dit de nos jours en retraite
embrun n. m. En général au pluriel : Par grosse
ou honoraire — Au sens moderne, qualifie une
mer, les embruns forment un léger brouillard
le long du rivage. personne qui, en raison de son expérience, de son
ancienneté, excelle dans sa profession : Un hellé¬
niste émérite. Ce sens abusif est dû à l’influence
embryon n. m. Un y. De même : embryogenèse
de éminent et de méritant Dans la langue très
ou embryogénie, embryologie, embryologique,
surveillée, on écrira plutôt, selon les cas : émi¬
embryologiste, embryonnaire (deux n), embryo¬
nent, expérimenté, fameux, insigne, remarqua¬
pathie, embryotomie.
ble, renommé, réputé, supérieur.
embu, embué, imbu Trois adjectifs paronymes 2 honoraire Qualifie une personne qui est en
à bien distinguer. retraite (ne s’emploie que pour les personnes
qui ont occupé des fonctions supérieures) : Un
1 embu, ue [ûby, y] (peinture) Couleurs em¬ prefet honoraire. Un professeur honoraire.
bues, ternes (du fait de l’absorption accidentelle
de l’huile par la toile). — Tableau embu, dont 3 méritant, ante Qui mène à bien sa tâche
les couleurs sont ternes. malgré les difficultés : Une mère de famille
méritante.
2 embué, ée [ûbve, e] Couvert de buée : Le
pare-brise est embué. — Des yeux embués (de émersion n. f. Action d’émerger. — Finale en
larmes;, humides, voilés de larmes. -sion.
269 ÉMERVEILLER

émerveiller v. t. Attention au i après le groupe emmagasiner [âmagazine] v. t. Deux m. De


-ill- à la première et à la deuxieme personne même : emmagasinage [âmagazinas] ou em-
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ magasinement [âmagazinmâ].
tif présent ; (que) nous émerveillions, (que) vous
émerveilliez.— S'émerveiller se construit avec emmailloter [ômajote] v. t. Deux nh deux /,
de et l’mfimtif (Je m’émerveille d’avoir réussi mais un seiü t De même ; emmaillotement
aussi facilement) ou avec que et le subjonctif [âmajstmâ].
(Je m’émerveille qu’il réussisse aussi facile¬
ment). — Dérivé : émerveillement. emmancher [âmâje] v. t. Deux m. De même :
emmanchement [ômâ/mâ].
émettre y. t Deux t De même : émetteur, trice.
— Conjug. 99. J’émets, tu émets, il émet, nous enunanchure [ômâJyR] n. f. Deux m. On écrit,
émettons, vous émettez, ils émettent. — J’émet¬ avec un -s: Un vetement sans emmanchures.
tais. — J’émis. — J’émettrai — J’émettrais.
— Emets, émettons, émettez — Que j’émette. emmêler [ômele] v. t. Un accent circonflexe.
— Que j’émisse. — Emettant — Emis, ise.
emménager [âmenase] v. i. Oinjug. 16. Prend
émeu n. m. Oiseau d’Australie. — PI. : des émeus un e après le g devant a ou o ; il emménagea,
(avec un -s). — Il existe une autre forme, plus nous emménageons. — Dérivé : emménagement
rare, émou (pl. : des émous). [âmena3mâ].
émietter v. t. Deux t De même : émiettement emménager, aménager > aménager.
émigrer, immigrer Eviter la confusion, fré¬
emménagogue adj. ou n. m. Une substance
quente à cause de la paronymie. Emigrer, c’est emménagogue (ou un emménagogue), qui pro¬
quitter son pays pour s’installer dans un pays voque le flux menstruel. — Prononciation :
etranger. Immigrer, c’est venir s’installer dans [âmenagog].
un pays dont on n’est pas ressortissant. Les
Europfens qui c^uittaient l’Europe au XIX' siè¬ emmener [âm(a)ne] v. t. Conjugaison et emploi.
cle étaient des émigrants. Quand üs arrivaient
aux Etats-Unis, ils devenaient des immigrants. I Conjug. 12 : j’emmène, j’emmènerai
Les nobles qui, pendant la Révolution française, II Emmener, amener > amener.
avaient quitté la France étaient des émigrés pour
les Français restés en France. Les travailleurs III Emmener, emporter.
espagnols, portugais ou algériens qui travaillent 1 emmener Conduire, faire aller une personne
en France sont, pour les Français, des immigrés. ou un animal vers quelqu’un ou à un endroit (en
Même différence de sens pour émigration (sortie s’éloignant de la personne qui parle ou du heu où
du pays d’origine) et immigration (arrivée dans l’on place en espnt ce point de départ) : Le matin,
le pays d’adoption). le berger emmène les brebis dans la prairie; le
soir, il les ramène au village. — Eloigner, faire
émincer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
partir d’un lieu, conduire hors d’un endroit une
devant a ou o ; il éminça, nous éminçons. chose qui se délace d’elle-même (eau, fluide,
etc.) ou un véhicule, une machine qui roule : Ce
éminence n. f. Toujours une majuscule quand
conduit emmène les eaux usées jusqu ’à la rivière.
le mot est le titre d’honneur accordé à un
Après avoir déposé les derniers voyageurs au ter¬
cardinal : Le secrétaire de Son Eminence le
minus, le chauffeur du car emmène son véhicule
cardinal DuvaL — Abréviation : S. Em. (Son
au garage. — Transporter en éloignant (des
Eminence). — L’adjectif attribut (ou en apposi¬
personnes) : Voici le car qui va nous emmener. T
tion) s’accorde avec Eminence (féminin) quand Ne pas employer emmener, mais emporter, pour
Son (Votre) Eminence n’est accompa^é d’au¬
dire « porter avec soi » : Cet employé emporte
cun autre nom : Son Eminence est prhe à vous chaque soir du travail chez lui (et non emmène).
recevoir. Sinon, l’adjectif s’accorde avec l’autre
nom : Son Eminence le cardinal est prêt à vous 2 emporter Porter avec soi (en s’éloignant) :
recevoir. — On écrit, avec un E majuscule, Ce livre vous plaît ? Vous pouvez l’emporter (ne
l’Eminence grise, quand il s’agit du P. Joseph, pas dire emmener). — Transporter (des choses)
conseiller et agent du cardinal de Richelieu, et, Un camion emporte les gravats à la décharge
avec un e minuscule, l’éminence grise, quand publique.
l’expression est employée par métaphore pour
désigner un conseiller secret. emmental ou emmenthal [emêtal] n. m.
Fromage. — Deux m. — Les deux graphies
émir n. m. Souverain musulman. — Dérivé: (avec t et avec th) sont admises. — Un e
émirat minuscule : Un morceau d’emmental
EMMITOUFLER 270

emmitoufler [âmitufle] v. t. Deux m, un seul / tif présent : (que) nous émoustillions, (que) vous
émoustilliez. — Dérivé : émoustillant
emmurer [âm3^e] v. t. Deux m. De même :
emmurement [ômyRmâ]. émouvoir v. t. Conjug. 65. J’émeus, tu éram, il
émeut, nous émouvons, vous émouvez, ils émeu¬
émoi n. m. Pas de -e final. — Au sens strict, vent — J’émouvais. — J’émus. — J’émouvraL
signifie « trouble, frayeur » : Quand les habi¬ — J’émouvrais. — Emeus, émouvons, émouvez.
tants de la ville virent les ennemis approcher, — Que j’émeuve. — Quej’émusse. — Emouvant
grand fut leur émoi Ce sens est un peu vieilli, — Emu, ue. T Pas d’accent circonflexe sur le u
mais U est le sens originel. Le sens usuel et de ému, à la différence de mû.
moderne (émotion vague) est dû à l’attraction
de émotion. Il est admis cependant : Le doux empailler v. t. Attention à l’i après le groupe
émoi d’une fiancée. -ül- à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
émollient, ente [emoljâ, ôt] adj. ou n. m. Deux /. tif présent : (que) nous empaillions, (que) vous
empailliez — Dérivés : empaillage ou empaille-
émolument n. m. Au singulier, part d’actif ment, empailleur.
attribuée à un héritier, à un légataire (Emolu¬
ment de succession) ou à l’un des époux (au empan n. m. Ancieime mesure de longueur. —
moment où la communauté est dissoute) : Attention à la place respective de -en-et de -an-.
L’épouse n’est tenue aux dettes que jusqu’à
concurrence de son émolument. — Au pluriel, empaqueter v. t. Conjug. 14. J’empaquette,
rétribution allouée aux officiers ministériels, j’empaquetterai
avoués (autrefois), huissiers..., pour les actes de
leur ministère. La rétribution d’un notaire se empâtement, empattement On distinguera
nomme honoraires ou vacation. ▼ Ne pas écrire l’empâtement de l’écriture, dû à l’emploi d’une
*émoluement plume à bout large qui donne une écriture
épaisse, et l’empattement, terme de typographie
émonctoire n. m. Finale en -aire. qui désigne la petite barre terminant un trait
horizontal, vertical ou obhque dans certains
émondoir n. m. Finale en -oir. types de caractères.

émotion n. f. Dérivés ; émotif, émotionnel empaumer v. t. Avec -au-, comme paume. —


De même : empaumure n. f. (sommet de la tête
émotionner v. t. Mot formé sur émotion, pour du cerf ou du chevreuil).
remplacer émouvoir, trop difficile à conjumer.
Sans être tout à fait un barbarisme, est à ^ter empêchement n. m. Attention à l’accent cir¬
dans la langue surveillée. Selon quelques conflexe sur le deuxième e.
grammairiens, pourrait à la rigueur être admis
au sens de « causer une émotion brève, peu empêcher v. t. Attention à l’accent circonflexe
intense, sans profondeur ». Cependant on sur le deuxième e. — Constructions de empê¬
préférera, selon les cas ; affecter, bouleverser, cher que.
émouvoir, toucher, troubler. — De même, on 1 Se construit normalement avec le subjonctif
évitera émotionnable. Préférer : émotif, sensible. et le ne explétif. Celui-ci est fréquent (surtout
si empêcher est à la forme affirmative), mais
émouchet n. m. Oiseau. — Finale en -et non obÜMtoire : Il faut empêcher qu’il ne parte
(ou qu’il parte).
énioudre v. t. (vieilli) Aiguiser sur la meule :
Emoudre un couteau. — Conjug. 88 (comme 2 Cela n’empêche pas que. Peut être suivi du
moudre). — Dérivés : émoulage, (on dit plutôt, subjonctif (généralement sans ne) ou bien de
de nos jours, aiguisage, repassage), émouleur l’indicatif (sans ne). L’indicatif insiste sur la
(on dit plutôt, de nos jours, rémouleur, réalité du fait : Vous dites que les Français
repasseur). n’aiment pas le sport, cela n’empêche pas que
des milliers de personnes soient (ou sont)
émoulu Ne s’emploie que dans l’expression/rais inscrites dans des clubs. On peut aussi employer
émoulu de (toujours au masculin) : De jeunes le conditionnel, pour exprimer une éventuahté :
ingénieurs frais émoulus des grandes écoles. ...cela n’empêche pas que des millions de
personnes aimeraient pratiquer un sport, si elles
émoustiller v. t. Attention au / après le groupe en avaient le temps.
-ill- i. la première et à la deuxième personne 2 D n’empêche que, n’empêche que. Toujours
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ suivi de l’indicatif ou du conditionnel (sans ne) :
271 EMPÊCHEUR

Elle est fatiguée, il n'empêche qu’elle peut empiffrer v. t. (familier) Deux f


travailler. Elle est malade, n’empêche qu’elle
aurait pu nous prévenir. La forme n’empêche empire n. m. Usage de la majuscule.
que est plus familière que il n’empêche que.
I Sens généraux ou figurés. Un e minuscule :
L’empire universel L’empire des mers. Avoir de
empêcheur, euse n. m. ou f. Attention à l’accent
l’empire sur soi-même. Sous l’empire de la
circonflexe sur le deuxième e.
passion, de la haine. — De même : Abdiquer
l’empire (= la dignité impériale). — L’empire
empeigne [âpeji] n. f. Dessus de la chaussure.
de Neptune, la mer. — Un empire industriel
— Attention au groupe -e/-.
commercial etc.
empereur n. m. (au féminin : impératrice). II Dans une dénomination géographique offi¬
Normalement avec un e minuscule ; L’empe¬ cielle ou consacrée.
reur Auguste. L’empereur François-Joseph. —
1 Un E majuscule quand le mot est précisé
Employé sans nom propre, avec un E majus¬ par un adjectif (qui, lui, s’écrit avec une
cule, l’Empereur désigné, dans un contexte minuscule): L’Empire romain. L’Empire
historique, soit* le souverain du Saint Empire
byzantin. L’Empire russe. L’Empire ottoman.
romain germanique (Philippe-Auguste vainquit
l’Empereur à Bouvines), soit Napoléon 1“ (Le 2 Un e minuscule quand le mot est précisé
vieux grognard parlait avec admiration de par un complément introduit par de : L empire
l’Empereur), soit parfois Napoléon III. d’Occident. L’empire d’Orienl L’empire du
Milieu (la Chine). L’empire du Soleil-Levant (le
empeser v. t. Conjug. 12. J’empèse, j’empèserai Japon).
— Dérivé : empesage. 3 On écrit : le Saint Empire romain germani¬
que (un S et un E majuscules, un r et un g
empeser, amidonner > amidonner. minuscules; pas de trait d’union entre Saint
et Empire). L’Empire romain d’Orient, l’Em¬
empêtrer v. t. ou v. pron. Accent circonflexe sur pire romain d’Occident (un E majuscule, un r
le deuxième e à toutes les formes : nous (nous) minuscule, un O majuscule). Le Céleste Empire
empêtrons, je m’empêtrais. — De même: (la Chine).
empêtré, ée, empêtrement.
III Dénominations géographiques non offi¬
emphase [afaz] n. f. S’écrit avec -ph-. De même : cielles. Toujours un e minuscule : L’empire
emphatique, emphatiquement. celte. L’empire de Venise. L’empire d’Alexandre
le Grand.
emphysème Prononciation : [ôfizem], avec [z] rv Désignant un empire colonial. Un e minus¬
et non [s]. — Attention au groupe -ph- et à cule (L’empire britannique. L’empire français),
l’y. — Masculin : L’emphysème pulmonaire est sauf quand le mot est employé absolument (sans
dangereux. — Dérivé : emphysémateux, euse adjectif ni complément de nom) pour désigner
[âf izemato, oz] (accent aigu sur le deuxième e). l’empire colonial français ou britannique
(Brazza, Gallienl Lyautey furent de grands
emphytéose n. f. (droit) Droit qui résulte d’un noms de l’Empire. Rudyard Kipling célébra
bail de longue durée. — Prononciation : [âfi- l’Empire dans la plupart de ses œuvres).
teoz]. — Attention au groupe -ph-et à Yy. Ne
V Désignant un régime politique ou une
pas écrire *emphythéose. — Dérivés : em-
période historique.
phytéote [âfitCDt] n. m. ou f. (personne qui est
preneur dans un bail emphytéotique), em¬ 1 En dehors d’une dénomination officielle ou
phytéotique [âfitcDtik] adj. (bail emphytéoti¬ consacrée, un e minuscule : Les partisans de la
que, bail rural de longue durée). république et ceux de l’empire.
2 Dans une dénomination officielle ou consa¬
empiècement n. m. Un accent grave, à la
crée, un E majuscule : Le Haut-Empire, le
différence de empiétement. Bas-Empire (romain). Le Nouvel Empire (égyp¬
tien). Le premier Empire (Napoléon I"). Le
empierrer v. t. Deux r. De même : empierre¬ second Empire (Napoléon III). T Absolument,
ment. l’Empire désigne le règne de Napoléon I" : La
noblesse d’Empire. Les maréchaux de l’Empire.
empiétement n. m. ▼ Un accent aigu, à la
différence de empiècement. VI Désignant une période et un style artisti¬
ques (période du règne de Napoléon I")- Un
empiéter v. t. Conjug. 11. J’empiète, mais E majuscule : Le style Empire. Un bureau
j’empiéterai Empire. Des tables Empire (toujours invaria-
EMPIRER 272

ble). — Quand on parle de l’époque de du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬


Napoléon III, on prœise en disant second tif présent : (que) nous empoignions, (que) vous
Empire: Le style second Empire. Une table empoigniez. — Prononciation usuelle ;
second Empire. Des meubles second Empire. [âpwajie]. Cependant la prononciation un peu
vieilüe [âpojie] ne peut être considérée comme
empirer v. i. De nos jours, se conjugue avec avoir fautive. De même, ^ur empoignade, [âpojiad]
(L’état du malade a empiré), sauJF si l’on veut est admis à côté de [ôpwajiad], et, pour
insister fortement sur l’état. (Si Von fait le bilan, empoigne, [ôpop] est nettement plus fréquent
on voit que la situation est empirée). Cette que [âpwajiJ.
dernière construction est rare et un peu vieillie.
— La forme pronominale (Son état rest empiré) empois [âpwa] n. m. Matière qui sert à empeser.
et l’emploi transitif (La mauvaise récolte empira — Finale en -ois.
le sort des paysans) appartiennent à la langue
classiq^ue. De nos jours, on dirait : Son état a empoisonner v. t. Tuer par le poison. — Deux
empire. La mauvaise récolte aggrava le sort des ru De même : empoisonnement, empoisonneur,
paysans. euse.

empirique adj. Un seul r. De même : empirique¬ empoissonner v. t. Repeupler (une rivière, un


ment, empirisme. étog) de jeunes poissons. — Deux n. De
même ; empoissonnement.
empiâtre Accent circonflexe sur le a. —
Masculin : Un emplâtre épais. emporioin n. m. (terme d’archéolorie) La
prononciation [âponjom] semble puis fré¬
empiette n. f. Deux t. quente que [EmpoRjom] -— PI. : des emporia.
emplir, remplir Ces deux verbes sont pratique¬ emporte-pièce n. m. inv. — PL ; des emporte-
ment synonymes. De nos jours, la langue parlée pièce.
et familière n’emploie pas emplir, qui appartient
exclusivement à la langue écnte ou soutenue. En emporter, emmener > emmener.
principe, remplir suppose qu’on rend une chose
complètement pleine : La bonbonne est à moitié
vide, il faut la remplir (à côté de Emplissez la
empoté, ée adj. (familier) Peu dégourdi. — Un
seul t
^uteille à moitié). — Observer qu’on dit tou¬
jours : remplir un formulaire, un questionnaire,
un imprimé, remplir une promesse, une obliga¬ empoter v. t. Mettre en pot (une plante). — Un
tion, les devoirs de sa charge. seul t

employer v. t Conjugaison et constructions. em^ussiérar (s’) v. pron. Conjug. 11. Il


s empoussière, mais il sempoussiérera.
I Conjug. 21. Remplace y par / devant un e
muet : J’emploie. — J’emploierai — Qpe empreindre v. t. Conjug. 84. J’empreins, tu
f emploie. ▼ Attention au / après le y à la empreins, il empreint, nous empreignons, vous
première et à la deuxième persoime du pluriel empreignez, ils empreignent — J’empreignais,
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : tu empreignais, il empreignait, nous emprei¬
(que) nous employions, (que) vous employiez. gnions, vous empreigniez, ils empreignaient —
II Constructions. J’ernpreignis. — J’empreindraL — J’emprein¬
drais. — Empreins, empreignons, empreignez.
1 S’employer pour quelqu’un, en faveur de — Cue j’empreigne, que tu empreignes, qu’il
quelqu’un. User de son crédit, de ses relations empreigne, que nous empreignions, que vous
pour lui procurer quelque avantage : Il s’em¬ empreigniez, qu’ils empreignent — Que J’em¬
ploya pour un ami qui voulait obtenir la croix de preignisse. — Empreignant — Empreint, einte.
la Légion d’honneur. Tour vieilli et très littéraire.
2 S’employer à ce que. Tour douteux. Ne pas empreinte n. f. Attention au groupe -ei-. Bien
wrire : Nous devons nous employer à ce que prononcer [âpRÊt], avec [ê]. Aucun rapport
l’avenir soit meilleur. Tourner autrement : Nous avec emprunt
devons nous employer à préparer un avenir
meilleur. enipresser (s’) v. pron. (littéraire) S’empresser
a, mettre du zèle, montrer de l’ardeur à (faire
ni Employer, utiliser > utiliser.
quelque chose) : Tous s’empressent à faire la
cour au nouveau favori du tyran. — (usuel)
empoigner v. t. Attention au / après le groupe
S’empresser de, se hâter de : Je m’empresse de
-gn- a lü. première et à la deuxieme personne repondre à votre lettre.
273 EMPRISE

emprise n. f. Mot longtemps condamné par les d’employer concurremment dans et en, la
Kammairiens. Admis de nos jours. Dans la
ague très surveillée, on peut, selon les cas,
préposition en possède une valeur de léger
arcnmsme ou de recherche: Dans ces cir¬
préférer ; ascendant, autorité, domination, em¬ constances étranges (usuel). En ces circonstances
pire, fascination, influence, mainmise, puis¬ étranges (littéraire) > dans (III, 1, 2, 3).
sance, pouvoir.
2 En en concurrence avec dans devant un
nom de pays > dans (IV, 1), de province
emprisonner v. t. Deux n. De même :
française > dans (IV, 2), de province étrangère
emprisonnement
> dans (TV, 3), de département > dans (V, 1
et 2).
emprunt n. m. Bien prononcer [âpRdé], avec
[&]. 3 Devant un pronom. Emploi quasi exclusif
de en : J’ai confiance en lui (à côté de : J’ai
emprunter v. t. Constructions et expressions. confiance dans le garçon me vous m’avez
recommandé) > confiance (1). Ce n’est pas le
1 Au sens propre, se construit avec à: Em¬ monde qui est hostile, c’est en vous que se crée
prunter cinq mille francs à un ami — Au sens ce sentiment d’hostilité que vous projetez sur le
de « tenir de », se construit avec de (sens et monde (à côté de : C’est dans le sujet anxieux
construction littéraires) : Les courtisans em¬ que se crée...). — On dit toujours Croire en Dieu
pruntent leur prestige de la majesté du roL — > croire.
Aux sens figurés usuels, se construit plutôt avec
à : Le français a emprunté de nombreux mots ni En en concurrence avec à.
au grec. Dans ce cas, de est possible, mais plus 1 Devant un nom de pays (Etat). On emploie
rare. en (sans article) si le nom est féminin: En
2 Emprunter une route, un chemin. Expression Suisse En Italie. En Espagne. En Belgique. En
considérée comme peu correcte. Préférer pren¬ Angleterre En Autriche En Suède — Si le nom
dre une route, un chemin. est masculin singulier et commence par une
voyelle, on emploie aussi en (sans article) : En
empyrée Attention à l’y et à la finale en -ée. — Afghanistan. En Uruguay. — Si le nom est
Toujours masculin : Un empyrée merveilleux. masculin singulier et commence par une
consonne, on emploie au: Au Paraguay. Au
ému, ue Participe passé de émouvoir. — Pas Pakistan. — Si le nom masculin est au pluriel,
d’accent circonflexe sur l’u, à la différence de l’emploi de aux est obligatoire : Aux Etats-Unis.
mû. 2 Devant un nom d’ne. En Corse, mais d
Madagascar > à (V, 1, 2 et 3).
émule Peut très bien s’employer au féminin : Elle
fut la digne émule de sa sœur.
3 Devant un nom de ville. En Arles, en
Avignon ou à Arles, à Avignon > à (IV, 2).
émulsion n. f Le dérivé émulsionner prend 4 En bicyclette, en skis ou à bicyclette, à
deux n. skis > à (VII, 1).
rv En en concurrence avec de, avec pour, avec
1. en Préposition.
sur.
I Répétition de en. Normalement, la préposi¬ 1 En en concurrence avec de pour introduire
tion en se répète devant plusieurs noms ou un complément de matière. Une table en chêne
plusieurs participes présents coordonnés ou ou une table de chêne > de (XII, 1).
juxtaposés : En Angleterre et en Allemagne. Des
tuyaux en caoutchouc ou en matière plastique. 2 Partir en. Tour critiqué pour partir pour;
Il était là, en chair et en os. En mangeant, en Je pars pour la Bretagne, pour la Suisse Qjlutôt
buvant et en chantant, ils passèrent une joyeuse que Je pars en Bretagne, en Suisse) > partir.
soirée. Cependant on dit en allant et venant 3 En a parfois le sens de sur (dans quelques
(expression figée). rares expressions figées). Mettre un genou en
II En en concurrence avec dans. terre. Avoir casque en tête.
1 En règle générale, en s’emploie devant un V Singulier ou pluriel pour le nom précédé de
nom qui n’est pas déterminé, dans devant un en, d^ certaines expressions. Des arbres en
nom détermine: Les élèves sont en classe. Il fleur ou en fleurs. Elle fondit en larmes. Il est
aime se promener en forêt. Bientôt nous serons en pantoufles. Elle est en robe du soir. Pas de
en été. Les élèves sont dans la classe de dessin. règle générale. L’usage et le raisonnement
Il se promena dans la forêt de Chantilly. Nous peuvent seuls servir de guide. On trouvera à
nous étions rencontrés dans l’été qui précéda. certains noms l’orthographe à adopter > fleur,
Quand, en français moderne, il est possible relation.
« >

EN 274

VI En suivi d’un nom. En général, on considère veut dire, construction également correcte). Il
le nom comme un attribut et on l’accorde : Ils a peur d’en dire trop et d’en faire trop peu ^lus
parlent en maîtres. Elles sont venues en amies. courant que II a peur de trop en dire). L’usage
Cependant, certains auteurs considèrent qu’une apprendra quels sont les tours les plus usuelle¬
locution comme en traître est une locution ment admis.
adverbiale invariable et qu’on doit écrire ; Ils
ont agi en traître. L’usage ie plus fréquent
III V Éviter d’employer en dans une relative
cependant, à notre époque, est d’écrire : Ils ont introduite par dont Tour fautif : Ce camarade
agi en traîtres (mais Ils Vont pris en traître, car dont *fen appréciais la bonne humeur (= dont
prendre en traître est une expression figée). j’appréciais la bonne humeur) > dont (7).
IV En remplaçant de lui, d’elle, d’eux ou d’elles.
Vn En plus..., en moins suivi d’un adjectif.
L’adjectif reste toujours invariable : Ces mai¬ 1 Quand il s’agit d’une chose, en est obliga¬
sons sont semblables à celles de mon pays, mais toire : As-tu vu son bateau ? En voici une
en plus beau et en plus grand. Ces montagnes photographie. On ne peut dire: Voici une
ressemblent aux Alpes, mais en moins haut. photographie de lui

VIII En + participe présent. 1 Après ne... que, on peut employer cepen¬


dant de lui, d’elle, d’eux ou d’elles dans tous
1 Le gérondif {en + participe présent) peut les cas : Il est fier de sa moto, il ne parle que
être renforcé par tout ou précisé par rien que : d’elle. Il est plus élégant cependant de tourner
Tout en parlant, ils revinrent à la maison. Rien autrement : Il est fier de sa moto. C’est son seul
qu’en racontant cette mésaventure, il se met en sujet de conversation.
colère.
3 Quand il s’agit d’une personne ou d’une
2 V Le participe présent doit avoir pour sujet chose personnifiée, l’emploi de de lui, d’elle,
(non expnmé) le sujet (nom ou pronom) du d’eux, d’elles est obhgatoire, en principe : Il
verbe qui est dans la proposition principale : admire son cousin, il parle de lui sans cesse (Il
Mon ami s’échauffe en parlant (c’est mon ami en parle sans cesse est déconseillé). Cet écrivain
qui s’échauffe et ^ui parle). Je rêve en marchant aimait d’abord sa Patrie, il parlait d’elle dans
(c’est moi qui rêve et qui marche). Eviter la tous ses livres. Cependant, remploi de en est
faute fréquente qui consiste à donner au admis quand U permet d’éviter la répétition du
participe présent un sujet différent de celui de pronom personnel : Il admire son cousin, il
la principale : En donnant des récompenses, les parle de lui sans cesse et il en fait grand cas
élèves travaillent avec plus d’ardeur. Dire : Si (évite la répétition de de lui).
on leur donne des récompenses, les élèves...
4 Quand il s’agit d’un animal, on emploie
2. en adv. ou pronom. normalement en (Ce paysan est fier de ses
rnoutons, il en parle sans cesse), sauf quand il
I Après un impératif. s’agit d’un animal famiher que l’on assimile à
une personne (Cet enfant aime bien son chien,
1 Quand en est placé immédiatement après il parle de lui souvent). Cependant, même dans
une forme en -e de deuxième personne du ce dernier cas, l’emploi de en ne constitue pas
singulier de l’impératif, cette forme prend un une incorrection.
-s euphonique : donnes-en, aies-en, cueilles-en.
V Emploi de en ou du possessif.
2 Quand en est employé avec un pronom à
l’impératif, il se place après ce pronom : 1 Quand le « possesseur » est une personne
ou une chose personnifiée, on emploie le
Donne-nous-en. Donne-m’en. Garde-t’en bien.
Souviens-t’en. V Ne pas dire : *Donnes-en nous.
TOSsessif : Je connais cet enfant, j’apprécie sa
loyauté (mieux que J’en apprécie la loyauté).
*Gardes-en toi bien. *Souviens-en toL Eviter les
Cet hornme d’Etat aimait passionnément sa
formes populaires de la langue parlée : *Donne-
Patrie, il voulait sa grandeur. Je connais les
moi(z)-en. *Garde-toi(z)-en bien. *Souviens-
Bretons, j’admire leurs vertus.
toi(z)-en. — On observera qu’il y a un trait
d union entre l’impératif et en (Donnes-en. 2 Quand le « possesseur » est une chose, on
Finissons-en), mais qu’il n’y a pas de trait emploie en principe l’article défini et en : J’ai
d’union ni de -s euphonique quand l’impératif visite^ le palais, j’en ai admiré la beauté (mieux
est suivi d un infinitif : Daigne en accepter que j’ai admiré sa beauté). En particulier, éviter
I offrande. Ose en dire du mal 1 emploi du possessif quand le rapport n’est pas
\m rapport de possession : Vous connaissez Le
II Avec les mots tels que moins, plus, peu, rien
Mans ? En voici la vue aérienne (on ne pourrait
tout, trop et un infinitif. L’ordre des mots est
dire Voici sa vue aérienne). Vous connaissez ces
régi per un usage flottant ; Il en sait plus qu’il
monuments ? En voici les maquettes (mieux que
ne veut en dire ô)lus courant que plus qu ’il n ’en Voici leurs maquettes).
275 ENAMOURER

3 Quand le « possesseur » est un animal, on en-avant, en avant Ne pas écrire un en-avant


emploie en principe l’article et en (Ces moutons n. m., terme de rugby (invariable : des en-
sont splendides, j’en admire la toison, plutôt que avant), comme la locution en avant (de):
j’admire leur toison), sauf quand il s’agit d’un Mettez-vous en avant. Vous marcherez en avant
animal familier qu’on assimile à une personne de la patrouille.
(Il aimait bien son chien, il a fait encadrer sa
photographie). encablure [âkabljm] n. f (marine) Longueur
de deux cents métrés environ. V Pas d’accent
VI V Eviter le tour relâché qui consiste à circonflexe sur le a, à la différence de câble.
reprei dre un attribut par en (au lieu de le) :
Ce qui est du bon travail *et ce qui n’en est pas. encan n. m. Vente à l’encan. — Attention à la
Dans la langue surveillée, on écrira plutôt : Ce place respective de -en- et de -an-.
qui est du bon travail et ce qui ne l’est pas.
t-

VII Entre en et un àdjectif. L’usage classique, encanailler v. t. ou v. pron. Attention au i après


conservé dans la langue très littéraire et le groupe -ill- à la première et à la deuxieme
archaïsante, est d’employer de; Du vin, il en personne de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
a de fameux. Des gâteaux, il en vend de bons. tif présent : (que) nous (nous) encanaillion^
Cette ville est pleine d’églises : il y en a de vieilles (que) vous (vous) encanailliez. — Dérivé :
et de neuves. — Dans l’usage moderne, on encanaillement.
emploie plutôt du, de la, des: Vous aimez le
champagne, ce marchand en a du bon. J’aime encapuchonner v. t. Deux n.
la fourme, mon crémier en vend de la fameuse.
Vous voyez ces villas : il y en a des grandes et en-cas, encas, en cas Ne pas écrire un en-cas
des petites. (invariable ; des en-cas), nom masculin qui
désigne un repas tout préparé, ou une ombrelle,
vni Accord du participe passé dans une forme ou une somme d’argent que l’on garde pour
verbale conjuguée avec avoir, quand le parti¬ parer à toute éventuahté, comme la locution
cipe est précâé de en (et que le complément en cas : En cas de difficulté, avertissez-moL —
d’objet direct est placé avant le verbe). Le nom un en-cas s’écrit parfois encas (graphie
1 En n’est pas indispensable au sens de la rare).
phrase. On fait l’accord : J’ai lu Platon, voici
les leçons que j’en ai tirées. Vous connaissez les encaustique Avec -au-. De même : encausti-
faits, voici les deux versions qu’on en a données. quage ^vec -qu-), encaustiquer. ▼ Toujours
féminin ; Une encaustique excellente.
2 En est indispensable au sens de la phrase.
On laisse le participe invariable, en principe : Ces encaustiquer v. t. Toujours -qu-, même devant
villes d’Italie, j’en ai visité quelques-unes. Ces fl ou O .• il encaustiqua, nous encaustiquons.
confitures sont délicieuses ; en avez-vous mangé ?
Cependant il arrive que, même chez de bons enceindre v. t. Entourer. — Conjug. 84 (comme
écrivains, on rencontre dans ce cas le participe ceindre).
accordé en genre et en nombre : Ces chansons
paysannes, il en avait entendues quelques-unes 1. enceinte n. f Clôture.
dans sa jeunesse. En tout cas, on évitera toujours
de faire l’accord si le participe devait prendre une 2. enceinte adj. f En état de grossesse: Des
marque du féminin différente dans la prononcia¬ femmes enceintes.
tion de celle du masculin : Des erreurs, il en a
commis / (et non il en a commises !). encens n. m. Deux fois -en-. V Bien prononcer
3 En est complément d’un adverbe de quan¬ [âsâ], et non *[âsâs], car le -s final est muet.
tité, autant, beaucoup, combien, moins, peu,
plus, etc. Certains auteurs préconisent l’invaria¬ encensoir n. m. Finale en -oir.
bilité si l’adverbe suit en (Des fautes, il en a
évité beaucoup), l’accord si l’adverbe pr^e encéphale [âsefal] n. m. (terme d’anatomie)
en (De ces fautes, combien en a-t-il évitées ?). Dérivés : encéphalique [âsefalik], encéphalite
Mais, même dans ce cas, rinvariabihte est [ôsefalit], encéphalopathie [âsetabpati].
possible et doit être préférée.
enchaîner v. t. Accent circonflexe sur le 4
énamourer (s’) ou énamourer (s’) v. pron. Les comme dans chaîne. De même ; enchaînement.
deux formes existent. Préférer cependant s’ena¬
mourer [ânamune] à s’énamourer {eiisxa\XRe\. enchanteur n. m. ou adj. Le féminin est
De même, préférer enamouré, ée [ânamune, ej enchanteresse: Cette femme, quelle enchante¬
à énamouré, ée [enamune, e]. resse t Une voix enchanteresse.
ENCHÂSSER 276

enchâsser v. t. Accent circonflexe sur le a. De encore adv. Orthographe et expressions.


même : enchâssement, enchâssure.
1 La graphie sans -e, encor, est une licence
poétique admise dans la poésie classique ou
enchère n. f. Accent grave sur le deuxième e,
archaïsante ; Je le ferais encor, si j’avais à le
à la différence de enchérir, enchérissement,
faire (Corneille).
enchérisseur.
2 Encore que, au sens de « bien que, quoique ».
enchevêtrer v. t. Accent circonflexe sur le Se construit normalement avec le subjonctif :
troisième e. De même : enchevêtrement, Notre province a un climat froid, encore que
enchevêtrure. certains hivers soient assez doux. On rencontre
parfois encore que construit avec l’indicatif ou,
enchifrené, ée [â/ifadne, e] adj. Avoir le nez pour marquer l’éventualité, avec le condition¬
enchifrené. — Un seul / De même : enchifrène- nel. Sans etre absolument incorrect, cet usage
ment [ôJifRenmô] (avec un accent grave). n’est pas à conseiller.
3 Si encore, exprimant le regret. Est plus
enclencher [aklâ/e] v. t. ▼ Deux fois -en- (ne
fréquent que encore si (forme également cor¬
pas écrire *enclancher). De même ; enclenche
recte, mais plus littéraire) : Si encore j’avais son
[âklâ/] n. f. (entaille dans une pièce mécani¬
numéro de téléphone, je pourrais le prévenir.
que), enclenchement [ôklâjmâ].
Encore s’il eût gardé l’ignorance et l’insouciance
heureuses des simples l
enclin, ine adj. Ne peut qualifier qu’une per¬
sonne. Pour une chose, dire plutôt avoir 4 Et encore indiquant que la réalité est «ms
tendance à, être sujet à : Les roues arrière de doute i^érieure à ce qu’on vient d’exprimer.
cette voiture ont tendance à chasser dans les Appartient à une lan^e légèrement familière :
virages (et non sont enclines à chasser...). Il gagne deux mille cinq cents francs par mois,
et encore l Equivalent plus soutenu : tout au
encliqueter v. t. Conjug. 14. Il encliquette, il plus.
enciiquettera.
encourager v. t. Conjug. 16. Prend un e après
enclore v. t. Conjug. 78. — A la troisième le g devant a ou o: il encouragea, nous
personne du singulier du présent de l’indicatif, encourageons.
l’accent cirœnflexe sur o est facultatif ; Il enclôt
ou il enclôt — Aux autres personnes, se encourir v. t. Conjug. 32 (comme courir).
conjugue comme clore.
encre Liquide coloré avec lequel on écrit. — Ne
encoignure n. f. T On écrit avec -oi-, mais on pas écrire comme ancre (d’un navire). —
prononce : [ôkojiys]. Dériyœ : encrage, encrer, encreur, encrier. T
Féminin : De l’encre verte.
encoller v. t. Deux L De même: encollage,
encolleur, euse. encroûter V. t. Accent circonflexe sur l’u, comme
dans croûte. De même : encroûté, encroûtement.
encolure n. f. Un seul L
encyclique n. f Attention à l’y.
encombre n. f. On écrit, avec encombre au
singulier : sans encombre. encyclopé^e n. f Attention à l’y. De même :
encyclopédie, encyclopédisme, encyclopédiste.
encontre Ne s’emploie que dans la locution à
l’encontre (de), au contraire de, en opposition endémie, épidémie Deux noms féminins à
à : A l’encontre de ce que vous pensez, j’esti¬ distinguer.
me que cette théorie est juste. N’allons pas
1 endé^e Maladie infectieuse et contagieuse
à l’encontre des projets du directeur. — Ne
qui eriste en permanence dans un pays. —
doit pas s’employer au sens de à te différence Dérivé : endémique.
de. On écrira : A la différence de l’architec¬
ture grecque, l’architecture romaine emploie 2 épidémie Maladie infectieuse et contagieuse
fréquemment la voûte (et non à l’encontre qui survient brusquement dans une région, mais
de l’architecture grecque...). ▼ Ne peut qm ne sévit que pendant un temps. — Dérivé :
s’employer avec un adjectif possessif. Ne pas épidémique.
dire ; à mon encontre, à ton encontre, à son
encontre.. 3 Endémie et épidémie désignent des maladies
qui frappent les personnes. Quand il s’agit de
encorbellement n. m. Deux L maladies qiû atteignent les animaux, on dit
enzootie et épizootie.
277 ENDETTER

endetter v. t. Deux t comme dans dette. De A éviter dans la langue précise de la psycho¬
même : endettement. logie et dans la langue très soutenue. On écrira
plutôt, selon les cas : agiter, exciter, surexciter;
endeuiller v. t. Attention au i après le groupe agacer, irriter. — De même, à énervement
-ill- à la première et à la deuxième personne préférer agitation, excitation, surexcitation;
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ agacement, irritation.
tif présent : (que) nous endeuillions, (que) vous
endeuilliez. enfant n. m. ou n. f Genre, expressions, dérivés.
1 Même forme au féminin et au masculin : Un
endiguer v. t. Toujours -gu-, même devant a ou charmant enfant. Une charmante enfant.
O .■ il endigua, nous endiguons. — Dérivé :
endigage (avec -g-) ou endiguement (avec -gu-). 2 Un £ majuscule dans l’expression l’Enfant
Jésus (pas de trait d’union).
endo- Préfixe (du grec endon « en dedans »), 3 Avec enfant au pluriel : Il n’y a plus d’enfants.
qui entre dans la formation de mots savants. — Avec enfant au singulier ; C’est un jeu d’en¬
Ce préfixe se prononce [ôdo-]. Les composés fant (= c’est très facile). — Avec enfant au
de endo s’écrivent en un seul mot, sans trait pluriel : La marelle est un jeu d’enfants.
d’union : endoblaste, endocarde, endocardite,
endocarpe, endocrine, endocrinien, endocrinolo¬ 4 Pour bon enfant, l’usage est mal fixé. On peut
gie, endoderme, endogamie, endogène, endolym- soit faire l’accord (Des chefs bons enfants,
phe, endomètre, endométrite, endoparasite, en- souriants, mais sans capacité. Elle était bonne
dophasie, endoréique, endoréisme, endoscope, enfant avec ses subordonnés), soit laisser inva¬
endoscopique, endosmose, endosperme, endothé¬ riable : Les deux directrices étaient bon enfant,
lial, ale, aux, endothélium, endothermique, malgré leur air bourru. Ce dernier usage tend
endotoxine, endotrophe. à l’emporter de nos jours. — On met toujours
la marque du pluriel au nom enfant employé
endommager v. t. Conjug. 16. Prend un e après seul comme adjectif : Malgré leur âge, mes deux
le g devant a ou o: il endommagea, nous filles sont restées très enfants.
endommageons. — Deux m. De même ; 5 Ne pas écrire les petits-enfants (les enfants
endommagement. du fils ou de la fille) comme les petits enfants
(les enfants très jeunes) : Cette grand-mère est
endormissement n. m. Le fait de s’endormir, heureuse de revoir ses petits-enfants. Les petits
le moment où l’on s’endort. — Mot de la langue enfantsjouent dans la cour de l’école maternelle.
didactique, mais parfaitement correct. — Le nom composé petits-enfants ne peut
s’employer qu’au pluriel. Au singulier, dire un
endroit n. m. On écrit par endroits, avec un -s : petit-fils, une petite-fille.
La moquette est usée par endroits. — A l’endroit 6 Dérivés : enfance, enfançon, enfantement,
de, à l’égard de (légèrement littéraire et enfanter, enfantin.
recherché) : Il éprouvait la plus grande admira¬
tion à l’endroit de son maître. Il s’est mal
enfanter, accoucher, engendrer Trois verbes
conduit à mon endroit, et non à l’endroit de
à bien distinguer.
moi.
1 Enfanter, accoucher. Le premier de ces
enduire v. t. Conjug. 46. J’enduis, tu enduis, il verbes, enfanter, appartient à la langue relevée
enduit, nous enduisons, vous enduisez, ils et littéraire : « Tu enfanteras dans la douleur »,
enduisent. — J’enduisais. — J’enduisis. — a dit la Bible. — Accoucher est un mot de la
J’enduirai. — J’enduirais. — Enduis, endui¬ langue courante. — Enfanter s’emploie surtout
sons, enduisez. — Que j’enduise. — Que au sens figuré : Il a enfanté plus d’un chef-
j’enduisisse. — Enduisant. — Enduit, ite. d’œuvre. — Accoucher s’emploie surtout au
sens propre. Au figuré, a une valeur familière
ou ironique : Il a accouché péniblement d’une
énergivorace adj. ou n. m. Qui consomme de
préface de quinze lignes t
l’énergie (pétrole, électricité, etc.). — Ce mot
est un anglicisme maladroit. Employer plutôt 2 Enfanter, engendrer. Dans la langue relevée,
énergivore. enfanter, c’est mettre un enfant au monde. Le
sujet désigne toujours une femme : La reine
énerver v. t. Au sens de « amollir » (L’oisiveté enfanta un fils, qui fut l’espoir de tout le peuple.
et l’abus des plaisirs énervent l’âme et le corps), — Engendrer (mot littéraire aussi), c’est donner
est très vieilli et très littéraire. — Au sens usuel la vie à un enfant en fécondant une femme. Le
et moderne de « irriter, exciter » (Ce grince¬ sujet désigne toujours un homme : Le roi
ment de scie m’énerve. Le café et l’alcool engendra deux filles et un fils, qui mourut en
énervent), est admis dans la langue courante. bas âge.
ENFANTIN 278

enfantin, infantile, puéril Trois adjectifs à bien enfreindre v. t. Conjug. 84. J’enfreins, tu
distinguer. enfreins, il enfreint, nous enfreignons, vous
enfreignez, ils enfreignent. — J’enfreignais, tu
1 enfantin, ine (mot du langage courant) Qui
enfreignais, il enfreignait, nous enfreignions,
tient de l’enfant, au physique ou au moral : Un
vous enfreigniez, ils enfreignaient. — J’enfrein¬
visage enfantin. Un caractère enfantin.
drai — J’enfreindrais. —Enfreins, enfreignons,
2 infantile (mot du langage médical) Qui a enfreignez. — Que j’enfreigne, que tu enfreignes,
conservé à l’âge adulte des caractères physicjues qu’il enfreigne, que nous enfreignions, que vous
et psychiques propres à l’enfance, en raison enfreigniez, qu’ils enfreignent. — Que j’enfrei¬
d’un arrêt patholo^que du développement : Les gnisse. — Enfreignant — Enfreint, einte. T
mongoliens restent infantiles toute leur vie. — Attention au i après le groupe -gn- à la première
(abusivement) Digne d’un enfant et indigne et à la deuxieme personne du pluriel de
d’un adulte : Des distractions infantiles. Préfé¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
rer : puéril. (que) nous enfreignions, (que) vous enfreigniez
3 puéril, ile (psychopathologie) Qui est atteint
enfuir (s’) v. pron. Conjug. 37 (comme fuir).
de puérilisme, qui tient du puérilisme, attitude
— Aux temf« composœ, accord du participe
mentale qui, chez un adulte, rappelle, anorma¬
avec le sujet : elles se sont enfuies.
lement, celle d’un enfant (sans qu’il y ait retard
du développement physique, comme dans
engager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
l'infantilisme) : Une conduite puérile s’observe
g devant a ou o ; il engagea, nous engageons.
chez certains déments. — (usuel; correct) Digne
— Dérivés : engagé, ée, engageant, ante,
d’un enfant et indigne d’un adulte : Ces
engagement
réactions puériles sont pour le moins déplacées.
eng^er v. t. Pas d’accent circonflexe sur le i
enfer. Enfers On écrit, avec un e minuscule,
(vient de gaine). De même : engainant, ante,
l’enfer, quand le mot désigne l’enfer chrétien
engainé, ée.
ou qu’il est pris au sens figuré : Tous les diables
de l’enfer. Les régiments fondaient dans l’enfer
de Verdun. Sa vie fut un enfer. — Un £
engazonner v. t. Deux n. De même ;
engazonnement
majuscule dans les Enfers, séjour des morts,
selon les croyances de l’Antiquité : Le Styx,
fleuve des Enfers. engeance n. f. Attention au e entre le g et le a.
— Ne pas écrire *engence.
enferrer v. t. Deux r.
engendrer, enfanter > enfanter.
enfeu n. m. Niche dans un mur, destinée à
engineering n. m. Mot anglais. Prononciation :
recevoir un sarcophage. — PI. ; des enfeux.
[endzinaRip] ou [endsininiq]. Pour remplacer
cet ^ anglicisme, l’Administration préconise
enfiéwer v. t. Conjug. 11. Il enfièvre, mais il
ingénierie.
enfiévrera. — Dérivé : enjièvrement (avec un
accent grave).
engluement [âglymâ] n. m. Attention à Ve
intérieur. — On dit aussi engluage.
enfin adv. En un seul mot, à la différence de en
fin de compte, en fin de parcours, en fin de
engorger v. t. Prend un e après le g devant a
course. — Peut se mettre avant ou après le
ou O .• il engorgea, nous engorgeons.
verbe : Enfin, il se décida. Il se décida enfin.
— L’emploi de enfin pour rectifier ou atténuer
engouement [âgumâ] n. m. Attention à \’e
une assertion appartient à la langue légèrement
intérieur. T On dit : l’engouement pour
familière : Les résultats sont bons, enfin, satisfai¬
quelqu’un, pour quelque chose > engouer.
sants t T Eviter le pléonasme enfin bref qui
appartient à la langue parlée relâchée.
engouer (s’) v. pron. ▼ Se construit avec de:
Elle s’est engouée de ce chanteur. Les gens naïfs
enflammer v. t. Deux m, comme dans flamme.
s’engouent facilement de tout ce qui est à la
dernière mode. — La construction avec pour
enfléchure n. f (terme de marine) Un accent
(Elle s’est engouée pour ce chanteur) est peu
aigu.
recommandée. — En revanche engouement ne
peut se construire qu’avec pour : L’engouement
enfoncer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
de la jeunesse pour les chanteurs yé-yé.
devant a ou o .• il enfonça, nous enfonçons. —
Dérivéi : enfoncé, ée, enfoncement, enfonceur;
engouffrer v. t. Deux f comme dans gouffre.
enfonçure (avec une cédille).
De même : engouffrement
279 ENGOULEVENT

engoulevent n. m. Oiseau. — En un seul mot. ennuager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le


g devant a ou o ; il ennuagea, nous ennuageons.
engrais n. m. Finale en -ais. — Deux n. — Prononciation : [ânya3e].

engranune n. m. (terme de psychophysiologie) ennui n. m. Deux n. V Pas de -e à la fin.


Deux m.
ennuyan^ ante [ônqijô, ôt] adj. Désagréable,
engranger v. t. Conjug. 16. Prend un e après contrariant ; Ce contretemps est ennuyant. —
le g devant a ou o: il engrangea, nous Tend à vieillir et à devenir familier ou régional.
engrangeons. Remplacé par ennuyeux dans l’usage général
moderne.
engrener v. t. Conjug. 12. J’engrène, j’engrène¬
rai — On écrit, avec e sans accent, engrenage, ennuyer [ânqije] v. t. Conjugaison et
engreneur, engrenure, mais avec è (accent construction.
grave), engrènement
1 Conjug. 24. Remplace y par i devant un e
muet : j’ennuie, j’ennuierai T Attention au i
enhardir v. t. Prononciation : [aandiR].
après Y y à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
énigme Féminin : Une énigme policière.
tif présent ; (que) nous ennuyions, (que) vous
ennuyiez
enivrer v. t. V Ne pas écrire *énivrer. Bien
prononcer : [finivae], et non ♦[enivRc] De 2 S’ennuyer de quelqu’un (ou, parfois, de
même : enivrant, ante [ânivRÔ, ôt], enivrement quelque chose). Souffrir de son absence : Cet
[ânivRsmâ]. enfant est en vacances chez sa tante, mais il
s’ennuie de sa mère. Quand je suis en province
enjeu n. m. — PI. : des enjeux. depuis trois semaines, je m’ennuie de Paris. Cet
emploi est un peu vieilli ou familier et régional.
enjoindre v. t. Conjug. 85 (comme joindre).
ennuyeux, euse [ônqijo, 0z] adj. Deux n. De
enjôler v. t. Un accent circonflexe. De même : même ; ennuyeusement [ônqijezmâ].
enjôlement, enjôleur.
énoncer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
enjoliver v. t. Pas d’accent circonflexe. De devant o ou o.‘ il énonça, nous énonçons. —
même : enjolivement, enjoliveur, enjolivure. Dérivés ; énoncé, énonciatif, énonciation.

enjouement n. m. Attention à \’e intérieur. enorgueillir v. t. Attention à la graphie -ue-


(comme dans orgueil). — Prononciation :
enjuponner v. t. Deux n. [ânoRgœjiR].

enkyster (s’) v. pron. Un y comme dans kyste. énorme adj. Un seul n. De même : énormément,
De même : enkysté, ée, enkystement. énormité.

enlacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille enquérir (s’) v. pron. et construction.
devant a ou o; il enlaça, nous enlaçons.
1 Conjug. 29. Je m’enquiers, tu t’enquiers, il
s’enquiert, nous nous enquérons, vous vous
enlever v. t. Conjug. 12. J’enlève, j’enlèverai enquérez, ilss’enquièrent. —Jem’enquérais. —
Je m ’enquis. — Jem ’enquerrai — Je m ’enquer-
enliser v. t. Avec s et non z De même : enlisé, rais. — Enquiers-toi enquérons-nous, enquérez-
ée, enlisement. vous. — Que je m’enquière, que tu t’enquières,
qu’il s’enquière, que nous nous enquêtions, que
ennéasyllabe [eneasilab] adj. ou n. m. Qualifie vous vous enquêtiez, qu’ils s’enquièrent. — Que
un vers de neuf syllabes. Deux n, un seul je m’enquisse. — Enquérant. — Enquis, ise. —
s, deux l. Aux temps comijosés, accord du participe avec
le sujet : Elles se sont enquises du prix.
enneigé, ée adj. Deux n et -ei-. Prononcia¬
tion : [ônese]. — Dérivé : enneigement 2 Se construit avec de (suivi d’un nom) ou
[ân£3mâ]. avec si (suivi de l’indicatif ou du conditionnel) :
Je me suis enquis du jour de son arrivée. Je
ennemi, ie adj. ou n. Deux n. me suis enquis s’il voulait venir nous voir. Je
me suis enquis s’il viendrait la semaine
ennoblir, anoblir > anoblir. prochaine.
ENQUÊTE 280

enquête n. f. Accent circonflexe sur le e. De 2 Enseigner quelqu’un. Tour parfaitement cor¬


même : enquêter, enquêteur. rect, mais vieüli et très littéraire : Enseigner les
ignorants est une œuvre de charité
enrager v. i. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o; il enragea, nous enrageons. ensellé, ée adj. Deux L De même : ensellement,
ensellure.
enraiement [ôaemâ] ou enrayement [ôsejmô]
n. m. Action d’enrayer. — Les deux formes ensemble adv. Au sens de « à la fois, en même
sont admises. temps », est très vieilli et très littéraire, mais
correct : J'ai votre fille ensemble et ma gloire
enrayer v. t. Conjug. 23. Remplace facultative¬ à défendre (Comeifie) (= J’ai à défendre à la
ment y par i devant un e muet : j'enraie ou fois votre fille et ma ^oire). — La locution tout
j'enraye, j'enraierai ou j'enrayerai Les formes ensemble, qui a le mme sens, s’emploie encore
en -aye- sont plus usitéœ que les formes en -aie, très bien dans la langue littéraire : Je fus tout
surtout au futur et au conditionnel : J'enraye¬ ensemble surpris et ravi de cette nouvelle.
rai j'enrayerais. On évitey’enra/cra4 j'enraierais
pour des raisons d’euphonie. T Attention au ensembliste, ensemblier L’adjectif ensembliste
i après l’y à la première et à la deuxième qualifie ce qui appartient à la théorie des
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et ensembles : Les mathématiques ensemblistes. —
du subjonctif présent ; (que) nous enrayions, Le nom masculin ensemblier désime l’artiste
(que) vous enrayiez — Denvés : enraiement ou qui crée des ensembles décoratif piour des
enrayement, enrayage, enrayeur, enrayoir, appartements, des villas, ou bien l’assistant du
enrayure. chef décorateur, au cinéma.
enregistrer v. t. ▼ Ne pas écrire *enrégistrer. ensemencer v. t. Conjug. 17. Le c prend une
Bien prononcer : [âs33istRe], et non ♦[âRe3is- cédille devant a ou o: il ensemença, nous
tRc]. De même : enregistrable [âR33is- ensemençons.
tRabUa)], enregistrement [âR33istRamâj, enre¬
gistreur, euse [âRa3istRœR, az].
enserrer [ôsene] v. t Un seul s, deux r.
enrhumer v. t. Un h après le r, comme Hans
rhume. enroleiller v. t. Attention au i après le groupe
-ill- à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
enrôler v. t. Accent circonflexe sur le o, comme
tif présent : (que) nous ensoleillions, (que) vous
dans rôle — De même : enrôlé, enrôlement
ensoleilliez. — Dérivés: ensoleillé, ée,
ensoleillement
enrouement [âHumâ] n. m. Attention à Ve
intérieur.
ensommeillé, ée adj. Deux m.
enrubanner v. t. Deux n. De même : enrubanné.
ensorceler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
enseigne Genre et expressions. un e muet .j'ensorcelle, j'ensorcellerai — Déri¬
vés : ensorcelant, ensorcelé, ensorceleur (avec un
1 Au fémimn, une enseigne, désigne un dra¬ seul [), mais ensorcellement (avec deux l).
peau, un symbole militaire (Les enseignes
romaines), un panneau ou un objet servant de ensuite adv. Expressions.
signe distinctif à un magasin (Une enseigne
lumineuse). — Au masculin, un enseigne, 1 ▼ Eviter le pléonasme puis ensuite. Dire puis
désignait l’officier qui portait un drapeau et, ou bien ensuite.
de nos jours, désigne un officier de manne ; Un 2 Ensuite de quoi. Locution un pieu vieillie et
enseigne de vaisseau de première classe, de littéraire. Ne pas écrire *en suite de quoi La
deuxième classe.
langue moderne préféré : à la suite de quoi ou
2 Gn écrit de nos jours, avec enseigne au a la suite de cela, en conséquence de quoi ou
singulier : à bonne enseigne (à juste titre), à telle en conséquence.
enseigne que (cela est si vrai que).
3 Peu ensuite. Locution pieu correcte. Dire
plutôt : un peu plus tard.
enseigner v. t. Conjugaison et construction.
1 Attention au / après le groupe -gn- à la ensuivre (s’) v. pron. Conjugaison et
première et à la deuxième personne du pluriel construction.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : 1 (^njug. 103 (comme suivre) Ne s’emploie
(que) nou- enseignions, (que) vous enseigniez
qu a la troisième piersonne du singulier et du
281 ENTAILLER

pluriel : Il s’ensuit, ils s’ensuivent. — Il s’ensui¬ 2 Entendre que, an sens de « vouloir, exiger
vait, ils s’ensuivaient. — Il s’ensuivit, ils que ». Se construit normalement avec le sub¬
s’ensuivirent. — Il s’ensuivra, ils s’ensuivront. jonctif: J’entends qu’on m’obéisse. On ren¬
— Il s’ensuivrait, ils s’ensuivraient. — Impératif contre parfois l’indicatif futur ou le condition¬
inusité. — Qu’il s’ensuive, qu’ils s’ensuivent. — nel (exprimant le futur par rapport au passé) :
Qu’il s’ensuivît, qu’ils s’ensuivissent. —S’ensui¬ J’entends bien qu’il assistera à la réunion II
vant. — S’étant ensuivi, ie. avait entendu que tout le monde serait présent
Cet emploi de l’indicatif ou du conditionnel,
2 Autrefois on pouvait dire : il s’en ensuit, il
dû à l’imuence de il est entendu que, est peu
s’en ensuivra, il s\n est ensuivi Pour des raisons
conseillé.
d’euphonie, le premier en est omis de nos jours :
il s’ensuit, il s’ensuivra, il s’est ensuivi On peut 3 Je l’entends dire ou je lui entends dire. Ces
préciser en disant : il s’ensuit de là. deux constructions sont correctes. La première
est usuelle, la seconde plus recherchée. —
3 On ne dissociera pas en de suivre. On évitera : Quand le complément de dire est un pronom,
Les difficultés qui s’en étaient suivies. Ecrire seul le tour je lui entends dire est possible : Ces
plutôt : qui s’étaient ensuivies. paroles, je les lui entends dire souvent Les
4 n s’ensuit que. A la forme affirmative, est paroles que je lui entends dire souvent
suivi de l’indicatif ou du conditionnel : Il 4 S’entendre à, s’entendre en, au sens de « se
s’ensuit que nous pouvons agir tout de suite. Il connaître à, en». Il s’entend fort bien au
s’ensuit qu’une solution de rechange serait alors commerce. Il s’entend en tableaux et en œuvres
possible. — A la forme négative ou interroga¬ d’art. Tour assez httéraire. ▼ La forme s’y
tive, il s’ensuit que est suivi du subjonctif : Il entendre (à, en) est plus familière. A éviter dans
ne s’ensuit pas que toute possibilité nous soit le style surveillé.
fermée. S’ensuit-il que nous devions tout
accepter ? UI Accord du participe passé.
5 Pour éviter les difficultés qui tiennent à la 1 Cette femme que j’ai entendue chanter. On
conjugaison de s’ensuivre, on aura souvent fait l’accord avec le nom placé avant la forme
intérêt à employer, suivant les cas : découler, verbale, quand ce nom est a la fois complément
se déduire, se dégager, ressortir, résulter. de entendre et sujet de l’infinitif (cette femme
qui chantait).
entailler v. t. Attention au i après le groupe -ill- à 2 Cette chanson que j’ai entendu chanter. Le
la première et à la deuxième personne du pluriel participe reste invariable quand le nom placé
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : avant la forme verbale est complément direct
(que) nous entaillions, (que) vous entailliez. à la fois de entendre et de l’infinitif (cette
chanson que l’on chantait).
enté, ée adj. Greffé : Prunier enté. — (héraldique)
Ecu ente. — Ne pas écrire comme hanté (un
IV Entendre, écouter > écouter.
château hanté), ni comme en T, en forme de T.
entendu, ue Accord, constructions et
expressions.
entéléchie n. f. (terme de philosophie) Pronon¬
ciation: [âtcle/i]. 1 Entendu 1 Exclamation exprimant l’accord,
l’adhésion. Toujours invariable : Vous viendrez
entendre v. t. Conjugaison, constructions, sens, demain, à onze heures ? — Entendu l
accord du participe. 2 Entendu. S’emploie en tête de phrase ou de
I Conjug. 81. J’entends, tu entends, il entend, membre de phrase, en construction participiale
nous entendons, vous entendez, ils entendent. — absolue devant le nom. Toujours invariable :
J’entendais. — J’entendis. — J’entendrai — Entendu les experts (= les experts ayant été
J’entendrais. — Entends, entendons, entendez entendus), le tribunal décide que... — En
— Que j’entende. — Que J’entendisse. — revanche : Les experts entendus, le tribunal
Entendant. — Entendu, ue. décide que... (accord, car entendu est placé
après le nom).
II Constructions.
3 n est entendu que. Se construit avec l’indica¬
1 Au sens de «percevoir par l’ouïe». Se tif ou le conditionnel (et non avec le subjonc
construit avec un nom (Il entendait le roule¬ tif) : Il est entendu que la réunion aura lieu
ment du train) ou avec un nom et une relative mercredi prochain. Il était entendu que la
(Il entendait le train qui roulait) ou avec un réunion aurait lieu le mardi suivant
infinitif (Il entendait rouler le train). — Le tour
entendre que, suivi de l’indicatif, est, dans ce 4 Comme de bien entendu. Expression de la
sens, peu recommandé. Eviter : Il entendait que langue familière. A éviter dans la langue
le train roulait surveillée.
ENTÉNÉBRER 282

enténébrer v. t. Conjug. 11. J’enténèbre, mais entorse n. f. Au propre, on dit plutôt se donner
j’enténébreraL une entorse que se faire une entorse: Il s’est
donné une entorse en tombant dans son jardin
enter [âtej v. t. Greffer ; Enter un cerisier. — — Au figuré, on dit plutôt faire une entorse
Ne pas écrire comme hanter « fréquenter ». que donner une entorse : Il a fait une entorse
au règlement.
entériner v. t. Un seul r. De même :
entérinement. entour Mot vieilli et très littéraire. — A l’entour
(locution adverbiale), aux environs, autour d’un
entérite n. f. Inflammation de l’intestin grêle. heu : Le village est situé sur la rivière, à l’entour
— Mots de la même famille : entéralgie n. f, s’étendent les vignes et les bois. — A l’entour
entérectomie n. f., entérique adj., entérocolite n. de (locution prépositive), autour de : A l’entour
f, entérocoque n. m., enterokinase n. f, de sa demeure, il y avait un parc magnifique.
entérorénal adj. m. (syndrome entérorénal), On a écrit aussi alentour de. — Les entours de :
entérovaccin n. m. les environs d’un lieu (Les entours du château)
ou l’entourage d’une personne (Les entours du
enterrer v. t. Deux r. De même : enterrement prince). Nettement vieux dans ce sens >
alentour.
enterrer, inhumer > inhumer.
entracte n. m. En un seul mot, sans trait d’union
en>tête, en tête Ne pas écrire un en-tête (avec ni apostrophe.
un trait d’union), inscription placée en haut
d’une lettre, comme la locution en tête {de), qui enüraider (s’) v. pron. En un seul mot, sans trait
ne prend pas de trait d’union. T Le nom en-tête d’union ni apostrophe. De même : entraide.
est masculin : Un en-tête élégant — PI. : des
en-têtes. entrailles n. f pl. Ne s’emploie qu’au pluriel :
Dans les entrailles ténébreuses de la terre.
entêter v. t. ou v. pron. Accent circonflexe
comme dans tête. De même : entêté, entêtement ent^aimer (s*) v. pron. En deux mots, avec une
— Au sens de «s’obstiner», s’entêter se élision du -e et apostrophe.
construit avec dans + nom (Il s’entête dans
une attitude de refus) ou avec à + infinitif (Il entrain, en train Ne pas écrire le nom masculin
s’entête à refuser toute aide). — Au sens de entrain (Mettre de l’entrain dans une soirée)
« s’enticher, s’engouer », se construit avec de comme la locution en train. (Mettre une affaire
+ nom : Il sêst entêté de cette coquette. en train).
S’entêter d’un écrivain à la mode.
entraîner v. t. Un accent circonflexe sur le i
enthousiasme n. m. Attention au groupe -th-. comme dans tramer. De même : entraînant,
De même : enthousiasmer, enthousiaste. — entraînement, entraîneur.
Bien distinguer enthousiasme n. m. (Un garçon
animé d’un enthousiasme communicatif) et en^apercevoir (s’) v. pron. En deux mots, avec
enthousiaste adj. (Cette fille est très enthou¬ ehsion du -e et une aspostrophe.
siaste).
entre Prép. Orthographe et expressions.
enticher (s’) v. pron. Se construit avec de,
conmie le participe entiché, ée: Elle s’est I Quand le mot est préposition et non pas
entichée d’un bellâtre. Un garçon naïf, entiché préfixé, le -e final ne s’éhde pas : Entre eux et
d une coquette. moi. Entre intimes.
II Expressions.
entier, ière adj. T Dans l’expression tout entier,
1 Entre autres > autre (14).
tout reste toujours invariable : Les fruits sont
tout entiers pourris. J’ai mangé la pomme tout 2 Entre chaque, entre chacun de > chacun
entiere. Ces régions sont tout entières monta¬ (IV), chaque (VI).
gneuses — Dérivé : entièrement.
3 Entre parenthèses > parenthèse.
1. entonner v. t. Commencer à chanter. _
Deux n. entee- Préfixe. L’usage concernant l’orthographe
des mots commençant par entre- est assez
2. entonner v. t. Verser dans un tonneau ; boire
anarchique. Il n’y a que des cas particuliers.
beaucoup. — Deux n. De même ; entonnage Se reporter à chaque mot à son ordre alphabéti¬
ou entonnaison ou entonnement, entonnoir. que, ci-dessous. Certains composés s’écrivent
en un seul mot (entracte, entraide, etc.).
283 ENTREBÂILLER

d’autres en deux mots avec élision du -e et une entr’égorgée (s’) v. pron. Conjug. 16. Prend un
apostrophe (s’entr’aimer s'entr’apercevoir, etc.), e apra le g devant a ou o .• ils s’entr’égorgeaient ;
d’autres en deux mots avec un trait d’union nous nous entr’égorgeons. — En deux mots,
(s’entre-déchirer, s’entre-dévorer, etc.). avec élision du -e et une apostrophe.

entrebâiller v. pron. Attention à 1’/ après le entre-heurter (s’) v. pron. En deux mots, avec
groupe -ill- à la première et à la deuxième un trait d’union.
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous entrebâillions, entrejambe n. m. En un seul mot, sans trait
(que) vous entrebâilliez — Accent circonflexe d’union. — Eviter les graphies un entrejambes
sur le a. En un seul mot, sans trait d’union. ou un entre-jambes. Réserver le -s fhial au
De même : entrebâillement, entrebâilleur. pluriel : des entrejambes.

entrechat n. m. En un seul mot, sans trait entrelacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une
d’union. cédille devant a ou o: il entrelaça, nous
entrelaçons. — En un seul mot, sans trait
entrechoquer v. t. En un seul mot, sans trait d’union. De même : entrelacement.
d’union. De même : entrechoquement.
entrelacs n. m. En un seul mot, sans trait
entrecôte En un seul mot, sans trait d’union. d’union. — Toujours un -s final, même au
— A l’origine, masculin. De nos jours, féminin : singulier. Le c ne se prononce pas : [ôtRala],
Une entrecôte excellente. avec a vélaire [a].

entrecouper v. t. En un seul mot, sans trait entrelarder v. t. En un seul mot, sans trait
d’union. d’union. De même : entrelardé, ée.

entrecroiser v. t. En un seul mot, sans trait entremêler v. t. En un seul mot, sans trait
d’union. — De même : entrecroisement d’union. Accent circonflexe comme dans mêler.
De même ; entremêlement.
entrecuisse n. m. En un seul mot, sans trait
entremets (ôtRame] n. m. En un seul mot, sans
d’union. trait d’umon. — Toujours avec un -s final,
entre-déchirer (s’) v. pron. En deux mots, avec
même au singulier.
un trait d’union. entremetteur, euse n. m. ou f. En un seul mot,
sans trait d’union.
entre-deux n. m. inv. En deux mots, avec trait
d’union. entremettre (s’) v. pron. Conjug. 99 (conime
mettre). Accord du participe passé avec le sujet :
entre-deux-guerres En trois mots, avec des
Elles se sont entremises.
traits d’union. — L’usaçe hésite sur le genre.
De nos jours le masculin est nettement plus entrepont n. m. En un seul mot, sans trait
fréquent : L’entre-deux-guerres (la période de
d’union.
1918 à 1939) fut plein d’événements violents.
entreposer v. t. En un seul mot, sans trait
entre-dévorer (s’) v. pron. En deux mots, avec d’union. De même: entreposage, entreposeur,
un trait d’union. entrepositaire. — Accent circonflexe sur le o
dans : entrepôt.
entrée n. f. Finale en -ée.
entreprendre v. t. Conjug. 82 (comme pren-
entrefaites n. f. pl. Ne s’emploie plus que dans di-é). — En un seul mot, sans trait d’union.
l’expression sur ces entrefaites. — En un seul De même : entreprenant, entrepreneur,
mot, sans trait d’union. entreprise.

entrefer [âtRafea] n. m. En un seul mot, sans entrer Emploi de l’auxiliaire et emplois abu¬
trait d’union. sifs.
entrefilet n. m. En un seul mot, sans trait 1 Dans la construction intransitive, auxiliai¬
d’union. re être: Elles sont entrées dans le magasin.
— Dans la construction transitive, auxiliai¬
entregent n. m. En un seul mot, sans trait re avoir: Ils ont entré des marchandises en
fraude.
d’union.
ENTRE-RAIL 284

2 L’emploi transitif (Les déménageurs n'ont enverguer v. t. Toujours -gu-, même devant a
pu entrer l’armoire par la porte), sans être ou O : il envergua, nous enverguons — Dérivé ;
mcorrect, appartient à une langue moins envergure.
soigna que/a/re entrer (Les déménageurs n 'ont
pu faire entrer l’amoire par la porte). envi, envie Ne pas écrire la locution à l’envi
3 Rentrer employé abusivement au lieu de (^s -e), « en rivalisant », comme le nom
entrer > rentrer. féminin une envie: Ces gens-là nous dénigrent
à l’envL Ceux qui réussissent sont en butte à
en^e-rail n. m. En deux mots, avec un trait l’envie.
d’union. — PI. : des entre-rails — La graphie
un entre-rails, avec -s au singulier, est plus rare envie n. f. Ce mot n’est pas un adjectif. Dans
que un entre-rail la iMgue très surveillée, on évitera avoir très
envie, bien envie. Ecrire plutôt avoir grande
cntre-regarder (s’) v. pron. En deux mots, avec envie. De même, éviter avoir si envie. Ecrire
un trait d’union. plutôt avoir si grande envie.

entresol n. m. En un seul mot, sans trait d’union. envier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première
et à la deuxième personne du pluriel de
entre-temps loc. adv. Pendant ce temps, dans l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
cet intervalle de temps. — Graphie entre-temps que nous enviions, que vous enviiez. — N’avoir
(avec trait d’union) préférable & entre temps rien à envier à, être dans une situation
— Bien distinguer de entre tant, parmi de si comparable, soit en bien soit en mal : // est riche
nombreux ; Entre tant de livres admirables, c'est sans doute, mais son concurrent n’a rien à lui
encore l’Iliade que je préfère. envier. La me que vous habitez est bmyante,
mais je n’ai rien à vous envier, car j’habite près
entretenir y. t. Conjug. 44 (comme tenir). — de la gare.
Dire plutôt entretenir quelqu’un de quelque
chose (et non au sujet de quelque chose) : Je environ prép. ou adv. Emplois délicats.
veux vous entretenir d’un projet important
I Préposition.
entretien n. m. ▼ Pas de -t final. Ne pas écrire : 1 Nettement vieux dans le sens spatial : Il
un *entretient est une colline environ la ville. On dit de nos
jours : aux environs de, dans les environs de.
entre-tisser v. t. En deux mots, avec un trait
d’union. 2 Vieilli ou littéraire dans le sens temporel :
Noël, son frère vint lui rendre visite.
enteetoise n. f En un seul mot, sans trait On dit maintenant : aux environs de (bien que
d umon. De même : entretoisement, entretoiser. cet emploi ait été autrefois critiqué).
n Adverbe.
entre-tuer (s’) v. pron. En deux mots, avec un
trait d’union. 1 On peut dire, au choix : Une distance de
trente kilomètres environ ou une distance
entrevoie n. f En un seul mot, sans trait d’union. d environ trente kilomètres. En revanche, on
évitera : Il a parcoum aux environs de trente
entrevoir v. t. Conjug. 74 (comme voir). En un kilométrés.
seul mot, sans trait d’union.
2 Eviter les tours pléonastiques : de dix à
quinze francs environ (dire de dix à quinze
entrevue n. f. En un seul mot, sans trait d’union.
francs), neuf ou dix personnes environ (dire neuf
ou dix personnes ou bien dix personnes environ).
enteouvrir y. t. Conjug. 33 (comme ouvrir). —
L u^seul mot, sans trait d’union ni apostro¬ environner v. t. Deux n. De même:
phe. De meme : entrouvert, erte. environnement
énumérer v. t. Conjug. 11. J’énumère, mais
J enumererau envisager v. t. Coniug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o ; il envisagea, nous envisageons.
envahir V. t. Attention au h intérieur. De même :
envoi n. m. V Pas de e final : Un envoi par la
envühissünt, envahissement, envahisseur»
poste. Ne pas écrire : ^envoie.
envelopp.îr v. t. Deuxp. De même : enveloppant
enveloppe, enveloppement ’ envoûter v. t. Accent circonflexe sur le u. De
meme : envoûtant, envoûtement, envoûteur.
285 ENVOYER

envoyer Conjugaison et constructions. 2 Conjug. 80. J’épands, tu épands, il épand,


nous épandons, vous épandez, ils épandent —
1 Conjug. 21. J’envoie, tu envoies, il envoie,
J’épandais. — J’épandis. — J’épandraL —
nous envoyons, vous envoyez, ils envoient. —
J’épandrais. — Epands, épandons, épandez. —
J’envoyais, tu envoyais, il envoyait, nous en¬
Que j’épande. — Que j’épandisse. — Ependant.
voyions, vous envoyiez, ils envoyaient. — J’en¬
— Epandu, ue.
voyai. — J’enverrai. — J’enverrais. — Envoie,
envoyons, envoyez. — Que j’envoie, que tu 3 Epandre est vieux ou très littéraire ou
envoies, qu’il envoie, que nous envoyions, que technique : L ’astre du jour épand sa lumière sur
vous envoyiez, qu’ils envoient. — Que j’en¬ la terre. Epandre des engrais. — Répandre est
voyasse. — Envoyant. — Envoyé, ée. T Atten¬ moderne et usuel.
tion au après \’y à la première et à la deuxième
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et épargner v. t. Attention au / après le groupe
du subjonctif présent : (que) nous envoyions, -gn- à la première et à la deuxième personne
(que) vous envoyiez. du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
2 Bien distinguer envoyer se promener, « en¬ tif présent : (que) nous épargnions, (que) vous
voyer faire une promenade » (Il faisait beau, épargniez.
j’ai envoyé mon fils se promener) et envoyer
promener, « repousser, rabrouer » : Si cet épargner, éviter > éviter.
individu vous importune encore, vous n ’avez qu ’à
l’envoyer promener (familier). éparpiller v. t. Attention au ; après le groupe -ill- à
la première et à la deuxième personne du pluriel
3 On p)eut dire indifféremment Je l’envoie de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
chercher ou J’envoie le chercher. Ce dernier (que) nous éparpillions, (que) vous éparpilliez.
tour a l’avantage d’éviter toute équivoque.
épars adj. Prononciation : [epan]. Féminin :
enzootie, épizootie Deux noms féminins à bien éparse.
distinguer.
1 enzootie [âzDOti] Maladie infectieuse et épaulé-jeté n. m. — PI. : des épaulés-jetés.
contagieuse affectant de manière permanente
les animaux dans une région donnée. Dérivé : épeautre Variété de blé. — Avec -eau-. V
enzootique [ôzDotik]. Masculin : On distingue le « grand épeautre »
et le << petit épeautre ».
2 épizootie [epizDDti] Maladie infectieuse et
contagieuse qui survient dans une région et
épeler V. t. Conjug. 12. J’épelle, j’épellerai. —Un
affecte les animaux pendant un certain temps.
seul p. — Dérivé : épellation (un seul p, deux l).
— Dérivé : épizootique [epizDotik]. V Pour les
maladies atteignant les êtres humains, on dit
endémie et épidémie. épenthèse n. f. Adjonction d’une lettre à
l’intérieur d’un mot. — Attention au groupe
-th-. V Prononciation ; [epôtez], avec [ô] et
enzyme [ôzim] V Féminin : Une enzyme
non [Ê]. De même : épenthétique [epôtetik].
puissante.
éperdument adv. ▼ Pas d’accent circonflexe sur
épagneul n. m. Il existe un féminin épagneule ;
le U. Ne pas écrire non plus *éperduement
Une épagneule bretonne. Une chienne épagneule.
éperon n. m. Accent aigu (et non accent grave)
épancher v. t. S’écrit avec -an-. De même :
sur le premier e. De meme : éperonner (deux n).
épanchement
éphèbe [efeb] n. m. Un accent aigu, un accent
épancher, étancher Deux verbes transitifs à
grave. Dérivé : éphébie [efebi] n. f. (deux
bien distinguer.
accents aigus).
1 épancher Verser doucement, répandre abon¬
damment (L ’arbre épanche son ombre) ou livrer éphémère [efemcH] adj. ou n. m. Finale en -ère.
avec confiance (Epancher son secret dans le
cœur d’un ami). éphéméride [efemcRid] n. f. Trois accents
aigus, à la différence de éphémère. — L’emploi
2 étancher Assouvir (sa soif) ; Il étancha sa soif
du mot éphéméride pour désigner un calendrier
en buvant de l’eau de la source. ▼ Ne pas dire
à feuilles détachables n’est pas conseillé.
*épancher sa soif.
éphore [efoR] n. m. Magistrat de Sparte. —
épandre v. t. Orthographe, conjugaison et sens.
Dérivés : éphorat [efoRa] n. m. ou éphorie
1 Avec -an-. De même : épandage, épandeur. [efoRi] n. f.
• \

ÉPICE 286

épice n. f. Avec épice au singulier : du pain 3 épitaphe Inscription gravée sur un tombeau
d’épice. — Dérivés : êpUé, épicer, épicerie, ou court poème composé en l’honneur d’un
épicier. mort : Une épitaphe touchante.

épicéa Arbre. — PI. : des épicéas [-sea]. — épigraphe T Toujours féminin : Une épigraphe
Masculin : Un épicéa très vieux. très longue. — Bien distinguer les mots
suivants.
épicer v. t. Assaisonner. — Conjug. 17. Le c 1 épigraphe, épigramme, épitaphe > épi*
prend une cédille devant a ou o .• il épiça, nous grflDiiiic*
épiçons. — Ne pas écrire comme épisser (réunir
par une épissure). 2 épigraphe, exergue > exergue.

épicurien, ienne adj. ou n. Toujours un é épilepsie n. f. L’adjectif correspondant est;


minuscule : Les épicuriens et les stoïciens. épileptique (avec un t).

épidémie, endémie > endémie. épilogue Toujours masculin : Un épilogue


imprévu.
épier v. t Conjug. 20. Double le / à la première
et à la deuxime personne du pluriel de épine-vinette n. f. Plante. — Pl. : des épines-
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : vinettes.
(que) nous épiions, (que) vous épiiez.
épingle n. f Avec épingle au singuUer : des cou]«
épierrer v. t. Deux r, comme dans pierre. De d’épingle. — On dit : épingle de nourrice (et non
même; épierrage ou épierrement, épierreur, à nourrice).
euse.
épinicies [epinisi] n. f. pl. Dans la Grèce
épieu, pieu Deux noms masculins paronymes. antique, fêtes en l’honneur d’un vainqueur des
jeux Olpipiques, Pythiques, etc. — Toujours
1 épieu (pl. : des épieux) Ancienne arme de un é minuscule.
chasse ou de guerre constituée par un bâton
long et robuste dont la pointe avait été durcie épinoche Poisson. — Féminin : L’épinoche est
au feu ou portait un fer pointu : On chassait commune dans les ruisseaux herbus.
le sanglier à l’épieu.
Epiphanie [epifani] n. f. Fête catholique. — Un
2 pieu ^1. ; des pieux) Poteau enfoncé dans le
E majuscule.
sol : Palissade faite de pieux.
épiphyse (epifiz] n. f. (terme d’anatomie) Avec
épiglotte n. f. Languette en avant du larynx. —
un i, puis un y.
Deux t
épiscopal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
épigone [epigon] n. m. Successeur, imitateur:
-aux : Des palais épiscopaux.
Les épigones du romantisme. — Pas d’accent
circonflexe sur le o.
épisode Masculin : Un épisode amusant
épigramme ▼ Toujours féminin: Une épi-
épisser v. t. Episser deux câbles, deux cordons,
gramme mordante.
Ifô réunir bout à bout par un assemblage, appelé
épissure. — Ne pas écrire comme épicer,
épi^Tfunme, ^igraphe, épitaphe Trois noms assaisonner. — Dérivés : épissoir n. m. ou
féminins à bien distinguer.
épissoire n. f., fissure n. f.
1 épigranme Dans l’Antiquité, court poème
d’impiration variée : Epigramme amoureuse. épistolaire, épistolier Deux mots à bien
Epigramme descriptive. De nos jours, court distinguer.
poème satirique terminé par un trait d’esprit, 1 épistolaire adj. Qui concerne la correspon¬
appelé pointe.
dance, les lettres : Relations épistolaires. Littéra¬
2 épigraphe Autrefois, inscription placée au ture, style épistolaire.
fronton d’un monument. — De nos jours, 2 épistolier, ière n. m. ou f. Ecrivain dont les
pensée, formule ou citation placée en tête d’un lettres constituent une œuvre littéraire : Mme
ouvrage Uttéraire ou d’un chapitre pour en de Sévigné, notre grande épistolière.
indiquer l’esjnit : Hugo place souvent une
épigraphe en tête de chacun des chapitres de ses épitaphe [epitaf] ▼ Toujours féminin : Une
romans. épitaphe touchante.
287 ÉPITAPHE

épitaphe, épigramme, épigraphe > épi- époux, le mari et la femme. — Le singuher,


gramme. l’époux, l’épouse, appartient à la langue juridique
ou administrative ou à la langue semi-familiere
épithalame Attention au groupe -th-. — Tou¬ (surtout le masculin époux). Dire plutôt: le
jours masculin : Un épithalame charmant mari, la femme. — Eviter absolument mon
époux, mon épouse, votre époux, votre épouse,
épithélium [epiteljom] n. m. Terme d’anato- emplois qui appartiennent à la langue populaire.
me. — Attention au |roupe -th-. — PI. : des
épithéliums. — Dérives: épithélial, ale, aux éprendre (s’) v. pron. Conjug. 82 (comme
adj., épithéliome [epiteljom] n. m. prendre). — Aux temps composés, accord du
participe avec le sujet : Elles se sont éprises.
épithète Attention à la place respective du -th- et
du t — Féminin : Une épithète audacieuse. éprouver v. t. Eprouver si et éprouver que
(toujours avec l’indicatif) sont des tours cor¬
épitomé n. m. Livre qui est l’abrégé d’un ouvrage rects, mais littéraires : Il voulut éprouver si son
historique plus long. — Ne pas déformer en ami lui était fidèle. Il éprouva dans le malheur
*épitome. que les amis sont souvent ingrats.

épître Attention à l’accent circonflexe sur le 1 épurer, apurer > apurer.


— Féminin : Une longue épître.
équarrir v. t. Deux r. Prononciation : [ekaniR].
épizootie n. f. Prononciation : [epizaoti]. De De même ; équarrissage [ekaRisa3], équarris¬
même : épizootique [epizootik]. seur [ekaRisœR].

épizootie, enzootie > enzootie. équateur n. m. Un é minuscule, sauf quand il


s’agit de l’Equateur, pays de l’Aménque du
éployer v. t. Conjug 21. Remplace y par i devant Sud. — Prononciation : [ekwatœR].
un e muet : j’éploie, j’éploierat T Attention au i
après ley à la première et à la deuxième personne équatorial, équatorien Deux mots à bien
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif distinguer.
preseai-. (que) nous éployions, (que) vous éployiez.
1 équatorial, ale, aux [ekwatSRjal, al, o] adj.
Qiu^e ce qui concerne l’équateur terrestre ou
éponge On écrit : une serviette-éponge, des ser¬
céleste: Le climat équatorial Les régions
viettes-éponges; un tissu-éponge, des tissus- équatoriales.
éponges. L’orthographe sans trait d’union est
moins bonne. 2 équatorien, ienne [ekwatonjé, jen] adj. ou
n. Du pays d’Amérique du Sud appelé Equa¬
éponger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le teur: Le gouvernement équatorien. Les
g devant a ou o: Il épongea, nous épongeons. Equatoriens.
— Dérivé : épongeage.
équerre Deux r. Prononciation : [eken]. De
éponyme adj. ou n. Attention à l’y. même : équerré Jekeue], équerrer [ekeae]. —
Féminin : Une equerre très grande.
épopée n. f. Finale en -ée.
équestre adj. Prononciation : [ekestRfa)], avec
époumoner (s’) v. pron. ▼ Un seul n. [k] et non [kq].

épousailles n. f. pl. (vieux ou familier ou équiangle adj. Prononciation : [ekqiâgl(a)].


régional) Mariage, noce. — Ne s’emploie qu’au
pluriel. équidés n. m. pl. Prononciation: [ekide] ou
[ekqide].
épousseter v. t. Conjug. 14. J’époussette, j’épous¬
setterai ▼ Eviter la prononciation populaire équidistant, ante adj. Prononciation :
j’épouss’te. [ekqidistô, ôt]. De même : équidistance
[ekqidistds].
époustoufler v. t. (familier) Etonner. — Un seul
f. De même : époustouflant équilatéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux. — Prononciation : [ekqilatCRal, al, o].
épouvantail n. m. — Pl. : des épouvantails. De même : équilatère [ekqilateR].

époux, épouse Le masculin prend un même équilibre n. m. Prononciation : [ekilibnfa)]. De


au singulier. — Au pluriel, on dit très bien les même: équilibrage [ekilibRa5], équilibrant
ÉQUILLE 288

[ekilibRâJ, équilibration [ekilibRasjS], équili¬ érafler v. t. Un seul f. De même : éraflement,


bré [ekilibRe], équilibrer [ekilibRe], équili¬ éraflure.
breur [ekilibRœR], équilibriste [ekilibRist(3)].
érailler v. t. Attention au i après le groupe -///- à
équille n. f. Poisson de mer. — Prononciation : la première et à la deuxième personne du pluriel
[ekij], — Attention au paronyme esquille, de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
fragment d’os. (que) nous éraillions, (que) vous érailliez —
Dérivés : éraillé, éraillement, éraillure.
équimoléculaire adj. Prononciation : [ekqi-
molekylcR]. ère n. f. Période, époque. — Ne pas écrire comme
aire, surface, espace.
équimultiple adj. Prononciation ; [ekqimyl-
tipl(a)]. érectile adj. Un -e à la fin, même au masculin.

équin, ine adj. ou n. m. (didactique) Du cheval ; éreinter v. t. Attention à la graphie -ein-. De


Variole équine. — N. m. Difformité du pied. même : éreintement, éreinteur. — Eviter le nom
— Prononciation : [ekl, in]. éreintage pour éreintement, « critique très dure
d’un Hvre, d’un film, etc. » (familier).
équinoxe Toujours masculin ; L'équinoxe est
dangereux pour la navigation. — Prononcia¬ érésipèle > érysipèle.
tion ; [ekinoksj. De même : équinoxial, ale,
aux [ekinoksjal, al, o] adj. (masculin pluriel éréthisme n. m. (didactique) Excitation. —
en -aux). Attention au groupe -th-.

équipardtion n. f. Prononciation: [ekqipaR- ériger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g


tisj5]. devant n ou o; il érigea, nous érigeons.

équipolé ou équipoUé adj. m. (terme d’héraldi¬ ermite n. m. L’orthographe hermite est vieillie,
que) Les deux graphies sont admises. — sauf dans le nom du bernard-l'hermite (ou
Prononciation : [ekipole], avec [k] et non [kqj. parfois bernard-l'ermite). — On écrit de même :
ermitage (et non plus hermitage).
équifiollent, ente adj. Deux L Prononciation :
[ekipolô, ât], avec [k] et non [kq]. De même : éroder v. t. (didactique) Ronger peu à peu : Les
équipollence [ekipolâs] n. f. vagues érodent la base de la falaise. — Dérivés :
érosif, ive, érosion.
équitable adj. Prononciation : [ekitabKs)]. De
même : équitablement [ekitablsmâ]. erpétologie ou herpétologie n. f. Partie de la
zoologie qui étudie les serpents. — La graphie
équitation n. f. Prononciation : [ekitasjS], avec herpétologie, plus conforme à l’étymologie
[k] et non [kq]. grecque, est préférable à erpétologie. De même,
écrire: hei^tologique (plutôt que erpétologi-
équité n. f. Prononciation : [ekite]. que), herjKtologiste ou herpétologue (plutôt que
erpétologiste ou erpétologue).
équivalant, équivalent Deux homophones qui
se prononcent [ekivalâ]. — Distinguer par errant, ante adj. Deux r. De même : errance.
la gt&phie équivalant, participe présent inva¬
riable de équivaloir, et fuiraient, ente adjec¬ errata, erratum n. m. On distingue un errata
tif ou nom : Les quantités vendues équivalant ou des errata (pas de -s), une liste ou plusieurs
à notre production, nos stocks restent inchan¬ listfô comprenant chacune plusieurs erreurs à
gés. Nous avons vendu des quantités équiva¬ rectifier dans un livre, et un erratum, chacune
lentes. Un mètre cube est l'équivalent (n. m.) de ces erreurs prise isolément.
de mille litres.
erratique adj. Deux r.
équivaloir [ekivaliwaR] v. t. ind. Coniug. 73
(comme valoir). — Le participe passé équivalu erre n. f. Route d’un navire. — Deux r.
n’a pas de féminin. — Dérivés: équivalence
[ekivalâs] n. f., équivalent, ente [ekivalâ, ât] errement n. m. pl. Deux r. T Par son étymologie
adj., équivalent [ekivalâ] n. m. et par son vrai sens, ce mot est tout à fait
différent de erreur. Il signifie « manière d’agir
éqiûvoque [ekivok] Comme nom, toujours habituelle ». Ce sens est d’ailleurs vieux : Agir
féminin : Une équivoque fâcheuse. conformément à ses errements (= à ses
289 ERRER

habitudes). L’emploi de errements au sens de 1 Un chef d’escadrons (avec un -s). Officier qui
erreurs est déconseillé. a le grade de commandant dans la cavalerie
ou les bUndés. 11 commande un groupe
errer v. i. Deux r. d’escadrons

erreur n. f. Deux r. Escalator n. m. Mot anglo-américain. Pl. : des


escalators [-ton]. Nom déposé, donc, en prin¬
erroné, ée adj. ▼ Deux r. mais un seul n. cipe, une majuscule. — Pour éviter cet angh-
cisme, dire plutôt ; escalier mécanique. T 11
ersatz n. m. inv. Mot allemand. Prononciation ; existe un paronyme, élévator, qui désigne un
[ERzats]. — Pour éviter ce germanisme, dire silo à grain.
plutôt ; produit de remplacement, succédané.
escalier n. m. Eviter l’usage populaire qui
érysi^le n. m. Attention à la place respective consiste à employer le plunel quand il
de Tj» et du i — La forme érysipèle, plus s’agit d’un seul escalier. On dira : J’ai
conforme à l’étymologie grecque, est à préférer croisé mon collègue dans l’escalier (plutôt
à érésipèle. De même, préférer érysipélateux à que dans les escalier^. Bien entendu, le
érésipélateux. — Bien distinguer Véi^pèle, pluriel est tout à fait normal quand on
maladie qui se caractérise par l’apparition de veut parler de plusieurs escaliers : Il est
boutons sur la peau, et l'érythème (n. m.), interdit de fumer dans les couloirs et les
simple rougeur locale sur la peau. escaliers du lycée (cela implique qu’il y
a plusieurs escaliers dans le lycœ). — Pour
érythro- Préfixe (du grec éruthros « rouge »), désigner un escaher qui monte en tournant sur
qui entre dans la formation de quelques mots lui-même, on dit : escalier en colimaçon ou en
savants : érythroblaste n. m., erythroblastose limaçon (plus rare), escalier à vis, en spirale.
n. f., érythrocyte n. m., érythrosine n. f., On dit aussi : escalier tournant, escalier
érythroxylacées n. f. pl. (fanulle de plantes). circulaire.

ès Forme archaïque, contraction de en les. escalope n. f ▼ Un seul p.

1 Ne s’emploie plus que dans des noms de escamoter v. t. Un seul t De même ; escamota¬
localités (Riom-es-Montagnes) ou dans des ble, escamotage, escamoteur.
expressions consacrées, lesquelles s’écrivent
sans traits d’union (licencié es lettres, licencié escapade n. f Un seul p.
ès sciences, docteur ès lettres, docteur ès sciences,
maître ès arts). T En raison de l’étymologie escarbot n. m. (vieilli) Scarabée. — Finale en
(= en les), ès ne peut s’employer devant un -oL — Attention aux paronymes escabeau et
nom singulier. Ne jamais dire *docteur ès escargot.
médecine, *licencié ès droit, licencié *ès philoso¬
phie, etc. escarcelle n. f. Autrefois, bourse suspendue à
2 A côté de licencié ès lettres, ès sciences, on la ceinture. — Deux L
dit aussi licencié de lettres, de sciences On dit
toujours agrégé de lettres ou des lettres escarole n. f Salade. — Forme vieillie. De nos
jours, on dit : scarole.
3 De nos jours, on prononce ès qualité
[eskalite], docteur ès lettres [esletnCa)], ès escarpe Deux homonymes à bien distinguer.
sciences [esjâs], maître ès arts [ezan], Riom-h
Montagnes [njôesmôtap], mais Saint-Pierre-ès- 1 Une escarpe Talus, mur incliné du fossé
Liens [eljê]. Certains recommandent de pro¬ d’une fortification : Une escarpe très haute.
noncer ès lettres [eletnCa)], mais cette pronon¬ 2 Un escarpe Bandit, malfaiteur, voyou : Un
ciation est vieillie. escarpe dangereux.

escabeau n. m. Finale en -eau. escarre n. f (terme de médecine) Avec deux r.

escadron n. m. Bien distinguer deux expressions. eschatologie n. f. Doctrine religieuse ou philoso¬


1 Un chef d’escadron (sans -s). Officier qui a phique sur les fins dernières de l’homme, sur
le grade de capitaine dans la cavalerie ou les le destin de l’univers, etc. — Prononciation :
blindés, ou ommer qui a le grade de conunan- [eskatob3i]. — Dérivé : eschatologique [es-
dant dans l’artillerie ou le train des équipages. kat3b3ik] adj. — Attention au paronyme
Dans ces deux derniers cas, il commande un scatologie, propos grossiers ayant trait aux
groupe d’unités excréments.
ESCIENT 290

escient [esjâ] n. m. A bon escient. — Attention 2 On écrit plutôt, avec espèce au singulier, de
au groupe -sc-. toute espèce : Des commerçants et des trafiquants
de toute espèce. Si l’on évite de toutes espèces,
esclaffer (s*) v. pron. Deux / on dit fort bien, en revanche, de toutes les
espèces: Des friandises de toutes les espèces.
esclandre Masculin : Un esclandre très fâcheux.
3 Diverses espèces de. Est en général suivi du
pluriel s’il s’aat d’objets concrets (Diverses
escogriffe n. m. Deux / ▼ Ne pas déformer en
espèces de confitures) et du singulier s’il s’agit
*escrogriffe.
d’une chose abstraite (Il y a diverses espèces de
mélancolie).
escompter [esk5te] v. t. Attention au p intérieur
muet. De même ; escomptable [eskStabKa)], 4 En l’espèce, en espèces. Deux locutions à
escompte [eskSt], escompteur [eskStœR]. bien distinguer. En l’espèce, dans le cas
particulier qui nous occupe : En général nous
escopette n. f. Type ancien d’arme à feu. — Un rejetons de telles demandes, mais, en l’espèce,
seul p, deux t cette réclamation doit être prise en considéra¬
tion — En espèces (avec un -s), en argent :
escroc n. m. Pas de forme spéciale pour le Préférez-vous qu’on vous paye par chèque ou en
féminin : Cette femme est un escroc dangereux. espèces ?
— Attention au -c final muet. Prononciation :
[eskRo]. — Les dérivés s’écrivent -qu- : escro¬ espérance n. f. Finale en -ance.
quer, escroquerie, escroqueur, euse (synonyme
vieilli de escroc). espéranto [espeRÔto] n. m. Langue artificielle.
— Peut s’employer comme adjectif invariable ;
ésotérique adj. Accessible aux seuls initiés ; La grammaire espéranto. Les mots espéranto.
L'enseignement ésotérique d’une secte mystique. — Dérivé : espérantiste.
— (par extension) Difficile à comprendre sans
préparation : La poésie des symbolistes est
espérer v. t. Gjnjugaison, sens et construction.
souvent ésotérique. — Dérivé : ésotérisme n. m.
— Antonyme : exotérique adj. Ouvert à tous, 1 Conjug. 11 : j’espère, mais j’espérerai
accessible à tous.
2 Au sens de attendre (Je vous ai espéré un
quart d’heure devant la poste), est vieux ou
espace Masculin (Un grand espace désert. Un
régional. En occitan, esperar signifie encore
long espace de temps), sauf comme terme de
« attendre ».
typographie, quand le mot veut dire « pièce
de métal qui sépare deux caractères et qui se 3 Le verbe espérer s’emploie normalement
traduit par un blanc à l’impression » (U faut quand l’objet de l’espérance est futur par
mettre une espace plus fine entre ces deux mots). rapport à l’action d’espérer ; J’espère que mon
frere sera bientôt rétabli J’espérais alors que
espacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille mon frère viendrait me voir.
devant a ou o .• il espaça, nous espaçons.
4 Quand l’objet de l’espérance est présent ou
espace-temps n. m. Un trait d’union. — PI. : passé par rapport à l’action d’esperer, il est
des espaces-temps. conseillé d’employer plutôt aimer à croire,
aimer à penser que : J’aime à croire que notre
espagnol, oie n. ou adj. Attention à la majus¬ ami n’est pas malade (plutôt que J’espère que
cule : La population espagnole. Les Espagnols. notre ami n’est pas malade). J’aime à penser
— N. m. L’espagnol: la langue espagnole. qu ’il n ’a pas oublié notre rendez-vous plutôt que
J’espère qu’il n’a pas oublié...).
espalier, échalier > échalier. 5 Espérer de + infinitif. Tour correct, mais
archaïsant et littéraire ; La princesse espéra de
espèce n. f Expressions. fléchir le roi De nos jours, se construit avec
1 Bien dire une espèce de, et non *un espèce l’infinitif sans de (J’espère arriver à temps pour
de, même devant un nom masculin ; Une es¬ prendre le dernier train), sauf quand espérer est
pèce d’averiturier. — L’accord du participe liû-meme a l’mfinitif (Puis-je espérer d’avoir
ou de l’adjectif se fait en revanche avec le bientôt ce dossier ?). Cependant Puis-je espérer
nom et non avec espèce : Cet individu est une avoir bientôt... est possible aussi et correct, mais
espèce d’aventurier, très séduisant, mais dange¬ moins élégant.
reux. — Une espèce de est toujours assez 6 Espérer que. A la forme affirmative, se
péjoratif. L’équivalent non péjoratif est : une
constniit avec l’indicatif ou le conditionnel :
sorte d ’.
J’espère qu’il viendra. J’espère qu’il nous pré-
291 ESPIÈGLE

viendrait si un empêchement venait à se essaim [esêj n. m. Attention à la graphie -aim.


produire. Il espérait que nous finirions par céder. — Dérives: essaimage [esemas], essaimer
— A la forme négative, se construit avec le [eseme].
subjonctif : Je n’espère plus qu’il vienne. — A
la forme interrogative, se construit avec l’indi- essart n. m. (vieux ou régional) Terre défrichée,
catif (Espères-tu qu’il viendra ?) ou le subjonctif _ S’emploie surtout au pluriel. Assez fréquent
(Espères-tu qu’il vienne ?). en toponymie: Les Essarts-le-Roi, locahté
proche de Rambouillet. — Dérivés : essartage
espiègle adj. Accent grave. — De même : ou essartement, essarter, essartis [esaati] n. m.
espièglement, espièglerie. (champ essarté, défriché).

espion n. m. Féminin : espionne (avec deux n). essayer Conjugaison, dérivés et constructions,
De m ê c t
espionnage, espionner, espionnite. — 1 Conjug. 20.' Remplace facultativement y par
Composé : contre-espionnage (avec un trait 1 devant un e muet : j’essaie (ou j’essaye),
d’union ; pl. : des contre-espionnages). — On j’essaierai (ou j’essayerai). Les formes en -aie-
écrit, sans trait d’union : un navire espion (des sont plus fréquemment usitées que les formes
navires espions), un satellite espion (des satellites en -aye-. T Attention au i après l’y à la première
espions). et la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
essayions, (que) vous essayiez.
esprit n. m. On écrit, sans trait d’union, l’Esprit
saint, mais, avec un trait d’union, le Saint-Esprit. 2 Dérivés : essayage, essayeur, euse (celui, celle
qui procède à des essais ou qui s’occupe des
esprit-de-bois n. m. (vieilli) Alcool méthylique. essayages de vêtements, des retouches), es¬
— Deux traits d’union. — Pl. : (rare) : des sayiste (celui, celle qui écrit des essais).
esprits-de-bois.
3 Essayer à + infinitif. Est vieux. On dit de
nos jours essayer de : Il essaya de résister. En
esprit-de-sel n. m. (vieilli) Acide chlorhydrique. revanche, à la forme pronominale, on dit
— Deux traits d’union. — Pl. (rare) : des toujours s’essayer à (tour assez littéraire) :
esprits-de-sel. L’esprit humain s’essaie à reculer les bornes de
la connaissance.
esprit-de-vin n. m. (vieilli) Alcool éthylique. —
Deux traits d’union. — Pl. : (rare) : des 4 Elssayer de quelque chose. Tour assez recher¬
esprits-de-vin. ché et archaïsant, mais correct : Essayer d’un
vin. De nos jours, on dit plus usuellement :
esquif [eskif] n. m. Pas de -e à la fin. essayer un vin.

esquille [eskij] n. f. Petit fragment d’os brisé. essence n. f. Finale en -ence.


A distinguer de écharde (de bois, etc.). —
Attention aussi au paronyme équille, petit essénien, ienne n. ou adj. Secte juive de
poisson de mer. l’Antiquité. — Pas un nom de peuple, donc
jamais de majuscule : Les esséniens. La secte
esquimau adj. ou n. Attention à la majuscule : essénienne.
Un village esquimau. Un Esquimau (homme
appartenant au peuple esquimau). — Pl. : Des essentiel, elle adj. T Avec un t, à la différence
villages esquimaux. Les Esquimaux. — Le de essence. De même : essentiellement.
féminin est esquimaude: Des tribus esqui¬
maudes. Une Esquimaude. L’usage qui consiste essieu n. m. — Pl. : des essieux.
à laisser le mot invariable au féminin (Une tribu
esquimau. Une Esquimau) n’est pas conseillé. essor n. m. Pas de -t final.
— Esquimau (esquimaude, esquimaux, esqui¬
maudes) est la graphie usuelle. Les ethnologues essouffler v. t. Deux f. De même : essoufflé,
écrivent eskimo : Un village eskimo. Des villages essoufflement.
eskimos. Une tribu eskimo. Des tribus eskimos.
Un Eskimo. Une Eskimo. Les Eskimos [-mo].
essuie-glace ou, parfois, essuie-glaces n. m. —
Désignant un vêtement d’enfant, prend une
Pl. : toujours des essuie-glaces.
minuscule. Désignant un chocolat glacé, est un
nom déposé : un Esquimau.
essuie-mains n. m. inv. — Pl. : des essuie-mains.
essai n. m. Pas de e final. On écrit avec essai
au singulier : des bancs d’essai, des pilotes essuie-meubles n. m. inv. — Pl. : des essuie-
d’essai, des tubes à essai. meubles.
ESSUIE-PIEDS 292

essuie-pieds n. m. inv. — PI. : des essuie-pieds. trait d’union. — Jamais de majuscule (ne put
s’employer comme nom). — Seul le deuxitoe
essuie-plume n. m. — PL ; des essuie-plumes élément varie : Une équipe est-allemande. Les
athlètes est-allemands. Les nageuses est-alle¬
essuyer v. t. Conjug. 24. Change y en i devant mandes. — Pour éviter cet anglicisme, on dira
un e muet : j’essuie, j’essuierai T Attention au plutôt de l’Allemagne de l’Est: Les nageuses
i après Yy à la première et à la deuxième de l’Allemagne de l’Est
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous essuyions, estaminet n. m. Finale en -et
(que) vous essuyiez. — Dérivés : essuyage,
essayeur. estamper, estampiller Deux verbes transitifs à
distinguer.
est [est] n. m. ou adj. L’un des points cardinaux.
— S’écrit normalement avec une minuscule : 1 estamper Façonner (une pièce métallique)
Le vent d’est. A l’est du Rhône. Façade exposée à froid par l’action d’une presse portant une
à l’est. La rive est du Rhône. Les régions est matrice, ou bien imprimer (une gravure), ou
(invariable). — Uni? majuscule dans deux cas encore (famiUèrement) faire payer trop cW :
seulement. Ce restaurateur estampe les clients de passa¬
ge.
I Dans de l’Est entrant dans ime dénomination
qm désigne une unité géographique bien défi¬ 2 estampUler Marquer d’une empreinte attes¬
nie : L’Allemagne de l’Est (la Répubhque tant l’authenticité : Une autorisation dûment
démocratique allemande). L’Euro^ de l’Est estampillée.
(les pays communistes d’Europe orientale). En
revanche, on écrit La France de l’est (dénomi¬ estancia n. f Exploitation agricole en Argentine.
nation géographique vague). — Prononciation : [estâsja]. — PL : des
II Quand l’Est désigne, sans complément de estancias [-sja].
nom, une région, un groupe de pays: Aux
Etats-Unis, l’Est est la région la plus ancienne¬ est-ce que Formule interrogative, assez lour¬
ment industrialisée. En revanche, on écrit l’est de. Dans la langue surveillée, préférer la
des Etats-Unis, l’est de la France, car il y a un tournure avec inversion du sujet : Quand
complément de nom. — ParticuHèrement, viendrez-vous? (plutôt que Quand est-ce que
majuscule obhgatoire dans deux cas. vom viendrez?). Où allez-vous? (plutôt que
Où est-ce que vous allez?). Avez-vous vu ce
1 Quand l’Est désigne les provinces situées film ? (plutôt que Est-ce que vous avez vu ce
dans l’est de la France (Alsace, Lorraine, film 7). Votre frère pratique-t-il un sport ?
Champagne, etc.) ; Au cours des guerres, les (plutôt que Est-ce que votre frère pratique un
Allemands ont souvent envahi l’Est sport?). — Le seul cas où l’emploi de est-ce
2 Quand l’Est désigne l’ensemble constitué ue est recommandé, c’est quand le verbe est
par l’Union soviétique et les pays communistes la première personne du singulier de
de l’Europe de l’Est, par opposition à YOuest l’indicatif présent : Est-ce que j’écris assez
ensemble formé par les Etats-Unis et les pays lisiblement ? On ne peut dire *écris-je. Est-ce
de l’Europe de l’Ouest : Les relations entre l’Est que je pars assez tôt ? On ne peut dire * pars-je.
et l’Ouest se sont progressivement améliorées En revanche, on peut faire l’mversion avec les
depuis 1955. formes ai-je, dis-je, fais-je, puis-je, sais-je,
suis-je, vais-je, vois-je, ainsi qu’avec les verfe
estacade n. f Jetée, digue. — Attention au du premier groupe (formes en -é-jé) : aimé-je,
paronyme estocade. chanté-je, etc. T Ne pas employer est-ce que
dans l’interroption indirecte. On dira: De-
estafette Toujours féminin, bien que désignant mande-lui s’il viendra et non Demande-lui
un homme : Le colonel envoya une estafette pour *est-ce qu’il viendra.
porter l’ordre d’attaquer. — Terme vieilh. On
dit maintenant agent de transmission. ▼ Un 1. ester [este] v. i. (droit) Ester en justice:
Seul f, deux t soutenir une action en justice. — Ne s’emploie
qu’à l’infinitif. T II existe un paronyme tester,
estafier n. m. (vieilli) Spadassin, homme de main. faire son testament.
— Un seul /
2. ester [esten] n. m. (terme de chimie).
estafilade n. f Un seul /
esthète n. ou adj. Attention à la place respective
est-^emand adj. De l’Allemagne de l’Est
du -th- et du t De même esthéticien, ienne,
(République démocratique allemande). — Un
esthétique, esthétiquement, esthétisme.
293 ESTHÈTE

esthète, esthéticien Deux noms à bien estragon n. m. Plante ; condiment.


distinguer.
estrapade n. f. Ancien supplice. — Un seul p.
1 esthète Personne passionnée d’art et de tout
ce qui est beau.
estropier v. t. Un seul p. — Conjug. 20. Double
2 esthéticien, ienne Philosophe qui se consacre le / à la première et à la deuxième personne
aux problèmes du beau. — Personne qui du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
travaille dans un institut de beauté. tif présent : (que) nous estropiions, (que) vous
estropiiez.
estiva^ ale, aux adj. De l’été. — Mascuhn
pluriel en -aux : Les orages estivaux. est-sud-est n. m. Deux traits d’union. Jamais
de majuscule.
estivant, ante n. m. ou f. Ne peut s’apphquer
qu’à des personnes qui sont en vacances estuaire Toujours masculin : Un estuaire étroit
pendant l’été (même racine que été, estival). — et profond. — Finale en -aire.
En dehors de l’été, dire plutôt : vacancier.
estudiantii^ ine adj. Ne peut s’employer que
est-nord-est n. m. Deux traits d’union. Jamais pour qualifier des à-côtés peu sérieux de la vie
de majuscule. des étudiants : Canular estudiantin. Farce estu¬
diantine. Le folklore estudiantin. Les joyeuses
estoc n. m. Pointe de l’épée. — Frapper d’estoc mœurs estudiantines d’autrefois Quand on veut
et de taille, avec la pointe et le tranchant. — qualifier un aspect sérieux de la vie des
Bien prononcer [cstok], le -c n’est pas muet. etudiants, on emploie l’adjectif étudiant: Le
malaise étudiant. Le problème étudiant. Le
estocade n. f. Coup d’épée ; attaque. — Attention syndicalisme étudiant. La révolte étudiante >
au paronyme estacade, jetée. étudiant.

estomac n. m. Prononciation : [estoma], le -c esturgeon n. m. Attention au e entre le g et le o.


est muet. — Dérivé : estomaquer (s’écrit tou¬
jours avec -qu-: il estomaqua, nous esto¬ et Conjonction de coordination d’un emploi très
maquons). fréquent.
I Règles générales d’emploi. La conjonction et
estompe, estampe Deux noms féminins peut joindre seulement des mots de même
paronymes. nature grammaticale (Un enfant brun et mai¬
1 estompe Petit rouleau de papier buvard avec gre) ou des expressions de même structure (Un
lequel on étend le crayon, le pastel. — (par enfant aux cheveux ébouriffés et aux vêtements
extension) Dessin dans lequel on s’est servi de misérables) ou deux propositions (Le vent
souffle et la mer gronde). Eviter les emplois
l’estompe.
dissymétriques tels que : Un enfant blond et aux
2 estampe Epreuve obtenue au moyen d’une yeux bleus. Dire ; Un enfant aux cheveux blonds
planche de bois ou de cuivre gravée. et aux yeux bleus ou Un enfant blond aux yeux
bleus A plus forte raison, on évitera une
estomper, estamper Deux verbes transitifs dissymétrie telle que : Il aime la nage et se
paronymes. promener. On dira : Il aime la nage et les
promenades ou II aime nager et se promener.
1 estomper Ombrer un dessin en étalant le
crayon, le pastel avec une estompe. — (figuré) n Et, dans les noms de nombres. On dit, avec
Rendre flou : Le brouillard estompe le contour et: vingt et un, trente et un, quarante et un,
des collines cinquante et un, soixante et un. Pas de traits
d’union, à la différence de vingt-deux, vingt-
2 estamper Façonner au moyen d’une presse
trois.., trente-deux, trente-trois trente-quatre...
et d’une matrice : Estamper une pièce métalli¬ Traits d’union seulement dans le vingt-et-un
que. — (figuré, familier) Faire payer trop cher : (jeu de cartes) et le quatre-cent-vingt-et-un (jeu
Ce commerçant estampe le client. de dés). Au-delà de la sixième dizaine, on dit
soixante et onze (sans traits d’union), soixante-
estonien, ienne adj. ou n. D’Estonie, républi¬ douze..., quatre-vingts, quatre-vingt-un (sans et
que de rU.R.S.S. — Attention à la majuscu¬ et avec traits d’union), quatre-vingt-deux...,
le : La population estonienne. Les Estoniens quatre-vingt-dix, quatre-vingt-onze (avec traits
— L’estonien: langue finno-ougrienne parlée d’union), quatre-vingt-douze.
en Estonie. — A côté de estonien, il existe
une forme este, n. ou adj., nettement moins III Et, dans l’indication de l’heure. On écrit,
usitée. avec et et sans traits d’union : midi et demi.
ÉTABLE 294

minuit et demi (avec demi au masculin), une Vn Accord de l’adjectif qui suit deux noms
heure et demie, deux heures et demie, trois joints par et.
heures et demie, quatre heures et demie... 1 L’adjectif se rapporte seulement au dernier
(toujours avec le féminin singulier demie). On nom. Dans ce cas, U s’accorde avec celui-ci :
écrit ; midi et quart, une heure et quart, deux Il ne boit que du thé et de l’eau fraîche (seule
heures et quart, trois heures et quart... (ou l’eau est fraîche).
plus rarement midi un quart, une heure un
quart, deux heures un quart, trois heures un 2 L’adjectif se rapporte aux deux noms.
quart...). On dit, sans et: midi cinq; midi Dans ce cas, il se met au masculin pluriel si
dix; une heure vingt; deux heures vingt-cinq; les deux noms sont masculins (Ce marchand
quatre heures dix-sept minutes quinze secon¬ vend du vin et du cidre excellents), au féminin
des; dix-sept heures onze minutes dix secon¬ pluriel si les deux noms sont féminins (On nous
des. a servi de la bière et de la limonade excellentes),
au masculin pluriel si les deux noms sont de
IV Et, dans l’indication d’une durée. On dit : genre différent (On nous servait de la bière et
Quatre ans et trois mois. Huit ans, cinq mois du vin excellents). Dans ce dernier cas, on met
et douze jours. le nom masculin à la fin. Eviter d’écrire du vin
V Emploi de la virgule devant et. Normale¬ et de la bière excellents.
ment, pas de virgule devant et (Le vent et la VIII Accord de deux adjectifs joints par et et
mer grondent. J’entends le vent et la mer. Les épithètes d’un même nom pluriel. C’est le sens
enfants courent et crient. Le maître parle et qui décide.
les enfants écoutent. Une prairie vaste et
herbue), sauf dans trois cas. 1 Les villes anglaises et allemandes. Les
adjectifs sont au pluriel, car il y a plusieurs
1 Parfois quand et unit deux propositions villes anglaises, plusieurs villes aJlemandes.
dont la seconde n’a pas le même sujet que la
2 Les littératures anglaise et allemande. Les
première : Il est le maître, le mage, le prophète,
adjœtifs sont au singulier, car il y a une seule
et le disciple le révère. Dans ce cas, la virgule
littérature anglaise et une seule littérature
est utile pour qu’il n’y ait pas équivoque et
allemande.
qu’on ne mette pas sur le même plan les mots
prophète, attribut de il, et disciple, sujet de IX Et et ni.
révéré. En revanche, quand il n’y a pas de 1 On peut au choix employer et ou ni dans
risque d’équivoque, on omet en général la une phrase telle que : Nous ne parlerons pas
virgule. C’est le cas notamment quand le verbe d’art et de littérature ou Nous ne parlerons pas
est employé sans complément ; Les cloches d’art ni de littérature ou Nous ne parlerons ni
sonnent et les trompettes retentissent.
d’art ni de littérature. Ces trois tours sont
2 Quand, deux propositions étant jointes par corrects. Le deuxième et le troisième font
et, deux compléments de la première sont aussi ressortir davantage la disjonction.
unis par et. Dans ce cas, on met facultative¬ 2 Et ni, terminant une énumération négative
ment une virgule devant le deuxième et, celui > ni (I, 8).
qui relie les deux propositions : Il pratique
l’athlétisme et la natation, et il s’intéresse peu X Et mieux, et moins, et plus. Dans ces
aux arts. Cependant, si le sujet n’est pas répété locutions, l’emploi de et est facultatif : Plus nous
ou s’il n’est pas repris dans la seconde irons vite et mieux ce sera ou Plus nous irons
proposition par un pronom personnel, on omet vite, mieux ce sera. Plus le délai s’allongera et
généralement la virgule: Il pratique l’athlé¬ moins il aura de chances ou Plus le délai
tisme et la natation et s’intéresse peu aux arts. s’allongera, moins il aura de chances. Plus nous
aurons de documents et plus il sera facile
3 Quand, dans la langue littéraire, on veut, d’écrire un ouvrage sérieux ou Plus nous aurons
pour des raisons stylistiques, détacher et mettre de documents, plus il sera facile d’écrire...
en relief un membre de phrase : On entendait
le bruit du flux et du reflux du lac, les sauts XI Et et avec. Eviter le tour J’ai beaucoup aimé
du poisson d’or, et le cri rare de la cane Naples avec ses vieilles rues. Dire plutôt:
plongeuse (Chateaubriand). ... Naples et ses vieilles rues > avec (2).
XII ♦Et bien ! Mauvaise graphie pour eh bien !
VI Et, devant un membre final exclamatif.
t> eh bien ! — Et donc > donc (II, 2). — Et
Emploi usuel dans le style animé et expressif : puis > puis.
Napoléon était d’abord un stratège, et quel
stratège t II est rentré à minuit, et dans quel étable, écurie > écurie.
état ! Voilà un chef et qui sait se faire obéir t
Le membre de phrase commençant ainsi par étager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
et est 'oujours précédé d’une virgule. devant a ou o.' il étagea, nous étageons.
295 ÉTAI

étai n. m. Pas de -e ni de -s final. état n. m. Emploi de la majuscule et orthographe


des expressions.
étaiement [etemâ] n. m. Attention à l’e
intérieur. — On dit aussi : étayement [etejmâ] 1 Majuscule quand le mot désigne un pays ou
ou étayage [etejaj]. le gouvernement : Les grands Etats européens.
L’Allemagne de l’Ouest est un Etat fédéral
L’Etat de Floride, aux Etats-Unis. Servir l’Etat.
étain n. m. Métal. — Ne pas écrire comme éteint,
Atteinte à la sûreté de l’Etat. Un chef d’Etat
participe passé de éteindre.
Un ministre d’Etat Un homme d’Etat Un secret
d’Etat
étal n. m. Table sur laquelle on étale la
marchandise. — PI. : des étaux ou des étals 2 Un état de choses (choses au pluriel), mais
De nos jours, la forme la plus fréquente est des en tout état de cause (cause au singulier). —
étals, qui évite la confusion avec étaux, pluriel L’état civil (sans trait d’union) ; pl. ; des états
de étau, instrument à deux mâchoires. civils. — Les états généraux, les pays d’états
(avant 1789, en France), les états (= assemblée)
étale adj. Au même niveau : La mer est étale. de Provence, de Languedoc. Le tiers état (sans
— N. m. L’étale: le moment où la mer cesse majuscule).
de monter ou de descendre. — Toujours avec
un -e à la fin. état-major n. m. Un trait d’union. — Pl. : des
états-majors. — En principe, pas de majuscule :
étaler v. t. Un seul l. De même : étalage, L’état-major général de t’armée française.
étalement, étalager v. t. (disposer à l’étalage ;
conjug. 16), étalagiste, étalier n. m. (celui qui étau n. m. — Pl. : des étaux. — Composé :
sert les clients à l’étal d’une boucherie : garçon étau-limeur (pl. ; des étaux-limeurs).
étalier).
étayer v. t. Conjug. 23. Remplace facultative¬
1. étalon n. m. Cheval. — Un seul /. ment y par i devant un e muet : j’étaie (ou
j’étaye), j’étaierai (ou j’étayerai). Les formes en
2. étalon n. m. Unité de référence. — Un seul -aie- sont plus fréquentes que les formes en
/. — Avec un trait d’union : unité-étalon (des -aye-. T Attention au i après l’y à la première
unités-étalons), mètre-étalon (des mètres-éta¬ et à la deuxième personne du pluriel de
lons), litre-étalon (des litres-étalons), kilo¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
gramme-étalon (des kilogrammes-étalons), éta¬ (que) nous étayions, (que) vous étayiez. —
lon-or. — Dérivés (avec deux n) : étalonnage, Dérivés : étaiement [etemâ] ou étayement
étalonner. [etejmâ] ou étayage [etejas].

étambot n. m. Pièce de charpente à l’arrière d’un et cetera Forme et emploi.


navire. — Finale en -ot.
1 Préférer la graphie et cetera à et caetera. —
S’emploie normalement sous la forme abrégée
1= étamine Etoffe. — Féminin : Une étamine
etc.
légère.
2 T Bien prononcer : [etsetena], et non
2. étamine Organe de la fleur. — Féminin ; Une *[ekseteRa].
étamine longue.
3 La locution etc. est toujours précédée d’une
virgule et suivie d’un point ; Dans la boîte à
étanche adj. Avec -an-. De même : étanchéité. outils, il y avait un marteau, des tenailles, des
pinces, une clef à molette, etc.
étancher v. t. S’écrit avec -an-. De même :
étanchernent. 4 On ne doit jamais répéter etc. Ne pas écrire :
etc., etc.
étancher, épancher > épancher. 5 La locution etc. ne doit jamais être suivie de
trois points. Ne pas écrire ; etc...
étançon n. m. Pièce qui soutient. — Attention
à la cédille. — Dérivés (avec deux n) ; 6 On évitera l’emploi de etc. après des noms
étançonnement, étançonner. de personnes. On emploiera plutôt les trois
points. Ecrire ; Les grands écrivains, tels que
étang n. m. Attention au -g final, muet. Montaigne, Pascal Bossuet, Voltaire... (plutôt
que Montaigne, Pascal Bossuet, Voltaire, etc.).
étant donné > donné.
été n. m. Selon les cas, on peut dire dans l’été
étape n. f. Un seul p. ou en été: Dans l’été de 1946, je fis la
ÉTEINDRE 296

connaissance de ce camarade. En été, ce torrent L’éthique, la morale : La nouvelle éthique du


est à sec. On peut aussi dire tout simplement XX‘ siècle.
rété: L’été 1946, j’habitais encore Toulouse.
2 étique adj. Très maigre : Un cheval étique.
L’été, le pa^ge évoque un peu la Grèce. — En
revanche, a l’été est plus rare et moins conseillé.
ethmoïde [etmoid] n. m. Os du nez. — S’écrit
avec -th-. De même : ethmoïdal, ale, aux,
éteindre v. t. Conjug. 84. J’éteins, tu éteins, il
ethmoïdite. ▼ Ne pas déformer en *ethnoïde.
éteint, nous éteignons, vous éteignez, ils étei¬
gnent — J’éteignais, tu éteignais, il éteignait,
ethn(o) Elément (du grec ethnos « peuple »),
nous éteignions, vous éteigniez, ils éteignaient
qui sert à former des mots savants : ethnarchie
— réteignis. — J’éteindrai — J’éteindrais —
[etnasji], ethnarque, ethnie, ethnique, ethno¬
Eteins éteignons éteignez. — Que j’éteigne, que
centrisme, ethnocide n. m. (destruction de la
tu éteignes, qu’il éteigne, que nous éteignions
culture d’un peuple ; à distinguer de génocide,
que vous éteigniez, qu’ils éteignent — Que
massacre d’un peuple), ethnographe, ethno¬
j’éteignisse. — Eteignant — Eteint einte. ▼
graphie, ethnographique, ethnolinguistique,
Attention au / après le groupe -gn- à la première
ethnologie, ethnologue, ethnologue, ethnomu-
et à la deuxieme personne du pluriel de
sicologie.
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous éteignions (que) vous éteigniez. —
Dérivés : éteigneur, éteignoir. éthyle n. m. Radical chimique. — S’écrit avec
-th- et y. De même : éthylène n. m., éthyUnique,
éthylique (alcool éthylique : alcool des boissons
étendre v. t. T S’écrit avec -en-, à la différence
de épandre, — Conjug. 81. J’étends tu étends alcoolisées, par opposition à alcool méthylique,
il étend, nous étendons vous étendez, ils
alcool à brûler), éthylisme.
étendent — J’étendais — J’étendis — J’éten-
drai — J’étendrais — Etends étendons
éti^e [etja3], et non *[esja3] n. m. Désigne le
étendez — Que j’étende. — Que j’étendisse. — niveau moyen d’un cours d’eau pendmt la
Etendant — Etendu, ue. période des basses eaux, ou (par extension) cette
période elle-même : A Agen, au mois d’août,
étemel, elle adj. Deux / au féminin. De même : pendant Tétiage, le débit moyen de la Garonne
est inférieur à 200 m* à la seconde. T Ne doit
éternellement — Expressions : la Ville étemelle
(Rome), le Père étemel (Dieu), l’Etemel (Dieu). en aucun cas être employé comme synonyme
de niveau, ni au propre ni au figuré. Cet emploi
éternuement [etesnymâ] n. m. Attention à l’e abusif est dû à l’influence de étage.
intérieur muet.
ét^celer v. i. Conjug. 13. Il étincelle, il
étëter v. t. Couper la cime d’un arbre. — Accent étincellera. — Avec un seul l: étincelage,
circonflexe sur le deuxième e à toutes les étincelant. — Avec deux l: étincelle,
formes ; nous étêtons, vous étêtez — Dérivé : étincellement.
étêtage, étêtement
étioler v. t. Bien prononcer [etjole], avec [t], et
1. éther [eten] n. m. Le del, le vide. — S’écrit non ♦[esjole].
avec -th-. De même : éthéré, ée.
étiologie [ etj3l33i] n. f. Etude de la cause d’une
2. éther [eten] n. m. Substance chimique. — maladie.
S’écrit avec -th-. De même : éthéré, ée, ethériji-
cation (transformation en éther), éthérifier étique, éthique > éthique.
(tramformer en éther), éthérisation (anesthésie
à l’éther), é/hériser (anesthésier à l’éther), étiqueter v. t. Conjug. 14. J’étiquette, j’étiquette-
éthérisme, éthéromane, éthéromanie. roi — Avec un seul t : étiquetage, étiqueteur.
— Avec deux t: étiquete.
éthiopien, lenne adj. ou n. Attention à la majus¬
cule : La population éthiopienne. Les Ethiopiens étoffe n. f. Deux f. De même : étoffé, étoffer.
— Le s^onyme abyssin est vieux. — Le syno¬
nyme ethiopique est rare et ne -peut qualifier étoile n. f. Sans trait d’union : étoile de mer (pl. :
qu’une chose : Les littératures éthiopiques des étoiles de mer).

éthique, étique Deux homophones à bien étonnant > étonner (sO.


distinguer.
étonner v. t. Un seul t, deux n. De même:
1 éthique ac^. Qui concerne la morale: Les étonnamment adv. (finale en -amment), éton¬
concevrions éthiques du jansénisme. — N. f. nant, étonnement
297 ÉTONNER

étonner (s’) Constructions. II Omission du verbe être. L’infinitif être peut


facilement s’omettre entre un verbe et un
1 Se construit normalement avec que et le
attribut. Cette omission est même recomman¬
subjonctif (Je m'étonne gu 'il ne soit pas encore
dée, car elle allège la phrase : Ce garçon que
arrivé) ou avec de et l’infinitif (Je m'étonne de
je croyais intelligent (mieux que que je croyais
le voir si pressé de partir).
être intelligent). Le bâtiment m’a semblé trop
2 Se construit aussi avec de ce que suivi de vaste (mieux que m’a semblé être trop vaste).
l’indicatif (Je m'étonne de ce qu’il ne nous a III Etre employé au sens de « aller » > aller.
pas prévenus) ou, plus souvent, du subjonctif
(Je m’étonne de ce qu’il ne nous ait pas IV Expressions.
prévenus). La construction avec de ce que est
moins conseillée que celle avec que. 1 C’est, ce sont > ce 2 (III).

3 La construction avec si suivi de l’indicatif 2 C’est à moi de, à > à (IX).


est archaïque: Je m’étonne si vous trouvez 3 Est-ce que > est-ce que
beaucoup de gens pour vous approuver.
4 Etre de -f- nom, au sens de « appartenir,
4 II est étonnant se construit avec que et le être le propre de ». Tour correct : La corruption
subjonctif ou avec de et l’infinitif : Il est est de toutes les époques.
étonnant que cette idée ne soit pas plus
répandue. Il est étonnant de voir tant de gens 5 Ce livre est à mon ami (= lui appartient).
se soucier si peu de ces choses. — L’étonnant Ce roman est de Balzac (= a pour auteur
est que se construit avec le subjonctif ou Balzac) > à (VIII, 4).
l’indicatif : L'étonnant est qu 'il ait réussi (ou
6 Etre à infinitif, au sens de « être en train
qu’il a réussi).
de ». Tour admis dans la langue courante : En ce
moment, il est à se préparer. Dans la langue sou¬
étoufTer v. i. ou v. t. Deux f. De même : étouffade tenue, dire plutôt : être en train de, s’occuper à.
ou estouffade, étouffage, étouffant, étouffé,
étouffe-chrétien (mets, gâteau compact ; inva¬ 7 Etre après > après (5).
riable), à l’étouffée, étouffement, étouffeur,
étouffoir. 8 II est. Toujours au singulier. Equivalent
littéraire de il y a: Il est des pays où le ciel est
toujours bleu. A employer dans le style soutenu,
étoupe n. f Un seul p. De même : étouper, quand on veut éviter les répétitions de il y a.
étoupille [etupij] n. f (dispositif de mise à feu
d’un canon). 9 II en est de... comme de... Il en est ainsi
de.. Tours qui servent à introduire une compa¬
étourdiment adv. Pas de e après / ni d’accent raison : Il en est des souvenirs comme des amis,
circonflexe sur le i. les meilleurs finissent par être oubliés un jour
ou l’autre. Il en est ainsi de toutes les amitiés.
étourneau n. m. Finale en -eau. — PI. : des 10 II n’est que de, au sens de « il suffît de ».
étourneaux. Tour littéraire, mais parfaitement correct :
Veut-on des exemples ? Il n 'est que de consulter
étranger adj. ou n. — Féminin : étrangère. les chroniques de l’époque.
11 Fût-ce, ne fût-ce que. Toujours au singu¬
être V. i. Conjugaison, emplois particuliers et lier et toujours écrit avec un accent sur u (ne
expressions. pas déformer en *fut-ce, *fusse). Equivaut à
I Conjug. 3. Je suis, tu es, il est, nous sommes, « même si ce n’était que » : S’il pouvait écrire,
vous êtes, ils sont. — J’étais. — Je fus. — Je fût-ce quelques mots l Si nous pouvions recruter
serai. — Je serais. — Sois, soyons, soyez. — Que des partisans, ne fût-ce que quelques dizaines
je sois, que tu sois, qu 'il soit, que nous soyons, d’hommes.
que vous soyez, qu 'ils soient — Que je fusse. — 12 N’était, n’étaient, n’eût été, n’eussent été,
Etant. — Eté. T Eviter les fautes fréquentes au sens de « s’il n’y avait, s’il n’y avait pas eu ».
*soie, *soyions, *soyiez, que je *soie, que tu Toujours accordé : N’étaient mes amis, je
*soies, qu’il *soie, que nous *soyions, que vous quitterais cette ville sans aucun regret. N’eût été
*soyiez. Bien distinguer (il) fut (passé siinple, la crainte de l’opinion, il eût agi sans hésitation.
sans accent) et (qu ’il) fût (imparfait du subjonc¬ Ce tour est nettement littéraire.
tif, avec accent). — Les temps composés sont
toujours conjugués avec avoir (été toujours 13 S’il en fut. Locution figée -.Il vivait à Rome,
invariable) : J’ai été, nous avons été, elle avait ville glorieuse s’il en fut. ▼ Jamais d’accent sur
été. Eviter le provincialisme je suis été (fréquent le U, car il s’agit du passé simple de l’indicatif et
dans le Midi à cause de l’influence de l’occitan non du subjonctif imparfait. Au présent : Il vit
soi estât) à Perpignan, ville ensoleillée s’il en est.
ÉTREINDRE 298

14 Si j’étais que de vous, si j’étais de vous, 1 Comme nom. Désigne une personne qui fait
si j’étais vous. Ces trois expressions signifient des études supérieures, c’est-a-dire des études
« si j’étais à votre place » : Si j’étais que de d’un niveau supérieur au baccalauréat, dans
vous (ou si j’étais de vous ou bien si j’étais vous), une université, dans une grande école (Poly¬
je refuserais tout net. La première forme est très technique, Centrale, etc.) ou dans une cl^e
recherchée, la deuxième assez recherchée, la préparatoire à une grande école. — On évi¬
troisième usuelle. ▼ Ne pas déformer en *si je tera d’employer abusivement étudiant comme
n’étais que de vous. synonyme de lycéen, collégien, élève ou éco¬
lier.
15 Soit, soient > soit.
2 Comme adjectif. Ne peut s’employer ^ue
étreindre v. t. Conjug. 84. J’étreins, tu étreins, dans certaines expressions : Le problème etu¬
il étreint, nous étreignons, vous étreignez, ils diant Le malaise étudiant Le syndicalisme
étreignent. — J’étreignais, tu étreignab, il étudiant La mentalité étudiante. La révolte
étreignait, nous étreignions, vous étreigniez, ils étudiante. — L’adjectif estudiantin ne peut
étreignaient. — J’étreindrai — J’étreindrais. — s’appliquer qu’à des réalités peu sérieuses : Les
Etreins, étreignons, étreignez. — Que j’étreigne, plaisanteries estudiantines. Le folklore estudian¬
que tu étreignes, qu’il étreigne, que nous tin. La bohème estudiantine d’autrefois >
étreignions, que vous étreigniez, qu ’ils étreignent. estudiantin. — La meilleure solution, le plus
— ^e j’étreignisse. — Etreignant — Etreint souvent, est de dire des étudiants: Les diffi¬
einte. ▼ Attention au i après l’y à la première cultés des étudiants (on ne peut dire les
et à la deuxième personne du pluriel de difficultés étudiantes ni les difficultés estudian¬
l’indicatif imjjarfait et du subjonctif présent : tines). Les organisations des étudiants.
(que) nous étreignions, (que) vous étreigniez
étui n. m. Pas de e à la fin.
étreinte n. f. Attention à la graphie en -ein-,
étymologie n. f. Un y, un t et non -th-. — De
étrenne [etaen] n. f. Deux n. De même ; étrenner même : étymologique, étymologiquement, étymo-
logiste, étymon.
êtres n. m. pl. Mot qui ne s’emploie plus que
dans l’expression connaître les êtres d’une E.-U. Abréviation de Etats-Unis. A préférer à
habitation, d’une maison, connmtre la disposi¬ l’abréviation anglaise U.S.A. (United States of
tion et l’agencement de ses diverses parties. — America).
On évitera la graphie les aîtres.
eucal3rptus [akaliptys] n. m. Avec un y. — Pl. :
étrésillon [etRezijô] n m. Pièce de bois qui des eucalyptus [-tys] — Dérivé : eucalyptol n. m.
maintient un écartement. — Les dérivés pren¬
nent deux n : étrésillonnement [etaezijonmâ], eucharistie n. f. Avec -ch-. Prononciation :
étrésillonner [etRezijone]. [akanisti]. Toujours une minuscule, sauf,
parfois, dans la langue de la dévotion. —
étrille [etnij] n. f. Instrument, — Dérivés Dérivé : eucharistique [akanistik].
étrillage [etaijas], étriller [etnijej (attention au
/ après le groupe -///- à la première et à la euclidien, ienne adj. D’EucIide : La géométrie
deuxième personne du pluriel de l’indicatif euclidienne. — Un i avant le d, pas un y.
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
étrillions, (que) vous étrilliez). eu égard à > égard.

étriquer v. t. S’écrit avec -qu- même devant a euh! ou heu! On peut distinguer ces deux
ou o: il étriqua, nous étriquons. interjections.

étron n. m. Excrément. — Pas de -c final (aucun 1 euh ! Exprime le doute, l’hésitation, l’em¬
. rapport avec tronc). barras, l’impossibilité de répondre nettement
« oui » ou « non » : Il est intelligent, n’est-ce
étrusque adj. ou n. Attention à la majuscule : pas, ce garçon ? — Euh l est-ce bien sûr ?
Les cités étrusques. Les Etrusques. — N. m. 2 heu ! Exprime la difficulté à trouver ses mots,
L’étrusque: langue des Etrusques. à trouver le terme exact : Il faudrait disposer
d’un... heu l comment dirais-je... heu / vous
étude n. f Avec étude au singulier ; maître d’étude, voyez ce que je veux dire... heu l
salle d’étude. — Avec étude au pluriel : bourse
d’études, congé pour études, bureau d’études. eunuque n. m. Avec -qu-, à la différence de
eunuchisme [anykismfo)], eunuchoïde
étudiant, ante n. ou adj. Emplois délicats. [anykoid].
299 EUPHÉMISME

euphémisme [efemismCa)] n. m. Dérivé : eu¬ (= la doctrine du Christ). L’Evanple selon


phémique [efemik], saint Matthieu (titre du livre). La lecture de
l’Evangile. Etudier les Evangiles. — Hésitation
euphonie [ofoni] n. f. Dérivés : euphonique de l’usage quand il s’agit non du livre en tant
[ofonik], euphoniquement [ofanikmâ], qu’œuvre mais d’un exemplaire : Un évangile
(ou un Evangile) richement relié du XVP siècle.
euphorie [ofoRi] n. f. Dérivés ; euphorique — En général, un e minuscule quand il s’agit
[efoRik], euphoriquement [ofDRikmô], eupho¬ du passage de l’Evangile que lit le prêtre au
risant [ofDRizâ]. cours de Ta messe (Le prêtre lut l’évangile pour
le quatrième dimanche après la Pentecôte) ou
euphuisme [ofqismla)] n. m. Type de préciosité du moment de la messe pendant lequel le prêtre
dans la littérature anglaise (fin du XVE siècle). lit ce passage (Elle arriva à l’église juste avant
l’évangile) ou encore dans l’expression côté de
eurasien, ienne adj. ou n. Attention à la l’évangile, côté gauche de l’autel quand on le
majuscule : Une jeune fille eurasienne. Un regarde de face. On rencontre cependant aussi
Eurasien. — A distinguer de eurasiatique, côté de l’Evangile. — Toujours un E majuscule
adjectif qui qualifie seulement les choses : Le dans les expressions ce n ’est pas parole d’Evan¬
continent eurasiatique. gile, croire une chose comme l’Evanple. Tou¬
jours un e minuscule ^uand évangile est pris
eurêka! Accent circonflexe sur le e, mais on au figuré; «L’Art poétique» de Boileau fut
prononce [oaeka], avec un e fermé. l’évangile de la doctrine littéraire classique.

euristique > heuristique. évêché n. m. Accent circonflexe sur le deuxième e.

eurodollar n. m. En un seul mot, sans trait éveil n. m Action de s’éveiller. — Ne pas écrire
d’union. — PI. : des eurodollars. un *éveille.

européen, enne adj. ou n. Attention à la éveiller v. t. Conjugaison et emploi.


majuscule ; La population européenne. Les
Européens. 1 Attention à 1’/ après le groupe -ill- à la
première et à la deuxième personne du pluriel
europium [oRopjom] n. m. Métal (groupe des de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
terres rares). (que) nous éveillions, (que) vous éveilliez.
2 Le verbe éveiller appartient à un registre de
eury- Préfixe (du grec eurus « large »), qui sert lanwe plus littéraire que réveiller, qui est le
à former des mots savants : eurybathe, eurycé- seul verbe usité dans la langue parlée courante.
phale, euryèce, eurygnathe, euryhalin, euryioni- En outre, réveiller implique une idée de
que, eurythermie. brusquerie, d’événement anormal, qui n’est pas
contenue dans éveiller: Un cri déchirant me
eurythmie n. f. Attention à Yy et au groupe -th-. réveilla brusquement au milieu de la nuit
De même ; eurythmique. Chaque matin les rayons du soleil filtrant à
travers les persiennes l’éveillaient doucement.
eut, eût > avoir (1).
événement n. m. T Le deuxième e porte un
euthanasie n. f S’écrit avec -th-. De même ; accent aigu, mais le mot se prononce [evenmfi],
euthanasique. avec e ouvert. — De même : événementiel, ielle
[evenmâsjel, jel].
eux Pronom personnel masculin de la troisième
personne du pluriel. évent n. m. Orifice. — Avec -en-, comme vent.
1 Eux-mêmes. Avec un trait d’union.
éventail n. m. — PI. : des éventails.
2 Eux autres. Forme populaire. Dans la langue
surveillée, écrire eux tout simplement. éventaire n. m. Finale en -aire.
3 Eux deux. Tour relâché pour à eux deux >
deux (5). éventer v. t. S’écrit avec -en-, comme vent.

évanescent, ente adj. Attention au groupe -sc-. éventrer v. t. S’écrit avec -en-, comme ventre.
De même : évanescence (finale en -ence). De même ; éventration, éventrement.

évangile n. m Un E majuscule dans la plupart éventuel adj. Deux / au féminin : éventuelle. De


des cas : Les apôtres allèrent prêcher l’Evangile même : éventuellement.
ÉVÊQUE 300

évêque n. m. Accent circonflexe sur le deuxième e. exacerber v t. Prononciation : [egzasenbe], avec


[gz]. De même : exacerbation [egzasenbasjS].
évertuer (s*) v. pron. Se construit avec à et
l’infinitif (Elles se sont évertuées à mettre de exact adj. Prononcer [egza] plutôt que [eg-
l’ordre dans la maison). Parfois avec contre et zakt(a)]. Le féminin exacte se prononce tou¬
un nom (Il s’évertuait en vain contre la lourde jours [egzaktia)], l’adverbe exactement [eg-
porte de chêne). zaktamâ] et le substantif exactitude
[egzaktityd].
éviction [eviksj5] n. f. Finale en -ction.
exaction [egzaksjô] n. f. Un seul sens correct :
évident, ente adj. Dérivés : évidemment [evi- abus de pouvoir des représentants d’une auto¬
damâ] adv. (finale en -emment), évidence. rité, qui exigent plus qu’il n’est dû ou même qui
exigent ce qui n’est pas dû (La levée des impôts
évincer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille était jadis l’occasion de nombreuses exactions de
devant a ou o : il évinça, nous évinçons. la part des agents du roi et des agents du sei¬
gneur). —Attention au sens abusif de excès, actes
éviter v. t. Emploi et construction. de violence, de pillage, vexations, brutalités,
crimes. Eviter d’écrire par exemple : Les bandes
1 V Dans la langue surveillée, le tour éviter de rebelles ont commis de nombreuses exactions
quelque chose à quelqu’un est déconseillé. On (dire plutôt actes de violence). De nos jours,
préférera épargner (quelque chose à quelqu ’un) : s’emploie presque toujours au pluriel.
Je cherche à vous épargner tout travail inutile.
Cette méthode nous épargnera bien des erreurs. ex aequo En deux mots, sans trait d’union. —
— En revanche, l’emploi de éviter sans complé¬ Prononciation : [egzeko], avec [gz]. Toujours
ment second est parfaitement correct : Il invariable : Elles sont arrivées ex aequo. Des ex
voudrait bien éviter cette corvée (= ne pas la aequo.
faire) A l’avenir, tâchez d’éviter cette erreur (=
de ne pas la commettre).
ex^érer v. t. ou v. i. Conjug. 11. J’exagère, mais
2 Eviter que. Généralement suivi du ne explé¬ j’exagérerai — Eviter le pléonasme trop exagé¬
tif : Cela évitera que l’erreur ne se reproduise rer. Prononciation : [egza3eRe], avec [gz].
(toujours avec le subjonctiO- De même : exagérateur [egza^CRatœR], exagé¬
ration [egzascRasjô], exagère[egzascRe], exa¬
évocable adj. Avec un c. De même : évoca¬ gérément [ egza3eRemâ].
teur, évocation. — En revanche, évoquer, avec
-qu: exalter v. t. Prononciation : [egzalte], avec [gz].
▼ Pas de h devant le a, à la différence de
évolution n. f Deux n dans les dérivés évolution¬ exhaler. De même : exaltant [egzaltô], exalta¬
nisme, évolutionniste. tion [egzaltasjô], exalté [egzalte].

évoquer v. t. Orthographe et sens. exalter, exulter > exulter.


1 Toujours avec -qu-, même devant a ou o .•
il évoqua, nous évoquons. examen n. m. Prononciation : [egzamé], avec
[gz]. De même : examinateur [egzaminatœR],
2 Ne pas abuser de ce mot. Pour varier, examiner [egzamine]. — Dire : se présenter à
employer aborder, poser, traiter (un problème) ; un examen, plutôt que présenter un examen >
examiner (une question) ; faire allusion à (un présenter.
fait) ; citer (une déclaration) : Le conseil des
ministres a abordé le problème des importations exaspérer v. t. Conjug. 11. J’exaspère, mais
illicites. Le ministre a fait allusion à cet incident j’exaspérerai —Prononciation : [egzaspeae],
diplomatique. Les journaux citent la déclaration avec l^z]. De même : exaspérant [egzaspeaô],
du dirigeant syndical exaspération [egzaspenasjô].
3 évoquer, invoquer > invoquer.
exaucer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
evzone [evzon] n. m. Soldat grec. — PI. ; des devant a ou o : il exauça, nous exauçons. —
evzones. Prononciation : [egzose], avec [gz]. De même :
exaucement [Egzosmôj. ▼ Ne pas écrire
comme exhausser, surélever > exhausser.
ex- Préfixe qui signifie « ancien, autrefois,
anciennement ». Se joint au nom qui suit par
un trait d’union. Se prononce [eks] • excédant, excédent Bien distinguer les mots
L’ex-empire d’Autriche-Hongrie. Les ex-offi¬ suivants.
ciers de l’armée royale.
1 excédant (avec un a).
301 EXCÉDER

a/ excédant (invariable) Participe présent de exception n. f. Un c après le x


excéder: Les dépenses excédant les recettes,
notre bilan est encore déficitaire. exception, acception > acceptation (2, b).
b/ excédant, ante (variable) Adjectif qui
signifie « qui dépasse » (Quel est le montant exceptioimel adj. Un c après le x Deux n. —
des dépenses excedantes ?) ou « qui fatigue et Au féminin, deux l: exceptionnelle. De même
irrite » (Ces récriminations sont excédantes, à exceptionnellement
la fin I).
excès n. m. Un c après le x Un accent grave
1 excédent (avec é) Nom masculin qui désigne sur le deuxième e. — Dérivés : excessif,
la quantité qui dépasse, qui est en surcroît : Un excessivement
excédent de dépenses
excessif ive adj. Un c après le x — Eviter le
excéder v. t. Conjug. 11. J'excède, mais j’excéde¬ pléonasme trop excessif.
rai — Attention au c après le x
excessivement adv. Un c après le x — Dans
excellence n. f Attention au c après le x aux deux la langue surveillée, ne peut s’employer qu’au
/ et à la finale -ence. — Son Excellence s’abrège sens de trop et non au sens de très On peut
en S.E. quand il s’agit d’un ministre ou d’un écrire : Cet enfant est excessivement négligent
ambassadeur, en S. Exc. quand il s’agit d’un En revanche, ne pas écrire : Cet enfant est
évêque ou d’un archevêque (pour les cardinaux, excessivement intelligent L’intelhgence est une
on dit Son Eminence) : S.E. Monsieur Paul qualité, on ne peut pas être trop inteUigent, mais
Cambon, ambassadeur de France à Londres S. seulement très intelligent. Ecrire plutôt : Cet
Exc. Mgr. X, évêque de Clermont-Ferrand. — enfant est extrêmement intelligent ou très
L’adjectif attribut ou en apposition s’accorde intelligent
avec Excellence (féminin) quand Son (Votre)
Excellence n’est accompagné d’aucun autre exciper v. t. indirect. Un c après le x — Exciper
nom : Son Excellence est prête à vous recevoir. de, arguer de, s’appuyer sur : Il a excipé d’un
Sinon, l’adjectif s’accorde avec l’autre nom : Son contrat pour demander une indemnité
Excellence l’ambassadeur est prêt à vous recevoir.
excipient [eksipjô] n. m. (terme de pharmacie)
excellent, ente adj. Attention au c après le x Un c après le x Finale en -ent
aux deux / et à la finale -ent, -ente. — A bien
distinguer de excellant, participe présent inva¬ exciser [eksize] v. t. (chirurgie) Enlever en
riable de exceller: Excellant dans tous les arts coupant. — Un c après le x — De même :
d’agrément, ces jeunes filles étaient vraiment excision.
charmantes Ces jeunes filles étaient d’excel¬
lentes musiciennes — Le comparatif plus exciter v. t. Orthographe et sens.
excellent et le superlatif très excellent sont
1 Un c après le x De même: excitabilité,
vieillis et appartiennent à la langue littéraire
excitable, excitant, excitateur, excitation, excité.
archaïsante et recherchée. — Excellentissime
est une formation plaisante, à éviter dans un 2 Ne pas abuser de ce mot au sens figuré de
contexte sérieux. — Dérivés : excellemment « intéresser vivement » (familier). Dire plutôt
[ekselamô] adv. (avec finale en -emment). attirer, intéresser, passionner, plaire : Ce sujet
de dissertation ne m’intéresse pas ou ne me
excentrer v. t. Un c après le x De même : passionne pas (mieux que ne m’excite pas). —
excentration, excentricité, excentrique, excen¬ Eviter de même excitant au sens familier de
triquement. attirant, intéressant, passionnant

excepté Un c après le x — Invariable devant exclu Bien prononcer [ekskly] et non *[eskly].
le nom : Tous étaient venus excepté mes deux — Il n’est pas exclu que..., il est exclu que...
cousines S’accorde s’il est placé après le nom : (suivi du subjonctif) : Il n’est pas exclu que le
Dans ma famille, tout le monde habite Paris, gouvernement revienne sur sa décision II est
mes deux cousines exceptées — Excepté que se exclu que nous accordions un nouveau délai Ces
construit avec l’indicatif ou le conditionnel, tours ne sont pas incorrects. Ne pas en abuser
jamais avec le subjonctif : Ce film est très bon, cependant. Varier en disant : Il n’est pas
excepté que le rythme est parfois un peu lent impossible ou il est possible que.., il est
Ce film est très bon, excepté qu’on aimerait un impossible que...
rythme plus rapide.
exclure v. t. Bien prononcer [eksklyx] et non
excepter v. t. Un c après le x *[esklyR] — Conjug. 79. J’exclus, tu exclus.
EXCLUSIF 302

il exclut, nous excluons, vous excluez, ils (Veuillez m ’excuser de mon oubli), avec de et
excluent. — J’excluais, tu excluais, il excluait, l’infinitif (Veuillez m ’excuser d ’avoir oublié cette
nous excluions, vous excluiez, ils excluaient. — formalité) ou avec de ce que et l’indicatif
J’exclus, tu exclus, il exclut, nous exclûmes, (Veuillez m ’excuser de ce que je n ’ai pu venir
vous exclûtes, ils exclurent. — J’exclurai — à temps). — Le bon usage mondain condamne
J’exclurais. — Exclus, excluons, excluez. — je m’excuse. Dans la langue un peu cérémo¬
Que j’exclue, que tu exclues, qu’il exclue, que nieuse, dire plutôt veuillez m’excuser ou je vous
nous excluions, que vous excluiez, qu ’ils prie de m’excuser.
excluent. — Que j’exclusse, que tu exclusses,
qu’il exclût, que nous exclussions, que vous exécrer v. t. Conjug. 11, J’exècre, mais j’exécre¬
exclussiez, qu ’ils exclussent. — Excluant. T Le rai. — Prononciation ; [egzekRc] ou
participe passé est exclu (sans s), exclue (avec [cksekRej.
-ue), alors que le participe passé de inclure est
inclus (avec -s), incluse (avec -use). Eviter exèdre (terme d’archéologie) Prononciation :
d’autre part les barbarismes *j’exclue, il [£gz£dR(3)], avec [gz]. — Toujours féminin :
*exclue, il *exclua, etc. Une exèdre romaine.

exclusif^ ive adj. Bien prononcer : [eksklyzif, exégèse Prononciation ; [£gze3£z], avec [gzj. —
iv], et non *[esklyzif, iv]. De même : exclusion Toujours féminin : Une exégèse minutieuse. —
[eksklyzjô], exclusive [eksklyziv], exclusive¬ Dérivés ; exégète, exégétique.
ment [eksklyzivmô], exclusivisme [eksklyzi-
vismla)], exclusivité [eksklyzivite].
exemplaire adj. Qui mérite d’être donné en
modèle : Cet élève a une conduite exemplaire. —
exclusive n. f. Mesure, décision de rejet, de Eviter l’emploi abusif qui fait de ce mot un syno¬
refus : Ce parti politique a prononcé l’exclusive nyme de caractéristique. Ne pas dire une erreur
contre cette solution de compromis. Lancer exemplaire, mais une erreur caractéristique.
l’exclusive contre... Jeter l’exclusive sur... ▼ Ne
pas dire : prononcer, lancer, jeter l’exclusivité.
exemple n. m. Eviter les pléonasmes comme par
exemple, ainsi par exemple. Dire seulement :
excommunier v. t. Bien prononcer [eksko- comme ou bien ainsi ou bien par exemple. —
mynje], et non *[£skDmynje]. — Deux m. Il est sans exemple que est toujours suivi du
Conjug. 20. Double le i à la première et à la subjonctif ; Il est sans exemple qu ’un homme
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
orgueilleux reconnaisse spontanément ses
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous erreurs.
excommuniions, (que) vous excommuniiez T Le
nom correspondant est excommunication
[ekskomynikasjS], et non *excommunion. 1. exempt adj Dispensé : Soldat exempt de
marche. — Prononciation : [£gzâ], le -pt final
est muet. — Féminin : exempte [egzât], le p
excorier [ekskosje] v. t. Ecorcher légèrement est muet.
(la peau). — Dérivé : excoriation [ekskoRjasjS].
2. exempt n. m. Sous l’Ancien Régime, bas
excrément n. m. Bien prononcer [ekskRemâ],
officier de pohce. — Prononciation : [£gzâ], le
et non ‘[eskRemâ]. — Dérivés : excrémenteux, -pt final est muet.
euse ou excrémentiel, ielle [ekskRemâsjel, jel].
exempter v. t. Prononciation : [sgzâte], le p est
excréter v. t. Bien prononcer [ekskRete], et non muet.
‘[eskRete] — Conjug. 11. Il excrète, mais il
excrétera.
exemption n. f Prononciation : [egzâpsjo], le
p se fait entendre
excursion n. f. Bien prononcer [ekskyasjS], et
non *[EskyRsj5]. Les dérivés prennent deux n :
excursionner [ekskyRsjone], excursionniste exercer [EgzsRse] v. t. Conjug. 17. Le c prend
[£kskyRsj3nist(a)]. une cedille devant a ou o : il exerça, nous
exerçons.
excuse n. f. Bien prononcer [ekskyz], et non
♦[£skyz]. — L’expression faites excuse est exergue [EgzERgla)] T Masculin : Un exergue
latin.
populaire. Dire : Je vous présente mes excuses
ou veuillez m'excuser ou je vous fais mes excuses
ou je vous demande pardon. exergue, épigraphe Deux mots parfois
confondus.
excuser v. t. Bien prononcer [skskyze], et non 1 Un exergue Espace laissé libre sur une
♦[£skyze]. — Se construit avec de et un nom médaille pour recevoir une inscription : Cette
303 EXHALER

médaille porte en exergue l’inscription Ludo- eidpi adj. Prononciation : [eçzigy], avec [^z].
vicus Magnus rex « Louis le Grand, roi ». — T Le féminin est exiguë [egzigy], avec le tréma
(par extension) Cette inscription elle-même. — sur le e et non sur le u. dérivé exiguïté
(par extension) Phrase qui sert ou pourrait [egzigqite] a un tréma sur le L
servir de légende à une gravure, à un tableau.
existentialisme n. m. T Bien écrire avec un t
2 Une épigraphe Autrefois, inscription placée
et non un c, à la différence de existence. De
au fronton d’un monument. — De nos jours,
même : existentialiste, existentiel, ielle. Eviter
pensée, formule ou citation placée en tête d’un
la faute *existencieL
ouvrage littéraire ou d’un chapitre pour en
indiquer l’esprit : Hugo place souvent une
épigraphe en tête de chacun des chapitres de ses ex-libris n. m. Marque distinctive que le
romans. propriétaire d’une bibliothèque appose sur ses
livres. — Prononciation : [ekslibRis]. — En
deux mots, avec un trait d’union. — Invariable :
exhaler v. t. Prononciation ; ^gzale], avec [gz].
des ex-libris [-is].
— Un A intérieur, à la différence de exalter.
De même ; exhalaison.
exocet n. m. Poisson volant. — Prononciation ;
exhausser v. t. Prononciation : [egzose], avec [egzDse], le -t final est muet.
[gz]. De même : exhaussement [egzosmâ] n.
m. (action d’exhausser). — Bien distinguer exode Genre et emploi de la majuscule.
exaucer, accueillir favorablement, satisfaire 1 Toujours masculin : Un exode tumultueux.
(Exaucer une prière, une requête) et exhausser,
surélever (Exhausser une levée de terre). 2 Toujours avec un e minuscule (C’était
pendant l’exode, en 1940), sauf quand il s’agit
exhaustif, ive adj. Prononciation : [ e^zostif, de la sortie des Hébreux fuyant l’Egypte (Les
iv], avec [gz]. — Attention au h intérieur. — juifs célèbrent la pâque en souvenir de l’Exode)
De même : exhaustion [egzostjS], exhaustive¬ ou du livre de l’Ancien Testament qui raconte
ment [egzostivmû], exhausteur [egzostcen]. cet événement (Un chapitre de l’Exode).

exhéréder v. t. Déshériter. — Conjug. 11, exonérer v. t. Conjug. 11. J’exonère, mais


J’exhérède, mais j’exhéréderaL — Prononcia¬ j’exonérerai — Prononciation : [egzoneRe],
tion : [egzeaede], avec [gz]. — Attention au avec [gz]. De même: exonération
h intérieur. De même : exhérédation [egzanenasjS].
[egzeaedasjS].
exorbitant, ante adj. Prononciation : [egzoR-
exhiber v. t. Prononciation : [egzibe], avec [gz]. bitô, ât], avec [gz]. — Même famille que
— Attention au h intérieur. De même : orbite. Ne pas écrire *exhorbitant. — De
exhibition [egzibisJS], exhibitionnisme [egzi- même : exorbité [egzoRbite], sans h.
bisjonismfa)] (deux n), exhibitionniste [egzi-
bisjonistla)] (deux n). exorciser v. t. Attention à la place resj^tive du
c et du s. — Prononciation : [egzoRsize], avec
exhorter v. t Prononciation : [egzpate], avec [gz]. De même : exorcisation [egzoRsizasjS],
[gz]. Attention au h intérieur. De même : exhor¬ exorcisme [egzDRsismfo)], exorciste [egzoR-
tation [egzDRtasjS]. — Se construit avec à suivi sistCa)]
d’un nom (Il exhorta ses partisans à la patience)
ou suivi d’un infinitif (Le général exhorta ses exorde Début d’un discours. — Masculin : Un
soldats à combattre) — Exhorter de suivi de exorde majestueux de Cicéron
l’infinitif et exhorter que suivi du subjonctif sont
des constructions très archaïques. exotérique adj. > ésotérique.

exhumer v. t Prononciation : [egzyme], avec expansion n. f. ▼ S’écrit avec -an-, à la différence


[gz]. — Attention au h intérieur. De même : de extension. De même : expansé, expansibilité,
exhumation [egzymasj5]. expansible, expansif, expansionnisme (avec
deux n), expansionniste (avec deux n),
exiger v. t. Prononciation : [egzise], avec [gz]. expansivité.
— Conjug. 16. Prend un e après le g devant
a ou O ; il exigea, nous exigeons. — Dérivés : expatrier v. pron. Conjug. 20. Double le i à la
exigeant, ante [egzi3â, ât] (avec e entre g et première et à la deuxième personne du pluriel
a), exigence [egzisâs] (avec en). — Exiger que de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
est toujours suivi du subjonctif : Il exige que (que) nous nous expatriions, (que) vous vous
nous fassions des efforts plus soutenus. expatriiez. — Dérivé : expatriation.
EXPÉDIANT 304

ex|>édiant, expédient Deux mots homophones pleuraient ce héros expiré) est très littéraire,
a bien distinguer. archaïque et peu recommandé.

1 expédiant (avec un a) Particijje présent explication n. f. Bien prononcer [eksplikasjfi],


invariable du verbe expédier: Expédiant de et non *[Esplikasj5]. — S’écrit avec un c à la
nombreux colis dans toute la France, ces grands différence de expliquer. — Avec un c aussi :
magasins ont besoin d’un grand nombre
explicable, explicatif.
d’emballeurs.

2 expédient (avec un e). expliciter, expliquer Deux verbes transitifs à


bien distinguer.
a/ expédient, ente Adjectif variable. Signifie
« commode, avantageux » : Choississez la solu¬ 1 expliciter Exprimer formellement ce qui était
tion la plus expédiente. Il serait plus expédient sous-entendu, développer ce qui est contenu
de régler cette affaire par téléphone. virtuellement dans un énoncé : Cela va de soi,
dites-vous, mais il vaudrait mieux expliciter
b/ expédient Nom masculin variable. Signi¬ cette obligation dans le texte de notre contrat.
fie « moyen qui permet de se tirer d’affaire, tant Expliciter toutes les conséquences logiques d’une
bien que mal, pour un temps seulement » : Cet assertion philosophique.
aventurier vit d’expédients.
2 expliquer Faire comprendre ce qui est
expédier v. t. Bien prononcer [ekspedje], et non obscur : Expliquez-moi cette devise bizarre.
*[espedje]. Conjug. 20. Double le ; à la
première et à la deuxième personne du pluriel expliquer v. t. Bien prononcer [eksplike], et non
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : *[Esplike]. — Orthographe et construction.
(que) nous expédiions, (que) vous expédiiez.
1 Toujours écrit avec -qu-, même devant a ou
o: il expliqua, nous expliquons. — En revan¬
expérience n. f. Bien prononcer [ekapenjas], et che : explicable, explicatif, explication, avec c.
non ‘[espenjas]. — Finale en -ence.
2 Expliquer que. Toujours suivi du subjonctif
expérimental, ale, aux adj. Masculin pluriel en si la principale est négative ou interrogative :
-aux : Des procédés expérimentaux. Comment explique-t-on que le climat de la
Bretagne soit moins froid que celui de certaines
régions plus méridionales ? — Quand la princi¬
1. expert, erte adj. Habile, expérimenté, compé¬
pale est affirmative, le mode le plus fréquent
tent : Un romancier expert à dépeindre les
est le subjonctif, surtout si l’explication est
nuances des sentiments. Elle est experte en
présenté comme étant l’expression de la pensée
intrigues. Il est expert dans l’art de manœuvrer
les foules. d’autrui : C’est ainsi que cet historien explique
que l’Empire romain se soit effondré sous le choc
des invasions barbares. — Cependant, la
2. expert n. m. Personne compétente choisie constraction avec l’indicatif est possible, sur¬
pour résoudre des questions techniques. — Pas tout si l’on veut présenter l’explication comme
de forme pour le féminin : Elle est expert auprès étant l’énoncé d’une cause objective ; Les
des tribunaux. Une femme expert en écritures. circonstances historiques expliquent que ce pays
— On écrit, avec un trait d’union, expert- est économiquement arriéré.
comptable (pl. ; des experts-comptables), mais,
sans trait d’union, expert maritime, psychiatre
expert, architecte expert. exposer v. t. Bien prononcer [ekspoze], et non
*[espoze]. — Le tour s’exposer à ce que est un
I^u lourd, mais correct : Il ne veut pas s ’exposer
expiatoire adj. Finale en -oire: Un monument à ce qu’on lui reproche son imprudence. Dans
expiatoire. la langue très surveillée, tourner autrement : Il
ne veut pas risquer de se voir reprocher son
expier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première imprudence.
et à la deuxième personne du pluriel de
1 indicatif imparfait et du subjonctif présent : exprès, express Sept mots ou emplois à bien
(que) nous expiions, (que) vous expiiez. distinguer.

expirer v. t ou v. i. Auxiliaire avoir, pour 1 exprès, esse adj. Bien prononcer, au mas¬
exprimer l’action : Le délai a expiré hier à midi culin, [ekspRE], et non *[ekspREs]. — Exprimé
Le rnalade a expiré ce matin à dix heures. de manière absolument nette, sans atténuation
Auxiliaire être, pour exprimer l’état : Le délai ni sous-entendu : Un ordre exprès. Une interdic¬
est expiré depuis longtemps (tour d’ailleurs assez tion expresse.
rare avjourd’hui). — L’emploi du participe 2 exprès adv. ▼ Bien prononcer [ekspRe], et
passé expiré au sens de « mort » (Tous
non *[EspRE]. — Volontairement, délibéré-
305 EXPRESSIONNISME

ment : C’est exprès que je ne vous ai pas prévenu, exquisement, exquisément adv. Les deux
car je ne voulais pas vous inquiéter inutilement formes sont admises. La forme exquisement est
Veuillez m’excuser, je ne l’ai pas fait exprès. — la plus usitée. A préférer à exquisément
La locution par exprès [panekapse] (Il omit
de saluer, par exprès) est archaïque, mais non exsangue adj. T Bien prononcer [eksâg], et non
vraiment mcorrecte. — Comme par un fait *[egzâg]. — Attention au s après le x.
exprès est admis dans la langue parlée, mais doit
être évité dans la langue soutenue. exsuder v. i. ou v. t. Bien prononcer [eksyde],
et non *[egzyde]. — Attention au s après le
3 exprès [eksoae], et non *[ekspRes] adj. m.
X De même : exsudât [eksyda], exsudation
ou n. m. (vieux) Un courrier, un messager exprès
ou (n. m.) un exprès : courrier, messager qu’on [eksydasjS]
envoyait pour transmettre un ordre, une
convocation : Le roi fit mander le duc par un extase n. f. Dérivés : extasié, extasier et extatique.
exprès.
extension n. f. ▼ S’écrit avec -en-, à la différence
4 exprès [ekspRes], et non *[ekspRe] adj. inv. de expansion. De même : extenseur, extensibi¬
ou n. m. Une lettre exprès, un colis exprès ou lité, extensible, extensif, extensivement.
(n. m.) un exprès : lettre, colis qu’on achemine
plus rapidement que le courrier ordinaire et extérieur, eure adj. Au figuré, peut s’employer
u’un préposé va porter immédiatement au au comparatif ou au superlatif, malgré l’opinion
estinataire, avant la distribution normale. T de certains CTammainens : Une religion plus
Eviter la faute fréquente lettre *express ou lettre extérieure, plus attachée aux formes du culte.
*expresse. Un art très extérieur, très brillant, mais sans
5 express [ekspRes] adj. inv. ou n. m. inv. Un profondeur.
train express ou (n. m.) un express : train qui
s’arrête seulement aux gares prmcipales : Train extincteur n. m. Bien prononcer [ekstiktoen],
express à destination de Saint-Pierre-des-Corps, et non *[estéktœR]. De même : extinction
Poitiers, Bordeaux, Bayonne et Hendaye. Les [ekstêksjô].
grands express internationaux. — Avec des ma¬
juscules .LeNord-Express. L’Orient-Express Le extorquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
Sud-Express. — (par extension) Le réseau a ou O ; il extorqua, nous extorquons.
express régional (R.ER.) ou métro express (à
Paris). — (par extension) Qualifie une route, une extra Comme nom ou comme adjectif, toujours
rue qui n’est pas coupée par des croisements et invariable : J’ai établi mon budget de vacances
qui permet d’aller vite : La voie express de la rive en tenant compte des extra. Malgré mon régime,
droite (à Paris). Une radiale express je me permets quelques extra. Ce garçon de
restaurant fait des extra. Le patron du restau¬
6 express [ekspRes] adj. inv. ou n. m. Un café rant a engagé trois extra. — (adjectivement) De
express ou (n. m.) un express café préparé au qualité tout à fait supérieure: Des sardines
moyen d’une machine spéciale : Le garçon sert extra. Des chocolats extra. Ne s’emploie que
les express sur le zinc. dans la langue commerciale. A éviter dans la
7 express [ekspnes] adj. inv. S’emploie dans langue soutenue.
la langue commerciale ou dans la langue des
journaux pour quaüfier ce qui se prépare ou extra- Préfixe qui signifie « en dehors de »
s’accomplit très vite : Potage express en sachets (extraconjugal, extragalactique, etc.) ou
Voyage express Conférence, réunion express. A « très » (extra-fin, extra-fort, etc ). — En ce
éviter dans la langue soutenue. qui concerne l’usage du trait d’union, l’usage
est très flottant et arbitraire. La tendance
expressionnisme n. m. Deux n. De même : actuelle est d’écrire les mots en extra sans trait
d’union (extraterrestre), sauf extra-courant,
expressionniste.
extra-dry, extra-fin, extra-fort, extra-humain,
exproprier v. t. Conjug. 20. Double le / a la extra-muros, extra-utérin.
première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : extraction [ekstRaksjfi] n. f Finale en -ction.
(que) nous expropriions, (que) vous expropriiez.
extrados [ekstRado] n. m. inv. (terme d’archi¬
expurger v. t Conjug. 16, Prend un e après le tecture ou d’aviation) En un seul mot, sans trait
g devant aouo: il expurgea, nous expurgeons. d’union.

exquis, ise adj. Bien prononcer [ekski, iz] et non extra-dry adj. m. inv. Des champagnes extra-dry.
— En deux mots, avec un trait d’union. —
*[Eski, iz].
EXTRA-FIN 306

Prononciation : [ekstRadnaj]. — Pour rempla¬ extravagant, extravaguant Deux formes ho¬


cer cet anglicisme, on pourra employer : très mophones à bien distinguer par l’orthographe.
sec.
1 extravagant, ante Adjectif variable ; Des
toilettes extravagantes.
extra-fin, fine ou, moins bien, extrafin, fine adj.
Du nougat extra-fin. Des sardines extra-fines. 2 extravaguant Participe présent invariable:
Des petits pois extra-fins. De la toile extra-fine. Extravaguant de la sorte, ces pauvres filles
finirent par passer pour folles.
extra-fort, forte ou, moins bien, extrafort,
forte adj. Du papier extra-fort Des emballages extravaguer v. i. Toujours avec -gu-, même
extra-forts. De la toile extra-forte. Des colles devant a ou o : il extravagua, nous
extra-fortes. — N. m. De l’extra-fort: ruban extravaguons.
solide. — PI. : des extra-forts.
extravaser v. t. En un seul mot, sans trait
extraire v. t. Conjug. 57. J’extrais, tu extrais, d’union. — Dérivé : extravasation ou, plus rare,
il extrait, nous extrayons, vous extrayez, ils extravasion.
extraient — J’extrayais, tu extrayais, il ex¬
trayait, nous extrayions, vous extrayiez, ils ex¬ extraverti, ie adj. (terme de psychologie) Dérivé :
trayaient — Passé simple inusité. — J’ex¬ extraversion. —^Toujours en un seul mot, sans
trairai — J’extrairais. — Extrais, extrayons, trait d’union. ▼ A côté de ces formes, on ren¬
extrayez — Q^e j’extraie, que tu extraies, qu’il contre aussi extroverti, extroversion, formes qu’il
extraie, que nous extrayions, que vous extrayiez est conseillé d’éviter. Elles sont dues à l’influence
qu’ils extraient — Subjonctif imparfait inusité. de introverti, introversion, antonymes respecti¬
— Extrayant — Extrait aite. T Attention au vement de extraverti, extraversion.
/ après \’y à la première et à la deuxième
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et extrême adj. ou n. m Genre, emploi et ortho¬
du subjonctif présent : (que) nous extrayions, graphe.
(que) vous extrayiez
1 (Tomme nom, toujours masculin : Passer d’un
extra-muros loc. adv. ou loc. adj. inv. A extrême à l’autre.
l’extérieur de la ville : Des lignes d’autobus
2 Dans la langue surveillée, on évitera les tours
extra-muros. S’oppose à intra-muros. Pronon¬
le plus extrême, très extrême. Par son sens,
ciation : [ekstRamyRos]. — Un trait d’union.
l’adjectif extrême est déjà une sorte de superla¬
tif. — A la rigueur, on peut écrire aussi
extraordinaire adj ou n. m. Prononciation,
extrême, si extrême dans des phrases teUes que :
orthographe et constructions.
Il hésitait à recourir à une solution aussi
I Bien prononcer [ckstRaoRdineR], et non extrême. Il vaut mieux cependant écrire : une
♦[estRaoRdineR], — En un seul mot, sans trait solution aussi radicale.
d’union. De même : extraordinairement
3 Accent circonflexe sur le deuxième e. De
II Constructions. même : extrêmement — En revanche, accent
aigu dans extrémisme, extrémiste, extrémité.
1 n est (il n’est pas) extraordinaire que. Est
suivi du subjonctif : Il est extraordinaire qu’il 4 Avec un trait d’union : extrême-onction,
ait échappé aux recherches. Extrême-Orient, extrême-oriental. — Sans trait
d’union : extrême droite, extrême gauche.
2 Rien d’extraordinaire, quoi d’extraordi-
n^e. Est suivi de que et du subjonctif : Rien
d’extraordinaire qu’il ne soit pas venu, il n’était extrême-onction n. f. En deux mots, avec un
pas convoqué. Le tour avec à ce que suivi du trait d’union — PI. : des extrêmes-onctions.
subjonctif est moins conseillé.
extrême-oriental, ale, aux adj. ou n. En deux
3 L’extraordinaire, c’est que. Est suivi du mots, avec un trait d’union. — Le premier
subjonctif ou de l’indicatif. Ce dernier mode élément est toujours invariable. Attention aux
insiste plus sur la réalité du fait: L’extra¬ majuscules : Les peuples extrême-orientaux. Les
ordinaire, c’est qu’il ait gagné tant d’argent populations extrême-orientales. Les Extrême-
L’extraordinaire, c’est qu’il a bel et bien fait Orientaux.
fortune.
extrémité n. f. Un accent aigu sur le deuxième
extrapoler v. t. ou v. i. Avec un seul /. De même ; e, comme dans extrémisme, extrémiste, à la
extrapolation.
différence de extrême, extrêmement
extravagance n. f. Avec g et non -gu-.
extrinsèque adj. Dérivé : extrinsèquement
307 EXTROVERTI

extroverti, extroversion > extraverti. pas être confondu avec exalter « glorifier ». —
Dérivé : exultation (grande joie).
exubérance n. f. Pas de h intérieur. Ne pas
écrire *exhubérance. De même : exubérant, exutoire [egzytwan], avec [gz]. Masculin : Le
ante. sport est un exutoire excellent pour la vitalité
des jeunes gens. — Finale en -oire.
exulter [egzylte], avec [gz]. Ce verbe intransitif
signifie « éprouver une grande joie » et ne doit ex-voto [eksvDto] n. m. inv. Des ex-voto.
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I
F
fabliau n. m. — PL : des fabliaux. — Ne pas 4 Face à face. Toujours sans trait d’union : Les
écrire *fablieau. deux armées étaient face à face. Il se retrouva
face à face avec son adversaire. Un face-à-face
fabricant, fabriquant Deux mots homophones télévise, orthographe préférée de nos jours a un
à distinguer par l’orthographe. face à face. Invanable : des face-à-face télévisés.

1 fabricant, ante Substantif variable qui dé¬ 5 De face, en face. Deux expressions à bien
signe celui, celle qui fabrique : Une fabricante distinguer. De face, du côté où l’on voit le
d’ombrelles. Les fabricants de parapluies. visage, la façade, le devant : Elle est plus Jolie
de face que de profil Vu de face, cet édifice a
2 fabriquant Participe présent invariable du l’air d’un château du XVIIF siècle. Photo¬
verbe fabriquer: En fabriquant des parapluies, graphie de l’avion vu de face. En face, droit
ces deux frères ont fait fortune. devant: Regarde-moi en face. Je n’aime pas
avoir le soleil en face. Eviter ; Avoir le soleil de
fabriquer v. t. Toujours avec -qu-, même devMt face.
c ou O ; il fabriqua, nous fabriquons. — Dérivé
avec -qu- : fabrique. Dérivés avec -c- : fabri¬ 6 L’un en face de l’autre ou en face l’un de
cant, ante (nom), fabricateur, trice, fabrication. l’autre. Les deux tours sont admis. L’un en face
de l’autre est plus soutenu.
fabulation, affabulation > affabulation.
facétie n. f ▼ S’écrit avec -tie et se prononce
[fasesi], avec [si]. De même : facétieusement
façade n. f. Attention à la cédille.
[fasesjozmô], facétieux, euse [fasesjo, 0z].
face n. f Entre dans de nombreuses expressions.
ficher Orthographe et constructions.
1 On écrit, sans trait d’union, la maison d’en I Accent circonflexe sur le a. De même :
face, un personnage à double face, jouer à pile fâcherie, fâcheusement, fâcheux.
ou face, un pile ou face, mais, avec un trait
d’union, étoffe double-face. — Pour/ace à face, II Constructions.
voir ci-dessous § 4. 1 Distinguer se fâcher contre, se mettre en
2 En face de la poste ou en face la poste. Dans colère contre (Dès que j’ai appris que mon
la langue surveillée, préférer en face de la poste. fils avait fait cela, je me suis fâché contre lui),
La construction sans de est relâchée. et se fâcher avec, se brouiller avec (Il s’est
fâché avec son cousin pour une question
3 Face à. Expression admise dans la langue d’héritage).
ordinaire : Face à l’assemblée houleuse, ^ le
président tenait bon. Chambre d’hôtel face à la 2 Etre fâché que Suivi du subjonctif : Je suis
mer. Dans la langue soutenue, tourner autre¬ fâché qu’il m’ait tenu à l’écart de la délibéra¬
ment : Devant l’assemblée houleuse, le président tion. ▼ Dans la langue surveillée, éviter être
tenait bon. Du côté de la mer (et non face à fâché de ce que, suivi de l’indicatif : Je suis fâché
la mer), le palais est protégé par un mur crénelé. de ce qu’il m’a tenu...
FACIAL . 310

facial, ale, aux adj. De la face. — Masculin La forme de toutes les façons (avec l’article et
pluriel en -aux : Les nerfs faciaux. le pluriel) est un équivalent plus familier :
Pourquoi se faire tant de souci ? De toutes les
faciès [fasjes] n. m Un accent grave sur le e — façons, on arrivera bien au bout du chemin t
Bien faire entendre le -s final.
7 Une façon de au sens de « une sorte de ».
Légèrement vieilli et assez recherché, mais
facile adj. Un seul L De même: facilement,
parfaitement correct: C’est une façon de
facilité, faciliter.
saltimbanque qui se prend pour un grand acteur.
A généralement une valeur péjorative.
façon n f. Orthographe et expressions.
8 Façon chêne au sens de « en imitation de
I Attention à la cédille. Les dérivés prennent
chêne». Appartient à la langue strictement
deux n: façonnage, façonnement, façonner,
commerciale et publicitaire : Bibliothèque en
façonnier, ière.
bois blanc verni façon chêne. Sacoche en
n Expressions. plastique façon cuir. Dans la langue non
commerciale, on peut dire en imitation de.
1 De telle façon que, de façon telle que. Avec
l’indicatif pour exprimer une cons^uence
fac-similé Expression latine entièrement franci¬
réelle (voulue ou non), avec le conditionnel
sée. — Un accent sur le & Prononciation :
pour exprimer une conséquence éventuelle : Il
[faksimile]. — PI. : des fac-similés [-le]. —
a classé les documents de façon telle qu’on ne Un trait d’union.
peut plus retrouver ce qu’on cherche. Il a agi
de telle façon qu’il ne pourrait plus revenir en facteur n. m. Féminin et expression.
arrière s’il le fallait — De telle façon que
construit avec le subjonctif pour exprimer la 1 Le faninin factrice (désignant une femme,
conséquence voulue et intentionnelle est possi¬ employée des Postes, qui porte les lettres)
ble, mais il est préférable dans ce cas de dire appartient à la langue non officielle. De nos
de façon que: Nous agissons de façon que tout jours, dans la dénomination administrative, on
soit prêt demain (mieux que de telle façon que dit un préposé, une préposée.
tout soit prêt demain).
2 Les tours raccourcis du type le/acte«r temps,
2 De foçon que. S’emploie peu de nos jours le facteur rentabilité (le facteur constitué par
avec l’indicatif pour exprimer une conséquence le temps, la rentabilité) sont usuels dans la
réelle non intentionnelle. On dit plutôt de telle langue cursive. A éviter dans la langue
façon que: Il est tombé de telle façon qu’il s’est surveillée.
fendu le front (plutôt que de façon qu’il s’est
fendu le front). S’emploie avec le conditionnel factice adj. Finale en -ice. De même, avec un
pour exprimer une conséquence éventuelle et c ; facticement, facticité
surtout avec le subjonctif pour exprimer une
con^uence intentionnelle : Il a agi de façon ffiction n. f. Parti, groupe qui conspire. —
qu’il ne pourrait plus se dégager si les choses Surveillant, garde assurée par un soldat. —
tournaient mal J ai travaille de façon que tout On peut dire indifféremment : être de faction,
soit prêt demain. ▼ Le tour de façon à ce que, être en faction ; le soldat de faction ; le soldat
qui exprime une coi^uence intentionnelle et en faction. — Attention au paronyme fraction,
qui est toujours suivi du subjonctif, est dé¬ terme de mathématiques.
conseillé dans la langue surveillée : J’ai travaillé
de façon à ce que tout soit en ordre, ^rire foctionnaire n. m. Soldat en faction. — Deux n.
plutôt : de façon que tout soit en ordre.
factoriel, ielle adj. ou n. f. (terme de mathémati¬
3 ^ façon dont Tour préférable à la façon ques, de psychologie, etc.).
avec laquelle : La façon dont il nous a parlé m'a
surpris (mieux que la façon avec laquelle il nous factotum [faktDtom] n. m. — PI. : des
a parlé).
factotums.
4 ^ dit toujours, avec façon au pluriel,/aire
des ftt^ns, être excessivement cérémonieux, factum [faktom] n. m. — PI. : des factums.
pomtdleux ou réservé, mais on écrit plutôt, au
smg^er, sans façon, avec simplicité, sans fiacidté n. f. On écrit, en principe, avec un /
œrémome: Recevoir des amis intimes sans mmuscule, la faculté des lettres, la faculté de
façon. Une petite réception sans façon. droit, la faculté de médecine, mais, avec un F
majuscule, la Faculté, quand on veut parler du
5 On écrit, avec façon au singulier, de toute
corps médical (toujours par plaisanterie de nos
façon: A quoi bon courir! De toute façon le
jours) : La Faculté m’a interdit l’alcool et les
train est parti nous prendrons le prochain._ sauces.
311 FADING

fading n. m. (anglicisme de la langue technique très faim, bien faim, si faim, trop faim, car le
de la radio et des télécommunications). — mot faim, qui est substantif, ne peut en principe
Prononciation : [fadiq]. — Pour éviter cet être précédé d’un adverbe.
anglicisme, on pourra employer évanouisse¬
ment. faine n. f Fruit du hêtre. — La graphie faine,
sans accent circonflexe, est préférable k faîne.
fagot n. m. Finale en -oL — Dérivés (avec un
seul t) : fagotage, fagoter. fainéant, ante adj. ou n. Forme admise dans la
langue correcte ou soutenue. La forme feignant,
Fahrenheit Un F majuscule. Toujours inv^a- ante est considérée comme populaire. — Même
ble : Des degrés Fahrenheit. — Prononciation : distinction entre fainéantise (correct) et fei-
[fanenajt]. gnantise (populaire).

faïence [fajôs] n. f. Tréma sur le i Finale en faire v. t Conjugaison, accord du participe,


-ence. — Dérivés : faïencerie, faïencier, ière. constructions, expressions.
I Conjug. 54. Je fais, tu fais, il fait, nous faisons
faille [fai] n. f. Dérivés : faillé, ée [faje, e] adj. [fazS], vous faites, ils font. — Je faisais [fsze],
(relief/aillé), sefailler [faje] v. pron. (le terrain tu faisais [faze]... — Je fis, tu fis... — Je ferai,
se faille), failleux, euse [fajo, 0z] adj. (terrain tu feras... —Je ferais, tu ferais... —Fais, faisons
failleux). [iozô], faites. — Que je fasse, que tu fasses, qu'il
fasse, que nous fassions, que vous fassiez, qu'ils
faillir y. i. Conjugaison et constructions. fassent. — Que je fisse, que tu fisses... — Faisant
1 Conjug. 36. Indicatif présent (archaïque) -.je [fazâ]. — Fait, faite. — Attention à la
faux, tu faux, il faut, nous faillons, vous faillez, prononciation [fa-] de la preniière syllabe de
ils faillent. — Indicatif imparfait inusité. — (nous) faisons, des formes de l’indicatif impar¬
Indicatif passé simple : je faillis, tu faillis, il fait (je) faisais..., de l’impératif faisons, du
faillit, nous faillîmes, vous faillîtes, ils faillirent. participe présent faisant
— Indicatif futur: je faillirai, tu failliras... — II Accord du participe passé à la forme active.
Conditionnel présent : je faillirais, tu faillirais...
— Impératif inusité. — Subjonctif présent 1 Verbe faire non suivi d’un infinitif. On
inusité. — Subjonctif imparfait (pchaïque): applique la règle générale : J'ai fait des révisions.
que je faillisse, que tu faillisses, qu'il faillît, que Les révisions que j'ai faites.
nous faillissions, que vous faillissiez, qu'ils 2 Verbe faire impersonnel. Le participe reste
faillissent. — Participe passé : failli — Les invariable : Quelle tempête il a fait cette nuit t
formes de l’indicatif futur et du conditionnel La chaleur qu'il a fait aujourd'hui
présent en faudr- (je faudraU tu faudras..., je
faudrais, tu faudrais...) sont très archaïques et 3 \eche faire suivi d’un infinitif. Le participe
inusitées de nos jours. — Ne s’emploie jirati- reste invariable : Les barrières que j’ai fait
quement qu’à l’infinitif (faillir), au passe sim¬ repeindre.
ple (je faillis...) et surtout aux temps composés III Accord du participe passé à la forme
j'ai failli tu as failli.., j'avais failli tu avais pronominale.
failli..
1 Réfléchi direct. Accord du participe avec
2 Au sens de « être sur le point de » (seul sens le sujet : Ils se sont faits marins ou soldats. Elle
usuel de nos jours). Se construit directement s'est faite belle.
avec l’infinitif: Il a failli mourir. — Il a failli
à mourir est très vieux. Il a failli de mourir 2 Réfléchi indirect. Accord du participe avec
le complément d’objet direct si celui-ci est placé
très recherché et très littéraire.
avant le verbe : Les idées qu'il s'est faites sur
3 Au sens de «manquer à (une promesse, notre compte (mais II s'est fait des idées étranges
etc.) ». Se construit avec à (tour littéraire, mais sur notre compte).
non archaïque) : Il a failli à son devoir, à sa
3 Se faire fort de. Au sens de « se vanter
promesse.
de », participe invariable : Ces filles se sont fait
faillite [fajit] n. f Deux /, un seul t. — Eviter fort de nous battre. — Au sens de « tirer sa
force de », accord du participe avec le sujet :
la prononciation relâchée *[fait].
Ces nations se sont faites fortes de la faiblesse
faim n. f ▼ On dit très correctement avoir faim, de leurs voisins.
avoir grand-faim (un peu vieilli), avoir une très 4 Devant un infinitif. Particip invariable :
grande faim (moderne), avoir une si grande Ces filles se sont fait renvoyer du lycée.
faim, avoir une trop grande faim. En revanche,
dans la langue très surveillée, on évitera avoir IV Constructions.
FAIRE 312

1 Je le fais manger, je lui fais manger sa 2 Ne faire que, ne faire que de. Deux
bouillie. On dit normalement ; Je fais manger expressions à bien distinguer. Ne faire que, ne
Bébé (le complément de faire, qui est aussi sujet pas cesser de (il ne fait que penser à son prochain
du verbe à l’infinitif, est un nom). Je le fais voyage), ou bien se contenter de (Il ne fait que
manger (le complément de faire sujet de jeter de temps en temps un coup d’œil distrait
l’infinitif est un pronom et il n’y a pas de sur le travail de ses subordonnes). — Ne faire
complément direct de l’infinitif). Je fais manger que de, exprime le passé proche (= venir de) :
sa bouillie à Bébé. Je lui fais manger sa bouillie Je ne l’ai pas encore vu, je ne fais que d’arriver
(plutôt que Je le fais manger sa bouillie, tour (= je viens seulement d’arriver).
bien plus rare). Je leur fais réciter leur fable.
— Quand le complément de l’infinitif est un 3 Ne faire qu’un, n’en faire qu’un. Deux
complément indirect, on peut indifféremment expressions à bien distinguer. Animées par la
employer le (la) ou bien lui, les ou bien leur. même volonté de vaincre, ces deux nations
La répartition est régie par l’usage plus que par alliées ne font qu’un, sont très unies (un reste
une règle précise : Cela le fera penser à moi invariable). — Massalia et Marseille ? Atten¬
(plutôt que Cela lui fera penser à moi), mais tion / Ces deux villes n ’en font qu ’une, sont une
Je lui ferai penser à cette affaire (plutôt que seule et même ville (accord de un en genre).
Je le ferai penser à cette affairé).
4 Tant qu’à faire > tant (IV, 3 et 4).
2 Faire suivi d’un verbe pronominal à l’infini¬ 5 Ce faisant > faisant.
tif. Si ce verbe pronominal est un verbe
« essentiellement pronominal » (ne compor¬ 6 Ç’en est fait de. Correct et nullement
tant pas de conjugaison active), en général on désuet : Les enfants sont revenus, ç’en est fait
n’omet pas le pronom réfléchi : Je le ferai se de ma tranquillité / — En revanche, l’expres¬
repentir (plutôt que Je le ferai repentir). On les sion absolue c’en est fait / est nettement vieiUie.
a fait s’enfuir (et non On les a fait enfuir). —
7 Quatre fois cinq font vingt ou quatre fois
En revanche, si le verbe est accidentellement
cinq Mt vingt. Les deux tours sont admis. Le
pronominal, le pronom réfléchi est facultatif
premier est plus fréquent.
Le plus souvent, il est omis : On le fît lever Qîlus
fréquent que On le fit se lever). On les fit asseoir 8 II fait beau (Il fait mauvais, il fait froid,
(plus fréquent que On les fit s’asseoir). — Avec il fait chaud). Tours admis. De même : il fait
certains verbes, l’emploi du pronom est obliga¬ clair, il fait sombre. En revanche, l’expression
toire, pour éviter l’équivoque : On le fit s’arrêter il fait soleil est légèrement familière. Dans la
(= on lui ordonna de s’arrêter). On le fit arrêter langue soutenue, dire plutôt : il y a du soleil,
(= on le fit mettre en prison). — Faire en aller, le soleil brille.
faire s’en aller > aller (III, 5).
9 n fait bon. Normalement suivi de l’infini¬
3 Faire employé dans une comparaison pour tif : Il ferait bon vivre dans cette campagne
éviter la répétition d’un autre verbe. Usuel paisible. L’emploi de la préposition de est peu
quand il n’y a pas de complément d’objet direct : utile (Il fait bon de vivre...).
Il récriminait encore plus qu’il n’avait fait
jusqu’alors. A son tour elle chanta, comme les 10 Fit-il. En incise, équivalent de dit-il, qui
autres avaient fait. Usuel aussi quand le complé¬ est la formule à préférer : Oui, dit-il (mieux que
fit-il), je me suis trompé.
ment direct est le pronom neutre le : Elle chan¬
tait admirablement, comme aucune autre ne le 11 Emplois passe-partout. Dans la langue
faisait. — Un peu vieilli et littéraire quand le parlée relâchée, le verbe faire est employé de
complément d’objet est un nom : Le tyran traitait manière parfois abusive comme substitut du
ses amis comme il aurait fait ses ennemis. Dans verbe exact '. J’ai fait l’Espagne en quinze jours
la langue usuelle et moderne, on dit comme il (= j’ai visité). Il a fait Polytechnique (= il a
aurait traité ses ennemis, avec répétition du ete élève de). Il a fait l’Indochine et l’Algérie
verbe, ou bien Le tyran traitait ses amis comme (= il a combattu en). Mon fils a fait une
ses ennernis, avec omission du verbe, ou bien Le bronchite (= a contracté), etc.
tyran traitait ses amis comme s ’ils eussent été ses
ennemis. — Un autre tour assez littéraire, mais 12 Faire au sens de « approvisionner », Sens
m^eme, consiste à employer faire avec de : Il correct dans la langue technique : Le navire
méprise ses partisans comme il ferait de ses relâcha dans un port du Brésil pour faire de
adversaires. Le vent emportait les toitures comme l’eau et du charbon.
la brise ferait d’un fétu.
13 Faire suivi d’un adjectif. Tour de la
V Expressions. langue familière : Un chapeau à bord roulé, ça
fait sérieux. Ce papier peint à fleurs fait très
joli. A éviter dans la langue soutenue. On écrira
1 Avoir à faire, avoir affaire > affaire (III,
plutôt : donne un genre sérieux, produit un joli
effet, etc.
313 FAIRE-PART

14 Faire suivi d’un substantif à valeur faisant, en faisant cela, pendant ce temps, et
d’adjectif. Tour de la langue parlée : Avec ses chemin faisant, tout en allant, tout en mar¬
lunettes et son air grave, ce garçon fait chant ; Chemin faisant, nous avons poursuivi
professeur. Non, pas de cravate sombre, ça fait notre conversation. Ces deux expressions ne sont
notaire de province / Parfois accompagné d’un nullement vieillies.
adverbe ou d’un tour comparatif ou superlatif ;
Il fait plus professeur que son frère. Il fait très faisceau [feso] n. m. Attention au groupe -sc-.
notaire de province. A réserver au style expressif — PI. : des faisceaux.
imitant le langage parlé.
faiseur, euse n. m. ou î. S’écrit avec fai-, mais
15 Ça me fait drôle (ça me fait bizarre, ça
me fait étrange) Tours relâchés de la lanwe se prononce [fazoea], avec [fa-] — N’est pas
péjoratif dans l’expression, vieillie, le bon
familière. On &rira plutôt : Cela me produit
une impression d’étrangeté, etc. faiseur, la bonne faiseuse: Le costume du
dandy venait de chez le bon faiseur. On voit que
16 Faire maçon, faire boulanger. Tour fré¬ sa robe est de la bonne faiseuse. — En dehors
quent dans la langue populaire du Midi : Que de cette expression, est généralement péjoratif :
fait ton fils ? — Il fait plombier dans une Un faiseur de miracles. Une faiseuse d’em¬
entreprise à Marseille. Expression régionale. — barras. Une faiseuse d’anges (une avorteuse).
En revanche, faire le (ta) est usuel dans la — (sans complément) Un faiseur: un individu
langue parlée de toute la France : Il est chargé prétentieux ou un homme d’affaires douteux.
des achats, mais il fait aussi le comptable.
17 Faire celui qui. Tour familier : Il fait celui fait Prononciation et constructions.
qui est au courant 1 Le masculin du participe passé de faire, fait,
18 Faire suivi d’un possessif et d’un nom au est toujours prononcé [fe], jamais *[fet].
sens de «imiter, jouer le rôle de». Tour 2 Contrairement à un usage trop répandu, le
expressif familier : fl fait son petit Napoléon (= nom masculin le (un) fait, en dehors d’une
ü se conduit à la manière de Napoléon). Il veut liaison avec le mot suivant, doit toujours se
faire son petit dictateur. Elle veut faire sa Sarah prononcer [fe] et non [fet] ; en fait [ôfe], de
Bemhardt fait [dafe], par le fait [paRlafe], c’est un fait
[set&fe], au fait [ofe], sur le fait [syRlafe],
faire-part n. m. Invariable : des faire-part. etc. Mais, en haison : le fait est que... [lafeteka].

faire-valoir n. m. Invariable : Les faire-valoir 3 Le fait que. Suivi soit de l’indicatif, qui insiste
d’un clown. sur la réalité incontestable du fait, soit du
subjonctif : Personne ne met en doute le fait que
fair play ou fair-play n. m. ou adj. inv. César a conquis la Gaule. Le fait qu’il se
Prononciation : [feRple]. — Les deux graphies prétende notre ami ne nous autorise pas à être
(avec ou sans trait d’union) sont admises. — partial en sa faveur.
Jamais d’accord : Ces filles sont très fair play.
■ — Pour éviter cet anglicisme, on emploiera fait divers n. m. En deux mots, sans trait d’union.
plutôt, dans l’emploi substantif, franc-jeu, — PL : des faits divers. — Logiquement, ne
loyauté, bonne foi, et, dans l’emploi adjectif, devrait pas s’employer au singimer, car divers
loyal, de bonne foi. implique l’idée de pluralité. Cependant l’usage
de dire un fait divers a fini par s’imposer.
faisable adj. S’écrit avec fai-, mais se prononce
[fazabUa)], avec [fa-]. faîte n. m. Sommet d’un édifice, d’un toit. —
Ne pas écrire comme une fête. — Accent
faisan n. m. Oiseau. — Ne pas écrire *faisant circonflexe sur le i De même : faîtage, faîteau,
S’écrit avec fai-, mais se prononce [fazâ], avec faîtière.
[fa-]. De même faisandeau [fazôdo] ou faisan¬
neau [fazano] (avec deux n), faisanderie fait-tout ou faitout n. m. Récipient. — Les deux
[l9ztiéR\],faisandier [fazâdje]. ▼ Le nom fémi¬ graphies sont admises, mais fait-tout semble
nin faisane [fazan] s’écrit avec un seul n (une d’un usage plus fréquent. — PL : des fait-tout
faisane ou une poufe faisane : femelle du faisan). (invariable) ou des faitouts (variable).

faisander v. t. ou v. i. S’écrit avec fai-, mais se faix n. m. Fardeau. — Prononciation : [fe].


prononce [fazâde], avec [fa-]. De même ;
faisandage [fazâda3], faisandé [fazâde]. fakir n. m. La graphie faquir est vieillie. — PL :
des fakirs. — Dérivé : fakirisme.
faisant Participe présent de faire. S’emploie
notamment dans les deux expressions figées ce falaise n. f Un seul /. Finale en -aise.
FALLACIEUX 314

fallacieux, euse adj. Deux L De même : 2. falot adj. Sans relief, sans caractère, insigni¬
fallacieusement fiant ; Un personnage falot ▼ Le féminin est
falote, avec un seul t: Une physionomie falote.
falloir Conjugaison et constructions.
falsifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première
I Conjug. 64. Verbe impersonnel défectif qui et à la deuxième personne du pluriel de
ne se conjugue qu’à la troisième personne du l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
singulier. Il faut — Il fallait — Il fallut — (que) nous falsifiions, (que) vous falsifiiez.
II faudra. — Il faudrait — Impératif inusité.
— Q^'il faille. — Qu'il fallût — Participe famé, ée adj. De nos jours, ne s’emploie plus que
présent inusité. — Fallu. — Aux temps dans les expressions bien famé et mal famé,
composés : Il a fallu, il avait fallu... — Le toujours écrites en deux mots, sans trait d’union.
participe passé est toujours invariable : Les
méthodes qu’il a fallu employer. Les masses familial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
d’hommes qu’il a fallu. Les rapports familiaux.
n Constructions.
familier, ière adj. Bien prononcer [familje,
1 n s’en faut (de) beaucoup, (de) peu, peu familjen], avec [Ij], et non ‘[famije, famijen],
s’en faut, il s’en faut, etc., construits avec que. avec [j]. De même : familièrement [fami-
Toujours suivis du subjonctif : Il s’en faut de Ijenmo].
beaucoup que la quantité soit suffisante. Peu s’en
fallut qu’il ne mourût II s’en faut de peu que fanal n. m. Lanterne. — PI. ; des fanaux.
nous n 'ayons atteint le chiffre d’affaires de cent
millions. faner V. t. ou v. i. Retourner l’herbe coupée;
2 Le ne explétif. En principe, ne s’emploie flétrir. — Un seul tl De même : fanage, fane,
DM avec il s’en faut (de) beaucoup, il s’en faut fané, faneur.
bien à la forme affirmative : Il s’en faut de
beaucoup que le nombre de nos adhérents soit fanfaron adj. ou n. Le féminin fanfaronne prend
suffimnt II s’en faut bien que ce garçon soit deux n. De même -.fanfaronnade, fanfaronner.
aussi cultivé que son frère. — En revanche, à
la forme négative ou bien avec des mots de sens fantomagorie n. f. Avec un / (et non ph). De
négatif (peu,praque, rien, etc.), l’usage soutenu même: fantasmagorique.
a recours en général au ne explétif : Il ne s’en
est pas fallu de beaucoup que la somme fantôme n. m. La CTaphie fantasme est à
néces^ire ne fût recueillie. Peu s’en fallut qu’il préférer à phantasme (^phie vieilhe). Dérivé :
ne fût chassé. fantasmatique.
3 n s’en fout beaucoup, il s’en fout peu ou fantôme n. m. ▼ Accent circonflexe sur le o,
n s’en fout de beaucoup, il s’en fout de peu. à la différence de fantomal, ale (masculin
En principe, le tour sans de s’emploie quand pluriel inusité), fantomatique. — S’emploie
on veut exprimer une différence non quantita¬ aussi en apposition au figuré : Des villes
tive : Il s’en faut peu que cette oeuvre ne soit fantômes. Des régiments fantômes.
parfaite. Il s’en faut beaucoup que ce garçon
soit digne de confiance. Il ne chante pas bien, faon n. m. Petit du cerf, du daim ou du chevreuil.
il s’en faut beaucoup. — Le tour avec de est — Prononciation ; [fâ].
réservé, en prmcipe, aux cas où l’on veut
indiquer la dÆérence entre une quantité réelle faquir > fakir.
et la quantité prise comme référence : Il s’en
faut de beaucoup qu’il ait obtenu le nombre de far, ford, fart > fard.
points nécessaire. Il s’en faut de peu que nous
n’ayons dépensé toute la somme qui nous était farandole n. f. Un seul L
allouée. — Cette rè^le est loin d’être toujours
rœpectée. De nos jours, la tendance est de
force L’emploi adjectif (au sens de « drôle »)
généraliser le tour avec de, mais cette générali¬
appartient à la langue populaire du XIX' siècle.
sation abusive n’est pas conseillée.
— Toujours invariable dans cet emploi adjec¬
4 V Bien écrire : Ce qu’il faut Employer la tif : Ils sont farce, ses frères !
méthode qu’il faut Eviter les déformations
populaires *ce qui faut la méthode *qui faut fo^ for, fart, phare Quatre noms masculins
à bien distinguer.
1. falot n. m. Grosse lanterne : Le falot d’une
1 fard [fan] n. m. Produit de maquillage : Fard
barque de pêche.
pour les joues. — (populaire) Piquer un fard.
315 FARIGOULE

son fard: rougir (de honte, de confusion). T cipe présent invariable de fatiguer: Ces be¬
Ne pas écrire piquer son *phare. sognes sont trop fatigantes. Ces femmes, se
2 far [fan] n. m. Gâteau breton (sorte de flan). fatiguant vite, ne peuvent avoir un bon
— En Poitou, chou farci. rendement

3 fart [fant] (on fait entendre le t) Substance fatiguer Orthographe et construction.


dont on enduit les skis pour qu’ils glissent
mieux. 1 Toujours -gu-, même devant a ou o; il se
fatigua, nous nous fatiguons. — De même :
4 phare [fan] Tour qui porte un signal fatigue. En revanche, on écrit avec g et non
lumineux visible au loin. — Lanterne d’auto¬ gu : fatigabilité, fatigable, fatigant (adjectif).
mobile, etc.
2 S’emploie le plus souvent en construction
farigoule, barigoule > barigoule. transitive (Cette longue marche a fatigué les
enfants) ou à la forme pronominale (Je n’aurais
farniente n. m. Oisiveté agréable. — Mot italien. pas dû me fatiguer à faire ce travail inutile).
En un seul mot. Inusité au pluriel. — Pronon¬ — La construction intransitive est normale
ciation : [faRnjente]. dans les sens techniques : Cette poutre fatigue.
La mer est grosse, le navire fatigue. Change de
fart, fard, far, phare > fard. vitesse, ton moteur fatigue. — Au sens usuel
de « se fatiguer », l’emploi intransitif est vieilli
fascicule [fasikyl] n. m. Attention au groupe -sc- ou régional : Ce garçon est peu robuste, il fatigue
vite quand il travaille. On dit normalement : Il
fasciner v. t. Le miroir du chasseur fascine se fatigue vite.
l’oiseau. A distinguer de fasciner, garnir de
fascines, de fagots. — Attention au groupe -sc-. fatuité n. f Caractère du fat.
De même : fascinant, fascination.
faubourg n. m. Dérivé ; faubourien, ienne adj.
fascisme n. m. Mot italien francisé. Prononcer ou n.
à la française : [fasismCa)], plutôt que
[fajismla)]. Attention au groupe -sc-. De faucheuse n. f Machine agricole. — Avec un
même : fascisant [fasizô], fascisation [fasi- trait d’union : faucheuse-essoreuse (des fau¬
zasjâ], fasciser [fasize], fasciste [fasistCs)]. cheuses-essoreuses), faucheuse-hacheuse (des
faucheuses-hacheuses), faucheuse-chargeuse
fashion n. f (anglicisme vieilli) Prononciation : (des faucheuses-chargeuses).
[fe/œn]. — Dérivé .fashionable [fe/œnebKa)]
adj. (prend la marque du pluriel : Les villes faucon n. m. Deux n dans les dérivés : fau¬
d’eaux fashionables). conneau, fauconnerie, fauconnier.

faste adj. Jours fastes : chez les Romains, jours 1. faune n. m. Avec / minuscule : un faune, dieu
où il était permis de procéder à certains actes champêtre.
privés ou publics (rendre la justice, etc.).
S’oppose à jours néfastes. — (par extension) 2. faune n. f Ensemble des animaux.
Jour faste, jour favorable, où tout semble
réussir : Ce jour-là fut pour lui un jour faste faute n. f. Expressions.
entre tous. Ce dernier sens a été critiqué,
mais il est admis de nos jours. Si l’on veut, 1 Faute que suivi du subjonctif. Expression
on pourra employer, de préférence, l’adjectif rare, d’une correction incertaine : Je n ’ai pu
assister à la réunion, faute qu’on m’ait prévenu
favorable.
à temps. A éviter. Tourner autrement ; ...faute
fat adj. ou a. m. 7 L’usage est de prononcer [fat] d’avoir été prévenu à temps.
au singulier et [fa] au pluriel. — Le féminin 2 Faute de suivi d’un nom ou d’un infinitif.
fate est rare, mais non inexistant : Une mine Signifie « par manque de ». Expression usuelle
fate. Une physionomie fate. et correcte : Je n’ai pu rédiger le rapport, faute
de temps. Faute d’avoir reçu les documents à
fatal, ale, als adj. Masculin pluriel en -als. — temps (= parce que nous n’avons pas reçu...),
Le sens de « inévitable » appartient à la langue nous n’avons pu préparer un contre-projet. 7 Ne
parlée -.Il a eu un accident de moto, c’était fatal, pas dire faute de *n’avoir reçu les documents
il conduisait comme un fou. Dans la langue à temps (erreur fréquente).
surveillée, dire plutôt inévitable.
3 Bien distinguer une faute d’inattention
fatigant, fatimiant T Ne pas écrire fatigant, (= une faute due à l’inattention) et faute
ante, adjectif variable, cavamt fatiguant, parti¬ d’attention (= par manque d’attention) : Mon
FAUTER 316

fils fait des fautes d’orthographe, ce ne sont pas 1 faux bourdon (sans trait d’union) Mâle de
des fautes dues à l’ignorance, mais des fautes l’abeille. — PI. : des faux bourdons.
d’inattention. Faute d’attention, vous laissez
échapper trop d’erreurs en relisant les textes T 2 faux-bourdon (avec un trait d’union) Terme
Ne pas dire une faute d’attention pour une faute de musique : Chanter en faux-bourdon.
d’inattention.
faux-fiiyant n. m. Un trait d’union. — PI. ; des
4 Bien distinguer sans faute (= à coup sûr, faux-fuyants.
sans manquer à la promesse) et sans fautes
(sans erreurs) : Soyez sans faute à ce rendez- faux-monnayeur n. m. Un trait d’union, à la
vous. Mon fils a fait une dictée sans fautes. différence de fausse monnaie. — PI. : des
faux-monnayeurs.
5 C’est ma (ta, sa, notre, votre, leur) faute,
c’est la faute de. Tour correct : Nous nous
favori adj. ou n. Le féminin est favorite.
sommes manqués, c’est ma faute, faurais dû
préciser le lieu du rendez-vous. Ce contretemps,
c’est la faute de Paul Le tour c’est de ma, de féal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel en
ta... faute est plus relâché. On évitera le tour -aux : Les féaux soutiens du tyran
c’est de la faute de Paul à cause de la répétition
de de. Eviter surtout le tour populaire c’est la fébrile adj. Finale en -ile, même au masculin.
faute à Paul
fécal, ale, aux adj. Qui concerne les excréments.
fauter v. i. Mot de la langue populaire. Se dit — Masculin pluriel en -aux.
à propos d’une jeune fille qui se laisse séduire
et qui a un enfant avant le mariage : Elle a fauté fèces [fes] n. f. pl. Excréments. — Ne pas écrire
avec un camarade de vacances. Ne pas employer comme fesses « derrière, cul ».
ce mot au sens général de « commettre une
faute ». fécond, onde adj. Attention au -d final du
masculin.
fauteuil n. m. L’usage veut qu’on dise s’asseoir
dans un fauteuil (et non sur un fauteuil), mais féculence n. f Finale en -ence. — De la même
s’asseoir sur une chaise, sur un tabouret, sur un famille : féculent, ente.
banc, sur un canapé, sur un lit.
fédéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
fautü*, ive adj. A l’origine signifiait « qui est Les agents fédéraux.
sujet à faillir, à se tromper » : L’esprit de
l’homme est fautif. Une mémoire fautive. Ce fédérer v. t. Conjug. 11 : il fédère, mais il
sens est vieux. — De nos jours, signifie « qui fédérera.
contient une ou plusieurs fautes, qui est
erroné » : Graphie fautive. Traduction fautive fée [fe] n. f. On écrit, avec fée au pluriel :
d’une expression latine. — Le sens de « coupa¬ un conte de fées (pl : des contes de fées).
ble » appliqué à une personne (Que le fautif — Peut s’employer en fonction adjective : Or
se dénonce l C’est moi qui suis fautif en cette la clef était fée. Un cheval fée. Des chevaux
affaire) est admis aujourd’hui. Dans la langue fées.
très surveillée, on pourra préférer les mots
coupable ou responsable. feed-back n. m. inv. (anglicisme technique).
Prononciation : [fidbak] — Equivalent fran¬
faux, fausse adj. Usage du trait d’union dans çais : rétroaction.
les composés.
feeder n. m. Anglicisme désignant un câble ou
1 Règle générale. Pas de trait d’union. On une grosse conduite de gaz. — Prononciation :
écrit : fausse couche, fausse équerre, fausse [fidoea]. PL : des^ feeders [-doea]. — Equiva¬
monnaie, fausse quille, faux bois, faux col faux lents français : câble d’alimentation, conduite
filet, faux jour, faux nez, faux sens, faux d’alimentation.
témoin, faux témoignage, etc.
féerie n. f. Prononciation ; [feai], plutôt que
2 Exceptions. Seuls les mots suivants prennent
le trait d’union : faux-bourdon (terme de [feeai]. De même : féerique [feaik], féerique-
musique > faux bourdon), faux-fuyant, faux- ment [feaikmâ]. ▼ Attention à l’homophone
monnayeur, faux-semblant. férié, jour de fête.

feignant, ante adj. ou n. Forme considérée


faux botirdon, faux-bourdon Deux noms mas¬
comme populaire. La forme fainéant, ante est
culins à distinguer par l’orthographe.
admise dans la langue correcte ou soutenue. —
317 FEINDRE

Même distinction entre feignantise (populaire) fémur n. m. Os de la cuisse. — Dérivé : fémoral,


et fainéantise (correct). ale, aux adj.

feindre v t Conjug. 84 Je feins, tu feins, il feint, fendoir n. m. Finale en -oir.


nous feignons, vous feignez, ils feignent. — Je
feignais, tu feignais, il feignait, nous feignions, fendre v. t. Conjug. 81. Je fends, tu fends, il fend,
vous feigniez, ils feignaient. — Je feignis. — Je nous fendons, vous fendez, ils fendent. — Je fen¬
feindrai — Je feindrais. — Feins, feignons, dais. — Je fendis. — Je fendrai — Je fendrais.
feignez. — Que je feigne, que tu feignes, qu’il — Fends, fendons, fendez. — Que je fende. —
feigne, que nous feignions, que vous feigniez, Que je fendisse. — Fendant — Fendu, ue.
qu’ils feignent. — Que je feignisse. — Feignant.
— Feint, feinte. ▼ Attention au i après le groupe fenêtre n. f. Un accent circonflexe. De même :
-gn- à la première et à la deuxième personne du fenêtrage (ou fenestrage), fenêtrer (ou fenestrer).
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent : (que) nousfeignions, (que) vous feigniez.
fenil n m. Grenier à foin, bâtiment où l’on met
le foin — Prononciation : [fani], de préférence
feinte [fêt] n. f. Mot de la langue correcte et à [fanil].
littéraire. — Le dérivé/««ter est correct dans
la langue du ^rt (escrime, football, etc.). Au
fennec [fenek] n. m. Renard des sables.
sens général (feinter quelqu ’un, avoir l’avantage
— Deux n.
sur lui par une feinte), appartient à la langue
populaire. Dans la langue correcte, on dira,
selon les cas ; abuser, berner, duper, jouer, fenouil n. m. Plante ; condiment. — Prononcia¬
leurrer, mystifier, tromper. tion : [fanuj]. Ne pas écrire *fenouille.

feldspath [feldspat] n. m. Minéral. — PI. : des fente n. f. Avec -en-, comme fendre
feldspaths [-pat]. — Dérivés : feldspathique,
feldspathoïde. féodal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
en -aux: Les usages féodaux. Les grands
fêler V. t. Accent circonflexe sur le premier e à féodaux. — Dérivés : féodalisme, féodalité.
toutes les formes : il fêle, nous fêlons. —
Dérivé : fêlure. fer n. m. Les dérivés prennent deux r : ferrage,
ferraille, ferrer, etc. (voir à l’ordre alphabéti¬
félibre n. m. Un seul L De même : félibresse, que). — La plupart des composés s’écrivent
sans trait d’union : fer à friser, fer à souder,
félibrige.
mais voir fer à cheval, fer-blanc, fer de lance.
féliciter v. t. Plusieurs constructions.
fer à cheval, fer-à-cheval Deux noms mas¬
1 Avec de suivi d’un nom ou d’un infinitif (tour culins à bien distinguer par l’orthographe.
le plus littéraire) : Je vous félicite de votre beau
1 fer à cheval (sans traits d’union) Pièce de
succès Je vous félicite d’avoir si bien réussi
fer clouée sous le sabot d’un cheval. — PI. :
2 Avec pour suivi d’un nom : Je vous félicite des fers à cheval.
pour votre beau succès. Tour moins soutenu,
2 fer-à-cheval (avec deux traits d’union)
mais admis dans la langue usuelle.
Grande chauve-souris. — PI. : des fers-à-chevai
3 Avec pour suivi de l’infinitif (Je vous félicite
pour avoir si bien réussi) ou avec de ce que suivi fer-blanc n. En deux mots, avec un trait d’union.
de l’indicatif ou du subjonctif (Je vous félicite — PI. : des fers-blancs T Les dérivés ferblante¬
de ce que vous avez [ayez] si bien réussi). Ces rie et ferblantier s’écrivent en un seul mot, sans
tours sont à éviter dans la langue surveillée. trait d’union.

félon adj. ou n. ▼ Deux n dans le féminin félonne. fer de lance, fer-de-lance Deux noms mas¬
Un seul dans le dérivé félonie. culins à bien distinguer par l’orthographe.
1 fer de lance (sans traits d’union) Lame aiguë
femelle n. f. Deux l, mais un seul m. ou p)ointe qui termine la lance. — PI. : des fers
de lance. — Sert à définir une forme ; Des
femme n. f. Sans trait d’union : bonne femme feuilles en forme de fer de lance. Des feuilles
(des bonnes femmes), femme de lettres, femme en fer de lance.
d’affaires (des femmes de lettres, des femmes
d’affaires), maîtresse femme (des maîtresses 2 fer-de-lance (avec deux traits d’union)
femmes). — Dérivé : femmelette [femlet] (deux Chauve-souris du Brésil ; serpent venimeux. —
m, deux i). PI. ; des fers-de-lance.
FER FORGÉ « > 318

fer forgé En deux mots, sans trait d’union. sur (Mon fils est très ferré sur l’histoire de
l’aviation) ou parfois avec en (Il est très ferré
férié, frairie Indépendamment de la confusion en géographie).
à éviter entre férié et féerie [feni] (sjjectacle
merveilleux), bien distinguer les deux noms ferrer v. t. Deux r. De même : ferrage, ferré,
féminins suivants. ferrement, ferreur.
1 férié Chez les Romains, jour consacré aux
ferret n. m. Deux r.
dieux, pendant lequel il était interdit de
travailler. — Dans la liturgie catholique, nom
des jours autres que le dimanche — Dérivé : ferreux, euse adj. Deux r.
férial, ale, aux adj. (les offices fériaux).
ferro- Les composés en ferro, à l’exception de
2 frairie (autrefois) Réunion des membres ferro-alliage et de ferro-aluminium, s’écrivent
d’une confrérie. — (familier, vieux) Joyeux maintenant en un seul mot, sans trait d’union :
repas. — (régional) Dans l’Ouest, fête patronale ferrocérium, ferrocyanure, ferroélectricité, ferro¬
d’une localité. magnétique, ferromolybdène, ferronickel, etc.

férié, ée adj. Jour férié. — Un seul r. ferronnerie n. f. Deux r, deux n. De même :


ferronnier, ferronnière.
férir v. t. Verbe ancien qui signifiait « frapper »
> féru — De nos jours, employé seulement ferrugineux, euse adj. Deux r.
dans l’expression sans coup férir.
ferrure n. f. Deux r.
fermail [fenmaj] n. m. Le pluriel est fermaux
Il est peu usité.
ferry-boat n. m. (anglicisme) Prononciation :
[feaibot]. PI. : desferry-boats [-bot]. — Le mot
ferme Dans l’emploi adverbial, toujours invaria¬
s’abrège souvent en ferry [fcai]. PI. : des ferries
ble : Ils poussent ferme. Elles tiennent ferme.
[-ai]. Pour éviter cet anglicisme, on peut dire
— On distinguera notamment : Ils ont acheté
transbordeur ou même, dans certains cas, bac.
ferme ces valeurs en Bourse (= ils ont acheté
de manière définitive) et II a acheté des valeurs
fermes (= dont le cours ne fléchit pas). féru, ue adj. (vieux) Blessé : Ce cheval a le tendon
féru. — (moderne) Féru de, passionnément
fermenter v. i. S’écrit avec -en-. De même : intéressé par : Mon fils est féru d’histoire
ferment, fermentable, fermentation, fermen¬ romaine.
tescible.
férule n. f Un seul r.
fermer v. t. Dire : éteindre la lumière, plutôt que
fermer la lumière. De même : arrêter la radio, festival n. m. — PL : des festivals.
la télévision, plutôt que fermer la radio, la
télévision. Dire : couper l’arrivée de l’eau, du festoiement [festwamâ] n. m. Attention au e
gaz OM fermer le robinet de l’eau, du gaz, plutôt intérieur.
cpit fermer l’eau, le gaz. Dire •. couper le courant
électrique, plutôt que fermer l’électricité. feston n. m. Deux n dans les dérivés : festonné,
festonner.
fermoir n. m. Finale en -oir.
festoyer v. i. Conjug. 21, Change y en / devant
ferrage n. m. Deux r. un e muet : je festoie, je festoierai T Attention
au / après l’y à la première et à la deuxième
ferraille n. f. Deux r. De même ; ferraillage, personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
ferraillement, ferrailler, ferrailleur. du subjonctif présent : (que) nous festoyions,
(que) vous festoyiez.
ferrailler v. i Deux r. — Attention au i après
le groupe -ill- à la première et à la deuxième fete^n. f. Accent circonflexe. De même : fêtard,
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et Fête-Dieu, fêter. — Attention à l’homophone
du subjonctif présent : (que) nous ferraillions, faîte, sommet.
(que) vous ferrailliez
Fête-Dieu n. f. Un F" et un Z) majuscules. Un
ferrant > maréchal-ferrant. trait d’union. — PI. -. des Fêtes-Dieu.

ferré, ée adj. Deux r. — Au sens figuré fêter V. t. Attention à l’accent circonflexe. —


(semi familier), se construit généralement avec Eviter l’emploi abusif. Fêter, c’est célébrer un
319 FÉTICHE

événement heureux. Ne pas écrire par exemple usage pour le nom féminin feuillantine (ou
fêter un sanglant anniversaire, fêter une dispari¬ feuillante) : Les feuillantines (= les religieuses)
tion tragique, mais célébrer un sanglant anniver¬ portaient une robe blanche et un voile noir.
saire, commémorer une disparition tragique. En Victor Hugo passa une partie de son enfance
revanche, on peut écrire jêter la victoire, fêter aux Feuillantines (= dans une maison qui était
la libération, etc. un ancien couvent de feuillantines).

fétiche n. m. Accent aigu (aucun rapport feuille morte, feuille-morte Bien distinguer les
étymologique avec fête). De même : fétichisme, emplois suivants.
fétichiste.
1 Une feuille morte (sans trait d’union) Feuille
desséchée tombée d’un arbre.
fétu n. m. Brin de paUle. — Attention au
paronyme fœtus [fetys], enfant qui est encore 2 Une feuille-morte (avec trait d’union) Nom
dans l’utérus maternel, avant la naissance. d’un papillon. — PI. : des feuilles-mortes.
3 Feuille-morte (avec trait d’union) adj. inv.
1. feu n. m. — PI. : des feux. — Expressions.
De couleur brun-jaune : Des jupes feuille-morte.
1 Sans traits d’union : un feu d’artifice (des
feux d’artifice), un feu de Bengale (des feux de feuilleter v. t. Conjug. 14. Je feuillette, je
Bengale), un feu de camp (des feux de camp). feuilletterai

1 Avec traits d’union : un pot-au-feu (des feuilleton n. m. Un trait d’union dans le


pot-au-feu ; invariable). Prononciation : composé roman-feuilleton (pl ; des romans-
[potofo]. feuilletons)
3 Faire long feu. A l’origine, se disait d’un
coup d’arme à feu qui était trop lent à partir feuilletoniste n. m. ou f T Un seul n.
(à cause du mauvais tassement ou de l’humidité
de la poudre) : Le cavalier tira son pistolet, mais fève n. f Accent grave.
le coup fit long feu. — De nos jours, faire long
feu, c’est échouer, manquer son effet : Cette fi ! (vieilli ou littéraire) Interjection marquant la
machination montée contre le gouvernement a désapprobation, le dédain ; Fi / le vaurien l —
fait long feu. — Par contresens, ne pas faire Fi de..., exprime le dédain : Fi de l’impertinent !
long feu, ne pas durer longtemps, ne pas rester — (encore assez usuel) Faire fi de.., dédaigner ;
longtemps dans un lieu, une situation : Ce Je ne fais pas fi d’une telle occasion.
gouvernement n’a pas fait long feu, il a été
renversé au bout d’un mois. Ce dernier emploi fiable, fiabilité Mots d’un usage parfaitement
est à éviter dans la langue très surveillée. correct, à condition qu’ils soient employés dans
un contexte technique : Ce système de détection
4 Dans l’emploi adjectif, toujours invariable : électronique est fiable. Le degré de fiabilité d’un
Des rubans feu. système d’autoguidage. En dehors d’un contexte
technique, employer plutôt sûr, sûreté: Cette
2. feu, feue adj. Défunt. — Mot vieilli qui ne méthode d’analyse littéraire est-elle sûre ? J’ad¬
s’emploie que pour qualifier une personne qui mire la sûreté de son jugement, de sa méthode
vivait à une époque récente, qu’on a connue d’analyse.
ou qu’on aurait pu connaître — Pratiquement
inusité au pluriel. Prend la marque du féminin fiançailles n. f. Toujours au pluriel : Une bague
seulement s’il est placé entre l’article (ou le de fiançailles. — Pour la construction >
possessif) et le nom (La feue duchesse. Ma feue fiancer.
sœur), mais reste invariable devant le nom ou
le possessif (Feu la duchesse. Feu ma sœur).
fiancer v. t. ou v. pron. Conjug. 17. Le c prend
une cédille devant a ou o; il se fiança, nous
feuil [fœj] n. m. (technique). Très mince pellicule nous fiançons. — Se construit avec à, avec avec
> film. ou avec et : Ma nièce s’est fiancée avec un jeune
homme de Toulouse ou à un jeune homme de
feuillant n. m. Religieux. — Normalement écrit Toulouse. Louis et Madeleine se sont fiancés
avec un / minuscule, sauf quand le mot désigne dimanche dernier. On préférera, autant que
par métonymie une église, un couvent (Il possible, (se) fiancer à k se fiancer avec. En
entendit la messe aux Feuillants) ou quand on revanche, le substantif fiançailles peut se
parle du club des Feuillants (sous la Révolu¬ construire seulement avec avec ou avec et ; Les
tion) : Les Feuillants, monarchistes constitution¬ fiançailles de ma nièce avec le fils d’un ingénieur
nels, comptèrent La Fayette, Barnave, Sieyès de Poitiers. Les fiançailles de Louis et de
parmi leurs membres les plus célèbres. — Même Madeleine.
« \
FIASCO 320

fiasco n. m. Echec. — Mot italien francisé. — 1. fier (se) v. pron. Conjugaison, construction
PI. : des fiascos [-ko]. et emploi.
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à
fiasque, flasque > flasque.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
fibranne n. f. Textile artificiel. — Deux n. Pas nous fiions, (que) vous vous fiiez.
un nom déposé, donc pas de majuscule : Une
robe en fibranne. 2 Se fier à (s’y fier). Est la construction
normale : Ne vous fiez pas trop à ses promesses.
fibrille n. f. Petite fibre. — Prononciation : Ne vous fiez pas à cet individu. Ce livre est plein
[fibRij], avec [j], mais fibrillation, terme de d'erreurs, ne vous y fiez pas. Cet homme
médecine, se prononce [fibRÜasjS], avec [1]. d’affaires est un aventurier, ne vous fiez pas à
lui — Se fier sur, se fier en sont des
Fibrociment n. m. En un seul mot, sans trait constructions très vieillies ; Il se fie sur sa force
d’union. — Nom déposé, donc, en principe, un et son courage. Il ne se fie qu 'en ses amis. De
F majuscule. nos jours, on dit avoir confiance en ou dans,
mettre sa confiance en, se confier en ou dans
fibrome n. m. Tumeur fibreuse. — Se prononce > confiance, confier (I, 3).
avec O fermé, [fibnom], mais s’écrit sans accent 3 Se fier, se confier > confier (II).
circonflexe sur le a
2. fier [fjea] adj. Le féminin prend un accent
fibule n. f Dans l’Antiquité, agrafe, épingle. —
grave : fière. De même : fièrement. — En
Un seul /.
revanche, pas d’accent dans fierté.
ficeler v. t. Conjug 13. Je ficelle, je ficellerai —
Avec un seul / .• ficelage. Avec deux / ; ficelle. fier-à-bras n. m. Pour le pluriel, usage flottant :
des fier-à-bras ou des fiers-à-bras.
ficher V. t. Deux sens corrects : enfoncer (Ficher
un pieu en terre) et inscrire sur des fiches (La fiérot adj. (familier) Le féminin ne prend qu’un
police a fiché tous les membres de cette seul t : fiérote.
organisation. Il faut ficher toutes ces citations).
— Familier ou populaire dans les autres fièvre n. f Accent grave. Les dérivés en revanche
emplois. prennent l’accent aigu : fiévreusement, fiévreux.
— Au sens propre, on peut dire indifféremment
1. fichu, ue Participe passé irrégulier de ficher avoir de la fièvre ou avoir la fièvre. Au figuré,
(dû à l’analogie de foutu). Ne s’emploie que on dit toujours avoir la fièvre; Ces mesures
dans les sens populaires du verbe. Dans les financières incitent à la spéculation, la Bourse
emplois corrects, on dit toujours fiché: Il a a la fièvre.
fiché un pieu en terre. La police a fiché tous
ces anarchistes. fifre n. m. Instrument de musique. — Ne pas
écrire *fiffre.
2. fichu n. m. Pièce d’étoffe. — Ne s’emploie que
dans un contexte historique ou folklorique ou figer V. t. Conjug 16. Prend un e après le g devant
familier. Autrement, on dit, selon les cas, carré, O ou o.‘ il figea, nous figeons.
châle, foulard, mantille.
figuline, figurine Deux noms féminins
fiction n. f Ne pas écrire *fixion (faute due à paronymes.
l’influence de fixation).
1 Les rustiques figuliues Poteries de Bernard
fidèle adj. ou n. Accent grave, comme dans Palissy, émaillées.
fidèlement, mais fidélité avec accent aigu. 2 Une figurine Petite statuette (Une figurine
en porcelaine de Sèvres représentant Diane
fiduciaire adj. Finale en -aire. chasseresse) ou effigie d’un timbre-poste.

fiefie, ée adj. Attention au groupe -ff-: Quels figure n. f. Invariable dans l’expression faire
fieffés menteurs / De même ; fieffer v. t. (doter figure: Elles font figure de petites sottes.
d’un fieO.
figurine, figuline > figuline.
fiel n. m. Les dérivés prennent deux l: fielleuse-
ment, fielleux.
fil n. m. Dans la langue soignée, dire donner un
coup de téléphone plutôt que passer un coup de
fiente ifjât] n. f Excrément. — Avec -en-. fil
321 FlL-À-FIL

fil-à-fil n. m. Tissu. — Avec des traits d’union. magique (Tristan but le philtre qui le rendit à
— Invariable : des fil-à-fil. jamais amoureux d’Iseut).

filaire Ver parasite. — Finale en -aire. — 1. fin n. f Expressions.


Toujours féminin : La filaire est dangereuse.
1 Dans la langue soignée, on évitera les
filandre Finale en -andre. — Toujours masculin : expressions fin avril, fin courant, fin prochain,
Des filandres très longs Dérivés (usuel) : qui appartiennent au langage commercial.
filandreux, euse (avec -an-). Ecrire plutôt -.à la fin d’avril, à la fin du mois,
à la fin du mois prochain.
filasse Dans l’emploi adjectif, invariable : Des 2 On écrit, avec fin au singulier ; mener à
cheveux filasse (toujours très péjoratif). bonne fin, à cette fin, à quelle fin, etc. — En
revanche, toujours le pluriel dans : à toutes fins
fil de fer n. m. En trois mots, sans traits d’union, utiles.
mais fil-de-fériste ou, mieux, fildefériste (n. m.
ou f.), artiste qui fait des exercices d’équilibre 3 A seule fin de, à seule fin que. Uniquement
sur un fil métallique (pl. ; des fil-de-féristes, ou, pour : Il m’a écrit, à seule fin de m’annoncer
mieux, des fildeféristes). son succès. Cette expression, admise mainte¬
nant, est la déformation de à celle fin de, que,
qui a cessé assez tôt d’être comprise.
file n. f. On dit : marcher en ^le ou à la file. —
Eviter de file au sens de « a la suite » : Il but
trois verres de lait de file. Ecrire plutôt : d’affilée 2. fin, fine adj. Employé adverbialement, est
ou à la file. toujours invariable : Ces lignes sont écrites trop
fin, je ne puis les lire. Elles sont fin prêtes pour
l’examen Ils sont rentrés fin soûls.
fileter v. t. Conjug. 15. Je filète, je filèterai nous
filetons.
final, ale, als adj. Masculin pluriel en -als : Les
préparatifs finals.
filial, ale, aux adj Masculin pluriel en -aux.
final, finale Deux noms à bien distinguer.
filigrane Un seul /, un seul n. T Toujours
masculin : un filigrane délicat. 1 La finale.

fille n. f. N’est nullement en soi péjoratif ou a/ Dernière syllabe ou dernière lettre d’un
inconvenant. Ne pas écrire un lycée de jeunes mot, dernier élément d’une phrase : En latin,
filles, mais un lycée de filles. Ne pas dire une finale ne porte jamais l’accent.
Comment va votre jeune fille ? mais Comment W (musique) Dernière note d’une mélodie,
va votre fille ou Comment va mademoiselle votre d’un chant.
fille ? — En revanche, on dira : Il va se marier
avec une jeune fille de Lyon. Il fréquente une c/ (sport) Dernière épreuve d’une série, celle
jeune fille qui est secrétaire au ministère. Dans qui désigne le vainqueur : La finale de la Coupe
ces phrases, l’emploi de fille au lieu de jeune de France de football
fille serait désinvolte ou péjoratif.
2 Un final ou, plus souvent, un finale. Dernier
mouvement d’une œuvre musicale ; Le finale
filleul, eule n. m ou f. Prononciation : [fijœl,
de la IX‘ symphonie de Beethoven.
œl].
finance n. f Avec F majuscule ; Le ministre des
film n. m Tout à fait admis au sens de « œuvre
Finances. — Au singulier dans moyennant
cinématographique » : Aimes-tu les films poli¬
finance.
ciers ? —. Au sens de « couche très mince »,
on écrira plutôt pellicule (film est un mot
anglais) : Une pellicule d’huile protège la surface financer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
du métal (mieux que un film d’huile). On peut devant a ou o.’ il finança, nous finançons.
dire aussi un feuil (n. m.).
financier, ière adj. ou n. On écrit, avec financière
filou n. m. — Pl. ; des filous — Dérivés : invariable : des vol-au-vent financière.
filoutage, filouter, filouterie.
finasseur, euse ou finassier, ière adj. ou n. Les
fils [fis] On écrit toujours, au singulier, de père deux formes sont admises, mais finassier semble
en fils : Ils sont tous marins, de père en fils. plus fréquent.

filtre, philtre Ne pas écrire filtre, appareil à finaud, aude adj. ou n. Finale en -aud(e).
filtrer (filtre à café), comme philtre, breuvage Dérivé : finauderie.
FINE-DE-CLAIRE 322

fine-de-claire n. f. Huître. — Des traits d’union. flagranee, fragrance Deux noms féminins
— PI. ; des fines-de-claire. paronymes.
1 flagrance Caractère de ce qui est flagrant,
finir V. t. Gjnstruction et expression.
évident : La flagrance d’une injustice.
1 Finir de, finir par. Ces deux constructions
2 fragrance (très littéraire) Odeur très agréa¬
n’ont pas le même sens. Finir de, terminer une
ble : La fragrance des orangers en fleur.
action : Il est cinq heures, j’ai fini de travailler.
— Finir par, accomplir telle action ^ui vient
flair n. m. Odorat subtil. — Avec -ai-.
à la fin d’une série d’actions ou d’hésitations
antérieures : Il a longtemps hésité, mais il a fini
flairer, fleurer Deux verbes paronymes à bien
par se décider quand il s’est trouvé contraint.
distinguer.
Enfin t II a fini par comprendre.
2 C’en est fini de. Tour correct, un peu 1 flairer Percevoir par l’odorat : Le chien flaire
littéraire. Souligne le caractère irrévocable et la piste du gibier.
définitif d’une disparition, d’une perte, etc. : 2 fleurer Exhaler une odeur agréable (très
Ç’en est fini de ses chances d’accéder au poste httéraire) ; Sur ces collines de Provence, le vent
d’inspecteur général fleure le thym et la lavande

finnois, oise adj. ou n. Deux n. flamand, flamant Deux homophones à distin¬


guer par l’orthographe.
finno-ougrien, ienne adj. ou n. m. Les langues
finno-ougriennes ou le finno-ougrien. 1 flamand, ande De la Flandre : La population
flamande. Les Flamands. — Le flamand: la
fiole n. f. Un seul L langue des Flamands.
2 flamant n. m. Oiseau.
fioriture n. f. Un seul r, un seul t.
flambant neuf (= tout neuf). Trois possibilités
fisc n. m. Ne s’emploie qu’au singulier. — Ne pour l’accord.
pas déformer en *[fiks].
1 Flambant et neuf restent invariables : Des
fiscal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux: villas flambant neuf.
Les services fiscaux.
2 Flambant et neuf s’accordent : Des fauteuils
flambants neufs.
fissile adj. Finale en -ile, même au masculin.
3 Flambant reste invariable, neuf s’accorde :
fission n. f. Deux s. Ne pas écrire *fiscioru Des tentures flambant neuves. Cette dernière
formule semble la meilleure.
fixer V t. Il n’est pas recommandé d’employer
ce mot au sens de « regarder fixement-» : Il flamboiement [flôbwamô] n. m. Attention au
fixait son interlocuteur avec un air arrogant. e intérieur.
Ecrire plutôt ; regarder fixement, fixer ses yeux,
sa vue, son regard sur. flamboyer [flôbwaje] Conjug. 21. Change y
en / devant un e muet: il flamboie, il
fjord n. m. Golfe de Norvège. — Prononciation : flamboiera. T Attention au / après l’y à
[fjoa], plutôt que [fjoad]. — PI. : des fiords (-s la première et à la deuxième personne du
final muet). — La graphie francisée fiord est pluriel de l’indicatif iimarfait et du subjonctif
moins usitée que fiord. présent : (que) nous flamboyions, (que) vous
flamboyiez
flacon n. m. Les dérivés prennent deux n:
flaconnage, flaconnerie, flaconnier. flamine n. m. Prêtre romain. — Un seul m.

flageller v. t. Deux i — De même ; flagellant, flamingant, ante adj. ou n. Avec g et non -gu-.
ante n. m. ou f., flagellateur, flagellation, — Avec / minuscule : les flamingants.
flagelle n. m. (filament qui prolonge une cellule
animale ou végétale), flagellé, ée adj. flamme n.^ f. Au singulier dans ; jeter feu et
flamme, être tout feu tout flamme. — Deux
flageoler v. i. Attention au e entre g ti o. — m. De même : flammé, ée adj. (grès flam¬
Un seul /. mé).

flageole •: n. m. Attention au e entre g et o. — flammèche n f. Deux m. Un accent grave (et


Un seul L non circonflexe).
323 FLAN

flan, flanc Ne pas écrire flan (gâteau; disque flatter v. t. Orthographe, construction, accord
destiné à recevoir une empreinte; moule de du participe passé.
carton utilisé dans l’imprimerie) comme flanc
(côté, paroi latérale). — Locutions familières I Deux l De même : flatterie, flatteur, euse.
(avec flan sans -c) : en rester comme deux ronds n Se flatter de suivi de l’infinitif. Construction
de flan, à la flan (sans valeur), c’est du flan usuelle de nos jours : Il se flatte de réussir là
(ce n’est pas sérieux). où nous avons tous échoué.

flanc-garde n. f. Détachement qui protège le m Se flatter que. Tour littéraire. Le mode de


flanc d’une troupe en marche. — PI. : des la subordonnée dépend de la forme de la
flancs-gardes. principale.
1 Si se flatter est à la forme affirmative, le
flandrin n. m. (famiher) Un grand flandrin : un verbe de la surbordonnée se met à l’indicatif
homme grand et gauche. — Ne pas déformer ou au conditionnel: Elle se flatte qu’elle
en *flandin. réussira. Elle se flatte qu’elle réussirait cet
exploit si on lui en donnait les moyens (hypo-
flanelle n. f. Un seul n, deux /. th^). Il se flattait qu 'il obtiendrait tout ce qu ’il
voulait (futur dans le passé).
flâner v. i. Accent circonflexe sur le a. De même :
flânerie, flâneur. 2 Si se flatter est à la forme interrogative,
le verbe de la subordonnée se met à l’indicatif
flapi, le adj. (familier) Un seul p. ou au subjonctif: Se flatte-t-elle qu’elle saura
lui plaire? Se flatte-t-elle qu’elle puisse lui
flash n. m. (anglicisme) Prononciation : [flaj]. plaire ?
— PL : des flashes [fiaJ]. 3 Si se flatter est à la forme négative, le verbe
1 Au sens de « lumière brève utiüsée pour de la subordonnée se met toujours au subjonc¬
photographier », on pourra remplacer flash par tif : Il ne se flatte pas qu’il ait beaucoup de
éclair. succès.

2 Au sens de « lampe utiüsée pour produire IV Etre, se trouver, paraître., flatté que.
une lumière brève », on pourra remplacer flash Normalement construit avec le subjonctif : Il
par lampe éclair (des lampes éclair). est flatté qu’on lui ait demandé son avis. ▼
Eviter la construction avec de ce que.
3 On pourra remplacer flash publicitaire par
publicité éclair. V Accord du participe passé aux temps
composés de se flatter. Toujours avec le sujet :
4 On pourra remplacer flash d’information par Elles s’étaient flattées de nous plaire.
information éclair (des informations éclair).
flatulence n. f Présence de gaz dans l’intestin.
flash-back n. m. (anglicisme) Prononciation : — Finale en -ence. Dérivés : flatueux, euse adj.
[fla/bak]. Invariable : des flash-back. En deux (qui cause la flatulence : les haricots sont
mots, avec un trait d’union. — Equivalent flatueux); flatulent, ente adj. (causé par la
français : retour en arrière. flatulence : distension flatulente), flatuosité n.
f (gaz accumulé dans l’intestin).
flasque T Ce mot peut être un nom féminin ou
un nom masculin (selon le sens) ou un adjectif. fléau n. m. — PI. : des fléaux.
Il doit être distingué du paronyme fiasque.
1 Une fiasque Bouteille pansue, à col allon¬ flèche n. f. ▼ Accent grave et non circonflexe.
gé, utUisée en Italie : Une bonne fiasque de — Dans les dérivés, accent aigu : fléchage,
chianti. fléché, flécher, fléchette.

2 Une flasque Autrefois, poire à poudre : Une flegme n. m. Avec / et non ph. De même :
flasque ancienne du XVII‘ siècle. flegmatique, flegmatiquement.
3 Un flasque Flacon plat, gourde plate. — Son
contenu : Il but tout le flasque de rhum. flegmon n. m. Orthographe vieillie pour
phlegmon.
4 Un flasque Pièce de l’affût d’un canoti. —
Pièce latérale d’une machine — Garniture fleur n. f On écrit, avec fleur au singuüer, eau
métalUque d’une roue d’automobUe : Il faut de fleur d’oranger, mais, avec fleur au pluriel,
dévisser le flasque avant de changer la roue. bouquet, couronne, vase de fleurs. — Toujours
5 flasque adj. Mou : Des joues flasques de au singiiüer dans à fleur de : A fleur d’eau. A
vieillard. fleur de terre. A fleur de peau. — En principe,
FLEUR BLEUE 324

on écrit en fleurs quand il s’agit d’espèces flopée n. f. Un seul p. Finale en -ée.


diverses (Les vergers sont en fleurs) et en fleur
quand il s’agit de fleurs d’une même espèce (Les floraison n. f Forme usuelle. Fleuraison est rare.
pommiers sont en ^fleur). Cette règle n’est pas
toujours respectée. En fleurs tend à se floral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
généraliser. — Avec un j minuscule et un F majuscule : les
jeux Floraux.
flenr bleue Expression figurée invariable : Ces
garçons étaient très fleur bleue — Pas de trait floralies n. f. pl. Toujours au pluriel.
d’union.
florentin, ine adj. Attention à la majuscule : La
fleur de lia L’orthogrwhe fleur de lys est population florentine. Les Florentins — N. m.
archaïque. — PI. : des fleurs de lis. — ^ trois Le florentin : forme de la langue italienne parlée
mots, sans traits d’union. Le dérivé fleurdelisé, en Toscane. — Un florentin: gâteau aux
ée [flesdalize, e] s’écrit en un setfl mot amandes.

fleurer, flairer > flairer. florès (vieilli) Faire ^rès, avoir du succès : Cette
actrice faisait florh sous le second Empire. —
fleurir v. i. ou v. t Double conjugaison. Dans Prononciation : [floxes]. Accent grave sur le e.
la plupart des sens, se conjugue à toutes les
formes sur le radical fleuries- (type finir, 25) ; florissait, florissant > fleurir.
Les lilas fleurissaient Fleurissant très tôt ces
arbres fruitiers craignent la gelée. — Au sens flot n. m. On écrit, avec flot au pluriel : couler
de « prospérer, être en plein épanouissement », à flots
on emploie les formes de l’imparfait il florissait
et ils florissaient ainsi que le participe présent flotte n. f. Deux t comme dans les mots
adjjxtivé florissant, ante : En ce temps-là, la suivants : flottabilité, flottable, flottage, flottai¬
poésie courtoise des troubadours florissait dans son, flottant, flotta^ flottation, flottement,
le Midi Un pays florissant Une bonne mine est flotter, flotteur, flottille.
l'indice d’une santé florissante.
flou adj. Féminin : floue. — Masculin pluriel :
flexion n. f. Avec un x et non -et-. flous

flic fl^ flic-flac On écrit flic flac sans trait fluet adj. Féminin avec deux t: fluette
d’union dam faire flic flac. En revanche, quand
le mot est accompagné d’un déterminant fliüde, liquide Un fluide est un corps à l’état
(article, etc.), il prend un trait d’union : Les liquide ou gazeux. Tous les liquides sont des
enfants font fUcflM joyeusement dans le bassin. fluides, mais tous les fluides ne sont pas des
On entend le flic-flac des pas dans la terre liquides. Ne pas dire un gaz ou un fluide, mais
détrempée. un gaz ou un liquide. Ne pas dire un liquide ou
un fluide mais un liquide ou un gaz. Ne pas dire
fllp [flip] n m. Anglicisme qui désigne une les fluides et les gaz, les fluides et les liquides mais
boisson. — PI. : des flips [flipl. — On dit aussi les liquides et les gaz aa bien les fluides
porto-flip (pl. : des porto-flips).
fluor n. m. Pas de d ni de t à la fin.
flipper n. m. Anglicisme qui désigne un billard
électrique. — Deux p. Prononciation : [flipœa] fluorescent, ente adj. Attention au groupe -sc-.
— Pl. : des flippers [-pœa]. De même : fluorescence
flirt n. m. (anglicisme) Prononciation : [floentl. flûte n. f. Accent circonflexe sur le u. De même :
— Pl. : des flirts [flœnt]. — Dérivés : flirter flûte, flûteau ou flûtiau, flûtiste
[flœate] v. i., flirteur, euse [flœRtœa, oz] adj.
ou n. fluvial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Les transports fluviaux.
flocon n. m. Les dérivés prennent deux n:
floconner, floconneux. fluviatUe adj. Finale en -iU, même au masculin ;
Un végétal fluviatile
flonflon n. m. (mot familier) En général,
employé au pluriel: Les flonflons d\n bal flux n. m. Prononciation : [fly], -x restant muet.
campagnard — En un seul mot, sans trait
d’uniov..
fluxion n. f. S’écrit avec x, non avec -et-
325 FOC

foc n. m. Voile triangulaire, à l’avant d’un navire. 4 Une fois que. Locution très correcte au sens
de « quand » : Une fois que vous aurez terminé,
focal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux appelez-moi.
5 Une fois, suivi d’un adjectif ou d’un participe.
foehn ou fohn n. m. Vent du sud, sec et chaud, Locution très correcte : Une fois guéri, tu
en Suisse. — Prononciation : [fon]. La graphie pourras sortir. Il revint à Paris une fois l’affaire
foehn est plus courante que fôhn. réglée.

foëne, foène, fouène, fouëne n. f. Gros harpon. 6 Chaque fois que. Forme correcte à préférer
— Orthographe mal fixée. La prononciation est à à chaque fois que, forme plus familière :
toujours [fwen]. La graphie foëne semble la Chaque fois que je vais le voir, il me raconte
plus fréquente. ses ennuis.
7 Une fois, deux fois... par jour, par semaine,
fœtal, ale, aux [fêtai, al, o] adj. Du foetus. — par mois... Forme correcte à préférer à une fois,
Masculin pluriel en -aux. deux fois... le jour, la semaine, le mois, forme
plus familière : Il va au village deux fois par
fœtus n. m. Enfant à naître, encore dans l’utérus mois. En revanche, deux fois, trois fois l’an est
maternel (à partir du troisième mois de la littéraire et archaïsant, mais très correct.
grossesse, dans l’espèce humaine ; avant le
troisième mois, on dit embryon). — Prononcia¬ 8 Une fois pour toutes. Forme du langage
tion : [ fetys]. PI. : des fœtus [ -tys]. — Ne soutenu à préférer à une bonne fois, expression
pas écrire comme fétu, brin de paille. du langage familier : Il faut que cette question
soit réglée une fois pour toutes.
foi, foie, fois, Foix Ne pas écrire la foi (croyance 9 Deux fois, trois fois, quatre fois... et par
religieuse) comme le foie (organe), ni comme deux fois, par trois fois, par quatre fois...
une fois (il était une fois), ni comme le nom Ces deux formes sont correctes. La seconde
de la ville de Foix. est plus insistante et exprime plus fortement
l’obstination, la répétition acharnée ; Par trois
foie-de-bœuf n. m Champignon — Des traits fois, les assaillants se lancèrent à l’assaut du
d’union. PI. : des foies-de-bœuf. fortin.

foirail [iwanaj] ou foirai [fwaRal] n. m. Dans 10 Beaucoup de fois. A éviter. Dire plutôt :
certaines régions, champ de foire. — PI. : des souvent ou à de nombreuses reprises.
foirails ou des foirais.
foison n. f. Les dérivés prennent deux n:
foire n. f Pas de trait d’union dans foire foisonnant, foisonnement, foisonner.
d’empoigne [fwaRdâpap]; champ de foire
(pl. : des champs de foire). Trait d’union fol >fou.
dans foire-exposition (pl. : des foires-exposi¬
tions), foire-échantillon (pl. : des foires- folâtre adj. Un seul /. — Accent circonflexe sur
échantillons). le a. De même ; folâtrer, folâtrerie.

fois n. f. Certaines expressions appartiennent au folichon adj. Un seul /. — Deux n au féminin :


langage familier ou relâché. folichonne. De même : folichonner.
1 Des fois. Au sens de parfois ou de quel¬
folie n. f. V Un seul l, à la différence de folle.
quefois, appartient au langage relâché ; Des
— On écrit, sans trait d’union : la Folie
fois, il vient me voir, mais pas souvent. —Des
Méricourt, la Folie Régnault (lieux-dits de la
fois, forme populaire exprimant l’indignation ;
région de Paris). Avec un trait d’union : le
Non, mais des fois, c’est-il qu’il voudrait me
théâtre des Folies-Dramatiques, les Folies-Ber¬
commander ? — Ne pas écrire Si des fois vous
gère (Bergère sans -s).
passez par là, mais Si jamais vous passez par
là.
folio n. m — Pl. : des folios [ -Ijo]. — Pas de
2 Des fois que. Suivi du conditionnel, au sens -t final, malgré l’existence des dérivés foliotage,
de au cas où, pour le cas où, appartient à la folioter.
langue populaire : Je prends mon parapluie, des
fois qu’il pleuvrait. foliole (terme de botanique). Toujours féminin :
Une foliole ronde — Finale en -oie.
3 La fois que. Appartient à la langue familière ;
Il m’a dit ça, la fois qu’il est venu pour nous
apporter le colis. Dans la langue soignée, écrire : folklore n. m. En un seul mot, sans trait d’union.
lorsque, quand, le jour que. De même folklorique, folkloriste.
FOLLE 326

folle Féminin de fou — Deux /, à la différence fondamental, ale, aux adj. Masculin pluriel en
de folie. De même ; follement, follet -aux : Les points fondamentaux.

folle avoine n. f. Pas de trait d’union. — PI. : fondé de pouvoir n. m. Pas de traits d’union,
des folles avoines. pas de -s à pouvoir. — PI. : des fondés de
pouvoir. — Au féminin : Une fondée de pouvoir
folliculaire n. m. Petit pamphlétaire, mauvais (des fondées de pouvoir).
journaliste. — Attention à la place du double L
fondre v. t. ou v. i. Ginjug. 91. Je fonds, tu fonds,
follicule Toujours masculin : Un follicule pileux. il fond, nous fondons, vous fondez, ils fondent.
— Attention au double L De même : folli¬ — Je fondais. — Je fondis. — Je fondrai —
culaire, folliculine, folliculite. Je fondrais. — Fonds, fondons, fondez. — Que
je fonde. — Que je fondisse. — Fondant. —
fomenter v. t. Un seul m et -en-. De même : Fondu, ue.
fomentateur, fomentation.
fonds, fond, fonts > fond.
foncer v. i. Conjug. 17. Le c prend une cédille
devant a ou o: il fonça, nous fonçons. fongible adj. (terme de droit) Avec un g.

foncier, ière adj., foncièrement adv. On dit, fongicide adj. ou n. m. Qui détruit les champi¬
très correctement, un propriétaire foncier, qui gnons parasites. — De la même famille :
possède un bien-fonds (immeuble, terre). On fongicole, fongiforme, fongique.
dit aussi des qualités foncières, qui constituent
le fond de la nature, du caractère de quelqu’un ; fongus n. m. inv. Excroissance sur la peau. —
Générositéfoncière. Honnêteté foncière. On peut Prononciation : [fôgys]. — PI. : des fongus
dire encore : Il est foncièrement généreux, [*Sys]- — Dérivés : fongosité, fongueux.
foncièrement honnête. En revanche, on ne peut
dire, avec un adjectif substantivé désignant une fontanelle n. f. Région du crâne du nouveau-né.
personne, un *orgueilleux foncier. — Un seul n, deux L

fonction n. f. Orthographe des dérivés et des fontis n. m. Affaissement du sol. — Prononcia¬


expressions. tion : [f5ti]. — La forme fondis est vieille.

1 Les dérivés prennent deux n . fonctionnaire, fonts (baptismaux), fond, fonds > fond.
fonctionnalisme, fonctionnarisation, fonction¬
nariser, fonctionnarisme, fonctionnel, fonction¬ football n. m. Mot anglais. La prononciation à
nement, fonctionner. l’anglaise [futbol] a éuminé les prononciations
2 Avec fonction au singulier : faire fonction de, francisées [futbal] et [fotbalj. — Dérivé :
en fonction de, être fonction de. — On écrit footballeur [futboloea].
plutôt entrer en fonction quand il s’agit d’une
simple profession, et plutôt entrer en fonctions footing n. m. Anglicisme abusif qui désigne la
quand il s’agit de hautes fonctions : Le Résident marche pratiquée comme un exercice physique.
entre officiellement en fonctions mercredi pro¬ En anglais, le mot footing a un sens différent.
chain. —Toujours au singulier : être en fonction, — Prononciation; [futiqj. — Dire plutôt
en activité (Ce préfet n'est plus en fonction). marche: Tous les matins, je vais faire de la
niarche au bois de Vincennes (et non je vais faire
fond, fonds, fonts Ne pas écrire le fond du du footing).
magasin (sa partie la plus éloignée de l’entrée)
comme un fonds de commerce (L'épicier a vendu for, fort, fors Trois mots homophones qui se
^n fonds), ni comme les fonts baptismaux (tou¬ prononcent [ba].
jours au pluriel). — D’autre part, au figure, on 1 for n. m. Seulement employé dans l’expres¬
écrit le fond quand il s’agit d’un caractère sion en mon (ton, son...) for intérieur, en
essentiel et pemanent (L'égoïsme, c'est le fond moi-même (toi-même, lui-même...), dans ma
de son caractère), le fonds quand on suggère (ta, sa...) pensée secrète.
1 idee d’un capital exploitable (Un fonds inépui¬
sable de patience. Il a un grand fonds de savoir. 2 fort adj. (féminin : forte). Puissant, robuste,
Cet écrivain exploite habilement son propre etc. : Les déménageurs sont des hommes forts.
fonds). — On écrira, par exemple : le fond — Un fort, une forteresse : Le fort de
celtique de la population française, car le mot Douaumont.
signifie « la plus grande et la plus ancienne 3 fors prép. (vieilli et littéraire) Excepté, sauf,
partie » et non « la réserve exploitable ». hormis : Tout est perdu, fors l'honneur.
327 FORAIN

forain, aine adj. ou n. Finale en -ain, aine. d’union: forêt-galerie (des forêts-galeries). —
Attention au paronyme foret (masculin),
forban n. m. Pas de -d ni de -f à la fin. instrument.

forçage n. m. Attention à la cédille, forfaire v. t. ind. Ne s’emploie qu’à l’infinitif et


aux temps composés ; Il a forfait à l’honneur.
forçat n. m. Attention à la cédille.
forfaitaire adj. Finale en -aire.
force n. f. Expressions.
forfanterie n. f. Avec -an-.
1 A toute force. Toujours au singulier,
2 A force de. Suivi d’un nom ou d’un infinitif, forgeable adj. Attention au e après le g. De
est correct : A force d'obstination, il a atteint même : forgeage.
son but. A force de s’obstiner, il a atteint son
but. — En revanche, à force que est peu correct forger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
(à force qu’il s’est obstiné...). devant a on o : il forgea, nous forgeons.
3 Force au sens de « beaucoup de ». Invariable ;
formaliser v. t. Orthographe et construction.
Il mangea force tartes et force éclairs.
1 Un seul /, à la différence de formelle (féminin
force, forces Distinguer la force, puissance, et les de formel) et de formellement De même :
forces (n. f. pl.), grands ciseaux avec lesquels on formalisation, formalisme, formaliste,
tond les moutons. formalité.

forcément adv. Dans la langue très soutenue, 2 Se formaliser. Construit parfois avec de ce
que suivi de l’indicatif ou du subjonctif : Ne vous
préférer inévitablement ou nécessairement
formalisez pas de ce qu’il ne vous ait pas invité
(ou de ce qu’il ne vous a pas invité). Il vaut
forcené, ée adj. ou n. Fou. — Aucun rapport
mieux construire autrement : Ne vous formali¬
étymologique avec force.
sez pas de n’avoir pas été invité.
forceps n. m. Instrument de chirurgie. —
Prononciation, au singulier comme au pluriel : forme n. f. On considère que l’expression être
en forme est, en dehors du langage sportif, plus
[foRScps].
relâchée et plus familière que être en bonne
forcer v. t. Conjugaison et construction. forme, être en pleine forme.

1 Conjug. 17. Le c prend une cédille devant former formuler Deux verbes transitifs non
a ou o.‘ il força, nous forçons. synonymes.
2 De nos jours, (kre) forcé se construit avec 1 Former des vœux, des souhaits, les concevoir
de et l’infinitif ; Nous sommes forcés d’accepter (qu’on les exprime ou non).
cette clause.
2 Formuler des vœux, des souhaits, les exprmer,
3 Forcer, à l’actif, se construit normalement les énoncer expressément, de manière précise,
avec à et l’infinitif : Nous avons forcé nos oralement ou par écrit.
adversaires à céder. La construction avec de est
archaïsante et littéraire; on l’emploie parfois formidable adj. Attention aux sens familiers et
pour éviter l’hiatus. abusifs suivants.
1 Très grand, très élevé : Un formidable gain
forces, force > force,
de temps. Un bénéfice formidable.
forcing n. m. Anglicisme qui dœigne l’action du 2 Très bon, très a^éable, excellent, très
boxeur qui attaque sans airêt. — En dehors remarquable, etc. : J’ai passé une soirée formi¬
du domaine sportif, l’emploi de forcing est assez dable. Ce film n 'est pas formidable.
familier. — Prononciation : [foRsiq].
3 Très habile, très fort; Ce médecin est
forclore v. t. Ne s’emploie qu’à l’mfinitif et au formidable. Ce coureur cycliste est formida¬
participe passé forclos : Plaideur forclos. ble.
4 Très sympathique : Sa sœur est une fille
forestier, ière adj. ou n. m. Aucun accent, a la formidable.
différence de forêt
5 On évitera aussi, dans la langue surveillée,
forêt n. f. Accent circonflexe sur le e. — Sans les emplois correspondants de l’adverbe
trait d’union : forêt vierge — Avec trait formidablement
FORMOL 328

formol n. m. Pas de -e à la fin. place de Rome, à l’est du Capitole, centre de la


vie politique romaine sous la République — PI. :
formuler, former > former,
des forums ou, beaucoup plus rarement, desfora.
fors [foR] prép. {vieux ou très littéraire). Sauf,
fosse n. f. Bien prononcer [fos], avec un o fermé,
excepté, hormis : Tout est perdu, fors l honneur.
et non ‘[fos]. — On écrit fosse d’aisances (avec
— Ne pas écrire comme fort (robuste) ni
un -s à aisance), fosse septique (et non *scepti-
comme for {en mon for intérieur).
que), cul-de-basse-fosse (avec des traits d’union ;
pl. : des culs-de-basse-fosse).
fort, forte Attention aux homophones for {en
mon for intérieur) et fors (hormis). fossé n. m. Comme fosse, avec un o fermé [fose].
1 Comme adverbe, toujours invariable : Elles De m^e: fossette [foset], fossile [fosil],
parlent fort. Elles sont fort belles — Fort fossilifère [fosilifen], fossilisation [fosili-
employé devant un adjectif ou un adverbe pour sasj5], (se) fossiliser [fosilize],/ossoyuge [fos-
exprimer le superlatif (fort beau, fort bien) waja3], fossoyeur [foswajœa].
appartient à un registre plus littéraire que très
ou que bien. fou, fol, folle adj. ou n. Orthographe des
expressions et forme du mot.
2 Se faire fort de > faire (III, 3).
1 Sans trait d’union : fou rire, fou furieux, folle
3 Au fort de, au plus fort de. Même le superlatif avoine (plutôt que folle-avoine). Au pl. : des
peut se substantiver : Au plus fort de la tempête, fous rires, des fous furieux, des folles avoines.
le navire tenait bon.
2 Au féminin, toujours folle : Une folle
fortifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la aventure. Une folle gaieté. Une folle honte. Cette
première et à la deuxième personne du pluriel fille est une folle.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : 3 Au masculin, la forme du substantif est un
(que) nous fortifiions, (que) vous fortifiiez. fou : Un fou vient d’être arrêté par la police.
— La forme un fol est vieille ou très littCTaire :
fortiori (a) > a fortiori. Un fol dit-on, en sait parfois plus qu’un sage.

fortran n. m. Langage artificiel utilisé en 4 Au masculin, la forme de l’adjectif est fou


informatique. — Un / minuscule. Ce n’est pas {Un amour fou. Un espoir fou. Un héroïsme
un nom déposé. fou), sauf si l’adjectif est placé devant un nom
au singulier commençant par une voyelle ou
fortuit adj. Prononciation : [foRtqi], le -t final un h muet, auquel cas on emploie fol : Un fol
est muet. — Féminin : fortuite [foRtqit]. — amour. Un fol espoir. Un fol héroïsme. T
Dérivé : fortuitement. Pratiquement, on ne place jamais l’adjectif fou
directement devant un nom commençant par
fortuné, ée Deux sens. une consonne ou un h aspiré. On le place après
un tel nom ; Un désespoir fou (et non un *fou
1 (sens vieilli ou littéraire, mais correct) Favo¬ désespoir). Un héros fou (et non un *fou héros).
risé par le sort, par la chance : O homme De même, au pluriel : Des espoirs fous.
fortuné t tu ne connus Jamais ni le deuil ni la
5 Devant et joignit deux adjectifs, on emploie
maladie. — Favorise des dieux, heureux,
fol si les adjectifs précèdent un nom qui
prospère : Un pays fortuné. — Dans ce sens,
commence par une voyelle ou un h muet : Un
l’antonyme est infortuné (nettement moins
vieilli). fol et prodigue aventurier. Un fol et inutile
héroïsme. — Si le nom commence par une
2 (sens actuel, à éviter dans la langue soignée, consonne ou un h aspiré, il est préférable de
car il peut créer une équivoque avec le sens 1) placer les adjectifs après le nom : Un garçon
Qui a de la fortune, de l’argent : Il a épousé fou et charmant (éviter Un fol et charmant
une jeune fille très fortunée. Une famille garçon ou Un fou et charmant garçon).
■fortunée de la grande bourgeoisie de Bordeaux.
6 En dehors des cas indiqués ci-dessus (aux § 4
Dire plutôt : riches qui a de la fortune,
et 5), l’emploi de fol au lieu de fou est archaïque
ou très littéraire : Souvent femme varie. Bien
forum [foRom] n m. S’écrit normalement avec un fol est qui s’y fie.
/ mmuscule ; le forum boarium, marché aux
bœufs, le forum suarium, marché aux porcs, le foudre Attention au genre.
forum holitorium, marché aux légumes, dans la
Rome antique, le forum de César, le forum d'Au¬ I foudre (du latin fulgur, cf. fulgurer).
guste, le forum de Vespasien, le forum de Trajan.
1 Féminin au sens propre: La foudre est
Seule exception : le Forum romain ou le Forum,
dangereuse, ne vous mettez pas sous un arbre
329 FOUDROIEMENT

quand il y a de l’orage. — (par comparaison) tif imparfait et du subjonctif présent : (que)


Avec la rapidité de la foudre. nous fouillions, (que) vous fouilliez.
2 Masculin au sens de « représentation II Sens et construction.
symbolique de l’éclair, arme de ^us, de
Jupiter » : Zeus avait à la main le foudre 1 Employé transitivement, implique en prin¬
étincelant — Masculin aussi au sens de cipe l’idée d’une recherche systématique : Les
« meuble de l’écu ou emblème en forme archéologues fouillent le site de cette ancienne
d’éclair » : D’azur au foudre d’argent nécropole gauloise. Les douaniers fouillent les
bagages.
3 Toujours masculin dans l’expression un
foudre de guerre, un grand capitaine, un vaillant 2 Fouiller dans implique l’idée d’une recher¬
combattant (vieux ou employé par plaisanterie) ; che moins méthodique et insiste sur le déplace¬
Notre ami n ’était pas un grand foudre de guerre l ment des objets : Les enfants ont encore fouillé
dans mes affaires.
4 Féminin au pluriel, de nos jours, dans les
foudres, la colère, les sanctions : Les foudres fouillis n. m. Finale en -is.
menaçantes de la colère divine. — Dans ce sens,
a été souvent masculin dans la langue classique. fouir V. t. ou V. i. Conjug. 25 (comme finir).
5 Féminin de nos jours au sens de « artillerie,
feu des canons, etc. » (très littéraire) : Mille foulard n. m. Finale en -ard.
canons aussitôt allument leur foudre destructrice.
foule n. f. Accord de l’adjectif et du verbe après
n foudre (de l’allemand Fuder) Grand tonneau. foule de...
— Toujours masculin : Des foudres colossaux
s’alignent dans le chai 1 L’idée de masse unique domine. On fait
l’accord au singulier : Une foule d’émeutiers,
foudroiement [fudRwamâ] n. m. Attention au furieuse, avait envahi la cour d’honneur. La
e intérieur. foule des curieux reflua.
2 L’idée de nombre de personnes distinctes
foudroyer v. t. Q)njug. 21 Change y en i devant domine. On fait l’accord au pluriel : Une foule
un e muet : je foudroie, je foudroierai — de pèlerins fervents sont venus déposer leurs
Attention au i après le y à la première et à la offrandes sur le parvis du temple.
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous 3 L’idée de grande quantité domine. Accord
foudroyions, (que) vous foudroyiez. au pluriel obfîgatoire : Une foule de gens naïfs
croient encore aux horoscopes.
fouëne, fouène > foëne.
four n. m. Sans trait d’union ; petit four (pl. ; des
fouet n. m. On écrit, avec fouet au singulier ; un petits fours).
coup de fouet, des coups de fouet
fourbi n. m. (populaire) Equipement. — Finale
fouetter v. t. Prononciation : [fwetel. La pro¬ en -i.
nonciation avec [a , [fwate], est vieillie. — De
même ; Fouettard iwetaR], fouetté, ée [fwete, fourche n. f. On écrit, avec un / minuscule et
e], fouettement fwetmô], fouetteur, euse un C majuscule ; les fourches Caudines.
[iwetœR, 0z].
1. fourgon n. m. Tisonnier, ringard. — Dérivé,
foufou, fou-fou adj. ou n. m. On pourra préférer avec deux n : fourgonner.
la graphie foufou à fou-fou. — PI. : desfoufous
ou des fous-fous. — Le féminin est toujours ; 2. fourgon n. m. Véhicule ; wagon. — Dérivé,
Molle. avec deux n : fourgonnette.

fougeraie n. f. Lieu planté de fougères. — Finale fouriérisme n. m. Doctrine du réformateur


en -aie social Charles Fourier. T Un seul r. De même :
fouriériste.
foi^ère n. f. — On écrit, avec fougère au
singulier ; assemblage en fougère, à brin de fourmi n. f. Attention aux dérivés.
fougère (type de charpente). 1 Avec un seul l: fourmilier n. m. (oiseau
tropical; mammifère édenté; bien prononcer
fouiller Conjugaison et sens. [fuRmilje], et non ♦[fuRmije]), fourmilière
I Attention au i après le groupe -ill- à la (nid de fourmis ; bien prononcer [fuRmiljcR],
première et à la deuxième personne de l’indica¬ et non *[fuRmij£R]).
FOURMI-LION 330

2 Avec deux l : fourmillement [fuRmijmâ] n. fourre-tout n. m. Invariable : des fourre-tout.


m., fourmiller v. i. (être en grande abondance ;
être le siège d’une sensation de fourmillement ; fourreur n. m. Deux r.
bien prononcer [fuRmije]).
fourrier n. m. Deux r. — Sans trait d’union :
fourmi-lion [fuRmiljS] Insecte. — PI. ; des sergent fourrier.
fourmis-lions. — Toujours masculin : Un gros
fourmi-lion. — On écrit aussi, en un seul mot, fourrière n. f. Deux r.
fourmilion [fuRmiljS] (pl. : des fourmilions).
fourrure n. f Deux r.
fournaise n. f. Finale en -aise.
fourvoiement [fuRvwamâ] n. m. Attention à
fourneau n. m. Sans trait d’union : bas fourneau l’e intérieur.
(des bas fourneaux), haut fourneau (des hauts
fourneaux). fourvoyer v. t. Clonjug. 21. Change y en i devant
un e muet : Je fourvoie, je fourvoierai —
fournil n. m. Prononciation : [fuRni], le -l final Attention au i après l’y à la première et à la
est muet. deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
fourniment n. m. Pas de e intérieur. fourvoyions, (que) vous fourvoyiez.

fournir Plusieurs constructions. fox-terrier n. m. (anglicisme) Prononciation ;


1 Fournir (une personne, une maison...) de. [fokstERjej. — Pl. : des fox-terriers [-nje]. —
Approvisionner : Les métayers fournissaient le S’abrège souvent en fox (pl. : des fox).
propriétaire de beurre, de fromage et de volaille.
Tour un peu vieilli, mais non archaïque et pré¬ fox-trot n. m. (anglicisme) Prononciation :
férable, dans la langue soutenue, à fournir en. [fokstRDt]. — Invariable ; des fox-trot. —
S’abrège souvent en fox (pl. ; des fox).
2 Fournir (une personne, une maison...) en.
Equivalent moderne et usuel du tour précé¬ foyer n. m. Bien prononcer [fwaje], non ‘[foje].
dent : C’est ce crémier qui fournit le restaurant
en beurre et en produits laitiers. frac n. m. Habit noir de cérémonie, avec basques
3 Fournir quelque chose à (une personne, une en queue de morue (à distinguer du smoking).
entreprise...). Procurer, donner, vendre : — De nos jours, le mot frac ne s’emploie guère
L’école fournit gratuitement aux élèves les livres que par plaisanterie. On dit plutôt habit.
et les cahiers. Tour correct, très usuel et vivant.
fracas [ÏRaka] n. m. Finale en -as.
4 Se fournir de ou en quelque chose. S’approvi¬
sionner ; Je me fournis de vin (ou en vin) chez
fraction n. f. Orthographe des dérivés et
ce marchand. La construction avec en est plus
expressions des fractions.
usuelle, mais moins recommandée, que la
construction avec de. 1 Les dérivés prennent deux n : fractionnaire,
fractionnel, fractionnement, fractionner, frac¬
5 (Être) fourni. Bien approvisionné : Son
tionnisme, fractionniste.
garde-manger est bien fourni Un magasin bien
fourni Tour correct. T Ne pas dire, dans ce 2 On écrit : Les 3/5 (trois cinquièmes), les 7/8
sens, un magasin bien achalandé > achalandé. (sept huitièmes), et non les *3/5”, les *7/8‘. —
Pas de trait d’union entre le numérateur et le
foumge n. m. Herbe, foin. — Deux r. De dénominateur (quand on écrit en toutes lettres) ;
même : fourrager v. i., fourrager, ère adj., les trois cinquièmes (et non les *trois-cin-
fourragère n. f., fourrageur n. m. quièmes). On distinguera, par exemple, les deux
centièmes de la population (deux fois le centième,
fourrager v. i. Conjug. 16. Prend un e après le soit 2 %) et le deux-centième de la population (la
g devant a ou o .• il fourragea, nous fourrageons. deux-centième partie, soit 0,5 %).

fourré n. m. Massif épais d’arbustes. — Deux r. fragile adj. Un -e final, même au masculin : Un
meuble fragile. — Dérivé : fragilité
fourreau n. m. Deux r. — Pl. : des fourreaux.
fraient n. m. Avec -en-. De même : fragmen¬
fourrer v. t. Deux r. De même ; fourrage (action taire, fragmentation, fragmenter.
de fourrer un vêtement, eXc.), fourré, ée (bonbon
fourre; veste fourrée). fragrance, flagrance > flagrance.
331 FRAI

frai, frais Qiiatre homophones à distinguer. 4. franc (de port) Expression vieilhe. — Employé
comme adverbe, invariable : Ces caisses de vin
1 frai [fae] n. m. Chez les poissons, époque
vous seront expédiées franc de port — Employé
de la reproduction. — Œufs des poissons, des
comme adjectif, pouvait s’accorder : Toutes nos
batraciens. — Les très petits poissons de
expéditions sont franches de port. — Tend à être
rivière : La pollution détruit le frai
remplacée par franco de port
2 frai [fae] n. m. Usure des pièces de monnaie.
français, aise adj. Attention à la cédille et à la
3 frais [fae] adj. Un peu froid. — Récent. — majuscule : La nation française. Les Français.
Féminin : fraîche. — N. m. Prendre le frais à — N. m. Le français : la langue française. —
la fenêtre A la française (avec un ^ minuscule) : Jardin
4 frais [fae] n. m. pl. Dépenses : Les frais à la française. Petits pois a la française. — Sans
généraux. Se mettre en frais. trait d’union : Le Français moyen (avec F
majuscule), le Français de condition moyenne.
1. frais adj. Orthographe et accord. Le moyen français (avec un / minuscule), la
langue française des XIV' et XV' siècles.
1 Le féminin fraîche prend un accent cir¬
conflexe. De même : fmîchement, fraîcheur, franc-alleu [fRÔkala] n. m. (avec un / et un a
fraîchir. minuscules) A l’époque féoMe, terre qui ne
2 Employé adverbialement devant un participe, d^ndait d’aucun seigneur. — Pl. : des francs-
s’accorde en genre et en nombre : Des prunes alleux [fRÔkalo]. — (Avec un F et un
fraîches cueillies Des violettes fraîches ecloses majuscules) Le Franc-Alleu [fRÔkaln] : région
Une terre fraîche labourée L’invariabüité, de la Marche.
qu’on rencontre parfois, est moins recomman¬
dée. — On peut aussi employer fraîchement: franc archer n. m. Seul mot composé en franc
Une terre fraîchement labourée à s’écrire sans trait d’union. — Prononciation :
[fRÔkaRje]. — Pl. : des francs archers
[fRÔkaRje].
2. frais n. m. pl. Dépenses. — Ne doit s’employer
qu’au pluriel ; J'ai fait quelques fiais. Les frais
franc-comtois adj. ou n. De Franche-Cbmté. —
généraux. — Ne pas dire : *un grand frais, *un
Attention aux majuscules et à l’accord : Un
petit frais, mais une grande dépense, une petite
village franc-comtois. Des villages francs-
dépense.
comtois. Une maison franc-comtoise. Des mai¬
sons franc-comtoises. Un Franc-Comtois. Une
fraise Comme adjectif de couleur, toujours Franc-Comtoise. Des Francs-Comtois. Des
invariable : Des écharpes fraise. Des manteaux
Franc-Comtoises. L’élément franc- reste inva¬
fraise écrasée riable au féminin.
framboise Comme adjectif de couleur, toujours franc-comtois, comtois > comtois.
invariable : Des tentures framboise.
franc-fief n. m. (terme de féodahté) Pl. : des
framée n. f. Javelot des Francs. — Finale en -ée francs-fiefs.

1. franc Pour la forme du féminin, on distinguera franchisage n. m. (terme de droit conunercial)


deux mots. Préférer la forme francisée franchisage à la
1 franc, féminin franche Libre, loyal : Une ville forme anglaise franchising.
franche Une fille franche.
francien, ienne n. m. ou adj. Le francien: le
2 franc, féminin franque Des Francs, peuple dialecte d’oïl parlé au Moyen Age en Ile-de-
germanique : Les tribus franques. France. — Nom de langue, donc pas de
majuscule. — (adjectivement) La grammaire
2. franc n. m. Unité monétaire de la France. francienne. La phonétique francienne.
Abréviation : F (sans point). — On écrit 12,75 F
et non *12F,7S. — Avec un trait d’union: francique, francisque Deux mots paronymes
franc-or (pl. : des francs-or), franc-papier (pl. : à bien distinguer.
des francs-papier). — Sans trait d’union : franc
1 Le francique Langue germanique.
CFA, nouveau franc, franc lourd, franc
Poincaré. 2 La francisque Hache qui était l’arme des
guerriers francs.
3. franc- Elément de composition. Tous les
composés en franc- prennent un trait d’union. franciscain, aine n. m. ou adj. En principe, pas
Seule exception : franc archer [fRakaa/e]. de majuscule {Un couvent de franciscains), sauf
FRANCISQUE 332

dans la dénomination officielle {L'ordre des 2. franco- Elément qui reste invariable: Les
Frères Mineurs ou ordre des Franciscains) ou guerres franco-anglaises, franco-allemandes
dans les emplois métonymiques, quand le mot Les relations franco-italiennes Toujours un
désigne un couvent, une é^ise {Il entendit la trait d’union. Au lieu de franco-anglais franco-
messe aux Franciscains) allemand, franco-espagnol, franco-italien, etc.,
on peut dire aussi anglo-français germano-
francisque, francique > francique. français hispano-français italo-français etc. Le
préfixe en -o permet d’insister sur l’importance
franc-jeu n. m. (inusité au pluriel) Expression particulière qu’on accorde à la nation qu’il
française qu’on préférera a l’anglicisme fair désigne.
play. — Employé comme adjectif, toujours
invariable : Ces garçons étaient très franc-jeu. francophile [fRÔkofil] adj. ou n. Qui aime la
France. — En un seul mot, sans trait d’union.
franc-juge n. m. — PI. : des francs-juges — De même : francophilie [fxâkofili].

franc-maçon Pluriel et féminin; synonymes. francophobe [fRÔkofob] adj. ou n. Qui hait la


France. — En un seul mot, sans trait d’union.
1 Emploi substantif. Au masculin, le premier
De même : francophobie [fRÔkofobi].
élément prend la marque du pluriel, le second
aussi : Un franc-maçon, des francs-maçons —
Au féminin, l’élément franc- reste invariable, francophone [fRûkofon] adj. ou n. Qui parle
le second àément est variable : Une franc- français. — En un seul mot, sans trait d’union.
maçonne, des franc-maçonnes De même : francophonie [fRÔkofoni].

2 Emploi adjectif. Mêmes règles que pour franco-provençal, ale, aux n. m. ou adj. Le
l’emploi substantif : L’idéal franc-maçon. Les franco-provençal: ensemble de dialectes. —
symboles francs-maçons La politique franc- (adjectivement) Les dialectes franco-proven¬
maçonne. Les influences franc-maçonnes çaux Les mots franco-provençaux
3 Le mot simple maçon peut s’employer à la
place defranc-maçon quand il n’y a pas de risque franc-parler n. m. Pluriel inusité. — Avec un
d’équivoque : Les frères maçons L’influence des trait d’union.
maçons dans la politique de la IIF République.
franc-tireur n. m. — PI. ; des francs-tireurs
4 On peut employer adjectivement franc-maçon
pour qualifier une personne {Un député franc- frangeimt adj. m. Récifs frangeants: récifs
maçon. Des ministres francs-maçons) ou une coralliens parallèles à la ligne du rivage. —
chose (voir ci-dessus §2). — On peut aussi Attention au e entre le g et le a
employer franc-maçonnique pour qualifier une
chose : Un symbole franc-maçonnique. La franger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
solidarité franc-maçonnique. — L’adjectif
devant a ou o .• il frangea, nous frangeons
composé franc-maçonnique peut être remplacé
par maçonnique : Un symbole maçonnique La
frangipane n. f Crème ; gâteau. — Un seul tu
solidarité maçonnique. ▼ Les adjectifs franc-
— Ne pas déformer en *franchipane.
maçonnique et maçonnique ne peuvent jamais
qualifier des personnes.
franquette n. f. (familier) A la bonne franquette :
5 En ce qui concerne le pluriel et le féminin, sans façon, sans cérémonie. T Vient de franc.
franc-maçonnique suit les mêmes règles que Ne pas déformer ea à la bonne *flanquette.
franc-maçon: Un symbole franc-maçonnique,
des symboles francs-maçonniques Une cérémo¬ frapper v. t. Deux p. De même : frappage, frappe
nie franc-maçonnique, des cérémonies franc- (de la monnaie, etc.), frappant, frappé, ée,
maçonniques frappement, frappeur.

franc-maçonnerie n. f. Avec des minuscules : fra^ue Généralement au pluriel. Toujours fémi¬


L’influence de la franc-maçonnerie. — PI. ; des nin : Des frasques légères
franc-maçonneries (à préférer à des francs-
maçonneries). fraternel adj. Féminin avec deux / ; fraternelle.
De même : fraternellement
franc-maçonnique > franc-maçon (4 et 5).
fratrie, phratrie > phratrie.
1. franco (de port) Toujours invariable; Ces
marchandises seront expédiées franco de port. fraude n. f. S’écrit avec -au-. De même : frauder,
Marchandises franco de port
fraudeur, frauduleusement, frauduleux.
333 FRAYER

frayer v. t. ou v. i. Conjug. 23. Remplace 3 Construction sans complément. Tour popu¬


facultativement y par / devant un e muet ; je laire au sens de « sortir avec une jeune fille » :
fraie (ou Je fraye), je fraierai (ou je frayerai). T C’est un garçon sérieux, il ne fréquente pas. —
Attention au i après l’y à la première et à la En revanche, fréquenter une jeune fille est
deuxième personne du pluriel de l’indicatif seulement familier.
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
frayions, (que) vous frayiez. frère n. m. Accent grave. — Une minuscule dans
le sens religieux : Les frères des Écoles chré¬
fredaine n. f Finale en -aine. tiennes. On vit sortir du couvent frère Anselme.

fredonner v. t. ou v. i. Deux n. De même : fressure n. f. Abats d’un animal de boucherie.


fredonnement — Ne pas déformer en *frésure.

freezer n. m. Anglicisme qui désigne le comparti¬ fret n. m. Prix du transport des marchandises.
ment d’un réfrigérateur où l’on produit les — Marchandises transportées. — T Bien
glaçons. — Prononciation : [fRizoea]. — PI. : prononcer [fne], et non *[fREt].
des freezers [-zœR]. Le mot français congéla¬
teur a un sens différent. Il désigne le comparti¬ fréter V. t. Conjug. 11. Je frète, mais je fréterai.
ment d’un réfrigérateur dans lequel une très T Ne pas écrire corne fretter, garnir de frettes,
basse température permet de conserver des de cercles.
aliments surgelés.
fréter, affréter > aflréter.
frégate n. f Un seul t
fréteur n. m. Personne ou société qui donne en
frein n. m. On écrit, avec frein au singulier : sans location un navire, un avion. — Accent aigu
frein, des coups de frein. — Sans trait d’union : sur l’e. Un seul t
frein moteur.
frétiller [ÎRCtije] v. i. Attention au i après le
freiner v. t. ou v. i. Avec -e/-, à la différence groupe -///- à la première et à la deuxième
de refréner. De même : freinage, freineur. personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous frétillions,
frelater v. t. Un seul t — De même : frelatage, (que) vous frétilliez. — Dérivés : frétillant
frelaté. [tRetijâ], frétillement [fRCtijmâ].

frêle adj. Attention à l’accent circonflexe. frette n. f Anneau, cercle. — Deux t De même :
frettage, fretté, ée (entouré de frettes), fretter
freluquet n. m. Finale en -et (garnir de frettes ; ne pas écrire comme fréter,
donner un navire en location).
frêne n. m. Accent circonflexe. De même :
frênaie n. f. (lieu planté de frênes). freudien, ienne adj. Prononciation : [fandje,
jen]. De même : freudisme [faedismla)].
Fréon n. m. Gaz utilisé dans certains appareils
frigorifiques. — Nom déposé, donc, en principe, freux n. m. Corbeau. — Avec un -x, même au
une majuscule. singulier.

fréquemment [fRckamâ] adv. Finale en friand, ande adj. ou n. m. Attention au -d final


-emment (vient de fréquent). du masculin.

fréquence n. f. S’écrit avec -en-. De même : fricandeau n. m. Morceau de veau entouré de


fréquent, fréquentable, fréquentatif, fréquenta¬ lard. — Finale en -eau.
tion, fréquenter.
fric-frac n. m. (familier) Cambriolage. —
fréquenter Trois constructions. Invariable : des fric-frac.

1 Construction transitive directe. Tour usuel fricoter v. t. ou v. i. Un seul t De même :


et vivant : Il ne fréquente que des gens de son fricotage, fricoteur.
milieu. Fréquenter un lieu, une maison.
2 Construction avec une préposition ou avec friction n. f. Les dérivés prennent deux n:
le relatif où. Tour vieilli et littéraire: Il frictionnel, elle, frictionner.
fréquentait chez les notables. Il ne frequente plus
dans cette maison. Les cafés à la mode où il Frigidaire n. m. T Nom déposé qui désigne un
fréquentait reÎHgérateur fabriqué par la société Frigidaire.
FRIGIDE 334

Ne doit pas être employé pour désigner un frisson n. m. Les dérivés prennent deux n:
réfrigérateur fabriqué par une autre société. — frissonnement, frissonner.
PI. : des Frigidaire, sans -s.
frite n. f Petit morceau de pomme de terre frit.
frigide adj. Qualifie une femme qui ne peut — Un seul t. De même : friterie, friteur, euse,
éprouver le plaisir sexuel. Ne s’applique pas à friture. ▼ Il existe un paronyme fritte > fritte.
un homme. Même remarque pour frigidité.
fritte n. f Mélange de sable et de soude qui sert
frigorifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la à fabriquer certaines céramiques. — Deux t,
première et à la deuxième personne du pluriel à la différence de frite (morceau de pomme de
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : terre frit). — Dérivés ; frittage (procédé de
(que) nous frigorifiions, (que) vous frigorifiiez. métallurgie), fritter (traiter un métal par
frittage).
frimaire n. m. Mois du calendrier révolution¬
naire (novembre-décembre). — Un / minuscule. frivole adj. Un seul L De même : frivolement,
Finale en -aire.
frivolité.
frimas [faima] n. m. Finale en -as.
frivolité n. f Au pluriel dans : magasin, mar¬
chande de frivolités.
frime n. f. (familier) Apparence, faux-semblant.
— Un seul m.
froc n. m. Prononciation : [faok]. — Avec -c et
non *-que.
frimousse n. f. Visage. — Ne pas déformer en
*frimouse.
froid n. m. Dans la langue très surveillée, on
fringale n f. Faim violente. — Finale en -ale. éyxteT&d’écmt avoir très froid, bienfroid, si froid,
— Attention au paronyme/ragû/adj. > frugal. trop froid, car le raot froid, qui est un substantif,
ne peut en principe être précédé d’un adverbe.
fringant, ante adj. ▼ Ne s’écrit pas avec Comme on ne peut écrire * avoir un grand froid,
-gu- mais avec g. un très grand froid, etc., on tournera autrement :
souffrir beaucoup du froid, souffrir tellement du
froid, trop souffrir du froid.
friper v. t. Un seul p. De même : friperie, fripier.

fripon adj. ou n. Un seul p. Le féminin friponne froisser Au sens figuré, l’usage correct est de
prend deux n. De même : friponnerie. construire se froisser et être froissé avec que et
le subjonctif : Il s’est froissé qu’on ne l’ait pas
invité. Il est froissé qu ’on l’ait tenu à l’écart.
fripouille Un seul p. De même : fripouillerie.
On évitera l’emploi de de ce que. — En
— Toujours féminin : Cet homme d’affaires est
une fripouille. revanche, l’emploi de de avec un nom ou un
infinitif est parfaitement correct : Il s’est froissé
de ce manque d’égards. Il est froissé d’avoir été
frire v. i. ou v. t. Conjug. 49. Verbe très défectif tenu à l’écart.
Ne s’emploie qu’au singulier de l’indicatif
présent (je fris, tu fris, /7/«r), à l’indicatif futur
O^e fnrai, tu friras, il frira, nous frirons, vous frôler v. t. Un accent circonflexe. De même :
frirez, ils friront), au conditionnel présent (je frôlement, frôleur.
frirais, tu frirais, il frirait, nous fririons, vous
fririez, ils friraient), à la deuxième personne du froment n m. Dérivés : fromental, ale, aux, adj.
singulier de l’impératif (fris), à l’infinitif (frire), (qui concerne le froment), fromental n. m.
au participe passé (frit, frite) et aux temps (autre nom de l’avoine élevée).
composes j’ai frit, tu as frit... ; j’avais frit, tu
avais frit... — Pour remplacer les formes frondaison n. f. Finale en -aison.
defœtives, on dit faire frire : nous faisons frire,
je faisais frire, que je fasse frire...
frontal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
frise Avec un/minuscule et sans traits d’union :
des chevaux de frise. frontalier, ière - adj. ou n. Bien prononcer
[faStalje, fRfitaljcR], avec [Ij].
friselis [fsizli] n. m. Frémissement léger _
Finale en -is. fironti^an n. m. Avec un / minuscule : du
frontignan (Boire du frontignan. Une bouteille
de frontignan). — Avec un F majuscule ; du
frisotter v. t. ou v. i. Deux t. De même-
frisottant, frisotté, frisottis [faizoti]. vin de Frontignan (= de la région de la ville
de Frontignan).
335 FRONTISPICE

frontispice, fronton Deux noms masculins à fuel n. m. Anglicisme qui désigne le mazout (ce
bien distinguer. dernier mot est à préférer). — Prononciation :
[fjul]. — PI. : des fuels [fjul]. T Bien distinguer
1 frontispice Autrefois, façade principale d’un le fuel du gas-oil, produit pétrolier plus leger.
édifice. — De nos jours, titre d’un ouvrage placé
sur la première page, accompagné souvent de fuero n. m. Autrefois, en Espagne, charte des
divers ornements (gravure, etc.). privilèges d’une ville, d’une province. — Mot
2 fronton Ornement, triangulaire ou en forme espagnol non francisé. Prononciation : [fwe-
de segment de cercle, qui surmonte la façade Ro]. PI. : des fueros [-ros].
ou l’entrée d’un édifice.
fugace, fugitif Deux adjectifs à distinguer.
frotter v. t. Deux t. Dérivés : frottage, frottée, 1 fugace Qui dure peu, qui s’efface vite : Une
frottement, frotteur, frottis [fnoti], frottoir. apparition, une vision, une impression fugace.

frou-frou ou froufrou n. m. — PI. : des 2 fugitif, ive Peut être synonyme At fugace (Une
frous-frous ou des froufrous. — La forme vision fugitive). Peut aussi s’employer au sens
froufrou est à préférer à frou-frou. — Dérivés : de « qui est en fuite » : Un esclave fugitif.
froufroutant, froufrouter (toujours en un seul Arrêter un fugitif.
mot, sans trait d’union).
Führer n. m. (mot allemand) Titre que porta le
fructidor n. m. Mois du calendrier révolution¬ chancelier Hitler, dictateur de l’Allemagne. —
naire (août et septembre). — Un / minuscule. Prononciation : [fyRSR]. — Attention au tréma
sur le « et au A intérieur. — Un F majuscule :
L’obéissance absolue au Führer.
frugal, ale, aux adj. Repas frugal, peu abondant,
simple. — Qui se contente de peu : Un paysan
frugal. — Masculin pluriel en -aux : des repas fuir V. i. ou v. t. Conjug. 37. Je fuis, tu fuis, il
frugaux. — Attention au paronyme fringale, fuit, nous fuyons, vous fuyez, ils fuient — Je
grande faim. T Ne pas employer /n/ga/, par fuyais, tu fuyais, il fuyait, nous fuyions, vous
contresens, au sens de « substantiel ». fuyiez, ils fuyaient. — Je fuis, tu fuis, il fuit,
nous fuîmes, vous fuîtes, ils fuirent. — Je fuirai
— Je fuirais — Fuis, fuyons, fuyez. — Que je
fruste adj. Au sens originel et exact, qualifie une fuie, que tu fuies, qu’il fuie, que nous fuyions,
monnaie dont l’effigie et les inscriptions sont que vous fuyiez, qu’ils fuient — Que je fuisse.
usées par le frottement dû à un long usage : Une _Fuyant. — Fui fuie. ▼ Attention au i après
pièce d’argent fruste. — (par extension, rare) l’y à la première et à la deuxième personne du
Qualifie une statue dont le relief est dégradé : pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
Une vieille statue fruste. — Au sens usuel, présent : (que) nous fuyions, (que) vous fuyiez^
moderne et abusif, qualifie une personne dénuée — Les trois personnes du singulier de l’indicatif
de culture, de raffinement, de délicatesse, d’édu¬ présent et du passé simple sont identiques : Je
cation : Un homme fruste et brutal. — Dans la fuis, tu fuis, il fuit.
langue très surveillée, on dira plutôt, selon le
sens : mal dégrossi, inculte, épais, lourd, rusti¬
que, grossier, rude, etc. ▼ Ne pas déformer le mot
fuligineux, euse adj. Qui produit de la suie;
noirâtre ; obscur, fumeux. — Un seul /.
en * frustre (faute due à l’influence combinée de
frustrer et de rustre ; c’est l’influence de rustre
qui a provoqué l’évolution du sens de fruste). full n. m. Anglicisme de la langue du poker. —
Deux /. — Prononciation : [fui]. — PI. : des
fuchsia Plante. — Prononciation: [fyksja], fulls [fui].
plutôt que [fyjja]. — PI. : des fuchsias [-sja].
— Toujours masculin : De beaux fuchsias. fulmicoton n. m. En un seul mot, sans trait
Ne pas déformer en *fuschia. d’union.

fuchsine n. f. Matière colorante. — Prononcia¬ fulminer Constructions.


tion : [fyksin]. — Ne pas déformer en 1 Se construit normalement, au sens usuel, sans
*fuschine. complément direct : Il ne cesse de fulminer. Il
fulmine contre les impôts, contre le
fucus n. m. Algue brune. — Prononciation. gouvernement.
[fykys]. — PI. : des fucus [-kys].
2 Dans la langue religieuse, se construit
correctement avec un complément direct :
fuégien, ienne adj. ou n. De la Terre de
— Attention à la majuscule; Les tribus Fulminer une sentence d’excommunication.
Fulminer l’anathème. De là, par métaphore, des
fuégiennes. Les Fuégiens.
FUME-CIGARE « ^ 336

constructions telles que : Fulminer une le temps passe, le travail devient plus facile. Peut
condamnation générale de la vie moderne. Cette être remplacé par à mesure : A mesure que le
extension est parfaitement admissible dans la temps passe... — Ne pas déformer en *à fur
langue littéraire. et a mesure ni en *au fur et mesure.

fume-cigare n. m Invariable : des fume-cigare. furet n. m. Animal. — Finale en -et.

fume-cigarette n. m. Invariable : des fume- fureter v. i. Conjug. 15. Je furète, je furèterai,


cigarette. nous furetons.

fumerolle n. f. Emanation de gaz, au flanc d’un furibond adv. Un -d à la fin. Féminin :


volcan. — Deux /. furibonde.

fumet n. m. Odeur. — Finale en -et. furieux, euse adj. Plusieurs constructions.


1 Le complément désignant une chose est
fumeterre Plante. — En un seul mot, sans trait
introduit par de : Je suis furieux de ce
d’union. — Féminin : La fumeterre est
dépurative. contretemps. Il est furieux d’avoir manqué cette
occasion.
fumoir n. m Finale en -oir. 2 La proposition complétive personnelle est
introduite p^ que et non par de ce que (verbe
ftmëbre, fiméraire, funeste Ces adjectifs ne au subjonctif) : Il est furieux que nous ayons
sont pas interchangeables. refusé ses conditions.

1 funèbre Qui concerne la mort ou les funérailles. 3 Le complément désignant une personne est
S’emploie surtout dans des expressions figées : introduit par contre: Il est furieux contre
Chant funèbre. Jeux funèbres (Adim l’Antiquité). nous. ▼ Eviter le tour être furieux après
Veillée funèbre. Pompes funèbres. Cérémonie quelqu’un, qui appartient à la langue relâchée.
funèbre. Honneurs funèbres. Service funèbre.
Marche funèbre. Discours, éloge, oraison funè¬ fiinoso adv. ou adj. (terme de musique) Toujours
bre. — (par extension) Qui fait penser à la mort, invariable : Des allegro furioso.
qui est d’une tristesse angoissante et poignante ;
Un silence funèbre. Un ciel funèbre d'hiver. fusain n. m. Finale en -ain — Dérivé .fusainiste
[fyzenist(a)] ou fusiniste [fyzinist(a)] n. m. ou
2 funéraire Qui concerne les funérailles, les
n. f. (artiste qui dessine au fusain).
tombeaux : Urne funéraire (où l’on met les
cendres d’un mort). Dalle funéraire (pierre du
tombeau). Ornements funéraires (couronnes, fuseler v. t. Conjug. 13. Je fuselle, je fusellerai
etc.) Frais funéraires (dépenses faites pour les
obsèques). Art funéraire (construction des tom¬ fusil [fyzi] n. m. Attention au -/ final. — On
beaux, etc.). Mobilier funéraire (objets placés écrit maintenant, avec un trait d’union : fusil-
dans les tombeaux par certains peuples). — mitrailleur (pl. : des fusils-mitrailleurs).
Ind^ndamment des expressions consacrées,
funéraire se distingue de funèbre par le fait qu’il fusilier, fusiller Deux mots à bien distinguer.
est un mot moins littéraire, moins « noble » et
qu’il s’applique plutôt aux choses matérielles. 1 Un fifâUier [fyzilje], avec [Ij] et non [j]. Nom
ma^uhn qui désigne un soldat équipé d’un
3 funeste (littéraire) Qui cause la mort : Maladie fusil (dans la marine et dans l’armée de l’air) :
funeste. Accident funeste. — Qui annonce la Les fusiliers de l’air. — On écrit, sans trait
mort ou le malheur, qui est cause ou signe de d’union : fusilier marin (pl. : des fusiliers
malheur, de catastrophe : Un funeste présage. marins).
Une imprudence funeste. Un projet funeste._
Funeste à, trp dangereux pour, fatal à : Sa 2 fusUler [fyzije] v. t. Exécuter par fusillade :
decision lui a été funeste. Une guerre funeste à la On a fusillé un espion. — Attention au / après
prospérité du royaume. le groupe -///- a la première et à la deuxieme
^rsonne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous fusillions,
funér^es Toujours féminin et toujours au
(que) vous fusilliez.
plunel : Des funérailles fastueuses.

funiculaire n. m. Finale en -aire. fusion n. f. Les dérivés prennent deux n:


fusionnement, fusionner.
fur n. m. Ne s emploie que dans la locution figée
fustanelle n. f. Jupon porté par les Grecs
au fur et a mesure: Au fur et à mesure que
modernes Ousqu’au XIX' siècle). — Deux /.
337 FUSTIGER

fustiger V. t. Conjug. 16. Prend un e après le fût-ce > être (IV, 11). Bien distinguer fût-ce et
g devant a ou o: il fustigea, nous fustigeons. fut-ce .- S’ilpouvait écrire, fût-ce quelques mots t
(— même seulement quelques mots ; invaria¬
fût n. m. Tronc d’un arbre ; tonneau, etc. — Un ble). Fut-ce appréhension ou indifférence ? (passé
accent circonflexe. T Les dérivés s’écrivent sans simple dans une construction interrogative).
accent ; futaie, futaille.
futé, ée adj. Rusé. — Pas d’accent circonflexe
fût, fut Distinguer par l’accent ces deux formes sur le u.
du verbe être: qu’il fût (imparfait du subjonc-
tiO, il fut (passé simple). — Après qu 'ilfut arrivé futile adj. Finale en -ile, même au masculin. —
(et non après qu’il *fût arrivé) > après (7). Dérivés : futilement, futilité.

fuyant, ante adj. Bien prononcer [fqijô, ât],


futaie n. f. Pas d’accent circonflexe sur le u. avec [qi].

futaine n. f. Etoffe. — Pas d’accent sur le u. fuyard, arde adj. ou n. Bien prononcer [fqijaa,
Finale en -aine. aRd(3)], avec [qi].
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G
gabare ou gabarre n. f. Bateau. — La graphie gaélique adj. ou n. m. Des Gaëls, peuple celte
gabare est à préférer à gabarre. — Dénvé: qui s’inst^a en Irlande et en ^sse, dans
gabarier (patron d’une gabare). l’Antiquité: Les coutumes gaéliaues. — Les
langues gaéliques ou (n. m.) le gaélique : groupe
gabarit n. m. Finale en -iL — Prononciation : de langues celtiques qui comprend le gaélique
[gabasi]. d’Ecosse (ou écossais ou erse) et le gaélique
d’Irlande (ou irlandais). — Accent aira sur le
gabelle n. f. Deux /, à la différence de gabelou e et non tréma. — Jamais de majuscule. — En
(pl. : des gabelous). revanche ; les Gaëls, peuple.

gabion n. m. Les dérivés gabionnage, gabionner, 1. gaffe n. f. Perche à crochet. — Deux f. De


gabionneur prennent deux n. même : gaffer v. t. (saisir avec une gaffe).

gable [gabUa)] ou gâble [gabKa)] n. m. (terme 2. gaffe n. f. (familier) Maladresse, impair. —


d’arcUtecture) La forme gabk semble la plus Deux f. De même : gaffer, gaffeur.
fréquente.
gag n. m. Prononciation : [gag]. — Pl. : des gags
gâche n. f. (terme de serrurerie) Un accent [gag]-
circonflexe.
gaga adj. ou n. (familier) Gâteux. — Générale¬
ment invariable dans l’emploi adjectif : Ces
gâcher v. t. Accent circonflexe sur le a De
vieilles sont gaga. En revanche, on écrit plutôt :
même : gâchage, gâche n. f. (outil de plâtrier,
des gagas.
de pâtissier), gâcheur, gâchis.
gager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
gâchette, détente ▼ La gâchette est la pièce, devant a ou o ; il gagea, nous gageons.
invisible, qui retient le percuteur d’une arme
à feu et qui le libère quand on appiûe sur la gageure n. f. T Doit se prononcer [ga3yR], avec
détente. La détente est la pièce saillante et [y], et non ♦[ga3œR], avec [œ].
visible sur laquelle on appuie avec le doigt pour
tirer un coup de feu. Ne pas écrire appuyer sur
gagne- Parmi les noms en gagne-, deux sont inva¬
la ^gâchette, mais appuyer sur la detente. Ne
riables (des gagne-pain, des gagne-petit), un est
pas écrire avoir le doigt sur la *gâchette, mais
variable : {un gagne-denier, des gagne-deniers).
avoir le doigt sur la détente.
gagner v. i. ou v. t. Conjugaison et emploi.
gadget n. m. (anglicisme) Prononciation :
[gadsEt]. — Pl. : des gadgets [-d3et]. 1 Attention au / après le groupe gn à la première
et à la deuxième personne du pluriel de
gadoue n. f. Boue, ordure. — Eviter la déforma¬ l’indicatif imparfait ou du subjonctÛ' présent ;
tion populaire *gadouille. (que) nous gagnions, (que) vous gagniez).
• \
GAI 340

2 On dit, très correctement ; gagner une guerre, 2 galle Excroissance produite sur un végétal
une bataille, gagner une course, gagner une par la réaction à la présence d’un parasite
épreuve sportive, un match. En revanche, on (insecte, larve) : La galle du chêne (ou noix de
dit : remporter la victoire, remporter un succès galle) est très riche en tanin.
(et non *gagner la victoire, gagner un succès).
On dit ; être vainqueur dans un combat (et non galène n. f. Sulfure naturel de plomb. —
gagner un combat, expression critiquée). On Un seul L
dit ; gagner un procès, mais l’emporter dans un
débat, dans une discussion (et non *gagner un galère n. f Accent grave, à la différence de
débat, une discussion). Les emplois corrects de galérien.
gagner peuvent d’ailleurs être l’objet d’exten¬
sions analogiques admises par le bon usage : galerie n. f. Un seul L
par exemple, sur le modèle de gagner la guerre,
on a forge gagner la paix. — E>e même, on peut galet n. m. Finale en -et
écrire indifféremment : Ce parti veut gagner les
élections ou veut gagner aux élections (les deux galetas [galta] n. m. Finale en-as. — Désigne
tours sont corrects). un logement très exigu et inconfortable, un
taudis. — Aucun rapport avec grabat, lit
gai adj. Féminin : gaie. ▼ Les dérivés gaiement misérable d’un pauvre ou d’un malade.
et gaieté s’écrivent avec un e intérieur. Les
^aphies gaîment et gaîté sont vieillies. Excep¬ galette n. f. Un seul /, deux t
tions : les noms propres rue de la Gaîté, la
Gaîté-Lyrique, le thmtre de la Gaîté. galimafrée n. f. (vieux) Ragoût fait de restes de
viande. — (vieilli et familier) Mets peu appétis¬
gaiement, gaieté (gaîment, gaîté) > gai. sant. — N’est pas synonyme de « repas
abondant ».
gaine n.f. T Pas d’accent circonflexe sur le L De
même : gainer, gainerie, gainier, gaine-culotte galimatias [galimatja] n. m. Finale en -as.
(pl. : des gaines-culottes), gainule.
galle, gale > gale.
galalithe n. f. Matière plastique. — Attention
au groupe -th-. gallican, ane adj. Deux L Un seul n au féminin :
L’Eglise gallicane. — Dérivé: gallicanisme.
galamment adv. Finale en -amment (vient de
galant). gallicanisme n. m. Doctrine religieuse. —
Deux L
galant, ante adj. ou n. m. Orthographe et sens.
1 Avec un F et un G majuscules et sans trait gallicisme n. m. Tour grammatical. — Deux L
d’union : le Vert Galant, le roi Henri IV.
gallinacés ou galliformes n. m. pl. Deux L —
2 Bien distinguer un galant homme, un hnmmt^ Peut s’employer au singulier : La poule est un
d’honneur, généreux et délicat dans ses pro¬ gallinacé.
cédés (vieilli), et un homme galant, qui est plein
d’égards envers les femmes et qui cherche à leur gallois, oise adj. ou n. Du pays de Galles. —
plaire. — L’expression femme galante est Attention à la majuscule : La population galloise.
péjorative et vieillie. Elle désignait une femme Les Gallois. — N. m. Legallois : langue celtique.
de mœurs très légères, une courtisane. On ne
dit pas *galante femme.
gallon, galon Ne p^ écrire gallon [gal5] n. m.,
mesure de capacité anglaise ou américaine,
galantine n. f Un seul L comme galon, ruban.

galapiat n. m. (familier) Finale en -at gallo-romain, g^o-roman Deux mots paro¬


nymes à bien distinguer.
galaxie [galaksi] n. f. L’adjectif correspondant
est galactique [galaktik]. 1 gallo-romain, aine adj. ou n. De la Gaule,
pendant la domination romaine (de 50 av. J.-C.
gale, galle Deux noms féminins homophones. a la fin du V' siècle de notre ère) : L’art
gallo-romain. La civilisation gallo-romaine. Les
1 gde Maladie de la peau. — Maladie des monuments gallo-romains. Les oeuvres d’art gal¬
végétaux provoquée par des champignons lo-romaines. — (avec un G et un R majuscules)
microscopiques : Gale poudreuse des pommes Habitant de la Gaule à cette époque : Les
de tene. Gale de l’écorce.
Gallo-Romains. Une Gallo-Romaine.
341 GALLUCHAT

2 gallo>roman, ane n. m. ou adj. Le gallo- ganglion n. m. Deux n dans les dérivés :


roman, la langue, issue du latin et parlée en ganglionnaire, ganglionné.
Gaule entre le V' et le IX' ou X' siècle, dont
dérivent les divers dialectes de l’ancien fran¬ gangrène [gagaen] n. f. Un accent grave, à la
çais : Les mots gallo-romans. La phonétique différence de gangreneux [gogaano]. — Le
gallo-romane. Les particularités gallo-romanes verbe gangrener [gâgaane] se conjugue sur le
modèle 12 : la plaie se gangrène [gügaen], se
galluchat > galuchat. gangrènera [gâgaenaa], mais la plaie se
gangrenait [gâgaane], se gangrena [gâgaana].
gallup n. m. Anglicisme vieilli qui désignait un
sondage d’opinion. — Prononciation ; gangster n. m. (anglicisme) Prononciation :
[galoep]. — PI. : des gallups [-lœp]. [gâgstea]. — PI. : des gangsters [-stea]. — Pas
de forme pour le féminin. On dit : une femme
galoche n. f. De nos jours, on dit menton en gangster. — Le dérivé français gangstérisme
galoche et non menton de galoche. prend un accent aigu. — Pour éviter ces
anglicismes, employer plutôt ; bandit,
galon n. m. Ruban ; insigne de grade. — Ne pas banditisme.
écrire comme gallon, mesure anglaise ou
américaine de capacité. — Les mots de la même gangue, cangue > cangue.
famille prennent deux n : galonné, galonner,
galonnier. ganse n. f. Un s. De même : gansé, ganser,
gansette.
galop n. m. Prononciation : [galo], le -p final est
toujours muet. — Un seul p dans les dérivés : gap n. m. (anglicisme) Prononciation : [gap]. —
galopade, galopant, galoper, galopeur, galopin. PI. : des gaps [gap]. — Pour éviter cet Mgli-
cisme à la mode dans la langue technique, écrire
galuchat n. m. Cuir. — L’orthographe galluchat plutôt, selon les cas : écart (inflationniste),
est vieillie. déficit (commercial), retard (technologique).

galvano- Les composés de galvano s’écrivent garance n. f. ou adj. Comme adjectif, toujours
sans trait d’union : galvanomètre, galvanocau- invariable : Des pantalons garance.
tère, etc.
garant, ante adj. ou n. Question de l’accord.
galvauder v. t. Avec -au-. De même : galvau¬
1 Appliqué à un nom de personne ou de chose
dage, galvaudé.
sans article, varie en nombre et en genre : Ces
banquiers sont garants du remboursement de cet
gamelle n. f. Un seul m, deux /. emprunt Sa conduite est garante de sa bonne
foi.
gamète (biologie) Cellule reproductrice. — Fi¬
nale en -ète. ▼ Toujours masculin : Le gamète 2 Le nom masculin garant désirant une
mâle. Le gamète femelle. personne prend la marque du pluriel, même
accompagné de l’article : Ses amis sont des
gamin, ine n. m. ou f. Un seul n dans les dérivés : garants sûrs pour cet emprunt
gaminer, gaminerie. 3 En revanche, un garant le garant est toujours
employé au masculin singulier quand le mot
gamma n. m. inv. Lettre grecque. — On écrit ; des signifie « garantie » et s’applique à une chose :
rayons y ou des rayons gamma (gamma sans -s). Sa conduite est un garant (et non *une garante)
pour l’avenir. Ses actes sont le garant de sa
gamme n. f. Deux m. loyauté (et non *les garants).

gammée adj. f. Croix gammée. — Deux m. garçon n. m. Orthographe des dérivés et des
expressions ; emploi populaire.
gamo- Préfixe (du grec gamos « mariage,
1 Deux n dans les dérivés : garçonne, garçonnet,
union »), qui s’écrit avec un seul m et qui entre
garçonnière.
dans la formation de quelques mots savants
comme : gamopétale, gamophylle, gamosépale, 2 Sans trait d’union : garçon de café, garçon
etc. coiffeur, garçon épicier, garçon boulanger,
garçon boucher...
gang n. m. (anglicisme) Prononciation ; [gâg].
— PI. : des gangs [gâg]. — Pour éviter cet 3 Le mot garçon ne s’emploie au sens de fils
anglicisme, employer plutôt : bande. que dans la langue populaire. Ne pas dire :
GARDE 342

garçon fait son service militaire (mais son fils). 3 Le composé désigne une personne. Au pluriel,
— En revanche, emploi correct quand le mot le premier élément garde- prend un -s Le
s’oppose à fille : Il a quatre enfants, une fille second élément prend un -s dans certains cas.
et trois garçons. La forme du pluriel dépend souvent du sens ;
Il y a deux gardes-malades seulement dans
1. garde n. f. Expressions. notre ville (= des personnes dont le métier est
I N'avoir ^arde de, suivi de l’infinitif. Signifie de garder des malades). Au cours de sa maladie,
« avoir soin de ne pas » : Je n ’ai eu garde de il a eu successivement deux gardes-malade
faire des réflexions désagréables (= j’ai eu soin (personnes qui ont gardé un m^ade).
de ne pas faire de réflexions désagréables). On 4 Le composé désigne une chose. Le premier
évitera de dire : J’ai eu garde de faire... élément reste invariable. L’usage régjt pour
II ^ndre garde de, suivi de l’infimitif. Signifia chaque mot la présence ou l’absence de la
« éviter avec soin de » : Prenez garde de vous marque du plunel au second élément : Des
laisser duper. T On rencontre souvent prendre garde-boue. Des garde-cendre ou des garde-
garde de enmloyé dans ce sens avec la n^ation : cendres. Des garde-fous.
Prenez garde de ne pas vous laisser duper. Ce
tour est équivoque et tout à fait déconseillé. garde à vous ! et garde-à-vous Distinguer par
l’orthographe le commandement militaire
III Prendre garde à, suivi de l’infinitif. Signifie Garde à vous! (sans traits d’union) et le
« avoir soin de » : Prenez garde à bien fermer garde-à-vous (avec des traits d’union), nom
la porte. —■ Peut très correctement être suivi inasculin invariable qui désigne la position
de ne pas ; Prenez garde à ne pas laisser la porte réglementaire correspondante: Le capitaine
ouverte, un rôdeur pourrait entrer. — Ces tours s’avança et cria: «Garde à vous!». Le soldat
appartiennent à la langue recherchée, un peu s’immobilisa au garde-à-vous.
archm^te.
IV Prendre garde que. garde-barrière n. m. ou f. — PL : des gardes-
barrière ou des gardes-barrières.
1 Avec l’indicatif. Signifie « remarquer (en
faisant attention) » : Prenez garde que nous garde-bœuf n. m. Petit héron. — PL: des
sommes à quinze jours de l’écheance. Je n ’ai pas gardes-bœuf [-hœf] ou des gardes-bœufs [-bu].
pris garde que nous sommes aujourd’hui jeudi
2 Avec le subjonctif, sans ne. Signifie 8®>^*~I>®ue n. m. Invariable : des garde-boue.
« prendre soin que, chercher à obtenir que » :
Je prends garde que tout soit prêt pour demain garde-cendre ou garde-cendres n. m. Plaque
soir. T Eviter le construction prendre garde à métallique devant le foyer d’une cheminée. —
ce que (Prenez garde à ce que tout soit prêt). PL : des garde-cendre ou des garde-cendres.
Elle est considérée comme peu correcte.
garde champêtre n. m. Pas de trait d’union. —
3 Avec le subjonctif accompagné de ne. PL : des gardes champêtres.
Signifie « chercher à éviter que » : Il prend
garde que ses adversaires ne soient informés de
garde-chasse n. m. — PL : des gardes-chasse.
ses intentions. Ce tour est littéraire et un peu
archaï^t. On évitera l’emploi, incorrect, de
garde-chiourme n. m. — PL: des gardes-
la négation complète ne... pas: Il prend garde
chiourme. — Pas de forme spéciale pour le
que ses adversaires ne soient *pas informés...
femiiw quand le mot, au figuré, s’applique à
une femme : CeUe surveillante est un garde-
2. garde (mots composés) Plusieurs cas à chiourme.
considérer.
1 Le premier élément est le substantif mma^niin garde-corps n. m. Parapet, rambarde. — Inva¬
un garde et le second élément est un adjectif. riable : des garde-corps.
Dans ce cas, pas de trait d’union. Les deux
éléments prennent la marque du pluriel : Un garde-côte n. m. Deux sens, deux pluriels.
garde mobile, des gardes mobiles. Un garde
1 (autrefois) Membre d’une milice qui surveil¬
champêtre, des gardes champêtres. Un garde
lait le littoral, en temps de guerre. — PL : des
municipal, des gardes municipaux. — Excep¬ gardes-côtes.
tion : Un garde-française > garde (-) française.
2 Le second élément est un substantif. Dans ^ youis) Navire ou embarcation qui
patromlle le long des côtes. — PL: des
ce cas, un trait d’union : Un, une garde-barrière garde-côtes.
Un garde-chasse. Un garde-boue. Une garde-
robe.
garde-feu n. m. Invariable : des garde-feu.
343 GARDE FORESTIER

garde forestier n. m. Pas de trait d’union. — garden-party n. f. (anglicisme) Prononciation :


PL : des gardes forestiers. [gaRdenpaRti]. — PL : des garden-parties [-ti].

garde-fou n. m. — PL : des garde-fous. garde-pêche n. m. Deux sens, deux pluriels.


1 Garde chargé de faire respecter les règlements
garde française, garde-française Distinguer concernant la pêche. — PI : des gardes-pêche.
par l’orthographe fe régiment des gardes fran¬
çaises (sans trait d’union) et un garde-française 2 Embarcation ou navire qui surveille la pêche
(avec un trait d’union), soldat faisant partie de en mer. — PL : des garde-pêche.
ce régiment (pi. : des gardes-françaises).
garde-place n. m. Dans une voiture de chemin
de fer, petit cadre dans lequel on insère le ticket
garde-frein n. m. — PL : des gardes-frein ou des
de réservation. — PL : des garde-places.
gardes-freins.
garde-port n. m. Celui qui surveille un port flu¬
garde-frontière n. m. — PL : des gardes-
vial. — PL : des gardes-port ou des gardes-ports.
frontière ou des gardes-frontières.
garder Constructions rares ou difficiles.
garde-magasin n. m. — PL : des gardes-magasin
ou des gardes-magasins. 1 Garder que, suivi de ne et du subjonctif.
Signifie « éviter que, prendre soin que ne...
garde-main n. m. Partie du fusil. — PL : des pas » : Gardez qu'on ne vous fasse tort. Tour
garde-main ou des garde-mains. rare et httéraire, mais correct.
2 Se garder de, suivi de l’infinitif. Signifie « éviter
garde-malade n. m. — PL : des gardes-malades soigneusement de » : Garde-toi bien de dévoiler
ou parfois des gardes-malade > garde 2 (3). tes projets. Tour usuel dans la langue moderne. T
Ne pas dire, par exemple. Garde-toi de *ne pas
garde-manège n. m. — PL ; des gardes-manège tomber malade au lieu de Garde-toi de tomber
ou des gardes-manèges. malade. La première de ces phrases signifierait
« évite de ne pas tomber malade », c’est-à-dire
garde-manger n. m. — Invariable : des garde- « tombe malade », soit le contraire de ce que
manger. l’on veut dire. Cette faute, assez fréquente, vient
du croisement du tour Garde-toi de tomber ma¬
garde-marine, garde maritime Ces deux noms lade avec le tour Ne tombe pas malade.
masculins ne sont pas synonymes.
garde-rats n. m. Disque en tôle qui empêche les
1 Un garde-marine (avec un trait d’union) Sous
rats de grimpier le long des amarres d’un navire
l’Ancien Régime, élève officier de marine. —
à quai. — Invariable. Un -s à rat, même au
PL : des gardes-marine.
singulier. — PL ; des garde-rats.
2 Un garde maritime (sans trait d’union) Dans
certains pays, militaire ou policier qui veille à garde républicain n. m. Pas de trait d’union.
la sécurité du Uttoral ou surveille le trafic — PL : des gardes républicains.
portuaire. — PL ; des gardes maritimes.
garde-rivière n. m. — PL : des gardes-rivière ou
garde-meuble n. m. —PL : des garde-meuble ou, des gardes-rivières.
plus souvent, des garde-meubles.
garde-robe n. f. — PL : des garde-robes.
garde-mites n. m. (argot militaire) Garde-
magasin. — PL : des gardes-mites. garde sanitaire n m. Pas de trait d’union. —
PL : des gardes sanitaires.
garde mobile n. m. Pas de trait d’union. PL :
des gardes mobiles. garde-temps n. m. Invariable : des garde-temps.

garde municipal n. m. Pas de trait d’union. garde-voie n. m. — PL : des gardes-voie ou des


PL ; des gardes municipaux. gardes-voies

garde-nappe n. m. Plateau qui protège une garde-vue n. m. Visière ; abat-jour. — Invaria¬


nappe. — Invariable : des garde-nappe. ble : des garde-vue.

gardian n. m. [gaRdjô] En Camargue, gardien


gardénia Plante ; fleur de cette plante. — PL •
à cheval qui surveille les troupeaux. — Ne pas
des gardénias [-nja]. — Toujours masculin : Un
écrire *guardian.
gardénia odorant.
GARDIEN 344

gardien n. m. Le féminin prend deux n : gas-oils [ojl] ou des gasoils [-oj!]. T Ne pas
gardienne. De même : gardiennage. — De nos écrire, avec un z, *gaz-oil ou *gazoil. —
jours, on dit çhxXôt gardienne (d’immeuble) que L’Administration recommande de franciser le
concierge (terme considéré comme un peu mot en gazole [gazol] n. m.
péjoratif).
gaspiller v. t. Attention au i après le groupe
gare n. f. Dire : Le train entre en gare (et non -ill- à la première et à la deuxième personne
dans la gare). du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous gaspillions, (que) vous
gare! Dans la langue très surveillée, on dira gaspilliez.
plutôt Gare la punition ! Gare les coups ! que
Gare à la punition / Gare aux coups t — En gastr-, gastro- Orthographe des composés.
revanche, a s’emploie obligatoirement devant
un pronom, dans les tours tels que : Gare à toi ! 1 Sans trait d’union : gastralgie, gastralgique,
Gare à vous ! gastrectasie, gastrectomie, gastrectomiser, gastri¬
que, gastrite, gastrocèle, gastrologie, gastrologi¬
garenne [gaacn] n. f. Deux n. — L’expression que, gastromycètes ou gastéromycètes, gastro¬
un garenne pour dire un lapin de garenne est nome, gastronomie, gastronomique, gastropodes
assez familière. ou gastéropodes, gastrorrhée, gastroscope, gas¬
troscopie, gastrostomie, gastrotomie, gastrula,
gastrulation.
gargantua n. m. Au sens figuré, « gros man¬
geur », s’écrit avec une minuscule et prend la 2 Avec un trait d’union : gastro-colique, gastro¬
marque du pluriel : Ces enfants, quels colite, gastro-entérique, gastro-entérite, gastro¬
gargantuas l entérocolite, gastro-entérologie, gastro-entérolo¬
gue, gastro-entéroptôse, gastro-entérostomie,
gargote n. f. Un seul t. De même : gargotier, ière. gastro-épiploïque, gastro-intestinal, ale, aux.

gargousse n. f Charge de poudre servant à gâteau n. m. Accent grave sur le a. — PI. : des
charger un canon. — Ne pas déformer en gâteaux. —- Invariable dans l’emploi adjectif :
*cargousse ni en *gargouse. des papas gâteau, des mamans gâteau (sans trait
d’union).
garrigue n. f. Deux r.
circonflexe sur a. De même :
gâté, ée, gâterie, gâteux, gâtine, gâtisme.
1. garrot n. m. Le garrot d’un bœuf — Deux r.
Finale en -ot.
gâte-sauce n. m. Invariable : des gâte-sauce.
2. garrot n. m. Lien ; supplice espagnol. —
Deux r. Finale en -ot. — Dérivés, avec deux r gauche adj. ou n. f A main gauche, du côté
et deux t : garrottage, garrotter. gauche quand on regarde devant soi : Devant
vous, vous avez la mairie ; à main gauche, vous
des fêtes. Tour très correct un peu
garrotte n. f (vieilli) En Espagne, supplice
vieilli. De nos jours, on dit usuellement : à
consistant à étrangler le condamné avec un gauche.
collier de fer. — Prononciation : [gaaot]. _
Deux r, deux t. — De nos jours, on dit : supplice
du garrot. garuien oe troupeau
— Prononciation : [gojo] ou, à l’espagnole
[gawtjo]. PI. : des gauchos [gofo] ou
gap n. m. (familier) Garçon. — Prononciation ; [gawt/os].
[ga]-
gaudriole n. f Un seul /.
gascon, onne adj. ou n. De Gascogne. —
Attention à la majuscule : La population
gaufre n. f. Un seul f De même : gaufrage,
gasconne. Les Gascons. N. m. Le gascon-
ensemble de dialectes occitans parlés dans le ^gaufr^’ Sttf^fceur, gaufrier, gaufroir.
sud-ouest de la France. — Le féminin prend
deux n. De meme ; gasconnade, gasconner.
gaule n. f Perche. — Un seul /.
gas-oil ou gasoU n. m. Anglicisme qui désigne
un produit pétrolier plus léger que le fuel (ou gaulois, Oise adj. ou n. Attention à la majuscule ■
mazout), mais plus lourd que le pétrole lampant La population gauloise. Les Gaulois — Les
(ou kerosene). - Prononciation : à l’anglaise Gauloises; marque de cigarettes. Nom déposé,
[gazDjl] ou, moins bien, [gazwal]. — PI . des donc un G majuscule. - Un seul / comme dans
Gaule. De meme : gauloisement, gauloiserie.
345 GAUSS

gauss [gos] n. m. inv. Unité d’induction magné¬ — Je geignais, tu geignais, il geignait nous
tique. — Composé : gaussmètre (en un seul mot, geignions, vous geigniez ils geignaient — Je
sans trait d’union). geignis. — Je geindrai — Je geindrais. —
Geins, geignons, geignez — Que je geigne, que
gausser (se) v. pron. Synonyme vieilli et tu geignes, qu'il geigne, que nous geignions, que
littéraire de se moquer, se rire. — Se construit vous geigniez, qu'ils geignent — ^e Je gei¬
avec de. Le participe passé s’accorde avec le gnisse. — Geignant — Geint T Attention au
sujet : Elles se sont gaussées de nous. / après le groupe -gn- à la première et à la
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
gavial n. m. Animal. — PI. : des gavials. imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
geignions, (que) vous geigniez
gavotte n. f. Danse. — Deux t
gelée n. f. On écrit généralement, avec le nom
gavroche n. m. ou adj. Gamin de Paris. — Pas du fruit au singulier : gelée de pomme, gelée de
de majuscule : Les gavroches de Belleville. — groseille, gelée de coing, etc. — En revanche,
Comme adjectif, toujours invariable: Il se on écrit, avec le mot fiuit au pluriel : gelée de
donne des airs gavroche. fruits.

gaz n. m. inv. Un z. De même : gazage, gazé, geler v. i. ou v. t. ou v. impersonnel.


ée, gazéification, gazéifié, ée, gazéifier, gazéi-
forme, gazer, gazeux, euse, gazier, ière, gazoduc, Conjug. 10. Il gèle, il gèlera. Il gelait il gela.
gazogène, gazoline, gazomètre, gazométrie. 2 On peut dire : Il fait froid, je gèle ou je me
gèle. L'eau a gelé dans le bassin ou L'eau s'est
gaz, gaze Ne pas écrire le gaz (fluide gazeux) gelée dans le bassin. Les deux tours sont admis.
comme la gaze (étoffe très légère).
3 Eviter le pléonasme familier Je gèle de froid.
gazelle n. f. Un z, deux /.
gélif^ ive adj. Arbre gélif. Pierre gélive. — Un
gaKtte [gazet] n. f. Journal — Deux t, à la accent aigu sur le e à la différence de gelure.
différence de gazetier [gaztje] (journaliste). De même gélivation, gélivure.

gazole > gas-oil. gelinotte [3alin3t] n. f. Oiseau gallinacé, à


distinguer de la linotte, passereau. — Pas
gazon n. m. Les dérivés prennent deux n : d’accent sur le e, deux t
gazonnage, gazonnant, gazonné, gazonnement,
gazonner. gélule n. f Capsule qui contient un médicament
et qu’on avale. — Vient de gélatine. Un accent
gazouiller v. i. Attention au / après le groupe -///- à aigu sur le e. Ne pas dire *gelule.
la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : gémeau n. m. Synonyme ancien de jumeau. —
(que) nous gazouillions, (que) vous gazouilliez — Au féminin : gémelle, avec deux L — Une
Dérivés : gazouillement, gazouillis. majuscule à Gémeaux, désignant la constella¬
tion ou le signe du zodiaque. — Lœ dérivé
geai [3£] n. m. Oiseau à plumage gris, brun et prennent deux l: gémellaire, gémellipare, gé¬
bleu. — Ne pas dire *noir comme un geai, mais melliparité, gémellité.
noir comme du jais (le jais est une matière d’un
noir brillant). Gémeaux, gemmaux > gemmail.

géant, ante adj. ou n. Eviter le pléonasme un géminé, ée adj. Un seul m, un seul n.


grand géant.
gémir Plusieurs constructions.
géhenne [seen] n. f La géhenne: l’enfer (avec
1 Gémir sur -t- nom. Ne gémissez pas sur son
g minuscule).
sort Tour vivant et correct.
Geiger Un compteur Geiger [gajgaa ] ou [sesea]. 2 Gémir de + nom + participe passé. Il gémit
d'une faveur refusée. Tour vieux et rare. Dans
geignard, arde [sejiaa, aadCo)] adj. ou n. la langue actuelle, on dirait : Il gémit parce
Attention au groupe -ei-. De même: geigne¬ qu'on lui a refusé une faveur.
ment [3£jimâ] n. m.
3 Gémir de -i- infinitif. Il gémit d'avoir à se
geindre v. i. Conjug. 84. Je geins, tu geins, il soumettre. Tour moderne et correct, assez
geint, nous geignons, vous geignez Us geignent littéraire.
GEMMAIL 346

4 Gémir de ce que + indicatif. Il gémit de ce genevois, oise [janvwa, waz] adj. ou n. De


qu'il a dû se soumettre. Tour suspect et Genève. — Attention à la majuscule: La
déconseillé. population genevoise. Les Genevois. V Pas
d’accent sur le premier ni sur le deuxième e.
gemmail (semaj] n. m. Vitrail composé de En revanche, Genève prend un accent grave sur
morceaux de verre juxtaposés ou superposés, le deuxième e.
sans plomb. — PI : des gemmaux [3emo]. T
Bien distinguer des gemmaux (pl. de gemmait) genévrier, genièvre Attention à l’accent aigu
et les Gémeaux, constellation, signe du zodia¬ de genévrier et à l’accent grave de genièvre. Les
que > gémeau. deux mots ne sont pas interchangeables.

gemme Pierre précieuse. — Résine du pin. — 1 genévrier Désigne seulement l’arbuste : Les
Toujours féminin : Des gemmes merveilleuses. genévriers croissent en abondance sur cette
colline.
— Expression : sel gemme — Prononciation :
de nos jours [jem], avec [e] ; la prononciation 2 genièvre Désigne l’arbuste seulement dans
[sam] est vieillie. — Deux m. De même : l’expression baie de genièvre (avec genièvre
gemmage [semas], gemmail, aux [semaj, o], toujours au singer : des baies de genièvre).
gemmé, ée ^rme, e], gemmer [s£me], gemmeur — Désigne aussi la baie ou l’eau-de-vie (Une
ïsemoen], gemmifère [semifeR], gemmologie bouteille de genièvre). T Toujours masculin :
[semabsi], gemmologiste [semabsistta)]. Un verre d’excellent genièvre.

gémonies n. f. pl. Les gémonies (avec g génial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux:
minuscule) : escalier du Capitole. — {figure) Des inventeurs géniaux.
Vouer quelqu’un aux gémonies.
-génie Suffixe > genèse.
gène, gêne Ne pas écrire un gène (masculin;
accent grave), élément du chromosome, comme génital, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
la gêne (féminin ; accent circonflexe), Les organes génitaux.
contrainte, malaise. — Sans-gêne > sans-gêne.
génocide n. m. Souvent employé à tort au sens
gêne n. f. Accent circonflexe. De même : gênant, général de « massacre ». Le vrai sens est:
gêne, gêner, gêneur.
« extermination délibérée d’un peuple, d’un
groupe ethnique ».
génépi [sanepi] ou génépi [senepi] n. m.
Plante; liquem. — Les deux formes sont
génoi^ oise adj. ou n. De la ville de Gênes
admises.
(I^e). — Un accent aigu, à la différence de
Gênes. — Attention à la majuscule : La
général n. m. — Pl. : des généraux. — Le féminin
pojtulation génoise. Les Génois — N. m. Le
la générale, désignant la femme d’un général, génois : directe italien de Gênes. — N. m. Un
est usuel.
génois : voile de bateau de plaisance. — N. f.
Une génoise: gâteau. — N. f. Une génoise:
genèse [sanez] n. f. Pas d’accent sur le premier ornement d’architecture.
e. — Ün G majuscule quand le mot désigne
le livre de la Bible : La Genèse raconte la
genou n. m. — Pl. ; des genoux, avec un x —
création du monde. — Un g minuscule au sens
Avec genou au singulier: fléchir le genou,
de « origine » ; Voici quelle est la genèse de
mettre (un) genou en terre, — Avec genou au
cette tradition populaire.
pluriel : Se mettre à genoux. Etre à genoux. Se
jeter aux genoux de quelqu’un.
-genèse Suffixe (du grec genesis « origine,
naissance »). Pas d’accent sur le premier e:
genouillère banujeR] n. f. Attention au groupe
biogenèse, ontogenèse. — En revanche, le suffixe
^génie, employé souvent en concurrence avec
-genese, prend un accent : phyllogénie ou
phyllogenese. genre n. m On écrit indifféremment : Ce genre
d’homme ou ce genre d’hommes me répugne.
Ce genre de table ou ce genre de tables me plaît
genet, genêt Deux mots masculins homophones
à distinguer par l’orthographe. beaucoup (selon que l’on veut insister sur
1 umcite de l’etre ou de la chose ou sur la
1 genet (sans accent) Cheval de petite taille. catégorie : ce genre d’homme = un homme de
cette sorte; ce genre d’hommes = cette
2 genêt (avec accent circonflexe sur le
deuxième e) Plante. catégorie d’indiridus). — Le verbe est toujours
au singuher apres genre de. Ne pas écrire : Ce
347 GENS

genre d'hommes *réussissent facilement dans les 9 Jeunes gens. Toujours du masculin : De
affaires (mais réussit). — On peut écrire : en beaux jeunes gens. D’heureux jeunes gens.
tout genre ou en tous genres.
10 Les gens, désignant les domestiques, les
partisans. Toujours du masculin : Les gens du
1. gens [30] Genre et emplois. comte étaient fort dévoués et courageux.
I Genre (accord de l’adjectif). II Gens ne peut être accompagné d’une déter¬
1 L’adjectif épithète précède immédiatement mination numérale. On ne peut dire *deux gens,
gens. Dans ce cas, l’adjectif se met au féminin ; *trois gens, une ^vingtaine de gens. Il faut dire :
De bonnes gens. De vieilles gens. deux personnes, trois personnes, une vingtaine
de personnes. — En revanche, une détermina¬
2 L’adjectif suit gens. Dans ce cas, l’adjectif tion numérale est possible si gens est ac¬
se met au masculin : Des gens bons et honnêtes. compagné d’une détermination qui forme avec
Des gens courageux. lui une locution nominale : Deux jeunes gens.
3 Adjectif attribut ou participe (dans un Trois vieilles gens. Une vingtaine de gens de
temps composé). Se met toujours au masculin : guerre.
Ces bonnes gens sont bien naïfs. Ces vieilles gens III Gens, gent. A l’origine, gens était le
n’ont pas été compris. Tous ces gens sont pluriel de gent. Le mot gent signifiait « na¬
heureux. Ces gens paraissent peureux. tion » (La gent des Sarrasins), « race, catégo¬
4 L’adjectif ou le participe précède gens, rie ». Mot vieilli. Ne s’emploie plus que dans
mais n’est pas épithète. Il se met au masculin ; le style badin ; La gent trotte-menu (La
Compris par un homme de cœur, ces pauvres Fontaine) = les souris. La gent marécageuse
gens auraient eu une attitude moins agressive. (La Fontaine) = les grenouilles. La gent ailée
Heureux les gens qui savent se contenter de peu ! = les oiseaux. La gent chicanière = les
hommes de loi. T On écrit le droit des gens
5 Deux adjectifs précèdent gens, le second (= le droit des nations). Cette expression,
se terminant par un e muet au masculin conune vieillie, désignait le droit international public.
au féminin. Le premier adjectif se met au
masculin : Quels honnêtes gens / De faux braves 2. gens Mot latin qui se prononce [3és] et qui,
gens. Tous ces braves gens. dans la Rome antique, désignait un ensemble
Deux adjectifs précèdent gens, le second
6 de familles descendant d’un ancêtre commun :
ayant une forme masculine qui diffère du La gens Aemilia. — PI. : des gentes [sêtes].
féminin par l’absence d’e muet. Ltô deux
adjectifs se mettent alors au fémimn ; De 1. gent [36] n. f. Nation, race > gens (III).
méchantes vieilles gens. Toutes ces vieilles gens.
2. gent, ente [30, 3ât] adj. (vieta) De bonne
7 Cas de tous. On emploie la forme mas¬ naissance ; noble. — (vieux ou régional) Gentil,
culine tous quand cet adjectif précède gens et gracieux, joli : Une fille bien gente.
qu’il en est séparé par un déterminant : Tous
les gens. Tous ces gens. Forme masculine pssi gentiane n. f Plante ; apéritif ▼ Bien prononcer
quand l’adjectif tous précède gens et qu’il en [3âsjan], avec [ô] et [s], et non *[3êsjan] ou
est séparé par un autre adjectif tenniné par un *[3âtjan].
e muet au masculin comme au féminin (voir
ci-dessus, I, 5) : Tous ces braves gens. Foime 1. gentil [3âti] adj. Le féminin est gentille
masculine enfin quand l’adjectif tous précède [3âtij]. — Dérivés : gentillesse [3âtijes], gentil¬
immédiatement gens et que ce nom est ac¬ let, ette [3âtije, et], gentiment (sans e mtérieur
compagné d’une précision : Ils étaient assem¬ et sans accent sur j).
blés, tous [tus] gens sérieux et respectables. Ils
étaient admires, tous [tus] gens d’esprit et de 2. gentil [3âti] n. m. Les gentils : les païens de
valeur. — En revanche, on emploie^ la forme l’Antiquité.
féminine toutes quand cet adjectif précède gens
et qu’il en est séparé par un autre adjectif ayant gentilhomme n. m. En un seul mot, sans trait
une forme masculine qui diffère du féminin par d’union. Prononciation : [3âtijDm]. — PI. : des
l’absence d’e muet (voir ci-dessus, I, 6) : Toutes gentilshommes [3âti2Dm] — Dérivés : gentil-
ces vieilles gens. Forme féminine aussi dans le hommerie [3âtijDmRi], gentilhommière
groupe toutes gens non accompagné d’une [3âtijDmjeR].
précision) : Il sut s’accommoder de toutes gens.
Cet emploi est rare et très littéraire. génuflexion n f Ne pas écrire *génuflection.
8 Les expressions gens de guerre, gens de robe,
gens d’Eglise, gens de lettres, etc. sont toujours géo- Les composés en géo s’écrivent en un Mul
du masculin : De courageux gens de guerre. mot, sans trait d’union ; géocentrique, géodésie,
GEÔLE 348

géodynamique, géographie, géologie, géomagné¬ gestaltisme n. m. Mot d’origine allemande.


tisme, etc. Prononciation : [gejtaltismfa)], avec [Jl et [gj.
De même : gestaltiste [ge/taltistfo)].
geôle n. f. Prison. — Attention à l’accent
circonflexe sur le o. T Bien prononcer [30I], geste Masculin aux sens usuels : Il me fit un geste
et non ‘[jeol]. De même : geôlier, ière [solje, amical de la main Un beau geste. — Féminin
je»]. au sens de « chanson de geste » ou de
« ensemble de textes et de légendes relatif à
géométral, ale, aux adj. Masculin pluriel en un même personnage » ; La geste de Guillaume
-aux : Des dessins géométraux. d’Orange. La geste de Raoul de Cambrai V
On écrit, avec geste au singulier : Une chanson
génmium n. m. Prononciation : [3eBanj3m]. — de geste, des chansons de geste.
PI. : des géraniums [-njom].
gestion n. f Le dérivé gestionnaire prend deux n
gérance n. f. Finale en -ance.
geyser n. m. Source d’eau chaude jaillissante. —
gercer v. t. ou v. i. Conjug. 17. Le c prend une Prononciation : bezea]. — PI. : des geysers
cédille devant a ou o ; Sa lèvre gerça. — Dérivé : [-zer]. — Attention au groupe -ey-.
gerçure.
ghetto [geto] n. m. Attention au groupe gh- et
gérer v. t. Conjug. 11. Je gère, mais je gérerai aux deux t. — PI. : des ghettos [-to].

gerfaut [3eRfo] n. m. Oiseau de proie. — Finale ghilde [gild(a)] ou gilde [gildfa)] ou guilde
en -aut. [gild(3)] n. f. Les trois graphies sont admises.
La prononciation est toujours [gild(9)j, avec [g].
gériatrie ^eajatai] n. f. Branche de la médecine
^ui étudie et qui soigne les maladies propres gibbon n. m. Singe. — Deux b.
à la vieillesse. T Pas d’accent circonflexe sur
le a. gibbosité n f. Bosse, proéminence. — Deux b.
De même : gibbeux, euse, adj.
1. germain, aine adj. On écrit, sans trait d’union
et en faisant l’accord : un cousin germain, des gibecière, giberne > giberne.
cousins germains, une cousine germaine, des
cousines germaines, un frère germain, une sœur gibelin, ine n. m. ou adj. En Italie, au Moyen
germaine, etc. Age, partisan de l’Empereur — Toujours un
g minuscule : Les gibelins s’opposaient aux
2. gemain, aine adj. ou n. Attention à la guelfes.
majuscule : Les peuples germains. Les Germains
envahirent l’Empire romain. gibelotte n. f. Deux t.
germen n. m. (terme de biologie) Prononciation : giberne, gibecière Deux noms féminins à
bcamen]. — PI. ; des germens [-men]. distinguer.

1. germinal, ale, aux adj. Du germe — 1 giberne Boîte recouverte de cuir Han» la¬
Masculin pluriel en -aux. quelle les soldats portaient leurs cartouches.
2 gibecière Sac dans lequel les chasseurs
2. germinal n. m. Mois du calendrier républi¬ le gibier. — Désigne aussi un sac
cain (mars-avril). — Un g minuscule. d’écolier qm se porte sur le dos.

gésier n. m. Estomac des oiseaux. — Finale en gibet n. m. Finale en -et


-er.
gibier n. m. On écrit, avec poil ou plume au
g&ir V. i. Conjug. 38. Verbe très défectif. smgulier : gibier à poil, gibier à plume.
Indicatif présent : je gis, tu gis, il gît (accent
circonflexe), nous gisons, vous gisez, ils gisent giboulée n. f Finale en -ée.
— Indicatif imparfait : je gisais, tu gisais, il
gisait, nous gisions, vous gisiez, ils gisaient. —
gibopux, euse adj. Prononciation : (3ibwaj0,
Mnitif présent : gésir. — Participe présent :
gisant. — Tous les autres tenms sont inusités
— Attention à l’accent circonflexe de il gît._
Eviter les barbarismes *gir, il *gisera, etc.
gibus [sibys] n. m. Chapeau. — Invariable : des
gibus [-bys].
349 GIFLE

gifle n. f. Un seul / De même : gifler. qui fournit les clous de girofle (condiment), et
la giroflée, plante ornementale cultivée p)Our ses
gigogne n. f. Avec un G majuscule : une mère fleurs. — Bien distinguer aussi girofle et girolle
Gigogne, une mère de famille nombreuse (champignon).
(familier). — PI. : des mères Gigogne. — Avec
un g minuscule (et sans trait d’union) : Une girolle n. f. Champignon appelé aussi chanterelle.
table gigogne. Une fusée gigogne. — PI. : Des — Attention aux paronymes girelle (poisson)
tables gigognes, des fusées gigognes T Ne pas et girofle
confondre avec cigogne.
giron n. m. Se blottir dans le giron de quelqu 'un.
gigot n. m. Gigot de mouton est un pléonasme, — Finale en -on, sans -d.
sauf quand on oppose cette expression à gigot
d’agneau : Préférez-vous le gigot d’agneau ou girondin, ine n. ou adj. Au sens historique, on
le gigot de mouton ? — Quand il s’agit d’un écrit les Girondins, avec un G majuscule : Les
chevreuil, on dit gigue ou, plus couramment, Girondins furent éliminés par les Jacobins (mais,
cuissot (avec -ot). — On ne dit plus des manches avec un g minuscule : La politique girondine).
à gigot (manches bouffantes), mais des manches — Au sens géographique, le mot suit la règle
gigot (avec gigot invariable). générale : La population girondine (= du
département de la Gironde). Les Girondins (=
gigoter V. i. Un seul t De même : gigotement, les habitants de la Gironde).
gigoteur.
girouette n. f Un seul r, deux t.
gilde > ghilde.
gît Troisième personne du singulier de l’indicatif
gilet n. m. Dérivé : giletier, ière [siltje, Jer]. présent de gésir > gésir, — Accent circonflexe
sur le L — Avec trait d’union : ci-gfi (= ici
gin n. m. Eau-de-vie. — Mot anglais. Prononcia¬ repose), dans une inscription funéraire.
tion : [d3in]. — PI. : des gins [dsin]. —
Composé : gin fizz ou, parfois, gin-fizz [dxin- gitan, ane n. ou adj. En principe, un g
fiz] (invariable : des gin fizz ou des gin-fizz). minuscule : Un campement de gitans. Un G
majuscule seulement quand on parle des gi¬
gingembre [3Ê3âbR(a)] n. m. Condiment. tans en tant qu’ils constituent un peuple, une
ethnie : Les Gitans sont sans doute originaires
gingival, ale, aux adj. Des gencives. — Masculin de l'Inde.
pluriel en -aux : Des abcès gingivaux.
gîte Un accent circonflexe sur le L De même :
giorno (a) loc. adv. Eclairé a giorno, comme en gîter. — On prendra garde au genre.
plein jour. — Expression italienne. Prononcia¬ 1 Le ^te Abri, logement, chez-soi : Rentrer au
tion : [ad3jDRno] ou mieux, à l’italienne,
gîte.
[ad3DRno]. T Pas d’accent sur le a.
2 La ^te Inclinaison accidentelle d’un navire
girafe n. f Un seul / De même : girafeau ou sur le côté : Le navire donne de la gîte (s’incline
girafon n. m. (petit de la girafe). — Eviter ta sur le côté). Une gîte dangereuse.
déformation populaire *girafie.
3 Le ^te à la noix, le gite à l’os Morceaux
de bœuf (toujours masculin).
girandole n. f Un seul /. — Ne doit pas désigner
une guirlande lumineuse.
givre n. m. Pas d’accent sur le L De même :
givrage, givrer, givreux.
giration n. f. Avec un i, a la différence de
gyroscope, gyrostat, etc. De même : giratoire,
glabre adj. Se prononce [glabafo)], avec a
giravion, giraviation, girodyne.
vélaire [a], mais s’écrit sans accent circonflexe.
girelle, girolle Deux noms féminins paronymes.
glaçage n. m. Cédille sous le c.
1 girelle Poisson de la Méditerranée.
2 girolle Champignon, appelé aussi chanterelle glaçant, ante adj. Cédille sous le c.

glace, sorbet En principe, la glace contient du


girl n. f. (anglicisme) Prononciation : [gœRl]
lait ou de la crème, le sorbet n’en contient pas.
PI. ; des girls [gœRl].

girofle n. m. Un seul / De . giroflée, glacer v. t. Conjug. 17 Le c prend une cédille


giroflier. — Bien distinguer le giroflier, arbre devant a ou o .• il glaça, nous glaçons.
GLACIAIRE 350

glaciaire, glacière Ne pas écrire l’adjectif gla¬ globe n. m. Toujours un g minuscule, même
ciaire (L’érosion glaciaire) comme le nom femi- quand le mot dœigne la Terre : Les mers et les
maglacière (Mettre de la viande dans la glacière). océans du globe.

glacial, ale adj. Au masculin pluriel, on ren¬ globe-trotter n. m. Prononciation : [gbbtsD-


contre parfois la forme glaciaux, mais la forme toea] — PI. : des globe-trotters [-tœa].
la moins rare est glacials: Des courants d’air
glacials. — On évitera d’employer le mot au globule ▼ Toujours masculin : Les globules
masculin pluriel. Employer plutôt très froid ou blancs — Dérivés : globulaire, globuleux.
glacé: Des courants d’air très froids (ou glacés).
glorieu^ euse adj. Au sens de « vaniteux, fier »,
glacière, glaciaire > glaciaire. appartient à la langue littéraire im peu archaï-
sante : Faire le glorieux Se montrer glorieux
glacis [glasi] n. m. Finale en -is. de sa réussite.

glaçon n. m. Le c prend une cédille. glorifier v. t. Conjug. 20 Double le i à la première


et à la deuxieme personne du pluriel de
glaçure n. f. Le c prend une cédille. l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous glorifiions, (que) vous glorifiiez.
glaïeul [glajœl] n. m. Un tréma sur le L
gloriole n. f Un seul L
glaire Sécrétion visqueuse. T Toujours féminin :
Des glaires gluantes glose n. f. Explication, commentaire. — Se
prononce avec [o], [gloz], mais s’écrit sans
glaise n. f. Avec -ai-. De même : glaiser, glaiseux, accent circonflexe. EÎe même : gloser [gloze].
glaisière. — Avec un -s: Des terres glaises
glossaire n. m. Recueil de mots expliqués,
glaive n. m. Avec -ai-. lexique. — Ne pas déformer en *glosaire. ^

gland n. m. Un -d à la fin. — Dérivés : glandage, glossateur [glosatoea] n. m. Auteur d’une glose.


glander. — Ne pas déformer en *glosateur.

glaner v. t. Un seul n. De même : glanage, glane, glott^ ale, aux adj. (terme de phonétique) Mas-
glaneur, euse, glanure. cuhn pluriel en -aux : Les phonèmes glottaux

glapir V. i. ou v. t. Un seul p. glotte n. f. Deux t De même : glottal, glottique


(la muqueuse glottique) .
glas [gla] n. m. Sonnerie de cloche. — Le -s final
est muet. glotte, luette T Ces deux noms féminins
désignent deux réahtés bien différentes.
glass n. m. Anglicisme très familier qui désigne
un verre d’alcool : Allons prendre un glass au 1 glotte Orifice supérieur du larynx, entre les
bar. — Prononciation: [glas]. Le pluriel deux cordes vocales inférieures.
anglais est glasses [glasas]. En français, on dira 2 luette Petite languette qui termine en arrière
plutôt cependant des glass [glas]. On évitera le voüe du palais.
d’employer ce mot au pluriel.
glouglou n. m. En un seul mot, sans trait
glaucome [glokom] n. m. Maladie des yeux. — d’union. — PI. : des glouglous — Dérivé :
Pas d’accent circonflexe sur le o, malgré la glouglouter.
prononciation [o].
glouton adj. ou n. Le féminin prend deux n:
glauque adj. D’un vert tirant sur le bleu : Les
gloutonne. De même : gloutonnement,
eaux glauques de la mer. Des yeux glauques. gloutonnerie.
— Eviter le contresens qui consiste à employer
le mot au sens de « trouble, sans éclat ».
glu n. f. T Pas de e à la fin.
glèbe n. i. Serfs attachés à la glèbe, à la terre,
gluau n. m. — PI. ; des gluaux
au domaine. — Avec accent grave.
glucide (terme de biochimie) Toujours masculin :
global, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux •
Des rtsultats globaux Les glucides sont présents dans presque tous les
351 GLUCOSE

glucose Toujours masculin. L’Académie fait de goal-average n. m. (anglicisme) Prononciation :


ce mot un féminin, sans raison. [golavenas]. — PI. : des goal-averages [-Ra3].

gluten n. m. Prononciation : [glyten]. gobelet n. m. Finale en -et. — Dérivé :


goheleterie [gobletm], gobeletier [goblatje].
glycine n. f. Plante. — Avec un y.
goberger (se) v. pron. Conjug. 16. Prend un e
glyc(o)- Elément (du grec glukus « doux »), après le g devant a ou o .• il se gobergea, nous
qui entre, ainsi que glycéro-, dans la formation nous gobergeons.
de très nombreux mots savants ; glycémie,
glycéride (masculin), glycérie, glycérine, glycéri- godelureau n. m. Un seul d, un seul /, un seul
ner, glycérique, glycérol, glycérolé, glycérophos¬ r. — PI. : des godelureaux
phate, glycocolïe, glycogène, glycogenèse ou
glycogénie, glycogénique, glycosurie, glycosu- godet n. m. Petit récipient. — Finale en -et
rique.
godille n. f. Manœuvrer une embarcation à la
glyptique n. f. Art de graver les pierres fines. godille, avec un seul aviron. — Prononciation :
— Attention à l’y. [godij]. — Dérivé : godiller [godije] v. i.

gnangnan [jiâjiô] adj. OU n. Préférer la graphie godron n. m. Ornement, pli. — Les dérivés
gnangnan à gnan-gnan. — Toujours invaria¬ prennent deux n : godronnage, godronné. ▼ Ne
ble : Ces filles sont gnangnan. Des gnangnan. pas dire goudron pour godron.

gneiss n. m. inv. Roche. — Prononciation : goéland n. m. T Accent aigu sur le e, et non


[gnes], avec [gn] et [e]. De même : gneisseux, tréma. Un -d à la fin. — La prononciation
euse [gnesB, 0z] ou gneissique [gnesik] adj. générale est [goelô], mais en Bretagne on dit
[gwelô] ou [gwalô].
gnocchi n. m. Mot itaüen. Prononciation [jiokil.
Attention au groupe -cch-. — Le mot gnocchi goélette n. f. T Accent aigu sur le e, et non tréma.
est un pluriel italien, donc pas de -s au pluriel : — La prononciation générale est [goelet], mais
des gnocchi — En français, peut s’employer les marins bretons disent [gwelet] ou [gwalet].
au singulier : un gnocchi — On écrit, avec un trait d’union, brick-goélette
(pl. : des bricks-goélettes), mais, sans trait
gnôle [pol] n. f. (populaire) Mauvaise eau-de-vie. d’union, trois-mâts goélette,^ quatre-mâts goélette,
— La graphie gnôle est la meilleure, car elle cinq-mâts goélette, six-mâts goélette (pL :• des
est la plus phonétique. — On rencontre aussi trois-mâts goélettes, des quatre-mâts goélettes,
les orthographes gnole, gniole, gniôle, gniaule, des cinq-mâts goélettes, des six-mâts goélettes).
niaule, niole, niôle.
goémon n. m. Accent aigu sur le e, et non tréma.
gnome n. m. Petit génie souterrain. — Pronon¬ — Prononciation : [goemS].
ciation: [gnom], avec o fermé [o]. T Pas
d’accent circonflexe. goguenard, arde adj. D’une gaieté narquoise et
malveillante. — Dérivé: goguenardise. —
gnomique adj. (didactique) Poésie gnomique. Aucun rapport de sens avec les noms masculins
Aoriste gnomique. —Prononciation : [gnomik]. pluriel lesgoguenots ou les gogues, qui désignent
trivialement les lieux d’aisances.
gnomon n. m. Cadran solaire, dans l’Antiquité.
— Prononciation : [gnomS]. De même: gno- goguette n. f. Seulement dans l’expression en
monique [gnomonik]. goguette.

gnose n. f. Doctrine philosophique. — Pronon¬ goinfre n. ou adj. (familier) Glouton. — Un seul


ciation : [gnoz], avec o fermé [o]. Dérives : / De même : goinfrer, goinfrerie.
gnostique [gnostik] et gnosticisme [gnosti-
sismis)], avec o ouvert [o]. goitre n. m. ▼ Pas d’accent circonflexe sur le
L De même : goitreux.
gnou n. m. Animal d’Afrique. — Prononciation :
golden n. f. Anglicisme qui désigne une variété
[gnuj. — PI. : des gnous.
de pomme à peau jaune. — Prononciation :
goal n. m. Prononciation : [gol]. — PI. : des goals [golden]. — Toujours invariable : des golden,
[gol]. — Pour éviter cet anglicisme, dire des pommes golden. — Toujours féminin : Des
plutôt : gardien de but ou gardien. golden juteuses.
GOLF 352

golf^ golfe Bien distinguer par l’orthographe le 1 goth, gothe [go, gat] Nom ou adjectif.
golf (sport) et un go^e (^ande baie) : Jouer
au golf. Le golfe de Gascogne. a/ Les Goths (avec un G majuscule) Ancien
peuple germanique, divisé en deux rameaux, les
Ostrogoths et les Wisigoths. — Au singuHer :
gomme n. f. Deux m. De même : gommage,
Un Goth. Une Gothe.
gommé, gomme-gutte (pl. ; des gommes-guttes),
gommer, gomme-résine (pl. : des gommes-ré¬ b/ goth, gothe Adjectif qualifiant les per¬
sines), gommeux, gommier. sonnes : Les rois gotks Les tribus gothes Une
princesse gothe.
gonade (anatomie) Glande sexuelle. — Un seul
2 gothique (avec th) Adjectif ou nom.
n. — Toujours féminin : Une gonade mâle. Une
gonade femelle. a/ Qualifie une chose appartenant aux Goths
(Les coutumes gothiques), sauf en ce qui
gond n. m. — Un -d à la fin. concerne la langue > gotique.

gondole n. f. Un seul /. b/ Qualifie une forme d’art médiévale carac¬


térisée par l’emploi de la croisée d’ogives : L’art
gothiqiu ou (n. m.) le gothique, — (par
gondoler v. i. Un seul L De même : gondolage,
extension) Cathédrale gothique.
gondolement, gondolant
c/ Qualifie une forme d’écriture : L’écriture
gonfalon ou gonfanon n. m. Au Moyen Age, gothique ou (n. f.) la gothique. Une lettre
banmère de guerre — Les deux formes sont gothique.
admises. De même :gonfalonierowgonfanonier.
3 gotique (avec t sans h) La langue gotique
ou (n. m.) fc gotique: langue germanique
gonfler v. t. ou v. i. Un seul f De même :
ancienne qui était parlée par les Goths. —
gonflage, gonflé, gonflement gonfleur.
(adjectivement) La phonétique gotique.
goi^ n. m. Instrument à percussion. — Pronon¬
gouache n. f. Procédé de peinture. — Dérivés :
ciation : [g5g]. — PI. : des gongs [g5g].
gouaché, ée, gouacher.
gono- Préfixe (du grec gonos « semence,
gou^ n. m. Fromage de Hollande. — Un g
germe »), qui entre dans la formation de
minuscule. — Pl. : des goudas [guda].
quelques mots savants : gonochorisme
[gDnokDHism(a)], gonococcie [gonakoksi], go¬
goudron n. m. Deux n dans les dérivés :
nocoque [ganakak], gonocyte [ganasit], gonor¬
rhée [ganaae]. goudronnage, goudronné, goudronner, gou-
dronneur, goudronneuse, goudronneux.
goret n. m. Jeune porc. — Finale en -et
gouffre n. m. Deux f
gorge Mettre, avoir le couteau sur (sous) la gorge
> couteau (2). gouge [gu3] n. f. Qseau à bois. — Le son [3]
œt noté par g, alors que le dérivé goujure n. 1.
(entaille; rainure) prend un j.
gorge-de-pigeon adj. D’une couleur nacrée
bleue ou mauve — Deux traits d’union.
gougelhof > kouglof.
Toujours invariable: Des teintes gorge-de-
pigeon. ~ (substantivement) Des porcelaines
goujat n. m. Peut s’employer à la forme féminine
d’un délicat gorge-de-pigeon. Toute la gamme
des gorge-de-pigeon. comme adjectif, dans la langue expressive : Des
maniérés goujates — Dérivé : goujaterie.
gorger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
devant a ou o ; u gorgea, nous gorgeons 1. goujon n. m. Tige de fixation. — Dérivé :
(avec deux n) : goujonner v. t. (fixer avec un
goujon).
gorgonzola n. m. Mot italien francisé —
Prononciation : [gaagSzala]. - PL : des gor¬
gonzolas [-la]. 2. goujon n. m. Poisson. — Dérivé (avec deux
n) : goujonniere adj. f. (perche goujonnière).
gorille n. m. T Bien prononcer [gaaij], avec ni,
goujure > gouge.
et non *[gaRil], avec [Ij.

goulasch [gulaj] ou goulache Mets hongrois,


goth, gothique, gotique Trois mots qui ne sont
pas mterchangeables. ragoût de bœuf. - Préférer l’orthographe
goulasch a goulache. ▼ Ce mot est normale-
353 GOULET

ment masculin (Un goulasch succulent), mais goût n. m. Orthographe, expressions et sens.
la finale -ache de la graphie goulache fait que
1 Accent circonflexe sur le u.
le mot est parfois employé au féminin en
français. 2 Au goût de, du goût de. De nos jours, on dit
plutôt, dans une phrase affirmative. Ce specta¬
goulet, goulot Deux noms masculins paronymes. cle est à mon goût et, dans une phrase négative.
Ce spectacle n’est pas de mon goût.
1 goulet Passage resserré : Le goulet de la rade
de Brest. 3 On dit plutôt avoir le goût de et avoir un goût
pour: Il a perdu le goût du travail. Il a un
2 goulot Col étroit d’un récipient : Le goulot certain goût pour le travail manuel
de la bouteille. T Bien dire goulet d’étrangle¬
ment et non *goulot d’étranglement. 4 Dans le goût de. Dans le style, dans le genre
de : Un poème de Ronsard dans le goût de
gouleyant, ante adj. (familier) Vin gouleyant, Théocrite (= à la manière d’un poème de
léger et agréable. Théocrite).
5 Eviter d’employer le mot goût au sens de
goulotte n. f. (technique) Conduit, tuyau. — odeur ; Une odeur de pourriture végétale (et non
Deux t. un goût de pourriture végétale) avait envahi la
cabane abandonnée.
goulu, ue adj. ▼ L’adverbe goulûment prend un
accent circonflexe sur le u. goûter Constructions et sens.

goum n. m Autrefois, unité militaire au Maroc, I Goûter quelque chose.


en Algérie. — PI. : des goums [gum]. — 1 Au propre. Manger ou boire une petite
Dérivé : goumier n. m. (soldat d’un goum). quantité d’un mets ou d’une boisson pour
connaître son goût : Goûte la sauce, tu me diras
goupil n. m. Ancien nom du renard. — si elle est assez épicée.
Prononciation : [gupi], le -/ étant muet.
2 Au figuré. Jouir pleinement d’une chose :
goupille n. f Cheville. — Prononciation : [gupij]. Assis sur le pas de sa porte, il goûtait la fraîcheur
du soir. — Apprécier : Je goûte peu la peinture
moderne. Il n ’a pas goûté la plaisanterie.
goupiller v. t. Attention au / après le groupe
-iîl- à la première et à la deuxième personne II Goûter à quelque chose.
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous goupillions, (que) vous 1 Au propre. Commencer de manger un
goupilliez mets, de boire une boisson ; entamer : J’ai à
peine goûté aux hors-d’œuvre. Ton café esuil
assez sucré ?—Je ne sais pas, je n ’y ai pas goûté.
goupillon n. m. Prononciation : [gupij5]
2 Au figuré. Avoir l’expérience de : Quand
gourbi n. m. Hutte ; abri militaire. — PI. : des on a goûté à la moto, la voiture semble bien peu
gourbis. amusante. Dans ce sens, est un équivalent plus
courant de goûter de.
gourd [gun] adj. Engourdi. — Un -d a la fin.
III Goûter de quelque chose.
Le féminin est gourde (à distinguer du nom
féminin une gourde). 1 Au propre. Manger ou boire d’une chose
pour la première fois : Si vous venez dans ma
gourdin n. m. Finale en -in. propriété du Bordelais, je vous ferai goûter de
mon vin.
gourgandine n. f. (famdier) Femme de mœurs 2 Au figuré. Faire l’expérience de ; Quand on
légères. a goûté de cette vie pleine de risques, une existence
paisible semble bien monotone. Dans ce sens, est
gourmand, gourmet Ces deux mots ne sont pas un équivalent plus littéraire de goûter à.
synonymes.
1 Un gourmand, une gourmande Personne qui goûter, goutter Bien distinguer par l’ortho¬
aime les bonnes choses et mange beaucoup. graphe goûter (Je vais goûter de ce vin) et
goutter (Ce robinet ne cesse de goutter).
2 Un gourmet (pas de féminin) Homme qui a
un goût délicat et savant en matière de goutte n. f. Orthographe et expressions.
nourriture et de boisson.
1 Deux t. De même : gouttelette, goutter,
gouttereau, goutteux, gouttière.
gousset n. m. Finale en -et.
GOUTTER 354

2 ns se ressemblent comme deux gouttes d’eau grâce. C’est trop de grâce que vous me faites.
> ressembler. — Avec grâce au pluriel ; Action de grâces. —
On écrit indifféremment rendre grâces ou
3 N’y voir goutte, n’y entendre goutte (= ne
rendre grâce. Le pluriel semble cependant plus
rien voir, ne rien entendre). Expressions à la
fréquent.
fois un peu archaïques et un peu familières. Ne
peut s’employer que si l’on renvoie à une 3 Grâce à. Cette expression ne peut s’employer
indication pr&édemment exprimée : Faites at¬ que s’il s’agit d’un résultat ou d’un événement
tention en descendant l’escalier, on n’y voit heureux : Grâce à ce nouveau remède, on pourra
goutte. Quelle histoire embrouillée l personne peut-être guérir le cancer. Grâce à mon ami,
n’y entend goutte l Dans le cas où l’on renvoie j’ai pu trouver un emploi Ne jamais employer
à une indication qui suit, on ne peut employer grâce à quand on parle d’un mauvais résultat
y: Je ne vois goutte dans ce corridor (et non ou d’un fait fâcheux. Dire à cause de, en raison
je n ’y vois goutte dans ce corridor). Je n ’entends de, par le fait de, par la faute de : A cause de
goutte à votre affaire (et non je n’y entends l’alcoolisme et de la sous-alimentation, la
goutte à votre affaire). tuberculose progressait rapidement dans les
4 Goutte à goutte, goutte-à-goutte. Pas de trait milieux populaires (et non grâce à l’alcoo¬
d’union dans la locution adverbiale goutte à lisme...). Par la faute d’un médecin incompé¬
goutte: Elle versa le médicament goutte à tent, il est devenu infirme (et non grâce à un
goutte. L’eau tombait goutte à goutte du bord médecin incompétent...).
du toit. — Deux traits d’union dans le nom
masculin un goutte-à-goutte (injection lente gracier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première
d’un médicament dans l’organisme ; appareil et à la deuxième personne du pluriel de
qui sert à cette injection). — Toujours invaria¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
ble : des goutte-à-goutte. (que) nous graciions, (que) vous graciiez

goutter, goûter > goûter. gracile adj. Finale en -ile, même au masculin :
Un corps gracile.
gouvernail n. m. — PI. : des gouvernails
gradation, graduation Deux noms féminins
gouverne Toujours féminin : Les gouvernes de paronymes souvent confondus.
l’avion étaient défectueuses. 1 gradation Passage par degrés d’un état à un
autre : La gradation de la lumière et des teintes
gouvernemental, ale, aux adj. Masculin pluriel au lever du jour. La gradation des termes est
en -aux : Les milieux gouvernementaux. un effet de style.

goyave Fruit tropical. — Prononciation : 2 graduation Action de graduer un instrument


[gojav]. — Toujours féminin : Des goyaves de mesure : Procédons à la graduation du
délicieuses. — Dérivé : goyavier [gojavje] n. m. thermomètre. — Echelle graduée d’un instru¬
(arbre). ment : La graduation est presque effacée. —
Système de division susceptible d’être matéria¬
grabat n. m. Lit de pauvre ou de malade. — A lisé par une telle échelle : La graduation de
^tinguer de galetas, logis misérable. — Dé¬ Fahrenheit est utilisée dans les pays de langue
rivé : grabataire adj. ou n. anglaise.

graben n. m. (terme de géologie) Mot allemand. gradé, gradué, graduel Trois paronymes à
Prononciation : [gRaban]. — PI. (en français) : distinguer.
des grabens [-ban]. — Pour éviter ce germa¬ 1 gradé, ée Qui a un grade. — S’emploie
nisme, on pourra employer fossé d’effondre¬ surtout substantivement. Les gradés : les mili¬
ment ou fossé tectonique. taires qui ont un grade.
grabuge n. m. Familier. A éviter dans le registre 2 gradué, ée Muni d’une graduation : Instru¬
•soutenu. ment gradué^ en millimètres. — Progressif, dont
la difficulté va en augmentant; Exercices
grâce [gRas] n. f. Orthographe et expressions. gradués pour le piano.
1 Un accent circonflexe sur le a. ▼ Les dérivés 3 graduel, elle Qui évolue par degrés et non
ne prennent pas d’accent, gracier, gracieuse¬ brusquement : L ’amélioration graduelle de la
ment, gracieuseté, gracieux, et se prononcent situation économique.
avec un a palatal [a].
graduation, gradation > gradation.
2 Avec grâce au singulier : Rentrer en grâce.
Faire grâce à un condamné. Accepter de bonne
gradué, gradé, graduel > gradé.
355 GRAFFITI

graffiti n. m. pl. Deux f, un seul t. — Graffiti même sens, on emploie aussi bon : Deux bons
est un pluriel italien en Ne pas écrire : des kilomètres. Deux bonnes heures.
*graffitis. — On rencontre parfois un graffiti,
employé pour désigner une inscription isolée ; 3 Employé adverbialement devant un parti¬
Un graffiti injurieux avait été griffonné à la cipe, s’accorde en genre et en nombre : Des
craie sur la porte. — L’emploi du singulier fenêtres grandes ouvertes. Des yeux grands
italien un graffito se rencontre parfois dans un ouverts. L’invariabilité, qu’on rencontre quel¬
contexte archéologique, mais il est rare dans quefois, est moins conseillée.
la langue usuelle. 4 On accorde grand en nombre et en genre
dans les expressions telles que : des grands
graillon [gRojS] Deux noms masculins malades, des grands mutilés, des grands brûlés,
homonymes. une grande malade, les grands tuberculeux, etc.
1 graillon (populaire) Crachat épais.
grand(-) Premier élément de composé.
2 graillon Morceau de gras qui reste dans un
plat, dans une poêle. — Odeur de graisse brûlée, 1 L’orthographe avec une apostrophe, du type
de mauvaise cuisine. grand’mère, est vieillie. De nos jours, un trait
d’union : grand-mère. On écrira donc : grand-
chambre, grand-chère, grand-chose, grand-
graillonner Deux verbes intransitifs.
croix, avoir grand-faim, grand-garde, en grand-
1 graillonner (populaire) Tousser en expecto¬ hâte (très vieilli ; de nos jours, on dit plutôt en
rant un graillon. — Parler d’une voix grasse grande hâte), avoir grand-honte, grand-maman,
et enrouee. T A distinguer de grasseyer, parler grand-mère, grand-messe, à grand-peine, grand-
gras, c’est-à-dire en prononçant les r d’une peur, faire grand-pitié, grand-place, grand-
certaine manière (comme dans les milieux route, grand-rue, grand-salle, avoir grand-soif,
populaires de Paris). grand-tante, grand-vergue, grand-voile — Tous
ces composés sont de formation ancienne, et
2 graillonner Brûler, cuire en dégageant une l’on dit aussi, de nos jours, grande route, grande
odeur de graillon : Du saindoux graillonnait rue, grande salle à côté de grand-route,
dans la poêle. grand-rue, grand-salle.

graineterie n. f Prononciation : [gRentRi], 2 Pour les composés féminins de grand- énu¬


plutôt que [gRenetRi], qui est rare. — De la mérés au § 1 précédent, l’usage est flottpt en
même famille ; grainetier [gRentje]. ce qui concerne le pluriel : des grands-mères ou
des grand-mères. L’usage le meilleur est de
laisser le premier élément invariable. On écrira
graisse n. f Ne pas écrire graisse, corps gras, donc : des grand-chambres, des grand-mamans,
comme Grèce, pays. — Dérivés : graissage, des grand-routes, des grand-messes, des grand-
graisser, graisseur, graisseux. mères, des grand-tantes, etc.

grammaire n. f Deux m. De même : grammai¬ 3 Pour les noms masculins, le trait d’union est
rien, grammatical, ale, aux, grammaticale¬ obligatoire, sauf dans quelques noms (notam¬
ment, grammaticalisation, grammaticalisé. ment dans des noms désignant des dignitaires) :
grand officier, grand pretre, grand prix, grand
gramme n. m. Unité de poids. — Deux m. vizir, grand ensemble, etc. T Les mots grand(-)
duc, grand(-) livre ont la graphie avec trait
d’union et la graphie sans trait d’union, selon
grand, grande adj., n. ou adv. Sens et
le sens > grand(-)duc, grand(-)livre.
orthographe.
4 Dans les composés masculins de grand-, les
1 Attention à la place de l’adjectif dans
deux éléments prennent la marque du pluriel :
certaines expressions. Un grand homme, un
des grands-angulaires (mais des objectifs grand-
personnage éminent, un homme grand, un
angulaires > grand-angulaire), des grands-ducs,
homme de haute taille : Napoléon était un grand
des grands-duchés, des grands-livres, des
homme. Ce joueur de basket est un homme
grands-oncles, des grands-papas, des grands-
grand, sa taille est de près de deux mètres.
pères, des grands-parents. T Le nom grand-
2 Grand peut s’employer devant une indication croix est toujours invariable > grand-croix.
numérique pour indiquer que la quantité réelle
est au moins égale ou même un peu supérieure 5 Les adjectifs composés en grand- s’écrivent
à la quantité indiquée par le nombre : D ici au tous avec le trait d’union. — Le premier
village, il y a deux grands kilomètres (= au élément reste invariable : des objectifs grand-
moins deux kilomètres, ou même un peu plus). angulaires (mais des grands-angulaires >
grand-angulaire), les demeures grand-ducales,
J'ai attendu deux grandes heures (= au moins
deux heures, ou même un peu plus). Dans le des scènes grand-guignolesques.
« \
GRAND-ANGULAIRE 356

grand-angulaire T Dans l’emploi adjectif, le grand-messe n. f — PI. : des grand-messes.


premier élément est invariable: Des objectifs
grand-angulaires. Dans l’emploi substantif, il grand ofiBcier n. m. Dignitaire de la Légion
prend la marque du plunel : Des grands- d’honneur, etc. T Pas de trait d’union. — PI. :
angulaires. des grands officiers.

grand-chose > chose (2). grand-oncle n. m. — PI. : des grands-oncles.

grand-^nroix Peut être féminin (= la plus haute grand-papa n. m. — PI. : des grands-papas.
di^té d’un ordre honorifique) : On lui a
decemé la grand-croix de la Légion d honneur. grand-peine (à) loc. adv. inv. — Un trait
Peut être masculin (= titulaire de ce grade) : d’umon : Il réussit à grand-peine à grimper sur
Un grand officier et un grand-croix de la Légion le mur.
f honneur. — Féminin ou masculin, toujours
invariable : des grand-croix. grand-père n. m. — PI. : des grands-pères.

grand duc, grand-duc Attention au trait d’union. grand prêtre n. m. T Pas de trait d’union. —
PI. ; des grands prêtres
1 Un grand duc (sans trait d’union) Oiseau
rapace nocturne. — PI. : des grands ducs.
grand prix n. m. T Pas de trait d’union. — PI. :
2 Un grand-duc (avec un trait d’union) Souve¬ des grands prix — Prend une majuscule quand
rain d’im grand-duché. — Prince du sang, dans ü s’agit du nom d’un prix littéraire, artistique
la Ru^ie tsariste — PL : des grands-ducs. La ou sportif : le Grand Prix de la critique. Le
tournée des grands-ducs. Grand Prix de Paris.

grand-ducal, ale, aux adj. L’élément grand- grands-parents n. m. pi. ▼ Ne peut jamais
reste invariable : Le palais grand-ducal La s’employer au singulier. Dire: L’un de ses
garde grand-ducale. Les héritiers grand-du¬ grands-parents (et non *un grand-parent).
caux Les demeures grand-ducales
grand-tante n. f. — PL : des grand-tantes.
grand-duché n. m. — PI. ; des grands-duchés
grand vizir n. m. T Pas de trait d’union. — PL :
grande-duchesse n. f — PI. ; des grandes- des grands vizirs
duchesses
grand-voile n. f — PL : des grand-voiles
grand ensemble n. m. T Pas de trait d’union.
— PI. : des grands ensembles granit, granité Deux graphies pour un même mot
qui désigne une seule réalité. La prononciation
gi^d-guignolesque adj. L’élément grand- reste est toujours [gaanit], avec -t final prononcé. —
invariable: des scènes grand-guignolesques ^ forme granit est la forme courante : Eglise
(dignes du théâtre du Grand-Guignol). bretonne en granit. Solide comme du granit._
La forme granité rat celle qui rat employée en
grand livre, grand-livre n. m. Attention au geolo^e : Le granité est une roche cristalline
trait d union. d origine interne. — Dérivés : granité, granitelle
n. f (variété de granit), graniter, granitique,
1 Le gTMd livre de la Dette publique (sans trait granito n. m. (imitation de granit ; pi. : des
d union) ou le grand-livre (avec un trait granitos), granitoïde.
d’union) Liste des créanciers de l’Etat.
2 Un grand-livre (avec un trait d’union) granule Un seul n, un seul /. De même:
Registre de comptabilité commerciale. — PL : granulaire, granulat, granulation, granulé,
des grands-livres granuler, granuleux. ▼ Toujours masculin : Un
granule tout petit
grand magasin n. m. ▼ Pas de trait d’union.
— PL : des grands magasins grape-fruit n. m. Prononciation: [gsepisut]
— PL : des grape-fruits [-faut]. E existe une
grand-maman n. f — PL : des grand-mamans. autre graphie, plus rare, grape/ruit (en un seul
mot). — Pour éviter cet anghcisme, employer
le mot français pamplemousse.
x 'J' ~ grand-mères
(préférable à des grands-mères). ▼ L’ortho-
mphe grand’mère, avec une apostrophe, est graphe, graphique Deux noms masculins dési¬
a éviter > arriere-grand-mère. rant la meme réahté. Le mot graphe s’emploie
dans le langage des mathématiques modernes.
357 GRAPHITE

Le mot graphique appartient à la langue 3 gratuitement Toujours adverbe. Jamais ad¬


courante : Le graphique de l’évolution du chmre jectif. N’est pas familier. Peut s’employer au
d’affaires. propre (Catalogues distribués gratuitement) ou
au figuré (Attaquer, provoquer quelqu’un gratui¬
graphite Attention au groupe pk Un seul t De tement, sans raison).
meme : graphitage, graphiteux, graphitique. —
Toujours mascuSn ; Le graphite est gris. gratter v. t. Deux t De même : grattage, gratte
n. f., grattement, gratteur, grattoir, gratture.
graphologie n. f. Dérivés : graphologique,
graphologue. gratte-ciel n. m. Invariable : des gratte-ciel

grappe n. f. Deux p. De même; grappillage, gratte-dos n. m. Invariable ; des gratte-dos.


grappiller, grappilleur, grappillon.
gratte-papier n. m. Invariable : des gratte-papier.
grappiller v. t Attention au i après le groupe -ill- à
la première et à la deuxième personne du pluriel gratuit adj. ▼ Le masculin se prononce [gRatqi]
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ; le -t étant muet. — Féminin : gratuite
(que) nous grappillions, (que) vous grappilliez. [gnatqit]. — Dérivés : gratuité, gratuitement

grappin n. m. Deux p. gratuit, gratuitement, gratis > gratis.

gras-double n. m. Un trait d’union — PI. : des grau [gso] n. m. Sur la côte méditerranéenne,
gras-doubles. chenal qui fait communiquer un étang littoral
avec la mer. — PI ; des graus [gno].
grasseyer v. i. Conserve Yy à toutes les formes : je
f'asseye. Je grossirai — Attention au i après Y y gravats n. m. pl. Ne peut pas s’employer au
singulier. — Attention au paronyme plâtras
la première et à la deuxième perwnne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : — La forme gravais est vieillie.
(que) nous grasseyions, (que) vous grasseyiez.
graveleux, euse [gnavlo, oz] adj. Un seul L De
grasseyer, graillonner Deux verbes à bien même : gravelure [gRavlyn].
distinguer.
gravelle n. f. Deux l
1 grasseyer Parler gras, c’est-à-dire prononcer
les r d’une certaine manière : Les Parisiens des gravement, grièvement > grièvement.
milieux populaires grasseyent
2 graillonner Parler d’une voix grasse et gravillon [gnavip] n. m. Les dérivés prennent
enrouée > graillonner (1). deux n : gravillonnage, gravillonner.

gratifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la gravois n. m. Toujours au pluriel. Forme vieillie


première et à la deuxième personne du pluriel (ou technique) de gravats > gravats.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous gratifiions, (que) vous gratifiiez. gré [gRc] n. m. Ne pas écrire et ne pas prononcer
comme grès [gRc], pierre. — On écrit, sans
gratin n. m. Un seul t De même : gratiné, ée, virgule : bon gré mal gré (avec mal gré en deux
gratin^ gratiner. mots). — On dit savoir ^ré à quelqu’un de:
Je sais gré à mon ami d’être intervenu en ma
gratis, gratuit, gratuitement Trois mots à bien faveur. Je vous sais gré de cette démarche (et
distinguer. non savoir gré à quelqu’un *pour).
1 gratis [gaatis] Adverbe: Demain on rase grec, grecque aih. ou n. Attention à la graphie
gratis. Non, il ne travaille pas gratûl Peut avec -cqu- du reminin. Attention à la majus¬
s’employer comme adjectif : Distribution gratis cule : La population grecque. Les Grecs — N.
d’échantillons publicitaires — Adverbe ou m. Le grec : la langue parlée en Grèce. — Une
adjectif, est toujours un peu familier, à la grecque: ornement.
différence de gratuitement, gratuit — Ne peut
s’employer qu’au sens propre. gréco-latin, ine adj. L’art gréco-latin. La culture
2 gratuit, nite [gaatqi, it] Toujours adjectif. gréco-latine Les mythes gréco-latins Les tradi¬
Jamais adverbe. N’est pas familier. Peut s’em¬ tions gréco-latines
ployer au propre (Distribution gratuite de
boissons chaudes) ou au figuré (Acte gratuit gréco-romain, aine adj. L’art gréco-romain. La
Attaque, provocation gratuite, sans raison). culture gréco-romaine La lutte gréco-romaine
GRECQUE 358

ou (n. f.) la gréco-romaine. Les dieux gréco- grès n. m. Roche. — Matière céramique. — Bien
romains Les traditions gréco-romaines prononcer avec une ouvert [gae] et écrire avec
un accent grave, à la différence de gré. — Les
grecque > grec. dérivés prennent un accent aigu : gréser, gré¬
seux, grésière, grésoir.
gréement [guemâ] n. m. Attention au e muet
intérieur. grésil n. m. Grêle formée de très fins grêlons
blancs. — Prononciation : [gaezi], le -l final
gréer V. t. Conserve le é à toutes les formes : je grée, est muet.
tu grées je gréerai, nous gréons, je gréais etc.
grésiller [gRezije] Deux verbes homonymes.
greffe Deux noms homonymes qui s’écrivent
avec deux / Attention au genre. 1 n grésille (impersonnel) : ü tombe du grésil.

1 Le greffe (d’un tribunal) Masculin. — 2 La bûche grésille, le lard Résille, produit un


Dérivé : greffier. léger crépitement sous l’action du feu, de la
chaleur.
2 La ^effe (d’un arbre fruitier, d’un organe)
Féminin. — Dérivés : greffage, greffer, gref- grève n. f. Un accent grave et non circonflexe.
feur, greffoir, greffon. — Accent aigu dans le dérivé gréviste. — Sans
complément, on dit plutôt faire grève que faire
greffon, griffon > griffon 2. la grève. Avec un complément, on dit (avec
l’article) : Faire la grève du zèle. Paire la grève
grégaire adj. Finale en -aire. des bras croisés, etc.
grège adj. ou n. f. Variable au sens propre : Des grever v. t. Conjug. 12. Il grève, il grèvera.
soies grèges ou des grèges Des fils greges (des
fils de soie grège). — Invariable comme adjectif grièche > pie-grièche.
de couleur : Des chaussettes grège.
grièvement, gravement L’adverbe grièvement
grégeois [gRe3wa] adj. m. Ne s’emploie que ne s’emploie qu’avec le verbe blesser ou le
dans l’expression feu grégeois.
participe adjectif blessé, ée. On dira donc :
grièvement blessé, blessé grièvement, miûs grave¬
grêle Deux mots homonymes qui s’écrivent avec ment malade.
un accent circonflexe.
1 La grêle n. f. Chute de grains de glace. — griffe n. f. Deux f. De même ; griffade, griffer,
Dérivés : grêlé, ée, grêler (il grêle), grêleux, griffeur, griffu, griffure.
grêlon.
2 grêle adj. Trop mince. 1. griffon n. m. Monstre ailé, animal fabuleux ;
vautour fauve ; chien d’arrêt à poü dur. — Ne
grelot n. m. Les dérivés prennent deux t: prend pas de majuscule, même désignant un
grelottement, grelotter. animal fabuleux : Les griffons passaient pour
garder les mines d’or.
grelotter v. i. De nos jours, on dit grefçtter de
fièvre, de froid. Le tour grelotter la fièvre est 2. griffon n. m. Point d’où jaillit une source. T
archaïque. Il existe un paronyme greffon, rameau qu’on
greffe. Ne pas dire le *greffon de la source.
greluchon n. m. (familier) Un seul L
griffonner v. t. Deux f, deux tl De même:
grenache n. m. Cépage; vin doux. — Avec un griffonnage, griffonneur.
g minuscule : Un verre de grenache. -,
grignoter v. t. Un seul t De même : grignote-
grenat Peut être nom masculin ou adjectif. ment, grignoteur, grignotis.

1 Comme nom masculin désignant une pierre grigou n. m. ou adj. m. (familier) Avare. — PI. :
précieuse, prend la marque du pluriel : Une des grigous.
oroche ornee de deux grenats
2 Comme adjectif de couleur, invariable : Des giigri, g^-g^ gris-gris [gnigRi] n. m. Amu¬
velours grenat. lette africaine. — Préférer la graphie grigri
^1- • Sflgris). — Le pluriel de gri-gri est :
3 Comme nom désignant une couleur, prend
des gris-gris. — La forme gris-gris est invariable.
la mai que du pluriel : Les grenats profonds et
Il vaut mieux l’eviter. Aucun rapport étymolo¬
les bleus lumineux d’un vieux vitrail.
gique avec l’adj. gris.
359 GRIL

gril n. m. Bien prononcer [gni], le -/ final est employé seul, désigne une couleur franche : Des
muet. robes gris-bleu. Des vareuses gris-vert. Des jupes
gris-brun. — Invariable aussi quand il est joint
grillé, grillagé Deux mots à bien distinguer. par et à un autre adjectif de couleur : Des robes
à rayures gris et noir. Des tentures blanc et gris.
1 grillé, ée Muni d’une grille, fermé par une — Invariable aussi quand il est juxtaposé à des
grüle, c’est-à-dire par de gros barreaux : Porte adjectifs de couleur : Des rayures gris, vert,
grillée d’un cachot, d’un parc. rouge.
2 grillagé Muni d’un grillage, fermé par un
grülage, c’est-à-dire par un treillis de fils de fer : grisâtre adj. Ai cent circonflexe sur le a.
La porte grillagée d^une volière. Le soupirail de
la cave est grillé, ce qui empêche les voleurs grisé, griset Deux noms masculins paronymes
d’entrer, et il est aussi grillagé, ce qui empêche à distinguer par l’orthographe et la pronon¬
le passage des rats. — L’erreur la plus fréquente ciation.
consiste à dire la porte *grillagée d’une prison, 1 grisé [gnize] Teinte grise qu’on donne à
au lieu de porte grillée. certaines parties d’un dessin, d’un schéma,
d’une carte de géographie.
grille-pain n. m. Invariable : des grille-pain.
2 griset [gnize] Jeune chardonneret ; requin de
griller v. t. ou v. i. Attention au i après le groupe la Méditerranée.
-///- à la première et à la deuxieme personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ 1. grison n. m. (vieux) Homme d’un certain âge,
tif présent: (que) nous grillions, (que) vous qui commence à grisonner.
grilliez.
2. grison, onne adj. ou n. Du canton des
grimacer v. i. Conjug. 17. Le c prend une cédille Grisons, en Suisse : La population grisonne. Les
devant a ou o: il grimaça, nous grimaçons. Grisons.

grimper v. i. Se conjugue avec avoir: Il avait grisonner v. i. Deux n. De même : grisonnant


grimpé sur la table et il haranguait l’assistance.
La conjugaison avec être (Il était grimpé sur grisou n. m. Inusité au pluriel. — Pas de -t à
la table) n’est pas conseillée dans le registre la fin, malgré l’existence du dérivé grisouteux
soutenu, même quand il s’agit d’exprimer l’état. — Le composé grisoumètre s’écrit en un seul
mot, sans trait d’union.
grincer Conjug. 17. Le c prend une cédille devant
a ou O ; il grinça, nous grinçons. — On dit : Je grivèlerie, grivoiserie Deux noms féminins sans
grince des dents (plutôt que je grince les dents, aucun rapport de sens.
qui est vieilli). — En revanche, on dit : Cela 1 grivèlerie Délit qui consiste à ne pas payer
va me faire grincer les dents (plutôt que me le prix d’une consommation.
faire grincer des dents).
2 grivoiserie Caractère de ce qui est ^vois,
gringalet n. m. ou adj. m. Un seul L — Ne peut joyeusement licencieux. — Une grivoiserie : une
jamais s’employer au féminin. parole grivoise.

griotte [gaiot] n. f. Cerise. — Deux t. grog n. m. Mot anglais depuis longtemps


francisé.
grippe n. f. Deux p. De même : grippage, grippé,
grippement, gripper, grippe-sou. groggy adj. Anglicisme du langage de la boxe
passé dans la langue familière au sens de
grippe-sou n. m. ou adj. (familier) PI. : des «étourdi, assommé». — Prononciation:
grippe-sou ou, mieux, des grippe-sous. [gRDgi]. — Variable en nombre: Elle est
groggy. Ils sont groggys. Elles sont groggys.
gris, grise adj. Employé seul, s’accorde en
nombre et en genre : Des robes grises. grogner v. i. Attention au i après le groupe -gn- à
Employé avec un mot précisant la nuance ou la première et à la deuxième personne du pluriel
la couleur, reste invariable. Pas de trait d’union de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
si le deuxième mot n’est pas un adjectif de (que) nous grognions, (que) vous grogniez.
couleur, mais une précision de nuance : Des
vareuses gris verdâtre. Des jupes gris clair. Des grognon adj. ou n. La forme grognon peut tr^
robes gris foncé. Des écharpes gris perle. Un trait bien s’employer pour le féminin : Elle est très
d’union si le deuxième mot est un adjectif qui. grognon. La forme grognonne est plus rare et
GROIN 360

ne s’emploie guère que pour qualifier les grouillot [gRujo] n. m. (familier) Jeune coursier.
choses : Une humeur grognonne. — Le dérivé — Finale en -ot
grognonner v. i. (se plamdre, récriminer comme
un grognon) est familier. grouse [gRUz] Oiseau, que l’on chasse notam¬
ment en Ecosse. — Usa^e parfois flottant pour
groin [gKwê] n. m. Museau du porc. le genre. Préférer le féminin : Une belle grouse.

grommeler v. t. Conjug. 13. Je grommelle, je gruau n. m. — PI. : des gruaux.


grommellerai — Dérivé, avec deux m et deux
1: grommellement grue n. f. Oiseau. — Machine de levage. — Le
sens de « femme légère » est familier.
groom n. m. (anglicisme) Prononciation :
[gauin]. PI. ; des grooms [gaum]. — Cet gruger v. t. Conjug 16. Prend un e après le g
anglicisme vieilli a été remplacé par chasseur. devant o ou o .• if grugea, nous grugeons.

groseille [gRDzej^ n. f. On écrit plutôt, avec grume n. f Un seul m.


groseille au pluriel, confiture de groseilles, mais,
avc« groseille au singulier, gelée de groseille. On grumeau n. m. Un seul m. Finale en -eau.
écrit toujours : sirop de groseille. — Toujours
maquereau au singulier dans: groseille à grumeler (se) v. pron. Se mettre en grumeaux.
maquereau (des groseilles à maquereau). — — Conjug. 13. La pâte se grumelle, se
Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬ grumellera.
ble : Des rubans groseille.
gruyèra n m. Avec un g minuscule : du gruyère
groseillier [gsozeje] n. m. T Un / après le (mais du fromage de Gruyère, du fromage de
groupe -/■//-. la Gruyère, région de Suisse). —- PI. : des
gruyères. W Bien prononcer [gRyjcR], et non
gros-grain n. m. Etoffe ; ruban. — PI. : des •[gRjreR], ce qui est une prononciation fautive.
gros-grains.
guano n. m. Engrais. — Prononciation : [gwa-
Gros-Jean On écrira ce mot avec un G et un no]. — PI. des guanos [-no].
J majuscules et avec un trait d’union dans
l’expression familière être Gros-Jean comme guatémaltèque [gwatemaltek] Du Guate¬
devant mala : La population guatémaltèque. Les Guaté¬
maltèques. — Il existe aussi une forme, moins
gros-porteur n. m. ou adj. — PI. ; des avions usitée, guatémalien, ienne. T Le e de guatémal-
gros-porteurs, des gros-porteurs. tème, guatémalien prend un accent aigu, à la
différence de Guatemala.
grossir Sans complément, on emploie plutôt la
forme active : Le torrent a grossi (plutôt que 1. gué n. m. Endroit peu profond où l’on peut
s’est grossi). Avec un complément introduit par traverser un cours d’eau. — Prononciation :
de, on emploie plutôt la forme pronominale : [ge]. Dérivés : guéable [geablfa)], guéer [gee].
Le fleuve se grossit de nombreux affluents. La
foule des émeutiers s'était grossie de tous les 2. gué ! Inteijection : La bonne aventure, ô gué l
désœuvrés qui tramaient dans la ville. — Prononciation : [ge].

grossium n. m. (familier) Personnage très riche guelfe n. m. ou adj. En Italie, au Moyen Age,
et très puissant. — Prononciation : [gRosjom]. partisan du pape. — Toujours un g minuscule :
— PI. : des grossiums. Les guelfes s’opposaient aux gibelins, partisans
de l’Empereur. Prononciation : [gelf]. — Dé¬
rivé : guelfisme [gelfismfa)].
grosso modo loc. adv. (familier) En deux mots,
sans trait d’union.
guelte n. f. Pourcentage sur les ventes. —
Prononciation : [geltfa)].
grotesque Généralement adjectif: Un accoutre¬
ment grotesque (= très ridicule). — Comme
nom désignant des peintures, toujours féminin
guenille [ganij] n. f Dérivé : guenilleux, euse
[ganij0, 0z].
et presque toujours au pluriel: De belles
grotesques italiennes du XVI‘siècle. — Dérivé ■
grotesquement guenon [ganS] n. f. Dérivé : genuche [ganyj^.

grotte n. f. Deux t guépard n. m. Animal. — Accent aigu et non


cmconflexe. Prononciation : [gepaa].
361 GUÊPE

guêpe [gep] n. f. Accent circonflexe. De même : La guerre de l’Indépendance. Si la dénomination


guêpier, guêpière. — Avec guêpe au singulier : est un adjectif, elle s’écrit avec une minuscule :
taille de guepe. — Avec guêpe au pluriel : nid Les guerres médiques. Les guerres puniques La
de guêpes. guerre franco-allemande.
3 Pour les expressions après-guerre, avant-
guère [g£R] adv. Orthographe et emplois. guerre, entre-deux-guerres > après-guerre,
1 L’orthographe guères, avec -s final, est avant-guerre, eutre^eux-guerres. — Guerre
vieilhe. Ne s’emploie plus que dans la poésie éclair > éclair.
traditionnelle (licence poétique). 4 De guerre lasse. Expression figée, (^s
2 Ne peut s’employer qu’avec les négations ne laquelle l’adjectif est toujours au féminin
ou ne... plus. Dire : H n’a guère de temps, et singuUer : De guerre lasse (et non de guerre
non II a guère de temps (tour relâché) ou II Nas), ils ont signé l’accord. De guerre lasse (et
n’a pas guère de temps (régionaUsme). En non de guerre Nasses), elles ont renoncé
revanche, Il n’a plus guère de temps est
parfaitement correct. — L’omission de ne, guerroyer [genwaje] v. i. Conjug. 21. Change
quand le verbe est sous-entendu, est admise y en i devant un e muet : je guerroie, je
dans la langue parlée cursive: Avez-vous des guerroierai ▼ Attention au i après l’y à la
réponses 1 — Guere. Nous toucherons cinq mille première et à la deuxième personne du pluriel
francs, six mille francs peut-être, mais pière de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
plus. A éviter dans la langue écrite soignée. (que) nous guerroyions (que) vous guerroyiez.
3 De guère. Locution vieillie. On dit de nos guet [gc] n. m. Les dérivés prennent deux t:
jours II ne s’en faut guère que... et non II ne guetter, guetteur.
s’en faut de guère que...
4 Guère rien. Tour pléonastique à éviter. Dire guet-apens n. m. Prononciation : [getapû]. Un
n n’a pas grand-chose à attendre et non II n’a trait d’union. Un seul p. Finale en -ens T Le
guère rien à attendre. pluriel est des guets-apens, mais il se prononce
[getapâj.
5 n n’y a guère. D y a peu de tenips —
Expression vieilhe. On dit plutôt naguère. guêtre n. f. Accent circonflexe. De même :
guêtré ée, guêtrer.
guérilla n. f. Mot espagnol francisé. Prononcia¬
tion : [genija]. Accent aigu sur le e. PI. : des
guette n. f. Tour de guet. — Deux u
guérillas [-ja].
guetter v. t. Deux U De même : guetteur.
guérillero n. m. Partisan qui fait la guérilla. —
Mot espagnol incomplètement francisé. Pro¬
gueule, gueules Ne pas écrire gueules (n. m.),
nonciation : [genijeno]. PI. : des guérilleros
couleur héraldique (= rouge), comme gueule
[-Ro]. Le deuxième e se prononce [e] et non
(n. f.), bouche : De gueules à la croix d’argent
[9], mais ne prend pas d’accent. ancrée. Le chien ouvrit sa gueule.
guérir Plusieurs constructions.
gueule, bouche > bouche.
1 Sans complément. On emploie plutôt la
forme intransitive : J'ai guéri rapidement. Ma gueule-de-loup n. f Désigne une plante et divers
jambe a guéri. La blessure a guéri toute seule. dispositifs techniques. — PI. : des gueules-de-
loup.
1 Avec un complément introduit par de. On
emploie plutôt la forme pronominale : Il n’a
jamais pu se guérir de sa légèreté, de ce préjugé
gueules, gueule > gueule.
Même dans ce cas cependant, la construction
gueuleton n. m. (familier) Le dérivé prend deux
intransitive est correcte.
n : gueuletonner.
guerre n. f. Orthographe et expressions.
1. gueuse Féminin de gueux. — Avec un -s-.
1 Deux r. De même : guerrier, guerroyer.
2. gueuse n. f. Masse de fonte. — Avec un -s-.
2 Dans les noms de guerres. Le mot guerre
s’écrit avec une minuscule, sauf dans : la Grande
Guerre (ceUe de 1914-1918), la Première, la 3. gueuse ou gueuze n. f. Bière belge.
Seconde Guerre mondiale. Si la dénomination œt
un nom, elle prend une majuscule : La guerre de guiche [gijl n f. Mèches plaquées sur le front
la Succession d’Autriche. La guerre de Cent Ans ou les tempes. — Employé surtout au pluriel.
GUIDE 362

guide Attention au genre. guillocher [gya/e] v. t. Orner de traits en creux :


Guillocher une plaque métallique. Briquet en
1 Désignant une personne, n’a pas de forme
or guilloché — Dérivés : guillochage [gijDjas]
féminine : Cette jeune femme qui fait visiter le
n. m. (action de guillocher), guilhKhe [gijoj]
château est un excellent guide. Une femme
n. f. (biirin qui sert à guillocher), guillocheur
guide (ne pas dire *une guide).
[gijoJœR] n. m. (ouvrier, artisan qui procMe
2 N’est féminin que dans le substantif pluriel au guillochage), guillochis [gijoji] n. m.
les guides : lanières de cuir qui servent à diriger (ensemble des traits gravés ornant une surface),
un cheval de trait (correspondent aux rênes guillochure [gijojys] n. f. (chacun des traits
d’un cheval monté). — (figuré) Mener la vie gravés formant un guillochis).
à grandes guides.
guingois Ne s’emploie que dans l’expression
guide-âne n. m. (familier) PI. : des guide-ânes, invariable de guingois [gâgwa], de travers. —
plutôt que des guide-âne. Ne pas écrire *guinguois.

guiderope n. m. Câble qu’on laisse pendre d’un guinguette [géget] n. f. Deux fois -gu-.
ballon, d’un aérostat. — Prononciation :
[gidnop]. — PI ; des guideropes. — En un seul guipure [gipys] n. f. Un seul p, comme dans les
mot, sans trait d’union. divers mots (techniques) de la même famüle :
guipage [gipas], guiper [gipe], guipon [gip5].
1. guigne [giji] n. f. Cerise.
guitare, cithare > cithare.
2. guigne [giji] n. f. (familier) Mauvaise chance.
gutta-percha n. f. Prononciation : [gytapeaka],
guigne, guignon Ces deux noms désignent la avec [y] et [k]. — En deux mots, avec un trait
mauvaise chance, mais ne sont pas interchan¬ d’union. Attention aux deux t et au groupe -ck-.
geables.
1 ^ guigne Familier. — On dit: porter la guttural, ale, aux adj. Attention aux deux t. —
guigne, avoir la guigne (jamais *avoir de la Masculin pluriel en -aux : Des sons gutturaux.
guigne).
guyanais, aise [gqijane, ez] adj. ou n. De la
2 Le guignon Légèrement vieilli et littéraire. Guyane. — Attention à la majuscule : La
— On ne dit jamais : *porter le pignon. On population guyanaise. Les Guyanais.
dit : avoir le guignon ou, parfois, avoir du
guignon.
gymkhana n. m. T Aucun rapport avec gymnas¬
tique. Ne pas déformer en *gymnakha.
guigner v.^ t. Attention au i après le groupe -gn- à
la première et à la deuxième personne du pluriel gymnastique adj. ou n. Pas gymnastique : pas
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : de course cadencé, en usage dans l’armé au
(que) nous guignions, (que) vous guigniez.
cours de certaines manœuvres. — Ne pas
déformer en pas *de gymnastique.
guignon, guigne > guigne.

guilde > ghilde. gynécée Toujours masculin, malgré la finale en


-ée: Un gynécée spacieux.

guUledou [gÿdu] n. m. Seulement dans l’expres¬ gynécologie n. f. Pour le dérivé, la forme gynécolo¬
sion famihere courir le guilledou, avoir ou
gue tend à éliminer la forme gynécologiste.
rechercher des aventures galantes.
gypaète [^ipaet] Oiseau. — Toujours masculin :
guillemets Règles d’emploi des guillemets > Le gypaète est grand et puissant
annexes.
gypse Attention à l’y.
— Toujours masculin ; Un
guillemeter v. t. Encadrer de guillemets : Guille- gypse très blanc. — Dérivé ; gypseux.
meter une citation. — Conjug. 14. Je guille-
mette. Je guillemetterai
gyro- Préfixe (du grec guros « cercle »), qui
entre dans la formation de quelques mots
gi^emot [gijmo] n. m. Oiseau de mer. —
Fmale en -ot savants: gyrocompas, gyromètre, gyropilote,
gyroscope, gyroscopique, gyrostabilisateur, gyros-
guilleret, ette [gijne, et] adj. Joyeux. — Finale tot, gyrovague. ▼ Les mots suivants s’&rivent
en -et, -. tte. avec gir- et non gyr-: giration, giratoire,
giraviation, giravion, girodyne.
H
h A l’initiale d’un mot, le h- peut, en français, handicap, handicapé, handicaper, handicapeur,
être « aspiré » ou muet. Le h- appelé « as¬ hangar, hanneton, hannetonnage, hannetonner,
piré », de manière traditionnelle mais impro¬ hanovrien, hanse (mais non hanséate ni hanséa-
pre, ne correspond pas à une « aspiration » tique), hanté, hanter, hantise, happement, hap¬
réelle, telle que celle qu’on entend en anglais pening happer, hacquebute ou naquebute, ha-
ou en allemand. Le h- aspiré et le h- muet se uenee, haquet, hara-kiri, harangue, haranguer,
distinguent seulement par l’effet sur la pronon¬ arangueur, haras, harassant, harasse, harasse¬
ciation par rapport à la finale du mot précédent. ment, harasser, harcelant, harcèlement, harce¬
ler, harceleur, harde (troupe de bêtes), hard-top,
1 Le h- aspiré interdit la liaison : les haches harder, hardes (vêtements), hardi, hardiesse,
[le’aj], ils hasardent [iLazand]. — Le h- muet hardiment, hardware, harem, hareng harengai-
rend la liaison obligatoire : les herbes [le- son, harengère, harenguet, haret, harfang
ZERbta)], ils hésitent [ilzezit]. hargne, hargneusement, hargneux, haricot, ha¬
2 Le h- aspiré interdit l’élision : la hache, je ridelle, harki, harle, harmattan, harnachement,
hasarde. — Le h- muet rend l’élision obliga¬ harnacher, harnais, harnais, haro, harpail
toire : l’herbe, j’hésite. harpe, harpie, harpiste, harpon, harponnage,
harponnement, harponner, narponneur, hart,
2 Le h- aspiré rend obligatoire la prononciation hasard, hasardé, hasarder, hasardeux, has¬
du e caduc (e muet) terminant le mot précé¬ chisch, hachisch, haschich ou hachich, hase,
dent : une grande hache [yngKÔdaaJ]. — Le hâte, hâtelet, hâter, hâtereau, hâtier, hâtif,
h- muet interdit la prononciation du e caduc hâtiveau, hâtivement, hauban, haubanage, hau¬
(e muet) terminant le mot précédent: une baner, haubert, hausse, hausse-col haussement,
grande nerbe [yngRÔdeRbCa)]. hausser, haussier, haussière, haut, hautain
(adj.), hautbois, hautboïste, haut-commissaire,
ha- H- aspiré et h- muet. haut-de-chausses, haut-de-forme, haute-contre,
1 Avec h- aspiré: haï, habanera, hâblerie, hautement, hautesse, hauteur, haut-fond, hau-
hâbleur, hachage, hache, haché, hache-légumes, tin ou hautain (n. m.), haut-le-cœur, haut-le-
hache-paille, hacher, hachereau, hachette, ha¬ corps, haut le pied, haut-parleur, haut-relief
che-viande, hachich, hachisch, haschich ou hauturier, havage, havane, hâve, haveneau ou
haschisch, hachis, hachoir, hachure, hachurer, havenet, haver, haveur, baveuse, havir, havre,
haddock, hafnium, hagard, haggis, haie, haïk, havresac, hayon.
haïku, haillon, haillonneux, haine, haineuse¬
ment, haineux, haïr, haire, haïssable, halage, 2 Avec h- muet : habile, habilement, habileté,
halbran, halbrené, hâle, hâlé, haler, haler, habilitation, habilité, habiliter, habillable, habil¬
haletant, halètement, haleter, haleur, half- lage, habillement, habiller, habilleur, habit,
track, hall, halle, hallebarde, hallebardier, habitabilité, habitable, habitacle, habitant, habi¬
hallier, hallstattien, halo, hâloir, halte, halva, tat, habitation, habiter, habituation, habitude,
hamac, hamada, hamburger, hameau, kam- habitué, habituel habituellement, habituer, ha¬
mam, hammerless, hampe, hamster, non l, bitus, hacendado, hacienda, hadron, hagio-
hanap, hanche, hanchement, hancher, handball. graphe, hagiographie, hagiographique, haïtien.
♦ \

HA 364

haleine, halicte, halieutique, haliotide, haliotis, habituer v. t. Se construit avec à : Il habitua ses
hallali, hallucinant, hallucination, hallucina¬ enfants aux travaux pénibles II habitua son fils
toire, halluciné, halluciner, hallucinogène, à dire la vérité
hallucinose, halogène, halogène, halogénure,
holographie, halophyte, haltère, haltérophile, hâbleur, euse adj. ou n. Accent circonflexe sur le
haltérophilie, hamadryade, hamadryas, hama- a et h- aspiré : le hâbleur. De même : la hâblerie.
mélis, hameçon, hameçonné, hanséate, hanséati-
ue, hapax haploïde, haplologie, harmonica, hache n. f Pas d’accent circonflexe. Se pro¬
armoniciste, harmonie, harmonieusement, har¬ nonce : [’an, avec un h- aspiré : la hache. De
monieux harmonique, harmoniquement, har¬ même : le hachage, du hache, U hache-légumes,
monisation, harmoniser, harmoniste, harmo¬ le hache-paille, hacher, le hachereau, la ha¬
nium, harpagon, haruspice, hast ou haste, hasté, chette, le hache-viande, le hachis, le hachoir,
hawaiien la hachure, hachurer.

ha!, ah! > ah ! hache-légumes n. m. Un h- aspiré : le hache-


légumes — Invariable : des hache-légumes
habiller v. t. Conjugaison et constructions.
1 At^tion au i après le groupe -///- à la hache-paille n. m. Un h- aspiré : le hache-paille.
preimère et à la deuxième personne du pluriel — Invariable : des hache-paille.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif pré^t :
(que) nous habillions, (que) vous habilliez. hache-viande n. m. Un h- aspiré : le hache-
viande. — Invariable : des hache-viande.
2 Se construit avec de : Des soldats habillés de
kaki On les a habillés de velours bleu. — La hachich, hachisch > haschisch.
construction avec en est moins recommandée.
On écrira : Elle s'habille de blanc (plutôt que hachis, haché Ces deux noms masculins ne sont
en blanc). pas interchangeables.
habitat n. m. Attention aux sens critiqués. 1 Le hachis fa/i] Mets, souvent très épicé (à
base de viande, de poisson ou de légumes qu’on
1 Peut s’employer correctement dans la langue hache finement), qui, en général, sert de farce :
des sciences naturelles, de l’ethnologie, de la Garnir de hachis une tomate.
géographie : L'habitat des lémuriens est limité
a Madagascar et au sud-est de l'Asie. Les 2 Le haché Viande (en général de la viande de
géographes distinguent l'habitat groupé et l'ha¬ bœuf) qui est vendue après avoir été passée au
bitat dispersé hachoir et qui se mange grillée : Acheter cent
grammes de haché chez le boucher.
2 L’emploi du mot habitat est déconseillé au
sens de logement, habitation, immeuble. On
haillon n. m. Vieux vêtement, morceau d’étoffe
écrira donc : La construction d'habitations
Prononciation : [’ajô], avec h- aspiré :
confortables (plutôt que d'habitats confortables).
le millox — Attention au pm-onyme U hayon
[’ej3], panneau mobile à l’arrière d’une char¬
habiter v. t. ou v. i. Il habite rue de la Poste rette, porte arrière d’une automobile.
(et non dans la rue de la Poste) > avenue,
boiüevard, rue. — En revanche, on peut dire
haine n. f Un h- aspiré : la haine. Plusieurs
mdifféremment habiter une maison ou dans une constructions.
maison, habiter la campagne ou à la campagne,
habiter Paris ou à Paris, etc. 1 & construit avec de ou pour ou contre: La
haine du mensonge. La haine des médiocres
habitué, ée adj. ou n. Constructions. pour ceux qui ont réussi II a de la haine contre
La préposition contre ne peut guère
1 ^mme adjectif. Se construit avec à: Il est
s einployer que devant un nom ou un pronom
habitue aux travaux pénibles II est habitué à
reagir vite. désignant une personne.
2 On prendra garde au sens ambigu de
2 Comme nom. Se construit avec de: Les
certes constructions avec de: La haine des
Imbitués du café du Commerce. Les habitués
des courses riches (sans complément) peut désigner la haine
rarouvee par les riches ou bien la haine
3 Eviter la construction avec à ce que (Il wrouvee à l’égard des riches. On évitera cette
n'est pas habitué à ce qu'on lui donne des équivoque en employant pour ou contre.
ordres). Tourner autrement : Il n 'est pas habitué
à se voir donner des ordres ou à recevoir des 3 ^ locution en haine de est une expression
ordres figée (ne pas dire *en haine pour, ni *en haine
contre).
365 HAÏR

haïr V. t. Toujours un h- aspiré: Je hais. — réception) ou un très vaste local (Le hall de la
Conjug. 28. Je hais, tu hais, il hait, jum gare Saint-Lazare Le hall du palais des
haïssons, wus haïssez, ils haïssent — Je haïssais. expositions). — Bien prononcer [’ol], et non
— Je haïs, tu hais, il haït nous haïmes, vous ♦pal]. — PI. : des halls Pol].
haïtes, ils haïrent — Je haïrai — Je haïrais. 2 La halle, les halles Pal] (avec un h- aspiré).
— Hais, haïssons, haïssez. — Que je home..., Mot français qui désigné un vaste édifice
qu'il haïsse... — Je haïsse..., qu il haït.. — servant au commerce : L'ancienne Halle aux
Haïssant — Haï, haïe. — Ce verbe n’a pas de blés de Paris. Les anciennes Halles de Paris.
tréma sur le / aux trois personnes du singulier
de l’indicatif présent : je hais [’e], tu hais [’cj, hallali n. m. Attention au groupe -II-. De nœ
il hait ^c]. Pas de trôna non plus sur le i a jours, h- muet : l'hallali — PI. : des hallalis.
la deuxième personne du singulier de l’mpéra-
tif présent : Imis [’c]. Partout ailleurs, tréma sur hal»g n. f. Peut s’employer comme interjection :
le i même à la première et à la deuxième Halte! — On &nt halte-lâ! avec un trait
personne du pluriel du passé simple (noiis d’union. — HaUe à..., locution: Halte au
haïmes, vous mûtes) et à la troisi^e pe^nne crime t Halte à la subversion l
du singulier du subjonctif imparfait : qu'il haït
— Mots de la même famille : haine, haineuse¬ haltère Un h- muet: l'haltère T Toujours
ment, haineux, haùsable (tous avec un h- masr.iilin (L'haltère est trop lourd pour lui), à
aspiré). la différence de une artère, vaisseau sanguin.

haire n. f. Chemise de crin que les moines et des hamiiff n m. Un h- aspiré : le hamac — Le c
dévots portaient par esprit de mortification — final se prononce : Pamak].
Le h- est aspiré: la noire. T Ne pas écrire
comme (un pauvre) hère. hamburger n. m. Anglicisme qui désigne un
steak haché. — Le A- est aspiré : le hamburger.
haïrien, ienne adj. D’Haïti, fle et Etat des — Prononciation : pafayngoea]. — PI. : des
Antilles : La population haïtienne Les Haïtiens. hamburgers [-gœa].
— Prononciation : [aisjc, jcn], avec [s], et non
[t], bien que le mot dénve du nom propre Haïti hamster n. m. Petit rongeur. — Le A- est aspiré :
[aiti]. — Pour le h-, l’usage hésite. Dans Haüi le hamster. — Prononciation : Pamstea]. —
il est toujours muet : la republique d'Haïti Le PI. : des hamsters [-stea].
dérivé haïtien devrait donc avou- un h- muet :
les Haïtiens nezaisjê). Cest cet usage (^u’il faut iinmlhall n. m. Le A- est aspiré : le handball —
en effet préférer, bien que les dfctionnaires En un seul mot, sans trait d’union. ▼ Ce mot
indiquent généralement la présence d’un h- est j»11wnan<t et non anglais. Prononcer : Pand-
aspiré. bal], et non ♦pandbol].

halalne n. f. Ne pas écrire l'halein^ le souffle, hoinlÎMip n. m. T Le A- est aspiré : le handicap


mmtne Valêtu, outil du cordonnier. [la’âdiMp]. Ne pas prononcer un handicap
^dénâdikap], mais [dé’adikap].
haler, hftler Deux verbes à bien distinguer.
1 haltf Pale] v. L o« v. i. Tirer : Les chevaux handicapé, ée adj. oa n ▼ L’einploi de ce terme
balaient les péniches sur les canaux. — fmarine) au sens de infirme, invalide, impotent, malade
Haler sur un câble — Un h- aspiré et pM est peu correct. — Le A- est aspiré. Eviter les
d’accent circonflexe. De même : le halage, le liaiantis fautives, très courantes : les handicapés
•riezadikape], un handicapé •[dénadikape]
haleur.
Dire [le’adikape], [dé’adikape], si l’on em¬
2 hâler Pale] v. t. Brunir : Le soleil va te hâl^. ploie ce mot.
_Un h- aspiré et un accent circonflexe. De
même : U hâle ▼ L’emploi inti^tif (Son hangar n. m. Le A- est aspiré : le hangar. T Pas
visage a hâlé) est peu conseillé. On écrira plutôt de -d à la fin.
se hâler: &« visage s'est hâlé
hnnnf n. f. Association de marchands au Moyen
haWar y. i. Un h- asoiré. Coniug. 15 îje halète. ^ge. — Ne pas écrire comme l’anse (d’un
Je halèterai — Dérivé : halètement panier). — Avec une minuscule, sauf d^ la
Hanse teutonique ou la Hanse: association de
hall, halle Deux noms à distinguer. villes de l’Memagne du nord, au Moyen Age.
— Un A- aspiré : b Hanse — En revanche,
1 Le hall Pol] (avec un h- aspir^. Anglicisme,
pour les dénv& hanséate et hanséatique on
bien entré dans l’usage, qui désigne un g^d
préférera la prononciation avec un A- muet :
vestibule (Je vous attendrai dans le hall de
HARA-KIRI 366

les Hanséates [lezôseat], les villes hanséatiques haruspice ou arospice n. m. Devin romain. —
[levilzôseatik]. La forme haruspice est la plus fréquente. Le
h- est muet ; l’haruspice.
hara-kiri n. m. Le h- est aspiré : le hara-kiri
— PI. : des hara-kiris. hasard n. m. Avec un s et non un z: — Le A- est
aspiré : le hasard. De même : hasardé, hasar¬
harangue n. f. Le h- est aspiré : la harangue. — deux, hasarder.
Avec -an-. De même : haranguer, le haran¬
gueur. Attention à l’influence de hareng, qui hasarder Constructions.
s’écrit avec -en-.
1 A la forme active, le tour hasarder de est
haras n. m. Lieu où l’on élève des chevaux. — correct, mais archaïque: Il hasarda de tout
Le h- est aspiré : le haras T -s final ne se perdre pour pouvoir tout gagner. De nos jours,
prononce pas : [’aaa], et non ‘[’anas]. on dit : prendre le risque de, risquer de.
2 Se hasarder à est usuel et moderne. Signifie
harasser v. t. Un seul r. Le h- est aspiré : je suis « oser faire ou dire quelque chose en prenant
harassé [33sqi’arase]. De même : harassant, un risque » : Il se hasarda à poser cette question
harassement. — Le verbe harasser ne s’emploie au directeur.
pratiquement qu’à l’infinitif, aux temps
composés, au participe passé. hasardé, hasardeux Ces deux adjectifs ne sont
pas synonymes.
harceler v. t. Conjug. 10. Je harcèle, je harcèle¬
rai — Le h- est aspiré ; je harcèle. De même : 1 hasardé, ée Que l’on fait sans trop y croire
harcelant, le harcèlement. ou que l’on dit ^s être sûr : Une démarche
hasardée. Une réponse hasardée.
hardiment adv. Pas de e intérieur ni d’accent 2 hasardeux, euse Dangereux, qui comporte un
circonflexe sur le t risque d’échec. Une spéculation hasardeuse. —
Qui ri^ue fort de ne pas se vérifier : Une
hardware n. m. Anglicisme qui désigne la hypothèse hasardeuse.
fabrication des ordinateurs. Le software est la
conception ou l’utilisation des ordinateurs. — haschisch [’a/ij^ Le h- est toujours aspiré : du
En un seul mot, sans trait d’union. — Le A- est haschisch. Çuatre orthographes sont attestées
aspiré : le hardware. — Prononciation : [’aad- pour la même prononciation : hachich, has¬
wer]. — Pour éviter cet anglicisme, on dira chisch, haschich, hachisch. On pourra préférer
plutôt le matériel. De même, on remplacera la graphie hachisch.
software par le logiciel.
hase n. f. Femelle du hèvre. — Pas d’accent
haricot n. m. Le h- est aspiré: des haricots circonflexe. — Le A- est aspiré : la hase [la’oz].
[de’aRiko], et non ‘[dezaniko], faute popu¬
laire fréquente.
hâte n. f. Le A- est aspiré : la hâte. — Un accent
circonflexe. De même : hâter, hâtif, hâtiveau
harmonique Le h- est muet : l'harmonique. — n. m. (petit pois hâtif), hâtivement
L’usage est très flottant en ce qui concerne le
genre. Le masculin semble se généraliser dans
haupe-col n. m. Ancien insigne d’officier
tous les sens (en mathématiques, en acoustique,
0>laque métallique). — Le A- est aspiré : le
en musique, etc.). En tout cas, le féminin ne hausse-col — PI. : des hausse-cols.
peut s’employer qu’en phonétique ou bien pour
designer la corde d’un instrument ou une
grandeur sinusoïdale. haussière ou aussière n. f. Câble servant à
amaTOr un navire. Les deux formes sont
, admises, mais la forme aussière est plus
hmmonium n. m. Instrument de musique. — Le
frequente. T On dit Vaussière, mais la haussière
h- est muet : l’harmonium. — Prononciation : (A- aspire).
[aRmonjom]. — PI. : des harmoniums [-njom].
1. haut, haute adj. Question du trait d’union.
h^nois n. m. Le A- est aspiré : le hamois [’aRnwa].
Forme archaïque de harnais, employée seule¬ I Dans les dénominations géographiques.
ment dans l’expression blanchi sous le hamois.
1 Prend un H majuscule et se lie par un trait
harpagon n. m. Au sens figuré de « homme très d union au nom qui suit, si la dénomination
avare » (littéraire), un h minuscule : Son oncle désigné une unité administrative ou politique
est un vieil harpagon (h- muet). bien definie : Le département du Haut-Rhin. Le
departement des Hautes-Alpes.
HAUTBOIS
367

2 Un A minuscule et pas de trait d’union s’il I Avec un trait d’union et des majuscules Le
s’agit d’une région mal définie ; La haute Très-Haut (Dieu). — Sans trait d’union et avec
Normandie, le haut Limousin, la haute Au¬ des majuscules : La Haute Cour. — Sans trait
vergne, le haut Languedoc (anciennes divisions, d’union et sans majuscules : Des seigneurs hauts
aux limites mal précisées, de ces provinces). De justiciers. La haute trahison. Le haut bout (de
même : La haute Egypte (région située au sud la table). Un haut fonctionnaire (mais un
du delta et du cours inférieur du Nil). Le cours haut-commissaire). En haut lieu. Les hauts
du haut Amazone (partie du fleuve située le plus lieux. — Avec ou sans traits d’union, selon le
loin de l’embouchure). sens > haut(-)de(-)fonne, haut(-)le(-)pied.

3 II est préférable d’écrire, avec un h II En haut, au haut.


minuscule et sans trait d’union ; Le haut 1 en haut Tour moderne et vivant qui a un
allemand (langue). Un haut Normand sens très général. Signifie « en un endroit plus
(habitant). élevé » : Les chambres sont en haut, le salon
4 Les règles ci-dessus ne sont pas toujours en bas. La rue d’en haut.
apphquées strictement. On rencontre parfois les 2 au haut Tour littéraire et un peu archaïque.
orthographes ; Le haut-allemand (langue). Un Signifie « au sommet, à la fin de la montée » :
Haut-Normand, etc. Au haut de l’arbre, un oiseau chantait. Au haut
5 Dans les emplois adjectifs d’une expression de la rue en pente.
géographique, en principe, haut s’écrit avec un III De haut en bas, du haut en bas.
h minuscule et n’est pas joint au mot suivant
par un trait d’union : Un paysan haut normand. 1 de haut en bas S’emploie sans complément.
Les paysages haut alpins. Des fermes haut On ne peut dire *de haut en bas de la tour.
limousines {haut invariable, l’autre adjectif En principe, de haut en bas est l’expression la
accordé en nombre et en genre). Cependant il plus employée au sens figuré ; Examiner
est conseillé de ne pas employer adjectivement quelqu’un de haut en bas, d’une manière
les formes composées formées avec haut. Il vaut méprisante, hautaine.
mieux dire, par exemple : La phonétique du 2 du haut en bas La seule expression qui
haut allemand (plutôt que la phonétique haut admette un complément : Du haut en bas de
allemande). Un paysan de haute Normandie la tour, de la montagne. En principe, s’emploie
(plutôt que un paysan haut normand). Des de préférence à de haut en bas quand il s’agit
paysannes du haut Limousin (plutôt que des du sens propre : Le mur est couvert de lierre
paysannes haut limousines). du haut en bas.
6 Dans les emplois substantifs au féminin, IV T Eviter le pléonasme monter en haut.
en principe, haut s’écrit avec un h minuscule Dire : Je vais monter (et non Je vais monter en
et n’est pas joint par un trait d’union au mot haut). Au lieu de dire je vais monter en haut,
suivant. Il reste en principe invariable : Une on peut aussi préciser : Je monte au premier
haut Normande (plutôt que une Haute-Nor¬ étage. Je monte au grenier, etc.
mande). Cependant il est conseillé de ne pas
employer au féminin les formes composées avec V Là-haut. Toujours avec un trait d’union.
haut. Il vaut mieux dire : Une femme originaire
de haute Normandie (plutôt que une haut hautbois [’obwa] n. m. Instrument de musique.
Normande). Les femmes du haut Limousin _Le A- est aspiré : Le hautbois. — En un seul
(plutôt que les haut Limousines). mot, sans trait d’union t— Le mot hautbois
désigne aussi le musicien qui joue du hautbois ;
II Dans les dénominations historiques (haut = Le hautbois de l’orchestre est malade. Syno¬
le plus ancien). Pas de majuscule ni de trmt
nyme : hautboïste.
d’union ; Le haut Moyen Age. Une œuvre de
haute époque. — Exception : Le Haut-Empire
hautboïste [’obDist(3)] n. m. ou f. Celui, celle
^riode la plus ancienne de l’Empire romain).
qui joue du hautbois. Synonyme : un hautbois.
_Le A- est aspiré : le hautboïste, la hautboïste.
2. haut adv. Employé adverbialement, est tou¬
— Attention au tréma sur le i
jours invariable : Les hirondelles volent haut.
Ces filles parlent haut. Des juments haut- haut-commissaire n. m. Un trait d’union. —
jointées. Porter haut la tête (mais marcher la
Le A- est aspiré : le haut-commissaire. — PI. :
tête haute). Tenir haut la bannière. Haut les
des hauts-commissaires. — Dérivé : haut-
mains l Haut les cœurs ! Des personnages haut
commissariat (des hauts-commissariats).
placés (mais de hauts personnages).
haut-de-chausse, haut-de-chausses n. m.
3. haut Employé dans des expressions et
Deux traits d’union. — Le A- est aspire : Le
locutions.
HAUT DE FORME 368

haut-de-chausses. — On peut dire (sans -s ou 1 Adjectif. Ne prend pas de traits d’union : Une
avec -s à chausse) : un haut-de-chausse ou un locomotive haut le pied. — Invariable: des
haut-de-chausses (pl. : des hauts-de-chausse ou locomotives haut le pied.
des hauts-de-chausses). La forme la plus fré¬
quente semble être un haut^e-chausses (pl. : 2 Nom masculin. Prend deux traits d’union :
des hauts-de-chausses). le haut-le-pied, cheval de renfort non attelé. —
Invariable : des haut-le-pied
haut de forme, haut-de-forme Attention aux
traits d’union. haut-parleur n. m. Le h- est aspiré: le
haut-parleur. — Pl. : des haut-parleurs (avec
1 Adjectif. Ne prend pas de traits d’union : Un haut- invariable).
chapeau haut de forme. — Pl. ; des chapeaux
hauts de forme.
haut-relief n. m. Le h- est aspiré : le haut-relief
2 Nom masculin. Prend deux traits d’union : — Pl. : des hauts-reliefs
le haut-de-forme — Pl. : des hauts-de-forme. —
On dit parfois un haute-forme pour un haut-de- havane Le h- est aspiré : Le havane que j’ai fumé
forme (à éviter dans la langue soignée). — Nom masculin, désigne un cigare et prend
la marque du pluriel : Il fume des havanes —
haute-contre Le h- est aspiré : La haute-contre. Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
— Pl. : des hautes-contre. — Attention au ble : Des jupes havane (mais les gris et les
genre. havanes = les nuances de la couleur havane).
1 Toujours féminin quand le mot désigne une
hâve adj. Pâle et maigre. — Le A- est aspiré :
voix d’homme (voix qui peut monter plus haut
le hâve mendiant — Accent circonflexe sur le a
que celle du ténor).
2 En principe féminin, mais parfois aussi linv** n. m. Le h- est aspiré : le havre. T Se
masculin, quand le mot désigne le chanteur qui prononce [’avs(a)], avec a vélaire [a], mais
a cette voix. — Synonyme vieiUi : haute-taule s’écrit sans accent circonflexe. De même. Le
(n. f.). Havre (nom de ville) : Connaissez-vous Le Ha¬
vre ? (un L majuscule). Je vais au Havre. Je viens
haute-fidélité n. f. Toujours avec un trait du Havre (une minuscule à l’article contracté).
d’union. — Le A- est aspiré : la haute-fidélité.
— Employé adjectivement, toujours invariable : havresac n. m. Sac à dos. — En un seul mot,
Des chaînes haute-fidélité. ^ trait d’union. — Le A- est aspiré: le
havresac. ▼ Se prononce [’avaasak], avec un
haut-fond n. m. Partie de la mer ou d’un cours n vélaire [a], mais s’écrit sans accent cir¬
d’eau où le fond est haut, c’est-à-dire où la conflexe. Se prononce avec [s] et non avec [z].
profondeur est faible, ce qui est dangereux pour
la navigation — Le A- est aspiré : le haut-fond hawaiien, Uenne [awajê, jen] adj. ou n. Des îles
— Pl. : des hauts-fonds — Pour la différence nawau : La population hawaiienne. Un Ha¬
de sens avec bas-fond > bas-fond. waiien. — Le A- est muet : Les Hawaiiens
[lezawajê] — Attention aux deux L — Ne pas
haut fourneau n. m. ? Pas de trait d’union. — prononcer ‘[avaje].
Pl. : des hauts fourneaux.
hayon n. m. Panneau mobile à l’arrière d’une
^;'**"t*"*”f**^’ haut-le-corp8 Le h- est aspiré • charrette. — Po^ arrière d’une automobile.
le haut-le-cœur, le haut-le-corps — Noms ,, "■ aspiré : le hayon. ▼ Prononcer :
mv^bles : des haut-le-cœur, des haut-le-corps. Iejd], avTOJ’ej, et non *[’aj5] comme haillon,
On prendra garde de confondre ces deux lambeau d étoffe, vieux vêtement.
noms masculins.
he- H- aspiré et A- muet.
1 haut-le-cœur Nausée : Cette odeur infecte lu
donna un haut-le-cœur. — (figuré) Eprouver ur 1 Avec A- upiré: hét, heaume, heimatlos,
haut-le-cœur devant un acte lâche. heimatlorn, hein l, héler, hem l, henné, hennin,
2 haut-le-corps Mouvement brusque du haut hennir, hennissement hennuyer. hepl, héraut
du corps sous l’effet de la surprise, de herchage, hercher, hercheur. herd-book, hère
1 mdignation : En entendant ces mots étonnants (yaga^nd, misérable), hère (jeune daim), hé-
il eut un haut-le-corps i^e. henssement hérisser, hérisson, hérissonne,
herniaire, hernie, hernié, hemieux, héron, héron¬
haut pied, haut-le-pied Attention aux traits neau, heronniere, héros, herpe, hersage, hers-
dunion. chage, herscher, herscheur, herse, herser, hêtraie,
netre, neu /, heurt, heurté, heurter, heurtoir.
369 HÉ

2 Avec h- muet : hebdomadaire, hebdomadai¬ heureusement, heureux, heuristique, hévéa,


rement, hebdomadier, hébéphrénie, hébéphré- hexacoralliaires, hexacorde, hexaèdre, hexaé¬
nique, héberge, hébergement, héberger, héber¬ drique, hexagonal, hexagone, hexamètre, hexa¬
tisme, hébertiste, hébété, hébétement, hébétude, pode, hexose, H.LM.
hébraïque, hébraïsant, hébraïsme, hébraïste,
hébreu, hécatombe, hectare, hectique, hecto- hé !, eh ! > eh !
(préfixe), hectogramme, hectolitre, hectomètre,
nectométrique, hectopièze, hédonisme, hédo¬ héberger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
niste, hédonistique, hégélianisme, hégélien, g devant a ou o ; il hébergea, nous hébergeons
hégémonie, hégire, hélas l, hélianthe, hélian-
thème, helianthemum, héliantine, héliaque, hébétement n. m. T Le deuxième e, comme le
héliaste, hélice, héliciculture, hélicoïdal, héli- premier, porte un accent aigu, mais se prononce
coïde, hélicon, hélicoptère, héligare, hélio, ouvert [ebetmâ].
héliocentrit^ue, héliodore, héliographe, hélio¬
graphie, heliograveur, héliogravure, hélion, hé¬ hébéter v. t. Conjug. 11. Il hébète, mais il
liothérapie, héliotrope, héliotropine, hélimrt, hébétera. — Le A- est muet : il s'hébète.
héliportage, héliporté, hélium, hélix, hellébore,
hellène, hellénique, hellénisant, hellénisation, hébreu adj. ou n. m. Forme et emploi.
helléniser, hellénisme, hellénistique, hellequin,
helminthe, helminthiase, hélobiales, hélodée, 1 Pas de -X final au singulier : Le peuple hébreu.
helvelle, helvétique, helvétisme, hémarthrose, Les Hébreux — Le n- est muet : Apprendre
hématémèse, hématie, hématine, hématite, hé¬ l’hébreu.
matologie, hématologique, hématologiste, hé¬ 2 Ne peut s’employer au féminin. Pour dési¬
matologue, hématome, hématopoïèse, hématose, gner une femme, on dit une juive.
hématozoaire, hématurie, héméralopie, hémé-
rocalle, hémicycle, hémicylindrique, hémièdre, 3 Pour qualifier une personne ou un groupe
hémiédrie, hemigrammus, hémine, héminée, dont le nom est féminin, on emploie l’adjec¬
hémione, hémiplégie, hémiplégique, hémipté- tif Juive: Une princesse juive. Une tribu
roïdes, hémisphère, hémisphérique, hémistiche, juive.
hémitropie, hémoculture, hémocyanine, hémo¬ 4 Pour qualifier une cAose dont le nom est
génie, hémoglobine, hémogramme, hémolyse, féminin, on emploie l’adjectif yui'vc (Les fêtes
hémolysine, hémolytique, hémopathie, hémo¬ juives) ou hébraïque (Les traditions hébraïques
phile, hémophilie, hémoptysie, hémoptysique, Les institutions hébraïques).
hémorragie, hémorrapque, hémorrhée, hémor-
roïdaire, hémorroïdal, hémorroïde, hémostase, 5 L’adjectif hébraïque est le seul adjectif
hémostasie, hémostatique, hendécagone, hendé- possible au féminin quand on qualifie un
casyllabe, hendiadys, henry (unité d’induction nom relatif à la lanwe (c’est-à-dire à l’hé¬
électrique), héparine, hepatalgie, hépatique, breu) : La langue hébraïque. La grammaire
hépatisation, hépatisme, hépatite, hépatocèle, hébraïque.
hépatologie, hépatomégalie, neptacorde, heptaè¬
dre, heptaédrique, heptagonal, heptagone, héral¬ hégélianisme n. m. Philosophie de Hegel. —
dique, héraldiste, herbacé, herbage, herbage- Prononciation: [egeljanism(a)], avec [g], et
ment, herbager, herbe, herberie, herbette, non [3]. — Avec des accents aigus sur les e
herbeux, herbicide, herbier, herbivore, herbori¬ et avec un h- muet, à la différence de Hegel:
sation, herboriser, herboriste, herboristerie, L’hégélianisme est le système de Hegel [’egal].
herbu, herbue (n. f.), hercule, herculéen, her¬ — De la même famille : hégélien, ienne [egeljl,
cynien, héréditaire, héréditairement, hérédité, jen] (avec h- muet).
hérésiarque, hérésie, héréticité, hérétique, héri¬
tage, hériter, héritier, hermandad, hermaphro¬ hein 1 Interjection familière de la langue parlée.
disme, hermaphrodite, herméneutique, hermès, Equivalent plus soutenu : n’est-ce-pas ?
herméticité, hermétique, hermétiquement, her¬
métisme, hermine, herminette, héroï-comique^ héler v. t. Un h- aspiré : je hèle. ■— Conjug. 11.
héroïde, héroïne, héroïnomane, héroïque, héroï¬ Je hèle, mais je hélerai
quement, héroïsme, herpe, herpès, herpétique,
herpétisme, herpétologie, hertz, hertzien, hési¬ hélice, spirale Dans la langue des géomètres,
tant, hésitation, hésiter, hétaïre, hétairie, hétaï¬ une hélice est une courbe qui monte en tournant
risme, hétérocerque, hétéroclite, hétérocyclique, sur elle-même autour d’un cylindre de révolu¬
hétérodoxe, hétérodoxie, hétérodyne, hétéroga¬ tion, une spirale est une courbe plane qui tourne
mie, hétérogène, hétérogénéité, hétérogreffe, en s’élargissant. On devrait donc dire escalier
hétéromorphe, hétéromorphie, hétéromor¬ en hélice plutôt que escalier en spirale, mais
phisme, hétéronome, hétéroptères, hétérosexuel, l’usage ne s’est pas conformé à cette distinction
hétérosphère, hétérotrophe, hetman, heur, heure. des mathématiques.
» \
HÉLICOÏDAL 370

hélicoïdal, ale, aux adj. En fonne d’hélice. — Henri, Henriette Pour le prénom Henriette,
Le h- est muet. — Masculin pluriel en -aux : toujours un A- muet : La robe d’Henriette, —
Des ressorts hélicoïdaux. Pour Henri, presque toujours un A- muet : Le
veston d’Henri Le A- aspiré est vieilli ; La gloire
héliotrope Plante. — Le A- est muet : l’hélio¬ de Henri IV.
trope. — Toujours masculin : Un héliotrope
décoratif. héraldique adj. ou n. f. Le A- est muet, à la
différence de celui de héraut : l’héraldique. De
heUébore t> ellébore. même : l’héraldiste.

hellène adj. ou n. Synonynie littéraire de grec : héraut, héros, Hérault Trois noms masculins
Le peuple hellène. Les Hellènes. L’h est muet : homophones.
les Hellènes [lezelen]. — Ne pas écrire comme
1 Le héraut Au Moyen Age, personnage
Hélène, prénom féminin. — Dérivés (avec
chargé d’annoncer les déclarations de guerre,
h- muet) : hellénique, hellénisant, hellénisa¬
les défis, etc. On disait aussi héraut d’armes.
tion, hellénisé, hellénisme, helléniste,
— (figuré) Annonciateur, défenseur d’une idée
hellénistique.
nouvelle : Dans sa jeunesse, Sainte-Beuve fut le
héraut du romantisme naissant.
hémicycle Le h- est muet : l’hémicycle. —
Toujours masculin : Un hémicycle très grand. 2 Le héros Demi-dieu ; homme très brave ;
personnage d’une œuvre ou d’une aventure ;
hémisphère Le h- est muet : l’hémisphère Nord. Hercule, le héros dorieru Les héros de la Grande
T Toujours masculin, à la différence de sphère : Guerre. Hemani type du héros romantique.
L’hémisphère Sud est plus froid que l’hémis¬
phère Nord. 3 L’Hérault Fleuve et département du
Languedoc.
hémistiche Le h- est muet : l’hémistiche. —
Toujours masculin : Un hémistiche harmonieux herbe n. f. Expressions à distinguer.
1 dans l’herbe Suppose que l’herbe est haute,
hémorragie n. f. Le h- est muet : l’hémorragie. non coupée : Attention t une vipère peut être
— Avec -rr-, et non *-rrh-. De même : cachée dans l’herbe !
hémorragique.
2 sur l’herbe Indique seulement que le sol porte
hémorroïde n. f. Le h- est muet : l’hémorroïde de l’herbe, haute ou non ; Emportons un panier,
— Avec -rr-, et non avec -rrh-. De même : nous déjeunerons sur l’herbe.
hémorroïdaire, hémorroïdal, ale, aux. 3 en herbe Se dit du blé, etc. qui n’est pas
encore mûr : La troupe des cavaliers piétina le
hémostase ou hémostasie Le h- est muet ; blé en herbe.
l’hémostase, l’hémostasie. — Toujours féminin :
Une hémostase soudaine. — Les deux formes herbeux, herbu Ces deux adjectifs ne sont pas
sont admises. interchangeables.

hendiadys n. m. Figure de rhétorique. Le h- est 1 herbeux, euse Où l’herbe croît, où il y a de


muet : l’hendiadys. — Prononciation (au singu¬ l’herbe : Un chemin herbeux et ombragé.
lier et au pluriel) : [édjadis], plutôt que 2 herbu, ue Couvert d’une herbe épaisse et
[endjadis]. — A côté de hendiadys, il existe abondante : Dans la prairie, un espace herbu
une autre forme hendiadyin (attention au indiquait l’emplacement de la source.
groupe -yi-), qui se prononce [êdjadin] ou
[endjadin]. PI. : des hendiadyins.
herborisation, arborisation > arborisation.
henné n. m. Teinture, fard. — Le A- est aspiré : herborisateur, herboriste Deux noms à
Le henné. — Prononciation : [’ene]. distinguer.

hennin n. m. Coiffure des femmes, au XV= siècle. 1 herborisateur, trice Personne qui pratique
— Le A- est aspire ; le hennin. — Prononcia¬ l’herborisation, c’est-à-dire qui recueille les
tion ; [’enê], plantes qui croissent à l’état sauvage, pour les
étudier ou pour les collectionner dans un
hennir v. i. Le A- est aspiré — La prononciation herbier ou pour utiliser leurs propriétés
[ anin], avec [a], est vieillie. De nos jours, on médicinales.
prononce [’enin]. De même : hennissant [’e-
2 herboriste Personne qui exerce l’herboriste¬
nisâ], hennissement [’enismâ].
rie, commerce des plantes médicinales. Le
371 HÈRE

commerce des herboristes, supprimé en France héros [’eRo] n. m. Le A- est aspiré : le héros, le
en 1941, comprenait aussi la vente de certains beau héros, le nouveau héros. Ne pas dire : le
remèdes, d’articles d’hygiène, de parfums, etc. *bel héros, le ^nouvel héros, le *fol héros En
revanche le A- est muet dans les dérivés :
1. hère n. m. De nos jours, seulement dans l’héroïne du roman, l’héroïque résistance, le bel
l’expression un pauvre hère, un miséreux, un héroïsme, le fol héroïsme.
personnage sans crédit. — Le A- est aspiré : un
pauvre here [dépovRa ’er]. T Ne pas écrire héros, héraut, Hérault > héraut.
com ne la haire, chemise de crin.
hertz n. m. inv. Unité de fréquence. — Pronon¬
2. hèr« n. m. Jeune cerf ou jeune daim. — Le ciation : [cRts]. Le A- est muet : un hertz
h- est aspiré ; le hère. [déncRts].

hériter Le h- est muet : j'hérite. — Plusieurs hésiter Le A- est muet : j’hésite. — Plusieurs
constructions. constructions.
1 n a hérité de son oncle. Préposition de + 1 Avec un infinitif. Le tour moderne est hésiter
nom de personne. à: J’hésite à partir. — Le tour hésiter de
(J’hésite de partir) est archaïque.
2 n a hérité d’une maison. Préposition de +
nom de chose. 2 Avec un substantif. On emploie hésiter entre,
hésiter sur: J’hésite entre ces deux solutions. Il
3 n a hérité de son oncle une maison. Le hésite sur la réponse à donner. Les tours hésiter
complément désipiant la personne est précédé dans, hésiter quant à sont corrects, mais plus
de de, le complément désignant la chose est rares : Il hésite dans ses réponses. Il hésite quant
construit directement. à la réponse à donner.
4 n a hérité une maison. Construction assez 3 Avec un mode personnel (indicatif ou condi¬
fréquente dans la langue actuelle, mais critiquée tionnel). Le tour hésiter si est vieilli : J’hésite
par quelques grammairiens. Dans la langue sur¬ si je rêve ou si je suis éveillé. J’hésitais si je
veillée, on écnra plutôt : lia hérité d’une maison. partirais ou si je resterais. Ce tour est peu
5 La maison héritée de mon oncle (avec conseillé.
participe passif)- Construction admise.
hétéroclite, hétérogène (un A- muet dans ces
herméneutique, hermétique {h- muet dsms ces deux mots). Ces deux adjectifs ne sont pas
deux mots). Bien distinguer ces deux adjectifs. interchangeables.
1 herméneutique Qui concerne l’interprétation 1 hétéroclite (toujours péjoratif) Qui est dépa¬
des textes anciens ou sacrés. — N. f. L’hermé¬ reillé, qui manque d’unité (avec une idée de
neutique: science de l’interprétation de ces désordre, de laideur, etc.) : L’armement hétéro¬
textes. clite d’une armée mal équipée. Le mobilier
hétéroclite d’un salon petit-bourgeois. Ne doit
2 hermétique. jamais être employé comme synonyme de
a/ Obscur : Les poèmes des symbolistes sont étrange, bizarre, grotesque. Ne pas dire pw
parfois hermétiques Un style hermétique. — exemple un personnage hétéroclite, une conduite
Substantif correspondant ; hermétisme. hétéroclite.

b/ Absolument étanche, parfaitement clos : 2 hétérogène Qui est formé d’éléments d’ori¬
Récipient hermétique. — Substantif correspon¬ gine ou de nature diverse (non péjoratif) : Le
dant : herméticité. vocabulaire anglais, qui comprend des mots
d’origine germanique et d’autres d’origine fran¬
1. héroïne n. f Femme très brave ; principal çaise et latine, est très hétérogène.
personnage féminin d’une œuvre^ — Le A- est
muet, à la différence de celui de héros : l’héroïne hêtre n. m. Arbre. — Le A- est aspiré : le hêtre.
nationale, l’héroïne du film. De même : la hêtraie.

2 héroïne n. f. Stupéfiant dérivé de la morphine. heur n. m. Vieux mot qui signifiait « bonheur,
— Le A- est muet : le trafic de l’héroïne. — chance » et qui n’est plus employé que dans
Composé (avec A- muet): héroïnomane, quelques expressions. Tout n’est qu’heur et
malheur: tout est soumis au destin. — Avoir
héroïnomanie.
l’heur de..., être assez heureux, avoir assez de
héroïque adj. Le A- est muet, à la différence de chance pour... : Je n ’ai pa eu l’heur de lui plaire.
celui de héros: l’héroïque résistance. — De — Ne pas écrire comme une heure, unité de
même: l’héroïsme. temps.
HEURE 372

heure n. f. Le h- est muet : l’heure. écrire trois heures et demie sonnent ou sonne
(selon qu’on considère qu’il s’agit de l’ensemble
I Prononciation. On ne doit pas faire la liaison de l’expression ou bien du coup unique qui
avec et demie, et quart, un quart; dix heures marque la demie). Dans un cas de ce genre,
et demie [dizœREd(3)mi], et non *[dizœR- il vaut mieux écrire, par exemple : La demie
ZEd(3)mi], dix heures et quart [dizœRekaR], de trois heures sonne.
et non *[dizœR2ekaR], dix heures un quart
[dizœRÔékaR], et non *[dizœRzdékaR]. 3 On écrit ; à huit heures battantes, à huit
heures sonnantes (plutôt que à huit heures
II Indication de l’heure. battant, à huit heures sonnant), mais toujours
1 L’abréviation de heure est h (sans point). à une heure sonnant, à midi sonnant; il est trois
Cette abréviation s’emploie dans la langue heures sonnées, mais il est midi sonné.
scientifique, commerciale ou administrative,
4 On dit : vers les six heures ou vers six
mais non dans un texte littéraire : Cette voiture
heures, sur les six heures, mais toujours vers une
a parcouru la distance en 4 h 41 min (= 4
heure, vers midi ▼ Ne pas dire vers *les une
heures 41 minutes).
heure, tour fautif.
2 On doit écrire 10 h 5, 11 h 8. Cependant
l’usage des horaires de chemins de fer est IV Expressions.
d’écnre 10 h 05, 11 h 08.
1 On écrit, avec un trait d’union et demi
3 Dans la langue très soignée, on écrira, en invariable : une demi-heure, des demi-heures. —
toutes lettres ; Il partira à huit heures. Il arriva Sans traits d’union et avec demie au féminin
à onze heures. Cependant la langue cursive singulier ; une heure et demie, deux heures et
admet l’emploi des chiffres (à 8 heures, à 11 demie, etc. — On écrit toujours, avec demi au
heures), sauf quand il s’agit de la durée (Il a masculin : midi et demi, minuit et demi.
travaillé pendant sept heures, pendant onze
heures). — Le recours aux chiffres est admis 2 Demi-heure. Ne s’emploie pas sans article :
quand la notation est complexe : Le train entra Il y a une demi-heure que je l’attends. La
en gare à 11 heures 49. II arriva à 13 heures 45. tournure II y a demi-heure que je l’attends est
régionale.
4 On écrira : Il est dix heures. Il est cinq
heures. Les tours c’est dix heures, c’est cinq 3 A l’heure où, à l’heure que. On emploie
heures appartiennent à la langue parlée normalement où ; A l’heure où nous arriverons,
familière. les restaurants seront fermés — Exception : à
l’heure qu’il est, locution figée.
5 On écrit, avec et et sans traits d’union :
midi et demi, minuit et demi {demi au 4 Deux fois par heure. Tour usuel. — Deux
masculin), une heure et demie, deux heures et fois l’heure est correct mais rare.
demie, trois heures et demie, quatre heures et
demie... (toujours le féminin singulier demie). _5 Dix francs l’heure, dix francs par heure,
On écrit : midi et quart, une heure et quart, dix francs de l’heure. Les deux premiers tours
deux heures et quart, trois heures et quart... (ou, sont corrects : On le paye dix francs l’heure.
plus rarement, midi un quart, une heure un Il gagne dix francs par heure. — En revanche,
quart..., tour un peu vieilli) — On dit, sans et : dix francs de l’heure est un tour de la langue
parlée relâchée.
midi cinq; midi dix; une heure vingt; deux
heures vingt-cinq; quatre heures dix-sept mi¬
6 Vingt kilomètres à l’heure, vingt kilo¬
nutes quinze secondes; dix-sept heures onze
mètres par heure, vingt kilomètres-heure. Le
minutes dix secondes.
premier tour est correct et usuel : Sur le pont
6 Dans la langue parlée, on supprime parfois de bois, la vitesse est limitée à vingt kilomètres
le mot heure : Le magasin est ouvert l’apres-midi à l’heure. Le deuxième est correct mais plus
de deux à sept. ^ marée noire s’étend à raison de deux
kilomètres par heure. L’expression kilomètre-
III Accord au pluriel ou au singulier, au heure ts,i, en revanche, incorrecte et condamnée
féminin ou au masculin. par les scientifiques. La langue parlée cursive
dit souvent aller à vingt à l’heure, faire du
1 On écrit j à quatre heures précises, mais à soixante-dix a l’heure (tour à éviter dans la
tme heure précise, à midi précis; à cinq heures langue surveillée). — L’abréviation est toujours
dix précisés, mais à une heure dix précise, à midi km/h (sans point).
dix précis.
7 De bonne heure. Tôt : Demain je me lève
2 On écrit : trois heures sonnent, mais une
de bonne heure, car mon train part à huit
heure wnne, midi sonne, minuit sonne, une
heures. A distinguer de à la bonne heure!
heure et demie a sonne, midi et demi a sonné,
formule familière d’approbation : Tu fais de la
la demie de sept heures a sonné. — On peut
bicyclette ! A Iq bonne heure ! C'est plus sain
373 HEUREUSEMENT

que l’automobile et moins dangereux que la heurtoir n. m. Le h- est aspiré. — Finale en -oir.
moto. ▼ Ne pas dire trop de bonne heure, mais
de trop bonne heure: Il fait à peine jour, tu es hévéa Arbre qui produit le latex (caoutchouc).
venu de trop bonne heure t Le comparatif est — Le A- est muet : l’hévéa. — Masculin, malgré
de meilleure heure: Tu t’es levé de meilleure la finale en -a : Des hévéas productifs
heure que moi Ne pas dire de plus bonne heure.
8 Eviter les anglicismes les dernières vingt- hexagonal, ale, aux adj. Le h- est muet, comme
uatre heures, les prochaines vingt-quatre dans l’hexagone — Masculin pluriel en -aux :
eures. Dire plutôt : les vingt-quatre dernières Des tracés hexagonaux.
heures, les vingt-quatre prochaines heures.
hexagone n. m. Le h- est muet : l’hexagone. —
heureusement adv. Le tour heureusement que Un H majuscule quand le mot désigne familiè¬
(suivi de l’indicatif ou du conditionnel) appar¬ rement le territoire métropolitain de la France :
tient à un registre moins soutenu que heureuse¬ Le repli sur l’Hexagone.
ment, détaché en tête de phrase : Heureusement
que vous m’avez averti à temps / Heureusement hi- H- aspiré et h- muet.
qu’on pourrait lui demander son aide en cas de 1 Avec h- aspiré: hi hi hit, hibou, hic,
besoin. Heureusement, les circonstances hkkory, hideur, hideusement hideux, hie, hie-
n’étaient pas défavorables en ce temps-là. ment hiérarchie, hiérarchique, hiérarchique¬
ment hiérarchisation, hiérarchiser, hiérarque,
heureux, euse adj. Se construit avec de suivi d’un highlander, hilaire, hile, hippie, hisser, hit-
nom ou d’un mfinitif ou avec que suivi du parade, hittite.
subjonctif : Je suis heureux de votre succès. Je
suis heureux de voir votre réussite. Je suis 2 Avec h- muet : hiatal hiatus, hibernal hiber¬
heureux que vous réussissiez. Il est heureux nant hibernation, lîibemer, hibiscus, hidalgo,
(impersonnel) que le temps ne soit pas à la pluie. hidrosadénite, hièble, hiémàl hier, hiératique,
T On évitera heureux de ce que (suivi de hiératiquement hiérodule, hiéroglyphe, hiéro¬
l’indicatif) : Je suis heureux de ce que vous avez glyphique, hiéronymite, hiérophante, hilarant
réussi Cette construction peut être ambiguë et hilare, hilarité hiloire, hilote, hindi hindoti,
elle est toujours peu correcte. hindouisme, hindoustanl hinterland, hipparchie,
hipparion, hipparque, hippiatre, hippiatrie, hip-
heuristique ou euristique adj. ou n. f. Qm piatrique, hippique, hippisme, hip^ampe, hip-
concerne la découverte scientifique: Les mé¬ pocastanacees, hippocratique, hippocratisme,
thodes heuristiques. — N. f. L’euristique ou hippodrome, hippogriffe, hippologie, hippologi¬
Theuristique {h- muet) : en histoire, r^herche que, hippomobile, hippophae, hippophage, hippo-
des documents; dans les sciences, discipline phagie, hippophagique, hippopotame, hippotech¬
énonçant les règles de la recherche qui mène nie, hippurique, hircin, hirondeau, hirondelle,
à la découverte. — A la forme euristique, on hirsute, hirsutisme, hirudinées hispanique, his¬
préférera heuristique, plus conforme à l’étymo¬ panisant hispanisme, hispano-américain, his¬
pano-moresque, hispide, histamine, histidine,
logie grecque.
histogenèse, histogramme, histoire, histologie,
histologique, histolyse, historicité, historié histo¬
heurter Le h- est aspiré : Je heurte. — D existe
rien, historier, historiette, historiographie, histori¬
plusieurs constructions.
que, historiquement historisant historisme, his¬
1 Heurter quelque chose, quelqu’un. Tour trion, hitlérien, hitlérisme, hiver, hivernage,
correct, usuel et moderne. Il heurta du pied la hivernal hivernant hiverner.
chaise par mégarde. Son procédé abrupt m’a
heurté hiatus n. m. T L’A- est muet : l’hiatus; un hiatus
[dénjatys], les hiatus [lezjatys], avec liaison.
2 Heurter contre quelque chose. Tour archal-
sant, mais correct : Il heurta contre une pierre
et tomba. Il heurta de la tête contre la cloison. hibernal, ale, aux adj. Le A- est muet. — Le
masculin pluriel hibernaux est rarement
3 Heurter à la porte. Tour correct, mais employé.
littéraire et un peu archaïsant. De nos jours,
on dit frapper a la porte. hibernal, hivernal Deux adjectifs à bien
4 Se heurter contre ou à quelque chose, se distinguer.
heurter à quelqu’un. Tours corrects, usuels et 1 hibernal, ale, aux Sommeil hibernal: som¬
modernes : Je me suis heurté contre la chaise. meil des animaux hibernants.
Il s’est heurté à l’hostilité de ses associés Vous
risquez de vous heurter à votre collègue, il est 2 hivernal, ale, aux D’hiver; Moyenne des
très peu accommodant températures hivernales. Stations hivernales.
HIBERNER 374

hiberner, hiverner Deux verbes à bien J’ai lu /’Histoire de France de Michelet — La


distinguer. locution histoire de, exprimant le but, appar¬
1 hiberner Certains animaux hibernent, dor¬ tient à la lan^e familière : je suis allé à la fête
foraine, histoire de passer le temps
ment pendant l’hiver d’un sommeil prolongé :
La marmotte hiberne. — Dérivés : hibernant,
ante adj. (animaux hibernants), hibernation. hitlérien, ienne adj. ou n. Pas un nom de peuple,
donc pas de h- majuscule : Les hitlériens —
2 hiverner Le navire, l’armée, le troupeau Le h- est muet : un hitlérien [ôénitleRjê], les
hiverne, passe l’hiver à l’abri (dans un prt, hitlériens [lezitleRjê], à la différence du nom
dans les cantonnements, dans une étable). — propre Hitler (La politique de Hitler). De
Les oiseaux migrateurs hivernent, passent l’hi¬ même : l’hitlérisme.
ver dans les régions chaudes. — Dérivés :
hivernage, hivernant, ante n. m. ou f. (Les hit-parade n. m. Anglicisme désignant une liste
hivernants de la Côte d’Azur). de chansons, de films, etc. que l’on classe selon
leur succès. — Le A- est aspiré : le hit-parade.
hibou n. m. Le h- est aspiré : le hibou — PL : — La graphie avec trait d’union, hit-parade,
des hiboux, avec un x l’emporte, en français, sur hit parade. —
Prononciation : [’itpaRad]. — PI. : des hit-
hièble ou yèble [jebKo)] n. f. Plante. — Le A- est parades [-Rad] — Equivalent français :
muet : / hièble. — La forme hièble est plus palmarès.
fréquente que yèble.
hittite adj. ou n. Attention à la majuscule : L’art
hier adv. Peut se prononcer [jen] ou [ijcR]. — hittite. Les Hittites — Le A- est aspiré ; Le
Le h- est muet : La journée d’hier. — On dit : hittite est une langue indo-européenne. —
hier soir, hier matin, plus fréquemment que Attention aux deux t
hier au soir, hier au matin, tours cependant
conects. —^ Dire : d’hier en huit, d’hier en
hiver n.^ m. On peut dire en hiver, dans l’hiver,
quinze, plutôt que hier en huit, hier en quinze.
ou l’hiver selon les cas : En hiver, cette rivière
est souvent en crue. C’est dans l’hiver de 1947
hiéroglyphe T Le A- est muet : les hiéroglyphes
que je fis la connaissance de cet ami L’hiver,
[lezjeRoglifl. — Toujours masculin : Les hiéro¬
il vit à Paris, mais l’été, il habite dans sa villa
glyphes les plus anciens. Un y et -ph-. De même :
hiéroglyphique. de Bretagne. — En revanche, à l’hiver est rare
et peu conseillé.
hilote n. m. Le h- est muet : l’hilote. — On écrit
plus fréquemment ilote > Dote. hivernal, hibernal > hibernal.

hindou, indien > indien. HJJH. Initiales de habitation à loyer modéré —


Le plus souvent, le H est traité comme un
hinterland n. m Arrière-pays. — Le h- est muet : A- muet : l’H.L.M., les H.L.M. [lezajelem],
l’hinterland d’un port — Prononciation : [in- mais prononcer [leajelem] n’est pas une faute.
teRlôd] ou, mieux, [intORlant] Ôe mot est — En principe, on doit fce une H.L.M., car
allemand). — Pour éviter ce germanisme, dire habitation est du féminin. Cependant, par
plutôt arrière-pays. attraction du genre de immeuble, on dit souvent
un H.L.M. Cet usage n’est pas conseillé.
hippie ou hippy n. m. ou n. f. Le h- est aspiré :
le hippie, la hippie. — Prononciation : [’ipi] — ho- H- aspiré et A- muet.
PI. : toujours des hippies [-pi]. — La graphie 1 Avec A- aspiré : ho l, hobby, hobereau, hoca,
hippie tend à l’emporter sur hippy. hocco, hochement, hochepot, hochequeue, ho¬
cher, hochet, hockey, hockeyeur, holà l, holding
hippo-, hypo- Deux préfixes homophones. hold-up, hollandais hollande, homard, homar-
1 hippo- (un i, deux p) Vient du grec hippos dier, homarderie, home, homespun, honchets
« cheval » ; hippodrome, hippopotame, etc. hon^e, hongrer, hongreur, hongroierie, hon¬
grois hongroyage, hongroyer, hongroyeur, hon¬
2 hypo- (un y, un seul p) Vient du grec hypo-
nir, honte, honteusement, honteux, hop l hopak,
« au-dessous » ; hypoderme, hypogée, hypo¬
tension, etc. hoquet, hoqueter, hoqueton, horde, horion,
hormis hornblende, hors hors-bord, hors-
concours hors-d’œuvre, horse-guard, horse po-
hisser v. t. Le h- est aspiré : je hisse.
wer, hors-jeu, hors-la-loi, horst, hors-texte, hot
dog hot money, hotte, hottée, hottentot, hotu,
histoire n. f Jan^ de majuscule (sauf dans les
hou l, houache ou houaiche, houblon, houblon¬
titres> : L histoire ancienne, L ^histoire jugera.
nage, houblonner, houblonnier, houblonnière.
375 HO

houdan, houe, kouer, houille, houiller, houillère, 1 Le hockey [’oke] (avec h- aspiré) Sport
houle, houlette, houleux, houlque ou houque, d’équipe dans lequel chaque équipe doit essayer
houp l houppe, houppette, houppier, houque ou de pousser la balle ou le palet dans les buts
houlque, hourd, hourdage, hourder, hourdis, adverses : Hockey sur gazon. Hockey sur glace.
houri, hourque, hourra, hourvari, housard ou — Dérivé : le hockeyeur [’DkejœR].
hussard, houseaux, houspiller, houspilleur,
1 Le croquet [knoke] Jeu de plein air qui
houssaie, houssine, houssiner, houx.
consiste à faire passer à travers des arceaux une
2 Avec h- muet : hoir, hoirie, holmium, holo¬ boule qu’on pousse avec un maillet.
causte, holocène, holocristallin, holographie, 3 Le cricket [kRiket] Sport pratiqué en Angle¬
holophrastique, holothurie, hombre, homélie, terre et qui consiste à renverser un objet de bois
homéopathe, homéopathie, homéopathique, Qe guichet) au moyen d’une balle
homéostasie, homéostat, homéostatique, homéo-
therme, homérique, homicide, homilétique, hoir n. m. {droit) Héritier. — Le A- est muet ;
hominiens, hommage, hommasse, homme-gre¬ l’hoir. — Dérivé : l’hoirie n. f., l’héritage
nouille, homme-sandwich, homocentre, homo- {Avance d’hoirie). — Ne pas écrire *hoierie.
centrique, homocerque, homochromie, homoci-
nétique, homocyclique, homofocal, homogène, holà ! inteij. Accent grave sur le a. — Le /i- est
homogénéisation, homogénéisé, homogénéiser,
aspiré : Mettre le holà.
homogénéité, homographe, homographie, homo-
graphique, homogreffe, homologation, homolo¬
holding n. m. Anglicisme qui désigne une société
gue, homologuer, homonyme, homonymie,
financière. — Le /i- est aspiré : le holding. —
homonymique, homophone, homophonie, homo-
Prononciation : [’oldiq]. — PI. : des holdings
rythmique, homosexualité, homosexuel, homo- [-diq]. — Equivalent français : société de
sphère, homothermie, homothétie, homothéti-
portefeuille.
ue, homozygote, homoncule ou homuncule,
onnête, honnêtement, honneur, honorabilité,
hold-up n. m. Le h- est aspiré : le hold-up. —
honorable, honorablement, honoraire, hono¬
Prononciation : [’oldœp]. — Invariable : des
raires, honorariat, honorer, honorifique, hôpital,
hold-up. — A cet anglicisme on pourra préférer
hoplite, horaire, horizon, horizontal, horizontale¬
attaque à main armée.
ment, horizontalité, horloge, horloger, hor¬
logerie, hormonal, hormone, hormonothérapie,
hollande Le h- est aspiré : la Hollande (province
horodateur, horographie, horokilométrique, ho-
des Pays-Bas ti, par extension, les Pays-Bas tout
roptère, horoscope, horreur, horrible, norrible-
entiers). — Avec un h- minuscule : du hollande
ment, horrifier, horrifique, horripilant, horripila-
(fromage ; papier), de la hollande (toile ;
teur, horripilation, horripiler, horsain ou horsin,
porcelaine; pomme de terre). Avec un H
hortensia, horticole, horticulteur, horticulture,
majuscule : du fromage de Hollande, de la
hortillon, hortillonnage, hosanna, hosannière,
porcelaine de Hollande ▼ Hollande [’olfid],
hospice, hospitalier, hospitalisation, hospitaliser,
comme hollandais [’olôde], se prononce avec
hospitalisme, hospitalité, hospitalo-universitaire,
/ simple. Eviter les prononciations fautives
hospodar, hostellerie, hostie, hostile, hostilité^,
♦[’ollad] et [ollade].
hôte, hôtel, hôtel-Dieu, hôtelier, hôtellerie, hô¬
tesse, hovercraft, hoverport.
holocauste Le h- est muet ; l’holocauste. — De
nos jours, toujours masculin ; Un holocauste
ho !, ô, oh ! > ô. sanglant.

hobby n. m. Anglicisme qui désigne un passe- homard n. m. Un seul m. — Le A- est aspiré ;


temps favori, un violon d’Inç’es. — Le A- est le homard. De même ; la homarderie {v'met à
aspiré ; le hobby. — Prononciation : [’obi]. — homards), le homardier (bateau de pêche). —
PL; des hobbies [-bi]. — Pour éviter cet Homard à l’américaine (et non à l’armoricaine)
anglicisme, on pourra employer plutôt p^se- > américain.
temps, violon d’Ingres ▼ Il existe un anglicisme
paronyme lobby, groupe de pression. hombre n. m. Ancien jeu de cartes. — Le h- est
muet : le Jeu de l’hombre. — Ne pas &rire
hocher v. t. Le h- est aspiré : je hoche. — comme ombre (n. f ), zone non éclairée, ni
Employé seulement dans les expressions hocher comme ombre (n. m.), poisson.
la tête (usuel) et hocher un arbre, le secouer
pour faire tomber les fruits (rare). home n. m. Anglicisme désignant le chez-soi, le
foyer familial. — Vieilli, sauf dans l’expression
hockey) croquet) cricket Trois noms masculins home d’enfants (pension de famille pour en¬
qui désignent des sports ou des jeux. fants). — Le A- est aspiré: le home. —
HOMICIDE 376

Prononciation : [’om]. Inusité au pluriel, sauf 2 Des mots homographes ou des homographes,
dans des homes d'enfants. qui ont la même orthographe, mais pas
nécessairement la même prononciation, par
homicide adj. ou a. Le h- est muet : l'homicide. exemple couvent dans la phrase : les poules du
T Un seul m, à la différence de homme. couvent couvent [lepuldykuvâkuv].

homme n. m. Orthographe des expressions et 3 Des mots homophones ou des homophones,


emploi populaire. qui ont la même prononciation, mais pas
nécessairement la même orthomphe, par
1 Sans trait d’union ; homme lige. — Avec trait exemple le pan d’un vêtement et le paon [pô]
d’umon : homme-grenouille, homme-mort (dis¬ (oiseau).
positif de sécurité sur une locomotive ou une
motrice ou un autorail), homme-orchestre, 4 Homonyme, antonyme, paronyme, synonyme
homme-sandwich. — Avec des majuscules : > antonyme.
l’Homme-Dieu (Jésus-Christ). — Avec le
complément au smgulier ; homme d’argent, de homothétie n. f. Le h- est muet : l’homothétie.
bien, de cour, d’Eglise, d’épée, d'équipe, d'Etat, — Attention à la place du -th- et du -t-. —
de loi, de main, de paille, de parole, de qualité. Prononciation : [amoteti] est à préférer à
— Avec le complément au pluriel: homme [amatesi]. Le dérivé homoth^ique se prononce
d'affaires, homme d'armes. toujours avec [t] : [amatetik].
2 Au sens de « mari », est populaire. Ne pas homuncule > homoncule.
dire mon homme, son homme, mais mon mari,
son mari En revanche, ma femme, sa femme hongrer, hongroyer Deux verbes transitifs à
est d’un emploi correct. bien d^tinguer.
Homme-Dieu n. m. (religion) Désigne parfois 1 hongrer (avec h- aspiré : Je hongre) Hongrer
Jésus-Christ.— Un J7 et un D majuscules. un cheval, le castrer. — Dérivé : le hongreur.
De la même famille : le hongre (cheval castr^.
homme-grenouille n. m. — PI. : des hommes-
grenouilles. 2 hongroyer (avec h- aspiré: je hongroie)
Hongroyer le cuir, le tanner avec de l’alun et
homme lige n. m. Pas de trait d’union. — PI. : du sel, puis l’imprégner de suif. — Dérivés :
des hommes liges. la hongroierie (industrie ou commerce du cuir
hongroyé), le hongroyage (tannage du cuir).
homme-mort n. m. Dispositif de sécurité sur
une locomotive. — PI. : des hommes-morts. — hongrois, oise adj. ou n. Le h- est aspiré : les
Avec un trait d’union. Hongrois Pe’âgnwa].

homme-orchestre n. m. — PI. : des hommes- hongroyer v. t Conjug. 21. Qiangey en / devant


orchestres. im e muet : il hongroie, il hongroiera. — Atten¬
tion au i après l’y à la première et à la deuxième
homme-sandwich n. m. — PI : des hommes- perwnne du pluriel de l’indicatif imparfait et du
sandwichs. subjonctif présent ; (que) nous hongroyions, (que)
vous hongroyiez. — Le Â- est aspiré : je hongroie.
homogénéiser v. t. Forme qui tend à supplanter
homogénéifier, aussi correct, mais rare. hongroyer, hongrer > hongrer

homologuer v. t S’écrit avec -gu- même devant honnête adj. Orthographe et sens.
a ou o; il homologua, nous homologuons. 1 A* est muet : l’honnête personnage. De
même : honnêtement, l'honnêteté. — Deux n,
homoncule, hommcule n. m. Les deux comme d^ honneur, à la différence de
paphies sont admises, mais homuncule semble honorabilité, honorable, etc.
la plus usitée. La prononciation est toujours
[omSkyl], avec [5]. 2 De nos jours, on dit indifféremment un
honn^ homme ou un homme honnête. La
homonyme, homomphe, homophone Trois
termes à bien distinguer.
E remière expression msiste légèrement plus sur
i bonne morahté en génénu, la seconde sur
te probité et la loyauté. Au XVII* siècle,
1 Des mots homonymes ou des homonymes,
Ihonnete homme était l’homme de bonne
qm ont meme orthographe et même prononcia¬
naissance, cultivé, distingué, mondain, élégant,
tion, par exemple la mousse (plante) et un
mouss ’ (jeune matelot). de coi^erce améable, dénué de tout pâan-
usme (au pl. : tes honnêtes gens).
377 HONNEUR

3 En principe, honnête femme (expression hoqueter v. i. Le h- est aspiré : je hoquette. —


vieillie) désignait une femme d’un rang social Conjug. 14. Il hoquette, il hoquettera.
assez élevé et de bonnes moeurs (s’opposait à
courtisane, à demi-mondaine). Se distinguait de horaire n. m. Désigne l’ensemble des heures de
femme honnête, femme probe et loyale. De nos départ et d’arrivée des trains, des autobus, etc.
jours, cette distinction est pratiquement effacée En principe, ne peut désigner une heure isolée.
dans la mesure où honnête femme est sorti de On dira donc : Ce train part à une heure plus
l’usage. tardive, et non part à un horaire plus tardif.
4 Honnête signifie aussi « conforme aux conve¬ horizon n. m. Expressions.
nances, à la politesse » (vieilli) : Ses manières
ne sont guère honnêtes, quel goujat l—Honnête 1 L’adjectif bleu horizon est invariable et s’écrit
signifie aussi « moyen, correct, admissible » ; sans trait d’union : Des capotes bleu horizon.
Un roman honnête, bien fait, bien écrit, mais
qui n 'est pas une œuvre de génie. Un honnête 2 L’expression figurée ouvrir des horizons a été
écrivain de second ordre. Il se tient dans une critiquée. Le grec horizon veut dire « qui borne,
honnête moyenne. qui forme la limite ». Dans la langue très
surveillée, on écrira plutôt : ouvrir des
perspectives.
honneur n. m. Le h- est muet : l’honneur. —
Deux n, à la différence de honorable, etc. —
On peut dire en quel honneur pour « en horloge Autrefois masculin : La rue du Gros-
l’honneur de quoi » quand il s’agit d’une Horloge, à Rouen. — De nos jours, toujours
chose ; En quel honneur donnes-tu cette récep¬ féminin : Une horloge normande.
tion ? — Pour fêter ma promotion. — En
revanche, on dira en l’honneur de qui quand hormis prép. Toujours invariable : Elles sont
il s’agit d’une personne : En l’honneur de qui toutes parties, hormis sa sœur. — Hormis que,
s’est-elle habillée si élégamment — Mais en toujours suivi de l’indicatif ou du conditionnel :
l’honneur de son fiancé, voyons l Il est très capable, hormis qu’il est parfois
distrait. Tout va bien, hormis qu’un événement
imprévu pourrait se produire.
honor- A la différence de honnête, honnêtement,
honnêteté, honneur, tous les mots qui commen¬
cent par honor- s’écrivent avec un seul n: hormone n. f. ▼ Les deux o sont ouverts :
honorabilité, honorable, honorablement, ho¬ [oRmon]. De même : hormonal, ale, aux
noré, honorée, honorer, honorifique, honorifi- [oRmonal, al, o], hormonothérapie [oRmo-
quement, honoraire, honoraires, honorariat. noteRapi].

horoscope Toujours masculin : Un horoscope


honoraires Le h- est muet : les honoraires
minutieux.
[lezonoRER]. — Toujours au pluriel. Toujours
masculin : Des honoraires excessifs. —Un seul n.
horreur n. f. On dit : avoir horreur de (J’ai
horreur du mensonge), avoir en horreur (J’ai
honte n. f Prononciation et emploi. le mensonge en horreur), avoir de l’horreur pour
(J’ai de l’horreur pour le mensonge). T Eviter
1 Le A- est aspiré : la honte. De même :
avoir de l’horreur contre (alors mi’on dit avoir
honteusement, honteux. de la haine, de l’aversion contre).
2 Deux constructions usuelles et correctes :
avoir honte de (-1- infinitif) et il n’y a pas de hors [’or] prép. Le h- est aspiré. — Construction
honteà(^-\- inûnitif) : Jean-Louis a honte d’avoir et emploi.
menti. Il n ’a pas honte d’exprimer ses opinions.
1 Hors, employé seul, sans de. Signifie « sauf,
Il n’y a pas de honte à penser autrement que
excepté » dans la langue littéraire moderne :
la majorité. Il ny avait aucun notable dans le village, hors
3 T Eviter les tours avoir bien honte, avoir très le maire et le notaire.
honte. Le mot honte est substantif et ne peut 2 Hors, employé seul, sans de. Au sens de « en
être modifié par un adverbe. Oii écrira : avoir dehors de », est archaïque (Il dut vivre banni,
grand-honte (archaïque et littéraire) ou, mieux, hors le royaume), sauf dans des expressions
éprouver une grande honte. De même, on figées : hors classe, hors commerce, hors
écrira : avoir une si grande honte, et non avoir concours, hors jeu, hors la loi, hors les murs,
si honte, avoir tellement honte. hors ligne, hors pair, (compagnie) hors rang,
hors texte, hors tout, etc.
hôpital n. m. Le h- est muet : l’hôpital. T Se
prononce [opital], avec o ouvert, [d], mais 3 Hors de (= en dehors de). S’emploie surtout
prend un accent circonflexe sur le a dans des expressions : hors d’affaire, hors d’âge.
HORS-BORD 378

hors d’atteinte, hors de cause, hors de combat, 2 hors ligne (sans trait d’union) adj. Très
hors de danger, hors de doute, hors d’haleine, remarquable : Des cuisinières hors ligne.
hors de j^ir, hors de prix, hors de sens, etc. On
dit aussi hors d’ici ! hors de France. hors r^g loc. adj. Unité hors rang : dans l’armée,
4 Hors que (= excepté que). Se construit avec unité non combattante qui assure les services
l’indicatif ou le conditionnel : Il a commis tous administratifs. — Sans trait d’union et invaria¬
les méfaits, hors qu’il n'a jamais assassiné. Il ble : Des compagnies hors rang.
était prêt à toutes les concessions, hors qu’il
n 'aurait pas accepté de désavouer ses partisans. horst n. m. (terme de géographie) Le h- est
Tour littéraire, mais non archaïque. aspiré : le horst. — Prononciation : [’onst]. —
PI. : (en français) : des horsts [’oRstj. — Pour
hors-bord n. m. Le h- est aspiré : Le hors-bord. ériter ce germanisme, on pourra employer
— Invariable : Des hors-bord. l’équivalent français bloc soulevé.

hors-concours, hors concours Deux ortho¬ hors-texte, hors texte Deux orthographes.
graphes. 1 Le hors-texte (avec un trait d’union) n. m.
1 Le hors-concours (avec un trait d’union) Illustration tirée à part et non comprise dans
n. m. Celui qui n’a pas le droit de participer la pagination d’un hvre. — Invarmble : des
à un concours. — Invariable : des hors- hors-texte.
concours.
2 hors texte (sans trait d’union) adj. Qui a été
2 hors concours (sans trait d’union) adj. Qui tiré à part : Des gravures hors texte.
ne participe pas à un concours, qui est d’une
supériorité écrasante. hortensia [oRtâsja] Plante; fleur. — Le h-
est muet ; l’hortensia. — Toujours masculin :
hors-d’œuvre, hors d’œuvre Deux ortho¬ Un hortensia blanc. — PI. : des hortensias
graphes. [-sja].

1 Le hors-d’œuvre (avec un trait d’union) n. hosanna [ozana] n. m. Le h- est muet:


m. Construction en saillie par rapport à la l’hosanna. ^— La graphie hosannah est rare et
masse du bâtiment. — Mets servi au début du déconseillée. — PI. : des hosannas [-na].
repas. — Invariable : des hors-d’œuvre.
2 hors d’œuvre (sans trait d’union) adj. Qui est hot dog n. m. (anglicisme) Le h- est aspiré : le
en saillie par rapport à la masse du bâtiment : hot dog. — En deux mots, sans trait d’union.
Des porches hors d’œuvre. — Prononciation : [’oldog]. — PI. : des hot
dogs [-dog].
hors-jeu, hors jeu Deux orthographes.
hôte n. m. Le h- est muet : l’hôte — Deux sens.
1 Le hors-jeu (avec un trait d’union) n. m. Au
football et au rugby, position irrégulière d’un 1 Désigne celui qui reçoit. Dans ce sens, le
joueur. — Invariable : des hors-jeu. féminin est : une hôtesse.
2 hors jeu (sans trait d’union) adj. ou adv. Qui 2 Désigne aussi celui qui est reçu, hébergé.
œt en position irréguhère : Des joueurs hors jeu. Dans ce sens, le féminin est : une hôte. Ce sens
Ils sont hors jeu. tend à vieillir. On dit plutôt un(e) invité(e).

hors-Ia-Ioi, hors la loi Deux orthographes. hôtel [Dtel] n. m. Le h- est muet : l’hôtel —
Attention à l’accent circonflexe. De même:
1 Le hors-la-loi (avec deux traits d’union) n.
hôtel-Dieu, hôtel de ville, hôtelier, hôtellerie.
m. Celui qui est en lutte contre la société. —
Invariable : des hors-la-loL — Ne pas écme hôtel (maison particulière
luxueuse, en viUe ; établissement où l’on re-
2 hors la loi (sans trait d’union) adj. ou adv ^it les voyageurs, les touristes) comme autel
• Qui n’est plus protégé par la loi ; Des bandits (d’une église). — Avec un h minuscule : l’hô¬
hors la loi Se mettre hors la loi tel des Postes, l’hôtel des Monnaies, l’hôtel
des Invalides. — Sans trait d’union : maître
hors-ligne, hors ligne Deux orthographes. d’hotel.

1 Le hors-ligne (avec un trait d’union) n. m.


Parcelle de terrain restée en dehors des lignes ** m®* J* ^ d’union. —
PI. : des hôtels de ville. — Avec des minuscules :
tracées pour la construction d’une route ou
un hôtel de ville, l’hôtel de ville de Lyon. —
d une voie ferree, sur un terrain exproprié _
Invariable : des hors-ligne. Avec des majuscules (sans complément) : l’Hô¬
tel de Ville (édifice de Paris).
379 HÔTEL-DIEU

hôtel-Dieu n. m. Un trait d’union. — PI. : des portantes immergées, la coque se soulevant hors
hôtels-Dieu. — Toujours un D majuscule. — de l’eau à grande vitesse.
Avec un h minuscule : un hôtel-Dieu, l'hôtel-
Dieu de Lyon. — Avec un H majuscule (sans 3 hydroglisseur Engin à coque plate et à faible
tirant d’eau, mû par une héhce aérienne (héUce
complément) : l’Hôtel-Dieu (l’un des hôpitaux
de Paris). d’avion actionnée par un moteur d’avion).
L’hydroghsseur est remplacé de nos jours par
l’aéroglisseur, plus rapide.
hot money n. f. (anglicisme de la langue de la
finance) Le h- est aspiré : la hot money. — Pas
hoyau n. m. Petite houe, outil de jardinage. —
de trait d’union. — Prononciation : [’otmone].
Le A- est aspiré : le hoyau. — PI. ; des hoyaux.
— Inusité au pluriel. — Pour éviter cet
V La prononciation [’ojo] est à préférer à
anglicisme, on dira plutôt capitaux fébriles.
[wajo].
hotte n. f. Le h- est aspiré : la hotte. — Deux £
hu- H- aspiré et A- muet.
De même : la hottée, hotter v. t. (transporter
dans une hotte), le hottereau ou le hotteret n. m. 1 Avec A- aspiré ; hublot, huche, hucher, hue l,
(petite hotte). huée, huer, huerta, huguenot, huhau l, huit,
huitain, huitaine, huitième, huitièmement, huit-
houppe, houppette, huppe Trois noms féminins reflets, hulotte, hululation, hululement, hululer,
qui commencent par im h- aspiré et qui hum l, humage, humer, hune, hunier, hunter,
prennent deux p. huppe, huppé, hurdler, hure, hurlant, hurle¬
ment, hurler, hurleur, huron, huronien, hur¬
1 La houppe Petite touffe de brins de laine, de
rah l, hurricane, hussard, hussarde, hussite,
soie, etc. qui sert d’ornement. — Mèche de
hutte.
cheveux sur le devant de la tête.
2 Avec A- muet : huilage, huile, huiler, huilerie,
2 La houppette Petit tampon dont les femmes huileux, huilier, huis, huisserie, huissier, huître,
se servent pour se mettre de la poudre sur le huîtrier, humain, humainement, humanisation,
visage. humaniser, humanisme, humaniste, humani¬
3 La huppe Petite touffe de plumes sur la tête taire, humanitarisme, humanité, humanoïde,
de certains oiseaux. — Oiseau de l’ordre des humble, humblement, humectage, humecter,
passereaux. humecteur, huméral, humérus, humeur, hu¬
mide, humidification, humidifier, humidité,
hourra l inteij. ow n. m. — Le A- est aspiré : Le humiliant, humiliation, humilier, humilité, hu¬
hourra poussé par l’assistance. — PI. : des moral, humoriste, humoristique, humour,
hourras. — L’orthographe hurrah ! est humus, hurluberlu.
anglaise.
huer V. t. Le A- est aspiré : je hue ; ils l’ont hué
hourvari n. m. Tumulte. — Le A- est aspiré ; [illS’qe].
le hourvari. — PI. : des hourvaris.
huguenot n. m. ou adj. Pas un nom de peuple,
hovercraft n. m. Anghcisme désignant un donc pas de majusciüe. — Le A- est aspiré : le
véhicule à coussin d’air qui glisse au^essus de huguenot. — Le féminin huguenote prend un
la surface de l’eau. — Le A- est généralement seul £
muet : l’hovercraft. — Prononciation : [Dvœn-
knaft]. — PI. : des hovercrafts [-ksaft]. — huis n. m. (vieux) Porte. — Le A- est muet :
Dérivé : l’hoverport [ovoeRpon]. n. m. (plan fermer l’huis. — Prononciation : [qi], le -s final
incliné le long duquel accostent les hovercrafts). ne se fait pas entendre. — Le A- est muet dans
▼ Ne pas déformer en *overcrafL Vient de les mots de la même famille (sauf dans le huis
l’anglais to hover « planer » et non de over clos) : l’huisserie, l’huissier.
« au-dessus ». Pour éviter l’anghcisme Aover-
craft, on dira plutôt : aéroglisseur ou naviplane. huis clos n. m. En deux mots, sans trait d’union.
▼ Le A- est aspiré (le huis clos), à la différence
hovercraft, aéroglisseur, naviplane, hydro¬ de l’huis, l’huisserie, l’huissier.
foil, hydroptère, hydroglisseur Noim i^-
culins qui désignent des engins de navigation. huit adj. numéral ou n. m. Attention à la
prononciation.
1 hovercraft ou, mieux, aéroglisseur ou navi¬
plane Engin qui glisse au-dessus de la surface 1 Toujours invariable : Formez mieux vos huit,
de l’eau et qui est soutenu par un coussin d’air. quand vous écrivez.

2 hydrofoil ou, mieux, hydroptère Engin qui 2 Le A- est aspiré (Le huit mars. Le huit de
se déplace sur l’eau soutenu par des ailes carreau. Le huit de la rue Jean-Dupont
* X
HUÎTRE 380

Chapitre huit [Japitsa’qit]. Livre huit humus n. m. Le h- est muet : l’humus. —


[livKs’qit]. Les huit douzièmes [le’qiduzjem]. Prononciation ; [ymys]. — PL : des humus
Les huit jours [le’qi3UK]), sauf en composition : [-mys].
Dix-huit [dizqit]. Vingt-huit [vêtqitj Trente-
huit [tnôtqit]. gwarante-Au/t [kanâtqit]. Mille hun n. ou adj. Attention à la majuscule : Les chefs
huit cents [milqisâ]. Deux mille huit cents huns. Les Huns. — Le A- est aspiré : les Huns
[domilqisô]. Trois mille huit cents [tnwa- [le’œ]. — Pas de forme pour le féminin. —
milqisô], ▼ Après page, le numéral ordinal L’adjectif hunnique ne s’emploie guère que
commence par un h- muet : la page huit pour qualifier un nom de chose: L’Empire
[lapa5qit] et non ♦[lapasa’qit]. hunnique.
3 Les règles concernant l’emploi de h- aspiré
et de h- muet sont les mêmes pour huitième : huppe, houppe > houppe.
Le huitième Jour. La huitième année. Le
huitième de la somme. Qui est la huitième au hurluberlu S’emploie surtout au masculin, mais
classement général ? Le dix-huitième [dizqit* le féminin se rencontre: Cette fille est une
jem]. Le vingt-huitième [vétqitjem], etc. hurluberlue. Elle est très hurlulferlue. — Le
h- est muet : l’hurluberlu.
4 -t final se fait entendre devant une pause
ou à la fin d’une phrase, d’une proposition, d’un huron adj ou n. Attention à la majuscule : un
membre de phrase : Je les ai comptés, ils étaient huron, un individu grossier, bourru ; un Huron,
huit [ilzete’qit]. — Il se fait entendre aussi un Indien d’Aménque du Nord (du peuple
devant une voyelle ou un h- muet : Huit arbres huron). — Le féminm huronne prend deux n :
[’qitaKbnla)]. Huit hommes [’qitom]. — Il ne Une tribu huronne. Une Huronne. — Le A- est
se prononce pas devant une consonne ou un aspiré.
h- aspiré : Huit chevaux [’qifavo]. Huit héros
[’qi’cRo], Huit haches [’qi’a/]. Huit cents hurrah! Graphie anglaise pour hourra! >
francs [’qisâfnâ]. Huit mille mètres [’qimil- hourra.
metala)]. Dix-huit centimes [dizqisôtim].
Vingt-huit points [vêtqipwê]. Devant un nom
hurricane n. m. Anglicisme qui désigne une
de mois à initiale vocahque, se prononce [’qit] :
tornade tropicale se produisant dans la région
Le huit avril [’qitavml]. Devant un nom de
des Antilles. — Le A- est aspiré : le hurricane.
mois à initiale consonantique, se prononce
— Prononciation : [’vRÎkan]. — A cet angli¬
[’qi] ou, mieux, [’qit]: Le huit Janvier
cisme on préférera le mot français tornade.
[’qitsôvje].

huître n. f Le h- est muet : l'huître. — Accent hussard n. m. Le A- est aspiré : le hussard. —


La forme housard est vieillie.
circonflexe sur le L De même : huîtrier,
huîtrière.
hussite n. ou adj. Partisan de Jean Hus, hérétique
hulone n. f Oiseau rapace nocturne. — Le h- est tchèque (1369-1415). — Pas un nom de peuple,
aspiré : la hulotte. — Deux u donc pas de majuscule. — Le A- est aspiré : les
hussites [le’ysit].
hululer, ululer v. i. Les deux graphies sont
admises > ululer. hutte n. f. Le A- est aspiré : la hutte. — Deux
t, à la différence de cahute.
humérus n. m. Os du bras. — Le A- est muet :
l’humérus. — Mot latin francisé. Accent aigu hy- Dans tous les mots qui commencent par
sur le e. Prononciation : [ymesys]. PI. : des Ay-, le A- est muet.
humérus [-Rys]. — Dérivé : huméral, ale, aux.
hyacinthe Prononciation, genre, orthographe et
humidifier v. t. Conjug 20. Double le / à la sens.
première et la deuxième personne du pluriel de 1 Le A- est muet : l’hyacinthe.
. 1 indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous humidifiions, (que) vous humidifiiez 2 Toujours féminin : Une hyacinthe très belle.
3 Attention au groupe -th- et à la place
humiüer v. t. Conjug. 20. Double le i à la respective du y et du £
première et à la deuxième personne du pluriel
de 1 mdicatif imparfait et du subjonctif présent : 4 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
(que) nous humiliions, (que) vous humiliiez ble : Des soieries hyacinthe, d’un jaune tirant
sur l’orangé.
himoral, ale, aux adj. Qui concerne les humeurs
du cc' -ps. — Masculin pluriel en -aux. 5 hyacinthe, jacinthe. Le nom hyacinthe dési¬
gnait autrefois la fleur appelée de nos jours
381 HYDRO-

jacinthe. Dans la langue moderne, hyacinthe hygiène n. f Accent grave sur le e, à la différence
désigne une pierre précieuse. Est employé aussi de hygiénique, hygiéniquement, hygiéniste.
comme adjectif de couleur (voir ci-dessus, § 4).
hygro- Préfixe (du grec hugros « humide »), qui
hydr(o)- Préfixe (du grec hudôr « eau »), qui entre dans la formation de quelques mots
entre dans la formation de nombreux mots savants : hygromètre, hygrométricité, hygromé¬
savants : hydracide, hydraires, hydrargyre, trie, hygrométrique, hygrophile, hygroscope,
hydrargyrisme, hydratable, hydratant, hydrata¬ hygroscopie, hygroscopique.
tion, hydrate, hydrater, hydraulicien, hydrauli-
ue, hydravion, hydrazine, hydrémie, hydrobase, h3rmne Attention au genre. Presque toujours
ydrocarbonate, hydrocarbure, hydrocèle, masculin (Les hymnes grecs. Les hymnes
hydrocéphale, hydrocéphalie, hydrocharidacées, nationaux. Un hymne merveilleux à la beauté),
hydroclasseur, hydrocoralliaires, hydrocraquage sauf quand le mot désigne un chant liturgique
(ou hydrocracking), hydrocution, hydrodynami¬ de l’Eglise catholique en latin (Les belles
que, hydroélectricité (en un seul mot, sans trait hymnes de saint Ambroise).
d’union), hydroélectrique (en un mot, sans trait
d’union), hydrofilicales, hydrofoil, hydrofuge,
hydrofuger, hydrogel, hydrogénation, hydro¬ hypallage Figure de rhétorique. — Le h- est
gène, hydrogéné, hydrogéner, hydrogéologie, muet : l’hypallage. — Toujours féminin : Une
hydroglisseur, hydrographe, hydrographie, hypallage audacieuse.
hydrographique, hydrolithe, hydrologie, hydrolo¬
gique, hydrologiste ou hydrologue, hydrolyser, hyper- Préfixe (du grec huper « au-dessus »),
hydromécanique, hydromel, hydromètre, hydro- qui entre dans la formation de très nombreux
métrie, hydrométrique, hydrominéral, hydroné¬ mots savants : hyperbare, hyperbole, hyper¬
phrose, hydropéricarde, hydrophile, hydrophobe, bolique, hyperboloïde, hyperboréen, hyperchlo¬
hydrophobie, hydropi^ue, hydropisie, hydro¬ rhydrie, hypercomplexe, hyperdulie, hyperémoti¬
pneumatique, hydroptere, hydroquinone, hydro- vité, hyperesthésie, hyperfocal, hyperfréquence,
silicate, hydrosol, hydrosoluble, hydrosphère, hypergenèse, hyperglycémiant, hyperglycémie,
hydrostatique, hydrothérapie, hydrothérapique, Hypergonar, hyperlipémie, hypermarché, hyper-
hydrothermal, hydrothorax, hydrotimétrie, mètre, hypermétrope, hypermétropie, hypermné-
hydroxyde, hydroxylamide, hydroxyle, sie, hypernerveux, hypersécrétion, hypersensibi¬
hydrozoaires. lité, hypersensible, hypersonique, hyperstatique,
hypersustentateur, hypersustentation, hyper¬
tendu, hypertension, hyperthermie, hyperthyroï¬
hydrofoil n. m. Anglicisme qui désigne un
die, hypertonie, hypertonique, hypertrophie,
bateau à ailes portantes. — Prononciation :
hypertrophié, hypertrophier, hypertrophique,
[idRDfojl]. — PL : des hydrofoils [-fojl]. — A
hypervitaminose.
cet anglicisme on préférera l’equivalent français
hydroptère. — A distinguer de hydroglisseur,
hovercraft, naviplane > hovercraft. hyperboréen, enne adj. ou n. Attention à la
majuscule : Les Hyperboréens{^t\i^\t mythique
du nord de l’Europ», à l’époque des Grecs). Les
hydrofuger v. t. Conjug. 16. Prend un e après
régions hyperboréennes (les régions nordiques).
le g devant a ou o: il hydrofugea, nous
hydrofugeons.
Hypergonar n. m. Appareil qui sert à la prise
hydrogène T Toujours masculin : De l’hydro¬ de vues et à la projection des films en
Cinémascope. — Nom déposé, donc une
gène sulfureux.
majuscule.
hydroglisseur n. m. Embarcation à hélice aé¬
rienne. — A distinguer de hydrofoil, hydroptère, hjrpermarché, supermarché Ces deux noms
aéroglisseur, hovercraft, naviplane^ hovercraft. masculins ne sont pas synonymes.

1 L’hypermarché Magasin libre-service dont la


hydropisie n. f Attention à la place de l’y (mot superficie dépasse deux mille cinq cents mètres
formé avec le préfixe hydro-). — Dérivé : carrés.
hydropique.
2 Le supermarché Magasin libre-service dont
hydroptère n. m. Bateau à ailes portantes. ■— la superficie est comprise entre quatre cents et
Synonyme : hydrofoil (anglicisme). — A distin¬ deux mille cinq cents mètres carrés. — Entre
guer de hydroglisseur, aéroglisseur, hovercraft, cent vingt et quatre cents mètres carrés, il s’agit
naviplane > hovercraft. d’une supérette.

hyène n. f. L’/i- est muet : L’hyène. Des cris hypersécrétion [ypcRsekResjS] n. f Deux fois
d’hyène. e avec accent aigu. Ne pas dire * hypersécrétion.
• X
HYPO- 382

hypo- Préfixe (du grec hupo « au-dessous »), qui et non avec th. Aucun rapport avec le nom
entre dans la formation de très nombreux mots hypothèse.
savants : hypoacousie, hypocauste, hypocentre,
hypochloreux, hypochlorhydrie, hypochlorite, hypothalamus [ipotalamys] n. m. Région du
hypocondre, hypocondriaque, hypocondrie, cerveau. — PI. : des hypothalamus [-mys]. —
hypocoristique, hypocras, hypocrisie, hypocristal- Attention au -th-.
lin, hypocrite, hypocritement, hypocycloïde,
hypoderme, hypodermique, hypodermose, hypo- hypothèque n. f. Avec accent grave et -qu-, à la
gastre, hypogastrique, hypogé, hypogée, hypo¬ différence de hypothécable, hypothécaire, hypo¬
glosse, hypoglycémiant, hypoglycémie, hypogyne, thécairement. — Avec accent aigu et -qu-:
hypoïde, hyponomeute, hypophosphite, hypo- hypothéqué, ée.
phosphoreux, hypophysaire, hypophyse, hyposé-
crétion, hypostase, hypostatique, hypostyle, hypo- hypothéquer v. t. Toujours -qu- même devant a
sulfite, hyposulfureux, hypotendu, hypotension, ou o: il hypothéqua, nous hypothéquons. —
hypoténuse, hypothalamique, hypothalamus, Conjug. 11. Il hypothèque, mais il hypothéquera.
hypothécable, hypothécaire, hypothécairement,
hypothénar, hypothèque, hypothéquer, hypother¬
hypothèse n. f. Accent grave, à la différence de
mie, hypothèse, hypothético-déductif, hypothéti¬
hypothétique, hypothétiquement, hypothético-
que, hypothétiquement, hypothyroïde, hypotonie, déductif.
hypotonique, hypotrophie.
hystérèse, hystérésis, hystérie Mots à bien
hypo-, hippo- > hippo-. distinguer.

1 L’hystérèse ou l’hystérésis [isteaeziz] n. f.


hypogée Chambre souterraine servant de sépul¬ (physique) Retard de l’effet sur la cause (par
ture ou de temple. T Masculin, malgré la finale exemple dans une succession d’aimantations et
en -ée ;Un hypogée égyptien. Un hypogée profond. de désaimantations d’un corps).

2 L’hystérie n. f. Maladie nerveuse. — Surexci¬


hypoténuse n. f. (terme de géométrie) T Avec t tation psychique extravagante.
iambe ou ïambe pâb] n. m. Les deux ortho¬ iceberg n. m. Prononciation : [isbeng], plutôt
graphes sont admises, mais ïambe, avec tréma, que [ajsbeRg]. — PI. : des icebergs [-beRg].
est a préférer. De même ; ïambique, plutôt que
iambique. ice-cream n. m. Anglicisme vieilli désignant une
crème glacée, une glace: Un ice-cream à la
ibère, ibérique Ces deux mots ne sont pas vanille délicieux. — Prononciation ; [ajsknim].
interchangeables. — PI. : des ice-creams [-knim].
1 ibère n. ou adj. Les Ibères : dans l’Antiquité,
peuple qui occupait une partie de l’Espagne. ice-field ou icefield n. m. Anglicisme qui
— (adjectivement) Les tribus ibères. — N. m. désigne une vaste étendue de glace dans les
L’ibère: langue des Ibères. régions polaires. — Prononciation : [ajsfild].
— PI. : des ice-fields ou des icefields [-fild].
2 ibérique adj. Des Ibères (qualifie surtout les
choses) : L’art ibérique fut influencé par l’art icelui, icelle, iceux, icelles Formes pronomi¬
grec et l’art phénicien. — (dans des dénomina¬ nales archaïques correspondant à celui-ci,
tions géographiques) La péninsule Ibérique: celle-ci, ceux-ci, celles-ci. S’emploie encore
l’ensemWe géographique constitué par l’Es¬ parfois par archaïsme plaisant ou dans la langue
pagne et le Portugal. — La chaîne Ibérique ou de la procédure : Le demandeur déclare avoir
Celtibérique : chaîne montagneuse d’^pagne. reçu une promesse de vente du sieur Durand
— Qui appartient à la péninsule ibérique : Le et avoir versé à icelui la somme de dix mille
climat ibérique. — Qui appartient à l’Espagne : francs.
Le folklore ibérique.
ichneumon n. m. Mammifère ; insecte. —
ibidem, idem Deux adverbes latins à distin¬ Prononciation : [iknomô]. — Attention au
guer.
groupe -ch-.
1 ibidem [ibidem] Au même endroit. —
S’emploie sous la (orme abrégée ibid. (écrite ichtbys n. m. Monogramme du Christ. —
souvent en italique) pour indiquer qu’une Prononciation : [iktis]. — Attention aux
citation est empruntée au même ouvrage qu’une groupes <h- et -th- et à la place respective de
citation précédente, dont la référence comporte i et de y. — PI. : des ichthys [-tis].
le nom de l’ouvrage.
2 idem [idem] La même chose. — S’emploie ichty(o)- Préfixe (du grec ikhthus « poisson »).
sous la forme abrégée id. pour éviter une Le groupe -ch- se prononce [-k-]. De nos jours,
répétition dans une énumération ou pour la graphie ichty(o)- a remplacé ichthy(o) :
daigner, dans une référence de citation, un ichtyocolle [iktjokDl], ichtyol iktjol], ichtyoio-
auteur précédemment cité. gie [iktjabsi], ichtyologique iktjobsik], ich-
tyologiste [iktjobsistla)], - ichtyophage
ibis n. m. Oiseau. — Prononciation, au pluriel [iktjofaj], ichtyomis [iktjoRiiis], ichtyosaure
comme au singulier : [ibis]. [iktjozDR].
ICI 384

ici adv. Sens généralement spatial, parfois le même ordre d’idée. — Au pluriel : théâtre
temporel. d’idées, littérature d’idées.
I Ici et là. idem, ibidem > ibidem.
1 Employé seul, au sens spatial, l’adverbe ici
indique un lieu proche ou le lieu où se trouve identifier v. t. Conjugaison et constructions.
celui qui parle ou le lieu où l’on se place en
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à
esprit. Est souvent remplacé par là dans la
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
lan^e parlée : Viens ici (ou, dans la langue
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
parlée, riens là). Nous sommes ici (ou, dans
identifiions (que) vous identifiiez.
la langue parlée. Nous sommes là).
2 Se construit avec avec ou avec à: On a
2 En opposition avec là, l’adverbe ici indique
identifié l’oppidum gaulois d’Alésia avec Alise-
le lieu le plus proche : Ici vous voyez l'église,
Sainte-Reine. Les Romains identifièrent Junon
W (= plus loin) le marché couvert.
à Héra. — La forme pronominale se construit
II D’ici à, d’ici à ce que, d’ici que. surtout avec à: Selon certains psychologues,
l’enfant a besoin de s’identifier à un modèle
1 ▼ On préférera d’ici à à d’ici: D’ici à la
idéal
ferme (mieux que d’ici la ferme), il y a un
kilomètre. D’ici à Pâques (mieux que d’ici
identique, analogue, homologue > analogue.
Pâques), son fils sera guéri — Exceptions :
toujours d’ici là; d’ici peu plus fréquent que
d’ici à peu. idéogramme n. m. En un seul mot, sans trait
d’union. De même : idéographie, idéographi¬
2 D’ici que ou d’ici à ce que. Les deux tours que.
sont admis. On emploie toujours le subjonctif :
D’ki qu’il revienne (ou d’ici à ce qu’il revienne), idéomoteur, trice adj. (terme de psychologie)
il se passera du temps En un seul mot, sans trait d’union : Les actes
idéomoteurs Les forces idéomotrices
III Avec un trait d’union : ici-bas. — Sans trait
d’union : ici même, par ici — EHsion dans ;
jusqu’ici. ides n. f. pl. Dans le calendrier romain, jour qui
tombait le 13 ou le 15 du mois. Toujours au
icône Toujours féminin : Une icône byzantine. T pluriel : Les ides de mars (le 15 mars).
Un O fermé [o] et un accent circonflexe sur le
O, mais tous les mots de la même famille se id est [idest] Locution latine qui équivaut à
prononcent avec un o ouvert [o] et s’écrivent « c’est-à-dire ». — Abréviation : L e. généra¬
sans accent sur le o: iconique, iconoclasme, lement écrite en italique).
iconoclaste, iconographe, iconographie, icono¬
graphique, iconolâtre, iconolâtrie, iconologie, idiome n. m. Se prononce [idjoiiri, avec o fermé,
iconoscope, iconostase, iconothèque. mais s’écrit sans accent circonflexe. Le dérivé
idiomatique se prononce avec o ouvert :
ictère, ictus, ulcère Trois noms masculins à bien [idjomatik].
distinguer.
idios^crasie [idjoslknazi] n. f. Tempérament
1 ictère Synonyme médical de Jaunisse. individuel, caractère singulier, personnel. —
2 ictus Accès subit et violent : Ictus apoplecti¬ Attention à la place de l’y.
que. Ictus épileptique. — Prononciation ; [ik-
tys], au pluriel {des ictus) comme au singulier. idiotie, idiotisme Deux mots à bien distinguer.
3 ulcère Lésion qui attaque le tissu d’un 1 idiotie n. f. Déficience intellectuelle. — Dire
organe : Ulcère de l’estomac. des idioties: dire des sottises.
2 idiotisme n. m. Tour propre à une langue et
idéal adj. ou n. m. Pour le pluriel de l’adjectif qu’on ne peut traduire littéralement dans une
(au masculin) et du nom, l’usage et les autre langue.
grammairiens hésitent entre idéals et idéaux.
Pas de règle absolue. L’usage le plus fréquent idoine adj. Approprié, apte, propre à quelque
est idéaux: Des nombres idéaux. Des idéaux chose. — Ce mot est vieux et ne s’emploie que
politiques.
dans la langue juridique ou bien par plaisante¬
rie : Enfin, voilà l’homme idoine !
idée n. f. On peut dire Vidée lui est venue de partir
ou la fantaisie lui a pris de partir, mais non idole Toujours féminin, même quand le mot
Vidée -ui a pris de partir. — Au singulier : dans désigne un homme : Ce chanteur fut l’une des
385 IDYLLE

idoles de la jeunesse. — Dérivés (avec accent ignorer v. t. Certaines constructions sont


circonflexe sur le a) : idolâtre, idolâtrer, idol⬠délicates.
trie, idolâtrique.
I Ne pas ignorer de. Tour archaïque conservé
idylle Prononciation ; [idil]. — Attention à la seulement dans l’expression afin que nul n’en
ignore, pour que tout le monde le sache.
place de 1’/ et de Yy. Deux L Dérivé : idyllique
[idilik]. — Toujours féminin ; Une idylle II Ignorer que.
charmante.
1 A la forme affirmative. Se construit
i. e. > id est. normalement avec le subjonctif, pour souhgner
l’idée de doute : J’ignorais qu ’il fut capable d’un
tel exploit — Peut se construire avec l’indicatif
-ième Suffixe qui sert à former les adjectifs
pour insister sur la réalité du fait : J’ignorais
numéraux ordinaux autres que premier:
que vous étiez déjà rentré. — Peut se construire
deuxième, troisième, etc. T En abréviation,
avec le conditionnel pour exprimer le futur dans
écrire toujours 2» 3‘, 4‘, 5‘, 6‘, etc. et non *2'™'
♦Jeme ♦Jemc *^emc le passé (J’ignorais que vous viendriez me voir)
ou une éventualité (J’ignorais qu’il aurait pu
nous aider en cas de besoin).
igame, igname, iguane Trois noms qui peuvent
donner lieu à des confusions. 2 A la forme négative ou interrogative. Se
construit généralement avec l’indicatif ou le
1 Un igame n. m. Mot formé par les initiales
conditionnel : Je n 'ignorais pas qu’il était capable
de inspecteur général de l'Administration en
de cet exploit Ignorait-il que nous étions prêts à
mission extraordinaire. Désigne un haut fonc¬
le suivre ? Ignorait-elle que nous reviendrions ?
tionnaire qui coordonne l’activité de plusieurs
Ils n 'ignoraient pas que nous aurions pu les aider.
préfets. Synonyme non officiel : superpréfet. —
Dans la langue littéraire ou soutenue, se
Dérivé : igamie n. f (circonscription qui
construit souvent aussi avec le subjonctif, sur¬
dépend d’un igame).
tout à la forme interrogative : Ignoriez-vous qu ’il
2 Une igname [ijiam] n. f Plante tropicale ; fût mal disposé à votre égard ?
rhizome comestible de cette plante.
III T Au sens de « vous savez bien », le tour
3 Un iguane [igwan] n. m. Reptile d’Amérique vous n’êtes pas *sans ignorer est fautif, car il
tropicale. signifie le contraire de ce qu’on veut dire. Il
signifie en effet « vous ignorez ». Employer le
igloo [iglu] ou iglou Habitation en neige durcie tour correct vous n’êtes pas sans savoir.
des Équimaux. — Toujours masculin ; Un
igloo tout rond. — PI. : des igloos [-glu] ou des iguane, igame, igname > igame.
iglous. — La graphie igloo est plus fréquente
que iglou. il pron. personnel de la troisième personne du
singulier. Sert pour le masculin et pour le
igname, igame, iguane > igame. « neutre ».
I Prononciation. Toujours prononcer [il], en
ignare adj. Forme unique pour les deux genrœ : faisant entendre le L La prononciation [i] est
Un garçon ignare. Une fille ignare. T Eviter relâchée : il vient [ilvjl], et non *[ivjl] ;
les barbarismes *ignard, *ignarde. Le mot n’est vient-il ? [vjêtil], et non *[vjêti].
pas formé avec le suffixe péjoratif -ard.
II II dans un tour impersonnel.
igné, ée adj. Qui est de la nature du feu. — 1 Omission de il. Ce pronom est souvent omis
Roches ignées, produites par l’action du feu devant un verbe impersonnel : Reste que toutes
central de la Terre. ▼ Se prononce avec [gn] les difficultés ne sont pas aplanies (ou II reste
et non avec [ji] : [igné] . De même : ignifuga¬ que...). Manque quinze cartons (ou II manque
tion [ignifygasj5], ignifuge [ignifyj], igni¬ quinze cartons). Cette omission est à éviter dans
fugé [ignifyje], ignifuger [ignifyse], igni- la langue soignée. — On peut aussi, très
puncture [i^nip5kt)m], ignition [ignisjS], correctement, utiliser le tour personnel avec
ignitron [ignitnS]. Cependant on entend assez inversion : Restent douze emballages inutilisés.
souvent la prononciation avec [ji] pour ignifu¬ Manquent sept boîtes.
gation, ignifuge, ignifugé, ignifuger. Cette pro¬
nonciation n’est pas conseillée. 211 est -y adjectif -|- complétive. Tour plus
soutenu que la construction avec c’est : il est
^nifuger v. t. Prononciation : [ignifyye], plutôt beau de savoir dire non au destin. Il est vrai
que [ijiify3e]. — Conjug. 16. Prend un e après que tous les enfants n 'ontpas le même caractère.
le g devant a ou o: il ignifugea, nous Les tours c’est beau de..., c’est vrai que...
ignifugeons appartiennent à un registre plus familier.
ÎLE 386

3 n est, U y a > être (IV, 8). illogique adj. Deux L De même : illogiquement,
illogisme.
4 Ce qui me plaira, ce qu’il me plaira > ce
2 (K, 3). illuminer v. t. Deux L De même : illumination,
ni n y a. illuminé, illuminisme.
1 n n’y a pas que. Tour critiqué par certains illuminisme, luminisme Deux noms masculins
grammairiens. Dans la langue très surveillée, à bien distinguer.
on tournera autrement : D’autres que lui
peuvent nous aider (plutôt que II n’y a pas que 1 illuminisme Mouvement occultiste et mysti¬
lui pour pouvoir nous aider). Vous n’êtespas la que (Jacob Bôhme, Swedenborg, Saint-
seule personne à éprouver des difficultés (plutôt Martin...).
que II n’y a pas que vous à avoir des difficultés).
2 n n’y a de + adjectif + que..., Il n’y a
pas plus + adjectif + que... L’adjectif se met che des effets lumineux.
au masculin singulier : Il n’y a de beau et de
grand que la poésie. Il n’y a pas plus fin que illusion n. f. Deux L De même : illusionner,
cette fille. Il n’y a pas plus beau que ces fleurs. illusionnisme, illusionniste, illusoire, illusoi¬
rement.
üe n. f. Accent circonflexe sur le t — Pour
l’emploi de à ou de en devant im nom d’üe > illusionner v. t. Orthographe, emploi et
à(V). construction.
1 Deux 4 deux n.
Oien, ienne n. ou adj. Habitant d’une île. Prend
une majuscule quand il s’agit des habitants de 2 Dans la langue très surveillée, on préférera
Me de Sein : Les Ilienspeuvent, par beau temps, tromper (par des illusions), abuser. — De même,
apercevoir la pointe du Raz — (adjectivement) on préférera se faire des illusions à s’illusionner.
La population îlienne.
3 Le verbe pronominal se construit avec sur:
Il s’illusionne sur ses chances de succès.
Uion n. m. Partie supérieure de l’os iliaque. —
Un seul l — Il existe une autre forme, plus
illustre adj. Deux 4 De même: illustrateur,
rare, ilium [iljsm]. PI. : des iliums. — Adjectif
correspondant ; iliaque.
illustration, illustré, illustrer, illustrissime.

illyrien, ienne adj. ou n. Attention à la


illégal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
majuscule : la civilisation illyrienne. Les
Des procédés illégaux. — Deux L De même :
Illyriens.
illégalement, illégalité.
flot n. m. Accent sur le 4 comme dans île, et
illégitime adj. Deux L De même: illégitime¬
ment, illégitimité. non siu" le o. De même : îlotier n. m. (agent
de police chargé de la surveillance d’un îlot
d’immeubles).
illettré, ée adj. ou n. Deux /, deux t
ilote n.^m. Pas d’accent sur le i (aucun rapport
illettré, analphabète Ces deux mots ne sont pas
avec îlot). La graphie ilote est plus fréquente
toujours synonymes.
que hilote Dérivé : ilotisme n. m. (état d’abjec¬
1 analphabète n. ou adj. S’appUque à une tion, d’asservissement, de misère).
personne qui ne sait ni lire ni écrire.
imaginable adj. Un seul m.
2 illettré, ée^ n. ou adj. Peut être synonyme
de analphabète. Peut aussi s’appliquer à une
imaginer v. t. Constructions; accord du
personne qui sait lire et écrire, mais qui man¬ participe.
que de culture d’une manière évidente et
choquante. I Imaginer de, suivi de l’infinitif. Signifia
<< avoir l’idée de » : On imagina de placer à
illicite adj. Deux L De même : illicitement, I arriéré du navire, dans l’axe, la rame qui
servait de gouvernail
illico adv. Sur-le-champ.—Ne s’emploie que Han»
II Imaginer que. Signifie « se représenter,
la langue familière. — Attention aux deux L
femdre par l’imagination, croire, supposer ».
Se construit avec l’indicatif (ou le conditionnel)
illisible adj. Deux L De même: illisibilité,
ou bien avec le subjonctif. Ce dernier mode
illisib'ement.
msiste sur l’idee de supposition : Il imaginait
387 IMAM

que le jardin était le parc mystérieux d’un sion jugée pléonastique par quelques grammai¬
château enchanté. Il imagine qu’il pourrait riens. On préférera suivre l’exemple de
réussir sans aide. Imaginons que nous vivions quelqu’un.
au Moyen Age. L’emploi du subjonctif est aussi
très fréquent quand imaginer est à la forme immaculé, ée adj. Deux m, un seul c.
négative ou interrogative : Je n ’imagine pas
qu’une telle œuvre puisse être accomplie sans immanent, ente [imanô, ût] adj. Deux m. De
tâtonnements et sans efforts. Imaginez-vous que même : immanence [imanûs].
cela soit si facile ? ▼ Certains grammairiens ont
condamné imaginer que et admettent seulement immanent, imminent Deux adjectifs paro¬
s’imaginer que. L’usage n’a pas suivi leur nymes à bien distinguer.
décision.
1 immanent, ente (philosophie) Contenu, impli¬
ni S’imaginer. qué dans un ensemble : Pour les panthéistes.
Dieu est immanent au monde.
1 Peut se construire avec un infinitif quand
le sujet est le même dans la subordonnée et la 2 imminent, ente (usuel) Qui menace de se
principale ; Il s’imagine avoir tous les droits. ▼ produire bientôt : La chute de la ville encerclée
On n’emploie jamais la préposition de. Ne pas est imminente.
dire II smagine *d’avoir tous les droits.
immangeable adj. Deux m. Un e après le g. ▼
2 Peut se construire avec l’indicatif ou le Prononciation : [Êmâ3abl(3)], et non
conditionnel : Il s’imagine que tout le monde ♦[imâsabUa)].
le craint. Elle s’imaginait qu’elle réussirait du
premier coup. Il s’imagine qu ’il pourrait compter immanquable adj. Deux m. V Prononciation ;
sur nous si la situation s’aggravait. Il ne [ÊmâkabKo)], et non *[imâkabl(a)]._ De
s’imagine pas que tout est changé. même : immanquablement [êmâkablamâ].
IV Accord du participe à la forme pronominale.
Participe invariable si le complément d’objet immanquable, infaillible Ces deux adjectifs ne
direct est placé après le verbe : Ces filles se sont sont pas synonymes.
imaginé facilement cette chose étrange. Accord 1 immanquable (rare) Qui ne peut manquer
avec le complément d’objet direct si celui-ci est d’atteindre son but : Un procédé immanquable.
placé avant le verbe : Les aventures rnerveil- Dans ce sens, on dit plutôt infaillible. —
leuses qu’il s’est imaginées. ▼ Participe invaria¬ (usuel) Qui ne peut manquer d’arriver, de se
ble avec l’infinitif ou avec que : Ces filles se sont produire : Si l’on emploie ce procédé, le résultat
imaginé avoir tous les droits. Ces filles se sont
est immanquable.
imaginé que tout serait facile.
2 infaillible Qui ne se trompe jamais : Un expert
imam [imam] ou iman [imô] n. m. Fonction¬ infaillible. — Qui réussit toujours : Un procédé
naire religieux qui dirige la prière dans une infaillible.
mosquée. — Les deux formes sont admises,
mais imam semble d’un usage plus frécjuent. immarcescible adj. (littéraire) Qui ne perd
— PI. : des imams ou des imans. — Dérivé : jamais sa fraîcheur, qui ne se fane pas : La grâce
imamat [imama] ou imanat [imana] n. m. immarcescible de ces vers admirables. — Deux
(fonction d’imam). m. Attention au groupe -sc-. — Pour la
prononciation, l’usage est incertain. Cependant
imbattable adj. Deux t. imaRsesibl(a)] semble l’emporter sur
ÉmaRsesibUa)].
imbécile adj. ou n. Un seul / comme pour
l’adverbe imbécilement, à la différence de immariable adj. Deux m. V Prononciation:
[ÉmaRjabUa)], et non *[imaRjabl(a)].
imbécillité.

imbriquer v. t. Toujours -qu-, même devant a immatériel, elle [imateRjcl, el] adj. Deux m.
ou o: il imbriqua, nous imbriquons. — Avec De même : immatérialisme [imateRjalism(a)],
-qu- : imbriqué, ée. Avec c : imbrication. immatérialiste [imateRjalist(a)].

immatriculer v. t. Deux m. De même : immatri¬


imbroglio n. m. La prononciation à l’italienne,
recommandée, est rare : [êbRoljo]. L’usage lui cule n. f. (inscription sur un registre public),
préfère la prononciation francisée [êbROglijoJ. immatriculation.

imiter v. t. Dans la langue très surveillée, on immature [imatya] adj. Qui n’a pas atteint sa
maturité. — Deux m. Aucun accent. — Ne pas
évitera imiter l’exemple de quelqu’un, expres¬
IMMÉDIAT • ^
388

déformer en *immaturé. — Dérivé : immaturité imminent, immanent > immanent.


[imatysite] n. f. (manque de maturité).
immiscer (s’) v. pron. Intervenir d’une manière
immédiat, ate adj. Deux m. De même : immé¬ indiscrète ; Il s’est immiscé dans nos affaires de
diatement, immediateté, immédiation. T Dans famille. Ne se dit pas à propos de choses
la langue très surveillée, on évitera les expres¬ matérielles. Ne pas dire : Il s’est immiscé dans
sions dans l’immédiat, pour l’immédiat. On mes papiers ni II s’est immiscé dans notre
écrira plutôt pour le moment groupe. Dire : fouiller dans les papiers, s’intro¬
duire dans un groupe. — Deux m. Attention
immense [imâs] adj. Deux m. De même ; immen¬ au groupe -sc-. Prononciation : [imise]. T Ne
sément [imôsemâ], immensité [imSsite]. pas déformer en *s’immixer, faute due à
l’attraction de immixtion.
immense, immensurable, immesurable, in¬
commensurable > incommensurable. immixtion n. f Action de s’immiscer. — Deux
m Attention au groupe -xt-. — La prononcia¬
immensurable [imâs)rRabl(9)] adj. Deux m. tion recommandée était [imikstjS], mais, de
nos jours, tout le monde prononce [imiksjS].
immensurable, immesurable, incommensu¬
rable > incommensurable. immobile adj. Deux m. De même : immobilisa¬
tion, immobiliser, immobilisme, immobiliste,
immerger v. t. Conjug. 16. Prend un e après immobilité.
le g devant a ou o: il immergea, nous
immergeons. — Deux m. De même : immergé, immobilier, ière adj. ou n. m. Deux m.
immersif, immersion.
immodéré, ée adj. Deux m. De même :
immesurable adj. Deux m. T Prononciation ; immodérément
[ÊmazynabKa)], et non *[im3Z)mabl(a)].
immodeste adj. N’est pas l’antonyme de modeste
immesurable, immensurable, incommensu¬ au sens de « humble » mais au sens de
rable > incommensurable. « pudique ». Signifie « qui manque de pudeur,
de décence » : Une toilette immodeste. — Deux
immettable adj. Deux m, deux t. T Prononcia¬ m. De même : immodestement adv. (Une fille
tion : [êmctablCa)], et non •[imetabKa)). immodestement vêtue), immodestie n. f. (L’im¬
modestie d’une tenue provocante).
immeuble adj. ou n. m. Deux m.
inmioler v. t. Deux m, un seul L De même :
inmiij^r v. i. Deux m. De même : immigrant,
immolateur, immolation.
immigration, immigré.
immonde adj. Deux m.
immigrer, émigrer > émigrer.
immondices Toujours féminin : Des immondices
nauséabondes. — L’emploi au singulier est rare
imitent, ente [iminâ, ât] adj. Deux m. De
et très littéraire : ... l’égout Styx, où pleut
même; imminence. T L’adjectif imminent
l’étemelle immondice (Hugo).
vient du latin imminens « menaçant ». Ne
doit s’employer que pour qualifier une chose
immoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
dangereuse, fâcheuse, qui est sur le point de
Des trafics imrnoraux. — Deux m. De même :
se produire : L’orage est imminent, il tonne.
immoralisme, immoraliste, immoralité
La guerre était imminente. Un danger immi¬
nent, qui risque de se réaliser bientôt. Ne
immoral, amoral > amoral.
pas employer ce mot à propos d’une chose
non dangereuse qui va se produire. On écrira
immortel, elle adj. Deux m. De même : immor¬
plutôt dans ce cas prochain ou proche: Son
départ est proche (et non est imminent). — De
taliser, immortalité, immortelle n. f. (plante),
immortellement
meme, s’il est parfaitement correct de dire
/ imminence d’un danger, l’imminence d’une
immotivé, ée adj. Deux m.
guerre, l’imminence de sa mort, il vaut mieux
^s les cas où a s’agit d’une chose non
inmuable adj. Deux m. De même : immuabilité,
dMgereuse, écrire approche ou proximité:
immuablement
L approche du départ le réjouis.sait (et non
Imminence du départ). La proximité des
vacances. immuniser v. t. Deux ni De même : immuni¬
sant, immunisation, immunisé, immuniste.
389 IMMUTABILITÉ

immunité, immunogène, immunologie, immu¬ impassible, impavide Ces deux adjectifs ne sont
nothérapie, immunotransfusion. pas synonymes.
1 impassible Qui ne ressent ou ne montre
immutabilité, immuabilité Deux noms fémi¬
aucune émotion; L’orateur resta impassible,
nins qui signifient « caractère de ce qui ne
malgré les applaudissements de l’auditoire. Un
change pas ».
visage impassible.
1 immutabilité S’emploie surtout dans la langue
2 impavide Qui n’éprouve ou ne manifeste
philosophique ou juridique : L’immutabilité est
aucune crainte : La vieille garde restait impa¬
un privilège des Idées, selon Platon, de Dieu,
vide sous le feu de l’ennemi
selon le christianisme. Le principe de l'immuta¬
bilité des conventions matrimoniales dans le
Code civil impatience n. f. Comme impatient, se construit
avec de et l’infinitif : Il est impatient de partir.
2 immuabilité S’emploie dans la langue litté¬ L’impatience de partir. Ne pas écrire l’impa¬
raire : L’immuabilité des traditions et des tience *à partir.
habitudes dans les sociétés villageoises
anciennes. impeccable adj. Deux c. Attention à l’emploi
3 T II n’existe pas d’adjectif *immutable, mais abusif.
un seul adjectif immuable. 1 Emploi littéraire, mais très correct, quand
l’adjectif qualifie une personne : Dieu seul est
impact [épakt] n. m. Attention au sens figuré impeccable (= incapable de pécher). Cet écolier
abusif. était impeccable (= n’était jamais en faute). Un
employé, un serviteur impeccable ( =
1 Sens propre et irréprochable : « choc d’un
projectile » {Le point d’impact d’une balle). irréprochable).

2 Le sens figuré est parfois employé de manière 2 Pour qualifier une chose, on préférera, dans
abusive dans la langue à la mode. Pour varier, la langue très surveillée, irréprochable, parfait,
on emploiera plutôt effet, répercussion, retentis¬ achevé, accompli, sans défaut : Le travail de cet
sement: L’effet (et non l’impact) du discours artisan est irréprochable ou parfait (et non est
du Premier ministre a été considérable. Les impeccable). La reproduction parfaite d’une
répercussions (et non l’impact) de ces mesures œuvre d’art (et non ta reproduction impeccable).
dans l’opinion publique. Le retentissement (et
non l’impact) d’une déclaration officielle. impedimenta n. m. pl. Dans l’Antiquité ro¬
maine, bagages que l’armée transportait avec
impair, aire adj. ou n. m. Nombre impair. — elle. — (figuré, familier) Bagages encombrants.
Ne pas écrire comme imper, abréviation fami¬ — Mot latin. Pas d’accent aigu sur le e.
Prononciation : [ipedimèta]. Toujours em¬
lière de imperméable.
ployé au pluriel. Jamais de -s à la fin (pluriel
impardonnable adj. Peut qualifier un nom de neutre latin en -fl).
personne ou un nom de chose : Ce garçon est
impardonnable de n’avoir pas pensé à nous imper [ëpeRl n. m. Abréviation familière de
Une offense impardonnable. — Deux n, comme imperméable : Il pleut, prends ton imper.
dans pardonnable.
impératif > annexes.
impartir v. t. {vieux) Donner en partage : Les
qualités que la nature impartit à chacun de impératif^ impérieux Ces deux adjectifs ne sont
nous — {de nos jours) Accorder (s’emploie pas interchangeables.
surtout dans la langue du droit): Dans les 1 impératif, ive Ne peut qualifier qu’une chose.
délais impartis par la loi. ▼ Ce verbe se On ne peut dire : Un chef, un maître impératif
conjugue comme finir (conjug. 25), mms n’est — A une valeur plus neutre que imj^rieux
usité qu’à l’indicatif présent, à l’infinitif, aux Qualifie ce qui se présente objectivement
temps composés et au participe passé : J’im¬ comme un ordre auquel on ne peut se dérober :
partis, tu impartis, il impartit, nous impartis- Ces consignes concernent la sécurité et sont
sons, vous impartisse!, ils impartissent. Impartir. impératives.
Imparti
2 impérieux, euse Peut qualifier une chose ou une
impasse Toujours féminin : Une impasse étroite. personne : L'expression impérieuse du visage. Un
— L’expression impasse (budgétaire) s’est maître impérieux — A une valeur plus psycho¬
imposée dans la langue des finances publiques logique que impératif et insiste plus sur la vo¬
et de la politique. On peut préférer déficit, lonté d’autorité, sur le caractère de celui qui veut
terme moms technique. commander : Le caractère impérieux de Bona-
IMPERATOR • \ 390

parte. Le ton impérieux d’un chef. — La diffé¬ à l’Administration. — {usuel dans le style
rence n’est pas absolue cependant et l’on dira administratif). Celui qui a obtenu un diplôme ;
indifféremment un style impératif ou impérieux, Le diplôme doit porter la signature de l’impé¬
une nécessité impérative ou impérieuse. trant. T Ne désigne jamais la personne qui
demande, qui cherche à obtenir un poste, une
imperator n. m. Dans l’Antiquité romaine, nomination (dans ce cas, on dit postulant) ou
général en chef. En latin, empereur se dit qui se présente à un examen, à un concours
princeps ou Caesar. — Mot latin non francisé. (dans ce cas, on dit candidat).
Pas d’accent sur le e. Prononciation : [épe-
RatDRl. On évitera d’employer le mot au implanter v. t. Mot à la mode : Implanter une
pluriel. En français, le pluriel serait des usine en province. Pour varier, on pourra
imperators, le pluriel latin est imperatores. employer installer, construire, éditer, créer. —
De même, à implantation on préférera installa¬
impérial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : tion, construction, édification, création.
Les décrets impériaux.
impliquer v. t. Toujours -qu-, même devant a
impérieux, impératif > impératif. ou o: il impliqua, nous impliquons. — Avec
un c: implication.
impéritie n. f. Prononciation : [êpeRisi], avec
[s] et non [t]. impoli > poli.

impéritie, incurie Deux noms féminins qui ne impoliment adv. ▼ Pas de e intérieur, ni
sont pas synonymes, d’accent circonflexe sur le L
1 impéritie [épcRisi] Incompétence grave, qui
provoque une catastrophe : L'impéritie crimi¬ impondérable adj. Le vrai sens est « dont
nelle d’un chirurgien. Les soldats attribuèrent l’importance ne peut être évaluée de manière
leur défaite à l’impéritie du commandement. précise » : Il y a trop d’éléments impondérables
dans cette affaire pour qu ’on puisse formuler
2 incurie Indifférence ou négligence dans une prévision sur son issue. — (substantivement,
l’exercice d’une fonction ou dans l’accomplisse¬ masculin) Il y a trop d’impondérables dans cette
ment d’une tâche : Du fait de l’incurie adminis¬ affaire. — N’est nullement synonyme de fortuit
trative, aucun plan n’avait été prévu pour parer ou de imprévu.
à une telle situation. Ces terres restent stériles,
par l’incurie de paysans routiniers.
important, ante adj. T Cet adjectif signifie « qui
joue un grand rôle, qui occupe un rang notable
imperitm n. m. Dans l’Antiquité romaine, dans un ensemble et qui ménte d’être considéré
pouvoir de commandement possédé par cer¬ avec attention » : Un événement important Les
tains magistrats (consuls et préteurs notam¬ dates les plus importantes d’une existence. Les
ment). — Mot latin non francisé. Pas d’accent écrivains importants du XVIII‘ siècle. Un
sur le e. Prononciation : [êpeRjom]. N’est témoignage important — Il ne faut pas
jamais employé au pluriel. employer important comme synonyme de
« grand », ce qui constitue un anglicisme. On
impersonnel Quand un verbe est conjugué écrira donc ; Ub prix élevé (et non un prix
impersonnellement, il s’accorde avec le sujet important). Un vaste jardin (et non un jardin
apparent il (singulier) : Il existe des villes aux important). Un long trajet (et non un trajet
ruelles pleines d’ombre et de silence. — De important). Un colis volumineux (et non un
même, a la forme impersonnelle, le participe colis important). Un grand immeuble (et non
passé est toujours au masculin singulier : Il a un immeuble important). De même, à impor¬
été dit des choses singulières.
tance on préférera ampleur, grandeur, intensité,
valeur, etc., selon les cas, quand on voudra
impertinent, ente adj. Finale en -ent. — expriiner l’idée de grandeur, de dimension, et
Dérivés : impertinence, impertinemment non l’idée de grand rôle, de rang notable.
[êpeRtinamâ] adv. (finale en -emment).
importer v. t. ind. ou \. i. Avoir de l’intérêt,
impétigo Maladie de la peau. — Toujours être important : Cetîe décision importe au salut
masculin : Un impétigo douloureux. — Mot
de la république. — S’emploie uniquement à
latin francisé : un accent sur le e. — Dérivé :
impétigineux.
l’infinitif, au participe présent, et à la troisième
personne du singulier ou du pluriel des divers
temps de l’indicatif, du conditionnel et du
impétrant, ante n. m. ou f. {rare) Celui, celle subjonctif. — S’emploie notamment dans des
qui a obtenu une chose demandée officiellement constructions figées.
391 IMPORT-EXPORT

I N’importe. Toujours invariable : N’importe imposte Partie supérieure d’une porte ou d’une
quelles plantes auraient aussi bien fait l’affaire fenêtre. — Toujours féminin : Une imposte
pour orner le jardin. très haute.
II Peu importe, qu’importe. S’accorde le plus imposteur n. m. Pas de forme pour le féminin.
souvent, surtout quand le verbe n’est pas au On dira donc : Cette aventurière était un
présent: Peu m’importaient ces critiques stu¬ imposteur.
pides. Et qu’importaient, après tout, ces petites
difficultés ? Cependant l’invariabilité ne consti¬ imprécation n. f. Avec un c. De même :
tue nullement une faute : Peu importe ses imprécatoire adj.
protestations, il devra obéir. Et qu’importe les
plaintes des faibles et les critiques des envieux ? imprésario, imprésario n. m. Usage mal fixé
III Ce qu’il importe, ce qui importe. en ce qui concerne l’orthographe et la pronon¬
ciation. Le e se prononce toujours [e], qu’il
1 Ce qu’il importe. Forme employée devant porte ou non un accent. Le s se prononce tantôt
de suivi de l’infinitif ou devant que suivi du [s], tantôt [z]. Le pluriel le plus fréquent est :
subjonctif: Voilà ce qu’il importe de faire. Voilà des imprésarios ou des imprésarios [êpResanjo]
ce qu’il importe que vous fassiez. ou [êpRezanjo]. Le pluriel italien des impresarii
(sans accent aigu) [ÉpRes(z)aRji] est çIik rare.
2 Ce qui importe. Forme employée dans tous — Il serait souhaitable que se généralisât
les autres cas : Ce qui importe, c’est que les l’usage suivant : imprésario (avec accent), pro¬
erreurs soient corrigées au plus vite. Que chacun noncé [épRCzaRjo], avec [z] ; au pluriel, des
sache ce qu ’il a à faire, c ’est ce qui importe avant
imprésarios [épRezanjo].
tout
impression n. f Deux n dans les dérivés :
impnrt-evport n. f. inv. Anglicisme de la lanpe impressionnabilité, impressionnable, impres¬
des affaires. Prononciation francisée : sionnant, impressionner, impressionnisme,
[époREkspoR], les -t étant muets. — Avec un impressionniste.
trait d’union.
impressionner v. t. Attention au sens critiqué.
importun, inopportun > inopportun.
1 Au sens propre et correct, signifie « soumet¬
impotent, ente adj. ou n. Dérivé : impotence n. f tre à l’action de la lumière une pellicule ou un
film » : L’obturateur ne s’est pas déclenché, la
(finale en -ence).
pellicule n’a pu être impressionnée.
imposer, en imposer L’usage a évolué en ce qui 2 Le sens figuré (Ce coup de théâtre impres¬
concerne un emploi de ce verbe. sionne le public) est peu conseillé dans la langue
soutenue. On écrira plutôt, selon les cas :
1 Dans l’usage ancien. On employait imposer émouvoir, frapper, bouleverser, toucher, affoler,
à quelqu’un dans les cas où nous disons en remplir d’enthousiasme, d’admiration, de ter¬
imposer à quelqu’un: La science du vieux reur, marquer. — De même, à impressionnable
maître imposait aux disciples. — On réservait on préférera émotif ou sensible, et à irnpres-
en imposer à quelqu’un au cas où le verbe sionnant émouvant, touchant, extraordinaire,
signifiait «faire illusion, tromper par une effrayant.
fausse apparence » : Un bel habit et une
contenance assurée en imposent facilement aux imprimatur n. m. Mot latin. Prononciation :
gens simples, mais les apparences de la richesse [ÊpRimatyR]. Invariable : des imprimatur.
ne sont pas la richesse elle-même. — Cet usage
ancien n’est nullement incorrect. On pourra imprimer v. t. Dans la langue très surveillée,
même le préférer dans le style très soutenu. on évitera: imprimer un mouvement, une
2 Dans l’usage actuel. La distinction ancienne impulsion. On préférera: communiquer un
s’est effacée. La langue moderne ne connaît plus mouvement, donner une impulsion.
que en imposer à quelqu’un, expression qu’elle
emploie dans tous les cas : La science du vieux impromptu n. m. ou adj. ou adv. Prononciation :
maître en imposait aux disciples. Une belle
[épRDpty], et non *[ÊpR5ty]. — L’usage
voiture en impose aux gens naïfs, mais ce n ’est moderne est de donner à ce mot la marque du
pas une preuve de richesse l — En outre, la pluriel et du féminin (Des impromptus. Un
langue actuelle connaît une autre expression, discours impromptu. Des discours impromptus.
s’imposer à quelqu’un, se faire accepter par sa Une réunion impromptue. Des réunions im¬
force, son t^ent, faire accepter son autorité : promptues), sauf quand il est employé adverbia¬
Le nouveau chef de service a su s’imposer tout
lement (Ils sont arrivés impromptu. Elles sont
venues impromptu).
de suite à tous les employés.
IMPRUDENT 392

imprudent, ente adj. ou n. Dérivés ; impru¬ impunément adv.T Le vrai sens est « sans
dence, imprudemment (finale en -emment). courir le risque d’être puni, d’^rouver des
désagréments, des malheurs » : Sachez qu’on
impubère adj. ou n. Finale en -ère. ne s’attaque pas impunément à un homme aussi
puissant — Ne doit pas s’employer au sens de
impudence, impudeur, impudicité Trois noms en vain, inutilement Ne pas écrire: Ce n’est
féminins qui ne sont pas synonymes. pas impunément qu’il s’est donné tant de mal
1 impudence Effronterie insolente et choquante, puisqu’il a finalement réussi Ecrire plutôt : Ce
audace cynique ; Avec quelle impudence cet n’est pas en vain qu’il s’est donné tant de mal..
homme politique n’a-t-il pas mentit II a eu
l’impudence a"exiger des excuses, alors que c’est imputer v. t. Deux constructions.
lui qui nous a insultés l — Adjectif correspon¬ 1 Imputer quelque chose à quelqu’un, attribuer
dant : impudent. — Adverbe correspondant : à quelqu’un la responsabilité de quelque chose :
impudemment On imputa la défaite à l’incapacité du comman¬
2 impudeur Manque de pudeur en ce qui dement plutôt qu’à la lâcheté des soldats.
concerne la vie amoureuse et sexuelle : Elle lui Construction usuelle de nos jours.
avoua son désir avec impudeur. — Manque de 2 Imputer quelque chose à crime, à faute à
réserve ou de dignité : Les parnassiens repro¬ quelqu’i^ le lui reprocher, comme s’il s’agissait
chaient aux romantiques l’impudeur de leurs d’un crime, d’une faute : Les esprits chagrins
confidences. Ces trafiquants milliardaires imputent à crime aux jeunes gens les plus
avaient l’impudeur d’étaler leur luxe au milieu
innocentes fantaisies. Construction archa&ante
de là misère publique. Comblé de faveurs et de et littéraire.
prébendes, il a l’impudeur de se plaindre. —
Pas d’adjectif ni d’adverbe correspondants.
imputrescible [êpytResibUo)] adj. Attention au
3 impudicité (mot vieilli et assez littéraire) groupe -SC-. De même: imputrescibilité.
Attitude, conduite d’une personne débauchée,
dépourvue de toute pudeur dans sa vie sexuelle : in abstracto loc. adv. Expression latine qui
L’impudicité de ces filles dépravées effaroucha signifie « dans l’abstrait » : Cette théorie est
le jeune homme. — (au pluriel) Acte contraire peut-être vraie in abstracto, mais elle n’a guère
à la morale (dans le domaine sexuel) : Elle se d intérêt dans la pratique. — Prononciation :
livrait sans frein à toutes les impudicités (très [inabstKakto]. — En deux mots, sans trait
littéraire dans cet emploi). — Cmctère de ce d’union. Toujoum invariable. S’imprime géné¬
qm choque gravement la pudeur : L’impudicité ralement en itahque dans un texte en romain,
d’une danse. — Adjectif correspondant : impu¬ en romain dans un texte en italique.
dique: — Adverbe correspondant : impudique¬
ment inaccessible, interdit Ces deux adjectifs ne sont
pas interchangeables.
impuissance, frigidité, stérilité, infécondité
Quatre noms féminins à bien distinguer. 1 inaccessible Qualifie un lieu où, pour des
raisons matérielles, on ne peut accéder : Ces
1 impuissance Déficience organique ou psycho- ruines, entourées d’un taillis épais, sont inacces¬
logique qui empeche un homme d’accomplir sibles. — Qualifie aussi, familièrement, une
l’acte sexuel. personne qu’on ne peut approcher, aborder :
2 Wgidité Chez la femme, incapacité anormale Le directeur est inaccessible, je m’adresserai à
a éprouver le désir ou le plaisir sexuels. sa secrétaire.

3 stérilité Incapacité, pour un homme ou une 2 intérêt, ite Qualifie un lieu où l’on n’a pas
femme, d’avoir des enfants. le droit d’aller ; Une zone interdite s’étend
autour de certains ouvrages militaires. Local
4 i^écondité Synonyme rare de stérilité S’em¬ interdit a toute personne étrangère au service.
ploie surtout à propos d’un animal qui ne peut
se repr^uire : L’infécondité est caractéristique inachèvement n. m. Un accent grave.
des hybrides (mulet tigron, etc.).
inadmissible, inamissible > inamissible.
iiMiilser V. t. Mot d’une correction douteuse.
Dans la langue soignée, on préférera donner
une impulsion, lancer, accélérer, développer in aetcmum loc. adv. Expression latine qui
favoriser, animer, encourager, soutenir: Le signifie « pour l’éternité ». — Prononciation :
gouvernement veut encourager l’industrialisa-
JineteRnom]. — En deux mots, sans trait
tion de cette région (plutôt que impulser d union. — Toujours invariable. S’imprime
l industrmisatwn). genermement en itahque dans un texte en
romam, en romain dans un texte en italique.
393 INAMISSIBLE

inamissible adj. (théologie) La grâce divine est — Comme adjectif, toujours invariable : Un
inamissible, ne peut être perdue. — Bien chef inca. Des chefs inca. Une princesse inca.
distinguer de inadmissible, qu’on ne peut Des princesses inca. — L’adjectif inca peut
admettre (mot usuel) ; Sa conduite est qualifier des personnes ou des choses : Les
inadmissible. guerriers inca. Les temples inca. — Incasique
ne peut qualifier que des choses : Les institutions
inapaisable adj. Un seul p. De même ; inapaisé. incasiques.

inaperçu, ue adj. T Un seul p, comme dans incandescence n. f Attention au groupe -sc- et


apercevoir. à la finale en -ence. De la même famille :
incandescent, ente.
inapparent, ente adj. Deux p.
incantatoire adj. Finale en -oire au masculin
inappétence n. f. Deux p. Finale en -ence. comme au féminin : Un ton incantatoire.

inapplicable adj. Deux p. De même ; inapplica¬ incarcérer v. t. Conjug. 11. Il incarcère, mais
tion (avec c), inappliqué. il incarcérera.

inappréciable adj. Deux p. De même ; incamadin, ine adj. Qui tire sur l’incarnat, qui
inapprécié. est d’un incarnat pâle. — Prend la marque du
pluriel et du féminin : Des étoffes incarnadines.
inapprivoisable adj. Deux p. De même :
inapprivoisé. incarnat, ate adj. D’un rose vif et clair. — Prend
la marque du pluriel et du féminin : Des étoffes
inapte, inepte > inepte. incarnates.

inattaquable adj. Deux t. incendiaire n. m. ou n. f. ou adj. Finale en -aire.

inattendu, ue adj. Deux t. incendier v. t. Conjug. 20. Double le / à la


première et à la deuxième personne du pluriel
inattentif, ive adj. Deux t. de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous incendiions, (que) vous incendiiez.
inattention Faute d'inattention, faute d’attention
> faute (3). incertain, aine adj. On préférera la construction
avec de aux tours incertain sur, incertain quant
inaudible adj. Attention au sens abusif. à: Mon ami est incertain du résultat (plutôt
que incertain sur le résultat, incertain quant au
1 Sens correct. Qui ne peut être perçu par résultat).
l’oreille : Les sons d’une fréquence très élevée
(ultrasons) sont inaudibles pour l’homme. Le incessamment adv. T Le seul sens correct est
vieillard parlait d’une voix faible, presque « sans cesse, sans arrêt » : Un roc incessam¬
inaudible. ment battu des vagues. La nature prodigue
2 Sens abusif et familier. Très désagréable à incessamment ses dons aux hommes. — On
écouter : Cette musique de sauvages est inaudi¬ évitera le sens abusif de « sans délai, sans
ble I On préférera : n’est pas écoutable ou même retard, dans très peu de temps », qui peut
est inécoutable. donner lieu à des équivoques fâcheuses ; Le
comité se réunit incessamment en séance extra¬
inca n. ou adj. Majuscule et accord. ordinaire peut signifier « va se réunir bientôt »
ou aussi peut être compris « siège sans arrêt ».
1 Majuscule quand le mot désigne le souverain On emploiera de préférence bientôt, prochaine¬
de l’ancien Empire inca (Selon la tradition, le ment, immédiatement, selon les cas.
premier Inca fut Manco Capac 7") ou un prince
membre du clan royal auquel appartenait ce inceste n. m. Ne s’emploie plus pour désigner
souverain (La caste des Incas). Majuscule aussi une personne ayant commis l’inceste. Dans ce
quand le nom désigne un habitant de cet sens ancien, pouvait être féminin, quand on
empire : Un Inca. Les Incas furent vaincus par parlait d’une femme.
les Espagnols. — (au féminin) Une Inca ou une
femme inca. — (au féminin pluriel) Des femmes inchoatif, ive adj. (terme de grammaire) Pro¬
inca. nonciation : [ékoatif, iv], avec [k].
2 Comme nom, prend la marque du pluriel (Les
Incas), mais non celle du féminin : Une Inca. incident, accident > accident.
INCINÉRER 394

incinérer v. t. Conjug. 11. Il incinère, mais il inclure v. t. Conjug. 79. J'inclus, tu inclus, il
incinérera. inclut, nous incluons, vous incluez, ils incluent.
— J’incluais, tu incluais, il incluait, nous
incinit n. m. Les premiers mots d’un texte, d’un incluions, vous incluiez, ils incluaient — J'in¬
poeme. — Mot latin : « il commence ». Pro¬ clus, tu inclus, il inclut nous inclûmes, vous
nonciation : [Isipit], avec -t final prononcé. — inclûtes, ils inclurent — J’inclurai — J’inclu¬
Invariable : des incipit. rais. — Inclus, incluons, incluez —
j’inclue, que tu inclues, qu’il inclue, que nous
incise Dans une incise (dit-il, répondit-il, etc.), incluions, que vous incluiez qu'ils incluent Que
on évitera d’employer un verbe qui n’exprime j’inclusse, que tu inclusses, qu’il inclût que nous
pas l’idée de « dire » > dire (II, 6). inclussions, que vous inclussiez qu’ils inclussent
— Incluant. ▼ Le participe passé est inclus
incivil, incivique Deux adjectifs paronymes à (avec -s), incluse (avec -use), alors que le
bien distinguer. participe passé de exclure est exclu (sans -s),
exclue (avec -ue). Eviter d’autre part les
1 incivil, ile Impoli, discourtois : Ce rustre a barbarismes *j’inclue, il *inclue, il *inclua, etc.
des manières fort inciviles. — Dérivés : incivile-
ment (impoliment), incivilité (impolitesse). inclus, use participe passé de inclure. —
2 incivique Qui témoigne d’un manque de Ci-inclus > ci-annexé. — Y inclus se place
civisme ; En temps de guerre, le défaitisme est généralement devant le nom et est alors
une attitude incivique. — Dérivé ; incivisme invariable : Je vous envoie les documents de¬
(manque de civisme). mandés, y inclus les notes rectificatives. On
emploie d’ailleurs plus souvent : y compris.
inclémence n. f. Ne s’emploie plus au sens
moral. On ne pourrait plus dire l'inclémence incognito Mot italien francisé. Prononciation :
d'un tyran, l'inclémence d'un tribunal. Ne peut [Ékojiito], plutôt que [êkognito]. — Comme
s’employer qu’à propos d’un phénomène lié au adverbe, toujours invariable ; Elles sont venues
climat, à la météorologie : L'inclémence du ciel, incopiito. Comme nom, prend la marque du
du climat, de la température. — Même pluriel : des incognitos [-to] > anonymat.
évolution pour l’adjectif inclément. On ne
pourrait plus dire un juge inclément. En incollable adj. Deux L
revanche, on dit couramment un ciel un climat
inclément, une température inclémente, des incolore adj. Un -e final, même au masculin :
contrées inclémentes (au climat rigoureux, Un liquide incolore.
pénible).
incommensurable [ékomôsyRabKo)] adj.
inclinaison, inclination Deux noms féminins Deux m. De même : incommensurabilité, in-
paronymes, dérivés de incliner. commensurablement

1 inclinaison. incommensurable, immense, immensurable,


immesurable Quatre adjectifs à distinguer.
a/ Position inclinée d’une partie du corps :
Une légère inclinaison de la tête lui donnait un 1 incommensurable.
air rêveur et mélancolique. Quand on est sur
a/ En mathématiques, qualifie deux gran¬
une moto, l'inclinaison du buste en avant assure
deurs de même nature dont le rapport n’est pas
un meilleur équilibre.
un nombre rationnel.
b/ Etat d’une chose qui est oblique, c’est-à- b/ Au sens figuré correct, qualifie deux
dire ni tout à fait verticale ni tout à fait choses dont l’une est infiniment plus grande que
horizontale; L'inclinaison de la tour de Pise. l’autre : Les ressources d’un particulier et celles
L'inclinaison d'un terrain situé sur le flanc de l’Etat sont incommensurables.
d'une colline.
c/ T Le sens figuré de « très grand » est
2 inclination.
abusif. Dans ce sens, on dira plutôt immense :
a/ Action de baisser, de pencher en avant La sottise de ce garçon est immense (et non
la tête ou le haut du corps en signe de respect, incommensurable).
pour saluer, etc. ; Il fit une légère inclination 2 immense Extrêmement vaste, très grand : Les
de tête en signe de déférence. étendues immenses du Sahara. Cette invention
b/ Tendance, attirance,'penchant : Cet enfant aura des conséquences immenses. Terme usuel
manifeste une inclination très nette pour les et très fréquent.
activités artistiques. Il se sentait une inclination 3 immensurable [imôs^^abUo)] Trop grand
pour cette amie d'enfance. Mariage d'inclination. pour être mesuré : Les immensurables espaces
395 INCOMMODE

où se meuvent les astres. Mot rare, vieux et incontrôlable adj. T Le sens correct est « qui
littéraire. ne peut être vérifié » : Ces affirmations sont
incontrôlables. Ne pas employer cet adjectif au
4 inunesurable [êmazyRabKa)] Qualifie une sens de « qui ne peut être maîtrisé ». Ne pas
chose qu’on ne peut mesurer, soit parce qu’elle dire par exemple Les mouvements incontrôla¬
est trop grande ou trop petite, soit parce qu’elle bles d’un véhicule. — De même incontrôlé veut
n’est pas de nature quantitative, soit parce dire « qui n’est pas vérifié » : Des rumeurs
qu’on ne dispose pas d’instrument approprié, incontrôlées circulent en ce moment. Ne pas
soit pour une raison matérielle quelconque : Le employer au sens de « qui n’est pas maîtrisé » :
volume de la matière contenue dans l’univers Ne pas dire par exemple Les poussées inflation¬
est immesurable. L’intelligence et le caractère nistes incontrôlées. Ne peut être employé non
sont choses immesurables. Les pertes d’eau par plus au sens de « qui n’est pas dirigé par une
évaporation sont immesurables. Mot assez rare. organisation connue et hiérarchisée ». On
On dit plutôt L'intelligence n 'estpas mesurable. évitera donc d’écrire : Les services d’ordre des
Les pertes par évaporation ne sont pas mesura¬ divers syndicats ont essayé d’empêcher les
bles. éléments incontrôlés de briser les vitrines.

mcommode adj. Deux m. De même : incommo¬ incorrect, ecte adj. Deux r. De même : incorrec¬
dité. tement, incorrection.

incommoder v. t. Deux m. De même : incorrigible adj. Deux r. De même : incorrigibi¬


incommodant. lité, incorrigiblement.

incommunicable adj. Deux m. De même : incorruptible adj. Deux r. De même : incorrup¬


incommunicabilité. tibilité, incorruptiblement.

incommutable adj. Deux m. De même : incube n. m. Selon les légendes, démon mâle qui
incommutabilité. venait s’accoupler avec les femmes pendant
leur sommeil. — Un seul c, alors que succube
incompréhensible, inintelligible > inintelligi¬ (démon femelle) prend deux c.
ble.
incuber v. t. Un seul b. De même : incubateur,
incongru, ue adj. T L’adverbe correspondant, incubation.
incongrûment, prend un accent circonflexe sur
le U. inculcation n. f. Un c devant le a, à la différence
de inculquer (il inculqua).
inconnu, ue adj. Alors que connu se construit
avec de {Un fait connu de tous), inconnu se inculpé, accusé, prévenu > accusé.
construit avec à : Un fait inconnu à la plupart
des gens (à préférer à Un fait inconnu de la
inculquer v. t. A la différence de inculcation,
plupart des gens, tour plus fréquent, mais moins
s’écrit toujours avec -qu-, même devant a ou
correct). O : il inculqua, nous inculquons.

inconscience, inconscient Ces deux noms ne


inculte, inculture On dit aussi bien une terre
sont pas synonymes.
inculte (non cultivée) que un homme inculte
1 inconscience. (sans culture intellectuelle). — En revanche
inculture désigne toujours le manque de culture
a/ Etat d’une personne qui a perdu intellectuelle, jamais l’absence de mise en valeur
conscience : Elle absorba des barbituriques et d’une terre.
sombra dans l’inconscience.
b/ Le fait de ne pas avoir conscience de (telle incunable n. m. ▼ Un incunable n’est pas un
chose précise) : Son courage n 'est peut-être que manuscrit du Moyen Age (livre écrit à la main
par un copiste), mais un livre imprimé datant des
l’inconscience du danger.
premiers temps de l’imprimerie (avant 1500).
c/ Manque de prudence, de réflexion, de
sérieux : Se lancer tout seul dans une course en indécence n. f. Finale en -ence. De la même
montagne, sans équipement suffisant, quelle famille : indécent, indécemment (finale en
inconscience ! -emment).
2 inconscient (psychologie) Partie du psychisme
qui échappe à la conscience : Freud accorde une indemne adj. ▼ S’écrit avec -mn- et se prononce
grande importance à l’inconscient. [êdEmn(3)]. Ne pas déformer en *indemme. —
INDÉPENDANCE 396

Les dérivés s’écrivent aussi avec -mn- et se indifférent: Cette affaire me laisse indifférent
prononcent de nos jours avec [e], non avec [a] : ou m’est indifférente (et non Cette affaire
indemnisable [êdemnizabKa)], indemnisation m’indiffère).
[édemnizasjS], indemniser [Idemnize], in¬
demnitaire [IdemniteR], indemnité [édem- indigène adj. ou n. Orthographe et emploi.
nite]. La prononciation [êdamn-] est vieillie,
1 Toujours un i minuscule : Les indigènes de
mais non mcorrecte.
la Nouvelle-Guinée.
indépendance n. f. Finale en -ance. De la même 2 Peut s’employer dans un contexte historique :
famille ; indépendant, indépendamment (finale Au moment de la conquête de l’Amérique par
en -amment). les Européens les indigènes furent décimés par
les épidémies le travail forcé et la guerre. Chi
index [êdeks] n. m. Invariable : des index. — évitera d’employer ce mot dans un contexte
Avec un I majuscule; la congrégation de actuel en raison de sa connotation péjorative.
l’Index, qui était chargée de dresser l’Index, On préférera aborigène ou autochtone.
liste des livres que l’Eglise interdisait aux fidèles 3 T Ne jamais employer indigène pour désigner
de lire.
une personne qui ne vit pas dans le pays dont
elle est orimaire. Ne pas dire Les indigènes
indice Toujours masculin : Un indice important. de la Guadeloupe qui vivent à Paris mais Les
personnes originaires de la Guadeloupe qui
indicible, inexprimable, ineffable, indescrip¬ vivent à Paris
tible, innommable, inénarrable i>
inexprimable. indigène, indigète > indigète.

indien, hindou Deux mots à bien distinguer. indigeste adj. Forme correcte : Un plat indigeste.
1 On évitera d’employer hindou pour désigner — En revanche, l’antonyme n’est pas digeste
un « habitant de l’Inde ». Les hindous (avec (forme critiquée), mais digestible: Une huile
h- minuscule, car il ne s’agit pas d’un nom de légère et digestible.
peuple) sont les adeptes de l’hmdouisme, forme
moderne du brahmanisme. Le mot hindouiste indigète adj. T Bien distinguer de indigène. Chez
tend d’ailleurs à se substituer à hindou : Dans les Romains, les dieux indigètes étaient les
l’Inde, les hindous et les musulmans furent divinités romaines considérées comme étant les
souvent en conflit. dieux de la patrie, du territoire national (par
opposition aux dieux d’origine étrangère) ou
2 Pour désigner les habitants de l’Inde, comme étant les dieux primitifs, dont les autres
on emploiera plutôt indien: Pour établir étaient les descendants : Junon était une divinité
leur domination sur l’Inde, les Anglais s’appuyè¬ indigète, Cybèle une déesse étrangère.
rent sur certains princes indiens, les uns
musulmans, les autres hindous Les Indiens, in^gne adj. De nos jours, indigne de ne peut
musulmans ou hindouistes, luttèrent contre les s’employer ou’au sens de « qm ne mérite pas
colonisateurs anglais et obtinrent leur indépen¬ (telle chose favorable) » : Cet homme politique
dance en 1947. est indigne d’un tel honneur. On ne pourrait
3 De nos jours, le mot indien fait référence plus dire : Cet infortuné est indigne d’un
seulement à la république de l’Inde, Etat peuplé châtiment aussi sévère. On dirait : ne mérite pas
un châtiment aussi sévère.
principalement d’hindouistes, et ne s’applique
pas au PakistM (Etat musulman du sous-
continent constituant l’Inde géoCTaphique) : Le indigner v. t. ou v. pron. Conjugaison et
constructions.
gouvernement indien a envoyé une note de
protestation au gouvernement pakistanais I Attention au i après le groupe -gn- à la première
4 Pour parler des populations autochtones de et à la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
mparfait et du subjonctif présent : (que) nous
Ij^enque, on préterera, dans la langue
précisé, le mot amérindien au mot indien, pour (nous) indignions, (que) vous (vous) indigniez.
éviter toute equivomie : Les cultures amérin¬ n Constructions.
diennes Les Amérindiens du Mexique et d’Amé¬
rique centrale furent soumis par les Espagnols. 1 S’indigner de -t- nom. Il s’indignait d’une
telle infamie.
Le mot peau-rouge est à éviter, en raison de
sa connotation péjorative. 2 S indigner contre -f nom. Il s’indigne contre
ces incapables et ces corrompus.
mdifférer v. t. T Appartient à la langue parlée
3 S’indigner de -f infinitif. Elle s’indigne de
relâchée. On dira laisser indifférent ou être
voir son entourage l’abandonner.
397 INDIGO

4 S’indigner que + subjonctif. Il s’indignait indolore adj. Avec un -e final, même au


que cette injustice ne fût pas encore réparée. T masculin : Un abcès indolore.
On évitera s’indigner de ce que (suivi de
l’indicatif ou du subjonctif). indomptable adj. Le p est muet : [ÊdStabKo)],
et non *[Êd5ptabl(a)]. De même : indompté,
5 Etre indigné par + nom. Je suis indigné
ée [êdSte, e].
par une telle désinvolture.
6 Etre indigné de + nom. Je suis indigné de indonésien, ienne adj. ou n. En un seul mot,
son manque d’honnêteté. comme Indonésie : La population indonésienne.
Les Indonésiens.
7 Etre indigné de + infinitif. Elle était
indignée d’apprendre qu’on lui refusait toute
indou, oue adj. ou n. Orthographe vieillie pour
aide.
hindou.
8 Etre indigné que + subjonctif. Nous
sommes indignés que sa demande soit refusée. in-douze Comme adjectif ou comme nom,
T On évitera être indigné de ce que (suivi de toujours invariable : Des livres in-douze. Des
l’indicatif ou du subjonctif)- in-douze. . — Un trait d’union. Prononciation :
[induz]. Abréviation : in-12.
indigo n. m. ou adj. Comme adjectif de couleur,
toujours invariable : des soies indigo. — Dé¬ indu, ue adj. T A la différence de dû, due, jamais
rivés : indigotier, indigotine. d’accent circonflexe : Un retard indu. Une
heure indue. En revanche : indûment, avec
indiquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant accent circonflexe.
a ou o: il indiqua, nous indiquons. — En
revanche, un c dans les dérivés : indicateur, induction n. f. Finale en -ction.
indicatif, indication.
induire v. t. Conjug. 46. J’induis, tu induis, il
indistinct adj. Au masculin, le groupe -et final induit, nous induisons, vous induisez, ils indui¬
ne se fait pas entendre. Prononcer : [êdistê], sent. — J’induisais. — J’induisis. — J’induirai
et non ♦[êdistêktfo)]. — En revanche, le — J’induirais. — Induis, induisons, induisez —
féminin indistincte se prononce [êdistêktfoj]. Que j’induise. — Que j’induisisse. — Induisant.
De même : indistinctement [êdistêktomâ], — Induit, ite. —Expression : induire en erreur,
indistinction [ÊdistÊksj5]. amener à commettre une erreur. On ne dit plus
induire à erreur.
indivis adj. Prononciation : [êdivi], le -s final est
muet. — Féminin : indivise. — Loc. adv. Par indulgence n. f. Finale en -ence. De la même
indivis, de manière indivise, dans l’indivision famille : indulgent, indulgemment (finale en
(au sens juridique) : Ces deux frères possèdent -emment).
par indivis les terres qu ’ils ont héritées de leurs
parents. indulgent, ente adj. Se construit avec à, avec
pour, avec envers : Indulgent aux autres, sévère
indo-aryen, indo-aryenne adj. ou n. m. Les pour lui-même. Il était indulgent pour les faibles
langues indo-aryennes ou l’indo-aryen : l’ensem¬ et les pauvres. Soyons indulgents envers nos
ble des langues indo-européennes parlées dans amis. — Le tour avec à est littéraire, les autres
l’Inde. — En deux mots, avec un trait d’union. sont usuels.

Indochinois, oise adj. ou n. En un seul mot, sans induit n. m. Exemption, privilège qu’accorde le
trait d’union, comme Indochine : Les peuples pape ou un évêque. — Prononciation : [êdylt].
Indochinois. Les Indochinois. — PI. : des induits.

indo-européen, éenne adj. ou n. m. Les langues indûment adv. Accent circonflexe sur le u, à la
indo-européennes. L'indo-européen commun. différence de indu.
En deux mots, avec un trait d’union.
industrieux, euse adj. {vieilli ou littéraire) Qui
indo-iranien, ienne adj. ou n. m. Les langues fait preuve d’industrie, au sens classique,
indo-iraniennes ou l’indo-iranien : l’ensemble c’est-Ldire d’habileté et d’activité : Un négo¬
des langues indo-aryennes et iraniennes. — En ciant industrieux. Ce courtisan se montra si
deux mots, avec un trait d’union. industrieux qu’il se rendit indispensable au
prince. De nos jours, n’est plus synonyme de
indolence n. f. Finale en -ence. De la même industriel. On ne dira donc pas : Saint-Etienne
famille : indolent, indolemment (finale en est une grande ville industrieuse, mais une
grande ville industrielle.
-emment).
INÉCHANGEABLE 398

inéchangeable adj. Attention au e entre le g et inexistant, inexistence T L’adjectif inexistant,


le a. ante s’écrit avec -antie), le nom féminin
inexistence avec -ence.
inédit, ite a(h. ou n. m. Non encore publié : Une
nouvelle inédite de Marcel Aymé. — N. m. On inexplicable, inexpliqué T L’adjectif inexplica¬
va publier un inédit de Victor Hugo. — Non ble s’écrit avec un c, comme inexplicablement,
encore connu, non encore divulgué : Une mais inexpliqué avec -qu-.
information inédite. — Nouveau, non encore
éprouvé ou expérimenté : Un argument inédit. inexprimable, indicible, ineffable, indescrip¬
Une recette inédite. — On évitera d’employer tible, innommable, inénarrable Ces adjec¬
ce mot au sens de secret. On dira ; Des tifs ne sont pas interchangeables.
tractations secrètes auraient été engagées (et non
des tractations inédites). 1 inexprimable A le sens le plus étendu. Qualifie
une chose non matérielle, du domaine intellec¬
inéducable adj. Avec un c comme éducable, tuel ou affectif, agréable ou désagréable ; Une
éducateur, éducatif, éducation, et non avec intuition si fugitive qu’elle en est inexprimable.
-qu- comme éduquer. Un bonheur inexprimable. Une douleur
inexprimable.
ineffable adj. Deux f. De même : ineffablement. 2 indicible Qualifie un état affectif agréable ou
désagréable. Une joie, une douleur indicible.
ineffable, inexprimable, indicible, indescrip¬
tible, innommable, inénarrable > inex¬ 3 ineffable Qualifie un état affectif agréable, une
primable. qualité : Un bonheur, une douceur ineffable.
4 indescriptible Qualifie un état affectif ou une
ine£Bcace adj. Deux / De même : inefficacité. situation matérielle : Une joie, un affolement
indescriptible. Un désordre, un entassement
inénarrable adj Un seul n, mais deux r. — Au indescriptible.
sens de « qu’on ne peut raconter », est vieux :
Une histoire si terrible qu 'elle est inénarrable. 5 innommable Qualifie une chose, matérielle ou
— De nos jours, qualifie un fait, une aventure non, qui inspire de la répu^ance, du dégoût :
très comique, très bizarre ou très ridicule ; Si On nous servit une bouillie innommable. Un
vous saviez l’aventure inénarrable qui nous est procédé, une conduite innommable.
arrivée l Ce sens moderne ne peut être considéré 6 inénarrable Qualifie un fait, une aventure très
comme vraiment abusif. On se contentera comique, très bizarre, très ridicule : Ah l si vous
d’éviter le mot inénarrable dans la langue très aviez vu cette scène inénarrable l II vient de lui
soutenue de ton sérieux. arriver une aventure inénarrable. Mot à éviter
dans la langue très soutenue > inénarrable.
ménarrable, indicible, ineffable, inexprima¬
ble, indescriptible, innommable > inex¬ inexpugnable adj. Qu’on ne peut prendre
primable.
d’assaut : Position inexpugnable. T Prononcia¬
tion : [inekspygnabUa)], avec [gn], et non
inélégwce n. f. Finale en -ance. De même : avec [ji).
inélégant, inélégamment (finale en -amment).
in extenso loc. adv. Expression latine qui veut
inepte, inapte Bien distinguer ces deux adjec¬ dire « dans [toute] son étendue ». S’emploie
tifs.
à propos d’un texte qu’on cite en entier : Il a
1 inepte Stupide, tout à fait inintelligent : Une cité les trois strophes in extenso. — Invariable.
plaisanterie inepte et vulgaire. — Dérivé : — Prononciation : [inekstêso]. — Pas de trait
ineptie [inepsi]. d’union. S’imprime souvent en italique dans un
texte en romain, en romain dans un texte en
2 inapte Qui n’est pas fait (pour telle activité), itahque.
incapable (de faire telle chose) : Ce garçon est
peu robuste, il est inapte aux sports violents. inextinguible adj Prononciation : [ineks-
Cette femme était inapte à gérer son patrimoine. têgqibKo)], plutôt que [inekstêgibUa)].
— Dérivé : inaptitude.
in extrems loc. adv. Expression latine qui veut
inexact adj. Prononcer [inegza], plutôt que dire « a l’extremité », c’est-à-dire « au dernier
[inegzaktfa)]. Le féminin inexacte se prononce
moment ». ^— S’emploie à propos d’un mou¬
toujours [inegzaktfa)], l’adverbe inexactement
rant : Le prêtre confessa le malade in extremis.
[ineg ’.aktamô] et le substantif inexactitude
— (par extension, familier) Au dernier mo¬
[inegzaktityd].
ment : J’ai été obligé, in extremis, de défaire
399 INFÂME

et de refaire ma valise. — Invariable. — Pronon¬ plus ou de (le) moins On dira (le) plus
ciation ;[in£kstReinis]. — Pas de trait d’union. bas, (lé) plus profond: Le plus bas des ni¬
S’imprime souvent en italique dans un texte en veaux sera occupé par les machines lourdes
romain, en romain dans un texte en italique. (et non *le plus inférieur des niveaux). La plus
profonde des galeries (et non *la plus
infâme ▼ L’adjectif infâme et l’adverbe infâme- inférieure).
ment prennent un accent circonflexe, mais les 3 En revanche, peut s’employer au superlatif
dérivés infamant et infamie s’écrivent sans absolu : J’ai trouvé son dernier roman très
accent. inférieur au précédent. On dira mieux d’ailleurs
bien inférieur ou de beaucoup inférieur ou
infantile, enfantin, puéril > enfantin. inférieur de beaucoup.

infarctus [êfaRktys] n. m. — PI. ; des infarctus infermentescible adj. Qui ne peut fermenter.
[-tys]. T Ne pas déformer en *infractus (aucun Attention au groupe -sc-.
rapport avec infraction).
infernal, ale, aux a^. Masculin pluriel en -aux :
infatigable adj. Avec g et non -gu-. De même : Des hurlements infernaux.
infatigablement.
infester, infecter > infecter.
infécondité, stérilité, frigidité, impuissance
> impuissance. infime adj. En français, il y a longtemps que cet
adjectif a perdu sa valeur de superlatif relatif
infecter, infester Deux verbes paronymes à bien qu’il avait en latin (infimus « le plus bas »).
distinguer. Equivaut à « tout petit, très insigmfiant ». On
1 infecter. ne devra donc pas hésiter, sauf dans la langue
très recherchée et archaïsante, à employer
a/ Souiller par des émanations malsaines; infime accompagné de (le) plus, (lé) moins, très :
empuantir : Ces marécages infectent l’air et Il veillait personnellement aux plus infimes
donnent les fièvres détails
b/ Ojntaminer : Ce malade contagieux p^t
infecter tout son entourage. — (figuré, vieilli) infiniment adv. Pas de e intérieur ni d’accent
Corrompre: Ces doctrines pernicieuses ont circonflexe.
infecté la jeunesse.
infinité n. f. Accord du verbe et de l’adjectif
c/ (sens le plus usuel) Rendre une plaie après infinité de.
infectieuse, communiquer l’infection à un or¬
gane : Les streptocoques infectent rapidement les I Le nom infinité est précédé de l’article défini,
gencives quand les dents se déchaussent. du démonstratif ou du possessif. Accord avec
infinité: L’infinité des îles du Pacifique forme
2 infester. comme une grande chaîne entre l’Asie et
a/ Etre en grand nombre dans un lieu, en l’Amérique. Cette infinité de mythes transmise
y pratiquant la violence et le brigandage : Jadis à travers les siècles se confond avec la mémoire
les pirates infestaient la Méditerranée. des premiers âges.

b/ S’emploie à propos d’^imaux ou de II Le nom infinité est précédé de l’article


végétaux nuisibles qui sont présents en grand indéfini.
nombre dans un lieu : Les mousti^es infestent 1 Accord avec infinité si l’on veut insister sur
les côtes marécageuses Le chiendent infeste ce l’idée d’ensemble, d’unité : Une infinité d’astres
jardin. De nombreux vers parasites peuvent éclaire le ciel d’été.
infester l’intestin de l’homme et des animaux.
2 Accord avec le complément de nom au
pluriel si l’on veut mettre en valeur l’idée de
infection, affection > affection.
pluralité : Une infinité de villages sont encore
dépourvus de tout équipement collectif
inférer v. t. Conjug. 11. J’infère, vam j’inférerai
infinitésimal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
inférieur, eure adj. Construction et emploi.
-aux : Des éléments infinitésimaux.
1 Se construit avec à et non avec que: Nos
bénéfices sont inférieurs à ceux de notre infinitif > annexes.
concurrent.
inflammable adj. Deux m. De même inflamma¬
2 Inférieur est un comparatif par nature.
bilité, inflammation, inflammatoire.
On évitera de l’employer accompagne de (le)
INFLAMMATION ♦ > 400

inflammation n. f. Ne pas déformer en *enflam- informel, elle adj. ou n. m. Deux sens.


mation, faute due à l’influence de enflammer,
enflammé. Ne pas commettre l’erreur inverse,
1 Sens correct. Art informel: art abstrait ne
qui consiste à dire, par exemple, des gencives recourant pas aux formes géométriques. — (par
*inflammées au lieu de des gencives extension) Œuvre informelle. Peintre informel.
enflammées. — N. m. L'informel: l’art informel. Un
informel: un peintre informel.
inflammatoire adj. Deux m. Finale en -aire, 2 Sens critiqué. Anglicisme qui qualifie une
même au masculin : Un gonflement inflamma¬ réunion, une discussion, une rencontre sans
toire. ordre du jour ou sans caractère officiel : Une
réunion informelle. A éviter dans la langue
inflation n. f Deux n dans le dérivé inflationniste. surveillée. On préférera sans ordre du jour, non
officiel.
inflexion n. f Finale en -xion.
informer v. t. Constructions et emplois.
infliger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
devant a ou o ; il infligea, nous infligeons. I Constructions.
1 Informer quelqu 'un de + nom de chose. J’ai
inflorescence n. f Attention au groupe -sc-. informé mon collègue de mon prochain départ.
Finale en -ence.
2 Informer quelqu’un que -|- indicatif ou
infliumt, influent T Ne pas écrire influant, conditionnel. J’ai informé mon collègue que je
participe présent invariable de influer, comme pars dans huit jours. Il m’a informé qu’il
influent, ente, adjectif variable ; Influant sur partirait demain. Je vous informe qu’en cas
le prix de la vie, ces hausses excessives ont d’empêchement la réunion serait remise à la
provoqué un certain mécontentement. Des per¬ semaine suivante. T On évitera la construction
sonnalités influentes, qui ont de l’influence, du informer quelqu’un de ce que, tour critiqué.
prestige, de l’autorité morale.
3 S’informer de •+- nom de chose. Je me suis
informé de la date de son départ.
influencer v. t. Conjug. 17. Le c prend une
cédille devant a ou o: il influença, nous 4 S’informer sur -y nom de chose ou de
influençons. — Dérivé ; influençable. personne. Vous devriez nous informer sur Iç
passé de cet homme. Je vais m ’informer sur le
influencer, influer ▼ Deux verbes à distinguer. personnage en question.
Influencer, transitif direct, doit avoir pour
complément un nom désignant une personne 5 S’informer si + indicatif ou conditionnel.
ou un groupe de personnes: Le jansénisme Je me suis informé s’il habitait toujours à la
influença Racine. Cette intervention a influencé même adresse. Informez-vous si nous ne pour¬
le jury. — Quand le complément est un nom rions pas, le cas échéant, avoir droit à un rabais.
de chose, on emploiera plutôt influer sur: Le II Dans la 1 wgue de la correspondance adminis¬
jansénisme influa sur les idées de Racine. Une trative et militaire, l’usage veut qu’on écrive j’ai
telle intervention peut influer sur le verdict. l’honneur de vous informer quand on s’adresse
a un subordonné et j’ai l’honneur de vous faire
influent, influant > influant. connaître (ou de porter à votre connaissance)
quand on s’adresse à un supérieur.
influenza Synonyme vieilli de grippe. — Mot
italien francisé. L’usage hésite pour la pronon¬ infortuné, ée adj. ou n. N’est pas synonyme de
ciation : [êflyâza] ou [éflylza]. La première « pauvre, dépourvu de fortune ». Est l’anto¬
semble plus usitée. — ; des influenzas nyme de fortuné au sens vieilli de « favorisé
[-zaj. T Féminin. Penser à sa finale italienne par le sort » et signifie « défavorisé par le sort,
en -a : Une influenza bénigne.
victime d’un hasard malheureux ». Nettement
moins vieilli que fortuné > fortuné.
influer, influencer > influencer.
infra [êfRa] adv. Mot latin qui veut dire
influx n. m. Le -x final est muet : [êfly].
« au-dessous, plus bas » et qui sert à renvoyer
le lecteur à un passage situé plus bas : Voir infra
in^olio Comme adjectif, toujours invariable:
la notice historique. — Antonyme: supra.
Des livres in-folio. Comme nom, presque
Souvent en italique dans un texte en romain,
toujours invariable : des in-folio. Le pluriel avec
en romain dans un texte en italique.
-s, des in-folios, est rare et moins conseillé. —
Prononciation : [infoljo]. — En deux mots
avec un trait d’union. ***vï*" infra « au-dessous »).
Maintenant, les mots en infra s’écrivent en un
401 INFRACTION

seul mot, sans trait d’union : infralittérature, ingénieurs-conseils). Toutes les autres expres¬
infrarouge, infrason, infrasonore, infras¬ sions s’écrivent sans trait d’union; ingénieur
tructure. agronome, ingénieur chimiste, ingénieur élec¬
tricien (des ingénieurs agronomes,^ des ingé¬
infraction n. f. Finale en -ction. T Contraire¬ nieurs chimistes, des ingénieurs électriciens).
ment à une idée assez répandue, le mot
infraction désipie toute violation d’une loi ou ingénu, ue adj. L’adverbe ingénument s’écrit
d’une disposition réglementaire, quelle qu’en sans accent circonflexe sur le u et sans e
soit la gravité, à la différence du mot contraven¬ intérieur.
tion, qui désigne les manquements punis d’une
simple pleine de pwlice. Le nom infraction est ingérence n. f Finale en -ence.
le terme générique qui englobe la contravention
(par exemple, l’abandon d’objets sur la voie 1. ingérer (s*) S’immiscer (dans les affaires
publique), le délit (par exemple le vol), le crime d’autrui), sans en avoir le droit. — Conjug. 11.
(par exemple, l’assassinat). Je m’ingère, mais je m’ingérerai — Dérivé:
ingérence.
infrangible, irréfrangible, irréfragable >
2. ingérer v. t. Absorber : Ingérer un médica¬
irréfragable.
ment, un aliment. —Conjug. 11. J’ingère, mais
j’ingérerai — Dérivé : ingestion.
infusion, tisane Le mot infusion est très général
et désigne (à l’exception du thé et du crfe) toute
ingrédient n. m. ▼ Bien prononcer [égRedjô],
boisson chaude obtenue par dissolution dans
l’eau bouillante du principie actif contenu dans et non ♦[IgRedjê].
les feuilles, les graines, les tiges ou l’écorce
inguinal, ale, aux adj. De l’aine : La région
d’une plante, que cette boisson chaude soit ou
inguinale. Hernie inguinale. — Masculin pluriel
non un médicament. Le mot tisane désigne
en -aux : Les vaisseaux inguinaux. T Bien pro¬
toujours une infusion médicamenteuse. — On
noncer (Êgqinal, al, o] et non *[lginal, al, o].
observera d’autre part que le terme irifusion,
très vivant et non péjoratif, tend à éliminer
inhaler v. t. Le se place devant le a. Ne pas
tisane, qui est affecte d’une connotation un peu
écrire *hinaler. — Dérivés : inhalateur,
dépréciative.
inhalation.
infusoire Animal microscopique. — Finale en
inhibé, ée adj. ou n. S’emploie parfois dans la
-oire. Toujours masculin : Des infusoires dange¬
langue de la psychologie comme synonyme de
reux pour la santé. timide. Cet emploi n’est pas conseillé en dehors
d’un contexte scientifique.
ingambe adj. T Bien prononcer [égôb], avec [g],
et non *[É3âb]. — Signifie « alerte, agile » et inhiber v. t. Le A se place devant le deuxième
non pas « impotent » : A quatre-vingts ans i Ne pas écrire *hiniber. — Dérivés : inhibé,
passés, ce vieillard est encore ingambe et monte inhibiteur, inhibitif, inhibition.
allègrement ses trois étages.
inhibition, prohibition Deux noms féminins à
ingénier (s’) v. pron. Conjug. 20. Double le i bien distinguer.
a la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 1 inhibition Arrêt d’une fonction physiologique
présent : (que) nous nous ingéniions, (que) vous ou psychologique : Acte manqué, dû à l’inhibi¬
vous ingéniiez — Se construit avec a et tion de la volonté par l’appréhension de l’échec.
l’infinitif: Il s’ingénie à nous susciter des 2 prohibition Interdiction : La prohibition de
difficultés. la chasse et de la pêche à certaines époques de
l’année.
ingénierie n. f Mot, à la prononciation incer¬
taine, proposé par l’Administration pour rem¬ inhumer, inhumation Orthographe et sens.
placer l’anghcisme engineering. Prononciation :
[ê3enjeRi] selon certains, [£3eniRi] selon d au¬ I Attention à la place du h devant le u.
tres. — Il serait souhaitable qu’un mot de II inhumer, enterrer.
remplacement plus commode fût propose.
1 inhumer Mot de la langue administrative
qui veut dire « mettre en terre (le cercueil, le
ingénieur n. m. Pas de forme spéciale I^ur le
corps) » : Permis d’inhumer. — Le nom
féminin. On dit : Elle est ingénieur. Une femme
féminin inhumation désigne la mise en terre,
ingénieur. Ne pas écrire une *ingénieure. —
la déposition du cercueil dans la sépulture. Il
Avec trait d’union : ingénieur-conseil (pl. : des
INIMITIÉ 402

s’emploie dans la langue administrative et dans propos injurieux à l’égard des patriotes. — La
la rédaction des faire-part : L'inhumation aura construction avec à est archaïque : Des rumeurs
lieu au cimetière de Pont-de-Buis. injurieuses à la gloire du prince.
2 enterrer Mot du langage courant qui
signifie au sens propre « mettre en terre » {On inlandsis n. m. (mot norvégien) Glacier conti¬
Va enterré dans le caveau de famille) et, par nental des régions polaires. — Prononciation :
extension, « célébrer les obsèques de [inlâdsis]. — PI. : des inlandsis [-sis].
quelqu’un » {Libre penseur, il exprima la
volonté d’étre enterré civilement). — Le nom in memoriam Prononciation : [inmemoRjam].
masculin enterrement, mot du langage courant, — En deux mots, sans trait d’union. Pas
désigne surtout l’ensemble des cérémonies d’accent sur le e.
funèbres {L'enterrement aura lieu demain à dix
heures à l’église Saint-Jacques) ou le cortège innavigable adj. Deux n. Prononciation :
funèbre {L’enterrement passe sur la place). [inavigabKa)].

inimitié n. f. Un seul n, à la différence de ennemi. inné, ée adj. Deux n. De même : innéisme,


innéiste, innéité.
ininflammable adj. Deux m.
innerver v. t. Deux n. De même : innerva¬
inintelligent, ente adj. Adverbe dérivé : inintel- tion.
ligemment (finale en -emment).
inn^ence, innocuité Ces deux noms féminins
inintellipble, incompréhensible Ces deux s’écrivent avec deux n. Ils ne sont nullement
adjectifs ne sont pas tout à fait synonymes. synonymes.

1 inintelligible Qualifie ce qui, à cause 1 innocence Etat d’une personne qui n’est pas
d’un manque de netteté, de clarté dans coupable : Le tribunal a reconnu l’innocence de
l’expression, ne peut être compris : Le ma¬ l’accusé.
lade prononça quelques mots inintelligibles.
Les paroles de cette chanson, déformées au 2 innocuité Caractère d’une chose qui n’est pas
cours des générations, étaient devenues nocive (mais qui pourrait l’être) : On peut
inintelligibles. garantir la totale innocuité de cette substance
médicamenteuse.
2 incompréhensible (mot d’un emploi moins
restreint que inintelligible) Qualifie tout ce qui innocent, ente adj. ou n. Deux n. De la même
ne peut être compris, quelle que soit la cause famille : innocence, innocenter, innocemment
de cette impossibilité de compréhension : Les (finale en -emment).
mystères de la foi chrétienne sont incompréhen¬
sibles à (ou pour) la raison humaine. Je ne suis
innocuité, innocence > innocence.
pas rnathématicien, cette formule est incompré¬
hensible pour moi Toutes ces démarches, tous
ces contrordres, toutes ces manœuvres sont innombrable adj. Deux n. — Deux emplois.
incompréhensibles. Sa conduite m'est incompré¬ 1 S’emploie normalement avec un nom au
hensible.
pluriel {Des oiseaux innombrables peuplent ces
forêts) ou avec un nom collectif {Une foule, une
ininterrompu, ue adj. Deux r. armée, un peuple innombrable).

initial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : 2 L’emploi avec un nom singulier qui n’est pas
Les échecs initiaux. un nom collectif est possible dans la langue
^étique ou très littéraire : Le rire innombrable
initiative n. f. Expressions. des flots. Le Cœur innombrable (titre d’un
recueil poétique d’Anna de Noailles).
1 On écrira syndicat d’initiative (avec initiative
au singulier) plutôt que syndicat d'initiatives. innomé, ée ou innommé, ée adj Les deux
orthographes existent et doivent être admises,
2 Cto dira sur l’initiative de et non à l’initiative
malgré l’Académie, qui ne connaît que innomé.
de (tour fautif dû à l’attraction de à l’instiga¬
Il serait même souhaitable d’unifier l’ortho¬
tion de) : Cette motion a été mise aux voix sur
l’initiative d’un délégué. graphe de innommé SUT le modèle de innomma¬
ble, qui prend toujours deux m.

injurieux, euse adj. Se construit normalement


innommable adj. Deux n et toujours deux m,
te pour: Ces propos sont injurieux pour tous
a la différence de innomme qui peut s’écrire
les patnotes. On peut dire aussi ; Il a tenu des aussi innomé.
INNOMMABLE
403

innommable, indicible, ineffable, indescrip¬ inoffensif, ive adj. Un seul n, deux /


tible, inénarrable, inexprimable
inexprimable. inopiné, éc adj. Un seul n, un seul p. De même ;
inopinément
innovation, novation Deux noms féminins a
inopportun, une adj. Un seul n, deux/J. De
bien distinguer.
même : inopportunément, inopportunité.
1 noTation {droit) Remplacement d’une oblip-
tion juridique ancienne par une nouvelle : inopportun, importun Deux adjectifs à bien
L’endossement d’une traite constitue une nova- distinguer.
don. — Le verbe correspondant est nover:
Nover une créance. L’adjectif correspondant est 1 inopportun, une Qualifie une chose qui n’est
novatoire: Transmission novatoire d’une pas opportune, qui vient mal à propos ; Dans
les circonstances actuelles, une telle démarché
obligation.
serait inopportune.
2 innovation (usuel) Elément nouveau par
2 importun, une Qualifie une chose ou une
rapport à la tradition : Cette nouvelle voiture
personne qui gêne, dérange, trouble : Un bruit
est remarquable par plusieurs innovations tech¬
importun. Ces quêteurs qui abordent les passants
niques — De la même famille (av^ deux n) :
dans la rue sont vraiment importuns. — Peut
innover, innovateur. ▼ On dit plutôt novateur
s’employer substantivement pour désigner une
que innovateur (celui qui apporte une
personne : Il faut savoir fermer sa porte aux
innovation).
importuns
innover Deux n. De même ; innovateur, innova¬
inopposable adj. Un seul n. Deux p. De même :
tion. — Deux constructions.
inopposabilité.
1 La construction usuelle est la construction
sans complément ; Les poètes de la Pleiade ont inouï, ïe adj. Attention au tréma sur le i. —
beaucoup innové en matière de thèmes poétiques Attention au sens abusif.
et de vocabulaire. 1 Au sens étymologique, signifie « qui n’a
2 La construction transitive est rare et vieillie : jamais été encore entendu, jamais été encore
Les romantiques innovèrent la couleur locale. perçu par l’ouïe » : Les accords inoms d une
De nos jours, on emploie plutôt, selon le cas, musique délicieuse (sens rare mais correct).
créer, inventer ou introduire. 2 (par extension) Dont on n’a jamais encore
entendu parler, extraordinaire, surprenant:
inobservance n. f. Finale en -ance. Une audace inouïe. Une énergie inouïe (sens
usuel et correct).
inobservance, inobservation Deux noms fémi¬
3 On évitera en revanche d’emplqyer inouï pour
nins à bien distinguer.
qualifier une chose matérielle qui est perçue par
1 inobservance (assez vieilli ou littéraire) Non- la vue, l’odorat, le goût, le toucher. On ne dua
observation de prescriptions religieuses ou pas : Un chatoiement de couleurs inouïes.^ Un
morales: L’inobservance du carême. parfum inouï Une saveur inouïe. Une étoffé
d’une douceur inouïe. Préférer, dans ces cas:
2 inobservation (usuel et vivant) Non-respect
extraordinaire, merveilleux, prodigieux, singu¬
d’une règle pratique, d’une consigne : L’inobser¬
vation des règles de sécurité a provoque cet lier, surprenant.
accident.
inoxydable adj. Attention à ly.
inoccupé, ée adj. Un seul n. deux c. De même :
in pace ou in-pace n. m. Cachot. Prononcia¬
inoccupation. tion : [inpase], avec [s]. Pas d’accent sur le e.
— Invariable : des in pace ou des in-pace. —
in-octavo Comme adjectif, toujours invariable ;
Les deux orthographes coexistent. La graphie
Des livres in-octavo. Comme nom, presque
in pace est celle de l’Académie.
toujours invariable : Des in-octavo. Le pluriel
avec -s, des in-octavos, est rare et moms
in partibus Locution latine, forme abrégée de
conseillé. — Prononciation : [inoktavo]. ^ n in partibus infidelium « dans les régions des
deux mots, avec un trait d’union. — Abrévia¬
infidèles ». Avant 1882, on appelait « éyeque
tion ; in-S" ou in-8. ou archevêque in partibus » un prélat qui, à titre
honorifique, était év^ue ou archevêque d’une
inoculer v. t. ▼ Un seul n, un seul c. Aucun ville qui, ayant été jadis le siège d’un eveche
rapport avec innocuité. De meme : inoculabi- ou d’un archevêché, avait échappé à la domina-
lité, inoculable, inoculation.
IN PETTO 404

lion chrétienne en raison de l’occupation mette si longtemps à répondre). ▼ On évitera


mulsulmane : Mgr Dubois, évêque in partibus le tour s’inquiéter de ce que (avec l’indicatif ou
d’Hiéropoîis. De nos jours, on dit : évêque ou le subjonctif).
archevêque titulaire. — Prononciation : fin-
paRtibys], — En deux mots, sans trait d’union. inquisition n. f. Prononciation : [ékizisjô], avec
— Toujours invariable : Des évêques in par¬ [k]. De même : inquisiteur [IkizitœR], inquisi¬
tibus. — S’écrit souvent en italique dans un torial, ale, aux [êkizitoRjal, al, o] (masculin
texte en romain, en romain dans un texte en pluriel en -aux).
italique.
inracontable adj. Un seul c, comme dans
in petto Locution italienne qui signifie « dans raconter. — On évitera la forme fautive
la poitrine », c’est-à-dire « dans son cœur ». *irracontable.
On appelle « cardind in petto » un cardinal
dont le pape a décidé la nomination, sans insane adj. N’est nullement synonyme de « li¬
toutefois la rendre encore publique. —^ (par cencieux, libidineux, obscène ». Signifie
extension ; familier) In petto, de maniéré « contraire à la raison, au bon sens » : Un
personnelle, sans s’exprimer : Désapprouver in projet de réfopne absolument -insane. Mot
I^tto une décision de la majorité. — Prononcia¬ littéraire et vieilli. De même, le dérivé insanité
tion : [inpcto]. — En deux mots, sans trait est littéraire et vieilli au sens de « caractère de
d’union. Attention aux deux t. — Toujours ce qui est contraire à la raison, au bon sens » :
invariable : des cardinaux in petto — S’écrit L’insanité de ce projet confine au délire. En
souvent en italique dans un texte en romain, revanche, le mot insanité est encore employé
en romain dans un texte en italique. dans la Iwgue famihère pour désigner une
pMole ridicule ou stupide : Raconter des insa¬
input n. m. (anglicisme de la langue de l’informa¬ nités (= des imbecilhtés, et non des obscénités,
tique) Prononciation : [input], plutôt que [in- des indécences).
pyt]. — PI. : des inputs [-put]. — Pour éviter
œt anglicisme, on pourra employer : entrée des insatiable adj. ▼ Bien prononcer [ésasjabUa)],
données ou donnée d’entrée.
et^ non *[Êzasjabl(a)], *[êsatjabl(a)]. De
meme . insatiabilité [êsasjabilite], insatiable¬
in^uarto Comme adjectif, toujours invariable : ment [êsasjablamâ].
des livres in-quarto. Comme nom, presque
toujours invanable : des in-quarto. Le pluriel inscrire v. t. Conjug. 48. J’inscris, tu inscris, il
en -s, des in-quartos, est rare et moins conseillé inscrit, nous inscrivons, vous inscrivez, ils inscri-
— Prononciation : [inkwaRto]. — En deux vent -~ J’inscrivais. — J’inscrivis. — J’inscrirai
mots, avec un trait d’union.
-y- Inscris, inscrivons, inscrivez
— Qtie j’inscrive. — Que j’inscrivisse. —
inquiet adj. [fkje] Orthographe et constructions. Inscrivant — Inscrit ite.
1 Pâs d accent sur le £ Le féminin inquiète
[ekjctJ prend un accent grave, les deriv& couper, diviser. —
inquiétant [Ikjetâ] et inquiétude [êkjetydl S écrit avec un c, non avec -qu-. De même:
prennent un accent aigu. insecabilite.

2 Peut se construire avec de et l’infinitif: Je in-seize Comme adjectif ou comme nom, tou-
SUIS inquiet de voir que sa santé s’aggrave. joure mvariable : des livres in-seize, des in-seize.
3 Peut se construire avec de, avec sur ou avec Prononciation : [insez]. — En deux mots,
^ur et un nom : Je suis inquiet de son avenir avec un trait d’union.
(tour un peu vieiUi et littéraire) ou sur son
avenir (tour usuel dans la langue écrite mo¬ insérer v. t. Conjug. 11. J’insère, mais j’insé-
rernt •'
derne) ou pour son avenir (tour le plus fréquent
dans la langue parlée). ^
insermenté, assermenté Deux adjectifs à bien
4 Se construit parfois avec que et le subjoa distinguer.
Je SUIS inquiet qu’il mette si longtemi
repondre. T On évitera le tour avec de ce 1 i^nnenie yuaimait, sous la Révolution, un
pretre qui avmt refusé de prêter serment quand
inqméter v. t. ^njug. 11. J’inquiète, m mt instituée la constitution civüe du clergé, en
J inquiéterai — S inquiéter se constniit avec 1790. Lfô pretres insermentés étaient appelés
SUIVI d un nom ou d’un infinitif (Je m’inquù aussi pretres inassermentés, prêtres insermen-
de sa santé. Je m inquiète de le voir si déprim taires, pretres réfractaires (par opposition aux
avec que .uivi du subjonctif (Je m’inquiété qi pretres constitutionnels ou prêtres jureurs ou
pretres assermentés). ^
405 INSERTION

2 assermenté Qualifie de nos jours une per¬ insoumis, ise adj. ou n. m. Un seul m, comme
sonne qui a prêté serment devant un tribunal dans soumis. De même : insoumission.
avant d’entrer en fonction : Un garde-chasse
assermenté. insoupçonnable adj. Cédille sous le c. Deux n.
De même : insoupçonné.
insertion [ésessjS] n. f. Finale en -tion,
avec un t inspirer, aspirer, inhaler > aspirer (II).

insight n. m. (anglicisme de la langue de la installer v. t. Deux 4 De même ; installateur,


psycholome) Prononciation : [insajtX — PI. : installation.
des insights [-sajt].
instamment adv. Finale en -amment (vient de
in situ Locution latine qui signifie « dans l’en¬ l’adjectif instant, ante).
droit ». Se dit notamment à propos d’une plante
qui croît dans son milieu naturel : Etuaier la instance n. f. Expressions et emploi.
multiplication d'une espèce végétale in situ et non
dans un jardin botanique. — Prononciation : 1 Avec instance au pluriel, céder aux instances
[insity]. En deux mots, sans trait d’union. — de quelqu’un (= aux demandes, aux prières
S’écrit généralement en italique dans un texte en pressantes), sur les instances de (= à la
romain, en romain dans un texte en italique. demande pressante de) : Il a accepté ce partage
sur les instances de son frère. — Avec instance
insolation [êsolasjS] n. f. Un seul L au singulier, en instance de (suivi d’un nom) :
Il est en instance de divorce. Ils sont en instance
insolence n. f. Finale en -ence. De la même de déménagement. — On écrit toujours, avec
famille : insolent, insolemment (finale en instance au singulier : tribunal d’instance,
■emment). tribunal de grande instance.
2 On évitera d’employer le nom instance
insoler v. t. Exposer au soleil. — Un seul /. (au pluriel) pour désigner les autorités placées
à la tête d’un parti, d’un groupe. On écrira ;
insolite adj. Un seul 4 un seul t. De même ; Les responsables (ou les chef^ de ce parti
insolitement. sont favorables à une alliance électorale (et
non les instances supérieures de ce parti).
insoluble adj. Un seul 4 De même : insolubiliser, Une telle décision relève de l’autorité admi¬
insolubilité. nistrative (et non des instances administra¬
tives).
insomniaque, insomnieuz adj. Qui souffre
d’insomme. De nos jours, insomniaque est instant n. m. Avec instant au pluriel : par
nettement plus fréquent que insomnieux. —
instants.
Peut s’employer substantivement : Un, une
insomniaque. instantané, éc adj. Un Seul n. Dérivés : instanta¬
néité (pas de tréma), instantanément.
insonore adj. Un -e final, même au masculin :
Un revêtement insonore. — Un seul n. De
instar Ne s’emploie que dans l’expression à
même : insonorisation, insonorisé, insonoriser.
l’instar de, à la manière de, comme : Elle veut
faire du cinéma, à l’instar de tant d’autres ! T
insouciance n. f. Finale en -ance. De la même
Ne pas dire à mon instar, à ton instar, à son
famille : insouciant, insouciamment (avec finale
instar, etc., mais à l’instar de moi, à l’instar
en -amment).
de toi, à l’instar de lui, etc.
insouciant, insoucieux Ces deux mots ne sont
instaurer v. t. S’écrit avec -au-. De même :
pas interchangeables.
instaurateur, instauration.
1 insouciant, ante (mot usuel) S’emploie sans
complément : Les jeunes gens sont généralement instigation n. f. Avec g et non -gu-. De même ;
insouciants. — Peut s’employer comme nom : instigateur, trice. ▼ On dit à l’instigation de
Il ne faut pas confier de telles responsabilités et non sur l’instigation de (tour fautif dû à
à des insouciants. l’attraction de sur l’initiative de) : Il a écrit ce
2 insoucieux, euse (mot assez littéraire) Ne livre à l’instigation d’un ami écrivain.
s’emploie jamais comme substantif. Toujours
suivi d’un complément introduit par de: Il est instiller v. t. ▼ Bien prononcer [éstile], avec
insoucieux du danger. Une jeunesse insoucieuse [1], et non •[Istije]. De même: instillation
de l’avenir. [Êstilasjô].
INSTINCT 406

instinct n. m. T Bien prononcer [esté], le -et luxe d’une minorité de possédants insultent à
final étant muet. Dérives : instinctif, ive [êsték- la misère du peuple.
tif, iv], instinctivement [êstéktivmâ], instinc-
tuel, elle [éstcktijel, el], insupportable adj. Deux p. De même :
insupportablement.
instinctif, ive adj. On évitera d’employer ce mot
comme synonjnne de machinal. On dira : J'ai insupporter v. t. A éviter en dehors de la langue
appuyé sur l'interrupteur d'un geste machinal familière. On écrira par exemple : Sa vulgarité
(et non d'un geste instinctif). m’est insupportable (et non Sa vulgarité
m'insupporte).
institut [Êstity] n. m. Avec I majuscule :
l’Institut de France ou l’Institut. insurgent [êsjpisâ] n. m. (histoire) Désigne les
colons anglais d’Amérique qui se révoltèrent
instirttes [êstityt] n. f. pl. Ancien recueil contre la métropole (1774-1783) et fondèrent
juridique. — Toujours au pluriel, même quand les Etats-Unis. — Souvent écrit avec une
il s’agit d’un seul recueil. — Un / majuscule majuscule : Les Insurgents.
quand il s’agit du titre d’un ouvrage : Les
Institutes de Justinien. insurger v. t. ou v. pron. Conjug. 16. Prend un
e après le g devant a ou o .• il s’insurgea, nous
institution n. f. Deux n dans les dérivés : ins¬ nous insurgeons.
titutionnaliser, institutionnalisme, institution¬
nel.
insurrection n. f. T Bien prononcer [êsyseksjSl,
avec [s], et non *[£Z3m£ksj5], Wte due a
instrumentaire adj. (droiO Témoin instrumen¬ l’attraction de résurrection [RezyaeksjS]. —
taire, qui assiste un officier ministériel. — Attention aussi aux deux r. Dérivé : insurrec¬
Finale en -aire. tionnel, elle [ÊsjTReksjDnel, el].

instrumental, ale, aux adj. Masculin pluriel en intact adj. Prononciation: [êtaktj. Féminin:
-aux : Des chefs-d’œuvre instrumentaux. intacte.

insu n. m. Ne s’emploie que dans l’expression intangible, intouchable Ces deux adjectifs ne
a l’insu : Il a agi à l’insu de ses parents. T sont nullement interchangeables.
On dit à mon insu, à ton insu, à son insu, à
notre insu, etc. et non à l’insu de moi, de toi, 1 intMgible S’applique à des choses et n’est ni
de lui, de nous, etc. familier ni péjoratif : Les dogmes de l’Eglise sont
intangibles.
insubordination n. f. Un seul n, à la différence
2 intouchable S’applique plutôt à des per¬
de insubordonné.
sonnes et est famifier et souvent péjoratif : Ce
haut fonctionnaire est l’ami du ministre, il est
insuccès n. m. Deux c et accent grave, comme intouchable I
dans succès.
intarissable adj. Un seul r, comme tarir. De
insuffisance n. f. Deux / Finale en -ance. De
même : intarissablement.
la même famille : insuffisant, insuffisamment
(avec finale en -amment).
intégral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Les comptes rendus intégraux.
insuffier v. t. Deux f. De même : insufflateur,
insufflation.
intégrant, ante adj. Partie intégrante, partie
d un^ tout considérée comme inséparable :
insulaire adj. ou n. Un seul L Finale en -aire.
Cet épisode n’est pas une interpolation tardive,
mais est partie intégrante du texte originel de
insulter Deux constructions.
l Iliade. — Ne pas déformer en partie
1 La construction transitive directe est vivante *integrale.
et usuelle. Dans ce cas, insulter équivaut à
« mjuner » : Le petit voyou insultait grossière¬ intégralité, intégrité > intégrité.
ment les passants.
intè^e adj. Accent grave sur le e. De même :
2 La construction insulter à est assez littéraire.
integrement. Les autres mots de la famille
Dans ce cas, insulter signifie « constituer un
prennent un accent aigu : intégrable, intégral,
outrage pour » (le complément est le plus
intégrale (n. f.), intégralité, intégrateur, inté¬
souvent un nom de chose) : La richesse et le
gration, integrisme, intégriste, intégrité.
INTÉGRER
407

intégrer v. t. Conjugaison et emploi. intemporel, elle adj. Qui n’est pas situe dans
la durée, qui est hors du temps. — Synonyme
1 Conjug. 11. J'intègre, mais j’intégreraL (plus rare et plus savant) : atemporel.
2 Dans la langue soignée, on évitera d’abuser
intendance n. m. Finale en -ance. De la meme
du verbe intégrer. Pour varier, on pourra
utiliser, selon les cas, agréger, annexer, assimi¬ famille : intendant
ler, associer, comprendre, faire entrer, fondre,
insérer, introduire, joindre, réunir, unir, etc. intense adj. S’écrit avec -en-. De même -. intensé¬
De même à s'intégrer on préférera, selon les ment, intensif intensification, intensifier, in¬
cas, s’agréger, s’assimiler, s’associer, entrer, se tensité, intensivement
fondre, s’insérer, s’introduire, se joindre, pren¬
dre place, trouver place, s’unir, etc. On écrira, intense, intensif Deux adjectifs à distinguer.
par exemple : Cette analyse prend place (ou 1 intense D’une force, d’une grandeur (}ui
entré) dans une étude plus vaste (plutôt que dépasse nettement la moyenne : Une lumière
s’intégre dans une étude plus vaste). — Au intense. Un froid intense. Une émotion, une joie,
substantif intégration, on pourra aussi préférer une peur intense. Une animation intense.
agrégation, annexion, assimilation, association,
fusion, insertion, introduction, réunion, 2 intensif, ive Implique l’idée de volonté, de
union, etc. recherche du résultat. Ne peut s’appliquer à un
phénomène naturel : on ne peut dire un froid
intégrité, intégralité Deux noms féminins à intensif En revanche, s’applique à l’actmte
humaine volontaire: L'entraînement intensif
bien distinguer.
d’un athlète. Des efforts intensifs seront déployés
1 intégrité Indépendamment du sens moral de pour accroître la production.
«honnêteté, probité», ce mot est le nom
abstrait correspondant à intact : Maintenir 3 Même différence de sens entre intensément
l’intégrité du territoire (= maintenir intact le et intensivement: Il souffrait intensément^de
cette séparation. Cette équipe de football s en¬
territoire).
traîne intensivement. On veut développer intensi¬
2 intégralité Equivalent de « totalité ». Nom vement l’exportation.
abstrait correspondant à entier: On vous a
remboursé l'intégralité de la somme (= la intensifier v. t. Conjugaison et emploi.
somme entière).
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à
la deuxième personne du pluriel de 1 indicatif
intellect n. m. [êtelekt] Equivalent de « intelli¬
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous
gence ». De nos jours, ne s’emploie plus que
dans la langue de la philosophie ou dans la intensifiions, (que) vous intensifiiez
langue très üttéraire ou au contraire dans la 2 T Ce mot a été critiqué comme néoloosme
langue familière : Jadis les philosophes inutile. Dans la langue surveillée, on préférera
guaient /’intellect actif et /’mtellect pmif. Lo l’un des nombreux équivalents jpossibles : ac¬
science est le produit le plus pur de l intellect. croître, augmenter, développer, etendre, multi¬
Tout cela dépasse mon modeste intellect i plier, redoubler, etc. On écrira par exemple :
Nos exportations s’accroissent (plutôt que s in¬
intell- Tous les mots en intell- prennent deux tensifient). — De même, à intensification, on
/; intellect, intellection, intellectualisme, inUl- préférera accroissement, augmentation, dévelop¬
lectualiste, intellectualité, intellectuel, intellec¬ pement, extension, multiplication, redouble¬
tuellement, intelligemment, intelligence, intelli¬ ment, etc.
gent, intelligentsia, intelligibilité, intelligible,
intelligiblement intention n. f Tous les dérivés prennent deux
n : intentionnalité, intentionné, intentionnel,
intelligentsia n. f. Mot russe à demi francisé. elle, intentionnellement.
_Prononciation très flottante . [êteli|[Ensja]
ou [êteligentsja] ou [êtelid3Ensja] ou intentionné, intentionnel Deux adjectifs à bien
[ételuisja] ou [inteligentsja] ou [inteh- distinguer.
gensja]. Ôn rencontre aussi la graphie intetti-
1 intentionné, ée Ne s’emploie qu’avec les
gentzia, assez rare. adverbes bien et mal. Bien intentionné, qui a
de bonnes intentions, bienveillant ; Ayez
intempérance n. f. Finale en -ance. De la même
confiance, je le vois bien intentionné d votre
famille : intempérant égard. Mal intentionné, qui a de mauvaises
intentions, malveill^t ; Un critique mal inten¬
intempéries n. f. pl. Ne s’emploie jamais au
tionné trouve des défauts partout.
singulier.
INTER- « \
408

2 intentionnel, elle Qui est fait avec une interdépartemental, ale, aux adj. Masculin
intention précise, délibérément, volontaire¬ pluriel en -aux: Organismes économiques
ment, et non par maladresse, par hasard, interdépartementaux
accidentellement : Chez ce peintre, la déforma¬
tion de la^ perspective est intentionnelle. — interdigital, ale, aux adj. Situé entre les doigts.
Adverbe dénvé : intentionnellement — Mascuün pluriel en -aux: Les espaces
interdigitaux
inter- Tous les mots composés en inter- s’écri¬
vent en un seul mot, sans trait d’union : interdire y. t. Conjug. 47. J’interdis, tu interdis,
interaction, intercommunication, international, il interdit, nous interdisons, vous interdisez, ils
etc.
interdisent. — J’interdisais. — J’interdis... vous
interdîtes... — J’interdirai — J’interdirais. —
interaraées, interarmes Ces deux adjectifs Interdis, interdisons, interdisez. — Que j’inter¬
s’&rivent sans trait d’union et avec un -s final dise..., que vous interdisiez.. — Que j’interdis¬
même au singulier. se..., que vous interdissiez.. — Interdisant —
1 interannées Commun à l’armée de terre, à Interdit ite. ▼ Le verbe interdire se conjugue
l’armée de l’air, à la marine ; Un état-major comme dire, sauf à la deuxième personne du
interarmées. pluriel de l’indicatif présent et de l’impératif :
vous interdisez, interdisez (en face de vous dites,
2 interames Commun aux différentes armes dites).
de l’amée de terre (infanterie, blindés, artille¬
rie, génie, etc.): L'Ecole militaire interarmes intéresser v. t. Orthographe, construction et
de Coëtquidan. sens.

interastral, ale, aux adj. Masculin pluriel en 1 T Un seul r.


-aux : Les espaces interastraux. 2 On évitera la construction être intéressé à ce
que : Il est intéressé à ce que l’accord soit signé.
intercaler v. t. Un seul /. De même : intercalaire préférera le tour avoir intérêt que: Il a
(toale en -aire), intercalation. T Ne pas dire intérêt que l’accord soit signé.
intercalement, ce dérivé n’existe pas.
3 On évitera d’employer intéresser quand il
intercéder v. i. Conjuç. 11. J’intercède, mais s’agit d’une chose fâcheuse et l’on préférera
] intercéderai Dérivés : intercesseur (mot atteindre, frapper, toucher. On écrira, par
sans féminin), intercession. exemple : Les régions atteintes (ou touchées) par
la grele (et non intéressées par la grêle). Cette
interclasse Intervalle qui sépare deux heures de épidémie frappe (m atteint) le dixième de la
classe. — Toujours masculin ; Un interclasse population (et non intéresse le dixième de la
trop court. — Pas de -s final au singulier : un population).
interclasse, des interclasses.
intérêt n. m. Orthographe et construction.
interclubs ac^. Qui oppose des sportifs apparte- 1 ▼ Un seul r. Attention à la place de l’accent
j?”*, h differents clubs : Rencontre interclubs aigu et de l’accent circonflexe.
dathlétisme. — Prononciation: [ëtenkloeb].
— En un seul mot, sans trait d’union. Un -s 2 On dit avoir intérêt à (suivi de l’infinitif) et
final meme au singulier. non avoir intérêt de (tour vieiUi) : Nous avons
f «ccord ▼ Dans la langue
intercommMal, ale, aux adj. Masculin pluriel très soignée, on évitera le tour avoir intérêt à
en -aux: Des syndicats intercommunaux. ce que et on préférera avoir intérêt que (suivi
du subjonctif) : Nous avons intérêt que cet
interconnecter v. t. Deux n De même- accord soit signé rapidement (plutôt que à ce
interconnexion. que cet accord soit signé).

intercontinental, ale, aux adj. Mascuün pluriel "■ — De la même


en -aux: Les transports intercontinentaux famille: interfèrent, interférer, interféromètre
(en un seul mot, sans trait d’union)
intercostal, ale, aux adj. Mascuün pluriel en
-aux : Les muscles intercostaux. -'• 1; v-oujug. 11. il interfère
mais 1/ interférera. ▼ Ne pas employer ce verbi
intercurrent, ente adj. Maladie intercurrente • a la forme pronominale, qui n’ajoute rien. Oi
qui survient pendant le cours d’une autre _ écrira : Les questions monétaires interfèrent avet
Deux r. les questions économiques (et non s’interfèren
avec les questions économiques).
409 interglaciaire

interglaciaire adj. Finale en -aire. internat n. m. Finale en -at

intérieur, eure adj. Peut s’employer au compa¬ international, ale, aux adj. Masculin pluriel en
ratif ou au superlatif, malgré l’opinion de cer¬ -aux : Les transports internationaux. — LFn seul
tains granunairiens : Une piété plus intérieure n. De même ; internationalisation, internatio¬
et plus personnelle. Une poésie très intérieure, naliser, internationalisme, internationaliste,
pleine d’émotion profonde et pudique. internationalité.

intérieur, interne > interne. internationale n. f Prend un / majuscule quand


on désigne l’une des organisations socialistes
intérim n. m. Mot latin francisé. — Prononcia¬ et marxistes : La première Internationale fut
tion : [êteRim]. — Accent aigu sur le e. PI. : fondée par Karl Marx en 1864. — Une
des intérims [-nim]. — Dérivé : intérimaire majuscule aussi quand le mot désigne le chant
(finale en -aire). révolutionnaire : Les manifestants entonnèrent
/Internationale.
interjection n. f. Finale en -ction.
interne, intérieur Deux adjectifs synonymes qui
interjeter v. t. Seulement dans l’expression diffèrent par les domaines d’emploi.
juridique interjeter appel, faire appel d’un
1 interne Appartient à la langue technique ou
jugement. — Conjug. 14. J’interjette, j’interjet¬
didactique : La paroi interne du tube digestif
terai, mais nous interjetons, j’interjetais. —
Lésion interne. Médicament à usage interne. La
Dérivé ; interjection. critique interne des documents historiques.
interlime T Masculin au sens usuel : Laissez un 2 intérieur, eure Appartient à la langue géné¬
interligne moins étroit quand vous écrivez — rale ; Cour intérieure d’un immeuble. La vie
Féminin au sens technique de « lame de métal intérieure.
servant à séparer les lignes de caractères dans
une composition typographique » : Une inter¬ interpeller v. t. ▼ Toujours deux l, à la
ligne épaisse. différence de appeler: j’interpelle, nous interpel¬
lons, j’interpellerai, j’interpellais. Toujours pro¬
interlock n. m. Anglicisme qui désigne un tissu noncé avec [e], et non avec [a] : interpeller
employé en bonneterie. — Prononciation : [êteRpele], et non ‘[IteRpale]. — Dérivés :
[ctERbk]. — PI. : des interlocks [-bk]. — interpellateur, trice [êtERpelatœR, tnis], inter¬
Attention au groupe -ck. pellation [étERpelasjS].

interlocuteur, trice n. m. ou f. Avec un c, comme Interphone [éteRfon] n. m. Téléphone intérieur.


interlocutoire et interlocution (termes de procé¬ — Nom déposé, donc un I majuscule.
dure), à la différence de interloqué, interloquer.
interpoler v. t. Un seul /. De même interpola-
interlope adj. (vieux) Navire interlope, servant à teur, trice, interpolation.
la contrebande. — (vieux) Commerce interlope :
commerce maritime de contrebande. — (de nos interprète n. m. ou n. f Possède les deux genres :
jours) Louche, suspect : Un bar interlope. Le Un interprète allemand. Une interprète anglaise.
monde interlope des bas rmartiers. Ce mot n’est — Accent grave, à la différence de
ni vulgaire ni populaire. T Prend un seul p. interprétariat

interloquer v. t. Toujours avec -qu-, même interpréter v. t. T Jamais d’accent circonflexe


devant a ou o ; il interloqua, nous interloquons. (attention à l’attraction de prêter). — Conjug.
— En revanche : interlocuteur, interlocution, il. J’interprète, mais j’interpréterai — Dérives
interlocutoire. (avec accent aigu) : interprétable, interprétant,
interprétateur, interprétatif, interprétation.
interlude Toujours masculin : Un interlude très
bref entre deux émissions. interprofessionnel, elle adj. Un seul f, deux n.

intermède Toujours masculin : Un intermède interrègne n. m. Deux r.


trop long.
interrogation > annexes.
intermédiaire adj. ou n. Finale en -aire.
interroger v. t. Conjug. 16. Prend un e après
intermittence n. f. Finale en -ence. — Deux t. le g devant a ou o: il interrogea, nous
I>e même : intermittent interrogeons. — Deux r. De même : interroga-
INTERROI 410

leur, interrogatif, interrogation, interrogative¬ final étant muet. — Prend la marque du pluriel,
ment, interrogatoire, (finale en -oiré). mais non celle du féminin : Il est mort intestat.
Ils sont morts intestats. Un intestat. Des
interroi n. m. Deux r. — PL : des interrois. intestats. Quand on voudra qualifier un nom
féminin, on tournera la difficulté en employant
interrompre v. t. Conjug. 102 (comme rompre). l’expression équivalente ab intestat : Elles sont
— Deux r. De même : interrupteur, mortes ab intestat. Les personnes ab intestat.
interruption.
intestin n. m. De nos jours, s’emploie au singulier :
intersection n. f. Finale en -ction. Il souffre de l'intestin. Des maux d'intestin. — Le
pluriel les intestins (Il souffre des intestins. J'ai
intersidéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en mal aux intestins) a une connotation populaire
-aux : Les espaces intersidéraux. ou vieillotte. — Dérivé : intestinal, ale, aux.

interstellaire adj. Deux /. Finale en -aire. intestine adj. f. De nos jours, cet adjectif ne peut
s’employer qu’au féminin et dans quelques très
interstice n. m. Toujours masculin : Un interstice rares expressions : querelles intestines, luttes in¬
très étroit. ▼ Le dérivé interstitiel, tielle a une testines (= qui ont Heu à l’intérieur d’un groupe,
finale en -tiel, -tielle, avec un t. d’un pays). Ces expressions sont Httéraires. Le
langage courant préfère interne ou intérieur.
intersyndical, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les rapports intersyndicaux. intime adj. En français, il y a longtemps que cet
adjectif a perdu sa valeur de superlatif relatif
intertrigo Erythème qui affecte la peau dans les qu’il avait en latin (intimus « ce qui est le plus
plis naturels (ventre, aine, cou, etc.). — en dedans »). On ne devra donc pas hésiter à
Toujours mascdin ; Un intertrigo bénin. — PI. : employer intime accompagné de (le) plus, (le)
des intertrigos [-go]. — Ne pas déformer en moins, très : Ses amis les plus intimes. Au plus
*intrétigo. intime de lui-même. Une réception très intime.
— Dérivés : intimement (ne pas dire *intimé-
ment), intimisme, intimiste, intimité.
intertropical, ale aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les vents intertropicaux.
intimer v. t. Un seul m.
intervalle Toujours masculin : Un intervalle
intimider v. t. Un seul m, comme dans timide.
étroit. — On écrit généralement, avec intervalle
De même : intimidable, intimidant, intimida¬
au pluriel ; par intervalles. — Demc /. De
teur, trice, intimidation, intimidé, ée.
même : intervallaire.
intituler v. t. Un seul L De même : intitulé n. m.
intervenir v. i. Conjug. 44 (comme venir). —
Auxiliaire être : Elle est intervenue sans discré¬
intolérance n. f. Finale en -ance. De la même
tion dans nos affaires. T Ne pas abuser de
famille : intolérant, intolérantisme.
intervenir au sens de se produire, avoir lieu, se
réaliser, survenir, etc. On dira, par exemple :
intonation n. f. Un seul ru
Un accord s'est réalisé (ou a été signé), plutôt
que Un accord est intervenu.
intra- Les composés en intra- s’écrivent en deux
mots avec un trait d’union quand le deuxième
intervention n. f. Deux n dans les dérivés ; élément commence par une voyelle : intra-
interventionnisme, interventionniste. atomique, intra-oculaire, intra-utérin, etc. —
Quand le deuxième élément commence par une
interview (anglicisme) Prononciation: [êteR- consonne, le composé s’écrit en un seul mot
vjuj. PI. : des interviews [-vju]. — Attention à sans trait d’union : intracellulaire, intramonta¬
la place respective du v et du w. — Toujours gnard, intramusculaire, intrarachidien, intravei¬
féminin : Une interview très longue et très neux, etc. Exception : intra-muros.
intéressante. — Dérivés : interviewer [êtCR-
vjuve] V. t. (Le journaliste va interviewer intrados n. m. inv. (terme d’architecture et
l'écrivain), interviewer [êteRvjuvœR] n. m. (Ce d’aviation). Le -s final est toujours muet :
Journaliste est un habile interviewer). Le nom [êtRado].
interviewer est parfois écrit intervieweur, à la
française.
intra-muros loc. adv. ou loc. adj. inv. A
l’intérieur de la ville : Des lignes d'autobus
intestat adj. m. ou n. m. (droit) Qui n’a pas fait intra-muros. — S’oppose à extra-muros. Pro¬
de tfci^tament. — Prononciation : [êtesta], le -t nonciation : [£tRam5rRos].
411 INTRANSIGEANCE

intransigeance n. f. Un e après le g. Finale en intumescence n. f. Finale en -ence. Attention au


-ance. De la même famille : intransigeant. groupe -SC-. De la même famille : intumescent

intrication n. f. Avec un c, à la différence de inutile adj. Un -e final, même au masculin : Un


intriqué, intriguer. effort inutile.

intrication, imbrication Au sens figuré (inter¬ invalide adj. ou n. Un seul /. De même :


action, interpénétration, ensemble de relations invalidation, invalidement, invalide.
étroites et complexes), ces deux mots sont
pratiquement synonymes : L’imbrication (ou invariance n. f. Finale en -ance. De la même
l’intrication) des facteurs économiques, sociaux famille : invariant
et politiques dans l’histoire d’une société. Intri¬
cation semble plus rare et plus savant que invectiver ▼ On préférera la construction avec
imbrication. contre (Il invective contre le gouvernement) à
la construction transitive directe, cond^née
intrigant, intriguant Ne pas écrire intrigant, par certains grammairiens (Il invective le
ante, adjectif et nom variable, comme intri¬ gouvernement).
guant, participe présent invariable de intriguer :
Ces filles sont des intrigantes. Intriguant sans inventer, découvrir > découvrir.
cesse, ces femmes finirent par arriver à leurs fins.
inventeur, inventrice Deux formes pour le
féminin. Dans l’emploi adjectif : inventrice
intriguer v. i. Toujours avec -gu-, même devant
(L’imagination inventrice est aussi précieuse que
a ou o: il intrigua, nous intriguons, en
l’esprit de méthode). Dans l’emploi substantif :
intriguant. — Toujours -gu- dans intrigue,
inventeur (Cette chimiste est l’inventeur d’un
intrigué, mais g dans l’adjectif et le nom
nouveau procédé de fabrication).
intrigant > intrigant.
inventeur, découvreur > découvreur.
intrinsèque adj. Accent grave sur le e. De
même : intrinsèquement.
invention, découverte > découvrir.
introduire v. t. Conjug. 46. J’introduis, tu
inventorier v. t. Conjug. 20. Doubie le i à la
introduis, il introduit, nous introduisons, vous
première et à la deuxième personne du pluriel
introduisez, ils introduisent. — J’introduisais.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
— J’introduisis. — J’introduirai — J’introdui¬
(que) nous inventoriions, (que) vous inventoriiez.
rais. — Introduis, introduisons, introduisez. —
Que fintroduise. — Que f introduisisse. Intro¬
inversion du sujet > annexes.
duisant — Introduit, ite.
investigation n. f Avec g et non avec -gu-. De
introït n. m. Prière et chant liturgiq|ue de la même : investigateur.
messe. — Pas de majuscule : Le pretre récite
l’introït au début de la messe. — Prononcia¬ investir v. t. Conjug. 25 (comme finir, et non
tion : [ÉtRDit]. — PI. : des introïts [-itj. — comme vêtir). T Au sens militaire, signifie « en¬
Attention au tréma sur le deuxième i tourer de troupes, assiéger » et non pas « enva¬
hir, pénétrer dans un lieu » : Le roi fit investir la
intromission n. f Synonyme savant de introduc¬ ville et attendit que la famine vînt à bout des
tion. — Un seul m. assiégés. De même, le dérivé investissement ûgd\-
fie « action d’entourer de troupes, d’^siéger »
introverti, ie adj. ou n. (psychologie) Qui a un et non pas « action d’envahir, de pénétrer dans
caractère peu ouvert, tourné vers la vie un lieu ». On évitera donc d’écrire ; Les poli¬
intérieure. — En un seul mot, sans trait ciers, protégés par des boucliers pare-balles, ont
d’union. — Dérivé : introversion. On évitera de investi la maison où s’étaient réfugiés les bandits
déformer ces mots en *intraverti, *intraversion, et ont capturé ceux-cL Ecrire plutôt -.Les policiers
formes fautives dues à l’attraction de extraverti, ont pénétré dans la maison...
extraversion, antonymes respectivement de in¬
troverti introversion. investissement, investiture Deux dérivés de
investir.
intrus adj. ou n. Prononciation: [êtRy], le -s
1 investissement n. m. Action d’investir, d’as¬
étant muet. — Féminin : intruse [étRyz].
siéger une ville, une forteresse (L’investissement
de la place forte par les trente mille hommes
intuition n. Deux n dans les dérivés : intuition¬
de l’armée royale) ou action de fournir, de
nisme, intuitionniste.
INVÉTÉRER 412

placer des capitaux (Le gouvernement veut iode T Toujours masculin : L'iode est extrait des
favoriser les investissements utiles à l'industrie). cendres de varech. - On fait l’élision : L'iode.
La teinture d'iode. De même, élision et liaison
2 investiture n. f. Action d’investir quelqu’un
pour les dérivés et composés ; l'iodate, l’io¬
d’une dignité, d’une responsabilité ; Sous ta IV‘
disme, l’iodométrie, l’iodure. Les iodates
République, l'homme politique qui recevait l'in¬
[lezjodat], les iodures [lezjodyR].
vestiture de VAssemblée nationale était chargé de
constituer un nouveau gouvernement. Désigne
spécialement la dési^ation d’un candidat par un ion n. m. (terme de physique) Ehsion et liaison ;
pj^i en vue d’une Section : Ce candidat a reçu L'ioTL Les ions [lezj5]. De même : l’ionisation,
l'investiture du Parti républicain. l’ionosphère, l’ionoplastie, l’ionothérapie.

invétérar (s’) v. pron. Conjug. 11. Cette habitude ionien, ienne adj. ou n. Elision et haison :
s'invétère, mais s'invétérera. L'ionien (dialecte grec antique). Les Ioniens
niezpnjl]. — Avec un I majuscule : les îles
in vitro, in vivo Ces expressions s’écrivent Ioniennes. La mer Ionienne.
chacune en deux mots, sans trait d’union.
Généralement en italique dans un texte en ionique adj. Deux adjectifs homonymes, l’un de
romain, en romain dans un texte en italique. la famille de ion (Cristaux ioniques. Moteur
— Ces expressions sont opposées par le sens. ionique. Fusée ionique), l’autre de la famille de
ionien (Colonne ionique).
1 in vitro « dans le verre », c’est-à-dire « en
éprouvette ») Qualifie une expérience biolo¬ ionique, ionien adj. ou n. Ces deux mots ne sont
gique faite en laboratoire, dans des conditions pas interchangeables.
artificielles, en dehors de l’organisme vivant.
— Toujours invariable : Des expériences in vitro 1 ionique S’emploie seulement en architecture
[invitRo]. et en métrique ancienne : L'ordre ionique.
Colonne ionique. — L'ionique: pied grec
2 in vivo Qualifie une expérience biologique
composé de deux longues suivies de deux brèves
faite sur un organisme vivant. — Toujours
(ionique majeur ou ionique a majore) ou de deux
invariable : Des expériences in vivo [invivo].
brèves suivies de deux longues (ionique mineur
ou ionique a minore).
invocation n. f. Avec un c et non avec -qu-, à
la différence de invoquer. De même, avec un 2 ionien, ienne Emploi plus général -.Les Ioniens
c: invocateur, invocatoire (finale en -oiré). (peuple grec antique). Les cités, ioniennes. Im
civilisation ionienne. Le littoral ionien. L'ionien
involution n. f. Régression (contraire de évolu¬ (dialecte grec!. Le mode ionien (l’un des modes
tion, développement). — Un seul L musicaux de la Grèce antique). L'école ionienne
^école philosophique de la Grèce antique). Les
invoquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant lies Ioniennes. La mer Ionienne.
a ou o: il invoqua, nous invoquons. — En
revanche, avec un c: invocation, invocateur. iota n m. Lettre grecque — On peut faire l’éüsion
(l'iota), mais, en général, on ne fait pas la
invoquer, évoquer Deux verbes transitifs paro¬ haison : Sans changer un iota [déjota], plutôt
nymes à bien distinguer. que [dénjota). — Dérivé : l’iotacisme (phéno¬
mène phonétique).
1 invoquer ApTCler à l’aide une puissance
surnaturelle : ît invoqua Dieu et la Vierge. —
Appeler à l’aide, faire appel à ; Il invoqua l'aide iourte ou yourte n. f. Tente mongole.
d'un ami — Citer à l’appui: Cet historien
invoque un texte de Tacite. ipéca Médicament d’origine végétale — Mas-
cuhn maigre sa finale en -a: L’ipéca est
2 évoquer Appeler et faire apparaître par la expectorant et vomitif.
magie : Les sorciers prétendaient avoir le pouvoir
d'évoquer les démons. — Rappeler le passé à la ipso facto [ipso fa^o] En deux mots, sans trait
mémoire, parler du passé ; Il évoquait longue¬ d’union. — Toujours invariable: Ces auto¬
ment ces années de jeunesse. — Faire penser par risations seront annulées ipso facto. — S’écrit
^ogie à une chose ; La forme de cette colline en général en itahque dans un texte en romain,
évoque une carapace de tortue. — Suggérer : La en romain dans un texte en italique.
ipésie symboliste cherche moins à décrire qu'à
évoquer. — Traiter (plus ou moins sommaire¬
irakien, ienne adj. ou n. Attention à la
ment), débattre, examiner, aborder (plus ou
majuscule : La population irakienne. Les Ira¬
moins rapidement) : Cette question a été évoquée
kiens. — L’orthographe iraqien est rare et peu
au cours de l'assemblée générale.
conseillée.
413 IRASCIBLE

irascible adj. Attention au groupe -sc. De même ; 3 A l’origine, verbe intransitif signifiant
irascibilité. « rayonner à partir d’un point en divergeant » :
La lumière irradie du métal en fusion. La douleur
ire n. f. Colère. — Mot vieux, repris parfois irradie dans toute la jambe. — Peut s’employer
comme archaïsme plaisant. transitivement, soit au sens de « émettre comme
Î
>ar rayonnement » (La lune irradie une douce
iridium JiRidpm] n. m. Un seul r. De même : umière), soit dans la langue technique au sens de
iridié, ee adi. mâtine iridié, alliage de platine « soumettre à des radiations radio-actives » (On
et d’iridium). ▼ Ne pas dire platine *irradié. irradie certaines substances pour les conserver).

iris n. m. Prononciation : [ims]. — Un seul r. irradier, iriser > iriser.

iriser v. t. Un seul r. De même : irisable, irrationnel, elle ▼ On écrit avec deux r et deux
irisation, irisé. n irrationnel, irrationnellement, mais avec
deux r et un seul n irrationalisme, irrationa¬
iriser, irradier Deux verbes à bien distinguer. liste, irrationalité.

1 iriser v. t. Colorer de couleurs variées et irre-, irré- Dans certains mots en irr-, le e du
transparentes ; La lumière irise un vase de radical prend un accent aigu : irréprochable (en
cristal face de reprochablé). Dans d’autres, il garde le
2 irradier v. i. ou v. t. Rayonner : Une lumière e sans accent : irrecevable (comme recevable).
irradie du métal en fusion. — Emettre comme Voir le tableau page suivante.
par rayonnement : La lune irradiait une lumière
infiniment douce. irréfragable, irréfrangible, infrangible Trois
adjectifs à bien distinguer.
irlandais, aise adj. ou n. De l’Irlande. — 1 irréfiragable (mot très littéraire) Qu’il n’est
Attention à la majuscule: La population pas possible de contredire : Une preuve, une
irlandaise. Les Irlandais. affirmation irréfragable.
2 irréfrangible (terme d'optique) Qui ne peut
ironie n. f. Un seul r, un seul n. De même :
subir la réfraction : Rayon irréfrangible.
ironique, ironiquement, ironiser, ironiste.
3 infrangible (mot assez littéraire) Qui ne peut
ironiser N’est jamais transitif direct : Il ironise être brisé, rompu (au figuré) : L’infrangible
sur la sottise de nos contemporains. Ne pas dire : volonté du héros.
*Il ironise la sottise...
irriguer v. t. Deux r — Toujours -gu- même
ironiste n. m. ou n. f. On évitera le barbarisme devant a ou o ; il irrigua, nous irriguons. De
*ironiseur. même, avec -gu- : irrigué, ée. En revanche, les
dérivés suivants s’écnvent avec g: irrigable,
iroquois, oise [iRokwa, waz] adj. ou n. Atten¬ irrigateur, irrigation.
tion à la majuscule : Les Iroquois, population
amérindienne qui vivait au Canada. Les tribus irriter v. t. Deux r, un seul t. De même : irritabi¬
iroquoises. — L’iroquois: langue des Iroquois. lité, irritable, irritant, irritatif, irritation.
— Un iroquois: un personnage extravagant,
ignare, obtus, brutal (vieux et familier). — irruption n. f Deux r.
Attention au groupe -qu-.
ijmhglle S’emploie comme nom masculin pour
irraccommodable adj. ▼ Deux r, deux c, deux m. désigner un cheval de couleur café-au-lait : Le
seigneur arriva, monté sur un isabelle. On évite
irrachetable adj. Deux r. d’employer ce substantif au féminin pour
désigner une jument. On dit plutôt une jument
irradié, ée adj. Deux r. T Ne p^ dire platine isabelle. — Comme adjectif de couleur, tou¬
*irradié, mais platine iridié > iridium. jours invariable: Des chevaux isabelle. Des
juments isabelle. Des robes isabelle.
irradier Orthographe, conjugaison et emploi.
isard n. m. Chamois des Pyrénées. — Finale en
1 Deux r. De même : irradiation, irradié. -ard.
2 Conjug. 20, Double le / à la première et à
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif isba n. f. En Russie, maison paysanne faite de
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous rondins de sapin. — Prononciation : [isba], et
irradiions, (que) vous irradiiez. non *[izba]. — PI. : des isbas [-ba].
ISCHION 414

LISTE DES PRINCIPAUX MOTS COMMENÇANT PAR //?/?£- OU IRRÉ-

irréalisable irrégulier, ière irrésolu, ue


irréalité irrégulièrement irrésolument
irrecevabilité irréligieusement irrésolution
irrecevable irréligieux, euse irrespect
irréconciliable irréligion irrespectueusement
irrécouvrable irréligiosité irrespectueux, euse
irrécusable irrémédiable irrespirable
irrédentisme irrémédiablement irresponsabilité
irréductible irrémissible irresponsable
irréductiblement irrémissiblement irrétrécissable
irréel, elle irremplaçable irrévérence
irréfléchi, ie irréparable irrévérencieusement
irréflexion irrépréhensible irrévérencieux, euse
irréformable irrépressible irréversibilité
irréfragable irréprochable irréversible
irréfutable irréprochablement irrévocabilité
irréfuté irrésistible irrévocable
irrégularité irrésistiblement irrévocablement

ischion n. m. Partie inférieure de l’os iliaque. — phisme n. m., isonomie n. f., isopérimètre n. m.,
Prononciation : [iskjS]. Dérivé : ischiatique isopodes n. m. pl., isostatie [izastati] n. f.,
[iskjatik]. isostatique adj., isosyllabique [izasilabik] adj.,
isotherme adj. ou n. f., isotonie n. f., isotonique
islam [islam], et non *[izlam] n. m. Un i adj., isotope adj. ou n. m., isotopique adj.,
minuscule quand le mot désigne la religion isotrope adj.
musulmane : L’islam est une religion mono¬
théiste. — Un / majuscule quand le mot désigne isochrone, synchrone Ces deux adjectifs ne sont
l’ensemble des peuples et des pays dont l’islam pas synonymes.
est la religion, ou bien la civilisation inspirée
1 isochrone [izaknan] Qualifie des choses de
par la religion musulmane: L’Islam et la
durée égale : Les oscillations du pendule sont
Chrétienté se combattirent souvent au cours de
isochrones.
l’histoire. — Dérivés: islamique, islamisant,
islamisation, islamisé, islamiser, islamisme. 2 synchrone [slkRon] Qualifie une chose qui
se produit en même temps qu’une autre : Les
islandais, aise adj. ou n. De l’Islande. — historiens ont remarque que les mauvaises
Attention à la majuscule : La population récoltes et les révoltes paysannes étaient souvent
islandaise. Les Islandais. synchrones. Se dit spécialement à propos de
phénomènes périodiques ayant en commun une
-isme Ce suffixe doit se prononcer [-ismfa)], même période et une même phase : Deux
avec [s], et non *[-izm(3)] : protestantisme pendules identiques, de même longueur et en
[pRDtEstôtismfa)], royalisme [Rwajalismfa)]. concordance de phase, sont synchrones.

iso- Préfixe (du grec isos « égal »). Les mots en isoler v. t. Un seul /. De même : isolable, isolant,
iso- s’écrivent en un seul mot sans trait d’union : isolat, isolateur, isolation, isolationnisme (avec
isobare adj. ou n. f., isobathe adj. ou n. f., deux n), isolationniste (avec deux n), isolé,
isocarde n. m., isocarène adj., isocèle adj., isolement, isolément, isoloir (finale en -oir).
isochimène [izDkimen] adj. ou n. f., isochore
[izokDR] adj., isochromatique [izaknomatik] Isorel n. m. Marque commerciale d’un panneau
adj., isochrone [izaknon] adj., isochronique de fibres de bois agglomérées. — Nom déposé,
[izokRDnik] adj., isochronisme [izaknanism- donc une majuscule : Une cloison en Isorel
(a)] n. m., isoclinal, ale, aux adj., isocline adj.
ou n. f., isodynamie n. f., isodynamique adj., isotope, isotrope Deux mots paronymes à bien
isoédrique adj., isoète n. m., isogame adj., distinguer.
isogamie n. f., isoglosse adj. ou n. f., isogone 1 isotope En chimie, des éléments isotopes ou (n.
adj., isohyète adj. ou n. f., isohypse adj. ou n. m.) des isotopes sont des éléments qui sont
f., isoionique adj., isologue idi., isomère adj. ou chimiquement identiques mais qui diffèrent par
n. m., isomerie n. f., isomérique adj., isométrie la masse atomique : L’uranium naturel est un
n. f., isométrique adj., isomorphe adj., isomor¬ mélange de trois isotopes, U 234, U 235 et U238.
415 ISRAÉLITE

2 isotrope En physique, qualifie un milieu dont italianiser v. t. Un seul n. De même : italiani¬


les propriétés sont les mêmes quelle que soit sant, italianisé, italianisme, italianité.
la direction (s’oppose à anisotrope) : Un milieu
non cristallisé est isotrope pour toutes les italien, ienne adj. ou n Attention à la majuscule :
propriétés. Les cristaux cubiques sont isotropes Le peuple italien. Les Italiens. — L’italien:
seulement en ce qui concerne la vitesse de langue parlée en Italie. — A l’italienne, à la
propagation de la lumière. manière italienne ; Format à l’italienne. — Sans
trait d’union : La comédie italienne.
Israélite, israélien Prononciation, orthographe
et sens. italiote n. ou adj. Les Italiotes (avec I majus¬
cule) : peuples indo-européens qui envahirent
1 Bien prononcer ces mots avec [s], et non avœ
l’Italie au II' millénaire avant J.-C. — (adjecti¬
[z] : israélite [isRaelit], et non ♦[izRaelit], israé¬
vement, avec i minuscule) Les peuples italiotes.
lien, ienne [isRaeljé, jen], et non * [izRaeljê, jen].
▼ Finale en -ote, avec un seul t
De même : Israël [isRael], et non *[izRael].
2 T Les mots israélite et israélien prennent un italique adj. ou n. On dit une lettre italique ou (n.
accent aigu et non un tréma, à la différence f.) une italique, s’il s’agit d’une lettre isolée, et le
de Israël. caractère italique ou (n. m.) l’italique, s’il s’agit
3 Le mot israélite ne fait référence à la de l’ensemble des caractères : Les sous-titres sont
nationalité que quand on parle de l’Antiquité : d composer en italique gras (masculin singulier).
Les tribus israélites. Les Philistins combattirent
contre les Israélites (avec un I majuscule). Pour item [item] Mot latin qui veut dire « de même ».
la période moderne, le mot israélite fait 1 S’emploie comme adverbe dans la langue
uniquement référence à la rehgion : Les rites commerciale pour éviter une répétition (dans
israélites. Les communautés israélites. Comme un compte, une facture, un inventaire, etc.) :
les catholiques, les israélites croient à l’immorta¬ Vendu le 17 mars, avec une ristourne de 5 %,
lité de l’âme (avec un i minuscule). une grosse de bobines de fil n^S; item, deux
4 Le mot israélien fait uniquement référence douzaines de bobines de fil n° 4.
à la nationalité et à l’Etat d’Israël (fondé en 2 Comme masculin, désigne chacune des ques¬
1948); Le gouvernement israélien. L’armée tions d’un test ou chaque élément d’un ensem¬
israélienne. Les conflits entre les Arabes et les ble structuré (en linguistique notamment).
Israéliens (avec un I majuscule). Dans cet emploi substantif, la tendance actuelle
est de donner à item la marque du pluriel : Les
issant > issir. items d’un test (plutôt que les item).

-issime Suffixe d’origine latine {-issimus) ou ita¬ itinéraire n. m. Finale en -aire.


lienne (-issimo) qui sert à former des superlatifs
familiers ou badins : rarissime, richissime, etc. ithyphalle n. m. Dans l’Antic^uité grecque,
représentation d’un phallus en érection (objet
issir V. i. Vieux verbe qui signifiait « sortir ». du culte). — Prononciation ; [itifal]. — Atten¬
Ne subsiste plus que dans les adjectifs issant,
tion au -th-, à l’y, au -ph- et aux deux /. Dérivé :
ante et issu, ue. — L’adjectif issant, ante, terme ithyphallique [itifalik] adj. (statue ithyphal-
d’héraldique, prend la marque du féminin et
lique).
celle du pluriel: Licorne issante. Des lions
issants. Des licornes issantes. D’argent coupé de
itou adv. Aussi, de même, pareillement ; J’irai
sinople aux deux léopards issants d’or .
à la fête, et mon frère itou. — Mot vieux ou
régional. Ne s’emploie plus dans le français
issue n. f. Signifie étymologiquement « sortie » et
moderne que par archaïsme plaisant. — Pas
non pas « porte ». On évitera donc des phrases
de -t à la fin.
telles que ; Il a trouvé une issue pour entrer. —
N. f. pl. Les issues : ce qui reste du grain moulu,
ivoirien, ivoirin Deux mots paronymes à bien
après séparation de la farine (son, etc.).
distinguer.
isthme Attention à la prononciation [ism(a)] 1 ivoirien, ienne adj. ou n. De la Côte-d’Ivoire,
(avec t muet), à l’orthographe (avec -th-) et au Etat africain : La population ivoirienne. Les
genre (masculin) ; Un isthme étroit — Dérive : Ivoiriens.
isthmique [ismik], adjectif qui s’emploie dans
l’expression les jeux Isthmiques (avec j minus¬ 2 ivoirin, ine adj. (vieilli ou littéraire) Qui a
cule et I majuscule). — N. f. pl- ; Les l’éclat, la blancheur, la dureté de l’ivoire : Une
Isthmiques : recueil d’odes triomphales compo¬ épaule ivoirine. — Synonyme : éburnéen
(littéraire).
sées par Pindare.
« \
IVRAIE 416

ivraie n. f. Plante — Finale en -aie. féminin est généralement ivrogne: Une fille
débauchée, ivrogne et paresseuse. — Dans
ivre adj. On écrit, sans trait d’union : ivre mort. l’emploi substantif, le féminin est normalement
Les deux éléments s’accordent en genre et en ivrognesse: Cette fille est une ivrognesse et une
nombre : Elle est ivre morte. Ils sont ivres morts. fainéante.
Elles sont ivres mortes.
ixia n. f Plante. V Toujours féminin : L’ixia est
ivrogne adj. ou n. Dans l’emploi adjectif, le très décorative.
J
jabot n. m. Finale en -ot. Croquants, sous Henri IVfut une jacquerie, non
une révolution.
jaboter v. i. (familier) Bavarder. — Un seul t.
De même : jabotage, jaboteur. jactance n. f. Finale en -ance.

jacasse n. f. (vieilli) Pie. — (familier) Femme jade Toujours du masculin : Un beau jade
bavarde. — Dérivés : jacassement, jacasser, ancien
jacasserie, jacasseur, euse (ou jacassier, ière,
cette dernière forme étant beaucoup plus rare jade, jaspe Deux noms masculins à bien
de nos jours). distinguer.
1 jade Pierre fine de couleur blanchâtre,
jachère n. f. Finale en -ère. olivâtre ou verdâtre, qui est employée surtout
dans l’art de l’Extrême-Orient : Vase, statuette,
jacinthe n. f. (vieux) Pierre précieuse, appelée bibelot, bracelet de jade.
de nos jours hyacinthe. — (de nos jours) Plante
> hyacinthe. — Attention à la finale -inthe, avec 2 jaspe Pierre fine, de couleur laiteuse, parfois
i et th. tachetée de rouge (jaspe sanguin), généralement
verdâtre, dont l’aspect rappelle celui de l’agate :
jacobin, ine n. ou adj. En général, avec / Amulette égyptienne en jaspe. Vase, coupe de
majuscule : Le club des Jacobins ou les Jacobins jaspe.
(parti politique, sous la Révolution). — Avec
un j minuscule : Un jacobin, des jacobins (un jadéite [sadeit] n. f Pierre fine, différente du
membre, des membres de ce parti). jade. — Pas de tréma sur le L

jacquard n. m. Avec -cqu-. — On écrit, avec une jadis Prononciation : [3adis], avec -s prononcé,
majuscule, un métier Jacquard (des métiers et non *[3adi]. — Normalement adverbe : On
Jacquard, avec Jacquard invariable), mais, avec vit jadis les seigneurs donner des fêtes dans ces
une minuscule, un jacquard (des jacquards). De châteaux. N’est adjectif que dans l’expression
même : du tissu Jacquard, du tricot Jacquard le temps jadis: On regrette parfois de n'avoir
(des tissus Jacquard, des tricots Jacquard), mais pas vécu au temps jadis.
du jacquard (au pl. ; des jacquards).
jadis, naguère Ces deux adverbes ne sont
jacquemart > jaquemart. nullement synonymes.
1 jadis Synonyme littéraire de autrefois. Ren¬
jacquerie n. f. Toujours avec -cqu-. — On écrit voie à un passé considéré comme éloigné :
parfois la Jacquerie avec un J majuscule quand Jadis, il fallait des semaines pour traverser
il s’agit de la révolte qui eut lieu dans le l’Atlantique à bord des grands voiliers.
Beauvaisis en 1358 : Charles le Mauvais écrasa
la Jacquerie. Toujours un j minuscule quand 2 naguère II y a peu de temps (mot littéraire) :
il s’agit d’une autre insurrection : La révolte des Naguère encore, ce quartier était très pittores-
JAGUAR 418

que, mais, depuis deux ans, les immeubles neufs II Sens négatif (à aucun moment, en aucun
ont remplace les vieilles maisons. cas).
1 En corrélation avec ne. Il ne vient jamais
jaguar n. m. Grand félin du continent américain. me voir. Tour normal dans la langue écrite et
— Prononciation : [3agwaR], avec [w] et non dans la langue parlée soignée.
*[q]. T Bien distinguer de cougouar ou
couguar, nom qui désigne un félin américain 2 Avec ellipse de ne. C’est l’usage habituel
plus petit, appelé aussi puma > cougouar. — dans la langue parlée relâchée : Il vient jamais
Jamais de -d à la fin. me voir. — Dans la langue correcte, l’ellipse
est admise dans les oppositions (Il boit parfois
jaillir v. i. Prononciation : [sajiR], et non du cidre, mais jamais de vin), dans les réponses
♦[3aiR]. — Conjug. 25 (comme finir). Je jaillis, (Vous avez osé dire cela ? — Qui ? moi ?
nous jaillissons. — Dérivés : jaillissant, ante jamais l), devant un adjectif ou un participe (On
[3ajisâ, fit], jaillissement [3ajismâ]. le voyait travailler sans arrêt, toujours joyeux,
jamais las, jamais abattu), dans une phrase
jais [3e] n. m. Matière d’un noir brillant. T Dire elliptique ou exclamative (La mer dans ces
noir comme du jais, très noir, et non noir parages est toujours mauvaise : jamais de repos
comme un geai t> geai. pour le marin. Non, jamais de prédictions l
l’avenir n’est connu que de Dieu), dans le
jalonner v. t. Deux n. De même : jalonnement, proverbe Mieux vaut tard que jamais.
jalonneur.
III Jamais de la vie et au grand jamais.
Formules de renforcement qui appartiennent
jaloux, ouse adj. ou n. Orthographe et à la langue familière.
construction.
1 Orthographe. Un -x final au mascuUn. — jambe n. f. Avec jambe au pluriel : à toutes
Dérivés : jalousement, jalouser, jalousie. jambes, n’avoir plus de jambes. — Sans trait
d’union : des ronds de jambe. T Ne pas écrire
2 Construction. Avec de suivi d’un nom : Il est faire quelque chose par-dessus la jambe (=
jaloux de ton succès. Avec que suivi du subjonc¬ négligemment), mais par-dessous la jambe.
tif : Il est jaloux que tu réussisses (ce dernier tour
est assez rare). — On évitera de construire jaloux
jambière n. f. Finale en -1ère.
avec de ce que suivi de l’indicatif ou du subjonctif.
jambonneau n. m. Deux n. — PI. : des
jamaïquain, aine adj. ou n. De la Jammque :
jambonneaux.
La population jamaïquaine. Les Jamaïquains.
— Tréma sur le L S’écrit avec -qu-, non avec c.
jamboree n. m. Anglicisme qui désigne un grand
jamais adv. Emplois et sens. rassemblement de scouts. — Prononciation
flottante en français ; [3âbDRi] ou [3ambDRi]
I Sens affirmatif (= un jour, à un moment ou [d3ambDRi] ou [3âbDRe]. La plus usuelle
quelconque, une fois). est [3âboRi]. — PI. : des jamborees [-Ri] ou
[-Re].
1 Dans une hypothèse. Si jamais cela se
savait, nous serions perdus. — (dans un sens
emphatique) J’ai été heureux à cette époque, si jam-session n. f. Anglicisme qui désigne un
jamais je le fus. concert de jazz improvisé. — Prononciation
flottante en français : [dsamsejœn] ou [d3am-
2 Dans une interrogation. Aurait-on jamais sesj5]. — PI. : des jam-sessions [-/œnfs)] ou
imaginé tant d’habileté chez un enfant ? [-sjôj. — S’abrège souvent en jam [d3am]. PI. :
des jams [d3am].
3 Dans une comparaison. J’y suis plus que
jamais décidé {— plus qu’à n’importe quel autre
janissaire n. m. Finale en -aire.
moment). — Avec ne explétif : Le voilà plus
riche qu’il ne le fut jamais.
janotisme > jeannotisme.
4 Après un verbe exprimant une pensée dubi¬
tative ou négative. Il se demandait s ’il arriverait janséniste adj. ou n. Pas de majuscule : Louis
jamais au but. J’ignore si je le reverrai jamais. XIV persécuta les jansénistes.
5 Après sans. Il a marché tout le jour sans
jamais s’arrêter. jante n. f. Partie d’une roue. — Dérivés ; jantier
n. m. ouya/ift'èren. f. (outil de charron), yanriVfe
6 Dms les expressions emphatiques et nette- [3âtÿ] n. f. (aube de la roue d’un moulin ; ne
meni littéraires à jamais, pour jamais, à tout pas écrire comme l’homophone gentille, fémi¬
jamais. Ce lieu est à jamais sacré. nin de gentil).
419 JANVIER

janvier n. m. Nom de mois, donc pas de jarret n. m. Deux r.


majuscule en français : Le 15 janvier.
jarretelle, jarretière Deux noms féminins qui
japon n. m. On écrit, avec un J majuscule, de s’écrivent avec deux r et qui peuvent donner
la porcelaine du Japon, mais, avec un J lieu à des confusions.
minuscule, le japon, porcelaine du Japon (Un
1 jarretelle Bande d’étoffe fixée à une gaine ou
vase de vieux japon), et un japon, objet en
à un porte-jarretelles et servant à maintenir
porcelaine du Japon (Un beau japon du XVIIU
tendu un bas de femme.
siècle. Une collection de japons anciens). De
même, un j minuscule dans du japon, du papier 2 jarretière Autrefois, ruban ou élastique
de luxe de couleur ivoire (fabriqué à l’origine entourant la jambe et servant à maintenir un
au Japon) : Exemplaires hors commerce sur bas tendu.
japon, numérotés de I à L. ^ Tous les dérivés
de Japon prennent un seul n, japonais, japoni¬ jars, jarre, jar, jard > jar.
sant, japonaiserie, japonerie, sauf japonner v.
t. (soumettre la porcelaine à une deuxième jas n. m. Partie de l’ancre. — Prononciation :
cuisson). [sa]-
japonais, aise adj. ou n. Attention à la majus¬ jaser v. i. Avec un s et non un z. De même :
cule : La population japonaise. Les Japonais. — jaseur.
Le japonais: langue parlée au Japon.
jasmin n. m. Prononciation : [3asmÊ], et non
japper v. i. Deux p, à la différence de laper. De *[3azm£].
même : jappement, jappeur.
jaspe Toujours masculin : Une statuette en jaspe
jaquemart n. m. Finale en -art et non en -ard. sanguin. Une collection de beaux jaspes — Bien
La graphie jacquemart, avec -cqu-, est plus distinguer le jade et le jaspe > jade.
rare.
jaspé, ée adj. Qui, par sa coloration variée, imite
jaquette n. f V Avec -qu-, et non -cqu- comme l’aspect du jaspe : Marbre jaspé. Acier jaspé. —
jacquet. De la même famille : jasper v. t. (traiter une
matière de manière à lui donner l’aspect du
jar, jard, jars, jarre Plusieurs noms homo¬ jaspe), jaspure n. f. V Eviter les barbarismes
phones qui se prononcent [3a»]. *jaspeté, *jaspeter, *jaspeture, formes fautives
dues à l’attraction de tacheter.
1 Le jar ou le jars n. m. Mot argotique qui
désigne l’argot du milieu : Jaspiner le jar, parler
jatte n. f. Deux L
argot.
2 Une jarre n. f. Grand vase de terre cuite ; jauge n. f. Un ; pt un g. Dérivés : jaugeage (avec
Jarre d’huile. un e entre le g et le a), jauger, jaugeur.
3 Un jarre ou parfois un jard ou un jars n.
m. Chacun des poils longs, raides et clairs qui jauger v. t. Cotijug. 16. Prend un e après le g
émergent de la fourrure; l’ensemble de ces devant a ou o;.- n jaugea, nous jaugeons.
poils : C’est le jarre qui donne leur valeur et leur
beauté à certaines fourrures. jaunâtre adj. Accent circonflexe sur le a.

4 Un jarre ou un jar ou un jard n. m. (régional) jaune adj. ou n. Majuscule et accord.


Banc de sable ou de gravier dans le lit de la
1 On écrit avec un J majuscule un Jaune, une
Loire.
Jaune (une personne de race jaune), mais avec
5 Un jars n. m. Mâle de l’oie domestique. un j minuscule un jaune, un ouvrier qui refuse
de faire grève.
1. jarçon n. m. Nom de diverses pierres semi-
2 Employé seul, s’accorde : Un rideau jaune.
précieuses.
Des rideaux jaunes Employé avec un autre
2. jargon n. m. Mauvais langage. Le composé adjectif ou suivi d’un nom qui indique une
jargonophasie n. f. (trouble du langage) prend nuance de jaune, reste toujours invariable ; Des
un seul n. Les dérivés prennent deux n: robes jaune clair. Des rideaux jaune citron De
jargonner, jargonnesque, jargonneur, jargon- même, jaune reste invariable quand il est
précisé par un complément introduit par de:
neux.
Des tentures jaune d’or. Des rideaux jaune de
chrome. — Dans tous les exemples ci-dessus.
jarre, jar, jard, jars > jar.
JAVEL 420

de trait d’union, car le mot d’accompagne¬ ploi de je postposé est possible, il vaut mieux
ment n’est pas un adjectif de couleur. En revan¬ l’employer : partirai-je ? est préférable à est-ce
che, on écnt avec un trait d’union (en mainte¬ que je partirai ? En revanche, quand il est impos¬
nant l’invariabilité) : Des robes jaune-orangé (car sible, on aura recours aux formules est-ce que ou
orangé est un adjectif de couleur). — Il y a qu’est-ce que: Est-ce que je prends le bon che¬
invariabilité aussi quand Jaune est joint par et à min ? {et non Prends-je le bon chemin ?). Qu 'est-
un autre adjectif de couleur : Des bannièresjaune ce que je prends ? (et non Que prends-je ?).
et rouge. Des voitures noir et jaune. L’accord Des
3 Formes du premier groupe (chanté-je, aimé-
voitures noires et jaunes signifierait qu’il y a des
je) et du troisième (dussé-je, puissé-je, eussé-je)
voitures noires et d’autres voitures jaunes. —
> -é-Je. On évitera d’employer je postposé après
Employé comme nom, jaune prend la marque du
un verbe qui se termmé par -ge. Dire par
pluriel : Des jaunes éclatants.
exemple ; Est-ce que je ménage mes efforts ? et
non Ménagé-je mes efforts ?
Javel Avec un J majuscule : eau de Javel {Javel
est le nom d’un ancien village de la banlieue
jean-foutre n. m. Invariable : des jean-foutre. —
de Paris). ▼ Les dérivés de Javel prennent deux
Un j minuscule.
l: javellisation, javelliser (eau javellisée), alors
que les dérivés de javelle (poignée de tiges de
jean-le-blanc n. m. Oiseau. — Invariable : des
céréales) prennent un seul 7; javelage, javeler,
jean-le-blanc. — Un j minuscule.
javeleur, javeleuse.
jeannette n. f Croix d’or ; petite planche à re¬
javelle n. f Chacune des poignées de tiges de
passer. — Pl. : des jeannettes. — Un j minus¬
céréales (tiges avec leurs épis) qui restent cou¬
cule. — Un e devant le a, deux n, deux t.
chées sur le sol avant qu’on ne les lie en gerbes.
▼ Avec deux / et un e final, à la différence de {eau
jeannotisme ou janotisme n. m. Construction
de) Javel. En revanche, les dérivés de javelle
maladroite qui consiste à placer les mots dans
(javelage, javeler, javeleur, javeleuse), prennent
un ordre donnant lieu à des interprétations
un seul 4 tandis que ceux de (eau de) Javel en
^otesques. — On préférera la graphie jeanno¬
prennent deux : javellisation, javelliser.
tisme à janotisme.
javelot n. m. Finale en -oL De la même famille :
jeep n. f Véhicule militaire (à l’origine améri¬
javeline.
cain). — Prononciation : [dsip]. — Pl. : des
jeeps [d3ip].
jazz n. m. Deux z. Prononciation : [d3az]. —
Composés jazz-band [d3azbâd] n. m. (pl. : des
jéjwum n. m. Partie de l’intestin. — Prononcia¬
jazz-bands) {-\sqA], jauman [dsazman] n. m.
tion : [3e3yn3m]. — Pl. (rare) : des jéjunums
(pl. : des jazzmen [-men]). On préférera joueur [-nam].
de jazz, musicien de jazz à jazzman.

je-m’en-fichisme, je-m’en-foutisme n. m. At¬


je Pronom personnel sujet de la première tention aux traits d’union et à l’apostrophe. De
personne du singulier.
même : je-m’en-fichiste, je-m’en-foutiste.
1 En français moderne, ne peut être séparé du
verbe que par un ou plusieurs pronoms je ne sais quoi Quand cette expression n’est
personnels : Je le donne à mon frère. Je lui pas substantivée, jamais de traits d’union : Il
donne un livre. Je le lui donne. Je la connais. y a dans ce poème je ne sais quoi d’hésitant et
Je me souviens. — Exception ; le tour figé je de gauche. — Quand l’expression est subs¬
soussigné, employé dans des formules adminis¬ tantivée, on peut écrire, avec des traits d’union
tratives ou juridiques (Je soussigné. Olive (le) je-ne-sais-^uoi : Il y a dans ce poème le
Dupont, certifie que...) > soussigné. je-ne-sais-quoi qui est la marque des grandes
œuvres. Cependant on peut préférer l’ortho¬
2 Dans l’interrogation directe et dans l’excla¬ graphe s^s traits d’union préconisée par
mation, on ne peut employer je postposé après l’Académie : (le) je ne sais quoi.
une forme monosyllabique d’un verbe du
deuxième ou du troisième groupe, sauf ai-je ?, jennérien, ieime adj. La vaccination jenné¬
dis-je?, dois-je?, puis-je?, suis-je?, vais-je?, rienne : vaccination antivariolique selon la
vois-je? On évitera des formes telles que méthode d’Edward Jenner. — Un accent sur
cours-je ?, sors-je ?, prends-je ?, mens-je ?, pars- le deuxième é, à la différence de Jenner.
je?, qu'ouïs-je ? etc. En revanche, quand la
forme n’est pas monosyllabique, on peut jenny n. f. Machine à filer le coton. — Anglicisme
employer je postposé : sortirai-je ?, prendrai- francisé depuis longtemps. Prononciation :
je l n’entirai-je ? partirai-je ? — Quand l’em¬ [3eni]. Pl. : des jennys [3eni].
421 JEREZ

jerez > xérès. [-stRim]. — Equivalent français : courant-jet


[kuRâ3£] (pl. : des courants-jets) ou simplement
jerk n. m. Anglicisme qui désigne une danse. jet [3£].
Prononciation : [d3eRk]. — PI. : des jerks
[d3eRk]. — Dérivé ; jerker [d3eRke] v. i. jettatura n. f. Mot italien qui désigne l’action
(danser le jerk). ou la faculté de jeter des sorts : La vieille
Sicilienne avait, disait-on, la jettatura. —
jéroboam n. m. Grosse bouteille de champagne. Inusité au pluriel. — Mot italien non francisé.
— Prononciation : beRoboam]. — PI. : des Prononciation ; [d3£tatuRa]. — Parfois écrit
jéroboams [-am], en italique dans un texte en romain, en romain
dans un texte en italique, comme le mot
jerrican ou jerrycan n. m. Anglicisme qui jettatore [dsEtatDRe] (n. m.), jeteur de sorts,
désigne un bidon d’essence. — Prononciation ; en Italie (des jettatori).
[3£Rikan], plutôt que [d3ERikan]. — PI. : des
Jerricans ou des jerrycans [-kan]. — La graphie jeu n. m. (pl. : des jeux) Orthographe des
jerrycan semble plus fréquente que jerrican. La expressions.
francisation en jerricane a eu peu de succès. 1 Avec le complément toujours au singulier :
des jeux d’esprit, des jeux d’adresse, des jeux de
jersey n. m. Etoffe tricotée ; vêtement. — Un j hasard, des jeux de société.
minuscule. Finale en -ey. — Prononciation :
[3£RZ£]. — PI. ; des jerseys [-ze]. — A 2 Avec le complément toujours au pluriel : un
distinguer de jersiais, iaise adj. ou n. (de l’île jeu de mots, un jeu de cartes, un jeu d’orgues.
de Jersey : la population jersiaise. Les Jersiais). 3 Un j minuscule à jeu mais une majuscule à
l’adjectif dans : les jeux Olympiques, /es jeux
jésuite n. m. ou adj. Comme adjectif, prend la Pithyques, les jeux Isthmiques, les jeux Néméens,
marque du pluriel : Des églises jésuites — Avec les jeux Floraux.
J majuscule ; les Jésuites, la Compagnie de Jésus
{Le rôle des Jésuites dans la Réforme catholi¬ 4 On dit indifféremment Le jeu ne vaut pas la
que). — Avec j minuscule ; des jésuites, un chandelle ou Le jeu n ’en vaut pas la chandelle.
jésuite, des membres, un membre de cette
Compagnie {Les jésuites sont d’excellents lati¬ jeudi n. m. Nom de jour de la semaine, donc
nistes. Le jésuite monta en chaire). pas de majuscule : Je viendrai jeudi prochain.

jésus [3ezy] n. m. Comme nom commun, jeun, jeûne, jeûner, jeûneur T On écrit : être
toujours avec une minuscule ; Le format jésus. à jeun, sans accent circonflexe sur le u, mais
Un petit jésus de cire était placé au milieu de jeûne, jeûner, jeûneur, avec accent. En revan¬
la crèche de Noël. Ce bébé, quel adorable jésus t che, déjeuner sans accent.
— Avec un £ et un / majuscules et sans trait
d’union : l’Enfant Jésus. jeune adj. ou n. L’emploi substantif les jeunes,
un jeune est admis quand on parle des
1. jet [3£] n. m. Action de jeter, de projeter. — animaux : Chez les oiseaux et les mammifères,
Avec pierre au singulier : à un jet de pierre, à les soins donnés aux jeunes par les parents sont
une courte distance. — Avec eau au singulier ; bien plus complexes et bien plus longs que chez
des jets d’eau. les reptiles. Synonyme ; petit — Dans la langue
soignée, on évitera cet emploi quand il s’agit
2. jet n. m. Anglicisme qui désigne un avion de d’êtres humains. On écrira plutôt les jeunes
transport à réaction. — Prononciation : [d3£t]. gens, la jeunesse, un jeune homme, une jeune
— PI. : des jets [d3£t]. — Pour éviter cet fille: La jeunesse d’aujourd’hui aime le sport
anglicisme, on pourra dire tout simplement et les voyages (plutôt que les jeunes d’au¬
avion à réaction ou avion. jourd’hui). C’est une jeune fille qui assure
l’intérim (et non une jeune).
jeter v. t. Conjug. 14. Double le t devant un e
muet : je jette, je jetterai, mais nous jetons, vous jeune, jeûne Ne pas écrire jeune, peu âgé, comme
jetez. — Tous les dérivés ont un seul t : jetage, le jeûne, la pnvation de nourriture.
jetée, jeteur.
jeûne, jeûner, jeûneur > jeun.
jeton n. m. Un seul t.
jeunot, otte adj. ou n. Deux t au féminin.
jet-stream n. m. Anglicisme qui désigne un vent
soufflant à très haute altitude. — Prononcia¬ jiu-jitsu n. m. En deux mots, avec trait d’union.
tion : [d3£tstRim]. — PI. : des jet-streams — Prononciation : bjysitsy].
JOAILLIER 422

joaillier, ière [3Daje, jea] n. m. ou f. T Un i 3 Quel que soit le sens, on peut toujours
après le groupe -(//-. En revanche : joaillerie tourner avec et : En joignant mes économies et
[3DajRi], avec -ill- non suivi d’un /. cette somme que j’emprunte, je pourrai acheter
cette villa. Il sut joindre le calcul et la fougue,
jobard, ardc n. ou adj. (familier) Niais, naïf. — la rigueur et l’inspiration
Le dérivé jobardise est plus frMuent de nos
III Sens et emplois.
jours que jobarderie, un peu vieilli.
1 Joindre, adjoindre > adjoindre (§ 2).
jockey n. m. Anglicisme admis depuis longtemps.
2 On évitera le pléonasme joindre ensemble.
— Prononciation ; ]3Dke]. — PI. : des jockeys
[-ke]. — Attention au groupe -ck- et à la finale
joint, jointe Participe passé de joindre.
en -ey.
1 Joint que (suivi de l’indicatif), outre que : Il
jocrisse n. m. ou adj. (familier) Niais, imbécile, est trop fatigué pour entreprendre ce voyage,
naïf. — Finale en -isse. joint que sa présence n’est pas indispensable. Ce
tour est vieilli, mais parfaitement correct. On
jodhpurs n. m. pl. Anglicisme (mot anglais évitera en revanche la tournure lourde et
emprunté à une langue de l’Inde) qui désigne critiquée joint à cela que.
un pantalon de cheval. — Toujours au pluriel,
même pour désigner un seul vêtement : Elle 2 O-joint > ci-annexé.
portait une veste noire et des jodhpurs gris. —
Prononciation flottante : [3DdpœR] ou jointoiement [3wÉtwamâ] n. m. Action de
[^Ddpsm] ou [3DdpuR]. Cette dernière pronon¬ jointoyer. — Attention au e intérieur.
ciation semble la plus fréquente.
jointoyer v. t. Garnir de joints de mortier, de
jodler [pdle] ou iodler [jodle] ou fouler [jule] ciment — Conjug. 21. Change y en i devant
V. i. Chanter à la manière des Tyroliens. — Les un e muet : il jointoie, il jointoiera. — Attention
trois formes sont admises. au i après Yy à la première et à la deuxième
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
joindre v. t. Conjugaison, constructions et du subjonctif présent : (que) nous jointoyions,
emplois. (que) vous jointoyiez.

I Conjug. 85. Je joins, tu joins, il joint, nous joker n. m. Anglicisme qui désigne une carte à
joignons, vous joignez, ils joignent. — Je joignais, jouer (utilisée dans certains jeux). — Pronon¬
tu joignais, il joignait, nous joignions, vous ciation : [3DkeR]. — Pl. : des jokers [-kcR].
joigniez, ils joignaient. — Je joignis — Je
joindrai — Je joindrais. — Joins, joignons, joliesse n. f Caractère de ce qui est joli mais
joignez. — Que je joigne, que tu joignes, qu’il un peu mièvre ou trop précieux. — Toujours
joigne, que nous joignions, que vous joigniez, assez péjoratif, à la différence de joli
qu’ils joignent. — Que je joignisse. — Joignant.
— Joint, jointe. — Attention au i après le
joliment adv. T Pas de e intérieur ni d’accent
groupe -gn- à la première et à la deuxième circonflexe sur le L
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent ; (que) nous joignions,
jonc [33] n. m. Attention au -c final.
(que) vous joigniez.
II Constructions. jonc, ajonc > ajonc.
^ 1 Au sens de « ajouter », se construit avec
jonchaie, jonchée, jonchèr^ joncheraie, jon¬
à : En joignant mes économies à cette somme
chets Plusieurs noms à bien distinguer.
que j’emprunte, je pourrai acheter cette villa.
1 Une jonchaie ou une jonchère ou une
2 Au sens de « allier, unir », se construit
joncheraie Lieu où croissent les joncs.
avec à ou parfois avec avec (tour plus rare) :
Il sut joindre la prudence à l’audace. Selon une 2 Une jonchée A.utrefois, petit panier de jonc
distinction qui n’est pas toujours observée, la dans lequel on faisait égoutter le lait caillé. —
construction avec à s’emploie plutôt pour les De nos jours, petit fromage frais.
choses qui sont naturellement destinées à se
joindre (Joindre le courage à la vertu), tandis 3 Une jonchée Ce qui est épars sur le sol : Une
que avec s’emploierait plutôt pour les choses jonchée de feuilles mortes.
que rien dans leur nature ne prédispose à 4 Un jonchet Bâtonnet avec lequel on joue au
s’unir : (Joindre la bravoure avec le goût des jeu des jonchets. On préférera la forme jon-
plaisirs) chet(s) à honchet(s).
423 JONQUILLE

jonquille n. f. Plante. — Prononciation : [35kij]. mardi, mercredi. Jeudi, vendredi, samedi,


— Comme adjectif de couleur, invariable : Des dimanche.
robes jonquille. 2 Avec un -s : Tous les lundis. Les premier
et troisième samedis de chaque mois. Il y a
jordanien, ienne adj. ou n. De la Jordanie. — plusieurs samedis chaque mois. — Sam -s:
Attention à la majuscule: Le gouvernement Tous les lundi et Jeudi de chaque semaine. Il
Jordanien. La population Jordanienne. Les y a un seul lundi et un seul jeudi chaque
Jordaniens. semaine.
J’ordonne On écrit, avec un J majuscule, une 3 Avec un trait d’union : à contre-jour, le
apostrophe et sans trait d’union; monsieur demi-jour, les Cent-Jours. — Sans trait d’union ;
J’ordonne, madame J’ordonne, mademoiselle un faux Jour, au petit Jour, en plein Jour.
J’ordonne, expressions familières qui désignent 4 Mon travail est à Jour. Des draps à Jours.
parfois des personnes autoritaires. Les ajours d’une broderie > ajour.
1. jota n. f. Nom du J en espagnol, lettre qui se 5 Se faire jour. Toujours invariable; Ces
prononce [x] (son qui n’existe pas en français). tendances se sont fait Jour.
— Prononciation : [xota]. II Expressions.
2. jota n. f. Danse espagnole et air sur lequel on 1 On dit le Jour et la nuit et non la nuit et
l’exécute. — Mot espagnol non francisé — le Jour : Il étudiait le Jour et la nuit, tant il était
Prononciation; [xota], avec le son espagnol désireux d’apprendre.
[x]. — PI. : des Jotas [xDtas]. 2 Quel jour du mois sommes-nous ? Seul tour
correct. Eviter; Le combien sommes-nous?
jouer V. t. dir. ou v. t. ind. ou v. i Jouer de peut
(tour relâché).
avoir pour complément un nom désignant
n’importe quel instrument de musique. Ce^n- 3 Au jour d’aiyourd’hui > aujourd’hui (2).
dant on dira sonner du cor, de la trompe (plutôt 4 Mettre à jour, mettre au jour. La première
que Jouer du cor, de la trompe) et battre le expression, mettre à Jour, sigi^e « actuali¬
tambour (plutôt que Jouer du tambour). ser » : Ce dictionnaire géographique devrait être
mis à Jour. — Mettre au Jour signifie « faire
jouet n. m. Eviter le pléonasme Jouet d’enfant. apparaître ce qui était enfoui, caché » : Les
archéologues ont mis au Jour un très beau vase
joufidu, ue adj. Deux / grec. Qui saurait mettre au Jour les ressorts
cachés de certaines de nos actions ? — On ne
joug n. m. Le -g final est muet : [3U]. dit plus mettre un enfant au Jour mais donner
Autrefois, le -g final se prononçait [k] en le Jour à un enfant, le mettre au monde.
liaison : un Joug odieux [désukodjo]. De nos
jours, on ne fait plus cette liaison. journaL aux n. m. On dira dans le Journal plutôt
que sur le Journal, car le journal est assimilable
jouir V. t. ind ou v. i. Conjugaison et emploi. à un livre plutôt qu’à une affiche : J’ai vu sa
1 Conjug. 25 (comme finir) Au passé simple : photographie dans le Journal.
Je Jouis, tu Jouis, il Jouit... T Eviter lœ
barbarismes Je *Jouissai, tu *Jouissas, il journellement adv. Deux /.
*Jouissa...
joute n. f. Lutte. — Un seul t. De même :yo«/er,
2 Jouir de. Ne peut être suivi que d’un nom
Jouteur.
désignant une chose agréable ou pantageuse :
Il Jouit d’une santé excellente. Eviter des tours
jouvence n. f. Finale en -ence. — Souvent un
tels que : Il Jouit d’une santé fragile. Ce pays
J majuscule à fontaine de Jouvence: fontaine
Jouit d’un climat rigoureux. Dire plutôt, dans
fabuleuse dont les eaux magiques rendaient la
ces cas, souffrir. jeunesse. — Un J minuscule à bain de Jouvence,
eau de Jouvence.
jouissance n. f. Finale en -ance.
jouvenceau (pl. ; des Jouvenceaux) n. m. Avec
joujou n. m. — PI. : des joujoux, avec un
-en-. De même ; Jouvencelle.
jour n. m. Orthographe et expressions.
joviaL ale adj. Au masculin pluriel, on préférera
I Orthographe. Jovials à Joviaux : Des visages iovials. Il vaudra
mieux d’ailleurs ne pas employer cet adjectif
1 En français, les noms des jours de la
semaine s’écrivent avec une minuscule ; lundi. au masculin pluriel.
JOUXTER 424

jouxter V. t. Etre attenant à : Leur jardin jouxte 1. juger Conjugaison et constructions.


le nôtre, et non *au nôtre.
I Conjug. 16 Prend un e après le g devant a
ou O : il jugea, nous jugeons
joyau n. m. Prononciation ; bwajo]. — PL : des
joyaux II Constructions.
1 Juger quelqu’un, juger quelque chose. La
jubé n. m. Tribune d’église. — Finale en -é.
cour d’assises de Rouen va juger l’assassin. Il
juge son collègue avec sévérité. Le tribunal va
jubilé n. m. Cinquantenaire. — Finale en 4. —
juger ce crime affreux On ne peut juger un
Dérivé : jubilaire.
tel livre après une lecture aussi rapide.
jubiler v. i. Manifester une satisfaction in¬ 2 Juger de quelque chose. Porter un
tense. — Un seul L De même : jubilant, jugement, une appréciation sur une qualité;
jubilation. décider : Savoir juger de la valeur des œuvres
d’art n’est pas donné à tout le monde. C’est
juchoir n. m. Finale en -oir. moi seul qui jugerai de la nécessité de prolonger
les délais. T Ne peut être suivi d’un nom
jusque adj. Attention au tréma. De même : désignant une chose concrète. On ne peut dire :
judaïcité, judaïser, judaïsme. *Juger d’un tableau, d’un livre, d’un film. —
Imaginer, se représenter : Jugez de ma
judas n. m. Prononciation : [syda], avec -s muet. surprise I
— Au sens de « traître », souvent écrit avec
3 Juger que. Suivi de l’indicatif quand juger
un J majuscule : Ce fourbe, ce Judas, ce bandit t
est à la forme affirmative (Il juge que je dois
— Au sens de « ouverture ménagée dans une
rester) ou du subjonctif quand juger est à la
porte », toujours un j minuscule : Il regarda
par le judas. forme négative ou interrogative (Il ne juge pas
que je doive rester. Jugez-vous que je doive
rester?).
judéo-chrétien, ienne adj. ou n. En deux mots,
avec un trait d’union. De même: judéo- 4 Juger si (suivi de l’indicatif). « Imaginer
christianisme. à quel point, se rendre compte que » (souvent
par antiphrase et assez familier) ; Jugez si je
judiciaire, juridique Ces deux adjectifs ne sont fus content après un accueil aussi glacial l
nullement synonymes.
5 Juger sur, par, à, d’après. Ces prépositions
1 judiciaire Des tribunaux, de la justice : introduisent l’énoncé des raisons ou de
Le pouvoir judiciaire. Poursuites judiciaires l’origine de l’appréciation : Il ne faut pas juger
(devant les tribunaux). Assistance judiciaire les gens sur l’apparence. Si j’en juge par les
(aide à un indigent qui agit devant un tribu¬ bruits qui courent. A en juger aux résultats
nal). — Qui résulte d’un jugement (s’oppose obtenus, la méthode n’est pas efficace (tour
parfois à amiable ou à légat) : Par decision assez rare). Il juge ce livre d’apres les extraits
judiciaire. Vente judiciaire (imposée par auto¬ qu’il a lus.
rité de justice). Liquidation, reglement
judiciaire. 2. juger n. m. Au juger > jugé.
2 juridique Qui concerne le droit, qui est du
jugulaire adj. ou n. Finale en -aire.
domaine du droit : La science juridique. Etudes
juridiques. La langue juridique. Une expression
juif, juive adj. ou n. Le substantif prend un j
juridique. — Qui est fait selon les règles du
droit ; Actes juridiques minuscule quand on fait référence à la
religion : Comme les chrétiens et les musul¬
judo n. m. Sport de combat. — Le dérivé judoka mans, les juifs sont des monothéistes. — Un
/ majuscule quand le substantif fait référence
peut s’employer au féminin : Cette jeune fille
a la nationalité ; Les conflits entre les Juifs
est une excellente judoka. — Prend la marque
du pluriel : Des judokas. Ces filles sont d’excel¬ et les Arabes — Le féminin juive sert de
lentes judokas. féminin à hébreu > hébreu, et aussi israélien,
Israélite.
jugé n. m. On écrit tirer au jugé plutôt que au
juger. juillet n. m. Nom de mois, donc pas de
majuscule : Le 15 juillet.
jugeable adj. Un e après le g.
jum n- in. Nom de mois, donc pas de majuscule :
jugeote n. f. Un e après le g. Un seul t. Le 15 juin. — Eviter la prononciation fautive
*[3wé] pour [3qê].
425 JUJUBE

jujube, julep Deux noms masculins à bien constitue un anglicisme plaisant. A éviter dans
distinguer. un contexte sérieux.
1 jujube Fruit du jujubier — Pâte pectorale
junker n. m. Hobereau prussien. — Mot
faite avec ce fruit : Bonbons de jujube. Sucer
allemand. Prononciation ; Qunkan]. — PI. en
du jujube. — Dérivé ; jujubier n. m. (arbre
français : des junkers [-ksR]. — En français,
méàterranéen qui produit le jujube).
pas de majuscule.
2 julep [sylep] (vieux) Potion adoucissante à
base de sirop, de gomme : Un julep contre la junte n. f. Prononciation: [33t], plutôt que
toux. [3œt].

juke-box n. m. Anglicisme désignant un élec¬ jupe-culotte n. f. — PI. : des jupes-culottes.


trophone automatique qui fonctionne par intro¬
duction d’une pièce de monnaie. — Prononcia¬ jupon n. m. Deux n dans les dérivés : juponné,
tion flottante : [d3ukb3ks] ou kukboksjou juponner.
[dsykboks] ou [3ykbDks] — PL: des juke-
boxes [-baks]. — Equivalent français : élec¬ jurade, jurande Deux noms féminins à
trophone automatique. distinguer.
1 jurade Au Moyen Age, municipalité d’une
julep, jujube > jigube. ville du Midi. Elle était constituée de jurais.
2 jurande Sous l’Ancien Régime, ensemble des
jumbo-jet n. m. Anglicisme qui désigne un très
jurés d’une corporation ou fonction de juré
gros avion à réaction. — Prononciation :
(dans une corporation).
[d3oembod3£t]. — PI. : des jumbo-jets [-d3et].
— Equivalents français : avion géant, gros-
jurançon n. m. Avec un j minuscule : du
porteur.
jurançon (Une bouteille de jurançon. Boire du
jurançon). Avec un / majuscule : du vin de
jumeau, elle n. m. ou n. f ou adj. Question du
Jurançon (= de la région de Jurançon).
singulier.
1 Quand le mot désigne une personne, il peut jurande n. f. Finale en -ande. — A distinguer
s’employer au singuher sans incorrection : Je de jurade > jurade.
connais son jumeau. Elle a une sœur jumelle.
jurât n. m. Membre d’une jurade > jurade.
2 Quand le mot jumelle désigne un instrument
d’optique, il peut s’employer au singulier, mais juratoire adj. (droit) Caution juratoire. — Finale
le pluriel est plus fréquent : Une jumelle en -oire.
marine. L’officier prit ses jumelles et observa la
position ennemie. En revanche, il est déconseillé juré n. m. Pas de forme pour le féminin. Ne pas
de dire une paire de jumelles. dire une *jurée : Elle a été désignée comme juré.
Les deux femmes jurés de cette cour d’assises.
jumeler v. t. Conjug. 13. Double le / devant un
e muet : je jumelle, je jumellerai — Dérivés jurement n. m. Synonyme vieux de serment ou
(avec un seul l) : jumelage, jumelé. de juron.

jumelle > jumeau. juridiction n. f. Deux n dans le dérivé juridic¬


tionnel, elle.
jument n. f. Finale en -ent.
juridique, judiciaire > judiciaire.
jumping n. m. Anglicisme désignant une compé¬
tition hippique. — Prononciation : [d3œmpiq]. jurisconsulte n. m. T Bien prononcer
— Dérive : jumper [d3œmp3R] n. m. (cheval). [3yRisk5sylt(3)], avec [s], et non *[3yRi-
PI. : des jumpers [-poR]- k5sylt(a)].

jungle n. f. Prononciation ; [35gl(3)], plutôt que jurisprudence n. f. T Bien prononcer [3yRis-


[3œgl(3)]. pRydôs], avec [s] et non ♦[3yRipRydâs]. —
Dérivé : jurisprudentiel, elle byRispRydâsjel,
junior [3ynjDR] adj. ou n. m. ou n. f. Prend la el] adj. (finale en -tiel et non en -ciel).
marque du pluriel, mais non celle du féminin :
Les juniors. L’équipe junior. Les équipes juniors. jury n. m. Mot anglais introduit depuis long¬
— L’emploi de junior après un nom de famille temps en français. — Prononciation : (3yRi] —
au sens de fils ou de cadet (Dupont junior) PI. : des jurys [-Ri].
* \

JUS
426

jus n. m. On écrit, avec le complément toujours ment, de réalisation effective (sans idée de but),
au singulier : des jus d’orange, de pomme, de on écrira plutôt jusqu’au moment où : Il a tra¬
raisin, de citron, etc., des Jus de viande. — Avec vaillé sans arrêt jusqu ’au moment où il est tombé
le complément toujours au pluriel : un jus de malade. Nous nous promenions dans la cam¬
fruits, du jus de legumes. pagne jusqu’au moment où la nuit arrivait T Le
tour jusqu à ce que (suivi de l’indicatif), employé
jusant n. m. Marée descendante. — Avec s et par certains écrivains, n’est pas conseille. On
non ’z évitera donc d’écrire ; Il a travaillé sans arrêt
jusqu’à ce qu’il est tombé malade. Nous nous
jusqu’au-boutisme n. m. Attention à l’apostro¬ promenions jusqu’à ce que la nuit arrivait
phe et au trait d’union. De même : jusqu’au- 6 Jusqu’à, suivi de l’infinitif. Tour parfaite¬
boutiste. ment correct quand le sujet de la proposition
à un mode personnel est le même que le sujet
jusque prép. Forme, constructions et expressions. de l’infinitif : Dans sa fureur, il alla jusqu’à lever
I Forme (élision et -s final). la main sur moi Ne pas dire en revanche : La
salle était froide, jusqu’à frissonner quand il
1 Le e final s’élide toujours devant une entra, car les deux verbes était et frissonner
voyelle: jusqu’à, jusqu’au, jusqu’alors, n’ont pas le même sujet. Tourner autrement :
jusqu’ici, jusqu’où, jusqu’en, etc. La salle était si froide qu’il frissonna en entrant
2 Jusques (avec -s final). Forme archaïque,
II Expressions.
littéraire et poétique : Percé jusques au fond du
coeur (Corneille). Ne subsiste que dans l’expres¬ 1 Jusqu’alors, jusqu’à maintenant, jusqu’à
sion jusques et y compris. présent > alors (2).
II Constructions. 2 Jusqu’aujourd’hui, jusqu’à aujourd’hui >
aqjourd’hui (3).
1 Se construit normalement avec à (au) : Le
pré s’étend jusqu’à la rivière. Je resterai jusqu’au 3 Jusqu’à tant que (suivi du subjonctif). Tour
mois de janvier. archaïque : Il travailla jusqu’à tant qu’il réussît
2 S’emploie sans à dans jusqu’alors, De nos jours, on dit jusqu’à ce que (voir
jusqu’ici, jusque-là, jusqu’où ou devant une ci-dessus (II, 5).
préposition : Je vais vous accompagner jusque 4 n n’est pas j^u’à... qui ne... (suivi du
chez vous. La foule se répandait jusque sur la subjonctif). Tour littéraire, mais parfaitement
place de la Mairie. Cette coutume subsista correct: Il n’est pas jusqu’aux paysans qui
jusque vers la fin du XIX‘ siècle. Les oiseaux n ’aient le désir d’imiter les modes de la ville (=
venaient jusque dans la maison — Peut aussi même les paysans ont le désir...).
s’employer sans à devant les adverbes assez,
aussi, bien, fort, si, très: Il travailla jusqu’assez jusquiame Plante. — Prononciation ; [5yskjam]
tard dans la nuit Ce bruit s’entend ju^ue fort — Toujours féminin : La jusquiame est
loin. Ces emplois sont assez rares et littéraires. vénéneuse.
On en usera avec prudence et, de préférence,
on tournera autrement; Jusqu’à un moment jusUucorps n. m. Vêtement masculin du XVIP
avancé de la nuit Jusqu’à une distance fort
siècle. — En un seul mot, sans trait d’union.
grande.
3 Jusqu’à. Peut très correctement s’employer juste Emploi adverbial et expressions.
devant un sujet ou un complément d’objet
1 Employé comme adverbe. Toujours invaria¬
direct au sens de « même » : Jusqu’à ses amis
ble : Il est cinq heures juste (mais Ces horloges
Vont abandonné. Il connaît jusqu’aux plus petits
villages de son pays sont justes). Ces filles chantent juste. Ces soldats
tirent juste. Elles ont vu juste. Ils sont chaussés
4 On évitera les tours du genre : Il manque juste: Ces souliers me chaussent un peu juste
jusqu’à ces devoirs sacrés Çe à de ju^u’à et le (mais Ces chaussures sont un peu justes).
à qui introduit le complément indirect étant
fondus en un seul à). On tournera autrement ; 2 Dans la langue soignée, on évitera comme
Il manque même à ces devoirs sacrés ou II va de juste (expression critiquée) et au juste
jusqu’à manquer à ces devoirs sacrés (expression familière).

5 Jusqu’à ce que. Se construit normalement juste-inilieu n. m. Sous Louis-Philippe, politi¬


avec le subjonctif : Il travaillera sans relâche, que modérée. — (adjectivement) Qui était
jusqu’à ce qu’il réussisse. Ce tour comporte en partisan de cette politique ; Un député iuste-
générai une idée de but ou d’incertitude. — milieu. Dws cet emploi adjectif, mvanable :
Quand on voudra insister sur l’idée d’achève¬ Des députés juste-milieu. Ils étaient juste-milieu.
427 JUSTICE

justice n. f. Dérivés : justiciable, Justicier, ière. jute Matière textile. — Toujours masculin : Du
jute épais.
justifier Conjugaison et constructions.
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à juter V. i. Un seul t. De même : juteux.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous juvénile adj. Un -e final, même au masculin : Un
justifiions, (que) vous justifiiez. visage juvénile.
2 Justifier de. S’emploie, surtout dans la
langue juridique ou administrative, au sens de juvenilia n. m. pl. Oeuvres, poèmes de jeu¬
« apporter la preuve formelle, officielle de nesse (souvent employé par plaisanterie ou
quelque chose » ; Justifier de son identité. Les ironiquement). — Mot latin. Prononciation ;
candidats à cet emploi devront justifier de [35^enilja]. Pas d’accent sur le e. Pas de -s
plusieurs années de pratique dans un emploi final ; On va publier les juvenilia inédits de ce
similaire. Justifier de ses dépenses, en rendre un poète.
compte précis. — Dans tous les autres sens,
construction transitive directe : L'étendue des juzta- Les composés en juxta- s’écrivent en
travaux d'aménagement justifie ces dépenses {— un seul mot, sans trait d’union : juxtalinéaire,
les rend légitimes, normales). Il n'a pu justifier juxtaposable, juxtaposé, juxtaposer, juxtapo¬
cette accusation (= la prouver). sition.
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K
kabbale, cabale > cabale (1). kaléidoscope [kaleidoskop] n. m. Accent aigu
sur le &
kabyle adj. ou n. Attention à Vy et à la
majuscule : La population kabyle. Les Kabyles. kamikaa» n. m. Avion-suicide japonais. — Bien
prononcer [kamikaze], avec [-kazel, et non
kadi Orthographe rare pour cadi, juge *[kamikaz], avec [-kaz]. — PI. : des kami-
musulman. keaes [-ze], plutôt que des kamikaze. — Pas
d’accent sur le &
kafkaïen, ïeone adj. L'univers kafkaïen. Une
atmosphère kafkaïenne. — Deux k (comme kangonroa n. m. — PI. : des kangourous.
dans Kafka) et un tréma sur le t. — Poche kangourou: poche disposée sur le
devant d’un vêtement. Sans trait d’union et
kaiser n. m. Mot allemand signifiant « empe¬ invariable : des poches kangourou.
reur ». Désigne spécialement les enmereurs
allemands Guillaume 1“ et Guillaume u (dans kantien, ienne adj. ou n. Prononciation ; [kâtjë,
ces deux cas, une majuscule); Le Kaiser jên], avec [t], comme Kant [k&t] — De même :
(Guillaume H) lança son pays dans Vexp^ion iùmtisme |kâtism(3)].
maritime et coloniale. — Prononciation :
[kajzea]. kanlln n. m. Prononciation : [kaolê]. — Dérivé :
kaolinisation.
^fitaeeHek n. m. Sous la Révolution, nom popu¬
laire donné aux soldats autrichiens, aux émi¬ kapo n. m. Dans un camp de concentration
grés. — Prononciation : [kajzealik].—PI. : des national-socialiste, détenu qui faisait office de
kaiserlicks [-lik]. — Attention au groupe -ck. surveillant. — Mot allemand francisé. Un k
minuscule. PI. : des kapos [-po].
kakatoès n. m. Orthographe rare de cacatoès >
cacatoès. kapok n. m. Substance végétale. — Finale en -ok,
non en *-ock — Dérivé : kapokier n. m. (aibre
1. kaki n. m. Fruit. — PI. : des kakis [-ki]. qui fournit le kapok).

2. fcnM adj. ou n. m. Invariable comme adjectif : karakulOrthographe rare pour caracul, fourrure
Des vareuses kaki — Prend la marque du de mouton.
pluriel comme nom : Les verts, les bruns et les
kakis de la mode d’été de cette année. — L’or¬ karaté n. m. Sport de combat japonais. — Le
thographe kiuiki est vieillie. dérivé karatéM prend la marque du pluriel (des
karatékas [-ka]), mais non celle du féminin :
kala-azar n. m. Maladie appelée ai^ bouton Cette fille est une redoutable karatéka. Ces filles
d’Orient, leishmaniose. — Un trait d’union. sont de redoutables karatékas. Une Sonne
karatéka.
Un Z
KARPATIQUE 430

karpatique Orthographe, assez rare, pour carpa- ketchup n. m. Anglicisme qui désigne une sauce.
tique, des Carpates. — Un r et non th. — Prononciation : [ket/oep]. — PL : des
ketchups [-œp].
karstique adj. Relief karstique : relief calcaire tel
que celui qui existe dans le Karst (en Yougosla¬ keynésie^ ienne [kenezjé, jen] adj. De Keynes,
vie) ou dans les Causses. économiste anglais : Les théories keynésiennes.

kart n. m. Anglicisme qui désigne un petit khalifal, khalifat, khalife > calife.
véhicule à moteur (avec lequel on pratique le
karting). — Prononciation : [kaat]. — PL : des khamsin n. m. En Egypte, vent chaud qui souffle
karts [kaat]. — Dérivé : karting [kaatiq]. du désert. — Prononciation : [kamsin] ou
[xamsin]. On préférera la graphie khamsin à
karyokinèse ou ka^ociuèse Formes rares pour chamsiru
caryocinèse, division cellulaire.
1. khan n. m. Souverain de certains peuples
kayac ou kayak n. m. Embarcation légère. d’Asie centrale. — Prononciation [kâ]. — Fl. :
— PI. : des kayacs, des kayaks [-jak]. — La des khans [kâ]. — Pas de majuscule : Le khan
graphie kayak est plus fréquente que kayac. de la Horde d’Or. Le grand khan. Gengis khan.
— Dérivé : khanat [kana] n. m. (royaume d’un
kebab n. m. Brochette rôtie. — Prononciation : khan).
[kebab]. — PI. : des kebabs [-bab]. — Pas
d’accent sur le a 2. Mian n. m. Dans l’Orient musulman, caravan¬
sérail. — Prononciation : [kâ]. — PL : des
keepsake n. m. Anglicisme qui, à l’époque khans [kâ].
romantique, désignait un album orné de gra¬
vures. — Prononciation : [kipsek]. — PL : des khédive [kediv] n. m. (histoire) Titre du
keepsakes [-sek]. souverain d’Egypte (1867-1914). — Attention
au kh-. Dérives : khédival, ale, aux ou kh^i-
kéfir OU képhir ou képhyr [kefis] n. m. Boisson vial^ ale, aux adj. (du khédive), khédivat ou
obtenue par fermentation du lait de chèvre, de khédivial n. m. (dignité de khédive).
jument ou de vache (Caucase, Bulgarie, Asie
centrale). — Les trois formes sont attestées khmer, khmère adj. ou n. Un h après le k.
dans les dictionnaires. On préférera kéfir. — Le Attention à la majuscule. Prend la marque du
kéfir doit être distingué du koumis (koumys, pluriel et du féminin : La population khmère.
coomys), autre boisson fermentée faite aussi Les Khmers. Une Khmère. — N. m. Le khmer :
avec du lait > koumis. langue parlée au Cambodge.
képi n. m. Coiffure militaire. khôl > kohol.
képlénen, ienne adj. Le système képlérien : le kichenotte n. f Coiffe des paysannes de Sain-
système astronomique conçu par l’astronome tonge. — Attention aux deux t.
allemand Johannes Kepler. — Un accent aigu
sur le premier et le deuxième e, à la différence
kick-starter n. m. Anglicisme qui désigne un
du nom de Kepler.
démarreur de motocyclette. — Prononciation :
[kikstaatEK]. — PL : des kick-starters [-tca].
kères [keu] Génies de la mort violente, dans la — Le mot s’abrège souvent en kick [kik]. PL :
mythologie grecque. — Un k minuscule des kicks [kik].
— Toujours au pluriel. Toujours féminin : Les
kères justicières.
kidnapper v. t. En raison de son étymologie (en
anglais kid veut dire « chevreau », d’où
kérogène, kérosène Deux noms masculins à
bien distinguer.
« enfant, gosse »), ce mot ne devrait s’em¬
ployer qu’à propos d’un enlèvement d’enfant.
1 kérogène Roche imprégnée d’hydrocarbures De même pour kidnappage ou kidnapping et
lourds et constituant un gisement pétrolifère. TOUT kidnappeur, euse. — A l’anglicisme
kidnapper on préférera enlever, à kidnappage,
2 kérowne Nom du pétrole lampant, quand il kidnapping, enlèvement ou rapt, à kidnappeur,
est utilise comme carburant dans les reacteurs ravisseur.
des avions ou des fusées.
1. kief [kjef] n. m. En Orient, repos du milieu
ketch [kitj] n. m. Petit voilier. — PL : des ketchs
du jour — (par extension, vieilli) Repos
[ketj] ou, à l’anglaise, des ketches [kefj]. somnolent.
KIESELGUHR
431

2. kief [kjtf] où kif [kif] n. m. En Afrique du kinesthésie n. f. Attention au groupe th. Dérivé ;
Nord, mélange de tabac et de hachisch. — La kinesthésique ou kinésique.
forme kif semble la plus fréquente.
kiosque n. m. ▼ Eviter la graphie fautive, assez
kieselgohr ou kieselgur n. m. (mot ^emand) fréquente *kioske.
Terre siliceuse. — Prononciation : [kizelguR].
— PI. (en (français) : des kieselpihrs ou des kipper n. m. Anglicisme qui désigne un hareng
kieselgurs [-guR]. — La graphie kieselguhr, ouvert, salé et fumé. — Prononciation :
avec k semble la plus fréquente. [kipœa]. — PL : des kippers [-pœR]. — Atten¬
tion aux deux p.
kilo n. m. Forme usuelle employée dans la langue
parlée pour kilogramme — PI. : des kilos T kir n. m. (du nom du chanoine Kir, qui fut maire
Ne pas écrire *kilog. de Dijon). Apéritif constitué par un mélange
de vin blanc et de sirop de cassis. — Pas un
kilo- Préfixe métrologique. Principaux nom déposé, donc un k minuscule. — PL : des
composés : kilocalorie n. f, kilocycle n. m., kilo¬ kirs.
gramme n. m., kilogrammètre n. m., kilojoule
n. m., kilomètre n. m., kilotonne n. f., kilovolt kirsch [kinj] n. m. Eau-de-vie de cerise — On
n. m., kilovoltampère n. m., kilowatt n. m. évitera d’employer le mot au pluriel (des kirsch
est contraire à la règle, des kirschs entraîne une
kilogramme n. m. Symbole : kg, invmable et séquence de cinq consonnes, choquMte pour
sans point. Forme abrégée usuelle : kilo et non l’œil). Cto tournera autrement et on écma, par
*kilog. — Composés : kilogramme-force (pl. : exemple : Les différentes sortes de kirsch —
des kilogrammes-force, plus logique que des Dans la langue très surveillée, on évitera
kilogrammes-forces), kilogramme-poids (pl. : l’expression commerciale du kirsch fantaisie.
des kilogrammes-poids), kilogrammètre. ▼ Ne On écrira plutôt : du kirsch de fantaisie.
pas écrire * kilogramme-mètre
kit n. m. Anglicisme qui désigne un objet qu’on
kilomètre n. m. Symbole : km, invariable et sans achète en pièces détachées et qu’on assemble
point. Un accent grave, à la différent» de soi-même. — Prononciation : [kit]. — PL : des
kilométrage, kilométrique. ▼ Ne pas écrire kits [kitj.
kilomètre-heure mais kilomètre à l’heure ou
kilomètre par heure. kitchenette n. f. Américanisme qui désigne une
toute petite cuisine. — Prononciation :
kilomètre-passager n. m. — PL : des [kit/anet]. PL : des kitchenettes [-net]. — Pour
éviter cet américanisme, on pourra employer
kilomètres-passagers.
l’équivalent français cuisinette.
kilométrer v. t. Conjug. 11. Je kilomètre, mais
kitsch n. m. Style démodé et de mauvais goût.
je kilométrerai
— Mot allemand. — Prononciation ; [kitJ].
— Comme adjectif, toujours invariable :
kilomètre-voyageur n. m. — PL •• des
bibelots kitsch. Une décoration kitsch. — On
kilomètres-wyageurs.
évitera la graphie kitch.
kilométrique adj. Accent aigu, à la différence
kiwi [kiwi] n. m. Oiseau de Nouvelle-Klande,
de kilomètre. appelé aussi aptéryx. — PL : des kiwis [-wi].
kilowatt n. m. — PL ; des kilowatts. — Composé :
yinxnn [klakson] n. m. Nom déposé, donc avec
kilowattheure (pl. : des kilowattheures).
une majuscule. On préférera plutôt : avertis-
seur. — Pl. : des Klaxons. — Dérivé (avec deux
kilt n. m. Jupe portée en Ecosse par les hommœ. n) : klaxonner (employer plutôt : avertir, user
— Prononciation : [kilt]. — PL : des küts
de l’avertisseur, faire entendre son avertisseur).
[kilt].
klcphte [kleft(a)] n. m. A l’époque des guerres
kimono n. m. — PL; des kimonos [-no].
de l’Indépendance, montagnard grec se hvrant
_Invariable dans des manches kimono, des
à la gu^a contre l’occupant turc. — La
robes kimono. graphie klephte a supplanté clephte (forme
vieillie).
kinésique > kinesthésie.
kleptomanie ou cleptomanie n. f Les deux
kinésithérapie n. f. Attention au groupe th. De graphies sont admises, mais kleptomanie sem-
meme : kinésithérapeute.
KLYSTRON 432

ble la forme la plus fréquente. Dérivé : klepto¬ konzern n. m. Autrefois, en Allemagne, trust,
mane (ou cleptomane). cartel. — Mot allemand mal francisé. — Pro¬
nonciation : [kontscRR]. — Pl. (français) : des
klystron n. m. Tube électromagnétique. — PI. : konzems [-tscRn].
des klystrons. — Attention à Yy.
kopeck [kapek] n. m. Monnaie russe. — Pl. :
knickerbockers n. m. pl. Anglicisme vieilli qui des kopecks [-pek]. — On évitera les graphies
désignait un pantalon de golf. — Ne s’em¬ vieillies copeclc, copec, kopek.
ployait qu’au pluriel : Il portait une veste beige
et des knickerbockers gris. — Mot non francisé. korô > coré.
Prononciation : [nikoesbakœRs]. — Souvent
abrégé en knickers [nikœR] n. m. pl. korrigan [koRigâ] n. m. Dans les légendes
bretonnes, petit génie, elfe, lutin. — E)eux r.
knock-down n. m. (anglicisme de la langue de — Pl. : des korrigans [-gâ].
la boxe) Prononciation : [nokdawn]. — Inva¬
riable : des knock-down. kouglof [kugbf] n. m. Gâteau alsacien. — Pl. :
des kouglofs [-gbf]. — On préférera la grapMe
knock-out n. m. ou adj. (anglicisme) Prononcia¬ francisée kouglof a kougelhof, kugelhof.
tion : [nokawt]. — Invariable : des knock-out
— (adjectivement) Ils sont knock-out. koulak [kulak] n. m. Autrefois, en Russie,
— S’abrège en K.-O. [kao] — Dérivé : knock- paysan enrichi — Pl. : des koulaks [-lak].
outer [nokawte] ou [nokute] v. t (mettre
knock-out).
koumis ou koumys ou coomys [kumis] n. m.
^isson fermenta acidulée et légèrement alcoo¬
knout n. m. Fouet russe. — Prononciation: lique faite avec du lait de jument, d’ânesse, de
[knut]. — Pl. : des knouts [knutj. ch^elle ou de vache (Asie centrale). — On
préférera la graphie koumis et on évitera
koala [koala] n. m. Animal. — Pl. : des koalas coomys. — Le lùiumis doit être distingué du
[-la].
lûfir (képhir, képhyr), autre boisson fermentée
faite aussi avec du lait > kéflr.
kobold n. m. Lutin. — Prononciation : [koboldl.
— Pl. : des kobolds [-bold].
kouros ou couros [kiutos] n. m. Statue grecque
represratant un jeune homme. — Mot grec non
Kod^ n. m. Nom déposé, donc toujours un K francisé. Pl. : des kouroi ou des couroi [kuRoj].
majuscule. — Invariable : des Kodak.
krach, krak, crac, crack > crac.
kohol [kool] ou koheul [kooel] ou khôl [kol]
l^hols, des koheuls, des kr^ [kRaft] Du papier kraft ou du kraft : variété
khôls. — Les trois formes sont admises.
de papier d’embiulage.
koinê ou koinè [kojne] n. f. Langue parlée krak, krach, crac, crack > crac.
dans un ensemble de régions où elle succi^e
ou se superpose à des dialectes : Le français
krrten [kaaken] n. m. Monstre marin des
est, en France, une koinè qui a remplacé les
anciens dialectes. — PL: des koinês, des légendes Scandinaves. — Un k minuscule. —
mnes Les deux graphies sont admises. Peut-
— Normalement, inusité au pluriel.
etre la graphie koinè est-elle un peu plus
fréquente. kKmlin [kRcmlê] n. m. Un k minuscule quand
le mot désigne la partie centrale et fortifiée
kola > cola. quelconque: Le kremlin de
Nijni-Novgorod. Le kremlin d'Astrakhan. — Un
kolkhoM [kolkoz] n. m. Attention à la place du A majuscde quand il s’agit du kremlin de
h. — On évitera les graphies kolkhoz, kholkoz. Moscou, siege du gouvernement soviétique : La
— Pl. : des kolkhozes. — Dérivé : kolkhozien, place Rouge s'étend au pied du Kremlin. — (par
lenne. ’ métonymie) Le gouvernement soviétique : Une
decision du Kremlin.
kom^dantur n. f. Local où se trouvait
installe le commandement militaire aUemand kronprinz n. m. (mot allemand) Autrefois,
d une troupe d’occupation. — Mot allemand prmce hentier de Prusse ou de l’Empire
francise - Prononciation: [komâdâtVR]. alleinand. — Prononciation : [kRonpaints].
rl. (fiançais) : des kommandanturs [-tyn]. En français, invariable : les kronprinz.
Prend un K majuscule quand il s’agit du
433 KRYPTON

prince héritier Frédéric-Guillaume (1882- au pays de Galles. — Synonyme : gallois. — Il


1951), fils de Guillaume II : Le Kronprinz existe une autre forme du mot : cymrique
commandait l'armée allemande à Verdun. [simsik].

krypton [kniptS] n. m. Gaz rare de l’air. — On Kyrie [kinje] n. m. (du grec K^rie, eleison
préférera la graphie krypton à crypton. [kisjeeleisDn] « Seigneur, aie pitié,», premiers
mots de cette prière). Prière et chant de la
kummel [kymel] n. m. Liqueur au cumin. messe ; musique de ce chant. — Toujours un
— Deux m. — PI. ; des kummels. K majuscule. — Invariable : des Kyrie. —
Parfois écrit en italique dans un texte en
kymatologie n. f. Etude scientifique des vagues romain, en romain dans un texte en italique :
de la mer ou des vagues de sable (dunes, Le prêtre entonna le Kyrie. — Dérivé ; kyriale
déserts). n. m. (livre qui contient les mélodies des chants
de la messe ; masculin malgré sa finale en -ale).
kymoçraphe n. m. Appareil enregistreur em¬
ployé en physiologie. — Dérivé : kymographie. kyrielle n. f. Un y, deux L

kymrique [kimnik] n. m. Langue celtique parlée kyste n. m. Un y. De même : kystique.


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L
1. là adv. Orthographe et locutions. 2 Celui-ci, celui-là > celui (§ 4).
I Orthographe. Ne pas oubher l’accent grave 3 Ce monument-ci, ce monument-là. En prin¬
sur le a. cipe, le démonstratif formé avec -là d&igne
l’objet le plus éloigné dans l’espace, ou l’événe¬
1 Sans trait d’union : d’ici là, par là, de là, ment, le moment le plus éloigné dans le temps,
là même, par là même, là contre, là où, çà et alors que le démonstratif formé avec -ci exjirime
là. Pas de trait d’union devant là dans les la proximité : Ce monument-ci, c’est Vhotel de
formes de l’impératif: allez là, restons-en là, ville, celui-là, là-bas, c’est l’archevêché. J’ai été
etc. souffrant ces Jours-ci (= fait récent). En ces
2 Avec un trait d’union : là-bas, là-haut, temps-là (= époque éloignée), la vie était plus
là-dedans, là-dessus, là-dessous, jusque-là, de-ci agréable que de nos jours. — Le démonstratif
de-là, par-ci, par-là. en -là peut aussi désigner ce dont on vient de
parler, le démonstratif en -ci ce dont on va
3 Celui-là, cet homme-là > -là 2 (particule). parler : Cette question-là étant réglée, je vou¬
II Là et ici > ici (I, § 1 et 2). drais maintenant aborder celle-ci. > celui (§ 4)
et ceci (§ 1).
III Locutions.
1 D’ici là > ici (II, 1). label n. m. Marque apposée sur un produit. —
Finale en -eL
2 Là où. Emploi parfaitement correct quand
la locution n’est pas préc^ée de c’est: Nous Iphtal, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux:
retrouvâmes notre ami là où nous l’avions laissé.^
Des phonèmes labiaux.
— En revanche, dire c’est là que, car c’est là
où est un tour relâché : C’est là que nous labile adj. Finale en -ile, même au masculin.
retrouverons notre ami
3 Là contre. Locution admise de nos jours laborantin, ine n. m. ou f. Avec -an-.
dans le bon usage : On ne peut rien faire là
contre. En revanche, éviter On ne peut rien faire laboratoire n. m. Finale en -oire.
contre, construction qui serait peu correcte.
labyrinthe n. m. Attention à la place de \’y et
2. -là, là Particule démonstrative. du i Attention au groupe -th-, — Une
minuscule dans la plupart des emplois. Majus¬
1 Orthographe. On he la participe par un trait
cule seulement quand le mot désigne le p^ais
d’union au nom précédent, si ce nom est
souterrain de Minos, demeure du Minotaure.
précédé immédiatement d’un adjectif démons¬
tratif : Cet enfant-là. Cette maison-là. Sinon, on
&rira là sans trait d’union : Ce charmant enfant lac, lacs > lacs.
là. Cette caricature de savant là. —; Avec une
indication de nombre, on emploie le trait lacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
d’union : Ces trois-là. Ces trois enfants-la. devant a ou o ; il laça, nous laçons. — Ne pas
LÂCHE 436

écrire lacer [lase] (iMcer ses chaussures) Frère lai: religieux qui n’est ças prêtre et qui
comme lasser [lase], fatiguer (On finit par se est employé aux tâches matérielles dans un
lasser de cette occupation si monotone). couvent. Féminin : sœur laie.
2 lai n. m. Poème médiéval : Les lais de
lâche adj. ou n. Accent circonflexe. De même ;
Christine de Pisan. T On prendra garde aussi
lâchement, lâcheté.
aux formes homophones ou paronymes laid,
laie (p> laie, § 1, 2, 3, 4 et S), lais, lait, laye,
lâcher v. t. Accent circonflexe. De même :
legs, lé, les, Ùs.
lâchage, lâcher n. m. (Un lâcher de pigeons),
lâcheur.
laïc, laïque adj. ou n. Usage assez flottant Au
féminin, toujours laïque, comme adjectif ou
lads n. m. Finale en -is. Prononciation : [lasi],
comme nom ; L’école laïque. Une laïque — Au
avec -s muet.
masculin, la forme laïque concurrence lak,
surtout dans l’emploi adjectif ; L’enseignement
laciTinal, ale, aux adj. Avec un De même :
laïque (ou laïc). Un lak (plus fréquent que un
lacrymogène.
laïque). — Dérivés : laïcisation, laïciser, laï¬
cisme, laïciste, laïcité.
lacs n. m. (vieilli) Nœud coulant qui servait à la
capture du gibier. — Prononciation : [la], le -s
est muet. — On a dit tomber dans les hcs de laid, laide adj. Qui n’est pas beau. — Attention
quelqu’un (être victime de ses ruses), tomber aux formes homophones ou paronymes lai 0>
dans le lacs (être pris au piège), expressions qui lai, § 1 et 2) foie (t> laie, § 1, 2, 3, 4 et 5) lais,
lait, laye, legs, lé, les, lès.
se sont altéré par attraction de foc et ont donné
naissance aux expressions famili^es modernes
tomber dans le lac (échouer), être dans le lac laideron De nos jours, toujours masculin, bien
(avoir échoué) : Nos projets sont dans le lac l que ce mot désigne une femme ou une jeune
fille : Sa fille est un petit laideron. — La forme
lactaire Chainpignon. — Finale en -aire. Tou¬ laideronne est rare. Se rencontre parfois dans
jours masculin : Le lactaire délicieux. l’emploi adjectif (emploi rare et littéraire, à
manier avec prudence) : Des gamines
lactose n. m. (terme de chimie) Toujours laideronnes.
masculin : Le lactose est abondant dans le lait
laie Cinq mots à distinguer.
lad n. m. Garçon d’écurie. — An^cisme 1 laie [le] n. f. Femelle du sanglier.
introduit dans la langue depuis le muieu du
XIX* siècle. — Prononciation : [lad]. — PI. : 2 laie [le] n. f. Chemin rectiligne dans une
des lads [lad]. forêt
3 laie [le] ou laye [le] n. f. Partie d’un orgue.
ladite > dit — Auge d’un pressoir.

ladre adj. ou n. Ne pas déformer en *lardre. — 4 laie [le] ou laye [le] n. f. Marteau de tailleur
Dérivé : ladrerie. de pierre.
5 laie [le] adj. Féminin de lai > lai (§ 1).
lady n. f. Prononciation : [ledi]. — PI. : des ladies ▼ On prendra garde aussi aux formes homo¬
[lediz], plutôt que des ladys [ledi]. — Avec phones ou paronymes lai (> lai, § 1 et 2), laid,
un l minuscule (une lady), sauf devant un nom lais, lait, legs, lé, les, lès.
propre : Il rencontra Lady Mortimer.
laïque > laïc.
lagon n. m. Lagune comprise entre la terre ferme
et un récif coralhen. — Lac d’eau de mer au laia [le] n. m. Un lais: jeune arbre que l’on
centre d’un atoll. T Ne pas dire dans ce dernier conserve pour le laisser croître en aSrbre de
sens, lagune.
haute futaie. — L^s lais : alluvions déposées par
la mer ou par une rivière. — Attention aux
lagune n. f. Toujours avec une miniisc.vl<», sauf formes homophones ou paronymes lai (> lai,
dans 1 emploi absolu la Lagune, la lagune de § 1 et 2), laid, laie (> laie, § 1, 2, 3, 4 et 5),
Venise. V Ne pas employer lagune au sens de lait, laye, legs, lé, la, lès.
lagon > lagon.
lais, laisse, laisses, laissées On distinguera
lai Deux mots à distinguer. quatre mots.
1 lai, laie adj. (vieux) Synonyme de laïc: Les 1 Les lais [le] n. m. pl. Alluvions déposées par
Juges lais et les Juges d’Eglise. — (de nos jours) la mer ou par une rivière.
437 LAISSÉ-COURRE

2 La laisse n. f. Espace que la mer laisse à est très fréquente; On a laissé évader le
découvert en se retirant à chaque marée : Ligne prisonnier (plus courant que On a laissé s’évader
de haute laisse, atteinte par la mer à marée le prisonnier). Elle n’est cependant jamais
haute. Ligne de basse laisse, atteinte à marée obhgatoire : Le barrage de terre laissait s’échap¬
basse. Ligne de laisse, ligne de basse laisse per un mince filet d’eau.
portée sur les cartes marines.
m Le, la, les m concurrence avec lui, leur,
3 Les laisses n. f. pl. AUuvions déposées par quand laisser est suivi d’un infinitif. On peut
la mer (dans ce sens, synonyme de lais). — dire indifféremment Je le (la) laisse pousser le
Fragments d’algues, épaves, débris divers que chariot (tour le plus usuel) ou Je lui laisse
la mer abandonne à l’endroit qu’elle atteint aux pousser le chariot. On peut dire : Ce chariot,
plus hautes marées. je le lui laisse pousser. On peut dire aussi : Ce
chariot, je le laisse (je la laissé) le pousser. De
4 Les laissées n. f. pl. {vénerie) Excréments du même : Je les laisse pousser le chariot (tour le
sanglier. plus usuel) ou Je leur laisse pousser le chariot
Ce chariot je le leur laisse pousser ou Ce chariot
laissé-courre > laisser-courre. je les laisse le pousser.

laissé pour compte, laissé-pour-compte Sans rV Laisser faire à. Tour archalsant, mais
traits d’union dans . l’emploi adjectif : Des correct : Il faut laisser faire à la nature. Dans
marchandises laissées pour compte. — Deux la langue usuelle et moderne, on dirait ; Il faut
traits d’union dans l’emploi substantif (toujours laisser faire la nature.
masculin) : Cette toile de coton est un laissé- \ Ne pas laisser de, suivi de l’infinitif. Formule
pour-compte. — (figuré et familier) Cette pauvre de renforcement (souvent avec une valeur
vieille fille est un laissé-pour<ompte (et non une adversative). Ne s’emploie que dans la langue
*laissée-pour-compte). — Pl. : des laissés-pour- écrite un peu recherchée : Malgré des faiblesses
compte. dues au goût de l’époque, les poèmes d’André
Chénier ne laissent pas d’être des modèles de
laisser v. t. Accord du participe et construction. grâce et d’harmonie (= n’en sont pas moins,
sont vraiment). — Ne pas laisser que de est une
I Accord du participe passé de laisser suivi d’un
variante archaïque et lourde de la même
infinitif. expression : Malgré ses airs avantageux, le jeune
1 A la forme active. S’il n’y a pas de complé¬ homme ne laissait pas que d’être fort gêné.
ment direct, laissé reste invariable : Elle a laissé
faire. — Si le complément direct est placé après laisser-courre n. m. (terme de vénerie) Invaria¬
le verbe, laissé reste invariable : Elles ont laissé ble ; des laisser-courre. — On préférera la
partir leurs filles. Elles ont laissé insulter leurs graphie laisser-courre à laissé-courre.
filles. — Si le complément direct est placé avant
le verbe, on distinguera deux cas : a) le complé¬ laisser-aller, laisser-faire Deux noms mas¬
ment d’objet direct est aussi le sujet de l’infinitif, culins invariables, avec trait d’union. Le pre¬
et le participe s’accorde avec le complément : Ses mier élément laisser- est l’infinitif.
filles, il les a laissées partir (ses Mies sont par¬
ties) ; b) le complément d’objet dir^t de laisser laissez-passer n. m. Un trait d’union. Invaria¬
est aussi le complément de l’infinitif, et le parti¬ ble : des laissez-passer. Le premier élément
cipe reste invariable : Ses filles, il les a laissé laissez- est l’impératif
insulter (on a insulté ses filles). ▼ Dms l’i^ge
moderne, on rencontre souvent laissé invariable lait n. m. Expressions, paronymes et dérivés.
dans des cas où la règle exigerait l’accord.
1 On écrit, indifféremment : lait d’amande ou
2 A la forme pronominale. Deux cas à lait d’amandes. — Avec un trait d’union :
distinguer : a) le sujet de se laisser est aussi le petit-lait
sujet de l’action exprimée pm l’infinitif, et le
participe s’accorde avec le sujet de laisser : Ces 2 Attention aux formes homophones ou paro¬
filles se sont laissées tomber (ces filles sont nymes : lai (> lai, § 1 et 2), laid, laie (> laie,
tombées) ; b) le sujet de se laisser est l’objet de § 1, 2, 3, 4 et 5), lais, laye, legs, lé, les, lès.
l’action exprimée par l’infinitif, et le participe 3 Dérivés: laitage, laitance ou laite, laité,
laissé reste invariable ; Ces filles se sont laisse laiterie, laiteron Qjlante), laiteux, laitier, ière.
séduire (on a séduit ces filles). ▼ Cette règle
n’est pas toujours strictement appliquée, même laitance n. f Forme la plus usuelle. La forme
par les bons écrivains modernes. laite est assez rare.
II Omission du pronom réfléchi devant un
infinitif qui dépend de laisser. Cette omission laiton n. m. Deux n dans le dérivé laitonner.
laïus 438

laïus n. m. {familier) Discours. — Prononcia¬ lamie [lami] n. f. Monstre, sorte de vampire.


tion : [lajys]. — PI. : des laïus [-jys]. -- Un — Finale en -ie.
tréma sur le L De même : laïusser [lajyse],
laïusseur [lajysœR]. laminer v. t. Un seul m, un seul ru De même :
laminage, laminaire, lamineur, lumineux, la¬
laize n. f. Largeur d’une pièce d’étoffe. — Avec minoir (finale en -oir).
un Z et non un s
lampadaire n. m. Finale en -aire.
L lama [lama] n. m. Animal des Andes. — PI. :
des lamas [-ma]. lamproie n. f. Poisson. — Finale en -oie.

2. lama [lama] n. m. Moine bouddhiste du Tibet lampyre Insecte (ver luisant). Attention à l’y.
> dalaï-lama. — PI. : des lamas [-ma]. — — Toujours masculin : Le lampyre femelle est
Dérivés ; lamaïsme [lamaismCa)], lamaïste
phosphorescent.
[lamaist(a)], lamaserie [lamazRi] n. f. (cou¬
vent de lamas).
lance- Les composés de lancer sont invariables.
Le deuxième élément prend un -s même au
lamantin n. m. Mammifère marin. T Avec -an-,
singulier : un lance-pierres, des lance-pierres.
à la différence de lamenter, lamentable,
lamentation.
lance-bombes n. m. inv. Un lance-bombes, des
lamaserie > lama 2. lance-bombes.

lambeau n. m. Finale en -eau. — PI. : des lance-flammes n. m. inv. Un lance-flammes, des


lambeaux. lance-flammes.

lambin, ine adj. Avec -am. — De même : lance-fusées n. m. inv. Un lance-fusées, des
lambinage, lambiner. lance-fusées.

lambrequin n. m. {héraldique) Ornement du lance-grenades n. m. inv. ou adj. inv. Un


cimier d’un écu. — Bordure qui garnit le haut lance-grenades, des lance-grenades. Un fusil
d’un store ou d’une fenêtre, le bord d’un toit. lance-grenades.

lambris n. m. Finale en -is. Prononciation : lance-pierres n. m. inv. Un lance-pierres, des


[lobai], le -s est muet. Dérivés : lambrissage, lance-pierres.
lambrissé, lambrisser.
lancer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
lame n. f. Un seul rru De même : lamé, ée. devant a ou o." il lança, nous lançons.

lamelle n. f. Un seul m, deux /. De même : lamel¬ lance-roquettes n. m. inv. Un lance-roquettes,


laire, lamellé, lamelleux, lamellibranches, la¬ des lance-roquettes.
mellicornes, lamelliformes, lamellirostres.
lance-torpilles n. m. inv. ou adj. inv. Un
lamenter Orthographe et construction. lance-torpilles, des lance-torpilles. Un tube
1 Avec -en. De même : lamentable, lamentable¬ lance-torpilles.
ment, lamentation.
landau n. m. Finale en -au, et non en *-eau. ▼
2 De nos jours, l’emploi pronominal est le seul PI. : des landaus (avec -s).
usuel : Il se lamente sans cesse. Les vieillards
se lamentent volontiers sur la jeunesse actuelle.
— L’emploi à la forme active, intransitive ou landier n. m. Chenet. — Avec -an-.
. transitive indirecte ou transitive directe, est
vieux ou très littéraire : On entendait un cygne langage n. m. Eviter la faute fréquente *language
lamenter (= pousser son cri). Le vieillard (due à l’influence de l’anglais).
lamentait sur la décadence des mœurs. Elle
lamentait la mort de ses enfants (= déplorer, lange n. m. Avec -an-. — Dérivé : /a/iger (conjug.
se l^enter sur). Le vieillard lamentait un chant 16 : il langea, nous langeons).
plaintif {= dire ou chanter d’une voix lugubre).
langouKuz, euse adj. Avec g et non avec -gu-.
lamento n. m. Mot italien à demi francisé. — De même ; langoureusement. — En revanche,
Prononciation : [lamento]. — PI. : des la¬ -gu- dans langueur, languide, languir, languis¬
mentas [-to]. sant, languissamment
439 LANGOUSTE

langouste n. f. Dérivés : langoustier, ière, laper v. t. Boire avec la langue : Le chat lape
langoustine. son lait ▼ Un seul p, à la différence àt japper,
aboyer. De même : lapement.
langue n. f. Avec -an-.
lapereau n. m. Jeune lapin. — Un seul p. —
langue-de-bœuf [lôgdobœf] n. f. Champignon. PI. : des lapereaux.
— PI. : des langues-de-bœuf.
lapidaire adj. ou n. m. Finale en -aire.
langue-de-chat n. f. Biscuit. — PI. : des
langues-de-chat. lapider v. t. On évitera le pléonasme lapider à
coups de pierres
Languedoc, langue d’oc Ne pas écrire la langue
d’oc, la langue occitane, comme le Languedoc, lapilli n. m. pl. Las lapilli: projections volcani¬
province. ques sous forme de scories. — Ne s’emploie
qu’au pluriel. La forme lapilli est un pluriel
languedocien, ienne adj. ou n. Attention à la italien, donc pas de -s. T Bien prononcer
majuscule : Im population languedocienne. Les [lapilli], avec [11], et non *[lapiji].
Languedociens.
lapin n. m. Un seul p. De même: lapereau,
langueur n. f. Avec -gu-. En revanche : langou¬ lapine, lapiner, lapinière, lapinisme.
reux, langoureusement.
lapis-lazuli n. m. Pierre fine bleue. — Un -s
languide adj. Avec -gu-. a lapis pas de -s à lazulL — Prononciation :
[lapislazyli]. — Invariable : des lapis-lazuli
— Le nom s’abrège souvent en lapis [lapis].
languir v. i. Avec -gu-.
Pl. : des lapis [lapis]. — Comme adjectif de
couleur, toujours invariable : Des soies lapis-
languissant, ante adj. Avec -gu-. Dérivé:
languissamment (finale en -amment). lazuli

lapon adj. ou n. Un seul p. ▼ Le féminin lapone


lanière n. f. Un seul n.
prend un seul n. — Attention à la majuscule :
La population lapone. Les Lapons
lansquenet, reître Désigne des mercenaires
H’nrigîtie allemande qui servaient dans l’armée
1. laps n. m. Seulement dans l’expression un laps
du roi de France.
de temps — Prononciation : [laps].
1 lansquenet Servait comme fmtassin et était,
à l’origine du moins, armé de la pique 2. laps adj. Seulement dans l’expression laps et
(XV‘-XV1‘ siècle). relaps [lapseaalaps] (terme de droit canoni¬
que). — Au féminin : lapse et relapse.
2 reître Servait comme cavalier et était armé
du pistolet (XVI®-XVII* siècle).
lapsus n. f. Invariable : des lapsus — Prononcia¬
tion : [lapsys], au pluriel comme au singulier.
lanterne n. f. Avec -an-. De même : lanterneau
ou lantemon, lanterner.
laquage n. m. Avec -qu-.
lanthane n. m. Métal. — Avec -th-.
laquais n. m. Avec -qu- et finale en -ais.
laotien, ienne adj. ou n. Attention à la
Ingynia, valet Ces deux noms ne sont pas
majuscule : La population laotienne. Les Lao¬
interchangeables.
tiens. ^ N. m. Le laotien: la langue des
Laotiens. — S’écrit avec t, mais se prononce 1 laquais Désignait un valet en livrée.
[laosjé]. 2 valet Désigne tout domestique homme : Valet
de chambre. Valet d’écurie. — (vieilli) Valet de
lapalissade n. f. (familier) Assertion d’une
ferme: ouvrier agricole.
evidence niaise. — Avec deux a a la m-
férence du nom propre de personne Lm
laque Attention au genre.
Police (qui est à l’origine de lapalissade)
et du nom de la Pallice, avant-port de La I Féminin.
Rochelle. 1 Gomme résineuse fournie par un arbre
d’Extrême-Orient (arbre à laque) et par divers
laparotomie n. f. Opération chirurmcale. — Ne
pas déformer la laparotomie en *la paratomie. autres végétaux.
LAQUELLE 440

2 Peinture fabriquée en Occident avec divers larigot n. m. Flûte ; jeu d’orgue. — Expression
produits chimiques et qui imite le laque (sens familière, avec un trait d’union ; à tire-larigot.
II) d’Extrême-Orient. — Peinture de fabrica¬
tion industrielle qui a un aspect très lisse et larmoiement n. m. Attention au e muet
brillant : De la laque blanche, verte. Peindre un intérieur.
meuble en bois blanc avec de la laque rose.
3 Produit de beauté pour les ongles : De la larmoyer [laamwaje] v. i. Conjug. 21. Rem¬
laque très claire. — Produit qu’on vaporise sur place y par / devant un e muet : il larmoie, il
les cheveux pour les fixer : Une laque nouvelle larmoiera. — Dérivés : larmoiement, lar¬
pour les cheveux. moyant, ante [laamwajâ, ôt], larmoyeur, euse
[laarnwajoea, ez].
II Masculin le plus souvent, parfois féminin.
Vernis tiré de la laque (au sens I, 1) et utilisé larron n. m. Deux r. Le féminin larronnesse est
pour recouvrir des meubles ou des objets d’art rare, la forme larronne encore plus rare.
(surtout en Extrême-Orient) ; Du laque japonais
brillant (plutôt que De la laque japonaise larve n. f. Dérivé : larvaire (finale en -aire), larvé.
brillante).
III Tottjours masculin. Objet d’art recouvert lar^mg^ laryngé, laryngien Des adjectifs
de laque (au sens II) : Une collection de beaux dérivés de larynx à bien distinguer.
laques chinois.
1 laryngal, ale, aux adj. ou n. f. (phonétique)
Une consonne laryngale ou une laryngale,
laquelle > lequel.
articulée au niveau du larynx. — Wfascuhn
pluriel en -aux: Les phonèmes laryngaux du
larcin n. m. Avec im c.
berbère — Ne s’emploie pas en anatomie ni
en médecine.
lard n. m. Graisse de porc. — Dérivés : larder,
lardoire n. f. (finale en -oire). 2 laryngé, éc ou laryngien, ienne {anatomie,
médecine) Du larjmx : Artères laryngées. Carti¬
lardon n. m. Deux n dans le dérivé lardonner. lages laryngiens. — On dit toujours phtisie
laryngée (et non *laryngienne) : laryngite tuber¬
lare n. m. Divinité romaine. — Dérivé : laraire. culeuse. — Ne s’emploie pas en phonétique.

larçable, largage Avec g et non -gu-, à la larynx [laaeks] n. m. Avec un y. De même :


différence de larguer. laryngal, ale, aux, laryngé, ée, laryngien,
laryngite, laryngologie, laryngologiste ou la¬
large adj. ou adv. ou n. m. Expressions et ryngologue, laryngoscope, laryngoscopie,
emplois. laryngotomie.

1 On dit indifféremment Cette salle a six mètres larynx, pharynx Deux noms masculins paro¬
de largeur ou sâ mètres de large. Dans le style nymes souvent confondus.
très surveillé, on préférera six mètres de
largeur. 1 larynx Organe de la phonation situé au
sommet de la trachée-artère.
2 Invariable dans l’emploi adverbial : Ces
femmes voient large. 2 pharynx Région qui forme le carrefour entre
lœ voies respiratoires et les voies digestives
3 Dans l’expression large ouvert, le mot large (fosses nasales et larynx ; bouche et œsophage) :
œt traite comme un adjectif et prend la marque Le pharynx est situé au-dessus du larynx
du pluriel : Des fenêtres larges ouvertes. Des
portails larges ouverts.
las adj. Prononciation : [la]. Féminin : lasse
[las]. — De guerre lasse > guerre (4).
largeur, n. f. Six mètres de large ou de largeur
> large (1). *
las ! inteij. Prononciation : [la] ou [las].
largue n. m. L’une des allures d’un voilier : Les
lasagne n. f Pâtes alimentaires. — S’emploie
twvires allaient, couraient grand largue (avec
largue toujours au singulier). généralement au pluriel. Le pluriel des lasagne
s écrit le plus souvent sans -s, comme le féminin
pluriel Italien lasagne, mais se prononce
larguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant
[lazap], et non *[lazajie]. On rencontre aussi
a ou o: il largua, nous larguons. — En
parfois le pluriel avec ~s, des lasagnes.
revanche, g et non -gu- dans les dérivés
largabU, largage.
lascar n. m. T Finale en -ar, sans -d.
441 LASCIF

lascif, ive adj. Avec -sc-. De même lascivement, 2 Sans trait d’union : le bas latin, latin tardif
lasciveté. — Avec A majuscule et / minuscule : l’Améri¬
que latine. — On écrit le plus souvent : le
lasciveté n. f. Avec -sc-. — On préférera lasciveté Quartier latin. On rencontre aussi : le quartier
à la forme lascivité. Latin.

laser n. m. Dispositif émettant des faisceaux de -lâtre, -lâtrie Suffixes qui expriment l’idée
lumière cohérente. — Prononciation : [lazea], d’adoration : idolâtre, idolâtrie. — Accent
— PI. : des lasers [-zer]. circonflexe. En revanche, latrie (n. f), terme
de théologie, s’écrit sans accent circonflexe : Le
lasser [lase] v. t. Fatiguer. — Orthographe et culte de îatrie (adoration) est dû à Dieu seul.
construction.
1 Ne pas écrire comme lacer [lase] {lacer ses latrines Lieux d’aisances. — Toujours féminin
chaussures). et toujours au pluriel : Aller aux latrines. Des
latrines anciennes.
2 Le tour se lasser de, se dégoûter de, est usuel :
On se lasse de tout, même des plaisirs. Il se lasse latte n. f Planche étroite et mince. — Deux t.
d'attendre sans jamais rien obtenir. De même ; lattage, latter, lattis [latij.
3 Le tour se lasser à, suivi de l’infinitif, est rare
et assez littéraire. Le verbe se lasser signifie ici laudanum n. m. Prononciation ; [lodanom].
« éprouver de la fatimie » : Il s’était lassé à
porter ce fardeau de Ta ville à la ferme. laudatif, ive adj. Avec -au-. De même :
laudativemenL
lassitude n. f Avec deux s, et non *c.
laudes Office catholique. — Toujours féminin
lasso n. m. Corde à nœud coulant. — Mot et toujours au pluriel : Les moines chantent les
espagnol francisé. — PI. : des lassos [-so]. laudes tous les matins. — Prononciation ; [lod].

latent, ente adj. Dérivé : latence (finale en -ence). lauréat, candidat Deux noms à bien distinguer.
1 lauréat, ate Celui, celle qui a remporté un
latéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
prix, une récompense dans un concours.
Les couloirs latéraux.
2 candidat, ate Celui, celle qui se présente à
latérite Roche argileuse des pays tropicaux. — un examen, à un concours, à une élection.
Toujours féminin : La latérite épaisse.
laurier n. m. Arbre. — Avec -au-. De même :
laticlave Tunique des sénateurs romains. — lauré.
Toujours masculin ; Le laticlave majestueux des
sénateurs. laurier-cerise n. m. — PI. : des lauriers-cerises.

latifundium n. m. (mot latin) Grande propriété laurier-rose n. m. — PI. : des lauriers-roses.


agricole (dans certains pays). — Prononcia¬
tion : [latiffidjom]. — PI. : des latifundia, laurier-sauce n. m. — PI. : des lauriers-sauce
plutôt que des latifundiums. — Dérivés : (avec sauce invariable).
latifundiaire [latifôdjeR] adj. (propre aux
latifundia), latifundiste [latif5dist(3)] n. m. laurier-tin n. m. — PI. ; des lauriers-tins. ▼ Ne
(propriétaire de latifundium). pas écrire * laurier-thym.
latin, ine adj. Emploi de la majuscule et lavabo n. m. — PI. ; des lavabos.
orthographe des expressions.
1 Attention à la majuscule : La civilisation lavande n. f Avec -an-. — Comme adjectif de
latine. Les peuples latins. — Les Latins : peuple couleur, toujours invariable : Des écharpes bleu
de l’Antiquité qui vivait dans le Latium; lavande (sans trait d’union). Des rubans la¬
ensemble des peuples modernes qui parlent des vande. — (cinéma) Pellicule lavande (sans trait
langues issues du latin (Français, Espagnols, d’union).
Portugais, Italiens...). — Les Latins, les auteurs
antiques qui ont écrit en latin : L’imitation des lavandière n. f Avec -an-.
Grecs et des Latins était l’un des points capitaux
du dogme littéraire classique. — Les Latins: lave-dos n. m. Invariable ; des lave-dos.
les catholiques romains, par opposition aux
Grecs (orthodoxes). lave-glace n. m. — PI. : des lave-glaces.
LAVE-LINGE
« \
442

lave-linge n. m. Invariable : des lave-linge. l’ypérite, l’ypréau, l’ysopet, l’ytterbium, l’ytter-


bine, l’yttria, l’yttrialite. — Devant ouate et
lave-mains n. m. Invariable : des lave-mains ouistiti, il y a hésitation. L’usage le plus
fréquent est d’éUder la devant ouate {l’ouate),
lave-pont n. m. — PI. : des lave-ponts. mats non le devant ouistiti {le ouistiti). —
L’élision de le ne se fait pas devant huit {Le
lave-vaisselle n. m. — PI. : des lave-vaisselle. huit de la rue de la Posté), ni devant onze (Le
onze du mois suivant), ni devant un {Le un de
lavis n. m. Prononciation : [lavi], le -s est muet, la rue des Saules Le 1 tracé à la craie sur la
porté). — En principe, on n’élide pas le devant
lavoir n. m. Finale en -oir. un nom de lettre qu’on cite : On distinguera
le O ouvert et le o fermé. Cette règle n’est
cependant pas absolue et ce n’est pas une faute
laye t> laie (3 et 4).
de dire, par exemple : En français, /’ h aspiré
se rencontre surtout dans les mots d’origine
layetier n. m. Ouvrier qui fabrique des embal¬
lages en bois. — Prononciation : [lejtje]. germanique.
2 Liaison. On fait obhgatoirement la liaison
layette n. f. Prononciation : [lejet]. avec les dans les cas où, au singuher, le {la)
serait élidé en Les étés [lezete]. Les hivers
layeur n. m. Agent forestier. — Prononciation ; [leziveR]. Les arcades [lezankad]. Les herbes
[lejœni [lezERbfa)]. Les immenses villes [lezimâsvil].
Les yeux [lezjo]. Les yeuses [lezjoz]. Les
layon n. m. Sentier forestier. — Prononciation : yppets [lezizope]. — En revanche, pas de
[lej5]. Uatson avec les dans les cas où, au singulier,
on n’aurait pas d’éhsion de le {là) : Les hiboux
lazaret n. m. Bâtiment où l’on garde les gens leibu]. Les haches [leaj]. Les hautes tours
en quarantaine, dans un port. — Un seul z. leotatuR]. Les oui [lewi]. Les yachts [leyak].
Les Yougoslaves [lejugoslav]. Les yaourts
lazzarone n. m. Mendiant napolitain. — Mot lejauR]. Les huit heures [leqitœn]. Les onze
italien non francisé. — Prononciation : [lad- mètres [le5zmetR(a)]. — Les o ouverts [leou-
zanone]. — PI. : des lazzaronL ver] ou [lezouvER].

3 Contraction. Le groupe à le se contracte en


lazzi Moquerie, quolibet. — Mot italien mal
au, de le en du, à les en aux, de les en des. En
francisé. Prononciation : [ladzi], plutôt que
revanche, à /o, de la ne se contractent pas : Je vais
[lazi]. — PI. : des lazzi, plutôt que des lazzis
au village (= à le village). Le parfum du lilas {=
— Peut s’employer au singulier : Un lazzi d’un
de le lilas). Je pense aux vallons de mon pays (=
goût douteux. S’emploie surtout au pluriel : Il
à les vallons). Il songeait aux vacances prochaines
s’enfuit sous les lazzi de l’assistance.
(= à les vacances). Le souvenir des années
passées (= de les années). Ils aspirent à la liberté.
1. le, la, les article défini.
Le parfum des roses. — Si l’article est éhdé,
I Elision et formes contractées de le, la, les. jamais de contraction ; Il pense à l’été. Je pensais
à l’amertume de ce départ La fleur de l’aubé¬
1 Elision. L’article le, la s’élide en /’ devant pine, de l’iris. La pointe de l’hameçon.
un nom qui commence par une voyelle ou un
h muet {L’été. L’hiver. L’arcade. L’Italie), mais II Le, faisant partie d’un nom de ville. Toujours
non devant un nom qui commence par une une majuscule ; Connaissez-vous Le Havre ? Je
consonne ou un h aspiré {Le printemps. Le passerai par La Rochelle. Il habite Les Mureaux.
hibou. La Suède. La Hollande. La hache. La Avec à et de, l’article le, les se contracte en au,
ville). Même règle si le mot est un adjectif : aux, du, des et s’écrit avec une minuscule : Je vais
L’immense ville. La grande ville. L’héroïque au Havre. Il va aux Mureaux. Je viens du Havre.
résistance. La haute tour. — Pas d’élision Il vient des Mureaux. En revanche, si l’article est
devant les mots suivants : le oui, le uhlan, le La, pas de contraction : Je vais à La Rochelle. Le
ululement, le yacht, le yachting, le yachtman, maire de La Rochelle.
le yack (ou le yak), le yahvisme, le Yankee, le
yaourt (ou le yogourt), le yarawi, le yard, le
ni Le, la, les, devant un titre d’œuvre >
yatagan, le yearling, le Yéménite, le yen, le
annexes.
yeoman, la yeomanry, le yeti, le yé-yé, le IV Le, la, devant un nom de navire > annexes.
yiddisch, le yod, le yoga, la yole, le {la)
Yougoslave, la yourte, le you-you, le youyou, le V Le, la, devant un nom de personne.
Yo-Yo, le yu, le yucca. — En revanche, élision 1 Quand l’article fait partie intégrante du
obligatoire devant les mots suivants : l’yeuse. nom de famille, même s’il est séparé de la partie
443 LE

principale du nom, il s’écrit avec une majus¬ placé devant le premier mot soit les (Les frères
cule : Le duc de La Rochefoucauld. Jean de La et soeurs), ou bien, si l’article est le ou la, ^ue
Fontaine. Le matelot Jean-Marie Le Bihan. Le les deux mots soient du même genre ; Le maître
chancelier Le Tellier. Mme de La Fayette. — et seigneur de ce village. L’empereur et roi de
Pour l’emploi de la particule nobiliaire devant ce pays On peut dire les père et mère, mais non
La > de (V, § 2). *le père et mère ni *la mère et père.

2 Les, à valeur de collectif devant un nom 2 Quand deux adjectifs qualificatifs se rappor¬
de famille. J'ai vu les Durand (= la famille tent à un seul nom : La mystérieuse et
Durand ou bien M. et Mme Durand). Emploi envoûtante beauté de ces vers.
non incorrect. On l’évitera cependant dans la 3 Trois tournures sont possibles dans certains
langue soutenue ou dans un contexte où il cas : La langue anglaise et la langue allemande
importe de montrer de la déférence envers la (tour à préférer). La langue anglaise et l’alle¬
famille nommée. mande ^our à éviter). Les langues anglaise et
3 Emploi populaire de le, la devant un nom allemande (voir ci-dessous VIII).
de personne. Cet emploi appartient au langage VII Omission de l’article. L’omission complète
très familier ou rural de certaines régions : J’ai de l’article a lieu dans deux cas.
vu le Jacques Dubois qui menait ses vaches aux
champs. Le Duval, il est venu. On dit que 1 Dans des expressions figées : Dur comme
l’Antoine va se marier avec la Louise, Cet emploi fer. Sur terre et sur mer. Remuer ciel et terre,
n’implique aucune nuance de mépris, mais, bien etc.
entendu, on l’évitera soigneusement, en dehors
2 Dans une énumération ^omission faculta¬
des parodies du langage régional.
tive) : Prairies, guérets, forets s’étendaient à
4 Emploi péjoratif. La Thénardier. La TinfinL Hommes, femmes enfants, tous chan¬
Pompadour. J’ai eu des renseignements sur le taient et dansaient.
Dupont, il paraît que c’est un aventurier.
VIII Questions d’accord. On écrira : Ces
séances ont lieu les jeudis et samedis (= tous
5 La, employé devant le nom d’une artiste. les jeudis et tous les samedis). Ces séances ont
Usage fréquent autrefois devant le nom d’une lieu les Jeudi et samedi de chaque semaine (=
actrice (la Champmeslé, la Clairon), d’une le jeudi et le samedi de chaque semaine). La
danseuse (la Camargo) ou d’une cantatrice (la première et la deuxième dynastie. Les première
Malibran). Subsiste pour certaines cantatrices et deuxième dynasties. Le douzième et le
(la Callas) ou pour certaines actrices itaheniies treizième siècle (Le XIP et le XIIP siècle). Les
au tempérament de tragédienne (la Duse, la douzième et treizième siècles (Les XÎP et
Magnani). XIIP siècles). Dans une parenthèse et sans
6 Le, devant le nom de certains artistes ou article, avec un trait d’union, on écrit XIP-
poètes italiens. Emploi correct quand ce nom XIIP siècle : A deux kilomètres du village, beau
est un nom de famille (le Primatice, l’Arioste, château fort (XIP-XIIP siècle). ▼ On écrit -.Les
le Tasse) ou un surnom (le Tintoret, le villes anglaises et allemandes (plusieurs villes
Parmesan). En principe l’article ne doit pas anglaises, plusieurs villes allemandes). Les
s’employer devant un prénom, c’est pourquoi langues anglaise et allemande (une seule langue
on dira Dante et non *le Dante, dépendant on anglaise, une seule langue allemande).
dit toujours le Guide (Guido Reni) et souvent IX L’article en concurrence avec le possessif
le Titien (Tiziano Vecelli), parfois le Giorgione (Il souffre de la jambe. Il a déchiré sa blouse).
(Giorgio Barbarelli de Castelfranco).
1 Article obligatoire quand le nom, employé
VI Répétition de le, la, les. En règle générale, seul, désigne une partie du corps ou une faculté
on doit répéter l’article devant les mots joints de l’esprit ; J’ai mal aux pieds. Il perd la
par et ou par ou ou juxtaposés : Les poètes et mémoire. Je lui tendis la main. Cet emploi est
tes prosateurs de l’époque classique. Ils vont à particulièrement de rigueur quand il y a un
la mer ou à la montagne. Dans cette région, on pronom réfléchi : Elle s’est tordu le pied. On
cultive le blé, le maïs, l’avoine.— On ne répète ne peut dire : *Elle a tordu son pied. — En
pas le, la, les dans les cas suivants. revanche, le possessif est obligatoire si le nom
1 Dans les expressions toutes faites : Les est accompagné d’une détermination : Il souffre
Ponts et Chaussées. Les Eaux et Forêts. Les Arts de sa main malade. Elle ouvrit sa bouche de
et Métiers. Les lycées et collèges (ou les lycees corail — On peut employer le possessif pour
et les collèges). Les officiers, sous-officiers et souligner le caractère habituel d’un mal qui
soldats Les us et coutumes Les père et mere affecte une partie du corps parmi plusieurs
d’un enfant. V Pour que l’omission du second parties de la même catégorie : J’ai mal à mon
article soit possible, il faut ou bien que 1 article oreille (= à celle des deux oreilles qui me fait
LE 444

habituellement souffrir). Il souffre de son doigt 2 Liaison. On fait obligatoirement la liaison


(= de celui de ses dix doigts qui le fait avec les dans les cas où, au singulier, le {la)
habituellement souffrir). On se gardera d’em¬ serait élidé en 1’: Je les aperçois ^aleza-
ployer le possessif quand l’organe ou la partie penswa]. Je les en dissuade [53lezâdisqad].
du corps est unique : Il a mal à l’estomac (et Je les habitue [53lezabity]. — En revanche,
non *à son estomac). J’ai mal à la tête (et non pas de liaison avec les dans les cas où, au
*à ma tête). sinralier, on n’aurait pas d’élision de le {la) ;
Je les hais Qialee].
2 Possessif obligatoire avec im nom qui
désigne un vêtement entier : Il a déchiré sa n Emploi de le, la, les avec certains modes >
blouse. On évitera les tours familiers du genre annexes (impératif, infinitif).
Il enleva la veste (au lieu de sa veste). Il a
chaussé les bottes (au lieu de ses bottes). III Le, en fonction de pronom neutre
complément
3 Article (plutôt que le possessif) quand il
s’agit d’une partie de vêtement : Le policier le 1 Emploi redondant dans la langue parlée,
saisit au collet II me tira par la manche. de le annonçant une complétive. On l’a bien dit
que les impôts allaient augmenter. Tour à éviter
4 Article quand on décrit une attitude; Il dans la langue surveillée. Dire : On a bien dit
va le dos courbé. Elle marche les yeux baissés. que les impôts...
Il courait le chapeau de travers, la veste
déboutonnée. 2 Omission de le dans une incise à la première
personne du singulier du présent de l’indicatif.
X Le, devant un superlatif relatif. Tour usuel et correct : Vous venez, je pense,
1 La comparaison explicite ou implicite est m’apporter le document demandé II aura, je
étabhe avec des êtres ou des objets differents. suppose, effectué la rectification nécessaire.
Dans ce cas, l’article s’accorde avec le nom Cette construction est usuelle avec Je pense, je
exprimé ou sous-entendu : Elle est la plus gra¬ crois, je suppose, j’imagine, j’espère, je vous
cieuse desjeunes filles de ce bal Ces villes sont les assure, etc. — En revanche, le est de rigueur
moins riches en monuments de tout le pays. C’est aux autres personnes et aux autres temps : Les
la famille la mieux pourvue de tout le canton. événements allaient, il le supposait, se précipiter.
Tout devait, nous le pensions, finir autrement
2 La comparaison est établie entre les
différents moments de la vie d’un être ou de 3 Dans une réponse. Si la réponse est
la durée d’un objet ou entre ses différents états. affirmative, on ne peut omettre le pronom le :
Dans ce cas, l’article est le, invariable : C’est Croyez-vous que nous réussirons ? — Je le crois.
au Moyen Age que cette ville fut le plus prospère. — Dans une réponse négative, le peut s’omet¬
Même aux endroits où la route est te plus étroite, tre : Croyez-vous qu’il viendrai — Je ne crois
un camion peut passer. C’est le matin qu ’ils sont pas (ou Je ne le crois pas). L’emploi de le est
le mieux disposés à nous recevoir. cependant obligatoire si ce pronom est déjà
exprimé dans la question : Mais enfin, le
XI Question du partitif {Il mange de la viande. pensez-vous vraiment! — Mais non, je ne le
Il ne mange pas de viande, etc.) > de (VIII, pense pas.
1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7).
4 Emploi de le obligatoire pour renvoyer à
XII Expressions.
une idée déjà exprimée. Il nous obéira, si nous
1 Tous les deux, tous deux > deux (§ 3). le voulons. Expérimentés comme nous le som¬
mes, nous réussirons. L’omission de le dans ce
2 Ledit, ladite, lesdits > dit. cas appartient à la langue parlée.
3 Trois fois par jour, trois fois le jour > fois 5 Emploi de le facultatif pour renvoyer à
(§7).
l’idée qui suit. Si vous le pouvez, prévenez-nous
4 Vers les six heures (mais vers une heure) ou Si vous pouvez, prévenez-nous. La présence
> heure (III, § 4). de le est surtout fréquente dans les tours
d’insistance : Si vous le voulez vraiment, vous
^ le, la, les pronom personnel de la troisième pouvez réussir.
personne.
6 Emploi de le facultatif après autre,
I Elision et liaison. autrement, même, plus, moins, mieux, moin¬
dre... que. Les choses se sont passées autrement
1 Elision. Le pronom le, la s’élide en /'devant que nous ne le pensions (ou autrement que nous
une voyelle ou un -h muet {Je l’aperçois. Je l’en ne pensions). Il en a dit plus qu’il ne l’aurait
dissuade. Je l’habitue), mm non devant une fallu (ou qu’il n’aurait fallu). Bien qu’il soit
consonne ou un h- aspiré {Je le pousse. Je la facultatif, ^ l’emploi de le est cependant re¬
tire. Je le hais. Je la honnis).
commandé > aussi ci-dessous IV, 5.
445 LÉ

7 Accord du participe arec le employé comme réciter ces vers ou Je lui ai entendu réciter ces vers.
pronom neutre. Le participe reste toujours On observera que, sauf dans le cas de laisser, le
invariable : Les choses étaient moins graves que tour avec lui, leur est rare > laisser (III).
nous ne l’avions pensé.
2 Avec faire (Je le fais manger. Je lui fais
Vf Le, la, les fonction d’attribut. manger sa bouillie. Je fais manger sa bouillie à
Bébé. Je leur fais réciter leur fable. Je le fais
1 Le siOet est un nom précédé de l’article réciter. Cela le fera penser à moi Je lui ferai
défini ou du démonstratif. Le pronom le, la, penser à cette affaire) > faire (IV, § 1).
les s’accorde : Cette citoyenne dévouée au bien
public, je la suis (et non je le suis). Ces hommes VI Emplois critiqués ou difficiles.
intègres et compétents, nous les sommes (et non 1 *Vous leur direz, tour relâché pour Vous
nous le sommes). Ce tour appartient d’ailleurs le leur direz. L’ellipse de le, la, les devant lui
à la langue littéraire. Dans ta langue usuelle, ou leur appartient a la langue parlée négligée.
on dit plutôt c’est moi, c’est nous : Ces hommes On dira donc, par exemple : La réunion est
intègres, c’est nous. annulée, vous le leur direz (et non vous leur
2 Le spjet est un nom indéterminé (précédé direz). J’ai oublié à quelle heure commence la
de l’article indéfini ou employé sans article). réunion, vous le lui demanderez (et non vous
Le pronom reste invariable : Etes-vous étu¬ lui demanderez).
diante ? — Je le suis (et non je la suis). Hommes 2 S’il me demande conseil, je le lui donnerai,
intègres et courageux, nous le sommes (et non tour déconseillé pour S’il me demande un
nous les sommes). T On évitera les discordances conseil, je le lui donnerai. On évitera de
de genre ou de nombre du type : Elle est un reprendre par le un substantif sans article qui
peu folle, son frère l’est aussi Én revanche, Elle fait partie d’une expression figée, telle que
est un peu folle, sa sœur l’est aussi n’est pas demander conseil, faire pénitence, avoir peur,
choquant. On évitera de même : Il est anormal, avoir envie, etc.
ses frères ne le sont pas.
VU Emploi de le dans des gallicismes. Dans
3 Tour très littéraire : ce l’est (= c’est lui, certaines expressions toutes faites, le ou la ne
c’est elle, ce sont eux) > ce 2 (VI). renvoient à aucun mot précis : le disputer à,
l’emporter sur, vous me la baillez belle, se la
4 Tour condamné : Je jugerai cet homme
couler douce, etc.
* comme il doit l’être. Dans cette phr^e, le
représente, dans une proposition passive, le
lé n. m. Bande d’étoffe. — On prendra garde aux
complément d’un verbe actif précédemment
formes homophones ou paronymes lai (1 et 2),
exprimé. En revanche, on peut dire : Cet
laid, laie (> laie, 1, 2, 3, 4 et 5), lais, lait, laye,
homme sera jugé comme il doit l’être, car les
legs, les, lès.
deux verbes sont au passif. On évitera aussi ;
La question qui se discutera (verbe pronominal)
leader n. m. (anglicisme) Prononciation :
le sera avec passion (verbe passif à participe
[lidoenj. — PI. ; des leaders [-dcen]. — Pour
sous-entendu). éviter cet anglicisme, on pourra employer:
5 Avec aussi, comme, moins, plus + adjectif. animateur, chef, conducteur, dirigeant, entraî¬
La présence de le est indispensable : Il est aussi neur, maître, meneur, patron, responsable.
compétent que je le suis. Sérieux comme vous
l’êtes, vous devez réussir. Nous sommes moins leadership n. m. (anglicisme) Prononciation :
audacieux qu ’ils ne le sont. Je suis plus prudent [lidœRjip]. — PI. : des leaderships [-/ip]. —
maintenant que je ne l’étais à cette époque. — Pour éviter cet anglicisme, on pourra employer,
En revanche, si aussi, comme, moins, plus n’est selon les cas : autorité, conduite, direction,
pas accompagné d’un adjectif, l’emploi de le domination, empire, hégémonie, impérialisme,
est facultatif II est cependant recommandé ; maîtrise, suprématie.
Travaillant comme je le fais (ou, moins bien,
comme je fais), je suis évidemment fatigué. Il leasing n. m. (anglicisme) Prononciation : [li-
travaille avec moins de soin que vous ne le faites ziq]. — PI. : des leasings [-ziq]. — Equivalents
(ou, moins bien, avec moins de soin que vous français : crédit-bail, location-vente.
ne faites).
lebel n. m. Avec un / minuscule et un -s au
V Le, la, les en concurrence avec lui, leur d^ pluriel ; Un lebel, des lebels. — Avec un L
les tours où un verbe est suivi de l’infinitif. majuscule et l’invariabilité : Un fusil Lebel, des
1 Avec apercevoir, écouter, entendre, laisser, fusils Lebel.
ouïr, regarder, sentir, voir, les deux tours sont
possibles : Je le laisse pousser le chariot ou Je lèche n. f (familier) Faire de la lèche. — Avec
lui laisse pousser le chariot. Je l’ai entendu un accent grave.
LÈCHE-BOTTES 446

lèche-bottes n. m. ou adj. Toujours invariable leggings, leggins Anglicisme ejui désigne des
(avec -s à botte, même au singulier) : Un jSibières de cuir ou de toile épaisse. —
lèche-bottes, des lèche-bottes. Pratiquement, toujours au pluriel : des leggings
[legiqs], des leggins [legins]. — L’usage
lèche-cul n. m. ou adj. Toujours invariable : Des hésite sur le genre. Le féminin semble plus
lèche-cul. Ils sont très lèche-cuL fréquent : Des leggins noires. — On aura intérêt
à remplacer cet anglicisme à l’orthographe
lèchefrite n. f. Ustensile qui recueille le jus sous difficile et au genre incertain par jambière,
la broche. T En un seul mot, sans trait d’union. guêtre.
— PI. : des lèchefrites.
légiférer v. i. Conjug. 11. Change é en è
lèche-vitrine ou lèche-vitrines n. m. Faire du devant un e muet, sauf à l’indicatif futur et
lèche-vitrines. — Inusité au pluriel. — La forme au conditionnel présent : il légifère, il
lèche-vitrines, plus fréquente, est à préférer à légiférera.
lèche-vitrine.
légion Emploi de la majuscule et expressions.
lécher v. t. Conjug. 11. Change é en è devant 1 Avec un L majuscule ; la Légion étrangère
un e muet, sauf à l’indicatif futur ou au ou la Légion, la Légion d’honneur.
conditionnel présent : je lèche, je lécherai
2 On est nommé chevaher de la Légion
léchage n. f Avec accent aigu, comme léché, d’honneur, promu officier ou commandeur,
lécheur. — Accent grave en revanche dans élevé à la dignité de grand officier ou de
lèche (n. f.), lèche-bottes, lèche-cul, lèchefrite, grand-croix. Les substantifs correspondants
lèche-vitrine(s). sont respectivement nomination, promotion,
élévation (à la dignité de).
lecteur, liseur Deux noms à bien distinguer. 3 Légion toujours au singuher dans être légion,
1 lecteur, trice Personne qui fait la lecture être très nombreux : Les naïfs et les pleutres
à haute voix : La lectrice de la reine. — sont légioru
Personne qui lit et juge les manuscrits pro¬
posés à un éditeur : Il est lecteur chez légionnaire n. m. Deux n. Finale en -aire.
Gallimard. — {au sens usuel) Personne qui
ht habituellement ou occasionnellement, pour legs n. m. Action de léguer, de laisser à
son plaisir ou pour son instruction : Carte de quelqu’un ses biens par testament. T Toujours
lecteur d’une bibliothèque publique. Les lecteurs un -s, même au singuher. Dans la prononcia¬
de Balzac. Avis au lecteur. Les lecteurs du tion soignée, on praérera [le] à [leg]. — On
Figaro. prendra garde aux formes homopnones ou
paronymes lai (1 et 2), laid, laie (> biie, 1,
2 liseur, euse (semi-familier) Personne qui 2, 3, 4 et 5), lais, lait, laye, lé, les, lès.
aime lire, qui ht beaucoup. Elle était grande
liseuse de romans.
léguer V. t. Toujours avec -gu-, même devant
a ou o: il légua, nous léguons. — Change
ledit > dit.
é en è devant un e muet (je lègue), sauf au
futur et au conditionnel : je léguerai, je
légal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux: léguerais.
Des procédés légaux.
légume Toiÿours masculin (Des légumes excel¬
légataire n. m. ou f. T Ne désigne pas celui qui lents), sauf dans l’expression populaire grosse
lègue un bien, mais celui qui en bénéficie, qui légume (haut personnage, officier d’un grade
est l’héritier. — Finale en -aire. Ne pas élevé).
déformer en *légateur.
leitmotiv n. m. Mot allemand non francisé. —
lège adj. (terme de marine) Avec un accent grave. En un seul mot, sans trait d’union. Avec une
• — Prend la marque du pluriel : Des navires minuscule en français. — Prononciation :
lèges.
[lajtmotif]. ▼ PI. : des leitmotive, prononcé
[lajtmotif], comme au singuher.
légende n. f Avec -en-. — Dérivé : légendaire
(finale en -aire).
lemme n. m. (terme de logique et de mathémati¬
ques) Deux m. — Prononciation : [lemj.
léger adj. Le féminin légère prend un accent
grave sur le deuxième e. De même : légèrement, lemming n. m. Animal. — Prononciation :
légèreté.
[lemiqj. — PI. ; des lemmings [-miq].
447 LÉMURES

lémures, lémuries, lémuriens Trois noms 1. lequel Pronom ou adjectif relatif.


paronymes à bien distinguer.
I Formes et orthographe. A l’exception de à
1 Les lémures Dans la religion des Romains, laquelle et de de laquelle, toutes les autres
âmes des morts qui revenaient tourmenter les formes s’écrivent en un seul mot : lequel,
vivants. — Presque toujours au pluriel. — laquelle, lesquels, lesquelles; auquel, auxquels,
Toujours masculin : Les lémures terrifiants. auxquelles; duquel, desquels, desquelles. On
évitera les graphies incorrectes du genre
2 Les lémuries [lemyni]. Dans la reli^on des *aux quels, *aux quelles, *des quels, *des
Romains, cérémonies destinées à apaiser les quelles et aussi *auquels, *auquelles.
lémures. — Toujours au pluriel, toujours
féminin. Un / minuscule. II Lequel en fonction de siqet. Equivaut à qui.
3 Les lémuriens (masculin) Sous-ordre de 1 Tour archaïsant de la langue littéraire. Ce
mammifères primates qui comprend notam¬ château était le repaire d’un brigand, lequel
ment le maki, le tarsier. — Peut s’employer au faisait régner la terreur à plusieurs lieues a la
singulier : Le tarsier est un lémurien. ronde. (S tour, un peu archaïque et lourd,
devra être employé avec précaution.
lendemain n. m. Avec -en-. A la différence de 2 Dans la lan^e écrite soignée. Permet
aujourd'hui, hier, demain, s’emploie toujours d’éviter la répétition de qui : Il faudra faire
avec l’article : Il vient aujourd’hui II est venu blanchir le mur qui est en face du garage, lequel
hier. Il viendra demain. Il revint le lendemain. vient d’être ravalé. Cela évite ;... qui est en face
du garage, qui vient d’être ravalé. — Permet
lendit [lôdi] n. m. La foire du lendit ou le lendit : aussi d’éviter une équivoque, dans certains cas :
au Moyen Age, foire qui se tenait dans la plaine Le secteur nord de la forêt, laquelle appartient
Saint-Denis. — Toujours un l minuscule. au comte de Lursac, est planté de sapins. On
voit nettement que c’est toute la forêt qui
lénifiant, lénitif Deux adjectifs presque appartient au comte. Le tour Le secteur nord
synonymes. de la forêt, qui appartient au comte... serait
1 lénifiant, ante Qui adoucit, qui calme. — ambigu : est-ce le secteur nord ou bien toute
S’emploie surtout au figuré : Des paroles la forêt qui appartient au comte ?
lénifiantes. 3 T Une relative introduite par leqttel en
2 lénitif, ive Qui adoucit, qui calme. — fonction de sujet est toujours explicative, jamais
S’emploie surtout au sens propre : Une potion déterminative. On peut dire Prenez les pommes
lénitive. Les effets lénitifs dvn médicament. — qui sont les moins gâtées et jetez les autres, mais
N. m. Un lénitif: un médicament lénitif. — non ^Prenez les pommes lesquelles sont les
S’emploie aussi parfois au figuré, mais moins moins gâtées. Il faut toujours une virgule devant
fréquemment que lénifiant. lequel sujet.
4 On ne peut jamais employer lequel après
lénifier Conjug. 20. Double le i à la première et : Cet enfant, que tout favorise et qui est
et à la deuxième personne du pluriel de intelligent et non Cet enfant que tout favorise
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : *et lequel est intelligent.
(que) nous lénifiions, (que) vous lénifiiez.
III Lequel employé après une préposition.
lentille n. f. Avec -en-. 1 L’antécédent est un nom de personne.
Lequel (auquel, duquel, etc.) peut toujours être
lentisque Arbuste. T Masculin : Le lentisque est remplacé par qui. Ce remplacement est même
commun dans les pays méditerranéens. conseillé dans la langue élégante : Ces cama¬
rades pour lesquels (ou mieux pour qui)
léonin, ine adj. Finale en -in, ine. j’éprouvais une sympathie assez vive. Ce rempla¬
cement de lequel pair qui est possible aussi
léopard, panthère Ces deux noms désignent le quand l’antécedent est un nom désignant une
même animal. Les spécialistes préfèrent le mot chose personnifiée ou un animal familier qu’on
panthère. Dans la langue courante, on peut assimile à une personne : Le Destin, à qui tout
employer léopard jwur désigner la panthère l’univers obéit La vieille dame parlait souvent
d’Afrique. Ne jamais appeler léopard la pan¬ de son chien Dick, pour qui elle avait tant
thère d’Asie. d’affection. Dans ces derniers cas cependant,
il vaudra mieux employer lequel: Le Destin,
lépiote n. f Champignon. — Un seul t. auquel.. Son chien Dick, pour lequel...

lèpre n. f Avec un accent grave. — En revanche, 2 L’antécédent est un nom de chose. En


accent aigu dans les dérivés lepreux, léproserie. principe, lequel ne peut pas, dans la langue
LÉROT 448

moderne, être remplacé par qui ni par quoi: lesbien, ienne adj. ou n. De l’île grecque de
La rivière le long de laquelle nous marchions Lesbos. — Attention à la majuscule : La
(et non *le long de qui, *le long de quoi). > population lesbienne. Les Lesbiens. — N. m. Le
quoi 1 (I, 1 et 2). lesbien : dialecte grec. — N. f. Une lesbienne :
une femme homosexuelle.
3 T Après la préposition parmi, l’emploi de
lequel est obligatoire, même quand l’antâ^édent
est un nom désimant des personnes : Ces
lèse- Cet élément ne vient pas du verbe léser mais
du participe féminin latin laesa (crimen laesae
camarades, parmi lesquels je comptais quelques
majestatis, littéralement « accusation de ma¬
amis. Le remplacement par qui est impossible :
on ne peut dire *parmi qui jesté atteinte », c’est-à-dire « accusation
d’avoir attenté à la majesté »). On ne doit donc,
IV Lequel, adjectif relatif. Cet emploi appar¬ en principe, former des mots en lèse- qu’avec
tient à la langue littéraire un peu recherchée : im substantif féminin : Crime de lèse-poésie, de
Il pensait hériter d’un oncle de province, lequel lèse-intelligence. On évitera de former des
oncle avait, disait-on, une fortune considérable. composés avec des substantifs masculins ;
On usera avec précaution de ce tour, parfaite¬ Crime de *lèse-pouvoir, de *lèse-gouvemement.
ment correct, mais un peu lourd. Mieux vaudra
souvent recourir au démonstratif : Il pensait léser V. t. Con|ug. 11. Change é en è devant un
hériter d’un oncle de province. Cet oncle avait, e muet, sauf a l’indicatif futur et au condition¬
disait-on... — Le tour figé auquel cas est en nel : il lèse, mais il lésera.
revanche assez vivant : La réunion aura lieu
le 16 décembre prochain, sauf empêchement lésine n. f. (littéraire et vieilli) Avarice. — Le
grave, auquel cas la réunion serait reportée au synonyme lésinerie est nettement vieux, ainsi
22 décembre. que lésineur « avare ». En revanche, le verbe
lésiner est encore très vivant.
2. lequel Pronom interrogatif. L’adjectif corres¬
pondant est quel. lessive n. f. Bien prononcer [lesiv]. On se
1 Formes et orthographe. A l’exception de à gardera des prononciations relâchées [Issiv],
laquelle et de de laquelle, toutes les autres [Isiv]. Dérivés : lessivage [lesiva3], lessivé
formes s’écrivent en un seul mot: lequel, [lesive], lessiver [lesive], lessiveuse [lesivnzj.
laquelle, lesquels, lesquelles ; auquel, auxquels,
auxquelles; duquel, desquels, desquelles. On lest, leste Ne pas écrire le lest (d’un navire)
évitera les graphies incorrectes du genre comme l’adjectif leste « agile ».
*aux quels, *aux quelles, *des quels, *des
quelles et aussi *auquels, *auquelles. let adj. Anglicisme de la langue du tennis, du
Ping-Pong, du volley-ball. Une balle let est une
2 Peut s’employer comme pronom neutre.
balle qui frôle le filet. — Prononciation : [let].
Lequel choisis-tu ? continuer ou t’arrêter ? Ce
Invariable : des balles let. f Ne pas déformer
tour œt cependant assez rare et peu naturel.
en *net.
On évitera aussi la construction avec qu’est-ce
que : Qu’est-ce que tu choisis ? continuer ou
t’arrêter ? La solution à la fois la plus correcte létal, ale, aux adj. (biologie, médecine) Qui cause
et la plus élégante consiste à employer que : Que la mort : Gène létal Facteur létal Dose létale.
choisis-tu ? continuer ou t’arrêter ? — Masculin pluriel en -aux: Des facteurs
létaux. T Pas de h après le t. Aucun rapport
3 Dans l’interrogation indirecte. On peut dire, avec léthargie. Dérive : létalité.
en employant lequel, laquelle, etc. : Devinez
laquelle des deux chansons me plaît le plus. Ce léthargie n. f. Avec -th-. De même : léthargique.
tour est parfaitement correct et usuel. Il est
possible néanmoins de tourner autrement, avec lettre n. f. Orthographe et expressions.
celui qui (que), celle qui (que), ceux qui (que) :
Devinez celle des deux chansons qui me plaît 1 Deux t. De même ; lettrage, lettré, lettrine,
le plus. lettrisme, lettriste.
2 On dira : lire, écrire quelque chose dans une
lérot n. m. Ne désigne pas un jeune loir, mais lettre, plutôt que sur une lettre.
un rongeur d’une espèce différente.
3 Avec lettre toujours au singulier : obéir à la
1. les article t> le 1. lettre ; au pied de la lettre ; avant la lettre ; ces
instructions sont restées lettre morte.
2. les pronom > le 2.
4 Avec lettre toujours au pluriel ; en toutes
lettres ; mot écrit en lettres de feu, en lettres de
lès > lez.
sang ; du papier à lettres ; un professeur de
449 LEUCÉMIE

lettres ; la classe de lettres supérieures ; un sa personne à lui, ce qui fait qu’il y a plusieurs
homme, une femme de lettres ; les gens de lettres. choses ou personnes « possédées » au total :
Les coureurs remontèrent sur leurs vélos, car
5 Avec le complément toujours au singulier :
chacun a un vélo, donc les coureurs ont
des lettres de cachet, de change, de créance, de
plusieurs vélos à eux tous.
commande, d’introduction, de recommanda¬
tion. — Des lettres de remerciement, par 4 Pour éviter l’ambiguïté, on emploiera, dans
lesquelles on annonce à des employés qu’ils sont certains cas, chacun : Les athlètes arrivaient sur
remerciés, c’est-à-dire renvoyés. le stade, chacun accompagné de son entraîneur.
La phrase Les athlètes arrivaient sur le stade
6 Avec le complément toujours au pluriel ; une accompagnés de leur entraîneur serait équivo¬
lettre d’affaires, de condoléances, de félicita¬ que : avaient-ils un seul entraîneur à eux tous
tions. — Une lettre de remerciements, par ou bien chacun avait-il son entraîneur ?
laquelle on exprime ses remerciements, sa
gratitude à quelqu’un. II Chacun dans son genre ou chacun dans leur
^enre > chacun (II, 1 et 2).
7 Sans trait d’union : une lettre de faire part
(mais un faire-part) ; un homme de lettres ; une III Leur en concurrence avec l’article {Ils
femme de lettres ; les gens de lettres. souffrent des jambes. Ils ont déchiré leurs
vêtements) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
8 Avec un trait d’union : les belles-lettres.
rV Leur en concurrence avec en {Je connais bien
leucémie n. f. Avec un c. De même ; leucémique. ces gens, j’admire leurs vertus. Je connais ces
villes, en voici des vues aériennes) > en 2 (V, 1,
leuco- Préfixe (du grec leukos « blanc »), qui 2 et 3).
entre dans la formation de quelques mots
savants : leucocyte, leucocytose, leucoderme, 2. leur Pronom personnel de la troisième personne
leucodermie, leucopénie, leucoplasie, leucorrhée du pluriel pour les deux genres. Equivaut à à eux,
(deux r, un h, finale en -ée), leucose. à elles. Peut être complément d’attribution {Je
leur donne des conseils) ou complément d’objet
1. leur, leurs Adjectif possessif de la troisième indirect {Je leur obéis). ▼ A la différence du
personne, qui s’emploie quand il y a plusieurs possessif leur, leurs, le pronom leur est toujours
possesseurs, que ces possesseurs soient du invariable '.Leurs vêtements sont déchirés. Je leur
masculin ou du féminin {Ces hommes ont bien donnerai des vêtements neufs.
joué leur rôle. Ces femmes ont bien joué leur 1 Place de leur. Toujours devant le verbe {Je leur
rôle), que la personne ou la chose «possédée » donne un livre. Je le leur donne), sauf à l’impéra¬
soit du masculin ou du féminin {Ces hommes tif à la forme affirmative ; Donne-leur un livre.
vont retourner dans leur pays, dans leur patrie). Donne-le-leur (mais Ne leur donne pas de livre.
L’adjectif leur prend un s quand la personne Ne le leur donne pas) > annexes (impératif).
ou la chose « possédée » est un pluriel,
masculin ou féminin : Ils racontent leurs souve¬ 2 Leur {lui) en concurrence avec le, la, les devant
nirs. Ils évoquent leurs années de jeunesse. certains verbes suivis de l’infinitif. Je leur laisse
pousser le chariot, je les laisse pousser le chariot.
I Leur ou leurs. Usage un peu incertain. Je leur ai entendu chanter cette chanson, je les ai
1 Leur. Au singulier, ^uand une chose ou entendus chanter cette chanson. Je les fais man¬
une personne est « possédée » en commun : ger. Je leur fais manger leur bouillie. Je leur fais
Louis et sa petite sœur sortirent de leur maison, réciter leur fable. Je les fais réciter. Cela les fera
car ces deux enfants habitent une seule maison. penser à moi Je leur ferai penser à cette affaire >
Lucette et son frère aiment bien leur mère, car le 2 (V, 1 et 2) et faire (IV, 1).
ils ont une seiüe mère à eux deux. Les soldats
de la troisième compagnie admiraient beaucoup leurre n. m. Appât trompeur. — Deux r. De
leur capitaine. Les Français étaient prêts à même ; leurrer.
combattre pour leur pays.
levain n. m. Finale en -ain.
2 Leur. Au singulier, quand on veut insister
sur le fait que chacun des membres d’un groupe 1. levant adj. On écrit : Sortir au soleil levant
« possède » une chose ou une personne umque : (au lever du soleil), mais, avec des majuscules
On apprend aux jeunes soldats à entretenir leur et un trait d’union, l’empire du Soleil-Levant
fusil, car chaque soldat a un seul fusil. Selon les (le Japon).
idées de l'époque, les femmes devaient obéissance
à leur mari, car chacune avait un seul mari. 2. levant n. m. Avec un l minuscule, le levant,
3 Leurs. Au pluriel, quand on veut insister l’est : Du levant au couchant. Maison exposée
sur le fait que chacun « possède » sa chose ou au levant. — Avec un L majuscule, lé Levant,
LEVER 450

les pays de la Méditerranée orientale. — Avec de » et qui ne se rencontre plus que dans des
un E et un L majuscules ; les Echelles du noms de villes : Plessis-lez-Tours (= Plessis qui
Levant. est près de la vüle de Tours). Les deux ortho¬
graphes lez et lès se rencontrent dans les graphies
lever v. t. Conju^. 12. Remplace e par è devant officielles ; Margny-lez-Compiègne, Péronnes-
un e muet : je leve, Je lèverai — Lever un lièvre lez-Binche, Plessis-lez-Tours, mais Villeneuve-
> lièvre. lès-Avignon, Vaux-lès-Saint-Claude. — On
prendra garde de confondre lès avec l’article les,
lever, levé, levée Trois noms homophones à bien qui figure dans certains noms de localités : Co-
distinguer par l’orthographe. lombey-les-Deux-Eglises, Aix-les-Bains, Plom-
bières-les-Bains. On distinguera notamment
1 Le lever Le petit lever et le grand lever du
Plessis-lez-Tours (près de la ville de Tours) et
roi Au lever du soleil Le lever du jour. Le lever
Gaillon-les-Tours{où il y a des tours).
du rideau (au théâtre). Un lever de rideau
(petite pièce de théâtre; sans traits d’union;
liais n. m. Pierre calcaire. — Prononciation : [Ije].
pl. des levers de rideau). — Le lever d’un plan,
d’une carte. Dans ce dernier sens, on écrit aussi
liaison n. f. Avec -ai-. — Deux n dans le dérivé :
le levé.
liaisonner (terme de maçonnerie).
2 Le levé Ils votent par assis et levé. — Le levé
d’un plan, d’une carte Dans ce dernier sens, liane n. f. Plante. — Un seul n.
on écrit aussi le lever.
3 La levée Une levée de boucliers. Une levée liard n. m. Ancienne monnaie. — Avec un -d.
de terre (digue). La levée des scellés. La levée
d’écrou. La levée du courrier. La levée d’une lias n. m. (terme de géologie) Prononciation :
séance. La levée d’un interdit. La levée des [Ijasj. — Dérivé ; liasique [Ijozikj.
troupes. La levée en masse. La levée des impôts,
d’un tribut. Faire trois levées au cours d’une libanais, aise adj. ou n. Du Liban. — Attention
partie de cartes. à la majuscule: La population libanaise. Les
Libanais.
lévite Attention au genre.
libation n. f. Finale en -tion.
1 Lin lévite Auxiliaire des prêtres du temple
de Jérusalem. libelle Masculin, mais finale en -elle.
2 Une lévite Longue redingote.
libeller v. t. Avec deux /. De même : libellé n. m.
levraut n. m. Petit du lièvre. — Finale en -aut. T
A distinguer de levron, jeune lévrier. libellule n. f Avec deux /.

lèvre n. f. Accent grave et non circonflexe. liber n. m. (terme de botanique) Prononciation :


[libeRj.
levrette n. f. ▼ La levrette est la femelle du
lévrier, non la femelle du lièvre. Celle-ci est la libéral, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en
hase. -aux : Les députés libéraux.

levretter v. i. La hase (femelle du lièvre) levrette, libératoue ad| Finale en -oire, même au
met bas. Toujours deux t: elle levretta. masculin : Paiement libératoire.

lévrier n. m. Féminin ; levrette. libérer v. t. Conjug. 11. Change é en è devant


un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
levron, onne n. m. Jeune lévrier, jeune levrette. ▼ conditionnel présent : Je libère, je libérerai
A distinguer de levraut, petit du lièvre.
libertaire adj. ou n. Finale en -aire.
lexique n. m. Avec -qu-. — En revanche, un c
dans les mots de la même famille : lexical, ale, libertin, ine adj. ou n. Finale en -in, -ine.
aux (masculin pluriel en -aux), lexicalisation, Dérivé : libertinage.
lexicaliser, lexicographe, lexicographie, lexico-
graphique, lexicologie, lexicologique, lexicolo¬ liberty ship Type de cargo américain (1941-
gue (ne pas dire *lexicologiste). 1947). — En deux mots, sans trait d’union. Pas
de majuscule (c’est un nom commun). —
lez ou lès Se prononce [le]. Ancienne préposition Prononciation : [libeRti/ip]. — Pl. : des liberty
(du latin latus « cote ») qui signifie « près ships [-/ip].
451 LIBRAIRE

libraire n. m. ou f. Finale en -aire. lichen n. m. Prononciation : [liken]. — Pl. : des


lichens [-ken].
libraire-éditeur n. m. — PI. : des libraires-
éditeurs. licite adj. Un seul t De même : licitement.

libre Orthographe des composés. liciter v. t. (terme de droit) Un seul t. De même :


licitation.
1 Sans trait d’union : libre arbitre, libre parole,
libre pensée, libre penseur (pl. des libres licou n. m. — Pl. : des licous. — La forme licol
penseurs), à l’air libre, amour libre, union libre. est vieillie, littéraire ou régionale.
2 Avec un trait d’union ; libre-échange, libre-
échangisme, libre-échangiste (pl. des libre- lido n. m. Avec un L majuscule : le Lido, île
échangistes), liblçe-service (pl. des libres- allongée qui ferme la lagune de Venise. On
services). évitera le pléonasme le Lido de Venise. — Avec
un / minuscule, un lido, terme de géographie
libretto n. m. — Pl. : des librettos [libnEto] ou qui désigne un banc de sable (cordon fittoral)
des librettL — Deux t. De même ; librettiste. fermant une lagune. — Pl. (en français) : des
lidos [lido].
libyen, yenne adj. ou n. De Libye ; La population
libyenne. Les Libyens. T Ne pas mettre Vy à lie [li] Attention aux traits d’union.
la place du L De même, bien écrire : Libye (et 1 De la lie de vin Dépôt rouge violacé que laisse
non *Lybie). le vin dans un tonneau.

lice, lisse Sept mots homophones à bien 2 Le lie-de-vin n. m. inv. Couleur rouge
violacé : Un beau lie-de-vin. Toute la gamme
distinguer.
des grenats et des lie-de-vin.
1 lice n. f. Au Moyen Age, palissade de
3 lie-de-vin adj. inv. D’une couleur rouge
fortification. — Espace libre entre deux
enceintes concentriques : Les lices de la Cité violacé : Des soieries lie-de-vin.
de Carcassonne. — Champ clos, délimité par
lied n. m. (terme de musique) Mot allemand à
des palissades, où l’on disputait les tournois,
demi francisé. — Prononciation : [lid]. — Pl. :
d’où l’expression figurée entrer en lice. —
des lieder [lidoen], plutôt que des lieds [lid].
Garde-fou d’un pont de bois. — Clôture qui
— En français, s’écrit avec un l minuscule.
borde une piste d’équitation, une piste
d’Wppodrome.
lie-de-vin > lie.
2 lice n. f Femelle d’un chien de chasse.
liège n. m. Avec un accent grave. En revanche,
3 lice > ci-dessous lisse 7. accent aigu dans les dérivés : liégé, liéger,
4 lisse adj. Bien poli, non rugueux : Une surface liégeux.
lisse.
liégeois, oise adj. ou n. De la ville belge de Liège.
5 lisse n. f Outil (de maçon, de cordonnier) — Un accent aigu. Une après le g. — Attention
servant à lisser (le ciment, le cuir) ; machine à la majuscule: La population liégeoise. Les
servant à lisser Oe papier, le cuir). Liégeois. Un café, un chocolat liégeois.
6 lisse n. f Chacune des pièces longitudindes
de la membrure d’un navire. — Rambarde d’un lien n. m. On évitera des tours tels 'que les liens
navire. qui nous lient. On écrira plutôt les liens qui nous
attachent.
7 lisse ou lice n. f Tapisserie de basse lisse, à
fils de chaîne horizontaux. Tapisserie de haute lier V. t. Conjug. 20. Double le i à la première
lisse, à fils de chaîne verticaux. — Ces et à la deuxième personne du pluriel de
expressions s’écrivent sans trait d’union. — On l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
préférera la graphie lisse à lice. (que) nous liions, (que) vous liiez.

licence n. f. Licence ès lettres, ès sciences > ès. lierre n. m. Avec deux r.

licencier v. t. Conjug. 20. Double le i à la liesse n. f. Joie. — Avec deux s.


première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif prient ; 1. lieu n. m. Endroit. — Pluriel et expressions.
(que) nous licenciions, (que) vous licenciiez.
1 Pluriel : des lieux, avec -x, à la différence du
licencieux, euse adj. Finale en -deux, -cieuse. pluriel de lieu « poisson », qui prend un s.
LIEU DIT 452

2 Avec lieu toujours au singulier : avoir lieu lieutenant n. m. Avec un trait d’union : lieute¬
de, au lieu de, au lieu que, au (ou en) lieu et nant-colonel — Sans trait d’union : lieutenant
place de, sans feu ni lieu. — Avec lieu toujours de vaisseau (pl. : des lieutenants de vaisseau),
au pluriel : en tous lieux. — Avec le complé¬ lieutenant général du royaume ^1. ; des lieute¬
ment toujours au pluriel : les lieux d’aisances nants généraux), lieutenant civil, lieutenant
(ou absolument les lieux). criminel.
3 Avec un / minuscule : un Heu saint ou un
lieutenant-colonel n. m. Avec un trait d’union.
saint lieu, un lieu sacré, une église, un temple,
— Pl. : des lieutenants-colonels.
etc. (au pluriel : des lieux saints, des saints
lieux). — Avec un L majuscule : les Lieux
lieutenante n. f Sous l’Ancien Régime, épouse
saints, les lieux où vécut le Christ. En revanche,
avec un / minuscule : les lieux saints du d’un lieutenant. — Ne peut plus s’employer de
nos jours, sinon par plaisanterie.
christianisme, de l’islam, de l’hindouisme.
4 Sans trait d’union : un haut lieu (pl. ; des lièvre n. m. Avec un accent grave et non
hauts lieux), en haut lieu, lieu commun (pl. ; circonflexe. T Au propre et au figuré, on dira
des lieux communs). lever un lièvre et non ^soulever un lièvre : Le
5 On peut écrire indifféremment : au lieu et chien a levé un lièvre. Notre collègue a levé un
place de ou en lieu et place de. fameux lièvre au cours de la réunion.

6 Au lieu que, suivi de l’indicatif ou du liftier [liftje] n. m. Anglicisme vieiUi désignant


conditionnel. Oppose deux actions ou deux un garçon d’ascenseur.
états : Au lieu que le sage réfléchit avant d’agir,
l’imprudent se jette aveuglément dans l’aven¬ lifting n. m. Anglicisme qui désigne une opéra¬
ture. Il attend tout d’autrui, au lieu qu’il devrait tion de chirurgie esthétique. — Prononciation ;
agir lui-même. Ce tour est correct, mais très [liftiq]. — Pl. : des liftings [-tiq]. — Equivalent
Uttéraire et archaïsant. Dans la lan^e moderne français : lissage. De même au verbe lifter {le
on emploie plutôt alors que, tandis que. visage), on prâerera lisser.
7 Au lieu que, suivi du subjonctif. Signifie que
l’action exprimée par le subjonctif n’a pas été ligament n. m. Un seul m.
accomplie, mais qu’elle a été remplacée par
l’action exprimée par le verbe de la princip^e : ligature n. m. Un seul t. De même ; ligaturer.
Au lieu que ces mesures aient amélioré la
situation, elles l’ont aggravée. Ce tour est lige adj. Sans trait d’union : homme lige (pl. : des
nettement plus usuel et plus courant que au hommes liges).
lieu que suivi de l’indicatif > § 6, ci-dessus.
ligne n. f Orthographe des expressions.
2. lieu n. m. Poisson. T Pl. ; des lieus, avec un -s.
1 Avec ligne toujours au singulier : être en ligne
lieu dit, lieudit, lieu-dit Question de {téléphoné), entrer en ligne de compte, des
l’orthographe. navires, des régiments de ligne, l’infanterie de
ligne, monter en ligne, tenir la première ligne
1 lieu dit En deux mots, sans trait d’union, dans {au front). — Avec ligne toujours au pluriel :
la construction libre : Au lieu dit << le Camp de L’avion ennemi est tombé dans nos lignes,
César», on a retrouvé des vestiges de fortifica¬ pénétrer dans les lignes ennemies.
tions (= à l’endroit appelé...).
2 Avec le complément toujours au singulier ;
2 lieu-dit En deux mots, avec un trait d’union, des lignes de démarcation, des lignes de
quand il s’agit d’un nom composé (pl. : des communication (mais les communications de
lieux-dits) : L’étude toponymique des lieux-dits l’ennemi, couper les communications).
fournit à l’historien de précieux renseignements
sur l’occupation du sol au cours des siècles. — 3 Avec un l minuscule : la ligne Maginot,
On préférera la graphie lieu-dit à lieudit en un la ligne Siegfried, etc., la ligne du tropique,
kul mot (pl. ; des lieudits). de l’équateur. Avec un l minuscule aussi : la
ligne, l’infanterie de ligne {Il avait été officier
lieue n. f Ancienne mesure itinéraire (environ dans la ligne). — Avec un L majuscule : la
quatre kilomètres). ▼ Ne pas écrire comme lieu Ligne, l’équateur {Baptême, passage de la
(endroit) : être à cent, à mille lieues de... (et Ligne).
non à cent, à mille *lieux dé). 4 Hors-ligne, hors ligne > hors-ligne.

lieutenance n. f Finale en -ance. — Sans trait lignite Combustible. T Malgré la finale en -ite,
d’unioi : La lieutenance générale du royaume. toujours masculin : Du lignite peu coûteux
453 LIGOTER

ligoter V. t. Avec un seul t. liminaire des Fables de La Fontaine est une


épître dédicatoire << à Monseigneur le
liguer V. t. Toujours avec -gu- même devant a Dauphin ».
ou o: il ligua, nous liguons.
2 liminal, ale, aux (psychologie) Qui concerne
le seuil le plus bas : Les stimuli liminaux
ligure adj. ou n. Les Ligures. Le peuple ligure.
— Le ligure: langue. — Un seul g. 3 préliminaire {mot d’un usage très général) Qui
se trouve au début, avant l’essentiel d’une
lilas [lila] Comme adjectif de couleur, toujours action, d’une étude, d’un développement : Les
invariable : Une robe lilas. Des jupes lilas. entrevues préliminaires, avant la rencontre
officielle au sommet. Une mise au point
lilial, ale, aux adj. {littéraire) Qui a la blancheur préliminaire. — N. m. pl. Les préliminaires:
immaculée du lis. — Le masculin pluriel liliaux Les préliminaires de la conférence internationale.
est rare. On évitera de l’employer.
limite n. f Expressions.
lilliputien, ienne adj. ou n. Deux /. Prononcia¬
1 Avec limite au pluriel ; Une avidité, une
tion : [lilipysjê, jen].
ambition sans limites.
limace, limaçon, colimaçon Trois noms à 2 Sans trait d’union et avec la marque du
distinguer. pluriel à chaque mot : un état limite {des états
limites), une situation limite {des situations
1 la limace {usuel) Mollusque de forme allon¬
limites), un cas limite {des cas limites), une
gée, à coquille non visible. valeur limite {des valeurs limites), etc.
2 le limaçon (vieilli ou régional) Escargot.
3 On écrira : atteindre la limite d’âge, et non
3 le colimaçon {vieux) Escargot. — (de nos *être atteint par la limite d’âge.
jours) Escalier en colimaçon : escalier à vis
(plus usuel que escalier en limaçon). limitrophe [limitRof] adj. T Ne pas déformer
en *limitrope. — On peut dire : des pays, des
limaille [limaj] n. f Un seul m. provinces, des régions, des départements limitro¬
phes (= qui ont une frontiwe commune). En
limande n. f Poisson. — Finale en -ande. revanche, on évitera l’expression une frontière
limitrophe. On écrira : une frontière commune.
limande-sole n. f — PI. : des limandes-soles.
limoger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
limbe, limbes, nimbe Des mots à bien g devant a ou o.- il limogea, nous limogeons.
distinguer. — Dérivé : limogeage (avec e après le g).

1 le limbe {astronomie) Bord extérieur d’un 1. limon n. m. Boue ; terre fertile. — Les dérivés
astre qu’on observe. — {technique) Cercle prennent un seul n : limonage, limoneux,
ou partie de cercle gradué : Le limbe d'un limonite n. f (minerai de fer).
sextant. — {botanique) Partie plane de la
feuille. 2. limon n. m. Brancard. — Partie d’un escalier.
2 les limbes (avec une minuscule) Selon le — Les dérivés prennent un seul n : limonier
christianisme, séjour des âmes des justes avant n. m. (cheval de trait), limonière n. f (ensemble
la mort de Jésus-Christ ; séjour des âmes des des deux brancards).
enfants morts sans baptême. — (figuré) Lieu
vague et indéfinissable. — Etre dans les limbes, 3. limon n. m. Citron. — Les dérivés prennent
dans un état de demi-conscience. — Le projet un seul n : limonade, limonadier, limonène n.
est resté dans les limbes, n’a été confimié par m. (hydrocarbure), limonier (citronnier).
aucune décision. — Toujours masculin : Des
limbes fumeux. limon, timon Deux noms masculins à bien
distinguer.
3 le nimbe Dans une sculpture ou un tableau,
cercle, auréole qui entoure le visage du Christ, 1 limon Chacun des deux brancards parallèles
des saints. — (par métaphore) Un nimbe doré entre lesquels on attelle un cheval. — Dérivé ;
de cheveux blonds. limonier, ière adj. ou n. m. Cheval limonier.
Jument limonière, qu’on utilise pour le trait. —
liminaire, liminal, préliminaire Trois adjec¬ N. m. Un limonier: un cheval de trait.
tifs à bien distinguer. 2 timon Pièce longitudinale unique disposée
1 liminaire Qui est placé au début d’un livre, dans l’axe, à l’avant d’une voiture, d’un chariot,
d’un recueil, d’un discours, etc. ; La pièce d’une charrue, et de chaque côté de laquelle
♦ \
LIMONADE 454

on attelle un cheval, un bœuf. — Dérivé : Linotype Machine à composer utilisée dans les
timonier n. m. Chacun des chevaux qu’on imprimeries. — Toujours féminin : Une Lino¬
attelle de part et d’autre du timon. type toute neuve. — Attention à la place du i
et de Vy. — Nom déposé, donc un L majuscule.
limonade n. f Un seul n. De même : limonadier. De même : une Lino (abréviation de Linotype).
En revanche, / minuscule dans les dérivés la
Limonaire n. m. Orgue de Barbarie. — Nom linotypie (abréviation : la lino) et un, une
déposé, donc une majuscule. linotypiste (abréviation : un, une lino).

limousin, ine adj. ou n. Attention à la majuscule. linteau n. m. Finale en -eau.


Le Limousin : province. — Un Limousin, une
Limousine : habitant, habitante de cette pro¬ lion n. f Deux n dans le féminin lionne. — De
vince. — Le limousin : dialecte. — (vieux) Un la même famille : lionceau.
limousin: maçon spécialisé dans le travail
appelé limousinage. — Une limousine : man¬ lipide (terme de biochimie) Un seul p. —
teau ; carrosserie. — Dérivés ; limousinage, Toujours masculin : Les lipides végétaux.
limousinant, limousiner.
lippe n. f Lèvre pendante. — Deux p. De même :
limousinant n. m. Autrefois, ouvrier maçon lippée {franche lippée, repas gratuit), lippu, ue
originaire du Limousin. — Un / minuscule : (qui a de grosses lèvres).
Les limousinants.
liquation n. f Opération de métallurgie. —
linceul n. m. Avec un c. — PI. : des linceuls. Prononciation : [likwasjS], avec [kw].

linéaire adj. Finale en -aire. liquéfier v. t. Conjugaison et prononciation.


1 Conjug. 20. Double le i à la première et à
lingot n. m. Finale en -ot. la deuxième persoime du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous
lingual, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : liquéfiions, (que) vous liquéfiiez.
Les nerfs linguaux. — Prononciation : [lêgwal,
al, o], avec [gw]. 2 Prononciation : [likefje], avec [k]. De même :
liquéfacteur [likefaktœR], liquéfaction [like-
linguiste n. m. ou f Prononciation : [lêgqistia)], faksjS], liquéfiable [likefjabl(3)], liquéfiant
avec [gq]. De même : linguistique [légqistik], [likefjô], liquéfié [likefje].
linguistiquement [légqistikmâ].
liqueur n. f Prononciation : [likœR], avec [kj.
Uniment n. m. Médicament pour friction. T Pas De même liquoreux [likoRo], liquoriste
de e intérieur. [likoRistfs)].

1. lino n. m. Abréviation de linoléum. — Un / liquide, fluide > fluide.


minuscule. — PL : des linos.
lire V. t. Conjugaison et expressions.
2. Lino n. f Abréviation de Linotype. — Un L 1 Conjug. 50. Je lis, tu lis, il lit, nous lisons,
majuscule. — PI. : des Linos. vous lisez, ils lisent. — Je lisais. — Je lus. —
Je lirai — Je lirais. — Lis, lisons, lisez. —
3. lino n. f Abréviation de linotypie. — Un / Que je lise. — Que je lusse. — Lisant. — Lu,
minuscule. lue.

4. lino n. m. ou f Abréviation de linotypiste. — 2 On écrira : Je l’ai lu dans ce livre, dans le


Un / minuscule. — PI. : des linos. journal, mais sur une pancarte, sur une affiche.
3 Lu et approuvé. Formule invariable en
linoléum [linoleom] n. m. Un accent aigu sur nombre et en genre. — De même : lu (dans des
le e. On évitera la graphie linoléum. — PI. ; tours tels que Lu les pièces ci-annexées).
des linoléums.
lis n. m. Plante, fleur. — Prononciation : [lis].
linon. Nylon Deux noms masculins qui dési¬ — La graphie lys est archaïque.
gnent des étoffes.
1 linon (avec / minuscule et i) Toile de lin très fine. lise [liz] n. f Sable mouvant. — Avec un s.

2 Nylon (avec N majuscule et y) Nom déposé liséré n. m. Ruban. T Ne pas écrire liseré, forme
d’un lextile synthétique. fautive. Prononcer : [lizene], et non *[lizRe].
455 LISÉRER

De même, on préférera lisérage [lizeRa3] à gie, lithophage, lithophanie, lithopone n. m.


liserage, lisérer [lizcRe] à liserer. (substance utilisée en peinture), lithosphère n.
f. (écorce terrestre), lithotritie n. f (opération
lisérer v. t. Garnir d’un liséré. — Conjug. 11. chirurgicale), lithotypographie.
Change le é en è devant un e muet, sauf à
l’indicatif futur et au conditionnel présent : Je litho n. f Abréviation de lithographie. — PI. :
liséré, mais je liséreraL des lithos.

liseron n. m. Plante. — Bien prononcer : [lizR5], litige n. m. Un seul t. De même litigieux, euse.
avec [z]. Ne pas déformer en *lisseron.
litote n. f Figure de rhétorique. — Pas de h après
lisière n. f Avec lisière au pluriel : tenir en le t.
lisières.
1. Utre n. m. Unité de capacité. — Abréviation :
lisse, lice > lice. 4 sans point. On écrira donc : 251 d’huile ;3,5l
d’eau distillée.
lissier n. m. Tapissier. — Avec un trait d’imion :
Un haute-lissier {des haute-lissiers), un basse- 2. litre Tenture funéraire. ▼ Toujours féminin ;
Une longue litre noire bordait chaque côté de
lissier {des basse-lissiers), tapissier de haute
la nef.
lisse, de basse lisse.
littéraire adj. Deux t. Finale en -aire.
liste n. f. Dans la langue surveillée, on écrira :
figurer, être dans la liste, et non sur la liste.
littéral, ale, aux adj. Deux t. — Masculin pluriel
en -aux : Des équivalents littéraux. — Dérivés :
listel n. m. Moulure. T PI. : des listeaux.
littéralement, littéralité.
lit n. m. Orthographe des expressions. littéralement adv. Au sens dérivé de « tout à fait,
1 Avec le complément toujours au singulier : absolument », appartient à la langue familière ;
des lits de camp, des lits de plume, des lits de La ville a été littéralement transformée par ces
sangle. — Avec le complément toujours au travaux. Dans la langue écrite surveillée, on
pluriel : un lit de feuilles mortes, un lit de roses. préférera : absolument, complètement, entière¬
ment, totalement, tout à fait, effectivement, réel¬
2 Sans trait d’union : un lit clos, un lit gigogne lement, véritablement, vraiment.
{des lits gigognes), des lits jumeaux, un ciel de
lit {des ciels de lit). — Avec un trait d’union ; littérateur n. m. Pas de forme pour le féminin
un lit-cage {des lits-cages). — En un seul mot, {littératrice est un mot rare et douteux). On
sans trait d’union : un châlit. évite d’employer littérateur pour désigner une
femme. On dit plutôt : une femme auteur, une
litanie n. f. Pluriel ou singulier. femme écrivain, une femme de lettres.
1 Au pluriel. Au sens propre (prière) : Les
littérature n. f Deux t. De même; littéraire,
litanies de la Vierge. Les litanies des Rogations.
littérairement, littérateur.
2 En général au singulier. Au sens fi^ré et
familier (énumération répétée et fastidieuse) ; littoral, ale, aux adj. ou n. m. Deux t. Masculin
C’est toujours la même litanie de griefs et de pluriel en -aux: Les sédiments littoraux. Les
récriminations / littoraux rocheux.

-lithe Suffixe (du grec lithos « pierre »), qui lituanien, ienne adj. ou n. De Lituanie : La
entre dans la formation de certains mots population lituanienne. Les Lituaniens. — N.
savants, par exemple aérolithe. — Dans le m. Le lituanien : lanpe parlée en Lituanie. —
langage de la géologie, ce suffixe s’écrit souvent La graphie avec h, lithuanien, est vieillie. De
sans h : amphibolite, phonolithe ou phonolite. même, on écrira ; Lituanie, et non Lithuanie.

lith(o)- Préfixe (du grec lithos « pierre »), qui liturgie n. f Un seul t. De même : liturgique,
entre dans la formation de mots savants tels liturgiquement, liturgiste.
que : litharge n. f. (oxyde de plomb), lithiase
n. f. (formation de calculs biliaires, urinaires, livarot n. m. Fromage. — Toujours un l
etc.), lithiasique, lithine n. f. (oxyde de minuscule. Finale en -ot. — PI. : des livarots.
lithium), lithiné, lithinifère, lithium [litjom],
lithobie n. f (mille-pattes), lithographe, litho¬ livide adj. Le sens originel est « d’une couleur
graphie, lithographier, lithographique, litholo¬ bleuâtre tirant sur le gris, d’un gris plombé » :
LIVING-ROOM 456

Tache livide laissée sur la peau par une Prononciation : [bkawt]. — Invariable : des
contusion. — (par extension) D’une pâleur lock-out. — Dérivé : lock-outer [bkawte] v.
triste, sinistre: Le visage livide d’un homme t. (lock-outer une usine; lock-outer les ouvriers).
épuisé par Tinsomnie et la peur. Ce deuxième
sens est admis depuis longtemps, même dans loco- Tous les vocables en loco- s’écrivent en un
la langue littéraire. seul mot, sans trait d’union : locomobile,
locomoteur, locomotif, locomotion, locomotive,
living-room n. m. (anglicisme) Prononciation : locomotrice, locotracteur.
[liviijRum]. — PI. : des living-rooms [-Rum].
— S’abrège usuellement en living [liviq], pl. locution n. f. Finale en -tion.
des livings [-viq]. — Equivalent français : salle
de séjour. loden n. m. Etoffe ; manteau. — Mot allemand
francisé. — Pas de majuscule. — Prononcia¬
livrée n. f. Habit de domestique. — Pelage ou tion : [bden]. — Pl. : des lodens [-den].
plumage d’un oiseau. — Finale en -ée.
lods n. m. pl. (droit féodal) Les lods et ventes
livret n. m. Petit livre ; carnet, etc. — Texte d’un [lozevât] : droits de mutation perçus par un
opéra. — Finale en -et. seigneur.

loader n. m. Anglicisme qui désigne un engin loess n. m. Terre pulvérulente argilo-calcaire, très
de terrassement. — Prononciation : [lodoen]. fertile. — Prononciation : [losX — Invariable :
— Pl. : des loaders [-dœR]. — Equivalent des loess.
français : chargeuse.
lof ^bf] n. m. (terme de marine) Un seul f. De
lob, lobe Ne pas écrire un lob, anglicisme de la meme : lofer v. i. ▼ La graphie loffer est à
langue du tennis, comme un lobe (lobes du éviter.
cerveau, lobe de l’oreille).
logarithme n. m. Avec un i, non un y. Un h
lobby n. m. Anglicisme désignant un groupe de après le t. De même : logarithmique.
pression. — Prononciation : [bbi]. — Pl. : des
lobbies. — Equivalent français : groupe de logeable adj. Un e après le g.
pression. T Ne pas confondre avec hobby,
violon d’Ingres. loger Conjug. 16. Prend un e après le g devant
a ou O .• il logea, nous logeons. T On dit : Il loge
lober V. t. (anglicisme de la langue du tennis) rue de la Poste. Il loge place de la Mairie. Il
Un seul b. loge avenue Gambetta (et non dans la rue de
la Poste, sur la place de la Mairie, dans l’avenue
lobule n. m. Petit lobe. — Toujours masculin : Gambetta).
Un lobule peu saillant.
loggia n. f. Balcon couvert ; loge sur une façade.
local, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en — Mot italien à demi francisé. Prononciation :
-aux : Des intérêts locaux. Des locaux vastes et [bd3ja]. — Pl. : des loggias [-dsja].
bien aménagés.
logiciel n. m. Techni(^ue de l’utilisation des
locataire n. m. ou f. Finale en -aire. ordinateurs. S’oppose a matériel, technique de
la fabrication des ordinateurs. On pràérera
location-vente n. f. — Pl. : des locations-ventes. logiciel à l’anglicisme software.
— Mot à employer de préférence à l’anglicisme
leasing. logique, logistique Deux mots à bien distinguer.

1. loch n. m. Appareil qui sert à mesurer la vitesse 1 logique Science ou art du raisonnement : La
d’un navire. — Prononciation ; [bkl. — Pl. : logique formelle d’Aristote. — (adjectivement)
'des lochs [bk]. Les structures logiques de l’entendement.
2 logistique.
2. loch n. m. Lac d’Ecosse : Le loch Ness. Le loch
Morar. — Prononciation : [bk]. — PL ; des a/ Forme nouvelle de la logique, qui utilise
lochs [ bk]. des notations analogues à celles des mathémati¬
ques. — (adjectivement) : Les algorithmes
lock-out n. m. Anglicisme qui désigne la logistiques.
ferme! ure d une usine, décidée par la direction b/ Technique du transport des troupes en
au cours d’un conflit avec les salariés. — campagne, du stockage et de la répartition des
457 LOGIS

vivres, des munitions, du matériel, du carbu¬ 6 Loin de moi la pensée (l’idée) que, suivi de
rant : La logistique a pris une grande importance l’indicatif, du subjonctif ou du conditionnel.
dans la stratégie moderne. — (adjectivement) Tours corrects : Loin de moi la pensée que ce
Le support logistique d’une troupe en campagne. garçon est un incapable. Loin de moi l’idée que
nous puissions échouer (idée d’éventualité). Loin
logis [bsi] n. m. Finale en -is. de moi la pensée que tout échouerait s’il refusait
de nous aider. — Loin de moi la pensée (l’idée)
logomachie n. m. Prononciation : [logomaji], de, suivi de l’infinitif, est aussi un tour correct :
avec [J]. De même : logomachique [logomajik]. Loin de moi l’idée de tout abandonner. T Le
tour elliptique loin de moi de, suivi de l’infinitif
logorrhée [bgoRe] n. f. Attention au groupe (Loin de moi de tout abandonner), est dé¬
-rrh- et à la finale -ée. Dérivé : logorrhéique conseillé dans la langue surveillée. En revanche,
[bgDReik]. le tour, très différent, être loin de, suivi de
l’infinitif, est parfaitement correct : Il est loin
logos n. m. (terme de philosophie) Inusité au de vouloir tout abandonner. Elle est très loin
pluriel. — Prononciation : [bgos]. d’avoir réussi

loi n. f. Sans -e à la fin. — PI. : des lois. — lointain, aine adj. ou n. m. L’expression dans le
Composés : loi-cadre (des lois-cadres) loi-pro¬ lointain est très correcte ; Dans le lointain se
gramme (des lois-programmes), décret-loi (des profile la chaîne des Dômes. En revanche, on ne
décrets-loi^. dira pas *au lointain, mais au loin > loin (2).

loin adv. Orthographe et expressions. loi-programme > loi.

1 Adverbe, donc toujours invariable : Ces loir n. m. Animal. — Pas de e à la fin.


années-là sont bien loin.
2 Au loin, A une grande distance : Au loin, on loisible adj. Permis, possible. — Ne s’emploie
aperçoit les collines du Perche. ▼ Ne pas dire guère que dans le tour il m’est (t’est, lui est,
*au lointain. En revanche, dans le lointain est nous est...) loisible de, suivi de l’infinitif : Il ne
très correct ; Dans le lointain se profile la chaîne m’est pas loisible de décider moi-même.
des Dômes
loisir n. m. Finale en -ir (pas de -e final).
3 De loin. Expression correcte au sens de « à une
grande distance, après une grande durée, avec un lokoum > rahat-loukoum.
grand recul » : De loin, les montagnes ne sem¬
blent pas très hautes. De loin, ces événements lombago > lumbago.
paraissent bien insignifiants. — En revanche,
dans la langue surveillée, on évitera d’employer lombaire adj. Des lombes : Douleurs lombaires.
de loin au sens de beaucoup, de beaucoup. Dire : — Finale en -aire.
Il est beaucoup plus habile (ou de beaucoup plus
habile) que moi. Il est le plus habile de beaucoup. lombes Partie du corps. — Toujours masculin :
Eviter : Il est de loin plus habile que moi II est le Avoir les lombes douloureux. — Très rare au
plus habile de loin. L’emploi de de loin m sens de singulier ; Le lombe droit. Le lombe gauche.
« de beaucoup » peut même aboutir à des équi¬ — Dérivés : lombaire, lombalgie, lombarthrose.
voques (Il est de loin le meilleur marqueur de
buts) ou à des cocasseries (Ce magasin d’alimen¬ lombric n. m. Ver de terre. V Bien prononcer :
tation est de loin le plus proche de mon domicile). [bbnik], le -c n’est pas muet.
4 De loin en loin. Seule expression usuelle de
nos jours ; De loin en loin, un clocher se dresse l’on, on > on.
dans l’immensité de la plaine. — De loin à loin
est vieilli. S’employait surtout au sens de « à londonien, ienne adj. ou n. De Londres.
de grands intervalles réguliers » : De loin à loin, — Attention à la majuscule : La population
on planta des poteaux, pour marquer les limites londonienne. Les Londoniens.
du domaine.
londrès n. m. Type de cigare. — Prononciation :
5 Du plus loin que, d’aussi loin que. En [bdnes]. — PI. : des londrès [-dnes].
principe, indicatif quand il s’agit d’espace : Du
plus loin qu’il m’aperçut, il se mit à agiter les long, longue adj. ou n. m. ou adv. Prononciation,
bras D’aussi loin qu’ils virent la mer, les enfants emplois et expressions.
poussèrent des cris de joie. — En principe,
subjonctif quand il s’agit de temps : Du plus 1 Devant un nom qui commence par une
loin qu’il m’en souvienne. voyelle ou un h muet, on fait la üaison avec
LONGANIMITÉ 458

le masculin long. Autrefois, le g final se long-jointe adj. Dont les paturons sont trop
prononçait dans ce cas [k] : Un long espace longs. — Un trait d’union. Le premier élément
[ôéBkespas], De nos jours, on prononce plutôt reste invariable, le second s’accorde en nombre
[g] : Un long espace [débgEspas]. La pronon¬ et en genre : Un cheval long-jointé. Des chevaux
ciation avec [k] n’est cependant pas fautive. long-jointés. Une jument long-jointée. Des ju¬
Elle est même préférable dans la diction ments long-jointées.
soignée.
longtemps adv. Attention au g intérieur. — En
2 Dans l’emploi adverbial, toujours invariable :
un seul mot sans trait d’union.
Ces filles s’habillent long. L’artillerie tirait trop
long.
longuement adv. Avec -gu-.
3 On dit indifféremment : Cette salle a huit
mètres de longueur ou huit mètres de long. Dans 1. lon^et, ette adj. (familier) Un peu trop long.
le style très surveillé, on préférera huit mètres — Finale en -et, -ette.
de longueur.
2. longuet n. m. Petit pain long. — Finale en -et.
4 De tout son long. Seule forme correcte : Il
est tombé de tout son long. On évitera *tout de
son long. longueur n. f. Huit mètres de long ou de
longueur > long (3).
5 Au long de. Dans la langue littéraire,
s’emploie au sens de « le long de » : Il longue-vue n. f. — PI. : des longues-vues.
marchait en silence au long de la rivière. Cet
emploi est un peu archaïque. — L’expression looping n. m. Anglicisme désignant une figure
est surtout usitée dans le sens temporel comme d’acrobatie aérienne. — Prononciation :
équivalent de « au cours de » : Au long des [lupiq]. — PI. : des loopings [-piq].
mois et des années, l’oubli fit peu à peu son
œuvre. lopin n. m. Parcelle de terre. — Un seul p.
6 Le long de. Au sens spatial, est usuel dans
la langue courante : Allons donc nous prome¬ loquace adj. La prononciation la plus courante
ner le long de la rivière. — Ne s’emploie pas de nos jours est [bkas]. La prononciation
au sens temporel. Ne pas dire par exemple *le [bkwas] est vieillie et recherchée, mais non
long des mois et des années, mais au long des incorrecte. — De même, pour loquacité, à côté
mois... de la prononciation usuelle [bkasite], il existe
une prononciation [bkwasite].
1 Tout au long. Suivaient plus littéraire de
tout du long, qui a une connotation plus loquet n. m. Pièce servant à fermer une porte.
familière ; Ce document est tout au long un tissu — Finale en -et. — Dérivé : loqueteau [bkto].
de mensonges. Il m’a raconté tout du long
l’histoire de ses démêlés avec sa famille I
lord n. m. Mot anglais francisé. Prononciation ;
[Idr]. pi. ; des lords [Idr]. — Avec un l
longanimité n. f (littéraire) Patience, mansué¬ minuscule (Les lords jouissaient encore au XIX‘
tude. — Avec g et non -gu-. siècle d’un prestige immense), sauf devant un
nom propre (Il rencontra Lord Byron). — Avec
long-courner n. m. ou adj. Avec un trait un C majuscule et un / minuscule : la Chambre
d’union, à la différence de long cours. — Pas des lords. — Avec un / minuscule et un A
de féminin. — PI. : des long-courriers, des avions majuscule ; le premier lord de l’Amirauté.
long-courriers. — Avec un trait d’union : le lord-président du
Conseil (des lords-présidents...), lord-maire.
1. longe n. f. Partie de l’échine du veau. — Avec des minuscules : le lord-maire de
Londres, le lord-maire d’Edimbourg, des lords-
2, longe n. f. Lanière qui sert à attacher un maires. — Avec un L et un M majuscule : le
.animal ; lanière d’un fouet. Lord-Maire, sans complément (= celui de
Londres).
longer v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
devant a ou o .• il longea, nous longeons. lorgner v. t. Attention au i après le groupe -gn-
à la première et à la deuxième personne du
longeron n. m. Pièce longitudinale d’un pont pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
métallique, d’un châssis de véhicule, etc. présent : (que) nous lorgnions, (que) vous
lorgniez.
longitudinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les couloirs longitudinaux. loriot n. m. Oiseau. — Finale en -ot.
459 LORRAIN

lorrain, aine adj. ou n. De Lorraine. — Atten¬ lotion n. f. Deux n dans le dérivé ; lotionner.
tion à la majuscule : La population lorraine. Les
Lorrains. Une Lorraine. — N. m. Le lorrain : lotir V. t. Un seul t. De même : loti, lotissement,
dialecte parlé en Lorraine. — Attention aux lotisseur.
deux r.
loto n. m. Jeu. — Un seul t.
lors [Ior] Emplois et locutions.
lotte n. f. Poisson. — Deux t. On évitera la
1 L’emploi adverbial (au sens de « alors ») est
graphie lote, rare et vieillie.
vieux.
2 De nos jours, ne s’emploie que dans des locu¬ lotus n. m. Plante. — Prononciation : [btys].
tions : dès lors, depuis lors, pour lors, lors de. — PI. ; des lotus [-tys].
3 Dès lors que. Est vieilli au sens de « à partir
louange n. f. Avec -an-.
du moment où » : Dès lors qu’il eut fait cet
héritage, il vécut sans souci d’argent. — S’em¬
louanger v. t. Conjug. 16. Prend un e après
ploie encore dans le sens de « puisque, du
le g devant a ou o.’ il louangea, nous louan-
moment que » : Dès lors que vous refusez de
geons.
comprendre, je n’ai plus qu’à me taire. Tour
assez littéraire.
louer, louanger Ces deux verbes ne sont pas
4 Lors même que. Suivi de l’indicatif, signifie interchangeables.
« même quand » : Lors même qu’il est déçu,
1 louer Appartient à tous les registres. Peut
il se montre aimable. — Suivi du conditionnel,
s’employer même dans le style le plus noble.
équivaut à « même si » : Lors même que vous
Ne comporte pas de nuance péjorative : Louez
apporteriez des preuves, on ne vous croirait pas.
le Seigneur t Un bon critique doit savoir louer
— Ces constructions avec lors même que
avec enthousiasme et blâmer avec mesure.
appartiennent à la langue soutenue. T Ne pas
déformer en *alors même que. 2 louanger Appartient à la langue semi-fami¬
lière. Ne s’emploie guère dans le style sérieux
lorsque conj. Elision et sens. et noble. Toujours assez péjoratif Signifie
« louer avec excès, sans discernement, de
I S’élide devant il, elle, on, un, une: Lorsqu’il manière déplacée » ; Il passe son temps à
vient. Lorsqu’un tel fait se produit. — Devant louanger à tout propos des gens dont il disait
en, l’usage est incertain. On préférera la forme du mal le jour précédent. — Le mot louange
non élidée ; Lorsque, en 1968, ces faits se n’est nullement péjoratif Le mot louangeur est
produisirent (mieux que Lorsqu’en 1968 ces faits toujours assez péjoratif
se produisirent).
II Lorsque, quand. Ces deux conjonctions sont louis n. m. Ancienne pièce de monnaie. — Avec
à peu près synonymes. Quelques différences un / minuscule.
cependant.
louise-bonne n. f Poire d’automne. — PI. : des
1 lorsque N’appartient pas à la langue parlée louises-bonnes.
courante. Est d’un registre plus « noble » que
uand. En principe, souligne plutôt l’aspect louisianais, aise adj. ou n. De la Louisiane : La
istorique, singulier de l’action (et non la population louisianaise. Les Louisianais. — Un
répétition) : Lorsque Louis vint à Paris, en seul n, comme dans Louisiane.
janvier 1959...
2 quand Appartient à tous les registres et louis-philippard, arde adj. (toujours péjoratif)
même à la langue la plus familière. En principe, De l’époque de Louis-Philippe : Des meubles
souligne mieux que lorsque l’idée de répétition : louis-philippards. Une décoration louis-philip-
Quand Louis venait à Paris, il descendait dans parde. Des chaises louis-philippardes.
un hôtel du quartier de la gare Saint-Lazare.
louis-quatorzien, ienne adj. De l’époque de
losange n. m. Avec un s et -an-. Louis XIV : Le faste louis-quatorzien. Les
artistes louis-quatorziens. La majesté louis-
lot n. m. Part attribuée à chacun. — Prononcia¬ quatorzienne. Les peintures louis-quatorziennes.
N’est pas péjoratif Cependant, dans le style très
tion : [lo].
surveillé, on préférera de Louis XIV, de l’époque
de Louis XIV, de l’époque classique.
loterie n. f. Un seul t.

loti, ie adj. Etre bien loti, mal loti — Un seul t. loukoum > rahat-loukoum.
LOULOU 460

loulou n. m. — PI. : des loulous. louvoiement [luvwamâ] n. m. Action de


louvoyer. — Attention à l'e muet intérieur.
loup [lu] n. m. Attention au -p final, muet. —
Féminin : louve. — Avec loup au singulier : louvoyer v. i. Conjug. 21. Change y en i devant
marcher à pas de loup. un e muet : je louvoie. Je louvoierai

loup-cervier n. m. Avec un trait d’union. — PI. : lovelace n. m. (vieilli) Séducteur débauché.


des loups-cerviers. — Prononciation : [bvlas]. Un / minuscule.
— Ne pas déformer en *lovelasse.
loup de mer n. m. Pas de traits d’union. — PI. :
des loups de mer. loyal, ale, aux adj. Bien prononcer [Iwajal, al,
o], et non *[bjal, al, oj. — Mascuhn pluriel
loupe n. f. Un seul p. en -aux : Des serviteurs loyaux. — Dérivés :
loyalement [Iwajalmâ], loyalisme [Iwaja-
louper V. t. (populaire) Manquer, rater. — Un lism(a)], loyaliste [IwajalistCa)], loyauté
seul p. [Iwajote].

loup-garou n. m. Un trait d’union. — PI. : des loyalisme, loyauté Deux noms qui ne sont
loups-garous. nullement synonymes.

lourd, lourde adj. ou adv. Emplois et 1 loyalisme n. m. Attitude politique de ceux


expressions. qui restent fidèles au pouvoir légal ; Le loya¬
lisme des populations locales rend difficile
1 Dans l’emploi adjectif, variable : Ces caisses l'action des rebelles. — Adjectif : loyaliste.
sont lourdes. — Dans l’emploi adverbial,
invariable : Ces caisses pèsent lourd. 2 loyauté n. f. Qualité morale d’une personne
franche, sincère, fidèle à ses engagements : On
2 Sans trait d’union : un poids lourd (camion). peut reconnaître la loyauté d'un adversaire, tout
PL : des poids lourds. en le combattant — Adjectif correspondant :
3 II fait un temps lourd. Expression correcte loyal.
à préférer à il fait lourd, expression assez
familière calquée sur il fait chaud, il fait froid, loyer n. m. Bien prononcer: [Iwaje], et non
il fait beau. *[bje]. — On dira un loyer de mille francs et
non un loyer *à mille francs > à (XIII, 3).
lourdaud, aude adj. ou n. Finale en -aud, -aude.
lu Invariable dans des tours tels que : Lu les pièces
lourdeur n. f. Ne s’emploie guère qu’au figuré : ci-annexées. — Toujours invariable aussi dans
La lourdeur du style. La lourdeur d'esprit. La la formule Lu et approuvé.
lourdeur de l'air avant l'orage. — On ne dirait
guère ; La lourdeur du plomb limite l'emploi lubie n. f. Caprice. — Un seul b.
de ce métal. On dit plutôt ; Le poids, le grand
poids du plomb... lubrifier v. t. Conjugaison et forme.

loustic n. m. Le -c final se prononce ; [lustikj. 1 Conjug. 20. Double le i à la première et à


— Ne pas écrire *loustique. la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
loutre n. f Animal. — Un seul t. lubrifiions, (que) vous lubrifiiez.
2 T Ne pas déformer en *lubréfier. Dérivés
louvart ou louvat n. m. Jeune loup. — Les deux (avec -bri-) ; lubrifiant, lubrification.
formes sont admises.
lubrique adj. Dérivés : lubriquement, lubricité.
louveteau n. m. Un e après le v. — PL : des
-louveteaux. luc^e Insecte. T Toujours masculin : Un lucane
très gros. — Ne pas déformer en Hucame.
louveter [luvte] v. i. Conjug. 14. Double le t
devant un e muet : la louve louvette [luvet], met lucarne n. f. Petite fenêtre, dans un toit.
bas ses petits ; la louve louvettera [luvEtnaj.
lucide adj. Dérivés : lucidement, lucidité.
louveterie n. f. T Prononciation : [luvtRÎ], et
non ♦[luvEtRi]. -
luciole n. f. Insecte lumineux. — Un seul /.
louvetier n. m. Prononciation : [luvtje]. luette, glotte > glotte.
461 LUGE

luge n. f. Dérivés : luger v. i. (faire de la luge), IV Lui en concurrence avec soi.


lugeur.
1 Avec un sujet indéterminé désignant une
personne. On emploie toujours soi. Lui est
lui Pronom personnel de la troisième personne impossible : Tout homme porte en soi le regret
du singulier. de quelque paradis perdu. Un homme bien élevé
I Orthographe. Un trait d’union dans lui- évite de trop parler de soi. Que chacun pense
même. Trait d’union aussi dans les formes d’abord à soi
d’impératif : portez-lui, donne-lui, parlez-lui, 2 Avec un spjet déterminé désignant une
donnez-le-lui, etc. > annexes (impératif). personne. En général, on emploie lui (ou elle) :
II Peut s’employer, sans il, comme sujet d’insis¬ Mon camarade portait en lui je ne sais quelle
tance : Certes, il n’est pas comme nous; lui est nostalgie (au féminin Elle portait en elle...). Ce
toujours insouciant. Lui, quiatoutvu, vousrensei- jeune homme, timide, ne parlait jamais de lui
gnera. — Peut renforcer il : Moi, je travaille, mais Cette jeune fille, timide, ne parlait jamais d’elle.
lui, il s’amuse. — Peut être isolé par deux vir¬ Jean-Marc est un égoïste, il pense d’abord à lui
gules : Etienne, lui, ne pensait qu’au départ. 3 Dans la langue archaïsante. La forme soi
— Peut être en apposition au sujet ; Ils sont est parfois employée là où l’on attendrait lui :
malades tous les deux, elle cardiaque, lui diabéti¬ Le vicomte apportait avec soi l’air de Paris et
que. — S’emploie aussi comme complément di¬ de la cour. Mon ami avançait droit devant soi,
rect quand la forme atone le n’est pas possible (Je sans détourner la tête.
n’ai rencontré ni lui ni son adjoint) ou comme
apposition au complément direct (Vous les 4 L’emploi de soi permet parfois d’éviter une
connaissez bien, n ’est-ce pas, lui et son frère ?). amphibologie. Il flatte son chef et le sert avec
zèle, et il travaille aussi pour soi Le tour et il
III Lui (elle) employé avec une préposition. travaille aussi pour lui serait ambigu.
1 Sauf avec sur, sous, dans, à et de, le pronom 5 Avec un sujet désignant une chose. En
lui (elle) peut s’employer avec une préposition, général, on emploie lui (elle), que le sujet soit
soit qu’on parle d’une personne, soit qu’on parle déterminé ou indéterminé : Ce jour amena avec
d’une chose : Antoine allait le premier, Jean- lui son lot de besognes monotones. Chaque jour
Louis marchait derrière lui Le char d’assaut amène avec lui des peines et des joies. — Dans
avançait lentement, quelques soldats s’abritaient le cas où le sujet est indéterminé, on peut aussi
derrière lui employer soi : Chaque année amène avec soi ses
peines et ses joies. Dans le cas où le sujet est
2 Sur lui (sur elle), sous lui (sous elle) en détermmé, on peut, dans la langue archaïsante,
concurrence avec dessus, dessous. Quand on employer soi a la place de lui si le nom est
parle d’une personne ou d’une chose persoimifiée masculin ; Ce jour mémorable apporta avec soi
ou d’un animal familier qu’on assimile à une un changement immense dans ma vie. Avec un
personne, on emploie sur lui (sur elle), sous lui nom féminin déterminé, on emploie plutôt elle :
(sous elle), et non dessus, dessous : Le roi était Cette année amena avec elle des changements
faible ; une menace terrible pesait sur luL Elle extraordinaires.
aimait son pays et voyait avec angoisse les dangers
qui pesaient sur lui Son chien avait froid, il 6 En soi. S’emploie facilement avec un nom
étendit sur lui une vieille couverture. — Quand on de chose dans tous les cas, même quand on
parle d’une chose ou d’un animal quelconque, on renvoie à un nom féminin déterminé : L’œuvre
emploie dessus, dessous, et non sur lui (sur elle), de ce poète est en soi assez ordinaire, mais elle
sous lui (sous elle) : Elle poussa le fauteuil contre annonce une esthétique nouvelle.
le mur et mit une housse dessus Le chameau V Lui en concurrence avec le, la devant
s’agenouilla, le Bédouin s’installa dessus. La cor¬ certains verbes suivis de l’infinitif. Je lui laisse
niche était très saillante, il se mit dessous pour pousser le chariot, je le laisse pousser le chariot.
s’abriter de la pluie. Je lui ai entendu chanter cette chanson, je l’ai
3 Quand on parle d’une personne, on ne dit entendu chanter cette chanson. Je le fais
pas *dans lui (*dans elle), mais en lui (en elle) : manger. Je lui fais manger sa bouillie. Je lui
Tous ces obstacles que cet homme timoré redoute fais réciter sa fable. Je le fais réciter. Cela le
existent bien, mais c’est en lui qu ils existent. fera penser à moi Je lui ferai penser à cette
— Quand on parle d’une chose, on ne dit pas affaire > le 2 (V, § 1) et faire (IV, § 1).
*dans lui (*dans elle), mais dedans : Ouvre ton VI Emplois particuliers.
tiroir et mets dedans tes cahiers et tes crayons.
1 Préposition lui participe passé
4 /f/«f(de//e) en concurrence avecy> y (IV). (construction du type Cet ouvrage à lui dédié).
5 De lui (d’elle) en concurrence avec en > Cette construction se rencontre surtout avec à,
mais aussi avec de, par, pour, etc. ; Toutes ces
en 2 (IV, 1, 2, 3 et 4).
LUIRE 462

oeuvres par lui (par elle, par eux) réunies 2 Dans le langage courant, un L majuscule
composaient un merveilleux musée. Ce tour est quand on veut parler non du disque ou du
littéraire, mais parfaitement correct. croissant lumineux visible dans le ciel, mais du
corps céleste lui-même : Aurais-tu voulu aller
2 Lui, indiquant la personne à l’avantage (au sur la Lune, comme Neil Armstrong ?
détriment) de qui l’action est accomplie
(construction du tyi» U lui a gâché sa soirée). 3 Dans le langage courant, un / minuscule
Tour usuel et parfaitement correct. quand on veut parler du disque ou du croissant
visible dans le ciel ; La lune se lève. La lune
luire V. i. Je luis, tu luis, il luit, nous luisons, vous brille. Un beau clair de lune.
luisez, ils luisent — Je luisais. — Passé simple
4 Plutôt avec un / minuscule : la nouvelle
pratiquement inusité. — Je luirai — Je luirais.
— Luis, luisons, luisez. — Que je luise. — Sub¬ lune, la pleine lune (et, au figuré, un visage
en pleine lune).
jonctif imparfait pratiquement inusité. — Lui¬
sant — Lut — Le pasæ simple était Je luisis, le
subjonctif imparfait que Je luisisse. Ces deux lunetier n. m. Un seul t — Prononciation:
temps sont sortis de l’usage. On évitera d’em¬ [lyntje].
ployer en guise de passé simple des formes telles
que *illuit, *ilsluisirent —participe passé n’a lunette n. f. Singulier et pluriel.
ni féminin ni pluriel. 1 Une lunette. Instrument d’optique constitué
par un tube muni d’im objectif et d’un oculaire ;
lumbago n. m. Prononciation : [ISbago], et non Une lunette astronomique. — Quand on veut
*[ldÉbago]. — La graphie lombago est plus rare désigner plusieurs de ces instruments, on dit
et moins conseillée. des lunettes, mais on prendra garde à la
confusion avec le sens 2 ci-dessous. Par
lumière n. f. Expressions. exemple, on dira; Cet opticien est spécialisé
1 C)ndistinguera/a{i%dé/d/umière,allumenme dans la vente des lunettes d’approche (et non
lampe, et faire la lumière (sur une affaire), faire des lunettes, ce qui serait ambigu).
connaître ce qui était caché, obscur, incertain. 2 Des lunettes. Ensemble constitué par deux
2 On écrira plutôt faire de la lumière, donner verres correcteurs ou protecteurs et leur mon¬
de la lumière et l’on évitera le pléonasme ture : Elle mit ses lunettes pour déchiffrer la
familier allumer la lumière. En revanche, les partition — (^and on veut désigner plusieurs
expressions allumer la lampe, éteindre la de ces ensembles correcteurs ou protecteurs, on
lumière sont parfaitement correctes. dit des paires de lunettes : J’ai deux paires de
lunettes, l’une pour voir de loin, l’autre pour lire.
3 Les scientifiques recommandent d’écrire an¬ On ne peut dire : *J’ai deux lunettes.
née de lumière ÿl. ; des années de lumière) et
non année-lumiere.
lunetterie [lynetsi] n. f. Deux t à la différence
de lunetier.
luminaire n. m. Finale en -aire.
lunule n. f. Un seul n, un seul L
luminescence n. f. Finale en -ence. — Attention
au groupe -sc-. De la même famille : luminescent
lupanar [l)^anaR] n. m. (littéraire et vieilli)
Lumitype n. f. Machine à composer sur film Maison de prostitution. — Mot latin francisé.
Finale en -ar, non en -ard. — PI. : des lupanars
(photocomposition). — Nom déposé, donc une
majuscule. [-naa].

lunch n. m. (anglicisme) Prononciation : [IdéJ^, lupin n. m. Plante. — Un seul p.


plutôt que [lœnjl — PI. : des lunches [IdéJ],
plutôt que des lunchs. — Dérivé ; luncher lupus n. m. Maladie de peau — Prononciation :
[lôeje] V. i. [lypys]. — PI. : des lupus [-pys].

lundi n. m. Nom de jour de la semaine, donc luKtte n. f. Seulement dans l’expression familière
une minuscule : Le lundi 15 mai Je viendrai il y a belle lurette, il y a bien longtemps.
lundi prochain.
luron n. m. (familier) Homme plein d’allant et
lune n. f Usage de la majuscule. de gaieté, un peu effronté : Ah / nous étions alors
de francs limm / Quels sacrés lurons l — Deux
1 Dans la langue de l’astronomie, toujours un n dans le féminin : luronne. — Les expressions
L majuscule : La Lune est située à une distance gai luron. Joyeux luron, à l’origine pléonasti¬
de 350 JOO kilomètres de la Terre.
ques, sont de nos jours admises dans l’usage.
463 LUSTRAL

lustraL ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux. sait sa cour par ses orgies. — Substantif
correspondant : luxure.
1. lustre n. m. Eclat. — Appareil d’éclairage.
3 luxueux, euse. Somptueux, fastueux, très
beau et très coûteux : Une voiture luxueuse.
2. lustre n. m. Période de cinq ans.
— Substantif correspondant : luxe.
lustrine n. f. Etoffe.
luzerne n. f. Plante. —Avec un z.
lut n. m. Mastic, pâte qui sert à obturer.—Pronon¬
lycanthrope n. m. Loup-garou. — Attention à
ciation : [l)rij. Ne pas écrire comme luth, instru¬
l’y et au groupe -th-. — Dérivé : lycanthropie
ment de musique.—Dérivé : luter v. t. (obturer).
n. f. (maladie mentale).
luter V. t. Obturer avec du lut. T Ne pas écrire
lycaon [likaô] Animal. — Avec un y.
comme lutter, combattre.
lycée n. m. Avec y et finale en -ée. — Normale¬
luth n. m. Instrument de musique. — Prononcia¬
ment avec une minuscule : Le lycée Biaise
tion : [lyt]. PI. : des luths. — Avec -th-. De
Pascal. — Dérivé : lycéen, enne.
même : lutherie, luthier, luthiste. — Attention
à l’homophone lut, mastic.
Lycra n. m. Textile élastique. — Avec un y. Nom
déposé, donc avec une majuscule.
luthéranisme n. m. Doctrine rehgieuse de
Luther. ▼ Ne pas déformer en Vuthérianisme.
lymphe [lêf] n. f. Avec un y et -ph-. De même :
lymphadénite, lymphagogue, lymphangite, lym¬
luthérien, ienne n. ou adj. Protestant qui suit
phatique, lymphatisme, lymphocyte, lympho¬
la doctrine de Luther. — Avec -th-. N’est
cytose, lymphogranulomatose, lymphoïde,
pas un nom de peuple, donc pas de majuscule :
lymphoréticulose.
Les luthériens.
lymphe, nymphe Deux noms paronymes à bien
luthier, luthiste Ces deux noms ne sont
distinguer.
nullement synonymes.
1 lymphe Liquide organique qui circule dans
1 luthier n. m. Celui qui fabrique des instru¬
le système lymphatique.
ments de musique (luths à l’origine, puis violons,
violoncelles, guitares, mandolines, etc.). 2 nymphe Divinité féminine de la Grèce
antique. — Jeune fille belle et gracieuse — Etat
2 luthiste n. m. ou f. Artiste qui joue du luth.
intermédiaire entre la larve et l’insecte adulte.
— Les nymphes : les petites lèvres de la vulve.
lutin Comme substantif, n’a pas de forme pour le
féminin : Cette fillette est un charmant lutin ! —
Lynch [lijl On dit : la loi de Lynch (avec un
Dans l’emploi adjectif, d’ailleurs vieilli et rare,
L majuscule). Ne pas déformer en *loi du lynch.
il existe un féminin lutine : Il est d’humeur lutine.
— Dérivés : lynchage [lêjas], lyncher [léje].
— Ne pas dire *le lynch, mais le lynchage.
lutrin n. m. Pupitre d’église. — Finale en -in.
lynx [léks] n. m. inv. Animal. — Avec un y.
lutte n. f. Deux t. De même: lutter, lutteur.
lyonnais, aise adj. ou n. De Lyon. — Attention
lutter V. i. Combattre. — Ne pas écrire comme
à la majuscule ; La population lyonnaise. Les
luter, obturer.
Lyonnais. — N. m. Le lyonnais : dialecte. — Le
Lyonnais: la région de Lyon.
lux n. m. inv. Unité d’éclairement. — Ne pas
écrire comme luxe, faste.
lyophiliser [Ijafilize] v. t. Dessécher (une
luxuriant, luxurieux, luxueux Trois adjectifs substance) pour assurer la conservation.
— Avec un y et ph. De même : lyophile,
à bien distinguer.
lyophilisation.
1 luxuriant, ante. Quahfie une végétation très
abondante : La végétation luxuriante des pays lyre n. f. Avec un y. De même : lyrique,
tropicaux. — Très exubérant, très fécond, très lyriquement, lyrisme.
riche, très orné : Imagination luxuriante. L’or¬
nementation luxuriante de l’art baroque. lys n. m. Orthographe vieiUie pour lis, plante, fleur.
Substantif correspondant : luxuriance.
2 luxurieux, euse. Qui est trop porté sur les lyse n. f. (terme de biochimie et de physiologie)
plaisirs des sens. Ce prince luxurieux scandali¬ Avec un y. De même : lysat, lysine.
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ma > mon. mâcher v. t. Avec un accent circonflexe.

macabre adj. Avec un seul c, à la différence de machette n. f. Sabre d’abattis. — Deux t.


macchabée. — Prononciation : [ma/et].

macadam n. m. Avec un seul c. Prononciation : machiavel n. m. Avec un m minuscule. — Pro¬


[makadam]. Dérivés ; macadamisage, nonciation : [makjavell. Dérivés : machiavéli¬
macadamiser. que [makjavelik], machiavéliquement [makja-
velikmâ], machiavélisme [makjavelism(a)].
macaque n. m. Singe. — Un seul c.
mâchicoulis n. m. Avec un accent circonflexe
macaron n. m. Gâteau ; ornement. — Un seul c. sur le O. — Prononciation : [maj'ikuli], le -s
final est muet.
macaron, mascaron > mascaron.
machinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
macaroni n. m. On dit indifféremment : manger -aux ; Des gestes machinaux.
du macaroni ou des macaronis. — De nos jours,
le pluriel avec -s, des macaronis, est plus fréquent machine n. f. Sans trait d’union : machine à
que le pluriel à l’italienne, des macaroni, sans -s. écrire, machine à coudre, machine à calculer,
etc., faire machine arrière. - Avec un trait
macchabée [makabe] n. m. (populaire) Cadavre. d’union ; machine-outil, machine-transfert, la
— Avec un m minuscule, à la différence du nom théorie des animaux-machines de Descartes.
propre Macchabée, qui, au pluriel, s’écrit avec un
-s : les frères Macchabées, les sept Macchabées. machine-outil n. f — PI. : des machines-outils.
— Attention au groupe -cch-et à la finale -ée.
machine-transfert n. f. — PI. ; des machines-
macérer v. i. Conjug. 11. Il macère, mais il transferts.
macérera. — Dérivés : macérateur, macération.
mâchoire n. f. Avec un accent circonflexe.
Mach Prononciation : [mak]. — Toujours avec — Finale en -oire.
un Af majuscule. — S’emploie sans article : Cet
avion vole à Mach 2,5. Ne pas écrire Une vitesse mâchonner v. t. Avec un accent circonflexe et
de 1,5 Mach ni Cet avion vole à 2,5 Mach. deux K. Demème : mâchonnement, mâchouiller.

mâche [maJl n. f. Salade. - Avec un accent 1. mâchurer v. t. Ecraser. — Avec un accent


circonflexe sur le a. circonflexe sur le a. De même : mâchure n. f.
(endroit écrasé).
mâchefer [ma/feR] n. m. Avec un accent
circonflexe sur le a. — En un seul mot, sans 2. mâchurer v. t. Maculer. — Avec un accent
trait d’union. circonflexe sur le a.
MAÇON 466

maçon n. m. Prononciation : de nos jours, maestro n. m. Mot italien francisé. Prononcia¬


[mas5], plutôt que [mas5]. Deux n dans les tion : [maestRo]. PI. (en français) : des maes¬
dérivés maçonne (abeille maçonne), ma¬ tros [-stRo]. — Pas de tréma sur le e.
çonnage, maçonner, maçonnerie, maçonnique.
mafiîa > mafia.
maçon, maçonnique, franc-maçon > franc-
maçon. mafiQu, ue adj. Joufflu. — Deux /

macramé n. m. Grosse dentelle d’ameublement. mafia n. f. Orthographe, emploi de la majuscule


— Finale en -é. et dérivé.
1 On préférera la graphie mafia à maffia.
macro- Préfixe (du grec makros « long »), qui
entre dans la formation de nombreux mots 2 Avec un M majuscule ; la Mafia, association
savants. Les composés en macro- s’écrivent en secrète de Sicile ou des Etats-Unis (La Mafia
un seul mot, sans trait d’tmion ; macrocéphale, est toute-puissante dans certaines villes de l’ouest
macrocosme, macromolécule, macroscopique, de la Sicile).
etc. On préférera la graphie macroéconomie à
macro-économie (qui se rencontre quelquefois). 3 Avec un m minuscule: une mafia, une
association occulte quelconque (Les anciens
élèves de cette grande école forment une mafia
maculer v. t. Un seul /. De même : macule,
maculature. bien organisée). — Mot italien francisé. PI. : des
mafias [mafja].
madame L’abréviation est Mme (mieux que 4 Le dérivé mafioso, membre de la Mafia, n’est
Jtf”e). L’abréviation du pluriel mesdames est pas francisé. PI. : des mafiosi [mafjozi].
Mmes (mieux que M""»). — Pour l’emploi de
la forme pleine ou de la forme abrégée et pour m^asin n. m. V Avec un s et non un z, à la
l’emploi de la majuscule > monsieur. différence de magazine. — Sans trait d’union :
un grand magasin (La Samaritaine, grand
mademoiselle L’abréviation est Mlle (mieux magasin de Paris). — Dérivés : magasinage,
que Af"«). L’abréviation du pluriel mesdemoi¬ magasiner, magasinier.
selles est Mlles (mieux que A/"“). — Pour
l’emploi de la forme pleine ou de la forme magazine n. m. V Avec un ^ à la différence de
abrégée et pour l’emploi de la majuscule > magasin.
monsieur.
mage n. m. On écrit : les Rois mages ou les Mages.
madère n. m. Avec un M majuscule : du vin de
Madère. — Avec un m minuscule ; du madère magister, magistère Deux noms masculins
(Une bouteille de madère. Boire du madère. homophones.
D’excellents madères). — Sauce au madère ou
(elliptiquement) sauce madère. — Avec madère 1 magister [masistea] (vieux) Maître d’école.
invariable : Des rognons madère. 2 magistère (religion) Autorité en matière de
foi et de morale : Le pape exerce le magistère
madone n. f Un seul n. — Avec un M majuscule suprême. — Dignité de grand maître.
quand le mot désigne la Sainte Vierge: La
dévotion des Italiens pour la Madone. — Avec magistral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
un m minuscule quand le mot désigne une -aux : Des cours magistraux.
oeuvre d’art : Raphaël et Murillo ont peint de
célèbres madones.
magma n. m. Masse pâteuse. — Prononciation :
[magma]. — PI. : des magmas [-ma]. — Pas
madras n. m. Toujours un m minuscule. de -t à la fin, à la différence de magnat, haut
— Prononciation : [madnas], avec -s final personnage. — Dérivé : magmatique [magma-
prononcé, au pluriel comme au singulier. tik] adj.

madrier n. m. Finale en -er.


magnan n. m. Dans le Midi, ver à soie. —
Prononciation ; [majiâ], avec [p]. De même ;
madrigal, aux n. m. Masculin pluriel en -aux : magnanarelle [majianaRel], magnanerie
Des madrigaux charmants
[mapansRi], magnanier, ière [mapanje, jea].
maestria n. f. Maîtrise, brio, aisance. — Mot magnanime adj.^ Prononciation : [mapanim],
italien Prononciation; [maestRija]. Pas de avec Lp]. _De même : magnanimement [mapa-
tréma sur le e.
nimfajmâ], magnanimité [mapanimite].
467 MAGNAT

magnat n. m. Autrefois, seigneur polonais ou mai n. m. Nom de mois, donc pas de majuscule :
hongrois. — Haut personnage. — Prononcia¬ Je viendrai le 20 mai prochain. Je viendrai à
tion ; [magna], avec [gn]. — Un -r à la fin, la fin de mai, mieux que Je viendrai fin mai
à la différence de magma, masse pâteuse.
maigrichon adj. Deux n dans le féminin :
magnésie n. f. Substance chimique. — Pronon¬ maigrichonne.
ciation : [majiezi]. De la même famille :
magnésien [majiezjê], magnésite [majiezit], maigriot adj. Deux t dans le féminin : maigriotte.
magnésium [majiezjom].
maigrir Conjugaison et construction.
magnéto [majieto] n. f. Génératrice électrique. 1 Normalement conjugué avec avoir pour
— PI. : des magnétos [-to]. exprimer l’action ou l’état : J’ai maigri de deux
kilos en quinze jours. Je l’ai revu après sa
magnéto- Les mots en magnéto- s’écrivent en maladie, il a beaucoup maigri.
un seul mot sans trait d’union (magnétomètre,
magnétophone, magnétoscope, etc.), même 2 L’emploi de l’auxiliaire être pour insister sur
quand le deuxième élément commence par une l’état est correct, mais vieilli et rare : Depuis
voyelle : magnétoélectrique. sa maladie, il est beaucoup maigri On dirait
plutôt, dans ce cas : Depuis sa maladie, il est
magnificence, munificence Deux noms fémi¬ très amaigri
nins à bien distinguer. 3 La construction transitive directe est vieüüe
1 magnificence [majiifisâs] Caractère riche, et rare, mais non incorrecte : La fatigue avait
somptueux : La magnificence du style. La beaucoup maigri son visage. On dit plus
magnificence de l'ornementation dans le gothi¬ fréquemment : La fatigue avait beaucoup amai¬
que flamboyant — L’adjectif correspondant gri son visage.
est : magnifique.
mail n. m. Marteau ; jeu ; allée. — Prononcia¬
2 munificence Générosité, libéralité extrême : tion : [maj].
Il distribuait les dons avec une munificence
digne d’un prince. — L’adjectif correspondant mailing n. m. Anglicisme qui désigne la vente
est : munificent ou la publicité par correspondance. — Pronon¬
ciation : [meliq]. — Equivalent français :
magnifier [majiifje] v. t. Célébrer, glorifier. publipostage.
— Conjug. 20. Double le i à la première et à
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif maillechort n. m. Alliage. — Pas un nom
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous déposé, donc un m minuscule. — Prononcia¬
magnifiions, (que) vous magnifiiez. tion : [majJoR].

magnitude n. f. (astronomie) Grandeur, éclat main n. f. Orthographe des expressions.


d’une étoile. — Prononciation ; [majiityd],
1 Avec le complément toujours au sin^ier :
plutôt que [magnityd]. des coups de main, des hommes de main, des
Jeux de main, des poignées de main, des tours
magnolia [majiolja] Plante, fleur. — Mascuhn,
de main.
malgré la finale en -a : Un beau magnolia blanc.
— Pas de i après -gn-. 2 Avec main toujours au singulier -.faire main
basse sur, réussir haut la main, attaque à main
magnum n. m. Grosse bouteille. — Prononcia¬ armée, vote à main levée, à main droite, à main
tion ; [magnom], avec [gn]. — PI. : des gauche, mettre le marché à la main, avoir,
magnums [-om]. prendre en main une affaire, avoir les do¬
cuments en main, avoir la situation en main,
1. magot n. m. Singe. — Homme petit. — Sta¬ être en main, en main propre plutôt que en
tuette. — Finale en -ot mains propres), agir en sous-main (mais infor¬
mer quelqu’un sous main), ne pas y aller de
2. magot n. m. Somme d’argent. — Finale en -ot main morte, en un tour de main, acheter, tenir
quelque chose de première main, de seconde
magyar, are adj. ou n. Hongrois ; Le peuple main, de main en main, de longue main, de
magyar. La population magyare. Un Ma^ar. main de maître T Avec main au singulier :
Une Magyare. Les Magyars. — Prononciation : changer de main, au sens de « faire passer de
masian]. — De même: magyarisation la main droite à la main gauche ou inverse¬
ma3jaRizasjâ], magyariser [ma3jaRize]. En ment » ; La valise est lourde, je dois changer
de main de temps en temps.
longrois -gy- se prononce [3].
MAIN COURANTE 468

3 Avec main toujours au pluriel : haut les 3 Devant un nom qui est toujours au pluriel,
mains ! répandre à pleines mains, un homme à maint ne peut évidemment s’employer qu’au
toutes mains ou de toutes mains (un homme prêt pluriel : Il assista à maintes vêpres et suivit
à faire n’importe quelle besogne), en bonnes maintes funérailles.
mains, en mains sûres. T Avec main au pluriel :
4 On écrit plutôt maintes fois que mainte
changer de mains, au sens de « changer de
fois. — On peut écrire maint et maint, mais
propriétaire, de maître » : Cette maison de
maints et maints est plus fréquent : Il a lu
commerce a changé de mains plusieursfois depuis
maints et maints livres
dix ans
4 Sans trait d’union : petite main, première maintenance n. f. Finale en -ance.
main, seconde main (ouvrières dans un atelier de
couture). PL : des petites mains, des premières maintenant adv. Peut s’employer dans un récit
mains, des secondes mains. — De même ; avoir au passé : Maintenant, il était trop tard pour
la haute main sur. agir. Maintenant qu’il était mort, tout le monde
l’admirait.
5 Agir en sous-main, informer quelqu’un sous
main (secrètement) > sous-main.
maintenir v. t. Conjug. 44. Je maintiens tu
6 A main droite, à main gauche droit, gauche. maintiens, il maintient, nous maintenons, vous
maintenez, ib maintiennent. — Je maintenais
main courante n. f. Rampe, barre d’appui. — En — Je maintins. — Je maintiendrai — Je
deux mots, sans trait d’union. — PL : des mains maintiendrab — Maintiens, maintenons main¬
courantes tenez. — Que je maintienne. — Que je
maintinsse. — Maintenant — Maintenu, ue.
m^-d’œuvre n. f. Attention au trait d’union et
à l’apostrophe. — PL (rarement usité) : des maintien n. m. ▼ pas de r à la fin.
mains-d’œuvre.
maïoiique > majoUque.
main-forte n. f. (inusité au pluriel) En deux mots,
avec un trait d’union : Prêter main-forte. maire n. m. Expressions et féminin.
1 On dit plutôt l’adjoint au maire que l’adjoint
mainlevée n. f. En un seul mot, sans trait d’union. du maire.
— PL (rarement usité) : des mainlevées
2 Lord-Maire, lord-maire > lord.
mainmise n. f. En un seul mot, sans trait d’union. 3 On peut dire, à la rigueur, madame le maire.
— PL (rarement usité) : des mainmises Ne pas dire en tout cas madame la mairesse.
On dit très bien, en revanche, madame Dubob,
mainmorte n. f. En un seul mot, sans trait maire de Servignac. On peut dire une femme
d’union. — PL : des mainmortes. — Dérivé : maire, comme on dit une femme minbtre.
mainmortable adj. ou n. (pi. des mainmortables).
— Ne p^ écrire le droit de mainmorte comme mais Conj. de coordination. Emploi et
l’expression ne pas y aller de main morte (en deux expressions.
mots).
1 Normalement précédé d’une virgule ; Il tra¬
vaille avec ardeur, mab il manque de méthode.
maint, mainte Appartient à la langue littéraire.
— Peut s’employer sans virgule, notamment
I Dans la langue moderne, toujours adjectif et pour joindre deux adjectifs épithètes, attributs
toujours placé devant le nom. L’emploi prono¬ ou en apposition ; Un garçon honnête mab trop
minal est archaïque : Maints de ces rois mouru¬ mou. Il est laborieux mais crédule. Bon mais peu
rent de mort violente ou Maint de ces rois mourut énergique, il fut la proie des intrigants.
de mort violente. — Ne peut jamais être attribut.
2 Dans le style famiher, sert parfois à renforcer
On ne peut dire : Les occasions perdues furent
ce qui vient d’être dit (au lieu d’exprimer une
*maintes (on dit furent nombreuses).
opposition) : Il est paresseux, mab paresseux t
II Maint au singulier ou au pluriel. (= extrêmement paresseux).
1 Au sens de « plus d’un », au singulier : 3 Mais bien, mais au contraire. Ces expres¬
Dans le cours de sa vie, il eut l’occasion de servir sions s’emploient toujours après une proposi¬
maint roi. tion négative. Elles expriment fortement l’oppo¬
sition. Mais au contraire est d’un registre plus
2 Au sens de «nombreux», au pluriel: relevé ; Il n ’était nullement un traître, mab au
Maintes sources font de ce pays une région fort contraire un patriote dévoué. Il n’est pas fou,
verdoyante.
mais bien criminel.
469 MAIS

4 On évitera les pléonasmes mais cependant, maître de conférences, un maître de forges, un


mais pourtant, qui appartiennent à la langue maître des requêtes.
parlée.
8 On écrit, avec maître accordé au pluriel ; Ces
5 Non seulement... mais (ou mais aussi, mais gens-là parlent en maîtres.
encore, mais même) > non (7).
9 Devant le nom d’un avocat, d’un notaire,
6 N’en pouvoir mais. N’être nullement respon¬ d’un huissier, d’un avoué, d’un commissaire-
sable d’une situation, ne rien pouvoir pour la priseur, le mot maître s’écrit en abrégé : J’ai
changer. — Cette expression est très littéraire. vu M® Duval, mon notaire.
Dans n'en pouvoir mais, mais est adverbe, non
conjonction. maître à danser, maître-à-danser > maître
(4).
maïs [mais] n. m. Céréale. — Avec un tréma.
maître-autel n. m. Avec un trait d’union.
maison n. f. Orthographe des dérivés et — Pl. : des maîtres-autels.
expressions.
1 Deux n dans les dérivés : maisonnée, maîtresse n. f. Sans trait d’union : une maîtresse
maisonnette. femme, une maîtresse servante. — Avec maî¬
tresse au pluriel : Ces filles régnaient en
2 Employé en apposition (langue commer¬ maîtresses. T Ne pas dire Elle est *maîtresse
ciale), est toujours invariable : Des pâtisseries de conférences, mais Elle est maître de
maison. De même, dans les emplois extensifs conférences.
de la langue familière : Voilà encore une de leurs
combines maison I majesté n. f. Abréviation, emploi et accord.
3 Maison d’enfants. Expression française à 1 Sa Majesté s’abrège en S.M., Leurs Majestés
préférer à l’anglicisme home d’enfants. en LL. MM., Votre Majesté en V.M., Vos
4 Avec le complément toujours au singulier : Majestés en VV. MM.
des maisons d’arrêt, des maisons de jeu, des 2 L’expression Votre Majesté ne s’emploie qu’à
maisons de retraite. la troisième personne : Que Votre Majesté
veuille bien prendre place. — Quand on
maître n. m. Orthographe des dérivés et des s’adresse à un roi ou à un empereur à la
composés ; expressions. deuxième personne, on dit sire, quand on
1 Un accent circonflexe sur le L De même : s’adresse à une reine ou à une impératrice à
maîtresse, maîtrisable, maîtrise, maîtriser. la deuxième personne, on dit Madame.

2 Sans trait d’union : maître mot, grand maître, 3 L’adjectif attribut ou en apposition s’accorde
maître ès arts, premier maître, second maître, avec Majesté (féminin) quand Sa Majesté (Votre
maître chanteur, maître coq, maître couple, Majesté) n’est accompa^é d’aucun autre nom :
maître graveur, maître maçon, maître queux, Sa Majesté est prête à vous recevoir. Sinon,
maître tailleur, maître teinturier... l’adjectif s’accorde avec l’autre nom : Sa
Majesté l’Empereur est prêt à vous recevoir.
3 Avec un trait d’union : maître-autel (pl. : des
maîtres-autels), quartier-maître (pl. : des 4 Quand Sa Majesté (Votre Majesté), non suivi
quartiers-maîtres). d’un autre nom, a un attribut, cet attribut se
met au féminin s’il s’agit d’un adjectif, au
4 On distinguera maître à danser, profes¬ masculin s’il s’agit d’un nom précédé de
seur de danse (autrefois), et maître-à-danser, l’article : Sa Majesté est curieuse de voir ce
compas d’épaisseur (pl. : des maîtres-à-dan¬ spectacle. Sa Majesté est le maître et le
ser). conducteur de son peuple.
5 On distinguera petit maître, artiste estimable,
mais qui n’atteint pas les sommets de l’art, et majolique [ma3olik] ou maïolique [majolik]
petit-maître, jeune élégant. n. f. Faïence italienne du XVI' siècle. — Les
deux formes sont admises.
6 Avec le complément toujours au singulier :
des maîtres de ballet, des maîtres de chapelle, major n. m. Sans trait d’union : major général
des maîtres d’école, des maîtres d’equipage,jies (des majors généraux). — Avec un trait
maîtres d’étude, des maîtres d’hotel, des maîtres d’union : adjudant-major (des adjudants-ma¬
de maison, des maîtres d’œuvre, des maîtres jors), infirmière-major (des infirmières-majors),
d’ouvrage. médecin-major (des médecins-majors), sergent-
7 Avec le complément toujours au pluriel : un major (des sergents-majors), tambour-major
maître d’armes, un maître de cérémonies, un (des tambours-majors).
MAJORDOME 470

majordome n. m. Un seul m. malappris, ise adj. ou n. En un seul mot.

majoritaire adj. Finale en -aire. malavisé, ée adj. En un seul mot.

majorité n. f. Après la majorité de (des), le verbe malbâti, ie ou mal bâti, ie adj. Les deux formes
et l’attribut se mettent en général au singulier sont admises. La plus courante est mal bâti en
(Selon ce sondage, la majorité des Français est deux mots.
satisfaite de la politique du gouvernement), sauf
si l’on veut insister sur l’idée de pluralité et non malchance n. f. Dérivé ; malchanceux, euse adj.
d’unité collective (Certaines maisons de la ville (en un seul mot).
ont deux étages, quelques-unes trois, mais la
majorité des demeures ont un étage seulement). malcommode adj. En un seul mot. — Adjectif
vieilü. De nos jours, on dit plutôt incommode.
majuscules > annexes.
maldonne n. f. Attention aux deux n.
1. mal, male adj. Sans virgule ; bon an mal an
et bon gré mal gré. mâle n. m. ou adj. Avec un accent circonflexe.

2. mal adv. L’expression pas mal employée au malédiction n. f. Finale en -ction.


sens de « assez, beaucoup » (sans ne) appar¬
tient à la langue familière : Il avait l’air pas mal mal-en-poin^ mal en point loc. adj. A côté
ennuyé. J’ai pas mal de travail en ce moment. de la graphie de l’Académie, mal-en-point, il
— De même, l’emploi adjectif de mal au sens existe une graphie mal en point, sans traits
de « mauvais, laid, etc. » est à éviter dans le d’union, qui est plus courante et qui ne saurait
style surveillé. On écrira : Ce roman n’est pas être considérée comme fautive. — Toujours
mauvais (plutôt que Ce roman n ’est pas mal). invariable : Elles sont mal-en-point ou mal en
Cette jeune fille n’est pas laide (plutôt que Cette point.
jeune fille n’est pas mal).
malentendant, ante adj. ou n. Qui n’est pas
3. mal n. m. Pluriel, expressions et emploi. sourd, mais qui entend mal : Des fillettes
1 Au pluriel : des maux (Il souffre de maux malentendantes. Les malentendants. — En un
de tête intermittents). seul mot.
2 Sans trait d’union :fe Août ma/(= l’épilepsie). malentendu n. m. En un seul mot.
3 Avoir mal. Faire mal. Se construisent avec
à : J’ai mal à la jambe. malfaçon n. f. En un seul mot.
4 Le mal. Se construit avec de. On écrira : Un
malfaire, mal faire v. i. Agir mal. — La graphie
violent mal de tête (et non Un violent mal *à la
tété). malfaire est vieille. De nos jours, on œrit en
deux mots mal faire : Cet enfant est porté à mal
5 On évitera absolument avoir beaucoup mal faire.
— Dans la langue familière, on dit avoir très mal,
assez mal, bien mal. Dans la langue très surveil¬ malfaisant, ante adj. En un seul mot. — Pro¬
lée, on écrira plutôt souffrir d’un grand mal (de nonciation : [malfazô, ât], avec [a], comme
tête, etc.), souffrir d’un assez grand, d’un si malfaisance [malfazôs], à la différence de
grand mal (de tête, etc.). En effet, mal est un malfaiteur [malfetcen].
nom et ne peut être précédé d’un adverbe.
malfamé, ée adj. Orthographe vieillie, pour mal
malachite n. f. Minéral. — Prononciation : famé > famé.
[malakit], avec [k].
malformation n. f En un seul mot.
malade n. f Sans trait d’union et avec maladie
toujours au singulier : une assurance maladie, malgracieux, euse adj. En un seul mot. — Pas
des assurances maladie. d’accent circonflexe.

maladroit, oitc adj. En un seul mot. malgré prép. Orthographe et emploi conjonctif
malaisé, ée adj. En un seul mot. 1 En un seul mot. — Pas de -s à la fin.
2 Ne pas écrire malgré, préposition (Malgré sa
malandrin n. m. Rôdeur, malfaiteur. — Avec fatigue, il est venu travailler), comme l’expres¬
-an-.
sion bon gré mal gré, dans laquelle mal gré
471 MALHABILE

s’écrit en deux mots (Bon gré mal gré, il devra malsain, aine adj. En un seul mot.
se mettre au travail).
malséant, ante adj. En un seul mot. De même :
3 Malgré que. Cette locution conjonctive suivie
malséance.
du subjonctif s’emploie dans la langue relâchée
pour exprimer la concession. Dans la langue malsonnant, ante adj. Deux n. En un seul mot.
écrite surveillée, on préférera bien que ou
quoique : Bien qu ’il soit fatigué (ou quoiqu ’il soit malt n. m. Orge germée et séchée. — Pas de -e
fatigué), il vient travailler tous les jours (mieux à la fin. — Dérivés : maltage, maltase, malter,
que malgré qu'il soit fatigué). malterie, malteur, maltose.
4 Malgré que j’en aie, que tu en aies... (=
malgré moi, malgré toi...). Il doit obéir, malgré malthusien, ienne adj. Attention au groupe -th-.
qu’il en ait Elle ressent pour lui quelque De même : malthusianisme.
inclination, malgré qu’elle en ait Ce tour est
vieilli, un peu précieux, mais non incorrect. maltraiter v. t. En un seul mot.

malhabile adj. En un seul mot. malveillant, ante adj. En un seul mot. De


même : malveillance.
malheur n. m. En un seul mot. Attention au h
intérieur. De même ; malheureux, malheureu¬ malvenu, ue adj. Le plus souvent écrit en un seul
sement mot : Un enfant malvenu. Le jardinier arrache
les plants malvenus. Un visiteur malvenu. Re¬
malhonnête adj. En un seul mot. De même : tranchez donc ce développement malvenu. —^^On
malhonnêtement, malhonnêteté écrit indifféremment : Elle est malvenue à se
plaindre ou Elle est mal venue à se plaindre. Elle
malhonnête, déshonnête > déshonnête. est malvenue de se plaindre ou Elle est mal venue
de se plaindre. On préférera le tour avec malvenu
malin, ig«e adj. ou n. Avec un M majuscule : en un seul mot et la préposition à : Elle est
le Malin, le Démon. T Le féminin est maligne malvenue à se plaindre.
et non *maline. — Dérivés: malignement,
malignité malversation n. f. En un seul mot.

malingre adj. Chétif, maigre. — Finale en -ingre. malversation, concussion, prévarication >
concussion.
malintentionné, ée adj. En un seul mot.
mamelle n. f T Deux 4 mais un seul m, à la
malle n. f. Coffre de voyage. — Sans trait différence de mammaire, mammalogie, mam¬
d’union : malle arrière (des malles arrière). mifère, mammite.

malléable adj. Deux L De même : malléabilité. mamelon n. m. Un Seul m. Le dérivé prend deux
n: mamelonné.
mnllértle n. f. SaüUe osseuse au niveau de la
cheville. — Avec deux /. mameln, ue adj. Qui a de grosses mamelles.
— Un seul m, un seul 4
malle-poste n. f. — PI. : des malles-poste.
mammaire adj. Deux m, à la dififérence de
mallette n. f. Petite malle. — Deux i deux t mamelle.

malmener v. t. Conj. 12. Il malmène, il mammifère n. m. Deux m.


malmènera ; vous malmenez.
mammite n. f Inflammation de la mamelle.
malodorant, ante adj. En un seul mot. — Deux m, à la différence de mamelle.

malotru, ue adj. ou n. Un seul L — Ne pas écrire mammouth [mamut] n. m. Deux m; groupe


un ^malotrus. -th à la fin. — PI. : des mammouths.

malpoli, ie adj. En un seul mot. — Mot de la management n. m. AngUcisme qui désigne


langue famihère. — Dans la langue écrite l’administration des entreprises. — On pronon¬
soutenue, on préférera impolL cera à la française : [manasmâ].

malpropre adj. En un seul mot. De meme : 1. manager n. m. Anghcisme qui désigne celui
malproprement malpropreté. qui gère les intérêts matériels d’un sportif, celui
MANANT 472

c|ui dirige une grande entreprise. — Prononcia¬ manette, mannette Ne pas écrire manette, levier
tion : [manad3ER], plutôt que [manedsoeR]. de commande, comme mannette, corbeille.
— PI. : des managers [-d3eR].
manganèse n. m. Un seul n. De même:
2. manager v. t. {anglicisme) Diriger — Pronon¬ manganeux, manganique, manganite n. f.
ciation : [mana3e], plutôt que [manad3e]. —
Conjug. 16. Prend un e aprœ le g devant a ou mangeable adj. Un e après le g. De même:
o: il managea, nous manageons. mangeaille, mangeoire.

manant n. m. Paysan, au Moyen Age. — Finale 1. manger v. t. Conjugaison et construction du


en -ant. passif.

1. manche n. f. Partie de vêtement. — Avec 1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a


manche au pluriel ; Il est en manches de ou O : il mangea, nous mangeons.
chemise. 2 Le complément d’agent du participe passé
est normalement introduit par par ou par des :
2. manche n. m. Partie d’outil : Un manche de Une vieille tenture mangée par les rats. De vieux
pelle, de pioche, de couteau, etc., mais un papiers tout mangés des vers. On rencontre aussi
manche à balai les constructions figées mangé aux vers, aux
mites : Un vieux paletot mangé aux mites. Ce
manchette n. f. Toujours au singulier dans : des tour est admis, bien que moins soutenu que la
boutons de manchette. construction avec par ou des. En revanche, on
usera avec prudence du tour passif se manger
1. m^chot adj. ou n. Qui n’a qu’un bras. T Le aux vers, aux mites : Son uniforme se mangeait
féminin manchote ne prend qu’un seul t aux mites.

2. manchot n. m. Oiseau. — Finale en -ot. 2. manger n. m. Nourriture : On peut apporter


son manger. — Mot familier, à bannir du style
mandarine n. f. Fruit. — Comme adjectif de soutenu. Admis dans l’expression figée le boire
couleur, toujours invariable : Des rubans et le manger.
mandarine.
mange-tout OU mangetout adj. ou n. m.
mandataire n. m. ou f. Finale en -aire. Toujours invariable : Des haricots mange-tout
ou des mange-tout — La graphie mangetout
mandat-carte n. m. — PL : des mandats-cartes. est plus rare : Des haricots mangetout, des
mangetout
mandat-contributions n. m. — PI. ; des man¬
dats-contributions T Un -5 à contribution, même mangeure n. f Endroit mangé par les insectes ;
au singulier. pâture du sanglier. — Un c après le g. ▼
Prononciation : [mâ3yT8], et non ♦[mâ3œR].
mandater v. t. Un seul t. De même:
mandatement. mangue n. f Fruit. — Avec -an-. De même :
manguier (arbre).
mandat-lettre n. m. — PI. : des mandats-lettres.
™®D^sque adj. ou n. Eviter la prononciation
mandibule Toujours féminin : Une mandibule relâchré *[majiak]. Bien prononcer [manjakj.
très longue.
De même : maniaquement [manjakmô], ma¬
niaquerie [manjakai].
mandragore n. f Plante — Un seul r.
mamchée^ enne adj. ou n. Prononciation :
manège n. m. Un accent grave sur le e. [manikee, en], avec [k]. N’est pas un nom de
peuple, donc pas de majuscule : Les manichéens.
mânes Chez les Romains, dans l’Antiquité, âmes — Dérivé : manichéisme [manikeism(a)].
des morts — Toujours masculin ; Les mânes
des ancêtres étaient a la fois protecteurs et maniement [manimâ] n. m. Attention à Ye
terrifiants. Toujours au pluriel, même quand muet intérieur.
le mot désigné l’âme d’un seul homme: Il
invoqua les mânes du héros. — Accent cir¬
manier v. t. Conjug. 20. Double le i à la
conflexe sur le a. ▼ Bien distinguer des lares
première et a la deuxième personne du pluriel
qui, dans la Rome antique, étaient les esprits
protecteurs du foyer. de 1 indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous maniions, (que) vous maniiez — On
473 MANIÈRE

évitera la prononciation relâchée [majie], au manigancer v. t. Avec -g- et non -gu-.


lieu de [manje]. — Conjug. 17. Le c prend une cédille devant
O ou O .• il manigança, nous manigançons.
manière n. f. Prononciation, orthographe et
expressions. manioc [manjok] n. m. Avec un c.
1 On évitera la prononciation relâchée 1. manipule Ornement liturgique. — Masculin :
♦[majiER]. Prononcer: [manjeR], Un manipule blanc.
2 Un accent grave dans manière. Un accent
aigu dans les dérivés : maniéré, ée [manjene], 2. manipule Unité de l’armée romaine. —
maniérisme [manjcRismla)], maniériste Masculin : Le manipule romain.
[manjeRist(3)].
manitou n. m. — PI. : des manitous.
3 Avec manière au singulier ; de toute manière
(mais de toutes les manières). manivelle n. f. Un seul n. — On évitera le
4 Une manière de. Une sorte de : Sa villa est pléonasme manivelle à main.
une manière de mas provençal Tour littéraire,
mais parfaitement correct. 1. manne n. f. Nourriture miraculeuse ; exsuda¬
tion des arbres. — Deux n.
5 De manière à. Suivi de l’infinitif, exprime
le but, la conséquence voulue : Nous avons 2. manne n. f. Grand panier — Deux n.
tout préparé, de manière à ne pas être sur¬
pris par les événements. Tour parfaitement mannequin n. m. Avec deux n. — Sans trait
correct. d’union : taille mannequin. — Toujours mas-
cuün, même quand on désire une femme : Un
6 De telle manière que, de manière telle que.
charmant mannequin présente les nouvelles
Suivi de l’indicatif, exprime une conséquence
robes
réelle (voulue ou non) ; suivi du conditionnel,
exprime une conséquence éventuelle : Il a classé
mannette, manette > manette.
les documents de manière telle au’on ne peut
plus retrouver ce qu'on cherche. Il a agi de telle
manœuvre Attention au ^enre : un manœuvre,
manière qu’il ne pourrait plus revenir en arrière
un ouvrier non spécialise, une manœuvre, une
s’il le fallait. — De telle manière que, suivi du
opération, un mouvement, une évolution. —
subjonctif pour exprimer la conséquence voulue
Attention au groupe -œu-. — De même :
et intentioimelle, est possible, mais il est
manœuvrabilité, manœuvrable, manœuvrer,
préférable, dans ce cas, d’employer de manière
manœuvrier.
que : Nous agissons de manière que tout soit prêt
demain, mieux que de telle manière que tout
manoir n. m. Petit château. — Finale en -oir.
soit prêt demain.
7 De manière que. S’emploie peu de nos jours manomètre n. m. Un seul n. De même :
avec l’indicatif pour exprimer une conséquence manométrie, manométrique.
réelle non intentionnelle. On dit plutôt telle
manière que : Il est tombé de telle manière qu’il manquant, ante adj. ou n. Avec -qu- et non c.
s’est fendu le front, plutôt que de manière qu’il
s’est fendu le front. — S’emploie avec le manquer Certaines constructions font difficulté.
conditionnel pour exprimer une conséquence 1 Manquer à. Peut parfois être équivoque. Par
éventuelle et surtout avec le subjonctif pour exemple, Cet enfant a manqué à son grand-père
exprimer une conséquence intentionnelle : Il a peut signifier « cet enfant a manqué de respect
agi de manière qu’il ne pourrait plus se dégager a son grand-père, a manqué à ses devoirs envers
si les choses tournaient mal. J’ai travaillé de son grand-pere » ou bien « l’absence de cet
manière que tout soit prêt demain. T Le tour enfant a été ressentie comme pénible par son
de manière à ce que, qui exprime une consé¬ grand-père ». En général, le contexte indique
quence intentionnelle et qui est toujours suivi quel est le sens. En écrivant, on prendra garde
du subjonctif, est déconseillé dans la langue à la possibilité de cette ambiguïté.
surveillée.
2 II ne manque jamais de nous critiquer ou à
8 On dit usuellement : d’une manière ou d’une nous critiquer. La première construction (avec
autre. Le tour de manière ou d’autre est plus de) est usuelle et moderne, la seconde (avec à) est
littéraire, et d’une ou d’autre manière appar¬ littéraire et archaïsante, mais non incorrecte.
tient à la langue très recherchée.
3 D a manqué de tomber ou II a manqué
manigance n. f. Avec -g- et non -gu- tomber. Le premier tour est plus rare, mais
• \
MANSARDE 474

d’une correction plus sûre. Le second tour (sans marais [maae] n. m. Terrain gorgé d’eau. —
de) devra être évité dans la langue écrite très Finale en -ais. A distinguer par l’orthographe et
surveillée. — En revanche, on &rit toujours : la prononciation de marée [maae]. — Sans trait
Il a failli tomber (et non II a failli *de tomber). d’union : marais salant (des marais salants). —
Avec un M majuscule : le Marais, quartier de
4 La manquer belle. Expression vieillie. On dit
Paris, le Marais, région de la Limagne (au nord
plutôt l’échapper belle. T Le participe passé
de Clermont-Ferrand), le Marais, parti pohtique
manqué reste toujours invariable. Ils l’ont
sous la Convention. — Avec un ^majuscule et
manqué belle.
un A ou un P minuscule : le Marais breton, le
Marais poitevin (régions de l’ouest de la France).
mansarde n. f. Avec -an-.
Avec un m minuscule et un F majuscule : le
marais Vernier (en Normandie).
manse, mense Deux noms homophones relatifs
à des réalités historiques.
marathon n. m. Course. — Avec un m
1 Un manse Au Moyen Age, unité d’exploita¬ minuscule et -th-.
tion agricole (une maison, un jardin et une
dizaine d’hectares de terre) servant de base au marâtre n. f Accent circonflexe sur le second a.
calcul des redevances et à l’évaluation des
domaines : Un domaine féodal de trente 1. marc n. m. Ancienne monnaie (d’où l’expres¬
manses. T Toujours masculin : Un petit manse. sion au marc le franc, au prorata). ▼ Pronon¬
2 Une mense [mâs] Autrefois, revenu ecclé¬ ciation : [maa], le -c final est muet.
siastique affecté au titulaire d’une fonction :
Mense épiscopale. Mense abbatiale. 2. marc n. m. Résidu : Marc de café — Eau-de-
vie : Un vieux marc de Bourgogne. T Pronon¬
mansuétude n. f Avec -an-. — Prononciation : ciation : [maa], le -c final est muet.
[môsqetyd], avec [s].
marcassin, mocassin Deux noms masculins à
mante, menthe Ne pas écrire la mante (insecte bien distinguer.
ou manteau) comme la menthe (plante). 1 marcassin Petit du sanglier.
mantille n. f Coiffure féminine. — Prononcia¬ 2 mocassin Chaussure.
tion ; [môtij].
marchand, ande n. m. ou f On distinguera un
manutention n. f Deux n dans les dérivés : marchand de vin, un cabaretier, et un mar¬
manutentionnaire, manutentionner. chand de vins, un commerçant qui vend du vin
à emporter (en bouteilles) ou un négociant qui
mappemonde n. f Deux p. En un seul mot. ▼ vend du vin en gros.
Désigne une carte plane qui représente la surface
du globe, soit par une figure unique, soit en deux marchandise n. f Avec marchandise au pluriel :
hémisphères. — Ne doit pas daigner un globe un train de marchandises, une gare de mar¬
terrestre, sphère montée sur un pied. chandises, un transport de marchandises.

maquette n. f. Deux t. De même : maquettiste. marche n. f. On évitera le pléonasme marche à


pied. En revanche, course a pied n’est pas pléo¬
maquignon n. m. Le féminin maquignonne ne nastique, car il y a des courses de chevaux, des
s’emploie qu’au figuré. Il est rare. Deux n dans courses cyclistes, des courses d’automobiles.
les dérivés : maquignonnage, maquignonner.
marché n. m. Orthographe et emploi des
maquiller v. t. Attention au i après le groupe -///- à expressions.
la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : I Sans trait d’union : le marché noir. — Avec
(que) rious maquillions, (que) vous maquilliez — un m minuscule et un P majuscule : le marché
Dérivés : maquillage, maquilleur. aux Puces (ou les Puces). Avec un M majuscule
et un c minuscule ; le Marché commun.
maquis [maki] n. m. Avec un -s final. II Bon marché, à bon marché.

marabout n. m. Avec un -t à la fin. 1 On écrit toujours, sans à, faire bon marché


de : Il a fait bon marché de l’opinion de son
maraîcher, ère n. m. ou f. ou adj. Avec un accent entourage.
grave sur le i, a la différence de marais. De
2 Dans la langue soignée, on écrira plutôt,
même : maraîchage, maraîchin.
avec à, acheter, vendre, acquérir à bon marché:
475 MARCHEPIED

La fabrication en série permet de vendre à bon marée [maae] n. f A distinguer, par l’ortho¬
marché. graphe et la prononciation, de marais [maae].
— Sans traits d’union ; raz de marée [aa
3 Dans la langue très surveillée et un peu damaae] (des raz de marée). T On distinguera
archaïsante, on écrira plutôt, avec à : des objets les deux expressions suivantes : arriver comme
à bon marché: Il porte des costumes à bon marée en carême (arriver à propos, opportuné¬
marché. En ce moment, les cerises sont à bon ment), arriver comme mars en carême (arriver,
marché. Cependant la langue cursive admet se produire inévitablement).
dans ce cas bon marché sans à : Je vais chez
ce marchand, car il a des fruits excellents et marémoteur, trice adj. Usine marémotrice, mue
bon marché (toujours invariable). par l’énergie des marées. — Pas de e muet
III A meilleur marché, au meilleur marché. intérieur.
Formes à employer, à l’exclusion de *plus bon
marché, *le plus bon marché: J’ai acheté des marelle n. f. Jeu d’enfants. — Deux l.
poires à meilleur marché que la semaine^
dernière. Essayons d’acheter au meilleur marché marengo [maaêgo] Invariable dans ; des poulets
possible. marengo. — Invariable aussi comme adjectif
de couleur : des étoffes marengo.
marchepied n. m. En un seul mot, sans trait
d’union. marge n. f Avec marge toujours au singulier :
en marge (Ecrire des annotations en marge).
marcher v. i. On évitera le pléonasme marcher
à pied. margelle n. f Deux /.

marcotte n. f. Sorte de bouture. — Deux t. De marger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le


même : marcottage, marcotter. g devant a ou o.' il margea, nous margeons.

mardi n. m. Nom de jour de la semaine, donc marginal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
pas de majuscule ; C’était le mardi 12 octobre. en -aux : Des ajouts marginaux.

mardi gras Sans trait d’union. — On écrit, marguillier [mangije] n. m. Attention au i après
avec un M majuscule. Mardi gras, quand il le groupe -ill-. T Ce mot ne doit pas désigner
s’agit de la fête : Autrefois, de joyeux cortèges un sacristain. Son vrai sens est « membre du
parcouraient Paris le jour du Mardi gras. — conseil de fabrique », conseil qui administrait
Avec un m minuscule : un mardi gras, un les biens de la paroisse.
personnage déguisé, d’où un accoutrement de
mardi gras. mari n. m. Epoux. — Un seul r, à la différence
de l’adjectif marri, triste, contrit.
mare n. f. Petite étendue d’eau. — Un seul r.
mariage n. m. Un seul r. De même : mariable.
marécage n. m. Avec é, à la différence de marais. — Se construit toujours avec avec ou avec et
et non avec à : Après son mariage avec une jeune
maréchal n. m. — PI. : des maréchaux. — Sans fille de la bonne société lyonnaise. Le prêtre
trait d’union : maréchal de camp (des maré¬ célébra le mariage du jeune vicomte et de Mlle
chaux de camp), maréchal des logis (des de Brignac > marier,
maréchaux des logis). — Avec un seul trait
d’union : maréchal des lo^is-chef (des maré¬ marié, ée adj. ou n. Sans trait d’union : jeune
chaux des logis-chefs), maréchal des logis-major marié, nouveau marié. Au jiluriel : des jeunes
(des maréchaux des logis-majors). mariés, des nouveaux maries. — Au féminin :
une jeune mariée (des jeunes mariées), une
maréchalat n. m. Dignité de maréchal. — Un nouvelle mariée (des nouvelles mariées).
seul l.
marier v. t. Orthographe, construction, emploi
maréchale n. f. Epouse d’un maréchal. — Un abusif.
seul /. 1 Un seul r. De même : mariable, mariage,
marié, marieur.
maréchalerie n. f. Metier ou atelier de mare-
2 Marier, se marier, marié se construisent avec
chal-ferrant. — Un seul /.
avec ou avec à ou avec et, à la différence de
maréchal-ferrant n. m. Avec un trait d’union. mariage qui se construit seulement avec avec
ou avec et: Il a marié sa fille à un jeune
— PI. : des maréchaux-ferrants.
MARIN 476

ingénieur. Elle s’est mariée avec un ami de guerre. — Comme adjectif de couleur,
d’enfance. Il paraît que Louis et Yvonne vont toujours invariable : Des Jupes marine. Des
se marier. Il est marié à une jeune fille de la chaussures marine. Des pantalons marine. Des
bonne société lyonnaise. costumes bleu marine (sans trait d’union).
3 L’emploi de marier au sens de épouser
appartient à la langue provinciale ou rurale :
2. marine n. m. Soldat de l’infanterie de marine
anglaise ou américaine. — Mot anglais à demi
Il paraît que le Marcel va marier la Marie-
francisé. Prononciation : [manin]. — PI. : des
Jeanne. il la fréquente depuis longtemps. A
éviter dans la langue correcte. marines [-ain]. — Toujours avec un m minus¬
cule : Les marines ont débarqué.
marin n. m. Avec un trait d’union : marin-
pêcheur (des marins-pêcheurs), marin-pompier maringouin [maRÊgwÉ] n. m. Moustique
(des marins-pompiers). — Sans trait d’union et d’Amérique. — Finale en -ouin.
avec marin toujours au singulier : des costumes
marin, des cols marin. marinier, ière adj. ou n. m. Sans trait d’union :
officier marinier (des officiers mariniers).
marin, maritime Ces deux adjectifs ne sont pas
synonymes. En principe, marin qualifie ce qui marinière n. f Des moules à la marinière ou,
appartient à la mer, ce qui est du domaine de plus couramment, des moules marinière (sans -s).
la navigation en mer, maritime ce qui concerne
le rivage de la mer ou la marine. En fait, c’est marionnette n. f. Un seul r, deux n, deux t.
l’usage qui a consacré l’emploi de l’un ou de
l’autre adjectif dans certaines expressions. marit^ aie, aux adj. Du mari. — Masculin
pluriel en -aux: Les devoirs et les droits
1 marin, ine Animaux marins (qui vivent dans maritaux.
la mer). Faune marine. Plantes marines (par
exemple les algues). Flore marine. Monstre maritime, marin > marin.
marin. Le vent marin, la brise marine (qui vient
de la mer). Boussole marine. Compas marin.
marivauder v. i. Avec -au-. De même :
Jumelles marines. Le mille marin (1 852 mè¬ marivaudage.
tres). Moteur marin (moteur à essence ou Diesel
pour bateau). Avoir le pied marin. Bateau très
marjolaine n. f. Finale en -aine.
marin (qui tient bien la mer). — Le cimetière
marin de Sète (situé au bord de la mer).
marketing n. m. (anglicisme) Prononciation :
2 maritime Régions, provinces, départements [maaketii]]. — Pour éviter cet anglicisme, on
maritimes (qui sont au bord de la mer). Climat poima, selon les cas, employer l’un des
maritime. Végétation, flore maritime (qui croît équivalents français : commercialisation, étude
au bord de la mer). Plante maritime (par de marché, marchandisage, marchéage, merca-
exemple le chardon des sables, qui croît sur les tique (n. f).
dunes). Pin maritime (variété qui croît bien
dans le sable des dunes). Navigation maritime marlou n. m. (populaire) Souteneur. — PI. : des
(par opposition à navigation fluviale). Trans¬ marlous.
ports maritimes {pdx opposition à transports
terrestres ou aériens). Expédition maritime. maraelade n. f Le nom du fruit se met en
Commerce maritime. Voies maritimes. Gare général au pluriel ; de la marmelade d’abri¬
maritime. Génie maritime. Code maritime. cots.
Inscription maritime. Hôpital maritime (réservé
aux marins et aux officiers de marine). La marmite n. f Un seul t De même : marmitage,
puissance maritime d’Athènes. Les grandes marmitée, marmiton.
puissances maritimes. Les forces maritimes (la
marine de guerre). marmonner v. i. ou v. t. Deux n. De même :
marmonnement, marmonneur.
marina n. f. Ensemble résidentiel au bord de la
mer, avec commerces, port de plaisance, etc. marmoréen, enne adj. (littéraire) De marbre.
— PI. : des marinas [-na]. — Ce mot d’origine
anglo-americaine est parfaitement acceptable marmotte n. f. Animal. — Deux t.
en français.
marmotter v. t. Deux t. De même : marmottage,
1, m^e n. f Avec un 4/majuscule : la Marine marmottement, marmotteur.
nütiofiülc. Avec un m minuscule : lü Murine
(Il veu< s’engager dans la marine), la marine
marocain, maroquin > maroquin.
477 MARONNER

maronner v. i. (populaire) Etre en proie à une mars n. m. Nom de mois, donc pas de majuscule :
sourde colère. T Un seul r, deux n. Aucun Je viendrai le 6 mars prochain. — On distin¬
rapport avec marron. guera arriver comme mars en carême et arriver
comme marée en carême. > marée.
maroquin, marocain Deux mots homophones
à distinguer par l’orthographe. marsouin n. m. Cétacé. — Finale en -ouin.
1 maroquin [maRoké] n. m. Cuir. — Dérivés :
marsupial, ale, aux adj. ou n. m. Masculin
maroquinage, maroquiner, maroquinerie,
pluriel en -aux.
maroquinier.
2 marocain, aine adj. ou n. Du Maroc : La marte > martre.
population marocaine. Les Marocains. — Du
crêpe marocain : étoffe. marteau-pilon n. m. Avec un trait d’union.
— PI. : des marteaux-pilons.
marotte n. f. Un seul r, deux t
marteau-piqueur n. m. Avec un trait d’union.
maroufle n. f. (technique) Colle forte. — Un seul — PI. : des marteaux-piqueurs
f. De même : marouflage, maroufler. A
martelage n. m. Action de travailler le métal
marquage n. m. Avec -qu-. au marteau : Le martelage des lames de
couteaux — Action de marquer les arbres au
marquant, ante adj. Avec -qu-: Les dates marteau.
marquantes de cette époque.
martèlement n. m. Bruit cadencé : Le martèle¬
marquer v. t. Conjugaison et sens. ment des roues sur les rails. — On évitera la
graphie martellement.
1 Toujours avec -qu-, même devant a ou o;
il marqua, nous marquons. marteler v. t. Conjug. 10. Je martèle, je
2 On peut écrire, très correctement ; Les martèlerai.
dossiers à envoyer aux archives sont marqués
d'un A (= portent une marque qui est un A). martial, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
En revanche, on évitera : Un A est marqué sur Des discours martiaux
les dossiers. Dire plutôt : Un A est écrit sur les
dossiers. martin-chasseur n. m. Oiseau. — PI. : des
martins-chasseurs.
marqueter v. t. Conjug. 14. Je marquette, je
marquetterai. martinet n. m. Finale en -et.

marqueterie n. f. T Un seul t, mais se prononce martingale n. f. Avec un seul l.


[manketRi].
martin-pêcheur n. m. — PI. : des martins-
marqueteur n. m. Prononciation : [maRkatœR]. pêcheurs.

marraine n. f. Deux r, comme dans parrain. martre n. f. Animal ; sa fourrure. — A côté de


martre, il existe une autre forme, un peu plus
marri, ie adj. Affligé, fâché. — Avec deux r, à rare, mais parfaitement correcte, marte.
la différence de mari, époux.
martyr, martyre Deux mots à bien distinguer.
1. marron n. m. Grosse châtaigne. — Deux r. 1 Un martyr, une martyre Personne qui a été
— Avec un I majuscule : un marron d’Inde. martyrisée ; Saint Etienne fut le premier en date
— Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬ des martyrs. Sainte Blandine, martyre lyon¬
ble : Des jupes marron. — Dérivé : marronnier naise, fut jetée aux bêtes. — (par extension) Les
(deux r, deux n). — Pour la différence entre martyrs de la Résistance. — (adjectivement) Les
marron et châtaigne > châtaigne. enfants martyrs. Une fillette martyre.

2. marron, onne adj. Variable en nombre et en 2 Le martre Supplice d’une personne qui a
genre ; Les esclaves marrons. Une négresse été martyrisée ; Sainte Blandine souffrit le
marronne (deux n au féminin). Des avocats, des martyre à Lyon. — (par extension) Cette crise
médecins marrons. de rhumatisme, quel martyre I

marronnier n. m. Deux r, deux n. martyriser v. t. Avec un y.


MARTYROLOGE 478

martyrologe n. m. Liste des martyrs. — Ne pas quantité de (voir ci-dessus, § 2) : Une masse de
déformer en *martyrologue. documents ont été détruits au cours des siècles.
Cta écrira plutôt : Une grande quantité de
maryland n. m. Prononciation : [maRilô], plu¬ documents...
tôt que [maRÜâd]. Avec un M majuscule : du
tabac de Maryland. — Avec un m minuscule : masselotte n. f. (technique) Petite masse de
du maryland (Fumer du maryland). métal. — Finale en -otte, avec deux t.

mas n. m. Ferme provençale. — Prononciation : massepain n. m. Gâteau. — En un seul mot,


[ma], le -s est muet. sans trait d’union. — Finale en -ain.

mascaron, macaron Deux noms masculins à massicot n. m. Machine qui sert à couper le
bien distinguer. papier. — Finale en -ot. — Dérivés : massico¬
tage, massicoter.
1 mascaron Ornement sculpté, en forme de
visage grotesque ou fantastique, qui décore un massif n. m. Avec un M majuscule et un c
chapiteau, une corniche, une fontaine : Clef de minuscule : le Massif centrai
voûte décorée d’un mascaron.
2 macaron Gâteau rond fait d’œufs, de sucre mass media [masmedja] n. m. pl. En deux
et d’amandes : Les macarons de Saint-Emilion. mots, sans trait d’union. Pas d’accent sur le e.
— Masse ronde de cheveux disposée au-dessus Pas de -s à media. — A cet anghcisme, on
de chaque oreille. — Gros bouton rond. préférera la forme francisée les médias ou,
— Portemanteau. — Cocarde, emblème rond. mieux encore, les équivalents supports d’infor¬
mation, moyens d’information.
mascotte n. f. Avec deux t.
mastic n. m. Finale en -ic, avec c. De même :
masticage. En revanche, mastiquer, avec -qu-.
maser n. m. Dispositif analogue au laser, mais
fonctionnant par émission d’ondes électroma¬
masticage n. m. Action de boucher, de fixer avec
gnétiques. — Prononciation : [mazea]. — PI. :
des masers [-zen]. du mastic. — Ne pas dire le *masticage des
aliments, mais la mastication des aliments.
masquage n. m. Avec -qu-.
mastication n. f. Action de mastiquer, de
mâcher les aliments. ▼ Ne pas dire le masticage
masquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
des aliments.
a ou O.' il masqua, nous masquons.
masticatoire adj. ou n. m. Finale en -oire.
masse n. f. Expressions ; accord du verbe.
1 Avec masse au singulier ; Ils sont venus en 1. mastiquer v. t. Mâcher. — Toujours avec
masse. -qu-, meme devant a ou o .• il mastiquait, nous
mastiquons. — En revanche, un c dans les
2 Une masse de. Dans la langue surveillée, ne dérives ; masticateur, mastication, masticatoire.
doit s’employer que lorsqu’on veut insister sur
l’idée de bloc massif ; Une masse de boue et de 2. mastiquer v. t. Boucher, fixer avec du mastic.
troncs d’arbres obstruait la route. Une masse — Toujours avec -qu-, même devant a ou o .•
d’eau balaya le pont du trois-mâts. Une masse il mastiqua, nous mastiquons. — En revanche,
d’émeutiers enfonça le mince cordon de troupes. un c dans le dérivé : masticage.
— Dans les autres cas, on préférera une grande
quantité de, un grand nombre de, beaucoup de : m’as-tu-vu n. m. ou f. ou adj. Avec une
Une gfonde quantité de fruits étaient avariés et apostrophe et deux traits d’union. — Toujours
ont dû être jetés. Un grand nombre d’émeutiers invariaWe : Cette fille est une m’as-tu-vu. Je
se répandirent dans la ville. n ’aime pas ces gens, ce sont des m ’as-tu-vu. Elles
3 Après^ la masse de, cette masse de, l’accord sont très m’as-tu-vu.
se fait généralement au singulier ; La masse des
émeutiers, hésitante, recula. masure n. f. Maison vétuste. — Avec un s.

4 Après une masse de, l’accord se fait plutôt 1. mat, mate [mat, mat] adj. Non brillant.—Va¬
au singulier : Une masse d’émeutiers, furieuse, rie en nombre et en genre ; Des surfaces mates.
enfonça le cordon de troupes. Le pluriel n’est
possible que si l’on veut insister sur l’idée de 2. mat [mat] n. m. ou adj. (terme de jeu
grand nombre, sans idée de bloc massif, mais, d’échecs). ▼ Toujours invariable : Ils sont mat.
dans ce cas, il vaut mieux employer une grande Elle est mat.
479 MÂT

mât [ma] n. m. Avec un accent circonflexe. De dans la langue technique : A l’occasion des
même ; mâtage ou mâtement, mâter, mâtereau, grandes manœuvres, l’armée présentera ses
mâture. nouveaux matériels {= divers types d’engins,
d’armes, etc.).
matador [matadoR] n. m. Mot espagnol fran¬
cisé. PI. : des matadors. T Ne pas confondre matière n. f. Avec matière au singulier ; en
avec matamore > matamore. matière de, avoir, donner, être matière à.

matamore n. m. Avec un M majuscule : le matin n. m. Expressions.


Matamore ou Matamore, personnage de la 1 ▼ Avec matin au singulier : tous les lundis
comédie espagnole {Le personnage traditionnel matin, tous les mardis matin...
de Matamore correspond au miles gloriosus des
Romains). — Avec un m minuscule : un 2 Lundi matin ou lundi au matin, hier matin
matamore, un personnage fanfaron {Il fait le ou hier au matin > à (XI, 1, 2 et 3).
matamore, mais, au moment d'agir, il re¬ 3 Les emplois adverbiaux se lever matin, fort
culera). ▼ Ne pas confondre avec matador, matin, très matin sont corrects, mais un peu
torero qui tue le taureau. vieillots.
match [mat/] n. m. {anglicisme) PI. : des matin, mâtin Bien distinguer par la prononcia¬
matches [mat/] ou des matchs. — On écrira : tion et l’orthographe le matin [maté], première
disputer un match, plutôt que faire un match. moitié du jour, et un mâtin [maté], chien.
— Equivalents français : rencontre, compéti¬
tion. ▼ Ne pas prononcer avec un e muet final : matinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
un match nul [mat/nyl], et non *[mat/anyl]. Les vents matinaux.

maté n. m. Plante ; boisson. T Pas de A après mâtiner v. t. (dérivé de mâtin) Avec un accent
le t, comme dans thé. circonflexe, comme mâtiné adj.

matelas n. m. Finale en -as. Dérivés : matelassé, matines [matin] Office catholique. Toujoure
matelasser, matelassier, matelassure. féminin et toujours au pluriel. On écrit plutôt
chanter matines (sans article) et sonner les
matelot n. m. Finale en -ot. — Pas d’accent matines (avec l’article).
circonflexe, ni sur le a ni sur le o. Dérivé ;
matelotage. matois, oise adj. ou n. Avec un seul t. De même :
matoiserie.
matelote n. f. Finale en -ote, avec un seul t. —
Avec anguille au singulier : matelote d’anguille. matou n. m. — PI. : des matous.

mater, mâter Bien distinguer par la graphie et matriarcat n. m. Ce mot désigne l’organisation
la prononciation mater [mate], soumettre, et sociale, juridique et familiale dans laquelle la
mater [mate], munir d’un mât. filiation est établie selon le lien utérin, l’autorité
étant souvent exercée par le frère de la mère,
matériau n. m. Sert de singulier à matériaux. très rarement par la mère elle-même. ▼ On
Admis dans la langue technique : Le béton est évitera d’employer abusivement ce mot pour
un matériau économique et commode.^ — Dans désigner une société dans laquelle les femmes
la langue très surveillée et très littéraire, on exercent (ou sont censées exercer) l’autorité.
pourra préférer le singulier matière: La pierre Dans ce cas, le terme de gynécocratie est
est une matière plus noble que la brique. — Le préférable. — Dérivé; matriarcal, ale, aux.
pluriel matériaux peut être employé même dans
la langue très surveillée. matricule Attention au genre.
1 La matricule Registre: La matricule d’un
matériel, elle adj. ou n. m.
hôpital
1 On évitera l’expression relâchée temps maté¬
riel. On préférera temps nécessaire: Je n’aurai 2 Le matricule Le numéro d’inscription au
pas le temps nécessaire pour rédiger ce rapport, registre matricule : Le soldat indiqua son nom
et non le temps matériel de rédiger... et son matricule.

2 On préférera l’équivalent français le matériel matrimonial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
à l’anglicisme hardware (terme d’informatique). -aux : Les régimes matrimoniaux.
3 Comme substantif, matériel s’eniploie seule-
ment au singulier. L’emploi du pluriel est toléré matrone n. f. Avec un seul n.
MAUDIRE 480

maudire v. t. Conjug. 25. (comme finir). Je vent, la graphie avec trait d’union : des
maudis, tu maudis, il maudit, nous maudissons, maxi-manteaux, une maxi-boîte.
vous maudissez, ils maudissent. — Je maudis¬
sais. — Je maudis. — Je maudirai. — Je maxillaire adj. ou n. m. L’os maxillaire. Le
maudirais. — Maudis, maudissons, maudissez. maxillaire supérieur. Le maxillaire inférieur.
— Que je maudisse, ... qu’il maudisse. — Que — Prononciation : [maksileR], avec [1].
je maudisse... qu’il maudît. — Maudissant.
— Maudit, ite. T Deux différences avec le type maxima (a) loc. adv. ou adj. (droit) Appel a
finir: infinitif en -ire et participe en -it, -ite. maxima : appel interjeté par le ministère public
pour obtenir une diminution de la peine. — En
maudit, ite adj. ou n. m. Avec un M majuscule : deux mots, sans trait d’union. — Locution
le Maudit, Satan, le Démon. latine, donc pas d’accent sur le a. — Souvent
écrit en italique dans un texte en romain et en
maugréer v. i. Attention au e muet du futur et romain dans un texte en italique.
du conditionnel : je maugréerai, je maugréerais.
maximal, ale, aux adj. On emploiera cet adjectif
maure, more n. ou adj. On prononce toujours de préférence à maximum, dont l’accord est
[mon], avec o ouvert, quelle que soit la graphie. incertain : Le prix maximal. La température
— La graphie maure est vivante, more est une maximale. Les prix maximaux. Les intensités
graphie vieillie : La population maure. Les maximales.
Maures.
maximum adj. ou n. m. Certains emplois sont
mauresque, moresque adj. ou n.î. On prononce difficiles.
toujours [m3Rtsk(a)], avec o ouvert, quelle que
soit la graphie. — La graphie mauresque est 1 L’emploi de maximum comme adjectif sou¬
vivante, moresque est une graphie vieillie : L'art lève des difficultés : Les prix maxima ou
mauresque. Une jolie Mauresque. maximums. La température maximum ou
maxima. Les intensités maxima ou maximums.
mauresque, maure Ces deux formes ne sont pas Pour éviter ces incertitudes, on emploiera,
interchangeables. conformément aux recommandations offi¬
cielles, l’adjectif maximal, ale, aux.
1 mauresque S’emploie comme nom féminin
{Une jolie Mauresque) et comme adjectif {Une 2 Dans l’emploi substantif, on préférera le
femme mauresque. L’art, le style mauresque. pluriel des maximums à des maxima.
Maison mauresque). 3 On évitera les pléonasmes du genre le grand
2 maure S’emploie comme nom masculin {Un maximum, au grand maximum, le maximum
Maure) et aussi, dans certains cas, comme à ne pas dépasser.
adjectif pour qualifier des hommes ou des
groupes {Un chef maure. Une tribu maure) ou mayonnaise n. f. Avec deux n.
pour qualifier une chose, dans quelques expres¬
sions {Café maure. Bain maure). mazette n. f Avec un z.

maussade adj. Avec -au-. De même : maussade¬ mazout n. m. T Prononciation : [mazut], avec [t].
ment, maussaderie.
me pron. personnel de la première personne du
mauvais, aise adj. ou adv. Dans l’emploi singulier (forme atone).
adverbial, toujours invariable ; Ces plantes
sentent mauvais. 1 On évitera le tour populaire *donne-moi-z-en
et on dira donne-m’en.
mauve n. f Plante. — Comme adjectif de couleur, 2 Le pronom me doit se répéter devant chaque
prend la marque du pluriel {Des rubans mauves), verbe coordonné ou juxtaposé : Il me guide et me
sauf en combinaison avec un autre adjectif (Z)e5 protège. Il me critique, me calomnie, me nuit.
rubans mauve pâle. Des rubans bleu-mauve).
- — N. m. Le mauve : la couleur mauve. Prend la
méandre Toujours masculin : Des méandres
marque du pluriel : La gamme des mauves. nombreux.

maxi Adjectif invariable : Des manteaux maxi. méat [mea] n. m. Orifice naturel : Le méat
Des robes maxi urinaire.

maxi- Les mots en maxi- s’écrivent généralement mécanicien, ienne n. ou adj. Sans trait d’union :
en un seul mot, sans trait d’union : maxijupe, chef mécanicien (des chefs mécaniciens), offi¬
maximanteau. On rencontre aussi, assez sou¬ cier mécanicien (des officiers mécaniciens).
481 MÉCANICIEN-DENTISTE

mécanicien-dentiste n. tn. Avec un trait cin consultant (des médecins consultants),


d’union. — PI. : des mécaniciens-dentistes. médecin légiste (des médecins légistes).
4 Pas de forme spéciale pour le féminin. On
mécène n. m. Avec un m minuscule : Ce dira : Elle est médecin. Une femme médecin.
financier fut un mécène généreux. — Un accent
Le mot doctoresse est familier.
grave sur le deuxième e, à la différence du
dérivé mécénat 5 On dira aller chez le médecin plutôt que aller
au médecin, tour populaire.
méchamment adv. Finale en -amment.
médecine-hall > medicine-ball.
méchant, ante adj. ou n. Place de l’adjectif.
médias [medja] n. m. pl. On préférera la forme
1 On peut dire indifféremment un méchant francisée les médias (un accent aigu et un -s)
homme ou un homme méchant, une méchante à la forme les media ou à la forme complète
femme ou une femme méchante. Dans les deux les mass media (anglicisme). On emploie parfois
cas, le sens est le même (= cruel, malfaisant). comme singuHer la forme un médium: La
Le tour méchant homme est plus littéraire. télévision est le médium le plus puissant — Pour
2 Avec un nom de personne relatif à la éviter ces termes qui font difficulté, on em¬
profession, à l’activité, etc., l’adjectif méchant ploiera de préférence moyen d’information,
placé devant le nom signifie « de peu de support d’information.
valeur » : Un méchant poète (= un très
médiocre poèteV Un méchant avocat Un médian, ane adj. ou n. f Féminin : médiane,
méchant Journaliste. Une méchante actrice. Ce avec un seul n
tour est littéraire. — Placé après le nom, signifie
« cruel, malfaisant, mordant, agressif » : Un médical, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
poète méchant (= mordant). Un journaliste Les services médicaux
méchant (= agressif). Ce tour est usuel.
médicamenter v. t. De nos jours, un peu
3 Même différence avec un nom d’animal ou péjoratif : « soigner en faisant absorber des
de chose : Un méchant chien de chasse (= un médicaments avec excès, à tort et à travers ».
mauvais chien de chasse, d’allure minable). Un De même, se médicamenter « se soigner en
chien méchant (= agressif)- Un méchant poème absorbant des médicaments en grande quantité,
(= un poème médiocre). Un poème méchant souvent sans discernement ».
(= mordant).
medicine-ball n. m. Anglicisme qui désigne un
4 On dit toujours une méchante affaire (= une
ballon lourd utilisé en gymnastique. — Pas
vilaine affaire), une méchante langue (une
d’accent sur le e. — Prononciation : [medisin-
personne médisante).
boll. — Pl. : des medicine-balls [-bol]. — On
préférera la forme anglaise medicine-ball à la
mèche n. f Avec un accent grave et non
forme hybride médecine-bail [medsinbol] ;
circonflexe. En revanche, un accent aigu dans
pl. : des médecine-balls [-bol].
les dérivés : méchage, mécher, mécheux.
médiéval, moyenâgeux Deux adjectifs qui ne
mécompte [mek5t] n. m. Attention au p
sont pas interchangeables.
intérieur, muet.
1 médiéval, ale, aux (non péjoratif) Du Moyen
méconnaître v. t. Conjug. 94. (comme connaî¬ Age : La grandeur de la civilisation médiévale.
tre). — Dérivés ; méconnaissable, méconnais¬ 2 moyenâgeux, euse Qui a le pittoresque parti¬
sance, méconnu. culier aux choses qui datent du Moyen Age, qui
a le style ou l’aspect des choses du Moyen Age :
médaillier [medaje] n. m. Meuble. ▼ Un i après Les rues moyenâgeuses du quartier de la cathé¬
le groupe -ill-. drale. — (souvent péjoratif) Qui a le caractère
archaïque ou vétuste d’une chose qui date ou
médecin n. m. Prononciation; orthographe et semble dater du Moyen Age ; Des taudis moyenâ¬
emplois geux Un obscurantisme moyenâgeux.
1 ▼ Se prononce [medsl], avec e ouvert, mais
s’écrit avec un accent aigu sur le premier e. De médiévisme n. m. Etude, science du Moyen
même : médecine [medsin]. Age. — Dérivé : médiéviste. Ne pas dire
*médiévalisme, *médiévaliste.
2 médecin, docteur > docteur.
3 Avec un trait d’union ; médecin-conseil (des médio- Préfixe (du latin médius « qui est au
médecins-conseils). — Sans trait d’union : méde¬ milieu »). Les mots en médio- s’écrivent en un
MÉDIRE 482

seul mot, sans trait d’union : médiodorsal, mégalo- Préfixe (même racine que méga-). Les
médiopalatal, médiopassif. mots en mégalo- s’écrivent en un seul mot, sans
trait d’union : mégalomane, mégalomanie.
médire v. i. ou v. t. ind. Conjug. 47. Je médis,
tu médis, il médit, nous médisons, vous médisez, meilleur, eure S’emploie comme comparatif et
ils médisent. — Je médisais. — Je médis. — Je comme superlatif relatif (le meilleur) de l’adjec¬
médirai — Je médirais. — Médis, médisons, tif boit
médisez. — Que je médise. — Que je médisse.
I Employé comme comparatif.
— Médisant. — Médit ▼ On prendra garde
à la deuxième personne du pluriel de l’indicatif 1 Meilleur, plus... bon > bon (I, 1, 2, 3, 4
présent et de l’impératif : vous médisez, médisez et 5).
(alors qu’on a vous dites, dites).
2 On dira : Plus l’eau-de-vie est vieille,
médisance n. f. Finale en -ance De la même meilleure elle est (et non *plus meilleure elle
famille : médisant. est).
3 De meilleure foi, de meilleure grâce, de
médisance, calomnie > calomnie. meilleure heure, de meilleure humeur, à meil¬
leur marché > bon (I).
méditerranéen, enne adj. Attention à la majus¬
cule : La population méditerranéenne. Les 4 On écrira de préférence ; de meilleure
Méditerranéens. T Prend deux r, mais un seul grâce, de meilleure foi (et non de meilleure
t et un seul n. — Avec un m minuscule et un bonne grâce, de meilleure bonne foi).
M majuscule ; la mer Méditerranée (ou la 5 On peut dire beaucoup meilleur, mais, dans
Méditerranée). la langue soignée, on emploiera plutôt de
beaucoup meilleur ou, mieux encore, bien
médium n. m. — PI. : des médiums — Dérivé : meilleur.
médiumnique [medjomnik].
6 Meilleur que... ne. Dans la langue soignée,
médius [medjys] n. m. Doigt de la main, — on n’omettra pas le ne explétif dans la
Un accent aigu sur le e. — PI. ; des médius proposition qui suit meilleur que: Il est
[-djys]. meilleur qu’on ne le dit T Si la première
proposition est négative ou interrogative, ce ne
médoc n. m. Avec un M majuscule : du vin du est souvent omis ; Il n’est pas meilleur qu’on
Médoc. — Avec un m minuscule : du médoc le dit
(Boire du médoc. Une bouteille de médoc. Les II Employé comme superlatif relatif.
grands médocs).
1 On écrira de préférence : avec la meilleure
médullaire adj. De la moelle épinière. — Avec volonté du monde (et non avec la meilleure
deux /. De même : médulleux, euse adj. (tige bonne volonté).
médulleuse, qui contient de la moelle), médullo- 2 Le meilleur que. Normalement suivi du
surrénale (avec un trait d’union). subjonctif : C’est le meilleur film qu ’on ait
jamais vu. C’est la meilleure solution que nous
meeting n. m. Anglicisme admis dans la langue puissions adopter. — Si l’on veut insister moins
ordinaire. — Prononciation : [mitiq]. — PI. : sur la possibilité que sur la réalité, on pourra
des meetings [-tiq]. — Dans la langue très employer l’indicatif : Son dernier roman est le
surveillée, on pourra remplacer cet anglicisme meilleur qu’il a écrit jusqu’à présent
par l’un des équivalents suivants : assemblée,
rassemblement, réunion. 3 Dans la langue soignée, on écrira : Mes meil¬
leurs voeux. Mon meilleur souvenir (et non Meil¬
méfier (se) v. pron. Conjugaison et sens. leurs vœux. Meilleur souvenir). En effet, il s’agit
d’un superlatif absolu et non d’un comparatif.
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à On peut aussi écrire : Mon souvenir le meilleur.
.la deuxième personne du pluriel de l’indicatif Mes vœux les meilleurs. En revanche, on dit très
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous correctement, en écrivant à une personne ma¬
nous méfiions, (que) vous vous méfiiez. lade : Meilleure santé. Dans ce cas, il s’agit d’une
2 Est plus usuel que se défier. comparaison entre un état de santé actuel, médio¬
cre, et un état qu’on souhaite meilleur.
méga- Préfixe (du grec megas « grand »). Les 4 Le deuxième meilleur temps. On évitera
mots en méga- s’écrivent en un seul mot sans les tours pléonastiques tels que ; Ce coureur a
trmt d’union ; mégacycle, mégahertz, mégalithe, réalisé le deuxième meilleur temps. Dire simple¬
mégaphone, mégatonne, mégawatt. ment ; le deuxième temps.
483 MÉLANGER

5 Prendre le meilleur sur. On évitera l’angli¬ démonstratif, etc.) : Lui et moi, nous avons les
cisme prendre le meilleur sur son adversaire. On mêmes habitudes. Tout nous rendait sembla¬
écrira plutôt : l’emporter sur. bles: nous avions même apparence, mêmes
habitudes, mêmes goûts. — Marque du pluriel
mélanger v. t. Conjugaison et construction. aussi quand même est pronom : Vos chaussures
sont belles, mon frère a les mêmes.
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
ou O : il mélangea, nous mélangeons. 2 Le même que. On peut ou non reprendre
le nom par un pronom démonstratif, quand le
2 Se construit avec à, avec avec ou avec et; même... que est suivi d’une proposition : Je
Il a mélangé ses crayons avec les miens. Vous prendrai le même train que celui que vous avez
mélangerez le sucre à la farine. Il a mélangé pris la semaine dernière ou Je prendrai le même
les boîtes vides et les boîtes pleines. train que vous avez pris la semaine dernière. Le
3 On évitera le pléonasme mélanger entre eux tour avec reprise par le pronom démonstratif
(entre elles). Ne pas écrire : Il a mélangé les est plus précis, mais plus lourd.
dates entre elles, mais II a mélangé les dates. 3 Même prend la marque du pluriel quand
il est joint par un trait d’union un pro¬
Melba Avec un M majuscule et toujours invaria¬ nom personnel (nous-mêmes, vous-mêmes, eux-
ble : des pêches Melba. mêmes, elles-mêmes) ; Nous avons faU nous-
mêmes le travail. Ils sont venus eux-mêmes. ▼
mêlée n. f. Avec un accent circonflexe, comme Quand nous-même est un pluriel de « ma¬
mêler. jesté » ou de modestie et quand vous-même
est un pluriel de politesse (vouvoiement),
mêler v. t. Au sens propre, se construit avec à, -même reste au singulier : Nous-même, Pré¬
avec avec ou avec et : La Saône mêle ses eaux sident de la République, nous déciderons...
à celles du Rhône. Ne mêlez pas vos papiers avec Mais, vous-même. Madame, vous m’aviez dit
les miens. J’ai mêlé les roses et les pivoines dans que...
le même bouquet. — Au sens figure, se construit
presque uniquement avec à ou et : Il faut savoir 4 Même est adjectif et prend la marque du
mêler l’utile à l’agréable. Mêlons les travaux et pluriel quand il équivaut à « eux-mêmes^
les jeux. L ’avare mêle la cupidité et la lésinerie. elles-mêmes » : Il est le courage et la loyauté
mêmes (accord au pluriel, car même se rapporte
mélèze n. m. Arbre. — Avec un z. à deux noms). Ces protestations qui viennent des
profondeurs mêmes du peuple > aussi ci-
méli-mélo n. m. Avec deux fois é et non *ê dessous, II, 2.
— Un trait d’union. T Le pluriel est des
II Adverbe invariable.
mélis-mélos, avec un -s à méli- et un autre à
-mélo. 1 Au sens de « aussi, jusqu’à », même (placé
devant l’article ou le déterminant) est adverbe
mellüère adj. Avec deux /. De même ; mellifica¬ et reste invariable : Même les savants peuvent
tion, mellifique. se tromper.

melliflue adj. (péjoratif) Doucereux. T Un -e 2 Au sens de « aussi, jusqu’à », même,


final, même au masculin : Un éloge melliflue adverbe invariable, est placé parfois après le
(et non *melliflu). nom. Dans cet emploi il se distingue souvent
assez mal de même adjectif (voir ci-dessus I,
mélodrame n. m. En un seul mot, sans trait 4). On pourra donc, selon le sens qu’on veut
donner a même, employer la forme invariable
d’union. De même : mélodramatique.
ou la forme variable : Les savants même peuvent
se tromper (= jusqu’aux savants peuvent se
melon n. m. Chapeau. — Avec le -s du pluriel : tromper). Ceux même qui étaient les plus
des melons. — Invariable : des chapeaux melon. assurés dans leurs convictions commencent à
douter (= même ceux). Ceux mêmes qui furent
membre n. m. Sans trait d’union : les Etats les plus prompts à nous critiquer reconnaissent
membres. maintenant que nous avons raison (= les gens
eux-mêmes qui..., les mêmes gens qui...).
même Peut être adjectif, pronom, adverbe ou
s’employer dans les locutions. III Locutions.
I Adjectif ou pronom variable. 1 A même Locution prépositive : Il but à
1 Quand même signifie « identique, sembla¬ même la cruche. L’emploi comme locution
ble », il prend la marque du pluriel, qu il soit adverbiale est légèrement familier : Il prit la
ou non précédé d’un déterminant (article. cruche et but à même.
MÉMENTO 484

2 A même de. Suivi de l’infinitif, signifie 3 Masculin pluriel. Au sens de « ouvrage dans
« capable de » : Je ne suis pas à même de régler lequel l’auteur relate les événements auxquels
seul cette affaire. Tour légèrement familier. il a été mêlé » : Cet homme politique veut
rédiger ses Mémoires, qui seront sûrement très
3 De même que. On met toujours entre
intéressants. V Dans ce sens, toujours écrit avec
virgules de même que et le groupe nominal qui
un M majuscule.
suit. Le verbe s’accorde seulement avec le nom
qui précède de même que : Le maire, de même
mémorandum n. m. Mot latin francisé. — Un
que son adjoint, assistera à la cérémonie (ne pas
accent aigu sur le e. Prononciation ;
écrire *Le maire de même que son adjoint
assisteront à la cérémonie).
[memoRâdDm]. PI. : des mémorandums
[-dom].
4 De même que... de même, de même
que... ainsi. Le bon usage veut qu’on reprenne mémorial n. m. ▼ Le pluriel des mémoriaux,
par de même ou par ainsi (en tête de la indiqué par les dictionnaires, est très rarement
deuxième proposition) la locution de même que usité. On évitera d’employer ce mot au pluriel.
placée en tête de la première proposition : De
même que le lion féroce disperse un troupeau menaçant, ante adj. Attention à la cédille.
de timides brebis, de même (ou ainsi) le
bouillant Achille fait fuir les Troyens effrayés. menacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
Ce tour est littéraire. devant a ou o; il menaça, nous menaçons.
5 Même que. Introduit une explication ou
un renforcement de l’assertion qui précède. ménagement n. m. On écrit le plus souvent, avec
Tour nettement populaire : Son fils est très ménagement au singulier ; beaucoup de ménage¬
intelligent, même qu’il a les deux bacs / (= la ment, plus de ménagement, trop de ménagement
preuve est qu’U a les deux bacs). — Le plus souvent, avec ménagements au
pluriel : parler avec ménagements, sans
6 Quand même > quand. ménagements.
7 Tout de même. Tour archaïque et très
littéraire quand il exprime la comparaison, la ménager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
similitude ; Ik ont accompli des exploits, nous g devant a ou o ; il ménagea, nous ménageons.
ferons tout de même (= nous agirons de la
même manière). En cette circonstance. César se mendier v. i. ou v. t. Conjuç. 20. Double le /
conduisit tout de même qu’Alexandre à la première et à la deuxième personne du
(= comme Alexandre). Tout de même qu’au pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
printemps la terre se couvre de fleurs, de même présent : (que) nous mendiions, (que) vous
ses discours s’ornent de beautés sans nombre. mendiiez
— Employé pour exprimer l’opposition, appar¬
tient au langage fainilier : Il est malade, c’est mener v. t. Conjugaison et construction à
vrai, il aurait tout de même pu nous avertir! l’impératif.
Dans la langue soutenue, on écrira plutôt :
1 Conjug. 12. Je mène, je mènerai
malgré cela, néanmoins, cependant
8 Voire même > voire. 2 A l’impératif, on évitera les formes théorique¬
ment correctes mais inusitées mène-m ’y, menez-
9 Cela même, ici même, là même, par là m’y. On évitera les formes populaires *mène-
même. Ces locutions s’écrivent sans trait moi-z-y, *menez-moi-z-y. Tourner autrement :
d’union. mène-moi là, menez-moi là.

mémento n. m. Mot latin francisé. Un accent menhir [menis] n. m. Attention au h intérieur.


aigu sur le e. Prononciation : [memêto]. — PI. ; — PI. : des menhirs [-nm]. — A distinguer de
des mémentos [-to]. dolmen (voir ce mot).

mémoire Attention au genre et au nombre. Toujours féminin : Les méninges ont


1-Féminin. Au sens usuel : Cet enfant a une été atteintes par l’infection.
bonne mémoire, il retient tout ce qu’il apprend.
ménisque Toujours masculin; Un ménkque
2 Masculin. Quand le mot désigne un écrit, une divergent
note, une facture, une étude : Adresser un
mémoire au chef de l’État L’entrepreneur m’a ménopause n. f Attention au groupe -au-. Ne
envoyé un mémoire. Ce savant a adressé à pas écrire *mérwpose. Dérivé ; ménopausée adj. f
l’académie des Sciences un mémoire très
remarqué.
menotte n. f Un seul n. Deux t
485 MENSE

mense, manse > manse. méphistophélique [mefistafelik] adj. Deux


fois -ph-.
menstrues Règles de la femme. — Prononcia¬
tion : [mâstRy]. — Toujours féminin et tou¬ méphitique [mefitik] adj. Pestilentiel. — Avec
jours au pluriel : des menstrues douloureuses. -ph-. De même : méphitisme.

mensuel, elle adj. Avec -en-. De même : méprendre (se) v. pron. Conjugaison, accord
mensuellement, mensualisation. du participe, construction.
1 Conjug. 82 (comme prendre).
mensuration n. f. Avec -en-.
2 Accord du participe avec le sujet : Elles se
mental, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
sont méprises sur mon projet.
Des troubles mentaux. 3 Normalement construit avec sur {Ne vous
méprenez pas sur le sens de ces paroles), parfois,
mentalité n. f. T Dans la langue très soignée, dans la langue recherchée, avec à {Ils se sont
ne doit s’employer qu’à propos d’une collecti¬ mépris au sens de mes propos).
vité : Etude sur la mentalité religieuse des
milieux paysans du Poitou au XVIIP siècle. mépris n. m. Finale en -is. — On dit au mépris
L histoire des mentalités. Quand on parle d’une de et en dépit de. Ne pas dire *en mépris de.
personne, on dira plutôt caractère, esprit, état
d’esprit, pensée, manière de penser, personnalité, mépriser v. t. L’infinitif complément est généra¬
tempérament, manière de voir, de sentir-. Ce lement introduit par pour {On la méprise pour
garçon a un caractère déconcertant (plutôt ^ue avoir cédé sans lutter), plus rarement par de {On
une mentalité déconcertante). Quel étrange état le méprise de s’être soumis si facilement).
d’esprit 1 (plutôt que Quelle étrange
mentalité l). mer n. f. Orthographe des expressions.

menthe [mot] n. f. Bonbons à la menthe. — Ne 1 Sans trait d’union : la haute mer, la pleine
pas écrire comme mante (manteau) ni comme mer, les gens de mer.
mante {religieuse). 2 Avec un m minuscule quand, dans une
dénomination géographique, le mot mer est
menthol n. m. Avec -th- — La prononciation suivi d’un adjectif (celui-ci prend la majuscule) :
usuelle est [métal]. La prononciation [matai], La mer Baltique. La mer Méditerranée. La mer
quoique plus rare, est correcte et plus logique, Rouge, etc. — De même : La mer de Chine,
car le mot vient de menthe. — Dérivé : la mer du Japon, la mer des Caraïbes, etc.
mentholé, ée [mêtale, e] ou [mâtale, e].
3 Avec une majuscule au complément : la mer
de Glace (célèbre glacier des Alpes). La mer de
mention n. f. Deux n dans le dérivé : mentionner.
Sable (près d’Ermenonville). — Avec une mi¬
nuscule au complément : Ce désert est une mer
mentir v. i. Conjug. 42. Je mens, tu mens, il de sable. La Beauce en juillet est une mer d’épis.
ment, nous mentons, vous mentez, ils mentent.
— Je mentais. — Je mentis. — Je mentirai. mercantile adj. Finale en -ile, même au mas¬
— Je mentirais. — Mens, mentons, mentez. — culin : Un esprit mercantile. — Dérivés : mer¬
Que je mente. — Que je mentisse. — Mentant. cantilisme, mercantiliste.
— Menti (pas de féminin). T Le tour littéraire
avec en, tu en as menti, tu en auras menti, ne
mercenaire n. ou adj. Finale en -aire.
peut s’employer qu’aux temps composés.
merchandising n. m. {anglicisme) Prononcia¬
menton n. m. Deux n dans les dérivés : tion : [meRjâdizii]]. — Equivalents français :
mentonnet, mentonnière. marchandisage, techniques marchandes.

mentor n. m. Prononciation : [mëtaR]. — PI. : merci Genre et constructions.


des mentors. — Avec un m minuscule.
I Question du genre.
menu, ue adj. Variable dans l’emploi adjectif: 1 Masculin. Au sens usuel de « remercie¬
Des lettres menues. Des morceaux menus.^ — ment » : De tout cœur, un grand merci l
Invariable dans l’emploi adverbial : Elles écri¬
vent menu. Des morceaux hachés menu. Il 2 Féminin. Dans l’expression à la merci de
coupe la viande menu. {Il est à la merci d’un accident. Il tenait enfin
son adversaire à sa merci) ou au sens archaïque
menuet n. m. Ancienne danse. — Finale en -et. de « pitié, miséricorde » {La merci de Dieu).
MERCREDI * \ 486

n Constructions. méritoire adj. Finale en -aire, même au mas¬


culin : Un effort méritoire.
1 Avec de + nom. Tour usuel et correct :
Merci mille fois de votre lettre si gentille ! mérou n. m. Poisson. — PI. : des mérous.
2 Avec pour + nom. Tour de plus en plus
frécjuent et considéré comme correct, mais d’un mérovingien, ienne adj. ou n. Avec un m
registre moins soutenu que merci de: Merci minuscde dans l’emploi adjectif; La Gaule
pour votre gentille lettre ! mérovingienne. La dynastie mérovingienne. —
Avec un M majuscule dans l’emploi substantif :
3 Avec de + infinitif. Merci de m'avoir Les Mérovingiens. Un Mérovingien.
écrit. T Dans ce cas, l’emploi de pour est
déconseillé. merveille n. f. Expressions.
4 Merci à vous (= je vous remercie). Tour 1 Avec merveille au singulier : à merveille, faire
assez familier, à éviter dans la langue très merveille, c’est merveille de..., que..., si... —
surveillée. On dira plutôt : Je vous remercie. Avec merveille au pluriel : dire merveilles de...,
dire des merveilles de..., faire des merveilles,
mercredi n. m. Nom de jour de la semaine, donc promettre monts et merveilles.
pas de majuscule : Paris, le mercredi 12 janvier.
— Avec matin ou soir invariable ; Tous les 2 Avec un S et un 3/ majuscules : Les Sept
mercredis matin. Tous les mercredis soir. — Merveilles du monde. — Avec un A et un m
Avec m minuscule et C majuscule : Le mercredi minuscules ; la huitième merveille du monde.
des Cendres. — Sans trait d’union et avec des — Avec un M majuscule : la Merveille (partie
minuscules : Le mercredi saint. de l’abbaye du Mont-Saint-Michel).
3 Faire des merveilles. Se dit uniquement à
1. mère n. f. Féminin de père. propos d’une personne ; Avec un scénario très
1 Trait d’union seulement dans les noms ordinaire et des acteurs de second plan, ce
composés belle-mère, grand-mère, mère-grand, metteur en scène a fait des merveilles. — Faire
dure-mère, pie-mère. merveille se dit surtout à propos des choses,
plus rarement des personnes : A cet endroit de
2 Pas de trait d’union dans les autres expres¬ la symphonie, les cuivres font merveille.
sions ; branche mère ou mère branche, cellule
mère, eau mère, fille mère, langue mère, idée 4 C’est (ce n’est pas) merveille. Se construit avec
mère, maison mère, reine mère, mère patrie, etc. de et l’infinitif {C’est merveille de voir cet acro¬
bate exécuter ses tours), avec que et le subjonctif
3 On ne confondra pas des formations telles que {C’est merveille que tout se soit terminé si vite et
cellule mère, eau mère avec des noms composés si bien) ou avec si et l’indicatif (Ce sera merveille
du type élastomère, isomère, dans lesquels -mère s’il parvient à se tirer d’affaire).
est un suffixe de la langue des chimistes.
4 Avec un m minuscule : la mère Durand (appel¬ mes > mon.
lation populaire d’une femme d’un certain âge).
La mère Marie-Marguerite, supérieure du cou¬ mésalliance n. f. Avec deux L
vent (titre religieux). Notre sainte mère l’Eglise.
— Avec un M majuscule ; la fête des Mères. mésallier v. t. Conjug. 20. Double le i à la
première et à la deuxième personne du pluriel
2. mère adj. (du lat. merus « pur ») Seulement de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
dans les expressions mère goutte (le premier vin, (que) nous mésalliions, (que) vous mésalliiez.
qui coule avant le pressage), mère laine (laine
du dos d’une brebis). Sans trait d’union. méswge n. f. Avec un s et -an-. De même;
mésangette.
mère-grand n. m. {vieilli ou par plaisanterie)
Grand-mère. — PI. : des mères-grand. mesdames Pluriel de madame. — Abréviation ;
Mmes, plutôt que M™".
méridien, ienne adj. ou n. m. Un seul r.
mesdemoiselles Pluriel de mademoiselle. Abré¬
méridional, de, aux adj. ou n. Avec un seul viation ; Mlles, plutôt que
n. — Attention à la majuscule : La population
méridionale. Les Méridionaux. mésestimer, sous-estimer Deux verbes transi¬
tifs à bien distinguer.
mé^os n. m. inv. ou adj. inv. Avec un accent 1 mésestimer quelqu’un, méconnaître sa valeur,
aigu. — Prononciation : [meninos], au pluriel ne pas l’estimer à sa juste valeur ; Bien
comme au singulier. injustement, il avait mésestimé son collaborateur.
487 MÉSO-

2 sous-estimer quelque chose, l’estimer, à tort, mesurément adv. (rare) Avec mesure. — Pas
d’une grandeur, d’une intensité inférieure à la de e muet intérieur.
réalité : Nous avions sous-estimé la dégradation
de la situation financière. mesurer v. t. Accord du participe.
1 Les six arpents que ce domaine a mesuré:
méso- Préfixe (du grec mesos « qui est au milieu participe invariable, car arpents est complément
de »), qui entre dans la formation de mots de mesure (assimilable à un complément
savants : mésocarpe, mésoderme, mésolithique, circonstanciel).
mésomorphe, mésophyte, mésosphère, mésotho¬
rax, mésozoïque, etc. 2 Les superficies que j’ai mesurées : accord avec
le complément direct placé devant le verbe, car
mésolithique adj. ou n. m. (terme de préhistoire) superficies est complément d’objet direct.
Attention au ^oupe -th-.
méta- Préfixe. Les mots en méta- s’écrivent
mess n. m. inv. Local où les officiers prennent toujours en un seul mot, sans trait d’union :
leurs repas. — Prononciation : [mes]. Deux s, métalangue, métastable, etc.
pas de c à la fin.
métairie n. f. T Pas de e intérieur. De la même
messeoir v. t. ind. ou v. i. ou v. impersonnel. famille : métayage, métayer.
Ne s’emploie qu’à la troisième personne du
singulier et du pluriel : Il messied, ils messiéent. métal n. m. PI. : des métaux. — Deux / dans
— Il messeyait, ils messeyaient. — Passé simple les dérivés : métallifère, métallique, métallisa¬
inusité. — Il messiéra, ils messiéront. — Il tion, métalliser, métalloïde, métallurgie, métal¬
messiérait, ils messiéraient. — Impératif inusité. lurgique, métallurgiste.
- QuHl messiée, qu’ils messiéent. — Messéant.
— Participe passé inusité. — Ce verbe ne métamorphose n. f. Avec -ph-. De même ;
s’emploie pas aux temps composés. — S’em¬ métamorphosable, métamorphoser, métamor¬
ploie surtout à la forme négative : Un peu de phique, métamorphiser, métamorphisme.
coquetterie ne messied pas à une jeune fille. —
Il (ne) messied (pas) que se construit avec le métaphore n. f. Avec -ph-. De même : métapho¬
subjonctif ; Il ne messied pas qu'une jeune fille rique, métaphoriquement.
soit un peu coquette.
métaphysique adj. ou n. î. Avec -ph- et y. De
messidor n. m. Mois du calendrier républicain même : métaphysicien, métaphysiquement.
(juin-juillet). — Avec un m minuscule : Le 4
messidor an VIH. Le grand soleil de messidor. métathèse n. f. Interversion de phonèmes, de
lettres ou de syllabes. — Avec -th-.
messie n. m. Avec un e à la fin. — Avec un M
majuscule : le Messie (Les juifs attendaient le métayage [metEja3] n. m. De la même famille :
Messie. Pour les chrétiens, Jésus est le Messie. métayer [meteje], métairie.
Attendre quelqu’un comme le Messie). — Avec
m minuscule : un messie (quelconque), un faux métempsycose n. f T Avec un c et non avec
-ch-, a la différence de psychose.
messie.

messianique adj. Avec un seul n. De même : météo n. f. Invariable dans ; des bulletins météo,
messianisme. des stations météo, etc.

messieurs Pluriel de monsieur. — Abréviation : météore Avec un e à la fin, mais toujours


— Dans la langue surveillée, on évitera masculin : Les étoiles filantes constituât un
météore impressionnant. Dérivé: météorique.
le tour populaire Bonjour messieurs dames. Dire
plutôt : Bonjour messieurs, bonjour mesdames.
météorite ▼ Toujours féminin : Une météorite
messire n. m. Equivalent ancien de monsei¬ toute petite.
gneur: Il s’adressa à messire Thibaud, comte
méthane n. m. Avec -th-. De même: un
de Champagne.
méthanier.
mesure n. f. Avec mesure au singulier : des
méthanol n. m. Alcool méthylique. — Avec -th-.
vêtements sur mesure, chanter en mesure, etre
en mesure d’agir, faire bonne mesure, outre
mesure, perdre toute mesure, un orgueil sans méthode n. f. Avec -th-. De même : méthodique,
méthodiquement, méthodologie.
mesure.
MÉTHODISTE « \ 488

méthodiste n. ou adj. Pas de majuscule ; les métropolitain, aine adj. ou n. Finale en -ain,
méthodistes. — Dérivé : méthodisme. -aine.

méthyle n. m. Avec -th- et y. De même : métrorragie n. f Hémorrarie utérine. — Avec


méthylique. deux r sans h. Graphie à préférer à
métrorrhagie.
méthylène Alcool à brûler.—Bleu de méthylène :
colorant et désinfectant. — Toujours masculin : mets [me] n. m. Avec un -s final, même au
Le méthylène est dangereux et même toxique singuher : Un mets exquis.

méthylique adj. Avec -th- et j^. — Alcool mettre v. t. Orthographe, conjugaison,


méthylique : alcool à brûler. — Bien distinguer expressions.
de alcool éthylique, alcool contenu dans les
boissons (eau-de-vie, vin, etc.). 1 Avec deux t De même : mettable, metteur.
2 Conjug. 99. Je mets, tu mets, il met, nous
métis adj. ou n. Féminin : métisse. mettons, vous mettez, ils mettent. — Je mettais.
—Je mis. — Je mettrai. — Je mettrais.,—Mets,
méti^ mulâtre, créole Trois mots à bien mettons, mettez. — Que je mette. Que je
distinguer. misse. — Mettant. — Mis, mise.
1 métis, métisse Personne née d’un père et 3 Mettre du linge sécher. Tour à préférer, dans
d’une mère appartenant à deux races diffé¬ la langue soignée, à mettre du linge à sécher.
rentes, quelles que soient ces races : Un
Eurasien (né d’un père européen et d’ime mère 4 Mettre cent francs à un jouet ou dans un jouet.
extrême-orientale ou d’un wre extrême-oriental Tours à préférer à mettre centfrancs sur un jouet
et d’une mère européenne) est un métis. Tous (= dépenser cent francs çour acheter un jouet).
les mulâtres sont des métis, tous les métis ne — En revanche, on dit très correctement mettre
sont pas des mulâtres. cent francs sur un cheval (= miser).

2 mulâtre, mulâtresse Personne née d’un père de 5 Mettre au sens de «admettre, supposer».
race blanche et d’une mère de race noire ou d’un Tour de la langue familière. — Se construit
père de race noire et d’une mère de race blanche. avec que et le subjonctif : Mettons que nous nous
soyons trompés sur ce point
3 créole Personne de race blanche née aux
Antilles ou à la Réunion. T Ne doit jamais 6 Mis à part. Invariable devant le nom : Mis
désigner un métis ou un mulâtre. à part ces deux petites erreurs, tout est correct
— Variable derrière le nom : Ces deux petites
métonymie n. f. Attention à l’y. De même: erreurs mises à part, tout est correct
métonymique.
1 Mettre à bas, mettre bas > bas 3 (2).
1. mètre n. m. Unité de longueur. 8 Mettre bas, accoucher > accoucher (IV).
1 Ne pas écrire comme maître. — Dans mètre, 9 Mettre sa confiance. Se construit avec en {Il
le [e] est plus bref que dans maître. a mis sa confiance en vous) ou avec dans {Il
a mis sa confiance dans le secours de ses amis),
2 Un accent grave dans mètre. Un accent aigu
très rarement avec à.
et un e fermé [e] dans les dérivés : métrage,
métré, métreur, métrique. 10 Mettre à jour, mettre au jour > jour (II, 4).
3 On écrit 7,60 m et non 7 m 50 jamais de point
après le symbole m). meunière n. f Invariable dans : des soles
meunière, des truites meunière.
4 Sans trait d’union : mètre carré {des mètres
carrés), mètre cube {des mètres cubes). meurt-de-faim n. m. Homme misérable. —
5 Avec trait d’union : mètre-étalon {des mètres- Invariable : des meurt-de-faim.
étalons), mètre-kilogramme {des mètres-
kilogrammes). meurtre, crime, homicide, assassinat >
assassinat.
6 On distinguera le mètre-kilogramme (unité
de moment d’une force ou d’un couple) et le mezzanine (terme d’architecture) Prononcia¬
kilogrammètre (ancienne unité de travail). tion : [medzanin]. ▼ Toujours féminin ; Une
mezzanine élégante.
2. mètre n. m. Elément rythmique du vers. —
Avec un accent grave, à la différence de mepa voce loc. adv. En deux mots, sans trait
métricien, métrique.
d’union. — Prononciation : [medzavotj'e].
489 MEZZO-SOPRANO

mezzo-soprano n. m. Voix de femme; can¬ micro-organisme à côté de la forme contractée


tatrice, chanteuse (jui a cette voix. — En deux microorganisme). Cependant, les spécialistes
mots, avec un trait d’union. — Mot italien à scientifiques ont tendance actuellement à préfé¬
demi francisé. Prononciation ; [medzosopaa- rer les graphies sans trait d’union, telles que
no]. PL : des mezzo-sopranos [-no]. — Le mot microanalyse. V On écrit toujours microampère
s’abrège souvent en mezzo [medzo]. — Quand sans trait d’unioh.
le mot désigne une chanteuse ou une cantatrice,
on l’emploie quelquefois au féminin : me microsillon n. m. Un seul s.
mezzo-soprano, une mezzo. Cet usage n’est pas
conseillé. miction, mixtion Deux noms féminins
paronymes.
mi- Préfixe dont le sens est comparable à celui 1 miction [miksjS] Action d’uriner : Miction
de demi-. Le préfixe mi- est toujours invariable douloureuse.
et toujours joint au deuxième élément p^ un
trait d’union ; à mi-voix, à mi-côte. ▼ Les 2 mixtion [mikstjS] Action de mélanger ; La
composés en mi- qui désignent un moment sont mixtion des substances qui entrent dans la
toujours féminins : à la mi-janvier, à la mi- composition des médicaments.
février, à la mi-août [miu], la mi-carême.
Cependant le nom mi-temps a les deux genres > midi n. m. Désigne une heure et un point
mi-temps. cardinal.
I Désignant une heure.
miasme n. m. Bien prononcer [mjasmfa)], avec
[s], et non avec [z]. De même : miasmatique 1 Toujours masculin : Il est midi précis (et
[mjasmatik]. non ^précise). Il est midi et demi (et non *et
demi^.
miauler v. i. Avec -au-. De même ; miaulement, 2 Toujours singulier: Midi sonne (et non
miauleur. *sonnen{). Sur le midi (et non *sur les midi).
Vers midi (et non *vers les midi).
mi-bas n. m. Chaussette longue. — Invariable :
des mi-bas. 3 On dit plutôt : midi et quart. Midi un quart
est correct, mais plus rare et vieilli.
mica n. m. Finale en -a. — PI. ; des micas. 4 Ecrire : midi est sonné, plutôt que midi a
sonné.
mi-carême n. f. Avec im m minuscule. — PI. :
5 On écrit: midi dix, midi vingt, midi
des mi-carêmes.
vingt-cinq en toutes lettres (et non midi 10,
midi 20, midi 25).
micaschiste [mikajistfa)] n. m. En un seul mot,
sans trait d’union. — Attention au groupe -sch-. 6 On dira plutôt : à midi, et non ce midi,
tour faûnilier analogique de ce matin.
mi-chemin (à) loc. adv. ou adj. inv. Les maisons
II Désignant un point cardinal.
qui sont à mi-chemin du village et de l’étang.
1 Avec un m minuscule quand le mot fait
mi-clos, mi-close adj. Un œil mi-clos. Des yeux référence à l’exposition au soleil (dans ce sens
mi-clos. Une paupière mi<lose. Des paupières beaucoup plus usité que sud) : La façade est
mi-closes. exposée au midi
2 Avec un m minuscule quand le mot fait
micmac n. m. (mot très familier) En un seul mot, référence à la direction (vieiÛi dans ce sens et
sans trait d’union. — PI. : des micmacs. remplacé par su^ : Sceaux est au midi de Paris.

mi-corps (à) loc. adv. Avec un trait d’union. 3 Avec un m minuscule quand le mot, suivi
d’un complément dé nom, désipie une ré^on :
mi-côte (à) loc. adv. ou adj. inv. Les deux Le midi de la France. Le midi de l’Italie. —
maisons qui sont à mi-côte. Avec un M majuscule quand le mot n’est pas
suivi d’un complément de nom : Je connais
micro- Préfixe (du grec mikros « petit »), qui plusieurs grandes villes du Midi, Nice, Toulon,
entre dans la formation de très nombreux mots Marseille. En Italie, le Midi souffre d’un retard
savants. — Quand le second élément commence économique certain.
par une consonne, jamais de trait d’union :
microclimat, microfilm, etc. — Quand le second midinette n. f. Un seul n, deux t.
élément commence par une voyelle, en principe
un trait d’union : micro-économie, micro-onde. 1. mie n. f Partie molle du pain.
MIEL 490

2. mie adv. S’emploie en corrélation avec ne 6 Aimer mieux > aimer (III, 1, 2, 3 et 4).
comme Suivaient de ne... pas (très archaïque
7 D’autant mieux > autant (8).
et très littéraire) : Ils ne m’écoutent mie.
8 A qui mieux mieux. Expression figée.
miel n. m. Deux / dans les dérivés : miellat, Equivaut à « chacun plus que l’autre, à
miellé, miellée, mielleusement, miellure. l’envi ». Ne peut s’employer qu’avec un sujet
au pluriel : Les assistants chantaient, dansaient,
mien, mienne adj. ou pron. possessif. s’agitaient à qui mieux mieux.
I Employé comme adjectif. 9 Qui mieux est. Expression figée et litté¬
raire, parfaitement correcte, mais assez rare :
1 Employé comme épithète. Cet emploi est
Voici un livre plein de vérités, et, qui mieux est
rare, vieux, très littéraire : Un mien ami (=
(= ce qui est mieux encore), de vérités utiles
un ami à moi). Au travers d’un mien pré certain
à tous.
ânon passa (Racine).
2 Employé comme attribut. Emploi courant 10 Six points de mieux, six secondes de
dans la langue écrite : Cet ouvrage est mien Je mieux. T Ce tour employé par les chroniqueurs
fais miennes vos remarques. sportifs est d’une correction douteuse. On dira :
L’équipe a obtenu six points de plus (plutôt que
II Employé comme pronom. Emploi usuel. a fait six points de mieux). Ce coureur a
Appartient à tous les niveaux de langue ; Votre parcouru la distance en six secondes de moins
voiture est neuve, la mienne date de six ans. Ce que son adversaire (plutôt que a fait six secondes
chapeau est le miett Votre décision sera la de mieux).
mienne. — Les miens: mes parents, mes
proches, mes amis. n Employé comme superlatif relatif.
1 Le mieux que. Normalement suivi du
miette n. f. Avec deux t. subjonctif : C’est le film le mieux fait que j’aie
jamais vu. — Si l’on veut insister moins sur
mieux S’emploie comme comparatif et comme la possibihté que sur la réalité, on pourra
superlatif relatif (le mieux) de bien. employer l’indicatif : Son dernier roman est le
I Employé comme comparatif. mieux construit qu’il a écrit (mais C’est le
roman le mieux construit qu’on ait jamais écrit).
1 Mieux, comparatif de bien > bien (1).
2 La famille la mieux pourvue du canton.
2 Mieux que... ne. Dans la langue soignée, on
C’est le matin qu’elles sont le mieux disposées
n’omettra pas le ne explétif dans la proposition
> le 1. (X, 1 et 2).
qui suit mieux que : il écrit mieux que vous ne
le dites. Les choses vont mieux qu ’on ne le croit. ▼ 3 Des mieux. Que le nom soit au singulier
Si la première proposition est négative ou inter¬ ou au pluriel, le participe-adjectif se met
rogative, ce ne est souvent omis ; Les choses normalement au pluriel et s’accorde en genre
iraient-elles mieux qu’on le croit ? avec le nom : Ce château est des mieux
construits. Ces châteaux sont des mieux
3 n faut, il vaut mieux. On dit très
construits. Cette forteresse est des mieux
correctement II faut partir (idée de nécessité)
construites. Voilà une maison des mieux
et II vaut mieux partir (idée de préférence). En
construites. — En revanche, invariabilité quand
revanche, on évitera le tour populaire *Il faut
le partic^e-adjectif se rapporte à un pronom
mieux partir, qui résulte d’un croisement entre
neutre : Ces pages sont admirables, cela est des
les deux constructions correctes.
mieux écrit.— L’usage normal est de répéter
4 II vaut mieux, mieux vaut. Les deux tours des mieux s’il y a plusieurs participes-adjectift :
sont corrects. Le premier appartient à tous les Une forteresse des mieux construites et des
registres. Le tour mieux vaut n’est pas employé mieux défendues.
dans la lan^e familière ou courante : Il vaut
mieux partir tout de suite. Mieux vaut partir 4 Le mieux, du mieux. Les deux tours sont
tout de suite. corrects : Je travaille le mieux possible. Je
travaille du mieux que je puis.
5 n vaut mieux que, mieux vaut que, j’aime
mieux que. Les tours de ce type entraînent mieux-être n. m. inv. En deux mots, avec un
généralement l’emploi de la préposition de : Il trait d’union.
vaut mieux prendre le temps de tout organiser
que de prendre le risque d’échouer. Mieux vaut mièvre adj. Avec un accent grave. De même :
garder le silence que de se compromettre par des mièvrement, mièvrerie.
paroles imprudentes. J’aime mieux m’abstenir
que de me tromper. L’emploi de de n’est mignon n. m. Deux n dans les dérivés ;
cependant pas obligatoire. mignonnement, mignonnet, mignonnette.
491 MIGNOTER

mignoter v. t. Avec un seul t. II Mil, au lieu de mille.


1 La règle stricte veut que, pour les dates de
migraine n. f. Orthographe et sens. l’ère chrétienne jusqu’à 1999 et mis à part 1000,
1 Finale en -aine. — Dérivé : migraineux. on écrive mil, et non mille, quand mil est suivi
d’un autre nom de nombre : Le quatorze janvier
2 Au sens médical strict, « douleur violente mil neuf cent soixante-dix-neuf Cet usage n’est
qui affecte un seul côté de la tête ». — Au sens plus vraiment obhgatoire et l’emploi de mille
courant, « mal de tête quelconque ». Ce sens
dans ce cas ne constitue plus une faute.
usuel est à éviter dans la langue précise.
Employer plutôt : mal de tête. 2 On écrit toujours l’an mille, l’an deux mille.
3 Pour les dates postérieures à l’an 2000, on
migratoire adj. Finale en -aire, même au écrira toujours mille et non mil : En deux mille
mascuhn : Mouvement migratoire. vingt-deux. En deux mille six cent cinquante.
mi-jambe (à) loc. adv. Toujours avec jambe au 4 En dehors de l’ère chrétienne, on emploie
singulier : II avait de Veau à mi-jambe. toujours la forme mille : En mille huit cent
vingt-six avant Jésus-Christ. L’an mille deux
mijaurée adj. f. ou n. f. T Se prononce avec o cent vingt de l’hégire.
ouvert [mijoae], mais s’écrit avec -au-. 5 T Dans l’énoncé des dates, jamais de -s à
cent : En mil neuf cent. Dans ces énoncés, le
mijoter v. t. ou v. i. Avec un seul t. De même : nombre est un numéral ordinal et non cardi¬
mijotage, mijoté.
nal > cent (V, 1).
1. mil > miUe 1 (II). III Onze cent(s), douze cent(s), treize cent(s)...
en concurrence avec mille cent, mille deux
2. mil [mil] n. m. Plante, appelée plutôt millet. cent(s), mille trois cent(s) > cent (V, 1, 2 et 3).
IV Mille en concurrence avec millier.
mi-laine adj. OU n. m. Toujours invariable ; Des
étoffes mi-laine. De beaux mi-laine. 1 Quand U y a un complément, on emploiera
millier : On vit défiler des dizaines de milliers
milan n. m. Oiseau. — Finale en -an. de personnes. On ne peut dire des dizaines de
*mille de personnes ni des dizaines de *mille
mildiou n. m. Maladie de la vigne. — Pas de personnes. On évitera les tours tels que : Il
-X à la fin. — Dérivé : mildiousé. gagne des centaines de mille francs. Préférer :
des centaines de milliers de francs.
mile, mille > mille 2. 2 Quand il n’y a pas de complément, on peut
employer mille ou millier : Ses partisans étaient
miliaire, milliaire > milliaire.
venus, ils étaient des dizaines de mille ou des
dizaines de milliers.
milice n. f. Finale en -ice.
V Mille un, mille et un.
milieu n. m. Pluriel, emploi, expressions.
1 Mille un, mille une. Formes employées quand
1 PI. : des milieux, avec -x. ils’agitd’unnombreprécis(l 001) -.Lasommede
mille une livres sera versée le 31 mai au plus tard.
2 On évitera le pléonasme *milieu ambiant.
Une distance de mille un mètres exactement.
Dire simplement : milieu.
2 Mille et un, mille et une. Formes employées
3 Au beau milieu, en plein milieu. Expressions
quand il s’agit d’un grand nombre indéterminé :
un peu familières. Les mille et un événements de la vie de la cité.
4 Juste-milieu > juste-milieu. Les mille et une préoccupations de cet homme
d’affaires. — Avec des majuscules ; les Mille
5 Avec un e minuscule et un M majuscde:
et Une Nuits. ▼ Jamais de -s à un, une.
l’empire du Milieu (la Chine, avant 1912).
VI Pour mille. Se note pour mille ou p.I 000
milk-bar n. m. (anglicisme) Prononciation: ou Voo. Pour les règles d’emploi > pour cent.
[milkhanj. — PI. : des milk-bars [-baR].
VII Avec un M majuscule ; Les Mille, les
partisans de Garibaldi.
1. mille adj. numéral ou n. m.
I Mille est toujours invariable : Six mille francs. VIII On distinguera mille (nombre) de mille
Deux mille mètres. La page deux mille. Il et de mile (unités de distance) : Le navire
a gagné des mille et des cents ou des cents et parcourut deux mille milles (= 2 000 milles
marins) > mille 2.
des mille > cent (I, 5).
MILLEFEUILLE 492

2. mille n. m. On prendra garde à la confusion romaine, chacune des bornes placées tous les
possible entre mille et mile, mots désignant des mille pas (1 479 m) le long des routes.
unités itinéraires.
2 miliaire [miljcR] adj. ou n. f. (terme de
1 mille [mil]. PI. : des milles. médecine) Fièvre miliaire. Anévrisme miliaire.
— N. f. La miliaire: éruption de petites
a/ mille romain Valait 1 479 m environ.
vésicules.
b/ mille marin Vaut 1 8S2 m exactement.
milliampère n. m. Prononciation ; [miliâpeR].
c/ mille nautique. Dans la marine anglaise, — En un seul mot, sans trait d’union. —
vaut 1 853,18 m {nautical mile). Dans la marine
Dérivé : milliampèremètre.
américaine, vaut 1 853,24 m (U.S. nautical
mile).
milliard n. m. Prend la marque du pluriel : Trois
2 mile [majl]. PI. : des miles [majl]. — Mesure milliards huit cents millions de centimes. — On
anglaise employée pour les distances terrestres, écrit, en accordant le particiM avec le complé¬
avant l’adoption du système métrique. Valait ment de milliard : Deux milliards de livres ont
1 609,3 m exactement. été déduites. — Quand on écrit le nombre en
chiffres, on emploie la préposition de entre les
millefeuille ou mille-feuille Les deux graphies chiffres et le nom : 4 000 000 000 de bactéries.
sont admises. Il semble que mille-feuille soit — Dérivés : milliardaire, milliardième.
la plus fréquente. — PI. ; des millefeuilles ou
des mille-feuilles. ▼ Le genre varie avec le millibar n. m. En un seul mot, sans trait d’union.
sens.
millième adj. ou n. Deux L
1 Un millefeuille ou un mille-feuille Gâteau
feuilleté, à la crème.
millier n. m. Prend la marque du pluriel : Des
2 Une millefeuille ou une mille-feuille Plante milliers d’hommes. — Avec un -s : par milliers
des terrains incultes. {On en a trouvé par milliers).

millénaire n. m. ou adj. Deux /, un seul n. — million n. m. Prend la marque du pluriel ;


On écrit : le //' millénaire, le ///« millénaire. Trois millions huit cent mille francs. — On
— Dérivé ; millénarisme, millénariste. écrit, en accordant le participe avec le complé¬
ment de million: Deux millions de voitures
mille-pattes n. m. Toujours invariable (un -s à ont été constmites. — Quand on écrit le
pattes, même au singulier). nombre en chiffres, on emploie la préposition
de entre les chiffres et le nom : 6 000 000
mille-pertuis ou millepertuis [milpentqi] d’habitants.
Plante. — Les deux formes sont admises. —
Toujours masculin : Le mille-pertuis est excel¬ millionième adj. ou n. V Avec un seul n, à la
lent contre les blessures. différence de millionnaire.

mille-raies n. m. ou adj. Toujours invariable (un miUionnaire adj. ou n. ▼ Avec deux n, à la


-s à raie, même au singulier) : Un beau différence de millionième.
mille-raies. Du tissu mille-raies.
milord n. m. (vieux) Titre d’honneur donné
millésime [milezim] n. m. Deux /, un seul m. autrefois en France à un Anglais de la haute
De même : millésimé. noblesse. — Mot anglais francisé. Prononcia¬
tion : [mÜDR]. — PI. : des milords [-Ior].
millet n. m. Céréale > mil. — Prononciation :
[mijej. mime n. m. Un seul m. De même : mimer,
mimétique, mimétisme, mimodrame, mimo-
milli- Préfixe qui indique la division par mille. graphe.
Les mots en rnilli- s’écrivent en un seul mot
sans trait d’union : milliampère, millibar, milli¬ mimolette n. f. Fromage. — Un seul L
gramme, millilitre, millimètre, millimicron,
millithermie, millivolt, etc. mimosa Masculin malgré la finale en a : Le
mimosa odorant. — Au singulier dans ; des
milliaire, miliaire Deux mots homophones à bouquets de mimosa.
distinguer par l’orthographe.
minaret n. m. Finale en -et.
1 miUisîre [miljeR] adj. ou n. m. Une borne
milliair-: ou un milliaire: dans l’Antiquité minerai [minRejn. m. V Pas de -s au singulier.
493 MINÉRAL

minéral, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel minimum adj. OU n. m. Certains emplois sont
en -aux : Des sels minéraux. — Un seul / dans difficiles.
les dérivés : minéralier, minéralisateur, miné¬
1 L’emploi de minimum comme adjectif sou¬
ralisation, minéraliser, minéralogie, minéralo¬
lève des difficirltés : Des prix minima ou
gique, minéralogiste. minimums. La température minimum ou mi¬
nima. Les intensités minima ou minimums.
minet, ette n. m. ou f. {familier) Chat, chatte. Pour éviter ces incertitudes, on emploiera,
— Un seul n. conformément aux recommandations offi¬
cielles, l’adjectif minimal, ale, aux.
1. minette n. f. Luzerne lupuline. — Un seul n.
2 Dans l’emploi substantif, on préférera le
2. minette n. f. Minerai de fer de Lorraine. — pluriel des minimums à des minima.
Un seul n.
miniski n. m. Ski très court. — En un seul mot,
mineur, eure adj. ou n. Emplois difficiles. sans trait d’union.

1 On évitera le pléonasme un mineur de moins de ministère n. m. Avec un m minuscule. On met


dix-huit ans. En effet, dix-huit ans étant l’âge de la majuscule seulement au complément : le
la majorité, toute personne de moins de dix-huit ministère de l’Agriculture, le ministère des
ans est nécessairement mineure. En revanche, ce Affaires étrangères, etc. — Dérivé : ministériel,
n’est pas un pléonasme de dire les mineurs de elle (avec un accent aigu).
moins de seize ans, de moins de treize ans, etc.
ministre n. m. Orthographe des expressions.
2 Avec un^ et un majuscules : l’Asie Mineure.
1 Avec un m minuscule et une majuscule au
mini Les mots en mini s’écrivent généralement complément : Le ministre de l’Éducation, le
en un seul mot sans trait d’union : minibus. ministre de la Défense nationale, le ministre
Minicassette, minijupe, minimanifestation, mi¬ des Transports...
nivacances. — Dans l’emploi adjectif (familier),
2 Avec un P majuscule et un m minuscule :
mini est toujours invariable : Ces vacances sont
le Premier ministre (francs). Avec un P et un
vraiment mini M majuscules : le Premier Ministre (anglais).
miniature n. f ou adj. En ce qui concerne 3 Avec un C majuscule et un m minuscule ;
l’emploi adjectif, on pourra donner à miniature le Conseil des ministres.
la marque du pluriel : Des trains miniatures. 4 Sans trait d’union et avec la marque du pluriel :
Dans la langue soignée, on préférera cependant Un bureau ministre, des bureaux ministres. Sans
la forme en miniature : Des villes en miniature. trait d’union : du papier ministre.
minijupe n. f En un seul mot, sans trait d’union. minium [minjom] n. m. — PI. : des miniums.

minima (a) loc. adv. OU adj. (droit) Appel a minorer v. t. Ne pas déformer en *minoriser.
minima : appel interjeté par le ministère public — Dérivé : minoration. Ne pas déformer en
pour obtenir une augmentation de la peine.— * minorisation.
En deux mots, sans trait d’union. — Locution
latine, donc pas d’accent sur a. — Souvent écrit minorité n. f Après la minorité de {des), le verbe
en italique dans un texte en romain et en romain et l’attribut se mettent normalement au singu¬
dans un texte en italique. lier : La minorité des Français est hostile à ce
projet. —Après une minorité de, le verbe et l’attri¬
minimal, aie, aux adj. On emploiera cet adjectif but se mettent aussi au singulier, sauf si l’on veut
de préférence à minimum, dont l’accord est insister sur l’idée de pluralité et non sur l’idée
incertain : Le prix minimal. La température d’unité collective : Uneminorité de maisons seu¬
minimale. Les prix minimaux. Les intensités lement étaient encore couvertes de chaume.
minimales.
minoterie n. f Un seul t. De même minotier.
minime adj. Très petit. — Etymoloçiquernent,
est un superlatif Oatin minimus « très petit »). minuit Genre et emploi.
Cette valeur étymologique s’est estompée de¬
puis longtemps. En dehors de la langue 1 De nos jours, masculin ; A minuit précis (et
extrêmement surveillée, ce n’est donc pas un non *précise). Il est minuit et demi (et non et
pléonasme d’écrire : un détail très minime,^ les *demie). Le féminin la minuit est archaïque,
plus minimes événements, un incident extrême¬ très littéraire ou poétique ; Ce soir, à la minuit,
le spectre reviendra.
ment minime, etc.
MINUTE 494

2 Toujours au singulier : Minuit sonne (et non mirmillon n. m. Gladiateur romain. — Pronon¬
*sonnent). Vers minuit (et non *vers les minuit). ciation : [minmijS].
Malgré certains auteurs, on écrira plutôt sur
le minuit que sur les minuit. A ce tour on mirobolant, ante adj. Finale en -ant -ante
préférera d’ailleurs vers minuit
miroir n. m. Finale en -oir. — Un seul r. De
3 On dit plutôt : minuit et quart Minuit un
même : miroitant miroité, miroitement miroi¬
quart est correct, mais plus rare et vieilli.
ter, miroitier.
4 On écrira : minuit est sonné, plutôt que minuit
a sonné miroton n. m. On préférera bœuf miroton à la
forme famihère et déformée boeuf mironton.
5 On écrit : minuit dix, minuit vingt, minuit
vingt-cinq, en toutes lettres, et non minuit 10,
misaine n. f. (terme de marine) Finale en -aine
minuit 20, minuit 25.
6 On dira plutôt : à minuit, et non ce minuit, misanthrope n. ou adj. Avec -th-. De même :
tour familier analogique de ce matin. misanthropie, misanthropique,

minute n. f Subdivision de l’heure, et aussi du miscible adj. Qui peut être mélangé.—Avec -sc-.
degré (mesure d’angle ou d’arc).
mise n. f. On écrit toujours mise en plis, mise
1 L’abréviation de minute, subdivision de
à pied, mise en scène On écrit plutôt mise en
l’heure, est min (sans point). On écrira donc : pages, mais mise en page n’est pas incorrect.
Le coureur a parcouru la distance en
12 min 46s (et non en 12’46” ).
misère n. f. Avec un accent grave. En revanche,
2 L’abréviation de minute, subdivision du un accent aigu dans les dérivés : misérable,
degré, est * : Par 30° 12’ de latitude N. misérablement miséreux.

minutiei^ euse adj. Finale en -tieux, avec t miso- Préfixe (du grec misein « haïr »), qui
— Dérivé : minutieusement entre dans la formation de quelques mots
savants : misogyne, misogynie, misonéisme
mi-parti, ie adj. Doit s’accorder en genre (sans tréma), misonéiste
et en nombre: Un habit mi-parti rouge et
bleu. Des habits mi-partis rouge et bleu. Une misogynie n. f Attention à la place de ï’y. De
robe mi-partie noir et blanc. Des robes même: misogyne.
mi-parties noir et blanc. On peut dire : Un habit
mi-parti vert et blanc ou Un habit mi-parti vert, missel n. m. Finale en -et
mi-parti blanc ou Un habit mi-parti de vert et
de blanc missile n. m. Finale en -ile — Dérivé : missilier
n. m.
mi-partition n. f. — PI. : des mi-partitions.
mission n. f. Deux n dans le dérivé : missionnaire
mirabelle n. f. Un seul r, deux L — Comme
adjectif de couleur, toujours invariable: Des mistigri n. m. Chat. — Pas de -s final au
rubans mirabelle. — Dérivé : mirabellier singulier.
(prunier).
mistral n. m. Vent. — Avec un m minuscule :
mirador n. m. Mot espagnol francisé. — PI. : Le mistral souffle
des miradors.
mite n. f. Insecte. — Un seul t. De même : mité,
mirage n. m. On évitera les pléonasmes mirage miter, miteux. — Mangé aux mites > manger
trompeur, mirage décevant mirage vain.

mire n. f. Repère de visée. — Avec un seul r. mi-temps Deux sens, deux genres.
1 La mi-temps La pause au miUeu d’un match.
mire-œufs n. m. Invariable: un -s même au — (par extension) Chacune des deux parties
singuher. ▼ Bien prononcer [mino], et non
égales d’un match : En première mi-temps,
*[miRœf].
notre équipe a dominé nettement — Pour éviter
l’équivoque qui résulte de la coexistence de ces
mirer v. t. Avec un seul r. — De même : mireur. deux sens, on pourra employer pause ou repos
pour désigner l’intervalle qui sépare les deux
mirliflore n. m. Avec un seul / et un seul r. parties du match : Au cours de la pause (ou du
MITER
495

repos), le capitaine expliqua aux joueurs la l’ordre où elles doivent être projetées les
tactique qu’ils devraient appliquer pendant la séquences qu’on a choisies dans la pellicule
seconde mi-temps. — Toujours invariable : Les impressionnée ».
deux mi-temps.
2. mixer [miksoea] n. m. Anglicisme désignant
2 Le mi-temps Travail ou activité à mi-temps : un appareil électroménager. — PI. : des mixers
Le mi-temps est une formule avantageuse pour [-ksoea]. — Forme francisée : mixeur.
une femme qui a des enfants. Le mi-temps
pédagogique. mixtion [mikstjS], miction > miction.

miter, miteux Avec un seul t. mnémonique, mnémotecli:dque adj. On dit,


très correctement, procédé mnémonique ou
mitigation n. f. Adoucissement ; La mitigation procédé mnémotechnique. Cette seconde forme
d’une peine infligée par un tribunal. — Avec est la plus usitée.
g, et non -gu-.
mo<*4»ssin, marcassin > marcassin.
mitigé, ée adj. T Vient du latin mitis << doux ».
Aucun rapport avec moitié. Le vrai sens est modal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
« adouci, tempéré » : Verdict mitigé. Infliger Les jugements modaux
une peine mitigée. Ordre religieux mitigé, dont
la règle a été rendue moins austère. — Ne doit mode Genre et expressions.
pas s’employer au sens de mêlé, mélangé,
partagé, incertain, équivoque, ambigu, compo¬ I Le genre varie selon le sens.
site, croisé, bâtard, mixte. On écrira : Il 1 La mode Au sens courant : La mode d’hiver.
éprouvait des sentiments mêlés (et non mitigés). Cette mode nouvelle nous vient d’Amérique. Une
Un édifice de style bâtard, mi-classique, mi- chanson à la mode. Elle travaille dans la mode.
moderne (et non de style mitigé).
2 Le mode Aux sens philosophique, logique,
mitiger v. t. Adoucir, tempérer. — Conjug. 16. musical (Le mode majeur. Le mode lydien),
Prend un e après le g devant a ou o .• il mitigea, grammatical (Les modes personnels de la
conjugaison), ainsi qu’au sens de « mamère,
nous mitigeons.
variété, forme » (Un nouveau mode de vie. Les
mitonner v. t. ou v. i. Avec un seul t et deux n. différents modes de locomotion, de paiement,
de gouvernement. Quel est le mode d emploi ?).
mitoyen, enne [mitwajê, en] adj. Deux n dans II Expressions présentant des difficultés.
le féminin et dans le dérivé mitoyennete
1 Dans la langue surveillée, on n’écrira pas
[mitwajente].
*très à la mode, car à la mode n’est pas adjectif.
On préférera en grande vogue, en grande faveur
mitrailler v. t. Attention au i après le groupe
ou très conforme à la mode ou a la derniere mode.
-ill- à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ 2 On écrit : journal de mode (ou parfois
tif présent : (que) nous mitraillions, (que) vous journal de modes), magasin de modes, mar¬
mitrailliez. chand de modes.
3 Sans trait d’union : du bœuf mode.
mitrailleur n. m. ou adj. m. Avec trait d’union :
fusil-mitrailleur, pistolet-mitrailleur.
modèle n. m. Toujours masculin, même quand
le mot désigne une femme : Elle fut le modèle
mitre n. f Pas d’accent circonflexe sur le L De
préféré du sculpteur MailloL — Avec un accent
même : mitral, ale, aux, mitré. grave. En revanche, un accent aigu dans
modéliste. Ne pas écrire *modelliste. — Sans
mitron n. f. Apprenti boulanger. — Pas d’accent
trait d’union: un élève modèle (des eleves
circonflexe. modèles), une ferme modèle (des fermes mo¬
dèles), etc., un modèle réduit.
mi-voix (à) loc. adv. En deux mots, avec un trait
d’union. modeler v. t. Conjug. 10. Je modèle, je modèlerai.
— Dérivés : modelage, modelé, modeleur.
1. mixer [mikse] v. t. (anglicisme de la langue
du cinéma) Réunir sur une même bande sonore
modérément adv. Pas de e muet intérieur.
les divers éléments (commentaires, dialogues,
musique, bruitage) qui ont été enre^stres
modérer v. t. Conjug. 11. Je modère, mais je
séparément. L’opération se nomme le mixage.
_ A distinguer de monter « mettre dans modérerai.
MODERNE 496

moderne adj. Avec un T majuscule et un m moi Pronom personnel de la première personne


imnuscule : les Temps modernes (période histo¬ du singuher.
rique, de 1453 à 1789). — Avec un A et un
M majuscules : la querelle des Anciens et des 1 On évitera le tour populaire *donnez-moi-z-
Modernes (querelle littéraire de la fin du en, *parle-moi-z-en. Dire : Donnez-m’en, parle-
XVII® siècl^. — Avec un m minuscule : les m’en > annexes (impératif).
modernes, les hommes, les écrivains, les artistes 2 On évitera le tour populaire *mène-moi-z-y.
de notre temps. Dire : mène-moi là. De même on ne dira pas
*menez-moi-z-y, mais menez-y-moi ou menez-
modem style n. m. Anglicisme qui désigne le moi là.
style 1900. — Prononciation : [modennstil].
— En deux mots, sans trait d’union ni 3 On écrira : racontez-le-moi, et non racontez-
apostrophe. Pas de -e final à modem. — moi-le > annexes (impératif).
Toujours invariable ; des chaises modem 4 Le bon usage veut qu’on place moi en dernier :
style. Ma^ sœur, mon beau-frère et moi nous sommes
allés au cinéma hier soir, et non Moi ma sœur
modifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la et mon beau-frère...
première et à la deuxième personne du plu¬
riel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 5 Avec un trait d’union : moi-même.
présent: (que) nous modifiions, (que) vous 6 Substantivé, moi est toujours invariable.
modifiiez
Souvent écrit en italique dMS un texte en
romain et en romain dans un texte en italique :
module Toujours masculin : Un cigare de gros Les philosophes ont analysé le problème que pose
module.
la pluralité des moi opposée à l'unicité de la
raison. Pour certains psychologues, il y a deux
modus vivendi Orthographe et sens. moi en chaque être.
1 En deux mots, sans trait d’union. —
Invariable : des modus vivendi — Prononcia¬ moignon n. m. Prononciation : [mwapô], plus
tion : [mDdysvivÊdi]. — Souvent écrit en moderne que [mopS].
italique dans un texte en romain, et en romain
dans un texte en italique. moindre S’emploie comme comparatif et comme
superlatif relatif (le moindre) de l’adjectif petit
2 Le seul sens correct est « compromis, (dans certains sens), concurremment à plus
transaction » : Les chefs des deux pays s'ef¬ petit le plus petit
forcent de trouver un modus vivendi. V Ne
doit jamais s’employer au sens de « mode de I Employé comme comparatif.
vie ».
1 On peut dire beaucoup moindre, mais, dans
la langue soignée, on emploiera plutôt de
moelle n. f. Avec o et e séparés, sans tréma. Deux beaucoup moindre ou, mieux encore, bien
L — Prononciation ; [mwal], et non •[mwelj. moindre.
De même : moelleusement [mwalozmS], moel¬
leux [mwalo]. — L’emploi au pluriel jusqu’aux 2 Moindre que... ne. Dans la langue
moelles est archmque. De nos jours, on dit soignée, on n’omettra pas le ne explétif
jusqu’à la moelle. dans la proposition qui suit moindre que:
Son influence est moindre qu’on ne le
moellon n. m. Avec o et e séparés, sans tréma, t^foit. ▼ Si la première proposition est
peux l — Prononciation : [mwal5], et non négative ou interrogative, ce ne est souvent
[mwel5]. De meme : moellonnage [mwalD- omis : Cette iniquité n 'est pas moindre qu 'il le
naj), moellonier [mwabnje], moellonneur paraît
[mwabnœR].
II Employé comme superlatif relatif.
mœum n. f. pl. T Doit se prononcer [mœR], et 1 Le moindre que. Normalement suivi du
npn *[mœRs], sauf dans l’expression la brigade subjonctif : C’est le moindre inconvénient qu’il
des mœurs, abrégée familièrement en les mœurs puisse subir. — Si l’on veut insister moins sur
[mœRs] et dans l’expression certificat de bonne la possibilité que sur la réalité, on pourra
vie et mœurs [bonviemœRs]. emjployer l’indicatif : Cet échec est le moindre
qu il a subi jusqu’à présent
mohair [mocR] n. m. Etoffe. — Attention au
2 '►Le moindre petit. T Pléonasme à éviter.
h mteneur. -— Pl. : des mohairs. — Invariable
On écrira : Elle pleure à la moindre contrariété
dans 1 emploi en apposition : de la laine mohair,
des laines mohair. ou a la plus petite contrariété, et non à la
*moindre petite contrariété.
497 MOINDREMENT

moindrement adv. Deux emplois. 2 Ces villes sont les moins riches en
monuments de tout le pays. A l’endroit où la
1 Ne... pas le moindrement. Equivaut à « ne... route est le moins étroite > le 1 (X, 1 et 2).
aucunement » : Il n’est pas le moindrement
ébranlé dans sa résolution. 3 Des moins. Que le nom soit au singulier
ou au pluriel, l’adjectif se met normalement au
2 Le moindrement. Sans négation, équivaut à pluriel et s’accorde en genre avec le nom : Ce
« tant soit peu » : S’il était le moindrement champ est des moins grands. Ces champs sont
raisonnable, il accepterait ce compromis. des moins grands. Cette prairie est des moins
grandes. Ces prairies sont des moins grandes.
moins [mwê] S’emploie comme comparatif et — En revanche, invariabilité quand l’adjectif
comme superlatif relatif {le moins) de l’adverbe se rapporte à un pronom neutre ou à un verbe :
peu. Entre dans de nombreuses expressions. Tout cela est des moins clair. Travailler sans
I Employé comme comparatif. documents était des moins facile. — L’usage
normal est de répéter des moins s’il y a plusieurs
1 Moins... en corrélation avec un autre adjectifs ; Ce travail est des moins faciles et des
comparatif. On peut facultativement renforcer moins agréables.
le deuxième comparatif par et: Moins il réussit,
plus il s’obstine ou Moins il réussit, et plus il
III Expressions.
s’obstine. Moins le climat est chaud, moins la 1A moins de, que. La locution à moins de peut
végétation est riche ou Moins le climat est chaud, se construire avec un nom (À moins d’un accord
et moins la végétation est riche. Le tour avec de dernière heure), avec un infinitif (A moins
et est plus insistant. d’accepter), avec que et l’infinitif (A moins que
d’accepter, tour littéraire et recherché). — La
2 Dans la langue soignée, on évitera les tours locution à moins que se construit avec le subjonc¬
relâchés avoir moins faim, moins peur, etc., car tif et le ne explétif : A moins qu ’il ne se soumette.
les mots faim, peur ne sont pas des adjectifs.
On écrira plutôt ; éprouver une moins grande 2 Au moins, du moins, tout au moins, pour
faim, une moins grande peur. le moins, à tout le moins. Ces expressions se
distinguent par leur niveau stylistique et leur
3 Moins que... ne. Dans la lan^e soignée, emploi. Au moins et du moins appartiennent
on n’omettra pas le ne explétif dans la à tous les registres. Tout au moins et pour le
proposition qui suit moins que: Il est moins moins appartiennent à la langue semi-littéraire.
âgé qu’il ne le paraît. T Si la première A tout le moins est nettement littéraire. — Au
proposition est négative ou interrogative, ce ne moins s’emploie surtout dans le milieu ou à la
est souvent omis : Il n’est pas moins fort qu’il fin d’une proposition : S’il ne peut nous aider,
le paraît. il peut, au moins, s’abstenir de nous nuir. Lui,
4 Moins de. S’emploie devant l’indication il est honnête, au moins. — Du moins s’emploie
d’une quantité : Ils sont moins de vingt. La surtout en tête de proposition. Dans ce cas, du
séance a duré moins d’une heure. T S’il y moins entraîne généralement l’inversion du
a comparaison, on emploie moins que : sujet. Avec au moins, l’inversion est correcte,
Vingt dollars font moins que quatre-vingt-dix mais plus rare : Il était dépourvu de génie, du
francs. moins était-il honnête et courageux.

5 Moins que. S’emploie dans une comparai¬ 3 Dix francs de moins, dix francs en moins.
son : Il est moins habile que son frère. Elle va Les deux tours sont corrects. Le second est plus
moins vite que vous.
fréquent dans la langue courante.
4 Dix heures moins le quart, dix heures moins
6 Moins de deux. Entraîne l’accord du verbe
un quart. Le premier tour est usuel, le second
au pluriel : Moins de deux mois s’écoulèrent
vieilli et plus rare.
entre ces deux événements.
7 En moins grand > en 1 (VII). moins-perçu n. m. — PI. : des moins-perçus.

8 Rien de moins que, rien moins que > rien moins-value n. f — PI. : des moins-values.
(VI, 1, 2 et 3).
II Employé comme superlatif relatif. moire n. f. Un seul r. De même ; moirage, moire,
moirer, moirure.
1 Le moins que. Normalement suivi du
subjonctif : C’est la solution la moins mauvaise mois n. m. Orthographe et emploi.
que nous puissions adopter. Si l’on veut insister
moins sur la possibilité que sur la réalité, on 1 En français, les noms de mois ne prennent
pourra employer l’indicatif : Ce prix est le moins pas de majuscule : Le 4 janvier 1969. Paris, le
élevé qu’on nous a proposé. 6 juillet 1972.
MOÏSE 498

2 De nos jours, on écrit, dans l’indication d’une en principe au singulier : La moitié des délégués
date : Paris, le 3 avril I960 (et non ce 3 avril). a voté cette motion. Cependant, l’accord au
De même, le tour le 3 d’avril est vieilli ou pluriel (ont voté) est admis et même plus
provincial. fréquent dans l’usage actuel.
3 Dans la langue surveillée, on dit : Quel jour 2 Quand la moitié de (des) désigne ime
du mois sommes-nous ? ou Quel est le quantième quantité approximative, accord au pluriel : Au
du mois ? (beaucoup plus rare). Le tour Le mois de juillet, la moitié des Parisiens sont sur
combien du mois sommes-nous est familier. les routes ou en vacances.
4 On dit : Louer une chambre au mois. Location moka n. m. Avec un fc — PI. : des mokas [-ka].
au mois et à la semaine. En revanche, on dit :
Payer cinq cents francs par mois. Gagner six
mol > mou.
mille francs par mois.
5 Dates historiques. Une majuscule et un trait molaire n. f Dent. — Finale en -aire. Un seul L
d’union quand la date n’est pas suivie du
millésime : Le 2-Décembre mit fin brutalement molasse ou mollasse n. f. Grès friable. — Les
à l’existence du régime républicain ou Le deux orthographes sont admises, mais mollasse
Deux-Décembre mit fin... (mais Le coup d’Etat est la forme la plus usuelle. — Attention à
du 2 décembre 1851). Le coup d’État du l’homophone mollasse adj. (mou).
18-Fructidor (mais Le coup d’État du 18
fructidor an 10. De même, la majuscule et le mole, môle, molle, mol Des mots p^onymcs
trait d’union sont obligatoires aussi quand il à bien distinguer.
s’agit d’ime fête : Le 14-Juillet est une fête à
1 mole [mol] n. f. (chimie) Synonyme de
la fois populaire et patriotique (mais Je pars pour
molécule-gramme.
Saint-Brieuc le 14Juillet prochain, car ici il
s’agit d’une simple date et non d’une fête). 2 môle [mol] n. m. Ouvrage en maçonnerie qui
protège un port.
moïse [maiz] n. m. Berceau. — Avec un m
3 môle [mol] n. f. Dégénérescence kystique de
minuscule. — PI. : des moïses.
l’embryon humain.
moisson n. f. Deux n dans les dérivés ; moisson¬ 4 môle [mol] n. f. Poisson appelé aussi
nage, moissonner, moissonneur, moissonneuse. poisson-lune.
5 molle [mol] adj. Féminin de mou.
moissonneuse-batteuse n. f. — Fl. : des mois¬
sonneuses-batteuses. 6 mol [mol] adj. Forme de mou devant une
voyelle.
moissonneuse-lieuse n. f. — PI. : des moisson¬
neuses-lieuses. molécule Toujours féminin : Les molécules
géantes — Dérivé : moléculaire.
moite adj. Un seul t. De même ; moiteur, moitir.
molécule-gramme n. f. — PL : des molécules-
moitié n. f. Expressions et accord du verbe. grammes.
I Expressions.
moleskine n. f On évitera la graphie molesquine,
1 Sans trait d’union : à moitié prix, à moitié très rare.
chemin. — Avec un trait d’union : moitié-
moitié (locution familière). moleter v. t. Travailler, graver à la molette. —
Conjug. 14. Je molette, je moletterai, nous
2 Moitié moins. Tour admis dans la lanpe
moletons. — Dérivé : moleté.
parlée. En revanche, dans la langue surveillée,
on n’écrira pas Nous devrions dépenser moitié
moins, mais Nous devrions réduire nos dépenses molette n. f Petite meule, petite roue. — Un
de moitié ou Nous devrions dépenser la moitié seul 4 deux t. T Ne pas écrire comme mollette,
■ de ce que nous dépensons. féminin de mollet, un peu mou.

3 Plus d’à moitié, plus qu’à moitié. Les deux moliéresque adj. De Molière ; Le comique
tours sont corrects. Le premier est assez moliéresque. — Avec un accent aigu, à la
archaïque. différence de Molière.
II Accord du verbe après la moitié de (des).
mollement adv. Avec deux 4
1 Quand la moitié de (des) désigne exacte¬
ment une quantité égale à 1/2, l’accord se fait mollesse n. f Avec deux 4
499 MOLLET

1. mollet n. m. Partie de la jambe. — Avec deux L mon, ma, mes adj. possessif. — Forme et
emploi.
2. mollet, ette adj. Agréablement mou : Pain 1 Le féminin ma est remplacé par mon dans
mollet — Avec deux /. T Ne pas écrire le tous les cas où l’article la s’éhde en V : mon
féminin mollette comme molette n. f. (petite action, mon entrée, mon initiative, mon ombre,
meule, petite roue). mon urne, mon yeuse, mon habitude, mon
herbe, mais ma hache, ma huitième année >
molletière adj. ou n. f. Des bandes molletières
ou des molletières. — Avec deux / et un seul t
le 1 a. O-
2 Devant voyelle ou h muet, la forme mon, au
masculin ou au féminin, se dénasalise, dans la
molleton n. m. Avec deux L — Deux n dans
prononciation parisienne : mon ami [manami],
les dérivés : molletonné, molletonner, molle-
mon action [manaksjô]. Cet usage a été critiqué
tonneux.
par quelques auteurs. On pourra préférer la
prononciation non dénasalisée : mon ami
mollir V. i. Avec deux L [mSnami], mon action [mônaksjâ].

mollusque n. f. Avec deux /. 3 Mon, ma, mes en concurrence avec l’^cle


défini (Je souffre de la jambe. J’ai déchiré ma
molosse n. m. Chien. — Avec im seul /. blouse) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
4 Mon lieutenant, mon capitaine. Dans l’armée
molybdène n. m. Métal. — Attention à l’y. de terre et dans l’aviation mihtaire, on fait
précéder du possessif mon le nom du grade, à
moment n. m. Finale en -ent — Entre dans de partir du grade d’adjudant, quand on s’adresse
nombreuses expressions. a un supérieur : mon adjudant, mon adjudant-
chef, mon lieutenant, mon capitaine... Le
1 Avec moment au singulier : de moment en possessif n’est pas employé quand on s’adresse
moment, à tout moment (plutôt que à tous a un inférieur. Pour les grades inférieurs à celui
moments). — Avec moment au pluriel ; par d’adjudant, le possessif ne s’emploie jamais :
moments. Oui, sergent (et non Oui, *mon sergent). —
2 Les locutions du moment où et du moment Dans la marine et dans l’aviation civile, on
que ont une valeur explicative et causale plutôt n’utihse jamais le possessif : Oui, amiral. A vos
que temporelle : Du moment que personne n’est ordres, commandant. — En parlant à un
d’accord, à quoi bon continuer? (= puisque officier, une femme n’emploie jamais le posses¬
personne n’est d’accord). La valeur temporelle sif devant le nom du ^ade. Un civil jeune
est exprimée plutôt par depuis le moment où. s’adressant à un officier emploie le possessif.
En revanche, un homme d’un certain âge et
3 Au moment que. Forme assez archaïque, mais d’un rang social élevé s’adressant à un officier
correcte. La forme usuelle et moderne^ est au plus jeune que lui et de rang inférieur à celui
moment où : Au moment où nous partîmes, la de commandant n’emploiera pas le possessif.
pluie se mit à tomber.
monacal, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
4 Jusqu’au moment où. Est suivi de l’indicatif,
Les usages monacaux. — Avec c, et non -ch-
alors que jusqu’à ce que est suivi du subjonctif:
comme dans monachisme.
Il travailla jusqu’au moment où il entendit la
cloche du réfectoire. Il travailla jusqu’à ce que
monachisme [monakismfa)] n. m. Avec -ch-
toutes les affaires fussent réglées.
prononcé [k].
momentanément adv. Pas de e muet intérieur.
monade n. f. (terme de philosophie) Avec un
seul n.
momerie n. f. (familier et vieilli) Simagrées,
comédie. ▼ Se prononce avec o ouvert [momni] monastère n. m. Finale en -ère.
et s’écrit sans accent circonflexe, à la différence
de môme, enfant, jeune fille. monde n. m. Emploi de la majuscule et accord
du verbe.
momie [momi] n. f. Cadavre embaumé. Pas
1 Normalement avec un m minuscule (Dans
de double m.
le monde d’ici-bas. Dans l’autre monde. La
création du monde. Découvrir un monde nou¬
momifier v. t. Conjug. 20. Double le ( a la
première et à la deuxième personne du pluriel veau), sauf dans les deux expressions l’Ancien
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : Monde (Europe, Asie, Afrique) et le Nouveau
(que) nous momifiions, (que) vous momifiiez. Monde (Amérique).
MONDIAL 500

2 Un monde de. Entraîne l’accord du verbe et monobloc adj. ou n. m. T Invariable comme


de l’attribut (ou du participe) au singulier : Un adjectif ; Des châssis monobloc. — Variable
monde de femmes élégantes envahissait la salle. comme nom ; Les monoblocs vont être mis en
Un monde de courtisans était empressé autour fabrication.
du prince.
monolithe Comme nom, toujours masculin : Un
mondial, ale, aux adj. Qui concerne le monde très grand monolithe. — Avec th. De même :
entier, tout le globe terrestre. — Masculin monolithique, monolithisme.
pluriel en -aux : Les échanges mondiaux. — Ce
terme a été critiqué, mais il est admis dans la monôme n. m. Accent circonflexe sur le second o.
langue usuelle. Dans la langue très surveillée
de ton très soutenu, on pourra préférer monorail adj. ou n. m. T Comme adjectif,
universel. toujours invariable : Des bennes monoraiL —
Variable comme nom ; On va installer des
monétaire adj. Un seul n, à la différence de monorails.
monnaie.
monosyllabe, monosyllabique Ces deux mots
monétiser v. t. Un seul n, à la différence de se prononcent avec [s] et non [z], mais
monnaie. s’écrivent avec un seul s.
mongol, oie adj. ou n. Attention à la majuscule : 1 monosyllabe S’emploie comme adjectif (Un
La population mongole. Les Mongols. — N. m. mot monosyllabe) ou comme nom masculin
Le mongol: langue des Mongols. {Répondre par monosyllabes).
2 monosyllabique S’emploie seulement comme
moniale n. f Religieuse. — Un seul n, à la
adjectif : Un préfixe monosyllabique.
différence de nonne, nonnain.

monisme n. m. Doctrine philosophique. — Un monsei^eur n. m. Titre donné aux prélats et


seul n. De même : moniste. aux princes des famiUes souveraines.
1 Monseigneur s’abrège en Mgr (sans point) :
moniteur, trice n. m. ou f Un seul n. De même : Mgr Marty, archevêque de Paris.
monition, monitoire.
2 Quand on s’adresse à plusieurs personnes dont
monitoire n. m. (terme de droit canonique) chacune a le droit au titre de monseigneur, on dit
Finale en -oire. messeigneurs (forme qui ne s’abrège jamais).
3 Quand on parle de ces personnes, on dit
monnaie n. f Avec deux n. — Sans trait nosseigneurs (s’abrège en NN.SS.) : Une déclara¬
d’union : menue monnaie, papier monnaie, tion commune de NN.SS. les évêques de France.
fausse monnaie (à la différence de faux-
monnayage, faux-monnayeur). — Avec un M 4 Pour l’usage de la majuscule et de la
majuscule : L’hôtel de la Monnaie ou la minuscule, de la forme pleine et de la forme
Monnaie. abrégée, le titre de monseigneur suit les mêmes
règles que monsieur t> monsieur.
monnaie-du-pape n. f Plante. — PI. ; des
5 Avec un trait d’union : une pince-monsei¬
monnaies-du-pape.
gneur (n. f) ou un monseigneur (n. m.). — PI. :
des pinces-monseigneur (sans -5 à monseigneur),
monnayage [mDn£ja3] n. m. Avec deux n.
mais des monseigneurs.
monnayer v. t. Conjug. 23. Change facultative¬
ment y en i devant un e muet : je monnaie ou monsieur n. m. S’abrège en M. (et non en Mr., qui
je monnaye, je monnaierai ou je monnayerai. T est l’abréviation de l’anglais mister). — Le plu¬
Attention au i après l’y à la première et à la riel est messieurs, ^ui s’abrège en MM. (et non en
deuxième personne du pluriel de l’indicatif Mrs, qui est l’abréviation de l’anglais mistress).
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous
monnayions, (que) vous monnayiez. monsieur, madame, mademoiselle Ces trois
noms (ainsi que monseigneur) suivent les
mono- Préfixe (du grec monos « seul, unique »), mêmes règles en ce qui concerne l’usage de la
qui entre dans la formation de nombreux mots. forme pleine et de la forme abrégée, de la
Tous les composés en mono s’écrivent en un majuscule et de la minuscule.
seul mot, sans trait d’union : monoacide, I Forme pleine ou forme abrégée. Dans la
monoatomique, monobloc, monocamérisme, plupart des cas, on emploie la forme abrégée.
monochrome, monoïdéisme, monoplace, etc. Cet usage est de règle notamment dans un récit,
501 MONSTRE

un rapport : C'est à ce moment que M. Levert 10 Dans les titres historiques ; Madame
prit sa décision. On avait vu Mme Gros sortir Royale. Monsieur (frère du roi). Madame Mère.
précipitamment de chez elle. Il y aurait intérêt La Grande Mademoiselle.
à confier la direction de ce service à Mlle Dubar-
11 Dans les titres d’ouvrages : J’ai toujours
raL — Forme abrégée aussi quand, dans une
admiré Madame Bovary. Théophile Gautier
lettre, on parle d’une personne qui ne touche
était encore jeune quand il écrivit Mademoiselle
pas de près au correspondant : J’ai pris contact
de Maupin. La meilleure œuvre de Bernanos,
avec l'architecte que vous m’avez indiqué,
selon ce critique, c’est Monsieur Ouine.
M. Lenoir, lequel va établir un devis. Voici
l’adresse de ma couturière, Mme Jacquot. Mon 12 Quand le titre énoncé fait corps avec un
fils va se fiancer avec une ancienne camarade nom propre et fait allusion à un type littéraire
de faculté, Mlle Louise Segond. — La forme célèbre ou à un personnage historique : L’anti¬
pleine ne s’emploie que dans les cas suivants. cléricalisme sectaire incarné par Monsieur Ho-
mais. Tous les grands bourgeois du XIX^ siècle
1 Dans les adresses : Monsieur Etienne
sont-ils semblables à Monsieur Thiers ?
Martinot 17, avenue de la Victoire 69045
Saint-André-le- Vieil. 13 Quand monsieur tsi employé avec l’article,
le possessif ou le démonstratif ; Un monsieur
2 Dans une lettre, quand on s’adresse à son
est venu et vous a demandé. C’est le monsieur
correspondant : Cher Monsieur, C’est avec joie
dont je t’ai parlé. Mon bon monsieur. Ce
que je vous annonce... Je vous prie d’agréer.
monsieur, c’est mon grand-père. Un monsieur
Madame, l’expression de mes sentiments
âgé, vêtu de sombre.
distingués.
3 Dans une lettre, quand on parle d’une II Majuscule ou minuscule.
personne qui touche de près à la personne à 1 Majuscule dans les cas I, 1, 2, 5, 6, 7, 8,
laquelle on écrit : J’ai eu l’occasion de ren¬ 9, 10, 11 et 12 ci-dessus: Il écrivit sur
contrer votre cousin, monsieur Duchêne. J’ai l’enveloppe «Monsieur Duport 12, rue Saint-
appris la maladie de madame votre mère. Jacques». Je vous prie d’agréer. Madame,
4 Dans un dialogue, quand une personne l’expression... Le valet de chambre annonça :
« Monsieur est servi ». Si Monsieur veut bien
s’adresse à une autre : Bonjour, monsieur
(forme plus déférente). Bonjour, monsieur avoir l’obligeance d’attendre un peu. Histoire de
Monsieur Emery, supérieur de la Compagnie de
Durand (forme plus famihère, condamnée par
Saint-Sulpice. Charlotte-Elisabeth de Bavière
le bon usage mondain). Voyez-vous, monsieur
fut la femme de Monsieur (= le frère du roi).
le maire, je crois que nous aurions intérêt...
Histoire de la vie de Madame Royale. Il est
Merci, madame.
certain que la Grande Mademoiselle fut un
5 Quand un domestique parle à la troisième personnage hors du commun. Voici une nouvelle
personne à son maître, à un invité, à un édition de Madame Bovary. Ce pharmacien
visiteur : Monsieur a-t-il bien dormi ? Madame provincial, mais c’est tout à fait Monsieur
est servie. Si Monsieur veut bien attendre un Homais I
instant, je vais l’annoncer. — Même usage
2 Minuscule dans les casi, 3, 4 et 13
quand il s’agit d’un vendeur, d’un fournisseur :
Si Madame daigne choisir l’un de ces articles. ci-dessus ; J’ai rencontré madame votre mère.
«Mais enfin, mademoiselle, s’écria-t-il, cette
6 Quand un domestique parle de ses maîtres affaire est insensée l » Un monsieur très élégant
à un tiers : Monsieur est sorti Mademoiselle entra dans le salon.
n’est pas encore rentrée. Si Monsieur (= le
visiteur) veut bien attendre un instant, je vais monstre n. m. Emploi au féminin et emploi
l’annoncer à Monsieur (= le maître de maison). adjectif.
7 Quand on parle du maître ou de la 1 Toujours masculin : Cette femme est
maîtresse de maison (ou de leur fille) à un un affreux monstre. Cette fillette, quel vilain
domestique : Voulez-vous remettre cette carte à petit monstre l Le tour petite monstre est
Monsieur. Savezrvous si Mademoiselle rentrera populaire.
bientôt ?
2 Dans l’emploi adjectif, s’écrit sans trait
8 Quand on désigne à un serveur ou à un four¬ d’union et prend la marque du pluriel : des
nisseur la personne que l’on accompagne ; Le cohues monstres.
steak est pour Madame, l’escalope est pour moi.
9 Quand le titre est donné au supérieur de mont n. m. Avec un m minuscule et sans trait
la Compagnie de Saint-Sulpice (Monsieur Eme- d’union : le mont Blanc (sommet isolé), le mont
ry) ou aux membres de certaines sociétés Saint-Michel (colline), le mont Athos (mon¬
religieuses, aux lazaristes notamment. tagne). — Avec un M majuscule et un trait
MONTAGNE 502

d’union : le Mont-Blanc (massif), le Mont- monte-sacs n. m. Invariable ; un -5 à sac au


Saint-Michel (village), le Mont-Athos (républi¬ singuUer comme au pluriel. On évitera la forme
que monastique autonome). de singulier un monte-sac.

montagne n. f. Avec M majuscule : Ut Montagne, monteur-électricien n. m. — PI. : des monteurs-


parti politique. — Le plus souvent aussi : les électriciens.
Montagnards, membres de ce parti.
monteur-mécanicien n. m. — PI. : des
mont-blanc n. m. Entremets. — PI. : des monteurs-mécaniciens.
monts-blancs.
montgolfière n. f. Finale en -ière. — Attention
mont-de-piété n. m. — PI. ; des monts-de-piété. au t muet intérieur.

monte-charge n. m. Invariable : des monte- monticule Toujours masculin : Un monticule


charge. tout rond.

monte-en-l’air n. m. {familier) Cambrioleur. — montjoie ou mont-joie Monticule ; grande


Invariable : des monte-en-l’air. quantité. — Les deux graphies sont admises.
— PI. : des montjoies ou des monts-joie. V
monte-pente n. m. — PI. ; des monte-pentes. — Toujours féminin : Une grosse montjoie de
On dit plutôt remonte-pente. pommes. — Le cri de guerre médiéval
Montjoie! s’écrit en un seul mot, sans trait
monte-plats n. m. — Invariable. Toujours un d’union, avec un M majuscule.
-s à plat, même au singulier.
montre n. f. L’expression faire montre de a deux
monter v. i. ou v. t. Emploi de l’auxiliaire et sens.
expressions.
1 {sens péjoratif et vieilli) Faire étalage de,
I Emploi de l’auxiliaire. montrer avec ostentation : Il aime à faire
montre de son érudition toute neuve.
1 Autrefois, monter intransitif se conjuguait
avec avoir s’il exprimait l’action {Il a monté 2 {sens moderne, non péjoratif) Faire preuve de,
dans sa chambre à neuf heures), avec être s’ü déployer : Dans cette affaire, il a fait montre
exprimait le résultat de l’action {Il est monté de beaucoup d’habileté.
dans sa chambre depuis midi).
2 De nos jours, on emploie plutôt l’auxiliaire montre-bracelet n. f. — PI. : des montres-
être dans les deux cas {Il est monté dans sa bracelets. — On dit plus couramment un
chambre à neuf heures. Il est monté dans sa bracelet-montre (n. m.) ; pl. ; des bracelets-
chambre depuis midi), sauf quand monter montres.
intransitif exprime une augmentation de niveau
ou de prix {Le niveau de l’eau a encore monté. monumental, ale, aux adj. Masculin pluriel en
Les prix ont monte). -aux : Des portiques monumentaux.

3 Dans l’emploi transitif, toujours l’auxiliaire moque n. f. Récipient qui sert de mesure pour
avoir : Il a monté l’escalier sans difficulté, le cidre. — Ne pas déformer en *mocque,
malgré ses quatre-vingts ans. *môque.
n Expressions présentant une difficulté.
moquer Plusieurs constructions.
1 On évitera le pléonasme monter en haut.
Dire simplement monter. En revanche, on peut 1 Moquer quelqu’un, quelque chose. Tour
très bien dire, en précisant, monter à l’etage très vieilli et très Uttéraire, mais non incor¬
supérieur, monter au premier (étage), etc. rect : Tous les collégiens moquaient leur nou¬
veau camarade. Il fut moqué par tous ses
2 Monter dans sa chambre suppose qu’on y voisins.
reste, monter à sa chambre suppose qu’on en
redescend presque aussitôt ; Il est monté dans 2 Se moquer de quelqu’un, de quelque chose.
sa chambre et y a travaillé toute la soirée. Il Tour usuel et moderne : Il ne faut pas se moquer
est monté à sa chambre pour prendre un livre. des infirmes.

3 Monter à cheval, à bicyclette, à moto, 3 Se moquer. Cet emploi absolu est nettement
monter en voiture > à (VII, 1 et 2). vieilli ou littéraire. S’emploie surtout dans des
tours figés tels que vous vous moquez ! « vous
4 T On écrira monter le coup à quelqu’un, ne parlez pas sérieusement », vous moquez-
se monter le coup et non (se) monter le *cou. vous? « parlez-vous sérieusement? ».
503 MOQUETTE

4 Se faire moquer de soi. Tour pléonastique moricaud adj. ou n. Finale en -aud. Féminin :
admis dans la langue courante. Dans la langue moricaude.
soutenue, on écrira plutôt se faire moquer ou,
mieux encore, attirer les moqueries, s’exposer morigéner v. t. Un seul r, un seul n. — Conjug.
aux moqueries. 11. Je morigène, mais je morigénerai.

moquette n. f. Avec -qu-. Ne pas écrire morille n. f. Champignon. — Prononciation ;


*mocquette. [moRij].

moraine n. f. Finale en -aine. mormon n. ou adj. Pas un nom de peuple, donc


un m minuscule: Autrefois, les mormons
moral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : pratiquaient la polygamie. ▼ Un seul n dans
Des jugements moraux. le féminin mormone et dans le dérivé
mormonisme.
moratoire n. m. Disposition légale qui suspend
l’exigibilité de certaines créances. — Finale en morose adj. Avec un s, non un z. — Le dérivé
.oire. — On préférera la forme moratoire à la morosité s’emploie dans la langue politique
forme latine moratorium [moRatoRjom]. pour désigner la mauvaise humeur collective,
le pessimisme revendicatif ; Cette politique
morceler v. t. Conjug. 13. Je morcelle, je d’ouverture sociale suffira-t-elle pour dissiper la
morcellerai. morosité des Français ? On n’abusera pas de cet
emploi dans la langue de ton soutenu.
morcellement n. m. Avec deux l.
morphème n. m. (terme de linguistique) Avec
mordiller [moRdije] v. t. Attention au i après -ph- et un accent grave.
le groupe -ill- à la première et à la deuxieme
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et morphine n. f. Avec -ph-. De même ; morphisme,
du subjonctif présent ; (que) nous mordillions, morphinomane, morphinomanie.
(que) vous mordilliez. — Dérivé : mordillage
(plus fréquent que mordillement). morphologie n. f. Avec -ph-. De même :
morphologique.
mordoré, ée adj. N’est pas synonyme de moiré
« qui présente des reflets changeants comme mors n. m. Tige métallique placée dans la bouche
ceux de la moire », ni de doré. Signifie « d’un du cheval. — Prononciation ; [mon], le -s est
brun chaud aux reflets dorés » : Une chevelure muet.
châtain clair aux boucles mordorées.
1. morse n. m. Mammifère marin.
mordre v. t. Conjug. 92. Je mords, tu mords,
il mord, nous mordons, vous mordez, ils 2. morse n. m. Avec un M majuscule : le
mordent. — Je mordais. — Je mordis. — Je télégraphe Morse, le code Morse. — Avec un
mordrai. — Je mordrais. — Mords, mordons, m minuscule : le morse {Apprendre le morse.
mordez. — Que je morde. — Que je mordisse. Envoyer un télégramme en morse. Signaux en
— Mordant. — Mordu, ue. morse).

more > maure. morsure n. f. On dit plutôt la morsure d’un


serpent et toujours la piqûre d’un insecte.
moresque > mauresque.
mort, morte adj. ou n. Expressions.
1. morfil [moRfil] n. m. Ivoire brut. On
1 Sans trait d’union : nature morte (des natures
rencontre parfois la forme marfil.
mortes), point mort (des points morts), poids
mort (des poids morts), rester lettre morte (ces
2. morfil [moRfil] n. m. Petites dentelures qui instructions sont restées lettre morte, invariable),
subsistent sur le tranchant d’une lame.
œuvres mortes (terme de marine, toujours au
pluriel), ivre mort (elles sont ivres mortes,
morfondre Conjug. 91 (comme fondre). — variable), à demi mort, mort vivant (des morts
Vieux à la forme active (= transir, glacer).
vivants).
Usuel à la forme pronominale (= attendre
longuement en s’ennuyant) : Elles se sont 2 Morte-eau, eau morte > eau (III, 1).
morfondues pendant près d’une heure.
3 Faire le mort. Toujours invariable quand il
s’agit de bridge : C’est elle qui fait le mort. —
morganatique adj. Mariage morganatique. —
Au sens de « faire semblant d’être mort, ne pas
Un seul n.
MORTADELLE 504

bouger », prend parfois la marque du féminin : 5 Sans trait d’union : répéter mot à mot ou mot
Elle fit la morte et retint sa respiration. pour mot, traduire mot à mot, faire le mot à
Néanmoins, l’invariabilité est plus frequente : mot d’une version (plutôt que le mot-à-mot; au
Elle fit le mort et retint sa respiration. — On pluriel des mot à mot).
évitera d’employer l’expression au pluriel.
6 Sans article : ne dire mot, ne répondre mot,
ne souffler mot, sans souffler mot (expressions
mortadelle n. f. Saucisson. — Avec deux L
figées).
mortaise n. f. Avec -ai. De même : mortaisage, 7 Avec antéposition de mot: sans mot dire
mortaiser, mortaiseuse. (plus fréquent que sans dire mot).

mort-aux-rats n. f. — Invariable : des mort-aux- moto n. f Aller à moto, *en moto > à (VII, 1).
rats. — On préférera la prononciation
[moRona] à [montORa]. moto- Préfixe (tiré de moteur oa de motocyclette),
qui entre dans la formation de mots techniques.
morte-eau > eau (III, 1). Les composés en moto s’écrivent en un seul
mot, sans trait d’union: motocross, moto¬
morte-saison n. f — PI. : des mortes-saisons., culteur, motocycle, motopompe, mototracteur,
etc.
mortifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
preimère et à la deuxième personne du pluriel motocyclette n. f. Aller à motocyclette, *en
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : motocyclette > à (VII, 1).
(que) nous mortifiions, (que) vous mortifiiez.
motrice n. f. Voiture de voyageurs munie d’un
mort-né adj. ou n. Premier élément invariable, moteur et jouant le rôle de locomotive dans une
second élément variable en nombre et en genre : rame de plusieurs voitures. ▼ Ne doit pas être
un enfant mort-né, des enfants mort-nes, une employé comme synonyme de locomotive.
fille mort-née, des filles mort-nées, de faux
mort-nés. mots crohés n. m. pl. On préférera la graphie
sans trait d’union, mots croisés, à mots-croisés.
mortuaire adj. Finale en -aire. T Ne peut s’employer au singidier. On ne dira
pas *un mot croisé, mais un problème de mots
morue n. f. Finale en -ue. — Dérivé : morutier. croisés.

mosaïque n. f Attention au tréma. — Dérivé : mots-croisiste n. m. ou f. Amateur de mots


mosaùte. croisés. V Avec un trait d’union, à la différence
de mots croisés. Toujours un -s à mot, même
mosquée n. f. Finale en -ée. au singulier. Pl. : des mots-croisistes. Le syno¬
nyme cruciverbiste est plus usité.
mot n. m. Orthographe et emploi des expressions.
motte n. f. Avec deux t
1 Avec un trait d’union: un mot-outil (des
mots-outils). — Sans trait d’union : le maître mot mou adj. ou n. Forme et expressions.
(les maîtres mots), un mot clef (les mots clefs).
I Forme et place de l’adjectif.
2 Toujours au singulier : au bas mot, à
demi-mot — Toujours au pluriel : à mots 1 Le m^culm pluriel est toujours mous, le
couverts. féminin singuher molle, le féminin pluriel
molles.
3 On écrit : un jeu de mots (des Jeux de mots),
un mot d’ordre (des mots d’ordre), un mot de 2 La lan^e courante utilise toujours le mas¬
passe (des mots de passe), un mot de sommation culin mou (mous) et le féminin molle (molles) en
(des mots de sommation), un mot d’esprit (des les plaçant après le nom : Un oreiller mou. Des
mots d’esprit), un mot d’enfant (des mots oreillers mous. Une tige molle. Des tiges molles.
d’enfants, avec -s à enfant s’il s’agit de paroles Une ondulation molle. Des ondulations molles.
dites par plusieurs enfants différents).
3 Le masculin singuher mou ne peut s’em¬
4 Plutôt sans trait d’umon : mots croisés, ployer devant un nom commençant par une
toujours au pluriel. Eviter la graphie mots- voyelle ou un h- muet. Il est donc impossible
croises. En revanche, toujours un trait d’union de dire un *mou oreiller.
dans un mots-croisiste (des mots-croisistes)._
Initie httéraire place parfois le féminin
On ne dira pas, au singuher, *un mot croisé,
molle(s) devant le nom, surtout si celui-ci est
mais an problème de mots croisés.
polysyllabique: De molles ondulations. Elle
505 MOUCHARABIEH

emploie au masculin singulier la forme mol mouflon n. m. Avec un seul / à la différence


quand l’adjectif est placé devant un nom de buffle.
commençant par une voyelle ou un h- muet : Un
mol oreiller. De même ; Un mol et doux oreiller. mouiller v. t. Attention au / après le groupe -ill- à
la première et à la deuxiènfe personne du pluriel
II On dira mou comme une chiffe et non mou
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
comme une chique, déformation populaire de
(que) nous mouillions, (que) vous mouilliez
l’expression.
moulinet n. m. Finale en -et.
moucharabieh n. m. Grille de bois placée devant
la fenêtre d’une maison arabe. — Prononcia¬
mourir v. i. Conjugaison.
tion : [mu/aRabje]. — PI. : des moucharabiehs.
— La forme moucharaby est rare. 1 Conjug. 39. Je meurs, tu meurs, il meurt,
nous mourons, vous mourez, ils meurent. — Je
mouche n. f. Avec mouche toujours au singulier : mourais. — Je mourus. — Je mourrai — Je
des pattes de mouche, écriture en pattes de mourrais. — Meurs, mourons, mourez — Que
mouche. — Sans trait d’union : un poids je meure. — Que je mourusse. — Mourant —
mouche (des poids mouche, sans -s). — Avec Mort, morte. — Se conjugue avec l’auxiliaire
un trait d’union ; un bateau-mouche (des être : Il est mort lundi
bateaux-mouches, avec -s).
2 Se mourir Ne peut absolument pas s’em¬
ployer aux temps composés.
moucher La forme pronominale et la forme tran¬
sitive sont usuelles et correctes : Il se moucha
dans un mouchoir à carreaux. La mère moucha mousquet n. m. Finale en -et.
son enfant. Il mouche du sang, du pus. — La
forme intransitive (Quand on est enrhumé, on mousquetaire n. m. Finale en -aire. — Invaria¬
mouche souvent) est vieillie et provinciale. ble dans les expressions des cols mousquetaire,
des poignets mousquetaire, des gants mousque¬
moucheter v. t. Conjug. 14. Je mouchette, je taire, des bottes mousquetaire (ou à la
mousquetaire).
mouchetterai

mouchetis [mujti] n. m. Finale en -is, avec -s mousqueterie n. f. Feu roulant de fusils. —


Prononciation ; [musketRi], plutôt que
muet.
[muskotRi].
moudre v. t. Conjug. 88. Je mouds, tu mouds,
il moud, nous moulons, vous moulez, ils mousseux, moussu Deux adjectifs à bien
moulent. — Je moulais. — Je moulus. — Je distinguer.
moudrai — Je moudrais. — Mouds, moulons, 1 mousseux, euse Qui a de la mousse (écume) :
moulez — Que je moule. — Que je moulusse. Cidre mousseux. Bière mousseuse. Un café
— Moulant. — Moulu, ue. — On prendra garde crème bien mousseux. Du vin mousseux.
à l’homonymie de certaines formes de moudre
avec des formes du verbe mouler. 2 moussu, ue Couvert de mousse (plante) : Le
tronc moussu d’un vieil arbre. V On dira rose
moue n. f Petite grimace. — Avec un -e. moussue plutôt que rose mousseuse.

moufette n. f Animal. — On rencontre aussi moustache n. f. Peut s’employer au singulier


les graphies plus rares mouffette,^ mofette. — dans tous les cas. Le singulier est même
Attention au paronyme mofette, émanation de absolument obligatoire quand il s’agit d’une
petite moustache qui ne se divise pas en deux
gaz carbonique.
branches : Il portait une petite moustache à
moufle Avec un seul f — Attention au genre. l’américaine. — On pourra, si l’on veut,
employer le pluriel quand on parlera de grosses
1 Une moufle (féminin). moustaches tombantes, à deux branches bien
a/ Gant sans séparation pour les doigts, sauf nettement divisées : Il portait des moustaches
tombantes, à la gauloise.
pour le pouce.
b/ Assemblage de plusieurs poulies. moustiquaire Rideau léger protégeant contre les
moustiques. — Finale en -aire. — Toujours
2 Un moufle (masculin).
féminin : Une moustiquaire toute neuve.
a/ Vase de terre qui protège un objet exposé
à la chaleur dans un four. moût [mu] n. m. Jus de raisin non encore
b/ Four à porcelaine ; four à coupellation. fermenté. — Avec un accent circonflexe sur le u.
MOUTIER 506

moutier n. m. Monastère. ▼ Pas d’accent moyeu [mwajo] n. m. — PI. : des moyeux.


circonflexe sur le u, bien que le mot vienne de
l’ancien français moustier. mozarabe n. ou adj. Avec un m minuscule : les
mozarabes. — A bien distinguer de mudéjar
mouton n. m. Deux n dans les dérivés : > mudéjar.
moutonnant, moutonné, moutonnement, mou¬
tonner, moutonneux, moutonnier. T L’adjectif Mr. (avec un point) Abréviation de l’anglais
correspondant à mouton « animal » est ovin. mister. T Ne doit pas s’employer à la place de
On écrira donc : Les races ovines, l'élevage ovin M. comme abréviation de monsieur.
(et non l’élevage *moutonnier).
Mrs. (avec un point) Abréviation de l’anglais
mouvance n. f Finale en -ance. — Ce mot mistress « madame ». T Ne doit pas s’em¬
appartient à la langue du droit féodal. Il désigne ployer à la place de MM. comme abréviation
l’état de dépendance personnelle d’un fief par de messieurs.
rapport au fief dont il relevait et au seigneur de
ce fief — (par extension) Le fief vassal lui-même. mû Participe passé de mouvoir. T Seul le
— (expression) Dans la mouvance de, dans la masculin singulier mû prend un accent cir¬
dépendance de : En épousant Anne de Bretagne, conflexe. Au féminin et au pluriel, pas d’ac¬
veuve de Charles VIII, Louis XII garda la Bre¬ cent : mue, mus, mues.
tagne dans la mouvance de France. T Ne jamais
employer mouvance au sens de caractère mou¬
vant, mobile, instable, de inconstance, mobilité, mucilage n. m. Gomme. — Dérivé : mucilagi-
instabilité, incertitude. On écrira par exemple ; neux. — Avec un seul /.
L'incertitude de la situation politique (et non la
mouvance de la situation...). L'inconstance (ou la mucus n. m. Prononciation : [mykys]. Invaria¬
mobilité) des rapports de force (et non la mou¬ ble : des mucus.
vance des rapports...). — En revanche, on pourra
dire, par métaphore : Ce parti reste dans la mudéjar n. ou adj. Mot espagnol francisé.
mouvance de la majorité (= la dépendance de). Prononciation ; [myde3aR]. — Avec un m
minuscule : les mudéjars, les musulmans de¬
mouvoir v. t. Conjug. 65. Je meus, tu meus, il meurés dans les territoires reconquis par les
meut, nous mouvons, vous mouvez, ils meuvent. chrétiens, en Espagne (du XIF au XV*' siècle).
— Je mouvais. — Je mus. — Je mouvrai. — — (au féminin) Une mudéjare. — (adjective¬
Je mouvrais. — Meus, mouvons, mouvez. — ment) L’art mudéjar. Les décors mudéjars.
Que je musse. — Mouvant. ▼ Le participe passé L’ornementation mudéjare. Les églises
ne prend d’accent circonflexe qu’au masculin mudéjares.
singulier : mû (mais mue, mus, mues).
mudéjar, mozarabe Deux mots à bien distinguer.
Moyen Age n. m. On préférera la graphie avec
deux majuscules et sans trait d’union, Moyen 1 mudéjar, are Qualifie l’art qui fut introduit
Age, à moyen âge, Moyen-Age, moyen-âge. — dans la tradition espagnole par les musulmans
En apposition, toujours invariable : Des cos¬ demeurés dans les régions d’Espagne re¬
tumes Moyen Age. conquises par les chrétiens. L’art mudéjar
apparut au XIF siècle et atteignit son apogée
au XVP siècle. Il se caractérise notamment par
moyenâgeux, médiéval > médiéval. l’emploi de la céramique décorative à reflets
métalliques appliquée sur les murs des édifices.
moyen-courrier n. m. — PI. ; des moyen-
courriers. 2 mozarabe Qualifie l’art espagnol qui eut son
origine dans les milieux chrétiens des régions
occupées par les musulmans. L’art mozarabe,
moyen duc n. m. Oiseau. ▼ En deux mots, sans qui connut son apogée aux XL et XIF siècles,
trait d’union. — PI. : des moyens ducs.
se caractérise notamment par l’emploi des arcs
outrepassés et des voûtes à nervures.
moyennant prép. Toujours invariable : Moyen¬
nant des efforts soutenus, il peut réussir. — Avec mue n. f Mue d’un serpent. Mue de la voix. —
finance au singulier : moyennant finance. — Avec un -e final.
Moyennant que, locution vieillie ; Moyennant
qu’on le dédommagera, il accepte qu’on rompe
le contrat. De nos jours, on dirait : Moyennant muer L’emploi transitif est littéraire, mais cor¬
un dédommagement... rect ; La pluie avait mué le jardin en mare. —
Généralement employé à la forme intransitive
(Le serpent mue. La voix de l’adolescent mue)
moyensie n. f Avec deux n.
ou pronominale (Le jardinet s’est mué en mare).
507 MUET

muet, muette adj. ou n. Deux t au féminin.' multitude n. f. Accord du verbe et de l’attribut.


1 La multitude de (des). Verbe et attribut
muezzin n. m. Avec deux z — Deux prononcia¬ généralement au singuher ; La multitude des
tions : [mqedzé] ou [mqezê]. Celle-ci est tâches à accomplir semblait décourageante.
préférable.
2 Une multitude de. Verbe et attribut générale¬
mufle n. m. T Un seul f. De même ; muflerie. ment au pluriel : Une multitude d'œuvres
semblaient promises à l’oubli
muflier n. m. Plante. — Un seul f.
munichois, oise Prononciation : [mynikwa,
muguet [myge] n. m. Finale en -et — On évitera waz].
le pluriel des muguets. On écrira plutôt, selon
le sens : des plants de muguet ou des brins de municipal, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en
muguet. -aux : Les conseillers municipaux. — Avec un
seul n et un seul p. De même : municipalisa¬
muid n. m. Ancienne mesure de capacité. — tion, municipaliser, municipalité.
Prononciation : [mqi], le -d est muet.
municipe Dans l’antiquité romaine, ville s’admi¬
mulâtre n. ou adj. Attention au féminin. nistrant de manière autonome. — Toujours
mascuhn : Un petit municipe. — Avec un seul
1 Dans l’emploi substantif, le féminin est mul⬠n et un seul p.
tresse : Il avait épousé une mulâtresse des Iles.
2 Dans l’emploi adjectif, le féminin est mul⬠munificence n. f. Finale en -ence. De la même
tre : Une jeune fille mulâtre. famihe ; munificent, ente.

munificence, magnificence > magnificence.


mulâtre, créole, métis i> métis.

1. mule n. f. Femelle du mulet. — Un seul l. mur n. m. Muraille, cloison. — Sans accent


circonflexe. De même : murage, muraille,
2. mule n. f. Chaussure. — Un seul l. mural, muré, murer, muret, murette.

1. mulet n. m. Hybride de l’âne et de la jument. mûr, mûre adj. Arrivé à maturité. — Avec un
— Finale en -et. accent circonflexe. De même : mûrernent, mûri,
mûrir, mûrissage, mûrissant, mûrissement,
2. mulet n. m. Poisson. — Finale en -et. mûrisserie.

mulot n. m. Rat qui vit dans les champs. — A mural, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
bien distinguer du surmulot, rat d’égout. Des tableaux muraux.

multi- Les mots en multi s’écrivent en un seul mûre n. f. Fruit de la ronce ou fruit du mûrier —
mot sans trait d’union : multicolore, multi¬ Avec un accent circonflexe. De même : mûrier.
national, multiplace, etc.
mûrier n. m. Avec un accent circonflexe sur le
multiplicande n. m. Finale en -ande. U, comme dans mûre.

multiplier Conjugaison et constructions. mûrir v. t. ou i. Avec un accent circonflexe sur


le U. De même : mûri, mûrissage, mûrissant,
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à mûrissement, mûrisserie.
la deuxième jjersonne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous mûrissage, mûrissement Ces deux noms mas¬
multipliions, (que) vous multipliiez culins ne sont pas synonymes.
2 L’emploi intransitif est rare. De nos jours, 1 mûrissage Action de faire mûrir des fruits
on emploie plutôt se multiplier : Les rongeurs artificiellement: Le mûrissage des bananes
se multiplient rapidement, plutôt que Les cueillies vertes s’effectue dans des entrepôts
rongeurs multiplient rapidement. appelés mûrisseries.
2 mûrissement Action de devenir mûr naturel¬
multirisques adj. Toujours invariable (un -s
même au singuher) : Une assurance multirisques. lement : Le mûrissement des fruits sur l’arbre.
— A la différence de mûrissage, s’emploie au
figuré ; Le mûrissement d’un esprit. Le mûrisse¬
multistandard adj. Invariable : Des téléviseurs
ment d’une idée, d’un projet.
multistandard.
MUSCAT 508

muscat adj. ou n. m. On dit indifféremment rose mutiler, amputer > amputer.


muscade ou rose muscate. — Avec un m
minuscule : du muscat (Boire du muscat. Une mutin, ine adj. ou n. Avec un seul t. De même :
bouteille de muscat). — Avec muscat au mutiner, mutinerie.
singulier ; une grappe de muscat (raisin), acheter
un kilo de muscat. mutue^ elle adj. On évitera le pléonasme
entraide mutuelle.
muse n. f. Avec un M majuscule au pluriel : les
Muses, les neuf Muses. — Avec un m minuscule mutuel, réciproque Ces deux adjectifs ne sont
au singulier : Calliope, muse de la poésie épique pas interchangeables.
et de l'éloquence. — Avec un m minuscule dans
les emplois figurés ; La muse fertile ( = l’inspira¬ 1 mutuel, elle Peut s’employer quel que soit
tion) d’un poète. Elvire, muse de Lamartine. le nombre des personnes, des groupes, des
éléments ; Jacques, Louis, Pierre et Antoine se
musée n. m. Avec un M majuscule : le Musée, portaient une estime mutuelle. Ici, réciproque
partie du palais de Ptolémée I", à Alexandrie, est impossible.
qui contenait une bibliothèque, des collections
2 réciproque Ne s’emploie que lorsqu’il y a deux
scientifiques. — Avec un m minuscule et une personnes, deux groupes, deux éléments : Louis
majuscule au complément : le musée du Louvre, et Jacques se portent une estime réciproque. On
le musée de l’Homme, le musée de la Marine,
peut dire aussi, dans ce cas, une estime mutuelle.
etc. En revanche, un M majuscule quand le mot
désigne un édifice un^ue et ^ue le complément
mutuellement adv. On évitera l’emploi pléonas¬
(ou l’adjectif) ne suffit pas a l’individualiser :
tique de mutuellement avec des composés de
Musée océanographique. S’il s’agit non d’un
entre (s’entre-déchirer, s’entre-dévorer, s’entrai¬
édifice unique mais du représentant d’une
der, etc.). On écrira : Ils s’aident mutuellement
catégorie, un m minuscule : Cette ville possède
ou Ils s’entraident, mais non Ils s’entraident
un musée océanographique.
mutuellement.
museler v. t. Conjug. 13. Je muselle, je
musellerai — Dérivés : muselet (filet du bou¬ myco- Préfixe (du grec mukês « champignon »),
chon d’une bouteille de champagne), muselière, qui entre dans la formation de plusieurs mots
musellement. savants. Les mots en myco s’écrivent en un seul
mot sans trait d’union : mycoderme, mycologue,
muselière n. f. Finale en -ère. mycorhize.

muséum n. m. Mot latin francisé. — Un accent myo- Préfixe (du grec mus, muos « muscle »),
aigu sur le e. — Prononciation : [myaeom]. — qui entre dans la formation de quelques mots
PI. : des muséums. — Avec un M majuscule savants. Les mots en myo s’écrivent en un seul
quand le mot désigne un édifice unique et que mot, sans trait d’union : myocarde, myocardite,
le complément ne suffit pas à l’indmdualiser ; myographe, myopathie, etc.
Le Muséum d’histoire naturelle. Si le complé¬
ment suffit à l’individualiser, une minuscule à myope adj. ou^. Avec un y. De même : myopie.
muséum : Le muséum de Lyon. S’il s’agit non
d’un édifice unique mais du représentant d’une myosotis Plante. — Attention à la place de l’y.
catégorie, un m minuscule : Cette ville possède — Prononciation: [mjozDtis] ▼ Toujours
un muséum d’histoire naturelle. masculin ; Un beau myosotis.

music-hall n. m. Anglicisme à demi francisé. myriade n. f. Avec un y.


Prononciation : [myzikol]. PI. ; des music-halls
[-ol]. — Avec un trait d’union. myrrhe n. f. Parfum. — Avec un y, deux r, et un h,

musulman adj. ou n. m. Pas un nom de peuple, myrte n. m. Arbrisseau. — Avec un y et un f


donc pas de majuscule : Les musulmans. — Un (et non *th). T Toujours masculin : Un myrte
.seul n dans le féminin : musulmane. odorant

mutation n. f. Deux n dans les dérivés ; myrtille n. f. Plante ; fruit de cette plante. —
mutationnisme, mutationniste. Deux prononciations : [mintij] ou [mistil]. On
pourra préférer [mintil].
muter v. t. Changer de poste. — Avec un seul t.
mystère n. f. Avec un accent grave. En revanche,
mutiler v. t. Avec un seul t. De même : mutilant,
accent aigu dans les dérives mystérieusement,
mutiloteur, mutilation.
mystérieux.
509 MYSTIFIER

mystifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la mythifier, mystifier Deux verbes paronymes à


première et à la deuxième personne du bien distinguer.
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 1 mythifier Faire passer à l’état de mythe,
présent : (que) nous mystifiions, (que) vous c’est-à-dire à l’état d’image simplifiée, mais
mystifiiez — Dérivés : mystificateur, mystifi¬ capable d’agir puissamment sur l’imagination
cation. des foules, des masses : Au XIX‘ siècle, on a
mythifié Vidée de progrès. — Nom correspon¬
mystifier, m3rtliifier > mythifier.
dant ; mythification.
mystique adj. ou n. Avec un y. De même : 2 mystifier Au sens politique, tromper en
mysticisme, mysticité, mystiquement. masquant la réalité sociale, l’oppression : Selon
les marxistes, les superstructures idéologiques
mythe n. m. Avec un y et -th-. De même : bourgeoises mystifient le prolétariat. — Nom
mythifier, mythique, mythiquement, mytholo¬ correspondant : mystification.
gie, mythologique, mythologue.
mythomane adj. ou n Avec y, -th- et un seul
mythifier v. t. Conjug. 20. Double le i à la n. De même : mythomanie.
première et à la deuxième personne du plu¬
riel de l’indicatif imparfait et du subjonctif mytiliculture n. f. Elevage des moules —
présent : (que) nous mythifiions, (que) vous Attention à la place de l’y. — Avec t (et non
mythifiiez *th). De même ; mytiliculteur.
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N
nabab n. m. Autrefois, dans l’Inde, gouverneur. naguère, jadis > jadis.
— (familier) Homme très riche. — Avec un
n minuscule. — Prononciation : [nabab]. — naïade [najad] n. f Attention au tréma. Tou¬
PI. ; des nababs [-bab]. jours un n minuscule : les naïades.

nabi n. m. Chez les Hébreux, prophète. — Avec naïade, dryade, hamadryade, uppée. Néréide,
un n minuscule ; les nabis [-bi], groupe de oréade Six noms féminins qui désignent des
peintres du début du XX« siècle. nymphes.
1 naïade Nymphe des eaux douces (sources,
nabot n. m. Homme petit. — Finale en -ot. — rivières).
Un seul t dans le féminin : nabote.
2 dryade Nymphe des forêts.
nacarat n. m. Couleur. — Un seul c, un seul 3 hamadryade Nymphe vivant cachée sous
r, finale en -at. — Variable comme nom : Toute l’écorce d’un arbre et mourant avec lui.
la gamme des nacarats. — Invariable comme
adjectif : Des robes nacarat. 4 napée Nymphe des bois et des prés.
5 Néréide Nymphe de la mer.
nacelle n. f Avec un c et deux /.
6 oréade Nymphe des montagnes.
nacre Toujours féminin ; De la belle nacre. —
Dérivés : nacré, nacrer. naïf, naïve adj. ou n. Attention au tréma. De
même : naïvement, naïveté.
nadir n. m. Point opposé au zénith. — Avec un
n minuscule. nain, naine adj. ou n. f Le pléonasme petit nain
est à éviter dans la langue soignée. On peut le
nævus n. m. Tache sur la peau. — Prononcia¬ tolérer dans le style des contes enfantins. —
tion ; [nevys] T PI. : des naevi [nevi]. — Sans trait d’union : le nain jaune (jeu)-
Attention au groupe -ae.
naissain n. m. Ensemble des larves nageuses des
nageoire n. f Attention au e après le g. huîtres et des moules. — Finale en -ain.

nager v. i. Conjug. 16. Prend un e après le g devant naissance n. f Finale en -ance.


a ou O ; il nagea, nous nageons. — On évitera le
pléonasme * nager dans Veau. En revanche, on naître v. i. Conjug. 95. Je nais, tu nais, il naît,
peut dire nager dans une piscine, dans la mer, dans nous naissons, vous naissez, ils naissent. — Je
une rivière, nager dans Veau tiède et limpide, etc. naîtrai, tu naîtras, il naîtra, nous naîtrons, vous
naîtrez, ils naîtront. — Je naîtrais, tu naîtrais,
naguère adv. Il y a peu de temps. — L ortho¬ il naîtrait, nous naîtrions, vous naîtriez, ils
graphe naguères est vieillie. ▼ N’est pas naîtraient. — Nais, naissons, naissez. — Que
synonyme de jadis, autrefois. je naisse. — Que je naquisse. — Naissant. —
naïvement * t 512

Né, née. — Toujours avec l’auxiliaire être : Elles narcisse Plante ; fleur. — Toujours masculin ;
sont nées à Bordeaux. ▼ On prendra garde à Un beau narcisse blanc. — Attention à la place
l’accent circonflexe qui apparaît dans les formes respective du c et du groupe -ss-.
où nai- est suivi d’un t : il naît, je naîtrai, etc.,
Je naîtrais, etc., naître. narcissisme n. m. Avec c et -ss-. De même :
narcissique.
naïvement adv. Avec un tréma, comme naïf.
De même ; naïveté. narco- Seul le composé narco-analyse prend un
trait d’union. — autres s’écrivent sans trait
naja n. m. Serpent. — PI. : des najas [-3a]. d’union : narcolepsie, narcomanie, narcothéra-
pie.
nandou n. m. Oiseau. — PI. : des nandous.
narcose n. f. Se prononce [nankoz], avec 0
nankin n. m. ou adj. Autrefois, étoffe de couleur fermé, mais s’écrit sans accent circonflexe. —
jaune chamois. — Avec un n minuscule : Un En revanche, 0 ouvert dans narcotique
pantalon de nankin. — Prend la marque du [naakotik].
pluriel : de beaux nankins. — Comme adjectif
de couleur, invariable : Des paletots nankin. Des narguer [naRge] v. t. Toujours avec -gu-, même
jupes nankin. devant a ou o.' il nargua, nous narguons

nantais, aise adj. ou n. De la ville de Nantes narguilé n. m. Pipe orientale. — Prononcia¬


— Attention à la majuscule : La population tion ; [naRgile]. — PI. : des narguilés — On
nantaise. Les Nantais. — Un canard nantais évitera les graphies narghilé, narghileh,
ou un nantais. — Un nantais: gâteau aux narguilek
amandes.
narine n. f. Avec un seul r.
nantir v. t. Avec -an-. De même : nanti,
nantissement. narquois, oise adj. ou n. Avec -qu-. De même ;
narquoisement.
napalm n. m. Pas de -e à la fin.
narrer v. t. Avec deux r. De même : narrateur,
napée n. f. Nymphe des bois et des prés. — narratif, narration.
Finale en -ée. V Avec un seul p, à la différence
de nappe (aucun rapport de sens ou d’étymolo¬ na^ex n. m. Portique, vestibule à l’entrée d’une
gie) > naïade. église. — Avec -th-. — Prononciation :
[naRteks].
naphtalène, naphtaline Deux noms qui s’écri¬
vent avec -ph-. narval n. m. Mammifère marin. T PI. : des
1 Le naphtalène Dénomination chimique du narvals
carbure d’hydrogène de formule C,o H,.
nasal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en
2 La naphtaline Dénomination commer¬ -aux : des sons nasaux.
ciale du naphtalène impur vendu comme
antimite. naseaux n. m. pl. Narines du cheval, du bœuf,
etc. — Ne pas écrire comme nasaux, masculin
naphte [naft(a)] (vieux) Pétrole. — Toujours pluriel de nasal. — Le mot naseaux ne
masculm de nos jours : Le naphte brut. Le s’emploie pas au singulier.
féminin est vieux.
nasonner v. i. Parler du nez. — Avec deux n.
napoléon n. m. Pièce d’or. — Avec un n De même : nasonnement.
minuscule. — PI. : des napoléons
nasse n. f. Engin de pêche ; piège. — Avec deux s
napolitain, aine adj. De la ville italienne de
Naples. — Attention à la majuscule : La natal, ^e adj. Le masculin pluriel admis, natals,
population napolitaine. Les Napolitains. — Le est très rare. On évitera d’employer ce mot au
napolitain : dialecte de Naples. — Un napoli¬ masculin pluriel et surtout d’utiliser la forme
tain : gâteau. — Des napolitains : bonbons. — discutée *nataux. — Dérivés : natalisme, nata¬
La napolitaine: étoffe. liste, natalité.

nappe n. f Avec deux p. De même: nappé,


natatoire adj. Finale en -oire, même au mas¬
napper, napperon.
culin : Organe natatoire.
513 NATIF

natif^ ive adj. ou n. Emplois difficiles. natte n. f. Avec deux t De même : nattage, natté,
natter.
1 On évitera le tour populaire et pléonastique :
né natif.
Nattier Avec un N majuscule et sans trait
2 L’emploi substantif les natif^ les habitants d’union : bleu Nattier. — Toujours invariable :
indigènes d’un lieu, est un peu vieilli ou familier Des robes bleu Nattier. Des robes Nattier.
ou péjoratif : Il a scandalisé tous les natifs du
village / naturaliser v. t. L’attribut s’accorde avec le
sujet : Ces Italiennes veulent se faire naturaliser
3 Natif de. Equivalent un peu vieilli de né à.
françaises. T Ne pas employer nationaliser dans
En principe, natif de suppose que, non seule¬
ce sens > nationaliser. De même, ne pas
ment on est né a l’endroit en question, mais
employer nationalisation (collectivisation) au
que les parents, les ascendants y ont vécu.
sens de naturalisation (acquisition d’une nou¬
Comparer : Il est né à Constantine, où son père,
velle nationalité).
officier, était alors en garnison. C’est un vrai
Breton, il est natif de Ploudalmézeau.
nature n. f. Orthographe des expressions.
nation n. f. Avec des majuscules : l’Organisation 1 Comme adjectif, toujours invariable: Des
des Nations Unies, les Nations Unies, la Société cafés nature. Des yaourts nature. — Emploi
des Nations. — Avec une minuscule dans les familier quand nature, au sens de « spon¬
emplois tels que : Les élus de la nation. Le tané », qualifie une personne : Ces filles sont
President s’adressera à la nation. nature, sont très nature. Equivalents soutenus :
naturel, spontané.
national, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
2 Au singulier : en nature, acquitté au moyen
Les intérêts nationaux. — Dérivés : nationalisa¬
de marchandises (Les redevances en nature que
tion, nationaliser, nationalisme, nationaliste,
le paysan devait à son seigneur). S’oppose à en
nationalité.
espèces (avec -s), en argent ou par chèque, par
mandat : De nos jours, les impôts se payent
nationale n. f. Route nationale. — Avec un n
toujours en espèces.
minuscule ; la nationale 5, la nationale 236.
— Abréviation : la R.N. S, la R.N. 236. 3 Adjectif -t- de nature. Le tour II est colérique
de nature est d’un registre moins soutenu que
nationaliser, naturaliser Attention aux confu¬ Il est d’une nature colérique.
sions possibles.
4 Sans trait d’union : une nature morte (pl. :
1 nationaliser v. t. Transformer une entreprise des natures mortes).
privée en entreprise nationale (société dans
laquelle l’Etat détient la majorité du capital) : naturel, elle adj. ou n. m. On dira au naturel
En 1946, on a nationalisé les houillères. — et non * en naturel : Haricots blancs au naturel
Substantif correspondant : nationalisation. Peindre, représenter au naturel
2 naturaliser v. t. Accorder à un étranger la
naturellement adv. Familier en tête de phrase,
nationalité du pays où il réside : Cette italienne
sans que: Naturellement, il ne nous a pas
vit en France depuis quinze ans, elle voudrait
prévenus I — Populaire avec que : Naturelle¬
se faire naturaliser française. Ne pas employer
^nationaliser. — Substantif correspondant; ment, qu’il ne nous a pas prévenus!
naturalisation.
naufrage n. m. Avec -au-. De même : naufragé,
national-socialisme n. m. En deux mots, avec naufrager, naufrageur.
un trait d’union.
«aiifrager v. i. Conjug. 16. Prend un e après
national-sociaiiste adj. ou n. ▼ I^ premier le g devant a ou o: il naufragea, nous
élément varie au masculin (Un militant natio¬ naufrageons.
nal-socialiste. Des militants nationaux-socia¬
listes. Un national-socialiste. Des nationaux- naumachie n. f. Dans l’Antiquité romaine,
socialistes), mais reste invariable au féminin simulacre de combat naval. — Prononciation :
(Une organisation national-socialiste. Des orga¬ [nomaji].
nisations national-socialistes. Une national-so¬
cialiste. Ces femmes furent des national-socia¬ nauséabond, onde adj. Avec -au-. Finale en
listes). Le second élément prend la marque du -ond.
Çluriel au féminin comme au masculin. —
oujours un trait d’union et un n minuscule : nausée n. f. Finale en -ée. Avec -au-. De même :
Les nationaux-socialistes. nauséeux.
NAUTIQUE 514

nautique adj. Avec -au-. De même : nautisme. navire-hôpital n. m. — PI. : des navires-
hôpitaux.
nautonier n. m. (vieilli et poétique) Batelier. ▼
Avec un seul n. navire-jumeau n. m. Mot français à préférer à
l’anglicisme sister-ship. — PI. : des navires-
naval, ale, als adj. T Masculin pluriel en -als : jumeaux.
Des combats navals.
navrer v. t. Se prononce [navne], avec a palatal,
navarin n. m. Ragoût de mouton. — Avec un et s’écrit donc sans accent circonflexe. De
seul r. — On évitera le pléonasme navarin de même ; navrant.
mouton.
nazi, ie adj. ou n. Forme péjorative de national-
navarin, savarin Deux noms masculins socialiste. — Prend la marque du féminin et
paronymes. du pluriel : Un chef nazi Les chefs nazis. Une
organisation nazie. Les organisations nazies. Un
1 navarin Ragoût de mouton aux navets, aux nazi Les nazis. Une nazie. Ces femmes furent
carottes, etc. des nazies. — Toujours avec un n minuscule.
2 savarin Gâteau au rhum, souvent garni de — Prononciation à la française : [nazi].
crème.
nazisme n. m. Forme péjorative de national-
navarrais, aise adj. ou n. De la Navarre. — socialisme. — Prononciation : [nazismfa)].
Attention à la majuscule et aux deux r: la
population navarraise. Les Navarrais. N. B. Initiales de nota bene, mots latins qui
signifient « remarquez bien ». S’emploie pour
navet n. m. Finale en -et. introduire une remarque. — S’écrit avec un N
et un B majuscules, chacun suivi d’un point.
navigable adj. Avec g, comme navigabilité, à
la différence de naviguer. N.-D. Abréviation de Notre-Dame. — Avec un
A majuscule suivi d’un point et un D majuscule
navigant, naviguant T Ne pas écrire le subs¬ suivi d’un point. Ne pas oublier le trait d’union.
tantif et adjectif variable navigant, ante (Les
équipes navigantes. Le personnel navigant. Les ne Adverbe à valeur principalement négative.
navigants de la TWA) comme naviguant, I Elision de ne ; omission de ne due à la liaison
participe présent invariable du verbe naviguer de on.
(C’est en naviguant qu’il a amassé tous ces
souvenirs colorés des pays tropicaux). 1 Elision de ne obligatoire devant une voyelle
ou un h- muet : Il n’entrera pas. Elle n’hésite
navigateur, trice n. m. ou n. f. Avec g comme pas (à côté de II ne reviendra pas. Je ne hais
navigation, à la différence de naviguer. pas cet homme).
2 Attention à l’omission involontaire de n’
naviguer v. i. T Toujours avec -gu-, même due à la liaison de on avec l’initiale du mot
devant a ou o.' (il navigua, nous naviguons), suivit : On *entend plus parler de lui, forme
à la différence de navigabilité, navigable, fautive pour On n’entend plus..., due au fait que
navigateur, navigation, et de navigant, ante les deux formes se prononcent de manière
adj. ou n. identique, [5nâtâ].

naviplane n. m. Synonyme de aéroglisseur. — II Omission de ne.


On préférera les termes français naviplane ou 1 Dans la langue surveillée, on emploie
aéroglisseur à l’anglicisme hovercraft. normalement ne en corrélation avec pas,
point, goutte, mie, avec aucun, aucunement,
naviplane, hovercraft, aéroglisseur, hydro¬ guère, jamais, nul, nullement, nulle part,
foil, hydroptère, hydroglisseur > hovercraft. personne, plus, rien, etc., et aussi avec que
quand ne... que signifie « seulement » : Il
navire Noms de navires > annexes. ne veut pas. Il n’a point d’esprit. On n’y voit
goutte. Je n’écoute mie. Il n’y en a aucun.
navire, bateau, bâtiment, embarcation, vais¬ Je ne refuse aucunement. Nous n’avons guère
seau > bateau. de documents. Vous ne venez presque jamais.
Nul ne le sait. Tu n’avais nullement prévu
navire-citerne n. m. Mot français à préférer cela. Ce chemin ne mène nulle part. Personne
à l’anglicisme tanker. — PI, : des navires- ne viendra. Je ne dors plus. Ils n’ont rien
citernes. fait.
515 NE

2 La langue relâchée fait l’ellipse de ne: Il 8 Omission obligatoire dans les emplois figés
vient pas. J’y vais jamais. Je dors plus. Cet ne fût<e que, n’était, n’étaient, n’eût été,
emploi doit être évité, surtout dans la langue n’eussent été. — Pour l’accord de ces expres¬
écnte. sions > être (IV, 11 et 12).
3 L’omission de ne est de règle, même dans IV Emploi de ne... pas dans l’interrogation à
la langue surveillée, quand il s’agit d’un tour valeur exclamative. On peut remplacer le tour
elliptique: Pas de risque qu’il vienne l Un exclamatif pur Que d’erreurs il a commises!
enfant vigoureux, mais pas très grand. Plus un par le tour interrogatif Que d’erreurs n’a-t-il
bruit, tout est calme maintenant pas commises ? Ce dernier toiu est parfois écrit
avec un point d’exclamation : Que d’erreurs
4 L’omission de ne se rencontre parfois dans n’a-t-il pas commises! Cette substitution est
les exclamations ou surtout dans les interroga¬ propre à la langue littéraire. Elle est déconseil¬
tions directes : Sais-tu pas un pays où le rêve lée par certains grammairiens, qui recomman¬
deviendrait réalité ? Ce tour, littéraire ou dent d’employer plutôt le tour gue d’erreurs
poétique, est à éviter dans le reçstre neutre, il a commises! (sans ne... pas).
où il risque de passer pour une incorrection.
V Pour que... ne... pas. La construction
III Omission de pas ou de point après ne. correcte est : Il prend toutes les précautions,
1 On omet obligatoirement pas (point) pour que l’événement ne le prenne pas au
quand on emploie un autre mot négatif (goutte, dépourvu. V On évitera la construction
mie, aucun, aucunement, guère. Jamais, nul, relâchée *pour ne pas que l’événement le prenne
nullement, nulle part, personne, plus, rien, au dépourvu. — En revanche, avec l’infinitif,
etc.): Il ne voit goutte. Je n’entends mie. Il la construction pour ne pas est correcte : Il
ne vient jamais. Nul ne le sait On évitera la prend toutes les précautions, pour ne pas être
construction populaire 7/ n’en a *pas guère, surpris par l’événement, à côté de pour n’être
pas surpris, tour également correct, mais moins
pour II n’en a guère.
usuel et plus littéraire.
2 Omission de pas (point) possible, mais non
VI Ne... pas (point, plus) et l’infinitif.
obligatoire, avec les verbes cesser, oser, pouvoir,
savoir: Il ne cesse de nous importuner. Je n’ose 1 On fera attention au changement de sens
le déranger. Je ne puis vous aider. Il ne sait (qu’entraîne souvent le déplacement de la néga¬
ce qu’il doit faire. tion : Il ne peut pas accepter (= il est obligé de
refuser). Il peut ne pas accepter ( = il est libre de
3 Omission obligatoire après savoir que suivi
refuser). Il n’espère pas être muté (= il n’a pas
de l’infinitif : Il ne sait que faire. Je ne sais
l’espoir d’être muté). Il espère pas être muté
que dire. (= il a l’espoir de rester au même poste).
4 Omission obligatoire dans certains tours 2 Ne infinitif + pas (point, plus). Le tour
figés : si ce n’est, ne vous déplaise, n’empêche Pour ne m’engager pas, je différai encore ma
que, n’importe que, n’avoir crainte, n’avoir réponse est archaïque. Dans la langue moderne
cure, n’avoir garde, ne dire mot, qu’à cela ne on dit : Pour ne pas m’engager...
tienne, il n’y avait âme qui vive, etc.
VII Emploi de ne... que (= seulement).
5 Omission obligatoire avec ni, employé une
seule fois ou répété : Il ne se plaint ni ne 1 On évitera les pléonasmes ne... que seule¬
proteste. Ni la pluie ni le froid ne l’effraient ment, ne... que simplement, etc. On écrira : Elle
n ’est que bachelière ou Elle est seulement bache¬
6 Omission obligatoire après que au sens de lière ou Elle est simplement bachelière, mais non
« pourquoi » ou après qui à valeur interroga¬ *Elle n’est seulement que bachelière.
tive: Ahl que n’a-t-il agi plus tôt! Qui ne
pleurerait un tel homme ? 2 Ne... pas que (Il n’a pas écrit que des
romans policiers). Tour condamné par quelques
7 Omission fréquente, mais non obligatoire, grammairiens, mais employé usuellement par
après depuis que, il y a (telle durée) que, voilà les bons écrivains. Dans la langue extrêmement
(telle durée) que, suivi d’un verbe à un temps surveillée, on pourra, pour plus de sûreté,
composé: Il y avait six mois que je n’étais préférer ne... pas seulement: Il n’a pas écrit
retourné à Bordeaux Voilà trois semaines que seulement des romans policiers.
je ne l’ai vu. On peut dire aussi, très
correctement : Il y avait six mois que je n’étais 3 Ne faire que, ne faire que de > faire
pas retourné à Bordeaux. Voilà trois semaines (V, 2).
que je l’ai pas vu. T Emploi obligatoire de pas VIII Le ne explétif.
(point, plus) quand le verbe est au présent ou
à l’imparfait : Voilà deux mois qu’il ne travaille 1 Dans les complétives dépendant de certains
verbes ou de certaines locutions, craindre, avoir
pas.
NÉ 516

peur, redouter, empêcher, éviter, douter, nier, nécessiteux, euse adj. ou n. Très pauvre,
de peur que, etc., l’emploi de ne est, sinon indigent : Aide aux personnes nécessiteuses.
obligatoire, du moins fréquent dans la langue Nourrir un nécessiteux. — Mot vieilli et
écrite soignée : J'ai peur qu’il ne vienne trop tôt. littéraire, mais non mcorrect.
De peur qu 'on ne se moque de lui (voir chaque
verbe ou chaque expression à l’ordre neck n. m. Anglicisme désignant un piton très
alphabétique). abrupt d’origine volcanique. — Prononciation :
[nekj. — PI. : des necks [nek]. — Attention
2 Dans les tournures comparatives, si la
au groupe <k.
première proposition est affirmative, la langue
soignée emploie le ne explétif. C’est le cas avec
nécro- Préfixe (du grec nekros « mort, cada¬
meilleur, mieux, moindre, moins, pire, pis, plus,
vre »), qui entre dams la formation de quelques
plutôt, et aussi avec autre, autrement : Il est plus
mots savants. Les composés en nécro s’écrivent
âgé qu 'on ne le croirait Elle travaille moins qu 'il
en un seul mot, sans trait d’union : nécrobie,
ne le semble. Les choses se sont terminées
nécrologe, nécrologie, nécrologique, nécroman¬
autrement qu'ils ne l’avaient prévu. T Si la
cie, nécromancien, nécromant, nécrophage, né-
première proposition est négative ou interroga¬
crophore, nécropole, nécropsie, etc.
tive, ce ne est souvent omis : Travaillerait-elle
moins qu 'il le semble ? Les choses ne se sont pas
terminées autrement qu’ils l’avaient prévu. nécrologe n. m. Registre des morts d’une paroisse,
d’une commune ; liste des victimes d’une catas¬
3 Avec avant que, à moins que, on emploie trophe, d’une guerre, etc. : Le nécrologe de la
aussi le ne explétif > avant (10), moins (III, déportation V Ne pas déformer en *nécrologue.
1).
nectar n. m. Finale en -ar, sans -d.
4 Emploi fautif de ne après sans fuo sans (VI).
5 T L’emploi de ne est obhgatoire dans la néerland^ aise adj. ou n. Des Pays-Bas. —
construction que... ne quand que équivaut à Prononciation : [neeRlâde, tz]. — Attention
« avant que, a moins que, sans que » : Il ne à la majuscule : La population néerlandaise. Les
s’arrêta de protester qu’il n’eût obtenu satisfac¬ Néerlandais. — N. m. Le néerlandais : langue
tion (= il ne s’arrêta pas de protester avant parlée aux Pays-Bas. Ne pas dire le hollandais.
d’avoir obtenu satisfaction). Ce tour appartient
à la langue littéraire. néfaste adj. Très correct dans l’emploi sans
complément : Cette décision fut néfaste. Une
né, née Participe passé adjectivé de naître. intervention néfaste. V Dans la langue très
surveillée, on évitera néfaste à. On préférera,
1 Les composés de né s’écrivent avec un trait
d’union. L’élément né s’accorde en nombre et selon les cas, funeste, nuisible, nocif, domma¬
en genre : Un stratège-né, des stratèges-nés. Une geable, fâcheux, mauvais, etc. : Cette décision
actrice-née, des actrices-nées. lui sera funeste ou sera mauvaise pour lui, selon
le sens (mieux que lui sera néfaste). L’abus des
2 Dernier-né, mort-né, nouveau-né, premier-né sauces est nocif pour la santé ou nuisible à la
(voir chacun de ces mots à l’ordre mphabétique santé (mieux que néfaste à la santé).
du premier élément).
3 Né à, natif de > natif (3). nèfle n. f. Fruit du néflier. — Avec un accent
grave, à la différence de néflier. — L’expression
néandertalien, ienne [neâdentaljé, jen] adj. ou des nèfles ! est très familière.
n. On écrit maintenant : Les néandertaliens,
mais l’homme de Neandertal. négligeable adj. Attention au e après le g.

néanmoins adv. Prononciation : [neâmwê], et négligeant, né^gent Ne pas écrire le participe


non *[neamwÊ]. — Le tour ce néanmoins est présent invariable négligeant comme l’adjectif
correct, mais vieilli. variable négligent, ente: Négligeant leurs fonc¬
tions de surveillance, ils ont commis une faute
nécessaire adj. ou n. m. Attention à la place grave. Ces surveillants négligents seront l’objet
respective du c et du double s De meme : d’une sanction. Ces filles sont bien négligentes.
nécessairement, nécessitant, nécessité, nécessiter,
nécessiteux. négUeemment adv. Finale en -emment (vient de
négligent).
nécessitant, ante adj. Ne s’emploie que dans la
langue de la théologie, dans l’expression grâce négligence n. f. Finale en -ence.
nécessitante. — Ne doit pas être employé au
sens de contraignant, nécessaire. négligent, négligeant > négligeant.
517 NÉGLIGER

négliger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le Négrille [negnij] n. Synonyme vieilli de Pygmée.
g devant a ou o ; // négligea, nous négligeons. — Avec un N majuscule dans l’emploi subs¬
tantif, le plus fréquent : Les Négrilles (mais une
négoce n. m. Commerce en gros ou en demi-gros. tribu négrille).
— Ce mot est plus littéraire, plus vieilli et plus
rare que négociant. négrillon n. m. [negaijS] n. m. Toujours avec
un n minuscule. — Deux n dans le féminin
négociant, ante n. m. ou f. N’est pas synonyme négrillonne [ negnijon].
de commerçant. Désigne une personne qui fait
le commerce de gros ou de demi-gros. — Ce negro-spiritual n. m. La graphie avec trait
mot est encore usuel, moins vieilli que négoce. d’union, negro-spiritual, semble l’emporter sur
negro spiritual. Prononciation : [negnospisi-
négocier v. t. Conjugaison et sens. tqol]. — PI. : des negro-spirituals [-tqol] ou
des negro spirituals [-tqol]. T Dans ce mot,
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à d’origine anglo-américaine, jamais d’accent sur
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif le e.
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
négociions, (que) vous négociiez neige n. f. Avec De même ; neiger, neigeux.
2 Négocier un virage. Anglicisme dû à un
neiger v. impersonnel. Conjug. 16. Il neigeait,
calque maladroit de l’anglais to negotiate a
il neigea. — L’emploi avec un sujet réel (Il
curve. On écrira plutôt ; prendre un virage.
neigeait des pétales de roses) est correct, mais
littéraire.
nègre n. m. ou adj. Orthographe et emploi.
1 Avec un accent grave. — En revanche, accent néméen, éenne adj. ou n. Avec un J minuscule
ai dans le féminin négresse et dans les dérivés : et un N majuscule : les jeux Néméens. — Avec
negrier, Négrille, négrillon, négritude, négroïde. un N majuscule : les Néméennes, recueil d’odes
triomphales de Pindare.
2 Généralement avec un n minuscule : La
traite des nègres. De même : une négresse, un nemrod n. m. (familier, par plaisanterie) Ch^-
négrillon. — En revanche un majuscule dans seur. — Avec un n minuscule. — Prononcia¬
Negrille substantif. tion ; [nemnod]. — PI. : des nemrods.
3 De nos jours, peut s’employer^ dans les
expressions travailler comme un nègre (dure¬ nénie n. f. Dans l’Antiquité romaine, chant
ment), le nègre d’un écrivain (celui qui travaille funèbre. — S’emploie surtout au pluriel, mais
anonymement pour un auteur). De même, on l’emploi au singulier n’est nullement incorrect.
tolère l’adjectif nègre dans des expressions telles Certains dictionnaires donnent à tort ce mot
que l’art nègre, la musique nègre, les danses comme exclusivement féminin pluriel.
nègres, les masques nègres. La tendance actuelle
est cependant de dire l’art africain, la musique nenni adv. (vieux ou employé par plaisanterie)
noire, les masques africains, etc. On dit Non, pas du tout. — Prononciation : [nani],
toujours l’art nègre quand on fait allusion à l’art plutôt que [neni].
des Noirs tels qu’il fut connu des Européens
dans les années 1925-1930. — On peut aussi nénuphar n. m. Plante. — Avec -ph-. Finale
employer les noms un nègre, une négresse^ dans en -ar.
un contexte historique, quand on parle d’un(e)
esclave noir(e) : Le planteur fit donner cent néo- Préfixe (du grec neos « nouveau »), qui entre
coups de fouet au nègre qui avait tenté de dans la formation de nombreux mots savants. A
s’enfuir. — On dit de nos jours : la traite des l’exception de néo-calédonien, néo-hébridais,
Noirs, plutôt que la traite des nègres. néo-impressionnisme, néo-impressionniste, néo-
zélandais, tous les termes en néo- s’écrivent
4 En dehors des cas énumérés ci-dessus au § maintenant en un seul mot, sans trait d’union :
3, on emploiera l’adjectif noir, noire ou le nom néoclassique, néoformation, néokantisme, etc.
un Noir, une Noire, les Noirs, car le mot nègre
est péjoratif, insultant et raciste. On préférera néolithique n. m. ou adj. Avec un n minuscule ;
même le mot africain quand il s’agit de Noirs le néolithique.
d’Afrique ou récemment immigrés d’Afrique :
La population noire de Floride. Les Noirs des néologie, néologisme Deux noms à bien
Etats-Unis. Un village africain du Cameroun. distinguer.
Les ethnies africaines du Zaïre. Les Africains
du Gabon et du Congo. Les travailleurs africains 1 La néologie Au XVIIP siècle, manière de
parler affectée qui était caractérisée par l’em-
immigrés en France.
NÉOMÉNIE 518

ploi de nouveaux mots ou de nouvelles nervi n. m. Homme de main. — Ce mot est, à


expressions. l’origine, un pluriel italien, francisé comme
singulier. — PI. (français) ; des nervis.
2 Un néologisme De nos jours, mot ou sens
qui vient d’être introduit dans le vocabulaire :
n’est-ce pas ? Attention au trait d’union entre
Vers 1977, l’anglicisme skate-board était un
est et ce.
néologisme.
net adv. Prononciation, orthographe, emploi
néoménie n. f. Dans l’Antiquité grecque, pre¬ adverbial, emploi abusif.
mier jour du mois lunaire. — La forme
nouménie est plus rare. 1 Prononciation : [net].
2 Le féminin nette prend deux t. De même:
néoplasie, néoplasme, néoplastie Trois noms nettement, netteté.
à bien distinguer.
3 Dans les emplois adverbiaux, toujours inva¬
1 La néoplasie Formation normale (cicatrisa¬ riable : Elles furent tuées net. La branche cassa
tion) ou pathologique (tumeur) d’un tissu net. Des prix de cent francs net (mais Des prix
nouveau. nets). Vous me devez cinquante francs net. Cinq
2 Un néoplasme Tumeur formée par la prolifé¬ cents grammes net (mais Des poids nets). Elles
ration anarchique des cellules. me l’ont déclaré tout net (mais Elles ont été très
nettes dans leurs déclarations).
3 La néoplastie Restauration, par cicatrisation,
d’un tissu détruit. 4 Dans la langue du sport, ne pas dire balle
*nette pour balle let > leL
Néoprène n. m. Caoutchouc synthétique. —
Nom déposé, donc avec une majuscule. nettoiement [netwamâ] n. m. Attention au e
muet intérieur.
néoTOÏque [neozaik] n. m. ou adj. Avec un n
minuscule : le néozoïque, l’ère tertiaire. nettoiement, nettoyage Deux noms masculins
dérivés de nettoyer.
néphrétique [nefnetik] adj. ou n. Coliques 1 nettoiement Action de nettoyer un local, les
néphrétiques. Avec -ph-. rues : Entreprise de nettoiement. Service munici¬
pal de nettoiement.
néphrite, névrite Deux noms féminins paro¬
nymes à bien distinguer. 2 nettoyage Sens plus large que nettoiement:
Nettoyage d’un évier, d’un lavabo. Je vais faire
1 néphrite [nefnit] Inflammation du rein. un grand nettoyage dans ma maison de cam¬
pagne. — (spécialement) Nettoyage des vête¬
2 névrite Lésion inflammatoire des nerfs.
ments. — Nettoyage à sec (sans eau, au moyen
de benzine, de trichloréthylène).
néphro- Préfixe (du grec nephros « rein »),
qui entre dans la formation de quelques
nettoyage n. m. Bien prononcer [netwaja3],
mots savants. Ces mots s’écrivent sans trait
non ♦[n£tDja3].
d’union : néphrocèle n. f. (hernie du rein),
néphrologie n. f. (étude des maladies du
nettoyer v. t. Prononciation, orthographe et
rein), néphropexie n. f (fixation chirurgicale du
rein). conjugaison.
1 Bien prononcer [netwaje], et non *[netDje].
néréide n. f Un N majuscule quand le mot — Avec deux t De même : nettoiement
dœigne une nymphe de la mer : Les cinquante [netwamâ], nettoyage [n£twaja3], nettoyeur
Néréides. Amphitrite était une Néréide. T Pas [netwajœn].
de tréma sur le L
2 Conjug.21.Remplaceyparidevantunemuet :
Je nettoie, je nettoierai T Attention au i après l’y
néréide, naïade, dryade, hamadryade, napée,
à la première et à la deuxième personne du pluriel
oréade > naïade.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous nettoyions, (que) vous nettoyiez
nerf [nen] n. m. Le -/ est toujours muet. — Avec
nerf au pluriel ; crise de nerfs, être à bout de
1. neuf adj. numéral ou n. m. Prononciation et
nerfs, etre tout en nerfs. — Avec nerf au pluriel.
singuher ; Ce garçon manque de nerf. Son style
manque de nerf. — Avec le complément I Prononciation.
toujours au singulier ; des nerfs de bœuf >
bœuf. 1 Devant une consonne ou un h- aspiré. La
prononciation moderne usuelle est [nœf] ; neuf
519 NEUF

chiens [ncef/jl], neuf haches [nœfaj]. La sa fraîcheur et sa vigueur, qui vient de nmtre,
prononciation [110] devant consonne (neuf qui est original » : Des forces neuves. Une
chiens [nojjê]) n’est pas incorrecte, mais un peu camaraderie toute neuve. Une idée neuve et
vieillie. Elle pourra être préférée dans la diction féconde. — S’emploie peu pour qualifier des
très soignée (récitation des vers, lecture de persoimes, sauf dans des expressions telles que :
textes littéraires de style noble). — En revan¬ Un peuple neuf II faut des hommes neufs au
che, on prononcera toujours [nœf] devant un gouvernement.
nom de mois ; le neuf janvier [nœfzâvje], le c/ (familier) Rien de neuf. Quoi de neuf On
neuf mars [nœfmans]. dira plutôt, dans le style soutenu: Rien de
2 Devant voyelle ou h- muet. La prononcia¬ nouveau. Quoi de nouveau ?
tion moderne est [nœf] : neuf artistes [nœfaR- 2 nouveau (nouvel), nouvelle.
tistfa)], neuf hivers [nœfive»]. La prononcia¬
tion ancienne [nœv] ne s’est maintenue que a/ (au propre ou au figuré) Qui existe ou qui
dans neuf ans [nœvâ] et neuf heures [nœvœR]. est connu depuis peu de temps : Un nouveau
modèle. Une nouvelle technique. Une nouvelle
3 En finale. Toujours [nœf] : Ils étaient neuf voiture (voir ci-dessus, § 1, a). — Rien de
[nœf], sans compter le chef Vous vouliez des nouveau. Quoi de nouveau ? (mieux que Rien
cahiers, en voici nea/[nœf]. de neuf. Quoi de neuf?).
n Employé comme nom au pluriel. Toujours b/ (au propre ou au figuré) Qui remplace une
invariable ; Il écrit ses neuf de manière peu autre chose ou une autre personne, qui lui
lisible. succède; Voici ma nouvelle voiture (voir ci-
dessus, § 1, a). J’ai rencontré notre nouveau
2. neuf adj. Féminin : neuve. — Expressions directeur.
difficiles.
c/ (au propre ou au figuré) Non encore
I A neuf, de neuf. Les deux expressions ne sont exploré, «udié, mis en pratique; original:
pas synonymes. Partons à la recherche d’horizons nouveaux. Il
1 À neuf De façon à donner l’apparence du faut trouver de nouveaux sujets d’inspiration.
neuf ; Cet appartement a été remis à neuf. d/ Un homme nouveau: A Rome, dans
l’Antiquité, personnalité politique issue d’une
2 De neuf Avec des éléments, des vêtements
neufs : On a équipé de neuf les soldats. Il s’est famille obscure.
habillé de neuf
neume Attention au genre.
II Rien de neuf, quoi de neuf 7 A ces expres¬
sions on préférera rien de nouveau, quoi de 1 Un neume Autrefois, chacun des signes qui
servaient à noter le plain-chant.
nouveau ?
2 Une neume Groupe de notes émises d’un seul
neuf, nouveau Ces deux adjectifs ne sont pas souffle ; courte mélodie qui se vocalise sur la
interchangeables. dernière syllabe du dernier mot d’un chant
(dans la musique d’Eglise).
1 neuf, neuve.
a/ (au propre) Qui n’a pas encore servi : Des neural, ale, aux adj. Du système nerveux. —
chaussures neuves. — Dans ce sens, se distingue Masculin pluriel en -aux : Les circuits neuraux.
nettement de nouveau : une voiture neuve est
une voiture qui n’a pas encore beaucoup^ roulé neurasthénie n. f. Avec -th-. De même :
et qui n’a pas été achetée d’occasion, mêine si neurasthénique.
elle est d’un modèle ancien. Une voiture
nouvelle (ou une nouvelle voiture) est uiie neuro- Préfixe (du grec neuron « nerf »), qui
voiture d’un modèle inédit, même si elle a déjà entre dans la formation de certains mots
beaucoup roulé. — On dira aussi J’ai une savants. Les composés en neuro- s’écrivent en
nouvelle voiture (plutôt que une voiture nou¬ un seul mot sans trait d’union («eî/wc/H>M/;gie,
velle), pour dire « Je viens d’acheter une neurospsychiatrie, etc.), même quand le
voiture qui remplace celle que j’avais précédem¬ deuxième élément commence par une voyelle
ment » (même si cette nouvelle voiture est (neuroendocrinien).
d’occasion et d’un modèle ancien).
neurologue n. m. ou f. Forme nettement plus
b/ (au figuré) Au sens de ^ « inexpéri¬
fréquente que neurologiste.
menté », est vieilli ou familier : Il était fort neuf
dans les intrigues de la cour. Il m ’a l’air un peu
neutraliser v. t. Parfaitement correct au sens de
neuf dans le métier! — En revanche, est
moderne et non familier au sens de « qui garde « doter d’un statut de neutralité » : Les accords
NEUVAINE 520
* \

internationaux de 1831 avaient neutralisé la travailleur, mais non *Cet enfant n’est ni
Belgique. — En revanche, dans la langue intelligent ni ne travaille. On peut dire : Je n ’ai
surveillée, on évitera d’employer neutraliser au ni écrit cette lettre ni pensé à téléphoner, mais
sens de mettre hors de combat, hors d’état de non *Je n’ai écrit ni cette lettre ni pensé à
nuire, maîtriser, empêcher d’agir: Notre avia¬ téléphoner.
tion a mis hors de combat l’artillerie ennemie.
Le gouvernement veut mettre hors d’état de 2 Ni peut s’employer répété devant chaque
nuire ces organisations subversives. Les policiers terme (ni... ni) : Ni le vent ni la pluie ne
ont réussi à maîtriser le dangereux énergumène. l’effraient. Il ne craint ni la chaleur ni le froid.
Il faut d’abord empêcher d’agir nos adversaires. Ce travail ne convient ni à mon collègue ni à
— De même, on préférera mise hors de combat, moi. Ce procédé n’est ni commode ni
hors d’état de nuire, hors d’état d’agir à économique.
neutralisation.
3 Ni peut s’employer aussi en corrélation
avec une autre négation qui précède (ne... pas.,
neuvaine n. f. Finale en -aine.
ni, ne... point... ni, ne... jamais... ni, etc.) : Le
vent ne l’effraie pas, ni la pluie. Il ne craint pas
névé n. m. Masse de neige qui alimente un le froid, ni davantage le vent. Ce travail ne
glacier. — Finale en -é. convient nullement à mon collègue ni à moi.
Ce procédé n’est pas commode ni vraiment
neveu n. m. — PI. : des neveux. économique. Il ne lit ni ne travaille.

névropathe adj. ou n. Avec -th-. 4 L’emploi de ni isolé, sans corrélation avec


un autre ni ou avec une autre négation qui
précède, est un tour correct, mais archaïque et
névrose n. f. Se prononce [nevROz], avec o fermé,
littéraire : Le soleil ni la mort ne se peuvent
mais s’écrit sans accent circonflexe sur le o. De
regarder fixement (La Rochefoucauld). Dans
même : névrosé, ée [nevRoze, e].
la langue moderne, on dirait : Ni le soleil ni
la mort...
névrosé, névrotique Deux adjectifs de la famille
de névrose. 5 De nos jours, on ne peut plus employer
ni dans une phrase qui n’est pas négative :
1 névrosé, ée Atteint de névrose : Une jeune Patience et longueur de temps font plus que force
fille névrosée. — (substantivement) Soigner
ni que rage (La Fontaine). De nos jours, on
un(e) névrosé(e).
dirait : ... font plus que force et que rage.
2 névrotique Qui relève de la névrose : Une
crainte névrotique. 6 Et peut remplacer ni: Il ne veut pas
entendre parler de sport et de culture physique
(tour qui insiste peu sur la disjonction). Il ne
new-look n. m. ou adj. (anglicisme) Prononcia¬ veut pas entendre parler de sport ni de culture
tion : [njuluk]. — Toujours invariable : Des physique (tour qui insiste déjà plus sur la
carrosseries new-look. — Pour remplacer cet disjonction). Il ne veut entendre parler ni de
adjectif, on pourra écrire, dans l’emploi subs¬ sport ni de culture physique (tour qui insiste
tantif, le nouveau style et, dans l’emploi adjectif, fortement sur la disjonction).
d’un style nouveau ou à la mode: Des
carrosseries d’un style nouveau. Des méthodes 7 Sans et ni. Deux tours modernes et
publicitaires à la mode. corrects : Sans effort et sans perte de temps et
Sans effort ni perte de temps. — Un tour
new-yorkais, aise adj. ou n. De New York. — archaïque, à éviter : Sans effort ni sans perte
Attention à la majuscule : La population de temps.
new-yorkaise. Les New-Yorkais. — Avec un
trait d’union, à la différence de New York. 8 Et ni. Tour poétique assez rare : Rien... ne
retiendra ce cœur... Rien, ni les vieux jardins
nez n. m. Sans trait d’union : à vue de nez, nez reflétés par les yeux, O nuit ! Ni la clarté déserte
à nez, un faux nez, un pied de nez. — Avec de ma lampe... Et ni la jeune femme allaitant
un trait d’union : un cache-nez. son enfant (Mallarmé).

II Accord du verbe (et de l’attribut ou du


ni Conjonction à valeur négative impliquant la participe) après deux sujets, unis par ni... ni...
coordination (= et ne... pas).
1 Si l’un des sujets est au pluriel, accord au
I Emploi de ni.
pluriel : Ni mon camarade ni ses parents ne sont
riches.
1 Ni... ni ne peut coordonner que des
éléments de même nature grammaticale. On
2 Si les deux sujets sont des singuliers et si
peut dire : Cet enfant n ’est ni intelligent ni
l’idée exprimée par le verbe et l’attribut (ou le
521 NI

participe) peut se rapporter aux deux sujets à 8 ▼ Si seul l’un des deux sujets est placé
la fois, on peut au choix faire l’accord au pluriel avant le verbe, c’est ce sujet antéposé qui
ou au singi^er ; Ni Flaubert ni Baudelaire ne commande l’accord : Ni l'étude n'est suffisante
fut académicien ou ne Jurent académiciens. (Ils pour former le caractère, ni les livres.
auraient pu être tous les deux académiciens).
9 ▼ Quand le second sujet est accompaçié
3 Si les deux sujets sont des singuliers et si d’une expression de renforcement ou de rectifi¬
l’idée exprimée par le verbe ou l’attribut (ou cation {même, à plus forte raison, etc.), l’accord
le partiape) ne peut se rapporter qu’à l’im des se fait avec le premier sujet : Ni la pauvreté ni
sujets, accord obligatoire au singulier: Ni même la maladie ne put l'abattre. On évitera
Jacques ni Etienne n 'a été le premier de la classe de joindre un premier sujet singulier et un
le mois dernier. (Os n’auraient pu être tous les second sujet pluriel, car l’accord au singulier,
deux le premier de la classe). en principe correct, serait, dans ce cas, cho¬
quant. On tournera autrement: Rien ne put
4 Quand les sujets ne sont pas de la même
l'abattre, ni la pauvreté, ni même les maladies
personne, le verbe se met au pluriel si l’idée qu’il
(mieux que Ni la pauvreté, ni même les
exprime peut se rapporter aux deux sujets a la
maladies, ne put l'abattre).
fois. Si l’un des sujets est de la deuxième
personne et l’autre de la troisième, le verbe se 10 ▼ Quand, pour des raisons stylistiques,
met à la deuxième personne du pluriel : Ni toi il y a une virgule devant ni l’accord se fait au
ni ton frère n 'êtes en cause dans Vaffaire. Si l’un sin|uher : Ni le temps, ni cette toute-puissante
des sujets est de la deuxième personne et l’autre alteration de la sensibilité, n'a pu atténuer la
de la première, le verbe se met à la première vivacité de ce souvenir. Dans ce cas, en effet,
personne du pluriel : Ni toi ni moi ne sommes en la disjonction est fortement marquée.

r
cause. Si l’un des sujets est à la première
irsonne et l’autre à la troisième, l’accord se fait
la première personne du pluriel (voir cepen¬
III Accord de l’adjectif quand deux noms sont
unis par ni
dant ci-dessous, § 7) : M lui ni moi ne sommes 1 Si l’adjectif se rapporte à l’un des noms
en cause. — L’attribut ou le participe se met au seulement, accord avec le nom auquel il se
pluriel, l’accord en genre se faisant selon les rapporte : Ni la tôle ni le carton résistant ne
règles générales : Ni toi, Antoine, ni ton frère conviennent II ne craignait ni la neige ni la pluie
n’êtes retenus par votre travail Ni toi Antoine, violente. Il ne craint ni le froid ni les tempêtes
ni ta sœur n 'êtes retenus par votre travail Ni toi les plus violentes.
Madeleine, ni ta sœur n'êtes retenues par votre
2 Si l’adjectif se rapporte aux deux noms, il
travail Ni toi Antoine, ni moi ne sommes
se met au pluriel (masculin pluriel si les noms
destinés à être officiers. Ni toi Madeleine, ni mol
sont de genres diflFérents) : Ni un garçon ni un
ton mari, ne sommes appelés à hériter de ton
homme intelligents. Ni une femme ni une fille
oncle. Ni toi Madeleine, ni moi ne sommes gentilles. Ni une fille ni un garçon intelligents.
destinées à être infirmières. Ni mon frère ni moi
ne sommes destinés à être officiers. Ni ma femme IV Question de la virgule.
ni moi ne sommes appelés à succéder. Ni ma sœur
1 Pas de virgule quand nL. nL. unit deux
ni moi ne sommes destinées à être infirmières.
verbes, deux noms, deux adjectifs, deux ad¬
5 Quand les sujets ne sont pas de la même verbes : Il n'étudie ni ne lit Ni les menaces ni
personne et que le verbe et l’attribut (ou le les promesses n'ont pu le faire céder. Ce garçon
participe) expriment une idée qui ne peut s’appli¬ n'est ni sot ni paresseux. Elle ne travaille ni bien
quer qu’à un seul sujet à la fois, l’accord po^ des ni vite.
problème pratiquement insolubles : Ni toi An¬ 2 Virgule facultative quand nL.. nL.. unit
toine, ni ton frère ne seras le premier ou ne sera deux propositions : Ni les menaces ne le
le premier. Ces deux accords sont admis, mais troublent ni les promesses ne le séduisent
rares. On aura intérêt à tourner autrement : Ce
n'est ni à toi Antoine, ni à ton frère, qu'on 3 Virgule facultative quand on veut, pour un
donnera la place de premier ou Ni toi Antoine, ni effet stylistique, isoler l’un des éléments : Ni le
ton frère, aucun de vous deux ne sera le premier. temps écoulé, ni cette inévitable et toute-
puissante altération de la sensibilité, n'a pu
6 Ni l’un ni l’autre > un (XTV, 8). atténuer la vivacité de ce souvenir d'enfance.
7 T Quand les sujets ne sont pas de la même 4 Vir|ule obhgatoire quand il y a plus de
personne et que l’un des sujets est aucun (-1- deux fois ni: Ni la flatterie, ni la haine, ni
nom), nul (-f- nom), personne, rien, le verbe l'intérêt n 'a pu le détourner de son devoir. Ils ne
se met toujours à la troisième personne du sont ni lâches, ni stupides, ni dénués de culture.
singulier, l’attribut (ou le participe) au masculin
sing^er : Ni moi ni personne ne peut être tenu 5 Quand ni n’est pas répété, jamais de virgule
de respecter ce règlement absurde. (Il n'a pas de camarades ni d'amis), sauf s’il
NIABLE 522

y a rejet d’un sujet après le verbe (Je n'étais nids-de-pie) ; un nid-de-poule (trou dans une
pas là, ni vous non plus) ou si l’on veut isoler chaussée; des nids-de-poule), le nid-d’oiseau
un élément pour des raisons stylistiques (Il n’a (plante ; des nids-d’oiseau).
plus de crainte, ni d’espoir d’ailleurs).
6 Nids-d’abeilles > abeille.
niable adj. Dans le tour impersonnel, s’emploie
nielle Deux noms homonymes, l’un féminin,
surtout a la forme négative : Il n’est pas niable
l’autre masculin.
que... Le verbe de la subordonnée se met à
l’indicatif ou, si l’on veut exprimer l’éventualité, 1 La nielle Plante parasite des céréales. —
au conditionnel : Il n’est pas niable que nous Dérivés : niellé, ée adj. (grain, blé niellé), nieller
sommes dans notre tort. Il n’est pas niable que V. t. ou pron. (ce champ s’est niellé), niellure
les choses iraient mieux si chacun y mettait du n. f. (la niellure du grain).
sien. — Pas de ne explétif.
2 Le nielle Email avec lequel on fait des
niais, niaise adj. ou n. Dérivés : niaisement, incrustations. — Incrustation faite avec cet
niaiserie. émail. — Dérivés : niellage n. m., niellé, ée adj.
(plat d’argent niellé), nieller v. t. (nieller un
niaule > gnôle. coffret d’argent), nielleur n. m., niellure n. f.

nichée n. f. Finale en -ée. — Avec le complément nier v. t. Conjugaison et constructions.


au pluriel : une nichée de moineaux, de lapins. I Conjug. 20. Double le / à la première et à
la deuxieme personne du pluriel de l’indicatif
nichet n. m. Faux œuf qu’on place dans le imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
pondoir. — Finale en -et. niions, (que) vous niiez.
nichoir n. m. Cage ou panier où l’on fait couver n Constructions.
les volailles. — Finale en -oir.
1 Nier + infinitif. La langue moderne
emploie généralement l’infinitif sans de : Il nie
nickel n. m. Attention au groupe -ck-. Dérivés : avoir reçu de l’argent Dans la langue très
nickelage, nickelé, nickeler, nickélifère (ce
surveillée, on préférera le tour avec de, légère¬
dernier mot s’écrit avec ê).
ment archaïque, mais plus sûr : Il nie d’avoir
reçu de l’argent
nickeler v. t. Conjug. 13. Je nickelle, je
nickelleraL 2 Nier que. A la forme affirmative, est généra¬
lement suivi du subjonctif ou, si l’on veut
niçois, Oise adj. ou n. De Nice. — Attention à la exprimer une éventualité, du conditionnel : Je
majuscule : La population niçoise. Les Niçois. — nie qu ’on puisse obtenir un bon résultat par cette
Veau à la niçoise. — N. m. Le niçois ou le méthode. Je nie qu’il réussirait même si les
nissard : dialecte provençal de la région de Nice. circonstances étaient plus favorables. Ce dernier
tour est assez rare. On aura intérêt à tourner
nid n. m. Orthographe des expressions. autrement ; Je doute qu’il pût réussir, même si
1 Avec le complément toujours au singuUer, les circonstances étaient plus favorables. — Si la
si ce complément désigne un oiseau : des nids principale est à la forme interrogative ou néga¬
d’alouette, de chardonneret. tive, le verbe de la subordonnée est généralement
au subjonctif (ou au conditionnel) : Niez-vous
2 Avec le complément toujours au pluriel, si que nous puissions réussir ? Je ne nie pas que tout
ce complément désigne un animal autre qu’un irait mieux si chacun y mettait du sien. L’indica¬
ois^u : un nid d’épinoches, de frelons, de tif est possible quand on veut insister sur la
guêpes, de rats. — De même : un nid de réalité incontœtable du fait : Niera-t-on que
brigands, de pirates. Napoléon a été un grand stratège ? Personne ne
3 Avec le complément toujours au singulier : peut nier que la médecine a accompli des progrès
des nids de résistance. — On écrit un nid de immenses depuis le XVIIP siècle.
mitrailleuse ou un nid de mitrailleuses, selon 3 Le ne explétif. Ne s’emploie pas quand nier
qu’il y a une ou plusieurs de ces armes. que est à la forme affirmative ; Je nie qu ’il m'ait
4 Sans trait d’union : un nid d’aigle (château remis de l’argent S’emploie parfois (mais assez
situé sur un sommet ; des nids d’aigle), un nid rarement) quand nier que est à la forme
à rats (mauvais logement ; des nids à rats), des interrogative ou négative et que le verbe
nids d’hirondelle (mets chinois). subordonné est au subjonctif ; Peut-on nier qu’il
(n’) y ait quelque amélioration ? Vous ne niez
5 Avec des traits d’union : un nid-de-pie (poste pas que vos intérêts (ne) soient bien défendus.
d’observation sur un mât de navire; des On préférera le tour sans ne.
523 NIETZSCHÉEN

nietzschéen, enne adj. De Nietzsche [nit/Is)], nitouche n. f. Sans trait d’union et sans
philosophe allemand. — Prononciation : majuscule : une sainte nitouche. — PI. : des
[nit/eé, en], — Attention au groupe -tzsch-. saintes nitouches.
De même : nietzschéisme [nitjeismia)].
nitro- Les mots en nitro- s’écrivent tous en un
nigaud n. m. ou adj. Finale en -aud. — Féminin : seul mot, sans trait d’union ; nitrobenzène,
nigaude (moins employé que le masculin). — nitroglycérine, etc.
Dérivé : nigauderie.
niveau n. m. L’expression au niveau de peut très
nigérian, nigérien Deux mots à bien distinguer. bien être employée au figuré, quand on fait
1 nigérian, ane adj. ou n. Du Nigeria, Etat référence à un ensemble qui s’organise hiérar¬
d’Afrique (capitale : Lagos) : La population chiquement selon une disposition « verti¬
nigériane. Les Nigérians. — Avec un accent cale » ; Au niveau des couches les plus humbles
aigu, à la différence de Nigeria. de la société. — En revanche, on évitera
d’abuser de cette expression quand il n’y a pas
2 nigérien, ienne adj. ou n. Du Niger, autre d’organisation visiblement « verticale ». On
Etat d’Afrique (capitale : Niamey). écrira et on dira plutôt dans le domaine de, en
matière de, dans, en ce qui concerne, pour, à
night-club n. m. AngUcisme désignant un propos de, etc. : C’est dans les frais généraux
cabaret de nuit. — Prononciation : [najtklœb]. que nous pouvons faire des économies (plutôt
— PI. : des night-clubs [-klœb]. — Equivalents que c’est au niveau des frais généraux...). En
français : boîte de nuit, cabaret de nuit ce qui concerne la théorie de la connaissance,
cette philosophie est critiquable (plutôt que Au
nihilisme n. m. Attention au h intérieur. De niveau de la théorie de la connaissance...).
même : nihiliste.
niveler v. t. Conjug. 13. Je nivelle, je nivellerai
nimbe, limbe > limbe. — Dérivés : nivelage, niveleur, nivellement.
nimbo-stratus [nÊbostnatys] n. m. Nuage. — nivelage, nivellement Ces deux noms mas¬
Invariable : des nimbo-stratus [-tys]. culins ne sont pas interchangeables.
nimbus [nêbys] n. m. Nuage. — Invariable : des 1 nivelage Action de niveler : Nivelage du sol
nimbus [-bysj. (seul sens possible).
2 nivellement Action de déterminer si une sur¬
n’importe Dans les expressions, n'importe est
face est plane : Le maçon procède au nivellement
invariable : N’importe quelles plantes feraient
du haut du mur. — Action de déterminer les
aussi bien l’affaire. — Quand il y a une
altitudes des divers points d’une région ou d’une
préposition, elle doit se placer toujours avant
zone. — Action de rendre un terrain bien plan
n’importe: A n’importe quel moment, et non
et horizontal : Les terrassiers procèdent au nivel¬
N’importe à quel moment, tour archaïque.
lement du terrain où l’on va aménager un stade.
— S’emploie très bien au figuré : Le nivellement
niole, niôle > gnôle.
social. Le nivellement par le bas.
nippes n. f. Ne s’emploie qu’au pluriel. Désigne
nivemais, aise adj. ou n. De Nevers ou de la
rensemble des vêtements et non un vêteinent
région de Nevers. — Attention à la majuscule ;
déterminé. On peut donc dire : Elle est vêtue
La population nivernaise. Les Nivemais. — N.
de vieilles nippes, mais non Ce veston n 'est plus
m. Le Nivernais : la région de Nevers. — Un
qu’*une nippe. — Attention aux deux p. De
nivemais (un bœuf nivemais), une nivernaise
même : nipper.
(une vache nivernaise) : La nivernaise est élevée
pour sa viande.
nippon adj. ou n. Synonyme rare de japonais:
L’Empire nippon. Le peuple nippon. Les Nip¬
pons. ▼ Un seul n dans le féminin nippone. nivôse n. m. Mois du calendrier révolutionnaire
(décembre-janvier). — Avec un accent cir¬
nirvana n. m. Se prononce [ninvana], avec deux conflexe sur le O et un « minuscule : Le 22
fois a palatal, mais prend un accent circonflexe nivôse an III. La bise de nivôse.
sur le premier a. S’écrit aussi parfois nirvana.
— PI. : des nirvânas [-na]. nobiliaire adj. Finale en -aire. — Particule
nobiliaire > de (y, 1, 2, 3, 4 et 5).
nissard, arde adj. ou n. Synonyme vieilli de
niçois. — Encore usuel : le nissard ou le niçois, noblaillon [noblajS], n. m. (familier, péjoratif)
le dialecte provençal de la région de Nice. Petit noble, noble de noblesse douteuse. —
NOBLIAU 524

Deux n dans le féminin : noblaillonne. — Est V Dans ces sens II, 1 et 2, le mot est presque
plus péjoratif que nobliau. toujours usité dans des emplois figés sans article
ni adjectif, ce qui fait que le genre est flottant
nobliau n. m. Synonyme, moins familier et moins dans l’usage. Cependant on écrira : Ce soir,
péjoratif, de noblaillon. — PI. : des nobliaux. grande nocturne au stade municipal, plutôt que
grand nocturne.
noce n. f Pluriel ou singulier.
nodal, ale, aux adj. (terme d’acoustique et
I Pluriel au sens de « mariage » : Le jour de d’anatomie) Masculin pluriel en -aux: Les
ses noces. — (expressions) En secondes noces. points nodaux.
Noces d’argent, d’or, de diamant Nuit de noces.
Voyage de noces. nodulaire adj. Qui ressemble à un noeud :
n Singulier dans les autres sens. Renflement nodulaire. — Finale en -aire.

1 Fête qui accompagne le mariage : Je vais nodule Concrétion, renflement. — Toujours


à la noce de mon ami Seras-tu de la noce ? — mascuhn : Un gros nodule tout rond.
(expression) Repas de noce.
2 Cortège, ensemble des personnes invitées nodus n. m. Concrétion dure sur un tendon, un
à un mariage : Toute la noce se rendit à ligament. — Invariable : des nodus [nodys].
l’auberge.
noël Orthographe, genre, emploi de l’article et
3 Vie joyeuse ; débauche : Faire la noce. Une emploi de la majuscule.
vie de noce.
I Orthc^raphe Toujours un tréma sur le e. —
nocer v. i. (familier) Faire la noce, mener joyeuse Ne pas écrire la *Noëlle, mais la Noël.
vie. — Conjug. 17. Le c prend une cédille n Genre et emploi de l’article défini (quand
devant a -ou o: il noçait, nous noçons. le nom Noël désigne la fête).

noctambule, somnambule Deux noms à bien 1 Avec le masculin, pas d’article défini (A
distinguer. Noël ou pour Noël, j’irai passer quelques jours
chez mon oncle), sauf s’il y a une détermination
1 noctambule n. m. ou f Personne qui est dans par un complément de nom (Le Noël des pauvres
la rue pendant la nuit et qui revient d’une partie et des vieillards), par un adjectif (Les Noëls
de plaisir ; De joyeux noctambules, un peu ivres, heureux d’autrefois) ou par une proposition (Le
faisaient du tapage dans la rue. — Dérivé : Noël dont j’ai gardé le meilleur souvenir).
noctambulisme n. m. (habitude de fréquenter les
2 Avec le féminin, article la obligatoire : A
üeux de plaisir et de s’amuser pendant la nuit).
la Noël (ou pour la Noël), j’irai passer quelques
2 somnambule n. m. ou f. ou adj. Personne qui jours chez mon oncle.
marche, agit pendant son sommeil ; La som¬
3 Le féminin ne s’emploie pas au pluriel. On
nambule avançait dans le couloir, les bras
écrira donc : Les Noëls joyeux de jadis (et non
tendus. — Dérivé : somnambulisme.
*Les Noëls joyeuses de jadis).
nocturne Attention au genre dans l’emploi 4 On dit toujours : Bon Noël ! Heureux Noël !
substantif. Oamais *Bonne Noël l Heureuse Noël l).
I Nom masculin. 5 L’emploi du féminin appartient à un
registre légèrement plus familier que l’emploi
1 Oiseau rapace qui chasse la nuit : La du mascuhn : à la Noël plus familier que à Noël.
chouette est un petit nocturne.
Le féminin la Noël fait surtout référence à la
2 Chacune des parties de l’office de nuit date ou à la fête familiale : Pour la Noël, l’aurai
catholique : Réciter le second nocturne. huit jours de congé. Passer la Noël en famille.
Dans ces sens, on peut aussi employer le
3 Désigne divers morceaux de musique ; Un masculin sans article ; Pour Noël, jaurai un
beau nocturne de Chopin. congé. Passer Noël en famille.
n Nom féminin (ou parfois masculin). 6 Quand on fait allusion à la fête rehgieuse,
1 Match, compétition qui a lieu la nuit à la on emploie toujours le masculin ; C’est à Noël
lumière des projecteurs : Match en nocturne au que les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus,
stade municipal. et non à la Noël.

2 Ouverture d’un grand magasin jusqu’à une in Emploi de la majuscule.


heure assez avancée ; Nocturne le mercredi 1 M^uscule, quand le nom désigne la fête ;
jusqu’à 20 heures. La crèche de Noël. Fêtons Noël t Bientôt, c’est
525 NŒUD

la Noël I — (expressions) La bûche de Noël. I Avec nom au singulier : Appeler les choses par
L’arbre de Noël. — Le père Noël. Le bonhomme leur nom. Vos nom, prénoms et qualités.
Noël.
II Un nom de, des noms de.
2 Majuscule, quand le nom signifie « ca¬ 1 Avec le complément toujours au singuher :
deau » : Qu'as-tu reçu pour ton petit Noël ?
des noms de baptême, des noms de famille, des
3 Minuscule, quand le nom désigne noms d’emprunt, etc.
un chant ; Nous chantons de vieux noëls
2 Avec le complément au singulier : un nom
poitevins. d’animal, de lieu, de localité, de navire, de
personne, de plante, de ville, etc.
nœud n. m. Avec -oeu- et -d final muet. ▼ Dans
la langue de la marine, un nœud est une vitesse 3 Avec le complément au pluriel : Des noms
de un mille à l’heure (1 852 mètres à l’heure). d’animaux, de lieux, de localités, de navires,
C’est donc un pléonasme de dire Ce navire file de personnes, de villes, etc.
douze *nœuds à l'heure. Dire : Ce navire file
4 Quand le complément est accompagné d’im
douze nœuds.
adjectif, il y a équivoque si l’on écrit, par exem¬
ple : Des noms de personnes germaniques. Des
noir, noire adj. ou n. Emploi de la majuscule. noms de lieux gaulois. S’agit-il de noms germani¬
1 Avec un N majuscule dans l’emploi subs¬ ques ou de personnes germaniques, de noms
tantif quand le mot désigne une personne de gaulois ou de lieux pulois ? C’est pourquoi
race noire : Les Noirs des Etats-Unis. Les Noirs certains conseillent d’&rire, malgré le caractère
et les Blancs. Il a épousé une Noire En un peu insolite du singuher ; Des noms de per¬
revanche, avec un n minuscule dans l’emploi sonne germaniques. Des noms de lieu gaulois. Il
adjectif : La population noire des Etats-Unis. sera encore mieux de tourner autrement : Des
Une jeune fille noire. Le problème noir dans le noms germaniques de personnes, des noms gau¬
sud des Etats-Unis. — Avec un À majuscule lois de lieux ou encore des anthroponymes ger¬
et un n minuscule : l’Afrique noire. maniques, des toponymes gaulois.
2 Avec un m minuscule et un A majuscule : noms Pluriel des noms propres, accord des noms
la mer Noire. — Avec un F et un A majuscules employés adjectivement > annexes,
et un trait d’union : la Forêt-Noire. — Avec un
M majuscule et un A majuscule et sans trait no man’s land n. m. (anglicisme) Prononcia¬
d’union : la Montagne Noire. tion ; [nomanslôd] ou [nomansland]. — PI. :
des no man ’s lands [-lâd] ou [-land], ou bien
Noir, nègre > nègre. des no man’s land (invariable). — Pas de trait
d’union. Attention a l’apostrophe et à la place
noirâtre adj. Avec un accent circonflexe sur le a.
du s.
noiraud adj. ou n. Finale en -aud. — Féminin : nombre n. m. Emploi de certaines expressions.
noiraude.
1 Au nombre de, du nombre de. Ces deux
noirceur n. f. Pas de -e final. expressions sont correctes et équivalente:
Nous ne sommes pas au nombre des invites.
noircir v. t. ou v. i. Dérivés : noircissement, Nous ne sommes pas du nombre des invites. —
noircissure. Quand il n’y a pas de complément, on ne peut
employer que du nombre: Il y a beaucoup
noise n. f Ne s’emploie plus prati(^uement que d’invités, serez-vous du nombre ?
dans l’expression chercher noise a quelqu’un. 2 Un grand, un petit, un certain nombre de,
le plus grand, le plus petit nombre de. Accord
noiseraie n. f Lieu planté de noyers ou de selon le sens: Le plus grand nombre des
noisetiers. — Finale en -aie. assistants était favorable à cette motion. Le plus
grand nombre des documents sont faux. Un
noisette n. f ou adj. Comme adjectif de couleur, grand nombre de concurrents ont été éliminés.
toujours invariable : Des yeux noisette. Un grand nombre d’hommes indécis peut être
Dérivé : noisetier. dominé par une minorité énergique. Un grand
nombre d’hommes sont, toute leur vie, destinés
noix n. f Fruit. — Avec un -x, même au à être dominés par autrui
singulier. — Sans trait d’union : noix de coco,
3 Nombre de (sans article). Accord toujours
noix de galle.
au pluriel : Nombre de magasins sont restés
nom n. m. Orthographe des expressions. ouverts malgré l’ordre de grève.
« \
NOMBRES 526

nombres (noms de) > annexes. 1 Non ! exclamatif et Non ? au sens de


« n’est-ce pas ». Emplois familiers, à éviter dans
nomade adj. ou n. Avec un seul m. De même ; la langue surveillée : Savez-vous que mon frère
nomadisation, nomadiser, nomadisme. se présente aux élections ? — Non t (marque la
surprise). Il est normal que nous prenions notre
nombril n. m. T Se prononce [nSbni], le -/ étant sort en main, non ?
muet.
3 Non en concurrence avec pas. Dans les tours
elliptiques, la langue littéraire préfère en
nomenclature n. f. Avec un seul m (à la
différence de nommer) et avec -en-. général non, la langue familière pas : Veut-on
réformer la société ou non ? Qu’il travaille ou
pas, je m’en moque l II néglige son travail, moi
nominal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
non. Elle aime le ski, moi pas. Cette parole est
Les emplois nominaux d’un adjectif. — Avec
d’un marchand et non d’un prince. J’irai en
un seul m. De même : nominalement, nomina¬
lisme, nominaliste. voiture, pas à pied. Il habite une villa, non loin
de Cimiez. Il tient un café, pas loin d’ici II veut
nominalement, nominativement, nommé¬ créer un art tout nouveau, ^urquoi non ? Partir
ment Trois adverbes à bien distinguer. tout de suite ? Pourquoi pas, après tout.

1 nominalement (avec un seul m). 4 Non en composition > non-.

a/ Par le nom individuel, un à un : Les 5 Non plus. Remplace aussi dans une phrase
candidats sont appelés nominalement à l’entrée négative : Tu as une voiture, moi aussi Vous
de la salle du concours. n’avez pas de bateau, moi non plus. Dans ce
deuxième exemple, moi aussi serait incorrect.
b/ Par le titre, non en fait : Il n’est le chef — Exceptionnellement, on peut tolérer l’emploi
que nominalement. de aussi dans une phrase négative, quand on
c/ Avec une valeur de nom, de substantif : veut insister fortement sur l’identité des situa¬
On peut employer nominalement certains adjec¬ tions de deux êtres; Elle n’a jamais eu de
tifs (le vrai, le beau, les grands, les humbles, chance, dit-elle. Nous aussi nous n’avons jamais
etc.). — Synonyme plus courant : substantive¬ été favorisés On usera de cette tolérance avec
ment. prudence, surtout dans la langue très surveillée.
— D’autre part, on peut admettre l’emploi de
2 nominativement (avec un seul m) En dési¬ aussi au heu de non plus quand il importe
gnant une personne par son nom : Le chef des d’éviter la répétition de plus : Moi aussi je n ’ai
conjurés chargea nominativement quatre de ses plus cette espérance. Le tour Moi non plus, je
lieutenants de répandre la nouvelle de la mort n’ai plus pourrait choquer l’oreille.
du prince.
6 Non plus que. Tour correct, mais archaïque et
3 nommément (avec deux m) En désignant recherché. Équivaut à pas plus : Non plus que le
expressément par le nom : Dans le journal, on corps l’âme n ’est exempte de maladies. Je n’y puis
accuse nommément plusieurs députés qui se¬ rien, non plus que vous Elle n ’est non plus trou¬
raient compromis dans cette affaire. blée qu ’efle ne le serait si personne ne l’accusait

nominatif, ive adj. Avec un seul m, à la 7 Non seulement. Est normalement en corréla¬
différence de nommer. — De même : nominatif tion avec mais, mais aussi, mais encore, mais
n. m. (cas de la déclinaison), nomination, même. Deux points difficiles.
nominativement.
a/ Les deux éléments mis en opposition
doivent être de même nature grammaticale. On
nominativement, nommément, nominale¬ peut écrire : Un bon général doit non seulement
ment > nominalement. éviter les erreurs, mais aussi mettre à profit celles
de l’adversaire. On n’écrira pas ; Un bon général
nommer v. t. Avec deux m. De même : nommé, doit éviter non seulement les erreurs, mais aussi
nommément
profiter de celles de l’adversaire, car la mise en
parallèle du substantif erreurs et du verbe
nomothète n. m. Dans la Grèce antique, profiter aboutit à une construction boiteuse.
législateur ou auteur d’une Constitution. —
Attention à la place du groupe -th- et du t. b/ Si l’on a deux sujets mis en relation par
non seulement... mais (encore, aussi etc.) et si
non adv. de négation (peut être substantivé). le second est au singulier, le verbe se met au
singulier et l’attribut (ou le participe) s’accorde
1 Emploi substantif. Substantivé, non est tou¬
avec le seœnd sujet : Non seulement ses mérites,
jours^ invariable : Combien y a-t-il eu de non
mais aussi sa cruauté fut louée par les historiens
au réf'-rendum ?
de son époque.
527 NON-

8 Non pas que, non que. S’emploient en tête non compris > compris.
de proposition pour introduire une explication.
Toujours avec le subjonctif : J'ai différé mon none, nones, nonne Trois noms féminins à bien
voyage, non que je sois malade (= non parce distinguer.
que je suis mdade), mais j'ai une affaire urgente 1 none Chez les Romains, neuvième heure du
à régler. — Dans la proposition introduite par jour (environ trois heures de l’après-midi). —
non que ou par non pas que, la négation peut Dans la liturgie catholique, heure canoniale qui
être ne ou ne... pas : Je vais rarement au cinéma, se récite vers trois heures de l’après-midi : Les
non que je ne sois pas intéressé par le cinéma, moines sont en train de chanter none (pas
mais je manque de temps. Il ne put obtenir ce
d’article).
poste, non qu'il ne le méritât (= non parce qu’il
ne le méritait pas), mais il manquait de 2 nones (nom féminin pluriel) Chez les Ro¬
protections. mains, nom d’un jour du mois : Les nones
d'octobre (le 7 de ce mois).
9 Que non, non pas, que non pas. Ces formes
renforcées de l’adverlx non s’emploient dans 3 nonne (vieux ou par plaisanterie) Religieuse
une réponse : Seriez-vous déjà las de cette cloîtrée.
besogne ? — Que non ! Ces trois expressions
appartiennent à un registre très légèrement non-lieu n. m. — PL : des non-lieux. — Le mot
familier. reste au singulier dans: des ordonnance^'de
non-lieu.
10 Non compris > compris.
non-moi n. m. (terme de philosophie) Inusité au
non- Usage du trait d’union dans les composés pluriel.
en non-.
1 Dans les substantifs. On emploie le trait nonnain (vieux ou par plaisanterie) Religieuse
d’union. Le second élément prend la mwque cloîtrée. — Avec deux n. — Toujours féminin,
du pluriel et éventuellement celle du féminin : malgré la finale en -ain : Une douce et pieuse
Les non-combattants. Des non-lieux. Ces fem¬ nonnain.
mes sont des non-chrétiennes.
nonne n. f. (vieux ou par plaisanterie) Religieuse
2 Dans les adjectifs. Pas de trait d’union. Le cloîtrée. — Avec deux n.
second élément prend la marque du pluriel et
du féminin : Des décisions nulles et non avenues. nonne, none, nones > none.
Des unités non combattantes. Des organisations
non chrétiennes. nonnette n. f. (vieux) Jeune reli^euse. — (de
3 T Quelques composés en non s’écrivent en nos jours) Mésange. — Petit pain d’épice. —
un seul mot, sans trait d’union : nonchalant Avec deux n.
(nonchalance, nonchalamment, nonchaloir),
nonobstant, nonpareil, nonpareille. nonobstant prép. ou adv. Orthographe, pronon¬
ciation et emploi.
nonagénaire adj. ou n. Age de quatre-vingt-dix 1 En un seul mot, sans trait d’union.
ans ou plus. — Finale en -aire. — Prononciation ; [nonopstâ], et non
♦[nSnopstâj.
nonante adj. numéral (mot employé en Belgique,
en Suisse et dans quelques régions de la France) 2 Mot vieilli. S’emploie encore, comme prépo¬
Quatre-vingt-dix ; J'ai payé nonante francs. sition (- malgré dans la langue de la
procédure et de l’Administration : Il a refusé
nonce n. m. Ambassadeur du pape. — Avec un d'exécuter ladite clause, nonobstant des mises
en demeure réitérées.
c. De même : nonciature.
3 S’emploie parfois dans la langue littéraire
nonchalamment adv. Vient de nonchalant, au sens de « néanmoins, cependant, pour¬
donc finale en -amment. tant ». Il était vieux et malade, nonobstant il
entreprit le voyage. Dans le même sens, la
nonchalance n. f. Finale en -ance. langue classique employait l’expression ce
nonobstant.
nonchalant, ante adj. Finale en -ant.
4 La locution conjonctive nonobstant que
nonchaloir n. m. (vieilli, poétique ou très littéraire) (suivie du subjonctif) est sortie de l’usage :
Nonobstant que le roi ait droit de vie et de mort
Nonchalance gracieuse. — Finale en -oir.
sur ses sujets, il ne saurait abuser de ce droit
nonciature n. f. Charge ou résidence du nonce. sans commettre de péché.
NONPAREIL « \ 528

nonpareil, eille adj. Orthographe et sens. Picardie, Flandre, etc.) : Au cours de la


Première Guerre mondiale, le Nord a été envahi
1 En un seul mot, sans trait d’union. — Un
Les mineurs du Nord.
n devant le p.
3 Quand le Nord désigne, d’une manière
2 Ne signifie pas « dissemblable », mais « qui
assez vague, la moitié septentrionale de la
n’a pas d’égal » : Une beauté nonpareille
(vieux). France, par opposition à sa moitié méridionale :
Le Midi, pays de l’art roman, le Nord, patrie
de l’art gothique.
nonpareille n. f. Plante ; ruban ; dragée. — En
un seul mot, sans trait d’union. — Un n devant 4 Quand le Nord désigne l’ensemble des pays
le p. du nord de l’Europe : Danemark, Norvège,
Suède, Finlande. Au XVII' et au XVIII' siècle,
non-sens n. m. inv. En deux mots avec un trait le Nord comprenait même, de manière fort
d’union. imprécise, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Po¬
logne, la Russie : La Sémiramis du Nord (la
non-stop adj. ou n. Anglicisme qualifiant une tsarine Catherine II). Les écoles du Nord (les
chose qui se déroule sans interruption. — Pro¬ écoles de peinture de Flandre, de Hollande,
nonciation : [nonstop]. — Invariable : des d’Allemagne).
concerts non-stop. — On écrit aussi non stop
sans trait d’union. Souvent écrit en itahque nord-africain, aine adj. ou n. De l’ancienne
dans un texte en romain et en romain dans un Afrique du Nord, expression qui désignait, à
texte en itahque. — Pour éviter cet anglicisme, l’époque coloniale, l’ensemble formé par l’Algé¬
on pourra employer continu, ininterrompu, rie, la Tumsie et le Maroc. — Attention à la
direct; Concert ininterrompu. Vol direct (ou majuscule ; La population nord-africaine. Les
sans escale). Autoroute directe. — S’emploie Nord-Africains. De nos jours, on évite de dire
aussi comme nom : En non-stop, musique pop un Nord-Africain pour désigner un immigré
sur notre antenne, de 17 à 19 heures. d’origine algérienne, tunisienne ou marocaine.
Il est mieux de préciser en disant : un Algérien,
nopal n. m Plante. — PI. : des nopals. un Tunisien, un Marocain. ▼ Bien prononcer :
[nDRafaike], et non *[nDRdafRiké].
nord [non] n. m. ou adj. L’un des points
cardinaux. — S’écrit normalement avec une nord-américain, aine adj. ou n. De l’Amérique
minuscule : Le vent du nord. Façade exposée du Nord. — Attention à la majuscule : La
au nord. La rive nord de la Loire. Toujours population nord-américaine. Les Nord-Améri¬
invariable : Les régions nord du pays. — Un cains. — A la forme nord-américain, considérée
N majuscule seulement dans les cas suivants. comme un anghcisme, on préférera de l’Améri¬
que du Nord ou américain du Nord: Le relief
I Dans : le pôle Nord, l’un des deux pôles de
de l’Amérique du Nord. Les Américains du
la Terre. En revanche : le pôle nord d’une
Nord. ▼ Bien prononcer: [noRameRiké], et
aiguille aimantée, d’un aimant.
non *[nDRdameRikê].
n Dans : la mer du Nord, l’Atlantique Nord,
le Grand Nord, la gare du Nord. nord-coréen, enne adj. ou n. De la Corée du
Nord. — Attention à la majuscule : La
III Dans du Nord entrant dans une dénomina¬
population nord-coréenne. Les Nord-Coréens.
tion géographique désignant une unité géogra¬
— A la forme nord-coréen, considérée comme
phique bien définie : l’Amérique du Nord,
un anglicisme, on préférera de la Corée du Nord
l’ancienne Afrique du Nord, la Corée du Nord.
ou coréen du Nord; L’armée de la Corée du
En revanche, on écrit: la France du nord, Nord. Les Coréens du Nord.
l’Espagne du nord (dénominations géographi¬
ques vagues).
nord-est n. m. ou adj. inv. La prononciation
IV Qu^d le Nord désigne, sans complément, correcte est : [noRest], et non ‘[noRdEst].
une région, un groupe de régions : Aux — Pour l’emploi de la majuscule, les règles sont
Etats-lMis, le Nord est plus industrialisé que le les mêmes que pour nord: Le climat du
Sud. En revanche, on écrit le nord des Nord-Est, mais Le climat du nord-est de la
Etats-Unis, le nord delà France. — Particuliè¬ France.
rement, majuscule obligatoire dans quatre cas.
nordique, nordiste Deux dérivés de nord à bien
1 Qpnd le Nord désigne le département distinguer.
français qui a pour chef-lieu Lille.
1 nordique adj. ou n. Du nord de l’Europe
2 Quand le Nord désigne l’ensemble des
(Danemark, Norvège, Suède, Finlande) : Les
provmce.s situées au nord de la France (Artois,
peuples nordiques. La race nordique. Les
529 NORD-OUEST

Nordiques — N. m. Le nordique ou les langues norvégienne. Les Norvégiens. — Un norvégien :


nordiques (suédois, danois, norvégien, gâteau. — Une norvégienne: barque.
islandais).
nota bene Mots latins qui signifient « remarquez
2 nordiste Deux sens.
bien, notez bien ». — S’abrège souvent en nota.
a/ Aux Etats-Unis, pendant la guerre de — Invariable : des nota bene ou des nota. — Pas
Sécession, qualifiait les hommes et les choses qui de trait d’union. — S’écrit en général N. B.
dépendaient du gouvernement légal de Washing¬
ton (par opposition aux sécessionnistes su¬ notable adj. ou n. Avec un A majuscule et un
distes) : Les généraux nordistes. Les Etats n minuscule : l’Assemblée des notables, convo¬
nordistes. Les armées, les navires nordistes. — quée par Galonné en 1787.
(substantivement, avec un n minuscule) Les
nordistes. On disait aussi les fédéraux, tandis que notable, notoire, notabilité, notoriété Ces
les sudistes étaient appelés aussi les confédérés. mots donnent lieu parfois à des confusions.
Quatre erreurs à ne pas commettre.
b/ {familier, dans la langue du sport) D’une
ville du nord de la France (Lille, Valenciennes, 1 Ne pas dire : un peintre *notoire, un écrivain
Lens, etc.) : L'équipe nordiste. — Avec un n *notoire, mais un peintre notable, un écrivain
minuscule : Les nordistes l’ont emporté par 2 notable, qui mérite qu’on fasse mention de lui,
à 0 sur l’équipe de Rennes. qui est assez connu.

nord-ouest n. m. ou adj. inv. La prononciation 2 Ne pas dire : un escroc *notable, un déséquili¬


correcte est : [noRwest], et non *[nDRdw8st]. bré *notable, mais un escroc notoire, un
— Pour l’emploi de la majuscule, les règles sont déséquilibré notoire, un individu connu de tout
les mêmes que pour nord : Le climat du Nord- le monde comme étant un escroc, un
Ouest, VKSüS, Le climat du nord-ouest de la France. déséquilibré.
3 Ne pas dire ; les *notoriétés de la ville, mais
noria n. f. Appareil qui sert à élever l’eau. — PL : les notabilités de la ville ou les notables de la
des norias [noRja]. ville, les personnages importants de la ville.
4 Ne pas dire : Ce peintre a atteint la *notabi-
normal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
lité, mais Ce peintre a atteint la notoriété, est
Des procédés normaux. — Avec un E majuscule
devenu, sinon célèbre, du moins assez connu.
et un n minuscule : Il est entré à l’Ecole normale
supérieure (mais, avec un N majuscule. Il est
entré à Normale). notaire n. m. Finale en -aire.

normand, ande De Normandie. — Attention notairesse ou notaresse n. f. (familier) Epouse


à la majuscule : La population normande. Les d’un notaire. — La forme notairesse est
Normands. — Répondre en Normand, d’une beaucoup plus fréquente que notaresse. — Ne
manière ambiguë. — Un Normand : un homme s’emploie pas pour désigner une femme qui
rusé, peu franc. Avec n minuscule dans l’emploi exerce la profession de notaire. On dit une
adjectif : Méfiez-vous de ses promesses, il est très femme notaire. Dans une adresse, on écrira :
normand. — Le normand: dialecte d’oïl parlé Maître Louise Lenoir, notaire.
en Normandie. — Un normand: un cheval
normand. — Une normande: une vache notamment adv. Finale en -amment.
normande.
notarial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
norois, noroît, norrois Mots homophones à des actes notariaux. — Sur le même radical :
bien distinguer. notariat, notarié.

1 le norois ou le noroît (marine) Vent du note n. f On écrira : J’ai pris note de ce que je
nord-ouest. — Les deux graphies sont admises. dois faire (car que est relatif, avec, pour
— Prononciation : [noRwa]. antécédent, ce), mais J’ai pris note que je dois
2 norrois, oise, n. m. ou adj. Le norrois : m’adresser à ce service (car que est ici
ancienne langue germanique septentrionale, conjonction).
appelée aussi germanique commun, d’où pro¬
viennent les langues nordiques actuelles (da¬ notice n. f Finale en -ice.
nois, suédois, norvégien, islandais). — (adjecti¬
vement) La grammaire norroise. notifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
première et à la deuxième personne du pluriel
norvégien, ienne adj. ou n. De Norvège. de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
— Attention à la majuscule : La population (que) nous notifiions, (que) vous notifiiez.
NOTION
* \
530

notion [nosj5] n. f. Deux n dans le dérivé : nougat n. m. Finale en -at


notionnel, elle.
nouille n. f Au propre, s’emploie presque
notoire adj. Finale en -oire, même au masculin : toujours au pluriel : Manger des nouilles. — Au
Un fait notoire. figuré, toujours féminin, même appliqué à un
homme ; Ce garçon, quelle nouille l — Comme
notoire, notoriété, notabilité, notable > adjectif, prend la marque du pluriel : Elles sont
notable. gentilles, mais un peu nouilles!

notre, nôtre Ne pas écrire notre, adjectif noumène n. m. (terme de philosophie) Finale
possessif en fonction d’épithète (Voici notre en -ène.
jardin), comme nôtre, pronom possessif (Votre
Jardin est plus grand que le notre) ou adjectif nourrice n. f Avec deux r. — Avec un c (et
possessif en fonction d’attribut (Nous ferons non -SS-), à la différence de nourrisson. De
nôtre cette idée). même : nourricerie, nourricier.

nôtre adj. ou pron. possessif nourrir v. t. Avec deux r. — Deux s (et non
c) dans les dérivés suivants : nourrissage,
I Employé comme adjectif. nourrissant, nourrisseur, nourrisson.
1 Employé comme épithète. Cet emploi est
très archaïque : Et n 'appréhendez plus l’inter¬ nourrisson n. m. Avec deux r. — Avec -ss- (et
ruption nôtre (Molière). non c), à la différence de nourrice.

2 Employé comme attribut. Emploi courant nourriture n. f Avec deux r.


dans la langue écrite : Ce patrimoine est nôtre.
Nous avons fait nôtres vos observations. nous Pronom personnel de la première personne
II Employé comme pronom. Emploi usuel : du pluriel.
Votre maison est neuve, la nôtre est ancienne. 1 On écrit, avec un trait d’union et un -s à
Cet autocar bleu, c’est le nôtre. Votre décision même: nous-mêmes (sauf s’il s’agit du pluriel
sera la nôtre. — Les nôtres: nos parents, nos de majesté ou de modestie).
proches, nos amis. — On dit : nous y avons mis
du nôtre (nous avons fait des efforts). 2 Pluriel de majesté ou de modestie (= je). Le
verbe se met à la première personne du pluriel,
Notre-Dame n. f Emploi de la majuscule et du mais l’adjectif ou le participe se met au masculin
trait d’union. singulier (ou au féminin singulier si c’est une
femme qui s’exprime) : Nous, Président de la
1 Toujours avec un et un Z) majuscules et République, sommes tenu par la Constitution de
un trait d’union, que le mot désigne la Vierge veiller... Nous avons été conduite, en écrivant ce
Marie (Il adressa une fervente prière à Notre- livre, par le souci., (signé ; Jacqueline Duval).
Dame) ou une église (Le transept de Notre- Nous, qui sommes contraint par notre responsabi¬
Dame). lité de chef de l’Etat, de veiller d... ▼ Quand nous
2 Le nom de la ville n’est pas lié à Notre-Dame est le nous de majesté ou de modestie, on écrit
(nom d’église) par un trait d’union : Notre- nous-même, sans -s à même.
Dame de Paris. Notre-Dame de Chartres. 3 Nous qui. Entraîne obligatoirement l’emploi
Notre-Dame de Reims. En revanche, on lie du verbe à la première personne du pluriel ;
Notre-Dame au nom suivant dans des expres¬ Nous qui ne possédons rien (et non Nous qui
sions telles que Notre-Dame-de-Bon-Secours, ne *possèdent rien).
Notre-Dame-des- Victoires, Notre-Dame-de-la-
Garde, l’église Notre-Dame-de-Lourdes, à Paris. 4 Beaucoup d’entre nous (quelques-uns, cer¬
— De même, on lie par un trait d’union, quand tains, la plupart, plusieurs, un grand nombre,
il s’agit d’un nom de localité : Notre-Dame-de- la moitié... d’entre nous). Après ces expressions,
Bondeville (Seine-Maritime), Notre-Dame-de- on met généralement le verbe à la troisième
Gravenchon (Savoie). — Toujours invariable : personne du pluriel : Beaucoup d’entre nous ont
des Notre-Dame en bois peint (= des statuettes été informés. L’accord à la première personne
de la Vierge). du pluriel est rare et s’emploie. seulement si
celui qui park ou qui écrit veut souligner qu’il
notule n. f Petite note. — Toujours féminin ; s’inclut lui-même dans le groupe ; Beaucoup
Une notule intéressante. d’entre nous. Français de la génération de 1900,
avons été élevés dans ces principes.
nouba n. f Symphonie arabe ; fanfare. — PL : 5 Emploi de on à la place de nous. Cet emploi
des voubas [-ba] est nettement familier. On l’évitera dans la
531 NOUURE

langue surveillée. On écrira : Dans trois se¬ II Sans majuscules : le nouvel an. — Avec des
maines, nous serons sur le point de partir, et non majuscules : le Nouveau Testament, le Nouveau
on sera sur le point de partir. — De même, on Monde (l’Amérique).
évitera la reprise de nous par on. On écrira : Nous,
nous allons partir, plutôt que Nous, on va partir. III Emploi adjectif et emploi adverbial.

6 Nous employé à la place de tu et aussi parfois 1 Emploi quasi adjectif de nouveau, qui varie
de il, elle. Cet emploi est familier et appartient en nombre et en genre, dans les expressions
dont le deuxième élément est un adjectif
à la langue parlée. L’adjectif ou le participe se
substantivé : un nouveau venu (des nouveaux
met au singulier et s’accorde en genre selon le
venus, une nouvelle venue, des nouvelles venues),
sex ^ de la personne à laquelle on s’adresse. Le
un nouveau riche (des nouveaux riches, une
veroe est toujours à la première personne du
nouvelle riche, des nouvelles riches), un nouveau
pluriel : Eh bien l mon petit lapin, nous sommes
marié (des nouveaux mariés, une nouvelle
méchant, ce soir ? Alors, ma petite fille, nous
mariée, des nouvelles mariées), etc. T Le
sommes contente ?
composé nouveau-né fait exception. Il s’écrit
1 Reprise de nous. Quand une succession de avec un trait d’union, et nouveau reste invaria¬
sujets se termine par moi, on reprend générale¬ ble : un enfant nouveau-né, des enfants nou¬
ment ces smets par nous : Ma cousine, ma sœur, veau-nés, une fille nouveau-née, des filles
mon beau-frère et moi, nous sommes tous invités. nouveau-nées, des nouveau-nés, des nouveau-
Cette reprise n’est pas obligatoire, mais elle est nées. On évitera les formes une nouvelle-née,
très fréquente. des nouveaux-nés, que l’on rencontre parfois.

8 Nous seuls, nous tous (et aussi les tours 2 Emploi purement adverbial de nouveau,
TtX&chés nous autres, nousdeux). Ces expressions qui reste invariable, dans les expressions dont
entraînent la reprise par nous : Nous seuls, nous le second élément est un adjectif ou un
sommes capables de mener ce travail à bien. Nous participe-adjectif Ces expressions sont d’ail¬
tous, nous irons le trouver. Cette reprise est plus leurs rares et vieillies : Des vins nouveau tirés.
fréquente avec nous tous qu’avec nous seuls. On dirait de nos jours : des vins nouvellement
tirés.
9 Nous autres > autre (12).
IV A nouveau, de nouveau. Ces deux expres¬
10 Nous deux mon frère > deux (4). sions ne sont nullement interchangeables.
1 A nouveau. En reprenant les choses d’une
nouure [nuyn] n. f. Déformation des os. manière nouvelle, c’est-à-dire différente par
— Transformation de l’ovaire en fruit. — Pas rapport à ce qui a été fait : Ce texte est mal
de tréma. ordonné, ilfaut en faire le plan à nouveau. Cette
expression, dans son sens exact, est un peu
nouveau (nouvel), nouvelle adj. Forme du mot, vieillie. On dirait plutôt : ...il faut en refaire
emploi de la majuscule, emploi adverbial, le plan ou faire un nouveau plan. V On évitera
expressions à distinguer. bien sûr d’employer à nouveau au sens de « une
nouvelle fois ». On évitera aussi les pléonasmes
I Nouveau, nouvel. Deux formes pour le refaire à nouveau, reprendre à nouveau, etc.
masculin singulier.
2 De nouveau. Une nouvelle fois, c’est-à-dire
1 Après le substantif ou en fonction d’attri¬ encore une fois ou comme auparavant : Après
but. La seule forme employée est nouveau : Un une période de répit, il est de nouveau malade.
avion nouveau. Ce modèle est nouveau. Ma voiture est de nouveau en panne. Nous voici
de nouveau sur la bonne voie. ▼ On évitera à
2 Placé immédiatement devant le substantif.
nouveau dans ce sens.
L’adjectif prend la forme nouvel si le substantif
commence par une voyelle ou un h- muet (Un
nouvel avion. Un nouvel hélicoptère), mais garde nouveau, neuf > neuf.
la forme nouveau si le substantif commence par
une consonne ou un h- aspiré (Un nouveau nouveau-né > nouveau (III, 1).
dispositif. Un nouveau hangar).
nouvel, nouveau > nouveau (I).
3 Devant enjoignant deux adjectifs. On em¬
ploie la forme nou vel si les adjectifs précèdent un nouvelle n. f Avec des majuscules : la Bonne
nom qui commence par une voyelle ou un
Nouvelle, l’Evangile.
h- muet (Un nouvel et remarquable avion), mais
on emploie nouveau si le nom commence par
nova n. f (terme d’astronomie) V PI. : des novae
une consonne ou un h- aspiré (Un nouveau et
très efficace dispositif. Un nouveau et vaste [nove].
hangar) ou si les adjectifs suivent le nom (Un
appareil nouveau et très efficace). novation, innovation > innovation.
• \
NOVEMBRE 532

novembre n. m. Nom de mois, donc avec une nucléaire adj. Finale en -aire. — De la même
minuscule : Paris, le 8 novembre 1979. W Quand famille : nucléé, ée adj. (cellule nucléée),nucléi-
on parle de la journée commémorative de la que adj. (sans tréma), nucléole n. f, nucléon,
fête de l’Armistice, on écrit, avec un trait nucléonique.
d’union et un N majuscule, le 11-Novembre :
Le 11-Novembre est devenu la fête du Souvenir. nue n. f (poétique ou littéraire) Nuage, ciel.
En revanche, quand il s’agit de la date, pas de — Employé usuellement dans des expressions
trait d’union et pas de majuscule : La victoire figurées : élever jusqu 'aux nues, porter aux nues,
du 11 novembre 1918. L'aube du 11 novembre tomber des nues, se perdre dans les nues.
1918 éclaira les derniers combats de la Grande
Guerre. nuée n. f Après une nuée de, le verbe (et l’attribut
ou le participe) se met normalement au
novice n. m. ou f. Finale en -ice. Dérivé : noviciat. singulier : Une nuée d’oiseaux migrateurs s’est
abattue sur la forêt
noyade n. f. Bien prononcer [nwajad], avec
[nwa-]. nue-propriété n. f. — PL : des nues-propriétés.

noyau n. m. — PL : des noyaux. — Bien nuire v. t. ind. Conjugaison et participe passé.


prononcer [nwajo], avec [nwa-]. Dérivés :
noyautage [nwajota3], noyauter [nwajote]. 1 Conjug. 46. Je nuis, tu nuis, il nuit nous nui¬
sons, vous nuisez ils nuisent — Je nuisais. — Je
1. noyer v. t. Conjug. 21. Change y en i devant nuisis. — Je nuirai — Je nuirais. — Nuis, nui¬
un e muet ; je noie, je noierai — Attention au sons, nuisez — Que je nuise. — Que je nuisisse.
i après \'y à la première et à la deuxième — Nuisant — Nui ▼ Se conjugue comme
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et conduire, mais le participe passé est nuL
du subjonctif présent : (que) nous noyions, (que)
2 Participe passé : nui (sans -t). Toujours
vous noyiez — Bien prononcer noyer [nwaje],
invariable ; Ces femmes auxquelles ils ont nui
avec [nwa-].
Elles se sont nui mutuellement
2. noyer n. m. Arbre. — Bien prononcer
nuisance n. f Finale en -ance.
[nwaje], avec [nwa-].

nu Devant le nom désignant une partie du corps, nuitamment adv. De nuit. — Finale en
s’écrit avec un trait d’union et reste invariable : -amment
Il va nu-pieds, nu-jambes, nu-tête. — Derrière
le nom, s’écrit sans trait d’union et s’accorde : mutée n. f Durée de vingt-quatre heures, de midi
il va pieds nus, jambes nues, tête nue. à midi du jour suivant, qui sert d’unité pour
le calcul des notes d’hôtel. — Finale en -ée.
nuance n. f Finale en -ance. — Dérivés :
nuancer, nuancier. nul, nulle S’emploie comme qualificatif ou
comme indéfini.
nuancer v. t. Conjug. 16. Le c prend une cédille I Adjectif qualificatif. S’emploie comme épi¬
devant a ou o: il nuança, nous nuançons. thète après le nom ou comme attribut ; Ce
résultat nul me déçoit Un match nul. Une
nubile adj. Finale en -ile, même au masculin :
décision nulle et non avenue. Ses résultats sont
L’âge nubile.
nuis. Cet élève est absolument nul.
nubile, pubère Deux adjectifs à bien distinguer. II Indéfini. Equivaut à aucun. S’emploie
1 nubile Deux sens. comme pronom sujet ou bien comme adjectif
indéfini devant le nom.
a/ Qui est, légalement, en âge de se marier :
En France, les garçons sont nubiles à partir de 1 S’emploie normalement avec ne ou sans:
. dix-huit ans, les filles à partir de quinze ans. Nul ne prête attention à ces propos. Nul bruit
ne trouble le silence. Nul de vous ne saurait le
b/ Qualifie une personne du sexe féminin en convaincre Je ne vois nulle autre solution. Ils
âge d’avoir des enfants : Dans ce pays, on marie ont gagné sans nulle difficulté. — L’omission
les filles dès qu’elles sont nubiles. de ne est correcte dans les tours elliptiques (sans
2 pulfêre Qualifie un garçon ou une fille qui verbe) : Nulle erreur, nulle hésitation, son
a atteint la puberté, période du développement jugement était aussi infaillible que son génie
physiologique marquée par le début de l’activité était prompt.
des glandes sexuelles : Une fille pubère de treize 2 S’emploie nomalement au singulier (Nul
ans.
solliciteur ne se présenta), sauf avec un nom qui
533 NULLEMENT

ne s’emploie qu’au pluriel (Nuis appas ne purent nu-pieds n. m. Chaussure légère. — Invariable :
le séduire. Nulles obsèques somptueuses). un nu-pieds (rare), des nu-pieds.
3 Nul doute que > doute (III, 1, 2 et 3). nu-propriétaire n. m. ou f. L’élément nu- varie
en nombre et en genre : Un nu-propriétaire, des
nullement adv. Se construit avec ne: Il ne s’est nus-propriétaires; une nue-propriétaire, des
nullement trompé. n ues-propriétaires
nullité n. f. Avec deux /. nuptial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Des chants nuptiaux. — Prononciation : [nyp-
nûment adv. (vieilli et littéraire) Franchement,
sjal], al, o]. — Dérivé : nuptialité [nypsjalite].
sans détour : Je lui ai dit nûment son fait
— Avec un accent circonflexe sur le u.
nuraghe n. m. En Sardaigne, tour préhisto¬
rique. — Mot sarde introduit en français.
numéraire adj. OU n. m. Finale en -aire.
Usage mal fixé pour la prononciation. On
préférera la prononciation et le pluriel à
numéral, ale, auz adj. Masculm pluriel en -aux
f’italienne : un nuraghe [nuaage], des nuraghi
Les adjectifs numéraux.
[nuRagi].
numération, numérotage, numérotation
nurse n. f. (anglicisme) Prononciation :
Trois noms à bien distinguer.
[nœRsfa)] — PI. : des nurses [ncensla)].
1 numération n. f. (mathématiques) Procédé — Pour remplacer cet anglicisme, on pourra
qui permet d’écrire et de nommer les nombres : employer les équivalents français bonne d’en¬
Numération binaire, décimale. — (didactique) fant, gouvernante, sauf quand la personne
Action de compter, d’évaluer : Numération des désignée est une gouvernante de nationalité
bactéries contenues dans un millimètre cube anglaise.
d’eau. Numération globulaire (dans l’analyse du
sang). nursery n. f. (anglicisme) Prononciation :
2 numérotée n. m. Action de numéroter : [noeRsaRij. — PI. : des nurseries [-Ri].
Numérotage automatique des billets au moyen
nutrition n. f. Deux n dans le dérivé nutrition¬
de machines spéciales.
nel, elle.
3 numérotation n. f. Manière dont des éléments
sont numérotés ; succession des numéros : Il nyctalope adj. ou n. Qui voit clair dans
faut changer la numérotation de ces paragraphes. l’obscurité. — Avec un y. De même :
nyctalopie.
numérique. Ne pas dire: adjectif numérique.
Nylon n. m. Nom déposé, donc, en principe, avec
numéro n. m. Forme abrégée ou forme pleine. une majuscule. En fait, on écrit souvent du
1 Non précédé d’un article et suivi d’un chiffre, nylon. — Le tour elüptique des bas Nylon est
s’abrège en n«: Attention, le train de Bordeaux admis dans la langue commerciale. Dans la
entre en gare, quai n° 6. Article publié dans la langue stricte, on écrira plutôt des bas de
revue Paroles, n” 61. Le billet de tombola n” 18. Nylon.
2 Précédé d’un article et suivi ou non d’un Nylon, linon > linon.
chiffre, s’écrit sous la forme pleine : J’habite
au numéro 17 de la rue de la Poste. Voici la nymphal, ale, aux [nêfal, al, o] adj. De la
clef du numéro 21. Le numéro 127 gagne cent nymphe d’insecte. — Masculin pluriel en
francs — Dans le dernier numéro de la revue. -aux: Les organes nymphaux. — Avec y
Le numéro gagnant. — De même ; Ce numéro.
et -ph-.
Son numéro.
nymphe [nlf] n. f. Avec y, m, et -ph-.
numérotage, numérotation, numération >
Avec un n minuscule : les nymphes (divinités
numération. féminines).
numide adj. ou n. De Numidie (Algérie antique).
nymphe, lymphe > lymphe.
— Attention à la majuscule: Les cavaliers
numides. Les Numides nymphéa [nefea] Autre nom du nénuphar.
— Toujours masculin: Des nymphéas très
numismate n. m. ou f. Personne versée d^s
décoratifs. — PI. : des nymphéas [-fea]. — La
l’étude des monnaies. — Avec un seul m. De
forme nymphaea [néfea] est plus rare.
même : numismatique.
NYMPHÉE 534

nymphée [nëfe] n. m. Lieu consacré aux nymphomane [nëfoman] adj. ou n. f. Avec y,


nymphes; grotte décorative avec fontaine. m et -ph. De même : nymphomanie.
— Avec y, m et -ph-. Finale en -ée.
nymphose [néfoz] n. f. Période pendant laquelle
nymphette [néfet] n. f. (familier) Adolescente. un insecte est à l’état de nymphe. — Avec y,
— Avec y, m et -ph-. m et -ph-. Pas d’accent circonflexe sur le o.
O
ô, oh !, ho ! Trois interjections à bien distinguer. quelqu’un: Les enfants doivent obéir à leurs
parents. Il faut obéir aux lois de son pays. En
I ô N’est jamais suivi immédiatement d’un revanche, au passif, on peut dire être obéi (tour
point d’exclamation. littéraire, mais très correct) : Commandez avec
1 S’emploie devant un mot mis en apostro¬ fermeté, vous serez obéi
phe ou dans une exclamation. Est toujours suivi
d’un nom ou d’un adjectif précédant un nom obélisque Toujours masculin : Un grand
ou encore d’un pronom : O roi, écoute la prière obélisque.
de ton peuple. Et le ciel, ô merveille, s'illuminait
d’astres d'or. O merveilleuse époque I O toi qui obérer v. t. Conjugaison et emploi.
savais tout, ô toi qui pouvais tout l 1 Conjug. 11. Il obère, mais il obérera.
2 Renforce que ou combien : O que je suis 2 Signifie « endetter, couvrir de dettes ». On
heureux ! O combien je suis triste / évitera les pléonasmes obérer de dettes, être
II oh ! Est toujours suivi d’un point obéré de dettes.
d’exclamation.
1. objectif, ive aijj. Au sens usuel, signifie « qui
1 Exprime la surprise, l’admiration, la décep¬ rapporte tes faits d’une manière impartide,
tion, l’indignation, l’irritation, la joie, la dou¬ exempte d’esprit de parti, de passion, d’idées
leur, etc. La phrase se termine aussi par un préconçues » : Un témoin objectif de ces événe¬
point d’exclamation ; Oh ! quelle bonne sur¬ ments. Un rapport, un article objectif Ce sens
prise I Oh ! quel vilain monsieur I Oh ! que je n’est pas incorrect. Cependant, dans le style
suis content t soutenu, on n’en abusera pas. Pour varier, on
2 Renforce une affirmation ou une négation : pourra employer impartial, juste, équitable,
Oh ! oui / je voudrais bien faire ce voyage ! Jidèle, neutre, impersonnel, libre de tout préjugé,
etc., selon les cas : Un historien impartial. Un
Sont-ils d’accord ? — Oh ! non I
témoignage fidèle. Un ton neutre.
3 Exprime le doute, l’hésitation : Oh ! croyez-
vous cette démarche bien utile ? 2. objectif n. m. Avoir pour objectif (s) > objet
III ho ! Est toujours suivi d’un point d’excla¬ (I, 1).
mation. Sert surtout à interpeller, à attirer
l’attention ■. Ho! me vois-tu ? Ho I attention ! objet n. m. Expressions.
doucement l I Avoir pour objet.
1 Avoir pour objet, avoir pour objectif.
oasis Toujours féminin : Une oasis saharienne. T
Bien prononcer [oazis], le -s n’est pas muet. L’expression avoir pour objet est une expression
figée, dans laquelle objet est toujours au
— Dérivé : oasien, ienne [oazjê, jen].
singulier : Ces mesures ont pour objet la
diminution de la consommation et l’accroisse¬
obéir V. i. ou v. t. ind. On dit toujours obéir a
quelqu’un, à quelque chose, jamais *obeir ment des investissements. — En revanthe, dans
« \
OBLIGEAMMENT 536

avoir pour objectif, on pourra mettre objectif obligé d’être venu à cette réunion. — On peut
au pluriel dans une phrase telle que : La aussi tourner avec en et le participe présent :
politique économique du gouvernement a pour Vous m ’obligeriez beaucoup en portant ce
objectifs l’arrêt de l’inflation, l’accroissement des message urgent.
exportations, la diminution du nombre des
chômeurs. Le pluriel permet d’insister sur la oblitérer v. t. Conjug. 11. J’oblitère, mais
pluralité des objectifs distincts. j’oblitérerai. — Avec un seul t. De même :
2 Avoir pour objet, avoir pour but. Dans la oblitérateur, oblitération.
langue soignée, on réservera avoir pour objet
aux cas où le sujet est une chose (Cette décision obnubiler v. t. T Le vrai sens est « obscurcir » :
a pour objet de limiter le gaspillage) et avoir La jalousie peut obnubiler la clairvoyance. Ne
pour but aux cas où le sujet est une personne pas employer au sens de obséder, hanter,
(En prenant ces mesures, le ministre a pour but poursuivre, tracasser, tourner à l’idée fixe. On
de limiter le gaspillage) dira donc : Ne vous laissez pas obséder par cette
idée, et non Ne vous laissez pas obnubiler. — De
II Etre l’objet de, faire l’objet de. Ces deux même, à s’obnubiler sur on préférera se laisser
expressions sont équivalentes : Ces décisions obséder par, s’attacher exclusivement à, se
sont l’objet (ou font l’objet) d’un examen préoccuper uniquement de : Ne vous attachez pas
approfondi.
exclusivement à ce point de détail, et non Ne
vous obnubilez pas sur ce point de détail — De
obligeamment adv. Attention au e après le g. même encore, on emploiera obsession, idée fixe,
— Finale en -amment (vient de obligeant). plutôt que obnubilation (dont le vrai sens est
« obscurcissement ») : L’obnubilation de l’es¬
obligeance n. f Attention au e après le g. prit critique par le fanatisme.
— Finale en -ance.
obscène adj. Attention au groupe -sc-. — Avec
obligeant, ante adj. Attention au e après le g. un accent grave, comme obscènement (adv.),
— Finale en -ant, -ante. mais le dérivé obscénité prend un accent aigu.

obliger v. t. Conjugaison et construction. obsèques n. f. pl. Ne s’emploie qu’au pluriel :


Les obsèques de son oncle ont eu lieu lundi
I Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
dernier. — En principe, le mot implique une
ou o; il obligea, nous obligeons.
certaine solennité. On n’écrira donc pas, par
II Au sens de « contraindre ». exemple : Les obsèques du miséreux, mais
l’enterrement du miséreux. Cependant, dans la
1 Suivi d’un nom. Toujours avec la préposi¬ langue des faire-part, obsèques est employé
tion à : Il fut obligé au départ. Ce tour est assez comme équivalent de « enterrement, cérémo¬
rare. On dit plutôt : Il fut contraint au départ. nie funèbre », d’où l’expression consacrée : Les
obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité.
2 Obliger (à l’actif) -t- infinitif. Normale¬
ment, préposition à : On va l’obliger à partir.
— La préposition de est possible, mais ne se obséquieux, euse adj. Bien prononcer [obsekjo,
rencontre que dans le style recherché ou 0z], avec [k]. De même : obséquieusement
archaïsant (Le roi voulut obliger le gentilhomme [obsekjozmâ], obséquiosité [obsekjozite].
de quitter la cour) ou bien pour éviter un hiatus
(Son ami^ l’obligea d’accepter, pour éviter... observatoire n. m. Finale en -oire. — Avec un
l’obligea à accepter). O minuscule, si le nom est suivi d’un complé¬
ment : l’observatoire de Paris — Avec un o
3 Obligé (participe) -F infinitif. La préposi¬ majuscule, quand l’Observatoire, pris absolu¬
tion de est obligatoire quand il n’y a pas de ment, désigne l’observatoire de Paris : Son oncle
complément d’agent ; Il fut obligé de quitter la est professeur à l’Observatoire.
ville. — S’il y a un complément d’agent, on doit
employer en principe la préposition à ; Il est
oblige par son entourage à quitter la ville. Ce observer v. t. On peut dire, très correctement,
^ur est correct, mais quelque peu embarrassé. observer que au sens de « remarquer que » :
On préférera, dans ce cas, la forme active : Son J’ai observé que vous commettez souvent cette
entourage l’oblige à quitter la ville. erreur. — En revanche, on ne dira pas *je vous
observe que, mais je vous fais observer que : Je
III Au sens de « lier par la reconnaissance ». vous fais observer que vous avez commis la
Toujours avec la préposition de, jamais avec même erreur.
a. Je vous suis très oblige de cette démarche.
Vous m’obligeriez beaucoup de bien vouloir
obstétrique adj. ou n. f. Qui concerne les
parler ae moi au directeur. Je vous suis très
accouchements : Les méthodes obstétriques.
537 OBSTINER

— N. f. L'obstétrique: partie de la médecine obvier à cette déficience et non *obvier cette


qui concerne les accouchements. — Ne pas déficience.
déformer en *obstrétique, *obstrétrique. — Dé¬
rivé : obstétrical, ale, aux. oc Avec un o minuscule : la langue d’oc. — Avec
un O majuscule ; Les pays d’Oc. Les provinces
obstiner S’est employé autrefois à l’actif au sens d’Oc.
de « rendre opmiâtre, pousser à s’entêter » ;
Les châtiments corporels obstinent les enfants occasionner v. t. Avec deux c et deux n. — Ce
au lieu de les corriger. — De nos jours, verbe n’est pas incorrect. Cependant, dans la
seulement à la forme pronominale (avec dans langue soutenue, on pourra préférer les équiva¬
+ nom ou avec à + Mnitif) : Il s’obstine dans lents tels que amener, apporter, attirer, causer,
son projet (usuel). Il s’obstine à travailler sans donner lieu à, donner naissance à, entraîner,
méthode (usuel). Il s’obstine à la perte du être la cause de, l’origine de, faire naître,
royaume (vieux). — Dérivés : obstination, produire, provoquer.
obstiné, obstinément.
occident [oksidô] n. m. Usage de la majuscule.
obtenir v. t. Conjugaison et construction.
1 Avec un o minuscule, quand le mot désigne
1 Conjug. 44 (comme tenir). J’obtiens, tu un point cardinal : Vers l’occident, une dernière
obtiens, il obtient, nous obtenons, vous obtenez, lueur éclairait le ciel
ils obtiennent. — J’obtenais. — J’obtins. 2 Avec un O majuscule quand le mot désigne
— J’obtiendrai — J’obtiendrais. — Obtiens, les pays de l’ouest de l’Europe (par opposition
obtenons, obtenez. — Que j’obtienne. — Que à l’Orient) ou l’ensemble des pays de l’Europe
j’obtinsse. — Obtenant — Obtenu, ue. de l’Ouest et les Etats-Unis ^ar opposition au
2 Obtenir que. Se construit normalement avec bloc socialiste) : Le rationalisme de l’Occident
le subjonctif ; On obtint qu’il remît aussitôt tous et le mysticisme de l’Orient. L’OTAN se donne
les documents qui étaient en sa possession. — La pour but la défense militaire de l’Occident.
construction avec le futur de l’indicatif est rare 3 Avec un O majuscule : l’Empire romain
et d’une correction douteuse. On écrira ; J’ai d’Occident, l’empire d’Occident, l’Eglise d’Occi-
obtenu qu’il revienne demain (mieux que qu’il dent, le grand schisme d’Occident.
reviendra). On évitera aussi la construction avec
le conditionnel : On obtint qu’il remettrait les occire [oksin] v. t. Ne s’emploie qu’à l’mfinitif,
documents le lendemain. On obtint qu’il revien¬ au participe passé (occis, ise) et aux temps
drait sur sa décision si des garanties lui étaient composés : j’ai occis, il a occis, j’avais occis, etc.
données. — Ne s’emploie plus que par plaisanterie : Ce
chasseur maladroit a encore failli occire ses
obtus adj. Finale en -us. — Féminin : obtuse. compagnons de chasse !

obus n. m. Prononciation : [oby], le -s est muet. occitan, ane [oksitô, an] adj. ou n. De
— Dérivé : obusier. l’Occitanie, partie sud de la France où l’on parle
(où l’on parfait) des dialectes d’oc. — Attention
obvenir v. i. (droit) Echoir par succession ; Les à la majuscule : Les provinces occitanes. Les
biens qui obviennent à un héritier légitime. Occitans. — L’occitan: la langue occitane
— Conjug. 44, N’est usité qu’à la troisième (ensemble des dialectes d’oc). — Un seul n dans
personne du singulier et du pluriel. Il obvient, ils le féminin.
obviennent. — Il obvenait, ils obvenaient. — Il
obvint, ils obvinrent. — Il obviendra, ils obvien- occitanien, ienne adj. ou n. Synonyme vieilli de
dront. —Il obviendrait, ils obviendraient. —Im¬ occitan : Les provinces occitaniennes. Les
pératif inusité. — Qu’il obvienne, qu’ils obvien¬ Occitaniens.
nent. — Qu’ilobvînt, qu’ilsobvinssent. — Obve-
nant. — Obvenu, ue. — Se conjugue avec être: occlure v. t. Fermer un orifice naturel : Le
Ces parts qui sont obvenues aux héritiers. chirurgien va occlure les paupières de ce malade,
atteint de kératite. — Conjug. 79. J’occlus, tu
obvier v. t. ind. Conjugaison et construction. occlus, il occlut, nous occluons, vous occluez, ils
occluent. — J’occluais. — J’occlus. — J’occlu¬
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à rai — J’occlurais. — Occlus, occluons, occluez.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif — Que j’occlue, que tu occlues, qu’il occlue, que
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous nous occluions, que vous occluiez, qu’ils oc¬
obviions, (que) vous obviiez. cluent — Que j’occlusse. — Occluant — ▼ Le
2 Se construit toujours avec la préposition à participe passe est occlus, occluse: Des pau¬
et signifie « parer à, remédier à» : Il faut pières occluses.
OCCLUSION 538

occlusion n. f. Deux c. De même : occlusif. octante adj. numéral (mot très archaïque qui a
été employé dans quelques régions de la France)
occulte adj. Deux c. De même : occultation, Quatre-vingts : Mon oncle a octante-trois ans
occulter, occultisme, occultiste. (= quatre-vingt-trois ans). — Dérivé :
octantième.
occuper Orthographe, construction, tours
incorrects. octave Période de huit jours qui suit une fête
catholique ; intervalle musical. T Toujours
I Avec deux c. De même : occupant,
féminin.
occupation.
II Construction de la forme pronominale et de octobre n. m. Avec un o minuscule : Paris, le
la forme passive. 8 octobre 1978. — Avec un O majuscule : la
révolution d’Octobre (en 1917, en Russie).
1 S’occuper à. Consacrer son temps à :
Pendant ses loisirs, il s’occupe à bricoler.
octo- Préfixe (du latin octo ou du grec oktô
2 S’occuper de. Se charger de : Laissez, je « huit »), qui entre dans la formation de
m'occupe de cette affaire. — Etre chargé de : certains mots savants. Les composés en octo
Mon collègue Durand s’occupe de la publicité. s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union :
octocoralliaires, octogone, octostyle, etc.
3 (Etre) occupé à. Etre en train de travailler
à ; £n ce moment, mon mari est occupé à réparer
octosyllabe adj. ou n. m. Un vers octosyllabe on un
l’installation électrique.
octosyllabe : un vers de huit syllabes. — Se pro¬
4 (Etre) occupé de. Etre préoccupé par (tour nonce [DktDsilab], mais s’écrit avec un seul s. De
vieilli) : Le comte était très occupé de cette même : octosyllabique [oktosilabik], mot qui est
intrigue de cour. seulement adjectif (Un vers octosyllabique).
5 (Etre) occupé par. Avoir son temps pris
octroi n. m. Pas de -e final.
par (tour usuel et moderne) : En ce moment,
je suis occupé par la préparation de l’inventaire.
octroyer [sktawaje] v. t. Conjugaison et sens.
III Tours incorrects.
1 Conj. 21. Change y en i devant un e muet :
1 II est occupé *avec un visiteur. On dira j’octroie, j’octroierai. — Attention au i après l’y
plutôt : Il est avec un visiteur ou II est occupé, à la première et à la deuxième personne du pluriel
il est avec un visiteur ou II est occupé, il reçoit de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
un visiteur. (que) nous octroyions, (que) vous octroyiez.
2 II n’a pas *que cette affaire à s’occuper. T 2 Signifie « accorder, concéder » : Le créan¬
Tour très incorrect. On dira : Il n’a pas à cier octroya un délai au débiteur. — Ne signifie
s’occuper seulement de cette affaire. pas « autoriser ». On écrira donc : On l’auto¬
risa à prolonger son congé ou On lui octroya
occurrence n. f. Avec deux c et deux r. — Finale une prolongation de congé, mais non *On lui
en -ence. — De la même famille : occurrent, ente. octroya de prolonger... ▼ Au sens de « s’accor¬
der, se donner, prendre », s’octroyer est fami¬
océan n. m. Avec un o minuscule et une lier. On écrira donc : Je me suis accordé un
majuscule à l’adjectif : l’océan Atlantique, supplément de vacances ou J’ai pris un supplé¬
l’océan Pacifique, l’océan Indien, l’océan Gla¬ ment de vacances, plutôt que Je me suis octroyé
cial Arctique. — Avec un O majuscule : un supplément de vacances.
l’Océan, l’océan Atlantique, par opposition à
la Méditerranée (Préférez-vous les plages de oculiste, oculariste, opticien, ophtalmolo¬
l’Océan ou celles de la Méditerranée ?). giste Quatre noms à bien distinguer.

océanide n. f. Chacune des nymphes de la mer, 1 oculiste n. m. ou f. Médecin spécialiste des


filles d’Océanos et de la déesse Téthys. — Avec anomalies de la vision (myopie, astigmatisme,
un O minuscule : Les océanides. presbytie, etc.).
2 oculariste n. m. ou f Prothésiste qui confec¬
ocre n. f. Couleur. — Comme nom, prend la tionne des yeux artificiels.
marque du pluriel : Toute la gamme des ocres
et des roses. T Comme adjectif, toujours 3 opticien, ienne n. m. ou f. Commerçant(e)
invariable : Des murs ocre. qui vend des lunettes, des verres de contact,
des instruments d’optique.
octane Hydrocarbure. — Toujours masculin : 4 ophtalmologiste n. m. ou f. Médecin spécia¬
L’octane est précieux, car il empêche le carbu¬ liste des maladies des yeux (cataracte, glau¬
rant de détoner. come, etc.).
539 OCULUS

oculus n. m. Ouverture ronde, œil-de-bœuf., 3 Avoir l’œil sur quelqu’un, avoir les yeux
— Prononciation ; [okylys]. — Mot latin non sur quelqu’un. La première expression est la
francisé. PI. : des oculi. plus usitée. Avoir l’œil sur signÛie « surveiller
étroitement, attentivement » : Le surveillant
odeur n. f. Bien prononcer, avec o Ouvert, [odœn] avait l’œil sur cette forte tête. — Avoir les yeux
et écrire sans accent circonflexe. De même : sur signifie « regarder attentivement », sans
odorat, odorant, odoriférant. idée de surveillance : Toute la classe, admira-
tive, avait les yeux sur le nouveau professeur.
odomètre n. m. Instrument qui permet de On dit plus couramment avoir les yeux fixés
compter les pas et donc d’évaluer la distance sur.
qu’on a parcourue en marchant. — La graphie
odomètre est plus fréquente que hodomètre. œil-de-bœuf n. m. Fenêtre ronde. — PL : des
œils-de-bœuf.
odyssée n. f. Avec y et finale en -ée. — Avec
un O majuscule, quand il s’agit de l’œuvre œil-de-bouc n. m. Plante. — PI. : des œils-de-
d’Homère : Une excellente traduction de bouc.
l’Odyssée, fidèle et intelligente. — Avec un o
minuscule au sens figuré : Quelle odyssée dut œil-de-chat n. m. Pierre précieuse. — PI. : des
être le voyage de Rimbaud en Ethiopie / œils-de-chat.

œcuménique adj. ▼ On évitera la prononciation œil-de-cheval n. m. Plante. — PI. : des œils-de-


fautive avec [0]. Bien prononcer : [ekymenik]. cheval.
De même : œcuménicité [ekymenisitej, oe¬
cuménisme [ekymenism(a)], œcumeniste œil-de-faucon n. m. Minéral. — PI. : des
[ekymenist(a)]. œils-de-faucon.

œdème n. m. ▼ On évitera la prononciation œil-de-perdrix n. m. Cor entre les orteils.


fautive avec [0]. Bien prononcer : [edem]. De — PI. : des œils-de-perdrix.
même : œdémateux, euse [edemato, 0z].
œil-de-pie n. m. Orifice rond dans une voile.
œdipe n. m. Avec un Œ majuscule ; le complexe — PI. ; des œils-de-pie.
d’Œdipe. — Avec un œ minuscule : un œdipe
(= un complexe d’Œdipe). ▼ On évitera la œil-de-serpent n. m. Pierre précieuse. — PI. :
prononciation fautive avec [0]. Bien pronon¬ des œils-de-serpent.
cer ; [edip]. De même : œdipien, ienne [edipjê,
en]. œil-de-vache n. m. Plante. — PI. : des œils-de-
vache.
œil [œj] n. m. Pluriel et expressions.
I Forme du pluriel. œillade n. f. Avec œ et -///-. — Prononciation ;
[œjad].
1 Yeux dans presque tous les cas : // a les
yeux bleus. Les yeux du bouillon, du gruyère, œillère n. f. Avec œ et -ill- — Prononciation :
du pain. Les yeux (bourgeons) d’une branche [œjea].
d’arbre fruitier.
2 Œils dans les termes de marine (Les œils œillet n. m. Avec œ et -ill-. — Prononciation :
d’une voile. Les œils des étais, des haubans. Les [œje].
œils des ancres) et dans la langue de la
typographie {Dans la même force de corps, on œilleton n. m. Avec œ et -ill-. — Prononciation :
distingue deux œils, le gros œil et le petit œil). [œjt5]. — Deux n dans les dérivés : œilleton¬
nage, œilletonner.
3 Œils- dans les noms composés ; des œils-
de-bœuf, etc. (voir ces mots à l’ordre œillette n. f Plante. — Avec œ et -ill-.
alphabétique). — Prononciation : [œjet].
II Expressions.
œn- Dans les mots en œn-, le œ se prononce [e] :
1 Etre tout yeux. Bien prononcer [tutjo] et œnanthe [enût] n. f (plante), œnanthique
non *[tuzj0i : Elles sont tout yeux {tout [endtik] adj. (qui concerne l’arôme des vins),
invariable). œnilisme [enilismfa)] n. m. (alcoolisme dû à
2 Entre quatre yeux [ûtRokatRjo]. Expres¬ l’abus du vin), œnochoé [enokoe] n. f. (vase
sion populaire. Souvent écrit entre quat’z-yeux grec), œnolique [enolik] adj. {acides œnoliques,
et prononcé alors [ôtRokatzjo]. contenus dans le vin rouge), œnologie [enolDji]
ŒSOPHAGE 540
« X

n. f. (science du vin), œnologique [en3b3ik] 3 Avec un trait d’union : un hors-d’œuvre (n.


adj., œnométrie [enometRi] n. f. (mesure de la m. invariable). — Sans trait d’union : des
teneur en alcool d’un vin), œnométrique porches hors d’œuvre (loc. adj. invariable).
[enometRik] adj., œnophile [enofil] adj. ou n.
(qui aime le vin), œnophore [enofoR] n. m. (vase off Anglicisme invariable de la langue du cinéma
grec ; échanson grec), œnothéracées [enotCRase] et de la télévision. — A voix off on pourra
n. f. pl. (famille de plantes), œnothère [enoteR] préférer l’équivalent français voix hors champ.
n. m. (plante).
offenser (s*) v. pron. Trois constructions.
oesophage n. m. Bien prononcer : [ez3fa3], avec
[e]. De même : œsophagien, ienne [e23fa3j£, 1 S’offenser de -F nom (ou pronom). Il s’offense
en], œsophagique [ez3fa3ik] adj., œsophagite d’une parole un peu vive. Il s’offense d’un rien.
[ez3fa3it] n. f. (maladie de l’œsophage), 2 S’offenser de -F infinitif. Il s’est offensé de
œsophagoscope [ezofagoskop] n. m. (instru¬
n’avoir pas été invité.
ment).
3 S’offenser que -F subjonctif. Il s’offensa
œuf n. m. Prononciation, pluriel, expressions. qu’on ne l’eût pas invité. T Dans la langue très
surveillée, on évitera le tour avec de ce que suivi
1 Le singulier est un œuf [ôénœf], le pluriel de l’indicatif : Il s’est offensé de ce qu’on ne l’a
des œufs [dezo]. On évitera de prononcer des pas invité (tour considéré comme peu correct).
œufs ^dezœf].
2 Avec œuf au singulier : un jaune d’œuf un offensive n. f Sans trait d’union et avec éclair
blanc d’œuf. — Avec œuf au pluriel : des jaunes invariable : une offensive éclair, des offensives
d’œufs, des blancs d’œufs. éclair.

3 On dira : un œuf sur le plat, plutôt que un offertoire n. m. Partie de la messe ; prière.
œuf au plat. — Avec deux / et finale en -oire. — Toujours
4 On dira : tondre un œuf (expression figurée avec un o minuscule : Arriver à la messe au
familière), plutôt que tondre sur un œuf. moment de l’offertoire. Réciter l’offertoire.

œuvre Genre ; orthographe des expressions. office Genre ; orthographe des expressions.

I Féminin ou masculin. I Masculin ou féminin.

1 Féminin. Dans la plupart des cas : Une 1 Masculin. Dans presque tous les sens : Les
bonne œuvre. L’œuvre législative du Consulat. bons offices. Un office ministériel Office natio¬
Une œuvre charmante de Fragonard. nal de propagande pour le sport. Célébrer l’office
divin.
2 Masculin. Quand le mot désigne l’ensem¬
ble de la production d’un artiste, surtout quand 2 Féminin. Quand le mot désigne la pièce où
cette production est recueillie dans un ou l’on range la vaisselle et le linge de table : Une
plusieurs volumes formant un tout : Ce livre office spacieuse, peinte en blanc.
d’art contient tout l’œuvre peint de Fragonard.
3 Masculin. Quand le mot désigne l’ensem¬
3 Masculin. Dans les expressions suivantes : ble des domestiques : Chez la baronne, l’office
le grand œuvre (transmutation des métaux en était nombreux et très consciencieux.
or, objet de la recherche des alchimistes), le gros
II Avec un trait d’union, un 5 et un O
œuvre (les murs, les planchers et la toiture d’un
majuscules : le Saint-Office. — Avec un O
édifice), dénonciation de nouvel œuvre (terme
majuscule : le musée des Offices ou les Offices
de droit).
(à Florence).
II Orthographe des expressions.
officiel, ielle adj. ou n. Orthographe et emploi.
1 Sans trait d’union : le grand œuvre, le
gros œuvre, les bonnes œuvres, exécuteur des 1 Avec deux / De même : officialisation,
basses œuvres, des hautes œuvres, les œuvres officialiser, officiellement.
■ mortes et les œuvres vives d’un navire, le banc
d’œuvre (les bancs d’œuvre), une dame d’œuvre 2 L’emploi substantif au sens de personnalité
(des^ dames d’œuvre), un maître d’œuvre (des (La tribune des officiels) ou de organisateur
maîtres d’œuvre), à pied d’œuvre, mise en (Les voitures des officiels du Tour de France)
œuvre. appartient au langage semi-familier.

2 Avec un trait d’union : un chef-d’œuvre officier n. m. Sans trait d’union : un élève officier
(des chefs-d’œuvre), la main-d’œuvre (des (des élèves officiers), un grand officier (des
mains-d’œuvre). grands officiers). — Le féminin officière désigne
541 OFFRIR

une femme officier de l’Armée du Salut. Pour ogive n. f. Au pluriel dans : croisée d’ogives. — A
désigner une femme qui a un grade d’ofRcier voûte en ogive on préférera voûte sur croisées
dans l’armée, on dit une femme officier. d’ogives si l’on veut parler d’une voûte soutenue
par deux arcs diagonaux, voûte en berceau brisé
offrir V. t. Orthographe, conjugaison et si l’on veut parler d’une voûte en berceau dont
constructions. la section est en forme d’arc brisé.
I Avec deux / De même : offrande, offrant, oh ! ho ! ô > ô.
offre.
n ConJ. 33. J'offre, tu offres, il offre, nous oïdium n. m. Maladie des plantes. — Prononcia¬
offrons, vous offrez, ils offrent. — J’offrais. tion : [oidjom]. — PI. ; des oïdiums. — Atten¬
— J’offris. — J’offrirai — J’offrirais. — Offre, tion au tréma.
offrons, offrez — Que j’offre. — Que J’offr^se.
— Offrant. — Offert, erte. T Pas de -s à la oignon n. m. Prononciation et orthographe des
deuxième personne du singulier de l’impératif expressions.
présent. 1 T Bien prononcer : [dji5], et non *[waji5],
III Avec l’infinitif, deux constructions. )rononciation fautive. De même ; oignonade
DjiDnad] n. f. (plat aux oignons), oignonière
1 Je me suis offert à l’aider. Tour le plus ajionjeR] n. f. (terrain où l’on cultive les
littéraire et le plus recherché. oignons^ Ces deux dérivés s’écrivent avec n
2 Je lui ai offert de l’aider. Tour le plus simple.
usuel. 2 Avec oignon au pluriel : en rang d’oignons.
— Avec oignon au singulier: du vin pelure
offset [ofset] n. m. ou n. f. ou adj. Masculin, d’oignon ou du pelure d’oignon.
désigne le procédé {L’offset sera moins coûteux
que l’héliogravure) ou le papier {Un offset très oïl Avec un o mmuscule : la langue d’oïl. T Bien
épais). — Féminin, désigne une machine : Une prononcer : [oil], et non ‘[ajl].
offset toute neuve. — Comme nom féminin, peut
prendre un -s au pluriel ; Des offsets. En revan¬ oindre v. t. Conjug. 85. J’oins, tu oins, il oint, nous
che : Des machines offset Des plaques offset oignons, vous oignez, ils oignent. — J’oignais, tu
oignais, il oignait, nous oignions, vous oigniez, ils
offshore ou offshore ou off-shore (anglicisme) oignaient — J’oignis. —J’oindrai —J’oindrais.
Prononciation : [dI/dr]. — On préférera la — Oins, oignons, oignez. — Que j’oigne, que tu
graphie off shore à offshore et à off-shore. oignes, qu’il oigne, que nous oignions, que vous
— S’écrit souvent en italique dans un texte en oigniez, qu’ils oignent. — Que j’oignisse. — Oi¬
romain et en romain dans un texte en italique. gnant. — Oint, ointe. — Attention au / aprœ le
Toujours invariable : Des commandes off shore groupe -gn- à la première et à la deuxième
de matériel militaire. — Quand on parle de personne du pluriel de l’indicatif imparfait et du
technique pétrolière, on pourra préférer les subjonctif présent : (que) nous oignions, (que)
équivalents français : marin, en mer, au large : vous oigniez. T Bien prononcer ; oignons, oi¬
Des forages en mer. Des exploitations au large. gnions [waji5], oignez, oigniez [wajie].
Des plates-formes au large.
oiseau n. m. — PI. : des oiseaux.
offusquer (s’) v. pron. Trois constructions.
1 Avec oiseau au singuher : à vol d’oiseau.
1 S’offusquer de -F nom ou pronom. Il s’est
offusqué de cette plaisanterie. 2 Avec un trait d’union : un oiseau-chat (des
oiseaux-chats), un oiseau-lyre (des oiseaux-
2 S’offusquer de -f- infinitif. Il fest offusqué lyres), un oiseau-mouche (des oiseaux-mou¬
de s’entendre appeler par son prénom. ches). ▼ Pour oiseau-tempête, le pluriel est des
oiseaux-tempête, avec tempête au singulier.
3 S’offusquer que -f subjonctif. Il s’offusqua
qu’on le traitât avec autant de familiarité. ▼
Dans la langue très surveillée, on évitera le tour oisillon, oison Deux noms masculins à bien
avec de ce que suivi de l’indicatif : Il s est distinguer.
offusqué de ce qu’on l’a traité avec autant de 1 oisillon Jeune oiseau encore au nid.
familiarité (tour considéré comme peu correct).
2 oison Petit de l’oie. — (familier) Personne
ogival, ale, aux adj. Synonyme un peu vieilh de sotte.
gothique. — Masculin pluriel en -aux: Des
édifices ogivaux. ▼ On évitera l’expression arc okapi n. m. Mammifère d’Afrique. — Avec un
ogival, désignation impropre de l’arc brisé. /c. — PI. : des okapis [-pi].
OKOUMÉ 542

okoumé n. m. Arbre d’Afrique — Avec un k ombelle n. f. (terme de botanique) Avec deux


— PI. : des okoumés [-me]. /. De même : ombellé, ombellifères n. f pl.,
ombelliforme adj., ombellule n. f.
oléi- Les composés en oléi- s’écrivent en un seul
mot, sans trait d’union. Pas de tréma sur le i: ombilic n. m. Nombril. — Prononciation :
oléiculteur, oléiculture, oléifère, oléiforme, etc. [Sbilik], le -c n’est pas muet.
De même : oléine, oléique.
ombre Homonymie et expressions.
oléo- Les composés en oléo- s’écrivent en un seul
I Trois homonymes à distinguer par le genre.
mot, sans trait d’union : oléoduc, oléolat,
oléomètre, oléonaphte, etc. 1 Une ombre Zone obscure : L’ombre épaisse
des bois.
oléoduc n. m. Gros tuyau qui sert au transport 2 Un ombre Poisson : Il a pêché un ombre
du pétrole à grande distance. Quand il s’agit très gros. — A distinguer de Vomble, poisson
du transport du gaz, on dit : gazoduc. On différent
préférera oléoduc à l’âhglicisme pipe-lmè, mot
a la prononciation incertaine. On observera que 3 Une ombre ou une terre d’ombre Terre de
les techniciens de l’industrie pétrolière ne disent Sienne, couleur fine.
ni pipe-line ni oléoduc, mais tube ou conduite :
n Trois expressions à distinguer dans l’emploi.
Une conduite de brut.
1 A l’ombre de. Au sens propre (Il dormait
olifant n. m. Au Moyen Age, corne de chasse à Tombre du grand chêne), ou au sens figuré
ou de guerre ; Roland sonna de l’olifant — On avec la valeur de « sous la protection ou sous
évitera la graphie oliphant la direction de » (Le peuple alors vivait
heureux, à l’ombre de l’autorité bienfaisante du
oligo-Elément (du grec o//go/« peu nombreux »), prince. Les villages médiévaux se sont parfois
qui entre dans la formation de mots savants. développés à l’ombre d’une abbaye).
— Sauf oligo-élément, tous les composés en oligo
2 Dans l’ombre de. Au sens propre parfois
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union :
(Dans Tombre de la montagne scintillaient les
oligocène, oligochètes, oligophrénie, etc.
lumières des chalets), mais surtout au figuré
avec le sens de « en restant obscur sous la
olivaie ou oliveraie n. f. Plantation d’ohviers. protection de » (Etemel subalterne, il passa
— La forme oliveraie est plus fréquente que toute sa vie dans Tombre de son puissant
olivaie. protecteur).

olivâtre adj. Avec un accent circonflexe sur le a. 3 Sous l’ombre de. Au sens propre parfois
(Sous Tombre des grands arbres, nous mar¬
olive n. f Avec olive au singulier : de l’huile chions en silence), mais surtout au figuré avec
d’olive. — Comme adjectif de couleur, toujours le sens de « sous le couvert de » (Sous Tombre
invariable : Des manteaux vert olive (sans trait de l’amitié, il trahissait son bienfaiteur). ▼ Avec
d’union). Des vareuses olive. sous Tombre de, il vaut mieux employer l’article
devant le complément. Ne pas écrire sous
olographe adj. Testament olographe, écrit entiè¬ Tombre *d’amitié.
rement de la main du testateur. — On préférera 4 Sous ombre de. Uniquement au figuré, avec
la graphie olographe, plus fréquente, à holo- le sens de « sous couvert de » : Sous ombre
graphe (bien que le mot vienne du grec holos d’amitié, il imposait son autorité à son entou¬
« tout entier »). rage. T Avec sous ombre de, il vaut mieux
employer le complément sans article. Ne pas
olympiade n. f. Dans la Grèce antique, période de écnre sous ombre *de l’amitié
quatre ans séparant deux célébrations des jeux
Olympiques (servait à compter les dates) : Le omelette n. f. ▼ Deux t, mais un seul m. — Avec
temple fut construit la deuxième année de la nature invariable : des omelettes nature.
quatre-vingtième olympiade. T Ne pas dire les
olympiades pour désigner les jeux Olympiques : omettre v. t. Orthographe, conjugaison et
Au cours des jeux Olympiques de Tokyo, en 1964, construction.
et non Au cours des olympiades de Tokyo.
1 T Avec un seul m. De même : omis,
olympique adj. Avec un j minuscule et un O omission.
majuscule : les jeux Olympiques. — N. f. Les 2 Conjug. 99 (comme mettre). J’omets, tu
Olympiques, recueil d’odes triomphales de omets, il omet, nous omettons, vous omettez, ils
Pindare : La première Olympique. omettent. — J’omettais. — J’omis. — J’omet-
543 OMISSION

trai. — J’omettrais. — Omets, omettons, omet¬ III Répétition de on.


tez. — Que j’omette. — Que j’omisse. — Omet¬
1 Répétition obligatoire. Quand il y a plu¬
tant — Omis, ise.
sieurs verbes juxtaposés ou coordonnés : On se
3 Se construit avec de et l’infinitif ; Il a omis plaint, on critique, on proteste (et non *On se
de nous signaler ce fait, et non *à nous signaler. plaint, critique, proteste). On court et on s’agite
(et non *On court et s’agite).
omission n. f. ▼ Avec un seul m. — Au singulier
2 Répétition incorrecte. Quand, dans une
dans : sauf erreur ou omission.
phrase, les différents on ne représentent pas le
même sujet. On n’écrira pas *On doit rendre
Omni- Préfixe (du latin omnis « tout »). Les
ce qu’on a prêté, mais Nous devons rendre ce
composés en omni s’écrivent en un seul mot, qu ’on nous a prêté ou On doit rendre ce qu ’on
sans trait d’union : omnidirectionnel, omnipo¬ a emprunté. Ici, l’emploi des deux on est
tence, etc. correct, car ils représentent le même sujet.
omnibus [omnibys] n. m. Invariable : Des IV Emplois de on.
omnibus. Des trains omnibus. 1 Valeur d’indéfini (= tout le monde,
n’importe qui, une personne quelconque non
omnisports adj. T Toujours avec un -s, même précisée). Quand on est jeune, on croit que tout
au singulier : Un stade omnisports. est facile. Quand on arrive en venant de
Bordeaux, l’église est sur la droite. Emploi usuel
omnium n. m. Course, compétition sportive ; et très correct.
société commerciale. — Prononciation :
[DmnjDm]. — PI. : des omniums. 2 Peut équivaloir à «je». C’est le on de
modestie : En écrivant ce livre, on a voulu aider
on Pronom indéfini, toujours sujet. le lecteur à résoudre certaines difficultés... Em¬
ploi propre à la langue écrite. Très correct.
I On remplacé par l’on.
3 Peut équivaloir à «tu» ou à «vous».
1 En général, on remplace on par la forme Alors, ma petite fille, on va voir sa grand-mère ?
l’on après et, ou, où, que, à qui, à quoi, si, par Eh bien ! mon cher lauréat, on est heureux, je
souci d’euphonie : On vieillit et l’on oublie ses pense ? Emploi propre à la langue parlée.
amis d’enfance. Il faut choisir: ou l’on fait les
sacrifices nécessaires ou l’on renonce au projet. 4 Peut équivaloir à « il, elle, ils, elles ». On
Ces lieux où l’on a vécu. Tous ces pauvres que a été correct avec vous, au moins? Emploi
l’on veut secourir. Ces maîtres à qui l’on doit propre à la langue parlée.
tant. Ce à quoi Ton s’applique. Si l’on suppose. 5 Peut équivaloir à « nous ». Venez, mon
2 Certains écrivains emploient l’on en dehors cher, il est huit heures, on va dîner. Ah ! mon
des cas énumérés ci-dessus. Cet emploi gratuit vieux, on a bien rigolé, des fois, au régiment !
de l’on semble souvent quelque peu affi^té. On Emploi nettement familier. Dans la langue
écrira donc : Quand on arrive à l’entrée de la surveillée, on emploiera de préférence nous. On
ville, et non ^and Ton arrive... observera que cet emploi de on pour nous est
un trait caractéristique de la langue populaire,
3 On évitera d’employer Ton au lieu de on qui emploie peu le nous sujet. ▼ Dans la langue
quand la présence du /’ entraînerait des effets surveillée, il sera bon d’éviter l’emploi de nous
d’alhtération fâcheux, tels que : Et Ton le lui et de on dans la même phrase, nous étant
donna. Si Ton le lui accordait. Dans ce cas, il détaché en tête comme forme de renforcement :
vaudra mieux laisser l’hiatus : Et on le lui Nous, on est des gens simples, des travailleurs.
donna. Si on le lui accordait. L’usage correct exige : Nous, nous sommes...
4 L’emploi de Ton en tête de ^ phrase V Accord de l’adjectif attribut ou du participe
est archaïque: L’on doit considérer d’abord... passé avec on.
De nos jours, on écrit : On doit considérer
d’abord. 1 Quand on a valeur d’indéfini. L’attribut ou
le participe se met toujours au masculin
II Liaison et négation ne après on. Il faudra singuher ; Quand on est jeune, on est insouciant.
prendre garde à î’homophonie de deux tours : Quand on arrive sur la place, on est surpris par
Dans ce milieu, on attache [ânataj^ plus la majesté de l’édifice.
d’importance à la naissance qu’au mérite. De
nos jours, on n’attache [5nata/] plus d’impor¬ 2 Quand on équivaut à «nous», à «tu,
tance à la naissance. Ne jamais omettre la vous » ou à « il, elle, ils, elles ». L’attribut ou
négation ne (n’) après on quand la phrase est l’adjectif se met au genre et au nombre
négative et comprend un mot tel que pas, point, correspondant au sujet que remplace on : Mon
plus (négatif), aucun, nul, etc. ami et moi, on est prêts. Mais oui, dirent-elles
ONCE 544

en chœur, on est heureuses I Ainsi, mes gaillards, ondoiement [Sdwamâ] n. m. Attention au e


on est partis sans permission ! Eh bien, mes¬ intérieur.
dames, on est impatientes ? Quand on est jeune
fille, on est coquette. Alors, ma petite fille, on onéreux, euse adj. On peut très bien écrire, par |
est revenue? Ces emplois et ces accords exemple : un mode de vie onéreux, un voyage i
appartiennent à la langue parlée ou à la langue onéreux (= qui cause des dépenses, des frais,
expressive plutôt qu’au style soutenu. Dans la qui coûte cher). — En revanche, on évitera les i
langue très surveillée, on préférera l’emploi du pléonasmes : des frais onéreux, des dépenses î
pronom personnel ou d’un nom : Mon ami et onéreuses. On écrira : des dépenses élevees, des \
moi, nous sommes prêts. Mais oui, dirent-elles, frais élevés (ou considérables).
nous sommes heureuses. Ainsi, vous êtes partis
tous les deux. Une jeune fille est souvent onguent n. m. Pommade. — Prononciation :
coquette. Alors, ma fille, tu es revenue ? [3gâ]. — Finale en -enL
VI Emploi du possessif avec on.
onomatopée n. f Avec un seul n, un seul m,
1 Quand on a valeur d’indéfini. Le possessif un seul t et un seul p. Finale en -ée.
est son, sa, ses : Quand on revient dans son pays
après une longue absence, on est toujours ému. on3rx [oniks] Pierre fine. — Avec un y. V
On regrette sa jeunesse, mais on regrette encore Toujours masculin ; De l’onyx très beau. \
plus son enfance. Quand on arrive devant le
palais, on n 'en croit pas ses yeux.
onzain n. m. Strophe de onze vers. — Ne pas
2 Quand on équivaut à «nous» (emploi faire l’élision ni la liaison devant onzain: le
familier ou populaire). Le possessif est notre, onzain, les onzains [le5zÊ].
nos : Mon camarade et moi, on aime bien notre
professeur de français. Pour nos prochaines onze adj. numéral ou n. m.
vacances, on a choisi la Sicile.
1 Dans la langue surveillée, pas d’élision ni de
3 Quand on équivaut à « tu, vous » ou à « il, liaison devant onze : Le onze octobre. Il habite
elle, ils, elles » (emploi de la langue parlée ou au onze (au 11) de la rue Lamartine. Une
expressive). Le possessif est son, sa, ses: Alors, somme de onze mille francs. Le train de onze
mon petit garçon, on a laissé sa sœur à la heures. Cependant on tolère l’élision, dans la
maison ? (plutôt que ta sœur). A-t-on rempli ses langue parlée, devant onze heures : La messe
obligations envers vous ? d’onze heures. Le train d’onze heures. L’élision
est de règle dans le nom composé la dame-
VII On remplacé par soi ou par vous. Le d’onze-heures (nom de plante) et dans l’expres¬
pronom on ne peut être que sujet. Dans une sion populaire un bouillon d’onze heures « un
phrase où on se trouve employé comme sujet
poison ». — En aucun cas, on ne fera la
avec valeur d’indéfini, le pronom complément liaison : les onze hommes [leSzom], les onze
peut être soi ou bien vous (qui prend alors la
heures [leSzœR], les onze cents francs
valeur d’un indéfini).
[leôzsâfRÔ].
1 Soi, si le complément est un réfléchi. On 2 Les règles sont les mêmes pour onzième : Le
ne doit pas s’attaquer à plus fort ^ue soi On
onzième jour. La onzième année. Les ouvriers
hait chez les autres les faiblesses sécrétés que l’on
de la onzième heure. Le onzième de la somme.
porte en soi.
Qui est la onzième au classement général ?
2 Vous, si le complément est un non-réfléchi.
3 Onze cent(s), mille cent > cent (V, 1,2 et 3).
On ne sait jamais ce que le destin fera de vous.
open adj. (anglicisme de la langue du sport)
once Deux noms qui diffèrent par le genre et le
Prononciation : [open]. — Invariable : Des
sens.
compétitions open. — Equivalents français :
1 Une once Ancienne unité de poids (seizième libre, ouvert.
partie de la livre) : Une petite once de sucre.
opéra n. m. Usage du trait d’union et de la
. 2 Un once Félin qui vit en Asie centrale ; majuscule.
L’once est gris, avec des rosaces foncées.
1 Avec un trait d’union : opéra-ballet (des
ondine n. f. Dans les légendes germaniques, génie opéras-ballets), opéra-comique (des opéras-comi¬
féminin des eaux. — Avec un o minuscule : les ques). — Sans trait d’union ; opéra bouffe (des
ondines. opéras bouffes).

2 Avec un o minuscule quand il y a un


on-dit n. m. Toujours invariable : Selon certains complément : L ’opéra de Paris. L'opéra
on-dii.
de Naples. L’opéra de Milan. — Avec un
545 OPÉRATION

O majuscule, l’Opéra (désigne celui de Paris) : opothérapie n. f. Traitement par des extraits
Une soirée à l’Opéra. — De même : L’Opéra- glandulaires. — Avec un seul p.
Comique (nom d’un théâtre lyrique de Paris).
oppidum [opidom] n. m. Dans l’Antiquité
opération n. f. Orthographe des expressions et romaine, place forte. — Avec deux p. — PI. :
des dérivés. des oppidums, plus fréquent que des oppida.
1 Avec opération au singulier : salle, table d’opé¬
opportun, une adj. Avec deux p. De même :
ration. — Avec opération au pluriel : plan, théâ¬
opportunément, opportunisme, opportuniste,
tre d’opérations. — Avec, en général, opération
opportunité.
au sin^her : base, ligne d’opération. Cependant
on écrit aussi base, ligne d’opérations, surtout
opposer V. t. ou pron. Orthographe et
quand on parle d’une base permanente, d’où l’on
construction.
peut lancer plusieurs opérations successives.
1 Avec deux p. De même : opposabilité, opposa¬
2 Deux n dans les dérivés : opérationnel,
ble, opposant, opposé, opposite, opposition,
opérationnisme.
oppositionnel.
opérationnel, elle adj. (francisation de l’anglais 2 S’opposer. Se construit de nos jours avec à
operational) Angücisme parfaitement accepta¬ ce que (suivi du subjonctif) : Je m’oppose à ce
ble dans la langue technique : Base opération¬ qu’il revienne.
nelle. Engin opérationnel. Recherche opération¬ 3 Dans la langue surveillée, on évitera le
nelle. — Dans la langue courante, on évitera pléonasme opposer son veto. On préférera :
d’abuser de ce mot. On écrira ; Ce service de mettre son veto.
vente commencera son activité dans un mois
(plutôt que sera opérationnel). Une équi^ déjà oppresseur n. m. ou adj. Pas de forme pour le
en activité (plutôt que déjà opérationnelle). Ce féminin.
procédé n’est pas encore applicable (plutôt que
n’est pas encore opérationnel). 1 Dans l’emploi substantif. C’est la forme
masculine oppresseur qui est employée comme
opercule (zoologie, botanique) Petit couvercle. féminin : Cette reine fut l’oppresseur de ses
— Avec un seul p. — Toujours masculin : Un sujets. Cette nation fut pour les vaincus un
opercule rond. — Dérive : operculaire adj. oppresseur plus cruel que les plus cruels tyrans.
(finale en -aire). 2 Dans l’emploi adjectif. C’est la forme oppres¬
sive qui sert de féminin quand on veut qualifier
opérer v. t. Conjug. 11. J’opère, mais j’opérerai une chose ; Une administration oppressive (alors
qu’on peut dire, au choix, un pouvoir oppresseur
ophtalmie [oftalmi] n. f Avec -ph-, mais avec ou un pouvoir oppressif). Observer que oppressif,
t sans h. De même : ophtalmique [oftalmik], ive ne peut qudifier une personne. On ne peut
ophtalmologique [oftalmobsik], ophtalmolo¬ donc dire ni une reine *oppresseur ni une reine
giste [oftalmolDjistfa)] ou ophtalmologue *oppressive.
[oftalmolDg], ophtalmomètre [oftalmome-
tR(a)], ophtalmoscope [oftalmoskop], ophtal¬ opprobre Avec deux p. — Toujours masculin :
moscopie [oftalmoskopi]. Un opprobre scandaleux. T Bien prononcer
[opaobnfa)] et ne pas déformer en *opprobe.
ophtalmologiste ou ophtalmologue n. m. ou f.
—La forme ophtalmologiste est la plus fréquente. opter V. i. ou v. t. ind. Se construit avec pour:
Il a opté pour la nationalité française, et non
ophtalmologiste, oculiste > oculiste. *// a opte la nationalité française, faute due à
l’influence de adopter et de choisir. — Mot de
opiniâtre adj. Avec un seul /» et un accent la langue juridique ou commerciale. Ne pas
circonflexe. De même ; opiniâtrement, s’opini⬠abuser de opter (pour) dans la langue courante.
trer, opiniâtreté. Employer choisir: Pour venir, j’ai choisi le
train, l’autocar est trop lent. Inutile de dire :
opinion n. f. Avec un seul p. — Avec opinion J’ai opté pour le train.
au singulier : journal d’opinion, liberté
d’opinion. opticien, oculiste > oculiste.

opium [opjom] n. m. — PI. : des opiums. optimal, ale, aux adj. On emploiera cet adjectif de
préférence à optimum, dont l’accord est incer¬
opossum [oposom] n. m. Animal ; fourrure. tain - Le taux optimal. La température optimale.
— PI. ; des opossums. — Avec un seul p. Les prix optimaux. Les conditions optimales.
• \

OPTIMUM 546

optimum adj. ou n. m. Certains emplois sont un s et un O minuscules dans les autres sens :
difficiles. Le siècle d’or de la sculpture gothique.

1 L’emploi de optimum comme adjectif soulève orange, orangé Accord, genre et emploi.
des difficultés : Des taux optima ou optimums.
La température optimum ou optima. Les 1 orange n. f. ou n. m. ou adj.
conditions optima ou optimums. Pour éviter ces
incertitudes, on emploiera, conformément aux a/ Féminin. Quand le mot désigne un fruit ;
recommandations officielles, l’adjectif optimal, Une orange sanguine. — Prend la marque du
ale, aux. pluriel : Une livre d’oranges — Avec orange au
singulier : Un jus d’orange, des jus d’orange.
2 Dans l’emploi substantif, on préférera le
pluriel des optimums à des optima. b/ Masculin. Quand le mot désigne une
couleur ; Un orange très chaud et un bleu très
3 On évitera le pléonasme le meilleur optimum. doux. — Prend la marque du pluriel : Toute
la gamme des jaunes et des oranges.
option n. f. Deux n dans le dérivé optionnel. —
Mot de la langue juridique ou commerciale. Ne c/ Invariable. Comme adjectif de couleur, est
pas abuser de option dans la langue courante. synonyme de orangé, mais plus usité : Des
Employer plutôt choix: Les grands choix rideaux orange.
politiques de notre époque. Inutile d’écrire : Les 2 orangé, ée adj. ou n. m.
grandes options.
a/ Comme adjectif de couleur. Synonyme de
1. or conj. Indique une transition ou marque une orange (au sens 1, c), mais moins usité. Prend
légère opposition. la marque du pluriel et du féminin (un rideau
orangé, des rideaux orangés. Une tenture
1 Les graphies ore et ores sont vieilles. orangée, des tentures orangées), sauf en compo¬
sition (Des rideaux orangé vif) et sauf quand
2 Souvent suivi d’une virgule (mais cette
orangé est joint à un autre adjectif de couleur
virgule n’est nullement obligatoire) : Tous les
par et (Une bannière bleu et orangé. Des autobus
hommes sont mortels, or Socrate est homme... Il
orangé et vert).
entra dans la salle. Or, elle était vide. Il semble
que la virgule soit plus fréquente dans les textes h/ Comme nom masculin désignant une
de caractère narratif ou descriptif que dans les couleur. Est plus usité que orange (au sens 1,
raisonnements. b) : Un orangé très chaud. Toute la gamme des
orangés.
3 De nos jours, or s’emploie seul ou parfois
suivi de donc. — Autrefois, on disait aussi or
bien, or çà, or sus. Ces locutions sont vieillies orangé, oranger Ne pas écrire orangé, adjectif
ou même sorties de l’usage. ou nom masculin de couleur (Un rideau orangé.
Un orangé clair), comme oranger, nom mas¬
2. or n. m. Métal précieux. culin qui désigne un arbre (Les orangers, pour
croître, ont besoin de soleil et d’eau).
1 Peut s’employer au pluriel pour désigner des
objets dorés ou des objets en or, des lumières orang-outan n. m. Malgré l’Académie, qui écrit
dorées : Les ors d’une enluminure précieuse. Les orang-outang, on préférera la graphie orang-
ors d’une salle de théâtre. Les ors du couchant. outan, plus conforme à l’étymologie malaise.
— PI. ; des orang-outans.
2 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
ble : Des filets or. Des boiseries crème et or.
orateur n. m. La forme masculine s’emploie aussi
3 Vieil or (adjectif de couleur). S’écrit sans quand on parle d’une femme : Cette femm.e
trait d’union et reste invariable : Des reflets vieil député est un excellent orateur. On évitera la
or. Des teintes vieil or. forme oratrice.

4 Avec un trait d’union et or invariable : un


oratorio n. m. (terme de musique) Mot italien
.franc-or, des francs-or. — Sans trait d’union
francisé. — PL : des oratorios [-njo].
et avec or invariable : La valeur or, les valeurs
or, des millions or (= des millions de
francs-or). orbite, orbe Deux noms à bien distinguer.

5 Réserve d’or. Forme à préférer à réserve or: 1 Une orbite Deux sens.
Les réserves d’or des banques d’émission, plutôt
a/ Trajectoire d’un astre, d’une planète, d’un
que les réserves or.
satellite, d’un électron.
6 Avec un S majuscule et un o minuscule : le b/ Cavité osseuse du crâne dans laquelle est
Siècle d’or, le XVI' siècle espagnol. — Avec logé l’oeil.
547 ORDINAL

2 Un orbe Trois sens. pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive.
a/ (astronomie) Aire, surface circonscrite par L’arrêté municipal ordonnait que les animaux
une orbite. trouvés errant sur la voie publique seraient
emmenés en fourrière, et non qu’ils seraient
b/ (vietix et poétique) Sphère, globe des corps abattus.
célestes : L’orbe brillant du soleil éclairait le
couchant. ordre n. m. Emploi de la majuscule et
expressions.
c/ (littéraire) Cercle ; Les oiseaux décrivaient
des orbes dans l’espace. I Emploi de la majuscule.
1 Avec O minuscule et une minuscule au
ordinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
complément : l’ordre des architectes, l’ordre des
Des adjectifs ordinaux. — Avec un seul n.
avocats, l’ordre des médecins, etc. En revanche :
le conseil de l’Ordre.
ordinateur n. m. Avec un seul n.
2 Avec O minuscule et une majuscule au
ordination n. f. Avec un seul n. complément ; l’ordre de la Légion d’honneur,
l’ordre du Mérite, l’ordre de la Valeur militaire,
ordonnance Quand ce nom désigne un soldat l’ordre de la Libération, etc. De même : l’ordre
attaché à un officier et lui servant gratuitement Teutonique.
de domestique, il est normalement féminin :
3 Avec O minuscule et une majuscule au
Une ordonnance barbue astiquait les bottes du
complément : l’ordre des Frères prêcheurs ou
colonel. Cependant l’accord de l’adjectif attri¬
ordre des Dominicains, l’ordre des Frères
but ou du participe se fait plutôt au masculin :
mineurs ou ordre des Franciscains. — Avec une
L’ordonnance du capitaine était grand, fort,
minuscule à l’adjectif : l’ordre dominicain,
rougeaud. Son ordonnance fut atteint par un
l’ordre franciscain.
éclat d’obus.
4 Avec une majuscule, les Dominicains, les
ordonnancement n. m. T Un seul sens correct : Jésuites, etc. quand le mot désigne l’ordre
« autorisation de paiement d’une dépense lui-même, considéré comme un ensemble : Les
pubhque après vérification de l’engagement de Dominicains luttèrent contre l’hérésie cathare.
dépense ». Ne pas employer au sens de mise Les Jésuites eurent un rôle culturel considérable.
en ordre, agencement, disposition, ordonnance, 5 Avec une minuscule, les dominicains, les
ordre, organisation, plan. Oà écrira donc :
jésuites, etc. quand le mot désigne les membres
Procéder à la mise en ordre des paragraphes
des ordres relirieux : Les dominicains portent
d’un discours. L’ordonnance majestueuse d’une
une robe blanche. Les jésuites sont d’excellents
façade classique. Le plan logique d’une disserta¬
latinistes. — De même : Les dominicains
tion. — De même, ordonnancer signifie marcheront en tête de la procession. Le jésuite
« permettre une dépense publique par ordon¬
monta en chaire.
nancement » : Ordonnancer le versement du
traitement aux fonctionnaires. Ne doit pas être 6 Avec une majuscule quand le mot désigne,
employé comme synonyme de mettre en ordre, par métonymie, une éghse, un couvent : Il
agencer, disposer, ordonner, organiser, faire le entendit la messe aux Augustins.
plan de. II Orthographe et emploi des expressions.
ordonner v. t. Orthographe et construction. 1 Sans trait d’union : le tiers ordre.
I Avec deux n. De même : ordonnance, ordon¬ 2 On évitera les pléonasmes ordre impérieux,
nancement, ordonnancer, ordonnateur, trice, ordre impératif
ordonné, ée, ordonnée. 3 Du premier ordre et de premier ordre. Ces
II Ordonner que. Deux constructions deux formes sont équivalentes. La forme avec
possibles. du est plus insistante et moins usée. Elle
suppose qu’il y a effectivement une classifica¬
1 Avec le subjonctif. Si l’on veut insister sur tion bien établie, alors que les formes avec de
le contenu de l’ordre (cas le plus fréquent) : Le sont plutôt de simples locutions adjectives.
général ordonna que l’armée se mît en marche D’autre part, les formes avec du sont plus rares
aussitôt. et plus littéraires : Les poètes du premier ordre,
2 Avec l’indicatif futur ou le conditionnel. tels que Ronsard, Hugo, Baudelaire (= les
Si l’on veut insister sur l’énoncé de l’ordre (par poètes de la catégorie supérieure, le petit groupe
exemple quand on rapporte les termes d’un des très grands poètes). Les poètes du second
texte légal, juridique, administratiQ : La loi ordre, tels que Musset, Gautier, Heredia (= de
anglaise ordonne que tout condamné à mort sera la catégorie qui vient après celle des très grands
« \
ORÉADE 548

poètes). Un cinéaste de premier ordre (= un organigranune n. m. Avec un seul n et deux m


excellent cinéaste). Un cinéaste de second ordre
(= un cinéaste de valeur ordinaire). organisation n. f. Avec un O et un A majus¬
cules : l’Organisation des Nations unies (ONU).
oréade n. f. Nymphe des montagnes — Toujours — Dérivé : organisationnel, elle.
avec un o minuscule : les oréades.
orge Féminin dans la plupart des cas : Cette orge
oréade, naïade, dryade, hamadryade, napée. va être moissonnée. De large dégermée. — Mas¬
Néréide > naïade. culin seulement dans orge mondé (grains d’orge
qu’on a débarrassés de leurs glumelles) et ckms
orée n. f. Lisière d’un bois, d’une forêt : A l’orée orge perlé (grains d’orge qu’on a débarrassés
de la forêt. — Ne signifie pas « début d’une de leur son).
période ». On évitera donc d’écrire à l’orée du
printemps. orgue Genre et expressions.

oreille n. f. Orthographe et expressions. I Masculin ou féminin.

1 Avec un seul r. De même : oreillard, oreiller, 1 Désignant l’instrument de musique à cla¬


oreillette, oreillon, oreillons (maladie). vier et à tuyaux, est toujours masculin au
singulier; L’orgue de cette église est vraiment
2 Avec oreille toujours au singulier : bourdon¬ très beau.
nement, sifflement, tintement d’oreille; de
bouche à oreille. — Avec oreille toujours au 2 Au pluriel et désignant plusieurs de ces
pluriel : être tout oreilles (invariable : elles sont instruments, est toujours masculin : De tous les
tout oreilles) ; écrou à oreilles. orgues de Paris, ceux de Saint-Eustache et de
Saint-Etienne-du-Mont sont les plus merveil¬
3 T Au singulier : une boucle d’oreille. — Au leux.
pluriel ; des boucles d’oreilles.
3 Désignant un seul de ces instruments, mais
4 On distinguera dresser les oreilles, qui s’em¬ employé au pluriel (pluriel emphatique), est
ploie surtout au sens propre (Le chien dressa toujours féminin : Les orgues de cette petite
les oreilles), et dresser l’oreille, qui s’emploie église sont anciennes et très belles. Le clavier
à la fois au sens propre (Le chien dresse l’oreille) des grandes orgues de Notre-Dame.
et au sens fipré (En entendant ce nom, je
dressai l’oreille). 4 Désignant divers instruments de musique
autres que l’orgue au sens primitif, est toujours
5 On distinguera ouvrir l’oreille, écouter avec masculin : Des orgues de Barbarie anciens. Ces
attention (Ouvre bien l’oreille et rapporte-moi orgues électroniques sont très harmonieux.
bien tout ce que tu auras entendu), et ouvrir
les oreilles, recevoir favorablement une de¬ 5 Désignant des objets autres que des instru¬
mande, une proposition (Il faut savoir ouvrir ments de musique, est toujours masculin : Les
les oreilles aux suggestions de ses subordonnés). orgues basaltiques de Bort sont très étonnants
6 Rebattre les oreilles, avoir les oreilles II Orthographe des expressions.
rebattues. Seules formes correctes. T Ne pas
1 Avec orgue au sin|ulier : souffleur d’orgue.
déformer en *rabattre les oreilles, avoir les
oreilles *rabattues > rebattre. — Avec orgue plutôt au singulier: buffet
d’orgue. — Avec orgue au singulier (usage
7 Oreille-de-. Dans les composés de oreille, seul moderne préférable) : clavier d’orgue, jeu d’or¬
le mot oreille prend la marque du ■ pluriel : gue, tuyau d’orgue (mieux que clavier d’orgues,
oreille-d’âne, plante (des oreilles-d’âne), oreille- jeu d’orgues tuyau d’orgues).
d’homme, plante (des oreilles-d’homme), oreille-
de-Judas, champignon (des oreilles-de-Judas), 2 Sans trait d’union et avec un B majuscule :
oreille-de-mer, mollusque marin (des oreilles-de- orgue de Barbarie.
mer), oreille-d’ours, plante (des oreilles-d’ours),
oreille-de-rat, plante (desoreilles-de-rat), oreille- oraueU n. m. T Avec -gueil (ne pas écrire
de-souris, myosotis (des oreilles-de-souris). 'orgeuil ni *orgueuif). De même : orgueilleuse¬
ment, orgueilleux.
ores adv. Graphie ancienne de la conjonction or.
— Ne s’emploie plus de nos jours que dans la orient n. m. Usage de la majuscule et ortho¬
locution d’ores et déjà [d3Rzede3a] : dès graphe des expressions.
maintenant.
1 Avec un o nmuscule, quand le mot désigne
un point cardinal (Le soleil levant illumine
orfiraie [onfRe] n. f. On dit pousser des cris l’orient) ou l’éclat d’une perle (Des perles d’un
d’orj aie > effraie.
splendide orient). — Avec un O majuscule.
549 ORIENTEUR

quand le mot désigne les pays situés à l’est ou orteil n. m. On évitera le pléonasme les orteils
au sud de l’Europe ; Les peuples de l'Orient du pied. — On préférera le mot orteil à doigt
L'Andalousie, c'est déjà un peu l'Orient de pied, équivalent familier. — On dit dans la
langue courante le gros orteil, le petit orteil Les
2 Avec deux majuscules et un trait d’union ;
anatomistes disent le premier orteil Oe gros
le Proche-Orient, le Moyen-Orient, l’Extrême-
orteil), le cinquième orteil (le petit orteil).
Orient
3 Avec deux majuscules et sans trait d’union : ortho- Préfixe (du grec orthos « droit »), qui
le Grand Orient de France (loge maçonnique). entre dans la formation de nombreux mots
savants. Les composés en ortho s’écrivent en
4 Avec un O majuscule : l’Eglise d’Orient,
un seul mot sans trait d’union : orthoédrique,
l’empire d’Orient (e minuscule), l’Empire ro¬
orthoépie, orthosympathique, etc.
main d’Orient {E majuscule et r minuscule).

orienteur n. m. On préférera le féminin orien- orthodontie n. f. Partie de l’art dentaire qui a


)our objet de ramener dans la bonne position
teuse à orientrice. ▼ Eviter le barbarisme
es dents déviées. ▼ Les spécialistes prononcent
*orientateur.
ostodôsi], mais la bonne prononciation est
DRtodSti], avec [t].
oriflamme Toujours féminin; Une oriflamme
étroite.
orthodoxe adj. ou n. m. Avec un o minuscule ;
les orthodoxes, les chrétiens d’Orient (pas un
orignal [oaijial] n. m. Elan du Canada. ▼ PI. ;
des orignaux. — On dit aussi plus rarement nom de peuple).
orignac (des orignacs).
orthographe T Toujours féminin ; Une ortho¬
oripeau n. m. Avec un seul r et finale en -eau. graphe excellente. — Avec -th- et -ph-. De
même: orthographier, orthographique, ortho-
orme Arbre.—Toujours masculin : Un orme très graphiquemenL
vieux. ▼ A distinguer de l’orne, arbre différent.
orthographier v. t. Conjug. 20. Double le i à
ornemaniste n. m. ou f. Ouvrier ou artisan qui la première et à la deuxième personne du pluriel
exécute des ornements de plâtre ou de stuc de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
destinés à décorer un intérieur. T Ne pas défor¬ (que) nous orthographiions, (que) vous ortho¬
mer en *omementiste (mot qui n’existe pas). graphiiez.

omitho- Préfixe (du grec omis, omithos « oi¬ orthopédie n. f. T Le second élément n’a aucun
seau »), qui entre dans la formation de rapport avec pied, mais vient du grec pais, paidos
quelques mots savants. Les composés en omitho « ^ant ». Le mot ne désigne pas seidement la
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’umon : fabrication de chaussures et d’appareils servant
omithogale, ornithologie, etc. à rem^ier aux malformations du pied, mais
l’ensemble des pratiques (gymnastique, port
omitliologiste ou ornithologue n. m. ou f. d’appareils, etc.) qui tendent à corriger ou à
Naturaliste spécialiste des oiseaux. — Les deux prévenir les déformations du corps pendant le
formes sont admises et correctes, mais la plus jeune âge, surtout celles qui concernent le sque¬
lette et les muscles de l’appareil locomoteur.
fréquente est ornithologue.

ornithorynque n. m. Animal. — Avec -th-, r orviétan n. m. Autrefois, remède vendu par les
r.barlatans. — Finale en -an.^— Au singulier
sans h, y et -qu-.
dans : des marchands d’orviétan, des charla¬
oronge Champignon. — Toujours féminin : tans, des imposteurs.
L’oronge vineuse. — Sans trait d’umon -.fausse
oronge (amanite tue-mouches). 08 n. m. La prononciation n’est pas la même au
singuher et au pluriel : un os [as], des os [o]. T
orphelin, ine [onfolé, in] n. ou adj. Avec -ph-. Ne pas prononcer au pluriel [as].
De même : orphelinat [oRfolina].
osciller v. i. ▼ Bien prononcer [asile], avec [1],
orphéon [oRfefi] n. m. Avec -ph-. De meme : et non *[osije] ou *[asille]. De même :
orphéoniste [orfeonistfa)] (im seul «). oscillant [asilâ], oscillateur [asilatoea], oscil¬
lation [asilasjâ], oscillatoire [asilatwaa],
orque Mammifère marin (àiaulard). ▼ Toujours oscillogramme [asilagRam], oscillographe
féminin : L’orque peut être dangereuse pour [asilagRaf], oscillomètre [asilametR(a)], oscil¬
l’homme. loscope [asilaskap].
OSER 550

oser V. t. Forme de la négation. (= si l’on ôte), que reste-t-il ? — En revanche,


placé après le nom, est participe, donc variable :
1 Je n’ose (sans pas). Forme la plus cou¬
Ces descriptions ôtées, il n’y a pas grand-chose
rante devant un infinitif: Je n’ose lui
dans ce roman.
demander. L’emploi de pas est cependant
parfaitement correct : Je n 'ose pas lui
demander. ôter V. t. Avec un accent circonflexe sur le o.

2 Je n’ose pas. Foime la plus usuelle dans oto-rhino-laryngologie n. f. En trois mots, avec
l’emploi absolu. La forme Je n 'ose est correcte, deux traits d’union. — Sigle usuel : O.R.L.
mais un peu recherchée.
oto-rhino-laryngologiste n. m. ou f. En trois
ossement n. m. Normalement empl(|iyé au mots, avec deux traits d’union. — PL : des
pluriel : On a trouvé des ossements en creusant oto-rhino-laryngologistes. — S’abrège d’une ma¬
le sol. — L’emploi au singulier est rare, mais nière semi-familière en oto-rhino (mieux que
non incorrect (= un os isolé) : On né sait si otorhino).
cet ossement découvert dans une grotte apparte¬
nait à un australopithèque. ottoman, ane adj. ou n. Orthographe et emploi
de la majuscule.
osso buco [Dsobuko] n. m. Plat itahen. — En
général, écrit en deux mots, sans trait d’union. 1 Avec deux t. — Un seul n dans le féminin :
— Invariable en français ; des osso buco. T Un ottomane.
seul c à buco.
2 Attention à la majuscule : Les Ottomans. Un
Ottoman, une Ottomane, un Turc, une Turque
ostéo- Préfixe (du grec osteon « os »), qui entre
(autrefois). Le gouvernement ottomaru La flotte
dans la formation de certains mots savants :
ottomane. — Avec un E majuscule et un o
ostéoblaste, ostéogenèse ou ostéogénie, ostéo-
minuscule : l’Empire ottoman. — De l’otto¬
graphie, ostéomyélite, ostéoplastie, etc. Les
man : étoffe. — Une ottomane : canapé.
composés en ostéo s’écrivent en un seul mot,
sans trait d’union, sauf quand le deuxième
ou Conjonction de coordination.
élément commence par une voyelle : ostéo-
arthrite, ostéo-arthropathie. I Orthographe. On distinguera bien la conjonc¬
tion ou (sans accent) de l’adverbe ou pronom
ostréiculture n. f Elevage, production des relatif où (avec accent grave sur le u). La
huîtres. — Pas de tréma sur le L De même : conjonction ou peut toujours se remplacer par
ostréiculteur, ostréicole. ou bien : Il faudrait une chaise ou un fauteuil
supplémentaire (= une chaise ou bien un
ostrogoth, othe n. ou adj. Prononciation et fauteuil). Dans les régions où l’hiver est doux.
orthographe. On ne peut dire : Dans les régions *ou bien
l’hiver est doux.
1 Prononciation : [ostROgo]. — Féminin : os-
trogothe [ostRDgot]. II Emploi de ou.
2 On préférera la graphie ostrogoth, othe à 1 Ou bien. Forme de renforcement qui
ostrogot. Ote [ostRogo, ot], plus rare. insiste sur la disjonction ; Il acceptera nos
3 Attention à la majuscule : Les Ostrogoths, conditions,^ ou bien il devra se retirer. — Peut
peuple germanique ancien. Un Ostrogoth, être répété : Ou bien vous partez, ou bien vous
une Ostrogothe, un homme, une femme restez, mais prenez une decision l
de ce peuple. Le peuple ostrogoth. Les 2 Ou... ou. La répétition de ou est faculta¬
tribus ostrogothes. — Avec un o minuscule : tive. Elle insiste sur la disjonction et donne
un ostrogoth, un individu mal élevé, à la phrase une symétrie qui lui confère par¬
excentrique.
fois un rythme littéraire : Ou il partira, ou
il se soumettra. Ou l’homme accepte les lois
otage Toujours masculin : Cette princesse était de la société et les servitudes de sa condition,
un otage précieux.
ou il vit dans une perpétuelle révolte contre
les hommes, contre le monde et contre lui-
otarie Animal. — Toujours féminin ; Une otarie même.
mâle. Une otarie savante.
3 Soit... ou > soit (IV).
ôté Placé (sans auxiliaire) devant le nom ou
^ P}^ (seul ou répété) ne peut coordonner que
devant le^numeral, est préposition, donc inva¬
des éléments de meme nature grammaticale On
riable Oté ces descriptions, il n’y a pas
peut dire : Un garçon intelligent ou travailleur
grand-ihose dans ce roman. De dix ôté quatre
(mais non *Un garçon intelligent ou qui travaille
551 OU

beaucoup). On peut dire : J’enverrai une lettre sera le premier de la classe ce mois-cL En effet,
ou je téléphonerai (mais non *Pensez à la lettre ils ne peuvent être tous les deux le premier de
ou à téléphoner). la classe.
5 Ou est incorrect dans une proposition 5 Quand les sujets au singulier ne sont pas
négative. Il faut employer ni: Il ne travaille de la même personne, le verbe se met au pluriel
ni ne lit (et non *Il ne travaille ou ne lit pas). si l’idée qu’il exprime peut se rap^rter aux
Les savants ni les écrivains ne doivent pas se deux sujets à la fois. Si l’un des sujets est de
soucier de faire fortune (et non ♦Les savants ou la deuxième personne et l’autre de la troisième,
les écrivains ne doivent pas se soucier de faire le verbe se met à la deuxième personne du
fortune). Aucun de ses amis ne l’a aidé ni pluriel : Toi ou ton frère pouvez m ’aider. Si l’un
défendu (et non *ne l’a aidé ou défendu). des sujets est de la deuxieme personne et l’autre
de la première, le verbe se met à la première
6 Ou pas en concurrence avec ou non > personne du pluriel : Toi ou moi pouvons aider
non (3). notre camarade. Si l’un des sujets est à la
7 Ou sinon. Tour admis dans l’usage cou¬ première personne et l’autre à la troisième,
rant. Dans la langue très surveillée, on évitera l’accord se fait à la première personne du
ce pléonasme et on écrira simplement sinon : pluriel : Mon frère ou moi pouvons aider nos
II devra respecter cette clause, sinon nous parents. — L’attribut ou le participe se met au
romprons le contrat (mieux que ou sinon nous pluriel, l’accord en genre se faisant selon les
romprons...). règles générales : Toi, Antoine, ou ton frère
pouvez être présents à notre réunion. Toi,
8 Ou si dans le deuxième membre d’une Antoine, ou ta sœur pouvez être présents à notre
interrogation. A-t-il peur, ou s’il prépare quelque réunion. Toi, Madeleine, ou ta sœur pouvez être
piège ? Tour admis dans la langue de l’époque présentes à notre réunion. Toi, Antoine, ou moi
classique. Dans l’usage moderne, on préfère la sommes destinés à être officiers. Toi, Madeleine,
tournure avec deux membres symétriques : ou moi, ton mari, sommes appelés à voyager.
A-t-il peur ou prépare-t-il quelque piège ? Toi, Madeleine, ou moi sommes destinées à être
des mères de famille. Mon frère ou moi sommes
9 Cinq ou six personnes, mais de dix à quinze
destinés à être officiers de réserve. Ma femme
personnes, de cinq à six mètres > à (XII, 1,
ou moi sommes appelés à voyager. Ma sœur ou
2 et 3).
moi sommes destinées à être des mères de
III Accord du verbe après deux sujets unis par famille.
ou. 6 Quand les sujets ne sont pas de la même
1 Si l’un des sujets est au pluriel, accord au personne et que le verbe et l’attribut (ou le
pluriel : Mon frère ou mes parents pourront participe) expriment une idée qui ne peut
signer à ma place. s’appliquer qu’à un seul sujet à la fois, l’accord
pose des problèmes pratiquement insolubles :
2 Si le deuxième terme est donné comme Toi, Antoine, ou ton frère seras le premier ou
synonyme, équivalent ou traduction du pre¬ sera le premier. Les deux accords sont admis,
mier, accord obligatoire au singulier, sauf si le mais rares. On aura intérêt à tourner autre¬
premier terme est au pluriel ; L ’oronge verte ou ment ; C’est à toi, Antoine, ou à ton frère qu’on
amanite phalloïde est vénéneuse (mais Les donnera la place de premier (ou que reviendra
oronges vertes ou amanites phalloïdes sont la place de premier) ou encore Toi, Antoine, ou
vénéneuses). Au Brésil, la grande exploitation ton frère, l’un de vous deux sera le premier.
agricole, ou fazenda, appartient souvent à une
vieille famille de l’aristocratie coloniale 1 L’un ou l’autre > un (XIV, 7).
(mais... les grandes exploitations, ou fazendas, 8 Si seul l’un des sujets est placé avant le
appartiennent...). verbe (tour très littéraire), c’est ce sujet qui
3 Si lès deux sujets sont des singuliers et si commande l’accord: Le succès viendra, ou
l’idée exprimée par le verbe peut se rapporter l’oublL
aux deux sujets à la fois, accord plutôt au 9 Quand le second sujet est accompagné
pluriel : Pendant ses vacances, la promenade ou d’une expression de renforcement ou de rectifi¬
la lecture lui changeront les idées. En effet, pour cation, telle que même, plutôt, à plus forte
se changer les idées, il pourra lire et se raison, etc., l’accord se fait avec le premier
promener, les deux activités n’étant pas sujet : La pauvreté ou même la maladie peut
exclusives. être pour le sage une source de progrès moral.
4 Si les deux sujets sont des singuliers et si T On évitera de joindre un premier sujet singu¬
l’idée exprimée par le verbe ne peut se rapporter lier et un second sujet pluriel, car l’accord au
qu’à l’un des sujets, accord obligatoire au singulier, en principe correct, serait, dans ce
singuüer : Comme d’habitude, Henri ou Etienne cas, choquant. On tournera autrement : Le sage
où 552

peut trouver une source de progrès moral dans le deuxième terme : La sagesse, ou la lassitude,
la pauvreté ou même dans les maladies (mieux le fit renoncer à ce projet. Il s'en allait vers la
que La pauvreté, ou même les maladies, peut victoire, ou vers la mort.
être...).
6 En dehors de l’expression d’une alterna¬
10 S’ü y a une vir^e devant ou (effet tive, quand ou est répété, on ne met pas la
stylistique), l’accord se fait au singulier, car la virgule, dans la langue ordinaire ; Le dauphin
disjonction est fortement marquée : La sagesse, ou le phoque ou l'otarie sont de bons exemples
ou la lassitude, ou la crainte, le fit renoncer à de l'adaptation des mammifères à la vie marine.
ce projet. L’emploi des virgules est possible, à des fins
stylistiques, dans la langue httéraire : Mais les
rV Accord de l’adjectif quand deux noms sont
rocs, ou les eaux vives, ou les forêts si fraîches,
unis par ou.
sont les objets qui peuvent enchanter l'âme de
1 Si l’adjectif se rapporte à l’un des noms l'artiste et du poète.
seulement, accord avec le nom auquel il se
7 Quand ou est répété pour exprimer l’alter¬
rapporte : Il faudrait de la tôle ou du carton
native, on met en général une virgule devant
résistant. Par temps de neige ou de pluie violente.
le second ou : Ou il se soumettra, ou il devra
Il nous faudrait un camion ou des camionnettes
céder la place.
assez grandes
2 Si l’adjectif se rapporte aux deux noms, il 8 Virgule obligatoire devant ou quand le
se met au pluriel (masculin pluriel si les noms deimème sujet, joint au premier par ou, est rejeté
sont de genres différents) : Un garçon ou un après le verbe (tour très Httéraire) : Quand un
homme adroits Une femme ou une fille éclair de génie se produit, ou une idée heureuse.
gentilles. Une fille ou un garçon intelligents 9 Virgule non obHgatoire mais fréquente
V Emploi de la virgule. devant une formule de renforcement ou de
ratification, telle que ou même, ou plutôt, etc. ;
1 Pas de virgule quand on relie deux verbes, S'il part définitivement, ou même s'il s'absente
deux noms, deux adjectifs, deux adverbes : Il pour un mois, que ferons-nous ?
étudie ou fait semblant d'étudier. Vous écrirez
un rapport ou une note. Si elle est sotte ou légère. 10 Virgule non obHgatoire mais fréquente
Si les choses vont trop lentement ou trop mal devant ou quand le second terme est présenté
conrae un synonyme, une traduction ou un
2 Pas de virgule quand on unit deux proposi¬ équivalent : Le bouton d'or, ou renoncule âcre,
tions qui ont le même sujet ; Le vent qui courbe est commun dans les prairies. Le grand voile
les arbres ou qui brise les troncs morts Quand ou h^ que portent les musulmanes.
on a froid ou qu'on est malade.
3 Quand ou unit deux propositions qui n’ont où Adverbe ou pronom relatif.
pas le même sujet, en général on omet la virgule I Orthographe. On distmguera bien l’adverbe
si le verbe de la première proposition est ou pronom relatif où, qui ne peut jamais être
employé sans complément : Selon les saisons remplacé par ou bien et qui prend un accent
le vent souffle ou le soleil brille. En revanche, grave, de la conjonction de coordmation ou >
s’il y a un complément, la virgule peut être utile ou (I).
pour éviter une équivoque : Selon les saisons,
le vent courbe les arbres, ou les branches se II Emploi de où.
couvrent de fleurs. La virgule, ici, est indispen¬
sable pour que ne soient pas mis sur le même
1 y On évitera le pléonasme où... y. On dira :
La ville où j'ai passé mon enfance, et non où
plan le nom arbre, complément de courbe, et j'y ai passé mon enfance.
le nom branches, sujet de se couvrent.
2 Peut s’employer sans préposition : Le
4 Qimd deux compléments de la première
village ou il a vécu. — Peut s’employer aussi
proposition sont aussi unis par ou, on met la
avec les prépositions de, par, jusque, plus
virgule devant le deuxième ou, celui qui relie
r^ement pour, vers : Le pays d'où il vient. Les
les deux propositions ; Il fait de la natation ou
lieux par où nous sommes passés. Le point
de la marche, ou il va au cinéma. Cependant
jusqu ou nous irons. T Employé avec une
SI le sujet n’est pas répété ou s’il n’est pas repris
préposition, ne peut être précédé de là : Le point
dans la seconde protxwition par un pronom
d ou nous sornmes partis, et non *de là où nous
peponnel, on omet généralement la virgiile : Il
sommes partis. L'endroit jusqu'où nous marche¬
füit^dc lü natation ou de la marche ou va au
cinéma. rons, et non *jusque là où nous marcherons.
3 Emploi très correct quand où indique le
5 La virgule est toujours possible devant ou
Heu ou le teinps : Le jardin où il passait ses
quand, pour un effet stylistique, on veut isoler
soirees. La saison ou les arbres fleurissent.
553 OUAILLES

4 Emploi critiqué quand où indique la ouailles [waj] n. f. pl. (vieilli ou familier) Les
situation. On emploiera plutôt lequel: La paroissiens, par rapport à leur curé. — Tou¬
situation dans laquelle ils se débattent, mieux jours au pluriel. On évitera *une ouaille. Au
que où ils se débattent. Les épreuves par singulier, on dira : un paroissien.
lesquelles il est passé, mieux que par où il est
passé.
ouate n. f. En général, élision de l’article la (de
5 La langue classique employait où de l’ouaté) et de la préposition de (Un paquet
manière très large. Au XVIE siecle, où pouvait d’ouate). — Pas d’élision ni de liaison devant
même représenter un nom de personne : Ces les dérivés : ouater (je ouate, nous ouatons
savants, où l’on trouve une si grande sagesse. [nuwatS]), ouaterie (la ouaterie, industrie de
De nos jours, on écrirait : chez qui ou chez l’ouate), ouatine (la ouatine), ouatiner (je
lesquels on trouve... — Encore en français ouatine).
moderne, on rencontre où employé de manière
très extensive avec la valeur de auquel: C’est oubli, oublie Ne pas écrire un oubli, le fait
une affaire où il est intéressé. Le but où nous d’oublier (Un oubli fâcheux), comme une
tendons. Dans la langue surveillée, on évitera oublie, pâtisserie (Les marchands d’oublies).
ces tours et l’on écrira plutôt : C’est une affaire
à laquelle il est intéressé. Le but auquel nous oublier v. t. Conjugaison et constructions.
tendons.
I Conjug. 20. Double le / à la première et à
III Où, adverbe interrogatif. la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
1 Emploi correct en début de proposition :
oubliions, (que) vous oubliiez.
Où vas-tu ? D’où venez-vous 7 Par ou sont-ils
venus? Jusqu’où iront-ils? II Constructions.
2 Emploi relâché en fin de proposition. A 1 Oublier de infinitif. Usuel ; Il avait
éviter dans la langue écrite et dans la langue oublié de me prévenir. — Le tour oublier à est
parlée surveillée : Tu vas où ? Vous venez d’où ? vieux.
Ils sont passés par où ? Ils iront jusqu ’où ?
2 Oublier que. Quand la principale est
IV Expressions. affirmative, le verbe de la subordonnée est à
l’indicatif (Il oublie que nous devons nous
1 Là où, c’est là que > là 1 (III, 2).
décider avant lundi), au conditionnel pour
2 *De là où, *jusque là où. Tours fautifs (voir exprimer l’éventualité ou le futur dans le passé
ci-dessus II, 2). (Vous oubliez que tout serait à recommencer si
cette démarche échouait. Il avait oublié que son
3 Le jour où, le jour que. Après un nom adversaire reviendrait le lendemain), parfois au
désignant un moment {jour, semaine, mois, subjonctif dans la langue recherchée (J’avais
année, moment, instant, etc.), la langue mo¬ oublié qu ’il fût aussi susceptible). — Quand la
derne usuelle emploie où: Le jour où je l’ai principale est négative ou interrogative, seuls
rencontré. La langue littéraire emploie aussi l’indicatif ou le conditionnel sont possibles.
que : Le jour que Je l’ai rencontré. — Quand L’emploi du subjonctif serait incorrect : Je
le nom est précédé de un, une, l’emploi de que n’oublie pas que nous devons nous décider
est très frequent, même dans la langue cou¬ demain. Oubliez-vous qu ’il pourrait nous nuire,
rante : Un jour d’hiver qu’il faisait très froid. si nous le heurtions?

4 D’où en concurrence avec dont > dont


ouest [wEst] n. m. ou adj. L’un des points cardi¬
(XII).
naux. — S’écrit normalement avec une minus¬
5 D’où, devant un nom, équivalant à « d’où cule : Le vent d’ouest. A l’ouest du Rhône. La rive
il résulte ». Il perd son temps en vérifications ouest du Rhône. Les portails ouest (invariable).
inutiles, d’où un retard dans son travail. Tour — Un O majuscule dans deux cas seulement.
elliptique, mais correct et admis dans la langue
I Dans de l’Ouest entrant dans une dénomina¬
écrite usuelle.
tion qui désigne une unité géographique bien
6 Où -i- infinitif au sens de « de quoi ». Il définie : l’Allemagne de l’Ouest (la République
y a où s’amuser. Tour populaire ou régional. fédérale d’Allemagne). L’Europe de l’Ouest (les
A éviter. Employer plutôt de quoi. pays d’Europe occidentale, par opposition aux
pays communistes de l’Europe orientale). En
1 Où infinitif au sens de « pour ». revanche, on écrit la France de l’ouest (dénomi¬
Il cherche un endroit où se reposer. Tour nation géographique vague).
correct, mais de ton moins soutenu que le tour
avec pour : Il cherche un endroit pour se II Quand l’Ouest désigne, sans complément,
reposer. une région, un groupe de pays : Aux Etats-Unis,
OUEST-ALLEMAND 554

l’Ouest était la terre des pionniers et des singulier, avec tout invariable, dans la locution
aventuriers. En revanche, on écrit : l’ouest des tout ouïe [tutwi] : Elles sont tout ouïe. Ils sont
Etats-Unis, l’ouest de la France. — Particulière¬ tout ouïe.
ment, majuscule obligatoire dans les trois cas
suivants. ouïes [wi] n. f. pl. Organe des poissons ; fentes,
en forme de S allongé, dans la table d’harmo¬
1 Quand l’Ouest désigne l’ensemble des nies d’un violon; abat-vent. — Bien faire la
provinces situées dans l’ouest de la France haison : les ouïes [lezwi]. — Attention au
(Normandie, Bretagne, Vendée, Maine, Anjou, tréma. — Ne peut s’employer qu’au pluriel.
Aunis, Saintonge, etc.) : Les parlers de l’Ouest.
Dans la vie économique de l’Ouest, la part de ouïr [win] v. t. (vieux ou très littéraire) Entendre.
l’agriculture et de l’élevage reste prédominante.
I Conjugaison.
2 Quand l’Ouest désigne la partie des Etats-
Unis située à l’ouest de la région occupée par 1 Conjug. 40. J’ois [jwa], tu ois [tywa], il
les treize Etats originels, partie qui s’étend oit [ilwa], nous oyons [nuzwaj5], vous oyez
jusqu’aux montagnes Rocheuses et au Pacifi¬ [vuzwaje], ils oient [ilzwa]. — J’oyais [swajs],
que : Les aventuriers de l’Ouest sont les héros tu oyais [tywaje], il oyait [ilwaje], nous oyions
des westerns. nuzwajô], vous oyiez [vuzwaje], ils oyaient
ilzwaje]. — J’ouïs [swi], tu ouïs [tuwi], il ouït
3 Quand l’Ouest désigne les Etats-Unis et ilwi], nous ouïmes [nuzwim], vous ouïtes
leurs alliés d’Europe occidentale, par opposi¬ vuzwit], ib ouïrent [ilawin]. — J’ouïrai
tion à l’Union soviétique et aux pays socialistes jwine] ou foirai [3waRe] ou, archaïque,
d’Europe de l’Est ; Les relations entre l’Est et f orrai [jdrrc], tu ouïras [tywiRa] ou tu oiras
l’Ouest se sont progressivement améliorées de¬ [tywaRa] ou, archaïque, tu orras [tyoRRa], il
puis 1955. ouïra [ilwiRa] ou il oira [ilwaRa] ou, archaï¬
que, il orra [iloRRa], nous ouïrons [huzwIrS]
ouest-allemand adj. De l’Allemagne de l’Ouest ou nous oirons [nuzwaRÔ] ou, archaïque, nous
(Répubhque fédérale d’Allemagne). — Un trait orrons [nuzoRRS], vous ouïrez [vuzwiRc] ou
d’union. Jamais de majuscule. Ne peut s’em¬ vous oirez [vuzwaae] ou, archaïque, vous orrez
ployer comme nom. Seul le deuxième élément [vuzDRRc], ils ouïront [ilzwiRÔ] ou ils oiront
varie: L’industrie ouest-allemande. Les indus¬ [ilzwaRÔ] ou, archaïque, ils orront [üzorrd].
triels ouest-allemands. Les institutions ouest- — J’ouïrais [swIre] ou foirais [3waRe] ou,
allemandes. — Pour éviter cet anglicisme, on archaïque,/orra/5 [3Drre], tu ouïrais [tywiRe]
dira plutôt de l’Allemagne de l’Ouest: Les ou tu oirab [t)rwaRe] ou, archaïque, tu orrais
institutions de l’Allemagne de l’Ouest. tyoRRc]... — Ois [wa], oyons [waj5], oyez
waje]. — Que foie [ka3wa], que tu oies
oui adv. ou n. m. Forme et emploi.
katywa], qu’il oie [kilwa], que nous oyions
1 Pas d’éhsion ni de liaison : Je pense que oui kanuzwajS], que vous oyiez [kavuzwaje],
Le oui et le non. Mais oui [mewi]. Les oui qu’ils oient [kilzwa]. — Que j’ouïsse [ka^wis],
[lewi] et les non au référendum. que tu ouüses [katywis], qu’il ouït [kilwi], que
nous ouïssions [kanuzwisj5], que vous ouïssiez
2 Comme nom, toujours invariable : Deux [kavuzwisje], qu’ils ouïssent [kilzwis].
millions de oui au référendum.
— Oyant [wajâ]. — Ouï, ouïe [wi, wij.
3 Peut être renforcé sans pléonasme : vraiment 2 Dans la pratique, ce verbe ne s’emploie
oui, oui bien, oui certes, mais oui, etc. plus guère qu’au participe passé, à l’infinitif,
4 A une question négative, on répond par si et aux temps composés (J’ai ouï, tu avais ouï,
plutôt que par oui : N’y aurait-il pas un autre etc.), ainsi que dans la formule figée employée
moyen ?—Si, bien sûr, mieux que Oui, ’oien sûr. par plaisanterie Oyez [waje], bonnes gens !
3 Sans trait d’union : J’ai ouï dire que
ouï, ouïe Participe passé du verbe ouïr « enten¬ (temps composé). — Avec un trait d’union:
dre ». — Employé devant le nom, Han<
des ouï-dire (nom masculin invariable), par
■ cemines expressions juridiques, a valeur de ouï-dire.
préposition et reste invariable : Ouï les parties.
Ouï les conclusions des experts. II Constructions.
1 T Participe invariable dans : Ouï les
ouï-dire n. m. S’emploie surtout dans la locution dépositions > ouï.
par ouï-dire. — Toujours invariable: des
ouï-dire. — Attention au tréma. 2 On peut dire indifféremment : J’ai ouï cette
fille chanter ou J’ai ouï chanter cette fille.
ouïe [wi] n. f. Sens de l’audition : Il a l’ouïe très 3 On peut écrire indifféremment : Je l’ai ouï
fine. — Attention au tréma. —- Toujours au dire que ou Je lui ai ouï dire que. — Quand
555 OUISTITI

le complément est un pronom, seul le tour je outrager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
lui ai ouï dire est possible : Ces paroles, je les g devant a om o : il outragea, nous outrageons.
lui ai ouï dire souvent. Les paroles que je lui
ai ouï dire souvent 1. outre n. f Sac de cuir qui sert à contenir un
liquide.
4 Pour l’accord du participe, ouïr suit les
règles de entendre: Ces filles que j’ai ouïes
chanter. Ces chansons que j’ai ouï chanter t> 2. outre adv. ou prép. Expressions et emploi en
entendre (III, 1 et 2). composition.
I Expressions.
ouistiti n. m. De préférence, sans élision ni
liaison : le ouistiti, un ouistiti [ôéwistiti], des 1 Outre nom (préposition). Emploi parfai¬
ouistitis [dewistiti], tement correct : Outre son salaire, il a un
pourcentage sur les bénéfices.
oukase n. m. Graphie plus francisée, à préférer 2 En outre (locution adverbiale). Tour par¬
à ukase, qui se prononce, lui aussi, [ukaz], faitement correct : Son ami l’a remercié et en
outre, lui a offert un cadeau.
ourdir v. t. Conjugaison, dérivés et sens.
3 *En outre de (locution prépositive). ▼
1 Conjug. 25 (comme finir). Tour critiqué. A remplacer par en plus de ou
outre : En plus de son traitement (ou Outre son
2 Dérivés : ourdissage, ourdisseur, euse, ourdis¬
traitement), il a des revenus personnels (et non
soir n. m. (finale en -oir).
*en outre de son traitement).
3 Au sens propre, ourdir la chaîne signifie
4 Plus outre (locution adverbiale). Plus avant,
« disposer le fil de chaîne sur l’ourdissoir du
plus loin. — Tour vieilli et littéraire, mais parfai¬
métier ». Dans la langue très surveillée, on
tement correct : Ah ! n 'allons pas plus outre !
évitera donc l’emploi figuré ourdir la trame
{d’un complot etc.). En revanche, on peut très 5 D’outre en outre (locution adverbiale). De
bien écrire, d’une part, tramer un complot, part en part. — Expression archaïque : Il perça
d’autre part, ourdir des ruses, des pièges, des son adversaire d’outre en outre.
intrigues.
6 Outre que (locution conjonctive). Se
ourlet n. m. Finale en -et — Sans trait d’union : construit avec l’indicatif ou le conditionnel :
Outre qu’il ne fait rien, il empêche les autres
un faux ourlet
de travailler. Cet appareil est efficace, outre qu ’il
pourrait servir à qu'autres usages.
ours n. m. Au pluriel comme au singulier, la
prononciation moderne est [uns]. La pronon¬ 7 Outre mesure. S’écrit sans trait d’union.
ciation [ur] est archaïque. Elle pourra être
préférée dans la récitation de textes littéraires 8 Passer outre à. T Ne signifie pas « aller
anciens ou de poèmes classiques. — De même, plus loin que », mais « ne pas tenir compte
de nos jours, on fait la liaison en [s] : un ours de, enfreindre » : Il passa outre à cette interdic¬
affamé [ôênuRsafame]. La liaison en [z] est tion. Il passa outre aux ordres reçus.
archaïque : [dénuRzafame]. II Outre en composition. En composition avec
un nom propre, se lie par un trait d’union et
ourse n. f. Femelle de l’ours. ne prend pas la majuscule. outre-Atlantique,
outre-Manche, outre-Rhin (voir les mots à leur
1 Au sens figuré, on évitera également Cette
ordre alphabétique).
femme est une ourse et Cette femme est un ours.
Les deux tours sont l’un et l’autre bizarres. En
revanche. Cet homme est un ours est parfaite¬ outre>Atlantique Avec un trait d’union, un o
ment admis. minuscule et un A majuscule.

2 Avec des majuscules : la Grande Ourse, la outrecuidance n. f. En un seul mot, sans trait
Petite Ourse (constellations). d’union. — Finale en -ance. De la même
famille : outrecuidant.
oust ! Interjection très familière qui accompagne
l’ordre de décamper. — La graphie oust ! outre-Manche Avec un trait d’union, un o
semble plus usitée que ouste! minuscule et un M majuscule.

output n. m. (anglicisme de la langue de outremer, outre-mer Deux mots à , bien distin¬


l’informatique). — Prononciation : [awtput], guer par l’orthographe.
plutôt que [awtpyt]. — PI. : des outputs [put].
— Pour éviter cet anglicisme, on pourra 1 outremer n. m. ou adj. (en un seul mot, sans
employer : sortie d’ordinateur, produit de sortie. trait d’union).
OUTRE-MONTS 556

a/ Pierre fine de couleur bleue. — Prend la même au masculin : Un visage ovale. Un ovale
marque du pluriel : Une broche ornée de beaux parfait — Dérivés : ovalisation, ovaliser.
outremers.
ovar- Les dérivés de ovaire sont en ovar- (non
b/ Peinture fine de couleur bleue : Un tube en *ovair-) : ovariectomie, ovarien, ovariole,
d'outremer. — Couleur bleue. — Prend la
ovariotomie, ovarite.
marque du pluriel (Toute la gamme des indigos
et des outremers), sauf en composition (Des bleu ovationner Mot de la langue des journaux. Dans
outremer). le style surveillé, on préférera acclamer, applau¬
c/ adj. mv. De la couleur bleue de l’outremer : dir, fêter, saluer par des acclamations, faire une
Des soieries outremer. Des manteaux bleu ovation à.
outremer.
ove Ornement d’architecture en forme d’œuf. V
2 outre-mer (en deux mots, avec un trait Toujours masculin : Des oves très décoratifs.
d’union et avec un o et un m minuscules) La
France d’outre-mer. Les départements d’outre¬ ovipare adj. ou n. m. Toujours avec un -e à la
mer (D.O.M.). Les territoires d’outre-mer fin : Un animal ovipare. Un ovipare.
(T.O.M.). Aller outre-mer.
ovovivipare adj. ou n. m. En un seul mot, sans
outre-monts Avec un trait d’union, un o et un trait d’union. — Toujours avec un -e à la fin ;
m minuscules. — Toujours un -s à monts. Un animal ovovivipare. Un ovovivipare.
outrepasser v. t. En un seul mot, sans trait ovule Attention au genre.
d’union.
1 Un ovule. Organe de la fleur. — Gamète
outre-Rhin Avec un trait d’union, un o minus¬ femelle des animaux. — Masse ovoïde de
cule et un R majuscule. médicament.
2 Une ovule. Mollusque des mers chaudes.
outre-tombe Avec un trait d’union, un o et un
t minuscules. oxa- ▼ Les mots en oxa- se prononcent avec [ks],
et non avec *[g2] : oxacide [oksasid], oxalate
ouvert, erte adj. Des fenêtres grandes ouvertes > [oksalat], oxalique [oksalik], etc.
grand (3).
oxhydrique [oksidnik] adj. Chalumeau oxhydri¬
ouverture n. f. Sans trait d’union : un demi que. — Attention au h intérieur.
d’ouverture (des demis d’ouverture).
oxy- [oksi] Tous les composé en oxy s’écrivent en
ouvrable adj. Vient de ouvrer « travailler » et un seul mot sans trait d’union : oxyacétylénique,
non de ouvrir. Les jours ouvrables sont les jours oxycarbonê, oxychlorure, oxycoupage, oxydoré-
où l’on peut travailler (par opposition aux jours duction, oxyhémoglobine, oxysulfure, etc.
fériés), et non les jours où 1^ magasins sont
ouverts.
oxyde Toujours masculin : Certains oxydes sont
dangereux.
ouvrage Toujours masculin (Un ouvrage excel¬
lent), sauf dans l’expression populaire de la oxygène V Toujours masculin: L’oxygène pur
belle ouvrage.
est dangereux a respirer. Avec un accent grave.
— Accent aigu dans les dérivés : oxygénation,
ouvre-boîtes n. m. Invariable. Un -s à boîte oxygénée, oxygéner.
même au singulier.
oxygéner v. t. Conjug. 11. Il oxygène, mais il
ouvrir v. t. Conjug. 33. J’ouvre, tu ouvres, il oxygénera.
ouvre, nous ouvrons, vous ouvrez, ils ouvrent
— J’ouvrais. — J’ouvris. — J’ouvrirai — J’ou¬ oyat n. m. Plante. — Prononciation : [oja].
vrirais. — Ouvre, ouvrons, ouvrez. — Que
j’ouvre, que tu ouvres... — Que j’ouvrisse. oyez, oyons > ouïr.
— Ouvrant — Ouvert erte.
ozone Gaz. — Toujours masculin : L’ozone est
ovale adj. ou n. m. Toujours avec un -e final, dangereux à respirer.
P
pacemaker n. m. (anglicisme) Prononciation : courses) Prononciation ; [padok]. — PI. : des
[pesmeksR]. — PI. ; des pacemakers [-kaR]. paddocks [-dok]. — Avec deux d et -ck.
— En un seul mot, sans trait d’union. —
Equivalent français : stimulateur cardiaque. pagaie, pagaille Deux noms féminins à bien
distinguer par l’orthographe et la prononciation.
pacha n. m. Dignitaire ottoman. — PI. : des 1 pagaie [page] Aviron, rame.
pachas. — Comme titre, se place aprœ le nom,
s’écrit avec une minuscule et ne se lie pas par 2 pinaille [pagaj] familier) Désordre, anar¬
un trait d’union : Osman pacha. chie. — Les graphies pagaïe et pagaye sont
sorties de l’usage. — Dérivé : pagailleux, euse
pachy- Préfixe (du grec pakhus « épais »), qui [pagajo, 0z] adj. On dit aussi : pagailleur.
entre dans la formation de plusieure mots
savants. Les composés en pachy s’écrivent en pagayer v. i. Ramer. — Conjug. 23. Remplace
un seul mot, sans trait d’union T Les mots en facultativement y par i devant un e muet : il
pachy se prononcent avec [pa/i] et non Jpaki] : pagaie [page] ou il pagaye [pagej], il pagaiera
pachydermie [paJideRmi], pachymeningite [pageRa] ou il pagayera [pagejRa]. — Les
[paj‘imené3it], pachypleurite [pa/iploRit], /w- formes en -aye- sont nettement plus rares que les
chyvaginalite [pajivasinalit], pachyvaginite formes en -aie-. — Attention au i après le y à la
[pajiva3init]. première et à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
pachyderme n. m. Prononciation : [pa/idenm]. (que) nous pagayions, (que) vous pagayiez.
— En zoologie, on ne dit plus les pachydermes,
mais les ongulés. pagayeur, euse n. m. ou f. Celui, celle qui fait
avancer une embarcation à la pagaie.—Pronon¬
pacifique adj. ou n. Avec un o minuscule et un ciation : [pagejœR , 0z]. — A distinguer de
P majuscule : l’océan Pacifique (ou le pagailleur [pagajœR], celui qui met la pagaille.
Pacifique).
1. page n. f Face d’un feuillet.
pacotille [pakotij] n. f. Avec un seul c et un 1 On écrit plutôt mise en pages, mais mise en
seul t. page n’est pas incorrect. — De même : mettre
en pages, metteur en pages, plutôt que mettre
pacte n. m. Avec un P majuscule et un a en page, metteur en page.
minuscule : Le Pacte atlantique. — Avec un p
minuscule : le pacte de Varsovie. 2 On écrit sans trait d’union les expressions
suivantes de la langue de l’imprimerie : belle
pactole n. m. Finale en -oie. — Avec un p page, fausse page, double page, page creuse.
minuscule : Le tourisme est le pactole de cette
région (= source de profits). 2. page n. m. Qualifie un vêtement de la taille
ou de la pointure la plus petite. Toujours
paddock n. m. (anglicisme de la langue des invariable : des chaussettes page.
«
PAGODE 558

pagode n. f. Invariable : des manches pagode. — Je paîtrais, tu paîtrais, il paîtrait, nous


paîtrions, vous paîtriez, ils paîtraient — Pais,
paie [pe] ou paye [pej] n. f. On écrit le plus paissons, paissez — ^e je paisse. — Pas de
souvent paie : Le bulletin de paie. En revanche, subjonctif imparfait. — Paissant — Pas de
dans la langue parlée ordinaire, on prononce participe passé. T Toujours un accent cir¬
plutôt [pej]. conflexe sur le / quand le i est suivi d’un t
— Le verbe ne s’emploie pas aux temps
paiement [pemô] ou payement [pejmâ] n. m. composés.
De nos jours, on écrit paiement et on prononce
ri>emâ]. La forme payement tend à sortir de n Constructions.
rusage. 1 Les moutons paissent sur la colline. Tour
intransitif usuel et moderne. De même: Le
païen, païenne adj. ou n. Attention au tréma. berger fait paître ses moutons.

paille n. f. ou adj. Accord de l’adjectif et 2 Les moutons paissent l’herbe de la colline.


orthographe des dérivés et du composé. Tour transitif encore usité de nos jours.
1 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬ 3 Le berger paît ses moutons. Tour transitif
ble: Des tentures jaune paille (sans trait ^chaïque et très Httéraire. De nos jours, on
d’union). Des rideaux paille. écrit plutôt : Le berger fait paître (ou mène
paître) ses moutons.
2 Dérivés : paillage, paillard, paillarder, pail-
lardi^ paillasse, paillasson, paillassonner, paix n. f. Avec un p minuscule : la paix de Dieu
paillé, pailler, paillet, pailleux, paillis [paji], (au Moyen Age), la paix des Pyrénées, la paix
paillon, paillote. de Westphalie, etc. — Avec un P majuscule :
3 Composé: paille-en-queue (des pailles-en- la Paix perpétuel^ traité de paix entre Fran¬
queue). çois I" et les Suisses (1516).

pailleter v. t. Conjugaison et dérivés. pal n. m. Pieu ; tige pointue. — PI. : des pals.
1 Conjug. 14. Je paillette, je pailletterai
palabre Le plus souvent au pluriel. ▼ L’usage
2 Un seul t dans les dérivés pailletage, pailleté, hésite sur le genre. Le féminin semble l’empor¬
pailleteur, à la différence de paillette. ter : De longues et vaines palabres. Cependant,
De longs et vains palabres ne serait pas
paillette n. f. Avec deux t, mais les dérivés incorrect.
pailletage, pailleté, pailleter, pailleteur pren¬
nent un seul t palace n. m. Grand hôtel somptueux. — Mot
anglais francisé. Prononciation : [palas].
paillote n. f. Hutte. — Finale en -ote, avec un
seul t palafitte n. m. Village préhistorique. ▼ Un seul
/et deux t — Toujours masculin : Les palafittes
pain n. m. Avec épice toujours au singuher : pain italiens.
d’épice.
palais n. m. Orthographe et expressions.
pair n. m. Expressions, emploi de la majuscule,
féminin. 1 Ne pas écrire palais (édifice somptueux ou
voûte de la bouche), comme palet (pierre ou
1 On préférera la forme hors de pair à hors disque servant à certains jeux).
pair : Une maîtrise hors de pair.
2 Avec un p minuscule et une majuscule au
2 Avec un p minuscule : Les douze pairs de complément : le palais de Versailles, le palais
Charlemagne. Un pair de France. La Chambre d’Hiver, le palais des Papes, etc.
^ pairs (en France, de 1814 à 1848). Les pairs
du Royaume-UnL Les pairs de la Chambre des 3 Avec deux majuscules et sans trait d’union :
lords. Le Grand Palais, le Petit Palais (édifices
p^iens). — Avec deux majuscules et un trait
3 Féminin : pairesse.
d’union : Le Palais-Bourbon, le Palais-Royal
(édifices parisiens).
paître Conjugaison et constructions.
4 Avec un p et un y minuscules, un palais de
I Conjug. 96. Je pais, tu pais, il paît, nous
justice (d’une ville quelconque) : Le palais de
paissons, vous paissez, ils paissent —Je paissais.
justice de Bordeaux. — Avec un P et un /
— Pm de passé simple. — Je paîtrai, tu paîtras,
majusciües : le Palais de Justice ou, absolument,
il paître., nous paîtrons, vous paîtrez, ils paîtront
le Palais (édifice parisien).
559 PALAN

palan n. m. Appareil de levage. — Finale en -an, 3 pâle [pal] adj. Sans couleur : Un teint pâle.
sans -t. 4 Un pal [pal] Pieu ; tige pointue.

palanquin n. m. En Asie, chaise à porteurs. — palefrenier n. m. T Avec un e entre / et /


Finale en -quin.
palefroi n. m. Cheval. T Finale en -oi, sans -e
palatal, ale, aux adj. ou n. f. (terme de ni -s.
phonétique) Masculin pluriel en -aux : Des
phonèmes palataux. — Dérivés : palatalisation, paléo- Préfixe (du grec palaios « ancien »), qui
palatalisé, palataliser. entre dans la formation de nombreux mots
savants. Les composés en paléo s’écrivent en
1. palatin, ine adj. Du palais, voûte de la un seul mot, sans trait d’union ; paléoarctique,
bouche : Les os palatins. paléochrétien, paléoécologie, etc.

2. palatin, ine adj. ou n. D’un palais princier. paléolithique adj. ou n. m. Avec un p minus¬
— Usage de la majuscule. cule : le paléolithique.

1 Avec un p minuscule : L’école palatine ou paléontologiste ou paléontologue n. m. ou f


l’académie palatine (sous Charlemagne). La La forme paléontologiste est beaucoup plus
chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle. La chapelle usitée que paléontologue.
palatine de Palerme. En revanche, P majuscule
dans l’emploi sans complément : la chapelle paleron n. m. (boucherie) Partie du bœuf —
Palatine (édifice d’Aix-la-Chapelle). Im biblio¬ Avec un seul /.
thèque Palatine ou la Palatine (à Heidelberg).
palestre Gymnase, dans l’Antiquité. —Toujours
2 Avec un p minuscule : un comte palatin ou féminin : Une grande palestre.
un palatin (au Moyen Age, administrateur
régional des biens princiers). Les comtes pala¬ palet n. m. Ne pas écrire palet (pierre plate,
tins de Béarn, de Champagne. Le palatin de disque) comme palais (édifice somptueux ou
Hongrie (représentant des Habsbourg en Hon¬ voûte de la bouche).
grie). Un palatin (gouverneur de province,
autrefois, en Pologne). paletot n. m. Finale en -ot.
3 Avec un p minuscule : Le comte palatin du
Rhin. — Avec un /* majuscule : Le Palatin (= palette n. f Deux t aussi dans les dérivés :
le comte palatin du Rhin). palettisation, palettiser.

4 Avec deux fois p minuscule : Une princesse palétuvier n. m. Arbre. — Avec un seul /.
palatine. — De même, avec deux fois p minus¬
cule quand le titre accompagne le nom : Anne de pâleur n. f Avec un accent circonflexe sur le a.
Gonzague, princesse palatine. La princesse pala¬
tine Charlotte-Elisabeth de Bavière. — Avec pâlichon adj. (familier) Pâle. — Avec un accent
deux fois P majuscule quand ce titre n’est pas circonflexe sur le a. — Deux n dans le féminin :
accompagné du nom et qu’il désigne soit Anne pâlichonne.
de Gonzague (Bossuet prononça l’oraison funè¬
bre de la Princesse Palatine), soit Charlotte- palier n. m. Un voisin de palier. — Avec un seul
Elisabeth de Bavière (La Princesse Palatine fut 4 à la différence du verbe pallier « dissimuler,
la mère du Régent). — Avec un P majuscule : la atténuer ». — Toujours un -s dans l’expres¬
Palatine, Charlotte-Elisabeth de Bavière (La Pa¬ sion : par paliers.
latine était célèbre par la verdeur de son langage).
palière adj. f Seulement dps les expressions
palatinat n. m. Avec un p minuscule quand le porte palière, marche palière.
mot désigne la dignité de palatin ou de comte
palatin. — Avec un P majuscule quand il palikare > pallikare.
désigne un pays d’Allemagne.
palimpseste Toujours masculin : Un palimp¬
pale, pâlie, pâle, pal Quatre mots à bien seste carolingien.
distinguer par l’orthographe.
palinodie n. f Changement d’opinion. — Avec
1 Une pale [pal] Partie d’une rame, d’une roue un seul 4
à aubes, d’une hélice.
pâlir V. i. ou v. t. Avec un accent circonflexe
2 Une pale ou une pâlie [pal] Linge sacré de
sur le a. De même : pâlissant, ante.
la liturgie catholique.
PALISSADE ‘ > 560

palissade n. f. Avec un seul l. De même : palmer n. m. Instrument de mesure. — Pronon¬


palissader, palissadique. ciation ; [palmea]. — PI. : despalmers [-mea].
— Avec un p minuscule (pas un nom déposé).
palissandre Bois d’ébénisterie. — Finale en
-andre. — Toujours masculin : Du palissandre palmeraie n. f. Plantation de palmiers. — Finale
précieux. en -aie.

1. palladium [paladjom] n. m. Usage de la palonnier n. m. Avec deux n.


majuscule.
1 Avec un P majuscule : le Palladium ou le pâlot adj. ▼ Deux t dans le féminin : pâlotte.
Palladion [paladj5], statue de Pallas Athéna
qui protégeait la ville de Troie. palpitant, ante adj. Au sens de passionnant,
2 Avec un P minuscule : un palladium, garan¬ appartient au registre très familier. Dans la
tie, protection (La Constitution est le palladium langue soutenue, on écrira donc : Des aventures
de la légalité républicaine). — PI. : des passionnantes, et non palpitantes.
palladiums.
palpiter v. t. Avec un seul t. De même :
2. palladium [paladjom] n. m. Métal. — Avec palpitant, palpitation.
deux /.
palplanche n. f Grosse planche ; plaque métalli¬
palliatif, ive adj. ou n. m. T Se construit avec que profilée. — Pas de e au milieu.
de et lion avec à : Cette mesure est un palliatif
du chômage, et non *au chômage. paltoquet n. m. Finale en -et.

pallicare > pallikare. paludéen, éenne adj. Des marais : Flore palu¬
déenne. — Du paludisme : Les fièvres palu¬
pallier Orthographe, construction et sens. déennes. — Avec un seul /.
1 Avec deux /. De même palliatif. —
Conjug. 20. paludisme n. m. Avec un seul /.
2 ▼ Ce verbe est transitif direct : Il faut pallier
pâmer v. i. ou v. pron. S’évanouir. — Franche¬
cette déficience. La construction avec à (pallier
à cette déficience) est considérée comme fautive. ment archaïque dans l’emploi intransitif: Sire,
Elle est due à l’analogie de verbes tels que obvier on pâme de joie, ainsi que de tristesse (Cor¬
à, parer à, remédier à. neille). — De nos jours, s’emploie encore dans
la langue littéraire, mais le plus souvent avec
3, T Le vrai sens de ce verbe est « dissimuler », une intention de moquerie ou une nuance
d où, par extension, « atténuer, en masquant d’ironie : Les mélomanes se pâmeront d’admira¬
les ^pœts fâcheux ». N’est pas synonyme de tion à ce concert. — Avec faire, on omet
obvier à, parer à, remédier à, corriger, suppri¬ généralement le pronom réfléchi : Le spectacle
mer: En créant des postes de fonctionnaires, on le fait pâmer d’aise, plus fréquent que le fait
peut pallier le chômage, on n’y remédie pas. se pâmer d’aise.

pallikare n. m. Combattant grec de la guerre pâmoison n. f Evanouissement. — Même


de l’Indépendance. — On préférera la graphie nuance archaïsante ou ironique et plaisante que
pallikare, plus conforme à l’étymologie grec¬ pâmer. — Avec un accent circonflexe sur le
que, àpalikare. Les graphies palicare, pallicare a, comme pâmer.
sont vieillies.
pamphlet [pôfle] n. m. Finale en -et. — Dérivé :
palmarès [palmaRes] n. m. Avec un accent pamphlétaire [pôfletER].
grave sur le e. — Mot qu’on pourra employer
pour remplacer l’anglicisme hit-parade.
pamplemousse Dans l’usage réel, masculin (Un
pamplemousse délicieux), malgré l’Académie.
palmmum n. m. Serre à palmiers. — Pronon¬
— Dérivé : pamplemoussier.
ciation : [palmaRjom]. — PI. : despalmariums.

1. palme n. f. Avec un P majuscule : les Palmes pampre (littéraire et poétique) Rameau de


academiques. vigne avec ses feuilles et ses grappes. —
Toujours masculin : Un pampre vert. — On
2. palme Ancienne mesure de longueur. T Dans évitera le pléonasme un pampre de vigne En
ce sens, toujours masculin : Le palme romain revanche, on peut dire, s’il y a une détermina¬
valait 7,5 cm. tion : Les pampres de cette vigne, de notre vigne.
561 PAN

pan Quatre mots homonymes. panier n. m. Avec un seul n et finale en -er.


1 pan n. m. Partie de vêtement, morceau : Un
pan.de chemise. Un pan de mur. panifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
preimère et à la deuxième personne du pluriel
2 pan n. m. Ancienne unité de longueur. de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
3 Pan Dieu grec. (que) nous panifiions, (que) vous panifiiez.

4 pan ! inteij. Onomatopée. panique adj. ou n. f. Ne peut s’employer


correctement que si l’on parle d’une peur
pan- Préfixe (du grec pan, pantos, « tout »), qui collective. Dans la langue châtiée, on évitera
entre dans la formation de nombreux mots. Les d’écrire, par exemple : Mon ami fut pris de
composés en pan s’écrivent toujours en un seul panique. On écrira plutôt : Mon ami fut saisi
mot, sans trait d’union : panaméricain, panhel- d'une terreur soudaine ou Mon ami s'affola ou
lénique, etc. Mon ami perdit soudain la tête sous l'effet de
la peur. — Les dérivés paniqué, ée, paniquer,
panacée n. f. Mot dont le premier élément vient paniquard appartiennent au registre très fami¬
du grec pan « tout ». ▼ On évitera le lier ou même semi-populaire.
pléonasme fréquent panacée universelle. Dire
simplement panacée : Les antibiotiques ne sont panne Six noms féminins homonymes qui
pas une panacée. Le contrôle par l'Etat est-il s’écrivent avec deux n.
une panacée en matière d'économie ?
1 panne Etoffe; fourrure (en héraldique);
graisse de porc.
panache n. m. Avec un seul it De même :
panachage, panaché, panacher, panachure. 2 panne Pièce de charpente.
3 panne Arrêt de fonctionnement.
panade n. f Avec un seul n.
4 panne Partie d’un manteau.
panaris n. m. Finale en -is. — Prononciation :
5 panne Nuage en forme de bande.
[panaai].
6 panne En Flandre, dépression entre deux
pancrace n. m. Dans l’Antiquité, sport mêlant dunes.
la lutte et la boxe. — Finale en -ace.
panneau n. m. Avec deux n. — Dérivés et
pancréas n. m. Organe. — Prononciation : composés.
[pakaeas]. — Dérivés : pancréatique,
1 Dérivés ; panneautage, panneauter (chasser
pancréatite.
avec des panneaux).
pané, ée adj. Escalope panée. — Avec un seul ru 2 Avec un trait d’union : panneau-réclame (des
panneaux-réclames). — Sans trait d’union ;
panégyrique, apologie > apologie. panneau indicateur.

paner v. t. Paner une escalope, un poisson. — panneton, paneton > paneton.


Avec un seul n.
pannicule, panicule > panicule.
paneterie n. f. Lieu où l’on conserve le pain. —
Office du panetier. — Prononciation : [pantai], panonceau n. m. T Avec un seul n, à la
plutôt que [panetai]. différence de panneau.

panetier n. m. Autrefois, officier du roi, qui avait panoplie n. f T Avec un seul n.


la charge du pain. — Avec un seul n.
panorama n. m. T Avec un seul n. De même :
panetière n. f Coffre ; meuble, sac. — Avec un panoramique.
seul n.
panse n. f Ventre ; partie renflée. — Avec -an-.
panetoi^ panneton T Ne pas écrire un paneton
(corbeille de boulanger) comnte un panneton pansage, pansement Deux noms mascuhns
(partie d’une clef). dérivés de panser.
1 pansage Action de brosser un cheval.
panicule, pannicule T Ne pas écrire une
panicule (inflorescence) comme un pannicule 2 pansement Action de soigner une blessure ;
(couche de graisse sous-cutanée). bande qui protège une blessure.
« \ 562
PANSER

panser, penser Deux verbes homophones a 3 Un ballet-pantomime Avec un trait


distinguer par l’orthographe. d’union. — PI. : des ballets-pantomimes.

1 panser Soigner (un cheval, une blessure). — pantoufle n. f Avec un seul / De même :
Dérivés : pansage, pansement. pantouflier (fabricant de pantoufles). ;— Les
dérivés pantouflard, pantoufler appartiennent
2 penser Réfléchir.
au langage familier.
pansu, ue adj. Gros, renflé. — Avec -an-
pantoiun [pâtum] n. m. Poème. — On préférera
la forme pantoum à pantoun [pâtun], forme
pantagruélique adj. Avec accent aigu sur le e
plus rare. — PI. : des pantoums (des pantouns).
et non un tréma.

pantalon n. m. Emploi au pluriel ; orthographe panure n. f Croûte de pain râpée. — Avec un


des dérivés et du composé. seul n.

1 De nos jours, ne doit pas s’employer au pluriel paon n. m. Oiseau. — S’écrit avec -ao- et se
pour désigner un seul vêtement. On dira donc : prononce [pâ]. — Dérivés : paonne [pan] n.
En passant par-dessus la barrière, il a déchiré son f. (femelle du paon), paonneau [pano] n. m.
pantalon, et non ses pantalons. On écrira ; lissant (jeune paon).
en pantalon. Des filles en pantalon.
2 Avec deux n : pantalonnade, pantalonné, se papa n. m. Sans trait d’union et avec gâteau
pantalonner. — Sans trait d’union : un panta¬ invariable : un papa gâteau, des papas gâteau.
lon corsaire (des pantalons corsaire) ou un
corsaire (des corsaires). papal, ale, aux adj. Du pape. — Le masculin
pluriel est en -aux. Il est peu usité : Les officiers
panteler v. i. Conjugaison et dérivé. papaux. T Ce mot est vieilli et ne s’emploie
guère que dans un contexte historique. De nos
1 Conjug. 13. Il pantelle, il pantellera, il jours, on dit plutôt pontifical.
pantelait. — Ce verbe, très littéraire, ne
s’emploie plus guère qu’à l’infinitif. pape n. m. Avec un p minuscule : le pape. —
2 Dérivé : pantelant, ante adj. (encore usuel). Avec un Jet un 5 majuscules et un P majuscule
à père : le Très Saint-Père, notre Très Saint-Père
panthéiste adj. ou n. Avec -th-. Pas de tréma le pape.
sur le L De même : panthéisme.
papeterie n. f Avec un seul t et sans accent sur
panthéon n. m. Avec -th-. — Avec P majuscule : le e. — Actuellement, la prononciation [pape-
Le Panthéon (édifice de Rome ou de Paris). tni] semble la plus usuelle, mais la prononcia¬
tion [paptRi] doit être préférée dans l’expres¬
sion orale soignée.
panthère, léopard > léopard.

pantographe n. m. Avec -an- (aucun rapport papier n. m. Orthographe et pluriel des


avec pente). expressions.
1 Avec le complément toujours au singulier :
pantois Le féminin pantoise existe, mais il est papier de verre, papier à dessin, papier à
très rare. On évitera d’écrire : Elle est demeurée musique.
pantoise. Ne pas écrire non plus ; Elle est
demeurée *pantois. 2 Avec le complément toujours au pluriel ;
papier à cigarettes, papier à lettres.
pantomime Forme et emploi. 3 Sans trait d’union : papier buvard, papier
I ▼ Ne pas déformer en *pantomine. Est de carbone, papier cristal, papier écolier, papier
la famille de mime et non de mine. Joseph, papier journal, papier kraft, papier
ministre, papier pelure, papier vélin.
II Genre, sens et composé.
4 Avec un trait d’union : papier-calque, papier-
1 Un pantomime (vieux et rare) Un artiste cuir, papier-émeri, papier-filtre, papier-mon¬
qui joue une pantomime. — De nos jours, on naie, papier-parchemin, papier-pierre.
dit dans ce sens : un mime.
5 En raison de l’incertitude de l’accord du
2 Une pantomime Pièce de théâtre dans second élément, on évitera d’employer les
laquelle les acteurs ne s’expriment que par la expressions ci-dessus au pluriel. On n’écrira pas,
mimique. — (par extension) Mimique outrée, par exemple, *des papiers pelures, mais diverses
mani ge étrange. sortes (ou diverses qualités) de papier pelure.
563
PAPILLE

papille n. f. Se prononce plutôt [papij], plus fréquent que II, 1. N’est jamais ac¬
avec [j], et non [1], En revanche, la pronon¬ compagné d’une épithète. — On dit aussi : le
ciation hésite pour papilleux, [papilal ou jour de Pâques.
[papija], et l’on prononce avec [1] les dérivés
papillaire [papilea], papillifère [papilifea], IV Les Pâques véronaises (féminin pluriel,
papilliforme [papilifoRmla)] papillome avec article et avec un P majuscule). Massacre
[papibm], des soldats français à Vérone par les habitants
de cette ville. Il eut heu le jour de Pâques, en
papillon n. m. Expressions et dérivés. 1797.

1 Sms trait d’union : brasse papillon, bec V F^e ses pâques (féminin pluriel, avec un
papillon (bec de gaz à flamme étalée), noeud P minuscule). Se confesser et communier à la
papillon, cravate papillon. — Invariable au période de Pâques.
pluriel : des becs papillon, des noeuds papillon,
des cravates papillon. paquebot n. m. Sans accent circonflexe et avec
finale en -ot.
2 Deux n dans les dérivés : papillonnage,
papillonnant, papillonnement, papillonner. pâquerette n. f. Avec un accent circonflexe sur
le a.
papillote n. m. Orthographe et expression.
1 Avec un seul t. De même : papillotage, Pâques, pâque > pâque.
papillotant, papillotement, papilloter.
paquet n. m. Finale en -et. — Pas d’accent
2 Attention au pluriel dans l’expression circonflexe sur le a. De même: paquetage,
culinaire : une caille en papillote, des cailles en paqueteur. ▼ Le verbe *paqueter n’existe pas.
papillotes, car il y a autant de papillotes que On dit : empaqueter.
de cailles. On écrit du veau en papillotes, quand
il y a plusieurs morceaux de viande, mais un par Préposition qui peut être employée seule et
morceau de veau en papillote. qui sert aussi à former des locutions.

papoter v. i. Avec un seul t. De même : papotage, I Par en concurrence avec une autre préposi¬
papoteur. tion ou bien avec un tour sans préposition.
1 Par la raison que, pour la raison que. Pour
papyrus [papinys] n. m. Au pluriel : des papyrus exprimer la cause, l’emploi de par est plus
[-Rys] , plutôt que des papyri — Avec un y. archaïque que celui de pour: Il ne peut nous
De même : papyriforme, papyrographie, papyro¬ aider, par la raison qu’il est lui-même en
logie, papyrologiste ou papyrologue. difficulté (archaïque) ou pour la raison qu’il est
lui-même... (moderne, usuel, à préférer).
pâque, Pâques Attention au genre, au nombre,
2 II est venu par deux fois, il est venu deux
à l’emploi de l’article et de la majuscule.
fois > fois (9).
I La pâque (féminin singulier, avec l’article et
3 Deux fois par semaine, deux fois la
un P minuscule).
semaine > fois (7).
1 La pâque. Fête Juive : Les Israélites célè¬
4 Dix francs par heure, dix francs l’heure,
brent la pâque. — (expression) Manger la
dix francs de l’heure > heure (IV, 5).
pâque: manger l’agneau pascal.
5 Je l’ai entendu dire par mon père, je l’ai
2 La pâque. Désigne la fête chrétienne des
entendu dire à mon père > à (XIV, 1).
Eglises d’Orient qui correspond à la fête de
Pâques des cathoUques romains : La grande 6 Mangé par les mites, mangé des mites,
pâque russe. mangé aux mites > manger 1 (2).
II Pâques (féminin pluriel, sans article et avec 7 II fut soudain entouré par les ennemis, mais
un P majuscule). Ce roi vécut entouré d’ennemis > de (XII, 2).
1 Pâques. Fête chrétienne : J’ai reçu une 8 Elle est partie par le train de quinze heures
carte me souhaitant «Joyeuses Pâques !» ▼ Ne (mieux que avec le train de quinze heures) >
s’emploie qu’avec une épithète. avec (2).
2 Pâques fleuries. Le dimanche des Ra¬ II Locutions adverbiales.
meaux (vieux).
1 Par ailleurs > ailleurs.
III Pâques (masculin singulier, sans article et
2 Par contre > contre 1 (3).
avec un P majuscule). Désigne également la fête
chrétienne ; Enfin Pâques est arrivé ! Emploi 3 Par trop > trop (7).
« \

PARA- 564

III De par. Peut s’employer dans le tour paradis n. m. Orthographe, emploi de la


archaïque de par le Roi (= de la part du roi) majuscule, emploi de la préposition.
et dans la locution figée de par le monde. T 1 Finale en -is.
On évitera d’employer de par au sens de du
fait de, en raison de, à cause de, étant donné, 2 Toujours avec p minuscule : L’enfer et le
par... même. On écrira : Il est, par sa situation paradis. Le paradis terrestre.
même, en mesure de savoir, plutôt que II est,
3 On dit le plus souvent aller au paradis, moins
de par sa situation, en mesure de... souvent aller en paradis, rarement dans le
IV Singulier ou pluriel après par. C’est le sens paradis. — Expression figée : Vous ne l’emporte¬
ou parfois l’usage qui décide. rez pas en paradis, plutôt que au paradis.
1 Avec le singulier : Il gagne cinquante mille
paradoxal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
francs par an. Une cotisation de douze francs
-aux ; Des jugements paradoxaux.
par personne.
2 Avec le pluriel ; Classer des objets par parafe > paraphe.
séries, par dizaines, par douzaines. Classer des
œuvres par thèmes. La tenture avait été arrachée paraffine n. f. ▼ Avec deux f. De même :
par lambeaux, par morceaux. La peinture était paraffinage, paraffiné, paraffiner.
tombée par plaques. On entend ce bruit par
instants, par moments. paragraphe n. m. Toujours avec -ph-. Aucun
rapport avec agrafe. — Signe abréviatif : §.
3 Avec le pluriel : Il parle par paraboles, par
périphrases. — Avec le singulier : Ce mot est
employé par métaphore, par comparaison. paraguayen, yenne adj. ou n. Du Paraguay,
Etat d’Amérique du Sud. — Prononciation :
4 Avec le pluriel : Il avance par bonds et par [paRagqejê, jen], avec [gq-]. — Attention à
sauts. Il va par monts et par vaux. — Avec le la majuscule : la population paraguayenne. Les
singulier : Il est toujours par voie et par chemin Paraguayens.
(malgré un usage moderne qui tend à générali¬
ser le pluriel dans cette expression). paraître v. i. Conjugaison, emploi de l’auxiliaire,
V Emploi du trait d’union dans les locutions constructions et sens.
adverbiales ou prépositives. I Conjug. 94. Je parais, tu parais, il paraît, nous
1 Avec un trait d’union : par-deçà, par- paraissons, vous paraissez, ils paraissent. — Je
dedans, par-dehors, par-delà, par-derrière, par- paraissais — Je parus — Je paraîtrai, tu
dessous, par-dessus, par-devant, par-devers. paraîtras U paraîtra, nous paraîtrons vous
paraîtrez, ils paraîtront. — Je paraîtrais, tu
2 Sans trait d’union : par en bas, par en haut, paraîtrais, il paraîtrait, nous paraîtrions, vous
par ici, par là. paraîtriez, ib paraîtraient. — Parais paraissons
3 Avec deux traits d’union et, parfois, une paraissez. — Que je paraisse. — Que je parusse.
virgule : par-ci par-là. — Parabsanu — Paru, ue. T Attention à
l’accent circonflexe sur le i quand le i est
1. para- Préfixe (du grec para « à côté de, le placé devant un t: il paraît, je paraîtrai, je
long de »), qui entre dans la formation de paraîtrab
nombreux mots savants. Les composés en para II Emploi de l’auxiliaire.
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union ;
paradichlorobenzène, parafiscalité, paramédi¬ 1 Dans la plupart des cas, auxiliaire avoir:
cal, paramilitaire, etc. Ce livre m’a paru bon.
2 Au sens de « être publié », auxiliaire avoir
2. para- Préfixe qui entre dans la formation de pour exprimer l’action : Ce roman a paru en
quelques mots. Les composés en para s’écrivent 1928. Auxiliaire être toléré pour exprimer
en un seul mot, sans trait d’umon ; paragrêle, l’état : Ce roman n ’est pas encore paru. Ce livre
paratonnerre, paravalanche, paravent, etc. En est paru depub un mob Son nouveau roman
revanche, les mots en pare- prennent un trait est-il déjà paru ? — Paru peut même s’employer
d’union : pare-brise, pare-soleil, etc. adjectivement : Queb sont les titres parus dans
cette collection ? — Dans la langue très
parachever v. t. Conjug. 12, Je parachève, je surveillée, on pourra préférer (être) publié: Son
parachèverai. — Dérivé (avec accent grave) : livre est publie depub un mois. Les titres publiés
parachèvement.
III Constructions,
parachronisme, anachronisme > anachro¬ 1 II paraît que. Est suivi de l’indicatif (Il
nisme.
paraît que nous allons avoir une augmentation)
ses PARALLÈLE

ou du conditionnel (Il paraît que le directeur 2 Une parallèle Ligne parallèle à une autre ;
serait disposé à nous accorder une augmentation). Par le point P, menons une parallèle à la droite
D. — Tranchée parallèle au front : Le colonel
2 n ne paraît pas que. Est suivi, le plus
fit creuser une parallèle.
souvent, du subjonctif : Il ne paraît pas que les
circonstances soient favorables à une révision des
paralysie n. f Avec un y. De même : paralysant,
salaires
paralysé, paralyser, paralytique.
3 D paraît certain, évident, sûr, assuré... que.
Est suivi de l’indicatif ou du conditionnel : Il paramètre n. m. Terme de mathématiques
paraît certain que la motion sera votée. Il paraît souvent employé abusivement dans la langue
évident que la motion serait rejetée si un accord des journaux, ^lon les cas, on emploiera plutôt
ne pouvait avoir lieu. l’un des termes suivants ; composante,
constante, donnée, élément, facteur, fait, varia¬
4 n paraît boi^ nécessaire, souhaitable, ble. On écrira par exemple : Cette nouvelle
utile... que. Est suivi du subjonctif : Il paraît alliance introduit un élément nouveau dans la
souhaitable qu’un accord soit signé avant la fin situation internationale, plutôt que un para¬
de la semaine. mètre nouveau.
5 Paraît que (pour il paraît que) et à ce qu’il
paraît. Ces tours appartiennent au registre paranoïa [paaanoja] n. f. Forme de fohe. —
familier. — En revanche, paraît-il est parfaite¬ Avec un tréma. De même : paranoïaque
ment correct : Une réunion aura lieu, paraît-il, [pananajak] adj. ou n.
au début du mois d’avril — Sans qu’il y
paraisse est un tour parfaitement correct et parapet n. m. Finale en -et.
même littéraire.
paraphe ou parafe n. m. Orthographe et sens.
6 L’honune paraissait être fatigué ou parais¬
sait fatigué. Lœ deux tours sont corrects, mais 1 Les deux formes sont correctes et admises.
la construction sans être (L’homme paraissait De même : parafer ou parapher.
fatigué) est plus légère et plus usuelle. 2 Un paraphe n’est pas une signature. Le mot
paraphe désigne soit un trait de plume qui orne
IV Sens,
et met en vdeur la signature (Signature ornée
1 Paraître, apparaître (à une forme person¬ d’un paraphe compliqué et prétentieux), soit les
nelle) > apparaître (III, 1 et 2). initiales du nom et du prénom (On appose son
parafe au bas de chaque page d’un acte notarié).
2 II paraît, il apparaît que > apparaître (V,
1 et 2).
paratonnerre n. m. Avec deux n et deux r. —
3 Paraître, sembler. Ces deux verbes sont En un seul mot, sans trait d’union.
sensiblement synonymes. Le verbe paraître
insiste plus fortement sur la réalité de l’appa¬ paravalanche n. m. En un seul mot, sans trait
rence sensible : Cette robe vous fait paraître plus d’union. V Ne pas déformer en *pare-
grande. On ne pourrait guère dire vous fait avalanche.
sembler plus grande. — Le verbe sembler est
plus abstrait et insiste plus sur l’illusion, sur paravent n. m. Finale en -ent (famille de vent,
le caractère trompeur de l’apparence : Quand non de avant).
on est Jeune, tout semble facile.
parc n. m. Prononciation, orthographe des
parallèle adj. ou n. Orthographe et genre. dénominations, emploi.
I Attention à la place des deux / et du / simple. 1 Ne jamais faire entendre un e muet à la fin :
Avec un accent grave, comme parallèlement. Un parc triangulaire [ôépaRktRijôgylcR], et
Le dérivé parallélisme prend un accent aigu. non •[ôèpaRkatRiâgylER].

II Comme substantif, peut être masculin ou 2 Avec un p minuscule : le parc de Versailles,


féminin. de Saint-Cloud, des Tuileries, le parc Mont-
souris, le parc Monceau. — Avec un P
1 Un paraUèle Cercle imaginaire de la sphère majuscule : le Parc aux Cerfs (à Versailles), le
céleste ou terrestre : Le 45‘ parallèle passe un Parc des Princes.
peu au nord de Bordeaux. — Œuvre ou passage
qui met en comparaison deux êtres ou deux 3 On pourra employer parc de stationnement,
choses : Le brillant parallèle de Condé et de pour ^iter l’anglicisme parking.
Turenne, dans l’Oraison funèbre de Condé par
Bossuet. Faire un parallèle entre Corneille et parc, parcage, stationnement, parking >
Racine. Mettre deux solutions en parallèle. parking.
PARCAGE 566

parcage n. m. ▼ Avec un c, à la différence de rons, je *parcourrerais, nous *parcourrerions,


parquer. etc., pour je parcourrai, nous parcourrons, je
parcourrais, nous parcourrions, etc.
parcelle n. f Avec deux l. De même : parcellaire,
parcelliser. parcours n. m. Avec -s final.

parce que loc. conj. Orthographe, prononciation par-deçà, par-dedans, par-dehors, par-delà,
et emploi. par-derrière, par-dessous > par fV, J).

I Orthographe.
pardessus, par-dessus Ne pas écrire un
1 Elision. Seulement devant à, elle, elles, il, pardessus, un manteau d’homme, comme la
ils, on, un, une: parce qu'à, parce qu’elle(s), locution par-dessus : Il a déchiré son.pardessus
parce qu’il(s), parce qu’on, parce qu’un(e). en passant par-dessus la clôture.

2 Parce que, par ce que. La première forme, par-devant, par-devers i>par (V, 1).
parce que, est la locution conjonctive exprimant
la cause : On nous croit, parce que nous disons
pardonnable adj. Se dit des choses (Une faute
toujours la vérité. — La seconde forme, par ce
que, équivaut à « par les choses que » : Nous bien pardonnable), mais aussi des personnes
(Ce garçon n’est pas pardonnable d’avoir...).
nous rendons estimables par ce que nous disons,
mais surtout par ce que nous faisons. Dans la langue extrêmement surveillée, on
pourra, pour qualifier une personne, préférer
II Prononciation. On évitera la prononciation excusable.
relâchée *[pask(3)]. Bien prononcer :
[paRs(3)k(3)]. pardonner Plusieurs constructions.
III Tour elliptique. Il est respecté, parce que 1 Pardonner quelque chose. Il faut savoir
fort. Tour admis dans la langue écrite ordinaire. pardonner les injures. Tour usuel et correct.
Dans le style élégant et très soutenu, on évitera
l’ellipse du verbe être : Il est respecté, parce qu 'il 2 Pardonner à quelqu’un. Il n’a jamais par¬
est fort. donné à son cousin. Tour usuel et correct.
3 Pardonner quelque chose à quelqu’un. Il n ’a
parchemin n. m. Les dérivés prennent un seul jamais^ pardonné cette trahison à son ancien
n: parcheminé, parcheminer, parchemineux, associé. Tour usuel et correct.
parcheminier. — Avec un trait d’union : du
papier-parchemin. 4 Pardonner à quelqu’un de (suivi de l’infinitif).
J’ai pardonné à mon ami de m’avoir oublié.
parcimonie n. f Avec un seul n. De même : Tour usuel et correct.
parcimonieusement, parcimonieux.
5 Pardonner que. On ne lui pardonnera pas
qu ’il fasse défection. T Tour incorrect. Em¬
par-ci par-là loc. adv. Un trait d’union entre ployer de et l’infinitif.
par et ci, un autre entre par et là. — Toujours
une virgule entre par-ci et les mots qui 6 Pardonner à quelque chose. Pardonnez à mon
précèdent par-là, quand ces deux éléments sont étourderie. Tour admis (littéraire ou, au
disjoints ; Et des tracas par-ci, et des soucis contraire, familier), mais seulement si pardon¬
par-là ! Mon cher ami par-ci, mon cher cama¬ ner signifie « excuser » et non « accorder son
rade par-là .'En revanche, la virgule est souvent pardon (au sens fort) ». On peut dire : Pardon¬
omise quand par-là suit immédiatement par-ci : nez à ma distraction, à ma négligence, mais non
J’ai trouvé quelques erreurs par-ci par-là. T Sans Pardonnez *aux offenses, *aux injustices. —
être incorrect, l’emploi de par-ci par-là relève Avec deux compléments, on peut dire aussi :
du registre semi-familier. Dans la langue Pardonnez à sa jeunesse, à sa fougue ce mot un
soutenue, on préférera çà et là (sans trait peu brusque. Pardonnez à son grand âge cet
d’union). instant de faiblesse.

parcourir v. t. Conjug. 32. Je parcours, tu 1 Pardonner quelqu’un. Mon fils était si repen¬
parcours, il parcourt, nous parcourons, vous tant que je l’ai pardonné. Tour archaïque, à
parcourez, ils parcourent. — Je parcourais. _ éviter.
Je parcourus. — Je parcourrai. — Je parcour¬
8 Etre pardonné. Cette faute ne lui sera pas
rais. — Parcours, parcourons, parcourez. — Que pardonnée. Allons, mon fils, vous serez par¬
je parcoure. — Que je parcourusse. — Parcou¬
donné. Avec un nom de chose sujet, tour usuel.
rant. — Parcouru, ue. T Attention aux deux
Avec un nom de personne sujet, tour un peu
r du futur et du conditionnel. Eviter les
recherché ou au contraire légèrement famiher,
barbarismes je *parcourrerai, nous *parcourre- mais parfaitement admis.
567 PARE-

pare- Les composés en pare- sont toujours parent, ente n. m. ou f. Au sens de « membre
invariables. de la même famille », peut s’employer au
singulier : Un parent proche. Une parente à moi
1 Avec le deuxième élément toujours au — Pour désigner le père et la mère, toujours
singulier : pare-boue (des pare-boue), pare-brise au pluriel : Les enfants doivent obéissance à
(des pare-brise), pare-feu (des pare-feu), pare- leurs parents. On ne peut dire, par exemple :
fumee (des pare-fumee), pare-soleil (des pare- *Un parent d’élève. Tourner autrement : L’un
soleil). des parents d’un élève ou Un père ou une mère
d’élève. On peut dire : Chacun des parents de
2 Avec le deuxième élément toujours au l’enfant, mais non *Chaqueparent de l’enfant.
pluriel : un pare-balles, un pare-chocs, un
pare-clous, un pare-éclats, un pare-étincelles, un
parental, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
pare-pierres.
Les liens parentaux.

pareil, cille adj. ou adv. ou n. Tous les emplois parenthèse n. f. Expressions et usages
ne sont pas corrects. typographiques.
1 Emploi adverbial. Elles s’habillent pareil. Il I Expressions.
fait pareil. Tour familier, à éviter dans la langue
correcte. Employer de la même manière, de la 1 Avec parenthèse au singulier : par paren¬
même façon, de même, semblablement, pareille¬ thèse, soit dit en passant. — Avec parenthèse
ment : Elles sont habillées de la même manière. au pluriel : entre parenthèses.
Il fait de même. 2 Ouvrir une parenthèse (au sens de
« commencer une digression »). Appartient au
2 Pareil que. Son écharpe est pareille que la
registre familier. A éviter dans un texte de ton
mienne. Tour très familier, à éviter dans la
sérieux (lettre officielle, rapport, etc.).
langue correcte. Dans le style soutenu, on peut
employer pareil à : L'ambition du génie est de II Usages typographiques > annexes.
se rendre pareil aux dieux. Dans le registre
neutre, on écrit plutôt le même que, semblable parer Constructions et sens.
à, identique à : Son écharpe est la même que
la mienne ou est semblable à la mienne. I Construction transitive directe.

3 Pareil employé sans complément. Tour cor¬ 1 Orner : Cet écrivain pare son style de
rect qui appartient à tous les registres : Son métaphores.
écharpe et la mienne sont pareilles. Les génies, 2 Détourner, éviter : Un boxeur doit savoir
ô Socrate, et les dieux sont pareils. Elle a une parer les coups.
robe plissée, la mienne est pareille.
II Construction transitive indirecte avec à.
4 Sans pareil. A la différence de 5a«5 égal, prend
non seulement la marque du féminin singulier ou 1 Se prémunir contre : Il faut parer à toute
pluriel (Une beauté sans pareille. Des beautés éventualité.
sans pareilles), mais aussi celle du masculin 2 S’occuper de : Parons d’abord au plus
pluriel (Un joyau sans pareil Des joyaux sans pressé.
pareils). — Parfois on préfère l’invariabilité : Des
joyaux sans pareil (tour assez rare). pare-soleil n. m. Toujours invariable : des
pare-soleil
pareillement ad. T Ne pas écrire * pareillement
que. Dans le registre soutenu, on peut employer parfaire v. t. Compléter, achever, perfectionner.
pareillement à ; Ils sont vêtus pareillement au — Ne s’emploie qu’à l’infinitif et aux temps
roi (rare et littéraire). On préférera de la même composés : Il a parfait sa formation par un stage
manière que, comme : Ils sont vêtus comme le à l’etranger.
roi — S’emploie surtout sans complément ;
Nous sommes venus par le train et nous parfait, aite adj. En principe, ne peut s’employer
repartirons pareillement. au superlatif ou au comparatif Dans l’usage réel,
on dira bien cependant : De toutes les tragédies
par en bas Sans traits d’union. de Racine, Phedre est la plus parfaite. Cette
œuvre est moins parfaite que je ne l’avais cru.
parenchyme n. m. (terme d’anatomie et de
botanique) Avec -en- et y. Prononciation : parfois adv. Synonyme de quelquefois, mais
[paRÔjim], avec [J^. Dérivé : parenchymateux, appartient à un registre plus littéraire.
euse [paRÔjimate, 0z].
paria Prend la marque du pluriel, mais non celle
par en haut Sans traits d’union. du féminin : Des parias. Une paria.
PARIER 568

parier Conjugaison et constructions. parisyllabique adj. ou n. m. (terme de gram¬


maire latine) Se prononce [panisilabik], mais
I Conjug. 20. Double le / à la première et à s’écrit avec un seul 5.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
parking n. m. Pour remplacer cet anglicisme,
pariions, (que) vous pariiez.
on pourra employer, au sens de « lieu où l’on
II Plusieurs constructions. gare les voitures », les équivalents français parc
à voitures, parc de stationnement, et, au sens
1 Je parie avec vous ou je parie contre vous. de « action de se garer », parcage, stationne¬
Les deux tours sont équivalents et corrects. Le ment : Stationnement interdit. Parcage autorté
premier est usuel, le second plus rare. On peut de 20 heures à 7 heures.
compléter par un complément d’objet direct :
J’ai parié cinq francs avec mon ami T On parkinson [pankinson] Avec un P majuscule :
évitera les tours incorrects : J’ai parié cinq la maladie de Parkinson — Avec un p
francs *à Pierre. Je *te parie cinq francs. Je *te minuscule : un parkinson, la maladie de Par¬
parie tout ce que tu voudras, pour J’ai parié cinq kinson (Il est atteint d’un parkinson). —
francs avec Pierre ou contre Pierre. Je parie cinq Dérivé : parkinsonien, ienne [paRkinsonjé,
francs avec toi. Je parie avec toi tout ce que tu jen].
voudras.

2 Je parie cinq francs. Tour correct. ▼ On parlant La locution généralement parlant est
évitera le tour incorrect : Je parie *pour cinq toujours invariable.
francs.
parlement n. m. Attention à la majuscule.
3 Je parie pour ce boxeur. Je parie pour ce
cheval ou sur ce cheval. Je parie cent francs 1 Avec un P majuscule : le Parlement, ensem¬
sur ce cheval. Préposition pour devant le nom ble des assemblées législatives (En France, le
de la personne qu’on donne gagnante, préposi¬ Parlement est constitué par le Sénat et l’Assem¬
tion pour ou, le plus souvent, sur si le nom blée nationale. Le Parlement anglais. Le Parle¬
désigne un animal. Préposition sur obligatoire ment a rejeté cette loi). Le Long Parlement (en
si l’indication de la somme est exprimée. Angleterre, au XVIL siècle).

4 Je parie pour la victoire de ce cheval. Je 2 Avec un p minuscule : un (le) parlement (en


parie le beau temps. Quand il y a un véritable France, sous l’Ancien Régime). Le parlement
pari (avec enjeu, mise d’argent), on doit de Paris, de Rennes, de Bordeaux. Montesquieu
emjployer pour devant le nom de l’événement était conseiller au parlement Le parlement
prevu. Quand le verbe parier exprime simple¬ avait le droit de remontrance.
ment l’assurance qu’une chose se produira, on
admet la construction transitive directe. On parler Constructions, expressions et accord du
remarquera que cette construction directe est participe.
assez rare avec un nom (Je parie le beau temps),
fréquente avec un pronom (Tiens, je l’aurais 1 On peut dire : parler à quelqu’un ou parler
parié l) ou avec une complétive (Je parie qu’il avec quelqu’un. On dit toujours : causer avec
y aura de l’orage). quelqu’un. Eviter * causer à quelqu’un.

5 Je parle qu’il aura encore oublié le 2 ^On doit dire ; parler (le) français,
rendez-vous. La construction avec une complé¬ (P) anglais, etc. On évitera les tours populaires
tive (a 1 indicatif ou au conditionnel) est admise, et incorrects : *causer le français, *causer
y Dans la langue soignée, on n’écrira pas : Je anglais, etc.
vous parie qu il aura oublié..., mais Je parie
avec vous qu’il aura oublié... 3 Parler français {anglais, etc.) et parler le
français {l’anglais, etc.).
pansien, ienne adj. ou n. La population pari¬ a/ Parler français (ang/ûù, etc.) Etre en train
sienne. Les Parisiens. — N. m. Un parisien : de parler en français (en anglais, etc.) ou bien
gateau a la frangipane. — Avec un p minus¬ parler effectivement en français (en anglais,
cule ; a la parisienne (rôti de veau à la etc.) .J’entends quelqu’un qui parle anglais, dans
parisienne). — Avec un B majuscule et un p le couloir. Vous comprenez, oui ou non ? Je parle
minuscule : le Bassin parisien. —Avec un r et français, tout de même l — Parler français
iî?\ P ^minuscules : la région parisienne. — signifie aussi « parler, s’exprimer correctement
Denve : parisianisme. (en français) » : On ne demande pas auxjourna¬
listes de la radio d’être de grands orateurs, mais
parisis adj. inv. (au Moyen Age) Monnaie partis. au moins qu’ils parlent français l
Sol pamis Livre partis. ▼ Prononciation ■
[panizi], le -s est muet. b/ Parler le français {l’anglais, etc.) Etre
capable de parler en français (en anglais, etc.) :
569 PARLOIR

Ce Russe est polyglotte, il parle le français, parodiste n. m. ou f Celui, celle qui parodie.
l’anglais et l’allemand. Ce Portugais parle le — Ne pas dire *parodieur (barbarisme).
français à la perfection. La nouvelle secrétaire
parle-t-elle l’anglais ? — On peut dire aussi, paroi n. f Finale en -oi (sans -e).
surtout dans une interrogation (et dans la
réponse) : Parlez-vous français ? Parlez-vous
paroisse n. f Avec un seul r. De même :
italien ? Mais oui, je parle italien. paroissial, ale, aux, paroissien.
4 On écrira : parler de politique, parler d’af¬
faires, et non * parler politique, *parler affaires. paronomase n. f Figure de style. — Toujours
féminin : Une paronomase ingénieuse.
5 On préférera, dans la langue soignée, le tour
on a parlé de cette affaire à il a été parlé de paron3nne, antonyrme, homonyme, synonyme
cette affaire. Cette dernière construction appar¬ > antonyme.
tient au style des journalistes.
6 *Parler français comme une vache espagnole paroxysme n. m. Bien prononcer [pano-
> basque 2 (4). ksismla)], avec [ism(3)] et non [izm(a)]. V
Finale en -ysme, avec un y. Dérivés : paroxys-
7 A la forme pronominale, le participe passé mal, ale, aux [paRoksismal, al, o], paroxysti¬
s’accorde avec le sujet quand le pronominal a que [paRoksistik] (ne pas déformer en
valeur de passif : Cette langue s’est parlée * paroxysmique).
autrefois en Asie Mineure (= a été parlée). Il
reste invariable dans les autres cas : Ces deux paroxyton adj. ou n. m. (terme de grammaire)
filles se sont parlé au cours de la réunion. Avec un y.

parloir n. m. Finale en -oir, sans -e. parpaing [paRpê] n. m. Attention à la finale en


-aing, avec -g muet.
parlote n. f Finale en -ote, avec un seul t.
Parque n. f Bien que nom commun, prend une
Parmentier Avec un P majuscule : du hachis majuscule : les Parques, les trois Parques. — La
Parmentier. Parque: la destinée, la mort.

parmi prép. Orthographe et emploi. parquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant a
ou O .• ilparqua, nous parquons. — Dérivés ; (avec
1 Finale en -i (pas de -s). c)parcage; (avec -qu-), parqueur, parquier.
2 ▼ De nos jours, ne peut s’employer que
devant un pluriel ou un nom collectif : Parmi parquet n. m. Finale en -et, à la différence de
les bagages, on remarquait une grande valise plancher.
bleue. Il s’avança parmi la foule. — L’emploi
devant un singulier non collectif est peu correct parqueter v. t. Conjug. 14. Je parquette, je
(Parmi le pré, on voit des pâquerettes) ou parquetterai, nous parquetons. — Dérivés :
littéraire et archaïque : Parmi te long regard de parquetage, parqueté, parqueterie, parqueteur.
la Seine entrouverte (Valéry).
parqueterie n. f Fabrication et pose des
3 On doit toujours dire parmi lesquels, (les¬ parquets. — Prononciation : [pankatRi], plutôt
quelles) et non * parmi qui: Ces camarades, que [paRketRi].
parmi lesquels Je comptais quelques amis.
parrain n. m. Finale en -ain. Avec deux r. De
Parnasse n. m. Toujours avec un P majuscule, même : parrainage, parrainer.
quel que soit le sens : Le Parnasse, montagne
de Grèce. Les nourrissons du Parnasse (les
parricide n. ou adj. Avec deux r.
poètes). Le Parnasse (mouvement littéraire du
XIX' siècle) fut une réaction contre le roman¬
tisme. — En revanche, toujours avec un p parsemer v. pron. Conjug. 12. Je parsème, je
parsèmerai, nous parsemons.
minuscule ; parnassien (Les poètes parnassiens.
Les parnassiens, tels que Leconte de Lisle,
Heredia. La poésie parnassienne). part n. f Expressions.
1 Avec part toujours au singulier : de part en
parodier v. t. Conjug. 20. Double le / à la part, de part et d’autre.
première et à la deuxième personne du plu¬
riel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 2 On peut écrire ; de toute part oU' de toutes
présent ; (que) nous parodiions, (que) vous parts. De nos jours, de toutes parts est la forme
parodiiez. la plus usuelle.
* >
PARTAGEABLE 570

3 On dit très bien : à part moi (en moi-même, 2 Sens réfléchi indirect. Accord avec le
sans le dire), à part ces erreurs (sauf ces erreurs). complément d’objet direct si celui-ci est placé
En revanche, on évitera d’employer à part avant le verbe ; Les ressources qu’ils se sont
devant un infinitif. On écrira plutôt si ce n’est: partagées. Sinon, le participe reste invariable ;
Il ne faisait rien, si ce n 'est gémir, mieux que Elles se sont partage ces bénéfices.
à part gémir. ▼ On évitera absolument *à part
de + infinitif. partance n. f. Finale en -ance. — Ne s’emploie
plus que dans l’expression en partance, qui va
4 On dira et on écrira : De la part de qui partir : Trains en partance.
venez-vous ? et non *De quelle part venez-vous ?
Un tour tel que De quelle part viennent ces
1. partant, ante Bien distinguer le nom ou l’ad¬
nouvelles ? est archaïque. jectif variable et le participe présent invariable :
5 Ne pas écrire la locution verbale faire part Les partants de la course. Les équipes partantes.
de comme un faire-part (des faire-part): J’ai Les coureurs partant à six heures, nous ne pour¬
l’honneur de vous faire part de mon mariage. rons arriver assez tôt pour le départ de la course.
J’ai reçu un faire-part de mariage.
2. partant conj. de coordination. Synonyme
6 Faire part de H- nom. Tour correct ; Je lui
vieilli et httéraire de par conséquent: Plus
ai fait part de ma décision. — En revanche,
d’amour, partant plus de joie (La Fontaine).
part que (suivi de l’indicatif) est à éviter. On
écrira plutôt informer que, faire connaître : Je
partenaire n. m. ou f. Finale en -aire.
l’ai informé que je voulais quitter le service,
mieux que Je lui ai fait part que je voulais...
parthénogenèse n. f. Avec -th-. Avec -ge- et non
7 Mis à part > mettre (6). -gé-, à la différence de parthénogénétique.
8 Une part, une grande, une petite, une
parti n. m. Orthographe des expressions.
certaine part de..., la plus grande, la plus petite
part de... Accord selon le sens ; Une grande part I Sans trait d’union : le parti pris.
des dettes est restée à la charge de l’héritier. La
plus grande part des documents sont faux. La II Parti, partie.
plus grande part du lac est gelée. 1 Parti dans : tirer parti de, prendre son parti
de, prendre parti pour (ou prendre le parti de).
partageable adj. Attention au e après le g.
2 Partie dans : prendre quelqu’un à partie.
partager Conjugaison, constructions, accord du 3 On évitera la confusion entre un parti (orga¬
participe. nisation politique, décision) et une partie (cha¬
I Conjug. 16. Prend un e après le g devant a cun des deux plaideurs opposés et, par extension,
ou O .• il partagea, nous partageons. chacun des deux adversaires ou des deux parte¬
naires) ; Au second tour des élections. Une restera
II Constructions. plus que deux partis (pohtiques) en présence.
1 Partager à. Distribuer entre (tour légère¬ Acheter ou signer une location, il faut choisir un
ment archaïque) ; La maîtresse du chateau parti Le juge devra choisir entre les demandes des
partageait la besogne aux servantes deux parties. A la conférence de Genève, les deux
parties en présence auront des difficultés à s’en¬
2 Partager en. Diviser en plusieurs parties, tendre sur la question des territoires occupés. Un
en plusieurs quantités : Un ruisseau partage la accord provisoire sur les droits de douane pourrait
prairie en deux parties inégales. Nous avons donner satisfaction aux deux parties.
partagé le gâteau en huit portions.
3 Partager entre. Distribuer à plusieurs per¬ participe passé > annexes.
sonnes, sans rien garder pour soi : Avant de
mourir, ilpartagea ses biens entre ses trois enfants. participe présent > annexes.

4 Partager avec. Donner à quelqu’un une participer v. t. ind. Deux constructions.


partie d’une chose, dont on garde le reste : Il
partagea le produit de la vente avec son frère. 1 Participer à. Prendre part à : Participer aux
Je partagerai avec vous le bénéfice de l’opération. dépenses, aux frais, aux bénéfices. Les specta¬
teurs participent à l’action. Participer à une
III Accord du participe passé à la forme manifestation. Participer à la joie d’un ami
pronominale.
2 Participer de. Tenir de, être de même nature
1 Sejas réfl^hi direct. Accord avec le sujet : ou de même origine que (tour assez littéraire) :
Les voix des électeurs se sont partagées à peu Le spleen baudelairien participe de la mélanco¬
près également entre les trois listes. lie romantique.
571 PARTICIPIAL

participial, ale, aux adj. Du participe. — Elle est partie dans sa famille depuis six mois
Masculin pluriel en -aux : Les tours participiaux. ou Elle est partie à l’hôpital depuis trois mois.
On emploiera plutôt le verbe être et l’on écrira :
particule nobiliaire > de (V, 1, 2, 3, 4 et 5). Elle est dans sa famille... Elle est à l’hôpital...
5 Partir pour une semaine, pour un mois.
partie n. f. Expressions.
Tour considéré comme peu correct. On em¬
1 Avec partie toujours au singulier : en partie, ploiera plutôt s’absenter et l’on écrira : Je
en tout ou en partie. m’absente pour une semaine ou Je m’absente
une semaine ou Je m’absente pendant une
2 On écrit : prendre quelqu’un à partie, mais semaine.
prendre son parti de quelque chose, prendre parti
pour quelqu’un, tirer parti de quelque chose > 6 Partir soldat. Tour de la langue populaire.
parti (II, 1 et 2). On dira plutôt : Il est parti comme soldat ou
Il est allé faire son service militaire.
3 Partie, parti Les parties adverses. Les deux
partis politiques > parti (II, 3). 7 n est parti travailler, il est parti pour
travailler. Les deux tours sont corrects. Le
4 Une partie, une grande, une petite, une premier, sans pour, est plus fréquent et plus
certaine partie de..., la plus grande, la plus léger, le second, avec pour, insiste plus sur l’idée
petite partie de... Accord selon le sens : Une de but.
grande partie des frais est restée à notre charge.
La plus grande partie des documents sont faux. 8 A partir de. A éviter quand il s’agit
La plus grande partie du fleuve est gelée. d’indiquer la matière première (On fabrique ce
colorant à partir de la houille). On écrira
parti pris n. m. En deux mots, sans trait d’union. plutôt : On tire (ou on extrait) ce colorant de
— PI. ; des partis pris. la houille. De même, on écrira : Textile
fabriqué avec une fibre synthétique, plutôt que
partir v. i. Conjugaison et constructions. à partir d’une fibre synthétique.

I Conjugaison. partisan n. ou adj. Question du féminin.


1 Conjug. 42. Je pars, tu pars, il part, nous I Eviter absolument la forme incorrecte
partons, vous partez, ils partent — Je partais. *partisante.
— Je partis. — Je partirai — Je partirais. —
II Dans l’emploi substantif.
Pars, partons, partez. — Que je parte. — Que
je partisse. — Partant — Parti ie. 1 Au sens de « personne (jui soutient une
cause, une idée », pas de féminm. On emploiera
2 De nos jours, toujours avec l’auxiliaire être,
un synonyme ou une tournure différente ; Ces
même pour exprimer l’action ; Nous sommes
femmes sont des adeptes des idées féministes (et
partis jeudi à 18 heures.
non des *partisanes) ou Ces femmes soutiennent
II Constructions. (ou défendent, prônent, professent) les idées
féministes.
1 Doit se construire avec pour et non avec
à, en, chez, vers: Je pars pour Lyon, pour 2 Au sens de « combattant volontaire
l’Italie. Partir pour la guerre, pour le front, et membre d’une organisation de francs-
non à Lyon, en Italie, à la guerre, au front tireurs », le féminin partisane est parfaitement
admis : Pendant la Seconde Guerre mondiale,
2 Quand partir ne peut être suivi de pour (on il y eut des partisanes dans les maquis
ne peut dire partir *pour les vacances), on soviétiques.
emploiera, dans la langue très soignée, le verbe
aller et l’on écrira: Je vais en vacances, en III Dans l’emploi adjectif.
voyage. Aller chez des amis. Aller vers des 1 Au sens de « favorable à une cause, à une
horizons nouveaux. idée », pas de féminin. On emploiera un
3 Dans la langue usuelle et cursive, l’usage synonyme ou une tournure différente : Elle est
moderne tolère cependant des tours tels que très favorable à cette solution (et non très
partir en vacances, en voyage. — De même, on * partisane de cette solution) ou Elle défend
admet l’expression figurée partir en guerre : Le (préconise, etc.) cette solution.
gouvernement part en guerre contre le gaspillage 2 Pour qualifier une chose entachée d’esprit
des administrations. — A partir en campagne de parti, de sectarisme, on emploie très
on préférera ; entrer en campagne ou se mettre correctement le féminin partisane : Les haines
en campagne, selon le sens. partisanes. La passion partisane.
4 Même quand on voudra exprimer l’état et
le point d’arrivée, on évitera les tours tels que partitif > de (VIII, 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7).
PARTITION
• \ 572

partition n. f. Division. — Emploi correct dans 2 On évitera les pléonasmes le parvis de l’église,
la langue de l’héraldique (Les partitions de le parvis de la cathédrale, le parvis du temple.
Vécu) et des mathématiques (La partition d’un En revanche, on peut dire, si l’on précise le nom
ensemble). — Emploi critiqué dans le langage de l’édifice ; le parvis de l’église Saint-André,
courant (anglicisme). A remplacer par décou¬ le parvis de la cathédrale de Reims.
page, division, partage: La division de l’Inde
eut lieu en 1947, mieux que La partition de 1. pas n. m. Orthographe des expressions.
L’Inde...
1 Avec l’adjectif au pluriel : marcher à
grands pas, à petits pas, à pas comptés, à pas
partout adV. Emplois et expressions.
mesurés.
1 Partout où. Tour parfaitement correct:
2 Sans trait d’union : avancer pas à pas, salle
Partout où se pose le regard, il ne rencontre que
des pas perdus, un faux pas, un pas redoublé,
cimes neigeuses ou rochers abrupts.
un pas de deux, un pas de trois (termes de
2 De partout. Correct au sens de « de tous les danse), avancer à pas de loup, faire un pas de
points, de tous les endroits » : Les pèlerins clerc, un pas d’armes (tournoi), le pas de route,
affluaient, venant de partout — Populaire au le pas de parade, le pas de l’oie, au pas de charge,
sens de « en tous les points, sur toute la un pas de vis, un pas d’hélice.
surface ». Dire simplement partout: Son man¬
teau était souillé de boue partout et non était 3 Avec un trait d’union : Un pas-d’âne, plante
souillé de boue de partout (des pas-d’âne).
4 Sans trait d’union : avancer à pas de
parturiente [paRtyajât] n. f. Femme en cours géant Avec deux traits d’union : un pas-de-
d’accouchement. ▼ Finale en -ente. — De la géant, appareil de gymnastique (des pas-de-
même famille : parturition (accouchement, géant). — Sans trait d’union ; Il était debout
mise bas). sur le pas de la porte. Avec des traits d’union :
Il a dû payer un pas-de-porte (des pas-de-
parution n. f. Mot critiqué. Admissible dans la porte).
langue commerciale de l’édition et de la
librairie. Dans la langue soutenue, on préférera, 5 Sans trait d’union et avec un p minuscule :
selon les cas, publication, mise en vente, le pas de Suse, le pas de Saint-Jean-Pied-de-Port
apparition. Eviter notamment parution quand (= passage, défilé, col). — Sans trait d’union
on parle d’un livre d’autrefois : La publication et avec un p minuscule : Le navire franchit le
de l’Encyclopédie de Diderot pas de Calais (= détroit). Avec un P majuscule
et des traits d’union : Il vit dans le Pas-de-Calais
parvenir Conjugaison et constructions. (= département).
I Conjugaison. 6 T On doit dire : le pas gymnastique, et non
*le pas de gymnastique.
1 Conjug. 44. Je parviens, tu parviens, il
parvient nous parvenons, vous parvenez, ils 2. pas adverbe de négation.
parviennent — Je parvenais. — Je parvins. —
Je parviendrai — Je parviendrais. — Parviens, I Ne... pas et ne... point Deux différences.
parvenons, parvenez. — Que je parvienne. —
1 La locution négative ne... pm est très
Que je parvinsse. — Parvenant — Parvenu, ue.
usuelle et appartient a tous les registres. — La
2 Toujours avec l’auxiliaire être, même pour locution ne... point appartient à un registre plus
exprimer l’action : Les alpinistes sont parvenus littéraire et plus reeWehé.
au sommet à onze heures.
2 La locution ne... pas s’emploie indifférem¬
n Constructions. ment pour exprimer une idée non partitive (Je
n’ai pas revu mon ami) ou partitive (Le style
1 Parvenir à + nom ou infinitif. Ils parvin¬
rent au résultat espéré. Il est parvenu à se tirer de Victor Hugo n’a pas de ces délicatesses).
d’affaire. Tours corrects. — Dans la langue littéraire, ne... point s’em¬
ploie plutôt pour exprimer une idée partitive :
2 Parvenir à ce que + subjonctif. Je suis La poésie de Virgile n’a point de ces rudesses.
parvenu d ce qu’il vienne régulièrement On II n’a point de génie, il n’a point non plus de
pourra préférer le tour factitif : Je suis parvenu faiblesses > point 2 (1).
à le faire venir régulièrement
n Emploi de ne... pas.
parvis n. m. Prononciation, orthographe des 1 Omission de ne > ne (II, 1, 2, 3 et 4).
expressions, emploi abusif.
2 Omission de pas > ne (III, 1, 2, 3, 4, 5,
1 Pr^monciation : [paavi], le -s est muet. 6, 7 et 8).
573 PASCAL

III Place de ne... pas et de ses éléments. passé Attention à l’accord.


1 n ne peut pas accepter, U peut ne pas 1 Devant le nom. Est préposition et reste
accepter > ne (Vl, 1). invariable : Passé la barrière de l'octroi on
traversait un faubourg plein de guinguettes.
2 Pour ne m’engager pas, pour ne pas
Passé huit heures du soir, les rues sont désertes.
m’engager > ne (VI, 2).
2 Après le nom. Est adjectif et s’accorde : La
3 Pour n’être pas surpris, pour ne pas être
barrière de l'octroi passée, on se trouve dans une
surpris > ne (V).
banlieue assez plaisante. A six heures passées,
4 Pour que l’événement ne le prenne pas au il n'était pas encore rentré.
dépourvu (et non *pour ne pas que l'événement
le prenne au dépourvu) > ne (V). passe-boules n. m. Invariable. Avec un -s à
boule, même au singulier.
IV Pas en concurrence avec non. Il néglige son
travail, moi non. Elle aime le ski, moi pas >
passe-crassane n. f Poire. — Invariable : des
non (3). passe-crassane.
V Expressions.
passe-debout n. m. Invariable : des passe-
1 D n’y a pas que > ne (VII, 2).
debout
2 Un(e) pas-grand-chose > chose (2).
passe-droit n. m. — PI. : des passe-droits.
3 Pas mal >- mal 2.
4 Pas rien > rien (II, 3). passéisme n. m. Pas de tréma sur le L De même :
passéiste.
5 Pas un > un (XI, 1, 2, 3 et 4).
passe-lacet n. m. — PI. : des passe-lacets.
1. pascal, ale adj. De la pâque juive ou de la
fete chrétienne de Pâques. — On évitera passe-lait n. m. Invariable : des passe-lait
d’employer le mot au masculin pluriel. La
forme pascals (Des cierges pascals) est moins passement n. m. Etoffe d’ornement. — Finale
rare que pascaux. en -ent Dérivés : passementé, passementer,
passementerie, passementier.
2. pascal n. m. Unité de pression. — Symbole ;
Pa — PI. : des pascals. — Avec un p minuscule. passe-montagne n. m. — PI. : des passe-
montagnes.
pas de la porte, pas-de-porte On dit ; Il
était debout sur le pas de la porte, sur le pas passe-partout n. m. ou adj. Invariable : des
de sa porte. — On écrit: Il a payé un passe-partout, des solutions passe-partout.
pas-de-porte en reprenant ce fonds de commerce
(avec deux traits d’union; invariable: des passe-passe n. m. Seulement dans l’expression
pas-de-porte). des tours de passe-passe.

passant, passager T On doit dire une rue passe-plat n. m. — PI. : des passe-plats.
passante (où il passe beaucoup de monde) et
non une rue ^passagère: Notre rue est très passepoil n. m. En un seul mot, sans trait
passante et très bruyante. d’union. — PI. : des passepoils.

passation n. f. S’emploie très correctement dans passeport n. m. En un seul mot, sans trait
la langue du droit et de la comptabilité : d’union. — PI. : des passeports.
Passation d'un acte de vente. Passation d'écri¬
ture. ▼ En revanche, à passation des pouvoirs passe-purée n. m. Invariable : des passe-purée.
on préférera transmission des pouvoirs.
passer v. i. ou v. t. Emploi de l’auxiliaire, accord
passavant n. m. Tour roulante; passerelle de du participe passé, sens particuhers.
navire; laissez-passer pour dœ marchandises.
— On préférera la graphie passavant à I Emploi de l’auxiliaire.
passe-avant. — PI. : des passavants (ou des 1 Au sens transitif. Toujours avec avoir : J'ai
passe-avant). passé mes vacances en Gascogne.

passe Est toujours féminin, sauf quand il s’aat 2 Au sens intransitif. L’usage moderne géné¬
de l’abréviation de passe-partout (clef): Un ralise l’emploi de être; Les beaux jours sont
passe général Un passe partiel passés. Le train est passé il y a un quart d'heure.
PASSEREAU 574

— L’emploi de avoir pour exprimer l’action (et (récit pièce musicale) qui a pour sujet la fin
non l’état) est un peu vieilli : Le cortège a passé de la vie de Jésus : La Passion du Christ La
à onze heures Passion selon saint Matthieu. Le dimanche de
la Passion (le deuxième dimanche avant Pâ¬
n Accord du participe passé à la forme ques). Les compositeurs Victoria et Schütz
pronominale. furent les premiers à écrire des Passions.
1 Sens réfléchi direct. Accord avec le sujet :
Les choses se sont passées ainsi — De même :
n Orthographe des dérivés.
Elles se sont passées de dessert 1 Presque tous les dérivés s’écrivent avec
deux n : passionnaire n. m. (Uvre qui contient
2 Sens réfléchi indirect ou réciproque indi¬
le récit de la Passion du Christ), passionnant,
rect Accord avec le complément d’objet direct
si celui-ci est placé avant le verbe ; Les produits passionné, passionnel, elle, passionnément,
de beauté qu’elle s’est passés sur le visage (mais passionner.
Elle s’est passé des produits de beauté sur le 2 Un seul n dans passioniste, rehgieux
visage). Les renseignements qu’elles se sont membre d’un ordre fondé par saint Paul de la
passés (mais Elles se sont passé les Croix.
renseignements).
ni Sens particuliers. passionné, ée adj. ou n. Se construit avec de non
suivi d’tm déterminant (article, possessif, etc.)
1 n est passé directeur. Tour très familier. ou avec pour suivi d’un déterminant : Il est
Dans la Imigue soutenue, on emploiera être passionné de littérature. Il est passionné pour
nommé, être promu : Il a été promu directeur la musique ancienne. — La construction avec
(ou nommé directeur). par est considérée comme moins bonne : Elle
2 Passer au sens de Le verbe sim¬ est passionnée par ses études.
ple passer peut très bien s’employer au sens du
composé dépasser, au propre ou au figuré : La passionnément adv. Pas de e muet intérieur.
voiture avait déjà passé le carrefour et s’était
engagée dans la rue qui mène au collège. Ce Jour- passionner (se) v. pron. Se construit avec pour :
là, il passa les bornes de l’insolence. Et les fruits Elle se passionne pour la musique ancienne.
passeront les promesses des fleurs (Malherbe).
passoire n. f. Finale en -oire.
3 Passer outre à une interdiction, à un ordre
> outre 2 (I, 8).
1. pastel n. m. Plante. — PI. : des pastels.
passereau n. m. Finale en -eau.
2. pastel n. m. ou adj. Comme nom, prend la
marque du pluriel : Une boîte de pastels. De
passerose n. f. Rose trémière. — En un seul mot
beaux pastels de Quentin de La Tour.
sans trait d’union. — PL : des passeroses.
— Comme adjectif, toujours invariable : Des
tons pastel Des teintes pastel — Deux / dans
passe-sauce n. m. Invariable : des passe-sauce.
les dérivés : pasteller, pastelliste.
passe-temps n. m. Invariable : des passe-temps
pastèque Toujours féminin; Une pastèque
juteuse.
passe-thé n. m. Invariable : des passe-thé

passeur, euse n. m. ou f. Etrangement la plupart pasteur n. m. Avec un R et un P majuscules :


des dictionnaires ne mentionnent pas le féminin le Bon Pasteur, le Christ.
posscuîc, pourtant usité : Une passeuse de drogue.
pastis n. m. Apéritif. — Prononciation : [pas¬
passe-volant n. m. — PI. : des passe-volants. tis], avec -s prononcé. — Pas un nom dq^sé,
donc ças de majuscule : Quelle est votre marque
paraim adv. Mot latin qui veut dire « çà et là ». préférée de pastis ?
S’emploie dans une réference quand on renvoie
à un livre dans lequel se trouvent de nombreux pastoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
passages venant à l’appui de ce qu’on affirme. Des anneaux pastoraux.
— Prononciation : [pasim].
pastoureau n. m. Féminin : pastourelle. — Avec
passion Emploi de la majuscule et orthographe un P minuscule : Zcî pastoureaux, paysans
des dérivés. révoltés (vers 1250).
I Avec un P majuscule quand le mot désigna
patache n. f. Barque ; mauvaise voiture. — Avec
les épre'ives et la mort de Jésus, ou une œuvre un seul t
575 PATACHON

patachon Toujours masculin : Elle mène une vie patent, ente adj. Finale en -ent, -ente. De la
de patachon. même famille : patentable, patente, patenté,
patenter.
pataquès n. m. Faute de liaison, faute grossière
de langage. — Prononciation : [patakes], avec patère, patène, patelle > patelle.
-s prononcé.
paternel, elle adj. De la même famille : paterna¬
patate n. f. N’est pas familier dans l’expression lisme, paternaliste, paternellement, paternité.
patate douce, tubercule comestible d’une plante
tropicale. pâteux, euse adj. Avec un accent circonflexe sur
le a.
patatras ! Interjection familière. — Prononcia¬
tion : [patatnaj. pathétique adj. ou n. m. Avec -th-. De même :
pathétiquement, pathétisme.
pataud, aude adj. ou n. Finale en -aud, -aude.
pathogène adj. Avec -th-. Avec accent grave. Les
pataugeage n. m. Attention au e après le g. dérivés prennent un accent aigu : pathogénie,
pathogénique.
patauger v. i. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o ; il pataugea, nous pataugeons. pathognomonique adj. Signes pathognomoni¬
ques : symptômes propres à une maladie.
patchouli [patj'uli] n. m. Plante, parfum. — Prononciation : [patognomonik], avec [gn].
— Finale en -i. De même ; pathognomonie [patognomoni].

patchwork n. m. Anglicisme qui désigiie une pathologie n. f. Avec -th-. De même : pathologi¬
étoffe (par extension une œuvre) faite de que, pathologiquement, pathologiste.
morceaux disparates. — Prononciation :
[pat/wœRk]. — PI. : des patchworks [wœnk]. pathos n. m. Pathétique outré. — Avec -th-.
Au figuré, pour éviter cet anglicisme, on pourra — Prononciation : [patos]. — PI. (rare) ; des
employer : marqueterie, mosaïque. pathos [-tDs].

pâte n. f. Avec un accent circonflexe. — Pâte de patibulaire adj. Finale en -aire.


est généralement suivi du pluriel : pâte de fruits,
de coings, d’abricots, d’amandes. CependMt on patiemment adv. Finale en -emment (vient de
écrit aussi pâte d’amande et toujours pâte de patient).
guimauve. — On écrit pâte à pain, mais pâte à
choux. — On écrit pâte de verre, de porcelaine. patio n. m. Cour intérieure. — Mot espagnol
francisé. PI. : des patios [-tjo]. ▼ Bien pronon¬
pâté, pâtée On distinguera bien le pâté (Du pâté cer [patjo], avec [t], et non avec *[s].
de canard, de lapin, de lièvre. Un pâté en croûte)
et la pâtée (De la pâtée pour chiens. La fermière pâtir V. i. Souffrir. — Conjug. 25 (comme ^nte).
donne la pâtée aux canards). Nous pâtissons, il a pâti, il pâtira. — Attention
à l’accent circonflexe sur le a.
1. patelin, ine adj. Doucereux. T Avec t et non
-th-, bien que le mot vienne du nom de Pathelin, pâtis n. m. Attention à l’accent circonflexe sur le a.
personnage d’une farce du Moyen Age. — Dé¬ — Prononciation : [pati], le -s est muet. ▼ Dé¬
rivés : patelinage, pateliner, patelinerie. signe une lande, une friche sur laquelle paissent
les troupeaux. N’est pas synonyme àt pâturage,
2. patelin n. m. (familier) VUlage. — Avec t et pâture. Le pâtis étant toujours un terrain çauvre,
non -th-. on ne dira pas un *riche pâtis, un *graspâtis.

patelle, patène, patère Trois noms féminins pâtisser v. i. Faire de la pâtisserie ; Ma femme
paronymes à bien distinguer. aime à pâtisser. — Ce verbe n’est nullement
1 patelle Plat creux des Romains. — Coquillage. incorrect. — Avec un accent circonflexe sur le
a. De même ; pâtisserie, pâtissier, ière, pâtissoire.
2 patène Vase sacré de la liturgie catholique.
3 patère Support mural auquel on suspend les pâtisson n. m. Légume. — Avec un accent
circonflexe sur le a.
vêtements.

patenôtre n. f. (familier) Prière, marmonnement. patois, oise n. m. ou adj. Avec un seul t. De


— Avec un accent circonflexe sur le o. même ; patoisant, patoiser, patoiserie.
« \
PÂTON 576

pâton n. m. (terme de boulangerie) Avec un patronal, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
accent circonflexe sur le a. les syndicats patronaux.

pâtre n. m. Avec un accent circonflexe sur le a. patronne > patron (I, 1 et 2).

patriarcal, ale, aux adj. Masculin pluriel en patronnesse n. f. Ne s’emploie que dans
-aux : Des usages patriarcaux. l’expression dame patronnesse: dame qui pa¬
tronne une œuvre de charité.
patriarche [patRijas/Ca)] n. m. Dérivés ; pa¬
triarcal, patriarcalement, patriarcat, patronyme n. m. Nom de famille. — Avec un
y. De même : patronymique.
patrice n. m. Finale en -ice.
patte n. f. Orthographe, sens, composés.
patriciat n. m. Ensemble des patriciens. — Titre
I Avec deux t De même ; patte, pattu.
de patrice. — Finale en -at.
ü Patte, pied (désignant l’extrémité du mem¬
patrie n. m. Sans trait d’union : la mère patrie. bre d’un animal).
— Avec un p minuscule (Les devoirs du citoyen
1 Pied, si cette extrémité porte un sabot ou
envers sa patrie), sauf quand il y a personnifica¬
des onglons : Pied d’un cheval d’un boeuf, d’un
tion ou allégorie (Il invoquait la Patrie pleurant
porc.
sur ses enfants morts à la guerre).
2 Patte, dans les autres cas : La patte d’un
patrimonial, ale, aux adj. Masculin pluriel en lion, d’un chien, d’un chat, d’une grenouille,
-aux : Les droits patrimoniaux. d’un oiseau. T Pour un rapace, on dit -. serre.

patriote adj. ou n. Finale en -ote, avec un seul t ni Patte-de-. Au pluriel, seul le nom patte
— Dérivés : patriotard, arde (péjoratif), patrio¬ prend un -s: patte^’araignée, plante, rainure
tique, patriotiquement, patriotisme. (des pattes-d’araignée), patte-de-Uèvre, trèfle,
rail d’un embranchement (des pattes-de-lièvre),
patron n. m. Féminin et orthographe des dérivés patte-d’oie, plante, rides, carrefour (des pattes-
et des expressions. d’oie).

I Question du féminin. pattemouille n. f. En un seul mot, sans trait


1 Le féminin patronne peut s’employer pour d’union. — PI. : des pattemouilles.
désigner une femme qui possède et gère un
établissement commercial petit ou moyen ou pattern n. m. (anglicisme) Prononciation :
la femme du patron d’un tel étabhssement : La [pat3Rn] ou [pateRn]. — PI. : des patterns
patronne d’un magasin de chaussures Le patron [-t3Rn] ou [-t£Rn]. — Equivalents français :
et la patronne d’un restaurant modèle, patron, schéma, structure, type.

2 Quand il s’agit d’une entreprise industrielle pattu, ue adj. Avec deux t


ou d’ime grande entreprise commerciale, on
emploie la forme masculine patron ou l’expres¬ pâture n. f. Avec un accent circonflexe sur le
sion/mme/mtron : Depuis la mort de son mari, a. De même : pâturable, pâturage, pâturer.
elle est le patron de cette chaîne d’hôtels. C’est
Mme Durand qui est patron de cette usine. pâturin n. m. Plante. — Avec un accent
Combien y a-t-il de femmes patrons en France circonflexe sur le a.
dans l’industrie mécanique ?
n Attention à l’orthographe des dérivés. paturon n. m. Partie de la jambe du cheval. T
Se prononce [pat5m5], avec a palatal, et s’écrit
1 Avec deux n : patronne (féminin de pa¬ sans accent arconflexe sur le a.
tron), patronner v. t., patronnesse n. f., patron¬
ner n. m. (ouvrier de la chaussure ou du paulownia Arbre. — Prononciation : [pobnja].
vêtement chargé d’exécuter le patron, le — Toujours mascuhn, malgré la finale en -a :
modèle).
Un beau paulownia.
2 Avec un seul n : patronal, ale, aux adj.,
patronage n. m., patronat n. m. paume n. f. Avec -au-.
ni Le mot patron est toujours invariable dans paupérisme n. m. Avec -au-. De même:
taille patron (les tailles patron) et dans taille paupérisation, paupériser.
demi-mtron (les tailles demi-patron). De
même • des pyjamas demi-patron.
paupière n. f. Avec -au-.
577 PAUPIETTE

paupiette n. f. Avec -au-. « femme sans ressources » : Une pauvresse


mendiait au coin de la rue. — Au sens de « qui
pause n. f. L’expression familière pause café est à plaindre », le féminin est la pauvre: La
s’écrit sans trait d’union. Le mot café est pauvre ! Elle est encore malade !
invariable au pluriel : des pauses café.
pavane n. f. Danse ancieime. — Avec un seul
pause, pose Deux noms féminins homophones n. De même ; se pavaner.
à bien distinguer.
pavillon n. m. Deux n dans les dérivés :
1 pause Arrêt d’activité : Faire la pause au
pavillonnaire, pavillonnerie.
milieu d'une journée de travail — Arrêt dans
le débit : Il raconta l’affaire avec un débit
pavois n. m. Finale en -ois, même au singulier :
précipité, sans une seule pause. — Silence dans
Hisser quelqu’un sur le pavois.
un morceau de musique : Un bon chanteur doit
respecter les pauses.
pavot n. m. Plante. — Finale en -ot
2 pose Action de poser, d’installer : On va
procéder à la pose d’un nouveau compteur paye, paie, > paie.
électrique. — Attitude d’un modèle : Le modèle
prend la pose devant le peintre. — (semi- payement, paiement > paiement.
familier) Affectation, prétention : Il parle sim¬
plement, sans pose, sans emphase. — Exposition payer v. t. Conjugaison et emploi fautif.
d’une surface sensible à la lumière : Temps de
pose d’une photographie. 1 Conjug. 23. Change facultativement y en i
devant un e muet: je paie [pe] ou je paye
[pej], je paierai [peae] ou je payerai [pejae].
pauser, poser v. i. ▼ Ne pas écrire/aire pauser
Les formes en -aie- sont plus fréquentes
quelqu'un, le faire attendre (familierf comme
que les formes en -aye-, qui ne sont pas
Le peintre fait poser le modèle, lui fait prendre
néanmoins incorrectes. — Attention au i après
la pose. — On écrira : Cet écrivain aime poser
le y à la première et à la deuxième personne
dans les salons. Il veut poser au martyr, à l’esprit
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
fort.
tif présent : (que) nous payions, (que) vous
payiez.
pauvre adj. ou n. Place de l’adjectif et forme du
féminin. 2 J’ai payé un manteau à ma femme. Au sens
de « offrir à quelqu’un une chose qu’on a
I Place de l’adjectif. achetée pour lui », appartient à la lan^e
1 Derrière le nom ou employé comme familière. Dans la langue soutenue, on ira
attribut. Signifie « qui a peu d’argent » : Un plutôt : J’ai offert un manteau à ma femme.
homme pauvre, mais heureux de son sort Cette J’ai acheté une bicyclette à mon fils. — En
femme est très pauvre, elle a à peine de quoi revanche est correct le tour J’ai payé le
vivre. Les peuples riches et les peuples pauvres. réfrigérateur au marchand (= j’ai verse le prix
du réfrigérateur).
2 Devant le nom. Signifie « qui est à
plaindre » ou bien « qui est peu intelligent, peu pays [pei] n. m. Orthographe des expressions et
capable, qui manque de caractère » ; Ce pauvre emploi familier.
homme a perdu sa femme et il a lui-meme un
cancer l (^el pauvre peuple l Toujours menacé 1 Avec un P majuscule : le Pays basque.
par ses puissants voisins! Quel pauvre type! — Avec un p minuscule : le pays d’Auge, le pays
Idiot et bon à rien ! Son mari est un pauvre de Bray.
homme, qui se laisse mener par le bout du nez. 2 Au sens de « compatriote, personne origi¬
— S’emploie aussi devant le nom d’une naire du même village, du même canton », est
personne défunte qu’on a connue ou qu’on très familier ou régional : Il a rencontré un pays.
aurait pu connaître : La dernière fois que j’ai Dans ce sens, il existe un féminin payse : Il est
vu ce pauvre M. Dubois > feu 2. allé au bal avec une payse.
n Forme du féminin.
paysan n. m. ou adj. T Deux n dans le féminin
1 Dans l’emploi adjectif. Le féminin est paysanne et dans les dérivés : paysannat,
pauvre: On accorda un secours à cette femme paysannerie.
pauvre. Ah ! la pauvre femme ! Elle a perdu son
mari ! payse > pays (2).
2 Dans l’emploi substantif. Le féminin est
pauvresse (mot assez littéraire) au sens de péage n. m. Pas de tréma. De même : péagiste.
PEAUCIER 578

peaucier, peaussier Deux homophones à bien pêche du hareng au chalut. La pêche de la truite
distinguer par l’orthographe. au lancer — L’usage courant tolère des
expressions telles que la pêche au thon, la pêche
1 peaucier, ière adj. Muscle peaucier, inséré sur à la morue, la pêche aux écrevisses. Dans le style
la face mteme de la peau. soutenu, on préférera toujours cependant la
2 peaussier n. m. Ouvrier qui prépare les pêche du thon, de la sardine, des écrevisses, etc.,
peaux ; commerçant en peaux. sauf dans l’expression aller à la pêche à : Allons
à la pêche aux écrevisses.
peaufiner v. t. (familier) Fignoler. — Dérivé :
peaufinage. péché n. m. Faute commise contre la loi de Dieu.
— Avec deux accents aigus. Bien prononcer
peau-rouge n. ou adj. Les Peaux-Rouges : nom [pe/e], alors qu’on prononce [peje] le nom du
usuel donné autrefois aux indigènes d’Améri¬ pêcher (arbre).
que du Nord — (au singulier) Un Peau-Rouge.
— Ce terme est un peu péjoratif. En dehors pécher v. t. Commettre un péché — Conjug.
d’un contexte familier ou historique, on dira 11. Il pèche, il péchera, nous péchons. — Bien
plutôt les Indiens ou (quand il y a lieu d’éviter prononcer [peJe], alors que pêcher, aller à la
toute équivoque) les Amérindiens > indien (4). pêche, se prononce [peje].
— Peut s’employer adjectivement ; Un chef
peau-rouge. Des guerriers peaux-rouges. Une 1. pêcher n. m. Arbre fruitier. — Avec un accent
femme peau-rouge. Des tribus peaux-rouges. — circonflexe et un e ouvert : [peje], à la
Pour qualifier une chose, on emploiera plutôt différence de péché [peje], faute contre la loi
indien (Les usages indiens. Les coutumes de Dieu.
indiennes) ou de Peau(x)-Rouge(s) (Un costume
de Peau-Rouge. Un village de Peaux-Rouges, 2. pêcher v. i. ou t. Aller à la pêche. — Avec
plutôt que un costume peau-rouge, un village un accent circonflexe et un e ouvert : [peje],
peau-rouge). à la différence du verbe pécher [peje], commet¬
tre un péché.
peausserie n. f. Travail et commerce des peaux.
— Avec -eau- et deux s, comme peaussier. pêcherie n. f. Avec un accent circonflexe.

peaussier, peaucier > peaucier. pécheur, pêcheur Deux noms paronymes à bien
distinguer par l’orthographe, la prononciation
et le féminin.
péc^ n. m. Animal d’Amérique. — PI. : des
pécaris. 1 pécheur [pejoen] (accent aigu, e fermé) Celui
qui commet un péché. — Féminin : pécheresse
peccadille [pekadij] n. f. Avec deux c [peJsEs].
2 pêcheur [peJœR] (accent circonflexe, e ou¬
pechblende n. f. Minerai d’uranium. — Pronon¬ vert) Celui qui va à la pêche. — Féminin :
ciation : le plus souvent [pEjhlédJ’, parfois
pêcheuse (Une pêcheuse de crevettes).
[peJTîlâd]. Cette dernière prononciation, indi¬
quée par Littré, est parfaitement correcte et
pectoral, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
plus conforme aux usages du français.
en -aux : Les muscles pectoraux. Les pectoraux
1. pêche n. f Fruit. — Avec accent circonflexe péculat n. m. Détournement des deniers pubhcs.
et non accent grave. — Finale en -at.

2. pêche n. f. Action de prendre des poissons, pécule Toujours masculin : Un très petit pécule.
des crustacés, des mollusques. — Se construit
avec à ou de. pécuniaire adj. Qui concerne l’argent : Avan¬
1 La pêche à. Construction normale quand le tages, difficultés pécuniaires. ▼ On évitera le
complément indique l’instrument ou le pro¬ barbarisme *pécunier, ière, dû à l’influence de
cédé : La pêche à la ligne, au filet, au chalut, financier, ière. — Dérivé ; pécuniairement.
au lancer, à la mouche artificielle.
Pédalo n. m. Embarcation à pédales. — Nom
2 La pêche de. Construction à préférer, quand déposé donc, en principe, avec une majuscule.
le complément est le nom de l’animal : La pêche
de la truite. La pêche du homard. — L’emploi pédiatre [pedjatRCo)] n. m. ou f. Médecin des
de de est absolument obligatoire lorsqu’il y a enfants. T Vient du grec iatros « médecin ».
aussi un complément introduit par à qui N’est pas formé avec le suffixe -âtre. Pas
indique l’instrument ou le procédé utilisé : La d’accent circonflexe. De même . pédiatrie.
579 PEDIGREE

pedigree n. m. Anglicisme qui désigne la II Avec -ei-. De même : peinard, peinarde¬


généalogie d’un animal de race. — Aucun ment, peiné, peiner.
accent. Attention aux deux e. — Prononcia¬
tion : [pedigRc], plutôt que [pedigni]. — PI. : III Avec un trait d’union : à grand-peine (A
des pedigrees [-gRe], plutôt que [-gRi]. grand-peine, il parvint à escalader le rocher).
IV N’avoir pas grand-peine à, n’avoir pas
peeling n. m. Anglicisme qui désigne une grande peine à. Ces deux tours sont corrects :
opération de dermatologie. — Prononciation : Il n’a pas eu grand-peine (ou grande peiné) à
[pilin]. — PL ; des peelings [-lir|]. — Equiva¬ vaincre ses rivaux.
lent français : exfoliation.
V A peine.
pégase n. m. Avec un P majuscule : Pégase, 1 A peine fut-il entré, à peine mon ami fut-il
cheval ailé de la mythologie grecque, symbole entré. En tête de phrase, à peine entraîne
de l’inspiration poétique (Enfourcher Pégase) généralement, mais non obligatoirement, l’in¬
— Avec un p minuscule : un pégase, poisson version du sujet, si celui-ci est un pronom
de l’océan Indien. personnel, ou la reprise du nom sujet par le
pronom personnel (qu’on place après le verbe).
pègre n. f. Ensemble des voleurs. — Avec un
accent grave. 2 A peine... que, à peine... quand (lorsque).
Le corrélatif habituel de à peine est que : A peine
était-il entré que tout le monde se leva pour
peigne n. m. Avec -ei-. De même : peignage, l’acclamer. L’emploi de quand ou de lorsque
peigné, ée, peigne-cul, peignée, peigner, pei- est plus rare : A peine était-il entré quand le
gneur, peignier, peignoir, peignures. téléphone sonna. On peut aussi employer la
juxtaposition : A peine était-il entré, le téléphone
peigne-cul n. m. — PI. : des peigne-culs. sonna.
3 C’est à peine si. Equivaut à « ne... presque
peigner v. t. Démêler et lisser avec un peigne
pas » (aucune valeur conditionnelle) : C’est à
— Certaines formes sont communes avec
peine s’il prend le temps de dormir.
peindre. Nous peignons, vous peignez, ils pei¬
gnent. — Je peignais, tu peignais, il peignait, VI Avoir de la peine, avoir peine à, avoir de
nous peignions, vous peigniez, ils peignaient. la peine à.
— Peignons, peignez. — Que je peigne, que tu
peignes, qu’il peigne, que nous peignions, que 1 Avoir de la peine. Dans l’emploi absolu,
vous peigniez, qu’ils peignent. — Peignant. signifie le plus souvent « avoir du chagrin » :
— Attention au / après le groupe -gn- à la Cet enfant a de la peine, car il va quitter sa
première et à la deuxième personne du pluriel grand-mère, qu’il aime bien. Signifie parfois
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : « éprouver des difficultés » : J’ai réussi à
(que) nous peignions, (que) vous peigniez. obtenir ce renseignement, mais j’ai eu de la
peine !
peignoir n. m. Finale en -oir. — Sans trait 2 Avoir peine à. Avoir de la répugnance à :
d’union : un peignoir éponge (des peignoirs J’ai peine à admettre cette hypothèse étrange.
éponges).
3 Avoir de la peine à. Avoir de la difficulté
peindre v. t. Conjug. 84. Je peins, tu peins, il Zi-. Il a eu de la peine à faire prévaloir son
peint, nous peignons, vous peignez. — Je avis.
peignais, tu peignais, il peignait, nous peignions, VII Etre en peine de.
vous peigniez, ils peignaient. — Je peignis. —
Je peindrai — Je peindrais. — Peins, peignons, 1 Avec un nom. Signifie « être à court de,
peignez. — Que je peigne, que tu peignes, qu’il manquer de » : Il n’est pas en peine
peigne, que nous peignions, que vous peigniez, d’arguments.
qu ’ils peignent. — Que je peignisse. — Peignant.
— Peint, peinte. T Attention au i derrière le 2 Avec un infinitif. Signifie « avoir de la
groupe -gn- à la première et à la deuxième difficulté à » : // n’est pas en peine de trouver
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et un emploi mieux payé.
du subjonctif présent : (que) nous peignions, VIII Sous peine de, à peine de.
(que) vous peigniez. Attention aussi aux formes
communes avec peigner > peigner. 1 Sous peine de. Usuel et moderne : Il est
défendu, sous peine d’amende, de déposer des
peine n. f. Orthographe et expressions. ordures.

I Attention aux homophones pêne et penne > 2 A peine de. Archaïque ; Le roi défendit,
pêne. à peine des galères, qu ’on publiât des libelles.
PEINTRE 580

peintre n. m. Orthographe des expressions et pelleter v. t. Conjug. 14. Je pellette, je pelletterai


féminin. On évitera les formes incorrectes du type je
*pell’te, je *pelVterai — Dérivés : pelletage,
I Orthographe des expressions. pelletée, pelleteur, pelleteuse.
1 Avec bâtiment le plus souvent au singu-
her ; un peintre en bâtiment. pelleterie n. f. Commerce des fourrures. — Pro¬
nonciation ; [peltRi].
2 Sans trait d’union : un artiste peintre (des
artistes peintres). pelletier, ière n. m. ou f. Personne qui travaiUe
3 Avec un trait d’union : un peintre-graveur ou vend les fourrures. — Prononciation :
(des peintres-graveurs). [peltje, j£R].

II Féminin. Pas de forme spéciale pour le pellicule n. f. Avec deux l De même : pelli-
féminin. On écrira donc : Mme Vigée-Lebrun culage, pelliculer, pelliculeux.
fut un excellent peintre. Il y a plus de femmes
peintres que de flemmes sculpteurs. Il a épousé péloponnésien, ieime adj. ou n. Du Pélopon¬
une artiste peintre. nèse, région de Grèce. — Avec un seul /, un
seul p et deux n, comme Péloponnèse. — Atten¬
pêle-mêle adv., adj. ou n. m. Toujours invaria¬ tion à la majuscule ; La population péloponné-
ble : Des papiers pêle-mêle. — Des pêle-mêle : sienne. Les Péloponnésiens
cadres dans lesquels on dispose plusieurs
photographies. pelote n. f. Avec im seul t De même : pelotage,
peloter, peloteur, peloton, pelotonnement,
peler v. t. ou v. i. Conjug. 10. Je pèle, je pèlerai pelotonner.
— Ne pas dire *pelurer.
pelotonner (se) v. pron. Avec un seul t et deux
pèlerin [pelRl] n. m. Orthographe, féminin, ru De même : pelotonnement
expressions.
1 ▼ Toujours avec un accent grave. De même : peluche n. f. Etoffe à poils longs : Un ours en
pèlerinage [pelninas], pèlerine [pelRin] peluche. — Dans la diction soignée, on
(manteau). préférera la prononciation [polyJl à [plyjj. De
même : peluché [palyje], pelucher [poly/e],
2 Pas de féminin. On dira : une femme pèlerin. pelucheux [palyja]. ▼ Attention au paronyme
3 Sans trait d’union ; criquet pèlerin, faucon les pluches, épluchage ou épluchures (très
familier).
pèlerin, requin pèlerin.

pélican, pemmican Deux noms masculins pelure [palya] n. f. Avec oignon au singulier :
paronymes. du vin pelure d’oison ou du pelure d’oignon
— Sans trait d’union : papier pelure > papier
1 pélican Oiseau palmipède. (3 et 5).
2 pemmican Viande séchée et comprimée en
pelvis n. m. (anatomie) Partie du bassin. —
tablettes.
Prononciation : [pelvis]. — Dérivé : pelvien,
ienne.
pelisse n. f. Finale en -isse.
pemmican, pélican > pélican.
pellagre [pelagRlo)] n. f. Maladie. — Avec deux
/. De meme : pellagreux, euse.
pén^ ale, aux adj. Avec é, à la différence de
peine. — Masculin pluriel en -aux : Les divers
pelle n. f. Avec deux /.
systèmes pénaux. — Avec un C majuscule et
un P minuscule : le Code pénal. — Dérivés ;
pelle-bêche n. f. — PI. : des pelles-bêches pénalement, pénalisation, pénaliser, pénalité.

pelle-pioche n. f. — PI. : des pelles-pioches penalty n. m. Anglicisme de la langue du sport.


— Prononciation : [penalti]. — PI. : des
pellet [peU] n. m. Comprimé introduit sous la penaltys [-ti] ou des penalties [-ti]. — Pas
peau. — Avec finale en -et. d’accent sur le e. — Equivalent français :
pénalité.
pelletée n. f. Contenu d’une pelle. — Forme
usuelle, à préférer à pellée, pellerêe. — On pénates n. m. pl. A Rome, dans l’Antiquité,
éviter» la forme fautive *pelée. dieux protecteurs de l’habitation. — Toujours
581 PENAUD

masculin, toujours au pluriel, toujours avec un dentif, penderie, pendiller, pendillon, pendoir,
P minuscule ; Les pénates romains. pendouiller, pendu.

penaud adj. Féminin penaude assez rare, mais 2 Conjug. 81. Je pends tu pends il pend, nous
parfaitement correct : La fillette se trouva toute pendons, vous pendez, ils pendent —dépendais
penaude. — Je pendis — Je pendrai — Je pendrais
— Pends pendons pendez — Que je pende.
pencher (se) v. pron. On n’abusera pas de l’ex¬ — Que je pendisse. — Pendant — Pendu, ue.
pression à la mode se pencher sur un problème,
sur une question, sur le sort d’une catégorie pendule Avec -en-. De même : pendulaire,
pendulette. — Attention au genre.
sociale, etc. On emploiera plutôt les verbes
s’appliquer à, se corisacrer à, etudier, examiner, 1 Une pendide Petite horloge : Une pendule
s’occuper de, se préoccuper de, traiter, etc. ancienne orné la cheminée.

1. pendant adv. Sens et emplois. 2 Un pendule Objet oscillant, balancier : Un


petit pendule de radiesthésiste.
I Pendant, durant > durant,
pêne Pièce de serrure. — Ne pas écrire comme
n Pendant que, tandis que.
la peine (chagrin ; châtiment), ni comme la
1 Pendant que. A une valeur temporelle. Ne penne (grande plume ou extrémité d’une
pas employer cette locution pour exprimer l’op¬ verpe). — Toujours masculin : Un pêne long
position : Pendant que le gâteau cuit (= en et épais.
même temps que), la cuisinière prépare la crème.
pénéplaine n. f. Avec un seul n.
2 Tandis que. Peut exprimer la simultanéité,
mais exprime surtout l’opposition : Tandis que pénétrer v. t. ou v. i. Conjug. 11. Je pénètre,
la semaine dernière notre équipe était en
mais je pénétrerai — Dérivés : pénétrable,
excellente condition, aujourd’hui elle s’est mon¬
pénétrant, pénétrante, pénétration.
trée très médiocre sur le terrairu Dans une telle
phrase, on ne peut employer pendant que. pénible adj. Se construit avec à dans la
III Tout pendant que. Tour populaire. A éviter. construction personnelle : Cet enfant est pénible
à supporter. — Se construit avec, de dans la
2. pendant n. m. Orthographe des expressions. construction impersonnelle : Il est pénible
d’échouer si près du but
1 On écrit généralement : un pendant d’oreille,
des pendants d’oreilles. péniche n. f. Avec un seul n.
2 On écrit généralement : Ces deux vases se font
pendant (au singuHer), mais Ces deux vases font pénicilline n. f. Avec deux L — Trait d’union
pendants (au pluriel). dans le composé pénicillo-résistant ou
pénicillino-résistant
pendant, pendentif Ces deux noms masculins
ne sont pas synonymes. pénil, pénis > pénis.

1 pendant (avec -dan-). péninsule n. f. Avec un p minuscule et un I


a/ Bijou attaché à une boucle d’oreille : Des majuscule : la péninsule Ibérique (= Espagne
pendants de turquoise. et Portugal). — Avec un P majuscule dans
l’emploi absolu : la Péninsule (= la péninsule
b/ Objet, élément symétrique d’un autre : Ce Ibénque).
chandelier est le pendant de celui<L Les deux
parties du poème se font pendant. T Ne pas dire péninsule, presqu’île Ces deux noms féminins
*se font pendentifs ne sont pas synonymes.
2 pendentif (avec -den-). 1 péninsule. Vaste étendue de terre qui
s’avance dans la mer et qui n’est pas reliée à
a/ Bijou suspendu au cou par une chaînette.
la masse du continent par un isthme étroit mais
b/ Portion de voûte qui permet de passer du par une zone large : Le péninsule des Balkans
plan carré de l’édifice au plan circulaire d’une L’Italie est une péninsule. La péninsule
coupole. Ibérique.
2 presquTle Petite étendue de terre qui
pendre v. t. ou v. i. Orthographe et conjugaison.
s’avance dans la mer et qui se rattache au
1 Avec -en-. De même ; pendable, pendage, continent par un isthme étroit: La presqu’île
pendaison, pendant, pendard, pendeloque, pen¬ de Quiberon, d’Hyères.
PÉNIS 582

pénis, pénil Deux noms masculins à ne pas ni Constructions.


confondre. 1 Omission de le dans une tournure compa¬
1 pénis [pénis] Verge, membre viril. rative. Les choses se sont passées autrement que
nous ne (le) pensions, mais II est plus habile que
2 pénil [penil] Eminence arrondie du bas- je ne le suis > le 2 (III, 6 et IV, 5).
ventre, qui se couvre de poils au moment de
la puberté. 2 Omission de ne dans une tournure compa¬
rative. Il est plus âgé qu ’on (ne) le croirait Cette
pénitence n. f. Finale en -ence. — De la même omission est déconseillée > ne (VIII, 2).
famille : pénitencerie, pénitencier, pénitent, pé¬ 3 Penser de infinitif. Au sens de « avoir
nitentiaire, pénitentiaux, pénitentiel. l’intention de, espérer », est nettement archaï¬
que : Il pensait de partir. Il pensait d’obtenir
pénitencier, pénitentiaire Deux mots à bien cette place. De nos jours, on dit : Il pensait
distinguer. partir. Il pensait obtenir cette place.
1 Un pénitencier n. m. Lieu (prison, camp) où 4 Penser à -|- infinitif. Au sens de « songer
sont détenus les prisonniers condamnés à de à », est usuel et moderne : Il est cinq heures,
longues peines. il faut penser à partir.
2 pénitentiaire adj. Des prisons : Le système 5 Penser que. A la forme affirmative, se
pénitentiaire. L’univers pénitentiaire. construit avec l’indicatif ou le conditionnel : Je
pense que tout se passera bien. Je pensais que
pénitentiel, elle adj. Qui concerne la pénitence vous viendriez Je pense que tout pourrait encore
(au sens religieux) — Avec t et non c. s’arranger. — A la forme négative ou interroga¬
tive, on peut employer l’indicatif ou le condi¬
penne n. f. Deux noms féminins à ne pas écrire tionnel (Je ne pense pas qu’il viendra. Je ne
comme /o peine (chagrin, châtiment) ni comme pensais pas qu ’il viendrait Pensez-vous qu ’il fera
le pêne (d’une serrure). beau demain ? Pensez-vous que nous devrions
1 penne Grande plume d’oiseau. — Barbe accepter, s’il faisait des concessions ?). ou bien
d’une flèche. le subjonctif pour exprimer une nuance de
doute (Je ne pense pas que ce soit possible.
2 penne. Extrémité supérieure d’une antenne Penses-tu que nous puissions réussir?).
(vergue oblique).
6 Penser la condition humaine. Avec, pour
pénombre n. f Avec un seul n. complément direct un nom précédé de l’article,
signée « concevoir, se représenter ». Ce tour
pensant > bien-pensant. est très correct et httéraire : L’homme essaie
de penser sa condition au moyen des mythes et
pense-bête n. m. — PI. : des pense-bêtes des idéologies
7 Quand on pense vacances. Avec, pour
pensée n. f Construction et expression complément direct, un nom non précédé de
1 (A) la pensée de. Se construit avec l’infinitif : l’article, signifie « penser à » : Quand on pense
A la pensée de revoir son pays, il était tout vacances, on pense soleil, plage dorée, mer bleue.
joyeux. — (A) la pensée que se construit avec Ce tour est légèrement familier. Dans la langue
l’indicatif, le conditionnel ou le subjonctif ; La très surveillée, on préférera penser à.
pensée que la situation j)ouvait brusquement
changer ne l’effleura meme pa.i. A la pensée penseur n. m. En dehors de l’expression libre
qu’on pourrait le surprendre, il eut un moment penseuse, n’a pas de féminin : Cette femme
d’inquiétude. La pensée qu’on pût agir autre¬ philosophe fut un penseur estimable. — Sans
ment lui était étrangère. trait d’union : un libre penseur, une libre
penseuse (des libres penseurs, des libres
2 Sans trait d’union ; libre pensée. penseuses).

penser v. t. dir. ou ind. ou v. i. Orthographe, pension n. f. Deux n dans les dérivés : pension¬
accord du participe, constructions. naire, pensionnat, pensionné, pensionner.
I Attention à l’homophonepanser « soigner ».
pensum n. m. Prononciation : [plsom]. — PI. :
II Participe invariable quand penser a pour des pensums
complément direct sous-entendu une proposi¬
tion ou^ un infinitif : On rencontra plus de penta- Préfixe (du grec pente « cinq »). Les
difficultés qu’on n’aurait pensé (= qu’on aurait composés en penta s’écrivent en un seul mot,
pensé en rencontrer). sans trait d’union, et se prononcent avec [ê]
583 PENTAGONAL

et non *[5] : pentacorde [pëtakoncKa)], pentaè¬ percer v. t. Conjugaison, dérivés et sens.


dre [pÊtaeds(3)], etc.
1 Conjug. 17. Le c prend une cédille devant
pentagonal, ale, aux [pétaganal, al, o] adj. 0 ou 0 .• il perça, nous perçons.
Masculin pluriel en -aux: Des bassins 2 Dérivés : perçage, perçant, perce (n. f.), percé,
pentagonaux. percée, percement, percerette (vrille), perçoir —
Composés : perce-feuille n. f. (desperce-feuilles),
pentagone n. m. Bien prononcer [pltagon]. perce-muraille n. f. (des perce-murailles), perce-
— Avec un P majuscule : le Pentagone (édifice neige n. f. inv., perce-oreille n. m. (des perce-
qui abrite le ministère des Forces armées, à oreilles), perce-pierre n. f. (des perce-pierres).
Washington ; par extension, l’état-major
américain). 3 Malgré l’avis de certains grammairiens,
l’expression percer un trou est admise dans la
Pentateuque [pétatok] n. m. Ensemble des cinq langue cursive : Il perça un trou dans la
plus anciens hvres de la Bible. — Toujours avec planche. Dans la langue très surveillée, on
un P majuscule. pourra dire plutôt : percer (la planche, la
plaque, le mur, etc.) ou faire un trou.
pentathlon [pêtatlS] n. m. Ensemble de cinq
sports. — Attention à la place du groupe -th-, percevoir v. t. Conjugaison et dérivés.
1 Conjug. 58. Je perçois, tu perçois, il perçoit,
pente n. f. Avec -en-. nous percevons, vous percevez, ils perçoivent.
— Je percevais — Je perçus. — Je percevrai
Pentecôte n. f. Toujours avec un P majuscule — Je percevrais. — Perçois, percevons, percevez.
— Attention à l’accent circonflexe sur le o. — Qpe je perçoive. — Que je perçusse.
— Toujours avec l’article quand le mot est — Percevant — Perçu, ue.
employé seul : La Pentecôte tombe le 26 mai,
cette année. En revanche, on peut dire : le 2 Dérivés : perceptibilité, perceptible, percepti-
dimanche de Pentecôte ou de la Pentecôte, le blement, perceptif, ive, perception, perception¬
lundi de Pentecôte ou de la Pentecôte, le congé nisme, percevable, perçu, ue.
de Pentecôte ou de la Pentecôte, etc.
perchman n. m. Anglicisme de la langue du
penture n. f. Ferrure d’une porte ou d’un cinéma et de la télévision. — Prononciation :
gouvernail. — Prononciation ; [patya]. [peRjman] — PI. : des perchmen [-men].
— Équivalent français : perchiste.
pénultième adj. ou n. f. La syllabe pénultième
ou la pénultième: l’avant-demière syllabe. > perchoir n. m. Finale en -oir.
antépénultième.
perclus adj. ▼ Le féminin est percluse : La pauvre
pénurie n. f. Avec un seul n. vieille est toute percluse de rhumatismes.

pépie n. f. Pas de double p. perçoir n. m. Attention à la cédille. — Finale


en -oir.
pépiement [pepimô] n. m. Petit cri d’oiseau.
— Attention au e muet intérieur. percolateur n. m. Avec un seul /.

perçage, percement Deux noms masculins percussion n. f Finale en -ssion. — Deux n dans
dérivés de percer. le dérivé percussionniste.

1 perçage Opération qui consiste à percer une percutant, ante adj. Le sens figuré de vif,
matière : Le perçage d’une plaque métallique. énergique, frappant appartient à la langue des
2 percement. Action d’ouvrir un passage de journaux : Des formules percutantes. Un dis¬
grandes dimensions ; Le percement du tunnel cours percutant. Un style percutant. A éviter
Le percement d’une nouvelle rue. dans la langue littéraire de ton soutenu.

perce- Dans les composés en perce-, le premier percuter v. t. ou v. i. L’emploi au sens de heurter,
élément est toujours invariable, le second prend frapper violemment appartient à la langue des
la marque du pluriel : un perce-oreille, des journaux : La voiture a percuté un camion à
perce-oreilles f Exception : perce-neige (tou¬ l’arrêt. A éviter dans la langue littéraire de ton
jours invariable). soutenu. — En revanche, l’emploi du mot dans
les sens spécialisés est correct ; Le percuteur du
perce-neige Toujours féminin et toujours inva¬ fusil percute l’amorce. L’obus percuta contre le
riable : De belles perce-neige. mur.
PERDRE 584

perdre v. t. Conjug. 90. Je perds, tu perds, il perfectionner v. t. Avec deux n De même :


perd, nous perdons, vous perdez, ils perdent —je perfectionnement
perdais. — Je perdis. — Je perdrai — Je per¬
drais. — Perds, perdons, perdez — Que je perde. perfectionnisme n. m. Souci excessif de la
— Que je perdisse. — Perdant — Perdu, ue. perfection. — Mot acceptable dans la lan^e
cursive, mais à éviter dans la langue littéraire
perdre, égarer > égarer, de ton soutenu, comme le dérivé perfection¬
niste.
perdreau n. m. Finale en -eau.
performant, ante adj. Aux performances éle¬
perdrix n. f. Attention au -x final muet. vées. — Acceptable dans la langue de la
technique : Un matériel électronique très perfor¬
père n. m. Expressions et emploi de la majuscule. mant — Dans la langue de l’économie, on
évitera d’employer ce mot au sens de compéMf.
1 Ses père et mère. Tour familier, à éviter dans
On écrira donc : Une entreprise compétitive,
la langue soutenue. On préférera : ses parents
plutôt que Une entreprise performante.
ou son père et sa mère.
2 Au singulier dans ; de père en fils. pergola n. f. Avec im seul L
3 Avec un P majuscule et un c minuscule : les
Pères conscrits, les sénateurs. péri- Préfixe (du grec péri « autour »), qui entre
dans la formation de nombreux mots savants.
4 Avec un p minuscule : le père abbé, le père Les composés en péri s’écrivent en un seul mot,
Martin (titre religieux). En abrégé ; P. et au sans trait d’umon ; périanthe, périarthrite,
pluriel PP. (le P. Martin, les PP. Martin et périscolaire, etc.
Dubois).
5 Avec un P majuscule : le Saint-Père, le Très périgée (terme d’astronomie) Masculin, malgré
Saint-Père, notre Très Saint-Père le pape. la finale en -ée.

6 Avec un p minuscule : les pères Jésuite les périmer S’emploie très bien à la forme pronomi¬
pères dominicains... nale (A notre époque, le matériel industriel se
7 Avec un P majuscule : les Pères de l’Eglise périme rapidement) ou au participe passé (Un
ou les Pères (Pour les catholiques, l’enseigne¬ passeport périmé Un matériel périmé). L’emploi
ment des Pères est l’une des sources de la du verbe a la forme active est critiqué. On écrira
Tradition). donc : Le nouveau décret annule (et non périmé)
les dispositions antérieures. Le mouvement des
pérégrination n. f. Ne s’emploie qu’au pluriel : idées démode (et non périmé) les théories et les
Dans ses Confessions, Rousseau nous raconte doctrines. Le progrès technique déclasse (et non
les pérégrinations de sa jeunesse. périme) les divers types de matériel militaire.

péremption n. f. (terme de droit) Finale en -tion. périnatal, ale, aux acfi. Masculin pluriel en
— Prononciation ; [penâpsjS]. -aux : Les accidents périnataux.

péremptoire adj. Finale en -oire, même au périnée (terme d’anatomie) Masculin, malgré la
masculin : Un ton péremptoire. — Dérivé : finale en -ée. — Dérivfe : périnéal, ale, aux,
péremptoirement périnéorraphie.

pérenne [pesen] adj . Source pérenne, qui ne tarit période Normalement féminin ; La période la plus
jamais. — Irrigation pérenne, qui dure toute glorieuse de cet empire. — Mascuhn de nos jours
l’année. — De la meme famille : pérennant, seulement dans l’expression au plus haut pé¬
ante adj. (terme de botanique), pérenniser, riode, p point le plus haut, le plus brillant : Le
pérennité. conquérant reçut du destin un avertissement, au
moment même où sa gloire était à son plus haut
péréquation [peaekwasjS] n. f. Avec deux fois c. période (tour très littéraire). — L’expression
dernier période, phase ultime, est très vieille.
perfection n. f. Les expressions en perfectiort
dans la perfection sont sorties de l’usage. péripétie [penipesi] n. f. Evénement frayant
L’expression à la perfection (Il travaille à la qui change le déroulement d’une action. ▼ Ne
perfection) est usuelle, mais a été condamnée doit pas etre employé au sens de « événement
pm quelques grammairiens. Pour tourner la mineyir, petit incident ». On évitera donc
difficulté, on pourra employer l’adverbe parfai¬ d’écrire, par exemple : Ce désaccord passager
tement ou l’expression de manière parfaite. n’a été qu’une péripétie.
585 PÉRIPHRASE

périphrase n. f. L’adjectif dérivé est : 3 Permettre à quelqu’un de. Est suivi de


périphrastique. l’infinitif (tour usuel) : J’ai permis à mon fils
d’aller à la fête. — Permettre que est suivi du
périple n. m. Vient du grec periplous « naviga¬ subjonctif (tour plus rare) : Je permets qu ’on
tion circulaire ». Un seul sens exact : « grand prenne quelques libertés avec la règle.
voyage d’exploration maritime qui boucle un
circuit » (Le périple africain des Phéniciens. Le permis n. m. Autorisation. — Finale en -is.
périple de Magellan). Les autres sens, « voyage
circulaire, sur terre ; long voyage quelconque » permissif, ive adj. Société permissive. — Sens
sont à éviter dans la langue soignée. — On introduit vers 1970 et parfaitement admis. De
évitera aussi le pléonasme périple autour (Un même : permissivité.
grand périple autour de la Mediterranée).
permission n. f Deux n dans le dérivé
périr v. i. Emploi de l’auxiliaire, emploi du permissionnaire.
participe passe, sens et emploi.
1 De nos jours, toujours avec l’auxiliaire avoir : permuter v. t. On permute un poste contre un
Le bétail a péri. — L’emploi de être appartient autre. On permute avec un collègue.
à la langue classique : Et son nom même est péri
pernicieux, euse adj. Finale en -deux. Dérivés :
2 Le participe passé s’emploie sans auxiliaire pernicieusement, perniciosité.
au sens de « mort, disparu », surtout dans
l’expression péri en mer: Monument à la
péroné n. m Os de la jambe. — Finale en -é.
mémoire des marins péris en mer.
— Dérivés : péronéal, ale, aux, péronier adj.
3 On évitera les tours populaires périr ou n. m. (les muscles péroniers ou les péroniers).
quelqu'un (le faire mourir) et se faire périr.
péronneUe n. f. (familier) Avec deux n et deux /.
4 Avec un sujet désignant une personne,
signifie « mourir de façon violente ou prématu¬
pérorer v. i. Toujours péjoratif, à la différence
rée » : Toute sa famille a péri dans un accident
de péroraison, terme technique de rhétorique.
d’avion. Quand bien même il devrait périr à la
De même : péroreur, euse, personne qui
fleur de l’âge! — (figuré) Périr d’ennui:
aime à parler de manière interminable et
s’ennuyer beaucoup.
prétentieuse.
5 Avec un sujet désignant un animal ou une
plante, équivaut à « mourir » : Plusieurs mou¬ perpendiculaire adj. ou n. f Avec -en-. De
tons ont péri de maladie. Le froid a fait périr même : perpendiculairement.
mes plantes.
perpétrer v. t. Conjug. 11. Il perpètre, mais il
6 Avec un sujet désignant une chose, signifie
perpétrera, il perpétrerait.
« disparaître » : Les civilisations antiques péri¬
rent sous la poussée des Barbares.
perquisitionner Avec deux n. ▼ N’est jamais
transitif On écrira donc ; perquisitionner dans
périssoire n. f Embarcation. — Finale en -oire. une maison, et non *perquisitionner une maison.
permanence n. f Finale en -ence. — De la même
perron n. m. Avec deux r.
famille : permanent.
perroquet n. m. Avec deux r. Finale en -et
permettre v. t. Conjugaison, accord du participe,
construction.
perruche n. f Avec deux r.
1 Conjug. 99. Je permets, tu permets, il permet,
nous permettons, vous permettez, ils permettent. perruque n. f Avec deux r. De même : perruquier.
— Je permettais. — Je permis. — Je permettrai.
— Je permettrais. — Permets, permettons, pers [pcR] adj. m. D’une couleur intermédiaire
permettez. — Que je permette. — Que je entre le bleu et le vert : Des yeux pers. — Pas
permisse — Permettant. — Permis, ise. de féminin. — Toujours avec un -s, même au
2 Participe invariable à la forme pronominale singulier.
s’il n’y a pas de complément d’objet direct :
Elles se sont permis de partir sans nous avertir. persan, ane adj. ou n. Un seul n dans le féminin.
— Accord avec le complément d’objet direct
si celui-ci est placé avant le verbe : Les libertés persévérer v. i. Conjug. 11. Je persévère, mais
qu’il s’est permises à notre égard (mais Les je persévérerai, je persévérerais. — Dérivé ;
libertés qu’il s’est permis de prendre). persévération.
PERSIENNE 586

Persienne n. f. Avec deux n. 4 Omission de ne. Même quand il y a une idée


négative, on omet ne dans les tours elliptiques ;
persifler v. t. T Avec un seul / à la différence Dans la grande salle, personne. Elle danse et
de siffler. De même : persiflage, persifleur. chante comme personne.
5 T Eviter le tour pléonastique et incorrect
persil [pcRsi] n. m. Attention au -l final, toujours
personne ne... pas. Ecrire : Personne n'est venu,
muet. — Dérivés : persillade ^essijad], per¬
et non personne n'est *pas venu.
sillé [pcRsiJe], persillère [pcRsijeR] n. f. (vase
où l’on fait pousser du persil).
1. personnel, elle adj. Avec deux n. De même :
personnellement
persistance n. f. Finale en -ance. De la même
famille : persistant
2. personnel n. m. Dans la langue administra¬
personnage n. m. Avec deux ru tive, s’emploie parfois au pluriel : Les divers
personnels des services de l'Education. Dans la
personnaliser v. t. Avec deux tu De même : langue surveillée, on écrira plutôt : les diverses
personnalisation. catégories du personnel

personnalité n. f Avec deux ru perspicace adj. Finale en -ace. Dérivé :


perspicacité
1. personne n. f Emplois et expressions.
persuader v. t. Construction ; accord du participe.
1 Toujours du féminin, même désignant un
homme : Toutes les personnes présentes, anciens 1 On évitera la construction critiquée persua¬
combattants et conseillers municipaux, ont der de ce que. Ecrire plutôt persuader que : Il
applaudi le discours du préfet m'a persuadé que cette solution était la bonne.
2 En personne. Toujours au singulier : Le 2 Le complément désignant la personne peut
maire et ses deux adjoints sont venus en être direct ou indirect : On persuada mon ami
personne. de partir aussitôt On persuada à mon ami de
partir aussitôt
3 A la différence de gens, le mot personne peut
être accompagné d’une indication numérale; 3 Se persuader que. On considère en général
Trois personnes Une vingtaine de personnes > que se est un complément indirect et l’on écrit
gens 1(11). plutôt, en laissant le participe invariable : Elles
se sont persuadé que tout se passerait bien.
2. personne pron. indéfini. Accord et emplois. Cependant, on peut considérer que se est
1 Employé comme indéfini, personne entraîne complément direct. Dans ce cas, on accorde le
l’accord au masculin singulier : Personne n'est participe avec le sujet : Elles se sont persuadées
génial, personne n'est parfait N'y aura-t-il donc que tout se passerait bien. Les deux tours sont
personne d'assez audacieux pour tenter cette admis. Le premier est le plus fréquent.
entreprise ? Je ne connais personne de plus beau.
— Cependant, on peut faire l’accord au féminin pertinenunent adv. Finale en -emment (vient de
singulier, quand la phrase, manifestement, ne pertinent).
peut s’appliquer qu’à une femme ; Personne
n'était a la cour, plus belle et plus gracieuse pertinence n. f Finale en -ence. De la même
que cette princesse. famille : pertinent

2 Personne d’autre. Accompagné d’un adjectif, pertuis [peutqi] n. m. (vieux) Trou. — (géo¬
personne est, de nos jours, joint presque graphie) Détroit (sur la côte atlantique) : le
toujours à cet adjectif par de: Il n'y eut
pertuis d’Antioche, le pertuis Breton.
personne de vexé. L’omission de de appartient
à la langue archaïque : Il n'y eut personne assez
pertuisane n. f. Ancienne arme — Finale en
fou pour se fier à de telles promesses.
-ane.
3 Personne ne s’emploie pas nécessairement
dans un sens négatif. Peut signifier pervenche n. f ou n. m. ou adj.
« quelqu’un, quel qu’il soit ». C’est le cas
notamment dans une interrogation (Connaissez- 1 Comme nom féminin. Désigne une fleur et
vous personne qui puisse m'aider ?) ou dans une prend la marque du pluriel: Cueillir des
comparaison (Il est plus dévoué que personne) pervenches.
ou avec avant (Avant que personne eut pu agir, 2 Comme nom masculin Désigne une couleur et
il avait déjà pris sa décision. Avant de blâmer prend la marque du pluriel : Toute la gamme des
ou d'accuser personne, voyons de quoi il s'agit). mauves et des pervenches. Un beau pervenche.
587 PESAMMENT

3 Comme adjectif de couleur. Toujours inva¬ pet-de-nonne n. m. Beignet — Avec deux traits
riable : Des yeux pervenche. Des robes bleu d’union (malgré l’Académie). — PL : des
pervenche (sans trait d’union). pets-de-nonne.

pesamment adv. Finale en -amment (vient de péter V. i. Conjug. 11. Il pète, il pétera, il péterait.
pesant).
pète-sec adj. ou n. m. Toujours invariable : Des
pesant, ante adj. Finale en -ant, -ante. — Dé¬ sous-officiers pète-sec. Des pète-sec
rivés : pesamment, pesanteur.
pétiole n. m. (botanique) Queue d’une feuille. T
pèse-acide n. m. — PL : des pèse-acide ou des Prononciation : [pesjDl], avec [s].
pèse-acides.
petiot adj. ou n. Féminin en -ote : petiote.
pèse-alcool n. m. Invariable : des pèse-alcool.
petit, ite adj. ou n. Employé substantivement au
pése-bébé n. m. — PL : des pèse-bébé ou des sens de « enfant », est très familier. On écrira :
pèse-bébés. Ma voisine est partie avec ses enfants, et non
avec ses petits. — En revanche, non familier
pesée n. f. Finale en -ée. quand il s’arit des animaux : Les oiseaux
apportent de la nourriture à leurs petits.
pèse-lait n. m. Invariable : des pèse-lait.
petit-beurre n. m. ▼ PL : des petits-beurre.
pèse-lettre n. m. — PL : des pèse-lettre ou des
pèse-lettres. petit-bourgeois n. ou ddj. Les deux éléments
prennent la marque du féminin et du pluriel :
pèse-liqueur n. m. — PL : des pèse-liqueur ou une petite-bourgeoise, les petits-bourgeois, des
des pese-liqueurs. petites-bourgeoises, les habitudes petites-
bourgeoises.
pèse-moût n. m. — Invariable : des pèse-moût.
petite fille, petite-fille Deux expressions à bien
pèse-personne n. m. — PL : des pèse-personne distinguer par l’orthographe.
ou des pèse-personnes.
1 Une petite fille. Une fillette : Les petites filles
peser v. t. Conjugaison et accord du participe. jouent à la poupée, les petits garçons préfèrent
les jouets mécaniques.
I Conjug. 12. Je pèse, je pèserai, je pèserais,
nous pesons. 2 Une petite-fille. FiUe du fils ou de la fille :
Sa petite-fille est professeur, son petit-fils est
II Accord du participe.
médecin. — PL : des petites-filles.
1 Participe toujours invariable quand le
verbe signifie « peser tel poids » : Les soixante- petite-nièce n. f. Fille d’un neveu ou d’une nièce.
dix kilogrammes que j'ai pesé se sont réduits — PL ; des petites-nièces.
à soixante, car j’ai beaucoup maigri. Ici,
kilogramme est complément de mesure et non petit-fils n. m. Fils du fils ou de la fille. — PL :
complément d’objet direct. des petits-fils.
2 Accord avec le complément d’objet direct
placé devant le verbe quand le verbe signifie petit-gris n. m. Ecureuil ; escargot. — PL : des
« mesurer le poids d’une chose » : Les quinze petits-gris.
kilogrammes de graines que j’ai pesés seront
suffisants. De même au figuré : Ces arguments petit-lait n. m. — PL : des petits-laits.
que j’ai minutieusement pesés.
petit maître, petit-maître Deux expressions à
pèse-sirop n. m. Invariable : des pèse-sirop. bien distinguer par l’orthographe.
1 Un petit maître. Un peintre ou un sculpteur
pèse-vin n. m. — PL : des pèse-vin ou des pèse-vins. qui a un talent certain, mais qui n’a pas la
célébrité ou la valeur d’un véritable grand
pestilence n. f. Finale en -ence. artiste.

pestilentiel, ielle adj. Finale en -tiel, tielle. 2 Un petit-maître. Autrefois, jeune élégant aux
manières un peu prétentieuses. ^ PL : des
pétale Partie de la fleur. T Toujours masculin : petits-maîtres. — Au féminin : petite-maîtresse
Des pétales brillants. (des petites-maîtresses).
« \
PETIT-NÈGRE 588

petit-nègre n. m. (familier) Langage simplifié peu adv. Sens, emploi et expressions.


et incorrect. — Inusité au pluriel comme nom.
I Peut s’employer comme adverbe (Il est peu
— Comme adjectif, toujours invariable : Des
actif. Il travaille peu régulièrement. Elle sort
phrases petit-negre.
peu) ou comme nominal (Le peu qu’il gagne
lui suffît).
petit-neveu n. m. Fils d’un neveu ou d’une nièce.
— PI. : des petits-neveux. — Au féminin ; n On distinguera pour le sens//estpcBagressi/
petite-nièce (des petites-nièces). (= il n’est prevue pas aç'essif) et II est un
peu agressif (= il est agressif dans une certaine
petits enfants, petits-enfants Deux expressions mesure). De même : Il a peu de savoir
à bien distinguer par l’orthographe. (= presque pas de savoir) tt II a un peu de
savoir (= une certaine quantité de savoir).
1 Des petits enfants. De très jeunes enfants :
Les petits enfants ne doivent jamais être laissés III Emploi devant un comparatif.
sans surveillance.
1 Avec la plupart des comparatifs, on ne peut
2 Des petits-enfants. Les enfants du fils ou de employer peu ou de peu, mais seulement un peu,
la fille : Cette grand-mère a plusieurs petits- qui se place toujours devant le comparatif ;
enfants, qui sont tous mariés. Antoine est un peu plus âgé que mon frère.
2 Avec inférieur ou supérieur, on emploie
pètoire n. f. Mauvais fusil. — Finale en -oire.
de peu ou un peu, parfois peu : Il est de peu
supérieur à son rival ou II est un peu supérieur
pétoncle n. m. Coquillage comestible. — Tou¬
à son rival Le tour II est peu supérieur à son
jours mascuhn : Ces pétoncles sont excellents.
rival est plus rare et moins recommandé. On
pétrin n. m. Finale en -in. dira mieux : Il n’est guère supérieur à son rival
Les locutions un peu et de peu sont générale¬
ment placées devant le comparatif, parfois
pétrochimie n. f Forme critiquée. Etymologi¬
derrière lui (surtout de peu) : Elle est infirieure
quement, ce mot siçnifie « chimie de la
pierre » et non « chimie du pétrole ». La de peu à sa concurrente. L’adverbe peu est
forme correcte pétrolochimie ne s’est cependant obUgatoirement placé devant le comparatif.
pas imposée. — Dérivés : pétrochimique, IV Place de très peu, bien peu, fort peu, assez
pétrochimiste. peu, quelque peu dans une proposition dont le
verbe est à un temps composé. Ces locutions
pétrole n. m. Orthographe, emploi adjectif, peuvent se placer soit avant (cas le plus
dérivés. fréquent), soit après le participe : J’ai fort peu
1 T Avec un -e final. goûté cette plaisanterie ou J’ai goûté fort peu
cette plaisanterie.
2 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
ble ; Des robes pétrole. Des vestes bleu pétrole V Questions d’accord.
(sans trait d’union). 1 Peu de. Accord avec le nom qui suit peu
3 Dérivés : pétrolette, pétroleuse, pétrolier, de: Peu de monde est venu. Peu de personnes
pétrolifère. sont venues.
2 Le peu de, au sens de « l’insuffisance de ».
pétrolier, pétrolifère Deux adjectifs dérivés de Accord avec peu (verbe au singulier ; participe
pétrole. ou adjectif au masculin singulier) : Le peu de
1 pétrolier, ière. Qui concerne le pétrole : lettres que j’ai reçu me décourage. Le peu de
Compagnie pétrolière. Navire pétrolier. Recher¬ ressources en énergie est gênant pour le dévelop¬
che pétrolière. Ressources pétrolières. Installa¬ pement de l’économie.
tion pétrolière. 3 Le peu de, au sens de « la quantité faible
2 pétrolifère. Qui contient du pétrole : Gise- de ». Accord avec le nom qui suit le peu de :
rnent, terrain, zone, couche pétrolifère. On Le peu de lettres que j’ai reçues suffisent à
évitera d’écrire notamment gisement *pétrolier. montrer que je suis compris. Le peu de ressources
naturelles qui existent sont suffisantes pour
pétrolochimie > pétrochimie. assurer le démarrage économique de ce pays.
4 Peu importe > importer (II).
pétulance n. f. Finale en -ance. De la même
famille ; pétulant, ante. VI Expressions.
1 Un petit peu, im tout petit peu. A l’origine,
pétunia [petynja] Plante. — Masculin, malgré ces expressions étaient pléonastiques. Dans
la fintile en -a: Un beau pétunia. l’ancienne langue, un petit s’employait au sens
589 PEUPLE

de « un peu » : Il est un ^tit paresseux ment ne explétif) ; J'ai peur qu'il ne pleuve ou
(= Il est un peu paresseux). L’expression J'ai peur qu 'il pleuve. De peur qu 'il ne commette
n’ayant plus été comprise, on ajouta peu : Il la même erreur. Le ne explétif, pratiquement
est un petit peu paresseux. De nos jours, un petit inusité dans la lanmie parlée, est prevue de
peu et un tout petit peu sont acceptés dans la rigueur dans le style smveillé.
langue ordinaire. Dans la langue littéraire de
ton soutenu, on emploiera simplement un peu :
2 Avoir peur (de peur, etc.) est à la forme
affirmative, et la subordonnée au subjonctif
Il est un peu paresseux.
introduite par que est à la forme négative (avec
2 Peu ou point, peu ou pas. Dans ces ne... pas) : J'ai peur qu 'il ne pleuve pas suffisam¬
locutions, on omet ne: Il a peu ou point de ment De peur qu'il ne vienne pas à temps.
culture scientifique.
3 Avoir peur est à la forme négative ou
3 C’est peu. Peut s’employer sans complé¬ interrogative, et la subordonnée introduite par
ment (Il a donné dix francs, c'est peu) ou avec que est à la forme affirmative (sans ne explétif) :
de et l’infinitif (C'est peu de connaître la vérité, Je n 'ai pas peur qu 'il pleuve. Avez-vous peur qu 'il
il faut la faire connaître) ou avec que et le pleuve ? — En revanche, après de peur que, par
subjonctif (C'est peu que nous connaissions la peur que, etc., on emploie le ne explétif : Je ne
vertu, il faut la pratiquer). lui parle pas de ma maladie, de peur qu'il ne
se fasse au souci
4 Peu s’en faut que > falloir (II, 1 et 2).
D s’en faut (de) peu que > falloir (II, 3). 4 Avoir peur est à la forme négative ou
interrogative, et la subordonnée au subjonctif
5 Tant soit peu ou un tant soit peu. Les deux introduite par que est à la forme négative : Je
formes sont correctes et admises : S'il est tant n'ai pas peur que vous n'arriviez pas assez tôt
soit peu avisé (ou S'il est un tant soit peu avisé), Avez-vous peur que nous n'arrivions pas à
U se méfiera. S'il avait eu tant soit peu de bon temps ? T Ces constructions, quoique correctes,
sens (ou un tant soit peu de bon sens), il aurait sont lourdes et peu claires. Il est conseillé de
vu qu'il y avait un piège. tourner autrement : Je n'ai pas peur que vous
6 Si peu que et pour peu que. Se construisent arriviez trop tard ou Je suis assuré que vous
avec le subjonctif ; Si peu que nous avancions, arriverez assez tôt Avez-vous peur que nous
nous avons cependant progressé. Pour peu que arrivions trop tard ?
nous fassions un effort, nous pourrons obtenir
une amélioration. T On évitera la locution peut-être adv. Orthographe et emploi.
pléonastique *pour si peu que. 1 Ne pas écrire peut-être (adverbe) comme il
7 Pour un peu. Appartient au registre (elle) peut être : Ce vase est peut-être grec ou
familier: Pour un peu, j'arrivais trop tard. étrusque (au pluriel : Ces vases sont peut-être...).
Souvent suivi du conditionnel : Pour un peu, Ce vase peut être une cou^ grecque (au pluriel :
nous aurions pu nous rencontrer. Ces vases peuvent être...).

8 A peu près (locution adverbiale), un 2 Peut-être en tête de phrase. Entraîne généra¬


à-peu-près (nom masculin) > à peu près. lement l’inversion : Peut-être aurait-il parlé, si
la crainte ne l'avait retenu.
peuple n. m. Dans l’emploi adjectif, invariable : 3 Peut-être que en tête de phrase. Ne doit
Des manières peuple. jamais être Suivi d’une inversion. Se construit
avec l’indcatif ou le conditionnel (Peut-être
peur n. f. Emploi ; construction des expressions. qu'il viendra. Peut-être qu'il serait venu, fi nous
I On écrit très correctement : avoir peur, avoir l'avions invité), jamais avec le subjonctif, à la
grand-peur (un peu vieilli), avoir une très différence de il se peut que (Il se peut qu'il
grande peur (moderne), avoir une si grande vienne).
peur, avoir une trop grande peur, avoir une
assez grande peur, etc. En revanche, dans la phaéton [faetô] n. m. Cocher ; véhicule ; oiseau.
langue très surveillée, on évitera avoir très peur, — Pas de tréma.
bien peur, si peur, trop peur, assez peur, car le
mot peur, qui est un substantif, ne peut, en phagocyte [fagosit] n. m. (terme de biologie).
principe, être précédé d’un adverbe. — Dérivés ; phagocytaire [fagositea], phago¬
cyter [fagDsite], phagocytose [fagositoz].
II Avoir peur que, de peur que, par peur que,
dans la peur que. phalange n. f. Avec un p minuscule : la phalange
1 Avoir peur (de peur, etc.^ est à la forme macédonienne. — Avec un P majuscule : La
affirmative, et la subordonnée introduite par Phalange espagnole ou la Phalange, mouve¬
que est à la forme affirmative (avec générale¬ ment politique espagnol fondé en 1933 par José
• \
PHALANSTÈRE 590

Antonio Primo de Rivera. — De la même phénol n. m. Substance chimique. — Pas de -e


famille ; phalanger, phalangette, phalangien, à la fin. De la même famille ; phénanthrène n.
phalangine, phalangiste (toujours un p m., phénate, phène n. m., phénique, phéniqué,
minuscule). phénolate, phénolphtaléine, phénoplaste, phé-
nyle n. m.
phalanstère n. m. Toujours avec un p minuscule.
— Avec un accent grave, à la différence de phénomène n. m. Le ê se change en é dans les
phalanstérien. dérivés et les composés : phénoménal, ale, aux,
phénoménalement, phénoménisme, phénomé-
phallus [falys] n. m. — PI. : des phallus [-lys]. niste, phénoménologie, phénoménologique, phé¬
— Avec deux L De même phalline, phallisme, noménologue (ne pas dire *phénoménologiste).
phallocrate, phallocratie [falokaasi], phallo-
cratique [fabkRatik], phalloïde. philanthrope n. ou adj. Attention auph-ti au -th-.
De même : philanthropie, philanthropique.
phanérogame adj. ou n. f. (terme de botanique)
Comme nom, toujours féminin. philatélie n. f. ▼ Avec t et non *-th-. De même :
philatélique, philatéliste.
phantasme > fantasme.
philharmonie n. f. Attention au h intérieur. De
pharaon n. m. Avec l’article, pas de majuscule : même ; philharmonique.
Le pharaon fut embaumé. — Employé parfois
sans article avec la majuscule ; Alors Pharaon philippin, ine adj. ou n. Des îles Philippines.
ordonna de poursuivre les Hébreux. T On — Attention à la majuscule: La population
évitera les jjlœnasmes le pharaon d’Egypte, les philippine. Les Philippins.
pharaons égyptiens.
philippine n. f. Faire une philippine (quand on
phare n. m. Le dérivé pharillon (lampe qu’on a trouvé deux amandes jumelles). — Avec un
suspend à l’avant d’un bateau pour attirer le p minuscule.
poisson) se prononce [faaijS].
philippique n. f. Avec un P majuscule : les Philip-
phare, fard, far, fart > fard. piques, série de discours de Démosthène contre
Philippe de Macédoine et de Cicéron contre
pharisien, ienne n. ou adj. Les pharisiens : secte Antoine. — Avec un p minuscule : une philippi¬
juive de l’Antiquité. — Pas un nom de peuple, que, discours très violent quelconque (Le député
donc pas de majuscule. — Dérivés : pMrisaï- a prononcé une philippique contre le ministre).
que, pharisaïsme.
philistin, ine adj. ou n. Attention à la majuscule.
pharmacie n. f. Dérivés : pharmaceutique, phar¬ 1 Le nom prend un P majuscule quand il
macien, ienne. désigne un peuple de l’Antiquité : Les Hébreux
luttèrent contre les Philistins.
pharmaco- Les termes en pharmaco s’écrivent
2 Le nom s’écrit avec un p minuscule quand
en un seul mot, sans trait d’union : pharma¬
il désigne un homme sans culture, sans goût :
codynamie, pharmacologie, pharmacologique,
Les romantiques et les philistins s’opposèrent à
pharmacothérapie.
propos d’Hemani.
pharmacopée n. f. Ensemble des médicaments 3 Comme adjectif, toujours avec un p minus¬
connus. — Finale en -ée. cule: Le peuple philistin. Ce public est très
philistin.
pharynx n. m. Avec un y. De même : pharyngé,
pharyngien, ienne, pharyngite, pharyngo-la- philosophe Féminin, emploi de la majuscule et
ryngite. dérivés.
1 Peut s’employer au féminin : Cette femme est
pharynx, larynx > larynx. une philosophe estimable.
phase n. f. Avec ph-. 2 Avec un p minuscule : les philosophes, les
écrivains rationalistes du XVIIF siècle, tels que
phénix n. m. Avec un P majuscule : le Phénix, Montesquieu, Voltaire, Diderot. Dans ce sens,
oiseau des mythologies antiques. — Avec un on rencontre parfois le mot écrit avec une
p mitiuscule dans les autres sens (oiseau majuscule, mais celle-ci n’est pas nécessaire.
héraldique ; oiseau tropical ; personnage remar¬ 3 Dérivés: philosopher, philosophie, philoso¬
quable; papillon).
phique, philosophiquement.
591 PHILTRE

philtre, filtre > filtre. phratrie, fratrie Deux noms féminins homo¬
phones à bien distinguer.
phlébite n. f. Avec -ph-,
1 phratrie [fRatai] Deux sens.
phlegmon n. m. La graphie flegmon est vieillie. a/ (histoire) Dans l’Antiquité grecque, asso¬
— Dérivé ; phlegmoneux. ciation religieuse de familles. A Athènes, Solon
réorganisa la cité ainsi : trente familles consti¬
phobie n. f. Dérivé : phobique. tuaient une phratrie et trois phratries consti¬
tuaient une tribu.
phonème n. m. Son du langage. — Avec un b/ (sociologie) Chez les peuples primitifs,
accent grave, à la différence des dérivés subdivision de la tribu.
phonématique, phonémique.
2 firatrie (psychologie) Ensemble des frères et
phoque, n. m. Animal marin. — Ne pas écrire des sœurs d’une famille : Les liens psycho¬
comme foc, voile de navire. logiques qui unissent les enfants d’une fratrie
sont assez comparables à ceux qui lient les
phosphène Sensation lumineuse non provoquée membres d’une « bande » d’adolescents.
par un objet extérieur. — Toujours masculin :
Un phosphène brillant phrygien, ienne adj. ou n. De la Phrygie, région
d’Asie Mineure, dans l’Antiquité. — Attention
phosphore n. m. Avec deux fois ph. De même ; à la majuscule : La population phrygienne. Les
phosphatage, phosphate, phosphaté, phosphater, Phrygiens. — N. m. Le phrygien : langue des
phosphaturie, phosphine n. f., phosphite n. m., Phrygiens. — Le bonnet phrygien.
phosphore, phosphorescence, phosphorescent,
phosphoreux, phosphorique, phosphorisme, phtisie [ftizi] n. f. (vieux) Tuberculose. — Pas
phosphoriu n. f., phosphure. dey. De même : phtisique (tuberculeux ; vieux).
— Les dérivés suivants sont toujours usités :
1. photo n. f. Abréviation de photographie dans phtisiologie, phtisiologique, phtisiologue (spé¬
la langue parlée courante. — PI. : aes photos. cialiste de la tuberculose ; *phtisiologiste
— Photo d’arrivée: équivalent français à n’existe pas).
préférer à photo-finish.
phylloxéra n. m. Avec accent aigu sur le e
2. photo adj. Abréviation de photographique (malgré l’Académie, qui écrit phylloxéra).—
dans la langue commerciale ou dans la langue Avec y et deux L De même: phylloxéré,
parlée cursive. T Toujours invariable : Des phylloxérien, ienne ou phylloxérique.
appareils photo. Des pellicules photo.
physicien, ienne n. m. ou f. Attention à la place
photo- Préfixe (du grec phôs, photos « lumière » de l’y.
ou de photo [graphie])- Les composés en photo
s’écrivent en un seul mot sans trait d’union (pho¬ physico-chimie n. f. En deux mots, avec un trait
tocalque, photocellule, photochimie, photocompo¬ d’union. — De même : physico-chimique.
sition, photostoppeur, photothèque, etc.), mxîpho-
to-finish, photo-robot, ainsi que les mots dont le physiocrate n. m. Avec un p minuscule : les
second élément commence par un i : photo-inter¬ physiocrates, économistes du XVIII' siècle. —
prétation (mais photoélasticité, photoélectrique). Dérivés : physiocratie [fizjokRasi], physiocrati-
que [fizjokRatik].
photo-finish n. f. Anglicisme qui désigne une
photographie prise à l’arrivée d’une course de physiognomonie, physionomie Deux noms
chevaux. — Prononciation : [fotofinij]. — PI. : féminins à bien distinguer.
des photos-finish. — Equivalent français : photo 1 physiognomonie [fizjDgnDmoni] Science qui
d’arrivée. prétend déterminer le caractère des individus
selon les traits de leur visage. — Dérivé:
photo-robot n. f. En deux mots, avec un trait physiognomonique [fizjDçnomonik^, physio-
d’union. ▼ PI. : des photos-robots. gnomoniste [fizjDp:nDmDnist(3)] (spécialiste de
la physiognomonie).
photoroman n. m. Graphie à préférer à
photo-roman. — pl. : des photoromans. On 2 physionomie Aspect expressif du visage ; Je
dit aussi roman-photo. fus attiré par la physionomie franche de ce
nouveau camarade. Une physionomie triste et
phrase n. f. Avec ph-. De même : phrasé, phra¬ sournoise. — Dérivés : physwnomique,
séologie, phraséologique, phraser, phraseur. physionomiste.
PHYSIQUE • \ 592

physique adj. ou n. f. ou n. m. Avec un y. De picoter v. t. Avec un seul c et un seul t De


même ; physicien, physiquement même : picotage, picoté, picotement

phyto- Préfixe (du grec phuton « plante »). Les picotin n. m. Ration (d’avoine, etc.). — Avec
composés en phyto s’écrivent en un seul mot, un seul c et un seul t
sans trait d’union : phytoécologie, phytohémag¬
glutinine, phytohormone (ou pnythormon^, pictural, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
phytopharmacie, phytosociologie, etc. Des procédés picturaux.

piaiBer v. i. Avec deux / De même : piaffant, picvert [pikvea], n. m. Graphie à préférer à


piaffement, piaffeur. pic-vert [pikvER]. Des picverts ou des pics-verts.
A ces formes, on préférera pi vert [piven], forme
1. piano adv. ou n. m. (musique) Indication de plus usuelle.
nuance : « doucement ». — Toujours invaria¬
ble: Respecter les piano, les forte et les 1. pie adj. Pieux. — Seulement dans l’expression
pianissimo en interprétant un morceau. (faire) œuvre pie. — PI. : des œuvres pies.

2. piano n. m. Instrument de musique. — PI. : 2. pie n. f ou adj. Oiseau. — Comme nom, prend
des pianos. — Dérivés : pianiste, pianistique, la marque du pluriel : Les pies s’apprivoisent
pianotage, pianoter. facilement — Comme adjectif, toujours inva¬
riable : Des chevaux pie, des vaches pie, blanc
pianoforte n. m. Ancien instrument de musique. et noir. — Sans trait d’imion : Des chevaux pie
— Mot italien. Prononciation : [pjanofoRte]. noir, blanc et noir. Des chevaux pie rouge, blanc
— On préférera la graphie pianoforte à et brun-rouge.
piano-forte. — Toujours invariable : des pia¬
noforte (ou des piano-forte). pièce n. f Orthographe et sens des expressions.
I Singulier ou pluriel.
piauler v. i. Avec -au-. De même : piaulement
1 Avec pièce au singulier : tout d’une pièce,
pic n. m. A pic et un à-pic > à pic. pièce à piece, cinq francs pièce (ou cinq francs
la pièce).
picador n. m. Mot espagnol francisé. — PI. : des
picadors. 2 Avec pièce au pluriel ; de pièces et de
morceaux, mettre, tailler en pièces, de toutes
pièces, travailler aux pièces.
pichet n. m. Finale en -et.
II Avec un trait d’union : un deux-pièces
pickpocket n. m. (anglicisme) Prononciation : (logement ; ensemble formé par la jupe et la
[pikpoket]. —PI. : des pickptxkets [-ket]. — veste; maillot de bain féminin), un costume
En un seul mot, sans trait d’union. — Attention trois-pièces (veste, gilet, pantalon).
au groupe -ck- (deux fois). — Suivaient
ni Tout d’une pièce, de toutes pièces.
français : voleur à la tire.
1 Tout d’une pièce. D’un seul bloc. —
1. pick-up Anglicisme qui désigne un lecteur (figuré) Sans nuances, sans souplesse (Des
électrique de disque ou un électrophone. — caractères de personnages de roman dessinés
Prononciation; [pikœp]. — Invariable : des tout d’une pièce) ou bien très franc, très direct
p^k-up. — Pour remplacer cet anghcisme, on (Mon ami est tout d’une pièce, un peu brutal
pourra employer, selon le sens : prise de parfois, mais il a un cœur d’or).
tàume-disque ou bien électrophone, toume-
d(sque. 2 De toutes pièces. Sans que rien soit
emprunté a la réalité : Cette accusation ne
repose sur rien, elle a été forgée de toutes pièces.
2. pick-up n. m. Anglicisme qui désigne une
machine servant à ramasser et a presser le foin. piécette n. f. Petite pièce de monnaie. — Avec
T-- Prononciation : [pikœp]. — PI. : des
un accent aigu, à fa différence de pièce.
pick-up. Equivalents français : ramasseuse-bot-
teleuse, ramasseuse-presse.
pied n. m. Expressions et emplois.
picoler v. i. (populaire) Boire un peu trop. — Avec I Singulier ou pluriel.
un seul c. De même ; picoleur. — A l’origine,
1 Au singulier : aller, venir, voyager, se
aucun rapport avec piccolo « petit vin ».
promener à pied, course à pied, donner un coup
de pied (des coups de pied), traverser à pied sec,
picorer v. t. Avec un seul c.
avoir pied (dans l’eau), avoir bon pied bon œil.
593 PIED À TERRE

attendre de pied ferme, lâcher, perdre pied, de pied-de-veau n. m. Plante. — PL : des pieds-de-
pied en cap, couper l’herbe sous le pied de veau
quelqu’un (et non sous *les pieds), être sur pied
(être levé ou rétabli), mettre sur pied (une pied-d’oiseau n. m. Plante. — PI. : des pieds-
organisation), être en pied (dans une entreprise), d’oiseau.
mettre à pied (un employé). — Au pied d’un
arbre, du mur, de la tour, de l’escalier, de pied-droit ou piédroit (terme d’architecture) n.
l’échelle, de la colline, de la montagne, etc. m. — PI. : des pieds-droits ou des piédroits. —
2 Au pluriel : marcher pieds nus, marcher La forme piédroit semble plus fréquente que
nu-pieds, sauter à pieds joints, fouler aux pieds, pied-droit.
se jeter aux pieds de quelqu’un, de la tête aux
pieds. piédestal n. m. — PL : des piédestaux

II Avec ou sans trait d’union. pied-noir Français né en Algérie. — N’est pas


1 Avec un trait d’union ; travailler d’arrache- considéré comme un nom de peuple, donc pas
pied, se blesser au cou-de-pied (et non au de majuscule. — Pas de forme spéciale pour
*coup-de-pied > cou-de-pied), de plain-pied. le féminin : Sa femme est une pied-noir. —
Comme nom, prend un -s à pied et à noir:
2 Sans trait d’union ; un pied de nez (des L’exode des pieds-noirs, en 1962. — Comme
pieds de nez). adjectif, est normalement variable en nombre ;
3 Un pied bot, un pied-bot > bot. — Haut Les usages pieds-noirs. Les communautés pieds-
le pied, haut-le-pied > haut le pied. — Pied noirs du Midi
à terre, un pied-à-terre > pied à terre.
piédouche Petit piédestal. — Masculin, malgré
III Emplois fautifs. la finale en -ouche : Un piédouche élégant
1 Marche à pied, marcher à pied > marche,
marcher. pied-plat n. m. (vieilli) Homme grossier. — PL :
des pieds-plats.
2 Emploi fautif de pied au sens de «syl¬
labe». Au sens exact, le pied est, dans la piège n. m. Avec un accent grave, à la différence
métrique grecque ou latine, un ensemble de des dérivés ; piégeage, piégeur.
plusieurs syllabes qui constitue un élément du
vers. Ainsi, le spondée (deux syllabes longues), piégeage n. m. Avec un accent aigu et un e après
le dactyle (une syllabe longue suivie de deux le g.
brèves) sont des pieds. Dans la versification
française, il n’y a pas de pieds, mais des syllabes. piéger v. t. Conjugaison et sens.
On dira donc : L’alexandrin est un vers de douze
syllabes, et non de douze *pieds. 1 Conjug. 18. Je piège, mais je piégerai, je
piégerais. Attention au e après le g devant a
IV Pied, patte > patte (II). ou O : il piégea, nous piégeons.

pied à terre, pied-à-terre Deux expressions à 2 L’emploi de piéger au sens figuré (L’espion
bien distinguer par l’orthographe. s’estfait piéger) appartient à la langue technique
des services de renseignements et à la langue
1 pied à terre (sans traits d’union) loc. adv. des journaux. Dans le style soutenu, on
Le cavalier mit pied à terre. préférera prendre au piège.
2 Un pied-à-terre (avec deux traits d’union) n.
m. Petit logement qu’on n’habite pas en pie-grièche n. f. Oiseau. — PL : des pies-grièches.
permanence. — Invariable : des pied-à-terre.
pie-mère n. f. L’une des méninges. — PL : des
pied bot, pied-bot > bot. pies-mères.

pied-d’alouette n. m. Plante. — PI. : des pierre n. f. Orthographe des expressions et


pieds-d’alouette. dérivés.
1 Avec pierre plutôt au singulier: bâtir en
pied-de-biche n. m. Poignée ; levier ; pièce de pierre de taille, édifice de pierre de taille,
machine à coudre ; pied de meuble. — PI. : des construire pierre à pierre, carrière de pierre, ne
pieds-de-biche. pas laisser pierre sur pierre, tailleur de pierre,
geler à pierre fendre.
pied-de-poule n. m. ou adj. Etoffe. — PI. du
nom : des pieds-de-poule. — Dans l’emploi ad¬ 2 Avec pierre plutôt au pluriel : mur de pierres
jectif, invariable : Des costumes pied-de-poule. sèches.
PIERRERIES * \ 594

3 Sans trait d’union : pierre à chaux, pierre à 1. pignon n. m. Partie d’un mur. — Au singulier
faux, pierre à feu, pierre à fusil, pierre à plâtre, dans avoir pignon sur rue. — Avec un trait
pierre de touche, etc. d’union : un clocher-pignon (des clochers-
pignons).
4 Avec un a et un minuscules : Fâge de pierre.
5 Dérivés : pierraille, pierrée n. f. (conduit de 2. pignon n. m. Roue dentée.
pierres sèches), pierreries, pierreux, pierrier n.
m. (machine de guerre). 3. pignon n. m. Graine comestible du pin
pignon. — Sans trait d’union : un pin pignon
pierreries T Ne s’emploie qu’au pluriel. Au (des pins pignons), pin parasol.
singulier, on dit : une pierre précieuse ou une
gemme. pile n. f. ou adv. Dans l’emploi adverbial
(familier), toujours invariable : Ils se sont
pietà [pjeta] n. f. Œuvre d’art qui représente arrêtés pile. Ils ont freiné pile. Ils sont tombés
la Vierge tenant le Christ mort sur ses genoux. pile. A six heures pile.
— Mot italien non francisé. Avec un accent
grave sur le a et sans accent sur le e. — pilori n. m. Finale en -i, à la différence de
Invariable ; des pietà. — Equivalent français : pilotis.
Vierge de pitié.
pilote n. m. Orthographe des dérivés et des
piété n. f Finale en -é. expressions.
1 Avec un seul t De même : pilotage,
piétiner v. t. Avec un seul n. De même : piloter, pilotin (élève officier de la marine
piétinement marchande).

piéton n. m. Comme nom, en principe, pas de 2 Avec essai toujours au singulier : un pilote
féminin. — Comme adjectif, a un faninm pié¬ d’essai (des pilotes d’essai).
tonne : porte piétonne, réservée aux piétons ^ar 3 Sans trait d’union : une classe pilote (des
opposition àportecava//ère, charretière, cochère). classes pilotes), un prix pilote (des prix pilotes),
V On recommande de dire : rue piétonne, plutôt une ferme pilote (des fermes pilotes), une usine
que rue piétonnière (rue réservée aux piétons). pilote (des usines pilotes), un lycée pilote (des
lycées pilotes), etc.
piètre adj. Avec un accent grave. De même :
piètrement pilotis n. m. Finale en -is, à la différence de
pilori
pieu n. m. — PI. : des pieux.
pilou n. m. Etoffe. — PI. : des pilous.
pieuvre n. f. Nom usuel du poulpe. — Pas
d’accent circonflexe. pimbêche n. f. Avec un accent circonflexe.

pieux, pieuse adj. Plein de piété. — Ne pas écrire pin n. m. Sans trait d’union ; un pin parasol (des
comme un pieu, un poteau. — Dérivé : pins parasols), un pin pignon (des pins pignons).
pieusement — L’expreMion pin pignon est l’équivalent
régional (Midi) de pin parasol.
piézo- [pjezo] Préfixe (du grec piezein « pres¬
ser »). Les composés en piézo s’écrivent en un pinacle n. m. Avec un seul n. Pas d’accent
seul mot, sans trait d’union (piézographe, circonflexe.
piézographie, piézomètre, piézométrie, piézomé-
trique), sauf quand le deuxième élément pinasse n. f. Type de bateau. — Nullement
commence par une voyelle : piézo-électricité péjoratif, malgré la finale en -asse.
piézo-électrique.
pincée n. f Finale en -ée.
pigeon n. m. Attention au e après le g. — Sans
trait d’union : pigeon voyageur, pigeon ramier. pince-monseigneur > monseigneur (5).
— Deux n dans les dérivés : pigeonnage,
pigeonne, pigeonner, pigeonnier. — Au sens pincer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
figuré, pas de féminin : Dans cette affaire, elle devant a ou o ; il pinça, nous pinçons.
a été le pigeon (= la dupe).
pince-sans-rire n. m. ou adj. Toujours invaria¬
pigment n. m. Finale en -ent. Dérivés : pigmen¬ ble : des pince-sans-rire. Ib sont très pince-sans-
taire, pigmentation, pigmenté, pigmenter. rire.
595 PINCETTE

pincette n. f. Singulier ou pluriel. pioupiou n. m. (vieilli, familier) Jeune soldat


1 Au singulier. Désigne une petite pince français. — En un seul mot, sans trait d’union.
utilisée notamment par les horlogers : Le vieil — PI. : des pioupious.
horloger prit sa pincette.
pipeline ou pipe-line n. m. Anglicisme qui
2 An pluriel. Désigne l’instrument à deux tend à vieillir. Remplacé par gazoduc et par
branches avec lequel on déplace les bâches dans oléoduc. —Prononciation : [piplin], plutôt que
une cheminée. — (locution famihère) Il n’est [pajplajnl. — La graphie pipeline est préconi¬
pas à prendre avec des pincettes : il est très sale sée par l’Administration, mais l’usage réel
ou de très mauvaise humeur. lui préfère pipe-line. — PI. : des pipelines,
des pipe-lines. — Dérivé : pipelinier [piplinje]
pinçon, pinson Ne pas écrire un pinçon, marque n. m. (technicien de la construction des
sur la peau qu’on a pincée, comme un pinson, oléoducs).
oiseau.
piquage n. m. Avec -qu-.
pineau, pinot Deux noms masculins homo¬
phones. piquant, ante adj. ou n. m. Avec -qu-.
1 pineau Mélange de jus de raisin hais et de
cognac, spécialité des Charentes. pique Le genre varie selon le sens.

2 pinot (écrit parfois pineau) Cépage à petits 1 Féminin. Au sens de « arme terminée par
grains : Le pinot blanc, noir. Le pinot est cultivé un fer aigu » (Une longue pique) et de
notamment en Bourgogne. « mésentente légère » (Il y a eu une petite pique
entre les deux cousines).
pinède n. f. Forêt de pins. — Ne pas dire *pinaie. 2 Masculin. Au sens de « couleur du jeu de
cartes » (J’ai joué un pique).
Ping-Ponç n. m. Nom déposé d’origine anglaise.
Prononciation : ^iqpôg]. — Toujours invaria¬ pique-assiette n. m. ou f. Invariable: Des
ble : On a installé trois Ping-Pong. — Ce mot, pique-assiette.
nom déposé, doit en principe s’écrire avec des
majuscules. Cet usage n’est pas toujours res¬ pique-bœuf [pikbœf] n. m. Oiseau. — PL ; des
pecté, car la marque est tombée dans le pique-bœufs [pikbo].
domaine public. Le nom commun, dénomina¬
tion officielle, est tennis de table. pique-feu n. m. Invariable ; des pique-feu.

pinnnle n. f. Partie d’une ahdade.—Avec deux n. pique-nique n. m. — PL ; des pique-niques. —


Dérivés : pique-niquer, pique-niqueur, euse (des
pinot, pineau > pineau. pique-niqueurs, euses).

pinson, pinçon Ne pas écrire un pinson, oiseau, piquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
comme un pinçon, marque sur la peau qu’on a ou 0 : il piqua, nous piquons.
a pincée.
piquet n. m. Finale en -et
pin-up ou pin npn.f. (ang/icûmej Prononciation :
[pinœp].—Invariable : des pin-up ou des pin up. piqueter v. t. Conjug. 14. Je piquette. — Dérivé :
— La graphie pin-up semble la plus répandue. piquetage.

piolet n. m. Outil d’alpiniste. — Finale en -eL piqueur, piqueuz Deux noms masculins à bien
distinguer.
pionnier, ière Orthographe, féminin, emploi
adjectif. 1 piqueur Deux sens.

1 Avec deux n. a/ Dans une écurie, celui qui surveille les


valets et s’assure qu’ils soignent correctement
2 Le féminin pionnière est rare : Les pionnières les chevaux.
du Far West avaient une vie fort rude. — Au
figuré, pour parler d’une femme, on dit plutôt b/ Valet qui s’occupe des chevaux d’un
un pionnier : La suffragette anglaise Emmeline équipage de chasse.
Pankhurst fut un pionnier du féminisme. 2 piqueux (altération de piqueur) Valet de
3 Peut s’employer adjectivement : Le front chiens qui, à cheval, accompagne et dirige la
pionnier. La zone pionnière (termes de meute pendant une chasse à courre : Le premier
géographie). piqueux. Le deuxième piqueux.
PIQUIER 596

piquier n. m. Autrefois, soldat armé d’une pique. 7 Quand on veut éviter im rapprochement
fâcheux (mauvais/mal; mauvaise/faute ; mau¬
piqûre n. f. T Avec un accent circonflexe sur vaise/erreur, etc.), on emploie généralement
le U. pire, le (la) pire: Cette seconde erreur est pire
que la première. (On ne dirait guère Cette
piqûre, morsure > morsure. seconde erreur est *plus mauvaise que...). De ces
trois maux, le pire est la maladie. (On ne dirait
pirate n. m. ou adj. Orthographe et expressions. guère De ces trois maux, le *plus mauvais...).
1 Avec un seul t. De même : pirater, piraterie. n Pis et plus mal. Les formes synthétiques pis
et le pis peuvent remplacer plus mal, le plus
2 Sans trait d’union ; une émission pirate (des mal mais non dans tous les cas.
émissions pirates), une édition pirate (des
éditions pirates), etc. 1 Avec un participe-adjectif, on ne peut
employer que plus mal, le (la) plus mal: Cette
pirate, corsaire > corsaire. maison est plus mal construite que la mienne.
Des deux maisons, la sienne est la plus mal
pire et pis [pi] En principe, pire est adjectif, pis construite.
est adverbe.
2 Normalement, avec un verbe, on ne peut
I Pire et plus mauvais. Les formes synthétiques employer que plus mal le plus mal (sauf dans
pire et le (la) pire peuvent remplacer plus certaines expressions) : Il travaille plus mal que
mauvais(e), le plus mauvais, la plus mauvaise, son frère. Des quatre sœurs, c’est Henriette qui
mais non dans tous les cas. réussit le plus mal
1 Au sens de « méchant, pervers », on em¬ 3 Employé adverbialement, pis n’est usité à
ploie généralement pire, le (la) pire : Ce gar¬ la place de plus mal que dans quelques
çon est un voyou, mais son frère est pire. Ces trois expressions : aller de mal en pis (usuel), a/fer
sœurs sont dévergondées, mais Vaîiiée est la pire. de pis en pis (vieilli), il a fait pis, au pis aller,
2 Au sens de « dangereux, nuisible », on m Emplois pléonastiques. On évitera les pléo¬
emploie généralement pire, le (la) pire: Pour nasmes populaires *plus pire, *plus pis et l’on
la santé, les apéritifs sont pires que l'eau-de-vie. dira encore pire, encore pis. De même, on
De ces quatre drogues, l'héroïne est la pire. évitera les tours incorrects *moins pire, *moins
^is, qui, dans la langue populaire, équivalent
3 Au sens de « défectueux » ou de « de
a moins mauvais, moins mal
mauvaise qualité », on emploie plutôt plus mau-
vais(e), le plus mauvais, la plus mauvaise si l’on IV Pire (comparatif ; toujours adjectif).
parle d’une réalité matérielle, et pire, le (la) pire
si l’on parle d’une réalité immatérielle, morale ; 1 Emplois corrects. Peut être employé
J’ai une vue médiocre, celle de mon frère est comme épithète (Des difficultés encore pires
encore plus mauvaise. De nous trois, c’est moi qui l’attendaient), ou bien comme attribut d’un
ai la plus mauvaise vue. Dans un tel cas, l’excuse nom ou d’un pronom autre qu’un pronom
serait pire que la faute. C’est la pire solution que neutre (Pour les agriculteurs, la sécheresse est
vous puissiez choisir. — Cette distinction n’a pire que les pluies excessives Je connais ce
cependant rien d’absolu, et l’on dira bien ; Le garçon, il est pire que son frère). ▼ Ne pas
dejeuner d’aujourd’hui est pire que celui d’hier. employer pis dans ces cas.
Cette solution serait la plus mauvaise. 2 Emplois considérés comme fautifs. Selon
4 Dans les proverbes, on emploie générale¬ la règle stricte, pire ne peut se rapporter à un
ment pire: Il n’est pire sourd que celui qui ne pronom neutre. Cette règle n’est pas appliquée
veut pas entendre. dans l’usage courant. Dans la langue très
surveillée, on n’écrira pas ce qui est pire (mais
5 Quand il y a une opj^ition à meilleur, on ce qui est pis), c’est pire encore (mais c’est pis
emploie généralement pire, le (la) pire: Les encore), ce qu’il y a de pire (mais ce qu’il y a
gens de maintenant sont-ils meilleurs ou pires de pis), rien de pire (mais rien de pis), quelque
que les gens d’autrefois ? Le meilleur compa¬ chose de pire (mais quelque chose de pis). —
gnon qu ’on puisse avoir, c’est un camarade loyal, De même, on écrira; Pourvu qu’il ne nous
le pire, c’est un camarade fourbe. arrive pas pis. Il s’attendait à pis (voir
6 Quand on veut éviter la répétition de ci-dessous V, 3).
mauvais, on emploie pire, le (la) pire: Son 3 Emplois nettement fautifs. L’adjectif
premier roman était mauvais, son nouveau livre comparatif pire ne peut jamais être employé
est pire. Le moins mauvais hôtel de cette ville, comme adverbe. On évitera les formes popu¬
c’est celui ou vous logez, le pire, c’est celui où laires *tant pire (pour tant pis, forme correcte),
Je suL descendu. *de mal en pire (pour de mal en pis).
597 PIROGUE

4 Pire que... ne. Dans la langue soignée, on la locution c’est le pire (c’est la pire) quand le
n’omettra pas le ne explétif dans la proposition pire (la pire) se rapporte à une ou à plusieurs
qui suit pire que: Ce fléau était pire ^u’on ne personnes ou choses précises et non à une
le croyait T Si la première proposition est proposition (Des trois solutions, c’est la pire.
négative ou interrogative, ce ne est souvent Elle est vicieuse, sournoise et méchante ; des trois
omis : Ce fléau n 'est pas pire qu 'on le croit sœurs, c’est la pire. De tous les criminels, ce sont
les pires). ▼ On ne confondra pas les tours
V Pis (comparatif ; adverbe qui s’emploie aussi
ci-dessus avec les tours dans lesquels le mot
comme adjectif ou comme nom).
renvoie non à une ou à plusieurs personnes ou
1 Emploi adverbial. Dans quelques expres¬ choses précises mais à une proposition (C’est
sions (voir ci-dessus, II, 3) : aller de mal en pis le pis de tout). Voir ci-dessous VII, 1.
(et non *de mal en pire), aller de pis en pis,
2 Emploi nominal. On emploie le pire, et non
il a fait pis, au pis aller.
le pis, quand le mot est lié ou opposé à un ou
2 Emploi adjectif. La forme pis doit s’em¬ à plusieurs autres adjectifs substantivés : Dans
ployer à la place de pire quand le mot se cette œuvre, on trouve le meilleur et le pire. Pour
rapporte à un pronom neutre (voir ci-dessus le meilleur et pour le pire. Le mauvais et le pire.
rV, 2), du moms dans la langue écrite très — Peut s’employer aussi tout seul : Pourquoi
surveillée : ce qui est pis (mieux que ce qui est supposer le pire? Le pire n’est pas toujours
pire), c’est pis encore (mieux que c’est pire certain. Le pire peut arriver. V Dans la langue
encore), c’est bien pis (mieux que c’est bien pire), très surveillée, on n’écrira pas le pire de tout
ce qu’il y a de pis (mieux que ce qu’il y a de (mais le pis de tout), ce qu’il y a de pire (mais
pire), rien de pis (mieux que rien de pire), ce qu’il y a de pis), le pire est que... (mais le
quelque chose de pis (mieux que quelque chose pis est que...), le pire qui puisse arriver (mais
de pire), qui pis est T Quand le mot est épithète le pis qui puisse arriver ), le pire qu’on puisse
ou qu’il est attribut se rapportant à un nom faire (mais le pis qu’on puisse faire). Voir
ou à un pronom non neutre, on doit employer ci-dessous VII, 1.
pire et non pis (voir ci-dessus IV, 1) : Cette
3 Le pire... qui, que. Après ces locutions, on
solution est pire que l’autre (et non est *pis que
emploie normalement le subjonctif : C’est le pire
l’autre). Je connais ce garçon, il est pire que son
imbécile que j’aie rencontre. La pire mésaven¬
frère (et non il est *pis que son frère).
ture ^ui puisse arriver à quelqu’un. On peut
3 Emploi nominal. Dans quelques expres¬ parfois employer l’indicatif pour insister sur la
sions : n s’attendait à pis. Pourvu qu’il ne nous réaUté du fait (C’était la pire solution qu ’on nous
arrive pas pis. V Dans ces cas l’emploi de pire avait proposée) ou au conditionnel pour expri¬
sermt moins correct. mer une hypothèse (Ce serait la pire solution
qu ’on pourrait nous proposer). Il sera plus sûr
4 Expressions inusitées. Les grammaires cependant d’employer le subjonctif
indiquent comme correctes des expressions qui,
en fait, sont inusitées dans l’usage moderne : 4 Des pires. Que le nom soit au singuher ou
Le malade est pis que jamais (alors qu’on dit au pluriel, l’adjectif pire se met normalement au
va plus mal que jamais). Ils sont pis que jamais pluriel : Ces seigneurs étaient des brigands, et des
ensemble. Celui-ci est mal, l’autre est pis. Par pires. Ce garçon était un voyou, et des pires.
crainte de pis. VII Le pis (superlatif relatif).
5 Pis que... ne. Dans la langue soignée, on 1 Dans la langue surveillée, s’emploie à la
n’omettra pas le ne explétif dans la proposition place de le pire devant le verbe être (Le pis est
qui suit pis que : C’est encore pis que je ne le que...) et dans les expressions du type : Ce qu’il
pensais. T Si la première proposition est y a de pis, le pis qui puisse arriver, le pis qu’on
négative ou interrogative, le ne est souvent puisse faire. On écrira notamment : le pis de
omis : Ce n’est pas pis que je le pensais. tout, et non le pire de tout. En fait, l’usage est
VI Le pire (superlatif relatif ; adjectif ou assez flottant et l’on dit: Le pire n’est pas
employé comme nom). toujours certain, et non Le *pis n’est pas
toujours certain.
1 Emploi adjectif. S’emploie très correcte¬
ment comme épithète (Il a commis les pires 2 Le pis qui, le pis que. Est généralement
erreurs. Les pires mésaventures lui sont arrivées). suivi du subjonctif (Le pis qui puisse arriver.
— En dehors de cet emploi comme épithète, Le pis qu’on puisse faire), parfois de l’indicatif
le pire (la pire) peut s’employer s’il se rapporte ou du conditionnel (mêmes règles que pour le
à un nom (Cette solution est la pire de toutes) pire que; voir ci-dessus VI, 3).
ou à un pronom qui n’est pas un pronom neutre
(Des trois solutions, celle-ci est la pire. Des pirogue n. f Avec un seul r. De même :
quatre bandits, il était le pire) ou encore dans piroguier.
PIROUETTE 598

pirouette n. f. Avec un seul r et deux t. De piton, python Ne pas écrire un piton, crochet,
même ; pirouettement, pirouetter. sommet isolé, comme un python, serpent.

1. pis >pire. pitoyable adj. Prononciation et sens.


1 Bien prononcer [pitwajabUa)], et non
2. pis n. m. Mamelle de la vache, de la brebis, ♦[pitojabKa)]. De même : pitoyablement
de la chèvre. — Prononciation ; [pi]. [pitwajablamô].

pis aller, pis-aller Attention au trait d’union. 2 Au sens de « qui éprouve de la pitié, qui est
enclin à la pitié », est vieilli et littéraire : Une
1 Au pis aller [pizale] (sans trait d’union) loc. âme pitoyable et compatissante. La bonne dame
adv. En admettant, en considérant l’hypothèse était fort pitoyable aux pauvres. — De nos jours,
la plus défavorable ; Au pis aller, si je suis en signifie « digne de pitié » (Un dénuement
retard, le travail sera fini le 15 octobre. pitoyable) ou « très médiocre » (Un résultat
2 Un pis-aUer [pizale] (avec un trait d’union) pitoyable).
n. m. Ce dont on se contente faute de mieux :
Faute de trouver une véritable situation, il a pitre n. m. ▼ Sans accent circonflexe. De même :
accepté cet emploi à mi-temps, mais ce n’est pitrerie.
qu’un pis-aller. — Invariable : des pis-aller.
pittoresque adj. Avec deux t. De même ;
pisciculture n. f. Elevage des poissons. — Avec pittoresquement
-SC-. De même : pisciculteur, pisciforme,
pituite n. f. — Pas de t double. Dérivés:
piscivore.
pituitaire, pituiteux.
piscine n. f. Avec -sc-.
pivert > picvert.
pisé n. m. Matériau de construction. Finale en -é.
pivot n. m. Finale en -ot — Dérivés (avec un
seul t) : pivotant, pivoter.
pistache n. f. ou adj. Comme nom, prend la
marque du pluriel ; Manger des pistaches. —
pizza n. f. Mot italien francisé. — Prononcia¬
Cbmme adjectif de couleur, toujours mvariable :
tion ; [pidza]. PI. (en français) : des pizzas
Des robes pistache. Des rideaux vert pistache
[-dza]. — De même : pizzeria [pidzeaja]. PI. :
(sans trait d’union). — Dérivé : pistachier.
des pizzerias [-aja].
pistil n. m. Partie de la fleur. — Prononciation :
pizzicato n. m. (terme de musique) Mot itaUen.
[pistil]. — Finale en -il
— Prononciation : [pidzikato]. PI. : des pizzi-
cati, plutôt que des pizzicatos [-to].
pistole n. f. Ancienne monnaie. — Avec un seul L
placage, plaquage Deux dérivés masculins de
pistolet n. m. On écrit maintenant avec un trait plaquera distinguer par la graphie.
d’union : un pistolet-mitrailleur (des pisto¬
lets-mitrailleurs). 1 placage Action de placer une plaque de
matière plus précieuse sur une autre matière.
piston n. m. Deux n dans les dérivés : pistonné, — (par extension) Cette couche ou cette plaque
pistonner. elle-même : Le placage de marbre est tombé par
endroits. — (figuré) Le placage d’une mytholo¬
pistou n. m. Soupe au pistou. — Finale en -ou gie de convention sur un sujet moderne.
(sans -x). 2 plaquage Au rugby, action de plaquer son
adversaire. — (familier) Abandon d’un homme
pitance n. f. Finale en -ance. par sa maîtresse ou d’une femme par son amant.

pitchpin n. m. Bois d’ébénisterie. — Prononcia¬ place n. f. Usage de l’article et expressions.


tion : [pitjpê].
1 On dit : en lieu et place de (langue du droit
pithécanthrope n. m. Hominidé fossile. —Avec et de la procédure) et au lieu et place de
deux fois -th-. (langage usuel). T On dit toujours, avec le
possessif : en son lieu et place.
pithiatisme n. m. (terme de psychiatrie) Avec 2 On dit : remettre quelqu’un à sa place
-th-, puis t. De même : pithiatique. (riposter à ses paroles déplacées), et non
*mettre quelqu’un à sa place ni * remettre
pitié n. f. Finale en -é. quelqu’un en place.
599 PLACEBO

3 Au pluriel dans par palaces: Par places, le plaider Les constructions transitives plaider la
gazon était pelé — Au singulier dans de place folie, l’irresponsabilité, la légitime défense, etc.
en place : De place en place, de maigres buissons sont parfaitement admises, ainsi que les expres¬
se dressaient sur la steppe. sions (traduites de l’anglais) plaider coupable,
plaider non coupable (Ils plaident coupables,
4 Avec un trait d’union : la grand-place, la place
non coupables).
principale d’une ville. — Sans trait d’union :
rester sur place, faire du sur place (Quel en¬
plaidoirie n. f T Pas de e après oL
combrement t Nous allons faire du sur place
pendant une heure t). On rencontre cependant
plaidoirie, plaidoyer Deux noms à bien
aussi les orthographes, d’ailleurs plus logiques :
distinguer.
faire du sur-place (dans un encombrement), faire
du surplace (dans une course cycliste sur piste). 1 plaidoirie n. f Désigne le discours de
l’avocat : La plaidoirie de M‘ Durand était très
5 Avec un p minuscule : La place de la Concorde,
solidement construite. Ne peut s’employer au
la place Vendôme, la place Bellecour, la place
sens figuré.
Rouge, etc. — Avec un p minuscule : la place
Beauvau, place de Paris (Les deux voitures se sont 2 plaidoyer [pkdwaje] n. m. Désire le
accrochées place Beauvau). Avec un P majus¬ discours de l’avocat, en insistant sur l’idée de
cule : la PUtce Beauvau, le ministère de l’Inté¬ défense plus que ne le fait le mot plaidoirie.
rieur (La Place Beauvau avait donné des Apporte aussi une nuance affective plus mar¬
consignes aux préfets pour les élections). qué : L’émouvant plaidoyer de M‘ Martin a
permis l’acquittement de l’accusé. — Peut
placebo n. m. Médicament fictif. — Mot latin s’employer au figuré : Ce livre est un vibrant
(littéralement « je plairai »). — Prononcia¬ plaidoyer en faveur des déshérités.
tion : [plasebo]. — Pas d’accent sur le e. —
PI. ; des placebos [-bo]. plaie n. f Toujours au pluriel dans : ne rêver que
plaies et bosses [plezebos].
placenta n. m. Prononciation : [plasêta]. — PI. :
des placentas [-ta]. — Dérivés ; placentaire plain adj. m. (du latin planus « plat, plan, uni »)
[plasêtca], placentation [plasêtasj5]. Adjectif vieux. S’emploie encore en héraldique
(écu plain, sans figure ni partition) et dans les
1. placer v. t. Mettre en place. — Conjug. 17. Le expressions plain-chant et de plain-pied. ▼ Ne
c prend une cédille devant a ovlo: il plaça, nous pas écrire comme plein « remph ».
plaçons. — Dérivés : placement, placeur.
plain-chant n. m. Chant hturgique de l’Egüse
2. placer n. m. Gisement aurifère. — Mot cathohque. — PI. : dés plains-chants. T Ne pas
espagnol francisé. Prononciation : [plasEaj. — écrire *plein-chant.
PI. ; des placers [-ser].
plaindre v. t. Conjugaison, accord du participe
placet n. m. (autrefois) Billet, demande d’une passé, constructions.
faveur. — Mot latin entièrement francisé. —
Prononciation :[plasc]. — PI. :desplacets[-st]. I Conjug. 83. Je plains, tu plains, il plaint, nous
plaignons, vous plaignez, ils plaignent. — Je
plafond n. m. Orthographe, dérivés et expressions. plaignais, tu plaignais, il plaigmit, nous plai¬
gnions, vous plaigniez, ils plaignaient Je
1 Avec un d final. plaignis. — Je plaindrai — Je plaindrais. —
2 Deux n dans les dérivés : plafonnage, pla¬ Plains, plaignons, plaignez — Que je plaigne,
fonné, plafonnement, plafonner, plafonneur, que tu plaignes, qu’il plaigne, que mus plai¬
gnions, que vous plaigniez, qu’ils plaignent —
plafonnier.
Que je plaignisse. — Plaignant — Plaint
3 Avec un trait d’union : bridge-plafond.—Sans plainte. Attention au i après le groupe -gn- à
trait d’union : prix plafond (des prix plafonds). la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
plagiat n. m. Finale en -at. — Dérivés : plagiaire (que) nous plaignions, (que) vous plaigniez
(ne pas dire *plagieur), plagier.
II A la forme pronominale, accord du participe
passé avec le sujet : Ces jeunes femmes se sont
plaid Deux noms masculins homographes à bien
plaintes du bruit excessif
distinguer par la prononciation.
1 plaid [pis] (histoire) Assemblée, chez les III Constructions.
Francs. — (vieux) Procès, plaidoirie. 1 Se plaindre que. Se construit le plus
2 plaid [pied] Couverture de voyage. souvent avec le subjonctif (Il se plaint qu’on
PLAINE 600

l'ait critiqué injustement), plus rarement avec 4 Plaise à Dieu, plaise au Ciel que -f
l’indicatif (Allons l Plaignez-vous que la mariée subjonctif. Exprime un souhait : Plaise à Dieu
est trop belle l). que notre ami soit averti à temps t
2 Se plaindre de ce que. Se construit le plus 5 Plût à Dieu, plût au Ciel que + subjonctif.
souvent avec l’indicatif (Il se plaint de ce qu’on Exprime un regret : Plût à Dieu que notre ami
l’a gêné dans ses initiatives), plus rarement et fût encore vivant t
moins bien avec le subjonctif (Il se plaint de
6 A Dieu ne plaise que + subjonctif.
ce que certains aient entravé son action). T Dans
Exprime un refus ou une désapprobation
le style soutenu, on préférera se plaindre que
énergique : A Dieu ne plaise que je me fasse le
à se plaindre de ce que.
complice d’une telle action l
3 Plaindre sa peine, son temps, son argent
7 Ce qu’à Dieu ne plaise. Exprime le souhait
Vieilli et provincial. S’emploie surtout dans des
qu’une chose ne se produise pas : S’il échouait,
tours négatifs : Certes, le brave homme est dur
ce qu’à Dieu ne plaise, il aurait la ressource de
à la besogne, il ne plaint pas sa peine l
s’adresser à ses amis.
plaine, pleine Ne pas écrire une plaine, grande
plaisamment adv. Finale en -amment (vient de
étendue plate, comme pleine, féminin de plein,
plaisant).
empli : La plaine était pleine de paysans au
travail
plaisant, ante adj. Le sens varie selon la place
de l’adjectif.
plain-pied (de) loc. adv. Le jardin est de
plain-pied avec la salle de séjour. Ne pas écrire 1 Devant le nom. (vieilli et péjoratif) Ridicule,
de *plein-pied > plain. étrange : Ah l la plaisante idée que de vouloir
trancher du gentilhomme quand on est le fils
plainte n. f On dit, sans article, porter plainte, d’un marchand l
mais, avec l’article, déposer une plainte. ▼ A
2 Après le nom (moderne et non péjoratif)
distinguer de l’homophone plinthe, planche au
Agréable ou amusant : Ce petit appartement est
bas d’un mur.
très plaisant. Une histoire, une anecdote
plaisante.
plaintif, ive adj. Avec -ain-, comme plainte. De
même : plaintivement.
plaisir n. m. Deux expressions à bien distinguer.
plaire V. t. ind. ou v. pron. Conjugaison, participe 1 à plaisir (correct) Autant que l’on veut, selon
passé, constructions. son caprice, en grande quantité : Ce romancier
accumule à plaisir les événements rocamboles-
I Conjug. 55. Je plais, tu plais, il plaît, nous ques dans ses ouvrages.
plaisons, vous plaisez, ils plaisent. — Je plaisais.
— Je plus. — Je plairai — Je plairais. — Plais, 2 au plaisir Formule populaire, condamnée par
plaisons, plaisez — Qpe je plaise. — Que je le Iwn usage, qui est la forme abrégée de au
plusse. — Plaisant. — Plu. T Accent cir¬ plaisir de vous revoir. On dira plutôt d’ailleurs :
conflexe sur i à la troisième personne du au revoir.
singulier de l’indicatif présent : il plaît.
1. plan adj. Uni, non gauchi. — Un seul n dans
II Participe passé toujours invariable ; Ses le féminin plane : Une surface plane.
manières m’ont plu. Ces jeunes filles se sont plu
en notre compagnie. Elles se sont plu 2. plan n. m. Attention à certaines expressions.
mutuellement.
1 On écrit : être en plan, rester en plan, laisser
III Constructions et expressions. en plan, et non en *plant
1 Ce qui me plaît, ce qu’il me plaît > ce 2 2 On dira et on écrira : sur le plan de, et non
(IX, 3).
au plan de, forme fautive due à l’influence de
■ ^ .Ç® pftiît de -I- infinitif. Tour usuel et au niveau de. — On n’abusera pas d’ailleurs
familier. L’éq|uivalent soutenu est il lui plaît de sur le plan de. Pour varier, on pourra
de ; Il lui plaît de passer pour un homme froid employer dans le domaine de, en matière de,
et insensible. Dans la langue écrite, on évitera en ce qui concerne, pour, etc. : Pour le style,
Ça lui plaît de passer... Flaubert l’emporte sur Balzac, mieux que Sur
le plan du style, Flaubert l’emporte... V On
3 Plait-il 7 Formule un peu vieillie destinée évitera les tours elliptiques du genre sur le plan
a faire repéter une phrase qu’on a mal entendue. musique et l’on écrira : sur le plan musical ou,
L’équivalent moderne est pardon ?: Pardon ? mieux encore, dans le domaine musical, en ce
Vous diriez que...
qui concerne la musique, etc.
601 PLAN

pian, plant Ne pas écrire plan, dessin, projet planning n. m. Mot anglais.
(Le plan d'un édifice Le plan des opéra¬
1 T Avec deux n. — Prononciation : [planiq].
tions), comme plant, végétal (Un plant de
— PI. : des plannings [-niq].
laitue).
2 Pour remplacer cet anghcisme, on pourra
planche n. f. Dérivés ; planchéiage, planchéier employer, selon les cas, les équivalents français
V. t. (conjug. 20), plancher, planchette. calendrier, emploi du temps, plan, programme,
tableau de fabrication ou de réalisation,
plancher n. m. Finale en -er. Sans trait d’union : planification.
prix plancher (des prix planchers).
3 A planning familial, on pourra préférer les
expressions françaises maternité volontaire ou
plan-concave adj. Seul le second élément prend
régulation des naissances. On évitera l’angli¬
la marque du pluriel : Des lentilles plan-
cisme ambigu contrôle des naissances.
concaves.
plant, plan Ne pas écrire un plant, végétal (Un
plan-convexe adj. Seul le second élément prend plant de laitue), comme l’adjectif plan, non
la marque du pluriel : Des lentilles plan-
courbe, non gauchi, uni (Un miroir plan), ni
convexes. comme un plan, dessin, projet (Le plan d’un
édifice. Le plan des opérations).
plancton n. m. Bien prononcer : [plôktô], en
faisant entendre le c. plantain n. m. Plante. — Finale en -ain.
1. plane > plan 1. plante n. f. Végétal. — Avec un / et un P
majuscules : Le Jardin des Plantes.
2. plane n. f. Outil de menuisier. — Avec un
seul n. plantoir n. m. Finale en -oir,
planéité n. f. Caractère de ce qui est plan, uni. plantureux, euse adj. Avec -an-. De même ;
— Pas de tréma. plantureusement
planer v. t. ou v. i. Avec un seul n. plaquage, placage > placage.
planète n. f. Avec un accent grave, à la différence plaquer v. t. Toujours -qu-, même devant a ou
de planétaire, planétarium. O : il plaqua, nous plaquons.
planétarium n. m. Avec un accent aigu. — plasma n. m. Finale en -a (non en *at). De la
Prononciation : [planetanjom]. — PI. : des même famille ; plasmatique, plasmolyse.
planétariums.
plastic, plastique Ne pas écrire du plastic,
planeur n. m. Avec un seul n. explosii (Une bombe au plastic), comme du
plastique, de la matière plastique (Le plastique
planifier v. t. Orthographe et conjugaison. est plus léger, mais moins solide que te métal),
1 Avec un seul n. De même : planificateur, ni comme un plastique, emballage en matière
planification. plastique (J’ai recouvert ma valise d’un plasti¬
que), ni comme la plastique, l’anatomie (Cette
2 Conjug. 20. Double le i à la première et à danseuse a une belle plastique).
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous plasticage ou plastiquage n. m. Attentat ou
planifiions, (que) vous planifiiez. destruction au plastic. — Les deux graphies
sont admises.
planisme n. m. Théorie économique. — Avec
un seul n. plastron n. m. Deux n dans le dérivé :
plastronner.
planisphère Orthographe, genre et sens.
1 Avec un seul n. 1. plat adj. Un seul t dans le féminin plate. —
Sans trait d’union : à plat — Expression
2 T MascuHn : Un planisphère ancien. semi-familière : eau plate, eau non gazeuse.
3 Un planisphère est, comme la mappemonde,
une représentation plane de la sphère terrestre, 2. plat n. m. Récipient : Un plat de faïence.
à la différence du globe terrestre, qui est un objet
en forme de sphère. platane n. m. Avec un seul t et un seul n.
PLAT-BORD ’ \ 602

plat-bord n. m. (terme de marine) PI. : des en revanche ; L’Ecole normale supérieure a


plats-bords. formé des pléiades d’intellectuels de valeur (=
un très grand nombre).
plat de côtes, plates côtes Pas de trait
d’union. — Les deux formes existent, mais on pleii^ pleine adj. Orthographe, emplois parti-
dira du plat de côtes plutôt que des plates cuhers et expressions.
côtes.
I Orthographe.
1. plate adj. Féminin de plat > plat 1. 1 Avec -ei-. De même : pleinement. — Les
autres dérivés s’écrivent avec é: plénier, pléni¬
2. plate n. f. Plaque d’une armure ; petit bateau. tude et aussi plénipotentiaire, plénum.
— Avec un seul t. — Au pluriel dans : une
armure de plates, formée de plaques rigides. 2 Ne pas écrire plein (empli) comme plain
(plan, uni). Ne pas écrire *plein-chant, de
plate-bande n. f.— PI. : des plates-bandes. *plein-pied, mais plain-chant, de plain-pied.
3 Toujours au pluriel dans : à pleins bords.
plate-forme n. f — PI. : des plates-formes.
II Emplois prépositionnels et emploi adverbial.
platine Deux noms homonymes qui ne sont pas 1 Toujours invariable dans les tours sui¬
du même genre. vants : Il a du sable plein les cheveux. Ils ont
1 Une platine Plaque métallique : La platine des billets de banque plein les poches (à
d’un pistolet, d’une serrure, d’une montre, d’un distinguer de l’emploi adjectif Leurs cheveux
miscroscope, etc. Une platine ronde. sont pleins de sable et Leurs poches sont pleines
de billets). Dans la langue soutenue, on
2 Le platine Métal précieux : Le platine est préférera l’emploi adjectif (... sont pleins de
blanc et non pas jaune.
sable, ... sont pleines de billets) au tour plein
les cheveux, plein les poches
plâtre n. m. Avec un accent circonflexe. De
même : plâtrage, plâtras, plâtrer, plâtrerie, 2 Toujours invariable aussi dans les tours
plâtreux, plâtrier, plâtrière. suivants ■. Il y a plein (il y a tout plein) de
feuilles mortes dans la cour. J’ai vu plein de
play-back n. m. inv. (anglicisme de la langue belles villas au bord de la mer. Ce tour est
du cinéma et de la télévision) Prononciation : nettement familier. Dans la langue soutenue,
[plebak], — Equivalents français : postsonori¬ . on écrira beaucoup de ; Il y a beaucoup de
sation (si le son est ajouté à une image muette feuilles mortes.. J’ai vu beaucoup de belles
filmée auparavant), présonorisation (si le son villas..
a été enregistré avant la prise de vues).
3 Toujours invariable aussi dans le tour Elles
sont tout plein gentilles ou Elles sont gentilles
plèbe n. f. Avec un accent grave, à la différence
tout plein Ce tour est populaire. Dans le registre
de plébéien, ienne.
normal, on dira très, tout à fait: Elles sont très
gentilles ou tout à fait gentilles.
plébiscite n. m. Attention au groupe -sc-. De
même : plébiscitaire, plébisciter. III Expressions.

pléiade n. f. Orthographe, emploi de la majuscule 1 En plein d^, sur. Expressions familières


et sens. qui équivalent à juste, exactement : Il a mis la
balle en plein dans la cible. Le parachutiste s’est
1 T Avec accent aigu sur le e. Pas de tréma. posé en plein sur la terrasse. Je suis tombé en
plein sur le bon numéro.
2 Avec un P majuscule : les Pléiades, groupe
d’étoiles dans la constellation du Taureau ; la 2 La mer bat son plein > battre (2).
Pléiade, groupe de sept poètes grecs d’Alexan¬
drie (IIP siècle avant J.-C.) ou groupe de sept plein-emploi ou plein emploi n. m. Les deux
poetes français du XVP siècle. — Avec un p ^aphies sont admises, mais plein-emploi tend
minuscule au sens figuré de « petit groupe de asegénéraliser.—Prononciation : [plenaplwa].
gens remarquables » : Cette pièce est interprétée
par une pleiade d’acteurs de premier rang. plem temps, plein-temps Des expressions à
3 Le nom pléiade n’a aucun rapport avec bien distinguer par la graphie.
myriade et ne doit jamais désigner un groupe 1 A plein temps (sans trait d’union) loc. adv.
nombreux. On peut dire : Une pléiade de jeunes A temps complet : Il travaille à plein temps
historiens a participé à cet ouvrage collectif (= comme correcteur. — On dit aussi : à temps
un petit groupe d’historiens). On ne dira pas plein.
603 PLEIN VENT

2 Un plein-temps (avec un trait d’union) n. ih. 3 Construction personnelle intransitive. De


Travail à temps complet.—PI. : des pleins-temps. grosses gouttes tièdes pleuvent sans arrêt. Les
obus et les bombes pleuvaient.
3 Un médecin plein-temps (avec un trait
d’union) Médecin qui travaille à temps complet 4 T Dans le tour impersonnel avec reprise
dans un hôpital. V Invariable : des médecins de il par un sujet réel, pleuvoir se met au
plein-temps, des chirurgiens plein-temps. singulier : Il pleuvait des obus. — En revanche,
dans la construction personnelle avec inver¬
plein vent, plein-vent Deux expressions à bien sion du sujet et sans emploi de il, le verbe
distinguer par la graphie. pleuvoir s’accorde en nombre avec le sujet : Sur
la ville pleuvaient les obus et les bombes. — De
1 En plein vent (sans trait d’union) loc. adv. même, il y a accord avec le sujet quand celui-ci
Allumer du feu en plein vent. Arbre fruitier est repris par un pronom personnel placé
planté en plein vent. derrière le verbe -.Aussi les punitions pleuvaient-
elles. Aussi pleuvaient-elles, ces punitions! (à
2 Un plein-vent (avec un trait d’union) n. m.
bien distinguer de Ah ! il en pleuvait, des
Arbre fruitier à l’écart de toute clôture. — PL :
punitions !)
des pleins-vents.
pleuvoter Avec un seul t.
plénipotentiaire adj. ou n. m. Avec é et non
-ei-. En un seul mot, sans trait d’union. Finale
en -aire. — Prononciation : [plenipotâsjeR]. plèvre n. f Avec un accent grave, et non
circonflexe.
pléonasme n. m. Les dérivés sont en t, non en
m : pléonastique, pléonastiquement. Plexiglas n. m. Nom déposé, donc en principe,
avec une majuscule. — Prononciation ; [plek-
pléthore n. f. Avec -th-. De même : pléthorique. siglas]. Finale en -glas, non en *-glace ni en
*-glass.
pleur Sans -e final et toujours masculin : Des
pleurs déchirants. — De nos jours, presque plexus n. m. Mot latin francisé. PL : des plexus
toujours au pluriel, sauf dans la langue très [pleksys].
littéraire ou dans les emplois badins. — Au
pluriel dans : en pleurs. pli, plie Ne pas écrire un pli (de vêtement)
comme une plie (poisson de mer).
pleurésie n. f. L’adjectif dérivé est : pleurétique.
pUement n. m. Synonyme rare de pliage. —
pleuro- Préfixe (du grec pleura « côté »). Les Attention au e muet intérieur.
composés en pleuro s’écrivent en un seul mot,
sans trait d’union : pleurodynie, pleuropneumo¬ plier V. t. Conjugaison, expression, dérivés.
nie, etc.
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
pleutre adj. ou n. m. T Se prononce [pl0tR(a)], imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
avec eu fermé, mais s’écrit sans accent cir¬ pliions, (que) vous pliiez.
conflexe. De même : pleutrerie [plotRfajRi].
2 Avec bagage au singulier : plier bagage.
pleuvoir Conjugaison et constructions.
3 Dérivés : pli, pliage, pliant, ante, adj.,
I Conjug. 66. N’existe qu’à la troisième per¬ pliant n. m., plié, pliement, plieur, euse, plioir,
sonne (singulier et pluriel). Il pleut, ils pleuvent. pliure.
— Il pleuvait, ils pleuvaient. — Il plut, ils
plurent. — Il pleuvra, ils pleuvront. — Il plier, ployer Ces deux verbes ne sont pas
pleuvrait, ils pleuvraient. — Pas d’impératif — synonymes.
Q'il pleuve, qu’ils pleuvent. — Qu’il plût, qu’ils
plussent. —Pleuvant. —Plu. ▼ Le passé simple 1 plier Rabattre une surface sur elle-même :
et l’imparfait du subjonctif sont très peu usités. Plier une feuille de papier, un drap. — Ranger ;
Plier ses affaires. — Déformer par flexion : Plier
II Constructions usuelles. une barre de fer, une tôle. — (avec un nom
désignant une partie du corps) Incliner : Plier
1 Construction impersonnelle sans sujet réel. le cou. — (figuré) Plier l’echine. — (figuré)
Nous ne pourrons pas sortir, il pleut. T On Soumettre : Plier un enfant à des habitudes de
évitera le tour populaire ça pleut, pour il pleut. travail Plier un peuple à sa volonté. — Rabattre
2 Construction impersonnelle avec reprise de les éléments d’un objet articulé : Plier une
il par un sujet réel. Il pleut de grosses gouttes chaise longue, une table pliante. — (par
tièdes. Il pleuvait des obus et des bombes. extension) Plier le bras, la jambe. Plier le genou.
PLINTHE « > 604

2 ployer (moins usité et plus littéraire que plier) 3 Sans trait d’union : un boxeur poids plume,
Courber en abaissant : Le vent ploie les jeunes un poids plume (des boxeurs poids plume, des
arbres. poids plume).

plinthe n. f. Planche au bas d’un mur ; moulure. 4 Dérivés ; plumage, plumaison, plumard, plu-
— Avec -th-. Ne pas écrire comme plainte, masserie, plumassier, ière, plumeau, plumer,
gémissement. plumet, plumeur, plumier.

plioir n. m. Finale en -oir. plumetis [plymti] n. m. Point de broderie ;


étoffe. — Finale en -«.
ploiement n. m. Action de ployer. — Attention
au e muet intérieur. plum-pudding n. m. Mot anglais qui désipie
un gateau. — S’abrège usuellement en pudding.
plomb n. m. Orthographe, dérivés et expressions. — Prononciation anglaise : [plœmpudiqj. En
français, on prononce plutôt [plumpudiq]. —
1 Avec un -b muet final.
PI. : desplum-puddings [-diq]. — Attention au
2 Dérivés : plombage, plombagine, plombé, m simple et au d double.
plombémie n. f. (maladie), plomber, plomberie,
plombier, plombifère, plombure n. f. (ensemble plupart (la) n. f Accord du verbe, de l’adjectif,
des pièces de plomb d’un vitrail). du participe ; expression pour la plupart.
3 Sans trait d’union : un fil à plomb (des fils
I Accord du verbe, de l’adjectif, du participe.
à plomb).
4 A plomb et aplomb > aplomb. 1 La plupart de nom au singulier. Tour
assez rare et vieilli, sauf dans la plupart du
plonger v. t. ou v. i. Conjugaison et sens. temps Le verbe se met au singulier : La plupart
du peuple se plaint La plupart du temps se passe
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a en discussions. L’adjectif ou le participe s’ac¬
ou O : il plongea, nous plongeons. corde avec le complément de la plupart: La
plupart de la noblesse était fort mécontente. La
2 On distinguera plonger, sauter dans l’eau (Il
plupart du temps était perdu en discussions
monta sur le plongeoir et plongea dans la
oiseuses.
piscine), et se plonger, se mettre dans l’eau, sans
sauter (Il se plongea avec délices dans le bain 2 La plupart de -|- nom au pluriel. Tour
tiède et mousseux). usuel et moderne. Le verbe se met au pluriel :
La plupart des gens souhaitent un retour à la
plot n. m. Bille de bois, billot ; élément de contact situation antérieure. La plupart de ces livres ont
électrique. — Prononciation : [plo]. eu un grand succès L’adjectif ou le participe
s’accorde avec le complément de la plupart:
ployable adj. Qui peut se ployer. — Prononcia¬ La plupart des spectateurs étaient satisfaits. La
tion : [plwaJabKo)]. plupart de ces maisons sont construites en pierre.

ployage n. m. Action de ployer. — Prononcia¬ 3 La plupart d’entre nous, d’entre vous (bien
tion : [plwajaz]. plus rarement : la plupart de nous, de vous). Le
verbe se met en général à la troisième personne
ployer v. t. ou v. i. Conjug. 21. Change y en / du pluriel : La plupart d’entre nous étaient
devant un e muet : je ploie, je ploierai, je heureux de voir approcher les vacances. La
ploierais. — Attention au i après y à la première plupart d’entre vous, mesdemoiselles, seront
et à la deuxième personne du pluriel de admises dans la classe supérieure. — Parfois,
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : après la plupart d’entre nous, le verbe se met
(que) nous ployions, (que) vous ployiez. — à la première personne du pluriel pour bien
Prononciation : [plwaje]. souligner que celui qui parle ou écnt s’inclut
dans le groupe: La plupart d’entre nous.
ployer, plier > plier. Français de la génération de 19(K), avions été
élevés dans ces principes.
plume Orthographe des expressions et des
dérivés. \ La plupart sans complément. Tour usuel.
Désigne la majorité des gens ou des choses dont
1 Avec plume au singulier : le gibier à plume il est question. Le verbe se met normalement
(comme le gibier à poil). — Avec plume au au pluriel : La plupart se contentent d’une vie
pluriel : le serpent a plumes (des Aztèques). médiocre. Ces monuments sont fort beaux, la
plupart sont du XIIF siècle. Le participe ou
2 Avec plume au singulier : un lit de plume, l’adjectif s’accorde avec le complément qu’on
un matelas de plume.
peut sous-entendre : La plupart sont portés à
605 PLURI-

croire que... (= la plupart des gens, des habile [plyzabil] que lui. Plus il mange
hommes). Ces maisons sont anciennes. La [plyzilmâs], plus il grossit [plyzilgRDsi]. —
plupart ont été construites au XVIJ‘ siècle. Devant consonne ou h aspiré, se prononce [ply] :
Il est un peu plus grand [plygnô]. Cette table est
II Pour la plupart et la plupart. La forme pour
plus haute [plyot]. Il travaille plus que moi
la plupart est la plus usuelle ; Les habitants du
[plykamwa]. — Devant une pause ou en finale,
hameau sont pour la plupart des vignerons. Le
se prononce toujours [plys] : S’il travaille plus
tour elliptique la plupart est rare (surtout si
[plys], tant mieux / Eh bien, ils travailleront
l’on parle de personnes) et tend à vieiÙir. Il n’est
plus t [plys]. Il en sait plus [plys], croyez-moL
cependant pas incorrect ; Ces documents sont
T On prononce toujours [plys] dans ces expres¬
la plupart authentiques. T On observera que
sions : après cent ans et plus [eplys], il y a plus
pour la plupart peut se détacher en tête de
[iljaplys], disons plus [dizSplys].
proposition ; Pour la plupart, les habitants du
quartier étaient des employés. On ne pourrait 6 Locutions (classées par ordre alphabéti¬
dire, en revanche : *La plupart, les habitants que). Au plus [oply] : Cela nous coûtera deux
du quartier étaient des employés. mille francs au plus [oplyl. — Bien plus [bjê-
ply] .• Cette idée est originale. Bien plus [bjéply],
pluri- Préfixe (du latin plures « plus nom¬ elle est féconde. — D’autant plus [dotâply] :
breux », d’où « plusieurs »). Les composés en Accumulons les documents, nous en aurons d’au¬
pluri s’écrivent en un seul mot, sans trait tant plus [dotâply] pour les ouvrages futurs —
d’union : pluriannuel, pluricellulaire, pluridisci¬ De plus [doply] : Sa santé est fragile, de plus
plinarité, pluridisciplinaire, etc. [doply], il se surmène. Accordons-lui quelques
jours de plus [daply]. — De plus en plus
pluriel (des noms propres) > annexes. [daplyzaply] ; Il se néglige de plus en plus
[daplyzôplyj.—Enplus[â'p\y\ : Vous payez un
plus adv. Prononciation, emploi, expressions. intérêt de sept pour cent En plus [âpiy], vous
acquittez une taxe de cent francs — En plus de
I Prononciation. [âplydo]. — Le plus que [loplyka] : Le plus que
1 En mathématiques. Se prononce toujours [bplyk3]ye puisse faire pour vous — Ni plus ni
[plys] ; Trois plus quatre [tHwaplyskatafo)] moins [niplynimwé]. — Non plus que
égale sept Le signe « plus » [losijiplys]. [nSplyko]. — Plus ou moins [plyzumwê]. —
Qui plus est [kiplyze]. — Rien de plus
2 Dans l’emploi substantif. Se prononce [Rjédoply] : C’est une nouvelle version de ses
toujours [plys] : Mettez un plus ou un moins théories antérieures, rien de plus [njêdoply]. —
[ôéplysuôèmwé] devant chaque chiffre. Qui Sans plus [sôply] : Il y a un petit malentendu,
peut le plus [kipolaplys] peut le moins. sans plus [sâply]. — Tant et plus [tüteply] : Il
3 Dans la locution négative ne... plus. De¬ en raconte tant et plus [tâteply]. — Tout au plus
vant voyelle ou h muet, se prononce [plyz] : [tutoply] : Ce n ’est pas un changement, tout au
II n’est plus élégant [plyzelegô], //se néglige. plus [tutoply] une légère modification. — Un
Il n’est plus habile [plyzabil], il vieillit II n’est peu plus [dépoply] : Un peu plus [ôépoply], et
plus à Bordeaux [plyzabDRdo]. Elle n’est plus l’équipe arrivait en finale.
ici [plyzisi]. Il ne faut plus y aller [plyziale]. 7 Le nom plus-que-parfait se prononce
Il ne faut plus accepter [plyzaksepte]. Il n ’a [plyskapanfe].
plus écrit [plyzekRij. Il n’y en a plus un seul
[plyzdésœl]. T Devant un nom propre, jamais II Plus dans les tours négatifs (ne... plus, non
de haison. Prononcer [ply] : On ne lit plus plus, sans plus).
Homère [plyomen]. Je ne vois plus Antoine
1 ▼ On fera attention à la confusion possible
[plyatwan]. — Devant consonne ou h aspiré,
entre le tour négatif ne... plus et l’emploi de
on prononce fply] : H n’est plus très redoutable
plus exprimant le comparatif, dans des phrases
[plytRe]. Elle n’est plus ùe//e [plybel]. Elle
telles que : Après deux jours de repos, on n’est
n’est plus honteuse [plyôtoz], — Devant une
plus fatigué (= on a cessé d’être fatigué) et A
pause ou en finale, on prononce [ply] : H ne
la fin de la semaine, on est plus fatigué (= on
travaille plus[p\y\, U se repose. Je ne le reverrai
éprouve une plus grande fatigue).
plus [ply]. Il n’y en a plus [ply].
2 Ne... plus > ne (I, 2, II et VI).
4 La locution non plus se prononce [n5ply] :
Il n’aime pas le bruit, moi non plus 3 Non plus > non (5). — Non plus que >
[mwan5ply]. Je n’en sais rien, non plus que non (6). — Sans plus > sans (III).
vous [nSplykovu].
III Exprimant le comparatif.
5 Au sens de «davantage». Devant une
voyelle ou h muet, se prononce [plyz] : Il est 1 Plus, en corrélation avec un autre compa¬
plus élégant [plyzelegâ] que mot Je suis plus ratif. On peut, facultativement, renforcer le
PLUS 606

deuxième comparatif par et : Plus le travail est deux tiers des maisons du village appartiennent
difficile, plus ce garçon s’obstine ou Plus le à des gens de la ville voisine. — Si le nom de la
travail est difficile, et plus ce garçon s’obstine. fraction et son complément ne sont pas du même
Moins le climat est chaud, plus la végétation nombre Ô’un au singulier et l’autre au pluriel),
est pauvre ou Moins le climat est chaud, et plus l’accord se fait selon le sens et l’intention : Plus
la végétation est pauvre. Le tour avec et est plus de la moitié des électeurs a rejeté (ou ont rejeté)
insistant. cette politique. Plus des deux tiers de l’électorat
a voté contre cette politique (ici plutôt le singu¬
2 Dans la langue soignée, on évitera les tours lier). Plus de la moitié des jardins sont en friche
relâchés avoir plus faim, plus peur, etc. Les mots (ici plutôt le pluriel). — En ce qui concerne
faim, peur ne sont pas des adjectifs. On écrira l’accord en nombre de l’adjectif ou du participe,
plutôt ; éprouver une plus grande faim, une plus mêmes principes que pour l’accord du verte
grande peur, etc. (voir ci-dessus) : Plus du tiers du jardin est
3 Plus que... ne. Dans la langue soignée, on inculte. Plus des deux tiers des maisons sont
n’omettra pas le ne explétif dans la proi»sition vétustes. Plus de la moitié des électeurs est
qui suit plus que: Il est plus âgé qu’il ne le favorable (ou sont favorables) à cette politique.
paraît. T Si la première proposition est négative Plus des trois quarts de la population est. hostile
ou interrogative, ce ne est souvent omis ; Ûn’est à ce projet. Plus de la moitié des terrains sont
pas plus âgé qu’il le paraît. incultes. — Quant à l’accord en genre, si le verbe
est au pluriel, l’adjectif ou le participe s’accorde
4 Plus de. S’emploie devant l’indication avec le complément de la fraction : Plus des trois
d’une q^uantité : Ils sont plus de vingt La séance quarts des maisons sont neuves Plus de la moitié
a dure plus de deux heures ▼ S’il y a des électeurs sont inquiets Plus du tiers des
comparaison, on emploie plus que: Vingt spectatrices étaient furieuses et se sont déclarées
dollars font plus que soixante-dix francs De mécontentes — Si le verte est au singulier et si
même, dans l’usage moderne, on emploie plus le nom de la fraction et son complément sont
que devant l’indication d’une fraction : Le tous les deux au singulier, l’accord en genre se
temps est plus qu’à moitié écoulé. Ce broc est fait au choix, selon l’intention : Plus du quart de
plus qu ’à demi plein. Le tonneau est plus qu 'aux la prairie est couverte de chardons (ou est couvert
trois quarts, qu’aux deux tiers plein. Le tour de chardons). Plus de la moitié du jardin est
avec plus de (plus d’à moitié, plus d’aux trois boueux (ou est boueuse). Plus du tiers de la
quarts, etc.) est assez archaïque. population s’est réfugiée (ou s’est réfugie) dans
5 Plus d’un, plus d’une. Après ces expres¬ l’abstention — Si le verte est au singulier et si
sions, le verbe se met généralement au singuher, le nom de la fraction est au singuuer et son
parfois au pluriel. L’adjectif attribut ou le complément au pluriel, l’accord en genre se fait
participe se met au singulier si le verbe est au avec le nom de la fraction : Plus au quart des
singulier, au pluriel si le verbe est au pluriel. électrices est mécontent. Plus de la moitié des
Il s’accorde en genre : Plus d’un esprit subtil électeurs est mécontente. — Si le verte est au
a été trompé par ce piège (ou plus rarement ont singulier et si le nom de la fraction est au pluriel
été trompés). Plus d’une femme a été séduite et son complément au singulier, l’accord en
par ce bellâtre (ou ont été séduites). T Pluriel genre se fait avec le complément : Plus des deux
obligatoire s’il y a plusieurs sujets répétés : Plus tiers de la population est européenne.
d’un artiste, plus d’un poète ont vu le jour dans 8 Pas plus que. Quand deux sujets sont unis
cette ville. par pas plus que, le verte se met au singulier, si le
6 Plus d’un(e) des + nom au pluriel. Le premier sujet est au singulier. Le deuxième élé¬
verbe se met au singulier ou au pluriel. ment sujet est encadré par deux virgules : Le pin,
L’adjectif ou le participe se met au singulier pas plus que le sapin, ne fournit de bois très dur.
si le verbe est au singulier, au pluriel si le verte 9 En plus grand > en 1 (VII).
est au pluriel. Il s’accorde en genre : Plus d’un
des spectateurs était ému (ou étaient émus). Plus IV Employé comme superlatif relatif.
d’une des écolières était folle de joie (ou étaient 1 Le plus que. Normalement suivi du sub¬
folles de joie). jonctif : C’est la solution la plus avantageuse que
7 Plus de la moitié, du quart, du tiers, des nous puissions adopter. C’est le plus que je puisse
deux tiers, des trois quarts, etc. Si le nom de obtenir. Si l’on veut insister moins sur la
la fraction et son complément sont tous les deux possibilité que sur la réalité du fait, on pourra
des singuliers, le verte est obligatoirement au employer l’indicatif : Ce prix est le plus bas
singulier : Plus du tiers du jardin est à qu’on nous a proposé.
l’abandon. — Si le nom de la fraction et son 2 Ces villes sont les plus belles de tout le
complément sont tous les deux des pluriels, le pays. A l’endroit où la route est le plus étroite
verbe est obligatoirement au pluriel : Plus des > le 1 (X, 1 et 2).
607 PLUSIEURS

3 Des plus. Que le nom soit au singulier ou romaines, toutes semblables, et plusieurs vases
au pluriel, l’adjectif se met normalement au d’argent, tous différents. En effet, ces vases
pluriel et s’accorde en genre avec le nom : Ce auraient pu être tous semblables, tous de même
procédé est des plus légaux. Ces procédés sont type. En revanche, dans la langue surveillée,
des plus légaux. Cette femme est des plus belles. on évitera les pléonasmes tels aue : Ces champs
Ces femmes sont des plus belles Voilà une appartiennent à plusieurs familles différentes du
maison des plus élégantes. — En revanche, village. Les responsables de plusieurs clubs
invariabilité quand l’adjectif se rapporte à un sportifs différents se sont rémis. On emploiera
pronom neutre ou à un verbe : Cela n’est pas soit plusieurs, soit différent, au choix : Ces
des plus facile. Il lui est des plus naturel de se champs appartiennent a plusieurs familles du
conduire en galant homme. Connaître le secret village ou bien à différentes familles du village.
du code n’était pas des plus compliqué. — Les responsables de plusieurs clubs sportifs se
L’usage normal est de répéter des plus s’il y sont réunis ou bien Les responsables de diffé¬
a plusieurs adjectifs ; Un garçon des plus rents clubs sportifs se sont réunis.
robustes et des plus résolus
plus-que-parfait n. m. Prononciation :
V Expressions et locutions. [plyskapaRfe], le s n’est pas muet. — Invaria¬
1 En plus de. Cette locution a été considérée ble : Des plus-que-parfait
autrefois comme peu correcte et familière. Elle
est admise de nos jours : En plus de ses fonctions plus-value [plyvaly] n. F. — PI. : des plus-
de professeur, il a la charge d’un laboratoire de values.
recherche. Vous aurez une prime de rendement
en plus de vos appointements Dans le style très plutôt adv. Orthographe, emplois, constructions.
soutenu, on pourra préférer en dehors de, en
I Plutôt et plus tôt.
sus de, outre ou meme indépendamment de.
1 T On n’écrira pas plutôt, « de préfé¬
2 De plus et en plus. La première locution,
rence », comme plus tôt, qui est le contraire
de plus, en tête de phrase ou devant un membre
de plus tard: Prenez donc l’autorail rapide
de phrase, introduit une remarque ou un
plutôt que l’omnibus, vous partirez plus tard et
argument supplémentaire. Equivaut à « en
vous arriverez plus tôt I
outre, d’autre part, ajoutons à cela que » ; Je
ne prendrai pas mes vacances en septembre, les 2 II n’eut pas plus tôt... que... Tour parfaite¬
jours sont trop courts; de plus, ma présence au ment correct : Je n’étais pas plus tôt entré que
bureau est indispensable à ce moment. Dans une le téléphone sonna (= j’étais à peine entré, je
telle phrase, on ne pourrait employer en plus. venais tout juste d’entrer cjue le téléphone
— La seconde locution, en plus, signifie « en sonna). T Dans ce tour, on n’ecrira pas *plutôt
supplément d’une autre chose, d’une autre Ne pas confondre avec les tours tels que :
quantité » : Il est professeur et, en plus, il dirige J’avais préféré ne pas entrer, plutôt que de
un laboratoire de recherche. Le prix du transport risquer de déranger mon ami
est de 250 francs; il y a une taxe de 12 francs
en plus. Prévoyons que nous aurons quelques II Emplois critiqués.
invités de dernière heure en plus. T Au milieu 1 Dans la langue très surveillée, on évitera
ou à la fin d’une phrase, la locution de plus d’employer plutôt au sens de assez, passablement,
signifie plutôt « en complément d’une quantité un peu et l’on écrira, selon le sens : Elle est assez
de même nature » : Pour acheter cette villa, il jolie (et non plutôt jolie). Il était déjà passable¬
me faudrait cent mille francs de plus. Pour finir ment ivre (et non plutôt ivre). Elle a des manières
ce travail, Je demande huit jours de plus. un peu brusques (et non plutôt brusques).
3 D’autant plus que > autant (6 et 7). 2 Dans la langue très surveillée, on évitera
d’employer plutôt pour introduire une rectifica¬
4 Plus tôt, plutôt > plutôt (I). tion et l’on préférera plus exactement: Cet
écrivain romantique, ou, plus exactement, préro¬
plusieurs Adjectif ou pronom indéfini pluriel des mantique, mieux que ou plutôt préromantique.
deux genres. -- Toujours avec -s final. En revanche, on emploie très correctement
1 Deux ou plusieurs > deux (2). plutôt que au sens de « plus que » dans des
phrases telles que : Le Montesquieu des Lettres
2 Se mettre à plusieurs pour... ou se mettre persanes, observateur spirituel des mœurs plutôt
plusieurs pour... Les deux tours sont corrects. que psychologue, reste inférieur à La Bruyère.
Le premier (avec d) est plus usité, le second
(sans à) plus littéraire. III Constructions.

3 Plusieurs... différents. Il n’est pas pléonasti¬ 1 Plutôt que ou plutôt que de -I- infinitif. Les
que de dire : On a retrouvé quatre amphores deux tours sont corrects. Le tour sans de, plus
PLUVIEUX 608

rare, appartient à un registre plus soutenu : Je 4 On dit indifféremment : avoir les mains dans
préfère passer mes vacances à Vhôtel plutôt que les poches ou ses mains dans ses poches ou les
d'avoir les frais d'une résidence secondaire. mains dans ses poches ou ses mains dans les
Plutôt périr que renoncer à nos principes l poches.
2 Plutôt que... ne. Dans la langue très
pochette-surprise n. f. — PL ; des pochettes-
soignée, on n’omettra pas le ne explétif dans
la propmition qui suit plutôt que, quand l’autre surprises.
proposition est affirmative ; Il lui arracha la
lettre plutôt qu'il ne la prit pochoir n. m. Finale en -oir.

3 Sqjets unis par plutôt que. Le verbe se met L poêle n. m. Drap qui recouvre le cercueil:
au singer, si le premier sujet est au singulier. Tenir les cordons du poêle. — Prononciation :
Le deuxième élément sujet est encadré par deux [pwal]. — Avec un accent circonflexe et non
virgules: L'intérêt, plutôt que l'amitié, l'a un tràna.
poussé à ce geste.
2. poêle n. m. Appareil de chauffage. —
plnvieuz, euse adj. Signifie « pendant lequel il Prononciation : [pwal]. — Avec im accent
pleut beaucoup, qui est caractérisé par des circonflexe et non un tréma. De même : poêlier
pluies abondantes » : Jours pluvieux. Saison [pwalje] n. m. (fabricant de poêles).
pluvieuse. Temps, climat pluvieux. — (par
extension ; sens critiqué) Signifie « ou il pleut 3. poêle n. f Ustensile de cuisine. — Prononcia¬
beaucoup » : Pays pluvieux. T Ce second sens tion : ^wal]. Avec un accent circonflexe et non
est considéré comme abusif par certains gram¬ un tréma. De même : poêlée [pwale], poêler
mairiens, m^ admis dans l’usage actuel, n [pwale] poêlon [pwalô].
n’existe d’ailleurs pas de synonyme exact,
l’rdjectif humide n’ayant pas exactement le poète Orthographe et féminin.
même sens.
I ▼ Avec accent grave et non circonflexe. Pas
pluviôse n. m. Mois du calendrier révolution¬ de tréma. De même : poème. — Les autres mots
naire (janvier-février). — Avec un p minuscule de la même famille prennent un accent aigu :
et un accent circonflexe sur le o ; Le 12 pluviôse poésie, poétereau, poétesse, poétique, poétique¬
an IV. ment, poétisation, poétiser.
n Question du féminin.
pluviosité n. f. Sans accent circonflexe sur le o.
1 Au sens propre de « persoime qui écrit des
pneu n. m. Le pluriel est : des pneus, avec un -s. poèmes », le féminin est parfois poètes:
Sapho, poétesse grecque Le mot poétesse est
pneumatique adj. ou n. m. Sans trait d’union : assez sopent perçu comme un peu péjoratif,
marteau pneumatique. et l’on dit souvent, au féminin, une femme poète
ou un poète : Les femmes poètes sont rares dans
pneumo- Préfixe (du grec pneumôn « pou¬ la littérature latine Louise Lobé est un poète
mon »). Les composés en pneumo s’écrivent en remarquable Anna de Noailles, grand poète
un seul mot, sans trait d’union : pneumogastri¬ lyrique
que, pneumologie, pneumolo^e (on ne ffit pas
*pneumologiste), pneumopéritoine, pneumotho¬ 2 Dans l’emploi adjectif et figuré de « sensi¬
rax, sauf pneumo-phtisiologie et pneumo- ble à la beauté, plein d’imagination », le
phtisiologue. féminin est toujours poète: Cette jeune fille est
rêveuse poète, un peu distraite
poche n. f Orthographe des expressions.
poids n. m. Orthographe et expressions.
1 Sans trait d’union : une poche revolver, des
poches revolver. 1 Ne pas écrire le poids (Le poids est de deux
cents grammes) comme un pois, des pois,
2 Avec poche toujours au singulier : de l'argent légmne (Manqer des petits pois), ni comme
de poche, avoir de l’argent en poche. la poix, matière visqueuse (Fil enduit de
3 Avec poche au singuher : avoir son briquet,
poix).
ses clefs, son billet, son autorisation, son 2 Sans trait d’umon : un poids lourd (des poids
diplôme dans la poche ou dans sa poche. — lourds), un poids mort (des poids morts), un
Avec poche au pluriel : avoir de l’argent plein faux poids (des faux poids).
les poches. On écrit indifféremment : avoir
de l’argent dans sa poche ou dans ses poches, poignant, ante adj. Prononciation: [pwajiô,
dans lû poche ou dans les poches. ât].
609 POIGNARD

poigiuurd n. m. Prononciation : [pwajian]. — usuelles, quoique httéraires, les autres sont


Dérivé : poignarder [pwajiande]. nettement plus rares. V Le sujet de poindre est,
dans l’emploi intransitif aussi, toujours un nom
poignée [pwajie] n. f. On écrit généralement : de chose, concret (jour, soleil, aube, aurore,
une poignée de main (des poignées de main), bourgeon, etc.) ou abstrait (Il sentait une idée
à poignée (Il jetait Vatgent à poignée). Oto poindre aux confins de son esprit).
rencontre aussi la graphie à poignées. On écrit
tonpuis : par poignées. — Avec le complément 4 On évitera les formes fautives telles que il
au pluriel, une poignée de..., quand il y a *poigne, il a *poigné, il *poigna, il *poind (avec
plusieurs objets : une poignée de bonbons, de -d), ils *poindent, il *poindit, etc.
dragées, de billes, de cailloux (mais une poignée 5 On peut dire, à la place de poindre, Les
de foin, de paillé). bourgeons commencent à pointer ou Le blé
pointe déjà, mais on ne dira pas Le soleil
poignet n. m. Prononciation : [pivanel. — *pointe, l’aube *pointe > pointer.
Fmale en -et.
poing n. m. Coup de poing > coup (4), coup de
poil n. m. Avec poil au singulier : le gibier à poil poing.
(comme le gibier à plumé), être à poil, tout nu
(familier), du gibier de tout poil. — L’adjectif 1. point n. m. Nombreuses expressions. Cer¬
poil-de-carotte, roux, est invariable : Des che¬ taines font difficulté.
veux poil-de-carotte.
1 Au singulier : de tout point, en tout point.
poindre v. t. ou v. i. Verbe archaïque, dont la 2 Sans trait d’union : à point, à point nommé,
conjugaison donne parfois lieu à des fautes au dernier point, de point en point.
graves.
3 On écrit généralement, sans trait d’union,
1 La conjugaison complète ancienne était du (les) deux points: Les deux points servent à
type 85 (comme joindre). Je poins, tu poins, il introduire une explication. La forme (un)
point, nous peignons, vous peignez, ils peignent. deux-points (n. m. inv.) appartient plutôt à la
— Je peignais, tu peignais, il peignait, nous langue technique de la tyîx)graphie.
peignions, vous peigniez, ils peignaient. — Je
4 On dit de nos jours : un point-virgule (des
peignis. — Je peindrai — Je peindrais. —
points-virgules). La forme point et virgule est
Poins, peignons, peignez — Que je poigne, que
nettement vieillie.
tu poignes, qu’il poigne, que nous peignions, que
vous peigniez qu’ils peignent. — Que je 5 Au point que, à tel point que, à un point tel
peignisse. — Poignant. — Point, poindre. que, à ce point que, à un point que. Quatre
constructions.
2 De nos jours, dans l’emploi transitif, au sens
de « piquer, percer, faire souffrir », ne s’em¬ a/ Normalement avec l’indicatif, quand la
ploie pratiquement qu’aux formes suivantes : principale est affirmative et que la conséquence
a la troisième personne du singuher de l’indica¬ est présentée comme un fait réel : Il est
tif présent (il point; très rare), de l’imparfait méticuleux au point qu’il en est ridicule. Il s’est
(ilpeignait; rare), du passé simple (ilpoignit; endetté à un point tel qu’il doit vendre ses
très rare), du subjonctif (qu’il poigne, qu’il propriétés de province.
peignît; très rare), des temps composés (il a
b/ Parfois avec le conditionnel, quand la prin¬
point, il avait point; très rare), a l’infinitif
cipale est affirmative, pour exprimer que la
(poindre, littéraire, mais assez fréquent), au
consé(^uence est soumise a une condition ; Il s’est
participe présent adjectivé (poignant, littéraire
engage à tel point qu ’il ne pourrait pas revenir sur
mais assez fréquent) et dans le proverbe vieilli sa decision si les choses tournaient mal.
Oignez vilain, il vous poindra ; peignez vilain,
il vous oindra. V De nos jours, le sujet de c/ Parfois, mais rarement, avec le subjonctif
poindre est toujours un nom de chose ; La quand la principale est affirmative et que la
douleur qui lui poignait le cœur. conséquence est présentée comme un fait voulu ;
Il a préparé son examen avec un soin extrême, au
3 De nos jours, dans l’emploi intransitif, au point qu ’aucune question ne puisse le prendre au
sens de « apparmtre », ne s’emploie prati(jue- dépourvu. ▼ Ce tour est peu conseille.
ment qu’aux formes suivantes ; à la troisième
personne du singulier de l’indicatif présent (Le d/ Normalement avec le subjonctif, quand
jour point), du futur (Le jour poindra), du la principale est négative ou interrogative :
conditionnel (Le jour peindrait), des temps Nous ne sommes pas dépourvus d’arguments au
composés (Le jour a point, avait point), ainsi point que nous soyons incapables de répondre
qu’à l’infinitif (Le jour va poindre). Les formes à ses critiques. Doutez-vous de vous-même à ce
le jour point et le jour va poindre sont assez point que vous ayez peur de lui parler ?
POINT DE VUE
610

6 Point de vue. Sans trait d’union. — PI. : des point de vue > point 1 (6 et 7).
points de rue.
pointer v. t. ou v. i. T Peut_ s’employer
1 Au point de vue de, du point de vue de, sous intransitivement au sens de « paraître, apparaî¬
le point de vue de, dans le point de vue de. tre, surgir, poindre » quand le sujet désigne une
plante qui sort de terre, un bourgeon, mais non
a/ Dans la langue très surveillée, on préfé¬
quand il désigne le soleil, le jour, l’aube. On
rera du point de vue de à la forme au point de
peut donc écrire Les bourgeons commencent à
vue de, admise de nos jours, mais qui a été
pointer, mais on écrira Le jour commence à
parfois critic[uée. La forme sous le point de vue
de est vieillie; dans le point de vue de est poindre.
franchement archaïque.
pointe sèche, pointe-sèche Attention à l’emploi
b/ Dans la langue surveillée, on évitera les du trait d’union.
tours comprenant un possessif, à mon (ton,
son...) point de vue, et l’on écrira plutôt à mon 1 Toujours en deux mots, sans trait d’union ;
(ton, son...) avis ou pour ma (ta, sa...) part. la pointe sèche (ou la pointe), outil de graveur
(Les burins et les pointes sèches étaient rangés
c/ On évitera soigneusement les tours ellipti¬ sur la table du graveur). De même : à la pointe
ques tels que au point de vue prix et l’on écrira sèche, locution adverbiale ou adjective (Graver
plutôt au point de vue du prix ou (mieux à la pointe sèche. Une gravure à la pointe sèche).
encore) en ce qui concerne le prix, pour le prix :
Pour le prix, ces deux appareils sont compara¬ 2 Quand le mot désigne la technique, le
bles, mais, pour la qualité, je vous conseille procédé ou bien une estampe obtenue par ce
celui-ci. procédé, on écrit soit pointe sèche (orthographe
de l’Académie), soit pointe-sèche (orthographe
d/ L’expression du (au) point de vue peut, qui tend à se répandre) : Ce graveur préféré la
très correctement, en revanche, être suivi d’un pointe sèche (ou la pointe-sèche) à l’eau-forte.
adjectif : du point de vue moral, ce procédé est Une belle collection de pointes sèches (ou de
irréprochable. Examinons, du point de vue pointes-sèches). On préférera pointe-sèche, avec
stylistique, ce texte de Rousseau. trait d’union.
8 Point de non-retour. Expression de la langue 3 On écrit, sans trait d’union, un compas à
des journaux (calque de l’anglais des Etats-Unis pointes sèches, dont chaque branche se termine
point of no return). Admis dans la langue par une pointe métallique, mais, avec trait
cursive. A éviter dans le style soutenu. d’union, une pointe-sèche, un tel compas (pl. :
des pointes-sèches).
9 Points cardinaux. Pour l’usage de la majus¬
cule dans les noms des points cardinaux > est,
levant, midi, nord, occident, orient, ouest, sud. point-virgule n. m. La forme point et virgule
est nettement vieillie. — Pl. : des points-virgules.
— Jamais suivi d’une majuscule.
2. point adverbe de négation > ne.
1 L’adverbe pas appartient à tous les registres, poireau n. m. La forme porreau est vieillie et
point appartient au registre de la langue écrite populaire.
soutenue. — D’autre part, pas s’emploie dans
les tournures partitives et dans les tournures pois n. m. Légume. — Orthographe et
non partitives, tandis que point s’emploie expressions.
surtout dans les tournures partitives > pas 2
(I, 1 et 2). On peut dire : Je n’ai pas d’argent 1 Ne pas écrire un pois, des pois, légume
ou Je n’ai point d’argent. Il n’y a pas de nuages (Manger des petits pois), comme le poids (Le
ou II n’y a point de nuages. En revanche, on poids est de deux cents grammes), ni comme
évitera : Je n’ai point la somme (préférer Je n’ai la poix, matière visqueuse (Un fil enduit de
pas la somme). Je n’ai point mille francs poix).
(préférer Je n’ai pas mille francs). Il n’y a point
2 Sans trait d’union : des pois cassés, des pois
que toi sur terre (préférer II n’y a pas que toi
chiches, des petits pois, des pois de senteur.
■ sur terre). On évitera aussi l’emploi de point
avec beaucoup de : Je n ’aipas beaucoup d’argent
(mieux que Je n’ai point beaucoup d’argent). poisson n. m. Orthographe des expressions et des
dérivés.
2 Peu ou point > peu (VI, 2).
1 Sans trait d’union : poisson blanc (chevesne),
poisson pilote, poisson plat, poisson rouge,
3. point Signe de ponctuation. Pour l’usage des poisson volant.
deux points, du point d’exclamation, du point
d’interrogation, des points de suspension > 2 Avec un trait d’union : poisson-chat (des
annexes. poissons-chats), poisson-clown (des poissons-
611 POITRAIL

clowns), poisson-épée (des poissons-épées), pois- policlinique, polyclinique Deux noms féminins
son-lune (des poissons-lunes), poisson-porc-épic homophones à ne pas confondre.
(des poissons-porcs-épics) [depwasSpoRkepik],
poisson-scie (des poissons-scies), poisson-soleil 1 policlinique (du grec polis « ville ») Etablis¬
(des poissons-soleils). ▼ Dans le nom composé sement (géré par la ville) qui est annexé à un
poisson-de-mai, le deuxième élément reste hôpital et où l’on donne des soins à des malades
mvariable au pluriel : des poissons-de-maL qm ne sont pas hospitalisés.

3 Deux n dans les dérivés : poissonnerie, 2 polyclinique (du grec polus « nombreux »)
f issonneux, poissonnier, poissonnière n. f. ^lat
poisson).
Clinique qui comprend plusieurs services spé-
ciaUses et où l’on soigne des maladies cüverses.

poliment adv. T Pas de e muet intérieur ni


poitrail n. m. — PL : des poitrails.
d’accent circonflexe sur le L
poix n. f. Ne pas écrire la poix, matière visqueuse
poliomyélite n. f. Maladie. — S’abrège familiè¬
(Fil enduit de poix), comme le poids (Le poids
rement en polio. — Attention à la place de l’y.
est de deux cents grammes), ni comme un pois,
— Dérivé : poliomyélitique adj. ou n.
des pois, légume (Manger des petits pois).
polisson n. m. Le féminin polissonne prend deux
polaire adj. ou n. f. Pas d’accent sur le o. — Avec
n, ainsi que les dérivés : polissonner,
xm P minuscule : le cercle polaire, les régions, polissonnerie.
les zones polaires. — Avec un P majuscule :
Vétoile Polaire ou la Polaire. politesse n. f. Avec un seul 4 comme poli.
polariser v. t. Orthographe et sens abusif. polka n. f. ou n. m. La polka : danse, air de danse.
1 Pas d’accent sur le o. De même : polarimètre, PI. : des polkas [ka]. — Un pain polka ou un
polarisation, polariscope, polarisé, polariseur, polka : pain marqué de bandes croisées. PI. :
polarité, polarographie. des pains polka (plutôt que des pains polkas),
des polkas.
2 Dans la langue des journaux, s’emploie au
sens de attirer (en un seul point, sur un seul polo n. m. Sport ; béret; chemisette. — PI. : des
sujet), concentrer, mobiliser: L’hostilité polos — Invariable en apposition : des chemises
contre la police avait polarisé les désirs diffus polo.
de révolte de toute la jeunesse. Ces événements
ont polarisé l'attention de l’opinion publique A poltron adj. ou n. Deux n dans le féminin
éviter dans le style soutenu (ainsi que polarisa¬ poltronne, ainsi que dans le dérivé poltronnerie.
tion). — (argot universitaire) Etre polarisé,
être obsédé, être intéressé par une seule poly- Préfixe (du grec polus « nombreux »). Les
chose ; La politique le passionne, il est drôlement composés en poly s’écrivent en un seul mot sans
polarisé! trait d’union, qu’ils commencent par une
consonne (polychrome, polychromie, polypho¬
polder n. m. Mot néerlandais francisé. — nie, polyphonique, etc.) ou par une voyelle
Prononciation : [poldea]. — PI. ; des polders (polyaciae, poîyaddition, pofyalcool polyem¬
[-dea]. bryonie, polyorchidie, polyurie, etc.).

pôle n. m. Avec un accent circonflexe sur le o, polyclinique, policlinique > policlinique.


à la différence de polariser, polarimètre, etc. >
polariser. — Avec un p minuscule et un A ou polyester [poliestEn] n. m. Avec t et non -th-,
un S majuscule : le pôle Nord, le pôle Sud (en à la différence de polyéthylène. — Pas un nom
abrégé fe pôle K, le pôle S.). — Avec un P déposé, donc pas de majuscule.
majuscule : le Pôle (= le pôle Nord ou le pôle
Sud). ▼ En revanche, on écrit : le pôle nord, polyéthylène ou polythène n. m. Matière
le pôle sud d’une aiguille aimantée, d’un plastique. — Avec -th- et non t à la différence
aimant de polyester. — Pas un nom déposé, donc pas
de majuscule.
police n. f. Sans trait d’union : police secours.
— Avec deux fois p minuscule : le préfet de polyglotte adj. ou n. Qui parle plusieurs langues.
police. — Avec deux t

policier, ière adj. ou n. m. Pas de forme pour polynôme n. m. Expression algébrique. — Se


le féminin : une femme policier, et non *une prononce avec le deuxième o fermé [polinom]
policière. et s’écrit avec un accent circonflexe sur ce o.
POLYPE 612

polype n. m. Avec un y. De même : polypier. 2. ponceau adj. Rouge vif. T Toujours invaria¬
ble : Des rideaux ponceau. Des robes rouge
polyptjrque n. m. Au Moyen Age, liste de biens ponceau.
ecclésiastiques. T Deux fois y.
poncif n. m. Finale en -if. — PI. : des poncifs
polysyllabe ou polysyllabique adj. Le s unique — Dans l’emploi adjectif (nettement vieilli),
se prononce [s] : [polisilab ; polisilabik]. — reste invariable : Des procédés des idées poncif.
Seul polysyllabe peut être substantif ; Un mot
polysyllabe ou, plus fréquenunent. Un mot ponctuel adj. Deux / dans le féminin ponctuelle
polysyllabique. Un polysyllabe. et dans l’adverbe ponctuellement Un seul / dans
ponctualité. — Dans la langue moderne,
polytechnique adj. ou n. f Avec un E majuscule s’emploie souvent au sens de isolé, limité,
et un /> minuscule : l’Ecole polytechnique. — localisé ou de dispersé ou de individuel,
Avec un P majuscule : Polytechnique n. f (Son particulier, spécial : Des actions ponctuelles Des
fils est entré à Polytechnique). recherches ponctuelles Cet emploi n’est pas
vraiment incorrect. A éviter cependant dans le
polythéisme n. m. Avec accent aigu sur le e et style soutenu de caractère très littéraire.
sans tréma sur le L De même : polythéiste.
pondéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
polyvalent, ente adj. ou n. m. Finale en -ent, -aux : Des dosages pondéraux.
-ente.
pondoir n. m. Finale en -oir.
pommade n. f Avec deux m. De même :
pommader. pondre n. m. Conjugaison et emploi
pléonastique.
pomme n. f Dans la langue de la cuisine et de 1 Conjug. 91. Je ponds tu ponds, il pond, nous
la restauration, forme abrégée de pomme de pondons, vous pondez, ils pondent — Je
terre : Des pommes sautées, rissolées. Des pondais — Je pondis — Je pondrai — Je
pommes frites Des pommes chips > chips. — pondrais. — Ponds pondons, pondez. — Qpe
Avec le complément invariable : des pommes je ponde. — Que je pondisse. — Pondant —
vapeur, des pommes Pont-Neuf. Pondu, ue.

pommeau n. m. Avec deux m. 2 Dans la langue surveillée, on évitera le


pléonasme pondre un œuf, pondre ses œufs et
pomme de terre n. f Pas de traits d’union. — l’on écrira : La poule chante, elle a pondu (et
PI. : des pommes de terre. — S’abrège parfois non elle a pondu un œuf). Les tortues marines
en pomme > pomme. — Pommes de terre en viennent pondre dans le sable (et non viennent
robe de chambre (des champs) > robe. pondre leurs œufs dans le sable). — En
revanche, il n’y a pas pléonasme si œuf est
pommeler (se) v. pron. Conjug. 13. Le ciel se accompagné d’un numéral ou d’un qualificatif ;
pommelle, se pommellera. Cet oiseau ne pond qu’un œuf par an. Notre
poule pond quatre ou cinq œufs par semaine.
Pompadour Avec un P majuscule et invariable : Cet oiseau pond des œufs gris, tachetés de vert
Le style Pompadour. Des sièges Pompadour. Des
robes Pompadour. poney n. m. N’est pas le petit du cheval, comme
le poulain, mais un cheval de race très petite.
pompier n. m. Avec un trait d’union : sapeur- — Finale en -ey. — PI. : des poneys
pompier (des sapeurs-pompiers).
pont n. m. Nom des ponts; orthographe des
pompon n. m. Avec om, puis on. — Sans trait expressions; dérivés.
d’union : une rose pompon. Généralement inva¬ I Nom des ponts.
riable (des roses pompon), mais le pluriel des roses
pompons est admis aussi, et même plus logique. 1 Normalement avec un p minuscule, avec
une majuscule à l’adjectif ou au complément,
pomponner v. t. Avec deux n. et sans trait d’union : le pont Royal, le pont de
l’Archevêché, le pont de la Concorde, le pont
ponce n. f. Sans trait d’union ; la pierre ponce Victor-Hugo, le ; pont Notre-Dame, le pont
(ou, plus rare, la ponce). PI. : des pierres ponces Saint-Michel, etc.
2 T Avec deux majuscules et un trait
1. ponceau n. m. Petit pont. — PI. ; des d’union : le Pont-Neuf, le Petit-Pont, lePont-au-
ponceaux. Double, le Pont-au-Change.
613
PONT AUX ÂNES

II Orthographe des expressions. un P et un R minuscules : un pont-neuf ime


1 Sans trait d’union : le pont avant (des ponts chanson populaire (vieux) ou une tartelette.
avant), le pont arrière (des ponts arrière), un PI. : des wnts-neufs (mieux que des pont-neuf).
pont basculant (des ponts basculants), un pont — En général avec des majuscules et toujours
à bascule (des ponts à bascule), un pont invariable : des pommes Pont-Neuf (terme de
cantilever (des ponts cantilever ou des cantile- cuisine).
vers), un pont a coulisse (des ponts à coulisse),
un pont dormant (des ponts donnants), un pont pool n. m. (anglicisme) Prononciation : [pul]. PI. :
élévateur (des ponts élévateurs), un pont levant des pools [pul]. — Pour remplacer cet an^i-
(des ponts levants), un pont roulant (des ponts cisme, on pourra employer l’un des équivalents
roulants), un pont suspendu (des ponts sus¬ frMçais suivants : entente (commerciale, indus¬
pendus), un pont tournant (des ponts tour¬ trielle ; entente de producteurs) ; cartel, consor¬
nants), un pont transbordeur (des ponts trans¬ tium ; communauté (européenne du charbon et
bordeurs), un pont volant (des ponts volants). de l’acier) ; groupe (de travail) ; équipe (de jour¬
— De même : un pont de bateaux (des ponts nalistes, de dactylos), atelier (de dactylos).
de bateaux), un pont aux ânes (des ponts aux
ânes), un pont d’or (des ponts d’or), un faux pope n. m. Prêtre dans les Eglises orthodoxes.
pont (des faux ponts) ou, parfois, un faux-pont. — Pas de P double.
— Avec deux majuscules : Les Ponts et Chaus¬
sées [pSze/ose]. popote n. f ou adj. Avec un seul t. — Comme
nom, prend la marque du pluriel : Des popotes
2 Avec un trait d’union : un pont-aqueduc de sous-officiers. — Comme adjectif, mvaria-
(des ponts-aqueducs), un pont-canal (des ponts- ble : Ces bonnes femmes sont très popote.
canaux), un pont-levis (des ponts-levis), un
pont-portique (des ponts-portiques), un pont- popuMre, populeux Deux adjectifs à bien
promenade (des ponts-promenade), un pont-rail distinguer.
(des ponts-rail), un pont-route (des ponts-route).
— De même : un deux-ponts fmais un avion 1 populaire Habité par des gens du peuple
à deux ponts). (ouvriers, artisans) : Un quartier populaire de
la périphérie, à la population clairsemée, coupé
3 En un seul mot, sans trait d’union : un de terrains vagues et de jardins de maraîchers.
entrepont (des entreponts).
2 populeux, euse Où la population est dense,
III Dérivés : ponté, ée, pontée (n. f.), ponter, très nombreuse: Certains quartiers bourgeois,
pontet, pontier. comprenant de grands immeubles de dix à
quinze étages, sont très populeux
pont aux ânes n. m. Sans traits d’union. —
Prononciation : [p5tozan]. T Le pluriel des porc-épic n. m. T Se prononce toujours [ponke-
ponts aux ânes se prononce aussi [pStozan], pik], même au pluriel : des porcs-épics
malgré le -s de pont. [poRkepik].

pontet n. m. Partie d’une arme à feu. — Finale pore n. m. Ne pas écrire pore, orifice (Les pores
en -et. de la peau), comme porc, cochon, ni comme
port (Un port de mer. Un beau port de tête. Le
pontife n. m. Avec s et p minuscules : le port d’une lettre. Les ports [cols] pyrénéens). —
souverain pontife. — Dérivés : pontifical, Dérivés : poreux, porosité. T Toujours mas¬
pontificat. culin : Un pore étroit.

pontifical, ale, aux adj. Masculin pluriel en porno (familier) Le porno: la pornographie. —
-aux : les ornements pontificaux. Comme adjectif, toujours invariable : Des films
porno. Des publications porno.
pont-l’évêque n. m. Avec des minuscules : du
pont-l’évêque (Un morceau de pont-l’évêque). porphyre [poRfis] n. m. Avec ph et y. De même :
Avec deux majuscules : du fromage de Pont- porphyrique, porphyrite, porphyriser, por-
l’Evêque. ▼ Toujours invariable ; des pont- phyroïde.
l’évêque.
1. port n. m. L’expression port de mer n’est pas
pont-levis [pSlovi] n. m. Finale en -is. — PL : un pléonasme, car il existe aussi des ports
des ponts-levis. fluviaux : Le projet de Paris port de mer a été
abandonné. Rouen, à la fois port fluvial et port
pont-neuf n. m. Avec un P et un A majuscules : de mer. — Avec deux majuscules et un trait
le Pont-Neuf nom d’un pont de Paris. — Avec d’union : le Vieux-Port (de Marseille).
PORTABLE 614

2. port n. m. Action de porter : Se mettre au port porte-fenêtre, porte est le nom féminin la porte,
d’armes (avec un s à arme), présenter les et non le préfixé porte- tiré du verbe porter :
armes. Port d’arme prohibée (sans -s à arme), des portes-fenêtres.
délit qui consiste à porter sur soi une arme 3 En ce qui concerne le pluriel, il est difficile
interdite. de fixer une règle. Voir ct-dessous chaque mot
à l’ordre alphabétique.
3. port n. m. Col, dans les Pyrénées : Le port de
Venasque. Saint-Jean-Pied-de-Port. porte-aéronefs n. m. Invariable : des porte-
aéronefs.
portable adj. T On dit très correctement ;
Créance, redevance portable (par opposition à porte à faux, porte-à-faux Deux expressions
quérable). Ce vêtement est encore portable à bien distinguer par la graphie.
(= mettable). En revanche, ne doit pas être
employé comme synonyme de portatif (faute 1 En porte à faux (sans traits d’union) loc. adv.
due à l’influence de l’anglais) : Machine à écrire ou adj. La couverture des tribunes du stade est
portative, et non *portable. en porte à faux. Une grande surface de béton
en porte à faux. — (figuré) Dans une posi¬
portail n. m. — PI. ; des portails. tion fausse : Cette déclaration imprudente du
ministre a mis le gouvernement en porte à
portant Sans trait d’union : à bout portant faux.
2 Un porte-à-faux (avec deux traits d’union)
portatif^ ive > portable. n. m. inv. Elément, surface en porte à faux :
Un immense porte-à-faux de béton couvrira les
1. porte n. f. Expressions fautives ; orthographe tribunes du stade. — PL : des porte-à-faux.
des locutions ; dénominations géographiques ou
historiques. porte-aiguille, porte-aiguilles Deux noms
1 On écrira : La clef est à la porte ou sur la porte masculms à bien distinguer.
(et non * après la porté). Il m'attendait sur le pas 1 porte-aiguille (chirurgie) Pince qui sert à
de la porte ou sur le seuil de la porte (et non *sur maintenir une aiguille à sutures. — (technique)
la porte). Trouver porte close (et non * porte de
Pièce de machine qui porte une aiguille. — PI. :
bois, mais on dit trouver visage de bois, trouver
des porte-aiguille ou des porte-aiguilles.
la porte fermée, en allant voir quelqu’un).
2 porte-aiguilles Etui où l’on met des aiguilles
2 Sans trait d’union : Habiter porte à porte. Aller
à coudre. — Invariable : des porte-aiguilles.
de porte en porte.
3 Avec un trait d’union : Faire du (le) porte-amarre n. m. ou adj. Invariable ; des
porte-à-porte, du démarchage à domicile. Une porte-amarre, des canons porte-amarre.
porte-fenêtre (des portes-fenêtres).
porte à porte, porte-à-porte Deux expressions
4 Avec un p minuscule : La porte de Vincennes.
à bien distinguer par la graphie.
La porte Champerret. La porte Saint-Denis. La
porte Saint-Martin, etc. 1 porte à porte (sans traits d’union) loc. adv.
ou adj. Ils habitent porte à porte. Deux
5 Avec un P majuscule : la Porte, la Sublime
logements porte à porte.
Porte, le gouvernement ottoman. Les Portes de
Fer, nom de divers défilés ou cols sur le Danube, 2 le porte-à-porte (avec des traits d’union) n.
en Algérie, dans le Caucase. m. inv. Démarchage à domicile : Il fait du
porte-à-porte.
2. porte adj. Sans trait d’union ; la veine porte,
les vaisseaux portes, les systèmes portes. porte-assiettes n. m. Invariable : des porte-
assiettes.
porte- Composés en porte-idu verbe porter).
porte-avions n. m. Invariable : des porte-avions.
■ 1 Presque toujours en deux mots avec un trait
d’union, sauf porteballe (des porteballes),
porte-bagages n. m. Invariable: des porte-
portechape (des portechapes), portefaix (des
bagages.
portefaix), portefeuille (des portefeuilles), porte¬
manteau (des portemanteaux), ainsi que porte¬
mine (écrit aussi porte-mine) et portemors (écrit porteballe n. m. V En un seul mot, sans trait
aussi porte-mors). d’union. — PI. : des porteballes.

2 Le premier élément porte- est toujours porte-bannière n. m. — PI. : des porte-bannière


invariable. T Dans le nom composé une ou des porte-bannières.
615
PORTE-BILLETS

porte-billets n. m. Invariable : des porte-billets. introduit par de (Nous sommes hors de portée de
nos ennemis). — La seconde, hon de la portée
porte-bonheur n. m. Invariable : des porte- de, hors de ma (ta, sa...) portée ne peut s’em¬
bonheur. ployer absolument (Il était déjà hors de la portée
de ma carabine. Cela est hors de ma portée).
porte-bouquet n. m. — PI. : des porte-bouquet
ou des porte-bouquets. porte-enseigne n. m. — PI. : des porte-enseigne
ou des porte-enseignes.
porte-bouteilles n. m. Invariable : des porte-
bouteilles. porte-étendard n. m. — PI. : des porte-étendard
ou des porte-étendards.
porte-cartes n. m. Invariable : des porte-cartes.
portefaix n. m. Prononciation : [pontafe]. T En
portechape n. m. ▼ En un seul mot, sans trait un seul mot, sans trait d’union. — Invariable :
d’union. — PL : des portechapes. des portefaix.

porte-chapeaux n. m. Invariable : des porte- porte-fanion n. m. — PI. : des porte-fanion ou


chapeaux. des porte-fanions.

porte-cigares, porte-cigarettes n. m. Invaria¬ porte-fenêtre n. f. ▼ Pas un composé du verbe


ble : des porte-cigares, des porte<igarettes. porter, mais du nom féminin porte. PI. : des
portes-fenêtres (avec -s à porte et à fenêtre).
porte-clefs ou porte-clés n. m. Invariable : des
porte-clefs ou des porte-clés. portefeuille n. m. T En un seul mot, sans trait
d’union. — PI. : des portefeuilles.
porte-conteneurs n. m. Invariable : des porte-
conteneurs. porte-fort n. m. (droit) Clelui qui se porte garant
d’un engagement. — Invariable : des porte-fort.
porte-crayon n. m. — PI. : des porte-crayon ou
des porte-crayons. Porte-Glaive Toujours invariable et toujours
avec un P et un G majuscules ; les chevaliers
porte-croix n. m. Invariable : des porte-croix. Porte-Glaive ou les Porte-Glaive, ordre alle¬
mand (1208-1237).
porte-crosse n. m. PI. : des porte-crosse ou des
porte-crosses. porte-greffe ou porte-greffes n. m. Invariable ;
des porte-greffe (pluriel de un porte-greffe) ou
porte-documents n. m. Invariable : des porte- des porte-greffes (pluriel de un porte-greffes).
documents.
porte-hauban ou porte-haubans n. m. — PL :
porte-drapeau n. m. — PI. : des porte-drapeau des porte-haubans.
ou des porte-drapeaux.
porte-hélicoptères n. m. Invariable ; des porte-
portée n. f. Fmale en -ée. hélicoptères.
1 Une portée de. Normalement suivi d’un nom porte-jarretelles n. m. Invariable : des porte-
au pluriel ; Une portée de chiots, de lapins, de jarretelles.
rats.
2 A portée de. S’emploie surtout dans des porte-liqueurs n. m. Invariable : des porte-
expressions figées, telles que à portée de voix, liqueurs.
à portée de la main, à portée de fusil, de canon.
porte-malheur n. m. Invariable: des porte-
3 A la portée de, à ma (ta, sa...) portée. malheur.
Accessible à : Cet hôtel est luxueux, il n’est pas
à la portée de toutes les bourses. Ce travail est portemanteau n. m. ▼ En un seul mot, sans
trop difficile, il n’est pas à ma portée. trait d’imion. — PL : des portemanteaux.
4 Hors de portée (de), en face de hors de la
portée de, hors de ma (ta, sa...) portée. (Hes deux portemine ou porte-mine n. m. — Pi. : des
expressions sont correctes. La première, hors portemines; des porte-mines ou des porte-mine.
de portée (de), est la plus usitée. Elle peut
s’employer absolument (Déjà son adversaire porte-monnaie n. m. Invariable : des porte-
était hors de portée) ou avec un complément monnaie.
PORTEMORS 616

portemors ou porte-mors n. m. Prononciation ; d’union : portrait charge (des portraits charges).


[poRtomoR]. — PI. : des portemors ou des — Dérives : portraiture, portraitiste.
porte-mors.
portraiturer v. t. Légèrement familier. Dans le
porte-musc n. m. Animal (chevrotain d’Asie). style soutenu, on préfère faire le portrait de.
— Invariable : des porte-musc.
Port-Salut n. m. Fromage. T Nom déposé, donc
porte-musique n. m. Invariable ; des porte- avec des majuscules. — Invariable : des Port-
musique. Salut.

porte-papier n. m. Invariable : des porte-papier. portuaire adj. Finale en -aire.

porte-parapluies n. m. Invariable : des porte- portugais, aise adj. ou n. Du Portugal ; La


parapluies. population portugaise. Les Portugais. — N. m.
Le portumis : langue. — N. f. La portugaise :
porte-parole n. m. Invariable : des porte-parole. huître. V On évitera la faute fréquente
*portuguais.
porte-plat n. m. — PI. : des porte-plat ou des
porte-plats. portulan n. m. Autrefois, carte marine. — Finale
en -an.
porte-plume n. m. Invariable : des porte-plume.
pose, panse > pause.
porter v. t. Expressions.
posément adv. Pas de e muet intérieur.
1 Avec le complément toujours au singulier :
porter témoignage.
poser On dit poser au, à la, se donner le genre
2 Sans trait d’union ; La dalle porte à faux de, affecter d’être (Il pose à l'esprit fort. Elle
(mais un porte-à-faux n. m.). pose d la femme de tête) et se poser en ou comme,
se présenter en, s’affirmer comme (Il se pose
3 L’adjectif fort est le plus souvent invariable
en défenseur des libertés. Il se pose comme le
dans se porter fort pour quelqu'un, être son
seul garant de la légalité).
garant, sa caution : Elles se sont portées fort
pour leur frère.
poser, panser > pauser.
4 L’adverbe beau est toujours invariable dans
porter beau : Malgré leur âge, ces dames portent poseur, euse n. m. ou f. ou adj. Le poseur de
beau. moquette. — Je n'aime pas les poseurs, les
prétentieux. Elle est très poseuse. T Ne pas
porte-savon n. m. — PI. : des porte-savon ou des écrire *pauseur.
porte-savons.
positionner v. t. Emploi correct dans la
porte-serviettes n. m. Invariable : des porte- langue de la banque (Positionner un compte)
serviettes. et dans divers emplois techniques (Positionner
une pièce sur une machine-outil Positionner une
porte-voix n. m. Invariable : des porte-voix. batterie ennemie, un avion Positionner un
produit par rapport à une clientèle donnée). En
portion n. f. Composé : demi-portion (des demi- dehors de ces emplois spéciaux, on évitera
portions). — Dérivé (avec deux n) : portionnaire positionner et l’on écrira plutôt placer, poser,
n. m. (celui qui a droit à une part d’héritage). mettre, installer, disposer, situer, etc. : Il faut
placer (et non positionner) les bagages sur la
porto n. m. Avec un p minuscule ; du porto (Une galerie de toit de manière qu'ils ne déséquili¬
bouteille de porto. Boire du porto). — PI. : des brent pas la voiture. Même remarque pour
portos [-to]. — Avec un P majuscule : du vin positionnement.
de Porto.
posséder v. t. Conjug. 11. Il possède, mais il
portoricain, aine adj. ou n. De Porto Rico : La possédera, il posséderait
population portoricaine. Les Portoricains. T En
un seul mot, à la dilférence du nom de l’île, possesseur n. m. Avec deux fois s double — Pas
Porto Rico. de forme pour le féminin. Le mot *possesseuse
n’existe pas. On écrira ; Elle est possesseur
portrait n. m. Avec un trait d’union : portrait- d'une partie des actions ou, mieux. Elle
robot (des portraits-robots). — Sans trait possède...
617
POSSESSION

possession n. f. Avec deux fois s double. Deux (= la meilleure des solutions qu’il soit possible
n dans le dérivé : p<messionnel, elle. — Deux de choisir) et Choisissons la meilleure des
expressions à bien distinguer. solutions possibles (= la meilleure des solutions
1 Etre en possession de. Détenir, posséder : parmi celles qui sont possibles, c’est-à-dire
Mon frère est en possession de tous ces applicables).
documents. II Expressions diverses.
2 Etre en la posseæion de. Etre détenu par, 1 On peut dire très correctement : Agissez
appartenir à : Ces titres et ces documents sont le plus vite qu’il vous sera possible ou le plus
en la possession de mon frère. vite qu’il sera possible ou encore le plus vite
possible.
possessoire adj. ou n. m. (terme de droit) Finale
en -oire. 2 n est possible que. Est normalement suivi
du subjonctif : Il est possible qu’elle vienne, et
possible adj. ou n. m. Accord et expressions. non qu’elle viendra. On évitera l’emploi du
conditionnel marquant l’éventuahté et l’on
I Accord de possible. tournera autrement (en employant peut-être) :
Elle viendrait peut-être, si nous lui faisions des
1 Quand possible n’est pas accompagné d’un
avances, mieux que II est possible qu’elle
superlatif relatif et qu’il est attribut ou épithète
viendrait, si nous lui faisions des avances. — De
d’un nom, il prend la marque du pluriel : Ces
même. Il n ’est pas possible que est toujours suivi
solutions sont très possibles Nous avons deux
du subjonctif. — En revanche. Est-il possible
moyens possibles II a commis toutes les erreurs
que (suivi le plus souvent du subjonctif) peut
possibles T On écrit Le meilleur des mondes
se construire avec l’indicatif, pour souligner
possibles. Ici il ne s’agit pas de l’expression le
l’impossibilité ou l’invraisemblance du fait
meilleur possible, mais il faut analyser en « le
exprimé par la subordonnée: Est-il possible
meilleur des mondes parmi les divers mondes
qu ’il a commis cette erreur ? On entend par là :
qui ont la possibilité d’exister ». Voir ci-
« Non, il ne peut avoir commis cette erreur ! ».
dessous, I, 5.
On emploie parfois aussi le conditionnel, pour
2 Dans les expressions adverbiales le plus exprimer une éventualité: Est-il possible qu’il
possible, le moins possible, le mieux possible accepterait, si nous l’invitions? L’emploi de
portant sur un verbe, un participe ou un l’indicatif et du conditionnel après est-il possible
adverbe, possible est toujours invariable ; Elles que devient cependant rare dans la langue
travaillent le plus possible. Les cordes doivent moderne. On usera de ces deux modes avec
être tendues le plus possible. Les charpentes prudence.
doivent être construites le mieux possible. Les
3 Possible que subjonctif. Tour elliptique
longueurs seront calculées le plus exactement
pour II est possible que. Cüe tour appartient à
possible.
la langue familière: Possible qu’il ne soit pas
3 Le plus (le moins) possible de nom. content, après tout I
Possible reste invariable : Trouvez-moi le plus 4 Au possible. Equivaut à autant qu’il est
possible de photographies inédites. Essayons de
possible. Se place toujours après un adjectif.
commettre le moins possible d’erreurs. Appartient à un registre légèrement familier :
4 Le plus (le moins) de + nom possible. Il s’est montré aimable au possible.
Possible reste normalement invariable : Nous 5 V Dans la langue surveillée, on écrira :
inviterons le plus de collègues possible. J’ai dans toute la mesure possible ou dans la mesure
essayé d’oublier le moins de noms possible. du possible, plutôt que dans toute la mesure du
5 Les plus (les moins) + adjectif (ou possible (tour critiqué).
participe) -h possible, les mieux -|- participe
-b possible, les meilleurs possible. Possible reste post Préfixe (du latin post « après »). Les
normalement invariable : Donnez-moi les statis¬ composés en post s’écrivent en un seul mot sans
tiques les plus récentes possible (= qu’il est trait d’union (postcommunion, postcure), sauf
possible de donner). Choisissons les textes les si le second élément commence par un t-
moins altérés possible. Il faut obtenir les (post-traumatique). ▼ Seules exceptions : post-
meilleurs résultats possible (= qu’il est possible abortum (n. m. inv.), post-partum (n. m. inv.),
d’atteindre). ▼ A distinguer du tour Le meilleur post-scriptum (n. m. inv.) — En deux mots et
des mondes possibles, tour dans lequel possible sans trait d’union : post mortem.
ne se rapporte pas à un pronom unpersonnel
il sous-entendu, mais au nom pluriel mondes. postale n. m. Mot de la langue commerciale.
Voir ci-dessus, I, 1. De même, on distinguera Equivalent usuel : mise à la poste (du courrier,
Choisissons la meilleure des solutions possible d’une lettre) > poster.
♦ \
618
POSTDATER

postdater, antidater > antidater. 4 Sans traits d’union : La servante mit un pot
de vin sur la table (= un récipient plein de vin).
poster [pDste] v. t. Mot de la langue commer¬ — Avec des traits d’union : Le ministre aurait
ciale. Equivalent usuel : mettre à la poste (le touché un pot^e-vin (somme d’argent). PI. : des
courrier, une lettre). > postage. pots-de-vin.
5 Avec un o ouvert et la liaison du t même
postérieur, eure adj. Qui a eu lieu après autre au pluriel : un pot à eau [potao], des pots à
chose. — Se construit avec la préposition à: eau [potao] ; un pot à lait [patale], des pots
Les événements postérieurs à la guerre de Cent à lait [potale] ; le pot aux roses [potOROz] ; le
Ans. — Ce mot, comme son antonyme anté¬ pot au noir [pDtonwaR] ; un pot-au-feu
rieur, est, par nature, un coinpmatif. On ne [potofo], des pot-au-feu [potofo].
peut dire, par conséquent, un événement *plus
postérieur ni *moins postérieur : un événement 6 Avec un o fermé et sans aucune liaison, ni
a lieu avant ou après un autre, on ne peut dire au singulier ni au pluriel : un pot à feu [poafo],
qu’il a eu lieu *plus avant ou *]^lus après un des pots à feu [poafo], un pot à beurre
autre. En revâncne, on tolère un événement très [poabœR], des pots à beurre [poabœR] ; un pot
postérieur, un peu postérieur, car un événement à bière [poabJeR], des pots à bière [poabJeR] ;
peut se produire longtemps, peu de temps après un pot a confiture [poakSfityR], des pots à
un autre. On dit aussi, et mieux : bien confiture [poakSfityR] ; un pot à tabac [poa-
postérieur, de beaucoup postérieur, de peu taba], des pots à tabac [poataba] ; un pot à
postérieur. vin [poavê], des pots à vin [poavê].

posteriori (a) > a posteriori. potable adj. Très correct au sens propre : Eau
potable. Eau non potable. — Familier au sens
posthume adj. Avec -th-. figuré de acceptable, passable : Un repas potable.
Des résultats tout juste potables.
posthumement adv. Eviter la forme fautive
*posthumément. pot-au-feu [potofo] n. m. ou adj. Invariable : Des
pot-au-feu [potofo]. Elles sont très pot-au-feu.
post mortem Locution latine qui veut dire
« après la mort » : L’autopsie a décelé des pot-bouille (vieux) Cuisine, ménage. ▼ Toujours
lésions post mortem sur le corps de la victime. féminin : La pot-bouille. — PI. : des pots-
Prononciation : [postmontem]. Invariable. En bouilles.
deux mots, sans trait d’union. — Souvent écrit
en italique dans un texte en romain et en romain pot-de-viu (familier) Somme d’argent donnée
dans un texte en italique. pour obtenir un passe-droit. — PI. : des
pots-de-vin. — Ne pas écrire comme un pot de
post-partum [postpaatom] n. m. 0erme de vin, un récipient plein de vin.
médecine) En deux mots, avec un trait d’union.
Invariable : des post-partum. potentiel, elle adj. ou n. m. Avec -en- et finale
en -tiel, -tielle. — Dérivés : potentialité, poten¬
post-scriptum [postskaiptom] n. m. En deux tiellement, potentiomètre.
mots, avec un trait d’union. Invariable : des
post-scriptum. Abréviation : P.-S. potiron n. m. Plante ; légume. — Finale en -on,
sans -d.
postulant, impétrant > impétrant.
pot-pourri n. m. PI. ; des pots-pourris.
pot n. m. Emploi de la préposition, orthographe
des composés, prononciation. potron- (expressions familières) Dès potron-jaquet
1 Un pot à lait, un pot de lait > à (X, 1, 2 (parfois des potron-jacquet) et dèspotron-minet :
et 3). très tôt, de bon matin. — On évitera de déformer
en dès *patron-jaquet, dès *patron-minet.
2 Sans trait d’union : pot à eau (pot à l’eau est
vieux) ; pot à lait; pot à beurre (pot au beurre pou n. m. T Avec un -x au pluriel : des poux.
est vieux), pot à bière, pot à tabac ; découvrir
le pot aux roses; le pot au noir (région de
poucier, poussier Deux noms masculins
brouillards permanents, aux latitudes équato¬
homophones.
riales), pot à feu (ornement d’architecture).
1 poucier Doigtier qui protège le pouce.
3 Avec des traits d’union : pot-au-feu (invaria¬
— Pièce du loquet.
ble des pot-au-feu) ; pot-bouille n. f. (des
pots-bouilles), pot-pourri (des pots-pourris). 2 poussier Poussière de charbon.
619 POU-DE-SOIE

pou-de-soie > pout-de-soie. aller, venir et courir : Elle se leva et alla fermer
la fenêtre. Je vais au jardin cueillir des cerises.
pouding > pudding. Il est venu chercher le courrier. Je cours acheter
du pain. — On évitera l’ellipse après un verbe
poudmgue [pudég] n. m. Terme de géologie qui autre que les verbes cités ci-dessus et l’on
désigne une roche. — Ne pas confondre avec écrira: Elle bondit pour fermer la fenêtre
pouding, autre graphie de pudding > pudding. plutôt que Elle bondit fermer la fenêtre). On
évitera notamment cette ellipse après un verbe
poudroiement [puduwamâ] n. m. Attention à autre qu’un verbe de mouvement. On écrira :
Ve muet intérieur. Il regarda par la fenêtre pour voir s'il neigeait
encore, et non II regarda par la fenêtre voir s’il
poudroyer v. i. Conjug. 21. Change y en i devant neigeait encore (tour incorrect). En revanche,
un e muet : le chemin poudroie, poudroiera. le tour II regardait tomber la neige est
parfaitement correct. Dans ce cas en effet
pouf n. m. Siège bas; coussin destiné à faire l’infinitif n’exprime pas le but, mais joue le rôle
bouffer la robe. — Avec un seul / — PI. : des du verbe d’une complétive.
poufs.
3 Pour -b infinitif, exprimant la cause. Tour
parfaitement correct : Pour avoir servi pendant
pouffer V. i. Pouffer de rire n’est pas un
trois ans sur un torpilleur, il connaissait bien
pléonasme, mais on dira, tout aussi bien,
le milieu des officiers de marine (= parce qu’il
pouffer tout simplement. — Avec deux f De
avait servi...). Il a été condamné à deux mois
même : pouffemenL
de prison pour avoir frappé un policier.
pouilles n. f pl. Seulement dans l’expression 4 Pour -b infinitif, exprimant la concession.
familière et vieillie chanter pouilles à quelqu ’un, Tour parfaitement correct et assez littéraire :
lui adresser des reproches véhéments. Pour être président, on n’en est pas moins
homme (= quoiqu’on soit président...). Cette
poulailler n. m. Pas de i après le groupe -///-. théorie, pour être vraie dans son ensemble, n’est
pas pour autant entièrement satisfaisante. T Ce
poulain n. m. Finale en -ain. tour ne peut s’employer que si la proposition
à un mode personnel est négative.
poulbot n. m. Type d’enfant parisien pauvre, créé
II Etre pour suivi de l’infinitif.
par le dessinateur Poulbot. — Avec un p
minuscule : Les petits poulbots qui jouent dans 1 Equivaut à « être sur le point de ». Tour
la rue. assez rare, assez littéraire, mais très correct :
Je suis pour partir.
poulette n. f Sans trait d’union : sauce poulette. 2 Equivaut à «destiné à». Tour assez
littéraire, mais très correct : Le luxe de la cour
poulpe Synonyme de pieuvre. — Toujours n’était pas seulement pour distraire le roi et les
masculin, à la différence de pieuvre : Un poulpe courtisans, il devait aussi manifester la puissance
monstrueux. du monarque aux yeux des peuples étrangers.
pouls n. m. Battement de l’artère. — Prononcia¬ 3 Exprime la conséquence. Tour usuel et très
tion : [pu]. — Avec -Is muet. Ne pas écrire correct: Cela n’est pas pour me surprendre
comme pou, insecte. (= cela n’est pas tel que je puisse être surpris).
Cela n’est pas pour nous détourner de nos
poult-de-soie > pout-de-soie. projets. Voilà qui est pour nous déconcerter.
4 Equivaut à « être d’avis de ». Je suis pour
poupe n. f. Arrière d’un bateau. — L’avant refuser cette proposition. Tour relâché. On dira
s’appelle la proue. plutôt être d’avis de : Je suis d’avis de refuser...
pour Préposition d’un emploi très courant en III Pour suivi de l’infinitif, avec une négation.
français. 1 Pour ne m’engager pas (point). Tour
I Sens de pour. La préposition pour exprime archaïque : Pour ne m’engager pas, je différai
principalement le but, mais elle a aussi d’autres encore.
valeurs. 2 Pour ne pas m’engager. Tour usuel,
1 Pour en concurrence avec afin de > afin. moderne et parfaitement correct : Pour ne pas
m’engager, j’ai différé ma réponse.
2 Ellipse de pour devant un infinitif de but
dépendant d’un verbe de mouvement. Cette IV Pour que... ne... pas (point). Seule construc¬
ellipse de pour est parfaitement admise après tion correcte : Il prend toutes les précautions
* >

POUR- 620

pour que l’événement ne le surprenne pas. T On lier. Pour de rire est très familier (langage
évitera le tour relâché *pour ne pas que enfantin).
l’événement le surprenne.
6 Le pour et le contre > contre 2.
V Pour grands que soient les rois. Exprime la
concession et équivaut à « si grands que soient pour- Les composés en pour s’écrivent en un seul
les rois ». Tour littéraire. Se construit avec le mot, sans trait d’union (pourboire, pourchasser,
subjonctif : Ces résultats, pour faibles qu 'ils pourlécher, pourtour, etc.), sauf le pour-soi
fussent, lui apportèrent un encouragement. Pour n. m. inv. (terme de philosophie).
sotte qu’elle soit, elle comprendra qu’on veut la
tromper. Le tour avec inversion, pour sotte pourboire n. m. En un seul mot, sans trait
soit-elle, est rare et peu conseillé : Pour vite d’union. — Avec -e final, comme boire.
qu’ils aillent, nous les rattraperons — L’emploi
de l’indicatif ou du conditionnel se rencontre pour cent Notation et accord du verbe.
parfois : Pour nécessaires que sont ces remar¬
ques, elles ne suffisent pas a nous éclairer. Pour I Notation du pourcentage.
grands que seraient ces risques, ils ne suffiraient
1 Dans un texte littéraire, on écrira plutôt :
pas à nous décourager. Cet emploi de l’indicatif
cinq pour cent; huit pour cent (Le vieil usurier
ou du conditionnel est peu conseillé. T Le tour
exigeait un intérêt de vingt pour cent).
pour si grand que est un archaïsme, qui risque,
de nos jours, d’être interprété comme une faute. 2 Dans un texte didactique, quand il s’agit
On écrira donc : pour grand qu’il soit ou bien d’une proportion, d’une statistique, on écrira
si grand qu’il soit. plutôt : 5 pour 100; 8 pour 100, ou 5 p. 100;
8p. 100 (Un alliage qui contient 4p. 100 de
VI Emploi de pour sans complément. Dans la nickel, 11 p. 100 de cuivre et 85 p. 100 de fer).
langue semi-familière, on admet les tours être
pour, être favorable, partisan, voter pour : Es-tu 3 Dans la langue de la finance et du
pour ou contre ? Moi, je suis plutôt pour. Ils ont commerce, quand il s’agit d’intérêt, de taux
voté pour. Sont considérés comme très familiers d’escompte, de pourcentage d’une somme, on
les emplois tels que : C’est fait pour. C’est étudié écrira plutôt : 5%; 8% (Le taux d’escompte
pour. J’ai fait le nécessaire pour. va être porté à 12 %).
VII Pour demain, pour dans quinze jours. Pour 4 ▼ Ne pas noter le pourcentage en
s’emploie correctement devant un adverbe : Le employant à la fois la notation en chiffres et
départ est pour demain, pour après-demain, la notation en lettres, par exemple : *5pour cent
pour bientôt. — On évitera en revanche, dans ou *cinq pour 100.
la langue surveillée, d’employer pour devant
une préposition. On écrira : Le départ aura lieu II Accord du verbe après... pour cent. Vingt pour
dans quinze Jours (plutôt que Le départ est pour cent de la population approuve. Vingt pour cent
dans quinze jours). Le mariage aura lieu après des candidates sont admisest> cent (III, 1,2 et 3).
les vacances (plutôt que Le mariage est pour
après les vacances). pourlécher v. t. Conjugaison et accord du
participe.
VIII Locutions et expressions.
1 Conju^. 11. Il pourléche, mais il pourléchera,
1 Pour autant que > autant (9). il pourlécherait.

2 Pour moi (toi), au sens de « à mon (ton) 2 A la forme pronominale, accord du participe
avis ». Locution semi-familière. Dans la langue avec le sujet (Elles se sont pourléchées à cette
surveillée, on écrira plutôt selon moi (toi), à idée), mais invariabilité dans se pourlécher les
mon (ton) avis ; Selon moi (ou à mon avis), cette babines, les lèvres (Elles se sont pourléché les
démarche ne s’impose pas. — On ne confondra babines).
pas cet emploi de pour moi avec pour moi
complément d’un adjectif de la proposition pourparlers n. m. pl. De nos jours, toujours au
(emploi correct) : Pour moi, c’est avantageux, pluriel : Des pourparlers internationaux. Entrer
mais pas pour lui (= cela est avantageux pour en pourparlers avec quelqu’un.
moi).
pourpoint n. m. Avec un trait d’union ; à
3 Pour le moins > moins (III, 2). brule-pourpoinL
4 Pour peu que > peu (VI, 6).
pourpre Peut être nom masculin ou nom féminin
5 Poiu" de bon, pour tout de bon. Expressions ou adjectif
du registre familier. L’équivalent soutenu, un
peu vieilli, est : tout de bon. — Pour de vrai I Nom masculin (le pourpre).
(= vraiment, réellement) est également fami¬ 1 Couleur d’un rouge violacé : Le pourpre
621 POURQUOI

profond et chaud de l’amarante. Dans ce sens, décision, le motif d’une action : Pourquoi le
on dit aussi la pourpre, voir ci-dessous II, 2. liège flotte-t-il à la surface de l’eau ? C’est parce
— Couleur héraddique. — (photographie) Oau- qu’il est moins dense que l’eau. Pourquoi
leur complémentaire du vert. — (anatomie) voulez-vous changer d’emploi ? — Parce que je
Pourpre rétinien : pigment des bâtonnets de la suis mal payé. — La locution pour quoi
rétine. introduit une question portant sur la chose au
profit de laquelle ou en faveur de laquelle
2 Mollusque marin qui fournissait une
s’accomplit l’action. La locution équivalente,
teinture rouge : Pêcher le pourpre.
quand il s’agit d’une personne, est pour qui.
II Nom féminin (la pourpre). La locution antonyme est souvent contre quoi :
Mais pour quoi combattent-ils ? pour la liberté ?
1 Dans l’Antiquité, matière colorante extraite pour l’égafité ? Et pour qui meurent-ils ? pour
d’un mollusque marin : La pourpre tyrienne fit leur chef? pour leurs erifants ?
la fortune des Phéniciens.
2 On écrira ce pour quoi plutôt que ce
2 Couleur d’un rouge violacé ; La pourpre pourquoi: Voici ce pour quoi je suis venu vous
merveilleuse des nuages au soleil couchant. trouver.
Dans ce sens, on dit aussi le pourpre, voir
ci-dessus 1, 1. — Rougeur : La pourpre de la 3 Pour quoi, pourquoi devant un infinitif. Si
honte enflamme son visage. T Au sens de l’infinitif est transitif et n’a pas d’autre complé¬
« rougeur », l’emploi du masculin le pourpre ment que quoi, on écrit pour quoi ; Je devrais
est vieilli. lui écrire, mais pour quoi dire ? Il cherche de
l’argent, pour quoi faire ? — Si l’infinitif est
3 Vêtement de couleur pourpre ; Les empe¬ intransitii ou s’il a un complément direct, on
reurs romains revêtaient la pourpre. — Symbole écrit pourquoi : Pourquoi courir si vite ? Pour¬
de la dignité impériale ou royale : Il renonça quoi dire ces sornettes ? Pourquoi faire toutes
à la pourpre impériale. — Iji pourpre romaine : ces recherches ?
la dignité de cardinal.
IV Pourquoi non, pourquoi pas > non (3).
ni Adjectif. D’une couleur rouge violacé. —
Prend la marque du pluriel ; Des n uagespourpres V Emploi substantif. Toujours invariable : Tous
les pourquoi de l’affaire.
pourquoi adv. ou n. m. Constructions et
emplois; confusion possible avec pour quoi. pourrir v. i. ou v. t. Avec deux r. De même :
pourri, pourridié n. m. (maladie des plantes),
I Constructions dans les propositions pourrissage, pourrissement, pourrisseur, pour-
interrogatives. rissoir (finale en -oir), pourriture.
1 Constructions correctes. Avec inversion,
dans l’interrogation directe : Pourquoi est-il pour-soi n. m. inv. (terme de philosophie). V
parti ? Pourquoi son frère est-il parti ? — Sans Avec un trait d’union.
mversion, dans l’interrogation indirecte : Je
vous demande pourquoi il est parti Je vous poursuite n. f On peut dire la poursuite du
demande pourquoi son frère est parti travail, des efforts, des démarches. En revanche,
on n’écrira pas la poursuite du beau temps, de
2 Construction admise dans la langue parlée. la pluie, mais la persistance.
Pourquoi il est parti ? Pourquoi son frère est
parti ? A éviter dans la langue écrite. poursuivre v. t. Conjugaison et expression
3 Construction correcte, mais lourde. Pour¬ critiquée.
quoi est-ce qu’il est parti ? Pourquoi est-ce que 1 Conjug. 103 (comme suivre). Je poursuis, tu
son frère est parti ? A éviter dans le style soigné. poursuis, il poursuit, nous poursuivons, vous
4 Constructions fautives. Pourquoi *qu’il est poursuivez, ils poursuivent. — Je poursuivais. —
parti ? Pourquoi * c’est qu’il est parti ? Je vous Je poursuivis. — Je poursuivrai — Je poursui¬
demande pourquoi *est-il parti Je vomj de¬ vrais. — Poursuis, poursuivons, poursuivez —
mande pourquoi son frère *est-il parti Que je poursuive. — (fiie je poursuivisse. —
Poursuivant. — Poursuivi
n C’est pourquoi. Equivaut à « c’est pour cette
raison que » : Je n’ai pas été prévenu, c’est 2 Poursuivre un but > but (II, 4).
pourquoi je ne suis pas venu à fa réunion.
pourtant adv. A la différence de cependant, qui
III Pourquoi, pour quoi. Deux graphies qui ne n’est guère employé dans la langue parlée
sont pas interchangeables. familière et qui est ignoré de la langue
1 L’adverbe pourquoi introduit une question populaire, pourtant appartient à tous les
portant sur la cause d’un fait ou la raison d’une registres.
• \

POURVOI 622

pourvoi n. m. (terme de droit) V Pas de -e à pourvu, ue adj. V Se construit avec de et non


la fin. avec *en : Des explorateurs bien pourvus de
vivres.
pourvoir Conjugaison et constructions.
pourvu que loc. conj. Toujours avec le subjonc¬
I Conjug. 68. Je pourvois, tu pourvois, il tif : Pourvu qu’il ait des livres, il est heureux.
pourvoit, nous pourvoyons, vous pourvoyez, ils Pourvu qu’il fasse beau demain /
pourvoient. — Je pourvoyais, tu pourvoyais, il
pourvoyait, nous pourvoyions, vous pourvoyiez, poussah n. m. Jouet ; gros homme. — La graphie
ils pourvoyaient. — Je pourvus. — Je pourvoirai poussa est rare. — PL ; des poussahs.
— Je pourvoirais. — Pourvois, pourvoyons,
pourvoyez. — Qpe je pourvoie, que tu pourvoies, pousse Au féminin : une pousse d’arbre. — Au
qu'il pourvoie, que nous pourvoyions, que vous masculin ; un pousse, abréviation de pousse-
pourvoyiez, qu’ils pourvoient. — Que je pour¬ pousse. — Ne pas écrire comme pouce, doigt.
vusse. — Pourvoyant. — Pourvu, ue. V Atten¬
tion au i après à la première et à la deuxième pousse-café n. m. Invariable : des pousse-café.
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous pourvoyions,
pousse-cailloux n. m. (populaire) Fantassin.
(que) vous pourvoyiez. Attention aussi au futur — Invariable ; un pousse-cailloux (avec -x), des
et au conditionnel. Pas de e après -oi- : je
pousse-cailloux.
pourvoirai, tu pourvoiras..., je pourvoirais, tu
pourvoirais...
poussée n. f Finale en -ée.
II Constructions.
pousse-pousse n. m. Véhicule d’Extrême-Orient.
1 Pourvoir quelqu’un, (vieux) Etablir dans — Invariable : des pousse-pousse. — Abrévia¬
la société par un emploi ou un mariage : Ce tion : un pousse (masculin).
gentilhomme pauvre se demandait comment il
pourvoirait sa fille. poussier n. m. Poussière de charbon.
2 Pourvoir à quelqu’un, (vieux) Subvenir aux
besoins de quelqu’un : Il pourvoyait à son vieux poussier, poucier > poucier.
père malade. De nos jours, on dit : pourvoir (ou
subvenir) aux besoins de quelqu’un. poussoir n. m. Finale en -oir.
3 Pourvoir quelqu’un de quelque chose. pout-de-soie [pudaswa] n. m. Etoffe. — PI. :
(usuel et moderne) Fournir quelque chose à des pouts-de-soie. — On écrit aussi pou-de-soie
quelqu’un : On l’a pourvu de tout ce qui est (pl. : des poux-de-soie) et poult-de-soie
nécessaire. — (fréquent au passif) J’étais pourvu [pudaswaj (pl. : des poults-de-soie). — On
de deux lettres d’introduction. T Ne pas dire pourra préférer la graphie pout-de-soie.
pourvoir, être pourvu *en quelque chose.
4 Pourvoir quelque chose de quelque chose, 1. pouvoir V. t. Conjugaison et emploi.
(usuel et moderne) La nature a pourvu ce pays I Conjugaison.
de ressources abondantes. T Ne pas dire
pourvoir *en. 1 Conjug. 67. Je peux ou je puis, tu peux,
il peut, nous pouvons, vous pouvez, ils peuvent.
5 Pourvoir à quelque chose, (usuel et — Je pouvais. — Je pus. — Je pourrai — Je
moderne) Subvenir à ; Il peut à peine pourvoir pourrais. — Pas d’impératif — Que je puisse.
aux besoins, à la subsistance de sa famille. — — Que je pusse. — Pouvant — Pu.
Veiller ; Qui pourvoira à la discipline du
collège ? 2 Je pe^, je puis. La langue parlée ordinaire
ne connaît que je peux : Je peux trouver ce
6 Pourvoir à un emploi. Nommer quelqu’un renseignement facilement Est-ce que je peux
à un emploi. — Tour à préférer à pourvoir un vous aider ? — Dans la langue parlée un peu
.emploi. Cependant, dans la langue administra¬ recherchée et dans la langue écnte soignée, on
tive, on peut écrire : Ce poste n 'est pas encore emploie je ^ux ou je puis. La langue très
pourvu. Il reste dix postes à pourvoir. littéraire préfère même nettement je puis. T
1 Se pourvoir de quelque chose, (usuel et Dans l’interrogation directe avec inversion ou
moderne) Se munir de quelque chose : Il s’est dans toute autre tournure avec inversion, on
pourvu de tout le matériel nécessaire. T Ne pas emploie obligatoirement puis-je : Puis-je vous
dire se pourvoir *en quelque chose. aider ? Je n ’ai rien à faire demain, aussi puis-je
aller vous voir. On dit presque toujours je ne
8 Se pourvoir devant un tribunal, se pourvoir peux pas, rarement je ne puis pas. En revanche,
en cassation. Termes de procédure. on dit bien : Je n’en puis plus.
623 POUZZOLANE

3 Pas d’impératif. Pour exprimer le souhait, 8 N’en pouvoir mais > mais (6).
on emploie les périphrases puisses-tu, puissions-
9 On ne peut mieux, on ne peut plus.
nous, puissiez-vous : Puisses-tu enfin travailler
en paix l Expressions à valeur superlatives (= le mieux
possible, le plus possible). Elles sont parfaite¬
4 Participe passé. Toujours invariable. Il a ment correctes : Ces nuances sont on ne peut
acheté toutes les marchandises gu ’il a pu. Il a mieux rendues. Ces fleurs sont on ne peut plus
commis des erreurs qu'un homme avisé aurait jolies.
pu éviter.
2. pouvoir n. m. Expressions.
II Emplois, constructions, expressions.
1 Fondé de pouvoir > fondé.
1 On évitera les tours pléonastiques du
genre il est possible, il est impossible qu’on 2 Pleins pouvoirs, plein pouvoir.. Pluriel ou
puisse. On écrira ; Il est possible que mon frère singulier selon le sens ; Ce chef d’Etat s’est fait
réussisse ou Mon frère peut réussir, mais non donner les pleins pouvoirs (= cumul temporaire
Il est possible que mon frère puisse réussir. On du pouvoir exécutif et du pouvoir législatiQ.
écrira: Il est impossible qu’on soit naïf à ce Ce diplomate a reçu pleins pouvoirs pour
point l ou On ne peut pas être naïf à ce point l négocier l’accord (= habilitation à négocier et
mais non II est impossible qu’on puisse être naïf à signer au nom du gouvernement). Le chef de
à ce point! — L’emploi de peut-être avec service m’a donné plein pouvoir dans cette
pouvoir est peu conseillé. On écrira : Il réussira affaire (= complète liberté d’action). En
peut-être ou II peut réussir. On tolère l’emploi domptant ses instincts, l’homme se donne-t-il
de peut-être comme formule de renforcement plein pouvoir sur son destin ? (= maîtrise
pour insister sur l’expression du doute. Dans complété).
ce cas, peut-être doit être isolé entre des
virgules : Il pourrait, peut-être, réussir, à pouzzolane n. f Cailloutis volcanique. — Avec
condition que les circonstances soient très deux Z et un seul n. — Bien prononcer
favorables. [puzolan], avec [z], et non ♦[pudzolan].
2 Pouvoir s’emploie correctement pour expri¬
pragois, oise ou praguois, oise adj. ou n. De
mer l’approximation ; Du village au château, Prague, capitale de la Tchécoslovaquie : La
il pouvait y avoir une demi-lieue (= il y avait population praguoise. Les Praguois. — Les deux
environ une demi-lieue). formes sont admises. La plus fréquènte semble
3 II se peut que. Normalement suivi du être praguois, oise.
subjonctif : Il se peut que mon oncle vienne à
Paris le mois prochain. L’emploi de l’indicatif praire n. f Coquillage. — Toujours féminin : Ces
(Il se peut que la porte est fermée) est peu praires sont excellentes.
conseillé. L’emploi du conditionnel pour expri¬
mer que l’action est soumise à une condition prairial n. m. Mois du calendrier républicain.
se rencontre parfois : Il se peut qu 'en province — Avec un p minuscule : Le 7 prairial an IV.
son frère réussirait {— s’il était en province, son
frère réussirait). Cependant ce tour est à éviter prairie n. f Avec -ai-, à la différence de pré.
dans la langue très surveillée. On tournera
autrement : En province, peut-être, son frère praline n. f Bonbon. — Sans accent circonflexe.
réussirait. De même : praliné, praliner.
4 Ça se peut. Expression de la langue parlée praticable adj. ou n. m. Avec c, à la différence
familière. Dans la langue soignée, on emploiera de pratiquer. De même : praticabilité.
il se peut.
5 Ce peut-être, ce peuvent être > ce 2 (V). pratiquant, ante Que le mot soit participe
présent, adjectif ou nom, il est toujours écrit
6 II ne peut pas ne pas se lasser (= avec -qu- : Pratiquant l’athlétisme, ces garçons
nécessairement, il se lassera). Tour moderne et étaient robustes. Les catholiques pratiquants.
usuel, avec la double négation. A distinguer du Une catholique pratiquante. Les catholiques non
tour suivant (voir ci-dessous, § 7). pratiquants (adjectif, donc pas de trait d’union).
7 L’être humain ne peut qu’il ne finisse par Les non-pratiquants (substantif, donc un trait
se lasser de tout (= l’être humain finit d’union).
nécessairement par se lasser de tout). A la
différence du tour précédent (§ 6), cette pratiquement adv. Dans la langue soignée, on
construction est archaïque et très recherchée. évitera d’employer ce mot au sens de presque.
Se rencontre chez quelques auteurs modernes, On écrira : Le travail est presque terminé, et non
tels que Valéry. est pratiquement terminé. — En revanche.
PRATIQUER 624

emploi correct au sens de « dans la pratique » précédent n. m. Au singulier dans : des faits sans
tpar opposition à théoriquement) : Je ne vois pas précédent
a quoi cette idée, séduisante d'ailleurs, peut
aboutir pratiquement précéder v. t. Conjug. 11. Il précède, mais il
précédera, il précéderait
pratiquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
a ou o: il pratiquait nous pratiquons, en précellence n. f. (vieilli et très littéraire) Pri¬
pratiquant (et aussi un pratiquant). mauté. — Ne pas déformer en *préexcellence.

pré n. m. Prairie. — Pas de -s final. — Avec des précession n. f. (terme d’astronomie) Attention
traits d’union : un pré-bois (des prés-bois), un à la place de c et de -ss-.
pré-salé (des prés-salés), Le Pré-aux-Clercs, le
Pré-Saint-Gervais. prêche n. m. Avec accent circonflexe. De même :
prêcher, prêcheur, prêchi-prêcha.
pré- Préfixe (du latin prae « devant, en avant »).
Tous les composés en pré s’écrivent en un seul prêche, sermon ▼ On dit le prêche quand il
mot, sans trait d’union : préadamisme, préada- s’agit du discours rehgieux prononcé par un
mite, Préalpes, préalpin, préavis, préchambre, p^teur protestant le sermon quand il s’amt du
préchauffage, précolombien, precombustion, discours prononcé par un prêtre cathouque.
préencolïé, préenquête, préétabli, préhistoire,
prémilitaire, préretraite, etc. prêchi-prêcha n. m. Invariable: des prêchi-
prêcha.
préau n. m. Finale en -au, — PI. : des préaux.
précieux, euse adj. ou n. Avec un p minuscule :
préavis n. m. Au sens strict, désigne un avis
préalable (Envoyer, signifier un préavis par lettre Us précieux, les précieuses (du XVII* siècle).
recommandée) et non une durée. Cependant,
dans la langue usuelle, on admet des expres¬ préciosité n. f. Toujours avec un p minuscule :
sions telles que : Un préavis de cinq jours, de La préciosité prépara le classicisme. T Daigne
six mois. Cette extension de sens ne peut être un mouvement littéraire du XVII* siècle ou
considérée comme une faute. On pourra préfé¬ bien le caractère à la fois recherché et d^cat
rer ; délai de préavis. du style ou de l’art jamais le caractère précieux
d’un objet Ne pas dire, par exemple: la
prébende Jpaebâd] n. f. Finale en -ende. Dé¬ * préciosité d'un diamant Elire plutôt : U grand
rivés : prebendi, ée, prébendier (pas de féminin). prix, la grande valeur.

précautionner (se) v. pron. Deux sens. précipitamment adv. Finale en -amment


1 Sens correct Se précautionner contre (et non préciput n. m. (terme de droit) V Le -r final est
*envers), prendre ses précautions contre: Il muet : [paesipy]. — Dérivé : préciputaire.
voulait se précautionner contre les incertitudes
de l'avenir. Quoique non incorrect ce sens est précis, ise adj. ou n. Au masculin singulier :
vieilli. On écrira plutôt : se prémunir contre, se d midi précis, à minuit précis. — Au fémi¬
protéger contre. nin singulier : à une heure précise, à une
2 Sens critiqué. Se précautionner de, se munir, heure et demu précise, à une heure dix pré¬
se pourvoir de quelque chose par précaution : cise, d une heure moins vingt précise. — Au
Elfe s'est précautionnée d'une bonne provision féminin pluriel : d deux heures précises,
de bois de chauffage. Dans la langue soignée, à onze heures précises, à deux heures et
on écrira plutôt : se munir de, se pourvoir de. demu précises, à deux heures moins U quart
précises.
précédemment adv. Finale en -emment (vient
de précédent). précisément adv. Pas de e muet intérieur.

précédant précédent Deux homophones à bien précurseiu n. m. ou adj. m. Pas de forme pour
distinguer. le féminin : Cette suffragette fut un précurseur
1 précédât Participe présent invariable du du féminisme. — Avec un P majuscule : le
veAe précéder : Des jeunes filles, précédant le Précurseur, saint Jean-Baptiste.
cortège, portaient des banderoles.
prédateur Comme nom, n’a pas de forme
2 précédât ente Adjectif variable (Au cours féminine : La belette est un prédateur. —
des années précédentes) ou nom masculin (Ils Comme adjectif, a un féminin prédatrice : Les
ont créé des précédents fâcheux). espèces prédatrices
625 PRÉDÉCESSEUR

prédécesseur n. m. Attention à la place du c préférable adj. Constructions.


et du -SS-. — Pas de forme pour le féminin :
Elle Jut son prédécesseur ou, mieux, Elle le 1 II est préférable de, suivi de l’infinitif. Dans
précéda (dans cet emploi, dans cette fonction). la langue très surveillée, on évitera la construc¬
tion Il est préférable de se taire que de parler
— Pas d’emploi adjectif. — Ne peut désigner
qu’une personne, jamais une chose. inconsidérément On écrira plutôt ; Il est
préférable de se taire plutôt que de parler
prédiction n. f. Finale en -ction. inconsidérément
2 II est préférable que, suivi du subjonctif. On
prédire v. t. Conjugaison et emploi. ne peut avoir deux que à la suite, par exemple :
Il est préférable qu'il nous dise la vérité *que
1 Conjuç. 47. Je prédis, tu prédis, il prédit, que nous restions dans l'équivoque. Il faut donc
nous prédisons, vous prédisez, ils prédisent. tourner autrement : Il est préférable qu'il nous
— Je prédisais. — Je prédis. — Je prédirai dise la vérité plutôt que si nous restions dans
— Je prédirais. — Prédis, prédisons, prédisez. l'équivoque.
— Que je prédise. — gwe je prédisse. —
Prédisant. — Prédit, ite. T Attention à la préférence n. f. Finale en -ence.
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
présent et de l’impératif : vous prédisez, pré¬ préférentiel, elle adj. T Finale en -tiel, -tielle.
disez. Eviter les barbarismes votis ^prédites, De même : préférentiellement
*prédites.
2 On évitera les pléonasmes prédire d'avance, préférer v. t. Conjugaison et constructions.
prédire à l'avance > avance G). — En I Conjug. 11. Je préfère, mais je préférerai, je
revanche, on admet l’expression preaire l'avenir préférerais.
au sens de « annoncer l’avenir par divina¬
tion » : Les astrologues prétendent prédire II Questions de construction.
l'avenir. 1 Préférer (de) beaucoup. La forme de
beaucoup est nettement plus fréauente que
prédominance n. f. Finale en -ance. De la même beaucoup ; Je préfère de beaucoup ta Bretagne
famille : prédominant à la Normandie. Le tour je préfère beaucoup
est correct, mais d’un ton moins soutenu.
prééminence n. f. Finale en -ence. De la même
famille : prééminent 2 Je préfère le vin à la bière. Tour correct. T
On évitera la construction fautive Je préfère le
préemption [paeôpsjS] n. m. Avec -em-. vin *que la bière, dû à l’influence de aimer
mieux... que.
préexcellence n. f. Attention au c après le x 3 Je préfère partir. Tour usuel, moderne et
Finale en -ence. correct.

préexistant, ante adj. Se construit avec à : Les 4 Je préfère de partir. Tour vieilli, très
littéraire, mais correct.
notions préexistantes à l'expérience.
5 D préfère lire à voir un film. Tour assez
préexistence n. f. Finale en -ence. — Ne peut rare, d’une correction incertaine. A éviter.
se construire avec à. On ne peut dire, par
6 n préfère lire que voir un film ou II préfère
exemple : La préexistence de la notion d'espace
lire que de voir un film. T Tour moderne, usuel,
*à l'expérience. Tourner autrement : La pré¬
admis par de nombreux écrivains, mais critiqué
existence de la notion d'espace par rapport à
par les grammairiens. Dans la lan^e très
l'expérience.
surveillée, on écrira : Il préfère lire plutôt que
de voir un film ou, mieux encore. Il aime mieux
préexister v. i. Se construit avec à : La notion- lire que voir (ou que de voir) un film > aimer
empirique de cercle préexiste au concept mathé¬
(III, 2 et 3).
matique correspondant
7 Préférer que, suivi du subjonctif. On ne
préfecture n. f. Avec un p minuscule : la peut avoir deux que à la suite, par exemple :
préfecture de Chaumont; se rendre à la Je préfère qu'il nous dise la vérité *que
préfecture; la préfecture de police de Paris, que la situation reste équivoque. Il faut donc
de Lyon, de Marseille, la préfecture de la tourner autrement : Je préfère qu'il nous dise
Seine, de l'Orne, la préfecture maritime. — la vérité plutôt que de voir la situation rester
Avec un P majuscule à police : La préfecture équivoque ou bien Je préfère qu'il nous dise
de Police (celle de Paris, sans autre la vérité plutôt que si la situation restait
détermination). équivoque.
* X
PRÉFET 626

préfet n. m. Le féminin est : préfète. prèle n. f. Plante. — Avec un accent grave. T


On évitera les graphies presle et prêle.
préfiz, préfixe Deux homophones à bien
distinguer. prélegs n. m. (terme de droit) Toujours avec un
-s, même au singulier. T Prononciation :
1 préfix, ixe adj. (droit) Qualifie une date ou un [pnele], plutôt que [pneleg].
délai qui a un caractère impératif : Jour préfix.
Durée préfixe. — Déterminé à l’avance : Somme prélèvement [pRelevmû] n. m. Le deuxième e
préfixe. Douaire préfix. — Dérivé : préfixion. prend un accent grave.
2 Un préfixe n. m. Particule qui se place devant
le radical d’un mot : Le pré^e re- (qu ’on a dans prélever v. t. Conjug. 11. Je prélève, je prélèverai,
refaire, revoir). — Dérive : préfixation. je prélèverais.

préfixai, ale, aux adj. (terme de gra^aire) préliminaire adj. ou n. Comme nom, toujours
Masculin pluriel en -aux : Les éléments au pluriel : Les préliminaires de la paix.
préfixaux. Abrégeons les préliminaires.

prégnance n. f Finale en -ance. — Prononcia¬ prématuré, ée adj. T On évitera le pléonasme :


tion : [pnepas]. trop prématuré. Én revanche, on peut dire : un
peu prématuré, très prématuré.
prégnant, ante [pnepô, ôt] adj. Mot technique
de la langue de la rhétorique, de la hnguistique, prématurément adv. Pas de e muet intérieur.
de la psychologie. T N’est pas synonyme de
« puissant, décisif, convaincant ». Ne pas dire prémices, prémisse Deux noms féminins homo¬
argument prégnant. phones à bien distinguer.
1 Les prémices (toujours au pluriel). Les pre¬
préhensile adj. Singe à queue préhensile. — Ne miers produits d’une récolte donnés en offrande
pas déformer en *préhensible. — Finale en -ile, ou les premiers-nés du bétail offerts en sacrifice
même au masculin ; Un organe préhensile. à la divinité : Le Deutéronome faisait de l’of¬
frande des prémices une obligation pour les Israé¬
préhension n. f Attention au h intérieur. De lites. — (figuré, littéraire) Les premières mani¬
même : préhenseur, préhensile. festations d’un talent : Les prémices d’un jeune
poète. — Débuts, premières manifestations
préjudice n. m. Au singulier : au préjudice de, d’une chose : Les prémices du printemps.
sans préjudice de. — Avec l’article ; causer un
préjudice à quelqu’un. — Sans article : porter 2 Une prémisse. Chacune des deux premières
préjudice à quelqu’un. propositions d’un syllogisme, avant la conclu¬
sion. — (par extension) Les prémisses: les
préjudiciel, elle adj. Finale en -ciel, -cielle. — assertions initiales sur lesquelles on fonde une
Masculin pluriel : préjudiciels, sauf dans démonstration ou à partir desquelles on déve¬
l’expression juridique frais préjudiciaux, frais loppe un exposé : Ces prémisses acceptées,
de justice exigés d’avance. voyons ce qu’on peut en déduire.

préjuger v. t. Conjugaison et construction. premier, ière adj. ou n. Abréviation et


expressions.
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
ou O : il préjugea, nous préjugeons. 1 Abréviation. En chiffre arabe, premier
s’abrège en 1". T Le féminin première s’abrège
2 T Ce verbe est transitif direct ; Vous ne en 2™, et non en ♦7^'*. — En chiffre romain,
pouvez pas préjuger mes intentions. Sans préju¬ premier s’abrège en I", et première en /'*:
ger le fond de l’^aire. Ne préjugeons rien avant Napoléon D'. Elizabeth Z™, reine d’Angleterre.
d’avoir les informations nécessaires. Dans la
langue très surveillée, on évitera la construction 2 Usage du trait d’union. Pas de trait d’union
avec de, qui est due à l’influence de juger de, dans l’usage normal, notamment dans les dates
présumer de. On n’écrira donc pas ; Vous ne (Il part le I" juillet prochain), sauf si la date
pouvez pas préjuger *de mes intentions. Sans désigne une fête ; Le I"-Mai, fête des travail¬
préjuger *du fond de l’affaire. Ne préjugeons leurs. On écrit d’ailleurs plutôt ; le Premier Mai.
*de rien. — On n’écrira pas : Sans préjuger en — Sans trait d’union : le premier adjoint, le
rien *de ce qu 'il décidera. En revanche, on peut premier clerc, le premier secrétaire, la première
écrire ; Sans rien préjuger de ce qu’il décidera. vendeuse, le premier violon, etc.
Ici, de n’introduit pas un complément indirect 3 Usage de la majuscule. Avec un P et un C
de préjuger, mais unit rien à la relative. majuscules ; le Premier Consul (Bonaparte). —
627 PREMIER-NÉ

Avec un P et un Af majuscules : le Premier prénatal, ale, als adj. ▼ Masculin pluriel en


Ministre (anglais) ou le Premier. — Avec un -als ; Des examens prénatals, et non
P majuscule et un m minuscule : le Premier *prénataux
ministre (français).
prendre v. t. Conjugaison, accord du participe
4 Place et sens. Dans presque tous les sens, passé et expressions.
se place devant le nom : Les premiers siècles.
Les premiers écrivains de ce temps. — Se place I Conjug. 82. Je prends tu prends il prend, nous
apres le nom dans quelques expressions ; côtes prenons vous prenez, ils prennent — Je prenais
pren.'ères et côtelettes premières (termes de — Je pris — Je prendrai — Je prendrais —
bouc.ierie), cause première, vérités première^ Prends prenons prenez. — Que je prenne. —
nombre premier (divisible seulement par lui- Que je prisse. — Prenant — Pris prise.
même ou par l’unité). — Se place aussi après
n Accord du participe passé.
le nom quand le sens est « originel, antérieur »
(littéraire) : Il avait tout oublié de ses croyances 1 Dans l’expression s’y prendre (bien, mal,
premières habilement, etc.), le participe s’accorde avec le
sujet : Elles s’y sont bien prises Elles s’;» sont
5 Les dix premiers athlètes. Tour correct. On
mal prises
évitera le tour fautif (anglicisme) : Les *pre-
miers dix athlètes 2 Dans les expressions se prendre à, se prendre
de, s’en prendre à, accord aussi avec le sujet :
6 Emploi adverbiaL Premier est variable en Elles se sont prises au jeu. Elles se sont prises
nombre et en genre dans les expressions telles à hurler de frayeur. Elles se sont prises d’un
que : les premiers servis les premiers arrivés les engouement absurde. Elles s’en sont prises à lui
premières venues la première réveillée, etc.
3 T Participe invariable dans l’idée lui a pris
7 Le tout premier. Premier s’accorde en nombre (Mon amie est imprudente, l’idée lui a pris de
et en genre, tout reste invariable au masculin traverser l’étang a la nage), mais accord du
et s’accorde au féminin : Le tout premier flot participe avec le pronom complément direct
des arrivants II est arrivé parmi les tout (placé avant le verbe) dans l’idée l’a pris (Ces
premiers La toute première période de son filles sont folles, l’idée les a prises de traverser
règne. Elle se classe parmi les toutes premières l’étang à la nage) > ci-dessous, III, 1.
de sa classe.
ITT Expressions et constructions.
8 Tout le premier. Les deux mots, tout et
premier, varient en nombre et en genre : Moi, 1 L’idée, l’envie lui a pris de... Tour
tout le premier, je suis d’accord. Elise, toute la préférable à l’idée, l’envie l’a pris de... On dira
première, approuve ce choix Les enfants tous mieux d’ailleurs : l’idée, l’envie lui est venue
les premiers étaient enchantés Les fillettes de... — Pour l’accord du participe passé >
toutes les premières applaudissaient ci-dessus, II, 3.
9 Le premier -\- relative. Le verbe de la relative 2 Se prendre à quelqu’un, s’en prendre à
se met à l’indicatif si l’on constate un fait: quelqu’un. La première expression, se prendre
Quand on arrive sur la place, le premier édifice à, vieillie, signifie « attaquer, provoquer » :
que l’on voit c’est la mairie. — Le subjonctif, Elles se sont prises à un adversaire redoutable.
très fréquent, apporte une nuance de con^- — L’expression usuelle s’en prendre à signifie
quence et de sentiment (crainte, désir, espoir, « rejeter la faute sur, rendre responsable » :
etc.) : La première chose que nous puissions Ces candidates malheureuses s’en sont prises à
faire, c’est d’avertir notre collègue. — Ix l’examinateur.
conditionnel insiste sur l’idée d’éventuahté : 3 Se prendre à, se prendre de. La première
C’est bien la première affaire qui se réglerait expression se prendre à est assez littéraire. Elle
sans difficulté ni retard / se construit avec l’infinitif et signifie « se mettre
10 En premier. Dans la langue surve^ée, on à » : Elles se sont prises à hurler de frayeur.
écrira plutôt : en premier lieu, premièrement, — La seconde expression se prendre de est aussi
d’abord. assez littéraire. Elle se construit avec un nom
et signifie « éprouver (tel sentiment) » : Elles
premier-né, première-née adj. ou n. Les deux se sont prises d’affection pour leur petit cousin.
éléments s’accordent en genre et en nombre : 4 n prit son parti, il en prit son parti. De nos
Un (enfant) premier-né Des (enfants) premiers- jours, on dit plutôt : On lui refusa ce ^ste, il en
nés Une (fille) première-née. Des (filles) pre¬ prit son parti. Le tour il prit son parti est moins
mières-nées — Le féminin est assez rare. On fréquent et plus littéraire, mais tout aussi correct.
dit plutôt : aînée.
5 Prendre pour, prendre comme. Au sens de
prémisse, prémices > prémices. « considérer comme », seul le tour prendre
PRÉNOM 628

pour est possible : Dans son entourage, on près le tribunal, ambassadeur près le Saint-Siège
prenait le vieux savant pour un fou. — Au sens sont vieux aussi. Aujourd’hui, on dit : avocat
de « se tromper sur l’identité d’une personne, à la cour, expert auprès du tribunal, ambassa¬
sur la nature d’une chose », seul le tour prendre deur auprès du Saint-Siège.
pour est possible : Quel quiproquo / Il a pris la
bonne pour la maîtresse de maison t Prendre des V Près (de), auprès (de) > auprès (I).
vessies pour des lanternes. — Au sens de
« choisir, adopter », on rencontre aussi bien présager v. t. Conjugaison et construction.
prendre comme que prendre pour : Voici l’hypo¬ 1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
thèse que nous prendrons comme base, ou pour ou O : il présageait nous présageons.
base.
2 Est toujours transitif direct : Ces nuages noirs
6 Prendre au plus court, prendre le plus présagent la pluie. Son visage dur et fermé
court. Les deux tournures sont correctes. présageait une explosion de colère. Cela présage
7 Prendre garde > garde 1 (II, III, IV). un avenir meilleur.
3 V Le complément d’origine ou de cause
prénom > annexes. introduit par de dans certaines phrases n’est pas
un complément d’objet indirect : Je ne présage
prénuptial, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en rien de bon de son silence prolongé. Aussi
-aux : Des certificats prénuptiaux. devra-t-on éviter d’employer présager avec un
complément indirect mtroduit par de \ Tout
préparer v. t. Préparer d’avance > avance (3). cela présageait *d’un avenir meilleur, tour fautif
pour Tout cela présageait un avenir meilleur.
prépondérance n. f. Finale en -ance. — De la
même famille : prépondérant pré-salé n. m. PI. : des prés-salés.

préposition > annexes. presbyte adj. ou n. Avec un y, comme presbytie


[pREsbisi].
prépuce n. m. Avec un c. — Un t dans le dérivé :
préputial, ale, aux [pnepysjal, al, o]. presbytère n. m. Avec un y et un accent grave.

préraphaélisme n. m. Avec -ph-. Pas de tréma presbytie n. f. Avec un y, comme presbyte. —


sur le deuxième e, mais un accent aigu. — Avec Prononciation : [pREsbisi].
un P minuscule : les préraphaélites. V Ne pas
déformer en *prérapnaélistes. prescience n. f. Sans accent, à la différence de
préscientifique.
prérogative n. f Avec un seul r.
Pï’éscientifique adj. Avec un accent aigu, à la
près adv. Ne pas écrire comme prêt, « préparé », différence de prescience.
ni comme un prêt, « somme d’argent prêtée ».
prescription, proscription > prescrire.
I Sans trait d’union : à beaucoup près, à cela
près que, au plus près, de près.
prescrire y. t. Conjug. 48. Je prescris, tu prescris,
II A peu près, un à-peu-près > à peu près. il prescrit, nous prescrivons, vous prescrivez,
ils prescrivent — Je prescrivais. — Je pres¬
III Près de, prêt à. Ces deux expressions ne crivis. — Je prescrirai — Je prescrirais. —
sont pas interchangeables. Prescris, prescrivons, prescrivez. — Que je
1 PrM de. Sur le point de : A l’âge de prescrive. — Que je prescrivisse. — Prescrivant
— Prescrit ite.
quatre-vingt-treize ans, alors qu’il était près de
mourir. Ah l il n’est pas près d’oublier cette
leçon l Quand l’eau est près de bouillir. prescrire, proscrire Deux verbes paronymes à
bien distinguer.
2 Prêt à. Préparé à, en état de : Chrétien
fervent il s’était confessé et il était prêt à mourir. 1 prescrire Deux sens.
Im pression est suffisanfi, la machine est prête a/ Ordonner : L ’honneur nous prescrit de ne
a fonctionner. — Décidé à : Ils sont prêts à jamais mentir. Le médecin lui a prescrit des
mourir pour leur patrie, s’il le faut
antibiotiques. — Dérivé : prescription (les pres¬
IV Près je, la ou près du, de la. De nos jours, criptions médicales).
on dit : Il habite près de la poste, près de l’église. b/ Se prescrire, devenir caduc, s’éteindre
L« tou. Il habite près la poste, près l’église est (terme de droit) : Les dettes, en matière de loyer,
vieux. Les tours avocat près la Cour, expert se prescrivent au bout de cinq ans. — L’action
629 PRÉSÉANCE

pénale est prescrite. — Dérivé : prescription président de la République. De même p


(prescription acquisitive ou usucapion; pres¬ minuscule dans : le président du Sénat, le
cription d’un crime). président de l’Assemblée nationale, le président
2 proscrire Deux sens. des États-Unis. — Avec un P majuscule ; le
Président, quand le mot,, sans détermination,
a/ Mettre hors la loi, bannir : Les partisans désigne le président des États-Unis.
du tyran abattu furent tous proscrits. — Dérivé :
proscription (les proscriptions sanglantes de 2 Attention à la place du trait d’union dans ;
Sylla). le président-directeur général.

h/ Interdire, rejeter : La morale de tous les 3 Le féminin présidente s’emploie pour désigner
peuples proscrit l’inceste. Les écrivains classiques la femme d’un président : Le président de la
et les grammairiens proscrivaient les mots République et la présidente ont reçu à l’Elysée
vulgaires. — Dérivé : proscription (La proscrip¬ le chef du gouvernement bolivien. En s’adressant
tion de l’inceste. La proscription d’un tour à elle, on écrit et on dit : Madame la Présidente.
syntaxique incorrect). De même, en s’adressant à la présidente d’une
association (club, amicale, etc.), on dit : Ma¬
préséance n. f. Se prononce [paeseas], mais dame la Présidente. — En revanche, quand on
s’écrit avec un seul s. parle d’une femme qui remplit les fonctions de
président d’une assemblée officielle, on dira
présence n. f. Sans trait d’union : en présence (de). plutôt : Madame le Président (Madame le
Président du conseil général de l’Orne).
présent, ente adj. ou n. Emplois difficiles.
président, présidant > présidant.
1 Au cours d’un appel, quand une personne
du sexe féminin répond, elle emploie plutôt le présidentiel, elle adj. Finale en -tiel, -tielle, avec
masculin présent au lieu de présente : A l’appel t — On n’abusera pas de cet adjectif. On écrira,
de son nom, la fillette ré^ndit «présent !». par exemple : L’avion du président, plutôt que
L’emploi du féminin ne saurait cependant être L’avion présidentiel
tenu pour incorrect.
2 A présent que. Peut s’employer avec un verbe présider Deux constructions, deux sens.
au présent : A présent que je vais mieux, je vais 1 Transitif direct. Etre le président de, diriger
pouvoir sortir. — Quand le verbe est à un temps (une assemblée, une réunion, une séance en tant
du passé, on emploiera plutôt maintenant que : que président) : Le président de la République
Maintenant qu’il allait mieux, il reprenait pût préside le Conseil des ministres. Le président
à la vie, mieux que A présent qu’il allait mieux. Dubois préside les assises. Le général Martin
avait présidé la cérémonie de distribuion des
présenter v. t. Deux emplois déconseillés. prix. T On dit présider l’Assemblée, mais on
1 Dans la langue correcte, on écrira : se présenter ne peut dire *présider les députés
à un examen (à tel certificat de licence, etc.), et 2 Transitif indirect. Présider à, veiller sur,
non présenter un examen. — En revanche, veiller à : Le chef de l’Etat préside aux destinées
quand le complément désigne une œuvre, un de la nation. C’est le professeur Duval qui
auteur ou une question à option, l’emploi de présidera à l’organisation du congrès, mais Le
présenter est correct : Mon frère présente le professeur Lenoir présidera la séance d’ouver¬
Discours de la Méthode comme texte à option. ture. — (par extension) Tel est le principe qui
2 Présenter bien (mal). C!et emploi intransitif a présidé au classement des données.
appartient à la langue relâchée. Dans le style
surveillé, on écrira plutôt : avoir une bonne présomptif, ive adj. Prononciation : [psezôptif,
(une mauvaise) présentation. iv].

présentoir n. m. Finale en -oir. présomption n. f. Prononciation ; [pnezSpsjS].


— De la même famille ; présomptueusement
présidant, président Ne pas écrire le participe [pnesôptqozmâ], présomptueux [pnezôptqo].
présent invariable présidant comme le nom
masculin variable un président : Présidant tour présonorisation n. f. Se prononce [pnesononi-
à tour les séances, ces présidents ont assuré zasjS], mais s’écrit avec un seul s. — Pour le
l’impartialité des débats. sens > play-back.

président, ente n. m. ou f. Orthographe des presque adv. Elision et emploi.


expressions et féminin. I T Ne s’élide jamais, sauf dans presqu’île. On
1 Avec un p minuscule et un R majuscule : le écrira donc : presque à temps, presque au même
PRESQU’ÎLE 630

endroit, presque en même temps, presque un seul, 3 Pour qualifier une chose, on écrira plutôt
etc., et non *presqu’à temps, *presqu’au même urgent : Une commande urgente (mieux que
endroit, *presqu’en même temps, *presqu’unseul. Une commande pressée). Il faut parer au plus
urgent (mieux que... au plus pressé).
II La presque totalité. Tour assez répandu.
Dans la langue surveillée, on écrira plutôt ; la presse-bouton adj. Invariable : des guerres
quasi-totalité. De même : la quasi-majorité, la presse-bouton.
quasi-unanimité, etc.
III Place de presque. presse-citron n. m. Invariable : des presse-citron.
1 Avec un temps simple. Presque se place presse-étoupe n. m. Invariable : des presse-
toujours après le verbe : Je l’égale presque. étoupe.
2 Avec un temps composé. Presque se place
normalement entre l’auxiliaire et le participe : presse-fruits n. m. Invariable. Avec un s à fruit,
Je l’ai presque égalé. La postposition constitue même au singulier.
un effet de style : Il s’en est approché, Va atteint
presque. pressentir v. t. Orthographe, conjugaison et
sens.
3 Avec un verbe suivi de l’infinitif. Presque
se place normalement entre le verbe et l’infini¬ 1 Avec deux s et sans accent aigu. De même ;
tif : Il voudrait presque l’oublier. La postposi¬ pressentiment.
tion constitue un effet de style : Il voudrait s’en 2 Conjug. 42. Je pressens, tu pressens, il pressent,
détacher, l’oublier presque. nous pressentons, vous pressentez, ils pressentent.
4 Presque employé avec un nom précédé d’une — Je pressentais. — Je pressentis. — Je pres¬
préposition. Presque se place avant la préposi¬ sentirai — Je pressentirais. — Pressens, pres¬
tion (L ’eau arrivait presque sur la place. Le beau sentons, pressentez. — Que je pressente. — Que
temps a duré presque jusqu 'en novembre), sauf si je pressentisse. — Pressentant. — Pressenti ie.
le nom est accompagné de aucun, chacun, cha¬ 3 Pressentir d’avance, à l’avance > avance (3).
que, nul, pas un, tous, tottr.Dans ces cas, on
placera plutôt presque après la préposition : lia presser v. t. Avec deux s.
fait le parcours sans presque aucune faute. Il y a
un poste de télévision dans presque chaque mai¬
presse-orange n. m. Invariable ; des presse-
son. L’eau s’était répandue sur presque toute la orange.
place. Le tour inverse (presque sans aucune faute,
presque dans chaque maison, presque sur toute la
presse-papiers n. m. Invariable. Avec un -s à
place) n’est pas incorrect, mais, dans la langue
papier, même au singulier.
soignée, il est considéré comme moins élégant.
presse-raquette n. f. Invariable : des presse-
presqu’île n. f Avec une apostrophe remplaçant raquette.
le e élidé, et sans trait d’union. — PI. : des
presqu’îles.
pressoir n. m. Finale en -oir.
presse n. f Dans la langue cursive moderne, on pressurer, pressuriser, présurer Ne pas
admet les expressions presse écrite, presse parlée
confondre : Le fisc pressure tes contribuables. On
ou presse radiodiffusée, presse télévisée. Dans
pressurise la cabine d’un avion. On présure [pae-
la langue surveillée, on écrira plutôt : la presse zyn] le lait (en y ajoutant de la présure pour le
(= les Journaux), la radio, la télévision. faire cailler).

presse- Les composés en presse- sont tous prestation n. f A éviter dans la langue soignée au
invariables ; un presse-citron, des presse-citron ; sens ât performance. On écrira donc : La perfor¬
un presse-fruits, des presse-fruits. mance excellente d’un athlète, plutôt que
L’excellente prestation... On évitera aussi des
pressé, ée adj. Attention à certains emplois. emplois tels que : La remarquable prestation du
1 Admis au sens de « pressé par le temps », candidat, à la télévision. On tournera autre¬
quand on parle d’une personne et qu’il n’y a pas ment : L'exploit remarquable, la réussite remar¬
de complément à l’infinitif introduit par de : Je quable, le succès remarquable, l’action, le dis¬
suis pressé, mon train part dans vingt minutes. cours, l’allocution remarquable, etc.

2 Au tour semi-familier Je suis pressé de vous prestidigitation n. f T Ne pas déformer en


voir, 00 préférera, dans le ton soutenu,/ai hâte *prestigitation ni en *presdigitation. — Dérivé :
de vous voir. prestidigitateur.
631 PRÉSUMER

présumer Deux constructions, deux sens. 2 Prétendre + infinitif, (worferne) Chercher à,


avoir l’intention de (Il prétend se faire rembour¬
1 Transitif direct. Attendre, supposer : Nous ser ses frais), ou bien affirmer (Il prétend nous
avions présumé un succès plus grand. Tant que avoir remis ce document).
sa culpabilité n’est pas démontrée, tout homme
doit etre présumé innocent. Je présume que ce 4 Prétendre à -|- infinitif, (vieilli et très litté¬
garçon est compétent. raire) Chercher à ; Il prétendait à exercer sa
domination sur tout le peuple.
2 Transitif indirect. Présumer de, avoir trop
bonne opinion de, compter trop sur : Il est jeune 5 Prétendre que + subjonctif, (moderne) \o\i-
et il a tendance à présumer de lui-même. Ne loir, avoir la prétention : Il prétend que tout le
présumons pas de nos forces. T Dans la langue monde lui obéisse.
très surveillée, on évitera trop présumer de, qui 6 Prétendre que indicatif. Affirmer : Il
fait pléonasme. prétend que ce document ne lui a pas été remis. T
Peut se construire avec le subjonctif pour expri¬
présupposer V. t. Se prononce [paesypoze], mais mer une nuance de doute ou une atténuation.
s’écrit avec un seul -s. — Attention aux deux p. C’est le cas notamment quand prétendre est à la
— Dérivé : présupposition [paesyposisjo]. forme négative ou interrogative : Je ne prétends
pas que mon hypothèse soit la seule bonne, mais...
présure n. f. Substance qui fait cailler le lait. —
Bien prononcer [paezyR], avec [z]. prétendu, ue adj. ou n. Emplois difficiles.
présurer, pressurer, pressuriser t> pressurer. 1 Prétendu, soi-disant > soi-disant.
2 Le prétendu, la prétendue. Au sens de « le
1. prêt, prête adp Elles sont fin prêtes > fin 2. — fiancé, la fiancée », appartient à la langue régio¬
Près de, prêt a > près (III). nale et paysanne.

2. prêt n. m. Action de prêter, somme prêtée. — prétendument adv. ▼ Pas d’accent circonflexe
Avec un accent circonflexe. De même : prêté, sur le U ni de e muet intérieur.
prêter, préteur.
pretentaine n. f Courir la pretentaine (familier).
prétantaine > pretentaine. —On préférera la graphie pretentaine, avec -en-,
à prétantaine, avec -an-. ▼ Bien prononcer
prêt à porter, prêt-à-porter Deux expressions [paatâten], avec [a] et non [e]. Ne pas écrire
à bien distinguer par la graphie. ^prétentaine.
1 Des vêtements prêts à porter [paezapoRte]
prétentieux, euse adj. ou n. Finale en -tieux. —
(pas de traits d’union).
Dérivé : prétentieusement.
2 Le prêt-à-porter [paetaporte] (avec deux
traits d’union) La confection ; Magasin de prêt- prétention n. f. Expression et constructions.
à-porter. — Inusité au pluriel.
I Généralement au singulier : des œuvres sans
prêter v. t. Avec un accent circonflexe. prétention,
II Constructions.
prétendre Conjugaison, dérivés, constructions.
1 La prétention à -f nom. La prétention de cet
I Conjug. 81. Je prétends, tu prétends, il pré¬ écrivain à l’originalité de la pensée. — Au plu¬
tend, nous prétendons, vous prétendez, ils pré¬ riel : Il a des prétentions a l’intellectualisme.
tendent. — Je prétendais. — Je prétendis. — Je
prétendrai. — Je prétendrais. —Prétends, pré¬ 2 La prétention de -t- infinitif. lia la prétention
tendons, prétendez. — Que je prétende. — Que de penser avec originalité.
je prétendisse. — Prétendant. — Prétendu, ue.
préteur, prêteur Ne pas écrire préteur [paetœa],
II Dérivés : prétendant, prétendu, prétendument, magistrat romain, comme prêteur, euse [paEtœa,
prétentieusement, prétentieux, prétention. 0z], personne qui prête de l’argent. — Avec gage
au pluriel ; un prêteur sur gages.
III Construction.
1 Prétendre + nom. (vieux) Aspirer à, prétexte n. m. Emplois difficiles.
demander, revendiquer : Il prétendait la
1 On évitera le pléonasme un *faux prétexte.
royauté. On admet en revanche : mauvais prétexte,
2 Prétendre à nom. (moderne) Aspirer à, prétexte spécieux et faux motif
chercher à obtenir : Il prétend à ce titre. Il
2 Sous prétexte de, que..., sous le prétexte de.
prétend à la première place.
PRÉTOIRE 632

que... L’article est facultatif. La forme sans Je prévalais. — Je prévalus. — Je prévaudrai


article, sous prétexte, est même la seule usitée — Je prévaudrais. — Prévaux prévalons,
quand l’expression est suivie d’un nom sans prévalez — guc je prévale, que tu prévales, qu ’il
article : Sous prétexte de maladie. Elle est aussi prévale, que nous prévalions, que vous prévaliez
la plus usitée dans les autres cas : Sous prétexte qu’ils prévalent — Q^e je prévalusse. —
d'une maladie grave. Sous prétexte d’aller Prévalant — Prévalu, ue. T Attention au
avertir ses collègues. Sous prétexte qu’on ne lui subjonctif présent; que je prévale, que tu
avait rien dit. — La forme avec article, sous prévales..., et non que je *prévaille, que tu
le prétexte, s’emploie obligatoirement quand *prévailles...
prétexte est qualifié par un adjectif ou une
relative : Sous le prétexte étrange de... Sous le 2 A la forme pronominale, le participe passé
prétexte, qui sembla surprenant, de... s’accorde avec le sujet : Elles se sont prévalues
de leur droit Le droit dont elles se sont
3 ▼ Ne pas dire *sur le prétexte au lieu de sous prévalues.
le prétexte.
3 T Peut s’employer au sens de l’emporter-.
4 Etre prétexte à. Quand le sujet est un groupe L’avis de mon collègue a prévalu. Son avis a
de singuliers, on met prétexte au pluriel si l’on prévalu sur le mien. La force ne doit point
considère que chaque sujet constitue un pré¬ prévaloir contre le droit En revanche, ne doit
texte différent : Le sport, le cinéma, la lecture, pM s’employer au sens de avoir lieu, exister,
la musique sont prétextes à négliger le travail régner. On écrira donc : La situation qui existe
(= sont autant de prétextes). On met le actuellement dans l’Université ou La situation
singulier si l’on considère que l’ensemble des qui r^e actuellement dans l’Université, et non
sujets constitue globalement un seul prétexte : La situation qui prévaut..
Lajatigue, l’ennui et le besoin de se divertir sont
prétexte à négliger le travail prévarication, concussion, malversation >
concussion.
prétoira n. m. Même famille que préteur,
magistrat romain, donc avec un accent aigu.
prévenance n. f. Finale en -ance. — S’emploie
— Finale en -oire. — De la même famille :
le plus souvent au pluriel : Il entoure sa
prétorial, ale, aux, prétorien, ienne.
grand-mère de prévenances. — Le singulier une
prévenance n’est pas incorrect, mais rare et
prêtre n. m. Orthographe et composés. littéraire.
1 Avec un accent circonflexe. De même:
prêtresse, prêtrise. prévenir v. t. Prononciation et orthographe,
conjugaison, construction et sens.
2 Sans trait d’union : un grand prêtre (des
grands prêtres). — Avec un trait d’union : un I S’écrit avec un accent aigu.
prêtre-ouvrier (des prêtres-ouvriers).
H ^Conjug. 44. Je préviens, tu préviens, il
prêture n. f. Même famille que préteur, magistrat prévient nous prévenons, vous prévenez ils
romain, donc avec un accent aigu. préviement — Je prévenais. — Je prévins. —
Je préviendrai — Je préviendrais. — Préviens,
preuve n. f. Emplois difficiles. prévenons, prévenez — Que je prévienne. — Que
je prévinsse. — Prévenant — Prévenu, ue.
1 On évitera le pléonasme *preuveprobante. En
revanche, on peut dire : preuve solide, m Construction et sens.
convaincante. 1 Prévenir d’avance > avance (3).
2 On dit très correctement : la preuve en est 2 Prévenir que. Seul tour correct: Je dois
que, c’est la preuve que. — Les locutions preuve prévenir mon collègue que la réunion aura lieu
çue, à preuve que appartiennent à la langue demain à seize heures. T On évitera la
parlée famihère : Il est revenu, preuve qu’il est construction avec de ce que: Je dois prévenir
satisfait.
mon collègue *de ce que ta réunion aura lieu...
preux adj. m. ou n. m. Pas de féminin. — 3 Peut s’employer au sens de « avertir »
Toujours avec un -x, même au singulier : quand l’information porte sur un fait futur par
Roland fut un preux rapport au moment où l’information est expri¬
mé: Il y a huit jours, mon oncle m’avait
prévaloir Conjugaison, accord du participe, et prévenu qu ’il arriverait hier. Je vous préviens que
sens. la réunion de demain est annulée. — Quand
l’information porte sur un fait passé (ou
1 Conjug. li. Je prévaux, tu prévaux U prévaut, présent) par rapport au moment où elle est
nous prévalons, vous prévalez, ils prévalent. —
exprimée, on emploiera plutôt avertir, aviser.
633 PRÉVENTORIUM

informer : Une note de service m'informe que 3 Prier quelqu’un que + subjonctif. Tour
le nécessaire a été fait hier. De même, on dira normal dans la langue soutenue : Il pria Dieu
plutôt : avertir les pompiers, la police. que son entreprise réussît Prions Dieu que tout
finisse bien. Dans la langue ordinaire semi-
préventorium n. m. Prononciation : [pne- familière, on dit plutôt prier afin que ou surtout
vütDRjom], avec [âl. — Accent aigu sur le prier pour que (-1- subjonctif) : Elle prie Dieu
premier e. — PI. : des préventoriums. pour que tout finisse bien.

prévenu, ue n. m. ou f. S’écrit avec un accent prière n. f Au singulier : Il est en prière, il resta


aigu. en prière pendant une demi-heure, un moine en
prière. — Au pluriel : un livre de prières.
prévenu, accusé, inculpé > accusé.
prière d’insérer Usage flottant en ce qui
prévoir v. t. Conjugaison et emploi pléonastique. concerne le genre. La meilleure solution
consistera à employer le mot au masculin,
1 Conjug. 69. Je prévois, tu prévois, il prévoit, mais en l’écrivant entre guillemets, ou bien
nous prévoyons, vous prévoyez, ils prévoient. —Je en italique si le reste du texte est en romain
prévoyais, tu prévoyais, il prévoyait, nous pré¬ ou en romain si le reste du texte est en ita¬
voyions, vous prévoyiez, ils prévoyaient — Je lique: On rédigea un prière d’insérer très
prévis. — Je prévoirai, tu jirévoiras, il prévoira, élogieux.
nous prévoirons, vous prévoirez, ils prévoiront
— Je prévoirais, tu prévoirais, il prévoirait nous prieur, prieure n. m. ou f. Religieux, religieuse
prévoirions, vous prévoiriez, ils prévoiraient qui dirige un prieuré.
— Prévois, prévoyons, prévoyez. — Que jeprévoie,
que tu prévoies, qu 'ilprévoie, que nous prévoyions, prima donna [pnimadona] n. f. Grande can¬
que vous prévoyiez, qu’ils prévoient — Que je tatrice. — Pas de trait d’union. — PI. : en
prévisse. —Prévoyant —Prévu, ue. —Attention français, des prima donna; en italien prime
au I après Yy à la première et à la deuxième donne [pRimedone].
persoime du pluriel de l’indicatif imparfait et du
subjonctif présent : (que) nous prévoyions, (que) primat n. m. Finale en -at — Dérivé : prinmtial,
vous prévoyiez ▼ Le futur et le conditionnel sont ale, aux [pRimasjal, al, o],primatie [paimasi]
differents de ceux du verbe voir : je prévoirai, tu n. f. (fonction de primat).
prévoiras.,., je prévoirais, tu prévoirais... Ne pas
écrire je *prévoierai, je *prévoierais. prime adj. De prime abord : équivalent littéraire
2 Prévoir d’avance, à l’avance > avance (3). de au premier abord. — De prime saut : en deux
mots, à la différence de primesautier.
prévôt n. m. Avec accent circonflexe. De même :
prévôtal, ale, aux, prévôté. primer Transitif direct : C’est le rendement qui
prime tout V Ne pas écrire : C’est le rendement
prévu, ue adj. Les tours elliptiques comme prévu, qui prime *sur tout
plus tôt que prévu sont familiers. Dans la langue
surveillée, on écrira : comme il est prévu, comme primesautier, ière adj. En un seul mot, sans
il était prévu, plus tôt qu’il n’était prévu. trait d’union, à la différence de de prime saut

prie-Dieu n. m. Avec un p minuscule et un D primeurs Fruits ou lépmes frais. — Toujours


majuscule. — Invariable ; des prie-Dieu. au pluriel : Marchand de primeurs. V Toujours
féminin : De belles primeurs.
prier V. t. Conjugaison et constructions.
primevère n. f Plante. — Finale en -ère.
I Conjug. 20. Double le i à la première et à
la deuxieme personne du pluriel de l’indicatif primitif) ive adj. ou n. m. Avec un p minuscule :
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous les primitifs, artistes (Les primitifs flamands.
priions, (que) vous priiez Les primitifs italiens).
II Constructions.
primogéniture n. f Aînesse : La succession au
1 Prier quelqu’un de + infinitif. Usuel et trône de mâle en mâle par ordre de primogéni¬
moderne: Je vous prie de m’excuser. Je vous ture. — A distinguer de progéniture, ensemble
prie de venir dîner chez nous. des petits ou des enfants.
2 Prier quelqu’un à déjeuner, à dîner, P^i-
valents littéraires, un peu vieillis ou cérémo¬ primo-infection n. f En deux mots, avec un
nieux, de « inviter à déjeuner, à dîner ». trait d’union. — PI. : des primo-infections.
PRIMORDIAL 634

primordial, ale, aux adj. Attention au sens. printemps n. m. Toujours avec une minuscule.
— On dit au printemps (Je reviendrai au
1 Sens correct. Qui existait, avant toute autre printemps. Cela s'est passé au printemps 1956),
chose, dès les origines : L'innocence primordiale sauf avec dernier ou prochain (Je suis venu le
du monde, avant le péché originel printemps dernier. Je reviendrai le printemps
2 Sens critiqué. De première importance ; La prochain). On évitera *au printemps dernier,
lutte contre le chômage est un objectif primor¬ *au printemps prochain.
dial Il est primordial d'établir un plan de
travail Sens admis dans la langue cursive priori (a) > a priori.
moderne. Dans les textes de style surveillé, on
emploiera de préférence, selon les cas : capital, priorité n. f. Finale en -é.
dominant, essentiel, fondamental, très impor¬
tant, majeur, marquant, principal prise n. f. Expressions.
1 On écrit : la prise de vues (avec -s) et la prise
prince n. m. Orthographe des expressions. de son (sans -s).
1 Avec une minuscule (Le prince Charles), sauf 2 En prise directe (avec, sur). En relation
quand l’expression est un surnom : le Prince directe avec : Ce roman est en prise directe avec
Charmant, le Prince Noir. — Avec des la vie, sur la réalité. Métaphore empruntée au
minuscules : le prince impérial. — Avec des langage de l’automobile. A éviter dans le style
minuscules et un trait d’union : le prince- soutenu.
président. — Sans trait d’union ; le prince
consort. prisme n. m. Bien prononcer [pRismfa)], avec
2 prince de Galles. Voir ci-dessous à l’ordre [s]. De même ; prismatique [pRismatik].
alphabétique.
privatif, ive adj. Les parties privatives d'un
3 Elles se sont montrées bon prince. Invaria¬ immeuble en copropriété : les parties qui appar¬
ble > bon (III, 2). tiennent en propre à chaque copropriétaire
(appartements, caves, chambres de bonne), par
prince de Galles Trois graphies. opposition aux parties communes (esc^ier,
1 le prince de Galles (p minuscule, G majus¬ cour, loge du gardien, etc.). T En dehors de
cule, pas de traits d’union). Titre du prince cette expression très spécialisée, ne doit pas être
héritier en Angleterre : Le duc d'Edimbourg et employé au sens de privé. Notamment, pour
son fils Charles, prince de Galles. — PI. : les désigner le jardin d’un immeuble dont seuls les
princes de Galles. copropriétaire ou les locataires ont, en
commun, la jouissance, on dira : jardin privé,
2 le Prince de Galles (P et G majuscules, pas et non *jardin privatif
de traits d’union). Sans nom propre, désignait
le futur Edouard VII ; Le Prince de Galles fut privauté n. f. Familiarité (excessive). — Généra¬
une personnalité bien parisienne de la Belle lement au pluriel : Prendre des privautés avec
Epoque. une femme. — Finale en -é.
3 du prince-de-galles (p et g minuscules, deux
traits d’union). Etoffe. ▼ Invariable : de beaux prix n. m. Ne pas écrire comme pris, participe
de prendre.
prince-de-galles. — Invariable aussi dans l’em¬
ploi adjectif : des costumes prince-de-galles. 1 Avec un p minuscule dans le noms de prix
littéraires (le prix Concourt ou le Concourt, le
princesse n. f. Orthographe des expressions. prix Interallié, le prix Femina), sauf quand un
adjectif précédé (le Grand Prix de la critique).
1 princesse palatine > palatin 2 (4).
— Avec un P majuscule : Le Prix de Rome.
2 Dans l’emploi adjectif, on préférera l’invaria¬ — Toujours un P majuscule quand l’expresion
bilité : des amandes princesse, des dentelles désigne le lauréat : Le jeune romancier Jacques
princesse, des haricots princesse, des robes Durand, Prix Concourt. Ce peintre fut Prix de
princesse. Rome. — Avec un P majuscule dans le noms
de courses de chevaux : le Grand Prix de Paris,
principal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel le Prix de l’Arc de Triomphe.
en -aux : Les points principaux. Les proviseurs 2 Au prix de, auprès de > auprès (II).
et les principaux.
pro- Préfixe. — Le composés en pro- s’écrivent
principauté n. f. Finale en -é.
en un seul mot, sans trait d’union (proallié,
proallemand, prœhinois), sauf si le deuxième
printanier, ière adj. Avec un seul n.
élément et un sigle (Les éléments pro-F.L.N.).
635 PROBABLE

probable adj. Dérivé, constructions et emplois. affaire (et non mon problème). Cet enfant est
difficile (et non est un problème). '
I Dérivés : probabilisme, probabiliste, probabi¬
lité, probablement procéder v. t. ind. Conjugaison et emploi.
II Constructions de il est (il paraît, il semble) 1 Ckinjug. 11. Je procède, mais je procéderai,
probable que. je procéderais.
1 II est (paraît, semble) probable que. Indica¬ 2 Procéder à. Suppose une opération assez
tif ou conditionnel : Il est probable qu’elle ne technique : Procéder au polissage d’une pièce
reviendra pas. Il semblait probable qu’elle métallique. On évitera d’employer ce verbe à
reviendrait II paraît probable qu ’elle reviendrait
propos d’une action simple ou banale. On
si nous l’invitions. écrira : Il fit sa toilette, et non II procéda à sa
2 D n’est (ne paraît, ne semble) pas probable toilette.
que, est-il (paraît-il, semble-t-il) probable que,
U est (paraît, semble) peu probable que. procédure n. f. On évitera l’anglicisme qui
Subjonctif: Il ne paraît pas probable qu’elle consiste à employer ce mot au sens de moyen,
revienne. 7/ était peu probable qu’elle acceptât procédé, méthode, technique, déroulement (des
de revenir. opérations), marche (à suivre). On écrira donc :
On a mis au point une nouvelle méthode de
3 Probable que. Forme familière de la langue sauvetage, et non une nouvelle procédure de
parlée: Probable qu’elle n’est pas contente I sauvetage.
Dans la langue surveillée : Il est probable qu ’elle
n’est pas satisfaite. Probablement n’est-elle pas procès n. m. Avec un accent grave sur le e. —
satisfaite. Avec intention au singuher : procès d’intention.
III ▼ Pour qualifier un nom de personne, on — Dérivé : processif, ive.
évitera probable et on préférera présumé: Les
ministres présumés, mieux que les ministres procession n. f. Attention à la place de c et de
probables. -SS-. — Deux n dans les dérivés : procession¬
naire, processionnal, aux, processionnel, elle,
probablement adv. On évitera le tour légère¬ processionnellement, processionner.
ment relâché probablement que : Probablement
qu ’il reviendra. On écrira : Probablement il processus n. m. Invariable : des processus [-ys].
reviendra ou, mieux encore. Probablement — Désigne en principe un déroulement, un
reviendra-t-il développement naturel, une succession de faits
et non d’actes volontaires : Le processus d’une
probant, ante adj. On évitera le pléonasme maladie contagieuse. Le processus de la déca¬
*preuve probante. > preuve. — En revanche, dence d’un empire. On évitera d’écrire, par
on dit très bien : texte, témoignage, document exemple : Le processus des démarches adminis¬
probant. tratives, au lieu de série, succession, suite.

probatoire adj. Finale en -oire, même au procès-verbal n. m. — PI. : des procès-verbaux.


masculin : Stage probatoire. — Dans la langue surveillée, on écrira : dresser
procès-verbal (et non mettre un procès), se voir
problème n. m. Orthographe et sens abusif. dresser procès-verbal (et non avoir un procès). T
Ne pas employer contravention au sens de
1 Avec e ouvert et accent grave. — En proces-verbal > contravention.
revanche : problématique, problématiquement.
2 T Attention aux emplois abusifs. On peut prochain, aine adj. ou n. m. Finale en -ain,
écrire : Problème de mathématiques. Problèmes -aine. — Dérivé : prochainement.
scientifiques, philosophiques. — En revanche,
quand U s’a^t d’un domaine pratique, dans proche Dans l’usage moderne, est normalement
lequel il importe moins de savoir que d’agir, adjectif et variable : Les jardins sont proches de
on emploiera plutôt question ou affaire: Les la route. — S’est employé comme préposition
questions politiques, sociales, économiques. Le invariable : Les jardins sont proche la route. Ils
gouvernement doit résoudre cette affaire au plus étaient proche de mourir. De nos jours, on dit :
yite_ — A plus forte raison évitera-t-on l’emploi Ils étaient près de mourir. — S’est employé aussi
de problème au sens de difficulté, ennui, comme adverbe invariable : Ils demeurent tout
incident. On écrira : J’ai eu une difficulté avec proche. De nos jours, on dit : Ils demeurent tout
mon démarreur. Cet enfant leur cause des près. — On évitera cet emploi prépositionnel
ennuis. La réunion s’est deroulee sans incident. et cet emploi adverbial, vieillis, qui risqueraient
— On écrira : Régler ce différend, c’est mon de passer pour des fautes.
PROCHE-ORIENTAL « \
636

proche-oriental, ale, aux adj. Du Proche- profession n. f. ▼ Avec un seul f — Deux n


Orient. — Masculin pluriel en -aux : Les pays dans les dérivés : professionnalisme, profession¬
proche-orientaux. On dira mieux : Les pays du nel, elle, professionnellement
Proche-Orient
professionnel, elle adj. ou n.
procnratrice, procureuse Deux noms féminins
paronymes. professoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
1 procuratrice. Femme qui a reçu mandat -aux : Les milieux professoraux. T Avec un seul
d’agir par procuration. T Ne pas dire *pro- / De même : professorat
cureuse dans ce sens.
profil n. m. ▼ Le / n’est pas muet. Bien
2 procureuse. Sous l’Ancien Régime, femme prononcer ; [pRofil]. Ne pas confondre avec
d’un procureur (avoué). — (vieii/i, péjoratif) profit : Le profil pur d’un beau visage II vend
Entremetteuse. avec un gros profit — Dérivés : profilage,
profilé, profiler.
prodigalité n. f. Avec g, et non *-gu-.
profit [pRofi] n. m. Faire du profit au sens de
prodige, prodigue Deux expressions à bien faire de l’usage, est très familier.
distinguer.
1 Un enfant prodige. Un enfant qui fait preuve profiter Construction et emplois familiers.
de dons extraordinaires : Mozart fut un enfant
1 Se construit avec de ce que suivi de l’indica¬
prodige. — PI. ; des enfants prodiges
tif : Profitons de ce qu ’il fait beau pour aller nous
2 L’enfant prodigue ou le fils prodigue. Person¬ promener. V On n’écrira pas : Profitons *qu’il
nage d’une parabole évangélique, jeime homme fait beati.
qui quitta son père, dilapida sa part d’héritage,
puis revint dans sa famille. 2 Occasion *à profiter. Appartient à la langue
commerciale très relâchée. L’équivalent correct
est : occasion à saisir.
prodiguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant
a ou 0/ il prodigua, nous pwdiguons.
profiterole n. f. Pâtisserie. — Finale en -oie, avec
produire v. t. Conjug. 46. Je produis, tu produis, un seul L
il produit, nous produisons, vous produisez, ils
produisent — Je produisais. — Je produisis. profond, onde adj. ou adv. Dans l’emploi
— Je produirai. — Je produirais — Codais, adverbial, toujours invariable : Des fosses creu¬
produisons, produisez — Que je produise. — sées profond. — Dérivés : profondément,
Que je produisisse. —Produisant —Produit, ite profondeur.

proéminence n. f Finale en -ence. prognathe adj. Dont les mâchoires avan¬


cent — Prononciation : [pRognat]. —
profane adj. ou n. T Avec un seul/et un seul ru De Avec -th-. De même : prognathisme
même : profaner, profanateur, profanation. [pRognatism(a)].

proférer v. t. Conjug. 11. Il profère, mais il programmateur, programmeur Ces deux


proférera, il proférerait T Avec un seul f. noms ne sont pas interchangeables.
1 programmateur, trice Deux sens.
profès adj. ou n. m. Qui a prononcé ses vœux :
Un religieux profès Un profès. — Prononcia¬ a/ Celui, celle qui établit les programmes de
tion : [pRofe]. — Féminin : professe [pRofes]. T la radio, de la télévision.
Avec un seul f.
b/ n. m. Appareil qui commande le fonction¬
professer v. t. ou v. i. ▼ Avec un seul f. — N’est nement automatique d’un autre appareil, d’une
nullement incorrect au sens de « enseigner » machine : Le programmateur d’un ordinateur,
(attesté dès le XVIII* siècle) ou de « être d’une machine à laver.
professeur » ; Il professe au lycée Michelet 2 programmeur, euse. Celui, celle qui établit
le programme confié à un ordinateur.
professeur V Avec un seul / — Ne peut
s’employer qu’au masculin : Mme Durand, le progresser v. i. On évitera le pléonasme progres¬
professeur de français de seconde. J'ai vu son ser en avant
professeur, Mlle Duval. Ne pas dire *la profes¬
seur, *sa professeur. — De même : Madame le prohiber v. t. Avec h devant le L De même :
professeur Louise Martin.
prohibé, prohibitif, prohibition.
637 PROIE

proie n. f. Au singulier dans ; des oiseaux de 2 Conjug. 99. Je promets tu promets, il pro¬
proie, des bêtes de proie. met, nous promettons, vous promettez, ils
promettent — Je promettais. — Je promis.
projectile n. m. Finale en -ile. — Je promettrai — Je promettrais — Promets,
promettons, promettez. — Que je promette.
proje^ proposition Deux expressions à bien — Que je promisse. —Promettant —Promis, ise.
distinguer.
3 Emploi correct au sens de « donner sa parole
1 projet de loi. Texte d’une loi future soumise qu’on fera quelque chose ». Dans ce sens,
par le gouvernement au vote des assemblées. promettre que se construit avec l’indicatif futur
ou le conditionnel : Je te promets que j’irai te
2 proposition de loi. Texte d’une loi future
voir. Il m ’avaitpromis qu ’itviendrait — Emploi
proposé par un membre d’une assemblée
familier au sens de assurer, affirmer, soutenir:
législative.
Ça ! s’il revient, je le mets à la porte, je le
promets t Dans ce sens familier, promettre que
projeter v. t. Conjug. 14. Je projette, je projette¬
peut se construire avec le présent ou un temps
rai — Dérivé ; projeteur.
passé de l’indicatif : Je te promets que j’ai ce
livre chez moi je l’ai lu il y a moins d’un mois
prolepse n. f Figure de rhétorique. — Avec un
Je te promets que tu ne m’as jamais remis ce
seul L papier.
prolixe adj. Avec un seul /. promiscuité n. f Pas de tréma sur le i
prolongation, prolongement Deux dérivés de
promontoire n. m. Finale en -oire.
prolonger.
1 prolongation Action de prolonger ou de promoteur, trice n. m. ou f. Le féminin est rare,
se prolonger dans le temps : La prolongation mais non incorrect. — Au sens de « celui
d’un délai d’un séjour. — Durée supplémen¬ (celle) qui donne la principale et première
taire ; Il a obtenu une prolongation de son impulsion », on ne peut dire premier promo¬
congé. teur, ni principal promoteur, ce qui fait
pléonasme.
2 prolongement. Action de prolonger ou de se
prolonger dans l’espace : On a voté les crédits promotion n. f. Emploi correct au sens tradition¬
pour le prolongement de la ligne de métro. — nel : La promotion d’un lieutenant au grade de
Direction qui en prolonge une autre : La mairie capitaine. La promotion au grade d’officier de
est dans le prolongement du pont — (figuré) la Légion d’honneur. Le baptême de la nouvelle
Conséquence d’une affaire : Ce scandale finan¬ promotion de l’école de Saint-Cyr. — On évitera
cier aura des prolongements politiques d’abuser de ce mot au sens de avancement,
développement, élévation, diffusion, expansion,
promener v. t. ou v. pron. Conjugaison et extension, lancement, perfectionnement, pro¬
emploi. grès, progression, etc. On pourrait dire, par
1 Conjug. 12. Je (me) promène, je (me) exemple : développement des ventes, extension
promènerai des ventes, plutôt que promotion des ventes
(calque de l’anglais sales promotion). On peut
2 Au sens propre de « faire une promenade », plus facilement encore dire ; progrès de la
après aller, envoyer, l’emploi du pronom culture ou diffusion de la culture, au lieu de
réfléchi est obligatoire devant promener, sauf promotion de la culture. De même, élévation
dans l’expression familière envoyer promener sociale est préférable à promotion sociale.
quelqu’un. On écrira donc : Allons nous prome¬
ner, et non Allons promener, qui est vieux ou promotionnel, elle adj. A l’anglicisme vente
provincial. Mon fils s’ennuyait, je l’ai envoyé se promotionnelle on pourra préférer vente réclame
promener le long de la rivière. Ce bonhomme (des ventes réclames), vente publicitaire, vente
m’ennuie, la prochaine fois je l’enverrai prome¬ de lancement.
ner l (— je l’éconduirai, je rejetterai sa
demande, etc.). promouvoir v. t. Conjugaison et sens.
promenoir n. m. Finale en -oir. 1 Ne s’emploie guère qu’à l’infinitif, au parti¬
cipe présent (promouvant), au participe passé
promettre v. t. Orthographe, conjugaison et (promu, ue), aux temps composés : j’ai promu,
emploi. j’avais promu, etc.

1 ▼ Avec un seul m et deux t De même : 2 Pour le sens, même remarque que pour
promesse, prometteur. promotion. On peut dire ; On a promu ce
♦ \
PROMPT 638

chevalier de la Légion d'honneur au grade propager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le


d'officier > promu. — On évitera les sens g devant a ou o .• il propagea, nous propageons.
modernes qui sont dus à l’influence de l’an¬
glais : Promouvoir les ventes, un produit. Pro¬ propension n. f. T Avec -en-,
mouvoir la culture. Promouvoir une idée, un
projet, une doctrine, un mouvement. On préfé¬ propergol n. m. Finale en -ol, sans e.
rera des termes plus précis : faire avancer,
développer, élever, diffuser, lancer, faire prophète n. m. Orthographe, dérivés et
progresser. expression.
1 Avec accent grave et e ouvert. En revanche,
prompt adj. ▼ Le /? et le / sont muets : [puS], accent aigu et e fermé dans le féminin
De même, le p est muet dans le féminin et les prophétesse et dans les dérivés : prophétie,
dérivés : prompte [pnot], promptement prophétique, prophétiquement, prophétiser.
[pRÔtmü], promptitude [pRStityd].
2 Sans trait d’union : faux prophète. — Avec
promu, ue Participe passé de promouvoir. un P majuscule : le Prophète, Mahomet.
1 T Pas d’accent circonflexe sur le u. prophylaxie n. f. Avec -ph- et y. Un seul l. T
2 On est nommé chevalier, promu officier ou Le dérivé est prophylactique, et non
commandeur, élevé à la dignité de grand officier *prophylaxique.
ou de grand-croix (dans l’ordre de la Légion
d’honneur). propitiation [pnopisjasjô] n. f ▼ Ne pas écrire
*propiciation, sous l’influence de propice. De
promulgation n. f. Avec g, et non *-gu-, à la même : propitiatoire [pRopisjatwaR] adj. (rite
différence de promulguer. propitiatoire).

promulguer v. t. Toujours avec -gu-, même proportion n. f. Dérivés et expressions.


devant a ou o .• il promulgua, nous promulguons. 1 Deux n dans les dérivés : proportionnable,
proportionnalité, proportionné, proportionnel,
prône n. m. Avec accent circonflexe. De même : elle, proportionnellement, proportionner.
prôner.
2 Toujours au singulier dans à proportion, à
pronom > annexes. proportion de, en proportion de. — Singulier
recommandé dans toute proportion gardée, mais
pronominal, ale, aux adj. Masculin pluriel en toutes proportions gardées, plus fr^uent, n’est
-aux : Les verbes pronominaux. — Dérivé : pas incorrect.
pronominalement
3 La forme à proportion de est plus littéraire
et moins fréquente que en proportion de.
prononcé n. m. Le prononcé d'un jugement
— Finale en -é. propos n. m. Orthographe des expressions.
pronostic n. m. Forme et sens. 1 Au singulier : à tout propos, de propos
délibéré.
1 Ne pas déformer en *pronostique, *prognos-
tic, ^prognostique. 2 Sans trait d’union : à propos, à propos de, hors
de propos, mal à propos.
2 Peut s’employer dans le domaine de la
médecine ou des sports (Le pronostic du 3 Avec un trait d’union : l'esprit d’à-propos,
tiercé). En dehors de ces domaines, on manquer d’à-propos, un à-propos (pièce de
usera avec précaution du mot pronostic. On théâtre) > à-propos.
dira, par exemple : les prévisions météoro¬
logiques, plutôt que les pronostics météo¬ proposer Accord du participe à la forme
rologiques. pronominale.

"3 pronostic, diagnostic > diagnostic. 1 Proposer -h nom. Accord avec le complément
direct si celui-ci est placé avant le verbe : Les
pronostiquer v. t. Avec -qu-, même devant a buts qu'elle s'est proposés, mais Elle s'est proposé
ou O : il pronostiqua, nous pronostiquons. — Ne des buts difficiles.
pas déformer en *prognostiquer. — Dérivé : 2 Se proposer de infinitif. Participe inva¬
pronostiqueur,
riable : Les buts qu'elle s'est proposé d'atteindre.
Les villes que je me suis proposé de visiter.
propagateur, trice n. m. ou f. Avec g et non
-gu-. De même : propagation. proposition (de loi), projet (de loi) > projet.
639 PROPRE

propre adj. Attention à la place de cet adjectif. proscrire, prescrire > prescrire.
1 Bien distinguer ma propre chemise {propre
prose [pROz] n. f Pas d’accent circonflexe.
renforce le possessif ma) et ma chemise propre
(celle de mes chemises qui n’est pas sale).
prosél^e n. m. ou f Avec y. De même :
2 Bien distinguer ses propres termes (les termes prosélytisme.
mêmes qu’il a employés) et les termes propres
(les termes justes, appropriés). prosopopée n. f Figure de rhétorique. — Pas
de P double. — Finale en -ée.
3 Bien distinguer ses propres biens (simple
renforcement du possessif) et ses biens propres
prospectus n. m. Invariable ; des prospectus
(par opposition aux biens de la communauté).
[-tys].
4 Avec la plupart des noms désignant une
réalité non matérielle, il n’y a pas de risque prosternation n. f ou prostemement n. m. Les
d’équivoque, ce qui fait que l’adjectif peut être deux formes sont admises et correctes, mais
placé avant ou après le nom sans que le sens prosternation semble la plus fréquente.
change beaucoup. On peut dire : ses propres
responsabilités ou ses responsabilités propres. Le protagoniste n. m. ou f Attention au sens.
premier tour est un simple renforcement du
possessif. Le second insiste plus sur l’idée de 1 Au sens propre, désigne l’auteur, le person¬
nage qui tient le premier rôle dans une pièce
spécificité (= les responsabilités qui incombent
de théâtre. — Au figuré, celui, celle qui
spécialement à lui et à lui seul).
tient le principal rôle dans une action ou
propre à rien, propre-à-rien Deux expressions l’un de ceux qui tiennent les principaux
à bien distinguer par la graphie. rôles.

1 propre à rien (adjectif) Ces garçons ne sont 2 On évitera les pléonasmes *principal protago¬
niste, *premier protagoniste. — On admet ; l’un
propres à rien.
des protagonistes, les deux protagonistes.
1 propre-à-rien (nom) Ces garçons sont des
propres-à-rien [pnopRaRjl]. 3 T N’est pas synonyme de interlocuteur,
partenaire. On écrira donc : Le ministre fran¬
propylée Porte monumentale d’un monument çais et ses divers partenaires européens (et non
grec. — Avec y. — Avec P majuscule ; les et ses divers *protagonistes européens).
Propylées (sans autre précision), monument de
l’Acropole. — Avec un p minuscule: les prote n. m. Dans une imprimerie, chef de l’atelier
propylées de l’Acropole. ▼ Malgré la finale en de composition. ▼ N’est nullement synonyme
-ée, toujours masculin : Des propylées de correcteur.
majestueux.
protège-cahier n. m. — PI. : des protège-cahiers.
prorata S’emploie dans la loc. adv. au prorata
protège-dents n. m. Invariable. Un -s à dent au
et dans la loc. prép. au prorata de.
singulier et au pluriel : un protège-dents, des
prorogation n. f Avec g et non *-gu-. De même : protège-dents.
prorogatif, ive.
protège-parapluie n. m. — PI. : des protège-
proroger v. t. Conjug. 16. prend un e après le parapluies.
g devant a ou o ; il prorogea, nous prorogeons.
protéger v. t. Conjugaison et constructions.
prosaïque adj. Avec tréma. De même : prosaï¬ I Conjug. 18. Change é en è devant un e muet
quement, prosaïsme. (je protégé, tu protèges), sauf à l’indicatif
futur et au conditionnel présent : je protégerai,
prosateur n. m. Pas de féminin : Colette est un je protégerais. — D’autre part, prend un e
excellent prosateur. Une femme poète et une après le g devant a ou o; il protégea, nous
femme prosateur. protégeons.

proscrire v. t. Conjug. 48. Je proscris, tu proscris, II Constructions.


il proscrit, nous proscrivons, vous proscrivez, ils 1 Le complément second est un nom de
proscrivent. —je proscrivais. —Jeproscrivis. —Je personne. Se construit avec contre : La clôture
proscrirai. — Je proscrirais. — Proscris, proscri¬ protège le jardin contre les maraudeurs.
vons, proscrivez. — Que je proscrive. — Que je
proscrivisse. —Proscrivant. —Proscrit, ite. Dé¬ 2 Le complément second est un nom de
rivés : proscripteur, proscription, proscrit. chose. Se construit avec contre (plus usuel) ou
PROTÈGE-RADIATEUR 640

avec de (plus littéraire) : Les paillassons protè¬ protubérance n. f. Finale en -ance. De la même
gent contre le froid (ou protègent du froid) les famille : protubérant.
arbres fruitiers.
prou adv. Seulement dans l’expression peu ou
3 n y a un complément de moyen introduit
prou, plus ou moins (littéraire)..
par de. Le complément second se construit
obligatoirement avec contre : L'arbre protège de
proudhonisme n. m. Théorie de Proudhon.
son feuillage les plantes contre le soleil.
— En un seul mot, sans apostrophe. Avec h
et un seul n. De même ; proudhonien, ienne.
protège-radiateur n. m. — PL : des protège-
radiateurs.
proue n. f. Avant d’un bateau. L’arrière s’appelle
la poupe.
protège-tibia n. m. — PL : des protège-tibias.
provenance n.f. Finale en -ance.
protéine n. f. Pas de tréma. De même :
protéinurie, protéinique.
provenir v. t. ind. Conjug. 44. T Se conjugue
protestant, ante n. ou adj. Pas un nom de comme venir, mais ne s’emploie pas aux temps
peuple, donc pas de majuscule : Les protestants composés.
et les catholiques. — Dérivé: protestantisme.
proverbial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
protester Constructions. -aux.

1 Protester de + nom. Affirmer très énergique¬ providence n. f. Avec un P majuscule : la


ment : Il protesta de son dévouement Providence, Dieu.
2 Protester que indicatif ou conditionnel.
(littéraire) Affirmer très énergiquement que : providentiel, elle adj. Finale en -tiel, -tielle.
Il protesta qu'il ignorait tout de l'affaire — Dérivé : providentiellement.

3 Protester contre nom. Elever énergique¬ provincial, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
ment une plainte, une réclamation contre : Le en -aux: Les provincial^ (avec p minuscule)
syndicat a protesté contre cette décision. et les Parisiens.
4 Protester un effet de commerce. Faire
constater par un acte (le protêt) que cet effet provision n. f. Au singulier dans : des chèques
n’a pas été payé à l’échéance. sans provision.

protêt n. m. Acte dressé par huissier et provisoire adj. Finale en -oire.


constatant qu’un effet de commerce n’a pas été
payé. — Finale en -êt, avec accent circonflexe. provocant, provoquant Ne pas écrire l’adjectif
variable provocant (Des oeillades provocantes)
prothèse n. f. Avec -th-. — Dérivés : prothésiste, comme le participe présent invariable
prothétique. provoquant

protide Substance aminée. — A la différence de provocateur, trice n. m. ou f. Avec c et non


protéine, toujours masculin : Les protides sont *-qu-. De même : provocation.
très nombreux.
provoquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
proto- Préfixe (du grec prôtos « premier »). Les ü ou O.' il provoqua, nous provoquons.
composés en proto s’écrivent tous en un seul
mot, sans trait d’union. proxénète n. m. Avec un accent grave sur le
deuxième e, mais ; proxénétisme.
protocole n. m. Finale en -oie avec un seul / et
-e final. — Dérivés : protocolaire, protocolaire¬ prudemment adv. Finale en -emment (vient de
ment. prudent).

protohistoire n. f. Pas de trait d’union. prud’homme n. m. Conseil des prud'hommes.


Avec une apostrophe et deux m. T Un seul m
protoxyde Toujours masculin : Le protoxyde dans les dérivés : prud'homal, ale, aux,
d'azote est dangereux. prud'homie.

protractile adj. Qui peut être projeté en avant. T prudhommesque adj. Digne de Joseph Prud-
Ne pas déformer en *protactile. homme, personnage ridicule d’un roman
641 PRURIT

d’Henri Monnier. ▼ En un seul mot, sans deuxième élément est lui-même un composé
apostrophe. Avec deux m. De même : comportant un trait d’union : psychomoteur,
prudhommerie. mais psycho-sensori-moteur.

prurit n.' m. Démangeaison. ▼ Prononciation : psychopathe [psikopat] n. m. ou f ou adj. Avec


[pRynit]. -ch-et-th-. De même ;p$ycAo/M>tfiie[psik3pati].

prytane n. m. Magistrat, dans la Grèce antique. psychose [psikoz] n. f Pas d’accent circonflexe.
— Avec un y. — De même : prytanie, — Dérivé: psychotique [psikotik], avec o
prytanique. ouvert.

prytanée n. m. Avec un — Toujours masculin, ptôse n. f. Affaissement d’un organe. — Avec


malgré la finale en -ée. — Avec un p minuscule : un accent circonflexe.
un prytanée grec. Avec un P majuscule : le
Prytanée, édifice d’Athènes. — Avec un p pu Participe passé de pouvoir. Toujours invaria¬
minuscule : le prytanée militaire de La Flèche. ble : Il a accumulé toutes les publications qu’il
Avec un P majuscule : le Prytanée, celui de La a pu.
Flèche, sans autre détermination.
pubère adj. Finale en -ère. Dérivé : puberté.
psalliote Champignon. — Avec deux / et un seul
t. — Féminin ; Une grosse psalliote. pubère, nubile > nubile.

psalmiste n. m. Auteur de psaumes. — Avec pubis n. m. Bas-ventre. — Prononciation :


un P majuscule : le Psalmiste, le roi David. [pybis].

psaume n. m. Le numéro s’écrit en chiffres public adj. ou n. m. Féminin : publique. — On


romains : Le psaume CXIII. — Dérivé : préférera relations publiques à l’anglicisme
psautier. public relations.

pseudo- Préfixe (du grec pseudês « faux »). Les publicain n. m. Chez les Romains, collecteur
composés en pseudo s’écrivent en général sans d’impôts. — Finale en -cain.
trait d’union (pseudogamie, pseudonyme, pseu¬
dopode, etc.) sauf quand il s’agit de composés publiciste n. m. Le vrai sens, vieilli, est
occasionnels (un pseudo-philosophe). « journaliste écrivant sur des questions politi¬
ques ». Ne doit pas être employé pour désigner
psittacisme n. m. Avec deux t — Désigne la un professionnel de la publicité. Dans ce sens,
répétition mécanique de formules, sans effort dire : un publicitaire.
réel pour comprendre. A bien distinguer de la
psittacose, maladie transmise par les perroquets. publipostage n. m. Démarchage par correspon¬
dance. — Mot français à préférer à l’anglicisme
psychanalyse [psikanaliz] n. f. Deux fois y. De mailing.
même : psychanalyse {psxVamMzc], psychana¬
lyste [psikanalistCa)], psychanalytique puce n. f. Comme a<^ectif de couleur, toujours
[psikanalitik]. invariable ; Des étoffes puce.

psychasthénie [psikasteni] n. f. Avec -ch- et pudding n. m. Gâteau anglais. — Prononciation :


-th-. De même : psychasthénique [psikaste- [pudiq]. — PI. : des puddings [-diq]. — La
nik]. graphie pouding est rare. T Ne pas confondre
avec poudingue [pudêg] n. m. (roche).
psyché n. f Prononciation ; [psi/e].
pudibond adj. ou n. m. Finale en -ond. Féminin :
psychédélisme [psikedelismCa)] n. m. Dérivé ; pudibonde. Dérivé : pudibonderie.
psychédélique [psikedelik].
puer V. i. ou v. t. Sans être vraiment vulgaire,
psychiatre [psikjatsfa)] n. m. ou f. ▼ P^ ce mot est à éviter dans la langue de la tonne
d’accent circonflexe. De même : psychiatrie compagnie. Dire plutôt : sentir mauvais, avoir
[psikjatsi], psychiatrique [psikjataik]. (une) mauvaise odeur.

psycho- Préfixe (du grec psukhê « âme »). Tous puéril, ile adj. Finale en -il, -ile. Pas de -e au
les composés en psycho se prononcent [psiko-] masculin. — Dérivés : puérilement, puérilisme,
et s’écrivent sans trait d’union, saêî si le puérilité.
PUGNACE 642

pugnace adj. ▼ Prononciation : |pygnas], avec tion : [pœnj], avec [œ]. — De la même
[gn], et non n mouillé. De meme : pugnacité famille ; puncheur [pœnJœR], punching-ball
[pygnasite]. [pœnjiqbol] n. m. (des punching-balls [-bol]).

puîné, ée adj. ou n. Attention à l’accent punique adj. Avec g et p minuscules : les guerres
circonflexe. puniques.

puis adv. On évitera les pléonasmes puis ensuite, 1. pupille n. f Partie de l’œil. T Prononciation :
puis après. — La locution et puis est familière. [pypil], et non *[pypij]. De même : pupillaire
— En revanche, et puis encore est correct. [pypilER].

puisque conj. Orthographe et emploi. 2. pupille n. m. ou f. Orphelin(e). T Prononcia¬


tion : [pypil], et non *[pypij]. De même :
1 Le e s’élide seulement devant il, ils, elle, elles, pupillaire [pypilcR], pupillarité [pypilanite].
on, un, une. Devant en l’usage est flottant. On
préférera la forme non élidée ; Puisque en 1947 pupitre n. m. T Pas d’accent circonflexe sur le
elle n’était pas encore née. L De même ; pupitreur, euse.
2 Le tour elliptique II est fonctionnaire, puisque
professeur de lycée est admis dans la langue purée n. f Invariable dans : des pommes purée.
cursive. Dans le style surveillé, on écrira : Il
est fonctionnaire, puisqu’il est professeur de purgatoire n. m. Avec p minuscule et finale en
lycée. -oire : Le paradis, l’enfer et le purgatoire.

puissamment adv. Finale en -animent (vient de purificatoire adj. ou n. m. Finale en -oire: Un


puissant). rite purificatoire.

puits n. m. Trou creusé dans le sol. T Avec un puritain, aine adj. ou n. Qui a le puritanisme
-s même au singulier. Ne pas écrire comme puis, pour religion; qui a des mœurs austères.
ensuite, ni comme un puy, montagne. — Avec un p minuscule : les puritains (pas un
nom de peuple). — Finale en -ain.
pull n. m. Anglicisme (abréviation de pull-over).
— Prononciation : [pul] ou [pyl]. — PI. : des pur sang, pur-sang Sans trait d’union et
pulls [pul] ou [pyl]. invariable : des chevaux pur sang (emploi
adjectif). — Avec un trait d’union et invaria¬
pull -over n. m. (anglicisme) Prononciation : ble : des pur-sang (substantif).
[pubvea] ou [pubvcea] ou [pybvEa]. — PI. :
des pull-overs [-ver] ou [-vœR]. — S’abrège purulence n. f. Finale en -ence.
souvent en pull (des pulls).
purulent, ente adj. Finale en -ent, -ente.
pulluler V. i. Orthographe et emploi.
pus [py] n. m. Liquide organique pathologique.
1 Attention à la place du / double et du /
— Toujours un -s, même au singulier.
simple. De même : pullulation, pullulement.
2 T On peut dire : Les rats pullulent dans ces pusillanime adj. Prononciation ; [pyzilanim],
caves, mais non *Ces caves pullulent de rats. avec [1] et non [j]. De même : pusillanimement
[pyzilanimamâ], pusillanimité [pyzilani-
pulvérulence n. f. Finale en -ence. mite].

pulvérulent, ente adj. Finale en -ent, -ente. putois n. m. Animal. — Avec un seul t.

puma n. m. Animal. — Prononciation : [pyma]. putrescence n. f. Avec -sc-puis c. Finale en -ence.


— PI. : des pumas [-ma]. — Synonyme : De la même famille : putrescent, putrescible.
couguar.
putsch n. m. (mot allemand) Prononciation:
1. punch n. m. Anglicisme, introduit en français [putJl. — On laissera plutôt le mot invariable :
au XVII' siècle, qui désigne une boisson. des putsch. On rencontre aussi parfois le pluriel
— Prononciation : [pâ]"], avec [5]. — PI. ; des des putschs. — Dérivé : putschiste [put/istfa)].
punchs [p5J]. — A ce mot allemand, on préférera : coup de
force, coup d’Etat militaire.
2. punch n. m. Anglicisme qui désigne la
puissance de frappe d’un boxeur. — Prononcia¬ puy n. m. Montagne, colline. — Ne pas écrire
643 PUZZLE

comme puis, ensuite, ni comme un puits pyrénéen, enne adj. ou n. Des Pyrénées ;
(creuser un puits). — Avec p minuscule et sans La population pyrénéenne. Les Pyrénées.
traits d’union : le puy de Dôme (montagne). — Avec y, un seul r. Pas de A ni de n
— Avec P majuscule et deux traits d’union : double.
le Puy-de-Dôme (département).
pyrèthre n. m. Plante. — Avec -th-. Pas d’accent
puzzle n. m. Anglicisme qui désigne un jeu de circonflexe.
patience. — Prononciation : [pœzKa)] ou,
parfois, [pœzœl' ou [pyzKa)]. — PI. ; des Pyrex n. m. Nom déposé, donc avec une
puzzles [pœzKa)' ou [pœzœl] ou [pyzKa)]. majuscule : Un plat en Pyrex.
— Autant que possible, on remplacera cet
anglicisme diffici’ e à prononcer par le terme pyrite Minéral. — Toujours féminin : La pyrite
français jeu de patience. blanche.

pygmée n. ou adj. Finale en -ée, même au pyro- Préfixe (du grec pur, puros « feu »). Les
masculin. — Attention à la majuscule ; Un composés en pyro s’écrivent en un seul mot,
Pygmée, une Pygmée, mais un village pygmée, sans trait d’union (pyrogallique, pyrogravure,
une femme pygmée, les tribus pygmées. pyrophosphorique, pyrosulfurique, pyroélectri¬
cité, etc.).
pyjama n. m. Finale en -a.
pyrrhonien, ienne adj. ou n. La doctrine
pylône n. m. Attention à l’accent circonflexe. pyrrhonienne. Les pyrrhoniens. — Avec deux
— Le pylône d’un temple égyptien est le portail r et un h. De même : pyrrhonisme.
monumental constitué par deux massifs de
maçonnerie et la porte qu’ils encadrent. Le mot pythagoricien, ienne adj. ou n. La doctrine
ne désigne pas chacun de ces massifs. — En pythagoricienne. Les pythagoriciens. — Avec
revanche, quand on parle d’architecture mo¬ -th-. De même : pythagorisme.
derne, un pylône peut très bien désigner un
poteau, un élément décoratif, un support isolé : pythie n. f. Prêtresse d’Apollon, à Delphes.
Deux pylônes encadrent l'entrée du pont. — Le — Avec -th-. Avec p minuscule : la pythie.
sens de « charpente métalhque supportant des
conducteurs électriques » est parfaitement ad¬ pythien, ienne adj. Avec P majuscule : Apollon
mis de nos jours. Pythien.

pylore n. m. (terme d’anatomie) Pas d’accent sur pythique adj. ou n. f. Avec j minuscule et P
le O. Prononciation : [pibn]. De même : pylori- majuscule : les jeux Pythiques. — Avec P
que [pibnik]. majuscule : les Pythiques, odes de Pindare.

pyorrhée n. f. (terme de médecine) Avec un y, python n. m. Serpent. T Ne pas écrire comme


deux r, un h et une finale en -ée. — Dérivé : piton, crochet, sommet.
pyorrhéique (sans tréma).
pythonisse n. f. Prophétesse, devineresse.
pyramide n. f. Avec un seul r et un seul m. — Avec -th- et un seul n.

pyramidal, ale, aux adj. Masculin pluriel en pyxide n. f. (terme de botanique) Attention à la
-aux : Des tas pyramidaux. place du y et du i.
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quadragénaire adj.
[kwacuasenea].
ou n. Prononciation :
Q
jours,masculinausensde« danse » (Lequadril-
le était fort gracieux) ou dans les expressions
premier quadrille, deuxième quadrille (Cette
Quadragésime Prononciation : [kwadaa- danseuse est premier quadrille à l’Opéra).
xezim]. — Avec Q majuscule et toujours
féminin : Le dimanche de Quadragésime. La quadriller v. t. Prononciation ; [kadaije], avec
Quadragésime. [k]. De même: quadrillage [kadaija3J, qua¬
drillé [kadaije].
qnadrangulaire adj. Prononciation : [kwadnô-
gylca]. quadrimoteur adj. ou n. m. Prononciation :
[kwadaimotoea].
quadrant n. m. (terme de mathématiques) Ne
pas écrire comme cadran (de montre). — Pro¬ quadripartite adj. Prononciation ; [kwadai-
nonciation : [kwadsô], mieux que [kadsô]. paatit].

quadrature n. f. Prononciation : [kwadsatya]. quadrique adj. (terme de mathématiques) Pro¬


De même ; quadratique [kwadnatik]. nonciation: [kwadaik].

quadrature, cadrature > cadratnre. quadriréacteur adj. ou n. m. Prononciation:


[kwadaiaeaktœaj.
quadrette n. f. Equipe de joueurs de boules.
— Prononciation : [kwadaet] ou [kadaet]. quadrirème n. f. Navire antique. — Prononcia¬
tion: [kwadaiaem].
quadrichromie n. f. Prononciation : [kwa-
daiksomi]. quadrisyllabe n. m. Mot de quatre syllabes : Le
mot sagacité est un quadrisyllabe. — Pronon¬
quadriennal, ale, aux adj. Prononciation : ciation : [kwadaisilab].
[kwadaijenal, al, o].
quadrisyllabique a(h. Qui a quatre syllabes:
quadrige n. m. Prononciation : [kwadaij] ou, Mot, vers quadrisyllabique. — Prononciation :
moins bien, [kadais]. [kwadKisilabik].

quadrilatère n. m. Prononciation : [kwadaila- quadrivalent, ente adj. (terme de chimie)


tea]. Prononciation : [kwadsivalô, ât].

quadrille Prononciation : Pradaij].—A été fémi¬ quadnunane adj. ou n. m. Prononciation :


nin autrefois au sens de « troupe de cavaliers ». [kwadayman].
Encore féminin de nos jours au sens de «. équipe
de toreros ». On dit plus souvent d’ailleurs la quadrupède adj. ou n. m. Prononciation :
cuadriUa [kwadaija], mot espagnol. — De nos [kwadsyped].
QUADRUPLE 646

quadruple adj. ou n. m. Prononciatio’n : [kwa- 3 A quand, de quand, pour quand, depuis


dRypUa)] ou, moins bien, [kadR)rpl(3)]. De quand, jusqu’à quand. Ces locutions sont
même : quadrupler [kwadRyple], quadruplés admises dans l’interrogation directe : Depuis
[kwadRyple], quand êtes-vous ici ? Cto les déconseille dans
l’interrogation indirecte. On écrira donc : Il m’a
quai n. m. Avec q minuscule : Il habite quai demandé depuis quel moment (depuis quelle
d’Orsay (voie de Paris). — Avec Q majuscule : date) vous étiez ici et non depuis quand vous
Le Quai d’Orsay a délégué un ministre plénipo¬ étiez ici
tentiaire. Il est chef de service au Quai IV Quand même, quand bien même ou quand
(ministère des Affaires étrangères). -f- conditionnel, avec valeur adversative. Tour
très correct et même littéraire : Quand même
quaker n. m. Prononciation : [kwekœR]. — Fé¬
je devrais en mourir, je ferai mon devoir. Quand
minin : quakeresse [kweknes]. — Dérivé ; le monde s’écroulerait, le sage demeurerait
quakerisme [kwekœRism(a)] n. m. (sans ac¬
impavide. Le tour avec quand (sans même) est
cent sur le e).
le plus littéraire.
qualifier v. t. Conjugaison et constructions. V Quand même au sens de « cependant ». S’il
pleut, je sortirai quand même. Tour admis dans
I Conjug. 20. Double le i à la première et à
la langue parlée. Dans la langue écrite très
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
soignée, on préférera : néanmoins, cependant
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
qualifiions, (que) vous qualifiiez.
quanta > quantum.
n Constructions.
1 Au sens de « caractériser, définir par une quant à En ce qui concerne ; Réglons d’abord
qualité », se construit avec de s’il s’agit d’une la question importante. Quant au reste, nous
personne : On qualifia cet orateur de faux verrons plus tard. V Ne pas écrire comme quand
prophète et de menteur (généralement péjoratif). conjonction : Quand nous aurons réglé cette
— S’il s’agit d’une chose, la préposition de est question importante, nous verrons les autres.
facultative : Une ratatouille pompeusement qua¬
lifiée de «plat régional». Un fait qualifié quant-à-soi n. m. inv. En trois mots, avec deux
«crime» par la loi traits d’union.

2 Au sens de « donner un titre », se quantième [kâtjem] n. m. Quel est le quantième


construit sans de: L’empereur avait qualifié aujourd’hui ? Le huit (= le huit du mois en
comte ce gentilhomme de province. cours). Ce tour est correct, mais assez vieilli.
On évitera en tout cas les tours relâchés *Le
qualité n. f. Expressions. combien du mois est-on ? *Le combientième du
1 Toujours au pluriel : ès qualités > ès. mois qu’on est? Préférer: Quel jour du mois
— Toujours au singulier ; en qualité de. sommes-nous ?
2 L’expression de qualité est vieillie, mais très
quantifier v. t. Cbnjug. 20. Double le i à la
correcte au sens de « noble » : Les gens de
première et à la deuxième personne du pluriel
qualité. Un homme de qualité. — Usuel, mais
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
familier, au sens de de bonne qualité (tour à
(que) nous quantifiions, (que) vous quantifiiez.
préférer) : Des articles de qualité à des prix
— Prononciation : [kâtifje], avec [k]. De
raisonnables.
même : quantificateur [kôtifikatœn], quantifi¬
cation [kâtifikasjô].
quand conj. Orthographe et emplois.
I Ne pas écrire comme quant à > quant à. quantique adj. (terme de physique) Prononcia¬
tion : [kwôtikj.
II Quand, lorsque > lorsque (II).
in Quand interrogatif. quantité n. f. Après une quantité de, le verbe
1 Dans l’interrogation directe. On écrira : s’accorde, selon le sens, soit avec quantité, soit
Quand part-il? plutôt que Quand est-ce qu’il avec le complément : Une quantité de boulons
part ? (tour plus lourd). On évitera le tour non déterminée est restée inutilisée et s’est
populaire Quand c’est qu’il part? rouillée. Une quantité de maisons sont vieilles
et dépourvues de confort. — Après quantité de,
2 Dans l’interrogation indirecte. On écrira : l’accord se fait au pluriel : Quantité de gens ne
Je te demande quand il part, plutôt que Je te savaient pas lire. Quantité d’enfants ne partent
demande quand est-ce qu’il part. On évitera le pas en vacances. Quantité de maisons sont
tour fautif Je te demande *quand part-il. vieilles.
647 QUANTUM

quantum n. m. Prononciation : [kwatom]. quartier n. m. Avec, le plus souvent, Q


— PI. : des quanta [kwâta], plutôt que des majuscule : le Quartier latin.
quantums.
quartier général n. m. Sans trait d’union.
quarante Trait d’union et majuscule. — PL : des quartiers généraux. — Avec G
majuscule, puis g majuscule, puis g minuscule :
1 Sans trait d’union : quarante et un. De le Grand Quartier général
même : quarante et unième.
2 Avec trait d’union : quarante-deux, qua¬ quartier-maître n. m. — PI. : des quartiers-
rante-trois..., quarante-neuf. De même ; qua¬ maîtres.
rante-deuxième, quarante-troisième..., qua¬
rante-neuvième. quart monde n. m. Pas de majuscules ni de trait
d’union.
3 Avec Q majuscule ; les Quarante, les
académiciens. quarto [kwanto] adv. Equivalent semi-familier
de quatrièmement.
quart n. m. Expressions et accord du verbe.
quartz n. m. Minéral. — Prononciation :
I Expressions.
[kwaRts]. Dérivés : quartzeux [kwaRtso],
1 On dit plutôt huit heures et quart que huit quartzifère [kwaRtsifeR], quartzite [kwaRtsit]
heures un quart. De même, on dit plutôt neuf n. f.
heures moins le quart que neuf heures moins
un quart. Les formes avec un sont cependant 1. quasi adv. Prononciation et emploi.
correctes.
1 ▼ Se prononce [kazi], et non *[kwazi].
2 Ne pas écrire la fraction trois quarts (Les 2 A la différence de quasiment, n’est pas
trois quarts d’un gâteau. Les trois quarts de la
familier.
population. Un portrait de trois quarts) comme
un trois-quarts n. m. inv. (petit violon ; manteau 3 Joint à un nom, se lie par un trait d’union :
court ; joueur de la ligne d’attaque, dans une Un quasi-contrat. La quasi-totalité. — Joint à
équipe de rugby). un adjectif, ne se lie pas par un trait d’union :
Le travail est quasi achevé. Elle est quasi folle.
3 Plus d’aux trois quarts, plus qu’aux trois
quarts. Les deux tours sont corrects. Le premier
2. quasi n. m. Pièce de bœuf — Prononciation :
est assez archaïque.
[kazi]. — PI. : des quasis [-zi].
II Accord du verbe après le quart de (des).
quasi-contrat [kazikStaa] n. m. — PL : des
1 Quand le quart de (des) désigne exactement quasi-contrats.
une quantité égale à 1/4, l’accord se fait en
principe au singulier : Le quart des délégués, quasi-délit [kazideli] n. m. — PL : des quasi-
dix-sept sur soixante-huit, a voté contre cette
délits.
motion.
2 Quand le quart de (des) désigne une quasiment adv. T Se prononce [kazimo], et non
quantité approximative, accord au pluriel : En ♦[kwazimô]. — Assez vieilli ou familier. Ne
ce moment, le quart des Parisiens sont en s’emploie que devant un adjectif ou un adverbe :
vacances. Il est quasiment stupide. Il ne vient quasiment
jamais.
quarte adj. f ou n. f Sans trait d’union : la fièvre
quarte. Quasimodo Prononciation : [kazimodo].
— Avec un Q majuscule. T Toujours féminin :
1. quarteron [kastaRÔ] n. m. ▼ Désigne le Le dimanche de la Quasimodo.
quart d’une centaine, soit vingt-cinq objets :
Achetez donc un quarteron de pommes quater adv. Le 16 quater de la rue des Capucines.
(=25 pommes). N’est pas synonyme de « un — Prononciation : [kwatea].
tout petit nombre » (trois ou quatre).
quaternaire adj. ou n. m. Prononciation ;
2. quarteron, onne [kaRtaRÔ, on] adj. ou n. Se [kwatERnea].
dit d’une personne qui a un quart de sang noir
et trois quarts de sang blanc. quatrain n. m. Finale en -ain. — Prononciation :
[katRÊ].
quartette n. m. Œuvre musicale; groupe de
quatre musiciens. T Prononciation : [kwaRtet]. quatre Toujours invariable : Les quatre d’un jeu
QUATRE-ÉPICES 648

de cartes. — On évitera les liaisons fautives : recherché. On pourra tourner de manière plus
Les quatre îles [katsil], et non ♦[katnazil]. légère ; Cet homme qu’elle a, affirme-t-elle,
rencontré ou Cet homme qu’elle affirme avoir
quatre-épices n. m. inv. Plante. — Est parfois rencontré ou Cet homme que, selon ses affirma¬
féminin. Le masculin est cependant préférable : tions, elle a rencontré. On évitera le tour discuté
Le quatre-épices. Cet homme dont elle affirme qu’elle l’a
rencontré.
quatre-feuilles n. m. inv. Ornement d’archi¬ 2 Tout épuisés qu’ils sont, ils travaillent
tecture. encore. Tour httéraire, mais très correct. Cette
construction exprime la concession (= bien
quatre-mâts n. m. inv. Navire. — Des quatre- qu’ils soient épuisés). Normalement avec l’indi¬
mâts barques, des quatre-mâts goélettes. catif > tout (VI).
quatre-quarts n. m. inv. Gâteau. 2. que pron. mterrogatif. Emplois à signaler.
quatre-saisons n. pl. inv. Marchandée) des I Dans l’interrogation directe.
quatre-saisons. — Comme nom désignant une 1 Comme siget d’un verbe impersonnel. Que
variété de fruit ou de légume, est féminin : De s’est-il donc passé? Tour à préférer à la
la quatre-saisons (fraise, laitue). construction lourde Qu’est-ce qui s’est donc
passé?
quatre-temps n. m. pl. inv. (terme de religion)
Avec ç et t minuscules : Les catholiques étaient 2 Comme complément direct Qjie fais-tu ?
jadis tenus de Jeûner aux quatre-temps. Tour à préférer à la construction lourde
Qu’est-ce que tu fais?
quatre-vingt Marque du pluriel et trait d’union. 3 Comme complément indirect ou cir¬
1 Quatre-vingts. Avec -s, si aucun numéral ne constanciel sans préposition. Que sert d’invo¬
suit : Quatre-vingts francs. ▼ Les mots millier, quer ces exemples illustres? (= à quoi) Que
million, milliard ne sont pas des adjectifs tarde-t-il ? (= pourquoi). Tours figés très
numéraux, mais des substantifs. On écrit donc ; httéraires.
Quatre-vingts milliers d’hommes. Quatre-vingts n Dans l’interrogation indirecte, devant un
millions de francs. Quatre-vingts milliards de infinitif. Je ne sais que dire. Il ne sait que faire.
lires. — D’autre part, quand quatre-vingt est Tour à préférer aux équivalents moins soutenus
ordinal et non pas cardinal, il reste invariable : Je ne sais quoi dire et II ne sait quoi faire.
La page quatre-vingL En mil huit cent quatre-
vingt. 3. que adv. Trois emplois à signaler.
2 Quatre-vingt. Sans -s, quand un autre numé¬ 1 Qu’il est beau ! Que c’est stupide I Tour
ral suit : Quatre-vingt-un francs. Quatre-vingt- correct, plus soutenu que Comme il est beau l
deux, quatre-vingt-trois..., quatre-vingt-dix, Comme c’est stupide l
quatre-vingt-onze, etc., mais quatre-vingts mil¬
liers, millions, milliards (voir ci-dessus, § 1). 2 Que n’est-il venu ! (= pourquoi n’est-il pas
venu ?) Tour exclamatif et interrogatif à la fois,
3 Avec trait d’union : quatre-vingt-un, quatre- exprimant le regret. Très littéraire, mais très
vingt-une, quatre-vingt-deux, quatre-vingt- correct.
trois..., quatre-vingt-neuf, quatre-vingt-dix,
quatre-vingt-onze, quatre-vingt-douze..., quatre- 3 Le jour qu’il est parti. Le jour où il est parti.
vingt-dix-sept, quatre-vingt-dix-huit, quatre- Les deux tours sont corrects. Le tour avec que
vingt-dix-neuf. De même : quatre-vingt-unième, est plus soutenu et plus recherché que le tour
etc. avec où > où (IV, 3).

quatre-vingtième adj. ou n. Avec un trait 4. <|ue conj. Nombreux emplois en français. Cer-
d’union. — Ne pas écrire le quatre-vingtième tams peuvent paraître difficiles ou sont fautifs.
d’un tout (soit 1,25 %) comme les quatre 1 Que ce garçon soit un incapable, je le crois
vingtièmes (soit 20 %).
sincèremenL Quand que introduit une subor¬
donnée en tête de phrase devant la principale,
quatuor n. m. Prononciation : [kwatqoa]. le verbe de la subordonnée se met au subjonctif.
— Pl. : des quatuors. Dans l’ordre normal, on aurait l’indicatif: Je
crois sincèrement que ce garçon est un incapable.
1. que pron. relatif. Deux tours à signaler.
2 C’est un chef-d’œuvre que ce livre. Tour
1 Cet homme qu’elle affirme qu’elle a ren¬ correct et expressif (= Ce hvre est un
contré. Tour parfaitement correct, mais un peu chef-d’œuvre).
649 QUEL

3 Cest travailler en vain que de refaire ce que quel, quelle adj. ou pron. interrogatif ou
les autres ont fait Quand le tour présentatif exclamatif
porte sur un infinitif, que est généralement
renforcé par de > de (XIV, 1). 1 Rare comme pronom, sauf avec un partitif :
De ces trois garçons, quel est le plus âgé? On
4 Si je suis malade et quil n’y ait personne dit plus souvent ; lequel.
pour me remplacer. Toute conjonction de
subordination peut être remplacée par que pour
2 Quels que soient ses efforts, il ne peut
éviter la répétition. La répétition produit un
réussir. Quelque grands que soient ses efforts.
effet stylistique d’insistance : Si je suis malade,
Quelques efforts qu’il fasse > quelque (III).
si personne ne peut me remplacer, s’il y a un
quelconque adj. indéfini ou qualificatif.
travail urgent à faire, alors, que se passera-t-il ?
1 Indéfini. Equivaut à « quel qu’il soit, quelle
5 Viens ici, que je te dise un mot. La
qu’elle soit » (aucune valeur péjorative) : Si un
conjonction que peut avoir des sens particuliers.
incident quelconque se produisait. Par un point
Elle peut équivaloir à « pour que » (Viens ici
quelconque de cette droite, traçons une perpendi¬
que Je te aise un mot), à « sans que » (Un
culaire. Dans ce sens, est généralement placé
événement ne se produit jamais qu’un présage
après le nom. V L’antéposition de quelconque
ne l’ait annoncé), à « avant que » (Je ne te
confère à cet indéfini une valeur assez péjora¬
quitterai pas que je ne te sache en sûreté), à
tive : Nous finirons bien par trouver un quel¬
« puisque » (Il est donc malade, qu’il ne sort
conque employé qui nous renseignera.
jamais ?).
2 Qualificatif. Equivaut à « banal et sans
6 On le traînerait dans la boue qu’il ne grande valeur » : Pour passer le temps, je
réagirait pas. Equivaut à une concessive condi¬ n’avais à lire ^ue des livres quelconques. Dans
tionnelle ; Même si on le traînait dans la boue, ce sens, est généralement placé Mres le nom.
il ne réagirait pas. Tour parfaitement correct. Il peut être aussi attribut : Ce film est quel¬
7 n était à peine arrivé qu’il repartait déjà. conque. Souvent accompagné d’un adverbe : Ce
Equivaut à une temporelle: Dès qu’il était film est très quelconque. Une chanson assez
arrivé, il repartait. Tour parfaitement correct. quelconque. L’oeuvre la plus quelconque. L’em¬
ploi de quelconque comme qualificatif n’est pas
8 Cest de ce livre que je parle. Tour présentatif incorrect, mais n’appartient pas à ta langue très
parfaitement correct. Ne pas confondre avec soutenue.
les tours suivants.
9 Le livre *que je t’ai parlé. Le livre *que j’ai quelque adj. indéfini ou adv. ▼ Le -e ne s’élide
besoin. Tours fautifs. Dire : Le livre dont je t’ai jamais, sauf dans quelqu’un, quelqu’une.
parlé. Le livre dont j’ai besoin. De même : Voici I Quelque vingt mille francs. Devant un nom
ce dont j’ai besoin. de nombre, quelque signifie « environ » et,
10 Le mur *qu’il s’appuie (qu’il s’y appuie) étant adverbe, il reste invariable.
dessus. Tours très incorrects. Dire : Le mur sur II Quelques personnes attendaient. Quelques
lequel il s’appuie. vieilles maisons bordaient le chemin. Devant
11 Mieux vaut s’abstenir que de prendre le un substantif ou un groupe adjectif + subs¬
risque d’échouer. Après autant, meilleur, tantif, quelque signifie « un certain nombre
mieux, moins, pis, plus, que est généralement
de » et, étant adjectif, il prend la marque du
renforcé par de. L’absence de de n’est cepen¬
pluriel (si le nom est au pluriel) : Il possédait
quelques hectares de terrain. Il avait amassé
dant pas incorrecte ; Mieux vaut s’abstenir que
quelque argent.
prendre le risque d’échouer,
III Trois tours à bien distinguer.
12 n est meilleur qu’on ne le dit. Dans la
langue soignée, on n’omettra pas le ne explétif 1 Quelques efforts qu’il fasse, il ne peut
dans la proposition introduite par que, quand réussir. Quelques gran^ efforts qu’il fasse, il
celle-ci est en corrélation avec autre, autrement, ne peut réussir. Ici, quelque précède un
meilleur, mieux, moindre, moirts, pire, pis, plus, substantif ou un groupe adjectif -f substantif
plutôt. V Si la première proposition est négative Il est adjectif et s’accorde.
ou interrogative, ce ne est souvent omis : Il n ’est
2 Quelque grands que soient ses efforts, il
pas meilleur qu’on le dit. Agira-t-il autrement
ne peut réussir. Quelque vite qu’il aille, il ne
que nous le pensons ?
peut nous rattraper. Ici, quelque précède un
13 Ne... que (= seulement) > ne (VII, 1 et 2). adjectif qui n’est pas l’épithète d’un substantif
placé immédiatement après lui ou bien précède
14 Si j’étais que de vous > vous (6). un adverbe (quelque vite). Dans ce cas, quelque
15 Que si O si 2 (V, 5). est adverbe et reste invariable.
650
QUELQUE CHOSE

3 Quels que soient ses efforts, il ne peut qu’est-ce qui, qu’est-ce que Formules interro¬
réussir. Immédiatement devant le verbe être, gatives qui s’emploient pour les choses. Pour
on écrit ; quel que, quelle que, quels que, quelles lœ personnes > qui est-ce qui, qui est-ce que.
que, et non *quelque(s). Il en va de même 1 Emploi correct dans l’interrogation directe,
devant les verbes d’état (sembler, paraître) et soit comme sujet (Qu’est-ce ^ui te ferait
devant les semi-auxiliaires (devoir, pouvoir): plaisir?), soit comme complément direct
Quelles que doivent être les conséquences de nos (Qu’est-ce que tu désires ?). Dans ce dernier cas
actes, nous devons les assumer. Il en va de même d’ailleurs, il est plus élégant d’employer que :
devant un pronom personnel ; Quels qu’ils Que désires-tu ?
soient, les nommes doivent être traités avec
respect. 2 Emploi incorrect dans l’interrogation indi¬
recte. En fonction de sujet, on emploiera ce qui :
quelque chose > chose (3). Demande-lui ce qui lui ferait plaisir, et non
*qu’est-ce qui lui ferait plaisir. En fonction de
quelquefois adv. Toujours en un seul mot. complément direct, on emploiera ce que : Je me
demande ce que nous devons faire, et non
1 Quelquefois, parfois > parfois. *qu’est-ce que nous devons faire.
2 Dans la langue soignée, on évitera les 3 Emploi très familier dans les tournures
expressions relâchées quelquefois que et si
exclamatives : Qu’est-ce qu’il est beau, ce
quelquefois. On préférera au cas où : Au cas où
paysage l Dans la langue soutenue, on dira :
vous viendriez à Paris, venez donc me voir, mieux
Qu’il est beau, ce paysage ! De même, au lieu
que Quelquefois que vous viendriez ou que Si
de Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour lui plaire l
quelquefois vous veniez.
on écrira plutôt : Que ne ferait-on pas pour lui ■
plaire t Au lieu de Qu ’est-ce que nous avons bien
quelqu’un, quelqu’une pron. indéfini.
ri I on écrira : Comme nous avons bien ri !
1 T Au singulier, en deux mots, avec une
apostrophe et -e élidé : quelqu’un, quelqu’une. questeur n. m. Bien que plus rare de nos jours,
— Au pluriel, en deux mots, avec un trait la prononciation [kqestœR] est plus soignée
d’union et sans apostrophe : quelques-uns, que [kestoBR]. De même, pour questure, on
quelques-unes. préférera [kqestyn] à [kestyn].
2 Au singulier, dans un tour non partitif,
quelqu’un s’emploie pour les deux genres ; question n. f Emploi et dérivés.
Parmi ces lycéennes, y a-t-il quelqu’un qui sache 1 Dans la langue soignée, on évitera les tours
l’italien ? et non *quelqu’une qui sache... semi-familiers tels que question rentabilité,
i

3 Au singulier (dans un tour partitif) et au question prix de revient, etc. On écrira : en ce


pluriel, on emploie quelqu’une, quelques-unes, qui concerne la rentabilité, pour ce qui est de
quand le pronom représente un nom féminin ; la rentabilité, pour la rentabilité, quant au prix
Quelqu’une d’entre vous, mesdemoiselles, de revient.
connmt-elle l’italien ? Ces églises sont fort belles, 2 Deux n dans les dérivés : questionnaire,
fen ai visité quelques-unes. La plupart de ces questionner, questionneur.
maisûns sont inhabitées, quelques-unes sont
pourtant très belles. questure > questeur.
4 Sans complément introduit par de, quelqu’un
(au singulier) ne peut désigner qu’une per¬ quête n. f Avec accent circonflexe. De même :
sonne ; Quelqu’un est-il venu ? Si quelqu’un ou quêter, quêteur, euse.
quelque chose pouvait m’attacher à ce pays.
quetsche n. f Prune. T Attention au groupe
5 Avec un complément introduit par de ou bien -tsch-. Bien prononcer [kwetj^, avec [kw]. De
au pluriel, quelqu’un, quelqu’une, quelques-uns même: quetschier [kwetjje] n. m. (arbre).
ou quelques-unes peut désigner aussi une chose :
Quelqu ’un de ces vieux récits subsiste-t-il encore
queue n. f. Orthographe, expressions et
dans la mémoire des paysans ? Ces erreurs sont
composés.
pardonnables, quelques-unes sont inévitables.
1 Avec -e final. Attention aux homophones
quérir [kaRin] ou quérir [keRin] v. t. Chercher. queux 1 et 2.
— Ne s’emploie qu’à l’infinitif, surtout après
2 On dit indifféremment : faire queue ou faire
des verbes tels que aller, envoyer, venir. — Mot
la queue (devant un guichet, etc.). La forme
vieilli ou rural. — Les deux formes sont
faire la queue semble plus fréquente.
admises, mais quérir tend à s’imposer, sous
l’influence d’acquérir. 3 Sans traits d’union : à la queue leu leu.
651 QUEUX

4 Dans les composés, seul le premier élément c/ Quand la principale est négative ou
prend un -s au pluriel : queue-d’aronde (des interrogative ; Tu n’es pas un garçon qui oublie
queues-d’aronde), queue-de-cochon (des queues- les camarades, et non *qui oublies. Sommes-
de-cochon), queue-de-morue (des queues-de- nous des gens qui se dérobent devant leurs
morue), queue-de-pie (des queues-de-pie), queue- responsabilités ? et non *qui nous dérobons.
de-rat (des queues-de-rat), queue-de-renard (des
queues-de-renard).
6 Accord du verbe de la relative après un
des... qui... > un (XIII).
1. queux n. m. (vieux) Cuisinier. — (vieilli) Un 7 Cet homme qu’elle affirme qui est venu. Tour
maître queux : chef cuisinier (sans trait parfaitement correct, mais un peu recherché.
d’union). T Ne pas écrire *maître queue. On pourra tourner de manière plus légère : Cet
homme qui, affirme-t-elle, est venu. On évitera
2. queux n. f. Pierre à aiguiser. — On évitera le tour discuté Cet homme dont elle affirme
la graphie queue. qu’il est venu.
8 A qui, de qui, en qui, par qui, pour qui, sur
1. qui pron. relatif. Nombreux emplois.
qui, en concurrence avec auquel, duquel, en
1 C’est à qui arrivera le premier. Pour qui est lequel... > Lequel 1 (III 1, 2 et 3).
vieux la solitude est dure. Le pronom qui
s’emploie correctement sans antécédent dans 9 De qui en concurrence avec dont. Le plus
quelques tours plus ou moins figés. Cette souvent, de qui est remplacé par dont: Le
construction est élégante, mais assez littéraire. camarade de qui nous parlons parfois ou, plus
souvent, dont nous partons parfois. L’emploi de
La langue courante dit : C’est à celui qui
arrivera le premier. Pour celui qui est vieux, la dont est impossible quand l’antécédent est
séparé du relatif par un nom précédé d’une
solitude est dure.
préposition. Dans ce cas, l’emploi de de qui est
2 Ce qui arrivera, ce qu’il arrivera. Avec obligatoire : Ce camarade à la destinée de qui
certains verbes, qui peuvent se construire de nous pensons parfois.
manière personnelle ou impersonnelle, ce qui
et ce qu’il peuvent être employés indifférem¬ 10 Qui que tu sois, aide-moi. Tour à valeur
ment ; Nous verrons ce qui (ce qu’il) arrivera. concessive, usuel avec le verbe être dans la
Ce qui reste à faire ou Ce qu’il reste à faire. langue écrite. Plus rare, mais non incorrect,
avec un verbe transitif : Qui que tu reçoives chez
3 Les paladins sont morts qui protégeaient 1^ toi, méfie-toi.
faibles. Cette disjonction de qui et de l’antécé¬
dent est très littéraire et un peu affectée. Dans 11 Qui que ce soit qui, qui que ce soit que.
le registre normal, on écrira : Les paladins qui Toujours suivi du subjonctif : Qui que ce soit
protégeaient les faibles sont morts. qui vienne, répondez ^ue je suis absent. De qui
que ce soit que nous dépendions, nous ne sommes
4 J’ai une secrétaire qui sait Pansais. Il me jamais parfaitement libres.
faut une secrétaire qui sache l’anglais. L’emploi
du subjonctif dans une relative est correct et 12 Qui..., qui..., qui... Tour qui équivaut à
permet d’exprimer le but ou la conséquence (= « l’un..., l’un..., l’autre » ou à « les uns.„, les
une secrétaire telle qu’elle sache l’anglais). uns..., les autres » : Tous étaient coiffés de
manière bizarre, qui d’un chapeau de paysan,
5 Accord du verbe de la relative. Après qui, le qui d’un béret à pompon, qui d’une casquette
verbe s’accorde en nombre et en personne avec a pont, qui d’un bonnet de coton. Ce tour est
l’antécédent : C’est moi qui suis le responsable. correct, mais très littéraire.
C’est toi qui seras le chef. C’est elle qui est venue
la première. C’est nous qui sommes les premiers. 13 Tout vient à point qui sait attendre. Tour
C’est vous, mesdames, qui êtes arrivées les der¬ figé très ancien. Ne pas déformer en à qui sait
nières. C’est vous, monsieur, quiètes venu hier, je attendre.
crois. Ce sont elles qui sont tombées dans l’esca¬
lier. ▼ Cependant l’accord se fait avec l’attribut 2. qui pron. interrogatif S’emploie le plus
et non avec l’antécédent dans trois cas. souvent au masculin singulier : Qui est venu ?
On ne pourrait écrire, s’il s’agit d’une femme :
a/ Quand l’antécédent de qui est un attribut *Qui est *venue ? On tournera autrement :
précédé de l’article défini ou de l’adjectif Laquelle est venue ? ou Quelle femme, quelle
démonstratif : Tu es l’écolier qui a le plus de jeune fille est venue? ou Quelle personne est
dons (et non *qui as). Je suis cet homme qui venue ? De même, on ne peut écrire : Qui sont
peut vous sauver (et non *qui peux). *venus ? — En revanche, l’usage tolère, avec
b/ Quand l’attribut antécédent de qui est un le verbe être et un adjectif ou surtout un nom
pronom démonstratif : Nous sommes ceux qui attribut, des tours tels que : Qui est la
peuvent gagner, et non *qui pouvons gagner. directrice ? Qui sont les coupables ? ▼ Qui ne
QUIA 652

peut désigner que des personnes. On ne dira donc quiétisme n. m. La prononciation [kqije-
pas : ‘Cu/ est ce chien ? mais Quel est ce chien ? tismfa)] est plus recommandée (jue [kje-
tismfa)]. De même : quiétiste [kqijetist(a)].
quia (à) Etre à quia. — Avec accent grave sur
le a et sans trait d’union. — Prononciation : quiétude > quiet.
[akqija].
quille n. f Au pluriel dans : un jeu de quilles.
quiche n. f. Tarte aux œufs, à la crème et au — Dérivé : quillier [kije] n. m. (jeu de quilles),
jambon. — Prononciation : [kij]. avec -////-.

quiconque pron. relatif indéfini. quillon n. m. Partie de l’épée. — Prononciation :


[kijS].
1 Emploi correct. Quiconque à la fois sujet ou
complément de la principale et sujet de la quinaud, aude adj. (vieilli) Penaud. — Pronon¬
subordonnée : Quiconque enfreindra cette règle ciation ; [kino, od).
sera puni Je m’adresserai à quiconque voudra
m’aider.
quincaillier, ère n. m. ou f T Avec -qu-, puis
2 Emploi fautif. Ne doit pas s’employer à la c. Attention au i après le groupe -ill-. — Pro¬
place de n’importe ^ui, qui ^ue ce soit ni (dans nonciation : [kÊkaje, er], et non* [kêkalie,
une proposition négative) à la place de per¬ er]. ▼ quincaillerie [kÉkajRi], sans i après -ill-.

sonne. On écrira donc : Il est prêt à s’adresser


à n’importe qui (et non *à quiconque). Je quinconce n. m. Avec -qu-, puis c. — Au
n’éprouve pas plus de sympathie pour lui que singulier : des arbres en quinconce. — Avec Q
pour qui que ce soit (et non *que pour majuscule ; la place des Quinconces (à Bor¬
quiconque). Il n’a jamais accepté un conseil de deaux). — Prononciation ; [kÊkSs].
personne (et non * de quiconque).
quinine n. f Prononciation : [kinin].
3 T Eviter la construction incorrecte *qui-
conque qui On écrira : Quiconque m ’aidera sera
quinquagénaire adj. ou n. m. ou î. Prononcia¬
le bienvenu, et non ^Quiconque qui m’aidera...
tion : [kqêkwasenER].
4 Peut s’employer avec un attribut féminin,
mais non avec un verbe ou un attribut au Quinquagésime Prononciation ; [kqikwa-
pluriel : Mesdemoiselles, quiconque fraudera xezim]. — Avec Q majuscule et toujours
sera exclue. On ne pourrait dire en revanche ; féminin ; Le dimanche de Quinquagésime. La
*Quiconque tricheront seront punis. Quinquagésime.

quidam n. m. Prononciation; [kqidam] ou quinquennal, ale, aux adj. Prononciation :


[kidam], plutôt que [kidâ]. [kqlkqenal, al, o]. — Masculin pluriel en
-aux: Des plans quinquennaux.
qui est-ce qui, qui est-ce que Formules
interrogatives qui s’emploient pour les per¬ qumquérème n. f. Navire antique. — Pronon¬
sonnes. Pour les choses > qu’est-ce qui, ciation : [kqÊkqeREm].
qu’est-ce que.
quinquet n. m. Lampe à huile. — Prononcia¬
1 Emploi correct dans l’interrogation directe,
tion : [kIkE].
soit comme sujet (Qui est-ce qui est venu ?), soit
comme complément (Qui est-ce que tu as
quinquina n. m. Prononciation : [kÊkina].
rencontré ?). Dans la langue élégante d’ailleurs,
on emploiera plutôt qui : Qui est venu ? Qui
as-tu rencontre? Quint adj. Avec Q majuscule : l’empereur
Charles Quint Le pape Sixte Quint
2 Emploi incorrect dans l’interrogation indi-
. recte. On emploiera qui .* Il me demanda qui quintaine n. f Prononciation : [kêtEn].
était venu (et non *qui est-ce qui était venu).
Il voulut savoir qui j’avais rencontré (et non *qui quintal, aux [kltal, o] n. m. Masculin pluriel
est-ce que j’avais rencontré). en -aux : Dix quintaux de blé.

quiet,^quiète adp. Prononciation : [kqije, kqijet], quinte n. f. Prononciation ; [kit].


plutôt que [kjE, kjet]. De même : quiètement
[kqijetmô]. — En revanche, pour quiétude, la quintessence n. f. Prononciation ; [kitesâs].
prononciation [kjetyd] est la seule usuelle de Dérivés : quintessencié [kétesôsje], quintessen-
nos jours (influence de inquiétude). cier [kétesôsje].
653 QUINTETTE

quintette n. m. Prononciation : [kqêtet] ou, plus 2 Usage classique et archaïque. Quoi pouvait
souvent, [kêtet]. avoir pour antécédent un nom de chose précis
et déterminé : Cette pensée amère, vers quoi il
quinteux, euse adj. Prononciation : [kêto, oz], revenait sans cesse. Un mur de haine contre quoi
il se heurtait. De nos jours, on dirait normale¬
quintuple adj. ou n. m. Prononciation : [kqê- ment : vers laquelle il revenait..., contre lequel
typUa)] ou [kétypKa)]. De même : quintupler il se heurtait > lequel 1 (III, 2). De même, on
[kqêtyple] ou [kétyple], quintuplés, ées [kqê- pouvait autrefois écrire : Cette amitié de quoi
t3^1e] ou [kétyple]. il ne pouvait se passer. De nos jours, on dirait :
dont il ne pouvait se passer. — On observera
que cet usage classique est souvent repris ^ar
quiproquo n. m. Prononciation : [kipRoko].
certains écrivains contemporains. Plus leger
— PI. : des quiproquos [-ko]. que le tour avec lequel, il peut constituer une
élégance. Cependant, en dehors de la langue
quittance n. f. Avec deux t et finale en -ance. littéraire recherchée et un peu précieuse, on
usera avec prudence de cette construction
quitte adj. Accord et expressions. archaïque, car elle risque de passer pour une
faute.
1 Etre quitte de, en être quitte pour. Quitte
prend la marque du pluriel : Elles sont quittes II D demanda de quoi écrire. Il n’a pas de quoi
de leurs dettes. Ils en furent quittes pour la peur. vivre. L’emploi de de quoi -|- infinitif est
2 Quitte à + infinitif. Quitte généralement parfaitement correct: Il n’y a pas de quoi
invariable, surtout s’il est placé près du sujet : s’affliger. Les habitants avaient de quoi soutenir
Nous le dirons, quitte à passer pour rétrogrades. un siège. On lui donna de quoi payer son retour.
— En revanche, l’expression avoir de quoi, avoir
3 Jouer à quitte ou double. Forme plus de l’argent, être riche, est nettement populaire :
correcte, quoique moins fréquente, que jouer II a de quoi, il possède quatre fermes en
quitte ou double. Normandie /

quitter v. t. Avec deux t. III Quoi que nous fassions, nous échouerons.
Quoique nous fassions des efforts, nous avons
de la peine à réussir. On ne confondra pas la
quitus n. m. Donner quitus. ▼ Avec un seul t,
locution concessive indéfinie quoL. que (=
à la différence de quittance. — Prononciation : quelque chose que) avec la conjonction conces¬
[kitys]. La prononciation [kqitys] n’est pas sive quoique {= bien que). ▼ Ecrire : quoi qu’il
incorrecte, mais vieUlie. — Invariable : des
en soit, et non *quoique il en soit.
quitus [-tys].
IV Quoi que j’en aie, quoi que tu en aies, quoi
qui vive?, qui-vive Ne pas écrire la locution qu’il en ait... Tour discuté et d’ailleurs vieilli.
inteijective qui vive? («Qui vive?», cria la On écrira plutôt : Malgré que j’en aie > malgré
sentinelle) comme le nom masculin invariable (4). T Ne pas écrire *quoique j’en aie.
qui-vive (Il est toujours sur le qui-vive).
2. quoi pron. interrogatif qui s’emploie pour les
1. quoi pron. relatif. Représente une chose, non choses. Pour les personnes, on dit qui.
une personne.
I Antécédent de quoi. 1 Emploi usuel et normal. Quoi est employé
comme complément prépositionnel dans l’inter¬
1 Usage moderne. L’antécédent ne peut être rogation directe et dans l’interrogation indi¬
en principe un nom de chose précis et recte : A quoi sert cet outil ? Je me demande
déterminé, mais seulement un pronom ou une sur quoi u fonde son hypothèse.
locution « neutre » (ce, rien, quelque chose)
ou bien encore l’idée exprimée dans la proposi¬ 2 Dans l’interrogation directe, s’emploie
tion principale. Dans ce dernier cas, la relative comme sujet dans quelques tours elliptiques :
est toujours précédée d’une virgule et souvent Quoi de nouveau, aujourd’hui ? Quoi de plus
même d’une ponctuation forte : Ce à quoi j'ai beau qu’un paysage de montagne sous un soleil
pensé, c’est que... Je n’ai rien sur quoi je puisse éclatant ? — Dans la langue parlée, on ren¬
me fonder. S’il y a quelque chose vers quoi il contre même quoi sujet dans des phrases non
tend de toutes ses forces, c’est la gloire. Dressons elliptiques: Quoi t’empêche de partir? Quoi
un plan d’ensemble, après quoi nous examine¬ donc nous oblige à rester ? Dans la langue écrite
rons les détails. Mon ami me trahissait I Voila correcte, on emploie qu’est-cequi : Qu’est-ce qui
à quoi je n’avais jamais pensé. Les objets t’empêche.... Qu’est-ce donc qui nous oblige...
matériels solides gardent leurs formes.^ Sur quoi
nous fondons notre conception géométrique du 3 Pour faire quoi ? Tour de la langue parlée.
monde. Dans la langue écrite, quoi n’est pas rejeté en
QUOIQUE 654

fin de proposition ; Pour quoi faire ? Pour quoi le style surveillé, on écrira: Quoiqu'il soit
dire ? De même, dans la langue correcte, on professeur, il n'est pas pédant.
ne dit pas : Il joue à quoi ? mais A quoi joue-t-il ?
4 Quoique, quoi que > quoi 1 (III).
4 D est fou, ou quoi 7 Tour de la langue parlée
5 T On écrira : quoi que j’en aie, et non
familière.
^quoique j'en aie > quoi 1 (IV). — On écrira :
5 Quoi 7 Qu’est-ce que tu dis 7 Le bon usage quoi qu’il en soit, et non *quoique il en soit.
interdit d’employer quoi ? pour faire répéter à
l’interlocuteur une phrase qu’on a mal entendue. quolibet n. m. Prononciation : [kolibe]. — PI. :
Il est plus poli de dire : comment ? ou pardon ? des quolibets [-be].
6 Eh quoi I Locution inteijective. Admise dans
la langue écrite expressive : Eh quoi l faudra-t-il quorum n. m. Prononciation : [koRom]. — PI. :
toujours supporter l'arrogance de ces gens-là ? des quorums [-om].

7 Pour quoi, pourquoi > pourquoi (III, 1,2 et 3). quota n. m. Prononciation : [kota]. — PI. : des
quotas [-ta].
quoique conj. Orthographe et emploi.
1 Elision. Le e s’élide seulement devant il, ils, quote-part n. f. Prononciation : [kDtpau]. — PL :
elle, elles, on, un, une. Devant en, l’usage est des quotes-parts. T Ne pas écrire : *cote-part.
flottant. On préférera la forme non éfidée :
Quoique en Bretagne il ne fasse jamais très froid. quotidien, ienne adj. Prononciation : [kotidjê,
jen], avec [kj. De même : quotidiennement
2 Emploi du mode. Dans l’usage moderne
[kotidjenma].
surveillé, toujours le subjonctif : Quoique je sois
souffrant, j'irai à la réunion, et non *quoique
quotient n. m. Finale en -ent — Prononciation :
je suis souffrant.
[kosjâ].
3 Quoique professeur, il n’est pas pédant. Tour
elliptique admis dans la langue cursive. Dans quotité n. f. Prononciation : [kotite].
R
rabâcher v. t. Attention à l’accent circonflexe. De même : raccommodage, raccommodement,
De même : rabâchage, rahâchement, rabâcheur. raccommodeur.

rabais [Rabe] n. m. Finale en -ais. raccompagner, réaccompagner Ces deux


verbes transitifs ne sont pas interchangeables.
rabat-joie n. m. Invariable : des rabat-joie. 1 raccompagner Accompagner en ramenant au
point de départ : Il raccompagna la jeune fille
rabattre v. t. Orthographe, conjugaison et jusque chez elle.
expressions. 2 réaccompagner Accompagner une nouvelle
1 Avec un seul b et deux t. — De même : fois : Je dois réaccompagner mon fils chez le
rabattage (du gibier), rabattement (d’une sur¬ médecin.
face sur une autre), rabatteur.
raccorder v. t. Orthographe et sens.
2 Conjug. 98. Je rabats, tu rabats, il rabat,
nous rabattons, vous rabattez, ils rabattent. — Je 1 Avec deux c. De même : raccord, raccorde¬
rabattais. — Je rabattis. — Je rabattrai — Je ment.
rabattrais. — Rabats, rabattons, rabattez.
2 ▼ Dire : accorder un piano, et non *raccorder
— Que je rabatte. — Que je rabattisse.
un piano.
— Rabattant. — Rabattu, ue.
3 T On dit rabattre son caquet à quelqu ’un, mais 1. raccourci, ie adj. Au pluriel dans : à bras
rebattre les oreilles à quelqu 'un. ^— Ne pas dire raccourcis.
des idées *rabattues, mais des idées rebattues.
2. raccourci n. m. Au singulier dans :
rabbin n. m. Avec deux b. De même : rabbinat, en raccourci. — On écrira; prendre par
rabbinique, rabbinisme, rabbiniste. un raccourci, plutôt que prendre un rac¬
courci
rabique adj. De la rage : Virus rabique. — Avec
raccourcir v. t. Avec deux c. De meme :
un seul b.
raccourci, raccourcissement
râble n. m. Dos. — Avec un accent circonflexe.
raccoutumer (se) v. pron. Forme à préférer à
De même : râblé.
se réaccoutumer.
rabot n. m. Finale en -ot. — Un seul t dans les
dérivés : rabotage, rabotement, raboter, rabo¬ raccroc [RakRo] n. m. Avec -c final muet.
Attention au c double intérieur. — Au singu¬
teur, raboteux.
lier : par raccroc.
racaille n. f. Avec un seul c.
raccrocher v. t. Avec deux c. De même :
raccrochage, raccrocheur.
raccommoder v. t. ▼ Avec deux c et deux m.
RACHETER 656

racheter v. t. Conjug. 15. Je rachète, je rachète¬ radin adj. ou n. Au féminin, deux formes au
rai, je rachèterais, nous rachetons. choix, radin ou radine: Elle est radin, la
vieille t Ah t quelle vieille radine !
rachis n. m. (terme d’anatomie) Prononciation :
aa/is] — Les dérivés se prononcent aussi avec 1. radio- Préfixe tiré du nom radius, os de
J"] : rachialgie [Rajjalsi], rachianesthésie l’avant-bras. Les deux composés radio-cubital,
aa/janestezi], rachidien, ienne [Ra/idjê, jen], ale, aux et radio-carpien, ienne s’écrivent avec
rachitique [aa/itik], rachitisme [aa/itismCa)]. un trait d’union.

racial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : 2. radio- Préfixe très usité, tiré de radio¬
Les caractères raciaux. télégraphie, radiodiffusion oa du latin radius
« rayon ». De nos jours, on écrit les composés
racler v. t. T Se prononce [Rokle], avec a vélaire, de radio en un seul mot, sans trait d’union
mais s’écrit sans accent circonflexe. De même : (radioactif, radioactivité, radioalignement, ra¬
raclage, raclée, raclement, raclette, racloir, dioastronomie, radioélectricien, radioélectricité,
raclure. radioélectrique, radioélément, radiojournal,
etc.), sauf si le deuxième élément commence
racoler v. t. T Avec un seul c et un seul /. De par un i: radio-immunisation, radio-indica¬
même: racolage, racoleur. teur, radio-isotope.

raconter v. t. Avec un seul c. De même : radis n. m. Finale en -«.


racontable, raconteur.
radius [aadjys] n. m. Os de l’avant-bras.
racontar n. m. (familier) T Finale en -ar. — Invariable : Des radius [-djys].

racornir v. t. T Avec un seul c. De même : radjah > raja.


racornissement.
radôme n. m. Dôme qui protège un radar. — On
radar n. m. Finale en -ar. — Dérivé : radariste. évitera la graphie anglaise rcuiome, sans accent.

radeau n. m. Finale en -eau. radoter v. i. Avec un seul t De même : radotage,


radoteur.
radial, ale, aux adj. ou n. f. Masculin pluriel
en -aux : Les tracés radiaux. radoub n. m. Le -b final est muet : [nadu]. — De
la même famille : radouber.
radian, radiant Deux noms masculins homo¬
phones à bien distinguer. radoucir v. t. On dira : Le temps se radoucit,
plutôt que Le temps radoucit
1 radian Unité d’angle.
2 radiant Point du ciel d’où semble provenir rafale n. f T Avec un seul f.
les météorites.
rafifermir v. t. Avec deux f De même:
raffermissement
radical, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en
-aux: Des changements radicaux. Les dési¬
raff^er v. t. T Avec deux / et un seul n. De
nences et les radicaux. Les radicaux-socialistes.
même : raffinage, raffiné, raffinement, raffine¬
rie, raffineur.
radier n. m. Fond : Le radier d’une écluse.
— Finale en -ier.
raffiner, affluer > affiner.
radier, rayer Ces deux verbes transitifs ne sont
raffoler v. t. ind. Se construit avec de: Elle
pas interchangeables.
raffole de musique italienne. T Avec deux/et
1 radier. Exclure une personne en supprimant un seul L
son mscription sur une liste : Ce praticien a été
radié de l’ordre des médecins. raffut n. m. T Avec deux f Sans accent
circonflexe sur le u, à la différence de affût
2 rayer. Supprimer un nom sur une liste : Vous
rayerez les noms des personnes qui ne viennent
pas a notre réunion. rafiot n. m. ▼ Avec un seul / et finale en -ot
La forme rafiau est vieille.
radiesthésie n. f. Attention au -th-. De même •
radiesthésiste. rafistoler v. t. T Avec un seul f De même :
rafistolage.
657
RAFLE

rafle n. f. ▼ Se prononce [sofKa)], avec un a 2. raie n. f. Poisson.


vélaire, mais s’écrit sans accent circonflexe. De
même : rafler. — Avec un seul f. raifort n. m. Plante ; condiment. — Avec -t final.

rafiraîclw v. t. ou v. i. T Avec un seul / rail n. m. Prononciation : [Rajl, et non *[r£1].


Attention à l’accent circonflexe. De même: — Pl. : des rails. — Au singulier : Transporter
rafraîchissant, rafraîchissement, rafraîchis- par rail.
seur, rafraîchissoir.
rainette, reinette Ne pas écrire une rainette,
ragaillardir v. t. ▼ Avec un seul g. grenouille, comme une reinette, p)omme.

rageant, ante adj. (familier) Attention au e après rainure n. f. Avec -ai- et un seul ru De même :
le g. rainurer.

raglan n. m. Finale en -an. — Invariable en raisin n. m. Avec -ai-. — Dérivé : raisiné, jus
apposition -. des manches raglan, des manteaux de raisin en gelée. Ne pas écrire comme du (vin)
raglan, mais des raglans. résiné, vin grec à goût de résine.

ragondin n. m. Animal. — Finale en -in. rais > rai.

ragoût n. m. Attention à l’accent circonflexe sur raison n. f. Orthographe des dérivés et


le U. expressions.

ragoûtant, ante adj. Avec un accent circonflexe I Deux n dans les dérivés : raisonnable, raison¬
sur le T N’est pas synonyme de dégoûtant, nablement, raisonné, raisonnement, raisonner,
raisonneur.
mais antonyme. Signifie « appétissant, plaisant,
agréable », au propre et au firaré. S’emploie II Expressions.
surtout dans des tours négatiis : Cette nappe
1 Avec raison au singuher : pour raison de
tachée de vin et de nourriture, ce n'est guere
santé, sans raison apparente, non sans raison.
ragoûtant / Une affaire peu ragoûtante (= une
affaire malpropre). 2 Pour la raison (que). Forme moderne et
usuelle. La forme par la raison (que) est rare
rahat-loukoum [saatlukum] ou rahat-lokoum et vieilhe.
[saatbkum] n. m. Qjnfliserie orientale — PI. :
3 Avoir des raisons de, avoir des raisons
des rahat-loukoums ou des rahat-lokoums.
pour. Le tour avoir des raisons de exprime
— Les deux formes sont correctes et admises. —
plutôt la cause : Il a des raisons de prendre une
Dans l’usage courant, on dit plutôt loukoum ou
retraite anticipée, car il est malade et ses enfants
parfois lokoum (des loukoums, des lokoums).
sont élevés. — Le tour avoir des raisons pour
exprime plutôt le but ; Il a des raisons pour
rai, rais, raie Trois graphies à distinguer.
refuser ce poste, car il se réserve pour des
1 Un rai (au pl. des rais) Rayon ; Un rai de fonctions plus élevées.
lumière. Les rais d'une roue de charrette. La
4 A raison de, en raison de. La première
graphie un rais, avec -s au singulier, est vieillie.
expression, à raison de, signifie « en propor¬
2 Une raie Sillon (dans un jardin) : Trois raies tion, en fonction de, en tenant compte de (telle
de carottes. — Trace, ligne, bande allongée : donnée quantitative) » : Il est rémunéré à
Une étoffe bleue à raies jaunes. raison du chiffre des ventes. A raison de trois
cents mètres par jour, il faudra un mois et demi
raid [acd] n. m. Expédition, mission : Un raid pour achever cette route. — En raison de signifie
de blindés. — Sans e final. « en considération de, à cause de » : En raison
de son ancienneté, il a droit à une prime
raide adj. ou adv. Variable dans l’expression spéciale. V On dit toujours en raison directe,
raide mort: Ils tombèrent raides morts. — en raison inverse: Le poids varie en raison
Invariable dans les emplois adverbiaux : Ils directe du volume.
parlent raide. Les chemins montent raide.
5 Comme de raison. Expression admise de
nos jours.
raide, roide > roide.
6 Raison de plus. Expression admise, au
rai-de-cœur n. m. Ornement d’architecture. moins dans la langue écrite cursive.
— Pl. : des rais-de-cœur.
raisonner, résonner Ne pas écrire raisonner,
1. raie n. f. Ligne, bande : Tracer des raies > rai. penser, comme résonner, produire un bruit : Les
» \
658
RAJA

mathématiciens raisonnent avec rigueur. Les pas ramasse-miettes n. m. Invariable : un -s à


résonnent sur les dalles. — De même, distinguer miette, même au singulier.
raisonnement (pensée) et résonnement (bruit).
ramasser v. t. Avec un seul rru De même:
ra)a [Ra3a] ou rajah [Ra3a] ou radjah [Rad3a] ramassage, ramassé, ramasseur.
n. m. Attention au pluriel : des raja (invariable),
mais des rajahs, des radjahs — Les trois formes ramassis n. m. Finale en -is
sont admises. La forme radjah est un peu vieillie.
De nos jours, la forme à préférer est raja. — Le rambarde n. f. Balustrade, garde-fou. — N’est
féminin est une rani (invariable ; des rani). nullement familier.

rajeunir v. t. ou v. i. A la forme intransitive, se 1. rame n. f. Aviron. — Au pluriel dans faire


conjugue avec l’auxiliaire avoir pour insister sur force de rames, bateau à rames. — Dérivés :
le fait (Grâce à une vie plus saine, il a rajeuni de ramer, rameur.
dix ans) ou avec être pour insister sur l’état
(Maintenant qu’il a maigri, il est rajeuni de dix 2. rame n. f. Tuteur. — Au pluriel dans :
ans). haricots à rames. — Dérivé : ramer.

rajout n. m. W Pas d’accent circonflexe sur le 3. rame n. f. Cinq cents feuilles de papier. — File
U. — De la même famille : rajouter. de wagons. — Dérivé : ramette.

rajuster, réajuster v. t. La forme rajuster peut rameau n. m. Avec R majuscule : le dimanche


s’employer dans tous les sens: Rajuster une des Rameaux ou les Rameaux.
balance faussée. Rajuste ton nœud de cravate l
On va rajuster les salaires — La forme plus ramée n. f. Finale en -ée.
récente réajuster ne s’emploie guère, concur¬
remment avec rajuster, que dans l’expression ramener v. t. Conjug. 12. Je ramène, je ramène¬
réajuster les salaires — Même remarque pour rai, je ramènerais mais nous ramenons ▼ Ne
rajustement et réajustement pas employer ramener à la place de rapporter.
On peut dire: On ramena l’enfant chez ses
raki n. m. Liqueur orientale. — Avec k — PI. : parents Elle ramena ses cheveux en arrière. Il
des rakis [naki]. ramena sa cape sur sa poitrine. En revanche,
on dira : Je vous rapporterai vos livres demain,
1. râlen. m. Cri. — Avec un accent circonflexe. et non *Je vous ramènerai vos livres
De même : râlement
ramequin n. m. Ustensile. — Avec un seul m.
2. râle n. m. Oiseau. — Avec un accent
rameuter v. t. Avec un seul m et tm seul t
circonflexe.
ranioUir v. t. T Avec un seul m et deux L De
ralentir v. t. ou v. i. Avec un seul L De même :
ralenti, ralentissement, ralentisseur.
même : ramolli, ramollissement

ramollir, amollir > amollir.


râler v. i. Avec un accent circonflexe. De même :
râle, râlement, râleur.
ramoner v. t. T Avec un seul m et un seul n.
De même : ramonage, ramoneur.
ralliement n. m. Avec deux L Attention à Ye
muet intérieur.
rancart, rancard, rencard Ne pas écrire mettre
au rancart, mettre au rebut, comme donner un
rallonge n. f. Avec deux L — Au pluriel dans : rancard ou un rencard (argot), donner un
une table, un nom à rallonges.
renseignement ou donner un rendez-vous.
rallonge, allonge > allonge. rance adj. Avec un c De même : rancescible,
ranci, rancir, rancissement
rallonger, allonger > allonger.
ranch n. m. Aux Etats-Unis, dans la Prairie,
rallumer v. t. Avec deux / et un seul m. exploitation agricole. — Pour la prononciation,
on pourra préférer la prononciation francisée
rallye [nali] n. m (anglicisme). PI. : des rallyes [rûJ] à la prononciation anglaise [nantH.
[-H]- — Pour le pluriel, on pourra aussi préférer la
forme francisée des ranchs [rôJ’] à la forme
rams^e n. m. Avec un seul nu anglaise des ranches [nant/as]. ▼ Le mot
659 RANCIR

espagnol rancho [nantjo], des ranchos [-tjos], râpe n. f. Avec un accent circonflexe. De
ne désigne pas une exploitation agricole, mais même : râpage, râpé, râper, râperie, râpeux,
une cabane (en Amérique latine et notamment râpure.
au Mexique).
rapetisser v. t. ou v. i. Avec un seul p et un seul
rancir v. i. Avec un c. De même : rancissement. t. De même : rapetissement.

rancœur n. f. Finale en -cœur. raphaélesque ou raphaéiique adj. Du peintre


italien Raphaël. T Pas de tréma, mais un accent
rançon n. f. Avec une cédille. — Deux n dans aigu sur le e.
les dérivés : rançonnement, rançonner,
rançonneur. raphia [aafja] n. m. Palmier ; fibre. — Avec -ph-.
Finale en -a.
rancune n. f. Avec -an-.
rapiat, ate adj. ou n. (populaire) Avare. — Finale
rancunier, ière adj. Seule forme moderne. La en -at, -ate. La forme ra^ia est vieille T Très
forme rancuneux, euse est vieille, rare et très souvent invariable au féminin ; Quelle vieille
littéraire. rapiat t Elles sont rapiat, ces vieilles l

randonnée n. f. Finale en -ée. Avec deux n. De rapière n. f. Epée. — Sans accent circonflexe
même : randonneur. sur le a et avec un seul p.

rang n. m. L’expression de rang est très rapin n. m. Jeune artiste peintre. — Avec un
familière : Il a paflé deux heures de rang. On seul p. Pas d’accent circonflexe.
dit mieux : à la suite, à la file, d’affilée.
rapine n. f. Pillage. — Avec un seul p. De même ;
rangée n. f. Finale en -ée. rapiner, rapinerie.

ranger, arranger > arranger. raplatir v. t. Avec un seul p et un seul t.

ranimer, réanimer La forme ranimer peut rappariement n. m. Attention au e muet


s’employer dans tous les sens : Il ranima le feu intérieur. ▼ Avec deux p. De même : rapparier.
qui allait s’éteindre. Un repas rapide ranima les
forces du bûcheron. Il faut ranimer la vie rappeler v. t. Orthographe, conjugaison et
économique des provinces endormies. Ranimer emploi.
le zèle, l’ardeur, le courage de quelqu’un. I Avec deux p. De même ; rappel, rappelable,
Ranimer les passions, les haines. — Ranimer rappelé.
un blessé, un noyé. Dans ce sens, on dit aussi
réanimer. — La forme réanimer ne s’emploie II Conjug. 13 : je rappelle, je rappellerai, je
guère, concurremment avec ranimer, que dans rappellerais, mais nous rappelons.
les expressions réanimer un blessé, un noyé, un III Se rappeler quelque chose, quelqu’un.
malade. — Même remarque pour ranimation
et réanimation, mais la forme réanimation est 1 A la différence de se souvenir (Je me
beaucoup plus fréquente au sens médical : souviens de ce jour. Il me souvient de ce jour),
Réanimation d’un blessé, d’un malade, d’un le verbe se rappeler se construit sans de. On
noyé. Service de réanimation. écrira donc : Je me rappelle ce jour, et non Je
me rappelle *de ce jour.
rani > raja. 2 On écrira : Ce jour était un jeudi, je me
le rappelle (et non *je m’en rappelle). Ce visage
raout n. m. Anglicisme vieilli désignant une aux traits énergiques, que je me rappelle bien
réunion mondaine. — Prononciation ; [naut]. (et non *dont je me rappelle bien). — En
— PI. ; des raouts [aaut]. revanche, est correct l’emploi de en ou de dont,
quand en ou dont sont compléments de nom
rapace adj. ou n. m. Avec un seul p. Finale en et non compléments du verbe se rappeler : J’ai
-ace. — Dérivé : rapacité. bien connu cet homme, je m’en rappelle le visage
(= je me rappelle le visage de lui). Ce camarade
rapatriement n. m. Attention à l’e muet dont je me rappelle le nom (= je me rappelle
intérieur. le nom de lui).

rapatrier v. t. Au sens de « reconcilier », est 3 On écrira ; Je me rappelle avoir entendu


cette histoire, et non *d’avoir entendu cette
vieux et familier.
RAPPORT 660

histoire. De même, on écrira : Souviens-toi de ras [ko], rase [aaz] adj. ou adv. Orthographe
me téléphoner ou Pense à me téléphoner, plutôt et expressions.
que Rappelle-toi de me téléphoner. 1 Ne pas écrire le masculin ras comme le nom
raz, courant marin.
rapport n. m. Expressions.
2 T Adverbe, donc invariable dans : Une
1 En rapport (a?ec). Le mot rapport est chevelure tondue ras. L’herbe a été coupée ras.
toujours au singulier : Je suis en rapport avec
— Adjectif, donc variable dans : Avoir la barbe
ces divers chefs de service. Le prix n’est pas en
rase, la tête rase.
rapport.
3 A ras de, au ras de. Ces deux formes sont
2 On dit toujours être en rapport avec, mais
correctes et admises, mais au ras de est la plus
par rapport à.
fréquente (Les hirondelles volaient au ras du
3 ÀToir rapport à ou ayec. Avoir des relations sol), sauf dans le tour figé à ras de terre.
avec, se rattacher à, être lié à : Ce point n’a pas
de rapport au sujet (plus littéraire et un peu rascasse n. f. Poisson. — Finale en -asse.
vieilli) ou n’a pas de rapport avec le sujet (plus
usuel et moins soutenu). Cette question a rase-mottes n. m. Toujours invariable, avec un
rapport à notre affaire. -s à motte, même au singulier : Faire du
rase-mottes. Voler en rase-mottes.
4 Avoir des rapports avec. Ressembler à, avoir
des analogies avec : Ce chapiteau roman a des
rasoir n. m. Finale en -oir — Dans l’emploi
rapports avec certaines sculptures orientales.
adjectif familier, toujours invariable : Ils sont
Dans ce sens, avoir rapport à est très vieilli.
rasoir, ces conférenciers t
5 Sous le rapport de l’intelligence. Tour admis
de nos jours. On dit aussi sous ce rapport, sous rassembler v. t. Tout à fait correct au sens de
taus les rapports. — Dans la langue soutenue, « assembler de nouveau » : Les hommes
à sous le rapport de on pourra préférer quant s’étaient dispersés, il fallut les rassembler avant
à. A sous ce rapport on pourra de même préférer de reprendre la marche. On n’abusera pas de ce
à cet égard. A sous tous les rapports on pourra mot quMd il n’y a pas l’idée de « de nouveau » :
préférer à tous les égards, en tout point. Il a fêté son anniversaire au milieu de ses enfants
6 Rapport à. Expression populaire. Dans la ef de ses petits-enfants assemblés chez lui ou
langue co^ecte, on écrira : Mon fils n ’a pu aller réunis chez lui, mieux que rassemblés chez lui
à l’école à cause de son rhume, et non rapport
à son rhume. rasseoir v. t. Se conjugue comme asseoir >
asseoir.
rapporter v. t. Avec deux p. De même : rapport,
rapportable, rapporteur. rasséréner v. t. Conjug. 11. Je rassérène, mais
je rassérénerai, je rassérénerais.
rapporter, reporter On écrira: Il faut se
reporter à l’original du contrat (= se référer rassir, rassis L’emploi de ces mots soulève des
à; consulter) et II faut s’en rapporter à l’avis difficultés.
de l’avocat (= faire confiance à). 1 Le verbe intransitif rassir a été tiré de rassis
(pain rassis), qui est le participe passé de
rapprendre v. t. Ne pas dire *réapprendre. rasseoir. Ce verbe rassir est considéré comme
incorrect. Comme il est impossible de dire
rapprocher v. t. Avec deux p. De même : laisser *rasseoir le pain, on emploiera devenir
rapprochement. rassis: Elle a laissé le pain devenir rassis.

rapprovisionner > réapprovisionner. 2 ▼ L’adjectif rassis (du pain rassis) est le


participe passé adjectivé de rasseoir. Le féminin
rapsode, rapsodie > rhapsode, rhapsodie. est donc rassise : Une brioche rassise. On évitera
d’écrire du pain *rassi, une brioche *rassie.
rapt [aaptia)] n. m. T Pas de -e à la fin. 3 Au sens figuré de « pondéré, sérieux, réflé¬
chi », on emploiera aussi, sans hésitation, les
râpure n. f. Avec l’accent circonflexe sur le a formes rassis, rassise: Un homme rassis. Un
et non sur le u.
esprit rassis. Une personnalité rassise.
rarement adv. T Ne doit pas être, dans une rassortir > réassortir.
proposition affirmative, accompagné de ne. On
n’écrii v pas : Rarement il *n’avait vu un arbre rat n. m. Le féminin est : rate, mieux que ratte.
aussi gros, mais Rarement il avait vu...
Sans trait d’union : un petit rat, jeune
661 RATAFIA

danseuse ; un rat de cave, commis des Contribu¬ ratiociner v. t. T Prononciation : [Rasjosine],


tions indirectes ; mèche enduite de cire (des rats avec [sjo] et non *[tjD]. De même : ratiocina¬
de cave). — Invariable dans l’emploi adjectif tion [RasjosinasjS], ratiocineur [Kasjosinœa].
familier, au sens de « avare » : Elles sont rat, — Ne pas dire *ratiocinateur.
ces vieilles !
ration n. f Deux n dans les dérivés : rationnaire,
ratafia n. m. Liqueur faite avec des fleurs ou des rationnement, rationner.
fruits qu’on a fait macérer dans de l’alcool. — A
distinguer du tafia, eau-de-vie tirée de la rationnel, elle adj. Avec deux n. De même ;
mélasse de canne à sucre. rationnellement. T Un seul n dans les dérivés :
rationalisation, rationalisé, rationaliser, ratio-
1. rate n. f Organe situé dans l’abdomen. tmlisme, rationaliste, rationalité.

2. rate n. f Femelle du rat. — On préférera la rationner v. t. Avec deux n. De même ;


graphie rate à ratte. rationnement

raté, ée adj. ou n. Avec un seul t. ratisser [aatise] v. t. T A la différence de


râteler, s’écrit sans accent circonflexe sur
râteau n. m. Avec un accent circonflexe. le a. De même : ratissage, ratissette, ratissoire
n. f
râteler v. t. Orthographe et conjugaison.
ratisser, râteler > râteler.
1 Avec un accent circonflexe sur le a. De
même : râtelage, râtelée, râteleur, râtelure. T
raton n. m. Avec un seul t — Sans trait d’union :
En revanche, ratisser, ratissage, rôtissoire ne
raton laveur.
prennent pas d’accent circonflexe.
2 Conjug. 13. Je râtelle, je râtellerai, je râtelle¬ rattacher v. t. Avec deux t De même :
rais, mais nous râtelons. rattachement
3 Attention au paronyme ratteler, atteler de
ratteler v. t. Atteler de nouveau. — Ginjug.
nouveau.
13. Je rattelle, je rattellerai, je rattellerais, mais
râteler, ratisser Ces deux verbes ne sont pas nous rattelons — Ne pas écrire comme râteler,
ramasser avec un râteau.
synonymes.
1 râteler. Ramasser avec un râteau : On râtelle rattraper v. t. Avec deux t mais un seul p. De
le foin après l’avoir fauché. même; rattrapage.
2 ratisser. Nettoyer avec un râteau : On ratisse
rature n. f Avec un seul t De même : raturage,
les allées du parc.
raturer.
râtelier n. m. Attention à l’accent cir¬
raugmenter v. i. Mot familier. Dans la langue
conflexe.
soutenue, on écrira augmenter de nouveau : Le
prix de la vie a augmenté de nouveau ou a
râtelier, dentier > dentier.
encore augmenté.
ratier, ière adj. ou n. Avec im seul t.
ravaler v. t. Avec un seul L De même:
ratifier v. t. Avec un seul t. De même : ravalement, ravaleur.
ratification.
ravauder v. t. Avec -au-. De même : ravaudage,
ratine n. f Etoffe. — Avec un seul t et un seul n. ravaudeur, euse.

rating n. m. Anglicisme de la langue de la rave n. f. Avec un trait d’union : un chou-rave


navigation de plaisance. — Prononciation : (des choux-raves).
[aatii]]. — PI. : des ratings [-tiq]. — Equivalent
français : indice de performance. ravi, ie Constructions.
1 Participe passé de ravir (au sens de «en¬
ratio n. f Anglicisme de la langue de la gestion levé »). Se construit avec par: Il fut ravi par
des entreprises (du latin ratio « compte >>). la mort à l’affection des siens.
— Prononciation : [aasjo]. — PI- ; des ratios
[.gjo]. — Anghcisme parfaitement acceptable, 2 Adjectif (signifiant « content »). Se construit
en raison de son origine latine. avec de + nom ou infinitif (Je suis ravi de votre
RAVIGOTE 662

visite. Je suis ravi de vous voir) ou avec que + le -Z est muet. — Avec un r minuscule : le raz
subjonctif (Je suis ravi que vous soyez parvenu de Sein. — Avec un R majuscule : la pointe
à ce résultat) ou avec de ce que + subjonctif du Raz.
ou indicatif (Je suis ravi de ce que vous vous
soyez tiré d’affaire. Je suis ravi de ce que vous raz de marée n. m. Invariable : des raz de marée.
êtes enfin tiré d’affaire). Dans la langue — Prononciation : [aadmaae]. T Pas de trait
soutenue, on préférera la construction avec que d’union, à la différence de rez-de-chaussée.
+ subjonctif à la construction avec de ce que.
razzia n. f. Prononciation : [aazja], plutôt que
ravigote n. f. 1m sauce ravigote ou la ravigote. [aadzja]. — PI. : des razzias ['zja]. — Dérivé :
Finale en -ote, avec un seul t. T Invariable dans razzier [aazje].
la construction elliptique : Des viandes froides
ravigote (= à la sauce ravigote). réabonner v. t, Ne pas dire *rabonner. — Dé¬
rivé : réabonnement.
ravigoter v. t. (familier) Finale en -oter, avec un
seul t. réaction n. f. Dérivés et constructions.
1 Deux n dans les dérivés : réactionnaire,
ravilir v. t. Avec un seul /.
réactionnel, elle.
ravioli n. m. Pluriel italien en -/ .• des ravioli (sans 2 On peut dire : par réaction à, par réaction
-s). — Peut s’employer au singulier : un ravioli. contre, en réaction à, en réaction contre. Il
semble que les formules avec par appartiennent
ravoir v. t. Ne peut s’employer qu’à l’infinitif : à un langage plus soutenu. D’autre part, par
L’un de ces deux vases est cassé, f espère ravoir réaction à insiste moins sur l’idée d’opposition
le même chez un brocanteur. — Familier au que en réaction contre et marque plus un simple
sens de « remettre en état, nettoyer » : Il est rapport de cause à effet : C’est par réaction à la
difficile de ravoir cet endroit taché. chaleur que se produit la transpiration. C’est en
réaction contre une certame forme d’idéalisme
rayer [aeje] v. t. Endommager par une rayure. qu’on a élaboré la philosophie existentialiste.
— Ne pas écrire comme railler [naje], se
moquer. — Conjug. 23. On préférera les réactiver v. t. Ne pas dire *ractiver. Dérivé :
formes en -ay- aux formes en -ai- : je raye [sej], réactivation.
tu rayes [aej]..., plutôt queye raie [re], tu raies
[re] ... Au futur et au conditionnel notamment, réadapter v. t. Ne pas dire *radapter. Dérivé :
on évitera je raierai [rerc], je raierais [rere], réadaptation.
formes peu harmonieuses, et l’on dira plutôt
je rayerai [aejae], je rayerais [aejaEj. V réadmettre v. t. Conjug. 99 (comme admettre).
Attention au i après à la première et à la — Dérivé : réadmission.
deuxième personne du pluriel de l’inicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous réaffirmer v. t. Ne pas dire *raffirmer.
rayions, (que) vous rayiez
réajuster, rajuster > rajuster.
rayer, radier > radier.
réaliser v. t. Sens et emplois critiqués.
ray-grass [aEgaas] n. m. A cet anglicisme on
pourra préférer le nom français ivraie vivace, 1 Comprendre, prendre conscience de : Il
plus facile à écrire et à prononcer. réalisa brusquement sa situation. Il ne réalise
pas comment cela a pu se produire. Cet emploi
rayon [aejà] n. m. Deux n dans les dérivés : est un anglicisme. Il peut donner lieu à des
rayonnage, rayonnant, rayonné, rayonner. équivoques. Par exemple. Il réalise parfaitement
la transformation peut signifier « il a parfaite¬
rayonne n. f. Textile — Pas un nom déposé, donc ment conscience de la transformation » ou bien
avec une minuscule. — Attention aux deux ru « il opère parfaitement la transformation ».
Dans la langue précise et soignée, on écrira
rayonner [aejone] v. i. Avec deux n. De même : plutôt, selon les cas : comprendre, avoir ou
rayonnement. prendre conscience de.
2 Se réaliser, au sens de « réussir, devenir ce que
rayure [aejya] n. f. Au pluriel dans : une étoffe l’on a rêvé d’être, donner la pleine mesure de son
à rayures. talent, accomplir son destin, sa mission, montrer
sa supériorité, etc. » ; Chaque être humain a le
raz n. m. C ourant marin violent. — Ne pas écrire droit de se réaliser. Emploi à éviter dans la langue
comme ras (coupé ras). ▼ Prononciation : [aa]. surveillée. A remplacer par un terme plus précis.
663 RÉANIMER

réanimer, ranimer > ranimer. rebuffade n. f. Avec deux f.

réapparaître v. i. Conjug. 94 (comme appa¬ rébus n. m. Avec un accent sur le e. — Invaria¬


raître). — Doublet peu utile, mais non ble. T Prononciation, au pluriel comme au
incorrect, de reparaître. En revanche, réap¬ singulier : [nebys].
parition est utile, car reparaître n’a pas de
dérivé. rebut [Roby] n. m. Finale en -ut. — Au singulier
dans : des objets de rebut, mettre au rebut.
réapprovisionner v. t. Forme plus fréquente que
rapprovisionner. — Dérivé : réapprovisionne¬ rebuter v. t. Avec un seul t. De même : rebutant.
ment.
récalcitrant, ante adj. On évitera d’employer
réassortiment n. m. Pas de e intérieur. — Plus le verbe *récalcitrer, qui n’existe pas. Dire :
fréquent que rassortiment. résister, se rebeller.

réassortir ou rassortir v. t. T Se conjugue recaler v. t. Recaler un candidat est familier.


comme finir et non comme sortir: nous — Equivalent soutenu : refuser. De même, à
réassortissons, je réassortissais, réassortissani être recalé on préférera : echouer.
— La forme réassortir est plus fréquente que
rassortir. récapituler v. t. Avec un seul c, un seul p, un
seul t et un seul /. De même : récapitulatif,
rébarbatif, ive adj. Rebutant. — N’est nulle¬ récapitulation.
ment familier, à la différence de barbant,
ennuyeux. recel [roseI] n. m. Sans accent, à la différence de
recèlement [Roselmâ], synonyme rare de recel.
rebattre v. t. Orthographe, conjugaison et
expressions. receler [nosole] v. t. Conjug. 10. Il recèle
[r3se1], il recèlera [roseIrh], il recèlerait
1 Avec deux t. De même : rebattement, rebattu. [roseIre], mais nous recelons [rosoIS], il

2 Conjug. 98 (comme battre). recelait [Rasak]. T On évitera la forme recéfer


(il recèle, nous recélons, il recèlera, il recèlerait).
3 T On dit ; rabattre son caquet à quelqu’un,
mais rebattre les oreilles à quelqu’un. receleur, euse [ROsalœR, ozj n. m. ou f. ▼ Ne
4 T On dit : des idées rebattues, un sujet pas dire *recéleur, faute frequente.
rebattu, et non *rabattu.
récemment adv. Finale en -emment (vient de
rebec [nabek] n. m. Ancien instrument de récent).
musique. — Ne pas déformer en *rébec.
recenser v. t. Avec c, puis s. De même :
rebelle [nabel] adj. ou n. Avec [na] et sans recensement, recenseur, recension.
accent, comme se rebeller [nabele]. Èn revan¬
che : rébellion [RcbeljS], avec [ne] et un accent récépissé n. m. Avec c, puis s. Prend trois
aigu. ^ On écrira : faire rébellion, et non *faire accents aigus. — PI. : des récépissés.
de la rébellion.
réception n. f. On écrira : J’accuse réception de
rebiffer (se) v. pron. Avec deux / votre lettre, de votre envoi, et non je *vous accuse
réception..
reblochon [RabloJS] n. m. Fromage. On
évitera la déformation *roblochon et les formes réceptionnaire, réceptionniste Deux noms à
rebléchon, rebrochon. bien distinguer.
1 réceptionnaire n. m. ou f. Personne qui est
rebond, rebondissement On dit : les rebonds chargée de prendre livraison des marchandises
d’une balle, mais les rebondissements d’une livrées à une entreprise et de vérifier qu’elles
affaire. sont conformes aux commandes.

rebours n. m. Attention au -s final. — La forme 2 réceptionniste n. m. ou f. Personne qui tra¬


à rebours (de) est usuelle et moderne. La forme vaille à la réception d’un hôtel ou d’une entre¬
au rebours (de) est vieillie et plus rare, mais prise et qui accueille les clients ou les visiteurs.
aussi correcte.
réceptionner v. t. Sens correct : « prendre
rebrousse-poil (à) loc. adv. Attention au trait livraison des marchandises et vérifier qu’elles
sont conformes aux commandes ». — (par
d’union.
RÉCESSION 664

extension) Réceptionner les travaux, vérifier récif n. m. T Finale en -if, sans -e et avec un
qu’ils ont été convenablement exécutés par seul /
l’entrepreneur. T On évitera d’employer ce
verbe au sens de recevoir. Ne pas &rire, par récipiendaire [sesipjâdeR] n. m. Désigne celui
exemple : J’ai bien réceptionné votre qui est reçu dans une société, une compagnie ;
télégramme. Le récipiendaire a lu son discours devant les
membres de l’Académie et a fait l’éloge de son
récession n. f. Orthographe et sens. prédécesseur. ▼ Ne doit pas désigner celui qui
1 Avec c, puis -ss-. De même : récessif. reçoit un diplôme, une nomination, une ré¬
compense, etc. Selon les cas, on dira : l’impé¬
2 S’emploie comme euphémisme pour crise trant, l’intéressé, le titulaire, le bénéficiaire.
(économique). Cet emploi constitue un angU-
cisme, admis d’ailleurs dans la langue usuelle. récipient n. m. Finale en -ent

recevoir v. t. Conjugaison et accord du récipr(^ue adj. On évitera le pléonasme que


participe. constitue l’emploi de réciproque ou de récipro¬
1 Conjug. 58. Je reçois, tu reçois, il reçoit, nous quement avec mutuel mutuellement, de part
recevons, vous recevez, ils reçoivent. — Je rece¬ et d’autre ou avec un verbe en entre-, par
vais. — Je reçus. — Je recevrai — Je recevrais. exemple : *Ils se portaient mutuellement une
— Reçois, recevons, recevez. — Que je reçoive. haine réciproque. *Un sentiment réciproque
— Que je reçusse. — Recevant, Reçu, ue. d’affection naquit de part et d’autre. *Ils
s’entraidaient réciproquement
2 Accord Ae reçu. Invariable devant le nom
dans l’emploi elliptique : Reçu six caisses de réciproque, mutuel > mutuel.
savonnettes. Reçu deux cents francs de M.
Durand. — Variable après le nom : Deux cents récital n. m. V PL : des récitals.
francs, reçus de M. Durand.
réclame n. f. Avec un trait d’union : panneau-
rechaper v. t. Rechaper des pneumatiques.
récUime (des panneaux-réclames). — Sans
— Avec un seul p. De même : rechapage.
trait d’union : vente réclame (des ventes
réclames).
réchapper v. t. ind. Avec deux p.
1 Se construit avec de : Il réchappa d’un grand reclure v. t. Enfermer. — Verbe vieux et rare.
péril ▼ La construction avec à (Ils ont réchappé — Ne pourrait plus s’employer qu’à l’infinitif
à l’accident) est rare et d’une correction ou aux temps composés : il a reclus, il avait
douteuse. A éviter. reclus...
2 Se conjugue normalement avec avoir: Ils ont
réchappé du naufrage. — L’emploi de l’auxi¬ reclus, use [Rokly, yz] adj. ou n. Pas d’accent
liaire etre est rare, vieilli, mais correct, et insiste et [rs], à la différence de réclusion [nek-
sur l’état ; Depuis longtemps, ils étaient ré- lyzj3]. ▼ Eviter les graphies fautives *reclu,
chappés de ces périls. *reclue.

3 Sauf dans l’expression en réchapper, l’emploi réclusion [Reklyzjâ] n. f. V Ne pas déformer


de ce verbe est assez littéraire. — Noter que en *recfusion. — Dérivé ; reclusionnaire
réchapper de n’est pas synonyme de échapper [RcklyzjoneR].
à. En effet réchapper de exprime que le danger
est grand et qu’il est difficile de s’en sauver : récognition n. f. Prononciation : [RekognisjS]. ▼
Heureusement, j’ai échappé à la grippe t Par Ne pas déformer en *recognitioru De même :
miracle, il réchappa de répidémie de choléra. récognitif, ive [Rekognitif, iv], et non •récogni¬
tif ive.
rêche adj. Avec un accent circonflexe.
recollage, recollement, récolement, récollec¬
recUgncr v. t. ind. ou v. i. Rechigner à l’ouvrage. tion Quatre noms à bien distinguer.
Il rechigne à payer. Obéissez sans rechigner.
— Attention au i après le groupe -gn- à la 1 recollage Action de recoller: Le recollage
première et a la deuxième personne du pluriel d un papier de tenture décollé. — Verbe
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : correspondant : recoller.
(que) nous rechignions, (que) vous rechigniez.
2 recollement Processus par lequel quelque
chose se recolle : Le recollement des deux lèvres
rechute n. f. ? Pas d’accent circonflexe. De
même : rechuter. d’une plaie. — Verbe correspondant : se
recoller.
665 RECOMMANDATION

3 récolement (commerce) Vérification des ob¬ tion : [RokoRdman]. — PI. : des recordmen
jets contenus dans un inventaire. — (droit) [RokoRdmen]. — Pour éviter cet anglicisme
Action de relire à un témoin sa déposition pour artificiel, on pourra employer détenteur du
s’assurer qu’il la maintient. — Procès-verbal de record. — De même, on pourra préférer
recensement des biens saisis par un huissier. détentrice du record à recordwoman [RokoRd-
— Verbe correspondant : récoler. wuman] (des recordwomen [RokoRdwumen]).
4 récollection (religion) Action de se recueillir recours n. m. ▼ Avec -s, même au singuher :
avec dévotion, par exemple au cours d’une En dernier recours.
journée de retraite communautaire. — Verbe
correspondant ; se recueillir. recouvrer, recouvrir Deux verbes transitifs à
ne pas confondre. Le verbe recouvrer est du
recommandation n. f. Avec deux m, comme premier groupe et recouvrir se conjugue comme
recommandable, recommandé, recommander. couvrir: Je recouvrerai tous mes droits. Je
— Toujours au singulier dans : des lettres de recouvrirai de sable les allées du jardin. Il a
recommandation. — On écrit : Je me suis recouvré la santé. Il a recouvert de papier jaune
adressé à lui sur votre recommandation, plutôt sa table de travail II recouvra la santé. Il
que à votre recommandation ou que d'après recouvrit le lit d'un édredon bleu.
votre recommandation.
recouvrer, retrouver Ces deux verbes transitifs
recommencer v. t. Conjug. 17. Le c prend une sont en concurrence. Dans la langue usuelle,
cédille devant a ou o: il recommença, nous retrouver a usurpé le sens de recouvrer.
recommençons. — Recommencer à ou re¬
commencer de -t- infinitif > commencer. 1 recouvrer Obtenir de nouveau ce dont on
avait été dépossédé : Il a recouvré l'argent qu 'on
lui avait volé (mais II a retrouvé dans un tiroir
réconcilier v. t. Se construit avec avec ou avec
l'argent qu'il avait égaré). Il recouvra son
et : J'ai réconcilié mon frère avec notre cousin.
patrimoine après un long procès. Le courtisan
Il voulut réconcilier la poésie et la philosophie.
recouvra la faveur du prince. Ce pays recouvra
enfin son indépendance. Après deux ans de folie,
reconnaissant, ante adj. Dans la langue très il recouvra la raison. Ce traitement me permit
surveillée, on évitera le tour avec pour (Je lui suis de recouvrer la santé. — Le verbe recouvrer
reconnaissant pour ce service) ou avec de ce que signifie aussi « recevoir le paiement des som¬
(Je suis reconnaissant à mon ami de ce qu 'il m'a mes dues » : Recouvrer les créances. Le percep¬
trouvé un emploi). On écrira ; Je lui suis re¬ teur est chargé de recouvrer taxes et impôts.
connaissant de ce service. Je suis reconnaissant à
mon ami de m’avoir trouvé un emploi 2 retrouver Au sens exact, signifie « trouver
de nouveau ce qu’on avait égaré, perdu,
reconquête n. f. Avec un R majuscule : la oubhé » : J'ai retrouvé mon crayon, je l'avais
Reconquête (ateolument), la reconquête de laissé sur votre bureau. Je n'ai jamais pu
l’fepagne par les chrétiens, au Moyen Age. retrouver mon parapluie. Il réussit à retrouver
son chemin. Ah / jai retrouvé dans le livre le
passage dont je vous ai parlé / T En principe,
reconsidérer v. t. Conjugaison et sens.
dans la langue très soutenue, on n’écrira pas
1 Conjug. li. Je reconsidère, mais je reconsidé¬ *retrouver ses biens, la liberté, la santé, etc.,
rerai je reconsidérerais. mais recouvrer.
2 Dans la langue très soutenue, on préférera recréer, récréer Deux verbes à bien distinguer.
considérer de nouveau, réexaminer. — Peut
s’employer au sens de « considérer de nou¬ 1 recréer [Rokaee] Créer de nouveau -.L'artiste
veau » : Il faut reconsidérer la question philoso¬ recrée le monde selon sa vision personnelle.
phique de la liberté à la lumière des découvertes — Dérivé : recréation [RakaeasjS].
de la psychologie moderne. ▼ On évitera ce verbe 2 récréer [aekaee] Distraire, délasser.
au sens de réviser, modifier, changer. On écrira : — S’emploie surtout à la forme pronominale ;
Nous allons modifier nos méthodes de vente, Nous irons voir un film comique pour nous
plutôt que reconsidérer nos méthodes de vente. récréer. — Dérivé : récréation [RekaeasjS] (La
cour de récréation de l'école).
record n. m. Sans trait d’union et avec la marque
du pluriel : des résultats records, des ventes récrier v. pron. Accord du participe passé et
records. construction.

recordman n. m. Mot formé artificiellement en 1 Le participe passé s’accorde toujours avec le


français. N’existe pas en anglais. — Prononcia¬ sujet : Elles se sont récriées.
RÉCRIMINER 666

2 Se construit avec de (Il se récria d’admira¬ rectoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
tion), avec sur (Il se récria sur la beauté du site), Des délégués rectoraux.
parfois avec contre (Il se récria contre la
conduite de ses proches). rectum [aektom] n. m. — PI. ; des rectums.

récriminer v. i. ou v. t. ind. Se construit avec reçu > recevoir (2).


contre : Il récrimine sans cesse contre l’ingrati¬
tude de ses amis. — Dérivés : récriminateur, recueil n. m. T Attention au groupe -ueil. De
trice, récrimination, récriminatoire. même : recueillement, recueilli, recueillir.

récrire, réécrire Deux formes différentes du recueillir v. t. Conjug. 34, Je recueille, tu


même verbe. recueilles, il recueille, nous recueillons, vous
recueillez, ils recueillent. — Je recueillais, tu
1 récrire Forme à préférer dans la langue recueillais, il recueillait, nous recueillions, vous
surveillée, à tous les sens ; Je lui ai écrit la recueilliez, ils recueillaient. — Je recueillis.
semaine dernière et, comme je n’ai pas de — Je recueillerai — Je recueillerais. —
réponse, je vais lui récrire (= écrire une nouvelle Recueille, recueillons, recueillez. — Que je
fois, écrire une nouvelle lettre). Ce texte est mal recueille, que tu recueilles, qu’il recueille, que
rédigé, il faut le récrire (= le rédiger selon une nous recueillions, que vous recueilliez, qu’ils
nouvelle forme). recueillent — Que je recueillisse. — Recueil¬
2 réécrire Forme moins conseillée, qui ne peut lant — Recueilli ie. ▼ Ne pas écrire *receuillir.
guère s’employer qu’au sens de « rédiger selon
une nouvelle forme » : Ce texte est trop long reculer v. t. ou v. i. On évitera le pléonasme *re-
il faudra le réécrire plus brièvement. culer en arrière. — Sans être incorrecte, la forme
pronominale se reculer n’ajoute pas grand-chose
recru, recrue Deux homophones à bien au sens. Dans la langue soutenue, on préférera la
distinguer. forme intransitive : Il recula un peu pour mieux
voir le tableau, plutôt que II se recula un peu.
1 recru, ue Epuisé, très fatigué. T On évitera
le pléonasme recru de fatigue, ainsi que les reculons (à) loc. adv. T Avec un -s.
expressions impropres recru de sommeil, recru
d’ennui, etc. récupérer v. t. Conjugaison et sens.
2 Une recrue Soldat qui vient d’être incorporé 1 Conjug. 11. Je récupère, mais je récupérerai
pour son service militaire ou personne qui vient je récupérerais.
d’adhérer à un groupe. ▼ Toujours féminin ;
Ces jeunes recrues furent aussi courageuses que 2 On n’emploiera pas le verbe récupérer en de¬
les vieux soldats. hors de son sens exact, qui est « recueillir ce qui
aurait pu être gaspUlé ou perdu » : On récupéré
recrudescence n. f Finale en -ence. Attention la ferraille pour faire de l’acier. Cet appareil per¬
au groupe -sc-. De même : recrudescent, ente. met de récupérer la chaleur des fours industriels.
On œrira donc : J’espère retrouver le document
recrutement n. m. Pas d’accent circonflexe sur égaré, et non J’espère récupérer le document...
le u. De même : recruter, recruteur. 3 Le verbe récupérer est à la mode dans la
langue de la politique ; Le régime essaie de
recta adv. Mot familier. Invariable ; Il est arrivé récupérer les mouvements de contestation. Dans
à six heures recta. — Synonymes soutenus : la langue très soutenue, on pourra préférer :
exactement, ponctuellement. annexer, détourner à son profit

rectangle n. m. Avec -an-. De même : récurer, curer > curer.


rectangulaire.
récurrence n. f (didactique) Répétition, retour
recteur n. m. Pour désigner une femme placée d’un fait. — Finale en -ence. Attention aux
à la tête d’une académie, on dit recteur: Elle deux r. De même ; récurrent, ente.
a été nommée recteur de l’académie de
Clermont-Ferrand. rédaction n. f. Deux n dans le dérivé : rédaction¬
nel, elle.
recto n. m. Endroit d’une feuille de papier (par
opposition au verso). — PI. : des rectos [aekto]. redan, redent Deux orthographes pour un même
mot masculin.
rectilinéaire adj. En un seul mot, sans trait 1 redan Ouvrage de fortification. — Ressaut
d’union.
vertical du sommet d’un mur construit le long
667 REDDITION

d’une pente. — Dent sur une pièce de bois, faite redouter v. t. Se conjugue avec de + infinitif
pour permettre l’assemblage. — Décrochement (Il redoute d’avoir à faire face à de telles
vertical sur la coque d’un hydravion ou d’un difficultés) ou avec que + subjonctif (Je redoute
canot automobile rapide. qu’il ne vienne). — Les règles de l’emploi du
ne explétif sont les mêmes que pour craindre.
2 redan ou, plus souvent, redent Ornement de
l’architecture gothique ; Un pignon à redents. redoux n. m. Emploi correct quand on parle de
la haute montagne. Désigne alors un réchauffe¬
reddition n. f. Avec deux d. ment susceptible de ramollir la neige et de
provoquer une avalanche. En dehors d’un tel
rédempteur, trice adj. ou n. Prononciation : contexte, on préférera radoucissement ou ré¬
[RedôptœR, tRis]. — Avec un R majuscule : chauffement: On prévoit un radoucissement
le Rédempteur, le Christ. dans la moitié ouest de la France.
rédemption n. f. Prononciation ; [RcdôpsjS].
redû > redevoir.
— Avec un r minuscule : la rédemption des
péchés. — Avec un R majuscule ; le mystère de réduplication n. m. Mot critiqué et assez
la Rédemption ou la Rédemption, rachat de prétentieux. On peut dire plus simplement :
l’humanité par la mort du Christ. redoublement, répétition.

redent > redan. réduire v. t. Conjug. 46. Je réduis, tu réduis, il


réduit, nous réduisons, vous réduisez, ils rédui¬
redevance n. f. Finale en -ance. — Mot français sent. — Je réduisais. — Je réduisis. — Je
à préférer à l’anglicisme royalties. réduirai — Je réduirais. — Réduis, réduisons,
réduisez — Que je réduise. — Que je réduisisse.
redevoir v. t. Conjug. 62 (comme devoir). Parti¬ — Réduisant. — Réduit, ite.
cipe passé avec accent circonflexe sur u au
masculin singulier : l’argent redû, mais les soldes réédifier v. t. Conjug. 20 (comme édifier). —- Ne
redus, la somme redue, les sommes redues. pas dire *rédifier. — Dérivé ; réédification.

rédhibition n. f. Attention au h intérieur. rééditer v. t. Ne pas dire *réditer. — Dérivé :


réédition.
rédhibitoire adj. Attention au h intérieur. Finale
en -oire, même au masculin : Un vice rééduquer v. t. Avec -^u-, même devant a ou
rédhibitoire. O : il rééduqua, nous rééduquons. — Ne pas dire
*réduquer. — Dérivé : rééducation (avec c).
redingote n. f. Finale en -ote, avec un seul t
réel, eUe adj. ou n. m. Dérivé : réellement.
rédintégration > réintégration.
réélire v. t. Conjug. 50 (comme élire). — Ne pas
redire v. t. Conjugaison et emplois. dire *rélire. — Dérivés ; réélection, rééligibilité,
1 Conjug. 47. T Se conjugue comme dire, rééligible.
même à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif présent et de l’impératif : vous redites, réemploi, remploi, réemployer > remployer.
redites, et non *redisez.
réengagement, rengagement, réengager >
2 Trouver à redire (à), avoir à redire (à). Trouver rengager.
à critiquer, avoir à critiquer ; C’est un grincheux,^
il trouve à redire à tout. Il y aurait beaucoup a réensemencer, rensemencer v. t. Conjug. 17.
redire / Je n ’ai rien à redire à sa conduite. Dans Le c prend une cédille devant a ou o: il
ce sens, on évitera : trouver, avoir à *dire (à). réensemença, nous réensemençons. — Les deux
3 Au sens de « regretter l’absence de », formes sont correctes, mais la plus fréquente
trouver à dire est plus fréquent de nos jours est réensemencer. De même : réensemencement
que trouver à redire: Mon voisin déménagé, je est plus usité que rensemencement.
ne le trouverai pas à dire l
réessayage, réessayer > ressayer.
redondance n. f. Finale en -ance-. De la même
réescompter [neeskSte] v. t. Ne pas dire
famUle : redondant, ante.
*rescompter. — Dérivé : réescompte [neeskSt].
redoublé, ée adj. Au singulier dms: marcher
réévaluer v. t. Ne pas dire *révaluer. — Dérivé :
à pas redoublé. — Au pluriel dans : frapper a
réévaluation.
coups redoublés.
RÉEXAMINER 668

réexaminer v. t. Ne pas dire *rexaminer. refléter v. t. Conjug. 11. Il reflète, mais il


— Dérivé : réexamen. reflétera, il refléterait. — Pas d’accent sur le
premier e. Bien prononcer [naflete].
réexpédier v. t. Conjug. 20 (comme expédier).
— Ne pas dire *rexpédier. — Dérivé : reflex, réflexe Deux homophones à bien distin¬
réexpédition. guer par la graphie.
1 reflex [nefleks] n. m. ou adj. inv. (sans
réfection n. f. Finale en -ction. accent). Un reflex ou un appareil reflex : type
d’appareil de photographie.
réfectoire n. m. ▼ Finale en -oire, à la différence
de dortoir. 2 réflexe [nefleks] n. m. (avec accent aigu).
Réponse automatique à une stimulation, ré¬
refend n. m. Finale en -end, avec -d. — Toujours ponse instantanée. — Dérivés : réflexogramme,
au singulier dans : des murs de refend, des lignes réflexologie.
de refend.
réflexion n. f. Orthographe, dérivés et
référé n. m. Juger en référé. Ordonnance de expression.
référé. — Finale en -é. 1 Finale en -xion. Ne pas écrire *réflection,
faute due à l’influence de réflecteur, réflectorisé.
référence n. f. Toujours au singulier dans : des
livres de référence. — Au pluriel au sens de 2 Comme réflexion, tous les dérivés s’écrivent
« renseimements, antécédents » (Ce garçon, avec un accent ai^u sur le premier e : réflexibi¬
cet employé a de bonnes références), sauf dans lité, réflexible, reflexif ive, réflexivité.
les expressions c’est une référence, ce n’est pas
3 Toujours au singulier dans : toute réflexion
une référence.
faite, de nos jours abrégé souvent en réflexion
faite.
référencé, ée adj. Doté d’une référence : Lettre,
citation référencée (sens correct). — Qui a des
reflux n. m. Prononciation : [nafly], le -x final
références : Un employé bien référencé (néolo¬ est muet.
gisme critiqué). T Ne pas dire *référencié, ce
mot n’existe pas.
réforme n. f Avec R majuscule : la Réforme,
mouvement rehgieux (protestantisme).
référencer v. t. Munir d’une référence : N’oubliez
pas de référencer vos lettres. — Conjug. 17. Le c
prend une cédille devant a ou o .• il référença, nous réformé, ée adj. ou n. Avec r minuscule : les
référençons. ▼ Ne pas déformer en *référencier. réformés, les protestants (Les réformés et les
catholiques).
référendaire n. m. ou adj. ▼ Prononciation :
[RefcRÔdeR], à la différence de référendum refom^g n. m. (anglicisme de la langue de l’in¬
[RefeRÊdom]. dustrie pétrolière) Prononciation : [nefoRmiq].
— Equivalent français reformage [R3f3Rma3].
référendum n. m. T Prononciation : [rc-
réfractaire adj. ou n. Finale en -aire.
feRÊdom], avec [rê]. — La graphie avec
accents, référendum, est à préférer à referen¬
dum. — PI. : des référendums. réfraction n. f. ▼ Finale en -ction, à la différence
de réflexion.
référentiel, elle [RefeRâsjell adj. T Finale en
-tiel, -tielle, avec t, à la différence de référence. refrain n. m. Finale en -ain.

référer Conjugaison et constructions. reCrènement n. m. Action de refréner : Le refrène-


ment des passions. T S’écrit sans accent sur le
I Conjug. 11. Je (me) réfère, mais je (me) premier e et avec un accent grave sur le deuxième.
référerai, je (me) référerais. Se prononce [RafRenmâ], avec M-
II Constructions.
refréner v. t. T S’écrit sans accent sur le premier
^ 1 En référer à Tour correct en r4/e/'e/' e et se prononce [RafRene], avec [Ra].
a mon supérieur (= s’en remettre à, s’en rappor¬ 11- refrène [RatRen], mais je
ter a, avoir recours à... pour une décision). refrénerai [RafRenRe],ye refrénerais [RafRcnRe].
2^ Se référer à Tour correct ; Vous vous refréner, refreiner Ne pas écrire refréner,
référerez à des auteurs sérieux (= recourir à
retenir (Il faut savoir refréner ses impulsions),
s’appuyer sur). T Ne pas écrire *s’en référer
comme refreiner, freiner de nouveau (Ilfreina,
à (confusion du tour 1 et du tour 2)
lâcha la pédale, puis refreina à fond).
669 RÉFRIGÉRANT

réfrigérant, ante adj. Finale en -ant, ante. régent, ente n. m. ou f. Avec r minuscule, sauf
dans les emplois absolus (sans nom propre)
réfrin^nce n. f. Finale en -ence. — De la même suivants : le Régent, Philippe d’Orléans, régent
famille : réfringent, ente. de 1715 à 1723, le Prince-Régent, le futur
George IV d’Angleterre. — Avec R majuscule :
refuser v. t. Constructions ; accord du participe. le Régent, célèbre diamant.
I Constructions.
régime n. m. Avec A tt R majuscules : l’Ancien
1 n refusa à boire, à manger au mendiant. Régime, le régime de la monarchie française
Correct, mais vieilli. De nos jours, on dirait : Il avant la Révolution.
refusa de donner à boire, à manger au mendiant.
régimentaire adj. Finale en -aire.
2 n refuse de parier. Moderne et correct.
3 n se refuse à parler. Moderne et correct. région n. f. Un seul n dans les dérivés ; régional,
ale, aux (Les centres régionaux), régionalisme,
II Accord du participe passé à la forme régionaliste.
pronominale.
1 Pas de complément direct. Accord avec le régisseur n. m. Pas de forme pour le féminin ; Elle
sujet : Elles se sont refusées à parler. fut pendant quelque temps le régisseur du comte.

2 n y a un complément direct. Accord avec registre n. m. Bien prononcer [R33istR(a)], avec


celui-ci s’il est placé avant le verbe : Toutes les [r3], et non *[Re3istR(3)]. Pas d’accent sur le e.
joies qu'il s’est refusées, mais II s’est refusé bien — On dit plutôt écrire, inscrire sur un registre,
des joies mais dans un registre n’est pas incorrect.

réfuter v. t. Avec un seul t De même : réfutable, règlement n. m. Avec accent grave.


réfutation.
réglementaire adj. T Se prononce avec e ouvert,
regarder Emplois particuliers. comme règlement, mais s’écrit avec accent aigu.
1 Regarder comme. Considérer comme : On le De même : réglementairement, réglementation,
regarde comme un homme des plus capables. réglementer,
Usuel et très correct.
régler v. t. Conjug. 11. Je règle, mais je réglerai,
2 Regarder à. Veiller à, prêter attention à : // je réglerais.
regarde aux moindres détails Usuel et très
correct. — De l’expression regarder à la réglisse Désignant la plante, est toujours fémi¬
dépense (correct), on a tiré l’adjectif regardant nin : Récolter la réglisse. — Désignant la racine
(familier). sucrée de cette plante ou la boisson ou la
confiserie fabriquée avec la racine, est féminin
3 Cela ne le regarde pas. Tour assez familier.
dans la langue surveillée : Mâcher, boire, sucer
Dans la langue soutenue, on préférera : toucher,
de la réglisse. Dans ce sens, est souvent
concerner, intéresser, être du ressort de, etc.
masculin dans la langue parlée familière.
4 Regardons voir. Tour familier relâché.
réglure n. f. Avec accent aigu. Se prononce
5 Elles se sont regardées. A la forme pronomi¬
[RCglyR].
nale, accord avec le sujet s’il n’y a pas de
complément d’objet direct : Elles se sont regar¬ régner v. i. Conjug. 11. Il règne, mais il régnera,
dées l’une l’autre avec étonnement Elles se sont il régnerait V Participe passé invariable dans :
regardées longuement dans le miroir. Les douze ans que ce souverain a régné. Ici,
6 Elles se sont regardé le visage. S’il y a un douze ans est complément de temps et non
complément d’objet direct, participe invariable, complément d’objet direct.
sauf si ce complânent est placé avant le verbe.
régresser v. i. Ne pas dire *regresser. — Eviter
régate n. f. Avec un seul t De même : régater. le pléonasme *régresser en arrière. — Dérivés :
régressif, ive, régression.
régence n. f. Avec r minuscule : la régence de
Marie de Médicis lo régence d’Anne d’Autriche, regret n. m. Orthographe et emploi des
etc. — Avec un R majuscule : la Régence, la expressions.
régence exercée par Philippe d’Orléans (1715- 1 Au singulier : Il partit à regret II partit sans
1723). — Avec R majuscule (et Invariable) : le regret — Au plunel : se perdre en regrets.
style Régence, des meubles Régence, des fau¬
teuils Régence. 2 Nous sommes au regret de (avec regret
670
REGRETTER

toujours au singulier). Formule de la langue reine n. f Avec r minuscule ; la reine Anne


administrative. A éviter dans le style des lettres d’Autriche, la reine Marie-Antoinette, la reine
mondaines et dans la langue élégante. Ecrire d’Angleterre, etc. — Avec R et F majuscules :
plutôt : Nous avons le regret de. la Reine Vierge, Elisabeth 1*^ d’Angleterre. —
Sans trait d’union : la reine mère.
regretter v. t. Avec deux t. De même : regretta¬
ble. — Se construit avec de + infinitif (Je reine-claude n. f. Prune. — PI. : des reines-
regrette de ne pouvoir accepter) ou avec que + claudes.
subjonctif (Je regrette que vous ne soyez pas
venu). reine-des-prés n. f Plante. — PI. : des reines-
des-prés.
régulation n. f Préférer régulation des nais¬
sances à limitation des naissances. reine-marguerite n. f Plante. — PI. : des
reines-marguerites.
régulation, régularisation Ces deux noms
féminins ne sont pas synonymes. reinette n. f Pomme. — On écrira ; une reinette
ou une pomme de reinette, et non *une pomme
1 régulation Toute action technique qui a pour reinette. ▼ Ne pas écrire comme rainette,
objet de maintenir constant un fonctionnement grenouille.
ou de l’adapter aux variations éventuelles :
Régulation automatique de la température. — réinscrire v. t. Ne pas dire *rinscrire. — Conjug.
Expression : régulation des naissances. 48 (comme inscrire). — Dérivé : réinscription.
2 régularisation Deux sens.
réinsérer v. t. Sans tréma. — Conjug. 11 (comme
a/ Action de rendre régulier, de discipliner, insérer). — Dérivé : réinsertion.
d’ordonner ; La régularisation d’un cours d’eau.
réinstaller v. t. Sans tréma. De même :
b/ Action de mettre en règle : La régularisa¬
réinstallation.
tion d’une situation administrative.
réintégration n. f Sans tréma. — Terme de la
régule Alliage antifriction. ▼ Toujours mas¬
langue usuelle. A distinguer de rédintégration,
culin : du régule.
terme de psychologie (La rédintégration du
souvenir).
régurgiter v. t. Dérivé : régurgitation. — Ne pas
dire *regurgiter.
réintégrer v. t. Sans tréma. — Conjug. 11
(comme intégrer).
réhabiliter v. t. Attention au h intérieur. De
même : réhabilitation.
réintroduire v. t. Sans tréma. — Conjug. 46
(comme introduire). — Dérivé : réintroduction.
réhabituer v. t. Forme à préférer à rhabituer,
qui est rare. réitérer v. t. ou i. Sans tréma. — Conjug. 11.
Je réitère, mais il réitérera, il réitérerait. —
rehausser [naose] v. t. T Ne pas dire *réhausser. Dérivés : réitératif, ive, réitération.
De même : rehaussement, rehaut, sans accent
et avec prononciation en [na]. reître [REtR(a)] n. m. Attention au groupe -ei- et
à l’accent circonflexe sur le i
réimperméabiliser v. t. Sans tréma.
reître, lansquenet > lansquenet.
réimporter v. t. Sans tréma. De même :
réimportation. rejeton n. m. Pas de féminin. Ne peut désigner
qu’un garçon.
réimposer v. t. Sans tréma. De même :
réimposition. réjouir Le verbe pronominal se réjouir se construit
avec de -(■ nom ou infinitif (Je me réjouis de votre
réimprimer v. t. Sans tréma. De même : succès. Je me réjouis de savoir que vous allez
réimpression. mieux), avœ que -|- subjonctif (Je me réjouis que
vous ayez réussi à le convaincre) ou avec de ce que
réincarner v. t. Sans tréma. De même ; -t- indicatif ou, parfois, subjonctif (Je me réjouû
réincarnation. de ce que vous avez surmonté vos difficultés. Je mi
réjouis de ce que vous ayez surmonté.. ). Dans h
réincorporer v. t. Sans tréma. De même : langue soutenue, on préférera la constructior
réincorporation. avec que + subjonctif.
671 RELÂCHE

relâche, relâchement, relaxation, relax, re¬ 2 On peut dire, au singulier : M. Durand n ’est
laxe Plusieurs mots à bien distinguer. pas un ami, mais une simple relation. —
Généralement au pluriel dans : Il a obtenu ce
1 Une relâche (féminin) Lieu où un navire/û/7 poste par relations.
relâche, c’est-à-dire fait escale : Dakar est une
relâche importante. 3 On préférera la forme française les relations
publiques à l’anglicisme (vieilli) public relations.
2 Un relâche (masculin) Interruption dans une
activité, détente, repos : Il s’accorda un long relax, relaxe, relaxation > relâche,
relâche. — (spécialement) Fermeture provisoire
d’un théâtre : Après un relâche de trois semaines,
relaxer Deux emplois.
en août, le théâtre rouvrira ses portes. ▼ Ne pas
dire *la relâche dans ce sens (faute fréquente). 1 Relaxer un inculpé. Abandonner l’action
pénale engagée contre lui : Le juge a relaxé
3 Le relâchement Manque de tension, de fer¬
l’inculpé, faute de preuves. Emploi correct.
meté : Le relâchement aes muscles. — (figuré)
Laisser-aller, affaiblissement -.Il y a du relâche¬ 2 Se relaxer. Anglicisme familier. Equivalents
ment dans ce bureau l Le relâchement des mœurs. corrects : se détendre, se reposer.
4 La relaxation Deux sens. 3 Relaxer les muscles. Admis dans la langue
de la médecine. Dans la langue soutenue, on
a/ (vieux) Mise en liberté d’un détenu.—Syno¬
préférera, selon les cas : détendre, décontracter
nymes modernes : élargissement, mise en liberté.
ou relâcher.
b/ (anglicisme) Suppression de la tension des
muscles ou de la tension nerveuse : Des exercices relayer [Raleje] v. t. Conjugaison et emploi.
de relaxation. — Equivalent français : détente.
1 Conjug. 23. Change facultativement y en i
5 relax adj. ou n. m. (anglicisme populaire) devant un e muet : je relaie [rsIe] ou je relaye
Détendu, à l’aise : J’ai bien dormi, je me sens [Ralej], je relaierai [RaleRc] ou je relayerai
relax. — (style commercial) Confortable ; Des [RakjRc]. Les formes en -aie- sont plus usitées
fauteuils relax. — N. m. Détente : On va que les formes en -aye-. — Attention au i après
prendre un peu de relax, du relax. — Le mot y à la première et à la deuxième persoime du
s’écrit parfois relaxe et prend alors la marque pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
du pluriel : Des petites promenades vraiment présent : (que) nous relayions, (que) vous
relaxes. T Ce mot est considéré comme peu relayiez.
distingué. Dans l’emploi adjectif, on préférera
2 On évitera les pléonasmes ic relayer l’un
détendu ou confortable. Dans l’emploi subs¬
l’autre, se relayer a tour de rôle.
tantif, on utilisera plutôt détente.
3 A la forme pronominale, participe passé
6 La relaxe Décision par laquelle un juge
accordé avec le sujet : Elles se sont relayées.
abandonne l’action judiciaire engagée contre un
inculpé : Le tribunal a prononcé la relaxe.
reléguer v. t. Conjug. 11. Je relègue, mais je
reléguerai, je reléguerais. — Toujours avec gu
relais [roIe] n. m. T Finale en -ais, avec -s meme même devant a ou o .• il relégua, nous reléguons.
au singulier, à la différence de délai.
— Dérivé : relégation.
relance n. f Relance des affaires. Relance de la
relent n. m. Odeur désagréable et tenace : Un
construction européenne, etc. Ce mot appartient
relent de cuisine, de poisson. — Finale en -enL
au vocabulaire des journalistes. Dans la lan^e
soutenue, on préférera, selon les cas : reprise,
relevailles n. f. pl. Ne s’emploie pas au singuher ;
nouvelle impulsion, encouragement, etc.
La fête de relevailles de la reine.
relaps, apse adj. ou n. Qui est retombé dans
relever v. t. Conjugaison, dérivés et expressions.
l’hérésie. — Se prononce [Rslaps], même au
masculin. Le -s n’est pas muet. 1 Conjug. 12. Je relève, je relèverai, je relèverais,
mais nous relevons.
relater v. t. Avec un seul t. De même : relatif,
relation, relativement, relativisme, relativiste, 2 Dérivés : relevable, relevage, relevailles, re¬
lève, relevé (le relevé du compteur), relevée (à
relativité. trois heures de relevée ; archaïque), relèvement,
releveur.
relation n. f. Expressions.
1 Au pluriel dans : avoir des relations avec 3 On doit dire il relève de maladie, et non *il
se relève de maladie. — En principe, on devrait
quelqu’un. — Préférer le singulier dans : etre,
dire il n’en relèvera pas (= il ne se rétabhra
entrer, se mettre en relation avec quelqu un.
RELIEF 672

pas, au propre ou au figuré), mais, dans l’usage sont admis : Il se fit remarquer par sa finesse et
de la langue parlée, on emploie seulement il son esprit (ou pour sa finesse et son esprit,
ne s’en relèvera pas (tour critiqué). construction peut-être un peu moins soutenue).
5 ▼ Ne pas dire *Je vous remarque que, mais
relief n. m. Expressions. je vous fais remarquer que.
1 Toujours au singulier dans ; en relief {des
cartes en relief). remblai [Râble] n. m. T Finale en -ai. Pas de
-s final.
2 Toujours au pluriel : les reliefs d’un repas,
les restes. remblaiement [Râblemâ] n. m. Attention à Ve
3 Sans trait d’union : Une décoration en haut muet intérieur.
relief, en bas relief. — Avec un trait d’union :
un haut-relief {des hauts-reliefs), un bas-relief remblayer [Rôbleje] v. t. Conjug. 23. Change
{des bas-reliefs). facultativement y en i devant un e muet : il
remblaie [Râble] ou il remblaye [Râblej], il
religion n. f. Avec un r minuscule : une guerre remblaiera [Râbleua] ou il remblayera [Râ-
de religion (quelconque). — Avec un R blejRa]. Les formes en -aie- sont plus usitées
majuscule : les guerres de Religion (en France, que les formes en -aye-.
de 1562 à 1598).
remède n. m. Se construit au sens propre avec
contre : Un remède contre la grippe. — Au sens
reliquat n. m. Ce qui reste à payer ou ce qui
figuré, se construit plutôt avec à : Trouver un
reste d’une somme. — Ne désigne pas « le
remède à la crise monétaire.
reste » en général. Ne pas écrire par exemple :
Il y a un reliquat de vin dans la bouteille, au
lieu de un reste de vin. remédier Se construit avec à : Il faut remédier
à cet état de chose.
remailler [aarnaje] ou remmailler [RÔmaje]
remembrer v. t. Avec -em-. De même :
V. t. Pour le sens, les deux formes sont
remembrement.
équivalentes. Les deux sont admises. De même,
on peut dire : remaillage [Ramaja3] ou rem¬
maillage [RÔmajas], remailleur [RsmajœR] ou remémorer v. t. Pas de m double. De même :
remmailleur [RÔmajoeR]. remémoration.

rémanence n. f (didactique) Persistance. T Finale remerciement n. m. ▼ Attention au e intérieur.


en -ence. — De la même famille : rémanent, ente. — Au pluriel dans : une lettre, un discours, un
télégramme de remerciements.
remaniement n. m. Attention au e muet
intérieur. remercier v. t. Constructions.
1 Avec un infinitif. La préposition de est la
remarquer v. t. Conjugaison, dérivés et seule possible : Je vous remercie de m ’avoir aidé.
constructions. On évitera *pour m’avoir aidé.

1 Toujours avec -qu-, même devant a ou o .■ il 2 Avec un nom. La préposition de est préférable,
remarqua, nous remarquons. surtout devant un nom abstrait : Je vous
remercie de votre amabilité. L’emploi de pour
2 Dérivés, avec -qu- : remarquable, remarqua¬ appartient à une langue moins soignée : Je vous
blement, remarque. remercie pour votre boîte de bonbons.
3 Rem^quer que. Se construit normalement
avec l’indicatif si remarquer est à la forme réméré n. m. (droit) Des ventes à réméré. — Trois
fois é.
affirmative (J’ai remarque qu’il s’absentait sou-
wnt), avec le conditionnel pour exprimer un fait
hypothétique (J’ai remarqué qu ’on pourrait faci¬ remettre v. t. Conjugaison et emploi.
lement s’introduire dans le garage en passant par 1 Conjug. 99 (comme mettre).
la fentre), avec le subjonctif, mode facultatif
mais fréquent lorsque remarquer est à la forme 2 Remettre quelqu’un à sa place > place (2).
négative ou interrogative (Je n ’avais pas remar¬
3 Remettre quelqu’un, au sens de «reconnaî¬
que que la qualité de son travail fût moins bonne.
tre ». Emploi assez familier : Excusez-moi, je
Aviez-vous remarqué que son travail fût moins
ne vous remettais pas. Préférer : reconnaître.
soigne ?). Dans le cas de IMnterrogation, le sub¬
jonctif ':’St moins fréquent qu*avec la négation. 4 S’en remettre à. Se reposer sur. Le participe
passé s’accorde avec le sujet : Elles s’en sont
4 Se faire remarquer par ou pour. Les deux tours
remises à moi du soin de cette affaire.
673 RÉMINISCENCE

réminiscence n. f. Finale en -ence. Attention au rémoulade n. f. Ne pas dire *remoulade. — Inva¬


groupe -SC-. riable dans : des céleris rémoulade à la rémou¬
lade). L’emploi au pluriel est d’ailleurs rare.
remiser v. t. Dérivés : remisage, remise, remisier.
remoulage n. m. Ne pas dire *rémoulage.
rémission n. f. Ne pas dire *remission. — De
la même famille : rémissible. rémouleur n. m. Celui qui aiguise les couteaux.
— Ne pas dire *remouleur.
rémittence n. f. (terme de médecine) Finale en
•ence. Deux t. — De la même famille : rémittent. remous n. m. T Attention au -s final, même au
singulier : un remous
remmailler, remailler > remailler.
rempart n. m. Finale en -art, avec -t final.
remmaiUoter [nâmajote] v. t. Avec deux m et
un seul t. remplir v. t. Remplir un but > but (II, 5).

remmancher [RÔmâ/e] v. t. Avec deux m. remplir, emplir > emplir.

remmener [RÔmane] v. t. Conjug. 12. Je remployer v. t. Conjug. 22 (comme employer).


remmène, je remmènerai, je remmènerais, mais — La forme remployer est plus fréquente que
nous remmenons réemployer. De même, remploi est plus usité
que réemploi
remmener, ramener Même différence que pour
amener/emmener > amener. remporter v. t. Ne pas dire *emporter le prix,
la victoire, mais remporter le prix, la victoire.
remmener, emporter Même différence que En revanche, on dit l’emporter sur, être
pour emmener/emporter > emmener. vainqueur de, supérieur à : L’équipe de Rennes
l’a emporté sur Lens
remonte-pente n. m. — PL : des remonte-pentes
rempoter v. t. Changer de pot une plante. —
remonter v. i. ou v. t. Emploi de l’auxiliaire et sens. Avec un seul î.
1 J’ai remonté, je suis remonté. Même diffé¬
rence que pour monter > monter (I, 1,2 et 3). remprunter v. t. Ne pas dire *réemprunter.

2 Remonter à la base, au fondement. Expressions remue-ménage n. m. Invariable : des remue-


critiquées. La base, le fondement sont, par défini¬ ménage.
tion, en bas, donc on ne peut remonter à ces
éléments. En revanche, on peut écrire : Remonter remuement n. m. Attention à Ve muet intérieur.
à la cause, à l’origine, au principe, à la source.
3 Remonter le courant, la rivière. Se dit même rémunérer v. t. Conjug. 11. Je rémunère, mais Je
si le mouvement ne constitue pas un retour en rémunérerai Je rémunérerais. ▼ Ne pas déformer
arrière. On ne peut dire : *monter le courant, en *rénumérer. Aucun rapport avec numéraire.
la rivière. En revanche, on dit descendre le — Dérivés : rémunérateur, trice, rémunération,
courant, la rivière si le mouvement ne constitue rémunératoire (un legs rémunératoire).
pas. un retour vers le point de départ.
renâcler [nanakle] Attention à l’accent cir¬
remontoir v. t. Finale en -oir. conflexe. — S’emploie absolument (Il obéit
sans renâcler) ou avec à (Il renâcle à la
remontrer v. t. Attention à l’emploi vieilli. besogne).

1 En remontrer à. Moderne : Il prétend en renaissance n. f Avec un R majuscule : la


remontrer aux plus grands savants Renaissance, période historique ou mouvement
2 Remontrer quelque chose, remontrer que. artistique et httéraire du XV* et du XVI* siècle
Emploi correct, mais très vieilli et très litté¬ (la Renaissance italienne, française). — Avec
raire : Le duc remontra à son fils l’indignité R majuscule et invariable : des châteaux Renais¬
d’une telle conduite. L’acteur Talma, consulté sance, des sculptures Renaissance.
par Lamartine, lui remontra qu ’il ne devait pas
écrire pour le théâtre. renaître v. i. Conjug. 95 (comme naître). Très
rare au participe passé et aux temps composés :
remords n. m. ▼ Attention au -s final, même Il est rené à la vie (tour très httéraire, à utihser
au singulier : un remords avec prudence).
RÉNAL 674

rénal, ale, aux adj. Avec é et non à la rengainer v. t. T Pas d’accent circonflexe sur
différence de rein. — Masculin pluriel en -aux : le 1 : vient de gaine.
des calculs rénaux.
reniement n. m. Attention au e muet intérieur.
renard n. m. Finale en -ard, avec d. — Dérivés :
renarde, renardeau, renardière. renifler v. t. Avec un seul f. De même : reniflard,
reniflement, renifleur.
rencaisser v. t. Ne pas dire *réencaisser.
renne, reine, rêne > rêne.
rencard, rancart, rancard > rancart.
renom n. m. Avec -m final, comme nom.
renchérir, enchérir > enchérir.
renommé, ée adj. Avec deux m. — Se construit
rendez-vous n. m. Invariable : des rendez-vous. avec par ou avec pour : La Normandie est
renommée par son cidre ou pour son cidre.
rendre v. t. Conjugaison, sens et expressions. L’emploi de pour est préférable.

1 Conjug. 81. Je rends, tu rends, il rend, nous renommée n. f. Avec deux m. Finale en -ée. —
rendons, vous rendez, ils rendent. — Je rendais. Avec un R majuscule ; la Renommée, déesse
— Je rendis. — Je rendrai. — Je rendrais. — (la Renommée emboucha sa trompette).
Rends, rendons, rendez. — Que je rende. — Que
je rendisse. — Rendant. — Rendu, ue. renoncement, renonciation Deux noms dérivés
2 Se rendre compte > compte (II, 1, 2 et 3). de renoncer.

3 Rendu. Au sens de « arrivé » est correct : 1 renoncement n. m. S’emploie dans la langue de


Enfin, nous voilà rendus, je vois notre village. — la religion, de la morale et de la psychologie.
Familier au sens de « fatigué », sauf quand on S’applique en général à une réalité non matérielle
parle d’un animal : Le pauvre cheval était rendu. ou à une catégorie vaste de réalités matérielles ;
Le renoncement à la joie, à la vie, au monde. Le
rêne, reine, renne Ne pas écrire une rêne, renoncement aux biens terrestres. Le renonce¬
lanière qui sert à diriger un cheval, comme une ment à soi-même. Vivre dans le renoncement.
reine, épouse d’un roi, ou comme un renne, 2 renonciation n. f. S’emploie surtout dans la
animal des régions nordiques. langue du droit et des affaires. S’applique en
général à une chose matérielle ou précise ; La
rênes, guides > guide (2). renonciation à un héritage, au trône, à une fonc¬
tion. La renonciation à un espoir, à un projet.
renégat, ate adj. ou n. Finale en -at, -ate.
renoncer On évitera renoncer à ce que, suivi du
renfermer v. t. Ne signifie pas, en général, subjonctif : Nous devons renoncer à ce qu ’on
« enfermer de nouveau », mais « tenir étroite¬ nous fasse des livraisons régulières. Tourner
ment enfermé » : Elle renfermait ses provisions autrement : Nous devons renoncer à recevoir des
dans un placard. — (figuré) Il renferme ses livraisons régulières.
sentiments, les tient secrets. — (par extension)
Contenir : Ce coffret renferme des bijoux. renouement n. m. T Attention au e muet
intérieur.
renfler v. t. Avec un seul f. De même :
renflement. renouer v. t. dir. ou ind. Se construit avec avec ;
J’ai renoué avec cet ancien camarade de collège.
renflouement n. m. Attention au e intérieur.
renouveler v. t. Conjug. 13. Je renouvelle, je
renflouement, renflouage Au figuré, seul ren¬ renouvellerai, je renouvellerais, mais nous re¬
flouement est usité : Le renflouement d’une en- nouvelons. — Dérivés : renouvelable, renouve¬
■ treprise en difficulté. — Au propre, renflouement lant, ante, renouvellement.
est plus fréquent, mais renflouage est possible :
Le renflouement (ou le renflouage) du navire. renseignement n. m. Avec -ei-.

rengager, réengager v. t. Conjug. 16 (comme renseigner v. Constructions.


engager). — On préférera les formes rengager
et rengagement à réengager et réengagement, 1 Renseigner, se renseigner sur -|- nom.
beaucoup plus rares. Pouvez-vous me renseigner sur l’ordre du jour
de la réunion ? Tour usuel et correct.
rengaine n. f. Pas d’accent circonflexe sur le L 2 Se renseigner si -|- proposition. Renseignez-
675 RENTE

vous donc s’il viendra. ▼ Tour peu élégant et repaire, repère Deux noms masculins
discuté. On tournera autrement : Essayez donc de homophones.
savoir s’il viendra. De même, on écrira -.Jemesuis
1 repaire Refuge, cachette : Traquer une bête
renseigné pour savoir s’il viendrait, plutôt que/e
fauve dans son repaire.
me suis renseigné s’il viendrait.
2 repère Marque, chose qui permet de retrou¬
rente n. f. Avec rente au singulier : cinq millefrancs ver son chemin : Cette colline nous servira de
de rente, mais avoir des rentes, vivre de ses rentes. repère. Point de repère. — Dérivé ; repérer (j’ai
repéré l’endroit).
renting n. m. (anglicisme) Prononciation :
[REntiq]. Equivalent français : location de repaître v. t. ou v. i. Conjugaison et
matériel (industriel). constructions.
I Conjug. 97. Je repais, tu repais, il repaît, nous
rentruner, réentr^er Ces deux verbes ne repaissons, vous repaissez, ils repaissent. — je
sont pas interchangeables. repaissais. — Je repus, tu repus, il reput, nous
1 rentnâner Entraîner en sens inverse : La repûmes, vous repûtes, ils repurent. — Je repaî¬
vague, en se retirant, rentraîne le sable trai, tu repaîtras, il repaîtra, nous repaîtrons, vous
repaîtrez, ils repaîtront. —Je repaîtrais, tu repaî¬
2 réentraîner Remettre à l’entraînement : trais, il repaîtrait, nous repaîtrions, vous repaî¬
L’équipe de football va se réentraîner. triez, ils repaîtraient. — Repais, repaissons, re¬
paissez. — Que je repaisse. — Que je repusse, que
rentrer v. i. ou v. t. Entrer dans un endroit d’où l’on tu repusses, qu’il repût, que nous repussions, que
était sorti. — On peut dire très correctement ; Il vous repussiez, qu’ils repussent. —Repaissant. —
est huit heures, je rentre chez moi On évitera les Repu, ue. T Toujours un accent circonflexe sur
emplois abusifs et l’on écrira : Mon fils cette le I quand le / est suivi d’un t. — A la différence
année entre en sixième (et non ^rentre en de paître, le verbe repaître a un passé simple et
sixième). Cet objet entre dans ma valise (et non un imparfait du subjonctif. Il a aussi un participe
* rentre dans ma valise). Cela n ’entre pas dans mes passé et se conjugue aux temps composés : J’ai
attributions (et non cela ne *rentre pas). La voi¬ repu, elle s’était repue, nous nous sommes repus,
ture a heurté le mur (et non *est rentrée dans le etc.
mur). — On admet les emplois transitifs tels que
rentrer les foins, emploi pourtant illogique, puis¬ II Constructions.
que les foins n’ont jamais été « sortis ». 1 Transitif (figuré ; très littéraire) Il repaissait
ses yeux de ce spectacle étonnant.
rentrouvrir V. t. Conjug. 33 (comme ouvrir).—En
2 Pronominal (moderne et assez littéraire) Se
un seul mot, sans trait d’union.
rassasier (au propre et au figuré) ; Les poules
se repaissent de grain. Ces idéalistes se repaissent
renverser v. t. Sens et emplois.
de chimères.
1 Peut se dire du contenu aussi bien que du
contenant : Les enfants ont renversé l’eau sur répandre v. t. T Avec -an-. — Conjug. 80. Je
la nappe. Il a renversé la carafe. répands, tu répands, il répand, nous répandons,
vous répandez, ils répandent. — Je répandais.
2 On évitera le pléonasme se renverser *en
— Je répandis. — Je répandrai — Je répan¬
arrière. drais. — Répands, répandons, répandez — Que
3 Au sens de « étonner » est semi-populaire : je répande. — Que je répandisse. — Répandant.
Cette nouvelle, ça me renverse I Equivalents — Répandu, ue.
soutenus : confondre, déconcerter, ébahir, éton¬
ner, interdire, saisir, stupéfier, surprendre. — repartie n. f Réponse vive ; Il a la repartie
De même, à renversant on préférera ; confon¬ facile. T Se prononce [Rapanti] et s’écrit sans
dant, déconcertant, étonnant, étrange, extra¬ accent aigu. Ne pas déformer en *répartie, faute
ordinaire, incroyable, prodigieux, saisissant, fréquente > repartir (2).
stupéfiant, surprenant.
repartir, répartir Des verbes à bien distinguer.
renvoi n. m. ▼ Finale en -oi, comme envoi. 1 repartir [RapaRtia] v. i. (se conjugue comme
partir; auxiliaire être) Partir après un séjour,
réoccuper v. t. Ne pas dire *roccuper. — Dérive : un arrêt : Nous repartons ce soir pour Lyon.
réoccupation. L’affaire est repartie.

réouverture n. f. ▼ Le verbe correspondant est 2 repartir [RapaRtin] v. t. (se conjugue comme


rouvrir et non ^réouvrir: La réouverture du mentir; auxiliaire avoir) Répondre, répliquer
magasin. Le magasin rouvre ses portes. (assez littéraire) : Il a reparti une sottise. « Mais
RÉPARTITEUR 676

oui, repart-il aussitôt, j'irai ». T Ne pas défor¬ répéter v. t. Conjugaison et emploi.


mer en *répartir, faute fréquente due à l’in¬ 1 Conjug. 11. Je répète, mais je répéterai, je
fluence de répliquer, répondre. D’autre part, ce
répéterais.
verbe ne s’emploie plus guère, de nos jours, qu’à
la troisième (parfois à la première) personne 2 Signifie « dire deux ou plusieurs fois ».
du singulier du passé simple : Son interlocuteur L’expression répéter deux fois la même chose est
repartit aussitôt : « Mais enfin. Monsieur, est-il donc, en principe, un pléonasme. On admet en
possible que... ». revanche les expressions emphatiques telles que :
Je l'ai déjà répété vingt fois, cent fois t
3 répartir [nepastiR] v. t. (se conjugue comme
finir; auxiliaire avoir) Distribuer, partager:
Nous répartissons les charges aussi équitable¬ répit n. m. Finale en -it
ment que possible. Il a réparti le travail entre
ses trois collaborateurs. replet adj. Bien en chair. T Féminin : replète,
avec finale en -ète.
répartiteur n. m. Pas de forme pour le féminin :
Elle est le juste répartiteur des bienfaits du prince. réplétion n. f (terme de médecine) T Bien
prononcer [neplesjô], avec [rc], et écrire avec
repenser v. t. ind. ou dir. Correct au sens de deux accents aigus, à la différence de replet
« penser de nouveau à quelque chose » (J'ai — De la même famille : réplétif ive [nepletif,
repensé à votre affaire plusieurs fois) ou au sens iv].
de « réexaminer » (Ce philosophe a repensé la
notion de liberté). — On évitera d’employer ce repliement n. m. Attention à \'e muet intérieur,
mot au sens de modifier, moderniser, adapter,
retoucher, transformer. On écrira par exemple ; reploiement n. m. Attention à Ye muet intérieur.
Le gouvernement devra modifier sa politique
fiscale, plutôt que repenser sa politique fiscale. répondre v. t. Conjugaison et constructions.

repentance n. f. Avec -en-, puis -an-. I Conjug. 91. Je réponds, tu réponds, il répond,
nous répondor^ vous répondez, ils répondent
1. repentir (se) v. pron. Conjugaison, accord et — Je répondais. — Je répondis. — Je répondrai
emploi du participe, construction. — Je répondrais. — Réponds, répondons,
répondez — Que je réponde. — Que je
1 Conjug. 42. Je me repens, tu te repens, il se repondisse. — Répondant — Répondu, ue.
repent, nous nous repentons, vous vous repentez, ils
se repentent. —Je me repentais. —Je me repentis. II Constructions.
— Je me repentirai — Je me repentirais. —
1 Répondre de. Correct au sens de « se porter
Repens-toi, repentons-nous, repentez-vous. —
garant de » : Je réponds de sa bonne foi —
Que je me repente. — Que je me repentisse. — Se
(expression familière, à éviter dans une lettre
repentant. — Repenti ie. T On écrira : il se
sérieuse) Je vous en réponds, je vous assure : Ah l
repent, et non il se *repend, faute fréquente.
ça ne va pas se passer comme ça, je vous en
2 Le participe passé s’accorde avec le sujet : réponds l Equivalent soutenu : je vous assure.
Elles se sont repenties de ce manquement Ces
fautes dont il s'est repenti 2 Répondre pour. Etre la caution de (au sens
juridique) : Je ne prêterai d'argent à cet homme
3 Le participe passé peut s’employer adjective¬ que si une personne honorable répond pour lui
ment : Les filles repenties.
3 Répondre une requête (= donner une
A Après faire, on omet en général le pronom réponse à), répondre la messe (= servir la
réfléchi .Il m'a manqué gravement je Ven ferai messe). Expressions figées de la langue du droit
repentir, plutôt que je l'en ferai se repentir. ou de la hturgie.

2. repentir n. m. Finale en -ir, sans -e. 4 Répondre une lettre. Tour très vieilli. On dit
maintenant : répondre à une lettre. T On évitera
répercussion n. f Finale en -ssion. les expressions lettre répondue, lettre non répon¬
due, d’une correction douteuse. On écrira plu¬
repère, repaire > repaire. tôt : lettre ayant reçu une réponse, lettre n’ayant
pas reçu de réponse ou lettre sans réponse.
repérer v. t. Conjug. 11. Je repère, mais je
repérerai je repérerais. répons n. m. (terme de liturgie) Prononciation :
[nepS], avec -s muet.
répertoire n. m. Finale en -oire. — Ne pas dire
*repertoire, faute due à l’influence de repérer. reporter [RopoRteRj n. m. Anglicisme qui
— Dérivé : répertorier. désigne un joumahste faisant des reportages.
677 REPORTER

— Pour remplacer cet anglicisme, on a proposé reproche n. m. Au singulier : des gens sans
l’équivalent français reporteur, mais cette re¬ reproche.
commandation semble peu suivie.
reps n. m. Etoffe. — Prononciation : [seps].
reporter, rapporter > rapporter.
reptation n. f Finale en -tion.
repose-pied n. m. Invariable ; des repose-pied.
reptile n. m. Finale en -ile. — Dérivé : reptilien,
reposer S’emploie usueUement à la forme prono¬ ienne.
minale : Il se reposait sur un divan. — Dans
la langue littéraire, s’emploie intransitivement repu, ne Participe passé de repaître. T Pas
dans le même sens : Il repose un instant sur son d’accent circonflexe sur le u.
lit, à l'heure de la sieste. — L’emploi intransitif
est de rigueur quand on parle d’un mort : Les république n. f. Emploi de la majuscule.
cimetières militaires, où reposent tant de morts.
1 Le mot république désigne un régime
repose-tête n. f. Invariable : des repose-tête. politique.
1 En règle générale, un r minuscule : Le choix
reposoir n. m. Finale en -oir. entre la monarchie et la république.

repoussoir n. m. Finale en -oir. 2 Avec un R majuscule dans une dénomina¬


tion officielle : Au nom de la République
répréhensible adj. Attention au h intérieur. française, je vous fais chevalier...
3 Avec un R majuscule dans les dénomina¬
répréhensible, punissable Ces deux adjectifs tions historiques : La I^ République. La II‘Ré¬
ne sont pas synonymes. publique. La IID République. La /F' Républi¬
1 répréhensible Qui mérite d’être blâmé, qui que. La V‘République.
est contraire à la morale, à l’honneur : Dénoncer II Le mot république désigne un pays.
un camarade est un acte répréhensible.
1 Avec un r minuscule : la république de
1 punissable Qui peut être puni par la loi ou Venise. La république Batave. La république Hel¬
le règlement : La non-dénonciation de malfai¬ vétique. La république Parthénopéenne. La répu¬
teur est punissable dans certains cas. blique Argentine. La république Dominicaine.

représailles n. f pl. De nos jours, toujours au 2 Avec un R majuscule : La République


pluriel. On écrit donc : par représailles. démocratique du Vietnam. La Republique
socialiste fédérative de Yougoslavie. La Républi¬
représentant, ante n. m. ou î. Avec C majuscule que arabe unie. La République démocratique
et r minuscule : la Chambre des représentants. allemande. La République fédérale d'Allemagne.

répression n. f. Finale en -ssion. Dérivé : répugnance n. f Finale en -ance.


répressif, ive.
répugner Plusieurs constructions.
réprimande n, f Finale en -ande. Dérivé : 1 Cette saleté le répugnait. Tour vieux ou
réprimander. incorrect. De nos jours, on écrit : Cette saleté
lui répugnait. De même; Une telle action
réprimer v. t. Avec un seul m. répugnerait à mon ami

reprise n. f. Expressions. 2 Cela me (te, lui, nous, vous, leur) répugne.


Tour usuel et correct : Leur lâcheté me répugne.
1 En général au pluriel : à maintes reprises. Le
singulier, à mainte reprise, est correct, mais 3 II répugne à cette besogne. Il répugne à
rare > maint (II). travailler dans ces conditions. Tours usuels et
corrects.
2 On peut dire : à plusieurs reprises, à diffé¬
rentes reprises, à diverses reprises, ainsi que à 4 Cela me répugne de, il me répugne de (+
deux, à trois, à quatre... reprises. En revanche, infinitif). Tours usuels et corrects : Il lui
on évitera le pléonasme qui consiste à employer répugnait de trahir son associé.
différent avec un numéral: * à deux reprises
différentes, *à trois reprises différentes. répulsion n. f Se construit avec pour ou avec à
l’égard de: Il a une vive répulsion pour l'ivrogne¬
réprobation n. f Avec un seul b. De même : rie. J'éprouve de la répulsion à l'egard des déla¬
réprobateur, trice. teurs. On évitera la construction avec contre.
RÉPUTÉ 678

réputé, éc adj. L’attribut qui suit est introduit résection n. f. Se prononce [neseksjS], mais
directement, sans préposition : Un restaurant prend un seul s.
réputé gastronomique. Ne pas confondre avec
le tour : Un restaurant réputé pour sa bouilla¬ réséda [nezeda] n. m. ou adj. Plante. — Comme
baisse. — Dérivé ; réputation. nom de couleur, toujours invariable: Des
vareuses réséda. Des vestes vert réséda (sans trait
requérir v. t. Orthographe et conjugaison. d’union).
1 T Avec -qu- et non *-cqu-. De même : réséquer v. t. Se prononce [neseke], mais prend
requérable, requérant, requête. un seul J. — Avec -qu-, même devant a ou o:
2 Conjug. 29. Je requiers, tu requiers, il il réséqua, nous réséquons. — Conjug. 11. Il
requiert, nous requérons, vous requérez, ils résèque, mais il réséquera, il réséquerait
requièrent. — Je requérais. — Je requis. — Je
requerrai — Je requerrais. — Requiers, requé¬ réservation, location Le mot réservation est un
rons, requérez. — Que je requière..., que nous anglicisme, admis quand il s’agit d’une chambre
requérions..., qu’ils requièrent. — Que je re¬ d’hôtel. Dans ce cas, location ne peut se dire.
quisse. — Requérant. — Requis, ise. ▼ Atten¬ — Quand il s’agit d’une place dans le train ou
tion aux deux r du futur et du conditionnel. au théâtre, on préférera location. — Pour une
cabine de paquebot, une place d’avion, l’usage
requête n. f. Attention à l’accent circonflexe. moderne impose réservation > réserver.

Requiem n. m. Prière et chant. — Mot latin, réserve n. f. Au singulier : approuver sans réserve,
donc pas d’accent. — Prononciation : donner son accord avec réserve ou avec des
[Rekqiem], — Invariable : des Requiem. — réserves, il accepte sous réserve de pouvoir
Généralement écrit avec un R majuscule résilier, avoir des vivres en réserve. — Au pluriel
(Chanter le Requiem. Verdi a composé un dans : sous toutes réserves.
Requiem admirable), sauf dans l’expression
messe de requiem. réserver v. t. Emplois ; accord du participe ;
dérivés.
requin n. m. Avec un trait d’union : requin- 1 Dans la langue très surveillée et pour éviter un
marteau (des requins-marteaux), requin-pèlerin emploi qui constitue un anglicisme, on dira plu¬
(des requins-pèlerins). — Sans trait d’union : tôt : retenir une chambre dans un hôtel, retenir
requin blanc, requin bleu. une cabine sur un paquebot une place dans un
avion, une place au théâtre, louer une place dans
requis, ise adj. Avec -qu- et non *-cqu-. le train, et non réserver une chambre, une place...
réquisition n. f. Avec -qu- et non *cqu-. — Deux 2 Se réserver de -|- infinitif. Tour admis : Je
n dans le dérivé : réquisitionner. me réserve de refuser ces autorisations. Dans la
l^gue très châtiée, on pourra préférer : se
réquisitoire n. m. Finale en -oire. — Dérivé : réserver le droit de, se réserver la possibilité de.
réquisitorial, ale, aux. 3 Accord du participe. Avec se réserver, le parti¬
cipe passé s’accorde en genre et en nombre avec
resaler v. t. Se prononce [nasale], mais prend le complément d’objet direct si celui-ci est placé
un seul s. avant le verbe : Les tâches que je me suis réservées,
mais Elles se sont réservé ces tâches. — Accord
rescapé, ée adj. ou n. Avec un seul p. avec le sujet s’il n’y a pas de complément direct :
Elles se sont réservées pour un travail plus noble.
resceller v. t. Resceller un barreau. — Ne pas
écrire comme resseller (un cheval). 4 Dérivés : réservataire, réservation, réserve,
réserviste.
rescinder [résidé] v. t. (droit) Déclarer nul. —
Avec -SC-. De même : rescindable [nesE- réservoir n. m. Finale en -oir.
dabl(a)], rescindant, ante [nesldâ, ât], resci¬
sion [nesizjS], rescisoire [nesizwan] adj. ou n. m. résidant, résident Deux formes à bien
distinguer.
rescousse n. f. Seulement dans l’expression à la 1 rési^t Participe présent invariable (Rési¬
rescousse, à l’aide, au secours : Des renforts dant à l’étranger, ces Français n’ont pas pu
venus à la rescousse. voter) ou adjectif variable (Les hauts-commis¬
saires résidants. Le ministre résidant Les
rescrit n. m. (terme d’histoire romaine ou de membres résidants d’une académie. La ville où
droit canonique). Finale en -it. elle est résidante).
679 RÉSIDENCE

2 résident, ente Nom masculin ou féminin, résolvais. — Je résolus. — Je résoudrai — Je


toujours variable : Le résident général au résoudrais. — Résous, résolvons, résolvez. —
Maroc. Les résidents italiens en France, mais Que je résolve. — Que je résolusse. — Résol¬
les Italiens résidant en France. Une résidente vant. T Ne pas écrire il *résoud, mais il résout.
espagnole.
2 Le participe passé est résolu, ue : La
question que nous avons résolue. Ce participe
résidence n. f. Finale en -ence. — Dérivé:
passé ne peut s’employer au sens de « réduit
résidentiel, elle.
à un autre état, transformé en une autre
substance, disparu ». Dans ce cas, on emploie
résidu n. m. Finale en -u au singulier. — PL :
en principe résous : Du brouillard résous en
des résidus.
pluie. Cette forme résous, est d’ailleurs très rare.
On préférera, selon les cas, réduit, transformé,
résille n. f. Filet pour les cheveux. — Prononcia¬ précipité, décomposé, disparu.
tion ; [nezij].
II Constructions.
résine n. f. Avec é et un seul n. De même ; 1 J’ai résolu de partir (= j’ai pris la décision).
résiner, résineux, résinier, résinifère. Tour usuel et correct. Ici l’emploi de à est
impossible.
résiné, raisiné > raisiné.
2 J’ai résolu mon ami à partir (= j’ai décidé
résipiscence n. f. Se prononce [nesipisas], mais mon ami). Ici l’emploi de de est impossible. Ce
s’écrit avec un seul s entre ré- et i. — Finale tour avec à est correct, mais assez rare. On dit
en -ence. Attention à la succession de s, puis plutôt : J’ai décidé mon ami à partir.
SC, puis c. 3 Je me suis résolu à partir (= j’ai pris la
décision). Tour usuel et correct. La construc¬
résolu, ne adj. Finale en -u, -ue. tion avec de (Je me suis résolu de partir) est
rare et peu recommandée.
résoluble adj. Prononciation : [RezolybKo)].
4 Je suis résolu à partir (= décidé). Tour
usuel et correct. La construction avec de (Je
résolument adv. T Sans accent circonflexe sur
suis résolu de partir) est plus rare. On pourra
le U et sans e muet intérieur. la réserver aux cas où il est nécessaire d’évitér
un hiatus : Il est résolu d’aller jusqu’au bout
résolution n. f. Finale en -tion. (pour éviter résolu à aller).
résolutoire adj. (terme de droit) Finale en -oire. 5 Nous devons nous résoudre à ce que les
choses prennent un autre tour (= accepter,
résonance n. f T Avec un seul n. prendre son parti, se résigner). Construction un
peu lourde mais admise. Pour alléger, on
résonateur n. m. T Avec un seul n. pourra tourner autrement : Nous devons nous
résoudre à voir les choses prendre un autre tour.
résonnant, ante adj. T Avec deux n.
respect n. m. Prononciation, dérivés et
résonnement n. m. T Avec deux n. — Ne pas expressions.
écrire résonnement, synonyme vieilli de réso¬ 1 Prononciation : [Rcspe], sauf dans l’expres¬
nance, comme raisonnement, enchaînement des sion respect humain [Respekymil.
pensées.
2 Dérivés : respectabilité, respectable, respecter,
respectueusement, respectueux.
résonner v, i. ▼ Avec deux n. — Ne pas écrire
résonner, produire un bruit, comme raisonner, 3 Au singulier dans la formule ; Je vous prie
penser : Les pas résonnent sur les dalles. Les d’agréer. Monsieur le Ministre, l’expression de
mathématiciens raisonnent avec rigueur. mon profond respect. — Au pluriel : Présenter
ses respects à quelqu’un. Mes respects, mon
résorption n. f ▼ Se prononce [RezDRÇsj5]et commandant (formule en usage dans l’armée).
s’écrit avec -pt-, à la différence de résorber 4 Les expressions sauf votre respect, sauf le
[RezDRbe], qui prend un b. respect que je vous dois sont familières et même
assez populaires.
résoudre v. t. Conjugaison et constructions.
I Conjugaison. respectable, respectueux Deux expressions à
bien distinguer.
1 Conjug. 89. Je résous, tu résous, il résout,
nous résolvons, vous résolvez, ils résolvent. — Je 1 Une distance respectable (sens familier.
RESPECTIF 680

comme dans me somme, un bénéfice respecta¬ ressasser v. t. Avec deux fois deux s.
ble). Une distance assez grande : D’ici au
village, il y a une distance respectable à ressaut n. m. Avec deux s.
parcourir l
ressauter v. i. Avec deux s.
2 A distance respectueuse A une distance aussi
grande que l’exige la situation : Derrière le roi, ressayer v. t. Se conjugue comme essayer. —
à distance respectueuse, se tenaient plusieurs Avec deux s. A côté de ressayer, il existe une
courtisans. Ils^arrêta à distance respectueuse du forme moins fréquente réessayer. En revanche,
bandit, qui était armé d’un tromblon. réessayage est plus fréquent que ressayage.
respectif, ive adj. S’emploie indifféremment au resseller v. t. Avec deux s et deux /. — Ne pas
pluriel ou au singulier dans des phrases telles écrire resseller (un cheval) comme resceller (un
que : Les deux employés se plaignaient de leurs
barreau).
chefs respectifs (ou de leur chef respectif). Le
pluriel semble le plus fréquent. ressembler Orthographe, dérivés, accord du
participe, construction et emploi.
respiratoire adj. Finale en -oire, même au
masculin : Un exercice respiratoire 1 Avec deux s. — Dérivés : ressemblance,
ressemblant.
resplendir v. i. Avec -en-. De même : resplendis¬
2 T Participe passé toujours invariable : Dans
sant, resplendissement
leur jeunesse, ces deux cousines se sont
ressemblé
responsable adj. Attention aux emplois abusifs.
3 Se construit avec à : Il ressemble à son oncle.
1 On évitera le pléonasme les autorités respon¬
La construction transitive est populaire. Ne pas
sables. On écrira simplement les autorités ou
dire ; Il ressemble *son oncle.
les responsables : Les autorités ont interdit le
stationnement sur cette place. — En revanche, 4 Se ressembler comme deux gouttes d’eau,
si responsable a un complément, on peut écrire : comme deux frères. On peut écrire : Louis et
Les autorités responsables de la circulation ont Jacques se ressemblent comme deux gouttes
interdit... d’eau, comme deux frères. En effet il y a deux
personnes qui se ressemblent comme deux
2 Le mot responsable ne peut s’employer
gouttes d’eau, comme deux frères. — En
comme synonyme de auteur ou de cause. Il ne
peut se dire qu’à propos d’une chose fâcheuse. revanche, dans la langue très surveillée, on
On peut écrire ; C’est le gouvernement actuel évitera d’écrire : Jacques ressemble à Louis
qui est responsable de l’aggravation de la comme deux gouttes d’eau, comme deux frères.
situation économique. En revanche, on n’écrira En effet, une personne ne peut pas ressembler
pas : Le gouvernement actuel est responsable de à une autre comme deux gouttes d’eau, comme
l’amélioration de la situation économique. Le deux frères.
vent du sud est le responsable de cet adoucisse¬
ment de la température. On tournera autre¬ ressemeler v. t. Conjug. 13. Il ressemelle, il
ment : Le gouvernement est l’auteur de (ou est ressemellera, il ressemellerait mais nous resse¬
à l’origine de) l’amélioration... Le vent du sud melons. — Avec deux s. — Dérivé :
ressemelage.
est la cause de l’adoucissement..
3 T On prendra garde à l’anglicisme que ressemer v. t. Se conjugue comme semer. —
constitue l’emploi de responsable au sens de Avec deux s.
modéré, mûr, prudent, raisonnable, réfléchi,
sérieux. On écrira donc : Les citoyens doivent ressentiment n. m. Avec deux s. Prononciation ;
être assez raisonnables pour modérer leurs [aosâtimâ].
exigences, plutôt que Les citoyens doivent être
assez responsables pour... ressentir v. t. Se conjugue comme sentir. — Avec
deux x Prononciation : [Rosâtia].
ressac n. m. Avec deux s. Prononciation :
[aasak]. resserre n. f. Avec deux s et deux r.

ressûgner v. t. ou v. i. Se conjugue comme resserrer v. t. Avec deux s et deux r. De même :


saigner. — Avec deux s. resserrement

ressaisir v. t. Avec deux s. resservir v. i. ou v. t. Avec deux s.

ressangler v. t. Avec deux s. ressoUiciter v. t. Avec deux s et deux /.


681 RESSORT

1. ressort n. m. Compétence d’im tribunal. — ressuer v. i. Avec deux s. Prononciation :


Avec deux ^ et un -t final. [aasqe]. — Dérivé ; ressuage [assqas].

2. ressort n. m. Pièce élastique. — Avec deux ressui n. m. (terme de vénerie) Avec deux s et
J et un -/ final. sans -e final. Prononciation : [aesqi].

ressortir Deux verbes qui donnent lieu à des ressurgir > resurgir.
confusions.
1 ressortir Sortir de nouveau : Il est entré à dix ressuivre v. t. Se conjugue comme suivre. —
heures et ressorti à onze heures. — Apparaître Avec deux s
nettement, se détacher nettement : Ces dessins
jaunes ressortent bien sur ce fond bleu sombre. ressusciter Orthographe, emploi de l’auxiliaire
— Résulter: Ces conclusions ressortent des et dérivé.
observations précédentes II ressort de là que 1 Avec deux s, puis sc.
nous avons deux possibilités seulement. — Ce
verbe se conjugue comme sortir. Je ressors, tu 2 A la forme transitive, auxiliaire avoir : Jésus
ressors, il ressort, nous ressortons, vous ressortez, a ressuscité son ami Lazare. — A la forme
ils ressortent. — Je ressortais. — Je ressortis. intransitive, auxihaire être pour insister sur
— Je ressortirai — Je ressortirais. — Ressors, l’état (Depuis plusieurs jours, Jésus était res¬
ressortons, ressortez — Que Je ressorte. — Que suscite), avec avoir pour insister sur l’action (Au
je ressortisse. — Ressortant. — Ressorti ie. — moment précis où Jésus a ressuscité). De nos
Se conjugue avec l’auxiliaire être (Mon frère est jours, l’emploi de être tend à se généraliser : Le
ressorti à dix heures. Ces conclusions sont troisième jour après sa mort, Jésus est ressuscité.
ressorties des remarques précédentes. Il est 3 Nom correspondant : résurrection.
ressorti de là que...), sauf au sens de « se
détacher » (Ces dessins clairs ont bien ressorti ressuyer v. t. Se conjugue comme essuyer. —
sur un fond sombre) ou dans l’emploi transitif, Avec deux s. Prononciation : [nesqije]. —
qui est familier (Elle a ressorti sa voiture du Dérivé : ressuyage [nesqijasJ. — Le verbe
garage). ressuyer ne signifie pas « essuyer une deuxième
2 ressortir Etre de la compétence de, du fois », mais « sécher » : Le vent ressuie le linge
domaine de. T Se construit avec à et non avec étendu en plein air.
de: Cette affaire ressortit au tribunal de
commerce. Ces troubles caractériels ressortissent reste n. m. Sens, expressions et accord.
à la psychiatrie. — Se conjugue comme finir. I Le reste, le restant.
Il ressortit, ils ressortissent. — Il ressortissait,
ils ressortissaient. — Il ressortit, ils ressortirent 1 Le reste N’est pas familier. Peut s’employer
— Il ressortira, ils ressortiront — Il ressortirait, à propos de personnes, de choses non maté¬
rielles ou de choses matérielles : Le reste des
ils ressortiraient — Impératif inusité. —
élèves étaient des sujets médiocres. Le reste du
ressortisse, qu’ils ressortissent — Qu’il ressortit,
temps fut consacré a la discussion du projet. Le
qu ’ils ressortissent — Ressortissant — Ressorti
— Ne se conjugue guère qu’aux troisièmes reste du terrain est en friche.
personnes. — Rare aux temps composés. Se 2 Le restant A pris une nuance famihère. Plus
conjugue avec l’auxiliaire avoir : Cette affaire rare que le reste. Ne s’emploie qu’à propos des
avait ressorti à une juridiction ecclésiastique. choses matérielles ; Le restant du pâté fut donné
au chien.
ressortissant, ante n. m. ou f Avec deux s.
n Au reste, du reste.
ressouder v. t. Avec deux s. 1 Au reste Locution plus httéraire que du reste.
Se place le plus souvent en tête de phrase ou de
ressoufirir v. i. Se conjugue comme souffrir. proposition. Sert à introduire une idée plus forte
que celle qui précède. Equivaut à « qui plus est,
ressource n. f. Avec deux s. au surplus » ; Cette solution est la plus avanta¬
1 Au singulier dans : Des hommes de ressource. geuse. Au reste, elle est la seule possible.
Ils étaient perdus, sans ressource (= sans 2 Du reste Locution moins httéraire que au
recours, sans moyen de se sauver). reste. Peut se placer en tête d’une phrase ou d’une
2 Au pluriel dans : Une famille, un vieillard proposition, mais se place souvent aussi à l’inté¬
sans ressources (= sans argent). rieur. Peut être synonyme de au reste, mais sert
aussi à introduire une réserve, une correction,
ressouvenir (se) v. pron. Se conjugue comme une opposition ; Ce garçon est un peu lent et
se souvenir. — Avec deux s. gauche. Ilestdu reste consciencieux et travailleur.
RESTER 682

III Le reste de, des + nom pluriel. tu restreignais, il restreignait, nous restreignions,
vous restreigniez, ils restreignaient. — Je restrei¬
1 Accord le plus souvent au singulier : Le gnis. — Je restreindrai — Je restreindrais. —
reste des enfants prit la fuite. L’accord prirent Restreins, restreignons, restreignez. — Que je
la fuite est plus rare, mais possible. restreigne, que tu restreignes, qu’il restreigne,
2 Avec être + nom pluriel, l’accord se fait que nous restreignions, que vous restreigniez,
au pluriel : Le reste des maisons sont des villas qu’ils restreignent. — Que je restreignisse. —
isolées. Restreignant. — Restreint, einte. T Attention
au i après le groupe -gn- à la première et à la
rester v. i. Emploi de l’auxiliaire, constructions deuxième personne du pluriel de l’indicatif
et expressions. imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
restreignions, (que) vous restreigniez.
I Emploi de l’auxiliaire. De nos jours, toujours
l’auxiliaire être : Il s’est trouvé bien ici, il y est restriction n. f. Finale en -ction.
resté. Je suis resté deux jours à Poitiers en venant
à Paris. — Autrefois, on employait avoir pour
resucée n. f Avec un seul s, mais se prononce
indiquer un séjour temporaire {J’ai resté deux
[Rosyse].
jours à Poitiers en venant à Paris) et l’on
réservait être à l’expression de l’état durable.
résulter v. i. Conjugaison et emploi de
Cet emploi de avoir est archaïque.
l’auxiliaire.
II n reste, reste (impersonnel).
1 S’emploie seulement à l’infinitif et à la
1 n reste. Toujours invariable : Il restait dix troisième personne du singulier ou du pluriel.
mille francs en caisse. — S’emploie à la forme personnelle ou imper¬
sonnelle ; De graves inconvénients résultèrent de
2 n reste. S’abrège souvent en reste (forme
cette méthode. Il en résulta de graves
un peu familière) ; Reste à savoir s’il acceptera.
Reste que rien n’est encore décidé. T La inconvénients.
construction avec de + infinitif est vieillie : Il 2 S’emploie avec l’auxiliaire avoir, qui insiste
restait de convaincre les autres conjurés. On sur l’événement, ou avec l’auxiliaire être, qui
écrirait de nos jours : Il restait à convaincre... insiste sur l’état : Une difficulté de trésorerie
3 Restaient quelques difficultés. Dans ce tour avait résulté de l’annulation de ces commandes.
elliptique sans il, avec inversion, accord avec Une longue période de stagnation est résultée
le sujet. Cependant on rencontre parfois rester de cette guerre.
invariable : Restait quelques difficultés.
résurgence n. f Orthographe, prononciation et
4 Reste 3, Dans les tours tels que 5 ôté de sens.
8, reste 3, la forme reste demeure invariable.
1 T Avec un seul s. Finale en -ence.
III Ce qui reste, ce qu’il reste. Les deux tours
sont admis : Voici ce qui reste à faire. Voici ce 2 ▼ Bien prononcer [Rez5n»3âs]. Attention à
qu’il reste à faire. Le tour ce qui reste est plus l’influence de resurgir [R3syR3iR].
usuel, ce qu’il reste est plus littéraire. T Dans 3 Au sens propre, désigne une source formée
ce tour, rester est toujours au singulier ; Ce qui par la réapparition des eaux d’une rivière
restait des livres fut empilé dans un placard. souterraine : La source de la Loue est une
IV Mon ami est resté à déjeuner. Tour correct, résurgence des eaux du Doubs. — S’emploie
à préférer. La construction sans à (Mon ami parfois au figuré : La résurgence de ces idées
est resté déjeuner) est fréquente, mais moins anarchistes, qu’on aurait pu croire démodées.
conseillée. Dans la langue très surveillée, on pourra
préférer : réapparition, renaissance, renouveau,
V Elle resta court (= elle ne sut que répondre). renouvellement, reprise, résurrection, retour.
Ne pas dire Elle resta *à court. Ne pas
confondre avec Elle était à court d’argu¬
resurgir y. i. Avec un seul s. Prononciation :
ments. T Dans ces expressions, court est
[R3syR3iR]. On évitera la graphie rare ressurgir.
toujours invariable. Ne pas écrire : Elle resta
^courte, Ils restèrent *courts.
résurrection n. f. Orthographe, prononciation
et emploi de la majuscule.
Restoroute n. m. Avec o et non *-au-. — Nom
déposé, donc avec une majuscule. 1 V Avec un seul s et deux r. Finale en -ction.

restreindre V. t. Conjug. 84. Je restreins, tu 2 T Bien prononcer [RezyneksjS]. Attention


restreins, il restreint, nous restreignons, vous à l’influence de ressusciter [nesysite].
restreignez, ils restreignent. — Je restreignais. 3 Avec un r minuscule (La croyance à la
683 RETABLE

résurrection des morts), sauf quand le mot, percussion » : Les retombées imprévisibles
employé sans complément de nom, désigne la d’une mesure économique. Dans le style sou¬
résurrection du Christ (Le jour de Pâques, les tenu, on préférera, selon les cas : conséquence,
chrétiens célèbrent la Résurrection) ou une contrecoup, effet, fruit, répercussion, résultat.
oeuvre d’art représentant cet événement (Avez-
vous vu la Résurrection de Rubens, à la retors, orse n. m. Prononciation : [RStOR,
cathédrale d’Anvers ?). DRs(3)], le -s final du masculin est muet.

retable [ROtablCa)] n. m. Panneau décoratif, rétorsion n. f. Une mesure de rétorsion. — Ne


derrière un autel. — On évitera la forme pas déformer en * rétorsion.
ancienne rétable.
retour n. m. Dans la langue soutenue, on
retaper v. t. Avec un seul p. De même : retapage, préférera de retour (au simple retour) dans des
retape. phrases telles que : Son père, de retour de Lyon,
apprit cette nouvelle avec joie, mieux que Son
retard n. m. Sans -s et sans trait d’union dans : père, retour de Lyon... — Pour éviter la
des comprimés retard, des somnifères retard. répétition de de (de retour de Lyon), on pourra
tourner autrement : Son père, à son retour de
retarder v. t. ou v. i. Dans la langue surveillée, Lyon ou Son père, revenu de Lyon ou encore
on écrira : Ma montre retardait de cinq minutes, Son père, rentré de Lyon.
plutôt que Je retardais de cinq minutes (tour
familier). retourner v. t. ou v. i. Conjugaison et emploi.
1 Emploi de l’auxiliaire. Auxiliaire avoir dans
retenir v. t. Conjug. 44 (comme tenir). — On
l’emploi transitif : Il a retourné sa veste. —
évitera le pléonasme retenir d’avance >
Auxiliaire être dans l’emploi intransitif : Elle
avance (3). est retournée chez elle.
rétention [RCtôsjS] n. f. Finale en -tion. — Ne 2 Retournons-nous-en, retournez-vous-en. Ces
pas déformer en *retention, sous l’influence de deux formes sont correctes. T On doit dire
retenir. retourne-t’en et non *retourne-toi-z-en.
3 Dans la langue commerciale et cursive, on
rétiaire n. m. Gladiateur armé d’un filet et d’un admet : Retourner une lettre, un paquet à
trident. ▼ Prononciation : [RCsjeR]. quelqu’un. Dans la langue soutenue, on préfé¬
rera le verbe renvoyer.
réticence, réticent Attention au sens impropre.
4 Retourner, revenir > revenir.
1 réticence Désigne, au sens exact, l’omission
volontaire d’une chose qu’on pourrait ou qu’on rétractation, rétraction Deux noms féminins
devrait dire : Dites-moi bien tout ce que vous
paronymes.
savez, sans réticences. T Ne doit pas être
employé au sens de hésitation, réserve, refus. 1 rétractation Action d’annuler ce qu’on avait
On écrira donc : Il a accepté, après bien des dit : La rétractation des aveux.
hésitations (et non après bien des réticences).
Devant mon refus, il a renoncé à son projet (et 2 rétraction Raccourcissement pathologique
non Devant mes réticences). On évitera notam¬ d’un organe : La rétraction des muscles.
ment les expressions peu correctes exprimer, ▼ Une seule forme verbale, rétracter, corres¬
formuler des réticences. pond à ces deux mots : L’accusé s’est rétracté.
2 réticent, ente Au sens exact, « qui contient La peau s’est rétractée.
des réticences, des omissions » (Un ^ discours
hypocrite et réticent) ou « qui use de réticences, rétractile adj. Finale en -ile, même au masculin :
qui ne dit pas tout ce qu’il devrait dire » (U Un organe rétractile.
était très réticent et j’ai dû lui arracher la vérité
phrase par phrase). ▼ Ne doit pas s’employer retraite n. f. On peut dire : être en retraite ou
au sens de hésitant, réservé, peu décidé, peu être à la retraite. — On écrira : prendre sa
enthousiaste, hostile, opposé. On écrira donc : retraite, plutôt que partir à la retraite.
Devant nos propositions, il s’est montré très
réservé ou très hésitant, et non très réticent. Le retrancher v. t. Constructions et emplois.
sens abusif de réticent est dû à un rapproche¬
ment erroné avec rétif. I Se construit correctement avec à ou avec de :
On a retranché une branche à ce marronnier.
retombée n. f. Dans la langue des journaux, II faut retrancher de cette somme les frais
s’emploie au sens de « conséquence, re¬ généraux.
RÉTRO 684

2 Retrancher sur. Ne peut s’employer que s’il 1 Avec un accent circonflexe. Bien prononcer
y a une indication numérale : On a retranché [aevase], avec [ae].
2 000 mètres carrés sur les 30 000 que compre¬ 2 Le plus souvent intransitif : Il perd son ternes
nait le parc. à rêvasser. — Peut aussi se construire avec a :
3 Retrancher quelque chose à quelqu’un. Tour Il rêvasse à je ne sais quel projet chimérique
peu correct. Préférer enlever, ôter, supprimer :
On a enlevé à cet employé la moitié de son rêve n. m. Avec un accent circonflexe. De même :
indemnité spéciale. rêvasser, rêvasserie, rêvasseur, rêver, rêverie.

rétro Invariable comme adjectif (familier) : Des revêche adj. Attention à l’accent circonflexe.
films rétro. Des chansons rétro.
réveil, réveille-matin n. m. Petite pendule. —
rétro- Préfixe (du latin rétro « en arrière »). Avec -eil et variable : un réveil, des réveils. —
Tous les composés en rétro s’écrivent en un seul Avec -eille et invariable ; un réveille-matin, des
mot, sans trait d’union : rétroactif, rétroaction, réveille-matin. ▼ Ne pas écrire un *réveil-
rétroactivité, rétrocéder, rétrocession, rétrofusée... matin. — Ces deux formes sont absolument
synonymes, mais réveil est de beaucoup la plus
retroussis n. m. Finale en -is. usitée.

retrouvailles n. f. pl. (familier) Toujours au réveiller, éveiller > éveiller.


pluriel.
réveillon n. m. Deux n dans les dérivés:
retrouver, recouvrer > recouvrer. réveillonner, réveillonneur.

rets n. m. Filet ; piège. — Toujours au pluriel : révéler v. t. Conjug. 11. Je révèle, mais je
Tomber dans les rets. — Prononciation : [ne]. révélerai je révélerais

réunir v. t. Construction et emploi. revenir v. i. La forme pronominale s’en revenir


1 Se construit avec à ou avec et, mais non avec est correcte, mais un peu archaïque et assez
*avec : La Savoie fut réunie à la France en 1860. littéraire : Nous nous en revînmes en longeant
Si Ton pouvait réunir ses ressources et les nôtres I la rivière.
— On écrira : Nous nous étions réunis entre
camarades, et non avec des camarades. revenir, retourner Ces deux verbes sont le plus
souvent synonymes. On évite d’employer reve¬
2 On évitera le pléonasme réunir ensemble.
nir quand on parle d’un lieu où l’on n’a pas
l’habitude d’être, de séjourner. Ainsi, on peut
réussir L’emploi de la forme transitive (La
écrire Je reviens ou Je retourne chez moi mais
cuisinière a réussi ce plat) et l’emploi du
on écrira Je suis allé à Rome une fois j’y
participe passé adjectivé (Un roman réussi Une
retournerai peut-être un jour. Ici l’emploi de
tentative réussie) ont été considérés comme des
revenir serait peu correct.
incorrections. De nos jours, on peut tout au
plus déconseiller ces emplois dans la langue
rêver Plusieurs constructions.
solennelle très soutenue. — En revanche, même
dans la langue ordinaire, on préférera réussir 1 n avtit rêvé une autre destinée. Construction
à un examen ou, mieux, être reçu à un examen tr^sitive directe, assez usuelle au sens de
à réussir un examen. « imaginer, souhaiter ». — Au sens de « voir
en rêve », ce tour est rare et doit être employé
revaloir v. t. Conjug. 73 (comme valoir). N’est avec prudence : Cette nuit-là, il avait rêvé une
vraiment usité qu’à l’infinitif, à l’indicatif futur chasse dans la forêt On écrit plutôt : Cette
et au conditionnel. nuit-là, il avait rêvé d’une chasse dans la forêt

Nvanche n. f. Avec -an-. De même : revanchard, 2 n rêvait à un avenir de puissance et de gloire.


se revancher. Au sens de « penser vaguement à une chose,
imaginer dans ses rêveries », se construit avec
revancher (se) v. pron. Ce mot est familier. à. T Ne pas écrire rêver à au sens de « voir
en rêve ».
Equivalents plus soutenus ; prendre sa revan¬
che, se venger. T Ne pas déformer en *se 3 Cette nuit, j’ai rêvé d’une promenade à
revenger. cheval. ▼ Au sens de « voir en rêve », se
construit avec de, et non avec à (faute
rêvasser Orthographe, prononciation et fréquente). On écrira donc : Cette nuit, j’ai rêvé
constructions. de vous et non *à vous
685 RÉVERBÉRER

4 n rêve d’un poste de directeur. Au sens de rêveur, euse n. ou adj. Attention à l’accent
« désirer vivement », se construit plutôt avec circonflexe.
de. Cette préposition est absolument obligatoire
quand le complément désigne ime chose maté¬ revient (prix de) Avec -t final.
rielle : Mon fils rêve d’une bicyclette de course.
revigorer v. t. Ne pas déformer en *ravigorer,
5 n rêve d’obtenir ce poste. Avec l’infinitif, faute due à l’influence du verbe très famiUer
préposition de obligatoire. ravigoter.
6 D rêvait longuement sur son destin et sur ses
passions. Au sens de « penser, réfléchir à, réviser v. t. Seule forme usuelle. La forme reviser
mé^ter sur », se construit avec sur. C’est ainsi est sortie de l’usage. De même, on dit :
qu’on écrira : On peut rêver sur ce qui serait révisable, réviseur, euse, révision, révisionnisme,
advenu si Napoléon avait remporté la victoire révisionniste.
à Waterloo.
reviviscence n. f Avec re- et non *ré-. —
réverbérer v. t. Conjug. 11. Il réverbère, mais Attention au groupe -sc- et à la finale -ence.
il réverbérera, il réverbérerait — Dérivés :
réverbération, réverbère. V Ne pas déformer en révocable adj. Avec un c, comme révocabilité,
*reverbérer, * reverbération, *reverbère. révocation, révocatoire, à la différence de
révoquer.
révérence n. f Finale en -ence. Locution figée :
révérence parler, sauf votre respect, sans vouloir révocation n. f Avec un r minuscule; la
vous offenser. — Dérivés : révérenciel, elle révocation de l’édit de Nantes. — Avec un R
(finale en -ciel, -cielle), révérencieusement, majuscule : la Révocation (Après la Révocation,
révérencieux, euse. beaucoup de protestants s’exilèrent).

révérend, ende adj. ou n. Finale en -end, -ende. revoici, revoilà prép. ou adj. Emploi et
— Avec r et P minuscules : le révérend père différence.
Dupont (suivi du nom propre). — Avec R et 1 Ces deux mots sont assez famihers.
P majuscules : le Révérend Père (non suivi du
nom propre). — En abrégé : R.P. (J’ai rencontré 2 Comme voici et voilà, se placent devant le
nom (Revoilà notre ami Antoine) et derrière me,
le R.P. Dupont).
te, le, la, nous, vous, les, en : Tiens, te revoilà t
Vous en voulez encore ? en revolcL
révérer v. t. Conjug. 11. Je révère, mais je
révérerai, je révérerais. 3 En principe revoici suppose une première
apparition proche, revoilà une première appari¬
revers n. m. Finale en -ers. tion plus lomtaine. En fait, revoilà est beaucoup
plus employé et tend à éhminer revoici dans
reverser v. t. Avec re- et non ré-. Prendre garde tous les cas.
à l’influence de réversion.
révolté, ée Pour ce participe, plusieurs
réversible adj. Avec ré- et non *re-. Prendre constructions.
garde à l’influence de reverser. De même: 1 Le peuple, révolté contre le tyran. Tour usuel
réversibilité, réversiblement. et moderne.
réve^ion n. f Avec ré- et non *re-. Prendre 2 Ce cœur généreux, révolté de tant d’ipjus-
garde à l’influence de reverser. tice. Tour correct et fittéraire. L’emploi de par
(révolté par tant d’iniustice) est usuel, mais
revêtir v. t. Conjugaison et emploi. moins conseillé dans la langue soutenue.

1 Conjug. 45 (comme vêtir). Nous revêtons, vous 3 L’opinion, révoltée d’apprendre tous
revêtez ; je revêtais ; revêtant Eviter les formes ces crimes. Tour usuel et correct (de -\-
fautives en *vêtiss- (nous *vetissons, etc.). infinitif).

2 Dans la langue soignée, on usera avec 4 Révolté de ce que, que indicatif ou


prudence des tours tels que : Cette question subjoncW. L’opinion révoltée de ce que ces
revêt une importance spéciale. Les ceremonies crimes se commettaient au grandJour (exprime
revêtent cette année un éclat particulier. Cette un fait certain). L’opinion, révoltée que le tyran
oeuvre revêt un caractère noble. On préférera : pût revenir (exprime une éventualité, une
avoir de l’importance, avoir, présenter, pom- pensée). Ces tours avec de ce que ou que ne
der un caractère, prendre un éclat particulier, peuvent être condamnés. Cependant on leur
préférera des tours plus légers et plus sûrs :
etc.
RÉVOLU 686

L'opinion, révoltée de voir ces crimes se commet¬ rhapsode n. m. Avec rh-. De même : rhapsodie.
tre au grand jour. L'opinion, révoltée à la pensée Les graphies rapsode, rapsodie sont à éviter.
de voir le tyran revenir.
rhénan, ane adj. ou n. Du Rhin ou de Rhénanie :
révolu, ue adj. Finale en -u, non en *us, au La population rhénane. Les Rhénans. — Avec
masculin singulier : Après un an révolu. M majuscule, et s et r minuscules : le Massif
schisteux rhénan.
révolution n. f. Emploi de la majuscule et
orthographe des dénvés. rhéo- Préfixe (du grec rhein « couler ») : rhéobase,
1 Avec un R majuscule : la Révolution fran¬ rhéologie, rhéomètre, rhéostat, rhéostatique.
çaise ou la Révolution (celle de 1789). — Avec
un r minuscule : la révolution de 1789. — Avec rhésus n. m. Singe. — Prononciation : [aezys].
un r minuscule et un / ou un O majuscule : — PI. : des rhésus [-zys]. — Avec / mmuscule
la révolution de Juillet, la révolution d’Octobre. et R majuscule : le facteur Rhésus. En abrégé :
— Avec un r minuscule et un r ou un c Rh -b (facteur Rhésus positif), Rh - (facteur
minuscule : La révolution russe, chinoise, etc. Rhésus négatif).

2 Deux n dans les dérivés : révolutionnaire, rhétorique adj. ou n. f. Avec -rh-. De même :
révolutionnairement, révolutionner. rhétoricien, rhéteur, rhétoriqueur.

revolver n. m. Orthographe, sens et composés. rhingrave [RÉgRav] Attention au genre.


1 V Pas d’accent aigu : re- et non *ré-. 1 Le rhingrave Autrefois, seigneur du Rhein-
2 Le revolver est une arme à barillet. L’expres¬ gau (en Allemagne). — La dignité de rhingrave
sion revolver à barillet est donc un pléonasme. était le rhingraviat [nêgRavja].
D’autre part, dans la langue précise, le mot 2 Une rhingrave Au XVII* siècle, haut-de-
revolver ne doit pas désigner une arme auto¬ chausses très ample.
matique à chargeur logé dans la crosse. Une
telle arme est un pistolet (automatique). rhinite n. f. Rhume. — Avec rh-.
3 Avec un trait d’union : un canon-revolver (des
canons-revolvers). — Sans trait d’union: un rhino- Préfixe (du grec rhis, rhinos « nez »). Les
tour revolver (des tours revolvers). — Sans trait composés en rhino s’écrivent en un seul mot,
d’union une poche revolver (des poches revol¬ sans trait d’union (rhinocéros, rhinologie, rhino-
ver, inv^able). lophe, rhinophonie, rhinoplastie, rhinorrhée,
rninoscopie, etc.), sauf rhino-laryngite, rhino-
révoquer v. t. Orthographe et construction. pharyngien, rhino-pharyngite, rhino-pharynx,
rhino-salpingite.
1 Toujours avec -gu-, même devant a ou o (il
révoqua, nous révoquons), à la différence de
rhinocéros [ainoseRos] n. m. Avec rh-.
révocable, révocabilité, révocation, révocatoire.
2 Révoquer en doute que. Suivi du subjonctif, rhizo- Préfixe (du grec rhiza « racine »). Les
si révoquer est à la forme affirmative : Je révoque composés en rhizo s’écrivent en un seul mot,
en doute que cela soit possible. — Suivi du sans trait d’union : rhizobium, rhizophage,
subjonctif ou de l’indicatif si révoquer est à la rhizophore, etc.
forme négative ou interrogative. L’indicatif
insiste sur la réalité du fait : Je ne révoque pas rhizome n. m. Tige souterraine. V Se prononce
en doute que les choses se sont passées ainsi On [aizom], mais s’écrit sans accent circonflexe.
évitera d’ailleurs, autant que possible, ces
constructions avec que. T Jamais de ne explétif. rhodanien, ienne adj. Du Rhône. — Avec un
R ou un C ou un S majuscule et un r minuscule :
révulser v. t. Dérivés: révulsé, révulsif, Le Bassin rhodanien, le Couloir rhodanien, le
révulsion. Sillon rhodanien.

rez-de-chaussée n. m. Attention au -z muet. — Rhodia n. m. Abréviation de Rhodiaceta (n. m.),


Deux traits d’union. — Invariable : des rez-de- tissu synthétique. — Nom déposé, donc avec
chaussée. une majuscule.

rhabdomancie n. f. Avec rh-. De même : rhodium [Rodjom] n. m. Métal. — Pas un nom


rhabdomancien, ienne. déposé, donc avec une minuscule.

rhabille*- v. t. Ne pas dire *réhabiller. Dérivés : rhododendron n. m. Plante. ▼ Prononciation :


rhabillage, rhabilleur. [RododêdRÔ], avec [de].
687 RHODOÏD

Rhodoïd [Rodoid] n. m. Matière plastique 1 Dans des phrases interrogatives directes


transparente. — Nom déposé, donc avec une ou indirectes. Y a-t-il rien de si beau que ces
majuscule. vers-là ? (= quelque chose d’aussi beau). Je
vous demande si vous connaissez rien de plus
rhombe [nSb] n. m. (vieux) Losange. T Atten¬ glorieux que cette action.
tion à l’homophone rhumh [RÔb]. — Dérivé :
2 Dans une conditionnelle. Il s’affole si rien
rhombique. — Composés : rhomboèdre n. m.,
se produit (= si la moindre chose). Ce tour,
rhomboédrique adj., rhomboïdal, ale, aux adj.,
très rare et très littéraire, est à éviter dans la
rhomboïde n. m.
prose courante.
rhotacisme n. m. (terme de phonétique) Avec rh-. 3 Après une principale négative de forme
(rare) ou de sens (usuel). Tu n’as pas sujet de
rhubarbe n. f. Plante. — Avec rh-. rien craindre (rare). Je vous défends de toucher
à rietL II a refusé de rien modifier (= de
rhum [Rom] n. m. Boisson. — PI. : des rhums modifier quoi que ce soit). Il est impossible de
[nom]. T Ne pas écrire comme rhume [nym], rien prévoir (= de prévoir quoi que ce soit).
coryza (rhume de cerveau). Je considère comme inopportun de rien tenter
(= de tenter quoi que ce soit).
rhumatisme n. m. Bien prononcer [ayma- 4 Après sans, sans que. Il est parti sans rien
tism(3)], avec [s] et non [z]. De même : dire. Nous nous sommes séparés sans que rien
rhumatismal, ale, aux [aymatismal, al, o]. — fût décidé (= sans que quelque chose fût
Autres dérivés ; rhumatisant, ante [aymatizd, décidé).
ât], rhumatologie, rhumatologue. T Ne pas
dire *rhumatologiste. 5 Après avant de, avant que. Il est parti avant
d’avoir rien décidé. Nous nous sommes séparés
rhumh n. m. (terme de marine) Prononciation : avant que rien fût décidé (= avant que quelque
[R5b]. — PI. : des rhumbs [RÔb]. ▼ Attention chose ne fût décidé).
à l’homophone rhombe, losange. 6 Dans la locution si peu que rien (= si peu
que ce soit). Cette locution est vieillie et rare.
rhume n. m. Un rhume de cerveau. T Ne pas
écrire comme rhum [Rom], boisson. II Rien signifiant « nulle chose ». Ce sens est
de beaucoup le plus fréquent.
rhumé, ée adj. Mêlé de rhum : Eau-de-vie 1 S’emploie normalement avec l’adverbe né¬
rhumée. — Prononciation ; [Rome, e]. gatif ne ; Rien ne sert de courir. Il ne fait rien.
Nous n’avons manqué de rien. On évitera les
rhumerie n. f. Distillerie de rhum ; café où l’on tours relâchés de la langue parlée très familière :
boit du rhum. — Prononciation : [Romni]. Il fait rien. Nous avons manqué de rien. — La
locution ne... rien peut être renforcée par
ribambelle n. f. Attention au m et à la finale Jamais, personne, plus, aucun, nul, mais non
en -elle. par pas (voir ci-dessous ^4)-. Il n’a Jamais rien
donné Personne ne fait rien, ici l Ils n ’ont plus
ribaud, aude n. m. ou f. Finale en -aud, -aude. rien à dire. Aucun savant ne peut rien dire de
plus. Nul homme ne trouvera Jamais rien de plus
ribote n. f. Avec un seul t. beau que ce geste héroïque.
2 Peut s’employer sans ne dans les tours
ricaner v. i. Avec un seul n De même : elliptiques : Rien de plus facile que d’écrire cette
ricanement, ricaneur. lettre. Voyez-vous quelque chose ? — Rien. —
S’emploie aussi sans ne dans certaines expres¬
ricocher v. i. Avec un seul c. De même ; (un) sions ; Cet homme d’affaires est sorti de rien.
ricochet (finale en -et). Je compte pour rien cette différence. Cela réduit
à rien leurs possibilités. Vous avez travaillé pour
rictus [Riktys] n. m. — PI. : des rictus [-tys]. rien. Un homme de rien, etc.
ridelle n. f. Rebord de charrette. — Finale en 3 Pas rien. On évitera la faute populaire qui
-elle. Avec un seul d. consiste à employer pas avec rien. On dira :
Cela ne sert à rien (et non Cela sert pas à rien).
rien pron. indéfini ou n. m. Cela ne fait rien (et non Ça fait pas rien).

I Rien signifiant « quelque chose ». Le pronom 4 Ce n’est pas rien (au sens de « c’est
indéfini rien n’a pas toujours une valeur négative. beaucoup, c’est une chose considérable, diffi¬
II peut signifier « quelque chose, quoi que ce cile, etc. »). Six enfants à élever, ce n’est pas
soit ». Ce sens se rencontre dans les cas suivants. rien ! Il a une propriété de cent dix hectares.
RIEN 688

ce n’est pas rien. Ce tour est considéré comme VI Rien de moins que, rien moins que. Deux
incorrect. Le réserver à la langue parlée locutions souvent confondues.
familière. 1 Rien de moins que. Tout à fait, exactement,
ni Place de rien complément d’objet direct. vraiment ; Cette affirmation n’est rien de moins
qu’un mensonge (= est vraiment un mensonge,
1A un temps simple personnel. Rien se place
est un véritable mensonge).
après le verbe : Je n 'entends rien. Je ne lui donne
rien. 2 Rien moins que. En aucune manière,
nullement, absolument pas : Notre ami n’était
2 A un temps composé personnel. Rien se
rien moins qu’un héros (= n’était nullement un
place entre l’auxiliaire et le participe : Je n’ai
héros).
rien entendu. En revanche, personne se place
après l’auxiliaire : Je n’ai entendu personne. T 3 T En raison des , confusions et des
Quand rien a un complément, on peut le mettre équivoques fréquentes auxquelles donnent lieu
soit avant l’auxiliaire (Il n’a rien fait de bon), ces deux locutions, il sera prudent de les éviter,
soit après l’auHliaire (Il n’a fait rien de bon). surtout dans les textes où il importe avant tout
Ce second tour est plus rare. d’user d’un style clair et net.
3 A l’infinitif présent. Rien se place normale¬ VII Expressions diverse.
ment devant le verbe : Il est resté tout ce temps
1 Comme rien, au sens de « facilement, très
sans rien dire.
vite ». Il a résolu le problème comme rien Tour
4 A l’infinitif passé. Rien se place normale¬ très familier. Equivalent soutenu : comme en
ment entre l’auxUiaire et le participe : Elle est se jouant
revenue sans avoir rien obtenu.
2 Comme si de rien n’était > comme (IV, 4).
5 A l’infinitif présent avec en ou y. Rien peut
se placer devant en ou y (usuel) ou derrière en 3 Cette personne ne m’est rien, ne m’est de
ou y (plus rare) : Sans rien en tirer ou Sans en rien. La langue soutenue distinguait Cette
rien tirer (plus rare et littéraire). Sans rien y personne ne m’est rien (= n’a pas de lien de
comprendre (usuel) ou Sans y rien comprendre parenté avec moi) et Cette personne, cette chose
(plus rare). ne m’est de rien (= ne m’intéresse pas, ne
m’inspire aucun sentiment, n’a pas de valeur
rV Rien qui, rien que, rien à quoi... La relative à mes yeux). De nos jours, le tour ne m’est rien
qui a rien pour antéc^ent se met généralement s’emploie dans tous les sens, et ne m ’est de rien
au subjonctif (nuance de conséquence) : Dans est devenu archaïque, précieux et très littéraire.
tout ce fatras, il ne voyait rien qui le séduisît
Il n’est rien que nous n’ayons essayé. Il n’y a 4 Ne servir de rien, ne servir à rien > servir.
rien ici à quoi vous puissiez vous intéresser. Vni D est rien beau, ton vélo ! (= il est très
V Rien de, rien que. beau). L’emploi adverbial de rien au sens de
« très » appartient à la langue très populaire.
1 Rien se joint par de à l’adjectif qui le suit : Ne p^ confondre cet emploi avec le tour
Rien de beau. Rien de bon. Rien de neuf. Rien littéraire II est un rien naïf (= un peu naïf) >
de nouveau. Rien de vrai Rien de grand Rien ci-dessous IX, 4.
de meilleur. Rien de mesquin. Rien de critiqua¬
ble^ De même, se joint par de aux adverbes IX Rien substantif.
mieux, moins, pis, plus : Rien de mieux écrit 1 Au sens de « chose insignifiante », prend
Rien de moins certain. Rien de plus étrange. l’article et la marque du pluriel : Un rien
2 Rien autre, rien d’autre > autre (13). l’effraie. Il se laisse arrêter par des riens.

3 Rien de plus, rien de moins -j- adjectif. On 2 On distinguera rien du tout (sans trait
prendra garde à la bonne interprétation de ces d’union), simple renforcement de rien, et un
tours. Rien de plus surprenant (= cela est tout (une) rien-du-tout « une personne sans valeur,
à fait surprenant). Rien de moins surprenant sans moralité » (familier) : Depuis un mois, il
(= c«la n’est nullement surprenant, cela est ne fait rien du tout Sa femme est une
tout à fait naturel). rien-du-tout Ce sont des garnements, des
voyous, des petits rien-du-tout (invariable). —
4 Rien que, rien que de. On distinguera ces Le nom rien-du-tout est familier.
deux tours. Rien que équivaut à « seulement » ;
Rien qu’une minute, rien qu’un instant (= une 3 Un rien d’ironie. Un rien de 4- nom signifie
minute, un instant seulement). Rien que pour « une petite quantité, une pointe de » : Cela
voir, rien que pour essayer (= seulement pour fut fait en un rien de temps. Un rien de mépris
vok, pour essayer). — Rien que de, renforce un apparaissait dans ses propos.
adjectif dans des tours tels que : Cela n ’a rien que 4 n est un rien naïf. Un rien -f adjectif
de très naturel {= cela est très naturel). signifie « un peu, légèrement » : Il avait une
689 -RIGOLE

voix calme, grave, un rien solennelle. T Ne pas Ripolin n. m. Peinture laquée. V Nom déposé,
confondre avec le tour très populaire II est rien donc avec une majuscule. — Dérivés : ripoli-
beau, ton vélo /(= très beau) > ci-dessus, VIII. nage, ripoliner.

rigole n. f. Finale en -oie, avec un seul /. De riquiqui adj. Invariable : Des jardins riquiqui.
même : rigolage. Une salle riquiqui — La graphie rikiki est plus
rare.
rigoler v. i. Avec un seul /. De même : rigolade,
rigolard, rigolo. 1. rire v. i. ou v. t. ind. Conjugaison et accord
du participe.
rigolo adj. ou n. Prend la marque du pluriel au
1 Conjug. 51. Je ris, tu ris, il rit, nous rions,
masculin : Des chapeaux rigolos. Ces types, c’est
vous riez, ils rient. — Je riais, tu riais, il riait,
des rigolos l Le féminin est parfois rigolote (avec
nous riions, vous riiez, ils riaient. — Je ris, tu
un seul t) : Des histoires rigolotes. Parfois aussi
ris, il rit, nous rîmes, vous rîtes, ils rirent. —
on emploie rigolo, invariable, pour le féminin :
Je rirai — Je rirais. — Ris, rions, riez. — Que
Ces filles, elles sont rigolo l
je rie, que tu ries, qu ’il rie, que nous riions, que
vous riiez, qu’ils rient. — Subjonctif imparfait
rigueur n. f. Avec -gu-, à la différence de inusité, sauf à la troisième personne du singulier
rigorisme, rigoriste, rigoureusement, rigoureux. qu ’il rît. — Riant. — /Ji ▼ Attention aux deux
1 à la première et à la deuxième personne du
rikiki > riquiqui. pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent ; (que) nous riions, (que) vous riiez
rillettes n. f Toujours au pluriel. De même : des
rillons [Rijô] n. m. 2 Participe passé toujours invariable : Elles se
sont ri de nous.
rimaye n. f. Crevasse dans un névé. — Pronon¬
ciation : [Rimaj]. 2. rire n. m. Sans trait d’union : un fou rire (des
fous rires).
rime n. f Avec un seul m. De même : rimer,
rimeur, rimailleur (mauvais poète). 1. ris [ni] n. m. Les jeux et les ris.

Rimmel n. m. Fard pour les cils. — Nom déposé, 2. ris [Ri] (terme de marine) Prendre un ris.
donc avec une majuscule.
3. ris [Ri] Sans trait d’union ; un ris de veau. V
rinçage n. m. Attention à la cédille. Ne pas écrire *riz de veau.

rinceau n. m. Ornement d’architecture. — 1. risée n. f Moquerie, objet de moquerie. —


Finale en -eau. — PI. : des rinceaux. Finale en -ée.

rince-bouche n. m. Invariable : des rince-bouche. 2. risée n. f (marine) Brise passagère. — Finale


en -ée.
rince-bouteilles n. m. Invariable. Avec un -s à
bouteilles, même au singulier ; un rince-bou¬ risette n. f Sourire (d’enfant).
teilles, des rince-bouteilles.
risotto n. m. [aizoto] V Plat italien. Avec s et
rince-doigts n. m. Invariable. Avec un -s à non Z Deux t. — Inusité au pluriel.
doigts, même au singulier ; un rince-doigts, des
rince-doigts. risque n. m. Ne doit s’employer qu’à propos
d’une chose fâcheuse : Il y a un risque d’échec.
ring n. m. Estrade de boxe. — Anglicisme Dans le cas contraire, dire chance: Il y a une
introduit depuis longtemps en français. — chance de succès, et non *un risque de succès.
Prononciation : [Riq]. — PI- : des rings [aii]].
risquer Sens et construction.
ringard n. m. Grand tisonnier. — Dérivé : 1 Comme risque, ne doit s’employer qu’à propos
ringardage. d’une chose fâcheuse : S’il continue ainsi, il
risque de perdre son emploi. Dans le cas
ripaille n. f. S’emploie normalement au singu¬ contraire, dvtt avoir des chances, unechancede :
lier : faire ripaille. — Dérivés : ripailler, S’il travaille bien, il a des chances d’être reçu à
ripailleur, euse. l’examen, et non *il risque d’être reçu.

riper v. i. Glisser. — Avec un seul p. De même : 2 On évitera l’expression risquer sa chance et


ripage, ripement. l’on écrira plutôt tenter sa chance.
RISQUE-TOUT 690

3 A la forme active, personnelle ou imperson¬ singulier dans : un jardin de rocaille. —


nelle, se construit avec de devant l’infinitif: Dérivés : rocaillage, rocailleur, rocailleux,
Mon ami risque de se faire renvoyer du lycée. euse.
Il risque de pleuvoir, cette nuit. — A la forme
pronominale, se construit avec à devant l’infini¬ rocambolesque adj. Avec un seul c et un seul
tif : Elles se sont risquées à exprimer des avis /.
contraires aux siens.
rocher, rochet Des noms masculins à distinguer.
risque-tout n. m. ou f. Invariable : des risque-
1 rocher [Roje] Grosse pierre.
tout.
2 rochet [ro/e] Surplis : Le rochet d'un évêque.
rissole n. f. Petit pâté. — Finale en -oie, avec
3 rochet [roJe] Dent d’une roue. — Au
un seul /. Dérives : rissolé, rissoler.
singulier dans : la roue à rochet (d’une horloge).
rival, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en
rocket > roquette.
-aux : Les deux chefs rivaux. — Dérivés :
rivaliser, rivalité.
rocking-chair n. m. (anglicisme) Prononciation ;
[Rokigt/cR]. — PI. : des rocking-chairs [tjER].
riveter v. t. Conjug. 14. Il rivette, il rivettera, — Equivalent français : fauteuil à bascule.
il rivetterait, mais nous rivetons. — De la même
famille : river, rivet, rivetage, riveteuse, riveur,
rivoir, rivure. rococo n. m. ou adj. Pas de c double. — Comme
nom, n’a pas de pluriel. — Comme adjectif,
invariable : le style rococo, des chaises rococo.
riviera n. f. Orthographe et emploi.
1 T Mot italien. Se prononce [Rivjeaa], mais rodage n. m. Voiture en rodage. — Prononcia¬
ne prend pas d’accent sur le e. tion : [Rodas], ^^ec o ouvert. Pas d’accent
circonflexe.
2 Avec un R majuscule : la Riviera, côte
italienne du golfe de Gênes. On évitera le rodéo n. m. Mot espagnol francisé. Un accent
pléonasme la Riviera italienne. On évitera aussi aigu sur le e. — PI. : des rodéos [-deo].
d’employer la Riviera pour désigner la Côte
d’Azur. roder, rôder Deux verbes à distinguer par la
graphie et la prononciation.
rixe n. f Querelle, échange de coups. T Ne pas
prononcer une *risk. 1 roder [Rode] v. t. Roder un moteur, une
voiture. — (figuré) La méthode n 'est pas encore
riz n. m. Céréale. — Avec z final. ▼ Ne pas écrire rodée. — Dérivé : rodage [Rodas].
*riz de veau, mais ris de veau (mot différent). 2 rôder [Rodej v. i. Errer : Les loups rôdaient
— Dérivés : rizerie, riziculture, rizière. autour du village. — Dérivé : rôdeur, euse
[RodœR, 0z].
riz-pain-sel n. m. (familier) Officier de l’inten¬
dance. — Invariable : des riz-pain-sel rodomont n. m. Fanfaron. — Avec un r
minuscule. — Finale en -ont. Dérivé :
roast-beef > rosbif. rodomontade.

robe n. f On dira : pommes de terre en robe de roengen > rontgen.


chambre, et non en robe des champs, malgré
l’avis, non fondé, de quelques grammairiens. rogations n. f. pl. Cérémonie catholique. — Avec
un r minuscule.
robinetterie [RobinetRi] n. f Avec deux t. En
revanche : robinetier [Robintje]. rogatoire adj. Commission rogatoire. — Finale
en -oire, même au masculin.
robot n. m. Avec un trait d’union : une
photo-robot (des photos-robots), un portrait- rogaton n. m. Peut s’employer au singulier, mais
robot (des portraits-robots). est surtout usité au pluriel : Il ne reste que des
rogatons.
rocade n. f. Route. — Avec un seul c.
roi n. m. Usage de la majuscule.
rocaille n. f. Avec un seul c. Avec un r 1 Avec R majuscule : le jour des Rois; la fête
minuscule : le style rocaille ou le rocaille. — des Rois, l’Epiphanie ; la galette des Rois; fêter
Invariable : Des ornements rocaille. — Au les Rois.
691 ROIDE

2 Avec r minuscule : le roi de France, le roi romanichel, elle n. m. ou n. f. Pas un nom de


des Français, le roi des Belges, le roi d’Angle¬ peuple, donc pas de majuscule. — Finale en
terre, le roi de Rome... -el, -elle.
3 Avec R majuscule dans les titres suivants :
roman-photo n. m. En deux mots, avec un trait
le Grand Roi, le roi des Perses, dans l’Anti¬
d’union. — PI. : des romans-photos. — On dit
quité ; le Roi des rois, l’empereur d’Ethiopie ;
aussi : photoroman.
le Roi Très Chrétien, le roi de France.
4 Avec R majuscule dans les expressions romantique adj. ou n. Avec un r minuscule ; les
formant surnom : les Rois catholiques, Ferdi¬ romantiques, les écrivains romantiques.
nand V d’Aragon et Isabelle de Castille; le
Roi-Soleil, Louis XIV ; le Roi-Sergent, Frédé¬ romarin n. m. Plante. — Finale en -in.
ric-Guillaume I" de Prusse; le Roi-Citoyen,
Louis-Philippe ; le Roi-Chevalier, Albert I“, roi rompre v. t. ou v. i. Conjug. 102. Je romps, tu
des Belges. romps, il rompt, nous rompons, vous rompez, ils
rompent. — Je rompais. — Je rompis. — Je
roide adj. Equivalent littéraire de raide. Signifie romprai — Je romprais. — Romps, rompons,
« qui a une raideur hiératique ou bien mala¬ rompez. — Que je rompe. — Que je rompisse.
droite » : Les statues roides du début de l’art — Rompant — Rompu, ue.
gothique. Le maintien roide d’un paysan endi¬
manché. — (figuré) Le style roide des chansons romsteck > rumsteck.
de geste. La conscience roide d’un puritain. —
De même, roidement, raideur, raidir sont les ronchonner v. i. Avec deux n. De même ;
équivalents littéraires de raiékur, raidement, ronchonnement, ronchonneur.
raidir.
rond, ronde adj. ou n. ou adv. Expressions et
rôle n. m. Avec un accent circonflexe sur le o. emploi adverbial.
1 On distinguera cent francs tout ronds, exacte¬
rollmops n. m. inv. Filet de hareng. — Mot ment cent francs, et cent francs en chiffres
allemand, donc en un seul mot, sans trait ronds, environ cent francs.
d’union. Avec deux /. — Prononciation, au
singuher et au pluriel : [Rolmops]. 2 Employé comme adverbe, toujours invaria¬
ble : Les machines tournent rond.
romain, aine adj. ou n. L’armée romaine. Les
Romains. — Avec E majuscule et r minuscule : rond-de-cuir n. m. (familier) Bureaucrate. —
l’Eglise romaine, l’Empire romain. — Le PL : des ronds-de-cuir.
romain : les caractères romains. Au singulier :
texte imprimé en romain. ronde bosse, ronde-bosse Sans trait d’union,
une sculpture en ronde bosse, mais, avec un trait
romance Deux homonymes à distinguer par le d’union, une ronde-bosse (des rondes-bosses).
genre.
rondelet, ette adj. Finale en -et, -ette.
1 Une romance Chanson sentimentale.
2 Un romance Poème espagnol en octosyllabes. rondin n. m. Finale en -in.
— Prononciation : [aornas].
rond-point n. m. — PI. : des ronds-points.
romancer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
devant a ou o.' il romança, nous romançons. Ronéo n. f. Machine à polycopier fabriquée par
la Compagnie du Ronéo. V Ne doit pas
romancero n. m. Dans la Uttérature espagnole, désigner une machine fabriquée par une autre
recueil de romances > romance (2). — Mot société. Nom déposé, donc avec une majuscule.
espagnol francisé. Prononciation : [Romd- — Invariable : des Ronéo. — Dérivés : ronéo¬
seRo]. — PI. : des romanceros [-Ro]. typer ou, plus rare, ronéoter. Ce verbe ne doit
pas s’employer quand la machine utilisée n’est
romand, ande adj. La Suisse romande. Les pas une Ronéo. Dans ce cas, dire : polycopier.
Suisses romands. — Finale en -and, -ande.
ronfler v. i. Avec un seul f. De même : ronflant,
roman-feuilleton n. m. En deux mots, avec un ronflement, ronfleur.
trait d’union. — PI. : des romans-feuilletons.
rongé, ée Participe passé de ronger. On dit le
roman-fleuve n. m. En deux mots, avec un trait plus souvent rongé par les vers, parfois rongé
d’union. — PI. : des romans-fleuves. des vers, rarement rongé aux vers.
RONRON 692

ronron n. m. En un seul mot, sans trait d’union. 4 On dira : une rose moussue, plutôt que une
— Deux n dans les dérivés : ronronnement, rose mousseuse.
ronronner.
5 Sans trait d’union : rose trémière (des roses
trémières), rose pompon > pompon.
ronron, ronronnement On dit plutôt : Le
ronron du chat. Le ronronnement du moteur. 6 Adjectivement, rose employé seul s’accorde :
Au figuré, on dit : Le ronron de la vie Des robes roses. — Reste invariable s’il est
quotidienne. Le ronron magique des alexandrins accompagné d’un autre mot précisant la
classiques. nuance ; Des robes rose clair. Des tentures rose
vif. Des tissus rose corail Le trait d’union ne
rôntgen n. m. Unité de quantité de rayonnement. s’emploie que si l’autre mot est un adjectif de
— Prononciation : [Rœntgen]. — PI. : des couleur : Des tissus rose-orangé. — Invariable
rontgens [-gen]. T Eviter la graphie *roentgen. quand un autre adjectif de couleur est joint par
— Dérivé (en un seul mot) : rontgenthérapie et: Des décors rose et bleu.
[RœntgenteRapi].
7 Le rose (= la couleur rose). Prend la marque
roquefort n. m. Avec un R majuscule : du du pluriel : Toute la gamme des roses et des
fromage de Roquefort. — Avec un r minuscule : jaunes.
du roquefort (Un morceau de roquefort. Manger
du roquefort). rose, rosace > rosace.

roquette n. f. Fusée tactique. — On évitera la rosé, ée adj. S’accorde en nombre et en genre ;


graphie anglaise rocket. Des teintes rosées.

rorqual n. m. Mammifère marin. T Prononcia¬ rosse n. f ou adj. Comme nom, toujours féminin,
tion : [RORkwal], avec [kw]. — PI. ; des même appliqué à un homme : Ce surveillant,
rorquals. c’est une rosse l — Dérivés: rossard, arde,
rosserie.
rosace, rose En architecture, ces deux noms
féminins ne sont pas synonymes. rossignol n. m. Finale en -ol
1 rose Grande baie circulaire, à remplage de
pierre, qui orne la façade principale ou les rossinante n. f. (familier) Mauvais cheval. —
façades de transept d’une église ou d’une Finale en -ante.
cathédrale gothique : La grande rose d’une
cathédrale est située au milieu de la façade rostre n. m. Eperon de navire romain. — Avec
principale. R majuscule : les Rostres, tribune des orateurs,
sur le Forum. — Dérivé ; rostral, ale, aux.
2 rosace Baie circulaire analogue à la rose,
mais plus petite et située ailleurs qu’au milieu
rot, rôt Ne pas écrire un rot (action de roter)
d’une façade : Les rosaces des portails de la
comme un rôt (un rôti).
cathédrale de Reims.

rosaire n. m. Prière. — Finale en -aire. rotatoire adj. Finale en -oire, même au mas¬
culin : Le sens rotatoire.
rosat adj. Fait avec des roses. T Toujours
invariable : Des onguents rosat. De la pommade rote [RDt] n. f. Tribunal de la curie romaine. —
rosat. Avec un r minuscule : La rote s’est réunie.

rosâtre adj. Attention à l’accent circonflexe. roter [aote] v. i. Lâcher un rot. — Avec un seul
t et sans accent circonflexe.
rosbif n. m. Seule graphie correcte. — On évitera
*roast-beef, *roastbeef, *rosbeef. rotin n. m. Au singulier dans : des meubles, des
fauteuils de rotin. — L’arbre qui fournit le rotin
rose n. f. ou n. m. ou adj. Expressions et accord. est le rotang.

1 Avec rose, au singulier : un teint de rose,


rôtir V. t. ou y. i. Avec un accent circonflexe,
l’aurore aux doigts de rose.
comme les dérivés rôti, rôtie, rôtissage, rôtisse¬
2 Avec rose au singulier : eau de rose, roman rie, rôtisseur, rôtissoire. Malgré la présence de
à l’eau de rose. —Avec rose au pluriel : confiture cet accent circonflexe et malgré les diction¬
de roses, essence de roses, huile de roses. naires, (qui indiquent pour ces mots une
prononciation avec o fermé [ro], la prononcia¬
3 On prononce (découvrir le) pot aux roses tion parisienne a adopté l’o ouvert [ro], qui est
[potoROz].
la plus normale de nos jours.
693 ROTURE

roture Avec un seul t De même : roturier, ière. roi^eaud, aude adj. Attention au e après le g.
Finale en -aud, aude
roucouler v. i. Avec un seul c et un seul L De
même : roucoulade, roucoulement, roucouleur. rouge-gorge n. m. Oiseau. — PI. : des rouges-
gorges.
roué, rouet Ne pas écrire ce gamin est roué [uwe]
(rusé) ni les roués du Régent comme un rouet rougeoiement n. m. Attention au e muet
[Rwe] (machine à filer). intérieur.

rouennais, aise adj. ou n. De la ville de Rouen : roi^eole n. f. Attention au e muet intérieur.


La population rouennaise. Les Rouennais. — Finale en -oU, avec un seul L — Dérivé:
Prononciation : [awane, ez]. rougeoleux.
rouennerie n. f. Etoffe. — Prononciation: rougeoyant, ante [Ruswajô, ât] adj. Attention
[awanai]. — Dérivé : rouennier [swanje]. au e muet intérieur.

rouet, roué > roué. rougeoyer [Ruswaje] v. i. Conjug. 21. Change


y en. i devant un e muet: il rougeoie, il
rouf n. m. Superstructure sur le pont d’un navire. rougeoiera.
— On évitera la graphie roof.
rouge-queue n. m. Oiseau. — PI. : des rouges-
rouflaquette n. f. Avec un seul f. queues.
rouge adj. ou n. Accord et emploi de la rouget n. m. Poisson. — Sans trait d’union:
majuscule. rouget barbet (des rougets barbets), rouget
1 Comme adjectif, employé seul, prend la grondin (des rougets grondins).
marque du pluriel : Des autobus rouges.
rouille n. f. ou adj. Comme adjectif de couleur,
2 Comme adjectif, employé avec un autre toujours invariable : des chandails rouille
adjectif ou suivi d’un nom qui indique une
nuance de rouge, reste toujours invariable : Des rouir v. i. ou v. t. Le lin rouit On rouit le lin
robes rouge vif. Des corsages rouge cerise Des dans les rivières. — Dérivés : roui n. m. (sentir
manteaux rouge brunâtre Dans les exemples le roui), rouissage rouissoir.
ci-dessus, pas de trait d’union, car le sep)nd
mot (vif, cerise..) n’est pas un adjectif de roulis n. m. Finale en -is.
couleur, mais indique une nuance. En revanche,
on écrit avec un trait d’union (et en maintenant
roulis, tangage > tangage.
l’invariabUité) : Des costumes brun-rouge. Des
soieries rouge-orangé roulotte n. f Finale en -otte avec deux t De
3 Comme adjectif, joint par et à un autre même: roulotter.
adjectif de couleur, reste invariable : Des
drapeaux portugais, vert et rouge décoraient les round n. m. Anglicisme de la langue de la boxe.
façades. Des autobus rouge et blanc La graphie — Prononciat^ : [Rund] ou, plus rarement,
des autobus rouges et blancs supposerait qu’il [Rawnd]. — PI. : des rounds. — Equivalent
y eût certains autobus rouges et d’autres blancs. ftançais : reprise.
— En revanche, on écrit rouge avec la marque
du pluriel quand rouge est Joint par et à un rouspéter v. i. Conjug. 11. Je rouspète, mais je
adjec^ qui n’est pas un adjectif de couleur : rouspéterai, je rouspéterais. — Dénvés : rouspé¬
Des visages rouges et bouffis. tance, rouspéteur.
4 Employé comme nom (= la couleur rouge),
roussfttre adj. Attention à l’accent circonflexe.
prend la marque du pluriel : Les rouges
profonds de ce peintre — On écrit : Chauffer
rousserolle n. f. Oiseau. — Finale en -olk, avec
au rouge blanc (sans trait d’umon).
deux L
5 Employé comme adverbe, reste invariable :
Ils voient rouge Elles se sont fâchées tout rouge roussi n. m. Sentir le roussi — Finale en -ù
6 En général avec un r minuscule : les rougee
les communistes, les révolutionnaires (familier). 1. roussin n. m. Cheval. — Finale en -in,

roogefttre adj. Attention au e après le g et à 2. roussin n. m. (argot; vieilli) Policier. —


l’accent circonflexe. Finale en -in.
ROUTINE 694

routine n. f. L’anglicisme mission de routine, rudoiement n. m. Attention à Ve muet intérieur.


employé dans la langue de l’aviation, désire
une série d’opérations de reconnaissance, r^é- rudoyer v. t. Conjug. 21. Change y en i devant
tées pendant une assez longue durée et destinées un e muet : il rudoie, il rudoiera. — Attention
à suivre l’évolution des préparatifs de l’ennemi. au i après y à la première et à la deuxième
— On évitera de dire opération de routine, personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
mission de routine pour désigner une opération, du subjonctif présent : (que) nous rudoyions,
une mission banale, habituelle. (que) vous rudoyiez

rouvre n. m. Le rouvre ou le chêne rouvre (sans 1. rue n. f Voie dans une ville.
trait d’union). — Dérivés : rouvraie.
I Orthographe des noms de mes, d’avenues,
rouvrir v. t. ou v. i. T On dit rouvrir et non de places, etc.
*réouvrir, mais réouverture et non *rouverture. 1 Quand la dénomination est constituée par
un adjectif, celui-ci prend la majuscule : rue
royal, ale, aux [awajal, al, o] adj. Masculin Neuve, place Royale.
pluriel en -aux: Les officiers royaux. —
Dérivés ; royalement [awajalmâ], royalisme 2 Pas de trait d’union entre le mot rue,
[Rwajalism(a)], royaliste [Kwajalist(a)]. avenue, place, etc. et la dénomination : .la place
des Vosges, la rue de la Poste, l'avenue de la
royalties n. f. pl. (anglicisme) Prononciation : Gare.
[Rwajalti]. — Le singulier royalty [-ti] est rare. 3 Traits d’union entre les éléments de la
— Pour remplacer cet anglicisme, on tend dénomination propre : place Victor-Hugo, rue
actuellement à employer, selon le cas, l’un des du Commandant-Lenoir, avenue du Général-
équivalents français redevance ou honoraires. de-Gaulle, square Anna-de-Noailles, place du
14-Juillet, rue du Marché-Vieux, rue du Pont-
ruban n. m. Un seul n dans les dérivés rubané, Neuf, rue du Pont-Saint-Antoine.
rubanerie, rubanier, ière, mais deux n dans le
verbe enrubanner. II Emploi de la préposition. On dira : Il habite
rue Balzac, et non *dans la rue Balzac. De
rubéole n. f. Finale en -oie avec un seul L — même ; Quelle rue habitez-vous ? et non *Dans
Dérivés : rubéoleux, rubéolique. quelle rue... — En revanche, on dit très bien :
Les enfants jouent dans la rue.
rubicond, onde adj. Ne pas écrire rubicond, qui
a le visage trop rouge (Un bon vivant, gras et 2. rue n. f Plante.
rubicond), comme le Rubicon, fleuve d’Italie
(Franchir le Rubicon). ruffian n. f. Avec deux f.

rubis [Rybi] n. m. Pierre précieuse.—Finale en -is. rugby n. m. Prononciation : [nygbi]. On évitera


la prononciation méridionale *[Rybi].
rubrique n. f. Dans la langue surveillée on
évitera ; J'ai lu cela *dans la rubrique des sports, rugbyman n. m. Faux anglicisme. Le mot
*dans la rubrique littéraire. On préférera sous n’existe pas en anglais. — Prononciation :
la rubrique des sports, etc. (tour le plus correct) [Rygbiman]. — Pl. : des rugbymen [-men]. —
ou à la rubrique des sports, etc. (tour moins Pour éviter ce mot faussement anglais, on
conseillé, mais plus usuel). emploiera : Joueur de rugby.

ruche n. f S^s accent circonflexe. De même : rugueux adj. ou n. m. Avec -gu-, à la différence
ruché, ruchée, rucher. de rugosité.

niché, rucher Deux noms homophones. ruine n. f. Au sens propre, plutôt au pluriel dans
1 Un niché Bande de tissu plissé. lœ emplois libres : D'ici, vous voyez les ruines
d'un château fort. — Toujours au singulier
2 Un rucher Ensemble des ruches qui appar¬ dans ; menacer ruine, tomber en ruine, être en
tiennent à un même propriétaire. — Le lieu où ruine, château en ruine.
ces ruches sont installées.
ruisseler v. i. ou v. t. ind. Conjug. 13. Il ruisselle,
rudement adv. Familier au sens de « très » : il tvissellera, mais il ruisselait. — Dérivés :
Il est rudement bon, ce film ! ruisselant, ruissellement.

rudiment n. m. Pas de e après le L —Dérivé : rumsteck [nomstek] ou romsteck n. m. Les


rudimentaire.
deux graphies sont correctes. La plus fréquente
695 RUNABOUT

est rumsteck. — PI. : des rumstecks ou des rustre adj. ou n. Ne pas déformer en *ruste, sous
romstecks. l’influence de fruste.

runabout n. m. Anglicisme qui désigne un canot rut n. m. Période de l’accouplement. — Pronon¬


à moteur. — En un seul mot, sans trait d’union. ciation : [Ryt].
— Prononciation : [nœnabawt]. — PI. : des
runabouts [-bawt]. — Equivalents français : rutabaga n. m. Finale en -a.
vedette rapide, canot rapide, canot à moteur,
canot automobile. rutiler v. t. Le vrai sens originel est « être d’un
rouge éclatant » : Un bouquet de coquelicots
rutilait dans le vase. De nos jours, le sens usuel
ruse n. f. Avec s et sans accent circonflexe. De
est « briller d’un vif éclat, quelle que soit la
même : rusé, ruser.
couleur ». Ce sens moderne ne saurait être
considéré comme une faute wave. Cependant
rush n. m. (anglicisme) Prononciation : [nœ/]. on évitera d’employer rutiler c^uand l’objet
— PI. : des rushes [noej]. — Pour éviter cet décrit a des couleurs trop éloignées du rouge.
anglicisme, on emploiera le mot français ruée : On peut écrire : Dans la cuisine, les cuivres bien
La ruée des départs en vacances. astiqués rutilaient. On n’écrira pas : Une éme¬
raude rutilait à son doigt. Cette remarque vaut
russule Champignon. — Toujours féminin : La aussi pour les dérivés rutilance, rutilant,
russule charbonnière. rutilement.

Rustine n. f. Nom déposé, donc, en principe, rythme n. m. De nos jours, avec r et non avec
avec une majuscule. — PI. : des Rustines. *rh-. De même : rythmé, rythmer, rythmique.
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S
sa > son. saccager v. t. Avec deux c. De même : saccage,
saccageur.
sabbat n. m. Toujours avec un s minuscule : Le
repos du sabbat Les sorcières allaient au sabbat saccharose Genre, orthographe et prononciation.
— Finale en -at Deux b, comme dans le dérivé 1 T Toujours masculin : Le saccharose est
sabbatique. extrait de la betterave.

sablé, sableux, sablonneux Trois adjectifs à 2 Se prononce avec o fermé, [sakaaoz], mais
s’écrit sans accent circonflexe. Le groupe -cch- se
bien distinguer.
1 sablé, ée Que l’on a recouvert de sable : Cour
S nce [k], comme dans les mots de la même
e : saccharose [sakaaaz] n. f, saccharate
sablée. [sakaaat] n. m., saccharifère [sakasifea], etc.
2 sableux, ense Qui contient du sable ; De Veau
sableuse et trouble. — Qui est de la nature du sacerdotal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
sable : Une terre trop sableuse. On dit plutôt, -aux : Les ornements sacerdotaux.
dans ce sens : sablonneux.
sache Q^e je sache, je ne sache pas que > savoir
3 sablonneux, euse Qui est formé de sable : Un (III, 1 et 2).
terrain sablonneux. — Qui est naturellement
couvert de sable : Un chemin sablonneux. sacoche n. f. ▼ Avec un seul c.

sabord n. m. Finale en -ord. Dérivés : sabordage, sacquer > saquer.


saborder.
sacramental, aux n. m. Masculin pluriel en
sabot n. m. Finale en -ot — Un seul t dans les -aux. — Prononciation : [saknamâtal], avec
dérivés : sabotage, saboter, saboterie, saboteur, [mûj. De même: sacramentaire [sakaarnâ-
saboteuse, sabotier, sabotière. tea], sacramentel, elle [sakaamâtel, el].

sabre-baïonnette n. m. — PI. : des sabres- sacré, ée Attention à la place de cet adjectif.


baïonnettes. 1 Après le nom. Signifie « qui a un caractère
religieux, vénérable » : La colère sacrée d’un
sabretache n. f. Sac suspendu au ceinturon. — prophète.
En un seul mot, sans trait d’umon.
2 Avant le nom. Renforce famiUèrement un
sac n. m. Avec le complément toujours au terme : Quelle sacrée colère l (= quelle colère
singulier : des sacs à main, des^ sacs a malice. violente!). ▼ Exception: le Sacré Collège,
— Avec sac toujours au singulier : des courses l’ensemble des cardinaux.
en sac.
sacré-cœur n. m. Avec un 5 et un C majuscules :
saccade n. f. Avec deux c. De même : saccadé. le Sacré-Cœur, le Sacré-Cœur de Jésus. — Avec
SACREMENT 698

un S et un C majuscules ; le Sacré-Cœur, la les mots de la même famille : sagittal, ale, aux,


basilique du Sacré-Cœur, église de Paris. — sagitté, ée.
Avec un s et un c minuscules : un sacré-cœur
(des sacrés-cœurs), peinture, statuette ou em¬ saie [se] n. f. Manteau gaulois. — Au XVII'
blème (Des sacrés-cœurs sulpiciens en plâtre siècle, le mot était masculin, genre indiqué
colorié Les combattants de la Vendée portaient encore, à tort, par certains dictionnaires.
un sacré-cœur cousu sur leur vêtement).
saillir Verbe défectif. La conjugaison dépend du
sacrement n. m. Le saint sacrement > saint (3). sens.
1 Conjug. 25 (comme finir), à la forme
sacrificatoire adj. Finale en -oire, même au intransitive, au sens vieux de « s’élancer,
masculin ; Un rite sacrificatoire. jaillir » (L'eau saillit) ou à la forme transitive,
au sens de « couvrir la femelle » (L’étalon
sacripant n. m. Finale en -ant. — Ne pas saillit la jument). Ne s’emploie qu’à la troisième
déformer en *sacrispant personne du singulier ou du pluriel ; il saillit,
ils saillissent — Il saillissait ils saillissaient —
sacristain n. f. Finale en -ain. — Au féminin, Il saillit ils saillirent —Il saillira, ils sailliront
la forme sacristine est plus fréquente que — Il saillirait ils sailliraient — Impératif
sacristaine. inusité. — Qu’il saillisse, qu’ils saillissent —
Qu’il saillît qu’ils saillissent — Saillissant —
sac^s^t, ainte adj. En dehors du contexte Sailli, ie. — Auxiliaire avoir: L’étalon a sailli
historique (A Rome, les tribuns de la plèbe étaient la jument
sacro-saints), est toujours ironique : Les règles
sacro-saintes en usage dans les administrations l 2 Conjug. 41 à la forme intransitive au sens
de « avancer, faire saillie » : Une tourelle en
sacrum [saksom] n. m. (terme d’anatomie) PL : poivrière saillait sur le rempart Ne s’emploie
des sacrums. qu’à la troisième personne du singulier ou du
pluriel : il saille, ils saillent — Il saillait Us
sadique adj. ou n. T Les composés s’écrivent en saillaient — Passé simple inusité. — Il saillera,
un seul mot, sans trait d’union : sadomaso¬ ils sailleront — Il saluerait ils sailleraient —
chisme, sadomasochiste. Impératif inusité. — Çw’// saille, qu’ils saillent
— Subjonctif imparfait inusité. — Saillant —
safari n. m. Composés : safari-chasse (des safaris- Sailli (féminin et pluriel inusités). — Auxiliaire
chasses), safari-photo (des safaris-photos). avoir: Sous le choc, la planche avait sailli de
quelques centimètres. V S’emploie très rarement
safran n. m. Comme adjectif de couleur, toujours aux temps composés.
invariable : Des soieries safran. Des robes safran
clair. — Un seul n dans les dérivés ; safrané, sain, saine adj. Dans l’expression sain et sauf,
ée, safraner, safranier, safranière. on ne fait pas la liaison au pluriel : Ils sont sains
et saufs [sêesof].
saga n. f. Au sens propre, désigne une épopée
Scandinave du Moyen Age. L’emploi du mot saindoux n. m. Finale en -oux, même au singulier.
pour désigner l’histoire d’une famille ou d’un
personnage œt une extension quelque peu sainfoin n. m. Ne pas écrire *saint-foin.
abusive et prétentieuse.
saint, sainte adj. Orthographe des expressions.
sagace adj. Finale en -ace. — Dérivé : sagacité 1 Les noms de saints Quand l’expression dé¬
signe une personne canonisée par l’Eglise, on
sagaie [sage] n. f. La forme zagaie est sortie de écrit saint avec s minuscule et on ne met pas le
l’usage. trait d’umon : Selon la traditiort saint Pierre fut
le premier pape. C’est à Lyon que sainte Blattaine
sage adj. ou n. m. Avec deux fois S majuscule : subit le martyre. Jésus fut baptisé par saint
les Sept Sages, les Sept Sages de la Grèce. Jean-Baptiste. — De même : Ils invoquèrent
saint Michel Archange. — On écrit cependant
sage-femme n. f. — PI. ; des sages-femmes. avec un S majuscule : La Sainte Vierge et parfois
Saint Louis (quand il s’agit de Louis IX, roi de
1. sa^ttaire n. m. (vieux) Archer. — Avec S Frmice). — On écrit traditionnellement : Im
majuscule : le Sagittaire, constellation, signe du sainte Famille. Les saints apôtres. Les saints
zodiaque. anges. Les saints Innocents.
2 Les noms de fêtes, d’églises, de vüles, de
2. sagittaire n. f. Plante. — Avec deux t, comme
lieux, d’édifices. Avec un S majuscule et un
699 SAINT-BERNARD

trait d’union : Les feux de la Saint-Jean. L’été Saint-Office n. m. Avec S et O majuscules et


de la Saint-Martin. C’est demain la Sainte- un trait d’union.
Barbe. La cathédrale Saint-Jean, à Lyon. Il
entendit la messe à Sainte-Clotilde. Il habite à Saint-Père n. m. On écrit : Notre Très Saint-Père
Saint-Omer. Elle part pour Saint-Etienne. Il est le pape, le Très Saint-Père, le Saint-Père.
né à Sainte-Geneviève-des-Bois. Au n° 13 de la
rue Saint-Vincent. Le magasin est situé place saint-pierre n. m. Poisson. — Invariable : des
Saint-Sulpice. La gare Saint-Lazare. La biblio¬ saint-pierre.
thèque Sainte-Geneviève. Le lycée Saint-Louis.
La porte Saint-Martin. — De même : L ’ordre saint-simonien, ienne adj. ou n. Elément
de Saint-Michel, de Saint-Louis. L’herbe de saint- toujours invariable. Le second élément
Saint-Jean. Le feu Saint-Elme. Le feu Saint- varie en nombre et en genre : Les principes
Antoine. saint-simoniens. Les théories saint-simoniennes.
Les saint-simoniens. Une saint-simonienne. —
3 Avec un s minuscule et sans trait d’union :
De la même famille : saint-simonisme.
La sainte Bible. L’Ecriture sainte. La sainte
ampoule. Le saint chrême. Le saint ciboire. Les
saisie n. f. Avec un trait d’union : une saisie-arrêt
saintes espèces. Les saintes huiles. La sainte
(des saisies-arrêts), une saisie-brandon (des
messe. Les saintes reliques. Le saint sacrement
saisies-brandons), une saisie-gagerie (des saisies-
(mais la compagnie du Saint-Sacrement). Le
gageries).
saint sacrifice de la messe. La sainte table. De
même : La semaine sainte. Le jeudi saint. —
saison n. f. Avec un trait d’union ; marchand(e)
On écrit : La Terre sainte (la Palestine, pays
des quatre-saisons. — Dérivé, avec deux n :
où vécut Jésus). Les Lieux saints (les lieux où
Jésus a vécu et où ü a souffert), mais un lieu saisonnier, ière.
saint (lieu sacré), le saint lieu (l’église).
sajou > sapajou.
4 Avec un S majuscule et sans trait d’union :
La Sainte Face. Le Saint Empire romain salace adj. Orthographe et sens.
germanique.
1 Finale en -ace, avec c. Dérivé : salacité.
5 Avec un S majuscule et avec un trait d’union :
le Saint-Esprit (mais l’Esprit saint) Notre Très 2 Vient du latin salax, de la famille de salire
Saint-Père le pape. Le Très Saint-Père. Le Saint- (saillir, couvrir une femelle). Aucun rapport
Office. Le Saint-Siège. La Sainte-Alliance. avec sale, salaud, ni avec salé Au sens exact,
qualifie un individu très lubrique : Ce vieillard
saint-bemard n. m. Chien. — Invariable ; des salace fréquentait les mauvais lieux. Ne doit pas
qualifier une chose licencieuse (sens abusif dû
saint-bernard.
à l’attraction de salé). Pour qualifier ^ une
saint-cyrien n. m. Elève de l’école de Saint-Cyr. plaisanterie, une parole, etc., on préférera
graveleux, grivois, licencieux, leste, libre, salé:
T PI. : des saint-cyriens.
Une plaisanterie grivoise. Une parole graveleuse.
sainte-barbe n. f. Magasin à poudre. — PI. : des
salade n. f. Toujours au singuüer dans : des
saintes-barbes.
tomates en salade. — Avec le complément
toujours au pluriel : Une salade de concombres,
sainte nitouche > nitouche.
de tomates, de fruits, d’oranges.
Saint-Esprit n. m. Avec S et £ majuscules et
un trait d’union. En revanche : l’Esprit saint. salaire n. m. Au sens large, le mot salaire tend
à s’employer pour désigner, soit le salaire
sainteté n. f. Avec deux fois S majuscule. Sa proprement dit, soit les appointements, soit le
Sainteté (en abrégé S.S.), titre de respect, quand traitement, soit les gages. — L’usage précis
on parle du pape : S.S. le pape Jean-Paul IL distmgue les termes suivants pour les rémunéra¬
tions : le salaire (d’un ouvrier), les appointe¬
saint-frusquin n. m. (familier) Matériel, habille¬ ments (d’un employé ou d’un cadre), le traite¬
ment, mobilier. — Invariable ; des saint- ment (d’un fonctionnaire civil), la solde ou le
prêt (d’un militaire), les honoraires (d’un
frusquin.
médecin ou d’un avocat), les émoluments (d’un
greffier ou d’un huissier), les vacations (d’un
saint-galmier On écrit : des épaules en saint-
expert), le cachet (d’un acteur, d’un professeur
galmier, tombantes.
de musique), les gages (d’un domestique). Ce
dernier terme est très vieilli. On dit : Le salaire
saint-honoré n. m. Gâteau. — Invariable : des
(d’un'(e) employé(e) de maison).
saint-honoré.
SALAMANDRE 700

salamandre n. f. Animal. — Finale en -andre. salon n. m. Avec S majuscule ; le Salon nautique.


Le Salon de l’automobile. Le Salon des arts
salami n. m. Finale en -i. — PI. : des salamis. ménagers ou les Arts ménagers. — Avec un s
minuscule : le salon d’Apollon (au Louvre). —
salant adj. m. Sans trait d’union : un marais Avec un S majuscule : le Salon carré. — Deux
salant (des marais salants). n dans les dérivés : salonnard, salonnier.

sale adj. Place de l’adjectif. salpêtre n. m. Avec accent circonflexe. De


même : salpêtrage, salpêtrer, salpêtreux,
1 Après le nom. Signifie « malpropre » : Un
Salpêtrière.
individu sale. Un chien sale. Un travail sale. Un
coin sale.
Salpêtrière n. f Avec 5 majuscule : la Salpê¬
2 Avant le nom. Equivaut (familièrement) à trière, hôpital de Paris.
« méprisable, désagréable, méchant, malhon¬
nête, dangereux » : Un sale individu. Un sale salpingite n. f. Maladie. — Pas de y.
chien. Un sale travail. Un sale coin.
salsifis [salsifi] n. m. Plante, légume. — Finale
salé n. m. Sans trait d’union : du petit salé. en -fs.
salicyli^ue adj. Attention à la place de Vy. — salut n. m. Finale en -ut — Avec A majuscule
Dérive: salicylate. et s minuscule : l’Armée du salut
salin, saline, marais salant Ces trois noms ne salvateur adj. (littéraire) Qui sauve. — Le
sont pas synonymes. féminin salvatrice sert parfois de féminin à
1 Un marais salant Terme générique. S’em¬ sauveur: Une intervention salvatrice.
ploie plus spécialement pour dœigner les exploi¬
tations de sel marin de la côte atlantique (Loire- samedi n. m. Toujours avec une minuscule :
Atlantique, Vendée, Charente-Maritime). Aujourd’hui, samedi 14 janvier. — On écrit :
Le samedi saint
2 Un salin Désigne un marais salant du littoral
méditerranéen (bas Languedoc).
samouraï n. m. Avec tréma sur le t —
3 Une saline Exploitation dans laquelle on Prononciation : [samusaj]. — PI. : des samou¬
produit du sel par évaporation d’une saumure raïs [-aaj]. — Il existe une forme plus rare,
de sel gemme ou par traitement direct du sel samurai [samuRaj"], sans tréma et invariable :
gemme : Les salines de Lorraine. V Ne doit des samurai
jamais s’employer pour désigner un marais
salant ou un salin. samovar n. m. T Finale en -ar. — PI. : des
samovars.
salle n. f Local. — Avec deux L Ne pas écrire
comme sale, malpropre. samoyède adj. ou n. Prononciation : [samojed].
1 Avec le complément au singulier : salle de — Attention à la majuscule : Les Samoyèdes.
bain (plutôt que salle de bains), salle de bal, salle La ^pulation samoyède. — N. m. Le sa-
de classe, mile de danse, salle d’eau, salle d’étude, moyèae : langue.
salle de jeu, salle de séjour, salle de spectacle.
sanatorium [sanatDRbm] n. m. — PI. ; des
2 Avec le complément au pluriel : salle sanatoriums. — Abréviation familière : un sana
d’armes, salle de concerts, salle de conférences. (des sanas).
3 Usage flottant : salle d’audience ou salle
d’audiences. sanction n. f. Est admis de nos jours au sens
de « pénalité, peine, punition » : Ce fonction¬
4 Avec un trait d’union : la grand-salle (des naire a été l’objet de sanctions administratives
grand-salles).
en raison de ses manquements à la discipline.
salmigondis [salmigSdi] n. m. (familier) Mé¬
sanctionner v. t. Au sens exact, signifie « don¬
lange confus. — Finale en -fs.
ner force exécutoire à un acte, à une décision »
(Louis XVI refusa de sanctionner le décret sur
salmis [salmi] n. m. Ragoût de gibier ou de les prêtres réfractaires, en 1792) ou bien
volaille. — Finale en -fs. — Avec le complé¬ « entériner, accepter » (L’usage a sanctionné
ment au singulier : salmis de bécasse, de pintade. l’orthographe francisée << référendum »). — Le
saloir n. m. Finale en -oir.
sens usuel (Sanctionner un délit, un coupable)
est critiqué. Dans la langue très surveillée, on
701 SANCTl'AIRE

préférera prendre des sanctions contre, infliger peut pas faire sans (au heu de il ne peut pas
des sanctions à, châtier, condamner, frapper s’en passer). J’avais un imperméable, mais je suis
d’une peine, punir, surtout si le complément parti sans (au lieu de je l'ai oublié, je ne l’ai
direct désigne une personne : Le gouvernement pas pris).
a promis que les coupables seraient châtiés ou
II Singulier ou pluriel. Sans peut être suivi
seraient punis, mieux que seraient sanctionnés.
d’un nom au singulier ou au pluriel. C’est
généralement le sens qui décide. On écrira : Une
sanctuaire n. m. Attention à l’anglicisme qui botte sans couvercle (puisqu’une boîte a un seul
consiste à employer ce mot dans le sens de couvercle), mais un gilet sans manches
refuge, asile, endroit le mieux protégé, dans des (puisqu’un gilet a deux manches). Parfois
phrases telles que : Cette province étrangère l’usage impose le singulier (Il nous accuse sans
frontalière est à la fois la base d’opérations et preuve) ou le pluriel (Un ménage sans enfants).
le sanctuaire des terroristes. Le haut commande¬
ment a refusé jusqu’à présent de bombarder les ITT Sans aucun, sans nul, sans personne, sans
villes du sanctuaire ennemi rien, sans jamais, etc. Il n’est pas incorrect de
cumuler sans et un autre mot négatif : Il vit
sandale n. f. Avec -an. De même : sandalette. seul sans aucun ami II a réussi sans l’aide de
personne. Il passa sans rien remarquer. Elle
sandwich n. m. T Bien prononcer [sddwitj], répétait les memes conseils, sans jamais se lasser.
et non *[sâdwij]. — PI. : des sandwiches ▼ Les tours *sans pas, *sans pas un sont
[-witj], plutôt que des sandwichs [-witj]. incorrects. On écrira : Il travaille sans assistant,
sans aucun assistant, et non *sans pas d’assis¬
sang n. m. Orthographe, prononciation et tant, *sans pas un assistant.
expressions. IV Sans + tour négatif, équivalant à une
1 Attention au -g final. affirmation. Bien interpréter ces expressions.
2 Le -g final est muet en liaison, sauf dans 1 Non sans + nom ou infinitif. Il a réussi,
quelques rares emplois figés : suer sang et eau non sans difficulté (= avec difficulté). Il nous
[sâkeo], prononcé d’ailleurs plutôt, de nos a raconté histoire, non sans oublier un épisode
jours, [sôeo]. Qu’un sang impur [sôképyH] (la pittoresque (= tout en oubliant un épisode...).
Marseillaise). Il nous a raconté l’histoire, non sans ajouter
quelques détails (= tout en ajoutant).
3 Sans trait d’union : animaux à sang chaud,
à sang froid, avoir le sang chaud, le sang vif 2 N’être pas sans + nom ou infinitif. Il n ’est
— Avec un trait d’union : avoir du sang-froid. pas sans argent (= il a de l’argent). Elle n’était
pas sans avoir remarqué que... (= elle avait bien
4 Pur sang, pur-sang > pur sang. remarqué que...). — Vous n’êtespas sans savoir
> savoir (IV).
sang-froid n. m. Avec un trait d’union.
3 Ne pas aller sans -p nom ou in^tif. Cette
adaptation n’ira pas sans difficulté (= elle se
sangloter v. i. ▼ Avec un seul t
fera difficilement). Ce projet ne va pas sans
sang-mêlé adj. ou n. Toujours invariable : Une rencontrer des objections (= rencontre des
sang-mêlé. Ces filles sont des sang-mêlé. objections).
V Sans... ni..., sans... et sans..., sans... ni sans...
sangsue n. f. Attention au g intérieur muet et Les deux premiers tours sont corrects et
à la finale en -ue. modernes ; Tout s’est passé sans retard ni perte
de temps. Un homme sans fortune et mns
sanguin, ine adj. ou n. Prononciation : [sôgê, relations. — Le tour ni... sans est archaïque
in], avec [g] et non *[gq]. De même : et littéraire : Ils vécurent sans soucis ni sans
sanguinaire [sâginen], sanguinolent, ente [sa- ambition. A éviter dans la langue écrite
ginôlô, ât]. ordinaire.
sanhédrin n. m. Assemblée juive, dans l’Mti-
VI San» que. Toujours suivi du subjonctif T
quité. — Avec un s minuscule : le sanhédrin, Après sans que, on évitera d’employer le ne
le grand sanhédrin, ▼ Bien prononcer [sa- explétif: Il ne se passe pas de jour sans qu’elle
commette une erreur, et non sans qu’elle *ne
nednl] et non *[s&edRê].
commette une erreur.
sans prép. Emploi et expressions. VII Expressions.
1 ▼ Le mot sans est une préposition. Ne pas 1 Sans doute > doute (I et II).
l’employer adverbialement. On évitera des
tours tels que : Il a besoin de ces livres, il ne 2 Sans égal > égal (I, 1 et 2).
SANS-ABRI 702

3 Sans pareil > pareil (4). santal n. m. Arbre ; bois ; parfum. — PI. : des
santals.
4 Sans presque, presque sans > presque
an. 4). santé n. f. Expressions.
sans-abri n. m. ou f. Invariable : des sans-abri. 1 On peut dire jouir d’une bonne santé, mais
non *iouir d’une mauvaise santé. Dire : avoir
sans-cœur n. m. ou f. Invariable : des sans-cœur. une mauvaise santé.
2 Avec raison et santé toujours au singulier ;
sanscrit > sanskrit.
pour raison de santé. T Ne pas dire *pour cause
de santé. En revanche, pour cause de maladie
sans-culotte n. m. — PI. : des sans-culottes. —
Dérivé ; sans-culottide n. f. (des sans-culottides). est correct.

sans façon, sans-façon Deux expressions à bien santon, centon > centon.
distinguer par la graphie.
saoudien, Saoudite > séoudien.
1 Sans façon (sans trait d’union) loc. adj. ou
adv. Simple, simplement. Des petites réceptions saoul > soûl.
sans façon Ils nous ont reçus sans façon, mieux
que sans façons. sapajou n. m. Singe. — La forme sajou est
2 sans-façon (avec un trait d’union) n. m. vieillie. — PI. : des sapajous.
Simplicité dans les manières : Son sans-façon
met tout le monde à l'aise. — Inusité au pluriel. sape n. f Avec un seul p. De même : sapement,
saper, sapeur.
sans-fil Attention au genre.
sapeur-pompier n. m. — PI. : des sapeurs-
1 La sans-fil La télégraphie ou la téléphonie pompiers.
sans fil (T.S.F.).
2 Un sans-fil Message transmis par T.S.F. — saphique adj. Strophe saphique. — Avec un seul
Invariable : des sans-fil. p, mais : Sapho ou Sappho (poétesse grecque).
— Avec un seul p : saphisme.
sans-filiste n. m. ou f. — PI. : des sans-filistes
saphir n. m. Pierre précieuse. — Finale en -ir,
sans-gêne adj. ou n. Invariable : Des procédés sans e.
sans-géne. Ces gens-là, quels sans-gêne l
sapin n. m. Un seul n dans les dérivés : sapine,
sanskrit, ite n. m. ou adj. Le sanskrit. La langue sapinette, sapinière.
mnskrite. — On préférera la graphie sanskrit
à sanscrit. De même : sanskritique, sanskri¬ sa^naire n. f. Plante. — De la même famille
tisme, sanskritiste, plutôt que sanscritique, (latin sapo, savon) : saponifiable, saponifica¬
sanscritisme, sanscritiste. tion, saponifier, saponine.

sans-le-sou n. m. ou f. Invariable : des sans-le-sou. saquer v. t. (familier) Saquer un candidat,


un employé. — On évitera la graphie
sans-logis n. m. ou f. Invariable : des sans-logis. sacquer.

sansonnet n. m. Oiseau. — Avec deux n et finale sarabande n. f Avec un seul r.


en -et.
sarbacane, barbacane > barbacane.
sans-parti n. m. ou f. Invariable : des sans-parti
sarcloir n. m. Outil. — Finale en -oir.
sans-patrie n. m. ou f. Invariable : des sans-
patrie.
sarcome [sankom] n. m. Tumeur. — Pas
d’accent circonflexe. — Dérivé : sarcomateux,
sans-soin n. m. ou f. Invariable : des sans-soin. euse [sankomato, bz].

sans-souci n. m. ou f. ou adj. Invariable: Des sardane n. f. Danse. — Finale en -ane, avec un


sans-souci Elles sont très sans-souci seul n.
sans-travail n. m. ou f. Invariable : des sans- sardonique adj. Avec un seul n. De même:
travail.
sardoniquement.
703 SARGASSE

sargasse n. f. Algue. — Avec un S majuscule : II Constructions.


la mer des Sargasses. 1 Transitif direct. Au sens de « contenter,
assouvir » ; Cette réponse satisfait-elle notre
sarigue Animal. — De nos jours, presque associé ? Il voulait satisfaire son caprice. —
toujours féminin ; La sarigue laineuse.
Satisfaire un créancier, le payer.
sarmeot n. m. Finale en -ent. — Dérivé : 2 Transitif indirect avec à. Au sens de
sarmenteux. « s’acquitter d’une obligation » : Chacun doit
satisfaire à ses engagements.
1. sarrasin, ine adj. ou n. La flotte sarrasine.
Les Sarrasins d’Espagne. — Avec deux r. T satisfaisant, ante adj. Prononciation : [sa-
Avec s et non *z. tisfazâ, ât].

2. sarrasin n. m. Blé. — Avec deux r. T Avec satisfait, aite adj. Se construit avec de suivi d’un
s et non *z nom ou d’un infinitif ou avec que suivi du
subjonctif ; Je suis satisfait du résultat. Je suis
sarrau n. m. Vêtement. — Avec deux r et finale satisfait d’apprendre ce succès. Je suis satisfait
en -au. T PI. : des sarraus, avec -s. que les résultats soient bons. T On évitera
satisfait de ce que (suivi de l’indicatiQ : Je suis
sas n. m. Tamis ; écluse ; espace d’isolement. — satisfait de ce que vous avez réussi. Cette
▼ Prononciation : [sa], le -s est muet. — construction peut être ambiguë et elle est
Dérivés ; sasser, sasseur. considérée comme peu correcte.

satané, ée adj. Avec un seul n. De même : satisfecit n. m. Mot latin non francisé. —
satanique, sataniquement, satanisme. Prononciation : [satisfesit]. — Invariable : des
satisfecit. V Pas d’accent sur le e.
satellite n. m. Avec deux L De même ; satellisa¬
tion, satelliser. satrape n. m. Gouverileur de province, dans la
Perse antique. — Avec un seul p. De même :
satiété n. f. ▼ Prononciation : [sasjete]. satrapie.

satire, satyre Deux noms à bien distinguer. satumale n. f Au pluriel, avec s minuscule : les
1 Une satire Poème ou écrit qui constitue une saturnales, fête romaine. — Au singulier : une
critique ; Ce roman est une satire amusante des satumale, fête licencieuse.
milieux politiques. — Dérivés : satirique (un
roman satirique), satiriquement, satiriser (criti¬ satyre, satire > satire,
quer par une satire), satiriste (auteur de satires).
satyrique, satirique > satirique.
2 Un satyre Divinité sylvestre à pieds de bouc ;
Les satyres suivaient le cortège de Dionysos. — saucisse n. f. Avec c, puis -ss-. De meme :
Individu libidineux, exhibitionniste : La police saucisson.
vient d’arrêter le satyre du jardin public. —
Champignon. — Papillon. — Dérivés : sa- 1. sauf adj. Féminin ; sauve. — Sain et sauf >
tyriasis [satinjazis] n. m. (exagération patholo¬ sain.
gique du désir sexuel, chez l’homme), satyrique
(le drame satyrique, genre littéraire grec). 2. sauf prép. Emploi et expressions.
1 Toujours invariable : Ils étaient tous venus,
satirique, satyrique Ne pas écrire un ^)eme,
sauf les deux frères malades. Tous sont partis,
un roman satirique, qui constitue une critique,
comme un drame satyrique, pièce de théâtre sauf elle.
grecque dont les personnages étaient des 2 On écrit : sauf erreur ou omission (au
satyres, divinités à pieds de bouc. singulier).
3 Sauf votre respect > respect (4).
satiriser, satiriste > satire.
4 Sauf que. Signifie « à cette réserve que » et
satisfaire Conjugaison et constructions. se construit avec l’indicatif ; Tout s’est bien
passé, sauf que la discussion a été un peu vive.
I Conjug. 54 (comme faire). T La deuxième
▼ Ne doit pas s’employer au subjonctif, avec
personne du pluriel de l’indicatif présent et de
le sens de « à moins que ». On emploiera sauf
l’impératif est : (vous) satisfaites, comme (vous)
si: Il n’obtiendra rien, sauf sll fait des
faites. Eviter le barbarisme (vous) *satisfaisez.
concessions, et non *sauf qu’il fasse des
Attention à la prononciation : nous satisfaisons
concessions.
[satisfazS], je satisfaisais [satisfaze], etc.
SAUF-CONDUIT 704

sauf-conduit n. m. — PI. : des sauf-conduits. 1 Un saut-de-mouton Passage d’une route ou


d’une voie ferrée au-dessus d’une autre. — PI. :
sauge n. f. Plante. — Avec -au-. des sauts-de-mouton.
2 Le saute-mouton Jeu : Les enfants jouent à
saugrenu, ue adj. Une question saugrenue. — saute-mouton. — Inusité au pluriel.
Ne peut qualifier une personne. Ne pas écrire :
Un personnage *saugrenu. Préférer : bizarre, sauter v. i. ou v. t. Dans la langue soirée, on
étrange, ridicule ou, dans le registre familier, écrira ; Il sauta de son lit ou II sauta a bas du
farfelu. lit, plutôt que en bas de son lit, au bas de son
lit > bas 3 (5).
saumâtre adj. Correct, quoique très légèrement
familier, au sens figuré : Une plaisanterie saum⬠sauternes n. m. Avec -s final. — Avec s
tre, désagréable. — Nettement familier dans minuscule : du sauternes (Boire du sauternes
l’expression la trouver saumâtre. ▼ Au sens Une bouteille de sauternes), — Avec S majus¬
propre, eau saumâtre désigne une eau qui est un cule : du vin de Sauternes.
mélange d’eau douce et d’eau de mer et qui est
donc une eau salée : L ’eau saumâtre des estuaires saute-ruisseau n. m. — Invariable : des saute-
et des lagunes. N’est pas synonyme de sale, ruisseau.
trouble, verdâtre. On évitera donc les emplois
impropres tels que : L ’eau saumâtre d’une mare, sautoir n. m. Finale en -oir,
d’un égout. L ’eau saumâtre et polluée de la Seine.
sauvage adj. T On évitera l’anglicisme qui
saumon n. m. Invariable comme adjectif de consiste à employer sauvage (traduction de wild)
couleur : Des robes saumon. Des corsages rose au sens de improvisé, inorganisé, illégal, spon¬
saumon (sans trait d’union). ▼ Les dérivés ne tané, irrégulier, sans plan, etc. On écrira : Une
prennent qu’un seul n : saumoné, saumoneau crèche improvisée. Une grève spontanée. Un urba¬
(des saumoneaux). nisme sans plan. Des constructions illégales, et
non une crèche sauvage, une grève sauvage, etc.
sauna Toujours masculin : Un sauna luxueux.
sauvageon n. m. Enfant qui a grandi sans
saunage n. m. Sans trait d’union -.faux saunage. éducation. — Deux n dans le féminin sauva¬
De même : faux saunier. geonne ; Une petite sauvageonne.

saupoudrer v. t. Forme, sens, construction. sauvegarder v. t. En un seul mot, sans trait


1 T Ne pas déformer en * saupoudrer. — d’umon. — De même : sauvegarde.
Dérivés, toujours en sau-: saupoudrage, sau-
poudreur, euse, saupoudroir. sauve qm peut 1, sauve-qui-peut Deux expres¬
sions à bien distinguer par la graphie.
2 L’élément sau- se rattache au latin sal, sel.
Le verbe, à l’origine, signifiait « poudrer en 1 sauve qui peut ! (sans trait d’union) Consti¬
versant du sel ». De? nos jours, le sens tue une phrase : On entendit crier: «Sauve qui
peut/»
étymologique est oublié. Ce n’est pas un
pléonasme de dire saupoudrer de sel ni une 2 Un sauve-qui-peut (avec deux traits d’union)
impropriété de dire saupoudrer de sucre, de Nom masculin invariable : Ce fut un sauve-qui-
farine, de sable, etc. peut général. Des sauve-qui-peut
3 Saupoudrer de. Construction correcte, à préfé¬
sauveteur n. m. Pas de féminin : Cette femme
rer à saupoudrer *avec : Elle saupoudra de sucre fut son sauveteur.
la tarte aux prunes, mieux que avec du sucre.
sauveur n. m. ou adj. Emploi de la majuscule
saur adj. m. Des harengs saurs. —Se prononce et féminin.
[sDs], avec o ouvert, mais s’écrit avec -au-.
Dérivés : saurage, saurer, sauret, saurin, sauris 1 Avec 5 majuscule : le Sauveur (sans complé¬
[sDRi] n. m. (saumure), saurissage, saurisser, ment de nom), Jésus-Christ. — Avec s minus¬
saurisseur. cule : Jésus-Christ sauveur des hommes.
2 Comme nom, n’a pas de féminin : Cette
saut-de-lit n. m. — PI. : des sauts-de-lit.
fernme fut son sauveur. — Dans l’emploi
adjectif, on emploie parfois le féminin sal¬
saut-de-loup n. m. — PI. : des sauts-de-loup. vatrice: Une intervention salvatrice.
saut-dt!-mouton, saute-mouton Deux noms savamment adv. Finale en -amment (vient de
composes masculins à bien distinguer. savant).
705 SAVANE

savane n. f. Finale en -ane, avec un seul n. ploi des autres personne (qu’on sache, que nous
sachions) est critiqué et doit être évité. (3ette
savant adj. ou n. Dans l’emploi adjectif, le locution figée appartient à la langue écrite un
féminin est toujours savante : Cette femme est peu recherchée. C’est une affirmation atténuée
très savante. — Dans l’emploi substantif, on dit qui indique que l’on n’est pas absolument sûr
un savant en parlant d’une femme qui a fait de ce que l’on avance (== à ma connaissance).
des découvertes, qui est une spécialiste érudite : T Ne doit s’employer que pour accompagner
Marie Curie fut un très grand savant. La forme une proposition négative ; Cet auteur n’a écrit
une savante s’emploie seulement par plaisante¬ aucun roman historique, que je sache. On
rie : Toutes les filles vont à la faculté, elles évitera donc d’écrire, par exemple : Renan est
veulent devenir des savantes l un historien, que je sache.
2 Je ne sache (pas). Ce tour, comme le
savarin, navarin > navarin.
précédent, ne s’emploie guère qu’à la première
personne du singulier. Il s’emploie dans le
savate n. f. Finale en -ate, avec un seul t. — même registre et avec la même valeur. Peut être
Dérivé : savetier. suivi d’une proposition au subjonctif introduite
par que ou bien d’un pronom indéfini ; Je ne
savoir v. t. Conjugaison, sens, expressions. sache pas ^ue Tite-Live ait écrit des vers (= à
I Conjug. 10. Je sais, tu sais. Usait, nous savons, ma connaissance, Tite-Live n’a pas écrit de
vous savez, ils savent. — Je savais. — Je sus. vers). Je ne sache personne qui soit plus habile
— Je saurai — Je saurais. — Sache, sachons, que lui Je ne sache rien de plus beau que ces
sachez — Que je sache. — Subjonctif imparfait vers-là.
inusité, sauf à la troisième personne du singulier IV Vous n’êtes pas sans savoir que (= vous
qu'il sût. — Sachant. — Su, sue. V On évitera savez bien que). Vous n 'êtes pas sans savoir que
les formes du subjonctif imparfait autre que l’hiver breton est très doux, v Ne pas déformer
qu’il sût, en raison de l’homophonie avec les en vous n’êtes pas sans ignorer que, faute
formes du verbe sucer : que je susse/que je suce, fréquente. Cette tournure fautive signifie
etc. « vous ignorez bien que » et dit le contraire
n Sens du verbe. de ce que l’on veut exprimer.

1 Savoir, connaître > connaître (III). V Comme tu sais, comme tu le sais. Ces deux
tou^s sont corrects. Le second est d’un ton un
2 Je sais un pays merveilleux (= je connais peu plus soutenu. De même, on peut dire : Si
l’existence d’un pays merveilleux), (je tour est j’avais su ou Si je l’avais su.
correct, mais littéraire. Dans la langue cou¬
rante, on dit : Je connais un pays merveilleux. VI A savoir, savoir. Ces formules introduisent
une énumération ou une explication. La pre¬
3 Savoir, pouvoir. On évitera l’emploi de mière, à savoir, est plus soutenue, la seconde,
savoir au sens de pouvoir, faute courante en savoir, un peu familière: Il y eut, dans
Belgique notamment. On dira : Ma grand-mère l’Antiquité, trois grands capitaines, à savoir
est paralysée, elle ne peut pas marcher (et non Alexandre, Hannibal et César. Il faut faire
elle ne sait pas marcher). Ma voiture ne peut comme d’habitude, savoir: faire viser^ la de¬
pas démarrer (et non ne sait pas démarrer). On mande et l’envoyer au service intéressé. V Ne
distinguera : Louis est très robuste, mais il ne pas écrire à savoir comme (faire) assavoir >
sait pas nager (= il n’a pas appris à nager) et assavoir.
Jacques ne peut pas nager aujourd’hui, car il
est malade (= il a appris à nager, mais il est VII Savoir -f interrogation.
dans l’incapacité de nager). 1 Je ne sais à quel propos. A je ne sais quel
4 Je ne saurais, tu ne saurais... au sens^ de propos. I^ deux constructions sont correctes.
« Je ne pourrais, tu ne pourrais... » Malgré la C)n peut donc écrire indifféremment: Je l’ai
différence entre savoir et pouvoir (voir ci-dessus rencontré je ne sais dans quelle auberge ou Je
II, 3), le verbe savoir équivaut à « pouvoir », l’ai rencontré dans je ne sais quelle auberge.
au conditionnel à la forme négative avec ne 2 Je ne sais que dire. Je ne sais quoi dire
(généralement sans pas ni point) : Je ne saurais > que 2 (II).
accepter cette proposition (= je ne peux
accepter). On ne saurait tolérer un tel abus (= VIII Ce livre que je sais exister. Tour correct.
on ne peut tolérer). On peut écrire aussi Ce livre qui, je le sais, existe
(tour léger et usuel) ou Ce livre que je sais qui
III Que je sache, je ne sache pas que. existe (tour correct, mais recherché). On évitera
1 Que je sache. Ce tour ne s’emploie guère le tour discuté Ce livre *dont je sais qu’il existe
qu’à la première personne du singulier. L’em¬ > dont (IX), qui 1 (7).
SAVOIR-FAIRE 706

savoir-fsire n. m. Inusité au pluriel. scellé n. m. S’emploie surtout au pluriel. — On


dira : apposer les scellés, et non * poser les scellés.
savoir-vivre n. m. Inusité au pluriel.
sceller v. t. Sceller une lettre. Sceller un barreau.
savon n. m. Deux n dans les dérivés : savonnage, — Ne pas écrire comme seller (un cheval). —
savonner, savonnerie, savonnette, savonneux, Avec SC-. De même : scellage, scellé(s),
savonnier. scellement.

savoyard, arde adj. ou n. Attention à la scénario n. m. Avec sc- et accent aigu. — PI. :
majuscule : La population savoyarde. Les Sa¬ des scénarios (mot italien francisé). — Dérivé :
voyards. — Bien prononcer : [savwajaa, scénariste.
aadla)], et non ♦[savajan, aadla)]. — Le
douWet savoisien, ienne est rare. scène n. f. Ne pas écrire la scène (d'un théâtre)
comme la Cène (dernier repas du Christ avant
sa^ète n. f. T Vient de l’espa^ol sainete, sa mort). — Dérivés : scénique, scéniquement,
Uttéralement « morceau de graisse », d’où scénologie.
« assaisonnement » (même famille que sain¬
doux). Aucun rapport avec scène. Ne pas écrire sceptique adj. ou n. Qui doute. V Ne pas écrire
*scénette. comme (fosse) septique. — Dérivé : scepticisme.

sayon n. m. Vêtement. — Prononciation : [sej5]. sceptre n. m. Avec sc-.


sbire n. m. (péjoratij) Policier. — Avec un seul r. schah > chah.
scalène adj. Un triangle scalène. V Ne pas dire
schako > shako.
triangle hcalèle.
schelem > chelem.
scalp n. m. Pas de -e final.

scalpel n. m. Finale en -el. schéma n. m. Avec sch-. De même ; schématique,


schématiquement, schématisation, schématiser.
scansion n. f. Action de scander. — Finale en
-sion. schérif, shérif, chérif > chérif.

scaphandre n. m. Avec -an-. De même : schisme [fism(3)] n. m. Avec sch-. De même :


scaphandrier. schismatique [/ismatik].

scapulaire adj. ou n. m. Finale en -aire. schiste [/ist(a)] n. m. Avec sch-. De même:


schisteux [fista], schistoïde [Jistaid].
scarabée Masculin, malgré la finale en -ée: Un
gros scarabée. schizophrène adj. ou n. Prononciation :
[skizofRen]. De la même famille : schizophré¬
scarifier v. t. ▼ Ne pas déformer en *sclarifier. nie [skizstReni], schizophrénique [skizofRe-
— Dérivés : scarifiage (de la terre), scarifica¬ nik], schizoïde [skizoid], schizoïdie [skizoidi],
teur, scarification (de la peau). schizothyme [skizotim], schizothymie
[skizotimi].
scarole n. f. Salade. T La forme escarole est
populaire. A éviter. schlague [Jlag] n. f. Mener à la schlague. —
Avec sch-.
scatologie n. f. Avec un seul t De même:
scatologique, scatophage, scatophile. schlitte [jlit] n. f. Traîneau des bûcherons des
Vosges. — Avec sch- et deux t De même :
sceau n. m. Gichet. — Ne pas écrire comme saut schlittage [Jlita3], schlitter [Jlite], schlitteur
(action de sauter), seau (récipient), sot (imbé¬ LflitœR].
cile). — Avec g minuscule et 5 majuscule : le
garde des Sceaux. schnaps n. m. Eau-de-vie. — Avec sch-. —
Prononciation : [fnaps], au pluriel comme au
sceau-de-salomon n. m. Plante. — Avec deux singuher.
fois s minuscule. — PI. : des sceaux-de-salomon.
schooner n. m. Goélette. — Prononciation :
scélérçt, ate adj ou n. Avec sc-. De même : [skunER] ou [skunœR], plutôt que [JunoeR].
scélératesse. — PI. : des schooners [-neR] ou [-nœR].
707 SCHUSS

schuss Lfus] n. m. (terme de ski) On écrira plutôt scolie n. f. Note critique d’un texte ancien. —
descendre en schuss que descendre schuss. Préférer la graphie scolie à scholie et scoliaste
à scholiaste.
sciable n. m. Avec sc-, comme scier. — De
même : sciage. scoliose n. f Déformation de la colonne
vertébrale.
Scialytique n. m. Appareil d’éclairage. — Nom
déposé, donc avec une majuscule. — Attention scolopendre Plante ; animal. — Finale en -endre.
au groupe Sc- et à la place de l'y. ▼ Toujours féminin : Une grande scolopendre
venimeuse.
sciatique adj. ou f. Avec sc-.
scons, sconse > skunks.
scie n. f. Avec sc-, comme scier.
scoop n. m. (anglicisme) Prononciation : [skup].
sciemment [sjamô] adv. Avec sc- et finale en — PI. : des scoops [skupj. — Equivalent
-emment. français : exclusivité.

science n. f. Avec sc-. De même : scientifique, scooter n. m. (anglicisme) Prononciation : [sku-


scientifiquement, scientisme, scientiste. teR]. — PI. : des scooters [-teR]. — Pas
d’équivalent français. — Dérivé, avec un accent
science-fiction n. f. Avec un trait d’union. aigu : scootériste [skuteRist(a)]

scier v. t. Avec sc-. De même : scierie, scieur. scorbut n. m. Maladie. — Prononciation :


[skDRbyt]. — Dérivé : scorbutique.
scinder v. t. Avec sc-.
score n. m. (anglicisme) Prononciation : [skoR].
scintiller v. i. De nos jours, la prononciation — Au sens propre, peut se remplacer parfois pai
usuelle est [sétijel. Sans être mcorrecte, la l’équivalent français marque. — Au sens figuré,
prononciation [sitille] est vieillie. De roême, Ham le style soutenu, on préférera résultat :Aux
on prononce actuellement scintillant [sêtijâ] dernières élections, ce parti a obtenu des résultats
et scintillement [sftijma]. En revanche, pour excellents, mieux que a fait un excellent score.
scintillation, la prononciation [sÉtillasjô] se
maintient, à côté de [sétijasjô]. Les deux scorie n. f. Avec un seul r.
peuvent être considérées comme correctes.—
Pour les composés savants, la prononciation 1. scotch n. m. Whisky d’Ecosse ; verre de ce
avec [11] semble plus fréquente que la pronon¬ whisky. — Prononciation : [skot/]. — PI. : des
ciation avec [j] : scintill(^ramme [sêtillDgRam] scotches [skotjj
plutôt que [sétijogRam], scintillomètre [sê-
tilbmetRfa)] plutôt que [sêtijometRCa)]. 2. Scotch n. m. Ruban adhésif. — Prononcia¬
tion : [skotjl. — Nom déposé, donc avec une
scion n. m. Branche ; jeune arbre ; extrémité majuscule.
mince d’une canne à peche. — Avec sc-.
scout n. m. ou adj. Dans l’emploi adjectif, il existe
scission n. f. Avec sc-, puis -ss-. — Deux n dans un féminin scoute : La solidarité scoute. — Pour
le dérivé ; scissionniste. l’emploi > boy-scout.

scissiparité n. f. Avec sc-, puis -ss-. De même : Scrabble n. m. Anglicisme qui désigne un jeu
scissipare. de société. — Prononciation: [skuabal] ou
[skRabl]. — Nom déposé, donc avec une
scissure n. f. Avec sc-, puis -ss-. majuscule.

sciure n. f. Avec sc-, comme scier. scraper n. m. Anglicisme qui désigne un engin
de terrassement.—Prononciation : [skitapœR].
sclérose n. f. Se prononce avec o fermé — PI. : des scrapers [-pœa]. — Equivalent
[skleRoz], mais s’écrit s^s accent circonflexe. français : décapeuse.
De même : sclérosé, scléroser.
script, scripte Ces mots se prononcent toujours
sclérotique n. f. Se prononce avec o ouvert. [SKRipt].
[skleROtik]. 1 Un script (anglicisme) Attestation remise à
un créancier par un débiteur provisoirement
scolastique adj. ou n. Avec sc- et non *sch-. Avec
insolvable. — PI. : des scripts [skRipt].
s minuscule : la scolastique.
SCRIPTURAIRE 708

2 Le script (anglicisme) Ecriture aux lettres séance n. f. Finale en -ance.


nettes et détachéœ.—Adj. inv. L'écriture script.
séant Confusions possibles et emplois.
3 Un script (anglicisme) Scénario d’un film,
avec indication du découpage. — PI. : des I Ne pas écrire séant adj. (Il est séant de la
scripts [sksipt]. prévenir) ou séant n. m. (Etre sur son séant)
4 Une scripte Femme qui assure le secrétariat au comme céans (Le maître de céans) > céans.
cours de la réalisation d’un film. — Existe aussi n Trois homophones séant à bien distinguer.
au masculin, un scripte, quand le secrétariat est
tenu par un homme (cas rare). — Le mot scripte 1 séant (séante) participe présent. Qui siège,
est une forme francisée. Autrefois on disait la qui tient ses assises : La cour d'appel séante à
script-girl [skniptgœsl] ou la script. PL : des Bordeaux (accord archaïque, maintenu dans la
script-girls [-goenl] ou des scripts [sknipt]. langue juridique). ▼ En dehors de la langue
de la procédure, le participe présent séant reste
scripturaire, scriptural Deux adjectifs à bien invariable ; La Chambre des députés, séant à
distinguer. Bordeaux en raison de la guerre, il ne fut pas
possible de convoquer le ministre. Cet emploi
1 scripturaire Relatif à l’Ecriture sainte (L'exé¬ est d’ailleurs archaïque. De nos jours, on dirait :
gèse scripturaire) ou à l’écriture, à la notation La Chambre des députés siégeant à Bordeaux...
de la langue (Les systèmes scripturaires
alphabétiques). 2 séant, séante adj. Convenable, décent : Il
serait séant de prévenir notre maître. Il n 'est pas
2 scriptural, ale, aux Monnaie scripturale : les
séant qu'un homme de peu devienne l’époux
chèques, les mandats, les traites, etc.
d’une fille de qualité. Cet adjectif est vieüh et
trœ httéraire. V Bien distinguer de seyant, ante,
scrofule n. f. Avec un seul f. De même :
qui va bien, qui avantage une personne (mot
scrofulaire, scrofuleux.
usuel et moderne) : Une robe très seyante. Cette
coiffure est peu seyante.
sculpter [skylte] v. t. Attention au p intérieur
muet. De même : sculpteur [skyltoeu], sculptu¬ 3 séant n. m. Seulement dans l’expression sur
ral, ale, aux [skyltyual, al, o], sculpture son séant, en i^sition assise : Etre, rester, se
[skyltyu]. mettre sur son séant ▼ On évitera le pl^nasme
* s’asseoir sur son séant Ecrire ; se mettre sur
sculpteur n. m. Pas de féminin. On écrira : Une son séant ou bien, simplement, s’asseoir. On
femme sculpteur. Cette femme est un grand évitera aussi des tours contradictoires tels que :
sculpteur. II était *debout sur son séant

Scythe, sc]rthique L’adjectif scythique s’emploie III En un seul mot : bienséant, malséant
parfois pour qualifier une chose : Les influences
scythiques. Cependant, scythe est beaucoup plus seau n. m. Récipient. — Au pluriel : Il pleut à
usité : L'art scythe. seaux. — Ne pas écrire comme sceau (cachet)
ni comme la ville de Sceaux.
se Pronom personnel réfléchi de la troisième
personne du singulier ou du pluriel. sébacé, ée adj. Les glandes sébacées. — Avec c.
1 Emplois abusifs. Le réfléchi se ne peut
sébile [sebil] n. f. Le mendiant tend sa sébile.
représenter que il, elle, ils, elles, on et non je,
▼ Ne pas déformer en *sébille.
tu, nous, vous. On évitera les constructions
fautives telles que : Pour *se tirer d'affaire, nous
séborrhée n. f. (terme de médecine) Avec -rrh- et
devons faire vite (au heu du tour correct Pour finale en -ée.
nous tirer d'affaire). En *se levant plus tôt, tu
arriveras à l'heure (au heu de En te levant). On
sébum [seboin] n. m. (terme de physiologie) Mot
nous conseille de *s'adresser au directeur (au
heu de de nous adresser). latin francisé. Un accent aigu. PI. : des sébums

2 Je le ferai se repentir. On le fit lever > faire sec adj. Féminin et emploi adverbial.
(IV, 2).
1 Féminin : sèche.
3 On a laissé s’évader le prisonnier. On a laissé
evader le prisonnier > laisser (II). 2 Invariable dans l’emploi adverbial : Ils boi¬
vent sec. Elles parlent sec.
4 Pour qu’il puisse se montrer. Pour qu’il se
puisse montrer > annexes infinitif IV, 1). 3 Avec sec invariable (adverbe) ; en cinq sec.
5 n s’est tordu le pied. 11 a déchiré sa blouse sécable adv. Avec c et non -qu-. De même:
> le 1 (IX, 1, 2 et 3).
sécant, sécante.
709 SÉCATEUR

sécateur n. m. Avec un seul c. secours n. m. Avec -s final, même au singulier.

sécession n. f. Avec s, puis c, puis -ss-. Avec g secousse n. f On évitera l’expression critiquée
minuscule et S majuscule : la guerre de Séces¬ secousse sismique. Ecrire: un séisme ou un
sion. — Deux n dans le dérivé sécessionniste. tremblement de terre.

séchage [sejas] n. m. Avec accent aigu. secret adj. Féminin : secrète, avec finale en -ète.

sèche-cheveux n. m. Invariable : des sèche- secrétaire n. m. ou f. Sans trait d’union : le


cheveux. secrétaire général. — Avec s minuscule et E
majuscule : le secrétaire d’Etat.
sèchement [sejmâ] adv. Avec accent grave.
secrétairerie n. f Avec 5 et £ majuscules : la
sécher v. t. ou v. i. Conjugaison et dérivés. Secrétairerie d’Etat, organisme du Vatican.
1 Conjug. 11. Je sèche, mais je sécherai, je
sécherais. sécréter v. t. Forme et conjugaison.

2 Dérivés : séchage [se/as], sécherie [sejai], 1 V Avec un accent aigu sur le premier e. Ne
sécheur, euse [sejcea, 0z], séchoir [se/wanj. pas dire *secréter. De même : sécréteur, teuse
ou trice, sécrétine, sécrétion, sécrétoire.
sécheresse n. f. Se prononce [sejaes], avec e 2 Conjug. 11. Il sécrète mais il sécrétera, il
ouvert, mais s’écrit avec un accent aigu. De sécréterait.
même ; sécherie [se/ai].
section n. f Deux n dans les dérivés : sectionne¬
second, onde adj. ou n. Se prononce [sagS, 5d], ment, sectionner, sectionneur.
mais s’écrit avec un c.
sectoriel, elle adj. Propre à un secteur (d’activité,
second, deuxième > deuxième. etc.) : Des revendications sectorielles. Dans la
langue très soutenue, on préférera : particulier.
secondaire adj. ou n. m. Se prononce [sagSdea],
mais s’écrit avec un c. De même : secondaire¬ secundo adv. Equivalent un peu familier de
ment [sag5deamâ]. deuxièmement ou de secondement. — Se
prononce généralement [sogSdo], mais s’écrit
seconde [sag5d] n. f. Le symbole de la seconde, avec un c.
unité de temps, est s (sans point) et non ”,
qui est le symbole de la seconde, unité d’angle sécuriser v. t. Mot à la mode. En dehors de la
ou d’arc : Le coureur a parcouru la distance en langue technique de la psychologie, on préfé¬
13 min 17s et Un arc de 13’ 17”. rera, selon les cas : apaiser, calmer, pacifier,
rasséréner, tranquilliser, donner une impression
secondement adv. Se prononce [sagôdmâ], de sécurité, mettre en conjiance. — De même,
mais s’écrit avec un c. à sécurisant on préférera ; apaisant, calmant,
calme, rassurant.
seconder v. t. Se prononce [sag5de], mais s’écrit
avec un c. sédatif, ive adj. ou n. m. Dérivé : sédation.

secouement n. m. Attention au e muet intérieur. sédiment n. m. Pas de e muet intérieur. —


Dérivés : sédimentaire, sédimentation,
secourir v. t. Conjugaison et dérivés. sédimentologie.
1 Conjug. 32, Je secours, tu secours, il secourt,
nous secourons, vous secourez, ils secourent. —- sédition n. f Finale en -tion. — Dérivés :
Je secourais. — Je secourus. — Je secourrai séditieusement, séditieux, lieuse.
— Je secourrais. ■.— Secours, secourons, secou¬
rez — Que Je secoure. — Que je secourusse. séduction n. f Finale en 4ion. — De la même
— Secourant. — Secouru, ue. — Attention aux famille : séducteur, trice.
deux r du futur et du conditionnel. Eviter les
barbarismes je *secourrerai nous *secourrerons, séduire v. t. Conjugaison et construction.
je *secourrerais, nous *secourrerions, etc., au 1 Conjug. A6. Je séduis, tu séduis, il séduit, nous
lieu des formes correctes je secourrai nous séduisons, vousséduisez, ilsséduisent. —Jesédui-
secourrons, je secourrais, nous secourrions, etc. sais. —Je séduisis. —Je séduirai. —Je séduirais.
2 Toujours un seul r dans les dérivés : secoura- — Séduis, séduisons, séduisez — Que je séduise.
ble, secourisme, secouriste. — Que je séduisisse. —Séduisant. —Séduit, ite.
SÉGRÉGATION 710

2 Se laisser séduire à 4- nom de chose.//ie/aisya sel n. m. Sans trait d’union : du sel gemme, œuf
séduire aux charmes de la vie facile. Tour très à la croque au sel, du bœuf gros sel. — Avec
littéraire, mais correct. Dans le registre normal, deux traits d’union : de l’esprit-de-sel.
on écrit : Il se laissa séduire par les charmes...
select [sekkt] ou sélect, ecte adj. (anglicisme
ségrégation n. f. Deux n dans les dérivés : familier et un peu vieilli) Elégant. — Sous la
ségrégationnisme, ségrégationniste. forme non francisée (sans accent), toujours
invariable : Des restaurants select. Une réunion
1. seiche [sej] n. f. Mollusque marin. — Ne pas select. Des plages select. — Sous la forme
écrire comme sèche, féminin de sec. francisée (avec accent aigu), prend la marque
du pluriel et celle du féminin : Des restaurants
2. seiche [se/] n. f. Variation du niveau d’un lac. sélects. Une réunion sélecte. Des plages sélectes.
— Ne pas écrire comme sèche, féminin de sec.
sélection n. f Deux n dans les dérivés :
séide n. m. Adepte fanatique. — Pas de tréma. sélectionné, sélectionner, sélectionneur.

seigle n. m. Céréale. — Avec -ei-. self > self-service.

seigneur n. m. Avec S majuscule ; le Seigneur, self-control n. m. (anglicisme vieilli) Prononcia¬


Dieu. — Avec N et S majuscules et un trait tion : [selfkStRol]. — Inusité au pluriel. — De
d’union ; Notre-Seigneur, Jésus-Christ. — Avec nos jours, on dit plutôt : maîtrise de soi.
G et S majuscules et sans trait d’union : le
Grand Seigneur, le sultan de Turquie. — self-made man n. m. (anglicisme) Attention à
Dérivés : seigneuriage, seigneurial, ale, aux (les la place du trait d’union. — Prononciation :
droits seigneuriaux), seigneurie. [selfmedman]. — PI. : des self-made men
[-men]. — Pas d’équivalent français.
seigneurie n. f. Avec F et 5 majuscules : Votre
Seigneurie, titre honorifique. T Ne pas défor¬ self-service n. m. (anglicisme) Prononciation :
mer en *seigneurerie. [selfseRvis].
1 Dans l’emploi adjectif. Toujours invariable :
sein n. m. Mamelle.
Des magasins self-service.
seine ou senne n. f Filet de pêche. — Les deux 2 Dans l’emploi substantif. Variable : Des
graphies sont admises. self-services.
3 Quand le nom désigne un restaurant,
seing n. m. Signature. — Ne pas écrire comme
s’abrège souvent en un self [self] (des selfs).
sein, sain, etc. — Sans trait d’union et toujours
au singulier ; des actes sous seing privé. — Avec 4 Pour remplacer cet anglicisme, on pourra
un trait d’union : un blanc-seing (des blancs- employer l’équivalent français libre-service ;
seings), un sous-seing (des sous-seings). Des magasins libre-service. Des libres-services.

séisme n. m. Forme, emploi, dérivés et composés. selle n. f Avec deux /. De même : seller (un
cheval), sellerie, sellette, sellier.
1 La forme sisme pour séisme est vieillie. ▼ Pas
de tréma dans séisme.
seUer v. t. Seller un cheval — Ne pas écrire
2 On écrira : un tremblement de terre ou une comme sceller (une lettre, un barreau).
secousse tellurique ou un séisme, et non une
secousse sismique (expression critiquée). selon prép. Expressions et emploi.
3 Deux formes pour les dérivés et composés. On 1 C’est selon. Cela dépend des circonstances :
préférera les formes en sis- aux formes en séis- : Irez-vous aux sports d’hiver ? — Je ne sais pas,
sismicitéircàtMX que séismicité), sismique (mieux ce sera selon. ▼ Ce tour est familier.
, que séismique), sismogramme (mieux que séis-
mogramme), sismographe (mieux que séismo¬ 2 Selon que. Toujours suivi de l’indicatif :
graphe), sismologie (mieux que séismologie). Selon qu ’il pleut ou qu ’il fait beau, je reste chez
moi ou je vais me promener.
seize adj. numéral. — Avec -ei- De même : 3 Selon, suivant > suivant.
seizième, seizièmement. — Avec -s du pluriel :
les seizièmes de finale. Seltz [sels] Avec S majuscule ; eau de Seltz.

séjour n. m. La forme un séjour, pour une salle semailles Action de semer les céréales. —
de séjour, appartient à la langue commerciale Toujours féminin et toujours au pluriel : Les
(annonces immobilières). semailles sont terminées.
pli SEMAINE

T semaine n. f. Le tour usuel et normal est deux semer v. t. Conjug. 12. Je sème, je sèmerai, je
{ fois par semaine. Le tour deux fois la semaine sèmerais, mais nous semons, je semais.
i est correct, mais rare.
I semestriel, elle adj. Qui a lieu une fois par
i sémaphore n. m. Avec -ph-. De même : semestre (six mois), c’est-à-dire deux fois par an.
f sémaphorique.
f semi- Préfixe qui équivaut à « demi- ».
I semblable, similaire > similaire. 1 Semi + nom ou adjectif. Toujours avec un
trait d’union. Semi- est toujours invariable. Le
i sembler v. i. Sens, constructions, expressions. nom prend la marque du pluriel et l’adjectif
I 1 Sembler, paraître > paraître (IV, 3). prend la marque du pluriel et du féminin : Des
semi-conducteurs, des semi-consonnes, des séries
\ 2 II me semble de + infinitif. Tour correct, semi-convergentes.
j mais très littéraire : Il me semble d’avoir lu cela
\ chez un auteur ancien. Dans la langue ordi- 2 Semi-, demi- > demi (5).
; naire, se construit avec l’infinitif sans de : Il me
I semble avoir lu cela... sémillant, ante adj. Prononciation : [semijô, ât].

3 II semble que... (afiirmatii). séminal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
a/ Suivi de l’indicatif ou du conditionnel, si Les canaux séminaux.
le sens est « il apparaît bien que, il est très
probable que » : Il semble que les grands froids semi-remorque Camion comprenant un trac¬
sont vraiment terminés. Il semble bien que les teur et une grande remorque. — Genre
choses iraient mieux, si chacun y mettait du sien. incertain. Logiquement, on devrait dire une
semi-remorque, puisque remorque est féminin.
b/ Suivi du subjonctif, si le sens est « l’appa¬ (Cependant le mot a subi l’attraction de camion,
rence est que, selon les apparences » : Il semble et les routiers disent plutôt un semi-remorque.
qu’il fasse moins froid depuis ce matin, n’est-ce
pas ? semis n. m. Finale en -is. — Ne s’emploie pas
à propos des céréales > semailles.
4 n ne semble pas que... Semble-t-il que...
(négatif ou interrogatif). Normalement suivi du
semoir n. m. Finale en -oir.
subjonctif (Il ne semble pas que les grands froids
soient terminés), parfois du conditionnel (// ne
sempiternel, elle adj. V Se prononce avec (sé-j,
semble pas que les choses iraient mieux, même
non avec *[sâ-] ; [sêpiteRnel]. De meme :
sL.). sempitemellement [sépiteRnelmâ].
5 II me (te, lui...) semble que... (affirmatif).
' Normalement suivi de l’indicatif ou du condi¬ sénat n. m. Avec un s minuscule quand il s’agit
tionnel : Il me semble qu’il fait plus chaud, ce de l’assemblée d’une cité de l’Antiquité ou d’une
matin. Il semble à notre ami que cette solution ville italienne d’autrefois : Le sénat romain. Le
serait la meilleure. sénat d’Athènes. Le sénat de Venise. — Avec
un S majuscule quand il s’agit de l’assemblée
6 II ne me (te, lui...) semble pas que... Te (lui...) d’un pays actuel : Le Sénat belge est élu au
semble-t-il que... (négatif ou interrogatif). Nor¬ suffrage universel et direct. Le Sénat s’est opposé
malement suivi du subjonctif (Il ne semble pas à ce projet du gouvernement. — Avec S
à notre collègue aue cette solution soit la bonne. majuscule : le Sénat, édifice (Les portes du Sénat
Vous semble-t-il qu’il fasse plus chaud, ce sont gardées par des gardes républicains).
matin ?), parfois du conditionnel (Il ne me
semble pas que les choses iraient mieux, même sénateur n. m. Pas de féminin. Le mot *sénatrice
sL..). n’existe pas. On écrira : Mme Durand, sénateur
7 A ce qui semble, à ce qu’il semble. Les deux de l’Isère. Une femme sénateur.
tours sont admis > qui 1 (2).
sénatorial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
8 Que te semble de... Tour littéraire et un peu -aux : Les délégués sénatoriaux.
recherché, mais correct : Que vous semble de
ce tableau, cher ami ? Equivaut à : Que sénatus-consulte [senatyskôsyltfo)] n. m. —
pensez-vous de ce tableau ? PI. : des sénatus-consultes.
9 Ce me semble. Expression parfaitement
correcte : Elle n’a rien dit de tel, ce me semble. séné n. m. Plante. — Finale en -é.
, Equivaut à : Il me semble.
sénéchal, aux n. m. Pluriel en -aux. — Dérivé :
sénéchaussée.
' semence n. f. Finale en -ence.
SÉNÉGALAIS 712

sénégalais, aise adj. ou n. Attention à la sentier n. m. Finale en -ier.


majuscule ; La population sénégalaise. Les
Sénégalais. sentiment n. m. Pas de e muet intérieur.

sénescence n. f. Finale en -ence. — Attention sentimental, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
au groupe -sc-. De même : sénescent. en -aux : Des déboires sentimentaux.

senestre [ssnestRla)] ou sénestre [seneststs)] sentimental, sensible Deux adjectifs à bien


adj. On préférera la forme senestre à sénestre. distinguer.
En revanche, on écrit toujours : sénestrogyre.
— On écrit, sans accent, senestrochère et 1 sentimental, ale, aux Peut qualifier une
on prononce [sonestRokeR], On écrit, sans chose : La vie sentimentale d’une actrice. Les
accent, senestrorsum, mais on prononce romances sentimentales. La valeur sentimentale
[senestRDRsom]. d’une maison de famille. ▼ Dans la langue
soutenue, on évitera d’employer cet adjectif au
sens de « sensible » pour qualifier une per¬
sénile adj. Finale en -ile, même au masculin : Son
sonne : Cet enfant est affectueux et sensible, et
grand-oncle est sénile. — Dérivé : sénilité.
non et sentimental.
senior [senjoR] n. ou adj. (anglicisme de la 2 sensible Peut qualifier une personne : Un
langue du sport) Pas d’accent sur le e. — Prend enfant sensible. — (par extension) Un cœur
la marque du pluriel, mais non celle du sensible. — (substantivement) Ce garçon est un
féminin : Les seniors. Une senior. sensible.

senne > seine. sentinelle n. f. Toujours féminin : Une sentinelle


vigilante.
sens [sâs] n. m. Orthographe des expressions.
sentir v. t. ou v. i. Conjugaison, accord du
1 En un seul mot, sans trait d’union : participe, expressions.
contresens. — En deux mots, sans trait
d’union : faux sens. — En deux mots, avec un I Conjug. 42. Je sens, tu sens, il sent, nous
trait d’union : non-sens. sentons, vous sentez, ils sentent. — Je sentais.
— Je sentis. — Je sentirai — Je sentirais. —
2 On écrit : sens dessus dessous [sâdosydosu], Sens, sentons, sentez — Que je sente. — Que
sens devant derrière [sfidavadeRjeR], avec sens je sentisse. — Sentant. — Senti ie.
prononcé [sâ].
II Accord du participe.
sensation n. f. Deux n dans le dérivé : sensation¬
1 J’ai senti passer la brise. Complément
nel, elle.
direct placé après le verbe. Participe invariable.
sensé, censé > censé. 2 La brise que j’ai sentie passer. Complément
direct placé avant le verbe, le mot complément
sensément, censément > censément. de sentir étant aussi sujet de l’infinitif. Accord du
participe avec le complément direct de sentir.
sensible, sentimental > sentimental. 3 Elles se sont senties mourir. Le sujet du
pronominal est aussi sujet de l’action exprimée
sensorimétrique adj. En un seul mot, sans par l’infinitif : Elles se sont senties mourir
trait d’union. En revanche, on écrit plutôt : (= elles ont senti qu’elles mouraient). Accord
sensori-moteur. du participe avec le sujet de se sentir.
4 Elles se sont senti entraîner par le courant.
sensualisme, sensualité Deux noms à bien
distinguer. I^ sujet du pronominal est aussi l’objet de l’ac¬
tion exprimée par l’infinitif : Elles se sont senti
1 sensualisme n. m. Théorie de la connaissance entraîner par le courant ( = elles ont senti que le
selon laquelle toutes les idées viennent des courant les entraînait). Participe invariable.
sensations et non de la raison. — Adjectif
correspondant : sensualiste. III Ces roses sentent bon. L’adverbe est
toujours invariable : Ces ordures sentent mau¬
2 sensualité n. f. Attirance pour les plaisirs des vais. Ces camemberts sentent fort.
sens, pour le plaisir sexuel. — Adjectif corres¬
pondant : sensuel, elle. seoir [swaa] v. i. ou v. t. ind. Conjugaison et
participe présent.
sentCE'CC n. f. Finale en -ence. — Dérivés :
I Conjug. 71. Ce verbe défectif ne s’emploie
sentencieusement, sentencieux.
qu a la troisième personne du singulier et du
713 SÉOUDIEN

pluriel ; il sied, ils siéent. —Il seyait asseyaient dix-sept jours [diset3us]. La prononciation
— Passé simple inusité. — Il siéra, ils siéront [se], par exemple dix-sept jours [dise3UR], est
— Il siérait ils siéraient — Impératif inusité. vieillie.
— Qu'il siée, qu'ils siéent — Subjonctif
imparfait inusité. — Sis, sise. 4 Toujours invariable : Des sept de carreau.

II Deux participes présents (souvent adjec- septain n. m. Poème ou strophe de sept vers.
tivés).
T Prononciation : [setê], le p est muet.
1 séant Quand seoir a le sens de « siéger »
ou de « être convenable, décent » > séant (II, septante [septât] adj. numéral (vieux) Soixante-
1 et 2). dix : Mon oncle a septante-six ans. — S’emploie
encore en Belgique et en Suisse romande. —
2 seyant Quand seoir a le sens de « aller bien Avec S majuscule : La version des Septante
à quelqu’un, avantager quelqu’un » > séant (sans -s), version de la Bible. — Dérivé :
(II, 2). septantième [sEptâtjem].

séoudien, séoudite Formes à préférer à saou¬ septembre n. m. Normalement avec s minus¬


dien, Saoudite, qui constituent des anglicismes. cule : Paris, le 19 septembre 1978. — Avec S
1 séoudien, ienne adj. ou n. De l’Arabie majuscule ; Les massacres de Septembre (de
Séoudite ; La population séoudienne. Les septembre 1792). Le 4-Septembre (insurrection
Séoudiens. qui instaura la république, en 1870).

2 séoudite adj. ou n. Seulement dans les septennal, ale, aux adj. Avec deux n. — Mas¬
expressions : l’Arabie Séoudite, la dynastie culin pluriel en -aux: Des magistrats septen¬
séoudite, les souverains séoudites (ou les naux. — Dérivé ; septennalité [septenalite].
Séoudites).
septennat n. m. Avec deux n.
sep, cep, cèpe > cep.
septentrion n. m. Avec S majuscule : le Septen¬
sépale ▼ Toujours masculin : Un sépale très long. trion, la constellation appelée aussi Grande
Ourse. — Avec s minuscule : le septentrion,
séparer v. t. Attention aux constructions. synonyme de nord (poétique).

1 Peut se construire avec de ou avec d’avec.


septentrional, ale, aux adj. Avec un seul n.
On préférera la construction avec de, plus
— Masculin pluriel en -aux: Les rivages
légère : Il faut séparer le bon grain de l’ivraie.
septentrionaux.
Cependant, on emploiera d’avec toutes les fois
qu’il y aura lieu d’éviter une équivoque : On
sépara les chefs d’avec les mutins. Ici, On sépara septicémie n. f Avec s-, et non *sc-. De même :
les chefs des mutins pourrait avoir deux sens septicémique.
différents > distinguer (II, 1).
septicité n. f Caractère de ce qui contient des
2 La construction avec et est à déconseiller, car microbes : La septicité d’une plaie. — Avec s-,
elle donne lieu à des équivoques : Il faut séparer et non *sc-.
le blé et le seigle peut signifier « séparer le blé
d’avec le seigle » ou « mettre le ble et le seigle septième [setjem] adj. ou n. Attention au p muet
à part (des autres céréales) ». intérieur. De même ■. septièmement [sz\.iemma\.

sépia n. f. ou adj. Variable comme nom : Des septique adj. ▼ Ne pas écrire septique, qui
sépias. — Comme adjectif de couleur, invaria¬ produit une infection ou une décomposition
ble : Des teintes sépia. Des étoffes brun sépia. (germes septiques, fosse septique), coramt scepti¬
que, qui doute.
sept adj. numéral oun. m. Orthographe, pronon¬
ciation et emploi nominal. septuagénaire [septqa3eneR] adj. ou n. Finale
1 Attention au p muet intérieur. en -aire.

2 Avec un trait d’union : dix-sept vingt-sept Septuagésime [sEptqa3ezim]. — Avec S ma¬


trente-sept.., soixante-sept soixante-dix-sept.., juscule et toujours féminin : Le dimanche de
quatre-vingt-dix-sept — Sans trait d’union : Septuagésime. La Septuagésime.
sept cents, sept cent douze, sept mille.
3 De nos jours, se prononce toujours [set], sépulcral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
même devant consonne : sept francs [setfRÔ], -aux : Des corridors sépulcraux.
SÉPULCRE 714

sépulcre n. m. Avec -cr- et non *-chr-. ^— On serin n. m. Oiseau. — Ne pas écrire comme
distingue par la graphie le saint sépulcre, serein, calme. — Comme adjectif de couleur,
tombeau du Christ, à Jérusalem, et le Saint- toujours invariable : Des étoffes serin. Des
Sépulcre, édifice qui contient ce tombeau. On blouses jaune serin (sans trait d’union). — Dé¬
écrit : l’ordre du Saint-Sépulcre. rivés : seriner, serinette.

séquence [sekôs] n. f. Finale en -ence. seringa ou seringat [ssRÊga] n. m. Arbuste.


— Les deux graphies sont admises. — PI. : des
séquentiel, ielle [sekôsjel, jel] adj. T Finale en seringas, des seringats.
-tiel, -tielle.
serment n. m. Avec s minuscule : le serment du
séquestrer [sekestRc] v. t. Avec sé-, et non *se-. Jeu de paume, le serment de Strasbourg.
De même : séquestration [sekEstRasjS], séques¬
tre [sekestRla)] n. m. sermon n. m. Deux n dans les dérivés :
sermonnaire, sermonner, sermonneur.
séquoia n. m. Arbre. — Avec un accent aigu.
— Prononciation : [sekoja]. sermon, prêche > prêche.

sérac n. m. Bloc de glace. — Avec un seul r. sérodiagnostic n. m. En un seul mot, sans trait
d’union.
sérail n. m. — PI. : des sérails. T Désignait
l’ensemble du palais, chez les Turcs, et non sérothérapie n. f En un seul mot, sans trait
l’endroit où vivaient les femmes du sultan. d’union.
N’est donc pas synonyme de harem.
sérovaccination n. f En un seul mot, sans trait
séraphin n. m. Avec -ph-. De même ; séraphique. d’union.

serein, eine adj. Ne pas écrire l’adjectif serein, serpent n. m. On écrit : serpent à lunettes, serpent
calme (Un visage serein), ou le serein, fraîcheur à sonnette ou à sonnettes. — Dérivés : serpen¬
humide du soir, comme un serin, oiseau. — De taire, serpenteau, serpentement, serpenter, ser¬
la famille de serein : sereinement, sérénité. pentin, serpentine.

sérénissime n. f Avec des majuscules : Votre serpillière [sERpijER] n. f T Attention au i après


Altesse Sérénissime, Son Altesse Sérénissime (en le groupe -///-.
abrégé 5..4.5.). — Avec des minuscules : la
sérénissime république de Venise. serpolet n. m. Plante. — Finale en -et.

serf n. m. Paysan du Moyen Age ; esclave rural. serre n. f Action de serrer ; griffe d’oiseau de
— Se prononce [serî], à la différence de cerf proie ; local vitré pour la culture des plantes
[ser], animal. — Féminin ; serve. fragiles. — Avec deux r.

sergent n. m. Avec un trait d’union : sergent-chef serre-file n. m. — PI. : des serre-files.


(des sergents-chefs), sergent-major (des sergents-
majors). — Sans trait d’union ; sergent fourrier serre-fils [sERfil] n. m. Invariable : des serre-fils.
(des sergents fourriers), sergent de ville (des
sergents de ville). serre-frein ou serre-fireins n. m. inv. Les deux
formes sont admises : un serre-frein (des
sériciculture n. f Elevage des vers à soie. T Ne serre-frein), un serre-freins (des serre-freins).
pas déformer en *sériculture. De même :
séricicole, sériciculteur, séricigène. — On dit serre-joint ou serre-joints n. m. inv. Les deux
cependant : sérigraphie, et non *séricigraphie. formes sont admises ; un serre-joint (des serre-
joint), un serre-joints (des serre-joints).
série n. f. Après la série de, cette série de, une
série de, le verbe (et le participe ou l’attribut) serre-livres n. m. Invariable : un -s à livre, même
se met au singulier ou au pluriel selon le sens au singulier.
et l’intention : Cette nouvelle série d’avions sera
mise en fabrication dès l’année prochaine. Une serrenaent n. m. Avec le complément toujours
série d’erreurs ont été commises. Une série de au singulier : Des serrements de cœur. Des
retards sont survenus. serrements de main.

sérigraphie n. f Procédé d’impression. — Ne serrer v. t. Avec deux r. — Correct au sens de


pas déformer en *séricigraphie. « ranger » ■■ Elle serra ces papiers dans un tiroir.
715 SERRE-TÊTE

serre-tête n. m. Invariable : des serre-tête. 4 A quoi sert de, à quoi sert-il de, que sert de,
que sert-il de. Dans ces tours interrogatifs
serrure n. f. Attention au r double. De même : (suivis de l’infinitiO, l’emploi de -il est faculta¬
serrurerie, serrurier. tif : Que sert de gémir sur le passé ? ou Que
sert-il de gémir sur le passé ?
sérum [senom] n. m. Avec accent aigu sur le
e. — PL : des sérums serve- Préfixe (du latin servus « esclave »), qui
sert à former des noms désignant des méca¬
serval n. m. Animal. — PL ; des servals. nismes asservis. Les composés en servo s’écri¬
vent en un seul mot, sans trait d’union :
servante n. f. Aux propre et au figuré, sert de servocommande, servodirection, servofrein, ser¬
féminin à serviteur: Les servantes du château. vomécanisme, servomoteur. T Ne pas écrire
Les servantes de Dieu. *cerveau-moteur.

servante, serveuse Ces deux noms féminins ne sésame [sezam] Toujours masculin : Cultiver le
sont pas synonymes. sésame. Cette formule est un sésame merveilleux.
1 servante. Peut s’employer seulement au
figuré ou bien, au sens propre, dans un contexte sesqui- Préfixe qui veut dire « un et demi ». Les
historique : Servantes et valets s’affairaient dans composés en sesqui s’écrivent en un seul mot,
le château, quand le capitaine des mousquetaires sans trait d’union et se prononcent [seskqi-] :
fit son entrée. Les servantes d’auberge peintes sesquialtère [seskqialteu], sesquioxyde [ses-
par les Flamands. — De nos jours, on dit, selon kqbksid], sesquiplan [seskqiplô].
les cas : employée de maison, bonne ou femme
de chambre ou serveuse. session, cession, cessation > cession.

2 serveuse. Employée qui sert dans un restau¬ sesterce Monnaie romaine. — Toujours mas¬
rant, une cantine ou un café. culin ; Un sesterce.

service n. m. Au pluriel : offrir ses services. — Au set n. m. Prononciation : [set]. — PL ; des sets
singulier : des offres de service. [set]. — Pour remplacer cet anglicisme, on
pourra employer manche (au tennis, au volley-
serviette-éponge n. f. Avec un trait d’union. ball) ou plateau (de prise de vues).
— PL ; des serviettes-éponges.
seul, seule adj. Place, expressions et constructions.
servile adj. Finale en -ile, même au masculin :
Un ton servile. 1 Avant le nom, signifie « unique » : Il est bien
le seul homme intelligent de cette équipe.
servir Conjugaison, accord du participe et — Après le nom, signifie « qui vit dans la
constructions. solitude, qui est isolé » : L’homme seul peut-il
être heureux ?
1 Conjug. 43. Je sers, tu sers, il sert, nous
servons, vous servez, ils servent. — Je servais. 2 Seul Alexandre le Grand connut une telle
— Je servis. — Je servirai. — Je servirais. gloire. Construction usuelle et correcte. Le tour
— Sers, servons, servez. — Que je serve. — Que Le seul Alexandre le Grand connut une telle
Je servisse. — Servant. — Servi, ie. gloire est un archaïsme littéraire, à utiliser avec
précaution.
2 Attention à l’accord du participe : Ces livres
nous ont bien servi (= ont servi à nous ; invaria¬ 3 A seule fin de > fin 1 (3).
ble). Le garçon du restaurant nous a bien servis 4 Seul à seul. Invariable dans l’usage ancien :
( = a bien servi nous ; accord avec le complément Il parla seul à seul à sa maîtresse. De nos jours,
direct placé devant le verbe). On nous a servi des on accorde selon le sens : Il parla seul à seule
plats chauds. Les plats qu’on nous a servis. à sa maîtresse.
3 Ne servir à rien, ne servir de rien. Ces deux 5 Le seul à -F infinitif. Construction correcte
expressions sont équivalentes pour le sens. La et usuelle : Il est le seul à pouvoir nous aider.
langue courante ne connaît que ne sen>ir à rien.
Le tour ne servir de rien est propre à la langue 6 Le seul qui. Le verbe de la relative se met à
relevée. Ces deux constructions étant correctes, l’indicatif si l’on constate un fait : li est le seul
on utilisera l’une ou l’autre selon les exigences qui nous a apporté son aide. — Le subjonctif, plus
de l’euphonie, de manière à éviter les répétitions fréquent, apporte une nuance de conséquence et
de... de ou à... à : Il ne sert à rien de se lamenter de sentiment (crainte, désir, espoir, etc.) : Il est
(mieux que 11 ne sert de rien de se lamenter). le seul qui puisse nous aider. — Le conditionnel
Ce livre ne servirait de rien à un ignorant (mieux insiste sur l’idée d’éventualité ; Il est le seul qui
que ne servirait à rien à un ignorant). pourrait nous aider, en cas de besoin.
SEULEMENT 716

seulement adv. Tous les emplois ne sont pas français : attirant, charmant, séduisant, sugges¬
corrects. tif, troublant (Une fille attirante ou séduisante.
Un déshabillé suggestif. Un décolleté troublant).
1 On évitera le pléonasme ne... seulement que.
On écrira : Il vient seulement le mercredi ou seyant > séant (II, 2).
bien II ne vient que le mercredi, et non *Il ne
vient seulement que le mercredi shah > chah.
2 n ne m’a pas seulement écrit ! Tour familier.
Equivalent correct : Il ne m'a pas même écrit l shake-hand n. m. Prononciation : [/ckôd].
— PI. ; des shake-hands [-âd]. ▼ Ce mot est
3 Je m’en aperçois seulement. Tour familier. un faux anglicisme. La vraie forme anglaise est
Equivalents corrects : Je m’en aperçois juste à handshake. Pour éviter ce mot vieilli, dire tout
l’instant ou Je viens Juste de m’en apercevoir. simplement : poignée de main.
4 Essaie seulement, et tu verras ! Tour fami¬
lier. Equivalent correct : Si tu essaies, tu verras l shako n. m. Coiffure militaire. — Prononciation :
[fako]. — PI. ; des shakos [-ko]. — La graphie
5 Non seulement, mais aussi, mais encore > schako est vieille.
non (7).
shampooing [fôpwê] n. m. La graphie sham¬
sève n. f. Avec un accent grave. poing est plus rare. — PI. : des shampooings.
— Anarchie dans les formes dérivées : sham-
sévère adj. T Attention au sens abusif, qui pooiner ou shampouiner [Jâpwine] ou sham-
constitue un anglicisme. Ne doit pas être pooigner [Japwijie], parfois champouigner
employé au sens de considérable, élevé, fort, Lfôpwijie] ; shampooineur, euse ou shampoui¬
grand, grave, intense, lourd, etc. On écrira neur, euse [JâpwinœR, az] ou shampooigneur,
donc : De lourdes pertes (et non des pertes
euse ou champouigneur, euse [fôpwijiœR, az].
sévères). Une grave défaite (et non une défaite
-- On préférera les formes shampouiner [Jâp¬
sévère). De grandes différences de température
wine] et shampouineur, euse [JâpwinœR, az].
(et non de sévères différences de température).
shérif^ schérif, chérif > chérif.
sévices Toujours masculin et toujours au pluriel :
Des sévices inhumains. T On évitera le pléo¬ sherry, cherry > cherry.
nasme sévices corporels.
shogoun ou shogun [Jogun] n. m. Autrefois,
sevrer v. t. Conjug. 12. Elle sèvre, elle sèvrera, dictateur militaire, au Japon. — PI. : des
elle sèvrerait, mais nous sevrons, elle sevrait shogouns ou des shoguns. — On préférera la
— Dérivé : sevrage.
forme shogoun (des shogouns) à shogun (des
shoguns). Ut même, on préférera shogounal,
sexagénaire adj. ou n. Prononciation ;
ale, aux à shogunal, ale, aux [Jogunal, al, o]
[seksasenen], avec [ks].
et shogounal à shogunal [Joguna].
sexagésimal, ale, aux adj. La prononciation shoot n. m. (anglicisme de la langue du football)
traditionnellement recommandé est [seg- Prononciation : [Jut]. — PI. : des shoots [fut].
za3ezimal, al, o], avec [çz], mais la prononcia¬
— Equivalent français ; tir (au but). De même,
tion moderne [s£ksa3ezimal, al, o] ne saurait à shooter [fute] on pourra préférer tirer (au but)
être considérée comme une faute.
et à shooteur [futœn] buteur.
Sexagésime Avec S majuscule et toujours fémi¬ shopping n. m. (anglicisme) Avec deux p. Eviter
nin : Le dimanche de Sexagésime. La Sexagé¬
la graphie shoping. — Prononciation ; [fopiij].
sime. — La prononciation traditionnellement
— Equivalents français : lèche-vitrines ou, dans
recommandée est [sEgza3ezim], avec [g2]> certains cas, courses (faire des courses) ou
.mais la prononciation moderne [seksa3ezim] encore visite des magasins.
ne saurait être considérée comme une faute.
shopping center n. m. (anghcisme) Prononcia¬
sex-apped n. m. (anglicisme) Prononciation : tion : [fopiqsentaR]. — PI. : des shopping
[seksapil]. — Equivalent français : charme.
centers [-tan]. — Equivalent français : centre
commercial.
sextant n. m. Instrument de navigation. — Avec
finale en -ant.
short n. m. Anglicisme qui désigne une culotte
courte pour les vacances ou le sport. — Pronon¬
sexy acij. (anglicisme) Prononciation; [seksi]. ciation : [foRt]. — PI. ; des shorts [foRt]. ▼ Au
— Invariable : Des filles sexy. — Equivalents singulier : Ils sont en short.
717 SHOW

show n. m. (anglicisme) Prononciation : [/o]. (plutôt que avoir si froid), souffrir tellement
— PL : des shows [^o]. — Equivalents français : Ô)lutôt que avoir si mal), être dans une si grande
spectacle ou parfois récital. colère (plutôt que être si en colère).

show business n, m. (anglicisme) En deux mots 8 Mode dans la consécutive après si... que.
sans trait d’union. — Prononciation : [fobiz- a/ Indicatif ou conditionnel si la principale
ncs]. — Equivalent français : industrie du est affirmative: Il est si faible qu’il ne peut
spectacle. parler. Il est si faible qu’il ne pourrait voyager,
s’il le fallait.
shrapnel n. m. Obus à balle. — Prononciation ;
ynapnel]. — PI. : des shrapnels [-nel]. On b/ Subjonctif si la principale est négative ou
évitera la graphie shrapnell. interrogative : Il n ’est pas si faible qu ’il ne puisse
parler. Est-il si faible qu’il ne puisse voyager ?
shunt n. m. (anglicisme de la langue des 9 II n’est pas si naïf que de croire à ces contes.
techniciens de l’électricité) Prononciation : Tour correct, mais très Uttéraire. On dit plus
[fdét]. — PI. : des shunts [f&t]. — Equivalent couramment: Il n’est pas assez naïf pour
français : dérivation. De même, à shuntage croire...
[J‘déta3] on pourra préférer montage en dériva¬
tion et à shunter [fœte] monter en dérivation. 10 Si habile que soit cet homme. Si habile qu’il
soit. Si habile soit-il. Dans ces tours concessifs,
1. si adv. Exprime l’affirmation, l’intensité, la toujours le subjonctif. ▼ Ne pas écrire Aussi
comparaison, la concession. habile que soit cet homme, aussi habile qu ’il soit,
aussi habile soit-il (tours critiqués) > aussi (1,4).
1 Si fait. Que si. Ces deux locutions affirma¬
tives sont vieilües et quelque peu familières. 2. si conj. Exprime la condition, mais aussi
2 Si et oui. En principe, on emploie oui après l’opposition, et introduit parfois une interroga¬
une question affirmative : Tu connais Louis tion indirecte.
Dubois? — Oui L’adverbe si ne s’emploie I Forme. Toujours élidé devant il, ils : s’il, s’ils,
qu’après une question négative ; Tu ne connais et non *si il, *si ils. — En deux mots : si oui.
pas Louis Dubois ? — SL — En un seul mot : sinon.
3 Si tellement. Pléonasme populaire. On dira ; n Sens. Peut exprimer la condition : S’ilfaisait
C’est si beau / ou bien C’est tellement beau I beau, je sortirais. — Peut aussi exprimer
et non C’est *si tellement beau l l’opposition : Si le climat breton est assez doux,
4 Si tôt, sitôt > sitôt (1). 11 est cependant moins chaud que le climat
méditerranéen (= bien que le chmat breton soit
5 Si, aussi > aussi (I, 3). assez doux...). — Peut aussi introduire une
6 On peut très correctement employer si interrogation indirecte : Je lui ai demandé s’il
devant un participe passé adjectif : Ce conqué¬ était satisfait.
rant, si admiré et si redouté, n’était-il qu’un III Emploi du mode.
brigand ? On peut même employer si devant
un participe passé accompagné du verbe être 1 Après si exprimant la condition. Jamais
quand la forme verbale exprime l’état j)lus que d’indicatif fiitur ni de conditionnel. On écrira
l’action : Cette reine, qui fut si aimee de ses donc : S’il fait beau demain, je sortirai (et non
sujets ou, mieux, qui fut tellement aimée, tant *s’il fera beau). Si j’avais su, je ne serais pas
aimée de ses sujets. En revanche, on évitera venu (et non *si j’aurais su).
l’emploi de si avec une forme composée ou 2 Après si exprimant l’opposition ou intro¬
même avec un participe non adjectivable. On duisant l’interrogation indirecte. On peut très
emploiera tant ou tellement (Il a tant travaillé correctement employer l’indicàtif futur ou le
ou II a tellement travaillé, et non II a *si conditionnel : S’il serait encore possible d’éviter
travaillé) ou bien on tournera autrement : Un le désastre, il n’est cependant plus temps de
pays si bien dirigé ou Un pays si fermement remporter la victoire. Demande-lui s’il viendra
dirigé, et non Un pays *si dirigé. On observera demain. Je lui ai demandé s’il viendrait ce soir.
d’aüleurs que, de nos jours, le nombre de
participes passés adjectivables est de plus en 3 Si c’était... qui. Normalement suivi de
plus grand. l’indicatif : Si c’était toi qui étais dans cette
situation, que ferais-tu ? Le subjonctif, correct
7 Avoir si besoin. Tour critiqué. On écrira aussi, est rare et très littéraire : Si c’était toi qui
plutôt ; avoir un si grand besoin. De même, on fusses dans cette situation...
écrira ; avoir une si grande fdim, une si grande
peur, une si grande soif plutôt que avoir si 4 Si... que. Quand que remplace un second
faim, si peur, si soif), souffrir tant du froid sL le verbe qui suit que se met au subjonctif :
« \

SIBILANT 718

S’ilfait beau demain et que je ne sois pas fatigué, (Le XVIID siècle). T Ne pas employer les
je sortirai (= s’il fait beau demain et si je ne chiffres arabes. La graphie Le *I8‘ siècle est
suis pas fatigué...)- contraire à l’usage.
5 Si tant est que. Toujours suivi du subjonc¬ 2 Avec G et 5 majuscules : le Grand Siècle (le
tif ; Il comprendra ce qu ’il voudra, si tant est siècle de Louis XIV). — Avec S majuscule et
qu ’il puisse comprendre quelque chose l / ou O minuscule : le Siècle des lumières (le
XVIII' siècle), le Siècle d’or (le XVI' siècle
6 Comme si > comme (IV, 3). espagnol).
IV Si ne... (pas) au sens de « à moins que ». On 3 On écrit : l’art des XII‘ et XIID siècles, l’art
omet souvent pas : Je ne viendrai pas si je ne des douzième et treizième siècles. On évitera le
suis expressément convié. De même : si je ne tour cursif l’art des *douze et treizième siècles
m’abuse, si je ne me trompe (expressions figées).
4 ▼ On écrit : le XII‘ et le XIII‘ siècle (le
V Expressions. douzième et le treizième siècle) ou bien le
1 Si encore, encore si > encore (3). XII‘ siècle et le XIII‘ (le douzième siècle et le
treizième) ou bien les XID et XIII‘ siècles (les
2 S’il en est, s’il en fut > être (IV, 13). douzième et treizième siècles) ou bien les
3 Si j’étais vous, si j’étais de vous, si j’étais XII‘-XIII‘ siècles. Cette dernière forme est
que de vous > être (IV, 14). moins soutenue. — On écrira, quand on met
une parenthèse : La ville possède un château
4 C’est à peine si > peine (V, 3). ancien (XID-XIID siècle) ou La ville possède un
château ancien (XII‘ et XIIP siècle). Cette
5 Que si. Formule oratoire et vieillie qui institution dura longtemps (XI‘-XV’ siècle).
équivaut à si : Que si les dieux et les hommes
se liguent contre la cité, alors, Romains, nous 5 Avec siècle au singulier : de siècle en siècle.
devrons combattre jusqu’au dernier.
6 Sauf que, sauf si > sauf 2 (4). sien, sienne adj. ou pron. possessif.
I Emploi adjectif.
sibilant, ante adj. (médecine) Sifflant : Respira¬
tion sibilante. T Pas de y. Un seul /. 1 Comme épithète. Vieux devant le nom ; Il
rencontra un sien ami — Littéraire après le
sibylle n. f. Prophétesse antique. V Prononcia¬ nom : Une idée sienne.
tion : [sibil], avec [1], et non *[]]. — Attention 2 Comme attribut. Assez littéraire, mais non
à la place du i et du y. — Dérivé : sibyllin, ine archaïque ; Cette idée est sienne. Il a fait siennes
[sibilê, in]. mes idées.

sicaire n. m. Tueur à gages. — Avec un seul II Emploi pronominal. Vivant et courant :


c et finale en -aire. Voici mon vélo. Le sien est appuyé contre le mur.
III Les siens. Ses parents, ses proches : Il va
siccatif, ive [sikatif, iv] adj. ou n. m. Avec deux c. revoir les siens. Moderne et usuel.

siccité n. f. Caractère de ce qui est sec. V IV Expressions. Une expression très légère¬
Prononciation : [siksite]. ment familière : y mettre du sien, faire un effort.
— Une expression familière : faire des siennes,
side-car n. m. Anglicisme qui désigne une nacelle commettre des sottises.
à roue accolée à une motocyclette. — Prononcia¬
tion : [sidkaa]. —PI. : desside-cars [-kaRj. sieur n. m. Toujours précédé de l’article et suivi
d’un nom propre : Le sieur Dupont.
sidéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Des jours sidéraux. siffler V. i. Avec deux f De même : sifflant,
sifflement, sifflet, siffleur. V Un seul / dans
sidérer v. t. Conjugaison et emploi. persiflage, persifler, persifleur.

1 Conjug. 11. Il sidère, mais il sidérera, il siffloter v. t. Avec deux/et un seul t. De même :
sidérerait. sifflotement.
2 Synonyme de stupéfier. — Familier, ainsi que
le dérivé sidérant. sigillaire adj. ou n. f. Qui concerne les sceaux.
— Prononciation : [sisilcR]. De même : sigillé,
siècle n. m. Orthographe et expressions. ée [sisile, e], sigillographie [si3ibgRafi],
sigillographique [sisibgRafik].
1 Le numéral s’écrit en toutes lettres (Le
dix-huitième siècle) ou bien en chiffres romains sigisbée n. m. Mot masculin, mais finale en -ée.
719 SIGNAL

signal n. m. — PL ; des signaux. silicique, silicium, siliciure. T Ne pas écrire


comme un cilice, chemise de crin.
signaler, signaliser Deux verbes transitifs à bien
distinguer. silicone T Est féminin ; de la silicone. — Dérivé :
siliconé.
1 signaler Marquer, annoncer par un signal,
un panneau : Les tournants dangereux sont silicose n. f Se prononce avec o fermé [silikoz],
signalés par des panneaux spéciaux. mais s’écrit sans accent circonflexe.
2 signaliser Munir d’un ensemble de signaux,
de panneaux : Les routes françaises sont en sillon n. m. Deux n dans les dérivés : sillonné,
général bien signalisées. sillonner.

signature, paraphe > paraphe. silo n. m. Finale en -o, sans -t. — PI. : des silos
[-lo] . — Dérivé : silotage.
signe n. m. L’expression sous le signe de est tout
silure Poisson. — Toujours masculin : Un silure
a fait normale dans le sens astrologique : Il est
né sous le signe du Sagittaire. — En dehors très gros.
d’une allusion astrologique, ne pas user de cette
silvaner n. m. Vin. — Avec i et non y. Avec
expression. On évitera par exemple : Une
s minuscule. — Prononciation : [silvancRj.
exposition placée sous le signe du figuratif.
— Prend la marque du pluriel : Des silvaners
excellents.
signé, ée Complément d’agent introduit par par
quand on insiste sur l’action : La convention a simagrée n. f Finale en -ce. — Le plus souvent
été signée cet après-midi par les plénipoten¬
au pluriel : Assez de simagrées t
tiaires. — Pour exprimer l’etat, on emploie de :
Une lettre signée du directeur commercial simarre n. f Vêtement. — Avec un seul m et
— Quand il s’agit d’une œuvre d’art, on omet
deux r.
généralement la préposition : Un tableau signé
Utrillo. similaire adj. N’est pas synonyme de semblable.
Le mot similaire signifie « à peu près sembla¬
signet n. m. Ruban qui marque une page. — La ble » et s’emploie surtout dans la langue du
prononciation traditionnelle est [sine]. On commerce et des techniques : L ’article
pourra la préférer dans la diction soutenue commandé nous faisant défaut, nous vous
(déclamation des vers, lecture de textes litté¬ proposons un article similaire. ▼ N’est jamais
raires de style noble). Prononciation actuelle suivi d’un complément. Ne pas écrire : Un objet
et usuelle : [sijiej. similaire *à un autre. Ecrire: analogue ou
comparable à un autre.
signifier v. t. Plusieurs constructions.
1 Au sens de « vouloir dire ». Avec l’indicatif simili- Préfixe fdu latin similis « semblable »).
ou le conditionnel : Cela signifie qu’il ne veut De nos jours, les composés en simili s’écrivent
en un seul mot sans trait d’union : similicuir,
pas donner son accord. Cela signifie qu’on
similigravure, etc. Les graphies simili-cuir,
pourrait aboutir à un accommodement.
simili-gravure sont vieilhes.
2 Au sens de « faire savoir ». Avec l’indicatif
ou le conditionnel : On lui signifia que l’auto¬ similitude h. f Avec un seul /.
risation était refusée. On lui signifia que
l’autorisation serait accordée, s’il acceptait cer¬ simonie n. f Avec un seul n. De même :
taines conditions. La construction avec le simoniaque.
subjonctif est surtout employée avec avoir à
suivi de l’infinitif: On lui signifia qu’il eût à simoun n. m. Vent. — Avec s minuscule.
quitter les lieux immédiatement.
1. simple adj. Dans certains cas, le sens dépend
silène n. m. Avec S majuscule et sans article : de la place de l’adjectif.
Silène, dieu grec, fils de Pan ou d’Hermès et père 1 Devant le nom. Indique que le nom est pris
des satyres. — Avec s minuscule : les silènes, les au sens strict, à l’exclusion de toute autre idée :
satyres devenus vieux, compagnons de Dionysos. Ce n ’est qu ’une simple formalité ( = ce n’est rien
d’autre qu’une formaJité). Il n’y a eu qu’une
silhouette n. f. Avec h entre / et o. De même : simple entrevue (= une entrevue et rien de plus).
silhouetter.
2 Derrière le nom. Equivaut à « facile, peu
silice n. f. Minéral. — Dérives : silicate, silicole. compliqué » (C’est une formalité simple) ou
SIMPLES « \
720

bien à « sans faste, sans cérémonie » (Une on dira : La réunion doit être reportée, pour ne
entrevue simple). pas dire annulée (ou et même annulée), ou bien
La réunion doit être reportée, mais non annulée.
2. simple n. m. (terme de tennis). On écrit : le
3 Ou sinon. Pléonasme. On écrira : Je pourrai
simple messieurs (les simples messieurs), le
simple dames (les simples dames). sans doute venir, sinon, je vous téléphonerai, ou
bien Je pourrai sans doute venir ou je vous
téléphonerai, mais non *ou sinon je vous
simples Plantes médicinales. — Presque unique¬
téléphonerai
ment au pluriel et toujours masculin ; Les
simples sont excellents pour le traitement de ces 4 Sinon que. Tour correct, mais un peu vieilli :
maladies. Il est gentil, sinon qu’il a parfois des mouve¬
ments d’humeur. De nos jours, on dit plutôt :
simplet adj. Féminin : simplette, avec deux t si ce n 'est que, sauf que. — Sinon que cependant
s’emploie encore assez couramment après rien :
simulacre n. m. Pas d’accent circonflexe. Je n’ai rien à lui reprocher, sinon qu’il est trop
susceptible.
simuler v. t. Avec un seul l. De même :
simulateur, simulation. sinople n. m. (héraldique) Couleur verte. — Ne
pas déformer en *sinope.
simultané, ée adj. Pas de tréma dans les dérivés :
simultanéisme, simultanéiste, simultanéité. sinus [sinys] n. m. — PI. : des sinus [-nys].
— Sans e muet intérieur : simultanément. — Dérivés ; sinusite [sinyzit], sinusoïdal, ale,
aux [sinyzDidal, al, o], sinusoïde [sinyzoid].
sinapisme n. m. Avec un seul n, un seul p. De
même : sinapisé. siphon n. m. T Avec 4 et non *y. De même :
siphoïde, siphonner.
sinécure n. f. Emploi cmi exige peu de travail.
— (expression familière) Ce n’est pas une sire n. m. Toujours avec un s minuscule : Oui
sinécure! (= c’est un travail, un emploi sire, répondit le courtisan à Louis XIV.
pémble !). T On évitera le contresens populaire
qui donne à sinécure le sens de « tâche sirène n. f. Finale en -ène.
compliquée, cause de soucis ». Ne pas dire, par
exemple : Elever sept enfants, quelle sinécure ! sirocco n. m. Vent. — Avec s minuscule, un setil
(pour dire quel tracas I). r et deux c.

single n. m. ou adj. (anglicisme) Prononciation : sirop n. m. Finale en -op, avec -p muet.


[siqgal].
— Dérivés ; siroter (avec un seul t), sirupeux.
1 Au tennis, synonyme vieilli de (un) simple — On écrit, avec le complément au singulier :
(simple messieurs, simple dames). sirop d’orange, de citron, de framboise, de
fraise, de groseille, etc.
2 Cabine (ou compartiment de voiture-lit) pour
une personne. — PL : des singles [siijgal]. sis, sise adj. Situé. — Ne s’emploie que dans la
— (adjectivement) Des cabines singles ou Des langue juridique et administrative : Une maison
cabines «single». Pour éviter cet anglicisme à sise 37, rue Jacques-Legris.
la prononciation difficile et à l’accord mcertain,
on dira plutôt : cabine pour une personne, sisal [sizal] n. m. Plante ; textile. — PI, : des
compartiment à une place. sisals.

sino- Préfixe (du latin Sina « Chine »). En deux


sis^cité n. f. Forme à employer, plutôt que
mots, avec un trait d’union : sino-japonais,
séismicité. De même : sismique (plutôt que
sino-indien, sino-soviétique, sino-thibétain, etc.
séismique), sismogramme (plutôt que séismo-
gramme), sismographe (plutôt que séismo¬
sinon conj. Orthographe et emploi.
graphe), sismologie (plutôt que séismologie).
1 Toujours en un seul mot. Ne pas écrire *si non. — En revanche, on dit : séisme.

2 Attention aux tours équivoques tels que La sismique adj. Au lieu de secousse sismique,
reunion doit être reportée, sinon annulée. On
expression critiquée, on emploiera secousse
peut conyirendre « La réunion doit être repor¬
tellurique ou séisme ou tremblement de terre.
tée et^même annulée » ou bien « La réunion
doit etre reportée, sans être pour autant
sister-ship n. m. (anglicisme) Prononciation :
annulée ». Selon le sens qu’on veut exprimer.
[sistœR/ip]. - PI. : des sister-ships [-/ip].
721 SISTRE

— Equivalent français; navire-jumeau (des l’usage est assez flottant et il n’y a pas de règle
navires-jumeaux). absolue. La prononciation [sis] était naguère
encore recommandée. Dans la diction soignée,
sistre, dstre > cistre. on pourra la préférer.
4 Devant un nom de mois commençant par
sitôt adv. Orthographe et emplois. une voyelle, on prononce encore de nos jours [sis]
1 Bien distinguer par l’orthographe sitôt, aussi plutôt que [sizj, mais cette dernière prononcia¬
vite, aussi promptement (Nous ne terminerons tion n’est pas vraiment incorrecte : le six avril
pas sitôt que vous cette besogne), et si tôt, [sisavRÜ] plutôt que [sizavRÜ], lesixaoût[sisu]
tellement tôt, aussi tôt (s’oppose à si tard) : plutôt que [sizu], le six octobre [sisoktobRfa)]
Pourquoi vous lever si tôt? Je n’attendais pas plutôt que [sizoidabRCa). Dans ce cas, comme
notre ami si tôt dans le précédent, l’usage est assez flottant et il
n’y a pas de règle absolue. La prononciation [sis]
2 De sitôt Seulement dans une proposition est cependant préférable.
négative : Je n’y retournerai pas de sitôt ▼ Ne
pas dire : Je n’y retournerai pas *d’aussitôt 5 Devant un mot qui n’est ni un nom ni un
adjectif, on prononce [sis] : six ou sept [sisu-
3 Sitôt que. Equivaut à dès que, aussitôt que > set], de six à neuf [dasisanœB, les numéros
aussitôt (3). six et sept [siseset], six pour mille [sispiumiil],
4 Sitôt suivi d’un participe. Tour usuel et six d’entre eux [stsdâtR0].
correct : Sitôt rentré, je me mis au travail ô A la fin d’une phrase ou d’un membre de
— S’emploie aussi devant un nom suivi d’un phrase ou devant une pause, une ponctuation,
participe: Sitôt le travail terminé, je vous on prononce toujours [sis] ; Ils sont six [sis].
téléphonerai ▼ On évitera d’employer sitôt
devant un nom qui n’est pas smvi d’un n Dérivés et composés.
participe : Sitôt la sortie de l’ecole, les enfants 1 On écrit, avec un x prononcé [z] : sixième
se mettaient à courir. On écrira plutôt : Sitôt [sizjem], sixièmement [sizjemmô]. — On écrit
sortis de l’école, les enfants... ou Dès la sortie avec un z; sizain [sizê] n. m. (^me de sis
de l’école, les enfants... > aussitôt (1 et 2). vers ; éviter la graphie sixain).
2 On écrit avec un trait d’union les composés
situer v. t On évitera d’employer trop souvent
suivants : vingt-six, trente-six, quarante-six,
se situer au sens de avoir lieu, se passer, se
cinquante-six, soixante-six, quatre-vingt-six,
produire, se réaliser, se dérouler, etc. : Les
ainsi que cent vingt-six, cent trente-six..., deux
entretiens se situent dans des circonstances
cent vingt-six, deux cent trente-six...
particulières. On écrira plutôt : Les entretiens
ont lieu fou se déroulent) dans des circonstances 3 Pas de trait d’union dans les autres
particulières. composés : cent six, deux cent six, trois cent
six..., mille six, deux mille six, trois mille six...,
six adj. numéral ou n. m. Prononciation. Ortho¬ six mille, six millions, etc.
graphe et forme des dérivés et des composés.
Skaï n. m. Imitation de cuir. — Prononciation :
I Prononciation. [skaj].—Nom déposé, doncavecunemajuscule.
1 Devant un nom ou un adjectif commençant
par une consonne ou un h- aspiré, on prononce skateboard n. m. (anglicisme) Prononciation;
[si], le -x final étant muet : six métrés [si- [sketboRd]. — PI. : des skateboards [-boRd].
metntô)], six gros arbres [sigROzanbRfa)], — Equivalent français; planche à roulettes.
six huttes [siyt], six hautes armoires
[siotozaRmwaR]. sketch n. m. Anghcisme qui désigne une petite
scène comique. — Prononciation : [sketj].
2 Devant un nom ou un adjectif commençant — PI. : des sketches [sketjp. T Ne pas
par une voyelle un un A- muet, on prononce confondre avec speech, petit discours.
[sizl, le -X final se prononçant comme le -s final
en liaison : six arbres [sizanbRio)], six énormes ski n. m. Emploi de la préposition ; singulier ou
caisses [sizenoRmakes], six hirondelles [si- pluriel.
ziRÔdel], six habiles garçons [sizabilgaRSÔ].
1 Aller à skis (mieux que en skis) > à (VII, 1).
3 Devant un nom de mois commençant vai
une consonne, on prononce de nos jours [si] 2 Au pluriel : aller à skis (sauf s’il s’agit de
plutôt que [sis] : le six janvier [si3âyje] plutôt ski nautique), une descente à skis, une prome¬
que [sissfivjej, le six février [sifevRÎje] plutôt nade à skis, un saut à skis. — Au singi^er :
que [sisîevRije], le six mars [simaRs] plutôt un championnat de ski, une école de ski, un
que [sismaRs], etc. Dans ce cas d’ailleurs. tremplin de ski, un saut de skL
• \

SKIFF 722

skiff ou skif n. m. Anglicisme qui désigne une social, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux:
embarcation. — Prononciation : [skif]. — PI. : Les rapports sociaux.
des skiffs ou des skifs [skif]. — La graphie skiff
est plus fréquente que skif social-chrétien adj. ou n. V Le programme
social-chrétien. Les députés sociaux-chrétiens.
skipper n. m. (anglicisme) Prononciation : Les sociaux-chrétiens. Im liste social-chrétienne.
[skipoen]. — PI. : des skippers —^ui- Les idées social-chrétiennes.
valents français : barreur (regate), capitaine
(croisière). social-démocrate adj. ou n. T Le programme
social-démocrate. Les députés sociaux-démo¬
skunks [sk3ks] ou scons [sk3s] ou sconse crates. Les sociaux-démocrates. La liste social-
[skôs] ou skuns [sk3s] ou skons [sk3s] n. m. démocrate. Les idées social-démocrates.
Animal ; fourrure. — Plusieurs formes pour ce
mot, emprunté à l’algonquin par l’intermédiaire social-démocratie n. f. T Pas de -e à social.
de l’anglais. — La forme la plus française serait
sconse, mais l’usage préfère skunks. social-révolutionnaire adj. ou n. T Le pro¬
gramme social-révolutionnaire. Les députés so¬
slalom [slabm] n. m. Ne pas déformer en ciaux-révolutionnaires. Les sociaux-révolution¬
*slaloom. — Dérivés (avec im seul m) : naires. La fraction social-révolutionnaire. Les
slalomer, slalomeur. idées social-révolutionnaires.

slogan n. m. Finale en -an. société n. f. Toujours avec un s minuscule : Le


respect des lois est la base de la société.
sloughi n. m. Lévrier. — Avec -gh-. — PI. : des
sloughis [-gi]. socioculturel, elle adj. En un seul mot, sans trait
d’union.
smalah, smala On écrit plutôt smalah au sens
propre (La smalah d’Abd el-Kader) et smala sociodrame n. m. En un seul mot, sans trait
au sens figuré (Mon cousin est arrivé, avec toute d’union. — De même : sociodramatique.
sa smala I).
socio-économique adj. En deux mots, avec un
smalt [smalt] n. m. Verre de couleur bleue. trait d’union.
— Pas de e final.
sociogramme n. m. En un seul mot, sans trait
Smart adj. Anglicisme vieilli, synonyme de d’union.
élégant — Prononciation : [smant]. — Inva¬
riable : Les villes d’eau les plus smart sociométrie n. f. En un seul mot, sans trait
d’union. De même : sociométrique.
smash n. m. (anglicisme de la langue du tennis
et du vollev-ball). — Prononciation : [smaj]. socioprofessionnel, elle adj. En un seul mot,
— PI. : des smashes [smaJ]. — Dérivé : sans trait d’union.
smasher [smaje] v. i.
socle n. m. Bien prononcer [sokKo)]. Eviter la
snack-bar n. m. — PL : des snack-bars. — Le
prononciation relâchée *[sDk].
mot s’abrège usuellement en snack (des snacks).

snob n. ou adj. Prend la marque du pluriel, mais socque Chaussure. — Avec -cqu-. Ne pas écrire
non celle du féminin : Ils sont snobs. Ces dames comme soc (de charrue). ▼ Toujours masculin :
Les gros socques des montagnards.
sont snobs. Elle est snob. — Dérivés : snober,
snobinard, snobinette, snobisme.
Socquette n. f. Chaussette basse. — Avec -cqu-.
snow-boot n. m. Anglicisme vieilli qui désignait — Nom déposé à l’origine, donc, théorique¬
• des chaussures en caoutchouc. — Prononcia¬ ment, avec une majuscule. En fait, le mot est
tion ; [snobut]. — PI. : des snow-boots [-but]. traité couramment comme un nom commun.
— Equivalent français : des caoutchoucs.
sodomie n. f. Avec un seul m. De même :
sobre adj. On dit : sobre en paroles, mais sobre sodomiser, sodomite. V Ne pas dire *sodomiste.
de gestes, un style sobre d’ornements. — Dérivé :
sobriété. sœur n. f. Usage du trait d’union et de la
majuscule.
soc n. ra. Partie de la charrue. — Attention à 1 Avec un trait d’union : belle-sœur (des
l’homophone socque, chaussure. belles-sœurs), demi-sœur (des demi-sœurs).
723 SOFA

— Sans trait d’union ; une bonne sœur (une 5 Soi-disant que. Tour populaire. On dira
religieuse, familier). plutôt sous prétexte que ou parce que, paraît-il,
ou parce que, à ce qu’on prétend: Il n’est pas
2 Avec ï minuscule: Oui, ma sœur. La
venu, sous prétexte qu’il est malade (et non
supérieure fit appeler sœur Marie-des-Anges. —
soi-disant qu’il est malade). On va démolir ce
Avec S majuscule : les Petites Sœurs des pauvres.
pont, parce que, paraît-il il est vétuste (et non
Les Neufs Sœurs (les Muses).
soi-disant qu'il est vétuste).
sofa 1'. m. Lit de repos. — Avec / (unique). La
soie n. f. Dérivé : soierie (avec e muet intérieur).
grapMe *sopha est vieille.
soif n. f. T On dit très correctement avoir soif,
software n. m. Anglicisme qui désigne la avoir grand-soif (un peu vieilli), avoir une très
conception ou l’utilisation des ordinateurs. Le
grande soif (moderne), avoir une si grande soif,
hardware est la fabrication des ordinateurs.
avoir une trop grande soif. En revanche, dans
— Prononciation : [softwen]. — Pour éviter la langue trœ surveillée, on évitera avoir très
cet anglicisme, on dira plutôt : le logiciel. De soif, bien soif, si soif, trop soif, car le mot soif,
même, on remplacera hardware par : le qui est substantif, ne peut, en principe, être
matériel.
précédé d’un adverbe.
soi pron. personnel. Emploi et expressions. soir n. m. Expressions.
1 Soi en concurrence avec lui > lui (IV). 1 ▼ Avec soir au singulier : tous les lundis soir,
2 A part soi (= dans son for intérieur). tous les mardis soir...
Locution figée. On peut employer à la rigueur 2 Lundi soir ou lundi au soir, hier soir ou hier
à part moi: A part moi, je pensais qu'il avait
au soir > à 1, 2 et 3).
tort, mais je n'en fis rien paraître. En revanche,
on évitera à part lui, à part elle, à part nous, soit Forme du verbe être figée comme adverbe
à part vous, à part eux. On évitera aussi ou comme conjonction ou comme formule
d’employer à part soi pour la troisième personne d’introduction.
du pluriel : Ils estimaient à part soL. On
tournera autrement : Ils estimaient, chacun à I Prononciation.
part soi... 1 En liaison devant voyelle ou h- muet, le -t
3 Soi-même. Ne doit pas être employé abusive¬ se prononce : Soit un triangle [swatdétRiôgKa)].
ment pour représenter une personne détermi¬ Soit heureux [swatORo], soit malheureux.
née : Allô l Je voudrais parler à M. Dupont. 2 Devant consonne ou h- aspiré, le -t est
— Soi-même. On répondra, dans ce cas : muet : Soit deux [swado], soit trois [swatRwa].
lui-même. Soit honteux [swaSto], soit fier [swafjeR].

soi-disant adj. inv. Attention à l’orthographe et 3 V Devant une pause pour exprimer un
à l’emploi. assentiment, se prononce le plus souvent
[swat]. Cependant, on préférera [swa] dans la
1 ▼ Ne pas écrire *soit-disant. diction surveillée : Vous voulez partir ? Soit
2 Toujours invariable : Des femmes soi-disant [swa], partez.
nobles. II Invariabilité.
3 Ne peut s’appliquer qu’à des personnes qui 1 Toujours invariable au sens de « ou
prétendent elles-memes etre (ce qui est exprimé bien... ou bien » : Il faudrait soit deux camions,
par le nom ou l’adjectiO : Oe soi-disant prince soit quatre fourgonnettes.
n'était qu'un escroc. En revanche, on n’écrira
pas : Cet enfant soi-disant idiot était tout à fait 2 Toujours invariable au sens de « c’est-à-
normal En effet, ce n’est pas l’enfant qui dire » : Une longueur de quinze toises, soit
prétend lui-même qu’il est idiot. On écrira : Cet trente mètres.
enfant prétendument idiot... On écrira : Ce vase 3 Invariable le plus souvent au sens de
prétendument grec, et non Ce vase soi-disant « supposons » : Soit deux droites parallèles AB
grec, car un vase ne peut se dire quoi que ce et CD L’accord au pluriel (soient deux droites)
soit. est toléré, mais tend à sortir de l’usage.
4 On évitera, dans la langue surveillée, d’em¬ III Soit que. Toujours suivi du subjonctif : Soit
ployer soi-disant en guise d’incise i»ur modifier qu’il pleuve, soit qu’il fasse beau, je fais tous
un verbe. On n’écrira pas : Il possède soi-disant les jours ma promenade habituelle.
un château. On écrira : Il possédé, a ce qu il
affirme, un château ou Selon ses affirmations IV Soit...soit et soit...ou; soit que...soit
(selon ses dires), il possède un château. que... et soit que... ou que. Le deuxième soit
SOIXANTE 724

peut être remplacé par ou. Le tour avec ou est 1. sole n. f. Dessous du sabot d’un cheval;
vieilli et assez littéraire. On l’évitera dans le support d’une machine; plancher d’un four.
registre neutre: Je prendrai soit le train du — Un seul /.
matin, soit l’autorail de midi (usuel). Soit
égoïsme ou légèreté, il négligeait ses amis 2. sole n. f. Poisson. — Un seul L
(littéraire). Soit qu’il m’écrive, soit qu’il me
téléphone (usuel). Soit qu’il conduise une armée 3. sole n. f. Groupe de champs (dans le système
ou ^u’il parle devant l’assemblée du peuple (tour de l’assolement) : La sole des avoines succédait
littéraire). T Quand il y a trois termes, seul le à la sole des blés. — Un seul L
dernier soit peut (dans la langue littéraire) être
remplacé par ou : Il lit soit des poèmes, soit des solécisme n. m. Faute de syntaxe très grave.
romans, soit des livres d’histoire (usuel). Il lit — Exemple de solécisme : La question que je
soit des poèmes, soit des romans, ou des livres veux vous en parler, pour dontje veux vous parler.
d’histoire (tour littéraire).
soleil n. m. On peut dire : il fait du soleil (usuel)
soixante adj. numéral. Orthographe, prononcia¬ ou il fait soleil (plus rare). — On écrit, avec
tion et composés. des majuscules et un trait d’union : Le Roi-
Soleil ^uis XIV), l’empire du Soleil Levant
1 Avec X prononcé [s] : soixante [swasôt],
(le Japon).
soixantaine [swasôten], soixantième
[swasôtjem],
solennel, elle adj. Prononciation ; [solanel, el],
2 Sans traits d’union : soixante et un, soixante — Avec deux n. De même : solennellement
et onze. — Avec un trait d’union : soixante- [solanelmô], solenniser [solanize], solennité
deux, soixante-trois..., soixante-huit, soixante- [solanite].
neuf, soixante-dix, soixante-douze... soixante-
dix-sept, soixante-dix-huit, soixante-dix-neuf solfatare Crevasse d’où s’échappent des gaz
sulfureux, près d’un volcan. — Prononciation ;
soja [sD3a] n. m. Plante. — Finale en -a. — PI. : [solfataiô. — PI. : des solfatares [-taR]. V Le
des sojas. — La forme soya [soja] est correcte, mot est féminin : Une solfatare nauséabonde.
mais rare. — Autrefois on recommandait de
prononcer soja [soja], sous prétexte que soja solidaire adj. Emploi de la préposition.
est une forme allemande. Cette prononciation
de soja est vieille. 1 Eviter le pléonasme Ils sont solidaires *l’un
de l’autre ou *les uns des autres. Ecrire
simplement : Ils sont solidaires.
solarium [solaRjom] n. m. — PI. : des solariums.
2 Se construit avec de ou avec et, jamais avec
soldat n. m. Avec S majuscule et i minuscule : la préposition *avec: Les étudiants sont soli¬
le Soldat inconnu. — Au féminin : une femme daires de leurs professeurs ou Les étudiants et
soldat. La forme une soldate est famihere. leurs professeurs sont solidaires, mais non Les
étudiants sont solidaires *avec leurs professeurs.
solde n. m. Attention au genre.
3 L’adverbe solidairement se construit surtout
1 Le solde Différence entre le crédit et le débit : avec et : Les étudiants et les professeurs lutteront
Le solde est créditeur. solidairement

2 Un solde Marchandise vendue au rabais. T 4 Le verbe se solidariser se construit avec avec :


Ne pas employer ce mot au féminin (faute Les étudiants se sont solidarisés avec leurs
fréquente) : Des soldes avantageux (et non professeurs, mais se sont désolidarisés de leurs
*avantageuses). — Normalement employé au professeurs
pluriel : Soldes du 15 au 28 février. On écrit 5 Le nom solidarité se construit avec avec ou
cependant toujours : Vendre en solde. Marchan¬ avec et: La solidarité des étudiants avec les
dises en solde.
travailleurs ou La solidarité des étudiants et des
3 La solde Rémunération d’un militaire ; Aux travailleurs
colonies, la solde était plus forte. — (expres¬
sions) Etre à la solde de quelqu’un, d’un parti, solive n. f. Avec un seul L — Dérivé : soliveau.
etc.
solliciter v. t. Orthographe et construction.
4 La demi-solde, un demi-solde > demi-solde,
1 Avec deux L De même : sollicitation, sollici¬
solder I>a forme pronominale se solder se teur, euse.
construit avec par: L’opération s’est soldée par 2 De nos jours, se construit avec de: Il me
un déficit de deux cents millions. sollicita de prendre parti pour lui L’emploi de
725 SOLLICITUDE

à est vieux et très littéraire : Il sollicita ses amis somnambule, noctambule > noctambule.
à la révolte. Les courtisans sollicitaient le prince
à faire le mal somnifère n. m. ou adj. S’emploie surtout
comme nom (Prendre des somnifères), à la
sollicitude n. f. Avec deux /. différence de soporifique (Une substance sopori¬
fique. Des propriétés soporifiques).
solo n. m. ou adi. On préférera le pluriel des solos
[-10] à des soli, plus rare. — Gomme adjectif, somnolence n. f. Finale en -ence. — Dérivés :
ne prend pas la marque du féminin, mais prend somnolent, somnoler.
celle du pluriel : Une clarinette solo. Des
clarinettes solos Des barytons solos somptuaire, somptueux Ces deux adjectifs ne
sont nullement synonymes.
sologno^ Ote adj. ou n. De la Sologne. —
Attention au féminin en -ote, avec un seul t 1 somptuaire Loi somptuaire, édit somptuaire,
qui interdit le luxe et les dépenses excessives
solstice n. m. Finale en -ice. — Dérivé : solsticial, des particuliers. T Ne pas dire *dépenses
ale, aux (les points solsticiaux). Bien prononcer somptuaires pom dépenses excessives, dépensés
[solstis], et non *[soltis]. exagérées, dépenses d’apparat.
2 somptueux, euse Luxueux, magnifique : Une
solution n. f. T Attention au contresens fréquent. réception somptueuse.
Une solution de continuité est une rupture et
non une continuité. Par conséquent, sans son, sa, ses adj. possessif — Forme et emploi.
solution de continuité yCMt dire « sans interrup¬
tion » : Une clôture entoure le terrain, sans 1 Le féminin sa est remplacé par son dans tous
solution de continuité {— la clôture n’est pas les cas où l’article la s’élide en /’; son action,
interrompue, elle est continue). son entrée, son initiative, son ombre, son urne,
son yeuse, son habitude, son herbe, mais sa
solutionner v. t. Mot critiqué. On écrira plutôt : hache, sa huitième année > le 1 (I, 1).
apporter une solution à une question ou résoudre 2 Devant voyelle ou h muet, la forme son, au
une question. masculin ou au féminin, se dénasalise, dans la
prononciation parisienne : son ami [sonami],
sombre adj. Coupe sombre > coupe. son action [sonaksjS]. Cet usage a été critiqué
par quelques auteurs. On pourra préférer la
sommaire adj. ou n. m. Avec deux m. De même : prononciation non dénasalisée : son ami
sommairement. [s5nami], son action [s5naksj5].
sommation n. f. Avec deux m. 3 Chacun dans son genre > chacun (II).
4 La maison dont on voit le toit (et non dont
somme Toujours avec deux m : Une somme de on voit *son toit) > dont (VI).
cent francs. Faire un somme (dormir). Une béte
de somme. 5 J’apprécie sa loyauté. J’en apprécie la
loyauté > en 2 (V).
sommeil n. m. Avec deux m. De même : 6 Son, sa, ses en concurrence avec l’article
sommeiller. défini (Il souffre de la jambe. Il a déchiré sa
blouse) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
sommelier, ière n. m. ou f. Avec deux m.
sonar n. m. Instrument de détection des sous-
sommer v. t. Avec deux m. marins. — Avec un seul n et finale en -ar.
sommet n. m. On peut dire un sommet ou bien une
sonate n. f Avec un seul n. De même : sonatine.
conférence au sommet, à condition que cette
conférence réunisse les dirigeants du degré le plus
sondage n. m. Toujours avec opinion au singu-
élevé (chefs d’Etat ou chefs de gouvernement).
On évitera cette expression quand il s’agit seule¬ her : des sondages d’opinion.
ment d’une conférence réunissant des mimstres.
songe-creux n. m. Invariable : des songe-creux.
sommier n. m. Avec deux m.
sonique adj. Avec un seul n.
sommité n. f. Avec deux m et finale en 4.
sonnaille n. f Clochette. — Peut s’employer au
somnambule n. ou adj. Avec un seul L De singulier : Attacher une sonnaille au cou d’une
même : somnambulisme. vache. — Avec deux n. De même : sonnailler.
SONNANT 726

sonnant, ante adj. Avec deux n. — On écrit : sorte n. f. Expressions et constructions.


à midi sonnant, mais à huit heures sonnantes >
1 La (une, cette) sorte de -p nom. L’accord se
heure an, 3). fait avec le complément de sorte: Cette sorte
de fraises sont tardives. La sorte de livres qu’il
sonner v. i. Orthographe, dérivés et accord.
a lus.
1 Avec deux n. De même ; sonnant, sonnante, 2 Toute sorte de, toutes sortes de. En général,
sonné, sonnerie, sonneur.
on emploie toute sorte de (singulier) devant un
2 On écrit : midi sonne, mais trois heures nom au singulier et toutes sortes de (pluriel)
sonnent > heure an, 2). devant un nom au pluriel : Toute sorte d’esprit
est estimé chez les gens de la ville. Toutes sortes
sonnet n. m. Avec deux n et finale en -et de livres sont publiés chaque année.
3 De toute sorte, de toutes sortes. En général,
sonnette n. f. Avec deux n.
on emploie de toute sorte (singulier) après un
nom au singulier et de toutes sortes pluriel)
sonneur n. m. Avec deux n.
après un nom au pluriel, ce qui est le cas le
plus fréquent : Il achète des fruits de toutes
sonomètre n. m. Avec un seul n.
sortes.
sonore adj. Avec un seul n. De même ; sonorisa¬ 4 De sorte à -p infinitif. Tour nettement vieilli :
tion (familièrement sono), sonoriser, sonorité Il agissait de sorte à se réserver une échappa¬
toire. De nos jours, on dit : de façon a, de
sonothèque n. f. Avec un seul n et -th-. manière à.

sophisme n. m. Avec -ph-. De même : sophiste,


5 De telle sorte que. Avec l’indicatif pour
sophistication, sophistique, sophistiqué, sophis¬ exprimer une conséquence réelle (voulue ou
tiquer. non), avec le conditionnel pour exprimer une
conséquence éventuelle : Il a classé les do¬
sophistiqué, ée adj. Attention au sens. cuments de telle sorte qu’on ne peut plus
retrouver ce qu’on cherche. Il a agi de telle sorte
1 (vieux) Frelaté : Du vin sophistiqué. qu’il ne pourrait plus revenir en arrière s’il le
2 (anglicisme admis) Qui a un caractère fallait. — De telle sorte que construit avec le
artificiel, affecté : La beauté sophistiquée des subjonctif pour exprimer la conséquence voulue
actrices d’Hollywood. et intentionnelle est possible, mais il est
préférable dans ce cas de dire de sorte que : Nous
3 (anglicisme critiqué) Très perfectionné et très agissons de sorte que tout soit prêt demain,
compliqué : Un avion de combat sophistiqué. mieux que de telle sorte que tout soit prêt
Des méthodes sophistiquées. Dans ce sens, on demain.
dira mieux : perfectionné, élaboré, compliqué.
6 De sorte que. S’emploie peu de nos jours avec
soporifique > somnifère. l’indicatif pour exprimer une conséquence réelle
non intentionnelle. On dit plutôt de telle sorte
soprano Toujours masculin : Cette cantatrice est que: Il est tombé de telle sorte qu’il s’est fendu
un merveilleux soprano. — PI. : des sopranos le front, plutôt que de sorte qu’il s’est fendu le
[•no], plutôt que des sopranL front. — S’emploie avec le conditionnel pour
exprimer une conséquence éventuelle et surtout
sorgho n. m. Céréale. — Avec -gh-. — PL : des avec le subjonctif pour exprimer une consé¬
sorghos [-go]. quence intentionnelle : Il a agi de sorte qu’il
pouirait se dégager si les choses tournaient mal
sorite Type de syllogisme. — Avec un seul r et J’ai travaillé de sorte que tout soit prêt demain.
un seul t. T Toujours masculin : Un sorite très
long. sortie-de-bain n. f. — PI. : des sorties-de-bain.

sornette n. f Presque toujours au pluriel : Pas sortie-de-bal n. f. — PL : des sorties-de-baL


de sornettes l
1. sortir Conjugaison, emploi de l’auxiliaire,
sort n. m. Le sens correct de faire un sort à emplois abusifs.
(quelque chose), c’est « mettre en valeur » : Les I Conjug. 42. Je sors, tu sors, il sort, nous
critiques ont fait un sort à cette phrase de Sartre. sortons, vous sortez, ils sortent. — Je sortais.
— Le sens de « utiliser, manger, boire entière¬ — Je sortis. — Je sortirai. — Je sortirais.
ment » est familier ; Le rôti était si bon que — Sors, sortons, sortez. — Que je sorte. — Que
nous lui avons fait un sort t Je sortisse. — Sortant. — Sorti, ie.
727 SOSIE

II Emploi de l’auxiliaire. Dans la construction 3 On distinguera avoir souci de, « se préoc¬


intransitive, auxiliaire être : Elles sont sorties du cuper de », expression assez littéraire (A-t-il
magasin. — Dans la construction transitive, souci de son honneur ?) et avoir du souci, « être
auxiliaire avoir : Ils ont sorti des marchandises tracassé », expression usuelle (Il a du souci,
en fraude. à cause de la santé de sa femme).
III Emplois abusifs.
2. souci n. m. Plante ; fleur. — Finale en -i.
1 Sortir quelque chose. L’emploi transitif
(Les déménageurs n 'ont pu sortir l’armoire par soucier Accord du participe et emploi.
la porte), sans être incorrect, appartient à une
langue moins soignée que faire sortir (Les 1 Participe passé du pronominal toujours
déménageurs n’ont pu faire sortir l’armoire par accordé avec le sujet : Elles se sont souciées du
la porte). résultat. Le but dont elles se sont souciées.
2 Sortir quelqu’un. Sens populaire. Dans le 2 L’emploi transitif est vieilli ou familier : La
style châtié, on écrira expulser; On a expulsé santé de son fils soucie beaucoup mon ami.
le perturbateur, et non On a sorti... De même, Equivalent usuel et neutre : préoccuper.
quand on parle d’une compétition, on préférera
éliminer à sortir : Le Racing a éliminé Bordeaux
soucoupe n. f. Sans trait d’union : soucoupe
de la Coupe de France, et non a sorti Bordeaux.
volante.
3 S’en sortir. Expression populaire. Equiva¬
lent plus relevé : s’en tirer. Equivalent soutenu : soudain, aine adj. ou adv. Bien distinguer l’ad¬
se tirer d’affaire. verbe et l’adjectif variable : Ces événements sur¬
vinrent soudain (adverbe). Ces événements sou¬
4 Je sors de dîner (= je viens juste de dîner).
dains (adjectiO survinrent alors. Ces événements
Expression admise dans la langue semi-fami¬
survinrent, soudains comme la foudre (adjectif).
lière ou cursive. A éviter dans la langue
soutenue. Quant à Je sors d’en prendre, c’est
une expression très familière. soufSer v. i. ou t. Avec deux f. De même :
soufflage, soufflante, soufflard, soufflé (Un
5 ‘Sortir dehors. Pléonasme populaire. De soufflé au fromage), soufflement, soufflerie,
même, éviter *sortir à l’extérieur. soufflet, souffleter, souffleur, soufflure. T Un
seul /dans boursoufler.
2. sortir n. m. Seulement dans au sortir de, au
moment où l’on sort de : Au sortir de l’hiver, souffleter v. t. Conjug. 14. Il soufflette, il
on voudrait bien aller sur la Côte d’Azur. soufflettera, il souffletterait, mais nous souffle¬
tons, il souffletait.
sosie Toujours masculin, même appliqué à une
femme : Elle est le sosie d’une actrice célèbre.
souffre-douleur Invariable : des souffre-douleur.
— Le féminin est rare. On écrira plutôt : La
sot adj. ou n. Féminin : sotte, avec deux t. pauvre petite est le souffre-douleur de ses sœurs,
— Dérivés: sottement, sottise. plus fréquent que est la souffre-douleur.

sotie ou sottie n. f. Farce, dans la littérature


médiévale. — Prononciation : [soti]. — La
souffrir Orthographe, dérivés, accord du parti¬
cipe et constructions.
graphie sotie est plus fréquente que sottie.
I Avec deux f De même : souffrance, souf¬
sou n. m. Pièce de monnaie. — PI. : des sous. — frant, souffreteux.
Au singulier : amasser sou à sou ou sou par sou.
III Conjug. 33. Je souffre, tu souffres, il souffre,
soubassement n. m. Ne pas écrire *sous- nous souffrons, vous souffrez, ils souffrent. —
bassement. Je souffrais. — Je souffris. — Je souffrirai. —
Je souffrirais. — Souffre, souffrons, souffrez. —
soubresaut n. m. Se prononce [subnoso], avec Que je souffre. — Que je souffrisse. —
[s], mais s’écrit avec un seul s. Souffrant. — Souffert, erte.

III Accord du participe passé.


soubrette n. f. Finale en -ette.
1 Les avanies qu’il a souffertes. Accord avec
1. souci n. m. Tracas. — Orthographe, dérivés le complément d’objet direct placé avant le verbe.
et expressions.
2 Les années qu’il a souffert. Invariable, car
1 Finale en -i. années est complément circonstanciel de temps
2 Dérivés : soucieusement, soucieux. et non complément d’objet direct.
SOUFRE 728

IV Constructions. soulever v. t. Conjugaison et expressions.


1 II souffre quand il marche. Il souffre en 1 Conjug. 12. Je soulève, je soulèverai, je
marchant. La souffrance est une douleur soulèverais, mais nous soulevons, je soulevais.
physique. Le complément s’exprime par une
temporelle ou par en suivi du participe présent. 2 On dira : lever un lièvre, et non *soulever un
Le tour II souffre à marcher est vieux. lièvre > lièvre. — On dira ; Cette action ignoble
soulève le cœur, et non *lève le cœur.
2 II souffre de voir sa famille dans le
malheur. La souffrance est une souffrance soulte [sultCa)] n. f Différence de la valeur des
morale. Le complément s’exprime par de suivi lots dans un partage ou un échange. — Ne pas
de l’infinitif. confondre avec le paronyme soute, cale d’un
3 n souffre de ce qu’on lui a manqué de navire.
respect. Au sens de « éprouver de la douleur,
être malheureux », se construit avec de ce que soumettre v. t. Conjug. 99, Je soumets, tu
suivi de l’indicatif L’emploi du subjonctif se soumets, il soumet, nous soumettons, vous
rencontre aussi parfois. soumettez, ils soumettent — Je soumettais. —
Je soumis. — Je soumettrai — Je soumettrais.
4 Je ne souffrirai pas qu’il mette le désordre — Soumets, soumettons, soumettez. — Que je
ici. Au sens de « permettre », se construit avec soumette. — Que je soumisse. — Soumettant
que suivi du subjonctif — Soumis, ise.
soufre n. m. Elément chimique. — Avec un seul
soumission n. f Deux n dans les dérivés :
f De même : soufrage, soufrer, soufreur, euse,
soumissionnaire, soumissionner.
soufrière, soufroir.

souhait n. m. Au singulier : à souhait. — soupçon n. m. Deux n dans les dérivés :


Attention au h- intérieur. De même : souhaita¬ soupçonnable, soupçonner, soupçonneusement,
ble, souhaiter. soupçonneux.

souhaiter v. t. Constructions. souper, déjeuner, dîner > déjeuner.

1 Je souhaite vous revoir bientôt. Je souhaite soupeser v. t. Conjug. 12. Je soupèse, je


de vous revoir bientôt. Les deux tours sont soupèserai je soupèserais, mais nous soupesons,
corrects. Ici, vous est complément direct de je soupesais.
revoir. Le sujet de souhaiter est aussi le sujet
de l’action exprimée par l’infinitif
soupir n. m. Finale en -ir, sans -e.
2 Je vous souhaite de revoir votre famille
bientôt. Ici vous est complément indirect de soupirail n. m. ▼ PI. : des soupiraux.
souhaiter (= je souhaite à vous). Le sujet
de souhaiter n’est pas le sujet de l’action souquenille n. f Blouse. — Prononciation :
exprimée par l’infinitif Seul le tour avec de est [suknij].
possible.
3 Je souhaite que vous reveniez bientôt. Avec sourcil n. m. T Prononciation : [suRsi], le -/ est
que, subjonctif obligatoire. muet.

souillon S’applique toujours à une personne du sourcil, cil > cil.


sexe féminin, mais s’emploie plutôt au mas¬
culin ; Cette fille est un petit souillon, mieux sourcUier, sourciller Deux mots paronymes à
que une petite souillon. distinguer par la graphie et la prononciation.

souk n. m. Marché arabe. Avec -k et non *-kh. 1 sourcilier, lière [suRsilje, IjeR] adj. Des
— PI. : des souks. sourcils, de la région des sourcils : Muscle
sourcilier. Arcade sourcilière.
soûl^ [su] adj. Ivre. — Féminin : soûle. On 2 sourciller [suRsije] v. i. Remuer les sourcils :
préférera la graphie soûl, soûle à saoul, Il a appris sa révocation sans sourciller.
saoule. De même, on préférera les graphies
soûlard, soûlaud, aude (parfois soûlot, ote), sourcilleux, euse adj. Prononciation : [sursUo,
soûler, soûlerie, soûlographie, soûlographe aux 0Z].
formes en saoul- (saouler, saoulerie, etc.). —
Pour dessoûler, dessoûler, dessaouler > sourd, sourde adj. ou n. Dans l’emploi adjectif
dessoûler.
au sens figuré, se construit avec à ; Il resta sourd
aux prières de ses proches. — Dérivés : sourde¬
soulèvement n. m. Avec accent grave. ment, sourdine.
729 SOURD-MUET

sourd-muet, sourde-muette adj. ou n. Les deux 2 Invariable : des sous-main.


éléments prennent la marque du pluriel et celle
du féminin : Des enfants sourds-muets. Une 3 Avec un trait d’union ; en sous-main, en secret.
fillette sourde-muette. Des fillettes sourdes- T Bien distinguer en sous-main, en secret (Il
muettes. Une sourde-muette. Des sourds-muets. travaillait en sous-main à discréditer le chef du
gouvernement), et en sous-œuvre, en reprenant
tout par la base (Ilfaut reprendre en sous-œuvre
sourdre v. i. Conjug. 93. Verbe défectif. Ne
cette maçonnerie, qui menace de s’effondrer. Il
s’emploie guère qu’à l’infinitif et à la troisième
faut reprendre en sous-œuvre toute cette analyse).
personne du singulier et du pluriel de l’indicatif
présent et imparfait : Il sourd, ils sourdent. Il
sourdait, ils sourdaient. sous-œuvre Fondations d’un édifice. — PI. : des
sous-œuvres. — Toujours masculin : Un sous-
œuvre profond. — (locution) En sous-œuvre >
1. sourire v. i. Conjug. 51. Je souris, tu souris,
sous-main (3).
il sourit, nous sourions, vous souriez, ils sourient.
— Je souriais, tu souriais, il souriait, nous
souriions, vous souriiez, ils souriaient. — Je sous-off n. m. Abréviation familière de sous-
souris. — Je sourirai — Je sourirais. — Souris, officier. — PI. : des sous-offs.
sourions, souriez — Que je sourie, que tu
souries, qu 'il sourie, que nous souriions, que vous sous-seing, sous seing privé Ne pas écrire un
souriiez, qu 'ils sourient. — Que je sourisse. — sous-seing, nom mascuUn variable qui prend un
Souriant. — Souri T Attention aux deux i à trait d’union (des sous-seings),comrat un acte
la première et à la deuxième personne du pluriel sous seing privé, locution adjective invariable
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : qui s’écrit sans trait d’union (des actes sous seing
(que) nous souriions, (que) vous souriiez — Le privé).
participe passé est toujours invariable : En se
croisant, elles se sont souri. soussigné, ée adj. ou n. Accord et emploi de la
virgule.
2. sourire n. m. Finale en -ire : Un joli sourire. 1 Prend la marque du féminin et celle du
pluriel et s’accorde avec le sujet : Je soussignée,
1. souris n. f. Animal. Finale en -is. Martin Louise, déclare... Nous soussignés décla¬
rons... Les soussignés affirment...
2. souris n. m. (vieux) Synonyme de sourire (n.
m.) : Le souris charmant d’une belle. — Finale 2 Pas de virgule entre le pronom et soussigné :
en -is. Je soussigné certifie... Pas de virgule non plus
entre soussigné et le verbe (Nous soussignés
reconnaissons...), sauf, bien sûr, si l’indication
sous- Les composés en sous- sont variables (un
du nom ou de la qualité est intercalée entre
sous-chef, des sous-chefs), sauf sous-gorge, sous-
soussigné et le verbe (Je soussigné. Dubois Louis,
main, sous-verge, sous-verre.
déclare... Je soussigné, maire de la commune
de Pradignac, certifie...).
souscrire v. t. ou v. t. ind. Conjug. 48. Je souscris,
tu souscris, il souscrit, nous souscrivons, vous
sous-tangente n. f. Attention à la place de
souscrivez, ils souscrivent. — Je souscrivais. —
-an- et de -en-. — PI. : des sous-tangentes.
Je souscrivis. — Je souscrirai. — Je souscrirais.
— Souscris, souscrivons, souscrivez. — Que je
souscrive. — Que je souscrivisse. — Souscrivant. soustraire v. t. Conjugaison et dérivés.
— Souscrit, ite. 1 Conjug. 57, Je soustrais, tu soustrais, il sous¬
trait, nous soustrayons, vous soustrayez, ils sous¬
sous-estimer v. t. En deux mots, avec un trait traient. — Je soustrayais, tu soustrayais, il sous¬
d’union, à la différence de mésestimer, surestimer. trayait, nous soustrayions, vous soustrayiez, ils
soustrayaient. — Passé simple inusité. — Je
sous-ezposer v. t. En deux mots, avec un trait soustrairai. —Je soustrairais —Soustrais, sous¬
d’union, à la différence de surexposer. trayons, soustrayez — Que je soustraie, que tu
soustraies, qu ’il soustraie, que nous soustrayions,
sous-fifre n. m. — PI. ; des sous-fifres que vous soustrayiez, qu 'ils soustraient. — Impar¬
fait du subjonctif inusité. — Soustrayant. —
sous-gorge n. f ▼ Invariable : des sous-gorge. Soustrait, aite. — Attention au / après \’y à la
première et à la deuxième personne du pluriel de
sous-jacent, ente adj. Finale en -ent, ente. l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous soustrayions, (que) vous soustrayiez.
sous-main Genre, pluriel et expression. 2 Dérivés : soustractif, soustraction.
1 Toujours masculin, bien que main soit
féminin : Un sous-main luxueux. sous-traitance n. f. Finale en -ance.
SOUS-VERGE 730

sous-verge Cheval de renfort ; (familier) person¬ personnage ou Je me rappelle ce personnage. Il


nage subalterne. V Toujours masculin, bien que me souvient de l’avoir vu ou Je me rappelle
verge soit du féminin, et toujours invariable : l’avoir vu. T Ne pas écrire Je me rappelle *de
Des sous-verge insignifiants. ce personnage ni Je me rappelle *de l’avoir vu.
3 Je me souviens l’avoir vu. Tour sans de,
sous-verre n. m. V Invariable : des sous-verre. analogique de Je me rappelle l’avoir vu. On
évitera cette construction dans la langue
soute n. f. Cale d’un navire. — Attention au surveillée. Ecrire plutôt : Je me souviens de
paronyme soulte > soulte. l’avoir vu.
soutenir v. t. Conjugaison et dérivés. 4 D me souvient que (Je me souviens que).
Indicatif, quand souvenir est à la forme
1 Conjug. 44. Je soutiens, tu soutiens, il affmnative ; Il me souvient (Je me souviens)
soutient, nous soutenons, vous soutenez, ils qu’il m’a dit cela. — Subjonctif quand souvenir
soutiennent. — Je soutenais. — Je soutins. — est à la forme négative ou interrogative et si
Je soutiendrai. Je soutiendrais. — Soutiens, l’on veut exprimer une nuance d’incertitude:
soutenons, soutenez. — Que je soutienne. — Que Il ne me souvient pas (Je ne me souviens pas)
je soutinsse. — Soutenant. — Soutenu, ue. qu’il ait dit cela. Vous souvient-il (Vous souve¬
2 Dérivés : soutenable, soutenance, soutène¬ nez-vous) qu ’il vous ait dit cela ? On peut
ment, souteneur, soutenu, soutien. employer l’indicatif pour insister sur la réalité
du fait : Mais enfin, ne vous souvenez-vous pas
souterrain, aine adj. ou n. m. Avec deux r et qu’il est venu, la semaine dernière?
finale en -ain, -aine. — Dérivé: souterrain.
2. souvenir n. m. Un souvenir heureux. — Finale
soutien n. m. ▼ Finale en -ien, sans -t final. en -ir.

soutien-gorge n. m. V Ne pas écrire *soutient- souverain, aine adj. ou n. Construction et


gorge. — PL : des soutiens-gorge. dérivés.
1 Se construit avec pour ou contre: Ce sirop
soutirer v. t. Dérivé : soutirage. est souverain pour la toux ou contre la toux.
1. souvenir Conjugaison, emploi et construction. 2 Dérivés : souverainement, souveraineté.
1 Conjugaison. soviet [sovjet] n. m. Avec un s minuscule : les
1 Conjug. 44. Je me souviens, tu te souviens, soviets, les conseils d’ouvriers ou de soldats, en
il se souvient, nous nous souvenons, vous vous Russie, en 1917. — Avec un S majuscule : le
souvenez, ils se souviennent. — Je me souvenais. Soviet suprême. — Dérivés : soviétique, soviéti¬
— Je me souvins. — Je me souviendrai — Je sation, soviétiser.
me souviendrais. — Souviens-toi souvenons-
nous, souvenez-vous. — Q^e je me souvienne. sovkhoze [sovkoz] n. m. Exploitation agricole
— Que je me souvinsse. — Se souvenant. — en URSS. — Avec -kh-, z et -e final. — PI. :
Souvenu, ue. des sovkhozes.

2 Le participe passé s’accorde toujours avec le soya > soja.


sujet : Elles se sont souvenues de ce nom. Le
personnage dont elles se sont souvenues. soyeux, euse adj. ou n. Prononciation : [swajo,
3 On dira : souviens-t’en, et non *souviens-toi-z- 0z]. — Dérive : soyeusement [swajezmô].

etu On écrit, avec deux traits d’union : souve-


nons-nous-en, souvenez-vous-en. soyez, soyons Dans ces formes du verbe être
(impératif ou subjonctif présent), pas de / après
n Emploi et construction. l’y.
1 n me souvient de ce personnage. Il me
souvient de l’avoir vu. Ces tours impersonnels, spacieux, euse adj. T Avec c, comme spacieuse¬
longtemps les seuls admis, sont parfaitement ment, et non avec t comme spatial.
corrects et très soutenus, mais assez rares
aujourd’hui. spaghetti n. m. pl. Avec -gh- et deux — Le
mot spaghetti étant déjà un pluriel italien, on
2 Je me souviens de ce personnage. Je me évitera d’écrire des *spaghettis au lieu de des
souviens de l’avoir vu. Ces tours personnels, spaghetti.
longtemps critiqués, sont admis aujourd’hui.
Dans la langue très soutenue et très surveillée, spahi n. m. Attention au h intérieur. — Pl. : des
on pourra préférer : Il me souvient de ce spahis.
731 SPARADRAP

sparadrap n. m. ▼ Prononciation : [spanadRa], 1 T Avec i et non y (faute fréquente).


le -p final est muet.
2 Avec S majuscule : Le Sphinx (parfois la
Sphinx), monstre femelle de la mythologie
Spartiate [spaRsjat] adj. ou n. L'armée Spartiate.
grecque : Œdipe déchiffra l’énigme du Sphinx.
Les Spartiates — N. f. Des Spartiates : sandales.
3 Avec un s minuscule : un sphinx, œuvre d’art
spasme n. m. Bien prononcer [spasmla)], avec antique représentant un monstre. — Avec s
[s], et non *[spazm(3)]. De même : spasmodi¬ minuscule; le grand sphinx de Guizèh (en
que [spasmodik], Egypte), mais le Sphinx, sans détermination
(celui de Guizèh).
spath [spat] n. m. Minéral. — Avec -th-, —
4 La forme féminine une sphinge est rare.
Dérivé ; spathique.
spi > spinnaker.
spatial, ale, aux adj. T Avec t, comme spatialité,
et non avec c comme spacieux.
spinal, ale, aux adj. De la colonne vertébrale.
— Masculin pluriel en -aux : Les nerfs spinaux.
spatio-temporel, elle adj. En deux mots, avec
un trait d’union.
spinnaker n. m. (anglicisme de la langue de la
plaisance) Prononciation : [spinakœn] ou
spatule n. f. Avec t, non *-th-.
[spinakeR]. — PI. : des spinnakers. — Le mot
speaker ^spikœR] n. m. (anglicisme) PI. : des spea¬ s’abrège usuellement en spi [spi] ; pl. : des spis
kers. Féminin :s/>ea^mnc[spikRin].—Avec un [spi]. — Equivalent français ; foc-ballon (des
s minuscule : Le speaker (prœident) de la Cham¬ focs-ballons).
bre des communes, en Angleterre. — Quand il
spinozisme ou spinosisme n. m. Doctrine du
s’agit de radio ou de télévision, on pourra rempla¬
philosophe Spinoza. — Les deux formes sont
cer speaker et speakerine par annonceur, euse ou
admises. De même ; spinoziste ou spinosiste. Les
commentateur, trice ou présentateur, trice.
formes avec s sont peut-être un peu plus
fréquentes, malgré le z du nom Spinoza.
spécial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Des envoyés spéciaux.
spiral, ale, aux adj. ou n. m. Des ressorts spiraux
ou des spiraux. Ne pas écrire un ressort *spirale,
spécieux, euse adj. Finale en -deux, avec c. —
mais un ressort spiral.
Dérivé : spécieusement.

spécimen n. m. Mot latin francisé. Accent aigu spirale, hélice > hélice.
sur le premier e. — PI. : des spécimens.
spirochète n. m. Bactérie. — Prononciation :
spéculum [spekybm] n. m. Miroir utilisé en [spiRoket]. — Dérivé: spirochétose
médecine. — Accent aigu sur le e. — PI. : des [spiRoketoz].
spéculums
spiromètre n. m. Appareil qui sert à mesurer
speech n. m. (anglicisme) Prononciation : la capacité respiratoire. — Avec i, non avec y.
[spitJl- — _P1. •• des speeches [spit/]. —
Equivalents français : discours, allocution. spleen n. m. (anglicisme vieilli et littéraire)
Mélancohe. — Prononciation : [splin]. — Pl. :
spéléolo^e n. f. Etude des grottes, des gouffres. des spleens [splin].
— Dérivés : spéléologique, spéléologue. ▼ Ne
splendeur n. f. Avec -en-. De même : splendide,
pas déformer en *spéologie.
splendidement.
sphénoïde n. m. Os du crâne. — Dérivé :
spolier v. t. Avec un seul /. De même : spoliateur,
sphénoïdal, ale, aux.
spoliation.
sphéroïde T Est masculin : Le sphéroïde terrestre
est légèrement plat aux pôles spondée n. m. Pied latin ou grec formé de deux
syllabes longues.—Finale en -ée, malgré le genre
sphincter n. m. (terme d’anatomie) Prononcia¬ masculin. — De la même famille : spondaïque.
tion : [sfékteR]. — PL : des sphincters. —
Dérivé : sphinctérien, ienne. spondyle n. m. Vertèbre. — Avec un y. De
même : spondylarthrite, spondylite, spondylose.
sphinx Orthographe, emploi de la majuscule et
spontané, ée adj. Pas de tréma dans sponta-
genre.
SPORE 732

néisme, spontanéiste. — Pas de e intérieur muet staff, stuc Deux noms masculins à bien
dans spontanément. distinguer.
1 staff Matériau léger constitué de plâtre
spore (terme de botanique) T Féminin : Une
moulé : Décor de cinéma en staff
spore ronde et assez grosse. — En revanche :
un sporange. 2 stuc Matériau luxueux, formé de poussière
de marbre, de craie, de chaux et de colle, qui
sport n. m. ou adj. Comme adjectif, toujours imite le marbre : Le stuc joue un grand rôle dans
invariable : Des vestes sport. la décoration des édifices de la Renaissance.

spot n. m. Anglicisme qui désigne un film stagner v. i. T Bien prononcer avec [gn], et non
publicitaire très bref ou un projecteur à faisceau avec [q] : [stagne]. De même ; sta^ant, ante
étroit. — Prononciation : [spot], — PL : des [stagna, ât], stagnation [stagnasjSj.
spots [spot]. — Equivalents français : message
publicitaire et projecteur directif. stakhanovisme n. m. Avec -kh-. De même:
stakhanoviste.
sprat n. m. Poisson. — Prononciation : [spaa]
ou [spsatj. stalactite, stalagmite Deux noms à bien distin¬
guer. ▼ Ces deux noms sont féminins : Une fine
spray n. m. (anglicisme) Prononciation : stalactite. Une haute stalagmite.
[spae]. — PI. : des sprays [spae]. — Equi¬
valents français : aérosol, pulvérisation, ou 1 stalactite Concrétion calcaire qui se forme
atomiseur, nébuliseur, pulvérisateur, vapori¬ sur le plafond d’une grotte.
sateur. 2 stalagmite Concrétion calcaire qui se forme
sur le sol d’une grotte.
sprint n. m. (anglicisme de la langue du sport)
Prononciation : [spaint]. — PI. : des sprints stalle n. f. Siège ; compartiment. — Avec deux /.
[spaint]. — Pour éviter cet anglicisme, on
pourra dire selon les cas : emballage (cyclisme), stance n. f. Avec -an- et c.
enlevage (aviron), pointe de vitesse. — Dérivés :
sprinter [spaintœa] n. m., sprinter [spainte] stand n. m. Prononciation : [stâd].
V. i.
standard [stôdaR] n. m. ou adj. Anglicisme qui
squale n. m. Requin. — Prononciation : [skwal]. désigne un type, un modèle, un étalon. —
L’expression standard de vie est vieillie. On dit :
squame n. f. Ecaille, lamelle. — Prononciation : standing ou, mieux, niveau de vie. — Comme
[skwam]. — Dérivés : squameux, euse adjectif, toujours invariable: Des éléments
[skwama, az], squamifère [skwamifca], squa- standard.
mule [skwamyl] n. f
stant^g n. m. (anglicisme) Prononciation :
square n. m. Jardin public. — Prononciation : [stâdiq]. — PI. : des standings. — Equivalents
[skwaa].
françms : Le niveau de vie d’une classe sociale
(plutôt que le standing. Tenir son rang (plutôt
squatter n. m. (anglicisme). — Prononciation : que tenir son standing). Immeuble luxueux
[skwatœa] ou [skwatea]. — PI. : des squatters (plutôt que de grand standing).
[-tœa] ou [-tea].
staphylocoque n. m. Bactérie. — Avec -ph- et
squaw n. f. Chez les Amérindiens d’Amérique y. De même : staphylococcémie [stafilokokse-
du Nord, femme mariée, épouse. — Prononcia¬ mi], staphylococcie [stafibkoksi].
tion : [skwo]. — PI. : des squaws [skwo].
stM n. f. (anglicisme) Equivalents français :
squelette n. m. Finale en -ette. — Dérivé : étoile, vedette. — Dérivé : starlette.
squelettique.
starter n. m. (anglicisme) Prononciation : [stas-
1. staff n. m. Anglicisme qui désigne l’ensemble t£R]. — PI. : des starters [-t£R]. — Equivdent
des collaborateurs immédiats d’un dirigeant. — français : démarreur.
Prononciation : [staf], — PI. : des staffs [staf].
— Equivalents français : les conseillers ou starting-block n. m. (anglicisme) Prononcia¬
l’état-major.
tion : [staRtiqbbk]. — PL : des starting-blocks
[-bbkj. — Equivalent français: bloc de
2* staff n. m. Matériau. — Dérivé : staffeur. départ.
733 STATÈRE

statère Monnaie grecque antique. — Masculin : sténographe n. m. ou f Abrégé usuellement en


Un statère d'or. sténo: La sténo note la lettre dictée par le
directeur. — De la même famille : sténo-
station n. f. Deux n dans les dérivés ; station¬ gramme, sténographie (abrégé usuellement en
naire, stationnale, stationnement, stationner. sténo: Elle a appris la sténo), sténographier,
sténographique, sténographiquement.
stationner v. i. Toujours intransitif. On ne dira
pas *stationner une voiture, mais faire station¬ sténotypie n. f Avec y. De même : sténotype (n.
ner ou garer une voiture. f ), sténotypiste.

station-service n. f — PI. : des stations-service. stentor n. m. Toujours avec s minuscule : Une


voix de stentor. ▼ Se prononce [stâtoa], avec
statuaire Attention au genre. [5], à la différence de mentor [mêtoa].
1 Un statuaire Un sculpteur de statues. — Pas
steppe Avec deux p. De même : steppique. — De
de féminin : Cette femme sculpteur est un
nos jours, toujours féminin : La steppe africaine.
statuaire merveilleux.
2 La statuaire L’art de sculpter des statues. stère Unité de volume. — Masculin ; Un bon
stère de bois.
statu quo n. m. inv. (du latin in statu quo ante
« dans l’état où [les choses étaient] aupara¬ stéréo n. f ou adj. Invariable dans : des chaînes
vant »). On dit le plus souvent le statu quo, stéréo.
parfois le statu quo ante. — Prononciation :
[statykwo(âte)], plutôt que [statyko(âte)]. stéréo- Préfixe (du grec stéréos « solide »). Les
— S’écrit souvent en italique dans un texte en composés en stéréo s’écrivent en un seul mot,
romain ou en romain dans un texte en italique : sans trait d’union : stéréographie, stéréométrie,
Il faut maintenir le statu quo, faute de mieux. stéréophotographie, etc.
T On évitera les pléonasmes revenir au statu
quo antérieur, maintenir le statu quo actuel. stérile adj. Finale en -ile, même au masculin ;
Un sol stérile.
statut n. m. Texte réglementaire; situation
juridique. — Ne pas écrire comme une statue, stérilet n. m. Dispositif anticonceptionnel. —
sculpture. — Dérivé : statutaire. Prononciation : [stCRik].

steak n. m. (anglicisme) Prononciation : [stek]. stérilité, infécondité, frigidité, impuissance


— PI. : des steaks [stek]. — Avec frite toujours > impuissance.
au pluriel et salade toujours au singulier ; un
steak frites, des steaks salade. sterling [stenlii]] adj. ou n. m. Toujours
invariable : Des livres sterling. Des sterling.
steeple-chase n. m. (anglicisme de la langue du
sport) Prononciation ; [stipal/ez]. — PI. ; des sternal, ale, aux adj. Du sternum. — Masculin
steeple-chases [-/ez]. — Le mot s’abrège usuel¬ pluriel en -aux : Les points sternaux.
lement en steeple [stipl(a)]. PI. : des steeples
[stipKa)]. — Equivalent français : course sterne Oiseau. T Féminin ; Une grande sterne.
d’obstacles.
sternum n. m. Prononciation : [stERnom]. —
stèle Avec accent grave et un seul /. T Est PI. : des sternums. — Dérivé, en trois mots,
féminin : Une stèle romaine, à la différence de avec deux traits d’union ; sterno-cléido-mastoï¬
un cippe. dien [stERnokleidomastDidjé] n. m. (muscle).

stellaire adj. Qui concerne les étoiles. — Avec stéthoscope n. m. Instrument qui sert à aus¬
deux L culter. ▼ Avec t, puis -th-.

stencil n. m. (anglicisme) Prononciation : [sten- steward n. m. Anglicisme à la prononciation


silj. — PI. : des stencils [-sil]. — Dérivé : incertaine : [stjuwand] ou [stiwaRt]. La pro¬
stenciliste [stensilistfa)]. nonciation anglaise est [stuand]. — PI. ; des
stewards [-wand] ou [-want] . — Equivalents
sténodactylo n. f En un seul mot, sans trait français : maître d’hôtel, serveur.
d’union. — PI. ; des sténodactylos. — De
la même famille : sténodactylographe, sténodac¬ sthène Unité de force. — Avec -th-. T Masculin :
tylographie. Un sthène.
STIGMATE 734

stigmate n. m. Dérivés : stigmatisation, stras — A distinguer de la strasse, bourre de


stigmatiser. la soie.

stigmatisme n. m. (terme d’optique) Ne pas stratagème n. m. Ruse. — Ne pas confondre


déformer en *sigmatisme. De même ; stigmati- avec stratège, chef de guerre.
que, et non *sigmatique.
strate n. f. Couche. — Avec un seul t De même :
stimuler v. t. Avec un seul m. De même : stratification, stratifié, stratifier, stratigraphie,
stimulateur, stimulation, stimuline. stratigraphique.

stimulus [stimylys] n. m. — PI. : des stimuli, stratégie, tactique Deux noms féminins qui ne
plutôt que des stimulus [-lys]. sont pas synonymes.
1 stratégie Art de coordonner et de concevoir
stipuler v. t. Avec un seul p. De même : les mandes opérations qui décident de l’issue
stipulation. finale de la guerre ou de la lutte.
stock n. m. Avec -ck De même: stockage, 2 tactique Art de faire manœuvrer les troupes
stocker, stockiste. au contact de l’ennemi, d’engager et de mener
le combat ; art de manœuvrer au cours d’une
stoïcien, ienne adj. ou n. Jamais de majuscule : action locale ou momentanée, qui est une phase
Les stoïciens. — De la même famille : stoïcisme, d’une action plus vaste.
stoïque, stoïquement.
strato-cumulus n. m. Nuage. — En deux mots,
stomacal, stomachique Deux adjectifs à bien avec trait d’union. — Invariable ; des strato¬
distinguer. cumulus [-lys].
1 stomacal, ale, aux (avec c et non -ch-) De
stratosphère n. f. En un seul mot, sans trait
l’estomac : Des troubles stomacaux. La cavité
d’union. De même : stratosphérique, strato¬
stomacale.
pause.
2 stomachique [stomajik] Qualifie une subs¬
tance qui facilite le fonctionnement de l’esto¬ stratus n. m. Nuage. — Invariable : des stratus
mac : Une potion stomachique. — (substantive¬ [-tys].
ment) Le cachou est un stomachique.
streptocoque n. m. Bactérie. — De la même
stomate (terme de botanique) Avec un seul m. famille : streptococcie [staeptokoksi],
De même : stomatifère, stomatique. T Mas¬ streptomycine.
culin : Un stomate étroit.
stress n. m. (anglicisme de la langue médicale)
stomatite n. f. Inflammation de la muqueuse de Prononciation : [staes]. — Invariable : des
la bouche. — Avec un seul m. De même : stress — Equivalents français : agression, atta¬
stomatologie, stomatologiste. Ne pas dire que, choc, excitation violente, réaction brutale.
* stomatologue. — Dérivés : stressant, ante adj., stresser v. t.

1. stopper V. i. ou v. t. Anglicisme de la strict, stricte adj. On évitera le pléonasme strict


langue de la marine (Stopper T'ancre), étendu minimum. — Dérivé : strictement.
à d’autres domaines (Stopper une offensive
ennemie, une épidémie). Dans la langue surveil¬ striction n. f. Resserrement. — Finale en -ction.
lée, on préférera ; arrêter. De même, au sens
intransitif, on écrira : Le train ralentit, puis strident, ente adj. Finale en -ent, -ente, —
s'arrêta, mieux que stoppcL — De la même Dérivé : stridence.
famille : stoppeur, euse (abréviation familière de
auto-stoppeur). strige n. f. Vampire. — On évitera la graphie
stryge.
2. stopper V. t. (du néerlandais stoppen « étou-
per ») Réparer un vêtement qui a un accroc. strigile (archéologie) Racloir; cannelure en S.
— Avec deux p. De même : stoppage, stoppeur, — Prononciation ; [stai^il]. ▼ Ne pas défor¬
euse. mer en *strigille. Toujours masculin : Un
strigile romain.
strapontin n. m. Finale en -in.
strip-tease [staiptiz] n. m. On préférera l’inva¬
strass ou stras [stnas] n. m. Verre coloré. — riabilité : des strip-tease. — Dérivé : strip-
La forme strass est beaucoup plus fréquente que teaseuse [staiptizoz] (des strip-teaseuses).
735 STROPHE

strophe n. f. Avec -ph-. De même : strophique. style Louis XV, le style Louis-Philippe) ou un
nom d’épogue historique (le style Renaissance,
structural, ale, aux adj. Masculin pluriel en le style Régence, le style Directoire, le style
-aux : Les plans structuraux. Empire).
2 Comme style, tous les mots de la famille pren¬
strychnine n. f. Poison. — Avec y et -ch-. —
nent un y ; stylé, styler, stylet, stylisation, stylisé,
Prononciation : [staiknin].
styliser, stylisme, styliste, stylisticien, stylistique.
stuc n. m. Avec c, comme stucage, stucateur, mais
stylite n. m. Anachorète qui vivait au sommet
-qu- dans stuquer (il stuquait, nous stuquons).
d’une colonne : Siméon le Stylite. ▼ Ne pas dire
styliste.
stryge > strige.
stylo n. m. Forme usuelle. Laformesty/ogrqpAeest
stuc, staff > staff. vieillie. — PI. : des stylos. — On écrira : un stylo
à bille, plutôt que un stylo bille. — Avec un trait
stud-book n. m. (anglicisme) Prononciation : d’union : un stylo-feutre (des stylos-feutres).
[stœdbuk], — PI. : des stud-books [-buk]. —
Equivalent français : livre de haras. stylobate Piédestal ; plinthe moulurée. — Mas¬
culin : Un stylobate élégant.
studio n. m. — PI. : des studios.
stylographe n. m. Forme rare et vieillie. On dit
stupéfait, stupéfié Deux mots qui sont souvent de nos jours : stylo.
confondus.
1 stupéfait, aite Toujours adjectif. Jamais Stylomine n. m. Marque déposée, donc avec une
participe passé. S’emploie absolument (Je suis majuscule. Ne désigne pas un porte-mine de
resté stupéfait. Son visage stupéfait m'amusa) n’importe quelle marque.
ou bien avec de suivi d’un infinitif (Je fus
stupéfait de voir ce désordre). T Ne pas écrire styrax n. m. Plante. — Avec un y.
^stupéfait par (suivi d’un nom), mais stupéfié
par: Je fus stupéfié par ce spectacle. — Eviter styrène Substance chimique. — Masculin : Le
aussi l’emploi d’un verbe *stupéfaire, gui styrène est précieux pour la fabrication des
n’existe pas. On écrira : Son audace me stupéfié matières plastiques.
(et non me *stupéfait). Son courage nous a
stupéfiés (et non nous a ^stupéfaits). suaire n. m. Avec deux fois s minuscule ; le saint
suaire.
2 stupéfié, ée Participe passé du verbe stupéfier.
T Ne peut s’employer absolument comme sub- Préfixe (du latin sub « sous »). Les
adjectif. Ecrire : Nous sommes restés stupéfaits composés en sub s’écrivent tous en un seul mot,
(et non *stupéfiés). — Peut s’employer comme sans trait d’union : subaigu, subalpin, subdélé¬
forme verbale, soit à l’actif {Cette nouvelle nous gué, subdivision, etc.
a stupéfiés, et non nous a *stupéfaits), soit au
passif avec par suivi d’un nom {Nous avons été subaigu adJ. T Attention à la place du tréma
stupéfiés par cette nouvelle, et non nous avons dans le féminin : subaiguë.
été *stupéfaits par cette nouvelle).
subit adj. Prononciation : [sybi], le -t est muet.
stupéfier v. t. T Ne pas employer *stupéfaire, — Féminin: subite. — Dérivé: subitement.
ce verbe n’existe pas. Ecrire : La nouvelle nous
a stupéfiés, et non nous a *stupéfaits. subjuguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant
fl ou O ; il subjuguait, nous subjuguons.
stupeur n. f. Avec un seul p. De même : stupide,
stupidement sublime adj. Avec un seul m. De même:
sublimement, sublimité.
stupre n. m. (littéraire et vieilli) Débauche : Vivre
dans le stupre. — Ne pas déformer en *strupe, sublimer v. t. Avec un seul m. De même :
*strupre. sublimation, sublimé.

style n. m. Emploi de la majuscule et dérivés. submersion n. f. Avec finale en -sion.


1 La dénomination qui suit style s’écrit avec
une minuscule (le style roman, le style gothique, subordonner v. t. Avec deux n. De même :
le style rocaille, le style rococo), sauf si cette subordonnant. En revanche, un seul n dans
dénomination est un nom de personnage (le subordination.
SUBREPTICE 736

subreptice adj. Finale en -ice. Dérivé : Je subviendrai. — Je subviendrais. — Subviens,


subrepticement. subvenons, subvenez. — Que je subvienne. —
Que je subvinsse. — Subvenant. — Subvenu.
subrogé tuteur n. m. ▼ En deux mots, sans trait 2 Toujours avec l’auxiliaire avoir : J’ai subvenu
d’union. — PI. : des subrogés tuteurs. — Au à vos besoins.
féminin : une subrogée tutrice (des subrogées
tutrices). 3 Se construit avec à ou y; Il peut à peine
subvenir à ses besoins. Les besoins sont im¬
subséquemment [sypsekamâ] adv. (familier) menses, pourrons-nous y subvenir ?
En conséquence. — Finale en -emment (vient
de subséquent). subvention n. f. Finale en -tion. — Deux n dans
les dérivés : subventionnel, elle, subventionner.
subséquent, ente [sypsekâ, ôt] adj. Finale en
-ent, -ente. subversion n. f. Finale en -sion. — Dérivés :
subversif, subversivement.
subside n. m. On prononce [sypsid] ou
[sybzid]. suc, sucre Ces deux noms masculins sont
quelquefois confondus.
subsidence n. f. (terme de géologie). On pro¬
1 suc Liquide contenu dans une substance
nonce [sypsidôs] ou [sybzidSs].
végétale ou animale : Extraire le suc amer d’une
plante pour faire un médicament. Le suc de la
subsidiaire adj. On prononce [s)rpsidjER] ou viande. — (figuré) Ce qu’il y a de plus précieux :
[sybzidjER]. De même ; subsidiairement [syp- Apprécie-t-il tout le suc de cette formule ?
sidjERmâ] ou [sybzidjERmô].
2 sucre Matière sucrée : Le sucre de canne et
subsister [sybziste] v. i. Dérivés : subsistance le sucre de betterave.
[sybzistSs], subsistant, ante [sybzistâ, ôt].
succédané n. m. Deux c, mais un seul n. — Mot
substance n. f. Finale en -ance. ▼ Avec un c, à préférer à ersatz (mot allemand).
mais les dérivés prennent un t : substantialisme,
substantialiste, substantialité, substantiel, elle, succéder v. t. ind. Conjugaison, accord du
substantiellement. participe, emploi et dérivés.
1 Conjug. 11. Je succède, mais je succéderai,
substituer, remplacer Ces deux verbes ne se je succéderais.
construisent pas de la même manière en ce qui
concerne l’emploi de la préposition et la place des 2 T Participe passé toujours invariable : Ces
mots. femmes se sont succédé au poste de surveillante.
1 On a substitué la traction électrique à la traction 3 On évitera les pléonasmes ils se sont succédé
à vapeur équivaut pour le sens kOna remplacé la *l’un à l’autre, ils se sont succédé *les uns aux
traction à vapeur par la traction électrique. autres.
2 La traction électrique a été subsituée à la 4 De la même famille ; successeur, successibi-
traction à vapeur équivaut pour le sens à La lité, successible, successif, succession, successive¬
traction à vapeur a été remplacée par la traction ment, successoral, ale, aux.
électrique.
succès n. m. Finale en -ès.
substitut n. m. Finale en -ut.
successeur n. m. Pas de féminin : Cette jeune
substitution n. f. Finale en -tion. fille sera le successeur de sa mère, ou, mieux.
Cette jeune fille succédera à sa mère.
substrat n. m. Finale en -at. La forme substratum
[sypstRatom] (des substratums) est rare. successoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les frais successoraux.
subtil, ile adj. Finale en -il au masculin : Un
esprit subtil. Dérivés : subtilement, subtilisa¬ succinct adj. T Bien prononcer [syksÉ],
tion, subtiliser, subtilité. le groupe -et final est muet. — Féminin :
succincte [sykslt], et non *[syksÊkt]. —
subvenir v. t. ind. Conjugaison et constructions. Dérivés: succinctement [syksÊtmâ], et non
*[syksêkt3mâ].
1 Conjug. 44. Je subviens, tu subviens, il
subvient, nous subvenons, vous subvenez, ils succion n. f. Action de sucer. T Bien prononcer
subviennent. — Je subvenais. — Je subvins. — [syksjô], et non *[sysj5] (faute fréquente).
737 SUCCOMBER

succomber Orthographe, emploi de l’aiudUaire sud de la Loire. Toujours invariable: Les


et constructions. régions sud du pays. — Un S majuscule
I Attention aux deux c. seulement dans les cas suivants.
1 Dans : le pôle Sud, l’un des deux pôles de
n Toujours avec l’auxiliaire avoir: Il a
la Terre. En revanche : le pôle sud d’une
succombé.
aiguille aimantée, d’un aimant
m Trois constructions.
2 Dans : l’Atlantique Sud, le Pacifique Sud.
1 n a fini par succomber. Emploi absolu.
3 Dans : du Sud entrant dans une dénomina¬
2 n succomba à la tentation. Avec à (ou y), tion géographique qui désigne une unité géogra¬
au sens de « ne pas résister ». De même : phique bien définie (L’Amérique du Sud.
Succomber à la douleur, à la fatigue. La L’Afrique du Sud. La Corée du Sud). En
tentation était grande, il y succomba. revanche, on écrit : La France du sud L’Es¬
pagne du sud (dénominations géographiques
3 n succomba sous les coups. Avec sous, au vagues).
sens de « être écrasé par ». Ne pas dire
succomber *aux coups. De même : Succomber 4 Quand le Sud désigne, sans complément de
sous le poids du travail nom ni adjectif, une région, un groupe de
régions : Aux Etats-Unis, le Sud est moins
succube Démon femelle. — Avec deux c. — irmustrialisé que le Nord. En revanche, on écrit :
Toujours masculin : Un succube charmant. Le sud des Etats-Unis. Le sud de la France. —
Spécialement, on écrit avec S majuscule : le
succulence n. f. Finale en -ence. — Avec deux Sud, les pays situés à une latitude plus basse
c et un seul L De même : succulent, ente. que l’Europe, c’est-à-dire les pays chauds, les
pays tropicaux (L’attrait magique du Sud).
succursale n. f. Finale en -ale, avec un seul L
— Dérivé : succursalisme. sud-américain, aine adj. ou n. De l’Amérique
du Sud. — Attention à la majuscule: La
sucer V. t. Conjugaison et dérivés. population sud-américaine. Les Sud-Améri¬
cains. — A la forme sud-américain, considérée
1 Conjug. 17. Le c prend une cédille devant comme un angUcisme, on préférera de l’Améri¬
<2ou O ; il suça, nous suçons. que du Sud ou Américain du Sud: Le relief
2 Dérivés : succion [syksjô], sucement, sucette, de l’Amérique du Sud. Les Américains du Sud
suceur, suçoir (cédiUe et finale en -oir), suçon
sudation n. f. Finale en -tion. — De la même
(cédille), suçoter (cédille et un seul 0-
famille : sudatoire adj. (finale en -oire).
sucre n. m. Prononciation, expressions, emploi
sud-coréen, enne adj. ou n. De la Corée du Sud.
familier.
— Attention à la majuscde: La population
1 Bien prononcer [sylcafo)]. Eviter la pronon¬ sud-coréenne. Les Sud-Coréens. — A la forme
ciation relâchée ‘[syk]. sud-coréen, considérée comme un anghcisme,
on préférera de la Corée du Sud ou Coréen du
2 Avec le complément au singuUer : des sucres
Sud: L’armée de la Corée du Sud. Les Coréens
d’orge, du sucre de betterave, de canne, de
du Sud
pomme, de raisin. — Avec le complément au
pluriel : du sucre de puits, du sucre en
sud-est n. m. ou adj. inv. Pour l’emploi de la
morceaux. majuscule, les rèdes sont les mêmes oue pour
3 Un sucre. Au sens de un morceau de sucre, sud: Le climat du Sud-Est, mais Le climat du
est familier. sud-est de la France.

sucre, suc > suc. sudiste adj. ou n. Aux Etats-Unis, pendant la


guerre de Séc^on, qualifiait les hommes et
sucrer v. t. L’emploi de se sucrer, au sens de les choses qui dépendaient du gouvernement
« mettre du sucre dans son café, son thé », est sécessionniste du Sud : Les généraux sudistes.
familier. On dira : Servez-vous de sucre (et non Les Etats sudistes. Les armées, les navires
Sucrez-vous). Votre café (thé) est-il assez sucré ? sudistes. — Substantivement, avec un s minus¬
(et non Etes-vous assez sucré ?). Je n 'aipas sucré cule : les sudistes. On disait aussi les confédérés,
mon café (et non Je ne me suis pas sucré). tandis que les nordistes étaient appelés aussi
les fédéraux
sud n. m. ou adj. L’un des points c^dinaux. —
S’écrit normalement avec une minuscule: ^ suède n. m. Avec s minuscule : Des gants de
vent du sud. Façade exposée au sud. La rive suède. — Dérivés : suédé, suédine.
SUFFÈTE 738

suffète n. m. Magistrat carthaginois. — Avec comme le participe présent invariable suffo¬


deux / et finale en -ète. quant (Suffoquant dans cette atmosphère confi¬
née, les voyageurs demandèrent à sortir).
suffire V. i. ou v. t. ind. Conjugaison et
constructions. suffoquer v. i. Avec deux /et -qu-, même devant
a ou o: Il suffoqua, nous suffoquons. —
I Conjug. 52. Je suffis, tu suffis, il suffit, nous Dérivés : suffocant, ante (adj.), suffocation.
suffisons, vous suffisez, ils suffisent. — Je
suçais. — Je suffis. — Je suffirai — Je suffragant adj. ou n. m. Les évêques suffragants
suffirais. — Suffis, suffisons, suffisez. — Que je ou les suffragants d’un archevêque : les évêques
suffise. — Que je suffisse (rare). — Suffisant. qui relèvent de cet archevêque. — Avec g et
— Sujff T Le subjonctif imparfait est rare, sauf non -gu-.
à la troisième personne du singulier : qu 'il suffît.
Le participe passé suffi est toujours invariable. suffrage n. m. Avec deux f. De même :
II Constructions. suffragette.
1 Suffire à, suffire pour + nom (ou infinitif). suggérer v. t. Conjugaison et prononciation.
Pas de distinction absolue. En principe, suffire
à s’emploie plutôt au Sens de « combler, remplir, 1 Conjug. 11. Je suggère, mais je suggérerai,
satisfaire à » : Peu de chose suffit à son bonheur. je suggérerais.
Mon ami pourra-t-il suffire à toutes ses obliga¬ 2 ▼ Bien prononcer [syg3eRe], et non
tions ? Ces faibles revenus suffisaient aux besoins *[sy3eRe] (faute fréquente). De même : sugges¬
de la vieille femme. Cet unique employé ne tibilité [syg3Estibilite], suggestif [syg3Estif],
saurait suffire à toutes ces tâches. — En principe, suggestion [syg3EStj5], suggestionner [syg-
suffire pour s’emploie plutôt au sens de « être 3Estj3ne], suggestivité [syg3Estivite].
suffisant pour » : Ce reste de rôti suffira pour le
repas du soir. Ses économies ne suffiraient pas suicider (se) v. pron. Mot critiqué. On a avancé
pour acheter ce terrain Un mot maladroit suffit que se suicider était mal formé, car ce verbe
pour vexer cette Jeune fille susceptible. contient deux fois le réfléchi : se suicider, tu
2 II suffit, impersonnel. Se construit avec de te suicides, il se suicide Dans la langue usuelle
et l’infinitif ou avec que et le subjonctif : Il moderne, se suicider est cependant parfaitement
suffira de me téléphoner. Il suffit que je sois admis. Dans la langue très surveillée, on pourra
averti trois jours avant la réunion. préférer : se donner la mort. En revanche, le
nom un suicide est accepté par tous les
3 Se suffire à soi-même. Pléonasme admis grammairiens.
dans la langue cursive. A éviter dans le registre
soutenu. suif n. m. Avec un seul f, mais deux / dans suiffer,
suiffeux.
suffisamment adv. Orthographe, emplois
critiqués. suint [sqÊ] n. m. Graisse qui imprègne la laine
1 Finale en -amment (vient de suffisant). brute. — Avec -t final.
2 Eviter le pléonasme *suffisamment assez suisse adj. ou n. Forme du féminin; usage de
3 Dans l’usage très surveillé, ne peut s’em¬ la majuscule et du trait d’union.
ployer qu’absolument (sans complément) : De 1 On dit : une dame, une femme, une jeune fille
l’esprit ? Il en a suffisamment t Le tour suffi¬ suisse, ou simplement une Suisse. — La forme
samment de a été cntiqué, bien qu’il soit admis une Suissesse est vieillie et ne s’emploie que par
de nos jours dans la langue cursive. On pourra plaisanterie.
préférer assez de: Il avait assez de ressources,
mieux que II avait suffisamment de ressources. 2 Attention à la majuscule ; La population
suisse. Un Suisse. Une Suisse. Une Suissesse.
suffisance n. f. On peut dire indifféremment : à 3 Sans trait d’union : la garde suisse, les gardes
suffisance ou en suffisance. suisses. — Avec un trait d’union : un petit-suisse
(ou un suisse), fromage blanc petits-
suffisant, ante adj. On évitera le pléonasme suisses).
*assez suffisant.
suite n. f. Sens et expressions.
suffixe n. m. Avec deux f. De même : suffixal,
ale, aux, suffixation, suffixer. I La suite, les suites d’une affaire.
1 La suite d’une affaire Son cours, son
suffocant, suffoquant Ne pas écrire l’adjectif déroulement ; Vous veillerez soigneusement à la
variable suffocant (Une atmosphère suffocante). suite de cette affaire.
739 SUIVANT

2 Les suites d’une affaire. Ses consé- — Je suivis. — Je suivrai — Je suivrais. —


^ences : Les suites de cette affaire peuvent être Suis, suivons suivez — Que je suive. — Que je
fâcheuses. suivisse. — Suivant — Suivi ie.
n Tout de suite, de suite. 2 A la première personne de l’indicatif
1 Tout de suite. Immédiatement, à l’instant : présent, on ne peut employer les formes
Attendez-moi, je reviens tout de suite. ▼ Ne pas interrogatives *suis-je, *suivé-je. Tourner autre¬
dire de suite dans ce sens (faute populaire). ment : est-ce que je suis ou dois-je suivre ou
faut-il suivre ou vais-je suivre.
2 De suite. A la suite, d’affilée, sans interrup¬
tion : J'ai reçu quatre visiteurs de suite. V Ne n Expressions et constructions.
pas employer de suite au sens de « immédiate¬ 1 Eviter le pléonasme *suivre par derrière.
ment ».
2 S’en suivre, s’ensuivre > ensuivre (3).
III Tout de suite que. Locution populaire.
Equivalent correct : dès que. On écrira : Dès que 3 En suivant. Ne pas employer cette locution
je fus sorti, je me souvins que..., et non *Tout au sens de à la suite, d’affilée. On écrira : Il
de suite que j’ai été sorti a bu trois verres de rhum à la suite (ou d’affilée),
et non trois verres de rhum *en suivant
IV Par suite, par la suite.
4 Suivi |W, suivi de. La construction avec
1 Par suite. En conséquence: Il pleuvait; par s’emploie quand sum signifie « poursuivi »
par suite, j’étais resté chez moi — On dit ou « surveillé » : Il était suivi par deux agents
aussi : Par suite de la pluie, j’étais resté chez de la police secrète. Cette affaire est suivie par
moi le chef du service lui-même. — La construction
2 Par la suite. Plus tard : A cette époque, je avec de s’emploie plutôt quand suivi signifie
sortais beaucoup ; par la suite, j’ai pris l’habi¬ « accoiMagné » : Le général entra, suivi de
tude de rester chez moi deux officiers. La disgrâce survint suivie de
toutes sortes de désagréments
V Par suite de, à la suite de.
1 Par suite de. En conséquence de ; Par suite sujet adj. ou n. m. Le féminin sujette s’emploie
de la grève, le courrier ne sera pas distribué. comme adjectif ; La raison est sujette à l’erreur.
Les nations sujettes. S’emploie plus rarement
2 A la suite de. Dans le temps qui suit (une comme nom : Cette femme était sujet britanni¬
action, un événement) : Ces pluies diluviennes que, plutôt que sujette britannique.
survinrent à la suite d’une longue sécheresse
(= succédèrent à une longue sécheresse). V Ne sujétion n. f. Finale en -tion.
pas employer cette locution au sens de à cause
de, en raison de. On écrira : A cause de la crue, sulfamide T Masculin : Un sulfamide très actif.
le pont fut emporté (et non A la suite de la crue).
En raison de sa conduite, il fut exclu du lycée sulfate n. m. Avec / et non *-ph-. De même :
(et non A la suite de sa conduite). sulfatage, sulfater, sulfateur, euse, sulfhydri-
VI Suite à. Expression de la correspondance que, sulfinisation, sulfitage, sulfite (n. m.),
commerciale. Dans la langue soignée, on écrira sulfocarbonate, sulfocarbonique, sulfone (n.
plutôt : En réponse à votre lettre du 18 janvier... m.), sulfoné, sulfosel, sulfovinique, sulfurage,
sulfuration, sulfure, sulfuré, sulfureux, sulfuri¬
suivant, selon Deux différences. que, sulfurisé.

1 II semble que selon soit plus littéraire que sulky n. m. Anglicisme qui désigne un véhicule
suivant, lequel est presque seul employé dans hippomobile. — Prononciation : [sylki]. —
la langue parlée ordinaire. PI. : des sulkies [-ki].
2 Selon peut s’employer devant un nom ou un
pronom : Selon ce spécialiste. Selon lui — Sui¬ sultan n. m. Finale en -an, sans t — Féminin :
vant peut s’employer devant un nom (Suivant les sultane, avec un seul n. — Dérivé ; sultanat.
journalistes), mais non devant un pronom. On ne
peut dire *suivant lui, ^suivant eux. sumérien, ienne adj. ou n. De Sumer, région
de la basse Mésopotamie, dans l’Antiquité : La
suivre v. t. Conjugaison, expressions et population sumérienne. Les Sumériens. — N.
constructions. m. Le sumérien : langue. — Avec un seul m.

I Conjugaison. summum n. m. Le degré le plus élevé : Le


1 Conjug. 103. Je suis, tu suis, il suit, nous summum de l’élégance. — Prononciation :
suivons, vous suivez, ils suivent. — Je suivais. [sommom]. — Inusité au pluriel.
* \
740
SUNLIGHT

sunlight n. m. (anglicisme) Prononciation : du fait : Cent mille francs, c'est le plus haut prix
[sœnlajt]. — PI. : des sunlights [-lajt]. — qui nous a été offert. — Le subjonctif insiste
Suivaient français : projecteur. sur l’idée de conséquence : Le plus haut prix
que nous puissions obtenir, c'est cent mille
super- Préfixe (du latin super « sur »). Les francs.
composés en super s’écrivent en un seul mot,
sans trait d’union : supercarburant, superfin, supermarché, supérette, hypermarché >
supermarché, etc. hypermarché.

supérette, supermarché, hypermarché > supemova [sj^ieanova] n. f. (terme d’astrono¬


hypermarché. mie) PI. : des supernovae [-ve].

superficie n. f. Dérivés (avec c) : superjkiel, elle, superstition n. f Finale en -tion. — Dérivés


superficiellement. (avec t) : superstitieusement, superstitieux.

superficie, surface Ces deux noms ne sont pas superstrat n. m. (terme de linguistique) Finale
exactement synonymes. La superficie est la en -at.
mesure de la surface. Le mot superficie implique
donc une idée quantitative, précise ou non. On supertanker n. m. (anglicisme) Prononciation
peut écrire : La superficie de cette propriété est [sypeRtâkER]. — PI. : des supertankers [-kcR].
de quarante hectares. La superficie de ce jardin — Equivalent français : pétrolier géant.
est insuffisante. En revanche, on n’écrira pas :
Toute la *superficie du champ a été ravagée par superviser v. t. (anglicisme critiqué) On pourra
la grêle (mais Toute la surface), car, ici, il ne préférer les équivalents français ; contrôler, ins¬
s’agit pas de la grandeur du champ. pecter, réviser, surveiller, veiller à, vérifer. — A
superviseur on pourra préférer : controleur, ins¬
superflu, ue adj. Sans tréma : superfluité. pecteur, réviseur, surveillant, vérificateur. — A
supervision on pourra préférer : contrôle, inspec¬
supérieur, eure adj. Construction et emploi. tion, révision, surveillance, vérification.
1 Se construit avec à et non avec que: Nos
supplanter v. t. Avec deux p.
bénéfices sont supérieurs à ceux de notre
concurrent.
suppléer Orthographe, dérivés, constructions.
1 Supérieur est un comparatif par nature. On
évitera de l’employer accompagné de (le) plus I Avec deux p. De même : suppléance, sup¬
ou de (le) moins. On dira le plus (le moins) pléant, supplément, supplémentaire, supplémen¬
haut, le plus (le moins) élevé: La terrasse la ter, supplétif, supplétoire.
plus haute (et non *la plus supérieure). Le
II Constructions et sens.
niveau le moins élevé (et non *le moins
supérieur). 1 Suppléer à quelque chose. Remédier par
quelque chose au manque d’une autre chose : Son
3 En revanche, peut s’employer au superlatif
application supplée à son manque d'instruction.
absolu : J'ai trouvé son dernier roman très
supérieur au précédent ou, mieux, de beaucoup 2 Suppléer quelque chose. Ajouter ce qui
supérieur au précédent. manque, afin de rendre une chose complète ;
Il faut suppléer un mot, pour que cette phrase
superlatif Règles d’emploi. soit intelligible.
1 Les coquelicots sont les plus belles des fleurs. 3 Suppléer quelqu’un. Remplacer momenta¬
Le superlatif relatif attribut s’accorde avec son nément quelqu’un dans ses fonctions : Ce
complément, non avec le sujet. Ne pas écrire : surveillant va suppléer le professeur malade.
Les coquelicots sont les plus *beaux des fleurs. ▼ Ne pas dire suppléer *à quelqu'un.
.2 Cette route est la plus étroite. Cest à cet
supplice n. m. Avec deux p. De même :
endroit que la route est le plus étroite > le 1
supplicier.
(X, 1 et 2).
3 Ces athlètes sont les plus forts. Ces gens-là supplier v. t. Avec deux p. De même : suppliant,
crient le plus fort. Le superlatif de l’adjectif supplication.
s’accorde. Le superlatif de l’adverbe reste
invariable. 1. supporter v. t. Orthographe et sens abusif.
4 Le plus... qui, le plus... que, le moins... qui, 1 Avec deux p. De même : support,
le moins... que. L’indicatif insiste sur la réalité supportable.
741 SUPPOSÉ

2 Attention à l’anglicisme supporter une équipe 1. supra adv. Plus haut (dans le texte) : Voir les
sportive, supporter un candidat aux élections. indications données supra, page 19.
On écrira plutôt : soutenir, encourager,
appuyer. 2. supra- Préfixe (du latin supra « plus haut »).
Les composés en supra s’écrivent en un seul
2. supporter n. m. (anglicisme) Celui qui encou¬ mot, sans trait d’union : supraconducteur, su¬
rage, soutient une équipe, un candidat à une pranational, ale, aux, etc.
élection : Les supporters du Racing. Les suppor¬
ters du candidat démocrate. — Prononciation ; suprématie [sypnemasi] n. f. Avec accent aigu,
[sypoRtER]. — PI. : des supporters [-tCR]. — à la différence de suprême. Avec finale en -tie.
Au sens sportif, on pourrait franciser le mot
en supporteur. Au sens politique, on emploiera suprême adj. ou n. Orthographe et genre du nom.
plutôt partisan.
I Avec un accent circonflexe, comme suprême¬
supposé, ée Accord et expressions. ment, à la différence de suprématie.

1 Après le nom, est adjectif et s’accorde : Les II Genre du nom.


intentions supposées de notre adversaire. 1 Un suprême (terme de cuisine) Ce suprême
2 En tête de phrase, est préposition et reste de turbot est délicieux.
invariable : Supposé ces conclusions exactes, il 2 La suprême. Variété de poire.
resterait à montrer que...
3 Supposé que. Toujours suivi du subjonctif ; 1. sur prép. Deux emplois abusifs.
Supposé que nous ayons ^ain de cause la 1 De sur. Locution famihère ; Ote ton coude
première fois, il n'est pas sur que... de sur la table. Equivalent correct : Ote ton
coude de la table.
supposer v. t. Orthographe, dérivés, construc¬
tions. 2 Sur à la place de vers. Les automobiles se
dirigeant sur Paris, au lieu du tour correct vers
I Avec deux p. De même : supposable, Paris. Cet emploi abusif, très répandu, est à
supposition. éviter dans la langue châtiée.
II Constructions de supposer que.
2. sur, sure adj. Un peu aigre : Ce bouillon est
1 Avec l’indicatif, au sens de « penser, sur, il faut le jeter. Des pommes sures. T Ne
estimer que » : Je suppose que vous etes au pas écrire comme sûr, sure, certain.
courant.
2 Avec le subjonctif, au sens de « ima^er 3. sur- Préfixe. Tous les composés en sur
par hypothèse que » : Je suppose qu 'un incident s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union :
imprévu survienne en mon absence, à qui vous {surestimer, surexposer, surmulot, surnaturel,
adresseriez-vous ? sursalaire, etc.), sauf sur-moi, qui s’écrit d’ail¬
leurs aussi surmoi.
3 A supposer que. Toujours avec le subjonc¬
tif : A supposer qu 'il puisse réussir une fois, rien sûr, sûre adj. Certain, assuré.
ne dit qu'il réussira toujours.
1 Avec accent circonflexe. De même : sûre¬
supposition n. f L’expression une supposition ment, sûreté. T Attention à l’homophone sur,
que est très familière. Equivalents soutenus : sure, un peu aigre.
imaginons, supposons que. 2 Pour sûr (que), bien sûr que. Expressions
familières. Equivalent soutenu : sûrement
suppositoire n. m. Avec deux p et finale en -oire. (Sûrement il a oublié, mieux que Pour sûr qu'il
a oublié ou que Sien sûr qull a oublié).
suppôt n. m. Avec deux p et accent circonflexe
sur le O. 3 Sûr et certain. Pléonasme de la langue
famihère. A éviter dans la langue soutenue.
supprimer v. t. Avec deux p. De même :
suppression. T Le sens de « tuer » est semi- surah n. m. Etoffe. — Finale en -ah. — PI. : des
familier. surahs.

suppurer v. i. Avec deux p. De même ; suranné, ée adj. Avec deux n.


suppuration.
surcroît n. m. Avec un accent circonflexe. —
supputer V. t. Avec deux p. De même : On dit indifféremment : de surcroît ou par
supputation. surcroît.
SURDI-MUTITÉ « \
742

surdi-mutité n. f. En deux mots, avec un trait surplis n. m. Finale en -is, avec s, à la différence
d’union. de pli.

sureau n. m. Arbuste. — Finale en -eau. — PI. ; surplomb n. m. Sans trait d’union : en surplomb.
des sureaux.
surplomber v. i. ou v. t. ▼ Ne signifie pas « être
sûrement adv. Avec accent circonflexe. — La plus haut que », mais « être en surplomb »,
locution sûrement que est familière. Equivalent c’est-à-dire « dépasser par le sommet la direc¬
soutenu : sûrement. On écrira : Sûrement il tion verticale ». On peut donc écrire : La
reviendra, mieux que Sûrement qu’il reviendra. corniche surplombe la façade. On n’écrira pas :
La terrasse de l’hôtel surplombe la ville, mais
suret, ette adj. Un mu sur, un peu aigre ; Des domine la ville.
pommes surettes. T Pas d’accent circonflexe.
surplus n. m. Prononciation, accord et
sûreté n. f. Avec s minuscule : la Cour de sûreté expressions.
de l’Etat — Avec S majuscule : la Sûreté
nationale. 1 T Prononcer [syaply], le -s final est muet.
2 Le surplus de + nom au pluriel. L’accord
surexposer, surexposition En un seul mot, sans du verbe et du participe (ou de l’attribut) se
trait d’union, à la différence de sous-exposer, fait avec surplus (masculin singulier): Le
sous-exposition. surplus des denrées a été acquis par un grossiste.

surface, superficie > superficie. 3 Sans trait d’union : au surplus, en surplus.

surfaire v. t. Conjug. 54 (comme faire). Vous surprenant, ante adj. Il est surprenant que est
surfaites; surfaites (impératif). T Eviter les toujours suivi du subjonctif : Il est surprenant
barbarismes vous *surfaisez, *surfaisez — Dans que nous n’ayons reçu aucune réponse.
la pratique, ce verbe ne s’emploie guère qu’à
l’indicatif présent, à l’infinitif, aux temps surprendre v. t. Conjugaison et constructions.
composés et au passif. I Conjug. 82. Je surprends, tu surprends, il
surprend^, nous surprenons, vous surprenez ils
surintendant, ante n. m. ou f. Avec s minuscule surprennent — Je surprenais. — Je surpris. —
et F majuscule : le surintendant des Finances. Je surprendrai — Je surprendrais. — Sur¬
prends, surprenons, surprenez — Que je sur¬
surir v. i. Devenir sur, aigre : Le bouillon a suri.
prenne. — Que Je surprisse. — Surprenant —
T Sans accent circonflexe. Surpris, ise.
sur-le-champ adv. Immédiatement: Il partit n Constructions.
sur-le-champ. T Avec des traits d’union.
1 Etre surpris. Se construit avec de suivi d’un
nom (Je suis surpris de sa réussite) ou d’un
sur-moi ou surmoi n. m. inv. (terme de
infinitif (Je suis surpris de le voir réussir aussi
psychanalyse). Les deux graphies sont attes¬
bien). Se construit aussi avec que suivi du
tées : sur-moi est la plus fréquente, surmoi est
subjonctif : Je suis surpris qu’il réussisse aussi
la plus récente.
bien. ▼ On évitera être surpris de ce que (suivi
de l’indicatif) : Je suis surpris de ce qu ’il a réussi
surnom n. m. Un surnom s’écrit toujours avec
une majuscule et sans trait d’union ; Philippe Cette construction peut etre ambiguë et elle est
toujours moins élégante.
le Bel, le Petit Tondu, le Petit Caporal,
Avignonnais la Vertu. 2 Se laisser surprendre à + nom de chose.
II se lais^ surprendre aux ruses de cette femme.
suroît [syawa] n. m. Avec accent circonflexe. To\^ très littéraire, mais correct. Dans le
registre normal, on écrit : Use laissa surprendre
sur place, surplace Deux expressions à bien par les ruses..
distinguer par la graphie.
1 sur place loc. adv. (en deux mots, sans trait surprise-partie n. f. — PI. : des surprises-parties
d’union) A l’endroit même, sans se déplacer :
Je suis resté sur place. surré^sme n. m. Avec deux r. Toujours avec
s minuscule. De même : les surréalistes. — De
2 surplace n. m. (en un seul mot, sans trait la même famille : surréel, elle.
d’union) Le coureur cycliste (sur piste)/ait du
surplace. Aux heures de pointe, les auto¬ surrénal, ale, aux adj. ou n. f. Masculin pluriel
mobilistes font du surplace. en -aux: Des troubles surrénaux.
743 SURSEOIR

surseoir Conjugaison et emploi. à l’usurpateur. — Vieux aussi comme exclama¬


tion exhortant à l’attaque : Sus l Sus l Sus aux
1 Conjug. 72. Je sursois, tu sursois, il sursoit, Anglais! Boutons-les hors de leur camp! —
nous sursoyons, vous sursoyez, ils sursoient. — Sont vieilles aussi les exhortations sus donc !
Je sursoyais, tu sursoyais, il surso^it, nous et or sus t — Le seul emploi moderne est : en
sursoyions, vous sursoyiez, ils sursoyaient — Je sus (de) [âsy(de)], en plus (de) : Taxes et frais
sursis (rare). — Je sursoieraL — Je sursoierais. d’envoi en sus. Vous paierez une taxe de douze
— Sursois, sursoyons, sursoyez. — Que je francs en sus du prix de l’inscription.
sursoie, que tu sursoies, qu’il sursoie, que nous
sursoyions, que vous sursoyiez, qu’ils sursoient 2. sus- Préfixe qui signifie « au-dessus ».
— gwe Je sursisse (rare). — Sursoyant —
Sursis. ▼ Attention au i après le à la première 1 Prononciation. Se prononce [sy] dans les
et à la deuxième personne du pluriel de composés susbande [sybôd] et suspied [sypje].
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : — Se prononce [sys] dans les autres composés,
(que) nous sursoyions, (que) vous sursoyiez quand le radical commence par une consonne :
Attention aussi au e muet intérieur de l’indicatif susdit [sysdi], sus-dominante [sysdominât]^
futur et du conditionnel: je sursoierai, tu sus-maxillaire [sysmaksilcR], susmentionné
sursoieras..., je sursoierais, tu sursoierais..., alors [sysmâsjone], susnommé [sysnome]. — Se
qu’on écrit, sans è, j’assoirai, j’assoirais. Atten¬ prononce [syz] quand le racfical commence par
tion aussi aux formes sans e de l’indicatif une voyelle ou un h- muet: sus-occipital
présent : je sursois, tu sursois, il sursoit, comme [syzoksipital], sus-hyoïdien [syzjoidji].
j’assois, tu assois, il assoit 2 Orthographe. Les composés en sus s’écrivent
2 De nos jours, ne s’emploie çlus transitive¬ en deux mots avec un trait d’union (sus-
ment, mais seulement avec à: Surseoir à dominante, sus-hépatique, sus-maxillaire, etc.),
l’exécution d’une sentence. sauf suscrit, susdit, susmentionné, susnommé,
susbande et suspied.
sursis n. m. Finale en -is, — Dérivé ; sursitaire.
susceptible adj. Attention au groupe -sc-. De
surtension n. f. Mot à préférer à survoltage. même : susceptibilité.

1. surtout adv. Deux emplois délicats. susceptible, capable > capable.


1 Surtout que. Dans la langue surveillée, on susciter v. t. Attention au groupe -sc-.
évitera surtout que, locution un peu familière.
On^ireférera d’autantque ou d’autant plus <fue : suscription n. f. Adresse écrite sur une lettre,
Il a beaucoup de mérite à respecter les delais, une envelopfie ; mention portée sur un do¬
d^autantplus que ceux-ci sont très courts, et non cument. V Ne pas confondre avec souscription,
surtout que ceux-ci sont très courts. action de s’engager à acheter ou somme versée
2 Et surtout. Quand un second sujet est préc^ pour un tel achat.
de et surtout, accord du verte avec le premier
sujet si le second est encadré par des virgules : suspect adj. ou n. V Prononciation (du mas¬
Marcel, et surtout son frère, est très fort en mathé¬ culin) : [syspej, et non *[syspekt(a)). —
matiques. — Accord au pluriel, avec les deux Féminin: suspecte [syspektfo)]. — Dérivé:
sujets, s’il n’y a pas de virgule : Marcel et surtout suspecter.
son frère sont très forts en mathématiques.
suspendre v. t. Conjugaison et dérivés.
2. surtout n. m. Pièce de vaisselle décorative :
1 Conjug. 81. Je suspends, tu suspends, il
Un surtout d’argent — En un seul mot, sans
suspend, nous suspendons, vous suspendez ils
trait d’union. — PI. : des surtouts. suspendent — Je suspendais. — Je suspendis.
— Je suspendrai — Je suspendrais. — Sus¬
survoltage n. m. Mot critiqué par les spécialistes.
pends, suspendons, suspendez — Que je sus¬
Préférer : surtension. pende. — Que je suspendisse. — Suspendant
— Suspendu, ue.
1. sus adv. Prononciation et emplois.
2 Dérivés : suspendu, suspens, suspenseur, sus¬
1 Prononciation [sy] devant consoime ou
pensif, suspension, suspensoir, suspente.
aspiré ou à la pause: Allonsl susl [alosy].
Prononciation [syzl devant voyelle ou h- muet :
suspens, suspense, suspente Des mots paro¬
Courir sus à [kuRiRsyza). ^ prononciation
nymes à bien distinguer/
[sys] est moins recommandée.
2 Vieux dans l’expression courir sus à, poursui¬ 1 Un prêtre suspens [syspâ] Suspendu de ses
vre : Louis XVIII donna l’ordre de courir sus fonctions religieuses.
• \
SUSPICION 744

2 En suspens [syspâ] En attente: L’affaire syllepse n. f. Avec y et deux /. — Deux sens.


reste en suspens. 1 Construction grammaticale qui consiste à ac¬
3 La suspense [syspâs] Sanction religieuse corder un mot en fonction du sens et non de la
infligée à un prêtre. forme. Exemple : Un grand nombre de malades
sont soignés dans les hôpitaux (au lieu de est
4 Le suspense Anglicisme qui désigne l’incerti¬ soigné).
tude quant à l’issue de l’action (dans un film,
un roman). — Prononciation : à l’anglaise 2 Figure de rhétorique qui consiste à donner à un
[sœspens] ou à la française [syspâs]. On même mot deux compléments, l’un convenant au
évitera les prononciations bâtardes [syspés] et sens propre, l’autre au sens figuré. Exemple : Cet
[syspens]. — Pour éviter cet anglicisme à la homme marchait pur... Vêtu de probité candide et
prononciation incertaine, on pourra employer de lin blanc (Hugo). T Bien distinguer la syllepse
l’équivalent français le suspens [syspâ]. et l’anacoluthe > anacoluthe.
5 Une suspente [syspât] Corde, câble de sylleptique adj. Qui constitue une syllepse : Une
suspension d’un paracnute. tournure sylleptique.
suspicion n. f. Finale en -don.
syllogisme n. m. Raisonnement. — Avec y et
deux L De même : syllogistique.
sustenter [systâte] v. t. Avec -en-. De même :
sustentateur, trice, sustentation. sylphe, sylphide, sylvain, sylve Quatre noms
à bien distinguer.
susurrer v. t. Avec deux r, comme susurration,
susurrement. — La prononciation ancienne du 1 Un sylphe Dans la mythologie des Celtes et
deuxième s était [z] : susurrer [syzyne], susur¬ des Germains, génie masculin de l’air.
ration [syzynasp], susurrement [syzynmâ]. 2 Une sylphide Dans la mythologie des Celtes
Cette prononciation ancienne ne peut être tenue et des Germains, génie féminin de l’air. —
pour fautive. Elle pourra même être préférée (figuré) Jeune fille d’une grâce aérienne.
dans la diction soutenue des textes littéraires
de style noble (poèmes, etc.). Cependant l’usage 3 Un Sylvain Dans la mythologie romaine,
moderne et courant est de prononcer [s] le divinité masculine des bois et des forêts. —
deuxième s; susurrer [sysyue], susurration Nom de plusieurs papillons.
[sysyuasjS], susurrement [sysyumâ]. 4 La sylve Forêt équatoriale : La sylve
amazonienne.
suture n. f. Avec un seul t De même : suturai,
ale, aux, suturer. sylvestre adj. Propre aux forêts. — Avec un y.
suzerain, aine adj. ou n. Avec z et finale en -ain, sylviculture n. f. Avec un y. On évitera la
aine. — Dérivé ; suzeraineté. graphie silviculture. — De même : sylviculteur,
sylvicole.
swap n. m. (anglicisme de la langue financière)
Prononciation : [swap]. — PI. : des swaps sylviculture, horticulture, arboriculture >
[swap]. — Equivalent français : crédit croisé. arboriculture.

sweater n. m. (anglicisme) La vraie prononcia¬ symbiose n. f. Avec o fermé [sêbjoz], mais sans
tion anglaise est [swetaa]. En français, on accent circonflexe. Un o ouvert dans les
prononce [switoea]. — PI. : des sweaters dérivés : symbiote [sêbjot], symbiotique
[-toea]. — Equivalents français : chandail, [sêbjotik].
tricot.
S3mibole n. m. Avec y. De même : symbolique,
sybarite adj. ou n. Attention à la majuscule ; un symboliquement, symbolisation, symboliser,
Sybarite, un habitant de la ville de Sybaris ; un symbolisme, symboliste.
sybarite, un homme attaché au confort. —
Dérivés : sybaritique, sybaritisme. symétrie n. f. Avec y et un seul m. De même :
symétrique, symétriquement.
sycomore n. m. Arbre. — Avec y et un seul m.
sympathie n. f. Avec y et -th-. De même :
sycophante n. m. Dans l’Antiquité, à Athènes, sympathique, sympathiquement, sympathisant,
délateur. — Avec y et -ph-. sympathiser.

syllabe n. f. Avec y et deux 1. De même: sympathique adj. ou n. m. (terme d’anatomie)


syllabaire n. m., syllabique, syllabisme. Avec y et -th-. De même : sympathicectomie ou
745 SYMPHONIE

sympathectomie, sympathicotonie, sympathico- syndrome n. m. T Se prononce avec o fermé


tonique, sympathine. [sidaom], mais s’écrit sans accent circonflexe.

symphonie n. f. Avec y et -ph-. De même : syndrome, symptôme Deux noms masculins à


symphonique, symphoniquement, symphoniste. bien distinguer.

symphyse n. f. (tenne d’anatomie) Avec -ph-. 1 syndrome Groupe de symptômes qui caracté¬
T Deux fois y. risent une maladie définie et qui sont dus à une
cause précise : Le syndrome adiposo-génital est
symposion [sÉpozjon] ou symposium dû à t'hypofom tionnement de l’hypophyse.
[sÊpDzjom] n. m. La forme symposium est plus
1 symptôme Toute anomalie qui révèle l’exis¬
fréquente que symposion. — PI. : des symposions
ou des symposiums, plutôt que des symposia. tence d’une maladie : La fièvre est un symptôme
qui accompagne des maladies très variées.
— A ce terme savant on pourra préférer
colloque ou congrès.
synecdoque n. f. Figure de rhétorique.
symptôme n. m. Se prononce avec o fermé
synérèse n. f. Fusion de deux voyelles en une
[sêptom] et prend un accent circonflexe, à la
différence de symptomatique [séptomatik], seule syllabe.
symptomatologie [sêptomatobsi].
synergie n. f. Action simultanée de plusieurs
orpnes concourant à une même fonction. —
symptôme, syndrome > syndrome.
Dérivé : synergique.
synagogue n. f. Avec y.
synesthésie n. f. Avec y et -th-. De même :
synesthésique.
synallagmatique adj. (droit) Contrat synallag¬
matique. — Avec y et deux L
synode n. m. Avec deux fois S majuscule et trait
d’union : le Saint-Synode, assemblée suprême
synapse n. f. (terme d’anatomie) Avec y.
de l’Eglise russe, autrefois. — Dérivés ; synodal,
ale, aux, synodique.
synarchie n. f. Gouvernement par plusieurs
chefs. — Prononciation : [sinaa/i]. synonyme, antonyme, homonyme, paronyme
> antonyme.
synchrone adj. Avec y et -ch-. — Se prononce
avec 0 ouvert [sikaon] et s’écrit sans accent synopsie, synoptique Attention au genre et au
circonflexe. Tous les mots de la même famille
sens.
se prononcent aussi avec [sêkaa-] ; synchro-
cyclotron, synchronie, synchronique, synchroni¬ 1 Une synopsis [sinapsis] (rare et didactique)
quement, synchronisation, synchroniser, syn¬ Tableau d’ensemble: En tête de son livre,
chronisme, synchrotron. l’auteur a donné une grande synopsis des
institutions romaines de l’époque républicaine.
synchrone, isochrone > isochrone.
2 Une synopsis [sinapsis] Récit très bref qui
constitue un schéma de scénario cinématogra¬
synclinal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel phique. ▼ L’emploi du féminin est conforme
en -aux : Des plis synclinaux. Des synclinaux. a l’usage correct, mais, dans les milieux du
cinéma, on dit, abusivement : un synopsis.
S3mcope n. f. Avec y. De même ; syncopal, ale,
aux, syncopé, syncoper. 3 Tableau synoptique (usuel) Tableau qui
permet d’un seul regard d’avoir une vue
syncrétisme n. m. Avec y. De même : d’ensemble : Un tableau synoptique disposé sur
syncrétique. plusieurs colonnes permet de présenter de
manière très claire les grands faits politiques,
syndic n. m. Avec y et finale en -ic. sociaux, économiques et culturels d’une période.

syndicat n. m. Avec c. De même ; syndical, ale, synovie n. f. Avec y. De même : synovial, ale,
aux, syndicalisation, syndicaliser, syndicalisme, aux, synovite. T On dira : un épanchement de
syndicaliste, syndicataire. synovie, et non de *synovite.

syndiquer (se) v. pron. Avec -qu-, même devant syntaxe n. f. Avec y. De même : syntacticien,
a ou O .• il se syndiqua, nous nous syndiquons. ienne, syntactique, syntagmatique, syntagme,
— Avec -qu- aussi : syndiqué. syntaxique.
‘ > 746
SYNTACTIQUE

syntactique, syntaxique Deux adjectifs à bien syrinx [sisÉks] n. f. inv. Flûte de Pan. —
distinguer. Attention à la place de l’y.

1 syntactique Qui concerne la disposition et la système n. m. Avec le complément toujours au


succession des mots dans la phrase : La lUimn singuher ; des systèmes de référence. — Avec
et l'élision sont des faits de phonétique le complément toujours au pluriel : un système
syntactique. de forces, un système de relations. — Le mot
2 syntaxique Qui concerne la syntaxe, c’est-à- système prend un acœnt grave, mms les dérivés
dire les règles d’accord, l’emploi des modes, des prennent un accent aigu : systématique, systéma¬
conjonctions, le choix des constructions : L’ac¬ tiser, systémique, etc.
cord des participes est une question intoxique.
systole n. f. Contraction cardiaque. — Avec y
synthèse n. f. Avec y et -th-. Accent grave, à et un seul L
la différence de synthétique, synthétiquement,
synthétiser. syzygie [sizisi] (astronomie et océanographie)
Les marées de syzygie. — Attention à l’ortho¬
syphilis [sifilis] n. f. T Attention à la place de graphe et à la prononciation de ce mot
l’y. Dérivé : syphilitique. particuhèrement difScile.
T
tabac n. m. Attention au -c final muet. — Au tache, tâche Deux noms féminins à bien
singulier dans ; des bureaux de tabac. distinguer par la graphie et la prononciation.
1 tache [taj^ Marque, salissure : Une tache
tabellion [tabeljo] n. m. (vieux ou familier) d'encre. —Dérivés : tacher [ta/e] (salir), tache¬
Notaire. — Avec deux /. ter [ta/te], tachisme [ta/ismïa)], tachiste
[tajist(3)].
tabès [tabes] n. m. Maladie. — Finale en -ès.
— La graphie tabes est vieillie. — Dérivés : 2 tâche [ta/] Besogne ; Accomplir une lourde
tabétique. tâche. — Dérivés : tâcher [ta/e] (s’efforcer),
tâcheron [ta/aS].
table adj. On écrit : Les Tables de la Loi (remises
par Dieu à Moïse), la loi des Douze Tables (chez tachéo- Préfixe (du grec takhus « rapide »). Le
les Romains). -ch- se prononce [k] : tachéographe
[takeD|;Haf], tachéomètre [takeDmetR(a], ta-
chéometrie [takeometRi].
tableautin n. m. Vient de tableau. Ne pas écrire
*tablotin.
tâcher Plusieurs constructions.
tabler Le verbe tabler sur (Nous avons tablé sur 1 Tâcher à -f infinitif. Tour très vieilli et litté¬
une augmentation des ventes de vingt pour cent) raire. Insiste sur l’idée de difficulté, d’effort
est admis. Equivalent plus soutenu : compter sur. piénible : Le malheureux tâchait à obtenirjustice.
V L’emploi transitif est d’une correction dou¬
teuse. Chi préférera, selon les cas, compter sur, 2 Tâcher de + infinitif. Tour usuel et moderne.
escompter, estimer, calculer, prévoir: Ils ont N’implique pas nécessairement l’idée d’effort
escompté un accroissement des ventes de vingt pénible : Je tâcherai de vous avertir par
pour cent en se fondant sur les données suivantes, téléphone.
mieux que Ils ont tablé un accroissement.
3 Tâcher que -f subjonctif. Tour usuel et
moderne. Même valeur que tâcher de. A été
tabletterie n. f. Avec deux t. Prononciation : considéré comme incorrect. Admis de nos
[tabletai]. — De la même famille : tabletier jours, au moins dans la langue cursive ; Je
[tablatje]. tâcherai que tout soit prêt demain. ▼ Eviter la
construction incorrecte tâcher à ce que.
tabou n. m. ou adj. Comme nom, prend la marque
du pluriel : Des tabous. — Comme adjectif, a été 4 *Tâcher moyen que. Tour populaire
longtemps invariable : Des questions tabou. De incorrect.
nos jours, en général, on accorde en nombre et,
souvent aussi, en genre : Des sujets tabous. Des tacheter v. t. Conjug. 14. Il tachette, il tachettera,
personnes taboues (ou tabous). il tachetterait, mais il tachetait.

tac au tac (du) loc. adv. (familier) Sans trait tachy- Préfixe (du grec takhus « rapide »). Avec
d’union. -chy-, prononcé [ki] : tachycardie [takikandi].
« >
TACT 748

tachygraphie [takigRafi], tachymètre [taki- 1 A la forme transitive. Participe invariable


metR(3)], tachyphémie [takifemi], si le complément direct est placé après le verbe :
II a tu bien des choses. — Accord avec le
tact n. m. Sens du toucher ; délicatesse, doigté. complément direct si celui-ci est placé avant
— Bien prononcer [takt], et non *[tak]. le verbe : Les choses qu ’il a tues.
2 A la forme pronominale avec un complé¬
tactile adj. Finale en -ile, même au masculin.
ment direct. Mêmes règles que ci-dessus : Ils
se sont tu bien des choses (= ils ont tu l’un à
tactique adj. ou n. f. Dérivé : tacticien. l’autre). Les choses qu’ils se sont tues.
tactique, stratégie > stratégie. 3 A la forme pronominale sans complément
direct. Accord avec le sujet : Elles se sont tues,
taenia > ténia. car elles savent garder un secret.
III Faire taire. On ne dit jamais faire *se taire.
taffetas [tafta] n. m. Avec deux/et finale en -as.
Le pronom réfléchi est toujours omis : On Ta
fait taire. On me faisait taire, et non *me taire.
tafia n. m. Eau-de-vie. — Avec un seul / — PI. :
des tafias.
take-off n. m. inv. (anglicisme) Prononciation :
[tekof]. — On préférera la graphie take-off à
tafia, ratafia > ratafia.
take off. — Invariable : des take-off. —
Equivalents français : (en aéronautique) décol¬
tahitien, ienne adj. ou n. Attention à la lage; (en économie) décollage, seuil de décol¬
majuscule : La population tahitienne. Les Tahi¬ lage, essor, progrès, reprise.
tiens. T On prononce [taisjê, jen], avec [s],
malgré le nom propre Tahiti [taiti].
talc n. m. Avec -c, à la différence de talquer.
taille-crayon n. m. •— PI. : des taille-crayons ou
des taille-crayon. talé, ée adj. Fruits talés. — Avec un seul /. De
même : taler v. t.
taille-douce n. f. — PL : des tailles-douces. —
Toujours avec un trait d’union : Gravure en talent Finale en -ent. Dérivé : talentueux.
taille-douce.
talion n. m. La loi du talion. — Avec un seul /.
taiUe-légumes n. m. Invariable. Avec un -s à
légume, au singulier comme au pluriel. talisman n. m. Finale en -an.

taille-mer n. m. Invariable : des taille-mer. talkie-walkie n. m. (anglicisme) Prononciation :


[tokiwoki] ou [talkiwalki] ou [tolkiwolki] ou
taille-ongles n. m. Invariable. Avec un -s à [tolkiwDlki]. — PI. : des talkies-walkies {mêmes,
ongle, au singulier comme au pluriel. prononciations qu’au singulier). Il existe une
autre forme, plus rare, walkie-talkie. Equivalent
taille-racines n. m. Invariable. Avec un -s à français : émetteur-récepteur portatif.
racine, au singulier comme au pluriel.
talon n. m. Deux n dans les dérivés : talonnage,
taillis [taji] n. m. Finale en -is. talonner, talonnette, talonneur, talonnière.

tailloir n. m. Finale en -oir. talus [taly] n. ni. Terrain en pente. — Avec


finale en -us, bien que le dérivé soit taluter.
tain n. m. On dit le tain d’une glace, d’un miroir.
Ne pas dire *Tétain d’une glace, d’un miroir. talweg n. m. Ligne de plus grande pente d’une
vallée. — Mot allemand francisé. Avec un t
taire y. t. ou v. pron. Conjugaison, accord du minuscule. Prononciation : [talveg]. — PI. :
. participe et construction. des talwegs [-veg]. — On préférera la graphie
talweg à thalweg.
I Conjug. 56. Je me tais, tu te tais, il se tait,
nous nous taisons, vous vous taisez, ils se taisent.
tamanoir n. m. Animal. — Finale en -oir.
— Je me taisais. — Je me tus. — Je me tairai.
Je me tairais. — Tais-toi, taisons-nous,
taisez-vous. — Que je me taise. — Que je me tamarin, tamarinier, tamaris, tamaris Des
tusse. — Taisant. — Tu, tue. T Jamais d’accent noms masculins à bien distinguer.
circonflexe sur le i : il se tait. 1 tamarin Quatre sens.
II Accord du participe passé. a/ Fruit du tamarinier.
749 TAMBOUR

b/ Pulpe du fruit du tamarinier, embarcation. — Verbe correspondant :


tanguer.
c/ Tamarinier,
2 roulis Mouvement d’un navire, d’une embar¬
d/ (abusivement) Tamaris.
cation qui penche alternativement du côté droit
2 tamarin Singe d’Amérique. et du côté gauche. — Verbe correspondant :
rouler.
3 tamarinier Arbre de la famille des légumi¬
neuses cultivé dans les régions tropicales. Il est tangent, ente adj. ▼ Attention à la place de -an-
appelé aussi tamarin. La pulp)e du fruit de cet et de -en-. De même ; tangence, tangente,
arbre, appelée elle aussi tamarin, sert à faire tangentiel, elle (avec finale en -tiel, -tiellé),
des boissons et des confitures. tangentiellement.
4 tamaris [tamaRÎs] ou (rare) tamarix [ta-
maniks] Petit arbre de la famille des tamarica- tangible adj. Avec -an-. De même : tangibilité,
cées, à feuilles minuscules, cultivé en France, tangiblement.
comme arbre d’ornement, dans le Midi et le
Sud-Ouest, sur le littoral. tango n. m. ou adj. Comme nom, prend la
marque du pluriel : L'orchestre jouait des
tambour n. m. Avec b minuscule : un tambour tangos. — Comme adjectif de couleur, toujours
de basque. — Toujours au singulier : tambour invariable : Des robes tango.
battant, sans tambour ni trompette.
tanguer v. i. A la différence de tangage, toujours
tambour-major n. m. — PI. : des tambours- avec -gu- : il tanguait, nous tanguons.
majors.
tanière n. f T Avec un seul n.
tamis [tami] n. m. Avec finale en -is.
tanin n. m. On préférera la graphie tanin à
tampon n. m. Deux n dans les dérivés : tannin. De même, on préférera tanisage, taniser
tamponnement, tamponner, tamponneur, à tannisage, tanniser. — En revanche deux n
tamponnoir. dans les autres mots de cette famille > tanner.

tampon-buvard n. m. — PI. : des tampons- tank [tôk] n. m. (anglicisme) Dans le sens usuel,
buvards. on préférera char. Le mot tank est étranger au
langage militaire officiel. — Dans le sens
tam-tam n. m. — PI. : des tam-tams, plutôt que technique, on préférera citerne ou réservoir
des tams-tams. (d’un pétrolier).

tan n. m. Ecorce du chêne et du châtaignier qui tanker n. m. (anglicisme) Prononciation : [tû-


servait à tanner les peaux. — Avec -an. Ne pas keR] ou [tôkœR] ou [tSkaR] ou [tankau]. —
écrire comme taon, insecte. Pt. : des tankers. — Equivalents français :
navire-citerne (des navires-citernes) ou pétrolier.
tanagra Avec T majuscule : des statuettes de
Tanagra. — Avec t minuscule: des tanagras tanner v. t. A la différence de tanin, tanisage,
(prend la marque du pluriel). — Désignant une taniser, s’écrit toujours avec deux n. De même :
statuette, est souvent masculin (Un gracieux tannage, tannant, tanné, tannée, tannerie,
tanagra), parfois féminin. — Désignant, par tanneur, tannique.
métaphore, une jeune fille gracieuse, est le plus
souvent féminin : Il se souvenait de cette tannin, tannisage, tanniser > tanin.
adolescente si gracieuse, une vraie tanagra l
tan-sad n. m. Anglicisme qui désigne le siège
tanche n. f. Poisson. — Avec -an. arrière d’une motocyclette. Prononciation :
[tansad] ou [tôsad]. — PL. : des tan-sads
tandem n. m. Prononciation ; [tôdem]. — PI. : [-sad]. — Equivalents français : selle arriére,
siège arrière, selle biplace.
des tandems.

tandis que loc. conj. ▼ Prononciation : [tâdika], tant adv. Emplois et expressions.
le -s est muet. I Tant en concurrence avec d’autres adverbes.

tangage, roulis Deux noms masculins à bien 1 Tant, autant t> autant (2).
distinguer. 2 On emploie toujours tant, et jamais autant,
1 tangage Mouvement qui soulève alternative¬ dans quelques expressions figées : Tant s’en
ment l’avant et l’arrière d’un navire, d’une faut. (Un) tant soit peu. Tant il y a que. Si tant
« \
TANTÔT 750

est que. Tant et plus. Tant et si bien (que). Il 3 Tant que. Correct au sens de « aussi
en a fait tant et tant. Il court (il crie, etc.) tant longtemps que » : Tant qu’il fut valide, il
qu’il peut. Tous, tant qu’ils sont. Tant va la demeura à son poste. — Populaire au sens de
cruche à Teau qu ’à la fin elle se casse. Tant vaut pendant que: Tant que vous y êtes, vous ne
l’un, tant vaut l’autre. pourriez pas me donner un coup de main ?

3 Tant en concurrence avec si. Devant un 4 Si tant est que. Se construit toujours avec
adjectif ou un adverbe, on ne peut employer le subjonctif : Il comprendra que nous ne
tant L’emploi de si est obligatoire de nos jours : voulons pas céder, si tant est qu’il puisse
Il est si beau. Il va si vite. Les tours *tant beau, comprendre quelque chose.
*tant vite sont très vieux. — En revanche, dans
une forme verbale, on doit employer tant (ou 5 Vous devez agir, tant dans votre intérêt
tellement) et non si: Il a tant travaillé, et non que dans le mien. Tour correct. En revanche,
Il a *si travaillé > si 1 (6). on évitera les constructions boiteuses telles
que : Il est passionné tant d’histoire ancienne
4 Tant, tellement > tellement (II). que moderne. On écrira : Il est passionné tant
d’histoire ancienne que d’histoire moderne ou
II Accord après tant de + nom au pluriel. Il est passionné d’histoire, tant ancienne que
L’accord du verbe (et du participe ou de moderne.
l’attribut) se fait avec le complément de tant :
Tant de grandes œuvres ont été écrites. T On 6 *Tant plus... tant plus... Tant plus on lui
distinguera le tour Tant de sottise est révoltante en donne, tant plus il en veut Tour populaire.
(= un tel degré de sottise) et Tant de sottises Equivalent correct : Plus... plus (Plus on lui en
sont révoltantes (= si nombreuses sont les donne, plus il en veut).
sottises révoltantes).
7 Entre tant, entre-temps > entre-temps.
III U ne travaille pas tant que vous (et non
Il ne travaille pas tant *comme vous, tour 8 Tant pis. Forme correcte. Eviter le barba¬
incorrect). risme *tant pire.

rv Tant qu’à. Quelques emplois délicats. tantôt adv. Emplois et locutions.


1 Tant qu’à au sens de «quant à». *Tant I Au sens de « bientôt », est vieux : Nous
qu’à ceux qui ne veulent pas venir, ils resteront assisterons tantôt à de grands prodiges.
tout seuls. Tour populaire très incorrect. Dire ;
Quant à ceux... II Au sens de « après-midi ».

1 Tant qu’à travailler, travaillons dans la 1 Sans article ou sans démonstratif. Assez
bonne humeur (= puisqu’il faut travailler). familier : Je le verrai tantôt, vers trois heures.
Tour toléré dans la langue cursive, mais non Je l’ai rencontré tantôt, à quatre heures.
dans la langue soutenue, dans laquelle on Equivalent non familier : cet après-midi. — De
préférera à tant faire que de ▼ Dans ce sens, meme, en dehors du registre familier, on dira :
ne pas dire *Quant à travailler... à cet après-midi, et non à tantôt.

3 A tant faire que de travailler, travaillons 2 Avec l’article on le démonstratif. Nette¬


dans la joie. Tour parfaitement correct et ment familier et réponal : Je dois le rencontrer
soutenu. — On dit aussi, en incise, à tant faire : ce tantôt. Il a l’habitude de faire une promenade
Puisqu ’il faut travailler, à tant faire, travaillons le tantôt, vers deux heures. Equivalents usuels
dans la joie. et corrects : cet après-midi, l’après-midi.

^ 4 Tant qu’à faire. Equivalent populaire de III Tantôt... tantôt... Tour usuel, moderne et
à tant faire. très correct.

V Expressions. 1 Les termes mis en corrélation par tan¬


tôt.. tantôt... doivent être de même nature
1 Tant s’en faut que..., qu’au contraire... (propositions ayant même fonction, sujets,
Tant s’en fallait que sa gloire se trouvât grandie, verbes, compléments d’objet, compléments cir¬
qu’au contraire il perdit l’estime de tous. Tour constanciels). On évitera les constructions
correct, mais très lourd et très archaïque. De boiteuses, telles que : Il regrette tantôt le passé,
nos jours, on écrirait : Bien loin que sa gloire tantôt il le critique. On écrira : Tantôt il regrette
se trouvât grandie, il perdit au contraire... le passé, tantôt il le critique.
2 En tant que. Deux sens à distinguer : 2 Le second tantôt est parfois précédé de et
a/ Dans la mesure où, autant que (Il ne nous ou de ou : Tantôt un ami et tantôt un parent
sera fidèle qu ’en tant que nous serons les plus venait lui apporter de l’aide. On usera avec
forts). — b/ En qualité de (C’est en tant que pnidence de cette construction, qui doit être
romancier et non en tant que critique que cet réservée aux effets stylistiques de la langue
homme de lettres mérite quelque estime). littéraire.
751 TAON

3 Quand deux sujets au singulier sont mis tarder v. i. Plusieurs constructions.


en corrélation par tantôt... tantôt..., l’accord du
1 Ne tardez pas à m’écrire. A la forme
verbe se fait au singulier ; Tantôt la chaleur
personnelle, se construit avec à et l’infinitif.
excessive, tantôt la pluie l’empêchait de se
L’emploi de de est archaïque et très littéraire :
promener. Quand l’un des sujets est au pluriel,
Ils ne tardèrent point d’éprouver les effets de
l’accord se fait au pluriel : Tantôt la sécheresse,
leur inconduite.
tantôt les pluies diluviennes ruinaient les
récoltes 2 II me tarde de vous voir. Le temps me tardait
de partir. Le temps me tarde que vous soyez
taon n. m. Insecte. ▼ Prononciation : [tô]. Ne de retour. A la forme impersonnelle ou dans
pas écrire comme tan, écorce du chêne. le tour le temps me (te, lui...) tarde, se construit
avec de et l’infinitif ou avec que et le subjonctif.
tapant, ante adj. On dit : à huit heures tapantes,
à dix heures tapantes (plutôt que à huit heures tare n. f. Avec un seul r. De même : taré, tarer.
tapant, à dix heures tapant), mais toujours à
une heure tapant, à midi tapant, à minuit tarentelle, tarentule Deux noms féminins à
tapant. bien distinguer.
1 tarentelle [taRÔtel]. Ancienne danse.
tape-à-l’œil n. m. ou adj. Toujours avec deux
traits d’union et toujours invariable : Le tape-à- 2 tarentule [taRÔtyl]. Grosse araignée dont la
Tœil. Des toilettes tape-à-l’œil. piqûre, disait-on, provoquait la folie : Mais
quelle tarentule l’a donc piqué ?
taper v. t. ▼ A la différence de frapper, s’écrit
avec un seul p. De même tapage, tapager targuer (se) v. pron. Accord du participe passé
(conjug. 16), tapageur, tapageusement, tapant, avec le sujet : Elles se sont targuées de leur succès.
tape (n. f.), tapé, ée, tapée, tapette, tapeur, tapin,
tapiner, tapineuse. Targui > Touareg.

tapinois (en) loc. adv. Avec un seul p et un seul n. tarière n. f. Avec un seul r.

tapioca n. m. Avec c. Finale en -a. tarif n. m. Avec finale en -if, sans -e. — Un seul
/ dans les dérivés : tarifaire, tarification,
1. tapir (se) v. pron. T Le participe passé est tarifer.
tapi, ie, et non *tapis
tarifer v. t. Avec un seul / ▼ Ne pas dire
*tarifier. Ce mot n’existe pas.
2. tapir n. m. Animal. — Finale en -ir, sans -e.
tarir v. t. ou v. i. Avec un seul r. De même :
tapis n. m. Finale en -is. tarissable, tarissement.
tapis-brosse n. m. — PI. : des tapis-brosses tarlatane n. f. Etoffe. — Attention au paronyme
tartane, navire.
tapoter v. t. T Avec un seul et un seul t. De
même : tapotage, tapotement. tarot, taraud > taraud.

taquet n. m. Cale de bois.-Finale en -et. tarpéien, ienne adj. Avec r minuscule et T


majuscule : la roche Tarpéienne.
tarabiscoter v. t. Avec un seul t. De même :
tarabiscotage, tarabiscoté. tartane n. f. Navire. — Attention au paronyme
tarlatane, étoffe.
Tarasque n. f. Avec T majuscule : la Tarasque.
1. tartare adj. ou n. f. Sauce à la tartare ou (plus
taraud, tarot Ne pas écrire un taraud, outil, couramment) sauce tartare. Un steak tartare.
vrille, comme les tarots, cartes à jouer. On fera l’accord (des steaks tartares), bien que
l’expression puisse s’interpréter comme des
tarbouch ou tarbouche n. m. Bonnet porté steaks à la tartare.
autrefois par les Turcs. — On préférera la
graphie francisée tarbouche. — Ne pas confon¬ 2. Tartare n. m. Avec T majuscule le Tartare,
dre le tarbouche avec la babouche, chaussure. lieu le plus profond des Enfers.

tard Toujours invariable : Elles sont venues tard. tartre n. m. Dépôt calcaire. — Bien prononcer
— Sans trait d’union : sur le tard. [taRtRfa)], et non ‘[taRt].
TARTUFFE 752

Tartuffe, tartufe Avec T majuscule et deux f : taureau [tORo] n. m. Avec -au-, puis -eau.
Tartuffe, personnage de Molière. — Avec t — PL : des taureaux. — De la même famille :
minuscule et un seul /; un tartufe, un taure [tOR] n. f. (génisse), taurillon [toRijS] n.
hypocrite. — Un seul / aussi dans tartuferie. m. (jeune taureau), taurin, ine [tORê, in] adj.
(élevage taurin), taurobole [tORobol] n. m.
tas n. m. Accord du verbe (et du participe ou (sacrifice d’un taureau), tauromachie
de l’attribut) après un tas de. [tDRomaJi], tauromachique [toRomaJik].

1 Le mot tas signifie « entassement en un tautologie n. f. Avec -au-. De même ;


bloc ». Accord avec tas : Ce tas de papiers qui tautologique.
encombre mon bureau est bien gênant.
2 Le mot tas signifie « grand nombre, grande taux n. m. Toujours avec -x, même au singulier.
quantité » (emploi familier). Accord avec le — Attention à la notation.
complément de tas : Un tas de vieux documents 1 Dans un texte littéraire, on notera plutôt le
inutiles encombrent mes tiroirs. taux en toutes lettres : Le comte avait emprunté
à un taux de six pour cent.
tasseau n. m. Support d’un rayon. — Finale en
-eau. — PL : des tasseaux. 2 Dans un texte didactique, quand il s’agit
d’une proportion, d’une statistique, on écrira
plutôt : Un taux de natalité de 2 pour 1 000
tâter V. t. Avec accent circonflexe. De même :
ou de 2 p. 1 000.
tâteur.
3 Dans la langue de la finance et du commerce,
tâte-vin, taste-vin n. m. inv. Petite coupe ou quand il s’agit d’intérêt, de taux d’escompte,
pipette utilisée par les dégustateurs de vin. on écrira plutôt : Un taux d'escompte de 6,5 %.
— On préférera la forme tâte-vin, moderne, à
taste-vin [tastavé], archaïque. — Toujours 4 ▼ Ne pas noter le taux en employant à la fois
invariable ; des tâte-vin ou des taste-vin. — On la notation en chiffres et la notation en lettres,
écrit Tastevin, en un seul mot, sans trait par exemple : *5 pour cent ou *cinq pour 100.
d’union, et avec un T majuscule dans : la
Confrérie des chevaliers du Tastevin [tastavê], taveler v. t. Conj. 13. Il tavelle, il tavellera, il
confrérie bourguignonne de dégustateurs de tavellerait, mais il tavelait.
vin.
taxer v. t. Taxer quelqu 'un de peut être suivi d’un
tatWon [tatijo] adj. ou n. T A la différence de noin abstrait, mais non d’un adjectif. On peut
tâter, pas d’accent circonflexe sur le a. Deux écrire : On Va taxé de paresse. On n’écrira pas :
n dans le féminin tatillonne et dans les dérivés : On Va taxé de *paresseux. Avec un adjectif,
tatillonnement, tatillonnage. employer plutôt traiter ou qualifier: On Va
traité de paresseux.
tâtons (à) loc. adv. Avec un accent circonflexe
sur le a et avec un -s final. Deux n dans les taxinomie ou taxonomie n. f. Science de la
dérivés : tâtonnant, tâtonnement, tâtonner. classification des animaux ou des végétaux.
— On préférera taxinomie à taxonomie. De
même : taxinomique (mieux que taxonomique),
tatou n. m. Animal. — PL : des tatous. taxinomiste (mieux que taxonomiste).

taudis n. m. Finale en -is. taylorisme n. m. Avec -ay-. De même : taylorisa¬


tion, tayloriser.
taule n. f. (argot) Chambre, prison. — Dérivés :
taulard (prisonnier), taulier (propriétaire d’une tchèque adj. ou n. Avec -qu-. En revanche :
chambre meublée ou patron d’un hôtel). tchécoslovaque, Tchécoslovaquie,
— Pour ces mots d’argot, l’usage actuel préfère
les graphies en -au- à tôle, tôlard, tôlier. — En te pron. personnel de la deuxième personne du
revMche,^ on écrit toujours : tôle (métal en singulier (forme atone).
feuille), tôlée (neige tôlée), tôlerie (ateher où l’on
travaille la tôle), tôlier (ouvrier qui travaille la 1 On évitera la forme populaire garde-toi-z-en
tôle). bien et on dira : garde-t’en bien.
2 Le pronom te doit se répéter devant chaque
taupe n. f Avec -au-. De même : taupé, taupier,
verbe coordonné ou juxtaposé ; Il te guide et
taupin, taupinière.
te protège. Il te critique, te calomnie, te nuit.

taupe-grillon n. m. Courtilière. — PL : des té n. m. On écrit indifféremment : un fer à té ou


taupes-grillons. un fer en té.
753 TEAM

team n. m. (anglicisme vieilli) Prononciation : [-JœRt], des T-shirts [-JœRt], des T shirts
[tim], — PI. : des teams [tim]. — Equivalent [-J'œRt]. — On pourra préférer la graphie
français : équipe. tee-shirt. — Equivalents français (approxima¬
tifs) ; jersey, maillot, tricot.
tea-room n. m. (anglicisme vieilli) Prononcia¬
tion : [tinum]. — PI. : des tea-rooms [-Rum]. teigne n. f. Avec -ei-. De même : teigneux.
— Equivalent français ; salon de thé.
teindre v. t. Conjugaison et dérivés.
technico- Les composés en technico- s’écrivent
en deux mots, avec un trait d’union : Les 1 Conjug. 84. Je teins, tu teins, il teint, nous
recherches technico-scientifiques. teignons, vous teignez, ils teignent. —Je teignais,
tu teignais, il teignait, nous teignions, vous
teigniez, ils teignaient. — Je teignis. — Je
Technicolor n. m. Nom déposé, donc avec une
teindrai. — Je teindrais. — Teins, teignons,
majuscule. Pas de -e à la fin.
teignez. — Que je teigne, que tu teignes, qu’il
teigne, que nous teignions, que vous teigniez,
technique adj. ou n. Avec -ch-, prononcé [k]. qu’ils teignent — Que je teignisse. — Teignant
De même : technicien, ienne, technicité, techni¬ — Teint teinte. ▼ Attention au i après le
quement, technocrate, technocratie [tcknokRa- groupe -gn- à la première et à la deuxième
si], technocratique [teknokRatik], technologie, personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
technologique. du subjonctif présent : (que) nous teignions,
(que) vous teigniez.
technique, technologie Ces deux noms féminins
ne sont pas synonymes. 2 Dérivés : teint teinte, teinté, ée, teinter,
teinture, teinturerie, teinturier, ière.
1 La technique. Ensemble des procédés et des
moyens mis en œuvre dans une activité, un teinter v. t. Colorer : L’émotion teintait de rose
métier, une industrie : La technique moderne son visage. — Ne pas écrire comme tinter,
de la sidérurgie permet de produire l’acier en sonner : La cloche tintait doucement
quantité massive. T Ne pas dire technologie
dans ce sens, faute fréquente. tek > teck.
2 La technologie Deux sens.
tel, telle adj. ou pron. indéfini. Place, accord et
a/ fiarej Ensemble des mots et des expres¬ expressions.
sions propres à un métier, à une industrie, à
une activité : La technologie de l’informatique I Place de tel.
comprend de nombreux mots empruntés à
1 Comme épithète. Normalement, devant le
l’anglais.
nom (Jamais on n ’avait vu une telle splendeur),
b/ Science qui a pour objet l’étude des outils, sauf, parfois, quand il y a corrélation avec que
des machines, des procédés qu’on emploie dans {Le spectacle était d’une splendeur telle que tout
les métiers et les industries : La technologie le monde restait muet d’admiration ou Le
figure au programme des écoles d’ingénieurs. T spectacle était d’une telle splendeur que tout le
Ne désigne pas les moyens et les procédés eux- monde...). Cependant, dans la langue littéraire,
mêmes. Ne pas dire par exemple : La technologie en vue d’un effet stylistique, on place parfois
européenne est plus puissante que celle des pays tel épithète après le nom : Jamais on n ’avait
du tiers monde, mais La technique européenne... vu splendeur telle !
2 Comme attribut. Peut se placer en tête de
teck ou tek [tek] n. m. Arbre ; bois. — Les deux proposition, ce qui entraîne l’inversion du sujet.
graphies sont admises. La graphie teck semble II sortait tous les soirs à cinq heures, car telle était
la plus fréquente. son habitude. Telle me semblait être la situation.

teckel [tekel] n. m. Chien. — Avec -ck-. — PI. : II Accord de tel.


des teckels. 1 Tel (non suivi de que). Accord préférable
avec le nom qui suit : La falaise était absolu¬
teenager ou teen ager ou teen-ager n. m. ou ment droite, tel un mur. L’accord avec le nom
f. (anglicisme) Prononciation : [tinedsœn]. qui précède est possible, mais moins re¬
— PI. : des teenagers [-d3œR], des teen agers commandé : La falaise était droite, telle un mur.
[-d3œR] ou des teen-agers [-d3œR]. — Equiva¬ L’accord de tel avec le mot qui le suit semble
lent français : adolescent. de rigueur quand tel est en tête de phrase : Tel
un mur, la falaise était absolument droite.
tee-shirt ou tee shirt ou T-shirt ou T shirt
n. m. (anglicisme) Prononciation : [tiJœRt]. 2 Tel que. Accord obligatoire avec le nom
— PI. : des tee-shirts [-JœRt], des tee shirts auquel tel se rapporte : Des écrivains modernes.
TÉLÉ- • \ 754

tels que Simone de Beauvoir ou Colette. Telles II Peut très correctement remplacer si (devant
que des chevaux emballés, les vagues bondis¬ un adjectif ou un participe adjectivé) ou tant
saient sur le rivage. (avec un verbe) : Il est tellement las qu’il ne
peut marcher. Il est tellement épuisé qu’il ne
3 Comme tel, en tant que tel, reconnaître, peut marcher. Il travaille tellement qu ’il risque
tenir pour tel, considérer, traiter comme tel, etc. de tomber malade. Il a tellement travaillé qu’il
Accord de tel avec le nom auquel il se rapporte : est tombé malade > si 1 (6), tant (I, 3). On
Ces populations forment un peuple unique et observera que tellement est moins littéraire et
doivent être traitées comme tel. De toute évidence, moins recherché que si ou que tant.
Voccitan est une langue littéraire et, comme telle,
il peut être enseigné dans les facultés. III Emplois familiers ou relâchés.

4 Tel quel. Accord obligatoire avec le mot 1 Tellement de au sens de « tant de ». On


auquel cette locution se rapporte : Ces vieilles écrira : Tant d’années se sont écoulées, plutôt
rues, je les ai retrouvées telles quelles. ▼ On que Tellement d’années...
distinguera par la graphie : Cette histoire, je
2 Ne... pas tellement au sens de « ne... pas
vous la raconte telle quelle et Cette histoire, je
très » ou de « ne... pas beaucoup ». On écrira :
vous la raconte telle qu’elle m’a été rapportée.
Il n ’est pas très heureux (plutôt que II n ’est pas
III Tel et tel, tel ou tel. tellement heureux). Il ne travaille pas beaucoup
(plutôt que II ne travaille pas tellement).
1 Singulier ou pluriel. En général, ces
locutions s’emploient au singulier : S’il veut me 3 Avoir tellement besoin. Tour critiqué. On
demander tel ou tel renseignement. Selon qu ’il écrira plutôt ; avoir un si grand besoin. De
agira de telle ou telle façon. L’emploi au pluriel même, on écrira ; avoir une si grande faim, une
se rencontre, mais il est assez rare -.L’influence si grande peur, une si grande soif (plutôt que
de telles ou telles œuvres. avoir tellement faim, tellement peur, tellement
soif), souffrir tant du froid (plutôt que avoir
2 Accord du verbe. Après tel et tel, le verbe tellement froid), souffrir tellement (plutôt que
peut se mettre, selon le sens, au singulier ou avoir tellement mal), être dans une si grande
bien au pluriel (cas le plus fréquent) : Si tel et colère (plutôt que être tellement en colère).
tel prétendent le contraire. Telle et telle solution
sera adoptée. — Après tel ou tel, le verbe se IV Mode dans la consécutive après tellement...
met en général au singulier : Selon que telle ou que.
telle tendance prévaut. Tel ou tel a bien pu
affirmer le contraire. 1 Indicatif ou conditionnel si la principale
est affirmative : Il est tellement faible qu’il ne
IV Tel que -|- participe passé. Le projet, tel que peut parler. Il est tellement faible qu’il ne
présenté, suscite bien des critiques. Tour ellipti¬ pourrait voyager, s’il le fallait.
que, à éviter dans la langue soutenue. On écrira
2 Subjonctif si la principale est négative ou
plutôt : Le projet, tel qu ’il est présenté, suscite...
interrogative : Il n’est pas tellement faible qu’il
V Tel que au sens de « tel quel ». Je te raconte ne puisse parler. Est-il tellement faible qu ’il ne
l’histoire que j’ai entendue, telle que. Locution puisse voyager?
populaire. Équivalent correct : Tel quel >
V Deux tours à distinguer.
ci-dessus II, 4.
1 U a tellement couru qu’il est tout essoufflé.
VI On écrira : M. Un tel, plutôt que M Untel.
Tour parfaitement correct.
1. télé- Préfixe (du ^rec télé, « au loin »). Les 2 II est tout essoufflé, tellement U a couru.
composés en tÛé s’écrivent en un seul mot, sans Tour assez famiher. ▼ On évitera le tour
trait d’union : télécommunication, téléimpri¬ nettement populaire II est tout essoufflé, telle¬
meur, téléinformatique, téléobjectif, etc. ment qu’il a couru.

2. télé- Préfixe (tiré de télévision). Les composés tellure Elément chimique. — Toujours mas¬
en télé s’écrivent en un seul mot, sans trait culin : Le tellure est gris. — Deux L De même :
. d’union {télédiffusion, télérécepteur, téléspecta¬ tellureux, tellurhydrique, tellurique, tellurure.
teur, etc.), sauf télé-enseignement.
tellurique adj. Qui provient de la terre, du sol.
téléférique ou téléphérique n. m. On préférera — La forme tellurien, ienne est rare. — On
la graphie téléférique, beaucoup plus fréquente. écrira : secousse tellurique, plutôt que secousse
sismique (pléonasme critiqué).
tellement adv. Equivaut à tant ou à sL
téméraûe adj. ou n. Avec T majuscule : Charles
I On évitera le pléonasme populaire *si le Téméraire ou le Téméraire, duc de
tellement. Bourgogne.
755 TÉMOIGNAGE

témoignage n. m. Bien prononcer [temwajia3], autre précision, le temple de Jérusalem (Le


et non ‘[temojias]. Temple fut détruit au cours de la prise de
Jérusalem par Titus) ou l’ancien édifice parisien
témoigner Prononciation, conjugaison et qui fut, à l’origine, une propriété des Templiers
constructions. (Louis XVI fut enferme au Temple. La rue du
Temple) ou encore dans l’expression l’ordre du
I Bien prononcer [temwajie], et non
Temple ou le Temple, l’ordre des Templiers.
♦[temojiej.
n Attention au i après le groupe -gn- à la templier n. m. Avec t minuscule ; un templier,
première et à la deuxième personne du pluriel des templiers. — Avec un T majuscule : l’ordre
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : des Templiers ou les Templiers.
(que) nous témoignions, (que) vous témoigniez
tempo n. m. Mot italien à demi francisé. —
m Constructions.
Prononciation : [têpo], plutôt que [tempo],
1 Témoi^er quelque chose. Montrer nette¬ sauf dans une indication musicale, quand tempo
ment, manifester : Il témoigna beaucoup de est suivi d’un autre mot italien, par exemple
reconnaissance à son ami tempo moderato [tempomodcRato].
2 Témoigner de quelque chose. Etre le signe,
temporal, ale, aux adj. De la tempe. —
la preuve de : Ces chefs-d'œuvre témoignent de Masculin pluriel en -aux : Les os temporaux
la vitalité de l’art français.
3 Témoigner en faveur de quelqu’un. Tour temporisateur, trice n. ou adj. Forme dotée
correct : Un prêtre vint témoigner en faveur de d’un féminin, à préférer à temporiseur.
l'accusé. T On évitera le tour critiqué témoigner
*pour quelqu’un. temps n. m. T Avec -s, même au singulier.
1 Au temps de, du temps de. L’expression au
témoin n. m. Féminin, accord, expressions. temps de est usuelle et moderne : Au temps de
1 Pas de forme pour le féminin : Cette femme mes études médicales, f avais fait la connais¬
fut un témoin sérieux. Elle fut témoin de ces sance de cet ami — L’expression du temps de
événements. est plus soutenue et plus littéraire, légèrement
vieiUie : Du temps de mes jeunes années. Je ne
2 Témoin ces œuvres admirahles. On laisse songeais guère a l’avenir l
témoin invariable en tête de phrase ou de
membre de phrase : Cette époque fut glorieuse 2^ Au temps où (que), du temps que (où).
et féconde, témoin ces œuvres admirables. a/ Dans la langue usuelle et moderne, on dit
3 D prit ses amis à témoin. La locution à témoin au temps où : Au temps où j’étais étudiant. La
est toujours invariable. forme au temps que est plus littéraire et plus
soutenue : Au temps que j’étais jeune.
4 n prit ses amis pour témoins. La locution
pour témoin s’accorde avec le nom dont témoin b/ Dans la langue très littéraire et très
est attribut. soutenue, on écrit du temps que : Du temps que
j’étais jeune. La forme du temps où est moins
5 Tous ses amis furent témoins que... Quand té¬ soutenue et moins littéraire.
moin est attribut direct, il s’accorde avec le nom.
3 Le temps matériel > matériel (1).
6 Sans témoins Toujours un -s à témoin (La
scène s’est passée sans témoins), sauf avec aucun 4 Toujours au singulier : quelque temps, de tout
ou nul : sans aucun témoin, sans nul témoin. temps, en temps et lieu. — Sans trait d’union :
à temps. — Avec trait d’union : entre-temps, la
7 Sans trait d’union et avec la marque du pluriel mi-temps (des mi-temps).
aux deux éléments : des buttes témoins, des
lampes témoins, des échantillons témoins, etc. 5 Je suis venu en tant qu’ami T Eviter la faute
fréquente *en temps qu’amL
tempe n. f. Côté du front. — Avec -em-. 6 Temps partagé. Expression française à préfé¬
rer à l’anglicisme time-sharing.
tempête n. f. Avec accent circonflexe. De même ;
tempêter. T Les dérivés tempétueusement et tem¬ 7 Au temps, pour les crosses ! Orthographe à
pétueux prennent un accent mgu. — On écrit, préférer à Autant pour les crosses I II s’agit du
sans trait d’union et avec tempête^ invariable : une premier temps d’un mouvement. De même ; au
lampe tempête, des lampes tempête. temps, pour moi, plutôt que autant pour moi

temple n. m. Avec un t minuscule (Le temple tenace [fanas] adj. T Avec e sans accent, mais
d’Apollon), sauf quand le mot désigne, sans le dérivé est ténacité [tenasite].
TENAILLE 756

tenaille n. f. Désignant un outil, est générale¬ Je tins. — Je tiendrai. — Je tiendrais. — Tiens,


ment employé au pluriel : Il avait ses tenailles tenons, tenez. — Que je tienne. — Que je tinsse.
à la main. Pour désigner plusieurs de ces outils, — Tenant — Tenu, ue. T Attention aux deux
on emploie le mot paire : Il y avait trois paires s de l’imparfait du subjonctif : que je tinsse, que
de tenailles sur l’établi. — Dans les autres sens, tu tinsses, que nous tinssions...
s’emploie au singulier ; Prendre en tenaille
II Accord du participe passé.
l’armée ennemie. Briser la branche nord de la
tenaille ennemie. 1 Elles s’en sont tenues à l’ordre reçu. Elles
se sont tenues debout. Elles se sont tenues à
tenant, ante adj. ou n. m. Pas de féminin dans la rampe. Accord avec le sujet.
l’emploi substantif ; Cette équipe est le tenant
2 Elles se sont tenues par la main. Accord
du titre.
avec le sujet.
tendance n. f. Finale en -ance. — Les dérivés 3 Elles se sont tenu les mains, les coudes.
s’écrivent avec c -. tendanciel, elle, tendancieuse¬ Participe invariable (= elles ont tenu les mains,
ment, tendancieux, euse. les coudes les unes aux autres).

tender n. m. Prononciation : [taden]. — Avec 4 Les propos qu’elles se sont tenus. Accord
un trait d’union ; une locomotive-tender {des avec le complément direct placé avant le verbe
locomotives-tenders). (= les propos qu’elles ont tenus l’une à l’autre).
Invariabilité si le complément direct est placé
tendon n. m. Avec -en-. De même : tendineux. après le verbe : Elles se sont tenu des propos
désobligeants.
1. tendre v. t. Conjugaison et participe. III Expressions et constructions.
1 Conjug. 81. Je tends, tu tends, il tend, nous 1 Tiens, tenez. Quand tiens exprime la
tendons, vous tendez, ils tendent. — Je tendais. surprise (emploi assez familier), il s’emploie
— Je tendis. — Je tendrai. — Je tendrais. — même si l’autre verbe de la phrase est au
Tends, tendons, tendez. — Que je tende. — Que pluriel : Tiens l Vous êtes là, vous aussi l — En
je tendisse. — Tendant. — Tendu, ue. revanche, le nombre varie quand tenir a le sens
2 Des mesures tendant à développer l’industrie. de « prendre comme exemple » (emploi assez
Participe présent toujours invariable de nos familier) ou de « regarder » : Imaginons une
jours. ville moyenne, Saint-Quentin, tenez Tenez voici
le livre que je vous ai apporté.
3 Une façade tendue de blanc. Tour correct.
Ne pas écrire tendue *en blanc. 2 Cette affaire lui tient au cœur. Forme plus
archaïque, mais plus correcte que lui tient à
2. tendre adj. ou n. Avec T majuscule eide-. Le cœur. En revanche ; Il avait à cœur de réussir
pays de Tendre. La carte de Tendre, et non *du cette affaire.
Tendre. 3 Je tiens ce garçon pour très capable. Tour
usuel et correct. Quand le complément est un
tendresse, tendreté On dit très bien La viande pronom personnel, on peut aussi employer
est tendre, mais on ne dira pas La *tendresse l’attribut introduit directement ; Je connais bien
de la viande. Dire ; La tendreté de la viande. cet homme et je le tiens capable. Ce tour direct
est plus rare et plus littéraire que Je le tiens
tendron Toujours masculin : Ce vieillard tomba pour capable. ▼ On n’emploiera pas le tour
amoureux d’un charmant tendron de seize ans. direct quand le complément est un nom. En
effet, une phrase telle que Je tiens cet homme
ténèbres n. f pl. S’emploie normalement au capable serait ambiguë.
pluriel. Le singulier, rare, ne se rencontre que
dans la langue poétique ou dans la langue 4 Elles ne se tiennent pas pour battues.
littéraire très recherchée : Au cœur de la ténèbre, Accord de battu avec le sujet.
■une étoile nous guide. 5 Tiens*le*toi pour dit. Tenez-vous-le pour
dit. L’ordre des pronoms n’est pas le même à
ténia n. m. La graphie taenia est à éviter. — l’impératif singulier et à l’impératif pluriel.
Dérivé : ténifuge. L’ordre inverse Tiens-toi-le pour dit et Tenez-le-
vous pour dit semble plus rare.
tenir v. t. Conjugaison, accord du participe,
expressions et constructions. 6 II tient à lui que tout soit prêt demain.
Subjonctif sans ne explétif. On rencontre ce ne,
I Conjug. 44. Je tiens, tu tiens, il tient, nous parfois, quand la principale est négative ou
tenons, vous tenez, ils tiennent —Je tenais._ interrogative. Cet emploi de ne est déconseillé.
757 TENNIS

7 Je tiens à ce qne tout soit fait correctement. 2 Avec T majuscule: le dieu Terme, dieu
Au sens de « vouloir », tenir à ce que se romain. — Avec t minuscule : un terme, statue
construit avec le subjonctif. ▼ Ne pas dire : Je dont le bas finit en gaine.
tiens *que tout soit fait...
3 Toujours au singuUer dans : marché à terme,
8 Cette difficulté tient à ce que rien n’a été emprunts, prévisions à court, à moyen, à long
fait correctement. Au sens de « provenir », terme, parvenir au terme de son mandat
tenir à ce que se construit avec l’indicatif.
4 Toujours au pluriel dans : être en bons, en
9 D est tenu de garder une certaine réserve. mauvais termes avec quelqu’un, aux termes de
Avec un infinitif, être tenu se construit avec de. la loi, du code, en termes de marine, de
L’emploi de à (Il est tenu à garder...) est rare. médecine, de métier, en termes propres, en
propres termes > propre (2).
tennis [tenis] n. m. Avec deux n.
terminal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
tennisman n. m. Faux anglicisme forgé en en -aux : Les bourgeons terminaux. Les termi¬
français. — Prononciation : [tenisman]. — naux d’un ordinateur.
PI. : des tennismen [-men]. — Equivalent
français : joueur de tennis. terminer v. t. Ne peut se construire avec de -f
infinitif. Ne pas écrire II a terminé *de rédiger
ténorino n. m. Mot italien francisé. Avec accent son projet Employer plutôt achever ou finir :
aigu. PI. : des ténorinos [-no]. Il a achevé (ou il a fini) de rédiger...

tension n. f. Orthographe et emploi abusif. terminus [teaminys] n. m. Invariable: des


1 Avec -en-. De même: tenseur, tensomètre, terminus [-nys]. — Sans trait d’union : gare
tensoriel, elle. terminus, station terminus.

2 Dans la langue surveillée, on écrira avoir de terrain n. m. Toujours au singulier et sans trait
l’hypertension plutôt que avoir de la tension. d’union : Des camions tout terrain.
tentacule Avec -en-. ▼ Toujours masculin : Un terramare Terre utilisée comme engrais. —
tentacule très court. — Dérivé: tentaculaire. Toujours féminin : La terramare italienne —
Avec t minuscule : la civilisation des terramares
tente-abri n. f. — PI. : des tentes-abris. (Italie antique).
térato- Préfixe (du grec teras, teratos « mons¬ terrasse n. f Toujours au singulier dans : des toits
tre ») : tératogène, tératologie, tératologiste ou en terrasse. — Toujours au pluriel dans : des
tératologue. cultures, des champs en terrasses (plusieurs
terrasses superposées).
tercet, tiercé Deux noms masculins paronymes.
1 tercet Strophe de trois vers. terre n. f. Emploi de la majuscule, expressions,
dérivés.
2 tiercé Course dans laquelle il faut parier sur
trois chevaux. 1 Avec T majuscule : la Terre, planète, globe
terrestre (La fusée spatiale quitte la Terre La
térébenthine n. f. ▼ Attention à la place du t distance de la Terre à la Lune, au Soleil A la
et du -th-. — Bien prononcer [teaebâtin], et surface de la Terre Le diamètre de la Terre).
non *[teRebÉtin]. De même : térehenthène — Avec t minuscule dans les autre sens
[teaebâten] n. m. (Cultiver la terre. Le navire quitte la terre).
2 Avec T majuscule et /» ou s minuscule : la
térébinthe [teaebét] n. m. Arbre. T Attention
Terre promise, la Terre sainte. — Avec T et F
à la place du t et du -th-.
majuscules : la Terre Ferme, le territoire conti¬
térébrant, ante adj. Qui çerfore, qui perce: nental de la république de Venise.
Insecte térébrant Souci térébrant — Finale en 3 Avec T majuscule : la Terre de Feu, la Terre
-ant, -ante. Adélie, la Terre de Baffin, etc.

Tergal n. m. Etoffe. — Nom déposé, donc avec 4 Sans trait d’union et invariable : Elles sont très
une majuscule. — Invariable : Des Tergal légers. terre à terre. — De même, sans trait d’union : Ils
galopent ventre à terre, ils mettent pied à terre,
tenue n. m. Orthographe et expressions. mais un pied-à-terre, des pied-à-terre.

1 Ne pas écrire un terme, liimte, date, vocable, 5 A terre, par terre. De nos jours, pas de
comme les thermes, établissement de bains. différence sensible pour le sens. Il semble que
TERRE-NEUVE 758

à terre soit plus soutenu {L’aigle qui ornait le tessère n. f. Chez les Romains, tablette, jeton.
carrosse fut jeté à terre) et par terre plus courant — Finale en -ère.
{L’enfant a jeté ses cahiers par terre).
1. test [tEst] n. m. Coquille de certains animaux.
6 Deux r dans tous les dérivés : terrage, terrain,
— Pas de -e final.
terrarium, [tERaRjom] n. m. {des terrariums),
terrasse, terrassement, terrasser, terrassier, terras-
son, terreau, terreautage, terreauter, terrestre, ter¬ 2. test [test] n. m. Anglicisme qui désigne un
reux, terricole, terrien, terrier, terrigène, terroir. examen, une épreuve. — PI. ; des tests. — En
deux mots sans trait d’union : une épreuve test
{des épreuves tests). — Dérivés : testable, tester.
terre-neuve n. m. Chien. — Invariable : des
terre-neuve.
testament n. m. Avec des majuscules : l’Ancien
Testament, le Nouveau Testament. — Dérivé :
terre-neuvien, ienne Deux sens.
testamentaire.
1 Les Terre-Neuviens Les habitants de l’île
canadienne de Terre-Neuve. — (adjectivement) tester v. i. Disposer de ses biens par testament :
La population terre-neuvienne. Un incapable ne peut ni ester en justice ni
tester > ester 1. — Dérivé : testateur, trice.
2 Les terre-neuviens Les marins-pêcheurs qui
vont pêcher la morue sur les bancs de
Terre-Neuve, ou les navires utilisés pour cette testostérone [testosteRon] Hormone. — Est
pêche. — On dit aussi les terre-neuviers, mais féminin : la testostérone.
le terme le plus employé est les terre-neuvas
[tERnnva], mot régional passé dans la langue têt n. m. Creuset. — Prononciation : [te].
générale.
têtard n. m. Avec accent circonflexe.
terreur n. f. Avec T majuscule : la Terreur, la
Grande Terreur (sous la Révolution), la Terreur tête n. f. Expressions.
blanche (en 1795 et en 1815).
1 Avoir mal à la tête, garder son béret sur la
tête. Formes correctes. Eviter : Avoir mal à *sa
terrible adj. Avec deux r. De même : tête, garder son béret sur *sa tête.
terriblement.
2 II n’y a pas plus mauvaise, plus forte tête
terrifier, terroriser Ces deux verbes transitifs que lui. Formes correctes. Eviter : Il n’y a pas
ne sont pas synonymes. plus mauvaise tête, plus forte tête que *la sienne.
1 terrifier Frapper, pendant un moment, d’une 2 A tue-tête. Avec un trait d’union.
vive peur : Il s’amusait à terrifier le pauvre
enfant par des récits effrayants. L’apparition du tête-à-queue n. m. Invariable : des tête-à-queue
spectre terrifia la reine.
2 terroriser Faire vivre dans la terreur: Ces tête à tête, tête-à-tête Des expressions à bien
seigneurs brigands terrorisaient les paysans. Ce distinguer par la graphie.
tyran domestique terrorise sa femme. — Intimi¬ 1 tête à tête (sans traits d’union) loc. adv. Ils
der beaucoup : Cet examinateur terrorise les ont déjeuné tête à tête. T Cette locution est
candidats. parfaitement correcte, mais vieillie. La locution
moderne, en tête-à-tête, a été critiquée. On peut
terrU ou terri n. m. Amas de déblais, près d’une l’admettre cependant, au moins dans la langue
mine. T Quelle que soit la graphie, se prononce cursive.
toujours [tERi]. La graphie terril est à préférer
à terri 2 un tête-à-tête (avec des traits d’union)
Conversation ; canapé ; service à thé ou à café.
terrine n. f. Avec deux r. De même : terrinée. — Invariable : des tête-à-tête.
3 en tête-à-tête loc. adv. Forme usuelle, mais
territoire n. m. Finale en -oire. — Avec deux critiquée, pour tête à tête (loc. adv.).
r. De même : territorial, ale, aux, territoriale¬
ment, territorialité. tête-bêche loc. adv. Toujours avec trait d’union et
toujours invariable : Ils sont couchés tête-bêche.
terroir n. m. Finale en -oir. — Avec deux r.
tête-de-loup n. m. PI. ; des têtes-de-loup.
terroriser, terrifier > terrifier.
tête-de-Maure ou tête-de-mort n. f. Fromage
tertre n. m. Butte, monticule. — Bien prononcer de Hollande (édam). — PI. : des têtes-de-Maure
[tERtH(a)], et non *[teRt]. ou des têtes-de-mort.
759 TÊTE-DE-MAURE

tête-de-Maure adj. ou n. m. Brun foncé. — non elliptiques, à condition qu’il s’agisse d’un
Invariable : Des manteaux tête-de-Maure. De texte (= énoncé écrit et non oral) : La
beaux tête-de-Maure. reproduction textuelle d’un communiqué offi¬
ciel J’ai cité textuellement un passage de sa
tête-de-moineau n. m. — PI. : des têtes-de- lettre.
moineau.
thalamus [talamys] n. m. Partie du cerveau.
tête-de-nègre adj. ou n. m. Invariable : Des — Avec th-. — PI. : des thalamus [-mys].
manteaux tête-de-nègre (brun foncé). De beaux
tête-de-nègre. thalasso- Préfixe (du grec thalassa « mer »). Les
composés en thalassa s’écrivent en un seul mot,
téter V. t. La forme teter, sans accent, est vieillie. sans trait d’union : thalassocratie [talasakaa-
— Conjug. 11. Il tète, mais il tétera, il téterait. si], thalassophobie, thalassothérapie.
— Dérivés : tétée, tétin, tétine, téton.
thalweg > talweg.
têtière n. f. Attention à l’accent circonflexe.
thaumaturge n. m. Faiseur de miracles. —
Attention à la place du groupe th-. — Dérivés :
tétra- Préfixe (du grec tetra- « quatre »). Les
thaumaturgie, thaumaturgique.
mots en tétra s’écrivent en un seul mot, sans
trait d’union : tétrachlorure, tétradrachme [te-
tRadnakm], tétraèdre, tétrarchat [tetRaRka], thé n. m. Avec th-. De même : théier, théière,
tétrarchie [tetRan/i], tétrarque, etc. théisme.

tétrasyllabe adj. ou n. m. S’écrit avec un seul théâtre n. m. Orthographe, dérivés et


s, mais se prononce avec [s] et non avec [z] : expressions.
[tetRasilab]. — Le mot tétrasyllabique [tetaa- 1 Avec th- et accent circonflexe sur le a. De
silabik] est toujours adjectif : Un mot tétrasyl¬ même : théâtral, ale, aux (des gestes théâtraux),
labique. Ne pas dire *un tétrasyllabique. théâtralement, théâtralisme, théâtreuse
(péjoratif).
tétras n. m. Coq de bruyère. T Prononciation :
[tetRo], le -5 final est muet. — Composé ; 2 Avec T et F majuscules et un trait d’union :
tétras-lyre [tetRaÜR] n. m. (des tétras-lyres) ou le Théâtre-Français (ou le Français). — Avec
petit tétras ou tétras des bouleaux. t minuscule dans les autres dénominations : Le
théâtre des Capucines. Le théâtre du Palais-
têtu, UC adj. Avec accent circonflexe. Royal etc.

thébaïde n. f. Avec th- et tréma. — Avec T


teuf-teuf n. m. Invariable : des teuf-teuf.
majuscule quand il s’agit de la province
égyptienne ; Les premiers anachorètes se retirè¬
teuton adj. ou n. Deux n dans le féminin ; rent dans la Thébaïde. — Avec un / minuscule,
teutonne. dans les autres cas : Il s’est retiré dans sa
thébaïde, près de Senlis.
teutonique adj. Seulement dans quelques expres¬
sions historiques : la Hanse teutonique (avec H 1. théisme n. m. Doctrine philosophique. —
majuscule et t minuscule) ou la Hanse. — On Dérivé ; théiste.
écrit, avec o ou c minuscule et T majuscule :
Vordre Teutonique, les chevaliers Teutoniques. 2. théisme n. m. Intoxication par le thé.
— Avec T majuscule : les Teutoniques, les
chevaliers Teutoniques.
thème n. m. Avec accent grave et non cir¬
conflexe. — Dérivé : thématique.
texan adj. ou n. Au féminin, finale en -ane, avec
un seul n : texane. théo- Préfixe (du grec theos « dieu »). Les
composés en théo- s’écrivent en un seul mot,
textile adj. ou n. m. Finale en -ile. sans trait d’union : théophilanthrope.

textuel On évitera l’emploi elliptique populaire théodicée n. f. Finale en -ée.


de textuel, textuellement au sens de « exacte¬
ment, sans rien changer à l’expression », quand
théodolite n. m. T Finale en -lite, avec t et non -th-.
il s’agit de paroles que l’on rappmrte: «
règlement, fen ai rien à faire », qu’il a dit.
Textuel l En revanche, on peut employer théorème n. m. Finale en -ème, avec accent
textuel et textuellement dans des constructions grave. — Dérivé : théorématique.
THÉORIE * \
760

théorie n. f. Avec th-. De même : théorétique, trait d’union : thiamine, thioalcool, thiobactérie.
théoricien, théorique, théoriquement. Mol, thionine, etc.

théoriquement adv. Au sens correct, signifie thomisme n. m. Doctrine de saint Thomas


« selon la théorie » et s’oppose à pratiquement : d’Aquin. — Avec un t minuscule : les thomistes.
Théoriquement, deux corps lâchés du même point
tombent à la même vitesse, mais, pratiquement, la thon n. m. Poisson. — Avec th-. De même :
résistance de Tair ralentit la chute de manière thonier.
inégale. — Dans la langue surveillée, ne doit pas
s’employer au sens de « selon ce qui est convenu thorax n. m. Avec th-. De même : thoracique,
ou prévu ». On n’écrira donc pas : Théorique¬ thoracoplastie. T Attention au composé thora-
ment, la marchandise doit être livrée le 12 mal centèse [tORasêtez] n. f. (ponction thoracique).
Ne pas écrire *thorasynthèse.
thérapeute n. m. ou n. f. Attention à la place
du groupe th-. Dérivés : thérapeutique, thérapie. thrombose n. f. Avec th-.

thermal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : thuriféraire n. m. Avec th- et finale en -aire.
Les établissement thermaux. — Dérivés : ther¬
malisme, thermalité. thuya n. m. Plante. — Prononciation : [tqija],
plutôt que [tyja]. — PI. : des thuyas [-ja].
thermes n. m. Etablissement de bains. —
Toujours au pluriel. — Ne pas écrire comme th3dade n. f. Bacchante. — Avec th- puis y et
terme, limite, mot > terme. L — Prononciation : [tijadj.

thermidor n. m. Avec th-. De même : thermido¬ thym n. m. Plante. — Avec th-, y et m. —


rien, ienne adj. — Avec une minuscule ; les Prononciation : [té]. — Dérivé : thymol.
thermidoriens, faction politique, sous la Révolu¬
tion. — Comme nom de mois, toujours avec un thymus [timys] n. m. Glande. — Avec th- et
t minuscule : Un décret du 15 thermidor an V. y. — PI. : des thymus. — Dérivé : thymique.
— On écrit le 9 thermidor an II, mais le
9-Thermidorou simplement Thermidor, journée thyroïde adj. ou n. f. Avec th- et y. De même ;
qui vit la chute de Robespierre (27 juillet 1794) : thyroïdectomie, thyroïdien.
Après Thermidor, la réaction releva la tête.
thyrse Avec th- et y. — Toujours masculin : La
thermique adj. Avec th-. De même : thermicité, bacchante agitait son thyrse.
thermie, thermistance.
tiare n. f. Avec un seul r.
thermo- Préfixe (du grec thermos « chaud »).
Les composés en thermo s’écrivent en un seul tibétain, ^e adj. ou n. La population tibétaine.
mot, sans trait d’union ; thermocautère, Les Tibétains. — N. m. Le tibétain : langue. T
thermodynamique, thermoélasticité, thermoé¬ Avec t et non *th-. De même : le Tibet.
lastique, thermoélectricité, thermoélectrique,
thermoïonique (ou, parfois, thermo-ionique). tic n. m. Geste convulsif. — Avec -c, mais tiquer,
tiqueur.
Thermos [tenmos] Nom déposé, donc avec une
majuscule : Une bouteille Thermos. — Genre ticket n. m. Avec -ck- et finale en -et.
incertain ; Un Thermos ou une Thermos. Le
masculin semble plus fréquent. ticket, billet > billet.

thésauriser Généralement intransitif. L’emploi tic tac, tic-tac Pas de trait d’union quand le mot
transitif est plus rare, mais correct : Il thésau¬ est une onomatopée ; La pendule fait « tic tac,
rise des billets de banque. T Ne pas déformer tic tac ». — Un trait d’union quand le mot est
en *trésoriser. — Dérivés: thésaurisation, un substantif : Le tic-tac de la pendule. —
thésauriseur, euse. Invariable : des tic-tac. — Dérivé : tictaquer (La
pendule tictaquait).
thèse n. f. Avec th- et accent grave.
tiède adj. Avec un accent grave, comme tiède¬
thibaude n. f. Tissu épais, sous un tapis. — Avec ment. En revanche, accent aigu dans tiédeur,
th- et -au-. tiédir.

thi(o)- Préfixe (du grec theion « soufre »). Les tiédir Généralement intransitif : La température
composés en thio s’écrivent en un seul mot sans a tiédi La construction transitive est plus rare.
761 TIEN

mais correcte : Le vent du sud a tiédi la timbale, cymbale > cymbale.


température.
timbre-poste n. m. - PI. : des timbres-poste.
tien, tienne adj. ou pron. possessif.
I Employé comme adjectif. timbre-quittance n. m. - PL : des timbres-
quittance, plutôt que des timbres-quittances.
1 Employé comme épithète. Emploi rare,
vieux, très littéraire : Une tienne cousine. time-sharing n. m. (anglicisme de la langue de
l’informatique) Prononciation : [tajm/eRiq].
2 Employé comme attribut. Emploi courant
— Equivalent français : temps partagé.
dans la langue écrite : Cet ouvrage est tien. Tu
fais tiennes ses remarques.
timing n. m. (anglicisme) Prononciation : [taj-
II Employé comme pronom. Emploi usuel. miq]. — PL ; des timings [-miq]. — Equiva¬
Appartient à tous les niveaux de langue : Notre lents français : calendrier, emploi du temps,
voiture est vieille, la tienne est neuve. Ce chapeau horaire.
est le tien. — Les tiens : tes parents, tes proches,
tes amis. timon, limon > limon.

tierce > tiers 1 (1). timonier n. m. T Avec un seul n. De même :


timonerie.
tiercé, tercet > tercet.
tinctorial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
1. tiers adj. Troisième. -aux : des produits tinctoriaux.
1 Le féminin est tierce : Une tierce personne.
tintamarre n. m. Avec deux r.
La fièvre tierce.
2 Sans trait d’union et avec des minuscules : tinter v. i. La cloche tinte. Ne pas écrire comme
le tiers état, le tiers monde, le tiers ordre, le tiers teinter, colorer. — Dérivé : tintement.
parti, le tiers payant. — L’orthographe le Tiers
Etat est celle de l’époque de la Révolution. tintinnabuler v. i. Avec deux n. De même :
tintinnabulant.
2. tiers n. m. Troisième partie d’un tout. —
Accord du verbe après le tiers de (des). tintouin n. m. ▼ Ne pas écrire *tintoin.
1 Quand le tiers de (des) désigne exactement tique n. f. Insecte. — Ne pas écrire comme un
une quantité égale à 1/3, l’accord se fait en tic, geste machinal.
principe au singulier : Le tiers des délégués a
voté cette motion. Cependant, l’accord au tir n. m. Pas de -e final.
pluriel (ont voté) est admis et même plus
fréquent dans l’usage actuel. tirade n. f Avec un seul r.
2 Quand le tiers de (des) désigne une quantité
approximative, accord au pluriel : Au mois de tirant n. m. Sans trait d’union : tirant d’eau,
juillet, le tiers des Parisiens sont sur les routes tirant d’air.
ou en vacances.
tiré n. m. On écrit : Un tiré au faisan, et non
tiers-point n. m. Toujours avec trait d’union ; un *tirer au faisan.
Des arcs en tiers-point. — Un tiers-point : lime.
PI. : des tiers-points. tire-au-cul n. m. ou f. Invariable : des tire-au-cul.

tignasse n. f. Finale en -asse. tire-au-flanc n. m. ou f Invariable : des


tire-au-flanc.
tigron ou tiglon n. m. Hybride du tigre et du
lion. — L« deux formes sont correctes. La tire-botte n. m. — PL : des tire-bottes.
forme tigron semble la plus fréquente.
tire-bouchon n. m. — PL : des tire-bouchons.
tilbury [tilbysi] n. m. Mot francisé. PI. : des
tilburys [-ri]. tirebouchonner v. i. Généralement en un seul
mot, sans trait d’union. De même :
tillac n. m. Prononciation : [tijak]. tirebouchonnement.

tilleul n. m. Finale en -eul. tire-bouton n. m. — PL : des tire-boutons.


TIRE-D’AILE 762

tire-d’aile (à) loc. adv. Invariable : Les oiseaux tissulaire adj. Du tissu biologique : La stnicture
s'enfuient à tire-d'aile. tissulaire. — Finale en -tûre. T Ne pas déformer
en *tissutaire.
tire-fond n. m. Invariable : des tire-fond.
titan n. m. Avec T majuscule: les Titans,
tire-laine n. m. Invariable : des tire-laine. personnages de la mythologie grecque. — Avec
t minuscule : un titan, un grand nonune {Les
tire-larigot (à) loc. adv. Invariable : Ils boivent titans de la Révolution). De même : un travail
à tire-larigot de titan.

tire-ligne n. m. — PI. : des tire-lignes. titane n. m. Métal. — Finale en -ane, avec un


seul n. Dérivé : titanite n. f.
tirelire n. f. En un seul mot, sans trait d’union.
— PI. : des tirelires. titanesqne adj. Un travail titanesque. — La
forme titanique est rare, mais correcte.
tirer v. t. Expressions.
titiller v. t Prononciation : [titile], mieux que
1 Tirer parti de quelque chose (et non tirer [titije]. De même : titillation [titilasjS], titille-
^partie) > parti (II, 1). ment [titilmS].
2 Tirer un lapin, une caille, un canard. Cet
emploi transit est usuel et correct quand le titre n. m. Toujours au singulier : à juste titre,
complément désigne un animal qui fait norma¬ à titre de.
lement partie du gibier. Au contraire, on ne
(Ura pas: Il a tiré *le chien de son voisin, mais titres d’œuvres > annexes.
Il a tiré sur le chien de son voisin. En revanche,
quand il s’agit de gibier, et surtout de petit tituber v. i. Pas de t double. De même : titubant,
gibier, on n’emploiera pas sur : Le chasseur tira titubation.
le lièvre, plutôt que sur le lièvre.
Titus (à la) Avec T majuscule : Une coupe à la
3 Se tirer d’affaire. Tour plus soutenu que s’en Titus.
tirer, qui est cependant assez correct. En
revanche, s’en sortir est nettement familier. toast n. m. (anglicisme) Prononciation ; [tost].
— PI. : des toasts [tost]. - Dérivé : toasteur
tiret > annexes. [tostœn]. A ce mot on préfère de nos jours
grille-pain.
tiretaine n. f. Etoffe. — Finale en -nine.
toboggan [tobogâ] n. m. Avec un seul b, deux
tiroir n. m. Finale en -oir. g et finale en -an.

tiroir-caisse n. m. — PI. : des tiroirs-caisses. tocante ou toquante n. f. (populaire) Montre.

tisane n. f. Finale en -ane, avec un seul ru — tocard ou toquard n. m. (populaire) Mauvais


Dérivés : tisanerie, tisanière. cheval ; sportif médiocre.

tisane, infusion > infusion. toccata [tokata] n. f. Mot francisé. PI. : des
toccatas [-ta], plutôt que des toccate [-te],
tison n. m. Deux n dans les dérivés : tisonner, pluriel italien.
tisonnier.
tocsin n. m. Avec c et non *-que-.
tissé, tissu La forme tissé, ée s’emploie au sens
propre : Une fine étoffe tissée de soie et de lin. toge n. f Sans trait d’union : toge prétexte (des
— La forme tissu, ue s’emploie au sens figuré : toges prétextes).
Une relation infidèle des faits, toute tissue
d’erreurs et d’inventions. tohu-bohu n. m. Invariable : des tohu-bohu.

tisserand n. m. Finale en -and. toi pron. personnel de la deuxième personne du


singulier.
1. tissu n. m. Etoffe. — Finale en -u.
1 On évitera le tour populaire *garde-toi-z-en.
2. tissu, ue > tissé. On dira : garde-t’en.
2 Le bon usage veut que l’on place toi en
tissu-éponge n. m. — PI. : des tissus-éponges. premier : Toi, ta sœur, mon frère et moi, nous
763 TOILETTER

irons au cinéma, et non Moi, mon frère, ta sœur est enseveh un mort : Une simple croix de bois
et toi.. marquait sa tombe.
3 L’accord se fait comme avec tu : Toi seul vas 2 Le tombeau Monument imposant, élevé sur
pouvoir me renseigner. Toi qui aimes tant la une tombe ou contenant le corps d’un person¬
campagne. nage (généralement puissant ou illustre) : Le
tombeau de Napoléon, aux Invalides.
4 Avec un trait d’union ; toi-même.
tomber Emplois transitifs, emploi de l’auxiliaire,
toiletter v. t. Ne jjeut se dire que s’il s’agit d’un
expressions.
chien : Je vais faire toiletter mon chien. Ne pas
dire, par exemple : La mère toilette son bébé. 1 On admet l’emploi transitif dans la langue
Dire : ... fait la toilette de son bébé. Même du sp)ort : Le lutteur a tombé son adversaire.
remarque pour toilettage. Les autres emplois transitifs sont familiers (Il
a tombé la veste) ou très jwpulaires (Il a tombé
toison n. f. Avec T majuscule et o minuscule ; plus d’une fille). On évitera notamment les
Les Argonautes allèrent à la conquête de la tours tels que : Il a tombé son livre, pour II a
Toison d’or. L’ordre de la Toison d’or. fait tomber son livre.

tokai ou tokay n. m. Vin hongrois. — Avec un 2 Sauf dans les emplois transitifs exposés
ci-dessus, l’auxiliaire est être, même pour
t minuscule : du tokai, du tokay. — Prononcia¬
exprimer l’action : Ils sont tombés dans l’esca¬
tion : [toke], plutôt que [tokaj]. — On ren¬
lier. La neige est tombée ce matin à huit heures.
contre aussi parfois les formes tokaï [tokaj] et
Il est tombé de la grêle et une pluie violente.
tokaj [tokaj].
L’emploi de avoir est vieilli ou populaire.
tôle n. f. Métal en feuille. — Avec accent 3 Tomber d’accord que. Avec l’indicatif : Nous
circonflexe. De même : tôlerie (atelier), tôlier sommes tombés d’accord qu’il n’y a plus rien
(ouvrier), tôlée (neige tôlée). à faire.

tôle, taule (taulard, taulier) > taule. tombereau n. m. Avec finale en -eau.

tolérer v. t. Avec un seul /. De même ; tolérable, tombola n. f. Avec un seul L


tolérance, tolérant, tolérantisme.
tombolo [t5 bolo] n. m. (terme de géographie)
tolet n. m. Support d’aviron. — Avec un seul Mot italien francisé. PI. : des tombolos [-lo],
/ et finale en -et. plutôt que des tombolL

tôlier, taulier > taule, tôle. tome n. m. Chacun des volumes d’un ouvrage.
— Prononciation ; [tom], avec o ouvert. — Ne
tolite n. f. Explosif. — Avec un seul /. pas écrire comme ùi tomme, fromage. — Avec
des chiffres romains : Les tomes VII et VIII.
tollé n. m. Protestation. — Avec deux / et accent — Dérivés : tomaison, tomer.
aigu. — PI. : des tollés.
tomme n. f. Fromage. — Ne pas écrire comme
toluène n. m. Hydrocarbure. — Avec un seul /. un tome, livre.

tomahawk n. m. Hache de guerre. - Prononcia¬ tommette ou tomette n. f Brique plate, carreau.


tion : [tomaok]. ▼ Ne pas déformer en — Les deux graphies sont admises. La plus
*tomawak. - PI. : des tomahawks [-ok]. usuelle semble être tommette.

tomaison ii. f. Indication du tome. — Avec un tom-pouce n. m. Parapluie. — Invariable : des


seul m. tom-pouce.

tomate n. f. Avec un seul m et un seul t. 1. ton, ta, tes adj. possessif. Forme et emploi.

tombale adj. f. Seulement dans l’expression 1 Le féminin ta est remplacé par ton dans tous
pierre tombale. les cas où l’article la s’élide en T: ton action,
ton entrée, ton initiative, ton ombre, ton urne,
tombe, tombeau Ces deux noms ne sont pas ton yeuse, ton habitude, ton herbe, mais ta
interchangeables. hache, ta huitième année > le 1 (I, 1).

1 La tombe Fosse, recouverte ou non d’une 2 Devant voyelle ou h muet, la forme ton, au
dalle ou d’un petit monument, dans laquelle masculin ou au féminin, se dénasalise, dans la
TONAL
• \
764

prononciation parisienne : ton ami [tonami], tonus [tonys] n. m. Invariable : des tonus [-nys].
ton action [tonaksjS]. Cet usage a été critiqué
par quelques auteurs. On pourra préférer la topaze Genre et accord.
prononciation non dénasalisée : ton ami 1 Désignant une pierre précieuse, est féminin
[t5nami], ton action [tSnaksjS]. et variable : Une broche ornée de belles topazes.
3 Ton, ta, tes en concurrence avec l’article 2 Désignant un oiseau, est masculin et variable :
défini (Tu souffres de la jambe. Tu as déchiré
Les merveilleux topazes sont les plus beaux des
ta blouse) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
oiseaux-mouches.
2. ton n. m. Dans les expressions figées, on 3 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
emploie plutôt sur un ton : Il répète sur tous ble : Des écharpes topaze. T L’adjectif topaze
les tons. Ne le prenez pas sur ce ton. — Dans est invariable, mais brûlé est toujours au
les autres cas, on emploie indifféremment sur féminin singulier, dans l’expression topaze
un ton ou d’un ton : Il prononça ces mots sur brûlée (désignant une couleur) : Des reflets
un ton d’emphase. Il parlait d’un ton impérieux. topaze brûlée.

tonal, ale, als adj. Masculin pluriel en -als : Les toper V. i. Sans trait d’union et avec accent grave
systèmes tonals. — Dérivé : tonalité. sur le a : tope là, topez là.

tondre v. t. Conjugaison et expression. topette n. f. Fiole. — Avec un seul p et deux


t.
1 Conjug. 91. Je tonds, tu tonds, il tond, nous
tondons, vous tondez, ils tondent. — Je tondais.
tophus [tofys] n. m. (terme de médecine) PI. ;
— Je tondis. — Je tondrai — Je tondrais. —
des tophus [-fys].
Tonds, tondons, tondez. — Que je tonde. — Que
je tondisse. — Tondant. — Tondu, ue.
topinambour n. m. Avec un seul p et finale en
2 On disait : Il tondrait sur un œuf, il est très ■our, sans -d.
avare. — De nos jours, on dit plutôt : Il tondrait
un œuf. toquade n. f Caprice. — Toujours avec -qu-.

tondu, ue adj. ou n. Avec P tt T majuscules : toquante > tocante,


le Petit Tondu, Napoléon.
toquard > tocard.
tonicardiaque adj. ou n. m. En un seul mot, sans
trait d’union. torche-cul n. m. Généralement invariable : des
torche-cuL — On rencontre parfois le pluriel
tonique adj. ou n. Avec un seul n. De même ; des torche-culs.
tonicité, toniquement.
torchis n. m. Finale en -is.
tonitruer y. i. Avec un seul n, comme tonitruant,
à la différence de tonnerre. torchon n. m. Deux n dans le dérivé torchonner.

tonlieu n. m. Ancien impôt. — PI. : des tonlieux. tord-boyaux n. m. Invariable. Avec -x à boyau,
même au singulier.
tonne n. f Le symbole de la tonne est t sans
point : Un stock de 200 0001 de charbon. — tordoir n. m. Finale en -oir
Avec deux n. De même : tonnage.
tordre v. t. Conjug. 92. Je tords, tu tords, il tord,
tonneau n. m. Avec deux n et finale en -eau. nous tordons, vous tordez, ils tordent. — Je
— PI. : des tonneaux. — Dérivés : tonnelage, tordais. —Je tordis. —Je tordrai —Je tordrais.
tonnelet, tonnelier, tonnellerie. — Tords, tordons, tordez. — Que je torde. — Que
je tordisse. — Tordant. — Tordu, ue.
tonnelle n. f Avec deux n et deux /.
tordu, tortu, tors > tors.
tonner v. i. Avec deux n, comme tonnant, à la
différence de détoner (La dynamite peut détoner tore Moulure ; anneau. T Toujours masculin :
au choc) et de détonant (Un mélange détonant). Un tore élégant entoure la colonne.

tonnerre n. m. Avec deux n et deux r. toréador n. m. ▼ Ce mot, employé en France,


n’est plus usité depuis très longtemps en
tonton > toton. Espagne. Le vrai mot espagnol est torero.
765 TORERO

torero [tORCRo] n. m. ▼ Mot espagnol non d’un enfant rachitique. Les pattes torses d’un
francisé. Pas d’accent aigu. — PI. : des toreros basset. T Dans cet emploi, il existe aussi un
[-Ro]. — Ne pas dire toréador. féminin archaïque torte : Jambes tartes. Bouche
torte.
1. torque {archéologie) Collier. — Est masculin :
Un torque gaulois. 2 tordu, ue {usuel) Qui a subi une torsion :
Barre de fer tordue en forme de S. — Déformé :
Des doigts tordus par les rhumatismes. —
2. torque Rouleau de fil métallique. — Torsade
Courbé naturellement de manière irrégulière :
d’é offe, au-dessus d’un écu, d’une couronne.
Les branches tordues d’un vieil arbre. —
— «t féminin ; Une torque épaisse.
{familier) Bizarre et exagérément compliqué :
Il faut avoir l’esprit tordu pour inventer ces
torréfier v. t. Avec deux r. De même : torréfac¬ choses-là ! ▼ L’usage veut que l’on ne dise pas
teur, torréfaction. des jambes *tordues, des pattes *tordues, mais
des jambes torses, des pattes torses. En revanche,
torrent n. m. Au pluriel dans : Il pleut à torrents. on admet bouche tordue à côté de bouche torse.

torrentiel, torrentueux Deux adjectifs à bien 3 tortu, ue {vieilli et littéraire) Naturellement


distinguer. courbé de manière irrégulière ou disgracieuse :
Un olivier au tronc tortu. Bois tortu fait le feu
1 torrentiel, elle {usuel) Qui est propre aux droit (proverbe). Un nez tortu. — {figure) Qui
torrents : Cours d’eau à régime torrentiel — manque de justesse, de bon sens : Esprit,
Pluie torrentielle, abondante et violente. T raisonnement tortu.
Dans la langue très soignée, on évitera d’em¬
ployer ce mot au figuré. 4 tortueux, euse Qui présente de nombreuses
courbes irrégulières : Un sentier tortueux. —
2 torrentueux, euse {très littéraire) Qualifie un {figure) Qui n’est pas franc, direct, simple : Une
cours d’eau qui a l’aspect, la violence d’un conduite tortueuse. Un raisonnement, un esprit
torrent : Un ruisseau torrentueux. — Peut tortueux.
s’employer au figuré : Une éloquence torren¬
tueuse (très littéraire). torsion n. f. Finale en -sion.

torride adj. Avec deux r. tort n. m. On dit : à tort ou à raison, mais à tort
et à travers. — Au pluriel dans : un redresseur
tors, torse, tort, torte Plusieurs mots à bien de torts.
distinguer.
torte Féminin archaïque de l’adjectif tors :
1 tors [tOR] Torsadé, en forme de spire, ou Jambes tartes. La forme moderne est torse.
déformé : Du fil tors. — Le féminin est torse :
Colonne torse. Jambes torses T On rencontre
torticolis n. m. Avec finale en -is.
aussi le féminin archaïque torte : Jambes tartes.
Bouche torte.
tortil n. m. Couronne de baron. — Prononcia¬
2 tors [tDR] n. m. Action de tordre un fil, tion ; [tDRtil].
manière dont un fil est tordu : Du fil à tors droit,
à tors gauche. tortionnaire n. m. ou f Avec deux n et finale
en -aire.
3 torse Féminin de tors: Colonne torse.
4 torse n. m. Buste : Un athlète au torse tortu, tordu, tortueux, tors > tors,
puissant.
tortueux, tortu, tordu, tors > tors.
5 tort [tDR] n. m. Etat d’une personne qui a
mal agi : Il est dans son tort. Il a des torts.
tory n. m. Autrefois, en Angleterre, conservateur.
6 torte Féminin archaïque de tors: Bouche — Prononciation : [tDRi]. - PI. : les tories [-Ri].
torte. — (adjectivement) Un député tory. Les députés
tories. — Dérivé : torysme.
tors, tordu, tortu, tortueux Quatre adjectifs à
bien distinguer. toscan, ane adj. De la Toscane, région d’Italie :
La population toscane. Les Toscans. — N. m.
1 tors, torse [tDR, tDRs] Deux emplois. Le toscan: dialecte.
a/ {dans des expressions figées) Torsadé, en
forme de spire : Du fil tors. Colonne torse. tôt adv. Expressions.

b/ Qui est déformé, courbé naturellement de 1 Tôt ou tard. Se prononce avec liaison ;
façon anormale ou excessive : Les jambes torses [totutan].
« \

TOTAL 766

2 Aussi tôt, aussitôt > aussitôt (4). touchau ou toucheau n. m. Instrument qui sert
à faire l’essai de l’or ou de l’argent. — Les deux
3 Bien tôt, bientôt > bientôt (1). formes sont admises. — PI. : des touchaux ou
4 Si tôt, sitôt > sitôt (1). des toucheaux

total, ale, aux adj. ou n. m. Pluriel et touche-à-tout n. ou adj. Invariable ; des touche-
expressions. à-tout.
1 Masculin pluriel en -aux : Des échecs totaux.
Vérifier les totaux. toucher Constructions et expressions.

2 An total. Expression correcte : Au total, son 1 On emploie la construction avec à, plutôt que
influence a été bienfaisante. la construction transitive directe, dans des
phrases telles que : Nous touchons à un sujet
3 Total, en tête de phrase. Expression de la délicat (= aborder). Ne touchons pas à ce qui
langue parlée familière : J’ai fait des démarches, a été décidé (= modifier, porter atteinte). Nous
fai dépensé de l’argent, fai perdu du temps. touchons au but (= atteindre). Les steppes de
Total, je n’ai rien obtenu! Equivalent plus Russie touchent à l’Asie (= être adjacent).
soutenu : en fin de compte.
2 Autrefois, on disait : Toucher le clavecin,
totalité n. f. Après la totalité de, accord selon l’épinette, le piano, l’orgue (instruments à
le sens et l’intention ; La totalité des étudiants clavier). De nos jours, on dit : Toucher du
sont bacheliers. La totalité des marchandises piano, de l’orgue. On évitera : Toucher de la
sera livrée le 10 octobre par camion. piitare, de la mandoline, car ce ne sont pas des
instruments à clavier. Dire plutôt : jouer de la
totem [totem] n. m. — PI. : des totems. — Pas guitare, de la mandoline.
d’accent sur le e, à la différence de totémique,
3 Etre touché. Se construit avec de ou, quel(|ue-
totémisme.
fois, avec par suivi d’un nom (Je suis touche de
votre délicate attention. J’ai été touché par sa
toton n. m. Toupie. T Dire : Faire tourner
lettre si cordiale), avec de suivi de l’infinitif (Il a
quelqu’un comme un toton, et non comme un
été très touché de voir ses amis prendre part à sa
*tonton.
peine), avec que suivi du subjonctif (Nous som¬
touareg, targui Répartition des formes. mes touchés que vous ayez pris la peine de nous
écrire). T La construction avec de ce que et le
I Emploi nominal. subjonctif est moins recommandée. On évitera
1 Mascnlin pluriel. On écrira plutôt les l’emploi de de ce que suivi de l’indicatif.
Touareg [twaaeg], sans -s, que les Touaregs, 4 Touchez là ! (= donnez-moi la main en signe
car Touareg est déjà une forme de pluriel arabe. d’amitié, d’accord) Expression très vieillie. Pas
2 Masculin singulier. On écrira ; un Targui de trait d’union. Un accent grave sur le a.
[tangi].
toufife n. f Avec deux /
3 Féminin. Au singulier : une Targuia
[tangja]. — Au pluriel : des Targuiat [tang- toufifeur n. f. Avec deux f.
jat]. — On dit d’ailleurs plus souvent : une
femme targuie, des femmes touareg.
toufiu, ue adj. Avec deux / et finale en -u, -ue.
II Emploi adjectif.
1 Singulier. On écrira ; Un chef targui. La toujours adv. Prononciation et emploi.
société targuie. 1 ▼ On ne fait jamais la liaison avec -s:
2 Pluriel. On écrira : des chefs touareg. Des Toujours aimable [tu5URemabl(3)].
tribus touareg. 2 Ne... toujours et ne... toujours pas. Le
ni Le touareg (ou le tamacbek) ; langue des sens varie selon la place de toujours: Il ne
Touareg. travaille pas toujours (= il n’est pas sans cesse
en train de travailler). Il ne travaille toujours
toubib n. m. (populaire) Médecin. — Prononcia¬ pas (= il continue à ne pas travailler).
tion : [tubib].
touloupe Vêtement. — Mot d’origine russe. En
toucan n. m. Oiseau. — Finale en -an. russe, il est masculin. En français, il est le plus
souvent employé au féminin : Une touloupe bien
touchant (à) loc. prép. Toujours invariable : On chaude.
a émis diverses hypothèses, touchant à l’origine
des poèmes homériques. toupie n. f. Avec un seul p.
767 TOUR

tour n. m. Pourtour ; moment où chacun doit tournevis [tunnovis] n. m. inv. En un seul mot,
faire quelque chose. sans trait d’union.
1 Avec un t minuscule : Ce compagnon faisait
tournicoter v. i. (familier) Avec un seul t: il
son tour de France pour se perfectionner dans
tournicote.
son métier. — Avec T majuscule : le Tour de
France, épreuve cycliste. De même : le Tour
tournis n. m. [tusni] n. m. Maladie du mouton.
d’Italie, le Tour d'Espagne. — Le Tour, le Tour
— Avec finale en -is.
de France : Qui va gagner le Tour ?
2 Sans trait d’union : tour à tour. tournoi n. m. Combat, joute. V Ne pas écrire
comme livre tournois, sol tournois. — Avec t
3 Venez chacun à votre tour. Forme correcte.
minuscule et C et V majuscules : le tournoi des
Ne pas dire chacun * votre tour.
Cinq Nations.
4 Cest à mon tour de jouer. Tour correct, à
préférer à C’est à mon tour à jouer. tournoiement n. m. Attention à Ve muet
intérieur.
tourangeau, elle adj. ou n. De Touraine ou de
la ville de Tours : La population tourangelle. tournois adj. inv. Une livre tournois, un sol
Les Tourangeaux. tournois, anciennes monnaies. V Ne pas écrire
comme un tournoi, un combat.
tourelle n. f. Avec un seul r et deux l
touron n. m. Confiserie. — Avec un seul r et
tourier, ière n. m. ou f. Sans trait d’union : frère finale en -on.
tourier, sœur tourière.
tous > tout.
tourillon n. m. Pivot d’un canon. — Prononcia¬
tion : [tunij 5]. Toussaint n. f. Toujours avec T majuscule.
Normalement avec l’article : Pour la Toussaint,
touriste n. m. ou f. Au singulier dans : la classe nous aurons trois Jours de congé. Le congé de
touriste. la Toussaint (plutôt que de Toussaint). Le Jour
de la Toussaint (ou de Toussaint). On dit
tourlourou n. m. (vieux et familier) Soldat. — cependant : Un temps de Toussaint, un temps
PI. : des tourlourous. gns et triste.

tourmaline n. f. Minéral. — Avec un seul /. toussoter v. t. Avec un seul t. De même :


toussotement.
toume-à-gauche n. m. Invariable : des toume-à-
gauche. tout, toute, tous, toutes Cet indéfini peut être
adjectif, pronom, adverbe. Il entre dans de
toumebouler v. t. (familier) En un seul mot, nombreuses expressions. Il peut être subs-
sans trait d’union. tantivé (Le tout et la partie).
I Prononciation de tous. La prononciation varie
toumebride n. m. En un seul mot, sans trait avec le sens : Ces enfants ont tous [tus] les
d’union. — PL : des tournebrides. défauts de leur père (= tous ces enfants ont
les défauts...). Ces enfants ont tous [tu] les
toumebroche n. m. En un seul mot, sans trait défauts de leur père (= ces enfants ont la
d’union. — PI. : des toumebroches. totalité des défauts...).
tourne-disque n. m. — PI. : des tourne-disques. II Tout adjectif.
1 Expressions toujours au singulier. A toute
tournedos n. m. inv. En un seul mot, sans trait allure, contre toute attente, en tout bien tout
d’union. honneur, à tout bout de champ, à toute bride,
de tout cœur, à toute force, en toute franchise,
tournemain (en un) loc. adv. Très vite : Elle de tout genre, à tout hasard, en toute hâte, à
a fait son gâteau en un tournemain. ▼ Cette toute heure, en toute liberté, en tout lieu, en tout
locution est vieillie. On dit, de nos jours ; en point, à tout prix, à tout propos, en toute saison,
un tour de main. de tout temps, à toute vitesse, etc.

tournesol n. m. En un seul mot, sans trait 2 Expressions toujours au pluriel. Toutes


d’union. — PI. : des tournesols. choses égales, à tous égards, à toutes Jambes,
en toutes lettres, de toutes pièces, toutes propor¬
tourne-vent n. m. Invariable : des tourne-vent. tions gardées, toutes voiles dehors, etc.
• \

TOUT 768

3 Expressions au singulier ou au pluriel, adverbe est toujours invariable. C’est le cas


selon le sens ou le contexte. Toute(s) affaire(s) notamment de tout entier : Il a mangé la tarte
cessante (s), en toute(s) chose (s), tout (tous) tout entière. Des journées tout entières.
compte(s) fait(s), de tout (tous) côté(s), de
toute(s) part(s), pour toute(s) raison (s), de 3 Elle est toute belle. Elles sont toutes folles.
toute(s) sorte(s), en tout (tous) temps, etc. Elle est toute hargneuse. Elles sont toutes
honteuses. Devant un adjectif au féminin qui
4 Accord du yerbe. Après plusieurs sujets au commence par une consonne ou un A aspiré,
singulier précédés de tout, le verbe s’accorde tout adverbe prend la marque du féminin et
avec le dernier sujet (accord au singulier) : Tout celle du pluriel. T On prendra garde à
livre, toute œuvre, tout discours peut être l'objet l’équivoque d’une phrase telle que Elles sont
d’une telle analyse. toutes folles, qui peut signifier « toutes sont
folles » ou « elles sont très folles ». Une telle
5 Répétition de tout. Quand la phrase ambiguïté peut être très gênante dans une
commence par un nom féminin, on répète phrase telle que : Elles étaient toutes honteuses,
obligatoirement tout devant le nom masculin certaines étaient désespérées.
qui suit : Toutes factures, tous états et do¬
cuments devront être classés ainsi, et non Toutes 4 Tout autre. ▼ Variable si tout autre signifie
factures, états et documents... « n’importe quel » : Toute autre solution serait
inacceptable. — Invariable si tout autre signifie
6 Le tramway passe ‘tous les combien 7 > « complètement différent » : Cette solution,
combien (IV). tout autre, peut nous permettre de sortir de
III Tout pronom. l’impasse. — Dans un(e) tout autre, tout est
toujours invariable : Il proposa une tout autre
1 Place de tout avec l’infinitif. Normalement hypothèse.
placé devant l’infinitif : Il veut tout refaire. La
postposition constitue un effet de style (forme 5 II est tout indulgence. U est tout harmonie.
d’insistance) : Vous m'entendez, il faut refaire Ils sont tout courage. Devant un nom féminin
tout. commençant par une voyelle ou un h muet ou
devant un nom masculin, tout, employé comme
2 Tout ce que suivi d’un verbe. Généralement, une sorte d’adverbe, est invariable.
accord du singulier : Tout ce que la cour
comptait de jolies femmes était réuni à ce bal, 6 II est toute finesse et toute bonté. Elles sont
plutôt que étaient réunies. toute douceur et tendresse. Elles sont toute
haine. Ils sont toute hargne et fureur. Devant
3 Tout ce qu’il y a de suivi d’un verbe. un nom féminin singulier commençant par une
Généralement, accord au singulier : Tout ce consonne ou un h aspiré, on emploie en général
qu 'il y avait de femmes élégantes à la cour était tout au féminin singulier : toute. Cependant
réuni à ce bal, plutôt que étaient réunies. l’invariabilité n’est pas incorrecte : Elles sont
tout haine.
4 Elles sont tout ce qu’il y a de plus charmant
ou charmantes (= aussi charmantes qu’on peut 7 Ils sont tout sourires et prévenances. Une
l’être). Tour assez familier. En général, l’accord robe du soir, tout dentelles et falbalas. Devant
se fait au masculin singulier (tout ce qu 'il y a un nom au pluriel, on laissera tout invariable.
de plus charmant), mais l’autre accord (tout ce
qu 'il y a de plus charmantes) se rencontre aussi, 8 Tout feu, tout flamme. Tout yeux, tout
assez fréquemment. oreilles. Des étoffes tout laine, tout soie. Dans
ces expressions, tout est invariable.
IV Tout adverbe.
1 Sans trait d’union ; les tout petits. 9 Toute une affaire, toute une histoire. Dans
ces expressions, tout s’accorde : Ce voyage, c’est
2 On évitera ces expressions critiquées, dans toute une histoire l
lesquelles tout adverbe est employé devant un
nom : les tout débuts, au tout début, la toute 10 Le tout premier > premier (7). — Tout
enfance. On écrira plutôt : les tout premiers le premier > premier (8).
débuts, tout au début, la première enfance.
11 Tout aussi. Attention à la confusion
V Accord de tout. possible : Une tâche nouvelle, mais tout aussi
difficile (tout invariable). Le début est difficile,
1 Ils sont tout beaux. Us sont tout heureux. la version sera-t-elle toute aussi difficile ? Ici,
Ils sont tout hargneux. Devant un adjectif au tout est variable, car la phrase signifie : « la
masculin, tout adverbe est toujours invariable. version, dans sa totalité, sera-t-elle aussi
difficile? »
2 Elle est tout effrayée. Elles sont tout
heureuses. Devant un adjectif au féminin qui 12 Tout à. Accord de tout, si le mot auquel
commence par une voyelle ou un h muet, tout tout se rapporte est un féminin singulier : Elle
769 TOUT-À-L’ÉGOUT

est toute à ses occupations. En revanche : Il est Tout-Athènes. — En revanche, un t minuscule


tout à ses occupations. Ik sont tout à leurs et pas de trait d’union dans les autres sens :
occupation Elles sont tout à leurs occupations. Du haut de Notre-Dame, il voyait tout Paris
— De même : Elle voulait être toute à tous. Ils s’étendre jusqu’à l’horizon. Ce jour-là, tout Paris
sont tout à tous. — Une femme écrira : Je suis acclamait les libérateurs.
tout à vous (formule de politesse). La forme Je
suis toute à vous exprime la tendresse. 22 Tout devant un titre d’œuvre. L’adjectif
indéfini tout est variable seulement devant l’arti¬
13 Tout de. En règle générale, accord de tout cle défini féminin la, les, quand le titre ne
si le mot auquel se rapporte tout est un féminin constitue pas une plu'ase : Il a lu toute << la
singulier ; Une poésie toute d’enthousiasme. En Débâcle » de Zola et toutes « les Fleurs du mal ».
revanche : Un poème tout de spontanéité. Des Dans tous les autres cas, invariabihté : Il a lu tout
poèmes tout de spontanéité. Si le mot est un « Une ville d’autrefois » et tout « Les affaires sont
féminin pluriel, on emploie tout de quand il y les affaires » et aussi tout « le Père Goriot », tout
a heu d’eviter ime équivoque : Certaines de ces « les Employés », tout « Eugénie Grandet », tout
odes sont très belles, elles sont tout d’enthou¬ << A la recherche du temps perdu ».
siasme et de passion. En revanche, on écrit
plutôt toutes de s’il n’y a aucun risque W Tout., que à valeur concessive. Tout profes¬
d’équivoque : Nul artifice dans ses félicitations, seurs qu’ils sont, bien des choses leur restent in¬
elles sont toutes de spontanéité et de sensibilité. connues. Toute ruséequ ’elleest, ellen’apu réussir.
Pour l’accord de fout> ci-dessus (V, l,2et3).—
14 Elle est tout de blanc vêtue. Avec un Dans ce tour, httéraire et recherché, l’indicattf est
adjectif de couleur, invariabilité. correct. On évitera l’emploi du subjonctif, qui a
été critiqué (Toutprofesseurs qu ’ils soient Toute
15 Tout d’une pièce, tout de travers. Invaria-
rusée quelle soit). On évitera surtout l’emploi du
bihté quand ces expressions portent sur un
subjonctif associé à l’inversion du sujet (Toute
verbe : Cette sculpture est tout d’une pièce. Elle
rusée soit-elle). — L’emploi du conditionnel est
va tout de travers. Invariabüité fréquente quand
correct, mais rare (Même s’il était vaincu, tout
ces locutions portent sur un nom : Une table
faible qu ’il serait il pourrait faire du mal).
tout d’une pièce. Une planche tout de travers.
Cependant on rencontre parfois l’accord au VII Expressions et locutions.
féminin singuher : Une table toute d’une pièce.
Une planche toute de travers. 1 En tout ou en partie. Forme usueUe. La
forme en tout ou partie appartient à la langue
16 Tout d’une traite. Invariabilité dans tous de la procédure.
les cas : Une longue étape, tout d’une traite.
2 Tout à fait, tout à l’heure. Ces deux
17 Tout en. Au pluriel, invariabihté : Des expressions s’écrivent sans traits d’union.
murs tout en marbre. Des robes tout en coton.
Usage hésitant au féminin singulier : Une robe 3 Tout un chacun, tout chacun > chacun (V, 1).
tout en coton ou toute en coton. Une plante tout 4 C’est tout comme > comme (V, 6).
en fleurs. Une fillette tout en blanc. Une maison
toute en granit. Une couronne tout en or. — 5 n est gentil comme tout > comme (V, 7).
On écrit toujours : Elle est tout en larmes, tout 6 Tout à coup, tout d’un coup > coup (1).
en pleurs.
7 Tous deux, tous les deux > deux (3).
18 Tout contre. Invariabihté : Il posa la valise
tout contre l’armoire. 8 Tout entier > entier.

19 Ça, c’est tout Monique 1 Devant un nom 9 Tout de même > même (III, 7).
de personne (expression famihère), tout est 10 Tout plein > plein (II, 3).
invariable.
11 Toute sorte de > sorte (2).
20 Toute Venise, tout Venise. Devant un nom
de vüle féminin, U y a accord si l’on considère 12 Tout de suite > suite (II et III).
la vüle au sens matériel : Toute Venise, dorée VIII Tout substantif (Les relations entre le tout et
par le soleil levant, s’allongeait au bord de la les parties Cela forme un tout). Au pluriel ; des
lagune. — Invariabüité, si le nom, employé par touts (Ily a plusieurs touts distincts et autonomes).
métonymie, désigne l’ensemble des habitants :
Tout Venise acclama le nouveau doge. tout-à-l’égout n. m. Invariable ; des tout-à-
21 Le Tout-Paris, tout Paris. Avec l’article, l’égout
on met des majuscules et un trait d’union (bns
l’expression dœignant la haute société, l’éhte toutefois adv. En un seul mot, sans trait d’union.
d’une vüle : On voit le Tout-Paris se presser à
ses réceptions. De même : le Tout-Rome, le toute-puissance n. f. Inusité au pluriel.
TOUTOU 770

toutou n. m. (familier) Chien. — PI. : des toutous. [tRedynjonj. — PI. : des trade-unions [-njon].
En anglais, trade union s’écrit sans trait
d’union. T En Français, toujours féminin ; Les
tout-petit n. m. Avec trait d’union. — PI. : des
puissantes trade-unions américaines.
tout-petits.

tout-puissant adj. ou n. m. Un roi tout-puissant. tradition n. f. ▼ Un seul n dans les dérivés


Des rois tout-puissants. Une reine toute-puis¬ traditionalisme, traditionaliste, mais deux n
sante. Des reines toutes-puissantes. —Avec T dans traditionnel, elle, traditionnellement.
et P majuscules : le Tout-Puissant, Dieu.
traduire v. t. Conjug. 46. Je traduis, tu traduis,
tout-venant n. m. Comme nom, inusité au il traduit, nous traduisons, vous traduisez, ils
pluriel. — Parfois adjectivé. Dans ce cas traduisent — Je traduisais. — Je traduisis. —
invariable : Des marchandises tout-venant. Je traduirai — Je traduirais. — Traduis,
traduisons, traduisez — Que je traduise. — Que
je traduisisse. — Traduisant. — Traduit, uite.
toux n. m. Un accès de toux. — Avec -x.
— Dérivés ; traducteur, trice, traduction,
traduisible.
trac Sans trait d’union : tout à trac.
Trafalgar Avec T majuscule : un coup de
tracas n. m. Avec finale en -as. — Dérivés ; Trafalgar.
tracasser, tracasserie, tracassier.
trafic n. m. Avec un seul /et finale en -ic. —
trace n. f. Au pluriel : suivre les traces de,
Avec influence au singulier : des trafics
marcher sur les traces de. — Au singulier dans
d’influence.
les autres expressions : suivre à la trace, pas de
trace de, je n’en ai pas trouvé trace, sans laisser
de trace, il n’en reste pas trace. trafiquant, ante n. m. ou f. T Bien que ce mot soit
un nom, il s’écrit avec -qu- et non avec c.
trachée n. f. Avec finale en -ée. ▼ Se prononce
[tnaje], avec [j^, mais les dérivés se prononcent trafiquer Orthographe et construction.
avec [k] : trachéal, ale, aux [tnakeal, al, o], 1 Avec un seul f. Avec -qu-, même devant a
trachéen, enne [tRakeê, en], trachéite [tRa- ou o : il trafiquait, nous trafiquons, en
keit], trachéotomie [tRakeotomi].
trafiquant
trachée-artère [tRaJeaRten] n. f. — PI. : des 2 Au sens familier de « falsifier », se construit
trachées-artères. directement : Ils ont trafiqué le miel en y ajoutant
du glucose. — Au sens de « se livrer à un
trachome n. m. Maladie. — Prononciation : commerce malhonnête », se construit avec de ou
[tRakom], avec o fermé, mais pas d’accent sur : Ce député trafiquait de son influence, de son
circonflexe sur le o. crédit Ils ont trafiqué sur le blé, sur le sucre.

trachyte n. m. Roche. — Prononciation ; [tna- tragédien, tragique Deux noms à bien


kyt]. — Avec y. distinguer.
1 Un tragédien, une tragédienne Acteur, actrice
traçoir n. m. Avec finale en -oir. qui interprète les rôles de la tragédie classique :
Talma, Mounet-Sully, célèbres tragédiens.
tract n. m. Lancer des tracts. — Bien prononcer
[tRakt], et non *[tRak]. 2 Un tragique Poète qui a écrit des tragédies :
Eschyle, Sophocle et Euripide, les trois grands
traction n. f Sans trait d’union : une traction tragiques grecs.
avant, voiture (des tractions avant).
tragi-comédie n. f — PI. : des tragi-comédies.
tractus [tRaktys] n. m. (terme d’anatomie) — Dérivé ; tragi-comique (des incidents tragi-
Invariable : des tractus [-tys]. comiques).

trade-mark n. m. (anglicisme vieilli) Prononcia¬ trahir v. t. Avec h. De même ; trahison.


tion : [tRedmaak]. — PI. -. des trade-marks
[-maRk]. — Equivalent français : marque de traîne-malheur n. m. Invariable : des traîne-
fabrique. malheur.

trade-union Dans les pays de langue anglaise, traîne-misère n. m. Invariable : des traîne-
syndicat. — Prononciation : [tRedjunjon] ou misère.
771 TRAÎNER

traîner v. t. ou v. i. Avec accent circonflexe sur trame n. f. Avec un seul m. De même : tramer,
le i De même ; traînage, traînailler, traînant, trameur, trameuse.
traînard, traînasser, traîne, traîneau, traînée,
traînement, traînerie, traîneur. traminot n. m. (familier) Employé des tram¬
ways. — Avec finale en -ot.
traîne-savates n. m. ou f. Invariable. Avec un
-s à savate, même au singulier. La graphie un tramontane n. f. Vent. — Avec t minuscule et
traîne-savate est plus rare. finale en -ane.

trainglot > tringlot. tramway {tnamwe] n. m. — PL : des tramways.

training n. m. (anglicisme) Prononciation : tranche n. f. Orthographe, dérivés et expressions.


[tneniq]. - Equivalent français : entraînement.
1 Avec -an-. De même : tranchage, tranchant,
tranché, ée, tranchée, tranchet, trancheur,
train-train ou traintrain > trantran.
tranchoir.
traire v. t. Conjug. 57. Je trais, tu trais, il trait, 2 On écrit : doré sur tranche (plutôt que sur
nous trayons, vous trayez, ils traient. — Je tranches).
trayais, tu trayais, il trayait, nous trayions, vous
3 En tranches, par tranches. La première
trayiez, ils trayaient. — Pas de passé simple.
expression, en tranches, fait référence plutôt à
— Je trairai — Je trairais. — Trais, trayons,
l’état d’un tout entièrement découpé: J’ai
trayez — Que je traie, que tu traies, qu'il traie,
acheté un pain de mie coupé en tranches. —
que nous trayions, que vous trayiez qu'ils La seconde expression, par tranches, fait
traient. — Pas de subjonctif imparfait. —
référence plutôt a la manière dont on découpe
Trayant — Trait, traite. T Pas de passé simple un tout : Il faut couper le pain de mie par
ni de subjonctif imparfait. Attention au i après
tranches, au fur et à mesure qu’on le consomme,
le groupe -ill- à la première et à la deuxieme car ainsi il se dessèche moins Bien entendu,
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
cette distinction n’a rien d’absolu. — Au figuré,
du subjonctif présent : (que) nous trayions, (que) on emploie plutôt par tranches : On incorpore
vous trayiez les appelés par tranches d’âge.
trait n. m. Au pluriel ; décrire à grands traits, tranche-montagne n. m. — PI. : des tranche-
boire à longs traits. — On écrit : un trait montagnes.
d’union (des traits d’union).
tranquille adj. Avec deux l De même : tranquille¬
traitement > salaire. ment, tranquillisant, tranquilliser, tranquillité.

traiter On distinguera traiter une question, trans- Préfixe (du latin trans « à travers »). Les
l’étudier complètement et systématiquement composés en trans s’écrivent en un seul mot,
(Cet historien a traité à fond l’histoire economi¬ sans trait d’union : transfini, transsaharien,
que de la France sous la Restauration), et traiter transsibérien, transsonique, etc.
d’une question, la prendre pour sujet ou,
simplement, en parler (De quoi traite cet transaction n. f. Deux n dans le dérivé
article? Je traiterai rapidement de ce sujet transactionnel, elle.
secondaire, dans mon exposé).
transafricain, aine adj. Prononciation : [tRÔza-
traître n. ou adj. Orthographe, féminin ou fKikt, en] ou [tRÔsafRikl, en].
accord.
1 Avec accent circonflexe. De même : traîtresse, transalpin, ine adj. ou n. Prononciation : [tRÔ-
traîtreusement, traîtrise. zalpê, in]. — Avec T majuscule : la Gaule
Transalpine ou la Transalpine. De même, avec
2 Le féminin, en principe, est traîtresse : Ah lia T majuscule: les Transalpins, les Itahens
traîtresse / Elle a abusé de ma confiance ! Des (familier).
paroles traîtresses Cependant ce féminin ne^ut
guère s’employer qu’au sens moral. On dit ; Cette transandin, ine adj. ou n. m. Prononciation :
femmefut traître à sa patrie. Cette femme était un [tRâzâdl, in] ou [tRÔsâdê, in].
traître, elle dénonça à l’ennemi les membres de
son réseau. Méfiez-vous la rivière est traître. transat n. m. ou f. Prononciation : [tRÔzat]. —
3 En traître. Considéré comme locution adver¬ Un transat : une chaise longue. — PI. : des
biale, donc invariable : Ils m’ont pris en traître transats. — Avec T majuscule : la Transat, la
(plutôt que en traîtres). Compagnie générale transatlantique.
TRANSATLANTIQUE 772

transatlantique adj. ou n. m. Prononciation : donc : Quel vent glacial I Je suis transi et non
[tnâzatiatik]. — Avec C majuscule et ^ et t gwe/ vent glacial I Je suis transi de froid. En
minuscules : la Compagnie générale trans¬ revanche, on peut dire : Il était transi de peur
atlantique. et de froid, car la précision, ici, est utile. T Doit
se prononcer [tRÔsi], et non *[tRâzi].
transaustralien, ienne adj. ou n. m. Prononcia¬
tion ; [tRâzostRaljê, jen] ou [tRÔsostRaljê, jen]. transir v. t. ou v. i. S’emploie seulement à
l’infinitif, au participe (transi ie), aux temps
transbordeur adj. ou n. m. Sans trait d’union ; composés, ainsi qu’à la troisième personne du
pont transbordeur. — On préconise l’emploi de singulier de l’indicatif présent et du passé
transbordeur pour remplacer les anglicismes simple : il transit. ▼ Doit se prononcer [tRÔ-
car-ferry et ferry-boat. sin], et non *[tRâziR].
transcendance n. f. T Attention à la succession transit n. m. Prononciation : [tRÔzit]. — Dé¬
des groupes -an-, puis -en-, puis -an-, ainsi rivés : transitaire, transiter.
qu’au groupe -sc-. De la même famille :
transcendant, transcendantal, ale, aux, trans¬ transitoire adj. Finale en -oire, même au
cendantalisme, transcendantaliste. masculin : Un état transitoire.

transcontinent^ ale, aux adj. ou n. m. translittérer v. t. Conjug. 11. Il translitère, mais


Masculin pluriel en -aux : Les chemins de fer il translittérera, il translittérerait — On préfé¬
transcontinentaux. rera translittérer à translitérer et translittéra¬
tion à translitération
transcription n. f. Finale en -tion.
translucide, transparent Ces deux adjectifs ne
transcrire v. t. Conjug. 48. Je transcris, tu sont pas synonymes.
transcris, il transcrit, nous transcrivons, vous
transcrivez, ils transcrivent — Je transcrivais. 1 translucide Qui laisse passer la lumière, mais
— Je transcrivis. — Je transcrirai — Je sans laisser voir la forme des objets : Le verre
transcrirais. — Transcris, transcrivons, transcri¬ dépoli est translucide.
vez. — Que je transcrive. — Que je transcrivisse.
2 transparent, ente Qui laisse voir la forme des
— Transcrivant — Transcrit ite.
objets : Le verre lisse est transparent.
transe n. f. Avec -an-. — Bien prononcer [tRôs],
et non *[tRâz]. — S’emploie généralement au transme^e v. t. Conjug. 99 (comme mettre).
pluriel (Il vivait dans les transes), sauf dans les — Dérivé : transmission.
expressions être en transe et entrer en transe. T
On évitera des formes peu harmonieuses telles transmuer ou transmuter v. t. La forme
que il entre en transe [ilâtRÔtRâs]. transmuer est la plus usuelle (Les alchimistes
voulaient transmuer le plomb en or. L’art peut
transept n. m. Prononciation ; [tnâsept]. transmuer en beauté la réalité la plus banale),
sauf quand on parle d’une transmutation
transfèrement n. m. Avec accent grave. — N’est d’éléments, en physique moderne (On
pas synonyme de transfert Ne s’emploie qu’en peut transmuter de l’uranium en plutonium).
termes de droit pénal : le transfèrement est le — Une seule forme pour le dérivé :
transport de prévenus ou d’accusés pour les transmutation.
besoins de l’instruction ou du jugement.
transocéanique adj. Prononciation : [tnâzo-
transférer v. t. Conjup. 11. Il transfère, mais il seaniH] ou [tRâsoseanik].
transférera, il transférerait
transparaître v. i. Conjuç. 94 (comme paraître).
transfert n. m. Finale en -eri. — Toujours avec l’auxiliaire avoir : Une joie
fugitivè avait transparu sur son visage.
transfuge n. m. Pas de féminin : Cette femme
est un transfuge. transparent, translucide > translucide.

transhumer v. i. Prononciation : [tRüzyme]. — transport n. m. Au singulier dans : des moyens


Avec_ un h. De même : transhumance [tRÔ- de transport. — Au pluriel dans : une entreprise
z)miâs], transhumant, ante [tRâzymâ, fit]. de transports.

transi, ie adj. On évitera de dire, sans nécessité, transsaharien, ienne [tRÔssaaRjf, jen] adj. ou
transi de froid, expression pléonastique. On dira n. m. Attention aux deux s.
773 TRANSSIBÉRIEN

transsibérien, ienne [tRÔssibeRjê, jen] adj. ou traveller check ou traveller’s chèque n. m. An¬
n. m. Attention aux deux i. — Avec T glicisme à la graphie et à la prononciation incer¬
majuscule : k Transsibérien, ligne de chemin taines. Equivalent français : chèque de voyage.
de fer.
travers n. m. Plusieurs locutions.
transsonique [tRÔssonik] adj. Attention aux
deux s. 1 A travers. On apercevait k clocher à travers
la brume. ▼ Ne pas dire à travers *de (à travers
*de la brume, a travers *du rideau).
transsubstantiation [tRôss^stâsjasjS] n. f.
Attention aux deux s. De meme : transsubstan- 2 An travers de. Il se fraya un passage au travers
tier. des buissons. En principe, insiste sur l’idée de
difficulté, à la différence de à travers. T Ne pas
transsudation [tnâssydasjS] n. f. Attention aux dire: *au travers les buissons, *au travers le
deux s. De même : transsuder [tRÔssyde]. rideau.
3 En travers (de). Transversalement : Une barre
transuranien, ienne adj. Prononciation ; [tRÔ- de bois est placée en travers. Des cordes tendues
zyuanit, jen] ou [tRÜsyRanjê, jen].
en travers de la rue supportaient des lampions.
trantran ou tran-tran n. m. Inusité au pluriel. 4 De travers. D’une manière qui n’est pas droite,
— Les deux graphies sont admises. — Les qui n’est pas correcte : Sa cravate est de travers.
formes trantran et tran-tran sont un peu 5 Par le travers, (marine) Dans une direction
vieillies, mais considérées comme plus correctes perpendiculaire à celle de la marche : La vigie
et plus relevées que traintrain ou train-train, signala un navire qui venait par le travers.
formes usuelles de nos jours.
traverser v. t. Dans la langue précise, on écrira
transversal, ale, aux adj. Masculin pluriel en passer k pont ou passer sur k pont, plutôt que
-aux : Des sentiers transversaux. traverser le pont, sauf si l’on veut dire « aller
d’un bord à l’autre, d’un parapet à l’autre ».
trappe n. f. Avec deux p. De même : trappeur. En revanche, on écrit très correctement traver¬
ser un fkuve, une rivière, un torrent.
trappiste n. m. Avec deux p. De même :
trappistine. travesti n. m. Avec finale en -L
trapu, ue adj. T Avec un seul p. trayeur, euse n. m. ou f. Personne qui trait une
vache, une chèvre. — Prononciation : [tRejœR,
traquenard n. m. Finale en -ard. 0Z].

trauma n. m. Blessure, choc émotif. — Avec -au- trébuchet n. m. Piège; balance; machine de
et finale en -a. Dérivés : traumatique, traumati¬ guerre. — Avec finale en -et.
sant, traumatiser, traumatisme, traumatologie,
traumatologique. tréfiler v. t. Avec un seul / et un seul L De
même : tréfilage, tréfikrk, tréfikur.
traumatiser v. t. Blesser. — Affecter gravement
par un choc psychologique intense. T Ce mot est trèfle n. m. Avec un accent grave. — Dérivés :
a la mode. Ne pas en abuser. Pour varier et tréfilé, tréflière (avec accent aigu sur le premier e).
nuancer, on pourra employer : bouleverser, cho¬
quer, émouvoir, heurter, marquer, troubkr. De tréfonds n. m. T Avec -s, même au singulier :
même, à traumatisme on pourra préférer : boule¬ Le fond et le tréfonds d’une affaire.
versement, choc, commotion, émotion, trouble.
treillage, treillis Des noms masculins à bien
1. travail n. m. Besogne, tâche. — PI. : des distinguer.
travaux.
1 treillage Assemblage de lattes de bois formant
clôture, ou ensemble de fils de fer constituant le
2. travail n. m. Dispositif qui sert à immobiliser
support d’une treille, d’une plante grimpante : Le
un cheval ou un boeuf pendant qu’on le ferre. ▼
jardin est clos par un treillage de bob peint en vert.
PI. : des travails. La vigne vierge grimpe le long du treillage.
travailliste n. ou adj. Avec un t minuscule ; les 2 treillis Assemblage à claire-voie de poutrelles
travaillistes. De même : k travaillisme. métalliques : Pont métallique en treillb. — Fin
grillage métallique : Le treillb d’un garde-
travée n. f. Finale en 4e. manger.
TREIZE 774

treize adj. numéral ou n. m. Avec -ei- et z. De trépider v. i. Avec un seul p. De même :


même : treizième, treizièmement. trépidant, trépidation.

tréma n. m. Avec un seul m. trépigner v. i. Avec un seul p. De même :


trépignant, trépignement.
tremble n. m. Arbre. — Dérivé : tremblaie n. f.
tréponème n. m. Bactérie. — Avec un seul n.
trembler v. i. Après trembler que, on emploie
généralement le wc explétif dans la subordonnée : très adv. Exprime le superlatif absolu.
Je tremble qu 'il n 'arrive trop tard> craindre (II).
— Dérivés : tremblant, tremblement, trembleur. 1 Très, bien, fort > bien (II, 1).
2 S’emploie très correctement devant un
trembloter v. t. Avec un seul t. De même : adjectif (Des visites très fréquentes), un adverbe
tremblotant, tremblote n. f. (familier), (Il vient très souvent), un participe adjectivé (Il
tremblotement. est très ennuyé. Elles sont très remuantes). On
n’emploiera pas très devant un participe qui fait
trémie n. f. Avec un seul m. partie d’une forme verbale. Dans ce cas, on
emploie beaucoup : Il s'est beaucoup démené (et
trémière adj. f. Sans trait d’union : une rose non II s'est *très démené). Il a beaucoup
trémière (des roses trémières). inquiété ses amis (et non II a *très inquiété ses
amis). Quand le participe, dans ime forme
trémolo n. m. Mot italien francisé. Accent aigu passive, est accompagné du complément
sur le e. — PL : des trémolos [-lo]. d’agent, l’usage hésite. On dit : E 'enfant fut très
effrayé (ou beaucoup effrayé) par ces récits.
trémulation n. f. (médecine) Tremblement. — Dans la langue très surveillée, on pwurra
Avec un seul m et un seul L préférer beaucoup.
3 Très en colère, très en retard, très au point,
trench-coat n. m. (anglicisme) Prononciation : etc. Devant une locution, dans la langue
[tHenJkot]. — PI. : des trench-coats [-kot]. surveillée, on évitera d’employer très. On
écrira : Il est dans une grande colère (plutôt que
trentaine n. f. Après trentaine de, accord générale¬ très en colère). Il a un grand retard (plutôt que
ment au pluriel si trentaine désigne une quantité Il est très en retard). Cet appareil est vraiment
approximative : Une trentaine de cartons seront au point (plutôt que est très au point).
suffisants pour contenir les archives. — Accord au
singulier quand trentaine désigne une quantité ou 4 Très faim, très peur, très soif, etc. > faim,
un groupe de trente éléments, exactement : La peur, soif, etc.
trentaine de bobines fut emballée dans un carton
et livrée à la mercière. 5 II est très notaire de province. La langue
expressive admet l’emploi de très devant un
nom employé accidentellement comme adjec¬
trente adj. numéral ou n. m. Sans traits d’union :
tif : Elle est très dame patronnesse.
trenteetun, trenteetune, trentemille, cent trente,
deux cent trente... — Avec trait d’union : trente- 6 A très bientôt > bientôt (2).
deux, trente-trois, trente-quatre, trente-cinq,
trente-six, trente-sept, trente-huit, trente-neuf, 7 Emplois elliptiques. Son fils est-il gentil ? —
cent trente-deux, deux cent trente-six... — Dé¬ Oui, très. On réservera de tels emplois à la
rivés et composés : trentain, trentaine, trente- langue parlée familière. Dans la langue surveil¬
naire (prescription trentenaire), trentième, trente- lée, on reprendra l’adjectif : Oui, très gentil. Est
et-quarante n. m. (jeu de hasard ; avec deux traits familier aussi l’emploi elliptique de pas très:
d’union), trente-et-un n. m. (jeu de cartes ; avec Est-elle travailleuse ? — Oh ! pas très l
traits d’union), trenteetun n. m. {se mettre sur son
trente et un ; familier ; sans traits d’union). trésor n. m. Avec T majuscule : le Trésor public
ou le Trésor, un bon du Trésor. T Ne pas dire
trépan n. m. Finale en -an. — Dérivés, avec un *trésoriser, mais thésauriser.
seul n : trépaner, trépanation.
trésorier-payeur n. m. — PI. : des trésoriers-
trépas n. m. Finale en -as. — Dérivés : trépassé, payeurs.
trépasser.
tressaillir v. i. Avec deux s. — Conjug. 30. Je
trépasser v. i. Auxiliaire avoir pour exprimer tressaille, tu tressailles, il tressaille, nous tressail¬
l’action : li a trépassé à quatre heures du matin. lons, vous tressaillez, ils tressaillent. — Je
— Auxiliaire être pour exprimer l’état : Il est tressaillais, tu tressaillais, il tressaillait, nous
trépassé depuis dix ans. tressaillions, vous tressailliez, ils tressaillaient.
775 TRESSAUTER

— Je tressaillis. — Je tressaillirai. — Je triceps n. m. Muscle. Prononciation :


tressaillirais. — Tressaille, tressaillons, tressail¬ [tniseps].
lez. — Que je tressaille, que tu tressailles, qu 'il
tressaille, que nous tressaillions, que vous trichine n. f. Ver parasite. — Prononciation :
tressailliez, qu 'ils tressaillent. — Que je tressail¬ [tnikin]. — Dérivés : trichinal, ale, aux [taiki-
lisse. — Tressaillant. — Tressailli. ▼ Attention nal, al, o], trichiné, ée [taikine, e], trichinose
au i après le groupe -ill- à la première et à la [taikinoz].
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
trichloréthylène n. m. Prononciation :
tressaillions, (que) vous tressailliez. Attention
[taikbaetiltn]. — Abréviation usuelle : tri
aussi à la deuxième personne de l’impératif :
tressaille (sans -s). Attention enfin au futur et
au conditionnel : je tressaillirai, je tressaillirais tricolore adj. Finale en -ore, même au masculin :
(et non je * tressaillerai, je * tressaillerais). Le drapeau tricolore.

tressauter v. i. Avec deux s. tricoter v. t. Avec un seul t. De même : tricotage,


tricoteur, euse.
tréteau n. m. T Avec é et non *-ai-. Aucun
rapport avec traiter. trictrac n. m. Jeu. — En un seul mot, sans trait
d’union. — PI. : des trictracs.
trêve n. f T Avec accent circonflexe, à la
tricycle n. m. Attention à la place de l’y.
différence du nom de la ville de Trêves.

trièdre n. m. Avec accent grave.


1. tri n. m. Action de trier.
triennal, ale, aux adj. Qui dure trois ans. —
2. tri- Préfixe (du latin tri « trois »). Les
Masculin pluriel en -aux : Des mandats trien¬
composés en tri s’écrivent en un seul mot, sans
naux. — Dérivé : triennalité.
trait d’union : trichromie, trigéminé, trisyllabe,
etc.
trière n. f Galère grecque à trois rangs de rames.
— A distinguer de la trirème, galère romaine
triangle n. m. Avec -an-. De même : triangu¬
à trois rangs de rames.
laire, triangulairement, triangulation,
trianguler.
triforium [tRifonjom] n. m. Galerie, dans une
église. — PL : des triforiums, plutôt que des
tribal, ale adj. Usage incertain pour le masculin
triforia.
pluriel : des usages tribals ou des usages tribaux.
On évitera d’employer le mot au masculin
pluriel. — Dérivé : tribalisme. triglyphe [tRiglif] n. m. Ornement d’archi¬
tecture. — Attention à la place de l’y.
tribord n. m. Côté droit du navire (bâbord, côté
gauche). — N’est jamais précédé de l’article : trille [tRij] (terme de musique) Toujours mas¬
Une roche à tribord t La tourelle de tribord. — culin : Un trille léger.
Dérivé : tribordais.
trillion [tRiljô] n. m. Un milliard de milliards.
tribu n. f. Groupe de familles, peuple. — Ne pas
écrire comme un tribut, impôt. trilogie n. f Désigne un groupe de trois tra¬
gédies grecques traitant trois épisodes
d’un même thème : Nous ne possédons
tribunal, aux n. m. Avec t minuscule : le tribunal
qu’une trilogie complète, celle d’Eschyle,
d’instance, le tribunal de commerce, etc. —
qu’on appelle l’Orestie et qui comprend Aga-
Avec T majuscule : le Tribunal révolutionnaire
memnon, les Choéphores et les Euménides.
(à Paris, sous la Révolution).
— (par analogie) Ensemble de trois pièces
de théâtre qui forment une suite : La célèbre
tribunat n. m. Avec T majuscule : le Tribunal, trilogie marseillaise de Pagnol comprend Ma¬
assemblée politique française (1800-1807). rins, Fanny et César. — (par extension)
Ensemble de trois romans qui forment une
tribut n. m. Impôt. — Ne pas écrire comme une suite : La trilogie de Vallès appelée Jacques
tribu, peuple. — Dérivé : tributaire. Vingtras comprend l’Enfant, le Bachelier, l’in¬
surgé. T En dehors des sens ci-dessus, l’emploi
tricentenaire n. m. Dans la langue écrite très du mot trilogie est impropre. On dira plutôt
soignée, on préférera : le troisième cente¬ triade : La fameuse triade hégélienne, thèse,
naire. antithèse, .synthèse.
TRIMARAN 776

trimaran n. m. Bateau à trois coques. — Mot photo^aphique à trois lentilles. — Groupe de


critiqué. Le substitut proposé, tricoque, n’a pas trois éléments mathématiques.
eu de succès.
triplicata > duplicata.
tringle n. f. Avec -in-.
tripoli n. m. Roche ; poudre à nettoyer. — Avec
tringlot ou train^lot n. m. (populaire) Soldat t minuscule et finale en -L
du train des équipages. — La ^aphie tringlot
semble la plus fréquente. tripoter v. t. Avec un seul t De même : tripotage,
tripotée, tripoter.
trinité n. f. Avec T majuscule : la Trinité,
ensemble des trois personnes divines (Le triptyque n. m. Attention à la place du y.
mystère de la Trinité) ou fête religieuse (A
Pâques ou à la Trinité) ou église (Le mariage trirème, trière > trière.
a été célébré à l’église de la Trinité). — Avec
S et T majuscules et sans trait d’union : la trisaïeul > aïeul (3).
Sainte Trinité, ensemble des trois personnes
divines (Prière à la Sainte Trinité). — Avec S trisannuel, elle [tnizanqel, el] adj. Avec deux n.
et T majuscules et un trait d’union ; la
Sainte-Trinité, la fête de la Trinité. trisection n. f. T Se prononce [tniseksjS], mais
s’écrit avec un seul s. De même : trisecteur, trice
trinôme n. m. Avec accent circonflexe. [tRisektœs, tsis].

trio n. m. — PI. : des trios [tnijo]. Trismé^ste adj. Avec T majuscule : Hermès
Trismegiste.
triomphal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Des accueils triomphaux. — Dérivés : trissyllabe, trissyllahique > trisyllabe.
triomphalement, triomphalisme, triomphaliste.
triste adj. Le sens varie selon la place.
triomphal, triomphant Ces deux adjectifs ne
sont pas interchangeables. 1 Derrière ie nom. Signifie « qui n’est pas
gai » : Un personnage triste et ennuyeux. Un
1 triomphal, ale, aux Ne peut qualifier que des livre triste et mélodramatique. Un visage triste
choses : Char, accueil, arc triomphal Entrée, et abattu.
marche triomphale. T On ne dit pas un air, un
sourire, un visage triomphal mais un air, un 2 Devant le nom. Signifie « méprisable » (Ce
sourire, un visage triomphant > triomphant. triste personnage eut la fin qu’il méritait. Il a
été compromis dans une triste ajfaire) ou
2 triomphant, ante Qualifie surtout une per¬ « déplorable, lamentable » (Il avait vraiment
sonne : Un lauréat triomphant — S’emploie triste allure. Quels tristes arguments t).
aussi pour qualifier une chose au sens de « qui
exprime la joie rayonnante d’un vainqueur, trisyllabe ou trissyllabe adj. ou n. m. Avec un
d’un homme supérieur » : Un air, un sourire, ou deux s. Se prononce toujours [tRisilab]. —
un regard, un visage triomphant Une physiono¬ Le mot trisyllabique ou trissyllahique [taisila-
mie, une expression triomphante. bik] est toujours adjectif : Un mot trisyllabique.
Ne pas dire *un trisyllabique.
triompherv. i. ou v. t. ind. Seconstruitavecde, non
avec *sur : Il triompha de son adversaire. triton n. m. Avec T majuscule : Triton (dieu de
la mer), les Tritons (divinités marines, fils du
triparti, ie ou tripartite adj. Les deux formes dieu Triton).
sont admises. La forme tripartite semble la plus
fréquente. — Dérivés : tripartisme, tripartition. triumvir n. m. Prononciation : [tRijomviR]. —
PI. : les triumvirs. — Dérivés : triumviral, ale,
triphasé, ée adj. Avec -ph-. aux [tRijomviRal, al, o] adj., triumvirat
[tRijomviRa] n. m. (Le premier triumvirat, le
triphtongue [tniftôg] n. f. Avec -ph-. second triumvirat, avec t minuscule, termes
d’histoire romaine).
triplé, triplet Deux mots à bien distinguer.
1 Des triplés, des triplées [tniple] Des enfants trivalent, ente adj. Avec finale en -ent, -ente.
nés ensemble au nombre de trois.
trivial, ale, aux Masculin pluriel en -aux : Des
2 Un triplet Groupe de trois vitraux. Objectif propos triviaux.
777
TROC

troc n. m. Echange. — Avec c, à la différence Désigne parfois celui qui joue de la trompette
de troquer. dans un orchestre > trompettiste.

trochée n. m. Pied formé d’une longue et d’une trompette-des-morts n. f Champignon. — PL :


brève. T Prononciation : [tRo/e], avec [J^, à la des trompettes-des-morts. — On dit aussi
différence du dérivé trochaïque [tRokaik]. trompette-de-la-mort.

troène [tRoen] n. m. Arbrisseau. T Avec è, sans trompettiste n. m. ou f. Celui, celle qui joue de
tréma. la trompette dans un orchestre. — On dit aussi
parfois un trompette, mais cette forme désigne
troglodyte adj. ou n. Avec T majuscule : les surtout un soldat qui joue de la trompette >
Troglodytes, peuple mythique de l’Antiquité. — trompette.
Avec t minuscule : des troglodytes, des gens qui
habitent dans une maison creusée dans la roche. tronc n. m. Avec un c final.

trois-mâts n. m. Navire. — Invariable. tronçon n. m. Deux n dans les dérivés :


tronçonnage, tronçonnement, tronçonner,
trois-ponts n. m. Navire. — Invariable. tronçonneuse.

trois quarts, trois-quarts Deux expressions à tronconique adj. En forme de tronc de cône. —
bien distinguer par la graphie. Pas d’accent circonflexe. Un seul n.
1 Les trois quarts (sans trait d’union) Exprime
une fraction : Il a mangé les trois quarts du trône n. m. Avec un accent circonflexe. De
gâteau. même : trôner.

2 Un trois-quarts (avec trait d’union) n. m. inv. trop adv. Prononciation, emplois et expressions.
Petit violon. — Manteau court. •— Joueur de
rugby. 1 Prononciation. Se prononce [tRo] à la pause :
Il y en a trop [tRo]. — Se prononce [tRo] devant
trolley [tRole] n. m. — PI. : des trolleys. — consonne ou h- aspiré : Trop court [tRokuR].
Dérivé : trolleybus n. m. inv. Trop hargneux [tRoaRjio]. Il a trop haussé
[tRoose]. — Se prononce [tRop] devant un
trombe n. f Une trombe est une colonne d’eau adjectif, un adverbe ou un participe qui
joignant les nuages au sol ou à la mer (cyclone commence par une voyelle ou un h- muet : Trop
tropical). — Dans la langue soignée, on n’écrira amer [tRopameR]. Trop heureux [tRopoRo].
pas : Il tombe des trombes d’eau. On écrira Trop ardemment [tRopaRdamâ]. Il a trop hésité
plutôt ; Il pleut à torrents. Il tombe des [tRopezite]. T On évitera la liaison quand le
cataractes. mot qui suit trop n’est pas un adjectif, un
adverbe ou un participe : Trop en arrière
trombone n. m. Avec un seul n. De même : [tRDânaRjER], et non *[tR3pânaRjeR].
tromboniste. 2 Sens atténué. Le sens usuel est « de manière
excessive » : Ce sac est trop lourd. Dans la
trompe n. f Au singulier dans : publier à son langue familière et enfantine, ainsi que dans des
de trompe. formules figées, signifie « très » : Ce gâteau,
il est trop bon ! Je suis trop heureux de vous
trompe-la-mort n. m. ou f Invariable : des rendre ce service. Vous êtes trop aimable.
trompe-la-mort.
3 Trop en colère, trop en retard, trop en haut,
etc. Devant une locution, dans la langue
trompe-l’œil n. m. — Invariable : des trompe-
surveillée, on évitera d’employer trop. On
l’œil —■ On écrit le plus souvent : Un décor
écrira : Il est dans une trop grande colère (plutôt
en trompe-l’œil (parfois, sans trait d’union, en
que trop en colère). Il a un trop grand retard
trompe l'œil).
(plutôt que II est trop en retard). Ce rayon est
placé trop haut (plutôt que trop en haut).
trompeter v. i. ou v. t. Conjug. 14. Il trompette,
il trompettera, il trompetterait, mais nous 4 Trop faim, trop peur, trop soif, etc. > faim,
trompetons, il trompetait. peur, soif, etc.
5 II est trop fonctionnaire. La langue expressive
trompette Question du genre.
admet l’emploi de trop devant un nom employé
1 Une trompette Instrument de musique. accidentellement comme adjectif : Il est trop
homme d’affaires. Il est trop professeur.
2 Un trompette Soldat qui joue de la trompette :
Le trompette s’avança et se mit au garde-a-vous. 6 De trop.
TROPE 778

a/ Emplois corrects. Il y en a dix de trop. troubadour, trouvère Ces deux noms masculins
Un mot de trop. Cela n'est pas de trop. désignent un jwète du Moyen Age : le trouba¬
dour composait des poèmes en langue d’oc, le
b/ Emplois incorrects. En avoir *de trop. Il trouvère en langue d’oïl.
y en a *de trop. Beaucoup *de trop. Un peu *de
trop. C'en est *de trop. Manger *de trop. trouble-fête Invariable ; des trouble-fête. —
Travailler *de trop. On écrira ; En avoir trop. Parfois employé au féminin : Cette fille est une
Il y en a trop. Beaucoup trop. Un peu trop. C'en trouble-fête. On dira mieux cependant : Cette
est trop. Manger trop. Travailler trop. fille est un trouble-fête.
c/ DS sont trop. Ils sont de trop. La première
expression signifie : « Ils sont trop nom¬ troufion n. m. (populaire) Soldat. — Avec un
breux ». La seconde: «Leur présence est seul /
gênante ».
troupe n. f. Orthographe, accord et expressions.
7 Par trop. Locution archaïque et critiquée :
Il est par trop bon. De nos jours, on dit : Il est 1 Avec un seul p. De même : troupe, troupier.
trop bon. 2 La troupe des. Accord le plus souvent avec
8 Trop de -|- nom. Généralement accord avec troupe : La troupe des danseurs était fortjoyeuse.
le complément : Trop de maisons sont vieilles
3 Une troupe de. Accord le plus souvent au
et petites. Cependant, accord avec trop (au
pluriel : Une troupe d'enfants turbulents vien¬
masculin singulier) si trop de signifie « un excès
nent tous les jours jouer sur la place. L’accord
de » : Trop de sucreries est mauvais pour les
au singulier insiste sur l’idée d’unité: Une
dents. Trop de complaisance est désastreux
troupe de Prussiens entra dans la ville en
parfois.
marchant au pas de parade.
9 Trop... pour que. Toujours avec le subjonctif :
4 Au singulier dans : des hommes de troupe, des
Cette lettre est trop longue pour que je la récrive.
enfants de troupe.
trope Figure de rhétorique. T Toujours mas¬ 5 Au singuher : Il y a beaucoup de troupe dans
culin : Un trope audacieux. cette villedegamison ( = de la troupe, c’est-à-dire
des soldats, par opposition aux civils). — Au
trophée n. m. Avec -ph- et finale en -ée. pluriel : Le général ne disposait pas de beaucoup
de troupes (= d’effectifs nombreux).
tropical, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
6 Au singulier : Ils vont en troupe (= en une
Les pays tropicaux.
seule troupe). — Au pluriel : Ils vont par
troupes (= en différentes troupes).
tropique n. m. Avec t minuscule : le tropique du
Cancer, le tropique du Capricorne, sous les
troupeau n. m. Accord le plus souvent au
tropiques.
singulier : Un troupeau de moutons paissait
dans le pré.
tropisme n. m. (terme de biologie). T Ne pas
déformer en *trophisme.
trou-trou n. m. — PI. : des trou-trous.
trop-perçu n. m. — PI. ; des trop-perçus.
trouver v. t. Constructions et expressions.
trop-plein n. m. — PI. : des trop-pleins. 1 Trouver bon, juste, étrange... que. Toujours
avec le subjonctif : Je trouve juste qu'on tienne
trot n. m. Avec -t final. Pas d’accent circonflexe. compte de sa situation particulière.
2 Trouver que. Avec l’indicatif ou le condition¬
trotte-menu adj. Invariable : La gent trotte-
menu. nel si trouver est à la forme aflfirmative : Je
trouve que sa santé est meilleure. Je trouve qU'on
trotter v. i. Avec deux t. De même : trotte n. f devrait agir autrement — Le plus souvent àvec
(familier), trotteur, trotteuse, trottin, trottine- le subjonctif ou le conditionnel si trouver est
ment, trottiner, trottinette. à la forme interrogative ou négative : Trouvez-
vous que cette solution soit acceptable ? Trouvez-
trottin Masculin, bien que désignant une jeune vous que les choses iraient mieux, sL. Je ne
fille (jeune employée d’une maison de couture trouve pas que ce soit là la bonne solution. Je
ne trouve pas que ce serait mieux.
chargée de faire les courses) : Un charmant
trottin de seize ans. 3 Je l’ai trouvé absent. Expression critiquée.
Si une personne est absente, on ne peut la
trottoir n. m. Avec deux t et finale en -oir. trouver. Dire plutôt : Il était absent.
779 TROUVÈRE

4 Je suis allé le voir, je l’ai trouré souffrant. Tsiganes, désignant un peuple (Les Tsiganes
Tour ^uivooue. On dira mieux, selon le sens ; sont sans doute originaires de l’Inde). — Avec
Je suis allé le voir, il était souffrant ou bien im t minuscule : les (des) tsiganes, désignant des
Je suis allé le voir, il m’a semblé souffrant personnes appartenant à ce peuple (Les tsiganes
établirent leur campement a l’entrée du village)
trouvère, troubadour > troubadour. ou des musiciens (Des tsiganes jouent tous les
soirs dans ce restaurant de luxe). — N. m. Le
troyen, CMe [tRwajên, en] adj. ou n. De la ville tsigane : langue.
de Troie (dans l’Antiquité) ou de Troyes
(chef-lieu de l’Aube) : La population troyenne. tubercule V Masculin : Un gros tubercule tout
Les Troyens. rond.

truand n. m. Finale en -and. — Dérivé: tudesque adj. Avec un seul d.


truanderie.
tue-mouches adj. ou n. m. Invariable. Un -s à
trublion n. m. V Ne pas déformer en *troublion. mouche même au singuher.

trucage n. m. Orthographe à préférer à truquage. tuer V. t. Accord du participe passé avec le sujet
dans : Elles se sont tuées à la tâche.
truck n. m. Wagon à plate-forme. — Avec -ck.
— Prononciation : [tRykj. — PL : des trucks. tuerie n. f. Attention à l’e muet intérieur.
— Anghcisme introduit depuis longtemps en
français. tue-tête (à) loc. adv. Invariable : Ils crient à
tue-tête.
truchement n. m. Finale en -ent
tuf a. m. Roche. — Avec un seul f. De même :
trucider v. t. Tuer. — Familier. A éviter dans tufaeé, ée ou tufier, ière adj. (de la nature du
un contexte sérieux. tuf). — En revanche, on écrit : tuffeau, plutôt
que tufeau (sorte de craie).
truculent, ente adj. (vieux) Farouche, terrible.
— (de nos jours) Haut en couleur: Les tuile n. f Dérivés (avec un seul t) : tuileau,
personnages truculents de Rabelais. Le style tuilerie, tuilier.
truculent de Céline. Ce sens moderne est
parfaitement admis, même dans la langue la tulipe n. f. Avec un seul / et un seul p. De même :
lus châtiée. Cette remarque s’apphque aussi tulipier.
truculence.
tulle n. m. Etoffe. — Avec deux L De même :
truelle n. f Avec deux L De même : truellée. tuilerie, tuilier, tulliste.

truffe n. f Avec deux / De même : truffer, tumescent, ente adj. Avec -sc- et finale en -ent,
truffîer, ière, truffière. -ente. — Dérivé : tumescence.

truite n. f. Avec un seul t De même : truité, ée. tumulus [tymylys] n. m. — PI. : des tumulus
[-lys], plutôt que des tumuli. — Dérivé :
trumeau n. m. Avec un seul m. tumulaire.

truquage > trucage. tungstène n. m. Prononciation : [tdéksten]. —


Dérivés : tungstate [tôékstat], tungstique
trust n. m. Anglicisme admis. — Prononciation : [t&kstik], tungstite [téêkstit].
[tRoest]. — PI. : des trusts. — Dérivés : truster
[tRoeste], trusteur [tRoestœR]. tunnel n. m. Avec deux n.

tsar [tsan] n. m. Graphie à préférer à czar, tzar. turban n. m. Avec finale en -an.
Dérivés (avec ts-) : tsarévitch, (des tsarévitchs),
tsarine, tsarisme, tsariste. turbo Invariable dans : des moteurs turbo, des
voitures turbo.
tsé-tsé n. f. Invariable : des tsé-tsé, des mouches
tsé-tsé. turbo- A l’exception de turbo-altemateur, les
composés en turbo s’écrivent en un seul mot,
tsigane [tsigan] adj. ou n. La {orne tsigane est sans trait d’union : turboforage, turbomachine,
à préférer a tzigane. — Avec T majuscule : les turbopompe, turbotrain, etc.
TURBOT 780

turbot n. m. Poisson. — Avec finale en -ot. — ciation correcte est : [tqijo]. Dérivés : tuyau¬
Dérivé : turbotière. tage [tnijotas], tuyauté [tnijote], tuyauter
[tqijote], tuyauterie [tqijotRij.
turbulent, ente adj. Avec finale en -ent, -ente.
Dérivé : turbulence. tuyère n. f. Avec finale en -ère. — Prononcia¬
tion : [tqijcR].
turc adj. ou n. Le peuple turc. Les Turcs. ▼ Le
féminin est turque. Ne pas écrire *turcque sous tympan n. m. Avec y. — De la même famille :
l’influence de grecque. tympanique, tympaniser, tympanisme, tympa-
non.
turf n. m. (anglicisme) Prononciation : ou
[toenf]. — Inusité au pluriel. — Dérive : turfiste type n. m. Sans trait d’union : formule type (des
[t5mfist(a)] ou [toeRtistCa)]. formules types), liste type (des listes types), écart
type (des écarts types), etc. — Dérivés : typé,
turgescent, ente adj. Gonflé. — Avec -sc- et typique, typiquement.
finale en -ent, -ente. — Dérivé : turgescence.
typhoïde adj. ou n. f. Avec y et -ph-. De même :
turquin adj. m. Invariable ; des soies bleu turquin. typhoïdique.

turquoise n. f. ou n. m. ou adj. inv. typhon n. m. Cyclone tropical. — Avec y et -ph-.

1 Une turquoise Pierre précieuse : Des tur¬ typhus n. m. Avec y et -ph-. De même : typhique.
quoises très belles et très grosses.
2 Le turquoise Couleur : Des soieries d'un beau typographie n. f. Art d’assembler les caractères
turquoise. Des turquoises lumineux. pour imprimer un texte. — Ne pas confondre
avec typologie, classification par types.
3 Bleu turquoise ou turquoise. De couleur
bleue tirant sur le vert. — Invariable : Des tons tyran n. m. Pas de féminin : Cette femme est un
turquoise. tyran. T Avec un seul r. Deux n dans les
dérivés : tyranneau, tyrannicide, tyrannie,
tussor n. m. Etoffe. — Avec finale en -or. tyrannique, tyranniser, tyrannosaure.

tutélaire adj. Avec finale en -aire. tyrolien, ienne adj. ou n. Avec t minuscule ; la
tyrolienne, chant.
tutelle n. f. Avec finale en -elle.
tyro- Préfixe (du grec turos « fromage ») :
tuteur, trice n. m. ou f. Sans trait d’union ; tyrosine, tyrothricine, etc.
subrogé tuteur (des subrogés tuteurs), subrogée
tutrice (des subrogées tutrices). tyrrhénien, ienne adj. ou n. De la Tyrrhénie,
autre nom de l’Etrune : Les navigateurs tyrrhé-
tutoiement n. m. Attention au e muet intérieur. niens. Les Tyrrhéniens — Avec m minuscule
et T majuscule : la mer Tyrrhénienne.
tutu n. m. Jupe de danseuse. — N’est pas un
mot familier. — PI. : des tutus tzar (tzarévitch, tzarine) Ces graphies sont
vieillies > tsar.
tuyau n. m. Avec finale en -au. T Attention à
la prononciation fautive : *[tyjo]. La pronon¬ tzigane > tsigane.
U
ubac [ybak] n. m. Dans les Âlpes, versant d’une — Au sens de « extrémiste », prend la marque
vallœ exposé à l’ombre, par opposition à du pluriel, mais non celle du féminin : Chaque
Vadret — Avec un seul b et finale en -ac. parti a ses ultras. Des opinions ultras.

ubiquité n. f. Prononciation : [ybikqite]. Dé¬ ultra- On écrira tous les composés en ultra en
rivé ; ubiquiste [ybikqisKa)]. un seul mot, sans trait d’union : ultracentrifuga¬
tion, ultracentrifugeuse, ultrachic, ultracinéma,
uhlan [ylâ] n. m. Attention à la place du T Ce ultrafiltration, ultramarin, ultramicroscope, ul-
mot se prononce comme s’il commençait par un tramicroscopie, ultramicroscopique, ultramo-
h dit « aspiré ». On ne fait ni élision ni liaison : deme, ultramontain, ultramontanisme, ultra-
Leuhlan (et non *l’uhlan). La lance du uhlan (et pression, ultraroyaliste, ultrasecret, ultrason,
non *de l’uhlan). Une lance de uhlan (et non ultraviolet, ultravirus. On pourra admettre
*d'uhlan). Les uhlans [leylâl (et non *[lezyl&]. l’orthographe avec un trait d’union pour les
Un beau uhlan (et non un *bel uhlan). mots qui sont des créations de circonstance ou
de fantaisie : ultra-gauche, ultra-compliqué,
ukase > oukase. etc.T Une seule exception : ultra-petita b^haa-
petita] adv. ou n. m. inv. (terme de droit).
ultérieur, eure adj. Expressions et emploi.
ululer, hululer v. i. Les deux graphies sont
1 Avec U minuscule : VEspagne ultérieure, la
admises. La forme hululer est moins employée,
Calabre ultérieure. — Dans ce sens, s’oppose
semble-t-il. — Toujours un h- aspiré dans la
à citérieur.
forme hululer: Je hulule. De même: La
2 Signifie usuellement « qui arrive plus tard ». hululation. Le hululement. — Pour la forme
Dans ce sens, est synonyme de postérieur et ululer, l’usage actuel est de dire : Je ulule. De
s’oppose à antérieur. ▼ L’adjectif ultérieur est même : La ululation. Le ululement. Cependant,
par nature un comparatif. On ne peut dire par dans la diction soignée, on préférera l’usage, un
conséquent un événement *plus ultérieur ni peu vieilli, qui consiste à dire : J'ulule. L'ulula¬
*moins ultérieur. Un événement a lieu avant tion. L'ululement. Une sorte d'ululement.
ou après un autre, on ne Mut dire qu’il a lieu
*plus avant ou *plus après. En revanche, on un, une adj. numéral ou n. m. ou article indéfini
tolère un événement très ultérieur, un peu ou pronom indéfini.
ultérieur, car un événement peut se produire
longtemps ou i»u de temps aprfe un autre. On I Prononciation de un.
dira mieux d’ailleurs : bien ultérieur, de beau¬ 1 Attention au h- qui suit un et qui peut être
coup ultérieur, de peu ultérieur. muet ou aspiré : un hameçon [dénams5], mais
un hameau [déamo], un haut mur [déomyn].
ultimatum n. m. — PI. : des ultimatums.
2 Eviter la prononciation populaire qui
ultra n. m. ou f. ou adj. Avec u minuscule : les débasahse un devant voyelle. Prononcer: un
ultras, les ultraroyalistes (sous la Restauration). ouvrage [dênuvRas], et non *[3muvRa3].
« \

UN 782

3 Eviter la prononciation populaire de Paris VIII Comme un qui. Tour très littéraire, à éviter
[ê] au lieu de [dé] : Un sapin [désapé], et non dans le registre ordinaire : On le voyait s’avancer
*[ésapl]. pensif, comme un qui médite de grands projets
Equivalents à préférer : comme quelqu’un qui,
II Elision de de et de le devant un, une. comme un homme (une femme) qui
1 Elision dede Devmtun(e). la préposition de IX Une qui est bonne en maths, c’est Lucienne.
s’élide (Un poids d’un kilogramme, dvne tonne. Tour expressif et familier. A éviter dans le
Une distance d’un kilomètre), sauf si l’on veut registre surveillé.
insister sur le caractère numérique, dans un texte
scientifique ou commercial. Par exemple : Une X n fait une de ces têtes ! Tour expressif et
vitesse de un mètre à la seconde. Une somme de un familier. A éviter dans le registre surveillé.
million huit cent cinquante-deux mille francs. XI Pas un, pas une.
2 Elision de le. Jamais d’élision devant un 1 Normalement en corrélation avec ne (Pas
désignant un chiffre ou un numéro : Que signifie un invité ne viendra avant l’heure), sauf dans
le un écrit à la craie sur la porte ? Cet immeuble, les tours elliptiques (Le silence était absolu, pas
c’est le un de la rue de la Poste. Dans ces sens, un bruit, pas un souffle, pas un murmure).
on écrit d’ailleurs plutôt le 1. — De même, on
dit ; Que signifie ce un sur la porte ? (et non 2 Pas une de bonne. Quand il y a un adjectif,
*cet un). Qie signifient ces » un » ? [sedè] (et celui-ci est lié à pas un(e) par de. Il s’accorde
non *[sezdé]). en genre : Il y a vingt pommes dans le panier.
Pas une de bonne !
in Emploi de un(e) comme numéral cardinal.
3 n y a douze maisons dans le hameau, il
1 Vingt et un (une). Le mot un prend la n’y en a pas une qui ait le même aspect. Tour
marque du féminin : Vingt et un mètres Vingt critiqué. On écrira plutôt : Il n’y en a pas une
et une tonnes. — Sans traits d’union ; vingt et qui ait le même aspect qu’une autre ou II n’y
un(e), trente et un(e), quarante et un(e), en a pas deux qui aient le même aspect.
cinquante et un(e), soixante et un(e). V Deux
traits d’union dans quatre-vingt-un(e). 4 Pas un(e)... qui, que. Normalement suivi
du subjonctif : Il n’y a pas une pomme qui soit
2 Mille un, mille et un > mille 1 (V, 1 et 2). intacte. T Attention à l’emploi du ne dans la
IV Emploi de un comme numéral ordinal. subordonnée. Si l’on emploie ne, ce n’est pas
le ne explétif, mais la négation à valeur pleine :
1 Le mot un reste normalement invariable : Il n’y a pas un œuf qui soit cassé (= aucun
La page un. La strophe trente et un. On écrit œuf n’est cassé). Il n’y a pas un œuf qui ne
d’ailleurs le plus souvent : La page I. La soit cassé (= tous les œufs sont cassés).
strophe 31.
XII Plus d’un, plus d’une.
2 Dix-huit heures vingt et une. Forme plus
usuelle que dix-huit heures vingt et un On 1 Plus d’une écolière était contente. Accord
sous-entend le nom féminin minute. au singulier avec un ou une.

V Emploi de un comme nom. Toujours invaria¬ 2 Plus d’une aventurière se sont dupées l’une
ble : Des un écrits à la craie > ci-dessus (II, 2). l’autre. Si le verbe est un réfléchi à valeur
réciproque, accord du verbe (et du participe) au
VI Un de, l’un de. pluriel. En outre, le participe s’accorde en genre.
1 En règle générale, quand un est pronom, on 3 Plus d’une de ces fillettes était heureuse
peut employer l’un de ou un de. C’est l’euphonie ou étaient heureuses. Si plus d’un(e) est suivi
qui règle le choix ; Si l’un de nos invités arrive en d’un complément au pluriel, les deux accords
retard. Ici, si un ferait hiatus. Si le destin appelle sont possibles.
un de ces hommes Ici, appelle l’un [apelolôé]
serait peu harmonieux. — En tête de phrase, on Xin Accord après un(e) des, de ces, de ceux
emploie généralement l’un(e). (celles), qui, que.

2 L’im(e) de nous, l’un(e) de vous, l’un d’eux, 1 Après un de ceux, une de celles qui, que.
l’une d’elles. Devant nous, vous, eux, elles, on Accord au pluriel : Hélène est l’une de celles
emploie en général l’un(e) de plutôt que un(e) de. qui sont très attentives Cette ode est l’une de
celles que nous avons le plus souvent traduites
3 De deux choses l’une. Quand le complément
(deux choses) est placé devant un, une, on emploie 2 Après un(e) des, un(e) de ces, un de ceux-là,
obligatoirement l’un, l’une (et non un, une). une de celles-là, qui, que. Accord selon le sens.
Accord au pluriel si l’on insiste sur la pluralité
VU J’en m vu une qui pourrait convenir. Dans (cas le plus fréquent) : Cette Jeune fille est l’une
cet emploi avec en, on observera l’invariabilité des étudiantes qui seront présentes à l’assemblée.
du participe : vu, et non *vue. — Accord au singulier si l’idée rend impossible
783 UNANIME

le pluriel. Dans ce cas, il y a souvent une virrale — De même : Qui doit venir, sa sœur ou son
devant qui : Il s'adressa à l’un des médecins de la frère ? — Ni l’un ni l’autre.
ville, qui était fort renommé C’est une de celles-là
11 Est-elle sotte ou méchante 7 — L’un et
qui sera désignée pour réciter le compliment. Il
l’autre. Quand les mots en relation avec l’un
s’adressa à l’une des jeunes filles, qu’il trouvait
ou l’autre sont des adjectifs, on emploie l’un.
très gracieuse. C’est une de celles-là que le direc¬
—De même : Est-elle sotte ou méchante ? —
teur a choisie pour réciter le compliment.
Ni l’un ni l’autre.
XIV L’un employé avec l’autre.
unanime adj. ▼ On évitera les pléonasmes tels
1 L’un de l’autre, les uns des autres. Singulier
que : Ils furent *tous unanimes. Ils décidèrent
obligatoire s’il y a seulement deux éléments : Les
*tous unanimement. La décision fut prise à
deux rails sont distants l’un de l’autre de cent
l’unanimité *totale. Ils acceptèrent *tous à
quarante-cinq centimètres. Singulier ou, plus
l’unanimité.
souvent, pluriel s’il y a plus de deux éléments :
Cette ouverture est garnie de dix barreaux dis¬
underground adj. (anglicisme) Prononciation :
tants de douze centimètres les uns des autres ou,
œndœsgnawnd]. — Invariable ; Des films
parfois, de douze centimètres l’un de l’autre.
underground.
2 Emploi de la préposition. En principe, on
répète la préposition : Je donnerai ce travail à une n. f. Première page d’un journal. — Pas
l’un ou à l’autre. Le train de bois peut êtrejmrté d’élision ; Trois colonnes à la une. — Ce mot
vers l’un ou vers l’autre bord. La non-répétition est familier (argot des journalistes).
est correcte, mais elle suppose que l’on efface
l’idée de disjonction : Dans l’un ou l’autre cas, uni- Les composés en uni s’écrivent en un seul
la méthode à suivre est la même. mot sans trait d’union : uniaxe, unicellulaire,
unicolore, etc.
3 ns marchent l’un à côté de l’autre. Ils
marchent à côté l’un de l’autre. Ces deux unième Seulement dans : vingt et unième, trente
constructions se rencontrent. La première et unième, quarante et unième... Ces expressions
semble la plus soutenue. s’écrivent sans trait d’union, sauf quatre-vingt-
4 Pléonasmes. On évitera les pléonasmes tels unième. De même : vingt et unièmement, trente
que : Ils se firent du tort l’un à l’autre et unièmement...
mutuellement Ils échangèrent leurs idées l’un
avec l’autre. Ils changèrent de place l’un avec unilatéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
l’autre réciproquement Ils se croisèrent l’un -aux : Des contrats unilatéraux.
l’autre dans la rue.
uniment adv. ▼ Pas de e muet intérieur.
5 L’une et l’autre hypothèse peut être prise
en considération. Après l’unie) et l’autre union n. f Avec ^majuscule : l’Union (l’ensemble
adjectif, accord le plus souvent au singulier. des Etats nordistes, pendant la guerre de Séces¬
6 L’une et l’autre sont venues. Après l’unie) et sion), l’Union française, l’Union soviétique.
l’autre pronom, accord le plus souvent au pluriel.
—Cet accord au pluriel est obligatoire si le verbe unionisme n. m. Pas de n double. De même :
prêche : Elles sont venues l’une et l’autre. unioniste.
7 L’une ou l’autre sera désignée. Après unique adj. L’expression seul et unique est une
l’unie) ou l’autre, accord au singulier. expression figée, pléonastique mais parfaite¬
8 Ni l’une ni l’autre n’est venue ou ne sont ment admise.
venues. Les deux accords sont possibles. —
Accord au pluriel obligatoire si le verbe unir V. t. Se construit avec à ou avec et : La poésie
précède : Elles ne sont venues ni l’une ni l’autre. de Baudelaire unit la beauté formelle à l’inquié¬
— Accord au singulier obligatoire s’il y a tude romantique ou unit la beauté formelle et
exclusion évidente : Ni l’une ni l’autre ne sera l’inquiétude romantique. La construction avec
la première à cette composition. avec, plus rare, s’emploie surtout quand les
deux aéments ne semblent pas particulièrement
9 Qui doit venir, sa sœur ou sa cousine 7 — destinés à se joindre : Il unissait le plus grand
L’une et l’autre. Quand les deux noms sont du courage avec le goût le plus vif pour les plaisirs.
féminin, on emploie l’une. — De même : Qui doit V On évitera le pléonasme unir ensemble.
venir, sa sœur ou sa cousine ?—Ni l’uneni l’autre.
10 Qui doit venir, sa sœur ou son frère 7 — unisexe adj. Se prononce avec [s] ; [yniseks],
L’un et l’autre. Quand l’un des noms est du mais s’écrit avec un seul s: Prend la marque
féminin et l’autre du masculin, on emploie l’un. du pluriel : Des pantalons unisexes
• \

UNISEXUÉ 784

unisezué, ée ou unisezuel, elle adj. Se prononce urticant, ante adj. Avec c.


avec [s] ; [yniseksqe, yniseksqel], mais s’écrit
avec un seul s. De même ; unisexualité us n. m. Usage. — Seulement dans l’expression
[yniseksqalite], figée . les us et coutumes [lezyzekutym].

univers n. m. Avec un u minuscule : Vunivers usagé, usager Ne pas écrire l’adjectif usagé, ée,
(L'origine de Vunivers. L'expansion de l'univers). qui a servi (Des vêtements usagés), comme un
usager, celui qui utilise un service pubUc (Les
universaux n. m. pl. Avec u minuscule : La usagers de la SNCF, de la route, du téléphone).
querelle des universaux.
usagé, usé Ces deux adjectifs ne sont pas
université n. f. Avec U majuscule : l'Université synonymes.
de France ou l’Université, l’ensemble de l’ensei¬
1 usagé, ée Qui n’est pas neuf, qui a déjà servi,
gnement public en France. — Avec u minus¬
sans être pour autant usé : Pour la marche, ne
cule: L'université de Poitiers, de Paris-IV, de
prenez pas de chaussures neuves, prenez plutôt
Nanterre, etc.
des chaussures usagées, qui ne risquent pas de
blesser les pieds.
Un tel, Une telle On écrira : M. Un tel, Mme
Une telle, plutôt que M. Untel, Mme Unetelle. 2 usé, ée Hors d’usage, qui est endommagé
pour avoir trop servi : La semelle est usée, mes
up to date loc. adj. (anglicisme) Prononciation ; chaussures prennent l'eau l
[œptudet]. — Invariable : Des chansons up to
date. — Equivalents français : à la dernière user Attention à la construction.
mode, tout récent
1 User de quelque chose. S’en servir : L'horlo¬
ger use d'outils très délicats.
urée Avec finale en -ée. T Toujours féminin :
L'urée est précieuse pour la fabrication des 2 User quelque chose. S’en servir jusqu’à mise
engrais. — Dérivés : urate, uréide n. m., uréine hors d’usage : J'use deux paires de chaussures
n. f., urémie, urémique, urique. par an.

uretère, urètre Deux noms masculins à bien usité, ée adj. S’emploie surtout pour qualifier un
distinguer. mot, une expression, une tournure, une forme :
1 uretère Chacun des deux canaux qui amè¬ Le passé simple n'est plus usité dans la langue
nent l’urine des reins à la vessie. — Dérivés parlée. T II n’existe pas de verbe *usiter. A la
(avec deux fois é) : urétéral, ale, aux, urétérite. forme active, on dit employer ou user de : On
n'emploie plus le passé simple dans la langue
2 urètre Canal qui part de la vessie et aboutit parlee. Nous n'usons plus guère du subjonctif
au méat urinaire. — Dérivés (avec accent imparfait
aigu) : urétral, ale, aux, urétrite. T La graphie
urèthre est vieilhe. ustensile n. m. Avec finale en -île.

urgent, ente adj. Avec finale en -ent, -ente. usucapion n. f. (terme de droit) Ne pas déformer
Dérivé : urgence. en *usucaption.

ux^er V. imp. L’expression ça urge ! appartient usufruit n. m. En un seul mot, sans trait d’union.
à la langue parlée familière. Equivalents cor¬ Dérivés : usufructuaire, usufruitier, ière.
rects : cela presse, c’est urgent, il y a urgence.
utérus [yteuys] n. m. — Pl. : des utérus [-ys].
urinai n. m. — Pl. : des urinaux.
utile adj. Avec finale en -ile, même au mascuUn :
urinoir n. m. Avec finale en -oir. Un appareil utile.

uro- Préfixe (de urine). Les composés en uro utiliser v. t. N’est pas synonyme de user de,
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union : employer. Utiliser, c’est « rendre utile une
urobiline, urochrome, urogénital, ale, aux, chose qui risquerait de se perdre si on ne s’en
urologie, urologue (ou urologiste, plus rare). On servait pas » : On utilise les vieux vêtements en
rencontre aussi la graphie uro-génital. en faisant des chiffons. Dans la langue soignée,
on n’écrira pas, par exemple: Le tailleur a
urticaire Maladie ▼ Féminin: L'urticaire est utilisé du drap d'Elbeufpour faire ces costumes,
douloureuse. mais a employé du drap d'Elbeuf.
V
va Deuxième personne du singulier de l’impératif vacillation [vasilasj5], vacillement [vasilmô]
présent de aller > aller 1 (I, 2, 3 ; III, 3). ne sont pas incorrectes, mais seulement un peu
vieillies, recherchées et précieuses.
vacance n. f. Le sens varie avec le nombre.
va-comme-je-te-pousse (à la) loc. adv. inv.
1 La vacance. Etat d’un poste, d’une charge
(familier) Tout marche à la va-comme-je-te-
qui n’a pas de titulaire : Depuis la mort du
pousse. — Attention aux traits d’union.
professeur, la chaire de philologie anglaise est
en état de vacance. — Période pendant laquelle
vacuité, viduité > viduité.
une fonction n’est plus exercée : La vacance des
tribunaux. Une crise de gouvernement provoque
vacuole n. f. Avec un seul /. De même :
la vacance du pouvoir exécutif.
vacuolaire.
2 Les vacances. Congé. — Toujours au pluriel.
On écrit donc : Adresse de vacances. Date de vade-mecum n. m. Prononciation : [vade-
vacances. En août, je serai en vacances. mekom]. — Pas d’accent sur les e. —
Invariable : des vade-mecum.
vacant, vaquant Ne pas écrire l’adjectif variable
vacant, ante (Des places vacantes. Des postes va-et-vient Sans traits d’union : Il va et vient
vacants, en état de vacance), comme le participe sans arrêt. — Avec traits d’union et invariable :
présent invariable vaquant (En vaquant d nos Des va-et-vient incessants.
occupations, nous pensions à ce projet).
vaguemestre [vagmestRfa)] n. m. En un seul
vacation > salaire. mot, sans trait d’union.

vaccin n. m. Avec -cc-, prononcé [ks] : [vaksê]. vaillamment adv. Avec finale en -amment (vient
De même : vaccinable [vaksinabl(a)], vacci¬ de vaillant).
nal, ale, aux [vaksinal, al, o], vaccinateur
[vaksinatœK], vaccination [vaksinasj5], vac¬ vaillance n. f. Avec finale en -ance.
cine [vaksin], vaccinelle [vaksinel], vacciner
[vaksine]... vaillant Invariable dans des expressions telles
que: Il n’a pas cinq écus vaillant (sans -s).
vache n. f. Parler comme une vache espagnole
> basque 2 (4). vaincre v. t. Conjug. 101. Je vaincs, tu vaincs,
il vainc, nous vainquons, vous vainquez, ils
vacherin n. m. Fromage ; gâteau glacé. — Avec vainquent. — Je vainquais. — Je vainquis. —
finale en -in. Je vaincrai — Je vaincrais. — Vaincs, vain¬
quons, vainquez. — Que je vainque. — Que je
vaciller v. i. De nos jours, se prononce [yasije]. vainquisse. — Vainquant. — Vaincu, ue.
De même ; vacillation [vasijasj5], vacillement
[vasijmô]. Les prononciations vaciller [vasile]. vainqueur adj. ou n. m. Pas de forme pour le
VAIR 786

féminin. — Dans l’emploi adjectif, c’est victo¬ valétudinaire adj. ou n. ▼ Ce mot simifie
rieuse qui sert de féminin ; Un air vainqueur. « dont la santé est chancelante » : Ce vieillard,
Une allure victorieuse. — Dans l’emploi subs¬ valétudinaire, avait besoin de soins constants.
tantif, on dit vainqueur ou victorieuse: Elle
sortit vainqueur ou Elle sortit victorieuse de ce valeur n. f Sans trait d’union : la valeur or. Au
combat. On pourra préférer victorieuse. pluriel, or invariable : des valeurs or.

vair n. m. Fourrure. — On doit bien écrire : La valise n. f. Avec un seul L


pantoufle de verre de Cendrillon. C’est le mot
choisi par Perrault. valkyrie > walkyrie.

1. vairon n. m. Petit poisson. — Avec -ai-. vallée n. f. Avec deux L De même : valleuse,
vallon.
2. vairon adj. m. Prend la marque du pluriel.
Seulement dans l’expression : des yeux vairons, vallon n. m. Avec deux L — Deux n dans les
dont l’iris présente deux couleurs différentes. dérivés : vallonné, vallonnement

vaisseau, navire, bateau > bateau (IV, 6). valoir Conjugaison, accord du participe,
construction et expressions.
vaisselle n. f. Avec deux /, comme vaissellerie
1 Conjug. 73. Je vaux, tu vaux, il vaut, nous
[veselai], à la différence de vaisselier
valons, vous valez, ils valent — Je valais. — Je
[vesoljea].
valus. — Je vaudrai — Je vaudrais. — Vaux,
valons, valez — Que je vaille, que tu vailles, qu ’il
val n. m. Vallée. — Avec V Majuscule dans les vaille, que nous valions, que vous valiez, qu'ils
expressions qui désignent des régions : Le Val vaillent — Que je valusse. — Valant valu.
nivemais, le Val de Loire, le Val d’Anjou. —
Le pluriel moderne est des vais. Le pluriel 2 T Si équivaloir se conjugue comme valoir, en
ancien, des vaux, ne se rencontre plus que dans revanche prévaloirfait au subjonctif présent ; que
l’expression par monts et par vaux [paRmSze- je prévale > prévaloir.
pasvo] et dans le nom propre Les Vaux-de-
3 Participe invariable quand il y a un complé¬
Cemay.
ment de prix (sens propre de valoir) : Les quinze
mille francs que cet autographe avait valu aux
valable adj. Au sens correct, qualifie ce (^ui est
enchères. Cette voiture d’occasion ne vaut plus,
conforme aux règlements et qui peut avoir une
bien sûr, la somme qu 'elle a valu neuve. — Parti¬
valeur juridique ou administrative : Cette dona¬
cipe accordé quand il y a un complément d’objet
tion a été reconnue valable. Son passeport est
direct placé avant le verbe (sens figuré de valoir) :
encore valable. Ce billet de chemin de fer est
Les récompenses que son talent lui a values.
valable un mois. — Peut correctement aussi
qualifier ce qui est fondé sur des motifs sérieux : 4 n vaut mieux (et non il *faut mieux) > mieux
A-t-il une excuse valable pour expliquer son (I, 3).
absence ? — Peut aussi qualifier ce qui a une
5 II vaut mieux, mieux vaut > mieux (I, 4).
certaine valeur en des circonstances données :
Certaines lois de la physique ne sont plus 6 n vaut mieux, mieux vaut., que de infinitif
valables à l’échelle de l’atome. V Attention à > mieux (I, 5).
l’anglicisme qui consiste à donner à valable le
sens de « qui a de la valeur » (calque de vamp n. f. (anglicisme familier) Prononciation :
l’anglais valuablé) : Un film, un roman valable. [yâp]. — PI. : des vamps [vüp]. — Equivalent
Un écrivain, un acteur valable. Dans la langue français : femme fatale. — Dérivé ; vamper
soignée on préférera, selon les cas : de valeur, [vâpe] V. t.
de talent, de qualité, bon, remarquable.
1. van [vâ] n. m. Panier qui servait à vanner
Valenciennes n. f inv. Avec V majuscule : de le grain. — Deux n dans les dérivés : vannage,
la dentelle de Valenciennes. — Avec v minus¬ vanné, vanner, vannette, vanneur, euse,
cule : la Valenciennes (Un ornement de vannure.
Valenciennes).
2. VM [vâ] n. m. (anglicisme admis) Véhicule
valériane n. f. Plante. — Avec un seul n. De qui sert au transport d’un cheval de course.
même : valérianelle.
vandale n. m. Avec V majuscule : les Vandales,
valet n. m. Avec finale en -et. — Dérivé: peuple germanique, un Vandale, une Vandale,
valetaille [valtaj]. un homme, une femme de ce peuple. — Avec
787 VANDOISE

V minuscule : Le peuple vandale, les tribus un spectacle : un artiste de variétés, un spectacle


vandales. — Avec v minuscule ; des vandales, de variétés. — On écrit généralement : une
des gens qui détruisent par manque de goût ou variété de pomme, de rose, mais des variétés de
par plaisir (Les vandales ont encore brisé les pommes, de roses.
bancs du jardin public). — Dérivé : vandalisme.
variole, vérole Deux noms féminins à ne pas
vandoise n. f. Poisson. — Avec -an-. confondre.
1 variole Nom scientifique et moderne d’une
vanesse n. f. Papillon. — Avec un seul n.
maladie à virus, qui donnait lieu autrefois à de
redoutables épidémies : De nos Jours, on vaccine
vaniUe n. f. Prononciation : [vanij]. — Les
tous les enfants contre la variole. — Synonyme
dérivés s’écrivent aussi avec deux /. Ce groupe
vieux : petite vérole.
-ill- se prononce [j] dans vanillé, ée [vanije, e],
vanillon [vanijS], mais plutôt [1] dans vanilline 2 vérole Deux sens.
[vanilin], vanillisme [vanilism(a)]. T Le nom
a/ La petite vérole (ou parfois la vérole)
vanillier s’écrit avec -illi- et se prononce
Désignait autrefois la variole : Les épidémies de
[vanije].
petite vérole étaient redoutables. Louis XV
mourut de la petite vérole.
vannage n. m. Action de vanner le blé. — Avec
deux n h/ La vérole De nos jours, synonyme trivial
de syphilis.
vanne n. f. Porte de barrage. — Avec deux n.
varlope n. f Outil. — Avec un seul p. De même :
vanné, ée adj. (familier) Fatigué. — Avec deux ru varloper.

vanneau n. m. Oiseau. — Avec deux n. — PI. : varron n. m. Insecte. — Avec deux r.


des vanneaux.
vasistas n. m. Prononciation : [vazistasj.
vanner v. t. Secouer le blé dans un van pour le
nettoyer. — Avec deux n. De même : vannage, vaso- La tendance actuelle est d’écrire tous les
vanneur, euse, vannure. composés de vaso en un seul mot, sans trait
d’umon : vasoconstricteur, vasoconstriction, va¬
vannier n. m. Avec deux tu De même : vannerie. sodilatateur, vasodilatation, vasomoteur, vaso¬
pressine, etc.
vantail, ventail, ventaille >ventail.
vassal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en
vanter v. t. Faire l’éloge de quelqu’un ou de -aux : Les pays vassaux
quelque chose. — Ne pas écrire comme venter
(il vente, il fait du vent). — A la forme Vatican, ane adj. Avec B majuscule et v
pronominale, accord du participe passé avec le minuscule : la Bibliothèque vaticane (ou, avec
sujet : Cet exploit dont elles se sont vantées. Elles V majuscule, la Vaticane).
se sont vantées de pouvoir...
vaticiner v. i. Avec un seul t et un seul n. De
vanterie n. f Un peu vieilli ou familier. Dans même : vaticinateur, trice, vaticination.
la langue surveillée, on préférera vantardise.
va-tout n. m. Jouer son va-tout. — Invariable.
va-nu-pieds n. m. ou f Toujours invariable ; des
va-nu-pieds. vaudeville n. m. Prononciation : [vodvil], avec
[1]. De même : vaudevillesque [vodvilesk(o)],
vaquant, vacant > vacant. vaudevilliste [vodvilist(3)].

vaquer v. t. ind. Toujours avec -qu-, même 1. vaudois, oise adj. ou n. Avec v minuscule ;
devant a ou o .• il vaquait, nous vaquons. — Se les vaudois, hérétiques, l’Eglise vaudoise.
construit avec à: Il vaque à ses occupations.
2. vaudois, oise adj. ou n. Du canton de Vaud,
varappe n. f. Escalade. — Avec deux p. De en Suisse : La population vaudoise. — Avec V
même : varapper, varappeur. majuscule : les Vaudois.

varech n. m. Prononciation : [vaaek]. vaudou n. m. Religion. — Avec v minuscule:


le vaudou. — Comme adjectif, toujours invaria¬
variété n. f Toujours au pluriel pour désigner ble : Les cérémonies vaudou.
* X

VAU-L’EAU 788

vau-Peau (à) loc. adv. Les choses vont à


vau-l'eau. S
vellave adj. ou n. Du Velay, région du Puy
aute-Loire) : La population vellave Les Vel-
es. — Prononciation : [velav], mais Velay
Vauvert > diable (3). prend un seul / et se prononce [valc].

vaux >Tal. velléité n. f. Avec deux L De même : velléitaire

veau n. m. Petit de la vache. — Avec v vélo n. m. Aller à vélo, mieux que en vélo > à
minuscule : le veau d'or. — On écrit : du ris (VII, I).
de veau, et non du * riz de veau.
vélomoteur, cyclomoteur > cyclomoteur.
vécu > vivre 1 (3).
velours n. m. Avec -s final, même au singulier.
vedette n. f. Peut très bien s’appliquer à un — Dérivés : velouté, veloutement, velouter,
honune : Jean Gabin fut une grande vedette. — veloutier, veloutine
Dérivé (avec deux t) : vedettariat n. m.
velu, ue adj. Avec finale en -u, -ue.
végétal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
en -aux : Les éléments végétaux. Les végétaux.
vélum [vebm] n. m. Mot latin francisé. PI. : des
vélums. — La graphie vélum est plus rare.
végétalisme, végétarisme Ces deux noms mas¬
culins ne sont pas synonymes.
vénal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux:
1 végétalisme Régime alimentaire dans lequel Des offices vénaux.
sont supprimés tous les aliments d’origine
animale, y compris le lait, le fromage et les venant n. m. Sans trait d’union et toujours au
œufs. singi^er : à tout venant — Avec un trait
2 végétarisme Régime alimentaire Hans lequel d’umon : le tout-venant — Avec la marque du
la viande est supprimée, mais non le lait, le pluriel ; les allants et venants.
fromage, les œufs.
ven(tenger v. t. T Attention à la place de -en-,
véhément, ente adj. Avec h intérieur. De même : puis de -an-. De la même famille : vendange,
véhémence, véhémentement vendangeoir, vendangeur, euse

véhicule n. m. Avec h intérieur. De même : vendéen, enne adj. ou n. Avec V majuscule : les
véhiculaire, véhiculer. Vendons, les habitants de la Vendée. — Avec
V minuscule : les vendéens, les révoltés de
veille n. f. On écrira : La veille du jour où je l’Ouest, qm se soulevèrent contre la Révolution
suis parti, et non La *veille où je suis parti (Les vendéens ne doivent pas être confondus avec
les chouans).
veUler Se construit avec à ce que : Je veille à ce
que tout soit prêt et non Je veille *que tout soit vendémiaire n. m. Mois du calendrier républi¬
prêt cain. — Comme nom de mois, toujours avec
un V minuscule ; C'était à la fin de vendémiaire.
veine n. f. Avec -ei-. De même : veinard, veiné, — On écrit : Le 13 vendémiaire an IV, mais
ée, veiner, veinule, veinure. le 13-Vendémiaire ou simplement Vendémiaire,
coup d’Etat royaliste (5 octobre 1795).
vêlage, vêlement > vêler.
vendetta n. f. Prononciation : [vSdeta]. — PI. :
vélaire adj. ou n. f. Une consonne vélaire ou une des vendettas [-ta].
vélaire — Avec finale en -aire.
vendeur n. m. Deux formes de féminin
vêler V. i. La vache a vêlé, a mis bas. — Avec
accent circonflexe à toutes les formes. De 1 vendeuse (usuel) Employée de magasin ; Les
même : vêlage, vêlement vendeuses de la librairie
2 venderesse (droit) Personne qui vend un bien
vélin n. m. Papier. — Avec é, et non *e. — Avec immeuble : La venderesse déclare que l'immeu¬
-s au pluriel : des papiers vélins. ble est exempt de toute hypothèque

vélite Soldat romain armé à la légère. — vendre v. t. Conjug. 81. Je vends, tu vends, il
Masculin, malgré la finale en -ite: Un vélite vend, nous vendons, vous vendez, ils vendent —
courageux. Je vendais. — Je vendis. — Je vendrai_Je
789 VENDREDI

vendrais. — Vends, vendons, vendez — Que je venir v. i. Conjugaison, formes, emplois et


vende. — Que je vendisse. — Vendant. — locutions.
Vendu, ue.
I Conjugaison et formes.
vendredi n. m. Nom de jour de la semaine, donc 1 Conjug. 44. Je viens, tu viens, il vient, nous
pas de majuscule : Je viendrai le vendredi 6 venons, vous venez, ils viennent. — Je venais.
décembre. — Sans trait d’union et avec des — Je vins. — Je viendrai. — Je viendrais. —
minuscules ; le vendredi saint Viens, venons, venez — Que je vienne. — Que
je vinsse. — Venant — Venu, ue.
venelle n. f. Petite rue. — Avec finale en -elle.
2 Toujours avec l’auxiliaire être: Si elles
avaient su, elles seraient venues.
vénéneux, venimeux Deux adjectifs à bien
distinguer. 3 S’emploie aussi à la forme impersonnelle
1 vénéneux, euse Au propre, qualifie un végétal (participe invariable) : Il est venu deux per¬
(ou parfois un animal) qui contient une sonnes. Il m'est venu plusieurs idées, mais Les
substance toxique et qui est dangereux à idées qui me sont venues.
manger ; Beaucoup de champignons sont véné¬ 4 S’en venir. Est régional, ou littéraire et
neux. La chair de certains poissons est véné¬ vieilli : Il s’en vint nous rendre visite. De nos
neuse. — Quans il s’agit d’un animal, on dit jours, on dirait : Il vint nous rendre visite. T
lutôt : toxique. — Au figuré, dans la langue Aux temps composés : Je m’en suis venu, tu
ttéraire, qualifie parfois ce qui est dangereux t’en es venu..., nous nous en étions venus...
pour la santé morale (Les doctrines vénéneuses
qui empoisonnent la jeunesse) ou ce qui, par son 5 Bien venu, bienvenu > bienvenu.
aspect, évoque le poison, une chose malsaine, II Emplois et locutions.
dangereuse (Les teintes vénéneuses des paysages
exotiques). — Aucun dérivé. 1 Venir, aUer. Ces deux verbes ne sont pas
interchangeables. Le verbe venir suppose (ju’on
2 venimeux, euse [vanima, az] Au propre, se rapproche du heu où l’on est place en reaüté
qualifie un animal qui peut inoculer du venin : ou en esprit (Venez donc chez moi, dimanche
Les serpents venimeux Une araignée venimeuse. prochain) ou bien suppose qu’on emmène
— Au figuré, qualifie une chose ou une quelqu’un avec soi (Venez donc avec moi, nous
personne qui est très méchante, qui peut nuire visiterons ce musée). — Le verbe aller suppose
gravement ; Des paroles, des insinuations veni¬ qu’on s’éloigne du lieu où l’on est place en
meuses. Un critique venimeux — Dérivés : réahté ou en esprit (J’irai chez vous, dimanche
venimosité [vanimozite]. prochain). Il n’impüque pas qu’on emmène
quelqu’un avec soi ; Allez donc au musée, il y
vénerie n. f. T Se prononce [venni], avec e a des oeuvres d’art remarquables.
ouvert, mais s’écrit avec un accent aigu. — De
la même famille : veneur [vanoen]. 2 Vienne, viennent... en tête de phrase.
Exprime le souhait ou, le plus souvent, une
vénézuélien, ienne adj. La population vénézué¬ éventualité. L’inversion du sujet est de règle.
lienne. Les Vénézuéliens. — Avec trois fois é, à la Ce tour est très httéraire : Ah l Vienne enfin
déférence de Venezuela, qui s’écrit sans accent. l’été, que je puisse partir pour les pays lointains t
Viennent les malheurs et les revers, tous vos amis
vengeance n. f. ▼ Attention à la place de -en- vous abandonneront
et de -ean-. 3 Venir de + infinitif. Exprime le passé très
proche. Ne s’emploie jamais aux temps
vengeur n. ou adj. Le féminin vengeresse est composés. S’emploie surtout au présent et à l’im¬
littéraire et s’emploie surtout comme adjectif, parfait de l’indicatif. Tour usuel et très correct :
pour qualifier une chose : Les expressions Vous vouliez voir André ? Il vient de sortir. Je
vengeresses se pressaient sous sa plume. — Dans venais d’arriver, quand on m’a téléphoné.
l’emploi substantif, pour désigner une personne,
on emploie comme féminin la forme (un) 4 Venir à, en venir à -I- infinitif. Ces deux
vengeur: Elle fut le vengeur de sa famille. tours n’ont pas le même sens. Le premier, venir
à, exprime une éventualité, une action fortuite :
venimeux, euse [vanimo, oz] adj. ▼ Ne pas dire S’il venait à manquer le train, il nous télé¬
*vénimeux phonerait — La locution en venir à signifie
« avoir l’audace de » (Il en vint à manquer de
venimeux, vénéneux > vénéneux. respect à' son père) ou bien « en être raluit à,
en arriver à » (Il en était venu à quémander
venimosité [vanimozite] n. f ▼ Ne pas dire des invitations Elle en vint à se demander si
*vénimosité. elle n’avait pas eu tort).
VÉNITIEN 790

vénitieii, ienne adj. ou n. Avec finale en -tien, vénusté n. f Grâce, élégance. — Avec finale en -é.
-tienne.
vêpres n. f. pl. Avec accent circonflexe. — Aller,
vent n. m. Orthographe, dérivés, expressions. assister aux vêpres (moderne et usuel) ou à
vêpres (un peu vieilli, mais correct).
1 Avec -en-. De même: venté, ée, venter (il
vente), venteux.
ver n. m. Orthographe et expressions.
2 Les noms désignant les vents s’écrivent avec
1 ▼ Ne pas écrire un ver, animal (Un ver de
une minuscule (le mistral, la tramontane,
terre), comme un vers, élément de poème (Un
l'aquilon, le simoun, etc.), sauf c^uand le vent,
beau vers de Lamartine).
dans la mythologie, est personnifie (Alors Borée,
irrité, souffla et poussa le vaisseau d'Ulysse). 2 Sans trait d’union : ver blanc, ver coquin.
3 Usage flottant : contre vents et marées ou 3 Mangé aux vers, des vers, par les vers
contre vent et marée. — On écrit : les > manger 1 (2).
instruments à vent (sans -s) ou les vents; un
sextuor à vent et à cordes. véracité, vérité Ces deux noms féminins ne sont
pas synonymes.
ventail, ventaille, vantail Trois noms homo¬
phones à bien distinguer. 1 véracité Qualité de celui (jui dit la vérité : On
ne peut guère douter de la véracité de ce chroni¬
1 Le ventail [vôtaj] ou la ventaille [vâtai] queur. — Qualité d’un texte, d’un témoignage,
Partie d’un casque médiéval fermé, par laquelle etc. qui est conforme à la réalité des faits : On ne
passait l’air permettant de respirer. — PI. : des peut mettre en doute la véracité de ce témoignage.
ventaux, des ventailles. — Adjectif correspondant : véridique.
2 Le vantail [vâtaj] Panneau mobile d’une 2 vérité Caractère de ce qui est conforme à la
porte. — PI. : des vantaux. réalité, au sens le plus général : Il faut prouver
h vérité de cette affîrmatioru Peut-on être jamais
vente n. f. Sans trait d’union : une vente réclame sûr de la vérité d'une doctrine philosophique ?
(des ventes réclames). — Adjectif correspondant : vrai.

venté, venteux Deux adjectifs dérivés de vent. véranda n. f. La graphie moderne véranda est
1 venté, ée Qualifie un lieu très découvert et à préférer à véranaak — Pl. : des vérandas.
où, par conséquent, le vent souffle avec force,
sans être arrêté : Un plateau sans arbres, très verbal, ale, aux adj. Masculin pluriel mi -aux:
venté. Des accords verbaux.

2 venteux, euse Qualifie un lieu ou une période verbe (accord du verbe avec son sujet) > annexes.
où il y a habituellement beaucoup de vent : Les
plages venteuses de la mer du Nord Le mois verdâtre adj. Attention à l’accent circonflexe.
de novembre est venteux.
verdict n. m. Prononciation : [vendikt], plutôt
venter Ne pas écrire comme vanter, faire l’éloge. que [vendik].
— Impersonnel: Qu'il pleuve ou qu'il vente.
verdoiement n. m. Attention au e muet intérieur.
venteux, venté > venté,
vergeure n. f T Bien prononcer [veRgyn], et
ventôse n. m. Mois du calendrier républicain. non *[vER3œR].
— Toujours avec v minuscule : Le 18 ventôse
an II. Les décrets de ventôse. vergeure, vergeture Deux noms féminins à bien
distinguer.
ventral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
1 vergeure [veRxyR] Chacun des fils de cuivre
ventre n. m. Sans traits d’union : ventre â terre. qui constituent le fond de la forme à papier.
— Chacune des lignes qui apparaissent dans
Iventre-de-biche adj. Invariable: des étoffes le papier fabriqué a la forme.
ventre-de-biche. 2 vergeture (surtout au pluriel) Raies rouges
sur la peau.
ventricule Toujours masculin : Le ventricule
droit. — Dérivé : ventriculaire. verglas [vtRgla] n. m. Avec finale en -as. T Les
dérivés s’écrivent avec c : verglacé, ée, verglacer
venu Nouveau venu > nouveau (III, 1). (il verglace, il verglaçait).
791 VERGOGNE

vergogne n. f. De nos jours, seulement dans verni, vernis Ne pas écrire l’adjectif verni, ie
l’expression sans vergogne. (Du bois verni Des chaussures vernies) comme
le nom le vernis (Passer du vernis sur du bois).
véridique, véritable, vrai Trois adjectifs à bien
distinguer. vernir, vernisser Tandis que vernir s’emploie
surtout à propos du bois et du cuir (Le
1 véridique Parfois, qualifie une personne qui menuisier a verni la chaise. Des chaussures
a l’habitude de dire la vérité : Un chroniqueur, vernies), vernisser ne se dit qu’à propos de la
un témoin véridique. — Le plus souvent, poterie (Une belle jarre de grès vernissé).
qualifie un texte, un témoignage, etc. qui est
conforme à la réalité des faits : Le témoignage
vérole, variole > variole.
de ce chroniqueur est sûrement véridique. Une
anecdote véridique. — Substantifs correspon¬ verrat [vERa] n. m. Porc mâle. — Avec deux
dants : véridicité (rare), véracité (usuel).
r et finale en -ai
2 vrai, vraie Qui est conforme à la réalité, au
sens le plus général : Cette hypothèse scientifique verre n. m. Avec deux r. De même : verrerie,
est vraie. Dans ce sens, se place après le nom ; verrier, verrière.
Une hypothèse vraie. — Substantif correspon¬
dant : vérité. — Peut s’employer aussi au sens verroterie n. f. V Avec deux r, mais un seul t.
de véritable. Dans ce sens, se place avant le
nom : Ce sous-main est en vrai cuir. verrou n. m. Avec deux r. — PI. : des verrous,
avec -s. — Dérivés : verrouillage, verrouiller.
3 véritable Qui est vraiment et pleinement ce
qu’il paraît être : Ce mur est en marbre verrue n. f. Avec deux r. De même : verrucaire
véritable. Ce roman est un véritable témoignage n. f. (plante), verrucosité, verruqueux.
sur la vie des travailleurs immigrés, à distinguer
de un témoignage véridique ou un témoignage 1. vers prép. Prononciation et emploi.
vrai, conforme à la réalité qu’il prétend décrire.
1 ▼ Jamais de liaison ; Il va vers elle [vereI],
vérin n. m. Avec finale en -in. et non ♦[verzeI].
2 Indique le mouvement, non la proximité dans
véritable, véridique, vrai > véridique. l’espace. On jjeut donc écrire : Il se dirige vers
la mairie, mais non La poste est située vers la
vérité, véracité > véracité. mairie. On écrira plutôt : prà de la mairie. —
On évitera la locution vers où, qui est critiquée ;
verjus [veR3y] n. m. Avec finale en -us (comme Vers où se trouve ce magasin ? On dira tout
jus), malgré les dérivés verjuté, verjuter. simplement où : Où se trouve ce magasin ?

vermeil, eille adi. T Au masculin, finale en -eil 3 On admet l’emploi de vers pour exprimer
et non en *-eille: Un teint vermeil. l’approximation dans le temps : Il est venu vers
onze heures. Ce changement s'est produit vers
vermicelle n. m. Avec finale en -elle, bien que 1550.
le mot soit masculin. — Dérivés : vermicellerie,
vermicellier ou vermicelier. 2. vers n. m. Ne pas écrire un vers, élément de
poème (Un beau vers de Lamartine), comme
vermillon [veamijS] n. m. ou adj. T Comme un ver, animal (Un ver de terre).
adjectif, toujours invariable -. Des soies vermil¬
lon. — Deux n dans le dérivé : vermillonner versatile adj. Avec finale en -ile, même au
masriilin : Un esprit versatile. — Dérivé :
[veRmijone].
versatilité.
vermisseau n. m. Avec finale en -eau. — PI. :
des vermisseaux. verse (à) loc. adv. Ne pas écrire II pleut à verse
comme une averse > averse.
vermouler (se) v. pron. Le bois se vermoule, est
mangé par les vers. — Verbe du premier Verseau n. m. Avec V majuscule : le Verseau,
groupe, mais l’adjectif correspondant est ver¬ signe du zodiaque.
moulu, ue: Du bois vermoulu. — Dérivé:
vermoulure n. f. verset n. m. Finale en -et.

vermouth n. m. Pas un nom déposé, donc avec une versicolore adj. Qui a des couleurs variées. —
minuscule. — Prononciation : [vcRmut]. — PI. : Avec finale en -ore, même au masculin : Un
des vermouths. — On évitera la graphie vermout. plumage versicolore.
VERS-LIBRISTE 792

vers-libriste adj. ou n. — PL : des vers-libristes. sur la peau. — Avec c et non *-qu-. De même :
— Dérivé : vers-librisme. vésication, vésicatoire n. m.

verso n. m. Envers d’une feuille de papier. — vésicule Toujours féminin : Une grosse vésicule
PI. : des versos. toute ronde.

versoir n. m. Avec finale en -oir. vespéral, ale, aux adj. ou n. m. (littéraire) Du


soir. — Masculin pluriel en -aux : Les nuages
vert, verte adj. ou n. m. Employé seul, s’accorde : vespéraux
Un rideau vert. Des rideaux verts. Employé avec
un autre adjectif ou suivi d’un nom qui indique vesse, vesce > vesce.
une nuance de vert, reste toujours invariable :
Des robes vert clair. Des rideaux vert jade. — vesse-de-loup n. f Champi^on. — PI. : des
Dans les exemples ci-dessus, pas de trait vesses-de-loup. T Ne pas écrire *vesce-de-loup.
d’union, car le mot qui précise le sens n’est pas
un adjectif de couleur. En revanche, on écrit vestale n. f Toujours avec v minuscule : les
avec trait d’union (en maintenant l’invariabi¬ vestales.
lité) ; Des rideaux vert-jaune. Des robes bleu-
vert, car jaune et bleu sont des adjectifs de vestiaire n. m. Est peu correct au sens de
couleur. — Comme nom, prend la marque du « vêtements, objets déposés au vestiaire » :
pluriel : Des verts crus. — Quand vert est juxta¬ Donnez-moi mon vestiaire, s'il vous plaît. On
posé ou coordonné, il reste invariable si l’autre dira plutôt : Donnez-moi mon manteau, mon
adjectif est un adjectif de couleur ; Des drapeaux pardessus, mon sac, etc.
italiens, vert, blanc, rouge. Des drapeaux portu¬
gais, vert et rouge. L’accord Des drapeaux verts vêtement n. m. Attention à l’accent circonflexe.
et rouges signifierait que certains drapeaux sont
verts et d’autres rouges. En revanche, vert vétéran n. m. Avec finale en -an. Dérivé :
s’accorde si l’autre adjectif n’est pas un adjectif vétérance.
de couleur : Des surfaces vertes et mates.
vétérinaire n. m. ou f. Sans trait d’union : un
vert-de-gris n. m. ou adj. Toujours invariable : docteur vétérinaire.
Des vert-de-gris. Des vareuses vert-de-gris.
vétiUe n. f. Prononciation ; [vetij], avec [j]. De
vert-de-^sé, ée adj. Couvert de vert-de-gris. même : vétilleux, euse [vetijo, ez]. Les mots
— Vanable : Des casseroles vert-de-grisées. vétiller v. i., vétillard, vétilleur sont vieux.

vertèbre n. f. Avec un accent grave. — Les vêtir V. t. Conjugaison et expressions.


dérivés prennent un accent aigu : vertébral, ale,
aux, vertébré. 1 Conjug. 54. Je vêts, tu vêts, il vêt, nous vêtons,
vous vêtez, ils vêtent. — Je vêtais. — Je vêtis.
— Je vêtirai^— Je vêtirais. — Vêts, vêtons, vêtez.
vertical, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
— Que je vête. — Que je vêtisse. — Vêtant —
Des déplacement verticaux.
Vêtu, ue. T Attention aux formes fautives nous
*vêtissons, vous *vêtissez, je *vêtissais, Métissant
vertu n. f Avec finale en -u.
2^ On dit : vêtu de noir, de blanc, de gris, et non
vertugadin n. m. Cercle qui faisait bouffer une vêtu *en noir, *en blanc, *en gris, mais on dit
robe. — Avec finale en -in. // est en noir, en blanc... De même, on dira :
vêtu de laine, de soie.
verveine n. f Plante. — Avec finale en -eine.
3 Elle est tout de blanc vêtue (et non *toute
de blanc vêtue) >tout (V, 14).
vesce, vesse Deux noms féminins homophones.
1 vesce Plante fourragère. vétiver n. m. Plante ; parfum. — Prononciation :
[vetives]. — La graphie vétyver est vieillie et
2 vesse Pet émis sans bruit. — Composé: plus rare.
vesse-de-loup, champignon. T Ne pas écrire
*vesce-de-loup.
veto [veto] n. m. T Pas d’accent aigu. — PI. :
des veto (invariable), plutôt que des vetos. —
vésicd, ale, aux adj. De la vessie. — Masculin On écrira : avoir le droit de veto, plutôt que
pluriel en -aux : Des calculs vésicaux avoir le veto. En revanche, on peut écrire:
disposer du veto. — Contrairement à ce
vésicant, ante adj. Qui fait naître des cloques qu’affirment quelques grammairiens, l’expres-
793 VÊTURE

sion opposer son veto ne peut être considérée victuailles n. f. pl. N’est jamais employé au
comme incorrecte. singulier.

vêture n. f. Avec accent circonflexe sur le e. vidame n. m. (terme de féodalité) Avec un seul
m. De même : vidamie.
vétuste adj. Dérivé : vétusté, avec finale en -é.
vidanger v. t. T Avec -an-. De même : vidange,
veule adj. Se prononce [vol], avec eu fermé, mais vidangeur.
s’écrit sans accent circonflexe. — De même :
veulerie [volni]. 1. vidéo adj. Toujours invariable : Des cars vidéo.

viaduc n. m. Avec finale en -uc. 2. vidéo- Les composés en vidéo s’écrivent en


un seul mot, sans trait d’union ; vidéocassette,
vibratile adj. Avec finale en -ile, même au vidéodisque, vidéofréquence, vidéophonie, etc.
masculin : Des cils vibratiles.
vide-ordures n. m. Invariable : un -s à ordure,
vibrato n. m. — PL : des vibratos [vibRato]. même au singulier.

vibratoire adj. Avec finale en -oire, même au vide-poches n. m. Invariable : un -ï à poche,


masculin : Un phénomène vibratoire. même au singuher.

vibrisse n. f. Chacun des poils des moustaches vide-vite n. m. Invariable : des vide-vite.
des animaux. — Avec final en -me.
vidoir n. m. Avec finale en -oir.
vibromasseur n. m. En un seul mot, sans trait
d’union. viduité, vacuité Deux noms féminins à ne pas
confondre.
1. vice n. m. Grave défaut. — Ne pas écrire 1 viduité (droit) Veuvage d’une femme. Le
comme une vis, tige filetée. délai de viduité est le délai de trois cents jours
imposé à la femme, avant un nouveau rema¬
2. vice- Les composés en vice- s’écrivent en deux riage, à compter du jour de la mort de son mari
mots, avec un trait d’union. Le deuxième ou du jour de son divorce. T Ne pas employer
élément prend la marque du pluriel : des viduité au sens de « caractère de ce qui est
vice-amiraux, des vice-consuls, des vice-légats, vide ».
des vice-présidents, des vice-rois, etc.
2 vacuité Vide moral ou intellectuel : La
vice versa loc. adv. En deux mots, sans trait médiocrité de son intelligence apparaît dans la
d’union. ▼ Se prononce [visevtRsa], mais ne vacuité de ses propos. V Ne pas dire, dans ce
prend pas d’accent. Ne pas écrire *vice et versa. sens, viduité.

vichy n. m. Avec v minuscule du vichy (Une robe vieil > vieux.


en vichy. Voici du joli vichy). — Avec V
majuscule ; de la toile de Vichy. vieillir v. i. Avec l’auxUiaire avoir pour insister
sur l’action : En huit jours, il a vieilli de dix
vicinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : ans, sous l’effet de l’émotion. — Avec l’auxi-
Des chemins vicinaux. üaire être pour insister sur l’état : Maintenant,
il est bien vieilli
vicissitude n. f. Avec c puis -ss-. — De nos jours,
toujours au pluriel ; Les vicissitudes, succession vieillot adj. Deux t dans le féminin : vieillotte.
d’événements heureux ou malheureux: Les
vicissitudes de la vie, du destin. — Désigne vièle, vielle Deux formes du même nom féminin.
souvent des événements malheureux : S’armer 1 vièle Instrument de musique, à archet, du
contre les vicissitudes de l’existence. Moyen Age.
vicomte n. m. Avec -om-. De même : vicomtal, 2 vielle Instrument de musique, à roue, encore
ale, aux, vicomté, vicomtesse. employé dans la musique régionale. — Dé¬
rivé : vieller v. i. (jouer de la vielle), vielleur
vicomté n. f. ▼ Féminin, à la différence de ou vielleux n. m. (joueur de vielle).
comté: Une grande vicomté.
vierge n. f. Avec V majuscule : la Vierge ou la
victorieux, euse > vainqueur. Sainte Vierge ou la Vierge Marie. De même :
VIETNAMIEN 794

Une Vierge noire, les Vierges romanes, une 2. vilain, aine adj. Laid. — Avec un seul /. De
Vierge au donateur, etc., représentations même : vilainement, vilenie [vilni].
peintes ou sculptées de la Vierge Marie. —
Avec V majuscule : un fil de la Vierge. — Avec vilebrequin n. m. Avec un seul /, un e intérieur
V majuscule : la Vierge, signe du zodiaque et et finale en -in.
constellation.
vilipender Avec un seul /, un seul p. T Toujours
vietnamien, ienne adj. ou n. La population transitif : Le journal vilipende le gouvernement.
vietnamienne. Les Vietnamiens. — N. m. Le Ne pas dire vilipender *contre.
vietnamien : langue. — En un seul mot, sans
accent et sans trait d’union, à la différence de villa n. f. Avec deux /.
Viêt-nam.
village n. m. Avec deux /. De même : villageois.
vieux, vieil adj. On écrit vieil devant un nom
masculin singulier qui commence par une villanelle n. f. Chanson, poème. — Avec deux
voyelle ou un h muet : Un vieil arbre. Un vieil fois -II-, mais avec un seul n.
habit. — Le féminin est toujours vieille.
ville n. f. Sens et orthographe des expressions.
vieux-catholique adj. ou n. Avec un trait
d’union et des minuscules : les vieux-catholi¬ 1 On distinguera en ville, qui s’oppose à chez
ques, catholiques schismatiques. — Au fémi¬ soi, et à la ville, qui s’oppose h. à la campagne :
nin : vieille-catholique (Les communautés Les Parisiens mondains dînent souvent en ville.
vieilles-catholiques). V Ne pas écrire comme un Ce retraité passe l’hiver à la ville, car sa maison
vieux catholique, un homme qui depuis tou¬ de campagne est difficile à chauffer. — On dit
jours a été bon catholique. cependant : Im conduite en ville. La circulation
en ville.
vif-argent n. m. (vieux) Mercure. — Avec un
2 Avec un trait d’union : une ville-champignon
trait d’union.
(des villes-champignons), une ville-dortoir (des
villes-dortoirs), une ville-satellite (des villes-
vigie Toujours féminin : Attentive, une vigie satellites).
barbue était assise à l’avant du bateau.
3 Avec V majuscule ; La Ville étemelle ou la
vigilance n. f Avec finale en -ance. — Dérivé : Ville (Rome), la Ville lumière (Paris), la Ville
vigilant. sainte (Rome ou Jérusalem). Dans les emplois
absolus, on écrit : la ville, par opposition à la
cour (sous Louis XIV).
1. vigile Veille d’une fête religieuse. — Toujours
féminin : La vigile de Noël. 4 Genre des noms de villes > annexes.

2. vi^e Gardien. — Toujours masculin : Un villégiature n. f. Avec deux /. — N’est ni vieilh,


vigile très courageux. ni familier. En revanche, villégiateur est vieilli
et villégiaturer légèrement familier.
3. vigile adj. En état de veille : La conscience
vigile. villosité n. f. Avec deux L Prononciation :
[vilozite], avec [1]. De la même famille :
vigne n. f. Sans trait d’union : la vigne vierge. villeux, euse [vile, 0z] adj. (couvert de poils).

vigueur n. f. Avec -gu-, à la différence de vin n. m. Noms de vins, expressions et dérivés.


vigoureusement, vigoureux.
1 Avec une majuscule : du vin de Bourgogne,
de Champagne, etc. — Avec une minuscule :
viking [vikiq] n. m. ou adj. Avec V majuscule ; du bourgogne, du champagne. — Au pluriel :
les Vikings. — L’adjectif prend, en général, la des bourgognes, des champagnes. ▼ Quand le
marque du pluriel (Des navires vikings ou, nom du vin est un nom de localité, on laisse
parfois, des navires viking), mais non celle du plutôt le nom invariable : des saint-émilion, des
féminin (La civilisation viking. Les barques monbazillac, des pouilly-fuissé.
vikings ou les barques viking).
2 On distinguera par la graphie : un marchand
vil, vile adj. Méprisable. — Ne pas écrire comme de ^ vin (cabaretier) et un marchand de vins
une ville. — Dérivé : vilement. (négociant en vins).

3 Un seul n dans les dérivés et composés;


1. vilain n. m. Paysan, au Moyen Age. — Avec vinage, vinaire, vinasse, vineux, vinicole, vini-
un seul /. fère, vinification, vinifier, vinique, vinosité.
795 VINAIGRE

vinaigre n. m. Avec -ai-. De même : vinaigrerie, [vÊ] devant les autres noms de mois ; Le vingt
vinaigrier. janvier [vê3âvje]. Le vingt février [véfevRije].
3 Se prononce [vé] devant un nom ou un
vindicatif^ ive adj. Avec un seul c. De même ;
adjectif qui commence j)ar une consonne ou un
vindicativemenL
h- aspiré : Vingt châteaux [vêjato]. Vingt
hameaux [vlamo]. Vingt grands villages [vê-
vindicte n. f. Bien prononcer [vêdiktCs)]. T Ne gRÔvilaj]. Vingt hautes tours [vëotatuR].
se rattache pas, {râur le sens, à vindicatif La
vindicte n’est pas la vengeance ni la rancune. 4 Se prononce [vë] aussi devant un adjectif
C’est la pumtion des crimes infligée par ou un participe en fonction d’attribut, même
l’autorité légale : La vindicte publique. commençant par une voyelle: Sur les cent
bûches, il y en a vingt énormes [vëenDRm(a)].
vingt adj. numéral ou n. m. Orthographe et 5 ▼ Se prononce [vët] dans vingt et un(e)
prononciation. [vëtedéfyn)], vingt-deux [vëtdo], vingt-trois
I Orthographe. [vëttRwa]..., vingt-neuf [vëtnœf]. — ^ pro¬
nonce [vë] dans quatre-vingt-un(e) [katna-
1 Avec groupe -gt final. vëdê^)], quatre-vingt-deux [katRavëdo]...,
2 Variable comme numéral cardinal quand quatre-vingt-neuf [katRavënœf]..., quatre-
il est multiphé et qu’il n’est pas suivi d’un autre vingt-onze [katR3vë5z]..., quatre-vingt-douze
numéral: Quatre-vingts francs. L'hôpital des [katRavëduz]...
Quinze-Vingts.
vingtaine n. f. Après vingtaine de, accord
3 Invariable comme numéral cardinal quand gaiéralement au pluriel si vingtaine désire une
il est multiplié et qu’il est suivi d’un autre quantité approximative : Une vingtaine de
numéral : Quatre-vingt-un francs. Ouatre-vingt- cartons seront suffisants pour contenir les
deux livres Quatre-vingt-trois dollars. Quatre- archives. — Accord au singulier quand ving¬
vingt-quatre mètres taine désigne une quantité (ou un groupe) de
vingt éléments, exactement : La vingtaine de
4 V Invariable aussi comme numéral quand
Ixtbines fut emballée dans un carton et livrée
il est préc^é de cent ou de mille et qu’il n’est
à la mercière.
pas multiplié : Cent vingt francs Mille vingt
hommes ^ais cent quatre-vingts francs etc!).
vingtième adj. numéral ordinal ou n. Avec g
5 ▼ Invariable comme numéral ordinal ; La intérieur muet. De même : vingtièmement.
page quatre-vingt. En mil huit cent quatre-vingt
vinicole, viticole Deux adjectifs à bien
6 V Sans trait d’union : vingt et un, vingt
distinguer.
et une. — Avec trait d’union : quatre-vingt-un,
quatre-vingt-une. 1 vinicole Qui concerne la production du vin :
L’industrie vinicole du bas Languedoc.
7 Avec trait d’union : vinp-deux, vingt-trois,
vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six, vingt-sept, 2 viticole Qui concerne la culture de la vigne :
vingt-huit vingt-neuf De même : quatre-vingt- Le phylloxéra provoqua une crise viticole, qui
un, quatre-vingt-deux... ruina les vignerons.
8 Sans trait d’union : cent vingt deux cent vinyle n. m. (terme de chimie) V Attention à
vingt trois cent vingt.., mille vingt.., vingt la place de / et de y. — Dérivé : vinylique.
mille, vingt millions..
n Prononciation. viol n. m. Crime sexuel. — Ne pas écrire comme
une viole, instrument de musique.
1 Se prononce [vé] à la pause : Il y en a vingt
[vf]. violâtre adj. D’une couleur violette peu franche.
2 Se prononce [vêt] devant un nom commen¬ — Attention à l’accent circonflexe.
çant par une voyelle ou un h muet : Vingt arbres
[vétanbRlo)]. Vingt hommes [vctom]. Vingt viole n. f Instrument de musique. — Dérivé :
hameçons [vêtamsD]. — Si le mot qui suit est violiste. — Ne pas écrire comme un viol, crime
un adjectif ou un participe en fonction d’épi¬ sexuel.
thète, on doit faire aussi la liaison : Vingt
énormes loups [vétenDRmalu]. ^ On pronon¬ violemment adj. Avec finale en -emment (vient
cera: Le vingt avril [vêtavRil], plutôt que de violent).
[vëavRil]. Le vingt août [vêtu , plutôt que
[vêu]. ù vingt octobre [vltoktobRÎa)], plutôt violent, ente ach. ou n. Avec finale en -ent, -ente.
que [veoktobRfa)]. En revanche, on prononce De la même mmille ; violence.
VIOLENTER 796

violenter v. t. T Le vrai sens est « contraindre, virulent, ente adj. Avec finale en -ent, ente. —
contrarier violemment » (II ne faut pas violen¬ Dérivé : virulence.
ter les inclinations des enfants) ou « fausser
gravement » (Ils ont violenté le texte de cet virus [vipys] n. m. — PI. : des virus [-pys].
auteur, qui n’a jamais dit cela). On évitera de
l’employer au sens de violer, abuser de, comme vis Tige filetée. — Ne pas écrire comme un vice,
le font les journaux. On écrira : Le satyre a tenté défaut grave. T Toujours féminin : Une vis très
de violer ta fillette, et non a tenté de violenter. longue.

violet, ette adj. Prend la marque du pluriel et visa n. m. Avec finale en -a. — PL : des visas
celle du fémmin : Des manteaux violets. Une [za].
robe violette. Des écharpes violettes.
visage n. m. Toujours au singulier : Ils agissent
violette n. f. Fleur. — Avec un seul / et deux t. à visage découvert. — Avec V majuscule : Les
Visages pâles, les Blancs (par opposition aux
violine n. f. ou adj. Comme adjectif, peut Peaux-Rouges).
s’appliquer à un nom masculin (Du drap
violine) et prend la marque du pluriel (Des tons vis-à-vis loc. prép. ou adv. ou n. m. Forme et
violines. Des teintes viotines). emploi.
1 Prononciation : [vizavi].
violon n. m. Un seul n dans les dérivés : violoné,
violoneux, violoniste. 2 Attention aux traits d’union.
3 On dit parfois II habite vis-à-vis la poste, mais
violoncelle n. m. Avec deux /. De même ;
on écrira plutôt : Il habite vis-à-vis de la poste
violoncelliste.
(ou, mieux encore, en face de la poste). On
évitera l’emploi de vis-à-vis sans de devant un
vipère n. f. Avec accent grave. — Accent aigu
dans les dérivés : vipéreau, vipérin, vipérine. nom de personne : J’étais assis vis-à-vis du
directeur (et non *vis-à-vis le directeur). T
virago n. f. Avec finale en -o. — PI. : des viragos L’emploi de de est obligatoire devant un
pronom : Vis-à-vis de vous, de lui, de nous.
[-go].
4 Peut s’employer très correctement en fonc¬
viral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux: tion d’adverbe : Lui et mol nous étions assis
Des troubles viraux. vis-à-vis.

virelai n. m. Poème du Moyen Age. T Avec 5 Au sens figuré, dans la langue surveillée, on
finale en -ai, et non en *-ais. préférera envers, à l’égard de a vis-à-vis : Il s’est
montré ingrat envers son bienfaiteur (plutôt que
virer Avec un seul r. De même : virage, virement, vis-à-vis de son bienfaiteur). Il s’est conduit
vireur. — Se construit avec à : Virer au rouge, correctement à notre égard (plutôt que vis-à-vis
au vert. de nous). On évitera particulièrement vis-à-vis
devant un nom de chose. On écrira, par
vireux, euse adj. Vénéneux : Des baies vireuses. exemple : En ce qui concerne la science (ou A
l’égard de la science), son attitude est ambiguë
virevolte n. f. En un seul mot, sans trait d’union. (plutôt que vis-à-vis de la science).
De même : virevoltant, virevolter. 6 Un vis-à-vis. Désigne une personne placée
en face d’une autre ou un édifice situé en face
virginal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : d’un autre ou un canapé à deux places.
Des traits virginaux.
viscère Toujours masculin : Un viscère volumi¬
virginité n. f. Avec finale en -é. neux. — Avec -SC- et accent grave. Les dérivés
prennent l’accent aigu : viscéral, ale, aux,
vifgule > annexes. viscéralement.

viril, ile adj. Avec finale en -il au masculin : Un viscose n. f. Matière textile. — Pas un nom
caractère viril déposé, donc pas de majuscule.

virole n. f. Avec finale en -oie. viscosité n. f. Avec c comme viscosimètre, à la


différence de visqueux.
virtuose Peut s’employer au féminin: Cette
pianiste est une grande virtuose. — Dérivé : visé n. m. Toujours : tir au visé, et non au *viser
virtuosité. > jugé.
797 VISER

viser Plusieurs constructions. phénomènes vitaux. — Dérivés : vitalisme,


vitaliste, vitalité.
1 Viser un lièvre. Au sens de « chercher à
atteindre un être, un point au moyen d’une
vitamine n. f. Avec un seul m. De même :
arme », se construit directement : Le chasseur
vitaminé, vitaminique.
visa le lièvre... et le manqua.
2 Viser à la tête. Avec un nom désignant la vite Peut être adverbe ou adjectif.
partie du corps visée, se construit plutôt avec
1 Normalement adverbe et invariable : Ils
à : Quand on chasse le lion, il faut viser à la
courent vite.
tête.
2 Comme adjectif, est vieux ou propre au
3 Viser un but. Construction directe dans cette
langage du sport. Prend la marque du pluriel :
expression figurée.
Des chevaux vîtes comme des éclairs (Mme de
4 Viser aux honneurs, aux effets faciles. Au Sévigné). Ces ailiers ne sont pas assez vîtes. —
sens de « chercher à atteindre », se construit Equivalent usuel : rapide.
plutôt avec à : Il vise à un poste plus élevé. Cette
construction est obligatoire devant un infinitif : vitellus n. m. (terme de biologie) Prononciation :
Il vise à éliminer son concurrent. [vitellys]. — PI. ; des vitellus [-ys]. — Dérivé :
vitellin, ine [vitellé, in].
5 Viser la présidence. Construction qui tend
à se répandre. Considérée comme moins soi¬ vitesse n. f. Expressions difficiles.
gnée que la construction avec à.
1 Au singulier dans : des changements de
6 Viser la réalité. Au sens métaphorique, se vitesse. — Au pluriel dans : une boîte de vitesses.
construit directement : La conscience vise le réel
à travers l’image et le symbole. 2 Les expressions à toute vitesse, à grande
vitesse sont admises, mais en vitesse est du
vision n. f. Deux n dans les dérivés : visionnaire, registre familier.
visionner, visionneuse.
viticole, vinicole > vinicole.
Visitation n. f. Avec V majuscule : la Visitation,
épisode de la vie de la Vierge ou fête catholique viticulture n. f Culture de la vigne. — Avec
qui commémore cet épisode (2 juillet) ou oeuvre un seul t. De même : viticulteur.
d’art qui le représente. — Avec V majuscule
aussi : l’ordre de la Visitation. vitrail n. m. — PI. : des vitraux.

visite n. f. On distinguera rendre visite à vitre n. f. Au pluriel dans : du verre à vitres.


quelqu’un, aller le voir, et rendre une visite à
quelqu’un ou mieux rendre à quelqu’un sa vitriol n. m. Avec finale en -ol.
visite, lui rendre la visite qu’on a reçue. —
Toujours au singulier dans : des cartes de visite. vitupérer Conjugaison et construction.
1 Conjugaison. 11. Il vitupère, mais il vitupé¬
visiter v. t. Ne s’emploie guère au sens de « faire rera, il vitupérerait.
une visite à quelqu’un ». On dira : Je ferai une
visite à mon ami le jour de l’an, et non Je 2 T Verbe transitif direct : Il vitupérait les inca¬
*visiterai mon ami. En revanche, on dit très pables et les traîtres. Dans la langue surveillée,
bien ; visiter les pauvres, les malades, leur faire on évitera vitupérer *contre (quelqu’un ou quel¬
des visites de charité. De même : Le médecin que chose), tour usuel, mais critiqué.
visite ses malades.
vivace adj. Avec finale en -ace. — Dérivé :
visqueux, euse adj. Avec -qu-, à la différence vivacité.
de viscosité, viscosimètre.
vivandier, ière n. m. ou f Avec -an-.
visser v. t. Avec -ss-. De même : vissage, visserie.
vivarium [vivanjom] n. m. — PI. : des
visualiser v. t. Rendre visible ; Visualiser l’écou¬ vivariums.
lement d’un fluide. — Anglicisme de la langue
technique. Ne pas en abuser. Pour varier, on vivat n. m. Acclamation. — Mot latin ( = vive)
pourra employer : rendre visible, rendre sensi¬ francisé. PI. : des vivats. Prononciation mo¬
ble, matérialiser, présenter aux yeux, au regard. derne : [vivaj. ^
— Dérivé ; visualisation.
vive inteij. De nos jours, plutôt invariable : Vive
vital, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : Les les mariés t Vive les étudiants ! Vive les va-
VIVE-EAU 798

cances! plutôt que Vivent les mariés! Vivent les voici, voilà adj. Mots qui servent à présenter un
étudiantsi Vivent les vacances! nom ou une proposition.
I Voici, voilà. Ces deux mots ne sont pas
vive-eau > eau (III, 2). interchangeables.

vivipare adj. ou n. m. Toujours avec -e final : 1 Dans la langue soignée, voici renvoie à la
Un animal vivipare. personne ou à la chose la plus proche, voilà
a la plus éloignée : Voici, juste devant nous, la
vivisection n. f. Se prononce [viviseksjS], avec Conciergerie; voilà, plus loin, les tours de
[s], mais prend un seul s. De même : vivisecteur, Notre-Dame.
trice. 2 Dans la langue soignée, de manière obliga¬
toire, voici renvoie à ce qui suit, voilà à ce qui
vivoter v. i. Avec un seul t. précède : Voici ce que je vais vous dire. Voilà
donc ce que nous venons de démontrer. T On
1. vivre Conjugaison, accord du participe, évitera la faute fréquente qui consiste à
expressions. employer voilà au heu de voici, dans les phrases
telles que : * Voilà ce que j’ai à vous dire.
1 Conjug. 104. Je vis, tu vis, il vit, nous vivons,
vous vivez, ils vivent. — Je vivais. — Je vécus. 3 Dans l’usage courant, voilà est beaucoup
— Je vivrai. — Je vivrais. — Vis, vivons, vivez. plus employé que voici.
— Que je vive. — Que je vécusse. — Vivant.
— Vécu, ue. 4 Voici venir l’hiver. Devant un infinitif,
emploi de voici absolument obUgatoire.
2 Vive (ou vivent) les étudiants > vive.
II Expressions et constructions.
3 Accord du participe. On fera l’accord quand
1 Voilà (voici) que mon ami surgit ou Voilà
vivre est employé tratisitivement : Les dures
années qu ’il a vécues. Les épreuves qu 'il a vécues. (voici) que surgit mon ami. Après le tour
En revanche, pas d’accord quand le nom n’est présentatif voilà (voici) que, l’inversion du sujet
pas complément d’objet direct, mais complé¬ est fréquente (mais non obligatoire).
ment circonstanciel de temps : Pendant les dix 2 Voilà qu’il arrive. Le voilà qui arrive. Ces
années qu’il a vécu à Lyon. tours sont corrects. En revanche, éviter le tour
fautif Le voilà *qu’il arrive.
4 Vivre de, vivre sur. On distinguera vivre de,
vivre au moyen de (Il vit de ses rentes, de ses 3 Voilà trois semaines que je ne l’ai (pas)
revenus, de son travail, de ses domaines), et vivre vu > ne (III, 7).
sur, qui implique l’idée d’un prélèvement sur
un capital (Il vit sur son capital, il va se ruiner. 4 Voilà ce que c’est de mentir ou que de
Il est chômeur et vit sur ses économies). Au mentir. Les deux tours se rencontrent. Le tour
figuré, on dit : Vivre sur sa réputation, sur son avec que de est de beaucoup le plus fréquent.
crédit.
5 Ne voilà-t-il pas (que). VoUà-t-il pas (que).
Ces deux tours sont famihers : Voilà-t-il pas
2. vivre n. m. Au singulier dans l’expression encore une de ses idées bizarres ! Ne voilà-t-il
figée : le vivre et le couvert. — Dans les autres pas qu ’il pleut, maintenant !
emplois, toujours au pluriel : Couper les vivres.
Avoir deux jours de vivres.
voie n. f Orthographe et expressions.
vizir n. m. Avec un z. — Sans trait d’union : 1 Ne pas écrire la voie, le chemin (Suivre la
le grand vizir. — Dérivé : vizirat voie du devoir), comme la voix, la parole (Obéir
à la voix de sa conscience). T Ne pas écrire avoir
vocable n. m. Avec un seul c. De même : *voie au chapitre, mais avoir voix au chapitre.
vocabulaire, vocal, ale, aux, vocalement, vocali-
2 Avec V majuscule : la Voie lactée, la Voie
que, vocalisateur, vocalisation, vocaliser, voca¬
sacrée (à Athènes, à Rome, à Verdun). — Avec
lisme, vocatif, vocation.
V minuscule : la voie Appienne, la voie Flami-
nienne, la voieAurélienne, la voieEmilienne, etc.
vodka [vodka] n. f. — PI. : des vodkas [-ka].
3 Plutôt au singulier : Ils sont toujours par voie et
vœu n. m. Dans la langue soignée, on écrira : par chemin. — Toujours au pluriel : Il a été
Mes meilleurs vœux ou Mes vœux les meilleurs, condamné pour voies de fait. Les voies et moyens.
et non Meilleurs vœux > meilleur (II, 3).
4 On dit : S’engager dans la bonne voie. Mettre
quelqu’un sur la voie. Etre sur la voie de la
vogue n. f. On écrira : être en très grande vogue, réussite. Etre en voie de réussir. Etre en bonne
plutôt que être très en vogue. voie.
799 VOILÀ

voilà adv. Attention à l’accent grave, assistassiez à cette réunion et plus correct que
que vous assistiez à cette réunion). Il préfère que
voilà, voici > voici. son fils trouve un emploi provisoire plutôt que
de le voir traîner (permet d’éviter la rencontre
voilage, voilement Deux noms masculins à bien de deux que: *que qu’il traîne).
distinguer.
2 Comme vous (le) voyez. Dans un tel tour,
1 voilage Garniture d’étoffe; rideau. la présence de le est facultative. Il semble que
comme vous le voyez appartienne à un registre
2 voilement Etat d’une pièce voilée, c’est-à-dire plus soutenu que comme vous voyez.
faussée, gauchie, déformée : Le voilement d’une
roue de bicyclette. 3 Voir à. Signifie « veiller à ». Se construit
avec l’infinitif ou avec ce que et le subjonctif :
1. voile n. m. Etoffe destinée à cacher quelque Je verrai à réunir toute la documentation
chose ; coiffe féminine : Un voile de religieuse, nécessaire. Il faut voir à ce qu ’il n ’y ait aucune
d’infirmière, de musulmane. — Au singuher : confusion.
Des musulmanes sans voile, qui n’ont pas leur 4 II ferait beau voir. Tour un p)eu vieilli et
voüe sur le visage. — Au pluriel : Une fille sans littéraire, mais parfaitement correct. Se
voiles, toute nue. — Plutôt au singulier : La construit avec une proposition infinitive ou avec
vérité sans voile. que et le subjonctif : Il ferait beau voir un jeune
homme en remontrer à un homme d’expé¬
2. voUe n. f Pièce de toile fixée au mât d’un rience ! Il ferait beau voir qu ’il me manquât de
navire pour recueillir la poussée du vent. respect l
1 Au singulier dans : faire voile vers, la marine 5 Voyons voir. Tour familier. De même :
à voile, la navigation à voile. attendez voir, écoutez voir, montrez voir, regar¬
dez voir. Dans la langue soutenue, on dira ;
2 Au pluriel dans ; faire force de voiles, un
voyons, attendez, écoutez, montrez, regardez.
navire, un bateau à voiles (sauf s’il s’agit d’une
embarcation ayant une seule voile), à pleines 6 Pour voir. Expression familière ; Essayons
voiles, à toutes voiles, naviguer toutes voiles donc cette méthode, pour voir.
dehors.
1 J’ai vu de mes yeux. Pléonasme figé
3 On distinguera mettre à la voile, appareiller servant de formule de renforcement. Admis
(terme de marine), et mettre les voiles, partir, même dans la langue surveillée.
s’enfuir (argot).
8 Voir clair. Forme correcte. A préférer à
4 Avec trait d’union ; la grand-voile (des y voir clair : Il faut essayer de voir clair, de voir
grand-voiles). plus clair dans cette affaire.

voir V. t. Conjugaison, emplois et expressions. 9 N’y voir goutte, ne voir goutte > goutte (3).

I Conjugaison. 10 n demanda à voir *après le directeur.


Tour très incorrect. Dire : Il demande à voir
1 Conjug. 74. Je vois, tu vois, il voit, nous le directeur.
voyons, vous voyez, ils voient. — Je voyais, tu
voyais, il voyait, nous voyions, vous voyiez, ils voire adv. Avec -e final.
voyaient. — Je vis. — Je verrai. — Je verrais.
— Vois, voyons, voyez. — Que je voie, que tu 1 Vieilli et littéraire, mais très correct, pour
voies, qu’il voie, que nous voyions, que vous exprimer le doute (= est-ce bien vrai ?) : Ce
voyiez, qu’ils voient. — Que je visse. — Voyant peintre, dites-vous, a du génie ? Voire !
— Vu, vue. ▼ Attention au / après le y à la 2 Moderne et assez usuel au sens de « et
première et à la deuxième personne du pluriel même » : Il est négligent, voire fainéant. Chez
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : les poètes mineurs, voire même chez les plus
(que) nous voyions, (que) vous voyiez. grands. V Parfois voire même est considéré
2 Les verbes entrevoir et revoir se conjuguent comme un pléonasme incorrect. En réalité, c’est
comme voir. ▼ Les verbes pourvoir et prévoir un archaïsme. En effet, la forme primitive était
ont une conjugaison différente > pourvoir, voire même (= vraiment même), tandis que
prévoir. voire constitue une forme elliptique plus
récente.
II Emplois et expressions.
1 Emploi de voir comme auxili^e. Le verbe voirie n. f V Pas de e muet intérieur, entre i
voir perd son sens plein et sert à éviter certain et r.
tours trop lourds : J’aurais aimé vous voir
assister à cette réunion (plus léger que que vous voiture, wagon > wagon.
VOITURE-BAR 800

voiture-bar n. f. — PI. : des voitures-bars. volonté n. f. On écrira : avec la meilleure volonté


du monde, et non avec la meilleure bonne
voiture-lit n. f. — PL ; des voitures-lits. volonté.

voiture-restaurant n. f. — PI. : des voitures- volontiers adv. Attention au -s final. — Emploi


restaurants. admis même quand le sujet est un nom de
chose : La langue française ne se sert pas
voiture-salon n. f. — PL : des voitures -salons. volontiers de mots composés.

voix n. f. Ne pas écrire la voix, parole (Ecouter volt n. m. Unité électrique. — PL ; des volts —
la voix de sa conscience), comme la voie, le Symbole ; V (sans point).
chemin (Suivre la voie du devoir). ▼ On écrit :
avoir voix au chapitre, et non *voie au chapitre. voltage n. m. Terme condamné par les scientifi¬
ques. Dire plutôt : tension ou différence de
vol n. m. Sans trait d’union : à vol d’oiseau. potentiel.

volailler [volaje] n. m. Commerçant en volailles. voltaire n. m. Avec v minuscule : Il est assis dans
— Finale en -ailler, et non en *-aillier. — A son voltaire. — Avec V majuscule ; Il est assis
distinguer de volailleur, éleveur de volailles. dans son fauteuil Voltaire. — Au pluriel : des
voltaires, mais des fauteuils Voltaire.
volatil, ile; volatile Finale en -il pour le
masculin de l’adjectif : Un produit volatil — voltairien, ienne adj. ou n. Avec v minuscule :
Finale en -ile pour le féminin de l’adjectif (Une les voltairiens.
substance volatile) et pour le nom masculin un
volatile, un oiseau. voltamètre, voltmètre Deux noms masculins
à ne pas confondre.
vol-au-vent n. m. Invariable : des vol-au-vent.
1 voltamètre Appareil dans lequel on effectue
Avec financière invariable : des vol-au-vent
une électrolyse.
financière.
2 voltmètre Appareil qui sert à mesurer la
volcan n. m. Un seul n dans les dérivés : différence de potentiel.
volcanique, volcanisé, volcanisme.
voltampère n. m. Unité de puissance électrique.
volcanologie n. f On préférera les formes — PL : des voltampères. T Ne pas écrire
volcanologie, volcanologique, volcanologue aux * volt-ampère.
formes vieillies vulcanologie, vulcanologique,
vulcanologue. volte-face n. f. T Invariable : des volte-face.

volée n. f On dit : semer à la volée, sonner les volubile adj. Qui parle vite et beaucoup. — Avec
cloches à toute volée, reprendre le ballon de finale en -ile, même au masculin : Un camelot
volée, saisir un objet à la volée. volubile. — Dérivé: volubilité.

voler V. i. On évitera le pléonasme voler en l’air. volubilis Plante. — Prononciation : [volybilis].


On écrira : Les élèves se battaient, les livres et — Toujours masculin ; Un beau volubilis.
les cahiers volaient, et non volaient en l’air.
volume n. m. Avec un seul l et un seul m. De
volet n. m. Avec un seul /. même ; volumétrie, volumineux, volumique.

voleter v. i. Conjug. 14. Il volette, il volettera, volupté n. f. Avec finale en -é. Dérivés ;
il voletterait, mais il voletait. — Deux t dans voluptueusement, voluptueux.
. le dérivé : volettement.
voluptuaire adj. T N’est pas synonyme de
volige n. f. Latte. Avec un seul /. De même : voluptueux. Employé seulement dans l’expres¬
voligeage, voliger. sion juridique dépense voluptuaire, dépense de
luxe, sans utilité pratique, qui n’est pas
volition n. f Exercice de la volonté. — Avec remboursée au gérant d’une affaire.
finale en -tion.
volute Toujours féminin : Une volute élégante.
volley-ball n. m. (anglicisme) Prononciation :
[volebol]. — Dérivé : volleyeur, euse [volejœR, vomi n. m. On écrit : Sentir le vomi, et non le
0Z]. *vomis.
801 VOMITO-NEGRO

vomito-negro [vomitonegso] n. m. Fièvre qu’il veuille, que nous voulions, que vous vouliez,
jaune. — Mot espagnol. — Avec un trait qu’ils veuillent — Que je voulusse. — Voulant
d’union. Pas d’accent sur le e. — Voulu, ue.

vomitoire n. m. Issue d’un amphithéâtre romain. 2 Deux séries de formes pour l’impératif. La
— Avec finale en -oîre. série veux, voulons, voulez s’emploie surtout à
la forme négative, dans l’expression en vouloir
à: Ne m’en veux pas pour cet oubli N’en
vorace n. m. Avec finale en -ace. — Dérivés ;
voulons pas trop à notre ami Ne m’en voulez
voracement, voracité.
pas si je vous fais cette remarque. La série
veuille, veuillez s’emploie pour exprimer l’ordre
vosgien, ienne adj. ou n. Des Vosges : La atténué, la prière : Veuillez me suivre, s’il vous
population vosgienne. Les Vosgiens. — Atten¬
plaît Veuillez agréer mes salutations distin¬
tion au s muet intérieur.
guées. Veuille me pardonner si je te reproche
cet oubli La forme veuillons est pour ainsi dire
voter V. t. Dans la langue cursive, on admet des inusitée.
tours elliptiques tels que voter socialiste, voter
gaulliste. Equivalents soutenus : voter pour les 3 Au subjonctif présent, les formes que nous
socialistes, voter pour les gaullistes. On admet voulions et que vous vouliez sont correctes et
aussi les tours tels que voter à gauche, à droite, usuelles. Les formes que nous veuillions et que
à côté des tours soutenus voter pour la gauche, vous veuilliez sont rares et s’emploient surtout
voter pour la droite. En revanche, on évitera, dans des formules d’une pohtesse un peu
avec un nom de personne, voter Durand (au cérémonieuse ; Je vous suis très reconnaissant
heu de voter pour Durand). On évitera aussi que vous veuilliez m’accorder cette entrevue.
voter utile (au lieu de voter utilement). 4 Accord du p^cipe. Le participe voulu est
invariable, que l’infinitif dépendant de vouloir
voti^ ive adj. Avec un seul t soit exprimé ou sous-entendu ; Toutes les
modifications qu’il a voulu apporter ont été
votre, vôtre Ne pas écrire votre, adjectif possessif approuvées. Il a apporté toutes les modifications
en fonction d’épithète (J’admire votre jardin) qu’il a voulu (= qu’il a voulu apporter). V En
comme vôtre, pronom possessif (Notre jardin revanche, accord obligatoire dans : Ces ré¬
est plus grand que le vôtre) ou adjectif possessif formes que j’ai voulues, je les ai réalisées. Ici,
en fonction d’attribut (Vous avez fait votre cette il n’y a pas d’infinitif sous-entendu (= ces
idée). réformes, je les ai voulues).

vôtre adj. ou pron. possessif. n Emplois et expressions.

1 Employé comme adjectif attribut Emploi 1 Vouloir que. Normalement construit avec
courant dans la langue écrite : Ce patrimoine le subjonctif : Je veux que l’on soit exact et poli
est vôtre. Vous avez fait vôtres ces observations. Si le destin veut que nous réussissions. —
Cependant l’indicatif est possible après des
2 Employé comme pronom. Emploi très usuel : expressions telles que le hasard, le destin, le
Notre maison est neuve, la vôtre est ancienne. malheur voulut (a voulu) que, quand vouloir
Cette oeuvre sera la vôtre. — Les vôtres: vos n’exprime pas la volonté, mais la constatation
parents, vos proches, vos amis. — On dit : Vous d’un fait réel : Le hasard voulut que je
y avez mis du vôtre, vous avez montré de la rencontrai ce jour-là mon ancien camarade. —
bonne volonté. Vous avez fait des vôtres, vous On emploie aussi, parfois, l’indicatif après je
avez fait des fredaines, des foUes, des sottises. veux bien que au sens de « j’admets que » : Je
veux bien que le travail ne suffît pas pour réussir,
vouer V. t. ▼ Ne pas écrire avec un tréma la mais il n’est pas de réussite sans travail
première et la deuxième personne du pluriel de
2 Vouloir de. N’est pas synonyme de vouloir.
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
Signifie « accepter ». Comparer : Il veut notre
(que) nous vouions, (que) vous vouiez.
appui (= il a la volonté d’obtenir notre appui,
il le demande). Il veut bien de notre appui (=
1. vouloir V. t. Conjugaison, emplois et il l’accepte). — Vouloir de s’emploie surtout
expressions. dans une phrase négative : Je ne veux pas de
I Coiÿugaison. cet assistant
1 Conjug. 75. Je veux, tu veux, il veut, nous 3 Se vouloir. Acceptable quand le sujet est
voulons, vous voulez, ils veulent — Je voulais. un nom de personne ou de chose personnifiée.
— Je voulus. — Je voudrai — Je voudrais. — On observera qu’il y a une nuance entre vouloir
Veux, voulons, voulez ou veuille, veuillons (très être (-f attribut) et se vouloir (4- attribut) : Ce
rare), veuillez — Que je veuille, que tu veuilles. garçon veut être dur et impassible (= il a la
« ^

vous 802

volonté d’être réellement dur et impassible). Ce même, attention à vous seul, vous seule, vous
garçon se veut dur et impassible (= il veut seuls, vous seules : Vous seul monsieur, pouvez
apparmtre comme dur et impassible). T Dans me dire, mais Vous seule, madame... Vous seuls,
la langue soignée, on évitera d’employer se messieurs... Vous seules, mesdames...
vouloir avec un nom de chose pour sujet : De 8 Après vous-même(s), vous seul(s), vous
nos jours, les appareils ménagers se veulent seule(s), vous autres. La reprise par le pronom
simples et pratiques. Tourner autrement : De
sujet simple vous est facultative: Vous-même
nos Jours, on cherche à faire des appareils êtes d’accord sur ce point ou Vous-même, vous
ménagers simples et pratiques.
êtes d’accord...
4 Je Qe) veux. L’emploi du pronom neutre
le est facultatif : Je partirai plus tard, si vous voussoir n. m. Pas d’accent circonflexe. — On
voulez ou si vous le voulez. — Dans une dit aussi, plus rarement : vousseau.
comparaison, l’emploi de le est recommandé :
Il est actif, plus actif même que nous le voulons ! voussure n. f. Pas d’accent circonflexe.
5 Bien vouloir, vouloir bien. La première
voûte n. f. Avec accent circonflexe. De même :
formule, bien vouloir, est plus défârente et
voûté, voûter.
s’emploie quand on s’adresse à un supérieur ;
Je vous prie de bien vouloir. Monsieur le
vouvoiement n. m. Attention à Ve muet
Directeur, m'accorder une autorisation excep¬
intérieur. — La forme voussoiement est vieille.
tionnelle. — La formule vouloir bien est plus
impérative et ne peut s’employer que lorsqu’on
vouvoyer v. t. La forme voussoyer est vieille.
s’adresse à un subordonné: Je vous prie de
vouloir bien exécuter ces ordres immédiatement.
voyage n. m. Attention à la prononciation
relâchée *[vDja3]. Bien prononcer [vwaja3].
2. vouloir n. m. Volonté : Le bon, le mauvais
De même : voyager [vwaja3e], voyageur, euse
vouloir.
[vwaja3GeR, az].
vous Pronom personnel de la deuxième personne
du pluriel.
voyant, ante [vwajâ, ôt] n. m. ou f. Avec finale
en -ant, -ante. — Dérivé : voyance [vwajôs].
1 Après le vous de politesse. Accord de
l’adjectif (ou du participe) au singulier ; Vous voyelle [vwajel] n. f. Avec finale en -elle.
êtes, madame, très moqueuse. Vous êtes, mon¬
sieur, très matinal Ma chère amie, vous serez voyer [vwaje] n. m. Sans trait d’union : un agent
surprise. voyer (des agents voyers).
2 Beaucoup d’entre vous (peu d'entre vous,
combien d'entre vous, un grand nombre d'entre voyou [vwaju] n. m. — PL : des voyous. — Peut
vous, plusieurs d'entre vous, etc.). Accord du s’employer comme adjectif au masculin (prend
verbe à la troisième personne du pluriel : la marque du pluriel) : Un air voyou, des airs
Quelques-uns d'entre vous seront désignés. Trop voyous. — On rencontre des formes de féminin :
de vous, mesdemoiselles, sont trop souvent Une voyoute. Une voyouse. Des manières
absentes. voyoutes. Une allure voyouse. Ces formes, très
rares, ne sont pas recommandées.
3 On ne sait jamais ce que le destin fera de
vous > on (VII, 2). vrac n. m. Toujours invariable : Des marchan¬
dises en vrac.
4 C’est à vous à partir. C’est à vous de partir
>à(IX).
vra^ vraie adj. ou n. m. On dit aussi bien à vrai
5 C’est à vous que je parle. Tour correct et dire que à dire vrai. — La locution de vrai (=
moderne. La construction C'est à vous à qui pour dire vrai) est httéraire. — La locution pour
Je parle est archaïque. de vrai appartient à la langue familière. — On
6 Si j’étais vous. Tour usuel. — Si J’étais de évitera *comme de vrai locution peu correcte.
vous est plus recherché. — Si J’étais que de vous
est un peu précieux. vrai, véritable, véridique > véridique.

7 Vous-même(s). Avec un trait d’union. V vraiment adv. T Pas de e muet intérieur ni


Attention à la marque du pluriel de même: d’accent circonflexe.
Vous-mêrne, monsieur, serez d’accord (pas de-s,
car il s’agit du vous de politesse). Vous-mêmes, vraisemblable adj. Après vraisemblable que, on
mes amis, vous serez daccord (avec un -s, car emploie l’indicatif si la principale est à la forme
vous représente plusieurs personnes). — De affirmative (Il est vraisemblable qu’il fera beau
803 VRAISEMBLANCE

demain), le subjonctif (ou, parfois, l’indicatif) si blées). De même : Elles se sont vues contraintes
la principale est à la forme négative ou interroga¬ de partir. De même aussi : Ces femmes que j’ai
tive (Il n'est pas vraisemblaole qu’il fasse beau vues accablées de fatigue.
tous les jours au mois de janvier), le conditionnel
7 J’ai TU ces femmes accablant de traTail leurs
pour exprimer une hypothèse (Il est vraisembla¬
enfants. Le participe présent (accablant) est
ble que nous serions sortis s’il avait fait beau).
toujours invariable.
vraisemblance n. f. Avec finale en -ance.
vue n. f. Nombreuses expressions.
vrombir v. i. ▼ Ne pas déformer en *vombrir. 1 Sans trait d’union : à perte de vue, à première
De même : vrombissant, vrombissement vue.
2 Tandis que à vue d’œil est correct, à vue de
vu, vue Participe passé de voir. nez est familier.
1 Vu les circonstances, la réunion est reportée. 3 Point de vue > point 1 (6 et 7).
Employé devant le nom, sans auxiliaire, vu est
pré^ition et reste invariable. 4 Au singulier dans : Connaître des gens de vue,
avoir des projets en vue, des personnes en vue,
2 Vu que. Toujours suivi de l’indicatif ou du ils se transforment à vue d’œil, ils tirent à vue.
conditionnel, jamais du subjonctif ; Vu qu’il est
malade, il ne viendra pas. Inutile de faire cette 5 Au pluriel dans : hauteur, largeur, profon¬
démarche, vu qu’elle ne servirait à rien. J Cette deur de vues (= d’idées), un échange de vues,
locution est un peu familière. l’unité de vues.
6 Bien distinguer la prise de vue (photographie)
3 Au TU et au su de. Sur le vu de. Locutions
et la prise de vues (cinéma).
figées (parfaitement correctes) : Il agira au vu
et au su de tout le monde. Sur le vu des pièces
présentées. Cette dernière locution est surtout
vulcaniser v. t. Traiter le caoutchouc. —
Dérivé: vulcanisation.
employée dans la langue administrative.
4 Ces femmes que j’ai vues danser. Accord vulcanologie, vulcanologique, vulcanologue
avec le complément direct placé avant le verbe, > volcanologie.
si le compliment direct de j’ai vu est aussi le
sujet de l’action exprimée par l’infinitif (= ces Vulgate n. f Avec V majuscule : la Vulgate,
femmes qui dansaient). version de la Bible.
5 Ces danses que j’ai vu danser. Participe
vulnéraire Peut être adjectif (plantes vulnéraires,
invariable, car le complément de j’ai vu n’est
qui guérissent les blessures) ou substantif.
pas le sujet, mais l’objet de l’action exprimée
par ï’infinittf (= ces danses que l’on dansait). 1 Un vulnéraire (masculin). Médicament ser¬
vant à guérir les blessures.
6 J’ai TU ces femmes accablées de fatigue.
Accord du deuxième participe passé (acca¬ 2 La vulnéraire (féminin). Nom d’une plante.
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wagon n. m. Prononciation, dérivés et composés. nent au langage courant. On dit mieux, dans
la langue précise et technique ; voiture-bar (des
1 T Bien prononcer [va|;5], et non *[wag5],
voitures-bars), voiture-lit (des voitures-lits), voi¬
prononciation fautive fr^uente dans le nord
ture-restaurant (des voitures-restaurants), voi¬
de la France.
ture-salon (des voitures-salons).
2 Deux n dans les dérivés : wagonnage
[vagona5], wagonnée [vagone], wagonnet Walhalla Dans la mythologie germanique, pa¬
[vagone], wagonnier [wagonje]. radis des guerriers. — Prononciation : [valal-
la]. — Avec W majuscule. En français, toujours
3 Composés : wagon-citerne (des wagons-ci¬
masculin ; le Walhalla.
ternes), wagon-foudre (des wagons-foudres),
wagon-lit (des wagons-lits), wagon-poste (des
walkie-talkie > talkie-walkie.
wagons-poste, sans -s à poste), wagon-réservoir
(des wagons-réservoirs), wagon-restaurant (des
walkyrie n. f. Prononciation : [valkiai]. — Avec
wagons-restaurants), wagon-salon (des wagons-
W majuscule : les Walkyries, divinités germani¬
salons), wagon-tombereau (des wagons-tombe¬
ques. — La graphie valkyrie est moins fré¬
reaux), wagon-trémie (des wagons-trémies).
quente. — Avec w minuscule : une walkyrie,
une femme grande, robuste, plantureuse (par
wagon, voiture Ces noms ne sont pas toujours plaisanterie).
synonymes.
1 Dans le langage courant, wagon désigne tout wallon, onne adj. ou n. De la Wallonie, moitié
véhicule roulant sur voie ferrée et servant soit sud de la Belgique : La population wallonne.
au transport des voyageurs (wagon de voya¬ Les Wallons. — N. m. Le wallon : ensemble
geurs, wagon de métro), soit au transport des des dialectes d’oïl parlés en Belgique. Ne
marchandises (wagon de marchandises). désigne pas le français officiel parlé en Belgique,
bien que les Belges francophones soient appelés
2 Dans la langue précise et dans la langue les Wallons. T Prononciation : [wal5], et non
techniq^ue des chemins de fer, wagon désigne *[val5]. De même : Wallonie [wabni].
un véhicule roulant sur voie ferré et servant
au transport des marchandises (wagon plate¬ warrant n. m. (terme de commerce) Prononcia¬
forme, wagon couvert, etc.), sauf s’il s’agit d’un tion : [waRÔ]. — Dérivés : warrantage [wasâ-
véhicule servant au transport des bagages, au¬ 133], warranté, ée [wanâte, e], warranter
quel cas on dit fourgon. Dans la langue des [waRôte]. Attention aux deux r. ▼ La pronon¬
chemins de fer, l’expression wagon de marchan¬ ciation avec [va-], jadis tenue pour moins
dises constitue donc un pléonasme. Pour dési¬ bonne, tend à se répandre. Elle ne peut être
gner un véhicule servant au transport des voya¬ considéré comme fautive.
geurs, la langue des chemins de fer ne connaît
que le mot voiture : Voiture de première classe. water-closet n. m. (anglicisme) Prononciation ;
3 De même, les expressions wagon-bar, wagon- [watERkbzet]. — S’emploie le plus souvent au
lit, wagon-restaurant, wagon-salon appartien¬ pluriel : les water-closets [-zet]. — S’abrège
WATER-POLO 806

souvent en water, visité presque toujours au lienne. Les Westphaliens. — Prononciation :


pluriel : les waters [wateny Ne pas prononcer [vcstfaljS, jen].
•[vaten], prononciation populaire. On dit aussi
les w.-c. [dubbvese] ou, plus souvent, [vese]. western n. m. Prononciation : [westean]. — PI. :
— n est plus élégant de dire les toilettes, les des westerns [-tean].
lavabos, que les waters.
wharf n. m. (anglicisme) Prononciation : [waaf].
water-polo n. m. Prononciation : [wateRpolo]. — PI. : des wharfs [waaf]. — Eqmvalents
français : appontement, estocade.
waterproof n. m. ou adj. Prononciation :
[watespauf]. whisky n. m. Prononciation : [wiski]. — PI. :
des whiskies [-ki], plutôt que des whiskys. —
1 Nom masculin (anglicisme vieilli) qui dési¬
Attention à la place du A et à celle du y. —
gnait un manteau imperméable. — H ; des
La forme whiskey est irlandaise (à réserver pour
waterproofs [-pauf]. — Equivalent moderne :
le whisky irlandais).
un imperméable.
2 Adjectif (an^cisme) qui qualifie vm objet ou whist n. m. Jeu. — Prononciation : [wist]. —
tm produit qui ne craint pas l’immersion dans Attention à la place du h.
l’eau ou le contact de l’eau. — Invariable ; Des
montres waterproof. — Ev^uivalents firançais : white-spirit n. m. Anglicisme qui désigne un
étanche, imperméable, à Vepreuve de Veau. produit pétrolier (différent de Vessence ordi¬
naire). — Prononciation : [wajtspiait]. — PI. :
watt n. m. Unité de puissance. — Prononciation : des white-spirits [-ait].
[wat]. — PI. : des watts [wat]. — Symbole :
W (majuscule sans point). w^nram n. m. Hutt^ tente des Amérindiens. —
Prononciation : [wigwam]. — PI. : des wig¬
wattheore [watoea] n. m. Symbole Wh (sans wams [-wam].
point). — PI. : des wattheures.
winch n. m. Anglicisme qui désigne vm treuil de
wattman n. m. Anglicisme vieilli qui désignait voilier. — Prononciation : [winj]. — PI. : des
vm conducteur de tramway. — Prononciation : winches [winJ]. — Dérivé : wincher [winjoea]
[watman]. — PI. : des wattmen [watmen]. — n. m. Equipier qui manœuvre vm winch (des
Equivalents français et modernes : conducteur, winchers [-/œa]).
machiniste.
wisigoth, othe [vizigo, ot] adj. ou n. Les
wattmètre n. m. Appareil de mesure. — Pronon¬ Wisigoths. Un ff^igoth. Une Wisigothe. Un chef
ciation ; [watmeta(a)]. — PI. : des wattmètres. wisigoth. Des reines wisigothes. L’armée wisigo¬
— En un seul mot, sans trait d’union. the. ▼ L’adjectif wisigoth peut s’employer pour
qualifier des personnes ou des choses : Les
week-end n. m. (anglicisme) Prononciation : [wi- guerriers wisigoths. L’art wisigoth. La civilisa¬
kend], et non *[wikid]. — PI. : des week-ends tion wisigothe. L’architecture wisigothe. En
[-end]. — Pas d’équivdent français, car fin de revanche, wisigothique [vizigotik] ne peut
semaine daigne une réalité différente, la fin de s’appliquer qu’à des choses : l7art wisigothique.
la semainé de travail (jeudi et vendredi). L’ecriture wisigothique.

welter n. m. (anglicisme de la langue de la boxe) wolfiram [volfaam] n. m. Nom ancien de la


Prononciation ; [weltca], plutôt que [veltea]. wolframite, minerai de tungstène. Ne doit pas
— PI. ; des welters [-tea]. — Equivalent désigner le tungstène lui-même.
français : mi-moyen (des mi-moyens).
wurtembwgeois, oise adj. ou n. Du Wurtem¬
wergeld n. m. (terme de droit germanique) berg, région d’Allemagne : La population wur-
Prononciation : [veageld]. tembergeoise. Les Wurtembergeois. ▼ Ne pas
déformer en *wurtembourgeois (influence de
westphalien, ienne adj. ou n. De la Westphalie, brandebourgeois). Bien prononcer [vyatê-
région d’Allemagne: La population westpha- beaswa], avec [té], et non *[v3nîtâbeR3wa].
X
zanth(o)- Préfixe (du grec xanthos « jaune »). xéro- Préfixe (du grec xêros « sec »). Les
Les composés en xanth ou xantho s’écrivent composés en xéro s’écrivent en un seul mot,
en un seul mot, sans trait d’union, et se sans trait d’union, et se prononcent avec [ks] :
prononcent avec [gz-] : xanthie [gzâti], xan- xérodermie [kseRDdeRmi], Xérographie
thine [gzâtinl, xanthome [gzâtom], xantho- [kseRDgRafi] (nom déposé, donc avec une
phylle [gzâtofil], xanthorie [gzatoni]. majuscule), xérophile [kseRDfil], xérophtalmie
[kseRoftalmi], xérophyte [kscRDfit].
xén(o) Préfixe (du grec xenos « étranger »). Les
composés en xén ou xéno s’écrivent en un seul xipho- Préfixe (du grec xiphos « épée »). Les
mot, sans trait d’union, et se prononcent avec composés en xipho s’écrivent en un seul mot,
[ks-] : xênarthres [ksenaRtR(a)] n. m. pl. (ordre sans trait d’union, et se prononcent avec [ks] :
de mammifères), xénophile [ksenofil], xénophi- xiphoïde [ksifaid], xiphoïdien, ienne
lie [ksenof ili], xénophobe [ksenofDb], xénopho¬ [ksifaidjê, jen], xiphophore [ksifafaR] ou
bie [ksenof Dbi]. ▼ On évitera les prononciations xipho [ksifo], xiphosures [ksifazyR].
relâchées en *[gz], très fréquentes, par exenmle ;
xénophobe *(gzenDfDb], au lieu de [kaenotob].
xoanon n. m. Statue grecque en bois. —
Prononciation : [ksoanan]. — Pl. : des
xénon n. m. Gaz. — Prononciation : [ksenS].
xoana.
xérès ou jerez n. m. Avec JT ou / majuscule,
sans accent : du vin de Xeres ou du vin de Jerez. xyl(o)- Préfixe (du grec xulon « bois »). Les
— Avec X ou j minuscule : du xérès, avec composés en xyl ou xylo s’écrivent en un seul
accents, ou du jerez, sans accents (Une bouteille mot, sans trait d’union, et se prononcent avec
de xérès, de Jerez Boire du xérès, du jerez). — ks] : xylaire [ksilex], xylème [ksilem], xylène
La forme xérès semble plus usit& que jerez. T ksilen], xylidine [ksilidin], xylocampe
Trois prononciations pour xérès ou jerez: ksibkdp], xylocarpe [ksibkaxpfa)], xylo-
prononciation à l’espagnole, très difficile pour cope [ksilakap], xylographe [ksibgnaf],
un français, [xcres], dans laquelle [x] est la xylographie [ksibgRafi], xylo^raphique
« jota » ; prononciation [gzeRes], qui est ksibgRafik], xyloïdine [ksibidin], xylol
critiquée; prononciation traditionnelle et re¬ ksibl], xylophage [ksibfa3], xylophone
commandée [kCRES]. ksibfan], xylose [ksiloz].
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Y
y adv. ou pronom. Emplois délicats. Tours corrects : Le village où je vais passer mes
vacances. Cette affaire à laquelle je pense
I T Devant une forme commençant par i, on
souvent T Bien entendu, l’emploi de y est
n’emploie pas y : J’irai (et non *j’y irai). Quand
parfaitement correct dans une phrase telle que ;
bien même il irait de la victoire (et non *il y
Cette cave est fraîche, le vin que j’y ai mis se
irait).
conserve bien.
II Après un impératif.
3 On évitera l’emploi populaire régional qui
1 Quand y est placé immédiatement après consiste à remplacer par y le pronom complé¬
une forme en -e ou -a de deuxième personne ment d’objet direct : Ce travail est trop long,
du singulier de l’impératif, cette forme prend *j’y finirai demain, au lieu de je le finirai
un -s euphonique : penses-y, vas-y. demain. La lettre à l’oncle Antoine ? *j’y fais
tout de suite, au lieu de je la fais tout de suite.
2 Si un infinitif suit l’impératif, pas de -s
(sauf, bien sûr, si ce -s fait partie de la forme IV Y remplaçant à lui, à elle, à eux ou à elles.
verbale de manière permanente) ; Va y mettre 1 Quand il s’agit d’une chose, y est obliga¬
un peu d’ordre. On remarquera l’absence de toire : Cet événement m’a frappé, j’y pense
trait d’union dans ce cas. souvent On ne peut dire je pense *à lui souvent
3 C^uand y est placé avec un pronom à 2 Après ne... que, on peut cependant em¬
l’impératif, il se place après ce pronom : ployer à lui, à elle, à eux, ou à elles dans tous
Mène-nous-y, et non *mènes-y-nous. les cas : Cette composition de mathématiques
4 T Eviter les constructions populaires l’inquiète, il ne pense qu ’à elle. Il est plus élégant
*Mène-moi-z-y, *mets-toi-z-y. Les constructions cependant de tourner autrement : Il ne pense
du t;^ mène-m’y, mettez-l’y, mets-t’y sont qu’à cela ou C’est sa seule préoccupation.
théoriquement correctes, mais pratiquement 3 Quand il s’agit d’une personne ou d’une
inusitées. On tournera autrement : mène-moi là, chose personnifiée (la Patrie, la Nature, etc.),
mettez-le là, mets-toi là. l’emploi de à lui, à elle, à eux, à elles est
préférable, en principe : Il aime beaucoup sa
III Tours fautifs.
fiancée, il pense à elle sans cesse. Le tour II y
1 On évitera d’employer y dans une relative pense sans cesse est moins conseillé. Cependant
introduite par où: Le magasin *où j’y vais l’emploi de y est facilement admis quand il
souvent. Tour correct : Le magasin où je vais permet d’éviter la répétition du pronom person¬
souvent. T Bien entendu, l’emploi de y est nel : Elle admire son cousin, elle parle de lui
correct après où dans la locution : il y a: La souvent et elle y pense sans cesse.
rue où il y a un cinéma.
4 Quand il s’awt d’un animal, on emploie
2 On évitera d’employer y dans une relative normalement y (Ce paysan est inquiet au sujet
introduite par que, dtms les tours populaires tels de ses vaches malades, il y pense sans cesse),
que : Le village *que j’y vais passer mes sauf s’il s’agit d’un animal familier que l’on
vacances Cette affaire *que j’y pense souvent. assimile à une personne (Cet enfant aime
810
YACHT

beaucoup son chien, il pense à lui souvent). yeti [jeti] n. m. « Homme des neiges » de
Cependant, même dans ce dernier cas, l’emploi l’Himalaya. T Pas d’accent aigu. — PI. : des
de y ne constitue pas une faute. yetis [-ti].

V Expressions. yeuse [joz] Arbre. — Toujours féminin : L’yeuse


toujours verte. ▼ Ehsion et haison obligatoires :
1 Y compris > compris.
L’yeuse. Une branche d’yeuse. Le feuillage de
2 n y a, il est > être (IV, 8). l’yeuse. Les yeuses [lezjoz].

yacht n. m. Mot d’origine néerlandaise et non yeux > œil (I, 1, 2 et 3).
anglaise. On déconseille donc la prononciation
anglaise [jot]. On préférera [jakt] ou [yak]. yé-yé n. ou adj. En deux mots, avec un trait
Cette dernière prononciation, [jak], est la plus d’union. — Toujours invariable : Les yé-yé. Une
recommandée. yé-yé. Les chanteurs yé-yé.

yacht-club n. m. Prononciation : [yakklœb] ou yiddish [jidij^ adj. ou n. m. La forme yiddish


[jaktklœb] ou [jotklœb]. A la différence du est à préférer aux formes rares yidish, yddish.
cas de yacht, la prononciation anglaise — Invariable : La langue yiddish. Les mots
[jDtklœb] est acceptée pour l’anglicisme yac/it- yiddish.
club. — PI. : des yacht-clubs.
yod [jod] n. m. Son consonantique noté [j]. —
yachting n. m. Prononciation : [jaktii]] ou Usage mal fixé pour le pluriel : des y^s ou des
[jotiq]. A la différence du cas de yacht, la yod. On pourra préférer l’invariabilité. ▼ Ni
prononciation anglaise [jotiq] est acceptée pour élision ni haison : Le yod. La prononciation du
l’anglicisme yachting. — Cet anglicisme tend yod. Un yod [déjod].
d’ailleurs à vieillir. On dit de nos jours : la
navigation de plaisance ou la plaisance.
yoça n. m. Doctrine mystique ; gymnas¬
tique. — Ne pas confondre le yoga, doctrine
yachtman n. m. La graphie anglaiseyccAtî/wan est mystique de l’Inde, et le yogi [jogi], ascète de
rare en français.—Prononciation : [jakman] ou l’Inde adepte du yoga (pl. : des yogi ou des
[jaktman] ou [jotman]. — PI. : des yachtmen
yogis).
[-men]. — Cet anglicisme tend à vieillir. On dit
de nos jours : plaisancier om propriétaire de yacht.
On évitera le féminin anglais yachtwoman (des yogourt > yaourt.
yachtwomen), qui ne s’est jamais bien imposé.
yole n. f. Embarcation. T Ni éUsion ni haison :
yack ou yak n. m. Animal. — La graphie yak La yole. Un aviron de yole. L’avant de la yole.
semble plus fréquente que yack. Les yoles [lejol].

yankee n. m. ou adj. Attention à la majuscule : you-you, youyou Deux noms masculins homo¬
Les habitudesyankees. Des espionsyankees. Les phones à distinguer.
Yankees. — Prononciation : [jôki], plutôt que 1 you-you (avec un trait d’union) Onomatopée
[janki]. imitant un cri. — Invariable : des you-you
stridents.
yaourt n. m. Prononciation : [jauR], plutôt que
[jauRt]. La forme yogourt est plus rare. La 2 youyou (en un seul mot, sans trait d’union)
graphie *yoghourt est à éviter. Canot. — Pl. : des youyous.

yatagan [jatagan] n. m. Sabre turc. — Avec Yo-Yo n. m. Jouet. — Nom déposé. — Avec deux
finale en -an. fois T majuscule. — Invariable : des Yo-Yo.

yèble n. f. Forme moins frét^uente que hièble. ypérite Gaz de combat. — Toujours féminin :
T Elision et liaison obligatoires : L’yèble. Une L’ypérite est très dangereuse. ▼ Aucun rapport
feuille d’yèble. Les racines de l’yèble. Une yèble avec le préfixe hyper-. Vient du nom de la ville
[ynjcbUa)]. Des yèbles [dezjebl(a)]. d’Ypres. Ne pas écrire *hypérite.

yen n. m. Monnaie japonaise. ▼ Invariable : des ysopet n. m. Fable du Moyen Age. — Finale
yen. en -et.
Z
zagaie > sagaie. zénithal, ale, aux adj. Avec -th- et masculin
pluriel en -aux : Des points zénithaux.
zaibatsu n. m. Trust japonais. — Pronon¬
ciation : [zajbatsu]. — Invariable : des zéphyr n. m. Avec -ph- et y. Pas de e final. —
zaibatsu. Nom de vent, donc pas de majuscule (Un doux
zéphyr), sauf s’il y a personnification (Il adressa
zain [zê] adj. Qi^ifie un cheval ou un chien qui une prière à Zéphyr, le suppliant de pousser
n’a aucun poil blanc. ▼ Cet adjectif peut doucement son navire).
praidre la marque du pluriel (Des chevaux
zains), mais est musité au féminin. zéro n. m. Chiffre ; nombre nul.
1 Avec -s du pluriel : Ajouter des zéros. Ecrire
zakouski [zakuski] n. m. pl. Les zakouski:
des zéros.
hors-d’œuvre russes. ▼ Ce mot est un pluriel
russe et ne prend pas le -s du pluriel français. 2 On écrira : partir de zéro, et non partir à zéro.
— Ce mot est féminin en russe, mais masculin
en français. zest, zeste Deux noms masculins à bien distin¬
guer par la graphie.
zèbre n. m. Avec un accent grave, et non 1 Entre le zist et le zest (expression figée
circonflexe. — Les dérivés prennent un accent familière) Dans un état incertain.
aigu : zébré, zébrer, zébrure.
2 Le zeste d’un citron, d’une orange Ecorce
zébu n. m. Animal. — Finale en — Pl. : des de fruit.
zébus [-byj.
zeugma [zogma] n. m. Procédé de style. —
zèle n. m. Avec accent grave. — Les dérivés Finale en -a. — Pl. : des zeugmas.
prennent un accent aigu : zélateur, zélé.
zézaiement n. m. Attention au e muet intérieur.
zen n. m. Philosophie bouddhiste japonaise. — Le mot zézaiement est d’un registre plus
Prononciation : [zen]. — Comme adjectif, soutenu, zozotement d’un registre plus familier.
toujours invariable : Les artistes zen Même différence entre zézayer et zozoter.

zend n. m. Le zend: désignait la langue sacrée ziggourat Tour babylonienne. — Prononciation :


des livres de l’Avesta. — De nos jours, on dit : [zigURatj. — Pl. : des ziggourats [-aat].
l’avestique. — Prononciation : [zEd]. — S’em¬ —Attention aux deux g. T Toujours féminin :
ploie adjectivement. Est variable: La langue Une ziggourat très haute.
zende. Les livres zends [zid].
zipag n. m. En un seul mot, sans trait d’union.
zénith n. m. Avec -th final prononcé : [zenit]. De même : zigzagant, zigzaguer. — Pl. : des
zigzags — Au singulier dans : des routes en
zénith, azimut > azimut. zigzag, ils courent en zigzag.
ZIGZAGANT 812

zigzagant, zigzaguant Ne pas écrire l’adjectif zoning [zoniq] n. m. AngUcisme, à remplacer


variable zigzagant, ante (Une démarche zigza- par zonage.
gante) comme le participe présent invariable
zigzaguant (Zigzaguant au milieu de la chaus¬ zonure [zon^] n. m. Reptile. ▼ Toujours
sée, les deux ivrognesses finirent tout de même masculin : Un zonure très gros.
par rentrer chez elles).
l. zoo n. m. Abréviation familière de (jardin)
zigzaguer v. i. Toujours avec -gu-, même devant zoo(logique). V Prononcer [zoo] ou [zoo].
a ou O ; il zigzaguait, nous zigzaguons. Eviter la prononciation populaire *[zo].

zinc n. m. Métal. T On prononce ; [zêg], avec 2 zoo- Préfixe (du grec zôon « animal »). Les
[g] final. — Attention aux dérivés. composés en zoo s’&rivent en un seul mot, sans
trait d’union: zoogéographie [zD03eDgRa£i],
1 Dérivés avec c: zincate [zêkat], zincifère zoolâtre [zoolatafa)], zootechnie [zootekni], etc.
[zésifea], zincite [zlsit], zincographie
[zSkogaafi]. zoologiste n. m. ou f. La forme zoologiste est plus
2 Dérivé avec g : zingage [zÊga3]. ▼ La forme usitée que zoologue.
zincage est vieille.
zoom n. m. (anghcisme de la langue du cinéma).
3 Dérivés avec -gu- : zinguer (il zingua, nous Prononciation : [zum]. — PI. ; des zooms
zinguons), zingueur (Un plombier-zingueur, des [zum].
plombiers-zingueurs).
zorille Animal. — Prononciation : [zoaij], plutôt
zinnia Plante. — Avec deux n. — Toujours que [zoail]. — Pour le genre, l’usage est
masculin ; Un beau zinnia. flottant. On préférera le féminin : Une grande
et belle zorille.
zinzolin, ine. [zSzolë, in] adj. Variable en
nombre et en genre : Des tissus zinzolins. Des zoroastrien, ienne adj. ou n. Avec z minuscule :
robes zinzolines, d’un violet tirant sur le rouge. les zoroastriens. — De même : le zoroastrisme.

zircon [ziakS] n. m. Pierre fine. — Un seul n zostère Plante. — De nos jours, plutôt féminin ;
dans les dérivés : zircone [ziskonl n. f. (oxyde De longues zostères.
de zirconium), zirconite n. f. (variâé de zircon),
zirconium [ziakonjom] n. m. (métal). zouave n. m. Soldat. — Avec un z minuscule :
les zouaves.
zist > zest
zozotement, zozoter Avec un seul t > zézaie¬
zizanie n. f. Avec un seul n. — Mot légèrement ment, zézayer.
familier.
zut ! inteij. (familier) Avec un seul t
zodiaque n. m. Finale en -aque, et non en *-ac.
— Avec Z minuscule : le zodiaque, les signes zygène Requin-marteau; papillon. — Pour le
du zodiaque. — En revanche, le nom de chaque genre, l’usage est flottant. On préférera le
signe prend une majuscule : le Scorpion, la féminin : Une grande zygène.
Balance, le Lion, etc.
zygo- Préfixe (du grec zugon « joug »). Les
zombie [z3bi] n. m. Aux Antilles, revenant. — composés en zyp s’écrivent en un seul mot,
PI. : des zombies. — La graphie zombi est rare. sans trait d’union: zygoma n. m. (os de la
pommette), zygomorphe, zygopétak n. m.
zona n. m. Maladie. — PI. : des zonas. (plante), zygophyllacées, zygote n. m. (cellule-
oeuf).
zone n. f. T Se prononce [zon], avec o fermé,
mais s’écrit sans accent circonflexe. De zymo- Préfixe (du grec zumê « ferment »). Les
même : zonage^ [zona3], ional, ale, aux [zonal, composés en zymo s’écrivent en un seul mot,
al, o], zoné, ée [zone, e], zonier, ière [zonje, sans trait d’union: zymase n. f. (diastase),
jea]. zymotechnie, etc.
ANNEXES

Les conjugaisons. 814


Les règles d’accord du participe passé.853
Le participe présent.858
L’impératif.860
L’infinitif.861
La concordance des temps.862
L’accord du verbe avec son sujet.865
Le pluriel des noms propres .870
L’orthographe des prénoms .871
Les titres d’œuvres et de journaux.871
Les noms de villes .873
Les noms de navires. 873
L’accord de l’adjectif qualificatif .874
Les adjectifs de couleur.877
Les noms employés adjectivement .878
Les noms de nombres.878
Les chiffres romains.879
Les pronoms personnels.880
La préposition.881
L’interrogation ..881
L’inversion du sujet . 882
La division des mots en fin de ligne .882
Les majuscules.883
Les ponctuations fortes .892
L’emploi de la virgule . 893
Les parenthèses et les tirets .895
Les guillemets.896
« \

Annexes
814

LES CONJUGAISONS

Les verbes choisis pour modèles ont été classés dans l’ordre suivant :
Verbes AVOIR et ÊTRE et emplois auxiliaires de ces verbes
Verbes en -ER (chanter, aller, verbes à diflScultés)
Verbes en -ER / -ISSATT / -ISSANT (finir, bénir, fleurir, haïr)
Verbes en -IR autres que ceux en -issait / -issant
Verbes en -IRE
Verbes en -AIRE
Verbes en -OIR
Verbes en -OIRE
Verbes en -ORE
Verbes en -URE
Verbes en -ANDRE et -ENDRE
Verbes en -AINDRE, -EINDRE, -OINDRE
Verbes en OUDRE
Autres verbes en -DRE
Verbes en -AÎTRE
Autres verbes en -TRE
Verbes en -CRE, -PRE, -VRE

Le lecteur trouvera en annexe ci-contre la liste alphabétique de tous les verbes choisis pour
modèles, avec, pour chaque verbe, l’indication de la page à laquelle est placé le tableau de sa
conjugaison.
815 Annexes

LISTE ALPHABÉTIQUE DES MODÈLES DE CONJUGAISON

VERBE PAGE VERBE PAGE VERBE PAGE

aboyer . .823 croître.851 ouïr.829


absoudre . .846 cueillir.827 paître.849
acheter . .821 déchoir .837 peindre.845
acquérir. .826 devoir .837 perdre.847
aller . .819 dire .832 placer .822
apercevoir. .836 dormir.828 plaire.835
appeler . .820 échoir .838 pleuvoir.839
appuyer . .824 écrire.832 pourvoir .839
assaillir. .826 envoyer.824 pouvoir.839
asseoir. .836 épandre.844 prendre.844
assiéger...822 être .816 prévoir .840
associer...823 faillir.828 repaître.849
auxiliaire avoir .....816 faire.834 résoudre .847
auxiliaire être ...... 817 et 818 falloir .838 rire.833
avoir ..816 fendre.844 rompre .851
balayer ..824 finir.825 saillir.830
battre..850 fleurir .825 savoir.840
bénir ..825 fondre.848 sentir.830
boire ..842 frire.833 seoir.840
bouillir ..826 fuir .829 servir.831
braire..834 geler .819 sourdre.848
céder ..819 gésir.829 suffire .834
chanter ..818 haïr .825 suivre .852

choir.. jeter.821 surseoir.841

clore ...843 joindre.845 taire.835

conclure ..843 lever .820 tenir.831

conduire . lire.833 traire.835

connaître..848 manger .821 vaincre .851

coudre...846 mettre.850 valoir.841

courir ..827 mordre .848 vêtir.831

couvrir ..827 moudre.846 vivre .852

craindre..845 mourir.829 voir.841

créer .....822 mouvoir.838 vouloir.842

croire...842 naître.849
Annexes 816

1 AVOIR Infinitif présent infinitif passé


avoir avoir eu
TEMPS SIMPLES TEMPS COMPOSÉS
Indicatif présent Indicatif passé composé Participe présent Participe passé composé

j'ai j'ai eu ayant ayant eu


tu as tu as eu
il a il a eu Participe passé
nous avons nous avons eu eu (eue, eus, eues)
vous avez vous avez eu
ils ont ils ont eu 2 Le verbe AVOIR, auxiliaire pour les temps
composés actifs de la plupart des verbes.
Indicatif imparfait Indicatif plus-que-parfait
j'avais j'avais eu Indicatif passé composé Indicatif plus-que-parfait
tu avais tu avais eu
il avait il avait eu j'ai aimé j'avais aimé
nous avions nous avions eu nous avons ajmé nous avions aimé
vous aviez vous aviez eu
Ils avaient ils avaient eu Indicatif passé antérieur Indicatif futur antérieur
j'eus aimé j'aurai aimé
Indicatif passé simple Indicatif passé antérieur nous eûmes aimé nous aurons aimé
j'eus j'eus e'u
tu eus tu eus eu Conditionnel passé
il eut il eut eu 1™ FORME 2* FORME
nous eûmes nous eûmes eu
vous eûtes vous eûtes eu j'aurais aimé j'eusse aimé
ils eurent ils eurent eu nous aurions aimé nous eussions aimé
Indicatif futur Indicatif futur antérieur Impératif passé Subjonctif passé
j'aurai j'aurai eu aie aimé que j'aie aimé
tu auras tu auras eu ayons aimé que nous ayons aimé
il aura il aura eu ayez aimé
nous aurons nous aurons eu
vous aurez vous aurez eu Subjonctif plus-que-parfait
Ils auront ils auront eu
que j'eusse aimé
Conditionnel présent que nous eussions aimé
j'aurais nous aurions Infinitif passé Participe passé composé
tu aurais vous auriez
il aurait ils auraient avoir aimé ayant aimé

Conditionnel passé
1™ FORME 2* FORME
j'aurais eu j'eusse eu 3 ÊTRE
tu aurais eu tu eusses eu
il aurait eu il eût eu TEMPS SIMPLES TEMPS COMPOSÉS
nous aurions eu nous eussions eu
vous auriez eu vous eussiez eu Indicatif présent Indicatif passé composé
ils auraient eu ils eussent eu je suis j'ai été
tu es tu as été
Impératif présent Impératif passé il est il a été
aie aie eu nous sommes nous avons été
ayons ayons eu vous êtes vous avez été
ayez ayez eu ils sont ils ont été
Subjonctif présent Subjonctif passé Indicatif imparfait Indicatif plus-que-parfait
que j'aie que j'aie eu j'étais j'avais été
que tu aies aue tu aies eu tu étais tu avais été
qu'il ait qu'il ait eu il était il avait été
que nous ayons que nous ayons eu nous étions nous avions été
que vous ayez que vous ayez eu vous étiez vous aviez été
qu'ils aient qu'ils aient eu ils étaient ils avaient été
Subjonctif imparfait Subjonctif plusqueparfai Indicatif passé simpie Indicatif passé antérieur
que j'eusse que j'eusse eu je fus j'eus été
que tu eusses que tu eusses eu tu fus tu eus été
qu'il eût qu'il eût eu il fut il eut été
que nous eussions que nous eussions eu nous fûmes nous eûmes été
que vous eussiez que vous eussiez eu vous fûtes
qu'ils eussent vous eûtes été
qu'il eussent eu ils furent ils eurent été
817 Annexes

Indicatif futur Indicatif futur antérieur Indicatif futur antérieur


je serai j'aurai été je serai arrivé (arrivée)...
tu seras tu auras été nous serons arrivés (arrivées)...
il sera il aura été
nous serons nous aurons été Conditionnel passé
vous serez vous aurez été
ils seront ils auront été 1™ FORME
je serais arrivé (arrivée)...
Conditionnel présent nous serions arrivés (arrivées)...
je serais nous serions
2' FORME
tu serais vous seriez
il serait ils seraient je fusse arrivé (arrivée)...
nous fussions arrivés (arrivées)...
Conditionnel passé
1™ FORME 2* FORME impératif passé

j'aurais été j'eusse été sois arrivé (arrivée)


tu aurais été tu eusses été soyons arrivés (arrivées)
il aurait été il eût été soyez arrivés (arrivées)
nous aurions été nous eussions été
vous auriez été vous eussiez été Subjonctif passé
ils auraient été ils eussent été que je sois arrivé (arrivée)
que nous soyons arrivés (arrivées)
Impératif présent Impératif passé
sois aie été Subjonctif plus-que-parfait
soyons ayons été que je fusse arrivé (arrivée)
soyez ayez été que nous fussions arrivés (arrivées)
Subjonctif présent Subjonctif passé Infinitif passé
que je sois que j'aie été être arrivé (arrivée, arrivés, arrivées)
que tu sois que tu aies été
qu'il soit qu'il ait été Participe passé composé
que nous soyons que nous ayons été
que vous soyez que vous ayez été étant arrivé (arrivée, arrivés, arrivées)
qu'ils soient qu'ils aient été

Subjonctif imparfait Subjonctif plusqueparfait


que je fusse que j'eusse été 5 Le verbe ÊTRE, auxiliaire pour les temps
que tu fusses que tu eusses été
composés des verbes pronominaux.
qu'il fût qu'il eût été
que nous fussions que nous eussions été
Indicatif passé composé
que vous fussiez que vous eussiez été
qu'ils fussent qu'ils eussent été je me suis coiffé (coiffée)
nous nous sommes coiffés (coiffées)
Infinitif présent Infinitif passé
être avoir été Indicatif plus-que-parfait

Participe présent je m'étais coiffé (coiffée)


nous nous étions coiffés (coiffées)
étant
Participe passé Participe passé composé Indicatif passé antérieur

été (invariabie) ayant été je me fus coiffé (coiffée)


nous nous fûmes coiffés (coiffées)

Indicatif futur antérieur


je me serai coiffé (coiffée)
4 Le verbe ÊTRE, auxiliaire pour les temps nous nous serons coiffés (coiffées)
composés actifs de certains verbes intransitifs
Conditionnel passé
Indicatif passé composé
1™ FORME
je suis arrivé (arrivée)...
nous sommes arrivés (arrivées)... je me serais coiffé (coiffée)
nous nous serions coiffés (coiffées)
indicatif pius^ue-parfait
2* FORME
j'étais arrivé (arrivée)...
nous étions arrivés (arrivées)... je me fusse coiffé (coiffée)
nous nous fussions coiffés (coiffées)
indicatif passé antérieur
Impératif passé
je fus arrivé (arrivée)...
nous fûmes arrivés (arrivées)... inusité
Annexes 818

Subjonctif passé Indicatif plus-que-parfait


que je me sois coiffé (coiffée) j'avais été aimé (aimée)
que nous nous soyons coiffés (coiffées) nous avions été aimés (aimées)

Subjonctif plus-que-parfait Indicatif passé antérieur


que je me fusse coiffé (coiffée) j'eus été aimé (aimée)
que nous nous fussions coiffés (coiffées) nous eOmes été aimés (aimées)

Infinitif passé Indicatif futur antérieur


s'être coiffé (coiffée, coiffés, coiffées) j'aurai été aimé (aimée)
nous aurons été aimés (aimées)
Participe passé composé
s'étant coiffé (coiffée, coiffés, coiffées) Conditionnel passé

1™ FORME
j'aurais été aimé (aimée)
nous aurions été aimés (aimées)
Le verbe ÊTRE, auxiliaire pour les temps simples
et composés passifs des verbes transitifs. 2* FORME
6 TEMPS SIMPLES j'eusse été aimé (aimée)
nous eussions été aimés (aimées)
indicatif présent
Impératif passé
je suis aimé (aimée)
nous sommes aimés (aimées) aie été aimé (aimée)
ayons été aimés (aimées)
Indicatif imparfait ayez été aimés (aimées)
j'étais aimé (aimée)
nous étions aimés (aimées) Subjonctif passé
que j'aie été aimé (aimée)
Indicatif passé simple que nous ayons été aimés (aimées)
je fus aimé (aimée)
nous fûmes aimés (aimées) Subjonctif plus-que-parfait

Indicatif futur que j'eusse été aimé (aimée)


que nous eussions été aimés (aimées)
je serai aimée (aimée)
nous serons aimés (aimées) Infinitif passé

Conditionnel présent avoir été aimé (aimée, aimés, aimées)

je serais aimé (aimée) Participe passé composé


nous serions aimés (aimées)
ayant été aimé (aimée, aimés, aimées)
Impératif présent
sois aimé (aimée)
soyons aimés (aimées)
soyez aimés (aimées) Nota. — Les tableaux que nous présentons ci-
dessous ne contiennent que les temps simples des
Subjonctif présent verbes. Pour la conjugaison des temps composés,
que je sois aimé (aimée) se reporter aux tableaux précédents.
que nous soyons aimés (aimées)
8 CHANTER
Subjonctif imparfait
Indicatif présent
que je fusse aimé (aimée)
que nous fussions aimés (aimées) je chante nous chantons
tu chantes vous chantez
Infinitif présent il chante Ils chantent
être aimé (aimée, aimés, aimées)
Indicatif imparfait
Participe présent je chantais nous chantions
étant aimé (aimée, aimés, aimées) tu chantais vous chantiez
il chantait ils chantaient
7 TEMPS COMPOSÉS
Indicatif passé simple
Indicatif passé composé
je chantai nous chantâmes
j'ai été aimé (aimée) tu chantas vous chantâtes
nous avons été aimés (aimées) il chanta ils chantèrent
819 Annexes

Indicatif futur Subjonctif imparfait


je chanterai nous chanterons que j'allasse que nous allassions
tu chanteras vous chanterez que tu allasses que vous allassiez
il chantera ils chanteront qu'il allât qu'ils allassent

Conditionnel présent Participe présent Participe passé


allant allé (allée, allés, allées)
je chanterais nous chanterions
tu chanterais vous chanteriez
il chanterait ils chanteraient
10 GELER
impératif présent
chante, chantons, chantez Se conjuguent sur ce type les verbes suivants : celer,
ciseler, congeler, déceler, dégeler, démanteler, écar-
Subjonctif présent teler, s'encasteler, marteler, modeler, peler, receler,
regeler. Les autres verbes en -eler se conjuguent
que je chante que nous chantons comme APPELER.
que tu chantes que vous chantiez
qu'il chante qu'ils chantent Indicatif présent
je gèle nous gelons
Subjonctif imparfait
tu gèles vous gelez
que je chantasse que nous chantassions il gèle ils gèlent
que tu chantasses que vous chantassiez
qu1l chantât qu'ils chantassent Indicatif imparfait
je gelais nous gelions
Participe présent Participe passé tu gelais vous geliez
il gelait ils gelaient
chantant chanté (chantée, chantés,
chantées) Indicatif passé simple
je gelai nous gelâmes
tu gelas vous gelâtes
il gela ils gelèrent
9 ALLER Indicatif futur
Aux temps composés, ce verbe se conjugue avec il gèlerai nous gèlerons
l'auxiliaire ÊTRE : je suis allé (allée), tu es allé (allée)... tu gèleras vous gèlerez
il gèlera ils gèleront
Indicatif présent Conditionnel présent
je vais nous allons je gèlerais nous gèlerions
tu vas vous allez tu gèlerais vous gèleriez
il va ils vont il gèlerait ils gèleraient
Indicatif imparfait Impératif présent
j'allais nous allions gèle, gelons, gelez
tu allais vous alliez
il allait ils allaient Subjonctif présent
que je gèle que nous gelions
Indicatif passé simple que tu gèles que vous geliez
j'allai nous allâmes qu'il gèle qu'ils gèlent
tu allas vous allâtes
il alla ils allèrent Subjonctif imparfait
que je gelasse que nous gelassions
Indicatif futur que tu gelasses que vous gelassiez
qu'il gelât qu'ils gelassent
j'irai nous irons
tu iras vous irez Participe présent Participe passé
il ira ils iront
gelant gelé (gelée, gelés, gelées)
Conditionnel présent
j'irais nous irions
tu irais vous iriez 11 CÉDER
il irait ils iraient
Les verbes qui ont un é fermé à l'avant-dernière
Impératif présent syllabe de l'infinitif changent è en d devant e muet,
va, allons, allez sauf à l'indicatif futur et au conditionnel présent.

Subjonctif présent Indicatif présent

que j'aille que nous allions je cède nous cédons


que tu ailles que vous alliez tu cèdes vous cédez
qu'il aille qu'ils aillent il cède ils cèdent
Annexes 820

indicatif imparfait Conditionnel présent


je cédais nous cédions je lèverais nous lèverions
tu cédais vous cédiez tu lèverais vous lèveriez
il cédait ils cédaient il lèverait ils lèveraient

indicatif passé simple Impératif présent


je cédai nous cédâmes lève, levons, levez
tu cédas vous cédâtes
il céda ils cédèrent Subjonctif présent

indicatif futur que je lève que nous levions


que tu lèves que vous leviez
je céderai nous céderons qu'il lève qu'ils lèvent
tu céderas vous céderez
il cédera ils céderont Subjonctif imparfait
Conditionnel présent que je levasse que nous levassions
que tu levasses que vous levassiez
je céderais nous céderions qu'il levât qu'ils levassent
tu céderais vous céderiez
il céderait ils céderaient Participe présent Participe passé
impératif présent levant levé (levée, levés, levées)
cède, cédons, cédez

Subjonctif présent
que je cède
13 APPELER
que nous cédions
que tu cèdes que vous cédiez
qu'il cède qu'ils cèdent Les verbes de ce type doublent le / devant un e muet,
sauf celer, ciseler, congeler, déceler, dégeler, déman-
teler, écarteler, s'encasteler, marteler, modeler, pe¬
Subjonctif imparfait
ler, receler, regeler, qui se conjuguent sur le type
que je cédasse que nous cédassions ütLtK.
que tu cédasses que vous cédassiez
qu'il cédât qu'ils cédassent Indicatif présent

Participe présent Participe passé j'appelle nous appelons


tu appelles vous appelez
cédant cédé (cédée, cédés, cédées) il appelle ils appellent

Indicatif imparfait
j'appelais nous appelions
12 LEVER tu appelais vous appeliez
il appelait ils appelaient
Les verbes en -ecer, -emer, -ener, -eper, -eser, -ever, indicatif passé simple
-evrer changent e en d devant une syllabe muette,
même à l'indicatif futur et au conditionnel présent. j'appelai nous appelâmes
tu appelas vous appelâtes
indicatif présent il appela ils appelèrent
je lève nous levons Indicatif futur
tu lèves vous levez
il lève ils lèvent j'appellerai nous appellerons
tu appelleras vous appellerez
indicatif imparfait il appellera ils appelleront
je levais nous levions
tu levais vous leviez Conditionnel présent
il levait ils levaient j'appellerais nous appellerions
tu appellerais vous appelleriez
indicatif passé simple il appellerait ils appelleraient
je levai nous levâmes
tu levas vous levâtes Impératif présent
il leva ils levèrent appelle, appelons, appelez
indicatif futur Subjonctif présent
Je lèverai nous lèverons que j'appelle que nous appelions
tu lèveras vous lèverez que tu appelles que vous appeliez
il lèveia ils lèveront qu'il appelle qu'ils appellent
821 Annexes

Subjonctif imparfait Indicatif présent


que j'appelasse que nous appelassions j'achète nous achetons
que tu appelasses que vous appelassiez tu achètes vous achetez
qu'il appelât qu'ils appelassent il achète ils achètent

Participe présent Participe passé Indicatif imparfait


appelant appelé (appelée, appelés. j'achetais nous achetions
appelées) tu achetais vous achetiez
il achetait ils achetaient

indicatif passé simple


j'achetai nous achetâmes
14 JETER tu achetas vous achetâtes
il acheta ils achetèrent
Les verbes en -eter doublent le t devant un e muet,
sauf acheter, bégueter, corseter, crocheter, fureter, indicatif futur
haleter, racheter.
j'achèterai nous achèterons
tu achèteras vous achèterez
Indicatif présent il achètera ils achèteront
je jette nous jetons Conditionnel présent
tu jettes vous jetez
il jette ils jettent j'achèterai nous achèterions
tu achèterais vous achèteriez
Indicatif imparfait il achèterait ils achèteraient
je jetais nous jetions Impératif présent
tu jetais vous jetiez
il jetait ils jetaient achète, achetons, achetez

Indicatif passé simple Subjonctif présent


je jetai nous jetâmes que j’achète que nous achetions
tu jetas vous jetâtes que tu achètes que vous achetiez
il jeta ils jetèrent qu'il achète qu'ils achètent

Subjonctif imparfait
Indicatif futur
que j'achetasse que nous achetassions
je jetterai nous jetterons
que tu achetasses que vous achetassiez
tu jetteras vous jetterez qu'ils achetassent
ils jetteront qu’il achetât
il jettera
Participe présent Participe passé
Conditionnel présent
achetant acheté (achetée, achetés,
je jetterais nous jetterions achetées)
tu jetterais vous jetteriez
il jetterait Ils jetteraient

Impératif présent
jette, jetons, jetez 16 MANGER

Subjonctif présent Les verbes en -ger se conjuguent avec intercalation


d'un e après g, devant a ou o.
que je jette que nous jetions
que tu jettes que vous jetiez Indicatif présent
qu'il jette qu'ils jettent
je mange nous mangeons
tu manges vous mangez
Subjonctif imparfait
il mange Ils mangent
que je jetasse que nous jetassions
que tu jetasses que vous jetassiez Indicatif imparfait
qu'il jetât qu’ils jetassent
Je mangeais nous mangions
tu mangeais vous mangiez
Participe présent Participe passé il mangeait ils mangeaient
jetant jeté (jetée, jetés, jetées)
Indicatif passé simple
je mangeai nous mangeâmes
tu mangeas vous mangeâtes
il mangea ils mangèrent
15 ACHETER
Indicatif futur
Les verbes de ce type changent e en é devant une
syllabe muette. Sur ce type : bégueter, corseter, je mangerai nous mangerons
crocheter, fureter, haleter, racheter. Tous les autres tu mangeras vous mangerez
verbes en -eter se conjuguent comme JETER. il mangera ils mangeront
Annexes 822

Conditionnel présent Participe présent Participe passé


je mangerais nous mangerions plaçant placé (placée, placés,
tu mangerais vous mangeriez placées)
il mangerait ils mangeraient

impératif présent
18 ASSIÉGER
mange, mangeons, mangez
Les verbes en -éger changent é en è devant un e
Subjonctif présent
muet, sauf au futur et au conditionnel. En outre, un
que je mange que nous mangions e s'intercale après g devant a ou o.
que tu manges que vous mangiez
qu'il mange qu'ils mangent indicatif présent
j'assiège nous assiégeons
Subjonctif imparfait tu assièges vous assiégez
que je mangeasse que nous mangeassions il assiège ils assiègent
que tu mangeasses que vous mangeassiez
qu'il mangeât qu'ils mangeassent indicatif imparfait
j'assiégeais nous assiégions
Participe présent Participe passé tu assiégeais vous assiégiez
mangeant mangé (mangée, mangés, il assiégeait ils assiégeaient
mangées)
indicatif passé simple
j'assiégeai nous assiégeâmes
tu assiégeas vous assiégeâtes
il assiégea ils assiégèrent
17 PLACER
indicatif futur
Les verbes en ■cer changent c en ç devant
j'assiégerai nous assiégerons
indicatif présent tu assiégeras vous assiégerez
il assiégera ils assiégeront
je place nous plaçons
tu places vous placez Conditionnel présent
il place ils placent
j'assiégerais nous assiégerions
indicatif imparfait tu assiégerais vous assiégeriez
il assiégerait ils assiégeraient
je plaçais nous placions
tu plaçais vous piaciez impératif présent
il plaçait ils plaçaient
assiège, assiégeons, assiégez
indicatif passé simple
Subjonctif présent
je plaçai nous plaçâmes
tu plaças que j'assiège que nous assiégions
vous plaçâtes
il plaça que tu assièges que vous assiégiez
ils placèrent
qu'il assiège qu'ils assiègent
indicatif futur
Subjonctif imparfait
je placerai nous placerons que j'assiégeasse
tu piaceras que nous assiégeassions
vous placerez que tu assiégeasses
ii piacera que vous assiégeassiez
ils placeront qu'il assiégeât qu'ils assiégeassent
Conditionnel présent Participe présent Participe passé
je placerais nous placerions assiégeant assiégé (assiégée,
tu placerais vous placeriez assiégés, assiégées)
il placerait ils placeraient

impératif présent
place, plaçons, placez 19 CRÉER

Subjonctif présent Les verbes en -éer, -ier, -ouer, -ueront, conformément


à la règle générale, un e muet à la fin du radical, au
que je place que nous placions futur de l'indicatif et au présent du conditionnel : je
que tu places que vous placiez créerai, j'associerai, je jouerai, je remuerai...; je
qu'il place qu'ils placent créerais, j'associerais, je jouerais, je remuerais...
Subjonctif imparfait indicatif présent
que je plaçasse que nous plaçassions je crée nous créons
que tu plaçasses que vous plaçassiez tu crées vous créez
qu'il plaçât qu'ils plaçassent il crée ils créent
823 Annexes

Conditionnel présent
Indicatif imparfait
j'associerais nous associerions
je créais nous créions tu associerais vous associeriez
tu créais vous créiez il associerait Ils associeraient
il créait ils créaient
impératif présent
indicatif passé simple
associe, associons, associez
je créai nous créâmes
tu créas vous créâtes Subjonctif présent
il créa ils créèrent que j'associe que nous associions
que tu associes que vous associiez
indicatif futur qu'il associe qu'ils associent
je créerai nous créerons
tu créeras vous créerez Subjonctif imparfait
il créera ils créeront que j'associasse que nous associassions
que tu associasses que vous associassiez
Conditionnel présent qu'il associât qu'ils associassent
Je créerais nous créerions
tu créerais vous créeriez Participe présent Participe passé
il créerait ils créeraient associant associé (associée,
associés, associées)
impératif présent
crée, créons, créez

Subjonctif présent
21 ABOYER
que je crée que nous créions
que tu crées que vous créiez Les verbes en -oyer changent / en / devant un a muet
qu’il crée qu'ils créent (voir aussi ENVOYER).
Subjonctif imparfait indicatif présent
que je créasse que nous créassions j'aboie nous aboyons
que tu créasses que vous créassiez tu aboies vous aboyez
qu'il créât qu'ils créassent il aboie ils aboient
Participe présent Participe passé Indicatif imparfait
créant créé (créée, créés, j'aboyais nous aboyions
créées) tu aboyais vous aboyiez
il aboyait ils aboyaient

indicatif passé simple


j'aboyai nous aboyâmes
20 ASSOCIER tu aboyas vous aboyâtes
il aboya ils aboyèrent
Les verbes en -ier prennent deux / à la première et
à la deuxième personne du pluriel de l'indicatif indicatif futur
imparfait et du subjonctif présent. nous aboierons
j'aboierai
tu aboieras vous aboierez
indicatif présent ils aboieront
il aboiera
j'associe nous associons
tu associes vous associez Conditionnel présent
il associe ils associent nous aboierions
j'aboierais
tu aboierais vous aboieriez
indicatif imparfait ils aboieraient
il aboierait
j'associais nous associions
tu associais vous associiez impératif présent
il associait ils associaient aboie, aboyons, aboyez
indicatif passé simple Subjonctif présent
j'associai nous associâmes que nous aboyions
que j'aboie
tu associas vous associâtes que tu aboies que vous aboyiez
il associa ils associèrent qu'ils aboient
qu'il aboie

indicatif futur Subjonctif imparfait

nous associerons que j'aboyasse que nous aboyassions


j'associerai
vous associerez que tu aboyasses que vous aboyassiez
tu associeras
ils associeront qu'il aboyât qu'ils aboyassent
il associera
Annexes 824

Participe présent Participe passé indicatif passé simpie

aboyant aboyé (aboyée, aboyés, je balayai nous balayâmes


aboyées) tu balayas vous balayâtes
il balaya ils balayèrent

indicatif futur
22 ENVOYER je balaierai (balayerai) nous balaierons
(balayerons)
Envoyer et renvoyer se conjuguent comme ABOYER, tu balaieras (balayeras) vous balaierez
sauf au futur et au conditionnel. (balayerez)
il balaiera (balayera) ils balaieront (balayeront)
indicatif présent
j'envoie nous envoyons Conditionnel présent
tu envoies vous envoyez
il envoie je balaierais (balayerais) nous balaierions
ils envoient
(balayerions)
indicatif imparfait tu baiaierais (balayerais) vous balaieriez
(balayeriez)
j'envoyais nous envoyions il balaierait (balayerait) ils balaieraient
tu envoyais vous envoyiez (balayeraient)
il envoyait ils envoyaient
impératif présent
indicatif passé simple
j'envoyai nous envoyâmes balaie (balaye), balayons, balayez
tu envoyas vous envoyâtes
il envoya ils envoyèrent Subjonctif présent

indicatif futur
que je balaie (balaye) que nous balayions
que tu balaies (balayes) que vous balayiez
j'enverrai nous enverrons qu'il balaie (balaye) qu'ils balaient (balayent)
tu enverras vous enverrez
il enverra ils enverront Subjonctif imparfait

Conditionnel présent que je balayasse que nous balayassions


j'enverrais que tu balayasses que vous balayassiez
nous enverrions qu'il balayât qu'ils balayassent
tu enverrais vous enverriez
il enverrait ils enverraient
Participe présent Participe passé
impératif présent
balayant balayé (balayée, balayés,
envoie, envoyons, envoyez balayées)
Subjonctif présent
que j'envoie que nous envoyions
que tu envoies que vous envoyiez 24 APPUYER
qu’il envoie qu'ils envoient
Subjonctif imparfait
Les verbes en -uyerchangent yen /devant un e muet.
que j'envoyasse que nous envoyassions indicatif présent
que tu envoyasses que vous envoyassiez
qu'il envoyât qu'ils envoyassent j'appuie nous appuyons
tu appuies vous appuyez
Participe présent Participe passé il appuie ils appuient
envoyant envoyé (envoyée, envoyés,
indicatif imparfait
envoyées)
J'appuyais nous appuyions
tu appuyais vous appuyiez
il appuyait iis appuyaient
23 BALAYER indicatif passé simple

Les verbes en -ayer peuvent garder y à toutes les j'appuyai nous appuyâmes
formes, mais l'usage moderne tend à le remplacer tu appuyas vous appuyâtes
• par / devant un e muet. il appuya ils appuyèrent
indicatif présent indicatif futur
je balaie (balaye) nous balayons j'appuierai nous appuierons
tu balaies (balayes) vous balayez tu appuieras vous appuierez
il balaie (balaye) lis balaient (balayent) il appuiera ils appuieront
indicatif imparfait Conditionnel présent
je balayais nous balayions j’appuierais
tu balayais vous balayiez nous appuierions
tu appuierais vous appuieriez
il balayait 11$ balayaient il appuierait Ils appuieraient
825 Annexes

Impératif présent 26 BÉNIR


appuie, appuyons, appuyez
Ce verbe se conjugue comme finir, mais il a deux
Subjonctif présent participes passés.
que j'appuie que nous appuyions 1, — Bénit, bénite s'emploie comme adjectif pour
que tu appuies que vous appuyiez qualifier une chose qui a été l'objet d'une bénédic¬
qu'il appuie qu'ils appuient tion de la part de l'Église : du pain bénit; de i'eau
bénite: un chapelet bénit; une médaille bénite. La
Subjonctif imparfait forme bénit, bénite peut aussi s'employer, quand on
parle d'une chose, comme participe à la forme
que j'appuyasse que nous appuyassions passive, avec ou sans l'auxiliaire avoir eX concurrem¬
que tu appuyasses que vous appuyassiez ment avec la forme béni, bénie; la chapelle est
qu'il appuyât qu'ils appuyassent bénite (ou est bénie) par i'évêque, ou la chapelle a
été bénite fou a été bénie) par l'évêque.
Participe présent Participe passé
2, — Béni, bénie s'emploie quand on parle d'une
appuyant appuyé (appuyée, personne (bénisoit le Seigneur) ou quand on emploie
appuyés, appuyées) l'auxiliaire avoir, dans un temps composé de la forme
active : l'évêque a béni la chapelle.

25 FINIR
27 FLEURIR
Indicatif présent
Ce verbe a deux formes d'indicatif imparfait et de
je finis nous finissons participe présent. La première (radical FLEURISS-)
tu finis vous finissez s'emploie quand le verbe est pris au sens propre :
il finit Ils finissent
je fleurissais nous fleurissions
tu fleurissais vous fleurissiez
Indicatif imparfait il fleurissait ils fleurissaient
je finissais nous finissions fleurissant
tu finissais vous finissiez
il finissait ils finissaient La seconde forme (radical FLORISS-) n'est usitée
qu'aux troisièmes personnes (singulier et pluriel) de
Indicatif passé simple l'indicatif imparfait et au participe présent adjectivé,
quand le verbe est pris au sens figuré de « prospérer,
je finis nous finîmes être en plein épanouissement » : en ce temps-là, la
tu finis vous finîtes poésie courtoise des troubadours florissait dans le
Il finit ils finirent Midi; un pays florissant; une bonne mine est l'indice
d'une santé florissante.
Indicatif futur
je finirai nous finirons
tu finiras vous finirez
Il finira ils finiront 28 HAÏR

Conditionnel présent Indicatif présent

je finirais nous finirions je hais nous haïssons


tu finirais vous finiriez tu hais vous haï'ssez
il finirait ils finiraient il hait ils haï'ssent
Indicatif imparfait
Impératif présent
je haïssais nous haïssions
finis, finissons, finissez tu haî'ssais vous haï'ssiez
il ha’fssait ils haïssaient
Subjonctif présent
Indicatif passé simple
que je finisse que nous finissions
que vous finissiez je haî's nous haï'mes
que tu finisses
qu'ils finissent tu haïs vous haïtes
qu'il finisse
il haït ils haï'rent
Subjonctif imparfait Indicatif futur
je haî'rai nous haïrons
que je finisse que nous finissions
tu haî'ras vous haï'rez
que tu finisses que vous finissiez
il haî'ra ils haïront
qu'il finît qu'ils finissent
Conditionnel présent
Participe présent Participe passé
je haî'rais nous haï'rions
finissant fini (finie, finis, tu haïrais vous haïriez
finies) il ha'îrait ils haï'raient
♦ \

Annexes 826

Impératif présent 30 ASSAILLIR


hais, haïssons, haïssez
Se conjuguent sur ce type : défaillir, tressaillir.
Subjonctif présent
Indicatif présent
que je haïsse que nous ha'ïssions nous assaillons
j'assaille
que tu haïsses que vous haïssiez tu assailles vous assaillez
qu'il haïsse qu'ils haïssent ils assaillent
il assaille
Subjonctif imparfait Indicatif imparfait
que je haïsse que nous haï'ssions j'assaillais nous assaillions
que tu haïsses que vous haïssiez tu assaillais vous assailliez
qu'il ha’ït qu'ils haïssent il assaillait ils assaillaient
Participe présent Participe passé Indicatif passé simple
ha'ïssant haï (haïe, ha'ïs, haïes) j'assaillis nous assaillîmes
tu assaillis vous assaillîtes
il assaillit ils assaillirent

Indicatif futur
29 ACQUÉRIR
j'assaillirai nous assaillirons
tu assailliras vous assaillirez
Se conjuguent sur ce type : conquérir, s'enquérir,
il assaillira ils assailliront
reconquérir, requérir. — Le verbe archa'ïque quérir
ne s'emploie plus de nos jours qu'à l'infinitif. Conditionnel présent
Indicatif présent j'assaillirais nous assaillirions
tu assaillirais vous assailliriez
j'acquiers nous acquérons il assaillirait ils assailliraient
tu acquiers vous acquérez
il acquiert ils acquièrent Impératif présent
indicatif imparfait assaille, assaillons, assaillez
j'acquérais nous acquérions Subjonctif présent
tu acquérais vous acquériez
il acquérait Ils acquéraient que j'assaille que nous assaillions
que tu assailles que vous assailliez
Indicatif passé simple qu'il assaille qu'ils assaillent
j'acquis nous acquîmes Subjonctif imparfait
tu acquis vous acquîtes
il acquit ils acquirent que j'assaillisse que nous assaillissions
que tu assaillisses que vous assaillissiez
Indicatif futur qu'il assaillît qu'ils assaillissent
j'acquerrai nous acquerrons Participe présent Participe passé
tu acquerras vous acquerrez
il acquerra ils acquerront assaillant assailli (assaillie, assaillis,
assaillies)
Conditionnel présent
j'acquerrais nous acquerrions
tu acquerrais vous acquerriez
il acquerrait ils acquerraient 31 BOUILLIR
Impératif présent Les composés débouillir et rebouillir se conjuguent
sur ce type.
acquiers, acquérons, acquérez

Subjonctif présent Indicatif présent


je bous nous bouillons
que j'acquière que nous acquérions tu bous
que tu acquières que vous acquériez vous bouillez
il bout ils bouillent
qu'il acquière qu'ils acquièrent
Indicatif imparfait
Subjonctif imparfait
je bouillais nous bouillions
que j'acquisse que nous acquissions tu bouillais vous bouilliez
que tu acquisses que vous acquissiez il bouillait ils bouillaient
qu'il acquît qu'ils acquissent
Indicatif passé simple
Participe présent Participe passé
je bouillis nous bouillîmes
acquérant acquis (acquise, acquis, tu bouillis vous bouillîtes
acquises) Il bouillit ils bouillirent
827 Annexes

Indicatif futur Subjonctif imparfait


je bouillirai nous bouillirons que je courusse que nous courussions
tu bouilliras vous bouillirez que tu courusses que vous courussiez
il bouillira ils bouilliront qu'il courût qu'ils courussent
Participe présent Participe passé
Conditionnel présent
courant couru (courue, courus,
je bouillirais nous bouillirions courues)
tu bouillirais vous bouilliriez
il bouillirait ils bouilliraient

impératif présent
bous, bouillons, bouillez 33 COUVRIR
Les composés de couvrir (découvrir, recouvrir), ainsi
Subjonctif présent que ouvrir (et ses composés entrouvrir, rentrouvrir,
que je bouille que nous bouillions rouvrit), offrir et souffrir, se conjuguent sur ce type.
que tu bouilles que vous bouilliez
qu'il bouille qu'ils bouillent Indicatif présent
je couvre nous couvrons
Subjonctif imparfait tu couvres vous couvrez
il couvre ils couvrent
que je bouillisse que nous bouillissions
que tu bouillisses que vous bouillissiez Indicatif imparfait
qu'il bouillît qu'ils bouillissent
je couvrais nous couvrions
Participe présent Participe passé tu couvrais vous couvriez
il couvrait ils couvraient
bouillant bouilli (bouillie, bouillis,
bouillies) Indicatif passé simple
je couvris nous couvrîmes
tu couvris vous couvrîtes
il couvrit ils couvrirent
32 COURIR Indicatif futur
je couvrirai nous couvrirons
Les composés de courir (accourir, concourir, discou¬ tu couvriras vous couvrirez
rir, encourir, parcourir, recourir, secourir) se conju¬ il couvrira iis couvriront
guent sur ce type.
Conditionnel présent
Indicatif présent nous couvririons
je couvrirais
je cours nous courons tu couvrirais vous couvririez
tu cours vous courez il couvrirait ils couvriraient
il court ils courent
Impératif présent
Indicatif imparfait couvre, couvrons, couvrez
je courais nous courions Subjonctif présent
tu courais vous couriez
il courait ils couraient que je couvre que nous couvrions
que tu couvres que vous couvriez
Indicatif passé simple qu’ii couvre qu'ils couvrent

je courus nous courûmes Subjonctif imparfait


tu courus vous courûtes que nous couvrissions
que je couvrisse
il courut ils coururent que tu couvrisses que vous couvrissiez
qu'il couvrît qu'ils couvrissent
Indicatif futur
je courrai nous courrons Participe présent Participe passé
tu courras vous courrez couvrant couvert (couverte,
il courra ils courront couverts, couvertes)
Conditionnel présent
je courrais nous courrions
tu courrais vous courriez
il courrait ils courraient 34 CUEILLIR
Impératif présent Les composés de cueillir [accueillir et recueillit) se
cours, courons, courez conjuguent sur ce type.
Indicatif présent
Subjonctif présent
que je coure que nous courions je cueille nous cueillons
que tu coures que vous couriez tu cueilles vous cueillez
qu'jl coure qu'ils courent il cueille ils cueillent
Annexes 828

Indicatif imparfait Conditionnel présent


je cueillais nous cueillions je dormirais nous dormirions
tu cueillais vous cueilliez tu dormirais vous dormiriez
il cueillait ils cueillaient il dormirait ils dormiraient

indicatif passé simple impératif présent


je cueillis nous cueillîntes dors, dormons, dormez
tu cueillis vous cueillîtes
il cueillit ils cueillirent Subjonctif présent

indicatif futur que je dorme que nous dormions


que tu dormes que vous dormiez
je cueillerai nous cueillerons qu'il dorme qu'ils dorment
tu cueilleras vous cueillerez
il cueillera ils cueilleront Subjonctif imparfait

Conditionnel présent que je dormisse que nous dormissions


que tu dormisses que vous dormissiez
je cueillerais nous cueillerions qu'il dormît qu'ils dormissent
tu cueillerais vous cueilleriez
il cueillerait ils cueilleraient Participe présent Participe passé

impératif présent dormant dormi (féminin et pluriel


inusités, sauf pour les
cueille, cueillons, cueillez composés : endormie,
endormis, endormies ;
Subjonctif présent rendormie, rendormis,
rendormies)
que je cueille que nous cueillions
que tu cueilles que vous cueilliez
qu'il cueille qu’iis cueillent

Subjonctif imparfait 36 FAILLIR


que je cueillisse que nous cueillissions
que tu cueillisses que vous cueillissiez
qu'il cueillît qu’ils cueillissent indicatif présent (archaïque)
je faux nous faillons
Participe présent Participe passé tu faux vous faillez
il faut ils faillent
cueillant cueilli (cueiliie, cueillis,
cueiliies) indicatif imparfait inusité

indicatif passé simple


je faillis nous faillîmes
35 DORMIR tu faillis vous faillîtes
il faillit ils faillirent
Les composés de dormir (endormir, redormir, rendor¬
mir) se conjuguent sur ce type. indicatif futur
je faillirai nous faillirons
indicatif présent
tu failliras vous faillirez
je dors nous dormons ii faillira ils failliront
tu dors vous dormez
il dort ils dorment Conditionnel présent

indicatif imparfait je faillirais nous faillirions


tu faillirais vous failliriez
je dormais nous dormions il faillirait ils failliraient
tu dormais vous dormiez
il dormait ils dormaient impératif présent inusité

indicatif passé simple Subjonctif présent inusité


je dormis nous dormîmes
tu dormis Subjonctif imparfait (archaïque)
vous dormîtes
il dormit ils dormirent que je faillisse que nous faillissions
dtje tu faillisses que vous faillissiez
indicatif futur qu il faillît qu’ils faillissent
je dormirai nous dormirons
tu dormiras Participe présent inusité Participe passé
vous dormirez
il dormira ils dormiront failli
829 Annexes

37 Fum 39 MOURIR
Le composé pronominal s'enfuir conjugue sur ce Se conjugue toujours avec l'auxiliaire ÊTRE aux
type (aux temps simples). temps composés.

indicatif présent indicatif présent


je fuis nous fuyons je meurs nous mourons
tu fuis vous fuyez tu meurs vous mourez
il fuit ils fuient il meurt Ils meurent

indicatif imparfait indicatif imparfait


je mourais nous mourions
je fuyais nous fuyions
tu mourais vous mouriez
tu fuyais vous fuyiez
il mourait ils mouraient
il fuyait ils fuyaient
indicatif passé simple
indicatif passé simple
je mourus nous mourûmes
je fuis nous fuîmes tu mourus vous mourûtes
tu fuis vous fuîtes il mourut ils moururent
il fuit ils fuirent
indicatif futur
indicatif futur
je mourrai nous mourrons
je fuirai nous fuirons tu mourras vous mourrez
tu fuiras vous fuirez il mourra ils mourront
il fuira ils fuiront
Conditionnel présent
Conditionnai présent
je mourrais nous mourrions
je fuirais nous fuirions tu mourrais vous mourriez
tu fuirais vous fuiriez il mourrait ils mourraient
il fuirait ils fuiraient
impératif présent
impératif présent meurs, mourons, mourez
fuis, fuyons, fuyez
Subjonctif présent
Subjonctif présent que je meure que nous mourions
que tu meures que vous mouriez
que je fuie que nous fuyions
qu'il meure qu'ils meurent
que tu fuies que vous fuyiez
qu'il fuie qu'ils fuient
Subjonctif imparfait
Subjonctif imparfait que je mourusse que nous mourussions
aue tu mourusses que vous mourussiez
que je fuisse que nous fuissions qu'il mourût qu'ils mourussent
que tu fuisses que vous fuissiez
qu'il fuît qu'ils fuissent Participe présent Participe passé
mourant mort (morte, morts,
Participe présent Participe passé mortes)
fuyant fui (fuie, fuis, fuies)

40 ouïr
38 GÉSIR (verbe défecdf) Ce verbe est devenu vieux et ne s'emploie plus guère
qu'à l'infinitif et aux temps composés.
indicatif présent
indicatif présent
je gis nous gisons
tu gis vous gisez j'ois nous oyons
il gît ils gisent tu ois vous oyez
il oit ils oient
indicatif imparfait
indicatif imparfait
je gisais nous gisions j'oyais nous oyions
tu gisais vous gisiez tu oyais vous oyiez
il gisait ils gisaient il oyait ils oyaient
infinitif présent Participe passé indicatif passé simple
gésir gisant j'ouïs nous ouïmes
tu ou'is vous ouïtes
Autres temps inusités il ouït ils ouïrent
Annexes
* \
830

Indicatif futur Conditionnel présent

j'ouïrai OU j'oirai il saillerait ils sailleraient


tu ouïras ou tu oiras
il ouïra ou il oira Impératif présent inusité
nous ouïrons OU nous oirons
vous ouïrez ou voua oirez Subjonctif présent
ils ouïront ou ils olront
qu'il saille qu'ils saillent
Indicatif futur (archaïque)
Subjonctif imparfait inusité
J orrai nous orrons
tu orras vous orrez Participe présent Participe passé
il orra ils orront
saillant sailli (féminin et
Conditionnel présent pluriel inusités)

j'ouïrais OU j'oirais
tu ouïrais ou tu oirais
il ou'ïrait ou II oirait
nous ou'ïrions OU nous oirions
42 SENTIR
VOUS ouïriez ou vous oiriez
ils ou'ïraient ou ils oiraient
Se conjuguent sur ce type tous les composés de
Conditionnel présent (archaïque) sentir (consentir, pressentir, ressentir), ainsi que
mentir (et son composé démentit), partir (et son
j'orrais nous orrions composé repartir, mais non répartir), se repentir,
tu orrais vous orriez sortir (et son composé ressortit).
il orrait ils orraient
Indicatif présent
Impératif présent
je sens nous sentons
ois, oyons, oyez tu sens vous sentez
Il sent ils sentent
Subjonctif présent
Indicatif imparfait
que j'oie que nous oyions
que tu oies que vous oyiez je sentais nous sentions
qu'il oie qu ils oient tu sentais vous sentiez
il sentait ils sentaient
Subjonctif imparfait
que j'ouïsse que nous ouïssions Indicatif passé simpie
que tu ouïsses que vous ouïssiez je sentis nous sentîmes
qu il ouït qu Ils ouïssent tu sentis vous sentîtes
il sentit Ils sentirent
Participe présent Participe passé
oyant ouï (ou'ïe, ou'ïs, ouïes) Indicatif futur
je sentirai nous sentirons
tu sentiras vous sentirez
il sentira ils sentiront
41 SAILLIR Conditionnel présent
1. — Au sens de « Jaillir avec force » ou de je sentirais nous sentirions
« s'élancer » ou de « couvrir la femelle », ce verbe tu sentirais vous sentiriez
se conjugue comme FINIR et ne s'emploie qu'à il sentirait ils sentiraient
l'infinitif et à la 3* personne du singulier et du pluriel,
à tous les temps simples ou composés de tous les Impératif présent
modes personnels (auxiliaire AVOIR).
sens, sentons, sentez
2. — Au sens de « être en saillie », le verbe saillir
ne se conjugue qu'à la 3‘ personne du singulier et Subjonctif présent
du pluriel, selon le tvoe ci-dessous.
que je sente que nous sentions
Indicatif présent que tu sentes que vous sentiez
qu'il sente qu'ils sentent
. il saille ils saillent
Subjonctif imparfait
Indicatif imparfait
que je sentisse que nous sentissions
il saillait ils saillaient que tu sentisses que vous sentissiez
qu'il sentît qu'ils sentissent
Indicatif passé simple inusité
Participe présent Participe passé
Indicatif futur
sentant senti (sentie, sentis.
il saillera ils sailleront senties)
831 Annexes

43 SERVIR Indicatif passé simple


je tins nous tînmes
Les composés desservir et resservir se conjuguent tu tins vous tîntes
sur ce type, mais asservir se conjugue comme FINIR. il tint ils tinrent
indicatif présent
indicatif futur
je sers nous servons
tu sers vous servez je tiendrai nous tiendrons
il sert ils servent tu tiendras vous tiendrez
il tiendra ils tiendront
indicatif imparfait
Conditionnel présent
je servais nous servions
tu servais vous serviez je tiendrais nous tiendrions
il servait ils servaient tu tiendrais vous tiendriez
il tiendrait ils tiendraient
indicatif passé simple
impératif présent
je servis nous servîmes
tu servis vous servîtes tiens, tenons, tenez
il servit ils servirent
Subjonctif présent
indicatif futur
que je tienne que nous tenions
je servirai nous servirons que tu tiennes que vous teniez
tu serviras vous servirez qu'il tienne qu'ils tiennent
il servira ils serviront
Subjonctif imparfait
Conditionnel présent
que je tinsse que nous tinssions
je servirais nous servirions que vous tinssiez
que tu tinsses
tu servirais vous serviriez
qu'il tînt qu'ils tinssent
il servirait ils serviraient

impératif présent Participe présent Participe passé

sers, servons, servez tenant tenu (tenue, tenus,


tenues)
Subjonctif présent
que je serve que nous servions
que tu serves que vous serviez
qu'il serve qu'ils servent 45 VÊTIR
Subjonctif imparfait
Les composés dévêtir et revêtir se conjuguent sur
que je servisse que nous servissions ce type. Certains écrivains ont conjugué le verbe vêtir
que tu servisses que vous servissiez comme FINIR (je vêtissais, tu vêtissais... ; vêtissant),
qu'il servît qu'ils servissent mais ces formes sont peu recommandées.

Participe présent Participe passé indicatif présent


servant servi (servie, servis, je vêts nous vêtons
servies) tu vêts vous vêtez
il vêt ils vêtent

indicatif imparfait
44 TENIR je vêtais nous vêtions
tu vêtais vous vêtiez
Se conjuguent sur ce type tous les composés de tenir il vêtait ils vêtaient
(s'abstenir, appartenir, contenir, détenir, entretenir,
maintenir, obtenir, retenir, soutenir), ainsi que venir indicatif passé simple
et ses composés : advenir, circonvenir, contrevenir, je vêtis nous vêtîmes
convenir, devenir, disconvenir, intervenir, obvenir, tu vêtis vous vêtîtes
parvenir, prévenir, provenir, redevenir, se ressouve¬ il vêtit ils vêtirent
nir, revenir, se souvenir, subvenir, survenir.
indicatif futur
indicatif présent
je vêtirai nous vêtirons
je tiens nous tenons
tu vêtiras vous vêtirez
tu tiens vous tenez
il vêtira ils vêtiront
il tient ils tiennent

indicatif imparfait Conditionnel présent

je tenais nous tenions je vêtirais nous vêtirions


tu tenais vous teniez tu vêtirais vous vêtiriez
il tenait ils tenaient il vêtirait ils vêtiraient
Annexes 832

Impératif présent Participe présent Participe passé

vêts, vêtons, vêtez conduisant conduit (conduite,


conduits, conduites)
Subjonctif présent
que je vête que nous vêtions
que tu vêtes que vous vêtiez
qu'il vête qu'ils vêtent 47 DIRE

Subjonctif imparfait Le composé redire se conjugue comme DIRE. Les


composés contredire, dédire, interdire, médire, pré¬
que je vêtisse que nous vêtissions dire se conjuguent comme DIRE, sauf à la 2* per¬
que tu vêtisses que vous vêtissiez sonne du pluriel de l'indicatif présent et de l'impératif
qu'il vêtît qu'ils vêtissent présent : vous contredisez, contredisez... Quant à
maudire, il se conjugue comme FINIR, sauf au
Participe présent Participe passé participe passé : maudit, maudite.
vêtant vêtu (vêtue, vêtus, Indicatif présent
vêtues)
je dis nous disons
tu dis vous dites
il dit ils disent

46 CONDUIRE Indicatif imparfait


je disais nous disions
Se conjuguent sur ce type tous les verbes en -duire, tu disais vous disiez
ainsi que construire, cuire, détruire, instruire, et aussi il disait ils disaient
luire, nuire, reluire, mais ces trois derniers verbes ont
pour participe passé respectivement lui, nui, relui, Indicatif passé simple
sans -t final. Ces trois participes passés n'ont pas de je dis nous dîmes
féminin ni de pluriel. tu dis vous dîtes
il dit Ils dirent
Indicatif présent
Indicatif futur
je conduis nous conduisons
tu conduis vous conduisez je dirai nous dirons
il conduit ils conduisent tu diras vous direz
il dira ils diront
Indicatif imparfait
Conditionnel présent
je conduisais nous conduisions
tu conduisais vous conduisiez je dirais nous dirions
il conduisait ils conduisaient tu dirais vous diriez
il dirait ils diraient
Indicatif passé simple Impératif présent
je conduisis nous conduisîmes dis, disons, dites
tu conduisis vous conduisîtes
il conduisit ils conduisirent Subjonctif présent
Indicatif futur que je dise que nous disions
que tu dises que vous disiez
je conduirai nous conduirons qu'il dise qu'ils disent
tu conduiras vous conduirez
il conduira ils conduiront Subjonctif imparfait
que je disse que nous dissions
Conditionnel présent que tu disses que vous dissiez
je conduirais nous conduirions qu'il dît qu'ils dissent
tu conduirais vous conduiriez
Participe présent Participe passé
il conduirait ils conduiraient
disant dit (dite, dits, dites)
Impératif présent
conduis, conduisons, conduisez

Subjonctif présent 48 ÉCRIRE


que je conduise que nous conduisions
que tu conduises que vous conduisiez Se conjuguent sur ce type : circonscrire, décrire.
qu'il conduise qu'ils conduisent inscrire, prescrire, proscrire, récrire, réinscrire, re¬
transcrire, souscrire, transcrire.
Subjonctif imparfait Indicatif présent
que je conduisisse que nous conduisissions j'écris nous écrivons
que tu conduisisses que vous conduisissiez tu écris vous écrivez
qu'il conduisît qu'ils conduisissent il écrit ils écrivent
833 Annexes

Indicatif imparfait 50 LIRE


j'écrivais nous écrivions
tu écrivais vous écriviez Se conjuguent sur ce type : élire, réélire, reiire.
ii écrivait iis écrivaient
indicatif présent
indicatif passé simple je iis nous lisons
jeécrivis nous écrivîmes tu iis vous iisez
tu écrivis vous écrivîtes il lit ils lisent
il écrivit ils écrivirent
indicatif imparfait
indicatif futur
je lisais nous iisions
j'écrirai nous écrirons tu lisais vous lisiez
tu écriras vous écrirez il lisait ils lisaient
il écrira iis écriront
indicatif passé simple
Conditionnel présent
je lus nous lOmes
j'écrirais nous écrirons tu lus vous IQtes
tu écrirais vous écririez il lut ils lurent
il écrirait iis écriraient
indicatif futur
impératif présent
écris, écrivons, écrivez je lirai nous lirons
tu liras vous iirez
Subjonctif présent ii lira ils liront
que j'écrive que nous écrivions Conditionnel présent
que tu écrives que vous écriviez
qu'ii écrive qu'ils écrivent je lirais nous lirions
tu lirais vous liriez
Subjonctif imparfait il lirait ils liraient
que j'écrivisse que nous écrivissions
que tu écrivisses que vous écrivissiez impératif présent
qu'il écrivît qu'iis écrivissent iis, lisons, iisez
Participe présent Participe passé
Subjonctif présent
écrivant écrit, (écrite, écrits, écrites)
que je lise que nous lisions
que tu lises que vous lisiez
qu'il lise qu'ils lisent

49 FRIRE (verbe défectif) Subjonctif imparfait

indicatif présent que je lusse que nous iussions


que tu lusses que vous lussiez
je fris Les trois personnes qu'il lût qu'ils lussent
tu fris du pluriel sont
il frit inusitées Participe présent Participe passé
indicatif imparfait inusité lisant lu (lue, lus, lues)

indicatif passé simple inusité

indicatif futur
SI RIRE
je frirai nous frirons
tu friras vous frirez
il frira ils friront Le composé sourire se conjugue sur ce type.

Conditionnai présent indicatif présent

je frirais nous fririons je ris nous rions


vous fririez tu ris vous riez
tu frirais
ils friraient il rit iis rient
il frirait
impératif présent indicatif imparfait

fris je riais nous riions


tu riais vous riiez
Subjonctif présent inusité il riait iis riaient

Subjonctif imparfait inusité indicatif passé simple

Participe présent Participe passé je ris nous rîmes


inusité frit (frite, frits, tu ris vous rîtes
frites) il rit ils rirent
Annexes 834

indicatif futur Subjonctif imparfait


je rirai nous rirons que je suffisse que nous suffissions
tu riras vous rirez que tu suffisses que vous suffissiez
il rira ils riront qu'il suffît qu'ils suffissent
Conditionnel présent Participe présent Participe passé
je rirais nous ririons suffisant suffi (féminin et pluriel
tu rirais vous ririez inusités)
il rirait ils riraient
impératif présent
ris, rions, riez
53 BRAIRE (verbe défectif)
Subjonctif présent
que je rie que nous riions Indicatif présent
que tu ries que vous riiez
qu'il rie qu'ils rient il brait ils braient

Subjonctif imparfait Indicatif imparfait


que je risse que nous rissions il brayait ils brayaient
que tu risses que vous rissiez
qu'il rît qu'ils rissent Indicatif futur

Participe présent Participe passé il braira ils brairont


riant ri (féminin et pluriel
Conditionnel présent
inusités)
il brairait ils brairaient

Infinitif présent
52 SUFFIRE braire
Les verbes confire et déconfire se conjuguent sur Autres temps inusités
ce type, mais leurs participes se terminent par un
-t : confit, confite: déconfit, déconfite. Le verbe
circoncire se conjugue aussi comme SUFFIRE, mais
son participe est circoncis, circoncise.
Indicatif présent 54 FAIRE
je suffis nous suffisons
tu suffis vous suffisez Les composés contrefaire, défaire, forfaire, malfaire,
il suffit ils suffisent méfaire, parfaire, redéfaire, refaire, satisfaire, sur¬
faire se conjuguent sur ce type.
indicatif imparfait
Indicatif présent
je suffisais nous suffisions
tu suffisais vous suffisiez je fais nous faisons
il suffisait ils suffisaient tu fais vous faites
il fait iîs font
indicatif passé simple
je suffis nous suffîmes Indicatif imparfait
tu suffis vous suffîtes
je faisais nous faisions
il suffit ils suffirent
tu faisais vous faisiez
Indicatif futur il faisait ils faisaient

je suffirai nous suffirons Indicatif passé simple


tu suffiras vous suffirez
il suffira ils suffiront je fis nous fîmes
tu fis vous fîtes
Conditionnel présent il fit ils firent
je suffirais nous suffirions
tu suffirais vous suffiriez Indicatif futur
il suffirait ils suffiraient
je ferai nous ferons
Impératif présent tu feras vous ferez
il fera ils feront
suffis, suffisons, suffisez
Subjonctif présent Conditionnel présent
que je suffise que nous suffisions je ferais nous ferions
que tu suffises que vous suffisiez tu ferais vous feriez
qu 11 suffise qu'ils suffisent il ferait ils feraient
835 Annexes

impératif présent 56 TAIRE


fais, faisons, faites
indicatif présent
Subjonctif présent je tais nous taisons
tu tais vous taisez
que je fasse que nous fassions ii tait ils taisent
que tu fasses que vous fassiez
qu'il fasse qu'ils fassent indicatif imparfait
Subjonctif imparfait je taisais nous taisions
tu taisais vous taisiez
que je fisse que nous fissions il taisait ils taisaient
que tu fisses que vous fissiez
qu'il fît qu'ils fissent indicatif passé simple
Participe présent Participe passé je tus nous tûmes
tu tus vous tûtes
faisant fait (faite, faits, il tut ils turent
faites)
indicatif futur
je tairai nous tairons
tu tairas vous tairez
il taira ils tairont
55 PLAIRE
Conditionnel présent
Les composés compiaire et déplaire se conjuguent
sur ce type. je tairais nous tairions
tu tairais vous tairiez
indicatif présent il tairait ils tairaient

je plais nous plaisons Impératif présent


tu plais vous plaisez
il plaît ils plaisent tais, taisons, taisez

indicatif imparfait Subjonctif présent


je plaisais nous plaisions que je taise que nous taisions
tu plaisais vous plaisiez que tu taises que vous taisiez
il plaisait ils plaisaient qu'il taise qu'ils taisent

indicatif passé simple Subjonctif imparfait

je plus nous pIQmes que je tusse que nous tussions


tu plus vous plûtes que tu tusses que vous tussiez
il plut ils plurent qu'il tût qu'ils tussent

indicatif futur Participe présent Participe passé


je plairai nous plairons taisant tu (tue, tus, tues)
tu plairas vous plairez
il plaira ils plairont

Conditionnel présent
57 TRAIRE
je plairais nous plairions
tu plairais vous plairiez
ils plairaient Se conjuguent sur ce type : abstraire, extraire,
il plairait
retraire, soustraire.
impératif présent
indicatif présent
plais, plaisons, plaisez je trais nous trayons
tu trais vous trayez
Subjonctif présent il trait ils traient
que je piaise que nous plaisions
que tu plaises que vous plaisiez indicatif imparfait
qu'il plaise qu'ils plaisent je trayais nous trayions
tu trayais vous trayiez
Subjonctif imparfait il trayait ils trayaient
que je plusse que nous plussions
que tu plusses que vous plussiez indicatif passé simple inusité
qu'il plût qu'ils plussent
indicatif futur
Participe présent Participe passé je trairai nous trairons
plaisant plu (féminin et pluriel tu trairas vous trairez
inusités) il traira ils trairont
Annexes 836

Conditionnel présent Participe présent Participe passé


je trairais nous trairions apercevant aperçu (aperçue,
tu trairais vous trairiez aperçus, aperçues)
Il trairait ils trairaient

impératif présent
trais, trayons, trayez 59 ASSEOIR

Subjonctif présent Ce verbe, comme rasseoir, qui se conjugue de la


même manière, est surtout employé à la forme
que je traie que nous trayions pronominale.
que tu traies que vous trayiez
qu'il traie qu'ils traient indicatif présent

Subjonctif imparfait inusité j'assieds ou j'assois


tu assieds ou tu assois
il assied ou il assoit
Participe présent Participe passé nous asseyons ou nous assoyons
vous asseyez ou vous assoyez
trayant trait (traite, traits, ils asseyent ou ils assoient
traites)
indicatif imparfait
j'asseyais ou j'assoyais
tu asseyais ou tu assoyais
58 APERCEVOIR il asseyait ou il assoyait
nous asseyions ou nous assoyions
Se conjuguent sur ce type : concevoir, décevoir, vous asseyiez ou vous assoyiez
percevoir, recevoir. ils asseyaient ou ils assoyaient

indicatif présent indicatif passé simple


j'assis nous assîmes
j'aperçois nous apercevons tu assis vous assîtes
tu aperçois vous apercevez il assit ils assirent
il aperçoit ils aperçoivent
indicatif futur
indicatif imparfait
j'assiérai ou j'assoirai
j'apercevais nous apercevions tu assiéras ou tu assoiras
tu apercevais vous aperceviez il assiéra ou il assoira
il apercevait ils apercevaient nous assiérons ou nous assoirons
vous assiérez ou vous assoirez
indicatif passé simple ils assiéront ou ils assoiront
j'aperçus nous aperçûmes Conditionnel présent
tu aperçus vous aperçûtes
il aperçut ils aperçurent j'assiérais ou j'assoirais
tu assiérais ou tu assoirais
indicatif futur il assiérait ou il assoirait
nous assiérions ou nous assoirions
j'apercevrai nous apercevrons vous assiériez ou vous assoiriez
tu apercevras vous apercevrez ils assiéraient ou ils assoiraient
il apercevra ils apercevront
impératif présent
Conditionnel présent assieds, asseyons, asseyez
ou assois, assoyons, assoyez
j'apercevrais nous apercevrions
tu apercevrais vous apercevriez
il apercevrait ils apercevraient Subjonctif présent
que j'asseye ou que j'assoie
impératif présent que tu asseyes ou que tu assoies
qu'il asseye ou qu'il assole
aperçois, apercevons, apercevez que nous asseyions ou que nous assoyions
que vous asseyiez ou que vous assoyiez
Subjonctif présent qu'ils asseyent ou qu'ils assoient

que j aperçoive que nous apercevions Subjonctif imparfait


que tu aperçoives que vous aperceviez
qu il aperçoive qu'ils aperçoivent que j'assisse que nous assissions
que tu assisses que vous assissiez
qu'il assît qu'ils assissent
Subjonctif imparfait
que j aperçusse que nous aperçussions Participe présent Participe passé
que tu aperçusses que vous aperçussiez asseyant ou asseyant assis (assise, assis,
qu il aperçût qu'ils aperçussent assises)
837 Annexes

60 CHOIR (verbe défectif) avec l'auxiliaire ÊTRE quand on veut insister sur l'état,
ce dernier cas étant d'ailleurs le plus fréquent : cette
Aux temps composés, ce verbe, devertu rare de nos ville est bien déchue de son ancienne splendeur.
jours, se conjugue avec l'auxiliaire AVOIR quand on
veut insister sur l'action_ (un fruit a chu sur le sol), Indicatif présent
ou bien avec l'auxiliaire ÊTRE quand on veut insister je déchois nous déchoyons (rare)
sur l'état : les feuilles sont déjà chues. Ce dernier tu déchois vous déchoyez (rare)
tour est d'ailleurs extrêmement rare. il déchoit ils déchoient
ou (archaïque) il déchet
Indicatif présent
je chois indicatif imparfait inusité
tu chois
il choit indicatif passé simple
ils choient je déchus nous déchûmes
tu déchus vous déchûtes
Les autres personnes sont inusitées il déchut Ils déchurent

indicatif imparfait inusité Indicatif futur


je déchoirai ou (archaïque)
indicatif passé simple je décherrai
je chus nous chûmes tu déchoiras ou (archa'ïque)
tu chus vous chûtes tu décherras
il chut Ils churent il déchoira ou (archaïque)
Il décherra
Indicatif futur nous déchoirons ou (archa'ïque)
nous décherrons
je choirai ou (archaïque) vous déchoirez ou (archa'ïque)
je cherrai vous décherrez
tu choiras ou (archaïque) ils déchoiront ou (archa'ïque)
tu cherras ils décherront
il choira ou (archaïque)
il cherra Conditionnel présent
nous choirons ou (archa'ïque)
nous cherrons je déchoirais ou (archaïque)
vous choirez ou (archa'ïque) je décherrals
vous cherrez tu déchoirais ou (acha'ïque)
ils choiront ou (archaïque) tu décherrais
ils cherront il déchoirait ou (archaïque)
il décherrait
nous déchoirions ou (archaïque)
Conditionnel présent
nous décherrions
je choirais ou (archaïque) vous déchoiriez ou (archa'ïque)
je cherrais vous décherriez
tu choirais ou (archaïque) ils déchoiraient ou (archaïque)
tu cherrais ils décherraient
il choirait ou (archaïque)
il cherrait Impératif présent inusité
nous choirions ou (archaïque) Subjonctif présent
nous charrions
vous choiriez ou (archaïque) que je déchoie que nous déchoyions
vous cherriez que tu déchoies que vous déchoyiez
ils choiraient ou (archaïque) qu'il déchoie qu'ils déchoient
ils cherraient
Subjonctif imparfait
Impératif présent inusité que je déchusse que nous déchussions
que tu déchusses que vous déchussiez
Subjonctif présent inusité qu'il déchût qu'ils déchussent

Subjonctif imparfait Participe présent Participe passé


qu'il chût inusité déchu (déchue, déchus,
déchues)
Participe présent Participe passé
inusité chu (chue, chus, chues)
62 DEVOIR
Le composé redevoir se conjugue sur ce type.
61 DÉCHOIR (verbe défectif) Indicatif présent

Aux temps composés, ce verbe se conjugue avec je dois nous devons


l'auxiliaire AVOIR quand on veut insister sur l'action tu dois vous devez
(c'est au XV siècle que cette ville a déchu), ou bien il doit ils doivent
Annexes 838

Indicatif imparfait ils échoiraient ou (archaïque)


ils écherraient
je devais nous devions
tu devais vous deviez impératif présent inusité
il devait ils devaient
Subjonctif présent
indicatif passé simple
je dus nous dûmes qu'il échoie ou (archaïque)
tu dus vous dûtes qu'il échée
il dut ils durent
Subjonctif imparfait
indicatif futur qu'il échût
je devrai nous devrons
tu devras vous devrez Participe présent Participe passé
il devra ils devront échéant échu (échue, échus,
échues)
Conditionnel présent
je devrais nous devrions
tu devrais vous devriez
il devrait ils devraient
64 FALLOIR (verbe défectif impersonnel)
impératif présent inusité
indicatif présent
Subjonctif présent
il faut
que je doive que nous devions
que tu doives que vous deviez indicatif imparfait
qu'il doive qu'ils doivent
il fallait
Subjonctif imparfait
indicatif passé simple
que je dusse que nous dussions
que tu.dusses que vous dussiez il fallut
qu'il dût qu'ils dussent
indicatif futur
Participe présent Participe passé il faudra
devant dû (due, dus, dues)
Conditionnel présent
il faudrait

impératif présent inusité


63 ÉCHOIR
Subjonctif présent
Ce verbe ne s'emploie qu'aux troisièmes personnes
qu'il faille
des temps composés et de certains temps simples,
et au participe passé. Il se conjugue normalement
Subjonctif imparfait
avec l'auxiliaire ETRE (le sort qui lui est échu), mais
peut se conjuguer avec l'auxiliaire AVOIR, quand on qu'il fallût
veut insister sur l'action : la part qui lui a échu ce
Jour-là. Participe présent inusité
indicatif présent Participe passé
il échoit ou (archaïque) fallu (féminin et pluriel inusités)
il échet
ils échoient ou (archaïque)
ils échéent

indicatif imparfait 65 MOUVOIR


il échoyait (très peu usité)
Les composés émouvoir et promouvoir se conju¬
indicatif passé simple guent comme MOUVOIR, mais les participes passés
ému et promu s'écrivent sans accent circonflexe sur
il échut ils échurent le U.

indicatif futur indicatif présent


il échoira ou (archaïque) je meus nous mouvons
il écherra tu meus vous mouvez
iis échoiront ou (archaïque) Il meut ils meuvent
ils écherront
indicatif imparfait
Conditionnel présent
je mouvais nous mouvions
il échoirait ou (archaïque) tu mouvais vous mouviez
Il écherrait il mouvait Ils mouvaient
839 Annexes

Indicatif passé simple Participe présent Participe passé


je mus nous mûmes pleuvant plu (féminin et pluriel
tu mus vous mûtes inusités)
il mut ils murent

Indicatif futur
je mouvrai nous mouvrons 67 POUVOIR
tu mouvras vous mouvrez
il mouvra ils mouvront Indicatif présent
Conditionnel présent je peux ou je puis nous pouvons
tu peux vous pouvez
je mouvrais nous mouvrions il peut ils peuvent
tu mouvrais vous mouvriez
il mouvrait ils mouvraient Indicatif imparfait
Impératif présent je pouvais nous pouvions
tu pouvais vous pouviez
meux, mouvons, mouvez il pouvait ils pouvaient

Subjonctif présent indicatif passé simple


que je meuve que nous mouvions je pus nous pûmes
que tu meuves que vous mouviez tu pus vous pûtes
qu'il meuve qu'ils meuvent il put ils purent

Subjonctif imparfait indicatif futur


que je musse que nous mussions je pourrai nous pourrons
que tu musses que vous mussiez tu pourras vous pourrez
qu'il mût qu'ils mussent il pourra ils pourront

Participe présent Participe passé Conditionnel présent

mouvant mû (mue, mus, mues) je pourrais nous pourrions


tu pourrais vous pourriez
il pourrait ils pourraient

impératif présent inusité

66 PLEUVOIR Subjonctif présent


que je puisse que nous puissions
Verbe défectif. Le composé repleuvoir se conjugue que tu puisses que vous puissiez
sur le même type. qu'il puisse qu'ils puissent

indicatif présent Subjonctif imparfait

il pleut ils pleuvent que je pusse que nous pussions


que tu pusses que vous pussiez
indicatif imparfait qu'il pût qu'ils pussent

il pleuvait ils pleuvaient Participe présent Participe passé


pouvant pu (féminin et pluriel
indicatif passé simple inusités)
il plut ils plurent

indicatif futur
il pleuvra ils pleuvront 68 POURVOIR

Conditionnel présent Le composé dépourvoir se conjugue sur ce type.

il pleuvrait ils pleuvraient indicatif présent

impératif présent inusité je pourvois nous pourvoyons


tu pourvois vous pourvoyez
Subjonctif présent il pourvoit ils pourvoient

qu'il pleuve qu'ils pleuvent indicatif imparfait


je pourvoyais nous pourvoyions
Subjonctif imparfait tu pourvoyais vous pourvoyiez
qu'ils plussent il pourvoyait ils pourvoyaient
qu'il plût
« \
Annexes 840

Indicatif passé simple Subjonctif présent


je pourvus nous pourvûmes que je prévoie que nous prévoyions
tu pourvus vous pourvûtes que tu prévoies que vous prévoyiez
il pourvut ils pourvurent qu'il prévoie qu'ils prévoient

indicatif futur Subjonctif imparfait


je pourvoirai nous pourvoirons que je prévisse que nous prévissions
tu pourvoiras vous pourvoirez que tu prévisses que vous prévissiez
il pourvoira ils pourvoiront qu'il prévit qu'ils prévissent

Conditionnai présent Participe présent Participe passé

je pourvoirais nous pourvoirions prévoyant prévu (prévue, prévus,


tu pourvoirais vous pourvoiriez prévues)
il pourvoirait ils pourvoiraient

impératif présent
pourvois, pourvoyons, pourvoyez 70 SAVOIR

Subjonctif présent indicatif présent


que je pourvoie que nous pourvoyions je sais nous savons
que tu pourvoies que vous pourvoyiez tu sais vous savez
qu'il pourvoie qu'ils pourvoient il sait ils savent

indicatif imparfait
Subjonctif imparfait
je savais nous savions
que je pourvusse que nous pourvussions tu savais vous saviez
que tu pourvusses que vous pourvussiez il savait ils savaient
qu'il pourvût qu'ils pourvussent
indicatif passé simpie
Participe présent Participe passé
je sus nous sûmes
pourvoyant pourvu (pourvue, tu sus vous sûtes
pourvus, pourvues) il sut ils surent

indicatif futur
je saurai
w tu sauras
nous saurons
vous saurez
69 PRÉVOIR il saura ils sauront

indicatif présent Conditionnai présent


je prévois nous prévoyons je saurais nous saurions
tu prévois vous prévoyez tu saurais vous sauriez
il prévoit ils prévoient il saurait ils sauraient

indicatif imparfait impératif présent

je prévoyais nous prévoyions sache, sachons, sachez


tu prévoyais vous prévoyiez
il prévoyait Subjonctif présent
ils prévoyaient
que je sache que nous sachions
indicatif passé simpie que tu saches que vous sachiez
qu'il sache qu'ils sachent
je prévis nous prévîmes
tu prévis vous prévîtes Subjonctif imparfait
il prévit ils prévirent
que je susse que nous sussions
indicatif futur que tu susses que vous sussiez
qu'il sût qu'ils sussent
je prévoirai nous prévoirons
tu prévoiras vous prévoirez Participe présent Participe passé
il prévoira ils prévoiront
sachant su (sue, sus, sues)
Conditionnel présent
je prévoirais nous prévoirions
tu prévoirais vous prévoiriez
il prévoirait ils prévoiraient 71 SEOIR

impératif présent Ce verbe défectif n'a pas de temps composés. Il ne


s'emploie qu'à la 3“ personne du singulier et du pluriel.
prévois, prévoyons, prévoyez Le composé messeoirse conjugue sur le même type.
841 Annexes

Indicatif présent 73 VALOIR


il sied ils siéent Les composés équivaloir, prévaloir et revaloir se
conjuguent sur ce type, sauf que prévaloir a un
indicatif imparfait subjonctif présent différent : que je prévale, que tu
il seyait ils seyaient prévales, qu'il prévale, que nous prévalions, que vous
prévaliez, qu'ils prévalent.
indicatif passé simple inusité indicatif présent
indicatif futur je vaux nous valons
tu vaux vous valez
il siéra ils siéront il vaut ils valent
Conditionnel présent indicatif imparfait
il siérait ils siéraient je valais nous valions
tu valais vous valiez
Subjonctif présent il valait ils valaient
qu'il siée qu'ils siéent
Indicatif passé simple
Participe présent je valus nous valûmes
tu valus vous valûtes
séant ou seyant
il valut ils valurent

indicatif futur
je vaudrai nous vaudrons
72 SURSEOIR tu vaudras vous vaudrez
il vaudra ils vaudront
indicatif présent
Conditionnel présent
je sursois nous sursoyons
tu sursois vous sursoyez je vaudrais nous vaudrions
il sursoit ils sursoient tu vaudrais vous vaudriez
il vaudrait ils vaudraient
indicatif imparfait
impératif présent
je sursoyais nous sursoyions
vaux, valons, valez
tu sursoyais vous sursoyiez
il sursoyait ils sursoyaient Subjonctif présent
indicatif passé simpie que je vaille que nous valions
que tu vailles que vous valiez
je sursis nous sursîmes qu'il vaille qu'ils vaillent
tu sursis vous sursîtes
il sursit ils sursirent Subjonctif imparfait
indicatif futur que je valusse que nous valussions
que tu valusses que vous valussiez
je surseoirai nous surseoirons qu'il valût qu'ils valussent
tu surseoiras vous surseoirez
il surseoira ils surseoiront Participe présent Participe passé
Conditionnel présent valant valu (value, valus,
values)
je surseoirais nous surseoirions
tu surseoirais vous surseoiriez
il surseoirait ils surseoiraient

impératif présent 74 VOIR


sursois, sursoyons, sursoyez
indicatif présent
Subjonctif présent je vois nous voyons
que je sursoie que nous sursoyions tu vois vous voyez
que tu sursoies que vous sursoyiez il voit ils voient
qu'il sursoie qu'ils sursoient
indicatif imparfait
Subjonctif imparfait je voyais nous voyions
que je sursisse que nous sursissions tu voyais vous voyiez
que tu sursisses que vous sursissiez il voyait ils voyaient
qu'il sursît qu'ils sursissent
indicatif passé simple
Participe présent Participe passé nous vîmes
je vis
sursoyant sursis (féminin et tu vis vous vîtes
pluriel inusités) il vit ils virent
Annexes 842

Indicatif futur Subjonctif imparfait

je verrai nous verrons que je voulusse que nous voulussions


tu verras vous verrez que tu voulusses que vous voulussiez
Il verra ils verront qu'il voulût qu'ils voulussent

Conditionnel présent Participe présent Participe passé

je verrais nous verrions voulant voulu (voulue, voulus,


tu verrais vous verriez voulues)
il verrait ils verraient

impératif présent
vois, voyons, voyez 76 BOIRE
Subjonctif présent indicatif présent
que je voie que nous voyions je bois nous buvons
que tu voies que vous voyiez tu bois vous buvez
qu'il voie qu'ils voient il boit ils boivent
Subjonctif imparfait indicatif imparfait
que je visse que nous vissions je buvais nous buvions
que tu visses que vous vissiez tu buvais vous buviez
qu'il vît qu'ils vissent il buvait ils buvaient
Participe présent Participe passé indicatif passé simple
voyant vu {vue, vus, vues) je bus nous bûmes
tu bus vous bûtes
il but ils burent

indicatif futur
75 VOULOIR
je boirai nous boirons
tu boiras vous boirez
indicatif présent il boira ils boiront
je veux nous voulons
tu veux vous voulez Conditionnel présent
il veut ils veulent
je boirais nous boirions
indicatif imparfait tu boirais vous boiriez
il boirait ils boiraient
je voulais nous voulions
tu voulais vous vouliez impératif présent
il voulait ils voulaient
bois, buvons, buvez
indicatif passé simple
Subjonctif présent
je voulus nous voulûmes que je boive que nous buvions
tu voulus vous voulûtes que tu boives que vous buviez
il voulut ils voulurent qu'il boive qu'ils boivent
indicatif futur
Subjonctif imparfait
je voudrai nous voudrons que je busse
tu voudras vous voudrez que nous bussions
que tu busses que vous bussiez
il voudra ils voudront qu'il bût qu'ils bussent
Conditionnel présent Participe présent Participe passé
je voudrais nous voudrions
tu voudrais buvant bu (bue, bus, bues)
vous voudriez
il voudrait ils voudraient

impératif présent
veux ou veuille 77 CROIRE
voulons ou veuillons
voulez ou veuillez
Le composé accroire se conjugue sur ce type.
Subjonctif présent indicatif présent
que je veuille que nous voulions je crois nous croyons
que tu veuilles■ que vous vouliez tu crois vous croyez
qu'il veuille qu'ils veuillent il croit ils croient
843 Annexes

Indicatif imparfait Subjonctif présent


je croyais nous croyions que je close que nous closions
tu croyais vous croyiez que tu closes que vous closiez
il croyait ils croyaient qu'il close qu'ils closent

Indicatif passé simple


Subjonctif imparfait inusité
je crus nous crûmes
tu crus vous crûtes
il crut ils crurent Participe présent Participe passé
inusité clos (close, clos,
Indicatif futur closes)
je croirai nous croirons
tu croiras vous croirez
il croira ils croiront

Conditionnel présent 79 CONCLURE


je croirais nous croirions
tu croirais vous croiriez Les verbes exclure, inclure, occlure et reclure se
il croirait ils croiraient conjuguent sur ce type, mais le participe passé de
inclure est indus, incluse, celui de occlure est occlus,
Impératif présent occluse, celui de reclure est reclus, recluse.

crois, croyons, croyez Indicatif présent


Subjonctif présent je conclus nous concluons
tu conclus vous concluez
que je croie que nous croyions ils concluent
que tu croies que vous croyiez il conclut
qu'il croie qu'ils croient
Indicatif imparfait
Subjonctif imparfait
je concluais nous concluions
que je crusse que nous crussions tu concluais vous concluiez
que tu crusses que vous crussiez il concluait ils concluaient
qu'il crût qu'ils crussent
Indicatif passé simple
Participe présent Participe passé
je conclus nous conclOmes
croyant cru (crue, crus, crues) vous conclûtes
tu conclus
il conclut ils conclurent

Indicatif futur
78 CLORE (verbe défectif)
je conclurai nous conclurons
tu concluras vous conclurez
Les verbes dédore, édore et enclore se conjuguent ils concluront
sur ce type défectif, mais la 3* personne du singulier il conclura
de l'indicatif présent ne comporte pas d'accent
circonflexe : U dédot, H édot, H enclôt Conditionnel présent

Indicatif présent je conclurais nous conciurions


tu conclurais vous concluriez
je clos Les deux premières il conclurait ils concluraient
tu clos personnes du pluriel
sont inusitées
il clôt ils closent Impératif présent

Indicatif imparfait inusité conclus, concluons, concluez

Indicatif passé simple Inusité Subjonctif présent


Indicatif futur que je conclue que nous concluions
je clorai nous clorons que tu conclues que vous concluiez
tu cloras vous clorez qu'il conclue qu'ils concluent
il clora ils cloront
Subjonctif imparfait
Conditionnel présent
nous clorions que je conclusse que nous conclussions
je clorais que tu conclusses que vous conclussiez
tu clorais vous cloriez
ils cloraient qu'il conclût qu'ils conclussent
il clorait
Impératif présent
Participe présent Participe passé
clos Les deux personnes
du piurie! sont concluant conclu (conclue,
inusitées conclus, conclues)
Annexes 844

80 ÉPANDRE indicatif passé simple


je fendis nous fendîmes
Le composé répandre se conjugue sur ce type. tu fendis vous fendîtes
il fendit ils fendirent
Indicatif présent
j'épands nous épandons indicatif futur
tu épands vous épandez
je fendrai nous fendrons
il épand ils épandent
tu fendras vous fendrez
il fendra ils fendront
indicatif imparfait
j'épandais nous épandions Conditionnel présent
tu épandais vous épandiez
il épandait ils épandaient je fendrais nous fendrions
tu fendrais vous fendriez
indicatif passé simple il fendrait ils fendraient

j'épandis nous épandfmes impératif présent


tu épandis vous épandîtes
il épandit ils épandirent fends, fendons, fendez

indicatif futur Subjonctif présent


j'épandrai nous épandrons que je fende que nous fendions
tu épandras vous épandrez que tu fendes que vous fendiez
il épandra ils épandront qu'il fende qu'ils fendent

Conditionnai présent Subjonctif imparfait


j'épandrais nous épandrions que je fendisse que nous fendissions
tu épandrais vous épandriez que tu fendisses que vous fendissiez
il épandrait ils épandraient qu'il fendît qu'ils fendissent
impératif présent Participe présent Participe passé
épands, épandons, épandez fendant fendu (fendue, fendus,
fendues)
Subjonctif présent
que j'épande que nous épandions
que tu épandes que vous épandiez
qu'il épande qu'ils épandent
82 PRENDRE
Subjonctif imparfait
Se conjuguent sur ce type : apprendre, comprendre,
que j'épandisse que nous épandissions
que tu épandisses que vous épandissiez désapprendre, entreprendre, s'éprendre, se mépren¬
dre, réapprendre, reprendre, surprendre.
qu'il épandît qu'ils épandissent

Participe présent Participe passé indicatif présent

épandant épandu (épandue, je prends nous prenons


épandus, épandues) tu prends vous prenez
il prend ils prennent

indicatif imparfait
je prenais nous prenions
81 FENDRE tu prenais vous preniez
il prenait ils prenaient
Se conjuguent sur ce type : apprendre, attendre,
condescendre, défendre, dépendre, descendre, dé¬ indicatif passé simple
tendre, distendre, entendre, étendre, mévendre,
pendre, pourfendre, prétendre, redescendre, refen¬ je pris nous prîmes
dre, rendre, reprendre, retendre, revendre, sous- tu pris vous prîtes
entendre, sous-tendre, suspendre, tendre, vendre. il prit ils prirent

indicatif présent indicatif futur


je fends nous fendons je prendrai nous prendrons
tu fends vous fendez tu prendras vous prendrez
il fend ils fendent il prendra ils prendront
indicatif imparfait Conditionnel présent
je fendais nous fendions je prendrais nous prendrions
tu fendais vous fendiez tu prendrais vous prendriez
il fendait ils fendaient il prendrait ils prendraient
845 Annexes

Impératif présent 84 PEINDRE


prends, prenons, prenez
Se conjuguent sur ce type : astreindre, atteindre,
ceindre, dépeindre, déteindre, empreindre, encein-
Subjonctif présent dre, enfreindre, épreindre, éteindre, étreindre, fein¬
que je prenne que nous prenions dre, geindre, repeindre, restreindre, reteindre,
que tu prennes que vous preniez teindre.
qu'il prenne qu'ils prennent
indicatif présent
Subjonctif imparfait je peins nous peignons
tu peins vous peignez
que je prisse que nous prissions ils peignent
que vous prissiez il peint
que tu prisses
qu'il prît qu'ils prissent indicatif imparfait
Participe présent Participe passé je peignais nous peignions
tu peignais vous peigniez
prenant pris (prise, pris, il peignait ils peignaient
prises)
indicatif passé simple
je peignis nous peignîmes
tu peignis vous peignîtes
il peignit ils peignirent
83 CRAINDRE
indicatif futur
Se conjuguent sur ce type ; contraindre et plaindre.
je peindrai nous peindrons
indicatif présent tu peindras vous peindrez
il peindra ils peindront
je crains nous craignons
tu crains vous craignez Conditionnel présent
il craint ils craignent nous peindrions
je peindrais
tu peindrais vous peindriez
indicatif imparfait il peindrait ils peindraient
je craignais nous craignions
tu craignais vous craigniez impératif présent
il craignait ils craignaient peins, peignons, peignez
indicatif passé simple Subjonctif présent
je craignis nous craignîmes que je peigne que nous peignions
tu craignis vous craignîtes que tu peignes que vous peigniez
il craignit ils craignirent qu'il peigne qu'ils peignent

indicatif présent Subjonctif imparfait


nous craindrons que je peignisse que nous peignissions
je craindrai
vous craindrez que tu peignisses que vous peignissiez
tu craindras
ils craindront qu'il peignît qu'ils peignissent
il craindra
Participe présent Participe passé
Conditionnel présent
peignant peint (peinte,
je craindrais nous craindrions peints, peintes)
tu craindrais vous craindriez
il craindrait ils craindraient

impératif présent
crains, craignons, craignez 85 JOINDRE

Subjonctif présent Les composés de joindre (adjoindre, conjoindre,


disjoindre, enjoindre, rejoindre) se conjuguent sur ce
que je craigne que nous craignions type, air.ii que les verbes archaïques oindre et
que tu craignes que vous craigniez poindre.
qu'il craigne qu'ils craignent
indicatif présent
Subjonctif imparfait
je joins nous joignons
que je craignisse que nous craignissions tu joins vous joignez
que tu craignisses que vous craignissiez il joint ils joignent
qu'il craignît qu'ils craignissent
indicatif imparfait
Participe présent Participe passé je joignais nous joignions
craint (crainte, tu joignais vous joigniez
craignant ils joignaient
craints, craintes) il joignait
Annexes 846

indicatif passé simple Subjonctif imparfait inusité


je joignis nous joignîmes Participe passé
Participe présent
tu joignis vous joignîtes
il joignit ils joignirent absolvant absous (absoute,
absous, absoutes)
Indicatif futur
je joindrai nous joindrons
tu joindras vous joindrez
il joindra ils joindront
87 COUDRE
Conditionnel présent
Les composés de coudre (découdre et recoudre) !
je joindrais nous joindrions conjuguent sur ce type.
tu joindrais vous joindriez
il joindrait ils joindraient
indicatif présent
Impératif présent je couds nous cousons
tu couds vous cousez
joins, joignons, joignez Il coud ils cousent
Subjonctif présent
indicatif imparfait
que je joigne que nous joignions
que tu joignes que vous joigniez je cousais nous cousions
qu'il joigne qu'ils joignent tu cousais vous cousiez
il cousait ils cousaient
Subjonctif imparfait
indicatif passé simple
que je joignisse que nous joignissions
que tu joignisses que vous joignissiez je COUSIS nous cousîmes
qu'il joignît qu'ils joignissent tu cousis vous cousîtes
il cousit ils cousirent
Participe présent Participe passé
indicatif futur
joignant joint (jointe, joints,
jointes) je coudrai nous coudrons
tu coudras vous coudrez
il coudra ils coudront

Conditionnel présent
86 ABSOUDRE je coudrais nous coudrions
tu coudrais vous coudriez
Se conjugue aussi sur ce type : dissoudre, il coudrait ils coudraient

indicatif présent impératif présent


j'absous nous absolvons couds, cousons, cousez
tu absous vous absolvez
Il absout Ils absolvent Subjonctif présent
indicatif imparfait que je couse que nous cousions
que tu couses que vous cousiez
j'absolvais nous absolvions qu'il couse qu'ils cousent
tu absolvais vous absolviez
il absolvait ils absolvaient Subjonctif imparfait
indicatif passé simple inusité que je cousisse que nous cousissions
que tu cousisses que vous cousissiez
indicatif futur qu'il cousît qu'ils cousissent
j'absoudrai nous absoudrons Participe présent
tu absoudras vous absoudrez Participe passé
Il absoudra Ils absoudront cousant cousu (cousue,
cousus, cousues)
Conditionnel présent
j'absoudrais nous absoudrions
tu absoudrais vous absoudriez
Il absoudrait Ils absoudraient
88 MOUDRE
impératif présent
Les composés émoudre et remoudre se conjuguent
absous, absolvons, absolvez sur ce type.
Subjonctif présent indicatif présent
que j'absolve que nous absolvions je mouds
que tu absolves nous moulons
que vous absolviez tu mouds vous moulez
qu'il absolve qu'ils absolvent il moud ils moulent
847 Annexes

Indicatif imparfait Impératif présent


je moulais nous moulions résous, résolvons, résolvez
tu moulais vous mouliez
il moulait ils moulaient Subjonctif présent

indicatif passé simple que je résolve que nous résolvions


que tu résolves que vous résolviez
je moulus nous moulûmes qu'il résolve qu'ils résolvent
tu moulus vous moulûtes
il moulut ils moulurent Subjonctif imparfait
Indicatif futur que je résolusse que nous résolussions
que tu résolusses que vous résolussiez
je moudrai nous moudrons qu'il résolût qu'ils résolussent
tu moudras vous moudrez
il moudra ils moudront Participe présent Participe passé
Conditionnel présent résolvant résolu (résolue,
résolus, résolues)
je moudrais nous moudrions
tu moudrais vous moudriez
il moudrait ils moudraient

Impératif présent 90 PERDRE


mouds, moulons, moulez
Le composé reperdre se conjugue sur ce type.
Subjonctif présent
Indicatif présent
que je moule que nous moulions
que tu moules que vous mouliez je perds nous perdons
qu'il moule qu'ils moulent tu perds vous perdez
il perd ils perdent
Subjonctif imparfait
Indicatif imparfait
que je moulusse que nous moulussions
que tu moulusses que vous moulussiez je perdais nous perdions
qu'il moulût qu'ils moulussent tu perdais vous perdiez
il perdait ils perdaient
Participe présent Participe passé
Indicatif passé simple
moulant moulu (moulue,
moulus, moulues) je perdis nous perdîmes
tu perdis vous perdîtes
il perdit ils perdirent

Indicatif futur
89 RÉSOUDRE nous perdrons
je perdrai
tu perdras vous perdrez
Indicatif présent il perdra ils perdront
je résous nous résolvons
tu résous vous résolvez Conditionnel présent
il résout ils résolvent nous perdrions
je perdrais
tu perdrais vous perdriez
indicatif imparfait ils perdraient
il perdrait
je résolvais nous résolvions
tu résolvais vous résolviez Impératif présent
il résolvait ils résolvaient
perds, perdons, perdez
Indicatif passé simple
Subjonctif présent
je résolus nous résolûmes
vous résolûtes que je perde que nous perdions
tu résolus que tu perdes que vous perdiez
il résolut ils résolurent
qu'il perde qu'ils perdent
Indicatif futur
Subjonctif imparfait
je résoudrai nous résoudrons
vous résoudrez que je perdisse que nous perdissions
tu résoudras que vous perdissiez
ils résoudront que tu perdisses
il résoudra qu'ils perdissent
qu'il perdît
Conditionnel présent
Participe présent Participe passé
je résoudrais nous résoudrions
vous résoudriez perdant perdu (perdue, perdus,
tu résoudrais
ils résoudraient perdues)
il résoudrait
Annexes 848

91 FONDRE indicatif passé simple

je mordis nous mordîmes


Se conjuguent sur ce type confondre, correspondre, tu mordis vous mordîtes
se mohondre, pondre, refondre, répondre, retondre,
il mordit ils mordirent
tondre.
indicatif futur
Indicatif présent
je mordrai nous mordrons
je fonds nous fondons tu mordras vous mordrez
tu fonds vous fondez il mordra ils mordront
il fond ils fondent
Conditionnel présent
indicatif imparfait
je mordrais nous mordrions
je fondais nous fondions tu mordrais vous mordriez
tu fondais vous fondiez il mordrait ils mordraient
il fondait ils fondaient
Impératif présent
indicatif passé simple mords, mordons, mordez
je fondis nous fondîmes
tu fondis Subjonctif présent
vous fondîtes
il fondit ils fondirent que je morde que nous mordions
que tu mordes que vous mordiez
indicatif futur qu'il morde qu'ils mordent
je fondrai nous fondrons Subjonctif imparfait
tu fondras vous fondrez
il fondra ils fondront que je mordisse que nous mordissions
que tu mordisses que vous mordissiez
Conditionnel présent qu'il mordît qu'ils mordissent
je fondrais nous fondrions Participe présent Participe passé
tu fondrais vous fondriez
il fondrait ils fondraient mordant mordu (mordue,
mordus, mordues)
impératif présent
fonds, fondons, fondez

Subjonctif présent 93 SOURDRE


que je fonde que nous fondions
que tu fondes Ce verbe défectif ne s'emploie qu'à l'infinitif et à la
que vous fondiez 3* personne du singulier et du pluriel de l'indicatif
qu'il fonde qu'ils fondent présent : ii sourd, iis sourdent
Subjonctif imparfait
que je fondisse que nous fondissions
que tu fondisses que vous fondissiez
qu'il fondît qu'ils fondissent
94 CONNAÎTRE
Se conjuguent sur ce type les composés de connaître
Participe présent Participe passé (méconnaître, reconnaître), ainsi que paraître et ses
fondant fondu (fondue, composés (apparaître, comparaître, disparaître, réap¬
fondus, fondues) paraître, recomparaltre, reparaître, transparaître).

indicatif présent
je connais nous connaissons
tu connais vous connaissez
il connaît ils connaissent
92 MORDRE
indicatif imparfait
Se conjuguent sur ce type : démordre, détordre,
distordre, remordre, retordre, tordre. je connaissais nous connaissions
tu connaissais vous connaissiez
il connaisait ils connaissaient
indicatif présent
indicatif passé simple
je mords nous mordons
tu mords vous mordez je connus nous connûmes
il mord ils mordent tu connus vous connûtes
il connut ils connurent
indicatif imparfait indicatif futur
je mordais nous mordions je connaîtrai
tu mordais nous connaîtrons
vous mordiez tu connaîtras vous connaîtrez
il mordait ils mordaient il connaîtra ils connaîtront
849 Annexes

Conditionnel présent Subjonctif imparfait


je connaîtrais nous connaîtrions que je naquisse que nous naquissions
tu connaîtrais vous connaîtriez que tu naquisses que vous naquissiez
il connaîtrait ils connaîtraient qu'il naquît qu'ils naquissent

indicatif présent Participe présent Participe passé

connais, connaissons, connaissez naissant né (née, nés, nées)

Subjonctif présent

que je connaisse que nous connaissions


96 PAÎTRE
que tu connaisses que vous connaissiez
qu’il connaisse qu'ils connaissent
Les temps composés sont inusités.
Subjonctif imparfait
indicatif présent
que je connusse que nous connussions je pais nous paissons
que tu connusses que vous connussiez tu pais vous paissez
qu’il connût qu’ils connussent il paît ils paissent

Participe présent Participe passé indicatif imparfait

connaissant connu (connue, connus, je paissais nous paissions


connues) tu paissais vous paissiez
il paissait ils paissaient

indicatif passé simple inusité

indicatif futur
95 NAÎTRE
je paîtrai nous paîtrons
Se conjugue toujours avec l’auxiliaire ÊTRE aux tu paîtras vous paîtrez
temps composés. Le composé renaître se conjugue il paîtra ils paîtront
comme NAITRE aux temps simples, mais n’a pas de
participe passé et il est inusité aux temps composés. Conditionnel présent
je paîtrais nous paîtrions
indicatif présent tu paîtrais vous paîtriez
il paîtrait ils paîtraient
je nais nous naissons
tu nais vous naissez impératif présent
il naît iis naissent
pais, paissons, paissez
Indicatif imparfait
Subjonctif présent
je naissais nous naissions
que je paisse que nous paissions
tu naissais vous naissiez
que tu paisses que vous paissiez
il naissait ils naissaient
qu’il paisse qu’ils paissent

Indicatif passé simple Subjonctif imparfait inusité

je naquis nous naquîmes Participe présent Participe passé inusité


tu naquis vous naquîtes
il naquit iis naquirent paissant

Indicatif futur

je naîtrai nous naîtrons


tu naîtras vous naîtrez 97 REPAÎTRE
il naîtra ils naîtront
indicatif présent
Conditionnel présent
je repais nous repaissons
je naîtrais nous naîtrions tu repais vous repaissez
tu naîtrais vous naîtriez il repaît ils repaissent
il naîtrait ils naîtraient
indicatif imparfait
Indicatif présent je repaissais nous repaissions
tu repaissais vous repaissiez
nais, naissons, naissez il repaissait Ils repaissaient

Subjonctif présent indicatif passé simpie

que je naisse que nous naissions je repus nous repûmes


que tu naisses que vous naissiez tu repus vous repûtes
qu’il naisse qu'ils naissent il reput ils repurent
Annexes 850

indicatif futur Subjonctif présent

je repaîtrai nous repaîtrons que je batte que nous battions


tu repaîtras vous repaîtrez que tu battes que vous battiez
il repaîtra ils repaîtront qu'il batte qu'ils battent

Subjonctif imparfait
Conditionnel présent

nous repaîtrions que je battisse que nous battissions


je repaîtrais
vous repaîtriez que tu battisses que vous battissiez
tu repaîtrais
ils repaîtraient qu'il battît qu'ils battissent
il repaîtrait
Participe présent Participe passé
Impératif présent
battant battu (battue, battus,
repais, repaissons, repaissez battues)
Subjonctif présent

que je repaisse que nous repaissions


que tu repaisses que vous repaissiez
qu'il repaisse qu'ils repaissent 99 METTRE

Subjonctif imparfait Les verbes admettre, commettre, compromettre,


démettre, émettre, s'entremettre, omettre, permettre,
que je repusse que nous repussions promettre, réadmettre, remettre, retransmettre, sou¬
que tu repusses que vous repussiez mettre, transmettre se conjuguent sur ce type.
qu'il repût qu'ils repussent
Indicatif présent
Participe présent Participe passé
je mets nous mettons
repaissant repu (repue, repus, tu mets vous mettez
repues) il met ils mettent

Indicatif imparfait

je mettais nous mettions


tu mettais vous mettiez
98 BATTRE il mettait ils mettaient
Les composés de battre (abattre, combattre, contre- Indicatif passé simple
battre, débattre, s'ébattre, embattre, rabattre, rebat-
trej se conjuguent sur ce type. je mis nous mîmes
tu mis vous mîtes
Indicatif présent il mit ils mirent

je bats nous battons Indicatif futur


tu bats vous battez
il bat ils battent je mettrai nous mettrons
tu mettras vous mettrez
Indicatif imparfait il mettra ils mettront

je battais nous battions Conditionnel présent


tu battais vous battiez
il battait ils battaient je mettrais nous mettrions
tu mettrais vous mettriez
Indicatif passé simple
il mettrait ils mettraient

je battis nous battîmes Impératif présent


tu battis vous battîtes
il battit ils battirent mets, mettons, mettez

Subjonctif présent
Indicatif futur
que je mette que nous mettions
je battrai nous battrons que tu mettes que vous mettiez
tu battras vous battrez qu'il mette qu'ils mettent
. il battra ils battront
Subjonctif imparfait
Conditionnel présent
que je misse que nous missions
je battrais nous battrions que tu misses que vous missiez
tu battrais vous battriez qu'il mît
il battrait qu'ils missent
ils battraient
Participe présent Participe passé
Impératif présent
mettant mis (mise, mis,
bats, battons, battez mises)
851 Annexes

100 CROÎTRE indicatif passé simple


je vainquis nous vainquîmes
Les verbes accroître et décroître se conjuguent tu vainquis vous vainquîtes
comme croître, mais les formes suivantes se distin¬ il vainquit ils vainquirent
guent des formes correspondantes de croître par
l'absence d'accent circonflexe : J'accrois, tu accrois; indicatif futur
j'accrus, tu accrus, U accrut; iis accrurent; accru;
— je décrois, tu décrois; je décrûs, tu décrûs, H je vaincrai nous vaincrons
décrût, iis décrûrent; décru. tu vaincras vous vaincrez
il vaincra ils vaincront
indicatif présent
Conditionnel présent
Je jroîs nous croissons
tu crots vous croissez je vaincrais nous vaincrions
il croît ils croissent tu vaincrais vous vaincriez
il vaincrait ils vaincraient
indicatif imparfait
impératif présent
je croissais nous croissions
tu croissais vous croissiez vaincs, vainquons, vainquez
il croissait ils croissaient
Subjonctif présent
indicatif passé simple
que je vainque que nous vainquions
je crûs nous crûmes que tu vainques que vous vainquiez
tu crûs vous crûtes qu'il vainque qu'ils vainquent
Il crût ils crûrent
Subjonctif imparfait
indicatif futur
que je vainquisse que nous vainquissions
je croîtrai nous croîtrons que tu vainquisses que vous vainquissiez
tu croîtras vous croîtrez qu'il vainquît qu'ils vainquissent
il croîtra ils croîtront
Participe présent Participe passé
Conditionnai présent
vainquant vaincu (vaincue,
je croîtrais nous croîtrions vaincus, vaincues)
tu croîtrais vous croîtriez
il croîtrait Ils croîtraient

impératif présent
102 ROMPRE
croîs, croissons, croissez

Subjonctif présent Les verbes corrompre et interrompre se conjuguent


sur ce type.
que je croisse que nous croissions
que tu croisses que vous croissiez indicatif présent
qu'il croisse qu'ils croissent
je romps nous rompons
tu romps vous rompez
Subjonctif imparfait
il rompt ils rompent
que je crûsse que nous crûssions
que tu crûsses que vous crûssiez indicatif imparfait
qu'il crût qu'ils crûssent
je rompais. nous rompions
tu rompais vous rompiez
Participe présent Participe passé
il rompait ils rompaient
croissant crû (féminin et piuriei
inusités) indicatif passé simple
je rompis vous rompîmes
tu rompis vous rompîtes
il rompit ils rompirent
101 VAINCRE indicatif futur

Le composé convaincre se conjugue sur ce type. je romprai nous romprons


tu rompras vous romprez
indicatif présent il rompra iis rompront

je vaincs nous vainquons Conditionnel présent


tu vaincs vous vainquez
il vainc ils vainquent je romprais nous romprions
tu romprais vous rompriez
indicatif imparfait il romprait ils rompraient

je vainquais nous vainquions impératif présent


tu vainquais vous vainquiez
il vainquait ils vainquaient romps, rompons, rompez
Annexes 852

Subjonctif présent Subjonctif imparfait


que je rompe que nous rompions que je suivisse que nous suivissions
que tu rompes que vous rompiez que tu suivisses que vous suivissiez
qu’il rompe qu'ils rompent qu II suivit qu Ils suivissent

Subjonctif imparfait Participe présent Participe passé

que je rompisse que nous rompissions suivant suivi (suivie, suivis.


que tu rompisses que vous rompissiez suivies)
qu il rompît qu'ils rompissent

Participe présent Participe passé 104 VIVRE


rompant rompu (rompue,
rompus, rompues) Les composés revivre et survivre se conjuguent sur
ce type.

Indicatif présent
je vis nous vivons
103 SUIVRE tu vis vous vivez
il vit ils vivent
Les composés s'ensuivre et poursuivre se conju¬
guent sur ce type, mais s'ensuivre ne s'emploie qu'à Indicatif imparfait
la 3’ personne du singulier et du pluriel et à l'infinitif
je vivais nous vivions
tu vivais vous viviez
indicatif présent il vivait ils vivaient
je suis nous suivons
tu suis vous suivez Indicatif passé simple
il suit ils suivent je vécus nous vécûmes
tu vécus vous vécûtes
indicatif imparfait il vécut ils vécurent
je suivais nous suivions
tu suivais vous suiviez Indicatif futur
il suivait ils suivaient je vivrai nous vivrons
tu vivras vous vivrez
Indicatif passé simple il vivra ils vivront
je suivis nous suivîmes Conditionnel présent
tu suivis vous suivîtes
il suivit ils suivirent je vivrais nous vivrions
tu vivrais vous vivriez
Indicatif futur il vivrait ils vivraient
je suivrai nous suivrons Impératif présent
tu suivras vous suivrez
il suivra ils suivront vis, vivons, vivez

Conditionnel présent Subjonctif présent


je suivrais nous suivrions que je vive que nous vivions
tu suivrais vous suivriez que tu vives que vous viviez
il suivrait ils suivraient qu il vive qu ils vivent

Impératif présent Subjonctif imparfait

suis, suivons, suivez que je vécusse que nous vécussions


que tu vécusses que vous vécussiez
qu II vécût qu'ils vécussent
Subjonctif présent
que je suive que nous suivions Participe présent Participe passé
que tu suives que vous suiviez vivant
qu'il suive vécu (vécue, vécus,
qu'ils suivent vécues)
REGLES D’ACCORD DU PARTICIPE PASSE

I PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ SEUL. a/ Placés devant le nom. Ils restent invaria¬
bles et sont considérés comme des préposi¬
tions : Attendu ses actions d’éclat, on lui
1 Participe passé employé cooune épithète.
pardonna cette faute. Y compris les taxes, le
Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom
prix ne dépassera pas cent francs. Toutes les
qu’il qualifie : Un travail achevé. Des paquets
maisons du village sont abandonnées, excepté
enveloppés. Une toile déchirée. Des fillettes
deux ou trois. Passé dix heures du soir, la ville
fatiguées.
est morte. Vu les erreurs commises, il faut
renoncer au projet.
2 Participe passé employé comme attribut
sans verbe attributif exprimé. Il s’accorde en
genre et en nombre avec le nom ou le pronom b/ Placés après le nom ou le pronom.
dont il est l’attribut ; Comment sont-elles Ces participes s’accordent en çenre et en
arrivées ? — Complètement épuisées. Ah / si nombre : La dépense s’élève a huit cent
vous aviez vu les plates-bandes après le passage cinquante francs, taxes comprises. Cette mau¬
des garnements / Écrasées, pietinées, vaise période passée, tout redevint comme
avant. Ces deux fillettes exceptées, toutes les
saccagées t
écolières furent punies.
3 Participe passé attribut du complément
d’objet direct. Il s’accorde en genre et en 7 Ci-annexé, ci-joint, ci-inclus. Ces trois
nombre avec le complément d’objet direct : expressions sont invariables dans les deux cas
J'estime ce travail terminé. Je trouve ces en¬ suivants.
fants fatigués. Vous croyez à tort cette beso¬
gne achevée. Nous jugeons ces plaisanteries a/ Au commencement d’une phrase : Ci-
usées. joint la photocopie que vous avez demandée.

4 Cas des participes entendu ! compris ! b/ Dans le corps d’une phrase, ^uand le nom
terminé! employés seuls comme adverbes ou suit sans être isolé de ci-annexe, ci-joint ou
comme exclamations. Ils sont toujours invaria¬ ci-inclus par un article ou un adjectif dé¬
bles : Vous viendrez demain, à onze heures. — monstratif, possessif, indéfini ou numéral :
Entendu ! Veuillez trouver ci-inclus copie de la facture.
— Dans tous les autres cas, ci-annexé, ci-joint,
5 Cas du participe fini employé dans une ci-inclus s’accordent en genre et en nombre :
phrase exclamative sans verbe. L’accord peut Veuillez trouver ci-annexées les copies des
se faire, mais n’est pas obligatoire ; Fini, les lettres. Les factures ci-jointes.
soucis ! ou Finis les soucis l ▼ Dans la locution
fini de..., le participe est toujours invariable ;
Fini de toutes ces lenteurs l 8 Étant donné. Est généralement invariable,
mais de bons auteurs modernes l’emploient en
6 Cas des participes attendu, compris, non faisant l’accord : Étant donné les circonstances,
compris, y compris, excepté, ôté, oui, passé, nous resterons ici Etant données les difficultés
supposé, vu. de l’entreprise, restons-en là.
Annexes 854

II PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ III PARTICIPE EMPLOYÉ DANS LA


AVEC LE VERBE ÊTRE OU UN AUTRE CONJUGAISON D’UN VERBE AVEC
VERBE ATTRIBUTIF. L’AUXILIAIRE AVOIR, DANS LES
TEMPS COMPOSÉS.

1 Participe passé employé avec le verbe


être, soit comme attribut, soit dans un verbe A — Règles générales.
à la forme passive. Il s’accorde en genre et
en nombre avec le sujet : Ce feuillet est dé¬
chiré. Cette page est froissée. Cette maison 1 II n’y a pas de complément direct. Dans
a été construite par des maçons limousins. ce cas, le participe reste invariable : Nous avons
Les feuilles mortes seront emportées par le discuté longtemps.
vent.

2 II y a un complément d’objet direct,


2 Participe passé employé aux temps placé après le verbe. Dans ce cas, le participe
composés de certains verbes intransitifs. Il reste invariable : Nous avons discuté ces
s’accorde en genre et en nombre avec le sujet : propositions.
Mon frère est venu. Mes parents sont arrivés.
Votre sœur est tombée. Elles seront allées dans
les magasins. Elles sont venues me trouver. Les 3 II y a un complément d’objet direct, placé
choses qu’il est venu me dire. avant le verbe. Dans ce cas, le participe
s’accorde en genre et en nombre avec le
complément d’objet direct : Les propositions
que nous avons discutées. Ces propositions, nous
3 Participe passé conjugué avec le verbe
les avons discutées.
être, quand le sujet est on ou le nous de
majesté ou de modestie ou le vous de poli¬
tesse. Quand le sujet est on, le participe
B — Accord dans le cas d’un temps sur¬
passé se met normalement au masculin sin¬
composé. S’il doit y avoir accord, seul le
gulier : On n 'est jamais déçu par un pareil
dernier participe passé est normalement ac¬
spectacle. — Cependant, l’accord pæut se
cordé : La maison a été vendue, dès que je l’ai
faire avec le sujet réel qui est sous-entendu
eu visitée.
sous le pronom indéfini on : Eh bien l ma
petite fille, on est étonnée de me voir ? Mes
camarades et moi, on est tous fatigués. — Il
C — Participe passé employé avec un complé¬
en va de même pour le participe passé employé
ment de durée ou de mesure (cas de verbes
avec le verbe être ou employé en apposi¬
comme courir, coûter, durer, marcher,
tion, quand le sujet est le nous de majesté
mesurer, peser, régner, valoir, vivre, etc.).
ou de modestie, ou le nous de « participa¬
tion » ou d’intérêt, ou le vous de politesse Dans ce cas, le complément introduit sans
préposition doit être assimilé aux complé¬
désignant une seule personne : Nous, président
de la République, nous sommes convaincu de ments circonstanciels et n’est nullement un
la nécessité... Alors, dit le médecin à la fillette, complément d’objet direct. C’est pourquoi
nous sommes toujours fatiguée 7 Vous, ma¬ le participe reste invariable : Les deux cents
dame, qui êtes persuadée, comme moi, de cette francs que ce livre a coûté. Les six kilo¬
vérité. grammes que ce sac a pesé. Les trois ans que
ce prince a régné. — En revanche, il doit y
avoir accord quand ces verbes sont employés
transitivement (Les sacs que l’épicier a pesés)
4 Participe passé employé dans la conjugai¬
ou au sens figuré (Les peines que son éducation
son d’un verbe impersonnel avec l’auxiliaire m’a coûtées).
être. Il reste toujours invariable : Voici l’affaire
qu ’il m ’est advenu. V Dans un cas de ce genre,
en français moderne, on emploie plutôt, aux
D — Participe employé de manière invariable
temps composés, le tour personnel : Voici
dans deux expressions figées, l’échapper belle,
l’affaire qui m’est advenue.
la bailler belle. Ils l’ont échappé belle. Vrai¬
ment, vous me l’avez baillé belle.
5. Participe passé employé avec un verbe
attributif autre que être. Il s’accorde en E — Participe passé suivi d’un attribut. Il
genre et en nombre avec le sujet : Cet édifice s’accorde normalement en genre et en nombre
paraît ébranlé. Ces murs semblent fissurés. La avec le complément d’objet direct qui précède
table reste maculée. Ces salles demeureront cet attribut : Ces tâches que j’avais crues faciles.
fermées.
Cette maison que l’on eût dite déserte. Cepen-
855 Annexes

dant l’absence d’accord est fréquente et to¬ 6 Participe passé en relation avec les
lérée : Cette affaire que nous avions cru locutions le peu de, ce peu de, son peu de. On
avantageuse. Ces chants que j’avais trouvé distingue deux cas.
beaux.
a/ Le mot peu exprime l’idée principale et
F — Participe passé d’un verbe impersonnel. l’accord se fait au masculin singulier ; Le peu
Il est toujours invariable : Toutes les peines d’ardeur qu’il a montré. Ce peu d’espérance
qu ’il a fallu pour mener à bien cette entreprise. qu’il avait conçu. Son peu de sympathie que
Les transformations qu’il y a eu. nous avions remarqué.

G — Participe passé employé en relation avec b/ Le complément de peu exprime l’idée


des « antécédents » spéciaux. principale et l’accord se fait en genre et en
nombre avec le complément : Le peu de
camarades que j’ai revus. Le peu de villes
1 Participe passé employé avec le pronom
italiennes qu’il avait visitées.
neutre /’ représentant non un être ou un objet,
mais l’idée contenue dans la proposition
précédente. Il reste invariable : Cette tâche 7 Participe passé en relation avec un des,
était plus difficile que je ne l’avais pensé. une des, un de et employé avec un complément
Cette maison est moins ancienne que nous ne d’objet direct placé avant la forme verbale. On
l’avons cru. T On doit cependant faire l’ac¬ distingue quatre cas.
cord dans le cas où l’on considère que le
pronom /’ représente un nom déterminé ; J’ai a/ L’action porte sur tous les êtres ou sur
retrouvé la vieille demeure telle que je l’avais tous les objets du groupe. Dans ce cas, il y
laissée. a accord au pluriel : Voici l’une des lettres que
j’ai reçues à ce sujet.
2 Accord avec un complément d’objet direct
à valeur collective. Si le complément est placé b/ L’action porte spécialement sur l’un des
avant le verbe, l’accord se fait soit avec le nom êtres ou des objets du groupe. Dans ce cas,
au singulier à valeur collective (accord selon il y a accord au singulier : L ’une des lettres,
la forme), soit avec le complément au pluriel que j’avais reçue le matin même, m ’annonçait
de ce nom à valeur collective (accord selon l’arrivée de mon ami. T On observe que, dans
le sens). Le choix entre ces deux accords est cet exemple, la relative est encadrée par des
déterminé par l’intention de celui qui parle ou virgules.
écrit, suivant qu’il veut insister sur l’aspect
collectif et unitaire ou, au contraire, sur c/ Avec un de ceux, une de celles. L’accord
l’aspect de pluralité : Le régiment de para¬ se fait généralement au pluriel : C’est l’un de
chutistes que nous avons vu défilait admira¬ ceux que j’ai bien connus.
blement. Une foule de dévots que la nouvelle
du miracle avait attirés accouraient de tous
d/ Avec un des, une des, un de, une de, suivi
côtés.
d’un nom et d’un adjectif. L’accord se fait
généralement au pluriel : C’est l’une des plus
3 Participe passé employé dans une forme belles villes que j’aie vues. C’est Tun des plus
verbale précédée de en. La règle généralement beaux livres que j’aie lus.
admise veut que, même avec un complément
d’objet direct placé avant le verbe, le participe
reste invariable ; Ces villes d’Italie, j’en ai visité 8 Participe passé en relation avec deux
beaucoup. Ces confitures, en avez-vous mangé ? antécédents unis par ou, par et ou par ni. On
Il arrive cependant que, même chez de bons distingue deux cas.
écrivains, on rencontre dans ce cas le participe
accordé en genre et en nombre : Ces chansons a/ L’idée d’addition domine. Le participe
paysannes, il en avait entendues quelques-unes s’accorde au pluriel : La paresse ou le vice, que
dans sa jeunesse. nous avons regardés comme des causes de
déchéance. La gloire et la richesse, qu’on a
4 Participe passé suivi de l’infinitif et recherchées comme les biens suprêmes.
précédé de en. Il reste toujours invariable : Ces
femmes, j’en ai vu tomber dans la misère. h/ L’idée de disjonction est seule présente.
Le participe s’accorde avec le second antécé¬
5 Participe passé en relation avec un dent : Est-ce un chien ou une chienne que vous
adverbe de quantité. Il s’accorde en genre et avez adoptée ? Dans ce projet, c’est la réus¬
en nombre avec le complément de l’adverbe : site ou l’échec que nous avons considéré. Ce
Combien de personnes avez-vous vues ? Tant n’est ni le fils ni la fille que j’ai vue, mais le
de malheurs qu’il avait subis l père.
Annexes 856

9 Participe passé en relation avec deux 2 Participe passé de faire suivi de l’infinitif.
antécédents unis par des locutions telles que Il reste invariable : Les robes qu ’elle a fait faire.
ainsi que, aussi bien que, autant que, comme, Les murs qu’on a fait construire. T De même,
de même que, non moins que, non plus que, avec devoir, pouvoir, vouloir: Toutes les
etc. On distingue deux cas. démarches que j’ai dû faire. Ces œuvres que
nous avons pu admirer. Les lettres que tu as
a/ Si le premier antécédent exprime l’idée voulu écrire.
principale. C’est avec lui que se fait l’accord :
C’est sa réussite, autant que son échec, que j’ai 3 Participe passé de laisser suivi de l’infini¬
étudiée. C’est sa persévérance, non moins que tif. Il suit, en principe, la règle commune (voir
son savoir, que nous avons admirée. ci-dessus, III, H, 1) : J’ai laissé faire ce travail
par un collègue. Les gens que j’ai laissés partir.
Les erreurs que j’ai laissé commettre. Cepen¬
b/ Si l’on considère que les deux antécédents
dant on rencontre assez souvent, dans l’usage
sont d’importance égale. L’accord se fait au
moderne, laissé invariable, dans des cas où la
féminin pluriel si les deux antécédents sont
règle exigerait l’accord.
féminins {C’est sa bonne humeur aussi bien que
son ardeur au travail que nous avons admirées),
au masculin pluriel si les deux antécédents sont 4 Participe d’un verbe déclaratif ou d’un
masculins {C’est son courage aussi bien que son verbe d’opinion (affirmer, assurer, croire, dire,
savoir que nous avons admirés), au masculin espérer, estimer, nier, penser, prétendre, suppo¬
pluriel si l’un des antécédents est masculin et ser, etc.), suivi d’un infinitif. Il reste normale¬
l’autre féminin {C’est sa patience aussi bien que ment invariable : Ces femmes qu ’il a affirmé
son savoir que nous avons admirés). connaître. Ces mots que l’on a cru venir du
gaulois.

10 Participe passé en relation avec deux 5 Participe passé des verbes qui ont pour
antécédents unis par les locutions moins que, complément un infinitif sous-entendu. Il s’agit
plus que, non, et non, et non pas, plutôt que. du participe des verbes croire, devoir, dire,
L’accord se fait avec le premier antécédent : penser, permettre, pouvoir, prévoir, savoir,
C’est son ardeur au travail, et non son savoir, vouloir, etc. Il reste, dans ce cas, toujours
que j’ai admirée. C’est plus leurs épreuves que invariable : J’ai lu tous les livres que j’ai voulu
leur mérite que nous avons considérées. (= que j’ai voulu lire). Il a apporté toutes les
modifications qu’il a pu {= qu’il a pu
apporter).
H — Participe passé suivi d’un infinitif.
6 Participe passé des verbes avoir à, donner
1 Règle générale. On distingue quatre cas. à, /amer à suivis d’un infinitif et précédés d’un
complément d’objet direct. Ce participe est
a/ Il n’y a pas de complément d’objet direct. invariable quand le complément d’objet direct
Le participe reste alors invariable : J’ai en¬ est complément manifeste de l’infinitif: Les
tendu chanter. clients que ce représentant a eu à visiter (=
il a eu à visiter des clients). Les localités que
j'oi eu à traverser {= j’ai eu à traverser des
h/ Le complément d’objet direct est placé localités). Les plantes qu’on m’a donné à
après la forme verbale comprenant le participe décrire {=^ on m’a donné à décrire des plantes).
passé. Le participe reste alors invariable : J’ai En revanche, on peut accorder, facultative¬
entendu cette femme chanter. J’ai entendu ment, le participe, si le complément d’objet
chanter cette chanson. direct est perçu comme étant d’abord complé¬
ment de avoir, donner, laisser : Les terres qu ’on
c/ Le complément d’objet direct est placé lui avait données à cultiver {= qu’on lui avait
avant la forme verbale comprenant le participe données, pour qu’il les cultivât).
passé et il est aussi sujet de l’action exprimée
par l’infinitif. Le participe s’accorde alors en
genre et en nombre avec lui : Cette femme que IV PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ
j’ai entendue chanter {— qui chantait). Les AVEC LE VERBE ÊTRE DANS LA
vaches qu’il a menées paître. CONJUGAISON D’UN VERBE PRONO¬
MINAL.
d/ Le complément d’objet est placé avant
la forme verbale comprenant le participe passé A — Participe passé employé avec le verbe
et il est aussi objet de l’action exprimée par e/re dans la conjugaison d’un verbe pronominal
l’infinitif. Il reste alors invariable : La chanson réfléchi direct (le pronom personnel réfléchi
quej’ai entendu chanter (= que l’on chantait). étant complément d’objet direct : Je me suis
Les brebis qu’il a mené tondre. lavé = j’ai lavé moi).
857 Annexes

1 Règle générale. Le participe s’accorde en 3 Cas de se laisser suivi d’un infinitif. La


genre et en nombre avec le sujet : Ce garçon règle veut qu’on distingue deux cas.
s’est baigné. Ces filles se sont baignées.
a/ Le siÿet de se laisser est aussi le sujet
de l’action exprimée par l’infinitif. Dans ce
2 Participe passé d’un verbe pronominal
cas, laissé s’accorde en genre et en nombre avec
suivi d’un attribut du pronom réfléchi. Il
le sujet : Elles se sont laissées tomber
s’accorde normalement en genre et en nombre
avec le sujet ; Elles se sont crues habiles. Ils b/ Le sujet de se laisser est l’objet de l’action
se sont sentis responsables. exprimée par l’infinitif. Dans ce cas, laissé
reste invariable : Elles se sont laissé enlever. T
3 Participe passé du verbe se persuader suivi Cette règle n’est pas toujours appliquée, même
d’une proposition complétive introduite par par les bons écrivains modernes.
que. Il s’accorde facultativement en genre et
en nombre avec le sujet ; Elles se sont D — Participe passé employé dans la conju¬
persuadées (ou Elles se sont persuadé) que nous gaison d’un verbe essentiellement pronominal
leur voulions du mai (verbe qui n’est usité qu’à la forme
pronominale).
B — Participe passé employé dans la conjugai¬
son d’un verbe pronominal réfléchi indirect (le 1 Règle générale. Le participe s’accorde en
pronom personnel réfléchi étant complément genre et en nombre avec le sujet : Elles se sont
d’attribution ; Je me suis lavé les mains — j’ai enfuies. Elles se sont souvenues. Elles se sont
lavé les mains à moi). repenties.
2 Exception. Le participe passé du verbe
1 Le complément d’objet direct est placé
s’arroger ne s’accorde jamais avec le sujet :
après le verbe. Dans ce cas, le participe reste
Elles se sont arrogé des privilèges injustifiés. T
invariable : Je me suis donné cette louange.
Le participe passé de ce verbe s’accorde avec
2 Le complément d’objet direct est placé le complément d’objet direct quand celui-ci est
avant le verbe. Dans ce cas, le participe placé avant le verbe : Les privilèges injustifiés
s’accorde en genre et en nombre avec le qu’il s’est arrogés (voir ci-dessus IV, B, 2).
complément d’objet direct : Les louanges qu’il
s’est décernées. Les buts que je me suis fixés. E — Participe passé employé dans la conjugai¬
Les droits qu’il s’est arrogés. son d’un verbe pronominal à sens réciproque.

3 Cas spécial, où il n’y a pas de complément 1 Le pronom personnel réfléchi a valeur de


d’objet direct (se plaire, se complaire, se complément direct. Le participe s’accorde
déplaire, se rire). Dans ce cas, le participe reste alors en genre et en nombre avec le sujet du
invariable : Elles se sont ri de nous. Ils se sont verbe pronominal : Ils se sont battus. Elles se
complu à nous tracasser. Elles se sont déplu sont embrassées.
en notre compagnie. Elle s’est plu dans ce 2 Le pronom personnel réfléchi a valeur de
village. complément indirect. On distingue alors trois
cas.
C — Participe passé d’un verbe pronominal
a/ Il n’y a pas de complément d’objet direct.
suivi de l’infinitif.
Dans ce cas, le participe reste invariable : Elles
1 Règle générale. se sont parlé. Ils se sont plu (= chacun a plu
à l’autre).
a/ Le participe s’accorde en genre et en b/ Le complément d’objet direct est placé
nombre quand le sujet du pronominal est aussi après le verbe. Dans ce cas, le participe reste
sujet de l’action exprimée par l’infinitif : Elles invariable : Ils se sont mutuellement reproché
se sont senties mourir ( = elles ont senti qu’elles leurs fautes.
mouraient). c/ Le complément d’objet direct est placé
avant le verbe. Dans ce cas, le participe
b/ Il reste invariable quand le sujet du
s’accorde en genre et en nombre avec ce
pronominal est objet de l’action exprimée par complément d’objet direct: Les fautes qu’ils
l’infinitif : Elles se sont senti entraîner par le se sont mutuellement reprochées.
courant (= elles ont senti que le courant les
entraînait).
F — Participe passé employé dans la conjugai¬
2 Cas de se faire suivi d’un infinitif. Le son d’un verbe pronominal à sens passif. Il
participe reste toujours invariable : Les robes s’accorde toujours en genre et en nombre avec
qu’elle s’est fait faire. Les explications que je le sujet : Ces marchandises se sont bien vendues
me suis fait donner. (= ont été bien vendues).
« \
Annexes 858

LISTE DES VERBES PRONOMINAUX DONT


LE PARTICIPE S’ACCORDE TOUJOURS AVEC LE SUJET

s’absenter s’ébattre s’extasier s’y prendre


s’abstenir s’ébouler se féliciter se presser
s’acharner s’échapper se formaliser se prévaloir de
s’acheminer s’écouler se gausser de se prosterner
s’adonner s’écrier se gendarmer se railler de
s’affaiblir s’écrouler se hâter se ratatiner
s’agenouiller s’efforcer s’immiscer se raviser
s’apercevoir de s’embusquer s’infatuer se rebeller
s’approcher s’emparer de s’infiltrer se rebiffer
s’arrêter s’empresser s’ingénier se recroqueviller
s’attacher à s’en aller s’ingérer se rédimer
s’attaquer à s’endormir s’insurger se réfugier
s’attendre s’enfuir s’invétérer se réjouir
s’avancer s’ennuyer se jouer de se rengorger
s’aviser de s’enorgueillir se lamenter se repentir
se blottir s’enquérir se lever se résoudre à
se cabrer s’en retourner se louer de se ressentir de
se carrer s*en revenir se méfier de se saisir de
se chamailler s’ensuivre se méprendre se sauver
se connaître à s’entendre à se moquer se servir de
se dédire s’envoler s’opiniâtrer se soucier de
se démener s’éprendre de s’oublier se souvenir de
se départir de s’escrimer se pâmer se suicider
se d&ister s’étonner se parjurer se taire
se disputer avec s’évanouir se plaindre se targuer
se douter de s’évaporer se prélasser se tromper
s’ébahir s’éveiller se prendre à
s’évertuer s’en prendre à

LE PARTICIPE PRÉSENT

I Orthographe. 2 On a affaire à un participe présent


invariable dans les cas suivants.
1 En principe, le participe présent s’écrit
comme l’adjectif ou comme le nom correspon¬ a/ Quand le mot est précédé de en ou quand
dant : Ils sortirent en criant. Des abus criants. on pourrait le faire précéder de en : En criant,
Remplaçant un collègue malade, j’ai un les enfants sortaient de l’école. Criant et
surcroît de travail. J'ai rencontré mon chantant, les fillettes tournaient autour de
remplaçant.
l’arbre. On pourrait dire: En criant et en
2 Dans quelques cas, il y a deux ortho¬ chantant...
graphes différentes (voir tableau).
b/ Quand le mot a un complément d’objet
direct ou indirect : Criant leur joie, ils avan¬
II Question de l’accord. çaient vers nous. Pensant à leur pays, elles
étaient mélancoliques.
1 Le même mot est invariable quand il est
participe présent, variable quand ü est adjec¬ c/ Quand le mot est accompagné des
tif : En grondant et en mugissant, les vagues négations ne, ne... pas, ne... point, ne... rien,
déferlaient sur la plage. Les vagues grondantes etc. ; Les femmes ne travaillant pas trouvent
et mugissantes déferlaient sur la plage. le temps long.
859 Annexes

d/ Quand le mot est suivi d’un adverbe ou b/ Quand le mot est attribut après être,
d’une locution adverbiale : Les écolières tra¬ sembler, paraître, devenir, etc. Dans ce cas,
vaillant bien seront récompensées. Les per¬ il peut être remplacé par un adjectif quel¬
sonnes souffrant un peu peuvent travailler, mais conque : Cette occasion était tentante, me
sans excès. semblait tentante (= agréable, profitable, etc.).
e/ Quand le mot est suivi d’un complément c/ Quand le mot, épithète ou attribut, est
de lieu ou d’un complément circonstanciel précédé d’un adverbe (autre que né) : Des
faisant corps pour le sens avec le mot en -ant : mégères toujours glapissantes. Des sirènes sans
Les personnes partant pour la retraite. Les cesse hurlantes. Des bourgeoises bien pensantes.
femmes habitant en banlieue. Les personnes Des remarques souvent grinçantes.
souffrant de manière intense ne peuvent
travailler.
III Emploi fautif
f/ Quand le mot est précédé de aller: Elles
vont chantant et criant.
▼ On évitera soigneusement d’employer un
T Exceptions. Sont variables, conformément participe présent qui se rapporterait à un mot
à l’ancien usage du XVIE siècie, les participes autre que le sujet du verbe de la proposition.
présents de quelques expressions figées : les On évitera, par exemple, de dire ; Le train
ayants droit, les ayants cause, toutes affaires partit, en disant adieu à mon camarade.
cessantes, séance tenante, etc. Tourner autrement : Le train partit, en même
temps que (alors que) je disais adieu... — En
3 On a affaire à un adjectif variable dans revanche, les phrases suivantes sont correctes,
les cas suivants. le sujet du participe présent étant le même que
a/ Quand le mot est épithète. Dans ce cas, le sujet du verbe de la proposition : La
il peut être remplacé par un adjectif quel¬ locomotive partit en lâchant un jet de vapeur.
conque : Les sirènes hurlantes des voitures de J’agitais mon mouchoir en disant adieu à mon
la police (= les sirènes sonores, aiguës, etc.). camarade.

CAS DE DISCORDANCE ENTRE


L’ORTHOGRAPHE DU PARTICIPE PRÉSENT
ET CELLE DE L’ADJECTIF
OU DU NOM CORRESPONDANT

PARTICIPE PRÉSENT ADJECTIF

abstergeant abstergent, ente provoquant provocant, ante


adhérant adhérent, ente somnolant somnolent, ente
affluant affluent, ente suffoquant suffocant, ante
coïncidant coïncident, ente vaquant vacant, ante
communiquant communicant, ante
convainquant convaincant, ante
convergeant convergent, ente PARTICIPE NOM
détergeant détergent, ente PRÉSENT
différant différent, ente
divergeant divergent, ente
émergeant émergent, ente adhérant un (une) adhérent, ente
équivalant équivalent, ente affluant un affluent
excellant excellent, ente confluant un confluent
expédiant expédient, ente détergeant un détergent
extravaguant extravagant, ante équivalant un équivalent
fatiguant fatigant, ante expédiant un expédient
influant influent, ente fabriquant un (une) fabricant, ante
intriguant intrigant, ante intriguant un (une) intrigant, ante
naviguant navigant, ante naviguant un navigant
négligeant négligent, ente précédant un précédent
précédant précédent, ente présidant un (une) président, ente
Annexes 860

L’IMPÉRATIF

I Orthographe de la deuxième personne du 2 Impératif transitif suivi d’un infinitif. Un


singulier. trait d’union : Fais-le marcher.

1 Règle générale. Pas de -s final pour les 3 Impératif intransitif suivi d’un infinitif.
verbes du premier moupe : Chante. Marche. Pas de trait d’union : Viens le voir.
Balaie. — Un -s final pour les verbes des autres
Çroupes : Finis. Entends. Cours. Écris. T On 4 D y a deux pronoms dépendant tous les
&rit : va, et non *vas. deux de l’impératif. Deux traits d’union ;
Allons-nous-en. Montrez-le-luL
2 Pas de -s pour quelques verbes qui ne sont
pas du premier groupe. Il s’agit des impératifs 5 n y a deux pronoms, dont le second dépend
suivants : accueille, aie (de avoir), assaille, d’un infinitif. Un seul trait d’union, entre
couvre, cueille, défaille, offre, ouvre, recueille, l’impératif et le premier pronom : Laissez-la
sache, souffre, tressaille, veuille. nous raconter son histoire. Envoie-le y passer
quelques jours.
n Addition du -s devant les pronoms en et y.

1 Pas d’infinitif après l’impératif. On ajoute V Ordre des pronoms.


•s, s’il n’existe déjà, à la deuxième personne
du singulier : Parles-en. Manges-en. Penses-y. 1 A la forme affirmative. S’il y a deux
Vas-y. pronoms, celui qui est complément d’objet
direct se place le premier : Donne-le-nous. Dis-
2 Un infinitif suit l’impératif. Pas de -s (sauf le-moL Donne-le-leur. V Cas particulier : imp^
s’il existe déjà) : Va en chercher. Va y mettre ratif de se le tenir pour dit > tenir (III, 5).
un peu d’ordre. ▼ L’impératif du verbe laisser
fait exception : Laisses-en échapper quelques- 2 A la forme négative. Le pronom complé¬
uns. ment direct se place en seconde position (Ne
nous le donne pas. Ne me le dis pas), sauf
3 T Si en est préposition et non pronom, quand l’autre pronom est lui ou leur (Ne le
jamais de -s : Va en Espagne. Parle en maître fui donne pas. Ne le leur dis pas).
Travaille en silence
3 En et y. Se placent toujours en seconde
position : Distribue-leur-en. Ne leur en donnez
m Emploi de l’apostrophe.
pas. Appuyez-vous-y. Ne vous y appuyez pas.
1 Devant en et y, on élide me, te, le, la
4 Avec nous et vous. La langue parlée
(Parlez-m’en. Va-t’en), sauf si en ou j» dépend
emploie, à la forme affirmative, un oràre
d’un infinitif (Envoie-le y passer quelques jours,
inverse de l’ordre habituel, c’est-à-dire cpi’elle
et non *envoie-l’y passer).
place en second le pronom complément direct :
2 T Eviter les constructions populaires du Lisez-nous-les (au lieu de la construction
type *donnez-moi-z-en, *parle-moi-z-en, normale lisez-les-nous). Cette construction
*mets-toi-z-y. Dire : donnez-m’en, parle-m’en. inverse est à éviter dans la langue écrite.
— Les constructions du type faites l’en sortir,
mettez l’y, mets t’y sont théoriquement cor¬
rectes, mais pratiquement inusitées. On tour¬ VI Cas de deux impératife coordonnés.
nera autrement : faites-le sortir de là, mettez-le
là, mets-toi là. De nos jours, on dit ; Suivez-moi et aidez-
moL Parlez-moi et dites-moi votre avis. Dans
la lan^e classique, on mettait le pronom
IV Emploi du trait d’union. complément direct ou indirect du second
impératif devant ce second impératif : Suivez-
1 Rè^e générale. On met le trait d’union moi et m’aidez. Parlez-moi et me dites votre
entre l’impératif et le pronom qui suit : avis. Ce tour n’existe plus que dans la langue
Regarde-le. Fais-le. littéraire recherchée et très archaïsante.
861 Annexes

L»D«îiNrnF

I Proposition infinitive. m Verbe construit directement avec nn


infinitif

1 Place du substantif. Deux constructions 1 Liste des verbes qui se construisent


sont possibles : J’entends siffler le train directement avec un infinitif (construction du
et J’entends le train siffler. Le souci du type je veux partir, il reconnaît avoir menti).
rythme et de l’euphonie guidera le choix. Affirmer, aimer, aimer autant, aimer mieux,
Par exemple, sauf effet de style délibéré, aller, assurer, avoir beau, avouer, compter,
on évitera de placer un monosyllabe à la courir, croire, daigner, déclarer, descendre,
fin : Je mis l’or étinceler, plutôt que Je mis désirer, détester, devoir, dire, écouter, entendre,
étinceler l’or. Je vois fuir les troupeaux, envoyer, espérer, estimer, faillir, falloir, se
plutôt que Je mis les troupeaux fuir. — Bien figurer, s’imaginer, laisser, mener, monter,
entendu, quand rinfiuitif a un complément, oser, partir, penser, pouvoir, préférer, présumer,
le sujet de l’infinitif se place devant l’infinitif, prétendre, se rappeler, reconnaître, regarder,
obhgatoirement : Je vois le vent courber les rentrer, retourner, revenir, savoir, sentir, sup¬
arbres. poser, venir, voir, vouloir.

2 Succession de plusieurs infinitifs. On peut


2 Proposition infinitive en concurrence avec employer deux infinitifs à la suite : Je veux lui
une proposition à un mode imrsonnel. On peut faire prendre une autre habitude. — On évitera
préférer l’emploi de l’infinitive pour alléger la autant que possible une succession de trois
phrase, notamment pour éviter la succession infinitifs : Il voudrait pouvoir faire intervenir
de deux que : Étant donné que nous pensons ses relations. On tournera autrement : Il
être prêts demain, tour plus léger que Étant voudrait amir la possibilité de faire intervenir
donné que nous pensons que nous serons prêts ses relations ou II voudrait poumir obtenir une
demain. En particuher, l’emploi de l’infinitive intervention de ses relations, etc.
permet d’éviter les constructions du type : Ce
personnage que j’affirme que j’ai rencontré. Le
sort qu’elle dit qui lui est hostile. On dira IV Place et emploi du pronom.
plutôt: Ce personnage que j’affirme avoir
rencontré Le sort qu’elle dit lui être hostile > 1 Dans l’usage moderne, le pronom se place
dont (Df, 2). entre le verbe personnel et l’infinitif qui en
dépend : Je veux la conduire. — Dans l’usage
classique, le pronom se mettait devant le verbe
personnel : Je la veux conduire. Cette
n Proposition circonstancielle à l’infinitif. construction se rencontre encore chez quel¬
ques très rares auteurs archaïsants.

On prendra garde aux ^uivoques et on 2 Dans l’usage moderne, on ne place plus


évitera d’employer l’infinitif quand le sujet un infinitif entre le pronom réfléchi et im autre
sous-entendu de celui-ci n’est pas le sujet du infinitif à la forme pronominale. On n’écrirait
verbe à un mode personnel. On peut dire très plus, comme dans la langue classique : Il lui
correctement : Avant d’examiner sa demande, conseilla de s’aller plaindre. On écrit et on dit :
je veux savoir si ce jeune homme a des Il lui conseilla d’aller se plaindre.
références. On évitera en revanche une
construction telle que : Avant de me demander 3 Faire + infinitif Je le fais manger. Je lui
une entrevue, je veux savoir si nous avons besoin fais manger sa bouillie. Cela le fera penser à
de ce collaborateur supplémentaire. Employer moi Je lui ferai penser à cette affaire. Je le
la construction personnelle: Ayant qu’il me ferai se repentir. On le fit asseoir > faire (IV,
demande une entrevue... On évitera aussi des 1 et 2).
constructions telles que: Après amir quitté
ton travail, j’ai reçu un coup de téléphone
pour toL Dire : Après que tu as eu quitté ton V Infinitif de narration. Et flatteurs d’ap¬
travail.. plaudir > de (X, 12).
Annexes 862
863 Annexes

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Annexes 864
865 Annexes

LA CONCORDANCE DES TEMPS

I Définition et généralités. qu’il vienne demain. Il faudrait pour cela qu’il


soit venu plus tôt.
1 On appelle concordance des temps (expres¬
sion traditionnelle) ou correspondance des
temps (expression qui serait plus exacte) m Emploi de l’imparfait du subjonctif dans
l’ensemble des règles qui régissent l’emploi du la subordonnée.
temps dans une proposition subordonnée en
fonction du temps du verbe de la principale. Cet emi)loi est obliptoire dans certains cas,
si l’on obéit aux règles strictes de la concor¬
2 Le tableau des pages précédentes indique dance des temps. Or ce temps, de nos jours,
les règles en usage dans la langue littéraire très est peu usité, à l’exception de certaines formes.
soignée. Ces règles soutirent quelque assouplis¬
sement dans l’usage de la langue ordinaire. 1 L’imparfait du subjonctif est encore usité,
dans la langue écrite, à toutes les personnes,
Remarque. Le tableau des pages 50, 51, 52 pour les verbes avoir et être : Il avait agi ainsi
indique les rè^es qui concernent les proposi¬ pour que nous eussions le temps de riposter. Il
tions complétives. L’emploi des condition¬ nous prévint pour que vous fussiez en état d’agir.
nelles (S’il faisait beau, je sortirais. S’il avait 2 L’imparfait du subjonctif est encore usité,
fait beau, je serais sorti), qui obéit à des règles dans la langue écrite, a la troisième personne
différentes, ne donne généralement pas lieu à du singulier de tous les verbes : Je te prévins
des fautes. pour qu’il sût à quoi s’en tenir.
3 L’imparfait du subjonctif est pour ainsi
II Après un conditionnel présent. dire inusité aux autres personnes, pour les
verbes autres que avoir et être. On évitera des
Théoriquement, au subjonctif, l’imparfait ou phrases telles que : Il désirait que vous
le plus-que-parfait sont de rigueur : Il faudrait *arrivassiez le plus vite possible. D’autre part.
qu’il vînt demain. Il faudrait pour cela qu’il Il désirait que vous arriviez le plus vite Mssible
fût venu plus tôt. Cependant, en dehors de la est mal admis dans la langue surveillée. On
langue httéraire trfe soignée, on préfère le tournera autrement; Il désirait vous voir
présent ou le passé du subjonctif : Il faudrait arriver le plus vite possible.

ACCORD DU VERBE AVEC SON SUJET

I Accord en personne. l’école. Vous et votre ami êtes de bons élèves. T


Très souvent, on reprend les deux sujets par
1 Un seul siyet. Accord selon la personne un pronom unique : Toi et moi, nous allons
du sujet : Je vais au cinéma. Tu vas à la poste. en vacances. Toi et ton frère, vous irez bientôt
Il va chez le dentiste. Nous allons chez des amis. à l’école. Vous et votre ami, vous êtes de bons
Vous allez en vacances. Ils vont voir leurs élèves.
cousins.
4 II y a inversion du sujet. Le verbe se met
2 Deux sqjets de la même personne. Accord
à la troisième personne : Ainsi que le croyaient
selon cette personne : Le père et le fils se
mes camarades et moi (en face de Mes amis
ressemblent. Lucette et sa sœur sont venues.
et moi croyions que...).
3 Deux sujets de personnes différâtes.
Accord selon la personne qui a la priorité 5 Accord avec des sqjets joints par ou.
grammaticale. La première personne l’emporte a/ Les sqjets ne sont pas de la même
sur la deuxième et la troisième. La deuxième personne, le verbe et l’attribut (ou le participe)
personne l’emporte sur la troisième : Toi et moi exprimant une idée qui peut s’appliquer aux
allons en vacances. Lui et moi sommes prêts deux sitjets à la fois. Si l’un des sujets est de
à vous aider. Toi et ton frère irez bientôt à la deuxième personne et l’autre de la troisième.
Annexes 866

le verbe se met à la deuxième personne du responsable. C’est toi qui seras le chef C’est
pluriel ; Toi ou ton frère pouvez m'aider. Si l’un elle qui est venue la première. C’est nous qui
des sujets est de la deuxième personne et sommes les premiers. C’est vous mesdames, qui
l’autre de la première, l’accord se fait à la êtes arrivées les dernières. C’est vous, monsieur,
première personne du pluriel : Toi ou moi qui êtes venu hier, je crois. Ce sont elles qui
pouvons aider notre camarade. Si l’un des sont tombées dans l’escalier. ▼ Cependant
sujets est de la première personne et l’autre l’accord se fait avec l’attribut et non avec
de la troisième, l’accord se fait à la première l’antécédent dans trois cas.
personne du pluriel ; Mon frère ou moi pouvons a/ Quand l’attribut est précédé de l’article
aider nos parents. déM ou de l’adjectif démonstratif ; Tu es
b/ Les sujets ne sont pas de la même l’écolier qui a le plus de dons (et non *qui as).
personne, le verbe et l’attribut (ou le participe) Je suis cet homme qui peut vous sauver (et non
exprimant une idée qui ne peut s’appliquer *qui peux).
qu’à un seul sujet à la fois. L’accord pose des b/ Quand l’attribut est un pronom démons¬
problèmes pratiquement msolubles ; Toi, An¬ tratif : Nous sommes ceux qui peuvent gagner
toine, ou ton frère seras le premier ou sera le (et non *qui pouvons gagner).
premier. Les deux accords sont admis, mais c/ Quand la principale est négative ou
rares. On aura intérêt à tourner autrement : interrogative : Tu n’es pas un garçon qui oublie
C’est à toi, Antoine, ou à ton frère qu’on les camarades (et non *qui oublies). Sommes-
donnera la place de premier (ou que reviendra nous des gens qui se dérobent devant leurs
la place de premier) ou encore Toi, Antoine, responsabilités ? (et non *qui nous dérobons).
ou ton frère, l’un de vous deux sera le premier.
8 Après la plupart d’entre nous, d’entre vous
6 Accord avec des sqjets joints par ni.
(bien plus rarement la plupart de nous, de
a/ Les sujets ne sont pas de la même vous). Le verbe se met en général à la troisième
personne, le verbe et l’attribut (ou le participe) personne du pluriel : La plupart d’entre nous
exprimant une idée qui peut s’appliquer aux étaient heureux de voir approcher les vacances.
deux sujets à la fois. Si l’un des sujets est de La plupart d’entre vous, mesdemoiselles, seront
la deuxième personne et l’autre de la troisième, admises dans la classe supérieure. — Parfois,
le verbe se met à la deuxième personne du après la plupart d’entre nous, le verbe se met
pluriel : Ni toi ni ton frère n’êtes en cause dans à la première personne du pluriel pour bien
l’affaire. Si l’un des sujets est de la deuxième souli^er que celui qui parle ou écnt s’inclut
personne et l’autre de la première, le verbe se
dans le groupe : La plupart d’entre nous.
met à la première personne du pluriel : Ni toi
Français de la génération de 1900, avions été
ni moi ne sommes en cause. Si l’im des sujets
élevés dans ces principes.
est à la première personne et l’autre à la
troisième, l’accord se fait à la première
personne du pluriel (voir cependant ci-dessous, II Accord en nombre.
c) : Ni lui ni moi ne sommes en cause.
b/ Les sujets ne sont pas de la même 1 Plusieurs sujets juxtaposés. Normale¬
personne, le verbe et l’attribut (ou le participe) ment, accord au pluriel ; La lumière limpide,
exprimant une idée qui ne peut s’appliquer la beauté des sites, la douceur du climat font
qu’à un seul sqjet à la fois. L’accord pose des de cette province un vrai paradis. T Parfois,
problèmes pratiquement insolubles : Ni toi, lorsque il y a plusieurs sujets juxtaposés,
Antoine, ni ton frère ne seras le premier ou ne l’accord se fait avec le dernier, soit que ces
sera le premier. Les deux accords sont admis, sujets soient synonymes ou à peu près, soit que
mais rares. On aura intérêt à tourner autre¬ le dernier résume tous les autres, soit qu’on
ment : Ce n’est ni à toi, Antoine, ni à ton frère veuille attirer l’attention sur le dernier terme
qu’on donnera la ^lace de premier ou Ni toi, d’une gradation : L’harmonie, la noblesse, le
Antoine, ni ton frere, aucun de vous deux ne sublime fait de ce poème un chef-d’œuvre sans
sera le premier. égal (Tet usage est assez littéraire.
c/ Les sujets ne sont pas de la même
personne et l’un des sujets est aucun (-|- nom), 2 Plusieurs sujets coordonnés. Accord au
nul (+ nom), personne, rien. Le verbe se met pluriel ; Le froid et la pluie ont gâché mes Jours
toujours à la troisième personne du singulier, de congé. La forêt, la mer, le soleil et la
l’attribut (ou le participe) au masculin singu¬ montagne font de ce pays un séjour merveilleux.
lier : Ni moi ni personne ne peut être tenu de
respecter ce règlement absurde. 3 ▼ Accord au singulier si les deux sujets
désignent un seul et même être ou une seule
7 Accord avec l’antécédent de la relative. et même chose ; Ce grand mathématicien et
Le verbe s’accorde en nombre et en personne ce grand écrivain que fut Pascal est la gloire
avec l’antécédent : C’est moi qui suis le de l’Auvergne.
867 Annexes

4 Après aucun, chaque, nul, tout, répété. b/ Les deux sujets sont des singuliers et
Accord au singulier: Chaque rue, chaque l’idée exprimée par le verbe et l’attribut (ou
venelle, chaque maison de ce village m'est le participe) peut se rapporter aux deux sqjets
familière. à La fois. On peut au choix faire l’accord au
5 Spjëts joints par ou. pluriel ou au singulier : Ni Flaubert ni
Baudelaire ne fut académicien ou ne furent
a/ L’un des spjets est au pluriel. Accord au
académiciens (ils auraient pu être tous les deux
pluriel : Mon frère ou mes parents pourront
signer à ma place.
académiciens).
b/ Le deuxième terme est donné comme c/ Les deux sujets sont des singuliers et
synonyme, équivalent ou traduction du pre¬ l’idée exprimée par le verbe ou l’attribut (ou
mier. Accord obligatoire au singulier, sauf si le participe) ne peut se rapporter qu’à l’un des
le premier terme est au pluriel : L'oronge verte sigets. Accord obhgatoire au singulier; Ni
Jacques ni Etienne n'a été le premier de la
ou amanite phalloïde est vénéneuse (mais Les
classe le mois dernier (ils n’auraient pu être
oronges vertes ou amanites phalloïdes sont
tous les deux le premier de la classe).
vénéneuses). Au Brésil la grande exploitation
agricole, ou fazenda, appartient souvent à une d/ Seul l’un des deux sujets est placé avant
vieille famille de l'aristocratie coloniale (mais... le verbe. C’est ce sujet antéposé qui commande
les grandes exploitations, ou fazendas, l’accord: Ni l'étude n'est suffisante pour
appartiennent...). former le caractère, ni les livres.
c/ Les deux sqjets sont des singuliers et e/ Le premier sqjet est au singulier et le
l’idée exprimée par le verbe peut se rapporter second siget, au singulier, est précédé de ni
aux deux sqjets à la fois. Accord plutôt au même, ni à plus forte raison, etc. L’accord se
pluriel ; Pendant ses vacances, la promenade fait avec le premier sujet : Ni la pauvreté, ni
ou la lecture lui changeront les idées (pour se même la maladie, ne put l'abattre. T On
changer les idées, il pourra lire ou se promener, évitera de joindre un premier sujet singuher
les deux activité n’étant pas exclusives). et un second sujet pluriel, car l’accord au
singulier, en principe correct, serait, dans ce
d/ Les deux sqjets sont des singuliers et
cas, choquant. On tournera autrement : Rien
l’idée exprimée par le verbe ne peut se ne put l'abattre, ni la pauvreté, ni même les
rapporter qu’à l’un des sujets. Accord obUga- maladies (mieux que Ni la pauvreté, ni même
toire au singuüer : Comme d'habitude, Henri
les maladies, ne put l'abattre).
ou Etienne sera le premier de la classe ce
mois-ci (ils ne peuvent être tous les deux le f/ n y a une virgule devant ni (effet
premier de la classe). stylistique). Accord au singulier, car la dis¬
jonction est fortement marquée : Ni le temps
e/ Seul l’un des sujets est placé avant le écoulé, ni cette inévitable et toute-puissante
verbe (tour très littéraire). C’est ce sujet qui altération de la sensibilité, n'a pu atténuer la
commande l’accord : Le succès viendra, ou les vivacité de ce souvenir d'enfance.
revers. Les victoires viendront, ou l'échec.
f/ Le premier sqjet est au singulier et le 7 Accord après l’un et Vautre, l’un ou
second sqjet, au singulier, est précédé de ou Vautre, ni l’un ni Vautre, un des... qui, un de
même, ou plutôt, ou à plus forte raison, etc. ces... qui.
L’accord se fait avec le premier sujet : La a/ Après l’un et Vautre adjectif. Accord le
pauvreté, ou même la maladie, peut être pour plus souvent au singi^er: L’une et l’autre
le sage une source de progrès moral ▼ On hypothèse peut être prise en considération.
évitera de joindre un premier sujet singulier b/ Après l’un et Vautre pronom. Accord le
et un second sujet pluriel, car l’accord au plus souvent au pluriel : L’une et l’autre sont
singulier, en principe correct, serait, dans ce parties. — Cet accord au pluriel est obhgatoire
cas, choquant. On tournera autrement : Le si le verbe précède le sujet : Elles sont venues
sage peut trouver une source de progrès moral l’une et l’autre.
dans la pauvreté ou même dans les maladies c/ Après l’un ou Vautre. Accord au singu¬
(mieux que La pauvreté, ou même les maladies, her : L’une ou l’autre sera désignée.
peut être...). d/ Après ni l’un ni Vautre. Les deux accords
g/ n y a une virgule devant ou (effet sont possibles : Ni l'une ni l’autre n’est venue
stylistique). Accord au singulier, car la dis¬ ou ne sont venues. — Accord au pluriel
jonction est fortement marquée : La sagesse, obhgatoire si le verbe précède le sujet : Elles
ou la lassitude, ou la crainte, le fit renoncer ne sont venues ni l’une ni l’autre, f Accord
à ce projet. au singuher obhgatoire s’il y a exclusion
6 Sujets joints par ni. évidente : Ni l’une ni l’autre ne sera la première
a/ L’un des sujets est au pluriel. Accord au à cette composition.
pluriel : Ni mon camarade ni ses parents ne e/ Après un de ces... qui. Normalement,
sont riches. accord au pluriel : Il habite l'une de ces
Annexes 868

maisons qui ont été construites récemment. — la quantité globale. Comparer : Beaucoup de
Accord au singulier (et virgule devant qui) si métaphores accumulées produit un effet de
l’idée porte spécialement sur un (une): Il surcharge (= une grande masse de méta¬
habite l’une de ces maisons, qui se trouve avoir phores...) et Beaucoup de métaphores sont
été construite par notre architecte. empruntées au langage de la marine (=
nombreuses sont les métaphores qui sont
f/ Après un de ceux qui. Normalement,
empruntées...).
accord au pluriel : Un de ceux qui ont été
choisis pour nous diriger. — Après un de 11 Après combien (de).
ceux-là qui, accord au singulier (et, souvent, a/ Combien de -f nom pluriel. En fonction
virgule devant qui) quand l’idée rend impossi¬ de sujet, exi^e le verbe au pluriel ; Combien
ble le pluriel : Un de ceux-là, qui sera élu d’élèves ont été reçus ? (et non * a été reçu ?).
président de la République. C’est une de Dites-moi combien d’invités sont venus (et
celles-là qui sera désignée pour réciter le non * est venu).
compliment.
b/ Combien employé seul au sens de
8 Spjets joints par ainsi que, comme, et « combien de gens ». En fonction de sujet,
surtout, avec, etc. exige le verbe au pluriel : Combien connaissent
cette anecdote ? Combien sont venus ?
a/ Le second sujet n’est pas encadré par des
virgules. L’idée de coordination domine et 12 Après une (la) foule de (des).
l’accord se fait au pluriel : Le maire ainsi que a/ L’idée de masse unique domine. On fait
son adjoint assisteront à la cérémonie. Le l’accord au singulier : Une foule d’émeutiers,
Maine comme la Bretagne sont des pays furieuse, avait envahi la cour d’honneur. La
d’élevage. Marcel et surtout son frère sont très foule des curieux reflua.
forts en mathématiques.
b/ L’idée de somme de personnes distinctes
b/ Le second sujet est encadré par des domine. On fait l’accord au pluriel : Une foule
virgules. L’idée de comparaison domine et de pèlerins fervents sont venus déposer leurs
l’accord se fait au singulier : Le maire, ainsi offrandes sur le parvis.
que son adjoint, assistera... Le Maine, comme c/ L’idée de grwde quantité domine. Ac¬
la Bretagne, est un pays d’élevage. Marcel, et cord au pluriel obligatoire : Une foule de gens
surtout son frère, est très fort en mathémati¬ naïfs croient encore aux horoscopes.
ques. T Avec de même que, avec, pas plus que,
non plus que, plutôt que, l’encadrement par 13 Après infinité de (des).
des virgules et l’accord au singulier sont, sinon a/ Le nom infinité est précédé de l’article
obligatoires, du moins conseillés : Le peuplier, défini, du démonstratif ou du possessif. Ac¬
de même que le sapin, fournit un bois tendre. cord avec infinité: L’infinité des îles du
L’intérêt, plutôt que l’amitié, l’a poussé à ce Pacifique forme comme une grande chaîne
geste. Le pin, pas plus que le sapin, ne fournit entre l’Asie et l’Amérique. Cette infinité de
de bois très dur. mythes, transmise à travers les siècles, se
confond avec la mémoire des premiers âges.
9 Après la moitié de (des), le quart de (des),
le tiers de (des). W Le nom infinité est précédé de l’article
indéfini. Accord avec infinité si l’on veut
a/ L’expression désigne une quantité égale insister sur l’idée d’ensemble, d’unité : Une
exactement à 1/2 ou à 1/4 ou à 1/3. L’accord infinité d’astres éclaire le ciel d’été. — Accord
se fait en principe au singulier. Cependant, avec le complément de nom au pluriel si l’on
l’accord au pluriel est admis et même plus veut mettre en valeur l’idée de pluralité : Une
fréquent dans l’usage actuel : Le tiers des infinité de villages sont encore dépourvus de
délégués a voté (ont voté) cette motion. tout équipement collectif.
b/ L’expression désigne une quantité ap¬
14 Après masse de (des).
proximative. L’accord se fait au pluriel : Au
mois de juillet, le tiers des Parisiens sont en a/Après la masse de, cette masse de. L’accord
vacances. se fait généralement au singulier : La masse
10 Après beaucoup de. des émeutiers, hésitante, recula.
a/ Beaucoup de suivi d’un nom au singulier. b/ Après une masse de. L’accord se fait
plutôt au singulier : Une masse d’émeutiers,
Le verbe est toujours au singulier : Beaucoup
de monde est descendu dans la rue pour voir furieuse, enfonça le cordon de troupes. Le
passer le cortège. pluriel n’est possible que si l’on veut insister
sur l’idée de grand nombre, sans idée de bloc
b/ Beaucoup de suivi d’un nom au pluriel. massif. Dans ce cas, il vaut mieux employer
Le verbe est normalement au pluriel : Beau¬ une grande quantité de ; Une grande quantité
coup de gens pensent comme vous. Beaucoup de documents ont été détruits au cours des
de serpents sont venimeux. T Cependant le siècles, mieux que Une masse de documents
singulier est possible, si l’on veut insister sur ont été détruits au cours des siècles.
869 Annexes

15 Après (un) nombre de (des). b/ Plus d’un(e) des -|- nom au pluriel. Le
a/ Vn grand, un petit, un certain nombre verbe se met au singulier ou au pluriel : Plus
de, le plus grand, le plus petit nombre de. d’un des spectateurs était ému (ou étaient
Accord selon le sens : Le plus grand nombre émus). Plus d’une des écolières était folle de
des assistants était favorable à cette motion. Le joie (ou étaient folles de joie).
plus grand nombre des documents sont faux. 19 Après plus de la moitié, du quart, du tiers,
Un grand nombre de concurrents ont été etc. Si le nom de la fraction et son complément
éliminés. Un grand nombre d'hommes indécis sont tous les deux des singuliers, le verbe est
peut être dominé par une minorité énergique. obliptoirement au singulier : Plus du tiers du
Un grand nombre d’hommes sont, toute leur jardin est à l’abandon. — Si le nom de la
vie, destinés à être dominés par autrui fraction et son complément sont tous les deux
b/ Sombre de (sans article). Accord toujours des pluriels, le verbe est obligatoirement au
au pluriel : Nombre de magasins sont restés pluriel : Plus des deux tiers des maisons du
ouverts malgré l’ordre de grève. village appartiennent à des gens de la ville
voisine. — Si le nom de la fraction et son
16 Après (le) peu de. complément ne sont pas du même nombre
a/ Peu de. Accord avec le nom qui suit peu (l’un au singulier et l’autre au pluriel), l’accord
de : Peu de monde est venu. Peu de personnes se fait selon le sens et l’intention : Plus de la
sont venues. moitié des électeurs a rejeté (ou ont rejeté) cette
b/ Le peu de au sens de « l’insuffisance de ». politique. Plus des deux tiers de l’électorat a
Accord avec peu : Le peu de lettres que fai voté contre cette politique (ici plutôt le singu¬
reçu me décourage. Le peu de ressources en lier). Plus de la moitié des jardins sont en friche
énergie est gênant pour le développement de (ici plutôt le pluriel).
l’économie. 20 Après une quantité de. Le verbe et
c/ Le peu de au sens de « la quantité faible l’attribut s’accordent selon le sens, soit avec
de ». Accord avec le nom qui suit le peu de : quantité, soit avec le complément : Une quan¬
Le peu de lettres que fai reçues suffisent à tité de boulons non déterminée est restée
montrer que je suis compris. Le peu de inutilisée et s’est rouillée. Une quantité de
ressources naturelles qui existent sont suffi¬ maisons sont vieilles et dépourvues de
santes pour assurer le démarrage économique confort. T Après quantité de, l’accord se fait
de ce pays au pluriel : ^antité de gens ne savaient pas
lire. (Quantité d’enfants ne partent pas en
17 Après la plupart
vacances. Quantité d’abbayes furent fondées au
a/ La plupart de + nom au singulier. Tour Moyen Age.
assez rare et vieilli, sauf dans la plupart du
temps Le verbe se met au singulier : La plupart 21 Après tant de -)- nom au pluriel. L’accord
du peuple se plaint La plupart du temps se du verbe (et du participe ou de l’attribut) se
passe en discussions stériles fait, en principe, avec le complément de tant :
Tant de grandes œuvres ont été écrites. T On
b/ La plupart de + nom au pluriel. Tour
distinguera les tours Tant de sottise est
usuel et moderne. Le verbe se met au pluriel :
révoltante (= une si grande sottise). Tant de
La plupart des gens souhaitent un retour à la
sottises sont révoltantes (= si nombreuses sont
situation antérieure. La plupart de ces livres
les sottises révoltantes) et Tant de sottises dans
ont eu un grand succès
un seul devoir est scandaleux (= une si grande
c/ La plupart, sans complément. Tour usuel. accumulation de sottises).
Désigne la majorité des gens ou des choses
dont il est question. Le verbe se met normale¬ 22 Après la totalité de. Accord selon le sens
ment au pluriel. Le singulier est rare : La et l’intention : La totalité des étudiants sont
plupart se contentent d’une vie médiocre. Ces bacheliers. La totalité des marchandises sera
monuments sont fort beaux La plupart datent livrée le 10 octobre par camion.
du XIII‘ siècle. 23 Après trop de. Généralement accord avec
le complément : Trop de maisons sont vieilles
18 Après plus d’un, plus d’une (des).
et petites. ▼ Cependant, accord avec trop (au
a/ Plus d’un, plus d’une. Après ces expres¬ masculin singulier) si trop de signifie « un
sions, le ver^ se met généralement au exc^ de » : Trop de sucreries est mauvais pour
singulier, parfois au pluriel : Plus d’un esprit les dents. Trop de complaisance est désastreux
subtil est tombé dans ce piège (ou, plus parfois
rarement, sont tombés). Plus d’une femrne a
été séduite par ce bellâtre (ou ont été sé¬ 24 Après la troupe des, une troupe de.
duites). T Pluriel obligatoire s’il y a plusieurs tj La troupe des. Accord le plus souvent
sujets répétés : Plus d’un artiste, plus d’un avec troupe : La troupe des danseurs était fort
poète ont vu le Jour dans cette ville. joyeuse.
Annexes 870

b/ Une troupe de. Accord souvent au pluriel : 26 Plusieurs infinitifs sujets. Accord au
Une troupe d’enfants viennent tous lesjoursjouer pluriel si les actions exprimées par les infinitifs
sur la place. L’accord au singulier insiste sur sont considérées comme distinctes : Lire et se
l’idée d’unité ; Une troupe de Prussiens défila promener sont ses deux distractions favorites
dans la ville, en marchant au pas de parade. — Accord au singulier si les actions sont
considérées comme des aspects d’une seule et
25 Après un (le) troupeau de. Accord le plus
même activité : Bien décrire et bien raconter
souvent au singulier : Un troupeau de moutons
est un don que tout le monde ne possède pas
paissait dans le pré.

LE PLURffiL DES NOMS PROPRES

I Les noms de personnes. 8 Sont, en principe, invariables les noms de


personnes constituant des titres d’œuvres ; J’ai
1 Sont invariables les noms désignant une fa¬
dans ma bibliothèque deux H^agon, trois
mille roturière (Les Durand. Les Duval) ou une
Phèdre et quatre ou cinq Athahe.
famille noble non souveraine (Les Polignac).
9 Sont, en principe, variables les noms de
2 Sont invariables les noms désignant une
famille illustre ou souveraine quand ce nom personnes (ou d’êtres) qui désignent des
est un nom étranger non francisé (Les Hohen- œuvres d’art représentant ces personnes ou ces
zollem. Les Visconti) ou un nom pour lequel êtres : Dans ce musée, il y a plusieurs
le -s du pluriel n’est pas admis (Les Habsbourg, Aphrodites et deux Junons.
Les Bonaparte). Voir ci-dessous § 5. n Les noms géographiques.

3 Sont invariables les noms désignant des 1 Sont invariables les noms de villes pris au
membres d’une famille, tels que : Les deux sens propre : Il y a en France plusieurs
Corneille (Pierre et Thomas). Les deux Racine Montigny (= plusieurs villes portant le nom
(Jean et son fils Louis). de Montigny).
4 Sont invariables les noms de personnes 2 Sont, en général, invariables les noms qui
employés au pluriel par effet de style (pluriel ne s’appliquent pas à plusieurs pays, à
emphatique) : Et voici que la Révolution voit plusieurs vdles, mais qui sont employés au
se lever de nouveaux héros tout prêts à la pluriel par figure de style : Selon cet écono¬
défendre, les Hoche, les Kléber, les Marceau miste, il y a deux France, la France
( = Hoche, Kléber, Marceau). septentrionale, riche et peuplée, et la France
5 Sont variables les noms de familles ou de méridionale, qui devient un désert. J’ai connu
dynasties suivants : les Antonins, les Bourbons, les deux Lyon, le Lyon bourgeois et le Lyon
les Capets, les Césars, les Condés, les Constan- ouvrier.
tins, les Curiaces, les Fia viens, les Gracques,
3 Sont variables les noms géographiques qui
les Guises, les Horaces, les Paléologues, les
s’appliquent à deux réahtes distinctes: Les
Plantagenets, les Ptolémées, les Scipions, les
deux Amériques. Les deux Allemagnes. Les
Sévères, les Stuarts, les Tarquins, les Tudors.
Guyanes. De même, dans les expressions
6 Sont variables les noms propres employés traditionnelles : Les Romagnes Le roi de toutes
par métonymie, c’est-à-dire désignant non pas les Espagnes. L’empereur de toutes les Russies.
les personnes qui ont vraiment porté ce nom, Les Gaules. Les Indes. Les Flandres..
mais des catégories : Tous ces garçons rêvent
d’être un jour des Balzacs ou des Newtons (= 4 Sont variables les noms de villes ou de pays
de grands romanciers ou de grands savants). employés par métonymie : Paris, lai reine de
nos Tyrs et de nos Babylones (= des grandes
7 Sont, en principe, invariables les noms villes).
d’artistes employés pour désigner des œuvres :
Des Raphaël Des Corot (= des tableaux de
Raphaël, des tableaux de Corot). On rencontre III Les noms de journaux. Toujours
cependant parfois les graphies avec -s (Des invariable : Sur Ici table du café traînaient
Raphaëls. Des Corots), qm ne sauraient être deux ou trois Figaro et quelques Dépêche
considérées comme des fautes. de Toulouse.
871 Annexes

TV Les noms de marques. Toujours invaria¬ et le -s du pluriel : Des camemberts. Les bons
ble : Dans la cour stationnaient deux Renault bourgognes. Les grands champagnes. Si le nom
et trois Peugeot. Il a bu quatre Ricard. d’un vin est celui d’une ville, on laisse plutôt
invariable : Des monbazillac. Des pouilly
L’usage est cependant assez flottant : Des
V Les noms de produit. Avec des minuscules frontignans (plutôt que des frontignan).

L’ORTHOGRAPHE DES PRÉNOMS

1 Dans les prénoms français, seuls les deux la naissance de son fils, Louis, Antoine, Marcel,
éléments d’un prénom usuel composé sont Oscar. — Pas de trait d’union dans un prénom
reliés par un trait d’union : Mon cousin dont un élément est abrégé ; Jean Ph. Dupont.
s’appelle Jean-Louis et ma cousine Marie-
2 Dans les prénoms étrangers, jamais de trait
Helène. — Pas de traits d’union (mais, parfois,
d’union ; Wolfgang Amadeus Mozart. Maria
des virgules) entre les prénoms multiples
Luisa Lôpez.
faisant partie de l’état civil : Il vint déclarer

LES TITRES D’ŒUVRES ET DE JOURNAUX

I La majuscule dans les titres. Les règles les despotisme. Mes voyages. Comment devenir
plus couramment admises sont les suivantes. riche sans travailler. Sachez chasser
6 Le titre est constitué par une phrase ou
1 Le titre est un nom unique précédé de
un fragment de phrase. Seul le premier mot,
l’article défini. L’article s’écrit avec une
quel qu’il soit, prend la majuscule : Les dieux
minuscule, le nom avec une majuscule ;
ont soif A la recherche du temps perdu.
Avez-vous lu la Débâcle de Zola ?
7 Les livres sacrés. On écrit : la Bible,
2 Le titre est constitué par deux ou plusieurs l’Evangile, le Coran (mais une bible reliée de
noms coordonnés par et ou juxtaposés ou par cuir, un coran du XVI‘ siècle, car il s’agit de
un nom suivi d’un adjectif ou d’une détermina¬ l’exemplaire matériel et non de l’œuvre).
tion. Seul le premier nom prend la majuscule,
et l’article défini, s’il y en a un, s’écrit avec II Emploi et forme de l’article.
une minuscule ; Voici le nouveau livre dont je 1 Sous la forme le, la, les. L’article ne doit
vous ai parlé: Vie, mort et résurrection des pas être détaché du nom quand il fait partie
provinces françaises. Je vais vous prêter les du titre. On écrira donc : J’ai lu « les
Ames mortes de Gogol Avez-vous tu l’Esprit Misérables » de Victor Hugo ou bien j’ai lu les
de système de Péguy ? Misérables de Victor Hugo, mais non J’ai lu
les «Misérables» de Victor Hugo, ni J’ai lu
3 Le titre est constitué par deux noms
les Misérables de Victor Hugo. En revanche,
coordonnés par ou. Les deux noms preiment
on détachera l’article du nom quand il ne fait
la majuscule : le Défi ou l’Audace récompensée.
pas partie du titre : J’ai admiré la » Phèdre »
4 Le titre est constitué par un nom précédé de Racine ou J’ai admiré la Phèdre de Racine,
d’un adjectif. Le nom et l’adjectif prennent tous et non J’ai admiré «la Phèdre» de Racine,
les deux une majuscule : les Grandes Familles. ni J’ai admiré la Phèdre de Racine.
Son dernier livre s’intitule Haute Mer. 2 La contraction de à le en au, de de le en
5 Le premier mot du titre n’est ni un article du, de à les en aux, de de les en des. Elle est
défini, ni un nom, ni un adjectif qualificatif. d’usage quand le titre est constitué par un
Le premier mot s’écrit avec une majuscule, les substantif unique, suivi ou non d’une détermi¬
autres avec une minuscule : Une ténébreuse nation. Dans ces cas, le détachement de
affaire. Quelqu’un se souvient. On en parle. Du l’article contracté est de rigueur. On écrira
Annexes 872

donc : Avez-vous lu << le Feu », de Barbusse ? se fasse au masculin singuher : On sait que
L'admiration que je porte au «Feu» de Salambô/«t critiqué (ou critiquée) par Sainte-
Barbusse. La lecture du « Feu » a été pour moi Beuve. dn préférera l’accord au féminin. —
une révélation. J’ai lu «les Employés», de Quand le nom propre n’est pas un nom de
Balzac. La lecture des «Employés» m’a personne, accord plutôt au masculin : J’ai lu
intéressé. J’ai lu «le Crime de Sylvestre Venise, qui est très intéressant
Bonnard ». Un chapitre du « Crime de Sylves¬
tre Bonnard». J’ai lu «le Bourgeois gentil¬ 2 Le titre est un nom commun précédé de
homme». Une scène du «Bourgeois gentil¬ l’article. En principe, accord avec le nom : Je
homme ». Il consacre un article au « Bourgeois sais que les Paysans de Balzac ont été publiés
gentilhomme ». Molière a écrit « les Fourberies en 1844. Bien sûr, les Méditations sont pleines
de Scapin ». Molière est l’auteur des «Fourbe¬ d’harmonie et d’émotioru Voici la Vie de César,
ries de Scapin ». que j’ai prise dans ma bibliothèque.
3 Le titre comprend deux substantifs joints 3 Le titre est un nom commun non précédé
par et ou par ou. On fait la contraction de à de l’article. Accord au masculin singuher:
ou de de et du premier article. L’article Vous avez vu Fureurs et passions, qui a été
contracté sera détaché du nom : J’ai lu « le adapté pour la télévision. Dans cette édition.
Rouge et le Noir». Il consacre sa thèse au Chanson d’Armor est placé en tête du recueil
«Rouge et le Noir» (et non*a« «Rouge et
au Noir»). La psychologie si fine du «Rouge 4 Le titre est formé de noms reliés par et
et le Noir » (et non * du « Rouge et du Noir »). ou par ou. En principe, accord en genre et en
Beaumarchais a écrit « le Mariage de Figaro nombre avec le premier nom : Vous savez que
ou la Folle Journée». L’auteur du «Mariage la Gloire et l’oubh va être portée à l’écran.
de Figaro ou la Folle Journée » (et non *ou Naturellement Servitude et gjrandeur mihtaire
de la Folle Journée). est marquée au sceau du stoïcisme. Souvent
aussi, on fait l’accord au masculin singuher.
4 Le titre est une phrase on un fragment
de phrase. On fait la contraction. L’article 5 Le titre est une phrase complète ou bien
contracté sera détaché du nom : Anatole un firagment de phrase.
France écrivit « Les dieux ont soif ». Anatole
a/ Le titre est une phrase complète. Accord
France est l’auteur des «Dieux ont soif». T
avec le sujet de la proposition : Mais oui Les
Attention au fait que, dans le cas de la
cigognes reviennent sont un livre charmant
contraction, le premier nom de la phrase prend
une majuscule. b/ Le titre est un frs^ent de phrase.
5 On peut toujours éviter la contraction Accord au masculin singuher : 5/ A la
(parfois gênante) en intercalant un nom recherche du temps perdu n 'avait pas été écrit
commun (roman, fable, poème, comédie, tragé¬
die, pièce, etc.) entre à ou de et le titre;
ly Tout devant un titre d’œuvre. L’adjectif
Beaumarchais est l’auteur de la pièce «le
indéfini tout est variable seulement devant
Mariage de Figaro ou la Folle Journée ».
l’article défini féminin la, les, quand le titre
ne constitue ni une phrase ni un fragment
ni Accord du verbe (et de l’adjectif ou du de phrase : Il a lu toute « la Débâcle » de
participe). Zola et toutes « les Fleurs du mal ». — Dans
tous les autres cas, invariabihté : Il a lu tout
1 Le titre est un nom propre de personne. « Une ville d’autrefois» et tout «Les affaires
En principe, accord avec le nom : Il est vrai sont les affaires» et aussi tout «le Père
que Phèdre fut admise au nombre des chefs- Goriot », tout « les Employés », tout « Eugénie
d’œuvre. — Si la finale d’un nom féminin n’est Grandet», tout «A la recherche du temps
pas nettement féminine, il arrive que l’accord perdu ».
873 Annexes

LES NOMS DE VILLES

Le genre des noms de villes est assez Les noms tels que Paris, Lyon, Orléans sont
arbitraire et il est fixé par l’usage. D’une masculins. A part le cas d’un certain nombre
manière générale, les noms de villes terminés de noms, dont l’emploi au féminin est obliga¬
par un -e muet ou par -ie sont féminin. C’est toire (Rome, Venise, etc.), l’usage des écrivams
le cas de Rome, Venise, Sparte, Alexandrie, par est assez flottant. T On observera que, lorsque
exemple. Il en va de même pour Athènes, le nom de la ville est employé par métonymie
Thèbes. Cette règle n’est cependant pas absolue pour désigner les habitants, il est masculin s’il
et l’on dit Nice le Beau plutôt que Nice la Belle. est précédé de tout : Alors, tout Venise prit parti
pour le nouveau doge > tout (V, 21).

LES NOMS DE NAVIRES

Pour les noms de navires et de bateaux, 4 De nos jours, dans la marine marchande,
l’usage concernant le genre, l’emploi du trait ie nom des paquebots tend à être masculin ;
d’union, l’emploi de l’italique est souvent le Normandie, le Flandre, le Bremen, le Queen
flottant et a donné lieu à des controverses entre Mary, le Queen Elizabeth, le Caledonia, le
grammairiens. Sans prétendre trancher le Mauretania.
débat, nous indiquons ci-dessous un certain
5 Depuis 1960 environ, la Compagnie
nombre de principes qui jwurront servir de générale transatlantique a décidé de supprimer
guide, malgré la multiplicité des cas l’article devant le nom des paquebots : A midi,
particuliers. France arrivera au Havre L’usage courant n’a
guère suivi cette décision. On hésite à dire :
I Genre des noms de navires ou de bateaux. Il est marin sur France. Les hautes cheminées
de France se profilent à l’horizon. On dit plutôt
1 Quand on parle d’un navire d’autrefois, soit le France, soit le paquebot << France ». T
Sur la coque des navires, le nom ne comporte
on aura intérêt à suivre l’usage de la marine
presque jamais l’article, mais cette absence
de l’Ancien Régime. Selon cet usage, le genre
d’article dans les inscriptions n’a jamais
du nom du navire était le même que celui de
correspondu à l’usage de la langue des marins
l’être ou de la chose qui avait donné son nom
ni à celui de la langue des écrivains.
au navire : le Royal-Louis, la Junon, le Soleil
6 Quand, de nos jours, un navire de
2 Cet usage ancien s’est conservé dans la commerce n’est pas un paquebot, l’usage est
Marine nationale (marine de guerre fran¬ flottant. Pour les noms de navires qui sont des
çaise) : le Colbert, le Berry, mais la Provence, noms de villes, on emploie toujours le masculin
la Lorraine. Les navires portant un nom de (A midi, le Bayonne appareilla), sauf quand
ville avaient (et ont encore) toujours, un nom le nom est précédé de ville de (Il monta a bord
masculin : le Dunkerque, le Strasbourg. Quand de la Ville de Rouen). Pour les noms de navires
le nom est un adjectif substantivé il peut être ou de bateaux qui contiennent un prénom, le
masculin ou féminin : le Redoutable, le Terri¬ genre est celui du prénom : Le Jean-Christo¬
ble, l’Ardent, la Furieuse, la Triomphante. phe est à quai Le Gros Jacques appareille. La
Marie-Thérèse a quitté le port. Le capitaine de
3 Quand on parle d’un navire étranger la Jolie Louisette. Dans les autres cas,
d’autrefois, on respectera le genre de la langue tendance à généraliser le masculin, sauf si le
d’origine, quand l’opposition masculin/fémi¬ nom comporte un nom spécifiquement fémi¬
nin de cette langue est nettement perceptible nin : La Dame Blanche
pour un Français (c’est le cas de l’espagnol,
du portugais, de l’italien, parfois du grec) : la 7 Une solution fréquente et commode
Santa Maria, la Pinto, la Nina, la Santa Lucia, consiste à faire précéder le nom propre d’un
mais le San Juan, le Sâo Vicente. nom commun (paquebot, cargo, pétrolier,
Annexes 874

etc.) : Le paquebot France. Le paquebot Li¬ s’écrit en italique. Dans un texte en italique,
berté. Le cargo Ville de Rouen. Le cuirassé il s’écrit en romain. Parfois l’italique (ou le
Lorraine. Le pétrolier Picardie. La frégate romain) de mise en valeur est remplacé par
l’Ardente. Le torpilleur le Glorieux. Le porte- des guillemets. A quinze heures, le Pastem
hélicoptères Jeanne d’Arc. Le chalutier Belle appareilla ou A quinze heures, le «Pasteur»
Jacqueline. appareilla.
8 Pour les noms étrangers, quand le genre
n’est pas identifiable facilement pour un
Français, on emploie le masculin : le Kubo- IV Question de l’article. L’article est inclus
kawa, le Sei Shonagon. dans l’italique (ou le romain) ou dans les
guillemets, seulement s’il fait partie du nom
inscrit sur la coque (ce qui, dans la pratique,
II Question du trait d’union. L’usage de la
rend difficile le choix de la graphie) : On vit
marine veut que l’on mette un trait d’union sortir du mrt La Marie-Caroline vers quinze
seulement quand le trait d’union existe dans
heures. Il monta à bord de la Ville de
la langue en dehors du nom du navire : Le
Cherbourg peu de temps avant l’appareillage.
Duguay-Trouin, Le Jean-Pierre. Quand ce trait
— L’usage veut que, pour les navires de guerre
d’union n’existe pas dans la langue, le nom
français, on intègre toujours l’article au nom
du navire n’en prend pas non plus : Le
dans la graphie : A ce moment, la Gloire ouvrit
porte-hélicoptères «Jeanne d’Arc». Le Victor
le feu. On vit « la Patrie » virer de bord. Bien
Hugo. L’Étoile de mer.
entendu, quand l’article est contracté (au, du),
il cesse de s’intégrer au nom : On envoya des
m Question de l’italique ou des guillemets. signaux au Courageux, qui s’approchait Le
Dans un texte en romain, le nom du navire commandant du Savoyard descendit à terre.

L’ACCORD DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF

1 Règle générale. L’adjectif qualificatif l’adjectif se met au masculin : Sa Majesté le


s’accorde en nombre et en ^enre : Un tissu Roi est prêt à vous recevoir. — S’il n’y a pas
mou. Des tissus mous. Une étoffé molle. Des de nom en apposition, l’adjectif se met au
étoffes molles. Ce geste est gracieux. Ces filles féminin : Son Éminence est prête à vous
sont gracieuses. recevoir. ▼ On met l’adjectif attribut au
féminin (Sa Majesté est curieuse de voir ce
2 Après le nous de majesté ou de modestie,
spectacle), mais le nom attribut est toujours
ou le vous de politesse. Accord au singulier.
au masculin (Sa Majesté est le maître de son
Le genre est celui qui convient au sexe de la
peuple).
personne désignée par le pronom : Nous,
président de la République, nous sommes fier 5 Avec deux noms du même genre. Adjectif
de vous annoncer... Nous sommes certain, en au pluriel (et au genre des deux noms) : Un
présentant ce livre au public... Vous serez style et un ton parfaits. Cette robe et cette jupe
heureuse. Madame, de savoir... sont élégantes.
3 Après le pronom on. Accord au masculin 6 Avec deux uoms de genre différent.
singulier quand le pronom on a une valeur Adjectif au masculin pluriel. Si la forme
neutre (= les gens, tout homme) : On est masculine de l’adjectif est différente phonéti¬
souvent moins malin qu’on ne le croit — quement de la forme féminine, on placera le
Accord selon le sens d^ les autres cas : Mon nom masculin près de l’adjectif : Une robe et
frère et moi, on est contents d’aller en vacances. un chapeau neufs (et non Un chapeau et une
Ma sœur et moi, on est heureuses d’avoir des robe neufs). Cette robe et ce corsage sont très
robes neuves. Alors, ma petite fille, on est beaux (et non Ce corsage et cette robe sont très
contente de revoir son grand-père ? Comment beaux).
chère madame, on est toujours boudeuse l
7 Avec une gradation ou une énumération.
4 Après un titre féminin {majesté, éminence, Accord facultatif avec le dernier nom : Une
excellence, etc.). Si le nom en apposition au élégance, une sobriété, un équilibre étonnant.
titre est féminin, l’adjectif se met au féminin : Ce ciel, cette mer, cette beauté du site est
Sa Majesté la Reine est prête à vous recevoir. étonnante. Cet accord, très correct, est litté¬
— Si le nom en apposition est masculin, raire. Dans l’usage courant, on fait plutôt
875
Annexes

l’acœrd au pluriel : Une élégance, une sobriété, petites filles partirent Beaucoup s’étaient
un équilibre étonnants. Ce ciel, cette mer, cette ennuyées.
beauté du site sont étonnants.
12 Avec (le) peu de.
8 Avec un nom au pluriel. ▼ On distinguera : a/ Peu de Accord avec le nom qui suit peu
Les littératures anglaise et allemande (car il de : Peu de monde est venu. Peu de personnes
y & une seule littérature anglaise et une seule sont venues. Peu de femmes sont heureuses.
littérature allemande) et villes anglaises
b/ Le peu de au sens de « l’insuffisance de ».
et allemandes (car il y a plusieurs villes
Accord avec peu (verbe au singulier ; participe
anglaises et plusieurs villes allemandes).
ou adjectif au masculin singulier) : Le peu de
9 Avec des noms joints par comme, ainsi lettres que j’ai reçu me décourage. Le peu de
que, et surtout, avec, etc. Accord avec le ressources en énergie est gênant pour le
premier nom si le deuxième terme est entre développement de l’économie.
virgules : La panthère, comme le tigre, est c/ Le peu de au sens de « la quantité faible
puissante et cruelle. — Accord au pluriel si de ». Accord avec le nom qui suit le peu de :
le deuxième élément n’est pas isole par des Lepeu de ressources naturelles qui existent sont
virgules ; La panthère comme le tigre sont suffisantes pour assurer le démarrage économi¬
puissants et cruels. La mer ainsi que la que de ce pays.
montagne sont pleines de périls. T Avec de
13 Avec la plupart (de).
même que, pas plus que, plutôt que, non plus
que, on préférera l’encadrement par des a/ La plupart de + nom au singulier. Tour
virgules et l’accord avec le premier sujet : La assez rare et vieilli, sauf dans la plupart du
Mediterranée, non plus que l’Atlantique, n’est temps. L’adjectif (ou le participe) s’accorde
exempte de tempêtes. avec le complément de la plupart : La plupart
de la noblesse était fort mécontente.
10 Avec deux spjets unis par ni ou par ou. b/ La plupart de + nom au pluriel. Tour
Si l’idée de disjonction domine, accord au usuel et moderne. L’adjectif s’accorde avec le
singulier ; Ni Henri ni son frère n’est premier. complément de la plupart: La plupart des
Henri ou son frère sera premier (un seul des enfants étaient gentils.
deux peut être premier). — Si l’idée de c/ La plupart sans complément. Tour usuel.
conjonction domine, accord au pluriel : Ni L’adjectif (ou le participe) s’accorde avec le
Henri ni son frère ne sont méchants (ils complément qu’on peut sous-entendre : La
pourraient l’être tous les deux). Henri ou son plupart sont heureux de leur sort (= la plupart
frère sont capables de nous aider. T On évitera des gens, des hommes). Ces maisons sont
les accords boiteux tels que : Louis ou Lucette anciennes; la plupart ont été construites au
seront assez gentils pour nous aider ou Louis XVIH siècle.
ou Lucette sera assez gentille pour nous aider
(accord avec le dernier sujet^ On tournera 14 Avec plus de la moitié, du tiers de..., etc.
autrement : Louis sera assez gentil pour nous Adjectif au singulier ou au pluriel, selon que
aider, ou Lucette, ou encore îj)uis ou Lucette, le verbe est au singulier ou au pluriel (voir plus
l’une de ces deux personnes sera assez gentille haut, page 57, accord du verbe avec son sujet,
pour nous aider. II, 19) : Plus du tiers du jardin est inculte. Plus
des deux tiers des maisons sont vétustes. Plus
11 Avec beaucoup de. de la moitié des électeurs est favorable (ou sont
a/ Beaucoup de suivi d’un nom féminin. favorables) à cette politique. Plus des trois
L’attribut (ou le participe) est normalement quarts de la population est hostile à ce projet.
au féminin : Beaucoup de joie vous sera donnée. Plus de la moitié des terrains sont incultes. —
L’accord au masculin (vous sera donné), Quant à l’accord en genre, si le verbe est au
nettement plus rare, insiste sur l’idée de grande pluriel, l’adjectif (ou le participe) s’accorde
quantité. Il n’est pas incorrect. avec le complément de la fraction : Plus des
b/ Beaucoup employé sans complément au trois quarts des maisons sont neuves. Plus de
sens de «beaucoup de gens, beaucoup de la moitié des électeurs sont inquiets. Plus du
personnes ». L’accord se fait toujours au tiers des spectatrices étaient furieuses et se sont
masculin pluriel : Les affaires vont mal, déclarées mécontentes. — Si le verbe est au
beaucoup sont inquiets. — Quand beaucoup singulier et si le nom de la fraction et son
(sans complément) renvoie à un nom pluriel complément sont tous les deux au singulier,
précédemment exprimé, il entraîne l’accord au l’accord en genre se fait au choix selon
pluriel du verbe et de l’attribut (ou du l’intention : Plus du quart de la prairie est
participe), qui, en outre, se met au masculin couverte de chardons (ou est couvert de
ou au féminin selon le genre du nona déjà chardons). Plus de la moitié du jardin est
exprimé. Les jeunes filles furent convoquées par boueux (ou est boueuse). Plus du tiers de la
la directrice. Beaucoup étaient inquiètes. Les population s’est réfugiée (ou s’est réfugié) dans
Annexes 876

l’abstention. — Si le verbe est au singulier et a/ Accord au pluriel si l’on insiste sur la


si le nom de la fraction est au singulier et son pluralité (cas le plus fréquent) : Cette jeune fille
complément au pluriel, l’accord en genre se est Tune des étudiantes qui seront présentes à
fait avec le nom de la fraction : Plus du quaii l’assemblée. Cette chanson est Tune de celles
des électrices est mécontent. Plus de la moitié que nous trouvons belles.
des électeurs est mécontente. — Si le verbe est b/ Accord au singulier si l’idée rend
au singulier et si le nom de la fraction est au impossible l’emploi du pluriel. Dans ce cas,
pluriel et son complément au sinmilier, l’ac¬ il y a généralement une virgule devant ou
cord en genre se fait avec le complânent : Plus devant que : Je m’adressai a l’un des médecins
des deux tiers de la population est européenne. de la ville, qui était fort renommé. Nous
invitâmes Tune des jeunes filles, que nous
15 Avec plus d’unie). Accord au singulier : trouvions très gracieuse. J’invitai Tune de
Plus d’une écolière était folle de joie. Cepen¬ celles-là, que je trouvais très gracieuse. C’est
dant l’accord au pliuiel est possible si plus une de celles-là qui sera désignée comme la plus
d’un(e) est suivi d’un complément au pluriel : belle.
Plus d’une de ces fillettes était Joyeuse ou
étaient joyeuses. 24 Adjectif se rapportant à l’un seulement
de deux noms coordonnés par et ou reliés par
16 Avec trop de -(- nom. Généralement de. Accord selon le sens : Du bois et du fer
accord avec le complément : Trop de maisons rouillé (seul le fer est rouillé). Du fer et du
sont vieilles et petites. T Cependant, accord bois pourri (seul le bois est pourri). Du fer et
avec trop (au masculin singulier) si trop de du bois peints en blanc (c’est le fer et le bois
signifie « un excès de » : Trop de sucreries est ?iui sont peints). Des chaussures de cuir fines
mauvais pour les dents. Trop de complaisance ce sont les chaussures qui sont fines). Des
est désastreux parfois. chaussures de cuir épais (c’est le cuir qui est
17 Avec tant de -f- nom. L’accord se fait, épais).
en principe, avec le complément de tant: Tant 25 Des plus..., des moins..., des mieux..., des
de grandes oeuvres sont pourtant imparfaites. meilleurs, des moindres, des pires. Adjectif (ou
Tant de lenteur est exaspérante (ou, parfois, participe) au pluriel, accordé en genre avec le
est exaspérant). ▼ On distinguera les tours nom : Cette jfiaisanterie est des plus fines Ce
Tant de sottise est révoltante (= une si grande vin est des meilleurs Cette hypothèse est des
sottise). Tant de sottises sont révoltantes (= si moins justifiées T Quand l’adjectif (ou le
nombreuses sont les sottises révoltantes) et partiel^) se rapporte a un pronom neutre, il
Tant de sottises dans un seul devoir est se met au masculin singulier ; Voilà qui n’est
scandaleux (= une si grande accumulation de pas des plus intéressant II me serait des plus
sottises). aisé de vous satisfaire.
18 Avec l’un(e) ou l’autre. Accord au 26 Avec un nom collectif. Accord selon le
singulier : L’une ou l’autre sera mécontente. sens : La foule des émeutiers furieuse, envahit
L’une ou l’autre jeune fille sera malheureuse. la cour du palais Une foule d’émeutiers
furieux envahit... Une file de voitures très
19 Avec l’unie) et l’autre adjectif. Accord lonme. Une file de voitures luxueuses. La
le plus souvent au singulier : L’une et l’autre multitude des paysans était malheureuse. Une
hypothèse est gênante. multitude de paysans étaient malheureux.
20 Avec l’unie) et l’autre pronom. Accord Tl Avec un nom qui n’est pas formellement
le plus souvent au pluriel : L’une et l’autre sont exprimé. Accord selon le sens. Ainsi, si l’on
gracieuses. ▼ Cet accord au pluriel est parle à des garçons, on dira: Il faut être
obligatoire si le verbe précède : Elles sont studieux et plus matinaux, si vous voulez être
gracieuses Tune et l’autre. reçus à l’examen. Si l’on s’adresse à des filles,
21 Avec ni l’unie) ni l’autre. Accord au on dira : Il ne suffit pas d’être belles, il faut
singulier ou au pluriel, indifféremment : Ni être souriantes. Si l’on adresse à une seule fille,
Tune ni l’autre hypothèse n’est satisfaisante ou on dira : Il faut être folle comme tu Tes, pour
ne sont satisfaisantes. Ni Tune ni l’autre n’est te conduire ainsi comme une dévergondée.
gentille ou ne sont gentilles. ▼ Accord au 28 Avec des infinitifs. Accord toujours au
pluriel obligatoire si le verbe précède : Elles masculin. Le pluriel s’impose si les actions
ne sont sottes ni Tune ni l’autre. exprimées p^ les infinitifs sont considérées
22 Avec un de ceux qui ique), une de celles comme distinctes : Résister et céder sont
nécessaires, selon les circonstances. — Accord
qui ique). Accord au pluriel : Hélène est Tune
de celles qui sont très attentives. Cette maison
au singulier si les deux actions sont considérées
est Tune de celles que je trouve belles.
comme deux aspects d’une seule et même
activité : Bien raconter et bien décrire n’est pas
23 Avec unie) des, unie) de ces, un de suffisant, il faut aussi ordonner ses développe¬
ceux-là, une de celles-là qui ique). ments.
877 Annexes

LES ADJECTIFS DE COULEUR

1 Véritable adjectif employé seul. Accord pomme Des vareuses jaune foncé Des cravates
en genre et en nombre : Ztes robes bleues. Des bleu clair. V On emploie le trait d’union quand
feuilles vertes. Des chaussettes blanches. chacun des deux éléments est un véntable
adjectif de couleur; jaune-orangé, bleu-vert
2 Deux (ou plusieurs) a^ectife coordonnés etc. Pas de trait d’umon si l’un des éléments
ou juxtaposés. Invariabilité quand on veut est un nom ou un adjectif de nuance : gris fer,
indiquer que la chose décrite est de deux (ou vert pomme, bleu de Prusse, gris jaunâtre jaune
de plusieurs) couleurs ; Des drapeaux portu¬ dore, bleu clair, rouge sombre, vert foncé etc.
gais, vert et rouge. Des drapeaux italiens, vert,
blanc, rouge. Des autobus jaune et vert Des 4 Noms employés comme adjectifs de
vaches noir et blanc — L’accord des autobus couleur. A l’exception des noms écarlate,
jaunes et verts signifierait qu’il y a des autobus fauve, incarnat, mauve, pourpre et rose (des
jaunes et d’autres verts. joues écarlates, des soies mauves), les noms
3 Adjectif composé on ^ectif modifié par employés adjectivement sont invariables : Des
un autre mot. Invariabilité : Des étoffes vert- robes abricot Des chaussures acajou. Des robes
jaune Des écharpes brun-rouge Des tentures prune.. On trouvera la liste de ces noms dans
bleu-vert Des robes bleu de nuit Des jupes vert le tableau ci-dessous.

LISTE DES PRINCIPAUX NOMS


E2VIPLOYÉS COMME ADJECTIFS DE COULEUR

cerise jonquille prune


abricot
chair kaki puce
absinthe
chamois lavande réséda
acajou
champagne lie-de-vin rouille
amadou
châtaigne marengo sable
amarante
chocolat marron safran
andrinople
citron mastic sang
améthyste
cobalt moutarde sang-de-boeuf
anthracite
coquelicot nacarat saphir
arc-en-ciel
nacre saumon
ardoise corail
crème noisette sépia
argent
crevette ocre serin
aubergine
olive soufre
auburn cuivre
cul-de-bouteille or tabac
aurore
cyclamen orange tango
azur terre-de-Sienne
ébène outremer
banane tête-de-nègre
émeraude paille
bistre thé
feuille-morte pastel
bordeaux
filasse pastèque tilleul
brique tomate
framboise perle
garance pervenche topaze
caca d’oie turquoise
gorge-de-pigeon pétrole
cachou ventre-de-biche
café-au-lait grenat pie
pistache vermillon
capucine havane
poivre et sel vert-de-gris
caramel indigo
ivoire pomme
carmin
jade ponceau
céladon
Annexes 878

LES NOMS EMPLOYÉS ADJECTIVEMENT

Certains mots, noms à l’origine, sont de¬ manières canailles (mais l’invariabilité est
venus de véritables adjectifs. Dans ce cas, ils admise). — Quand un nom est employé
prennent la marque du pluriel ; Des gâteaux comme adjectif par figure de style, il reste
géants Des foules monstres Ces filles sont très invariable : Il a des manières peuple. Elles sont
enfants Des déménageurs colosses En revan¬ très popote, très pot-au-feu. Elles sont très
che, on écrit : Elles sont bon enfant Elles sont province. Des plats très « cuisine bourgeoise ».
bon prince. De nos jours, on écrit plutôt : Des

LES NOMS DE NOMBRES

I La marque du pluriel. Deux cent trente. Six cent vingt-six. — Devant


mille, cent reste invariable : Trois cent mille.
1 Règle générale. En français, les adjectifs Six cent mille. En revanche, devant millier,
numéraux cardinaux sont généralement inva¬ million et milliard, cent s’accorde quand il
riables : J'ai payé cet article quarante francs n’est pas suivi d’un autre nom de nombre :
Quatre cents milliers d’hectares Huit cents
2 Le cas de mille et de mil Le mot mille millions de dollars Deux cents milliards de
est toujours invariable : Il a gagné cent mille francs (mais deux cent cinquante milliards de
francs Nous avons parcouru six mille mètres francs). — On écrit : Il ga^e des mille et des
Il gagne des mille et des cents (ou des cents cents T Employé comme ordinal, cent est
et des mille). Le prix est de mille trois cents invariable : Page quatre cent. Le douze avril
francs — On écnt souvent mil dans l’énoncé mil neuf cent
des dates, quand le mot est suivi d’autres
nombres : En l’an mil quatre cent quatre-vinp- 6 Le cas de millier, million, milliard. Les
douze. On écrit presque toujours : l’an mille, substantifs millier, million et milliard s’accor¬
l’an deux mille. dent dans tous les cas : Un millier d’hommes
Un million de lires Deux milliers d’hommes.
3 Le cas de un, une. Le numéral un prend Six milliards deux cents millions de francs
la marque du féminin, mais jamais celle du
pluriel : Cette table mesure un mètre. Cette
barque pèse une tonne. Vingt et un hommes II Le trait d’union. Dans les adjectifs
Trente et une femmes Mille et une nuits numéraux composés, le trait d’union s’emploie
seulement pour les éléments qui sont l’un et
4 ^ cas de vingt. Le numéral vingt reste l’autre Mérieurs à cent Quand deux éléments
invariable quand il n’est pas multiplié : Vingt sont joints par et on ne met pas le trait
et un. Vingt-deux. Vinp-trois Vingt-quatre... d’mon : Dix-sept Dix-huit Dix-neuf Dix-
Cent vingt francs Mille vingt francs — Il huit mille quatre cent trente-cinq francs
prend un -s quand il est multiplié et qu’il n’est Quatre-vingts Quatre-vinp-quatre. Cent qua¬
pas suivi d’un autre nom de nombre : Quatre- tre-vingts Quatre-vingt-dix. Quatre-vingt-onze.
vinps. Cent quatre-vingts. L’hôpital des Soixante-dix. Soixante-douze. Soixante-treize.
Quinze-Vinps, créé à l’origine, pour abriter Soixante-quatorze. Mille neuf cent quatre-
« quinze-vingts » aveugles, c’est-à-dire trois vingt-quatre francs En revanche, on écrit :
cents aveugles (300 = 15 fois 20). En Vingt et un. Trente et un. Quarante et un...
revanche, on écrit : Quatre-vingt-un. Quatre- Soixante et onze.
vingt-deux. Quatre-vingt-trois.. ▼ Employé
comme ordinal, quatre-vingt est invariable : La
page quatre-vingt. Le huit octobre mil sept cent
III Les noms de fractions.
quatre-vingt 1 Règle générale. Les noms de fractions
5 ^ cas de cent Le numéral cent reste prennent la marque du pluriel : Un quart de
invariable quand il n’est pas multiplié : Cent litre. Tmis quarts de litre. Deux dixièmes de
un. Cent deux. Cent trois... Cent dix. Cent millimètre. Les trois cinquièmes du stock.
vingt. Cent trente. Il prend un -s quand il est 2 Un exemple de confusion i éviter. Il ne
multiphé et qu’il n’est pas suivi d’un autre nom faut pas confondre Les deux centièmes de la
de nombre : Deux cents. Trois cents. Quatre population (c’est-à-dire 2 %), qui s’écrit sans
cents... En revanche, on écrit : Deux cent un. trait d’union, avec La deux-centième partie de
879 Annexes

la population (c’est-à-dire 0,50 %), qui s’écrit -s et sans -e, car il y a un seul demi-mètre et
avec un trait d’union. Dans le premier cas, mètre est masculin). Une heure et demie, deux
deux est l’adjectif numéral cardinal, et cen¬ heures et demie, trois heures et demie (sans -s
tième est un nom masculin. Dans le second et avec -e, car il y a une seule demi-heure et
cas, deux-centième est l’adjectif numéral frac¬ heure est féminin). Une demi-heure. Des
tionnaire correspondant à l’adjectif cardinal demi-heures {demi invariable, heure variable ;
deux cents. un trait d’union). — On écrit, sans trait
3 Le cas de quart et de demi. On écrit : Une d’union, un quart d'heure, trois quarts d’heure,
heure et quart (sans -s). Une heure trois quarts mais, avec trait d’union, un trois-quarts (man¬
(avec -s ; sans trait d’union). Un mètre et demi, teau ou bien joueur de rugby), un manteau
deux mètres et demi, trois mètres et demi (sans trois-quarts, un quatre-quarts (gâteau).

LES CHIFFRES ROMAINS

I Cas où l’on doit employer les chiffi'es 7 Les nhméros d’armées, de régions mili¬
romains. taires. Chiffres romains de rigueur pour les
numéros des armées et des régions militaires :
1 Les noms de souverains. On écrit obligatoi¬ La IP armée. La IV‘ région militaire. ▼ Pour
rement en chiffres romains le nombre qui suit les numéros des corps d’armée, on emploie les
le nom d’un souverain, d’un pape : Louis XIV. chiffres arabes : Le 12‘ corps.
Charles X. Napoléon III. Pie XII. Paul VI.
8 Les tomes, les chapitres, les actes. On écrit
Jean-Paul IL
presque toujours en chiffres romains les
2 Les noms de siècles, de dynasties, de numéros des parties d’une œuvre, des livres
conciles, etc. On emploie presque toujours les d’un ouvrage, des tomes, des actes (dans une
chiffres romains pour les siècles, les dynasties, référence) : Montaigne, Essais, II, p. 122.
les conciles, les régimes politiques, etc. : Le Voltaire, Œuvres complètes, t. IV. L’Odyssée,
XVII‘ siècle. La XV‘ dynastie égyptienne. Le VI, V. 121. Phèdre, acte I, scène 2.
IIP concile œcuménique. Le IP concile du
9 Les divisions d’un texte. On emploie les
Vatican (ou Vatican II). Le //“^ Empire. La
chiffres romains, concurremment avec les
V‘ olympiade. chiffres arabes et les lettres, pour numéroter
3 Les années du calendrier républicain. On les divisions d’un texte : Voir la règle énoncée
emploie obhgatoirement les chiffres romains ci-dessus (III, A, P).
pour les années du calendrier républicain : La 10 Les pages des préfaces. On emploie
loi du 20 prairial an VIII. presque obligatoirement les chiffres romains
4 Dans une inscription. On emploie parfois pour numéroter les pages des préfaces, des
les chiffres romains pour indiquer l’année, avant-propos, des introductions : Voir préface,
dans une inscription (sur un monument) ou p. XI.
au frontispice d’un livre MCMLXXV (1975).
5 Les noms de chevaux, de bateaux, etc. On n Comment on écrit un nombre en chiffres
écrit toujours en chiffres romains le nombre romains.
qui suit parfois le nom d’un cheval de course
ou d’un bateau de plaisance ou de course 1 Les chiffres de base. Les chiffres de base
(quand plusieurs chevaux ou plusieurs bat^ux du système romain sont : / (1), II (2), III (3),
ont le même nom) : Le tiercé a été gagné par V (5), X (10), L (50), C (100), D (500), M
Aubépine II. Son voilier s’appelle «Louison (1000).
III » et il est immatriculé à Arcachon. En 1964, 2 Signe placé à la droite d’un autre. Tout
Éric Tabarly gagna la course transatlantique signe qui est placé à la droite d’un autre
en solitaire à bord de «Pen-Duick II». On représentant une valeur supérieure ou égale à
utilise aussi parfois les chiffres romains pour la sienne s’ajoute à celui-ci : VI (V 4- L soit
distinguer les diverses variantes d’un type 5-1-1, c’est-à-dire 6), VII (7), VIII (8), XI
d’avion, de char d’assaut, etc. : Un Mystère IV. (11), XII (12), XIII (13), XV (15), XVI (16),
6 Les numéros d’arrondissements. On em¬ XVII (17), XVIII (18), XX (X + X, soit 10
ploie souvent les chiffres romains pour les + 10, c’est-à-dire 20), XXX (30), LX (60),
numéros des arrondissements des grandes LXX (70), LXXX (80), CC (200), CCC (300),
villes : Le XVIIP et le XIX‘ arrondissements DC (600), DCC (700), DCCC (800), MM
de Paris. Le IP arrondissement de Marseille. (2 000), MMM (3 000).
« ^
Annexes 880

3 Signe placé à la gauche d’un autre. Le 4 Exemples de lecture de nombres écrits en


signe placé à la rauche d’un autre représentant chiffres romains.
une valeur supâieure à la sienne signifie que MDCXCVII doit se lire ainsi :
le nombre qu’il indique doit être retranché du M Dc XC vn
nombre indiqué par le signe de droite : IV (V 1000 -1-600 -1- 90 + 7
— I, soit 5 — 1, c’est-à-dire 4), IX (9), XIV soit 1697.
(14), XIX (19), XXIX (29), XL (40), XC (90), MCMXIX doit se lire ainsi :
CD (400), CM (900). M CM XIX
1000 + 900 + 19
soit 1919.

LES PRONOMS PERSONNELS

I Place du pronom personnel complément Je lui fais manger sa bouillie (plutôt que Je
employé avec l’impératif > impératif (V, 1, le fais manger sa bouillie, tour bien plus rare).
2, 3 et 4) p. 860 (annexes). Je leur fais réciter leur fable. — Quand le
complément du verbe est un complément
n Place du pronom personnel complément indirect, on peut indifieremment employer le
(la) ou bien fui, les ou bien leur. La r^artition
employé avec l’infinitif > infinitif (IV, 1 et
2) p. 861 (annexes). est régie par l’usage plutôt que par une règle
précise : Cela le fera penser a moi (plutôt que
Cela lui fera penser a moi), mais Je lui ferai
m Omission du pronom personnel réfléchi penser à cette affaire (plutôt que Je le ferai
après faire et lamer devant un infinitif. penser à cette affaire).
1 Cas du verbe faire. Si le verbe pronominal 2 Cas du verbe laisser. On peut dire
est un verbe « essentiellement pronominal » indifféremment: Je le (la) laisse pousser le
(ne comportant pas de conjugaison active), en chariot (tour le plus usuel) ou Je lui laisse
Sfénéral on n’omet pas le pronom réfléchi : Je
e ferai se repentir (plutôt que Je le ferai
pousser le chariot On peut dire : Ce chariot,
je le lui laisse pousser. On peut dire aussi : Ce
repentir). On tes a fait s’enfuir (et non On les chariot je le laisse (je la laisse) le pousser. De
a fait enfuir). — En revanche, si le verbe est même : Je les laisse pousser le chariot (tour le
accidentellement pronominal, le pronom réflé¬ plus usuel) ou Je leur laisse pousser le chariot
chi est facultatif. Le plus souvent, il est omis : Ce chariot je le leur laisse pousser ou Ce
On le fit lever (plus fréquent que On le fit se chariot je les laisse le pousser.
lever). On les fit asseoir (plus fréquent que On
les fit s’asseoir). — Avec certains ver^
l’emploi du pronom est obligatoire, pour éviter V Laisser faire à. Tour archaïsant, mais
l’équivoque: On le fit s’arrêter (= on lui correct : Il faut laisser faire à la nature. Dans
ordonna de s’arrêter). On le fit arrêter (= on la langue usuelle et moderne, on dirait : Il faut
le fit mettre en prison). laisser faire la nature.

2 Cas du verbe laisser. L’omission du


réfléchi est très fréquente : On a laissé évader VI Omission du pronom personnel
le prisonnier ^lus courant que On a laissé complément
s’évader le prisonnier). Elle n’est cependant
jamais obligatoire : Le barrage de terre laissait 1 Temps simple. Répétition obligatoire :
s’échapper un mince filet d’eau. Nous le connaissons et l’estimons (et non Nous
le connaissons et *estimons).
2 Temps compi^. Répétition obligatoire du
IV Le, la, les en concurrence avec lui, leur,
pronom, si l’auxiliaire est répété : % l’ai vu
après faire ou laisser devant un infinitif.
et je l’ai reconnu. — Pas de rép^tion du
1 Cas du verbe faire. On dit: /e le fais pronom, si l’auxiliaire n’est pas répété : Je l’ai
manger. Je lui fais manger sa bouillie. On dit vu et reconnu.
normalement : Je fais manger Bébé (le complé¬ 3 Cas où le pronom remplit deux fonctions
ment de faire, qui est aussi smet du verbe à différentes. Répétition obligatoire: Il m’a
l’mfimtif, est un nom). Je le fais manger (le soutenu (= il a soutenu moi) et m’a donné
complément de faire sujet de l’infinitif est un son appui (= et a donné son appui à moi).
pronom et il n’y a pas de complément direct Ne pas écrire : Il m’a soutenu et *donné son
de l’infinitif). Je fais manger sa bouillie à Bébé appui
881 Annexes

VII Répétition du pronom sujet. sion sinon obligatoire du moins très fréquente,
à la troisième personne : Il proteste et s’agite.
1 Dans les propositions juxtaposées, Répéti¬ La répétition n’est nullement incorrecte, mais
tion facultative : Il parle, il s’agite, il intrigue constitue un effet d’insistance : Il proteste et
il s’agite. — A la première et à la deuxième
ou II parle, s’agite, intrigue. L’omission est
personne, la répétition est très nettement plus
fréquente surtout à la troisième personne. Elle
fréquente que l’omission : Je marche et je
constitue souvent un effet de style destiné à cours Tu vas et tu viens. — De même avec
donner de la vivacité à la phrase. V La on : On critique et on dénigre. — La répétition
répétition est presque obligatoire avec le est pour ainsi dire de rigueur avec le il
pronom on et avec le il impersonnel : On parle, impersonnel ; Il vente et il neige.
on s’agite, on intrigue. Il pleuvait, il ventait,
il neigeait.
VIII Pour les emplois propres à chaque
2 Dans les propositions coordonnées. Omis¬ pronom > je, tu, U, nous, vous, on.

LA PRÉPOSITION
I Omission. On évitera les tours elliptiques, élégance et distinction. Le soleil darde ses
courants dans la langue commerciale ou rayons sur les bois, les prés, les champs et les
relâchée. Dans le registre soutenu, on écrira : collines. — En revanche, on répète la préposi¬
Un poste de radio (et non un poste radio). Un tion pour insister sur chaque terme (Il
siège de cuir ou en cuir (et non un siège cuir). combattit pour le trône et pour l’autel) ou bien
pour souligner une opposition (Il devra pren¬
dre parti pour le roi ou pour le peuple. Si l’on
II Répétition de la préposition.
est sans talent ou sans protection).

1 À, de, en. Normalement, ces préfiositions


se répètent ; J’ai dû prêter mon livre à Louis
ou à Pierre (et non à Louis *ou Pierre). Des III Constructions boiteuses. ▼ On évitera
forêts de chênes et de peupliers (et non de les constructions boiteuses telles que : Il aspire
chênes *et peupliers). En France et en et il a besoin de notre protection. Il se soucie
Allemagne. et pense à son avenir. La colline escarpée se
dresse au-dessus et derrière le village. On
2 Les autres prépositions. La répétition n’est écrira, en reprenant le complément par en ou
pas obhgatoire : Les trains pour Bordeaux et
par y ou par un pronom personnel précédé
Bayonne. Dans le métro et t ’autobus. Sur une
chaise ou un banc. Sans hésitation ni peur. — d’une préposition : Il aspire à notre protection
Notamment, on évite la répétition quand les et il en a besoin. Il se soucie de son avenir et
deux termes sont plus ou moins synonymes il y pense. La colline escarpée se dresse
ou très liés par le sens : Il s’exprime avec au-dessus du village et derrière lui.

LTNTERROGATION
Cinq fautes à éviter. 2 *Je te demande qui est-ce qui est venu.
*Je te demande qu’est-ce qui ne va pas. Les
1 *Est-ce que ton frère est-il venu ? Tour locutions qui est-ce qui et qu’est-ce qui ne
incorrect, dû au croisement de deux construc¬ doivent pas s’employer dans une interrogation
tions admises : Est-ce que ton frère est venu ? indirecte. On peut les employer dans l’interro¬
(tour un peu lourd, mais correct) et Ton frère gation directe : Qui est-ce qui est venu ?
est-il venu ? (tour élégant, à préférer). — De Qu’est-ce qui ne va pas? En revanche, dans
même on évitera : * Comment est-ce que ton l’interrogation indirecte, on dira : Je te de¬
frère est-il venu ? *Pourquoi est-ce que ton père mande qui est venu. Je te demande ce qui ne
ne veut-il pas ? On dira : Comment ton frère va pas.
est-il venu ? Pourquoi ton père ne veut-il pas ?
Annexes 882

3 *Comment que tu vas 7 ‘Pourquoi qu’ils à la fin de la proposition. Dans la langue


s’en vont 7 On évitera la faute populaire qui surveillée, on écrit : Quand pars-tu ? Que
consiste à introduire un que inutile après veut-il ? Pour qui travailles-tu ?
comment, combien, pourquoi, où, quand, qui,
etc. Dire : Comment vas-tu ? Pourquoi s’en 5 * Je lui demanderai comment est-il venu. ▼
vont-ils ? Jamais d’inversion dans une interrogation
indirecte. Dire : Je lui demanderai comment
4 *Tu pars quand 7 *11 veut quoi 7 *Tu il est venu. En revanche, l’inversion est
travailles pour qui 7 La langue parlée familière normale dans l’interrogation directe :
élimine l’inversion et place le mot interrogatif Comment est-il venu ?

L’INVERSION DU SUJET
1 Après tel en tête de proposition. Inversion 5 Dans quelques tours optatifs. Puisse-t-il
obligatoire : Puisque tel est votre désir. Il sortait venir à temps / Puissions-nous partir I Vienne
tous les soirs à cinq heures, car telle était son enfin le printemps l.
habitude.
6 Dans l’interrogation directe. Où va-t-il
2 Après des mots tels que à peine, ainsi, donc ? Quand votre ami reviendra-t-il ? La
aussi, difficilement, du moins, encore, en vain, forme sans inversion est légèrement familière :
peut-être, à plus forte raison, sans doute, etc., Où il va ? Tu viens avec moi ?
placés en tête de proposition. L’inversion (ou
la reprise du nom sujet par un pronom 1 Effets stylistiques. Pour des raisons de
personnel postposé) n’est pas obligatoire, mais rythme ou d’harmonie ou pour mettre un mot
elle est fréquente dans la langue écrite soignée : en valeur, on peut employer l’inversion :
Peut-être eût-il parlé, si la crainte ne l’eût Hautes étaient les tours et braves les guerriers.
retenu. Peut-être le garçon eût-il parlé, si... T Marchent en tête les magistrats vêtus de noir.
Quand il y a inversion, jamais de virgule après Je m'apprêtais à partir : arrive mon ami
le mot placé en tête de phrase : Sans doute Eugène. Et, tout à coup, se dressa un géant
pensiez-vous... (en face de Sans doute, vous barbu.
pensiez...) Quand il n’y a pas d’inversion, la
8 Dans les textes juridiques. Sera puni
virgule est possible, bien qu’elle ne soit pas
d'une amende de cent à deux cents francs
obligatoire.
quiconque aura...
3 Dans certains tours concessifs-hypothéti- 9 Dans une circonstancielle ou une relative.
ques. L’aurait-il voulu, il n 'auraitpu {= quand En général, pas de valeur d’insistance. Simple
bien même il l’aurait voulu). Eût-elle possédé commodité de style : Il partit lorsque tomba
quelques moyens (= même si elle eût possédé). la nuit ou II partit lorsque la nuit tomba. J'ai
lu le livre dont m'avait parlé votre ami ou dont
4 Avec fût-ce au sens de « même ». Si nous votre ami m'avait parlé. Cette plage que
pouvions nous adresser fût-ce à un inconnu. recouvrait la marée ou que la marée recouvrait.

LA DIVISION DES MOTS EN FIN DE LIGNE


I Divisions interdites. suit : *S.A. I le prince. — Ne jamais séparer
l’initiale (du prénom) et le nom de famille :
*J. I Martinot.
1 Ne jamais couper un nombre, surtout s’il
est exprimé en chiffres ; *3 82 \ 5. Ne jamais
3 Ne jamais séparer un nom et le nombre
séparer un nombre (exprimé en chiffres) du
qui suit : *Louis | XIV. Le *livre \ V. En
nom qui le suit : *250 | tonnes.
*juillet 1 1876.

2 Ne jamais couper des initiales ni un sigle : 4 Ne jamais aller à la ligne après une
*H.L. 1 M, *S. I M. la reine. — Ne jamais apostrophe. Ne pas couper */’ | hiver, *au-
séparer les initiales abréviatives et le nom qui jourd' I hui mais l'hi-ver, aujour-d'hui.
883 Annexes

5 Ne jamais couper après un t euphonique. lumi-neux mais non *lum-ineux, *lumin-eux.


On coupe : va-1 t-il, et non *va-t-1 il.
2 Deux voyelles se suivent. On coupe après
6 Ne jamais couper en renvoyant à la ligne
la première voyelle (sauf cas signalé au
suivante une finale muette : *lo-ge, *grec-que,
§ 1, 10) : alé-atoire. T On coupe après la
*riviè-re.
deuxième voyelle si celle-ci termine un élément
7 Ne jamais couper un mot avant ou après étymologique bien identifiable : oléi-forme et
un y placé entre voyelles, ni avant ou après non *olé-iforme, oléo-duc et non *olé-oduc.
un X suivi d’une voyelle : *la-yette, *lay-ette,
*lû xatif, *lax-atif. En revanche, coupure 3 Deux consonnes se suivent. On coupe
per. aise, si une consonne suit ; paysan, ex¬ entre les consonnes (sauf cas signalés au § I,
cessif 8) : car-reau, al-lumette, massivement, mul¬
tiple, her-boriste.
8 Ne jamais couper, en principe, un ch, un
kh, un ph, ni un ps d’origine grecque ; 4 Trois ou quatre consonnes se suivent. On
*nymp-homanie, * catac-hrèse, *catas- coupe après la première : com-blement, es¬
trop-hique, *parap-hrase, * parapsychologie. tragon, in-trinsèque, instituer, obstruction.
9 Ne jamais couper en laissant une seule
lettre en fin de ligne : *é-lectrique, *u-tilité. Ne 5 Quand le premier élément est un préfixe
jamais couper en laissant en fin de ligne un ou un élément étymologique nettement percep¬
groupe de lettres imprononçable (deux tible et qu’il se termine par une voyelle autre
consonnes) ; *tr-anquillité, *cl-arifier. que e sans accent, on coupe plutôt après cette
voyelle (coupure étymologique) ; hypo-chlorite,
10 Ne jamais couper un groupe de lettres oxy-chlorure, troposphère, tri-ptyque, électro¬
qui note une voyelle unique (au, eau, oi, eu, statique, méta-psychique, micro-spore, micro¬
an, on, in, ein, un, etc. : *tuya-uterie, * débo¬ structure. — Dans les cas où les éléments
iser, *abre-uvoir, *appo-ntement. étymologiques ne sont pas nettement percep¬
tibles, on préférera la coupe syllabique :
11 Division syllabique et division étymolo¬ cons-cient, cons-truire, des-celler, dis-tancer,
gique. pres-cription. T Bien entendu, on coupe
ar-chevêque et téles-cope et non *arche-vêque,
1 Une seule consonne entre deux voyelles. * télescope, car on ne peut avoir un e sans
On coupe après la voyelle : lu-mineux ou accent en fin de ligne.

EMPLOI DES MAJUSCULES


I Au début d’une phrase ou après certains Dupont ? Voici mes cousines, Henriette et
signes de ponctuation. On met une majuscule Louise. Certes Victor Hugo est le plus célèbre
au début d’une phrase, d’un texte, d’un vers, des poètes français.
d’une phrase citée : Mon père, ce héros au 2 Les surnoms. Les noms et les adjectifs qui
sourire si doux (Hugo). Il m ’a dit : « Je sont employés comme surnoms s’écrivent avec
reviendrai demain. » On met donc toujours une majuscule : Nous avions surnommé notre
une majuscule après un point qui termine une camarade << Fend-la-Bise ». Clemenceau fut
phrase. Comparer : Le vent souffle. La mer surnommé «le Père la Victoire». Le Vert-
gronde et Le vent souffle, la mer gronde. — On Galant. Pépin le Bref. Louis VI le Gros.
emploie aussi la majuscule après un point Philippe le Bel Jean sans Terre. Jeanne la
d’exclamation ou un point d’interrogation ou Folle. On ne considère pas comme surnoms
des points de suspension, quand ces signes de les compléments à valeur d’adjectif qui expri¬
ponctuation terminent une phrase : Quel gran¬ ment une particularité : Achille aux pieds
diose spectacle se déploie devant nous l Toute légers. Berthe au grand pied. On écrit donc,
la plaine immense s'étend à nos pieds. Où donc avec m minuscule, L'Homme au masque de
irez-vous ? Vous n 'aurez pas de refuge. Tenez, fer (et non au * Masque de fer).
regardez... Vous voyez cette tour, là-bas ?
3 Les noms communs utilisés comme noms
de personnes. Quand un nom commun est
II Les noms de personnes et les noms de devenu un nom de personne par figure
choses personnifiées. littéraire, il prend normalement une majus¬
1 Les noms de personnes. S’écrivent avec cule : L'Aigle de Meaux (Bossuet). Le Cygne
une majuscule tous les noms propres, et en de Mantoue (Virgile). Le Docteur angélique
particulier les noms de personnes (noms et (saint Thomas d’Aquin). En revanche, quand
prénoms) : Connaissez-vous mon ami Jacques l’expression est simplement une périphrase.
Annexes 884

on emploie la minuscule : L'auteur de 9 Les noms désignant Dieu et les personnes


« l’Enéide ». sacrées. Les noms utilisés pour désigner Dieu
et les personnes sacrées des religions mono¬
4 Les noms de personnes devenus des noms théistes s’écrivent avec une majuscule : Dieu.
communs. Les noms de personnes devenus des La Trinité. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
noms communs par un long usage s’écrivent Le Seigneur. L’ÉtemeL Le Créateur. Le
normalement avec une minuscule : Un tartufe. Tout-Puissant. Le Crucifié. La Vierge. Prier
Un harpagon. Un apollon. Un adonis. En Notre-Dame (la Vierge Marie). Le Prophète
revanche, on écrit plutôt : Un don Juan. Un (Mahomet). Le mot ciel employé par méto¬
don Quichotte (à côté des graphies un don juan, nymie pour désigner le Dieu des chrétiens
un don quichotte). prend facultativement la majuscule : Elle pria
le Ciel (ou le ciel) pour le salut des siens. De
5 Les noms d’écrivains ou d’artistes em¬ même, certains écrivains chrétiens écrivent
ployés par métonymie. Les noms d’écrivains avec une majuscule le pronom qui représente
ou d’artistes employés par métonymie s’écri¬ le nom de Dieu ou de Jésus : Elle pria alors
vent avec une majuscule : Ces vers, on dirait Celui qui mourut sur le Golgotha. Jésus est
du Hugo. Cette musique, c’est beau comme du mort pour nous et nous devons Le considérer
Mozart. Ce collectionneur possède trois Cé¬ comme le Sauveur.
zanne et un Manet.
10 L’adjectif saint. L’adjectif saint ne prend
6 Les noms de familles et de dynasties. pas la majuscule quand il est placé devant le
S’écrivent avec une majuscule les noms de nom d’une personne : Selon la tradition, saint
familles ou de dynasties : Je connais bien la
Pierre fut le premier pape. Les musiciens ont
famille Durand. Il est l’ami des Martiru
pour patronne sainte Cécile. De même on écrit,
Périclès était issu de la famille des Alcméo¬
avec une minuscule, saint Michel Archange.
nides Les Scipions. Les Capétiens Les Valois
Toutefois, l’usage veut que l’on écrive la Sainte
Les Bourbons Les Habsbourg. Les Stuarts En
Vierge. On écrit de même sans majuscule : Les
revanche, les noms de dynasties employés
saints anges.^L'Écriture sainte. La sainte Bible.
adjectivement s’écrivent sans majuscule (les
La sainte Église... — Saint s’écrit avec une
rois capétiens), sauf s’ils sont précédés d’un
majuscule quand ü est lié au substantif pour
nom de peuple : Les Francs Carolingiens. Les
former un nom d’église, de rue, de ville, de
Turcs Osmanlis. Les Perses Arsacides.
lieu... : L’église Sainte-Clotilde. La cathédrale
Saint-Jean. L’hôpital Saint-Louis. La rue
1 Les particules nobiliaires. Les particules
Saint-Jacques. La ville de Saint-Chamond. La
nobiliaires de et d’s’écrivent avec une minus¬
gare Saint-Lazare. On écrit de même avec une
cule : La marquise de Sévigné. Alfred de Vigny.
majuscule le nom de la fête du saint : La
Le grand philosophe que fut d’Alembert. Le
Saint-Jean. La Saint-Martin. — Saint prend
général de Castelnau. Les Mémoires de d’Ar-
toujours la majuscule dans les noms propres
genson. Le marquis de La Chesnaie. Quand
composés tels que Saint-Esprit, le Saint-Siège,
Ta particule est employée sans prénom ou sans
la Sainte-Alliance... — On écrit saint sans
titre devant un nom monosyllabique, elle
majuscule dans les noms communs composés
s’écrit avec une minuscule (Richelieu fit
exécuter de Thou), sauf si elle est précédée de tels que : Un saint-bernard. Un saint-cyrien.
la préposition de, auquel cas elle s’écrit avec Une sainte-barbe. Une sainte nitouche. Un
saint-frusquin. Un saint-honoré...
une majuscule: L’exécution de De Thou.
— Quand les particules du et des se trouvent
placées entre le prénom ou le titre et le nom, 11 Les anges et les démons. On écrit, sans
elles s’écrivent avec la minuscule : Joachim du majuscule, les anges, les démons, les diables,
Bellay. Le comte des Ormeaux. Quand ces un démon, un diable, quand on parle de
particules sont placées après une préposition, l’ensemble de ces êtres surnaturels ou de l’un
elles prennent la majuscule : L’œuvre de Du d’entre eux considéré comme un individu. On
Bellay. Il écrivit à Des Ormeaux. Ils avaient écrit en revanche, avec une majuscule, le
combattu avec Du Guescliru De même, avec Démon, le Diable, quand on veut parler de
une majuscule : J’aime beaucoup Du Bellay. Satan (ou Lucifer), chef des démons ou
Il rencontra Des Ormeaux. Ce jour-là. Du symbole du mal.
Guesclin attaqua les Anglais.
12 Les noms des divinités païennes. S’écri¬
8 L’article défini devant un nom de famille. vent avec une majuscule les noms de divinités :
Les articles le et la qui font partie du nom Le temple de Zeus. La déesse Athéna. Offrir
de certaines familles nobles ou roturières un sacrifice à Junon. Les Phéniciens adoraient
s’écrivent avec une majuscule : Le duc de La le dieu Baal. La trinité hindouiste comprend
Rochefoucauld. Mme de La Fayette. Jean de Brahma, Vishnou et Çiva. On écrit en revanche
La Fontaine. Le chancelier Le Tellier. Le sans majuscule les noms des divinités mineures
matelot Jean-Marie Le Bihan. du paganisme qui, en grand nombre, peu-
885 Annexes

plaient les mers, les fleuves, les forêts... : Une aussi pour les noms des monotypes de voüiers
dryade. Les naïves. Les tritons. Un faune. Les de plaisance : Un Requin. Un Vaurien. L’usage
satyres. Les nymphes. Les sirènes. Les elfes. Les veut qu’on écrive un fusil Lebel un moteur
gnomes. Un lutin Toutefois, le nom propre Diesel mais un lebel un diesel
d’une telle divinité prend la majuscule: La
19 Les devises. S’écrivent avec une majus¬
nymphe Aréthuse. T L’usage est d’écrire avec
cule les noms communs (mi constituent une
une majuscule les noms suivants : Les (trois)
devise : Honneur et Patrie Valeur et Discipline
Grâces. Les (neuf) Muses. Les (trois) Parques.
Liberté, Égalité, Fraternité. Le premier mot
Les Titans. Les Géants (de la mythologie
d’une phrase constituant une devise s’écrit
grecque). Les Cyclopes. Les Néréides.
aussi avec une majuscule : Honni soit qui mal
13 Les symboles et les allégories. S’écrivent y pense Qui s’y frotte s’y pique Fluctuât nec
avec une majuscule les noms des symboles, des mergitur. Nec pluribus impar.
abstractions ou des forces naturelles personni¬
fiées ou divinisées : Le Soldat inconnu. L'hon¬
neur de mourir pour le Drapeau. Servir la Patrie, ni Les titres donnés à des personnes.
la Religion et le Trône. La Révolution libère le 1 Les titres de fonctions et les titres
monde. Il n’a qu’un seul idéal, la Liberté. Ces nobiliaires. Pour les titres de fonctions ou les
statues symbolisent l’Agriculture, le Commerce titres nobiliaires, on emploie normalement la
et l’Industrie. La Justice aux yeux bandés. Le minuscule : Le roi Henri IV. Le directeur de
visage énigmatique du Destin La Discorde sème la société a démissionné Le ministre de
la haine parmi les hommes Le temple de la l’Intérieur. Le duc de La Force Le vicomte de
Fortune. Les Incas offraient des sacrifices au Chaulmoy.
Soleil La Mer, tueuse de marins
2 Les titres employés avec une nuance de
14 Les noms des vents. On n’emploie pas respect ou une valeur particulière. La majus¬
la majuscule pom les noms des vents dans un cule s’emploie dans certains textes pour
contexte géographique ni quand les vents ne exprimer une nuance de respect : Nous
sont pas personnifiés : Le mistral La tramon¬ combattrons pour notre Rot II est rappelé que
tane. Le foehn Un doux zéphyr. Le simoun. les notes de service signées du Directeur doivent
En revanche, dans un contexte mythologique être portées à la connaissance de tous les chefs
où les vents sont personnifiés, leurs nonu de service L’usage veut que l’on écrive : Le
s’écrivent avec une majuscule: Alors Borée président de la République Le Premier minis¬
souffla et poussa le vaisseau d’Ulysse. tre (finançais). On écrit, avec P et M majus¬
15 Les noms propre d’animaux. Les noms cules : le Premier Ministre (anglah). On écrit :
propres d’animaux s’écrivent avec une majus¬ le Président (celui des États-Unis). — Avec
cule : Mon chien s’appelle Flonflon Alexandre une majuscule, l’Empereur désigne, dans un
le Grand fit construire un tombeau pour son contexte ^torique, soit le souverain du Saint
cheval Bucéphale.
Empire romain germanique, soit Napoléon I",
ou parfois Napoléon III.
16 Les noms propres d’objets. Les noms
propres qui désignent des objets (épées, dia¬ 3 Les titres employés avec un possessif de
mants...) s’écrivent avec une majuscule : Ro¬ respect Pour les titres honorifiques, compor¬
landfit tournoyer son épée Durandal Le Grand tant un possessif de la deuxième ou de la
Mogol le Régent, l’Étoile du Sud, leKoh-i-noor troisième personne, on emploie toujours des
sont des diamants célèbres majuscules : Votre Grandeur. Sa Majesté Son
Excellence Son Éminence Sa Sainteté
17 Les noms de navires. Les noms de
navires s’écrivent avec une majuscule: Le 4 Les titres monsieur, madame, mademoi¬
torpillage du Lusitania par un sous-marin selle. Les titres de polite^ {monsieur, ma¬
allemand. Le remorqueur accompagna le Nor¬ dame, mademoiselle) s’écrivent avec une ma¬
mandie jusqu ’à la sortie du chenal Le paquebot juscule dans les cas suivants.
France entra dans le port de New York. Il a/ Quand ils sont abrégés : J’ai vu Mme
s’était embarqué sur la Ville de Rouen. Durand
18 Les noms déposés et les nom de W Dans une lettre, quand on s’adresse à la
marques. Les noms désignant des objets de persoime: Je vous prie d’agréer, chère Ma¬
dame, l’expression de mes sentiments
marque déposée s’écrivent avec une nmjus-
cule: Un Frigidaire Boire un Martini De distingués.
même pour les marques ou les types de c/ Quand le titre énoncé fait corps avec jm
voitures ou d’avions : Une Renault Une nom propre et fait allusion à un tyi» üttéraire
Talbot Une Peugeot Une Cadillac Une célèbre ou à un personnage historique: Ce
Alpine Une Ami 6. Un Boeing. Un Mystère provincial anticlérical mais c’est tout à fait
IV. UnMig. Un Sabre La majuscule s’emploie Monsieur Homais t Certains diront que Mon-
« \
Annexes 886

sieur Thiers fut l’incarnation de l’esprit bour¬ IV Les mots relatifs à une catégorie ou à
geois du XIX‘ siècle. — En revanche, quand un groupe de personnes.
l’emploi du titre est une simple convention de
politesse, on écrit en abrégé : J’ai vu 1 Les noms d’habitants. S’écrivent avec une
M. Dupont. majuscule les substantifs qui désignent les
d/ Quand le titre est une dénomination
habitants ou les personnes originaires d’un
territoire, d’un pays, d’une ville ou les
historique : Madame Royale. Monsieur (frère
du roi). Madame Mère. La Grande personnes appartenant à un peuple, à une
Mademoiselle. ethnie : Les Européens. Les Anglais. Les
Allemands. Les Bretons. Un Auvergnat. Une
e/ Quand le titre de politesse fait partie du Alsacienne. Les Provençaux. Les Bo^elais. Les
titre d’un livre : Que pensez-vous du roman de Toulousains. Un Parisien. Une Niçoise. Les
Bernanos << Monsieur Ouine » ? Noirs. Les Blancs. Les Jaunes. Une Eurasienne.
f/ Quand on parle à la troisième personne, En revanche, lorsque le substantif désigne la
par déférence (cas du domestique qui s’adresse langue ou une chose, il s’écrit sans majuscule :
a son maître ou à un visiteur, ou du fournisseur L ’anglais est une languejntemationale. Il parle
qui p^le à un client), ou quand on désigne très bien l’allemand À l’époque romantique,
le mmtre ou la maîtresse de maison en parlant les femmes portaient des anglaises (boucles de
à un domestique, ou quand on désigne à un cheveux pendantes). L’anglaise est une écriture
serveur ou à un fourmsseur la personne que calligraphique élégante. L’allemande était une
l’on accompagne : Si Monsieur veut bien danse du XVII‘ siècle. Une bordelaise est une
attendre un instant, je vais annoncer Monsieur. bouteille de 75 centilitres ou un tonneau de
Si Monsieur ne peut me recevoir, veuillez avoir 225 litres. — Lorsqu’un tel mot est adjectif,
l’obligeance de lui remettre cette carte. Le steak il s’écrit toujours avec une minuscule : Le
est pour Madame, l’escalope est pour moi peuple anglais. La culture allemande. La
En revanche, les mots monsieur, madame, population bordelaise. L’esprit parisien. —
mademoiselle s’écrivent en toutes lettres et Pour tsigane, l’orthographe dépend du
avec une minuscule dans les cas suivants. contexte. Si l’on fait réference à l’ethnie
tsigane, on emploiera plutôt la majuscule (Les
a/ Dans un dialogue, quand un personnage
Tsiganes sont venus du nord-ouest de l’Inde et
s’adresse à quelqu’un: «Parfaitement, mon¬
se sont répandus en Europe à la fin du Moyen
sieur, s’écria-t-il, j’ai raison et je vous le
prouverai l ». Age). Si l’on parle d’un ou de plusieurs
individus isolés, on emploie plutôt la minus¬
b/ Devant un nom commun : Comment va cule : Il y avait un campement de tsiganes à
monsieur votre père ? proximité du village. Cet usage s’étend aux
synonymes tels que gitan, bohémien...
5 Les titres religieux, universitaires, civils,
etc. Ces titres s’écrivent sans majuscule : La 2 Les noms d’adeptes. Les noms d’adeptes
mère abbesse. Le père supérieur. Le professeur des religions, des systèmes philosophiques,
Martin. Le docteur Renard. Le sermon sera politiques, littéraires, etc., s’écrivent avec une
prononcé par le père Durand (généralement minuscule : Les chrétiens. Les catholiques. Les
écrit, en abrégé, le P. Durand). Les ouvrages protestants. Les musulmans. Les bouddhistes.
de dom MabiUon, le savant bénédictin (généra¬ Les platoniciens. Les épicuriens. Les nomina¬
lement écrit en abrégé D. MabiUon). Cepen¬ listes. Les spiritualistes. Les idéalistes. Les
dant on écrit Père, avec une majuscule, dans cartésiens Les marxistes Les socialistes Les
les expressions les Pères de l’Église et le conservateurs. Les fascistes Les radicaux. Les
Saint-Père. romantiques. Les parnassiens. Les symbolistes.
Les surréalistes. Un cubiste. Ce peintre est un
6 Les titres étrangers. figuratif. — Pour les noms des membres de
a/ 1^ titres allemands prennent toujours certains partis, sous la Révolution, l’usage tend
la majuscule : Herr, Frau, Fraülein. à faire prévaloir l’orthographe avec une
b/ Les titres anglais lord, sir, lady s’écrivent majuscule: Les Montagnards. Les Jacobins.
en toutes lettres, avec une minuscule. Les Les Feuillants Les Girondins — On écrit
autres titres s’écrivent en abrégé, avec une toujours, avec une minuscule : Les versaillais
majuscule : Mr., Mrs., Esq. et les communards En revanche, on écrit : La
Commune. D’autre part, deux mots, albigeois
^ c/ Les titres itahens, espagnols et portugais et juif, peuvent avoir une orthographe diffé¬
s’ecnvent en toutes lettres et avec une minus- rente selon le contexte : Un albigeois (= un
cide. Titres italiens : don, donna, signor hérétique cathare du Languedoc, au Moyen
(signore), signora, signorina. — Titres espa¬ Age). C/n Albigeois (= un habitant de la ville
gnols : don, dona, senor, senora, senorita. d’Albi). Les juifs (= ceux qui ont le judaïsme
Titres portugais : dom, dona, senhor, pour religion). Les Juifs (= les personnes qui
senhora.
appartiennent au peuple juif, à l’ethnie juive).
887 Annexes

3 Les membres d’ordres religieux. 350 000 km de la Terre. Le Soleil est une étoile
a/ Avec o minuscule et une majuscule au dont le rayon est de 700 000 km. En revanche,
complément : L'ordre des Frères prêcheurs ou dans le langage courant, on écrira, avec des
ordre des Dominicains. L’ordre des Frères minuscules : La lune brille. Le soleil se lève.
mineurs ou ordre des Franciscains. — Avec Cependant, même en dehors de la langue
une minuscule à l’adjectif : L’ordre domini¬ technique, on écrit toujours Lune avec une
cain L’ordre franciscain majuscule quand on veut parler non du disque
b/ Avec une majuscule, les Dominicains, les ou du croissant lumineux visible dans le ciel,
Jésuites, etc., quand le mot désigne l’ordre mais du corps céleste, en tant qu’il constitue
lui-même, considéré comme im ensemble : Les une réalité indépendante de tout observateur
Dominicains luttèrent contre l’hérésie cathare. terrestre : L’Américain Neil A. Armstrong fut
Les Jésuites eurent un rôle culturel le premier homme qui posa le pied sur la
considérable. surface de la Lune. — L’usage le plus général
est d’écrire, avec une minuscule, la pleine lune,
c/ Avec une minuscule, les dominicains, les
la nouvelle lune. — Le mot terre s’écrit avec
jésuites, etc., quand le mot désire les membres
une majuscule quand on fait expressément
des ordres religieux : Les dominicains portent
référence à la planète « Terre » : La Terre est
une robe blanche. Les Jésuites sont d’excellents
un sphéroïde de 12 735 km de rayon. La Terre
latinistes. — De même: Les dominicains
tourne autour du Soleil Mais on écrit : La
marcheront en tête de la procession Le Jésuite
gloire de ce conquérant s’étendra à la terre
monta en chaire.
entière.
d/ Avec une majuscule quand le mot
désigne, par métonymie, une église, un cou¬ 2 Les noms des points cardinaux. Les noms
vent : Il entendit la messe aux Augustins. des points cardinaux (nord, est, sud, ouest,
nord-est, sud-est, sud-ouest, nord-ouest, nord-
4 Les ordres religieux, les écol^ philosophi¬ nord-est, est-sud-est, etc. ; septentrion, levant,
ques, littéraires ou artistiques. S’écrivent avec orient, midi couchant, occident, ponant) s’écri¬
une majuscule certains noms désignant un vent avec ime minuscule (Le vent du nord. La
ordre religieux, une école philosophique, Utté- Provence s’étend à l’est du Rhône. Faire route
raire, artistique... : Le Carmel Le Temple O’or- vers le sud. La colline s’allonge en direction
dre des Templiers). Le Portique (= les stoï¬ du sud-ouest La moitié sud de la France. La
ciens). La Pléiade. Le Cénacle (au début du façade ouest de l’église. La rive nord de la
romantisme). Le Parnasse. Le groupe des Cinq Méditerranée), sauf dans les trois cas suivants.
et le groupe des Six (groupes de compositeurs). a/ Dans les expressions le pôle Nord, le pôle
5 Les membres des assemblées. 1^ noms Sud, l’hémisphère Nord, l’hemisphère Sud.
qui désignent les membres d’assemblées s’écri¬ b/ Quand le nom du point cardinal est
vent avec une minuscule: Les députés. Les employé sans complément de nom pour
sénateurs. Les conseillers municipaux. Un désigner une région d’un continent, d’un pays,
académicien Les pairs de France. Pour les d’une province : Le Nord et l’Est ont connu
mots constituant et conventionnel désignât les l’invasion en 1914-1918. L’accent du Midi
membres de deux assemblées sous la Révolu¬ Bordeaux est la grande métropole du Sud-
tion, l’usage est flottant : Les constituants (ou Ouest Aux États-Unis, les aventuriers de
les Constituants) proclamèrent la souveraineté l’Ouest sont devenus des héros de légende. En
nationale. Les conventionnels (ou les Conven¬ revanche, on écrit avec une minuscule : Le nord
tionnels) votèrent la mort du roi On préférera de la France est très industrialisé Le sud de
la graphe avec minuscule. l’Italie souffre d’un retard économique certain.
Le sud-ouest des États- Unis est en partie déserti¬
que. — On écrit de même, avec une majuscule.
V Les noms astronomiques et géographiques.
Orient, Occident Est Ouest quand ces mots,
employés sans complément, désignent des par¬
1 Les noms d’astres et de corps célestes. ties du globe ou bien des groupes de pays : Le
fatalisme propre à l’Orient Au XVI‘ siècle,
S’écrivent avec une majuscule les noms des
l’Occident partit à la conquête du monde.
étoiles, des constellations, dfô galaxies, dœ
L’antagonisme entre l’Est et l’Ouest a dominé
planètes, des signes du zodiaque : L’etoile
la politique internationale depuis 1945.
Polaire. Sirius. La constellation de la Lyre. La
Grande Ourse. Le bouclier d’Orion. La Voie c/ Quand le nom du point cardinal fait
lactée. La planète Vénus. La planète Mars. Les partie d’une dénomination géographique dési¬
anneaux de Saturne. Les Gemeaux. Le Sagit¬ gnant un ensemble poHtique ou physique bien
taire. Le Verseau. Je suis ne sous le signe de caractérisé : L’Afrique du Nord fut longtemps
la Vierge. De même, en astronomie, on ecnt sous la domination française. L’Amérique du
Sud. L’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de
les mots Lune et Soleil avec une majuscule:
La Lune est située à une distance de l’Est L’Afrique du Sud.
Annexes 888

3 Les noms géographiques. S’écrivent avec bouteille de porto. Un camembert. Du brie, du


une majuscule tous les noms propres géogra¬ cantal (mais du Port-Salut, car c’est une
phiques.: L'Europe. L’Italie. La France. La marque déposée). Du saint-claude. Du ma-
Bretagne. Le Poitou. Le pays d’Auge. La Loire. ryland. Du virginie. On écrit en revanche : Du
Le Mississippi Les Alpes La cordillère des vin de Bordeaux. Du fromage de Brie. Du tabac
Andes La Manche. La mer Méditerranée. Le de Virginie.
golfe du Lion. La mer Blanche. L’océan
Atlantique (mais, absolument, l’Océan). Le 6 Les noms d’objets (céramiques, papiers,
Pacifique. La ville de Lyors — Les noms etc.). Pour les noms désignant des objets tels
composés désignant une unité politique ou que les pièces de céramique ou les papiers de
admmistrative s’écrivent avec un trait d’union luxe, l’usage qui tend à prévaloir est d’em¬
et une majuscule à chaque nom ou adjectif : ployer la minuscule : Il est beau ce service,
Les États-Unis La Nouvelle-Calédonie. La est-ce du limoges? Une collection de vieux
Seine-Maritime. La Haute-Garonne. L’Indre- chines, de vieux japons (= céramiques de
et-Loire. Les Bouches-du-Rhône. Les Alpes-de- Chine, du Japon). Un livre de luxe tiré sur
Haute-Provence. — De même, pour les noms Japon. Cependant quelques bons auteurs écri¬
de montagnes, on écrit l’Anti-Atlas, l’Anti- vent (en marquant l’invariabilité) : Une collec¬
Liban. — Quand l’adjectif constitue avec le tion de vieux Chine, de vieux Japon.
nom un quasi-nom composé, mais sans trait
d’union, il prend aussi la majuscule : Le Grand VI Les noms de monuments ou de rues, de
Nord. L’Asie Mineure. En revanche, si l’adjec¬ places, etc.
tif sert seulement à préciser la situation, il
s’écrit avec une minuscule : Le Bassin aquitain. 1 Les noms de monuments. S’écrivent avec
Le Bassin parisien. Le Massif centrai L’Asie une majuscule les noms propres désignant un
centrale. Qn écrit la basse Normandie, le bas monument ou un édifice : Voici une photch
Limousin, la haute Normandie, le haut Limou¬ graphie du Parthénoru Une cérémonie à Notre-
sin (^visions anciennes, mal définies, de ces Dame. Vous voyez là-bas le dôme du Panthéon.
provinces), la basse Seine (partie du cours de J’ai visité la Conciergerie. En prenant cette rue
la Seine skuée le plus près de l’embouchure), tout droit, vous arriverez à la Bourse.
la basse Égypte (région de l’Égypte située le
plus près du Delta), mais la Basse-Seine 2 Cas des désignations d’édifrces compor¬
(région économiqiw), la Haute-Égypte (l’un tât une détermination. En principe, dans les
des royaumes de l’Égypte antique). Quand un dénominations de monuments ou d’&lifices, le
adjecttf est joint à un nom commun très nom commun ne prend pas la majuscule : La
général {mer, golfe, mont, etc.), seul l’adjectif colonne Vendôme. La fontaine des Innocents.
prend la majuscule : La mer Caspienne. Le La tour Eiffel L’arc de triomphe de l’Étoile
mont Chauve. Le golfe Persique. Les mon¬ (ou, absolument, l’Arc de triomphe). La
tagnes Rocheuses. L’usage cependant veut chajKÜe Sixtine. La cathédrale Saint-Étienne.
qu’on écrive la Montagne Noire. On distingue L’eglise Sainte-Radegonde. La bibliothèque
d’autre part le mont Blanc (sommet isolé) et Mazarine (ou la Mazarine). Le musée du
le massif du Mont-Blanc, dont ce sommet fait Louvre (ou le Louvre). Le musée Galliera.
partie. De même, on distingue le mont Athos L’hôpital Laennec. La gare d’Orsay. La gare
(montagne) et le Mont-Athos (république mo¬ Saint-Lazare. Le nom commun s’écrit cepen-
nastique autonome à l’intérieur de la Grèce), dMt avec une majuscule quand on veut
le mont Saint-Michel (colhne) et le Mont- désigner un édifice unique et que la détermi¬
Saint-Michel (village édifié sur cette colline). nation (adjectif ou complément de nom) ne
suffit pas à individuahser l’édifice : La Cour
4 Cas des noms de villes comportant l’arti¬
carrée (du Louvre). Le Musée océanographi¬
cle déM. Pour les noms de villes comportant
un article défini. Le, La, Les, cet article prend que. Le Muséum d’histoire naturelle. En
revanche, quand il ne s’agit pas d’un édifice
la majuscule quand il n’est pas sous la forme
du, au, des, aux : Connaissez-vous Le Havre ? unique mais d’un représentant d’une catégorie,
(mais Je vais au Havre. Je viens du Havre). la minuscule est de rigueur : Cette ville possède
Le port de La Rochelle. Je pars pour Les un muséum d'histoire naturelle. Conformé¬
Mureaux (mais II va aux Mureaux. Il vient ment à ce principe, on écrit le Palais de Justice
des Mureaux). (ou, absolument le Palais) quand il s’agit de
r^ifice parisien (situé dans l’île de la Cité)
5 Les noms des produits (vins, fromages, où l’on rend la justice, mais un palais de Justice
tabacs, etc.). Les noms géographiques qui, par pour désigner un édifice d’une ville de province
métonymie, désignent un produit (vin, fro¬ servant au même usage. — Le mot Temple,
mage, tabac, etc.) s’écrivent avec une minus¬ écrit avec une majuscule, et sans autre
cule : ^ Du champagne. Du bordeaux. Du précision, désigne soit l’ancien temple de
saint-émilion. Un verre de bourgogne. Une Jérusalem, soit l’édifice parisien, aujourd’hui
889 Annexes

démoli, qui était un ancien monastère fortifié 3 Cas des désignations comportant une
des Templiers : Sous la Révolution, la famille détermination. En principe, le nom commun
royale fut enfermée au Temple. — Quand un ne prend pas la majuscule : Le conseil général
nom d’édifice est formé d’un adjectif suivi d’un de la Drome. Le conseil municipal de Mar¬
substantif, les deux mots prennent la majus¬ seille. Le tribunal de commerce de Bordeaux.
cule : Le Grand Palais. Le Petit Trianon. L'état-major de la IP armée. Montesquieu fut
conseiller au parlement de Bordeaux. L'assas¬
3 Les noms de voies publiques. S’écrivent sin sera jugé par la cour d'assises de Versailles.
avec une majuscule les noms propres de rues, Son fils a fait ses études au lycée Condorcet.
d’avenues, de boulevards, de places, de jardins Le nom commun s’écrit cependant avec une
publics, etc. En revanche, le mot rue, avenue, majuscule quand on veut désigner un orga¬
etc. ne prend pas la majuscule : La rue Royale. nisme ou un établissement unique et que la
La rue de la Poste. L'avenue de la République. détermination (adjectif ou complément de
Le boulevard de la Libération. La place de la nom) ne suffit pas a individualiser l’organisme
Concorde. L'allée des Acacias. L'avenue Victor- ou l’étabhssement : L'Assemblée nationale. La
Hugo. Le quai de la Mégisserie. L'avenue du Cour de cassation.^ La Cour des comptes.^ Le
Général-de-Gaulle. L'avenue Charles-de- Conseil d'État. L'École polytechnique. L'École
Gaulle. La rue La Fayette. L'impasse de la des mines. La détermination prend une majus¬
Balance. Il habite 14, Grand-Rue, à Brèche- cule si elle est employée seule : Mon fils prépare
mont. La rue du Faubourg-Saint-Martin. La Polytechnique Cet ingénieur sort des Mines.
place de la Porte-de-Châtillon. Le cours Albert- — On écrit : l'Université, la Faculté, mais
I". La rue du Il-Novembre. L'impasse des l'université de Lyon, la faculté des lettres.
Trois-Soeurs. Le parc des Buttes-Chaumont
(mais Les ateliers de peintres étaient nombreux 4 Les noms communs devenus, par antono¬
sur la butte Montmartre [sans majuscule à mase, des noms d’institutions. S’écrivent avec
butte], ou, absolument, sur la Butte, avec une une majuscule les noms communs devenus, par
majuscule). Le quartier du Marais. Le jardin antonomase, des noms d’institutions : La
des Tuileries. Le jardin du Luxembourg. Sublime Porte. La Maison-Blanche.
— Deux exceptions : Le Jardin des Plantes
(orthographe traditionnelle et ancienne, qui 5 Les noms de sociétés commerciales,
doit être préférée à le jardin des Plantes) et d’associations, d’établissements commerciaux.
le Jardin d’Acclimatation. — Bien entendu, On met la majuscule au premier substantif et
la majuscule subsiste quand le nom n’est pas aux adjectifs qui le précèdent, ainsi qu’aux
précédé du mot rue, avenue, place, jardin, etc. ; noms propres qui font partie de la raison
Un magasin de la Chaussée-d'Antin. Les sociale : Les Grands Moulins de Paris. Si le
Champs-Élysées vont de l'Étoile à la Concorde. premier substantif est un nom commun, la
Une manifestation à la Bastille. Un défilé de détermination qui suit prend souvent aussi une
la République à la Nation. Se promener sur majuscule : La Société Générale. Air Inter.
la Canebière.
VIII Les noms d’époques, de régimes
VII Les noms de religions, de doctrines, politiques, d’événements, de dates, de fêtes.
d’institutÿons, d’organismes, d’établissements,
etc. 1 Les noms des époques historiques. Ces
noms prennent généralement une majuscule :
1 Les noms de religions et de doctrines. Les L'Antiquité. La Renaissance. On emploie
noms en -isme désignant une religion ou une cepencknt la minuscule pour les dénomina¬
doctrine s’écrivent avec une minuscule : Le tions italiennes du type le trecento (le XIV',
christianisme. Le jansénisme. Le protestan¬ siècle), le quattrocento (le XV' siècle). — S’il
tisme. Le rationalisme. Le matérialisme. Le y a une détermination, celle-ci s’écrit avec une
marxisme-léninisme. Le classicisme. Le ro¬ minuscule, sauf s’il s’a^t d’un adjectif placé
mantisme. Le cubisme. Le surréalisme. — On devant le nom : Le Siècle d'or. Les Temps
écrit, de même, l'islam, le zen. — Pour les modernes. Le Siècle des lumières. La Belle
noms de groupes ou d’écoles, voir ci-dessus Epoque. Le Moyen Age. Les graphies Moyen-
IV, 4. Age, moyen âge, et moyen-âge sont à
déconseiller.
2 Les noms d’institutions, d’organismes,
d’écoles, etc. Ces noms s’écrivent avec une 2 Les noms de régimes politiques. Le nom
majuscule quand ils sont des noms propres qui désigne un régime pohtique historique¬
désignant une réalité unique : Cet écrivain vou¬ ment déterminé s’écrit avec une majuscule :
drait être de l'Académie (= l’Académie fran¬ Le Consulat. Le Directoire. La Restauration.
çaise). Il est assistant à la Sorbonne. Le Sénat — Quand la dénomination comporte une
refusa de voter le projet de loi. Le Parlement détermination, nom ou adjectif, celle-ci s’écrit
acceptera-t-il cette reforme constitutionnelle ? avec une minuscule si elle est placée après le
Annexes 890

substantif principal : La République française. 1870). La guerre de 1914-1918. On écrit en


L’usage veut cependant qu’on écrive la monar¬ général, avec des majuscules : La Première (la
chie de Juillet. Si la détermination est placée Seconde) Guerre mondiale. — Le mot bataille
avant le nom, elle prend aussi la majuscule : ne prend jamais la majuscule : La bataille des
L’Ancien Régime. Le Bas-Empire. Cependant, Dunes. La bataille de Trafalgar. La bataille
quand l’adjectif est un numéral ordinal, il de Fontenay. La bataille de la Marne.
s’écrit le plus souvent avec une minuscule ; Le
second Empire. La troisième République. 7 Les noms d’événements sportifs ou artisti¬
ques et des expositions. Le premier mot prend
3 Le cas du mot empire. Suivi d’un adjectif, une majuscule si l’événement ou l’exposition
le mot empire s’écrit avec une majuscule ; a le caractère d’une institution unique (périodi¬
L’Empire romain. L’Empire ottoman. L’Em¬ que ou non) ; Le Tour de France. Les
pire séleucide. Suivi d’un nom, il s’écrit avec Vingt-Quatre Heures du Mans. Les Six-Jours
une minuscule : L ’empire de Russie. L ’empire de Paris. Le Festival de Cannes. L’Exposition
d’Autriche. L’empire du Soleil-Levant. Pris universelle de 1937. La Foire de Paris. Le
absolument, le mot Empire, avec une majus¬ Concours Lépine. Le Salon de l’automobile. Le
cule, désigne soit le Saint Empire romain Salon des arts ménagers (ou Les Arts ménagers,
germanique, soit le premier Empire (Napoléon avec majuscule). Le Salon nautique.
1“), soit le second Empire (Napoléon III), soit
parfois, dans certains contextes, l’empire colo¬ 8 Les noms des prix littéraires, artistiques
nial britannique ou français : Rudyard Kipling ou sportifs. Prennent une majuscule les noms
exalta la mystique de l’Empire. L’Exposition des prix littéraires, artistiques ou sportifs : Le
coloniale de 1931 fut une manifestation à la prix Interallié. Le prix Concourt (ou le
gloire de l’Empire. Concourt). Le Grand Prix de la critique. Le
mot prix prend la majuscule quand l’expres¬
4 Les noms des styles. Les indications sion désigne une course de chevaux {le Grand
concernant le style (architecture, mobilier, Prix de Paris; le Prix de l’Arc de Triomphe)
etc.) s’écrivent avec une majuscule {Un ch⬠ou bien un lauréat {Le jeune romancier Jacques
teau Renaissance. Le style Louis XV. Une table Durand, Prix Concourt. Ce peintre fut Prix de
Louis XVI. Un bureau Directoire. Une table Rome).
Empire. Un fauteuil Restauration), sauf si elles
sont constituées par un adjectif {Une église 9 Les dates. Normalement, on n’emploie pas
romane. La sculpture gothique. Le style la majuscule dans l’énoncé d’une date : Il
rocaille). naquit le 14 juillet 1896. Mon congé prend fin
le 24 août. Cette loi fut votée le 12 prairial an
5 Les noms d’événements historiques. Le IV. Ce décret est daté du 16janvier 1918. —En
nom qui désigne un événement historique revanche, la majuscule est de rigueur quand
déterminé s’écrit avec une majuscule s’il n’est on fait allusion au contenu historique d’une
accompagné d’aucune précision : La date sans indiquer l’année : Le 9-Thermidor
Commune. La Libération (mais la libération mit fin à la Terreur. Le Directoire fut marqué
de la France). La Révolution (mais la révolu¬ par une série de coups d’Etat : le 18-Fructidor,
tion de 89). La Terreur. Le nom ne prend pas le 30-Prairial et enfin le 18-Brumaire, qui mit
la majuscule s’il est accompagné d’un complé¬ fin au régime. Le 2-Décembre a inspiré à Victor
ment de nom (qui, lui, s’écrit alors avec une Hugo des pages vengeresses. — La majuscule
majuscule) : La retraite des Dix-Mille. La est également de rigueur quand on désigne une
révolution de Juillet. La querelle des Investi¬ fête : Le 11-Novembre est devenu la fête du
tures. Le nom prend une majuscule quand il Souvenir. Le 14-Juillet est une fête populaire
est suivi d’un adjectif (gui est alors écrit avec et patriotique à la fois. Le feu d’artifice du
une minuscule) : La Révolution française. Le 15-Août. — De même, on emploie la majuscule
Front populaire. Si l’adjectif précède, il prend quand on donne la date d’une loi dans le
une majuscule, ainsi que le nom : La Grande calendrier révolutionnaire sans indiquer l’an¬
Peur. née : La loi du 12-Prairial. — En revanche,
on n’emploie pas la majuscule quand l’année
6 Les noms des guerres. Pour les noms des est indiquée : La dictature de Robespierre prit
guerres, le mot guerre s’écrit avec une minus¬ fin le 9 thermidor an IL Le coup d’Etat du
cule (sauf dans l’expression la Grande Guerre, 18 fructidor an V. La victoire du 11 novembre
celle de 1914-1918). La détermination s’écrit 1918. La loi du 12 prairial an V. De même,
avec une majuscule si c’est un nom, avec une on emploie la minuscule quand la date désigne
minuscule si c’est un adjectif : La guerre de le jour où s’est produit l’événement historique
la Succession d’Autriche. La guerre de Cent en tant que ce jour est simplement repéré dans
Ans. La guerre d’Algérie. La guerre des le temps : Le matin du 14 juillet, le peuple de
Six-Jours, la guerre du Kippour. Les guerres Paris, qui s’était procuré des armes la veille...
médiques. Les guerres puniques. La guerre L’aube du 11 novembre éclaira les derniers
franco-allemande de 1870 (ou la guerre de combats de la Grande Guerre.
891 Annexes

10 Les noms des fêtes. Les noms des fêtes 6 Le titre est constitué par une phrase ou
chrétiennes, juives et musulmanes prennent un froment de phrase. Seul le premier mot,
une majuscule : Demain, c’est Noël La quel qu’il soit, prend la majuscule : Les dieux
Toussaint L’Ascension. La Pentecôte. La ont soif. A la recherche du temps perdu.
Fête-Dieu. La Saint-Jean. L’Assomption. La
messe de Pâques (mais, avec une minuscule, 7 Les livres sacrés. On écrit ; la Bible,
la pâque juive). Le Yom Kippour (fête juive^ l’Evangile, les Evangiles, le Coran (mais une
L’Aïd el-Kébir, l’Aïd es-Seghir, le Mouloud bible reliée de cuir, un coran du XVP siècle,
(fêtes musulmanes). De même on écrit, avec car il s’agit de l’exemplaire matériel et non de
ime majuscule, la fête du Têt ou le Têt (fête l’œuvre).
vietnamienne). En revanche, le nom des fêtes
païennes de l’Antiquité s’écrit, le plus
souvent, avec une mmuscule : Les panathé¬
nées Les saturnales. Les lupercales X La majuscule dans les sciences.

1 Les noms d’animaux, de plantes, de


minéraux. Dans le langage courant, ces mots
IX Les titres d’œuvres ou de journaux. s’écrivent avec une minuscule : Le chien est
Pour les titres de livres, de chapitres, de le fidèle ami de l’homme. Le chêne est le plus
poèmes, de films, de tableaux, d’œuvres bel arbre de nos régions. La lave est une roche
musicales, de journaux, etc., les règles le de couleur sombre. En revanche, dans la
plus couramment admises sont les suivantes. langue des spécialistes, il est d’usage d’écrire
avec une majuscule le nom des espèces
1 Le titre est un nom unique précédé de animales et végétales, des roches, des catégo¬
l’article défini. L’article s’écrit avec une ries de la classification : Le Chien. Le Chêne.
minuscule, le nom avec une majuscule : La Lave. Les Vertébrés. Les Reptiles. Les
Avez-vous lu la Débâcle, de Zola ?
Carnivores. Quand on énonce le nom scientifi¬
2 Le titre est constitué par deux ou que en latin, le nom désignant le genre s’écrit
plusieurs noms coordonnés ou juxtaposés ou avec une majuscule et il est suivi d’un adjectif
par un nom suivi d’un adjectif ou d’un (ou d’un nom) précisant l’espèce, lequel s’écrit
complément. Le premier nom seul prend la avec une minuscule. Par exemple, le nom
majuscule (l’article défini, s’il y en a un, scientifique du chien est Canis familiaris La
s’écrit avec une minuscule) : Voici le nouveau règle stricte veut qu’on n’énonce pas l’article
livre dont je vous ai parlé: Vie, mort et devant le nom latin. Ainsi, on ne doit pas, dans
résurrection des provinces françaises. Je vais un ouvrage de caractère scientifique écrire :
vous prêter les Âmes mortes, de Gogol « Le Canis familiaris est domestiqué depuis des
Avez-vous lu l’Esprit de système, de Péguy ? millénaires », mais « Canis familiaris est do¬
mestiqué... ». D’autre part, on remplace le
3 Le titre est constitué par deux noms nom latin du genre par l’initiale majuscule
coordonnés par ou. Les deux noms prennent suivie d’un point quand le nom du genre se
la majuscule : le Défi ou T Audace trouve répété à peu de distance dans un même
récompensée. texte : Il existe plusieurs espèces de chênes,
notamment le chêne pédonculé (Quercus pe-
4 Le titre est constitué par un nom précédé dunculata), le chêne rouvre (Q. sessiliflora), le
d’un adjectif. Le nom et l’adjectif prennent chêne vert (Q. ilex), le chêne-liège (Q. suber),
tous les deux une majuscule : les Grandes etc.
Familles. Son dernier livre s’intitule Haute
Mer. 2 Les symboles métrologiques et les sym¬
boles chimiques. On écrit avec une majuscule
5 Le premier mot du titre n’est m un les symboles de métrologie qui proviennent
article défini, ni un nom, ni un adjectif d’un nom propre : fV (watt), A (ampère! On
qualificatif. Le premier mot s’écrit avec une écrit avec une minuscule ceux qui proviennent
majuscule, les autres avec une minuscule : d’un nom commun : m (mètre), g (gramme).
Une ténébreuse affaire. Quelqu’un se souvient
Les symboles chimiques sont toujours consti¬
On en parle. Du despotisme. Mes voyages.
tués par une majuscule ou bien par une
Comment devenir riche sans travailler. Sachez
majuscule suivie d’une minuscule : H (hydro¬
chasser.
gène), O (oxygène), S (soufre), P (phosphore),
Fe (fer), Cu (cuivre). Si (silicium).
Annexes 892

LES PONCTUATIONS FORTES

I deux points. citation. Dans ce cas, on place les points de


suspension entre crochets : Voki le texte de
1 Usage de la m^uscule. Après les deux sa lettre : « Je vous demande de m'accorder un
points, on ne met la majuscule que s’ils délai [...] et de me permettre de régler en trois
mtroduisent une citation : Il y eut deux grands versements. »
genres poétiques : l'épopée et la tragédie. Il se
leva et déclara : «Si j'ai tort, qu'on me le dise
en face. » Fous connaissez le mot de César: III Le point d’interrogation et le point
«J'aimerais mieux être le premier dans ce d’exclamation.
pauvre village que le second à Rome. »
1 Usage de la majuscule. Après un point
2 Répétition des deux points. En principe, d’interrogation ou d’exclamation, on emploie
elle est interdite. La phrase suivante est mal
la minuscule si l’on considère que ce signe
ponctuée ; Les grands auteurs tragiques sont
de ponctuation ne marque pas la fin d’une
rares dans la littérature française: if n’y en a
phrase. Sinon, on emploie la majuscule : Où
que deux : Corneille et Racine. Il faudrait : Les
était-il donc ? c’était ce que je voulais savoir.
grands auteurs tragiques sont rares dans la
Quel grand sot / et pourtant je l’aime bien l
littérature française: il n’y en a que deux.
Mais où était-il donc ? Avant de me mettre
Corneille et Racine. — On admet la répétition
à sa recherche, il importait de s’orienter dans
des deux points quand les premiers servent à
cette forêt épaisse. Que ce pays est beau t
présenter une citation : La lettre contenait
Vous voyez ces montagnes, ces vallées, ces
l’indication suivante : « Voici la liste des objets
bosquets !
indispensables : trois chemises, une blouse, un
nécessaire de toilette». 2 Après un point d’interrogation ou d’excla¬
mation, pas de ponctuation : Où vas-tu ? me
demanda-t-il Quel sot l dit-il brusquement.
II Les points de suspension.
3 Jamais de point d’interrogation dans une
1T Topjours au nombre de trois. Ce nombre mterrogation indirecte : Il me demanda qui
est obligatoire. Ne pas mettre quatre points était venu. Ne pas écrire ; Il me demanda qui
de suspension sous prétexte que le premier est était venu ?
le point final de la phrase. Ne pas mettre deux
pomts de suspension sous prétexte qu’ils sont 4 Le point d’exclamation qui suit une
précédés d’un point d’exclamation ou d’un inteijection se répète à la fin de la phrase :
point d’interrogation : Mais, alors, il est Encore l on ne voit que vous ! Oh l vous
parti!... (et non il est parti L). exagérez I

2 T Jamais de points de suspension après 5 Si plusieurs interjections sont répétées, le


etc. Cette règle est impérative. Ne jamais point d’exclamation se place après la dernière :
Eh, eh, eh I Ah, ah I
écrire : Les jardins publics, les squares, les
parcs, etc..., mais les parcs, etc. 6 Si l’interjection comprend deux éléments,
le point d’exclamation se place après le
3 Les points de suspension ne peuvent
second : Oh oui ! Ah bien / T On met une
jamais être placés après une virgule ou un
point-virgule. Toujours avant l’un de ces virgule après eh bien, si cette locution est en
signes : Que de soucis I Les enfants, le loge¬ tête de phrase : Eh bien, vous avez l’air joyeux,
ce matin t Sinon, eh bien est suivi d’un point
ment, le travail, la voiture..., et j’en oublie.
d’exclamation ou d’interrogation : Mais oui,
4 Les points de suspension peuvent être monsieur, il m’a traité de «vieille baderne» !
placés avant ou après un point d’exclamation — Eh bien t De même : Je voulais vous dire...
ou d’interrogation. Tout dépend du sens : Il — Oui eh bien ?
me demanda : « Mais, vous êtes décidé <£.. ? ».
_ 7 Après ô, jamais de point d’exclamation :
Enfin, que voulez-vous faire ? Vous partez ?
O grand homme l (et non O l grand homme l).
Vous restez ? Vous changez de place ?...
0 mer, ô rivages! 0 que n'êtes-vous ici! ô
5 On emploie les points de suspension après combien je l’espère t
l’initiale d’un nom qu’on ne veut pas citer (Il
rencontra la baronne de R... chez le préfet) ou
bien piour remplacer un passage omis, dans une
893
Annexes

L*E2ViPLOI DE LA VIRGULE

I Devant le verbe. ou s’il n’est pas repris dans la seconde


proposition par un pronom personnel, on omet
1 Dans l’usage moderne, pas de virgule entre
le sujet et le verbe. On écrit donc : Le bruit généralement la virgule : Louis pratique l’ath¬
létisme et la natation et s’intéresse peu aux arts.
du vent et le grondement des vagues sonnent
à mes oreilles, et non, comme au XVII' siècle. 3 Quand, dans la langue littéraire, on veut,
Le bruit du vent et le grondement des vagues, pour des raisons stylistiques, détacher et
sonnent à mes oreilles. De même: Les flots mettre en relief un membre de phrase : On
tumultueux se brisent sur les rochers, et non entendait le bruit du flux et du reflux du lac,
Les flots tumultueux, se brisent sur les ro¬ les sauts du poisson d’or, et le cri rare de la
chers. ▼ Bien entendu, il y a des virgules entre cane plongeuse (Chateaubriand).
le sujet et le verbe s’il existe une enclave
syntaxique à encadrer : Le bruit du vent, sans
III Avec la conjonction ou.
arrêt, sonne à mes oreilles Les flots, tumul¬
tueux, se brisent sur les rochers. Ici tumultueux 1 Pas de virgule quand on relie deux verbes,
est en apposition, alors qu’il était épithète dans deux noms, deux adjectifs, deux adverbes : Il
l’autre exemple. Les flots tumultueux se étudie ou fait semblant d’étudier. Vous écrirez
brisent.. un rapport ou une note. Si elle est sotte ou légère.
2 On est souvent tenté de mettre la virgule Si les choses vont trop lentement ou trop mal
entre le dernier sujet et le verbe quand il y 2 Pas de virgule quand on unit deux
a plusieurs sujets juxtaposés. De nos jours, propositions qui ont le même sujet : Le vent
cette virgule, qui marque une pause dans le qui courbe les arbres ou qui brise les troncs
débit (virgule de « respiration »), ne s’emploie morts Quand on a froid ou qu’on est malade.
plus guère, car elle n’a pas de raison d’être
logique ou syntaxique. On écrira donc plutôt : 3 Quand on unit deux propositions qui n’ont
Le mouvement de la rue, les cris des mar¬
pas le même sujet, on omet en général la virgule
chands, le bruit des voitures, la rumeur de la
si le verbe de la première proposition est
foule étourdissaient le Jeune provincial (sans
employé sans complraient : Selon tes saisons, le
vent souffle ou le soleil brille. En revanche, s’il
virgule entre foule et étourdissaient).
y a un complément, la virgule peut être utile
pour éviter une équivoque : Selon les saisons, le
II Avec la coiyonction et. Normalement, pas vent courbe les arbres, ou les branches se cou¬
de virgule devant et (Le vent et la mer vrent de fleurs La virgule, ici, est indispensable
grondent J’entends le vent et la mer. Les pour que ne soient pas mis sur le même plan
enfants courent et crient Le maître parle et le nom arbres, complément de courbe, et le nom
les enfants écoutent Une prairie vaste et branches sujet de se couvrent.
herbue), sauf dans trois cas. 4 Quand deux compléments de la première
1 Parfois quand et unit deux propositions proposition sont aussi unis par ou, on met la
dont la seconde n’a pas le même sujet que la virgule devant le deuxième ou, celui qui relie
première : Il est le maître, le mage, le prophète, les deux propositions : Louis fait de la natation
et le disciple le révère. Dans ce cm, fa virgule ou de la marche, ou il va au cinéma.
est utile pour qu’il n’y ait pas équivoque et Cependant, si le sujet n’est pas répété ou s’il
qu’on ne mette pas sur le meme plan les mots n’est pas repris dans la seconde proposition
prophète, attribut de il, et disciple, sujet de par un pronom personnel, on omet générale¬
révéré. En revanche, quand il n’y a pas de ment la virale : Louis fait de la natation ou
risque d’équivoque, on omet en général la de la marche ou va au cinéma.
virgule. C’est le cas notamment qimd le
premier verbe est employé sans complément : 5 La virgule est toujours possible devant ou
Les cloches sonnent et les trompettes quand, pour un effet stylistique, on veut isoler
retentissent le deuxieme terme : La sagesse, ou la lassitude,
le fît renoncer à ce projet. Il s’en allait vers la
2 Quand, deux propositions étant jointes pai victoire, ou vers la mort.
et deux compléments de la première sont unis
par et Dans ce cas, on met facultativement 6 En dehors de l’expression d’une alterna¬
une virgule devant le deuxième et celui qui tive, quand ou est répété, on ne met pas la
relie les deux propositions: Louis pratique virgule, dans la langue orinaire : Le dauphin
l’athlétisme et la natation, et il s’intéresse peu ou le phoque ou l’otarie sont de bons exemples
aux arts. Cependant, si le sujet n’est pas répété de l’adaptation des mammifères à la vie
Annexes 894

marine. L’emploi des virgules est possible, à rebondir la phrase, que l’on pouvait croire finie
des fins stylistiques, dans la langue littéraire : (effet rythmique) : Longuement longuement,
Mais les rocs, ou les eaux vives, ou les forêts il regarda le vieux collège, puis il s’éloigna, à
si fraîches, sont les objets qui enchantent tour pas lents V Le complément d’objet d’un verbe
à tour l'âme de l’artiste et du poète. de mouvement ne doit pas être traité comme
7 Quand ou est répété pour exprimer un complément circonstanciel et ne doit jamais
l’alternative, on met en général une virgule être séparé du verbe par une virgule (sauf en
devant le second ou : Ou il se soumettra, ou cas d’enclave d’un autre élément) : Il allait à
l’école (et non II allait à l’école). Il venait de
il devra céder la place.
Paris (et non II venait, de Paris). En revanche
8 Virgule obligatoire devant ou quand le possibilité de virgules s’il y a enclave : Il allait
deuxième sujet, joint au premier par ou, est tout joyeux, à l’école. Il venait ce jour-là, de
rejeté après le verbe (tour très littéraire): Paris
^land l’inspiration nous saisit, ou la folie.
2 Complément circonstanciel placé en tête
9 Virgule non obligatoire mais très fréquente de proposition. Doit être suivi d’une virgule,
devant une formule de renforcement ou de en principe : Avec une très grande joie, il
rectification, telle que ou même, ou plutôt, etc. : accepta cette offre. ▼ Cette règle ne s’applique
S’il part définitivement, ou même s’il s’absente pas, en général, quand le complément cir-
pour un mois, que ferons-nous ? const^ciel est court ou quand ü y a inversion
du sujet : Avec la nuit venait le silence.
IV Avec la conjonction nu 3 Complément circonstanciel enclavé entre
le s^et et le verbe. En principe, virgules
1 Pas de virgule quand nL. nL. unit deux préférables : Mon ami avec joie, accepta cette
verbes, deux noms, deux adjectifs, deux offre.
adverbes : Il n’étudie ni ne lit Ni les menaces
ni les promesses n’ont pu le faire céder. Ce 4 Complément circonstanciel enclavé entre
garçon n 'est ni sot ni paresseux. Elle ne travaille le verbe et le complément d’objet ou entre le
ni bien ni vite. verbe et l’attribut. Les virgules ne sont pas
obligatoires : Mon ami accepta avec joie cette
2 Virgule facultative quand nL. ni., unit offre magnifique. L’emploi des virgules s’im¬
deux propositions : Ni les menaces ne le pose seulement quand il importe d’éviter une
troublent, ni les promesses ne le séduisent éÿiivoque ou bien quand on veut obtenir un
3 Virgule facultative quand on veut, pour effet de style.
un effet stylistique, isoler l’un des éléments :
Ni le temps écoulé, ni cette inévitable et
VI Avec un adverbe jouant le rôle d’un
toute-puissante altération de la sensibilité, n’a
complément circonstanciel Grande souplesse
pu atténuer la vivacité de ce souvenir d’enfance.
d’emploi pour la virgule. On peut mettre une
4 Virgule obligatoire quand il y a plus de virgule après l’adverbe placé en tête de phrase,
deux fois ni: Ni la flatterie, ni la haine, ni mais ce n’est pas obligatoire. En règle g^érale,
l’intérêt n ’a pu le détourner de son devoir. Ils la virgule s’emploie si le groupe adverbial est
ne sont ni lâches, ni stupides, ni dénués de long (Très rninutieusement je regardai ce
culture. rtKuble) ou si l’on veut marquer une opposi¬
tion forte {Ici régnent l’ordre et la discipline,
5 Quand ni n’est pas répété, jamais de là-bas, c’est l’anarchie). — Dans le cas où
virgule (Il n’a pas de camarades ni d’amis), l’adverbe n’est p^ placé en tête dephrase, c’est
sauf s’il y a rejet d’un sujet après le verbe (Je le souci de clarté et le style qui règlent l’emploi
n’étais pas là, ni vous non plus) ou si l’on veut de la virgule.
isoler un élément pour des raisons stylistiques
(Il n’a plus de crainte, ni d’espoir d’ailleurs).
Vn Après les adverbes et locutions à peine,
ainsi, aussi, difficilement du moins, en vain,
V Avec un complément circonstanciel.
peut-être, à plus forte raison, sans doute, etc.,
1 Complément circonstanciel placé après le en tête de phrase.
verbe et le complément ou après le verbe et
l’attnbut. En principe, pas de virgule (sauf si 1 S’il y a inversion du siyet. Pas de virgule :
la clarté l’exige ou si l’on veut obtenir un effet Aussi refusa-t-il de s’engager plus avant Aussi
de style) -. Il évoquait ces souvenirs d’enfance mon ami refusa-t-iL.
avec urie joie teintée de mélancolie. L’emploi 2 S’il n’y a pas d’inversion du spjet. Virgule
de la virgide a poi^ effet de mettre en vafeur fréquente : Aussi il refusa... Aussi mon ami
le complément circonstanciel ou de faire refusa...
895 Annexes

VIII La virgule et l’élision. V Quand on a 1 Complétive non reprise ou non annoncée


un complément circonstanciel (ou un adverbe) par un pronom neutre. Pas de virgule : Je dis
précédé d’un mot élidé, il ne peut jamais être que nous pouvons réussir. Il craint que nous
encadré par des virgules: J'ajoute qu’en cas ne refusions notre accord. Que nous puissions
de désaccord ce texte fera foi (et non J’ajoute réussir est très probable.
qu’en cas de désaccord, ce texte fera fof). En
revanche, virgules possibles s’il n’y a pas de 2 Complétive reprise ou annoncée par un
mot élidé devant le complément ou l’adverbe : pronom neutre. Virgule de rigueur : Que nous
J’ajoute que, sauf clause contraire, ce texte fera puissions réussir, je l’affirme. Je le dis, que nous
fol devons réussir. Qu’il ait peur de nous, c’est
probable.

IX La virgule précédant une proposition XI Avec une proposition circonstancielle.


relative.
1 Circonstancielle placée avant la principale
1 Relative déterminative. Pas de virgule : ou en enclave. Virgule obhgatoire : S’il fait
L’étudiant qui ne travaille pas ne peut réussir. beau demain, je sortirai Cette maison de
C’est bien le document dont j’ai besoin. Dans campagne, quand il fait beau, est très agréable.
ces phrases, la relative est indispensable au 2 Circonstancielle explicative placée après
sens de la phrase. De même : J’ai besoin d’une la principale et non enclavée. Virgule obliga¬
secrétaire qui sache l’anglais et l’italien. toire : Il est très mesuré dans ses propos, parce
qu’il est très doux et un peu timide. Ici, à la
2 Relative explicative ou qualificative. Vir¬ rigueur, la circonstancielle n’est pas indispen¬
gule obligatoire : Cet étudiant, qui était fort sable au sens de la phrase.
travailleur, se levait tous les jours à cinq heures.
Ce document, dont j’avais le plus grand besoin, 3. Circonstancielle déterminative placée
se trouvait égaré. après la principale et non enclavée. Pas de
virgule : J’ai agi ainsi parce que je ne pouvais
faire autrement. Ici, la circonstancielle est
X Avec une proposition complétive. indispensable au sens de la phrase.

LES PARENTHESES ET LES TIRETS

I Les parenthèses. second tiret disparaît le plus souvent devant


une ponctuation forte : Il intriguait — mais
1 Le texte entre parenthèses est une phrase pour le compte de qui ? Au fond, cela
complète. Un point avant la parenthèse ou¬ m'importait peu. Elle dansait, elle chantait —
vrante, un autre avant la parenthèse fermante : et quelles chansons, grands dieux l
Mon ami n 'avait rien entendu. (Il faut dire
qu 'il était assez sourd.) 2 Dans un dialogue. En principe, un tiret
devant chaque réplique, sauf devant la
2 Le texte entre parenthèses est une partie première.
de la phrase englobante. Pas de ponctuation « Voyez-vous souvent votre vieux maître ?
avant la parenthèse ouvrante, une ponctuation — Jamais.
éventuellement après la parenthèse fermante : — C’est donc qu’il vous ennuie?
Il était riche (d’espoirs), beau, jeune et insou¬ — Nullement. Cependant je n’aurais rien
à lui dire. Je suis si loin de sa pensée,
ciant. maintenant.
— Je vous comprends. »
II Les tirets
3 Dans un inventaire, un état, une liste, etc.
I Se ponctuent ainsi : Mon ami n 'avait rien Le tiret indique la répétition (et non l’absence
entendu — il faut dire qu ’il était sourd — et comme les guillemets).
je détournai la conversation aussitôt. Il était 15 bobines de fil n“ 6 rouge
riche — d’espoirs —> beau, jeune et insou¬ 30 — — — vert
ciant. V On observera qu’une phrase entre 20 — —■ — noir
tirets ne commence jamais, en principe, par 10 — de cordon blanc
une majuscule. On observera aussi que le 25 — — bleu.
Annexes 896

LES GUILLEMETS

1 Les guillemets s’emploient pour isoler un « Tous les enfants, tous les élèves
mot ou une phrase, en indiquant que l’on cite « doivent comprendre que les sacrifices
« faits par le pays et par leurs parents pour
ce mot ou cette phrase, ou gue l’on ne les prend « leur éducation ne doivent pas rester
pas à son compte: Le témoin déclara qu’il « vains. Que chacun s’applique de tout son
avait vu un homme « qui avait l’air d’un comte « coeur à s’instruire et à se perfectionner. »
ou d’un marquis ou de quelque chose comme
ça ». L’enfant racontait qu’il avait vu au jardin 5 Le dialogue commence par un guillemet
zoologique une «girajle » et « une crocodille ». ouvrant, il se continue par des tirets et se
On observera que l’article devant le premier termine par un guillemet fermant (pas de
des deux mots cités (gira/le) ne doit pas être guillemets dans l’mtérieur du dialogu^.
compris dans les guillemets, car c’est le nom
girajle seul qui doit ressortir ; en revanche, on « Crois-tu pouvoir le convaincre ?
placera les guillemets devant l’article dans — Certainement.
<< une crocodille », car la déformation mise en — Tu sais pourtant qu’il est obstiné.
valeur porte aussi sur l’article, féminin ici, — Je sais, mais il n’est pas inaccessible
alors qu’on dit normalement « un crocodile ». à la raison.
— J’espère que tu réussiras. »
2 On emploie les guillemets pour indiquer
qu’un mot est une traduction ou une équiva¬
lence : Le mot anglais horse signifie « cheval ». 6 Les incises {dit-il, répondit-il, etc.) ne sont
Le latin imperator correspond au français pas entourées de guillemets.
«général en chef» et non à «empereur».
3 Dans une citation, on ouvre les guillemets « Oui, dit-il, j’avoue que j’ai eu tort. »
au début et on les ferme à la fin. Si la citation
comporte des alinéas, on met les guillemets 7 Si une phrase citée est complète, elle
ouvrants (« ) au début de chaque alinéa. commence par une majuscule et elle se termine
par un point ou un point d’exclamation ou un
Le maître remonta sur l’estrade et parla
d’une voix grave :
point d’interrogation suivi du guillemet
« Mes chers enfants, l’année scolaire va fermant.
se terminer bientôt. n s’approcha de moi et me demanda ;
« Certains d’entre vous reviendront l’an « Connaissez-vous le musée du Louvre ? »
prochain pour préparer le certificat.
« D’autres, les plus nombreux, ne re¬ 8 Si la citation est incomplète, elle
viendront pliM à l’école. C’est à ceux-là commence par une minuscule et se termine
surtout que je souhaite bonne chance. »
par un guillemet fermant suivi éventuelle¬
Puis l’instituteur donna le signal du
départ. ment d’un signe de ponctuation (point,
virgule, etc.).
4 Si une seconde citation est comprise à
l’intérieur de la première, chaque ligne de la
citation incluse sera précédée d’un guillemet Son maquillage, qui réparait mal « des
ouvrant. ans l’irréparable outrage », avait coulé par
endroits.
Le directeur de l’école prit place sur
l’estrade et déclara :
« Je viens de recevoir une lettre de 9 Dans un tableau, un état, un inventaire,
l’inspecteur, qui vous intéresse tous et où ete. guillemet indique l’absence, et non la
il est dit : répétition, laquelle est indiquée par le tiret.

MAURY-EUROLIVRES S.A. - 45300 MANCHECOURT


N° d’imprimeur : 94/08/F 4808
Dépôt légal : août 1994
Dépôt légal de la première édition : 2« trimestre 1981

Imprimé en France
« >

DICTIONNAIRE BOSDAS
DES PIEGES ET DIFFICULTÉS
DE LA LANGUE FRANÇAISE
Jean GIRODET

Cet ouvrage de référence regroupe, dans l’ordre alpha¬


bétique, tous les mots à difficulté de la langue française,
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