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PIEGES ET
DIFEICULTES
DE LA LANGUE
FRANÇAISE
J*
Jean
^
G I E O D E T
Les référents
»
DICTIONNAIRE
BORDAS
DES
PIEGES ET
DIFFICULTES
DE U LANGUE
FRANÇAISE
Jean GIRODET
Les référents
Rordas
(C) Bordas, Paris 1981
pour la 1" édition sous le titre
« Dictionnaire du Bon Français »
Notre parti normatif explique et justifie notre tendance quelque peu «puriste » : nous
nous adressons à ceux qui sont soucieux, avant tout, de la pureté de leur langage.
Cependant nous évitons toujours l’attitude, si fréquente chez les «puristes », qui consiste
à condamner un tour ou un emploi fautif sans proposer un substitut correct. Cette
manière exclusivement «répressive» de présenter la norme ne fait qu’accroître
l’embarras du lecteur, qui se voit interdire une expression, sans savoir pour autant
quelle autre il doit employer à sa place. La mise en garde reste ainsi lettre morte,
puisque, faute de mieux, on en est réduit à revenir à une construction incorrecte ou
à une impropriété. Notre dictionnaire, lui, quand il condamne ou met en garde, propose
toujours une solution de remplacement.
Le choix d’un point de vue normatif justifie aussi l’absence de références littéraires.
Nous avons préféré créer des exemples, conformes à l’usage correct, plutôt que de nous
appuyer sur des citations d’auteurs. Il fut une époque où les œuvres des grands écrivains
fondaient le bon usage. De nos jours, il n’est plus de prosateurs dont la langue fasse
autorité. Aux écrivains les plus illustres de notre temps nous avons préféré, comme
guides, les meilleurs grammairiens contemporains. Nous avons fait la synthèse de leurs
recommandations, en laissant de côté celles qui se rffèrent à un usage suranné.
Cet ouvrage est destiné aux lycéens, aux étudiants, à tous les enseignants, aux
rédacteurs, aux journalistes, aux écrivains, aux professionnels de l’édition et de
l’imprimerie, aux secrétaires, aux cadres, en un mot à tous ceux qui sont appelés à
rédiger, à écrire ou à parler en public ou qui, par profession, doivent résoudre tous
les jours des problèmes de langage. Il s’adresse surtout à ceux qui sont profondément
attachés à la qualité de l’expression et qui se placent à nos côtés dans le combat pour
la pureté du français.
Mars 1986 J. G.
LISTE DES ABRÉVIATIONS
EMPLOYÉES DANS LE DICTIONNAIRE
tu nom
L’abréviation conjug. suivi d’un numéro renvoie à l’un des tableaux placés à la fin du volume. Par
exemple, abattre, conjug. 98 signifie que le verbe abattre se conjugue selon le modèle n” 98 des tableaux
de conjugaison.
Le signe T est placé devant une remarque importante ou signale une faute que l’on commet
fréquemment.
Le signe * placé devant un mot ou une expression indique que le mot est un barbarisme (par exemple,
*mairerie pour mairie) ou que l’expression est incorrecte.
VOYELLES CONSONNES
[à] ange, sans, vent, paon * ■ [H] rue, cour, arrondi, rhume
VI Emploi de à, de en (ou de dans) devant lait, qu’il soit plein ou non : Le pot à lait est
un nom de pays (Au Japon. En Suisse. En vide. Il faut laver le pot à lait.
Uruguay) >dans (II, 5).
2 La préposition de indique que le récipient
VII Emploi de à ou de en devant un nom de est nécessairement plein : Im servante apporta
moyen de transport. un pot de lait (= un pot plein de lait, que ce
pot soit ou non destiné spécialement à contenir
1 On emploiera à dans les cas où l’on du lait).
enfourche un animal ou un véhicule : Monter
à cheval. Il vint au château à cheval J’irai à 3 La préposition de indique aussi parfois que
bicyclette. Il a fait le trajet à moto. Dans la le nom du récipient désigne, par métonymie,
langue soignée, on évitera en bicyclette, en vélo, la quantité contenue : Il but un pot de lait (=
en moto. De même, on préférera à skis à en la quantité de lait contenue dans un pot).
skis.
XI Au soir, au matin.
2 En revanche, quand le moyen de transport
contient la personne transportée, on emploie 1 Après un nom désignant un jour de la
obligatoirement en : Voyager en voiture, en auto, semaine (lundi, mardi, etc.), il vaut mieux
en autocar, en avion, en bateau. — On dit éviter ces expressions. On dira : Il est venu lundi
cependant Voyager par le train (plutôt que en matin, il repartira vendredi soir (plutôt que
train). lundi au matin, vendredi au soir).
d’objets de série, de valeur considérée comme 2 bqjoue Joue humaine flasque et pendante :
faible : Un timbre à deux francs (ou de deux Un vieillard chauve au visage mou, aux bajoues
francs). Un crayon à trois francs (ou de trois prononcées
francs).
2 Dans les autres cas, l’emploi de à implique abaque Toujours masculin : Un abaque romain.
une nuance un peu p^orative {Il porte des
costumes de confection à quatre cents francs) abasourdir v. t. La prononciation avec [z] est
ou ironique {Il se paye des repas fim à trois cents préférable : [abazurdir]. De même : abasour¬
francs). Dans le style neutre, il vaut mieux dissant [abazurdisâ], abasourdissement
employer de. [abazurdismô].
3 L’emploi de à est normal dans une tournure abat, abats Deux dérivés de abattre.
distributive (Une chambre à cinquante francs
1 abat n. m. (rare) Chute : Un grand abat de
par jour. Des repas à quarante francs par tête),
pluie, de grêle, d’eau.
sauf après les mots prix, loyer, montant, etc.
(Un prix de six cents francs par personne. Un 2 abats n. m. pl. Foie, cœur, rognons, tripes,
loyer de mille deux cents francs par mois). etc. d’un animal de boucherie (bœuf, veau,
mouton, porc) : Le médecin m’a interdit les
4 Être à au sens de « coûter » (Ce livre est
abats. Toujours au pluriel.
à cent francs). Ce tour est toléré, mais peu
conseillé. On préférera : Ce livre coûte cent abats, abattis Deux dérivés masculin pluriel de
francs ou Le prix de ce livre est de cent francs abattre.
XIV La préposition à en concurrence avec par. 1 Les abats Foie, cœur, rognons, tripes, etc.
1 Je l’ai entendu dire à mon père ou par mon d’un animal de boucherie (bœuf, veau, mouton,
père. Les deux tours sont synonymes et porc) : Les abats sont déconseillés à certains
également corrects. Cependant par mon père malades
a l’avantage d’éviter toute confusion. 2 Les abattis Les pattes, les ailerons, la tête,
2 Mangé aux mites, aux vers. Mangé par le cou, le foie, les rognons, le gésier d’une
les insectes > manger. volaille, quand ces morceaux sont préparés ou
servis à part : Des abattis de poulet, de dinde.
XV A ce que. On évitera cette locution dans la
construction des verbes aimer, s’attendre, abat-jour n. m. inv. — Pl. : des abat-jour.
consentir, demander, qui se construisent avec
que : J'aime qu’on m’obéisse. Il s’attend qu’on abat-son n. m. inv. — Pl. : des abat-son
vienne le chercher. Je consens qu’on prenne cer¬
taines libertés Nous demandons qu ’on remette la abat-vent n. m. inv. — Pl. : des abat-vent.
décision à demain. — On évitera de manière à ce
que, de façon à ce que. On préférera de manière abat-voix n. m. inv. — Pl. : des abat-voix.
que, de façon que : j’ai tout préparé, de manière
qu’on puisse commencer le plus vite possible. abattage n. m. De nos jours, avec deux t, comme
tous Tes dérivés de abattre : abattant, abattée,
XVI Constructions et locutions diverses.
abattement, abatteur, abattis, abattoir,
1 Partir à, partir pour > partir. abattures.
2 A chaque fois que, chaque fois que >
abattis Deux emplois à distinguer.
fois (6).
1 Un abattis Un tas de choses abattues ; L’en¬
3 D’ici à lundi, d’ici lundi > ici (II, I).
nemi avait barré la route par un abattis d’arbres.
abaisse n. f. Morceau de pâte aplatie : L’abaisse 2 Les abattis Les pattes, ailerons, etc. d’une
d’une tarte. — Ne pas écrire comme abbesse, volaille : Des abattis de poulet, de dinde. A
supérieure d’un monastère. distinguer de abats > abat.
abaisse-langue n. m. inv. — PI. : des abaisse- abattre Conjug. 98 (comme battre). J’abats, tu
langue. abats, il abat, nous abattons vous abattez, ils
abattent. — J’abattais — J’abattis — J’abat¬
abajoue, bajoue Deux noms paronymes féminins trai —Abats, abattons abattez. — Que j’abatte.
à distinguer. — Que j’abattisse. — Abattant — Abattu, ue.
1 abajoue Repli à l’intérieur des joues de abbé n. m. Le féminin est abbesse. Deux b. De
certains animaux : Certains singes mettent des même ; abbatial, ale, aux adj. (masculin pluriel
aliments en réserve dans leurs abajoues en -aux), abbaye [abei] n. f
ABDOMEN
10
abdomen n. m. Prononciation : [abdomen]. —- abord (d’) loc. adv. T En deux mots, avec une
PL : des abdomens [-men]. — Dérivé : abdomi¬ apostrophe (d’abord), à la différence de
nal, ale, aux adj. (masculin pluriel en -aux). davantage.
abeille Pour nid(s) d’abeille(s), usage mal fixé. La aborder Deux constructions.
graphie nids-d’abeilles (-s à nid et à abeille-, trait 1 Construction transitive directe possible avec
d’union) semble la meilleure. — La langue tous les sens ; Le navire aborda un rivage désert.
commerciale fait, en général, l’ellipse de en après Le pétrolier a abordé un chalutier, qui a coulé
le mot serviette : Des serviettes nids-d’abeilles. aussitôt. Le corsaire aborda un navire anglais.
Le régiment aborda à la baïonnette la première
aberrant, aberration Un seul b et deux r. ligne ennemie. Comment aborder ce problème ?
Un passant m ’a abordé pour me demander son
abhorrer v. t. Avec h et deux r, comme horreur. chemin. La route aborde les premiers contreforts
de la montagne.
abîme Toujours masculin dans la langue ac¬
tuelle : Un abîme profond. — Accent cir¬ 2 La construction transitive indirecte ne s’em¬
ploie, concurremment avec la construction
conflexe sur le i.
directe, qu’au sens propre de « toucher
terre » : Le navire aborda à un rivage désert.
abîmer v. t. Accent circonflexe sur le i (vient
de abîme). — Dans le sens ancien, encore
conservé dans la langue littéraire, signifie aborigène adj. ou n. Equivalent de autochtone,
« engloutir » : La tempête abîma le navire. indigène. T Ne pas dire *arborigène. Aucun
Plus fréquent à la forme pronominale : Le rapport avec le radical arbor- « arbre ».
navire s’abîma dans les flots. — De nos jours,
s’emploie couramment dans la langue familière aboucher v. t. Est suivi de à ou surtout de avec :
au sens de gâter, endommager, détériorer, J’ai abouché mon ami avec un marchand de
dégrader : Cet enfant est soigneux, il n 'abîme biens pour la vente de sa propriété. Il s’était
pas ses affaires. Cet emploi est déconseillé dans abouché avec un intermédiaire d’honnêteté
la langue écrite surveillée. douteuse. T Le verbe aboucher a généralement
une valeur péjorative.
abject, ecte adj. Prononciation : [absektja)].
aboutir v. i. Construit normalement avec la
abjuration, adjuration Deux noms féminins préposition à : Ce chemin aboutit à une maison
paronymes. forestière. Construction avec dans non incor¬
recte, mais très rare : La galerie aboutit dans
1 abjuration Renonciation solennelle à une une immense salle souterraine.
religion : L’abjuration d’Henri IV.
aboyer [abwaje] Conjugaison et construction.
2 adjuration Prière, demande pressante : Sur
les adjurations de ses proches, il accepta de 1 Conjug. 21. Change y en i devant un e muet :
revenir dans sa famille. Il aboie, il aboiera.
3 Même distinction pour abjurer et adjurer : 2 Rarement suivi de à (sauf dans l’expression
Henri IV abjura le protestantisme. Ses amis figée aboyer à la luné). De nos jours, suivi de
adjurèrent le jeune homme de revenir dans sa après ou, mieux, de contre : Ce chien hargneux
famille. aboie contre tous les passants.
3 On peut dire : Cette plante est abritée d’un 2 Absoudre un accusé, c’est déclarer qu’on ne
paillasson contre le froid. D est mieux de dire : peut le condamner, soit parce que le délit ou
Cette plante est abritée contre le froid par un le crime n’est pas prévu par la loi, soit parce
paillasson. que le délit ou le crime est couvert par la
prescription ou par l’amnistie, soit parce que
abroger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le l’accusé peut invoquer une excuse absolutoire
g devant n ou o ; ü abrogeait, nous abrogeons. (fait précis, énonce par la loi, qui permet au
— On abroge une loi, un décret, une disposition tribunal de ne pas condamner l’accusé).
officielle : La présente loi abroge toutes les
dispositions antérieures. — On abolit un usage, 3 Acquitter un accusé, c’est s’abstenir de le
une institution, une pratique : Le gouvernement condamner, soit parce qu’on le considère
français abolit l'esclavage aux colonies en 1848. comme innocent (ne serait-ce qu’au bénéfice du
doute), soit parce qu’on estime que, malgré sa
abrupt adj. ou a. m. Prononciation : [abnypt]. culpabilité, il a droit à une grande indulgence.
Bien faire sonner le p et le t. De même : abrupte
[abRypt(3)], abruptement [abRyptamô]. abstentionnisme, abstentionniste Deux tL
absolution, absoute Deux noms féminins de la abstrus, abstrait, abscons Bien distinguer ces
famille de absoudre. trois adjectifs.
1 absolution Pardon que le prêtre accorde au 1 abscons, onse (vieilli et littéraire) Caché,
pénitent qui vient de se confesser : Le prêtre secret, mystérieux: Les mystères abscons de
donna l’absolution au pénitent. l’univers. — (péjoratif) Une théorie absconse.
Un style abscons.
1 absoute Cérémonie qui se déroule autour du
catafalque, à la fin de l’office des morts : Le 2 abstrait, aite Trop éloigné de la réalité
prêtre s’approcha du cercueil et donna l’absoute. vivante, trop schématisé, trop simplifié : Une
conception trop abstraite de la psychologie. —
absorption n. f. T Avec b, puis p, à la différence (par extension, légèrement familier) Trop
de absorber. compUqué, trop subtil : Cet exposé est bien
abstrait
absoudre Conjugaison et sens. 3 abstrus, use (vieilli et littéraire) Très difficile
1 Conjug. J’absous, tu absous, il absout, nous à comprendre parce que trop savant : Les
absolvons, vous absolvez, ils absolvent. — J’ab¬ spéculations abstruses des philosophes. — (péjo¬
solvais..., nous absolvions... — J’absoudrai.. — ratif) Très difficile à comprendre et raison du
J’absoudrais... — Absous, absolvons, absolvez manque de clarté dans l’expression ; Un style
— Que j’absolve..., que nous absolvions...^ — abstrus. Une formule abstruse.
Absolvant — Absous, absoute. T Inusité au
passé simple de l’indicatif et à l’imparfait du abyssal, ale, aux adj. Qui appartient a ux abysses.
subjonctif. — Le participe passé est absous, — Masculin pluriel en -aux: Les poissons
absoute. abyssaux.
ABYSSE 12
abysse Fosse sous-marine très profonde. T Tou¬ accelerando adv. ou n. m. Mot italien signifiant
jours masculin : Un abysse profond de « en accélérant » et utilisé comme indication
6 000 mètres de mouvement en musique. — Pas d’accent sur
les e — Toujours invariable : Des accelerando.
abyssi^ ine ou abyssinien, ienne Synonymes — Prononciation : [akseleaâdo]. Peut se
vieillis de éthiopien : Un village abyssinien. Les prononcer aussi [at/eleRando], quand le mot
Abyssiniens. est employé adverbialement, comme indication
musicale.
acabit [akabi] Le t final ne se prononce pas.
— Toujours péjoratif : Deux garnements du accélérer Conjug. 11. Change le deuxième é en
même acabit. è devant une syllabe muette, sauf au futur et
au conditionnel : j’accélère, j’accélérerai
acacia Ne pas écrire *accacia. — Toujours
masculin : Un acacia décoratif. accentuer v. t. En dehors du sens propre, deux
sens à bien distinguer.
académie n. f. Une minuscule, quand le mot est
nom commun : Sous l'Ancien Régime, les 1 Par une métaphore, issue du langage des arts,
signifie « rendre plus net, plus apparent » : La
académies de province étaient très florissantes.
— Une majuscule s’il s’agit d’un nom propre lumière du crépuscule accentue les contours des
(telle académie déterminée) : L’Académie fran¬ objets Sous cette lumière, le modelé du visage
çaise. L'Académie des sciences — Absolument s’accentue par un effet de clair-obscur.
et avec une majuscule, désigne l’Académie 2 Par extension du sens précédent, signifie
française : Cet écrivain voudrait être de l’Acadé¬ « rendre plus fort, plus grand, plus intense » :
mie. S’il s’agit de l’une des quatre autres L’évolution économique accentue les inégalités
académies qui, avec l’Académie française, entre pays riches et pays pauvres Le déficit de
constituent l’Institut de France, on dit l’Insti¬ la balance des paiements s’est encore accentué
tut : Ce mathématicien est membre de l’Institut. — Dans la langue surveillée, il vaut mieux ne
pas abuser de ce sens 2. Préférer accroître,
acadien, accadien ou akkadien, arcadien > augmenter, renforcer.
arcadien.
acceptation, acception Deux noms féminins
acajou n. m. — PI. : des acajous — Comme paronymes.
adjectif de couleur, toujours invariable : Des
chaussures acajou. 1 acceptation Action d’accepter : Acceptation
des marchandises par le destinataire.
a cappella [akapella] Deux p, deux L Pas
2 acception Deux emplois distincts.
d’accent sur le a. — Des chants a cappella. —
(adverbialement) Chanter a cappella. a/ Sens d’un mot : Le verbe monter a de
nombreuses acceptions
acariâtre adj. Un seul c. Un accent circonflexe
sur le dernier a. — De même; acariâtrement, b/ (expression) Sans acception de personne,
acariâtreté. sans manifester de préférence pour telle ou telle
personne : Un juge doit juger sans acception de
personne. Éviter la faute qui consiste à dire sans
accabler v. t. Deux c. — De même ; accablant,
exception de personne.
accablement.
ranger le long d’un autre navire: Le canot accouplement n. m. Se construit avec à ou avec
accosta la frégate. — c) Au figuré, s’approcher avec ou avec et : L’accouplement d’un objectif
de quelqu’un pour lui parler : Ce personnage grossissant à un système de prisme. L ’accouple-
m’avait accosté assez brusquement et dévidait ment du faux bourdon avec la reine de la ruche.
ses griefs, interminablement. L’accouplement d’un mot littéraire et d’un
terme trivial
II Accoster, aborder.
1 Au sens propre, aborder n’implique pas la accoupler v. t. Deux c. De même : (une) accouple
présence d’un quai, d’un débarcadère, comme (lien pour attacher les chiens ensemble), accou¬
le fait généralement accoster : un navire aborde plement — Se construit avec à ou avec avec
à un rivage inconnu, il accoste à un quai. ou avec et : Accoupler une turbine à un
alternateur. L’âne peut s’accoupler avec la
2 Au sens propre, aborder un navire, c’est jument Accoupler un nom abstrait et un adjectif
entrer en collision avec lui ou se ranger contre concret
lui pour le prendre d’assaut : Le corsaire aborda
le vaisseau anglais. — Accoster un navire, c’est accourir v. i. Deux c. — Conjug. 32. Se conjugue
se ranger contre lui doucement et pacifique¬ comme courir: J’accours tu accours U accourt,
ment ^ar exemple pour un transbordement). nous accourons vous accourez, ils accourent —
3 Au figtiré, à la différence de aborder, le J’accourais — J’accourus — J’accourrai —
verbe accoster implique souvent une nuance de J’accourrais — Accours accourons, accourez.
familiarité, de sans-gêne, de brusquerie : on — ôwe j’accoure. — Que j’accourusse. —
aborde respectueusement un supérieur pour lui Accourant — Accouru, ue. — Aux temps
présenter une demande, un homme mal élevé composés, auxiliaire avoir pour insister sur
accoste un inconnu dans la rue sans même l’action, le mouvement (Nous l’avons entendue
soulever son chapeau. crier, nous avons accouru aussitôt) ou auxiliaire
être pour insister sur l’état, sur le résultat de
accoter Deux c. De même ; accotement, accotoir. l’action (Tous les enfants étaient accourus au
chevet de leur vieux père).
accoucher Orthographe, conjugaison, construc¬
tion et emploi. accoutrer v. t. Deux c. — De même :
accoutrement
I Deux c. De même : accouchement,
accoucheur. accoutumée (à P) Plusieurs expressions signi¬
II Peut se conjumer avec l’auxiliaire être pour fiant « comme d’habitude » : comme de cou¬
exprimer l’état (Elle est accouchée depuis huit tume (usuel) ; à l’accoutumée (fréquent, mais
jours) ou avec l’auxiliaire avoir pour exprimer plus littéraire) ; comme accoutumé (rare). Il est
l’action (Elle a accouché sans difficulté): conseillé d’éviter comme à l’accoutumée et
surtout comme d’accoutumée.
III Trois constructions.
1 Construction intransitive ; La jeune femme accoutumer v. t. Constructions et sens.
a accouché, a mis un enfant au monde. 1 Accoutumer quelqu’un à (suivi d’un nom ou
2 Construction transitive indirecte avec de : d’un infinitif). Habituer à (se conjugue avec
La jeune femme a accouché d’un garçon, a mis l’auxiliaire avoir) : Il avait accoutumé ses
un garçon au monde. enfants au travail et à la discipline. J’ai
accoutumé mon fils à ranger ses affaires
3 Construction transitive directe : Le méde¬
cin a accouché la jeune femme, l’a aidée à 2 Etre accoutumé à (suivi d’un nom ou d’un
mettre un enfant au monde, au cours de infinitif). Etre habitué à : Il est accoutumé aux
l’accouchement. travaux pénibles. Elle était accoutumée à vivre
de peu.
IV Le verbe accoucher ne s’emploie qu’à propos
d’une femme. S’il s’agit d’un animal, on dit 3 S’accoutumer à (suivi d’un nom ou d’un
mettre bas : La chienne a mis bas. La truie vient infinitif). S’habituer à : Nous nous accoutumons
de mettre bas six porcelets peu à peu à notre nouvelle vie. Elles s’étaient
accoutumées à vivre au grand air.
accouder v. t. Deux c. De même : accoudement, 4 Avoir accoutumé de (suivi de l’infinitif). Avoir
accoudoir. — Se construit normalement avec l’habitude de (tour littéraire) : Le comte avait
à ou sur : Il s’accouda au balcoru II s’accouda accoutumé de recevoir son intendant chaque
sur la barre d’appui. — Peut s’employer semaine.
transitivement à la voie active, dans la kngue
littéraire : Elle accouda nonchalamment son accréditer v. t. Deux c. — De même : accrédi¬
bras à la balustrade. teur, accréditif.
15 ACCROC
accroître Conjug. 100. Se conjugue comme 2 prévenu Celui qui est déféré devant un
croître, mais ne prend d’accent circonflexe sur tribunal correctionnel pour une infraction
le / qu’à la troisième personne du singulier de moins grave que le crime {délit) ou devant un
l’indicatif présent, à toutes les personnes de tribunal de simple police pour une infraction
l’indicatif futur et du conditionnel et à l’infini¬ légère.
tif : J’accrois, tu accrois, il accroît, nous
3 inculpé Terme générique désignant celui qui
accroissons, vous accroissez, ils accroissent. —
fait l’objet d’une inculpation pour un délit (et
J’accroissais... — J’accrus... il accrut, nous
il devient alors un prévenu) ou pour un crime
accrûmes, vous accrûtes... — J’accroîtrai, tu
(et il devient alors un accuse).
accroîtras, il accroîtra, nous accroîtrons, vous
accroîtrez, ils accroîtront. — J’accroîtrais, tu
accroîtrais, il accroîtrait, nous accroîtrions, vous accuser v. t. Deux c. — De même : accusateur,
accroîtriez, ils accroîtraient. — Accrois, accrois¬ accusation, accusatoire, accusé.
sons, accroissez. — Que j’accroisse... — Que
J’accrusse... qu’il accrût, que nous accrussions... acérer Conjug. 11. Change é en è devant une
— Accroissant. T Le participe passé accru syllabe muette, sauf au futur et au condition¬
{accrue, accrus, accrues) ne prend jamais nel : j’acère, j’acérerai. — Dérivé : acéré.
d’accent sur le u. — Aux temps composés,
l’auxiliaire avoir est de rigueur dans l’emploi acétique adj. Acide, fermentation acétique. — Ne
transitif direct : Ce commerçant avait considéra¬ pas écrire comme ascétique « digne d’un
blement accru sa fortune. — L’emploi intransi¬ ascète ».
tif (obligatoirement avec l’auxiliaire être) est
rare de nos jours : Sa fortune est considérable¬ acétylène Toujours masculin : L ’acétylène est
ment accrue. On emploie plutôt la forme dangereux.
pronominale : Sa fortune s’est accrue.
achalandé, ée adj. Magasin bien achalandé
accroupir (s’) v. pron. Deux c. — De même : signifie « magasin dont la clientèle est nom¬
accroupissement. breuse » et non « magasin où il y a beaucoup
de marchandises variées ». 11 ne faut donc pas
employer achalandé comme synonyme de
accueil [akœj] n. m. T Deux c et -ue-. De même ; approvisionné, garni, pourvu. — De même
accueillant, accueillir. achalandage veut dire « clientèle », dans la
langue du droit. — Achalander un magasin,
accueillir v. t. Conjug. 34. J’accueille, tu c’est y attirer les clients, et non le pourvoir de
accueilles, il accueille, nous accueillons, vous marchandises.
accueillez, ils accueillent. — J’accueillais...,
nous accueillions, vous accueilliez... — J’ac¬ ache n. f Plante. — Ne pas écrire comme la
cueillis... — J’accueillerai... — J’accueillerais... hache, outil.
— Accueille, accueillons, accueillez. — Que
j’accueille..., que nous accueillions, que vous acheter v. t. Conjug. 15. — Change c en è devant
accueilliez... — Que j’accueillisse... — Accueil¬ une syllabe muette, à tous les temps et à tous
lant. — Accueilli, ie. les modes : j’achète, tu achètes, j’achèterai,
j’achèterais, en face de nous ache'ons, vous
acculer v. t. Deux c. achetez.
ACHÈVEMENT 16
acmé, acné Deux noms féminins à distinguer. acquiescer v. t. ind. S’écrit avec <q- et -sc-. —
De même acquiescement
1 acmé (médecine) Moment le plus aigu d’une
maladie. — (par extension, sens le plus fréquent)
acquis, acquit Deux homophones à bien
Période la plus brillante, apogée : Le siècle de distinguer.
Pérklès est l’acmé de la civilisation grecque.
1 acquis (de acquérir) Bien mal acquis ne profite
2 acné Maladie de peau ; L’acné juvénile.
jamais. Il a un solide acquis en mathématiques.
acolyte n. m. ou f. Un seul c, un y, p^ de h 2 acquit (de acquitter) Action d’acquitter,
après le t. — De même : acolytaU — Peut quittance ; Ecrivez « bon pour acquit » et signez
s’employer au féminin pour désigner une — Par acquit de conscience : pour être quitte
femme : Elle arriva, avec sa triste acolyte. avec sa conscience.
acompte n. m. En un seul mot, sans trait d’union. acquit-à-caution n. m. Document qui jiermet
— Désigne la somme versée immédiatement et de faire circuler librement une marchandise. —
qui sera à déduire du total de la somme due, PI. ; des acquits-à<aution.
au moment du règlement définitif : Voici un
acompte sur le montant de la facture. — Ne acqiûtter v. t. S’écrit avec cq et deux t — De
pas écrire comme la locution en deux mots à même ; acquittable, acquittement
compte « à valoir sur la totalité du compte » :
Reçu 250 F, à compte sur le montant de 750 F acquitter, absoudre > absoudre.
de la commande.
âcre, âpre, aigre Trois mots qui se ressemblent
aconit Plante. — Toujours masculin; L'aconit par la forme et par le sens.
est vénéneux. — Prononciation ; [akonit], avec 1 âcre Cet adjectif évoque l’idée d’une chose
-t prononcé.
piquMte et surtout irritante, corrosive; Une
fumée âcre.^ L'odeur âcre de l’ammoniac, de la
à-côté n. m. — PI. ; des à-côtés. — Désigne un corne brûlée. Le goût âcre d’un produit chimi¬
déteil, un^fmt ou un aspect accessoire (Ce n’est que. — Au figuré, signifie « très désagréable,
qu 'un à-côté de la question, passons à l’essentiel) trœ pénible, très a^essif, très m&hant » ;
ou un avantage, un profit supplémentaire L'âcre remords brûlait son cœur. Le dégoût âcre
(familier dans^ œ sens) ; Ces pourboires font de l’existence. Des reproches âcres (très
partie des à-côtés du métier. — Ne pas écrire littéraire).
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ÂCRE
2 âpre Cet adjectif évoque l’idée de ce qui est activer v. t. Admis dans la langue technique et
rude, rugueux, dépouille, sans rien de doux ni usuelle : Un apport d’air active la combustion.
de riMt : Un âpre pays de montagne. Il La marche active la circulation. Il faut activer
s’applique à ce qui est rude au goût, à ce qui les travaux Activer le déroulement des opéra¬
manque de moelleux {Un vin âpre), à ce qui tions. — La langue courante admet aussi le
a une saveur amère ou astringente {Des fruits pronominal s’activer, au sens de « se hâter, se
sauvages très âpres. Le goût âpre des prunelles. presser dans l’accomplissement d’une be¬
Des baies sauvages âpres au palais). — Par
sogne » •. Les cuisiniers s’activent dans la cuisine
extension, qualifie une voix, un son qui manque du restaurant. — Dans la langue httéraire de
de moelleux, qui a trop de rudesse : Un accent ton très soutenu, il vaut mieux, selon les cas,
âpre. Les sons âpres et rauques d’une langue employer, au heu de activer, l’un des verbes
exotique. — Au figuré, « rude, dur, d’une suivauits : hâter, accélérer, pousser, presser,
violence sourde » : Un caractère âpre. Un stimuler, accroître, augmenter, renforcer, mul¬
homme âpre et froid. — Spécialement, tiplier, et, au heu de s’activer, se hâter, se
« acharné » : Un combat âpre. D’âpres luttes. presser, s’empresser, s’agiter, s’occuper active¬
Un paysan âpre au gain. ment, se démener, faire diligence.
3 ai^e Au sens propre, insiste surtout sur
l’acidité propre aux fruits qui ne sont pas encore acuponcture, acupuncture n. f Les deux
mûrs {Des raisins aigres) ou qui ont par nature orthographes sont admises. La prononciation
un goût acide {Des cerises aigres). — Qualifie est toujours [akypôktyR]. — De même, on
aussi une boisson qui prend un goût un peu écrit indifféremment acuponcteur ou acupunc¬
acide et désagréable parce qu’elle s’est altérée : teur [akypSktoea].
Du lait aigre. Du vin aigre. De la bière aigre.
— Par extension : Un goût aigre de. vin tourné. a^gio adv. ou n. m. Terme de musique d’origine
— Au figuré, peut qualifier ce qui manque de itahenne. — Prononciation: [adadjjo] ou
douceur, de moelleux : Les sons aigres d’un [adasjo]. La véritable prononciation itahenne
fifre. Des cotonnades bon marché aux couleurs est [adad3o]. La prononciation [adadxjo] tend
aigres. — Par extension, qualifie ce qui est à l’emporter de nos jours. Elle est plus fréquente
desagréable par le contenu ou par la forme {Des quand il s’agit de l’indication d’un mouvement
reproches aigres. Des paroles aigres) ou ce qui musical portée sur une partition. — PI. : des
dénoté l’agressivité {Une voix aigre. Un sourire adagios [-dsjo] ou [-sjo].
aigre. Un ton aigre). — S’applique aussi à un
agent atmosphérique qui est dur, mordant, addenda [adêda] n. m. Pluriel latin qui signifie
pmble: L’aigre bise. Un vent aigre. Un froid « choses à ajouter ». S’emploie en français
aigre. même au sinplier : Il y a un oubli, il faudra
rédiger un addenda. — Le singuher un adden¬
dum est très rare.
âcre, âcrement, âcreté Accent circonflexe sur
le a.
addition n. f Orthographe et sens.
acrimonie Pas d’accent circonflexe sur le a, bien 1 Deux d, comme dans les mots de la même
que le mot soit de la famille de âcre. — De famille : additif, additionnel, jidditionner,
même : acrimonieux, acrimonieusement. additionneuse.
2 On dit la note quand il s’agit d’un séjour à
acropole Est toujours féminin ; Une acropole l’hôtel, l’addition quand il s’agit d’un repas au
haute et étroite. — Employé sans complément restaurant {Garçon t l’addition, s’il vous plaît), la
de nom et avec une majuscule, l’Acropole, facture quand U s’agit d’une livraison de mar¬
désime l’Acropole d’Athènes : Le Parthénon chandises ou de la r^sation de travaux {L ’élec-
est le monument le plus célèbre de l’Acropole. tricien et le plombier m’ont envoyé la facture).
généralement suivi d’un nom de personne : Les adjuger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
adeptes du bergsonisme. Les disciples de g devant a ou o : il adjugea, nous adjugeons.
Bergsoru
adjuration, adjurer > abjuration, abjurer.
adéquat, ate adj. Prononciation ; [adekwa, at].
Dérivé : adéquation [adekwasjS]. admettre v. t. Conjugaison et constructions.
adhérent, adhérant Ne pas écrire adhérent, I Conjug. 99. J’admets, tu admets, il admet,
adjectif ou nom {Une boue grasse et adhérente. nous admettons, vous admettez, ils admettent.
Les membres adhérents et les membres bien¬ — J’admettais. — J’admis. — J’admettrai —
faiteurs d’une association. Les adhérents d’un J’admettrais. — Admets, admettons, admettez
club sportif), comme adhérant, participe pré¬ — ôue j’admette. — Que j’admisse. — Admet¬
sent (C’est en adhérant à une association de tant. — Admis, ise.
défense que les usagers peuvent faire entendre
leur voix). n Constructions.
adjudant Reste masculin, même quand on parle admirateur, admiratif Le premier de ces mots
d’une personne du sexe féminin : Cette direc- s’emploie normalement comme nom {La ve-
trice d’école, c’est un adjudant t dette distribuait des autographes à ses admira¬
teurs) et le second comme adjectif {Il levait vers
adjudant-chef n. m. — PI. : des adjudants-chefs elle des regards admiratifs).
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ADOLESCENCE
affairer (sO, affairé, affairement Ces mots afférent, ente adj. (terme didactique) Avec deux
f. De même : afférence.
sont admis dans la langue courante. Dans le
style soutenu, il vaut mieux employer respecti¬
vement : s’agiter, s’empresser, se presser, s’oc¬ affermer v. t. Deux f. De même : affermage. ▼
cuper activement, faire diligence; agité, em- Peut avoir deux sens, comme le verbe louer.
pressé, pressé, actif, diligent, prompt, rapide; 1 Donner en location une exploitation rurale
activité, agitation, diligence, empressement — {Ce propriétaire a affermé ses domaines à des
Observer que s’affairer, affairé, affairement ont fermiers du pays) ou concéder le droit d’exploi¬
souvent une valeur péjorative et contiennent ter un service pubUc {L’État afferme à des
une idée d’agitation brouillonne et peu efficace. compagnies fermières le droit d’exploiter les
sources d’eau minérale).
affairisme, affairiste Ces mots sont toujours
2 Prendre en location une exploitation rurale :
péjoratifs. Ne pas les employer quand U s’agit
Ce fermier veut affermer ce domaine de cent
d’affaires commerciales ou financières hon¬
hectares.
nêtes : L’affairisme et la corruption étaient les
tares de ce régime politique. Ce député affairiste
était le complice d’un escroc. affété, ée ad. {vieux ou très littéraire) Affecté,
précieux, un peu mièvre : Un style affété. —
Le substantif correspondant est afféterie (avec
affaisser (s’) Deux f. — De même : affaissé,
un accent aigu), prononcé [afetni] ou [afetni] :
affaissement
On a souvent reproché à Marivaux une certaine
afféterie de langage.
affaler v. t. ou v. pron. Deux f. — De même :
affalé, affolement afBche n. f Deux f. — De même : affichage,
afficher, affichette, afficheur, affichiste.
affamer v. t. Deux f. — De même : affamé,
affameur. afflcheur, afflchiste Deux dérivés de affiche.
1 affiler Aiguiser : Affiler un couteau. ou se révéler être (tel ou tel) » : Louis XIVs’af¬
firma roi absolu dès la mort de Mazarin. Signifie
2 effiler Amincir (en allant vers l’extrémité) : aussi « s’imposer comme » : Cet homme politi¬
Effiler un bâton avec un couteau. On effile les que tend à s’affirmer comme le chef de la majo¬
cheveux au rasoir pour les empêcher de friser. rité. — (absolument) Manifester avec vigueur sa
— Défaire une étoffe en tirant les fils : L’enfant personnalité, sa volonté, son talent, son carac¬
s’amusait à effiler un chiffon. tère : Cet homme est encore trop jeune pour
3 affilier Inscrire à une organisation : Affilier un s’affirmer. — Se manifester avec force, se confir¬
salarié à la Sécurité sociale. T Double le i à la mer : Le talent de ce jeune écrivain s ’affirme dans
première et à la deuxième personne du pluriel son dernier roman. Ses progrès s ’affirment dejour
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : en jour. — Ces emplois figurés ont été condamnés
(que) nous affiliions, {que) vous affiliiez. par certains grammairiens. Ils semblent cepen¬
dant bien entrés dans l’usage. Tout au plus peut-
on les déconseiller dans la langue soutenue.
affîn, lue adj. Deux f. — Terme de mathémati¬
ques : Espace affin. Fonction affine. — Ne pas
écrire comme afin (de) locution prépositive. affixe n. m. ou î. Deux f. — De même : affixé.
2 confluent Endroit où deux cours d’eau s’unis¬ affûter v. t. Deux f. Un accent circonflexe sur
sent : Alfortville est situé au confluent de la le M. — De même : affûtage, affûteur.
Seine et de la Marne.
afghan, ane adj. ou n. Attention à la majuscule :
affluer v. i. Deux f. — De même : affluence, La population afghane. Les Afghans.
affluent
afin Un seul f. — Ne s’emploie que dans la
afflux [afly] n. m. Deux f. — Le x final se ne locution prépositive afin de, suivie de l’infinitif
prononce pas. {Je vous écris afin de vous tenir au courant) et
dans la locution conjonctive afin que, suivie du
affoler v. t. T Avec deux/et un seul L De même : subjonctif {Je vous écris afin que vous soyez au
affolant, affolé, affolement courant). T Afin de, afin que ne sont pas
exactement synonymes de pour, pour que. En
affouiller v. t Deux f — De même : affouil- effet afin {de, que) appartient à la langue
lement littéraire ou du moins soutenue, pour (que)
appartient à tous les registres de langue.
affranchir v. t. Deux f — De même : affranchi, D’autre part, si pour (que) peut toujours
affranchissable, affranchissement, affranchis- s’employer à la place de afin (de, que), l’inverse
seur. n’est pas vrai : afin (de, que) implique l’idée
d’un but expressément conçu comme tel dans
affres Toujours féminin et toujours au pluriel ; l’esprit de celui qui accomplit l’action. On
Les affres dernières. évitera donc afin (de, que) quand il n’y a pas
de but formeÛement visé mais seulement im
affrètement n. m. Avec un accent grave, à la résultat ou quand le sujet de l’action n’est pas
différence de affréter. une personne ou un être vivant assimilé à une
personne. On doit donc dire: Il faut cent
affréter Deux f. — Conjug. 11. Remplace é par hectares pour faire un kilomètre carré (et non
è devant une syllabe muette, sauf à l’indicatif afin de faire...). Certains mollusques sont
futur et au conditionnel présent : j’affrète, tu pourvus d’une coquille d’aspect semblable à
affrètes, mais nous affrétons, j’affréterai, celui du fond sur lequel ils vivent pour échapper
j’affréterais. à leurs ennemis (et non afin d’echapper...).
affréter, frétèr Deux verbes transitifs de la a fortiori [af ORsjoRi] loc. adv. A plus forte raison.
famiUe de fret — En deux mots et sans accent grave sur le a.
1 affréter Prendre un avion ou un navire en
location pour un transport : Cet importateur a afro*asiatique adj. ou n. Les peuples afro-
affrété un cargo à un armateur pour transporter asiatiques. Les Afro-Asiatiques.
du blé
aga > agha.
2 fréter Fournir un navire en location :
L’armateur a frété ses cargos à une société agacemen^ agacerie Deux dérivés de agacer à
métallurgique. bien distinguer.
3 De même, celui qui prend un navire en 1 agacement n. m. Irritation, impatience que
location est l’affréteur, le propriétaire du navire cause une personne ou une chose importune :
est le fréteur. L’agacement me gagne quand j’entends ces
questions ridicules.
affreux adj. Deux f. — De même : affreusement
2 agacerie n. f. Actes, paroles, manège de
affriander v. t. Deux f. coquetterie d’une personne qui cherche à attirer
l’attention d’une autre, à la séduire (s’emploie
affrioler v. t. Deux f surtout au pluriel) : Ce garçon restait insensible
aux agaceries des deux jeunes filles.
affront n. m. Deux f.
agacer v. t. Le c prend une cédille devant a ou
affronter v. t. Deux f. — De même : O : il agaça, nous agaçons.
affrontement
agape n. f. Au singulier, repas du soir que les
affubler v. t. Deux f. — De même : affablement premiers chrétiens prenaient en commun. —
Au pluriel, repas, banquet entre amis (générale¬
affût n. m. Deux f. Un accent circonflexe sur ment un peu familier) : De joyeuses agapes ont
le U. réuni les anciens du lycée.
AGATE 24
agate n. f. Pierre fine colorée. ▼ Sans h, à la agent voyer [a3âvwaje] Pas de trait d’union.
difTérence du prénom féminin Agathe. — De nos jours, l’agent voyer est appelé, dans
la lanmie administrative, ingénieur du service
agave Nom d’une plante. — Employé parfois au vicinal — PI. : des agents voyers.
féminin par certains auteurs. Le masculin est
cependant préférable : Un agave bleu. aggiomamento n. m. Mot itahen. Inusité au
pluriel. — Prononciation : [adjoanamento].
âge n. m. Ne pas écrire l’age de la charrue (pièce
de bois ou de fer) comme l’âge d’une personne. agglomérer v. t. Conjug. 11. Remplace é par è
devant une syllabe muette, sauf à l’indicatif
âge Genre et expressions. futur et au conditionnel présent : j’agglomère,
I De nos jours, toujours masculin. Eviter de tu agglomères, mais j’agglomérerai, j’agglomére¬
dire la belle âge (= le bel âge, la jeunesse), rais. T Avec deux g. — De même : agglomé¬
expression régionale. rant, agglomérat, agglomération, aggloméré.
n Notre âge, nos âges. Singulier quand les agglutiner v. t. ▼ Deux g. — De même:
personnes ont sensiblement le même âge : Nous agglutinant, agglutination, agglutinine,
ne sommes plus jeunes et, à notre âge, on pense agglutinogène.
surtout à la retraite. En revanche, pluriel quand
les per^nnes n’appartiennent pas à la même aggraver v. t. ▼ Deux g. — De même:
génération ; Mon voisin est un Jeune homme aggravant, aggravation.
sympathique, mais nos âges sont trop différents
pour qu’une amitié profonde s’établisse. aglm ou aga [aga] n. m. Désignait divers
m Deux séries d’expressions. dignitaires dans certains pays musulmans. —
PI. des aghas [-ga] ou des agas [-ga].
1 L’âge d’or, l’âge d’argent, l’âge d’airain,
l’âge de fer : périodes mytâques par lesquelles agio n. m. — PI. : des agios [a3jo]. — Pas de
serait passée successivement l’humanité, par¬
t à la fin, malgré les dérivés agiotage, agioter.
tant d’un âge d’iimocence et de bonheur, pour
traverser ensuite des époques de plus en plus
a giorno Eclairer a giorno brillamment, comme
dures et sombres. — (figuré) L’âge d’or, période
en plein jour : Pour cette fête de nuit, le parc
de splendeur, de prospérité: Le siecle de
était éclairé a giorno. — Pas d’accent sur le a.
Périclèsfut l’âge d’or de la civilisation grecque.
— Prononciation : [ad33Kno] ou [ad3j3Rno].
2 L’âge de la pierre taillée, de la pierre polie,
l’âge du bronze, l’âge du fer: chacune des agir Emplois et sens.
grandes «loques de la civilisation préhistorique
1 En a^, au sens de « se conduire », est à
ou protohistorique, caractérisée par l’emploi
déconseiller. Dire : Il a agi avec désinvolture à
d’une matière particuhère pour la confection
des outils et des ustensiles. notre égard (et non il en a agi avec désinvol¬
ture...).
rv Moyen Age > Moyen Age.
2 n s’agit de Verbe impersonnel. Se conjugue
agencer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille pec l’auxiliaire être. Participe passé toujours
devant a ou o ; il agença, nous agençons. invariable : Il s’est agi d’une affaire grave.
3 S’agissant de Etant donné qu’il s’agit de. Tour
agenda [ajêda] n. m. Mot latin francisé. PI. : Uttéraire, mais très correct : S’agissant d'histoire
des agendas. scientifique et non de littérature, on ne peut
prendre en considération de tels documents.
agenouiller (s^ v. pron. Attention au i après
ill à la prermère et à la deuxième personne du agissement n. m. Prevue toujours au pluriel et
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif presque toujours péjoratif : La police vient de
présent : (que) nous nous agenouillions, (que) mettre fin aux a^ements de ces escrocs.
vous vous agenouilliez
agnat n. m. (droit romain) Celui qui est uni à
agent Pas de forme féminine en français moderne. d’autres personnes par des liens de parenté
La forme agente, péjorative, est très vieillie. De paternelle (s’oppose à cognât). — Prononcia¬
nos joure, on emploie très bien le mascuhn agent tion : [agna]. De même : agnation [agnasjSI.
quand il s’agit d’une femme : L’espionne Mata Pas de n mouillé.
Hari était un agent de l’Allemagne. — Eviter de
dire une agente pour désigner une auxiliaire agnèlement n. m. Mise bas de l’agneau par la
féminine de la police en uniforme. Dire une brebis. — Accent grave sur le premier e. —
femme agent ou une contractuelle. Synonyme : agnelage.
25
AGNELER
agneler v. i. La brebis agnelle, met bas son et remplace é par è devant un e muet, sauf à
agneau. — Conjugaison sujette à des hésita¬ l’indicatif futur et au conditionnel présent :
tions : la brebis agnelle (ou agnèle), agnellera j’agrège, tu agrèges, mais j’agrégeraL j’agrége¬
(ou agnèlera), agnellerait (ou agnelerait). Les rais.^ Un seul g. — De même : agrégat,
formes en elle semblent devoir être prâerées agrégatif, agrégation, agrégé.
aux formes en èle.
agrément n. m. Un seul g. — De même :
agnelle n. f. Agneau femelle. — Finale en -elle. agrémenter.
agonie, agoniser Deux verbes paronymes ; agresseur n. m. Ce mot n’a pas de féminin : C’est
cette nation qui est l’agresseur.
1 agonir Ne s’emploie qu’à l’infinitif, aux temps
composés (j’ai agonL j'avais agoni...) et au
agriculteur n. m. A la différence de cultivateur,
sing^er de l’indicatif présent (j’agonis, tu ago¬
cultivatrice, ce mot n’a pas de féminin. Au
nis, il agonit). — Signifie « insulter, injurier » :
féminin, dire une femme agriculteur ou plutôt
Il s'est fait agonir de la belle manière t On
une cultivatrice, une exploitante agricole.
rencontre surtout agonir au sens de « acca¬
bler » dans des expressions comme agonir
agrififer v. t. V Un seul g, deux f.
quelqu’un d’injures, de reproches, de sottises...
2 agoniser Veut dire « être à l’agonie, lutter agripper v. t. ▼ Un seul g deux p.
contre la mort » ; Le vieillard agonisait sur un
lit d’hôpital. T Ne pas dire * agoniser quelqu 'un agronome La langue administrative distingue
d’injures, faute populaire fréquente. l’ingénieur agronome, ingénieur diplômé de
l’Institut national agronomique (cadre supé¬
agora n. f. Mot grec francisé. — PI. : des agoras rieur) et l’ingénieur agricole, mgémeur diplômé
[-na]. Sans complément de nom et avec une d’une école nationale d’agriculture {(ingnon,
majuscule, l’Agora, désigne l’agora d’Athènes : Rennes, Montpelher), cadre technique.
La Tholos s’élevait à l’angle sud-ouest de l’Agora.
agrumes Toujours employé au pluriel. Toujours
agrafe n. f V Aucun rapport avec le suffixe masculin.
■graphe (du grec graphein « écrire »). Ne
jamais éciire avec ph. — Un seul g un seul aguerrir v. t. Deux r (vient de guerre). — De
/ De même : agrafage, agrafer, agrafeuse. même : aguerri, aguerrissement
agréger v. t. Conjug. 16 et 11 Prend un e après ah! ha! Ces deux exclamations sont toujours
le g devant a et o (il agrégea, nous agrégeons) suivies d’un point d’exclamation. Dans l’usage
AHURIR 26
4 Quand, écrit avec une majuscule, il désigne Pluriel : des ails [aj], dans la langue des
une constellation ; L'Aigle brillante scintillait botanistes, ou bien des aulx [o]. Cependant ce
dans le ciel. pluriel aulx tend à devenir désuet et l’on évite
d’employer le mot au pluriel. Tourner autre¬
aiglefin n. m. Autre graphie de églefin, nom d’un ment et dire, par exemple : des plants d’ail, des
poisson. S’écrit aussi aigrefin, égrefin > aigre¬ gousses d’ail, des têtes d’ail.
fin, églefin.
ailleurs adv. L’emploi de la locution par ailleurs,
aiglon n. m. Petit de l’aigle. Au féminin ; au sens figuré de « d’ailleurs, d’un autre côté,
aiglonne, avec deux n. — Au figuré, avec une sous un autre aspect, d’autre part, en outre, par
majuscule, l’Aiglon: le roi de Rome, fils de un autre moyen, pour un autre motif, etc. »
l’Aigle, c’est-à-dire de Napoléon I". est déconseillé dans la langue soignée. On dira,
par exemple : Le climat de la Bretagne est doux
aigre, âcre, âpre > âcre. et tonique à la fois; d’autre part, les paysages
de cette province sont pleins de charme plutôt
aigre-doux Adjectif composé. Les deux éléments que par ailleurs, les paysages...).
s’accordent : Un fruit aigre-doux, des fruits
aigres-doux ; une cerise aigre-douce, des cerises ailloli > aïoli.
aigres-douces.
aimer Problèmes de construction.
aigrefin Deux noms masculins homonymes.
I Avec l’infinitif, trois constructions possibles.
1 aigrefin Escroc : Les gens honnêtes mais naïfs
sont souvent victimes des aigrefins. 1 Construction directe. J’aime flâner (tour
le plus courant).
2 aigrefin Autre forme de aiglefin, égrefin,
églefin, nom d’un poisson > é^efin. 2 Aimer à... J’aime à flâner (tour un peu plus
recherché). — Eviter d’employer à devant un
aigu adj. Au féminin : aiguë W Le tréma se place verbe commençant par a- : au lieu de J’aime
sur le e non sur le u. à aspirer l’air pur à pleins poumons, dire plutôt
J’aime aspirer...
aiguade n. f {marine ancienne) Lieu du littoral 3 Aimer de... J’aime de flâner (tour archaïque
où un navire pouvait se ravitailler en eau douce. et très recherché).
— Prononciation : [egad], avec g dur.
II Aimer que... Toujours suivi du subjonctif :
aigue-marine n. f. Emeraude bleu-vert. — J’aime qu’on soit franc avec moi T Aimer à
Prononciation : [egmasin].— PI. : des aigues- ce que est déconseillé. Ne pas dire : J’aime à
marines. ce qu’on soit franc...
III Aimer mieux... Quatre cas à considérer.
aiguière n. f Type de vase ancien. — Prononcia¬
tion : [egjea], avec g dur. 1 Peut être suivi de l’infinitif, sans pr^osition
et sans terme de comparaison exprimé : J’aime
aiguille [egqij] n. f. Tous les mots de la famiUe mieux lire.
de aiguille se prononcent avec [-çqij-] : aiguil¬
lage [egqijas], aiguillât [egqija], aig«i7/ée
2 Peut être suivi de que -\- de + l’infinitif :
J’aime mieux me reposer que d’aller en excur¬
[egqije], aiguiller [egqijeJ, aiguillette
sion. — En principe, dans la langue littéraire,
[egqijet], aiguillon [egqijâ], etc.
ce tour exprime un choix, une décision, et non
une simple préférence de pût : En cette
aiguiller v. t. Attention au / après -ill- à la
circonstance, te sénat romain aima mieux laisser
première et à la deuxième personne du pluriel
les prisonniers aux mains de l’ennemi que de
de l’indicatif imparfait et du subjonctif pr&ent :
les racheter en abaissant l’honneur de Rome.
{que) nous aiguillions, (que) vous aiguilliez.
3 Dans la lanpe parlée, est généralement
aiguiser v. t. Deux prononciations, l’une avec suivi de l’infinitif sans de : J’aime mieux lire
[-gi-] c’est-à-dire [egize], l’autre avec [-gqi-] qu’aller en excursion. Ce tour est presque de
c’est-à-dire [egqize]. Cette dernière est nette¬ rigueur dans la langue écrite soignée pour
ment préférable. De même, pour les dérives, exprimer une préférence de goût permanpte
préférer la prononciation avec [-gqi-] : aigui¬ ou durable ; C’est un trait de mon caractère :
sage [egqiza3], aiguisement [egqizmS], aigui¬ faime mieux écouter que parler, j’aime mieux
seur, euse [agqizœR,0z], aiguisoir [egqizwaR]. regarder qu’agir.
ail Plante et condiment. — Toujours masculin : 4 Aimer mieux que... suivi du subjonctif. On
L’ail est savoureux. — Prononciation : [aj]. ne peut avoir deux que à la suite (par exemple :
AINE « \ 28
J’aime mieux qu’il démente clairement une peut donner à air son sens plein de « aspect,
bonne fois *que que les choses traînent). Il faut apparence, mine, expression du visage » et
donc tourner la phrase autrement ; J’aime considérer que l’adjectif est ^ithète de air et
mieux qu’il démente clairement une bonne fois doit s’accorder avec ce mot : Cette fillette a l’air
que de voir les choses traîner ou bien J’aime malicieux (— elle a l’expression malicieuse),
mieux au’il démente clairement une bonne fois (üet accord, quoique correct, est rare.
que si les choses traînaient.
2 Le sujet de avoir est un nom de chose, et
IV Au passif et au participe passé. Deux air n’est pas suivi d’une détermination. L’adjec¬
constructions possibles. tif s’accorde obUgatoirement avec le sujet : Ces
1 (Etre) aimé par... Il est aimé par tout le voitures ont l’air neuves (= semblent neuves).
monde (tour usuel dans la langue courante). On ne peut considérer qu’une chose a une
« mine », une « expression », à la manière
2 (Etre) aimé de... Il était aimé de tous (tour d’une personne.
préférable dans la langue écrite soignée).
3 Le nom air est suivi d’une détermination
aine, haine Ne pas écrire l’aine, partie du corps, (compilent de nom, relative, participiale,
comme la haine, sentiment violent d’hostilité. apposition). L’adjectif s’accorde toujours avec
air: Elles ont l’air malicieux des filles de Paris
aîné, ée adj. ou n. Accent circonflexe sur le L (= l’expression mahcieuse particulière aux
De même ; aînesse. filles de Paris). Ces maisons ont l’air discret et
cossu qui convient aux vieilles demeures bour¬
ainsi Eviter les pléonasmes ainsi par exemple, geoises. Ses amis avaient l’air triste convenant
ainsi par conséquent et même ainsi donc. à de telles circonstances. Ces bâtisses avaient
L’adverbe ainsi employé seul suffit. l’air rébarbatif propre aux pensionnats, aux
prisons et aux casernes. U faut ol^rver
ainsi que Pour l’accord du verbe et de l’attribut d’aillem que, s’il s’agit d’une chose, on ffit plus
avec le sujet, deux cas peuvent se présenter. volontiers avoir l’aspect, avoir l’apparence.
1 Ainsi que introduit une comparaison (qui est 4 Avoir un air. L’adjectif s’accorde toujours
placée entre virgules). Le verbe et l’attribut se avec air précédé de l’article indéfini : Ces
mettent alors au singuher : Cette fillette, ainsi fillettes ont un air bien doux. Au printemps, la
que sa cousine, est gentille. campagne a un air joyeux. On peut dire aussi,
au pluriel : Ces fillettes ont des airs bien doux.
2 Ainsi que équivaut à la coqjonction de
coordination et (ce qui se marque par l’absence n Avoir mauvais air, avoir une mauvaise
de virgules), ht verbe et l’attribut se mettent présentation, une apparence peu brillante : Ce
alors au pluriel : Cette fillette ainsi que sa pauvre diable avait trop mauvais air pour être
cousine sont gentilles. admis en si bonne compagnie. — Bien distin¬
guer de avoir un air mauvais, avoir une
aïoli [ajoli] n. m. Cle mot est d’origine provençale expression méchante, dure ; Attention / Je viens
et non itaUenne. Donc, au pluriel : des aïolis de voir la nouvelle surveillante, elle a un air
[-li], avec^ un — L’orthographe aïoli, mauvais t
conforme à la graphie provençale (graphie
rn Avoir un air hiux, avoir une expression
mistralienne) doit être préférée à ailloli.
hypocrite, fourbe, sournoise : Cette femme est
antipathique, elle a un air faux. — Bien
1. air n. m. Gaz qui entoure la Terre, atmos¬
distinguer de avoir un faux air de, avoir
phère. T Est toujours masculin. Dire : L’air est
frais (et non l’air est fiaîche).
l’apparence de, ressembler un peu à : Cette villa,
juchée sur la colline et flanquée d’une tourelle,
a un faux air de manoir ancien.
2. air n. m. Apparence, aspect. — Employé Hatui
plusieurs expressions qui donnent heu à cer¬
taines difficultés. 3. air n. m. Mélodie, musique : La fanfare joue
un air entraînant
I .^voj'r l’air suivi d’un adjectif.
1 ^ sujet de avoir est un nom de personne, airain n. m. Synonyme vieilli et littéraire de
et air n’est pas suivi d’me détermination bronze.
(complément de nom, relative, participiale ou
apposition). L’adjectif s’accorde alors générale¬ aire Plusieurs homophones (indépendamment de
ment avec le sujet du verbe avoir: Ces fillettes airl, air 2, air 3).
ont l’air malicieuses. Dans ce cas, l’adjectif est 1 aire n. f. Surface plane et dure sur laquelle
attribut du sujet et avoir l’air équivaut à un on battait le grain au fléau : Depuis l’introduc¬
verbe tel que paraître, sembler. (Cependant on tion des batteuses, l’aire a disparu des exploita-
29 AIRELLE
tions agricoles françaises. — Surface ; L’aire du 2 jonc Plante herbacée des lieux humides,
rectangle est égale au produit de la longueur utilisée en sparterie et en vannerie.
par la largeur. — Surface, territoire où a lieu
un phénomène ou bien qui sert à un certain ajour, à jour, à jours Ne pas écrire les ajours
usage : L’aire d’extension d’une espèce biologi¬ d’une broderie comme mon travail est à jour
que. Aire d’atterrissage d’un terrain d’aviation. (en deux mots, jour au singulier) ni comme des
Les aires du vent (divisions du cadran de la draps à jours (en deux mots, jour au pluriel).
boussole). — Nid d’un rapace : L’aire de l’aigle
est constituée par un amas de branchages. ajout n. m. Pas d’accent circonflexe. Un -t final.
2 ère n. f. Date qui sert de point de départ pour
coimter les années : En Pan 43 de notre ère. ajouter v. t. Trois constructions.
— Epoque : L’ère de la paix romaine L’ère de 1 Avec deux œmpiéments, l’un direct, l’autre
l’électronique Les ères géologiques. introduit par à : Il faut ajouter de l’eau à cette
3 erre n. f. (mariné) Mouvement d’un navire sauce. Si l’on ajoute douze à trente, on obtient
qui va sur sa lancée : Le navire court sur son quarante-deux Ne pas dire *ajouter douze et
erre (continue d’avancer sur son élan). Briser, trente ni *douze avec trente^ additionner.
casser l’erre d’un navire (arrêter un navire qui 2 Avec un seul complément (direct) : Il faut
court sur son erre). Le navire prend de l’erre ajouter de l’eau. J’ajouterai cette remarque. —
(prend de la vitesse après s’être arrêté). Avec que suivi de l’indicatif ou du condition¬
4 haire n. f. (h aspir^ Chemise de crin que nel : J’ajouterai qu’il y a une autre raison de
portaient les religieux et les dévots par esprit choisir cette solution. J’ajoute qu ’on pourrait très
de mortification. bien reporter la séance à un autre jottr.
albumine n. f. Dans la langue coiumite, on dit aléa n. m. — PI. : des aléas [-ea]. — S’emploie
avoir de l'albumine (sous-entendu : dans (parfois au singuher mais surtout au pluriel)
rurine). L’expression scientifique correspon¬ pour désigner les hasards, les risques, les
dante est avoir (ou présenter) de l'albuminurie, chances bonnes ou surtout mauvaises : Cette
mais avoir de l'albumine n’est pas incorrect. affaire comporte beaucoup d'aléas. ▼ Ne pas
employer aléa comme synonyme de désagré¬
alcade n. m. En Espagne, magistrat municipal. T ment, difficulté.
Attention au paronyme akazar, forteresse (en
Espagne). alêne n. f. Outil de cordonnier : Une alêne aiguë
— Attention à l’accent circonflexe. Ne pas
alcali Toujours masculin : L'alcali volatil écrire comme l'haleine « le souBle ».
rons » : Les alentours du village sont très aliéner Conjug. 11. Remplace é par è devant un
verdoyants. Il visita les alentours de la petite e muet, sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
ville. présent : j’aliène, mais j’aliénerai
alezan, ane adj. ou n. Qualifie un cheval de alizé n. m. ou adj. m. Les alizés ou les vents alizés.
couleur fauve tirant sur le roux. — L’adjectif — Avec un z.
employé seul s’accorde : Des chevaux alezans.
Des juments alezanes. Invariable quand U est allaiter v. t. Deux /. — De même : allaitement.
composé : Des chevaux alezan clair. Des juments
alezan doré. — Un alezan, une alezane : allantoïde n. f. L’une des annexes de l’embryon
un cheval alezan, une jument alezane. — On et du foetus. — Deux /.
écrit : La couleur alezan.
allécher v. t. Remplace é par è devant un e muet,
alèze > alaise. sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
présent : j’allèche, mais j’allécherai — Deux
alfa, alpha Deux noms mascuüns homophones. /. De même : alléchant, allèchement.
alidade Instrument de visée. — Toujours fémi¬ allegro, allégro, allegretto, allégretto Ces mots
nin : Une alidade précise. s’écrivent sans accent et sont invariables
ALLÉGUER 32
quand ils sont employés comme adverbes. — 2 Aller pour. Normalement, le verbe aller
Ils s’écrivent avec un accent aigu et prerment est directement suivi de l’infinitif de but : Il alla
le -s du pluriel français quand ils sont employés fermer la fenêtre. L’emploi de aller pour est
comme noms : Des allégros de Mozart. Des déconseillé, sauf si l’on veut indiquer que le
allégrettos [-to], T L’orthographe italienne sans mouvement est interrompu : Il alla pour
accent et l’invariabilité sont de rigueur quand regarder par la fenêtre, mais il revint sur ses
allegro, allegretto substantivés sont suivis d’un pas.
adverbe italien : Des allegro assai.
3 Aller exprimant le futur. On emploie aller
suivi de l’infinitif comme semi-auxihaire pour
alléguer Conjug. 11. Remplace é par è devant
exprimer le futur proche ; Je vais m'occuper de
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
cette question (= je m’en occuperai sans tarder,
conditionnel présent : j’allègue, mais j’allégue¬
immédiatement). Il va pleuvoir (= il pleuvra
rai, j’alléguerais. — Attention au u qui subsiste
bientôt). Cet emploi est limité au présent et à
même devant a ou o : nous alléguons, il allégua.
l’imparfait de l’indicatif de aller. Ne pas dire :
— Deux /. De même : allégation.
*Il n’est pas vrai qu’il aille partir (mais qu’il
soit sur le point de partir).
alléluia n. m. Prononciation et orthographe.
4 Aller, être. Aller est parfois remplacé par
1 Prononciation. On p)eut ou non faire sonner être aux temps composés : Hier, j’ai été au
le double /. — On prononce plutôt [al(l)eluja] cinéma (= je suis allé au cinéma). Cette
que [al(l)elyja] ou que [al(l)elqija]. substitution, fréquente dans la langue parlée,
2 Orthographe. Pas de majuscule : L ’alléluia est déconseillée dans la langue écrite.
faisait retentir les voûtes de l’église. — Un 5 Avoir loin à aller. Tour déconseillé. Ecrire ;
accent aigu. — PI. : des alléluias. Nous n ’avons pas si long chemin à faire (plutôt
que nous n’avons pas si loin à aller).
allemand Attention à la majuscule : La popula¬
tion allemande. Les Allemands. Un Allemand. 6 Aller sur suivi de l’indication de l’âge.
Une Allemande. — L’allemand, la langue Familier : Il va sur ses trente ans (= il approche
allemande. — L’allemande: danse ancienne; de l’âge de trente ans).
sauce blanche.
7 Aller, venir. Ne pas confondre aller, se
déplacer en s’éloignant du heu où se trouve la
1. aller Verbe de conjugaison irréguhère qui entre
personne qui parle ou du heu où elle se place
dans de nombreuses locutions.
en esprit, avec venir, qui indique le mouvement
I Conjugaison. inverse : Beaucoup de Français vont en Espagne
pendant les vacances. Beaucoup d’Anglais vien¬
1 Conjug. 9. Je vais, tu vas, il va, nous allons, nent en France pour visiter Paris.
vous allez, ils vont. — J’allais. — J’allai —
J’irai — J’irais. — Va, allons, allez — Que 8 Aller devant un participe présent. Invaria¬
j’aille, que tu ailles, qu’il aille, que nous allions, ble. Exprime une action progressive : La fièvre
que vous alliez, qu’ils aillent — Que j’allasse. va croissant (et non va *croissante). Aller en
— Allant — Allé, ée. suivi du participe présent (Sa santé va en
s’altérant) est un tour correct aussi et plus
2 La deuxième personne du singulier de usuel.
l’impératif est va. Cependant on ajoute un -s
euphonique dans l’expression vas-y, sauf s’il y III S’en aller.
a un infinitif qui suit : Va y voir (mieux que
vas y voir, qui est populaire). 1 Conjugaison. L’usage ancien et littéraire
est de conjuguer : je m’en suis allé, tu t’en es
3 On écrit va-t’en (où t est la forme élidée du allé, il s’en est allé, elle s’en est allée, nous nous
pronom te), car il s’agit de l’impératif du verbe eri sommes allés... Cependant la forme plus
s’en aller. En revanche, on dit (va en chercher récenteye me suis en allé, tu t'es en allé, il s’est
(^ns-r), car il ne s’agit pas du verbe s’en aller (à en allé, elle s’est en allée... est admise dans la
l’indicatif, on dirait : tu vas en chercher). — Ne langue parlée et dans la langue écrite de ton
pas confondre une forme comme va-t’en avec où simple.
va-t-il ? (où le -t- est le t euphonique).
2 Je m’en fus, tu t’en fus... L’usage du passé
4 On conjugue jr> vais, tu y vas..., mais, au simple (ou de l’imparfait du subjonctiQ du
futur et au conditionnel, y’/>ai j’irais, tu iras, verbe être à la place de s’en aller est très vieilli
tu irais... (pour éviter l’hiatus *j’y irai..). et ^ constitue une affectation d’archaïsme ; Je
m'en fus le trouver et je lui parlai Sur ces mots,
II Emplois, locutions, sens. mon oncle s’en fut (= s’en alla).
1 Aller à la poste, chez le coiffeur^ à (III, 1). 3 L’impératif de s’en aller. On écrit : va-t’en,
— Aller à bicyclette, en voiture t> à (VII, 1 et 2). allons-nous en, allez-vous en.
33 ALLER
(intransitivement) Devenir plus long : Au prin¬ l’Antiquité (prend une majuscule quand il s’agit
temps, les jours allongent. T Cet emploi du titre d’un ouvrage) : L’Almageste de Ptolé-
intransitif est déconseillé dans la langue surveil¬ mée. — Attention au paronyme Trismégiste,
lée. Dire plutôt : Les jours s’allongent. surnom d’Hermès {Hermès Trismégiste), consi¬
déré comme le dieu inspirateur des üvres
2 rallonger Transformer pour rendre plus d’alchimie.
long La couturière va rallonger ma jupe. T
L’emploi intransitif de rallonger est familier.
almanach [almana] n. m. On ne fait pas
Ne pas dire Les jours rallongent, mais Les jours
entendre le -ch final, sauf dans le cas d’une
s’allongent.
liaison, où il se prononce comme k : Un
almanach ancien [almanakâsjê].
allopathie n. f. Médecine usuelle (par opposition
à homéopathie). — Deux / et -th-. De même :
aloès Accent grave sur le e. Toujours mascuhn :
allopathe (médecin), allopathique.
Un aloès épais. — Prononciation : [abes].
allotir
V. t. Diviser en lots (une propriété). —
aloi n. m. (expressions) De bon aloL De mauvais
Deux l, un seul t. De même ; allotissement.
aloi. — Jamais de e à la fin.
allouer v. t. Deux /.
alors Prononciation et emplois.
allume-cigares n. m. Invariable: des allume- 1 On ne fait jamais entendre le s final.
cigares. Prononcer ; [abs].
allume-feu n. m. Invariable : des allume-feu. 2 Ne pas employer jusqu’alors pour dire jusqu’à
maintenant, jusqu ’à présent. Dire : Jusqu ’à pré¬
sent, je n ’ai pas été malade (et non jusqu ’alors).
allume-gaz n. m. Invariable : des allume-gaz. Réserver jusqu ’alors au cas où l’on se place dans
le passé : Jusqu ’alors, Louis XIII n ’avait pas eu
allumer Orthographe et emploi. la possibilité d’exprimer sa volonté.
1 Deux / et un seul m. De même : allumette 3 Dans la langue parlée, alors peut signifier c’est
(deux t), allumettier (deux t), allumeur, allu- pourquoi, en conséquence de quoi : Il avait faim,
meuse. alors il a volé du pain. Ne pas abuser de cet
2 Les expressions allumer la lumière, allumer emploi.
l’électricité sont admises dans la langue parlée.
Il est conseillé cependant d’écrire plutôt donner alose [aloz] Poisson. — Toujours féminin : Une
de la lumière ou allumer la lampe (il est évident grosse alose.
qu’on n’allume pas la lumière ou l’électricité).
alouette n. f. Un seul /. Deux t.
allumette-bougie n. f. — PI. : des allumettes-
bougies. alourdir v. t. Un seul L De même : alourdi,
alourdissement.
allure Deux /. — Manière de se conduire, de se
tenir : Ce simple bourgeois avait des allures de aloyau n. m. Pièce de bœuf. — Prononciation :
grand seigneur.^ — Quand on parle d’une chose, [alwajo]. — PI. : des aloyaux.
employer plutôt aspect, apparence ; Ta maison
de campagne a un aspect coquet. alpaga Lama à la fourrure laineuse. — {par
extension) Tissu. — Masculin, malgré la finale
alluré, ée adj. Qui a beaucoup d’allure, d’élé¬ en a : De l’alpaga soyeux. — PI. : des alpagas
gance (vocabulaire de la mode) : Une robe très [-ga]- — Il existe une autre forme, alpaca,
allurée. A éviter en dehors du langage de la moins usitée, mais correcte.
mode.
alpha [alfa] n. m. inv. Première lettre de
alluvion Toujours féminin. Généralement au l’alphabet grec. — T Ne pas écrire comme alfa,
pluriel {Des alluvions fécondes), sauf parfois herbe d’Algérie, papier.
dans la langue figurée littéraire et sauf dans la
langue du droit : L’alluvion profite au proprié¬ alphabet n. m. Avec ph. De même : alphabéti¬
taire riverain. — Deux /. De même : alluvial, que, alphabétiquement, alphabétisation, alpha¬
ale, aux, alluvionnaire (deux n) alluvionne- bétiser, alphabétisme, alphanumérique.
ment (deux n) alluvionner (deux n).
alsacien, ienne Attention à la majuscule : La
almageste n. m. Livre qui contient une synthèse population alsacienne. Les Alsaciens. — L’alsa¬
des coiinaissances astronomiques acquises dans cien : le dialecte alsacien.
35 ALTÉRER
altiste, alto Deux mots à bien distinguer. 2 Nom féminin. Désigne une plante aux fleurs
pourpres (Un bouquet d’amarantes délicates) o\x
1 altiste n. m. ou n. f. Musicien, musicienne un produit colorant qui sert à temdre la laine
qui joue de l’alto (instrument de musique). ou a colorer les denrées alimentaires : L’ama¬
rante est dangereuse pour la santé et devrait être
2 alto n. m. (PI. : des altos [-to]) Plusieurs sens. interdite.
a/ Instrument de la famille du violon. — 3 Nom masculin. Désigne une couleur pourpre :
Instrument à vent de la famille des saxhorns. Une soie d’un amarante profond et vif.
b/ (vieilli) La plus grave des voix de femme. 4 Adjectif de couleur. Toujours invariable : Des
— Synonyme moderne : contralto. soieries amarante.
c/ (par extension, vieilli) Cantatrice qui
possède cette voix : Cette cantatrice fut un amarre n. f. Deux r. De même; amarrage,
merveilleux alto. — Synonyme moderne : amarrer.
contralto. — Dans ce sens, on rencontre parfois
le féminin une alto, mais cet emploi est a amateur Pas de forme spéciale pour le féminin.
déconseiller. On dira donc (sans article) : Elle est amateur
de westerns. En revanche, on ne peut dire C’est
altocumulus n. m. inv. En un seul mot. PI. : *une amateur de westerns. Tourner autrement :
C’est une femme qui aime les westerns ou C’est
des altocumulus [-lys].
une femme amateur de westerns.
altostratus n. m. inv. En un seul mot. PI. :
amazone n. f. Bien prononcer avec o fermé :
des altostratus [-tys].
[amazon].
alvéole Quelques dictionnaires modernes présen¬
tent le mot comme féminin. Cependant, dans ambages n. f. pl. Ne s’emploie plus que dans
la langue surveillée, le masculin doit etre l’expression sans ambages, sans détour : Je lui
ai dit sans ambages que j’étais mécontent.
préféré : Un alvéole profond.
ambassadeur Le féminin ambassadrice désigne
amadou n. m. Pas de consonne à la fin. — PI.
l’épouse d’un ambassadeur. Pour parler d’une
(très rare) : des amadous. — Le champignon
AMBIANCE • \ 36
femme qui a le titre d’ambassadeur et en exerce flme n. f. Attention à l’accent circonflexe sur
les fonctions, on emploiera plutôt la forme le a.
masculine : Mme X. a été nommée ambassadeur
de France à Copenhague. — La forme ambassa¬ amen [amen] ou [amen] inteij. ou n. m. inv.
drice, en revanche, s’emploie normalement — PI. : Des amen.
pour le sens figuré : Ces charmants mannequins
sont les ambassadrices de la mode française à aménager Conjugaison et sens.
l'étranger.
I Conjug. 16. Prend im e après le g devant a
ambiance n. f. Ce mot appartient surtout à la et O : il aménagea, nous aménageons.
lai^e technique (psychologie, ciném^ radio¬ n aménager, emménager.
diffusion) ou au langage parlé familier. Les
mots atmosphère, climat en sont les équivalents 1 amén^er (transitiQ Arranger, disposer de
lus relevé. — L’expression II y a de l’am- telle ou telle manière : Le décorateur a très
iance, il y a beaucoup de gaieté et d’animation, habilement aménagé cette salle de séjour.
est du registre famiher. Dans la lanme écrite
2 emménager (intransitif) S’installer dans un
soutenue, on tournera autrement : Lambiance
est joyeuse on II y a de la joie ou il y a de
logement en y transportant ses meubles ; Dans
huit jours, j’emmenage dans mon nouvel
l’animation ou La joie règne. L’animation
appartement
règne.
ambiant, ante adj. Veut dire « qui circule amende n. f. Peine pécuniaire ; Le contrevenant
autour, qui entoure ». Eviter par conséquent sera puni d’une amende de cinquante francs.
le pléonasme le milieu ambiant (le milieu, c’est — Ne pas écrire comme amande, finit de
ce qui existe autour). Le nom seul (le milieu) l’amandier ; Croquer des amandes. — Dérivés :
est suffisant. On dira donc : Le milieu n’était amendable, amendement, amender.
pas favorable à l’épanouissement de cet enfant
— En revanche, on peut très bien dire : amène adj. Aimable : Un sourire amène. — Un
L’humidité ambiante, la tristesse ambiante. e ouvert, un accent grave, à la différence de
aménité.
ambi^ adj. V Le féminin ambiguë [ôbigy]
s’écrit avec un tréma sur le e, non sur le u. amener v. t. Conjug. 12. Change e en é devant
un e muet, même à l’indicatif futur et au
ambiguïté Prononciation : [âbigqite]. V Tréma conditionnel ; j’amène, j’amènerai ▼ L’emploi
sur le i, non sur le u. de la forme pronominale s’amener au sens de
« amver, venir » appartient à la langue très
ambigument adv. T Pas d’accent circonflexe sur familière. Dans la langue surveillée, on dira ;
le u ni d’e muet après lui. Voilà notre ami qui arrive (et non qui s’amène).
ambitionner v. t. Deux n. Dans le style très sou¬ amener, apporter Ces deux verbes ne sont pas
tenu, il vaut mieux employer les ^uivalents : interchangeables.
avoir pour ambition, aspirera, briguer, convoiter,
désirer, Mursuivre, prétendre à, souhaiter, viser I An sens propre.
à, selon les cas.—Se construit avec un nom sans 1 Amener, c’est faire venir une ou plusieurs
préposition ou bien avec de suivi de l’infinitif : Il personnes avec soi : A notre prochaine réunion,
ambitionne un poste de conseiller technique. Il amenez donc vos amis. — (par extension)
ambitionne de devenir conseiller technique. Transporter (des personnes): Voici l’autocar
qui nous a amenés. — Faire venir, conduire ce
ambivalence, ambivalent, ente S’écrit avec qui peut se déplacer sans être porté : On amène
-en- et non -an-.
la grue roulante près du cargo à décharger. Un
canal amène l’eau au moulin.
ambon n. m. Autrefois, chacune des deux tribunes
placées à l’entrée du chœur d’une église. 2 Apporter, c’est porter en venant, transpor¬
ter sur soi, avec soi : A notre prochaine réunion
ambre Toujours masculin : De l’ambre gris. chez Jacques, j’apporterai ces disques. ▼ Dans
ce sens, l’emploi de amener est familier et
ambroisie n. f. Dans la mythologie grecque, déconseillé.
nourriture solide des dieux de l’Olympe. A
distinguer du nectar, boisson des dieux. n An sens figuré.
1 Le sujet de l’action est une personne. On
ambulacre Toujours masculin : Les ambulacres emploie alors apporter -. Mon ami m’a apporté
de l’oursin sont creux. une aide précieuse.
37 AMENER
2 Le siiget de l’action est une chose. L’usage améthyste Attention à la place du groupe th et
général est le suivant : a) si on insiste sur du t et à l’y.
l’idée de cause et s’il n’y a pas de complé¬
ment d’attribution, on emploie amener (Cet
1 Nom féminin. Pierre de couleur violette ; Une
incident de frontière avait amené la guerre) ; grosse améthyste ornait l’anneau de l’évêque.
b) si on insiste sur l’idée d’avantage ou 2 Nom masculin. Couleur violette : Des soieries
d’inconvénient et s’il y a un complément d’un améthyste profond et délicat
d’attribution, on emploie apporter : J’espère
que cette année apportera bien des joies à notre
3 Adjectif invariable. De couleur violette : Des
soieries améthyste.
ami
ami Se construit normalement avec de : Jacques,
amener, emmener Ces deux verbes font réfé¬
qui est l’ami de mon cousin... — Le tour avec
rence à deux mouvements inverses.
la préposition avec est familier et déconseillé
1 Amener suppose que l’on considère le (Jacques qui est ami avec mon frère..).
mouvement en tant qu’il aboutit à l’endroit
considéré : Docteur, je vous amène mon fils, il amiable adj. ou n. m. Qui se fait sans interven¬
est très fatigué depuis quelque temps Un aque¬ tion d’un tribunal ou d’une autorité : Partage
duc amène l’eau à la ville. amiable. Vente amiable. On dit aussi : Partage
à l’amiable. Vente à l’amiable. Régler une
2 Emmener suppose que l’on considère le affaire à l’amiable. T II existe un paronyme,
mouvement en tant qu’il éloigne de l’endroit aimable : Un sourire aimable.
considéré, du lieu où l’on se place en esprit :
Il est huit heures je dois emmener mes enfants amiante Toujours masculin ; De l’amiante très
à l’école (le verbe emmener fait référence blanc.
au point de départ, qui est « chez moi »).
Voici la canalisation qui emmène les eaux amibe Animal unicellulaire. — Toujours fémi¬
usées nin : Une grosse amibe.
commandement {Une sentinelle montait la au sens propre. S’emploie de nos jours surtout
garde devant la porte d’honneur de l’amirauté). au figuré : Une vie trop facile amollit le
caractère. Peut s’employer absolument ; Une vie
ammoniac Orthographe et sens. trop facile amollit.
I Deux m. De même ; ammoniacal, ale, aux, 2 ramollir S’emploie comme verbe transitif {La
ammoniaque, ammonisation, ammonium, am- chaleur ramollit le beurre), pronominal {Le
moniurie. beurre s’est ramolli) ou intransitif {Par cette
chaleur, le beurre ramollit). S’emploie couram¬
II Ammoniac, ammoniaque. Deux homophones
à bien distinguer. ment dans la langue quotidienne. Dans la langue
surveillée ou didactique, on évite ramollir jugé
1 ammoniac n. m. Gaz de formule NH3. — trop « commun » ou péjoratif. On préfère tour¬
(adjectivement) Le gaz ammoniac. ner autrement : Une température élevée fait per¬
2 ammoniaque n. f. Solution aqueuse de gaz dre de sa dureté au fer, fait fondre la cire, la rend
ammoniac. L’ammoniaque est appelée aussi pâteuse, rend le métal plus malléable. La pluie
alcali volatil Elle sert à divers usages indus¬ rend la terre plus molle. On pétrit le mastic pour
triels et domestiques. — (adjectivement) Une l’assouplir, pour le rendre plus plastique.
solution ammoniaque.
amonceler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
amnistie, amnésie, armistice Trois noms un e muet : j’amoncelle, j’amoncellerai.
paronymes.
amoncellement n. m. Deux L Pas d’accent.
1 amnistie Mesure par laquelle l’État efface les
condamnations déjà infligées ou renonce à amont S’oppose à aval : Un cours d’eau coule
exercer des poursuites contre les auteurs de d’amont en aval Melun est en amont de Paris
certains crimes ou délits : Le Parlement a voté (situé sur le même fleuve, mais plus près de
l’amnistie pour tous les condamnés politiques. la source).
— Toujours féminin : Une amnistie tardive.
2 amnésie Maladie qui consiste en la perte de amoral, immoral Deux adjectifs à bien
la mémoire, en l’oubh des souvenirs : L’amnésie distinguer.
peut résulter d’un traumatisme cérébral ou
1 amoral, ale, aux Qui ne s’intéresse pas à la
d’une maladie infectieuse ou de la sénilité. —
morale, qui est étranger à la morale : La science
Toujours féminin : Une amnésie passagère.
n’est ni morale, ni immorale, elle est amorale.
3 amistice Accord par lequel deux armées — Qui agit sans se soucier du bien et du mal ;
décident d’arrêter les combats : L’armistice du Il vit dans l’instant, ne connaît que son instinct
11 novembre 1918 mit fin à la Grande Guerre. T et il est spontanément et naïvement amoral
Toujours masculin : Un armistice avantageux.
2 immoral, ale, aux Qui est contraire à la
morale ou aux bonnes moeurs : La spéculation
amnistier conjug. 20. Double le i à la première
sur les denrées de première nécessité est une
et à la deuxième personne du pluriel de
activité immorale. Ce roman est-il immoral ? —
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous amnistiions, (que) vous amnistiiez. Qui a^t contrairement à la morale : Un être
dépravé, débauché, immoral
amodier conjug. 20. Double le / à la première et à
la deuxième personne du pluriel à l’indicatif im¬ amorcer Conjug. 17. Le c prend une cédille
parfait et au subjonctif présent : (que) nous amo¬ devant n ou 0 ; il amorça, nous amorçons.
diions, (que) vous amodiiez. T Ce verbe signifie
« donner une terre à ferme » ou « concéder une amorphe adj. Avec ph.
mine a exploiter » ; L’État amodie les conces¬
sions minières. Eviter l’emploi très incorrect de ce amour Attention au genre.
verbe au sens de « modifier, aménager ». De 1 Au sens de « passion amoureuse, aventure
même, amodiation veut dire « action d’affermer amoureuse », masculin au singulier : Le souve¬
■une terre, de concéder une mine à exploiter », nir de cet amour merveilleux. L’usage de la
jamais « modification, aménagement ». langue soutenue est de mettre le mot au féminin
quand il est au pluriel ; Le souvenir de ces belles
amollir, ramollir Deux/. De même .amollissant, amours. — L’emploi du féminin au singulier
amollissement. — Deux verbes à bien distmguer. est rare, archaïque et poétique: Une amour
1 amollir S’emploie comme verbe transitif {Le délicieuse.
feu amollit la cire) ou pronominal {Sous l’effet de 2 Au sens de « enfant peint ou sculpté
la chaleur, la cire s’amollit), jamais comme in- symbolisant l’amour », est toujours masculin :
transitif. — Tend à vieillir et a devenir littéraire Des amours ailés ornent le plafond.
39 AMOURACHER
amouracher (s*) v. pron. De nos jours, familier système à variations périodiques. On évitera
et péjoratif : Q^el nigaud I il s’est amouraché d’employer amplitude au sens de « caractère
de cette aventurière I de ce qui est grand, intense, étendu ».
an, année Le mot an tend à devenir moins usuel des caractères empruntés à une époque anté¬
que année. Il s’emploie encore dans les cas rieure ou posténeure : Beaucoup de films
suivants. historiques présentent des anachronismes fâ¬
I Dans les expressions figées : Le jour de l’an. cheux ou cocasses dans les costumes ou la
Le nouvel an. Le premier de l’an. Un service description des mœurs — La règle qui voudrait
{funèbre) du bout de l’an ou un bout de l’an. distinguer l’anachronisme (l^uel consiste à
Bon an mal an. placer un fait à une date plus ancienne que sa
date réelle) et le parachronisme (lequel consiste
n Pour indiquer la date. à placer le fait à une date trop tardive) est
1 Obligatoirement dans le calendrier républi¬ sans fondement dans l’usaçe, car parachro¬
cain : La loi du 4 floréal an IV. nisme est pratiquement inusité. Anachronisme
s’emploie donc pour désigner toute erreur de
2 Dans le calendrier grégorien, avec certains date.
tours archmques ou emphatiques ; En l’an de
grâce 1456. En l’an du Christ 1629. En l’an
anacoluthe Brusque changement dans la
1275 de Notre-Seigneur.
construction d’une phrase. Exemple : Etpleurés
3 Parfois dans l’indication d’une date, du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que
surtout quand on précise de quelle ère il s’agit je viens de raconter (La Fontaine). Le participe
(En l’an 124 de Inégire, concurremment avec pleurés n’est pas en apposition a il et « reste
En Vannée 124 de l’hégire) ou quand l’année en l’air ». — Le mot anacoluthe s’écrit avec
est très proche du début de l’ère {En l’an 4. En th et est féminin : Une anacoluthe audacieuse.
l’an 8 avant J.-C.). En revanche : En Vannée — Bien distinguer Yanacoluthe et la syllepse >
156. En Vannée 192 avant J.-C. syUepse.
ni Avec un numéral cardinal.
anagramme Toujours féminin ; Une anagramme
1 Pour indiquer un moment dans le temps ingénieuse.
ou pour exprimer la durée : Cela se passait il
y a cinquante ans Ce régime politique ne dura
anal, annal, annales > annal.
que six ans L’emploi de annee est en revanche
obhgatoire quand il y a un quaMcatif : Six
longues années Trois années heureuses analogique, analogue Attention à la
construction.
2 Pour indiquer l’âge : Mon frère a quinze
ans Cette maison a deux cents ans Dans cet 1 Analogique se construit avec de : Le tour
emploi, an ne peut être remplacé par année. fautif » pallier à un inconvénient» est analogi¬
En revanche, le mot année est obligatoire avec que de «remédier à un inconvénient» (= est
un numéral ordinal : Il entre dans sa quinzième ISSU, par analogie, de...).
année.
2 Analogue se construit avec à : Voici un
rV Dans la langue littéraire ou poétique, an appareil analogue à celui que je possède, mais
peut être employé au pluriel {les ans) pour dire plus moderne.
« le grand âge, une longue durée » : Et les ans
ont blanchi la tête de l’aïeuL an^orae, identique, homologue Trois adjec¬
tifs a bien distinguer.
anabaptisme [anabatismla)] n. m. Secte protes¬
tante. — Même famille que baptême. p ne 1 analogue En partie ou à peu près semblable :
se prononce pas. — De même ; anabaptiste Ces deux appareils, produits par deux sociétés
[anabatist(3)J. differentes, sont analogues par leur principe et
par leurs caractéristiques
anachorète n. m. Religieux qui vit solitaire dans
2 identique Exactement semblable : Voici deux
un lieu désert. — Synonyme savant de ermite.
voitures du même type, de la même marque;
Ne pas confondre avec cénobite, moine qui vit
elles sont identiques mais la première, mieux
en communauté. S’écrit avec ch mais se
conduite, a consommé moins d’essence.
prononce [anakoaet], avec [k]. De même:
anachorétisme [anakoaetismls)]. 3 homologue Qualifie une chose ou une
personne qui correspond (par sa fonction, sa
anachronique adi. Le groupe ch se prononce nature, etc.) à une chose ou à une personne
[k] : [anakaonik]. De meme anacnronique- placée dans un autre ensemble, une autre série.
ment [anakaonikmô], anachronisme Peut s’employa substantivement : Le secrétaire
[anakaonismfa)]. d’Etat, aux Etats-Unis est l’homologue du
ministre des Affaires étrangères en France.
anachromsme n. m. L’anachronisme consiste
à donner, volontairemoit ou non, à une époque analphabète > illettré.
41 ANALYSE
2 anarchiste [anaa/istfa)] adj. ou n. Qui est 3 Dans les expressions l’Ancien Testament,
partisan de l’anarchisme : Un journaliste anar¬ l’Ancien Monde (Europe, Asie, Afriqr.e), f/An¬
chiste. — (substantivement) Le président Car¬ cien des Jours (expression biblique qui désigne
not fut assassiné par un anarchiste italien. — Dieu).
Qui appartient à l’anarchisme, qui est le fait
des anarchistes : La conception anarchiste des ancillaire adj. (péjoratif) Qui concerne les
rapports de l’individu et de la société. Un servantes. — S’emploie surtout dans l’expres-
ANCRE ♦ > 42
andaloi^ ouse adj. ou n. Pas de -s au masculin anémier Conjug. 20. Double le / à la première
singulier. Attention à la majuscule : Le costume et à la deuxième personne du pluriel de
andalou. Des villages andalous. La douceur l’indicatif imparfait et du subjonctu présent :
andalouse. Les montagnes andalouses. Un (que) nous anémiions, (que) vous anémiiez.
Andalou. Les Andalous, dit-on, sont noncha¬
lants. Une belle Andalouse. — Un andalou : un anémone Plante, fleur. — Toujours féminin : Des
cheval de race andalouse. — L’andalou-, la anémones blanches, violettes.
langue espagnole telle qu’elle est parlée en
Andalousie. ânerie n. f Accent circonflexe sur le a.
épousé une Anglaise (mais, adjectivement, le chats angoras. Des chattes angoras. — De la
peuple anglais). — N. m. L’anglais, la langue laine angora. — N. m. De l’angora, étoffe ou
anglaise : Il parle l’anglais et l’espagnol. — tricot de laine angora : Un pull-over en angora
N. f. L’anglaise : ancienne danse. — N. f. blanc.
L’anglaise : écriture calligraphique. — N. f. pl.
Des anglaises : boucles de cheveux en spirales. anguUle n. f Prononciation : [ôgij]. De même
— (expressions) Pommes (de terre) à l’anglaise. anguiller [ôgije] n. m. (canal au fond de la
Filer a l’anglaise. cale d’xm navire), anguillère [âgijen] n. f
(pêcherie à anguilles, anguillidés [âgijide] n.
anglican, ane adj. ou n. Jamais de majuscule : m. pl. (famille de poissons). — En revanche
L’Église anglicane. Le culte anglican. Un anguillule se prononce [âgijyl] ou aussi parfois
anglican. Une anglicane. [ûgilyl].
anglo-arabe adj. ou n. Toujours en deux mots, angulaire, anguleux Deux adjectifs de la famille
avec un trait d’union. Jamais de majuscule. — du latin angulus « angle ».
Pl. : des chevaux anglo-arabes ; des juments 1 angulaire Qui concerne un angle. S’emploie
anglo-arabes-, ces chevaux sont des anglo- surtout dans des expressions techniques : Dis¬
arabes. tance angulaire (de deux points). Diamètre
angulaire (de la Lune, du Soleil). Vitesse
anglomane, ai^lomanie En un seul mot, sans angulaire. — Pierre angulaire, grosse pierre de
trait d’union. taiUe placée à l’angle d’un édifice ; assise, base,
élément capital : Le respect des règles est la
anglo-normand, ande adj. ou n. Attention aux pierre angulaire de ta doctrine littéraire
majuscules : Les Anglo-Normands et les Saxons. classique.
L’aristocratie anglo-normande. — L’anglo-nor-
2 anguleux, euse Qui a des angles très marqués,
mand : langue. — La grammaire, la phonétime
qui n’a pas un contour moelleux : Un visage
anglo-normande. — Un anglo-normand : che¬
anguleux. Une tête au profil anguleux
val. — Les îles Anglo-Normandes ou l’archipel
Anglo-Normand. — Le climat anglo-normand. angusticlave n. m. Bande de pourpre étroite qui
ornait la tunique des chevaliers romains. —
anglophile, anglophilie, anglophobe, anglq- (par extension) Cette tunique elle-même.
phoW, anglophone En im seul mot, sans trait
d’union. anhydre adj. (chimie) Qui ne contient pas d’eau.
— Attention au /i et à l’y. De même:
anglo-saxon, onne Attention aux majuscules : anhydride, anhydrie, anhydrite.
La population anglo-saxonne. Les Anglo-
Saxons. — L’anglo-saxon: langue parlée en anhydride Toujours masculin: L’anhydride
Angleterre par les Angles, les Saxons et les sulfureux.
Jutes, jusqu’au XI® siècle. Synonyme : vieil
anglais (terme à préférer). anicroche Toujours féminin : Une anicroche
insignifiante. — On écrit, avec le mot au
angoisse, anxiété D’une manière générale, le singulier, sans anicroche.
mot anxiété désigne un état moins grave, moins
aigu, plus vague, plus diffus, mais plus durable ânier n. m. Accent circonflexe sur le a.
que l’angoisse. On parlera, par exemple, d’un
état permanent d’anxiété, ponctué par des aniline Matière colorante. — Toujours féminin :
crises aiguës d’angoisse. — D’autre part, L’aniline est dangereuse et très toxique.
angoisse tot référence à une sensation précisé
de resserrement, localisée au niveau de la gorge animadversion n. f. (très littéraire) Hostilité,
ou de l’estomac. — Noter que angoisse est le réprobation : Osera-t-il s’exposer à l’animadver¬
seul terme employé en philosophie : L ’angoisse sion des honnêtes gens ?
métaphysique. L’angoisse existentielle...
animalcule Toujours masculin : Un animalcule
angolais, aise adj. ou n. De l’Angola, pays inoffensif.
d’Afrique. — Attention à la majuscule : La
population angolaise. Les Angolais. anis n. m. Plante ; substance aromatique : Des
bonbons à l’anis. — Prononciation : [ani], le
angora Variable en nombre, mais non en genre. -s final restant muet. — Dérivé : anisette.
S’emploie comme adjectif ou comme nom : Une
chèvre angora. Des chèvres angoras. Ce chat est ankylosé n. f Un k et un y. De même : ankylosé,
un angora. Cette chatte est une angora. Des ankyloser.
ANNAL 44
annal, anal, annales Trois homonymes. variable en nombre et en genre : Les documents
ci-annexés La copie ci-annexée. Les attestations
1 annal, ale adj. (droit) Qui ne dure qu’un an :
ci-annexées Veuillez trouver ci-annexées les
Location annale. — Deux tu Le masculin
listes complémentaires
pluriel annaux est pratiquement inusité.
2 anal, ale, aux adj. Qui concerne l’anus, qui annexer v. t. Deux n. Jamais d’accent sur e :
est situé à l’anus : La région anale. J’annexe, tu annexes..
3 annales Toujours féminin et toujours pluriel :
Des annales glorieuses. — Au sens strict,
annihiler v. t. Deux n, un h (vient du latin nihil
histoire (d’un pays, d’un rèçie) écrite année par « rien »). De même : annihilation. — Pour la
année. — (par extension) Histoire : Les annales différence de sens avec anéantir > anéantir.
judiciaires sont riches en affaires criminelles de
ce genre. anniversaire Peut s’employer comme adjectif
(La date anniversaire) ou comme nom mas¬
annaliste n. m. Historien qui écrit des annales. culin : Demain, c'est mon anniversaire. V On
— Ne pas écrire comme analyste, technicien, écrira plutôt célébrer, fêter un anniversaire (et
spécialiste qui procède à une analyse. non commémorer un anniversaire).
annalité, annualité, annuité Trois noms fémi¬ annonce n. f. Deux tl De même : annonceur,
nins paronymes, de la famille de année. annonciateur, annonciation, annoncier,
1 annalité (droit) Caractère de ce qui dure un annoncer Conjug. 17. Le c prend une cédille
an : L’annalité d'une location devant a ou o : il annonça, nous annonçons
2 annualité Caractère de ce qui est annuel : Le
principe de l'annualité de l'impôt Ô’impôt doit annonceur, annoncier, annonciateur Trois
être voté chaque année). dérivés de annoncer.
3 annuité Somme versée chaque année (en 1 annonceur n. m. Personne ou société qui fait
remboursement d’un emprunt). publier une annonce publicitaire dans un
journal : Contrat de publicité entre un journal
annamite adj. ou n. De l’Annam, ancien pays et un annonceur. — Désigne aussi celui qui
(partie centrale du Viêt-nam actuel). On ne dit rédige les annonces publicitaires. — Désigne
plus l’annamite, mais le vietnamien, pour en outre la ^iété commerciale qui fait passer
désigner la langue parlée au Viêt-nam. V II de la publicité à la radio ou à la télévision : Ce
existe un paronyme, amanite n. f. (champignon poste périphérique a la faveur des annonceurs,
dangereux). car ses auditeurs sont très nombreux. — Le mot,
enfin, s’applique à celui qui est chargé d’annon¬
anneau n. m. Deux n. cer les invités au fiir et à mesure qu’ils arrivent
à une réception.
année > an.
2 annoncier n. m. Typographe spécialisé dans
la composition des annonces dans un journal ;
annelé, ée adj. Deux n. un seul l. employé chargé du service des annonces dans
un journal : L’annoncier de l’imprimerie d’un
anneler v. t. Deux n, un seul L — Conjug. 13. grand quotidien. Il travaille comme annoncier
Double le / devant un e muet: j'annelle, dans les bureaux du journal
J’annelleraL
3 annonciateur, trice n. ou adj. Employé
annexe adj. ou n. f. — Deux n. De même ; comme nom, sipiifie « celui, celle qui annnnre,
annexé, annexer, annexion, annexionnisme, prédit un événement, une époque nouvelle »
annexionniste. (emploi littéraire) : Voltaire et Rousseau furent
les annonciateurs d’une ère nouvelle. — S’em¬
annexé L’expression ci-annexé est invariable ploie surtout comme adjectif: Les signes
dans les deux cas suivants : annonciateurs de la reprise économique.
1 Au début d’une phrase: Ci-annexé les aimonc^tlon n. f. Prend une majuscule quand
attestations demandées
il s’agit de l’annonce de la naissance de Jésus,
2 A l’intérieur d’une phrase quand le nom suit annonce faite par l’ange Gabriel à la Vierge
ci-annexé sans être précédé de l’article ou d’un Marie (Saint Luc raconte la scène de l’Annon¬
déterminant (possessif, numéral, etc.) : Veuillez ciation) ou quand il s’agit de la fête catholique
trouver ci-annexé copie de l’attestation. qui commémore cette annonce (Le 25 mars,
jour de l’Annonciation) ou d’une œuvre d’art
▼ Daiis tous les autres cas, ci-annexé est
qui représente la scène de l’annonce faite à la
45 ANNONE
annualité n. f. — Deux n. — Pour le sens, > ânon n. m. Petit de l’âne. — Accent circonflexe
sur a.
annalité.
3 anomalie n. f. Substantif unique qui corres¬ 2 apocryphe Qualifie un livre religieux non
pond à la fois à anomal (L’anomalie de la canonique, c’est-à-dire qui n’est pas reconnu
ANOPHÈLE 46
par l’Église comme inspiré par Dieu : Les 2. antécédent n. m. Finale en -ent
Évangiles apocryphes (ou, n. m., les apocryphes)
ont fourni de nombreux thèmes aux artistes du antéchrist n. m. Dans le sens reUgieux, ime
Moyen Age (par exemple le bœuf et l’âne des majuscule : La croyance en la venue de l’Anté¬
scènes de nativité). — Qualifie un texte ou une christ à la fin du monde. — Dans le sens figuré
œuvre qui n’est pas de l’auteur auquel la et famiher, une minuscule : Oh l ce gamin, quel
tradition l’attribue : Ce poème attribué à Sha¬ antéchrist! — Prononciation: [âteksistfs)].
kespeare est sans doute apocryphe. — (par — PI. : des antéchrists
extension) Faux, douteux, sans fondement
historique : Une anecdote, une tradition antédiluvien, ienne adj. T Ne pas dire
apocryphe. * antidiluvien.
mots, dont certains peuvent être constitués nombre, mais aussi le genre. La variabilité
librement, au gré de celui qui écrit et en s’étend aux noms qui sont des adjectifs subs-
fonction des circonstances. Nous ne pouvons, tantivés : Les anticolonialistes. Les anticommu¬
bien entendu, donner la liste des centaines de nistes. Des anticonceptionnels.
mots qui commencent par anti- et dont la
plupart se comprennent d’eux-mêmes. 2 Quand le composé en anti- est un terme
de science exprimant généralement une idée de
I Valeur du suffixe. symétrie, le second élément prend la marque
du pluriel : Des anticathodes. Des anticyclones.
1 Marque l’hostUité ou l’opposition à une Des antidéplacements. Des antiméridiens. Des
personnalité (généralement politique) ou à une antineutrons.
doctrine, à un régime, à une politique : Anti¬
bonapartiste. Antimarxiste. Antifascisme. 3 Quand le second élément est un nom
Anticolonialisme. terminé au singulier par -s, -x ou -z, le mot est
évidemment invariable : Un anticorps, des anti¬
2 Marque l’hostilité à une catégorie sociale, corps. Un antivirus, des antivirus.
à une forme d’activité : Le racisme anti-jeunes.
II est très anti-jazz. 4 Quand le second élément est un nom qui
est déjà au pluriel dans le composé au singulier,
3 Fait référence à un moyen de lutter contre ce compose est évidemment invariable : La loi
une maladie, de remédier à un inconvénient : anticasseurs (= contre les casseurs), des me¬
Vaccin antigrippe. Loi antidumping. Un produit sures anticasseurs. Le racisme anti-jeunes {= di¬
antirouille. Un antidétonant. rigé contre les jeunes). Une crème antirides (=
4 Marque une idée de symétrie (dans le contre les rides), des crèmes antirides. L’usage
vocabulaire des sciences) : Antidéplacement. est flottant pour certains mots : Un antimite
Antimatière. Antineutrino. ou un antimites. Une loi antitrust ou une loi
antitrusts.
5 Exprime une idée fortement négative : Une
méthode antipédagogique (= contraire aux 5 Quand le second élément est un nom
règles de la bonne pédagogie). Une conception désignant ce contre quoi on lutte (inconvénient,
antiscientifique, antihistorique. etc.), l’usage est flottant. Il est conseillé de
laisser le composé invariable quand il est
6 S’applique à des notions esthétiques impli¬ adjectif et de mettre la marque du pluriel quand
quant l’idée d’une opposition radicale aux il est employé comme nom : Des phares
conceptions traditionnelles: L’antiroman. antibrouillard, des antibrouillards. Les factions
L’anticinéma. Les Antimémoires de Malraux. antiparti, les antipartis. Des peintures anti¬
rouille, des antirouilles. Des dispositifs anti-
II La question du trait d’union. Pas de règle fading, des antifadings. Des alliages antifriction,
absolue. On peut cependant énoncer les prin-^ des antifrictions. Des produits antigel, des
cipes suivants. antigels. Cependant on écrit généralement : Une
arme antiengin, des armes antiengins. Un
1 Les composés de anti- s’écrivent le plus missile antimissile, des missiles antimissiles.
souvent en un mot, sans trait d’union :
Antialcoolique. Antiaérien. Anticlérical Anti¬
antiaérien, ienne adj. Variable en genre et en
fongique. Antiparasite...
nombre : Des batteries antiaériennes.
2 Font exception et s’écrivent avec un trait
d’union les mots des catégories suivantes, a) Les antialcoolique [âtialkolik] adj. Variable : Des
composés dont le radical commence par un i : ligues antialcooliques. — Dérivé : antialcoo¬
Anti-infectieux. Anti-impérialiste (mais antihis¬ lisme [ôtialkalismla)].
taminique en un seul mot, parce qu’un h sépare
les deux /). — b) Les composés à trois élérnents : antiasthmatique [ôtiasmatik] adj. Variable :
Anti-sous-marin. — c) Les composés qui sont Des médicaments antiasthmatiques.
des créations de circonstance : La campagne
anti-tabac. Le racisme anti-femmes. — d) Les
noms géographiques : Anti-Liban. Anti-Atlas. antiatomique adj. Variable : Des abris
antiatomiques.
Anti-Taurus.
III Le pluriel des mots en anti-. Pas de règle antibrouillard adj. inv. ou n. m. Invariable
absolue. On peut cependant énoncer les prin¬ comme adjectif : Des phares antibrouillard.
cipes suivants. Variable comme nom : Des antibrouillards.
1 Quand le second élément est un adjectif,
il est variable : Des décisions anticonstitution¬ anticasseurs adj. En un seul mot sans trait
nelles. Des actes antinationaux. On observera d’union. Toujours un i à la fin : Loi
que la variabilité concerne non seulement le anticasseurs.
ANTICATHODE 48
anti-jeunes adj. En deux mots, avec trait antiphonaire [âtifonea] Toujours masculin ;
d’union. Le second élément, yeunes, toujours au Un antiphonaire ancien et précieux.
pluriel : Le racisme anti-jeunes.
antiphrase n. f. Avec -ph-, comme phrase.
antillais, aise Attention à la majuscule : Les
diverses populations antillaises. Les Antillais. antipode Toujours masculin : Il rêvait aux
merveilleux et lointains antipodes.
antUogarithme n. m. — PI. : Des antiloga¬
rithmes. antiproton n. m. — PI. : des antiprotons.
antilogique adj. S’emploie parfois pour dire antipjrrine n. f. Attention à la place de Yy.
« contraire à la logique, c’est-à-dire au bon
sens ». Cet emploi est à éviter. Dire plutôt antiquaille n. f. Très péjoratif : Il a encombré
illogique, irrationnel, peu rationnel: Cette son appartement avec toutes ces antiquailles.
manière de raisonner est illogique. Sa conduite
est illogique. Un classement peu rationnel antique S’emploie comme adjectif ou comme
nom.
antiméridien n. m. — PI. ; des antiméridiens.
I Comme adjectif. Peut se placer après ou avant
antimissile adj. ou n. m. Variable comme le nom.
adjectif et comme nom : Des engins antimissiles 1 Après le nom, au sens de «propre à
ou (n. m.) des antimissiles. l’Antiquité, qui remonte à l’Antiquité (période
historique) » : La civilisation antique. La Mai¬
antimite adj. ou n. m. Variable comme adjectif son carrée de Nîmes est un monument antique.
et comme nom : Des produits antimites ou (n.
m.) des antimites. — On rencontre parfois au 2 Avant le nom, au sens de « très ancien, très
singulier la forme un produit antimites vieux ». Comporte une nuance laudative et
(= contre les mites). emphatique ou au contraire ironique et péjora¬
tive : Le duc se souvenait de l’antique gloire de sa
antineutron n. m. — PI. : Des antineutrons. famille. Un antique édifice du XIX‘siècle, tout
délabré, occupe te fond de la cour.
antinomie, antinomique Un seul m. II Comme nom. Peut être masculin ou féminin.
antipape n. m. — PL : Des antipapes. 1 Masculin, pour désigner l’art, le style ou
l’idéal de l’Antiquité gréco-romaine -.L’antique,
antiparallèle adj. ou n. f. Variable comme froid et pompeux, fut à la mode sous le
adjectif et comme nom : Des droites anti¬ Directoire et f’Empire.
parallèles ou (n. f.) des antiparallèles. 2 Féminin, pour désigner un objet d’art, ime
œuvre d’art de l’Antiquité gréco-romaine : Une
antiparasite adj. ou n. m. Variable comme collection de très belles antiques.
adjectif et comme nom : Des dispositifs anti¬
parasites. Des poudres antiparasites. Des 3 Féminin, pour désigner une variété de
antiparasites.
caractères d’imprimerie: Pour imprimer ce
titre, on a choisi une antique majestueuse.
antiparti adj. ou n. m. Invariable comme
adjectif: Les factions antipartl Les activités antiquité n. f. Sans majuscule, sauf dans le sens
antiparti — Variable comme nom : Les de « période historique qui va de la fin de la
antipartis ont été exclus. préhistoire à 500 après J.-C. » : Homère et
Virgile sont les deux plus grands poètes de
antiparticule n. f. — PI. : Des antiparticules. l’Antiquité.
antipathie, antipathique Attention au groupe antiradar adj. Toujours invariable : Des disposi¬
tifs antiradar.
th.
antipersonnel adj. inv. Toujours invariable : antireflet adj. Toujours invariable : Des produits
Mines antipersonnel et mines antichar. antireflet.
ANTIRÉGLEMENTAIRE 50
antiréglementaire adj. S’écrit avec un accent tion, par exemple la mousse (plante) et le
aigu, mais se prononce avec un e ouvert : mousse (jeune matelot).
[âtiReglamâtcR]. 3 Des mots paronymes ou des paronymes, des
mots qui se ressemblent beaucoup, sans avoir
antireligieux, euse adj. Variable en nombre et la même orthographe ni la même prononcia¬
en genre: Des campagnes de presse anti¬ tion, par exemple mocassin (chaussure) et
religieuses.
marcassin (jeune sangUer).
antirides adj. inv. ou n. m. inv. Toujours un -s, 4 Des mots synonymes ou des synonymes, qui
même au singulier : Une crème antirides. Un ont sensiblement le même sens, par exemple
antirides efficace. fainéant et paresseux.
antirouilles adj. inv. ou n. m. Invariable comme antre Caverne. — Ne pas écrire comme la
adjectif, variable comme nom : Des peintures préposition entre ni comme entre (forme du
antirouille. Des produits antirouille ou (n. m.) verbe entrer). — Toujours masculin : Un antre
des antirouilles. profond et ténébreux.
antiseptique adj. ou n. m. Qui détruit les anus [anys] n. m. inv. Orifice du rectum. — PI. :
microbes. — A distinguer de aseptique, stérilisé, des anus [-ys].
sans microbes : Un pansement aseptique, À Le
verbe * antiseptiser n’existe pas. Dire : anxiété > angoisse.
désinfecter.
aoriste n. m. Temps de la conjugaison grecque.
antisocial, asocial > asocial. — Prononciation: [aonistla)] ou, plus fré¬
quemment [oRistCo)]. — En revanche, pour le
anti-sous-marin, ine adj. En trois mots, avec dérivé aonstique, les deux prononciations
des traits d’union. — Variable en genre et en [aoRistik] et [onistikt] sont employées à égaJité.
nombre : Un engin anti-sous-marin. La lutte
anti-sous-marine. Des destroyers anti-sous-ma¬ aorte Artère. — Toujoius féminin : L'aorte a été
rins. Des armes anti-sous-marines. atteinte. — Prononciation : [aoRt]. De même :
aortique [aoRtik], aortite [aoRtitj.
antistrophe n.f. Avec ph, comme strophe.
août n. m. Orthographe et prononciation.
antithèse n. f. Avec th, comme thèse.
1 Accent circonflexe sur le u. Tous les dérivés
prennent aussi l’accent circonflexe.
antitrust ou antitrusts [ôtitRcest] adj. Usage
mal fixé pour l’orthographe. L’usage admet la 2 Pour août, la seule prononciation correcte
forme avec -s au singulier comme au pluriel est [u]. On évitera les prononciations [aut],
et la forme sans -s au pluriel comme au [au], [ut].
singuher ; Une loi antitrusts, des loi antitrusts. 3 Pour les dérivés, on admet la prononciation
Une loi antitrust, des lois antitrust La forme
en [u] à côté de [au], sauf dans le cas de
antitrust (sans -s même au pluriel) semble
aoûtien, ienne, qui se prononce toujours [ausjé,
devoir être préférée.
jen] : aoûtat [auta] ou plus rarement [uta],
aoûté, ée [aute, e] ou plus rarement [ute, e,
antivirus [ûtivinys] n. m. — PI. : des antivirus.
aoûtement [autmâ], ou plus rarement [utmô],
s’aoûter [aute] ou plus rarement [ute].
antivol adj. inv. ou n. m. Invariable comme
adjectif: Des dispositifs antivol. — Variable apache n. ou adj. Avec un A majuscule : Les
comme nom : Des antivols. Apaches, Indiens d’Amérique du Nord. —
Avec un a minuscule : Un chef apache. Une
antonomase Figure de rhétorique. — Toujours tribu apache. — Avec un a minuscule : Un
féminin : Une antonomase audacieuse. apache, un voyou.
antonyme, homonyme, paronyme, synonyme apanage Toujours masculin : La grâce est l’apa-
Quatre termes à bien chstinguer. nache merveilleux de la jeunesse. ▼ Eviter de
1 Des mots antonymes ou des antonymes, qui dire un apanage exclusif (pléonasme).
ont des sens opposés, par exemple beau et tend,
monter et descendre. aparté Propos tenus par un personnage et que
son interlocuteur est supposé ne pas entendre.
2 Des mots homonymes ou des homonymes, — Toujours masculin : Un aparté amusant.—
qui ont même orthographe et même prononcia¬ PI. : des apartés.
51 APARTHEID
apartheid Ségrégation raciale. — Toujours précis, peu exact). Ce commis voyageur aimait
masculin: L'apartheid sera-t-il toujours aussi bien les â-peu-près (= calembour qui repose
rigoureux ? — Prononciation : [apaated]. sur une similitude partielle de sons). Le nom
à-peu-près est toujours invariable.
apathie n. f. Avec tk De même : apathique,
apathiquement aphone [afon] adj. Avec ph. De même ; aphonie
[afoni].
aperception n. f. (terme de psychologie) T Un
seul p. aphorisme [afoRismfa)] n. m. Avec ph.
à plat, à-plat, aplat Trois orthographes, trois 2 apologétique n. f. Partie de la théologie qui
sens. vise à défendre la religion et ses dogmes et à
1 à plat (en deux mots, sans trait d’union, avec démontrer leur vérité : Tertullien est l’un des
grands noms de l’apologétique chrétienne.
accent) Locution adverbiale signifiant « sur la
partie plate, sur la partie la plus large » : Posez 3 apologue n. m. Fable, récit qui vise à illustrer
ce livre à plat sur la table, ne le mettez pas une vérité morale. Un apologue ingénieux
debout. — (par extension) Ma batterie dac- d’Esope.
cumulateurs est à plat Mes pneus sont à plat.
Je suis à plat, fatigué, déprimé. 2. apologie, panégyrique Deux noms qui ne sont
2 à-plat (en un mot, avec trait d’union, avec pas vraiment synonymes.
accent) Nom masculin qui désigne une chute 1 apologie n. f. Discours ou écrit par lequel on
par laquelle on tombe à plat ventre (pl. : des défend une personne ou on justifie une action
à-plats) ou la quahté d’une feuille de papier bien de manière élogieuse.
plate : Ce papier a de l’à-plat
2 panégyrique n. m. Discours ou écrit officiel
3 aplat (en un seul mot, sans trait d’union et dans lequel on fait l’éloge d’un personnage :
saM accent) Nom masculin qui désigne une Pline le Jeune écrivit le «Panégyrique de
teinte plate : Ce peintre applique la couleur par Trajan ». — {par extension) Eloge enthousiaste
larges aplats. d’une personne parfois employé ironique¬
ment) : Dans ses reunions électorales, ce candi¬
aplatir Pour le sens > aplanir. — Un seul p. dat a fait son propre panégyrique.
De même : aplati, aplatissement, aplatisseur,
aplatissoir.
apophtegme [apsftegmCs)] Formule senten¬
cieuse. — Toujours mascufin : Un apophtegme
aplomb, à plomb Deux orthographes. prétentieux.
1 On écrit en deux mots un fil à plomb et les
expressions, vieillies, le soleil tombe à plomb, apoplexie n. f Dérivé : apoplectique. Eviter le
donne à plomb, chauffe à plomb (darde ses barbarisme * apoplexique.
rayons presque verticalement).
apostasier v. i. Conju|. 20. Double le i à la
2 Dans les autres cas, aplomb (en un seul mot,
sans trait d’union et sans accent) : Ce meuble preimère et à la deuxirae personne du pluriel
est d’aplomb. J’ai été malade, mais bientôt je
de l’indicatif imparfait et du subjonctif pré^nt :
(que) nous apostasiions, (que) vous apostasiiez.
serai d’aplomb. Un garçon déluré, plein
d’aplomb. — S’emploie normalement sans complément
d’objet {Ce chrétien ne craignait pas d’aposta-
apnée n. f. (terme de physiologie) Finale en -ée. sier), à la différence de abjurer, qui admet un
tel complément : Il abjura le camolicisme.
apocalypse n. f. Attention à l’y. De même;
a^alyptique. — Une minuscule quand il s’agit apostat, ate adj. ou n. Finale en -at, -ate.
d’un nom commun désignant un uvre mystique
de l’antiquité juive ou des premiers temps du a posteriori [aposteajoRi] loc. adj. ou adv. —
christianisme : Les apocalypses juives. Une ma¬ S’oppose à a priori. — Toujours invariable : Des
juscule quand il s’agit du titre de l’un de ces conclusions a posteriori. — Locution latine. Pas
livres : L ’Apocalypse de Baruck L ’Apocalypse de d’accent sur le a ni sur le e. — Dans un texte
saint Jean ou, absolument, L’Apocalypse. Une en romain, s’écrit souvent en italique : « Ana¬
minuscule au sens firaré : La bombe atomique lysons la démarche du raisonnement a
menace l humanité d’une apocalypse terrifiante. posteriori ».
apothème (terme de géométrie) Toujours mas¬ IV Apparaître sidvi d’un attribut. L’attribut
culin : Un apothème long de 5 cm. — Avec th. peut etre introduit directement {La reconduc¬
tion du contrat apparaît la solution la meilleure)
apothéose n. f. Avec th. ou par comme (La reconduction du contrat
apparaît comme la solution la meilleure).
apothicaire n. m. Avec th.
V D apparaît, 0 parait Deux tours à bien
distinguer.
apôtre n. m. Accent circonflexe sur o. Se
prononce avec o fermé : [apotaCa)]. 1 n apparaît que. D est visible, il est
manifeste, il est évident que... : Après cette étude
apparaître Orthographe, conjugaison, sens et de marché, il apparaît qu’il y a un débouché
emploi. pour ce nouveau produit. Se construit avec
l’incücatif ou le conditionnel quand il apparaît
I Orthographe. Deux p. Un accent circonflexe est à la forme aflirmative {Il apparaît qu’il y
sur le / devant t aurait des débouchés pour ce pmduit), avec le
n Coigugaison. subjonctif (ou plus rarement avec l’indicatif)
quand il apparaît est à la forme interrogative
1 Aux temps simples. Conjug. 94. J’apparais, ou négative : Apparaît-il qu’il y ait vraiment des
tu apparais, il apparaît, nous apparaissons, vous débouchés? Il n’apparait pas qu’il y ait des
apparaissez, ils apparaissent. —J’apparaissais..., débouchés
il apparaissait, nous apparaissions... — J’ap¬
parus..., il apparut, nous apparûmes, vous 2 n paraît que. H semble, il est possible, selon
apparûtes.. — J’apparaîtrai, tu apparaîtras, il ce qu’on dit, que... : Il paraît que le gouverne¬
apparaîtra, nous apparaîtrons, vous apparaîtrez, ment va prendre des mesures (= on dit que...).
ils apparaîtront. — J’apparaîtrais, tu apparaî¬
trais, il apparaîtrait, nous apparaîtrions, vous apparat n. m. Deux p.
apparaîtriez, ils apparaîtraient. — Apparais,
apparaissons, apparaissez — Que j’apparaisse..., appareil n. m. Deux p. — PL : des appareils. —
qu’il apparaisse, que nous apparaissions... — Dérivé : appareillage.
Que japparusse..., qu’il apparût, que nous
apparussions... — Apparaissant. — Apparu, ue. appareiller Deux p. — Attention au i après
-ill- à la première et à la deuxième personne
2 Aux temps composés. Auxiliaire être {Les du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
difficultés qui sont apparues; accord avec le tif présent : (que) nous appareillions, (que) vous
sujet) ou, plus rarement, auxiliaire avoir : Les appareilliez — Dérivés : appareillage (d’un
difficultés qui ont apparu (participe invariable). navire), appareillemenL
En principe, être insiste sur l’état, le résultat,
avoir sur l’action. On évite en tout cas la forme
apparemment Deu^ et deux m. — Dérivé de
a apparu, à cause de l’hiatus. — A la forme
apparent, donc suflue adverbial en -emment
impersonnelle, se conjugue avec être (participe
invariable) : Il est apparu de nouvelles étoiles
dans le ciel de la danse.
3—ui Enapparaît
tête de proposition, signifie « selon ce
comme vraisemblable » : Il est
éjà onze heures; apparemment, il a oublié le
III Apparaître, paraître, à une forme rendez-vous Dans cet emploi, le tour apparem¬
personnelle. ment que est lourd et doxmseillé.
apparier v. t. Deux p. — Conjugaison et Ces deux sens sont d’ailleurs vieillis, sauf quand
construction. on parle des appas d’une femme avec une
nuance d’ironie ou de plaisanterie. — Au sens
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à
de « ce qui attire », peut s’employer au
la deuxieme personne du pluriel de l’indicatif
singuher {L’appât du gain ). Au sens de
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
« charmes d’une femme », ne peut jamais
appariions, (que) vous appariiez
s’employer au singulier.
2 Se construit avec à ou avec avec ou avec et :
J'ai acheté ce fauteuil pour l’apparier à celui appâter v. t. Deux p. Accent circonflexe sur le
(ou avec celui) que je possède dejk Apparier un deuxième a.
taureau limousin et une vache charolaise.
appauvrir v. t. Deux p. De même : appauvrisse¬
appariteur n. pi. Deux p. ment.
[ê]. — Attention aux deux p. — Ne pas écrire apponter v. i. L’avion apponte, se pose sur le pont
un appentis (qui prend un -s) « abil, local » d’un porte-avions. — Deux p, un seul t De
comme un apprenti, une apprentie « celui, celle même ; appontage, apponteur.
qui apprend un métier ».
apporter Deux p. De même : apport, apporteur.
appert II appert > apparoir. — Pour le sens, on distin^era les mots
suivants.
appesantir Deux p. De même : appesantisse¬
ment. I Apporter, amener > amener.
II Apporter, emporter.
appétit Deux p. De même : appétissant.
1 apporter Insiste sur le point d’aboutisse¬
applaudir Deux p. De même : applaudissement. ment, sur le rapprochement : Quand j’irai vous
— Sens et constructions. voir, j’apporterai cet album pour vous le montrer.
Le paysan apporta du grain au moulin.
1 Sens propre. Sans préposition : Le public
applaudit le chanteur. 2 emporter Insiste sur le point de départ, sur
l’éloignement : Mon ami a emporté mon livre
2 Sens figuré. Avec la préposition à : J’ap¬ pour le lire à loisir. Le paysan quitta le moulin
plaudis à la hardiesse de votre entreprise. Ce en emportant deux sacs de farine.
tour ne peut s’employer que si le complément
d’objet est un nom de chose. apprécier Conjuç. 20, Double le / à la première
3 ▼ Applaudir des deux mains est un pléonasme et à la deuxieme personne du pluriel de
familier à éviter dans la langue soutenue. l’indicatif imparfait et du subjonctu présent :
(que) nous appréciions, (que) vous appréciiez —
4 S’applaudir de v. pron. Se féliciter, se réjouir Deux p. De même : appréciable, appréciateur,
de : Elles se sont applaudies de votre beau succès appréciatif, appréciation.
(accord du participe avec le sujet).
appréhender Deux p, un h. De même : appré¬
applicable, applicage, application Deux p. hension. — Au sens de « craindre », trois
Un c. constructions.
applique Deux p. — Toujours féminin : Une 1 Avec un nom : J’appréhende cette rencontre.
applique très décorative. 2 Avec de suivi de l’infinitif : J’appréhende de
le rencontrer. J’appréhende de le voir partir.
appliquer Deux p. — Attention aux mots de
cette famille, qui s’écrivent les uns avec c 3 Avec que suivi de subjonctif, le ne explétif
(applicable, applicage, application), les autres étant généralement employé : J’appréhende
avec qu : applique (n. f.), appliqué, appliquer, f qu’il ne parte (plus fréquent que J’appréhende
A toutes les personnes, appliquer s’écnt avec qu’il parte).
qu, même devant a ou o : il appliqua, nous
appliquons. apprendre Deux p. — Conjug. 82. J’apprends,
tu apprends, il apprend, nous apprenons, vous
appogiature ou appoggiature n. f (terme de apprenez, ils apprennent. — J’apprenais. —
musique) Les deux graphies (avec un seul g ou J’appris. — J’apprendrai — J’apprendrais, —
deux g) sont admises. Toujours deux /i. — Apprends, apprenons, apprenez — Que j’ap¬
Prononciation : [apo^jatyn] ou [apDd3jatyR]. prenne. — gue j’apprisse. — Apprenant. —
— PI. : des appog(g)iatures [-tya]. Appris, ise.
approche n. f. Deux p. — Emplois et sens. 1 Une personne s’approche, vient plus près
(avec l’idée d’un rapprochement intentionnel) :
1 Correct au pluriel ou au singulier dans des Dès qu’il m’aperçut, il s’approcha et me serra
expressions telles que à l’approche de l’été ou aux la main. -— (avec un complément introduit par
approches de l’été. Le pluriel est plus littéraire. de) Je m'approchai de mon ami pour lui parler.
Je me suis approché de la fenêtre pour regarder
2 Au sens de « manière d’aborder un problème, le spectacle de la rue.
d’étudier une question », le mot approche est
maintenant admis dans la langue didactique et 2 Tel moment s’approche, va devenir présent :
courante : Une nouvelle approche de la littéra¬ Dêjà^ l’hiver s’approchait (dans ce sens, on dit
ture classique. — Dans la langue très soutenue, plutôt l’hiver approchait).
on peut employer plutôt l’un des mots suivants :
abord, examen, étude, analyse. Cependant 3 T Eviter le pléonasme s’approcher près de.
approche comporte une nuance propre et Dire ; Il s’approcha de moi (et non près de moi).
intéressante : l’approche est la manière souvent Dire : Il s’approcha le plus possible de la fenêtre
tâtonnante d’aborder un problème complexe, ou II vint le plus près possible de la fenêtre (et
tel qu’il faut d^uvrir et définir une nouvelle non // s’approcha le plus près possible...). Dire :
méthode en même temps qu’on étudie l’objet. Il vint plus près de moi (et non II s’approcha
plus près...).
approcher Deux p.^ De même : approchant,
approche, approché. — Constructions et sens. approfondir v. t. Deux p. De même : approfondi,
approfondissement.
I A la forme active.
1 (sans complément) Une personne approche, approprier v. t. Deux p. De même : appropria¬
vient plus près (sans idee d’un rapprochement tion, approprié. ▼ A la forme pronominale,
intentionnel) : Il marchait sur le même trottoir au sens de « s’attribuer, faire sien, s’emparer
que moi; quand il approcha, je le reconnus et (de maniéré indue) », se construit directement,
je le saluai. sans de -. Il ne ^faut jamais s’approprier le
bien d’autrui. Eviter s’approprier du bien
2 (sans complément) Une chose approche,
d autrui, tour fautif du a Tinfluence de s*eftipa~
vient plus près, arrive : Le train approche, on rer de.
57 APPROUVÉ
approuvé Deux p. — Employé sans auxiliaire âpre, âcre, aigre > âcre.
devant le nom, est considéré comme préposition
et reste invariable : Approuvé les deux décisions
suivantes. — Lu et approuvé ■. formule qui après Donne lieu à de nombreux emplois abusifs.
prêche la signature, dans certains actes,
1 Après employé à la place de diverses
certains documents : Ecrivez << Lu et approuvé »
prépositions (à, contre, sur) dans la langue
et signez. Cette formule est toujours invariable.
parlée relâchée. Cet emploi est à éviter dans
la langue surveillée. Dire : Il a laissé la clef
approvisionner v. t. Deux p et deux n. De sur la porte ou à la porte (et non après la
même : approvisionnement, approvisionneur. porte). Grimpe à la corde (et non après la
corde). Tu vas monter à l’échelle ou sur l’échelle
approximatif, ive adj. Deux p. De même : (et non après l’échelle). Le chat grimpe aux
approximation, approximati vement. rideaux ou le long des rideaux (et non après
les rideaux). Il est furieux contre elle (et non
appui-bras, appui-livres, appui-main, ap¬ après elle). Elle crie contre ses voisins (et non
pui-nuque, appui-tête Ces noms masculins après ses voisins).
peuvent aussi s’écrire appuie-bras, appuie-
livres, appuie-main, appuie-nuque, appuie-tête. 2 Après employé inutilement avec certains
— La formation du pluriel donne lieu à des verbes transitifs, dans la langue parlée relâ¬
difficultés. chée. Cet emploi est à éviter dans la langue
surveülée. Dire : Il n 'attend pas cet argent pour
1 Avec l’orthographe appui-, le premier élé¬ vivre (et non II n’attend pas après cet argent).
ment prend la marque du pluriel : des appuis- Je cherche le chef de service (et non Je cherche
bras, des appuis-livres, des appuis-main, des après le chef de service). Il demande la concierge
appuis-nuque, des appuis-téte. (et non II demande après la concierge).
2 Avec l’orthographe appuie-, Le premier 3 Après employé avec un verbe intransitif pour
élément ne prend pas la marque du pluriel : des former une locution verbale équivalant à un
appuie-bras, des appuie-livres, des appuie-main, verbe transitif. Cette construction appartient
des appuie-nuque, des appuie-tête. à la langue parlée relâchée. A éviter dans la
langue surveillée. Dire : Il poursuivait le voleur
3 Dans appui(e)-bras, bien entendu, le second (et non II courait après le voleur). Il recherche
élément ne varie pas, puisqu’il s’écrit avec un -s les compliments (et non II court après les
même au singulier (un bras). — On écrit toujours compliments). Elle harcèle (ou elle réprimande)
un appui(e)-livres, avec un -s à livre, même sans cesse ses enfants (et non Elle est toujours
au singulier : un appuie-livres — En revanche, après ses enfants).
le second élément de appui(e)-main (baguette
sur laquelle le peintre appuie la main qui tient 4 Après employé sans complément après un
le pinceau), de appui(e)-tête (support sur lequel verbe. Eviter tout particulièrement les
on appuie la tête) ne doit jamais prendre la constructions du genre : Il me cherche après
marque du pluriel. Les graphies des *appuis- (pour II me cherché). Il me court après (pour
mains, des * appuis-têtes sont donc à éviter. Il me poursuit). Il me crie après (pour II crie
contre moi). Il me demande après (pour II me
appuyer Conjugaison et construction. demande ou II demande à me voir). Ces tours
sont nettement incorrects.
1 Conjug. 24. Change y en / devant un e muet ;
j’appuie, j'appuierai. V Prend un i après y à la 5 Etre après Trois emplois, différents par le
première et à la deuxième personne du pluriel sens, à éviter dans la langue surveillée, a) La
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : clef est après la porte, est sur la porte, ou à la
(que) nous appuyions, (que) vous appuyiez. — porte (c’est-à-dire insérée dans la serrure). Mon
D’autre part, pour les formes qui comportent pardessus est après le portemanteau, est au
un y, bien prononcer avec [qi], par exemple : portemanteau, ou sur le portemanteau, ou
j’appuyais [sapqije], appuyons, [apqij5]. Eviter accroché au portemanteau. — b) Elle est
la prononciation relâchée du genre [sapyje], toujours après ses enfants, elle les réprimande
[apyjS]. sans cesse, les harcèle. — c) La lettre au
percepteur, je suis justement après, je m’en
2 Se construit avec à, contre, sur selon le sens : occupe, je suis en train de l’écrire.
La ville s’appuie à l’un des versants de la vallée.
L’aile gauche du régiment s’appuyait au ha¬ 6 Après suivi de l’infinitif. Ne se construit
meau. Il appuya sa bicyclette contre le mur. Il qu’avec l’infinitif passé : Après avoir visité la
appuie son hypothèse sur des arguments solides. ville, nous reprîmes la route. — La construction
avec l’infinitif présent n’existe que dans quel¬
âpre adj. Accent circonflexe sur le a. De même : ques locutions figées : après boire, après déjeu¬
âprement. ner, après dîner, après manger, après souper.
APRÈS-DEMAIN 58
7 Après que. Se construit normalement avec 2 Doit être considéré comme invariable: des
l’indicatif : Après qu’il fut parti (et non après après-midi Eviter le pluriel des après-midis.
qu’il fût parti), je me remis au travail. ▼
3 Ne pas écrire Je viendrai après midi
L’emploi du subjonctif avec après que est fautif. (préposition suivie d’un nom, donc pas de trait
Il est dû à l’influence de avant que (qui exige
d’union) comme Je viendrai cet après-midi
régulièrement le subjonctif) et aussi à la
(nom composé écrit avec un trait d’union). En
confusion pour l’oreille entre la forme de la
revanche, on écrit toujours Je viendrai après-
troisième personne du singulier de l’indicatif
demain (adverbe composé) > après-demain.
passé antérieur {après qu ’il eut parlé, après qu ’il
fut parti) et la forme de la troisième personne
après-ski n. m. Chaussure fourrée que l’on met
du singulier du subjonctif plus-que-parfait
{avant qu’il n’eût dit ces mots, avant qu’il ne
après avoir fait du ski. — Malgré certains
fût parti). C’est pourquoi, quand on veut
auteurs, l’invariabilité doit être préférée : des
après-ski La forme des après-skis est à dé¬
exprimer le passé dans le futur ou insister sur
l’idée de condition, on peut employer le conseiller, car il s’agit du ski (sport) et non des
skis (planches qu’on fixe aux chaussures pour
conditionnel, mais non le subjonctif (malgré
l’opinion de quelques grammairiens) : Il af¬ skier).
firma qu’il nous apporterait son aide, mais
seulement après que nous aurions donné des âpreté n. f. Accent circonflexe sur a.
garanties.
a priori loc. adv. ou adj. En deux mots, sans
8 Après employé comme adverbe. Dans la trait d’union. Pas d’accent grave. — Invaria¬
langue parlée, s’emploie au sens de « ensuite, ble : Des déductions a priori — Souvent écrit
plus tard » {J’ai écrit la lettre; après. Je l’ai en italique dans un texte en romain, en romain
portée à la poste) ou au sens de « derrière » dans un texte en itahque. — T Les dérivés
{Dans le cortège, les conseillers municipaux s’écrivent en un seul mot : apriorisme, aprio-
marchaient en tête, les anciens combattants riste, apriorité.
après). Ces emplois sont déconseillés dans la
langue écrite. à propos, à-propos Deux orthographes.
9 Et puis après. Tour pléonastique. S’emploie 1 à propos (en deux mots, sans trait d’union ;
dans la langue parlée, notamment sur un ton accent grave sur le a). Locution adverbiale :
interrogatif au sens de « quelle importance cela Voilà une intervention qui arrive à propos t —
a-t-il ? » : Oui, je lui ai dit que je n 'étais pas A propos de, locution prépositive : A propos de
content, et puis après ? A éviter dans la langue cette ajfaire, j’ai une remarque à ajouter.
écrite.
2 à-propos (en un seul mot, avec trait d’union ;
10 Après employé comme adjectif. Dans la accent ^ve sur le a). Nom masculin invaria¬
langue parlée, s’emploie au sens de « sui¬ ble : L’à-propos, qualité rare chez les gens trop
vant » : Il est revenu le jour après. Je suis allé méthodiques. — Un à-propos, petite pièce de
le voir la semaine après. A éviter dans la langue théâtre ou petit poème de circonstance : Vol¬
surveillée. De même, éviter les tours le jour taire a écrit des à-propos fort spirituels.
d’après, la se/naine d’après. Dire : le jour
suivant, la semaine suivante. apte adj. Avœ à suivi d’un nom ou d’un infinitif :
Il est apte à cet emploi II est apte à commander.
après-demain Adverbe composé. Toujours avec A la différence de aptitude, ne peut jamais se
un trait d’uidon : Jè viendrai après-demain construire avec pour > aptitude.
(alors qu’on écrit : Je viendrai après midi >
après-midi). aptéryx [apteaiks] n. m. Oiseau de Nouvelle-
Zélande. On l’appelle aussi kiwi — Avec un y.
après-guerre Période qui suit une guerre. — PI. :
des après-guerres. — L’usage hésite sur le genre. aptitude n. f Se construit avec à ou poursuivi d’un
Le masculin semble actuellement le plus fré¬ nom {L’aptitude au commandement. L’aptitude
quent : Un après-guerre inquiet et tumultueux. pour les sciences exactes) où avec à suivi de
l’infinitif : L’aptitude à commander > apte.
après-midi Genre, pluriel, orthographe.
apurer, épurer Le verbe apurer ne s’emploie
1 A longtemps été féminin. De nos jours, le qu’en comptabilité : Apurer un compte. Le
masculin est le genre usuel: Un lumineux substantif correspondant est apurement :
après-midi d’automne. Cependant une lumi¬ L’apurement d’un compte. — Dans tous les
neuse après-midi ne serait pas incorrect. Il autres sens, on emploie épurer : Épurer les eaux
semble même que le féminin soit plus fréquent usées. Le nouveau régime a épure l’administra¬
dans k langue poétique ou très httéraire. tion. Vaugelas voulut épurer la langue française.
59 AQUA-
aquilon n. m. Vent. — Pas de majuscule. — arbitre n. m. Sans trait d’union : libre arbitre.
Prononciation : [akil5].
arborer v. t. Pas de r double comme dans
aquitain, aine adj. Avec B majuscule et a abhorrer.
minuscule : Le Bassin aquitain. — Prononcia¬
tion ; [akitl, en]. arborescence n. f Attention au groupe -sc- dans
la finale -scence. De même : arborescent, ente.
ara n. m. Perroquet. — PI. : des aras [-Ra].
arboretum [anboRetom] n. m. Jardin botanique
arabesque Ornement sinueux. — Toujours fémi¬ planté d’arbres. — PI. ; des arboretums [-tom].
nin : Une arabesque élégante.
arboricole adj. Un -e à la fin, même au masculin.
arabique, arabe Le premier de ces mots, arabique,
s’emploie seulement dans quelques expressions arboriculteur n. m. Celui qui pratique l'arbori¬
(dans lesquelles l’emploi de arabe n’est pas possi¬ culture (culture des arbres fruitiers). V Ne pas
ARBORICULTURE * \
60
dire *herboriculteur, ce mot n’existe pas. Il La distinction admise par le plus grand nombre
existe un mot herboriste, qui désigne celui qui de botanistes est la suivante.
vend des plantes médicinales > herboriste.
1 arbre Végétal de grande taille qui
arboriculture, horticulture, sylviculture comprend un tronc (ou fût) se ramifiant à une
Trois noms féminins à bien distinguer. assez grande hauteur par rapport au sol.
1 arboriculture Culture en pépinière des arbres, 2 arbrisseau Arbre de petite taille qui se
des arbustes et des arbrisseaux. — Culture ramifie à une certaine distance du sol.
méthodique des arbres fruitiers. — Dérivés : 3 arbuste Végétal qui présente des tiges
arboriculteur, arboricole. T Ne pas dire *herbo- Hgneuses ramifiées dès la base, sans tronc.
riculture, ce mot n’existe pas. > herboristerie
(commerce des plantes médicinales). 4 sous-arbrisseau Plante dont la base est
ligneuse et dont les rameaux sont herbacés.
2 horticulture Culture méthodicme et intensive
des plantes potagères et des fleurs par des n Dans le langage courant
professionnels (à la différence du jardinage, 1 Pas de distinction entre arbuste et arbris¬
culture des jardins par des amateurs). seau. Tout au plus peut-on dire que arbuste,
3 sylviculture Technique de l’entretien et de terme plus Uttéraire, évoque plutôt un végétal
l’exploitation des bois et des forêts (pour l’obten¬ buissonnant et touffu, arbrisseau un végétal
tion de bois de chauffage et de bois d’œuvre). CTêle. — Le mot arbre a le même sens que dans
la langue des botanistes. — Le langage courant
arborisation, herborisation Deux noms fémi¬ ignore le mot sous-arbrisseau.
nins à bien distinguer. 2 ▼ Ni arbuste, ni arbrisseau ne désignent en
1 arborisation Dessin naturel qui ressemble à principe, un arbre jeune : un jeune chêne qui
un arbre par ses ramifications : Les arborisa¬ mesure un mètre de hauteur est un jeune arbre,
tions du gel sur la vitre. un petit arbre, mais non un arbuste ; en revanche,
un groseilHer ayant atteint son plein développe¬
2 herborisation Activité de celui qui recueille ment est toujours un arbuste, non un petit arbre.
des plantes sauvages dans la campagne (pour
constituer un herbier, pour utiliser les pro¬ arc [ask] _n. m. Quand le mot arc est suivi d’un
priétés médicinales des végétaux). mot qui commence par une consonne, la
prononciation relâchée a tendance à introduire
arbouse Fruit de l’arbousier. — Toujours fémi¬ un [a] après le c pour éviter un groupe de plus
nin : Des arbouses aigrelettes. de deux consonnes. Cette prononciation est à
éviter. Prononcer arc de cercle [askdascRklfa)]
arbre n. m. Prononciation et emploi de la et non [ankadaseRklfa)], arc splendide
préposition. [aRksplôdid] et non [aRkasplâdidj > arc-
I Bien prononcer [anbRla)]. Éviter la pronon¬ boutant, arc de triomphe, arc-doubleau.
ciation relâchée ♦[anb].
arcade, arcature Deux termes d’architecture,
n Emploi de la préposition. féminins, de la famille de arc, arche.
1 Sur un arbre. Posé sur ou suspendu à une 1 arcade Ensemble constitué par une ouverture
branche d’arbre : Les pigeons allèrent se percher encadrée par des colonnes ou des piliers et
sur un arbre. On gaule les noix qui sont sur couverte par un arc : Une arcade en plein
l’arbre. Les oiseaux mangent les fmits qui sont cintre donne accès au palais. — {généralement
encore sur les cerisiers.
au pluriel) Galerie bordée par une succession
2 Dans un arbre. A l’intérieur de la masicp des d’arcs : Les arcades de la rue de Rivoli, à Paris.
branchages et du feuillage : Le gamin grimpa au 2 wcature {souvent au pluriel) Succession de
tronc et se dissimula dans l’arbre. Dans le ^tites arcades ornementales, souvent aveugles :
marronnier de notre Jardin, il y a un nid.
Eglise romane italienne à la façade ornée
3 A l’arbre. On écrira monter à l’arbre. On d’arcatures aveugles.
évitera monter après l’arbre.
arcadien, acadien, akkadien Trois mots
arbre, arbrisseau, arbuste, sous-arbrisseau paronymes.
Ces végétaux ont en commun de posséder des
K rties hgneuses (c’est-à-dire constituées de
is), à la différence des herbes.
1 arcadien, ienne adj. ou n. De l’Arcadie, région
de la Grèce : Les cités arcadiennes. LesArcadiens.
N. m. L’arcadien : dialecte grec antique.
I Dans la langue scientifique. L’usage est assez 2 acadien, ienne adj. ou n. De l’Acadie, région du
flottant et les spécialistes ne sont pas d’accord.
Canada '.La population acadienne. Les Acadiens.
61 ARCANE
archimandrite [aa/imadait] n. m. Abbé d’un ardennais, aise [aadene, ez] Des Ardennes, de
couvent grec. — Dérivé : archimandritat l’Ardenne : La population ardennaise. Les
[aajimôdaita]. Ardennais. — N. m. Un ardennais : un cheval.
archipel [aajipel] Groupe d’îles. — Toujours ardoise n. f. Comme adjectif de couleur, toujours
masculin : Un archipel lointain. — Avec un A invariable : De gros nuages ardoise. — On écrit
majuscule ; l’Archipel, la mer Égée, dans la indifféremment un toit d’ardoises ou un toit
langue poétique (Les eaux bleues de l’Archipel). d’ardoise, mais toujours, avec ardoise au singu-
her, une carrière d’ardoise.
archiprêtre [aa/ipaetala)] n. m. En un seul
mot, sans trait d’union. ardu, ue adj. Jamais d’accent sur u.
des nombres et des grandeurs), arithmomancie armorial, ale, aux adj. ou n. m. Le masculin
n. f. (divination par les nombres), arithmomètre pluriel (adj. ou n. m.) est en principe armo¬
n. m. (machine à calculer simple). riaux. Cette forme n’est pas incorrecte, mais
elle est très rare. Il vaut mieux éviter d’em¬
arlequin n. m. Finale en -in. — Dérivé : ployer le mot au masculin pluriel.
arùquinade.
armorica^ aine adj. ou n. Avec M majuscule
arlésien, ienne adj. ou n. De la ville d’Arles. et a minuscule : le Massif armoricain. T
— Attention à la majuscule : La population L’expression homard à l'armoricaine est la
arlésienne. Les Artésiens. déformation de homard à l’américaine. Cette
dernière forme est préférable.
armada n. f. Avec une majuscule, quand il s’agit
de la Grande Armada (ou l’invincible Ar¬ aromate Toujours masculin : Un aromate pré¬
mada), grande flotte espagnole (1588). — Avec cieux. ▼ & prononce avec un o ouvert
une minuscule {une armada), quand il s’agit, [aRomat] et s’écrit sans accent circonflexe sur
par métaphore, d’une grande flotte quel¬ le O, à la différence de arôme. De même:
conque : A l’aube du 6juin 1944, l’armada des aromatique [aaornatik], aromatisation
Allies arriva en vue des côtes de Normandie. [aaomatizasjS], aromatiser [anomatize].
armagnac On écrit avec une majuscule l’Arma¬ arôme Toujours masculin : Un arôme fin et
gnac (province française), les Armagnacs (fac¬ pénétrant — Se prononce avec un o fermé
tion historique, opposée aux Bourguignons). [aRom], à la différence de aromate, aroma¬
Avec une minuscule : de l’armagnac (eau-de- tique, aromatisation, aromatiser. L’orthographe
vie ; au pluriel des armagnacs), le parti arma¬ arôme tend à remplacer arôme. T II existe
gnac (par opposition au parti bourguignon). un paronyme arum [aRom], qui désigne une
fleur.
armé, armet Bien distinguer par l’orthographe
et la prononciation l’armé [anme], l’une des
arpège Toujours masculin : Un arpège descen-
positions du percuteur d’une arme à feu (avec
aant ascendant
un e fermé), et l’armet [anme], casque ancien
(avec un e ouvert).
arpéger v. t. Jouer en arpège : Arpéger un accord.
armée n. f. Orthographe de certaines — Conjug. 11 et 16. Clmge e en è devant un
expressions. e muet, sauf à l’indicatif futur et au condition¬
nel présent : j’arpège, mais j’arpégerai, j’arpége¬
1 On écrit un corps d’armée (= une grande rais. Prend un e ^rès le g devant a ou o : il
unité qui constitue une partie d’une armée) et arpégea, nous arpégeons
un groupe d’armées (= très grande unité qui
comprend plusieurs armées). — Au pluriel : arpent [aupâ] n. m. Ancienne mesure agraire.
Des corps d’armée. Des groupes d’armé. — Dérivés : arpentage, arpenter, arpenteur.
2 On écrit un général d’armée, des généraux
d’apnée (car chaque général commande une arpète n. f. Finale en -ète.
unité appelée armée) et un commandant
d’armées (général mis à la tête d’un groupe de -arque Suffixe (du grec arkein « comman¬
plusieurs armées). der ») : monarque, oligarque, hiérarque.
3 En général, on écrit, en chiffres romains, la
III‘armée, la armée, mais, en chiffres arquebuse [aakabyz] Toujours féminin : Une
arabes, le 12‘corps d’armée, le 13^ corps d'ar¬ arquebuse italienne. — Dérivfe : arquebusade,
mée (elhptiquement le I2‘corps, le 13‘corps). arquebusier.
arrache-pied (d*) loc. adv. inv. Avec un eifort 2 arrêté Décision administrative prise par un
continu ; Ils travaillent d’arrache-j)ied. ministre, im préfet ou un maire : Arrêté
ministériel, préfectoral, municipal
arrache-racine ou arrache-racines n. m. —
PL : des arrache-racines. 3 décret Texte promulgué par le président de
la République ou par le Premier ministre:
Décret promulgué après avis du Conseil d’État
arrache-tuyau n. m. — PL : des arraché-tuyaux.
arrière-grands-parents n. m. pi. Avec deux arrivage, arrivée Deux dérivés de arriver qui
traits d’union. ne sont pas interchangeables dans tous les cas.
1 arrivage Ne s’emploie qu’à propos des navires
arrière-grand-tante n. f. — PL : des arrière- ou des véhicules ou des marchandises.
grand-tantes
a/ L'arrivage d'un navire, d'une voiture. Rare
arrière-nudn n. f. — PL : des arrière-mains de nos jours dans ce sens et remplacé par arrivée.
b/ Désigne l’arrivée des marchandises : Le
arrière-neveu n. m. — PL : des arrière-neveux chef magasinier surveille l'arrivage des mar¬
chandises Peut être remplacé par arrivée.
arrière-nièce n. f. — PL : des arrière-nièces
c/ Désigne la quantité de marchandises qui
arrière-pays n. m. Invariable : des arrière-pays arrivent ou, par extension, ces marchandises
elles-mêmes : Des arrivages massifs de fruits aux
arrière-pensée n. f. — PL : des arrière-pensées halles de Rungis ont fait baisser les cours
L'arrivage de poisson était en partie avarié. Dans
arrière-petit-fils n. m. — PL : des arrière-petits- ce sens, arrivée est impossible.
fils 2 arrivée Est le seul terme qui puisse s’employer
quand il s’agit de personnes: L'arrivee des
arrière-petite-fille n. f. — PL : des arrière- voyageurs dans une gare. Peut remplacer
petites-filles arrivage au sens 1, a et I, b (L'arrivée du
paquebot, du train. Vous surveillerez l'arrivée
arrière-petite-nièce n. f. — PL : des arrière- des colis), mais non au sens I, c
petites-nièces
arrivant, ante n. m. ou f. Sans trait d’union:
arrière-petit-neveu n. m. — PL : des arrière- Ün nouvel arrivant. Une nouvelle arrivante. De
petits-neveux nouveaux arrivants. De nouvelles arrivantes
arroser v. t. Deux r. De même : arrosable, 2 artificieux, euse Rusé, retors, fourbe : Par des
arrosage, arroseur, arroseuse, arrosoir. paroles artificieuses, il réussit à tromper cet
homme simple et bon.
arsenal n. m. — PI. : des arsenaux 3 Même distinction pour les adverbes artificiel¬
lement et artificieusement
arséniate > arsenic.
artillerie n. f Bien prononcer [aRtijsi], avec [j].
arsenic n. m. Toujours masculin : L'arsenic gris. De même : artilleur [aatijoeR].
L'arsenic est dangereux — Prononciation:
[ansanik]. La prononciation [aasani] est rare artimon n. m. (marine) Mât d'artimon. — Pas
et vieillie. V S’écrit sans accent, comme les de -t à la fin.
dérivés arsenical, ale, aux [assanikal, al, o]
et arsenicisme [ansanisismta)]. Tous les autres artisan Question du féminin.
dérivés s’écrivent avec un accent aigu sur le e
et se prononcent avec [se] et non [sa] .• 1 La forme une artisane est rare au sens propre.
arséniate [ansenjat], arsénié [ansenje], arsé¬ On dit plutôt une femme artisan.
ARTISTEMENT
• \
68
2 La forme artisane se rencontre parfois au ascétique [asetik] adj. Propre aux ascètes : Les
figuré {La démesure fut Vartisane de sa ruine, moines mènent une vie ascétique. — Attention
vieilli et littéraire) ou comme adjectif au sens au groupe -sc- et à l’homophone acétique
de « propre à un artisan » {La mentalité « propre au vinaigre » : La fermentation acéti¬
artisane). n est mieux cependant de dire : la que. L’acide acétique.
mentalité des artisans ou d’un artisan ou de
l’artisan. asepsie [asepsi] n. f. Pas de s double. De même :
aseptique, aseptisation, aseptiser. T Ne pas
3 ▼ Éviter absolument le barbarisme une écrire *aseptie.
*artisante, pour dire une femme artisan.
aseptique adj. A distinguer de antiseptique >
arüstement, artistiquement Deux adverbes antiseptique.
qui ne sont pas tout à fait synonymes.
1 artistement Avec art, avec un sens et un souci asexué, ée [aseksqe, e] adj. Pas de s double.
certains de la beauté, de l’harmonie: Un
bouquet artistement composé. asiate adj. ou n. Équivalent péjoratif de asiati¬
que : Les populations asiates. Les Asiates.
2 artistiquement De manière à donner à un
objet l’aspect d’un objet d’art, d’une œuvre asiatique adj. ou n. Les peuples asiatiques. Les
d’art (souvent avec une idée de recherche Asiatiques.
rétentieuse, de mauvais goût) : Le traditionnel
uffet Henri II, artistiquement sculpté asile Toujours masculin : Un asile discret —
Dérivé : asilaire.
arum n. m. Plante. — Prononciation : [anom].
— PI. ; des arums [-nom]. ▼ Il existe un asocial, antisocial Deux composés négatifs de
paronyme arôme, parfum. social qui ne sont pas synonymes.
aryen, arien > arien. 1 asocial, ale, aux Qui est contraire aux règles
qui permettent la vie en société : Le vol est
arythmie n. f. Avec y et th. un acte asocial Une conduite asociale. —
S’appUque à une personne mal adaptée à la
ascendance n. f. Attention au groupe -sc- et aux vie en société et dont le comportement est
groupes -en- et -an-. De même ascendant, ante plus ou moins agressif à l’egard de ses
adj. ou n. semblables : Un individu asocial — Peut
s’employer substantivement : Les criminels sont
ascenseur n. m. Attention au groupe -sc- et à des asociaux.
la graphie -en-. 2 antisocial, ale, aux Qui tend à dissoudre
l’ordre social, la société : Les théories anti¬
ascension n. f. Attention au groupe -sc- et à la sociales des anarchistes — Qui tend à différer
graphie -en-. De même : ascensionnel, elle, ou à annuler l’amélioration du sort des classes
ascensionner, ascensionniste. — Une majuscule sociales les plus défavorisées : Le blocage des
au sens religieux: L’Ascension du Christ La salaires est une mesure antisociale.
fête de l’Ascension. ▼ A distinguer de l’Assomp¬
tion (de la Vierge). aspect Bien prononcer [aspej. Le c et le f ne
se prononcent jamais de nos jours. Certains
ascensionner v. t. ou v. i. Au sens transitif auteurs recommandaient de prononcer le c en
de « grimper sur, gravir, escalader, faire Uaison devant une voyelle : Un aspect anormal
l’ascension de » {ascensionner une colline), doit [aspekanonmal]. Cet usage est vieUh et peu
être évité. — Toléré dans l’emploi intransitif concilié. En revanche, au pluriel, on peut faire
au sens de « faire une ascension » ; Au cours la liaison avec le -s: des aspects anormaux
de mes vacances, j’ai ascensionné dans les [aspezanonmo].
Pyrénées. — Attention au groupe -sc- et aux
deux n. asperge Toujours féminin : Ces asperges sont très
bonnes
ascensionniste n. m. ou f. Synonyme vieUH de
alpiniste. asperger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant o ou o : il aspergea, nous aspergeons
ascèse [asez] n. f
asphalte [asfaltfa)]. Toujours masculin : De
ascète [aset] n. m. ou n. f. Attention au groupe l’asphalte luisant — Attention au groupe -ph-.
-SC-. — Accent grave et e ouvert, à la différence De même : asphaltage, asphalter, asphalteur,
de ascétique [asetik], ascétisme [asetismfa)]. asphaltier, asphaltite.
69 ASPHODÈLE
asphodèle [asfodel] Plante. — Toujours mas¬ assaille, nous assaillons, vous assaillez, ils
culin : Un asphodèle blanc. — Attention au assaillent. — Indicatif imparfait : f assaillais, tu
groupe -ph-. assaillais, il assaillait, nous assaillions, vous
aduliez, ils assaillaient. — Indicatif passé
asphyxier Conjug. 20. Double le / à la première simple : f assaillis, tu assaillis, il assaillit, nous
et à la deuxième personne du pluriel de assaillîmes, vous assaillîtes, ils assaillirent. —
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : Indicatif futur: f assaillirai, tu assailliras, il
(que) nous asphyxiions, (que) vous asphyxiiez. assaillira, nous assaillirons, vous assaillirez, ils
— Avec -ph- et y. De même : asphyxiant, assailliront. — Conditionnel: f assaillirais, tu
asphyxie, asphyxié. assaillirais, il assaillirait, nous assaillirions, vous
assailliriez, ils assailliraient. — Impératif :
aspic Quel que soit le sens, prononciation : assaille, assaillons, assaillez. — Subjonctif pré¬
[aspik]. Toujours masculin : L’aspic est sent: que f assaille, que tu assailles, au’il
dangereux. assaille, que nous assaillions, que vous assailliez,
qu’ils assaillent. — Subjonctif imparfait: que
aspirer Construction et sens. y assaillisse, que tu assaillisses, qu’il assaillît, que
nous assaillissions, que vous assaillissiez, qu’ils
I Construction. Au sens propre, construction
assaillissent. — Participe présent : assaillant. —
transitive : Il aspirait l’air pur de la mer. —
Participe passé : assailli, ie.
Au sens de « désirer vivement, chercher à
obtenir », construction transitive indirecte (as¬ assainir v. t. Un seul n. De même assainissement,
pirer à suivi d’un nom ou d’un infinitif) : Il
assainisseur.
aspire aux honneurs. Ils aspire à devenir le chef
de son parti assaisonner v. t. Deux n. De même :
II aspirer, inspirer, inhaler. Trois verbes à assaisonnement.
distinguer.
assassin Celui qui a commis un meurtre avec
1 aspirer Faire entrer l’air, la fumée, etc. dans préméditation ou avec guet-apens. L’emploi au
ses poumons, généralement par un acte volon¬ féminin fait difficulté.
taire ou conscient (s’emploie avec un complé¬
ment) : Dès que Je fus sorti f aspirai à pleins 1 Comme substantif. Le mot n’a pas de féminin.
poumons l’air frais de la nuit. Il aspirait Malgré l’impropriété, c’est en fait le mot meur¬
lentement la fumée de sa cigarette. trière qui sert de féminin à assassin : La meur¬
trière a été condamnée à vingt ans de réclusion.
1 inspirer Faire entrer l’air dans ses pou¬
mons, généralement par un acte volontaire ou 2 Comme adjectif. Le mot a une forme
avec effort (s’emploie sans complément) : « At¬ féminine, assassine, qui s’emploie au propre et
tention, cria le professeur de gymnastique. Une, au figuré : Une arme assassine. Une épigramme
deux t Inspirez, soufflez ! Inspirez, soufflez / » assassine. Cet emploi est httéraire.
3 inhaler Respirer, faire entrer dans ses assassinat, homicide, meurtre, crime Ces
poumons, volontairement ou non, une subs¬ quatre noms masculins ne sont pas synonymes.
tance médicamenteuse ou chimique à l’état
1 homicide Terme de la langue du droit et de
gazeux (s’enmloie avec un complément) : On
inhale des médicaments en aérosol dans certains
la langue savante. Désigne l’acte de celui qui
a tué un être humain, volontairement ou non.
cas de rhume ou de grippe. Les ouvriers de
— Le droit français distingue deux cas.
l’industrie chimique sont exposés à inhaler des
substances toxiques. a/ L’homicide involontaire Par exemple, cas
d’un automobiliste qui provoque par sa faute
aspirine n. f. En France, n’est pas un nom propre un accident mortel.
déposé, donc pas de majuscule ; Un comprimé b/ L’homicide volontaire Crime qui
d’aspirine. comprend les catégories suivantes : meurtre,
assassinat, parricide (meurtre d’un ascendant
assai adv. (musique) Mot italien qui signifie légitime), iidanticide (meurtre d’un enfant dont
« très » et qui s’emploie joint à un autre terme la naissance n’est pas encore déclarée ou
de musique : Presto assai, très rapide. — notoire).
Prononciation : [asaj].
2 meurtre Dans la langue du droit, acte de celui
assaillant, ante adj. ou n. m. Les troupes qui tue un être humain volontairement, mais
assaillantes. Les assaillants furent repousses. sans préméditation ni guet-apens. — Dans le
langage courant, acte de celui qui tue un être
assaillir [asajiR] v. t. Conjugaison difficile. — humain volontairement, avec ou sans
Indicatif présent : f assaille, tu assailles, il préméditation.
ASSAVOIR 70
3 assassinat Dans la langue du droit, acte de 2 La désinence est un e muet ou commence par
celui qui tue un être humain volontairement, un e muet. On met un accent grave sur le e
avec préméditation ou avec guet-apens. — du radical, qui se prononce ouvert [e] : j’assène
Dans le langage courant, s’emploie aussi (im¬ [asen] ; tu assènes [asen] ; il assène [asen] ; ils
proprement) pour désigner un homicide non assènent [asen] ; j’assènerai [asenne] ; j’assène¬
prémédité, quand on veut insister sur son rais [asenne] ; tu assènerais [asenne] ; que
caractère odieux. j’assène [asen] ; que tu assènes [asen].
assise n. f. Toujours au pluriel dans les assises à...), former une association, une société, une
au sens de « session » : Le congrès du parti équipe, un groupe avec... : Ce financier s’est
tiendra ses assises le 12 mai prochain. De même, associé avec un ingénieur pour exploiter cette
pluriel dans la cour d’assisses ou les assises (avec invention. Ce linguiste s’est associé à un
une minuscule); L’assassin sera jugé par les mathématicien pour ses recherches sur les
assises de l’Oise. caractères statistiques du vocabulaire. — S’asso¬
cier à..., prendre part à l’action, aux sentiments
assistant, ante Emploi et féminin. de... : Je m ’associe à tous mes collègues pour
vous féliciter vivement.
1 Quand assistant désigne une personne qui
assiste à une séance, à une réunion, il ne peut 5 Une personne s’associe à une chose. Je
s’employer qu’au pluriel. Dire: L’un des m’associe bien volontiers à votre projet.
assistants se leva (et non *un assistant se leva).
6 Une chose s’associe à une chose. L’emploi
2 La forme féminine assistante s’emploie quand de avec est plus rare : Chez cet homme d’Etat,
on parle d’une femme (Une assistante médicale. l’idéalisme s’associe à un sens aigu de la
Elle est assistante à la Sorbonne), sauf dans manœuvre politique. On emploie aussi et : Chez
l’expression maître assistant, qui n’a pas de lui, le goût du rêve et le goût de l’action
fémmin : Elle est maître a.ssistant à la Sorbonne. s’associent étrangement
mots ( Voilà une astuce qui n 'estpas de bon goût) atermoiement n. m. Attention au e muet
ou encore idée ingénieuse {Cette petite astuce intérieur.
va nous permettre de résoudre le problème). Ces
divers sens sont familiers. A éviter dans la atermoyer v. i. Conjug. 21. Change y en i devant
langue soutenue. un e muet : j’atermoie, tu atermoies, j’atermoie¬
rai, j’atermoierais, mais nous atermoyons, vous
astucieux, euse adj. Avec un c. De même atermoyez, j’atermoyais. T Attention au / après
astucieusement. y à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait ou du subjonctif
asymétrie n. f. Orthographe et sens. présent : (que) nous atermoyions, (que) vous
atermoyiez
1 Avec un seul -s-. — De même asymétrique,
asymétriquement. athée n. ou adj. Avec -ée, même au masculin :
2 Asymétrie, dissymétrie. Ces deux noms sont Un athée. — Attention au groupe -th-. Dérivés :
à peu près synonymes. Si l’on veut établir une athéisme, athéiste.
différence, on peut considérer que l’asymétrie
fait référence à une absence en quelque sorte athéiste adj. ou n. Synonyme vieüh de athée.
normale ou naturelle de symétrie : La coquille
de l’escargot est asymétrique. Les versants de athénée En Belgique, étabUssement d’enseigne¬
cette vallée sont asymétriques. L'asymétrie de la ment. T Malgré la finale en -ée, toujours
toiture caractérise les maisons rurales de cette masculin : Un athénée nouveau.
province. — Dissymétrie fait davantage penser
à une absence accidentelle ou fâcheuse de athénien, ienne D’Athènes. — Attention au
symétrie ; Ce garçon est contrefait, il a les groupe -th- et à la majuscule : La population
épaules dissymétriques. La dissymétrie de la athénienne. Les Athéniens.
toiture de ce vieux clocher est due à un tassement
de la charpente. — Noter que dissymétrie tend athlète Attention au groupe -th-. — Ne s’emploie
à éliminer asymétrie, car, à l’audition, ce guère au féminin, même quand on veut parler
dernier mot donne lieu à des équivoques : d’une femme. C’est le mot sportive qui sert de
l’asymétrie se prononce comme la symétrie. féminin à athlète. — S’écrit avec un accent
grave et se prononce avec un e ouvert [atkt],
asymptote adj. ou n. f (terme de mathémati¬ à la différence des dérivés athlétique [atletik],
ques) Un seul s, malgré la prononciation athlétisme [atletismfa)].
[asÉptDt]. De même : asymptotique
[asêptDtik].
atlante adj. ou n. m. Majuscule dans les Atlantes,
peuple qui habitait l’Atlantide (continent fabu¬
asynchrone adj. Un seul s, malgré la prononcia¬ leux). Minuscule dans les autres cas : Le peuple
tion [asêkRon]. atlante. Balcon supporté par deux atlantes
(statues).
asyndète Figure de rhétorique ou type de
construction syntaxique. — Toujours féminin : atlantique S’écrit sans majuscule (La côte
Une asyndète audacieuse. — Avec un seul s, atlantique, l’alliance atlantique), sauf dans la
malgré la prononciation [asédct]. dénomination géographique l’océan Atlantique
{o minuscule, A majuscule). Pour désigner cet
asystolie n. f. (terme de médecine) Un seul s, océan, on dit aussi l’Atlantique (avec A
malgré la prononciation [asistoli]. majuscule) ou, par opposition à la Méditerra¬
née, l’Océan (avec O majuscule) : Préférez-vous
atavisme n. m. Deux sens bien distincts. les plages de la Méditerranée ou celles de
l’Océan ?
1 {sens strict et biologique) Réapparition chez
un sujet d’un caractère héréditaire qui était
atlas n. m. Prononciation : [atlas].
apparu chez un ascendant plus ou moins
lointain et qui était demeuré latent pendant une
ou plusieurs générations intermédiaires. atmosphère Toujours féminin : Une atmosphère
lourde, pesante, étouffante. — S’écrit avec t et
2 {sens usuel) Synonyme de hérédité, en tant que ph. De même : atmosphérique. — Ne pas écrire
l’hérédité transmet les instincts : Son atavisme *athmosphère.
prédisposait ce fils de marin à la vie aventureuse.
Ce sens, quoique non scientifique, est admis. atoll n. m. Ile de forme annulaire. — Prononcia¬
tion : [atol]. — PL ; des atolls [-toi].
atellane [atelan] Farce latine. — Toujours
féminin ; Une atellane grossière. — Un seul t, atome n. m. Pas d’accent circonflexe sur le o,
deux i. mais se prononce avec un o fermé : [atom]. En
75
ATONAL
attenant, ante adj. Se construit normalement est négative ou interrogative (Je ne m ’attendais
avec à ; Sa maison est attenante à la mienne. pas qu’il vînt si tôt. Vous attendez-vous qu’il
vienne tout de suite ?) T Cette construction avec
attendant La locution conjonctive en attendant que, parfaitement correcte mais un peu compas¬
que est toujours suivie du subjonctif : En sée, est remplacée usuellement par s’attendre
attendant qu ’il vienne, mettons-nous au travail à ce que, suivi du subjonctif : Je m ’attends à
ce qu’il vienne. Ce dernier tour est moins
conseillé, surtout dans la langue surveillée.
attendre Deux t. — Conjugaison, accord du
participe et constructions. 8 S’attendre à voir, suivi de l’infinitif. Je
m ’attends à le voir arriver bientôt. Je m ’attends
I Conjug. 81. J’attends, tu attends, il attend, à voir l’entreprise échouer. Ce tour, parfaite¬
nous attendons, vous attendez, ils attendent. — ment correct, permet d’éviter les constructions
J’attendais..., nous attendions... — J’attendis... plus lourdes avec que ou à ce que.
il attendit, nous attendîmes... — J’attendrai, tu
attendras... — J’attendrais, tu attendrais... —
attendrir v. t. — Deux t De même : attendris¬
Attends, attendons, attendez. — Que j’attende...,
sant, attendrissement, attendrisseur.
que nous attendions... — Que j’attendisse...,
qu’il attendît, que nous attendissions... —
Attendant. — Attendu, ue. T On dit normale¬ attendu Deux t. — Accord et emploi.
ment je m ’y attends, nous nous y attendons, je 1 Comme adjectif, s’accorde normalement avec
m’y attendais... En revanche, à l’impératif, on le nom ; J’ai reçu les documents attendus.
dit attends-toi à cela, attendons-nous à cela,
attendez-vous à cela. On évite les tours, 2 Attendu placé immédiatement devant le nom
théoriquement corrects mais inusuels,, au sens de « en raison de, étant donné » est
t’y, attendons-nous y, attendez-vous y. Éviter en considéré comme une préposition et reste
tout cas le barbarisme *attends-toi-z-y. invariable : Attendu les services qu’il a rendus,
nous ne pouvons le renvoyer.
II Accord du participe à la forme pronominale.
Accord avec le sujet : Elles se sont attendues 3 Attendu que, locution conjonctive, est tou¬
sans se rencontrer, pendant une demi-heure, jours suivi de l’indicatif ; Attendu que la
dans le hall de la gare (sens réciproque). Elles question n’est pas du ressort du comité, elle ne
se sont attendues à notre succès. Elles s’étaient figurera pas à l’ordre du jour.
attendues à nous voir réussir (tour s’attendre à).
4 Comme nom masculin, prend la marque du
III Constructions. pluriel : Les attendus d’un jugement.
auburn [oboean] adj. (anglicisme) D’un brun 2 Dans une subordonnée, après une princi¬
tirant sur le roux. — Toujours invariable : Une pale négative ; Je ne crois pas qu ’il y ait aucun
chevelure auburn. Des cheveux auburn. empêchement (= quelque empêchement).
3 Après im verbe, un nom ou un adjectif qui
aucun, aucwe S’emploie comme pronom ou implique une idée de négation : Le directeur
comme adjectif indéfini, avec ou sans un autre défend qu’aucune personne étrangère au service
adverbe à valeur négative. (= que quelque personne que ce soit) pénètre
I Employé comme pronom. dans l’entrepôt.
\ Aucuns (avec -s). Expression archaïque 4 Après non que : J’accepte, non que
signifiant « quelques personnes » : Phèdre était j’éprouve aucun enthousiasme (= un enthou¬
si succinct qu’aucuns l’en ont blâmé (La siasme quelconque, le moindre enthousiasme),
Fontaine). mais il faut en finir.
2 D’aucuns (avec -s-). Employé encore par¬ 5 Après trop... pour (suivi de l’infinitif),
fois dans la langue httéraire ou recherchée au trop... pour que (suivi du subjonc^, avant de
sens de « quelques personnes » : D’aucuns (suivi de l’ii^itif), avant que (suivi du subjonc¬
pensent que cette histoire a été imaginée par les tif), bien loin de (suivi de l’infinitif), bien loin
poètes. que (suivi du pbjonctif): Je m’estime trop
engagé pour faire aucune concession (= une
3 Aucun, pronom suivi de de et d’un nom. concession, queUe qu’elle soit). Avant qu’aucun
Employé dans l’usage courant pour exprimer obstacle (= un obstacle, quel qu’il soit)
la négation. S’emploie avec ne : Aucun de mes apparaisse, profitons de la chance qui nous est
amis ne m’a écrit (= pas un seul de mes amis). offerte. Bien loin qu ’il éprouvât aucune crainte
4 Aucun, employé couramment sans de ni (= une crainte quelconque, la moindre
ni dans une tournure elliptique. Voyez-vous un crainte), il croyait le succès assuré.
empêchement à ce projet ? — Aucun.
IV ^UCUR et les adverbes négatifs autres que ne.
79 AUCUNEMENT
1 On ne peut jamais employer aucun avec audit On écrit généralement audit (en un seul
pas ou point dans la même proposition. Dire : mot), à ladite (en deux mots), auxdits (en un
Je n'ai reçu aucune visite (et non Je n'ai * pas mot), auxdites (en un seul mot) > dit
reçu aucune visite).
2 On peut en revanche employer aucun avec auditionner Deux n. Attention aux deux sens
jamais, avec plus ou avec ni dans la même possibles.
proposition : Je n'ai jamais vu aucun édifice de 1 Intransitif Le chanteur auditionne devant le
ce genre. Je n 'aiplus dès lors reçu aucune visite. directeur du music-hall, chante, pour se faire
Je ne connais pas Venise, ni d'ailleurs aucune engager éventuellement.
autre ville d'Italie.
2 Transitif Le directeur du music-hall audi¬
3 Quand il y a coordination, on emploie ni tionne le jeune chanteur, l’écoute, pour l’enga¬
et non pas et. Dire : Aucun discours ni aucune ger éventuellement.
pression ne put le faire changer d'avis (et non
3 T Ne pas employer auditionner au sens de
*et aucune pression). L’emploi de mais devant
« chanter devant le pubhc ». Un artiste audi¬
aucun est en revanche tolère : Il y avait quelques
tionne devant une personne qui a qualité pour
personnalités en service commandé, mais aucun
juger son talent et pour l’engager.
sympathisant.
auditoire n. m. Finale en -oire.
aucunement adv. En aucune manière. — Les
règles d’emploi sont identiques à celles de
auditorium [oditOEjom] n. m. — PL : des
aucun.
auditoriums [-Rjom].
audacieux, euse adj. ou n. Avec un c. De même ; auge Toujours féminin : Une auge pleine.
audacieusement.
augmentation II est conseillé de dire : L'aug¬
au-deçà adv. Attention à la cédille et à l’accent mentation du prix de la viande. L'augmentation
grave sur a. Un trait d’union (à la différence du prix de la vie. Eviter les formules raccour¬
de en deçà). De même : au-deçà de loc. prép. cies : L'augmentation de la viande. L'augmen¬
tation de la vie. C’est le prix qui augmente, non
au-dedans adv. Trait d’union (à la différence de la viande ni la vie.
en dedans). De même ; au-dedans de loc. prép.
augmenter D est conseillé d’écrire : Le boucher
au-dehors adv. Trait d’union (à la différence de a augmenté le prix de la viande. Le prix de la
en dehors). De même : au-dehors de loc. prép. viande augmente (et non Le boucher a aug¬
menté la viande., La viande augmente) >
au>delà adv. Attention à l’accent grave sur a. augmentation. T Éviter le barbarisme *raug-
— Trait d’union (à la différence de en delà). menter: Le prix de la vie raugmente tous les
De même : au-delà de loc. prép., l'au-delà n. mois. Le prix de la viande a encore raugmenté.
m. inv. (PI. : des au-delà). Dire ; Le prix de la vie augmente tous les mois.
Le prix de la viande a encore augmenté.
au-dessous adv. Trait d’union (à la différence
de en dessous. De même ; au-dessous de loc. augure n. m. Avec -au-. Toujours masculin : Un
prép. augure romain. Un oiseau de bon augure, de
mauvais augure.
au-dessus adv. Trait d’union (à la différence de
en dessus). De même ; au-dessus de loc. prép. augurer Plusieurs constructions et plusieurs
sens.
au-devant adv. Trait d’union. De même ; au-
1 (vieux) Les devins augurèrent la victoire,
devant de loc. prép. l’annoncèrent, la prédirent (en interprétant le
vol des oiseaux, etc.).
audible adj. Qu’on peut entendre, comprendre ^
Une voix à peine audible. — Dérivé : audibilité 2 (de nos jours) Les premiers résultats laissent
n. f. augurer le succès, le laissent prévoir (par une
déduction rationnelle).
audience n. f. Finale en -ence. Dérivé : 3 (de nos jours) Augurer que (suivi de l’indica¬
audiencier. tif), prévoir que : attitude actuelle laisse
augurer qu'il rejettera notre demande.
audio-visuel, elle adj. ou n. m. En deux mots,
avec trait d’union : Les techniques audio¬ 4 (de nos jours) 5/en, mal augurer d’une chose,
visuelles. en tirer un présage favorable, défavorable
AUJOURD’HUI 80
(J'augure bien des premiers résultats) ou prévoir vous dire un mot (et non *auparavant de partir).
quelque issue favorable, défavorable au sujet de — En revanche, éviter avant dans les emplois
cette chose (J’augure mal de la suite de notre adverbiaux. Dire: Je ne viendrai qu’à six
aventure. Voilà une nouvelle qui me fait bien heures, car auparavant j’assiste à une réunion
augurer de l'avenir = qui me fait prévoir que (et non car avant j’assiste ...).
l’avenir sera favorable).
auprès de loc. prép. Sens et emplois.
aujourd’hui adv. Prononciation et emplois.
I Auprès de et près de.
1 Bien prononcer [o3URdqi] et non
1 Auprès de ne s’emploie de nos jours
*[o3DRdqi].
qu’avec un nom ou un pronom désignant une
2 Au jour d’aujourd’hui Pléonasme de la personne : J’ai passé mon dimanche auprès de
langue populaire, employé parfois, par plaisan¬ mon frère malade. — Près de s’emploie aussi
terie, comme renforcement de aujourd’hui A à propos des choses : Je vous attendrai près de
éviter dans la langue soignée et dans un la fontaine du jardin public.
contexte sérieux.
2 Auprès de indique une proximité plus
3 Jusqu’aujourd’hui. Forme préconisée par les grande : Il passe ses jours de congé auprès de
grammairiens, à la place de Jusqu 'à aujourd’hui son oncle (= chez son oncle). Il habite près de
pour éviter le pléonasme, car la préposition à la maison de son oncle. — Auprès de suppose
est déjà contenue dans aujourd’hui (= à /e jour aussi une idée de permanence ou de durée assez
d’hui). Cependant Jusqu’à aujourd’hui est toléré longue : Elle a passé toute sa vie auprès de sa
dans l’usage général et jusqu’aujourd’hui est mère. Le chef de cabinet était près au ministre
légèrement archaïque et précieux. au moment de la remise des décorations.
4 D’aujourd’hui. S’emploie très correctement 3 Auprès de a souvent une valeur abstraite
pour dire « pendant la durée de la journée où et équivaut alors à « dans l’entourage de, dans
nous sommes » : Je ne l’ai pas vu d’aujourd’hui les services de » : Ce professeur est détaché
auprès de l’ambassadeur comme traducteur-
5 D’aujourd’hui en huit. Tour conseillé, préfé¬
rable à aujourd’hui en huit : Je vous livrerai le interprète. Dans ce sens, près de est impossible.
travail d’aujourd’hui en huit (= dans huit 4 Auprès de signifie aussi « en s’adressant
jours). à, dans l’esprit de » : Je vous prie d’être mon
interprète auprès de nos amis. Il trouva un
aulnaie > aunaie. accueil favorable auprès de ce public passionné
de poésie. Dans ce sens, l’emploi de près de est
aulne > aune. très rare.
aurifère adj. Finale en -ère. aussi rapide que la tienne (et non aussi rapide
*comme la tienne). Je cours aussi vite que toi
aurochs n. m. inv. Animal. — Quatre prononcia¬ (et non aussi vite *comme toi).
tions : [oRoks] ou [oRoks] ou [oRok] ou
6 Moi aussi et moi non plus. Le tour moi
[oRok]. La meilleure est [oRok],
aussi {toi aussi, etc.) ne peut s’employer
qu’après une proposition affirmative Tu t’en
auroral, ale, aux adj. (littéraire) De l’aurore : vas? Nous aussi — Après une proposition
La lumière aurorale. — Le masculin pluriel négative, l’emjîloi de non plus est obligatoire ;
auroraux est correct, mais U est peu usité, car Il n’a jamais été malade cet hiver, moi non plus.
il est peu harmonieux.
7 Aussi bien que unissant deux sujets. Si le
aurore n. f. Comme adjectif de couleur, invaria¬ second sujet est entre virgules, le verbe se met
ble : Des soieries aurore. au singulier. On insiste sur le premier sujet, et
aussi bien que garde sa valeur comparative : La
ausculter v. t. Avec au-. De même auscultation. Bretagne, aussi bien que la Normandie, est un
pays d’élevage. — S’il n’y a pas de virgules, le
auspices n. m. Ne s’emploie qu’au pluriel. — verbe se met au pluriel. Les deux sujets sont
Désigne les présages que les Romains tiraient sur le même plan, et aussi bien que a la valeur
du vol des oiseaux. — Prononciation : [ospis] d’un simple coordonnant : La Bretagne aussi
ou, mieux, fospis]. T Attention au paronyme bien que la Normandie sont des pays d’élevage.
hospice, asile de vieillards. II Aussi adverbe de phrase marquant un lien
logique.
aussi Adverbe exprimant la comparaison ou le
1 En tête de phrase ou de proposition,
lien logique.
signifie « c’est pourquoi » : On voit circuler
I Aussi adverbe de comparaison. trop de voitures, aussi déplore-t-on de nombreux
accidents. L’inversion du sujet n’est pas obliga¬
1 Aussi et autant. Dans une comparaison
toire, mais elle est fréquente dans la langue
d’égalité, aussi s’emploie avec les adjectifs et surveillée. Comparer avec la phrase suivante,
les adverbes : Il est aussi habile que moi II
dans laquelle aussi n’est pas en tête de
travaille aussi habilement que moi — Autant
proposition et a un sens différent : On voit
s’emploie avec les noms et les verbes : Il a circuler beaucoup de voitures, on déplore aussi
autant d’habileté que moi II travaille autant beaucoup d’accidents (= on ne voit pas
que moi Éviter par conséquent de dire : Il est seulement... on déplore en outre...).
^autant habile que moi ou II a *aussi d’habileté
que moi 2 Aussi bien en tête de phrase ou de
proposition ou après puisque introduit une
2 Avec avoir faim, avoir peur, avoir soif, explication ou une justification supplémentaire
avoir sommeil, avoir envie, etc. L’emploi de et équivaut à « d’ailleurs, tout compte fait » :
aussi est déconseillé. Il vaut mieux, dans la L’affaire est réglée, donc je n’entreprendrai pas
langue soignée, employer autant: J’ai froid ce voyage; aussi bien, je suis trop fatigué pour
autant que vous (plutôt que j’ai aussi froid que me déplacer en ce moment. — Aussi bien est
vous). rarement suivi de l’inversion du sujet.
3 Aussi et si. Dans une comparmson d’éga¬
lité à la forme négative ou interrogative, on peut aussière > haussière.
remplacer aussi par si : Il n’est pas si fort ou
aussi fort qu’on le dit. Pourquoi crie-t-il si fort ? aussitôt Plusieurs emplois et plusieurs
— L’emploi de si est même bien plus fréquent constructions.
lorsque le second terme de la comparaison n’est 1 Aussitôt, adverbe. Ne peut jouer le rôle d’une
pas exprimé : Pas si vite, s’il vous plaît Est-il préposition devant un nom. On ne peut donc
si riche ? — Au sens de « tellement », l’emploi écrue : Aussitôt la sonnerie, les élèves sortent.
de si est obligatoire : Il est si riche l II va si vite / Dans ce cas, on écrira: Aussitôt après la
(dans ces cas, aussi serait impossible). sonnerie, les élèves sortent. En revanche, l’em¬
4 Dans une proposition concessive-compara¬ ploi de la locution conjonctive aussitôt quf
tive (au subjonctiO- D est conseillé d’employer (suivie de l’indicatif) est correct : Aussitôt que
si plutôt que aussi: Si habile qu’il soit (ou si la sonnerie retentit, les élèves sortent
habile soit-il), il ne peut réussir. Eviter aussi 2 Aussitôt suivi d’un participe. Tour usuel et
habile qu’il soit ou aussi habile soit-il. correct : Aussitôt rentré, je me mis au travail.
5 Dans l’expression d’un comparatif d’é^- — Aussitôt s’emploie aussi devant un nom suivi
lité. Obligatoirement, aussi est en corrélation d’un participe : Aussitôt le travail terminé, je
avec que (et non avec comme) : Ma moto est vous téléphonerai — Aussitôt que devant un
AUSTER 82
participe est parfaitement correct (tour légère¬ t-il donc tant que cela ? (ou autant que cela T).
ment archaïque et nettement littéraire) : Aussi¬ Vous avez beaucoup de disques, je n'en n’ai pas
tôt que connue, la nouvelle enflamma les esprits. tant (ou je n’en n’ai pas autant). — Au sens
Il se mit à la tâche aussitôt qu 'arrivé (= aussitôt de « tellement », avec un verbe ou un nom,
qu’il fut arrivé). tant remplace obhgatoirement autant : Vous me
haïssez donc tant t II a donc tant de haine wur
3 Deux constructions à bien distinguer. Je
n'étais pas aussitôt entré que j'ai entendu un cri nous / (dans ce cas, autant est impossibl^.
(= aussitôt que je fus entré, j’entendis un cri). 3 Introduisant un comparatif d’égalité. L’ad¬
— Je ne suis pas entré aussitôt que J'ai entendu verbe autant est en corrélation avec que (et non
un cri (= je ne suis pas entré immédiatement avec comme) : Vous travaillez autant que moi
après avoir entendu un cri). (et non autant *comme moi). Il a autant de
4 Ne pas écrire aussitôt (en un mot) comme mérite que nous (et non autant de mérite
aussi tôt (en deux mots) : Il m'a appelé, je suis *comme nous).
entré aussitôt (= immwliatement). Je me lève 4 Autant..., autant.. Tour httéraire destiné à
aussi tôt que toi (= à une heure aussi matinale), mettre deux éléments en parallèle en produisant
mais je ne me couche pas aussi tard. un effet de symétrie : Autant les montagnes
5 Aussitôt et sitôt > sitôt sauvages rebutent le regard, autant les plaines
riantes plaisent à l’œil du voyageur (= les
auster [ostea] n. m. Vent du sud. — Avec une plaines plaisent à l’œil autant que les mon¬
mnuscule ; L'impétueux auster. — Ne pas tagnes rebutent le regard).
écrire comme austère, ascétique. 5 Être autant de... Tour assez littéraire qui
établit une équivalence, une identité entre les
austère adj. Se prononce avec un e ouvert êtres ou les choses appartenant à deux groupes :
[ostER] et s’écrit avec un accent grave, comme Ces villages juchés sur des pitons étaient autant
austèrement [ostcRmâ], à la différence de de petites forteresses (= chaque village était
austérité [ostenite]. comparable ou semblable à une petite
forteresse).
austérité n. f Attention à l’anglicisme politique
financière d'austérité, employé à tort pour 6 D’autant plus que..., d’autant moins que...,
désirer une politique de restriction ou une d’autant mieux que... Indique la mesure, la
politique de rigueur financière. proportion. Emploi parfaitement correct : Il a
d’autant moins de chances de l’emporter que ses
aust^ ale, als adj. Prononciation : [ostRal], concurrents sont plus nombreux.
préférable à [ostRal]. — Le masculm pluriel 7 D’autant plus que..., d’autant que... Indique
australs est préférable à austraux, mais les deux la cause. Ces deux expressions sont l’une et
formes sont rares et il vaut mieux ne pas l’autre correctes : J’assisterai à la réunion,
employer cet adjectif au masculin pluriel. d’autant plus que j’ai une question importante
à poser (ou d’autant que j’ai...). Dans ce sens,
australien, ienne adj. ou n. De l’Australie. — d’autant plus que semble d’un registre plus
Attention à la majuscule : La population soutenu que d’autant que. D’autre part, ces
australienne. Les Australiens. locutions peuvent s’employer après une propo¬
sition négative : Je n 'assisterai pas a cette
austrasien, ienne adj. ou n. De l’Austrasie, réunion, d’autant (plus) que j’ai un travail
ancien royaume franc. — Attention à la Urgent à finir.
majuscule : Les guerriers austrasiens. Les
Austrasiens. 8 D’autant mieux. Ne peut s’employer qu’avec
un verbe ou un participe : Il travaille Sautant
autan n. m. Vent. — Avec une minuscule. — mieux qu’il se passionne plus pour ce qu’il fait
Ne pas écrire comme autant, adverbe. La leçon sera d’autant mieux retenue qu’elle
aura été accompagnée d’exemples plus vivants.
autant adv. Exprime l’égalité, l’équivalence. — Ne jamais employer d’autant mieux avec
un adjectif ou un adverbe, mais d’autant plus :
1 Autant et aussi > aussi.
Il est d’autant plus travailleur... (et non
2 Autant et tant. Dans une comparaison * d’autant mieux travailleur...). Il court d’autant
d’éçahté à la forme affirmative, on emploie plus vite... (et non *d’autant mieux vite).
obligatoirement autant avec un verbe ou un
9 Pour autant que. V Cette expression est
nom : Il travaille autant que moi (et non *tant
déconseillée. Il vaut mieux dire autant que ou
que moi). Il a autant de mérite que nous (et non
dans la mesure où : Je promets de vous aider,
*tant de mérite que nous). — A la forme néga¬
autant que cela dépend de moi (et non pour
tive, tant peut remplacer autant -. Travaille-
autant que cela dépend de moi). — Pour autant
83 AUTARCIE
que et autant que sont normalement suivis de considérée comme peu élégante). Dire plutôt
l’indicatif, sauf dans la formule figée autant que ma voiture.
je sache.
10 Pour autant. S’emploie, très correctement, 2. auto- Deux préfixes, que l’orthographe ne
dans une phrase négative au sens de « pour¬ permet pas de distinguer (voir tableau page
tant, cependant » : Il est assez peu instruit, il suivante).
n’est pas pour autant illettré ou stupide. 1 auto- (du grec autos « soi-même »), dans des
11 Autant vaut. Tour, très correct, qui n’est mots comme auto-allumage, autobiographie.
pas exclamatif et qui est l’équivalent pur et
2 auto- (de auto{mobilé\), dans des mots
simple de « il vaut autant » : Autant mut céder
comme auto-école, automitrailleuse.
tout de suite ou II vaut autant céder tout de
suite. 3 V Les mots commençant par auto- ne
s’écrivent avec un trait d’union que si le second
12 Autant suivi de l’infinitif. Au sens de « il
élément commence par une voyelle (auto¬
vaut autant, autant vaut », est déconseillé dans
allumage, auto-école) et dans auto-stop, auto¬
la langue soutenue : Puisqu 'il faut travailler,
stoppeur, ainsi que dans autos-couchettes. Seul
autant choisir un métier agréable. Il est plus
le second élément porte la marque du pluriel :
correct d’écrire : autant vaut choisir... ou il vaut
des auto-écoles, des auto-stoppeurs, à l’exception
mieux choisir...
de l’adjectif invariable autos-couchettes (Un
train autos-couchettes).
autarcie n. f. La forme autarchie est sortie de
l’usage.
autochtone [otDkton] adj. ou n. Attention à la
place du h. Ne pas écrire *autocthone.
auteur n. m. Pas de forme pour le féminin. On
dira donc : Colette est mon auteur préféré. Elle
est l’auteur de nombreux romans. Une femme autoclave adj. ou n. Comme nom, toujours
auteur peut être élue à l’Académie française. masculin : Un autoclave tout neuf.
tomnaux/aux tonneaux. Dire : Les vents de autres cartons = deux cartons supplémen¬
l’automne, plutôt que les vents automnaux. taires).
automne Dans la langue moderne, toujours 2 Quand autre signifie « différent », il se place
masculin : Un automne lumineux. quelquefois après le nom (ce tour permet
d’insister sur la différence de nature) : Vous
l’avez connu gai, entreprenant, sûr de lui,
automobile Peut être nom ou adjectif. Il est maintenant c’est un homme tout autre. Le tour
déconseillé d’employer l’adjectif au sens de un tout autre homme est le tour le plus usuel,
« qui concerne l’automobile ». Dans la langue mais le moins insistant.
surveillée, on écrira ; L'industrie de l’auto¬
mobile (plutôt que l’industrie automobile). Une 3 Ne pas dire : *Des autres occasions se
course d’automobiles (plutôt que une course présenteront, mais D’autres occasions se présen¬
automobile). teront. De même, on dit : Bien d’autres occa¬
sions se présenteront (et non *Bien des autres
autopsier v. t. Examiner par une autopsie : Auto¬ occasions...).
psier un cadavre. — Conjug. 20. Double le i à la
première et à la seconde personne du pluriel de 4 Tout autre > tout.
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
5 L’un et l’autre > un.
(que) nous autopsiions, (que) vous autopsiiez.
6 Un autre, d’autres, quelques autres, plusieurs
autoradio Récepteur de radio monté sur le autres, etc. Quand ces locutions ne sont pas
tableau de bord d’une automobile. T Toujours sujets, elles sont en général employées en
masculin, bien que radio soit du féminin : Un corrélation avec en : Ce médecin m'avait déçu,
autoradio tout neuf. j’en consultai un autre. Le tour Je consultai un
autre est néanmoins possible. — L’emploi de
autorail [otoRaj] ou [otORaj] T Toujours mas¬ en est obligatoire quand U s’agit de choses et
culin : Un autorail luxueux. non de personnes : Cette lampe fonctionne mal,
je vais en acheter une autre. Ces biscuits sont
autoroute Toujours féminin, comme route : Une délicieux, j’en prendrais bien d’autres.
autoroute très longue. I Quand autre ou autre chose est précédé d’une
préposition et suivi de que, on peut omettre la
autos-couchettes adj. inv. Train autos-cou¬ répétition de la préposition après que: Je
chettes. En deux mots, avec un trait d’union. devrais travailler avec un autre que lui (ou avec
Un -s à autos- et à couchettes, même au un autre qu 'avec lui). Il pense à autre chose que
singulier. son travail (ou, mieux, qu’à son travail).
auto-stop, auto-stoppeur Bien que le second 8 Quand autre... que est employé dans une
élément commence par une consonne, excep¬ proposition principale affirmative en corréla¬
tionnellement ces deux mots s’écrivent avec un tion avec une deuxième proposition, le verbe
trait d’union : Un auto-stoppeur, des auto¬ de cette dernière proposition est, dans la langue
stoppeurs; une auto-stoppeuse, des auto-stop¬ soignée, le plus souvent précédé de ne :
peuses. — Auto-stop s’abrège couramment en L’aventure a eu une autre fin que nous ne
stop: Faire du stop. l’avions pensé. A la forme négative ou interroga¬
tive, ce ne est souvent omis : L’aventure n’a pas
eu une autre fin que nous l’avions pensé.
autostrade n. f De nos jours, s’emploie seule¬
ment quand on parle d’une autoroute italienne. 9 Dans une phrase négative avec d’autre... que,
l’emploi de pas est facultatif: Il n’a d’autre
1. autour adv. > alentour. espoir qu’une intervention de ses amis haut
placés (ou II n’a pas d’autre espoir que...).
2. autour n. m. Oiseau.
10 Autre chose, au singulier et sans détermi¬
nant. Est une locution à valeur d’indéfini de
autre adj. ou pron. indéfini. Sens et
genre « neutre », donc accord au masculin :
constructions. II y a autre chose de plus intéressant (et non
1 Autre peut indiquer une différence portant intéressante). C’est autre chose que j’avais fait
sur l’identité (Est-ce chez le même fournisseur (et non faite).
que vous avez trouvé ce produit ? — Non, c’est
chez un autre), une diference portant sur la 11 Autre chose, accompagné d’un déterminant
nature (Après un mois de vacances, je suis un (article, démonstratif, interrogatif, etc.). Le
autre homme = un homme different de ce que mot chose redevient un nom autonome, ce qui
j’étaisX une quantité supplémentaire (Pour entraîne l’accord obligatoire de l’adjectif ou du
emballer mes archives, if me faudrait deux participe : Les autres choses merveilleuses que
AUTREFOIS « \
86
j'ai vues. Cette autre chose que vous avez 16 Comme dit l’autre. Employé pour « faire
entreprise. 0Me//e autre chose plus intéressante passer » une expression, appartient au langage
avez-vous à me proposer ? très famiher. A éviter dans la langue soutenue ;
Tout ça, comme dit l’autre, c’est de la moutarde
12 Nous autres, vous autres. Employées abso¬
après le dîner /
lument, au sens de « nous, vous », ces formes
appartiennent à la langue familière, sauf s’il y
autrefois, naguère Ces deux adverbes ne sont
a une apposition à nous autres, vous autres,
pas synonymes.
comme dans ces phrases : Vous autres, gens des
villes, vous croyez que... Nous autres, intellec¬ 1 autrefois Dms le passé, à une époque qui
tuels, nous pensons que... Éviter en revanche, peut être considérée comme éloigné : Autre¬
dans la langue soutenue, des tours comme : fois, il fallait des semaines pour traverser
Vous autres, vous allez vous promener, tandis l’Atlantique à bord des grands voiliers. —
que nous autres, nous restons à la maison. Dire : Synonyme littéraire : jadis.
Vous, vous allez vous promener, tandis que nous,
nous restons à la maison. — Eux autres est 2 naguère (= il n’y a guère) Il y a peu de
déconseillé dans tous les cas, dans le style temps : Naguère, ce quartier était très pittores¬
surveillé. que, mais, depuis deux ans, les immeubles neufs
ont remplace les vieilles maisons.
13 Rien autre, personne autre. Expressions
quelque peu littéraires et recherchées qui autrement adv. Sens et constructions.
équivalent à rien d’autre, personne d’autre : J’ai
1 Dans une propmition négative. Autrement
dit que j’acceptais, et rien autre (ou rien d’autre,
équivaut à « spécialement, particulièrement,
beaucoup plus usuel). Personne autre ne vous
tellement » : Mon ami n’était pas autrement
a appelé (ou personne d’autre..., beaucoup plus
usuel). satisfait de cette perspective (= n’était pas parti-
ci^èrement satisfait, n’était pas tellement satis¬
14 Entre autres. Ne peut s’employer, en fait). Ce tour est quelque peu vieilli et littéraire.
principe, que pour faire référence à un nom ou 2 Dans une proposition affirmative. Autrement
a un pronom exprimé tout de suite avant ou
équivaut à « beaucoup plus, nettement plus » :
tout de suite apres autres : Je connais bien les
Musset est un poète charmant, mais Vigny a'
villes du Languedoc, entre autres Toulouse,
autrement de profondeur. Les paysages des
Carcassonne, Narbonne, Montpellier. Les coni¬ Alpes sont autrement grandioses que ceux du
fères, le pin et le sapin entre autres, fournissent
Jura. T II est déconseillé de dire, dans ce sens,
des bois blancs employés pour les travaux de
autrement plus grandiose, ce qui constitue un
menuiserie courante. — En revanche, on ne pléonasme.
peut dire : Il m’a annoncé, entre autres, que sa
cousine était malade. Entre autres ici reste « en 3 Autrement que. Si la première proposition
l’air » et ne se rapporte à aucun nom ou est affirmative, la langue soignée emploie, dans
pronom exprimé. Il faut dire : Il m’a annoncé, la seconde, un ne explétif : Les événements se
entre autres choses, que... sont déroulés autrement que nous ne l’avions
prévu. — ▼ Si la première proposition est
15 Et autres. Employée absolument, cette négative ou interrogative, ce ne est souvent
ex;)ression appartient au style familier : Il faut omis ; Les événements ne se sont pas déroulés
debarrasser la maison des rats, des souris, des autrement que nous l’avions prévu.
cancrelats et autres. Vivement les vacances, que
nous puissions oublier les Corneille, les Racine, autrichien, ienne Attention à la majuscule : La
les Montesquieu et autres IA éviter dans le style population autrichienne. Les Autrichiens.
surveillé. — Employé devant un substantif, et
autres conserve une valeur désobligeante ou autrui pron. indéfini inv. Règles d’emploi.
ironique. Lai^ns donc là Platon, Aristote, Kant
et autres philosophes poussiéreux ! ▼ Éviter de 1 Autrui est l’ancien cas régime de autre. Le
faire suivre et autres d’un terme qui n’englobe cas régime était, ot ancien français, le cas
pas les êtres ou les objets mentionné. Ainsi, indiquant la fonction de complément. Il est
éviter de dire ; Les rats, les crapauds et autres donc peu correct d’utiliser autrui en fonction
insectes répugnants. La catégorie des insectes de sujet. On peut dire : Il faut accorder notre
ne comprend pas les rats ni les crapauds. En commisération à autrui, mais non Autrui à droit
revanche, on peut dire ; Les rats, les crapauds a notre pitié. Dire : Les autres ont droit...
et autres animaux répugnants ou Les punaises,
2 Autrui est toujours au singulier. Éviter par
les puces, les cancrelats et autres insectes
conséquent de dire : On reproche à autrui leurs
répugnants ou Les rats, les crapauds, ainsi que
gestes d’ingratitude. Dire : On reproche à autrui
les punaises, les cancrelats et autres insectes
répugnants. ses gestes d’ingratitude ou On reproche aux
autres leurs gestes d’ingratitude.
87 AUVENT
auvent, contrevent Deux noms masculins rela¬ avaler v. t. Avaler une gorgée, une bouchée. V
tifs à la construction. Ne pas dire *avaler une traite, mais avaliser.
1 auvent Petit toit fixe, en saillie au-dessus
à-valoir n. m. Invariable : des à-valoir. — Ne
d’une porte, d’une fenêtre ou d’un espalier. V
pas écrire le nom un à-valoir (qui prend un
Ne pas écrire *auvant.
trait d’union) comme la locution à valoir (qui
2 contrevent Volet extérieur mobile qui protège s’écrit sans trait d’union) : J’ai versé un à-valoir
une fenêtre. de cent francs sur le prix de la commande. Voici
cent francs, à valoir sur le prix de la commande.
auvergnat, ate Attention à la majuscule ; Les
paysans auvergnats. Les Auvergnats — n. m. avance n. f Expressions et emplois.
L’auvergnat: dialecte d’Auvergne.
1 Trois expressions synonymes : par avance;
d’avance (la plus usitée) ; à l’avance (critiquée
auxerrois, oise adj. ou n. Deux emplois, deux
autrefois par certains grammairiens). Elles
prononciations.
signifient « à un moment antérieur par rapport
1 De la ville d’Auxerre, chef-lieu du départe¬ au moment considéré ».
ment de l’Yoïme. V Dans ce sens, le x se
2 En avance comporte une nuance supplémen¬
prononce [s] : [oseswa, waz]. De même,
taire et suppose que l’action a eu lieu avant le
Auxerre se prononce [osen].
moment voulu ou prévu : Je suis arrivé en
2 Saint-Germain-VAuxerrois : église de Paris. avance à mon rendez-vous et j’ai dû attendre
Dans cette dénomination, Auxerrois se pro¬ un quart d’heure.
nonce [oksERwa].
3 On évitera les pléonasmes préparer à
l’avance, prévoir à l’avance, prévenir à l’avance,
auxiliaire adj. ou n. Orthographe, prononciation
prédire à l’avance, retenir à l’avance, etc. Dans
et sens. ces verbes, l’idée d’avance est déjà contenue.
I Un seul /. — Bien prononcer [Dksiljen] et Par exemple, prévoir, c’est « savoir à
non *[DksijER]. De même: auxiliairement l’avance ». Si l’on veut préciser la durée qui
[DksiljERmâ], auxiliateur [DksiljatoeR]. sépare deux actions, on tournera autrement. On
écrira par exemple: L’opération fut préparée
n Auxiliaire, assistant, adjoint. Trois mots à trois jours auparavant. On avait prédit l’evéne-
distinguer. ment dix ans plus tôt. On nous a prévenus depuis
1 auxiliaire. Personne qui en aide une autre longtemps.
dans son travail. S’applique souvent à une
personne qui en aide temporairement une autre, avancer. Conjug. 17. Le c prend une cédille
généralement dans un emploi modeste, à un devant a ou o . Il avança, nous avançons.
poste d’exécution.
avanie n. f. Affront. — Avec un seul n. —
2 assistant, ante. Personne attachée à une
Attention au paronyme avarie, dommage : Les
autre plus qualifiée pour la seconder, de manière
avaries d’un navire.
permanente, dans son travail : Une assistante
médicale. L’assistante du dentiste. L’assistant
avant Emplois et constructions.
d’un professeur de faculté. L’assistant peut (x-
cuper une place assez élevée dans la Werarchie. 1 T On écrira : Le jour d’avant, la semaine
II accomplit un travail bien déterminé. d’avant ou, mieux, le jour précédent, la semaine
précédente (et non le jour avant, la semaine
3 adjoint, ointe. Celui, celle qui assiste et
remplace éventuellement une autre personne, avant).
laquelle en général rempht des fonctions 2 Avant substantif. Prend la marque du plu¬
élevées. I.e mot insiste sur la position hiérarchi¬ riel : Les avants d’une équipe de rugby.
que : L’adjoint du directeur financier. — Pour
3 Avant adjectif. Est invariable : Les roues
la construction de adjoint avec de ou avec a
avant d’une voiture.
> adjoint.
4 Avant, devant. Avant s’oppose à après et
aval n. m. Garantie de paiement, caution, devant à derrière.
approbation : Donner son aval. — PI. : des avals.
— Dérivés : avalisation n. f. (L ’avali^tion a/ avant. Fait référence à une succession
d’une traite. L’avalisation d’une décision); dans le temps (La mairie date de 1882, elle a
avaliser (Avaliser une traite. Avaliser une donc été construite avant la poste. Les marron¬
décision). T Attention au paronyme avaler. niers ont leurs feuilles avant les platanes)^ ou à
une succession dans l’espace assimilée à une
succession dans le temps par l’idée explicite ou
avalanche n. f Avec -an-.
AVANTAGE 88
implicite d’un parcours : Dans la Grand-Rue, La langue^ parlée n’emploie pas ce ne explétif,
quand on vient de la mairie, la pharmacie est lequel, même dans la langue écrite soutenue,
avant la poste. n’est jamais obligatoire. Cependant ne est très
fréquent quand le verbe de la principale
b/ deyant Fait référence à une position dans
l’espace, conçue de manière statique et non selon exprime un ordre, une obhgation, une nécessité,
un souhait, une crainte : Il faut que nous
un parcours ; Quand vous regardez la ville du
rentrions avant que l’orage n’éclate.
haut de la colline, le bâtiment que vous voyez
devant l’église, c’est la mairie. Le marronnier qui
est devant le platane a été planté il y a dix ans. avantage L’adverbe davantage s’écrit en un seul
mot. Ne pas écrire * d’avantage > davantage.
5 On évitera l’emploi adverbial de avant. Au
lieu de Mon ami est venu me voir hier, mais avantager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
j’étais allé lui rendre visite avant, on écrira g devant a ou o .• il avantagea, nous avantageons.
plutôt : ... J’étais allé lui rendre visite aupara¬
vant ou d’abord. De même : Il est venu une avant-bec n. m. — PI. : des avant-becs.
heure auparavant, trois mois auparavant (plutôt
que une heure avant, trois mois avant). avant-bras n. m. Invariable: des avant-bras.
6 En revanche, l’emploi adverbial est correct avant centre n. m. (terme de football) L’usage est
quand avant est suivi d’un complément de
flottpt en ce <^ui concerne l’orthographe et le
temps ou de lieu et qu’il est modifié par un
pluriel. On préférera la graphie sans trait d’union
adverbe de manière ou d’intensité (tour litté¬
avant centre à avant-centre On préférera le
raire) : Nous étions déjà fort avant dans l’hiver
pluriel des avants centres à des avant-centres.
(= à un moment déjà éloigné du début de
l’hiver). Il pénétra très avant dans la forêt (=
avant-corps n. m. Invariable : des avant-corps.
très profondément).
7 D’autre part, l’emploi adverbial est toléré, avant-cour n. f. — PI. : des avant-cours.
à la rigueur dans quelques cas.
avant-coureur n. m. ou adj. S’emploie surtout
a/ Dans les tours eUiptiques ; Il est arrivé comme adjectif : Les signes avant-coureurs. —
après le début de la séance, moi avant Ce mot n’a pas de féminin. Certains auteurs
b/ Quand avant est modifié par un adverbe ont employé avant-courrière comme féminin de
de manière ou d’intensité : Il arriva bien avant avant<oureur, les deux mots avant-coureur et
Néa^oins, dans le style très surveillé, on dira avant-courrier étant pratiquement synonymes
plutôt : Il arriva longtemps auparavant ou au figuré. Avant-courrier est seulement d’un
longtemps avant la séance, longtemps avant cette registre plus littéraire. — PI. : des avant-
date, etc. coureurs.
8 On écrit sans trait d’union ; en avant loc. adv. avant-courrier, ière n. ou adj. Synonyme de
(Il fit un pas en avant En avant l cria le avant-coureur (dans un registre plus littéraire
capitaine à ses hommes), en avant de loc. prép. et plus poétique) : L’aurore, avant-courrière du
(En avant du château s’étendait un grand oarc Jour > avant-coureur. — Rarement employé
aux arbres centenaires). — En revanche, on comme adjectif. — PI. : des avant-courriers, des
écrit, avec un trait d’union, un en-avant n. m. avant-courrières.
inv. (terme de rugby).
avant-dernier, ière adj. ou n. — PL: des
9 Avant que de suivi de l’infinitif. Équivalent
un peu précieux et archaïque de avant de: avant-derniers, des avant-dernières.
Avant que d’aborder ce point (= avant d’abor¬
der...), je voudrais vous dire cecL avant-garde n. f. — PI. : des avant-gardes.
1. avenant, ante adj. Aimable. — Finale en averse, à verse Deux orthographes, deux sens.
•ant, -ante.
1 Une averse n. f. (en un seul mot) Pluie subite,
violente et de faible durée : Nous sortons, entre
2. avenant n. m. Additif à un contrat. — Finale
deux averses.
en -ant
2 A verse loc. adv. (en deux mots, sans trait
avènement n. m. Un accent grave, à la différence d’union avec accent grave sur à) Abondam¬
de événement — Signifie « accession au ment : Ne sors pas, il pleut à verse l
trône » et, par extension, « commencement » :
L’avènement des Capétiens. L’avènement de la aversion n. f Le complément indiquant la
grande industrie au XIX‘ siècle personne ou la chose qui est l’objet de l’aversion
est le plus souvent introduit par pour: Il
avenir, à venir, à-venir Des mots à bien éprouvait une vive aversion pour les hypocrites,
distinguer par l’orthographe. pour l’hypocrisie. Moins fréquemment, mais
sans incorrection, on emploie contre, à l’égard
1 L’avenir n. m. (en un mot, sans trait d’union)
de (L’aversion à l’égard des hypocrites, contre
Le temps futur : Dans un proche avenir.
l’hypocrisie) ou de (L’aversion de lhypocrisie).
2 A venir loc. adj. (en deux mots, sans trait — Eviter les tours tels que l’aversion des
d’union). Qui doit se produire, exister plus hyfrites, car ils sont équivoques (= aversion
tard : Les événements à venir. à l’égard des hypocrites ou éprouvée par les
hypocrites).
3 Un avenir (en un mot, sans trait d’union) ou
un à-venir (en deux mots, avec trait d’union) avertir v. t. Plusieurs constructions.
n. m. Sommation adressée par un avoué de la
partie adverse. — PI. ; des avenirs ou des 1 Avertir de, suivi d’un nom. Annoncer : Il m’a
à-venir. averti de son départ prochain.
2 Avertir de, suivi de l’infinitif. Donner l’ordre,
avent [avâ] n. m. (liturgie) Le temps qui précède la consime, le conseil impératif de... (tour un
Noël. — Avec un a minuscule. Ne pas écrire
MU vieilli et littéraire) : Le gouverneur avertit
comme la préposition avant
les habitants de la ville de tenir prêt tout ce qu ’il
fallait pour ravitailler l’armée du roL
aventure n. f. Avec -en-. De même : aventuré,
aventureux, aventurier. 3 Avertir que, suivi de l’indicatif ou du
conditionnel. Annoncer : Il m ’avait averti qu ’il
avenue n. f. On dit : Les voitures passent dans préparait son départ II m’a averti qu’il partirait
l’avenue (ou sur l’avenue). En revanche, dire : lundi prochain. T Le tour avertir de ce que est
Il habite avenue Kléber (et non dans l’avenue déconseillé.
Kléber ni sur l’avenue Kléber, car on n’habite 4 Avertir que, suivi du subjonctif. Donner
pas dans une avenue ni sur la chaussée d’une l’ordre, la consigne, le conseil impératif de faire
avenue).
telle action (s’emploie surtout suivi de avoir à) :
Le roi fit avertir le courtisan disgracié qu’il eût
avérer (s*) v. pron. Conjug. 11. Change é en è à se retirer sur ses terres (tour \aeiÛi et
devant un e muet, sauf au futur et au littéraire).
conditionnel : il s’avère, mais il s’avérerait ▼
Pour des raisons étymologiques (avérer vient aveu n. m. — PI. : des aveux. — On écrit, avec
du latin verus « vrai »), il est recommandé aveu au singulier, un homme sans aveu.
d’éviter des tours comme Cette nouvelle s’avère
exacte (pléonasme) ou Cette nouvelle s’avère aveugle-né n. m. ou n. f. ou adj. Un aveugle-né.
fausse (contradiction). Dire plutôt Cette nou¬ Une aveugle-née. Des aveugles-nés. Des aveu¬
velle se révèle exacte, se révèle fausse. En gles-nées (fém. plur.). — Des enfants aveugles-
revanche, on peut dire, sans attribut: Son nés. Des fillettes aveugles-nées.
soupçon s’est avéré (= est apparu fondé). Son
habileté s’avéra dans la négociation (— se
aveuglette Seulement dans l’expression à
manifesta). On peut dire aussi, avec un attribut l’aveuglette.
(autre que exact, vrai, faux, erroné, etc.) : Le
remède s’avéra in^ficace (= apparut comme, aveulir v. t. Sans accent circonflexe.
se révéla être mefficace). — Avec la tournure
impersonnelle il s’avère que, on peut dire, à la aviculture n. v. Élevage des oiseaux, notamment
rigueur : Il s’avéra que l’addition était fausse des oiseaux de basse-cour. — Dérivés ; avicole,
(= • il apparut que...). — D’une manière
aviculteur. — Attention aux paronymes api¬
generale, ne pas user à tout propos du verbe
culture (élevage des abeilles), apicole,
s’avérer Dire plutôt apparaître, se révéler, être. apiculture.
91 AVILIR
avion On écrit avec un trait d’union les composés 1 S’aviser de, suivi d’un nom. S’apercevoir
dont le deuxième élément est un nom : Un de, constater, remarquer : Elle ne s’était pas
avion-citerne, des avions-citernes. Un avion- avisée de l’absence de son ami.
cargo, des avions-cargos. Un avion-taxi, des 2 S’aviser de, suivi d’un nom. Imaginer,
avions-taxis. — En revanche, pas de trait inventer : Elle s’était avisée d’un stratagème très
d’union si le deuxième élément est un adjectif : ingénieux.
Un avion ravitailleur, des avions ravitailleurs.
3 S’aviser de, suivi d’un infinitif. Avoir l’idée
avionneur n. m. Constructeur d’avions. — inattendue, étrange de (faire telle action), se
Deux n. permettre de : Elle s’est bien avisée de me poser
cette question saugrenue t Ne t’avise pas de sortir
aviron n. m. Synonyme technique de rame. — Ne sans mon autorisation l Et qu’il ne s’avise pas
pas dire environ pour aviron : En quelques coups de recommencer l
■ d'aviron, le canotier parvint au milieu de la rivière
4 S’aviser que, suivi de l’indicatif. S’aperce¬
et il la descendit sur deux cents mètres environ.
voir, constater, remarquer que : Je m ’avisai
brusquement que mon camarade avait disparu.
avis n. m. Prononciation et constructions. ▼ Le tour s’aviser de ce que est déconseillé.
I Bien prononcer [avi]. Le -s- final est muet.
aviso n. m. Petit navire de guerre. — PI. : des
II Plusieurs constructions. avisos [-Z0].
ayez, ayons ? Ces formes du verbe avoir azyme adj. Pain azyme, sans levain. — Un z et
(première et deuxième personne du pluriel de un y.
B
1. baba n. m. Gâteau. — PI. : des babas. ciation ; [bebisitoBR]. — PI. ; des baby-sitters
[-tœR]. — Dérivé : baby-sitting [bebisitiq] n.
2. baba a(^. Ébahi, étonné. — Invariable ; Elles m. Angücisme désignant la surveiUance des
sont restées baba. enfants par un(e) baby-sitter.
babil n. m. La prononciation [babil] tend de nos 1. bac n. m. Bateau qui sert à traverser une
jours à remplacer la prononciation vieillie rivière.
[babi].
2. bac n. m. Récipient.
babiller v. i. Bien prononcer [babije], avœ [j]
et non avec [1]. De même : babillage [babijas] 3. bac n. m. Forme abrégée de baccalauréat.
n. m., babillard, arde [babijas, aad] adj.
baccara, baccarat [bakana]. Deux noms mas¬
babiroossa n. m. Animal. — PI. : des babiroussas culins homophones.
[-sa]. 1 baccara Jeu de hasard, qui se joue avec des
cartes : Il a perdu cinq mille francs au baccara.
bâbord n. m. Côté gauche du navire {tribord,
2 baccarat Cristal fabriqué à Baccarat (Meur-
côté droit). — Se prononce [baboa], mais
the-et-MoseUe). Un beau vase en baccarat
s’écrit avec un accent circonflexe sur le a.
bacchanal, bacchanales, bacchanale Trois
baby n. m. Angücisme vieilh. Remplacé de nos mots qui se prononcent [bakanal].
jours par bébé.
1 Un bacchanal n. m. sing. Désordre, vacarme,
baby-boom. n. m. Angücisme qui désigne une tumulte : Les hommes, attablés au cabaret,
augmentation brusque et massive de la nataUté : faisaient un bacchanal terrible (mot très vieiUi ;
Le baby-boom de 1946-1947. — Prononciation : inusité au pluriel).
[bebibum]. — PI. : des baby-booms [-bum]. 2 Les bacchanales n. f. pl. (sans majuscule) A
Rome, dmis l’Antiquité, fête célébrée en l’hon¬
baby-foot n. m. Angücisme qui désigne le neur de Bacchus : Les bacchanales donnèrent
footbaU de table. Prononciation ; [babifut]. — lieu à de tels excès que le Sénat dut les interdire.
PI. : des baby-foot, mieux que des baby-foots
[fut]. — Équivalént français -.football de table. 3 Une bacchanale n. f. sing. Fête désordonnée,
tumultueuse, ücencieuse : Le mardi gras, autre¬
babylonien) ienne adj. ou n. Attention à la fois, ah ! quelle bacchanale / (mot üttéraire).
majuscule : La population babylonienne. Les
Babyloniens. — Le babylonien : langue. bacchante n. f Prononciation : [bakût].
me la baillez bonne ou vous me la baillez belle, baisser ü est déconseillé d’écrire ; La viande
vous voulez m’en faire accroire. T Le participe baisse. La vie baisse. Écrire plutôt : Le prix de
passé est toujours invariable : Il me l’a baillé la viande baisse. Le coût de la vie baisse. Ce
belle. n’est pas la viande qui baisse ou qui monte, mais
son prix.
2 bâiller [baje] v. i. Ouvrir largement la bou¬
che : Je bâille de sommeil — ^ar extension)
Mon col bâille. — Dérivés : bâillement, bâilleur.
bakchich [bakjij^ n. m. (familier) Pourboire,
pot-de-vin. — PI. : des bakchichs [-JiJl.
3 bayer [baje] v. i. (vieux ou littéraire)
S’ouvrir : Son manteau bayait au vent. — Bakélite n. f Matière plastique. — Nom déposé,
Rester bouche bée : Il bayait devant les vitrines donc, en principe, avec une majuscule.
luxueuses. — Usité encore de nos jours dans
l’expression figée bayer aux corneilles. Ne pas bal n. m. — PI. : des bals.
écrire *bâiller aux corneilles.
▼ Pour les trois verbes ci-dessus, ne pas oublier balade, ballade Deux noms féminins
le i à la première et à la deuxième personne paronymes.
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ 1 balade (familier) Promenade : Il fait beau,
tif présent : (que) nous baillions, (que) vous allons faire une balade t
bailliez; (que) nous bâillions, (que) vous bâil¬
liez; (que) nous bayions, (que) vous bayiez, 2 ballade Poème à forme fixe ; Une ballade de
Villon.
bailleur, bâilleur Deux noms paronymes.
balader v. t. ou v. pron. (familier) Promener :
1 bailleur [bajocR], féminin bailleresse Il fait beau, on va se balader? — Un seul /
[bajResj Personne qui cède par un bail la (vient de balade « promenade »). De même :
jouissance d’une chose (par opposition au baladeur, euse.
concessionnaire, au locataire, au preneur) :
Droits et obligations réciproques du bailleur et baladin, paladin Deux noms masculins
du locataire Gangue jundique). paronymes.
2 bâilleur [bajoeRl, féminin bâilleuse [baj^z] 1 baladin Comédien ambulant, bouffon.
Personne qui bâille souvent ; Un bon bâilleur
en fait bâiller dix (proverbe). 2 paladin Chevalier; homme chevaleresque;
défenseur idéaliste.
bailli [baji] n. m. Autrefois, officier royal.
balafo ou balafon n. m. Instrument de musique.
bailliaçe [baja3] n. m. Autrefois, circonscription — PI. : des balafos [-fo] ou des balafons.
soumise à l’administration d’un bailli. ▼ Atten¬
tion au groupe -illi-. balafre n. f. T Un seul l, un seul / De même ;
balafré, balafrer.
baillive [bajiv] n. f. Autrefois, femme d’un bailh.
balai, balais Ne pas écrire un balai, instrument
bâillon n. m. Accent circonflexe sur le a. qui sert à balayer, comme un rubis balais
Prononciation : [baj5]. — Dérivés : bâillonne¬ [baie], variété de rubis de couleur rose ou
ment [bajônmâ] n. m., bâillonner [bajone] v. t. violacée.
a/ Jeune arbre qu’on s’est abstenu de cou¬ 2. balourd n. m. Déséquilibre d’une pièce
per, dans un taillis, afin de le laisser croître en rotative. — Finale en -ourd.
arbre de futaie.
b/ Long poteau mince qui sert à faire des balsa Mot d’origine espagnole.
échafaudages. 1 I^ balsa Arbre d’Amérique centrale ; bois
2 soliveau Deux sens. qu’il fournit. — Dans ce sens, le mot est
francisé. Prononciation : [balza]. PI. : des
a/ Petite solive, petite poutre. balsas [-za]. Toujours masculin : Le balsa très
b/ (figuré, par allusion à la fable de La léger, sert à fabriquer des maquettes
Fontaine Les Grenouilles qui demandent un roi) 2 Une bi^a Radeau de jonc utilisé au Pérou
Homme sans autorité, sans pouvoir, sans et au Chih. — Sous cette forme féminine, le
caractère : Ce président, quel soliveau ! mot n’est pas francisé et se prononce [balsa].
PI. : des balsas [-sas].
ballade, balade > balade.
balsamier n. m. Arbre. Synonyme : baumier. —
ballast n. m. — PI. : des ballasts [balast]. Se prononce avec [z] et non avec [s] :
[balzamje]. Il en va de même pour les mots
1. balle n. f. Enveloppe du grain. — Deux /. de la même famille : balsamine [balzamin] n.
97 BALTE
f. (plante), balsamique [balzamik] adj. (qui a ments banals. Les événements banals de la vie
une odeur de baume). quotidienne.
baltique adj. ou n. Attention à la majuscule : Le bancal, ale, als adj. ▼ Masculin pluriel : bancals
climat baltique. Les brumes baltiques. Les (Des meubles bancals).
langues baltiques. La mer Baltique ou la
Baltique. banco n. m. Terme de jeu. — PL : des bancos
[-ko].
baluchon > balluchon.
bande n. f. Avec -an-. De même : bandage,
balustrade Deux noms de la même famille. bandagiste, bandeau, bandelette, bander.
1 Une balustrade Garde-fou (dont les supports banderille n. f Prononciation : [bâd(3)Rij].
sont, en principe, des balustres).
2 Un balustre Chacun des petits piliers qui banderillero n. m. Torero qui plante des
constituent les supports d’une balustrade. T Est banderilles. — Mot espagnol : pas d’accent sur
masculin : Un balustre massif. les e. — Prononciation : [badeRijcRo] ou
[bandeRijeRoJ. — PI. : des banderilleros
balzan, balzane Deux mots de la même famille. [bôdeRijeRo] ou [bandeRijcRos].
3 banc (avec -c) n. m. Siège allongé ; support, bank-note n. m. (anglicisme vieilli) Billet de
etc. — Nombreuses expressions : banc d’œuvre; banque anglais. — Prononciation française :
char à bancs (avec -s a banc) ; banc d’essai (pas [bâknot]. — PL : des bank-notes [-not].
de -s à essai) ; (exploiter) un banc de pierre (dans
une carrière) ; (s’échouer sur) un banc de sable, banqueter v. i. Conjug. 14. Double le t devant
de roches (avec -s à roches). un e muet ; je banquette, je banquetterai.
banal, ale, aux ou als adj. Deux formes pour bantou, oue [bâtu, u] adj. ou n. Attention à la
le masculin pluriel. majuscule : Un village bantou. Des chefs ban-
tous. Une femme bantoue. Des tribus bantoues.
1 banaux Au sens historique de « qui appar¬ — (substantivement) Un Bantou. Une Bantoue.
tient au seigneur » : Des fours banaux. Des Les Bantous. — Le bantou : langue africaine.
moulins banaux.
bouteille de banyuls. Boire du banyuls). — Avec barbacane, sarbacane Deux noms féminins
un B majuscule : du vin de Banyuls. paronymes.
1 barbacane Au Moyen Age, ouvrage fortifié
baobab [baobab] n. m. Arbre d’Afrique.
placé en avant de l’enceinte.
baptême n. m. Le p est muet : [batem]. De 2 sarbacane Arme faite d’un tube dans lequel
même dans les dérivés : baptiser [batize], on souffle pour lancer un projectile.
baptismal, ale, aux [batismal, al, o], baptis¬
taire [batistCR], baptiste [batist(a)], baptistère barbare adj. ou n. Le mot employé subs¬
[batistER], tantivement prend en général une majuscule
quand il désigne les peuples étrangers à la
baptistaire, baptistère Deux mots qui se civilisation grecque ou latine ; L ’Empire romain
prononcent [batistea] et qui sont de la famille succomba sous les coups des Barbares.
de baptême.
1 baptistaire adj. ou n. m. Un extrait baptistaire barbaresque adj. ou n. Attention à la majus¬
ou un baptistaire: un extrait de baptême. cule : Les États barbaresques. Les Barbares-
ques.
2 baptistère n. m. Edifice ou partie de l’église
où l’on procède au baptême : Le baptistère de Barbarie n. f. Ancien nom de l’Afrique du Nord.
la cathédrale de Florence. S’emploie encore (avec une majuscule) dans
trois expressions : canard de Barbarie (nom
1. bar n. m. Poisson. usuel du canard musqué domestique), figue de
Barbarie (fruit de l’opuntia, ou oponce, plante
2. bar n. m. Débit de boissons. grasse aux fruits comestibles), orgue de Barba¬
rie (instrument de musique mécanique ; défor¬
3. bar n. m. Unité de pression. mation de Barberi, inventeur italien de cet
instrument).
baraque n. f. T Un seul r. De même : baraqué,
baraquement, baraquer. barbarisme n. m. Faute grave qui consiste à
employer un mot qui n’existe pas dans la
baraque, cabane Deux noms féminins qui ne langue, soit en commettant une erreur de
sont pas vraiment synonymes. conjugaison ou de déclinaison, soit en défor¬
mant grossièrement un mot ou une expression.
1 baraque Construction, sommaire ou pro¬ Exemples de barbarismes : il *envoira (pour il
visoire ou démontable, en planches. Désigne enverra), la *mairerie (pour la mairie). ▼ N’est
en général un abri rudimentaire, quoique jamais synonyme de barbarie. Ne pas dire, par
pouvant être édifié dans un pays considéré exemple : La guerre plongea le monde en plein
comme évolué ou même dans une ville : *barbarisme. Le *barbarisme scandaleux de la
Baraques d’un bidonville. Baraques d’un répression.
camp de prisonniers. Baraque construite
sur un chantier. Baraques foraines. — (fi¬ barbecue n. m. Anglicisme qui désigne un
guré, péjoratif) Maison médiocre, mal grilloir à viande. — Prononciation : [baabakju]
construite, inconfortable, mal tenue, en mauvais ou [banbaky] — PI. ; des barbecues [-kju],
état.
[-ky]. — Equivalent français ; grilloir.
2 cabane Construction très simple, qui peut
être faite des matériaux les plus variés (ron¬ barbet n. m. Chien ; poisson. — Finale en -et.
dins, planches, terre, pisé, pierres, branchages,
etc.), édifiée dans un pays « primitif » ou à barboter v. i. ▼ Un seul t. De même : barbotage,
la campagne : Cabane en rondins construite barbotement, barboteur, barboteuse, barbotine
dans la forêt. Cabane de bûcheron. Cabane de (pâte céramique fluide).
berger.
barbotin n. m. (technique) Roue dentée. — Un
baraterie n. f. (droit maritime) Fraude. — Un seul t.
seul t.
barbouse ou barbouze n. f. (familier) Agent
baratin n.^ m. (populaire) Boniment. — Un seul secret ou membre d’une poUce parallèle. — La
t. De même : baratiner, baratineur. graphie barbouze semble la plus fréquente. —
Toujours féminin : Cet ancien policier serait,
baratte n. f. Instrument ou machine qui sert à dit-on, une barbouze.
faire le beurre. — Deux t. De même : barattage,
baratte,ment, baratter, baratteuse.
barcaroUe n. f Chanson vénitienne. — Deux /.
99 BARDE
1. barde n. m. Poète, chez les anciens Celtes ; 2 Avec un -s à barre : le jeu de barres. On écrit
Un barde gaulois. avoir barres (ou barre) sur quelqu’un.
2. barde n. f. Couche de lard : Une barde épaisse. barreau, barrot Deux noms masculins homo¬
phones dérivés de barre.
bardeau, bardot Deux noms masculins
1 barreau Mot du langage courant ou juridi¬
homophones.
que ; Un barreau de chaise. Avocat inscrit au
1 bardeau Plaque de bois jouant le rôle d’une barreau de Paris.
tuüe : Clocher couvert de bardeaux. 2 barrot (marine) Poutre transversale qui
2 bardot Hybride du cheval et de l’ânesse. soutient le pont d’un navire. — Synonyme : bau.
1 Sans trait d’union : barre à mine (des barres 4 Dans les emplois adjectifs d’une expression
à mine). géographique, en principe, bas s’écrit avec un
BAS-BLEU 100
b minuscule et n’est pas joint au mot suivant 5 Au bas de, en bas de. Deux locutions
par un trait d’union : Un paysan bas normand. prépositives pratiquement équivalentes de
Les paysages bas alpins. Des fermes bas bre¬ nos jours (en bas de est plus usuel, au bas
tonnes (bas invariable, l’autre adjectif accordé de plus littéraire). Ces deux locutions expriment
en nombre et en genre). Cependant il est la situation et non le mouvement : Au bas
conseillé de ne pas employer acyectivement les de l’escalier, un valet de pied attendait les
formes composées formées avec bas. Il vaut visiteurs. En bas de l’escalier, un panneau
mieux dire, par exemple : La syntaxe du bas indique au visiteur l’emplacement des divers
breton (plutôt que la syntaxe bas bretonne). Un services. — Éviter de dire : Je sautai au bas
paysan de basse Normandie (plutôt que un du lit ou en bas du lit Dire plutôt : Je sau¬
paysan bas normand). Des paysannes du bas tai à bas du lit En effet, ici, il y a mouve¬
Limousin (plutôt que des paysannes bas ment.
Limousines).
6 ▼ Éviter le pléonasme descendre en bas (de),
5 Dans les emplois substantifs au féminin, au bas de. Dire : Il descendit de l’arbre (et non
en principe, bas s’écrit avec un b minuscule et en bas de l’arbre). Il descendit de la colline (et
n’est pas joint au mot suivant par un trait non en bas de la colline). Je vais descendre et
d’union. Il reste en principe invariable: Une non je vais descendre en bas). Au lieu de dire
bas Normande (plutôt que une Basse-Nor¬ Je descends en bas, on peut aussi préciser : Je
mande). Cependant il est conseillé de ne pas descends au rez-de-chaussée. Je descends à la
employer au féminin les formes composées cave, etc.
formées avec bas. Il vaut mieux dire, par
exemple ; Une femme originaire de la basse 7 Ici-bas, là-bas. Toujours avec un trait
Normandie (plutôt que une bas Normande). Les d’union.
femmes du bas Limousin (plutôt que les bas
Limousines). 4. bas- Préfixe. — Trait d’union et pluriel.
II Dans les dénominations historiques (bas = 1 Sauf dans certaines dénominations géogra¬
tardif). Pas de majuscule ni de trait d’union : phiques ou historiques (> bas 1), les mots
Le bas Moyen Age. Le bas latin. La basse composés avec bas-/basse- s’écrivent toujours
latinité. Une œuvre de basse époque. — Excep¬ avec im trait d’union : un bas-relief, une
tion : Le Bas-Empire (période la plus tardive basse-cour, etc.
de l’Empire romain).
2 Sauf dans certaines dénominations géogra¬
2. bas adv. Employé adverbialement, est toujours phiques (> bas 1) et dans basse-courier (des
invariable : Les hirondelles volent bas. Porter basse-couriers, des basse-courières), les deux
bas la tête. éléments prennent toujours la marque du
pluriel : des basses-cours, etc.
3. bas Employé dans des locutions.
bas-bleu (péjoratif) Femme pédante. — Toujours
1 A bas (suivi d’un nom). Cri d’hostilité : A masculin : Cette femme est un insupportable
bas les vendus l — A distinguer de bas, ordre bas-bleu. — PI. : des bas-bleus. T II existe une
d’avoir a abaisser ou à déposer quelque chose : autre expression, très différente par le sens,
Bas les pattes t Bas les armes t cordon-bleu, cuisinière habile.
2 Mettre bas. Donner naissance à des petits : La
chienne a mis bas six chiots. La vache va mettre bas-côté n. m. — PI. : des bas-côtés.
bus. A distinguer de mettre à bas, renverser :
La Révolution mit à bas la monarchie. base-bail n. m. Inusité au pluriel. Prononcia¬
tion : [bezbol].
3 A bas de. Locution prépositive qui tend à
vieillir et à devenir littéraire. — Ne s’emploie
guere qu’avec quelques verbes de mouvement baser, se baser, basé Deux sens distincts.
(sauter, se précipiter, être précipité, se jeter, être 1 Au sens usuel. Mieux vaut employer fonder,
jeté, tomber, etc.) : Il fut précipité à bas de sa se fonder, fondé : Sur quels arguments fonde-t-il
monture. Je sautai aussitôt à bas de l’estrade. son hypothèse? Des affirmations solidement
Ne pas dire, par exemple: Les touristes se fondées. Voici sur quoi je me fonde pour appuyer
groupent *à bas de la tour (mais au bas de la mes affirmations.
tour ou en bas de la tour).
2 Au sens militaire. Baser, basé sont parfaite¬
4 An bas. Très rare aujourd’hui comme lo¬ ment corrects : Pendant la Seconde Guerre
cution adverbiale. On emploie normalement en mondiale, les Américains basèrent leurs bom¬
bas : La. ville se serre sur la colline escarpée, en
bardiers en Grande-Bretagne. Des forces mili¬
bas coule la rivière que franchit un seul pont. taires basées à l’étranger.
101 BAS-FOND
bas-fond n. m. — PI. : des bas-fonds. — Plusieurs — (au féminin) Une Basque ou, plus couram¬
sens. ment, une Basquaise, une femme basque.
1 Terrain bas, dépression : Un bas-fond 2 Au féminin, quand on parle d’une personne,
marécageux. la forme basquaise est plus fréquente dans
l’emploi substantif, la forme basque dans
2 (au pluriel) Les bas-fonds de la société, les l’emploi adjectif On peut cependant dire, par
bas-fonds: couche de la société avilie par la exemple, une servante basquaise, une jeune fille
misère ou le vice. basquaise. — L’emploi de l’adjectif basquaise
est en principe réservé aux cas où il s’agit d’une
3 Partie peu profonde de la mer ou d’une personne : ne pas dire la population basquaise,
rivière : Dans cet estuaire, des bas-fonds rendent la mentalité basquaise, mais la population
la navigation très dangereuse. — En ce sens, basque, la mentalité basque. — On admet
bas-fond est à peu près synonyme de haut-fond. cependant basquaise qualifiant une chose dans
Parfois cependant, bas-fond est employé des expressions figées : la sauce basquaise ou
comme antonyme de haut-fond et signifie alors la sauce à la basquaise (sauce à base de tomate,
« partie très profonde et donc favorable à la de poivrons et de jambon cru), thon à la
navigation, dans la mer ou une rivière ». Ce basquaise, poulet à la basquaise ou elliptique¬
sens, plus rare, est plus logique et plus conforme ment poulet basquaise (pl. des poulets bas¬
à l’étymologie. — D’autres auteurs distinguent quaise). — N. f pl. Des basquaises, des
le bas-fond, partie peu profonde de la mer qui espadrilles.
n’est jamais découverte, même à marée basse,
et le haut-fond, qui émerge à marée basse. 3 On écrit avec un b minuscule : Un tambour
de basque. Un béret basque. — Expressions
basileus n. m. (histoire) L’empereur de Byzance. géographiques : Le Pays basque (région de
— Avec un b minuscule. — Prononciation : France ; P majuscule, b minuscule). Les pro¬
[basilos]. — Pluriel (grec) : les basileis vinces basques (les sept provinces peuplées par
[basilejs]. les Basques, en France et en Espagne ; p
minuscule, b minuscule). Les Provinces basques
(région administrative de l’Espagne ; P majus¬
basilic n. m. Reptile ; plante. — Attention à cule, b minuscule).
l’homophone la basilique, édifice, église.
4 ▼ On dit parler français comme un Basque
basilique n. f. Au sens religieux, désigne une espagnol: parler très mal le français. Déformé
église dotée par le pape d’une dignité parti¬ en parler français comme une vache espagnole,
culière : La basilique Notre-Dame, à Arcachon. forme populaire de l’expression, à éviter.
T Le mot basilique n’est nullement synonyme
de « grande égUse ». Ce n’est pas une question basquine n. f (autrefois) Jupe, corsage. —
de dimensions. Attention au nom féminin paronyme une
basque, partie d’habit : Les basques d’un habit.
basin [bazê] n. m. Étoffe.
bas-relief n. m. — Pl. : des bas-reliefs.
bas-jointé, ée adj. Quaüfie un cheval dont le
paturon est très incliné : Un cheval bas-jointé. basse-cour n. f — Pl. ; des basses-cours.
Des chevaux bas-jointés. Une jument bas-jointée.
Des juments bas-jointées. basse-courier, ière n. m. ou f — Pl. : des
basse-couriers, des basse-courières (jamais de -s
basket-ball n. m. Prononciation : [basketbol]. à basse). T Un seul r. Vient de basse-cour.
— S’abrège usuellement en basket [basket]. — Aucun rapport avec courrier.
Des baskets: chaussures. — Normalement du
masculin : J’ai une paire de baskets tout neufs. basse-fosse n. f — Pl. : des basses-fosses.
1. basque n. f. Partie de vêtement qui part de basse-taille n. f Voix de basse des choeurs. —
la taille en s’évasant et couvre les hanches : Les Chanteur qui a cette voix : Ce chanteur est une
basques d’une jaquette. — Il existe un paronyme basse-taille. — Pl. : des basses-tailles.
basquine, jupe, corsage.
bastingage n. m. Avec -ga- et non -gua-.
2. basque adj. ou n. Emploi de la majuscule,
forme du féminin, expressions. bas-ventre n. m. — Pl. : des bas-ventres.
1 On prendra garde à la majuscule : Le peuple
basque. Les Basques (ou les Eskuariens). — Le bât [ba] n. m. Un accent circonflexe. De même :
basque (ou l’eskuara) : la langue des Basques. bâté, bâter.
BATAILLON 102
6 ^ mot vaisseau est vieux ou poétique, ou 1 Conjug. 98. Je bats, tu bats, il bat, nous
bien U désigne, dans un contexte historique, un battons, vous battez, ils battent. — Je battais.
type particulier d’ancien navire à voiles : Un — Je battis. — Je battrai — Je battrais. —
vaisseau à trois ponts du 1" rang. Bats, battons, battez — Que je batte. — Que
Je battisse. — Battant. — Battu, tue.
bateau-citerne n. m. — PI.: des bateaux- 2 Battre son plein. Vient de l’expression la mer
citernes
bat son plein (son, adjectif possessif ; plein.
103 BAU
baume n. m. Avec -au-. Ne pas écrire *beaume. beau ou bel, belle adj. Forme et expressions.
I Beau, bel. Deux formes pour le masculin
baumé Attention à la majuscule. singulier.
1 Un baumé (avec un b minuscule) Aréomètre 1 Après le substantif ou en fonction d’attri¬
inventé par Antoine Baumé. — PI. : des but, la seule forme employée est beau: Un
baumes. homme beau. Ce garçon est beau.
2 Un degré Baumé (avec un B majuscule) 2 Placé immédiatement devant le substantif,
Chacune des divisions de cet ^pareil. — l’adjectif prend la forme bel si le substantif
Toujours invariable : De l’acide suljurique à 66° commence par une voyelle ou un h muet (Un
Baumé. bel été. Un bel hiver), mais garde la forme beau
si le substantif commence par une consonne ou
baux Pluriel de bail et de bau. un h aspiré (Un beau printemps. Un beau héros).
3 Devant et joignant deux adjectifs, on
bayer > bailler.
emploie bel si les adjectifs précèdent un nom
qui commence par une voyelle ou h muet (Un
bazar n. m. T Jamais de -d à la fin, malgré le
bel et brillant officier), beau si le nom
dérivé, très familier et péjoratif, bazarder.
commence par une consonne ou un A aspiré
(Un beau et brillant capitaine. Un beau et
bazooka [bazuka] n. m. Arme antichar. — PI. : glorieux héros) ou si les adjectifs suivent le nom
des bazookas. (Un officier beau et brillant).
beagle n. m. Chien. — Prononciation : [bigUa)]. 4 On emploie toujours bel dans les locutions
PI. : des beagles [bigUa)]. figées bel et bien, bel et bon.
II La baUler belle, l’échapper belle > bailler,
béant, béante Participe présent adjectivé de béer. échapper.
Sigi^e « grand ouvert » : Une porte béante.
Un gouffre béant. La bouche béante. —^guré) beaucoup [boku] adv. de quantité ou d’intensité.
Qualifie quelqu’un qui reste bouche bée, sous
l’effet de la surprise, de l’admiration, de la I Beaucoup de, devant un nom.
stupeur : Il restait béant devant ce spectacle > 1 Beaucoup de, suivi d’un nom au singulier.
bée. T Ne pas dire II restait *béaj devant ce Le verbe est toujours au singulier : Beaucoup
spectacle (confusion avec béat > béat). de monde est descendu dans la rue pour voir
passer le cortège.
béarnais, aise adj. ou n. Attention a la
majuscule : La population béarnaise. Les Béar¬ 2 Beaucoup de, suivi d’un nom au pluriei.
nais. — N. m. Le béarnais: dialecte gascon. Le verbe est normalement au pluriel : Beaucoup
• \
BEAU-FILS 104
de gens pensent comme vous. Beaucoup de habile que vous. Cela explique que beaucoup
serpents sont venimeux. Cependant le sin^lier puisse s’employer devant un comparatif (par¬
est possible, si l’on veut insister sur la quantité fois en concurrence avec de beaucoup) : 7/ est
globale. Comparer : Beaucoup de métaphores beaucoup plus rapide (ou de beaucoup plus
accumulées produit un effet de surcharge (= rapide). Vous allez beaucoup plus vite, beaucoup
une grande masse de métaphores...) et Beau¬ moins vite. — Ne jamais employer beaucoup
coup de métaphores sont empruntées au langage devant un adverbe autre que mieux, plus, trop,
de la marine (= nombreuses sont les méta¬ moins. Ne pas dire par exemple : Il court
phores qui sont empruntées...). beaucoup vite (mais très vite ou bien vite ou fort
vite).
3 Beaucoup de, suivi d’un nom féminin.
L’attribut ou le participe est normalement au ni Beaucoup et de beaucoup.
féminin : Beaucoup de joie vous sera donnée.
1 Devant un comparatif. On peut employer
L’accord au masculin (vous sera donné), nette¬
indifféremment beaucoup ou de beaucoup ; Elle
ment plus rare, insiste sur l’idée de grande
est beaucoup plus compétente que moi (usuel)
quantité. Il n’est pas incorrect.
ou Elle est de beaucoup plus compétente que
4 Beaucoup, employé sans complément moi (tour plus rare).
au sens de «beaucoup de gens, beaucoup 2 Derrière nn comparatif. La forme de
de personnes ». L’accord se fait toujours beaucoup est obligatoire : Elle est plus compé¬
au masculin pluriel : Les affaires vont mal, tente de beaucoup.
beaucoup sont inquiets. Quand beaucoup
(sans complément) renvoie à un nom pluriel 3 Devant ou derrière un adjectif ou un
précédemment exprimé, il entrée l’accord adverbe au superlatif. La forme de beaucoup
au pluriel du verbe. En outre, l’attribut (ou est obligatoire : Elle est de beaucoup la plus
le participe) se met au masculin ou au fémi¬ compétente. Elle est la plus compétente de
nin selon le genre du nom déjà exprimé. beaucoup. C’est lui qui avance de beaucoup le
Les jeunes filles furent convoquées par la plus rapidement. C’est lui qui avance le plus
directrice; beaucoup étaient inquiètes. Les rapidement, de beaucoup.
petites filles partirent; beaucoup s'étaient
ennuyées. 4 n s’en faut de beaucoup. C’est le tour le plus
usuel ; Nous n 'avons pas la somme nécessaire, il
5 Beaucoup de, beaucoup des. Normalement s’en faut de beaucoup. Il s’en faut beaucoup est
c’est beaucoup de qu’on emploie : Beaucoup vieilli et rare. Ce tour, selon certains grammai¬
d’enfants sont timides. Beaucoup des ne peut riens, insisterait sur la qualité plus que sur la
s’employer que si le nom est déterminé par une quantité : Molière n 'est pas si finement spirituel
relative, un participe ou un complément; que Marivaux, il s’en faut beaucoup.
Beaucoup des enfants qui ont été amenés ici
voient la mer pour la première fois. Beaucoup beau-fils n. m. — PI. : des beaux-fils.
des enfants vaccinés ont été malades. Beaucoup
des enfants de la classe de 6‘ A sont grippés. beau-frère n. m. — PI. : des beaux-frères.
Ce tour insiste sur l’idée partitive.
beaujolais n. m. Avec un B majuscule : Le
II Beaucoup, devant un adjectif ou un adverbe.
Beaujolais, région de France. Du vin du
1 Devant un adjectif. L’adverbe beaucoup ne Beaujolais. — Avec un b minuscule : Boire du
peut être employé que devant les adjectifs beaujolais. Une bouteille de beaujolais.
comparatifs meilleur et moindre: Ce film est
beaucoup meilleur (ou de beaucoup meilleur). beau-père n. m. — PI. ; des beaux-pères.
La dépense sera beaucoup moindre (ou de
beaucoup moindre). Ne jamais employer beau¬ bec Dans les composés commençant par bec-de-,
coup devant un autre adjectif. Ne pas dire par seul le premier élément prend la marque du
exemple : Mon oncle est beaucoup gentil (mais pluriel : des becs-de-cane, des becs-de-corbeau,
très gentil ou bien gentil ou fort gentil). En des becs-de-corbin, des becs-de-lièvre. — En
revanche, beaucoup peu s’employer devant un revanche, dans les composés dont le second
comparatif formé avec plus ou moins (voir élément est un adjectif, les deux éléments
ci-dessous, II, 2 et III). s’accordent : des becs-croisés, des becs-fins.
2 Devant un adverbe. L’averbe beaucoup ne bécarre n. m. (terme de musique). — Deux r.
peut être employé que devant les adverbes
mieux, plus, trop, moins : Louis travaille beau¬
bec-d’âne [bekdan] ou bédane [bedan] n. m.
coup mieux que moi. Vous êtes beaucoup plus
Ciseau, burin. — PI. : des becs-d’âne ou des
soigneux que votre collègue. Les délais sont
bédanes. — La forme bédane est la plus
beaucoup trop longs. Elle est beaucoup moins fréquente.
105
BEC-DE-CORBEAU
becqueter v. t. Avec -cq-. — Conjug. 14. Double beignet [bejie] n. m. On dit usuellement, dans
le t devant un e muet ; il becquette, il la langue ordinaire : Des beignets aux pommes,
becquettera. aux abricots. Le tour Des beignets de pommes,
d’abricots est recommandé dans la langue très
bédane > bec-d’âne. surveillée. Quand il ne s’agit pas de fruits, on
emploie obligatoirement au ou à la : Beignets
bée [be] adj. f S’emploie dans l’expression au chocolat, à la crème de marron. On dit
(toujours au singulier) bouche bée, bouche cependant toujours ; Beignets de langoustines.
CTande ouverte. — Être, rester, demeurer
bouche bée, dans une attitude immobile et béjaune n. m. De nos jours, on dit montrer son
passive d’étonnement : Ils restaient bouche bée béjaune à quelqu’un (et non son bec-jaune,
devant ce spectacle, ne sachant trop que penser forme vieilü^. De même : un béjaune, un jeune
> béant, béat. homme naïf (et non un bec-jaune, forme
vieilhe).
beefsteak > bifteck.
bel > beau.
béer v. i. (littéraire) Être grand ouvert ; La porte
béait sur la nuit. — (figuré) Regarder avec un bêler v. i. Le mouton bêle, pousse son cri. —
air étonné : Pourquoi reste-t-il là à béer comme Garde toujours l’accent circonflexe : il bêlait,
un sot l II béait de surprise. — Garde é (avec il bêla, bêlant. De même : bêlement.
accent aigu) à toutes les formes (il bée, nous
béons, il béait, il béera, nous béerions...) > bée. belgicisme, belgisme n. m. Mot, expression ou
construction propre aux Belges (de langue
beffroi n. m. Deux f. Pas de -t ni de -e à la fin. française). — De nos jours, la forme belgicisme
à éliminé belgisme.
bégaiement [begemâ] n. m. Attention au e
muet intérieur. bélier n. m. Mâle de la brebis. ▼ Accent aigu
sur le premier é. Aucun rapport étymologique
bégayer v. i. ou v. t. Conjug. 23. Change avec bêler.
facultativement y en i devant un e muet : il
bégaye ou (plus usuel) il bégaie, il bégayera ou bélière n. f Anneau de suspension.
(plus usuel) il bégaiera. — Attention au i après
Vy à la première et à la deuxième personne du bélître [belitRfs)] n. m. (très vieilli) Homme de
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif peu; imbécile; importun. — Orthographe
résent : (que) nous bégayions, (que) vous moderne : accent aigu sur é (la graphie belître
égayiez. — Pour la prononciation > balayer. est vieillie) et accent circonflexe sur le ù
— Dérivé : bégayeur.
belle La bailler belle > bailler. — L’échapper
bègue adj. ou n. Avec un accent grave. belle > échapper.
bémieter v. i. Conjug. 15. La chèvre béguète belle-dame n. f Plante ; papillon. — PI. ; des
^usse son cri), béguètera. belles-dames.
BELLE-DE-JOUR 106
belle-de-jour n. f. Plante. — PI. : des belles-de- cierge bénit. Un chapelet bénit. Du pain bénit.
jour. Une médaille bénite. De Veau bénite.
2 Comme participe passé, dans im temps
belle de nuit, belle-de-nuit Deux expressions simple ou composé de la forme passive, quand
à bien distinguer par la graphie. le sujet est un nom désignant un objet auquel
1 Une belle de nuit (sans trait d’union) Désigne un prêtre dorme la bénédiction rituelle. Le
famiüèrement une fille publique qui exerce son complément d’agent est introduit par par: La
métier la nuit. — PL ; des belles de nuit. chapelle sera bénite par l’évêque. Cette médaille
a été bénite par le Saint-Père lui-même. T On
2 La belle-de-nuit (avec deux traits d’union) écrit : Le mariage a été béni par l’abbé Durand
Nom d’une plante. — PL : des belles-de-nuit. (et non bénit), car le mariage n’est pas un objet.
belle-fille n. f. — PL : des belles-filles. n Béni, bénie. S’emploie dans les cas suivants.
1 Comme participe passé, dans un temps
belle-mère n. f. — PL : des belles-mères. composé de la forme active, quand le complé¬
ment est un nom désirant un objet auquel un
belle-sœur n. f. — PL : des belles-sœurs. prêtre dorme la bénédiction rituelle : Voici les
chapelets que le Saint-Père a bénis La médaille
bénédicité [bénédicité] n. m. Mot entièrement que le prêtre a bénie.
francisé : accent aigu sur chaque é. — Pas de
majuscule. — PL : des bénédicités. 2 Au passif ou à l’actif, quand la bénédiction
rituelle porte sur des persormes ou sirr rme
benêt adj. masc. ou n. m. Pas de féminin. T chose qiti n’est pas rm objet. Le complément
Prononcer [bone], avec [a], et non *[bene], d’agent est introduit par par : Les jeunes mariés
•[bene]. ont été bénis par l’abbé Durand. Le mariage
sera béni par le chanoine Martin. L’évêque a
bénévole adj. ou n. On peut employer ce mot béni les fidèles
pour qualifier une persoime : Les secouristes 3 Au passif ou à l’actif, quand il ne s’agit
bénévoles. Un collaborateur bénévole. L’emploi pas d’une bénédiction rituelle dormée par un
substantif aussi est correct : Les bénévoles de prêtre. Le complément d’agent est alors intro¬
la Croix-Rouge. — En revanche, dans la langue duit par de: Cette famille est bénie de Dieu.
trœ surveillée, on emploiera plutôt gratuit ou O Terre bénie des dieux l Le père a béni ses
désintéressé pour qualifier une chose : Un enfants avant de mourir.
secours désintéressé. Une collaboration gratuite.
benjamin, ine n. m. ou f. Prononciation :
1. bengali [bêgali] adj. ou n. Du Bengale. — [bê3amê, in],
Prend la marque du pluriel (Les villages
bengalis. Les Bengalis), mais non celle du benjoin n. m. Prononciation : [bê3wê].
féminin : Une jeune fille bengali Une Bengali
Les femmes bengalis. Les coutumes bengalis. — benoît, oîte adj. Accent circonflexe sur le L
N. m. Le bengali: langue parlée au Bengale.
— En raison de l’inconunodité de bengali (qui benzène n. m. Prononciation : [bêzen], avec
n’a pas de forme pour le féminin), on préfère [bê-]. De même : benzine [bêzin], benzoate
employer la forme bengalais, aise: Une femme [bêzoat], benzoïque [bêzoik], benzol [bêzal],
bengalaise. Les Bengalaises. Les coutumes ben¬ benzolisme [bêzolismfa)], benzyle [bêzil].
galaises Un village bengalais Les Bengalais —
Bien prononcer [bêgali], avec [é] et non [5] ;
bercail [beakaj] n. m. Inusité au pluriel.
de meme : bengalais, aise [bégaie, ezj.
béret n. m. Un seul r. Accent aigu sur le
2. bcng^ n. m. Oiseau. — Prononciation : premier é.
[bêgali] — PL : des bengalis [-li],
bergamote n. f. Fruit du bergamotier. ▼
bénin a(h. Le féminin est bénigne. ▼ Éviter la Un seul t
forme fautive *bénine.
bernard-l’ermite ou bernard-l’hermite n. m.
bénir v. t. Deux formes pour le participe passé :
L’orthographe bernard-l’ermite est préférable
bénit, ite et béni, ie.
à bernard-l’hermite. — Invariable : des
I Bénit, bénite. S’emploie dans les cas suivants : bernard-l’ermite.
francisée. En italien : bersagliere [beRsaXene] ; bétail, bestiaux Des formes à bien distinguer.
pluriel bersaglieri [beRsaXcRi]. On peut, en
traçais, prononcer bersaglier soit [beRsaglie], 1 Le bétail n. m. Ensemble des animaux de
soit [beRsalje], prononciation plus proche de pâture élevés dans les exploitations agricoles.
ritalien. PI. : des bersagliers [-glie] ou [-Ije]. Ce mot est un collectif et n’est jamais employé
On évitera le pluriel italien des bersaglieri, au pluriel. On distingue le gros bétail (bœufs,
inutile puisque bersaglier est une forme de chevaux, ânes, mulets) et le petit bétail (mou¬
singulier francisée. tons, chèvres, porcs).
2 Les bestiaux n. m. pl. Ensemble des animaux
béryl [beail] n. m. Pierre précieuse. — de pâture élevés dans une exploitation agricole :
Avec un y. Faire paître les bestiaux dans les prairies. Tend
à se spécialiser dans le sens de « ctos bétail ».
besicles n. f. pl. Ne s’emploie plus que par Le mot bestiaux tend d’ailleurs a disparaître
plaisanterie, comme synonyme de lunettes : J'ai dans le style « sérieux » et on emploie de plus
oublié mes besicles ! — Prononciation : en plus à sa place le mot bétail, sauf dans
fbazikKa)] ou [bezikUa)]. Jamais d’accent sur l’expression figee wagon à bestiaux. ▼ Le terme
le e. Toujours employé au pluriel. bestiaux n’a pas de singulier. Les emplois le
bestiau (= le bétail), un bestiau (= une pièce
bésigue [bezig] n. m. Jeu de cartes. — Ne pas de gros bétail) appartiennent au langage
déformer en *besigue. paysan.
3 bestiaux. Masculin pluriel de l’adjectif bes¬
besoin n. m. Prononciation : [bazwl]. Éviter la tial : Des instincts bestiaux.
prononciation relâchée [bzwê]. — Plusieurs
constructions. bête n. f. ou adj. Accent circonflexe sur le e.
1 Avoir besoin de (suivi d’un nom ou d’un
bétonnière n. f. Machine dans laquelle est
infinitif). J’ai besoin d’un manteau neuf. J’ai
malaxé le béton. La forme bétonneuse, quoique
besoin de prendre l’air. — A voir besoin que (suivi
très r^andue, est considérée comme impropre.
du subjonctif) : J’ai besoin que vous m’aidiez.
En effet cette machine ne sert pas à bétonner
2 n est besoin. Tour impersonnel vieilh, (c’est-à-dire à couvrir de béton ou à construire
littéraire et figé dans quelques emplois. S’il en en béton). Elle est en quelque sorte le récipient
est besoin (= s’il le faut). Est-il besoin de dans lequel on Répare le béton, d’où la forme
(= faut-il...) : Est-il besoin de préciser ce point ? en -ière. Le suffixe -ière est le suffixe servant
Il n’est pas besoin de..., que... (= il n’est pas à former des noms de récipients : chaudière,
nécessaire de..., que...) ; Il n’est pas besoin de sorbetière, etc.
prendre tant de peine pour des choses si peu
importantes. Il n’est pas besoin que vous bette n. f. Plante comestible. — Deux t De
m'avertissiez. même: betterave, betteravier.
3 On évitera avoir besoin avec un sujet ne beurre n. m. Deux r. De même ; beurré, beurrée,
désignant pas un être vivant. On peut dire : Ce beurrer, beurrerie, beurrier.
chien a besoin d’espace pour s’ébattre. Les
plantes ont besoin de soleil En revanche, ne pas bey [bej n. m. (autrefois) Titre de certains
dire : Cette chemise a besoin d’être lavée. Dire dignitaires ou souverains musulmans. — Pl. :
plutôt : Il est nécessaire de laver cette chemise des beys. — S’écrit avec une minuscule. —
ou II sera bon de laver cette chemise. Comme titre, s’emploie après le nom : Lamine
bey fut destitué en 1957. T Bien distinguer le
bestial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : bey, souverain de la Tunisie (avant 1957), et
Des instincts bestiaux. le dey, chef de la régence ottomane d’Alger
(avant 1830).
1. bêta n. m. Lettre grecque. — Invariable : Des
bêta minuscules, — (physique) Des rayons bêta. bi- Préfixe qui veut dire « deux fois ». Les
composés s’écrivent sans trait d’union : biacide.
2. bêta adj. ou n. Prend la marque du pluriel : bicamérisme, bicarbonate, bicéphale, bichlorure,
Quels grands bêtas, ces garçons ! Il prend des biennal, bifocal, bilame, bilateral, bilingue, etc.
airs bêtas. — Ne prend pas la marque du
féminin : Une fille bêta. Pour éviter les dif¬ bibelot, bimbeloterie Le bibelot est un petit
ficultés du féminin (des filles bêta ou des objet décoratif : Placer des bibelots sur une
filles bêtas), on emploie souvent le féminin étagère. — La fabrication et le commerce des
bêtasse : Quelles grandes bêtasses / Des filles bibelots, des petits ustensiles, des colifichets, des
bêtasses. « articles de Paris », etc. ne s’appelle pas
BIBLE 108
*bibeloterie, mais bimbeloterie. — D’autre part, rable, d’un bon milieu (Ce sont des gens bien),
on distingue bibeloleur, collectionneur de bibe¬ sympathique, franc, loyal, estimable (Je vous
lots, et bimbelotier, celui qui confectionne ou le recommande, c’est un garçon bien), beau,
vend des articles de bimbeloterie. séduisant (Elle est bien, cette fille), efficace,
capable (Il me faut un collaborateur très bien
bible n. f. Une majuscule quand Bible désigne pour ce travail), de bonne qualité, réussi (Cette
le livre sacré des chrétiens, en tant qu’ouvragé voiture est bien. Ce film est plutôt bien). C’est
de l’esprit (et non en tant qu’exemplaire) : La le contexte qui permet de déterminer le sens.
Bible raconte comment Noé réussit à échapper Cet emploi est à éviter dans la langue écrite
au Déluge. — Une minuscule dans tous les soignée. — Bien adjectif est toujours invariable :
autres cas : On a vendu aux enchères une bible Ces filles sont bien. Je connais des gens bien.
ancienne richement reliée (il s’agit d’un exem¬
plaire). Cette grammaire latine est la bible des 2 Etre bien. Peut donner lieu à des équivo¬
latinistes {= livre de référence). Du papier bible. ques. Si bien est adverbe, l’expression signifie
« se trouver bien, être dans une situation
agréable, convenable » : Nous serons bien ici
bicentenaire n. m. Dans la langue écrite soignée, pour pique-niquer. — Si bien est adjectif,
on préférera deuxième centenaire.
l’expression signifie « être estimable, loyal,
capable, etc. » (voir ci-dessus III, 1). — Hors
bicyclette n. f ▼ Attention à la place respective de tout contexte, une phrase comme Ce garçon
du / et de Vy : se décompose en bi« deux fois » n ’est pas bien est équivoque. Elle peut signifier
et cycle. — Dans la langue surveillée, on « ce garçon ne se trouve pas à son aise » ou
préférera aller à bicyclette à aller en bicyclette « ce garçon n’est pas estimable ».
> à (VII, 1).
IV Bien (de) exprimant la quantité (au sens
bien adv. Forme, sens, emplois, expressions. de « beaucoup de »).
I Le comparatif est mieux: Votre texte est 1 Dans ce sens, bien est toujours suivi de
mieux écrit que le mien. On emploie aussi de la ou de du ou de des : Il a bien de la chance
mieux comme comparatif dans l’emploi adjectif (= beaucoup de chance). Je vous souhaite bien
de l’usage familier (voir ci-dessous III, 1) : Je du plaisir (= beaucoup de plaisir). Il a eu bien
connais sa sœur, elle est mieux que luL des aventures (= beaucoup d’aventures).
péniblement, il avait tenu à me rendre visite), biennal, bisannuel Deux mots à distinguer.
avec un participe passé (Bien qu’estimé de tous,
il se croyait persécuté), avec un nom (Bien que 1 biennal, ale, aux [bjenal, al, o] adj. ou n. f
professeur de faculté, il est dépourvu de tout a/ Qui dure deux ans, qui est exercé pendant
pédantisme), avec un adjectif (Bien que très deux ans : Charge, fonction, magistrature
doux d’habitude, il se mit en colère), avec une biennale.
locution adjective (Bien que sur le point de
partir, je veux m’occuper de cette affaire). Ces b/ Qui a lieu tous les deux ans : Exposition
emplois elliptiques sont à éviter dans la langue biennale. Festival biennal
surveillée. c/ Qui s’effectue selon un cycle de deux ans :
L’assolement biennal
3 Bien que j’en aie, bien que tu en aies, bien
qu’il en ait... Expression d’une correction d/ Une biennale Manifestation artistique qui
douteuse qui équivaut à « contre mon gré, a heu tous les deux ans : La biennale de Venise.
contre ton pré, contre son gré... Il vaut mieux
2 bisannuel, elle adj.
dire maigre que j’en aie > malgré.
a/ (Jui a lieu tous les deux ans : Cérémonie,
VI Expressions.
fête bisannuelle. Le curage bisannuel d’un
1 Mais bien. Formule qui équivaut à un mais étang.
renforcé et qui s’emploie après une proposition b/ Plante bisannuelle, dont le cycle vital
négative : Il ne s’agit pas de cas isolés, mais bien dure deux ans.
d’une véritable épidémie (= mais, au contraire,
d’une véritable...). ▼ On évitera d’employer bisannuel au sens de
« qui a heu deux fois par an ». On dira plutôt
2 Bien entendu, bien sûr. Dans la langue semestriel « qui a heu tous les six mois (soit
parlée ou familière, ces expressions s’emploient deux fois par an) ».
en tête de phrase avec que explétif : Bien
entendu que je vous aiderai I Bien sûr que nous bien-pensant, ante adj. ou n. En deux mots avec
sommes satisfaits. Dans le style surveillé, on un trait d’union. — Le deuxième élément prend
peut les employer, mais sans ^ue : Bien entendu, la marque du pluriel et du féminin : Des
je vous aiderai / Bien sur, nous sommes bien-pensants. Une bien-pensante. Des bien-
satisfaits. pensantes.
3 II s’en faut bien (que). Il s’en faut de
bienséant, ante adj. En un seul mot, sans trait
beaucoup (que) : Il s’en faut bien que nous ayons
d’union. — Dérivé : bienséance.
atteint notre but Nous n’avons pas atteint notre
but, il s’en faut bien. Ce tour est assez archaïque
bientôt adv. Orthographe et expression familière.
et recherché.
1 Bien distinguer par l’orthographe bientôt,
4 Bien vouloir, vouloir bien > vouloir.
dans peu de temps (Mon frère m’a écrit il
viendra bientôt), et bien tôt, très tôt, un peu trop
bien-aimé, ée adj. ou n. En deux mots, avec un tôt (s’oppose à bien tard): Il est à peine six
trait d’union. — Le deuxième élément prend la heures, vous êtes venu bien tôt t
marque du pluriel et du féminin : Des bien-aimés.
Une bien-aimée. Des nièces bien-aimées. 2 A très bientôt. Formule de la langue
familière : Au revoir, cher ami et à très bientôt
bien-dire n. m. inv. Art de parler ou d’écrire À éviter dans le style surveillé.
avec élégance. — En deux mots, avec un trait
d’union. bienveillant, ante adj. En un seul mot, sans trait
d’union. — Dérivés : bienveillance, bienveil¬
bien-être n. m. inv. En deux mots, avec un trait lamment (finale en -amment).
d’union.
bienvenir Ne s’emploie que dans l’expression se
bienfaisante, bienfaisant, bienfait, bienfai¬ faire bienvenir, être accueilli favorablement,
avec bienveihance ; Il se fit bienvenir dans la
teur Attention à la prononciation :
bonne société de la ville. Il sut se faire bienvenir
1 Avec [-fo-] : bienfaisance [bjêfazâs], bien¬ du gouverneur. Vieilh et très recherché. — En
faisant, ante [bjêfozâ, fit]. un seul mot sans trait d’union.
2 Avec : [-fe-] : bienfait [bjéfe], bienfaiteur,
bienvenu, ne, bien venu, ue Des graphies à bien
trice [bjÊfetœR, tsis]. distinguer.
bienheureux, euse adj. ou n. En un seul mot, 1 bienvenu, ue adj. ou n. (en un seul mot, sans
sans trait d’union. trait d’union) Qui arrive à point, que l’on reçoit
BIENVENUE 110
avec plaisir : Soyea sûr que vous serez toujours bifurqua à droite et prit le chemin du village.
bienvenu chez nous. Vos conseils seront certaine¬ — (par extension) Je pris le petit sentier à travers
ment bienvenus. — (substantivement) Vous êtes champs et, au bout de trois cents mètres je
la bienvenue. Soyez le bienvenu parmi nous. bifurquai pour aller vers la rivière. Admis dans
L'argent que j'ai reçu a été le bienvenu. la langue cursive, cet emploi est à éviter dans
le style très surveillé. On emploiera plutôt
2 bien venu, ue adj. (en deux mots, sans trait
tourner.
d’union) Qui est né ou qui s’est produit dans
de bonnes conditions (= robuste, bien fait, ou 3 (sens figuré usuel et moderne) S’orienter dans
opportun, ingénieux) : Un enfant de la cam¬ une autre direction : La conversation a bifurqué
pagne, vif et bien venu. Un bel arbre, droit et brusquement. Dans le style très surveillé, on
bien venu. Une idée bien venue. Une phrase bien emploiera plutôt dévier, changer (de sujet, de
venue (heureuse, bien faite, élégante, habile). direction).
Une expression bien venue.
4 (sens figuré usuel et moderne) Choisir l’une
3 bien venu, ue (en deux mots, sans trait des deux orientations possibles : A la fin de la
d’union) Se rencontre dans un temps composé classe de seconde, les elèves pourront bifurquer
du verbe venir. Dans ce cas, bien est adverbe vers les études littéraires ou vers les sciences.
de phrase et équivaut à « réellement, effective¬ Dans le style très surveillé, on emploiera plutôt
ment » : Enfin, elle est bien venue hier soir, je se diriger, s’orienter.
l’ai vue l (= il est bien vrai qu’elle est venue,
elle est venue effectivement). 5 (emploi pronominal; au sens propre) La
route se bifurque, se divise en deux branches.
bienvenue n. f Heureuse arrivée, bon accueil : Cet emploi est rare et peu recommandé. On
Allons lui souhaiter la bienvenue. — En un mot, écrira plutôt la route bifurque.
sans trait d’union.
bihebdomadaire adj. En un seul mot, sans trait
1. bière n. f Boisson. — Un seul r. d’union. — Signifie « qui a lieu, qui paraît deux
fois par semaine » ; Emission bihebdomadaire.
2. bière n. f. Cercueil. Un seul r. T Ne pas employer au sens de « qui a lieu
toutes les deux semaines ».
biffer v. t. Rayer, barrer. — Deux f
bihoreau [bioso] n. m. Oiseau. — Attention au
h intérieur.
bifocal, ale, aux adj. (optique) Qui a deux
foyers : Verres bifocaux.
bijou n. m. — PI. ; des bijoux, avec un x
bifteck [biftek] n. m. — PI. : des biftecks [-tek].
— Forme francisée de l’anglais beefsteak bilan n. m. Le mot implique l’idée d’une
[bifstek], « tranche de bœuf ». PI. : des comparaison entre le gain et la perte. Ne pas
beefsteaks [-stek] — La forme bifteck est l’employer au sens de résultat, chiffre des pertes,
préférable a beefsteak. — Le mot s’abrège s’il n’y a pas une telle comparaison. On évitera
usuellement en steak [stek], forme parfaite¬ donc les phrases abusives telles que ; Le bilan
ment acceptable. Cette forme abrégée est même de la catastrophe aérienne est de quarante morts.
préférable quand il s’agit de viande autre que
la viande de bœuf : Un steak de cheval. En effet biliaire, bilieux, bileux, bileur Mots de la
steak veut dire « tranche » et beef « bœuf », famille de bile.
donc, littéralement, un bifteck (beefsteak) de 1 biliaire adj. (médecine, physiologie et langage
cheval voudrait dire « une tranche de bœuf de courant) Qui concerne la bile ; Vésicule biliaire.
cheval ». — Au sens figuré de « nourriture, Sécrétion biliaire.
vie », on emploie toujours bifteck, jamais
steak : Il faut bien gagner son bifteck (familier). 2 bilieux, euse adj. (anciennement) Tempéra¬
ment bilieux (selon la classification d’Hippo¬
bifurquer Toujours avec -qu-, même devant a crate). -— (de nos jours) Mélancolique, pessi¬
ou O : il bifurqua, nous bifurquons miste, irascible : Un vieillard bilieux. Un
caractère bilieux.
1 (sens propre un peu vieilli) La route bifurque,
se divise en deux branches. 3 T Les mots bileux, bileur sont des formations
populaires, tirées de l’expression très familière
2 (sens propre usuel et moderne) Le véhicule se faire de la bile, être soucieux, préoccupé. A
bifurque, abandonne la voie principale pour
é^ter dans la langue soutenue. Hutôt que II
prendre une voie secondaire, ou abandonne la
n’est pas bileur (bileux), on écrira : Il est
voie en ligne droite en tournant pour prendre
insouciant ou il n’est pas anxieux, ou il n’est
une autre voie : Arrivée au croisement, la voiture pas soucieux.
111
BILL
bill [bil] n. m. En Angleterre, projet de loi : loi. biparti, ie ou bipartite adj. Les deux formes
— PI. : des bills [bil]. sont admises. La forme bipartite semble la plus
fréquente.
billet, ticket Deux noms masculins nullement
synonymes. Le billet est un document qui 1. bis, bise adj. Le masculin se prononce [bi].
affecte en général la forme d’une petite feuule — S’acc^orde normalement (Un emballage bis.
de papier mince, le ticket est un très petit Une toile bise. Des toiles bises), sauf en
rectangle de carton ou de papier fort. En fait, composition : Des toiles bis foncé (sans trait
c’est l’usage qui règle la répartition. On dit d’umon, car foncé n’est pas un adjectif de
billet pour le théâtre et pour le cinéma (dans couleur). Des toiles bis-brun (avec trait d’union,
ce dernier cas, il s’agit pourtant toujours d’un car brun est un adjectif de couleur).
ticket), billet défaveur (pour le théâtre), billet
d’avion, de bateau (il s’agit d’une feuUle ou 2. bis adv. Indique la répétition ; Les spectateurs
d’une petite liasse), billet de chemin de fer (il criaient << bis l ». Il habite 107 bis avenue de la
s’agit souvent cependant d’un ticket de carton Victoire. — Se prononce [bis].
dur), ticket de métro et ticket de quai (ce sont
véritablement des tickets).
bisaïeul, eule n. Arrière-grand-père, arrière-
grand-mère. — PI. : des bisaïeuls, des bisaïeules
billion, billon Deux noms masculins différents
> aïeul.
par l’orthographe, la prononciation et le sens.
1 billion [bilj5] (avec un i après -//-). bisannuel > biennal.
a/ (sens ancien) Un millier de millions. De
nos jours, dans ce sens, on dit milliard. T On biscaïen, ïenne, ou biscayen, yenne [biskajê,
rencontre encore billion au sens de « milliard » jen] adj. ou n. Deux orthographes pour le même
dans des textes traduits de l’anglais des mot. Sans qu’il y ait de réglé absolue, on peut
États-Unis, où le mot billion a ce sens. Cet admettre l’usage suivant.
anglicisme est à éviter absolument. 1 biscayen, yenne ou, plus rarement, biscaïen,
b/ (sens moderne) Un million de milhons, ïenne adj. ou n. De la Biscaye. La population
c’est-à-dire un milher de milliards. biscayenne. Les Biscayens. — n. m. Le biscayen :
dialecte basque.
2 billon [bij5] (sans i après -//-).
2 biscaïen n. m. Autrefois, balle de fonte
a/ (technique) Pièce de bois équarrie.
contenue dans une boîte à mitraille : Il eut la
b/ (viticulture) Sarment de vigne très court. jambe brisée par un biscaïen.
c/ (agriculture) Exhaussement de terre entre
bise, brise > brise.
deux sillons.
d/ La monnaie de billon ou le billon: bisexué, ée [biseksqe, e], bissexué, ée; bi¬
monnaie métallique qui sert à faire l’appoint. sexuel, elle [biseksqel, el], bissexuel, elle
adj. Les deux orthographes, avec -s- simple ou
bimbeloterie, bimbelotier > bibelot. avec -SS-, sont correctes. La prononciation est
toujours avec [s] et non avec [z] ; [bisek-].
bimensuel, bimestriel Deux mots à bien
distinguer. bismuth [bismyt] n. m. Avec -th-. De même :
1 bimensuel, elle adj. Qui a lieu ou qui paraît bismuthé, bismuthine.
deux fois par mois.
bissextile [bisekstil] adj. f. Eviter la prononcia¬
2 bimestriel, elle adj. Qui a lieu ou qui paraît
tion relâchée *[bisektil].
tous les deux mois.
bissexué, bissexuel > bisexué.
binocle n. m. Type ancien de lunettes. —
S’emploie normalement au singuher (à la
différence de lunettes) : Il mit son binocle et lut bistre adj. Adjectif de couleur invariable : De
le texte. longues traînées bistre. — Comme nom, prend
la marque du pluriel : Des gris et des bistres très
binôme n. m. Accent circonflexe sur le ô. nuancés.
bio- Préfixe (du grec bios « vie »). Les composés bistro, bistrot n. m. Les deux orthographes sont
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union : admises. Bistrot est plus fréquent que bistro. —
biobibliographie, biochimie, biodégradable, bio¬ Le féminin bistrote, femme du patron d’un café,
thérapie, etc. est très familier.
BISULFATE 112
bisulfate Jbisylfat] n. m., bisulfite [bisylfit] (avec l’idée de propreté) : Le linge était blanc
n. m., bisulfure [bisylfys] n. m. Termes de comme neige. Seule formule employée au firaré
chimie. — Un seul -s-. Prononciation avec [s] (;= absolument innocent) : Dam cette affaire
et non avec [z] : [bisyl-]. d’escroquerie, s’il n’est pas le vrai coupable, il
n’est pas pour autant blanc comme neige.
bitter [biten] n. m. Liqueur. — PI. ; des bitters
2 Blanc comme le Qa)... S’emploie suivi d’un
[-t£R].
nom de substance : Un cou blanc comme
l’ivoire, comme le lait. — Blanc comme un
bitumeux, bitumineux Deux adjectifs de la
(une)... s’emploie suivi d’un nom d’animal ou
famille de bitume.
de plante : Blanc comme une colombe. Blanc
1 bitumeux, euse adj. Qui a la teinte brune et comme un lis.
sombre du bitume : Les teintes bitumeuses d’un
m Emploi de la majuscule. Le mot s’écrit en
vieux tableau enfumé. — Qui est fait avec du
bitume : Un revêtement bitumeux assure général avec une majuscule dans les emplois
l’étanchéité. substantifs suivants.
2 bitumineux, euse adj. Qui contient naturelle¬ 1 Quand il désigne les personnes de race
ment du bitume : Roche, terre bitumineuse. blanche : Les Blancs du sud des États-Unis. Cet
Africain a épousé une Blanche. — Minuscule
bizarre adj. Avec un z et deux r. dans l’emploi adjectif: La race blanche. La
population blanche.
bizut ou bizuth [bizy] n. m. Elève de première 2 Quand il désigne les royahstes de l’époque
année. — L’orthographe bizuth est la plus de la Révolution française (surtout les combat¬
fréquente, mais on ecnt plutôt bizute (féminin) tants de la Vendée) : Les Blancs et les Bleus se
et toujours bizutage, bizuter. livrèrent de terribles combats en Vendée. —
Minuscule dans l’emploi adjectif : Un chef blanc.
black-bottom [blakhotom] n. m. (anglicisme).
Danse. — PI. : des black-bottoms [-tom]. 3 Quand il désire les adversaires de la
révolution bolchevique en Russie, dans la
blackbouler v. t. Attention au groupe -ck-. De période 1917-1922 : Les Blancs furent vaincus
même ; blackboulage n. m. par l’armée rouge. — Minuscule dans l’emploi
adjectif: L’armée blanche.
black-out [blakawt] n. m. (anglicisme). Inusité
au pluriel. blanc-bec n. m. — PI. : des blancs-becs.
blandices n. f. pl. (vieilli, très littéraire) Flatte¬ précisé par un complément introduit par de:
ries ; séductions : Les trompeuses blandices des Des jupes bleu de roi. Des soieries bleu de Prusse.
sens. — Finale en -ices. — Dans tous les exemples ci-dessus, pas de trait
d’union, car les compléments ne sont pas des
blaser, se blaser, blasé, ée Le complément est adjectifs de couleur. En revanche, on écrit avec
introduit par de ou par sur : Il est blasé des trait d’union (et en maintenant l’invariabihté) :
plaisirs mondains. Il s'est blasé sur les avantages Des vareuses bleu-vert. Des robes bleu-noir (car
de la célébrité. vert et noir sont des adjectifs de couleur).
blessé II est très correct de dire : blesser blizzard n. m. Vent d’hiver (au Canada, aux
grièvement, légèrement quelqu'un; être blessé États-Unis). — Deux z, un -d à la fin.
grièvement, légèrement; des blessures graves,
légères. — En revanche, il est peu co^ect blocage n. m. Avec -c-, non avec -qu-.
d’écrire : des blessés graves, des blessés légers
(ce sont les blessures qui sont graves ou légères, bloc-cuisine n. m. — Pl. : des blocs-cuisines.
non les blessés). On écrira plutôt : des personnes
grièvement, légèrement blessées ou des blessés bloc-eau n. m. — Pl. : des blocs-eau (pas de -x
gravement, légèrement atteints. à eau).
blet, blette adj. Trop mûr : Une poire blette. blockhaus [bbkos] n. m. inv. — Pl. : des
blockhaus [-kos]. Attention au -ck- et au -h-.
bleu, bleue adj. ou n. Accord et emploi de la
majuscule. bloc-moteur n. m. — Pl. : des blocs-moteurs.
I Accord.
bloc-notes n. m. — Pl. : des blocs-notes.
1 Comme adjectif, employé seul, s’accorde
en nombre et en genre ; Un veston bleu. Des blouson n. m. Sans trait d’union ; un blouson
vestons bleus (avec -s et non -x). Une robe bleue. noir, un vêtement (Il portait un blouson noir
Des robes bleues. et un jean). — Sans trait d’union non plus : un
2 Comme adjectif, employé avec un autre blouson noir, un jeune voyou (Les blousons
adjectif ou suivi d’un nom qui indique une noirs du quartier ont commis des actes de
nuance de bleu, reste toujours invariable ; Des vandalisme).
robes bleu clair. Des tentures bleu sombre. Des
bannières bleu ciel Des autobus bleu et rouge. blue-jean n. m. Pour désigner un pantalon, on
De même, bleu reste invariable quand il est emploie indifféremment le pluriel ou le singu-
♦ \
BLUES 114
lier : Elle était vêtue d’un gros chandail et de 2 Un bohème, une bohème (avec b minuscule
blue-jeans ou d’un gros chandail et d’un blue- et accent grave sur e) Tsigane, bohémien. Ce
jean Dans l’usage le plus récent, le singulier tend sens est vieux.
à l’emporter. — D’autre part, le mot s’emploie
de plus en plus sous sa forme abrégée jean ou 3 Un bohème, une bohème (avec b minuscule
jeans : Elle portait un jean effrange. Elle était et accent grave sur e) Personne qui mène une
vêtue d ’une vareuse bleue et de jeans très collants. vie insouciante et désordonnée.
— Prononciation : un blue-jean [bludjin] ; des 4 La bohème (avec b minuscule et accent grave
blue-jeans [blud3ins] ou [blud^in] ; un jean sur e) Vie insouciante et désordonnée. — Milieu
[d3in] ; des jeans [d3ins] ou [d3in]. formé par les gens qui mènent cette vie : La
bohème artistique de Montparnasse.
blues n. m. Mélodie ou chanson de jazz à rythme
lent. — Prononciation : [bluz]. — Toujours un Bohémien Attention à la majuscule.
-s, au singulier comme au pluriel : La chanteuse
noire chantait un blues. 1 bohémien, ienne n. ou adj. (vieux) Du pays
appelé Bohême : La population bohémienne. Les
bluff n. m. Anglicisme à éviter dans le style très Bohémiens. Synonyme actuel : tchèque.
soutenu. Bien prononcer [blœÇ et non *[bl5rf]. 2 bohémien, ienne n. m. ou f. (toujours avec
Attention aux deux/ — PI. : des bluffs [blœf]. une minuscule) Tsigane, romanichel : Une
— Dérivés : bluffer [blœfe] v. i. ou v. t., roulotte de bohémiens. Sens usuel et moderne.
bluffeur, euse [blcefoes, az ] n. ou adj.
boire v. t. Conjug. 76. Je bois, tu bois, il boit,
bobèche n. f. Partie de chandelier. — Un accent
nous buvons, vous buvez, ils boivent — Je
grave et non circonflexe.
buvais. — Je btis. — Je boirai — Je boirais.
— Bois, buvons, buvez — je boive. — Que
bobsleigh n. m. (anglicisme) Le mot s’abrège
je busse. — Buvant — Bu, ue. — Se conjugue
usuellement en bob : Faire du bob. Piste de bob. avec l’auxiliaire avoir: J’ai bu. W Le tour il est
— Prononciation: [bobsleg] ou [bobsle], bu (ü fôt ivre) est populaire et incorrect. Dire
plutôt que [bobslej]. — PL : des bobsleighs plutôt il a bu ou il a trop bu.
[-sleg] ou [-sk].
boisseau n. m. Ancienne mesure de capacité
bock n. m. Attention au groupe -ck-. — PI. : des
bocks. (12,51). — Dérivés : boisselage n. m. (action
de mesurer le blé avec un boisseau), boisselée
boer n. ou adj. Les Boers [bus] (avec une
n. f. (contenu d’un boisseau), boisselier n. m.
majuscule), les colons d’origine néerlandaise (fabricant de Imisseaux, de seaux), boissellerie
installés en Afrique australe: La guerre des n. f. (fabrication et commerce des boisseaux,
des seaux).
Boers (1899-1902). — Au singulier : Un Boer.
Une Boer. — Sans majuscule, s’emploie adjecti¬
vement (prend la marque du pluriel, mais non boîte n. f. Accent et expressions.
celle du féminin): Une femme bœr. Les I Un accent circonflexe sur le i De même :
communautés boers. Les chefs boers. boîtier (à la différence de boiter et de ses
dérivés).
bœuf n. m. Prononciation : un bœuf [bœf], des
bœufs^a]. On prononce généralement bœuf n Expressions.
gras [bogna] (prononciation ancienne qui a 1 A.vec un -s au complément : botte à idées,
s^écu dans une expression figée). La pronon¬ boîte à onglets, boîte à ordures, boîte à lettres
ciation nerf de bœuf [nesdobo] est vieüÛe. On ou boîte aux lettres, boîte de vitesses.
dit maintenant [nendsbœf].
2 -s au complément : boîte à malice,
boggie n. m. Châssis accouplant deux essieux boîte à mitraill^ boîte à ouvrage, boîte de
sous un wagon, une loco^motive. — Prononcia- résistance (électrique).
• [^^3*1 j prononciation [bogi] est moins
usuelle. Autre orthographe, également cor¬ boiter v. i. Marcher de manière inégulière. —
recte : bogie [bo3i] ou, plus rare, [bogi]. Pas d’accent circonflexe sur le t De même :
boitement, boiterie, boiteux, boitillant, boitille¬
bogue n. f. Enveloppe de châtaigne ment, boitiller.
Bohême, bohème Quatre mots à bien distinguer. boiterie n. f. Action de boiter. — Se disait
1 La Bohême (avec B majuscule et accent
autrefois seulement à propos d’un animal
circonflexe sur e) Pays d’Europe centrale. (chevd s^out). Pour les personnes, on disait
claudication. De nos jours, boiterie se dit en
115 BOLCHEVIK
parlant des personnes, concurremment avec 5 Quand plus devant bon n’est pas l’adverbe
claudication, terme plus savant. de comparaison, mais le corrélatif de ne dans
la locution négative ne... plus : Il ne sera plus
bolchevik adj. ou n. Forme et emploi. bon à rien.
1 La forme bolchevik prend la marque du II Emploi adverbiai. Bon est toujours invaria¬
pluriel, mais non celle du féminin : Les bolche¬ ble : Ces roses sentent bon.
viks. La révolution bolchevik. Les idées bolche¬
viks. Si la forme bolchevik s’emploie encore III Expressions.
comme nom, dans l’emploi adjectif on préfère 1 Bon Dieu. On écrit avec B majuscule le
la forme francisée bolchevique : La propagande Bon Dieu (Il faut remercier le Bon Dieu) et avec
bolchevique. b minuscule le juron bon Dieu!: Mais enfin,
bon Dieu l où veut-il en venir ?
2 V Tous les mots de cette famille s’écrivent
sans accent aigu sur le e et se prononcent avec 2 Bon enfant, bon prince. Ces expressions
[Ja] et non avec [Je] ; bolchevik, bolchevique sont invariables en nombre et en genre. Ces
[bol/avik], bolchevisation [bolJavizasjS] bol- filles sont bon enfant. Elles ont été bon prince.
che viser [boljavize], bolchevisme
[bDlj'avism(a)], bolcheviste [boljavistla)]. — 3 Bon premier. Bien que bon soit adverbe,
D’autre part, la graphie bolchevick, avec -ck, cette expression est variable en nombre et en
est vieülie et déconseillée. genre : Ces deux jeunes filles sont arrivées
bonnes premières.
3 Ces mots ne peuvent plus de nos jours s’em¬
ployer que dans un contexte historique ou bien 4 La bailler bonne > bailler.
avec une valeur péjorative, dans une intention
5 Bonne vie et mœurs. Expression figée. Bien
polémique. On dit plutôt, actuellement, selon le
que l’adjectif bonne porte aussi sur mœurs pour
cas, communiste, communisme, communiser ou
le sens, il ne prend pas la marque du pluriel :
soviétique, soviétiser, soviétisation.
Un certificat de bonne vie et mœurs.
boléro n. m. Mot espagnol francisé. — PI. : des 6 Devant un nom de nombre. S’accorde en
boléros [-Roj. — Eviter la graphie boléro, sans nombre et en genre : Trente bons kilomètres
accent. (= trente kilomètres au moins).
7 II est bon. Se construit avec de et l’infinitif
bombyx n. m. inv. Avec un y. (Il est bon de prévoir une marge de sécurité)
ou avec que et le subjonctif : Il est bon que nous
bon, bonne adj. ou adv. Comparatif, emploi établissions une liste de contrôle. ▼ Eviter le
adverbial et expressions. tour relâché c’est bon que (au heu de il est bon
que). On écrira II est bon que l’affaire se soit
I Comparatif. Le comparatif normal est meil¬ terminée ainsi (et non C’est bon que l’affaire
leur et non *plus bon : Ce gâteau est meilleur se soit terminée ainsi).
que l’autre. De même, U est recommandé de
dire : Il me l’a donné de meilleure grâce (et non 8 II fait bon. Se construit normalement avec
de plus bonne grâce). Il est de meilleure foi que l’infinitif sans de : Il fait bon se promener au
son associé (et non de plus bonne foi). Je suis bord de l’eau au mois de juillet. Le tour il fait
venu de meilleure heure (et non de plus bonne bon de (analogique de il est bon de) est
heure). Elle est de meilleure humeur (et non déconseillé.
de plus bonne humeur). Cet article est meilleur
marché (et non plus bon marché). Cependant 9 De bonne heure. On écrira : Il est venu de
plus bon est correct dans les cas suivants. très bonne heure, de trop bonne heure, de bien
bonne heure (et non il est venu trop de bonne
1 Dans l’expression figée plus ou moins bon. heure, bien de bonne heure). — Il est venu de
meilleure heure (voir ci-dessus, I).
2 Dans une comparaison entre bon et un
autre adjectif : Il est plus bon que courageux. 10 Bon marché, à bon marché, meilleur
marché > marché.
3 Quand bon a le sens de « crédule, indul¬
gent » : Il est bien bon de croire à ces sornettes, 11 A quoi bon. Expression figée. Bon est
et plus bon encore de les admettre comme toujours invariable, meme suivi d’un nom au
excuses t pluriel ou d’un nom féminin : A quoi bon ces
tracasseries ?
4 Dans quelques expressions figées (bon
enfant, bon prince, bon vivant) : II^ est plus bon 12 Tout de bon. Signifie « réellement, vrai¬
enfant que son adjoint. Son oncle était plus bon ment » : Il s’est fâché tout de bon. Cette expres¬
vivant que lui. Il est plus bon prince que je ne sion est vieillie. Les variantes pour de bon, pour
le croyais. tout de bon appartiennent au registre familier.
» \
BONACE 116
bordelaise. Les Bordelais. Un Bordelais. Une trait d’union, un pied-bot « une personne qui
Bordelaise. — Le Bordelais: la région de a un tel pied » (Le pauvre pied-bot essayait
Bordeaux. — N. f. Une bordelaise: bouteille désespérément de suivre l’allure du cortège. Sa
ou futaille. sœur est pied-bot). — PI. ; des pieds-bots.
boréal, ale adj. Le masculin pluriel est boréaux. 1. botte n. f Chaussure. —Deux t. De même :
Il est très rare. On évitera de l’employer. botté, ée, botter, bottier, bottillon [botijo],
bottine.
borée n. m. (littéraire ou poétique ; vieilli) Le vent
du nord (un b minuscule, sauf quand il y a 2. botte n. f Faisceau : Une botte de paille. Une
manifestement personnification). — Toujours botte de poireaux. — Deux t De même :
masculin, malgré la finale en -ée. — Toujours bottelage, botteler, botteleur, euse.
sans article : Alors, borée souffla.
3. botte n. f Coup d’épée : Il porta une botte
borgne adj. On dit : Un homme borgne. Un mortelle à son adversaire. — Deux t
borgne. Le féminin est une femme borgne ou
(rare) une borgne. La forme féminine une botteler v. t. Mettre en botte : Botteler du foin.
borgnesse est pqorative et vieillie. — Conjug. 13 : je bottelle, je bottelleraL
borne n. f. On écrit, généralement, avec -s : Une Bottin n. m. Annuaire. — Deux t. Nom déposé,
avidité sans bornes. Son avarice ne connaît pas donc avec une majuscule ; Consultez le Bottin.
de bornes, n’a pas de bornes. — Prend la marque du pluriel : des Bottins.
borne frontière n. f Pas de trait d’union. — bouche, gueule Ces deux noms ne sont pas
PI. : des bornes frontières. interchangeables.
borne témoin n. f. Pas de trait d’union. — PI. : 1 On emploie bouche quand il s’agit de
des bornes témoins. l’homme (sauf dans le langage grossier), ou
bien du cheval, de l’âne, du mulet, du bœuf,
du mouton, du porc, du chameau, et, d’une
bosco n. m. (marine, familier) Maître d’équipage.
manière générale, de tous les animaux de trait,
— PI. : des boscos [-ko].
de bât, de selle ou de pâture. On emploie aussi
bouche pour les animaux aquatiques ou marins
bosse n. f Avec un trait d’union, une ronde-bosse,
(grenouille, poisson de rivière ou de mer), sauf
mais, sans trait d’union, une sculpture en ronde
quand on veut insister sur l’aspect carnassier
bosse. ou monstrueux de l’animal : La bouche d’une
carpe, d’un hareng, mais la gueule d’un
bosseler v. t. Conjug. 13: je bosselle; je brochet, d’un requin. Observer qu’en zoologie
bossellerai. on emploie bouche presque dans tous les
cas ; La structure de ta bouche du requin, du
bosseler, bossuer Au sens de « déformer par tigre.
un choc », l’emploi de bosseler est parfaitement
correct : Le choc a bosselé la plaque de tôle 2 On emploie gueule quand il s’agit d’un
(correct, car il s’agit d’un objet déformable par animal carnivore (chien, chat, serpent, cro¬
un choc). — En revanche on n’écrira pas ; Des codile, requin, épaulard, dauphin, etc.), sur¬
collines bosselaient le paysage (car il ne s’agit tout bien entendu quand il s’agit d’un fauve
pas d’un objet déformé par un choc). Dans ce (lion, tiCTe, hyène, etc.). — Eviter de dire
cas, employer bossuer : Des collines bossuaient... la gueule d’un cheval (tout à fait contraire
aux usages des cavahers). — Le mot gueule
boston n. m. Jeu de cartes ; danse. — Mot ne désigne la bouche de l’homme ^ue dans
francisé. Prononciation ; [bostS]. PI. : des bos- le langage très grossier. Est tolère cepen¬
tons [-t5] ^ Dérivé, avec deux n : bostonner. dant dans quelques expressions figées fami¬
lières : Combat de gueule (dispute). Etre fort
bot, bote [bo, bot] adj. Difforme en raison d’une en gueule. Avoir une grande gueule (avoir
malformation des muscles : Avoir un pied bot. l’habitude de parler fort, abondamment et
Le féminin bote est très rare : Main bote, hanche énergiquement). Donner un coup de gueule
bote (un seul -/-). T On écrit, sans trait d’union, (réprimande énergique). Être p»»rté sur la
un pied bot, « un pied difforme » (Il marche gueule (sur les plaisirs de la table). Une fine
péniblement, car il a un pied bot), et, avec un gueule (un fin gourmet).
BOUCHE-À-BOUCHE 118
est toujours [bojaR], jamais ♦[hwajas], — La brahmane n. m. Dans l’Inde, membre de la caste
graphie la plus conforme à l’étymologie sacerdotale. — Prononciation : [bRoman], se¬
russe serait ooïar, mais la plus usuelle est lon les dictionnaires. En fait, la prononciation
boyard. [bRaman], avec [a], est beaucoup plus usuelle et
ne peut être considérée comme incorrecte. —
boy n. m. (anglicisme) Autrefois, dans les Attention au h après le premier a. — Les
colonies, domestique indigène. — Prononcia¬ variantes bhrame et brame (pour brahmane)
tion : [boj]. — PI. : des boys [boj]. — Féminin : sont vieillies. — Mots de la même famille :
boyesse [bajes]. Brahma [bRama] (nom d’un dieu hindou),
brahman [bRaman] n. m. (principe créateur,
boyau [bwajo] n. m. Finale en -au. — PI. : des dans la religion hindouiste), brahmanique [bna-
boyaux. manik] adj. (qui appartient au brahmanisme :
Les rites brahmaniques), brahmanisme [bnama-
boycotter v. t. (anglicisme) Prononciation ; nism(a)] n. m. (religion de l’Inde), brahmaniste
[bpjkDte]. — Attention à Vy et aux deux t. De [bRamanist(a)] adj. ou n. (qui a le brahmanisme
même boycott [bojkot], boycottage [bDjk3ta3], pour religion), brahme ou brame [bRom] ou
boycotteur, euse [oDjkDtœR, oz]. — Lœ deux [bRam] n. m. (synonymes anciens de brah¬
formes (la forme anglaise boycott et la forme mane), brahmine [bRamin] ou [bRamin] n. m.
plus francisée boycottage) sont également ad¬ (forme ancienne de brahmane) ou n. f (épousé
mises et sont synonymes (= action de boycot¬ d’un brahmane).
ter). La forme boycott tend à devenir plus
fréquente. brai [bRe] n. m. Résidu de la distillation de la
houille.
boy-scout n. m. Prononciation et emploi.
braie [bne] n. f. S’emploie surtout au pluriel :
1 Prononciation : [bojskut]. La prononciation Cette statue antique représente un Gaulois vêtu
[boiskut] est un peu vieillie, mais correcte. — de braies (= pantalon gaulois).
PI. : des boy-scouts.
2 Au sens propre, le mot est vieilli. On dit brailler v. i. ou v. t. Attention au i après le
maintenant scout. Le terme boy-scout ne s’em¬ groupe -ill- à la première et à la deuxième
ploie plus que dans des comparaisons (Il est personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous braillions,
naïf comme un boy-scout) ou au figuré, pour
(que) vous brailliez.
désigner un homme à la fois zélé, désireux de
bien faire et naïf (connotation péjorative).
braiment n. m. Cri de l’âne. — Pas de e
intérieur.
brabançon, onne adj. ou n. Du Brabant,
province belge. — Attention à la majuscule :
brainstorming n. m. (anglicisme) Méthode de
La population brabançonne. Les Brabançons. — travail en groupe. — Prononciation :
Avec B majuscule : La Brabançonne, hymne [bRenstoRmiq]. — PI. ; des brainstormings
national belge. [-mil]]. T En un seul mot, sans trait d’union.
brabant Charrue. — Avec un b minuscule. — brain-trust n. m. (anglicisme) Etat-major tech¬
Masculin : Un brabant tout neuf. nique d’un dirigeant. — Prononciation :
[bRcntRoest]. — PI. : des brain-trusts [-tRcest].
bracelet-montre n. m. — PI. : des bracelets- T En deux mots, avec un trait d’union.
montres.
braire v. i. Conjug. 53. Verbe très défectif. Ne
brachial, ale, aux adj. (anatomie) Du bras. — s’emploie qu’à l’infinitif et aux formes sui¬
Prononciation ; [bnakjal, al, o], avec [k]. vantes. Indicatif présent : il brait, ils braient.
Indicatif imparfait : il brayait, ils brayaient.
brachy- Préfixe (du grec brakhus « court »). Indicatif futur : il braira, ils brairont. Condi¬
Prononciation : [bnaki-], par exemple bra¬ tionnel présent : il brairait, ils brairaient.
chycéphale [bRakisefal], brachycéphalie Indicatif passé composé : il a brait, ils ont brait.
[bRakisefali]. Participe présent : brayant. ▼ Les formes en
bray- se prononcent avec [baej-] et non [baaj-] :
braconner v. i. — Deux n. De même ; bra¬ il brayait, ils brayaient [bReje], brayant [bRCja].
connage, braconnier. T Le mot braconneur
(pour braconnier) est à éviter. 1. brame n. m. Forme ancienne de brahmane.
branchies [bRâ/i] n. f. Généralement au pluriel : ^1. des bravos) : A la fin du spectacle, les bravos
Les branchies d’une écrevisse. — Dérivés : matèrent.
branchial, ale, aux [bRÔjjal, al, o] adj.
2 bravo n. m. Assassin à gages, homme de
brandy n. m. (anglicisme) Eau-de-vie. — Pro¬ main. — Employé surtout dans un contexte où
nonciation : [bRÔdi]. — PI. : des brandys il s’agit de l’Italie ancienne (pl. des bravî) : Le
[bRÔdi] ou, à l’anglaise, des brandies, prononcé jeune comte fut assassiné un soir, dans une
[bRÔdi] ou [bRÔdiz]. Cette dernière prononcia¬ ruelle de Florence, par des bravi à la solde de
tion, anglicisante, est peu recommandée. son rival.
braser [bRaze] v. t. Souder au moyen d’un bref, brève adj. ou adv. Sert à introduire une
procédé particulier, dit brasage ou brasure. — expression qui résume ce qui précède ; Il est
Aucun rapport avec brasser « remuer ». paresseux, sot, sournois, bref, il a tous les
défauts. Dans ce sens, l’expression enfin bref,
brasero n. m. Mot espagnol. S’écrit sans accent pléonastique, est à éviter. Dire : enfin ou bien
sur le e. Se prononce [bRazero], avec [e]. Ne bref.
pas dire *[bRaz(a)Ro]. — PI. ; des braseros
[-RO]. bréhaigne adj. f. ou n. f. (vieilli) Femelle
bréhaigne, stérile, qui ne peut avoir de petits.
brave adj. Sens et emplois. — (vieux, péjoratif) Femme bréhaigne, qui ne
peut avoir d’enfants. — Attention au -h-
1 (adjectif placé devant le nom) Un brave
mtérieur. Prononciation ; [bReeji].
homme: un homme honnête, serviable, sans
méchanceté. — (adjectif placé après le nom)
breitschwanz n. f. Fourrure. — Prononciation :
Un homme brave : un homme courageux devant
[bREt/vôts] ou [bRajtJvantsj.
le danger physique. — Même différence de sens
pour: des braves gens/des gens braves; une
l^ave femme/ une femme brave; une brave brelan n. m. (terme de jeu) Finale en -an.
fille/une fille brave; un brave cceur/un cœur
brave, etc. T L’emploi de brave en fonction brème n. f. Poisson. — Avec un accent grave
d attribut appartient au langage familier. A et non circonflexe, à la différence du nom de
éviter dans la langue soutenue. Au lieu, par la ville allemande de Brême.
exemple, de dire Son oncle est bien brave, dire :
Son oncle est un très brave homme. brésiUen, ienne adj. ou n. Attention à la
majuscule : La population brésilienne. Les
2 Au sens de « bien habillé, élégant », brave Brésiliens.
est vieux ou régional : Il s’est fait brave pour
aller au bal Elle a une robe bien brave.
bressan, bressant Deux homophones à
distinguer.
bravo Deux mots d’origine italienne qui diffèrent
par le pluriel. 1 bressan, ane adj. ou n. De La Bresse,
province française. — Attention à la majus¬
1 bravo Applaudissement, cri d’approbation
cule: La population bressane. Les Bressans
123 BRETÈCHE
brutal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux. buffle n. m. Ruminant. — Deux f. De même :
buffletin ou bufflon, bufflesse, ou bufflonne,
bruxellois, oise adj. ou n. Prononciation : bufflette.
[biayselwa, waz], avec [s] et non [ks]. De
même : Bruxelles [bKysel]. — Attention à la buffleterie n. f. ^uipement en cuir d’un soldat.
majuscule : La population bruxelloise. Les — Prononciation : [birflotRi], plutôt que
Bruxellois. — (cuisine) A la bruxelloise, avec [byfletRi].
des choux de Bruxelles et des pommes de terre :
Veau à la bruxelloise. buil^g n. m. (anglicisme) Prononciation :
[bildiq]. — PI. : des buildings [-din]. — Pour
bruyant, ante adj. Prononciation : [bRqijâ, ôt], éviter cet anglicisme, on pourra, selon les cas,
avec [qi], et non *[bRyjâ, ôt]. — De même : dire : bâtiment, gratte-ciel, tour ou simplement
bruyamment [bRqijamâ]. grand immeuble.
bruyant, bruissant Ces deux adjectifs sont des buisson-ardent n. m. Arbuste. — Avec un trait
participes présents adjectivés de bruire. d’union. — PI. ; des buissons-ardents.
1 bruyant, ante (forme ancienne de participe bulgare adj. ou n. Attention à la majuscule : La
présent) Qui fait beaucoup de bruit : Un
population bulgare. Les Bulgares. — N. m. Le
véhicule bruyant. Un enfant bruyant. — Où il bulgare : langue parlée en Bulgarie.
y a beaucoup de bruit : Quelle rue bruyante l
Un atelier, un bureau bruyant
bull-dog > bouledogue.
2 bruissant, ante (forme moderne du participe
présent) Qui fait un bruit le plus souvent assez bulldozer n. m. (anglicisme) Prononciation :
léger, parfois assez fort, en tout cas générale¬ buldozœR] ou, sous une forme plus francisé,
ment agréable : Les eaux bruissantes d'un byldozeR]. — PI. : des bulldozers [-zœa] ou
ruisseau et les eaux grondantes d'un torrent Les -zer]. — Synonyme français ; bouteur.
feuillages bruissants.
bulle Adjectif invariable : Des enveloppes bulle,
bruyère n. f Prononciation : [bRyjeR], plutôt en papier bulle (de couleur jaunâtre).
que [bnqijeR].
bull-terrier n. m. (anglicisme) Prononciation :
bu L expression il est bu « il est ivre » est [bultERje]. — Pluriel : des bull-terriers.
populaire et fautive. Dire : il a bu ou il a trop
bu. Buna [bjma ]n. m. Caoutchouc synthétique. —
Nom déposé, donc B majuscule.
bubon n. m. Ganglion lymphatique infecté. ▼
Le dérivé bubonique (peste bubonique) prend bungalow n. m. Prononciation : [boégalo]. —
un seul n. PI. : des bungalows [-lo].
bucca^ ale, aux [bykal, al, o] adj. Masculin bunker Deux noms masculins de même
pluriel en -aux : Des abcès buccaux orthographe.
1 bunker (anglicisme) Sur un terrain de golf,
bûche n. f. Accent circonflexe sur le u. De
obstacle artificiel constitué par un creux plein
même bûcher n. m., bûcher v. t. ou i., bûcheur
de sable. — Prononciation : [bœnkœa]. — PI. ;
bûcheron, bûchette. ’
des bunkers [-kœx].
127
BURNOUS
2 bunker (mot allemand) Abri souterrain 6 De but en blanc. Directement, sans prépa¬
bétonné. — Prononciation : [bunkoeu], plutôt ration : Il m’a demandé de but en blanc ce que
que [bunkeu], — PI. (en français) : des bunkers je pensais de cette affaire. Prononciation :
[-koeu] ou [-keu]. [dabytâblâ]. T Ne pas écrire *de butte en
blanc.
buraons n. m. Grand manteau arabe. Prononcia¬
tion : [byunus], avec -s prononcé (comme dans 7 ▼ Ne pas écrire *être en but à, mais être
couscous). — (par analogie) Manteau de femme, en butte à > butte.
mateau de bébé. Dans ce sens, on prononce
soit [byunus], soit, plus souvent, [byunu], buté, ée adj. Entêté, obstiné. T Un seul t (vient
sans -s. de se buter).
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ça, çà Ne pas écrire ça, forme familière de cela de l’espagnol cacahuète [kakawete] « ara¬
(Donne-moi ça), comme çà, adverbe de lieu chide ». L’orthographe espagnole explique la
utilisé dans la locution çà et là. forme française cacahuète, qui doit toujours se
prononcer [kakawet], comme cacahouète ou
cabale, kabbale Ce nom féminin a deux cacahouette, et non *[kakaqEt]. En ce qui
orthographes. concerne la graphie, cacahuète est la forme la
plus fréquente, cacahouète étant plus rare et
1 cabale ou, plus souvent, kabbale Doctrine cacahouette très rare (à éviter).
ésotérique juive.
2 cabale Complot, intrigue. cacaoyer [kakaoje] ou cacaotier [kakaotje] n.
m. Arbre qui produit du cacao. — Les deux
3 Dérivés : cabaler v. i. (comploter), cabaleur, formes sont admises, mais cacaoyer est préféra¬
euse n.m. ou f. (comploteur, intrigant), cabaliser ble. — Dérivé : cacaoyère [kakaojeR] ou
V. i. (se livrer à des spéculations et à des pratiques cacaotière [kakaotjeR] n. f. (plantation de
occultes inspirées de la kabbale), cabalisme n. m. cacaoyers).
(système de pensée propre à la kabbale), cabaliste
(ou parfois Kabbaliste) n. m. (celui qui a étudié la cacatoès, cacatois Deux formes d’un même nom
kabbale), cabalistique adj. (qui concerne la kab¬ masculin.
bale ; très obscur, très compliqué).
1 cacatoès [kakatoès] ou, rare et vieux,
caban n. m. Manteau de marin. — Pas de t à cacatois [kakatwa] Oiseau proche du
perroquet.
la fin.
2 cacatois [kakatwa] (rare et vieux) Synonyme
cabillaud [kabijo] n. m. Poisson. — Finale en de cacatoès. — (marine ancienne) Petite voile
-aud. carrée.
câble n. m. Se prononce avec a vélaire [a] et cache Féminin au sens usuel de « cachette ».
s’écrit avec un accent circonflexe : [kabUa)]. (Une cache sûre), mais masculin au sens
De même : câblage, câblé, ée, câbleau oa câblât technique de « écran, masque ».
n. m. (^tit câble d’amarrage), câbler, câblerie,
câblier, câblogramme. cache-col n. m. Invariable : des cache-col.
cafétéria n. f. Bar où l’on sert du café et des caillouteux, euse adj. Plein de cailloux : Un
boissons sans alcool. — PI. : des cafétérias chemin caillouteux ▼ Ne pas dire *cailloutique,
[-Rja]. La graphie cafétéria est à préférer à et mot n’existe pas.
cafetericL
caïman [kaimâ] n. m. Reptile. — Finale en -an.
cafèterie [kafetsi] n. f. N’est pas synonyme de
cafétéria. Désigne le local où l’on prépare le caïque Embarcation de la Méditerranée orien¬
café pour le f)etit déjeuner : La cafeterie d’un tale. V Toujours masculin ; Un caïque léger. —
hôtel sans restaurant. La graphie caïque a éliminé caïc.
cageot [ka3o] n. m. — Attention au -e- intérieur. caim [kean] n. m. Tertre, tumulus. — PI. : des
Finale en -ot caims [kesn].
cagibi n. m. (familier) Finale en -i. Ne pas écrire cake n. m. (anglicisme) Gâteau. Prononciation :
un *cagibis. [keÿ — PI. : des cakes [kek].
cahier n. m. Avec brouillon au singuUer : cahier cal n. m. Durcissement local de la peau. — PI. :
de brouillon. des cals.
calèche n. f. Accent grave sur le e et non accent calotte n. f. Deux t, à la différence de calotin.
circonflexe. — Dérivé : calotter.
caleçon n. m. On ne dit plus une paire de calquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
caleçons, pour dire un caleçon. De même ne ü ou O .• il calque, nous calquons.
s’emploie plus au pluriel, quand on parle A'un
caleçon. On ne dirait plus : Il mit ses caleçons. calquer, décalquer Ces deux verbes n’ont pas
T Ne pas déformer en *caneçon. le même sens.
1 calquer Calquer un dessin, en relever les
cale>pied n. m. — PI. : des cale-pieds. contours au crayon sur un papier transparent,
3.ppt\é papier-calque. Le dessin ainsi obtenu sur
calepin n. m. Ne pas écrire *calpin. le papier transparent est le calque.
calife n. m. Préférer la paphie calife à khalife. 2 décalquer Décalquer un dessin, reporter sur
De même : califat, califal, ale, aux, plutôt que un papier non transparent (support définitif)
khalifat, khalifal les contours d’un dessin tracé sur un papier-
cdque. Le dessin ainsi obtenu sur le support
définitif est le décalque. Observer que, lorsqu’il
califouchon (à) loc. adv. Pas de -5 à la fin, à
n’y a pas le papier-calque intermédiaire, mais
la différence de à croupetons, à tâtons.
reproduction directe par simple application
(par exemple, dans la décalcomanie), on dit
câlin, ine adj. ou n. Accent circonflexe sur le toujours décalquer. En revanche, au figuré, on
a. Prononciation ; [kalê, in]. De même : emploie uniquement calquer: Les poètes de la
câliner [kaline] v. t., câlinerie [kalinai] Pléiade ont calqué littéralement certaines de
leurs expressions sur des expressions homériques.
camionnage n. m. Deux n. De même : camion¬ canapé n. m. Au sens culinaire, on dit une bécasse
ner, camionnette, camionneur. en canapé (vieilli) ou plutôt, de nos
CANAPÉ-LIT 134
jours, une bécasse sur canapé. Quand le mot 2 gangue Enveloppe pierreuse d’un minerai ou
désirant le mets est au pluriel, on emploie d’une pierre précieuse.
plutôt canapé au pluriel : Des filets d'anchois
sur canapés Des œufs sur canapés. caniche n. m. Un seul n.
cancérigène adj. Les spécialistes recommandent canne n. f. Bâton ; plante (canne à sucre). T Deux
de dire cancérogène, mais l’usage a imposé tu Ne pas écrire comme cane, femelle du canard.
cancérigène. L’emploi de cette dernière forme
ne peut donc être considérée comme une faute. canné, cannelé Deux adjectifs paronymes.
1 canné, ée Garni de rotin fendu et tressé ;
cancoUlotte n. f Fromage. — La graphie Fauteuil canné Chaise cannée. — Verbe
cancoillotte est à préférer à canquoillotte. — correspondant : canner (un siège).
Prononciation : [kâkojot], plutôt que
^ôkwajot], qui est la prononciation locale de 2 cannelé, ée Orné de cannelures, de rainures :
Franche-Comté. Colonne cannelée. Fauteuil aux pieds cannelés
— Verbe correspondant : canneler.
candi, ie adj. Accord en nombre et en genre :
Du sucre candi Des fruits candis Une orange canneler v. t. Orner de cannelures. — Deux ru
candie. Des oranges candies. — Conjug. 13. Double le / devant e muet : je
cannelle, je cannellerai V II existe un paronyme
cane n. f. Femelle du canard. ▼ Un seul n. Ne canner > canné.
pas écrire comme canne « bâton ».
1. cannelle n. f Epice. — Deux ru — Comme
caner v. i. (familier) Se dérober, céder. — Un adjectif de couleur, toujours invariable: Des
seul n. T II existe un homophone, canner (avec robes cannelle. De même : des pommes cannelle.
deux n) qui signMe « garnir de rotin tressé » :
canner une chaise, un fauteuil. 2. cannelle n. f. Robinet de tonneau. — On dit
aussi cannette (avec deux n).
caneton n. m. Un seul n, comme dans canard,
cane. — Avec un C majuscule ; Un Caneton, cannelloni n. m. Deux n et deux l —
type de petit voilier. Prononciation : [kaneloni], plutôt que
[kanelloni]. — On écrira des cannelloni (sans
1. canette n. f. Jeune cane ; oiseau héraldique. -s), plutôt que des cannellonis, car cannelloni
— Un seul n, comme dans canard, cane. est déjà, en italien, un pluriel.
cangue, gangue Deux noms féminins paro¬ cannette n. f Robinet de tonneau. — On dit
nymes. aussi cannelle. ▼ Ne pas écrire comme canette
(de bière).
1 cangue Autrefois, en Chine, carcan dans
lequel on engageait le cou et les mains du canneur, euse n. m. ou f. Celui, celle qui canne
condamné.
les sièges. — Deux n.
135 CANNIBALE
canon Deux mots homonymes à distinguer. canton n. m. Attention aux mots de la même
famille.
1 canon n. m. ou adj. Les canons de l’Église.
Le droit canon. Les canons de la beauté grecque. 1 Avec un seul n : cantonade n. f. (parler à la
▼ Un seul n dans les dérivés : canonial, ale, cantonade) ; cantonal, ale, aux.
aux, canonicat, canonicité, canonique, canoni¬ 2 Avec deux n: cantonné, cantonnement,
quement, canonisable, canonisation, canoniser, cantonner, cantonnier, cantonnière.
canoniste.
2 canon n. m. Tirer le canon. Un canon canular n. m. (familier) Mystification. — Finale
antichar. T Deux n dans les dérivés : canon¬ en -ar. — Dérivé : canuïaresque.
nade, canonnage, canonner, canonnier,
canonnière. canut, use n. ou adj. Ouvrier, ouvrière de la soie,
à Lyon. — (adjectivement) L’accent canut La
caâon ou canyon [kaji3] n. m. Vallée étroite. prononciation canuse. V Le masculin canut doit
se prononcer [kany] et non ♦[kanyt].
— On préférera la graphie canon à canyon
canyon > canon.
canot n. m. Embarcation. — Prononciation :
[kano]. Les marins disent [kanot], en faisant
canzone ou canzona (mot italien) Pièce de
entendre le -t Cette prononciation est à éviter.
musique ; poème lyrique italien. — L’usage est
—Dérivés (avec un seul n et un seul t) : canotage,
très flottant en ce qui concerne la forme, le
canoter, canoteur, euse ou canotier, ière.
genre, le pluriel, la prononciation. Nous
conseillons de dire ; un canzone [kâtsone]
canoteur, euse, canotier, ière n. m. ou f. (masculin) ; pl. : des canzoni [kâtsoni].
Persoime qui fait du canotage. La fonne à
préférer est canotier. Le féminin canotière n’a caoutchouc [kaut/u] n. m. ▼ Avec un -c (non
rien d’incorrect. prononcé) à la fin, mais les dérivés sont en -t- ;
caoutchoutage, caoutchouté, ée, caoutchoutier,
cant n. m. (vieux ou employé dans un contexte ière.
historique) Pruderie excessive et ^ectée. —
Prononciation : [kât] ou, à l’anglaise, [kant]. cap n. m. De pied en cap, de la tête aux pieds :
Cette dernière est préférable. On lui donna de quoi s’habiller de pied en cap.
— Ne pas écrire *de pied en cape (aucun
cantabile adv. ou n. m. (terme de musique) rapport avec la cape, « manteau »).
Toujours invariable : des cantabile. — Pronon¬
ciation : [kâtabile]. Pas d’accent aigu sur le capable, susceptible Ces deux adjectifs ne sont
e (mot italien). pas interchangeables.
1 Capable exprime la possibilité active, le
cantal [kâtal] n. m. Fromage. Avec un c
pouvoir de faire une action : Cet enfant est
minuscule, du cantal (manger un morceau de
capable de résoudre un problème élémentaire
cantal), mais, avec un C majuscule, du fromage
d’arithmétique. La digue est capable de résister
du Cantal.
aux plus fortes tempêtes. — Susceptible exprime
la possibilité passive, la possibilité de subir une
cantaloup [kâtalu] n. m. Melon. — Toujours
action : Cet enfant est susceptible de se découra¬
avec une minuscule. — Le -/> final ne se
ger si on lui propose des problèmes trop difficiles.
prononce pas. La digue est susceptible d’être ébranlée par «es
vagues.
cantatrice > chanteuse.
2 Capable exprime une possibUité permanente :
canthare n. m. Vase grec. — Avec -th-. Cet employé est capable de diriger un service.
Cet ordinateur est capable de résoudre tous les
cantharide n. f. Insecte ; vésicatoire. — Avec problèmes de comptabilité. — Susceptible
-th-. De même ; cantharidine. exprime une possibilité occasiormelle : Cette
secrétaire est susceptible d’être employée, le cas
cantilène n. f Finale en -ène. échéant, comme standardiste.
CAPARAÇON 136
capilotade (en) loc. adv. ou loc. adj. (familier) captation, captage, capture > captage.
Avec un seul p et un seul l.
capter, captiver Ces deux verbes transitifs ne
capitan [kapitâ] n. m. Personnage fanfaron de sont pas synonymes.
la commedia dell’arte. — Fmale en -an, 1 capter Obtenir ou chercher à obtenir par des
sans -t.
moyens insinuants, artificieux : Capter un héri¬
tage. Un orateur doit savoir, dès l'exorde, capter
capit^e adj. ou n. f. La galère capitane ou la l’attention de son auditoire. Les escrocs savent
capitane. — Avec un seul ru capter la confiance des naïfs.
tromper (insiste plus que captieux sur l’idée de 3 Car et la ponctuation. Car doit toujours être
mauvaise foi). ^— A un champ d’application prœédé d’une ponctuation. L’usage qui consiste
beaucoup plus étendu que captieux : Argumen¬ à écrire II est venu me voir car il voulait me
tation, promesse, parole, excuse, dénomination demander un service est fautif. Ecrire : Il est
fallacieuse. Discours, argument, prétexte, titre venu me voir, car il voulait...
fallacieux. — Ne qualifie jamais une personne.
4 Car repris par que. A la différence de parce
3 spécieux, euse Qui n’a que les apparences de que et de puisque, la conjonction car ne peut
la^ vérité ou de la bonne foi. N’implique pas être reprise par que. On peut dire : Il est venu
nécessairement la volonté de tromper : Un parce qu’il avait une affaire à régler et qu’il
argument spécieux. Des raisonnements spécieux. voulait me parle', mais non II est venu, car il
— Ne qusdifie jamais une personne. avait une affaire à régler et *qu’il voulait me
parler. Dire... car il avait une affaire à régler
capuce, capuche Deux noms paronymes. et il voulait... (sans que).
1 Un capuce n. m. Capuchon pointu qui forme 5 Car en effet Tour pléonastique à éviter.
la partie supérieure de la robe de certains Dire ; Il ne peut venir, car il est malade ou bien
moines. Il ne peut venir, en effet il est malade.
2 Une capuche n. f. Coiffure féminine formée
d’un capuchon et d’une courte pèlerine qui caracal n. m. Animal. — PI. : des caracals.
retombe sur les épaules.
caraco n. m. (vieux) Corsage. — PI. : des caracos.
capuchonné, ée Deux n.
caracoler v. i. Un seul /.
caqueter v. t. Conjug. 14. Double le t devant
un e muet ; je caquette, je caquetterai — caractéristique Comme nom, toujours féminin :
Dérivé : caquetage [kakta3] n. m. Une caractéristique importante. — Désigne
spécialement les caractères mesurables d’un
car Conjonction de coordination qui sert à appareil, d’une machine : Voici les caractéristi¬
introduire une explication. ques de cet avion de transport: envergure
36,50m; longueur 34,S0m; rayon d’action
1 Car, parce que. Ces deux conjonctions ne 3200 km; vitesse 900 km/h. — Eviter d’em¬
sont pas toujours interchangeables. Car intro¬ ployer caractéristique au sens de caractère. On
duit une explication (Pierre est à Paris en ce écrira, par exemple ; Les caractères principaux
moment, car jé l’ai aperçu aux Champs- de la littérature du XVIP siècle (et non les
Elysées), parce que introduit l’énoncé d’une caractéristiques).
cause ; Pierre est venu à Paris, parce qu’il a une
affaire à régler. On ne pourrait dire : Pierre est caracul n. m. Mouton ; fourrure. — Prononcia¬
à Paris en ce moment, *parce que je l’ai aperçu tion ; [kanakyl], le -l n’est pas muet.
hier. — En revanche, dans beaucoup d’autres
cas, car et parce que sont pratiquement carafe n. f Un seul f. De même : carafon n. m.
interchangeables, étant donné que l’énoncé
d’une cause constitue l’exphcation de l’asser¬ caraïbe adj. ou n. Attention à la majuscule : Une
tion ou que, inversement, l’explication d’un fait tribu caraïbe. Les Caraïbes. — Le caraïbe:
consiste en l’énoncé de la cause de ce fait ; Le langue.
liège flotte, car il est moins dense que l’eau ou
parce qu’il est moins dense que l’eau. Le tour carapace n. f. L’adjectif *carapacé n’existe pas.
avec parce que ne fait que souligner plus Dire : bardé, cuirassé, couvert, selon les cas.
fortement le lien causal.
2 Place de car A la différence de parce que, caravane n. f Un seul n. — De même :
qui peut introduire une subordonnée placée caravanier, ière.
devant la principale exprimant l’assertion à
expliquer (Parce qu’il avait une affaire à régler, caravansérail [kaRavasenaj] n. m. - PI. ; des
Pierre est venu à Paris. Parce que le liège est caravansérails.
moins dense que l’eau, il peut flotterf car ne
peut se placer qu’après la proposition qui caravelle n. f Deux /.
exprime l’assertion à expliquer. — A la rigueur,
on peut employer car dans une proposition carbonade n. f Viande grillée. — Un seul n. On
constituant une parenthèse destinée à justifier évitera la graphie carbonnade.
l’emploi d’un mot ; Cet abus de pouvoir, car il
s’agit bien d’un abus de pouvoir, ne sera pas carbonaro n. m. Mot italien non francisé. — PI. :
toléré par l’opinion publique. des carbonarL
CARBONE 138
carré n. m. Deux r. De même : carre n. f. (lame carton n. m. Tous les dérivés s’écrivent avec deux
bordant un ski), carreau, carrée n. f., carrément, n : cartonnage, cartonner, cartonneux, carton-
se carrer, carrure. nier.
carré, carrée Deux mots de la même famille carton-paille n. m. — PI. : des cartons-pailles.
désignant un local.
1 Le carré (marine) Sur un navire, local où carton-pâte n. m. — PI. : des cartons-pâtes.
les officiers prennent leur repas en commun.
carton-pierre n. m. — PI. : des cartons-pierres.
2 Une carrée (très populaire) Chambre, salle,
local quelconque.
cartoon n. m. (anglicisme) Chacun des dessins
d’un film de dessins animés. Prononciation :
carreau n. m. Deux r. De même ; carrelage, [kaRtun]. — PI. : des cartoons [-tun].
carreler, carreleur.
cartouche Le genre varie avec le sens.
carreler v. t. Conjug. 13. Double le / devant un
e muet : je carrelle, je carrellerai. 1 Une cartouche (féminin) au sens usuel : Une
cartouche de chasse. Une cartouche de
carrick n. m. (mot anglais). Au XIX® siècle, cigarettes.
manteau à plusieurs collets étagés. — Deux r
2 Un cartouche (masculin) quand il s’agit de
et -ck — PI. : des carricks [kanik].
l’encadrement décoratif : Le nom du person¬
nage est gravé dans un élégant cartouche.
1. carrière n. f. Lieu où l’on extrait la pierre.
— Deux r. De même : carrier,
caryatide > cariatide.
2. carrière n. f. Profession. — Deux r. De
caryo- Préfixe (du grec karuon « noix », d’où
même : carriérisme, carriériste.
« noyau »), qui entre dans la formation de
quelques mots savants, tels que caryocinèse,
carriole n. f. Deux r, un seul /. caryogamie.
carte n. f. Avec carte toujours au pluriel : un jeu 3 Au cas où, pour le cas où, dans le cas où.
de cartes, un château de cartes, un tour de Locutions usuelles, normalement suivies du
cartes, jouer cartes sur table. — Avec le conditionnel, plus rarement de l’indicatif : Dans
complément toujours au singulier : des cartes le cas où il pleuvrait, je resterais à la maison.
d’identité, des cartes de visite. Dans le cas où il pleut, tout le monde reste à
la maison. T Eviter les locutions fautives pour
cartel n. m. Finale en -el. le cas que et pour en cas que.
CASAQUE 140
renvoyer dans la direction d’où ils viennent les Cataphote > catadioptre.
rayons lumineux, quel que soit l’angle
d’incidence. catapulte Toujours féminin : Une catapulte
2 Cataphote (nom déposé, donc, en principe, puissante.
avec une majuscule). Marque déposée d’un
catadioptre fabriqué pour être fixé à l’arrière catarrhe n. m. Maladie. — Ne pas écrire comme
d’un véhiculé. cathare, hérétique. — Dérivés : catarrhal, ale,
aux, catarrheux, euse.
catafalque, baldaquin, cénotaphe Ces trois
noms masculins ne sont nullement synonymes. catastrophé, ée adj. Mot familier. A éviter dans
la langue surveillée. On préférera bouleversé.
1 catafalque Estrade tendue de noir sur la¬ — Bien distinguer de catastrophique « qui
quelle on place un cercueil, réel ou simulé, au constitue ou qui provoque une catastrophe »,
cours d’un enterrement ou d’un service funè¬ adjectif tout à fait admis : Une inondation
bre ; charpente tendue de noir et décorée qu’on catastrophique.
place sur un cercueil : Au milieu de la nef, le
catafalque se dressait, entouré de cierges. catch [katj] n. m. (anglicisme) Forme de lutte
2 baldaquin [baldaké] . libre. — Dérivé : catcheur, euse [kat/œa, oz].
a/ Dans certaines églises, ouvrage d’archi¬ catéchisme [katejism(a)] n. m. Parmi les mots
tecture au-dessus d’un autel : Le baldaquin de de la famille de catéchisme, les uns se pronon¬
Saint-Pierre de Rome. cent avec [f], les autres avec [k].
b/ Tenture installée au-dessus d’un trône. 1 avec : catéchèse [katejez], catéchétique
Synonyme : dais. [katejetik], catéchiser [kate/ize], catéchiste
c/ Cadre de menuiserie, garni d’étoffe et [kate/istla)] .
soutenant des rideaux, au-dessus d’un lit. 2 Avec (^k] : catéchuménat [katekymena],
Synonyme : ciel de lit. catéchumène [katekymen].
3 cénotaphe Monument (de pierre, de marbre)
élevé à la mémoire d’un mort et dont la forme caténaire Finale en -aire. — Toujours féminin :
rappelle celle d’un tombeau, bien qu’il ne Une caténaire toute neuve.
contienne aucun corps.
Caterpillar n. m. (anglicisme) Synonyme de
catalan, ane adj. ou n. De Catalogne. — chenille (de char, de tracteur). — Mot étranger
Attention à la majuscule : La population inutile. A remplacer par chenille. — Pronon¬
catalane. Les Catalans. — N. m. Le catalan : ciation : [katERpilaa]. — PI. : des caterpillars
langue parlée en Catalogne et dans le Roussil¬ [-laa].
lon. — Le mot catalan s’applique, au sens strict,
aux gens et aux choses de la Catalogne cathare n. ou adj. Hérétique du Moyen Age. —
espagnole. Au sens large, il s’emploie très Synonyme ; albigeois. — Jamais de majuscule :
correctement comme synonyme usuel de Les cathares. La secte cathare. — Attention à
roussillonnais. l’homophone catarrhe, maladie.
catalyse n. f. Ce mot, comme son dérivé catalyser, cathédral, ale adj. Du siège de l’évêque : Un
fait référence à un phénomène chimique bien chanoine cathédral T Le masculin pluriel est,
précis. Dans la langue des journaux, catalyse et en principe, cathédraux, mais il est pratique¬
surtout catalyser sont employés au sens figuré, ment inusité.
souvent avec une signification imprécise, qui
semble indiquer qu’il y a une confusion avec le cathédrale n. f. Attention au groupe -th-. —
verbe cristalliser (au figuré). Catalyser, en effet, (expression) Du verre cathédrale, des verres
est souvent employé avec le sens de « renforcer, cathédrale (invariable).
en regroupant des forces, des possibilités la¬
tentes » : Ce parti catalyse des tendances réac¬ cathèdre n. f Siège. — Attention au groupe -th-.
tionnaires diffuses. Ce mouvement catalysa la
volonté de résistance. A éviter dans la langue cathode n. f. Electrode négative. — Toujours
rigoureuse et soutenue. A remplacer par un féminin ; Une cathode ronde ei courte. —
terme plus précis : regrouper, renforcer, Attention au groupe -th-. Dérivé ; catho¬
organiser. dique.
CATHOLIQUE 142
catholique adj. ou n. Attention au groupe -th-. 2 L’emploi absolu de causer n’est nullement
Dériva ; catholicisme, catholicité, catholique¬ incorrect au sens de « être en conversation » :
ment. Deux étudiants causaient tranquillement à la
terrasse d’un café. — En revanche, il est popu¬
catimini (en) loc. adv. (familier) En cachette, laire au sens de « parler ». Dire : Il est resté
en secret. toute la soirée sans parler (et non sans causer). Ce
député sait parler (et non sait cau^r).
cauchemar n. m. Finale en -ar. Pas de à la
3 Eviter absolument causer anglais, causer
fin, malgré les dérivés cauchemarder (familier),
français. Dire : parler anglais, parler français.
cauchemardesque, cauchemardeux.
4 Causer affaires, causer littérature, causer
cauchemardesque, cauchemardeux Deux ad¬ politique. Ce tour transitif direct est correct.
jectifs dérivés de cauchemar. Il est cependant plus rare que causer d’affaires,
causer de littérature, causer de politique. Une
1 cauchemardesque Qui ressemble aux visions
exception : causer chiffons (= parler de mode,
qu’on a dans un cauchemar ; terrible, affreux
de robes, etc.), expression figée qui ne peut être
et fantastique ; Les gravures cauchemardesques
remplacée par ^causer de chiffons.
de Goya.
2 cauchemardeux, euse (familier) Plein de causse (kos] Plateau calcaire. — Toujours
cauchemars ; Un sommeil agité et cauchemar- masculm ; Un causse pierreux et désert. — Avec
deux. un C majuscule : les Grands Causses ou,
absolument, les Causses (région du sud du
cauchois, oise adj. ou n. Du pays de Caux, en Massif central), et les Causses du Quercy (région
Normandie. — Attention à la majuscule : La du sud-ouest du Massif central). On écrit avec
population cauchoise. Les Cauchois. un c minuscule les dénominations géographi¬
ques suivantes : le causse de Sauveterre, le
caudaL ale, aux adj. De la queue. — Le masculin causse Méjean, le causse Noir, le causse de
pluriel caudaux est pratiquement inusité. Larzac, le causse de Séverac, le causse Comtal
(divisions géographiques des Grands Causses).
causât, ante adj. Mot familier. Equivalents à
préférer : bavard, communicatif, expansif, cautèle n. f. S’écrit avec un accent grave et se
loquace. prononce avec un e ouvert [kotel], à la
différence des dérivés, qui ne prennent pas
cause n. f Expressions diverses. d’accent et dans lesquels Ve est muet : cauteleu-
sement [kotlazmô], cauteleux, euse [kotle,
1 A cause que. Equivaut à parce que. Locution 0Z].
nullement incorrecte, mais très vieillie. N’est
plus employée que par quelques très rares
cautère n. m. S’écrit avec un accent grave et se
écrivains archaïsants.
prononce avec un e ouvert [kotea], à la
2 Etre cause que. Locution qui n’est ni vieillie différent des dérivés, qui s’écrivent avec un
ni incorrecte : Ce malentendu fut cause que je accent aigu et se prononcent avec un e fermé :
ne pus Jamais la revoir. cautérisation [koteaizasjô], cautériser
[kotesize].
3 Et pour cause. Avec un motif sérieux, mais
qu’on n’exprime pas : Je me méfie de lui, et pour
cause. cautionner v. t. Deux — De même:
cautionnement.
4 Avoir pour cause(s). On met cause au singulier
s’il y a une seule cause énoncée : La révolte eut cavale n. f. Un seul L De même : cavaler v. i.
pour cause le mécontentement populaire. La ré¬
voltent pour cause les intrines des agents étran¬ cavalerie n. f Un seul /.
gers (il y a des intrigues, mais elle constituent une
seule cause). La révolte eut pour causes le mé¬ cavalier I^ féminin cavalière est très correct
contentement populaire et la faiblesse du pouvoir pour désigner une femme qui monte à cheval.
central (il y a deux causes indépendantes). Le mot amazone est vieilli et ne peut, au sens
propre, s’appliquer qu’à une femme qui monte
causer Occasion de plusieurs fautes. en amazone,^ c’est-à-dire en ayant les deux
jambes du même côté du cheval. On peut certes
1 On dit causer avec quelqu’un, s’entretenir
dire, correctement : Cette femme est un excel¬
avec lui. Eviter le tour populaire causer à
lent cavalier. Néanmoins, il est plus naturel de
quelqu’un, dû à l’analorie de parler à. Dire par
dire : Cette femme est une excellente cavalière.
con^uect : J’ai cause amicalement avec ma
voisine (ei non à ma voisine).
cavalièrement adv. Accent grave sur le e.
143 CAVE
cave adj. Sans trait d’union ; la veine cave (des II Ce, cela, devant être;
veines caves).
1 Règle générale. Les deux tours, c’est et cela
Cayenne [kajen] Deux noms homonymes. est, sont admis. Le tour c’est (C’est beau. C’était
sans conséquence) est plus fréquent et moins
1 Du cayenne (avec un c minuscule) ou du littéraire.
poivre de Cayenne (avec un C majuscule)
Poivre rouge très fort. 2 Devant un pronom personnel intercalé
entre le démonstratif et être, on emploie
2 Une cayenne Maison de réunion d’une normalement cela: Cela me serait profitable.
association de compagnonnage. Cela lui sera utile. Le tour Ce me serait
profitable est recherché.
1. ce (cet, cette, ces) adj. démonstratif.
III Ce suivi de être.
I Emploi des diverses formes.
1 Pour des raisons d’euphonie, on évite les
1 Ce, devant un mot masculin singulier formes suivantes : c’en sont (calembour avec
(nom ou adjectiO qui commence par une Samson), sont-ce, furent-ce. — En revanche, les
consonne ou un h aspiré : Ce chien. Ce hibou. formes c’est, ce sont, est-ce, c’était, c’étaient,
Ce bel oiseau. Ce haut rempart. était-ce, étaient-ce, ce fut, ce furent, fut-ce, fût-ce,
2 Ce, devant les mots masculins huit, hui¬ ce serait, serait-ce, etc. sont tout à fait admises.
tième, onze, onzième, ouistiti, ululement, yacht,
2 Le verbe être doit s’employer au pluriel
yacht-club, yachting, yachtman, yack, yankee,
quand ce -|- être est suivi d’un nom pluriel :
yaourt, yard, yatagan, yawl, yearling, yen,
Voyez ces arbres, ce sont des chênes. La forme
yeoman, yé-yé, yod, yoga, yogi, yogourt, yougos¬
C’est des chênes appartient au langage familier.
lave, youyou, yo-yo, yucca. — L’emploi du singulier est cependant de
3 Cet, devant un mot masculin singulier rigueur dans les cas suivants ; a) quand on veut
(nom ou adjectif) qui commence par une éviter les formes contraires à l’euphonie c’en
voyelle ou un A muet : Cet oiseau. Cet habit. sont, sont-ce, furent-ce (Ces arbres, est-ce des
Cet immense palais. Cet honorable personnage. chênes ?) ; b) devant l’indication d’une quantité
Cet ypréau. Cet ysopet. Cet ytterbium. Cet (C’est cinq francs la douzaine. C’est dix
yttrium. kilomètres qu’ils doivent parcourir) ; c) dans les
expressions figées si ce n’est, fût-ce (Il a tout
4 Cette, devant tout mot féminin singulier emporté, si ce n’est quelques livres. Tous les
(nom ou adjectiO : Cette femme. Cette allure. assistants, fût-ce les plus calmes, auraient crié
Cette herbe. Cette hache. Cette belle avenue. leur indignation) ; d) devant nous ou vous (C’est
Cette haute ambition. Cette honorable fonc¬ nous qui partirons les premiers. C’est vous qui
tion. êtes les plus forts). — L’emploi du pluriel est
normal avec eux, elles à la forme affirmative :
5 Ces, devant tout mot masculin pluriel ou Ce sont eux qui arriveront les premiers. L’usage
féminin pluriel (nom ou adjectiO : Ces chiens. tolère cependant l’emploi du singulier devant
Ces hiboux. Ces beaux oiseaux. Ces hauts eux, elles, à la forme négative ou interrogative :
remparts. Ces oiseaux. Ces habits. Ces im¬ Ce n ’estpas eux qui nous aideront. Serait-ce elles
menses palais. Ces héroïques faits d’armes. Ces qui arriveraient déjà ? — On emploie le
honorables personnages. Ces femmes. Ces singuher devant une énumération dont le
herbes. Ces belles avenues. Ces hautes ambi¬ premier terme au moins est au singulier (C’est
tions. Ces honorables fonctions. la folie et l’avidité des rois qui causent les
II Ce matin, ce soir. Emploi parfaitement guerres), sauf quand l’énumération explique ou
correct. En revanche éviter l’expression popu¬ développe un mot qui précède (Il y a quatre
laire ce tantôt (= cet après-midi) et l’exprœ- grands fleuves en France : ce sont la Seine, la
sion familière ce midi (= aujourd’hui à midi). Loire, la Garonne et le Rhône).
ce peut être des chênes ou ce peuvent être des céans, le maître, la maîtresse de maison (quand
chenes Pour éviter la difficulté, il est re¬ il s’agit de la maison où l’on se trouve au
commandé de tourner autrement : Ces arbres moment même où l’on parle). V II existe deux
sont peut-être des chênes homophones : séant, adjectif qui signifie
VI Ce l’est. Tour très littéraire : « convenable » (Il est séant que nous l’invi¬
Le sceptre des rivages roses tions) et séant (être sur son séant, être assis).
Stagnant sur les soirs d’or ce l’est
Ce blanc vol fermé que tu poses ceci pron. démonstratif.
Contre le feu d’un bracelet. 1 Ceci, cela. En principe, dans la langue
Mallarmé. surveillée, ceci renvoie à ce qui suit, cela à ce
Dans la langue usuelle, on dit c’est lui, c’est qui jirécède : Il en résulte ceci : nous ne pouvons
elle. esperer en finir avant huit mois. Les baleines
VII Ce n’est pas que. Toujours avec le ne sont pas des poissons, mais des mammifères,
subjonctif : Il a refusé ce travail; ce n’est pas tout le monde sait cela. C’est pourquoi l’expres¬
qu’il se sente incapable de le faire, mais il sion ceci dit est à éviter. On écrira plutôt : cela
l’estime indigne de lui dit. D’autre part, ceci renvoie à ce qui a été
exprimé en dernier, cela à ce qui a été exprimé
Vni Cwt-il que. Formule interrogative popu¬ en premier : Ce producteur a perdu beaucoup
laire. A éviter. Dire, par exemple : Voudrais-tu d’argent dans la réalisation de son dernier film,
nous abandonner? (et non c’est-il que tu mais il s’est acquis une réputation de novateur
voudrais nous abandonner ?). audacieux, ceci (= ce gain de réputation)
IX Ce que. Plusieurs emplois font difficulté. compense cela (= la perte d’argent).
1 Ce que exclamatif. Tour familier. A éviter. 2 Ceci suivi du verbe être. Il est conseillé, si
Dire : Ç^e ce pays est beau t ou Comme ce pays l’on emploie ce tour, de mettre le verbe être
est beau l (plutôt que Ce que ce pays est beau f). au pluriel quand il est suivi d’un nom au
plunel : Ceci sont ses livres (plutôt que ceci est
2 Ce que, ce qui. Dans l’interrogation ses livres). Ceci sont des bégonias (plutôt que
incffiecte, on emploie obligatoirement ce que ceci est des bégonias). Néanmoins, il est
(Dis-moi bien ce que tu veux) ou ce qui recommandé de ne pas user de ce tour, qui est
(Raconte-nous ce qui t’est arrivé). Eviter dans peu naturel. Tourner autrement: Voici ses
ce cas l’emploi de qu’est-ce que, qu’est-ce qui livres. Ces fleurs sont des bégonias.
Ces expressions sont réservées à l’interrogation
directe ; Mais enfin, qu’est-ce que tu veux ? Eh 3 Ceci suivi d’un adjectif introduit par de et
bien, qu’est-ce qui t’est arrivé? d’une complétive introduite par que. Ce tour
est parfaitement correct : Les situations diffi¬
3 Ce qui, ce qu’il. Deux expressions à bien ciles ont ceci de bon qu’elles obligent à inventer
distinguer : Je dirai ce qu’il me plaira (= ce des solutions nouvelles.
qu’il me plaira de dire). J’achèterai ce qui me
plaira (= les choses que je trouverai à mon céder v. t. Conjug. 11. Change é en è devant un
goût). ? Toujours dire ce qu’il faut et jamais e muet, sauf à l’indicatif futur et au condition¬
*ce qui faut (tour très incorrect). nel présent : Je cède, mais Je céderai
X dont. V Ne doit jamais être repris par
de. Dire : Ce dont fai besoin, c’est un grand cédille n. f Prononciation: [sedij], et non
sac solide (et non c’est d’un grand sac). *[sedil].
Attention au i après le groupe -gn- à la première celui (celle, ceux, celles) pron. démonstratif
et à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous ceignions, (que) vous ceigniez. 1 Emplois corrects. Celui suivi d’un pronom
relatif ou de la préposition de: Ce film est
excellent, celui que j’ai vu la semaine dernière
ceinture n. f. Avec -ein-. De même : ceinturage,
était médiocre. Ce train part trop tôt, celui qui
ceinturer, ceinturon.
part à deux heures est plus commode. Votre
maison est neuve, celle de mon frère est vétuste.
cela pron. démonstratif. — En principe, différent
de ceci par le sens > ceci (§ 1^ T Jamais 1 Emplois à éviter. Celui suivi d’un adjectif,
d’accent sur le a. d’un participe ou d’une préposition autre que
de : Les élèves infirmes et ceux malades seront
céladon Comme adjectif de couleur, toujours dispensés de gymnastique (écrire plutôt et ceux
invariable : Des soieries céladon. qui sont malades). Les personnes sédentaires et
celles mangeant beaucoup sont sujettes aux
célèbre adj. Prononciation : [selebRla)]. Accent maladies vasculaires (écrire plutôt ; et celles qui
grave sur le deuxième e, à la différence de mangent beaucoup). Les édifices anciens et ceux
célébrité [selebRite]. construits récemment (écrire plutôt et ceux qui
ont été construits récemment). Les trains pour
célébrer v. t. Conjug. 11, Change le deuxième Lyon et ceux pour Dijon (écrire plutôt les trains
é en è devant un e muet, sauf à l’indicatif futur pour Lyon et les trains pour Dijon). Les
et au conditionnel présent : je célèbre, mais je bicyclettes avec porte-bagages et celles sans
célébrerai — Dérivés (avec deux fois i) : porte-bagages (écrire plutôt les bicyclettes avec
célébrant, célébration. porte-bagages et les bicyclettes sans porte-
bagages). — Certains grammairiens tolèrent
l’emploi de celui suivi d’un participe, quand ce
celer v. t. Cacher. — Conjug. 10. Change e en
participe est accompagné d’un complément : La
è devant un e muet : je cèle, je cèlerai —
plus grande œuvre, c’est celle accomplie pour le
Attention à l’homophonie entre je cèle, tu
bien de l’humanité tout entière. Ce fromage
cèles... et je scelle, tu scelles... (de sceller
est meilleur que ceux fabriqués en usine.
« fermer avec un sceau »).
Cependant, même dans ce cas, il est plus correct
d’employer une proposition relative (... c’est
céleri n. m. T Se prononce avec un e ouvert celle qui est accomplie pour le bien... ; ...
[selRi], mais s’écrit avec un accent aigu (sur meilleur que ceux qui sont fabriqués...).
le premier e). — Composé : céleri-rave n. m.
(pl. : des céleris-raves). 3 Omission de celui. On peut omettre celui
quand cette omission ne rend pas la phrase
célestin, lue Religieux, religieuse d’un ordre obscure : Il a une autre ambition que de devenir
fondé au XIII' siècle. — Avec une minuscule chef de bureau (ou que celle de devenir...). Sa
(Les célestins portent une robe blanche et un conduite est d’un jeune homme ignorant de la
manteau noir), sauf quand Les Célestins dési¬ vie (ou, plus fréquemment, dans ce cas, est celle
gnent un couvent ou une église (Il alla entendre d’un jeune homme...).
la messe aux Célestins).
4 Celui-ci, celui-là. En principe, dans la langue
cella n. f. Petite salle d’un temple antique. — surveillée, celui-ci doit renvoyer au mot le plus
Mot latin semi-francisé. — Prononciation : proche, celui-là au mot le plus éloigné : Le
[sella], avec / double. — Pl. ; des cellas [sella]. château de Versailles et le Louvre sont deux
beaux édifices, celui-ci (= le Louvre) a plus de
cellérler, ière n. ou adj. Religieux, rehgieuse variété, celui-là (= le château de Versailles) a
chargé (e) du service de l’intendance. — (adjec¬ plus d’unité majestueuse. J’aime également
tivement) La sœur cellérière. — Prononciation : Hugo et Baudelaire, mais celui-ci (= Baude¬
[selenje]. Deux / (même racine que cellier). laire) a plus de charme secret.
cène n. f. Ne pas écrire comme scène (de théâtre). 6 ▼ Employé comme ordinal, cent reste
— Avec un C majuscule quand il s’agit du invariable : Page quatre cent Le douze avril mil
dernier repas pris par Jésus avec ses apôtres neuf cent
ou d’une œuvre artistique qui représente ce
II Orthographe des fractions. Ne pas écrire
repas : Au cours de La Cène, Jésus institua
Les deux centièmes de la population (=2 %),
l'eucharistie. Léonard de Vinci a peint la Cène
qui ne prend pas de trait d’union mais prend
du couvent de Sainte-Marie des Grâces, à Milan.
un -s à centième, comme Le deux-centième de
— Avec un c minuscule quand il s’agit de la
la population (= 0,5 %), qui prend un trait
cérémonie catholique célébrée le jeudi saint ou
d’union mais où centième s’écrit sans -s. Dans
de la communion protestante sous les deux
le premier cas, deux est l’adjectif numéral
espèces.
cardinal, et centième est un nom masculin.
Dans le second cas, deux-centième est l’adjectif
cénobite, anachorète > anachorète.
numéral ordinal substantivé correspondant à
cénotaphe > catafalque. l’adjectif cardinal deux cents.
in Pour cent Pour l’accord du verbe, de
cens [sôs] n. m. Recensement des citoyens, dans l’adjectif ou du participe, pas de règle absolue.
l’ancienne Rome. — Redevance féodale. — L’usage le plus général est le suivant.
Autrefois, montant d’impôts nécessaire pour
être électeur ou éli^ble. T Ne pas écrire comme 1 Pour cent, suivi d’un nom au singulier. Le
sens « direction, signification ». verbe se met au singulier. L’adjectif ou le
participe se met au smgulier et s’accorde en
censé, ée adj. Supposé, présumé ; Elles sont genre avec le nom : Trente pour cent de la
censées connaître le règlement ▼ Ne pas écrire population approuve ces mesures et se déclare
comme sensé « raisonnable, plein de sens ». satisfaite.
cent(s), treize cent(s), quatorze cent(s), quinze 2 Sens usuel. Signifie « pourtant, toutefois,
cent(s), seize cent(s). A partir du nombre 1 700, néanmoins, malgré cela » : J’étais malade.
les formes dix-sept cent(s), dix-huit cent(s), Cependant je suis allé travailler. — (rare et
dix-neuf cent(s) sont concurrencées par mille littéraire) Cependant que, alors que, tandis que ;
sept cent(s), mille huit cent(s), mille neuf Ils se vantent de leur oisiveté, cependant qu’ils
cent(s). devraient en avoir honte.
E3igue
Dans un texte juridique ou administratif
ur l’énoncé d’une somme, ainsi que dans la
scientifique pour l’énoncé d’une quan¬
cerbère n. m. Un C majuscule quand on parle
du chien mythique : Héraclès réussit à dompter
Cerbère et à l’enchaîner. — Une minuscule au
tité, on préfère nettement les formes mille cent,
sens figuré; L’immeuble est gardé par un
mille deux cent(s), mille trois cent(s)... : Payez
cerbère intraitable.
la somme de mille trois cent quarante-huit
francs à l'ordre de Monsieur R. Dupont. Une
superficie de mille cinq cent soixante-cinq mètres cercueil [senkoej] n. m. Attention au groupe
-ueiL
carrés.
centimètre n. m. Familier au sens de « ruban cérébral, ale, aux adj. Du cerveau. — Masculin
gradué en centimètres et servant à mesurer ». pluriel en -aux ; Des troubles cérébraux T Ne
Dire plutôt un mètre: Le tailleur prit les pas confondre avec cervical, ale, aux : du cou
mesures avec son mètre. (Les vertèbres cervicales) ou du col de l’utérus
(Une métrite cervicale).
centon, santon Deux noms masculins homo¬
phones. cérémonial n. m. Quand le mot désigne un livre
liturgique, il a un pluriel : des cérémonials.
1 centon [sôtô] Poème composé de vers
empruntés a divers passages d’un auteur ou à cerf n. m. Animal. Prononciation ; [ser]. -/
divers auteurs. final ne doit jamais se faire entendre, ni au
2 santon En Provence, petit personnage en singuUer ni au pluriel. — Ne pas écrire comme
terre cuite des crèches de Noël. serf, prononcé [senf], paysan du Moyen Age.
central, ale, aux adj. Avec un A/ ou un P cerfeuil [sERfoej] n. m. Plante. — Finale en -euil.
majuscule et un c minuscule ; le Massif central,
le Plateau central (ré^on de Fra^). Avec un cerf-volant [sERvolâ] n. m. — PI. : des cerfs-
E majuscule et un c minuscule : l’École centrale volants
des arts et manufactures ou simplement l’École
centrale (mais Centrale, n. f., forme abrégée cerise Comme adjectif de couleur, toujours
usuelle de cette dénomination : Un ingénieur invariable : Des soieries cerise. Des écharpes
sorti de Centrale). rouge cerise.
cep, cèpe, sep Trois noms masculins cers n. m. Vent du Languedoc. — Le -s final se
homophones. prononce : [sers].
1 cep [scpl Pied de vigne. — La prononciation
certain, aine adj. ou pron. Emplois et sens.
[se] est vieilHe. — On évitera le pléonasme cep
de vigne. I Place de certain.
2 cèpe [sep] Champignon comestible. 1 Devant le nom. Certain a une valeur
3 sep [sep] Partie de la charrue dans laquelle d’indéfini. Il présente d’une manière indéter¬
s’emboîte le soc. — L’orthographe cep est minée une chose qu’on ne peut ou qu’on ne
veut mesurer exactement : Un mur d’une
vieillie. certaine hauteur. Un homme d’un certain
âge. — Il présente d’une manière indéter¬
cependant adv. Sens et emplois.
minée une chose précise : Il manifeste un
1 Sens étymologique (ce pendant — pendant certain goût pour la musique. Peut s’employer
cela). Rare et littéraire. Signifie « pendant ce devant un nom de personne : Un certain
temps » : L’aube blanchit le ciel. Cependant les M. Durand.
rues de la ville commencent à s’animer. — (rare
et littéraire) Cependant que, pendant que : 2 Après le nom. Signifie « sûr, ind scutable,
Cependant que la nuit tombait, le vent se mit incontestable » ; Il manifeste un gotit certain
pour la musique.
à souffler.
CERTAINEMENT 148
chaîne n. f. Suite d’anneaux. — Ne pas écrire chalet [fale] n. m. Pas d’accent circonflexe sur
comme un chêne, arbre. — Accent circonflexe le a.
« >
CHÂLIT 150
châlit [Jali] n. m. Cadre de lit. — Attention à (séjour des âmes vertueuses), les Champs-
l’accent circonflexe sur le a. Elysées (avenue de Paris.)
3 T ♦Sur champ ou ‘de champ (sur le petit
challenge n. m. Doit se prononcer à la française :
côté). Mauvaise orthographe. Il faut écrire sur
[J‘alâ3]. — Dérivés : challenger [tJ’alend3œR]
chant ou de chant : Poser une brique de chant
ou, mieux, U'alâ3œR] n. m.
> chant.
chaloir v. imp. Vieux ou très littéraire. Verbe
champagne Usage de la majuscule et accord.
défectif. Ne s’emploie guère qu’à l’indicatif
présent (peu me chaut, ou peu m ’en chaut : peu 1 On écrit la Champagne, province française,
importe) ou, très rarement, au subjonctif et le champagne, vin produit dans cette
présent (peu vous chaille ou ne vous en chaille, province (Boire du champagne. Une coupe de
ne vous en souciez pas). champagne), mais du vin de Champagne. —
Au pluriel : les grands champagnes.
chaloupe n. f Un seul /. Un seul p. Pas d’accent
circonflexe sur le a. 2 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
ble : Des robes champagne.
chalumeau n. m. Un seul /. Un seul m. Pas
d’accent circonflexe sur le a. champêtre adj. Accent circonflexe sur le & —
Sans traits d’union : un garde champêtre, des
gardes champêtres
chalut n. m. Un seul /. De même : chalutage,
chalutier.
champignon n. m. Les dérivés s’écrivent avec
deux n : champignonner, champignonnière,
chamailler v. t. ou v. pron. Attention au i après
champignonniste.
le groupe -ill- à la première et à la deuxieme
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous nous chamail¬ champion Question du féminin.
lions, (que) vous vous chamailliez. — A la forme 1 Au sens de « défenseur d’une personne ou
pronominale, accord du participe avec le sujet : d’une cause », n’a pas de forme spéciale pour
Les fillettes se sont chamaillées. le féminin : La France fut le champion des droits
de l’homme.
chamarré, ée adj. Un seul m. Deux r. De même :
chamarrer, chamarrure. 2 Au sens sportif, le féminin championne est
usuel et correct : Cette jeune fille est cham¬
chambellan n. m. Deux /. Prononciation mal pionne de France du 400 mètres.
fixée : [JâbEllâJ ou [/âbelâ] ou [Jâbelâ].
Préférer [fabelâ], avec è ouvert et [1] simple. champlever v. t. (mot technique) Email
champlevé. — Prononciation : [j'âl(3)ve], le -p-
chambertin n. m. Vin. — Pas de majuscule : ne se prononçant pas.
Une bouteille de chambertin.
chamsin > khamsin.
chambranle Encadrement d’une porte. — Tou¬
jours masculin : Un chambranle épais. chance n. f. C’est une chance que se construit
avec le subjonctif : C’est une chance qu’il fasse
chameau n. m. Un seul m. beau (et non * qu’il fait beau).
frère a beaucoup changé), sauf quand on veut airs de musique folklorique ou de musique
insister sur l’état. Dans ce cas, le verbe changer légère : Sylvie Vartan est une célèbre chanteuse.
conjugué avec être a la valeur d’un passif. Cette
conjugaison avec être est en fait réservée aux 2 cantatrice Désigne une artiste célèbre spécia¬
lisée dans la grande musique vocale, dans
cas où l’on parle d’un malade : Depuis sa
l’opéra ; La Collas était une grande cantatrice.
dernière maladie, mon oncle est bien changé.
— Noter qu’avec le nom opéra pour complé¬
II Changer, échanger. ment, on emploie obligatoirement chanteuse:
Une chanteuse d'opéra (on ne peut dire une
1 Echanger ne s’emploie que s’il y a échange *cantatrice d’opéra). — Pour le masculin, un
volontaire : Il veut échanger son appartement seul nom : chanteur.
en banlieue contre un studio situé au centre de
Paris. Si l’échange n’est pas voulu par les deux chantoung ou shantoung ou shantung [Jâtui]]
personnes, on emploie changer: On a changé n. m. Etoffe de soie. — La meilleure graphie
mon chapeau au vestiaire du restaurant. Ici, est chantoung. — PI. : des chantoungs [-tui]].
échanger serait impropre.
2 A la différence de échanger, le verbe chaos, cahot > cahot.
changer peut exprimer l’idée de transforma¬
tion : Cette coiffure change votre visage. Ici, chape n. f. Manteau. — Un seul p.
échanger est impossible.
chapelain n. m. Un seul p. Un seul l
3 On peut construire changer avec de, à la
différence de échanger. Le tour changer de
chapelet n. m. Un seul p. Un seul /.
exprime l’idée de remplacement et non
d’œhange (J’ai changé de fournisseur), sauf
quand il est suivi d’un second complément chapelier n. m. Un seul p. Un seul /.
introduit par avec (Voulez-vous changer de place
avec moi ?). chapelle n. f. Un seul p. Deux /.
puisse se rapporter chaque, il faut employer 1 Le charme d’une femme est son pouvoir de
chacun : Ces crayons coûtent trois francs chacun séduction, dû à sa beauté, à sa grâce, à son
(et non trois francs chaque). Mais : Chaque esprit.
crayon coûte trois francs > chacun (III).
2 Les charmes d’une femme sont ses appas, ses
V Chaque, indiquant la périodicité. attraits physiques.
1 Tour correct quand chaque est suivi d’un
nom singulier : Il vient chaque samedi II charmeresse Forme de féminin vieillie et très
m'écrit chaque semaine. littéraire. Le féminin moderne et usuel de
charmeur est charmeuse.
2 Tour incorrect quand chaque est suivi d’un
nom pluriel. Dire : Il m'écrit tous les trois jours charolais, aise adj. ou n. Du Charolais : La
(et non *chaque trois jours). population charolaise. Les Charolais. — Un bœuf
charolais ou un charolais. Une vache charolaise
VI Entre chaque... exprimant l’idée d’un inter¬
ou une charolaise. La race (bovine) charolaise. —
valle dans le temps ou dans l’espace. Ce tour
est peu logique, car entre est normalement suivi L’orthographe charolais est plus fréquente que
de deux noms ou d’un nom au pluriel ; Entre charollais, qui n’est pas cependant une graphie
Noël et le début du printemps. Entre les arbres. incorrecte (vient du nom de la ville de CharoUes).
Entre les deux maisons. C’est pourquoi, dans
la langue surveillée, on dira : Entre deux visites charrerte n. f Deux r et deux /. — A l’exception
(et non entre chaque visité). Entre deux de ces de chariot (et chariotage, charioter), tous les
allées (et non entre chaque allée). mots de la famille de char s’écrivent avec deux
r : charretée, charretier, charreton ou charretin,
char n. m. Sans trait d’union : char à bancs (des charroi, charron, charronnage, charronnerie,
chars à bancs), char à bœufs (des chars à charroyer, charroyeur, charruage, charrue. —
bœufs), char à foin (des chars à foin), char De même : carriole, carrossable, carrossage,
d’assaut (des chars d'assaut). carrosse, carrosser, carrosserie, carrossier.
chas [Ja] n. m. Trou d’une aiguille. — Ne pas Avec un C majuscule et sans marque du
écrire comme chat, animal domestique. pluriel : un fusil Chassepot, des fusils Chassepot.
check-list n. f. (anglicisme) Dans l’aéronautique, 2 cheminot Employé des chemins de fer (terme
liste des vérifications et des réglages à effectuer. semi-familier, non officiel).
— Prononciation ; [tjeklist] ou [feklist]. —
PI. : des check-lists [-list]. T Ce mot est féminin chenal, chenaux, chéneau, chêneau Des mots
en français : Une check-list très longue. à bien distinguer.
1 Un chenal [fanal], des chenaux [fano] n. m.
check-up n. m. inv. (anglicisme) Examen médi¬
Partie profonde et navigable d’un fleuve, d’une
cal complet. — Prononciation : [Jekoep]. —
rade, etc. : Le chenal de l’estuaire de la Seine.
PI. : des check-up. — Canal amenant l’eau à un moulin.
chef n. m. Féminin et composés. 2 Un chéneau, des chéneaux [feno] n. m.
Conduit placé au bas d’un toit et servant à
I Féminin. Ce mot n’a pas de féminin. La recueiUir les eaux de pluie. — Synonyme :
forme cheffesse est populaire et doit être évitée. gouttière. V S’écrit avec un accent aigu sur le
— Le mot cheftaine, emprunté à l’anglais e, lequel se prononce fermé [e].
chieftain, ne s’emploie que chez les scouts. —
Eviter de dire la chef (tour populaire). On dit 3 Un chêneau, des chêneaux fjeno] n. m. Jeune
le chef, même quand on parle d’une femine : chêne : Dans cinquante ans, ces chêneaux seront
C'est Mme Durand qui est le chef d’atelier. des chênes magnifiques. ▼ S’écrit avec un accent
Voyez mon chef de service, Mme Martin circonflexe sur le e, lequel se prononce ouvert
[£].
II Composés.
1 Les expressions avec en chef s’écrivent chêne n. m. Arbre. — Attention à l’accent cir¬
sans trait d’union ; un ingénieur en chef (des conflexe. — Ne pas écrire comme chaîne, suite
ingénieurs en chef). d’anneaux. — Avec un trait d’union ; chêne-liège
(des chênes-lièges). — Sans trait d’union : chêne
2 Quand chef précède, pas de trait d’uiiion : vert (des chênes verts), chêne noir (des chênes
un chef mécanicien (des chefs mécaniciens). noirs), chêne blanc (des chênes blancs).
3 Quand chef suit l’autre nom, un trait
chenet n. m. Accessoire de cheminée. — Ne pæ-
d’union : un sergent-chef (des sergents-chefs).
déformer en *chênet (aucun rapport avec chêne).
chef-d’œuvre n. m. Prononciation :
chenil n. m. Le -/ final est muet. Prononcer ;
[JedœvRla)], au pluriel comme au singulier. —
Lfani]. — Le -s se lie au pluriel : des chenils
PI. : des chefs-d’œuvre. — En principe, on évite
immenses [fanizimas].
de dire le meilleur, le plus beau... chef-d’œuvre
d’un artiste, car le chef-d’œuvre d’une personne,
c’est celle de ses œuvres qui est la meilleure, chenu, ue [fany, y] adj. (vieilli et très littéraire)
Blanchi par l’âge : Une tête chenue.
la plus belle, etc.
CHEPTEL 156
chique n. f. V Ne pas dire mou comme une chique chœur n. m. Groupe de chanteurs ; partie d’une
mais mou comme une chiffe > chiffe. égUse. — Ne pas écrire comme cœur, organe
de la circulation sanguine.
chiro- Préfixe (du grec kheir, kheiros « main »),
qui entre dans la formation de mots savants. choir V. i. Conjug. 60. Verbe vieilli et défectif.
— Dans les mots en chiro-, le ch- initial se Indicatif présent ; je chois, tu chois, il choit ils
prononce : chirographaire [kiRogsafeR], clwient (autres personnes inusitées). — Indica¬
chiromancie [kiRomâsi], chiromancien, ienne tif imparfait inusité. — Indicatif passé simple :
[kiRomâsjê, jcn], chironome [kiRonom], chiro- Je chus, tu chus, il chut nous chûmes, vous
nomie [kiRonomi], chiropracteur chûtes, ils churent — Indicatif futur : Je choirai,
[kiRopRaktœR], chiropractie [kiRopRaktii ou tu choiras, il choira, nous choirons, vous choirez,
chiropraxie [kiRopRaksi], chiroptères ils choiront ou Je cherrai, tu cherras, il cherra,
[kiRoptea] ou chéiroptères [keiaoptER]. nous cherrons, vous cherrez, ils cherront (type
Je cherrai plus mchaïque que Je choirai). —
chirurgie n. f Le cA- initial se prononce [J]. De Conditionnel présent : Je choirais, tu choirais,
même, dans les dérivés : chirurgical, ale, aux il choirait nous choirions, vous choiriez, ils
[j'iRyR3ikal, al, o], chirurgien, ienne choiraient ou Je cherrais, tu cherrais, il cherraU,
[JiRyR3jÊ, jen]. nous cherrions, vous cherriez, ils cherraient (type
Je cherrais plus archaïque que Je choirai^. —
chirurgien-dentiste n. m. — PI. ; des chirur- Impératif présent inusité. — Subjonctif présent
giens^entistes. — Pas de féminin ; Mme Marie- inusité. — Subjonctif imparfait: qu’il chût
Louise Dupont, chirurgien-dentiste. Cette fem¬ (autres personnes inusitées). — Infinitif pr^
me est chirurgien-dentiste. sent : choir. — Participe passé : chu, chue. —
Dans la pratique, on emploie seulement l’infini¬
chitme n. f. (terme de zoologie). Prononciation : tif choir et les temps composés : J’ai chu. J’avais
[kitin], avec [k jet non [/]. De même chitineux, chu, etc. — Ce verbe signifie « tomber ». Il
euse [kitinn, 0z]. appartient exclusivement à la langue littéraire.
chiton n. m. Tunique des Grecs de l’Antiquité ; chol(é)- Radical ou suffixe (du grec kholê
mollusque marin. — Prononciation: [kitôj. « bile »), qui entre dans la formation de mots
savants. Le ch- initial se prononce toujours [k] :
chlamyde n. f. Manteau des Grecs de l’Anti¬ cholagogue [kolagog], cholécystectomie
quité. — Prononciation : [klamid]. — Atten¬ [kolesistektomi], cholécystite [kolesistit],
tion à l’y. — Attention au paronyme cnémide cholécystographie [kolesistogRafi], cholécysto¬
n. f. (jambière portée par les guerriers grecs). tomie [kolesistotomi], cholédoque [koledok],
cholémie [kolemi], cholérétique [kolenetik],
chlore n. m. Prononciation : [kha]. De même : cholurie [k3l3iRi].
chloral [khaal], chlorate [khaat], chloré, ée
[kbïce, e], chlorhydrate [kbRidaat], chlo- choléra n.,m. Maladie. Prononciation : [kolena].
rhydiique [kbaidRik], chlorique [kbaik]. On distingue le choléra proprement dit ou
159 CHOLESTÉROL
choral, chorale, chorals, choraux [koRal, 3 Certaines expressions sont de genre neutre
koRo] Bien distinguer les mots suivants. et entraînent obligatoirement l’emploi de
l’adjectif au masculin singulier. Ce sont autre
1 choral, ale, aux adj. Qui se caractérise par chose de, quelque chose de, peu de chose de,
l’emploi des chœurs, qui est destiné à etre pas grand-chose de: Avez-vous autre chose de
chanté par des chœurs : Le lyrisme choral. La nouveau à me dire ? (et non *de nouvelle). Il
poésie chorale. Des œuvres chorales. Un chant y a quelque chose d’important dans son rapport
choral. — Masculin pluriel en -aux ; Des chants (et non * d’importante). Il y a peu de chose
choraux. de nouveau (et non *de nouvelle). Je n’ai pas
2 Un choral n. m. Cantique protestant. — vu grand-chose d’intéressant (et non *d’inté-
Masculin pluriel en -als ; Des chorals luthériens. ressanté). T Quelque chose (que) entraîne
l’accord quand l’expression signifie « quelle
3 Une chorale n. f- Société de chanteurs qui que soit la chose (que) » : Quelque chose que
chantent en chœur : Des chorales populaires. vous ayez faite pour lui, il ne vous en saura
aucun gré.
chorée n. f. Maladie nerveuse. — Prononciation :
4 C’est chose faite Forme plus fréquente
[koRe]. que c’est une chose faite (qui est aussi une
forme correcte) : Vous vouliez que j’en parle
chorège n. m. A Athènes, dans l’Antiquité, au directeur, c’est chose faite (= c’est fait).
citoyen qui prenait à sa charge les frais d un
concours dramatique ou musical — Pronon¬
ciation : [kDRe3]. De même : chorégie [kDRe3i], chott n. m. En Afrique, lac salé. — PI. :
chorégique [k3Re3ik]. (français) : des chotts [fot].
CHOU 160
chou n. m. Plante potagère. — PI. : des choux, mage, chromate, chromatine, chromatique,
avec un x chromatisme, chromatographie, chrome,
chromé, chromer, chromique, chromisation,
1 Avec choux au pluriel : soupe aux choux. — chromiser, chromiste, chromo, chromogène,
Avec chou au singulier : faire chou blanc, bête chromolithographie, chromosome, chromosomi¬
comme chou. que, chromosphère, chromotypie, chromotypo¬
2 Sans trait d’union : chou cabus, chou quintal, graphie...
chou pommé, chou de Milan, chou cavalier,
chou de Bruxelles, chou marin. — Avec un trait chrome n. m. Métal. — Se prononce toujours
d’union : chou-fleur, chou-navet, chou-rave, avec un o fermé [kRom], mais s’écrit sans
chou-palmiste. accent circonflexe. — Les dérivés (chromage,
chromate, chromé, etc.) s’écrivent eux aussi
chouan n. m. Le féminin, assez rare, chouanne sans accent circonflexe. Dans ces dérivés, le
s’écrit avec deux n, comme les dérivés chouan- ch- initial se prononce toujours [k], comme
ner, chouannerie. dans tous les mots en chrom-. En revanche, il
y a un certain flottement dans la prononciation
choucas n. m. Oiseau. — Prononciation : [Juka], du O .• chromage [kRoma3] ou [kRoma3], etc.
le -5 ne se prononce pas.
chromo Abréviation de chromolithographie. —
chouchou n. m. Le fémin est chouchoute. — Au Attention au genre.
pluriel des chouchous, des chouchoutes.
1 La chromo La chromolithographie, procédé
choucroute n. f. T Ne pas écrire *choucroûte. de reproduction : La chromo est employée
Aucun rapport étymologique avec chou ni avec notamment pour la reproduction des affiches.
croûte.
2 Un chromo Une chromolithographie, es¬
tampe obtenue par ce procédé. T la forme
chou-fleur n. m. — PI. : des choux-fleurs. abrégée chromo est généralement péjorative
dans ce sens 2 (mais non dans le sens 1) : Une
chou-navet n. m. — PL : des choux-navets chambre ornée de mauvais chromos aux cou¬
leurs criardes.
chou-palmiste n. m. — PI. : des choux-
palmistes.
chron(o)- Radical ou préfixe (du grec khronos
« temps »). Dans les mots en chron-, chrono-,
chou-rave n. m. PI. : des choux-raves. le ch- se^ prononce toujours [k] : chronaxie,
chronicité, chronique, chroniquement, chroni¬
chow-chow n. m. Chien. — Prononciation : queur, chronographe, chronologie, chronologi¬
Lfo/o]. — PI. : des chows-chows [-/o]. que, chronologiquement, chronométrage, chro¬
nomètre, chronométrer, chronométreur, chrono¬
choyer v. t. Conjug. 21. Remplace y par i devant métrie, chronophotographie, etc.
un e muet : je choie, tu choies, il choie, je
choierai, je choierais, mais nous choyons, vous
chrono n. m. Abréviation familière de chronomè¬
choyez, je choyais, je choyai. T Attention au i tre. — PL : des chronos.
après 1’^ à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous choyions, (que) vous chronométrer v. t. Conjug. 11. Change é en è
choyiez. devant un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
conditionnel présent : je chronomètre, mais je
chrême n. m. (terme de liturgie) Le saint chrême. chronométrerai
— Ne pas écrire comme la crème. — Pronon¬
ciation : [kREm]. chrysalide [knizalid] n. f. Attention au ch-
initial et à la place de 1’;; et de l’É
chrestomathie n. f. Recueil de morceaux
choisis. ▼ La bonne prononciation est chrysanAème [knizatEm] Toujours mascuhn :
[kREStomati], et non [kREstomasi]. Un très beau chrysanthème. — Attention au
ch- initial, à Yy et au -th-.
chnst [kaistfa) ]n. m. Comme nom commun et
sans majuscule, désigne un objet de piété, une chryséléphantin, ine [kRizelefâtf, in] adj.
statue, un tableau. Dans ce cas, prend la Statue chryséléphantine, faite d’or et d’ivoire.
marque du pluriel : Des christs d'ivoire.
chryso- Préfixe (du grec khrusos « or »), qui
chrom- Dans tous les mots commençant par
entre dans la formation de mots savants. — Le
chrom-, le ch- initial se prononce [k] : chro¬
ch- initial se prononce [k] : chrysobéryl
161 CHTONIEN
[kRizobcRil] n. m. (pierre précieuse), chrysocal 4 Dans les locutions adverbiales de-ci de-là, de
ou chrysocale [kRizokal] n. m., chrysolithe ou côté et d’autre, en divers endroits, et par-ci
chrysolite [kRizolit] n. f., chrysoprase par-là, par endroits ou de temps en temps
[kRizopRaz] n. f. (toujours avec un trait d’union devant -ci et
devant -là).
chtonien, ienne adj. Divinité chtonienne, dieu
5 Pour introduire l’énoncé du total d’un
chtonien, de la terre, du monde souterrain. —
compte : Ci trois cent cinquante francs.
Prononciation : [ktonje, jtn].
6 En composition, avec le pronom ou l’adjectif
chuchoter v. i. ou v. t. Un seul t. De même : démonstratif, -ci indique la proximité dans
chuchotage, chuchotant, chuchotement, chu- l’espace ou dans le temps (celui<i, cette
choterie, chuchoteur, chuchotis. année-ci), et est opposé à -là, qui marque
l’éloignement > ceci, celui.
chute n. f. T Pas d’accent circonflexe sur le u.
ci-annexé, ci-inclus, ci-joint Règles d’accord.
chuter v. i. Pas d’accent circonflexe sur le u. —
Mot acceptable dans le langage du jeu (au I Invariabilité. Dans les deux cas suivants.
bridge notamment). T A éviter dans le langage 1 Au commencement d’une phrase : Ci-
général au sens de « tomber ». Dire par annexé les pièces complémentaires demandées
exemple ; Je suis tombé en descendant du train Ci-inclus les photocopies des documents Ci-joint
(et non j’ai chuté). La température est tombée les deux quittances.
brusquement (et non a chute).
2 Dans l’intérieur d’une phrase, quand ci-
chyle, chyme Deux noms masculins paronymes. annexé ou ci-inclus ou ci-joint préckie directe¬
ment un nom et n’est pas suivi d’un détermi¬
1 chyle [Jil] Liquide blanc contenu dans nant (article, adjectif démonstratif, pos¬
l’intestin grêle et qui est le résultat de la sessif ou indéfini) : Vous trouverez ci-an¬
digestion intfâtinale. — Dérivé : chylifère nexé photocopie du document. Je vous adresse
LfilifcR]. ci-inclus quittance de votre versement. Veuil¬
lez trouver ci-joint copie de la lettre
2 chyme [Jim] Substance qui est le résultat de
d’engagement
la digestion des aliments par l’estomac.
II Accord en nombre et en genre. Dans les
chypriote, cypriote adj. ou n. De nos jours, la deux cas suivants.
forme chypriote tend à l’emporter nettement sur
cypriote, car elle est plus proche du nom 1 Dans l’intérieur d’une phrase, quand ci-
Chypre: La population chypriote. Les annexé ou ci-inclus ou ci-joint suit le nom : Les
Chypriotes. Cependant on dit plutôt le cypriote pièces ci-annexées. Les quittantes ci-jointes Les
(rarement le chypriote) quand on désigne le copies ci-incluses
dialecte grec, très archaïque, parlé à Chypre 2 Dans l’intérieur d’une phrase, quand ci-
dans l’Antiquité. annexé ou ci-inclus ou ci-joint précède le
nom accompagné d’un déterminant (article,
1. ci pron. démonstratif (forme écrasée de cecî). adjectif démonstratif, possessif ou indéfini) ;
Ne s’emploie que dans deux cas. Je vous adresse ci-annexées les copies deman¬
1 Comme ci comme ça. Tant bien que mal, dées Vous avez ci-incluses ces pièces complé¬
mentaires. Vous trouverez ci-jointes quelques
plutôt mal que bien ; Comment allez-vous ? —
Comme ci comme ça (nettement familier). notices
2 En corrélation avec ça. Dans des expres¬ cicéro n. m. Unité de longueur typographique.
sions telles que : Toi, fais ci, toi, fais ça — PI. ; des cicéros [-Ro].
(familier).
cicerone ou cicérone n. m. Personne qui guide
2. ci adv. et particule (forme réduite de ici) Ne les touristes (toujours employé avec une nuance
s’emploie que dans certaines expressions. de plaisanterie ou d’ironie). — Mot italien è
1 Dans les épitaphes : Ci-gît Louis de Bourbon demi francisé. — Prononciation : [siscRon]. —
PI. : des ciceroni [siseRoni] ou des cicérones
(= ici repose).
[siscRon]. — Préférer la forme francisée un
2 Dans les expressions ci-annexé, ci-inclus, cicérone, des cicérones.
ci-joint (voir article suivant).
3 Devant quelques adverbe : ci-contre, ci- ci-devant adv. ou adj. ou n. Toujours invariable ;
dessous, ci-dessus, ci-après, ci-devant (toujours Les sans-culottes firent la chasse aux ci-devant
avec un trait d’union). Les ci-devant comtesses
‘ \
CIE 162
C'® Abréviation de compagnie, au sens de cU, sourcil Deux noms mascuhns à bien
« compagnie commerciale » : La distillerie distinguer.
Dupont fils et
1 Les cils [sil] Poils qui bordent les paupières.
ciel n. m. Au sens religieux, on écrit, avec un 2 Les sourcils [suRsi] Poils qui bordent le
c minuscule, le ciel, au sens de « paradis » : dessus de l’orbite, sur l’arcade sourcilière,
Gagner le ciel par une vie sainte. On écrit, avec au-dessus des yeux.
un C majuscule, le Ciel, au sens de « la divinité.
Dieu » ; Puisse enfin le Ciel exaucer vos vœux l cilice n. m. Vêtement de crin — Ne pas écrire
— On dit dans le ciel quand ciel a le sens usuel comme la silice, substance minérale.
et général (Des milliers d’étoiles scintillent dans
le ciel) et au ciel quand ciel a le sens de cimaise n. f. La graphie cymaise est vieillie. A
« paradis » (Au ciel, les justes reçoivent la éviter.
récompense de leurs mérites).
cime n. f. Sommet. V Pas d’accent circonflexe
ciels, deux Le mot ciel a deux pluriel. sur le L
I Les deux. C’est le pluriel le plus usuel. Il
cimeterre n. m. Sabre oriental. — Deux r. —
s’emploie dans les cas suivants.
Attention au paronyme cimetière.
1 Au sens usuel : L'immense voûte des deux.
ciné-club n. m. Un trait d’union. — PI. : des
2 Dans des expressions toutes faites dans
ciné-clubs. — Prononciation : [sineklœb].
lesquelles ciel a le sens de « pays » ou de
« climat » : Fuir vers d’autres deux. Sous des
deux plus cléments. Cinémascope n. m. Nom déposé, donc avec une
majuscule.
3 Dans la langue religieuse, quand les deux
d&igne le paradis (Notre Père qui êtes aux Cinérama n. m. Nom déposé, donc avec une
deux Le Royaume des deux) ou la dvinité majuscule.
elle-même (Oh l Justes deux t).
cinéroman n. m. — PI. : des cinéromans. — La
n Les ciels. Ne s’emploie que dans quelques
cas. graphie cinéroman est préférable à ciné-roman.
(mais Cinq fois huit [sêfwanit], car cinq est cisaille n. f Le sens change avec le nombre.
placé devant le substantif fois). Ecrire un cinq
à la craie [sekalakne]. Le cinq de trèfle 1 Une cisaille (technique) Grosse machine à
[sÊkdatRefKa)]. — On prononce [sék] dans couper le métal : On va installer une nouvelle
cinq pour cent [sêkpuRsâ], mais [sê] dans cisaille dans l’atelier de tôlerie.
vingt-cinq pour cent [vëtsÊpuRsâ], trente-cinq 2 Des cisailles (usuel) Outil semblable aux ci¬
pour cent, etc. seaux et formé de deux lames articulées : Le
ferblantier prit ses cisailles et découpa la plaque.
6 A la fin d’une phrase ou d’un membre de
— Quand on veut désigner plusieurs outils de ce
phrase, on fait toujours entendre le q : Je les
genre, on dit des paires de cisailles : Le ferblan¬
ai comptés, ils sont cinq [ils5sêk].
tier avait trois paires de cisailles sur son établi
cinq sec (en) [ôsêksek] loc. adv. (familier) ciseau n. m. Le sens change avec le nombre.
Rapidement. — Ecrire en cin^ sec {sec adverbe),
plutôt que en cinq secs. 1 Un ciseau Outil constitué par une tige plate
d’acier dont l’extrémité s’amincit en lame : Un
ciseau d’ébéniste.
cinquantenaire, quinquagénaire. Le premier
de ces mots, cinquantenaire, s’emploie surtout 2 Des ciseaux Instrument formé de deux lames
comme nom masculin au sens de « cinquan¬ mobiles : La couturière prit ses ciseaux et coupa
tième anniversaire d’un événement » : Nous un morceau d’étoffe. — Quand on veut désigner
fêterons cette année le cinquantenaire de la plusieurs instruments de ce genre, on dit des
fondation de notre club. Eviter d’employer paires de ciseaux : J’ai deux paires de ciseaux
cinquantenaire comme adjectif au sens de « qui dans mon tiroir.
a cinquante ans ». — Quand on veut parler
d’une personne âgée de cinquante ans, on dit ciseler v. t. Conjug. 10. Change e en è devant
toujours quinquagénaire : Un acteur quinqua¬ un e muet : Je cisèle, tu cisèles, il cisèle, je
génaire. Un, une quinquagénaire. cisèlerai je cisèlerais, mais nous ciselons, vous
ciselez, je ciselais, je ciselai — Dérivés : ciselage,
cippe n. m. Stèle funéraire, petite colonne cisèlement, ciselure.
tronquée. — Deux p. T Toujours masculin :
Un cippe romain. ciste Deux noms homonymes.
1 Une ciste (féminin) Dans l’Antiquité, cor¬
circoncire v. t. Un -e à l’infinitif Conjug. 52. beille ou coffret : Une ciste précieuse.
Type : suffire, mais participe passé circoncis,
circoncise. 2 Un ciste (masculin) Arbrisseau des régions
méditerranéennes : Un ciste odorant. — La
graphie cyste est à éviter.
circonspect adj. T Le masculin doit se pronon¬
cer [siakôspe]. Le groupe final -et ne se fait
cistre, sistre Deux noms masculins homophones
entendre qu’au féminin : circonspecte
qui désignent des instruments de musique.
[siRkSspekt].
1 cistre Instrument de musique du XVP et du
circonstanciel, ielle adj. T Attention à la finale X’VII' siècle (plus ou moins semblable à la
-ciel, -cielle, avec un c. guitare ou à la mandoline).
2 sistre Chez les Egyptiens de l’Antiquité,
circum- Préfixe (du latin circum « au¬ instrument à percussion constitué par une tige
tour »), qui entre dans la formation de métalhque portant des anneaux mobiles.
quelques mots savants. Se prononce [siakom-] :
circumduction [siRkDmdyksjô], circum¬ cité n. f Sans trait d’union : cité ouvrière (des
navigation [siRkomnavigasjô], circumnu- cités ouvrières), cité universitaire (des cités
tation [siRkomnytasjô], circumpolaire universitaires), cité d’accueil (des cités d’ac¬
[siRkompoleR]. cueil), cité d’urgence (des cités d’urgence), cité
de transit (des cités de transit). — Avec un trait
cirrhose n. f Deux r elh. ▼ Eviter le pléonasme d’union : cité-dortoir (des cités-dortoirs), cité-
cirrhose du foie. jardin (des cités-jardins).
2 T Le vrai sens du verbe est « rendre clair, clepsydre [klepsidnio)] n. f. Horloge à eau. —
limpide un liquide trouble » : Clarifier un vin, Attention à Yy. — Toujours féminin : Une
un sirop. Il faut laisser le vin se clarifier avant
clepsydre romaine. — Bien distinguer du
de le mettre en bouteilles. Les emplois figurés
sablier, qui fonctionne par écoulement du sable.
sont peu conseillés. Dire plutôt, par exemple,
rendre clair, éclaircir: Il faut éclaircir les
cleptomanie, cleptomane > kleptomanie.
données de la question (plutôt que clarifier les
données). La situation commence à devenir plus
clergeon [klenjS] n. m. (familier) Enfant de
claire (plutôt que commence à se clarifie^.
chœur. — Attention au e entre le g et le o.
165 CLERGYMAN
clergymu n. m. (mot anglais). Ministre du culte clin Deux noms masculins homonymes.
de l’Église anglicane. Ne doit pas s’employer
comme synonyme de pasteur ou de ministre, 1 clin (d’œU) Le pluriel des clins d’œil est à
pour désigner n’importe quel ministre protes¬ préférer à des clins d’yeux (à la différence de
tant. — Prononciation : [klER3iman]. PI. : des des clignements d’yeux).
clergymen [-men]. 2 clin (avec clin au singulier) Construction à
clin, bordage à clin : mode de construction de
clic clac, ses cliques et ses claques Bien la coque d’une embarcation.
distinguer ces deux expressions.
1 clic clac ! Onomatopée qui s’écrit sans trait clinfoc n. m. (marine) Petit foc. — Prononcia¬
d’union : Clic clac ! on entendait les sabots tion : [klêfak], avec [ê] et non [in].
claquer sur le pavé. T Le clic-clac, nom qui
désigne un bruit sec, s’écrit avec un trait clip n. m. (anglicisme) Bijou en forme de broche :
d’union ; Le clic-clac sonore des sabots sur le Clip orné de diamants. — Prononciation :
pavé. [klip], au singulier et au pluriel. Ne jamais
prononcer *[klips] et ne jamais écrire un *clips.
2 Prendre ses cliques et ses claques (de l’ancien La forme clips [klip] est à réserver pour le
mot cliques « sabot ») Expression familière qui pluriel.
veut dire « partir ».
clipper n. m. (anglicisme) Au XIX' siècle, voilier
clignement n. m. Au pluriel : des clignements de transport très rapide. — Prononciation :
d’yeux, plutôt que des clignements d’œil (à la [klipœn]. PI. : des clippers [-pœs]. — Atten¬
ddîérence de des clins d’œil). tion aux deux p.
cligner Attention aux constructions. clique (familier) Prendre ses cliques et ses
claques: partir. — Ne pas écrire comme clic
1 Au sens de « fermer à demi un œil pour
clac / > clic clac I
mieux voir », on dit plutôt cligner un œil,
cligner les yeux que cligner de l’œil cligner des
cliqueter v. i. Produire un bruit sec. — Conjug.
yeux : Le peintre cligne l’œil pour mieux saisir
14. Double le t devant un e muet : il cliquette,
les masses du paysage. Les myopes clignent les
il cliquettera.
yeux.
2 Au sens de « fermer et ouvrir un œil clisse n. f. Claie, enveloppe d’osier. — Avec -ss-.
rapidement pour faire un signe à quelqu’un », De même : clissage, clisser.
on dit cligner de l’œil et non * cligner l’œil; Il
se tourna vers moi et cligna de l’œil en signe clochard, arde n. m. ou f. (familier) Vagabond.
de complicité. — A distinguer de pochaid, ivrogne (familier).
3 Au sens de « fermer et ouvrir les yeux cloche-pied (à) loc. adv. Ne prend jamais la
plusieurs fois de suite sous l’effet d’une lumière marque du pluriel : Ils sautent à cloche-pied.
vive », on dit plutôt cligner des yeux que cligner
les yeux : En sortant du souterrain, éblouie, elle
cloison n. f. Les dérivés s’écrivent avec deux n :
cligna des yeux. cloisonnage, cloisonné, cloisonnement, cloison¬
4 On dit plutôt cligner les paupières que cligner ner.
des paupières.
cloître n. m. Accent circonflexe sur le L De
clignoter v. i. Avec un seul t. De même : même : cloîtré, ée, cloîtrer.
clignotement.
clopin-clopant Locution adverbiale, non adjec-
climatique, climatérique Deux adjectifs tive. Toujours invariable; Elles vont clopin-
paronymes. clopant
— Conditionnel présent : je clorais, tu clorais, CO- Préfixe d’origine latine (cum « avec »), qui
il clorait, nous clorions, vous cloriez, ils cloraient. entre dans la formation de nombreux mots.
— Impératif présent ; clos (première et
1 Pas de trait d’union entre le préfixe et le
deuxième personnes du pluriel inusitées). —
radical. Les mots en co- doivent s’écrire en un
Subjonctif présent : que Je close, que tu closes,
seul mot : coaccusé, coacquéreur, coadjuteur,
qu’il close, que nous closions, que vous closiez,
coaxial, cobelligérant, coéchangiste, coédition,
qu’ils closent. — Subjonctif imparfait inusité.
coéducation, coefficient, coéquation, coéquipier,
— Infinitif présent ; clore. — Participe présent
coexistence, coextensif, cogestion, cohabiter,
inusité. — Participe passé : clos, close. — Aux
colicitant, colistier, colocataire, copilote, copro¬
temps composés : J’ai clos. J’avais clos, etc. T
duction, copropriétaire, cosinus, cotangente, etc.
A la troisième personne de l’indicatif présent,
accent circonflexe sur le o (il clôt), à la 2 Quand le radical commence par un i, cet i
différence des composés déclore, éclore, enclore, prend un tréma : coïncider, coïnculpé.
dans lesquels cet accent circonflexe est
facultatif. 3 Quand le radical commence par un e, jamais
de tréma sur cet e: coéchangiste, coMition,
clos, close adj. Fermé. — On écrit, sans trait coéducation, coefficient, coexistence.
d’union : un champ clos, à huis clos, le huis clos.
coach n. m. Anglicisme désignant divers véhi¬
clôture n. f. Accent circonflexe sur le o. cules. — Prononciation : [kotj^. — PI. : des
coaches [kotj^.
clôturer v. t. Entourer d’une clôture (seul sens
correct) : On clôtura le parc pour empêcher les coasser, croasser Deux verbes paronymes à bien
rôdeurs d’y pénétrer. ▼ On évitera d’employer distinguer.
clôturer au lieu de clore dans les sens figurés ;
1 La grenouille coasse, pousse son cri. —
clore un compte, clore un débat, clore une séance
Dérivé : coassement n. m.
(plutôt que clôturer un compte, etc.). — Quand
clore est inusité à un temps, tourner autrement : 2 Le corbeau croasse, pousse son cri. —
On arrêta le compte (plutôt que on clôtura le Dérivé : croassement n. m.
compte). Le président prononça la clôture de la
séance (plutôt que clôtura la séance). Un feu coaxial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
d’artifice termina la fête (plutôt que clôtura la Des cylindres coaxiaux.
fête).
cobaye n. m. Animal appelé aussi cochon d’Inde.
clovisse Coquillage. ▼ Toujours féminin : Ces — Prononciation : [kobaj].
belles clovisses sont bien appétissantes !
cobol n. m. Langage utilisé en informatique.
clown [klun] n. m. Le féminin clownesse
[klunes] fôt rare. On dit plutôt femme clown. coca L’usage hésite sur le genre de ce mot.
— Dérivés : clownerie [klunni], clownesque
[kluneskfa)]. 1 Au sens de « arbuste d’Amérique du Sud »,
généraleinent masculin (genre préconisé par
1. club n. m. (mot anglais) Association : Le l’Académie), mais les botanistes lui donnent
président d’un club. — Prononciation ; [klœb]. plutôt le genre féminin.
— PI. : des clubs [klœb]. — La prononciation
2 Au sens de « substance, riche en cocaïne,
[klyb] est cependant préconisée par quelques
extraite des feuilles de cet arbuste », presque
grammairiens, quand le mot désigne, dans un
toujours féminin.
contexte historique, une association philosophi¬
que (Le club de l’Entresol, au XVIIP siècle) 3 T Bien distinguer le (ou la) coca, arbuste
ou politique (Le club des Jacobins, sous la d’Amérique du Sud, aux feuilles riches en
Révolution). cocaïne, et le cola (ou kola), arbre d’Afrique,
aux grainp riches en caféine et en théobromine.
2. elub n. m. (mot anglais) Au golf, crosse avec — De même, bien distinguer la coca, extraite
laquelle on envoie la balle. — Prononciation : des feuilles de coca, et la cola (ou kola), fruit
[klœb]. — PI. : des clubs [klœb]. du cola.
un C majuscule, quand on veut parler du pays coffre n. m. Deux f. De même ; coffrage, coffrer,
imaginaire ; Cette fée était la reine du pays de coffret.
Cocagne.
coffre-fort n. m. — PL ; des coffres-forts.
coccinelle [koksinel] n. f. Deux c, un seul n,
deux /. cogiter y. t. Comme le dérivé cogitation, ce mot
ne s’emploie que par plaisanterie et avec une
coccyx n. m. inv. Attention aux deux c, à Vy et valeur assez péjorative.
à Yx final. — Prononciation : [koksis].
cognac n. m. ou »dj. Emploi de la minuseule et
cochon n. m. Les dérivés s’écrivent avec deux accord.
n : cochonnaille n. f. (charcuterie), cochonner, 1 Comme nom. S’écrit avec un c minuscule et
cochonnerie, cochonnet. prend la marque du pluriel : Un verre de cognac.
Cet épicier vend d'excellents cognacs.
cocker n. m. (anglicisme) Chien. — Prononcia¬
tion : [koken]. — PI. : des cockers [-keR]. 2 Comme adjectif de couleur. Toujours inva¬
riable : Des chemises cognac.
cockney n. m. (mot anglais). Londonien d’origine
populaire. — Prononciation : [kokne]. — PI. : cogner v. Attention au i après le groupe -gn- à
des cockneys [-ne]. la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent
cockpit n. m. (anglicisme) Emplacement du (que) nous cognions, (que) vous cogniez. —
barreur sur un yacht, du pilote sur un avion. L’emploi transitif de ce verbe au sens de
— Prononciation : [kokpitj. — PI. : des cock¬ heurter, choquer est familier. On dira plutôt ;
Ne heurtez pas ce vase contre la table, il est
pits [-pitj. — Au sens aéronautique, préférer
fragile (et non ne cognez pas...).
le synonyme poste de pilotage.
cognitif, ive adj. ▼ Se prononce [kognitif, iv],
cocktail n. m. (anglicisme) Prononciation :
avec [gn] et non avec [p]. De même cognition
[kDktel]. — PL ; des cocktails [-tel]. — On
[kognisjS], cognoscibilité [kDgnDsibilite].
évitera la prononciation [kDktaj].
cohorte [kDDRt(a)] n. f. Unité de l’armée
cocotte n. f. Attention aux deux t. romaine. — Attention au h intérieur.
cocu n. ou adj. L’emploi au féminin comme cohue [koy] n. f. — Attention au h intérieur.
adjectif est admis : Une épouse cocue. Il fait sa
femme cocue. On n’emploie pas ce terme au coi [kwa] adj. (vieilli et littéraire) Tranquille ;
féminin comme substantif. On dit une femme Rester coi. ▼ Le féminin est coite [kwat] : Une
cocue (et non *une cocue). — Dérivés : cocuage vie coite.
(ne pas dire *cocufiagé), cocufler.
coiffe n. f Deux f. De même : coiffant, ante,
coda [koda] n. f. (terme de musique) Mot itahen coiffé, coiffer, coiffeur, coiffeuse, coiffure.
francisé. PI. ; des codas [-da].
coincer v. t. Conjug. 17, Le deuxième c prend une
codicille Texte ajouté à un testment. — cédille devant a ou o ; il coinça, nous coinçons.
Prononciation ; [kodisil]. — Toujours mas¬
culin ; Un codicille important. coïncidant, coïncident, ente Ne pas écrire
coïncidant, participe présent invariable, comme
coefficient [koefisjô] n. m. Pas de tréma sur coïncident, ente adjectif variable : Coïncidant
le e. Deux / avec un dimanche, le 14-Juillet ne nous vaudra
aucun jour de congé supplémentaire. Ces deux
cœlacanthe [selakât] n. m. Poisson. — Avec indications coïncidentes ne sont pas le fait du
œ, et non oe. Avec th. hasard.
coercition [koeRsisjS] n. f. Pas de tréma sur le coïncidence n. f. Tréma sur le premier / et finale
e. De même : coercible [kocRsibUa)], coercibi- -ence.
lité [koeRsibilite], coercitif, ive [kocRsitif, iv].
coïncider [kolside] v. i. Tréma sur le premier
cœur n. m. Organe de la circulation sanguine. i De même : coïncidence, coïncident.
— Attention à l’homophone chœur (chanter en
chœur; le chœur d'une église; un enfant de coïnculpé, ée [koêkylpe, e] n. m. ou f. Tréma
chœur). sur le L
• ^
COING 168
2 L’emploi adjectif au sens de colérique est collectif Accord du verbe > annexes.
faimlier. On écrira plutôt ; Ces enfants sont
colériques (et non sont colères). Dans cet emploi collectif ive adj. ou n. m. Deux /. De même :
adjectif, prend la marque du pluriel. collectivement, collectivisation, collectiviser,
collectivisme, collectiviste, collectivité.
coléreux, colérique Deux adjectifs dérivés de
colère. collection n. f Deux L De même : collectionner,
1 coléreux, euse Longtemps condamné par les collectionneur.
grammairiens. Accepté de nos jours dans le
registre courant: Un enfant coléreux. Un collège n. m. Deux L De même : collégial, ale,
tempérament coléreux. Dans le style surveillé, aux, collégiale, collégialité, collégien, ienne.
on préférera colérique.
collégial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
2 colérique A préférer dans le style soutenu. Des tribunaux collegiaux
. — Attention à l’homophone cholérique, atteint
du choléra.
collégiale n. f. Eglise qui n’est pas une cathé-
dr^e, mais qui possède un chapitre de cha¬
colibacille Bactérie. — Toujours masculin ; Les noines. — N’est pas la chapelle d’un collège.
colibacilles peuvent devenir dangereux. — Pro¬
nonciation : [kolibasil]. De même : colibacil¬ collègue, confrère Deux noms qui ne sont pas
lose [kolibasiloz],
interchangeables.
colicitMut, ante adj. ou n. (droit) Héritiers, 1 collègue n. m. ou n. f.
propr.étaires colicitants. — Un seul /.
a/ Personne salariée qui travaille dans une
169 COLLER
même entreprise c^u’une autre : Je m'entends recueil ; Ce juriste colligea les lois et coutumes
bien avec mes collègues de bureau. du duché de Bretagne.
b/ Fonctionnaire qui travaille dans le même 2 collationner Comparer des textes : Collation¬
établissement qu’une autre personne (Il a ner une copie avec l’original
épousé une collègue qui travaille dans le même
ministère ^ue lui) ou qui exerce une fonction collimateur n. m. Deux L
dans la meme administration (En vacances, ce
professeur de la Sorbonne a rencontré un colline n. f T Deux /, un seul n, à la différence
collègue de Vuniversité de Lille). de colonne.
c/ Personne qui fait partie d’un même corps
qu’une autre : Ce sénateur est en très bons collision, collusion Deux noms féminins
termes avec certains de ses collègues du parti paronymes.
adverse. T Quand: il s’agit d’un membre de 1 collision Heurt, choc ; La collision de deux
l’Institut, on doit dire corifrère et non collègue : avions. — (figuré) La collision des intérêts
Cet académicien assistera à la cérémonie, économiques a provoqué une tension diplomati¬
accompagné de deUx de ses confrères. que très vive entre ces deux pays. — (gram¬
2 confrère n. m. maire) Collision sémantique : îJtération du sens
ou de la forme d’un mot par attraction d’un
a/ Personne qui exerce la même activité mot paronyme.
professionnelle indépendante ou la même pro¬
fession libérale : Ce négociant en vins prit 2 collusion (péjoratiO Entente plus ou moins
contact avec quelques-uns de ses confrères. Le secrète, complicité : On accuse ce parti politique
médecin appela un confrère en consultation. ▼ de collusion avec certaines organisations subver¬
Deux personnes peuvent être à la fois collègues sives qu’il prétend combattre.
et confrères: deux médecins professeurs de
faculté sont confrères en tant que médecins et collodion n. m. (terme de chimie) Deux L
collègues en tant que professeurs.
colloïde (terme de chimie). — Prononciation :
b/ confrère, consœur. L’usage veut qu’on [kobidl. — Deux l — Toujours masculin : Il
dise la confrère ou, mieux, le confrère quand existe des colloïdes gazeux — Dérivé : colloï¬
il s’agit d’une femme exerçant la même dal, ale, aux.
profession qu’un homme : M‘ Louis Martin,
avocat du barreau de Paris, et son confrère, Af' colloque n. m. Deux L
Monique Duval. — l.e mot consœur ne peut
s’employer que s’il s’agit d’une femme considé¬
collusion > collision.
rée par rapport aux autres femmes exer^t la
même profession : La sage-femme exerçait dans
collutoire n. m. Médicament qu’on applique sur
une petite ville de province où la concurrence
la muqueuse de la bouche, de l’arriCTe-gorge.
était vive, car elle avait trois consœurs déjà
— Deux / et finale en -oire.
établies.
collyre n. m. Médicament qu’on applique sur les
coller V, t. Deux / comme colle. De même ;
yeux. — Deux / et un y.
collage, collant, colleur.
Cologne Avec un C majuscule ; eau de Co¬
collerette n. f. Deux l, deux t.
logne.
collet n. m. Deux l.
colon n. m. Les dérivés s’écrivent avec un seul
n: colonage, colonat, colonial, colonialisme,
colleter v. t. Conjug. 14. Double le t devant un
colonialiste, colonie, colonisable, colonisateur,
e muet : Je collette, je colletterai trice, colonisation, coloniser.
colley [kole] n. m. Chien. — PI. ; des colleys [-le].
colon, côlon Ne pas écrire côlon (prononcé
— Attention aux deux / et à la finale -ey.
[kol5], avec o fermé), partie la plus longue du
gros intestin, comme colon, agriculteisr, plan¬
collier n. m. Deux /. teur établi dans une colonie. — On écrit les
composés de côlon avec un accent circonflexe
colliger, collationner Deux verbes à bien sur O (dolichocôlon, mégacôlon), mais les
distinguer. dérivés s’écrivent sans accent circonflexe et se
1 colliger (conjug. 16 : il colligea, nous colli¬ prononcent avec un o ouvert : colite [kolit],
geons) [vieilli et littéraire] Rassembler en un colique [kolik].
COLONEL 170
II Constructions à éviter.
colophane Résidu de la distillation de la résine.
— Attention au -ph-. — Toujours féminin : De 1 Reprise, par un pronom personnel post¬
la colophane brune. posé, du groupe combien de -I- nom en fonction
de sujet Dans l’interrogation directe et, à plus
coloquinte n. f. Plante; fruit de cette plante. forte raison, dans l’interrogation indirecte,
cette reprise est à éviter. Dire : Combien
colorer, colorier Deux verbes transitifs de la d’ouvriers travaillent dans cette usine ? (et non
famille de couleur. Combien d’ouvriers travaillent-ils...). Je vous
1 colorer Donner à une chose une certaine demande combien d’employés travaillent dans
couleur : Autrefois, on colorait le beurre en votre service (et non combien d’employés
jaune au moyen d’une substance végétale, le travaillent-ils...). De même, dans l’exclama¬
rocou. tion : Combien d’espoirs ont été déçus l (et non
ont-ib été déçus f). Dans les tours négatifs, la
2 colorier (conjug. 20). Couvrir une surface de reprise du sujet par le pronom postposé est
plusieurs couleurs, mettre en couleurs. Se dit aussi à éviter : Combien d’élèves ne sont pas
souvent à propos des coloriages faits par des venus ? Je vous demande combien d’élèves ne
enfants ou, avec une valeur péjorative, à propos sont pas venus (et non ne sont-ib pas venus).
d’une chose peinte de couleurs criardes : Album On évitera l’emploi de la tournure exclamative
à colorier. Une affiche de mauvais goût, coloriée négative, qui contraint à l’emploi de la reprise
de teintes crues. du nom sujet par le pronom postposé (phrases
telles que: Combien de jeunes gens n’ont-ib
coloss^ ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : pc^ conçu cet espoir f). Ce tour est suspect. On
Des édifices colossaux. dira, par exemple : Combien de jeunes gens ont
conçu cet espoir l (dans une telle exclamation,
col-vert ou colvert n. m. Canard sauvage. — le sens est le même, que la phrase soit
Les deux graphies sont correctes. La graphie affirmative ou négative). T Les interdictions
col-vert semble plus fréquente. — PI. : des précédentes ne vdent que si combien de 4-
cols-verts ou des colverts. nom est en fonction de sujet. Dans les autres
cas, l’inversion du sujet ou la reprise par un
cohca n. m. Plante. — Pas de -t à la fin, malgré pronom personnel postposé est obhgàtoire dans
le dérivé colzatier n. m. (agriculteur qui cultive l’interrogation directe : Combien de dollars
le colza). vaut cet objet ? (ou Combien de dollars cet objet
vaut-il ?), Combien de livres votre sœur a-t-elle
combattre V. t. Conjug. 98. (comme battre). ▼ dans sa bibliothèque? Combien de feuillets
Le dérivé combattant s’écrit avec deux t, avez-vous remplb?
comme combattre, mais combatif, ive et comba¬
tivité avec un seul t. 2 Reprise, par un pronom personnel post¬
posé, du ^oupe combien de + nom dans une
combien adv. de quantité. interrogation indirecte. Quelle que soit la
fonction du groupe combien de -f nom, cette
I Sens et emploi. reprise est à éviter. Dire : Je vous demande
1 Dans une exclamation, au sens de « à quel combien votre sœur a de livres dans sa
point ». Combien je suis heureux ! — Plus fré¬ bibliothèque (et non combien votre sœur a-t-elle
quemment, dans cet emploi, on dit comme ou de livres). Je voudrab savoir combien coûte cet
ue : Comme je suis heureux ! ou Que je suis objet (et non combien cet objet coûte-t-il).
eureux l
3 Rejet de combien ou du groupe combien
2 O combien ! placé après un adjectif bu un de -|- nom en fin de phrase dans l’interrogation
verbe. Appartient à la langue familière : Il est sûr directe. Construction très familière à éviter.
de lui, ôcombien t II prend son temps, ôcombien ! Dire : Combien cet objet coûte-t-il ? (et non Cet
objet coûte combien T). Combien de kilomètres
3 Dans une interrogation directe ou indi¬ avez-vous parcourus ? (et non Vous avez
recte. Emploi de beaucoup le plus fréquent : parcouru combien de kilomètres 7). De combien
Combien d’invités sont venus? Demande-lui l’indice des prix a-t-il augmenté? (et non
combien d’invités sont venus.
L’indice des prix a augmenté de combien?).
171
COMBINER
comédien, ienne n. m. ou f. Désigne tout acteur 2 Dans l’interrogation indirecte, s’il n’y a
ou toute actrice de théâtre ou de cinéma, quelle pas d’adjectif ni d’adverbe dans la subordonnée.
COMME 172
comme jpeut remplacer comment: Je sais après que: Il agit avec méfiance, comme s’il
comme il s’est conduit à votre égard. Cependant craignait quelque danger et qu’il soupçonnât
cet emploi est un peu archaïque et littéraire. quelque piège. Elle parlait sans arrêt, comme
On préférera comment: Je sais comment il s’est si elle avait voulu se rassurer elle-même ou
conduit à votre égard. qu’elle eût désiré couper court à toute objection.
3 Dans l’interrogation indirecte, s’il y a un 4 Comme si de rien n’était. Expression figée,
adjectif ou un adverbe, on peut employer parfaitement correcte, qui signifie « comme si
comme ou combien, mais non comment : Vous rien ne s’était passé » : Il sortit tranquillement,
savez comme il s’est mal conduit à mon égard l’air sûr de lui, comme si de rien n’était Ne
(et non comment il s’est mal conduit à mon pas dire comme si rien n’était, tour critiqué.
égard). Je sais comme il est désagréable ou
combien il est désagréable (et non ^comment 5 II se ressemblent comme deux gouttes
il est désagréable). d’eau, comme deux frères > ressembler.
4 Les expressions figées II faut voir comme, V Comme entrant dans de nombreuses expres¬
Dieu sait comme appartiennent à la langue sions (la plupart familières, quelques-unes
familière. A éviter dans le registre soutenu. populaires).
III Accord du verbe après deux siyets au 1 C^elque chose comme. Dans la langue
singulier unis par comme. familière, sert à exprimer l’approximation :
D’ici au village, il y a quelque chose comme huit
1 On insiste sur l’idée de comparaison. Alors cents mètres. A éviter dans la langue surveillée.
le groupe coifiwie + deuxième sujet est isolé On dira plutôt ; environ ou à peu près.
par des virgules, et le verbe est au singulier :
Le Maine, comme la Bretagne, est une province 2 Comme qui dirait Assez familier ; Sur la
agricole et non une région industrielle. colline, il y a comme qui dirait du brouillard
(= il semble qu’il y ait du brouillard, il y a
2 On insiste sur l’idée de coordination. Alors quelque chose qui ressemble à du brouillard).
le CTOupe comme + deuxième sujet n’est pas — En revanche comme employé seul est tout
isolé par des virgules, et le verbe est au plurwl ; à fait correct : Sur la colline flottait comme un
Le Maine comme la Bretagne sont des provinces brouillard.
agricoles et non des régions industrielles.
3 Comme dit l’autre. Servant à introduire
IV Comme exprimant la comparaison. une expression, est franchement populaire :
1 Après un comparatif. Ne jamais employer Comme dit l’autre, ça va barder l
comme mais que : Mon frère est aussi fort que
toi (et non *aussi fort comme toi).
4 Comme convenu, comme prévu. Les
expressions elliptiques de ce genre sont admises
2 Reprise de l’adjectif par un pronom. Cette dans la langue cursive et commerciale. Dans
reprise est possible, mais non obligatoire. ^ la langue littéraire ou très soutenue, on dira :
peut donc dire : Fort comme tu l’es, tu devrais comme il était convenu, comme il était prévu.
nous aider ou Fort comme tu es, tu devrais nous
aider. 5 Comme de raison, comme de bien entendu,
comme de juste. Ces expressions sont fami¬
3 Comme si. Est normalement suivi de lière, surtout le deux dernière. On pourra
l’imp^ait ou du plus-que-parfait de l’indicatif : préférer selon le cas et selon l’idée à exprimer :
Il agit comme s’il se méfiait de nous. Il est parti comme il est raisonnable de le penser, comme
très tôt, comme s’il avait été mécontent. Le il est naturel, comme on peut s’y attendre,
plus-que-parfmt du subjonctif est plus rare, comme on pouvait le prévoir, etc.
littéraire, mais très correct : Elle agissait avec
méfiance, comme si elle eût craint quelque ^6 C’est tout comme. Tour très familier ; Il
danger. — Dans une proposition indépendante n’est pas encore mort, mais c’est tout comme.
exclamative, il arrive qu’on emploie le condi¬ A éviter dans la langue soutenue.
tionnel présent ou le conditionnel passé pre¬ 7 Comme tout. Expression très familière : Il
mière forme, pour exprimer l’ironie, le dédain, est gentil comme tout l On dira plutôt : tout à
1 exaspération, etc. : Comme si elle n ’aurait pas fait, très.
pu nous prévenir à temps t Comme s’il serait
incapable de supporter cette fatigue 1 Ce tour 8 Comme pas un. Equivalent très familier de
appartient plus a la langue parlée qu’à la langue « plus que n’importe qui, mieux que n’importe
écrite. Dans le langage soutenu, employer qui », d’où « de maniéré excellente » : Il joue
plutôt l'indicatif : Comme si elle n *avait pas pu au bridge comme pas un.
nous prévenir... Comme s’il était incapable de
9 Comme quoi. Emploi non incorrect en tête
supporty... T Quand comme si est prolongé par
de phrase ou de pro^ition au sens de « ce
et que, ou que, on a obligatoirement le subjonctif
qui prouve que » : Il était le dernier de sa classe.
173 COMMEDIA DELL’\RTE
Il est maintenant milliardaire. Comme quoi ce installer son chevalet puis il prépara sa palette
ne sont pas les plus savants qui deviennent les et se mit à peindre. T On évitera d’employer
plus riches l — En revanche, on évitera comme commencer par pour exprimer une idée d’impa¬
quoi pour introduire la proposition développant tience, d’irritation. E)ire : Il commence à
un nom. Ne pas écrire : Le médecin lui a donné m’ennuyer, cet individu l — Il commence par
un certificat comme quoi il ne peut pas travailler m’ennuyer est populaire.
(mais un certificat attestant qu’il ne peut pas
travailler). 4 T Ne pas employer commencer dans une
construction passive telle que Les panneaux
commedia dell’arte n. f. Prononciation : isolants ne sont pas commencés de poser.
[komedjadelaRte]. — Pas de majuscules ni de Tourner autrement: On n’a pas encore
traits d’union. — Attention aux deux m, aux commencé de poser ces panneaux isolants ou
La pose des panneaux isolants n’est pas
deux / et à l’absence d’accent.
commencée.
commémorer v. t. Deux m. T On commémore
un événement, on célèbre un souvenir, un
commendataire, commanditaire Deux mots
paronymes.
anniversaire ou une fête : Le 11 novembre, on
commémore l’armistice de 1918 (et non on 1 commendataire adj. ou n. m. Un abbé
commémore le souvenir de l’armistice ni on commendataire ou un commendataire: abbé
commémore l’anniversaire de l’armistice). En qui touchait le bénéfice (commende) d’une
revanche, on peut très bien dire : Le 11 abbaye mais n’y résidait pas. Une telle abbaye
novembre, on célébré le souvenir (ou l’anniver¬ était dite abbaye commendataire.
saire) de l’armistice de 1918.
2 commanditaire n. m. ou n. f. Bailleur de
fonds, dans une société en commandite. — (par
commencer v. t. ou v. i. Orthographe, conjugai¬
extension) Toute personne qui fournit des
son et constructions.
fonds, des capitaux à ime entreprise.
I Orthographe. Deux m. De même : commen¬
çant, ante, commencement. commende, commande Deux noms féminins
homophones.
II Coitjugaison.
1 commende Abbaye en commende: abbaye
1 Le c prend une cédille devant a ou o .• il dont un clerc ou un Imque (le commendataire)
commença, nous commençons. touchait les revenus, sans y résider.
2 Se conjugue avec avoir quand on veut 2 commande (mot de la langue usuelle) Passer
insister sur l’action, avec être quand on veut une commande à un commerçant Le pilote se
insister sur l’état : La séance a commencé à six mit aux commandes de son avion.
heures exactement. Il est six heures et demie,
la séance est commencée. commensal, ale [komâsal] n. m. ou f. Masculin
ni Constructions. pluriel : des commensaux. — Deux m. De
même ; commensalisme.
1 Commencer à. Construction la plus
usuelle. En principe, indique le commencement commensurable [k3mâs)mabl(9)] adj. Deux m.
d’un état prolongé ; Cela se passait à l’époque De même : commensurabilité.
où je commençais à être mat portant Indique
aussi le commencement d’une action ou d’un comment adv. de manière.
processus susceptible d’accroissement : Les
jours commencent à devenir plus longs. Les jours I Comment et l’inversion du spjet
commencent à raccourcir. 1 Dans l’interrogation directe, le spjet étant
2 Commencer de. Construction plus litté¬ un pronom. L’inversion du pronom sujet est
raire. En principe, indique plutôt le commence¬ obhgatoire : Comment allez-vous ? Comment s’y
ment d’une action brève : C’est au moment où prendra-t-il ? Comment tient-il son rabot ?
je commençais de déjeuner qu ’il entra. En fait, 2 Dans l’interrogation directe, le sitjet étant
on emploie souvent commencer de uniquement un nom. Deux cas à considérer : a) Il y a un
pour éviter un hiatus désagréable : Il commença complément d’objet, et, dans ce cas le nom
d’aspirer au repos. En effet. Il commença à sujet reste devant le verbe et est repris par un
aspirer serait peu harmonieux. pronom postposé : Comment le menuisier tient-
3 Commencer par. Ne peut s’employer que il son rabot ?— b) Il n’y a pas de complément
pour indiquer une action que l’on accomplit en d’objet, et alors on peut, au choix, faire
premier heu et qui doit être suivie d’une ou de l’inversion du nom sujet (Comment travaille ce
plusieurs autres : Le peintre commença par menuisier?) ou bien laisser le nom devant le
COMMENTAIRE 174
commune n. f. On écrit: la Chambre des suppose plutôt une comparaison portant sur la
communes ou les Communes (assemblée an¬ nature, sur les ressemblances et les différences :
glaise), la Commune de Paris ou la Commune Si nous comparons le style de Voltaire avec celui
(insurrection, gouvernement insurrectionnel, en de Chateaubriand, que constatons-nous ? Dans
1871). ce sens, on peut aussi joindre les deux
compléments par et: Comparons le style de
communicant, communiquant Ne pas écrire Voltaire et celui de Chateaubriand.
communicant, ante, adjectif variable (Les vases
2 Comparer à s’emploie quand il s’agit de
communicants), comme communiquant, parti¬
la figure de style appelée comparaison: Le
cipe présent variable : Communiquant par une
poète compare les vagues écumeuses à des
large porte, les deux salles du fond pouvaient
chevaux bondissants. — Comparer avec s’em¬
servir de salles de réception.
ploie plutôt quand on parle d’un examen
comparatif : Comparons attentivement ce poème
communiquer Orthographe et construction.
de Hugo avec le passage de Virgile dont il s’est
1 Deux m. Toujours -qu-, même devant a ou inspiré.
0: il communiqua, nous communiquons. — Le
3 T Comparer ensemble est un pléonasme.
dérivé communiqué n. m. (un communiqué de
Dire : Comparons ces deux gravures (et non
presse) s’écrit avec -qu-. Tous les autres
Comparons ces deux gravures ensemble).
s’écrivent avec c: communicable, communi¬
cant, communicateur, communicatif, commu¬
comparant, ante adj. ou n. (terme de droit) La
nication.
dame comparante. Le sieur comparant. —
2 On dit : Communiquer un document à (substantivement) Les comparants > compa¬
quelqu’un. Le salon et la salle à manger roir.
communiquent. Le salon communique avec la
salle à manger. On peut dire aussi Le salon et comparoir v. i. Verbe défectif qui ne s’emploie
la salle à manger communiquent entre eux, qu% l’infinitif, au sens de « comparaître »,
mais ce renforcement n’est nullement dans la langue de la procédure : Le défendeur,
nécessaire. appelé à comparoir...
expression jugée plus élégante : Déposez le 2 Concomitant. La hausse des prix est concomi¬
paquet chez la gardienne. tante de la dépréciation monétaire ou La hausse
des prix et la dépréciation monétaire sont
conciergerie n. f. Local où se tient le concierge concomitantes. T La construction avec à ou
d’un château, d’un lycée, d’une faculté. La avec avec au lieu de de est déconseillée. Dans
conciergerie de La Sorbonne. — Quand il s’agit la langue surveillée, on évitera d’écrire : La
d’un local où se tient un(e) gardien(ne) hausse des prix est concomitante à (ou concomi¬
d’immeuble d’habitation, on dit loge. tante avec) la dépréciation monétaire.
confluence n. f. S’écrit avec -en-, comme un congeler v. t. Conjug. 10. Change c en è devant
confluent un e muet. Je congèle, je congèlerai
1 On écrit toujours, avec conséquence au 2. conserve (de) loc. adv. Naviguer de conserve,
singulier : Une affaire de conséquence. Une agir de concert > concert.
affaire sans conséquence. Cela ne tire pas à
conséquence. considérer v. t. Conjugaison et construction.
2 II est mieux d’employer le mot au pluriel 1 Conjug. 11. Change é en è devant un e muet,
dans : une affaire lourde de conséquences. sauf à l’indicatif ftitur ou au conditionnel
présent : je considère, mais je considérerai
3 On écrit avoir pour conséquence (sans -s) si
la conséquence est unique (La sécheresse eut 2 L’attribut est introduit par comme (Ce
pour conséquence une récolte désastreuse), mais garçon, je le considère comme sérieux. Je
avoir pour conséquences (avec -s) si l’on considère ce jeune homme comme un garçon
énumère plusieurs conséquences distinctes : La sérieux), à la différence de verbes tels que juger
sécheresse eut pour conséquences la pénurie de (attribut introduit directement : Ce garçon, je
blé, la hausse des prix et la ruine de nombreux le juge sérieux) ou tels que tenir (attribut
paysans. introduit par pour: Je le tiens pour un garçon
sérieux).
1. conséquent, ente adj. Construction et sens.
consigner v. t. Attention au i après le groupe
1 Le vrai sens est « logique, cohérent ». Se
-gn- à la première et à la deuxième personne
construit avec avec: Enfin, soyez conséquent du plmiel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
avec vous-même! La construction avec à est
tif présent : (que) nous consignions, (que) vous
vieillie ; Adopter une conduite conséquente à ses consigniez
principes moraux. Peut aussi s’employer sans
complément : Voilà enfin une argumentation
consister v. i. Construction et sens.
conséquente. Il faut noter que conséquent tend
à devenir rare dans le langage actuel, qui, selon 1 Consister dans (suivi d’un nom). Résider
les cas, préfère logique ou cohérent dans (tour vieilli et littéraire): La sagesse
consiste dans la modération
2 ▼ Ne jamais employer conséquent au sens
àt grand, considérable, important, grave, de 2 Consister en (suivi d’un nom). Etre constitué
poids (emplois tels que : Une affaire consé¬ par (tour usuel) : Le repas consistait en un
quente. Une somme assez conséquente. Un potage et un plat garni > constituer.
personnage conséquent). On peut, en revanche,
dire : une affaire de conséquence (= impor¬ 3 Consister à (suivi d’un infinitif). Se définir
par l’action de : La calomnie consiste à dire
tante, grave). Cette expression est parfaitement
faussement du mal d'autrui
correcte. — Ne pas employer non plus consé¬
quent au sens de gros, volumineux. Dire : Cette
malle est trop volumineuse (et non trop consé¬
consommer v. t. Deux m, à la différence de
consumer.
quente). Ce dictionnaire de latin est un gros livre
(et non un livre conséquent).
consonance n. f. A la différence de consonne et
2. conséquent (par) loc. adv. Eviter le pléo¬
de sonner, s’écrit avec un seul n, comme
assonance, résonance. De même consonant,
nasme ainsi par conséquent Dire ainsi ou par
conséquent ante adj. (accords consonants), à la différence
de résonnant ante.
1. conserve n. f. Expressions.
consonne n. f. T S’écrit avec deux n, mais les
I On dit manger des conserves (et non *de la dérivés n’ont qu’un seul n: consonantique,
conserve), mais on écrit, avec conserve au consonantisme.
singulier ; des boîtes de conserve, mettre en
conserve. consortium n. m. Prononciation : [kSsoasjom].
n Conserves de... — PI. : des consortiums [-sjom].
revanche conspirer contre est toujours suivi contester, contestable Construction de contes¬
d’un nom (ou d’un pronom) complément ter que..., il est contestable que...
d’objet indirect ; Ils conspirèrent contre
Richelieu. I La principale est affirmative (je conteste
que..., il est contestable que...). Subjonctif
3 Conspirer à (au sens de « concourir à »). obUgatoire. Jamais de ne explétif ; Je conteste
Peut être suivi d’un nom ou d’un infinitif (tour qu'il ait le droit d'agir ainsi II est contestable
semi-littéraire) : Tout conspire à sa félicité. Tout que vous ayez intérêt à procéder ainsi
conspirait à retarder leur action.
n La principale est négative ou interrogative
constellation n. f. Deux L De même : constellé, (Je ne conteste pas que..., conteste-t-on que...,
consteller. il n'est pas contestable que..., est-il contestable
que...). On a trois possibilités.
constituer, consister Attention à la construc¬ 1 En général, le subjonctif. L’emploi du ne
tion : Le domaine est constitué par deux fermes, explétif n’est pas obUgatoire, mais U est
un bois et un parc. Le domaine consiste en deux fr^uent, surtout après contester: On ne saurait
fermes, un bois et un parc. contester qu'il n'y ait des cas troublants. Il n'est
pas contestable que des cas de ce genre puissent
contacter v. t. Anglicisme à éviter. On préférera exister. Peut-on contester qu'il n'y ait quelques
prendre contact (avec), rencontrer, entrer en parcelles de vérité dans cette théorie ? Est-il
rapport, en relation (avec) : Essayez d'entrer en contestable que nous soyons dans notre droit ?
rapport avec ce journaliste, il peut nous être utile — Le ne explétif est omis surtout quand on
(mieux que Essayez de contacter ce journaliste). veut exprimer un fait indubitable : Personne ne
J'ai pris contact par téléphone avec la personne peut contester que nous ayons raison sur ce point.
dont vous m'avez parlé (mieux que J'ai contacté
par téléphone). 2 L’indicatif. Fréquent lorsqu’on veut insis¬
ter sur la réaUté du fait. Jamais de ne explétif :
container n. m. Prononciation ; [kStEnea]. — Je ne conteste pas que c'est là la bonne solution.
PL : des containers [-ncR]. — On pouira II n'est pas contestable que ces documents nous
remplacer cet anglicisme par la forme française ont été remis, c'est moi qui les ai reçus. Va-t-on
conteneur n. m. contester que la situation s'est améliorée ? Est-il
contestable que l'emploi de l'ordinateur a
conte n. m. Histoire : Des contes de fées — bouleversé les méthodes de gestion ?
Attention aux homophones : compte n. m. 3 Le conditionnel. Normal quand on veut
(calcul), comte n. m. (titre de noblesse). exprimer une éventualité. Jamais de ne explétif :
Je ne conteste pas que ce serait la meilleure
contenir v. t. Conjug. 44. Je contiens, tu contiens, solution, si notre associé donnait son accord. Il
il contient, nous contenons, vous contenez, ils n'est pas contestable que nous aurions là une
contiennent — Je contenais — Je contins. — possibilité intéressante. Contestez-vous qu 'ily au¬
Je contiendrai. — Je contiendrais — Contiens rait moyen de régler ce différend à l'amiable, si
contenons, contenez — Que je contienne. — tout le monde y mettait du sien ? Est-il contesta¬
Que je continsse. — Contenant — Contenu, ue. ble qu'on pourrait trouver une autre solution ?
conter v. t. Raconter. — Ne pas écrire comme contigu, uë adj. Orthographe, sens et
compter, dénombrer. construction.
contestable adj. Construction de il est contesta¬ 1 Le féminin contiguë' prend un tréma sur le
ble que... > contester. e, non sur le u. De même : contiguïté.
2 Contigu veut dire « qui touche à », exigu
contestation n. f. Deux locutions à bien
« de très petites dimensions » : La salle à
distinguer. manger est contiguë à la cuisine. Cette salle à
1 Sans contestation (toujours au singuher). manger est exiguë, elle ne permet pas de recevoir
Signifie « sans opposition, sans débat » : La six invités.
proposition fut adoptée sans contestation.
3 Contigu se construit avec et ou avec à : La
2 Sans contestation possible. Sigmfie « sans salle à manger et ma chambre sont contiguës.
qu’on puisse émettre un doute, indubitable¬ La salle à manger est contiguë à ma chambre.
ment » (synonyme : sans conteste) : Sans Eviter la construction contigu avec.
contestation possible, cet édifice a été construit
sous Charles V continuer v. t. Se construit avec à ou avec de.
conteste Seulement dans la locution sans conteste 1 En principe, continuer à signifie « prolonger
> contestation (2). l’exécution d’un acte commencé » ou « persis-
CONTINUITÉ 186
ter à être dans un état » : Continuez à travailler de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
ainsi pendant six mois et vous serez prêt pour (que) nous contrariions, (que) vous contrariiez.
le baccalauréat. Malgré tous les soins, le malade
continue à se sentir fatigué. — Continuer de contravention n. f. Deux sens corrects, un sens
signifie « faire une action, être dans un état abusif.
sans qu’il y ait d’interruption » : Pendant des
siècles,^ le paysan français continua de vivre 1 Etat de celui qui contrevient, qui désobéit
attaché à la glèbe. à une loi, à un règlement : Vous êtes en
contravention avec le règlement. Sens correct.
2 Dans la pratique, continuer à est plus
fréquent, surtout dans la langue parlée et 2 Infraction punissable de peine de police et
familière. En général, on choisit rune des moins ^ave que le délit et que le crime : Secouer
constructions pour des raisons d’euphonie. ses tapis par la fenêtre, après l’heure autorisée,
Continuer de permet d’éviter l’hiatus : Il constitue une contravention. Sens correct.
continua d’aller mieux. On évitera II conti¬ 3 Procès-verbal constatant une contravention
nua à aller mieux. Inversement, on emploie¬ (au sens 2), dressé par un agent de l’autorité :
ra continuer à devant un verbe commençant La contractuelle a dressé une contravention pour
par de-: Ils continuaient à deviser joyeuse¬
stationnement interdit T Emploi abusif. Le
ment (plutôt que Ils continuaient de devi¬ terme exact est procès-verbal.
ser...).
1. contre prép. Emplois et expressions.
continuité n. f. Solution de continuité >
solution. 1 Coritre est une préposition. Dans la langue
surveillée, on évitera les emplois adverbiaux
continûment adv. Accent circonflexe sur le u. (Posez votre valise ici et votre sac contre. Je suis
contre). On dira plutôt ; Posez votre valise ici
contraindre v. t. Conjugaison et construction. et votre sac contre elle. Je suis contre cette
mesure, cette opinion, cet avis, etc.
1 Conjug. 83. Je contrains, tu contrains, il
contraint, nous contraignons, vous contraignez, 2 Là contre, ci-contre. Locutions admises : La
ils contraignent. — Je contraignais. — Je gravure ci-contre. Je n’ai rien à dire là contre.
contraignis. — Je contraindrai. — Je contrain¬ Eviter: Je n’ai rien à dire contre. — En
drais. — Contrains, contraignons, contraignez. rCTanche, dans la langue surveillée, on évitera
— Que je contraigne. — Que je contraignisse. l’emploi adverbial de tout contre (Posez votre
— Contraignant. Contraint, ainte. T valise tout contre). On dira : tout contre le mur,
Attention au i après le groupe -gn- à la tout contre la table, tout contre le banc, etc.
première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif 3 contre. A éviter dans la langue surveillée.
présent ; (que) nous contraignions, (que) vous On écrira plutôt : en revanche, au contraire, en
contraigniez. compensation, à l’opposé, du moins, selon les
cas.
2 Devant un infinitif, se construit avec à ou
de: Nous avons contraint notre adversaire à 2. contre n. m. L’expression le pour et le contre
faire des concessions (tour le plus fréquent). appartient au registre semi-familier. Dans la
Nous l’avons contraint d’accepter ce compromis langue très soutenue, on écrira plutôt: les
(emploi de de pour éviter l’hiatus : nous l’avons avantages et les inconvénients, le bon et le
contraint a accepter). — Avec le participe mauvais, selon les cas. — Emploi correct de
passé, 1 usage est d’employer de (Nous sommes le contre, un contre dans divers sens techniques
contraints de faire des concessions), sauf au (vénerie, billard, bridge, escrime, boxe). ▼ Dans
passif quand il y a un complément d’agent ces sens, le mot prend la marque du pluriel :
(Nous avons été contraints par les circonstances des contres.
a faire des concessions à notre adversaire).
3. contre- Dans les noms composés en contre-,
contrat et forcé Expression pléonastique,
le deuxième élément prend la marque du
semi-famihère, mais admise par l’usage. Equi¬
pluriel, contre- reste invariable : Les contre-
vaut à un renforcement de contraint.
allées, des contre-amiraux. En principe, les
mots en contre- s’écrivent avec un trait d’union,
contralto Toujours masculin : Cette cantatrice
surtout quand il s’agit de mots formés récem¬
est un merveilleux contralto. — Mot italien
francisé. PI. : des contraltos. ment : contre-culture, contre-gouvernement,
contre-société, etc. Cependant certains mots
s écrivent sans trait d’union : contretemps par
contrarier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
exemple. Dans d’autres, le -e de contre- est
première et à la deuxième personne du pluriel
elidé : contrordre. — Voir tableau.
187 COMTRE
contrechamp, contre-chant Deux noms mas¬ contrefaire v. t. En un seul mot, sans trait
culins homophones.
d’union. — Conjug. 54. Se conjugue comme
1 contrechamp (sans trait d’union) Terme de faire: vous contrefait^; contrefaites (impéra¬
cinéma qui désigne une prise de vue orientée tif). Eviter le barbarisme vous *contrefaisez
en sens inverse du champ précédent. — PI. :
des contrechamps. contre-indiquer v. t. En deux mots, avec
trait d’union. — S’écrit avec -qu- même devant
2 contre-chant (avec trait d’union) Terme de a ou o: il contre-indiqua, nous contre-indi-
musique qui désigne une phrase musicale quons.
accompagnant le thème principal. — PI. : des
contre<hants.
contrepèterie n. f. En un seul mot, sans trait
d’union. — Un accent grave, un seul t. Ne pas
contredire En un seul mot, sans trait d’union.
écrire contrepetterie, orthographe vieillie. — Le
— Conjug. 47. Se conjugue comme dire, sauf synonyme contrepet est rare.
189 CONTRER
III Convenir que... (suivi d’un verbe à un mode convers, erse adj. ou n. Un frère convers ou un
personnel). convers, une sœur converse ou une converse. —
Finale en -ers, -erse.
1 Avec l’indicatif ou le conditionnel. Au sens
de « décider par un accord » : Nous convenons convier v. t. Con^. 20. Double le i à la première
donc que la réunion aura lieu tous les mois.
et à la deuxieme personne du pluriel de
Nous étions convenus que la réunion aurait lieu
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
tous les mois.
(que) nous conviions, (que) vous conviiez. —
2 Avec l’indicatif. Au sens de « reconnaî¬ Se construit avec à : Le spectacle de la fragilité
tre » ; Je convins que j’avais tort. des choses nous convie à profiter de la vie. Le
tour convier de est vieux : Le roi le convia
3 Avec le subjonctif. Dans le tour imperson¬ de partager ces honneurs. — De nos jours
nel il convient que, il est convenable, il est bon convier, mot littéraire, tend à être remplacé
que : Il convient que tout soit prêt pour la fin par inviter.
de la semaine.
IV Emploi du passif, au sens de « être décidé convoiement [kôvwamô] n. m. Action de
par un accord » (Un jour a été convenu pour convoyer. — Attention au e intérieur.
la réunion). A éviter dans la langue surveillée.
Tourner autrement : Nous sommes convenus convoquer v. t. S’écrit avec -qu-, même devant
d’un jour ou Un jour a été choisi. — En a ou o; il convoqua, nous convoquons. — En
revanche l’emploi du participe-adjectif convenu revanche : convocable, convocation.
(sans l’auxiliaire être) est admis : Je viendrai
à la date convenue. Les espions communiquaient convoyer v. t. Conjug. 21. Change y en / devant
par un langage convenu. Les personnages de ce e muet : je convoie, je convoierai — Attention
roman sont trop convenus. ▼ En dehors du style au i après l’y à la première et à la deuxième
de la correspondance commerciale, on évitera personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
l’expression comme convenu. On' écrira plutôt du subjonctif présent : (que) nous convoyions,
comme il est convenu. (que) vous convoyiez.
copain n. m. L’orthographe copin est très rare, cor n. m. Instrument de musique. — Chasser à
bien que le féminin soit copine et qu’il existe cor et à cri, en sonnant du cor, de la trompe,
trois dérivés en i : copinage, copiner, copinerie. et en criant. — (figuré) A cor et à cri, avec
insistance : Il réclame ce droit à cor et à cri.
copartager v. t. Conjug. 16. Prend un e après f A cor et à cri s’écrit toujours au singulier.
le g devant a ou o : i! copartagea, nous — Ne jamais écrire à *corps et à cri, ce qui
copartageons. — S’écrit en un seul mot, sans n’aurait aucun sens.
trait d’union. De même : copartage, coparta¬
geant. corail [koRaj] n. m. Le pluriel est : des coraux.
— La forme des corails, utilisée parfois pour
copeau n. m. Un seul p. — PI. : des copeaux. désigner plusieurs sortes de corail ou des objets
en corail (Une collection de corails), n’est pas
copier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première recommandée. — Comme adjectif de couleur,
et à la deuxième personne du pluriel de toujours invariable : Des soieries corail. —
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : Dérivés : corailleur [koRajœR] n. m. (celui qui
(que) nous copiions, (que) vous copiiez. travaille le corail), coralliaires [kDRaljcR] n. m.
pl. (classe de cœlentérés), corallien, ienne
copilote n. m. En un seul mot, sans trait d’union. [kDRaljê, jen] adj. (formé de coraux : îles
coralliennes), coraillère [koRajea] n. f (barque
utilisée pour la pêche au corail), corallifère
coposséder v. t. (droit) Posséder en commun.
[koRalifeR] adj. (qui porte des coraux : récifs
— Conjug. 11. Change é en è devant un e muet,
corallifères), corallin, ine [kDRalê, in] adj.
sauf à l’indicatif futur et au conditionnel
(rouge comme le corail).
présent : ils copossèdent, mais nous coposséde-
rons. — En un seul mot, sans trait d’union. De
même : copossession. corbeille-d’argent n. f Plante. — Pl. : des
corbeilles-d 'argent.
copra ou coprah n. m. Huile de coprah. — La
graphie coprah semble plus usitée que copra. corbillon n. m. Corbeille. — Prononciation :
[koRbijâ].
copropriété n. f En un seul mot, sans trait cordeler v. t. Tresser. Conjug. 13. Double le /
d’union. De même : copropriétaire. devant un e muet : je cordelle, je cordellerai.
copte adj. ou n. Avec c minuscule : les coptes. cordial adj. ou n. m. Féminin : cordiale. —
Masculin pluriel : cordiaux.
copyright n. m. Prononciation : [kopiRajt]. —
PI. : des copyrights [-Rajt]. cordillère n. f La cordillère des Andes. —
Prononciation : [koRdijcR], et non '"[koRdil-
jeR]. — Pas de / après le groupe -///-.
coq-à-l’âne n. m. inv. Des coq-à-l’âne. — S’écrit
avec des traits d’union quand il s’agit du
substantif, mais l’expression passer du coq à cordon n. m. Les dérivés s’écrivent avec deux
l’âne s’écrit sans traits d’union. n : cordonner, cordonnet.
coquet adj. Le féminin s’écrit avec deux t: cordon-bleu n. m. Cuisinière habile. — S’écrit
coquette. De même : coquettement, coquetterie. de préférence avec un trait d’union. — Pl. : des
cordons-bleus.
coqueter v. i. Faire le coquet, flirter. — Conjug.
14. Double le t devant un e muet : je coquette, cordonnier n. m. Deux n. De même :
je coquetterai. cordonnerie.
coquille n. f Autrefois, le bon usage admettait coré n. f Statue de jeune fille, dans l’art grec
seulement écaille d’huître. De nos joure, co¬ archaïque. — Pl. : des corés. — On rencontre
quille d’huître est parfaitement admis ; écaille, aussi la graphie korê.
dans ce sens, est quelque peu vieilli. — Dérivés :
coquillage, coquillard n. m. (au Moyen Age, coréen, enne adj. ou n. De la Corée. — Attention
vagabond), coquillart n. m. (pierre calcaire), à la majuscule : La population coréenne. Les
coquiller [kokije] v. i. (la croûte du pain Coréens. — On écrira : les Coréens du Nord,
coquille, forme des boursouflures), coquillettes les Coréens du Sud, plutôt que les Nord Coréens,
n. f pl. (pâtes alimentaires), coquillier, ière les Sud-Coréens. Ces dernières formes sont des
[kakije, jeR] adj. (du calcaire coquillier). anglicismes.
CORELIGIONNAIRE 192
corneille Bayer aux corneilles > bayer. corridor n. m. Attention aux deux r.
capturé par l’ennemi, il était considéré et traité cote, côte Ne pas écrire cote (d’une valeur en
comme un prisonnier de guerre. Bourse) comme côte (de bœuf)-
2 pirate Autrefois, bandit, capitaine d’un navire, 1 T Le mot cote suivi d’un chiffre indique un
opérant en temps de paix comme en temps point du terrain défini par son altitude et
de guerre, qui attaquait et pillait les navires considéré du point de vue topographique ou
marchands de n’importe quelle nationalité indis¬ militaire : La cote 304 fut le lieu de combats
tinctement. Agissant pour son compte, sans acharnés au cours de la bataille de Verdun.
autorisation officielle, le pirate était un criminel Dans un tel cas, ne pas dire la *côte 304, bien
de droit commun. S’il était pris, il était pendu. que le point ainsi désigné soit aussi le sommet
d’une colline.
cortes n. f. pl. En Espagne, assemblée politique,
2 Dérivés de cote: cotation, coté, coter.
parlement. — Toujours féminin : Les cortes
furent dissoutes. Prononciation : [koRtes]. Pas 3 Dérivés de côte: côtelé, côtelette, côtier. T
d’accent sur le e. Tous les dérivés précédents s’écrivent avec un
accent circonflexe sur o, mais coteau ne prend
cortex [koRteks] n. m. inv. Dérivés : cortical, pas d’accent.
ale, aux adj., corticostérone n. f (hormone),
corticostimuline n. f., corticosurrénal, ale adj. côte n. f Avec un C majuscule : la Côte d’Azur
ou n. f. (partie externe de la glande surrénale), (ou, absolument, la Côte), la Côte d’Argent, la
cortisone n. f (hormone). Côte d’Emeraude, la Côte Vermeille, etc.
corticoïde Toujours masculin : Les corticoïdes côte, côtelette On dit indifféremment côte ou
peuvent être dangereux. T Ne pas déformer en côtelette de mouton, de veau, de porc. On dit
*cortisoïde. toujours côte de bœuf.
corybante n. m. Prêtre de la déesse Cybèle. — coté, côté Ne pas écrire le participe-adjectif coté
Attention à Vy. (Dessin coté. Géométrie cotée. Actions cotées en
Bourse) comme le nom masculin côté (Les côtés
coryphée [konife] Toujours masculin, même dé¬ d’un triangle).
signant une danseuse : Un coryphée de l’Opéra.
côté n. m. Expressions.
coryza n. m. Attention au z et à Vy.
1 Au côté, aux côtés (de quelqu’un). Les deux
orthographes sont admises. Au sens propre, on
cosaque n. m. Avec c minuscule : les cosaques, emploie plutôt le singulier : Le directeur du
soldats. — Avec C majuscule : les Cosaques, cabinet était sur la tribune, au côté du ministre.
peuple. Au sens figuré, on emploie plutôt le pluriel :
Ce pays entra en guerre aux côtés des Alliés.
cosinus [kosinys] n. m. inv. Des cosinus.
2 A côté de. Indique la proximité matérielle
cosmos [kosmos] n. m. Dans la langue surveil¬ (La mairie est à côté de la poste) ou, au
lée, on évitera ce mot au sens de « espace contraire, l’extériorité par rapport à un do¬
intersidéral en tant qu’il est parcouru par les maine figuré : Il a répondu à côté de la question
fusées ». On écrira, par exemple : Envoyer une (= en dehors de).
fusée dans l’espace (plutôt que dans le cosmos). 3 A côté, un à-côté. La locution adverbiale à
côté et la locution prépositive à côté de
cosmonaute n. m. ou f. Finale en -aute. s’écrivent sans trait d’union (La table est à côté
du buffet. Vous avez répondu à côté), mais le
costal, ale, aux adj. (anatomie) Des côtes. — nom masculin un à-côté s’écrit avec un trait
Masculin pluriel en -aux: Des cartilages cos¬ d’union (C’est un à-côté de la question. Les
taux. A distinguer de costaud, fort. petits à-côtés du métier).
(Cet écrivain a un côté étemel étudiant, qui est cottage n. m. Deux t. — Mot anglais francisé.
bien sympathique). Ce tour, acceptable dans la — Prononciation : [kotas], préférable à
lanrae parlée ou cursive, est à éviter dans le [kDt£d3].
style surveillé. On tournera autrement. On
pourra dire, par exemple. Cet écrivain a un cotte n. f. Avec un -s à maille : cotte de mailles.
caractère d'étemel étudiant... — Deux t, à la différence de cotillon.
1 Côté, équivalent à «en ce qui concerne» cotuteur, trice n. m. ou f. En un seul mot, sans
(Côté santé, je n’ai pas à me plaindre). Tour trait d’union. De même : cotutelle n. f.
familier de la langue parlée. A éviter dans
le style surveillé. On écrira plutôt : En ce cotylédon n. m. (terme de botanique) Attention
qui concerne la santé, je n’ai pas à me plain¬ à l’y.
dre.
cou n. m. Forme et expressions.
coteau [kotol n. m. ▼ Pas d’accent circonflexe
sur le O, à la différence de côte. 1 Cou, col La forme col est archaïque et ne
s’emploie, comme synonyme de cou, que dans
côtelé, ée [kotle, e] adj. Accent circonflexe sur la langue poétique ou très littéraire ; Une déesse
le O. au col d’albâtre. — Dans l’usage courant, on
dit cou.
côtelette [kotlet] n. f. Accent circonflexe sur le 2 *Se monter le cou. T Graphie fautive pour
O. — Côtelette de veau, de mouton, de porc, mais se monter le coup.
côte de bœuf > côte.
couard, couarde adj. ou n. (littéraire) Poltron.
coter [kote] v. t. ou v. i. Coter des actions en — Dérivé ; couardise.
Bourse. Le cuivre cote un peu plus à Londres.
— Pas d’accent circonflexe sur le o. couche n. f. Toujours au pluriel dans les
expressions: une femme en couches; être en
coterie n. f. Pas d’accent circonflexe sur le o. couches; relever de couches, de ses couches. En
Un seul t. revanche, on écrit une fausse couche (pl. : des
fausses couches).
cothurne Chaussure des tragédiens dans l’Anti¬
quité. — Toujours masculin ; Le haut cothurne couche-culotte n. f. — Pl. : des couches-culottes.
des acteurs grecs. — Attention au groupe -th-.
couci-couça adv. Trait d’union. Pas d’accent
côtier, ière [kotje, Jer] adj. Accent circonflexe grave sur le a.
sur le 0.
coude à coude loc. adv. ou n. m. Ils agissent coude
cotillon [kotijô] n. m. T Un seul t, à la différence à coude ou au coude à coude, en accord parfait
de cotte. les uns avec les autres, avec ensemble. — N. m.
Le coude à coude, l’action collective massive, la
côtoiement [kotwamô] n. m. Accent cir¬ vie communautaire. V Jamais de trait d’union.
conflexe sur le 0. — Attention au e intérieur.
cou-de-pied n. m. Partie supérieure du pied. —
coton n. m. Deux n dans les dérivés ; cotonnade, Des traits d’union. — Pl. : des cous-de-pied. T
cotonneux, euse, cotonnier, ière. Ce mot est formé de cou, qui désigne la partie
la plus étroite d’une chose, entre deux éléments
coton-poudre n. m. Explosif. — PL : des plus massifs. Ne pas écrire comme un coup de
cotons-poudre. pied, un coup donné avec le pied.
expressions (idée de menace, de tristesse, de chaient le sol. Les tranches qu’il s’est coupées
destruction) : un sombre pressentiment, une sont trop minces
sombre époque, etc. 3 Réfléchi à valeur de passif. Accord avec
le sujet : La courroie s’est encore coupée.
coupe-cigares n. m. inv. Des coupe-cigares. —
Toujours un -s à cigare, même au singulier. n Couper quelqu’un (= l’interrompre). Tour
abusif, usuel dans la langue courante. Dans la
coupe-circuit, court-circuit Deux noms mas¬ langue surveillée, on écrira plutôt couper la
culins paronymes. parole à quelqu’un : Il n’est pas poli de couper
la parole à un supérieur (et non de couper un
1 coupe;circuit (invariable : des coupe-circuit). supérieur).
Dispositif de sécurité électrique.
2 court-circuit (pl. : des courts-circuit^ Mise coupe-racines n. m. Invariable {racines toujours
en contact accidentelle de deux fils d’un circuit : au pluriel) : Un coupe-racines, des coupe-
Certains incendies sont provoqués par des racines
courts-circuits. Les coupe-circuit permettent
d’éviter les effets des courts-circuits. coupe-tête n. m. (autrefois) Bourreau. — Tou¬
jours invariable : des coupe-tête.
coupe-coupe n. m. Toujours invariable : des
coupe-coupe. coupe-vent n. m. ou adj. Dispositif qui sert à
protéger du vent le conducteur d’un véhicule,
coupe-feu n. m. ou adj. Toujours invariable ; d’un canot — Toujours invariable : Des coupe-
Aménager des coupe-feu dans une forêt (syno¬ vent. Des plaques coupe-vent. ▼ Il existe un
nyme : garde-feu)^ Des cloisons coupe-feu. autre mot, brise-vent, qui désime un rideau
d’arbres ou d’arbustes destiné a protéger les
cou^>e-file n. m. Toujours invariable : des coupe- cultures contre le vent.
2 Dans la cour. Les enfants jouent dans la cour. sonnerie de trompe qui annonce qu’on va
Ne pas dire *sur la cour (comme on dit sur découpler les chiens.
le trottoir). — En revanche, sur peut être
employé dans les expressions : Cette fenêtre courrier n. m. Deux r. De même : courriériste.
donne sur la cour. Fenêtres sur cour.
coiuToie n. f. Deux r.
courant La tournure courant janvier, courant
février, etc. appartient à la langue de la courroux n. m. Un x à la fin, même au singulier.
correspondance commerciale. Elle est accepta¬ — Deux r. — De même : courroucer. Le c
ble dans la langue usuelle. Dans le style très prend une cédille devant a ou o: Use courrouça,
soigné, on écrira plutôt dans le courant de nous nous courrouçons.
janvier, de février, etc. — De même, les
expressions votre lettre du 17 courant (= du course n. f. Avec course au singulier, un cheval
17 du mois où nous sommes), fin courant (à de course (des chevaux de course), une voiture
la fin du mois où nous sommes) appartiennent de course (des voitures de course), mais, avec
uniquement à la langue commerciale. courses au pluriel, une écurie de courses, un
champ de courses. On dit toujours les courses,
courbatu, courbaturé Dans la langue courante, quand il s’agit des courses de chevaux : Jouer
courbaturé est admis de nos jours. Cependant, aux courses. En revanche, quand il s’agit d’une
dans la langue écrite surveillée, il est conseillé épreuve déterminée, on dit une course: Ce
d’employer plutôt courbatu. T Courbatu, ue cheval a fait une très bonne course. — On écrit
s’écrit avec un seul t, à la différence de battu. indifféremment un garçon de course ou un
garçon de courses.
courir v. i. ou v. t. Conjugaison et emplois.
course-croisière n. f. — PI. ; des courses-
1 Conjug. 32. Je cours, tu cours, il court, nous croisières.
courons, vous courez, ils courent. — Je courais.
— Je courus. — Je courrai — Je courrais. —
courser v. t. Courser quelqu’un, le poursuivre,
Cours, courons, courez. — Que je coure. — Que courir derrière lui pour le rattraper. — Appar¬
je courusse. — Courant. — Couru, ue. — tient à la langue populaire. Dans la langue
Attention aux deux r du futur et du condition¬ surveillée, dire poursuivre.
nel. Eviter les barbarismes je *courrerai nous
*courrerons, je *courrerais, nous *courrerions,
court, courte adj. ou adv. Expressions.
etc., pour je courrai, nous courrons, je courrais,
nous courrions, etc. 1 Employé comme adverbe. Toujours invaria¬
ble : Elle porte les cheveux coupés court (mais
2 Courir après au sens de « poursuivre ». Tour
Elle porte les cheveux courts, car ici court est
déconseillé > après (3).
adjectif). — De même : Ils furent pendus haut
3 Emploi transitif. Courir les routes. Courir les et court. Je les ai arrêtés court. Ces entreprises
magasins. Courir un cent mètres. Ces emplois ont tourné court. De même, court toujours
sont admis. En revanche les expressions courir invariable dans demeurer court, rester court
les femmes, courir les filles sont très familières « être vivement surpris, décontenancé, ne
et généralement péjoratives. savoir que répondre » : Devant une telle au¬
dace, elles sont restées court.
4 Courir, courre > courre.
2 Prendre de court. Prendre au dépourvu :
5 C’est couru > couru. C'est un homme de ressources, il n’est jamais
pris de court. ▼ Ne pas dire prendre *à court.
courlis [kuRÜ] n. m. Oiseau échassier. 3 Etre à court de. N’avoir pas assez de : Elle
est à court d’argent. Ils sont à court d’argu¬
couronne n. f. Deux n. De même : couronné, ments. — L’expression être court de « manquer
couronnement, couronner. de » est correcte, mais archaïque : Le roi se
trouva court d’argent pour continuer ta guerre.
courre Forme ancienne d’infinitif remplacée par Ils sont courts d’arguments.
courir. Subsiste dans certaines expressions du
4 Couper court à. Interrompre. Il faut couper
langage de la chasse : courre (= poursuivre)
court à ces discussions. ▼ Ne pas écrire couper
le lièvre, le cerf; (substantivement) le courre
(= la poursuite) du lièvre, du cerf; la chasse *cours à.
à courre. — Laisser courre les chiens ou
absolument laisser courre : découpler les chiens court n. m. Terrain sur lequel on joue au tennis.
pour qu’ils poursuivent le gibier. — N. m. Le T Ne pas écrire comme un cours, avenue,
laisser-courre (invariable) : le moment d’une généralement large, plantée d’arbres : le Cours-
chasse où l’on découple les chiens, ou la la-Reine, à Paris.
COURT-BOUILLON 198
la crainte qu ’il n 'arrivât pas à temps. Eprouve- craqueler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
t-il la crainte que je ne vienne pas à temps ? T un e muet : je craquelle, je craquellerai —
Dans ces deux derniers cas, il est conseillé de Dérivés : craquelage, craquelé, craquelure, cra-
tourner autrement : Je n 'éprouvaispas la crainte quèlement ou craquellement.
qu 'il arrivât trop tard. Eprouve-t-il la crainte que
je vienne trop tard ? craquer v. i. ou v. t. Toujours avec -qu- même
devant a on o: il craqua, nous craquons. —
II Expressions.
Dérivés : craquage, craquement.
1 De crainte de, par crainte de, dans la
crainte de, crainte de, suivi d’un nom ou d’un crasse Comme adjectif, ne s’emploie qu’au
infinitif. De crainte d'un échec (ou par crainte féminin, dans quelques expressions : paresse
d'un échec ou dans la crainte d'un échec ou crasse, ignorance crasse, avarice crasse. Emploi
crainte d'un échec), il n 'osaitpas agir. De crainte semi-familier.
d'échouer (ou par crainte d'échouer ou dans la
crainte d'échouer ou crainte d'échouer), il cratère n. m. Accent grave sur le e.
n 'osait pas agir.
cravate n. f Un seul t. De même : cravater.
2 De crainte que, par crainte que, dans la
crainte que, crainte que, suivi du subjonctif. De
crainte que (ou par crainte que ou dans la crawl n. m. Style de nage. — Prononciation :
crainte que ou crainte que) l'entreprise [kaol]. — Pluriel inusité. — Dérivés : crawlé,
n 'échouât (avec ne explétif), il n 'osait pas agir. ée [kaole] adj. (dos crawlé, style de nage sur
De crainte que (ou par crainte que ou dans la le dos), crawler [kaole] v. i. (nager en crawl).
crainte que ou crainte que) l'entreprise ne réussît
pas (avec ne... pas exprimant la négation), il crayeux, euse adj. Prononciation : [kaejo, az].
n'osait pas agir.
crayon n. m. Prononciation : [kaejS]. — Les
3 T Certains grammairiens condamnent dérivés s’écrivent avec deux n: crayonnage
crainte de suivi de l’infinitif (Crainte d'échouer, [kaejonas], crayonner [kaejone], crayonneur
il n'osait pas agir) et crainte que suivi du [kRejonoea].
subjonctif : Crainte que l’entreprise n 'échouât,
il n'osait pas agir. Ces condamnations n’ont
créance n. f Avec -an-. De même : créancier.
aucun fondement et sont contredites par l’usage
des meilleurs écrivains classiques et modernes.
créateur n. m. Employé, sans complément,
comme synonyme de « Dieu », prend un C
cramoisi, ie adj. Variable en nombre et en genre : majuscule : Les croyants louent le Créateur.
Des tentures cramoisies.
crèche n. f Accent grave et non accent
crampon n. m. Deux n dans les dérivés : circonflexe.
cramponnement, cramponner.
crédence n. f Meuble. — Finale en -ence.
crâne n. m. ou adj. Emploi adjectif et
orthographe.
crédirentier, ière adj. ou n. (terme de droit).
I Employé adjectivement. Prend la marque du En un seul mot, sans trait d’union.
pluriel : Ils sont rudement crânes, ces garçons l
crédit-bail n. m. (banque) Système de location-
II Orthographe. vente de matériel à une entreprise. — PI. : des
crédits-bails. — Eviter l’emploi de l’anglicisme
1 Avec accent circonflexe : le mot crâne et leasing, synonyme de crédit-bail
ses dérivés directs, crânement, crâner, crânerie,
crâneur, crânien.
credo n. m. Prononciation : [kaedo]. Pas d’ac¬
2 Sans accent : les dérivés savants du préfixe cent sur le e. — Un C majuscule au sens propre
tranio-, tels que craniologie, craniométrie. (texte ou chant catholique) Les fidèles chan¬
taient le Credo à la messe. — Un c minuscule
crapaud n. m. Finale en -aud. — Dérivés: au sens figuré : Adopter le credo républicain.
crapaudière, crapaudine.
créer v. t. Attention à certaines formes : je crée,
crapouillot n. m. (familier) Mortier de tranchée. tu crées, il crée, ils créent; je créerai tu créeras...
— Finale en -ot. je créerais, tu créerais... ; crée (impératiQ ; que
je crée, que tu crées, qu'il crée, qu'ils créent.
Dans ces formes, le deuxième e (sans accent)
craquagv n. m. (pétrochimie) Terme à préférer
est muet. — Attention aussi au participe passé :
à l’anglicisme cracking. > cracking. créé, au féminin créée.
201 CRÉMAILLÈRE
1 Accent circonflexe sur le premier e. Certains crête n. f. Crête de coq. Crête d’une montagne.
dérivés prennent un accent circonflexe : crêpelé, — Accent circonflexe, à la différence du nom
crêpelure, crêper, crêperie, crêpier. — D’autres de i’île de Crète. De même : crêté, ée.
prennent l’accent aigu : crépon, crépu, crépure.
2 On distinguera une crêpe, galette (manger des crête-de-coq n. f Plante. — PI. : des crêtes-de-
crêpes bretonnes en buvant du cidre) et le crêpe, coq.
tissu (Du crêpe de Chine) ou ruban noir (Porter
un crêpe au revers de son veston) ou caoutchouc crétois, oise adj. ou n. De Hle de Crète. —
souple (Le crêpe des semelles de mes chaussures Attention à la majuscule ; La population
est usé). crétoise. Les Crétois. — N. m. Le crétois:
dialecte. — Accent aigu.
crêpelé, crépu Deux adjectifs paronymes.
cretonne n. f. Toile de coton. — Prononciation :
1 crêpelé, ée Qualifie des cheveux frisés fine¬ [kROton]. — Pas d’accent. Deux n.
ment: Une jeune fille blonde aux cheveux
crêpelés. crève-cœur n. m. inv. Des crève-cœur.
2 crépu, ue Qualifie les cheveux de certaines
races qui sont naturellement frisés de manière crève-la-faim n. m. inv. Des crève-la-faim.
extrêmement fine : Les Noirs ont des cheveux
crépus. crever v. t. ou v. i. Conjug. 12. Change e en è
devant un e muet : je creve, je crèverai
crépir v. t. Accent aigu sur le e. De même crépi,
crépissage, crépissure. crevette n. f. Deux t. De même : crevettier.
crépiter v. i. Accent aigu sur le e. De même ; cric n. m. Instrument qui sert à soulever un
crépitant, crépitation, crépitement. fardeau. — Prononciation : [kni], plutôt que
[kaik].
crépon n. m. Tissu de crêpe épais. T Accent aigu,
à la différence de crêpe. cricket, criquet, croquet Trois noms masculins
paronymes.
crépu, ue adj. T Accent aigu sur le e. De même : 1 cricket [kaiket] (mot anglais) Sport pratiqué
crépure, n. f. (état des cheveux crépus). — A en Angleterre et qui consiste à renverser un
distinguer de crêpelé > crêpelé. objet de bois (le guichet) au moyen d’une balle.
crescendo adv. ou n. m. Mot italien à demi- 2 criquet [knike] Insecte migrateur, très nuisi¬
francisé. Prononciation : [kRe/endo] ou, plus ble aux récoltes.
CRICRI 202
3 croquet [kuake] Jeu qui consiste à faire croc n. m. Crochet ; dent. — Prononciation :
passer des boules de bois à travers des arceaux. [kRo], le -c final est muet.
2 critérium Nom de certaines épreuves spor¬ 2 Croire à une chose, y ajouter foi, la
tives. Prononciation : [kRitCRjom]. — PI. ; des considérer comme vraie (Croire à une histoire,
critériums [-Rjam]. à un récit, à une hypothèse), ou penser qu’elle
existe (Croire aux soucoupes volantes), ou
critique Deux expressions à distinguer. qu’elle se réalisera (Je crois à une hausse
prochaine des prix) ou avoir confiance en elle
1 Esprit critique (non péjoratif) Esprit de (Je crois à la ténacité plus qu’aux éclairs du
libre examen qui pousse à n’accepter pour génie). Tour usuel.
vraies que les affirmations qu’on a soi-même
vérifiées ou examinées attentivement : L'ensei¬ 3 Croire quelqu’un, ajouter foi à ses paroles,
gnement littéraire bien conçu développe l’esprit à ses affirmations : Vous pouvez croire mon ami,
critique. il ne ment jamais. Tour usuel.
2 Esprit de critique (péjoratif) Tendance à 4 Croire à un être, être persuadé qu’il existe :
blâmer systématiquement les gens et les choses, Croire aux revenants. Croire au diable. Tour
usuel.
pour le seul plaisir de dénigrer : L'esprit de
critique est souvent le propre des médiocres, des 5 Croire en quelqu’un, avoir confiance en
aigris et des envieux.
lui : Il faut que les exécutants croient en leur
chef. Tour semi-littéraire.
croasser, coasser Le corbeau croasse, la gre¬
nouille coasse > coasser, 6 Croire en Dieu, être sûr qu’il existe. Tour
figé.
croate adj. ou n. De Croatie. — Attention à la 7 Croire que. Quand le verbe croire est à la
majuscule : La population croate. Les Croates. forme affiratative, le verbe de la subordonnée
— N. m. Le croate: langue slave.
est a 1 indicatif ou au conditionnel (jamais au
203 CROISEUR-CUIRASSÉ
subjonctif) : Je crois que nous réussirons. Je crois général, un C majuscule quand il s’agit du sens
qu'il pourrait mieux faire. Je croyais que vous historique : La révolte des Croquants sous
viendriez. — Quand le verbe croire est à la Henri IV.
forme négative ou interrogative, le verbe de la
subordonnée peut être à l’indicatif ou au croque au sel (à la) loc. adv. Pas de traits
subjonctif ou au conditionnel : Je ne crois pas d’union.
que nous réussirons. Je ne crois pas que nous
réussissions. Crois-tu que nous réussirons ? croque-madame n. m. inv. — PI. : des croque-
Crois-tu que nous puissions réussir 7 (le subjonc¬ madame.
tif, en principe, renforce la nuance de doute).
Je ne crois pas qu’il pourrait faire mieux. croquembouche n. m. Pâtisserie. — En un seul
Crois-tu qu 'il pourrait faire mieux ? Je ne mot, sans traits d’union. — Attention au m
croyais pas que vous viendriez si tôt. Croyais-tu devant le b. — PI. ; des croquembouches.
qu 'il viendrait si tôt 7
croquemitaine n. m. En un seul mot, sans trait
croiseur-cuirassé n. m. — PI. : des croiseurs- d’union. — PI. : des croquemitaines.
cuirassés.
croque-monsieur n. m. inv. — PI. : des croque-
monsieur.
croisillon n. m. Prononciation : [knwazijS].
croque-mort n. m. — PI. : des croque-morts
croître v. i. Conjug. 100. Je croîs, tu croîs, il croît,
nous croissons, vous croissez, ils croissent. — Je croque-note n. m. — PI. : des croque-notes.
croissais, tu croissais... — Je crûs, tu crûs, il crût,
nous crûmes, vous crûtes, ils crûrent. — Je croquer v. t. Avec -qu- même devant a ou o.'
croîtrai, tu croîtras, il croîtra, nous croîtrons, il croqua, nous croquons.
vous croîtrez, ils croîtront. — Je croîtrais, tu
croîtrais, il croîtrait, nous croîtrions, vous
croquet, cricket > cricket.
croîtriez, ils croîtraient. — Croîs, croissons,
croissez. — Que je croisse, que tu croisses... —
croquignole n. f. Pâtisserie légère ; chique¬
Que je crûsse, que tu crûsses, qu’il crût, que nous
naude ; moquerie légère. — Un seul /.
crûssions, que vous crûssiez, qu’ils crûssent. —
Croissant. — Crû. — Se conjugue avec l’auxi¬
liaire avoir : il a crû. — Au subjonctif imparfait, crosne n. m. Légume. — Prononciation : [kRon].
la conjugaison que je crusse, que tu crusses, que — Attention au -s- intérieur muet.
nous crussions, que vous crussiez, qu 'ils crussent,
sans accent sur le u, est préconisée pâT 1. cross Abréviation de cross-country.
l’Académie française. Elle est cependant vieil¬
lie. Il vaut mieux l’éviter, à cause de la 2. cross n. m. (boxe) Anglicisme désignant un
confusion possible avec les formes du verbe coup de poing. — Prononciation : [kROs]. —
croire. Quelle que soit la conjugaison que l’on PI. en français : des cross.
adopte, la troisième personne est toujours qu’il
crût cross-country n. m. (anglicisme) Prononcia¬
tion : [kROskuntRi]. — PI. : des cross-country.
— S’abrège usuellement en cross [kRos], n. m.
croix n. f. Prend une majuscule dans le langage inv. — Dérivé : crossman [kRosman]. — PI. :
de la dévotion (quand le mot croix désigne le
des crossmen [kaosmen].
mystère de la Rédemption) : Le mystère de la
Croix. Mettre ses souffrances au pied de la
crotte n. f. Deux t De même : crotté, crotter,
Croix, les offrir à Dieu. — Majuscule aussi
quand le mot croix désigne la religion chré¬ crottin.
tienne, la chrétienté : Espagnols et Vénitiens
combattirent à Lépante sous l’étendard de la crouler v. i. Sans accent circonflexe. De même :
croulant.
Croix.
croup n. m. Synonyme de laryngite diphtérique.
cromlech n. m. Monument mégalithique. — — Prononciation : [kaup]. — Ne pas écrire
Prononciation : [kRomlek]. — PI. : des crom¬ comme une croupe (de cheval, de montagne).
lechs [-lek].
croupetons (à) loc. adj. En étant accroupi. —
1. croquant, ante adj. Des galettes croquantes. Locution figée, avec -s final.
(que) nous cueillions, (que) vous cueilliez. — cul-blanc n. m. Oiseau. — PI. ; des culs-blancs.
Attention au futur et au conditionnel : ne pas
écrire *cueillirai, *cueillirais. cul-brun n. m. Papillon. — PI. ; des culs-bruns.
2 adj. D’un blanc légèrement teinté de rose. cultural, culturel Deux adjectifs paronymes.
— Invariable : Des soieries cuisse-de-nymphe.
1 cultural, ale, aux (agriculture, géographie)
cuisse-madame n. f. Variété de poire. PI. : Qui concerne la culture du sol : L’introduction
des cuisses-madame. de nouvelles méthodes culturales a permis à
l’agriculture européenne d’accroître énormé¬
cul n. m. Prononciation : [ky], -/ final étant muet. ment ses rendements au XIX‘ siècle.
— Considéré comme trivial au sens de « der¬
2 culturel, elle (usuel) Qui concerne la culture
rière, fesses », mais seulement familier au sens
intellectuelle, la civilisation ; Les musées, les
de « fond » (cul de bouteille, cul d un ton¬ salles de conférence, les salles de théâtre font
neau). Parfaitement admis dans les locutions
partie de l’équipement culturel d’un pays.
techniques telles que : mettre une charrette a
cul, navire sur cul. Nullement trivial dans les
mots composés : cul-blanc, cul-brun, cul-de- cumulus n. m. Nuage. — Prononciation :
[kymylys]. — PL : des cumulus [-lys]. —
lampe, etc.
CUNÉIFORME 206
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mn^'kiAu^u^foaoMowâa__
D
da capo [dakapo] adv. (terme de musique) En dactylographie, dactylographier (conjug. 20),
deux mots, sans trait d’union. dactylographique, dactylologie, dactylopius,
dactyloptère, dactyloscopie.
d’accord Orthographe, construction et emploi.
Dada Avec une majuscule et sans article, quand
1 ▼ En deux mots, sans trait d’union, avec une il s’agit de la dénomination du mouvement
apostrophe, à la différence de davantage, qui littéraire : Au lendemain de la Première Guerre
s’écrit en un seul mot. mondiale, le nihilisme désordonné de Dada
annonce la ruine de l’idéal rationaliste du XIX^
2 Etre d’accord, tomber d’accord. Se construit
siècle. — En revanche, une minuscule quand
avec sur (suivi d’un nom), avec pour (suivi de
le mot est en apposition : Le mouvement dada
l’infinitif), avec que (suivi de l’indicatif ou du
précéda de peu le surréalisme. — Dérivés :
conditionnel), avec pour que (suivi du subjonc¬
dadaïsme, dadaïste.
tif) : Ils sont d’accord sur le prix. Nous sommes
d’accord pour nous opposer à son projet Je suis dadais n. m. ou adj. m. Quel grand dadais t II
d’accord que ce délai est trop long. Je suis a un air un peu dadais. — Pas de féminin.
d’accord que la situation pourrait être meilleure.
Je suis d’accord pour qu ’on fasse cette démarche. daguon’^typc n. m. T Ne pas déformer en
— Le tour être d’accord de (suivi de l’infinitif) *daguerrotype. — Dérivé : daguerréotypie.
n’est pas incorrect, mais seulement un peu ar-
ch^que : Ils furent d’accord d’aller voir le gou¬ daguet [dage] n. m. Cerf ou daim âgé d’un à
verneur. On dirait de nos jours : pour aller voir... deux ans. — Finale en -et
3 D’accord! équivalent de « oui ». Appartient dahlia [dalja] Attention au h intérieur. —
à la langue très familière : Alors, on fait comme
Toujours masculin : Un beau dahlia.
J’ai dit ? — D’accord / T Ne pas employer cette
locution dans la conversation surveillée, notam¬ dahoméen, enne adj. ou n. Du Dahomey. —
ment lorsqu’on parle à un supérieur. Attention à la majuscule : La population
dahoméenne. Les Dahoméens. — Ne pas dire
dacryo- Préfixe (du grec dacru « larme »), qui *dahoméyen.
entre dans la formation de quelques mots
savants, par exemple : dacryo-adénite [daknijo- daigner v. t. Attention au / après le groupe -gn-,
adenit] ou dacryadénite [dakRijadenit], da- à la première et à la deuxième personne du
cryocystite [daknijosistit]. pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent : (que) nous daignions, (que) vous
dactyle n. m. Pied grec ou latin (une longue daigniez.
suivie de deux brèves). — Attention à l’y.
daim [dé] n. m. Animal. — La femelle est la
dactylo- Préfixe (du grec dactulos « doigt »). daine [den] ou dine. Cette dernière forme est
Principaux composés ; dactylogmmme, dactylo¬ rare en dehors du langage technique de la
graphe (mot usuellement abrégé en dactylo). vénerie.
DAIMIO 210
dalaï-lama [dalailama] n. m. Chef de la religion dan n. m. (terme de judo) Il est ceinture noire,
bouddhiste, au Tibet. — PI. : des dalaï-lamas deuxième dan. — Prononciation : [dan]. —
[-ma]. PI. : des dans [dan]. — Ne pas écrire comme
une dent.
dalle n. f Plaque (de pierre, de marbre, etc.).
— Deux /. De même : dallage, daller, dalleur. danaïde [danaid] n. f Prend une majuscule
quand il s’agit des Danaïdes, personnages
daltonien, ienne adj. ou n. Qui souffre de mythologiques. D’où ; le tonneau des Danaïdes.
daltonisme. — Un seul n.
dancing n. m. Mot anglais. T S’écrit avec un
dam n. m. Ne s’emploie que dans la locution au c, à la différence des mots français danser,
dam de, au grand dam de, au (grand) détriment danse, danseur. — Prononciation : [dosiq]. —
de ; L'aventure s’est terminée à son grand dam. PL : des dancings [-siq].
— Prononciation : [dâ]. — Attention au -m.
dandin, dandy, gandin Trois noms masculins
damas n. m. Tissu : Un salon tapissé de damas paronymes.
rouge. — Acier incrusté de dessins : Une
1 dandin (familier, vieilli) Homme niais, d’al¬
superbe lame de damas. — Variété de prune.
lure gauche.
— Prononciation : [dama], alors que le nom
de la ville de Damas (en Syrie) se prononce 2 dandy (mot anglais) Type de mondain, à la
[damas]. — Pas de majuscule. mode entre 1820 et 1850, caractérisé par son
souci d’élégance, sa désinvolture aristocratique,
damasquiner, damasser Deux verbes dérivés son mépris des valeurs morales « bour¬
de damas (voir l’article précédent), mot qui geoises » : L’Anglais George Brummel fut un
lui-même vient du nom de la ville de Damas. célèbre dandy. Baudelaire, comme Musset, fut,
dans une certaine mesure, un dandy. —
1 damasquiner Orner un objet d’acier, de fer Prononciation ; [dôdi]. — Pluriel anglais : des
ou de bronze en y incrustant un filet d’or ou dandies [-diz]. — Pluriel français, de beaucoup
d’argent formant des dessins. — S’emploie le plus usuel ; des dandys [-di]. — Dérivé :
surtout au participe passé : Un sabre damas¬ dandysme [dâdismfa)] n. m. (attitude, style de
quiné. — Dérivés : damasquinage, damasqui- vie du dandy).
neur, damasquinure.
3 gandin (familier, vieilli) Jeune élégant qui
2 damasser.
cherche à se faire remarquer et qui est un peu
a/ Damasser une étoffe, la tisser de manière ridicule.
à obtenir des dessins satinés sur fond mat. —
S’emploie surtout au participe passé : Une danois, oise adj. ou n. Du Danemark. —
nappe damassée. — Dérivé : damassure. Attention à la majuscule : La population
danoise. Les Danois. — Le danois: langue
b/ Traiter un objet d’acier à l’acide de parlée au Danemark. — Un danois: grand
manière à obtenir des moirures. S’emploie chien à poil ras.
surtout au participe passé : Une lame damassée
n’est pas une lame damasquinée.
dans prép. Signifie « à l’intérieur de ». Entre en
concurrence avec d’autres prépositions.
dame n. f. L’emploi de ce mot au sens de
« femme de quelqu’un, épouse » est populaire. I Dans, à, suivi d’un nom de ville (dans Paris,
Ne pas dire : J’ai rencontré M. Dupont avec sa à Paris) > à (IV, 1 et 3).
dame et son fils (mais avec sa femme et son fils).
II Dans, sur. La distinction est nette dans
quelques cas^ Dans la montagne (= à l’inté¬
dame-d’onze-heures n. f. Plante. — PI. : des
rieur d’une région montagneuse). Sur la mon¬
dames-d’onze-heures. — Deux traits d’union.
Attention à l’apostrophe. tagne (= sur le sommet d’un mont). Le plus
souvent, l’emploi de la préposition est imposé
par l’usage et non par la nuance de sens. On
dame-jeanne n. f. Grosse bouteille. — PI. : des dit toujours : sur la colline (jamais dans la
damet-jeannes. — Un trait d’union. Pas de colline, sauf si l’on fait référence à une
majuscule.
opération de creusement dans le sous-sol), sur
211 DANSE
le versant (jamais dans le versant) d’une emploie dans les ; Dans les Landes. — Si le nom
montagne, d’une colline, d’une vallée. En est masculin (singulier), on emploie en ou dans
revanche, on dit obligatoirement dans la vallée. le (jamais au) : En Poitou ou Dans le Poitou.
De même, l’usage impose : dans le bois, dans En Languedoc ou dans le Languedoc.
la forêt (ou en forêt) et sur la plage, sur la rive,
sur le rivage, sur le littoral, sur le bord (ou au 3 Devant un nom de province ou de cir¬
bord). On dit presque toujours : sur le terrain, conscription étrangère. Si le nom est féminin
sur le territoire (rarement dans le terrain, dans (singulier), on emploie en : En Bavière. En
le territoire). On dit : dans les champs (ou aux Lombardie. En Catalogne. En Andalousie. En
champs) et sur le champ de bataille ; aller dans Acadie. En Floride. En Californie. — Si le nom
les prés (= dans les prairies) et aller sur le pré est féminin pluriel, on emploie dans les : Dans
(= sur le terrain où l’on se bat en duel) ; défiler les Marches. Dans les Pouilles. — Si le nom est
dans la rue et défiler sur le boulevard, sur masculin, l’usage seul détermine l’emploi de la
l’avenue, sur la place. préposition : Dans le Hainaut, dans le Brabant,
dans le Valais, ou en Hainaut, en Brabant, en
III Dans, en, à, suivi d’un nom de lieu. Valais (jamais au Hainaut, au Brabant, au
Valais). On dit au Québec, dans le Nouveau-
1 Sauf dans quelques expressions figées (par Brunswick et rarement en Québec, jamais en
exemple en l’air, en l’honneur de, en l’absence Nouveau-Brunswick. Pour les Etats des Etats-
de, en la présence de, en ce moment, en l’état Unis, on emploie indifféremment au ou dans :
où, en mon nom, en ce bas monde, en son Au Texas (ou dans le Texas). Au Kentucky (ou
royaume, en ces lieux, en cette matière, en dans le Kentucky), sauf si le nom commence
l’occurrence, etc.), on n’emploie pas en, mais par une voyelle, ce qui rend dans obligatoire :
dans, devant un nom déterminé (c’est-à-dire Dans l’Ohio. Dans l’Indiana.
accompagné d’un article, d’un démonstratif,
d’un possessif) : Les élèves sont dans la classe. V Dans, en. devant un nom de département
Monter dans le train. En revanche, on emploie français. Plusieurs cas à considérer.
en, et non dans, devant un mot indéterminé :
Les enfants sont en classe. Monter en avion. 1 Le nom est simple. On emploie dans le si
le nom est masculin (Dans le Calvados. Dans
2 La préposition dans a un sens plus précis l’Ain), en ou dans la si le nom est féminin
que en et insiste plus sur l’idée de lieu que sur singulier et commence par une consonne (En
l’idée d’état. Comparer : Une mutinerie a éclaté Corrèze ou dans la Corrèze. En Gironde ou dans
dans la prison et L ’assassin est en prison. Il y la Gironde), dans /’ si le nom est féminin et
a un restaurant de luxe dans la ville et II va commence par une voyelle (Dans l’Oise), dans
dîner en ville. les si le nom est féminin pluriel (Dans les
Landes).
3 Quand, en français moderne, on peut,
indépendamment de la nuance indiquée au 2 Le nom est composé. Il est plus correct
paragraphe précédent, employer concurrem¬ d’employer en (En Indre-et-Loire. En Saône-et-
ment dans ou en, la préposition en possède une Loire. En Haute-Loire), sauf si le nom est au
valeur de léger archaïsme ou de recherche ; pluriel ce <jui rend dans les obligatoire (Dans
Aller dans quelque pays lointain (moderne). les Deux-Sevres. Dans les Côtes-du-Nord. Dans
Aller en quelque pays lointain (archaïque). les Bouches-du-Rhône). Dans le est obligatoire
aussi quand le nom composé est un nom
IV Dans, en, au, devant un nom de pays ou masculin dont le premier élément n’est pas, à
de province. lui seul, un nom de rivière, de montagne : Dans
le Haut-Rhin. Dans le Bas-Rhin. Dans le
1 Devant un nom de pays (Etat). On emploie Pas-de-Calais. Dans le Puy-de-Dôme (et non en
en (sans article) si le nom est féminin : En Bas-Rhin, en Pas-de-Calais, en Puy-de-Dôme).
Suisse. En Italie. En Espagne. En Belgique. En
Angleterre. En Autriche. En Suède. — Si le nom VI Devant un nom d^le. On n’emploie jamais
est masculin (singulier), on emploie au quand dans mais à ou en selon les cas : A la
le nom commence par une consonne : Au Martinique. A Madagascar. A Rhodes. En
Japon. Au Danemark. Au Brésil Au Pakistan. Crète. En Corse. En Nouvelle-Calédonie > à
Au Paraguay. — On emploie en (sans article) (V, 1, 2, 3). T Quand le nom propre est pré¬
quand le nom (singulier) commence par une cédé de ITle de, on peut employer soit dans,
voyelle : En Afghanistan. En Uruguay. — Si soit à (jamais en) : Dans l’îîe de Sein (ou à
le nom est au pluriel, l’emploi de aux est l’île de Sein). Dans l’île de Ré (ou à l’île de
obligatoire : Aux Etats-Unis. Ré).
2 Devant un nom de province française. On
emploie en (sans article) si le nom est féminin danse n. f S’écrit avec un s, à la différence du
(singulier) : En Normandie. En Auvergne. En mot anglais dancing. — Dérivés : dansant,
Gascogne. — Si le nom est féminin pluriel, on ante, danser, danseur, euse.
DARD 212
dame Tranche de poisson. — Toujours féminin : dauphine Invariable dans l’expression : des
Une belle darne de colin. pommes dauphine.
darse Bassin d’un port. — Toujours féminin : La dauphinois, oise adj. ou n. Du Dauphiné. —
Darse neuve et la Darse vieille du port de Attention à la majuscule : La population
Toulon. dauphinoise. Les Dauphinois.
dartre n. f. Maladie de peau. — Ne pas dire daurade, dorade Deux orthographes pour ce
*darte. — Dérivés : dartreux, dartrose. mot.
darwinien, ienne [danwinjê, jen] adj. Qui 1 daurade [doRad] ou plus souvent [donad]
concerne Darwin ou le darwinisme. — Dé¬ ou dorade [donad] n. f. Poisson de mer
rivés : darwinisme [daRwinismCs)] n. m. (doc¬ comestible à la chair très estimée. — La graphie
trine de Darwin sur l’évolution), darwiniste daurade tend à éliminer dorade.
[daRwinistfa)] adj. ou n. (partisan de Darwin).
2 dorade [donad] n. f Poisson chinois
d’aquarium.
date n. f. Orthographe. Indication de la date.
1 Ne pas écrire date (historique, etc.) comme davantage adv. Orthographe et emploi.
datte (fruit du dattier).
1 Davantage, d’avantage Ne pas écrire l’ad¬
2 Dans l’indication de la date, on n’emploie verbe davantage {Ilfaut travailler davantage =
plus la préposition de entre le quantième et le travailler plus) comme d’avantage (préposition
nom du mois. On dit, par exemple : Le 10 juin de élidée + le nom avantage) : Je ne trouve pas
(et non Le 10 de Juin, tour archaïque). — En d’avantage (= de profit) à travailler ainsi
tête d’une lettre, d’un document, l’indication
de la date peut ou non être précédée de l’article : Davantage de (= plus de). Tour parfaitement
Paris, le 16 novembre 1977 ou Paris, 16 correct et nullement vieilli : Il aurait fallu
novembre 1977. L’emploi du démonstratif ce mettre davantage de sucre dans cet entremets.
est, dans ce cas, un archaïsme : Paris, ce 15 avril
3 Davantage que. Tour critiqué. A éviter dans
1688. — Dans l’indication de l’année, la
la langue surveillée. On écrira : Je travaille plus
réduction aux deux derniers chiffres (par
que mon frère (et non davantage que mon frère).
exemple le 4 juin 36 pour le 4 juin 1936, le 10
mai 40 pour le 10 mai 1940, en 78 et en 79 4 Davantage. Ne peut s’employer qu’avec un
pour en 1978 et en 1979) est admise dans la verbe : Son frère est moins doué, mais il travaille
langue cursive, quand il ne risque pas d’y avoir davantage. — Avec un adjectif ou un adverbe,
d’équivoque. Cette notation abrégée doit être employer plus : Son frère est plus travailleur (et
évitée dans la langue très soutenue et surtout non davantage travailleur). Son frère travaille
dans la rédaction d’actes officiels ou d’actes à plus vite (et non davantage vite).
valeur juridique (contrats, etc.).
de Préposition très usitée en français.
datte n. f. Fruit du dattier. — Deux t, à la
différence de date (historique). — Dérivé : I Elision et contraction de de.
dattier.
1 Elision. La préposition de s’élide en d’
daube n. f (terme de cuisine) Bœuf en daube. devant un mot commençant par une voyelle ou
— Dérivés : dauber v. t. (accommoder en un h muet (Un soir d’été, d’hiver. Une ville
daube), daubière n. f. (récipient). d’Italie. Une feuille d’ache), mais non devant
un mot commençant par une consonne ou un
h- aspiré (Un soir de printemps. Une ville de
1. dauber v. t. Dauber un morceau de viande,
Hollande. Un manche de hache). — Pas
le faire cuire en daube.
d’élision devant les mots oui, uhlan, ululement,
ululer, yacht, yachting, yachtman, yack (ou
2 dauber Deux constructions ; dauber quelqu 'un yak), yahvisme, yahviste, yankee, yaourt, (ou
(vieilli) ou dauber sur quelqu’un (encore usité, yogourt), yarawi, yard, yatagan, yearling, yémé-
mais ^sez littéraire), se moquer de quelqu’un. nite, yen, yeoman, yeomanry, yeti, yé-yé, yiddish,
— Dérivé : daubeur, euse.
yod, yoga, yoldia, yole, yougoslave, yourte.
213 DE
you-you, youyou, Yo-Yo, yu, yucca: Une lance III De, devant un titre d’œuvre > annexes.
de uhlan. Une sorte de ululement La chouette
ne cesse de ululer. Une voile de yacht. Une toison IV Répétition de de. En règle générale, on doit
de yak Un pot de yaourt Un manche de répéter de devant les mots (noms ou verbes)
yatagan. Une proue de yole. — En revanche, jomts par et, par ni ou par ou ou juxtaposés ;
élision obligatoire devant les mots yeuse, yeux, Les tragédies de Corneille et de Racine. Une
ypérite, ypréau, ysopet, ytterbium, ytterbine, série d’erreurs ou de fausses manœuvres. Des
yttria, yttrialite, yttrifère : Du bois d’yeuse. Une champs de blé, de seigle, d’avoine. Essayons de
nappe toxique d’ypérite. Du minerai d’ytter¬ savoir et de comprendre. Il ne manque ni de
bium. — Devant ouate et ouistiti, il y a finesse ni de culture. Elle ne manque pas de
hésitation. L’usage le plus fréquent est d’élider charme ni d’élégance. Il est nécessaire de refuser
de devant ouate (Un tampon d’ouate. Un paquet franchement ou d’accepter sans arrière-pensée.
d’ouate), mais non devant ouistiti (Une queue Il est désireux de comprendre, de savoir, de
de ouistiti). — L’éhsion de de est impossible créer. — L’absence de répétition est admise
devant huit (Le train de huit heures. Une seulement dans les cas suivants.
dépense de huit cents francs) et devant onze (le 1 Dans les expressions toutes faites ; Un
train de onze heures. Une distance de onze ingénieur des Ponts et Chaussées. Un o^tcier des
mètres), sauf dans le nom composé la dame- Eaux et Forêts. L’école des Arts et Métiers. Les
d’onze-heures (nom de plante) et dans l’expres¬ élèves des lycées et collèges (ou des lycées et des
sion populaire un bouillon d’onze heures (un collèges). La non-répétition de de est possible
poison). Devant un(e), la préposition de s’élide quand deux infinitifs joints par et ou par ou sont
(Un poids d’un kilogramme, d’une tonne. Une précédés d’un adverbe qui porte sur les deux et
distance d’un kilomètre), sauf si l’on veut qu’ils expriment deux phases indissociables
insister sur le caractère numérique, dans un d’une même action ; Il est nécessaire de bien
texte scientifique ou commercial. Par exemple ; aplanir et poncer le bois avant d’appliquer la
Une vitesse de un mètre à la seconde. Une première couche de peinture. Néanmoins, la
somme de un million huit cent cinquante deux répétition, dans ce cas, est toujours possible : Il
mille francs. — Devant les noms propres, de est nécessaire de bien aplanir et de bien poncer...
s’élide si le nom commence par une voyelle ou
un h- muet ; Les victoires d’Alexandre. Le 2 Quand on parle d’une oeuvre qui a été faite
cheval blanc d’Henri IV (mais Les poèmes de en collaboration par deux ou plusieurs auteurs :
Hugo). — On élide généralement de devant un Les comédies de Meilhac et Halévy. Le « Diction¬
nom propre qui est un titre d’oeuvre : Euripide naire général », œuvre de Hatzfeld, Darmesteter
est l’auteur d’«Alceste». — En principe, on et Thomas.
n’élide pas de devant un nom de lettre ou 3 Dans l’expression d’une quantité approxi¬
devant un mot qu’on cite : Le timbre de o peut mative : Un groupe de cinq ou six personnes. J’ai
être fermé ou ouvert. L’étymologie de «abri¬ besoin de quatre ou cinq feuilles de papier.
cot ». Cette règle n’est cependant pas absolue.
Ce n’est pas une faute de dire, par exemple : V La préposition de, particule nobiliaire. T
L’absence rf’h aspiré. Quand De n’est pas particule nobiliaire, il faut
l’écrire toujours avec une majuscule. C’est le cas
2 Contraction. Le groupe de le se contracte notamment de certains noms d’origine flamande
normalement en du, et de les en des. En dans lesquels De représente l’article : M. Louis
revanche, de la ne se contracte pas : Le parfum De Walle.
du lilas. Le parfum des lilas et des roses. Le
parfum de la rose. Devant un mot qui 1 Si le nom a plus d’une syllabe et commence
commence par une voyelle ou un h muet, jamais par une consonne ou un h- aspiré, on n’emploie
de contraction : Les fleurs de l’aubépine, de pas la particule si l’on énonce le nom de famille
l’iris. La pointe de l’hameçon. Forme contractée seul. Elle s’emploie seulement si l’on énonce le
du obligatoire devant un nom m^culin singu¬ prénom ou le titre nobiliaire ou un titre de
politesse (monsieur), de fonction ou de grade
lier qui commence par un h aspiré : La fleur
(président, commandant, colonel, général..).
du haricot.
Dans ce cas, la particule s’écrit toujours avec une
II De, devant un nom de ville contenant minuscule : Alfred de Vigny fut un grand poète
l’article. On emploie la forme contractée du, ou Vigny fut un grand poète (mais non *de Vigny
des (écrite avec une minuscule) si l’article est fut un grand poète). Le général de Castelnau
Le, Les: La gare du Havre (= de la ville qui commanda la IP armée en Lorraine ou Castel¬
s’appelle Le Havre). Il vient des Mureaux (= nau commanda la IP armée en Lorraine (mais
de h ville qui s’appelle Les Mureaux). En non *de Castelnau commanda la II armée en
revanche, si l’article est La, on emploie de sous Lorraine). Le marquis de Sévigné fut tué en duel
sa forme non contractée (et écrite avec une en 1651 ou Sévigne fut tué en duel en 1651 (mais
minuscule) ; Le maire de La Rochelle. non *de Sévigné fut tué en duel..).
DE 214
2 Si le nom est précédé de l’article La, les 1 Quand le deuxième substantif est normale¬
règles sont les mêmes. Observer que la particule ment au pluriel dans le sens particulier qui est
s’écrit avec une minuscule et l’article avec une le sien dans l’expression, le pluriel est de
majuscule : Jean de La Fontaine est célèbre par rigueur : Un homme d’affaires (= qui est dans
ses «Fables» ou La Fontaine est célèbre par les affaires). Un maître d’armes, une salle
ses «Fables» (mais non *de La Fontaine est d’armes (on dit ; faire des armes, de l’escrime).
célèbre par ses «Fables»). Le duc de La Un état de choses (on dit : laisser les choses en
Rochefoucauld fut le célèbre auteur des l’état). Un règlement de comptes (on dit : ils ont
«Maximes» ou La Rochefoucauld, le célèbre réglé leurs comptes). Une ville d’eaux (on dit :
auteur des «Maximes» (mais non *de La prendre les eaux, faire une cure). Un manque
Rochefoucauld fut le célèbre auteur des d’égards (on dit : avoir des égards pour
« Maximes »). quelqu ’un). La suspension des hostilités (on dit :
suspendre les hostilités). Une période de troubles
3 ▼ Dans le cas 1 et 2, on peut trouver la (on dit : des troubles ont éclaté).
préposition de devant le nom de famille seul,
mais alors il ne s’agit pas de la particule (mais 2 Quand le deuxième terme implique une
de la préposition marquant l’appartenance, idée de pluralité, on met normalement le mot
etc.) : Les œuvres de Vigny. La décision de au pluriel : Une brochette d’alouettes (plusieurs
Castelnau. La mort de Sévigné. Les Fables de La alouettes enfilées sur une broche), mais une
Fontaine. Les Maximes de La Rochefoucauld. brochette d’agneau (des morceaux de la viande
d’un a^eau). Un collier de diamants (formé
4 Quand le nom de famille commence par de plusieurs diamants enfilés sur un fil), mais
une voyelle ou un h- muet ou bien quand il un éclat de diamant. Un carnet de chèques (qui
est monosyllabique, l’usage veut, en principe, comprend plusieurs chèques), mais un carnet
qu’on mette la particule devant le nom de de bal (qui sert jwur le bal). Un marchand de
famille, même employé seul : C’est à d’Alembert liqueurs (qui vend diverses liqueurs). Un
qu’on doit ce théorème. Il avait bien connu marchand de vins (négociant en vins, qui vend
d’Harcourt. Il admirait beaucoup de Lattre. Il diverses sortes de vins), mais un marchand de
s’adressa à de Thou. — Cet usage n’est vin (cabaretier qui sert du vin). Une différence
cependant pas absolu. On dit par exemple Retz de goûts, une communauté d’idées (entre des
et non *de Retz : On savait qu ’il conspirait avec gens qui ont des goûts différents, des idées
Retz. — Normalement, la particule de s’écrit communes). Une cotte de mailles (faite de
avec une minuscule, sauf au début d’une nombreuses mailles d’acier), mais une veste de
phrase : Le grand mathématicien que fut tricot (faite en tricot).
d’Alembert (mais D’Alembert fut un grand
mathématicien). A l’époque où d’Argenson était 3 Quand le deuxième terme implique une
secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères (mais idée d’unicité, on le met normalement au
D’Argenson a écrit des Mémoires). Richelieu fit singulier : Des lignes de communication. Des
exécuter de Thou (mais De Thou fut exécuté coups de poing (donnés avec le poing). Des chefs
sur l’ordre de Richelieu). ▼ Quand la particule de gare (chaque chef ne dirige qu’une gare).
patronymique d’un nom plurisyllabique — Des chefs d’escadron (des capitaines, dans
commençant par une voyelle ou un h- muet est la cavalerie), mais un chef d’escadrons (un
précédée de la préposition de, elle s’écrit avec commandant, dans la cavalerie) > escadron.
une minuscule : Les œuvres de d’Alembert. Sous
le commandement de d’Harcourt. En revanche, 4 Quand le deuxième terme implique une
quand la particule précède un nom mono¬ idée de généralité, on le met en principe plutôt
syllabique et qu’elle suit la préposition de, elle au singulier : Du cuir de bœuf. Un lit de plume
s’écrit avec une majuscule : Richelieu ordonna (fait avec de la plume), mais un lit de feuilles
l’exécution de De Thou. Sous le commandement (fait avec des feuilles). Un tailleur de pierre (ou
de De Lattre.
parfois de pierres). De l’eau de lavande, de l’eau
de rose, mais un bouquet de roses (car il est fait
5 Quand la particule se présente sous la forme avec des fleurs dont chacune garde son
■ du ou des, elle s’emploie toujours, même devant individualité). De l’eau-de-vie de poire, de
le nom de famille non accompagné du prénom mirabelle. De l’huile d’amande, du lait
ou du titre : Le grand poète que fut du Bellay. d’amandes > amande. — De la compote de
Il rencontra des Ormeaux. Cette particule s’écrit pommes > compote et aussi confiture, gelée,
avec une majuscule quand elle est placée après jus, marmelade, sirop.
une préposition, quelle que soit celle-ci : Les
œuvres de Du Bellay. Il écrivit à Des Ormeaux.
yil Accord de l’adjectif après deux substantifs
joints par de. L’accord se fait selon le sens :
VI Singulier ou pluriel pour le deuxième Des chaussures de cuir mince (car c’est le cuir
substantif, dans une expression formée de deux qui est mince). Des chaussures de cuir élégantes
substantifs unis par de. Pas de règle absolue. (car ce sont les chaussures qui sont élégantes).
215 DE
4 Quand le nom, au pluriel, est précédé d’un 1 Le train de Lyon. Une telle expression
adjectif, il est recommandé d’employer de (d’), peut être ambiguë ; Le train de Lyon arrive à
que la phrase soit affirmative ou négative : Elle quinze heures (= le train qui vient de Lyon).
a de beaux meubles. Il a de belles^ gravures. Le train de Lyon part à quinze heures (= le
Nous n 'avons pas mangé de bons gâteaux. Ils train à destination de Lyon). Dans ce dernier
n’ont pas de bons camarades. Dans ce cas, cas, dire plutôt : le train pour Lyon.
l’emploi de des appartient à une langue plus
familière et plus relâchée : Elle a des beaux 1 De, à valeur partitive devant un complé¬
meubles, des belles gravures. Nous n 'avons pas ment d’objet direct. Tour littéraire, assez rare,
mangé des bons gâteaux. Ils n 'ont pas des bons mais parfaitement correct : J’ai aimé de ces
paysages (= certains de ces paysages).
camarades. A éviter dans la langue surveillée.
3 De, unissant deux noms, le premier ayant
5 Quand le nom, au singulier, est précédé valeur de qualificatif. Par exemple : Ce sot
d’un adjectif, l’emploi de du, de de /’ ou de de d’Antoine (= Antoine, qui est un sot). Tour
la est normal de nos jours, si la phrase est familier, mais non incorrect du point de vue
affirmative ou interrogative : Nous boirons du grammatical.
bon vin. Nous avons bu de l’âpre vin des
Pyrénées. Nous avons mangé du bon pain, de 4 De, introduisant un complément qualifica¬
la bonne viande. Dans ce cas, l’emploi de de tif (adjectif -|- nom ou nom -|- adjectif). Une
est archaïque : Le roi voulut que, ce jour-là, tous pièce d’un comique très fin. Tour parfaitement
ses sujets mangeassent de bon pain et de bonne correct. T En revanche, le tour intensif du
viande. genre Cette histoire est d’un comique! (= est
extrêmement comique) appartient à la langue
6 Quand le nom, au singulier, est précédé parlée familière.
d’un adjectif, l’emploi de de (d’) est conseillé,
si la phrase est négative : Nous n 'avons pas bu 5 Renforcement d’un nom par de dans la
de bon vin. Je n’ai pas mangé de bon fromage langue populaire. Par exemple : Et la sienne.
• >
DE 216
de voiture, tu crois qu’elle est neuve ? (= et sa mon père, la voiture à mon neveu), sauf avec le
voiture, tu crois qu’elle est neuve?). Tour à verbe être ; Ce livre est à moi (= m’appartient!.
éviter dans la langue normale. Cette voiture est à mon neveu > à (VIII, 1,2,3,4).
6 De... à... indiquant une quantité approxi¬ 2 Cest à vous de..., c’est à vous à > à (IX).
mative. Dans la langue soignée, éviter l’omis¬
sion de de. Dire : D’ici au village, il y a de cinq 3 Servir de rien, servir à rien > servir (3).
à six cents mètres (plutôt que il y a cinq à six 4 De nouveau, à nouveau > nouveau (IV).
cents mètres). Cependant on omet le de qui est
en corrélation avec à lorsqu’on doit éviter la 5 De, en concurrence avec à pour l’expression
séquence *de de, impossible en français : Une du prix. Par exemple Un timbre à un franc, mais
distance de cinq à six cents mètres. T On doit Un manteau de cinq cents francs > à (XIII).
écrire II y avait dans la salle de dix à quinze XII De, en concurrence avec diverses
personnes (et non *dix à quinze personnes), mais prépositions.
on n’écrira pas II y avait *de dix à onze
personnes. Il faut écrire dix ou onze personnes 1 De, en concurrence avec en pour introduire
> à (XII, 3). le complément de matière. La préposition de
appartient au style surveillé : Un palais de mar¬
7 Omission abusive de de. Eviter les tours
bre. Une lame d’acier. C’est la seule préposition
relâchés du genre : en face la mairie, près
employée dans les sens figurés : Des bras de fer.
l’hôjjital Ecrire : en face de la mairie, près de
Des muscles d’acier. Un cœur de bronze, de
l’hôpital. — De même, dans la langue soignée,
pierre. Une âme d’airain Un cœur d’or. — La
on écrira à la fin de janvier, à la fin de février...
préposition en appartient à la langue courante :
(et non fin janvier, fin février...), au début de
Une cuve en acier inoxydable. Un etui en matière
janvier, au début de février... (et non début
plastique. Il vaut mieux l’éviter dans la langue
janvier, début février..^.
très surveillée, sauf dans quelques expressions
8 De, explétif dans l’expression d’une alter¬ consacrées, dans lesquelles en est de rigueur :
native. Par exemple ; Qfii est le plus fort, de Une pipe en terre. Des dents en or. — Employé
Louis ou de son frère ? Le tour avec de est avec le verbe être, de est très littéraire : Les murs
moins soutenu que le tour sans de : Qui est le sont de marbre et les portes sont d’airain On
plus fort, Louis ou son frère ? — En revanche, dirait, dans la langue courante -.Les murs sont en
de est obUgatoire dans le cas d’une inversion : marbre et les portes en bronze. — Avec le verbe
De Louis ou de son frère, qui est le plus fort ? faire, au passif, de est aussi plus littéraire : Les
portes sont faites d’ébène et les murs de porphyre.
9 Emploi abusif de de dans l’expression du
Avec le verbe faire, à l’actif, la préposition en est
prk. Par exemple: Vingt centimes du kilo¬
pratiquement la seule employé en dehors de la
mètre. Trente francs de l’heure. Tour à éviter.
langue très recherchée : On fit les murs en briques
On écrira plutôt : Vingt centimes le kilomètre.
Trente francs l’heure. et les tours en pierre. Le tour On fit les murs de
briques et les tours de pierre serait ambigu.
10 Pléonasme de en avec de. Par exemple :
Je lui en parlerai de cette affaire. Acceptable 2 De, en concurrence avec par pour introduire
quand une forte pause souhgne la valeur le complément d’agent du passif. Pas de règle
intensive du tour, dans le style expressif : Ah absolue. D’une manière générale, de a une valeur
oui tje lui en parlerai, de cette affaire l A éviter légèrement archaïsante et nettement plus recher¬
dans le style neutre. chée, tandis que par est de beaucoup la préposi¬
tion la plus employée dans la langue ordinaire.
11 De, en tête de phrase devant un infinitif — D’autre part, de indique plutôt un état perma¬
siyet. Par exemple : D’avoir échoué le rendait nent (Il vécut entouré d’ennemis), par une action
furieux. To\xt parfaitement correct, mais non brève (Il fut soudain entouré par des hommes
obhgatoire. Appartient au style soutenu. Dans armés et menaçants). — Avec la plupart des
la langue courante, on dira plutôt: Avoir verbes d’action, on ne peut employer de, mais
échoué le rendait furieux. seulement par : Il fut assassiné par un fanatique.
12 De, suivi de l’infinitif de narration. Et — Avec certains verbes, le choix est commandé
flatteurs d’applaudir et les flatteurs applau¬ par le sens : Le soleil était adoré par les Incas (=
dirent). Grenouilles de sauter {= les grenouilles était l’objet d’un culte de la part des Incas). Ce
sautèrent). Ce tour est archaïque et très roi était adoré de ses sujets (= très aimé).
littéraire, mais parfaitement correct. XIII De par. Par exemple : De par le Roi > par
XI De, en concurrence avec à.
1 Pour exprimer la possession. On em¬ XIV Que de, en concurrence avec de.
ploiera de et non à (la maison de mon père, 1 Devant un infinitif et après c’est, mieux,
h voiture de mon neveu, et non la maison à plutôt. On peut employer ou que de ou de ou
217 DÉBÂCLE
débrailler (se^ v. pr. Attention au i après le littéraire. La forme aller deçà et delà est très
groupe -///- a la première et à la deuxième vieillie. — En deçà (de) (sans trait d’union),
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et « de ce côté-ci (par rapport à une limite) »,
du subjonctif présent : (que) nous nous débrail¬ est la forme usuelle et moderne (s’oppose à
lions, (que) vous vous débrailliez. au-delà de) : Le Roussillon s’étend en deçà des
Pyrénées, la Catalogne au-delà Le Forêt-Noire
débrailler, débrayer Bien distinguer par l’or¬ est située au-delà du Rhin, l’Alsace en deçà T
thographe et la prononciation (se) débrailler Ne pas écrire en deçà les Pyrénées, en deçà le
[debRaje], se découvrir la poitrine par manque Rhin, en deçà la frontière, mais en deçà des
de tenue, cesser de se tenir bien, et débrayer Pyrénées, en deçà du Rhin, en deçà de la
[debReje], interrompre le contact entre l’arbre frontière. — La forme au-deçà (de) est vieillie
moteur et le mécanisme qu’il entraîne. (Au-deçà du fleuve). — Par^eçà est rare
(Rester par-deçà le fleuve).
débrayer v. t. ou v. i. L’un des rares verbes en
-ayer dans lesquels les formes avec y sont plus décade, décennie T Le mot décade ne peut
fréquentes que les formes avec i: je débraye, désigner qu’une période de dix jours : Au cours
tu débrayes, il débraye, ils débrayent (pronon¬ de Ta première décade de février. Ne jamais
ciation : [debaej], plutôt que je débraie, tu l’employer pour désigner une période de dix
débraies, il débraie, ils débraient (formes rares). ans. Employer dans ce cas décennie: Au cours
— Je débrayerai ^debRcJae], tu débrayeras de la décennie 1960-1970.
[debRejRa]..., plutôt que je débraierai, tu
débraieras (formes rares). T Prend un i après décalquer, calquer > calquer.
l’y à la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif décan n. m. (terme d’astrologie) Pas de -t à la
présent : (que) nous débrayions, (que) vous fin.
débrayiez.
décaper v. t. Un seul p. De même : décapage,
débris n. m. Au propre et au figuré, s’emploie décapant, décapeuse.
le plus souvent au pluriel (Ramasser les débris
qui jonchent le sol. Les débris d’une fortune, décarreler v. t. Conjug. 13. Double le / devant
d’une armée), sauf dans l’expression très un e muet : je décarrelle, je décarrelleraL —
famihère et très péjorative un vieux débris. Attention aux deux r.
deçà adv. Attention à la cédille et à l’accent grave décélérer v. i. Conjug. 11. Change le troisième
du a. — On écrit aller deçà, delà (avec une é en è devant un e muet, sauf à l’indicatif futur
virgule; ou parfois deçà delà (sans virgule), et au conditionnel présent : il décélère, mais il
« aller çà et là ». Cette locution est vieillie et décélérera. — Dérivé ; décélération.
219 DÉCENNIE
de-ci, de-là loc. adv. A divers endroits : De-ci, déclaveter v. t. (technique) Libérer (une pièce
de-là, on voit un arbre en fleur. — Toujours mécanique) en ôtant la clavette ; Déclaveter une
DÉCLENCHER 220
fois : Un grand gaillard bien découplé. Ne pas mon fils décrète qu ’il ira passer ses vacances tout
déformer en bien *découpé. seul ! Elle avait décrété que nous irions en
excursion, malgré la pluie. T Après décréter
décourager v. t. Conjug. 16. Prend un e après que, l’emploi du subjonctif (Elle décrète que
le g devant a ou o: il découragea, nous nous allions en excursion...) est incorrect.
décourageons.
4 Décréter que -t- indicatif présent ou impar¬
fait. Prétendre avec autorité et de manière
découvrir, inventer Ces deux verbes transitifs
arbitraire : Il avait décrété que son fils était doué
ne sont pas synonymes.
pour le piano, mais, hélas l il n ’en était rien.
1 découvrir Trouver une chose qui existait
déjà, en révéler l’existence : Christophe Colomb décret-loi n. m. — PI. ; des décrets-lois.
découvrit l'Amérique (elle existait avant
Colomb). décrier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première
2 inventer Créer une machine, un appareil, et à la deuxième personne du pluriel de
imaginer un procédé qui n’existait pas aupara¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous décriions, (que) vous décriiez.
vant : Niepce inventa la photographie (elle
n’existait pas avant Niepce).
décrire v. t. Conjug. 48. Je décris, tu décris, il
3 Même différence entre découverte et inven¬ décrit, nous décrivons, vous décrivez, ils décri¬
tion : La découverte de l’Amérique. L’invention vent. — Je décrivais. — Je décrivis. — Je
de la photographie. décrirai — Je décrirais. — Décris, décrivons,
décrivez. — Que je décrive. — (Que je décrivisse.
découvreur, inventeur Le premier de ces noms — Décrivant. — Décrit, ite.
désigne celui qui a découvert un pays nouveau :
Jean Cabot, découvreur du Canada. — Inven¬ décrispation n. f Familier au sens de « atténua¬
teur désigne celui qui a inventé une machine, tion de la tension, de l’agressivité, de l’hostüité,
un appareil, un procédé : Niepce fut l’inventeur de la méfiance ». Dans la langue soutenue, on
de la photographie. T Dans la langue juridique, écrira plutôt détente: On note une certaine
on appelle inventeur d’un trésor celui qui a détente dans les rapports entre les deux partis
découvert un trésor. Ce sens de inventeur est politiques. — De meme, on préférera détendre
inusité dans la langue ordinaire. à décrisper.
la patrie. — Avocat qui défend quelqu’un en imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
justice : Malesherbes fut le défenseur de Louis défiions, (que) vous défiiez.
XVI devant la Convention. — Ce mot n’a pas
II Constructions.
de forme spéciale^ur le féminin : Monique
Dubois sera le défenseur de l'accusé. 1 Défier à + nom. Provoquer à (telle
compétition) : Il défia son adversaire à la course.
défendre v. t. Conjugaison et constructions.
2 Défier de + infinitif. Mettre quelqu’un au
I Conjug. 81. Je défends, tu défends, il défend, défi de (faire telle action), c’est-à-dire affirmer
nous défendons, vous défendez, ils défendent — qu’il ne sera pas capable de faire cette action :
Je défendais. — Je défendis. — Je défendrai Je le défie de fournir la preuve de ce qu 'il avance.
— Je défendrais — Défends défendons, défen¬ 3 Se défier que -f subjonctif. Soupçonner
dez. — Que je défende. — Que je défendisse.
que, prendre garde que, craindre que (tour très
— Défendant — Défendu.
archaïque) : Je me défie qu'il agisse contre moi
II Constructions. (ou quHl n 'agisse contre moi avec ne explétif),
T Le ne (explétif ne s’emploie pas quand se
1 Défendre que + subjonctif. Interdire que ;
défier est à la forme négative : Je ne me défie
Je défends qu'on sorte avant cinq heures Tour
pas qu'il agisse contre nous. Ces emplois sont
correct, assez rare et assez littéraire. ▼ Jamais
très littéraires.
de ne explétif.
2 Défendre de + infinitif. Interdire de : Je défiler v. i. Fautes à éviter.
vous défends de sortir. Tour usuel et correct. 1 Eviter le pléonasme défiler successivement:
3 Se défendre de + infinitif. Affirmer avec Toutes les époques de sa vie défilèrent successive¬
force qu’on n’est pas dans tel état, qu’on n’a ment dans sa mémoire. Le verbe défiler seul
pas accompli telle action, etc. : Il se défend suffit.
d'être indifférent II se défend d'avoir exagéré. 2 Eviter l’emploi pronominal familier se défi¬
— S’interdire : Je me défends de prendre parti ler. Au sens propre (partir subrepticement,
dans ce débat Ces tours sont corrects et assez discrètement), on écrira plutôt : s’esquiver. Au
usuels. T Accord du participe : Elles se sont sens figuré (refuser de se charger de certaines
défendues d'être indifférentes, mais Elles se sont responsabilités), on écrira plutôt : se dérober.
défendu de prendre parti dans ce débat
déflationniste adj. Avec deux n.
défens [defô] n. m. (sylviculture) Bois en défens :
bois dont l’entrée est interdite au bétail. — On défloraison, défloration Deux noms féminins
écrit aussi parfois défends [defô]. paronymes.
défenseur, défendeur > défendeur. 1 défloraison Chute des fleurs ; époque où les
fleurs tombent. — Il existe une forme défleurai-
déféquer v. t. ou v. i. Conjug. 11. Toi^ours avec son, plus rare. — Le verbe correspondant est
-qu-, même devant a ou o: il déféqua, rious défleurir; Les arbres fruitiers défleurissent (=
déféquons. — En revanche, défécation s’écrit perdent leurs fleurs), s'il y a une gelée tardive.
avec un c. La gelée tardive a défleuri les arbres (= leur
a fait perdre leurs fleurs).
déférent, ente adj. Finale en -ent, -ente. 2 défloration Perte de la virginité : La déflora¬
tion d'une jeune fille. — Le verbe correspon¬
déférer v. t. dir. ou ind. Conjug. 11. Change le dant est déflorer: Déflorer une jeune fille. Peut
deuxième é en è devant un e muet, sauf à s’employer au figuré : Je ne veux pas déflorer
l’indicatif futur et au conditionnel présent : je le sujet du livre.
défère, mais je déférerai
défoncer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
déficient, ente adj. Finale en -ent, -ente. — devant a o\x o: il défonça, nous défonçons.
Dérivé : déficience.
défrayer v. t. Conjug. 23. Change facultative¬
déficit n. m. Mot latin à demi francisé. Accent ment y en i devant un e muet. Les formes en
aigu sur le e, mais -t final prononcé : [defisit]. i sont plus usuelles que les formes en y: Je
— PI. ; des déficits [-sit]. défraie (plus fréquent que je défrayé), je
défraierai (plus fréquent <jue je défrayerai)^ T
défier v. t. ou v. pron. Conjugaison et Attention au / à la première et à la deuxième
constructions. personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
I Conjug. 20. Double le / à la première et à du subjonctif présent : (que) nous défrayions,
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif (que) vous défrayiez.
DÉFROQUER 224
défroquer v. i. ou v. pron. Toujours avec -qu-, dégoutter v. i. Couler goutte à goutte : L’eau
même devant a ou o; il (se) défroqua, nous dégoutte du rebord du toit — Ruisseler : Ma
(nous) défroquons. veste dégoutte de pluie. T Ne pas écrire comme
dégoûter, qui vient de goût et non de goutte:
défunt, ante adj. ou n. L’usage est de dire ; mon Cette nappe sale me dégoûte, il faut la changer.
défunt frère, ma défunte soeur (plutôt que défunt
mon frère, défunte ma soeur, tours très vieÜlis). dégrafer v. t. Un seul f, comme agrafe. — Ne
pes écrire *dégrapher. — Eviter la forme
dégager v. t. Conjugaison et emploi. désagrafer, peu utile.
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
ou O .• il dégagea, nous dégageons. degré n. m. Au pluriel dans : par degrés.
2 Le verbe dégager est à préférer à désengager, dégrèvement n. m. Accent aigu sur le premier
qui n’ajoute rien au sens : Quand un pays est e, accent grave sur le second. — Prononciation :
entré dans un conflit, il lui est souvent difficile [degREvmâ].
de se dégager sans encourir le reproche d’aban¬
donner ses alliés plutôt que il lui est souvent dégrever v. t. Conjug. 12. Change e en è devant
difficile de se desengager...). De même, on un e muet : Je dégrève, je dégrèverai
préférera dégagement à désengagement: Une
politique de dégagement. déhamacher v. t. T Ne pas dire *désharnacher.
— Dérivé : déhamachement
dégaine n. f (populaire, péjoratif) Allure. — Pas
d’accent circonflexe sur le L dehors adv. Prononciation, orthographe et em¬
ploi des expressions.
dégainer v. t. Pas d’accent circonflexe sur le L
1 Bien prononcer [daoR], avec un [o], et non
dégât n. m. Accent circonflexe sur le a. ♦[deoR]. Il n’y a pas d’accent sur le e.
2 On écrit avec un trait d’union au-dehors,
dégénérer v. i. Conjug. 11. Change le troisième par-dehors et sans trait d’union en dehors, en
e en è devant un e muet, sauf à l’indicatif ftitur dehors de.
et au conditionnel présent : il dégénère, mais
il dégénérera. — Se conjugue normdement avec 3 L’emploi de la locution prépositive au-dehors
l’auxiliaire avoir (Au cours des siècles, ce peuple de est déconseillé. Dire en dehors de : Le ballon
a dégénéré), sauf lorsqu’on veut insister sur est tombé en dehors du terrain Vous êtes en
l’état présent, auquel cas on emploie être (Ce dehors de la question En revanche, l’emploi
peuple est dégénéré). adverbial de au-dehors est tout à fait correct :
Au-dehors, tout était calme.
dégénérescence n. f Attention au groupe -sc-.
De même : dégénérescent, ente adj. déifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première
et à la deuxième personne du pluriel de
dégingandé, ée adj. Bien prononcé [deslgôde], l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
et non *[degÊgâde]. Ne pas écrire (que) nous déifiions, (que) vous déifiiez.
*déguingandé.
déjà adv. Accent grave sur le a. — Familier dans
dégoût n. m. Accent circonflexe sur le u, comme une phrase interrogative, quand on demande
goût, qui est de la même famille, à la différence un renseipement oubhé : Quel est le titre du
de égout, qui est de la famille de goutte. livre, déjà ? — Famiher aussi quand il s’agit
de renforcer une appréciation quantitative : Il
dégoûtant, dégouttant Bien distinguer ces deux a trouvé un appartement c’est déjà beaucoup.
adjectifs. Il gagne cinq mille francs par mois, c’est déjà
1 dégoûtant, ante Qui provoque le dégoût, qui pas mal, à son âge. Il nous a fait manquer deux
est d’une extrême saleté : Cette nappe pleine de occasions, c’est déjà trop.
taches de sauce est dégoûtante. Je vais faire
nettoyer ma veste, elle est dégoûtante. déjeuner, dîner, souper Orthographe et emploi.
2 dégouttant, ante Qui laisse tomber un liquide 1 Déjeuner s’écrit sans accent circonflexe sur
goutte à goutte, qui est imbibé de liquide: le U, dîner avec un accent circonflexe sur le L
L’enfant avait la bouche dégouttante de sauce. 2 D^s l’usage ancien, conservé dans certaines
Une veste dégouttante de pluie. provinces, le mot déjeuner désignait le repas
pris au début de la journée (de nos jours, on
dégoûtation n. f. Ne s’emploie que dans la dit : petit déjeuner). — Le dîner était le repas
langue familière.
pris au mUieu de la journée (de nos jours, on
225 DE JURE
dit : déjeuner). — Le souper était le repas pris deleatur n. m. Signe de correction typo^aphi-
à la fin de la journée (de nos jours, on dit : que. — Mot latin non francisé. Prononciation :
dîner). A notre époque, le mot souper désigne [deleatya]. Pas d’accent sur les e. — Invaria¬
le repas très tardif que l’on prend p^ois après ble : des deleatur.
la sortie du spectacle.
délégwt, déléguant Deux homophones à bien
3 On peut dire : après avoir déjeuné, après avoir
distinguer par l’orthographe.
dîné, après avoir soupé (comme on dit après
avoir travaillé, après avoir dormi, après s'être 1 Le délégant (ou le délégateur) Celui qui
reposé, etc.^. On peut dire aussi, très correcte¬ donne à une autre personne (le délégataire)
ment : apres déjeuner, après dîner, après souper délégation de solde militaire ou de créance ou
(tours figés, comme après boire). de pouvoir. — PL : des délégants
2 déléguant Participe présent invariable de
de jure loc. latine. Signifie « de droit » et déléguer: Déléguant une partie de leur autorité
s’oppose à de facto [defakto] « de fait ». — à des chefs de service, les cadres supérieurs se
Prononciation : [desyne]. — S’imprime en réservent les hautes responsabilités
italique dans un texte en romain et en romain
dans un texte en italique : Quand deux gouver¬ déléguer v. t. Conjug. 11. — S’écrit toi^ours avec
nements se disputent le même pays, la reconnais¬ -gu-, même devant a ou o: il délégua, nous
sance de jure de l’un prive l’autre de toute déléguons en déléguant (participe présent). —
existence diplomatique. De même : délégué, ée (adjectif ou substantif).
En revanche s’écrivent avec un -g- : un délégant
delà Toujours un accent grave sur le c. — (substantif), délégataire, délégateur, trice,
L’emploi prépositionnel de delà seul est vieux : délégation.
L’ennemi se retira delà le fleuve. — De nos
jours, on emploie au-delà de (trait d’union entre délibérer Conjugaison et constructions.
au et delà) : Au-delà du fleuve, de la frontière.
— Au-delà s’emploie comme locution adver¬ I Conjug. 11. Change le deuxième é en è devant
biale : La terre ferme s’arrête ici, au-delà ce sont un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
les marais. — Par-delà (avec un trait d’union) conditionnel présent ; je délibère, mais je
est locution prépositive : Par-delà les montagnes délibérerai
s’étendent les plaines ensoleillées — De delà, II Constructions.
en delà (sans trait d’union) sont des locutions
vieilles. — Deçà delà > deçà. — N. m. L’au-delà 1 Sans complément d’objet. Usuel et mo¬
(avec un trait d’union), le monde des morts : derne : Le comité est en train de délibérer.
Les spirites prétendent mettre les vivants en 2 Délibérer -|- nom (vieux) Discuter de,
communication avec l’au-delà décider, arrêter après discussion : Les conseil¬
lers du roi délibérèrent de nouvelles lois.
délacer, délasser Bien distinguer dans la pro¬
3 Délibérer de -f- nom (assez littéraire) ou
nonciation délacer (Délacer ses chaussures),
délibérer au sujet de -|- nom ou délibérer sur
dont le fl est un a palatal [delase], et délasser
■f nom (usuel et moderne) Discuter, réfléchir
(Cette halte m’a délassé), dont le a est un a
sur (une question, une décision à prendre) : Le
vélaire [delase].
tribunal délibère d’un cas difficile. L’Assemblée
nationale délibère sur la réforme de la Constitu¬
délai [dele] n. m. ▼ Pas de -s à la fin, à la
tion. Le comité délibère au sujet de l’augmenta¬
différence de relais. tion des salaires Nous délibérons sur la réponse
à donner à ces propositions
délai-congé n. m. — PI. : des délais-congés
4 Délibérer proposition interrogative indi¬
délasser, délacer > délacer. recte, le plus souvent introduite par si (vieux)
Le sénat romain délibéra si l’on ferait la guerre.
délayer v. t. Ojnjug. 23. Remplace facultative¬ 5 Délibérer que -|- indicatif ou conditionnel
ment y par i devant un e muet : je délaye (ou ou délibérer de -f infinitif (vieilli) Décider après
je délaie), je délayerai (ou je délaierai). — déliWration, après réflexion : Il délibéra qu’il
Attention au / après l’y à la première et à la partirait le lendemain. On a délibéré de partir.
deuxième personne du pluriel de l’indicatif — Ce tour peut se rencontrer à la forme
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous impersonnelle : Il a été délibéré qu ’on partirait.
délayions, (que) vous délayiez.
délice Genre ; orthographe des expressions.
Delco n. m. Système d’allumage électrique pour
moteur à explosion. — Nom déposé, donc avec 1 Masculin au singulier, féminin au pluriel
une majuscule. — Invariable : des Delco. (comme amour et orgue) : Un délice puissant.
DÉLINQUANT 226
Des délices profondes. — Avec un de, il vaut 4 On écrira plutôt : d’ici à demain, et non d’ici
mieux employer délice au masculin : Un de ses demain (tour peu correct).
plus grands délices était d’entendre de la
musique en rêvant dans la pénombre. demander v. t. Constructions.
2 On écrit, avec le mot délices au pluriel : avec 1 Demander à -j- infinitif. Quand demander
délices, un lieu de délices. et le verbe à l’infinitif ont le même sujet :
L ’enfant demanda à sortir. T Demander pour
délinquant, ante adj. ou n. Avec -qu- et -an-. (il demande pour sortir) est incorrect.
De même : délinquance. 2 Demander de infinitif. Quand les deux
verbes n’ont pas le même sujet : Je vous
déliquescent, ente adj. Avec -sc- et -en-. De demande de m ’avertir si vous apprenez quelque
même : déliquescence. chose de nouveau.
delirium tremens n. m. inv. En deux mots, sans 3 Demander que subjonctif. Je demande que
la séance soit suspendue. T Le tour demander
trait d’union. Pas d’accent sur les e. Prononcia¬
à ce que (je demande à ce que la séance soit
tion ; [delinjomtRemês].
suspendue) est peu correct.
déloger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g 4 Demander quelqu’un. Seul tour correct. Le
devant a ou o .• il délogea, nous délogeons. tour demander après quelqu’un est populaire.
On dira : Il demande le chef de service (et non
delta n. m. Invariable dans l’expression un avion après le chef de service).
à ailes delta.
demandeur Deux féminins : demandeuse au sens
déluge n. m. Un D majuscule quand il s’agit du général (Une demandeuse d’emploi), demande¬
Deluge rapporté par la Bible et les traditions resse au sens juridique (La demanderesse a été
de l’Antiquité : Noé fut sauvé du Déluge. De déboutée).
même, D majuscule dans les expressions remon¬
ter au Déluge (à une date très ancienne) et après démangeaison n. f. Attention au e entre le g
nous, le Déluge! — En revanche, un d et le a.
minuscule au sens de « grande pluie, grande
quantité d’eau, grande quantité de choses » : démantèlement n. m. Accent grave sur le
Après la sécheresse de l’été, l’automne amena deuxième e.
un véritable déluge.
démanteler v. t. Conjug. 10. Change e en è
démailloter v. t. Deux l, un seul t. De même : devant un e muet : je démantèle, je
démaillotage. démantèlerai
démêler v. t. Accent circonflexe sur le deuxième prend la marque du pluriel (sauf demi-sang,
e, à toutes les formes de la conjugaison : je demi-sel et parfois demi-solde, voir ces mots)
démêle, nous démêlons, etc. — De même ; et l’adjectif prend la marque du pluriel et du
démêlage, démêlé, démêlement, démêloir. féminin : demi-cercle (des demi-cercles), demi-
heure (des demi-heures), demi-teinte (des demi-
démence n. f. Finale en -ence. — Dérivé : teintes), demi-fin (des aiguilles demi-fines).
dément, ente adj. ou n.
2 Et demi. Ne prend pas la marque du pluriel
démentiel, ielle adj. Avec t et non c. mais prend la marque du féminin : Un kilo¬
gramme et demi. Trois kilogrammes et demi.
démentir v. t. Conjugaison et constructions. Une livre et demie. Trois livres et demie. Une
heure et demie. Trois heures et demie.
1 Conjug. 42. Je démens, tu démens, il dément,
nous démentons, vous démentez, ils démentent. 3 Midi et demi, minuit et demi. Ce sont les
— Je démentais. — Je démentis. — Je démen¬ graphies les plus usuelles. Éviter : midi et
tirai — Je démentirais. — Démens, démentons, demie, minuit et demie.
démentez — Que je démente. — Q^e je 4 A demi. Pas de trait d’union devant un
démentisse. — Démentant. — Démenti ie. adjectif : Elles sont à demi mortes de fatigue.
2 Démentir que. Est généralement suivi du sub¬ — Trait d’union dans les expressions dont le
jonctif : Le gouvernement dément que des négo¬ deuxième élément est un substantif : Parler à
ciations secrètes soient engagées. Cependant l’in¬ demi-voix. Se faire entendre à demi-mot.
dicatif est possible, surtout si l’on veut insister 5 Demi-, semi-. Ces deux éléments sont Univa¬
sur la réalité du fait, ce qui est parfois le cas lents pour le sens, mais demi- s’emploie dans
quand démentir est à la forme négative : Le la langue usuelle et dans la langue commerciale,
porte-parole du gouvernement ne dément pas que tandis que semi- s’emploie surtout dans la
des contacts ont été pris, mais il fait remarquer langue technique, didactique et scientifique :
qu'il ne s’agit pas de véritables négociations. Zone semi-aride. Engin semi-chenillé. Une
L’emploi du conditionnel est possible, pour semi-consonne. Série mathématique semi-
exprimer l’éventualité : Le gouvernement dé¬ convergente.
ment que des sanctions seraient prises si les
grévistes refusaient de reprendre le travail T demi-sang n. m. Cheval issu de reproducteurs
L’emploi du ne explétif dans la subordonnée, qui dont l’un seulement est un pur-sang. ▼ L’un
se rencontre parfois après ne pas démentir que des rares mots invariables en demi-: des
(On ne dément pas que des négociations ne soient demi-sang.
engagées = que des négociations soient enga¬
gées), est inutile et déconseillé. demi-sel n. m. Fromage frais légèrement salé.
T L’un des rares mots invariables en demi-:
démettre, démissionner > démissionner. des demi-sel.
demeurer v. i. Emploi de l’auxiliaire et
demi-solde Attention au genre et au pluriel ;
expressions.
1 Une demi-solde Solde, réduite de moitié,
1 Auxiliaire être au sens de « continuer
versée à un militaire en non-activité. — PI. :
d’être » : Cette construction est demeurée ina¬
des demi-soldes.
chevée. — Auxiliaire avoir au sens de « habiter,
résider » : J'ai demeuré pendant deux ans dans 2 Un demi-solde Sous la Restauration, nom
cet immeuble. donné aux officiers de l’armée de Napoléon I"
qui, après Waterloo, avaient été mis en non-
2 Demeurer court > court (1).
activité. — Invariable en ce sens : des demi-
3 Éviter de dire : Il demeure dans la rue de solde.
la Poste, sur le boulevard Victor-Hugo,^ dans
l’avenue de la République. Dire plutôt : Il démissionner La construction transitive directe
demeure rue de la Poste. Il demeure boulevard démissionner quelqu 'un, le contraindre à démis¬
Victor-Hugo. Il demeure avenue de la Républi¬ sionner, le chasser de son poste, ne s’emploie
que. — En revanche, l’emploi de au est possible qu’avec une valeur ironique. Dans un contexte
avec l’indication du numéro : Il demeure au 16 sérieux, on écrira démettre: Le ministre avait
de la rue Alfred-de-Musset (ou II demeure 16 démis le directeur de la Sûreté nationale.
rue Alfred-de-Musset).
démocrate-chrétien adj. ou n. Les deux élé¬
demi Adjectif et élément de composition. ments sont variables : Un député democrate-
1 Demi nom ou adjectif. Toujours un trait chrétien. Les démocrates-chrétiens. La tendance
d’union. Demi toujours invariable. Le nom démocrate-chrétienne. Les positions démocrates-
DEMOISELLE 228
démon n. m. Emploi de la majuscule et féminin. dentelle n. f. Deux /, comme dans les dérivés
1 Avec un d minuscule : un démon, chacun des dentellerie, dentellier, ière. T Si dentellerie se
esprits infernaux. Au pluriel : les démons, des prononce [dâtelEi], avec [e], comme dentelle,
démons. — Avec un D majuscule : le Démon, dentellier, ière se prononce [dâtolje, jcn],
l’esprit du Mal, Satan, le chef des démons > avec [a].
diable.
denticule T Toujours masculin : Des denticules
2 Le féminin démone est rare et famiher. On élégants.
écrira donc : Cette femme est un démon (au
figuré). Cette fillette, quel petit démon !
dentier n. m. Mot du langage courant, non scienti¬
fique. Les spécialistes disent : prothèse mobile.
démonte-pneu n. m. — PI. : des démonte-pneus.
Cependant, dentier n’est pas familier ni péjoratif,
à la différence de râtelier, mot qu’il vaut mieux
démystifier, démythifier Conjug. 20. Double
ne pas employer dans un contexte sérieux.
/ à la première personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
démystifiions, démythifiions, (que) vous démysti¬ dentition, denture Deux noms féminins dérivés
fiiez, démythifiiez — Ces deux verbes ne sont de dent. T Le mot dentition désigne la formation
nullement synonymes. et l’apçarition des dents : Pendant la dentition,
les bébés sont souvent grognons. Le mot dentition
1 démystifier Détromper une collectivité qui ne doit jamais être employé pour désigner l’en¬
a été victime d’une mystification, c’est-à-dire semble des dents possédées par une personne à
d’une croyance destinée à masquer la réahté : un moment donné. Dans ce sens, employer
Les efforts des révolutionnaires devront d’abord denture : Cette enfant a une denture en mauvais
viser à démystifier les masses populaires. Ce état (et non une dentition en mauvais état).
terme a été, à l’origine, employé seulement dans
le langage marxiste. Il s’est vulgarisé ensuite dénuement [denymû] n. m. Attention à l’e inté¬
en prenant le sens abusif de démythifier. rieur. Ne pas écrire *dénûment.
2 démythifier Réduire à sa réalité une chose
ou une personne dont on a fait un mythe, déodorant n. m. Produit qui supprime l’odeur
c’est-à-dire à laquelle on a attaché une impor¬ de la transpiration. Ce mot est un anglicisme.
tance très exagérée et dont l’image est, par là Certains ont conseillé de le remplacer par
même, capable d’agir puissamment sur l’esprit désodorisant, mot qui désipie plutôt un produit
des masses : Démythifier Vidée de progrès et de qui supprime les mauvaises odeurs dans un
bonheur universel. Il a fallu démythifier cet local ou enlève la mauvaise odeur d’une autre
horrime politique dont on avait fait un héros substance.
national Dans ces exemples, l’emploi de
démystifier serait impropre et abusif. dépailler v. t. Attention au / après le groupe -ill-
à la première et à la deuxième personne du
dénommer v. t. Deux m. T Un seul m dans pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
dénominateur, dénominatif, dénomination. présent ; (que) nous dépaillions, (que) vous
dépailliez
dénouement [denumâ] n. m. Attention à Ve
intérieur. La graphie dénoûment est vieillie. A dépanner v. t. Deux n, comme dans panne. De
éviter. même : dépannage, dépanneur, dépanneuse.
dent n. f. Prend la marque du pluriel dans les dépaqueter v. t. Conjug. 14. Double le t devant
noms composés suivants (le second élément un e muet : je dépaquette, je dépaquetterai.
229 DÉPAREILLER
dépoter v. Retirer une plante d’un pot. — Vider I Marque le commencement dans le temps.
une citeme, un fût, etc. — Vient de pot, non
1 Indique le moment à partir duquel a
de dépô' Pas d’accent sur le o. De même :
commencé une action (ou un état) qui dure
dépotage, dépotement, dépotoir (finale en -oir).
encore au moment où l’on parle ou au moment
231 DÉPUTÉ
auquel on se place en esprit : On travaille depuis II Marque le point de départ dans l’espace.
le /«'■ mars a la modernisation de ce port. La
Savoie fait partie de la France depuis 1860. 1 Emploi correct, c^uand depuis est en
Quand Bonaparte arriva à Paris en 1784, la corrélation avec jusqu'à. Ce tour insiste sur
Corse était française seulement depuis 1768. la continuité des éléments compris entre le
Emploi parfaitement correct. point initial et le point final ; Depuis le vil¬
lage jusqu'à la mer, la route est bordée de
2 T Quand l’état ou l’action a cessé au platanes magnifiques. S’emploie aussi au fi-
moment où l’on parle ou au moment où l’on mré, qimnd il s’agit d’une série ordonnée,
se place en esprit, il ne faut pas employer niérarcnisée : Depuis le plus noble seigneur
depuis, mais à partir de. Il n’est donc pas jusqu'au plus humble des paysans, tout le
correct de dire: L'Alsace fut incorporée à monde tremblait devant le tyran. — Bien
l'Empire allemand depuis 1871. Il faut dire : que le tour depuis... jusqu'à ne soit nullement
à partir de 1871. En revanche, on peut dire : incorrect, on recommande cependant d’em¬
L Alsace est redevenue française depuis 1918 ployer, dans la langue soignée, le tour moins
(car cet état dure encore). insistant et moins lourd de...à : Du village à
3 Depuis, dès. La première de ces préposi¬ la mer, la route est bordée... Du plus noble
seigneur au plus humble des paysans, tout le
tions, depuis, indique simplement le moment
monde tremblait...
où commence l’action ou l’état : Il travaille
dans cette entreprise depuis 1958. — La 2 Emploi abusif, quand depuis est employé
préposition dès insiste sur le fait que l’action seul : Depuis Marseille, voici la retransmission
ou l’état a commencé tôt : Il travailla dès l'âge d'un spectacle de variétés. Employer de dans
de seize ans. Il est debout dès cinq heures du ce cas ; De Marseille, voici... — Dans certains
matin. Même valeur que déjà : A seize ans, il cas, on emploiera à partir de: A partir de
travaillait déjà. A cinq heures du matin, il est Biarritz, la côte est rocheuse (et non depuis
déjà debout. — Dès ne peut indiquer que le Biarritz ou de Biarritz).
moment, non la durée. On ne peut dire II est
en vacances *dès huit jours, mais seulement II député Pas de forme spéciale pour le féminin.
est en vacances depuis huit jours (voir § 4 On dit : Mme Monique Dupont, député. Une
ci-dessous). femme député (et non une *députee).
4 Depuis indique la durée d’une action ou
d’un état qui dure encore au moment où l’on député-maire n. m. Un trait d’union. — PI. :
parle ou au moment où l’on se place en esprit ; des députés-maires. — Pas de forme spéciale
On travaille à la modernisation du port depuis six pour le féminin : Mme Jacqueline Dubois,
mois. Mon frère est malade depuis un an. En député-maire de notre ville.
1784, la Corse était française depuis seize ans
seulement. Demain, à midi, nous serons partis dérailler v. t. Attention au / après le groupe
depuis trois heures. Emploi parfaitement correct. -ill- à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du
5 Emploi adverbial. Elle est tombée malade subjonctif présent : (que) nous déraillions, (que)
le mois dernier; depuis, elle est alitée. Je ne vous dérailliez.
savais pas encore, jeudi dernier, qu'elle était
malade, je l'ai appris depuis. T Cet emploi est déraper v. i. Un seul p. De même: dérapage.
déconseillé. Dans la langue surveillée, on
emploiera, selon les cas, depuis lors, depuis ce dératée, ée adj. ou n. (familier) Courir comme
moment, depuis cette date. un dératé. — Un seul t — Au féminin, on
6 Depuis que. Locution conjonctive parfaite¬ dit indifféremment : Elle court comme une
ment correcte : Depuis que je vis au grand air, dératée ou comme un dératé.
je me porte mieux. Depuis qu 'il était parti, tout
le monde se sentait plus libre. dératiser v. t. Un seul t. De même : dératisation.
7 Depuis... que, avec une indication de durée derby [deabi] n. m. Avec un d minuscule : Le
intercalée. Emploi parfaitement correct : De¬ derby d'Epsom. — Au sens de « match » ou
puis six mois qu'il est parti, nous sommes plus de « véhicule hippomobile léger », on évite
tranquilles. Depuis dix ans qu'il poursuit ses d’employer le mot au pluriel Le pluriel à
recherches, il devrait bien avoir découvert l’anglaise est des derbies [-biz], le pluriel à
quelque chose l la française des derbys. — On écrit toujours
8 Depuis que et la négation. Aux temps des chaussures derby (avec derby invariable).
composés, la négation est souvent réduite à ne : Quand on emploie la forme elliptique des derby
Depuis deux ans que je ne l'ai vu, nous avons (= des chaussures derby), il est préférable
tant de choses à nous dire l aussi de laisser le mot invariable.
DERECHEF 232
derechef adv. T Signifie « de nouveau » et non derrière le nom pour un effet de style (dans la
pas « sur le champ, immédiatement » : Malgré lanrae poétique ou üttéraire) : L’automne
son échec, il se mit derechef à l’ouvrage. Mot mélancolique dore les feuilles dernières
vieilli et littéraire. — S’écrit en un seul mot.
2 Derrière le nom dans l’expression figée les
— Prononciation : [dano/ef].
fins dernières (de l’homme) ou dans des
expressions dérivées : la destination dernière,
déréçl^e, dérè|lement Deux noms masculins
etc.
dérivés de dérégler.
1 déréglage Étranj^ement, ce mot est absent de 3 Bien distinguer la semaine dernière, le mois
presque tous les dictionnaires. C’est cependant dernier, l’année dernière, le siècle dernier (la
le terme usuel qu’on emploie quand on parle semaine, le mois, l’année, le siècle qui précède
d’un appareil : Le déréglage du carburateur, de la semaine, le mois... où l’on est au moment
l’altimètre. où l’on parle) et la dernière semaine, le dernier
mois, la dernière année, le dernier siècle, qui
2 dérè^ement n. m. Vieilli quand il s’agit d’un désigne la semaine, le mois... qui vient à la fin
appareil matériel : Le dérèglement d’une pen- d’une période quelconque : La dernière semaine
aille. — S’emploie quand il s’agit d’un système de mes vacances a été gâchée par la pluie (on
non matériel : Le dérèglement du système ne peut dire *la semaine dernière de mes
monétaire international — S’emploie surtout vacances). Le dernier mois de son service
dans l’expression le dérèglement des saisons et militaire. — Observer que l’on dit toujours le
au sens moral : Le dérèglement de la conduite, dernier millénaire pour désigner la période de
des moeurs. Il vécut dans le dérèglement (emploi nulle ans qui pra^e le moment où nous
littéraire et un peu vieilli). — (au pluriel) Il vivons : Au cours du dernier millénaire, le
scandalisa la cour par ses dérèglements, ses climat de l’Europe a subi plusieurs variations
graves écarts de conduite (vieilli et littéraire).
4 V Éviter l’anglicisme les dernières vingt-
déré^er v. t. Conjug. 11. Change le deuxième é quatre heures On écrira plutôt les vingt-quatre
en e devant un e muet, sauf à l’mdicatif futur et dernières heures.
au conditionnel présent : je dérègle, mais je
déréglerai — V Les dérivés déréglage et dér^lé, deraier-né n. ou adj. Les deux éléments s’accor¬
ée s’écrivent avec un accent aigu sur le deuxième dent en nombre et en genre : un demier-né, des
e, mais dérèglement avec un accent grave. derniers-nés; une dernière-née, des dernières-
nées
déréliction n. f. (terme de théologie et de
philosophie) Finale en -ction. déroger v. t. ind. ou v. i. Conjug. 16. Prend un
e après le g devant a ou o .• il dérogea, nous
dennatologiste ou dermatologue n. m. ou f. dérogeons
Les deux formes sont correctes. Dermatologue
semble plus usité que dermatologiste. dérouiller v. t. ou v. i. Attention au i après le
groupe -ill- à la première et à la deuxième
dernier, ière adj. Orthographe, construction et personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
emploi. du subjonctif présent : (que) nous dérouillions,
I Tout dernier. L’adjectif dernier s’accorde (que) vous dérouilliez.
toujours en nombre et en genre, Tout reste
invariable au mascuhn, mais s’accorde au dérouler v. t. ou v. pron. Sens et emploi.
féminin : Le tout dernier jour. Les tout derniers 1 Est le contraire de enrouler. — Éviter le
jours. La toute dernière journée. Les toutes barbarisme *désenrouler.
dernière journées
2 Se dérouler. Insiste sur la durée et sur la
II I^ dernier, la dernière + nom + relative. succession des faits ; Sa vie se déroulait avec
Indicatif dans la relative si l’on constate un fait : monotonie dans la quiétude d’une petite ville.
C’est le dernier film que j’ai vu. — Subjonctif Examitions les faits qui se sont déroulés pendant
si l’on veut exprimer une intention (crainte, cette période. Ne pas employer ce mot à tout
désir, refus, etc.) ; C’est bien la dernière solution propos, notamment comme synonyme de avoir
que je puisse adopter! — Conditionnel si l’on lieu ou de se tenir. On écrira, par exemple : La
veut exprimer une éventualité : C’est la dernière conférence qui se tiendra (ou qui aura lieu) à
solution à laquelle nous pourrions recourir, si Bruxelles (et non qui se déroulera).
nous étions dans une telle situation.
III Place de dernier. derrick n. m. Deux r et groupe -ck à la fin. —
Prononciation [denik]. — PL : des derricks
1 N' rmalement, devant le nom : Sa dernière
[-uik]. On pourra remplacer cet anglicisme par
fantaisie. Ma dernière voiture. Peut se trouver tour de forage.
233 DERRIÈRE
désespère d’avoir manqué cette occasion), avec 2 Désirer de -f infinitif. Tour littéraire et
que suivi du subjonctif (Je me désespère qu’il vieilli. Ne peut s’employer, en principe que si
se soit conduit aussi sottement). Se désespérer la satisfaction du désir est incertaine ou
de ce que est normalement suivi de l’indicatif difficile : Le véritable artiste désire d’atteindre
(Je me désespère de ce que notre ami n’a pu une perfection ineffable.
être prévenu à temps) ou du subjonctif si l’on
3 Désirer que -|- subjonctif. Tour usuel et
veut souligner une nuance d’éventualité (Il se
vivant : Je désire que vous preniez un peu de
désespérait de ce que la perfection fût si difficile
repos.
à atteindre). Ce tour avec de ce que est
déconseillé par certains grammairiens. On
désister (se) v. pron. Le premier s se prononce
l’évitera dans la langue très soignée.
[z] et non [s] : [deziste]. De même : désiste¬
ment [dezistamd].
déshérence [dezenas] n. f. (droit) Succession qui
tombe en déshérence, qui, faute d’héritiers, est
désodorisant n. m. > déodorant.
dévolue à l’État. — Attention au h intérieur
(famille de héritier) et à la finale -ence. — Bien
désœuvré, ée adj. ou n. Attention au groupe
distinguer de tomber en désuétude (loi tombée
-œu-. De même : désœuvrement.
en désuétude, qui a cessé d’être appliquée) et
de tomber en décadence, perdre sa force, sa
vigueur (L’empire tomba en décadence). désolidariser (se) v. pron. Se construit avec de
ou avec d’avec : Ils se sont désolidarisés de leur
condisciple (ou d’avec leur condisciple).
déshonnête, malhonnête Ces deux adjectifs ne
sont pas synonymes.
désordonné, ée adj. Avec deux n.
1 déshonnête (ne s’emploie guère que pour quali¬
fier une chose; vieilli) Contraire à la décence : désordre n. m. L’emploi adjectif est très familier.
Gestes, paroles, propos, chansons déshonnêtes. On préférera désordonné: Ma sœur est un peu
2 malhonnête (peut qualifier une personne ou désordonnée (et non un peu désordre). Dans cet
une chose; usuel et vivant) Qui manque de emploi adjectif, toujours invariable : Que ces
probité : Un homme d’affaires malhonnête. — fillettes sont donc désordre l
Contraire à la probité : Procédé commercial
malhonnête. — (emploi un peu vieilli et desperado n. m. Mot espagnol non francisé. Pas
familier) Qui manque de politesse, de courtoi¬ d’accent sur les e. Prononciation : [des-
sie ; Un garnement malhonnête insultait les penado]. — Pl. : des desperados [-dos], plutôt
passants. Tais-toi, petit malhonnête t que [-do]. T Ne pas dire *desesperado.
desserrer v. t. Deux s, deux r. — Ne pas écrire Une frise sculptée court au-dessous de la
Il desserre les freins comme L’autobus dessert corniche. — En dessous (de), dans la partie
cette localité. inférieure (d’une chose) : En disposant sa
pyramide, le marchand avait mis en dessous les
desservir v. t. Conjug. 43 (comme servir). fruits gâtés, en dessus les plus beaux fruits.
dessiller v. t. Dessiller les yeux. T Bien dessous- Les noms composés formés avec le
prononcer [desije] et non *[desile]. — Ne pas préfixe dessous sont toujours masculins et
oublier le i après le groupe -ill- à la première toujours invariables : un dessous-de-bouteille
et à la deuxième personne du pluriel de (des dessous-de-bouteille), un dessous-de-plat
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : (des dessous-de-plat), un dessous-de-table (des
(que) nous dessillions, (que) vous dessilliez. dessous-de-table).
dessin, dessein > dessein. dessus prép. ou adv. Emploi ; sens et orthographe
des expressions.
dessinateur-cartographe n. m. — PI. : des 1 L’emploi de dessus comme préposition est
dessinateurs-cartographes. — Au féminin : une vieux : On disposa tout ce trésor dessus la table.
dessinatrice-cartographe (des dessinatrices- De nos jours, on emploie sur; Sur la table.
cartographes).
2 De dessus. Locution prépositive qui peut
dessoûler, dessoûler ou dessaouler [desule] encore s’employer de nos jours : Il ne levait pas
V. t. ou V. i. L’orthographe donnée par les yeux de dessus son ouvrage.
l’Académie est dessoûler, sans accent cir¬
conflexe (bien qu’on écrive toujours soûler ou 3 On écrit toujours avec un trait d’union
saouler). En fait, les trois graphies se ren¬ au-dessus, ci-dessus, là-dessus, par-dessus, et
contrent et aucune ne peut être considérée toujours sans trait d’union en dessus.
comme incorrecte. Dans la mesure où l’ortho¬ 4 ▼ On préférera par-dessus à par en dessus,
graphe la plus frécjuente du mot simple est soûl, forme populaire : La barrière était fermée, il
la graphie à préférer est dessoûler. a sauté par-dessus (et non par en dessus).
dessous prép. ou adv. Emploi ; sens et ortho¬ 5 ▼ On évitera : Faire quelque chose par-dessus
graphe des expressions. la jambe, négligemment. Préférer : par-dessous
la jambe.
1 L’emploi de dessous comme préposition est
vieux : Il roula dessous la table. De nos jours, 6 Éviter l’expression relâchée : Il m’a marché
on emploie sous; Il roula sous la table. dessus. Dire ; Il m’a marché sur les pieds.
2 De dessous. Locution prépositive encore bien 7 Sens dessus dessous > sens.
vivante : De dessous l’armoire, il tira une petite
8 Au-dessus, en dessus. Ces deux locutions sont
pile de vieux journaux.
souvent employées l’une pour l’autre. Dans la
3 On écrit toujours avec un trait d’union langue soignée, bien qu’il n’y ait pas de règle
au-dessous, ci-dessous, là-dessous, par-dessous, absolue, on observe en principe la distinction
et toujours sans trait d’union en dessous. suivante. Au-dessus (de), plus haut qu’un certain
endroit: Jusqu’à mi-pente, la montagne est
4 T On préférera par-dessous à par en dessous, couverte de sapins; au-dessus s’étendent les al¬
forme populaire : Si tu ne peux pas sauter pages, les roches dénudées et les neiges éternelles.
par-dessus la barre, passe par-dessous (et non On voyait les gros nuages noirs s’amonceler
par en dessous). au-dessus de la plaine. — En dessus (de), dans
la partie supérieure (d’une chose) : En dessus, le
5 ▼ On écrira : Faire quelque chose par-dessous
gâteau est garni de crème au chocolat.
la jambe, sans soin, négligemment (et non
par-dessus la jambe).
dessus- Les noms composés formés avec le
6 Sens dessus dessous > sens. préfixe dessus sont toujours masculins et
toujours invariables. Ils s’écrivent toujours avec
7 Au-dessous, en dessous. Ces deux locutions des traits d’union : un dessus-de-lit (des dessus-
sont souvent employées l’une pour l’autre. de-lit), un dessus-de-porte (des dessus-de-porte).
Dans la langue courante, en dessous semble
d’un usage plus fréquent. Dans la langue
destin, destinée Éviter les pléonasmes destin
soignée, bien qu’il n’y ait pas de règle absolue,
fatal, destinée fatale.
on observe en principe la distinction suivante.
Au-dessous (de), plus bas qu’un certain endroit :
Un fronton triangulaire couronne l’édifice; destroyer n. m. (anglicisme) Équivalents fran¬
au-dessous, des colonnes encadrent les fenêtres. çais ; avant la guerre de 1939-1945, contre-
DÉSUET 236
désuet adj. ▼ Se prononce avec [s] et non avec détriment n. m. On dit : au détriment de mon
[z], bien qu’on l’écrive avec un seul s : [desqej. ami, de sa santé, à mon détriment, à ton
Le t final ne se fait pas entendre. Dérivé : détriment, à son détriment (et non au détriment
désuétude [desqetyd]. — Le féminin désuète de mol de toi de lui).
[desqet] prend un accent grave sur le deuxième
e, à la dinerence de désuétude. détritus n. m. Mot latin francisé. Accent aigu
sur le e. Le -s final se prononce toujours, au
1. détacher v. t. Antonyme de attacher. — pluriel comme au singulier : des détritus
Dérivés : détachable, détachement [detRitysj.
2. détacher v. t. Nettoyer en enlevant les taches. détrôner v. t. Accent circonflexe sur le o, comme
— Dérivés : détachage, détachant dans trône.
détester v. t. Dans l’usage courant, se construit 1 Dans l’énoncé des dates, ne pas faire la
directement avec l’infinitif sans de : Je déteste liaison ; le deux avril [doavRil] et non [dez-
marcher sous la pluie. L’emploi de de devant avRÜ], le deux août [dou] et non [dazu], le
l’infinitif est parfaitement correct, mais litté¬ deux octobre [doDktobRfa)] et non [doz-
raire ; Un véritable homme d’action déteste de oktDbRfa)]. — En revanche, on fait la liaison
regretter les décisions passées. dans les autres cas : deux arbres [d0zaRbR(3)]
et non *[d0aRbR(3)], deux hommes rd0Z3m]
détoner, détonner T Deux homophones à bien et non *[d0Dm], sauf bien entendu si le mot
distinguer par l’orthographe. qui suit deux commence par un h- aspiré : deux
hibous [doibu] et non *[d0zibu] deux hautes
1 détoner (avec un seul n) Exploser. — tours [dootatuR] et non *[d0zot3tuR].
Dérivés : détonant (mélange détonant), détona¬
teur, détonation. 2 Deux ou plusieurs. Peut paraître illogique,
mais admis par l’usage. Dans cette expression,
2 détonner (avec deux n) Sortir du ton en plusieurs a le sens particulier de « nombre
chantan* ; chanter faux. — (figuré) Ne pas être indéfim supérieur à deux » : On appelle nœud
en harmonie : Les propos de cette femme déton¬ ferroviaire une ville située à l’intersection de
nent dans le milieu élégant qu’elle fréquente. deux ou de plusieurs voies ferrées.
237 DEUXIÈME
3 Tous les deux, tous deux. L’une et l’autre valeur officielle en accord avec sa valeur de
de ces expressions sont admises. Il semble que fait : Le gouvernement décida secrètement une
tous les deux soit d’un usage plus fré<^uent dans dévaluation de 15 %. Ne pas employer le mot
la langue surveillée : Alexandre et César furent dévaluation pour désigner la dépréciation moné¬
tous les deux de grands chefs de guerre. taire, phénomène spontané par lequel une
monnaie perd progressivement de sa valeur
4 Nous deux mon frère. Tour populaire. On sous l’effet de causes économic^ues diverses : A
dira ; Avec mon frère, je fais de longues cause de la dépréciation monétaire (et non à
promenades ou Mon frère et moi, nous faisons cause de la dévaluation), le pouvoir d’achat des
de longues promenades (et non Nous deux mon salariés tend à diminuer, ce qui nécessite des
frère, on fait de longues promenades). relèvements périodiques des salaires.
5 A nous deux, à vous deux, à eux deux. Tour devancer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
correct : A nous deux, nous viendrons facilement devant a ou o.’ il devança, nous devançons.
à bout de l'ouvrage (et non Nous viendrons *nous
deux à bout...). Ils ont fait tout ce travail à eux devant prép. ou adv. Emplois et expressions.
deux (et non Ils ontfait *eux deux tout ce travail).
I Emplois de devant.
6 Les mots composés avec deux- sont toujours
invariables : un deux-mâts (des deux-mâts), un 1 Ne peut plus s’employer au sens temporel,
deux-pièces (des deux-pièces), (les) deux-points comme équivalent de avant, comme dans la
(signe de ponctuation), un deux-ponts (des langue classique : Il était debout devant l’aube
deux-ponts), (mesure à) deux-quatre, un deux- (on dit aujourd’hui avant l’aube). — De ce sens,
roues (des deux-roues), (mesure à) deux-seize, il reste les locutions devant que (de) et comme
un deux-temps (des deux-temps). devant (voir ci-dessous II, 4 et 5).
2 L’emploi adverbial est parfaitement cor¬
deuxième, second En principe, second doit s’em¬ rect ; Il marchait devant, moi derrière.
ployer quand il y a seulement deux éléments,
3 Devant, avant (au sens spatial) > avant
</e«x/è/nc quand il y en a plus de deux. Cette règle
n’est bien respectée que lorsqu’on dit un second (4).
suivi d’un nom propre ou d’un quasi-nom pro¬ II Expressions et locutions.
pre : Hannibal aurait voulu être un second
Alexandre le Grand ( = un conquérant compara¬ 1 On écrit avec un trait d’union au-devant
ble à Alexandre le Grand). — Dans la langue (de), ci-devant, par-devant, mais sans trait
surveillée, on fera attention de distinguer, par d’union en avant (de), sauf dans l’emploi
exemple, son second fils (ce qui implique que la substantivé un en-avant (terme de rugby).
personne dont il s’agit a deux fils) et son 2 Au-devant de. Signifie « à la rencontre
deuxième fils (la personne a plus de deux fils). de » et non « devant ». Ne pas dire par
L’usage permet de dire indifféremment voyager exemple : Le porte-drapeau marchait *au-
en deuxieme classe ou en seconde classe, mais on devant du régiment, mais devant le régiment ou
dit toujours, quand il y a substantivation, voya¬ en avant du régiment. En revanche, on dira très
ger en seconde, des billets de seconde (seconde bien : Dès au ’il le reconnut, il alla au-devant
toujours au singulier). De même, on dit toujours de son vieil ami.
la seconde ou la classe de seconde (bien qu’il y ait
plus de deux classes dans le cours des études) : 3 Q-devant. Toujours invariable : Les ci-
Mon fils est en troisième. J’espère qu’il pourra devant aristocrates. Les patriotes faisaient la
passer en seconde. Inversement, on dit un soldat chasse aux ci-devant. Les ci-devant comtesses.
de deuxième classe ou un deuxieme classe, bien
4 Devant que -|- subjonctif (= avant que)
qu’il n’y ait pas de soldats de troisième classe.
et devant que de -i- infinitif (= avant de). Ces
Conformément à l’usage, on dit le second Empire
tours appartiennent au langage archaïsant ou
(mais la seconde République, bien qu’il y ait eu
recherché; Devant qu’il se fût aperçu des
cinq Républiques). — On dit en deuxième lieu
intrigues qu’on menait contre lui, il était déjà
ou, plus fréquemment, en second lieu, et tou¬ perdu dans l’esprit du roi. Devant que de
jours de seconde main, commandant en second. décider, il importe de prendre connaissance dt
la situation.
deux-mâts, deux-pièces, deux-points, etc. >
5 Comme devant (= comme auparavant).
deux (6).
Locution figée, parfaitement correcte : Il s’est
retrouvé Gros-Jean comme devant (expression
dévaler v. i. ou v. t. Un seul L proverbiale). Finalement rien n’est changé, tout
est comme devant.
dévaluation, dépréciation ▼ La dévaluation est
une mesure officielle décidée par le gouverne¬ 6 Éviter la construction relâchée : Il m'est
ment jxiur stabiliser la monnaie et mettre sa passé devant. Dire : il est passé devant moi.
DEVANTURE 238
devanture n. f. S’écrit avec -an-, comme devant, Impératif inusité. — Que je doive, que tu doives,
à la différence de éventaire. quV doive, que nous devions, que vous deviez,
qu 'ils doivent. — Que je dusse, que tu dusses, qu 'il
développer v. t. Un seul 4 deux p. De même : dût, que nous dussions, que vous dussiez, qu’ils
développable, développante n. f. (terme de dussent. — Devant. ▼ Le participe passé prend
mathématiques), développé, ée, développement. un accent circonflexe au mascuhn smgulier dû,
mais non aux autres formes, dus, due, dues.
devers Ne s’emploie plus que dans la locution
prépositive par-devers, en la possession de 2 Accord du participe. Participe invariable
(généralement suivi d’un pronom personnel) : quand un verbe à l’infinitif est sous-entendu : J’ai
J’ai conservé ces papiers par-devers moi Bien prh toutes les précautions que j’ai dû (= que j’ai
écrire par-devers avec un trait d’union. dû prendre). Participe accordé (avec le complé¬
ment d’objet direct placé avant le verbe) quand
dévêtir v. t. Conjug. 45 (comme vêtir). Éviter U n’y a pas de verbe à l’infinitif sous-entendu :
les formes je dévêtissais, tu dévêtissais..., dévêtis- J’ai toujours payé les sommes que j’ai dues. Ici on
sant. Les formes correctes sont : Je dévêtais, tu a affaire à l’expression devoir une somme (=
dévêtais..., dévêtant. avoir une dette).
3 Ce doit être. Forme correcte, à préférer à ça
déviationnisme n. m. Deux n. De même; doit être (forme relâchée).
déviationniste.
4 Ce doit être, ce doivent être > ce 2 (V).
dévier v. t. ou v. i. Conjug. 20. Double le i à
5 Valeur concessive du subjonctif imparfait.
la première et à la deuxième persoime du pluriel
Dût la foule nous abandonner, nous persévérerons
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
dans notre entreprise (= même si la foule nous
(que) nous déviions, (que) vous déviiez.
abandonne...). Ce tour est nettement littéraire.
Il entraîne l’inversion du sujet (Dût la foule...).
devin, devineur Bien distinguer ces deux noms.
Quand on maintient le sujet devant le verbe, il
1 devin Celui qui prétend prédire l’avenir : Les faut le reprendre par un pronom postposé : La
hamspices, les augures étaient des devins. — foule dût-elle nous abandonner... Bien entendu,
Féminin : devineresse. l’inversion est aussi de rigueur quand le sujet est
un pronom personnel : Dussions-nous périr, nous
2 devinem Celui qui devine facilement ce qui
persévérerons. V Quand le sujet postposé est je,
est caché sous l’apparence, qui est habile à
la forme du verbe est dussé-je : Dussé-je périr, je
résoudre les devinettes. — Féminin : devineuse. persévérerai
dévisager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o. Il dévisagea, nous dévisageons. 1. dévolu, ue adj. Réservé, destiné : La part de
bonheur et de malheur qui est dévolue à chacun.
de visu Prononciation: [devizy], et non ▼ Il n’existe pas de verbe *dévoloir. Ne pas dire :
[davizy]. — En deux mots, sans trait d’union. Le sort lui * a dévolu les plus brillantes qualités.
— S’écrit en général en italique dans un texte Employer plutôt : réserver, destiner, doter de.
en romain, et en romain dans un texte en
italique. 2. dévolu n. m. Ne s’emploie de nos jours que dans
l’expression ycter son dévolu sur (une personne,
dévoiement [devwamâ] n. m. Orthographe et une chose), décider de l’obtenir aprra l’avoir
sens. choisie : Il jeta son dévolu sur cette jeune fille à
marier.
1 Attention à Ve intérieur.
2 (technique) Inclinaison d’un tuyau de des¬ dévot adj. ou n. Pas d’accent circonflexe sur le o.
cente, d’une cheminée, etc. — (marine) Forme Prononciation : [devo]. — Féminin : dévote
particulière que prennent les éléments de la [devDt], avec un seul t. De même: dévo¬
charpente d’un navire à l’avant et à l’arrière. tement adv.
T Ne doit jamais s’employer comme substantif
correspondant a dévoyer au sens moral. dévouement [devumâ] n. m. Attention au e
mterieur.
devoir v. t. Conjugaison, accord du participe et
emplois. dévoyer v. t. Conjug. 21, Change y en i devant un
e muet : Je dévoie, je dévoierai — Attention au
1 Conjug. 62. Je dois, tu dois, il doit, nous
/apres l’y à la première et à la deuxième personne
devons, vous devez, ils doivent. — Je devais. —
Je dus, U dus, il dut, nous dûmes, vous dûtes, du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent : (que) nous dévoyions, (que) vous
ils durent. — Je devrai. — Je devrais. — dévoyiez.
239 DEY
dey n. m. Titre porté autrefois par le chef de la diagnostic, pronostic Deux noms masculins à
régence d’Alger. — Prononciation : [de]. — bien distinguer.
PI. : des deys [de]. ▼ Bien distinguer du bey,
1 diagnostic (médecine) Action d’identifier une
souverain de la Tunisie (autrefois) > bey.
maladie. D’après le diagnostic du médecin, mon
fils a la scarlatine. — (par extension) Analyse
diabète [djabet] n. m. Accent grave sur le e, à des causes et de la nature d’une situation
la différence: de diabétique [djabetik]. fâcheuse ; Les diagnostics des sociologues sur la
crise de la société moderne. ▼ Ne pas déformer
diable n. m. Orthographe, féminin et expressions.
en *dianostic.
1 On écrit avec un d minuscule : un diable, 2 pronostic (médecine) Hypothèse que fait le
chacun des démons. Au pluriel : les diables, des médecin sur l’évolution probable d’une ma¬
diables. — Avec un D majuscule : le Diable, ladie : Le pronostic du médecin est favorable :
l’esprit du mal, Satan, le chef des démons > dans huit Jours, le malade sera guéri. — (par
démon. — Dans les expressions consacrées, extension) Prévision, conjecture : Les journa¬
toujours un d minuscule : Avocat du diable. Ne listes se livrent à des pronostics sur le choix du
craindre ni Dieu ni diable. Vendre son âme au futur Premier ministre. T Ne pas déformer en
diable, etc. *prognostic.
2 Au féminin, dans l’emploi substantif, on dit
diablesse (Une bonne diablesse. Quelle diablesse diagnostiquer [djagnostike] v. t. Toujours avec
de fille !) ou diable dans l’e^ression cette (une) -qu-, même devant a ou o.' il diagnostiqua, nous
diable de (Cette diable de fille, qu’a-t-elle bien diagnostiquons.
pu inventer encore ? Cette diable de fièvre me
cloue au lit). Dans l’emploi adjectif, on dit diagonal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
toujours diable : Elle est gentille cette fillette, en -aux.
mais un peu diable I — Expression figée : à la
diable, à la hâte, sans soin. diagramme n. m. Deux m.
3 Au diable Vauvert. Forme correcte de dialectal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
l’expression : Il habite je ne sais où en banlieue,
Des mots dialectaux.
au diable Vauvert (= très loin d’ici). On dit
aussi au diable. — Les formes au diable vert,
dialogue n. m. Il est plus correct de construire
au diable au vert sont des altérations. L’expres¬
ce mot avec entre qu’avec avec : Un dialogue
sion vient du nom du château de Vauvert, qui
entre le père et le fils (préférable à Un dialogue
était, disait-on, hanté par les diables.
du père avec le fils).
diablotin, ine n. m. ou f. Un seul t. dialoguiste n. m. ou f. Prononciation :
[djabgistfa)].
diabolo n. m. On écrit des diabolos menthe, des
diabolos grenadine (= des diabolos à la
dialyse n. f. Procédé d’analyse chimique. — Un
menthe, à la grenadine). y (comme dans analyse). De même ; dialysable,
dialyser, dialyseur.
diachronimie adj. Prononciation : [djakaonik].
— De meme : diachronie [djakaoni].
diamantaire n. m. ou f. Finale en -aire.
Ai?rnnal, ale, aux adj. Qui concerne les diacres.
diamétral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
— Masculin pluriel en -aux.
-aux.
diadème n. m. Accent grave (et non accent
diaphane [diafan] adj. Avec -ph-. De même :
circonflexe) sur le e. diaphanéite [djaianeite].
diagnostic, diagnostique Deux mots homo¬
diaphragme [djafRagmÇa)]. Avec -ph-. De
phones à bien distinguer : même : diaphragmer [djafRagme].
1 diagnostic [djagnostik] n. m. Action d iden¬
tifier une maladie par l’examen des symptômes diarrhée n. f. Attention aux deux à \’h et à
que présente le malade : Le médecin établit son la finale en -ée. Dérivé : diarrhéique [djaneik].
diagnostic. — (par extension) Le diagnostic
d’un expert financier sur la baisse de la Bourse. dicho- Préfixe (du grec dikha « en deux »), qui
entre dans la formation de quelques mots
2 diagnostique [djagnostik] adj. (m^ecine)
savants. Le groupe -ch- se prononce [k] :
Signe diagnostique, qui permet d etabhr un
dichogamie [dikagami], dichopétale [dikape-
diagnostic.
DICOTYLÉDONE 240
2 Se construit avec de, non avec d’avec: Le diffus, use adj. Deux f. De même : diffusément,
zébu se différencie du buffle par sa bosse. diffuser, diffuseur, diffusibilité, diffusible,
diffusion.
différend, différent, différant Trois mots
homophones, mais non homographes. digérer v. t. Conjug. 11. Change é en è devant
un e muet, sauf à l’indicatif futur et au
1 un différend (n. m.) Désaccord : Régler un
conditionnel présent : je digère, mais je
différend à l’amiable.
digérerai
2 différent, ente (adj. variable) Dissemblable :
Les opinions de mon oncle sont bien différentes digest, digeste Bien distinguer ces deux noms.
des miennes.
1 un digest n. m. Anglicisme qui désigne le
3 différant (participe présent invariable) Qui résumé, le condensé d’un livre. Pour éviter cet
diffère, qui est dissemblable : Nos intérêts anglicisme, dire plutôt un condensé. — Pronon¬
différant profondément, fai dû renoncer à ciation : à l’anglaise [dajd3est] ou, à la
m’associer avec lui française, [disest].
2 un digeste n. m. (mot d’origine latine).
différer Conjugaison, sens et constructions. Compilation de décisions de jurisconsultes
I Conjug. 11. Change é en è devant un e muet, anciens : Le Digeste de Justinien ou absolument
sauf à l’indicatif futur et au conditionnel le Digeste (toujours avec un D majuscule).
présent : je diffère, mais je différerai
digeste, digestible, indigeste adj. T Employer
II Sens et constructions. plutôt digestible « facile à digérer » : Les
viandes grillées, sans graisses, sont très digesti¬
1 Au sens de « remettre à plus tard ». Peut
bles. On déconseille d’employer digeste, forme
se construire avec un nom sans préposition (J’ai
jugée familière et formée, par analogie abusive,
différé mon départ) ou avec de suivi de l’infinitif
d’après indigeste. — En revanche, dire toujours
(Je diffère de faire connaître ma décision. Je
indigeste, seule forme admise (car indigestible
diffère de partir). Ce tour est un peu vieilli et
est rare et d’une correction douteuse) ; Les
assez littéraire. — La construction absolue est
viandes grasses, en sauce, sont souvent indigestes.
vivante et usuelle : Il faut prendre une décision,
nous ne pouvons différer davantage. — Quant
à la construction avec à suivi de l’infinitif, elle digital, ale, aux adj. ou n. f. Masculin pluriel
est archaïsante et recherchée : Le roi ne différa en -aux : les nerfs digitaux. — N. f La digitale :
point à exiler le rebelle. plante.
2 Au sens de «être différent». Se cons¬ digne adj. Digne de, dans une phrase affirmative,
truit avec de (jamais avec d’avec) : Son peut être suivi d’un terme favorable (Il est digne
caractère diffère beaucoup du mien. Ôn peut d’honneur, de respect, d’admiration) ou défavo¬
dire aussi : Son caractère et le mien different rable (Il est digne de mépris, de haine, de
beaucoup. blâme). Dans une phrase négative ou interroga¬
tive, digne de ne peut être suivi que d’un terme
difficile adj. Deux f. De même : difficilement, favorable: Il n’est pas digne d’admiration,
difficulté, difficultueux. d’envie, de respect On ne peut dire •// n’est
pas digne de mépris, de haine. Tourner autre¬
difficulté n. f. On écrit le plus souvent, en ment : Il ne mérite pas d’être méprisé, haï.
laissant difficulté au singulier : avec difficulté,
non sans difficulté, sans difficulté. digression n. f. Ne pas déformer en *disgression.
dirimant, ante adj. S’emploie surtout dans discothèque n. f Attention au groupe -th-.
l’expression juridique empêchement dirimant,
empêchement absolu qui entrdne la nullité discount n. m. (commerce) Anglicisme désignant
d’un mariage : Les degrés de parenté prohibés la remise faite par certains commerçants. —
par le code ont un effet dirimant. — Ne pas Equivalents français : escompte, rabais, réduc¬
abuser de cet adjectif en dehors du langage tion, remise, ristourne. — Prononciation : à
juridique. Employer plutôt : empêchement l’anglaise [diskawnt] ou, plus fréquemment,
absolu. [diskunt]. — PI. : des discounts [-awnt] ou
[-unt]. — (par extension) Formule de vente,
discerner v. t. Attention au groupe -sc-. — adoptée surtout par certains magasins à grande
Dérivés : discernable, discernement. surface, selon laquelle on pratique la réduction
maximale des services, des prix d’exploitation et
disciple n. m. (pu f.) Attention au groupe -sc-. des prix de vente : Disques et livres vendus en
— Quand il s’agit d’une femme, on emploie discount. Équivalent français : réduction maxi¬
parfois le mot au féminin (Elle fut sa disciple male. — En apposition (toujours invariable) ;
la plus fidèle), mais le plus souvent au masculin Un magasin discount. Des magasins discount.
(Elle fut son disciple le plus fidèle).
discourir v. i. Conjugaison et sens.
discipline n. f Attention au groupe -sc-. Mots
1 Conjug. 32. Je discours, tu discours, il
de fa même famille : disciplinaire, disciplinaire¬
ment, discipliné, discipliner. discourt, nous discourons, vous discourez, ils
discourent. — Je discourais. — Je discourus.
discontinuer v. i. S’emploie généralement dans — Je discourrai — Je discourrais. — Discours,
l’expression sans discontinuer, sans s’interrom¬ discourons, discourez — Que je discoure. —
pre, sans arrêt : Depuis deux jours, il pleut sans Qpe je discourusse. — Discourant. — Discouru.
discontinuer. — Beaucoup plus rarement, s’em¬ 2 Comme le dérivé discoureur, le verbe discou¬
ploie à la forme négative, avec de et l’infinitif : rir est toujours très péjoratif Ne doit pas
Ce bavard ne discontinue pas de parler. — s’employer au sens de prononcer un discours.
Inusité en dehors de ces deux tours. On dira donc, par exemple : A l’occasion de
cette remise de décoration, le directeur a
disconvenir v. t. ind. Conjugaison et prononcé un discours (et non a discouru).
constructions.
I Conjug. 44 (comme convenir, venir). — discret adj. Pas d’accent sur le c à la forme
Auxiliaire être; Accusé d’avoir commis cette m^culine : discret. — Accent grave au féminin
négligence, il n’en est pas disconvenu. (discrète) et dans l’adverbe discrètement. —
Accent aigu dans le nom discrétion, ainsi que
II Constructions (presque toujours à la forme dans l’adjectif discrétionnaire (deux n).
négative).
1 Ne pas disconvenir de -f infinitif. Je ne disert, erte adj. ▼ Prononciation ; [dizen, ent],
disconviens pas d’avoir exagéré (= je reconnais avec [z].—De même : disertement [dizERtomâ].
avoir exagéré). — Rarement construit avec de
-1- nom, mais fréquemment avec en: J’ai disette n. f Deux t. De même : disetteux.
commis une imprudence, je n ’en disconviens pas.
disgrâce n. f T Accent circonflexe sur le û, à
2 Ne pas disconvenir que. Se construit le plus la différence de disgracié, disgracier, disgra¬
souvent avec le subjonctif (lequel est générale¬ cieusement, disgracieux, euse.
ment précédé du ne explétif : Je ne disconviens
pas gu ’ü n ’y ait quelque apparence de vérité dans disgracier V. t. Pas d’accent circonflexe sur le
cette théorie. On peut aussi employer l’indicatif a, à la différence de disgrâce. — Conjug. 20
(sans ne explétif), si l’on veut insister sur la (comme gracier).
réalité du fait (Je ne disconviens pas qu’il faut
de la fermeté dans certains cas), ou le condition¬ disjoindre v. t. Conjug. 85 (comme joindre).
nel (sans ne explétif), quand on veut exprimer
l’éventualité: Je ne disconviens pas quil fau¬ disparaître v. i. Conjugaison et emploi de
drait recourir à cette solution, si tout autre l’auxiliaire.
moyen apparaissait impossible.
1 Conjug. 94 (comme paraître).
discophi'e adj. ou n. Qui aime les disques de 2 De nos jours, l’usage de l’auxiliaire a voir s’est
musique.
généralisé dans tous les cas, soit pour exprimer
245 DISPARATE
DIX 248
1 On un x prononcé [z] : dixième doctoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
[dizjem], dixièmement [dizjemmâ]. — On
rcrit avw: un z .• dizain [dizê] n. m. (ix)ème de dc^torat n. m. Doctorat ès lettres, ès sciences mais
dix vers), dizaine [dizen] n. f. doctorat en droit, en médecine, en pharmacie.
Memes réglés que pour docteur > docteur (4).
2 On écrit avec un trait d’union les composés
suivants : dix-sept [diset], dix-septième [dise- doctoresse > docteur (1).
tjem], .iix-septièmement [disetjemmâ], dix-
huit [dizqi(t)], dix-huitième [dizqitjem], dix-
doctrinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
249 DODÉCA
dodéca Préfixe (du grec dôdeka « douze »), qui I Dans la langue technique de l’architecture.
sert à former des mots savants ; dodécaèdre,
dodécagonal, ale, aux, dodécagone, dodécapho- 1 dôme n. m. Calotte hémisphérique (ou de
nie, dodécaphonisme, dodécaphonique, dodéca- plan polygonal, comme à la cathédrale de
phoniste, dodécastyle, dodécasyllabe. Florence) qui constitue la couverture extérieure
de certains édifices : Un dôme couvert d’ar¬
doises, de feuilles de plomb. Dôme surmonté
doge n. m. [dD3] La femme du doge était la
d’un lanternon.
dogaresse.
2 coupole n. f Calotte qui double le dôme
dogue n. m. Race de chiens. — Dérivé ; doguin à l’intérieur. Elle est séparée du dôme par une
[doge] n. m. (jeune dogue). charpente. Elle est moins concave que le dôme.
II Dans le langage courant.
doigt [dwa] n. m. Orthographe et expressions.
1 dôme n. m. Ensemble formé par le dôme
1 Groupe final -gt muet. — Dans les dérivés, et la coupole (au sens I, ci-dessus), lorsque cette
le g est muet, le t se prononce : doigté [dwate], couverture appartient à un édifice de l’époque
doigter [dwate], doigtier [dwatje]. de la Renaissance ou de l’âge classique. Dans
2 On ne dira pas savoir sur le bout des doigts, ces édifices, la calotte extérieure qui forme le
dôme n’est jamais surbaissée : Le dôme de la
mais savoir sur le bout du doigt. En revanche,
cathédrale de Florence, de Saint-Pierre de
on dit avoir de l’esprit, être cultivéjusqu’au bout
Rome, des Invalides, du Panthéon de Paris.
des doigts, plutôt que Jusqu’au bout du doigt.
2 coupole n. f. Couverture arrondie, sur plan
doit [dwa] n. m. Le doit et l’avoir. — Inusité circulaire, qui est employée notamment dans
au pluriel. certains édifices romains, byzantins, arabes ou
romans. Les coupoles de ces édifices sont sou¬
dol n. m. Manoeuvre frauduleuse. — Inusité de vent surbaissées : La coupole du Panthéon de
nos jours en dehors du langage juridique — Rome. La coupole de Sainte-Sophie (à Constanti¬
Dérivé : dolosif, ive adj. nople). Les coupoles d’une mosquée arabe. Les
coupoles des églises romanes périgourdines.
doléances n. f. pl. Finale en -ance. Toujours au
pluriel de nos jours. domestiquer v. t. Toujours avec -qu-, même
devant a ou o : il domestiqua, nous
domestiquons.
dolent, ente [dolâ, ât] adj. Plaintif : Elle parlait
d’une voix dolente. — S’écrit avec -en-. — Mot
assez littéraire. — N’est pas l’antonyme de domicile n. m. Un seul /. De même : domici¬
indolent « paresseux, nonchalant ». liaire, domiciliation, domicilier.
dôme, coupole Ces deux mots ne sont pas 1 Deux m. De même : dommageable adj. (avec
interchangeables. e entre g et d).
DOMPTER 250
2 Trois tours possibles : Dommage que..., placé donner v t. Orthographe, sens; accord du
en tête de phrase, tour familier (Dommage qu’il participe passé.
pleuve, nous aurions pu faire une promenade) ;
I Deux n. De même : donne n. f (distribution
c’est dommage que..., tour nettement moins
des cartes au jeu), donnée n. f. (les données d’un
familier (C’est dommage que vous ne puissiez
problème), donneur, euse. T Les mots de la
pas venir à notre réunion) ; il est dommage
même famille donataire, donateur, donation
que..., tour recommandé dans la langue soute¬
s’écrivent avec un seul n
nue (Il est dommage que le style de Balzac ne
soit pas toujours à la hauteur de son inspiration). II Se donner à, s’adonner à > adonner,
— Le mode employé après que est toujours le
subjonctif. in Donner -p nom à -p infinitif.
1 Quand le complément d’objet direct est le
dompter v. t. Le p intérieur ne doit pas se complément manifeste de l’infinitif, le participe
prononcer : [d5te]. De même : domptable passé de donner est toujours invariable : Les
[dStabKa)], domptage [dStas], dompteur, euse plantes qu’on m’a donne à décrire (= j’ai eu
[dStoeR, 0z]. la consigne de décrire des plantes).
donation n. f Un seul n, comme dans donataire, 2 Quand le complément d’objet direct est
donateur, à la différence de donner. perçu comme étant d’abord complément de
donrier, on peut accorder, facultativement, le
donc conj. de coordination. Prononciation, em¬ participe passé de donner avec le complément
ploi et expressions. (si celui-ci est placé avant le verbe) : Les terres
qu’on lui avait données à cultiver (= qu’on lui
I Prononciation. avait données, pour qu’il les cultivât).
1 En principe, le -c final se fait entendre
quand donc est placé en tête d’une phrase, d’une dont Pronom relatif.
propositiffl-etHi’un membre de phrase, ou bien
I Le -t find est muet devant une consonne ou
a l’mtérieur d’une proposition devant un mot
un A- aspiré : Le pont dont [d3] la pile s’est
commençant par une voyelle ou un h- muet :
écroulée. Les soldats, dont huit [d5qit] étaient
II est malade, donc [d5kj peu capable de
blessés, se rendirent — Le -f final se prononce
travailler. Que cette jeune fille est donc aima¬
devant une voyelle: Cette affaire, dont un
ble l [dSkemabKa)].
[d5t&] ami m’a parlé, est fort complexe. Dont
2 En principe, le c final est muet quand donc acte [d3takt(3)].
est place à la fin d’une phrase, d’une proposition
ou d’un membre de phrase, ou bien a l’intérieur n S’emploie indifféremment pour le masculin
d’une proposition devant un mot commençant ou le féminin, pour le singulier ou le pluriel :
par une consonne ou un h- aspiré: Mais Le buffet dont la porte est ouverte. L’armoire
taisez-vous donc l Jd5]. Que cette jeune fille est dont la porte est ouverte. L’arbre dont vous voyez
donc jolie l [d33Dli]. Que ce personnage est donc les branches. Les arbres dont vous voyez les
hautain t [d5otê]. branches.
le toit. Ne pas dire : Ce garçon *dont ses parents 2 Sert à introduire une interrogative indi¬
l’ont amené, mais que ses parents ont amené. recte ou une complétive : Dites-moi bien ce dont
vous avez besoin. Je vais vous expliquer ce dont
VII Ne pas employer en dans la préposition je me souviens. T Eviter le tour incorrect :
introduite par dont, pour représenter l’antécé¬ Dites-moi *ce que vous avez besoin.
dent. L’emploi de en forme pléonasme. Ne pas
dire : Ce camarade dont *j’en appréciais la XII Dont, d’où. Le relatif dont ne doit pas
bonne humeur, mais dont j’appréciais la bonne s’employer pour exprimer le lieu au sens maté¬
humeur. Ne pas dire : Ces villes dont Thèbes riel. Il faut employer d’où ; La province d’où je
*en fut la plus célèbre, mais dont Thèbes fut viens (et non dontje viens, tour archaïque). Voici
la plus célébré. la carrière d’où on a extrait la pierre. — En
revanche, il est conseillé d’employer dont, plutôt
VTII Ne pas employer dont avec, dans la que d’où, quand il s’agit du lieu au sens figuré
relative, un complément introduit par une avec les verbes descendre, sortir de, être issu de,
préposition. Ne pas dire : La maison dont je etc. exprimant l’origine familiale : Le personnage
me suis appuyé *contre la porte, mais contre la illustre dont il descend. Ces obscures familles
porte de laquelle je me suis appuyé. Notamment paysannes dont ils étaient sortis.
ne pas employer dont avec un complément
introduit par de. Ne pas dire : Cette théorie dont donzeUe n. f Avec un z.
je doute *de la vérité, mais de la vérité de
laquelle je doute. Ne pas dire : Ce camarade
doping [dopiq] n. m. A la place de cet
dont je me souciais si peu *du départ, mais Ce
camarade du départ duquel (ou du départ de anglicisme, employer plutôt dopage.
qui) je me souciais si peu.
dorade, daurade > daurade.
IX Ne pas employer dont pour introduire une
relative dont le verbe est suivi d’une complétive dorien, ienne n. ou adj. Attention à la majus¬
avec que (Ce personnage dont j’affirme que je cule : Les Doriens (peuple de la Grè^e antique).
l’ai rencontré. Le sort dont elle dit qu’il la Le peuple dorien. Les cités doriennes. — N. m.
poursuit). Quatre solutions correctes de Le dorien : dialecte grec antique.
remplacement.
1 Construction classique avec que... que... ou dorloter v. t. Un seul t De même : dorlotement.
avec que... qui... Ce personnage que j’affirme
que j’ai rencontré. Le sort qu’elle dit qui la dormir v. i. Conjugaison ; accord du participe
poursuit. Tour parfaitement correct, mais un passé.
peu lourd et archaïque. 1 Conjug. 35. Je dors, tu dors, il dort, nous
2 Construction avec une infinitive. Ce per¬ dormons, vous dormez, ils dorment. — Je dor¬
sonnage que j’affirme avoir rencontré. Le sort mais. — Je dormis. — Je dormirai — Je dormi¬
qu’elle dit la poursuivre. rais. —Dors, dormons, dormez. — Que je dorme.
— Que je dormisse. — Dormant. — Dormi
3 Construction avec une incise. Ce person¬
nage que, je l’affirme, j’ai rencontré. Le sort qui, 2 Le participe passé est invariable dans les
dit-elle, la poursuit. phrases telles que ; Les cinq heures que j’ai
dormi (heures étant complément de durée et
4 Parfois, construction avec tournure nomi¬ non complément d’objet direct = les cinq
nale (selon ses affirmations, selon ses dires, heures pendant lesquelles j’ai dormi).
etc.) : Le sort qui, selon ses dires, la poursuit.
dormition n. f. Ne s’emploie que dans l’expres¬
X Ne pas employer dont après c’est de. Ne pas
sion religieuse la dormition de la Vierge. — Une
dire : C’est de toi *dont on parle, mais C’est de
majuscule quand le mot est le titre d’une œuvre
toi qu’on parle. Ne pas dire : C’est d’un chef d’art : Connaissez-vous la Dormition de
énergique *dont nous avons besoin, mais C’est
Mantegna ?
d’un chef énergique que nous avons besoin. —
En revanche, ne pas dire : Le document *que
je manque, mais Le document dont je marique. dorsal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux;
Ne pas dire : Le livre *que j’ai besoin, mais Le les muscles dorsaux.
livre dont j’ai besoin.
dortoir n. m. Ne pas écrire *dortoire (faute due
XI Ce dont. Peut avoir plusieurs valeurs. à l’influence de réfectoire).
1 Reprend toute la proposition qui précède
doryphore n. m. Attention à Vy et au groupe -ph-.
et non un substantif : Il pleuvait à torrents,^ ce
dont je me souciais assez peu. Mon ami était
en proie à une crise d’angoisse, ce dont je pris dos d’âne, dos-d’âne Distinguer par l’ortho¬
conscience d’un seul coup. graphe en dos d’âne (Un vieux pont en dos
DOS-D’ÂNE 252
d’âne) et un dos-d’âne (De nombreux dos-d’âne douceâtre adj. Attention à l’e entre c et a et à
rendent ce chemin pénible pour les cyclistes). — l’accent circonflexe sur a.
Invariable au plunel.
douillet adj. Féminin : douillette. — Dérivé :
dos-d’âne, cassis > cassis (2). douillettement adv.
dot n. f. Prononciation : [dot], avec -t prononcé. douma n. f. (mot russe) Autrefois, en Russie,
conseil, assemblée. — Pl. : des doumas [duma].
d’où Emploi spécial et expression.
1 En tête de phrase, de proposition ou de douro n. m. Ancienne monnaie espagnole. —
groupe de mots, sert à introduire l’énoncé d’une Pl. : des douros [duRo].
conséquence (laquelle peut être exprimée par
un nom ou par une proposition) : Nul orne¬ doute n. m. Expressions et constructions.
ment, nulle statue sur ta façade, d’où une I Sans doute.
impression de dépouillement, de froideur. Il
refusait d’établir un plan, de prévoir les détails 1 Dans la langue classique. Signifiait « sûre¬
de l’exécution. D’où résultait une certaine ment, certainement, assurément ». — De nos
confusion dans son action. — Dans cet emploi, jours, signifie « probablement, vraisemblable¬
d’où peut être remplacé par de là. ment ». Pour dire « sûrement, certainement »
on emploie de nos jours sans nul doute, sans
2 D’où, dont > dont (XII). aucun doute.
dou^e n. m. ^terme de droit ancien) Finale en 2 Placé en tête de phrase. Sans doute
-aire. — Dérivé ; douairière adj. f. ou n. f. entraîne généralement l’inversion du pronom
sujet (Sans doute hésite-t-il à venir) ou la reprise
douane n. f. Un seul n. De même : douanier, du nom sujet par le pronom postposé (Sians
douanière. doute notre ami hésite-t-il à venir).
n Sans doute que. Toujours suivi de l’indicatif
double En ce qui concerne l’emploi du trait ou du conditionnel, jamais du subjonctif : Sans
d’union dans les composés de double-, l’usage est doute qu’il viendra a notre petite réunion. Sans
mal fixé. On peut poser en principe que l’on écrit doute qu’il serait venu, si on l’avait prévenu à
en deux inots et sans trait d’union tous les temps. — La locution sans doute que ne peut
composé, à l’exception des mots suivants : dou¬ être considérée comme incorrecte. Dans le style
ble-apprêt n. m. (pl. : des doubles-apprêts), dou¬ soutenu, cependant, la tournure avec sans doute
ble-as n. m. (pl. ; des doubles-as), double-bécas¬ (suivi de l’inversion) est plus élégante: Sans
sine n. f. (pl. : des doubles-bécassines), double- doute viendra-t-il... Sans doute serait-il venu...
blanc n. m. (pl. : des doubles-blancs), double-
chœur n. m. (pl. : des doubles-choeurs), double- ni Pas de doute que, point de doute que, aucun
cinq (pl. : des doubles-cinq), double-commande doute que, nul doute que, il n’y a pas de doute
n. f. (on écrit aussi double commande; pl. : des que, il ne fait pas de doute que, et aussi il n’est
doubles commandes ou des doubles- pas douteux que. — Trois constructions sont
commandes), double-corde n. f (pl. ; des doubles- possibles.
cordes), double-corps n. m. (pl. : des doubles-
1 Avec le subjonctif et, le plus souvent, le
corps), double-crème n. m. (pl. : des doubles- ne explétif. Nul doute que vous ne réussissiez,
crèmes), double-croche n. f. (on écrit aussi double avec un peu de chance. C’est le tour le plus
croche; pl. : des doubles croches ou des doubles- littéraire.
croches), double-de n. m. (pl. ; des doubles-dés),
double-deux n. m. (pl. ; des doubles-deux), dou¬ 2 Avec l’indicatif, sans ne. Ce tour est le plus
ble-doublet n. m. (pl. : des doubles-doublets), usuel et insiste sur la réalité du fait : Mainte¬
double-etoffe n. f. ^1. : des doubles-étoffes), dou¬ nant, le succès est certain, nul doute que vous
ble-face n. f. (pl. : des doubles-faces), double-flux réussirez totalement II n’est pas douteux qu’il
ÿl. : des doubles-flux), double-fond n. m. (on nous a menti
■œnt^aussi double fond ; pl. ; des doublesfonds ou
3 Avec le conditionnel, sans ne. Ce tour
des doubles-fonds), double-hunier n. m. (pl. : des exprime une éventualité: Nul doute qu’il
doubles-huniers), double-pli n. m. (pl. ; des dou¬
réussirait, s’il avait les appuis nécessaires.
bles-plis), double-quatre n. m. (pl. : des doubles-
quatre), double-six n. m. (pl. : des doubles-six)
douter v. i. ou v. t. ind. ou v. pron. Plusieurs
double-toit n. m. ^1. : des doubles-toits), double- constructions possibles.
trois n. m. (pl. : des doubles-trois).
I Douter de.
douce-ataère n. f. Plante. — Pl. : des douces-
amères [dusameaj. 1 Douter de -J- nom ou pronom. Etre dans
1 mcertitude quant à (telle chose) : Je doute du
253 DOITEUX
succès de l’entreprise. Ce garçon est capable, je suivi du subjonctif: Il est douteux qu’elle
n’en doute pas. Tour moderne et usuel. réussisse.
2 Douter de + nom ou pronom. Ne pas avoir
doux adj. Féminin : douce.
confiance en (telle chose ou telle personne) : Je
doute des promesses de cet individu. Vous doutez
trop de vous-même l Tour moderne et usuel. doux-amer adj. D’une douceur mêlée d’amer¬
tume. — En deux mots, avec un trait d’union.
3 Douter de + infinitif. Etre dans l’incerti¬ — Les deux éléments s’accordent en nombre
tude quant à (telle action) : Je doute d’avoir et en genre : Un souvenir doux-amer [duza-
réussi à le convaincre. Je doute de pouvoir mea]. Des souvenirs doux-amers. Une impres¬
réussir. Tour moderne et usuel. sion douce-amère. Des impressions douces-
amères [dusamea]. — S’emploie surtout au
4 Douter de -j- infinitif. Avoir peur de, féminin.
hésiter à (accomplir telle action) : Pourriez-vous
un instant douter de l’accepter ? (Racine). Tour doyen, doyenne n. m ou f. Bien prononcer:
vieux. [dwajé, dwajen].
II Douter si 4- indicatif ou conditionnel. Etre
dans l’incertitude (quant à la réalité d’une drachme n. f Monnaie grecque. — Prononcia¬
action, d’un fait) : Je doute si j’agirais mieux tion : [daakmfa)]. — Attention au groupe -ch-.
que lui, placé dans de telles circonstances Tour
moderne, mais assez httéraire. draconien, ienne adj. Très sévère : Des mesures
draconiennes.
III Douter que.
1 Douter que à la forme affirmative -t- drag n. m. (anglicisme) Véhicule hippomobile.
subjonctif, sans ne. Je doute qu’il réussisse. — Ne pas écrire comme une drague, machine
Tour moderne et usuel. à draguer.
2 Douter que à la forme négative ou interro¬ dragage n. m. Action de draguer. — S’écrit avec
gative ne -\- subjonctif. Je ne doute pas qu ’il -g- et non avec -gu-, à la différence de drague,
ne réussisse. Tour moderne, mais du registre draguer, dragueur.
soutenu. Dans le registre courant, on omet le
ne : Bien sûr, je ne doute pas qu ’il réussisse I dragée n. f Finale en -ée.
Doutez-vous qu ’il réussisse ? Voyons l
3 Douter que à la forme négative ou interro¬ drageoir [daaswaa] n. m. Boîte où l’on mettait
gative -1- inÂcatif, sans ne. Insiste sur la réalité des dragées. — Attention à \’e entre le g et le o.
du fait : Mais non, je ne doute pas qu ’il réussira,
car il est absolument impossible qu’il échoue. dragon n. m. Deux n dans tous les dérivés :
Tour usuel et moderne. dragonnade, dragonne, dragonneau, dragonnet,
dragonnier.
4 Douter que à la forme négative ou interro¬
gative 4- conditionnel, sans ne. Exprime une draguer v. t. ou v. i. Toujours -gu-, même devant
éventualité : Je ne doute pas que notre ami nous a ou O .• il dragua, nous draguons. — De même,
aiderait, si cela était en son pouvoir. Doutez-vous -gu- dans les mots de la même famille : drague,
que notre ami nous aiderait, s’il le pouvait ? dragueur, euse, sauf dragage.
Tour usuel et moderne.
IV Se douter. drain [daÊ] n. m. Conduit de drainage. — Finale
en -ain.
1 Se douter de 4- nom ou pronom. Pressentir
ou deviner l’existence de (telle chose) : Il ne drainer v. t. Pas d’accent circonflexe sur le i.
se doute pas de la surprise qui l’attend. Vous — De même : drainage, draineuse.
ne vous doutiez de rien, n ’est-ce pas ?
draine ou drenne n. f. Oiseau. — Les deux
2 Se douter que 4- indicatif ou conditionnel,
sans ne. Considérer comme probable que : Je graphies sont admises.
me doute que vous vous êtes renseigné avant de
partir. — Le conditionnel exprime le futur dans drakkar n. m. Navire des Vikings. — Deux k.
le passé (Je ne me doutais pas qu’il viendrait
si tôt) ou une éventualité (Je me doute bien qu ’il Dralon n. m. Textile artificiel. — Nom déposé,
refuserait son accord, si les choses en arrivaient donc, en principe, une majuscule.
là). Tour moderne et usuel.
dramaturge n. m. Désigne un auteur de pièces
douteux, euse adj. Il n’est pas douteux que > de théâtre, jamais un acteur : Paul Claudel, à
doute (III). — Il est douteux que est toujours la fois dramaturge et poète.
DRAP 254
drap [daa] n. m. Attention au p final, muet. — 3 T Bien écrire elle va droit au but, qui, avec
Un seul P dans les dérivés : drapé, drapeau, la liaison, se prononce parfois [dRwatoby],
drapement, draper, draperie, drapier. mais ne s’écrit pas *droite au but.
n A main droite. Du côté droit, quand on
drastique adj. Un seul emploi correct : purgatif
regarde devant soi. Tour très correct, un peu
drastique, énergique. — En revanche, on évitera
vieilli. De nos jours, on dit usuellement : à droite.
remède drastique (dire remède énergique). —
Au figuré l’emploi de drastique constitue un
2. droit n. m. On dit, avec l’article : avoir le droit
anglicisme : Des mesures drastiques. On préfé¬
rera, selon les cas ; draconien, énergique, de (plutôt que avoir droit de). On dit toujours,
radical, rigoureux. sans article : être en droit de. — A qui de droit,
locution figée : à la personne habilitée pour
dreadnought n. m. (anglicisme) Type ancien de prendre une décision (Il veut s’adresser a qui
cuirassé. — Prononciation : [daednot]. — PL : de droit pour obtenir cette autorisation). Sans
des dreadnoughts [-not]. être vraiment familière, cette locution ne
s’emploie plus guère dans un contexte sérieux
drenne > draine. ni dans un texte officiel.
droguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant 2 Dans l’emploi adjectif, le féminin est drôle :
a ou 0 : il drogua, nous droguons. — Mots de Une anecdote drôle. — La forme drôlesse est
la même famille : drogue, drogué, droguerie, réservée à l’emploi substantif. Elle désigne une
droguiste. femme effrontée, de mauvaise conduite : Sa
femme n’est qu’une drôlesse t (un peu vieilli et
droguet n. m. Étoffe. — Finale en -et. littéraire).
est flottant. L’usage le plus répandu de nos dune n. f Éviter le pléonâsme dune de sable.
jours est d’employer le mot au féminin : Une
grosse drupe. dunette n. f (terme de marine) Un seul n, deux t.
dry adj. ou n. m. Anglicisme qualifiant un duo [dyo] n. m. Mot italien francisé. PI. : des
champagne non sucré ou peu sucré. — N. m. duos [dyo].
Un dry : cocktail à base de vermouth et de gin.
— Prononciation : [dnaj]. — Toujours invaria¬ duodénum n. m. Partie de l’intestin. — Mot latin
ble : Des champagnes dry. Il a bu plusieurs dry. francisé. Prononciation : [dyadenomj. Accent
— Composé (invariable) : extra-dry adj. Très aigu sur le e. PI. : des duodénums [-nam]. —
sec : Des champagnes extra-dry. Dérivé : duodénal, ale, aux.
dryade n. f. (mythologie) Nymphe des forêts et dupe Toujours au féminin, même quand on parle
des bois. — Prononciation : [dnijad]. — d’un homme : Cet homme d'affaires naïf a été
Attention à ï’y intérieur. la dupe consentante d’un escroc.
dure-mère n. f. (anatomie) L’une des trois dynamo- Préfixe (du grec dunamis « force,
méninges. — PI. : des dures-mères. puissance »), qui entre dans la formation
de quelques mots savants : dynamo-électri¬
Durit n. f. Caoutchouc spécial utilisé dans les que ou, selon une graphie plus moderne,
moteurs. — Prononciation : [dynit]. — Nom dynamoélectrique, dynamogène ou dynamogé¬
déposé, donc un D majuscule. ▼ Bien que le nique, dynamographe, dynamomètre,
mot soit féminin, ne pas écrire *durite. dynamométrique.
1 La morte-eau (au pl. : des mortes-eaux) ou eau-de-vie, eau-forte, eaux-vannes > eau
les marées de morte-eau : désigne la période (IV, 1).
pendant laquelle les marées sont de faible
amplitude. — L’eau morte: désigne l’eau qui
ne coule pas (étang, mare que n’alimente aucun ébahir v. t. Un h entre a et t De même :
ébahissement n. m.
courant).
2 La vive-eau (pl. : les vives-eaux) ou les ébats n. m. pl. De nos jours, ne s’emploie plus
marées de vive-eau : désigne la période pendant au singulier.
laquelle les marées sont de forte amplitude. —
L’eau vive; désigne l’eau courante d’un ruis¬
ébattre (s’) v. pron. Conjug. 98 (comme battre).
seau, d’un torrent, d’une source.
— Aux temps composés, accord du participe
IV Orthographe des expressions. avec le sujet : Elles se sont ébattues.
1 Avec un trait d’union : morte-eau, vive-eau ébaubir (s’) v. pron. S’étonner grandement. —
(voir ci-dessus, III), à vau-l’eau ; eau-de-vie n. Ne s’emploie que dans un contexte plaisant,
f. (pl. : des eaux-de-vie) ; eau-forte ri. f. (acide comme l’adjectif ébaubi, ie, étonné au point de
nitrique ; gravure obtenue par l’action de cet ne pouvoir parler.
acide sur une planche de cuivre ; pl. : des
eaux-fortes) ; eaux-vannes n. f. pl. (eaux usées ;
liquides des fosses d’aisances). ébauche, esquisse Ces deux mots féminins ne
sont pas absolument interchangeables.
2 Sans trait d’union : toutes les autres expres¬
sions, notamment eau morte, eau vive (voir 1 ébauche Le premier état, la première forme
ci-dessus, III), eau douce, eau lourde, eau d’une oeuvre qui n’en est qu’à ses débuts : Le
bénite, basses eaux, grandes eaux, eau oxygénée. tableau n’était encore qu’à l’état d’ébauche.
ÉBÈNE 258
éborgner v. t. Attention au i après le groupe -gn- échafaud, échafaudage Deux noms mascu¬
à la première et à la deuxième personne du pluriel lins, qui s’écrivent avec un seul f, comme le
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
verbe échafauder. De nos jours, échafaud
(que) nous éborgnions, (que) vous éborgniez.
désigne seulement la plate-forme sur laquelle
on exécute les condamnés à mort. Ne peut
éboueur > boueur. plus s’employer comme synonyme de
échafaudage.
ébourifTé, ée adj. Un seul r, deux f. De même :
ébouriffant, ante, ébouriffer, ébouriffoir. échalas n. m. Prononciation : [e/ala], le -s est
muet. — Dérivé : échalasser v. t.
ébrécher v. t. Conjug. 11. Change le deuxième
é en è devant un e muet, sauf au futur et au échalier, espalier Deux noms masculins
conditionnel : il ébréche, mais il ébréchera, il paronymes.
ébrécherait. — Dérivés : ébréché (avec un
accent aigu sur le deuxième e), ébrèchement 1 échalier Echelle rudimentaire ou branche en
(accent grave), ébréchure (accent aigu). forme de fourche qui permet de franchir la haie
séparant deux champs ou deux prés.
ébrouement [ebRumâ] n. m. Action de
s’ébrouer. — Attention à \’e muet intérieur. 2 espalier Mur le long duquel on plante des
arbres fruitiers ; ces arbres eux-mêmes : Pêchers
plantés en espalier.
ébiülition n. f. Deux /. De même : ébulliomêtre,
ébulliométrie, ébullioscope, ébullioscopie.
échalote n. f ▼ Un seul t.
écaille, coquille > coquille.
échangeable adj. Un e entre le g et le a.
écailler, ère n. m. ou f Ne pas écrire *écaillier.
échanger Conjug. 16, Prend un e après le
écarlate Genre et accord. g devant a ou o: il échangea, nous échan¬
geons.
1 Nom féminin. Désigne une matière colorante
ou une étoffe teinte en rouge vif (vieilli). échanger, changer > changer (II).
2 Nom masculin. Désigné une couleur (rouge
très vif) : Un écarlate profond et velouté. Toute échwson n. m. Dignitaire chargé de servir à
la gamme des écarlates et des cramoisis (prend boire à un roi. — Dérivé : échansonnerie n. f
la marque du pluriel). (dignité d’échanson).
3 Adj.ctif. D’un rouge très vif: Des soies échantillon [ej"âtij5] n. m. Les dérivés prennent
écarlates (prend la marque du pluriel).
deux n : échantillonnage, échantillonner.
259 ÉCHANTII LON
échantillon, spécimen Ces deux noms ne sont échauffer v. t. Deux / De même : échauffant,
pas interchangeables. échauffé, échauffement.
1 échantillon Fragment, petite quantité qu’on
prélève sur un ensemble pour donner une idée échauffourée n. f. Deux f, un seul r.
de cet ensemble, pour faire une analyse, pour
juger : Voici des échantillons de nos diverses échauguette n. f. Tourelle de guet, en
étoffes (= petits morceaux d’étoffe). encorbellement.
rare). — Il échut, ils échurent. — Il échoira voyage éclair (des voyages éclair). Jamais de
(ou, archaïque, il écherra), ils échoiront (ou, trait d’union. T L’expression fermeture Eclair
archaïque, ils écherront). — Il échoirait (ou, est un nom déposé qui est considéré à tort
archaïque, il écherrait), ils échoiraient (ou, comme un véritable nom commun. Le vrai nom
archaïque, ils écherraient). — Impératif inusité. commun est fermeture à glissière. Au pluriel :
— Qu'il échoie (ou, archaïque, qu’il échée), des fermetures Eclair.
qu’ils échoient (très rare) ou qu’ils échéent
(archaïque). — Qu’il échût, qu’ils échussent éclater v. i. Un seul t. De même : éclatant, éclaté,
(rare). — Échéant. — Echu, ue. — Se conjugue éclatement, éclateur.
normalement avec l’auxiliaire être (Le sort qui
lui est échu), mais peut se conjuguer avec
éclectique adj. Avec un seul c. De même :
l’auxiliaire avoir, quand on veut insister sur
éclectisme.
l’action (La part qui lui avait échu ce jour-là).
écUsse Planchette, claie, etc. — Toujours fémi¬
1. échoppe n. f. Boutique. — Deux p.
nin : Une éclisse très longue. — Dérivé : éclisser.
2. échoppe n f. Outil. — Deux p.
éclo{^ ée adj. ou n. ▼ Un seul p. — Pas de verbe
actif *écloper correspondant (alors qu’on a
échouage, échouement n. m. Deux noms estropier v. t. et estropié, ée, adj. ou n.). Ne pas
masculins dérivés de échouer. dire : Cet accident *l’a éclopé.
1 échouage Manoeuvre qu’on effectue pour
échouer volontairement une embarcation (^ur éclore Conjug. 78. — A la troisième personne
la mettre à l’abri, hors de l’eau) ; situation d’une du singulier du présent de l’indicatif, l’accent
embarcation qui a été échouée volontairement : circo^exe sur le o est facultatif : il éclot ou
Des barques à l’échouage, à marée basse (cas il éclôt. — Aux autres personnes et aux autres
des petits ports de pêche, en Bretagne notam¬ temps, se conjugue comme clore. Peut s’em¬
ment). — Êndroit où une embarcation peut être ployer à tous les temps composés, sans excep¬
échouée (volontairement) en sûreté : Le fond tion. — Se conjugue en princip)e avec avoir
de la crique constitue un échouage bien abrité, quand on insiste sur l’action (La fleur a éclos
tout près du village de pêcheurs. ce matin), avec être quand on insiste sur l’état
(Depuis trois jours, les fleurs sont écloses). La
2 échouement (attention à Ve muet intérieur) tendance est de généraliser l’emploi de être : Les
Accident par lequel un navire s’échoue : œufs sont éclos dans la nuit.
L'échouement du pétrolier géant risque d’entraî¬
ner une marée noire, si le navire se brise. écœitfer v. t. S’écrit avec -œu-, comme cœur. De
même : écœurant, écœuré, écœurement.
échouer v. i. Emploi de l’auxiliaire (dans la
construction intransitive).
écoinçon n. m. (terme d’architecture) Attention
1 Au sens propre. au ç.
1 Pour pprimer l’état. Auxiliaire être; Le écolâtre n. m. Au Moyen Age, maître d’une
navire est échoué depuis trois jours sur un banc école ecclésiastique. — Ne désigne pas un
de sable. mauvais écolier.
2 Pour exprimer l’action. Auxiliaire avoir:
Le cargo a échoué hier soir sur un banc de sable. éconduire v. t. Conjug. 46 (comme conduire).
Dans ce cas, on emploie plutôt la forme
pronominale : Le cargo s’est échoué hier soir à écope n. f. Pelle en bois qui sert à vider l’eau d’une
quinze heures. embarcation. — Un seul p. — Dérivé ; écoper,
II Aux sens figurés. Toujours l’auxiliaire écorcer V. t. Le c prend une cédille devant a ou
avoir: Nous avons échoué dans une auberge de o: il écorça, nous écorçons.
- ^rnpagne (= nous avons fini par arriver, par
hasard ; familier). Elle a échoué à l’examen.
écossais, aise n. m. De l’Ecosse. — Attention à
la majuscule : La population écossaise. LesEcos-
éclair n. m. Genre ; orthographe des expressions.
^tiis. N. m. L'écossais : de l’étoffe à carreaux.
î T Toujours masculin: Un éclair brillant
déchira la nuit. Cet éclair au chocolat est écot n. m. Quote-part : Chacun paiera son écot.
délicieux. — Ne pas écrire comme écho, son répété.
2 Eclair invariable dans les expressions telles
écoute n. f. Distinguer être aux écoutes « être
que ; une guerre éclair (des guerres éclair), un
aux aguets » (Il est aux écoutes de toute
261
ÉCOUTER
nouvelle qui pourrait filtrer) et être à l’écoute écrivain n. m. Pas de forme pour le féminin. On
« ecouter une émission de radio, etc. » (Tout dit : Une femme écrivain. Colette est un grand
le monde était à l’écoute, devant son poste de écrivain. Simone de Beauvoir, écrivain français.
radio).
écrouelles n. f. pl. Abcès d’origine tuberculeuse.
écouter v. t. ▼ Signifie « prêter attention aux — Ne s’emploie qu’au pluriel.
paroles, au son, au bruit » : Les élèves écoutent
la leçon du professeur. N’est pas synonyme de
écrouir V. t. (technique) Travailler le métal à une
entendre « percevoir par l’ouïe » : Quand le
température inférieure à sa température de
vent souffle de l’ouest, on entend la sirène de
recuit. — Conjug. 25 (commefinir). — Dérivé :
Tusine. Ne pas employer écouter au lieu de écrouissage n. m.
entendre dans ce sens. Ne pas dire ; Quand le
vent souffle de Touest, on *écoute la sirène de
l’usine. Cet emploi constitue un régionalisme. écru, ue adj. Jamais d’accent circonflexe sur le
U : Du tissu écru. De la toile écrue. Ne pas dire
de la toile *crue.
écoutille n. f. (terme de marine) Prononciation :
[ekutij].
écueil [ekœj] n. m. Attention au groupe -ue-.
Ne pas écrire *éceuil.
écouvillon n. m. Brosse à long manche axial.
— Prononciation : [ekuvijS].
écuelle n. f. Deux /. De même : écuellée.
écrier (s’) v. pron. Conjug. 20. Double le i à la écusson n. m. Deux n dans les dérivés :
première et à la deuxième personne du pluriel écussonnage, écussonner, écussonnoir.
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
(que) nous nous écriions, (que) vous vous écriiez. écuyer, ère n. m. ou f. Prononciation : [ekqije,
— Accord du participe avec le sujet : Elles se br].
sont écriées.
eczéma n. m. Prononciation : [egzema], avec
écrire v. t. Conjugaison et accord du participe [gzjet non [ks]. De même : eczémateux, euse
passé. [egzemato, az].
1 Conjug. 48. J’écris, tu écris, il écrit, nous édam n. m. Fromage de Hollande. — Prononcia¬
écrivons, vous écrivez, ils écrivent — J’écrivais. tion ; [edam]. — Pas de majuscule. Un accent
— J’écrivis. — J’écrirai. — J’écrirais. — Ecris, aigu sur le e, à la différence du nom propre
écrivons, écrivez. — Que fécrive. — Que Edam.
f écrivisse. — Ecrivant. — Ecrit, ite.
(Ce coin de campagne est un éden). — PI. : des du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
édens [-den]. — Dérivé : édénique adj. (accent tif présent ; (que) nous effeuillions, (que) vous
aigu aussi sur le deuxième e). effeuilliez
édifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première efficace adj. ou n. f. L’emploi substantif au sens
et à la deuxième personne du pluriel de de « efficacité » appartient au langage de la
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : théologie (L’efficace de la grâce) ou à la langue
(que) nous édifiions, (que) vous édifiiez. littéraire très recherchée ou archaïsante (L’effi¬
cace merveilleuse de la science). — En revanche,
édile n. m. Attention à l’e final. l’adjectif efficace est un mot très vivant et
moderne.
éditorial, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
en -aux: des éditoriaux. efficient, ente adj. T Ce mot est un anglicisme
inutile. Ecrire : Des mesures efficaces (et non
édredon [edRodS] n. m. Accent aigu (et non des mesures efficientes). De même, employer
accent grave) sur le premier e. efficacité et non efficience.
2 S’efforcer de (suivi de l’infinitiO est le seul Les formes en -aie- sont plus fréquentes que
tour vivant : Ils s’efforcent d’atténuer l’effet de les formes en -aye-. — Attention au i après
cette mesure. — S’efforcer à est correct, mais l’y à la première et à la deuxième personne
littéraire et vieilli : Les courtisans s’efforcent à du pluriel de l’indicatif imparfait et du sub¬
plaire au tyran. jonctif présent : (que) nous égayions, (que) vous
égayiez.
3 Le tour s’efforcer pour et la construction
absolue (= faire des efforts, se donner de la
peine) appartiennent à la langue ancienne : égal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en -aux.
C’est en vain que les envieux s’efforcent, ils ne — L’accord des expressions est difficile.
peuvent rien contre la gloire des grands poètes.
I Sans égal. Deux possibilités.
effort n. m. Deux f. 1 Accord. Egal prend la marque du féminin
singulier et pluriel, mais non celle du masculin
effraction n. f. Deux f. pluriel ; Une merveille sans égale. Des merveilles
sans égales. Un succès sans égal Des succès sans
effrue, orfraie Deux noms féminins paronymes égal (et non sans *égaux).
qui désignent des oiseaux. 2 Invariabilité. Des merveilles sans égal
1 effraie (deux /) Gros rapace nocturne, dont II N’avoir d’égal que. Trois possibilités, quand
le cri, croyait-on, était prœage de mort et de le nom ou le pronom qui est sujet de avoir est
malheur. d’un genre ou d’un nombre différent de celui
2 orfraie (un seul /) Rapace diurne, appelé du nom ou du pronom qui suit que.
aussi pygargue ou aigle pêcheur. 1 Accord avec le sujet. Sa faconde n’a
3 T L’expression consacrée, des cris d’orfraie, d’égale que son pédantisme. Son génie n ’a d’égal
« des cris aigus, effrayants », résulte d’une que sa modestie.
confusion. C’est l’effraie, oiseau de nuit, qui 2 Accord avec le nom qui suit que. Son
pousse des cris effrayants. Cependant on ne dit orgueil n’a d’égale que son incapacité.
pas des cris d’*effraie.
3 Invariabilité. Son habileté et son zèle
effranger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le n’ont d’égal que sa modestie et sa courtoisie.
g devant aono : il effrangea, nous effrangeons. Cette construction semble l’emporter de nos
— Deux f. De même : effrangé, effrangement. jours.
égailler, égayer Deux verbes à bien distinguer. 3 A l’égard de. Sens usuel et moderne ;
« envers, en ce qui concerne » (A l’égard de
1 s’égailler Se disperser : Les gamins s’égaillè¬ ses collègues, il s’est montré bien incorrect. A
rent comme une volée de moineaux. — Pronon¬ l’égard de cette question, je n ’ai pas d’opinion
ciation : [egaje], avec [a]. — Attention au / précise). — Sens plus littéraire ou un peu
après le groupe -///- à la première et à la vieilli : « en comparaison de » (Ce que nous
deuxième personne du pluriel de l’indicatif avons fait est peu de chose à l’égard de ce
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous qui nous reste à faire). T On dit : à mon
nous égaillions, (que) vous vous égailliez. égard (à ton, son égard) et non à l’égard de
mol
2 s’égayer Se distraire, s’amuser : Ils s’égayè¬
rent aux dépens de leur camarade trop naïf. — 4 Toujours égards au pluriel dans manque
Prononciation : [egeje]. Conjug. 23. Remplace d’égards (= manque de marques d’estime et
facultativement y par ; devant un e muet : de déférence) : Ne pas nous avertir, quel manque
j’égaie (ou j’égaye), j’égaierai (ou j’égayerai). d’égards l
ÉGARER 264
égarer, perdre Ces deux verbes transitifs ne sont 2 égotisme (littéraire, non péjoratif) Tendance
pas synonymes. à a^yser sa propre personnalité, en littérature
(mot créé par Stendhm) : L ’égotisme des roman¬
1 égarer Ne plus retrouver un objet que l’on tiques. — Tendance à cultiver sa propre
cherche, parce qu’on ne sait plus où on l’a mis : personnalité et à faire de cette culture du moi
J’avais égaré mon carnet d’adresses, mais je l’ai le principe d’une morale.
retrouvé dans la poche de mon vieux pardessus.
3 égocentrisme (terme de psychologie, non
2 perdre Etre privé définitivement d’une chose péjoratif) Attitude naturelle de chaque individu
qu’on a laissée quelque part, qu’on a laissée qui le porte à concevoir le monde à partir de
tomber: J’ai perdu mon parapluie dans le sa propre personne et à ordonner autour d’elle
métro. Sa poche était percée, il a perdu ses clés.
la représentation qu’il en a.
égayant, ante adj. Prononciation : [egejô, ôt].
égorger v. t. Conjug. 16. Prend im e après le
g devant a ou o.’ il égorgea, nous égorgeons.
égayer, égailler (s’) > égailler (s’).
égosiller (s’) v. pron. Attention au ; après le
égéen, enne [e3eÉ, en] a^. ou n. Attention à
groupe -ill- à la première et à la deuxième
la majuscule: Les Egeens. La civilisation
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
égéenne.
du subjonctif présent : (que) nous nous égosil¬
lions, (que) vous vous égosilliez.
égérie n. f. Conseillère d’un homme de lettres,
d’un homme politique. — Un e minuscule.
égout n. m. ▼ Pas d’accent circonflexe sur le u.
Vient de égoutter. Aucim rapport avec dégoût.
égide n. f. Sous l’égide de, sous la protection de :
La liberté publique doit être placée sous l’égide
des lois. — Ne pas employer cette expression égoutier n. m. ▼ Un seul t, à la différence de
au sens abusif de sous le patronage de. Dire : égoutter. — Pas d’accent circonflexe.
Ce bal aura lieu sous le patronage du comité
des fêtes (et non sous l’égide du comité des fêtes). égoutter v. t. Deux t De même : égouttage,
égouttement, égouttoir, égoutture. T Le nom
églefin [eglafë], égrefin [egRsfÉ] n. m. Poisson égoutier, forme sur égout et non directement
appelé aussi haddock, morue noire, morue sur égoutter, prend un seul t
Saint-Pierre. On écrit aussi aiglefin, aigrefin,
mais églefin est la graphie la plus courante (à égrapper v. t. Deux p. De même : égrappage.
préférer).
égratigner v. t. Un seul t. De même : égrati-
église n. f. Un e minuscule quand il s’agit d’un gneur, égratignure.
édifice : Une église romane du XIP siècle. Les
fidèles sortent de l’église. — Un E majuscule égrener y. t. Conjug. 12. J’égrène. J’égrènerai
quand il s’agit de la société formée par — Dérivés : égrenage (ou égrainage, égrène-
l’ensemble des fidèles et de leurs prêtres, de ment), égreneuse. — Au lieu de égrener, on dit
leurs pasteurs : Les gens d’Eglise. Un homme parfois égrainer (forme rare).
d’Eglise. L’Eglise catholique. Les Eglises protes¬
tantes. Les Eglises d’Orient. égrillard, arde adj. Prononciation : [egRijaa,
aRdfo)], avec [j].
ego [ego] n. m. (terme de philosophie, de
psychologie) Pas d’accent sur Ve. — Invariable égrotant, ante adj. Malade, maladif : Un vieil¬
au pluriel. S’écrit souvent en italique dans un lard égrotant. — Mot vieilli et littéraire.
texte en romain, ou en romain dans un texte
en itahque : Les relations entre les divers ego. égruger v. t. Ecraser : Egruger du poivre. —
Conjug. 16. Prend un e apr^ le g devant a ou
égome [egoin] n. f. On peut dire soit une égoïne, O : il égrugea, nous égrugeons. — Dérivés :
Mit une scie égoïne (pl. : des égoïnes, des scies égrugeage, égrugeoir.
égotnes) — La graphie égohine est vieillie.
égyptien, ienne adj. ou n. D’Egypte. — Atten¬
égoïsme, égotisme, égocentrisme Trois noms tion à la majuscule : La civilisation égyptienne.
masculins qui ne sont pas interchangeables. Les Egyptiens. — N. m. L’égyptien: languç.
1 égoïsme (usuel, péjoratif) Attitude de celui
qu; ne pense qu’à ses propres intérêts et qui eh !, hé I Deux interjections à distinguer.
saciifie souvent le bonheur des autres au sien 1 eh ! Exprime la surprise, l’admiration, etc. ;
propre. Eh I qui l’aurait cru ? Eh ! ce n’est pas si mal /
265 EH BIEN
— Sert à interpeller ; Eh l vous, là-bas, élagage n. m. S’écrit avec g, et non avec -gu-,
approchez ! à la différence de élaguer, élagueur.
2 hé ! Forme intensive et expressive de eh !
élaguer v. t. Toujours -gu-, même devant a ou
Marque un début plus vif de la phrase. Sert
O : il élagua, nous élaguons. — Dérivés : élagage
à donner plus de force à ce que l’on énonce :
(avec g), élagueur (avec -gu-).
Hé ! mais vous ne m ’en aviez rien dit ! Hé ! mais
oui, c’est à moi de décider ! — Sert surtout à
interpeller : Hé ! l’ami l comment va-t-on au¬ élancer Conjug. 17. Le c prend une cédille devant
jourd’hui ? — Répété, exprime l’ironie, la a ou O ; il s’élança, nous nous élançons.
moquerie, l’indignation feinte, l’approbation
nuancée, etc. : Hé t Hé l dites-moi, ce n ’est pas élastique adj. ou n. m. Bien dire un élastique
une mauvaise affaire, ça t D’une manière (une élastique est populaire et incorrect) ; Un
générale, hé l est considéré comme plus familier élastique tout neuf.
que eh l
elbeuf n. m. Drap fabriqué à Elbeuf — Un e
eh bien I Locution inteijective. T Ne pas écrire minuscule : Un coupon d’elbeuf. — Ne pas
*et bien l — On met une virgule après eh bien, écrire *elbœuf.
si cette locution est en tête de phrase : Eh bien,
vous avez l’air joyeux, ce matin l Sinon, eh bien eldorado [eldoRado] n. m. Pays merveilleux :
est suivi d’un point d’exclamation ou d’interro¬ Beaucoup de provinciaux croient que Paris est
gation : Mais oui, monsieur, il m ’a traité de un eldorado. — Généralement écrit avec un
« vieille baderne » l — Eh bien l Je voulais vous e minuscule, sauf quand on parle de l’Eldo¬
dire... — Oui, eh bien ? — Pas de signe de rado, pays mythique qu’on croyait exister en
ponctuation entre eh et bien. Amérique du Sud. — PL : des eldorados
[-do].
eh quoi ! locution inteijective. Introduit une
Justification ou une objection : Vous récompen¬ électrifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
sez cet employé ? — Eh quoi t il a fait de son première et à la deuxième personne du plu¬
mieux. riel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent ; (que) nous électrifiions, (que) vous
électrifiiez.
éhonté, honteux Deux adjectifs de la famille de
honte.
électro- Les composés en électro- s’écrivent en
1 éhonté, ée Qui se livre sans honte, sans un seul mot sans trait d’union (électrocardio¬
mesure, sans hésitation à des actes blâmables : gramme, électrochoc, électrodynamique, élec¬
Un menteur éhonté. — Qui est fait sans honte, troménager, électromoteur, électrovalve, etc.),
sans mesure : Des mensonges éhontés Un pillage même quand le second élément commence par
éhonté des finances publiques. une voyelle (électroacoustique, électroaimant,
électroencéphalogramme, électroérosion, etc.).
2 honteux, euse Qui éprouve de la honte (du On écrit cependant : électro-osmose.
fait de ses actes, de son état) : Elle est toute
honteuse d’avoir menti. — Qui est déshonorant, électronvolt n. m. (terme de physique). PI. : des
scandaleux : Un honteux trafic. électronvolts.
2 Escalator (nom déposé) Marque déposée employer y ou, dans d’autres cas, lui (équivaut
d’un escalier mécanique. — Un .É majuscule. à à elle) ou en (équivaut à d’elle) : Il aime la
— Dire de préférence : escalier mécanique. littérature, il veut s’y consacrer (et non se
consacrer à elle). Il aime la littérature, il veut
élever v. t. Conjugaison ; orthographe des lui consacrer sa vie (et non consacrer sa vie à
dérivés. elle). Il regrette son école, il en parle sans cesse
(et non il parle d’elle).
1 Conjug. 12. J’élève. J’élèverai.
4 Après ne... que, on peut employer cepen¬
2 Dérivés ; élevage [Elva3], élévateur, trice, élé¬ dant elle dans tous les cas ; Il aime la littérature,
vation, élévatoire, élève, éleveur, euse [elvœR, il ne veut se consacrer qu ’à elle. Il regrette son
0z]. — Toujours un accent aigu sur le premier e, école, il ne parle que d’elle. Il est plus élégant
même quand il se prononce [e] (élevage, éleveur). cependant de tourner autrement : Il aime la
littérature, il veut consacrer exclusivement.
elfe n. m. Génie de l’air. — Ne pas écrire *elphe. II regrette son école, c’est son seul sujet de
conversation.
élire v. t. Conjug. 50. J’élis, tu élis, il élit, nous
élisons, vous élisez, ils élisent. — J’élisais. — 5 Après une préposition autre que à ou de,
J’élus, tu élus, il élut, nous élûmes, vous élûtes, on emploie elle: Il aimait tant la littérature
ils élurent. — J’élirai. — J’élirais. — Elis, qu’il a tout abandonné pour elle. L’emploi de
élisons, élisez. — Que j’élise. — Que j’élusse, y ou de en est impossible. On peut aussi
que tu élusses, qu’il élût, que nous élussions, que remplacer elle par celle-ci: Il aimait tant la
vous élussiez, qu’ils élussent. — Elisant. — Elu, littérature qu ’il a tout abandonné pour celle-cL
ue. T Au passé simple, éviter les barbarismes, Cette tournure est nettement plus lourde.
fréquents, du genre j’*élis..., ils *élirent ou III Elle (elles) représentant un nom d’animal.
j’*élisis..., ils *élisirent.
1 En général, mêmes règles que pour elle(s)
élisabéthain, aine adj. ou n. m. Les écrivains représentant un nom de chose : Ce paysan est
élisabéthains ou les élisabéthains. — Un e fier de ses vaches, il en parle sans cesse.
minuscule. Ce n’est pas un nom de peuple.
2 Quand il s’agit d’un animal familier que
l’on assimile à une piersonne, on peut appliquer
élixir Masculin : Un élixir délicieux.
les mêmes règles que pour elle(s) représentant
un nom de personne : Cet enfant aime bien sa
elle, elles Pronom personnel féminin de la chienne, il pense à elle souvent. La petite chienne
troisième personne. de mon oncle est morte, il parle d’elle sans cesse.
I Elle (elles) représentant un nom de personne
ou de chose personnifiée. ellébore ou hellébore Plante. — Les deux
graphies sont admises. V Toujours masculin :
1 Peut s’employer comme sujet : Ma sœur Un ellébore majestueux.
est venue, elle repart demain.
déformation d’une chaussure. Ce dernier em¬ 3 imbu, ue [éby, y) (figuré) Imprégné : Il est
ploi est vieilli. On dit de nos jours embauchoir : imbu de préjuges. — Etre imbu de sa supériorité,
J’ai acheté une paire d’embauchoirs pour mes être imbu de soi-même : être plein de suffisance.
chaussures neuves.
embûche n. f. Accent circonflexe sur le L
embouteiller v. t. Attention au i après le groupe
-/■//- à la première et à la deuxieme personne embué, embu > embu.
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous embouteillions, (que) embusquer v. t. ou v. pron. Toujours -qu-, même
vous embouteilliez. — Au sens de « en¬ devant a ou o: il s’embusqua, nous nous
combrer », est admis dans l’usage courant: embusquons.
L’afflux des voitures embouteille le carrefour.
Dans la langue très soutenue, on écrira plutôt éméché, ée adj. (familier) Un peu ivre. — Trois
encombrer. Préférer de même encombrement à accents aigus, à la différence de mèche.
embouteillage.
émeraude Genre et accord.
embrassade, embrassement Le nom féminin
1 Nom féminin. Désigne une pierre précieuse :
embrassade appartient à la langue semi-fami¬
Broche ornée de quatre belles émeraudes.
lière, le nom masculin embrassement à la langue
classique ou très littéraire. 2 Nom masculin : Désigne la couleur verte : Un
émeraude profond et brillant — Prend la
embrayer [abaeje] v. t. L’un des verbes en -yer marque du pluriel : Les émeraudes et les rouges
dans lesquels l’y n’est pas remplacé par i devant viennent animer les gris de ce tableau.
un e muet: fembraye, fembrayerai (et non
j’embraie, f embraierai). — Dérivés : embrayage 3 Nom masculin. Désigne un oiseau exotique :
[âbsEja3], embrayeur [ôbRejœR]. L’émeraude brillant et le colibri somptueux.
4 Adjectif. Toujours invariable : Des soies
embrener v. t. (populaire) Salir d’excréments. émeraude.
—Conjug. 12. J’embrène, J’embrèneraL —
Dérivés : embrené, embrènement émerger v. i. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o .• il émergea, nous émergeons.
embrocation n. f. Révulsif pour le massage des — Dérivés : émergence, émergent, ente,
muscles. — Avec un c. émersion.
emmitoufler [âmitufle] v. t. Deux m, un seul / tif présent : (que) nous émoustillions, (que) vous
émoustilliez. — Dérivé : émoustillant
emmurer [âm3^e] v. t. Deux m. De même :
emmurement [ômyRmâ]. émouvoir v. t. Conjug. 65. J’émeus, tu éram, il
émeut, nous émouvons, vous émouvez, ils émeu¬
émoi n. m. Pas de -e final. — Au sens strict, vent — J’émouvais. — J’émus. — J’émouvraL
signifie « trouble, frayeur » : Quand les habi¬ — J’émouvrais. — Emeus, émouvons, émouvez.
tants de la ville virent les ennemis approcher, — Que j’émeuve. — Quej’émusse. — Emouvant
grand fut leur émoi Ce sens est un peu vieilli, — Emu, ue. T Pas d’accent circonflexe sur le u
mais U est le sens originel. Le sens usuel et de ému, à la différence de mû.
moderne (émotion vague) est dû à l’attraction
de émotion. Il est admis cependant : Le doux empailler v. t. Attention à l’i après le groupe
émoi d’une fiancée. -ül- à la première et à la deuxième personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
émollient, ente [emoljâ, ôt] adj. ou n. m. Deux /. tif présent : (que) nous empaillions, (que) vous
empailliez — Dérivés : empaillage ou empaille-
émolument n. m. Au singulier, part d’actif ment, empailleur.
attribuée à un héritier, à un légataire (Emolu¬
ment de succession) ou à l’un des époux (au empan n. m. Ancieime mesure de longueur. —
moment où la communauté est dissoute) : Attention à la place respective de -en-et de -an-.
L’épouse n’est tenue aux dettes que jusqu’à
concurrence de son émolument. — Au pluriel, empaqueter v. t. Conjug. 14. J’empaquette,
rétribution allouée aux officiers ministériels, j’empaquetterai
avoués (autrefois), huissiers..., pour les actes de
leur ministère. La rétribution d’un notaire se empâtement, empattement On distinguera
nomme honoraires ou vacation. ▼ Ne pas écrire l’empâtement de l’écriture, dû à l’emploi d’une
*émoluement plume à bout large qui donne une écriture
épaisse, et l’empattement, terme de typographie
émonctoire n. m. Finale en -aire. qui désigne la petite barre terminant un trait
horizontal, vertical ou obhque dans certains
émondoir n. m. Finale en -oir. types de caractères.
emprise n. f. Mot longtemps condamné par les d’employer concurremment dans et en, la
Kammairiens. Admis de nos jours. Dans la
ague très surveillée, on peut, selon les cas,
préposition en possède une valeur de léger
arcnmsme ou de recherche: Dans ces cir¬
préférer ; ascendant, autorité, domination, em¬ constances étranges (usuel). En ces circonstances
pire, fascination, influence, mainmise, puis¬ étranges (littéraire) > dans (III, 1, 2, 3).
sance, pouvoir.
2 En en concurrence avec dans devant un
nom de pays > dans (IV, 1), de province
emprisonner v. t. Deux n. De même :
française > dans (IV, 2), de province étrangère
emprisonnement
> dans (TV, 3), de département > dans (V, 1
et 2).
emprunt n. m. Bien prononcer [âpRdé], avec
[&]. 3 Devant un pronom. Emploi quasi exclusif
de en : J’ai confiance en lui (à côté de : J’ai
emprunter v. t. Constructions et expressions. confiance dans le garçon me vous m’avez
recommandé) > confiance (1). Ce n’est pas le
1 Au sens propre, se construit avec à: Em¬ monde qui est hostile, c’est en vous que se crée
prunter cinq mille francs à un ami — Au sens ce sentiment d’hostilité que vous projetez sur le
de « tenir de », se construit avec de (sens et monde (à côté de : C’est dans le sujet anxieux
construction littéraires) : Les courtisans em¬ que se crée...). — On dit toujours Croire en Dieu
pruntent leur prestige de la majesté du roL — > croire.
Aux sens figurés usuels, se construit plutôt avec
à : Le français a emprunté de nombreux mots ni En en concurrence avec à.
au grec. Dans ce cas, de est possible, mais plus 1 Devant un nom de pays (Etat). On emploie
rare. en (sans article) si le nom est féminin: En
2 Emprunter une route, un chemin. Expression Suisse En Italie. En Espagne. En Belgique. En
considérée comme peu correcte. Préférer pren¬ Angleterre En Autriche En Suède — Si le nom
dre une route, un chemin. est masculin singulier et commence par une
voyelle, on emploie aussi en (sans article) : En
empyrée Attention à l’y et à la finale en -ée. — Afghanistan. En Uruguay. — Si le nom est
Toujours masculin : Un empyrée merveilleux. masculin singulier et commence par une
consonne, on emploie au: Au Paraguay. Au
ému, ue Participe passé de émouvoir. — Pas Pakistan. — Si le nom masculin est au pluriel,
d’accent circonflexe sur l’u, à la différence de l’emploi de aux est obligatoire : Aux Etats-Unis.
mû. 2 Devant un nom d’ne. En Corse, mais d
Madagascar > à (V, 1, 2 et 3).
émule Peut très bien s’employer au féminin : Elle
fut la digne émule de sa sœur.
3 Devant un nom de ville. En Arles, en
Avignon ou à Arles, à Avignon > à (IV, 2).
émulsion n. f Le dérivé émulsionner prend 4 En bicyclette, en skis ou à bicyclette, à
deux n. skis > à (VII, 1).
rv En en concurrence avec de, avec pour, avec
1. en Préposition.
sur.
I Répétition de en. Normalement, la préposi¬ 1 En en concurrence avec de pour introduire
tion en se répète devant plusieurs noms ou un complément de matière. Une table en chêne
plusieurs participes présents coordonnés ou ou une table de chêne > de (XII, 1).
juxtaposés : En Angleterre et en Allemagne. Des
tuyaux en caoutchouc ou en matière plastique. 2 Partir en. Tour critiqué pour partir pour;
Il était là, en chair et en os. En mangeant, en Je pars pour la Bretagne, pour la Suisse Qjlutôt
buvant et en chantant, ils passèrent une joyeuse que Je pars en Bretagne, en Suisse) > partir.
soirée. Cependant on dit en allant et venant 3 En a parfois le sens de sur (dans quelques
(expression figée). rares expressions figées). Mettre un genou en
II En en concurrence avec dans. terre. Avoir casque en tête.
1 En règle générale, en s’emploie devant un V Singulier ou pluriel pour le nom précédé de
nom qui n’est pas déterminé, dans devant un en, d^ certaines expressions. Des arbres en
nom détermine: Les élèves sont en classe. Il fleur ou en fleurs. Elle fondit en larmes. Il est
aime se promener en forêt. Bientôt nous serons en pantoufles. Elle est en robe du soir. Pas de
en été. Les élèves sont dans la classe de dessin. règle générale. L’usage et le raisonnement
Il se promena dans la forêt de Chantilly. Nous peuvent seuls servir de guide. On trouvera à
nous étions rencontrés dans l’été qui précéda. certains noms l’orthographe à adopter > fleur,
Quand, en français moderne, il est possible relation.
« >
EN 274
VI En suivi d’un nom. En général, on considère veut dire, construction également correcte). Il
le nom comme un attribut et on l’accorde : Ils a peur d’en dire trop et d’en faire trop peu ^lus
parlent en maîtres. Elles sont venues en amies. courant que II a peur de trop en dire). L’usage
Cependant, certains auteurs considèrent qu’une apprendra quels sont les tours les plus usuelle¬
locution comme en traître est une locution ment admis.
adverbiale invariable et qu’on doit écrire ; Ils
ont agi en traître. L’usage ie plus fréquent
III V Éviter d’employer en dans une relative
cependant, à notre époque, est d’écrire : Ils ont introduite par dont Tour fautif : Ce camarade
agi en traîtres (mais Ils Vont pris en traître, car dont *fen appréciais la bonne humeur (= dont
prendre en traître est une expression figée). j’appréciais la bonne humeur) > dont (7).
IV En remplaçant de lui, d’elle, d’eux ou d’elles.
Vn En plus..., en moins suivi d’un adjectif.
L’adjectif reste toujours invariable : Ces mai¬ 1 Quand il s’agit d’une chose, en est obliga¬
sons sont semblables à celles de mon pays, mais toire : As-tu vu son bateau ? En voici une
en plus beau et en plus grand. Ces montagnes photographie. On ne peut dire: Voici une
ressemblent aux Alpes, mais en moins haut. photographie de lui
endetter v. t. Deux t comme dans dette. De A éviter dans la langue précise de la psycho¬
même : endettement. logie et dans la langue très soutenue. On écrira
plutôt, selon les cas : agiter, exciter, surexciter;
endeuiller v. t. Attention au i après le groupe agacer, irriter. — De même, à énervement
-ill- à la première et à la deuxième personne préférer agitation, excitation, surexcitation;
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ agacement, irritation.
tif présent : (que) nous endeuillions, (que) vous
endeuilliez. enfant n. m. ou n. f Genre, expressions, dérivés.
1 Même forme au féminin et au masculin : Un
endiguer v. t. Toujours -gu-, même devant a ou charmant enfant. Une charmante enfant.
O .■ il endigua, nous endiguons. — Dérivé :
endigage (avec -g-) ou endiguement (avec -gu-). 2 Un £ majuscule dans l’expression l’Enfant
Jésus (pas de trait d’union).
endo- Préfixe (du grec endon « en dedans »), 3 Avec enfant au pluriel : Il n’y a plus d’enfants.
qui entre dans la formation de mots savants. — Avec enfant au singulier ; C’est un jeu d’en¬
Ce préfixe se prononce [ôdo-]. Les composés fant (= c’est très facile). — Avec enfant au
de endo s’écrivent en un seul mot, sans trait pluriel : La marelle est un jeu d’enfants.
d’union : endoblaste, endocarde, endocardite,
endocarpe, endocrine, endocrinien, endocrinolo¬ 4 Pour bon enfant, l’usage est mal fixé. On peut
gie, endoderme, endogamie, endogène, endolym- soit faire l’accord (Des chefs bons enfants,
phe, endomètre, endométrite, endoparasite, en- souriants, mais sans capacité. Elle était bonne
dophasie, endoréique, endoréisme, endoscope, enfant avec ses subordonnés), soit laisser inva¬
endoscopique, endosmose, endosperme, endothé¬ riable : Les deux directrices étaient bon enfant,
lial, ale, aux, endothélium, endothermique, malgré leur air bourru. Ce dernier usage tend
endotoxine, endotrophe. à l’emporter de nos jours. — On met toujours
la marque du pluriel au nom enfant employé
endommager v. t. Conjug. 16. Prend un e après seul comme adjectif : Malgré leur âge, mes deux
le g devant a ou o: il endommagea, nous filles sont restées très enfants.
endommageons. — Deux m. De même ; 5 Ne pas écrire les petits-enfants (les enfants
endommagement. du fils ou de la fille) comme les petits enfants
(les enfants très jeunes) : Cette grand-mère est
endormissement n. m. Le fait de s’endormir, heureuse de revoir ses petits-enfants. Les petits
le moment où l’on s’endort. — Mot de la langue enfantsjouent dans la cour de l’école maternelle.
didactique, mais parfaitement correct. — Le nom composé petits-enfants ne peut
s’employer qu’au pluriel. Au singulier, dire un
endroit n. m. On écrit par endroits, avec un -s : petit-fils, une petite-fille.
La moquette est usée par endroits. — A l’endroit 6 Dérivés : enfance, enfançon, enfantement,
de, à l’égard de (légèrement littéraire et enfanter, enfantin.
recherché) : Il éprouvait la plus grande admira¬
tion à l’endroit de son maître. Il s’est mal
enfanter, accoucher, engendrer Trois verbes
conduit à mon endroit, et non à l’endroit de
à bien distinguer.
moi.
1 Enfanter, accoucher. Le premier de ces
enduire v. t. Conjug. 46. J’enduis, tu enduis, il verbes, enfanter, appartient à la langue relevée
enduit, nous enduisons, vous enduisez, ils et littéraire : « Tu enfanteras dans la douleur »,
enduisent. — J’enduisais. — J’enduisis. — a dit la Bible. — Accoucher est un mot de la
J’enduirai. — J’enduirais. — Enduis, endui¬ langue courante. — Enfanter s’emploie surtout
sons, enduisez. — Que j’enduise. — Que au sens figuré : Il a enfanté plus d’un chef-
j’enduisisse. — Enduisant. — Enduit, ite. d’œuvre. — Accoucher s’emploie surtout au
sens propre. Au figuré, a une valeur familière
ou ironique : Il a accouché péniblement d’une
énergivorace adj. ou n. m. Qui consomme de
préface de quinze lignes t
l’énergie (pétrole, électricité, etc.). — Ce mot
est un anglicisme maladroit. Employer plutôt 2 Enfanter, engendrer. Dans la langue relevée,
énergivore. enfanter, c’est mettre un enfant au monde. Le
sujet désigne toujours une femme : La reine
énerver v. t. Au sens de « amollir » (L’oisiveté enfanta un fils, qui fut l’espoir de tout le peuple.
et l’abus des plaisirs énervent l’âme et le corps), — Engendrer (mot littéraire aussi), c’est donner
est très vieilli et très littéraire. — Au sens usuel la vie à un enfant en fécondant une femme. Le
et moderne de « irriter, exciter » (Ce grince¬ sujet désigne toujours un homme : Le roi
ment de scie m’énerve. Le café et l’alcool engendra deux filles et un fils, qui mourut en
énervent), est admis dans la langue courante. bas âge.
ENFANTIN 278
enfantin, infantile, puéril Trois adjectifs à bien enfreindre v. t. Conjug. 84. J’enfreins, tu
distinguer. enfreins, il enfreint, nous enfreignons, vous
enfreignez, ils enfreignent. — J’enfreignais, tu
1 enfantin, ine (mot du langage courant) Qui
enfreignais, il enfreignait, nous enfreignions,
tient de l’enfant, au physique ou au moral : Un
vous enfreigniez, ils enfreignaient. — J’enfrein¬
visage enfantin. Un caractère enfantin.
drai — J’enfreindrais. —Enfreins, enfreignons,
2 infantile (mot du langage médical) Qui a enfreignez. — Que j’enfreigne, que tu enfreignes,
conservé à l’âge adulte des caractères physicjues qu’il enfreigne, que nous enfreignions, que vous
et psychiques propres à l’enfance, en raison enfreigniez, qu’ils enfreignent. — Que j’enfrei¬
d’un arrêt patholo^que du développement : Les gnisse. — Enfreignant — Enfreint, einte. T
mongoliens restent infantiles toute leur vie. — Attention au i après le groupe -gn- à la première
(abusivement) Digne d’un enfant et indigne et à la deuxieme personne du pluriel de
d’un adulte : Des distractions infantiles. Préfé¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
rer : puéril. (que) nous enfreignions, (que) vous enfreigniez
3 puéril, ile (psychopathologie) Qui est atteint
enfuir (s’) v. pron. Conjug. 37 (comme fuir).
de puérilisme, qui tient du puérilisme, attitude
— Aux temf« composœ, accord du participe
mentale qui, chez un adulte, rappelle, anorma¬
avec le sujet : elles se sont enfuies.
lement, celle d’un enfant (sans qu’il y ait retard
du développement physique, comme dans
engager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
l'infantilisme) : Une conduite puérile s’observe
g devant a ou o ; il engagea, nous engageons.
chez certains déments. — (usuel; correct) Digne
— Dérivés : engagé, ée, engageant, ante,
d’un enfant et indigne d’un adulte : Ces
engagement
réactions puériles sont pour le moins déplacées.
eng^er v. t. Pas d’accent circonflexe sur le i
enfer. Enfers On écrit, avec un e minuscule,
(vient de gaine). De même : engainant, ante,
l’enfer, quand le mot désigne l’enfer chrétien
engainé, ée.
ou qu’il est pris au sens figuré : Tous les diables
de l’enfer. Les régiments fondaient dans l’enfer
de Verdun. Sa vie fut un enfer. — Un £
engazonner v. t. Deux n. De même ;
engazonnement
majuscule dans les Enfers, séjour des morts,
selon les croyances de l’Antiquité : Le Styx,
fleuve des Enfers. engeance n. f. Attention au e entre le g et le a.
— Ne pas écrire *engence.
enferrer v. t. Deux r.
engendrer, enfanter > enfanter.
enfeu n. m. Niche dans un mur, destinée à
engineering n. m. Mot anglais. Prononciation :
recevoir un sarcophage. — PI. ; des enfeux.
[endzinaRip] ou [endsininiq]. Pour remplacer
cet ^ anglicisme, l’Administration préconise
enfiéwer v. t. Conjug. 11. Il enfièvre, mais il
ingénierie.
enfiévrera. — Dérivé : enjièvrement (avec un
accent grave).
engluement [âglymâ] n. m. Attention à Ve
intérieur. — On dit aussi engluage.
enfin adv. En un seul mot, à la différence de en
fin de compte, en fin de parcours, en fin de
engorger v. t. Prend un e après le g devant a
course. — Peut se mettre avant ou après le
ou O .• il engorgea, nous engorgeons.
verbe : Enfin, il se décida. Il se décida enfin.
— L’emploi de enfin pour rectifier ou atténuer
engouement [âgumâ] n. m. Attention à \’e
une assertion appartient à la langue légèrement
intérieur. T On dit : l’engouement pour
familière : Les résultats sont bons, enfin, satisfai¬
quelqu’un, pour quelque chose > engouer.
sants t T Eviter le pléonasme enfin bref qui
appartient à la langue parlée relâchée.
engouer (s’) v. pron. ▼ Se construit avec de:
Elle s’est engouée de ce chanteur. Les gens naïfs
enflammer v. t. Deux m, comme dans flamme.
s’engouent facilement de tout ce qui est à la
dernière mode. — La construction avec pour
enfléchure n. f (terme de marine) Un accent
(Elle s’est engouée pour ce chanteur) est peu
aigu.
recommandée. — En revanche engouement ne
peut se construire qu’avec pour : L’engouement
enfoncer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
de la jeunesse pour les chanteurs yé-yé.
devant a ou o .• il enfonça, nous enfonçons. —
Dérivéi : enfoncé, ée, enfoncement, enfonceur;
engouffrer v. t. Deux f comme dans gouffre.
enfonçure (avec une cédille).
De même : engouffrement
279 ENGOULEVENT
enkyster (s’) v. pron. Un y comme dans kyste. énorme adj. Un seul n. De même : énormément,
De même : enkysté, ée, enkystement. énormité.
enlacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille enquérir (s’) v. pron. et construction.
devant a ou o; il enlaça, nous enlaçons.
1 Conjug. 29. Je m’enquiers, tu t’enquiers, il
s’enquiert, nous nous enquérons, vous vous
enlever v. t. Conjug. 12. J’enlève, j’enlèverai enquérez, ilss’enquièrent. —Jem’enquérais. —
Je m ’enquis. — Jem ’enquerrai — Je m ’enquer-
enliser v. t. Avec s et non z De même : enlisé, rais. — Enquiers-toi enquérons-nous, enquérez-
ée, enlisement. vous. — Que je m’enquière, que tu t’enquières,
qu’il s’enquière, que nous nous enquêtions, que
ennéasyllabe [eneasilab] adj. ou n. m. Qualifie vous vous enquêtiez, qu’ils s’enquièrent. — Que
un vers de neuf syllabes. Deux n, un seul je m’enquisse. — Enquérant. — Enquis, ise. —
s, deux l. Aux temps comijosés, accord du participe avec
le sujet : Elles se sont enquises du prix.
enneigé, ée adj. Deux n et -ei-. Prononcia¬
tion : [ônese]. — Dérivé : enneigement 2 Se construit avec de (suivi d’un nom) ou
[ân£3mâ]. avec si (suivi de l’indicatif ou du conditionnel) :
Je me suis enquis du jour de son arrivée. Je
ennemi, ie adj. ou n. Deux n. me suis enquis s’il voulait venir nous voir. Je
me suis enquis s’il viendrait la semaine
ennoblir, anoblir > anoblir. prochaine.
ENQUÊTE 280
pluriel : Il s’ensuit, ils s’ensuivent. — Il s’ensui¬ 2 Entendre que, an sens de « vouloir, exiger
vait, ils s’ensuivaient. — Il s’ensuivit, ils que ». Se construit normalement avec le sub¬
s’ensuivirent. — Il s’ensuivra, ils s’ensuivront. jonctif: J’entends qu’on m’obéisse. On ren¬
— Il s’ensuivrait, ils s’ensuivraient. — Impératif contre parfois l’indicatif futur ou le condition¬
inusité. — Qu’il s’ensuive, qu’ils s’ensuivent. — nel (exprimant le futur par rapport au passé) :
Qu’il s’ensuivît, qu’ils s’ensuivissent. —S’ensui¬ J’entends bien qu’il assistera à la réunion II
vant. — S’étant ensuivi, ie. avait entendu que tout le monde serait présent
Cet emploi de l’indicatif ou du conditionnel,
2 Autrefois on pouvait dire : il s’en ensuit, il
dû à l’imuence de il est entendu que, est peu
s’en ensuivra, il s\n est ensuivi Pour des raisons
conseillé.
d’euphonie, le premier en est omis de nos jours :
il s’ensuit, il s’ensuivra, il s’est ensuivi On peut 3 Je l’entends dire ou je lui entends dire. Ces
préciser en disant : il s’ensuit de là. deux constructions sont correctes. La première
est usuelle, la seconde plus recherchée. —
3 On ne dissociera pas en de suivre. On évitera : Quand le complément de dire est un pronom,
Les difficultés qui s’en étaient suivies. Ecrire seul le tour je lui entends dire est possible : Ces
plutôt : qui s’étaient ensuivies. paroles, je les lui entends dire souvent Les
4 n s’ensuit que. A la forme affirmative, est paroles que je lui entends dire souvent
suivi de l’indicatif ou du conditionnel : Il 4 S’entendre à, s’entendre en, au sens de « se
s’ensuit que nous pouvons agir tout de suite. Il connaître à, en». Il s’entend fort bien au
s’ensuit qu’une solution de rechange serait alors commerce. Il s’entend en tableaux et en œuvres
possible. — A la forme négative ou interroga¬ d’art. Tour assez httéraire. ▼ La forme s’y
tive, il s’ensuit que est suivi du subjonctif : Il entendre (à, en) est plus familière. A éviter dans
ne s’ensuit pas que toute possibilité nous soit le style surveillé.
fermée. S’ensuit-il que nous devions tout
accepter ? UI Accord du participe passé.
5 Pour éviter les difficultés qui tiennent à la 1 Cette femme que j’ai entendue chanter. On
conjugaison de s’ensuivre, on aura souvent fait l’accord avec le nom placé avant la forme
intérêt à employer, suivant les cas : découler, verbale, quand ce nom est a la fois complément
se déduire, se dégager, ressortir, résulter. de entendre et sujet de l’infinitif (cette femme
qui chantait).
entailler v. t. Attention au i après le groupe -ill- à 2 Cette chanson que j’ai entendu chanter. Le
la première et à la deuxième personne du pluriel participe reste invariable quand le nom placé
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : avant la forme verbale est complément direct
(que) nous entaillions, (que) vous entailliez. à la fois de entendre et de l’infinitif (cette
chanson que l’on chantait).
enté, ée adj. Greffé : Prunier enté. — (héraldique)
Ecu ente. — Ne pas écrire comme hanté (un
IV Entendre, écouter > écouter.
château hanté), ni comme en T, en forme de T.
entendu, ue Accord, constructions et
expressions.
entéléchie n. f. (terme de philosophie) Pronon¬
ciation: [âtcle/i]. 1 Entendu 1 Exclamation exprimant l’accord,
l’adhésion. Toujours invariable : Vous viendrez
entendre v. t. Conjugaison, constructions, sens, demain, à onze heures ? — Entendu l
accord du participe. 2 Entendu. S’emploie en tête de phrase ou de
I Conjug. 81. J’entends, tu entends, il entend, membre de phrase, en construction participiale
nous entendons, vous entendez, ils entendent. — absolue devant le nom. Toujours invariable :
J’entendais. — J’entendis. — J’entendrai — Entendu les experts (= les experts ayant été
J’entendrais. — Entends, entendons, entendez entendus), le tribunal décide que... — En
— Que j’entende. — Que J’entendisse. — revanche : Les experts entendus, le tribunal
Entendant. — Entendu, ue. décide que... (accord, car entendu est placé
après le nom).
II Constructions.
3 n est entendu que. Se construit avec l’indica¬
1 Au sens de «percevoir par l’ouïe». Se tif ou le conditionnel (et non avec le subjonc
construit avec un nom (Il entendait le roule¬ tif) : Il est entendu que la réunion aura lieu
ment du train) ou avec un nom et une relative mercredi prochain. Il était entendu que la
(Il entendait le train qui roulait) ou avec un réunion aurait lieu le mardi suivant
infinitif (Il entendait rouler le train). — Le tour
entendre que, suivi de l’indicatif, est, dans ce 4 Comme de bien entendu. Expression de la
sens, peu recommandé. Eviter : Il entendait que langue familière. A éviter dans la langue
le train roulait surveillée.
ENTÉNÉBRER 282
enténébrer v. t. Conjug. 11. J’enténèbre, mais entorse n. f. Au propre, on dit plutôt se donner
j’enténébreraL une entorse que se faire une entorse: Il s’est
donné une entorse en tombant dans son jardin
enter [âtej v. t. Greffer ; Enter un cerisier. — — Au figuré, on dit plutôt faire une entorse
Ne pas écrire comme hanter « fréquenter ». que donner une entorse : Il a fait une entorse
au règlement.
entériner v. t. Un seul r. De même :
entérinement. entour Mot vieilli et très littéraire. — A l’entour
(locution adverbiale), aux environs, autour d’un
entérite n. f. Inflammation de l’intestin grêle. heu : Le village est situé sur la rivière, à l’entour
— Mots de la même famille : entéralgie n. f, s’étendent les vignes et les bois. — A l’entour
entérectomie n. f., entérique adj., entérocolite n. de (locution prépositive), autour de : A l’entour
f, entérocoque n. m., enterokinase n. f, de sa demeure, il y avait un parc magnifique.
entérorénal adj. m. (syndrome entérorénal), On a écrit aussi alentour de. — Les entours de :
entérovaccin n. m. les environs d’un lieu (Les entours du château)
ou l’entourage d’une personne (Les entours du
enterrer v. t. Deux r. De même : enterrement prince). Nettement vieux dans ce sens >
alentour.
enterrer, inhumer > inhumer.
entracte n. m. En un seul mot, sans trait d’union
en>tête, en tête Ne pas écrire un en-tête (avec ni apostrophe.
un trait d’union), inscription placée en haut
d’une lettre, comme la locution en tête {de), qui enüraider (s’) v. pron. En un seul mot, sans trait
ne prend pas de trait d’union. T Le nom en-tête d’union ni apostrophe. De même : entraide.
est masculin : Un en-tête élégant — PI. : des
en-têtes. entrailles n. f pl. Ne s’emploie qu’au pluriel :
Dans les entrailles ténébreuses de la terre.
entêter v. t. ou v. pron. Accent circonflexe
comme dans tête. De même : entêté, entêtement ent^aimer (s*) v. pron. En deux mots, avec une
— Au sens de «s’obstiner», s’entêter se élision du -e et apostrophe.
construit avec dans + nom (Il s’entête dans
une attitude de refus) ou avec à + infinitif (Il entrain, en train Ne pas écrire le nom masculin
s’entête à refuser toute aide). — Au sens de entrain (Mettre de l’entrain dans une soirée)
« s’enticher, s’engouer », se construit avec de comme la locution en train. (Mettre une affaire
+ nom : Il sêst entêté de cette coquette. en train).
S’entêter d’un écrivain à la mode.
entraîner v. t. Un accent circonflexe sur le i
enthousiasme n. m. Attention au groupe -th-. comme dans tramer. De même : entraînant,
De même : enthousiasmer, enthousiaste. — entraînement, entraîneur.
Bien distinguer enthousiasme n. m. (Un garçon
animé d’un enthousiasme communicatif) et en^apercevoir (s’) v. pron. En deux mots, avec
enthousiaste adj. (Cette fille est très enthou¬ ehsion du -e et une aspostrophe.
siaste).
entre Prép. Orthographe et expressions.
enticher (s’) v. pron. Se construit avec de,
conmie le participe entiché, ée: Elle s’est I Quand le mot est préposition et non pas
entichée d’un bellâtre. Un garçon naïf, entiché préfixé, le -e final ne s’éhde pas : Entre eux et
d une coquette. moi. Entre intimes.
II Expressions.
entier, ière adj. T Dans l’expression tout entier,
1 Entre autres > autre (14).
tout reste toujours invariable : Les fruits sont
tout entiers pourris. J’ai mangé la pomme tout 2 Entre chaque, entre chacun de > chacun
entiere. Ces régions sont tout entières monta¬ (IV), chaque (VI).
gneuses — Dérivé : entièrement.
3 Entre parenthèses > parenthèse.
1. entonner v. t. Commencer à chanter. _
Deux n. entee- Préfixe. L’usage concernant l’orthographe
des mots commençant par entre- est assez
2. entonner v. t. Verser dans un tonneau ; boire
anarchique. Il n’y a que des cas particuliers.
beaucoup. — Deux n. De même ; entonnage Se reporter à chaque mot à son ordre alphabéti¬
ou entonnaison ou entonnement, entonnoir. que, ci-dessous. Certains composés s’écrivent
en un seul mot (entracte, entraide, etc.).
283 ENTREBÂILLER
d’autres en deux mots avec élision du -e et une entr’égorgée (s’) v. pron. Conjug. 16. Prend un
apostrophe (s’entr’aimer s'entr’apercevoir, etc.), e apra le g devant a ou o .• ils s’entr’égorgeaient ;
d’autres en deux mots avec un trait d’union nous nous entr’égorgeons. — En deux mots,
(s’entre-déchirer, s’entre-dévorer, etc.). avec élision du -e et une apostrophe.
entrebâiller v. pron. Attention à 1’/ après le entre-heurter (s’) v. pron. En deux mots, avec
groupe -ill- à la première et à la deuxième un trait d’union.
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous entrebâillions, entrejambe n. m. En un seul mot, sans trait
(que) vous entrebâilliez — Accent circonflexe d’union. — Eviter les graphies un entrejambes
sur le a. En un seul mot, sans trait d’union. ou un entre-jambes. Réserver le -s fhial au
De même : entrebâillement, entrebâilleur. pluriel : des entrejambes.
entrechat n. m. En un seul mot, sans trait entrelacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une
d’union. cédille devant a ou o: il entrelaça, nous
entrelaçons. — En un seul mot, sans trait
entrechoquer v. t. En un seul mot, sans trait d’union. De même : entrelacement.
d’union. De même : entrechoquement.
entrelacs n. m. En un seul mot, sans trait
entrecôte En un seul mot, sans trait d’union. d’union. — Toujours un -s final, même au
— A l’origine, masculin. De nos jours, féminin : singulier. Le c ne se prononce pas : [ôtRala],
Une entrecôte excellente. avec a vélaire [a].
entrecouper v. t. En un seul mot, sans trait entrelarder v. t. En un seul mot, sans trait
d’union. d’union. De même : entrelardé, ée.
entrecroiser v. t. En un seul mot, sans trait entremêler v. t. En un seul mot, sans trait
d’union. — De même : entrecroisement d’union. Accent circonflexe comme dans mêler.
De même ; entremêlement.
entrecuisse n. m. En un seul mot, sans trait
entremets (ôtRame] n. m. En un seul mot, sans
d’union. trait d’umon. — Toujours avec un -s final,
entre-déchirer (s’) v. pron. En deux mots, avec
même au singulier.
un trait d’union. entremetteur, euse n. m. ou f. En un seul mot,
sans trait d’union.
entre-deux n. m. inv. En deux mots, avec trait
d’union. entremettre (s’) v. pron. Conjug. 99 (conime
mettre). Accord du participe passé avec le sujet :
entre-deux-guerres En trois mots, avec des
Elles se sont entremises.
traits d’union. — L’usaçe hésite sur le genre.
De nos jours le masculin est nettement plus entrepont n. m. En un seul mot, sans trait
fréquent : L’entre-deux-guerres (la période de
d’union.
1918 à 1939) fut plein d’événements violents.
entreposer v. t. En un seul mot, sans trait
entre-dévorer (s’) v. pron. En deux mots, avec d’union. De même: entreposage, entreposeur,
un trait d’union. entrepositaire. — Accent circonflexe sur le o
dans : entrepôt.
entrée n. f. Finale en -ée.
entreprendre v. t. Conjug. 82 (comme pren-
entrefaites n. f. pl. Ne s’emploie plus que dans di-é). — En un seul mot, sans trait d’union.
l’expression sur ces entrefaites. — En un seul De même : entreprenant, entrepreneur,
mot, sans trait d’union. entreprise.
entrefer [âtRafea] n. m. En un seul mot, sans entrer Emploi de l’auxiliaire et emplois abu¬
trait d’union. sifs.
entrefilet n. m. En un seul mot, sans trait 1 Dans la construction intransitive, auxiliai¬
d’union. re être: Elles sont entrées dans le magasin.
— Dans la construction transitive, auxiliai¬
entregent n. m. En un seul mot, sans trait re avoir: Ils ont entré des marchandises en
fraude.
d’union.
ENTRE-RAIL 284
2 L’emploi transitif (Les déménageurs n'ont enverguer v. t. Toujours -gu-, même devant a
pu entrer l’armoire par la porte), sans être ou O : il envergua, nous enverguons — Dérivé ;
mcorrect, appartient à une langue moins envergure.
soigna que/a/re entrer (Les déménageurs n 'ont
pu faire entrer l’amoire par la porte). envi, envie Ne pas écrire la locution à l’envi
3 Rentrer employé abusivement au lieu de (^s -e), « en rivalisant », comme le nom
entrer > rentrer. féminin une envie: Ces gens-là nous dénigrent
à l’envL Ceux qui réussissent sont en butte à
en^e-rail n. m. En deux mots, avec un trait l’envie.
d’union. — PI. : des entre-rails — La graphie
un entre-rails, avec -s au singulier, est plus rare envie n. f. Ce mot n’est pas un adjectif. Dans
que un entre-rail la iMgue très surveillée, on évitera avoir très
envie, bien envie. Ecrire plutôt avoir grande
cntre-regarder (s’) v. pron. En deux mots, avec envie. De même, éviter avoir si envie. Ecrire
un trait d’union. plutôt avoir si grande envie.
entresol n. m. En un seul mot, sans trait d’union. envier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première
et à la deuxième personne du pluriel de
entre-temps loc. adv. Pendant ce temps, dans l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
cet intervalle de temps. — Graphie entre-temps que nous enviions, que vous enviiez. — N’avoir
(avec trait d’union) préférable & entre temps rien à envier à, être dans une situation
— Bien distinguer de entre tant, parmi de si comparable, soit en bien soit en mal : // est riche
nombreux ; Entre tant de livres admirables, c'est sans doute, mais son concurrent n’a rien à lui
encore l’Iliade que je préfère. envier. La me que vous habitez est bmyante,
mais je n’ai rien à vous envier, car j’habite près
entretenir y. t. Conjug. 44 (comme tenir). — de la gare.
Dire plutôt entretenir quelqu’un de quelque
chose (et non au sujet de quelque chose) : Je environ prép. ou adv. Emplois délicats.
veux vous entretenir d’un projet important
I Préposition.
entretien n. m. ▼ Pas de -t final. Ne pas écrire : 1 Nettement vieux dans le sens spatial : Il
un *entretient est une colline environ la ville. On dit de nos
jours : aux environs de, dans les environs de.
entre-tisser v. t. En deux mots, avec un trait
d’union. 2 Vieilli ou littéraire dans le sens temporel :
Noël, son frère vint lui rendre visite.
enteetoise n. f En un seul mot, sans trait On dit maintenant : aux environs de (bien que
d umon. De même : entretoisement, entretoiser. cet emploi ait été autrefois critiqué).
n Adverbe.
entre-tuer (s’) v. pron. En deux mots, avec un
trait d’union. 1 On peut dire, au choix : Une distance de
trente kilomètres environ ou une distance
entrevoie n. f En un seul mot, sans trait d’union. d environ trente kilomètres. En revanche, on
évitera : Il a parcoum aux environs de trente
entrevoir v. t. Conjug. 74 (comme voir). En un kilométrés.
seul mot, sans trait d’union.
2 Eviter les tours pléonastiques : de dix à
quinze francs environ (dire de dix à quinze
entrevue n. f. En un seul mot, sans trait d’union.
francs), neuf ou dix personnes environ (dire neuf
ou dix personnes ou bien dix personnes environ).
enteouvrir y. t. Conjug. 33 (comme ouvrir). —
L u^seul mot, sans trait d’union ni apostro¬ environner v. t. Deux n. De même:
phe. De meme : entrouvert, erte. environnement
énumérer v. t. Conjug. 11. J’énumère, mais
J enumererau envisager v. t. Coniug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o ; il envisagea, nous envisageons.
envahir V. t. Attention au h intérieur. De même :
envoi n. m. V Pas de e final : Un envoi par la
envühissünt, envahissement, envahisseur»
poste. Ne pas écrire : ^envoie.
envelopp.îr v. t. Deuxp. De même : enveloppant
enveloppe, enveloppement ’ envoûter v. t. Accent circonflexe sur le u. De
meme : envoûtant, envoûtement, envoûteur.
285 ENVOYER
ÉPICE 286
épice n. f. Avec épice au singulier : du pain 3 épitaphe Inscription gravée sur un tombeau
d’épice. — Dérivés : êpUé, épicer, épicerie, ou court poème composé en l’honneur d’un
épicier. mort : Une épitaphe touchante.
épicéa Arbre. — PI. : des épicéas [-sea]. — épigraphe T Toujours féminin : Une épigraphe
Masculin : Un épicéa très vieux. très longue. — Bien distinguer les mots
suivants.
épicer v. t. Assaisonner. — Conjug. 17. Le c 1 épigraphe, épigramme, épitaphe > épi*
prend une cédille devant a ou o .• il épiça, nous grflDiiiic*
épiçons. — Ne pas écrire comme épisser (réunir
par une épissure). 2 épigraphe, exergue > exergue.
équipolé ou équipoUé adj. m. (terme d’héraldi¬ ermite n. m. L’orthographe hermite est vieillie,
que) Les deux graphies sont admises. — sauf dans le nom du bernard-l'hermite (ou
Prononciation : [ekipole], avec [k] et non [kqj. parfois bernard-l'ermite). — On écrit de même :
ermitage (et non plus hermitage).
équifiollent, ente adj. Deux L Prononciation :
[ekipolô, ât], avec [k] et non [kq]. De même : éroder v. t. (didactique) Ronger peu à peu : Les
équipollence [ekipolâs] n. f. vagues érodent la base de la falaise. — Dérivés :
érosif, ive, érosion.
équitable adj. Prononciation : [ekitabKs)]. De
même : équitablement [ekitablsmâ]. erpétologie ou herpétologie n. f. Partie de la
zoologie qui étudie les serpents. — La graphie
équitation n. f. Prononciation : [ekitasjS], avec herpétologie, plus conforme à l’étymologie
[k] et non [kq]. grecque, est préférable à erpétologie. De même,
écrire: hei^tologique (plutôt que erpétologi-
équité n. f. Prononciation : [ekite]. que), herjKtologiste ou herpétologue (plutôt que
erpétologiste ou erpétologue).
équivalant, équivalent Deux homophones qui
se prononcent [ekivalâ]. — Distinguer par errant, ante adj. Deux r. De même : errance.
la gt&phie équivalant, participe présent inva¬
riable de équivaloir, et fuiraient, ente adjec¬ errata, erratum n. m. On distingue un errata
tif ou nom : Les quantités vendues équivalant ou des errata (pas de -s), une liste ou plusieurs
à notre production, nos stocks restent inchan¬ listfô comprenant chacune plusieurs erreurs à
gés. Nous avons vendu des quantités équiva¬ rectifier dans un livre, et un erratum, chacune
lentes. Un mètre cube est l'équivalent (n. m.) de ces erreurs prise isolément.
de mille litres.
erratique adj. Deux r.
équivaloir [ekivaliwaR] v. t. ind. Coniug. 73
(comme valoir). — Le participe passé équivalu erre n. f. Route d’un navire. — Deux r.
n’a pas de féminin. — Dérivés: équivalence
[ekivalâs] n. f., équivalent, ente [ekivalâ, ât] errement n. m. pl. Deux r. T Par son étymologie
adj., équivalent [ekivalâ] n. m. et par son vrai sens, ce mot est tout à fait
différent de erreur. Il signifie « manière d’agir
éqiûvoque [ekivok] Comme nom, toujours habituelle ». Ce sens est d’ailleurs vieux : Agir
féminin : Une équivoque fâcheuse. conformément à ses errements (= à ses
289 ERRER
habitudes). L’emploi de errements au sens de 1 Un chef d’escadrons (avec un -s). Officier qui
erreurs est déconseillé. a le grade de commandant dans la cavalerie
ou les bUndés. 11 commande un groupe
errer v. i. Deux r. d’escadrons
1 Ne s’emploie plus que dans des noms de escamoter v. t. Un seul t De même ; escamota¬
localités (Riom-es-Montagnes) ou dans des ble, escamotage, escamoteur.
expressions consacrées, lesquelles s’écrivent
sans traits d’union (licencié es lettres, licencié escapade n. f Un seul p.
ès sciences, docteur ès lettres, docteur ès sciences,
maître ès arts). T En raison de l’étymologie escarbot n. m. (vieilli) Scarabée. — Finale en
(= en les), ès ne peut s’employer devant un -oL — Attention aux paronymes escabeau et
nom singulier. Ne jamais dire *docteur ès escargot.
médecine, *licencié ès droit, licencié *ès philoso¬
phie, etc. escarcelle n. f. Autrefois, bourse suspendue à
2 A côté de licencié ès lettres, ès sciences, on la ceinture. — Deux L
dit aussi licencié de lettres, de sciences On dit
toujours agrégé de lettres ou des lettres escarole n. f Salade. — Forme vieillie. De nos
jours, on dit : scarole.
3 De nos jours, on prononce ès qualité
[eskalite], docteur ès lettres [esletnCa)], ès escarpe Deux homonymes à bien distinguer.
sciences [esjâs], maître ès arts [ezan], Riom-h
Montagnes [njôesmôtap], mais Saint-Pierre-ès- 1 Une escarpe Talus, mur incliné du fossé
Liens [eljê]. Certains recommandent de pro¬ d’une fortification : Une escarpe très haute.
noncer ès lettres [eletnCa)], mais cette pronon¬ 2 Un escarpe Bandit, malfaiteur, voyou : Un
ciation est vieillie. escarpe dangereux.
escient [esjâ] n. m. A bon escient. — Attention 2 On écrit plutôt, avec espèce au singulier, de
au groupe -sc-. toute espèce : Des commerçants et des trafiquants
de toute espèce. Si l’on évite de toutes espèces,
esclaffer (s*) v. pron. Deux / on dit fort bien, en revanche, de toutes les
espèces: Des friandises de toutes les espèces.
esclandre Masculin : Un esclandre très fâcheux.
3 Diverses espèces de. Est en général suivi du
pluriel s’il s’aat d’objets concrets (Diverses
escogriffe n. m. Deux / ▼ Ne pas déformer en
espèces de confitures) et du singulier s’il s’agit
*escrogriffe.
d’une chose abstraite (Il y a diverses espèces de
mélancolie).
escompter [esk5te] v. t. Attention au p intérieur
muet. De même ; escomptable [eskStabKa)], 4 En l’espèce, en espèces. Deux locutions à
escompte [eskSt], escompteur [eskStœR]. bien distinguer. En l’espèce, dans le cas
particulier qui nous occupe : En général nous
escopette n. f. Type ancien d’arme à feu. — Un rejetons de telles demandes, mais, en l’espèce,
seul p, deux t cette réclamation doit être prise en considéra¬
tion — En espèces (avec un -s), en argent :
escroc n. m. Pas de forme spéciale pour le Préférez-vous qu’on vous paye par chèque ou en
féminin : Cette femme est un escroc dangereux. espèces ?
— Attention au -c final muet. Prononciation :
[eskRo]. — Les dérivés s’écrivent -qu- : escro¬ espérance n. f. Finale en -ance.
quer, escroquerie, escroqueur, euse (synonyme
vieilli de escroc). espéranto [espeRÔto] n. m. Langue artificielle.
— Peut s’employer comme adjectif invariable ;
ésotérique adj. Accessible aux seuls initiés ; La grammaire espéranto. Les mots espéranto.
L'enseignement ésotérique d’une secte mystique. — Dérivé : espérantiste.
— (par extension) Difficile à comprendre sans
préparation : La poésie des symbolistes est
espérer v. t. Gjnjugaison, sens et construction.
souvent ésotérique. — Dérivé : ésotérisme n. m.
— Antonyme : exotérique adj. Ouvert à tous, 1 Conjug. 11 : j’espère, mais j’espérerai
accessible à tous.
2 Au sens de attendre (Je vous ai espéré un
quart d’heure devant la poste), est vieux ou
espace Masculin (Un grand espace désert. Un
régional. En occitan, esperar signifie encore
long espace de temps), sauf comme terme de
« attendre ».
typographie, quand le mot veut dire « pièce
de métal qui sépare deux caractères et qui se 3 Le verbe espérer s’emploie normalement
traduit par un blanc à l’impression » (U faut quand l’objet de l’espérance est futur par
mettre une espace plus fine entre ces deux mots). rapport à l’action d’espérer ; J’espère que mon
frere sera bientôt rétabli J’espérais alors que
espacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille mon frère viendrait me voir.
devant a ou o .• il espaça, nous espaçons.
4 Quand l’objet de l’espérance est présent ou
espace-temps n. m. Un trait d’union. — PI. : passé par rapport à l’action d’esperer, il est
des espaces-temps. conseillé d’employer plutôt aimer à croire,
aimer à penser que : J’aime à croire que notre
espagnol, oie n. ou adj. Attention à la majus¬ ami n’est pas malade (plutôt que J’espère que
cule : La population espagnole. Les Espagnols. notre ami n’est pas malade). J’aime à penser
— N. m. L’espagnol: la langue espagnole. qu ’il n ’a pas oublié notre rendez-vous plutôt que
J’espère qu’il n’a pas oublié...).
espalier, échalier > échalier. 5 Espérer de + infinitif. Tour correct, mais
archaïsant et littéraire ; La princesse espéra de
espèce n. f Expressions. fléchir le roi De nos jours, se construit avec
1 Bien dire une espèce de, et non *un espèce l’infinitif sans de (J’espère arriver à temps pour
de, même devant un nom masculin ; Une es¬ prendre le dernier train), sauf quand espérer est
pèce d’averiturier. — L’accord du participe liû-meme a l’mfinitif (Puis-je espérer d’avoir
ou de l’adjectif se fait en revanche avec le bientôt ce dossier ?). Cependant Puis-je espérer
nom et non avec espèce : Cet individu est une avoir bientôt... est possible aussi et correct, mais
espèce d’aventurier, très séduisant, mais dange¬ moins élégant.
reux. — Une espèce de est toujours assez 6 Espérer que. A la forme affirmative, se
péjoratif. L’équivalent non péjoratif est : une
constniit avec l’indicatif ou le conditionnel :
sorte d ’.
J’espère qu’il viendra. J’espère qu’il nous pré-
291 ESPIÈGLE
espion n. m. Féminin : espionne (avec deux n). essayer Conjugaison, dérivés et constructions,
De m ê c t
espionnage, espionner, espionnite. — 1 Conjug. 20.' Remplace facultativement y par
Composé : contre-espionnage (avec un trait 1 devant un e muet : j’essaie (ou j’essaye),
d’union ; pl. : des contre-espionnages). — On j’essaierai (ou j’essayerai). Les formes en -aie-
écrit, sans trait d’union : un navire espion (des sont plus fréquemment usitées que les formes
navires espions), un satellite espion (des satellites en -aye-. T Attention au i après l’y à la première
espions). et la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
essayions, (que) vous essayiez.
esprit n. m. On écrit, sans trait d’union, l’Esprit
saint, mais, avec un trait d’union, le Saint-Esprit. 2 Dérivés : essayage, essayeur, euse (celui, celle
qui procède à des essais ou qui s’occupe des
esprit-de-bois n. m. (vieilli) Alcool méthylique. essayages de vêtements, des retouches), es¬
— Deux traits d’union. — Pl. : (rare) : des sayiste (celui, celle qui écrit des essais).
esprits-de-bois.
3 Essayer à + infinitif. Est vieux. On dit de
nos jours essayer de : Il essaya de résister. En
esprit-de-sel n. m. (vieilli) Acide chlorhydrique. revanche, à la forme pronominale, on dit
— Deux traits d’union. — Pl. (rare) : des toujours s’essayer à (tour assez littéraire) :
esprits-de-sel. L’esprit humain s’essaie à reculer les bornes de
la connaissance.
esprit-de-vin n. m. (vieilli) Alcool éthylique. —
Deux traits d’union. — Pl. : (rare) : des 4 Elssayer de quelque chose. Tour assez recher¬
esprits-de-vin. ché et archaïsant, mais correct : Essayer d’un
vin. De nos jours, on dit plus usuellement :
esquif [eskif] n. m. Pas de -e à la fin. essayer un vin.
essuie-pieds n. m. inv. — PI. : des essuie-pieds. trait d’union. — Jamais de majuscule (ne put
s’employer comme nom). — Seul le deuxitoe
essuie-plume n. m. — PL ; des essuie-plumes élément varie : Une équipe est-allemande. Les
athlètes est-allemands. Les nageuses est-alle¬
essuyer v. t. Conjug. 24. Change y en i devant mandes. — Pour éviter cet anglicisme, on dira
un e muet : j’essuie, j’essuierai T Attention au plutôt de l’Allemagne de l’Est: Les nageuses
i après Yy à la première et à la deuxième de l’Allemagne de l’Est
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous essuyions, estaminet n. m. Finale en -et
(que) vous essuyiez. — Dérivés : essuyage,
essayeur. estamper, estampiller Deux verbes transitifs à
distinguer.
est [est] n. m. ou adj. L’un des points cardinaux.
— S’écrit normalement avec une minuscule : 1 estamper Façonner (une pièce métallique)
Le vent d’est. A l’est du Rhône. Façade exposée à froid par l’action d’une presse portant une
à l’est. La rive est du Rhône. Les régions est matrice, ou bien imprimer (une gravure), ou
(invariable). — Uni? majuscule dans deux cas encore (famiUèrement) faire payer trop cW :
seulement. Ce restaurateur estampe les clients de passa¬
ge.
I Dans de l’Est entrant dans ime dénomination
qm désigne une unité géographique bien défi¬ 2 estampUler Marquer d’une empreinte attes¬
nie : L’Allemagne de l’Est (la Répubhque tant l’authenticité : Une autorisation dûment
démocratique allemande). L’Euro^ de l’Est estampillée.
(les pays communistes d’Europe orientale). En
revanche, on écrit La France de l’est (dénomi¬ estancia n. f Exploitation agricole en Argentine.
nation géographique vague). — Prononciation : [estâsja]. — PL : des
II Quand l’Est désigne, sans complément de estancias [-sja].
nom, une région, un groupe de pays: Aux
Etats-Unis, l’Est est la région la plus ancienne¬ est-ce que Formule interrogative, assez lour¬
ment industrialisée. En revanche, on écrit l’est de. Dans la langue surveillée, préférer la
des Etats-Unis, l’est de la France, car il y a un tournure avec inversion du sujet : Quand
complément de nom. — ParticuHèrement, viendrez-vous? (plutôt que Quand est-ce que
majuscule obhgatoire dans deux cas. vom viendrez?). Où allez-vous? (plutôt que
Où est-ce que vous allez?). Avez-vous vu ce
1 Quand l’Est désigne les provinces situées film ? (plutôt que Est-ce que vous avez vu ce
dans l’est de la France (Alsace, Lorraine, film 7). Votre frère pratique-t-il un sport ?
Champagne, etc.) ; Au cours des guerres, les (plutôt que Est-ce que votre frère pratique un
Allemands ont souvent envahi l’Est sport?). — Le seul cas où l’emploi de est-ce
2 Quand l’Est désigne l’ensemble constitué ue est recommandé, c’est quand le verbe est
par l’Union soviétique et les pays communistes la première personne du singulier de
de l’Europe de l’Est, par opposition à YOuest l’indicatif présent : Est-ce que j’écris assez
ensemble formé par les Etats-Unis et les pays lisiblement ? On ne peut dire *écris-je. Est-ce
de l’Europe de l’Ouest : Les relations entre l’Est que je pars assez tôt ? On ne peut dire * pars-je.
et l’Ouest se sont progressivement améliorées En revanche, on peut faire l’mversion avec les
depuis 1955. formes ai-je, dis-je, fais-je, puis-je, sais-je,
suis-je, vais-je, vois-je, ainsi qu’avec les verfe
estacade n. f Jetée, digue. — Attention au du premier groupe (formes en -é-jé) : aimé-je,
paronyme estocade. chanté-je, etc. T Ne pas employer est-ce que
dans l’interroption indirecte. On dira: De-
estafette Toujours féminin, bien que désignant mande-lui s’il viendra et non Demande-lui
un homme : Le colonel envoya une estafette pour *est-ce qu’il viendra.
porter l’ordre d’attaquer. — Terme vieilh. On
dit maintenant agent de transmission. ▼ Un 1. ester [este] v. i. (droit) Ester en justice:
Seul f, deux t soutenir une action en justice. — Ne s’emploie
qu’à l’infinitif. T II existe un paronyme tester,
estafier n. m. (vieilli) Spadassin, homme de main. faire son testament.
— Un seul /
2. ester [esten] n. m. (terme de chimie).
estafilade n. f Un seul /
esthète n. ou adj. Attention à la place respective
est-^emand adj. De l’Allemagne de l’Est
du -th- et du t De même esthéticien, ienne,
(République démocratique allemande). — Un
esthétique, esthétiquement, esthétisme.
293 ESTHÈTE
minuit et demi (avec demi au masculin), une Vn Accord de l’adjectif qui suit deux noms
heure et demie, deux heures et demie, trois joints par et.
heures et demie, quatre heures et demie... 1 L’adjectif se rapporte seulement au dernier
(toujours avec le féminin singulier demie). On nom. Dans ce cas, U s’accorde avec celui-ci :
écrit ; midi et quart, une heure et quart, deux Il ne boit que du thé et de l’eau fraîche (seule
heures et quart, trois heures et quart... (ou l’eau est fraîche).
plus rarement midi un quart, une heure un
quart, deux heures un quart, trois heures un 2 L’adjectif se rapporte aux deux noms.
quart...). On dit, sans et: midi cinq; midi Dans ce cas, il se met au masculin pluriel si
dix; une heure vingt; deux heures vingt-cinq; les deux noms sont masculins (Ce marchand
quatre heures dix-sept minutes quinze secon¬ vend du vin et du cidre excellents), au féminin
des; dix-sept heures onze minutes dix secon¬ pluriel si les deux noms sont féminins (On nous
des. a servi de la bière et de la limonade excellentes),
au masculin pluriel si les deux noms sont de
IV Et, dans l’indication d’une durée. On dit : genre différent (On nous servait de la bière et
Quatre ans et trois mois. Huit ans, cinq mois du vin excellents). Dans ce dernier cas, on met
et douze jours. le nom masculin à la fin. Eviter d’écrire du vin
V Emploi de la virgule devant et. Normale¬ et de la bière excellents.
ment, pas de virgule devant et (Le vent et la VIII Accord de deux adjectifs joints par et et
mer grondent. J’entends le vent et la mer. Les épithètes d’un même nom pluriel. C’est le sens
enfants courent et crient. Le maître parle et qui décide.
les enfants écoutent. Une prairie vaste et
herbue), sauf dans trois cas. 1 Les villes anglaises et allemandes. Les
adjectifs sont au pluriel, car il y a plusieurs
1 Parfois quand et unit deux propositions villes anglaises, plusieurs villes aJlemandes.
dont la seconde n’a pas le même sujet que la
2 Les littératures anglaise et allemande. Les
première : Il est le maître, le mage, le prophète,
adjœtifs sont au singulier, car il y a une seule
et le disciple le révère. Dans ce cas, la virgule
littérature anglaise et une seule littérature
est utile pour qu’il n’y ait pas équivoque et
allemande.
qu’on ne mette pas sur le même plan les mots
prophète, attribut de il, et disciple, sujet de IX Et et ni.
révéré. En revanche, quand il n’y a pas de 1 On peut au choix employer et ou ni dans
risque d’équivoque, on omet en général la une phrase telle que : Nous ne parlerons pas
virgule. C’est le cas notamment quand le verbe d’art et de littérature ou Nous ne parlerons pas
est employé sans complément ; Les cloches d’art ni de littérature ou Nous ne parlerons ni
sonnent et les trompettes retentissent.
d’art ni de littérature. Ces trois tours sont
2 Quand, deux propositions étant jointes par corrects. Le deuxième et le troisième font
et, deux compléments de la première sont aussi ressortir davantage la disjonction.
unis par et. Dans ce cas, on met facultative¬ 2 Et ni, terminant une énumération négative
ment une virgule devant le deuxième et, celui > ni (I, 8).
qui relie les deux propositions : Il pratique
l’athlétisme et la natation, et il s’intéresse peu X Et mieux, et moins, et plus. Dans ces
aux arts. Cependant, si le sujet n’est pas répété locutions, l’emploi de et est facultatif : Plus nous
ou s’il n’est pas repris dans la seconde irons vite et mieux ce sera ou Plus nous irons
proposition par un pronom personnel, on omet vite, mieux ce sera. Plus le délai s’allongera et
généralement la virgule: Il pratique l’athlé¬ moins il aura de chances ou Plus le délai
tisme et la natation et s’intéresse peu aux arts. s’allongera, moins il aura de chances. Plus nous
aurons de documents et plus il sera facile
3 Quand, dans la langue littéraire, on veut, d’écrire un ouvrage sérieux ou Plus nous aurons
pour des raisons stylistiques, détacher et mettre de documents, plus il sera facile d’écrire...
en relief un membre de phrase : On entendait
le bruit du flux et du reflux du lac, les sauts XI Et et avec. Eviter le tour J’ai beaucoup aimé
du poisson d’or, et le cri rare de la cane Naples avec ses vieilles rues. Dire plutôt:
plongeuse (Chateaubriand). ... Naples et ses vieilles rues > avec (2).
XII ♦Et bien ! Mauvaise graphie pour eh bien !
VI Et, devant un membre final exclamatif.
t> eh bien ! — Et donc > donc (II, 2). — Et
Emploi usuel dans le style animé et expressif : puis > puis.
Napoléon était d’abord un stratège, et quel
stratège t II est rentré à minuit, et dans quel étable, écurie > écurie.
état ! Voilà un chef et qui sait se faire obéir t
Le membre de phrase commençant ainsi par étager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
et est 'oujours précédé d’une virgule. devant a ou o.' il étagea, nous étageons.
295 ÉTAI
14 Si j’étais que de vous, si j’étais de vous, 1 Comme nom. Désigne une personne qui fait
si j’étais vous. Ces trois expressions signifient des études supérieures, c’est-a-dire des études
« si j’étais à votre place » : Si j’étais que de d’un niveau supérieur au baccalauréat, dans
vous (ou si j’étais de vous ou bien si j’étais vous), une université, dans une grande école (Poly¬
je refuserais tout net. La première forme est très technique, Centrale, etc.) ou dans une cl^e
recherchée, la deuxième assez recherchée, la préparatoire à une grande école. — On évi¬
troisième usuelle. ▼ Ne pas déformer en *si je tera d’employer abusivement étudiant comme
n’étais que de vous. synonyme de lycéen, collégien, élève ou éco¬
lier.
15 Soit, soient > soit.
2 Comme adjectif. Ne peut s’employer ^ue
étreindre v. t. Conjug. 84. J’étreins, tu étreins, dans certaines expressions : Le problème etu¬
il étreint, nous étreignons, vous étreignez, ils diant Le malaise étudiant Le syndicalisme
étreignent. — J’étreignais, tu étreignab, il étudiant La mentalité étudiante. La révolte
étreignait, nous étreignions, vous étreigniez, ils étudiante. — L’adjectif estudiantin ne peut
étreignaient. — J’étreindrai — J’étreindrais. — s’appliquer qu’à des réalités peu sérieuses : Les
Etreins, étreignons, étreignez. — Que j’étreigne, plaisanteries estudiantines. Le folklore estudian¬
que tu étreignes, qu’il étreigne, que nous tin. La bohème estudiantine d’autrefois >
étreignions, que vous étreigniez, qu ’ils étreignent. estudiantin. — La meilleure solution, le plus
— ^e j’étreignisse. — Etreignant — Etreint souvent, est de dire des étudiants: Les diffi¬
einte. ▼ Attention au i après l’y à la première cultés des étudiants (on ne peut dire les
et à la deuxième personne du pluriel de difficultés étudiantes ni les difficultés estudian¬
l’indicatif imjjarfait et du subjonctif présent : tines). Les organisations des étudiants.
(que) nous étreignions, (que) vous étreigniez
étui n. m. Pas de e à la fin.
étreinte n. f. Attention à la graphie en -ein-,
étymologie n. f. Un y, un t et non -th-. — De
étrenne [etaen] n. f. Deux n. De même ; étrenner même : étymologique, étymologiquement, étymo-
logiste, étymon.
êtres n. m. pl. Mot qui ne s’emploie plus que
dans l’expression connaître les êtres d’une E.-U. Abréviation de Etats-Unis. A préférer à
habitation, d’une maison, connmtre la disposi¬ l’abréviation anglaise U.S.A. (United States of
tion et l’agencement de ses diverses parties. — America).
On évitera la graphie les aîtres.
eucal3rptus [akaliptys] n. m. Avec un y. — Pl. :
étrésillon [etRezijô] n m. Pièce de bois qui des eucalyptus [-tys] — Dérivé : eucalyptol n. m.
maintient un écartement. — Les dérivés pren¬
nent deux n : étrésillonnement [etaezijonmâ], eucharistie n. f. Avec -ch-. Prononciation :
étrésillonner [etRezijone]. [akanisti]. Toujours une minuscule, sauf,
parfois, dans la langue de la dévotion. —
étrille [etnij] n. f. Instrument, — Dérivés Dérivé : eucharistique [akanistik].
étrillage [etaijas], étriller [etnijej (attention au
/ après le groupe -///- à la première et à la euclidien, ienne adj. D’EucIide : La géométrie
deuxième personne du pluriel de l’indicatif euclidienne. — Un i avant le d, pas un y.
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
étrillions, (que) vous étrilliez). eu égard à > égard.
étriquer v. t. S’écrit avec -qu- même devant a euh! ou heu! On peut distinguer ces deux
ou o: il étriqua, nous étriquons. interjections.
étron n. m. Excrément. — Pas de -c final (aucun 1 euh ! Exprime le doute, l’hésitation, l’em¬
. rapport avec tronc). barras, l’impossibilité de répondre nettement
« oui » ou « non » : Il est intelligent, n’est-ce
étrusque adj. ou n. Attention à la majuscule : pas, ce garçon ? — Euh l est-ce bien sûr ?
Les cités étrusques. Les Etrusques. — N. m. 2 heu ! Exprime la difficulté à trouver ses mots,
L’étrusque: langue des Etrusques. à trouver le terme exact : Il faudrait disposer
d’un... heu l comment dirais-je... heu / vous
étude n. f Avec étude au singulier ; maître d’étude, voyez ce que je veux dire... heu l
salle d’étude. — Avec étude au pluriel : bourse
d’études, congé pour études, bureau d’études. eunuque n. m. Avec -qu-, à la différence de
eunuchisme [anykismfo)], eunuchoïde
étudiant, ante n. ou adj. Emplois délicats. [anykoid].
299 EUPHÉMISME
eurodollar n. m. En un seul mot, sans trait éveil n. m Action de s’éveiller. — Ne pas écrire
d’union. — PI. : des eurodollars. un *éveille.
évanescent, ente adj. Attention au groupe -sc-. éventrer v. t. S’écrit avec -en-, comme ventre.
De même : évanescence (finale en -ence). De même ; éventration, éventrement.
excepté Un c après le x — Invariable devant exclu Bien prononcer [ekskly] et non *[eskly].
le nom : Tous étaient venus excepté mes deux — Il n’est pas exclu que..., il est exclu que...
cousines S’accorde s’il est placé après le nom : (suivi du subjonctif) : Il n’est pas exclu que le
Dans ma famille, tout le monde habite Paris, gouvernement revienne sur sa décision II est
mes deux cousines exceptées — Excepté que se exclu que nous accordions un nouveau délai Ces
construit avec l’indicatif ou le conditionnel, tours ne sont pas incorrects. Ne pas en abuser
jamais avec le subjonctif : Ce film est très bon, cependant. Varier en disant : Il n’est pas
excepté que le rythme est parfois un peu lent impossible ou il est possible que.., il est
Ce film est très bon, excepté qu’on aimerait un impossible que...
rythme plus rapide.
exclure v. t. Bien prononcer [eksklyx] et non
excepter v. t. Un c après le x *[esklyR] — Conjug. 79. J’exclus, tu exclus.
EXCLUSIF 302
il exclut, nous excluons, vous excluez, ils (Veuillez m ’excuser de mon oubli), avec de et
excluent. — J’excluais, tu excluais, il excluait, l’infinitif (Veuillez m ’excuser d ’avoir oublié cette
nous excluions, vous excluiez, ils excluaient. — formalité) ou avec de ce que et l’indicatif
J’exclus, tu exclus, il exclut, nous exclûmes, (Veuillez m ’excuser de ce que je n ’ai pu venir
vous exclûtes, ils exclurent. — J’exclurai — à temps). — Le bon usage mondain condamne
J’exclurais. — Exclus, excluons, excluez. — je m’excuse. Dans la langue un peu cérémo¬
Que j’exclue, que tu exclues, qu’il exclue, que nieuse, dire plutôt veuillez m’excuser ou je vous
nous excluions, que vous excluiez, qu ’ils prie de m’excuser.
excluent. — Que j’exclusse, que tu exclusses,
qu’il exclût, que nous exclussions, que vous exécrer v. t. Conjug. 11, J’exècre, mais j’exécre¬
exclussiez, qu ’ils exclussent. — Excluant. T Le rai. — Prononciation ; [egzekRc] ou
participe passé est exclu (sans s), exclue (avec [cksekRej.
-ue), alors que le participe passé de inclure est
inclus (avec -s), incluse (avec -use). Eviter exèdre (terme d’archéologie) Prononciation :
d’autre part les barbarismes *j’exclue, il [£gz£dR(3)], avec [gz]. — Toujours féminin :
*exclue, il *exclua, etc. Une exèdre romaine.
exclusif^ ive adj. Bien prononcer : [eksklyzif, exégèse Prononciation ; [£gze3£z], avec [gzj. —
iv], et non *[esklyzif, iv]. De même : exclusion Toujours féminin : Une exégèse minutieuse. —
[eksklyzjô], exclusive [eksklyziv], exclusive¬ Dérivés ; exégète, exégétique.
ment [eksklyzivmô], exclusivisme [eksklyzi-
vismla)], exclusivité [eksklyzivite].
exemplaire adj. Qui mérite d’être donné en
modèle : Cet élève a une conduite exemplaire. —
exclusive n. f. Mesure, décision de rejet, de Eviter l’emploi abusif qui fait de ce mot un syno¬
refus : Ce parti politique a prononcé l’exclusive nyme de caractéristique. Ne pas dire une erreur
contre cette solution de compromis. Lancer exemplaire, mais une erreur caractéristique.
l’exclusive contre... Jeter l’exclusive sur... ▼ Ne
pas dire : prononcer, lancer, jeter l’exclusivité.
exemple n. m. Eviter les pléonasmes comme par
exemple, ainsi par exemple. Dire seulement :
excommunier v. t. Bien prononcer [eksko- comme ou bien ainsi ou bien par exemple. —
mynje], et non *[£skDmynje]. — Deux m. Il est sans exemple que est toujours suivi du
Conjug. 20. Double le i à la première et à la subjonctif ; Il est sans exemple qu ’un homme
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
orgueilleux reconnaisse spontanément ses
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous erreurs.
excommuniions, (que) vous excommuniiez T Le
nom correspondant est excommunication
[ekskomynikasjS], et non *excommunion. 1. exempt adj Dispensé : Soldat exempt de
marche. — Prononciation : [£gzâ], le -pt final
est muet. — Féminin : exempte [egzât], le p
excorier [ekskosje] v. t. Ecorcher légèrement est muet.
(la peau). — Dérivé : excoriation [ekskoRjasjS].
2. exempt n. m. Sous l’Ancien Régime, bas
excrément n. m. Bien prononcer [ekskRemâ],
officier de pohce. — Prononciation : [£gzâ], le
et non ‘[eskRemâ]. — Dérivés : excrémenteux, -pt final est muet.
euse ou excrémentiel, ielle [ekskRemâsjel, jel].
exempter v. t. Prononciation : [sgzâte], le p est
excréter v. t. Bien prononcer [ekskRete], et non muet.
‘[eskRete] — Conjug. 11. Il excrète, mais il
excrétera.
exemption n. f Prononciation : [egzâpsjo], le
p se fait entendre
excursion n. f. Bien prononcer [ekskyasjS], et
non *[EskyRsj5]. Les dérivés prennent deux n :
excursionner [ekskyRsjone], excursionniste exercer [EgzsRse] v. t. Conjug. 17. Le c prend
[£kskyRsj3nist(a)]. une cedille devant a ou o : il exerça, nous
exerçons.
excuse n. f. Bien prononcer [ekskyz], et non
♦[£skyz]. — L’expression faites excuse est exergue [EgzERgla)] T Masculin : Un exergue
latin.
populaire. Dire : Je vous présente mes excuses
ou veuillez m'excuser ou je vous fais mes excuses
ou je vous demande pardon. exergue, épigraphe Deux mots parfois
confondus.
excuser v. t. Bien prononcer [skskyze], et non 1 Un exergue Espace laissé libre sur une
♦[£skyze]. — Se construit avec de et un nom médaille pour recevoir une inscription : Cette
303 EXHALER
médaille porte en exergue l’inscription Ludo- eidpi adj. Prononciation : [eçzigy], avec [^z].
vicus Magnus rex « Louis le Grand, roi ». — T Le féminin est exiguë [egzigy], avec le tréma
(par extension) Cette inscription elle-même. — sur le e et non sur le u. dérivé exiguïté
(par extension) Phrase qui sert ou pourrait [egzigqite] a un tréma sur le L
servir de légende à une gravure, à un tableau.
existentialisme n. m. T Bien écrire avec un t
2 Une épigraphe Autrefois, inscription placée
et non un c, à la différence de existence. De
au fronton d’un monument. — De nos jours,
même : existentialiste, existentiel, ielle. Eviter
pensée, formule ou citation placée en tête d’un
la faute *existencieL
ouvrage littéraire ou d’un chapitre pour en
indiquer l’esprit : Hugo place souvent une
épigraphe en tête de chacun des chapitres de ses ex-libris n. m. Marque distinctive que le
romans. propriétaire d’une bibliothèque appose sur ses
livres. — Prononciation : [ekslibRis]. — En
deux mots, avec un trait d’union. — Invariable :
exhaler v. t. Prononciation ; ^gzale], avec [gz].
des ex-libris [-is].
— Un A intérieur, à la différence de exalter.
De même ; exhalaison.
exocet n. m. Poisson volant. — Prononciation ;
exhausser v. t. Prononciation : [egzose], avec [egzDse], le -t final est muet.
[gz]. De même : exhaussement [egzosmâ] n.
m. (action d’exhausser). — Bien distinguer exode Genre et emploi de la majuscule.
exaucer, accueillir favorablement, satisfaire 1 Toujours masculin : Un exode tumultueux.
(Exaucer une prière, une requête) et exhausser,
surélever (Exhausser une levée de terre). 2 Toujours avec un e minuscule (C’était
pendant l’exode, en 1940), sauf quand il s’agit
exhaustif, ive adj. Prononciation : [ e^zostif, de la sortie des Hébreux fuyant l’Egypte (Les
iv], avec [gz]. — Attention au h intérieur. — juifs célèbrent la pâque en souvenir de l’Exode)
De même : exhaustion [egzostjS], exhaustive¬ ou du livre de l’Ancien Testament qui raconte
ment [egzostivmû], exhausteur [egzostcen]. cet événement (Un chapitre de l’Exode).
ex|>édiant, expédient Deux mots homophones pleuraient ce héros expiré) est très littéraire,
a bien distinguer. archaïque et peu recommandé.
expirer v. t ou v. i. Auxiliaire avoir, pour 1 exprès, esse adj. Bien prononcer, au mas¬
exprimer l’action : Le délai a expiré hier à midi culin, [ekspRE], et non *[ekspREs]. — Exprimé
Le rnalade a expiré ce matin à dix heures. de manière absolument nette, sans atténuation
Auxiliaire être, pour exprimer l’état : Le délai ni sous-entendu : Un ordre exprès. Une interdic¬
est expiré depuis longtemps (tour d’ailleurs assez tion expresse.
rare avjourd’hui). — L’emploi du participe 2 exprès adv. ▼ Bien prononcer [ekspRe], et
passé expiré au sens de « mort » (Tous
non *[EspRE]. — Volontairement, délibéré-
305 EXPRESSIONNISME
ment : C’est exprès que je ne vous ai pas prévenu, exquisement, exquisément adv. Les deux
car je ne voulais pas vous inquiéter inutilement formes sont admises. La forme exquisement est
Veuillez m’excuser, je ne l’ai pas fait exprès. — la plus usitée. A préférer à exquisément
La locution par exprès [panekapse] (Il omit
de saluer, par exprès) est archaïque, mais non exsangue adj. T Bien prononcer [eksâg], et non
vraiment mcorrecte. — Comme par un fait *[egzâg]. — Attention au s après le x.
exprès est admis dans la langue parlée, mais doit
être évité dans la langue soutenue. exsuder v. i. ou v. t. Bien prononcer [eksyde],
et non *[egzyde]. — Attention au s après le
3 exprès [eksoae], et non *[ekspRes] adj. m.
X De même : exsudât [eksyda], exsudation
ou n. m. (vieux) Un courrier, un messager exprès
ou (n. m.) un exprès : courrier, messager qu’on [eksydasjS]
envoyait pour transmettre un ordre, une
convocation : Le roi fit mander le duc par un extase n. f. Dérivés : extasié, extasier et extatique.
exprès.
extension n. f. ▼ S’écrit avec -en-, à la différence
4 exprès [ekspRes], et non *[ekspRe] adj. inv. de expansion. De même : extenseur, extensibi¬
ou n. m. Une lettre exprès, un colis exprès ou lité, extensible, extensif, extensivement.
(n. m.) un exprès : lettre, colis qu’on achemine
plus rapidement que le courrier ordinaire et extérieur, eure adj. Au figuré, peut s’employer
u’un préposé va porter immédiatement au au comparatif ou au superlatif, malgré l’opinion
estinataire, avant la distribution normale. T de certains CTammainens : Une religion plus
Eviter la faute fréquente lettre *express ou lettre extérieure, plus attachée aux formes du culte.
*expresse. Un art très extérieur, très brillant, mais sans
5 express [ekspRes] adj. inv. ou n. m. inv. Un profondeur.
train express ou (n. m.) un express : train qui
s’arrête seulement aux gares prmcipales : Train extincteur n. m. Bien prononcer [ekstiktoen],
express à destination de Saint-Pierre-des-Corps, et non *[estéktœR]. De même : extinction
Poitiers, Bordeaux, Bayonne et Hendaye. Les [ekstêksjô].
grands express internationaux. — Avec des ma¬
juscules .LeNord-Express. L’Orient-Express Le extorquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
Sud-Express. — (par extension) Le réseau a ou O ; il extorqua, nous extorquons.
express régional (R.ER.) ou métro express (à
Paris). — (par extension) Qualifie une route, une extra Comme nom ou comme adjectif, toujours
rue qui n’est pas coupée par des croisements et invariable : J’ai établi mon budget de vacances
qui permet d’aller vite : La voie express de la rive en tenant compte des extra. Malgré mon régime,
droite (à Paris). Une radiale express je me permets quelques extra. Ce garçon de
restaurant fait des extra. Le patron du restau¬
6 express [ekspRes] adj. inv. ou n. m. Un café rant a engagé trois extra. — (adjectivement) De
express ou (n. m.) un express café préparé au qualité tout à fait supérieure: Des sardines
moyen d’une machine spéciale : Le garçon sert extra. Des chocolats extra. Ne s’emploie que
les express sur le zinc. dans la langue commerciale. A éviter dans la
7 express [ekspnes] adj. inv. S’emploie dans langue soutenue.
la langue commerciale ou dans la langue des
journaux pour quaüfier ce qui se prépare ou extra- Préfixe qui signifie « en dehors de »
s’accomplit très vite : Potage express en sachets (extraconjugal, extragalactique, etc.) ou
Voyage express Conférence, réunion express. A « très » (extra-fin, extra-fort, etc ). — En ce
éviter dans la langue soutenue. qui concerne l’usage du trait d’union, l’usage
est très flottant et arbitraire. La tendance
expressionnisme n. m. Deux n. De même : actuelle est d’écrire les mots en extra sans trait
d’union (extraterrestre), sauf extra-courant,
expressionniste.
extra-dry, extra-fin, extra-fort, extra-humain,
exproprier v. t. Conjug. 20. Double le / a la extra-muros, extra-utérin.
première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : extraction [ekstRaksjfi] n. f Finale en -ction.
(que) nous expropriions, (que) vous expropriiez.
extrados [ekstRado] n. m. inv. (terme d’archi¬
expurger v. t Conjug. 16, Prend un e après le tecture ou d’aviation) En un seul mot, sans trait
g devant aouo: il expurgea, nous expurgeons. d’union.
exquis, ise adj. Bien prononcer [ekski, iz] et non extra-dry adj. m. inv. Des champagnes extra-dry.
— En deux mots, avec un trait d’union. —
*[Eski, iz].
EXTRA-FIN 306
extroverti, extroversion > extraverti. pas être confondu avec exalter « glorifier ». —
Dérivé : exultation (grande joie).
exubérance n. f. Pas de h intérieur. Ne pas
écrire *exhubérance. De même : exubérant, exutoire [egzytwan], avec [gz]. Masculin : Le
ante. sport est un exutoire excellent pour la vitalité
des jeunes gens. — Finale en -oire.
exulter [egzylte], avec [gz]. Ce verbe intransitif
signifie « éprouver une grande joie » et ne doit ex-voto [eksvDto] n. m. inv. Des ex-voto.
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I
F
fabliau n. m. — PL : des fabliaux. — Ne pas 4 Face à face. Toujours sans trait d’union : Les
écrire *fablieau. deux armées étaient face à face. Il se retrouva
face à face avec son adversaire. Un face-à-face
fabricant, fabriquant Deux mots homophones télévise, orthographe préférée de nos jours a un
à distinguer par l’orthographe. face à face. Invanable : des face-à-face télévisés.
1 fabricant, ante Substantif variable qui dé¬ 5 De face, en face. Deux expressions à bien
signe celui, celle qui fabrique : Une fabricante distinguer. De face, du côté où l’on voit le
d’ombrelles. Les fabricants de parapluies. visage, la façade, le devant : Elle est plus Jolie
de face que de profil Vu de face, cet édifice a
2 fabriquant Participe présent invariable du l’air d’un château du XVIIF siècle. Photo¬
verbe fabriquer: En fabriquant des parapluies, graphie de l’avion vu de face. En face, droit
ces deux frères ont fait fortune. devant: Regarde-moi en face. Je n’aime pas
avoir le soleil en face. Eviter ; Avoir le soleil de
fabriquer v. t. Toujours avec -qu-, même devMt face.
c ou O ; il fabriqua, nous fabriquons. — Dérivé
avec -qu- : fabrique. Dérivés avec -c- : fabri¬ 6 L’un en face de l’autre ou en face l’un de
cant, ante (nom), fabricateur, trice, fabrication. l’autre. Les deux tours sont admis. L’un en face
de l’autre est plus soutenu.
fabulation, affabulation > affabulation.
facétie n. f ▼ S’écrit avec -tie et se prononce
[fasesi], avec [si]. De même : facétieusement
façade n. f. Attention à la cédille.
[fasesjozmô], facétieux, euse [fasesjo, 0z].
face n. f Entre dans de nombreuses expressions.
ficher Orthographe et constructions.
1 On écrit, sans trait d’union, la maison d’en I Accent circonflexe sur le a. De même :
face, un personnage à double face, jouer à pile fâcherie, fâcheusement, fâcheux.
ou face, un pile ou face, mais, avec un trait
d’union, étoffe double-face. — Pour/ace à face, II Constructions.
voir ci-dessous § 4. 1 Distinguer se fâcher contre, se mettre en
2 En face de la poste ou en face la poste. Dans colère contre (Dès que j’ai appris que mon
la langue surveillée, préférer en face de la poste. fils avait fait cela, je me suis fâché contre lui),
La construction sans de est relâchée. et se fâcher avec, se brouiller avec (Il s’est
fâché avec son cousin pour une question
3 Face à. Expression admise dans la langue d’héritage).
ordinaire : Face à l’assemblée houleuse, ^ le
président tenait bon. Chambre d’hôtel face à la 2 Etre fâché que Suivi du subjonctif : Je suis
mer. Dans la langue soutenue, tourner autre¬ fâché qu’il m’ait tenu à l’écart de la délibéra¬
ment : Devant l’assemblée houleuse, le président tion. ▼ Dans la langue surveillée, éviter être
tenait bon. Du côté de la mer (et non face à fâché de ce que, suivi de l’indicatif : Je suis fâché
la mer), le palais est protégé par un mur crénelé. de ce qu’il m’a tenu...
FACIAL . 310
facial, ale, aux adj. De la face. — Masculin La forme de toutes les façons (avec l’article et
pluriel en -aux : Les nerfs faciaux. le pluriel) est un équivalent plus familier :
Pourquoi se faire tant de souci ? De toutes les
faciès [fasjes] n. m Un accent grave sur le e — façons, on arrivera bien au bout du chemin t
Bien faire entendre le -s final.
7 Une façon de au sens de « une sorte de ».
Légèrement vieilli et assez recherché, mais
facile adj. Un seul L De même: facilement,
parfaitement correct: C’est une façon de
facilité, faciliter.
saltimbanque qui se prend pour un grand acteur.
A généralement une valeur péjorative.
façon n f. Orthographe et expressions.
8 Façon chêne au sens de « en imitation de
I Attention à la cédille. Les dérivés prennent
chêne». Appartient à la langue strictement
deux n: façonnage, façonnement, façonner,
commerciale et publicitaire : Bibliothèque en
façonnier, ière.
bois blanc verni façon chêne. Sacoche en
n Expressions. plastique façon cuir. Dans la langue non
commerciale, on peut dire en imitation de.
1 De telle façon que, de façon telle que. Avec
l’indicatif pour exprimer une cons^uence
fac-similé Expression latine entièrement franci¬
réelle (voulue ou non), avec le conditionnel
sée. — Un accent sur le & Prononciation :
pour exprimer une conséquence éventuelle : Il
[faksimile]. — PI. : des fac-similés [-le]. —
a classé les documents de façon telle qu’on ne Un trait d’union.
peut plus retrouver ce qu’on cherche. Il a agi
de telle façon qu’il ne pourrait plus revenir en facteur n. m. Féminin et expression.
arrière s’il le fallait — De telle façon que
construit avec le subjonctif pour exprimer la 1 Le faninin factrice (désignant une femme,
conséquence voulue et intentionnelle est possi¬ employée des Postes, qui porte les lettres)
ble, mais il est préférable dans ce cas de dire appartient à la langue non officielle. De nos
de façon que: Nous agissons de façon que tout jours, dans la dénomination administrative, on
soit prêt demain (mieux que de telle façon que dit un préposé, une préposée.
tout soit prêt demain).
2 Les tours raccourcis du type le/acte«r temps,
2 De foçon que. S’emploie peu de nos jours le facteur rentabilité (le facteur constitué par
avec l’indicatif pour exprimer une conséquence le temps, la rentabilité) sont usuels dans la
réelle non intentionnelle. On dit plutôt de telle langue cursive. A éviter dans la langue
façon que: Il est tombé de telle façon qu’il s’est surveillée.
fendu le front (plutôt que de façon qu’il s’est
fendu le front). S’emploie avec le conditionnel factice adj. Finale en -ice. De même, avec un
pour exprimer une conséquence éventuelle et c ; facticement, facticité
surtout avec le subjonctif pour exprimer une
con^uence intentionnelle : Il a agi de façon ffiction n. f. Parti, groupe qui conspire. —
qu’il ne pourrait plus se dégager si les choses Surveillant, garde assurée par un soldat. —
tournaient mal J ai travaille de façon que tout On peut dire indifféremment : être de faction,
soit prêt demain. ▼ Le tour de façon à ce que, être en faction ; le soldat de faction ; le soldat
qui exprime une coi^uence intentionnelle et en faction. — Attention au paronyme fraction,
qui est toujours suivi du subjonctif, est dé¬ terme de mathématiques.
conseillé dans la langue surveillée : J’ai travaillé
de façon à ce que tout soit en ordre, ^rire foctionnaire n. m. Soldat en faction. — Deux n.
plutôt : de façon que tout soit en ordre.
factoriel, ielle adj. ou n. f. (terme de mathémati¬
3 ^ façon dont Tour préférable à la façon ques, de psychologie, etc.).
avec laquelle : La façon dont il nous a parlé m'a
surpris (mieux que la façon avec laquelle il nous factotum [faktDtom] n. m. — PI. : des
a parlé).
factotums.
4 ^ dit toujours, avec façon au pluriel,/aire
des ftt^ns, être excessivement cérémonieux, factum [faktom] n. m. — PI. : des factums.
pomtdleux ou réservé, mais on écrit plutôt, au
smg^er, sans façon, avec simplicité, sans fiacidté n. f. On écrit, en principe, avec un /
œrémome: Recevoir des amis intimes sans mmuscule, la faculté des lettres, la faculté de
façon. Une petite réception sans façon. droit, la faculté de médecine, mais, avec un F
majuscule, la Faculté, quand on veut parler du
5 On écrit, avec façon au singulier, de toute
corps médical (toujours par plaisanterie de nos
façon: A quoi bon courir! De toute façon le
jours) : La Faculté m’a interdit l’alcool et les
train est parti nous prendrons le prochain._ sauces.
311 FADING
fading n. m. (anglicisme de la langue technique très faim, bien faim, si faim, trop faim, car le
de la radio et des télécommunications). — mot faim, qui est substantif, ne peut en principe
Prononciation : [fadiq]. — Pour éviter cet être précédé d’un adverbe.
anglicisme, on pourra employer évanouisse¬
ment. faine n. f Fruit du hêtre. — La graphie faine,
sans accent circonflexe, est préférable k faîne.
fagot n. m. Finale en -oL — Dérivés (avec un
seul t) : fagotage, fagoter. fainéant, ante adj. ou n. Forme admise dans la
langue correcte ou soutenue. La forme feignant,
Fahrenheit Un F majuscule. Toujours inv^a- ante est considérée comme populaire. — Même
ble : Des degrés Fahrenheit. — Prononciation : distinction entre fainéantise (correct) et fei-
[fanenajt]. gnantise (populaire).
1 Je le fais manger, je lui fais manger sa 2 Ne faire que, ne faire que de. Deux
bouillie. On dit normalement ; Je fais manger expressions à bien distinguer. Ne faire que, ne
Bébé (le complément de faire, qui est aussi sujet pas cesser de (il ne fait que penser à son prochain
du verbe à l’infinitif, est un nom). Je le fais voyage), ou bien se contenter de (Il ne fait que
manger (le complément de faire sujet de jeter de temps en temps un coup d’œil distrait
l’infinitif est un pronom et il n’y a pas de sur le travail de ses subordonnes). — Ne faire
complément direct de l’infinitif). Je fais manger que de, exprime le passé proche (= venir de) :
sa bouillie à Bébé. Je lui fais manger sa bouillie Je ne l’ai pas encore vu, je ne fais que d’arriver
(plutôt que Je le fais manger sa bouillie, tour (= je viens seulement d’arriver).
bien plus rare). Je leur fais réciter leur fable.
— Quand le complément de l’infinitif est un 3 Ne faire qu’un, n’en faire qu’un. Deux
complément indirect, on peut indifféremment expressions à bien distinguer. Animées par la
employer le (la) ou bien lui, les ou bien leur. même volonté de vaincre, ces deux nations
La répartition est régie par l’usage plus que par alliées ne font qu’un, sont très unies (un reste
une règle précise : Cela le fera penser à moi invariable). — Massalia et Marseille ? Atten¬
(plutôt que Cela lui fera penser à moi), mais tion / Ces deux villes n ’en font qu ’une, sont une
Je lui ferai penser à cette affaire (plutôt que seule et même ville (accord de un en genre).
Je le ferai penser à cette affairé).
4 Tant qu’à faire > tant (IV, 3 et 4).
2 Faire suivi d’un verbe pronominal à l’infini¬ 5 Ce faisant > faisant.
tif. Si ce verbe pronominal est un verbe
« essentiellement pronominal » (ne compor¬ 6 Ç’en est fait de. Correct et nullement
tant pas de conjugaison active), en général on désuet : Les enfants sont revenus, ç’en est fait
n’omet pas le pronom réfléchi : Je le ferai se de ma tranquillité / — En revanche, l’expres¬
repentir (plutôt que Je le ferai repentir). On les sion absolue c’en est fait / est nettement vieiUie.
a fait s’enfuir (et non On les a fait enfuir). —
7 Quatre fois cinq font vingt ou quatre fois
En revanche, si le verbe est accidentellement
cinq Mt vingt. Les deux tours sont admis. Le
pronominal, le pronom réfléchi est facultatif
premier est plus fréquent.
Le plus souvent, il est omis : On le fît lever Qîlus
fréquent que On le fit se lever). On les fit asseoir 8 II fait beau (Il fait mauvais, il fait froid,
(plus fréquent que On les fit s’asseoir). — Avec il fait chaud). Tours admis. De même : il fait
certains verbes, l’emploi du pronom est obliga¬ clair, il fait sombre. En revanche, l’expression
toire, pour éviter l’équivoque : On le fit s’arrêter il fait soleil est légèrement familière. Dans la
(= on lui ordonna de s’arrêter). On le fit arrêter langue soutenue, dire plutôt : il y a du soleil,
(= on le fit mettre en prison). — Faire en aller, le soleil brille.
faire s’en aller > aller (III, 5).
9 n fait bon. Normalement suivi de l’infini¬
3 Faire employé dans une comparaison pour tif : Il ferait bon vivre dans cette campagne
éviter la répétition d’un autre verbe. Usuel paisible. L’emploi de la préposition de est peu
quand il n’y a pas de complément d’objet direct : utile (Il fait bon de vivre...).
Il récriminait encore plus qu’il n’avait fait
jusqu’alors. A son tour elle chanta, comme les 10 Fit-il. En incise, équivalent de dit-il, qui
autres avaient fait. Usuel aussi quand le complé¬ est la formule à préférer : Oui, dit-il (mieux que
fit-il), je me suis trompé.
ment direct est le pronom neutre le : Elle chan¬
tait admirablement, comme aucune autre ne le 11 Emplois passe-partout. Dans la langue
faisait. — Un peu vieilli et littéraire quand le parlée relâchée, le verbe faire est employé de
complément d’objet est un nom : Le tyran traitait manière parfois abusive comme substitut du
ses amis comme il aurait fait ses ennemis. Dans verbe exact '. J’ai fait l’Espagne en quinze jours
la langue usuelle et moderne, on dit comme il (= j’ai visité). Il a fait Polytechnique (= il a
aurait traité ses ennemis, avec répétition du ete élève de). Il a fait l’Indochine et l’Algérie
verbe, ou bien Le tyran traitait ses amis comme (= il a combattu en). Mon fils a fait une
ses ennernis, avec omission du verbe, ou bien Le bronchite (= a contracté), etc.
tyran traitait ses amis comme s ’ils eussent été ses
ennemis. — Un autre tour assez littéraire, mais 12 Faire au sens de « approvisionner », Sens
m^eme, consiste à employer faire avec de : Il correct dans la langue technique : Le navire
méprise ses partisans comme il ferait de ses relâcha dans un port du Brésil pour faire de
adversaires. Le vent emportait les toitures comme l’eau et du charbon.
la brise ferait d’un fétu.
13 Faire suivi d’un adjectif. Tour de la
V Expressions. langue familière : Un chapeau à bord roulé, ça
fait sérieux. Ce papier peint à fleurs fait très
joli. A éviter dans la langue soutenue. On écrira
1 Avoir à faire, avoir affaire > affaire (III,
plutôt : donne un genre sérieux, produit un joli
effet, etc.
313 FAIRE-PART
14 Faire suivi d’un substantif à valeur faisant, en faisant cela, pendant ce temps, et
d’adjectif. Tour de la langue parlée : Avec ses chemin faisant, tout en allant, tout en mar¬
lunettes et son air grave, ce garçon fait chant ; Chemin faisant, nous avons poursuivi
professeur. Non, pas de cravate sombre, ça fait notre conversation. Ces deux expressions ne sont
notaire de province / Parfois accompagné d’un nullement vieillies.
adverbe ou d’un tour comparatif ou superlatif ;
Il fait plus professeur que son frère. Il fait très faisceau [feso] n. m. Attention au groupe -sc-.
notaire de province. A réserver au style expressif — PI. : des faisceaux.
imitant le langage parlé.
faiseur, euse n. m. ou î. S’écrit avec fai-, mais
15 Ça me fait drôle (ça me fait bizarre, ça
me fait étrange) Tours relâchés de la lanwe se prononce [fazoea], avec [fa-] — N’est pas
péjoratif dans l’expression, vieillie, le bon
familière. On &rira plutôt : Cela me produit
une impression d’étrangeté, etc. faiseur, la bonne faiseuse: Le costume du
dandy venait de chez le bon faiseur. On voit que
16 Faire maçon, faire boulanger. Tour fré¬ sa robe est de la bonne faiseuse. — En dehors
quent dans la langue populaire du Midi : Que de cette expression, est généralement péjoratif :
fait ton fils ? — Il fait plombier dans une Un faiseur de miracles. Une faiseuse d’em¬
entreprise à Marseille. Expression régionale. — barras. Une faiseuse d’anges (une avorteuse).
En revanche, faire le (ta) est usuel dans la — (sans complément) Un faiseur: un individu
langue parlée de toute la France : Il est chargé prétentieux ou un homme d’affaires douteux.
des achats, mais il fait aussi le comptable.
17 Faire celui qui. Tour familier : Il fait celui fait Prononciation et constructions.
qui est au courant 1 Le masculin du participe passé de faire, fait,
18 Faire suivi d’un possessif et d’un nom au est toujours prononcé [fe], jamais *[fet].
sens de «imiter, jouer le rôle de». Tour 2 Contrairement à un usage trop répandu, le
expressif familier : fl fait son petit Napoléon (= nom masculin le (un) fait, en dehors d’une
ü se conduit à la manière de Napoléon). Il veut liaison avec le mot suivant, doit toujours se
faire son petit dictateur. Elle veut faire sa Sarah prononcer [fe] et non [fet] ; en fait [ôfe], de
Bemhardt fait [dafe], par le fait [paRlafe], c’est un fait
[set&fe], au fait [ofe], sur le fait [syRlafe],
faire-part n. m. Invariable : des faire-part. etc. Mais, en haison : le fait est que... [lafeteka].
faire-valoir n. m. Invariable : Les faire-valoir 3 Le fait que. Suivi soit de l’indicatif, qui insiste
d’un clown. sur la réalité incontestable du fait, soit du
subjonctif : Personne ne met en doute le fait que
fair play ou fair-play n. m. ou adj. inv. César a conquis la Gaule. Le fait qu’il se
Prononciation : [feRple]. — Les deux graphies prétende notre ami ne nous autorise pas à être
(avec ou sans trait d’union) sont admises. — partial en sa faveur.
Jamais d’accord : Ces filles sont très fair play.
■ — Pour éviter cet anglicisme, on emploiera fait divers n. m. En deux mots, sans trait d’union.
plutôt, dans l’emploi substantif, franc-jeu, — PL : des faits divers. — Logiquement, ne
loyauté, bonne foi, et, dans l’emploi adjectif, devrait pas s’employer au singimer, car divers
loyal, de bonne foi. implique l’idée de pluralité. Cependant l’usage
de dire un fait divers a fini par s’imposer.
faisable adj. S’écrit avec fai-, mais se prononce
[fazabUa)], avec [fa-]. faîte n. m. Sommet d’un édifice, d’un toit. —
Ne pas écrire comme une fête. — Accent
faisan n. m. Oiseau. — Ne pas écrire *faisant circonflexe sur le i De même : faîtage, faîteau,
S’écrit avec fai-, mais se prononce [fazâ], avec faîtière.
[fa-]. De même faisandeau [fazôdo] ou faisan¬
neau [fazano] (avec deux n), faisanderie fait-tout ou faitout n. m. Récipient. — Les deux
[l9ztiéR\],faisandier [fazâdje]. ▼ Le nom fémi¬ graphies sont admises, mais fait-tout semble
nin faisane [fazan] s’écrit avec un seul n (une d’un usage plus fréquent. — PL : des fait-tout
faisane ou une poufe faisane : femelle du faisan). (invariable) ou des faitouts (variable).
fallacieux, euse adj. Deux L De même : 2. falot adj. Sans relief, sans caractère, insigni¬
fallacieusement fiant ; Un personnage falot ▼ Le féminin est
falote, avec un seul t: Une physionomie falote.
falloir Conjugaison et constructions.
falsifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la première
I Conjug. 64. Verbe impersonnel défectif qui et à la deuxième personne du pluriel de
ne se conjugue qu’à la troisième personne du l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
singulier. Il faut — Il fallait — Il fallut — (que) nous falsifiions, (que) vous falsifiiez.
II faudra. — Il faudrait — Impératif inusité.
— Q^'il faille. — Qu'il fallût — Participe famé, ée adj. De nos jours, ne s’emploie plus que
présent inusité. — Fallu. — Aux temps dans les expressions bien famé et mal famé,
composés : Il a fallu, il avait fallu... — Le toujours écrites en deux mots, sans trait d’union.
participe passé est toujours invariable : Les
méthodes qu’il a fallu employer. Les masses familial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
d’hommes qu’il a fallu. Les rapports familiaux.
n Constructions.
familier, ière adj. Bien prononcer [familje,
1 n s’en faut (de) beaucoup, (de) peu, peu familjen], avec [Ij], et non ‘[famije, famijen],
s’en faut, il s’en faut, etc., construits avec que. avec [j]. De même : familièrement [fami-
Toujours suivis du subjonctif : Il s’en faut de Ijenmo].
beaucoup que la quantité soit suffisante. Peu s’en
fallut qu’il ne mourût II s’en faut de peu que fanal n. m. Lanterne. — PI. ; des fanaux.
nous n 'ayons atteint le chiffre d’affaires de cent
millions. faner V. t. ou v. i. Retourner l’herbe coupée;
2 Le ne explétif. En principe, ne s’emploie flétrir. — Un seul tl De même : fanage, fane,
DM avec il s’en faut (de) beaucoup, il s’en faut fané, faneur.
bien à la forme affirmative : Il s’en faut de
beaucoup que le nombre de nos adhérents soit fanfaron adj. ou n. Le féminin fanfaronne prend
suffimnt II s’en faut bien que ce garçon soit deux n. De même -.fanfaronnade, fanfaronner.
aussi cultivé que son frère. — En revanche, à
la forme négative ou bien avec des mots de sens fantomagorie n. f. Avec un / (et non ph). De
négatif (peu,praque, rien, etc.), l’usage soutenu même: fantasmagorique.
a recours en général au ne explétif : Il ne s’en
est pas fallu de beaucoup que la somme fantôme n. m. La CTaphie fantasme est à
néces^ire ne fût recueillie. Peu s’en fallut qu’il préférer à phantasme (^phie vieilhe). Dérivé :
ne fût chassé. fantasmatique.
3 n s’en fout beaucoup, il s’en fout peu ou fantôme n. m. ▼ Accent circonflexe sur le o,
n s’en fout de beaucoup, il s’en fout de peu. à la différence de fantomal, ale (masculin
En principe, le tour sans de s’emploie quand pluriel inusité), fantomatique. — S’emploie
on veut exprimer une différence non quantita¬ aussi en apposition au figuré : Des villes
tive : Il s’en faut peu que cette oeuvre ne soit fantômes. Des régiments fantômes.
parfaite. Il s’en faut beaucoup que ce garçon
soit digne de confiance. Il ne chante pas bien, faon n. m. Petit du cerf, du daim ou du chevreuil.
il s’en faut beaucoup. — Le tour avec de est — Prononciation ; [fâ].
réservé, en prmcipe, aux cas où l’on veut
indiquer la dÆérence entre une quantité réelle faquir > fakir.
et la quantité prise comme référence : Il s’en
faut de beaucoup qu’il ait obtenu le nombre de far, ford, fart > fard.
points nécessaire. Il s’en faut de peu que nous
n’ayons dépensé toute la somme qui nous était farandole n. f. Un seul L
allouée. — Cette rè^le est loin d’être toujours
rœpectée. De nos jours, la tendance est de
force L’emploi adjectif (au sens de « drôle »)
généraliser le tour avec de, mais cette générali¬
appartient à la langue populaire du XIX' siècle.
sation abusive n’est pas conseillée.
— Toujours invariable dans cet emploi adjec¬
4 V Bien écrire : Ce qu’il faut Employer la tif : Ils sont farce, ses frères !
méthode qu’il faut Eviter les déformations
populaires *ce qui faut la méthode *qui faut fo^ for, fart, phare Quatre noms masculins
à bien distinguer.
1. falot n. m. Grosse lanterne : Le falot d’une
1 fard [fan] n. m. Produit de maquillage : Fard
barque de pêche.
pour les joues. — (populaire) Piquer un fard.
315 FARIGOULE
son fard: rougir (de honte, de confusion). T cipe présent invariable de fatiguer: Ces be¬
Ne pas écrire piquer son *phare. sognes sont trop fatigantes. Ces femmes, se
2 far [fan] n. m. Gâteau breton (sorte de flan). fatiguant vite, ne peuvent avoir un bon
— En Poitou, chou farci. rendement
faste adj. Jours fastes : chez les Romains, jours 1. faune n. m. Avec / minuscule : un faune, dieu
où il était permis de procéder à certains actes champêtre.
privés ou publics (rendre la justice, etc.).
S’oppose à jours néfastes. — (par extension) 2. faune n. f Ensemble des animaux.
Jour faste, jour favorable, où tout semble
réussir : Ce jour-là fut pour lui un jour faste faute n. f. Expressions.
entre tous. Ce dernier sens a été critiqué,
mais il est admis de nos jours. Si l’on veut, 1 Faute que suivi du subjonctif. Expression
on pourra employer, de préférence, l’adjectif rare, d’une correction incertaine : Je n ’ai pu
assister à la réunion, faute qu’on m’ait prévenu
favorable.
à temps. A éviter. Tourner autrement ; ...faute
fat adj. ou a. m. 7 L’usage est de prononcer [fat] d’avoir été prévenu à temps.
au singulier et [fa] au pluriel. — Le féminin 2 Faute de suivi d’un nom ou d’un infinitif.
fate est rare, mais non inexistant : Une mine Signifie « par manque de ». Expression usuelle
fate. Une physionomie fate. et correcte : Je n’ai pu rédiger le rapport, faute
de temps. Faute d’avoir reçu les documents à
fatal, ale, als adj. Masculin pluriel en -als. — temps (= parce que nous n’avons pas reçu...),
Le sens de « inévitable » appartient à la langue nous n’avons pu préparer un contre-projet. 7 Ne
parlée -.Il a eu un accident de moto, c’était fatal, pas dire faute de *n’avoir reçu les documents
il conduisait comme un fou. Dans la langue à temps (erreur fréquente).
surveillée, dire plutôt inévitable.
3 Bien distinguer une faute d’inattention
fatigant, fatimiant T Ne pas écrire fatigant, (= une faute due à l’inattention) et faute
ante, adjectif variable, cavamt fatiguant, parti¬ d’attention (= par manque d’attention) : Mon
FAUTER 316
fils fait des fautes d’orthographe, ce ne sont pas 1 faux bourdon (sans trait d’union) Mâle de
des fautes dues à l’ignorance, mais des fautes l’abeille. — PI. : des faux bourdons.
d’inattention. Faute d’attention, vous laissez
échapper trop d’erreurs en relisant les textes T 2 faux-bourdon (avec un trait d’union) Terme
Ne pas dire une faute d’attention pour une faute de musique : Chanter en faux-bourdon.
d’inattention.
faux-fiiyant n. m. Un trait d’union. — PI. ; des
4 Bien distinguer sans faute (= à coup sûr, faux-fuyants.
sans manquer à la promesse) et sans fautes
(sans erreurs) : Soyez sans faute à ce rendez- faux-monnayeur n. m. Un trait d’union, à la
vous. Mon fils a fait une dictée sans fautes. différence de fausse monnaie. — PI. : des
faux-monnayeurs.
5 C’est ma (ta, sa, notre, votre, leur) faute,
c’est la faute de. Tour correct : Nous nous
favori adj. ou n. Le féminin est favorite.
sommes manqués, c’est ma faute, faurais dû
préciser le lieu du rendez-vous. Ce contretemps,
c’est la faute de Paul Le tour c’est de ma, de féal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel en
ta... faute est plus relâché. On évitera le tour -aux : Les féaux soutiens du tyran
c’est de la faute de Paul à cause de la répétition
de de. Eviter surtout le tour populaire c’est la fébrile adj. Finale en -ile, même au masculin.
faute à Paul
fécal, ale, aux adj. Qui concerne les excréments.
fauter v. i. Mot de la langue populaire. Se dit — Masculin pluriel en -aux.
à propos d’une jeune fille qui se laisse séduire
et qui a un enfant avant le mariage : Elle a fauté fèces [fes] n. f. pl. Excréments. — Ne pas écrire
avec un camarade de vacances. Ne pas employer comme fesses « derrière, cul ».
ce mot au sens général de « commettre une
faute ». fécond, onde adj. Attention au -d final du
masculin.
fauteuil n. m. L’usage veut qu’on dise s’asseoir
dans un fauteuil (et non sur un fauteuil), mais féculence n. f Finale en -ence. — De la même
s’asseoir sur une chaise, sur un tabouret, sur un famille : féculent, ente.
banc, sur un canapé, sur un lit.
fédéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
fautü*, ive adj. A l’origine signifiait « qui est Les agents fédéraux.
sujet à faillir, à se tromper » : L’esprit de
l’homme est fautif. Une mémoire fautive. Ce fédérer v. t. Conjug. 11 : il fédère, mais il
sens est vieux. — De nos jours, signifie « qui fédérera.
contient une ou plusieurs fautes, qui est
erroné » : Graphie fautive. Traduction fautive fée [fe] n. f. On écrit, avec fée au pluriel :
d’une expression latine. — Le sens de « coupa¬ un conte de fées (pl : des contes de fées).
ble » appliqué à une personne (Que le fautif — Peut s’employer en fonction adjective : Or
se dénonce l C’est moi qui suis fautif en cette la clef était fée. Un cheval fée. Des chevaux
affaire) est admis aujourd’hui. Dans la langue fées.
très surveillée, on pourra préférer les mots
coupable ou responsable. feed-back n. m. inv. (anglicisme technique).
Prononciation : [fidbak] — Equivalent fran¬
faux, fausse adj. Usage du trait d’union dans çais : rétroaction.
les composés.
feeder n. m. Anglicisme désignant un câble ou
1 Règle générale. Pas de trait d’union. On une grosse conduite de gaz. — Prononciation :
écrit : fausse couche, fausse équerre, fausse [fidoea]. PL : des^ feeders [-doea]. — Equiva¬
monnaie, fausse quille, faux bois, faux col faux lents français : câble d’alimentation, conduite
filet, faux jour, faux nez, faux sens, faux d’alimentation.
témoin, faux témoignage, etc.
féerie n. f. Prononciation ; [feai], plutôt que
2 Exceptions. Seuls les mots suivants prennent
le trait d’union : faux-bourdon (terme de [feeai]. De même : féerique [feaik], féerique-
musique > faux bourdon), faux-fuyant, faux- ment [feaikmâ]. ▼ Attention à l’homophone
monnayeur, faux-semblant. férié, jour de fête.
feldspath [feldspat] n. m. Minéral. — PI. : des fente n. f. Avec -en-, comme fendre
feldspaths [-pat]. — Dérivés : feldspathique,
feldspathoïde. féodal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
en -aux: Les usages féodaux. Les grands
fêler V. t. Accent circonflexe sur le premier e à féodaux. — Dérivés : féodalisme, féodalité.
toutes les formes : il fêle, nous fêlons. —
Dérivé : fêlure. fer n. m. Les dérivés prennent deux r : ferrage,
ferraille, ferrer, etc. (voir à l’ordre alphabéti¬
félibre n. m. Un seul L De même : félibresse, que). — La plupart des composés s’écrivent
sans trait d’union : fer à friser, fer à souder,
félibrige.
mais voir fer à cheval, fer-blanc, fer de lance.
féliciter v. t. Plusieurs constructions.
fer à cheval, fer-à-cheval Deux noms mas¬
1 Avec de suivi d’un nom ou d’un infinitif (tour culins à bien distinguer par l’orthographe.
le plus littéraire) : Je vous félicite de votre beau
1 fer à cheval (sans traits d’union) Pièce de
succès Je vous félicite d’avoir si bien réussi
fer clouée sous le sabot d’un cheval. — PI. :
2 Avec pour suivi d’un nom : Je vous félicite des fers à cheval.
pour votre beau succès. Tour moins soutenu,
2 fer-à-cheval (avec deux traits d’union)
mais admis dans la langue usuelle.
Grande chauve-souris. — PI. : des fers-à-chevai
3 Avec pour suivi de l’infinitif (Je vous félicite
pour avoir si bien réussi) ou avec de ce que suivi fer-blanc n. En deux mots, avec un trait d’union.
de l’indicatif ou du subjonctif (Je vous félicite — PI. : des fers-blancs T Les dérivés ferblante¬
de ce que vous avez [ayez] si bien réussi). Ces rie et ferblantier s’écrivent en un seul mot, sans
tours sont à éviter dans la langue surveillée. trait d’union.
félon adj. ou n. ▼ Deux n dans le féminin félonne. fer de lance, fer-de-lance Deux noms mas¬
Un seul dans le dérivé félonie. culins à bien distinguer par l’orthographe.
1 fer de lance (sans traits d’union) Lame aiguë
femelle n. f. Deux l, mais un seul m. ou p)ointe qui termine la lance. — PI. : des fers
de lance. — Sert à définir une forme ; Des
femme n. f. Sans trait d’union : bonne femme feuilles en forme de fer de lance. Des feuilles
(des bonnes femmes), femme de lettres, femme en fer de lance.
d’affaires (des femmes de lettres, des femmes
d’affaires), maîtresse femme (des maîtresses 2 fer-de-lance (avec deux traits d’union)
femmes). — Dérivé : femmelette [femlet] (deux Chauve-souris du Brésil ; serpent venimeux. —
m, deux i). PI. ; des fers-de-lance.
FER FORGÉ « > 318
fer forgé En deux mots, sans trait d’union. sur (Mon fils est très ferré sur l’histoire de
l’aviation) ou parfois avec en (Il est très ferré
férié, frairie Indépendamment de la confusion en géographie).
à éviter entre férié et féerie [feni] (sjjectacle
merveilleux), bien distinguer les deux noms ferrer v. t. Deux r. De même : ferrage, ferré,
féminins suivants. ferrement, ferreur.
1 férié Chez les Romains, jour consacré aux
ferret n. m. Deux r.
dieux, pendant lequel il était interdit de
travailler. — Dans la liturgie catholique, nom
des jours autres que le dimanche — Dérivé : ferreux, euse adj. Deux r.
férial, ale, aux adj. (les offices fériaux).
ferro- Les composés en ferro, à l’exception de
2 frairie (autrefois) Réunion des membres ferro-alliage et de ferro-aluminium, s’écrivent
d’une confrérie. — (familier, vieux) Joyeux maintenant en un seul mot, sans trait d’union :
repas. — (régional) Dans l’Ouest, fête patronale ferrocérium, ferrocyanure, ferroélectricité, ferro¬
d’une localité. magnétique, ferromolybdène, ferronickel, etc.
événement heureux. Ne pas écrire par exemple usage pour le nom féminin feuillantine (ou
fêter un sanglant anniversaire, fêter une dispari¬ feuillante) : Les feuillantines (= les religieuses)
tion tragique, mais célébrer un sanglant anniver¬ portaient une robe blanche et un voile noir.
saire, commémorer une disparition tragique. En Victor Hugo passa une partie de son enfance
revanche, on peut écrire jêter la victoire, fêter aux Feuillantines (= dans une maison qui était
la libération, etc. un ancien couvent de feuillantines).
fétiche n. m. Accent aigu (aucun rapport feuille morte, feuille-morte Bien distinguer les
étymologique avec fête). De même : fétichisme, emplois suivants.
fétichiste.
1 Une feuille morte (sans trait d’union) Feuille
desséchée tombée d’un arbre.
fétu n. m. Brin de paUle. — Attention au
paronyme fœtus [fetys], enfant qui est encore 2 Une feuille-morte (avec trait d’union) Nom
dans l’utérus maternel, avant la naissance. d’un papillon. — PI. : des feuilles-mortes.
3 Feuille-morte (avec trait d’union) adj. inv.
1. feu n. m. — PI. : des feux. — Expressions.
De couleur brun-jaune : Des jupes feuille-morte.
1 Sans traits d’union : un feu d’artifice (des
feux d’artifice), un feu de Bengale (des feux de feuilleter v. t. Conjug. 14. Je feuillette, je
Bengale), un feu de camp (des feux de camp). feuilletterai
fiasco n. m. Echec. — Mot italien francisé. — 1. fier (se) v. pron. Conjugaison, construction
PI. : des fiascos [-ko]. et emploi.
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à
fiasque, flasque > flasque.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
fibranne n. f. Textile artificiel. — Deux n. Pas nous fiions, (que) vous vous fiiez.
un nom déposé, donc pas de majuscule : Une
robe en fibranne. 2 Se fier à (s’y fier). Est la construction
normale : Ne vous fiez pas trop à ses promesses.
fibrille n. f. Petite fibre. — Prononciation : Ne vous fiez pas à cet individu. Ce livre est plein
[fibRij], avec [j], mais fibrillation, terme de d'erreurs, ne vous y fiez pas. Cet homme
médecine, se prononce [fibRÜasjS], avec [1]. d’affaires est un aventurier, ne vous fiez pas à
lui — Se fier sur, se fier en sont des
Fibrociment n. m. En un seul mot, sans trait constructions très vieillies ; Il se fie sur sa force
d’union. — Nom déposé, donc, en principe, un et son courage. Il ne se fie qu 'en ses amis. De
F majuscule. nos jours, on dit avoir confiance en ou dans,
mettre sa confiance en, se confier en ou dans
fibrome n. m. Tumeur fibreuse. — Se prononce > confiance, confier (I, 3).
avec O fermé, [fibnom], mais s’écrit sans accent 3 Se fier, se confier > confier (II).
circonflexe sur le a
2. fier [fjea] adj. Le féminin prend un accent
fibule n. f Dans l’Antiquité, agrafe, épingle. —
grave : fière. De même : fièrement. — En
Un seul /.
revanche, pas d’accent dans fierté.
ficeler v. t. Conjug 13. Je ficelle, je ficellerai —
Avec un seul / .• ficelage. Avec deux / ; ficelle. fier-à-bras n. m. Pour le pluriel, usage flottant :
des fier-à-bras ou des fiers-à-bras.
ficher V. t. Deux sens corrects : enfoncer (Ficher
un pieu en terre) et inscrire sur des fiches (La fiérot adj. (familier) Le féminin ne prend qu’un
police a fiché tous les membres de cette seul t : fiérote.
organisation. Il faut ficher toutes ces citations).
— Familier ou populaire dans les autres fièvre n. f Accent grave. Les dérivés en revanche
emplois. prennent l’accent aigu : fiévreusement, fiévreux.
— Au sens propre, on peut dire indifféremment
1. fichu, ue Participe passé irrégulier de ficher avoir de la fièvre ou avoir la fièvre. Au figuré,
(dû à l’analogie de foutu). Ne s’emploie que on dit toujours avoir la fièvre; Ces mesures
dans les sens populaires du verbe. Dans les financières incitent à la spéculation, la Bourse
emplois corrects, on dit toujours fiché: Il a a la fièvre.
fiché un pieu en terre. La police a fiché tous
ces anarchistes. fifre n. m. Instrument de musique. — Ne pas
écrire *fiffre.
2. fichu n. m. Pièce d’étoffe. — Ne s’emploie que
dans un contexte historique ou folklorique ou figer V. t. Conjug 16. Prend un e après le g devant
familier. Autrement, on dit, selon les cas, carré, O ou o.‘ il figea, nous figeons.
châle, foulard, mantille.
figuline, figurine Deux noms féminins
fiction n. f Ne pas écrire *fixion (faute due à paronymes.
l’influence de fixation).
1 Les rustiques figuliues Poteries de Bernard
fidèle adj. ou n. Accent grave, comme dans Palissy, émaillées.
fidèlement, mais fidélité avec accent aigu. 2 Une figurine Petite statuette (Une figurine
en porcelaine de Sèvres représentant Diane
fiduciaire adj. Finale en -aire. chasseresse) ou effigie d’un timbre-poste.
fiefie, ée adj. Attention au groupe -ff-: Quels figure n. f. Invariable dans l’expression faire
fieffés menteurs / De même ; fieffer v. t. (doter figure: Elles font figure de petites sottes.
d’un fieO.
figurine, figuline > figuline.
fiel n. m. Les dérivés prennent deux l: fielleuse-
ment, fielleux.
fil n. m. Dans la langue soignée, dire donner un
coup de téléphone plutôt que passer un coup de
fiente ifjât] n. f Excrément. — Avec -en-. fil
321 FlL-À-FIL
fil-à-fil n. m. Tissu. — Avec des traits d’union. magique (Tristan but le philtre qui le rendit à
— Invariable : des fil-à-fil. jamais amoureux d’Iseut).
fille n. f. N’est nullement en soi péjoratif ou a/ Dernière syllabe ou dernière lettre d’un
inconvenant. Ne pas écrire un lycée de jeunes mot, dernier élément d’une phrase : En latin,
filles, mais un lycée de filles. Ne pas dire une finale ne porte jamais l’accent.
Comment va votre jeune fille ? mais Comment W (musique) Dernière note d’une mélodie,
va votre fille ou Comment va mademoiselle votre d’un chant.
fille ? — En revanche, on dira : Il va se marier
avec une jeune fille de Lyon. Il fréquente une c/ (sport) Dernière épreuve d’une série, celle
jeune fille qui est secrétaire au ministère. Dans qui désigne le vainqueur : La finale de la Coupe
ces phrases, l’emploi de fille au lieu de jeune de France de football
fille serait désinvolte ou péjoratif.
2 Un final ou, plus souvent, un finale. Dernier
mouvement d’une œuvre musicale ; Le finale
filleul, eule n. m ou f. Prononciation : [fijœl,
de la IX‘ symphonie de Beethoven.
œl].
finance n. f Avec F majuscule ; Le ministre des
film n. m Tout à fait admis au sens de « œuvre
Finances. — Au singulier dans moyennant
cinématographique » : Aimes-tu les films poli¬
finance.
ciers ? —. Au sens de « couche très mince »,
on écrira plutôt pellicule (film est un mot
anglais) : Une pellicule d’huile protège la surface financer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
du métal (mieux que un film d’huile). On peut devant a ou o.’ il finança, nous finançons.
dire aussi un feuil (n. m.).
financier, ière adj. ou n. On écrit, avec financière
filou n. m. — Pl. ; des filous — Dérivés : invariable : des vol-au-vent financière.
filoutage, filouter, filouterie.
finasseur, euse ou finassier, ière adj. ou n. Les
fils [fis] On écrit toujours, au singulier, de père deux formes sont admises, mais finassier semble
en fils : Ils sont tous marins, de père en fils. plus fréquent.
filtre, philtre Ne pas écrire filtre, appareil à finaud, aude adj. ou n. Finale en -aud(e).
filtrer (filtre à café), comme philtre, breuvage Dérivé : finauderie.
FINE-DE-CLAIRE 322
fine-de-claire n. f. Huître. — Des traits d’union. flagranee, fragrance Deux noms féminins
— PI. ; des fines-de-claire. paronymes.
1 flagrance Caractère de ce qui est flagrant,
finir V. t. Gjnstruction et expression.
évident : La flagrance d’une injustice.
1 Finir de, finir par. Ces deux constructions
2 fragrance (très littéraire) Odeur très agréa¬
n’ont pas le même sens. Finir de, terminer une
ble : La fragrance des orangers en fleur.
action : Il est cinq heures, j’ai fini de travailler.
— Finir par, accomplir telle action ^ui vient
flair n. m. Odorat subtil. — Avec -ai-.
à la fin d’une série d’actions ou d’hésitations
antérieures : Il a longtemps hésité, mais il a fini
flairer, fleurer Deux verbes paronymes à bien
par se décider quand il s’est trouvé contraint.
distinguer.
Enfin t II a fini par comprendre.
2 C’en est fini de. Tour correct, un peu 1 flairer Percevoir par l’odorat : Le chien flaire
littéraire. Souligne le caractère irrévocable et la piste du gibier.
définitif d’une disparition, d’une perte, etc. : 2 fleurer Exhaler une odeur agréable (très
Ç’en est fini de ses chances d’accéder au poste httéraire) ; Sur ces collines de Provence, le vent
d’inspecteur général fleure le thym et la lavande
flageller v. t. Deux i — De même ; flagellant, flamingant, ante adj. ou n. Avec g et non -gu-.
ante n. m. ou f., flagellateur, flagellation, — Avec / minuscule : les flamingants.
flagelle n. m. (filament qui prolonge une cellule
animale ou végétale), flagellé, ée adj. flamme n.^ f. Au singulier dans ; jeter feu et
flamme, être tout feu tout flamme. — Deux
flageoler v. i. Attention au e entre g ti o. — m. De même : flammé, ée adj. (grès flam¬
Un seul /. mé).
flan, flanc Ne pas écrire flan (gâteau; disque flatter v. t. Orthographe, construction, accord
destiné à recevoir une empreinte; moule de du participe passé.
carton utilisé dans l’imprimerie) comme flanc
(côté, paroi latérale). — Locutions familières I Deux l De même : flatterie, flatteur, euse.
(avec flan sans -c) : en rester comme deux ronds n Se flatter de suivi de l’infinitif. Construction
de flan, à la flan (sans valeur), c’est du flan usuelle de nos jours : Il se flatte de réussir là
(ce n’est pas sérieux). où nous avons tous échoué.
2 Au sens de « lampe utiüsée pour produire IV Etre, se trouver, paraître., flatté que.
une lumière brève », on pourra remplacer flash Normalement construit avec le subjonctif : Il
par lampe éclair (des lampes éclair). est flatté qu’on lui ait demandé son avis. ▼
Eviter la construction avec de ce que.
3 On pourra remplacer flash publicitaire par
publicité éclair. V Accord du participe passé aux temps
composés de se flatter. Toujours avec le sujet :
4 On pourra remplacer flash d’information par Elles s’étaient flattées de nous plaire.
information éclair (des informations éclair).
flatulence n. f Présence de gaz dans l’intestin.
flash-back n. m. (anglicisme) Prononciation : — Finale en -ence. Dérivés : flatueux, euse adj.
[fla/bak]. Invariable : des flash-back. En deux (qui cause la flatulence : les haricots sont
mots, avec un trait d’union. — Equivalent flatueux); flatulent, ente adj. (causé par la
français : retour en arrière. flatulence : distension flatulente), flatuosité n.
f (gaz accumulé dans l’intestin).
flasque T Ce mot peut être un nom féminin ou
un nom masculin (selon le sens) ou un adjectif. fléau n. m. — PI. : des fléaux.
Il doit être distingué du paronyme fiasque.
1 Une fiasque Bouteille pansue, à col allon¬ flèche n. f. ▼ Accent grave et non circonflexe.
gé, utUisée en Italie : Une bonne fiasque de — Dans les dérivés, accent aigu : fléchage,
chianti. fléché, flécher, fléchette.
2 Une flasque Autrefois, poire à poudre : Une flegme n. m. Avec / et non ph. De même :
flasque ancienne du XVII‘ siècle. flegmatique, flegmatiquement.
3 Un flasque Flacon plat, gourde plate. — Son
contenu : Il but tout le flasque de rhum. flegmon n. m. Orthographe vieillie pour
phlegmon.
4 Un flasque Pièce de l’affût d’un canoti. —
Pièce latérale d’une machine — Garniture fleur n. f On écrit, avec fleur au singuüer, eau
métalUque d’une roue d’automobUe : Il faut de fleur d’oranger, mais, avec fleur au pluriel,
dévisser le flasque avant de changer la roue. bouquet, couronne, vase de fleurs. — Toujours
5 flasque adj. Mou : Des joues flasques de au singiiüer dans à fleur de : A fleur d’eau. A
vieillard. fleur de terre. A fleur de peau. — En principe,
FLEUR BLEUE 324
fleurer, flairer > flairer. florès (vieilli) Faire ^rès, avoir du succès : Cette
actrice faisait florh sous le second Empire. —
fleurir v. i. ou v. t Double conjugaison. Dans Prononciation : [floxes]. Accent grave sur le e.
la plupart des sens, se conjugue à toutes les
formes sur le radical fleuries- (type finir, 25) ; florissait, florissant > fleurir.
Les lilas fleurissaient Fleurissant très tôt ces
arbres fruitiers craignent la gelée. — Au sens flot n. m. On écrit, avec flot au pluriel : couler
de « prospérer, être en plein épanouissement », à flots
on emploie les formes de l’imparfait il florissait
et ils florissaient ainsi que le participe présent flotte n. f. Deux t comme dans les mots
adjjxtivé florissant, ante : En ce temps-là, la suivants : flottabilité, flottable, flottage, flottai¬
poésie courtoise des troubadours florissait dans son, flottant, flotta^ flottation, flottement,
le Midi Un pays florissant Une bonne mine est flotter, flotteur, flottille.
l'indice d’une santé florissante.
flou adj. Féminin : floue. — Masculin pluriel :
flexion n. f. Avec un x et non -et-. flous
flic fl^ flic-flac On écrit flic flac sans trait fluet adj. Féminin avec deux t: fluette
d’union dam faire flic flac. En revanche, quand
le mot est accompagné d’un déterminant fliüde, liquide Un fluide est un corps à l’état
(article, etc.), il prend un trait d’union : Les liquide ou gazeux. Tous les liquides sont des
enfants font fUcflM joyeusement dans le bassin. fluides, mais tous les fluides ne sont pas des
On entend le flic-flac des pas dans la terre liquides. Ne pas dire un gaz ou un fluide, mais
détrempée. un gaz ou un liquide. Ne pas dire un liquide ou
un fluide mais un liquide ou un gaz. Ne pas dire
fllp [flip] n m. Anglicisme qui désigne une les fluides et les gaz, les fluides et les liquides mais
boisson. — PI. : des flips [flipl. — On dit aussi les liquides et les gaz aa bien les fluides
porto-flip (pl. : des porto-flips).
fluor n. m. Pas de d ni de t à la fin.
flipper n. m. Anglicisme qui désigne un billard
électrique. — Deux p. Prononciation : [flipœa] fluorescent, ente adj. Attention au groupe -sc-.
— Pl. : des flippers [-pœa]. De même : fluorescence
flirt n. m. (anglicisme) Prononciation : [floentl. flûte n. f. Accent circonflexe sur le u. De même :
— Pl. : des flirts [flœnt]. — Dérivés : flirter flûte, flûteau ou flûtiau, flûtiste
[flœate] v. i., flirteur, euse [flœRtœa, oz] adj.
ou n. fluvial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Les transports fluviaux.
flocon n. m. Les dérivés prennent deux n:
floconner, floconneux. fluviatUe adj. Finale en -iU, même au masculin ;
Un végétal fluviatile
flonflon n. m. (mot familier) En général,
employé au pluriel: Les flonflons d\n bal flux n. m. Prononciation : [fly], -x restant muet.
campagnard — En un seul mot, sans trait
d’uniov..
fluxion n. f. S’écrit avec x, non avec -et-
325 FOC
foc n. m. Voile triangulaire, à l’avant d’un navire. 4 Une fois que. Locution très correcte au sens
de « quand » : Une fois que vous aurez terminé,
focal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux appelez-moi.
5 Une fois, suivi d’un adjectif ou d’un participe.
foehn ou fohn n. m. Vent du sud, sec et chaud, Locution très correcte : Une fois guéri, tu
en Suisse. — Prononciation : [fon]. La graphie pourras sortir. Il revint à Paris une fois l’affaire
foehn est plus courante que fôhn. réglée.
foëne, foène, fouène, fouëne n. f. Gros harpon. 6 Chaque fois que. Forme correcte à préférer
— Orthographe mal fixée. La prononciation est à à chaque fois que, forme plus familière :
toujours [fwen]. La graphie foëne semble la Chaque fois que je vais le voir, il me raconte
plus fréquente. ses ennuis.
7 Une fois, deux fois... par jour, par semaine,
fœtal, ale, aux [fêtai, al, o] adj. Du foetus. — par mois... Forme correcte à préférer à une fois,
Masculin pluriel en -aux. deux fois... le jour, la semaine, le mois, forme
plus familière : Il va au village deux fois par
fœtus n. m. Enfant à naître, encore dans l’utérus mois. En revanche, deux fois, trois fois l’an est
maternel (à partir du troisième mois de la littéraire et archaïsant, mais très correct.
grossesse, dans l’espèce humaine ; avant le
troisième mois, on dit embryon). — Prononcia¬ 8 Une fois pour toutes. Forme du langage
tion : [ fetys]. PI. : des fœtus [ -tys]. — Ne soutenu à préférer à une bonne fois, expression
pas écrire comme fétu, brin de paille. du langage familier : Il faut que cette question
soit réglée une fois pour toutes.
foi, foie, fois, Foix Ne pas écrire la foi (croyance 9 Deux fois, trois fois, quatre fois... et par
religieuse) comme le foie (organe), ni comme deux fois, par trois fois, par quatre fois...
une fois (il était une fois), ni comme le nom Ces deux formes sont correctes. La seconde
de la ville de Foix. est plus insistante et exprime plus fortement
l’obstination, la répétition acharnée ; Par trois
foie-de-bœuf n. m Champignon — Des traits fois, les assaillants se lancèrent à l’assaut du
d’union. PI. : des foies-de-bœuf. fortin.
foirail [iwanaj] ou foirai [fwaRal] n. m. Dans 10 Beaucoup de fois. A éviter. Dire plutôt :
certaines régions, champ de foire. — PI. : des souvent ou à de nombreuses reprises.
foirails ou des foirais.
foison n. f. Les dérivés prennent deux n:
foire n. f Pas de trait d’union dans foire foisonnant, foisonnement, foisonner.
d’empoigne [fwaRdâpap]; champ de foire
(pl. : des champs de foire). Trait d’union fol >fou.
dans foire-exposition (pl. : des foires-exposi¬
tions), foire-échantillon (pl. : des foires- folâtre adj. Un seul /. — Accent circonflexe sur
échantillons). le a. De même ; folâtrer, folâtrerie.
folle Féminin de fou — Deux /, à la différence fondamental, ale, aux adj. Masculin pluriel en
de folie. De même ; follement, follet -aux : Les points fondamentaux.
folle avoine n. f. Pas de trait d’union. — PI. : fondé de pouvoir n. m. Pas de traits d’union,
des folles avoines. pas de -s à pouvoir. — PI. : des fondés de
pouvoir. — Au féminin : Une fondée de pouvoir
folliculaire n. m. Petit pamphlétaire, mauvais (des fondées de pouvoir).
journaliste. — Attention à la place du double L
fondre v. t. ou v. i. Ginjug. 91. Je fonds, tu fonds,
follicule Toujours masculin : Un follicule pileux. il fond, nous fondons, vous fondez, ils fondent.
— Attention au double L De même : folli¬ — Je fondais. — Je fondis. — Je fondrai —
culaire, folliculine, folliculite. Je fondrais. — Fonds, fondons, fondez. — Que
je fonde. — Que je fondisse. — Fondant. —
fomenter v. t. Un seul m et -en-. De même : Fondu, ue.
fomentateur, fomentation.
fonds, fond, fonts > fond.
foncer v. i. Conjug. 17. Le c prend une cédille
devant a ou o: il fonça, nous fonçons. fongible adj. (terme de droit) Avec un g.
foncier, ière adj., foncièrement adv. On dit, fongicide adj. ou n. m. Qui détruit les champi¬
très correctement, un propriétaire foncier, qui gnons parasites. — De la même famille :
possède un bien-fonds (immeuble, terre). On fongicole, fongiforme, fongique.
dit aussi des qualités foncières, qui constituent
le fond de la nature, du caractère de quelqu’un ; fongus n. m. inv. Excroissance sur la peau. —
Générositéfoncière. Honnêteté foncière. On peut Prononciation : [fôgys]. — PI. : des fongus
dire encore : Il est foncièrement généreux, [*Sys]- — Dérivés : fongosité, fongueux.
foncièrement honnête. En revanche, on ne peut
dire, avec un adjectif substantivé désignant une fontanelle n. f. Région du crâne du nouveau-né.
personne, un *orgueilleux foncier. — Un seul n, deux L
1 Les dérivés prennent deux n . fonctionnaire, fonts (baptismaux), fond, fonds > fond.
fonctionnalisme, fonctionnarisation, fonction¬
nariser, fonctionnarisme, fonctionnel, fonction¬ football n. m. Mot anglais. La prononciation à
nement, fonctionner. l’anglaise [futbol] a éuminé les prononciations
2 Avec fonction au singulier : faire fonction de, francisées [futbal] et [fotbalj. — Dérivé :
en fonction de, être fonction de. — On écrit footballeur [futboloea].
plutôt entrer en fonction quand il s’agit d’une
simple profession, et plutôt entrer en fonctions footing n. m. Anglicisme abusif qui désigne la
quand il s’agit de hautes fonctions : Le Résident marche pratiquée comme un exercice physique.
entre officiellement en fonctions mercredi pro¬ En anglais, le mot footing a un sens différent.
chain. —Toujours au singulier : être en fonction, — Prononciation; [futiqj. — Dire plutôt
en activité (Ce préfet n'est plus en fonction). marche: Tous les matins, je vais faire de la
niarche au bois de Vincennes (et non je vais faire
fond, fonds, fonts Ne pas écrire le fond du du footing).
magasin (sa partie la plus éloignée de l’entrée)
comme un fonds de commerce (L'épicier a vendu for, fort, fors Trois mots homophones qui se
^n fonds), ni comme les fonts baptismaux (tou¬ prononcent [ba].
jours au pluriel). — D’autre part, au figure, on 1 for n. m. Seulement employé dans l’expres¬
écrit le fond quand il s’agit d’un caractère sion en mon (ton, son...) for intérieur, en
essentiel et pemanent (L'égoïsme, c'est le fond moi-même (toi-même, lui-même...), dans ma
de son caractère), le fonds quand on suggère (ta, sa...) pensée secrète.
1 idee d’un capital exploitable (Un fonds inépui¬
sable de patience. Il a un grand fonds de savoir. 2 fort adj. (féminin : forte). Puissant, robuste,
Cet écrivain exploite habilement son propre etc. : Les déménageurs sont des hommes forts.
fonds). — On écrira, par exemple : le fond — Un fort, une forteresse : Le fort de
celtique de la population française, car le mot Douaumont.
signifie « la plus grande et la plus ancienne 3 fors prép. (vieilli et littéraire) Excepté, sauf,
partie » et non « la réserve exploitable ». hormis : Tout est perdu, fors l'honneur.
327 FORAIN
forain, aine adj. ou n. Finale en -ain, aine. d’union: forêt-galerie (des forêts-galeries). —
Attention au paronyme foret (masculin),
forban n. m. Pas de -d ni de -f à la fin. instrument.
forcément adv. Dans la langue très soutenue, 2 Se formaliser. Construit parfois avec de ce
que suivi de l’indicatif ou du subjonctif : Ne vous
préférer inévitablement ou nécessairement
formalisez pas de ce qu’il ne vous ait pas invité
(ou de ce qu’il ne vous a pas invité). Il vaut
forcené, ée adj. ou n. Fou. — Aucun rapport
mieux construire autrement : Ne vous formali¬
étymologique avec force.
sez pas de n’avoir pas été invité.
forceps n. m. Instrument de chirurgie. —
Prononciation, au singulier comme au pluriel : forme n. f. On considère que l’expression être
en forme est, en dehors du langage sportif, plus
[foRScps].
relâchée et plus familière que être en bonne
forcer v. t. Conjugaison et construction. forme, être en pleine forme.
1 Conjug. 17. Le c prend une cédille devant former formuler Deux verbes transitifs non
a ou o.‘ il força, nous forçons. synonymes.
2 De nos jours, (kre) forcé se construit avec 1 Former des vœux, des souhaits, les concevoir
de et l’infinitif ; Nous sommes forcés d’accepter (qu’on les exprime ou non).
cette clause.
2 Formuler des vœux, des souhaits, les exprmer,
3 Forcer, à l’actif, se construit normalement les énoncer expressément, de manière précise,
avec à et l’infinitif : Nous avons forcé nos oralement ou par écrit.
adversaires à céder. La construction avec de est
archaïsante et littéraire; on l’emploie parfois formidable adj. Attention aux sens familiers et
pour éviter l’hiatus. abusifs suivants.
1 Très grand, très élevé : Un formidable gain
forces, force > force,
de temps. Un bénéfice formidable.
forcing n. m. Anglicisme qui dœigne l’action du 2 Très bon, très a^éable, excellent, très
boxeur qui attaque sans airêt. — En dehors remarquable, etc. : J’ai passé une soirée formi¬
du domaine sportif, l’emploi de forcing est assez dable. Ce film n 'est pas formidable.
familier. — Prononciation : [foRsiq].
3 Très habile, très fort; Ce médecin est
forclore v. t. Ne s’emploie qu’à l’mfinitif et au formidable. Ce coureur cycliste est formida¬
participe passé forclos : Plaideur forclos. ble.
4 Très sympathique : Sa sœur est une fille
forestier, ière adj. ou n. m. Aucun accent, a la formidable.
différence de forêt
5 On évitera aussi, dans la langue surveillée,
forêt n. f. Accent circonflexe sur le e. — Sans les emplois correspondants de l’adverbe
trait d’union : forêt vierge — Avec trait formidablement
FORMOL 328
fourré n. m. Massif épais d’arbustes. — Deux r. fragile adj. Un -e final, même au masculin : Un
meuble fragile. — Dérivé : fragilité
fourreau n. m. Deux r. — Pl. : des fourreaux.
fraient n. m. Avec -en-. De même : fragmen¬
fourrer v. t. Deux r. De même ; fourrage (action taire, fragmentation, fragmenter.
de fourrer un vêtement, eXc.), fourré, ée (bonbon
fourre; veste fourrée). fragrance, flagrance > flagrance.
331 FRAI
frai, frais Qiiatre homophones à distinguer. 4. franc (de port) Expression vieilhe. — Employé
comme adverbe, invariable : Ces caisses de vin
1 frai [fae] n. m. Chez les poissons, époque
vous seront expédiées franc de port — Employé
de la reproduction. — Œufs des poissons, des
comme adjectif, pouvait s’accorder : Toutes nos
batraciens. — Les très petits poissons de
expéditions sont franches de port. — Tend à être
rivière : La pollution détruit le frai
remplacée par franco de port
2 frai [fae] n. m. Usure des pièces de monnaie.
français, aise adj. Attention à la cédille et à la
3 frais [fae] adj. Un peu froid. — Récent. — majuscule : La nation française. Les Français.
Féminin : fraîche. — N. m. Prendre le frais à — N. m. Le français : la langue française. —
la fenêtre A la française (avec un ^ minuscule) : Jardin
4 frais [fae] n. m. pl. Dépenses : Les frais à la française. Petits pois a la française. — Sans
généraux. Se mettre en frais. trait d’union : Le Français moyen (avec F
majuscule), le Français de condition moyenne.
1. frais adj. Orthographe et accord. Le moyen français (avec un / minuscule), la
langue française des XIV' et XV' siècles.
1 Le féminin fraîche prend un accent cir¬
conflexe. De même : fmîchement, fraîcheur, franc-alleu [fRÔkala] n. m. (avec un / et un a
fraîchir. minuscules) A l’époque féoMe, terre qui ne
2 Employé adverbialement devant un participe, d^ndait d’aucun seigneur. — Pl. : des francs-
s’accorde en genre et en nombre : Des prunes alleux [fRÔkalo]. — (Avec un F et un
fraîches cueillies Des violettes fraîches ecloses majuscules) Le Franc-Alleu [fRÔkaln] : région
Une terre fraîche labourée L’invariabüité, de la Marche.
qu’on rencontre parfois, est moins recomman¬
dée. — On peut aussi employer fraîchement: franc archer n. m. Seul mot composé en franc
Une terre fraîchement labourée à s’écrire sans trait d’union. — Prononciation :
[fRÔkaRje]. — Pl. : des francs archers
[fRÔkaRje].
2. frais n. m. pl. Dépenses. — Ne doit s’employer
qu’au pluriel ; J'ai fait quelques fiais. Les frais
franc-comtois adj. ou n. De Franche-Cbmté. —
généraux. — Ne pas dire : *un grand frais, *un
Attention aux majuscules et à l’accord : Un
petit frais, mais une grande dépense, une petite
village franc-comtois. Des villages francs-
dépense.
comtois. Une maison franc-comtoise. Des mai¬
sons franc-comtoises. Un Franc-Comtois. Une
fraise Comme adjectif de couleur, toujours Franc-Comtoise. Des Francs-Comtois. Des
invariable : Des écharpes fraise. Des manteaux
Franc-Comtoises. L’élément franc- reste inva¬
fraise écrasée riable au féminin.
framboise Comme adjectif de couleur, toujours franc-comtois, comtois > comtois.
invariable : Des tentures framboise.
franc-fief n. m. (terme de féodahté) Pl. : des
framée n. f. Javelot des Francs. — Finale en -ée francs-fiefs.
dans la dénomination officielle {L'ordre des 2. franco- Elément qui reste invariable: Les
Frères Mineurs ou ordre des Franciscains) ou guerres franco-anglaises, franco-allemandes
dans les emplois métonymiques, quand le mot Les relations franco-italiennes Toujours un
désigne un couvent, une é^ise {Il entendit la trait d’union. Au lieu de franco-anglais franco-
messe aux Franciscains) allemand, franco-espagnol, franco-italien, etc.,
on peut dire aussi anglo-français germano-
francisque, francique > francique. français hispano-français italo-français etc. Le
préfixe en -o permet d’insister sur l’importance
franc-jeu n. m. (inusité au pluriel) Expression particulière qu’on accorde à la nation qu’il
française qu’on préférera a l’anglicisme fair désigne.
play. — Employé comme adjectif, toujours
invariable : Ces garçons étaient très franc-jeu. francophile [fRÔkofil] adj. ou n. Qui aime la
France. — En un seul mot, sans trait d’union.
franc-juge n. m. — PI. : des francs-juges — De même : francophilie [fxâkofili].
2 Emploi adjectif. Mêmes règles que pour franco-provençal, ale, aux n. m. ou adj. Le
l’emploi substantif : L’idéal franc-maçon. Les franco-provençal: ensemble de dialectes. —
symboles francs-maçons La politique franc- (adjectivement) Les dialectes franco-proven¬
maçonne. Les influences franc-maçonnes çaux Les mots franco-provençaux
3 Le mot simple maçon peut s’employer à la
place defranc-maçon quand il n’y a pas de risque franc-parler n. m. Pluriel inusité. — Avec un
d’équivoque : Les frères maçons L’influence des trait d’union.
maçons dans la politique de la IIF République.
franc-tireur n. m. — PI. ; des francs-tireurs
4 On peut employer adjectivement franc-maçon
pour qualifier une personne {Un député franc- frangeimt adj. m. Récifs frangeants: récifs
maçon. Des ministres francs-maçons) ou une coralliens parallèles à la ligne du rivage. —
chose (voir ci-dessus §2). — On peut aussi Attention au e entre le g et le a
employer franc-maçonnique pour qualifier une
chose : Un symbole franc-maçonnique. La franger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
solidarité franc-maçonnique. — L’adjectif
devant a ou o .• il frangea, nous frangeons
composé franc-maçonnique peut être remplacé
par maçonnique : Un symbole maçonnique La
frangipane n. f Crème ; gâteau. — Un seul tu
solidarité maçonnique. ▼ Les adjectifs franc-
— Ne pas déformer en *franchipane.
maçonnique et maçonnique ne peuvent jamais
qualifier des personnes.
franquette n. f. (familier) A la bonne franquette :
5 En ce qui concerne le pluriel et le féminin, sans façon, sans cérémonie. T Vient de franc.
franc-maçonnique suit les mêmes règles que Ne pas déformer ea à la bonne *flanquette.
franc-maçon: Un symbole franc-maçonnique,
des symboles francs-maçonniques Une cérémo¬ frapper v. t. Deux p. De même : frappage, frappe
nie franc-maçonnique, des cérémonies franc- (de la monnaie, etc.), frappant, frappé, ée,
maçonniques frappement, frappeur.
freezer n. m. Anglicisme qui désigne le comparti¬ fret n. m. Prix du transport des marchandises.
ment d’un réfrigérateur où l’on produit les — Marchandises transportées. — T Bien
glaçons. — Prononciation : [fRizoea]. — PI. : prononcer [fne], et non *[fREt].
des freezers [-zœR]. Le mot français congéla¬
teur a un sens différent. Il désigne le comparti¬ fréter V. t. Conjug. 11. Je frète, mais je fréterai.
ment d’un réfrigérateur dans lequel une très T Ne pas écrire corne fretter, garnir de frettes,
basse température permet de conserver des de cercles.
aliments surgelés.
fréter, affréter > aflréter.
frégate n. f Un seul t
fréteur n. m. Personne ou société qui donne en
frein n. m. On écrit, avec frein au singulier : sans location un navire, un avion. — Accent aigu
frein, des coups de frein. — Sans trait d’union : sur l’e. Un seul t
frein moteur.
frétiller [ÎRCtije] v. i. Attention au i après le
freiner v. t. ou v. i. Avec -e/-, à la différence groupe -///- à la première et à la deuxième
de refréner. De même : freinage, freineur. personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous frétillions,
frelater v. t. Un seul t — De même : frelatage, (que) vous frétilliez. — Dérivés : frétillant
frelaté. [tRetijâ], frétillement [fRCtijmâ].
frêle adj. Attention à l’accent circonflexe. frette n. f Anneau, cercle. — Deux t De même :
frettage, fretté, ée (entouré de frettes), fretter
freluquet n. m. Finale en -et (garnir de frettes ; ne pas écrire comme fréter,
donner un navire en location).
frêne n. m. Accent circonflexe. De même :
frênaie n. f. (lieu planté de frênes). freudien, ienne adj. Prononciation : [fandje,
jen]. De même : freudisme [faedismla)].
Fréon n. m. Gaz utilisé dans certains appareils
frigorifiques. — Nom déposé, donc, en principe, freux n. m. Corbeau. — Avec un -x, même au
une majuscule. singulier.
Ne doit pas être employé pour désigner un frisson n. m. Les dérivés prennent deux n:
réfrigérateur fabriqué par une autre société. — frissonnement, frissonner.
PI. : des Frigidaire, sans -s.
frite n. f Petit morceau de pomme de terre frit.
frigide adj. Qualifie une femme qui ne peut — Un seul t. De même : friterie, friteur, euse,
éprouver le plaisir sexuel. Ne s’applique pas à friture. ▼ Il existe un paronyme fritte > fritte.
un homme. Même remarque pour frigidité.
fritte n. f Mélange de sable et de soude qui sert
frigorifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la à fabriquer certaines céramiques. — Deux t,
première et à la deuxième personne du pluriel à la différence de frite (morceau de pomme de
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : terre frit). — Dérivés ; frittage (procédé de
(que) nous frigorifiions, (que) vous frigorifiiez. métallurgie), fritter (traiter un métal par
frittage).
frimaire n. m. Mois du calendrier révolution¬
naire (novembre-décembre). — Un / minuscule. frivole adj. Un seul L De même : frivolement,
Finale en -aire.
frivolité.
frimas [faima] n. m. Finale en -as.
frivolité n. f Au pluriel dans : magasin, mar¬
chande de frivolités.
frime n. f. (familier) Apparence, faux-semblant.
— Un seul m.
froc n. m. Prononciation : [faok]. — Avec -c et
non *-que.
frimousse n. f. Visage. — Ne pas déformer en
*frimouse.
froid n. m. Dans la langue très surveillée, on
fringale n f. Faim violente. — Finale en -ale. éyxteT&d’écmt avoir très froid, bienfroid, si froid,
— Attention au paronyme/ragû/adj. > frugal. trop froid, car le raot froid, qui est un substantif,
ne peut en principe être précédé d’un adverbe.
fringant, ante adj. ▼ Ne s’écrit pas avec Comme on ne peut écrire * avoir un grand froid,
-gu- mais avec g. un très grand froid, etc., on tournera autrement :
souffrir beaucoup du froid, souffrir tellement du
froid, trop souffrir du froid.
friper v. t. Un seul p. De même : friperie, fripier.
fripon adj. ou n. Un seul p. Le féminin friponne froisser Au sens figuré, l’usage correct est de
prend deux n. De même : friponnerie. construire se froisser et être froissé avec que et
le subjonctif : Il s’est froissé qu’on ne l’ait pas
invité. Il est froissé qu ’on l’ait tenu à l’écart.
fripouille Un seul p. De même : fripouillerie.
On évitera l’emploi de de ce que. — En
— Toujours féminin : Cet homme d’affaires est
une fripouille. revanche, l’emploi de de avec un nom ou un
infinitif est parfaitement correct : Il s’est froissé
de ce manque d’égards. Il est froissé d’avoir été
frire v. i. ou v. t. Conjug. 49. Verbe très défectif tenu à l’écart.
Ne s’emploie qu’au singulier de l’indicatif
présent (je fris, tu fris, /7/«r), à l’indicatif futur
O^e fnrai, tu friras, il frira, nous frirons, vous frôler v. t. Un accent circonflexe. De même :
frirez, ils friront), au conditionnel présent (je frôlement, frôleur.
frirais, tu frirais, il frirait, nous fririons, vous
fririez, ils friraient), à la deuxième personne du froment n m. Dérivés : fromental, ale, aux, adj.
singulier de l’impératif (fris), à l’infinitif (frire), (qui concerne le froment), fromental n. m.
au participe passé (frit, frite) et aux temps (autre nom de l’avoine élevée).
composes j’ai frit, tu as frit... ; j’avais frit, tu
avais frit... — Pour remplacer les formes frondaison n. f. Finale en -aison.
defœtives, on dit faire frire : nous faisons frire,
je faisais frire, que je fasse frire...
frontal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
frise Avec un/minuscule et sans traits d’union :
des chevaux de frise. frontalier, ière - adj. ou n. Bien prononcer
[faStalje, fRfitaljcR], avec [Ij].
friselis [fsizli] n. m. Frémissement léger _
Finale en -is. fironti^an n. m. Avec un / minuscule : du
frontignan (Boire du frontignan. Une bouteille
de frontignan). — Avec un F majuscule ; du
frisotter v. t. ou v. i. Deux t. De même-
frisottant, frisotté, frisottis [faizoti]. vin de Frontignan (= de la région de la ville
de Frontignan).
335 FRONTISPICE
frontispice, fronton Deux noms masculins à fuel n. m. Anglicisme qui désigne le mazout (ce
bien distinguer. dernier mot est à préférer). — Prononciation :
[fjul]. — PI. : des fuels [fjul]. T Bien distinguer
1 frontispice Autrefois, façade principale d’un le fuel du gas-oil, produit pétrolier plus leger.
édifice. — De nos jours, titre d’un ouvrage placé
sur la première page, accompagné souvent de fuero n. m. Autrefois, en Espagne, charte des
divers ornements (gravure, etc.). privilèges d’une ville, d’une province. — Mot
2 fronton Ornement, triangulaire ou en forme espagnol non francisé. Prononciation : [fwe-
de segment de cercle, qui surmonte la façade Ro]. PI. : des fueros [-ros].
ou l’entrée d’un édifice.
fugace, fugitif Deux adjectifs à distinguer.
frotter v. t. Deux t. Dérivés : frottage, frottée, 1 fugace Qui dure peu, qui s’efface vite : Une
frottement, frotteur, frottis [fnoti], frottoir. apparition, une vision, une impression fugace.
frou-frou ou froufrou n. m. — PI. : des 2 fugitif, ive Peut être synonyme At fugace (Une
frous-frous ou des froufrous. — La forme vision fugitive). Peut aussi s’employer au sens
froufrou est à préférer à frou-frou. — Dérivés : de « qui est en fuite » : Un esclave fugitif.
froufroutant, froufrouter (toujours en un seul Arrêter un fugitif.
mot, sans trait d’union).
Führer n. m. (mot allemand) Titre que porta le
fructidor n. m. Mois du calendrier révolution¬ chancelier Hitler, dictateur de l’Allemagne. —
naire (août et septembre). — Un / minuscule. Prononciation : [fyRSR]. — Attention au tréma
sur le « et au A intérieur. — Un F majuscule :
L’obéissance absolue au Führer.
frugal, ale, aux adj. Repas frugal, peu abondant,
simple. — Qui se contente de peu : Un paysan
frugal. — Masculin pluriel en -aux : des repas fuir V. i. ou v. t. Conjug. 37. Je fuis, tu fuis, il
frugaux. — Attention au paronyme fringale, fuit, nous fuyons, vous fuyez, ils fuient — Je
grande faim. T Ne pas employer /n/ga/, par fuyais, tu fuyais, il fuyait, nous fuyions, vous
contresens, au sens de « substantiel ». fuyiez, ils fuyaient. — Je fuis, tu fuis, il fuit,
nous fuîmes, vous fuîtes, ils fuirent. — Je fuirai
— Je fuirais — Fuis, fuyons, fuyez. — Que je
fruste adj. Au sens originel et exact, qualifie une fuie, que tu fuies, qu’il fuie, que nous fuyions,
monnaie dont l’effigie et les inscriptions sont que vous fuyiez, qu’ils fuient — Que je fuisse.
usées par le frottement dû à un long usage : Une _Fuyant. — Fui fuie. ▼ Attention au i après
pièce d’argent fruste. — (par extension, rare) l’y à la première et à la deuxième personne du
Qualifie une statue dont le relief est dégradé : pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
Une vieille statue fruste. — Au sens usuel, présent : (que) nous fuyions, (que) vous fuyiez^
moderne et abusif, qualifie une personne dénuée — Les trois personnes du singulier de l’indicatif
de culture, de raffinement, de délicatesse, d’édu¬ présent et du passé simple sont identiques : Je
cation : Un homme fruste et brutal. — Dans la fuis, tu fuis, il fuit.
langue très surveillée, on dira plutôt, selon le
sens : mal dégrossi, inculte, épais, lourd, rusti¬
que, grossier, rude, etc. ▼ Ne pas déformer le mot
fuligineux, euse adj. Qui produit de la suie;
noirâtre ; obscur, fumeux. — Un seul /.
en * frustre (faute due à l’influence combinée de
frustrer et de rustre ; c’est l’influence de rustre
qui a provoqué l’évolution du sens de fruste). full n. m. Anglicisme de la langue du poker. —
Deux /. — Prononciation : [fui]. — PI. : des
fuchsia Plante. — Prononciation: [fyksja], fulls [fui].
plutôt que [fyjja]. — PI. : des fuchsias [-sja].
— Toujours masculin : De beaux fuchsias. fulmicoton n. m. En un seul mot, sans trait
Ne pas déformer en *fuschia. d’union.
constructions telles que : Fulminer une le temps passe, le travail devient plus facile. Peut
condamnation générale de la vie moderne. Cette être remplacé par à mesure : A mesure que le
extension est parfaitement admissible dans la temps passe... — Ne pas déformer en *à fur
langue littéraire. et a mesure ni en *au fur et mesure.
1 funèbre Qui concerne la mort ou les funérailles. 3 Le complément désignant une personne est
S’emploie surtout dans des expressions figées : introduit par contre: Il est furieux contre
Chant funèbre. Jeux funèbres (Adim l’Antiquité). nous. ▼ Eviter le tour être furieux après
Veillée funèbre. Pompes funèbres. Cérémonie quelqu’un, qui appartient à la langue relâchée.
funèbre. Honneurs funèbres. Service funèbre.
Marche funèbre. Discours, éloge, oraison funè¬ fiinoso adv. ou adj. (terme de musique) Toujours
bre. — (par extension) Qui fait penser à la mort, invariable : Des allegro furioso.
qui est d’une tristesse angoissante et poignante ;
Un silence funèbre. Un ciel funèbre d'hiver. fusain n. m. Finale en -ain — Dérivé .fusainiste
[fyzenist(a)] ou fusiniste [fyzinist(a)] n. m. ou
2 funéraire Qui concerne les funérailles, les
n. f. (artiste qui dessine au fusain).
tombeaux : Urne funéraire (où l’on met les
cendres d’un mort). Dalle funéraire (pierre du
tombeau). Ornements funéraires (couronnes, fuseler v. t. Conjug. 13. Je fuselle, je fusellerai
etc.) Frais funéraires (dépenses faites pour les
obsèques). Art funéraire (construction des tom¬ fusil [fyzi] n. m. Attention au -/ final. — On
beaux, etc.). Mobilier funéraire (objets placés écrit maintenant, avec un trait d’union : fusil-
dans les tombeaux par certains peuples). — mitrailleur (pl. : des fusils-mitrailleurs).
Ind^ndamment des expressions consacrées,
funéraire se distingue de funèbre par le fait qu’il fusilier, fusiller Deux mots à bien distinguer.
est un mot moins littéraire, moins « noble » et
qu’il s’applique plutôt aux choses matérielles. 1 Un fifâUier [fyzilje], avec [Ij] et non [j]. Nom
ma^uhn qui désigne un soldat équipé d’un
3 funeste (littéraire) Qui cause la mort : Maladie fusil (dans la marine et dans l’armée de l’air) :
funeste. Accident funeste. — Qui annonce la Les fusiliers de l’air. — On écrit, sans trait
mort ou le malheur, qui est cause ou signe de d’union : fusilier marin (pl. : des fusiliers
malheur, de catastrophe : Un funeste présage. marins).
Une imprudence funeste. Un projet funeste._
Funeste à, trp dangereux pour, fatal à : Sa 2 fusUler [fyzije] v. t. Exécuter par fusillade :
decision lui a été funeste. Une guerre funeste à la On a fusillé un espion. — Attention au / après
prospérité du royaume. le groupe -///- a la première et à la deuxieme
^rsonne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent : (que) nous fusillions,
funér^es Toujours féminin et toujours au
(que) vous fusilliez.
plunel : Des funérailles fastueuses.
fustiger V. t. Conjug. 16. Prend un e après le fût-ce > être (IV, 11). Bien distinguer fût-ce et
g devant a ou o: il fustigea, nous fustigeons. fut-ce .- S’ilpouvait écrire, fût-ce quelques mots t
(— même seulement quelques mots ; invaria¬
fût n. m. Tronc d’un arbre ; tonneau, etc. — Un ble). Fut-ce appréhension ou indifférence ? (passé
accent circonflexe. T Les dérivés s’écrivent sans simple dans une construction interrogative).
accent ; futaie, futaille.
futé, ée adj. Rusé. — Pas d’accent circonflexe
fût, fut Distinguer par l’accent ces deux formes sur le u.
du verbe être: qu’il fût (imparfait du subjonc-
tiO, il fut (passé simple). — Après qu 'ilfut arrivé futile adj. Finale en -ile, même au masculin. —
(et non après qu’il *fût arrivé) > après (7). Dérivés : futilement, futilité.
futaine n. f. Etoffe. — Pas d’accent sur le u. fuyard, arde adj. ou n. Bien prononcer [fqijaa,
Finale en -aine. aRd(3)], avec [qi].
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G
gabare ou gabarre n. f. Bateau. — La graphie gaélique adj. ou n. m. Des Gaëls, peuple celte
gabare est à préférer à gabarre. — Dénvé: qui s’inst^a en Irlande et en ^sse, dans
gabarier (patron d’une gabare). l’Antiquité: Les coutumes gaéliaues. — Les
langues gaéliques ou (n. m.) le gaélique : groupe
gabarit n. m. Finale en -iL — Prononciation : de langues celtiques qui comprend le gaélique
[gabasi]. d’Ecosse (ou écossais ou erse) et le gaélique
d’Irlande (ou irlandais). — Accent aira sur le
gabelle n. f. Deux /, à la différence de gabelou e et non tréma. — Jamais de majuscule. — En
(pl. : des gabelous). revanche ; les Gaëls, peuple.
2 On dit, très correctement ; gagner une guerre, 2 galle Excroissance produite sur un végétal
une bataille, gagner une course, gagner une par la réaction à la présence d’un parasite
épreuve sportive, un match. En revanche, on (insecte, larve) : La galle du chêne (ou noix de
dit : remporter la victoire, remporter un succès galle) est très riche en tanin.
(et non *gagner la victoire, gagner un succès).
On dit ; être vainqueur dans un combat (et non galène n. f. Sulfure naturel de plomb. —
gagner un combat, expression critiquée). On Un seul L
dit ; gagner un procès, mais l’emporter dans un
débat, dans une discussion (et non *gagner un galère n. f Accent grave, à la différence de
débat, une discussion). Les emplois corrects de galérien.
gagner peuvent d’ailleurs être l’objet d’exten¬
sions analogiques admises par le bon usage : galerie n. f. Un seul L
par exemple, sur le modèle de gagner la guerre,
on a forge gagner la paix. — E>e même, on peut galet n. m. Finale en -et
écrire indifféremment : Ce parti veut gagner les
élections ou veut gagner aux élections (les deux galetas [galta] n. m. Finale en-as. — Désigne
tours sont corrects). un logement très exigu et inconfortable, un
taudis. — Aucun rapport avec grabat, lit
gai adj. Féminin : gaie. ▼ Les dérivés gaiement misérable d’un pauvre ou d’un malade.
et gaieté s’écrivent avec un e intérieur. Les
^aphies gaîment et gaîté sont vieillies. Excep¬ galette n. f. Un seul /, deux t
tions : les noms propres rue de la Gaîté, la
Gaîté-Lyrique, le thmtre de la Gaîté. galimafrée n. f. (vieux) Ragoût fait de restes de
viande. — (vieilli et familier) Mets peu appétis¬
gaiement, gaieté (gaîment, gaîté) > gai. sant. — N’est pas synonyme de « repas
abondant ».
gaine n.f. T Pas d’accent circonflexe sur le L De
même : gainer, gainerie, gainier, gaine-culotte galimatias [galimatja] n. m. Finale en -as.
(pl. : des gaines-culottes), gainule.
galle, gale > gale.
galalithe n. f. Matière plastique. — Attention
au groupe -th-. gallican, ane adj. Deux L Un seul n au féminin :
L’Eglise gallicane. — Dérivé: gallicanisme.
galamment adv. Finale en -amment (vient de
galant). gallicanisme n. m. Doctrine religieuse. —
Deux L
galant, ante adj. ou n. m. Orthographe et sens.
1 Avec un F et un G majuscules et sans trait gallicisme n. m. Tour grammatical. — Deux L
d’union : le Vert Galant, le roi Henri IV.
gallinacés ou galliformes n. m. pl. Deux L —
2 Bien distinguer un galant homme, un hnmmt^ Peut s’employer au singulier : La poule est un
d’honneur, généreux et délicat dans ses pro¬ gallinacé.
cédés (vieilli), et un homme galant, qui est plein
d’égards envers les femmes et qui cherche à leur gallois, oise adj. ou n. Du pays de Galles. —
plaire. — L’expression femme galante est Attention à la majuscule : La population galloise.
péjorative et vieillie. Elle désignait une femme Les Gallois. — N. m. Legallois : langue celtique.
de mœurs très légères, une courtisane. On ne
dit pas *galante femme.
gallon, galon Ne p^ écrire gallon [gal5] n. m.,
mesure de capacité anglaise ou américaine,
galantine n. f Un seul L comme galon, ruban.
galvano- Les composés de galvano s’écrivent garance n. f. ou adj. Comme adjectif, toujours
sans trait d’union : galvanomètre, galvanocau- invariable : Des pantalons garance.
tère, etc.
garant, ante adj. ou n. Question de l’accord.
galvauder v. t. Avec -au-. De même : galvau¬
1 Appliqué à un nom de personne ou de chose
dage, galvaudé.
sans article, varie en nombre et en genre : Ces
banquiers sont garants du remboursement de cet
gamelle n. f. Un seul m, deux /. emprunt Sa conduite est garante de sa bonne
foi.
gamète (biologie) Cellule reproductrice. — Fi¬
nale en -ète. ▼ Toujours masculin : Le gamète 2 Le nom masculin garant désirant une
mâle. Le gamète femelle. personne prend la marque du pluriel, même
accompagné de l’article : Ses amis sont des
gamin, ine n. m. ou f. Un seul n dans les dérivés : garants sûrs pour cet emprunt
gaminer, gaminerie. 3 En revanche, un garant le garant est toujours
employé au masculin singulier quand le mot
gamma n. m. inv. Lettre grecque. — On écrit ; des signifie « garantie » et s’applique à une chose :
rayons y ou des rayons gamma (gamma sans -s). Sa conduite est un garant (et non *une garante)
pour l’avenir. Ses actes sont le garant de sa
gamme n. f. Deux m. loyauté (et non *les garants).
gammée adj. f. Croix gammée. — Deux m. garçon n. m. Orthographe des dérivés et des
expressions ; emploi populaire.
gamo- Préfixe (du grec gamos « mariage,
1 Deux n dans les dérivés : garçonne, garçonnet,
union »), qui s’écrit avec un seul m et qui entre
garçonnière.
dans la formation de quelques mots savants
comme : gamopétale, gamophylle, gamosépale, 2 Sans trait d’union : garçon de café, garçon
etc. coiffeur, garçon épicier, garçon boulanger,
garçon boucher...
gang n. m. (anglicisme) Prononciation ; [gâg].
— PI. : des gangs [gâg]. — Pour éviter cet 3 Le mot garçon ne s’emploie au sens de fils
anglicisme, employer plutôt : bande. que dans la langue populaire. Ne pas dire :
GARDE 342
garçon fait son service militaire (mais son fils). 3 Le composé désigne une personne. Au pluriel,
— En revanche, emploi correct quand le mot le premier élément garde- prend un -s Le
s’oppose à fille : Il a quatre enfants, une fille second élément prend un -s dans certains cas.
et trois garçons. La forme du pluriel dépend souvent du sens ;
Il y a deux gardes-malades seulement dans
1. garde n. f. Expressions. notre ville (= des personnes dont le métier est
I N'avoir ^arde de, suivi de l’infinitif. Signifie de garder des malades). Au cours de sa maladie,
« avoir soin de ne pas » : Je n ’ai eu garde de il a eu successivement deux gardes-malade
faire des réflexions désagréables (= j’ai eu soin (personnes qui ont gardé un m^ade).
de ne pas faire de réflexions désagréables). On 4 Le composé désigne une chose. Le premier
évitera de dire : J’ai eu garde de faire... élément reste invariable. L’usage régjt pour
II ^ndre garde de, suivi de l’infimitif. Signifia chaque mot la présence ou l’absence de la
« éviter avec soin de » : Prenez garde de vous marque du plunel au second élément : Des
laisser duper. T On rencontre souvent prendre garde-boue. Des garde-cendre ou des garde-
garde de enmloyé dans ce sens avec la n^ation : cendres. Des garde-fous.
Prenez garde de ne pas vous laisser duper. Ce
tour est équivoque et tout à fait déconseillé. garde à vous ! et garde-à-vous Distinguer par
l’orthographe le commandement militaire
III Prendre garde à, suivi de l’infinitif. Signifie Garde à vous! (sans traits d’union) et le
« avoir soin de » : Prenez garde à bien fermer garde-à-vous (avec des traits d’union), nom
la porte. —■ Peut très correctement être suivi inasculin invariable qui désigne la position
de ne pas ; Prenez garde à ne pas laisser la porte réglementaire correspondante: Le capitaine
ouverte, un rôdeur pourrait entrer. — Ces tours s’avança et cria: «Garde à vous!». Le soldat
appartiennent à la langue recherchée, un peu s’immobilisa au garde-à-vous.
archm^te.
IV Prendre garde que. garde-barrière n. m. ou f. — PL : des gardes-
barrière ou des gardes-barrières.
1 Avec l’indicatif. Signifie « remarquer (en
faisant attention) » : Prenez garde que nous garde-bœuf n. m. Petit héron. — PL: des
sommes à quinze jours de l’écheance. Je n ’ai pas gardes-bœuf [-hœf] ou des gardes-bœufs [-bu].
pris garde que nous sommes aujourd’hui jeudi
2 Avec le subjonctif, sans ne. Signifie 8®>^*~I>®ue n. m. Invariable : des garde-boue.
« prendre soin que, chercher à obtenir que » :
Je prends garde que tout soit prêt pour demain garde-cendre ou garde-cendres n. m. Plaque
soir. T Eviter le construction prendre garde à métallique devant le foyer d’une cheminée. —
ce que (Prenez garde à ce que tout soit prêt). PL : des garde-cendre ou des garde-cendres.
Elle est considérée comme peu correcte.
garde champêtre n. m. Pas de trait d’union. —
3 Avec le subjonctif accompagné de ne. PL : des gardes champêtres.
Signifie « chercher à éviter que » : Il prend
garde que ses adversaires ne soient informés de
garde-chasse n. m. — PL : des gardes-chasse.
ses intentions. Ce tour est littéraire et un peu
archaï^t. On évitera l’emploi, incorrect, de
garde-chiourme n. m. — PL: des gardes-
la négation complète ne... pas: Il prend garde
chiourme. — Pas de forme spéciale pour le
que ses adversaires ne soient *pas informés...
femiiw quand le mot, au figuré, s’applique à
une femme : CeUe surveillante est un garde-
2. garde (mots composés) Plusieurs cas à chiourme.
considérer.
1 Le premier élément est le substantif mma^niin garde-corps n. m. Parapet, rambarde. — Inva¬
un garde et le second élément est un adjectif. riable : des garde-corps.
Dans ce cas, pas de trait d’union. Les deux
éléments prennent la marque du pluriel : Un garde-côte n. m. Deux sens, deux pluriels.
garde mobile, des gardes mobiles. Un garde
1 (autrefois) Membre d’une milice qui surveil¬
champêtre, des gardes champêtres. Un garde
lait le littoral, en temps de guerre. — PL : des
municipal, des gardes municipaux. — Excep¬ gardes-côtes.
tion : Un garde-française > garde (-) française.
2 Le second élément est un substantif. Dans ^ youis) Navire ou embarcation qui
patromlle le long des côtes. — PL: des
ce cas, un trait d’union : Un, une garde-barrière garde-côtes.
Un garde-chasse. Un garde-boue. Une garde-
robe.
garde-feu n. m. Invariable : des garde-feu.
343 GARDE FORESTIER
gardien n. m. Le féminin prend deux n : gas-oils [ojl] ou des gasoils [-oj!]. T Ne pas
gardienne. De même : gardiennage. — De nos écrire, avec un z, *gaz-oil ou *gazoil. —
jours, on dit çhxXôt gardienne (d’immeuble) que L’Administration recommande de franciser le
concierge (terme considéré comme un peu mot en gazole [gazol] n. m.
péjoratif).
gaspiller v. t. Attention au i après le groupe
gare n. f. Dire : Le train entre en gare (et non -ill- à la première et à la deuxième personne
dans la gare). du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬
tif présent : (que) nous gaspillions, (que) vous
gare! Dans la langue très surveillée, on dira gaspilliez.
plutôt Gare la punition ! Gare les coups ! que
Gare à la punition / Gare aux coups t — En gastr-, gastro- Orthographe des composés.
revanche, a s’emploie obligatoirement devant
un pronom, dans les tours tels que : Gare à toi ! 1 Sans trait d’union : gastralgie, gastralgique,
Gare à vous ! gastrectasie, gastrectomie, gastrectomiser, gastri¬
que, gastrite, gastrocèle, gastrologie, gastrologi¬
garenne [gaacn] n. f. Deux n. — L’expression que, gastromycètes ou gastéromycètes, gastro¬
un garenne pour dire un lapin de garenne est nome, gastronomie, gastronomique, gastropodes
assez familière. ou gastéropodes, gastrorrhée, gastroscope, gas¬
troscopie, gastrostomie, gastrotomie, gastrula,
gastrulation.
gargantua n. m. Au sens figuré, « gros man¬
geur », s’écrit avec une minuscule et prend la 2 Avec un trait d’union : gastro-colique, gastro¬
marque du pluriel : Ces enfants, quels colite, gastro-entérique, gastro-entérite, gastro¬
gargantuas l entérocolite, gastro-entérologie, gastro-entérolo¬
gue, gastro-entéroptôse, gastro-entérostomie,
gargote n. f. Un seul t. De même : gargotier, ière. gastro-épiploïque, gastro-intestinal, ale, aux.
gargousse n. f Charge de poudre servant à gâteau n. m. Accent grave sur le a. — PI. : des
charger un canon. — Ne pas déformer en gâteaux. —- Invariable dans l’emploi adjectif :
*cargousse ni en *gargouse. des papas gâteau, des mamans gâteau (sans trait
d’union).
garrigue n. f. Deux r.
circonflexe sur a. De même :
gâté, ée, gâterie, gâteux, gâtine, gâtisme.
1. garrot n. m. Le garrot d’un bœuf — Deux r.
Finale en -ot.
gâte-sauce n. m. Invariable : des gâte-sauce.
2. garrot n. m. Lien ; supplice espagnol. —
Deux r. Finale en -ot. — Dérivés, avec deux r gauche adj. ou n. f A main gauche, du côté
et deux t : garrottage, garrotter. gauche quand on regarde devant soi : Devant
vous, vous avez la mairie ; à main gauche, vous
des fêtes. Tour très correct un peu
garrotte n. f (vieilli) En Espagne, supplice
vieilli. De nos jours, on dit usuellement : à
consistant à étrangler le condamné avec un gauche.
collier de fer. — Prononciation : [gaaot]. _
Deux r, deux t. — De nos jours, on dit : supplice
du garrot. garuien oe troupeau
— Prononciation : [gojo] ou, à l’espagnole
[gawtjo]. PI. : des gauchos [gofo] ou
gap n. m. (familier) Garçon. — Prononciation ; [gawt/os].
[ga]-
gaudriole n. f Un seul /.
gascon, onne adj. ou n. De Gascogne. —
Attention à la majuscule : La population
gaufre n. f. Un seul f De même : gaufrage,
gasconne. Les Gascons. N. m. Le gascon-
ensemble de dialectes occitans parlés dans le ^gaufr^’ Sttf^fceur, gaufrier, gaufroir.
sud-ouest de la France. — Le féminin prend
deux n. De meme ; gasconnade, gasconner.
gaule n. f Perche. — Un seul /.
gas-oil ou gasoU n. m. Anglicisme qui désigne
un produit pétrolier plus léger que le fuel (ou gaulois, Oise adj. ou n. Attention à la majuscule ■
mazout), mais plus lourd que le pétrole lampant La population gauloise. Les Gaulois — Les
(ou kerosene). - Prononciation : à l’anglaise Gauloises; marque de cigarettes. Nom déposé,
[gazDjl] ou, moins bien, [gazwal]. — PI . des donc un G majuscule. - Un seul / comme dans
Gaule. De meme : gauloisement, gauloiserie.
345 GAUSS
gauss [gos] n. m. inv. Unité d’induction magné¬ — Je geignais, tu geignais, il geignait nous
tique. — Composé : gaussmètre (en un seul mot, geignions, vous geigniez ils geignaient — Je
sans trait d’union). geignis. — Je geindrai — Je geindrais. —
Geins, geignons, geignez — Que je geigne, que
gausser (se) v. pron. Synonyme vieilli et tu geignes, qu'il geigne, que nous geignions, que
littéraire de se moquer, se rire. — Se construit vous geigniez, qu'ils geignent — ^e Je gei¬
avec de. Le participe passé s’accorde avec le gnisse. — Geignant — Geint T Attention au
sujet : Elles se sont gaussées de nous. / après le groupe -gn- à la première et à la
deuxième personne du pluriel de l’indicatif
gavial n. m. Animal. — PI. : des gavials. imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
geignions, (que) vous geigniez
gavotte n. f. Danse. — Deux t
gelée n. f. On écrit généralement, avec le nom
gavroche n. m. ou adj. Gamin de Paris. — Pas du fruit au singulier : gelée de pomme, gelée de
de majuscule : Les gavroches de Belleville. — groseille, gelée de coing, etc. — En revanche,
Comme adjectif, toujours invariable: Il se on écrit, avec le mot fiuit au pluriel : gelée de
donne des airs gavroche. fruits.
gemme Pierre précieuse. — Résine du pin. — 1 genévrier Désigne seulement l’arbuste : Les
Toujours féminin : Des gemmes merveilleuses. genévriers croissent en abondance sur cette
colline.
— Expression : sel gemme — Prononciation :
de nos jours [jem], avec [e] ; la prononciation 2 genièvre Désigne l’arbuste seulement dans
[sam] est vieillie. — Deux m. De même : l’expression baie de genièvre (avec genièvre
gemmage [semas], gemmail, aux [semaj, o], toujours au singer : des baies de genièvre).
gemmé, ée ^rme, e], gemmer [s£me], gemmeur — Désigne aussi la baie ou l’eau-de-vie (Une
ïsemoen], gemmifère [semifeR], gemmologie bouteille de genièvre). T Toujours masculin :
[semabsi], gemmologiste [semabsistta)]. Un verre d’excellent genièvre.
gémonies n. f. pl. Les gémonies (avec g génial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux:
minuscule) : escalier du Capitole. — {figure) Des inventeurs géniaux.
Vouer quelqu’un aux gémonies.
-génie Suffixe > genèse.
gène, gêne Ne pas écrire un gène (masculin;
accent grave), élément du chromosome, comme génital, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
la gêne (féminin ; accent circonflexe), Les organes génitaux.
contrainte, malaise. — Sans-gêne > sans-gêne.
génocide n. m. Souvent employé à tort au sens
gêne n. f. Accent circonflexe. De même : gênant, général de « massacre ». Le vrai sens est:
gêne, gêner, gêneur.
« extermination délibérée d’un peuple, d’un
groupe ethnique ».
génépi [sanepi] ou génépi [senepi] n. m.
Plante; liquem. — Les deux formes sont
génoi^ oise adj. ou n. De la ville de Gênes
admises.
(I^e). — Un accent aigu, à la différence de
Gênes. — Attention à la majuscule : La
général n. m. — Pl. : des généraux. — Le féminin
pojtulation génoise. Les Génois — N. m. Le
la générale, désignant la femme d’un général, génois : directe italien de Gênes. — N. m. Un
est usuel.
génois : voile de bateau de plaisance. — N. f.
Une génoise: gâteau. — N. f. Une génoise:
genèse [sanez] n. f. Pas d’accent sur le premier ornement d’architecture.
e. — Ün G majuscule quand le mot désigne
le livre de la Bible : La Genèse raconte la
genou n. m. — Pl. ; des genoux, avec un x —
création du monde. — Un g minuscule au sens
Avec genou au singulier: fléchir le genou,
de « origine » ; Voici quelle est la genèse de
mettre (un) genou en terre, — Avec genou au
cette tradition populaire.
pluriel : Se mettre à genoux. Etre à genoux. Se
jeter aux genoux de quelqu’un.
-genèse Suffixe (du grec genesis « origine,
naissance »). Pas d’accent sur le premier e:
genouillère banujeR] n. f. Attention au groupe
biogenèse, ontogenèse. — En revanche, le suffixe
^génie, employé souvent en concurrence avec
-genese, prend un accent : phyllogénie ou
phyllogenese. genre n. m On écrit indifféremment : Ce genre
d’homme ou ce genre d’hommes me répugne.
Ce genre de table ou ce genre de tables me plaît
genet, genêt Deux mots masculins homophones
à distinguer par l’orthographe. beaucoup (selon que l’on veut insister sur
1 umcite de l’etre ou de la chose ou sur la
1 genet (sans accent) Cheval de petite taille. catégorie : ce genre d’homme = un homme de
cette sorte; ce genre d’hommes = cette
2 genêt (avec accent circonflexe sur le
deuxième e) Plante. catégorie d’indiridus). — Le verbe est toujours
au singuher apres genre de. Ne pas écrire : Ce
347 GENS
genre d'hommes *réussissent facilement dans les 9 Jeunes gens. Toujours du masculin : De
affaires (mais réussit). — On peut écrire : en beaux jeunes gens. D’heureux jeunes gens.
tout genre ou en tous genres.
10 Les gens, désignant les domestiques, les
partisans. Toujours du masculin : Les gens du
1. gens [30] Genre et emplois. comte étaient fort dévoués et courageux.
I Genre (accord de l’adjectif). II Gens ne peut être accompagné d’une déter¬
1 L’adjectif épithète précède immédiatement mination numérale. On ne peut dire *deux gens,
gens. Dans ce cas, l’adjectif se met au féminin ; *trois gens, une ^vingtaine de gens. Il faut dire :
De bonnes gens. De vieilles gens. deux personnes, trois personnes, une vingtaine
de personnes. — En revanche, une détermina¬
2 L’adjectif suit gens. Dans ce cas, l’adjectif tion numérale est possible si gens est ac¬
se met au masculin : Des gens bons et honnêtes. compagné d’une détermination qui forme avec
Des gens courageux. lui une locution nominale : Deux jeunes gens.
3 Adjectif attribut ou participe (dans un Trois vieilles gens. Une vingtaine de gens de
temps composé). Se met toujours au masculin : guerre.
Ces bonnes gens sont bien naïfs. Ces vieilles gens III Gens, gent. A l’origine, gens était le
n’ont pas été compris. Tous ces gens sont pluriel de gent. Le mot gent signifiait « na¬
heureux. Ces gens paraissent peureux. tion » (La gent des Sarrasins), « race, catégo¬
4 L’adjectif ou le participe précède gens, rie ». Mot vieilli. Ne s’emploie plus que dans
mais n’est pas épithète. Il se met au masculin ; le style badin ; La gent trotte-menu (La
Compris par un homme de cœur, ces pauvres Fontaine) = les souris. La gent marécageuse
gens auraient eu une attitude moins agressive. (La Fontaine) = les grenouilles. La gent ailée
Heureux les gens qui savent se contenter de peu ! = les oiseaux. La gent chicanière = les
hommes de loi. T On écrit le droit des gens
5 Deux adjectifs précèdent gens, le second (= le droit des nations). Cette expression,
se terminant par un e muet au masculin conune vieillie, désignait le droit international public.
au féminin. Le premier adjectif se met au
masculin : Quels honnêtes gens / De faux braves 2. gens Mot latin qui se prononce [3és] et qui,
gens. Tous ces braves gens. dans la Rome antique, désignait un ensemble
Deux adjectifs précèdent gens, le second
6 de familles descendant d’un ancêtre commun :
ayant une forme masculine qui diffère du La gens Aemilia. — PI. : des gentes [sêtes].
féminin par l’absence d’e muet. Ltô deux
adjectifs se mettent alors au fémimn ; De 1. gent [36] n. f. Nation, race > gens (III).
méchantes vieilles gens. Toutes ces vieilles gens.
2. gent, ente [30, 3ât] adj. (vieta) De bonne
7 Cas de tous. On emploie la forme mas¬ naissance ; noble. — (vieux ou régional) Gentil,
culine tous quand cet adjectif précède gens et gracieux, joli : Une fille bien gente.
qu’il en est séparé par un déterminant : Tous
les gens. Tous ces gens. Forme masculine pssi gentiane n. f Plante ; apéritif ▼ Bien prononcer
quand l’adjectif tous précède gens et qu’il en [3âsjan], avec [ô] et [s], et non *[3êsjan] ou
est séparé par un autre adjectif tenniné par un *[3âtjan].
e muet au masculin comme au féminin (voir
ci-dessus, I, 5) : Tous ces braves gens. Foime 1. gentil [3âti] adj. Le féminin est gentille
masculine enfin quand l’adjectif tous précède [3âtij]. — Dérivés : gentillesse [3âtijes], gentil¬
immédiatement gens et que ce nom est ac¬ let, ette [3âtije, et], gentiment (sans e mtérieur
compagné d’une précision : Ils étaient assem¬ et sans accent sur j).
blés, tous [tus] gens sérieux et respectables. Ils
étaient admires, tous [tus] gens d’esprit et de 2. gentil [3âti] n. m. Les gentils : les païens de
valeur. — En revanche, on emploie^ la forme l’Antiquité.
féminine toutes quand cet adjectif précède gens
et qu’il en est séparé par un autre adjectif ayant gentilhomme n. m. En un seul mot, sans trait
une forme masculine qui diffère du féminin par d’union. Prononciation : [3âtijDm]. — PI. : des
l’absence d’e muet (voir ci-dessus, I, 6) : Toutes gentilshommes [3âti2Dm] — Dérivés : gentil-
ces vieilles gens. Forme féminine aussi dans le hommerie [3âtijDmRi], gentilhommière
groupe toutes gens non accompagné d’une [3âtijDmjeR].
précision) : Il sut s’accommoder de toutes gens.
Cet emploi est rare et très littéraire. génuflexion n f Ne pas écrire *génuflection.
8 Les expressions gens de guerre, gens de robe,
gens d’Eglise, gens de lettres, etc. sont toujours géo- Les composés en géo s’écrivent en un Mul
du masculin : De courageux gens de guerre. mot, sans trait d’union ; géocentrique, géodésie,
GEÔLE 348
gerfaut [3eRfo] n. m. Oiseau de proie. — Finale ghilde [gild(a)] ou gilde [gildfa)] ou guilde
en -aut. [gild(3)] n. f. Les trois graphies sont admises.
La prononciation est toujours [gild(9)j, avec [g].
gériatrie ^eajatai] n. f. Branche de la médecine
^ui étudie et qui soigne les maladies propres gibbon n. m. Singe. — Deux b.
à la vieillesse. T Pas d’accent circonflexe sur
le a. gibbosité n f. Bosse, proéminence. — Deux b.
De même : gibbeux, euse, adj.
1. germain, aine adj. On écrit, sans trait d’union
et en faisant l’accord : un cousin germain, des gibecière, giberne > giberne.
cousins germains, une cousine germaine, des
cousines germaines, un frère germain, une sœur gibelin, ine n. m. ou adj. En Italie, au Moyen
germaine, etc. Age, partisan de l’Empereur — Toujours un
g minuscule : Les gibelins s’opposaient aux
2. gemain, aine adj. ou n. Attention à la guelfes.
majuscule : Les peuples germains. Les Germains
envahirent l’Empire romain. gibelotte n. f. Deux t.
germen n. m. (terme de biologie) Prononciation : giberne, gibecière Deux noms féminins à
bcamen]. — PI. ; des germens [-men]. distinguer.
1. germinal, ale, aux adj. Du germe — 1 giberne Boîte recouverte de cuir Han» la¬
Masculin pluriel en -aux. quelle les soldats portaient leurs cartouches.
2 gibecière Sac dans lequel les chasseurs
2. germinal n. m. Mois du calendrier républi¬ le gibier. — Désigne aussi un sac
cain (mars-avril). — Un g minuscule. d’écolier qm se porte sur le dos.
gifle n. f. Un seul / De même : gifler. qui fournit les clous de girofle (condiment), et
la giroflée, plante ornementale cultivée p)Our ses
gigogne n. f. Avec un G majuscule : une mère fleurs. — Bien distinguer aussi girofle et girolle
Gigogne, une mère de famille nombreuse (champignon).
(familier). — PI. : des mères Gigogne. — Avec
un g minuscule (et sans trait d’union) : Une girolle n. f. Champignon appelé aussi chanterelle.
table gigogne. Une fusée gigogne. — PI. : Des — Attention aux paronymes girelle (poisson)
tables gigognes, des fusées gigognes T Ne pas et girofle
confondre avec cigogne.
giron n. m. Se blottir dans le giron de quelqu 'un.
gigot n. m. Gigot de mouton est un pléonasme, — Finale en -on, sans -d.
sauf quand on oppose cette expression à gigot
d’agneau : Préférez-vous le gigot d’agneau ou girondin, ine n. ou adj. Au sens historique, on
le gigot de mouton ? — Quand il s’agit d’un écrit les Girondins, avec un G majuscule : Les
chevreuil, on dit gigue ou, plus couramment, Girondins furent éliminés par les Jacobins (mais,
cuissot (avec -ot). — On ne dit plus des manches avec un g minuscule : La politique girondine).
à gigot (manches bouffantes), mais des manches — Au sens géographique, le mot suit la règle
gigot (avec gigot invariable). générale : La population girondine (= du
département de la Gironde). Les Girondins (=
gigoter V. i. Un seul t De même : gigotement, les habitants de la Gironde).
gigoteur.
girouette n. f Un seul r, deux t.
gilde > ghilde.
gît Troisième personne du singulier de l’indicatif
gilet n. m. Dérivé : giletier, ière [siltje, Jer]. présent de gésir > gésir, — Accent circonflexe
sur le L — Avec trait d’union : ci-gfi (= ici
gin n. m. Eau-de-vie. — Mot anglais. Prononcia¬ repose), dans une inscription funéraire.
tion : [d3in]. — PI. : des gins [dsin]. —
Composé : gin fizz ou, parfois, gin-fizz [dxin- gitan, ane n. ou adj. En principe, un g
fiz] (invariable : des gin fizz ou des gin-fizz). minuscule : Un campement de gitans. Un G
majuscule seulement quand on parle des gi¬
gingembre [3Ê3âbR(a)] n. m. Condiment. tans en tant qu’ils constituent un peuple, une
ethnie : Les Gitans sont sans doute originaires
gingival, ale, aux adj. Des gencives. — Masculin de l'Inde.
pluriel en -aux : Des abcès gingivaux.
gîte Un accent circonflexe sur le L De même :
giorno (a) loc. adv. Eclairé a giorno, comme en gîter. — On prendra garde au genre.
plein jour. — Expression italienne. Prononcia¬ 1 Le ^te Abri, logement, chez-soi : Rentrer au
tion : [ad3jDRno] ou mieux, à l’italienne,
gîte.
[ad3DRno]. T Pas d’accent sur le a.
2 La ^te Inclinaison accidentelle d’un navire
girafe n. f Un seul / De même : girafeau ou sur le côté : Le navire donne de la gîte (s’incline
girafon n. m. (petit de la girafe). — Eviter ta sur le côté). Une gîte dangereuse.
déformation populaire *girafie.
3 Le ^te à la noix, le gite à l’os Morceaux
de bœuf (toujours masculin).
girandole n. f Un seul /. — Ne doit pas désigner
une guirlande lumineuse.
givre n. m. Pas d’accent sur le L De même :
givrage, givrer, givreux.
giration n. f. Avec un i, a la différence de
gyroscope, gyrostat, etc. De même : giratoire,
glabre adj. Se prononce [glabafo)], avec a
giravion, giraviation, girodyne.
vélaire [a], mais s’écrit sans accent circonflexe.
girelle, girolle Deux noms féminins paronymes.
glaçage n. m. Cédille sous le c.
1 girelle Poisson de la Méditerranée.
2 girolle Champignon, appelé aussi chanterelle glaçant, ante adj. Cédille sous le c.
glaciaire, glacière Ne pas écrire l’adjectif gla¬ globe n. m. Toujours un g minuscule, même
ciaire (L’érosion glaciaire) comme le nom femi- quand le mot dœigne la Terre : Les mers et les
maglacière (Mettre de la viande dans la glacière). océans du globe.
glaner v. t. Un seul n. De même : glanage, glane, glott^ ale, aux adj. (terme de phonétique) Mas-
glaneur, euse, glanure. cuhn pluriel en -aux : Les phonèmes glottaux
gnangnan [jiâjiô] adj. OU n. Préférer la graphie godron n. m. Ornement, pli. — Les dérivés
gnangnan à gnan-gnan. — Toujours invaria¬ prennent deux n : godronnage, godronné. ▼ Ne
ble : Ces filles sont gnangnan. Des gnangnan. pas dire goudron pour godron.
golf^ golfe Bien distinguer par l’orthographe le 1 goth, gothe [go, gat] Nom ou adjectif.
golf (sport) et un go^e (^ande baie) : Jouer
au golf. Le golfe de Gascogne. a/ Les Goths (avec un G majuscule) Ancien
peuple germanique, divisé en deux rameaux, les
Ostrogoths et les Wisigoths. — Au singuHer :
gomme n. f. Deux m. De même : gommage,
Un Goth. Une Gothe.
gommé, gomme-gutte (pl. ; des gommes-guttes),
gommer, gomme-résine (pl. : des gommes-ré¬ b/ goth, gothe Adjectif qualifiant les per¬
sines), gommeux, gommier. sonnes : Les rois gotks Les tribus gothes Une
princesse gothe.
gonade (anatomie) Glande sexuelle. — Un seul
2 gothique (avec th) Adjectif ou nom.
n. — Toujours féminin : Une gonade mâle. Une
gonade femelle. a/ Qualifie une chose appartenant aux Goths
(Les coutumes gothiques), sauf en ce qui
gond n. m. — Un -d à la fin. concerne la langue > gotique.
ment masculin (Un goulasch succulent), mais goût n. m. Orthographe, expressions et sens.
la finale -ache de la graphie goulache fait que
1 Accent circonflexe sur le u.
le mot est parfois employé au féminin en
français. 2 Au goût de, du goût de. De nos jours, on dit
plutôt, dans une phrase affirmative. Ce specta¬
goulet, goulot Deux noms masculins paronymes. cle est à mon goût et, dans une phrase négative.
Ce spectacle n’est pas de mon goût.
1 goulet Passage resserré : Le goulet de la rade
de Brest. 3 On dit plutôt avoir le goût de et avoir un goût
pour: Il a perdu le goût du travail. Il a un
2 goulot Col étroit d’un récipient : Le goulot certain goût pour le travail manuel
de la bouteille. T Bien dire goulet d’étrangle¬
ment et non *goulot d’étranglement. 4 Dans le goût de. Dans le style, dans le genre
de : Un poème de Ronsard dans le goût de
gouleyant, ante adj. (familier) Vin gouleyant, Théocrite (= à la manière d’un poème de
léger et agréable. Théocrite).
5 Eviter d’employer le mot goût au sens de
goulotte n. f. (technique) Conduit, tuyau. — odeur ; Une odeur de pourriture végétale (et non
Deux t. un goût de pourriture végétale) avait envahi la
cabane abandonnée.
goulu, ue adj. ▼ L’adverbe goulûment prend un
accent circonflexe sur le u. goûter Constructions et sens.
2 ns se ressemblent comme deux gouttes d’eau grâce. C’est trop de grâce que vous me faites.
> ressembler. — Avec grâce au pluriel ; Action de grâces. —
On écrit indifféremment rendre grâces ou
3 N’y voir goutte, n’y entendre goutte (= ne
rendre grâce. Le pluriel semble cependant plus
rien voir, ne rien entendre). Expressions à la
fréquent.
fois un peu archaïques et un peu familières. Ne
peut s’employer que si l’on renvoie à une 3 Grâce à. Cette expression ne peut s’employer
indication pr&édemment exprimée : Faites at¬ que s’il s’agit d’un résultat ou d’un événement
tention en descendant l’escalier, on n’y voit heureux : Grâce à ce nouveau remède, on pourra
goutte. Quelle histoire embrouillée l personne peut-être guérir le cancer. Grâce à mon ami,
n’y entend goutte l Dans le cas où l’on renvoie j’ai pu trouver un emploi Ne jamais employer
à une indication qui suit, on ne peut employer grâce à quand on parle d’un mauvais résultat
y: Je ne vois goutte dans ce corridor (et non ou d’un fait fâcheux. Dire à cause de, en raison
je n ’y vois goutte dans ce corridor). Je n ’entends de, par le fait de, par la faute de : A cause de
goutte à votre affaire (et non je n’y entends l’alcoolisme et de la sous-alimentation, la
goutte à votre affaire). tuberculose progressait rapidement dans les
4 Goutte à goutte, goutte-à-goutte. Pas de trait milieux populaires (et non grâce à l’alcoo¬
d’union dans la locution adverbiale goutte à lisme...). Par la faute d’un médecin incompé¬
goutte: Elle versa le médicament goutte à tent, il est devenu infirme (et non grâce à un
goutte. L’eau tombait goutte à goutte du bord médecin incompétent...).
du toit. — Deux traits d’union dans le nom
masculin un goutte-à-goutte (injection lente gracier v. t. Conjug. 20. Double le i à la première
d’un médicament dans l’organisme ; appareil et à la deuxième personne du pluriel de
qui sert à cette injection). — Toujours invaria¬ l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
ble : des goutte-à-goutte. (que) nous graciions, (que) vous graciiez
goutter, goûter > goûter. gracile adj. Finale en -ile, même au masculin :
Un corps gracile.
gouvernail n. m. — PI. : des gouvernails
gradation, graduation Deux noms féminins
gouverne Toujours féminin : Les gouvernes de paronymes souvent confondus.
l’avion étaient défectueuses. 1 gradation Passage par degrés d’un état à un
autre : La gradation de la lumière et des teintes
gouvernemental, ale, aux adj. Masculin pluriel au lever du jour. La gradation des termes est
en -aux : Les milieux gouvernementaux. un effet de style.
graben n. m. (terme de géologie) Mot allemand. gradé, gradué, graduel Trois paronymes à
Prononciation : [gRaban]. — PI. (en français) : distinguer.
des grabens [-ban]. — Pour éviter ce germa¬ 1 gradé, ée Qui a un grade. — S’emploie
nisme, on pourra employer fossé d’effondre¬ surtout substantivement. Les gradés : les mili¬
ment ou fossé tectonique. taires qui ont un grade.
grabuge n. m. Familier. A éviter dans le registre 2 gradué, ée Muni d’une graduation : Instru¬
•soutenu. ment gradué^ en millimètres. — Progressif, dont
la difficulté va en augmentant; Exercices
grâce [gRas] n. f. Orthographe et expressions. gradués pour le piano.
1 Un accent circonflexe sur le a. ▼ Les dérivés 3 graduel, elle Qui évolue par degrés et non
ne prennent pas d’accent, gracier, gracieuse¬ brusquement : L ’amélioration graduelle de la
ment, gracieuseté, gracieux, et se prononcent situation économique.
avec un a palatal [a].
graduation, gradation > gradation.
2 Avec grâce au singulier : Rentrer en grâce.
Faire grâce à un condamné. Accepter de bonne
gradué, gradé, graduel > gradé.
355 GRAFFITI
graffiti n. m. pl. Deux f, un seul t. — Graffiti même sens, on emploie aussi bon : Deux bons
est un pluriel italien en Ne pas écrire : des kilomètres. Deux bonnes heures.
*graffitis. — On rencontre parfois un graffiti,
employé pour désigner une inscription isolée ; 3 Employé adverbialement devant un parti¬
Un graffiti injurieux avait été griffonné à la cipe, s’accorde en genre et en nombre : Des
craie sur la porte. — L’emploi du singulier fenêtres grandes ouvertes. Des yeux grands
italien un graffito se rencontre parfois dans un ouverts. L’invariabilité, qu’on rencontre quel¬
contexte archéologique, mais il est rare dans quefois, est moins conseillée.
la langue usuelle. 4 On accorde grand en nombre et en genre
dans les expressions telles que : des grands
graillon [gRojS] Deux noms masculins malades, des grands mutilés, des grands brûlés,
homonymes. une grande malade, les grands tuberculeux, etc.
1 graillon (populaire) Crachat épais.
grand(-) Premier élément de composé.
2 graillon Morceau de gras qui reste dans un
plat, dans une poêle. — Odeur de graisse brûlée, 1 L’orthographe avec une apostrophe, du type
de mauvaise cuisine. grand’mère, est vieillie. De nos jours, un trait
d’union : grand-mère. On écrira donc : grand-
chambre, grand-chère, grand-chose, grand-
graillonner Deux verbes intransitifs.
croix, avoir grand-faim, grand-garde, en grand-
1 graillonner (populaire) Tousser en expecto¬ hâte (très vieilli ; de nos jours, on dit plutôt en
rant un graillon. — Parler d’une voix grasse grande hâte), avoir grand-honte, grand-maman,
et enrouee. T A distinguer de grasseyer, parler grand-mère, grand-messe, à grand-peine, grand-
gras, c’est-à-dire en prononçant les r d’une peur, faire grand-pitié, grand-place, grand-
certaine manière (comme dans les milieux route, grand-rue, grand-salle, avoir grand-soif,
populaires de Paris). grand-tante, grand-vergue, grand-voile — Tous
ces composés sont de formation ancienne, et
2 graillonner Brûler, cuire en dégageant une l’on dit aussi, de nos jours, grande route, grande
odeur de graillon : Du saindoux graillonnait rue, grande salle à côté de grand-route,
dans la poêle. grand-rue, grand-salle.
grammaire n. f Deux m. De même : grammai¬ 3 Pour les noms masculins, le trait d’union est
rien, grammatical, ale, aux, grammaticale¬ obligatoire, sauf dans quelques noms (notam¬
ment, grammaticalisation, grammaticalisé. ment dans des noms désignant des dignitaires) :
grand officier, grand pretre, grand prix, grand
gramme n. m. Unité de poids. — Deux m. vizir, grand ensemble, etc. T Les mots grand(-)
duc, grand(-) livre ont la graphie avec trait
d’union et la graphie sans trait d’union, selon
grand, grande adj., n. ou adv. Sens et
le sens > grand(-)duc, grand(-)livre.
orthographe.
4 Dans les composés masculins de grand-, les
1 Attention à la place de l’adjectif dans
deux éléments prennent la marque du pluriel :
certaines expressions. Un grand homme, un
des grands-angulaires (mais des objectifs grand-
personnage éminent, un homme grand, un
angulaires > grand-angulaire), des grands-ducs,
homme de haute taille : Napoléon était un grand
des grands-duchés, des grands-livres, des
homme. Ce joueur de basket est un homme
grands-oncles, des grands-papas, des grands-
grand, sa taille est de près de deux mètres.
pères, des grands-parents. T Le nom grand-
2 Grand peut s’employer devant une indication croix est toujours invariable > grand-croix.
numérique pour indiquer que la quantité réelle
est au moins égale ou même un peu supérieure 5 Les adjectifs composés en grand- s’écrivent
à la quantité indiquée par le nombre : D ici au tous avec le trait d’union. — Le premier
village, il y a deux grands kilomètres (= au élément reste invariable : des objectifs grand-
moins deux kilomètres, ou même un peu plus). angulaires (mais des grands-angulaires >
grand-angulaire), les demeures grand-ducales,
J'ai attendu deux grandes heures (= au moins
deux heures, ou même un peu plus). Dans le des scènes grand-guignolesques.
« \
GRAND-ANGULAIRE 356
grand-^nroix Peut être féminin (= la plus haute grand-papa n. m. — PI. : des grands-papas.
di^té d’un ordre honorifique) : On lui a
decemé la grand-croix de la Légion d honneur. grand-peine (à) loc. adv. inv. — Un trait
Peut être masculin (= titulaire de ce grade) : d’umon : Il réussit à grand-peine à grimper sur
Un grand officier et un grand-croix de la Légion le mur.
f honneur. — Féminin ou masculin, toujours
invariable : des grand-croix. grand-père n. m. — PI. : des grands-pères.
grand duc, grand-duc Attention au trait d’union. grand prêtre n. m. T Pas de trait d’union. —
PI. ; des grands prêtres
1 Un grand duc (sans trait d’union) Oiseau
rapace nocturne. — PI. : des grands ducs.
grand prix n. m. T Pas de trait d’union. — PI. :
2 Un grand-duc (avec un trait d’union) Souve¬ des grands prix — Prend une majuscule quand
rain d’im grand-duché. — Prince du sang, dans ü s’agit du nom d’un prix littéraire, artistique
la Ru^ie tsariste — PL : des grands-ducs. La ou sportif : le Grand Prix de la critique. Le
tournée des grands-ducs. Grand Prix de Paris.
grand-ducal, ale, aux adj. L’élément grand- grands-parents n. m. pi. ▼ Ne peut jamais
reste invariable : Le palais grand-ducal La s’employer au singulier. Dire: L’un de ses
garde grand-ducale. Les héritiers grand-du¬ grands-parents (et non *un grand-parent).
caux Les demeures grand-ducales
grand-tante n. f. — PL : des grand-tantes.
grand-duché n. m. — PI. ; des grands-duchés
grand vizir n. m. T Pas de trait d’union. — PL :
grande-duchesse n. f — PI. ; des grandes- des grands vizirs
duchesses
grand-voile n. f — PL : des grand-voiles
grand ensemble n. m. T Pas de trait d’union.
— PI. : des grands ensembles granit, granité Deux graphies pour un même mot
qui désigne une seule réalité. La prononciation
gi^d-guignolesque adj. L’élément grand- reste est toujours [gaanit], avec -t final prononcé. —
invariable: des scènes grand-guignolesques ^ forme granit est la forme courante : Eglise
(dignes du théâtre du Grand-Guignol). bretonne en granit. Solide comme du granit._
La forme granité rat celle qui rat employée en
grand livre, grand-livre n. m. Attention au geolo^e : Le granité est une roche cristalline
trait d union. d origine interne. — Dérivés : granité, granitelle
n. f (variété de granit), graniter, granitique,
1 Le gTMd livre de la Dette publique (sans trait granito n. m. (imitation de granit ; pi. : des
d union) ou le grand-livre (avec un trait granitos), granitoïde.
d’union) Liste des créanciers de l’Etat.
2 Un grand-livre (avec un trait d’union) granule Un seul n, un seul /. De même:
Registre de comptabilité commerciale. — PL : granulaire, granulat, granulation, granulé,
des grands-livres granuler, granuleux. ▼ Toujours masculin : Un
granule tout petit
grand magasin n. m. ▼ Pas de trait d’union.
— PL : des grands magasins grape-fruit n. m. Prononciation: [gsepisut]
— PL : des grape-fruits [-faut]. E existe une
grand-maman n. f — PL : des grand-mamans. autre graphie, plus rare, grape/ruit (en un seul
mot). — Pour éviter cet anghcisme, employer
le mot français pamplemousse.
x 'J' ~ grand-mères
(préférable à des grands-mères). ▼ L’ortho-
mphe grand’mère, avec une apostrophe, est graphe, graphique Deux noms masculins dési¬
a éviter > arriere-grand-mère. rant la meme réahté. Le mot graphe s’emploie
dans le langage des mathématiques modernes.
357 GRAPHITE
gras-double n. m. Un trait d’union — PI. : des grau [gso] n. m. Sur la côte méditerranéenne,
gras-doubles. chenal qui fait communiquer un étang littoral
avec la mer. — PI ; des graus [gno].
grasseyer v. i. Conserve Yy à toutes les formes : je
f'asseye. Je grossirai — Attention au i après Y y gravats n. m. pl. Ne peut pas s’employer au
singulier. — Attention au paronyme plâtras
la première et à la deuxième perwnne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : — La forme gravais est vieillie.
(que) nous grasseyions, (que) vous grasseyiez.
graveleux, euse [gnavlo, oz] adj. Un seul L De
grasseyer, graillonner Deux verbes à bien même : gravelure [gRavlyn].
distinguer.
gravelle n. f. Deux l
1 grasseyer Parler gras, c’est-à-dire prononcer
les r d’une certaine manière : Les Parisiens des gravement, grièvement > grièvement.
milieux populaires grasseyent
2 graillonner Parler d’une voix grasse et gravillon [gnavip] n. m. Les dérivés prennent
enrouée > graillonner (1). deux n : gravillonnage, gravillonner.
ou (n. f.) la gréco-romaine. Les dieux gréco- grès n. m. Roche. — Matière céramique. — Bien
romains Les traditions gréco-romaines prononcer avec une ouvert [gae] et écrire avec
un accent grave, à la différence de gré. — Les
grecque > grec. dérivés prennent un accent aigu : gréser, gré¬
seux, grésière, grésoir.
gréement [guemâ] n. m. Attention au e muet
intérieur. grésil n. m. Grêle formée de très fins grêlons
blancs. — Prononciation : [gaezi], le -l final
gréer V. t. Conserve le é à toutes les formes : je grée, est muet.
tu grées je gréerai, nous gréons, je gréais etc.
grésiller [gRezije] Deux verbes homonymes.
greffe Deux noms homonymes qui s’écrivent
avec deux / Attention au genre. 1 n grésille (impersonnel) : ü tombe du grésil.
1 Comme nom masculin désignant une pierre grigou n. m. ou adj. m. (familier) Avare. — PI. :
précieuse, prend la marque du pluriel : Une des grigous.
oroche ornee de deux grenats
2 Comme adjectif de couleur, invariable : Des giigri, g^-g^ gris-gris [gnigRi] n. m. Amu¬
velours grenat. lette africaine. — Préférer la graphie grigri
^1- • Sflgris). — Le pluriel de gri-gri est :
3 Comme nom désignant une couleur, prend
des gris-gris. — La forme gris-gris est invariable.
la mai que du pluriel : Les grenats profonds et
Il vaut mieux l’eviter. Aucun rapport étymolo¬
les bleus lumineux d’un vieux vitrail.
gique avec l’adj. gris.
359 GRIL
gril n. m. Bien prononcer [gni], le -/ final est employé seul, désigne une couleur franche : Des
muet. robes gris-bleu. Des vareuses gris-vert. Des jupes
gris-brun. — Invariable aussi quand il est joint
grillé, grillagé Deux mots à bien distinguer. par et à un autre adjectif de couleur : Des robes
à rayures gris et noir. Des tentures blanc et gris.
1 grillé, ée Muni d’une grille, fermé par une — Invariable aussi quand il est juxtaposé à des
grüle, c’est-à-dire par de gros barreaux : Porte adjectifs de couleur : Des rayures gris, vert,
grillée d’un cachot, d’un parc. rouge.
2 grillagé Muni d’un grillage, fermé par un
grülage, c’est-à-dire par un treillis de fils de fer : grisâtre adj. Ai cent circonflexe sur le a.
La porte grillagée d^une volière. Le soupirail de
la cave est grillé, ce qui empêche les voleurs grisé, griset Deux noms masculins paronymes
d’entrer, et il est aussi grillagé, ce qui empêche à distinguer par l’orthographe et la pronon¬
le passage des rats. — L’erreur la plus fréquente ciation.
consiste à dire la porte *grillagée d’une prison, 1 grisé [gnize] Teinte grise qu’on donne à
au lieu de porte grillée. certaines parties d’un dessin, d’un schéma,
d’une carte de géographie.
grille-pain n. m. Invariable : des grille-pain.
2 griset [gnize] Jeune chardonneret ; requin de
griller v. t. ou v. i. Attention au i après le groupe la Méditerranée.
-///- à la première et à la deuxieme personne
du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonc¬ 1. grison n. m. (vieux) Homme d’un certain âge,
tif présent: (que) nous grillions, (que) vous qui commence à grisonner.
grilliez.
2. grison, onne adj. ou n. Du canton des
grimacer v. i. Conjug. 17. Le c prend une cédille Grisons, en Suisse : La population grisonne. Les
devant a ou o: il grimaça, nous grimaçons. Grisons.
ne s’emploie guère que pour qualifier les grouillot [gRujo] n. m. (familier) Jeune coursier.
choses : Une humeur grognonne. — Le dérivé — Finale en -ot
grognonner v. i. (se plamdre, récriminer comme
un grognon) est familier. grouse [gRUz] Oiseau, que l’on chasse notam¬
ment en Ecosse. — Usa^e parfois flottant pour
groin [gKwê] n. m. Museau du porc. le genre. Préférer le féminin : Une belle grouse.
grossium n. m. (familier) Personnage très riche guelfe n. m. ou adj. En Italie, au Moyen Age,
et très puissant. — Prononciation : [gRosjom]. partisan du pape. — Toujours un g minuscule :
— PI. : des grossiums. Les guelfes s’opposaient aux gibelins, partisans
de l’Empereur. Prononciation : [gelf]. — Dé¬
rivé : guelfisme [gelfismfa)].
grosso modo loc. adv. (familier) En deux mots,
sans trait d’union.
guelte n. f. Pourcentage sur les ventes. —
Prononciation : [geltfa)].
grotesque Généralement adjectif: Un accoutre¬
ment grotesque (= très ridicule). — Comme
nom désignant des peintures, toujours féminin
guenille [ganij] n. f Dérivé : guenilleux, euse
[ganij0, 0z].
et presque toujours au pluriel: De belles
grotesques italiennes du XVI‘siècle. — Dérivé ■
grotesquement guenon [ganS] n. f. Dérivé : genuche [ganyj^.
guiderope n. m. Câble qu’on laisse pendre d’un guinguette [géget] n. f. Deux fois -gu-.
ballon, d’un aérostat. — Prononciation :
[gidnop]. — PI ; des guideropes. — En un seul guipure [gipys] n. f. Un seul p, comme dans les
mot, sans trait d’union. divers mots (techniques) de la même famüle :
guipage [gipas], guiper [gipe], guipon [gip5].
1. guigne [giji] n. f. Cerise.
guitare, cithare > cithare.
2. guigne [giji] n. f. (familier) Mauvaise chance.
gutta-percha n. f. Prononciation : [gytapeaka],
guigne, guignon Ces deux noms désignent la avec [y] et [k]. — En deux mots, avec un trait
mauvaise chance, mais ne sont pas interchan¬ d’union. Attention aux deux t et au groupe -ck-.
geables.
1 ^ guigne Familier. — On dit: porter la guttural, ale, aux adj. Attention aux deux t. —
guigne, avoir la guigne (jamais *avoir de la Masculin pluriel en -aux : Des sons gutturaux.
guigne).
guyanais, aise [gqijane, ez] adj. ou n. De la
2 Le guignon Légèrement vieilli et littéraire. Guyane. — Attention à la majuscule : La
— On ne dit jamais : *porter le pignon. On population guyanaise. Les Guyanais.
dit : avoir le guignon ou, parfois, avoir du
guignon.
gymkhana n. m. T Aucun rapport avec gymnas¬
tique. Ne pas déformer en *gymnakha.
guigner v.^ t. Attention au i après le groupe -gn- à
la première et à la deuxième personne du pluriel gymnastique adj. ou n. Pas gymnastique : pas
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : de course cadencé, en usage dans l’armé au
(que) nous guignions, (que) vous guigniez.
cours de certaines manœuvres. — Ne pas
déformer en pas *de gymnastique.
guignon, guigne > guigne.
guUledou [gÿdu] n. m. Seulement dans l’expres¬ gynécologie n. f. Pour le dérivé, la forme gynécolo¬
sion famihere courir le guilledou, avoir ou
gue tend à éliminer la forme gynécologiste.
rechercher des aventures galantes.
gypaète [^ipaet] Oiseau. — Toujours masculin :
guillemets Règles d’emploi des guillemets > Le gypaète est grand et puissant
annexes.
gypse Attention à l’y.
— Toujours masculin ; Un
guillemeter v. t. Encadrer de guillemets : Guille- gypse très blanc. — Dérivé ; gypseux.
meter une citation. — Conjug. 14. Je guille-
mette. Je guillemetterai
gyro- Préfixe (du grec guros « cercle »), qui
entre dans la formation de quelques mots
gi^emot [gijmo] n. m. Oiseau de mer. —
Fmale en -ot savants: gyrocompas, gyromètre, gyropilote,
gyroscope, gyroscopique, gyrostabilisateur, gyros-
guilleret, ette [gijne, et] adj. Joyeux. — Finale tot, gyrovague. ▼ Les mots suivants s’&rivent
en -et, -. tte. avec gir- et non gyr-: giration, giratoire,
giraviation, giravion, girodyne.
H
h A l’initiale d’un mot, le h- peut, en français, handicap, handicapé, handicaper, handicapeur,
être « aspiré » ou muet. Le h- appelé « as¬ hangar, hanneton, hannetonnage, hannetonner,
piré », de manière traditionnelle mais impro¬ hanovrien, hanse (mais non hanséate ni hanséa-
pre, ne correspond pas à une « aspiration » tique), hanté, hanter, hantise, happement, hap¬
réelle, telle que celle qu’on entend en anglais pening happer, hacquebute ou naquebute, ha-
ou en allemand. Le h- aspiré et le h- muet se uenee, haquet, hara-kiri, harangue, haranguer,
distinguent seulement par l’effet sur la pronon¬ arangueur, haras, harassant, harasse, harasse¬
ciation par rapport à la finale du mot précédent. ment, harasser, harcelant, harcèlement, harce¬
ler, harceleur, harde (troupe de bêtes), hard-top,
1 Le h- aspiré interdit la liaison : les haches harder, hardes (vêtements), hardi, hardiesse,
[le’aj], ils hasardent [iLazand]. — Le h- muet hardiment, hardware, harem, hareng harengai-
rend la liaison obligatoire : les herbes [le- son, harengère, harenguet, haret, harfang
ZERbta)], ils hésitent [ilzezit]. hargne, hargneusement, hargneux, haricot, ha¬
2 Le h- aspiré interdit l’élision : la hache, je ridelle, harki, harle, harmattan, harnachement,
hasarde. — Le h- muet rend l’élision obliga¬ harnacher, harnais, harnais, haro, harpail
toire : l’herbe, j’hésite. harpe, harpie, harpiste, harpon, harponnage,
harponnement, harponner, narponneur, hart,
2 Le h- aspiré rend obligatoire la prononciation hasard, hasardé, hasarder, hasardeux, has¬
du e caduc (e muet) terminant le mot précé¬ chisch, hachisch, haschich ou hachich, hase,
dent : une grande hache [yngKÔdaaJ]. — Le hâte, hâtelet, hâter, hâtereau, hâtier, hâtif,
h- muet interdit la prononciation du e caduc hâtiveau, hâtivement, hauban, haubanage, hau¬
(e muet) terminant le mot précédent: une baner, haubert, hausse, hausse-col haussement,
grande nerbe [yngRÔdeRbCa)]. hausser, haussier, haussière, haut, hautain
(adj.), hautbois, hautboïste, haut-commissaire,
ha- H- aspiré et h- muet. haut-de-chausses, haut-de-forme, haute-contre,
1 Avec h- aspiré: haï, habanera, hâblerie, hautement, hautesse, hauteur, haut-fond, hau-
hâbleur, hachage, hache, haché, hache-légumes, tin ou hautain (n. m.), haut-le-cœur, haut-le-
hache-paille, hacher, hachereau, hachette, ha¬ corps, haut le pied, haut-parleur, haut-relief
che-viande, hachich, hachisch, haschich ou hauturier, havage, havane, hâve, haveneau ou
haschisch, hachis, hachoir, hachure, hachurer, havenet, haver, haveur, baveuse, havir, havre,
haddock, hafnium, hagard, haggis, haie, haïk, havresac, hayon.
haïku, haillon, haillonneux, haine, haineuse¬
ment, haineux, haïr, haire, haïssable, halage, 2 Avec h- muet : habile, habilement, habileté,
halbran, halbrené, hâle, hâlé, haler, haler, habilitation, habilité, habiliter, habillable, habil¬
haletant, halètement, haleter, haleur, half- lage, habillement, habiller, habilleur, habit,
track, hall, halle, hallebarde, hallebardier, habitabilité, habitable, habitacle, habitant, habi¬
hallier, hallstattien, halo, hâloir, halte, halva, tat, habitation, habiter, habituation, habitude,
hamac, hamada, hamburger, hameau, kam- habitué, habituel habituellement, habituer, ha¬
mam, hammerless, hampe, hamster, non l, bitus, hacendado, hacienda, hadron, hagio-
hanap, hanche, hanchement, hancher, handball. graphe, hagiographie, hagiographique, haïtien.
♦ \
HA 364
haleine, halicte, halieutique, haliotide, haliotis, habituer v. t. Se construit avec à : Il habitua ses
hallali, hallucinant, hallucination, hallucina¬ enfants aux travaux pénibles II habitua son fils
toire, halluciné, halluciner, hallucinogène, à dire la vérité
hallucinose, halogène, halogène, halogénure,
holographie, halophyte, haltère, haltérophile, hâbleur, euse adj. ou n. Accent circonflexe sur le
haltérophilie, hamadryade, hamadryas, hama- a et h- aspiré : le hâbleur. De même : la hâblerie.
mélis, hameçon, hameçonné, hanséate, hanséati-
ue, hapax haploïde, haplologie, harmonica, hache n. f Pas d’accent circonflexe. Se pro¬
armoniciste, harmonie, harmonieusement, har¬ nonce : [’an, avec un h- aspiré : la hache. De
monieux harmonique, harmoniquement, har¬ même : le hachage, du hache, U hache-légumes,
monisation, harmoniser, harmoniste, harmo¬ le hache-paille, hacher, le hachereau, la ha¬
nium, harpagon, haruspice, hast ou haste, hasté, chette, le hache-viande, le hachis, le hachoir,
hawaiien la hachure, hachurer.
haïr V. t. Toujours un h- aspiré: Je hais. — réception) ou un très vaste local (Le hall de la
Conjug. 28. Je hais, tu hais, il hait, jum gare Saint-Lazare Le hall du palais des
haïssons, wus haïssez, ils haïssent — Je haïssais. expositions). — Bien prononcer [’ol], et non
— Je haïs, tu hais, il haït nous haïmes, vous ♦pal]. — PI. : des halls Pol].
haïtes, ils haïrent — Je haïrai — Je haïrais. 2 La halle, les halles Pal] (avec un h- aspiré).
— Hais, haïssons, haïssez. — Que je home..., Mot français qui désigné un vaste édifice
qu'il haïsse... — Je haïsse..., qu il haït.. — servant au commerce : L'ancienne Halle aux
Haïssant — Haï, haïe. — Ce verbe n’a pas de blés de Paris. Les anciennes Halles de Paris.
tréma sur le / aux trois personnes du singulier
de l’indicatif présent : je hais [’e], tu hais [’cj, hallali n. m. Attention au groupe -II-. De nœ
il hait ^c]. Pas de trôna non plus sur le i a jours, h- muet : l'hallali — PI. : des hallalis.
la deuxième personne du singulier de l’mpéra-
tif présent : Imis [’c]. Partout ailleurs, tréma sur hal»g n. f. Peut s’employer comme interjection :
le i même à la première et à la deuxième Halte! — On &nt halte-lâ! avec un trait
personne du pluriel du passé simple (noiis d’union. — HaUe à..., locution: Halte au
haïmes, vous mûtes) et à la troisi^e pe^nne crime t Halte à la subversion l
du singulier du subjonctif imparfait : qu'il haït
— Mots de la même famille : haine, haineuse¬ haltère Un h- muet: l'haltère T Toujours
ment, haineux, haùsable (tous avec un h- masr.iilin (L'haltère est trop lourd pour lui), à
aspiré). la différence de une artère, vaisseau sanguin.
haire n. f. Chemise de crin que les moines et des hamiiff n m. Un h- aspiré : le hamac — Le c
dévots portaient par esprit de mortification — final se prononce : Pamak].
Le h- est aspiré: la noire. T Ne pas écrire
comme (un pauvre) hère. hamburger n. m. Anglicisme qui désigne un
steak haché. — Le A- est aspiré : le hamburger.
haïrien, ienne adj. D’Haïti, fle et Etat des — Prononciation : pafayngoea]. — PI. : des
Antilles : La population haïtienne Les Haïtiens. hamburgers [-gœa].
— Prononciation : [aisjc, jcn], avec [s], et non
[t], bien que le mot dénve du nom propre Haïti hamster n. m. Petit rongeur. — Le A- est aspiré :
[aiti]. — Pour le h-, l’usage hésite. Dans Haüi le hamster. — Prononciation : Pamstea]. —
il est toujours muet : la republique d'Haïti Le PI. : des hamsters [-stea].
dérivé haïtien devrait donc avou- un h- muet :
les Haïtiens nezaisjê). Cest cet usage (^u’il faut iinmlhall n. m. Le A- est aspiré : le handball —
en effet préférer, bien que les dfctionnaires En un seul mot, sans trait d’union. ▼ Ce mot
indiquent généralement la présence d’un h- est j»11wnan<t et non anglais. Prononcer : Pand-
aspiré. bal], et non ♦pandbol].
les Hanséates [lezôseat], les villes hanséatiques haruspice ou arospice n. m. Devin romain. —
[levilzôseatik]. La forme haruspice est la plus fréquente. Le
h- est muet ; l’haruspice.
hara-kiri n. m. Le h- est aspiré : le hara-kiri
— PI. : des hara-kiris. hasard n. m. Avec un s et non un z: — Le A- est
aspiré : le hasard. De même : hasardé, hasar¬
harangue n. f. Le h- est aspiré : la harangue. — deux, hasarder.
Avec -an-. De même : haranguer, le haran¬
gueur. Attention à l’influence de hareng, qui hasarder Constructions.
s’écrit avec -en-.
1 A la forme active, le tour hasarder de est
haras n. m. Lieu où l’on élève des chevaux. — correct, mais archaïque: Il hasarda de tout
Le h- est aspiré : le haras T -s final ne se perdre pour pouvoir tout gagner. De nos jours,
prononce pas : [’aaa], et non ‘[’anas]. on dit : prendre le risque de, risquer de.
2 Se hasarder à est usuel et moderne. Signifie
harasser v. t. Un seul r. Le h- est aspiré : je suis « oser faire ou dire quelque chose en prenant
harassé [33sqi’arase]. De même : harassant, un risque » : Il se hasarda à poser cette question
harassement. — Le verbe harasser ne s’emploie au directeur.
pratiquement qu’à l’infinitif, aux temps
composés, au participe passé. hasardé, hasardeux Ces deux adjectifs ne sont
pas synonymes.
harceler v. t. Conjug. 10. Je harcèle, je harcèle¬
rai — Le h- est aspiré ; je harcèle. De même : 1 hasardé, ée Que l’on fait sans trop y croire
harcelant, le harcèlement. ou que l’on dit ^s être sûr : Une démarche
hasardée. Une réponse hasardée.
hardiment adv. Pas de e intérieur ni d’accent 2 hasardeux, euse Dangereux, qui comporte un
circonflexe sur le t risque d’échec. Une spéculation hasardeuse. —
Qui ri^ue fort de ne pas se vérifier : Une
hardware n. m. Anglicisme qui désigne la hypothèse hasardeuse.
fabrication des ordinateurs. Le software est la
conception ou l’utilisation des ordinateurs. — haschisch [’a/ij^ Le h- est toujours aspiré : du
En un seul mot, sans trait d’union. — Le A- est haschisch. Çuatre orthographes sont attestées
aspiré : le hardware. — Prononciation : [’aad- pour la même prononciation : hachich, has¬
wer]. — Pour éviter cet anglicisme, on dira chisch, haschich, hachisch. On pourra préférer
plutôt le matériel. De même, on remplacera la graphie hachisch.
software par le logiciel.
hase n. f. Femelle du hèvre. — Pas d’accent
haricot n. m. Le h- est aspiré: des haricots circonflexe. — Le A- est aspiré : la hase [la’oz].
[de’aRiko], et non ‘[dezaniko], faute popu¬
laire fréquente.
hâte n. f. Le A- est aspiré : la hâte. — Un accent
circonflexe. De même : hâter, hâtif, hâtiveau
harmonique Le h- est muet : l'harmonique. — n. m. (petit pois hâtif), hâtivement
L’usage est très flottant en ce qui concerne le
genre. Le masculin semble se généraliser dans
haupe-col n. m. Ancien insigne d’officier
tous les sens (en mathématiques, en acoustique,
0>laque métallique). — Le A- est aspiré : le
en musique, etc.). En tout cas, le féminin ne hausse-col — PI. : des hausse-cols.
peut s’employer qu’en phonétique ou bien pour
designer la corde d’un instrument ou une
grandeur sinusoïdale. haussière ou aussière n. f. Câble servant à
amaTOr un navire. Les deux formes sont
, admises, mais la forme aussière est plus
hmmonium n. m. Instrument de musique. — Le
frequente. T On dit Vaussière, mais la haussière
h- est muet : l’harmonium. — Prononciation : (A- aspire).
[aRmonjom]. — PI. : des harmoniums [-njom].
1. haut, haute adj. Question du trait d’union.
h^nois n. m. Le A- est aspiré : le hamois [’aRnwa].
Forme archaïque de harnais, employée seule¬ I Dans les dénominations géographiques.
ment dans l’expression blanchi sous le hamois.
1 Prend un H majuscule et se lie par un trait
harpagon n. m. Au sens figuré de « homme très d union au nom qui suit, si la dénomination
avare » (littéraire), un h minuscule : Son oncle désigné une unité administrative ou politique
est un vieil harpagon (h- muet). bien definie : Le département du Haut-Rhin. Le
departement des Hautes-Alpes.
HAUTBOIS
367
2 Un A minuscule et pas de trait d’union s’il I Avec un trait d’union et des majuscules Le
s’agit d’une région mal définie ; La haute Très-Haut (Dieu). — Sans trait d’union et avec
Normandie, le haut Limousin, la haute Au¬ des majuscules : La Haute Cour. — Sans trait
vergne, le haut Languedoc (anciennes divisions, d’union et sans majuscules : Des seigneurs hauts
aux limites mal précisées, de ces provinces). De justiciers. La haute trahison. Le haut bout (de
même : La haute Egypte (région située au sud la table). Un haut fonctionnaire (mais un
du delta et du cours inférieur du Nil). Le cours haut-commissaire). En haut lieu. Les hauts
du haut Amazone (partie du fleuve située le plus lieux. — Avec ou sans traits d’union, selon le
loin de l’embouchure). sens > haut(-)de(-)fonne, haut(-)le(-)pied.
haut-de-chausses. — On peut dire (sans -s ou 1 Adjectif. Ne prend pas de traits d’union : Une
avec -s à chausse) : un haut-de-chausse ou un locomotive haut le pied. — Invariable: des
haut-de-chausses (pl. : des hauts-de-chausse ou locomotives haut le pied.
des hauts-de-chausses). La forme la plus fré¬
quente semble être un haut^e-chausses (pl. : 2 Nom masculin. Prend deux traits d’union :
des hauts-de-chausses). le haut-le-pied, cheval de renfort non attelé. —
Invariable : des haut-le-pied
haut de forme, haut-de-forme Attention aux
traits d’union. haut-parleur n. m. Le h- est aspiré: le
haut-parleur. — Pl. : des haut-parleurs (avec
1 Adjectif. Ne prend pas de traits d’union : Un haut- invariable).
chapeau haut de forme. — Pl. ; des chapeaux
hauts de forme.
haut-relief n. m. Le h- est aspiré : le haut-relief
2 Nom masculin. Prend deux traits d’union : — Pl. : des hauts-reliefs
le haut-de-forme — Pl. : des hauts-de-forme. —
On dit parfois un haute-forme pour un haut-de- havane Le h- est aspiré : Le havane que j’ai fumé
forme (à éviter dans la langue soignée). — Nom masculin, désigne un cigare et prend
la marque du pluriel : Il fume des havanes —
haute-contre Le h- est aspiré : La haute-contre. Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
— Pl. : des hautes-contre. — Attention au ble : Des jupes havane (mais les gris et les
genre. havanes = les nuances de la couleur havane).
1 Toujours féminin quand le mot désigne une
hâve adj. Pâle et maigre. — Le A- est aspiré :
voix d’homme (voix qui peut monter plus haut
le hâve mendiant — Accent circonflexe sur le a
que celle du ténor).
2 En principe féminin, mais parfois aussi linv** n. m. Le h- est aspiré : le havre. T Se
masculin, quand le mot désigne le chanteur qui prononce [’avs(a)], avec a vélaire [a], mais
a cette voix. — Synonyme vieiUi : haute-taule s’écrit sans accent circonflexe. De même. Le
(n. f.). Havre (nom de ville) : Connaissez-vous Le Ha¬
vre ? (un L majuscule). Je vais au Havre. Je viens
haute-fidélité n. f. Toujours avec un trait du Havre (une minuscule à l’article contracté).
d’union. — Le A- est aspiré : la haute-fidélité.
— Employé adjectivement, toujours invariable : havresac n. m. Sac à dos. — En un seul mot,
Des chaînes haute-fidélité. ^ trait d’union. — Le A- est aspiré: le
havresac. ▼ Se prononce [’avaasak], avec un
haut-fond n. m. Partie de la mer ou d’un cours n vélaire [a], mais s’écrit sans accent cir¬
d’eau où le fond est haut, c’est-à-dire où la conflexe. Se prononce avec [s] et non avec [z].
profondeur est faible, ce qui est dangereux pour
la navigation — Le A- est aspiré : le haut-fond hawaiien, Uenne [awajê, jen] adj. ou n. Des îles
— Pl. : des hauts-fonds — Pour la différence nawau : La population hawaiienne. Un Ha¬
de sens avec bas-fond > bas-fond. waiien. — Le A- est muet : Les Hawaiiens
[lezawajê] — Attention aux deux L — Ne pas
haut fourneau n. m. ? Pas de trait d’union. — prononcer ‘[avaje].
Pl. : des hauts fourneaux.
hayon n. m. Panneau mobile à l’arrière d’une
^;'**"t*"*”f**^’ haut-le-corp8 Le h- est aspiré • charrette. — Po^ arrière d’une automobile.
le haut-le-cœur, le haut-le-corps — Noms ,, "■ aspiré : le hayon. ▼ Prononcer :
mv^bles : des haut-le-cœur, des haut-le-corps. Iejd], avTOJ’ej, et non *[’aj5] comme haillon,
On prendra garde de confondre ces deux lambeau d étoffe, vieux vêtement.
noms masculins.
he- H- aspiré et A- muet.
1 haut-le-cœur Nausée : Cette odeur infecte lu
donna un haut-le-cœur. — (figuré) Eprouver ur 1 Avec A- upiré: hét, heaume, heimatlos,
haut-le-cœur devant un acte lâche. heimatlorn, hein l, héler, hem l, henné, hennin,
2 haut-le-corps Mouvement brusque du haut hennir, hennissement hennuyer. hepl, héraut
du corps sous l’effet de la surprise, de herchage, hercher, hercheur. herd-book, hère
1 mdignation : En entendant ces mots étonnants (yaga^nd, misérable), hère (jeune daim), hé-
il eut un haut-le-corps i^e. henssement hérisser, hérisson, hérissonne,
herniaire, hernie, hernié, hemieux, héron, héron¬
haut pied, haut-le-pied Attention aux traits neau, heronniere, héros, herpe, hersage, hers-
dunion. chage, herscher, herscheur, herse, herser, hêtraie,
netre, neu /, heurt, heurté, heurter, heurtoir.
369 HÉ
hélicoïdal, ale, aux adj. En fonne d’hélice. — Henri, Henriette Pour le prénom Henriette,
Le h- est muet. — Masculin pluriel en -aux : toujours un A- muet : La robe d’Henriette, —
Des ressorts hélicoïdaux. Pour Henri, presque toujours un A- muet : Le
veston d’Henri Le A- aspiré est vieilli ; La gloire
héliotrope Plante. — Le A- est muet : l’hélio¬ de Henri IV.
trope. — Toujours masculin : Un héliotrope
décoratif. héraldique adj. ou n. f. Le A- est muet, à la
différence de celui de héraut : l’héraldique. De
heUébore t> ellébore. même : l’héraldiste.
hellène adj. ou n. Synonynie littéraire de grec : héraut, héros, Hérault Trois noms masculins
Le peuple hellène. Les Hellènes. L’h est muet : homophones.
les Hellènes [lezelen]. — Ne pas écrire comme
1 Le héraut Au Moyen Age, personnage
Hélène, prénom féminin. — Dérivés (avec
chargé d’annoncer les déclarations de guerre,
h- muet) : hellénique, hellénisant, hellénisa¬
les défis, etc. On disait aussi héraut d’armes.
tion, hellénisé, hellénisme, helléniste,
— (figuré) Annonciateur, défenseur d’une idée
hellénistique.
nouvelle : Dans sa jeunesse, Sainte-Beuve fut le
héraut du romantisme naissant.
hémicycle Le h- est muet : l’hémicycle. —
Toujours masculin : Un hémicycle très grand. 2 Le héros Demi-dieu ; homme très brave ;
personnage d’une œuvre ou d’une aventure ;
hémisphère Le h- est muet : l’hémisphère Nord. Hercule, le héros dorieru Les héros de la Grande
T Toujours masculin, à la différence de sphère : Guerre. Hemani type du héros romantique.
L’hémisphère Sud est plus froid que l’hémis¬
phère Nord. 3 L’Hérault Fleuve et département du
Languedoc.
hémistiche Le h- est muet : l’hémistiche. —
Toujours masculin : Un hémistiche harmonieux herbe n. f. Expressions à distinguer.
1 dans l’herbe Suppose que l’herbe est haute,
hémorragie n. f. Le h- est muet : l’hémorragie. non coupée : Attention t une vipère peut être
— Avec -rr-, et non *-rrh-. De même : cachée dans l’herbe !
hémorragique.
2 sur l’herbe Indique seulement que le sol porte
hémorroïde n. f. Le h- est muet : l’hémorroïde de l’herbe, haute ou non ; Emportons un panier,
— Avec -rr-, et non avec -rrh-. De même : nous déjeunerons sur l’herbe.
hémorroïdaire, hémorroïdal, ale, aux. 3 en herbe Se dit du blé, etc. qui n’est pas
encore mûr : La troupe des cavaliers piétina le
hémostase ou hémostasie Le h- est muet ; blé en herbe.
l’hémostase, l’hémostasie. — Toujours féminin :
Une hémostase soudaine. — Les deux formes herbeux, herbu Ces deux adjectifs ne sont pas
sont admises. interchangeables.
hennin n. m. Coiffure des femmes, au XV= siècle. 1 herborisateur, trice Personne qui pratique
— Le A- est aspire ; le hennin. — Prononcia¬ l’herborisation, c’est-à-dire qui recueille les
tion ; [’enê], plantes qui croissent à l’état sauvage, pour les
étudier ou pour les collectionner dans un
hennir v. i. Le A- est aspiré — La prononciation herbier ou pour utiliser leurs propriétés
[ anin], avec [a], est vieillie. De nos jours, on médicinales.
prononce [’enin]. De même : hennissant [’e-
2 herboriste Personne qui exerce l’herboriste¬
nisâ], hennissement [’enismâ].
rie, commerce des plantes médicinales. Le
371 HÈRE
commerce des herboristes, supprimé en France héros [’eRo] n. m. Le A- est aspiré : le héros, le
en 1941, comprenait aussi la vente de certains beau héros, le nouveau héros. Ne pas dire : le
remèdes, d’articles d’hygiène, de parfums, etc. *bel héros, le ^nouvel héros, le *fol héros En
revanche le A- est muet dans les dérivés :
1. hère n. m. De nos jours, seulement dans l’héroïne du roman, l’héroïque résistance, le bel
l’expression un pauvre hère, un miséreux, un héroïsme, le fol héroïsme.
personnage sans crédit. — Le A- est aspiré : un
pauvre here [dépovRa ’er]. T Ne pas écrire héros, héraut, Hérault > héraut.
com ne la haire, chemise de crin.
hertz n. m. inv. Unité de fréquence. — Pronon¬
2. hèr« n. m. Jeune cerf ou jeune daim. — Le ciation : [cRts]. Le A- est muet : un hertz
h- est aspiré ; le hère. [déncRts].
hériter Le h- est muet : j'hérite. — Plusieurs hésiter Le A- est muet : j’hésite. — Plusieurs
constructions. constructions.
1 n a hérité de son oncle. Préposition de + 1 Avec un infinitif. Le tour moderne est hésiter
nom de personne. à: J’hésite à partir. — Le tour hésiter de
(J’hésite de partir) est archaïque.
2 n a hérité d’une maison. Préposition de +
nom de chose. 2 Avec un substantif. On emploie hésiter entre,
hésiter sur: J’hésite entre ces deux solutions. Il
3 n a hérité de son oncle une maison. Le hésite sur la réponse à donner. Les tours hésiter
complément désipiant la personne est précédé dans, hésiter quant à sont corrects, mais plus
de de, le complément désignant la chose est rares : Il hésite dans ses réponses. Il hésite quant
construit directement. à la réponse à donner.
4 n a hérité une maison. Construction assez 3 Avec un mode personnel (indicatif ou condi¬
fréquente dans la langue actuelle, mais critiquée tionnel). Le tour hésiter si est vieilli : J’hésite
par quelques grammairiens. Dans la langue sur¬ si je rêve ou si je suis éveillé. J’hésitais si je
veillée, on écnra plutôt : lia hérité d’une maison. partirais ou si je resterais. Ce tour est peu
5 La maison héritée de mon oncle (avec conseillé.
participe passif)- Construction admise.
hétéroclite, hétérogène (un A- muet dans ces
herméneutique, hermétique {h- muet dsms ces deux mots). Ces deux adjectifs ne sont pas
deux mots). Bien distinguer ces deux adjectifs. interchangeables.
1 herméneutique Qui concerne l’interprétation 1 hétéroclite (toujours péjoratif) Qui est dépa¬
des textes anciens ou sacrés. — N. f. L’hermé¬ reillé, qui manque d’unité (avec une idée de
neutique: science de l’interprétation de ces désordre, de laideur, etc.) : L’armement hétéro¬
textes. clite d’une armée mal équipée. Le mobilier
hétéroclite d’un salon petit-bourgeois. Ne doit
2 hermétique. jamais être employé comme synonyme de
a/ Obscur : Les poèmes des symbolistes sont étrange, bizarre, grotesque. Ne pas dire pw
parfois hermétiques Un style hermétique. — exemple un personnage hétéroclite, une conduite
Substantif correspondant ; hermétisme. hétéroclite.
b/ Absolument étanche, parfaitement clos : 2 hétérogène Qui est formé d’éléments d’ori¬
Récipient hermétique. — Substantif correspon¬ gine ou de nature diverse (non péjoratif) : Le
dant : herméticité. vocabulaire anglais, qui comprend des mots
d’origine germanique et d’autres d’origine fran¬
1. héroïne n. f Femme très brave ; principal çaise et latine, est très hétérogène.
personnage féminin d’une œuvre^ — Le A- est
muet, à la différence de celui de héros : l’héroïne hêtre n. m. Arbre. — Le A- est aspiré : le hêtre.
nationale, l’héroïne du film. De même : la hêtraie.
2 héroïne n. f. Stupéfiant dérivé de la morphine. heur n. m. Vieux mot qui signifiait « bonheur,
— Le A- est muet : le trafic de l’héroïne. — chance » et qui n’est plus employé que dans
Composé (avec A- muet): héroïnomane, quelques expressions. Tout n’est qu’heur et
malheur: tout est soumis au destin. — Avoir
héroïnomanie.
l’heur de..., être assez heureux, avoir assez de
héroïque adj. Le A- est muet, à la différence de chance pour... : Je n ’ai pa eu l’heur de lui plaire.
celui de héros: l’héroïque résistance. — De — Ne pas écrire comme une heure, unité de
même: l’héroïsme. temps.
HEURE 372
heure n. f. Le h- est muet : l’heure. écrire trois heures et demie sonnent ou sonne
(selon qu’on considère qu’il s’agit de l’ensemble
I Prononciation. On ne doit pas faire la liaison de l’expression ou bien du coup unique qui
avec et demie, et quart, un quart; dix heures marque la demie). Dans un cas de ce genre,
et demie [dizœREd(3)mi], et non *[dizœR- il vaut mieux écrire, par exemple : La demie
ZEd(3)mi], dix heures et quart [dizœRekaR], de trois heures sonne.
et non *[dizœR2ekaR], dix heures un quart
[dizœRÔékaR], et non *[dizœRzdékaR]. 3 On écrit ; à huit heures battantes, à huit
heures sonnantes (plutôt que à huit heures
II Indication de l’heure. battant, à huit heures sonnant), mais toujours
1 L’abréviation de heure est h (sans point). à une heure sonnant, à midi sonnant; il est trois
Cette abréviation s’emploie dans la langue heures sonnées, mais il est midi sonné.
scientifique, commerciale ou administrative,
4 On dit : vers les six heures ou vers six
mais non dans un texte littéraire : Cette voiture
heures, sur les six heures, mais toujours vers une
a parcouru la distance en 4 h 41 min (= 4
heure, vers midi ▼ Ne pas dire vers *les une
heures 41 minutes).
heure, tour fautif.
2 On doit écrire 10 h 5, 11 h 8. Cependant
l’usage des horaires de chemins de fer est IV Expressions.
d’écnre 10 h 05, 11 h 08.
1 On écrit, avec un trait d’union et demi
3 Dans la langue très soignée, on écrira, en invariable : une demi-heure, des demi-heures. —
toutes lettres ; Il partira à huit heures. Il arriva Sans traits d’union et avec demie au féminin
à onze heures. Cependant la langue cursive singulier ; une heure et demie, deux heures et
admet l’emploi des chiffres (à 8 heures, à 11 demie, etc. — On écrit toujours, avec demi au
heures), sauf quand il s’agit de la durée (Il a masculin : midi et demi, minuit et demi.
travaillé pendant sept heures, pendant onze
heures). — Le recours aux chiffres est admis 2 Demi-heure. Ne s’emploie pas sans article :
quand la notation est complexe : Le train entra Il y a une demi-heure que je l’attends. La
en gare à 11 heures 49. II arriva à 13 heures 45. tournure II y a demi-heure que je l’attends est
régionale.
4 On écrira : Il est dix heures. Il est cinq
heures. Les tours c’est dix heures, c’est cinq 3 A l’heure où, à l’heure que. On emploie
heures appartiennent à la langue parlée normalement où ; A l’heure où nous arriverons,
familière. les restaurants seront fermés — Exception : à
l’heure qu’il est, locution figée.
5 On écrit, avec et et sans traits d’union :
midi et demi, minuit et demi {demi au 4 Deux fois par heure. Tour usuel. — Deux
masculin), une heure et demie, deux heures et fois l’heure est correct mais rare.
demie, trois heures et demie, quatre heures et
demie... (toujours le féminin singulier demie). _5 Dix francs l’heure, dix francs par heure,
On écrit : midi et quart, une heure et quart, dix francs de l’heure. Les deux premiers tours
deux heures et quart, trois heures et quart... (ou, sont corrects : On le paye dix francs l’heure.
plus rarement, midi un quart, une heure un Il gagne dix francs par heure. — En revanche,
quart..., tour un peu vieilli) — On dit, sans et : dix francs de l’heure est un tour de la langue
parlée relâchée.
midi cinq; midi dix; une heure vingt; deux
heures vingt-cinq; quatre heures dix-sept mi¬
6 Vingt kilomètres à l’heure, vingt kilo¬
nutes quinze secondes; dix-sept heures onze
mètres par heure, vingt kilomètres-heure. Le
minutes dix secondes.
premier tour est correct et usuel : Sur le pont
6 Dans la langue parlée, on supprime parfois de bois, la vitesse est limitée à vingt kilomètres
le mot heure : Le magasin est ouvert l’apres-midi à l’heure. Le deuxième est correct mais plus
de deux à sept. ^ marée noire s’étend à raison de deux
kilomètres par heure. L’expression kilomètre-
III Accord au pluriel ou au singulier, au heure ts,i, en revanche, incorrecte et condamnée
féminin ou au masculin. par les scientifiques. La langue parlée cursive
dit souvent aller à vingt à l’heure, faire du
1 On écrit j à quatre heures précises, mais à soixante-dix a l’heure (tour à éviter dans la
tme heure précise, à midi précis; à cinq heures langue surveillée). — L’abréviation est toujours
dix précisés, mais à une heure dix précise, à midi km/h (sans point).
dix précis.
7 De bonne heure. Tôt : Demain je me lève
2 On écrit : trois heures sonnent, mais une
de bonne heure, car mon train part à huit
heure wnne, midi sonne, minuit sonne, une
heures. A distinguer de à la bonne heure!
heure et demie a sonne, midi et demi a sonné,
formule familière d’approbation : Tu fais de la
la demie de sept heures a sonné. — On peut
bicyclette ! A Iq bonne heure ! C'est plus sain
373 HEUREUSEMENT
que l’automobile et moins dangereux que la heurtoir n. m. Le h- est aspiré. — Finale en -oir.
moto. ▼ Ne pas dire trop de bonne heure, mais
de trop bonne heure: Il fait à peine jour, tu es hévéa Arbre qui produit le latex (caoutchouc).
venu de trop bonne heure t Le comparatif est — Le A- est muet : l’hévéa. — Masculin, malgré
de meilleure heure: Tu t’es levé de meilleure la finale en -a : Des hévéas productifs
heure que moi Ne pas dire de plus bonne heure.
8 Eviter les anglicismes les dernières vingt- hexagonal, ale, aux adj. Le h- est muet, comme
uatre heures, les prochaines vingt-quatre dans l’hexagone — Masculin pluriel en -aux :
eures. Dire plutôt : les vingt-quatre dernières Des tracés hexagonaux.
heures, les vingt-quatre prochaines heures.
hexagone n. m. Le h- est muet : l’hexagone. —
heureusement adv. Le tour heureusement que Un H majuscule quand le mot désigne familiè¬
(suivi de l’indicatif ou du conditionnel) appar¬ rement le territoire métropolitain de la France :
tient à un registre moins soutenu que heureuse¬ Le repli sur l’Hexagone.
ment, détaché en tête de phrase : Heureusement
que vous m’avez averti à temps / Heureusement hi- H- aspiré et h- muet.
qu’on pourrait lui demander son aide en cas de 1 Avec h- aspiré: hi hi hit, hibou, hic,
besoin. Heureusement, les circonstances hkkory, hideur, hideusement hideux, hie, hie-
n’étaient pas défavorables en ce temps-là. ment hiérarchie, hiérarchique, hiérarchique¬
ment hiérarchisation, hiérarchiser, hiérarque,
heureux, euse adj. Se construit avec de suivi d’un highlander, hilaire, hile, hippie, hisser, hit-
nom ou d’un mfinitif ou avec que suivi du parade, hittite.
subjonctif : Je suis heureux de votre succès. Je
suis heureux de voir votre réussite. Je suis 2 Avec h- muet : hiatal hiatus, hibernal hiber¬
heureux que vous réussissiez. Il est heureux nant hibernation, lîibemer, hibiscus, hidalgo,
(impersonnel) que le temps ne soit pas à la pluie. hidrosadénite, hièble, hiémàl hier, hiératique,
T On évitera heureux de ce que (suivi de hiératiquement hiérodule, hiéroglyphe, hiéro¬
l’indicatif) : Je suis heureux de ce que vous avez glyphique, hiéronymite, hiérophante, hilarant
réussi Cette construction peut être ambiguë et hilare, hilarité hiloire, hilote, hindi hindoti,
elle est toujours peu correcte. hindouisme, hindoustanl hinterland, hipparchie,
hipparion, hipparque, hippiatre, hippiatrie, hip-
heuristique ou euristique adj. ou n. f. Qm piatrique, hippique, hippisme, hip^ampe, hip-
concerne la découverte scientifique: Les mé¬ pocastanacees, hippocratique, hippocratisme,
thodes heuristiques. — N. f. L’euristique ou hippodrome, hippogriffe, hippologie, hippologi¬
Theuristique {h- muet) : en histoire, r^herche que, hippomobile, hippophae, hippophage, hippo-
des documents; dans les sciences, discipline phagie, hippophagique, hippopotame, hippotech¬
énonçant les règles de la recherche qui mène nie, hippurique, hircin, hirondeau, hirondelle,
à la découverte. — A la forme euristique, on hirsute, hirsutisme, hirudinées hispanique, his¬
préférera heuristique, plus conforme à l’étymo¬ panisant hispanisme, hispano-américain, his¬
pano-moresque, hispide, histamine, histidine,
logie grecque.
histogenèse, histogramme, histoire, histologie,
histologique, histolyse, historicité, historié histo¬
heurter Le h- est aspiré : Je heurte. — D existe
rien, historier, historiette, historiographie, histori¬
plusieurs constructions.
que, historiquement historisant historisme, his¬
1 Heurter quelque chose, quelqu’un. Tour trion, hitlérien, hitlérisme, hiver, hivernage,
correct, usuel et moderne. Il heurta du pied la hivernal hivernant hiverner.
chaise par mégarde. Son procédé abrupt m’a
heurté hiatus n. m. T L’A- est muet : l’hiatus; un hiatus
[dénjatys], les hiatus [lezjatys], avec liaison.
2 Heurter contre quelque chose. Tour archal-
sant, mais correct : Il heurta contre une pierre
et tomba. Il heurta de la tête contre la cloison. hibernal, ale, aux adj. Le A- est muet. — Le
masculin pluriel hibernaux est rarement
3 Heurter à la porte. Tour correct, mais employé.
littéraire et un peu archaïsant. De nos jours,
on dit frapper a la porte. hibernal, hivernal Deux adjectifs à bien
4 Se heurter contre ou à quelque chose, se distinguer.
heurter à quelqu’un. Tours corrects, usuels et 1 hibernal, ale, aux Sommeil hibernal: som¬
modernes : Je me suis heurté contre la chaise. meil des animaux hibernants.
Il s’est heurté à l’hostilité de ses associés Vous
risquez de vous heurter à votre collègue, il est 2 hivernal, ale, aux D’hiver; Moyenne des
très peu accommodant températures hivernales. Stations hivernales.
HIBERNER 374
houdan, houe, kouer, houille, houiller, houillère, 1 Le hockey [’oke] (avec h- aspiré) Sport
houle, houlette, houleux, houlque ou houque, d’équipe dans lequel chaque équipe doit essayer
houp l houppe, houppette, houppier, houque ou de pousser la balle ou le palet dans les buts
houlque, hourd, hourdage, hourder, hourdis, adverses : Hockey sur gazon. Hockey sur glace.
houri, hourque, hourra, hourvari, housard ou — Dérivé : le hockeyeur [’DkejœR].
hussard, houseaux, houspiller, houspilleur,
1 Le croquet [knoke] Jeu de plein air qui
houssaie, houssine, houssiner, houx.
consiste à faire passer à travers des arceaux une
2 Avec h- muet : hoir, hoirie, holmium, holo¬ boule qu’on pousse avec un maillet.
causte, holocène, holocristallin, holographie, 3 Le cricket [kRiket] Sport pratiqué en Angle¬
holophrastique, holothurie, hombre, homélie, terre et qui consiste à renverser un objet de bois
homéopathe, homéopathie, homéopathique, Qe guichet) au moyen d’une balle
homéostasie, homéostat, homéostatique, homéo-
therme, homérique, homicide, homilétique, hoir n. m. {droit) Héritier. — Le A- est muet ;
hominiens, hommage, hommasse, homme-gre¬ l’hoir. — Dérivé : l’hoirie n. f., l’héritage
nouille, homme-sandwich, homocentre, homo- {Avance d’hoirie). — Ne pas écrire *hoierie.
centrique, homocerque, homochromie, homoci-
nétique, homocyclique, homofocal, homogène, holà ! inteij. Accent grave sur le a. — Le /i- est
homogénéisation, homogénéisé, homogénéiser,
aspiré : Mettre le holà.
homogénéité, homographe, homographie, homo-
graphique, homogreffe, homologation, homolo¬
holding n. m. Anglicisme qui désigne une société
gue, homologuer, homonyme, homonymie,
financière. — Le /i- est aspiré : le holding. —
homonymique, homophone, homophonie, homo-
Prononciation : [’oldiq]. — PI. : des holdings
rythmique, homosexualité, homosexuel, homo- [-diq]. — Equivalent français : société de
sphère, homothermie, homothétie, homothéti-
portefeuille.
ue, homozygote, homoncule ou homuncule,
onnête, honnêtement, honneur, honorabilité,
hold-up n. m. Le h- est aspiré : le hold-up. —
honorable, honorablement, honoraire, hono¬
Prononciation : [’oldœp]. — Invariable : des
raires, honorariat, honorer, honorifique, hôpital,
hold-up. — A cet anglicisme on pourra préférer
hoplite, horaire, horizon, horizontal, horizontale¬
attaque à main armée.
ment, horizontalité, horloge, horloger, hor¬
logerie, hormonal, hormone, hormonothérapie,
hollande Le h- est aspiré : la Hollande (province
horodateur, horographie, horokilométrique, ho-
des Pays-Bas ti, par extension, les Pays-Bas tout
roptère, horoscope, horreur, horrible, norrible-
entiers). — Avec un h- minuscule : du hollande
ment, horrifier, horrifique, horripilant, horripila-
(fromage ; papier), de la hollande (toile ;
teur, horripilation, horripiler, horsain ou horsin,
porcelaine; pomme de terre). Avec un H
hortensia, horticole, horticulteur, horticulture,
majuscule : du fromage de Hollande, de la
hortillon, hortillonnage, hosanna, hosannière,
porcelaine de Hollande ▼ Hollande [’olfid],
hospice, hospitalier, hospitalisation, hospitaliser,
comme hollandais [’olôde], se prononce avec
hospitalisme, hospitalité, hospitalo-universitaire,
/ simple. Eviter les prononciations fautives
hospodar, hostellerie, hostie, hostile, hostilité^,
♦[’ollad] et [ollade].
hôte, hôtel, hôtel-Dieu, hôtelier, hôtellerie, hô¬
tesse, hovercraft, hoverport.
holocauste Le h- est muet ; l’holocauste. — De
nos jours, toujours masculin ; Un holocauste
ho !, ô, oh ! > ô. sanglant.
Prononciation : [’om]. Inusité au pluriel, sauf 2 Des mots homographes ou des homographes,
dans des homes d'enfants. qui ont la même orthographe, mais pas
nécessairement la même prononciation, par
homicide adj. ou a. Le h- est muet : l'homicide. exemple couvent dans la phrase : les poules du
T Un seul m, à la différence de homme. couvent couvent [lepuldykuvâkuv].
homologuer v. t S’écrit avec -gu- même devant honnête adj. Orthographe et sens.
a ou o; il homologua, nous homologuons. 1 A* est muet : l’honnête personnage. De
même : honnêtement, l'honnêteté. — Deux n,
homoncule, hommcule n. m. Les deux comme d^ honneur, à la différence de
paphies sont admises, mais homuncule semble honorabilité, honorable, etc.
la plus usitée. La prononciation est toujours
[omSkyl], avec [5]. 2 De nos jours, on dit indifféremment un
honn^ homme ou un homme honnête. La
homonyme, homomphe, homophone Trois
termes à bien distinguer.
E remière expression msiste légèrement plus sur
i bonne morahté en génénu, la seconde sur
te probité et la loyauté. Au XVII* siècle,
1 Des mots homonymes ou des homonymes,
Ihonnete homme était l’homme de bonne
qm ont meme orthographe et même prononcia¬
naissance, cultivé, distingué, mondain, élégant,
tion, par exemple la mousse (plante) et un
mouss ’ (jeune matelot). de coi^erce améable, dénué de tout pâan-
usme (au pl. : tes honnêtes gens).
377 HONNEUR
hors d’atteinte, hors de cause, hors de combat, 2 hors ligne (sans trait d’union) adj. Très
hors de danger, hors de doute, hors d’haleine, remarquable : Des cuisinières hors ligne.
hors de j^ir, hors de prix, hors de sens, etc. On
dit aussi hors d’ici ! hors de France. hors r^g loc. adj. Unité hors rang : dans l’armée,
4 Hors que (= excepté que). Se construit avec unité non combattante qui assure les services
l’indicatif ou le conditionnel : Il a commis tous administratifs. — Sans trait d’union et invaria¬
les méfaits, hors qu’il n'a jamais assassiné. Il ble : Des compagnies hors rang.
était prêt à toutes les concessions, hors qu’il
n 'aurait pas accepté de désavouer ses partisans. horst n. m. (terme de géographie) Le h- est
Tour littéraire, mais non archaïque. aspiré : le horst. — Prononciation : [’onst]. —
PI. : (en français) : des horsts [’oRstj. — Pour
hors-bord n. m. Le h- est aspiré : Le hors-bord. ériter ce germanisme, on pourra employer
— Invariable : Des hors-bord. l’équivalent français bloc soulevé.
hors-concours, hors concours Deux ortho¬ hors-texte, hors texte Deux orthographes.
graphes. 1 Le hors-texte (avec un trait d’union) n. m.
1 Le hors-concours (avec un trait d’union) Illustration tirée à part et non comprise dans
n. m. Celui qui n’a pas le droit de participer la pagination d’un hvre. — Invarmble : des
à un concours. — Invariable : des hors- hors-texte.
concours.
2 hors texte (sans trait d’union) adj. Qui a été
2 hors concours (sans trait d’union) adj. Qui tiré à part : Des gravures hors texte.
ne participe pas à un concours, qui est d’une
supériorité écrasante. hortensia [oRtâsja] Plante; fleur. — Le h-
est muet ; l’hortensia. — Toujours masculin :
hors-d’œuvre, hors d’œuvre Deux ortho¬ Un hortensia blanc. — PI. : des hortensias
graphes. [-sja].
hors-Ia-Ioi, hors la loi Deux orthographes. hôtel [Dtel] n. m. Le h- est muet : l’hôtel —
Attention à l’accent circonflexe. De même:
1 Le hors-la-loi (avec deux traits d’union) n.
hôtel-Dieu, hôtel de ville, hôtelier, hôtellerie.
m. Celui qui est en lutte contre la société. —
Invariable : des hors-la-loL — Ne pas écme hôtel (maison particulière
luxueuse, en viUe ; établissement où l’on re-
2 hors la loi (sans trait d’union) adj. ou adv ^it les voyageurs, les touristes) comme autel
• Qui n’est plus protégé par la loi ; Des bandits (d’une église). — Avec un h minuscule : l’hô¬
hors la loi Se mettre hors la loi tel des Postes, l’hôtel des Monnaies, l’hôtel
des Invalides. — Sans trait d’union : maître
hors-ligne, hors ligne Deux orthographes. d’hotel.
hôtel-Dieu n. m. Un trait d’union. — PI. : des portantes immergées, la coque se soulevant hors
hôtels-Dieu. — Toujours un D majuscule. — de l’eau à grande vitesse.
Avec un h minuscule : un hôtel-Dieu, l'hôtel-
Dieu de Lyon. — Avec un H majuscule (sans 3 hydroglisseur Engin à coque plate et à faible
tirant d’eau, mû par une héhce aérienne (héUce
complément) : l’Hôtel-Dieu (l’un des hôpitaux
de Paris). d’avion actionnée par un moteur d’avion).
L’hydroghsseur est remplacé de nos jours par
l’aéroglisseur, plus rapide.
hot money n. f. (anglicisme de la langue de la
finance) Le h- est aspiré : la hot money. — Pas
hoyau n. m. Petite houe, outil de jardinage. —
de trait d’union. — Prononciation : [’otmone].
Le A- est aspiré : le hoyau. — PI. ; des hoyaux.
— Inusité au pluriel. — Pour éviter cet
V La prononciation [’ojo] est à préférer à
anglicisme, on dira plutôt capitaux fébriles.
[wajo].
hotte n. f. Le h- est aspiré : la hotte. — Deux £
hu- H- aspiré et A- muet.
De même : la hottée, hotter v. t. (transporter
dans une hotte), le hottereau ou le hotteret n. m. 1 Avec A- aspiré ; hublot, huche, hucher, hue l,
(petite hotte). huée, huer, huerta, huguenot, huhau l, huit,
huitain, huitaine, huitième, huitièmement, huit-
houppe, houppette, huppe Trois noms féminins reflets, hulotte, hululation, hululement, hululer,
qui commencent par im h- aspiré et qui hum l, humage, humer, hune, hunier, hunter,
prennent deux p. huppe, huppé, hurdler, hure, hurlant, hurle¬
ment, hurler, hurleur, huron, huronien, hur¬
1 La houppe Petite touffe de brins de laine, de
rah l, hurricane, hussard, hussarde, hussite,
soie, etc. qui sert d’ornement. — Mèche de
hutte.
cheveux sur le devant de la tête.
2 Avec A- muet : huilage, huile, huiler, huilerie,
2 La houppette Petit tampon dont les femmes huileux, huilier, huis, huisserie, huissier, huître,
se servent pour se mettre de la poudre sur le huîtrier, humain, humainement, humanisation,
visage. humaniser, humanisme, humaniste, humani¬
3 La huppe Petite touffe de plumes sur la tête taire, humanitarisme, humanité, humanoïde,
de certains oiseaux. — Oiseau de l’ordre des humble, humblement, humectage, humecter,
passereaux. humecteur, huméral, humérus, humeur, hu¬
mide, humidification, humidifier, humidité,
hourra l inteij. ow n. m. — Le A- est aspiré : Le humiliant, humiliation, humilier, humilité, hu¬
hourra poussé par l’assistance. — PI. : des moral, humoriste, humoristique, humour,
hourras. — L’orthographe hurrah ! est humus, hurluberlu.
anglaise.
huer V. t. Le A- est aspiré : je hue ; ils l’ont hué
hourvari n. m. Tumulte. — Le A- est aspiré ; [illS’qe].
le hourvari. — PI. : des hourvaris.
huguenot n. m. ou adj. Pas un nom de peuple,
hovercraft n. m. Anghcisme désignant un donc pas de majusciüe. — Le A- est aspiré : le
véhicule à coussin d’air qui glisse au^essus de huguenot. — Le féminin huguenote prend un
la surface de l’eau. — Le A- est généralement seul £
muet : l’hovercraft. — Prononciation : [Dvœn-
knaft]. — PI. : des hovercrafts [-ksaft]. — huis n. m. (vieux) Porte. — Le A- est muet :
Dérivé : l’hoverport [ovoeRpon]. n. m. (plan fermer l’huis. — Prononciation : [qi], le -s final
incliné le long duquel accostent les hovercrafts). ne se fait pas entendre. — Le A- est muet dans
▼ Ne pas déformer en *overcrafL Vient de les mots de la même famille (sauf dans le huis
l’anglais to hover « planer » et non de over clos) : l’huisserie, l’huissier.
« au-dessus ». Pour éviter l’anghcisme Aover-
craft, on dira plutôt : aéroglisseur ou naviplane. huis clos n. m. En deux mots, sans trait d’union.
▼ Le A- est aspiré (le huis clos), à la différence
hovercraft, aéroglisseur, naviplane, hydro¬ de l’huis, l’huisserie, l’huissier.
foil, hydroptère, hydroglisseur Noim i^-
culins qui désignent des engins de navigation. huit adj. numéral ou n. m. Attention à la
prononciation.
1 hovercraft ou, mieux, aéroglisseur ou navi¬
plane Engin qui glisse au-dessus de la surface 1 Toujours invariable : Formez mieux vos huit,
de l’eau et qui est soutenu par un coussin d’air. quand vous écrivez.
2 hydrofoil ou, mieux, hydroptère Engin qui 2 Le A- est aspiré (Le huit mars. Le huit de
se déplace sur l’eau soutenu par des ailes carreau. Le huit de la rue Jean-Dupont
* X
HUÎTRE 380
jacinthe. Dans la langue moderne, hyacinthe hygiène n. f Accent grave sur le e, à la différence
désigne une pierre précieuse. Est employé aussi de hygiénique, hygiéniquement, hygiéniste.
comme adjectif de couleur (voir ci-dessus, § 4).
hygro- Préfixe (du grec hugros « humide »), qui
hydr(o)- Préfixe (du grec hudôr « eau »), qui entre dans la formation de quelques mots
entre dans la formation de nombreux mots savants : hygromètre, hygrométricité, hygromé¬
savants : hydracide, hydraires, hydrargyre, trie, hygrométrique, hygrophile, hygroscope,
hydrargyrisme, hydratable, hydratant, hydrata¬ hygroscopie, hygroscopique.
tion, hydrate, hydrater, hydraulicien, hydrauli-
ue, hydravion, hydrazine, hydrémie, hydrobase, h3rmne Attention au genre. Presque toujours
ydrocarbonate, hydrocarbure, hydrocèle, masculin (Les hymnes grecs. Les hymnes
hydrocéphale, hydrocéphalie, hydrocharidacées, nationaux. Un hymne merveilleux à la beauté),
hydroclasseur, hydrocoralliaires, hydrocraquage sauf quand le mot désigne un chant liturgique
(ou hydrocracking), hydrocution, hydrodynami¬ de l’Eglise catholique en latin (Les belles
que, hydroélectricité (en un seul mot, sans trait hymnes de saint Ambroise).
d’union), hydroélectrique (en un mot, sans trait
d’union), hydrofilicales, hydrofoil, hydrofuge,
hydrofuger, hydrogel, hydrogénation, hydro¬ hypallage Figure de rhétorique. — Le h- est
gène, hydrogéné, hydrogéner, hydrogéologie, muet : l’hypallage. — Toujours féminin : Une
hydroglisseur, hydrographe, hydrographie, hypallage audacieuse.
hydrographique, hydrolithe, hydrologie, hydrolo¬
gique, hydrologiste ou hydrologue, hydrolyser, hyper- Préfixe (du grec huper « au-dessus »),
hydromécanique, hydromel, hydromètre, hydro- qui entre dans la formation de très nombreux
métrie, hydrométrique, hydrominéral, hydroné¬ mots savants : hyperbare, hyperbole, hyper¬
phrose, hydropéricarde, hydrophile, hydrophobe, bolique, hyperboloïde, hyperboréen, hyperchlo¬
hydrophobie, hydropi^ue, hydropisie, hydro¬ rhydrie, hypercomplexe, hyperdulie, hyperémoti¬
pneumatique, hydroptere, hydroquinone, hydro- vité, hyperesthésie, hyperfocal, hyperfréquence,
silicate, hydrosol, hydrosoluble, hydrosphère, hypergenèse, hyperglycémiant, hyperglycémie,
hydrostatique, hydrothérapie, hydrothérapique, Hypergonar, hyperlipémie, hypermarché, hyper-
hydrothermal, hydrothorax, hydrotimétrie, mètre, hypermétrope, hypermétropie, hypermné-
hydroxyde, hydroxylamide, hydroxyle, sie, hypernerveux, hypersécrétion, hypersensibi¬
hydrozoaires. lité, hypersensible, hypersonique, hyperstatique,
hypersustentateur, hypersustentation, hyper¬
tendu, hypertension, hyperthermie, hyperthyroï¬
hydrofoil n. m. Anglicisme qui désigne un
die, hypertonie, hypertonique, hypertrophie,
bateau à ailes portantes. — Prononciation :
hypertrophié, hypertrophier, hypertrophique,
[idRDfojl]. — PL : des hydrofoils [-fojl]. — A
hypervitaminose.
cet anglicisme on préférera l’equivalent français
hydroptère. — A distinguer de hydroglisseur,
hovercraft, naviplane > hovercraft. hyperboréen, enne adj. ou n. Attention à la
majuscule : Les Hyperboréens{^t\i^\t mythique
du nord de l’Europ», à l’époque des Grecs). Les
hydrofuger v. t. Conjug. 16. Prend un e après
régions hyperboréennes (les régions nordiques).
le g devant a ou o: il hydrofugea, nous
hydrofugeons.
Hypergonar n. m. Appareil qui sert à la prise
hydrogène T Toujours masculin : De l’hydro¬ de vues et à la projection des films en
Cinémascope. — Nom déposé, donc une
gène sulfureux.
majuscule.
hydroglisseur n. m. Embarcation à hélice aé¬
rienne. — A distinguer de hydrofoil, hydroptère, hjrpermarché, supermarché Ces deux noms
aéroglisseur, hovercraft, naviplane^ hovercraft. masculins ne sont pas synonymes.
hyène n. f. L’/i- est muet : L’hyène. Des cris hypersécrétion [ypcRsekResjS] n. f Deux fois
d’hyène. e avec accent aigu. Ne pas dire * hypersécrétion.
• X
HYPO- 382
hypo- Préfixe (du grec hupo « au-dessous »), qui et non avec th. Aucun rapport avec le nom
entre dans la formation de très nombreux mots hypothèse.
savants : hypoacousie, hypocauste, hypocentre,
hypochloreux, hypochlorhydrie, hypochlorite, hypothalamus [ipotalamys] n. m. Région du
hypocondre, hypocondriaque, hypocondrie, cerveau. — PI. : des hypothalamus [-mys]. —
hypocoristique, hypocras, hypocrisie, hypocristal- Attention au -th-.
lin, hypocrite, hypocritement, hypocycloïde,
hypoderme, hypodermique, hypodermose, hypo- hypothèque n. f. Avec accent grave et -qu-, à la
gastre, hypogastrique, hypogé, hypogée, hypo¬ différence de hypothécable, hypothécaire, hypo¬
glosse, hypoglycémiant, hypoglycémie, hypogyne, thécairement. — Avec accent aigu et -qu-:
hypoïde, hyponomeute, hypophosphite, hypo- hypothéqué, ée.
phosphoreux, hypophysaire, hypophyse, hyposé-
crétion, hypostase, hypostatique, hypostyle, hypo- hypothéquer v. t. Toujours -qu- même devant a
sulfite, hyposulfureux, hypotendu, hypotension, ou o: il hypothéqua, nous hypothéquons. —
hypoténuse, hypothalamique, hypothalamus, Conjug. 11. Il hypothèque, mais il hypothéquera.
hypothécable, hypothécaire, hypothécairement,
hypothénar, hypothèque, hypothéquer, hypother¬
hypothèse n. f. Accent grave, à la différence de
mie, hypothèse, hypothético-déductif, hypothéti¬
hypothétique, hypothétiquement, hypothético-
que, hypothétiquement, hypothyroïde, hypotonie, déductif.
hypotonique, hypotrophie.
hystérèse, hystérésis, hystérie Mots à bien
hypo-, hippo- > hippo-. distinguer.
ici adv. Sens généralement spatial, parfois le même ordre d’idée. — Au pluriel : théâtre
temporel. d’idées, littérature d’idées.
I Ici et là. idem, ibidem > ibidem.
1 Employé seul, au sens spatial, l’adverbe ici
indique un lieu proche ou le lieu où se trouve identifier v. t. Conjugaison et constructions.
celui qui parle ou le lieu où l’on se place en
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à
esprit. Est souvent remplacé par là dans la
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
lan^e parlée : Viens ici (ou, dans la langue
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
parlée, riens là). Nous sommes ici (ou, dans
identifiions (que) vous identifiiez.
la langue parlée. Nous sommes là).
2 Se construit avec avec ou avec à: On a
2 En opposition avec là, l’adverbe ici indique
identifié l’oppidum gaulois d’Alésia avec Alise-
le lieu le plus proche : Ici vous voyez l'église,
Sainte-Reine. Les Romains identifièrent Junon
W (= plus loin) le marché couvert.
à Héra. — La forme pronominale se construit
II D’ici à, d’ici à ce que, d’ici que. surtout avec à: Selon certains psychologues,
l’enfant a besoin de s’identifier à un modèle
1 ▼ On préférera d’ici à à d’ici: D’ici à la
idéal
ferme (mieux que d’ici la ferme), il y a un
kilomètre. D’ici à Pâques (mieux que d’ici
identique, analogue, homologue > analogue.
Pâques), son fils sera guéri — Exceptions :
toujours d’ici là; d’ici peu plus fréquent que
d’ici à peu. idéogramme n. m. En un seul mot, sans trait
d’union. De même : idéographie, idéographi¬
2 D’ici que ou d’ici à ce que. Les deux tours que.
sont admis. On emploie toujours le subjonctif :
D’ki qu’il revienne (ou d’ici à ce qu’il revienne), idéomoteur, trice adj. (terme de psychologie)
il se passera du temps En un seul mot, sans trait d’union : Les actes
idéomoteurs Les forces idéomotrices
III Avec un trait d’union : ici-bas. — Sans trait
d’union : ici même, par ici — EHsion dans ;
jusqu’ici. ides n. f. pl. Dans le calendrier romain, jour qui
tombait le 13 ou le 15 du mois. Toujours au
icône Toujours féminin : Une icône byzantine. T pluriel : Les ides de mars (le 15 mars).
Un O fermé [o] et un accent circonflexe sur le
O, mais tous les mots de la même famille se id est [idest] Locution latine qui équivaut à
prononcent avec un o ouvert [o] et s’écrivent « c’est-à-dire ». — Abréviation : L e. généra¬
sans accent sur le o: iconique, iconoclasme, lement écrite en italique).
iconoclaste, iconographe, iconographie, icono¬
graphique, iconolâtre, iconolâtrie, iconologie, idiome n. m. Se prononce [idjoiiri, avec o fermé,
iconoscope, iconostase, iconothèque. mais s’écrit sans accent circonflexe. Le dérivé
idiomatique se prononce avec o ouvert :
ictère, ictus, ulcère Trois noms masculins à bien [idjomatik].
distinguer.
idios^crasie [idjoslknazi] n. f. Tempérament
1 ictère Synonyme médical de Jaunisse. individuel, caractère singulier, personnel. —
2 ictus Accès subit et violent : Ictus apoplecti¬ Attention à la place de l’y.
que. Ictus épileptique. — Prononciation ; [ik-
tys], au pluriel {des ictus) comme au singulier. idiotie, idiotisme Deux mots à bien distinguer.
3 ulcère Lésion qui attaque le tissu d’un 1 idiotie n. f. Déficience intellectuelle. — Dire
organe : Ulcère de l’estomac. des idioties: dire des sottises.
2 idiotisme n. m. Tour propre à une langue et
idéal adj. ou n. m. Pour le pluriel de l’adjectif qu’on ne peut traduire littéralement dans une
(au masculin) et du nom, l’usage et les autre langue.
grammairiens hésitent entre idéals et idéaux.
Pas de règle absolue. L’usage le plus fréquent idoine adj. Approprié, apte, propre à quelque
est idéaux: Des nombres idéaux. Des idéaux chose. — Ce mot est vieux et ne s’emploie que
politiques.
dans la langue juridique ou bien par plaisante¬
rie : Enfin, voilà l’homme idoine !
idée n. f. On peut dire Vidée lui est venue de partir
ou la fantaisie lui a pris de partir, mais non idole Toujours féminin, même quand le mot
Vidée -ui a pris de partir. — Au singulier : dans désigne un homme : Ce chanteur fut l’une des
385 IDYLLE
3 n est, U y a > être (IV, 8). illogique adj. Deux L De même : illogiquement,
illogisme.
4 Ce qui me plaira, ce qu’il me plaira > ce
2 (K, 3). illuminer v. t. Deux L De même : illumination,
ni n y a. illuminé, illuminisme.
1 n n’y a pas que. Tour critiqué par certains illuminisme, luminisme Deux noms masculins
grammairiens. Dans la langue très surveillée, à bien distinguer.
on tournera autrement : D’autres que lui
peuvent nous aider (plutôt que II n’y a pas que 1 illuminisme Mouvement occultiste et mysti¬
lui pour pouvoir nous aider). Vous n’êtespas la que (Jacob Bôhme, Swedenborg, Saint-
seule personne à éprouver des difficultés (plutôt Martin...).
que II n’y a pas que vous à avoir des difficultés).
2 n n’y a de + adjectif + que..., Il n’y a
pas plus + adjectif + que... L’adjectif se met che des effets lumineux.
au masculin singulier : Il n’y a de beau et de
grand que la poésie. Il n’y a pas plus fin que illusion n. f. Deux L De même : illusionner,
cette fille. Il n’y a pas plus beau que ces fleurs. illusionnisme, illusionniste, illusoire, illusoi¬
rement.
üe n. f. Accent circonflexe sur le t — Pour
l’emploi de à ou de en devant im nom d’üe > illusionner v. t. Orthographe, emploi et
à(V). construction.
1 Deux 4 deux n.
Oien, ienne n. ou adj. Habitant d’une île. Prend
une majuscule quand il s’agit des habitants de 2 Dans la langue très surveillée, on préférera
Me de Sein : Les Ilienspeuvent, par beau temps, tromper (par des illusions), abuser. — De même,
apercevoir la pointe du Raz — (adjectivement) on préférera se faire des illusions à s’illusionner.
La population îlienne.
3 Le verbe pronominal se construit avec sur:
Il s’illusionne sur ses chances de succès.
Uion n. m. Partie supérieure de l’os iliaque. —
Un seul l — Il existe une autre forme, plus
illustre adj. Deux 4 De même: illustrateur,
rare, ilium [iljsm]. PI. : des iliums. — Adjectif
correspondant ; iliaque.
illustration, illustré, illustrer, illustrissime.
que le jardin était le parc mystérieux d’un sion jugée pléonastique par quelques grammai¬
château enchanté. Il imagine qu’il pourrait riens. On préférera suivre l’exemple de
réussir sans aide. Imaginons que nous vivions quelqu’un.
au Moyen Age. L’emploi du subjonctif est aussi
très fréquent quand imaginer est à la forme immaculé, ée adj. Deux m, un seul c.
négative ou interrogative : Je n ’imagine pas
qu’une telle œuvre puisse être accomplie sans immanent, ente [imanô, ût] adj. Deux m. De
tâtonnements et sans efforts. Imaginez-vous que même : immanence [imanûs].
cela soit si facile ? ▼ Certains grammairiens ont
condamné imaginer que et admettent seulement immanent, imminent Deux adjectifs paro¬
s’imaginer que. L’usage n’a pas suivi leur nymes à bien distinguer.
décision.
1 immanent, ente (philosophie) Contenu, impli¬
ni S’imaginer. qué dans un ensemble : Pour les panthéistes.
Dieu est immanent au monde.
1 Peut se construire avec un infinitif quand
le sujet est le même dans la subordonnée et la 2 imminent, ente (usuel) Qui menace de se
principale ; Il s’imagine avoir tous les droits. ▼ produire bientôt : La chute de la ville encerclée
On n’emploie jamais la préposition de. Ne pas est imminente.
dire II smagine *d’avoir tous les droits.
immangeable adj. Deux m. Un e après le g. ▼
2 Peut se construire avec l’indicatif ou le Prononciation : [Êmâ3abl(3)], et non
conditionnel : Il s’imagine que tout le monde ♦[imâsabUa)].
le craint. Elle s’imaginait qu’elle réussirait du
premier coup. Il s’imagine qu ’il pourrait compter immanquable adj. Deux m. V Prononciation ;
sur nous si la situation s’aggravait. Il ne [ÊmâkabKo)], et non *[imâkabl(a)]._ De
s’imagine pas que tout est changé. même : immanquablement [êmâkablamâ].
IV Accord du participe à la forme pronominale.
Participe invariable si le complément d’objet immanquable, infaillible Ces deux adjectifs ne
direct est placé après le verbe : Ces filles se sont sont pas synonymes.
imaginé facilement cette chose étrange. Accord 1 immanquable (rare) Qui ne peut manquer
avec le complément d’objet direct si celui-ci est d’atteindre son but : Un procédé immanquable.
placé avant le verbe : Les aventures rnerveil- Dans ce sens, on dit plutôt infaillible. —
leuses qu’il s’est imaginées. ▼ Participe invaria¬ (usuel) Qui ne peut manquer d’arriver, de se
ble avec l’infinitif ou avec que : Ces filles se sont produire : Si l’on emploie ce procédé, le résultat
imaginé avoir tous les droits. Ces filles se sont
est immanquable.
imaginé que tout serait facile.
2 infaillible Qui ne se trompe jamais : Un expert
imam [imam] ou iman [imô] n. m. Fonction¬ infaillible. — Qui réussit toujours : Un procédé
naire religieux qui dirige la prière dans une infaillible.
mosquée. — Les deux formes sont admises,
mais imam semble d’un usage plus frécjuent. immarcescible adj. (littéraire) Qui ne perd
— PI. : des imams ou des imans. — Dérivé : jamais sa fraîcheur, qui ne se fane pas : La grâce
imamat [imama] ou imanat [imana] n. m. immarcescible de ces vers admirables. — Deux
(fonction d’imam). m. Attention au groupe -sc-. — Pour la
prononciation, l’usage est incertain. Cependant
imbattable adj. Deux t. imaRsesibl(a)] semble l’emporter sur
ÉmaRsesibUa)].
imbécile adj. ou n. Un seul / comme pour
l’adverbe imbécilement, à la différence de immariable adj. Deux m. V Prononciation:
[ÉmaRjabUa)], et non *[imaRjabl(a)].
imbécillité.
imbriquer v. t. Toujours -qu-, même devant a immatériel, elle [imateRjcl, el] adj. Deux m.
ou o: il imbriqua, nous imbriquons. — Avec De même : immatérialisme [imateRjalism(a)],
-qu- : imbriqué, ée. Avec c : imbrication. immatérialiste [imateRjalist(a)].
imiter v. t. Dans la langue très surveillée, on immature [imatya] adj. Qui n’a pas atteint sa
maturité. — Deux m. Aucun accent. — Ne pas
évitera imiter l’exemple de quelqu’un, expres¬
IMMÉDIAT • ^
388
immunité, immunogène, immunologie, immu¬ impassible, impavide Ces deux adjectifs ne sont
nothérapie, immunotransfusion. pas synonymes.
1 impassible Qui ne ressent ou ne montre
immutabilité, immuabilité Deux noms fémi¬
aucune émotion; L’orateur resta impassible,
nins qui signifient « caractère de ce qui ne
malgré les applaudissements de l’auditoire. Un
change pas ».
visage impassible.
1 immutabilité S’emploie surtout dans la langue
2 impavide Qui n’éprouve ou ne manifeste
philosophique ou juridique : L’immutabilité est
aucune crainte : La vieille garde restait impa¬
un privilège des Idées, selon Platon, de Dieu,
vide sous le feu de l’ennemi
selon le christianisme. Le principe de l'immuta¬
bilité des conventions matrimoniales dans le
Code civil impatience n. f. Comme impatient, se construit
avec de et l’infinitif : Il est impatient de partir.
2 immuabilité S’emploie dans la langue litté¬ L’impatience de partir. Ne pas écrire l’impa¬
raire : L’immuabilité des traditions et des tience *à partir.
habitudes dans les sociétés villageoises
anciennes. impeccable adj. Deux c. Attention à l’emploi
3 T II n’existe pas d’adjectif *immutable, mais abusif.
un seul adjectif immuable. 1 Emploi littéraire, mais très correct, quand
l’adjectif qualifie une personne : Dieu seul est
impact [épakt] n. m. Attention au sens figuré impeccable (= incapable de pécher). Cet écolier
abusif. était impeccable (= n’était jamais en faute). Un
employé, un serviteur impeccable ( =
1 Sens propre et irréprochable : « choc d’un
projectile » {Le point d’impact d’une balle). irréprochable).
2 Le sens figuré est parfois employé de manière 2 Pour qualifier une chose, on préférera, dans
abusive dans la langue à la mode. Pour varier, la langue très surveillée, irréprochable, parfait,
on emploiera plutôt effet, répercussion, retentis¬ achevé, accompli, sans défaut : Le travail de cet
sement: L’effet (et non l’impact) du discours artisan est irréprochable ou parfait (et non est
du Premier ministre a été considérable. Les impeccable). La reproduction parfaite d’une
répercussions (et non l’impact) de ces mesures œuvre d’art (et non ta reproduction impeccable).
dans l’opinion publique. Le retentissement (et
non l’impact) d’une déclaration officielle. impedimenta n. m. pl. Dans l’Antiquité ro¬
maine, bagages que l’armée transportait avec
impair, aire adj. ou n. m. Nombre impair. — elle. — (figuré, familier) Bagages encombrants.
Ne pas écrire comme imper, abréviation fami¬ — Mot latin. Pas d’accent aigu sur le e.
Prononciation : [ipedimèta]. Toujours em¬
lière de imperméable.
ployé au pluriel. Jamais de -s à la fin (pluriel
impardonnable adj. Peut qualifier un nom de neutre latin en -fl).
personne ou un nom de chose : Ce garçon est
impardonnable de n’avoir pas pensé à nous imper [ëpeRl n. m. Abréviation familière de
Une offense impardonnable. — Deux n, comme imperméable : Il pleut, prends ton imper.
dans pardonnable.
impératif > annexes.
impartir v. t. {vieux) Donner en partage : Les
qualités que la nature impartit à chacun de impératif^ impérieux Ces deux adjectifs ne sont
nous — {de nos jours) Accorder (s’emploie pas interchangeables.
surtout dans la langue du droit): Dans les 1 impératif, ive Ne peut qualifier qu’une chose.
délais impartis par la loi. ▼ Ce verbe se On ne peut dire : Un chef, un maître impératif
conjugue comme finir (conjug. 25), mms n’est — A une valeur plus neutre que imj^rieux
usité qu’à l’indicatif présent, à l’infinitif, aux Qualifie ce qui se présente objectivement
temps composés et au participe passé : J’im¬ comme un ordre auquel on ne peut se dérober :
partis, tu impartis, il impartit, nous impartis- Ces consignes concernent la sécurité et sont
sons, vous impartisse!, ils impartissent. Impartir. impératives.
Imparti
2 impérieux, euse Peut qualifier une chose ou une
impasse Toujours féminin : Une impasse étroite. personne : L'expression impérieuse du visage. Un
— L’expression impasse (budgétaire) s’est maître impérieux — A une valeur plus psycho¬
imposée dans la langue des finances publiques logique que impératif et insiste plus sur la vo¬
et de la politique. On peut préférer déficit, lonté d’autorité, sur le caractère de celui qui veut
terme moms technique. commander : Le caractère impérieux de Bona-
IMPERATOR • \ 390
parte. Le ton impérieux d’un chef. — La diffé¬ à l’Administration. — {usuel dans le style
rence n’est pas absolue cependant et l’on dira administratif). Celui qui a obtenu un diplôme ;
indifféremment un style impératif ou impérieux, Le diplôme doit porter la signature de l’impé¬
une nécessité impérative ou impérieuse. trant. T Ne désigne jamais la personne qui
demande, qui cherche à obtenir un poste, une
imperator n. m. Dans l’Antiquité romaine, nomination (dans ce cas, on dit postulant) ou
général en chef. En latin, empereur se dit qui se présente à un examen, à un concours
princeps ou Caesar. — Mot latin non francisé. (dans ce cas, on dit candidat).
Pas d’accent sur le e. Prononciation : [épe-
RatDRl. On évitera d’employer le mot au implanter v. t. Mot à la mode : Implanter une
pluriel. En français, le pluriel serait des usine en province. Pour varier, on pourra
imperators, le pluriel latin est imperatores. employer installer, construire, éditer, créer. —
De même, à implantation on préférera installa¬
impérial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : tion, construction, édification, création.
Les décrets impériaux.
impliquer v. t. Toujours -qu-, même devant a
impérieux, impératif > impératif. ou o: il impliqua, nous impliquons. — Avec
un c: implication.
impéritie n. f. Prononciation : [êpeRisi], avec
[s] et non [t]. impoli > poli.
impéritie, incurie Deux noms féminins qui ne impoliment adv. ▼ Pas de e intérieur, ni
sont pas synonymes, d’accent circonflexe sur le L
1 impéritie [épcRisi] Incompétence grave, qui
provoque une catastrophe : L'impéritie crimi¬ impondérable adj. Le vrai sens est « dont
nelle d’un chirurgien. Les soldats attribuèrent l’importance ne peut être évaluée de manière
leur défaite à l’impéritie du commandement. précise » : Il y a trop d’éléments impondérables
dans cette affaire pour qu ’on puisse formuler
2 incurie Indifférence ou négligence dans une prévision sur son issue. — (substantivement,
l’exercice d’une fonction ou dans l’accomplisse¬ masculin) Il y a trop d’impondérables dans cette
ment d’une tâche : Du fait de l’incurie adminis¬ affaire. — N’est nullement synonyme de fortuit
trative, aucun plan n’avait été prévu pour parer ou de imprévu.
à une telle situation. Ces terres restent stériles,
par l’incurie de paysans routiniers.
important, ante adj. T Cet adjectif signifie « qui
joue un grand rôle, qui occupe un rang notable
imperitm n. m. Dans l’Antiquité romaine, dans un ensemble et qui ménte d’être considéré
pouvoir de commandement possédé par cer¬ avec attention » : Un événement important Les
tains magistrats (consuls et préteurs notam¬ dates les plus importantes d’une existence. Les
ment). — Mot latin non francisé. Pas d’accent écrivains importants du XVIII‘ siècle. Un
sur le e. Prononciation : [êpeRjom]. N’est témoignage important — Il ne faut pas
jamais employé au pluriel. employer important comme synonyme de
« grand », ce qui constitue un anglicisme. On
impersonnel Quand un verbe est conjugué écrira donc ; Ub prix élevé (et non un prix
impersonnellement, il s’accorde avec le sujet important). Un vaste jardin (et non un jardin
apparent il (singulier) : Il existe des villes aux important). Un long trajet (et non un trajet
ruelles pleines d’ombre et de silence. — De important). Un colis volumineux (et non un
même, a la forme impersonnelle, le participe colis important). Un grand immeuble (et non
passé est toujours au masculin singulier : Il a un immeuble important). De même, à impor¬
été dit des choses singulières.
tance on préférera ampleur, grandeur, intensité,
valeur, etc., selon les cas, quand on voudra
impertinent, ente adj. Finale en -ent. — expriiner l’idée de grandeur, de dimension, et
Dérivés : impertinence, impertinemment non l’idée de grand rôle, de rang notable.
[êpeRtinamâ] adv. (finale en -emment).
importer v. t. ind. ou \. i. Avoir de l’intérêt,
impétigo Maladie de la peau. — Toujours être important : Cetîe décision importe au salut
masculin : Un impétigo douloureux. — Mot
de la république. — S’emploie uniquement à
latin francisé : un accent sur le e. — Dérivé :
impétigineux.
l’infinitif, au participe présent, et à la troisième
personne du singulier ou du pluriel des divers
temps de l’indicatif, du conditionnel et du
impétrant, ante n. m. ou f. {rare) Celui, celle subjonctif. — S’emploie notamment dans des
qui a obtenu une chose demandée officiellement constructions figées.
391 IMPORT-EXPORT
I N’importe. Toujours invariable : N’importe imposte Partie supérieure d’une porte ou d’une
quelles plantes auraient aussi bien fait l’affaire fenêtre. — Toujours féminin : Une imposte
pour orner le jardin. très haute.
II Peu importe, qu’importe. S’accorde le plus imposteur n. m. Pas de forme pour le féminin.
souvent, surtout quand le verbe n’est pas au On dira donc : Cette aventurière était un
présent: Peu m’importaient ces critiques stu¬ imposteur.
pides. Et qu’importaient, après tout, ces petites
difficultés ? Cependant l’invariabilité ne consti¬ imprécation n. f. Avec un c. De même :
tue nullement une faute : Peu importe ses imprécatoire adj.
protestations, il devra obéir. Et qu’importe les
plaintes des faibles et les critiques des envieux ? imprésario, imprésario n. m. Usage mal fixé
III Ce qu’il importe, ce qui importe. en ce qui concerne l’orthographe et la pronon¬
ciation. Le e se prononce toujours [e], qu’il
1 Ce qu’il importe. Forme employée devant porte ou non un accent. Le s se prononce tantôt
de suivi de l’infinitif ou devant que suivi du [s], tantôt [z]. Le pluriel le plus fréquent est :
subjonctif: Voilà ce qu’il importe de faire. Voilà des imprésarios ou des imprésarios [êpResanjo]
ce qu’il importe que vous fassiez. ou [êpRezanjo]. Le pluriel italien des impresarii
(sans accent aigu) [ÉpRes(z)aRji] est çIik rare.
2 Ce qui importe. Forme employée dans tous — Il serait souhaitable que se généralisât
les autres cas : Ce qui importe, c’est que les l’usage suivant : imprésario (avec accent), pro¬
erreurs soient corrigées au plus vite. Que chacun noncé [épRCzaRjo], avec [z] ; au pluriel, des
sache ce qu ’il a à faire, c ’est ce qui importe avant
imprésarios [épRezanjo].
tout
impression n. f Deux n dans les dérivés :
impnrt-evport n. f. inv. Anglicisme de la lanpe impressionnabilité, impressionnable, impres¬
des affaires. Prononciation francisée : sionnant, impressionner, impressionnisme,
[époREkspoR], les -t étant muets. — Avec un impressionniste.
trait d’union.
impressionner v. t. Attention au sens critiqué.
importun, inopportun > inopportun.
1 Au sens propre et correct, signifie « soumet¬
impotent, ente adj. ou n. Dérivé : impotence n. f tre à l’action de la lumière une pellicule ou un
film » : L’obturateur ne s’est pas déclenché, la
(finale en -ence).
pellicule n’a pu être impressionnée.
imposer, en imposer L’usage a évolué en ce qui 2 Le sens figuré (Ce coup de théâtre impres¬
concerne un emploi de ce verbe. sionne le public) est peu conseillé dans la langue
soutenue. On écrira plutôt, selon les cas :
1 Dans l’usage ancien. On employait imposer émouvoir, frapper, bouleverser, toucher, affoler,
à quelqu’un dans les cas où nous disons en remplir d’enthousiasme, d’admiration, de ter¬
imposer à quelqu’un: La science du vieux reur, marquer. — De même, à impressionnable
maître imposait aux disciples. — On réservait on préférera émotif ou sensible, et à irnpres-
en imposer à quelqu’un au cas où le verbe sionnant émouvant, touchant, extraordinaire,
signifiait «faire illusion, tromper par une effrayant.
fausse apparence » : Un bel habit et une
contenance assurée en imposent facilement aux imprimatur n. m. Mot latin. Prononciation :
gens simples, mais les apparences de la richesse [ÊpRimatyR]. Invariable : des imprimatur.
ne sont pas la richesse elle-même. — Cet usage
ancien n’est nullement incorrect. On pourra imprimer v. t. Dans la langue très surveillée,
même le préférer dans le style très soutenu. on évitera: imprimer un mouvement, une
2 Dans l’usage actuel. La distinction ancienne impulsion. On préférera: communiquer un
s’est effacée. La langue moderne ne connaît plus mouvement, donner une impulsion.
que en imposer à quelqu’un, expression qu’elle
emploie dans tous les cas : La science du vieux impromptu n. m. ou adj. ou adv. Prononciation :
maître en imposait aux disciples. Une belle
[épRDpty], et non *[ÊpR5ty]. — L’usage
voiture en impose aux gens naïfs, mais ce n ’est moderne est de donner à ce mot la marque du
pas une preuve de richesse l — En outre, la pluriel et du féminin (Des impromptus. Un
langue actuelle connaît une autre expression, discours impromptu. Des discours impromptus.
s’imposer à quelqu’un, se faire accepter par sa Une réunion impromptue. Des réunions im¬
force, son t^ent, faire accepter son autorité : promptues), sauf quand il est employé adverbia¬
Le nouveau chef de service a su s’imposer tout
lement (Ils sont arrivés impromptu. Elles sont
venues impromptu).
de suite à tous les employés.
IMPRUDENT 392
imprudent, ente adj. ou n. Dérivés ; impru¬ impunément adv.T Le vrai sens est « sans
dence, imprudemment (finale en -emment). courir le risque d’être puni, d’^rouver des
désagréments, des malheurs » : Sachez qu’on
impubère adj. ou n. Finale en -ère. ne s’attaque pas impunément à un homme aussi
puissant — Ne doit pas s’employer au sens de
impudence, impudeur, impudicité Trois noms en vain, inutilement Ne pas écrire: Ce n’est
féminins qui ne sont pas synonymes. pas impunément qu’il s’est donné tant de mal
1 impudence Effronterie insolente et choquante, puisqu’il a finalement réussi Ecrire plutôt : Ce
audace cynique ; Avec quelle impudence cet n’est pas en vain qu’il s’est donné tant de mal..
homme politique n’a-t-il pas mentit II a eu
l’impudence a"exiger des excuses, alors que c’est imputer v. t. Deux constructions.
lui qui nous a insultés l — Adjectif correspon¬ 1 Imputer quelque chose à quelqu’un, attribuer
dant : impudent. — Adverbe correspondant : à quelqu’un la responsabilité de quelque chose :
impudemment On imputa la défaite à l’incapacité du comman¬
2 impudeur Manque de pudeur en ce qui dement plutôt qu’à la lâcheté des soldats.
concerne la vie amoureuse et sexuelle : Elle lui Construction usuelle de nos jours.
avoua son désir avec impudeur. — Manque de 2 Imputer quelque chose à crime, à faute à
réserve ou de dignité : Les parnassiens repro¬ quelqu’i^ le lui reprocher, comme s’il s’agissait
chaient aux romantiques l’impudeur de leurs d’un crime, d’une faute : Les esprits chagrins
confidences. Ces trafiquants milliardaires imputent à crime aux jeunes gens les plus
avaient l’impudeur d’étaler leur luxe au milieu
innocentes fantaisies. Construction archa&ante
de là misère publique. Comblé de faveurs et de et littéraire.
prébendes, il a l’impudeur de se plaindre. —
Pas d’adjectif ni d’adverbe correspondants.
imputrescible [êpytResibUo)] adj. Attention au
3 impudicité (mot vieilli et assez littéraire) groupe -SC-. De même: imputrescibilité.
Attitude, conduite d’une personne débauchée,
dépourvue de toute pudeur dans sa vie sexuelle : in abstracto loc. adv. Expression latine qui
L’impudicité de ces filles dépravées effaroucha signifie « dans l’abstrait » : Cette théorie est
le jeune homme. — (au pluriel) Acte contraire peut-être vraie in abstracto, mais elle n’a guère
à la morale (dans le domaine sexuel) : Elle se d intérêt dans la pratique. — Prononciation :
livrait sans frein à toutes les impudicités (très [inabstKakto]. — En deux mots, sans trait
littéraire dans cet emploi). — Cmctère de ce d’union. Toujoum invariable. S’imprime géné¬
qm choque gravement la pudeur : L’impudicité ralement en itahque dans un texte en romain,
d’une danse. — Adjectif correspondant : impu¬ en romain dans un texte en italique.
dique: — Adverbe correspondant : impudique¬
ment inaccessible, interdit Ces deux adjectifs ne sont
pas interchangeables.
impuissance, frigidité, stérilité, infécondité
Quatre noms féminins à bien distinguer. 1 inaccessible Qualifie un lieu où, pour des
raisons matérielles, on ne peut accéder : Ces
1 impuissance Déficience organique ou psycho- ruines, entourées d’un taillis épais, sont inacces¬
logique qui empeche un homme d’accomplir sibles. — Qualifie aussi, familièrement, une
l’acte sexuel. personne qu’on ne peut approcher, aborder :
2 Wgidité Chez la femme, incapacité anormale Le directeur est inaccessible, je m’adresserai à
a éprouver le désir ou le plaisir sexuels. sa secrétaire.
3 stérilité Incapacité, pour un homme ou une 2 intérêt, ite Qualifie un lieu où l’on n’a pas
femme, d’avoir des enfants. le droit d’aller ; Une zone interdite s’étend
autour de certains ouvrages militaires. Local
4 i^écondité Synonyme rare de stérilité S’em¬ interdit a toute personne étrangère au service.
ploie surtout à propos d’un animal qui ne peut
se repr^uire : L’infécondité est caractéristique inachèvement n. m. Un accent grave.
des hybrides (mulet tigron, etc.).
inadmissible, inamissible > inamissible.
iiMiilser V. t. Mot d’une correction douteuse.
Dans la langue soignée, on préférera donner
une impulsion, lancer, accélérer, développer in aetcmum loc. adv. Expression latine qui
favoriser, animer, encourager, soutenir: Le signifie « pour l’éternité ». — Prononciation :
gouvernement veut encourager l’industrialisa-
JineteRnom]. — En deux mots, sans trait
tion de cette région (plutôt que impulser d union. — Toujours invariable. S’imprime
l industrmisatwn). genermement en itahque dans un texte en
romam, en romain dans un texte en italique.
393 INAMISSIBLE
inamissible adj. (théologie) La grâce divine est — Comme adjectif, toujours invariable : Un
inamissible, ne peut être perdue. — Bien chef inca. Des chefs inca. Une princesse inca.
distinguer de inadmissible, qu’on ne peut Des princesses inca. — L’adjectif inca peut
admettre (mot usuel) ; Sa conduite est qualifier des personnes ou des choses : Les
inadmissible. guerriers inca. Les temples inca. — Incasique
ne peut qualifier que des choses : Les institutions
inapaisable adj. Un seul p. De même ; inapaisé. incasiques.
inapplicable adj. Deux p. De même ; inapplica¬ incarcérer v. t. Conjug. 11. Il incarcère, mais
tion (avec c), inappliqué. il incarcérera.
inappréciable adj. Deux p. De même ; incamadin, ine adj. Qui tire sur l’incarnat, qui
inapprécié. est d’un incarnat pâle. — Prend la marque du
pluriel et du féminin : Des étoffes incarnadines.
inapprivoisable adj. Deux p. De même :
inapprivoisé. incarnat, ate adj. D’un rose vif et clair. — Prend
la marque du pluriel et du féminin : Des étoffes
inapte, inepte > inepte. incarnates.
incinérer v. t. Conjug. 11. Il incinère, mais il inclure v. t. Conjug. 79. J'inclus, tu inclus, il
incinérera. inclut, nous incluons, vous incluez, ils incluent.
— J’incluais, tu incluais, il incluait, nous
incinit n. m. Les premiers mots d’un texte, d’un incluions, vous incluiez, ils incluaient — J'in¬
poeme. — Mot latin : « il commence ». Pro¬ clus, tu inclus, il inclut nous inclûmes, vous
nonciation : [Isipit], avec -t final prononcé. — inclûtes, ils inclurent — J’inclurai — J’inclu¬
Invariable : des incipit. rais. — Inclus, incluons, incluez —
j’inclue, que tu inclues, qu’il inclue, que nous
incise Dans une incise (dit-il, répondit-il, etc.), incluions, que vous incluiez qu'ils incluent Que
on évitera d’employer un verbe qui n’exprime j’inclusse, que tu inclusses, qu’il inclût que nous
pas l’idée de « dire » > dire (II, 6). inclussions, que vous inclussiez qu’ils inclussent
— Incluant. ▼ Le participe passé est inclus
incivil, incivique Deux adjectifs paronymes à (avec -s), incluse (avec -use), alors que le
bien distinguer. participe passé de exclure est exclu (sans -s),
exclue (avec -ue). Eviter d’autre part les
1 incivil, ile Impoli, discourtois : Ce rustre a barbarismes *j’inclue, il *inclue, il *inclua, etc.
des manières fort inciviles. — Dérivés : incivile-
ment (impoliment), incivilité (impolitesse). inclus, use participe passé de inclure. —
2 incivique Qui témoigne d’un manque de Ci-inclus > ci-annexé. — Y inclus se place
civisme ; En temps de guerre, le défaitisme est généralement devant le nom et est alors
une attitude incivique. — Dérivé ; incivisme invariable : Je vous envoie les documents de¬
(manque de civisme). mandés, y inclus les notes rectificatives. On
emploie d’ailleurs plus souvent : y compris.
inclémence n. f. Ne s’emploie plus au sens
moral. On ne pourrait plus dire l'inclémence incognito Mot italien francisé. Prononciation :
d'un tyran, l'inclémence d'un tribunal. Ne peut [Ékojiito], plutôt que [êkognito]. — Comme
s’employer qu’à propos d’un phénomène lié au adverbe, toujours invariable ; Elles sont venues
climat, à la météorologie : L'inclémence du ciel, incopiito. Comme nom, prend la marque du
du climat, de la température. — Même pluriel : des incognitos [-to] > anonymat.
évolution pour l’adjectif inclément. On ne
pourrait plus dire un juge inclément. En incollable adj. Deux L
revanche, on dit couramment un ciel un climat
inclément, une température inclémente, des incolore adj. Un -e final, même au masculin :
contrées inclémentes (au climat rigoureux, Un liquide incolore.
pénible).
incommensurable [ékomôsyRabKo)] adj.
inclinaison, inclination Deux noms féminins Deux m. De même : incommensurabilité, in-
paronymes, dérivés de incliner. commensurablement
où se meuvent les astres. Mot rare, vieux et incontrôlable adj. T Le sens correct est « qui
littéraire. ne peut être vérifié » : Ces affirmations sont
incontrôlables. Ne pas employer cet adjectif au
4 inunesurable [êmazyRabKa)] Qualifie une sens de « qui ne peut être maîtrisé ». Ne pas
chose qu’on ne peut mesurer, soit parce qu’elle dire par exemple Les mouvements incontrôla¬
est trop grande ou trop petite, soit parce qu’elle bles d’un véhicule. — De même incontrôlé veut
n’est pas de nature quantitative, soit parce dire « qui n’est pas vérifié » : Des rumeurs
qu’on ne dispose pas d’instrument approprié, incontrôlées circulent en ce moment. Ne pas
soit pour une raison matérielle quelconque : Le employer au sens de « qui n’est pas maîtrisé » :
volume de la matière contenue dans l’univers Ne pas dire par exemple Les poussées inflation¬
est immesurable. L’intelligence et le caractère nistes incontrôlées. Ne peut être employé non
sont choses immesurables. Les pertes d’eau par plus au sens de « qui n’est pas dirigé par une
évaporation sont immesurables. Mot assez rare. organisation connue et hiérarchisée ». On
On dit plutôt L'intelligence n 'estpas mesurable. évitera donc d’écrire : Les services d’ordre des
Les pertes par évaporation ne sont pas mesura¬ divers syndicats ont essayé d’empêcher les
bles. éléments incontrôlés de briser les vitrines.
mcommode adj. Deux m. De même : incommo¬ incorrect, ecte adj. Deux r. De même : incorrec¬
dité. tement, incorrection.
incommutable adj. Deux m. De même : incube n. m. Selon les légendes, démon mâle qui
incommutabilité. venait s’accoupler avec les femmes pendant
leur sommeil. — Un seul c, alors que succube
incompréhensible, inintelligible > inintelligi¬ (démon femelle) prend deux c.
ble.
incuber v. t. Un seul b. De même : incubateur,
incongru, ue adj. T L’adverbe correspondant, incubation.
incongrûment, prend un accent circonflexe sur
le U. inculcation n. f. Un c devant le a, à la différence
de inculquer (il inculqua).
inconnu, ue adj. Alors que connu se construit
avec de {Un fait connu de tous), inconnu se inculpé, accusé, prévenu > accusé.
construit avec à : Un fait inconnu à la plupart
des gens (à préférer à Un fait inconnu de la
inculquer v. t. A la différence de inculcation,
plupart des gens, tour plus fréquent, mais moins
s’écrit toujours avec -qu-, même devant a ou
correct). O : il inculqua, nous inculquons.
Les dérivés s’écrivent aussi avec -mn- et se indifférent: Cette affaire me laisse indifférent
prononcent de nos jours avec [e], non avec [a] : ou m’est indifférente (et non Cette affaire
indemnisable [êdemnizabKa)], indemnisation m’indiffère).
[édemnizasjS], indemniser [Idemnize], in¬
demnitaire [IdemniteR], indemnité [édem- indigène adj. ou n. Orthographe et emploi.
nite]. La prononciation [êdamn-] est vieillie,
1 Toujours un i minuscule : Les indigènes de
mais non mcorrecte.
la Nouvelle-Guinée.
indépendance n. f. Finale en -ance. De la même 2 Peut s’employer dans un contexte historique :
famille ; indépendant, indépendamment (finale Au moment de la conquête de l’Amérique par
en -amment). les Européens les indigènes furent décimés par
les épidémies le travail forcé et la guerre. Chi
index [êdeks] n. m. Invariable : des index. — évitera d’employer ce mot dans un contexte
Avec un I majuscule; la congrégation de actuel en raison de sa connotation péjorative.
l’Index, qui était chargée de dresser l’Index, On préférera aborigène ou autochtone.
liste des livres que l’Eglise interdisait aux fidèles 3 T Ne jamais employer indigène pour désigner
de lire.
une personne qui ne vit pas dans le pays dont
elle est orimaire. Ne pas dire Les indigènes
indice Toujours masculin : Un indice important. de la Guadeloupe qui vivent à Paris mais Les
personnes originaires de la Guadeloupe qui
indicible, inexprimable, ineffable, indescrip¬ vivent à Paris
tible, innommable, inénarrable i>
inexprimable. indigène, indigète > indigète.
indien, hindou Deux mots à bien distinguer. indigeste adj. Forme correcte : Un plat indigeste.
1 On évitera d’employer hindou pour désigner — En revanche, l’antonyme n’est pas digeste
un « habitant de l’Inde ». Les hindous (avec (forme critiquée), mais digestible: Une huile
h- minuscule, car il ne s’agit pas d’un nom de légère et digestible.
peuple) sont les adeptes de l’hmdouisme, forme
moderne du brahmanisme. Le mot hindouiste indigète adj. T Bien distinguer de indigène. Chez
tend d’ailleurs à se substituer à hindou : Dans les Romains, les dieux indigètes étaient les
l’Inde, les hindous et les musulmans furent divinités romaines considérées comme étant les
souvent en conflit. dieux de la patrie, du territoire national (par
opposition aux dieux d’origine étrangère) ou
2 Pour désigner les habitants de l’Inde, comme étant les dieux primitifs, dont les autres
on emploiera plutôt indien: Pour établir étaient les descendants : Junon était une divinité
leur domination sur l’Inde, les Anglais s’appuyè¬ indigète, Cybèle une déesse étrangère.
rent sur certains princes indiens, les uns
musulmans, les autres hindous Les Indiens, in^gne adj. De nos jours, indigne de ne peut
musulmans ou hindouistes, luttèrent contre les s’employer ou’au sens de « qm ne mérite pas
colonisateurs anglais et obtinrent leur indépen¬ (telle chose favorable) » : Cet homme politique
dance en 1947. est indigne d’un tel honneur. On ne pourrait
3 De nos jours, le mot indien fait référence plus dire : Cet infortuné est indigne d’un
seulement à la république de l’Inde, Etat peuplé châtiment aussi sévère. On dirait : ne mérite pas
un châtiment aussi sévère.
principalement d’hindouistes, et ne s’applique
pas au PakistM (Etat musulman du sous-
continent constituant l’Inde géoCTaphique) : Le indigner v. t. ou v. pron. Conjugaison et
constructions.
gouvernement indien a envoyé une note de
protestation au gouvernement pakistanais I Attention au i après le groupe -gn- à la première
4 Pour parler des populations autochtones de et à la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
mparfait et du subjonctif présent : (que) nous
Ij^enque, on préterera, dans la langue
précisé, le mot amérindien au mot indien, pour (nous) indignions, (que) vous (vous) indigniez.
éviter toute equivomie : Les cultures amérin¬ n Constructions.
diennes Les Amérindiens du Mexique et d’Amé¬
rique centrale furent soumis par les Espagnols. 1 S’indigner de -t- nom. Il s’indignait d’une
telle infamie.
Le mot peau-rouge est à éviter, en raison de
sa connotation péjorative. 2 S indigner contre -f nom. Il s’indigne contre
ces incapables et ces corrompus.
mdifférer v. t. T Appartient à la langue parlée
3 S’indigner de -f infinitif. Elle s’indigne de
relâchée. On dira laisser indifférent ou être
voir son entourage l’abandonner.
397 INDIGO
Indochinois, oise adj. ou n. En un seul mot, sans induit n. m. Exemption, privilège qu’accorde le
trait d’union, comme Indochine : Les peuples pape ou un évêque. — Prononciation : [êdylt].
Indochinois. Les Indochinois. — PI. : des induits.
indo-européen, éenne adj. ou n. m. Les langues indûment adv. Accent circonflexe sur le u, à la
indo-européennes. L'indo-européen commun. différence de indu.
En deux mots, avec un trait d’union.
industrieux, euse adj. {vieilli ou littéraire) Qui
indo-iranien, ienne adj. ou n. m. Les langues fait preuve d’industrie, au sens classique,
indo-iraniennes ou l’indo-iranien : l’ensemble c’est-Ldire d’habileté et d’activité : Un négo¬
des langues indo-aryennes et iraniennes. — En ciant industrieux. Ce courtisan se montra si
deux mots, avec un trait d’union. industrieux qu’il se rendit indispensable au
prince. De nos jours, n’est plus synonyme de
indolence n. f. Finale en -ence. De la même industriel. On ne dira donc pas : Saint-Etienne
famille : indolent, indolemment (finale en est une grande ville industrieuse, mais une
grande ville industrielle.
-emment).
INÉCHANGEABLE 398
et de refaire ma valise. — Invariable. — Pronon¬ plus ou de (le) moins On dira (le) plus
ciation ;[in£kstReinis]. — Pas de trait d’union. bas, (lé) plus profond: Le plus bas des ni¬
S’imprime souvent en italique dans un texte en veaux sera occupé par les machines lourdes
romain, en romain dans un texte en italique. (et non *le plus inférieur des niveaux). La plus
profonde des galeries (et non *la plus
infâme ▼ L’adjectif infâme et l’adverbe infâme- inférieure).
ment prennent un accent circonflexe, mais les 3 En revanche, peut s’employer au superlatif
dérivés infamant et infamie s’écrivent sans absolu : J’ai trouvé son dernier roman très
accent. inférieur au précédent. On dira mieux d’ailleurs
bien inférieur ou de beaucoup inférieur ou
infantile, enfantin, puéril > enfantin. inférieur de beaucoup.
infarctus [êfaRktys] n. m. — PI. ; des infarctus infermentescible adj. Qui ne peut fermenter.
[-tys]. T Ne pas déformer en *infractus (aucun Attention au groupe -sc-.
rapport avec infraction).
infernal, ale, aux a^. Masculin pluriel en -aux :
infatigable adj. Avec g et non -gu-. De même : Des hurlements infernaux.
infatigablement.
infester, infecter > infecter.
infécondité, stérilité, frigidité, impuissance
> impuissance. infime adj. En français, il y a longtemps que cet
adjectif a perdu sa valeur de superlatif relatif
infecter, infester Deux verbes paronymes à bien qu’il avait en latin (infimus « le plus bas »).
distinguer. Equivaut à « tout petit, très insigmfiant ». On
1 infecter. ne devra donc pas hésiter, sauf dans la langue
très recherchée et archaïsante, à employer
a/ Souiller par des émanations malsaines; infime accompagné de (le) plus, (lé) moins, très :
empuantir : Ces marécages infectent l’air et Il veillait personnellement aux plus infimes
donnent les fièvres détails
b/ Ojntaminer : Ce malade contagieux p^t
infecter tout son entourage. — (figuré, vieilli) infiniment adv. Pas de e intérieur ni d’accent
Corrompre: Ces doctrines pernicieuses ont circonflexe.
infecté la jeunesse.
infinité n. f. Accord du verbe et de l’adjectif
c/ (sens le plus usuel) Rendre une plaie après infinité de.
infectieuse, communiquer l’infection à un or¬
gane : Les streptocoques infectent rapidement les I Le nom infinité est précédé de l’article défini,
gencives quand les dents se déchaussent. du démonstratif ou du possessif. Accord avec
infinité: L’infinité des îles du Pacifique forme
2 infester. comme une grande chaîne entre l’Asie et
a/ Etre en grand nombre dans un lieu, en l’Amérique. Cette infinité de mythes transmise
y pratiquant la violence et le brigandage : Jadis à travers les siècles se confond avec la mémoire
les pirates infestaient la Méditerranée. des premiers âges.
seul mot, sans trait d’union : infralittérature, ingénieurs-conseils). Toutes les autres expres¬
infrarouge, infrason, infrasonore, infras¬ sions s’écrivent sans trait d’union; ingénieur
tructure. agronome, ingénieur chimiste, ingénieur élec¬
tricien (des ingénieurs agronomes,^ des ingé¬
infraction n. f. Finale en -ction. T Contraire¬ nieurs chimistes, des ingénieurs électriciens).
ment à une idée assez répandue, le mot
infraction désipie toute violation d’une loi ou ingénu, ue adj. L’adverbe ingénument s’écrit
d’une disposition réglementaire, quelle qu’en sans accent circonflexe sur le u et sans e
soit la gravité, à la différence du mot contraven¬ intérieur.
tion, qui désigne les manquements punis d’une
simple pleine de pwlice. Le nom infraction est ingérence n. f Finale en -ence.
le terme générique qui englobe la contravention
(par exemple, l’abandon d’objets sur la voie 1. ingérer (s*) S’immiscer (dans les affaires
publique), le délit (par exemple le vol), le crime d’autrui), sans en avoir le droit. — Conjug. 11.
(par exemple, l’assassinat). Je m’ingère, mais je m’ingérerai — Dérivé:
ingérence.
infrangible, irréfrangible, irréfragable >
2. ingérer v. t. Absorber : Ingérer un médica¬
irréfragable.
ment, un aliment. —Conjug. 11. J’ingère, mais
j’ingérerai — Dérivé : ingestion.
infusion, tisane Le mot infusion est très général
et désigne (à l’exception du thé et du crfe) toute
ingrédient n. m. ▼ Bien prononcer [égRedjô],
boisson chaude obtenue par dissolution dans
l’eau bouillante du principie actif contenu dans et non ♦[IgRedjê].
les feuilles, les graines, les tiges ou l’écorce
inguinal, ale, aux adj. De l’aine : La région
d’une plante, que cette boisson chaude soit ou
inguinale. Hernie inguinale. — Masculin pluriel
non un médicament. Le mot tisane désigne
en -aux : Les vaisseaux inguinaux. T Bien pro¬
toujours une infusion médicamenteuse. — On
noncer (Êgqinal, al, o] et non *[lginal, al, o].
observera d’autre part que le terme irifusion,
très vivant et non péjoratif, tend à éliminer
inhaler v. t. Le se place devant le a. Ne pas
tisane, qui est affecte d’une connotation un peu
écrire *hinaler. — Dérivés : inhalateur,
dépréciative.
inhalation.
infusoire Animal microscopique. — Finale en
inhibé, ée adj. ou n. S’emploie parfois dans la
-oire. Toujours masculin : Des infusoires dange¬
langue de la psychologie comme synonyme de
reux pour la santé. timide. Cet emploi n’est pas conseillé en dehors
d’un contexte scientifique.
ingambe adj. T Bien prononcer [égôb], avec [g],
et non *[É3âb]. — Signifie « alerte, agile » et inhiber v. t. Le A se place devant le deuxième
non pas « impotent » : A quatre-vingts ans i Ne pas écrire *hiniber. — Dérivés : inhibé,
passés, ce vieillard est encore ingambe et monte inhibiteur, inhibitif, inhibition.
allègrement ses trois étages.
inhibition, prohibition Deux noms féminins à
ingénier (s’) v. pron. Conjug. 20. Double le i bien distinguer.
a la première et à la deuxième personne du
pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 1 inhibition Arrêt d’une fonction physiologique
présent : (que) nous nous ingéniions, (que) vous ou psychologique : Acte manqué, dû à l’inhibi¬
vous ingéniiez — Se construit avec a et tion de la volonté par l’appréhension de l’échec.
l’infinitif: Il s’ingénie à nous susciter des 2 prohibition Interdiction : La prohibition de
difficultés. la chasse et de la pêche à certaines époques de
l’année.
ingénierie n. f Mot, à la prononciation incer¬
taine, proposé par l’Administration pour rem¬ inhumer, inhumation Orthographe et sens.
placer l’anghcisme engineering. Prononciation :
[ê3enjeRi] selon certains, [£3eniRi] selon d au¬ I Attention à la place du h devant le u.
tres. — Il serait souhaitable qu’un mot de II inhumer, enterrer.
remplacement plus commode fût propose.
1 inhumer Mot de la langue administrative
qui veut dire « mettre en terre (le cercueil, le
ingénieur n. m. Pas de forme spéciale I^ur le
corps) » : Permis d’inhumer. — Le nom
féminin. On dit : Elle est ingénieur. Une femme
féminin inhumation désigne la mise en terre,
ingénieur. Ne pas écrire une *ingénieure. —
la déposition du cercueil dans la sépulture. Il
Avec trait d’union : ingénieur-conseil (pl. : des
INIMITIÉ 402
s’emploie dans la langue administrative et dans propos injurieux à l’égard des patriotes. — La
la rédaction des faire-part : L'inhumation aura construction avec à est archaïque : Des rumeurs
lieu au cimetière de Pont-de-Buis. injurieuses à la gloire du prince.
2 enterrer Mot du langage courant qui
signifie au sens propre « mettre en terre » {On inlandsis n. m. (mot norvégien) Glacier conti¬
Va enterré dans le caveau de famille) et, par nental des régions polaires. — Prononciation :
extension, « célébrer les obsèques de [inlâdsis]. — PI. : des inlandsis [-sis].
quelqu’un » {Libre penseur, il exprima la
volonté d’étre enterré civilement). — Le nom in memoriam Prononciation : [inmemoRjam].
masculin enterrement, mot du langage courant, — En deux mots, sans trait d’union. Pas
désigne surtout l’ensemble des cérémonies d’accent sur le e.
funèbres {L'enterrement aura lieu demain à dix
heures à l’église Saint-Jacques) ou le cortège innavigable adj. Deux n. Prononciation :
funèbre {L’enterrement passe sur la place). [inavigabKa)].
1 inintelligible Qualifie ce qui, à cause 1 innocence Etat d’une personne qui n’est pas
d’un manque de netteté, de clarté dans coupable : Le tribunal a reconnu l’innocence de
l’expression, ne peut être compris : Le ma¬ l’accusé.
lade prononça quelques mots inintelligibles.
Les paroles de cette chanson, déformées au 2 innocuité Caractère d’une chose qui n’est pas
cours des générations, étaient devenues nocive (mais qui pourrait l’être) : On peut
inintelligibles. garantir la totale innocuité de cette substance
médicamenteuse.
2 incompréhensible (mot d’un emploi moins
restreint que inintelligible) Qualifie tout ce qui innocent, ente adj. ou n. Deux n. De la même
ne peut être compris, quelle que soit la cause famille : innocence, innocenter, innocemment
de cette impossibilité de compréhension : Les (finale en -emment).
mystères de la foi chrétienne sont incompréhen¬
sibles à (ou pour) la raison humaine. Je ne suis
innocuité, innocence > innocence.
pas rnathématicien, cette formule est incompré¬
hensible pour moi Toutes ces démarches, tous
ces contrordres, toutes ces manœuvres sont innombrable adj. Deux n. — Deux emplois.
incompréhensibles. Sa conduite m'est incompré¬ 1 S’emploie normalement avec un nom au
hensible.
pluriel {Des oiseaux innombrables peuplent ces
forêts) ou avec un nom collectif {Une foule, une
ininterrompu, ue adj. Deux r. armée, un peuple innombrable).
initial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : 2 L’emploi avec un nom singulier qui n’est pas
Les échecs initiaux. un nom collectif est possible dans la langue
^étique ou très littéraire : Le rire innombrable
initiative n. f. Expressions. des flots. Le Cœur innombrable (titre d’un
recueil poétique d’Anna de Noailles).
1 On écrira syndicat d’initiative (avec initiative
au singulier) plutôt que syndicat d'initiatives. innomé, ée ou innommé, ée adj Les deux
orthographes existent et doivent être admises,
2 Cto dira sur l’initiative de et non à l’initiative
malgré l’Académie, qui ne connaît que innomé.
de (tour fautif dû à l’attraction de à l’instiga¬
Il serait même souhaitable d’unifier l’ortho¬
tion de) : Cette motion a été mise aux voix sur
l’initiative d’un délégué. graphe de innommé SUT le modèle de innomma¬
ble, qui prend toujours deux m.
2 Peut se construire avec de et l’infinitif: Je in-seize Comme adjectif ou comme nom, tou-
SUIS inquiet de voir que sa santé s’aggrave. joure mvariable : des livres in-seize, des in-seize.
3 Peut se construire avec de, avec sur ou avec Prononciation : [insez]. — En deux mots,
^ur et un nom : Je suis inquiet de son avenir avec un trait d’union.
(tour un peu vieiUi et littéraire) ou sur son
avenir (tour usuel dans la langue écrite mo¬ insérer v. t. Conjug. 11. J’insère, mais j’insé-
rernt •'
derne) ou pour son avenir (tour le plus fréquent
dans la langue parlée). ^
insermenté, assermenté Deux adjectifs à bien
4 Se construit parfois avec que et le subjoa distinguer.
Je SUIS inquiet qu’il mette si longtemi
repondre. T On évitera le tour avec de ce 1 i^nnenie yuaimait, sous la Révolution, un
pretre qui avmt refusé de prêter serment quand
inqméter v. t. ^njug. 11. J’inquiète, m mt instituée la constitution civüe du clergé, en
J inquiéterai — S inquiéter se constniit avec 1790. Lfô pretres insermentés étaient appelés
SUIVI d un nom ou d’un infinitif (Je m’inquù aussi pretres inassermentés, prêtres insermen-
de sa santé. Je m inquiète de le voir si déprim taires, pretres réfractaires (par opposition aux
avec que .uivi du subjonctif (Je m’inquiété qi pretres constitutionnels ou prêtres jureurs ou
pretres assermentés). ^
405 INSERTION
2 assermenté Qualifie de nos jours une per¬ insoumis, ise adj. ou n. m. Un seul m, comme
sonne qui a prêté serment devant un tribunal dans soumis. De même : insoumission.
avant d’entrer en fonction : Un garde-chasse
assermenté. insoupçonnable adj. Cédille sous le c. Deux n.
De même : insoupçonné.
insertion [ésessjS] n. f. Finale en -tion,
avec un t inspirer, aspirer, inhaler > aspirer (II).
instinct n. m. T Bien prononcer [esté], le -et luxe d’une minorité de possédants insultent à
final étant muet. Dérives : instinctif, ive [êsték- la misère du peuple.
tif, iv], instinctivement [êstéktivmâ], instinc-
tuel, elle [éstcktijel, el], insupportable adj. Deux p. De même :
insupportablement.
instinctif, ive adj. On évitera d’employer ce mot
comme synonjnne de machinal. On dira : J'ai insupporter v. t. A éviter en dehors de la langue
appuyé sur l'interrupteur d'un geste machinal familière. On écrira par exemple : Sa vulgarité
(et non d'un geste instinctif). m’est insupportable (et non Sa vulgarité
m'insupporte).
institut [Êstity] n. m. Avec I majuscule :
l’Institut de France ou l’Institut. insurgent [êsjpisâ] n. m. (histoire) Désigne les
colons anglais d’Amérique qui se révoltèrent
instirttes [êstityt] n. f. pl. Ancien recueil contre la métropole (1774-1783) et fondèrent
juridique. — Toujours au pluriel, même quand les Etats-Unis. — Souvent écrit avec une
il s’agit d’un seul recueil. — Un / majuscule majuscule : Les Insurgents.
quand il s’agit du titre d’un ouvrage : Les
Institutes de Justinien. insurger v. t. ou v. pron. Conjug. 16. Prend un
e après le g devant a ou o .• il s’insurgea, nous
institution n. f. Deux n dans les dérivés : ins¬ nous insurgeons.
titutionnaliser, institutionnalisme, institution¬
nel.
insurrection n. f. T Bien prononcer [êsyseksjSl,
avec [s], et non *[£Z3m£ksj5], Wte due a
instrumentaire adj. (droiO Témoin instrumen¬ l’attraction de résurrection [RezyaeksjS]. —
taire, qui assiste un officier ministériel. — Attention aussi aux deux r. Dérivé : insurrec¬
Finale en -aire. tionnel, elle [ÊsjTReksjDnel, el].
instrumental, ale, aux adj. Masculin pluriel en intact adj. Prononciation: [êtaktj. Féminin:
-aux : Des chefs-d’œuvre instrumentaux. intacte.
insu n. m. Ne s’emploie que dans l’expression intangible, intouchable Ces deux adjectifs ne
a l’insu : Il a agi à l’insu de ses parents. T sont nullement interchangeables.
On dit à mon insu, à ton insu, à son insu, à
notre insu, etc. et non à l’insu de moi, de toi, 1 intMgible S’applique à des choses et n’est ni
de lui, de nous, etc. familier ni péjoratif : Les dogmes de l’Eglise sont
intangibles.
insubordination n. f. Un seul n, à la différence
2 intouchable S’applique plutôt à des per¬
de insubordonné.
sonnes et est famifier et souvent péjoratif : Ce
haut fonctionnaire est l’ami du ministre, il est
insuccès n. m. Deux c et accent grave, comme intouchable I
dans succès.
intarissable adj. Un seul r, comme tarir. De
insuffisance n. f. Deux / Finale en -ance. De
même : intarissablement.
la même famille : insuffisant, insuffisamment
(avec finale en -amment).
intégral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Les comptes rendus intégraux.
insuffier v. t. Deux f. De même : insufflateur,
insufflation.
intégrant, ante adj. Partie intégrante, partie
d un^ tout considérée comme inséparable :
insulaire adj. ou n. Un seul L Finale en -aire.
Cet épisode n’est pas une interpolation tardive,
mais est partie intégrante du texte originel de
insulter Deux constructions.
l Iliade. — Ne pas déformer en partie
1 La construction transitive directe est vivante *integrale.
et usuelle. Dans ce cas, insulter équivaut à
« mjuner » : Le petit voyou insultait grossière¬ intégralité, intégrité > intégrité.
ment les passants.
intè^e adj. Accent grave sur le e. De même :
2 La construction insulter à est assez littéraire.
integrement. Les autres mots de la famille
Dans ce cas, insulter signifie « constituer un
prennent un accent aigu : intégrable, intégral,
outrage pour » (le complément est le plus
intégrale (n. f.), intégralité, intégrateur, inté¬
souvent un nom de chose) : La richesse et le
gration, integrisme, intégriste, intégrité.
INTÉGRER
407
intégrer v. t. Conjugaison et emploi. intemporel, elle adj. Qui n’est pas situe dans
la durée, qui est hors du temps. — Synonyme
1 Conjug. 11. J'intègre, mais j’intégreraL (plus rare et plus savant) : atemporel.
2 Dans la langue soignée, on évitera d’abuser
intendance n. m. Finale en -ance. De la meme
du verbe intégrer. Pour varier, on pourra
utiliser, selon les cas, agréger, annexer, assimi¬ famille : intendant
ler, associer, comprendre, faire entrer, fondre,
insérer, introduire, joindre, réunir, unir, etc. intense adj. S’écrit avec -en-. De même -. intensé¬
De même à s'intégrer on préférera, selon les ment, intensif intensification, intensifier, in¬
cas, s’agréger, s’assimiler, s’associer, entrer, se tensité, intensivement
fondre, s’insérer, s’introduire, se joindre, pren¬
dre place, trouver place, s’unir, etc. On écrira, intense, intensif Deux adjectifs à distinguer.
par exemple : Cette analyse prend place (ou 1 intense D’une force, d’une grandeur (}ui
entré) dans une étude plus vaste (plutôt que dépasse nettement la moyenne : Une lumière
s’intégre dans une étude plus vaste). — Au intense. Un froid intense. Une émotion, une joie,
substantif intégration, on pourra aussi préférer une peur intense. Une animation intense.
agrégation, annexion, assimilation, association,
fusion, insertion, introduction, réunion, 2 intensif, ive Implique l’idée de volonté, de
union, etc. recherche du résultat. Ne peut s’appliquer à un
phénomène naturel : on ne peut dire un froid
intégrité, intégralité Deux noms féminins à intensif En revanche, s’applique à l’actmte
humaine volontaire: L'entraînement intensif
bien distinguer.
d’un athlète. Des efforts intensifs seront déployés
1 intégrité Indépendamment du sens moral de pour accroître la production.
«honnêteté, probité», ce mot est le nom
abstrait correspondant à intact : Maintenir 3 Même différence de sens entre intensément
l’intégrité du territoire (= maintenir intact le et intensivement: Il souffrait intensément^de
cette séparation. Cette équipe de football s en¬
territoire).
traîne intensivement. On veut développer intensi¬
2 intégralité Equivalent de « totalité ». Nom vement l’exportation.
abstrait correspondant à entier: On vous a
remboursé l'intégralité de la somme (= la intensifier v. t. Conjugaison et emploi.
somme entière).
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à
la deuxième personne du pluriel de 1 indicatif
intellect n. m. [êtelekt] Equivalent de « intelli¬
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous
gence ». De nos jours, ne s’emploie plus que
dans la langue de la philosophie ou dans la intensifiions, (que) vous intensifiiez
langue très üttéraire ou au contraire dans la 2 T Ce mot a été critiqué comme néoloosme
langue familière : Jadis les philosophes inutile. Dans la langue surveillée, on préférera
guaient /’intellect actif et /’mtellect pmif. Lo l’un des nombreux équivalents jpossibles : ac¬
science est le produit le plus pur de l intellect. croître, augmenter, développer, etendre, multi¬
Tout cela dépasse mon modeste intellect i plier, redoubler, etc. On écrira par exemple :
Nos exportations s’accroissent (plutôt que s in¬
intell- Tous les mots en intell- prennent deux tensifient). — De même, à intensification, on
/; intellect, intellection, intellectualisme, inUl- préférera accroissement, augmentation, dévelop¬
lectualiste, intellectualité, intellectuel, intellec¬ pement, extension, multiplication, redouble¬
tuellement, intelligemment, intelligence, intelli¬ ment, etc.
gent, intelligentsia, intelligibilité, intelligible,
intelligiblement intention n. f Tous les dérivés prennent deux
n : intentionnalité, intentionné, intentionnel,
intelligentsia n. f. Mot russe à demi francisé. elle, intentionnellement.
_Prononciation très flottante . [êteli|[Ensja]
ou [êteligentsja] ou [êtelid3Ensja] ou intentionné, intentionnel Deux adjectifs à bien
[ételuisja] ou [inteligentsja] ou [inteh- distinguer.
gensja]. Ôn rencontre aussi la graphie intetti-
1 intentionné, ée Ne s’emploie qu’avec les
gentzia, assez rare. adverbes bien et mal. Bien intentionné, qui a
de bonnes intentions, bienveillant ; Ayez
intempérance n. f. Finale en -ance. De la même
confiance, je le vois bien intentionné d votre
famille : intempérant égard. Mal intentionné, qui a de mauvaises
intentions, malveill^t ; Un critique mal inten¬
intempéries n. f. pl. Ne s’emploie jamais au
tionné trouve des défauts partout.
singulier.
INTER- « \
408
2 intentionnel, elle Qui est fait avec une interdépartemental, ale, aux adj. Masculin
intention précise, délibérément, volontaire¬ pluriel en -aux: Organismes économiques
ment, et non par maladresse, par hasard, interdépartementaux
accidentellement : Chez ce peintre, la déforma¬
tion de la^ perspective est intentionnelle. — interdigital, ale, aux adj. Situé entre les doigts.
Adverbe dénvé : intentionnellement — Mascuün pluriel en -aux: Les espaces
interdigitaux
inter- Tous les mots composés en inter- s’écri¬
vent en un seul mot, sans trait d’union : interdire y. t. Conjug. 47. J’interdis, tu interdis,
interaction, intercommunication, international, il interdit, nous interdisons, vous interdisez, ils
etc.
interdisent. — J’interdisais. — J’interdis... vous
interdîtes... — J’interdirai — J’interdirais. —
interaraées, interarmes Ces deux adjectifs Interdis, interdisons, interdisez. — Que j’inter¬
s’&rivent sans trait d’union et avec un -s final dise..., que vous interdisiez.. — Que j’interdis¬
même au singulier. se..., que vous interdissiez.. — Interdisant —
1 interannées Commun à l’armée de terre, à Interdit ite. ▼ Le verbe interdire se conjugue
l’armée de l’air, à la marine ; Un état-major comme dire, sauf à la deuxième personne du
interarmées. pluriel de l’indicatif présent et de l’impératif :
vous interdisez, interdisez (en face de vous dites,
2 interames Commun aux différentes armes dites).
de l’amée de terre (infanterie, blindés, artille¬
rie, génie, etc.): L'Ecole militaire interarmes intéresser v. t. Orthographe, construction et
de Coëtquidan. sens.
intérieur, eure adj. Peut s’employer au compa¬ international, ale, aux adj. Masculin pluriel en
ratif ou au superlatif, malgré l’opinion de cer¬ -aux : Les transports internationaux. — LFn seul
tains granunairiens : Une piété plus intérieure n. De même ; internationalisation, internatio¬
et plus personnelle. Une poésie très intérieure, naliser, internationalisme, internationaliste,
pleine d’émotion profonde et pudique. internationalité.
leur, interrogatif, interrogation, interrogative¬ final étant muet. — Prend la marque du pluriel,
ment, interrogatoire, (finale en -oiré). mais non celle du féminin : Il est mort intestat.
Ils sont morts intestats. Un intestat. Des
interroi n. m. Deux r. — PL : des interrois. intestats. Quand on voudra qualifier un nom
féminin, on tournera la difficulté en employant
interrompre v. t. Conjug. 102 (comme rompre). l’expression équivalente ab intestat : Elles sont
— Deux r. De même : interrupteur, mortes ab intestat. Les personnes ab intestat.
interruption.
intestin n. m. De nos jours, s’emploie au singulier :
intersection n. f. Finale en -ction. Il souffre de l'intestin. Des maux d'intestin. — Le
pluriel les intestins (Il souffre des intestins. J'ai
intersidéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en mal aux intestins) a une connotation populaire
-aux : Les espaces intersidéraux. ou vieillotte. — Dérivé : intestinal, ale, aux.
interstellaire adj. Deux /. Finale en -aire. intestine adj. f. De nos jours, cet adjectif ne peut
s’employer qu’au féminin et dans quelques très
interstice n. m. Toujours masculin : Un interstice rares expressions : querelles intestines, luttes in¬
très étroit. ▼ Le dérivé interstitiel, tielle a une testines (= qui ont Heu à l’intérieur d’un groupe,
finale en -tiel, -tielle, avec un t. d’un pays). Ces expressions sont Httéraires. Le
langage courant préfère interne ou intérieur.
intersyndical, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les rapports intersyndicaux. intime adj. En français, il y a longtemps que cet
adjectif a perdu sa valeur de superlatif relatif
intertrigo Erythème qui affecte la peau dans les qu’il avait en latin (intimus « ce qui est le plus
plis naturels (ventre, aine, cou, etc.). — en dedans »). On ne devra donc pas hésiter à
Toujours mascdin ; Un intertrigo bénin. — PI. : employer intime accompagné de (le) plus, (le)
des intertrigos [-go]. — Ne pas déformer en moins, très : Ses amis les plus intimes. Au plus
*intrétigo. intime de lui-même. Une réception très intime.
— Dérivés : intimement (ne pas dire *intimé-
ment), intimisme, intimiste, intimité.
intertropical, ale aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les vents intertropicaux.
intimer v. t. Un seul m.
intervalle Toujours masculin : Un intervalle
intimider v. t. Un seul m, comme dans timide.
étroit. — On écrit généralement, avec intervalle
De même : intimidable, intimidant, intimida¬
au pluriel ; par intervalles. — Demc /. De
teur, trice, intimidation, intimidé, ée.
même : intervallaire.
intituler v. t. Un seul L De même : intitulé n. m.
intervenir v. i. Conjug. 44 (comme venir). —
Auxiliaire être : Elle est intervenue sans discré¬
intolérance n. f. Finale en -ance. De la même
tion dans nos affaires. T Ne pas abuser de
famille : intolérant, intolérantisme.
intervenir au sens de se produire, avoir lieu, se
réaliser, survenir, etc. On dira, par exemple :
intonation n. f. Un seul ru
Un accord s'est réalisé (ou a été signé), plutôt
que Un accord est intervenu.
intra- Les composés en intra- s’écrivent en deux
mots avec un trait d’union quand le deuxième
intervention n. f. Deux n dans les dérivés ; élément commence par une voyelle : intra-
interventionnisme, interventionniste. atomique, intra-oculaire, intra-utérin, etc. —
Quand le deuxième élément commence par une
interview (anglicisme) Prononciation: [êteR- consonne, le composé s’écrit en un seul mot
vjuj. PI. : des interviews [-vju]. — Attention à sans trait d’union : intracellulaire, intramonta¬
la place respective du v et du w. — Toujours gnard, intramusculaire, intrarachidien, intravei¬
féminin : Une interview très longue et très neux, etc. Exception : intra-muros.
intéressante. — Dérivés : interviewer [êtCR-
vjuve] V. t. (Le journaliste va interviewer intrados n. m. inv. (terme d’architecture et
l'écrivain), interviewer [êteRvjuvœR] n. m. (Ce d’aviation). Le -s final est toujours muet :
Journaliste est un habile interviewer). Le nom [êtRado].
interviewer est parfois écrit intervieweur, à la
française.
intra-muros loc. adv. ou loc. adj. inv. A
l’intérieur de la ville : Des lignes d'autobus
intestat adj. m. ou n. m. (droit) Qui n’a pas fait intra-muros. — S’oppose à extra-muros. Pro¬
de tfci^tament. — Prononciation : [êtesta], le -t nonciation : [£tRam5rRos].
411 INTRANSIGEANCE
placer des capitaux (Le gouvernement veut iode T Toujours masculin : L'iode est extrait des
favoriser les investissements utiles à l'industrie). cendres de varech. - On fait l’élision : L'iode.
La teinture d'iode. De même, élision et liaison
2 investiture n. f. Action d’investir quelqu’un
pour les dérivés et composés ; l'iodate, l’io¬
d’une dignité, d’une responsabilité ; Sous ta IV‘
disme, l’iodométrie, l’iodure. Les iodates
République, l'homme politique qui recevait l'in¬
[lezjodat], les iodures [lezjodyR].
vestiture de VAssemblée nationale était chargé de
constituer un nouveau gouvernement. Désigne
spécialement la dési^ation d’un candidat par un ion n. m. (terme de physique) Ehsion et liaison ;
pj^i en vue d’une Section : Ce candidat a reçu L'ioTL Les ions [lezj5]. De même : l’ionisation,
l'investiture du Parti républicain. l’ionosphère, l’ionoplastie, l’ionothérapie.
invétérar (s’) v. pron. Conjug. 11. Cette habitude ionien, ienne adj. ou n. Elision et haison :
s'invétère, mais s'invétérera. L'ionien (dialecte grec antique). Les Ioniens
niezpnjl]. — Avec un I majuscule : les îles
in vitro, in vivo Ces expressions s’écrivent Ioniennes. La mer Ionienne.
chacune en deux mots, sans trait d’union.
Généralement en italique dans un texte en ionique adj. Deux adjectifs homonymes, l’un de
romain, en romain dans un texte en italique. la famille de ion (Cristaux ioniques. Moteur
— Ces expressions sont opposées par le sens. ionique. Fusée ionique), l’autre de la famille de
ionien (Colonne ionique).
1 in vitro « dans le verre », c’est-à-dire « en
éprouvette ») Qualifie une expérience biolo¬ ionique, ionien adj. ou n. Ces deux mots ne sont
gique faite en laboratoire, dans des conditions pas interchangeables.
artificielles, en dehors de l’organisme vivant.
— Toujours invariable : Des expériences in vitro 1 ionique S’emploie seulement en architecture
[invitRo]. et en métrique ancienne : L'ordre ionique.
Colonne ionique. — L'ionique: pied grec
2 in vivo Qualifie une expérience biologique
composé de deux longues suivies de deux brèves
faite sur un organisme vivant. — Toujours
(ionique majeur ou ionique a majore) ou de deux
invariable : Des expériences in vivo [invivo].
brèves suivies de deux longues (ionique mineur
ou ionique a minore).
invocation n. f. Avec un c et non avec -qu-, à
la différence de invoquer. De même, avec un 2 ionien, ienne Emploi plus général -.Les Ioniens
c: invocateur, invocatoire (finale en -oiré). (peuple grec antique). Les cités, ioniennes. Im
civilisation ionienne. Le littoral ionien. L'ionien
involution n. f. Régression (contraire de évolu¬ (dialecte grec!. Le mode ionien (l’un des modes
tion, développement). — Un seul L musicaux de la Grèce antique). L'école ionienne
^école philosophique de la Grèce antique). Les
invoquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant lies Ioniennes. La mer Ionienne.
a ou o: il invoqua, nous invoquons. — En
revanche, avec un c: invocation, invocateur. iota n m. Lettre grecque — On peut faire l’éüsion
(l'iota), mais, en général, on ne fait pas la
invoquer, évoquer Deux verbes transitifs paro¬ haison : Sans changer un iota [déjota], plutôt
nymes à bien distinguer. que [dénjota). — Dérivé : l’iotacisme (phéno¬
mène phonétique).
1 invoquer ApTCler à l’aide une puissance
surnaturelle : ît invoqua Dieu et la Vierge. —
Appeler à l’aide, faire appel à ; Il invoqua l'aide iourte ou yourte n. f. Tente mongole.
d'un ami — Citer à l’appui: Cet historien
invoque un texte de Tacite. ipéca Médicament d’origine végétale — Mas-
cuhn maigre sa finale en -a: L’ipéca est
2 évoquer Appeler et faire apparaître par la expectorant et vomitif.
magie : Les sorciers prétendaient avoir le pouvoir
d'évoquer les démons. — Rappeler le passé à la ipso facto [ipso fa^o] En deux mots, sans trait
mémoire, parler du passé ; Il évoquait longue¬ d’union. — Toujours invariable: Ces auto¬
ment ces années de jeunesse. — Faire penser par risations seront annulées ipso facto. — S’écrit
^ogie à une chose ; La forme de cette colline en général en itahque dans un texte en romain,
évoque une carapace de tortue. — Suggérer : La en romain dans un texte en italique.
ipésie symboliste cherche moins à décrire qu'à
évoquer. — Traiter (plus ou moins sommaire¬
irakien, ienne adj. ou n. Attention à la
ment), débattre, examiner, aborder (plus ou
majuscule : La population irakienne. Les Ira¬
moins rapidement) : Cette question a été évoquée
kiens. — L’orthographe iraqien est rare et peu
au cours de l'assemblée générale.
conseillée.
413 IRASCIBLE
irascible adj. Attention au groupe -sc. De même ; 3 A l’origine, verbe intransitif signifiant
irascibilité. « rayonner à partir d’un point en divergeant » :
La lumière irradie du métal en fusion. La douleur
ire n. f. Colère. — Mot vieux, repris parfois irradie dans toute la jambe. — Peut s’employer
comme archaïsme plaisant. transitivement, soit au sens de « émettre comme
Î
>ar rayonnement » (La lune irradie une douce
iridium JiRidpm] n. m. Un seul r. De même : umière), soit dans la langue technique au sens de
iridié, ee adi. mâtine iridié, alliage de platine « soumettre à des radiations radio-actives » (On
et d’iridium). ▼ Ne pas dire platine *irradié. irradie certaines substances pour les conserver).
iriser v. t. Un seul r. De même : irisable, irrationnel, elle ▼ On écrit avec deux r et deux
irisation, irisé. n irrationnel, irrationnellement, mais avec
deux r et un seul n irrationalisme, irrationa¬
iriser, irradier Deux verbes à bien distinguer. liste, irrationalité.
1 iriser v. t. Colorer de couleurs variées et irre-, irré- Dans certains mots en irr-, le e du
transparentes ; La lumière irise un vase de radical prend un accent aigu : irréprochable (en
cristal face de reprochablé). Dans d’autres, il garde le
2 irradier v. i. ou v. t. Rayonner : Une lumière e sans accent : irrecevable (comme recevable).
irradie du métal en fusion. — Emettre comme Voir le tableau page suivante.
par rayonnement : La lune irradiait une lumière
infiniment douce. irréfragable, irréfrangible, infrangible Trois
adjectifs à bien distinguer.
irlandais, aise adj. ou n. De l’Irlande. — 1 irréfiragable (mot très littéraire) Qu’il n’est
Attention à la majuscule: La population pas possible de contredire : Une preuve, une
irlandaise. Les Irlandais. affirmation irréfragable.
2 irréfrangible (terme d'optique) Qui ne peut
ironie n. f. Un seul r, un seul n. De même :
subir la réfraction : Rayon irréfrangible.
ironique, ironiquement, ironiser, ironiste.
3 infrangible (mot assez littéraire) Qui ne peut
ironiser N’est jamais transitif direct : Il ironise être brisé, rompu (au figuré) : L’infrangible
sur la sottise de nos contemporains. Ne pas dire : volonté du héros.
*Il ironise la sottise...
irriguer v. t. Deux r — Toujours -gu- même
ironiste n. m. ou n. f. On évitera le barbarisme devant a ou o ; il irrigua, nous irriguons. De
*ironiseur. même, avec -gu- : irrigué, ée. En revanche, les
dérivés suivants s’écnvent avec g: irrigable,
iroquois, oise [iRokwa, waz] adj. ou n. Atten¬ irrigateur, irrigation.
tion à la majuscule : Les Iroquois, population
amérindienne qui vivait au Canada. Les tribus irriter v. t. Deux r, un seul t. De même : irritabi¬
iroquoises. — L’iroquois: langue des Iroquois. lité, irritable, irritant, irritatif, irritation.
— Un iroquois: un personnage extravagant,
ignare, obtus, brutal (vieux et familier). — irruption n. f Deux r.
Attention au groupe -qu-.
ijmhglle S’emploie comme nom masculin pour
irraccommodable adj. ▼ Deux r, deux c, deux m. désigner un cheval de couleur café-au-lait : Le
seigneur arriva, monté sur un isabelle. On évite
irrachetable adj. Deux r. d’employer ce substantif au féminin pour
désigner une jument. On dit plutôt une jument
irradié, ée adj. Deux r. T Ne p^ dire platine isabelle. — Comme adjectif de couleur, tou¬
*irradié, mais platine iridié > iridium. jours invariable: Des chevaux isabelle. Des
juments isabelle. Des robes isabelle.
irradier Orthographe, conjugaison et emploi.
isard n. m. Chamois des Pyrénées. — Finale en
1 Deux r. De même : irradiation, irradié. -ard.
2 Conjug. 20, Double le / à la première et à
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif isba n. f. En Russie, maison paysanne faite de
imparfait et du subjonctif présent ; (que) nous rondins de sapin. — Prononciation : [isba], et
irradiions, (que) vous irradiiez. non *[izba]. — PI. : des isbas [-ba].
ISCHION 414
ischion n. m. Partie inférieure de l’os iliaque. — phisme n. m., isonomie n. f., isopérimètre n. m.,
Prononciation : [iskjS]. Dérivé : ischiatique isopodes n. m. pl., isostatie [izastati] n. f.,
[iskjatik]. isostatique adj., isosyllabique [izasilabik] adj.,
isotherme adj. ou n. f., isotonie n. f., isotonique
islam [islam], et non *[izlam] n. m. Un i adj., isotope adj. ou n. m., isotopique adj.,
minuscule quand le mot désigne la religion isotrope adj.
musulmane : L’islam est une religion mono¬
théiste. — Un / majuscule quand le mot désigne isochrone, synchrone Ces deux adjectifs ne sont
l’ensemble des peuples et des pays dont l’islam pas synonymes.
est la religion, ou bien la civilisation inspirée
1 isochrone [izaknan] Qualifie des choses de
par la religion musulmane: L’Islam et la
durée égale : Les oscillations du pendule sont
Chrétienté se combattirent souvent au cours de
isochrones.
l’histoire. — Dérivés: islamique, islamisant,
islamisation, islamisé, islamiser, islamisme. 2 synchrone [slkRon] Qualifie une chose qui
se produit en même temps qu’une autre : Les
islandais, aise adj. ou n. De l’Islande. — historiens ont remarque que les mauvaises
Attention à la majuscule : La population récoltes et les révoltes paysannes étaient souvent
islandaise. Les Islandais. synchrones. Se dit spécialement à propos de
phénomènes périodiques ayant en commun une
-isme Ce suffixe doit se prononcer [-ismfa)], même période et une même phase : Deux
avec [s], et non *[-izm(3)] : protestantisme pendules identiques, de même longueur et en
[pRDtEstôtismfa)], royalisme [Rwajalismfa)]. concordance de phase, sont synchrones.
iso- Préfixe (du grec isos « égal »). Les mots en isoler v. t. Un seul /. De même : isolable, isolant,
iso- s’écrivent en un seul mot sans trait d’union : isolat, isolateur, isolation, isolationnisme (avec
isobare adj. ou n. f., isobathe adj. ou n. f., deux n), isolationniste (avec deux n), isolé,
isocarde n. m., isocarène adj., isocèle adj., isolement, isolément, isoloir (finale en -oir).
isochimène [izDkimen] adj. ou n. f., isochore
[izokDR] adj., isochromatique [izaknomatik] Isorel n. m. Marque commerciale d’un panneau
adj., isochrone [izaknon] adj., isochronique de fibres de bois agglomérées. — Nom déposé,
[izokRDnik] adj., isochronisme [izaknanism- donc une majuscule : Une cloison en Isorel
(a)] n. m., isoclinal, ale, aux adj., isocline adj.
ou n. f., isodynamie n. f., isodynamique adj., isotope, isotrope Deux mots paronymes à bien
isoédrique adj., isoète n. m., isogame adj., distinguer.
isogamie n. f., isoglosse adj. ou n. f., isogone 1 isotope En chimie, des éléments isotopes ou (n.
adj., isohyète adj. ou n. f., isohypse adj. ou n. m.) des isotopes sont des éléments qui sont
f., isoionique adj., isologue idi., isomère adj. ou chimiquement identiques mais qui diffèrent par
n. m., isomerie n. f., isomérique adj., isométrie la masse atomique : L’uranium naturel est un
n. f., isométrique adj., isomorphe adj., isomor¬ mélange de trois isotopes, U 234, U 235 et U238.
415 ISRAÉLITE
ivraie n. f. Plante — Finale en -aie. féminin est généralement ivrogne: Une fille
débauchée, ivrogne et paresseuse. — Dans
ivre adj. On écrit, sans trait d’union : ivre mort. l’emploi substantif, le féminin est normalement
Les deux éléments s’accordent en genre et en ivrognesse: Cette fille est une ivrognesse et une
nombre : Elle est ivre morte. Ils sont ivres morts. fainéante.
Elles sont ivres mortes.
ixia n. f Plante. V Toujours féminin : L’ixia est
ivrogne adj. ou n. Dans l’emploi adjectif, le très décorative.
J
jabot n. m. Finale en -ot. Croquants, sous Henri IVfut une jacquerie, non
une révolution.
jaboter v. i. (familier) Bavarder. — Un seul t.
De même : jabotage, jaboteur. jactance n. f. Finale en -ance.
jacasse n. f. (vieilli) Pie. — (familier) Femme jade Toujours du masculin : Un beau jade
bavarde. — Dérivés : jacassement, jacasser, ancien
jacasserie, jacasseur, euse (ou jacassier, ière,
cette dernière forme étant beaucoup plus rare jade, jaspe Deux noms masculins à bien
de nos jours). distinguer.
1 jade Pierre fine de couleur blanchâtre,
jachère n. f. Finale en -ère. olivâtre ou verdâtre, qui est employée surtout
dans l’art de l’Extrême-Orient : Vase, statuette,
jacinthe n. f. (vieux) Pierre précieuse, appelée bibelot, bracelet de jade.
de nos jours hyacinthe. — (de nos jours) Plante
> hyacinthe. — Attention à la finale -inthe, avec 2 jaspe Pierre fine, de couleur laiteuse, parfois
i et th. tachetée de rouge (jaspe sanguin), généralement
verdâtre, dont l’aspect rappelle celui de l’agate :
jacobin, ine n. ou adj. En général, avec / Amulette égyptienne en jaspe. Vase, coupe de
majuscule : Le club des Jacobins ou les Jacobins jaspe.
(parti politique, sous la Révolution). — Avec
un j minuscule : Un jacobin, des jacobins (un jadéite [sadeit] n. f Pierre fine, différente du
membre, des membres de ce parti). jade. — Pas de tréma sur le L
jacquard n. m. Avec -cqu-. — On écrit, avec une jadis Prononciation : [3adis], avec -s prononcé,
majuscule, un métier Jacquard (des métiers et non *[3adi]. — Normalement adverbe : On
Jacquard, avec Jacquard invariable), mais, avec vit jadis les seigneurs donner des fêtes dans ces
une minuscule, un jacquard (des jacquards). De châteaux. N’est adjectif que dans l’expression
même : du tissu Jacquard, du tricot Jacquard le temps jadis: On regrette parfois de n'avoir
(des tissus Jacquard, des tricots Jacquard), mais pas vécu au temps jadis.
du jacquard (au pl. ; des jacquards).
jadis, naguère Ces deux adverbes ne sont
jacquemart > jaquemart. nullement synonymes.
1 jadis Synonyme littéraire de autrefois. Ren¬
jacquerie n. f. Toujours avec -cqu-. — On écrit voie à un passé considéré comme éloigné :
parfois la Jacquerie avec un J majuscule quand Jadis, il fallait des semaines pour traverser
il s’agit de la révolte qui eut lieu dans le l’Atlantique à bord des grands voiliers.
Beauvaisis en 1358 : Charles le Mauvais écrasa
la Jacquerie. Toujours un j minuscule quand 2 naguère II y a peu de temps (mot littéraire) :
il s’agit d’une autre insurrection : La révolte des Naguère encore, ce quartier était très pittores-
JAGUAR 418
que, mais, depuis deux ans, les immeubles neufs II Sens négatif (à aucun moment, en aucun
ont remplace les vieilles maisons. cas).
1 En corrélation avec ne. Il ne vient jamais
jaguar n. m. Grand félin du continent américain. me voir. Tour normal dans la langue écrite et
— Prononciation : [3agwaR], avec [w] et non dans la langue parlée soignée.
*[q]. T Bien distinguer de cougouar ou
couguar, nom qui désigne un félin américain 2 Avec ellipse de ne. C’est l’usage habituel
plus petit, appelé aussi puma > cougouar. — dans la langue parlée relâchée : Il vient jamais
Jamais de -d à la fin. me voir. — Dans la langue correcte, l’ellipse
est admise dans les oppositions (Il boit parfois
jaillir v. i. Prononciation : [sajiR], et non du cidre, mais jamais de vin), dans les réponses
♦[3aiR]. — Conjug. 25 (comme finir). Je jaillis, (Vous avez osé dire cela ? — Qui ? moi ?
nous jaillissons. — Dérivés : jaillissant, ante jamais l), devant un adjectif ou un participe (On
[3ajisâ, fit], jaillissement [3ajismâ]. le voyait travailler sans arrêt, toujours joyeux,
jamais las, jamais abattu), dans une phrase
jais [3e] n. m. Matière d’un noir brillant. T Dire elliptique ou exclamative (La mer dans ces
noir comme du jais, très noir, et non noir parages est toujours mauvaise : jamais de repos
comme un geai t> geai. pour le marin. Non, jamais de prédictions l
l’avenir n’est connu que de Dieu), dans le
jalonner v. t. Deux n. De même : jalonnement, proverbe Mieux vaut tard que jamais.
jalonneur.
III Jamais de la vie et au grand jamais.
Formules de renforcement qui appartiennent
jaloux, ouse adj. ou n. Orthographe et à la langue familière.
construction.
1 Orthographe. Un -x final au mascuUn. — jambe n. f. Avec jambe au pluriel : à toutes
Dérivés : jalousement, jalouser, jalousie. jambes, n’avoir plus de jambes. — Sans trait
d’union : des ronds de jambe. T Ne pas écrire
2 Construction. Avec de suivi d’un nom : Il est faire quelque chose par-dessus la jambe (=
jaloux de ton succès. Avec que suivi du subjonc¬ négligemment), mais par-dessous la jambe.
tif : Il est jaloux que tu réussisses (ce dernier tour
est assez rare). — On évitera de construire jaloux
jambière n. f. Finale en -1ère.
avec de ce que suivi de l’indicatif ou du subjonctif.
jambonneau n. m. Deux n. — PI. : des
jamaïquain, aine adj. ou n. De la Jammque :
jambonneaux.
La population jamaïquaine. Les Jamaïquains.
— Tréma sur le L S’écrit avec -qu-, non avec c.
jamboree n. m. Anglicisme qui désigne un grand
jamais adv. Emplois et sens. rassemblement de scouts. — Prononciation
flottante en français ; [3âbDRi] ou [3ambDRi]
I Sens affirmatif (= un jour, à un moment ou [d3ambDRi] ou [3âbDRe]. La plus usuelle
quelconque, une fois). est [3âboRi]. — PI. : des jamborees [-Ri] ou
[-Re].
1 Dans une hypothèse. Si jamais cela se
savait, nous serions perdus. — (dans un sens
emphatique) J’ai été heureux à cette époque, si jam-session n. f. Anglicisme qui désigne un
jamais je le fus. concert de jazz improvisé. — Prononciation
flottante en français : [dsamsejœn] ou [d3am-
2 Dans une interrogation. Aurait-on jamais sesj5]. — PI. : des jam-sessions [-/œnfs)] ou
imaginé tant d’habileté chez un enfant ? [-sjôj. — S’abrège souvent en jam [d3am]. PI. :
des jams [d3am].
3 Dans une comparaison. J’y suis plus que
jamais décidé {— plus qu’à n’importe quel autre
janissaire n. m. Finale en -aire.
moment). — Avec ne explétif : Le voilà plus
riche qu’il ne le fut jamais.
janotisme > jeannotisme.
4 Après un verbe exprimant une pensée dubi¬
tative ou négative. Il se demandait s ’il arriverait janséniste adj. ou n. Pas de majuscule : Louis
jamais au but. J’ignore si je le reverrai jamais. XIV persécuta les jansénistes.
5 Après sans. Il a marché tout le jour sans
jamais s’arrêter. jante n. f. Partie d’une roue. — Dérivés ; jantier
n. m. ouya/ift'èren. f. (outil de charron), yanriVfe
6 Dms les expressions emphatiques et nette- [3âtÿ] n. f. (aube de la roue d’un moulin ; ne
meni littéraires à jamais, pour jamais, à tout pas écrire comme l’homophone gentille, fémi¬
jamais. Ce lieu est à jamais sacré. nin de gentil).
419 JANVIER
de trait d’union, car le mot d’accompagne¬ ploi de je postposé est possible, il vaut mieux
ment n’est pas un adjectif de couleur. En revan¬ l’employer : partirai-je ? est préférable à est-ce
che, on écnt avec un trait d’union (en mainte¬ que je partirai ? En revanche, quand il est impos¬
nant l’invariabilité) : Des robes jaune-orangé (car sible, on aura recours aux formules est-ce que ou
orangé est un adjectif de couleur). — Il y a qu’est-ce que: Est-ce que je prends le bon che¬
invariabilité aussi quand Jaune est joint par et à min ? {et non Prends-je le bon chemin ?). Qu 'est-
un autre adjectif de couleur : Des bannièresjaune ce que je prends ? (et non Que prends-je ?).
et rouge. Des voitures noir et jaune. L’accord Des
3 Formes du premier groupe (chanté-je, aimé-
voitures noires et jaunes signifierait qu’il y a des
je) et du troisième (dussé-je, puissé-je, eussé-je)
voitures noires et d’autres voitures jaunes. —
> -é-Je. On évitera d’employer je postposé après
Employé comme nom, jaune prend la marque du
un verbe qui se termmé par -ge. Dire par
pluriel : Des jaunes éclatants.
exemple ; Est-ce que je ménage mes efforts ? et
non Ménagé-je mes efforts ?
Javel Avec un J majuscule : eau de Javel {Javel
est le nom d’un ancien village de la banlieue
jean-foutre n. m. Invariable : des jean-foutre. —
de Paris). ▼ Les dérivés de Javel prennent deux
Un j minuscule.
l: javellisation, javelliser (eau javellisée), alors
que les dérivés de javelle (poignée de tiges de
jean-le-blanc n. m. Oiseau. — Invariable : des
céréales) prennent un seul 7; javelage, javeler,
jean-le-blanc. — Un j minuscule.
javeleur, javeleuse.
jeannette n. f Croix d’or ; petite planche à re¬
javelle n. f Chacune des poignées de tiges de
passer. — Pl. : des jeannettes. — Un j minus¬
céréales (tiges avec leurs épis) qui restent cou¬
cule. — Un e devant le a, deux n, deux t.
chées sur le sol avant qu’on ne les lie en gerbes.
▼ Avec deux / et un e final, à la différence de {eau
jeannotisme ou janotisme n. m. Construction
de) Javel. En revanche, les dérivés de javelle
maladroite qui consiste à placer les mots dans
(javelage, javeler, javeleur, javeleuse), prennent
un ordre donnant lieu à des interprétations
un seul 4 tandis que ceux de (eau de) Javel en
^otesques. — On préférera la graphie jeanno¬
prennent deux : javellisation, javelliser.
tisme à janotisme.
javelot n. m. Finale en -oL De la même famille :
jeep n. f Véhicule militaire (à l’origine améri¬
javeline.
cain). — Prononciation : [dsip]. — Pl. : des
jeeps [d3ip].
jazz n. m. Deux z. Prononciation : [d3az]. —
Composés jazz-band [d3azbâd] n. m. (pl. : des
jéjwum n. m. Partie de l’intestin. — Prononcia¬
jazz-bands) {-\sqA], jauman [dsazman] n. m.
tion : [3e3yn3m]. — Pl. (rare) : des jéjunums
(pl. : des jazzmen [-men]). On préférera joueur [-nam].
de jazz, musicien de jazz à jazzman.
jésus [3ezy] n. m. Comme nom commun, jeun, jeûne, jeûner, jeûneur T On écrit : être
toujours avec une minuscule ; Le format jésus. à jeun, sans accent circonflexe sur le u, mais
Un petit jésus de cire était placé au milieu de jeûne, jeûner, jeûneur, avec accent. En revan¬
la crèche de Noël. Ce bébé, quel adorable jésus t che, déjeuner sans accent.
— Avec un £ et un / majuscules et sans trait
d’union : l’Enfant Jésus. jeune adj. ou n. L’emploi substantif les jeunes,
un jeune est admis quand on parle des
1. jet [3£] n. m. Action de jeter, de projeter. — animaux : Chez les oiseaux et les mammifères,
Avec pierre au singulier : à un jet de pierre, à les soins donnés aux jeunes par les parents sont
une courte distance. — Avec eau au singulier ; bien plus complexes et bien plus longs que chez
des jets d’eau. les reptiles. Synonyme ; petit — Dans la langue
soignée, on évitera cet emploi quand il s’agit
2. jet n. m. Anglicisme qui désigne un avion de d’êtres humains. On écrira plutôt les jeunes
transport à réaction. — Prononciation : [d3£t]. gens, la jeunesse, un jeune homme, une jeune
— PI. : des jets [d3£t]. — Pour éviter cet fille: La jeunesse d’aujourd’hui aime le sport
anglicisme, on pourra dire tout simplement et les voyages (plutôt que les jeunes d’au¬
avion à réaction ou avion. jourd’hui). C’est une jeune fille qui assure
l’intérim (et non une jeune).
jeter v. t. Conjug. 14. Double le t devant un e
muet : je jette, je jetterai, mais nous jetons, vous jeune, jeûne Ne pas écrire jeune, peu âgé, comme
jetez. — Tous les dérivés ont un seul t : jetage, le jeûne, la pnvation de nourriture.
jetée, jeteur.
jeûne, jeûner, jeûneur > jeun.
jeton n. m. Un seul t.
jeunot, otte adj. ou n. Deux t au féminin.
jet-stream n. m. Anglicisme qui désigne un vent
soufflant à très haute altitude. — Prononcia¬ jiu-jitsu n. m. En deux mots, avec trait d’union.
tion : [d3£tstRim]. — PI. : des jet-streams — Prononciation : bjysitsy].
JOAILLIER 422
joaillier, ière [3Daje, jea] n. m. ou f. T Un i 3 Quel que soit le sens, on peut toujours
après le groupe -(//-. En revanche : joaillerie tourner avec et : En joignant mes économies et
[3DajRi], avec -ill- non suivi d’un /. cette somme que j’emprunte, je pourrai acheter
cette villa. Il sut joindre le calcul et la fougue,
jobard, ardc n. ou adj. (familier) Niais, naïf. — la rigueur et l’inspiration
Le dérivé jobardise est plus frMuent de nos
III Sens et emplois.
jours que jobarderie, un peu vieilli.
1 Joindre, adjoindre > adjoindre (§ 2).
jockey n. m. Anglicisme admis depuis longtemps.
2 On évitera le pléonasme joindre ensemble.
— Prononciation ; ]3Dke]. — PI. : des jockeys
[-ke]. — Attention au groupe -ck- et à la finale
joint, jointe Participe passé de joindre.
en -ey.
1 Joint que (suivi de l’indicatif), outre que : Il
jocrisse n. m. ou adj. (familier) Niais, imbécile, est trop fatigué pour entreprendre ce voyage,
naïf. — Finale en -isse. joint que sa présence n’est pas indispensable. Ce
tour est vieilli, mais parfaitement correct. On
jodhpurs n. m. pl. Anglicisme (mot anglais évitera en revanche la tournure lourde et
emprunté à une langue de l’Inde) qui désigne critiquée joint à cela que.
un pantalon de cheval. — Toujours au pluriel,
même pour désigner un seul vêtement : Elle 2 O-joint > ci-annexé.
portait une veste noire et des jodhpurs gris. —
Prononciation flottante : [3DdpœR] ou jointoiement [3wÉtwamâ] n. m. Action de
[^Ddpsm] ou [3DdpuR]. Cette dernière pronon¬ jointoyer. — Attention au e intérieur.
ciation semble la plus fréquente.
jointoyer v. t. Garnir de joints de mortier, de
jodler [pdle] ou iodler [jodle] ou fouler [jule] ciment — Conjug. 21. Change y en i devant
V. i. Chanter à la manière des Tyroliens. — Les un e muet : il jointoie, il jointoiera. — Attention
trois formes sont admises. au i après Yy à la première et à la deuxième
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
joindre v. t. Conjugaison, constructions et du subjonctif présent : (que) nous jointoyions,
emplois. (que) vous jointoyiez.
I Conjug. 85. Je joins, tu joins, il joint, nous joker n. m. Anglicisme qui désigne une carte à
joignons, vous joignez, ils joignent. — Je joignais, jouer (utilisée dans certains jeux). — Pronon¬
tu joignais, il joignait, nous joignions, vous ciation : [3DkeR]. — Pl. : des jokers [-kcR].
joigniez, ils joignaient. — Je joignis — Je
joindrai — Je joindrais. — Joins, joignons, joliesse n. f Caractère de ce qui est joli mais
joignez. — Que je joigne, que tu joignes, qu’il un peu mièvre ou trop précieux. — Toujours
joigne, que nous joignions, que vous joigniez, assez péjoratif, à la différence de joli
qu’ils joignent. — Que je joignisse. — Joignant.
— Joint, jointe. — Attention au i après le
joliment adv. T Pas de e intérieur ni d’accent
groupe -gn- à la première et à la deuxième circonflexe sur le L
personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
du subjonctif présent ; (que) nous joignions,
jonc [33] n. m. Attention au -c final.
(que) vous joigniez.
II Constructions. jonc, ajonc > ajonc.
^ 1 Au sens de « ajouter », se construit avec
jonchaie, jonchée, jonchèr^ joncheraie, jon¬
à : En joignant mes économies à cette somme
chets Plusieurs noms à bien distinguer.
que j’emprunte, je pourrai acheter cette villa.
1 Une jonchaie ou une jonchère ou une
2 Au sens de « allier, unir », se construit
joncheraie Lieu où croissent les joncs.
avec à ou parfois avec avec (tour plus rare) :
Il sut joindre la prudence à l’audace. Selon une 2 Une jonchée A.utrefois, petit panier de jonc
distinction qui n’est pas toujours observée, la dans lequel on faisait égoutter le lait caillé. —
construction avec à s’emploie plutôt pour les De nos jours, petit fromage frais.
choses qui sont naturellement destinées à se
joindre (Joindre le courage à la vertu), tandis 3 Une jonchée Ce qui est épars sur le sol : Une
que avec s’emploierait plutôt pour les choses jonchée de feuilles mortes.
que rien dans leur nature ne prédispose à 4 Un jonchet Bâtonnet avec lequel on joue au
s’unir : (Joindre la bravoure avec le goût des jeu des jonchets. On préférera la forme jon-
plaisirs) chet(s) à honchet(s).
423 JONQUILLE
jujube, julep Deux noms masculins à bien constitue un anglicisme plaisant. A éviter dans
distinguer. un contexte sérieux.
1 jujube Fruit du jujubier — Pâte pectorale
junker n. m. Hobereau prussien. — Mot
faite avec ce fruit : Bonbons de jujube. Sucer
allemand. Prononciation ; Qunkan]. — PI. en
du jujube. — Dérivé ; jujubier n. m. (arbre
français : des junkers [-ksR]. — En français,
méàterranéen qui produit le jujube).
pas de majuscule.
2 julep [sylep] (vieux) Potion adoucissante à
base de sirop, de gomme : Un julep contre la junte n. f. Prononciation: [33t], plutôt que
toux. [3œt].
JUS
426
jus n. m. On écrit, avec le complément toujours ment, de réalisation effective (sans idée de but),
au singulier : des jus d’orange, de pomme, de on écrira plutôt jusqu’au moment où : Il a tra¬
raisin, de citron, etc., des Jus de viande. — Avec vaillé sans arrêt jusqu ’au moment où il est tombé
le complément toujours au pluriel : un jus de malade. Nous nous promenions dans la cam¬
fruits, du jus de legumes. pagne jusqu’au moment où la nuit arrivait T Le
tour jusqu à ce que (suivi de l’indicatif), employé
jusant n. m. Marée descendante. — Avec s et par certains écrivains, n’est pas conseille. On
non ’z évitera donc d’écrire ; Il a travaillé sans arrêt
jusqu’à ce qu’il est tombé malade. Nous nous
jusqu’au-boutisme n. m. Attention à l’apostro¬ promenions jusqu’à ce que la nuit arrivait
phe et au trait d’union. De même : jusqu’au- 6 Jusqu’à, suivi de l’infinitif. Tour parfaite¬
boutiste. ment correct quand le sujet de la proposition
à un mode personnel est le même que le sujet
jusque prép. Forme, constructions et expressions. de l’infinitif : Dans sa fureur, il alla jusqu’à lever
I Forme (élision et -s final). la main sur moi Ne pas dire en revanche : La
salle était froide, jusqu’à frissonner quand il
1 Le e final s’élide toujours devant une entra, car les deux verbes était et frissonner
voyelle: jusqu’à, jusqu’au, jusqu’alors, n’ont pas le même sujet. Tourner autrement :
jusqu’ici, jusqu’où, jusqu’en, etc. La salle était si froide qu’il frissonna en entrant
2 Jusques (avec -s final). Forme archaïque,
II Expressions.
littéraire et poétique : Percé jusques au fond du
coeur (Corneille). Ne subsiste que dans l’expres¬ 1 Jusqu’alors, jusqu’à maintenant, jusqu’à
sion jusques et y compris. présent > alors (2).
II Constructions. 2 Jusqu’aujourd’hui, jusqu’à aujourd’hui >
aqjourd’hui (3).
1 Se construit normalement avec à (au) : Le
pré s’étend jusqu’à la rivière. Je resterai jusqu’au 3 Jusqu’à tant que (suivi du subjonctif). Tour
mois de janvier. archaïque : Il travailla jusqu’à tant qu’il réussît
2 S’emploie sans à dans jusqu’alors, De nos jours, on dit jusqu’à ce que (voir
jusqu’ici, jusque-là, jusqu’où ou devant une ci-dessus (II, 5).
préposition : Je vais vous accompagner jusque 4 n n’est pas j^u’à... qui ne... (suivi du
chez vous. La foule se répandait jusque sur la subjonctif). Tour littéraire, mais parfaitement
place de la Mairie. Cette coutume subsista correct: Il n’est pas jusqu’aux paysans qui
jusque vers la fin du XIX‘ siècle. Les oiseaux n ’aient le désir d’imiter les modes de la ville (=
venaient jusque dans la maison — Peut aussi même les paysans ont le désir...).
s’employer sans à devant les adverbes assez,
aussi, bien, fort, si, très: Il travailla jusqu’assez jusquiame Plante. — Prononciation ; [5yskjam]
tard dans la nuit Ce bruit s’entend ju^ue fort — Toujours féminin : La jusquiame est
loin. Ces emplois sont assez rares et littéraires. vénéneuse.
On en usera avec prudence et, de préférence,
on tournera autrement; Jusqu’à un moment jusUucorps n. m. Vêtement masculin du XVIP
avancé de la nuit Jusqu’à une distance fort
siècle. — En un seul mot, sans trait d’union.
grande.
3 Jusqu’à. Peut très correctement s’employer juste Emploi adverbial et expressions.
devant un sujet ou un complément d’objet
1 Employé comme adverbe. Toujours invaria¬
direct au sens de « même » : Jusqu’à ses amis
ble : Il est cinq heures juste (mais Ces horloges
Vont abandonné. Il connaît jusqu’aux plus petits
villages de son pays sont justes). Ces filles chantent juste. Ces soldats
tirent juste. Elles ont vu juste. Ils sont chaussés
4 On évitera les tours du genre : Il manque juste: Ces souliers me chaussent un peu juste
jusqu’à ces devoirs sacrés Çe à de ju^u’à et le (mais Ces chaussures sont un peu justes).
à qui introduit le complément indirect étant
fondus en un seul à). On tournera autrement ; 2 Dans la langue soignée, on évitera comme
Il manque même à ces devoirs sacrés ou II va de juste (expression critiquée) et au juste
jusqu’à manquer à ces devoirs sacrés (expression familière).
justice n. f. Dérivés : justiciable, Justicier, ière. jute Matière textile. — Toujours masculin : Du
jute épais.
justifier Conjugaison et constructions.
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à juter V. i. Un seul t. De même : juteux.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous juvénile adj. Un -e final, même au masculin : Un
justifiions, (que) vous justifiiez. visage juvénile.
2 Justifier de. S’emploie, surtout dans la
langue juridique ou administrative, au sens de juvenilia n. m. pl. Oeuvres, poèmes de jeu¬
« apporter la preuve formelle, officielle de nesse (souvent employé par plaisanterie ou
quelque chose » ; Justifier de son identité. Les ironiquement). — Mot latin. Prononciation ;
candidats à cet emploi devront justifier de [35^enilja]. Pas d’accent sur le e. Pas de -s
plusieurs années de pratique dans un emploi final ; On va publier les juvenilia inédits de ce
similaire. Justifier de ses dépenses, en rendre un poète.
compte précis. — Dans tous les autres sens,
construction transitive directe : L'étendue des juzta- Les composés en juxta- s’écrivent en
travaux d'aménagement justifie ces dépenses {— un seul mot, sans trait d’union : juxtalinéaire,
les rend légitimes, normales). Il n'a pu justifier juxtaposable, juxtaposé, juxtaposer, juxtapo¬
cette accusation (= la prouver). sition.
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K
kabbale, cabale > cabale (1). kaléidoscope [kaleidoskop] n. m. Accent aigu
sur le &
kabyle adj. ou n. Attention à Vy et à la
majuscule : La population kabyle. Les Kabyles. kamikaa» n. m. Avion-suicide japonais. — Bien
prononcer [kamikaze], avec [-kazel, et non
kadi Orthographe rare pour cadi, juge *[kamikaz], avec [-kaz]. — PI. : des kami-
musulman. keaes [-ze], plutôt que des kamikaze. — Pas
d’accent sur le &
kafkaïen, ïeone adj. L'univers kafkaïen. Une
atmosphère kafkaïenne. — Deux k (comme kangonroa n. m. — PI. : des kangourous.
dans Kafka) et un tréma sur le t. — Poche kangourou: poche disposée sur le
devant d’un vêtement. Sans trait d’union et
kaiser n. m. Mot allemand signifiant « empe¬ invariable : des poches kangourou.
reur ». Désigne spécialement les enmereurs
allemands Guillaume 1“ et Guillaume u (dans kantien, ienne adj. ou n. Prononciation ; [kâtjë,
ces deux cas, une majuscule); Le Kaiser jên], avec [t], comme Kant [k&t] — De même :
(Guillaume H) lança son pays dans Vexp^ion iùmtisme |kâtism(3)].
maritime et coloniale. — Prononciation :
[kajzea]. kanlln n. m. Prononciation : [kaolê]. — Dérivé :
kaolinisation.
^fitaeeHek n. m. Sous la Révolution, nom popu¬
laire donné aux soldats autrichiens, aux émi¬ kapo n. m. Dans un camp de concentration
grés. — Prononciation : [kajzealik].—PI. : des national-socialiste, détenu qui faisait office de
kaiserlicks [-lik]. — Attention au groupe -ck. surveillant. — Mot allemand francisé. Un k
minuscule. PI. : des kapos [-po].
kakatoès n. m. Orthographe rare de cacatoès >
cacatoès. kapok n. m. Substance végétale. — Finale en -ok,
non en *-ock — Dérivé : kapokier n. m. (aibre
1. kaki n. m. Fruit. — PI. : des kakis [-ki]. qui fournit le kapok).
2. fcnM adj. ou n. m. Invariable comme adjectif : karakulOrthographe rare pour caracul, fourrure
Des vareuses kaki — Prend la marque du de mouton.
pluriel comme nom : Les verts, les bruns et les
kakis de la mode d’été de cette année. — L’or¬ karaté n. m. Sport de combat japonais. — Le
thographe kiuiki est vieillie. dérivé karatéM prend la marque du pluriel (des
karatékas [-ka]), mais non celle du féminin :
kala-azar n. m. Maladie appelée ai^ bouton Cette fille est une redoutable karatéka. Ces filles
d’Orient, leishmaniose. — Un trait d’union. sont de redoutables karatékas. Une Sonne
karatéka.
Un Z
KARPATIQUE 430
karpatique Orthographe, assez rare, pour carpa- ketchup n. m. Anglicisme qui désigne une sauce.
tique, des Carpates. — Un r et non th. — Prononciation : [ket/oep]. — PL : des
ketchups [-œp].
karstique adj. Relief karstique : relief calcaire tel
que celui qui existe dans le Karst (en Yougosla¬ keynésie^ ienne [kenezjé, jen] adj. De Keynes,
vie) ou dans les Causses. économiste anglais : Les théories keynésiennes.
kart n. m. Anglicisme qui désigne un petit khalifal, khalifat, khalife > calife.
véhicule à moteur (avec lequel on pratique le
karting). — Prononciation : [kaat]. — PL : des khamsin n. m. En Egypte, vent chaud qui souffle
karts [kaat]. — Dérivé : karting [kaatiq]. du désert. — Prononciation : [kamsin] ou
[xamsin]. On préférera la graphie khamsin à
karyokinèse ou ka^ociuèse Formes rares pour chamsiru
caryocinèse, division cellulaire.
1. khan n. m. Souverain de certains peuples
kayac ou kayak n. m. Embarcation légère. d’Asie centrale. — Prononciation [kâ]. — Fl. :
— PI. : des kayacs, des kayaks [-jak]. — La des khans [kâ]. — Pas de majuscule : Le khan
graphie kayak est plus fréquente que kayac. de la Horde d’Or. Le grand khan. Gengis khan.
— Dérivé : khanat [kana] n. m. (royaume d’un
kebab n. m. Brochette rôtie. — Prononciation : khan).
[kebab]. — PI. : des kebabs [-bab]. — Pas
d’accent sur le a 2. Mian n. m. Dans l’Orient musulman, caravan¬
sérail. — Prononciation : [kâ]. — PL : des
keepsake n. m. Anglicisme qui, à l’époque khans [kâ].
romantique, désignait un album orné de gra¬
vures. — Prononciation : [kipsek]. — PL : des khédive [kediv] n. m. (histoire) Titre du
keepsakes [-sek]. souverain d’Egypte (1867-1914). — Attention
au kh-. Dérives : khédival, ale, aux ou kh^i-
kéfir OU képhir ou képhyr [kefis] n. m. Boisson vial^ ale, aux adj. (du khédive), khédivat ou
obtenue par fermentation du lait de chèvre, de khédivial n. m. (dignité de khédive).
jument ou de vache (Caucase, Bulgarie, Asie
centrale). — Les trois formes sont attestées khmer, khmère adj. ou n. Un h après le k.
dans les dictionnaires. On préférera kéfir. — Le Attention à la majuscule. Prend la marque du
kéfir doit être distingué du koumis (koumys, pluriel et du féminin : La population khmère.
coomys), autre boisson fermentée faite aussi Les Khmers. Une Khmère. — N. m. Le khmer :
avec du lait > koumis. langue parlée au Cambodge.
képi n. m. Coiffure militaire. khôl > kohol.
képlénen, ienne adj. Le système képlérien : le kichenotte n. f Coiffe des paysannes de Sain-
système astronomique conçu par l’astronome tonge. — Attention aux deux t.
allemand Johannes Kepler. — Un accent aigu
sur le premier et le deuxième e, à la différence
kick-starter n. m. Anglicisme qui désigne un
du nom de Kepler.
démarreur de motocyclette. — Prononciation :
[kikstaatEK]. — PL : des kick-starters [-tca].
kères [keu] Génies de la mort violente, dans la — Le mot s’abrège souvent en kick [kik]. PL :
mythologie grecque. — Un k minuscule des kicks [kik].
— Toujours au pluriel. Toujours féminin : Les
kères justicières.
kidnapper v. t. En raison de son étymologie (en
anglais kid veut dire « chevreau », d’où
kérogène, kérosène Deux noms masculins à
bien distinguer.
« enfant, gosse »), ce mot ne devrait s’em¬
ployer qu’à propos d’un enlèvement d’enfant.
1 kérogène Roche imprégnée d’hydrocarbures De même pour kidnappage ou kidnapping et
lourds et constituant un gisement pétrolifère. TOUT kidnappeur, euse. — A l’anglicisme
kidnapper on préférera enlever, à kidnappage,
2 kérowne Nom du pétrole lampant, quand il kidnapping, enlèvement ou rapt, à kidnappeur,
est utilise comme carburant dans les reacteurs ravisseur.
des avions ou des fusées.
1. kief [kjef] n. m. En Orient, repos du milieu
ketch [kitj] n. m. Petit voilier. — PL : des ketchs
du jour — (par extension, vieilli) Repos
[ketj] ou, à l’anglaise, des ketches [kefj]. somnolent.
KIESELGUHR
431
2. kief [kjtf] où kif [kif] n. m. En Afrique du kinesthésie n. f. Attention au groupe th. Dérivé ;
Nord, mélange de tabac et de hachisch. — La kinesthésique ou kinésique.
forme kif semble la plus fréquente.
kiosque n. m. ▼ Eviter la graphie fautive, assez
kieselgohr ou kieselgur n. m. (mot ^emand) fréquente *kioske.
Terre siliceuse. — Prononciation : [kizelguR].
— PI. (en (français) : des kieselpihrs ou des kipper n. m. Anglicisme qui désigne un hareng
kieselgurs [-guR]. — La graphie kieselguhr, ouvert, salé et fumé. — Prononciation :
avec k semble la plus fréquente. [kipœa]. — PL : des kippers [-pœR]. — Atten¬
tion aux deux p.
kilo n. m. Forme usuelle employée dans la langue
parlée pour kilogramme — PI. : des kilos T kir n. m. (du nom du chanoine Kir, qui fut maire
Ne pas écrire *kilog. de Dijon). Apéritif constitué par un mélange
de vin blanc et de sirop de cassis. — Pas un
kilo- Préfixe métrologique. Principaux nom déposé, donc un k minuscule. — PL : des
composés : kilocalorie n. f, kilocycle n. m., kilo¬ kirs.
gramme n. m., kilogrammètre n. m., kilojoule
n. m., kilomètre n. m., kilotonne n. f., kilovolt kirsch [kinj] n. m. Eau-de-vie de cerise — On
n. m., kilovoltampère n. m., kilowatt n. m. évitera d’employer le mot au pluriel (des kirsch
est contraire à la règle, des kirschs entraîne une
kilogramme n. m. Symbole : kg, invmable et séquence de cinq consonnes, choquMte pour
sans point. Forme abrégée usuelle : kilo et non l’œil). Cto tournera autrement et on écma, par
*kilog. — Composés : kilogramme-force (pl. : exemple : Les différentes sortes de kirsch —
des kilogrammes-force, plus logique que des Dans la langue très surveillée, on évitera
kilogrammes-forces), kilogramme-poids (pl. : l’expression commerciale du kirsch fantaisie.
des kilogrammes-poids), kilogrammètre. ▼ Ne On écrira plutôt : du kirsch de fantaisie.
pas écrire * kilogramme-mètre
kit n. m. Anglicisme qui désigne un objet qu’on
kilomètre n. m. Symbole : km, invariable et sans achète en pièces détachées et qu’on assemble
point. Un accent grave, à la différent» de soi-même. — Prononciation : [kit]. — PL : des
kilométrage, kilométrique. ▼ Ne pas écrire kits [kitj.
kilomètre-heure mais kilomètre à l’heure ou
kilomètre par heure. kitchenette n. f. Américanisme qui désigne une
toute petite cuisine. — Prononciation :
kilomètre-passager n. m. — PL : des [kit/anet]. PL : des kitchenettes [-net]. — Pour
éviter cet américanisme, on pourra employer
kilomètres-passagers.
l’équivalent français cuisinette.
kilométrer v. t. Conjug. 11. Je kilomètre, mais
kitsch n. m. Style démodé et de mauvais goût.
je kilométrerai
— Mot allemand. — Prononciation ; [kitJ].
— Comme adjectif, toujours invariable :
kilomètre-voyageur n. m. — PL •• des
bibelots kitsch. Une décoration kitsch. — On
kilomètres-wyageurs.
évitera la graphie kitch.
kilométrique adj. Accent aigu, à la différence
kiwi [kiwi] n. m. Oiseau de Nouvelle-Klande,
de kilomètre. appelé aussi aptéryx. — PL : des kiwis [-wi].
kilowatt n. m. — PL ; des kilowatts. — Composé :
yinxnn [klakson] n. m. Nom déposé, donc avec
kilowattheure (pl. : des kilowattheures).
une majuscule. On préférera plutôt : avertis-
seur. — Pl. : des Klaxons. — Dérivé (avec deux
kilt n. m. Jupe portée en Ecosse par les hommœ. n) : klaxonner (employer plutôt : avertir, user
— Prononciation : [kilt]. — PL : des küts
de l’avertisseur, faire entendre son avertisseur).
[kilt].
klcphte [kleft(a)] n. m. A l’époque des guerres
kimono n. m. — PL; des kimonos [-no].
de l’Indépendance, montagnard grec se hvrant
_Invariable dans des manches kimono, des
à la gu^a contre l’occupant turc. — La
robes kimono. graphie klephte a supplanté clephte (forme
vieillie).
kinésique > kinesthésie.
kleptomanie ou cleptomanie n. f Les deux
kinésithérapie n. f. Attention au groupe th. De graphies sont admises, mais kleptomanie sem-
meme : kinésithérapeute.
KLYSTRON 432
ble la forme la plus fréquente. Dérivé : klepto¬ konzern n. m. Autrefois, en Allemagne, trust,
mane (ou cleptomane). cartel. — Mot allemand mal francisé. — Pro¬
nonciation : [kontscRR]. — Pl. (français) : des
klystron n. m. Tube électromagnétique. — PI. : konzems [-tscRn].
des klystrons. — Attention à Yy.
kopeck [kapek] n. m. Monnaie russe. — Pl. :
knickerbockers n. m. pl. Anglicisme vieilli qui des kopecks [-pek]. — On évitera les graphies
désignait un pantalon de golf. — Ne s’em¬ vieillies copeclc, copec, kopek.
ployait qu’au pluriel : Il portait une veste beige
et des knickerbockers gris. — Mot non francisé. korô > coré.
Prononciation : [nikoesbakœRs]. — Souvent
abrégé en knickers [nikœR] n. m. pl. korrigan [koRigâ] n. m. Dans les légendes
bretonnes, petit génie, elfe, lutin. — E)eux r.
knock-down n. m. (anglicisme de la langue de — Pl. : des korrigans [-gâ].
la boxe) Prononciation : [nokdawn]. — Inva¬
riable : des knock-down. kouglof [kugbf] n. m. Gâteau alsacien. — Pl. :
des kouglofs [-gbf]. — On préférera la grapMe
knock-out n. m. ou adj. (anglicisme) Prononcia¬ francisée kouglof a kougelhof, kugelhof.
tion : [nokawt]. — Invariable : des knock-out
— (adjectivement) Ils sont knock-out. koulak [kulak] n. m. Autrefois, en Russie,
— S’abrège en K.-O. [kao] — Dérivé : knock- paysan enrichi — Pl. : des koulaks [-lak].
outer [nokawte] ou [nokute] v. t (mettre
knock-out).
koumis ou koumys ou coomys [kumis] n. m.
^isson fermenta acidulée et légèrement alcoo¬
knout n. m. Fouet russe. — Prononciation: lique faite avec du lait de jument, d’ânesse, de
[knut]. — Pl. : des knouts [knutj. ch^elle ou de vache (Asie centrale). — On
préférera la graphie koumis et on évitera
koala [koala] n. m. Animal. — Pl. : des koalas coomys. — Le lùiumis doit être distingué du
[-la].
lûfir (képhir, képhyr), autre boisson fermentée
faite aussi avec du lait > kéflr.
kobold n. m. Lutin. — Prononciation : [koboldl.
— Pl. : des kobolds [-bold].
kouros ou couros [kiutos] n. m. Statue grecque
represratant un jeune homme. — Mot grec non
Kod^ n. m. Nom déposé, donc toujours un K francisé. Pl. : des kouroi ou des couroi [kuRoj].
majuscule. — Invariable : des Kodak.
krach, krak, crac, crack > crac.
kohol [kool] ou koheul [kooel] ou khôl [kol]
l^hols, des koheuls, des kr^ [kRaft] Du papier kraft ou du kraft : variété
khôls. — Les trois formes sont admises.
de papier d’embiulage.
koinê ou koinè [kojne] n. f. Langue parlée krak, krach, crac, crack > crac.
dans un ensemble de régions où elle succi^e
ou se superpose à des dialectes : Le français
krrten [kaaken] n. m. Monstre marin des
est, en France, une koinè qui a remplacé les
anciens dialectes. — PL: des koinês, des légendes Scandinaves. — Un k minuscule. —
mnes Les deux graphies sont admises. Peut-
— Normalement, inusité au pluriel.
etre la graphie koinè est-elle un peu plus
fréquente. kKmlin [kRcmlê] n. m. Un k minuscule quand
le mot désigne la partie centrale et fortifiée
kola > cola. quelconque: Le kremlin de
Nijni-Novgorod. Le kremlin d'Astrakhan. — Un
kolkhoM [kolkoz] n. m. Attention à la place du A majuscde quand il s’agit du kremlin de
h. — On évitera les graphies kolkhoz, kholkoz. Moscou, siege du gouvernement soviétique : La
— Pl. : des kolkhozes. — Dérivé : kolkhozien, place Rouge s'étend au pied du Kremlin. — (par
lenne. ’ métonymie) Le gouvernement soviétique : Une
decision du Kremlin.
kom^dantur n. f. Local où se trouvait
installe le commandement militaire aUemand kronprinz n. m. (mot allemand) Autrefois,
d une troupe d’occupation. — Mot allemand prmce hentier de Prusse ou de l’Empire
francise - Prononciation: [komâdâtVR]. alleinand. — Prononciation : [kRonpaints].
rl. (fiançais) : des kommandanturs [-tyn]. En français, invariable : les kronprinz.
Prend un K majuscule quand il s’agit du
433 KRYPTON
krypton [kniptS] n. m. Gaz rare de l’air. — On Kyrie [kinje] n. m. (du grec K^rie, eleison
préférera la graphie krypton à crypton. [kisjeeleisDn] « Seigneur, aie pitié,», premiers
mots de cette prière). Prière et chant de la
kummel [kymel] n. m. Liqueur au cumin. messe ; musique de ce chant. — Toujours un
— Deux m. — PI. ; des kummels. K majuscule. — Invariable : des Kyrie. —
Parfois écrit en italique dans un texte en
kymatologie n. f. Etude scientifique des vagues romain, en romain dans un texte en italique :
de la mer ou des vagues de sable (dunes, Le prêtre entonna le Kyrie. — Dérivé ; kyriale
déserts). n. m. (livre qui contient les mélodies des chants
de la messe ; masculin malgré sa finale en -ale).
kymoçraphe n. m. Appareil enregistreur em¬
ployé en physiologie. — Dérivé : kymographie. kyrielle n. f. Un y, deux L
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L
1. là adv. Orthographe et locutions. 2 Celui-ci, celui-là > celui (§ 4).
I Orthographe. Ne pas oubher l’accent grave 3 Ce monument-ci, ce monument-là. En prin¬
sur le a. cipe, le démonstratif formé avec -là d&igne
l’objet le plus éloigné dans l’espace, ou l’événe¬
1 Sans trait d’union : d’ici là, par là, de là, ment, le moment le plus éloigné dans le temps,
là même, par là même, là contre, là où, çà et alors que le démonstratif formé avec -ci exjirime
là. Pas de trait d’union devant là dans les la proximité : Ce monument-ci, c’est Vhotel de
formes de l’impératif: allez là, restons-en là, ville, celui-là, là-bas, c’est l’archevêché. J’ai été
etc. souffrant ces Jours-ci (= fait récent). En ces
2 Avec un trait d’union : là-bas, là-haut, temps-là (= époque éloignée), la vie était plus
là-dedans, là-dessus, là-dessous, jusque-là, de-ci agréable que de nos jours. — Le démonstratif
de-là, par-ci, par-là. en -là peut aussi désigner ce dont on vient de
parler, le démonstratif en -ci ce dont on va
3 Celui-là, cet homme-là > -là 2 (particule). parler : Cette question-là étant réglée, je vou¬
II Là et ici > ici (I, § 1 et 2). drais maintenant aborder celle-ci. > celui (§ 4)
et ceci (§ 1).
III Locutions.
1 D’ici là > ici (II, 1). label n. m. Marque apposée sur un produit. —
Finale en -eL
2 Là où. Emploi parfaitement correct quand
la locution n’est pas préc^ée de c’est: Nous Iphtal, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux:
retrouvâmes notre ami là où nous l’avions laissé.^
Des phonèmes labiaux.
— En revanche, dire c’est là que, car c’est là
où est un tour relâché : C’est là que nous labile adj. Finale en -ile, même au masculin.
retrouverons notre ami
3 Là contre. Locution admise de nos jours laborantin, ine n. m. ou f. Avec -an-.
dans le bon usage : On ne peut rien faire là
contre. En revanche, éviter On ne peut rien faire laboratoire n. m. Finale en -oire.
contre, construction qui serait peu correcte.
labyrinthe n. m. Attention à la place de \’y et
2. -là, là Particule démonstrative. du i Attention au groupe -th-, — Une
minuscule dans la plupart des emplois. Majus¬
1 Orthographe. On he la participe par un trait
cule seulement quand le mot désigne le p^ais
d’union au nom précédent, si ce nom est
souterrain de Minos, demeure du Minotaure.
précédé immédiatement d’un adjectif démons¬
tratif : Cet enfant-là. Cette maison-là. Sinon, on
&rira là sans trait d’union : Ce charmant enfant lac, lacs > lacs.
là. Cette caricature de savant là. —; Avec une
indication de nombre, on emploie le trait lacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
d’union : Ces trois-là. Ces trois enfants-la. devant a ou o ; il laça, nous laçons. — Ne pas
LÂCHE 436
écrire lacer [lase] (iMcer ses chaussures) Frère lai: religieux qui n’est ças prêtre et qui
comme lasser [lase], fatiguer (On finit par se est employé aux tâches matérielles dans un
lasser de cette occupation si monotone). couvent. Féminin : sœur laie.
2 lai n. m. Poème médiéval : Les lais de
lâche adj. ou n. Accent circonflexe. De même ;
Christine de Pisan. T On prendra garde aussi
lâchement, lâcheté.
aux formes homophones ou paronymes laid,
laie (p> laie, § 1, 2, 3, 4 et S), lais, lait, laye,
lâcher v. t. Accent circonflexe. De même :
legs, lé, les, Ùs.
lâchage, lâcher n. m. (Un lâcher de pigeons),
lâcheur.
laïc, laïque adj. ou n. Usage assez flottant Au
féminin, toujours laïque, comme adjectif ou
lads n. m. Finale en -is. Prononciation : [lasi],
comme nom ; L’école laïque. Une laïque — Au
avec -s muet.
masculin, la forme laïque concurrence lak,
surtout dans l’emploi adjectif ; L’enseignement
laciTinal, ale, aux adj. Avec un De même :
laïque (ou laïc). Un lak (plus fréquent que un
lacrymogène.
laïque). — Dérivés : laïcisation, laïciser, laï¬
cisme, laïciste, laïcité.
lacs n. m. (vieilli) Nœud coulant qui servait à la
capture du gibier. — Prononciation : [la], le -s
est muet. — On a dit tomber dans les hcs de laid, laide adj. Qui n’est pas beau. — Attention
quelqu’un (être victime de ses ruses), tomber aux formes homophones ou paronymes lai 0>
dans le lacs (être pris au piège), expressions qui lai, § 1 et 2) foie (t> laie, § 1, 2, 3, 4 et 5) lais,
lait, laye, legs, lé, les, lès.
se sont altéré par attraction de foc et ont donné
naissance aux expressions famili^es modernes
tomber dans le lac (échouer), être dans le lac laideron De nos jours, toujours masculin, bien
(avoir échoué) : Nos projets sont dans le lac l que ce mot désigne une femme ou une jeune
fille : Sa fille est un petit laideron. — La forme
lactaire Chainpignon. — Finale en -aire. Tou¬ laideronne est rare. Se rencontre parfois dans
jours masculin : Le lactaire délicieux. l’emploi adjectif (emploi rare et littéraire, à
manier avec prudence) : Des gamines
lactose n. m. (terme de chimie) Toujours laideronnes.
masculin : Le lactose est abondant dans le lait
laie Cinq mots à distinguer.
lad n. m. Garçon d’écurie. — An^cisme 1 laie [le] n. f. Femelle du sanglier.
introduit dans la langue depuis le muieu du
XIX* siècle. — Prononciation : [lad]. — PI. : 2 laie [le] n. f. Chemin rectiligne dans une
des lads [lad]. forêt
3 laie [le] ou laye [le] n. f. Partie d’un orgue.
ladite > dit — Auge d’un pressoir.
ladre adj. ou n. Ne pas déformer en *lardre. — 4 laie [le] ou laye [le] n. f. Marteau de tailleur
Dérivé : ladrerie. de pierre.
5 laie [le] adj. Féminin de lai > lai (§ 1).
lady n. f. Prononciation : [ledi]. — PI. : des ladies ▼ On prendra garde aussi aux formes homo¬
[lediz], plutôt que des ladys [ledi]. — Avec phones ou paronymes lai (> lai, § 1 et 2), laid,
un l minuscule (une lady), sauf devant un nom lais, lait, legs, lé, les, lès.
propre : Il rencontra Lady Mortimer.
laïque > laïc.
lagon n. m. Lagune comprise entre la terre ferme
et un récif coralhen. — Lac d’eau de mer au laia [le] n. m. Un lais: jeune arbre que l’on
centre d’un atoll. T Ne pas dire dans ce dernier conserve pour le laisser croître en aSrbre de
sens, lagune.
haute futaie. — L^s lais : alluvions déposées par
la mer ou par une rivière. — Attention aux
lagune n. f. Toujours avec une miniisc.vl<», sauf formes homophones ou paronymes lai (> lai,
dans 1 emploi absolu la Lagune, la lagune de § 1 et 2), laid, laie (> laie, § 1, 2, 3, 4 et 5),
Venise. V Ne pas employer lagune au sens de lait, laye, legs, lé, la, lès.
lagon > lagon.
lais, laisse, laisses, laissées On distinguera
lai Deux mots à distinguer. quatre mots.
1 lai, laie adj. (vieux) Synonyme de laïc: Les 1 Les lais [le] n. m. pl. Alluvions déposées par
Juges lais et les Juges d’Eglise. — (de nos jours) la mer ou par une rivière.
437 LAISSÉ-COURRE
2 La laisse n. f. Espace que la mer laisse à est très fréquente; On a laissé évader le
découvert en se retirant à chaque marée : Ligne prisonnier (plus courant que On a laissé s’évader
de haute laisse, atteinte par la mer à marée le prisonnier). Elle n’est cependant jamais
haute. Ligne de basse laisse, atteinte à marée obhgatoire : Le barrage de terre laissait s’échap¬
basse. Ligne de laisse, ligne de basse laisse per un mince filet d’eau.
portée sur les cartes marines.
m Le, la, les m concurrence avec lui, leur,
3 Les laisses n. f. pl. AUuvions déposées par quand laisser est suivi d’un infinitif. On peut
la mer (dans ce sens, synonyme de lais). — dire indifféremment Je le (la) laisse pousser le
Fragments d’algues, épaves, débris divers que chariot (tour le plus usuel) ou Je lui laisse
la mer abandonne à l’endroit qu’elle atteint aux pousser le chariot. On peut dire : Ce chariot,
plus hautes marées. je le lui laisse pousser. On peut dire aussi : Ce
chariot, je le laisse (je la laissé) le pousser. De
4 Les laissées n. f. pl. {vénerie) Excréments du même : Je les laisse pousser le chariot (tour le
sanglier. plus usuel) ou Je leur laisse pousser le chariot
Ce chariot je le leur laisse pousser ou Ce chariot
laissé-courre > laisser-courre. je les laisse le pousser.
laissé pour compte, laissé-pour-compte Sans rV Laisser faire à. Tour archalsant, mais
traits d’union dans . l’emploi adjectif : Des correct : Il faut laisser faire à la nature. Dans
marchandises laissées pour compte. — Deux la langue usuelle et moderne, on dirait ; Il faut
traits d’union dans l’emploi substantif (toujours laisser faire la nature.
masculin) : Cette toile de coton est un laissé- \ Ne pas laisser de, suivi de l’infinitif. Formule
pour-compte. — (figuré et familier) Cette pauvre de renforcement (souvent avec une valeur
vieille fille est un laissé-pour<ompte (et non une adversative). Ne s’emploie que dans la langue
*laissée-pour-compte). — Pl. : des laissés-pour- écrite un peu recherchée : Malgré des faiblesses
compte. dues au goût de l’époque, les poèmes d’André
Chénier ne laissent pas d’être des modèles de
laisser v. t. Accord du participe et construction. grâce et d’harmonie (= n’en sont pas moins,
sont vraiment). — Ne pas laisser que de est une
I Accord du participe passé de laisser suivi d’un
variante archaïque et lourde de la même
infinitif. expression : Malgré ses airs avantageux, le jeune
1 A la forme active. S’il n’y a pas de complé¬ homme ne laissait pas que d’être fort gêné.
ment direct, laissé reste invariable : Elle a laissé
faire. — Si le complément direct est placé après laisser-courre n. m. (terme de vénerie) Invaria¬
le verbe, laissé reste invariable : Elles ont laissé ble ; des laisser-courre. — On préférera la
partir leurs filles. Elles ont laissé insulter leurs graphie laisser-courre à laissé-courre.
filles. — Si le complément direct est placé avant
le verbe, on distinguera deux cas : a) le complé¬ laisser-aller, laisser-faire Deux noms mas¬
ment d’objet direct est aussi le sujet de l’infinitif, culins invariables, avec trait d’union. Le pre¬
et le participe s’accorde avec le complément : Ses mier élément laisser- est l’infinitif.
filles, il les a laissées partir (ses Mies sont par¬
ties) ; b) le complément d’objet dir^t de laisser laissez-passer n. m. Un trait d’union. Invaria¬
est aussi le complément de l’infinitif, et le parti¬ ble : des laissez-passer. Le premier élément
cipe reste invariable : Ses filles, il les a laissé laissez- est l’impératif
insulter (on a insulté ses filles). ▼ Dms l’i^ge
moderne, on rencontre souvent laissé invariable lait n. m. Expressions, paronymes et dérivés.
dans des cas où la règle exigerait l’accord.
1 On écrit, indifféremment : lait d’amande ou
2 A la forme pronominale. Deux cas à lait d’amandes. — Avec un trait d’union :
distinguer : a) le sujet de se laisser est aussi le petit-lait
sujet de l’action exprimée pm l’infinitif, et le
participe s’accorde avec le sujet de laisser : Ces 2 Attention aux formes homophones ou paro¬
filles se sont laissées tomber (ces filles sont nymes : lai (> lai, § 1 et 2), laid, laie (> laie,
tombées) ; b) le sujet de se laisser est l’objet de § 1, 2, 3, 4 et 5), lais, laye, legs, lé, les, lès.
l’action exprimée par l’infinitif, et le participe 3 Dérivés: laitage, laitance ou laite, laité,
laissé reste invariable ; Ces filles se sont laisse laiterie, laiteron Qjlante), laiteux, laitier, ière.
séduire (on a séduit ces filles). ▼ Cette règle
n’est pas toujours strictement appliquée, même laitance n. f Forme la plus usuelle. La forme
par les bons écrivains modernes. laite est assez rare.
II Omission du pronom réfléchi devant un
infinitif qui dépend de laisser. Cette omission laiton n. m. Deux n dans le dérivé laitonner.
laïus 438
2. lama [lama] n. m. Moine bouddhiste du Tibet lampyre Insecte (ver luisant). Attention à l’y.
> dalaï-lama. — PI. : des lamas [-ma]. — — Toujours masculin : Le lampyre femelle est
Dérivés ; lamaïsme [lamaismCa)], lamaïste
phosphorescent.
[lamaist(a)], lamaserie [lamazRi] n. f. (cou¬
vent de lamas).
lance- Les composés de lancer sont invariables.
Le deuxième élément prend un -s même au
lamantin n. m. Mammifère marin. T Avec -an-,
singulier : un lance-pierres, des lance-pierres.
à la différence de lamenter, lamentable,
lamentation.
lance-bombes n. m. inv. Un lance-bombes, des
lamaserie > lama 2. lance-bombes.
lambin, ine adj. Avec -am. — De même : lance-fusées n. m. inv. Un lance-fusées, des
lambinage, lambiner. lance-fusées.
langouste n. f. Dérivés : langoustier, ière, laper v. t. Boire avec la langue : Le chat lape
langoustine. son lait ▼ Un seul p, à la différence àt japper,
aboyer. De même : lapement.
langue n. f. Avec -an-.
lapereau n. m. Jeune lapin. — Un seul p. —
langue-de-bœuf [lôgdobœf] n. f. Champignon. PI. : des lapereaux.
— PI. : des langues-de-bœuf.
lapidaire adj. ou n. m. Finale en -aire.
langue-de-chat n. f. Biscuit. — PI. : des
langues-de-chat. lapider v. t. On évitera le pléonasme lapider à
coups de pierres
Languedoc, langue d’oc Ne pas écrire la langue
d’oc, la langue occitane, comme le Languedoc, lapilli n. m. pl. Las lapilli: projections volcani¬
province. ques sous forme de scories. — Ne s’emploie
qu’au pluriel. La forme lapilli est un pluriel
languedocien, ienne adj. ou n. Attention à la italien, donc pas de -s. T Bien prononcer
majuscule : Im population languedocienne. Les [lapilli], avec [11], et non *[lapiji].
Languedociens.
lapin n. m. Un seul p. De même: lapereau,
langueur n. f. Avec -gu-. En revanche : langou¬ lapine, lapiner, lapinière, lapinisme.
reux, langoureusement.
lapis-lazuli n. m. Pierre fine bleue. — Un -s
languide adj. Avec -gu-. a lapis pas de -s à lazulL — Prononciation :
[lapislazyli]. — Invariable : des lapis-lazuli
— Le nom s’abrège souvent en lapis [lapis].
languir v. i. Avec -gu-.
Pl. : des lapis [lapis]. — Comme adjectif de
couleur, toujours invariable : Des soies lapis-
languissant, ante adj. Avec -gu-. Dérivé:
languissamment (finale en -amment). lazuli
2 Peinture fabriquée en Occident avec divers larigot n. m. Flûte ; jeu d’orgue. — Expression
produits chimiques et qui imite le laque (sens familière, avec un trait d’union ; à tire-larigot.
II) d’Extrême-Orient. — Peinture de fabrica¬
tion industrielle qui a un aspect très lisse et larmoiement n. m. Attention au e muet
brillant : De la laque blanche, verte. Peindre un intérieur.
meuble en bois blanc avec de la laque rose.
3 Produit de beauté pour les ongles : De la larmoyer [laamwaje] v. i. Conjug. 21. Rem¬
laque très claire. — Produit qu’on vaporise sur place y par / devant un e muet : il larmoie, il
les cheveux pour les fixer : Une laque nouvelle larmoiera. — Dérivés : larmoiement, lar¬
pour les cheveux. moyant, ante [laamwajâ, ôt], larmoyeur, euse
[laarnwajoea, ez].
II Masculin le plus souvent, parfois féminin.
Vernis tiré de la laque (au sens I, 1) et utilisé larron n. m. Deux r. Le féminin larronnesse est
pour recouvrir des meubles ou des objets d’art rare, la forme larronne encore plus rare.
(surtout en Extrême-Orient) ; Du laque japonais
brillant (plutôt que De la laque japonaise larve n. f. Dérivé : larvaire (finale en -aire), larvé.
brillante).
III Tottjours masculin. Objet d’art recouvert lar^mg^ laryngé, laryngien Des adjectifs
de laque (au sens II) : Une collection de beaux dérivés de larynx à bien distinguer.
laques chinois.
1 laryngal, ale, aux adj. ou n. f. (phonétique)
Une consonne laryngale ou une laryngale,
laquelle > lequel.
articulée au niveau du larynx. — Wfascuhn
pluriel en -aux: Les phonèmes laryngaux du
larcin n. m. Avec im c.
berbère — Ne s’emploie pas en anatomie ni
en médecine.
lard n. m. Graisse de porc. — Dérivés : larder,
lardoire n. f. (finale en -oire). 2 laryngé, éc ou laryngien, ienne {anatomie,
médecine) Du larjmx : Artères laryngées. Carti¬
lardon n. m. Deux n dans le dérivé lardonner. lages laryngiens. — On dit toujours phtisie
laryngée (et non *laryngienne) : laryngite tuber¬
lare n. m. Divinité romaine. — Dérivé : laraire. culeuse. — Ne s’emploie pas en phonétique.
1 On dit indifféremment Cette salle a six mètres larynx, pharynx Deux noms masculins paro¬
de largeur ou sâ mètres de large. Dans le style nymes souvent confondus.
très surveillé, on préférera six mètres de
largeur. 1 larynx Organe de la phonation situé au
sommet de la trachée-artère.
2 Invariable dans l’emploi adverbial : Ces
femmes voient large. 2 pharynx Région qui forme le carrefour entre
lœ voies respiratoires et les voies digestives
3 Dans l’expression large ouvert, le mot large (fosses nasales et larynx ; bouche et œsophage) :
œt traite comme un adjectif et prend la marque Le pharynx est situé au-dessus du larynx
du pluriel : Des fenêtres larges ouvertes. Des
portails larges ouverts.
las adj. Prononciation : [la]. Féminin : lasse
[las]. — De guerre lasse > guerre (4).
largeur, n. f. Six mètres de large ou de largeur
> large (1). *
las ! inteij. Prononciation : [la] ou [las].
largue n. m. L’une des allures d’un voilier : Les
lasagne n. f Pâtes alimentaires. — S’emploie
twvires allaient, couraient grand largue (avec
largue toujours au singulier). généralement au pluriel. Le pluriel des lasagne
s écrit le plus souvent sans -s, comme le féminin
pluriel Italien lasagne, mais se prononce
larguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant
[lazap], et non *[lazajie]. On rencontre aussi
a ou o: il largua, nous larguons. — En
parfois le pluriel avec ~s, des lasagnes.
revanche, g et non -gu- dans les dérivés
largabU, largage.
lascar n. m. T Finale en -ar, sans -d.
441 LASCIF
lascif, ive adj. Avec -sc-. De même lascivement, 2 Sans trait d’union : le bas latin, latin tardif
lasciveté. — Avec A majuscule et / minuscule : l’Améri¬
que latine. — On écrit le plus souvent : le
lasciveté n. f. Avec -sc-. — On préférera lasciveté Quartier latin. On rencontre aussi : le quartier
à la forme lascivité. Latin.
laser n. m. Dispositif émettant des faisceaux de -lâtre, -lâtrie Suffixes qui expriment l’idée
lumière cohérente. — Prononciation : [lazea], d’adoration : idolâtre, idolâtrie. — Accent
— PI. : des lasers [-zer]. circonflexe. En revanche, latrie (n. f), terme
de théologie, s’écrit sans accent circonflexe : Le
lasser [lase] v. t. Fatiguer. — Orthographe et culte de îatrie (adoration) est dû à Dieu seul.
construction.
1 Ne pas écrire comme lacer [lase] {lacer ses latrines Lieux d’aisances. — Toujours féminin
chaussures). et toujours au pluriel : Aller aux latrines. Des
latrines anciennes.
2 Le tour se lasser de, se dégoûter de, est usuel :
On se lasse de tout, même des plaisirs. Il se lasse latte n. f Planche étroite et mince. — Deux t.
d'attendre sans jamais rien obtenir. De même ; lattage, latter, lattis [latij.
3 Le tour se lasser à, suivi de l’infinitif, est rare
et assez littéraire. Le verbe se lasser signifie ici laudanum n. m. Prononciation ; [lodanom].
« éprouver de la fatimie » : Il s’était lassé à
porter ce fardeau de Ta ville à la ferme. laudatif, ive adj. Avec -au-. De même :
laudativemenL
lassitude n. f Avec deux s, et non *c.
laudes Office catholique. — Toujours féminin
lasso n. m. Corde à nœud coulant. — Mot et toujours au pluriel : Les moines chantent les
espagnol francisé. — PI. : des lassos [-so]. laudes tous les matins. — Prononciation ; [lod].
latent, ente adj. Dérivé : latence (finale en -ence). lauréat, candidat Deux noms à bien distinguer.
1 lauréat, ate Celui, celle qui a remporté un
latéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
prix, une récompense dans un concours.
Les couloirs latéraux.
2 candidat, ate Celui, celle qui se présente à
latérite Roche argileuse des pays tropicaux. — un examen, à un concours, à une élection.
Toujours féminin : La latérite épaisse.
laurier n. m. Arbre. — Avec -au-. De même :
laticlave Tunique des sénateurs romains. — lauré.
Toujours masculin ; Le laticlave majestueux des
sénateurs. laurier-cerise n. m. — PI. : des lauriers-cerises.
principale du nom, il s’écrit avec une majus¬ placé devant le premier mot soit les (Les frères
cule : Le duc de La Rochefoucauld. Jean de La et soeurs), ou bien, si l’article est le ou la, ^ue
Fontaine. Le matelot Jean-Marie Le Bihan. Le les deux mots soient du même genre ; Le maître
chancelier Le Tellier. Mme de La Fayette. — et seigneur de ce village. L’empereur et roi de
Pour l’emploi de la particule nobiliaire devant ce pays On peut dire les père et mère, mais non
La > de (V, § 2). *le père et mère ni *la mère et père.
2 Les, à valeur de collectif devant un nom 2 Quand deux adjectifs qualificatifs se rappor¬
de famille. J'ai vu les Durand (= la famille tent à un seul nom : La mystérieuse et
Durand ou bien M. et Mme Durand). Emploi envoûtante beauté de ces vers.
non incorrect. On l’évitera cependant dans la 3 Trois tournures sont possibles dans certains
langue soutenue ou dans un contexte où il cas : La langue anglaise et la langue allemande
importe de montrer de la déférence envers la (tour à préférer). La langue anglaise et l’alle¬
famille nommée. mande ^our à éviter). Les langues anglaise et
3 Emploi populaire de le, la devant un nom allemande (voir ci-dessous VIII).
de personne. Cet emploi appartient au langage VII Omission de l’article. L’omission complète
très familier ou rural de certaines régions : J’ai de l’article a lieu dans deux cas.
vu le Jacques Dubois qui menait ses vaches aux
champs. Le Duval, il est venu. On dit que 1 Dans des expressions figées : Dur comme
l’Antoine va se marier avec la Louise, Cet emploi fer. Sur terre et sur mer. Remuer ciel et terre,
n’implique aucune nuance de mépris, mais, bien etc.
entendu, on l’évitera soigneusement, en dehors
2 Dans une énumération ^omission faculta¬
des parodies du langage régional.
tive) : Prairies, guérets, forets s’étendaient à
4 Emploi péjoratif. La Thénardier. La TinfinL Hommes, femmes enfants, tous chan¬
Pompadour. J’ai eu des renseignements sur le taient et dansaient.
Dupont, il paraît que c’est un aventurier.
VIII Questions d’accord. On écrira : Ces
séances ont lieu les jeudis et samedis (= tous
5 La, employé devant le nom d’une artiste. les jeudis et tous les samedis). Ces séances ont
Usage fréquent autrefois devant le nom d’une lieu les Jeudi et samedi de chaque semaine (=
actrice (la Champmeslé, la Clairon), d’une le jeudi et le samedi de chaque semaine). La
danseuse (la Camargo) ou d’une cantatrice (la première et la deuxième dynastie. Les première
Malibran). Subsiste pour certaines cantatrices et deuxième dynasties. Le douzième et le
(la Callas) ou pour certaines actrices itaheniies treizième siècle (Le XIP et le XIIP siècle). Les
au tempérament de tragédienne (la Duse, la douzième et treizième siècles (Les XÎP et
Magnani). XIIP siècles). Dans une parenthèse et sans
6 Le, devant le nom de certains artistes ou article, avec un trait d’union, on écrit XIP-
poètes italiens. Emploi correct quand ce nom XIIP siècle : A deux kilomètres du village, beau
est un nom de famille (le Primatice, l’Arioste, château fort (XIP-XIIP siècle). ▼ On écrit -.Les
le Tasse) ou un surnom (le Tintoret, le villes anglaises et allemandes (plusieurs villes
Parmesan). En principe l’article ne doit pas anglaises, plusieurs villes allemandes). Les
s’employer devant un prénom, c’est pourquoi langues anglaise et allemande (une seule langue
on dira Dante et non *le Dante, dépendant on anglaise, une seule langue allemande).
dit toujours le Guide (Guido Reni) et souvent IX L’article en concurrence avec le possessif
le Titien (Tiziano Vecelli), parfois le Giorgione (Il souffre de la jambe. Il a déchiré sa blouse).
(Giorgio Barbarelli de Castelfranco).
1 Article obligatoire quand le nom, employé
VI Répétition de le, la, les. En règle générale, seul, désigne une partie du corps ou une faculté
on doit répéter l’article devant les mots joints de l’esprit ; J’ai mal aux pieds. Il perd la
par et ou par ou ou juxtaposés : Les poètes et mémoire. Je lui tendis la main. Cet emploi est
tes prosateurs de l’époque classique. Ils vont à particulièrement de rigueur quand il y a un
la mer ou à la montagne. Dans cette région, on pronom réfléchi : Elle s’est tordu le pied. On
cultive le blé, le maïs, l’avoine.— On ne répète ne peut dire : *Elle a tordu son pied. — En
pas le, la, les dans les cas suivants. revanche, le possessif est obligatoire si le nom
1 Dans les expressions toutes faites : Les est accompagné d’une détermination : Il souffre
Ponts et Chaussées. Les Eaux et Forêts. Les Arts de sa main malade. Elle ouvrit sa bouche de
et Métiers. Les lycées et collèges (ou les lycees corail — On peut employer le possessif pour
et les collèges). Les officiers, sous-officiers et souligner le caractère habituel d’un mal qui
soldats Les us et coutumes Les père et mere affecte une partie du corps parmi plusieurs
d’un enfant. V Pour que l’omission du second parties de la même catégorie : J’ai mal à mon
article soit possible, il faut ou bien que 1 article oreille (= à celle des deux oreilles qui me fait
LE 444
7 Accord du participe arec le employé comme réciter ces vers ou Je lui ai entendu réciter ces vers.
pronom neutre. Le participe reste toujours On observera que, sauf dans le cas de laisser, le
invariable : Les choses étaient moins graves que tour avec lui, leur est rare > laisser (III).
nous ne l’avions pensé.
2 Avec faire (Je le fais manger. Je lui fais
Vf Le, la, les fonction d’attribut. manger sa bouillie. Je fais manger sa bouillie à
Bébé. Je leur fais réciter leur fable. Je le fais
1 Le siOet est un nom précédé de l’article réciter. Cela le fera penser à moi Je lui ferai
défini ou du démonstratif. Le pronom le, la, penser à cette affaire) > faire (IV, § 1).
les s’accorde : Cette citoyenne dévouée au bien
public, je la suis (et non je le suis). Ces hommes VI Emplois critiqués ou difficiles.
intègres et compétents, nous les sommes (et non 1 *Vous leur direz, tour relâché pour Vous
nous le sommes). Ce tour appartient d’ailleurs le leur direz. L’ellipse de le, la, les devant lui
à la langue littéraire. Dans ta langue usuelle, ou leur appartient a la langue parlée négligée.
on dit plutôt c’est moi, c’est nous : Ces hommes On dira donc, par exemple : La réunion est
intègres, c’est nous. annulée, vous le leur direz (et non vous leur
2 Le spjet est un nom indéterminé (précédé direz). J’ai oublié à quelle heure commence la
de l’article indéfini ou employé sans article). réunion, vous le lui demanderez (et non vous
Le pronom reste invariable : Etes-vous étu¬ lui demanderez).
diante ? — Je le suis (et non je la suis). Hommes 2 S’il me demande conseil, je le lui donnerai,
intègres et courageux, nous le sommes (et non tour déconseillé pour S’il me demande un
nous les sommes). T On évitera les discordances conseil, je le lui donnerai. On évitera de
de genre ou de nombre du type : Elle est un reprendre par le un substantif sans article qui
peu folle, son frère l’est aussi Én revanche, Elle fait partie d’une expression figée, telle que
est un peu folle, sa sœur l’est aussi n’est pas demander conseil, faire pénitence, avoir peur,
choquant. On évitera de même : Il est anormal, avoir envie, etc.
ses frères ne le sont pas.
VU Emploi de le dans des gallicismes. Dans
3 Tour très littéraire : ce l’est (= c’est lui, certaines expressions toutes faites, le ou la ne
c’est elle, ce sont eux) > ce 2 (VI). renvoient à aucun mot précis : le disputer à,
l’emporter sur, vous me la baillez belle, se la
4 Tour condamné : Je jugerai cet homme
couler douce, etc.
* comme il doit l’être. Dans cette phr^e, le
représente, dans une proposition passive, le
lé n. m. Bande d’étoffe. — On prendra garde aux
complément d’un verbe actif précédemment
formes homophones ou paronymes lai (1 et 2),
exprimé. En revanche, on peut dire : Cet
laid, laie (> laie, 1, 2, 3, 4 et 5), lais, lait, laye,
homme sera jugé comme il doit l’être, car les
legs, les, lès.
deux verbes sont au passif. On évitera aussi ;
La question qui se discutera (verbe pronominal)
leader n. m. (anglicisme) Prononciation :
le sera avec passion (verbe passif à participe
[lidoenj. — PI. ; des leaders [-dcen]. — Pour
sous-entendu). éviter cet anglicisme, on pourra employer:
5 Avec aussi, comme, moins, plus + adjectif. animateur, chef, conducteur, dirigeant, entraî¬
La présence de le est indispensable : Il est aussi neur, maître, meneur, patron, responsable.
compétent que je le suis. Sérieux comme vous
l’êtes, vous devez réussir. Nous sommes moins leadership n. m. (anglicisme) Prononciation :
audacieux qu ’ils ne le sont. Je suis plus prudent [lidœRjip]. — PI. : des leaderships [-/ip]. —
maintenant que je ne l’étais à cette époque. — Pour éviter cet anglicisme, on pourra employer,
En revanche, si aussi, comme, moins, plus n’est selon les cas : autorité, conduite, direction,
pas accompagné d’un adjectif, l’emploi de le domination, empire, hégémonie, impérialisme,
est facultatif II est cependant recommandé ; maîtrise, suprématie.
Travaillant comme je le fais (ou, moins bien,
comme je fais), je suis évidemment fatigué. Il leasing n. m. (anglicisme) Prononciation : [li-
travaille avec moins de soin que vous ne le faites ziq]. — PI. : des leasings [-ziq]. — Equivalents
(ou, moins bien, avec moins de soin que vous français : crédit-bail, location-vente.
ne faites).
lebel n. m. Avec un / minuscule et un -s au
V Le, la, les en concurrence avec lui, leur d^ pluriel ; Un lebel, des lebels. — Avec un L
les tours où un verbe est suivi de l’infinitif. majuscule et l’invariabilité : Un fusil Lebel, des
1 Avec apercevoir, écouter, entendre, laisser, fusils Lebel.
ouïr, regarder, sentir, voir, les deux tours sont
possibles : Je le laisse pousser le chariot ou Je lèche n. f (familier) Faire de la lèche. — Avec
lui laisse pousser le chariot. Je l’ai entendu un accent grave.
LÈCHE-BOTTES 446
lèche-bottes n. m. ou adj. Toujours invariable leggings, leggins Anglicisme ejui désigne des
(avec -s à botte, même au singulier) : Un jSibières de cuir ou de toile épaisse. —
lèche-bottes, des lèche-bottes. Pratiquement, toujours au pluriel : des leggings
[legiqs], des leggins [legins]. — L’usage
lèche-cul n. m. ou adj. Toujours invariable : Des hésite sur le genre. Le féminin semble plus
lèche-cul. Ils sont très lèche-cuL fréquent : Des leggins noires. — On aura intérêt
à remplacer cet anglicisme à l’orthographe
lèchefrite n. f. Ustensile qui recueille le jus sous difficile et au genre incertain par jambière,
la broche. T En un seul mot, sans trait d’union. guêtre.
— PI. : des lèchefrites.
légiférer v. i. Conjug. 11. Change é en è
lèche-vitrine ou lèche-vitrines n. m. Faire du devant un e muet, sauf à l’indicatif futur et
lèche-vitrines. — Inusité au pluriel. — La forme au conditionnel présent : il légifère, il
lèche-vitrines, plus fréquente, est à préférer à légiférera.
lèche-vitrine.
légion Emploi de la majuscule et expressions.
lécher v. t. Conjug. 11. Change é en è devant 1 Avec un L majuscule ; la Légion étrangère
un e muet, sauf à l’indicatif futur ou au ou la Légion, la Légion d’honneur.
conditionnel présent : je lèche, je lécherai
2 On est nommé chevaher de la Légion
léchage n. f Avec accent aigu, comme léché, d’honneur, promu officier ou commandeur,
lécheur. — Accent grave en revanche dans élevé à la dignité de grand officier ou de
lèche (n. f.), lèche-bottes, lèche-cul, lèchefrite, grand-croix. Les substantifs correspondants
lèche-vitrine(s). sont respectivement nomination, promotion,
élévation (à la dignité de).
lecteur, liseur Deux noms à bien distinguer. 3 Légion toujours au singuher dans être légion,
1 lecteur, trice Personne qui fait la lecture être très nombreux : Les naïfs et les pleutres
à haute voix : La lectrice de la reine. — sont légioru
Personne qui lit et juge les manuscrits pro¬
posés à un éditeur : Il est lecteur chez légionnaire n. m. Deux n. Finale en -aire.
Gallimard. — {au sens usuel) Personne qui
ht habituellement ou occasionnellement, pour legs n. m. Action de léguer, de laisser à
son plaisir ou pour son instruction : Carte de quelqu’un ses biens par testament. T Toujours
lecteur d’une bibliothèque publique. Les lecteurs un -s, même au singuher. Dans la prononcia¬
de Balzac. Avis au lecteur. Les lecteurs du tion soignée, on praérera [le] à [leg]. — On
Figaro. prendra garde aux formes homopnones ou
paronymes lai (1 et 2), laid, laie (> biie, 1,
2 liseur, euse (semi-familier) Personne qui 2, 3, 4 et 5), lais, lait, laye, lé, les, lès.
aime lire, qui ht beaucoup. Elle était grande
liseuse de romans.
léguer V. t. Toujours avec -gu-, même devant
a ou o: il légua, nous léguons. — Change
ledit > dit.
é en è devant un e muet (je lègue), sauf au
futur et au conditionnel : je léguerai, je
légal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux: léguerais.
Des procédés légaux.
légume Toiÿours masculin (Des légumes excel¬
légataire n. m. ou f. T Ne désigne pas celui qui lents), sauf dans l’expression populaire grosse
lègue un bien, mais celui qui en bénéficie, qui légume (haut personnage, officier d’un grade
est l’héritier. — Finale en -aire. Ne pas élevé).
déformer en *légateur.
leitmotiv n. m. Mot allemand non francisé. —
lège adj. (terme de marine) Avec un accent grave. En un seul mot, sans trait d’union. Avec une
• — Prend la marque du pluriel : Des navires minuscule en français. — Prononciation :
lèges.
[lajtmotif]. ▼ PI. : des leitmotive, prononcé
[lajtmotif], comme au singuher.
légende n. f Avec -en-. — Dérivé : légendaire
(finale en -aire).
lemme n. m. (terme de logique et de mathémati¬
ques) Deux m. — Prononciation : [lemj.
léger adj. Le féminin légère prend un accent
grave sur le deuxième e. De même : légèrement, lemming n. m. Animal. — Prononciation :
légèreté.
[lemiqj. — PI. ; des lemmings [-miq].
447 LÉMURES
moderne, être remplacé par qui ni par quoi: lesbien, ienne adj. ou n. De l’île grecque de
La rivière le long de laquelle nous marchions Lesbos. — Attention à la majuscule : La
(et non *le long de qui, *le long de quoi). > population lesbienne. Les Lesbiens. — N. m. Le
quoi 1 (I, 1 et 2). lesbien : dialecte grec. — N. f. Une lesbienne :
une femme homosexuelle.
3 T Après la préposition parmi, l’emploi de
lequel est obligatoire, même quand l’antâ^édent
est un nom désimant des personnes : Ces
lèse- Cet élément ne vient pas du verbe léser mais
du participe féminin latin laesa (crimen laesae
camarades, parmi lesquels je comptais quelques
majestatis, littéralement « accusation de ma¬
amis. Le remplacement par qui est impossible :
on ne peut dire *parmi qui jesté atteinte », c’est-à-dire « accusation
d’avoir attenté à la majesté »). On ne doit donc,
IV Lequel, adjectif relatif. Cet emploi appar¬ en principe, former des mots en lèse- qu’avec
tient à la langue littéraire un peu recherchée : im substantif féminin : Crime de lèse-poésie, de
Il pensait hériter d’un oncle de province, lequel lèse-intelligence. On évitera de former des
oncle avait, disait-on, une fortune considérable. composés avec des substantifs masculins ;
On usera avec précaution de ce tour, parfaite¬ Crime de *lèse-pouvoir, de *lèse-gouvemement.
ment correct, mais un peu lourd. Mieux vaudra
souvent recourir au démonstratif : Il pensait léser V. t. Con|ug. 11. Change é en è devant un
hériter d’un oncle de province. Cet oncle avait, e muet, sauf a l’indicatif futur et au condition¬
disait-on... — Le tour figé auquel cas est en nel : il lèse, mais il lésera.
revanche assez vivant : La réunion aura lieu
le 16 décembre prochain, sauf empêchement lésine n. f. (littéraire et vieilli) Avarice. — Le
grave, auquel cas la réunion serait reportée au synonyme lésinerie est nettement vieux, ainsi
22 décembre. que lésineur « avare ». En revanche, le verbe
lésiner est encore très vivant.
2. lequel Pronom interrogatif. L’adjectif corres¬
pondant est quel. lessive n. f. Bien prononcer [lesiv]. On se
1 Formes et orthographe. A l’exception de à gardera des prononciations relâchées [Issiv],
laquelle et de de laquelle, toutes les autres [Isiv]. Dérivés : lessivage [lesiva3], lessivé
formes s’écrivent en un seul mot: lequel, [lesive], lessiver [lesive], lessiveuse [lesivnzj.
laquelle, lesquels, lesquelles ; auquel, auxquels,
auxquelles; duquel, desquels, desquelles. On lest, leste Ne pas écrire le lest (d’un navire)
évitera les graphies incorrectes du genre comme l’adjectif leste « agile ».
*aux quels, *aux quelles, *des quels, *des
quelles et aussi *auquels, *auquelles. let adj. Anglicisme de la langue du tennis, du
Ping-Pong, du volley-ball. Une balle let est une
2 Peut s’employer comme pronom neutre.
balle qui frôle le filet. — Prononciation : [let].
Lequel choisis-tu ? continuer ou t’arrêter ? Ce
Invariable : des balles let. f Ne pas déformer
tour œt cependant assez rare et peu naturel.
en *net.
On évitera aussi la construction avec qu’est-ce
que : Qu’est-ce que tu choisis ? continuer ou
t’arrêter ? La solution à la fois la plus correcte létal, ale, aux adj. (biologie, médecine) Qui cause
et la plus élégante consiste à employer que : Que la mort : Gène létal Facteur létal Dose létale.
choisis-tu ? continuer ou t’arrêter ? — Masculin pluriel en -aux: Des facteurs
létaux. T Pas de h après le t. Aucun rapport
3 Dans l’interrogation indirecte. On peut dire, avec léthargie. Dérive : létalité.
en employant lequel, laquelle, etc. : Devinez
laquelle des deux chansons me plaît le plus. Ce léthargie n. f. Avec -th-. De même : léthargique.
tour est parfaitement correct et usuel. Il est
possible néanmoins de tourner autrement, avec lettre n. f. Orthographe et expressions.
celui qui (que), celle qui (que), ceux qui (que) :
Devinez celle des deux chansons qui me plaît 1 Deux t. De même ; lettrage, lettré, lettrine,
le plus. lettrisme, lettriste.
2 On dira : lire, écrire quelque chose dans une
lérot n. m. Ne désigne pas un jeune loir, mais lettre, plutôt que sur une lettre.
un rongeur d’une espèce différente.
3 Avec lettre toujours au singulier : obéir à la
1. les article t> le 1. lettre ; au pied de la lettre ; avant la lettre ; ces
instructions sont restées lettre morte.
2. les pronom > le 2.
4 Avec lettre toujours au pluriel ; en toutes
lettres ; mot écrit en lettres de feu, en lettres de
lès > lez.
sang ; du papier à lettres ; un professeur de
449 LEUCÉMIE
lettres ; la classe de lettres supérieures ; un sa personne à lui, ce qui fait qu’il y a plusieurs
homme, une femme de lettres ; les gens de lettres. choses ou personnes « possédées » au total :
Les coureurs remontèrent sur leurs vélos, car
5 Avec le complément toujours au singulier :
chacun a un vélo, donc les coureurs ont
des lettres de cachet, de change, de créance, de
plusieurs vélos à eux tous.
commande, d’introduction, de recommanda¬
tion. — Des lettres de remerciement, par 4 Pour éviter l’ambiguïté, on emploiera, dans
lesquelles on annonce à des employés qu’ils sont certains cas, chacun : Les athlètes arrivaient sur
remerciés, c’est-à-dire renvoyés. le stade, chacun accompagné de son entraîneur.
La phrase Les athlètes arrivaient sur le stade
6 Avec le complément toujours au pluriel ; une accompagnés de leur entraîneur serait équivo¬
lettre d’affaires, de condoléances, de félicita¬ que : avaient-ils un seul entraîneur à eux tous
tions. — Une lettre de remerciements, par ou bien chacun avait-il son entraîneur ?
laquelle on exprime ses remerciements, sa
gratitude à quelqu’un. II Chacun dans son genre ou chacun dans leur
^enre > chacun (II, 1 et 2).
7 Sans trait d’union : une lettre de faire part
(mais un faire-part) ; un homme de lettres ; une III Leur en concurrence avec l’article {Ils
femme de lettres ; les gens de lettres. souffrent des jambes. Ils ont déchiré leurs
vêtements) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
8 Avec un trait d’union : les belles-lettres.
rV Leur en concurrence avec en {Je connais bien
leucémie n. f. Avec un c. De même ; leucémique. ces gens, j’admire leurs vertus. Je connais ces
villes, en voici des vues aériennes) > en 2 (V, 1,
leuco- Préfixe (du grec leukos « blanc »), qui 2 et 3).
entre dans la formation de quelques mots
savants : leucocyte, leucocytose, leucoderme, 2. leur Pronom personnel de la troisième personne
leucodermie, leucopénie, leucoplasie, leucorrhée du pluriel pour les deux genres. Equivaut à à eux,
(deux r, un h, finale en -ée), leucose. à elles. Peut être complément d’attribution {Je
leur donne des conseils) ou complément d’objet
1. leur, leurs Adjectif possessif de la troisième indirect {Je leur obéis). ▼ A la différence du
personne, qui s’emploie quand il y a plusieurs possessif leur, leurs, le pronom leur est toujours
possesseurs, que ces possesseurs soient du invariable '.Leurs vêtements sont déchirés. Je leur
masculin ou du féminin {Ces hommes ont bien donnerai des vêtements neufs.
joué leur rôle. Ces femmes ont bien joué leur 1 Place de leur. Toujours devant le verbe {Je leur
rôle), que la personne ou la chose «possédée » donne un livre. Je le leur donne), sauf à l’impéra¬
soit du masculin ou du féminin {Ces hommes tif à la forme affirmative ; Donne-leur un livre.
vont retourner dans leur pays, dans leur patrie). Donne-le-leur (mais Ne leur donne pas de livre.
L’adjectif leur prend un s quand la personne Ne le leur donne pas) > annexes (impératif).
ou la chose « possédée » est un pluriel,
masculin ou féminin : Ils racontent leurs souve¬ 2 Leur {lui) en concurrence avec le, la, les devant
nirs. Ils évoquent leurs années de jeunesse. certains verbes suivis de l’infinitif. Je leur laisse
pousser le chariot, je les laisse pousser le chariot.
I Leur ou leurs. Usage un peu incertain. Je leur ai entendu chanter cette chanson, je les ai
1 Leur. Au singulier, ^uand une chose ou entendus chanter cette chanson. Je les fais man¬
une personne est « possédée » en commun : ger. Je leur fais manger leur bouillie. Je leur fais
Louis et sa petite sœur sortirent de leur maison, réciter leur fable. Je les fais réciter. Cela les fera
car ces deux enfants habitent une seule maison. penser à moi Je leur ferai penser à cette affaire >
Lucette et son frère aiment bien leur mère, car le 2 (V, 1 et 2) et faire (IV, 1).
ils ont une seiüe mère à eux deux. Les soldats
de la troisième compagnie admiraient beaucoup leurre n. m. Appât trompeur. — Deux r. De
leur capitaine. Les Français étaient prêts à même ; leurrer.
combattre pour leur pays.
levain n. m. Finale en -ain.
2 Leur. Au singulier, quand on veut insister
sur le fait que chacun des membres d’un groupe 1. levant adj. On écrit : Sortir au soleil levant
« possède » une chose ou une personne umque : (au lever du soleil), mais, avec des majuscules
On apprend aux jeunes soldats à entretenir leur et un trait d’union, l’empire du Soleil-Levant
fusil, car chaque soldat a un seul fusil. Selon les (le Japon).
idées de l'époque, les femmes devaient obéissance
à leur mari, car chacune avait un seul mari. 2. levant n. m. Avec un l minuscule, le levant,
3 Leurs. Au pluriel, quand on veut insister l’est : Du levant au couchant. Maison exposée
sur le fait que chacun « possède » sa chose ou au levant. — Avec un L majuscule, lé Levant,
LEVER 450
les pays de la Méditerranée orientale. — Avec de » et qui ne se rencontre plus que dans des
un E et un L majuscules ; les Echelles du noms de villes : Plessis-lez-Tours (= Plessis qui
Levant. est près de la vüle de Tours). Les deux ortho¬
graphes lez et lès se rencontrent dans les graphies
lever v. t. Conju^. 12. Remplace e par è devant officielles ; Margny-lez-Compiègne, Péronnes-
un e muet : je leve, Je lèverai — Lever un lièvre lez-Binche, Plessis-lez-Tours, mais Villeneuve-
> lièvre. lès-Avignon, Vaux-lès-Saint-Claude. — On
prendra garde de confondre lès avec l’article les,
lever, levé, levée Trois noms homophones à bien qui figure dans certains noms de localités : Co-
distinguer par l’orthographe. lombey-les-Deux-Eglises, Aix-les-Bains, Plom-
bières-les-Bains. On distinguera notamment
1 Le lever Le petit lever et le grand lever du
Plessis-lez-Tours (près de la ville de Tours) et
roi Au lever du soleil Le lever du jour. Le lever
Gaillon-les-Tours{où il y a des tours).
du rideau (au théâtre). Un lever de rideau
(petite pièce de théâtre; sans traits d’union;
liais n. m. Pierre calcaire. — Prononciation : [Ije].
pl. des levers de rideau). — Le lever d’un plan,
d’une carte. Dans ce dernier sens, on écrit aussi
liaison n. f. Avec -ai-. — Deux n dans le dérivé :
le levé.
liaisonner (terme de maçonnerie).
2 Le levé Ils votent par assis et levé. — Le levé
d’un plan, d’une carte Dans ce dernier sens, liane n. f. Plante. — Un seul n.
on écrit aussi le lever.
3 La levée Une levée de boucliers. Une levée liard n. m. Ancienne monnaie. — Avec un -d.
de terre (digue). La levée des scellés. La levée
d’écrou. La levée du courrier. La levée d’une lias n. m. (terme de géologie) Prononciation :
séance. La levée d’un interdit. La levée des [Ijasj. — Dérivé ; liasique [Ijozikj.
troupes. La levée en masse. La levée des impôts,
d’un tribut. Faire trois levées au cours d’une libanais, aise adj. ou n. Du Liban. — Attention
partie de cartes. à la majuscule: La population libanaise. Les
Libanais.
lévite Attention au genre.
libation n. f. Finale en -tion.
1 Lin lévite Auxiliaire des prêtres du temple
de Jérusalem. libelle Masculin, mais finale en -elle.
2 Une lévite Longue redingote.
libeller v. t. Avec deux /. De même : libellé n. m.
levraut n. m. Petit du lièvre. — Finale en -aut. T
A distinguer de levron, jeune lévrier. libellule n. f Avec deux /.
levretter v. i. La hase (femelle du lièvre) levrette, libératoue ad| Finale en -oire, même au
met bas. Toujours deux t: elle levretta. masculin : Paiement libératoire.
lice, lisse Sept mots homophones à bien 2 Le lie-de-vin n. m. inv. Couleur rouge
violacé : Un beau lie-de-vin. Toute la gamme
distinguer.
des grenats et des lie-de-vin.
1 lice n. f. Au Moyen Age, palissade de
3 lie-de-vin adj. inv. D’une couleur rouge
fortification. — Espace libre entre deux
enceintes concentriques : Les lices de la Cité violacé : Des soieries lie-de-vin.
de Carcassonne. — Champ clos, délimité par
lied n. m. (terme de musique) Mot allemand à
des palissades, où l’on disputait les tournois,
demi francisé. — Prononciation : [lid]. — Pl. :
d’où l’expression figurée entrer en lice. —
des lieder [lidoen], plutôt que des lieds [lid].
Garde-fou d’un pont de bois. — Clôture qui
— En français, s’écrit avec un l minuscule.
borde une piste d’équitation, une piste
d’Wppodrome.
lie-de-vin > lie.
2 lice n. f Femelle d’un chien de chasse.
liège n. m. Avec un accent grave. En revanche,
3 lice > ci-dessous lisse 7. accent aigu dans les dérivés : liégé, liéger,
4 lisse adj. Bien poli, non rugueux : Une surface liégeux.
lisse.
liégeois, oise adj. ou n. De la ville belge de Liège.
5 lisse n. f Outil (de maçon, de cordonnier) — Un accent aigu. Une après le g. — Attention
servant à lisser (le ciment, le cuir) ; machine à la majuscule: La population liégeoise. Les
servant à lisser Oe papier, le cuir). Liégeois. Un café, un chocolat liégeois.
6 lisse n. f Chacune des pièces longitudindes
de la membrure d’un navire. — Rambarde d’un lien n. m. On évitera des tours tels 'que les liens
navire. qui nous lient. On écrira plutôt les liens qui nous
attachent.
7 lisse ou lice n. f Tapisserie de basse lisse, à
fils de chaîne horizontaux. Tapisserie de haute lier V. t. Conjug. 20. Double le i à la première
lisse, à fils de chaîne verticaux. — Ces et à la deuxième personne du pluriel de
expressions s’écrivent sans trait d’union. — On l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
préférera la graphie lisse à lice. (que) nous liions, (que) vous liiez.
2 Avec lieu toujours au singulier : avoir lieu lieutenant n. m. Avec un trait d’union : lieute¬
de, au lieu de, au lieu que, au (ou en) lieu et nant-colonel — Sans trait d’union : lieutenant
place de, sans feu ni lieu. — Avec lieu toujours de vaisseau (pl. : des lieutenants de vaisseau),
au pluriel : en tous lieux. — Avec le complé¬ lieutenant général du royaume ^1. ; des lieute¬
ment toujours au pluriel : les lieux d’aisances nants généraux), lieutenant civil, lieutenant
(ou absolument les lieux). criminel.
3 Avec un / minuscule : un Heu saint ou un
lieutenant-colonel n. m. Avec un trait d’union.
saint lieu, un lieu sacré, une église, un temple,
— Pl. : des lieutenants-colonels.
etc. (au pluriel : des lieux saints, des saints
lieux). — Avec un L majuscule : les Lieux
lieutenante n. f Sous l’Ancien Régime, épouse
saints, les lieux où vécut le Christ. En revanche,
avec un / minuscule : les lieux saints du d’un lieutenant. — Ne peut plus s’employer de
nos jours, sinon par plaisanterie.
christianisme, de l’islam, de l’hindouisme.
4 Sans trait d’union : un haut lieu (pl. ; des lièvre n. m. Avec un accent grave et non
hauts lieux), en haut lieu, lieu commun (pl. ; circonflexe. T Au propre et au figuré, on dira
des lieux communs). lever un lièvre et non ^soulever un lièvre : Le
5 On peut écrire indifféremment : au lieu et chien a levé un lièvre. Notre collègue a levé un
place de ou en lieu et place de. fameux lièvre au cours de la réunion.
lieutenance n. f Finale en -ance. — Sans trait lignite Combustible. T Malgré la finale en -ite,
d’unioi : La lieutenance générale du royaume. toujours masculin : Du lignite peu coûteux
453 LIGOTER
1 le limbe {astronomie) Bord extérieur d’un 1. limon n. m. Boue ; terre fertile. — Les dérivés
astre qu’on observe. — {technique) Cercle prennent un seul n : limonage, limoneux,
ou partie de cercle gradué : Le limbe d'un limonite n. f (minerai de fer).
sextant. — {botanique) Partie plane de la
feuille. 2. limon n. m. Brancard. — Partie d’un escalier.
2 les limbes (avec une minuscule) Selon le — Les dérivés prennent un seul n : limonier
christianisme, séjour des âmes des justes avant n. m. (cheval de trait), limonière n. f (ensemble
la mort de Jésus-Christ ; séjour des âmes des des deux brancards).
enfants morts sans baptême. — (figuré) Lieu
vague et indéfinissable. — Etre dans les limbes, 3. limon n. m. Citron. — Les dérivés prennent
dans un état de demi-conscience. — Le projet un seul n : limonade, limonadier, limonène n.
est resté dans les limbes, n’a été confimié par m. (hydrocarbure), limonier (citronnier).
aucune décision. — Toujours masculin : Des
limbes fumeux. limon, timon Deux noms masculins à bien
distinguer.
3 le nimbe Dans une sculpture ou un tableau,
cercle, auréole qui entoure le visage du Christ, 1 limon Chacun des deux brancards parallèles
des saints. — (par métaphore) Un nimbe doré entre lesquels on attelle un cheval. — Dérivé ;
de cheveux blonds. limonier, ière adj. ou n. m. Cheval limonier.
Jument limonière, qu’on utilise pour le trait. —
liminaire, liminal, préliminaire Trois adjec¬ N. m. Un limonier: un cheval de trait.
tifs à bien distinguer. 2 timon Pièce longitudinale unique disposée
1 liminaire Qui est placé au début d’un livre, dans l’axe, à l’avant d’une voiture, d’un chariot,
d’un recueil, d’un discours, etc. ; La pièce d’une charrue, et de chaque côté de laquelle
♦ \
LIMONADE 454
on attelle un cheval, un bœuf. — Dérivé : Linotype Machine à composer utilisée dans les
timonier n. m. Chacun des chevaux qu’on imprimeries. — Toujours féminin : Une Lino¬
attelle de part et d’autre du timon. type toute neuve. — Attention à la place du i
et de Vy. — Nom déposé, donc un L majuscule.
limonade n. f Un seul n. De même : limonadier. De même : une Lino (abréviation de Linotype).
En revanche, / minuscule dans les dérivés la
Limonaire n. m. Orgue de Barbarie. — Nom linotypie (abréviation : la lino) et un, une
déposé, donc une majuscule. linotypiste (abréviation : un, une lino).
2 Nylon (avec N majuscule et y) Nom déposé liséré n. m. Ruban. T Ne pas écrire liseré, forme
d’un lextile synthétique. fautive. Prononcer : [lizene], et non *[lizRe].
455 LISÉRER
liseron n. m. Plante. — Bien prononcer : [lizR5], litige n. m. Un seul t. De même litigieux, euse.
avec [z]. Ne pas déformer en *lisseron.
litote n. f Figure de rhétorique. — Pas de h après
lisière n. f Avec lisière au pluriel : tenir en le t.
lisières.
1. Utre n. m. Unité de capacité. — Abréviation :
lisse, lice > lice. 4 sans point. On écrira donc : 251 d’huile ;3,5l
d’eau distillée.
lissier n. m. Tapissier. — Avec un trait d’imion :
Un haute-lissier {des haute-lissiers), un basse- 2. litre Tenture funéraire. ▼ Toujours féminin ;
Une longue litre noire bordait chaque côté de
lissier {des basse-lissiers), tapissier de haute
la nef.
lisse, de basse lisse.
littéraire adj. Deux t. Finale en -aire.
liste n. f. Dans la langue surveillée, on écrira :
figurer, être dans la liste, et non sur la liste.
littéral, ale, aux adj. Deux t. — Masculin pluriel
en -aux : Des équivalents littéraux. — Dérivés :
listel n. m. Moulure. T PI. : des listeaux.
littéralement, littéralité.
lit n. m. Orthographe des expressions. littéralement adv. Au sens dérivé de « tout à fait,
1 Avec le complément toujours au singulier : absolument », appartient à la langue familière ;
des lits de camp, des lits de plume, des lits de La ville a été littéralement transformée par ces
sangle. — Avec le complément toujours au travaux. Dans la langue écrite surveillée, on
pluriel : un lit de feuilles mortes, un lit de roses. préférera : absolument, complètement, entière¬
ment, totalement, tout à fait, effectivement, réel¬
2 Sans trait d’union : un lit clos, un lit gigogne lement, véritablement, vraiment.
{des lits gigognes), des lits jumeaux, un ciel de
lit {des ciels de lit). — Avec un trait d’union ; littérateur n. m. Pas de forme pour le féminin
un lit-cage {des lits-cages). — En un seul mot, {littératrice est un mot rare et douteux). On
sans trait d’union : un châlit. évite d’employer littérateur pour désigner une
femme. On dit plutôt : une femme auteur, une
litanie n. f. Pluriel ou singulier. femme écrivain, une femme de lettres.
1 Au pluriel. Au sens propre (prière) : Les
littérature n. f Deux t. De même; littéraire,
litanies de la Vierge. Les litanies des Rogations.
littérairement, littérateur.
2 En général au singulier. Au sens fi^ré et
familier (énumération répétée et fastidieuse) ; littoral, ale, aux adj. ou n. m. Deux t. Masculin
C’est toujours la même litanie de griefs et de pluriel en -aux: Les sédiments littoraux. Les
récriminations / littoraux rocheux.
-lithe Suffixe (du grec lithos « pierre »), qui lituanien, ienne adj. ou n. De Lituanie : La
entre dans la formation de certains mots population lituanienne. Les Lituaniens. — N.
savants, par exemple aérolithe. — Dans le m. Le lituanien : lanpe parlée en Lituanie. —
langage de la géologie, ce suffixe s’écrit souvent La graphie avec h, lithuanien, est vieillie. De
sans h : amphibolite, phonolithe ou phonolite. même, on écrira ; Lituanie, et non Lithuanie.
lith(o)- Préfixe (du grec lithos « pierre »), qui liturgie n. f Un seul t. De même : liturgique,
entre dans la formation de mots savants tels liturgiquement, liturgiste.
que : litharge n. f. (oxyde de plomb), lithiase
n. f. (formation de calculs biliaires, urinaires, livarot n. m. Fromage. — Toujours un l
etc.), lithiasique, lithine n. f. (oxyde de minuscule. Finale en -ot. — PI. : des livarots.
lithium), lithiné, lithinifère, lithium [litjom],
lithobie n. f (mille-pattes), lithographe, litho¬ livide adj. Le sens originel est « d’une couleur
graphie, lithographier, lithographique, litholo¬ bleuâtre tirant sur le gris, d’un gris plombé » :
LIVING-ROOM 456
Tache livide laissée sur la peau par une Prononciation : [bkawt]. — Invariable : des
contusion. — (par extension) D’une pâleur lock-out. — Dérivé : lock-outer [bkawte] v.
triste, sinistre: Le visage livide d’un homme t. (lock-outer une usine; lock-outer les ouvriers).
épuisé par Tinsomnie et la peur. Ce deuxième
sens est admis depuis longtemps, même dans loco- Tous les vocables en loco- s’écrivent en un
la langue littéraire. seul mot, sans trait d’union : locomobile,
locomoteur, locomotif, locomotion, locomotive,
living-room n. m. (anglicisme) Prononciation : locomotrice, locotracteur.
[liviijRum]. — PI. : des living-rooms [-Rum].
— S’abrège usuellement en living [liviq], pl. locution n. f. Finale en -tion.
des livings [-viq]. — Equivalent français : salle
de séjour. loden n. m. Etoffe ; manteau. — Mot allemand
francisé. — Pas de majuscule. — Prononcia¬
livrée n. f. Habit de domestique. — Pelage ou tion : [bden]. — Pl. : des lodens [-den].
plumage d’un oiseau. — Finale en -ée.
lods n. m. pl. (droit féodal) Les lods et ventes
livret n. m. Petit livre ; carnet, etc. — Texte d’un [lozevât] : droits de mutation perçus par un
opéra. — Finale en -et. seigneur.
loader n. m. Anglicisme qui désigne un engin loess n. m. Terre pulvérulente argilo-calcaire, très
de terrassement. — Prononciation : [lodoen]. fertile. — Prononciation : [losX — Invariable :
— Pl. : des loaders [-dœR]. — Equivalent des loess.
français : chargeuse.
lof ^bf] n. m. (terme de marine) Un seul f. De
lob, lobe Ne pas écrire un lob, anglicisme de la meme : lofer v. i. ▼ La graphie loffer est à
langue du tennis, comme un lobe (lobes du éviter.
cerveau, lobe de l’oreille).
logarithme n. m. Avec un i, non un y. Un h
lobby n. m. Anglicisme désignant un groupe de après le t. De même : logarithmique.
pression. — Prononciation : [bbi]. — Pl. : des
lobbies. — Equivalent français : groupe de logeable adj. Un e après le g.
pression. T Ne pas confondre avec hobby,
violon d’Ingres. loger Conjug. 16. Prend un e après le g devant
a ou O .• il logea, nous logeons. T On dit : Il loge
lober V. t. (anglicisme de la langue du tennis) rue de la Poste. Il loge place de la Mairie. Il
Un seul b. loge avenue Gambetta (et non dans la rue de
la Poste, sur la place de la Mairie, dans l’avenue
lobule n. m. Petit lobe. — Toujours masculin : Gambetta).
Un lobule peu saillant.
loggia n. f. Balcon couvert ; loge sur une façade.
local, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel en — Mot italien à demi francisé. Prononciation :
-aux : Des intérêts locaux. Des locaux vastes et [bd3ja]. — Pl. : des loggias [-dsja].
bien aménagés.
logiciel n. m. Techni(^ue de l’utilisation des
locataire n. m. ou f. Finale en -aire. ordinateurs. S’oppose a matériel, technique de
la fabrication des ordinateurs. On pràérera
location-vente n. f. — Pl. : des locations-ventes. logiciel à l’anglicisme software.
— Mot à employer de préférence à l’anglicisme
leasing. logique, logistique Deux mots à bien distinguer.
1. loch n. m. Appareil qui sert à mesurer la vitesse 1 logique Science ou art du raisonnement : La
d’un navire. — Prononciation ; [bkl. — Pl. : logique formelle d’Aristote. — (adjectivement)
'des lochs [bk]. Les structures logiques de l’entendement.
2 logistique.
2. loch n. m. Lac d’Ecosse : Le loch Ness. Le loch
Morar. — Prononciation : [bk]. — PL ; des a/ Forme nouvelle de la logique, qui utilise
lochs [ bk]. des notations analogues à celles des mathémati¬
ques. — (adjectivement) : Les algorithmes
lock-out n. m. Anglicisme qui désigne la logistiques.
ferme! ure d une usine, décidée par la direction b/ Technique du transport des troupes en
au cours d’un conflit avec les salariés. — campagne, du stockage et de la répartition des
457 LOGIS
vivres, des munitions, du matériel, du carbu¬ 6 Loin de moi la pensée (l’idée) que, suivi de
rant : La logistique a pris une grande importance l’indicatif, du subjonctif ou du conditionnel.
dans la stratégie moderne. — (adjectivement) Tours corrects : Loin de moi la pensée que ce
Le support logistique d’une troupe en campagne. garçon est un incapable. Loin de moi l’idée que
nous puissions échouer (idée d’éventualité). Loin
logis [bsi] n. m. Finale en -is. de moi la pensée que tout échouerait s’il refusait
de nous aider. — Loin de moi la pensée (l’idée)
logomachie n. m. Prononciation : [logomaji], de, suivi de l’infinitif, est aussi un tour correct :
avec [J]. De même : logomachique [logomajik]. Loin de moi l’idée de tout abandonner. T Le
tour elliptique loin de moi de, suivi de l’infinitif
logorrhée [bgoRe] n. f. Attention au groupe (Loin de moi de tout abandonner), est dé¬
-rrh- et à la finale -ée. Dérivé : logorrhéique conseillé dans la langue surveillée. En revanche,
[bgDReik]. le tour, très différent, être loin de, suivi de
l’infinitif, est parfaitement correct : Il est loin
logos n. m. (terme de philosophie) Inusité au de vouloir tout abandonner. Elle est très loin
pluriel. — Prononciation : [bgos]. d’avoir réussi
loi n. f. Sans -e à la fin. — PI. : des lois. — lointain, aine adj. ou n. m. L’expression dans le
Composés : loi-cadre (des lois-cadres) loi-pro¬ lointain est très correcte ; Dans le lointain se
gramme (des lois-programmes), décret-loi (des profile la chaîne des Dômes. En revanche, on ne
décrets-loi^. dira pas *au lointain, mais au loin > loin (2).
le masculin long. Autrefois, le g final se long-jointe adj. Dont les paturons sont trop
prononçait dans ce cas [k] : Un long espace longs. — Un trait d’union. Le premier élément
[ôéBkespas], De nos jours, on prononce plutôt reste invariable, le second s’accorde en nombre
[g] : Un long espace [débgEspas]. La pronon¬ et en genre : Un cheval long-jointé. Des chevaux
ciation avec [k] n’est cependant pas fautive. long-jointés. Une jument long-jointée. Des ju¬
Elle est même préférable dans la diction ments long-jointées.
soignée.
longtemps adv. Attention au g intérieur. — En
2 Dans l’emploi adverbial, toujours invariable :
un seul mot sans trait d’union.
Ces filles s’habillent long. L’artillerie tirait trop
long.
longuement adv. Avec -gu-.
3 On dit indifféremment : Cette salle a huit
mètres de longueur ou huit mètres de long. Dans 1. lon^et, ette adj. (familier) Un peu trop long.
le style très surveillé, on préférera huit mètres — Finale en -et, -ette.
de longueur.
2. longuet n. m. Petit pain long. — Finale en -et.
4 De tout son long. Seule forme correcte : Il
est tombé de tout son long. On évitera *tout de
son long. longueur n. f. Huit mètres de long ou de
longueur > long (3).
5 Au long de. Dans la langue littéraire,
s’emploie au sens de « le long de » : Il longue-vue n. f. — PI. : des longues-vues.
marchait en silence au long de la rivière. Cet
emploi est un peu archaïque. — L’expression looping n. m. Anglicisme désignant une figure
est surtout usitée dans le sens temporel comme d’acrobatie aérienne. — Prononciation :
équivalent de « au cours de » : Au long des [lupiq]. — PI. : des loopings [-piq].
mois et des années, l’oubli fit peu à peu son
œuvre. lopin n. m. Parcelle de terre. — Un seul p.
6 Le long de. Au sens spatial, est usuel dans
la langue courante : Allons donc nous prome¬ loquace adj. La prononciation la plus courante
ner le long de la rivière. — Ne s’emploie pas de nos jours est [bkas]. La prononciation
au sens temporel. Ne pas dire par exemple *le [bkwas] est vieillie et recherchée, mais non
long des mois et des années, mais au long des incorrecte. — De même, pour loquacité, à côté
mois... de la prononciation usuelle [bkasite], il existe
une prononciation [bkwasite].
1 Tout au long. Suivaient plus littéraire de
tout du long, qui a une connotation plus loquet n. m. Pièce servant à fermer une porte.
familière ; Ce document est tout au long un tissu — Finale en -et. — Dérivé : loqueteau [bkto].
de mensonges. Il m’a raconté tout du long
l’histoire de ses démêlés avec sa famille I
lord n. m. Mot anglais francisé. Prononciation ;
[Idr]. pi. ; des lords [Idr]. — Avec un l
longanimité n. f (littéraire) Patience, mansué¬ minuscule (Les lords jouissaient encore au XIX‘
tude. — Avec g et non -gu-. siècle d’un prestige immense), sauf devant un
nom propre (Il rencontra Lord Byron). — Avec
long-courner n. m. ou adj. Avec un trait un C majuscule et un / minuscule : la Chambre
d’union, à la différence de long cours. — Pas des lords. — Avec un / minuscule et un A
de féminin. — PI. : des long-courriers, des avions majuscule ; le premier lord de l’Amirauté.
long-courriers. — Avec un trait d’union : le lord-président du
Conseil (des lords-présidents...), lord-maire.
1. longe n. f. Partie de l’échine du veau. — Avec des minuscules : le lord-maire de
Londres, le lord-maire d’Edimbourg, des lords-
2, longe n. f. Lanière qui sert à attacher un maires. — Avec un L et un M majuscule : le
.animal ; lanière d’un fouet. Lord-Maire, sans complément (= celui de
Londres).
longer v. t. Conjug. 16. Prend un e après le g
devant a ou o .• il longea, nous longeons. lorgner v. t. Attention au i après le groupe -gn-
à la première et à la deuxième personne du
longeron n. m. Pièce longitudinale d’un pont pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
métallique, d’un châssis de véhicule, etc. présent : (que) nous lorgnions, (que) vous
lorgniez.
longitudinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Les couloirs longitudinaux. loriot n. m. Oiseau. — Finale en -ot.
459 LORRAIN
lorrain, aine adj. ou n. De Lorraine. — Atten¬ lotion n. f. Deux n dans le dérivé ; lotionner.
tion à la majuscule : La population lorraine. Les
Lorrains. Une Lorraine. — N. m. Le lorrain : lotir V. t. Un seul t. De même : loti, lotissement,
dialecte parlé en Lorraine. — Attention aux lotisseur.
deux r.
loto n. m. Jeu. — Un seul t.
lors [Ior] Emplois et locutions.
lotte n. f. Poisson. — Deux t. On évitera la
1 L’emploi adverbial (au sens de « alors ») est
graphie lote, rare et vieillie.
vieux.
2 De nos jours, ne s’emploie que dans des locu¬ lotus n. m. Plante. — Prononciation : [btys].
tions : dès lors, depuis lors, pour lors, lors de. — PI. ; des lotus [-tys].
3 Dès lors que. Est vieilli au sens de « à partir
louange n. f. Avec -an-.
du moment où » : Dès lors qu’il eut fait cet
héritage, il vécut sans souci d’argent. — S’em¬
louanger v. t. Conjug. 16. Prend un e après
ploie encore dans le sens de « puisque, du
le g devant a ou o.’ il louangea, nous louan-
moment que » : Dès lors que vous refusez de
geons.
comprendre, je n’ai plus qu’à me taire. Tour
assez littéraire.
louer, louanger Ces deux verbes ne sont pas
4 Lors même que. Suivi de l’indicatif, signifie interchangeables.
« même quand » : Lors même qu’il est déçu,
1 louer Appartient à tous les registres. Peut
il se montre aimable. — Suivi du conditionnel,
s’employer même dans le style le plus noble.
équivaut à « même si » : Lors même que vous
Ne comporte pas de nuance péjorative : Louez
apporteriez des preuves, on ne vous croirait pas.
le Seigneur t Un bon critique doit savoir louer
— Ces constructions avec lors même que
avec enthousiasme et blâmer avec mesure.
appartiennent à la langue soutenue. T Ne pas
déformer en *alors même que. 2 louanger Appartient à la langue semi-fami¬
lière. Ne s’emploie guère dans le style sérieux
lorsque conj. Elision et sens. et noble. Toujours assez péjoratif Signifie
« louer avec excès, sans discernement, de
I S’élide devant il, elle, on, un, une: Lorsqu’il manière déplacée » ; Il passe son temps à
vient. Lorsqu’un tel fait se produit. — Devant louanger à tout propos des gens dont il disait
en, l’usage est incertain. On préférera la forme du mal le jour précédent. — Le mot louange
non élidée ; Lorsque, en 1968, ces faits se n’est nullement péjoratif Le mot louangeur est
produisirent (mieux que Lorsqu’en 1968 ces faits toujours assez péjoratif
se produisirent).
II Lorsque, quand. Ces deux conjonctions sont louis n. m. Ancienne pièce de monnaie. — Avec
à peu près synonymes. Quelques différences un / minuscule.
cependant.
louise-bonne n. f Poire d’automne. — PI. : des
1 lorsque N’appartient pas à la langue parlée louises-bonnes.
courante. Est d’un registre plus « noble » que
uand. En principe, souligne plutôt l’aspect louisianais, aise adj. ou n. De la Louisiane : La
istorique, singulier de l’action (et non la population louisianaise. Les Louisianais. — Un
répétition) : Lorsque Louis vint à Paris, en seul n, comme dans Louisiane.
janvier 1959...
2 quand Appartient à tous les registres et louis-philippard, arde adj. (toujours péjoratif)
même à la langue la plus familière. En principe, De l’époque de Louis-Philippe : Des meubles
souligne mieux que lorsque l’idée de répétition : louis-philippards. Une décoration louis-philip-
Quand Louis venait à Paris, il descendait dans parde. Des chaises louis-philippardes.
un hôtel du quartier de la gare Saint-Lazare.
louis-quatorzien, ienne adj. De l’époque de
losange n. m. Avec un s et -an-. Louis XIV : Le faste louis-quatorzien. Les
artistes louis-quatorziens. La majesté louis-
lot n. m. Part attribuée à chacun. — Prononcia¬ quatorzienne. Les peintures louis-quatorziennes.
N’est pas péjoratif Cependant, dans le style très
tion : [lo].
surveillé, on préférera de Louis XIV, de l’époque
de Louis XIV, de l’époque classique.
loterie n. f. Un seul t.
loti, ie adj. Etre bien loti, mal loti — Un seul t. loukoum > rahat-loukoum.
LOULOU 460
loup-garou n. m. Un trait d’union. — PI. : des loyalisme, loyauté Deux noms qui ne sont
loups-garous. nullement synonymes.
oeuvres par lui (par elle, par eux) réunies 2 Dans le langage courant, un L majuscule
composaient un merveilleux musée. Ce tour est quand on veut parler non du disque ou du
littéraire, mais parfaitement correct. croissant lumineux visible dans le ciel, mais du
corps céleste lui-même : Aurais-tu voulu aller
2 Lui, indiquant la personne à l’avantage (au sur la Lune, comme Neil Armstrong ?
détriment) de qui l’action est accomplie
(construction du tyi» U lui a gâché sa soirée). 3 Dans le langage courant, un / minuscule
Tour usuel et parfaitement correct. quand on veut parler du disque ou du croissant
visible dans le ciel ; La lune se lève. La lune
luire V. i. Je luis, tu luis, il luit, nous luisons, vous brille. Un beau clair de lune.
luisez, ils luisent — Je luisais. — Passé simple
4 Plutôt avec un / minuscule : la nouvelle
pratiquement inusité. — Je luirai — Je luirais.
— Luis, luisons, luisez. — Que je luise. — Sub¬ lune, la pleine lune (et, au figuré, un visage
en pleine lune).
jonctif imparfait pratiquement inusité. — Lui¬
sant — Lut — Le pasæ simple était Je luisis, le
subjonctif imparfait que Je luisisse. Ces deux lunetier n. m. Un seul t — Prononciation:
temps sont sortis de l’usage. On évitera d’em¬ [lyntje].
ployer en guise de passé simple des formes telles
que *illuit, *ilsluisirent —participe passé n’a lunette n. f. Singulier et pluriel.
ni féminin ni pluriel. 1 Une lunette. Instrument d’optique constitué
par un tube muni d’im objectif et d’un oculaire ;
lumbago n. m. Prononciation : [ISbago], et non Une lunette astronomique. — Quand on veut
*[ldÉbago]. — La graphie lombago est plus rare désigner plusieurs de ces instruments, on dit
et moins conseillée. des lunettes, mais on prendra garde à la
confusion avec le sens 2 ci-dessous. Par
lumière n. f. Expressions. exemple, on dira; Cet opticien est spécialisé
1 C)ndistinguera/a{i%dé/d/umière,allumenme dans la vente des lunettes d’approche (et non
lampe, et faire la lumière (sur une affaire), faire des lunettes, ce qui serait ambigu).
connaître ce qui était caché, obscur, incertain. 2 Des lunettes. Ensemble constitué par deux
2 On écrira plutôt faire de la lumière, donner verres correcteurs ou protecteurs et leur mon¬
de la lumière et l’on évitera le pléonasme ture : Elle mit ses lunettes pour déchiffrer la
familier allumer la lumière. En revanche, les partition — (^and on veut désigner plusieurs
expressions allumer la lampe, éteindre la de ces ensembles correcteurs ou protecteurs, on
lumière sont parfaitement correctes. dit des paires de lunettes : J’ai deux paires de
lunettes, l’une pour voir de loin, l’autre pour lire.
3 Les scientifiques recommandent d’écrire an¬ On ne peut dire : *J’ai deux lunettes.
née de lumière ÿl. ; des années de lumière) et
non année-lumiere.
lunetterie [lynetsi] n. f. Deux t à la différence
de lunetier.
luminaire n. m. Finale en -aire.
lunule n. f. Un seul n, un seul L
luminescence n. f. Finale en -ence. — Attention
au groupe -sc-. De la même famille : luminescent
lupanar [l)^anaR] n. m. (littéraire et vieilli)
Lumitype n. f. Machine à composer sur film Maison de prostitution. — Mot latin francisé.
Finale en -ar, non en -ard. — PI. : des lupanars
(photocomposition). — Nom déposé, donc une
majuscule. [-naa].
lundi n. m. Nom de jour de la semaine, donc luKtte n. f. Seulement dans l’expression familière
une minuscule : Le lundi 15 mai Je viendrai il y a belle lurette, il y a bien longtemps.
lundi prochain.
luron n. m. (familier) Homme plein d’allant et
lune n. f Usage de la majuscule. de gaieté, un peu effronté : Ah / nous étions alors
de francs limm / Quels sacrés lurons l — Deux
1 Dans la langue de l’astronomie, toujours un n dans le féminin : luronne. — Les expressions
L majuscule : La Lune est située à une distance gai luron. Joyeux luron, à l’origine pléonasti¬
de 350 JOO kilomètres de la Terre.
ques, sont de nos jours admises dans l’usage.
463 LUSTRAL
lustraL ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux. sait sa cour par ses orgies. — Substantif
correspondant : luxure.
1. lustre n. m. Eclat. — Appareil d’éclairage.
3 luxueux, euse. Somptueux, fastueux, très
beau et très coûteux : Une voiture luxueuse.
2. lustre n. m. Période de cinq ans.
— Substantif correspondant : luxe.
lustrine n. f. Etoffe.
luzerne n. f. Plante. —Avec un z.
lut n. m. Mastic, pâte qui sert à obturer.—Pronon¬
lycanthrope n. m. Loup-garou. — Attention à
ciation : [l)rij. Ne pas écrire comme luth, instru¬
l’y et au groupe -th-. — Dérivé : lycanthropie
ment de musique.—Dérivé : luter v. t. (obturer).
n. f. (maladie mentale).
luter V. t. Obturer avec du lut. T Ne pas écrire
lycaon [likaô] Animal. — Avec un y.
comme lutter, combattre.
lycée n. m. Avec y et finale en -ée. — Normale¬
luth n. m. Instrument de musique. — Prononcia¬
ment avec une minuscule : Le lycée Biaise
tion : [lyt]. PI. : des luths. — Avec -th-. De
Pascal. — Dérivé : lycéen, enne.
même : lutherie, luthier, luthiste. — Attention
à l’homophone lut, mastic.
Lycra n. m. Textile élastique. — Avec un y. Nom
déposé, donc avec une majuscule.
luthéranisme n. m. Doctrine rehgieuse de
Luther. ▼ Ne pas déformer en Vuthérianisme.
lymphe [lêf] n. f. Avec un y et -ph-. De même :
lymphadénite, lymphagogue, lymphangite, lym¬
luthérien, ienne n. ou adj. Protestant qui suit
phatique, lymphatisme, lymphocyte, lympho¬
la doctrine de Luther. — Avec -th-. N’est
cytose, lymphogranulomatose, lymphoïde,
pas un nom de peuple, donc pas de majuscule :
lymphoréticulose.
Les luthériens.
lymphe, nymphe Deux noms paronymes à bien
luthier, luthiste Ces deux noms ne sont
distinguer.
nullement synonymes.
1 lymphe Liquide organique qui circule dans
1 luthier n. m. Celui qui fabrique des instru¬
le système lymphatique.
ments de musique (luths à l’origine, puis violons,
violoncelles, guitares, mandolines, etc.). 2 nymphe Divinité féminine de la Grèce
antique. — Jeune fille belle et gracieuse — Etat
2 luthiste n. m. ou f. Artiste qui joue du luth.
intermédiaire entre la larve et l’insecte adulte.
— Les nymphes : les petites lèvres de la vulve.
lutin Comme substantif, n’a pas de forme pour le
féminin : Cette fillette est un charmant lutin ! —
Lynch [lijl On dit : la loi de Lynch (avec un
Dans l’emploi adjectif, d’ailleurs vieilli et rare,
L majuscule). Ne pas déformer en *loi du lynch.
il existe un féminin lutine : Il est d’humeur lutine.
— Dérivés : lynchage [lêjas], lyncher [léje].
— Ne pas dire *le lynch, mais le lynchage.
lutrin n. m. Pupitre d’église. — Finale en -in.
lynx [léks] n. m. inv. Animal. — Avec un y.
lutte n. f. Deux t. De même: lutter, lutteur.
lyonnais, aise adj. ou n. De Lyon. — Attention
lutter V. i. Combattre. — Ne pas écrire comme
à la majuscule ; La population lyonnaise. Les
luter, obturer.
Lyonnais. — N. m. Le lyonnais : dialecte. — Le
Lyonnais: la région de Lyon.
lux n. m. inv. Unité d’éclairement. — Ne pas
écrire comme luxe, faste.
lyophiliser [Ijafilize] v. t. Dessécher (une
luxuriant, luxurieux, luxueux Trois adjectifs substance) pour assurer la conservation.
— Avec un y et ph. De même : lyophile,
à bien distinguer.
lyophilisation.
1 luxuriant, ante. Quahfie une végétation très
abondante : La végétation luxuriante des pays lyre n. f. Avec un y. De même : lyrique,
tropicaux. — Très exubérant, très fécond, très lyriquement, lyrisme.
riche, très orné : Imagination luxuriante. L’or¬
nementation luxuriante de l’art baroque. lys n. m. Orthographe vieiUie pour lis, plante, fleur.
Substantif correspondant : luxuriance.
2 luxurieux, euse. Qui est trop porté sur les lyse n. f. (terme de biochimie et de physiologie)
plaisirs des sens. Ce prince luxurieux scandali¬ Avec un y. De même : lysat, lysine.
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M
ma > mon. mâcher v. t. Avec un accent circonflexe.
magnat n. m. Autrefois, seigneur polonais ou mai n. m. Nom de mois, donc pas de majuscule :
hongrois. — Haut personnage. — Prononcia¬ Je viendrai le 20 mai prochain. Je viendrai à
tion ; [magna], avec [gn]. — Un -r à la fin, la fin de mai, mieux que Je viendrai fin mai
à la différence de magma, masse pâteuse.
maigrichon adj. Deux n dans le féminin :
magnésie n. f. Substance chimique. — Pronon¬ maigrichonne.
ciation : [majiezi]. De la même famille :
magnésien [majiezjê], magnésite [majiezit], maigriot adj. Deux t dans le féminin : maigriotte.
magnésium [majiezjom].
maigrir Conjugaison et construction.
magnéto [majieto] n. f. Génératrice électrique. 1 Normalement conjugué avec avoir pour
— PI. : des magnétos [-to]. exprimer l’action ou l’état : J’ai maigri de deux
kilos en quinze jours. Je l’ai revu après sa
magnéto- Les mots en magnéto- s’écrivent en maladie, il a beaucoup maigri.
un seul mot sans trait d’union (magnétomètre,
magnétophone, magnétoscope, etc.), même 2 L’emploi de l’auxiliaire être pour insister sur
quand le deuxième élément commence par une l’état est correct, mais vieilli et rare : Depuis
voyelle : magnétoélectrique. sa maladie, il est beaucoup maigri On dirait
plutôt, dans ce cas : Depuis sa maladie, il est
magnificence, munificence Deux noms fémi¬ très amaigri
nins à bien distinguer. 3 La construction transitive directe est vieüüe
1 magnificence [majiifisâs] Caractère riche, et rare, mais non incorrecte : La fatigue avait
somptueux : La magnificence du style. La beaucoup maigri son visage. On dit plus
magnificence de l'ornementation dans le gothi¬ fréquemment : La fatigue avait beaucoup amai¬
que flamboyant — L’adjectif correspondant gri son visage.
est : magnifique.
mail n. m. Marteau ; jeu ; allée. — Prononcia¬
2 munificence Générosité, libéralité extrême : tion : [maj].
Il distribuait les dons avec une munificence
digne d’un prince. — L’adjectif correspondant mailing n. m. Anglicisme qui désigne la vente
est : munificent ou la publicité par correspondance. — Pronon¬
ciation : [meliq]. — Equivalent français :
magnifier [majiifje] v. t. Célébrer, glorifier. publipostage.
— Conjug. 20. Double le i à la première et à
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif maillechort n. m. Alliage. — Pas un nom
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous déposé, donc un m minuscule. — Prononcia¬
magnifiions, (que) vous magnifiiez. tion : [majJoR].
3 Avec main toujours au pluriel : haut les 3 Devant un nom qui est toujours au pluriel,
mains ! répandre à pleines mains, un homme à maint ne peut évidemment s’employer qu’au
toutes mains ou de toutes mains (un homme prêt pluriel : Il assista à maintes vêpres et suivit
à faire n’importe quelle besogne), en bonnes maintes funérailles.
mains, en mains sûres. T Avec main au pluriel :
4 On écrit plutôt maintes fois que mainte
changer de mains, au sens de « changer de
fois. — On peut écrire maint et maint, mais
propriétaire, de maître » : Cette maison de
maints et maints est plus fréquent : Il a lu
commerce a changé de mains plusieursfois depuis
maints et maints livres
dix ans
4 Sans trait d’union : petite main, première maintenance n. f. Finale en -ance.
main, seconde main (ouvrières dans un atelier de
couture). PL : des petites mains, des premières maintenant adv. Peut s’employer dans un récit
mains, des secondes mains. — De même ; avoir au passé : Maintenant, il était trop tard pour
la haute main sur. agir. Maintenant qu’il était mort, tout le monde
l’admirait.
5 Agir en sous-main, informer quelqu’un sous
main (secrètement) > sous-main.
maintenir v. t. Conjug. 44. Je maintiens tu
6 A main droite, à main gauche droit, gauche. maintiens, il maintient, nous maintenons, vous
maintenez, ib maintiennent. — Je maintenais
main courante n. f. Rampe, barre d’appui. — En — Je maintins. — Je maintiendrai — Je
deux mots, sans trait d’union. — PL : des mains maintiendrab — Maintiens, maintenons main¬
courantes tenez. — Que je maintienne. — Que je
maintinsse. — Maintenant — Maintenu, ue.
m^-d’œuvre n. f. Attention au trait d’union et
à l’apostrophe. — PL (rarement usité) : des maintien n. m. ▼ pas de r à la fin.
mains-d’œuvre.
maïoiique > majoUque.
main-forte n. f. (inusité au pluriel) En deux mots,
avec un trait d’union : Prêter main-forte. maire n. m. Expressions et féminin.
1 On dit plutôt l’adjoint au maire que l’adjoint
mainlevée n. f. En un seul mot, sans trait d’union. du maire.
— PL (rarement usité) : des mainlevées
2 Lord-Maire, lord-maire > lord.
mainmise n. f. En un seul mot, sans trait d’union. 3 On peut dire, à la rigueur, madame le maire.
— PL (rarement usité) : des mainmises Ne pas dire en tout cas madame la mairesse.
On dit très bien, en revanche, madame Dubob,
mainmorte n. f. En un seul mot, sans trait maire de Servignac. On peut dire une femme
d’union. — PL : des mainmortes. — Dérivé : maire, comme on dit une femme minbtre.
mainmortable adj. ou n. (pi. des mainmortables).
— Ne p^ écrire le droit de mainmorte comme mais Conj. de coordination. Emploi et
l’expression ne pas y aller de main morte (en deux expressions.
mots).
1 Normalement précédé d’une virgule ; Il tra¬
vaille avec ardeur, mab il manque de méthode.
maint, mainte Appartient à la langue littéraire.
— Peut s’employer sans virgule, notamment
I Dans la langue moderne, toujours adjectif et pour joindre deux adjectifs épithètes, attributs
toujours placé devant le nom. L’emploi prono¬ ou en apposition ; Un garçon honnête mab trop
minal est archaïque : Maints de ces rois mouru¬ mou. Il est laborieux mais crédule. Bon mais peu
rent de mort violente ou Maint de ces rois mourut énergique, il fut la proie des intrigants.
de mort violente. — Ne peut jamais être attribut.
2 Dans le style famiher, sert parfois à renforcer
On ne peut dire : Les occasions perdues furent
ce qui vient d’être dit (au lieu d’exprimer une
*maintes (on dit furent nombreuses).
opposition) : Il est paresseux, mab paresseux t
II Maint au singulier ou au pluriel. (= extrêmement paresseux).
1 Au sens de « plus d’un », au singulier : 3 Mais bien, mais au contraire. Ces expres¬
Dans le cours de sa vie, il eut l’occasion de servir sions s’emploient toujours après une proposi¬
maint roi. tion négative. Elles expriment fortement l’oppo¬
sition. Mais au contraire est d’un registre plus
2 Au sens de «nombreux», au pluriel: relevé ; Il n ’était nullement un traître, mab au
Maintes sources font de ce pays une région fort contraire un patriote dévoué. Il n’est pas fou,
verdoyante.
mais bien criminel.
469 MAIS
2 Sans trait d’union : maître mot, grand maître, 3 L’adjectif attribut ou en apposition s’accorde
maître ès arts, premier maître, second maître, avec Majesté (féminin) quand Sa Majesté (Votre
maître chanteur, maître coq, maître couple, Majesté) n’est accompa^é d’aucun autre nom :
maître graveur, maître maçon, maître queux, Sa Majesté est prête à vous recevoir. Sinon,
maître tailleur, maître teinturier... l’adjectif s’accorde avec l’autre nom : Sa
Majesté l’Empereur est prêt à vous recevoir.
3 Avec un trait d’union : maître-autel (pl. : des
maîtres-autels), quartier-maître (pl. : des 4 Quand Sa Majesté (Votre Majesté), non suivi
quartiers-maîtres). d’un autre nom, a un attribut, cet attribut se
met au féminin s’il s’agit d’un adjectif, au
4 On distinguera maître à danser, profes¬ masculin s’il s’agit d’un nom précédé de
seur de danse (autrefois), et maître-à-danser, l’article : Sa Majesté est curieuse de voir ce
compas d’épaisseur (pl. : des maîtres-à-dan¬ spectacle. Sa Majesté est le maître et le
ser). conducteur de son peuple.
5 On distinguera petit maître, artiste estimable,
mais qui n’atteint pas les sommets de l’art, et majolique [ma3olik] ou maïolique [majolik]
petit-maître, jeune élégant. n. f. Faïence italienne du XVI' siècle. — Les
deux formes sont admises.
6 Avec le complément toujours au singulier :
des maîtres de ballet, des maîtres de chapelle, major n. m. Sans trait d’union : major général
des maîtres d’école, des maîtres d’equipage,jies (des majors généraux). — Avec un trait
maîtres d’étude, des maîtres d’hotel, des maîtres d’union : adjudant-major (des adjudants-ma¬
de maison, des maîtres d’œuvre, des maîtres jors), infirmière-major (des infirmières-majors),
d’ouvrage. médecin-major (des médecins-majors), sergent-
7 Avec le complément toujours au pluriel : un major (des sergents-majors), tambour-major
maître d’armes, un maître de cérémonies, un (des tambours-majors).
MAJORDOME 470
majorité n. f. Après la majorité de (des), le verbe malbâti, ie ou mal bâti, ie adj. Les deux formes
et l’attribut se mettent en général au singulier sont admises. La plus courante est mal bâti en
(Selon ce sondage, la majorité des Français est deux mots.
satisfaite de la politique du gouvernement), sauf
si l’on veut insister sur l’idée de pluralité et non malchance n. f. Dérivé ; malchanceux, euse adj.
d’unité collective (Certaines maisons de la ville (en un seul mot).
ont deux étages, quelques-unes trois, mais la
majorité des demeures ont un étage seulement). malcommode adj. En un seul mot. — Adjectif
vieilü. De nos jours, on dit plutôt incommode.
majuscules > annexes.
maldonne n. f. Attention aux deux n.
1. mal, male adj. Sans virgule ; bon an mal an
et bon gré mal gré. mâle n. m. ou adj. Avec un accent circonflexe.
maladroit, oitc adj. En un seul mot. malgré prép. Orthographe et emploi conjonctif
malaisé, ée adj. En un seul mot. 1 En un seul mot. — Pas de -s à la fin.
2 Ne pas écrire malgré, préposition (Malgré sa
malandrin n. m. Rôdeur, malfaiteur. — Avec fatigue, il est venu travailler), comme l’expres¬
-an-.
sion bon gré mal gré, dans laquelle mal gré
471 MALHABILE
s’écrit en deux mots (Bon gré mal gré, il devra malsain, aine adj. En un seul mot.
se mettre au travail).
malséant, ante adj. En un seul mot. De même :
3 Malgré que. Cette locution conjonctive suivie
malséance.
du subjonctif s’emploie dans la langue relâchée
pour exprimer la concession. Dans la langue malsonnant, ante adj. Deux n. En un seul mot.
écrite surveillée, on préférera bien que ou
quoique : Bien qu ’il soit fatigué (ou quoiqu ’il soit malt n. m. Orge germée et séchée. — Pas de -e
fatigué), il vient travailler tous les jours (mieux à la fin. — Dérivés : maltage, maltase, malter,
que malgré qu'il soit fatigué). malterie, malteur, maltose.
4 Malgré que j’en aie, que tu en aies... (=
malgré moi, malgré toi...). Il doit obéir, malgré malthusien, ienne adj. Attention au groupe -th-.
qu’il en ait Elle ressent pour lui quelque De même : malthusianisme.
inclination, malgré qu’elle en ait Ce tour est
vieilli, un peu précieux, mais non incorrect. maltraiter v. t. En un seul mot.
malingre adj. Chétif, maigre. — Finale en -ingre. malversation, concussion, prévarication >
concussion.
malintentionné, ée adj. En un seul mot.
mamelle n. f T Deux 4 mais un seul m, à la
malle n. f. Coffre de voyage. — Sans trait différence de mammaire, mammalogie, mam¬
d’union : malle arrière (des malles arrière). mifère, mammite.
malléable adj. Deux L De même : malléabilité. mamelon n. m. Un Seul m. Le dérivé prend deux
n: mamelonné.
mnllértle n. f. SaüUe osseuse au niveau de la
cheville. — Avec deux /. mameln, ue adj. Qui a de grosses mamelles.
— Un seul m, un seul 4
malle-poste n. f. — PI. : des malles-poste.
mammaire adj. Deux m, à la dififérence de
mallette n. f. Petite malle. — Deux i deux t mamelle.
malpropre adj. En un seul mot. De meme : 1. manager n. m. Anghcisme qui désigne celui
malproprement malpropreté. qui gère les intérêts matériels d’un sportif, celui
MANANT 472
c|ui dirige une grande entreprise. — Prononcia¬ manette, mannette Ne pas écrire manette, levier
tion : [manad3ER], plutôt que [manedsoeR]. de commande, comme mannette, corbeille.
— PI. : des managers [-d3eR].
manganèse n. m. Un seul n. De même:
2. manager v. t. {anglicisme) Diriger — Pronon¬ manganeux, manganique, manganite n. f.
ciation : [mana3e], plutôt que [manad3e]. —
Conjug. 16. Prend un e aprœ le g devant a ou mangeable adj. Un e après le g. De même:
o: il managea, nous manageons. mangeaille, mangeoire.
d’une correction plus sûre. Le second tour (sans marais [maae] n. m. Terrain gorgé d’eau. —
de) devra être évité dans la langue écrite très Finale en -ais. A distinguer par l’orthographe et
surveillée. — En revanche, on &rit toujours : la prononciation de marée [maae]. — Sans trait
Il a failli tomber (et non II a failli *de tomber). d’union : marais salant (des marais salants). —
Avec un M majuscule : le Marais, quartier de
4 La manquer belle. Expression vieillie. On dit
Paris, le Marais, région de la Limagne (au nord
plutôt l’échapper belle. T Le participe passé
de Clermont-Ferrand), le Marais, parti pohtique
manqué reste toujours invariable. Ils l’ont
sous la Convention. — Avec un ^majuscule et
manqué belle.
un A ou un P minuscule : le Marais breton, le
Marais poitevin (régions de l’ouest de la France).
mansarde n. f. Avec -an-.
Avec un m minuscule et un F majuscule : le
marais Vernier (en Normandie).
manse, mense Deux noms homophones relatifs
à des réalités historiques.
marathon n. m. Course. — Avec un m
1 Un manse Au Moyen Age, unité d’exploita¬ minuscule et -th-.
tion agricole (une maison, un jardin et une
dizaine d’hectares de terre) servant de base au marâtre n. f Accent circonflexe sur le second a.
calcul des redevances et à l’évaluation des
domaines : Un domaine féodal de trente 1. marc n. m. Ancienne monnaie (d’où l’expres¬
manses. T Toujours masculin : Un petit manse. sion au marc le franc, au prorata). ▼ Pronon¬
2 Une mense [mâs] Autrefois, revenu ecclé¬ ciation : [maa], le -c final est muet.
siastique affecté au titulaire d’une fonction :
Mense épiscopale. Mense abbatiale. 2. marc n. m. Résidu : Marc de café — Eau-de-
vie : Un vieux marc de Bourgogne. T Pronon¬
mansuétude n. f Avec -an-. — Prononciation : ciation : [maa], le -c final est muet.
[môsqetyd], avec [s].
marcassin, mocassin Deux noms masculins à
mante, menthe Ne pas écrire la mante (insecte bien distinguer.
ou manteau) comme la menthe (plante). 1 marcassin Petit du sanglier.
mantille n. f Coiffure féminine. — Prononcia¬ 2 mocassin Chaussure.
tion ; [môtij].
marchand, ande n. m. ou f On distinguera un
manutention n. f Deux n dans les dérivés : marchand de vin, un cabaretier, et un mar¬
manutentionnaire, manutentionner. chand de vins, un commerçant qui vend du vin
à emporter (en bouteilles) ou un négociant qui
mappemonde n. f Deux p. En un seul mot. ▼ vend du vin en gros.
Désigne une carte plane qui représente la surface
du globe, soit par une figure unique, soit en deux marchandise n. f Avec marchandise au pluriel :
hémisphères. — Ne doit pas daigner un globe un train de marchandises, une gare de mar¬
terrestre, sphère montée sur un pied. chandises, un transport de marchandises.
La fabrication en série permet de vendre à bon marée [maae] n. f A distinguer, par l’ortho¬
marché. graphe et la prononciation, de marais [maae].
— Sans traits d’union ; raz de marée [aa
3 Dans la langue très surveillée et un peu damaae] (des raz de marée). T On distinguera
archaïsante, on écrira plutôt, avec à : des objets les deux expressions suivantes : arriver comme
à bon marché: Il porte des costumes à bon marée en carême (arriver à propos, opportuné¬
marché. En ce moment, les cerises sont à bon ment), arriver comme mars en carême (arriver,
marché. Cependant la langue cursive admet se produire inévitablement).
dans ce cas bon marché sans à : Je vais chez
ce marchand, car il a des fruits excellents et marémoteur, trice adj. Usine marémotrice, mue
bon marché (toujours invariable). par l’énergie des marées. — Pas de e muet
III A meilleur marché, au meilleur marché. intérieur.
Formes à employer, à l’exclusion de *plus bon
marché, *le plus bon marché: J’ai acheté des marelle n. f. Jeu d’enfants. — Deux l.
poires à meilleur marché que la semaine^
dernière. Essayons d’acheter au meilleur marché marengo [maaêgo] Invariable dans ; des poulets
possible. marengo. — Invariable aussi comme adjectif
de couleur : des étoffes marengo.
marchepied n. m. En un seul mot, sans trait
d’union. marge n. f Avec marge toujours au singulier :
en marge (Ecrire des annotations en marge).
marcher v. i. On évitera le pléonasme marcher
à pied. margelle n. f Deux /.
mardi n. m. Nom de jour de la semaine, donc marginal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
pas de majuscule ; C’était le mardi 12 octobre. en -aux : Des ajouts marginaux.
mardi gras Sans trait d’union. — On écrit, marguillier [mangije] n. m. Attention au i après
avec un M majuscule. Mardi gras, quand il le groupe -ill-. T Ce mot ne doit pas désigner
s’agit de la fête : Autrefois, de joyeux cortèges un sacristain. Son vrai sens est « membre du
parcouraient Paris le jour du Mardi gras. — conseil de fabrique », conseil qui administrait
Avec un m minuscule : un mardi gras, un les biens de la paroisse.
personnage déguisé, d’où un accoutrement de
mardi gras. mari n. m. Epoux. — Un seul r, à la différence
de l’adjectif marri, triste, contrit.
mare n. f. Petite étendue d’eau. — Un seul r.
mariage n. m. Un seul r. De même : mariable.
marécage n. m. Avec é, à la différence de marais. — Se construit toujours avec avec ou avec et
et non avec à : Après son mariage avec une jeune
maréchal n. m. — PI. : des maréchaux. — Sans fille de la bonne société lyonnaise. Le prêtre
trait d’union : maréchal de camp (des maré¬ célébra le mariage du jeune vicomte et de Mlle
chaux de camp), maréchal des logis (des de Brignac > marier,
maréchaux des logis). — Avec un seul trait
d’union : maréchal des lo^is-chef (des maré¬ marié, ée adj. ou n. Sans trait d’union : jeune
chaux des logis-chefs), maréchal des logis-major marié, nouveau marié. Au jiluriel : des jeunes
(des maréchaux des logis-majors). mariés, des nouveaux maries. — Au féminin :
une jeune mariée (des jeunes mariées), une
maréchalat n. m. Dignité de maréchal. — Un nouvelle mariée (des nouvelles mariées).
seul l.
marier v. t. Orthographe, construction, emploi
maréchale n. f. Epouse d’un maréchal. — Un abusif.
seul /. 1 Un seul r. De même : mariable, mariage,
marié, marieur.
maréchalerie n. f. Metier ou atelier de mare-
2 Marier, se marier, marié se construisent avec
chal-ferrant. — Un seul /.
avec ou avec à ou avec et, à la différence de
maréchal-ferrant n. m. Avec un trait d’union. mariage qui se construit seulement avec avec
ou avec et: Il a marié sa fille à un jeune
— PI. : des maréchaux-ferrants.
MARIN 476
ingénieur. Elle s’est mariée avec un ami de guerre. — Comme adjectif de couleur,
d’enfance. Il paraît que Louis et Yvonne vont toujours invariable : Des Jupes marine. Des
se marier. Il est marié à une jeune fille de la chaussures marine. Des pantalons marine. Des
bonne société lyonnaise. costumes bleu marine (sans trait d’union).
3 L’emploi de marier au sens de épouser
appartient à la langue provinciale ou rurale :
2. marine n. m. Soldat de l’infanterie de marine
anglaise ou américaine. — Mot anglais à demi
Il paraît que le Marcel va marier la Marie-
francisé. Prononciation : [manin]. — PI. : des
Jeanne. il la fréquente depuis longtemps. A
éviter dans la langue correcte. marines [-ain]. — Toujours avec un m minus¬
cule : Les marines ont débarqué.
marin n. m. Avec un trait d’union : marin-
pêcheur (des marins-pêcheurs), marin-pompier maringouin [maRÊgwÉ] n. m. Moustique
(des marins-pompiers). — Sans trait d’union et d’Amérique. — Finale en -ouin.
avec marin toujours au singulier : des costumes
marin, des cols marin. marinier, ière adj. ou n. m. Sans trait d’union :
officier marinier (des officiers mariniers).
marin, maritime Ces deux adjectifs ne sont pas
synonymes. En principe, marin qualifie ce qui marinière n. f Des moules à la marinière ou,
appartient à la mer, ce qui est du domaine de plus couramment, des moules marinière (sans -s).
la navigation en mer, maritime ce qui concerne
le rivage de la mer ou la marine. En fait, c’est marionnette n. f. Un seul r, deux n, deux t.
l’usage qui a consacré l’emploi de l’un ou de
l’autre adjectif dans certaines expressions. marit^ aie, aux adj. Du mari. — Masculin
pluriel en -aux: Les devoirs et les droits
1 marin, ine Animaux marins (qui vivent dans maritaux.
la mer). Faune marine. Plantes marines (par
exemple les algues). Flore marine. Monstre maritime, marin > marin.
marin. Le vent marin, la brise marine (qui vient
de la mer). Boussole marine. Compas marin.
marivauder v. i. Avec -au-. De même :
Jumelles marines. Le mille marin (1 852 mè¬ marivaudage.
tres). Moteur marin (moteur à essence ou Diesel
pour bateau). Avoir le pied marin. Bateau très
marjolaine n. f. Finale en -aine.
marin (qui tient bien la mer). — Le cimetière
marin de Sète (situé au bord de la mer).
marketing n. m. (anglicisme) Prononciation :
2 maritime Régions, provinces, départements [maaketii]]. — Pour éviter cet anglicisme, on
maritimes (qui sont au bord de la mer). Climat poima, selon les cas, employer l’un des
maritime. Végétation, flore maritime (qui croît équivalents français : commercialisation, étude
au bord de la mer). Plante maritime (par de marché, marchandisage, marchéage, merca-
exemple le chardon des sables, qui croît sur les tique (n. f).
dunes). Pin maritime (variété qui croît bien
dans le sable des dunes). Navigation maritime marlou n. m. (populaire) Souteneur. — PI. : des
(par opposition à navigation fluviale). Trans¬ marlous.
ports maritimes {pdx opposition à transports
terrestres ou aériens). Expédition maritime. maraelade n. f Le nom du fruit se met en
Commerce maritime. Voies maritimes. Gare général au pluriel ; de la marmelade d’abri¬
maritime. Génie maritime. Code maritime. cots.
Inscription maritime. Hôpital maritime (réservé
aux marins et aux officiers de marine). La marmite n. f Un seul t De même : marmitage,
puissance maritime d’Athènes. Les grandes marmitée, marmiton.
puissances maritimes. Les forces maritimes (la
marine de guerre). marmonner v. i. ou v. t. Deux n. De même :
marmonnement, marmonneur.
marina n. f. Ensemble résidentiel au bord de la
mer, avec commerces, port de plaisance, etc. marmoréen, enne adj. (littéraire) De marbre.
— PI. : des marinas [-na]. — Ce mot d’origine
anglo-americaine est parfaitement acceptable marmotte n. f. Animal. — Deux t.
en français.
marmotter v. t. Deux t. De même : marmottage,
1, m^e n. f Avec un 4/majuscule : la Marine marmottement, marmotteur.
nütiofiülc. Avec un m minuscule : lü Murine
(Il veu< s’engager dans la marine), la marine
marocain, maroquin > maroquin.
477 MARONNER
maronner v. i. (populaire) Etre en proie à une mars n. m. Nom de mois, donc pas de majuscule :
sourde colère. T Un seul r, deux n. Aucun Je viendrai le 6 mars prochain. — On distin¬
rapport avec marron. guera arriver comme mars en carême et arriver
comme marée en carême. > marée.
maroquin, marocain Deux mots homophones
à distinguer par l’orthographe. marsouin n. m. Cétacé. — Finale en -ouin.
1 maroquin [maRoké] n. m. Cuir. — Dérivés :
marsupial, ale, aux adj. ou n. m. Masculin
maroquinage, maroquiner, maroquinerie,
pluriel en -aux.
maroquinier.
2 marocain, aine adj. ou n. Du Maroc : La marte > martre.
population marocaine. Les Marocains. — Du
crêpe marocain : étoffe. marteau-pilon n. m. Avec un trait d’union.
— PI. : des marteaux-pilons.
marotte n. f. Un seul r, deux t
marteau-piqueur n. m. Avec un trait d’union.
maroufle n. f. (technique) Colle forte. — Un seul — PI. : des marteaux-piqueurs
f. De même : marouflage, maroufler. A
martelage n. m. Action de travailler le métal
marquage n. m. Avec -qu-. au marteau : Le martelage des lames de
couteaux — Action de marquer les arbres au
marquant, ante adj. Avec -qu-: Les dates marteau.
marquantes de cette époque.
martèlement n. m. Bruit cadencé : Le martèle¬
marquer v. t. Conjugaison et sens. ment des roues sur les rails. — On évitera la
graphie martellement.
1 Toujours avec -qu-, même devant a ou o;
il marqua, nous marquons. marteler v. t. Conjug. 10. Je martèle, je
2 On peut écrire, très correctement ; Les martèlerai.
dossiers à envoyer aux archives sont marqués
d'un A (= portent une marque qui est un A). martial, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
En revanche, on évitera : Un A est marqué sur Des discours martiaux
les dossiers. Dire plutôt : Un A est écrit sur les
dossiers. martin-chasseur n. m. Oiseau. — PI. : des
martins-chasseurs.
marqueter v. t. Conjug. 14. Je marquette, je
marquetterai. martinet n. m. Finale en -et.
2. marron, onne adj. Variable en nombre et en 2 Le martre Supplice d’une personne qui a
genre ; Les esclaves marrons. Une négresse été martyrisée ; Sainte Blandine souffrit le
marronne (deux n au féminin). Des avocats, des martyre à Lyon. — (par extension) Cette crise
médecins marrons. de rhumatisme, quel martyre I
martyrologe n. m. Liste des martyrs. — Ne pas quantité de (voir ci-dessus, § 2) : Une masse de
déformer en *martyrologue. documents ont été détruits au cours des siècles.
Cta écrira plutôt : Une grande quantité de
maryland n. m. Prononciation : [maRilô], plu¬ documents...
tôt que [maRÜâd]. Avec un M majuscule : du
tabac de Maryland. — Avec un m minuscule : masselotte n. f. (technique) Petite masse de
du maryland (Fumer du maryland). métal. — Finale en -otte, avec deux t.
mascaron, macaron Deux noms masculins à massicot n. m. Machine qui sert à couper le
bien distinguer. papier. — Finale en -ot. — Dérivés : massico¬
tage, massicoter.
1 mascaron Ornement sculpté, en forme de
visage grotesque ou fantastique, qui décore un massif n. m. Avec un M majuscule et un c
chapiteau, une corniche, une fontaine : Clef de minuscule : le Massif centrai
voûte décorée d’un mascaron.
2 macaron Gâteau rond fait d’œufs, de sucre mass media [masmedja] n. m. pl. En deux
et d’amandes : Les macarons de Saint-Emilion. mots, sans trait d’union. Pas d’accent sur le e.
— Masse ronde de cheveux disposée au-dessus Pas de -s à media. — A cet anghcisme, on
de chaque oreille. — Gros bouton rond. préférera la forme francisée les médias ou,
— Portemanteau. — Cocarde, emblème rond. mieux encore, les équivalents supports d’infor¬
mation, moyens d’information.
mascotte n. f. Avec deux t.
mastic n. m. Finale en -ic, avec c. De même :
masticage. En revanche, mastiquer, avec -qu-.
maser n. m. Dispositif analogue au laser, mais
fonctionnant par émission d’ondes électroma¬
masticage n. m. Action de boucher, de fixer avec
gnétiques. — Prononciation : [mazea]. — PI. :
des masers [-zen]. du mastic. — Ne pas dire le *masticage des
aliments, mais la mastication des aliments.
masquage n. m. Avec -qu-.
mastication n. f. Action de mastiquer, de
mâcher les aliments. ▼ Ne pas dire le masticage
masquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
des aliments.
a ou O.' il masqua, nous masquons.
masticatoire adj. ou n. m. Finale en -oire.
masse n. f. Expressions ; accord du verbe.
1 Avec masse au singulier ; Ils sont venus en 1. mastiquer v. t. Mâcher. — Toujours avec
masse. -qu-, meme devant a ou o .• il mastiquait, nous
mastiquons. — En revanche, un c dans les
2 Une masse de. Dans la langue surveillée, ne dérives ; masticateur, mastication, masticatoire.
doit s’employer que lorsqu’on veut insister sur
l’idée de bloc massif ; Une masse de boue et de 2. mastiquer v. t. Boucher, fixer avec du mastic.
troncs d’arbres obstruait la route. Une masse — Toujours avec -qu-, même devant a ou o .•
d’eau balaya le pont du trois-mâts. Une masse il mastiqua, nous mastiquons. — En revanche,
d’émeutiers enfonça le mince cordon de troupes. un c dans le dérivé : masticage.
— Dans les autres cas, on préférera une grande
quantité de, un grand nombre de, beaucoup de : m’as-tu-vu n. m. ou f. ou adj. Avec une
Une gfonde quantité de fruits étaient avariés et apostrophe et deux traits d’union. — Toujours
ont dû être jetés. Un grand nombre d’émeutiers invariaWe : Cette fille est une m’as-tu-vu. Je
se répandirent dans la ville. n ’aime pas ces gens, ce sont des m ’as-tu-vu. Elles
3 Après^ la masse de, cette masse de, l’accord sont très m’as-tu-vu.
se fait généralement au singulier ; La masse des
émeutiers, hésitante, recula. masure n. f. Maison vétuste. — Avec un s.
4 Après une masse de, l’accord se fait plutôt 1. mat, mate [mat, mat] adj. Non brillant.—Va¬
au singulier : Une masse d’émeutiers, furieuse, rie en nombre et en genre ; Des surfaces mates.
enfonça le cordon de troupes. Le pluriel n’est
possible que si l’on veut insister sur l’idée de 2. mat [mat] n. m. ou adj. (terme de jeu
grand nombre, sans idée de bloc massif, mais, d’échecs). ▼ Toujours invariable : Ils sont mat.
dans ce cas, il vaut mieux employer une grande Elle est mat.
479 MÂT
mât [ma] n. m. Avec un accent circonflexe. De dans la langue technique : A l’occasion des
même ; mâtage ou mâtement, mâter, mâtereau, grandes manœuvres, l’armée présentera ses
mâture. nouveaux matériels {= divers types d’engins,
d’armes, etc.).
matador [matadoR] n. m. Mot espagnol fran¬
cisé. PI. : des matadors. T Ne pas confondre matière n. f. Avec matière au singulier ; en
avec matamore > matamore. matière de, avoir, donner, être matière à.
maté n. m. Plante ; boisson. T Pas de A après mâtiner v. t. (dérivé de mâtin) Avec un accent
le t, comme dans thé. circonflexe, comme mâtiné adj.
matelas n. m. Finale en -as. Dérivés : matelassé, matines [matin] Office catholique. Toujoure
matelasser, matelassier, matelassure. féminin et toujours au pluriel. On écrit plutôt
chanter matines (sans article) et sonner les
matelot n. m. Finale en -ot. — Pas d’accent matines (avec l’article).
circonflexe, ni sur le a ni sur le o. Dérivé ;
matelotage. matois, oise adj. ou n. Avec un seul t. De même :
matoiserie.
matelote n. f. Finale en -ote, avec un seul t. —
Avec anguille au singulier : matelote d’anguille. matou n. m. — PI. : des matous.
mater, mâter Bien distinguer par la graphie et matriarcat n. m. Ce mot désigne l’organisation
la prononciation mater [mate], soumettre, et sociale, juridique et familiale dans laquelle la
mater [mate], munir d’un mât. filiation est établie selon le lien utérin, l’autorité
étant souvent exercée par le frère de la mère,
matériau n. m. Sert de singulier à matériaux. très rarement par la mère elle-même. ▼ On
Admis dans la langue technique : Le béton est évitera d’employer abusivement ce mot pour
un matériau économique et commode.^ — Dans désigner une société dans laquelle les femmes
la langue très surveillée et très littéraire, on exercent (ou sont censées exercer) l’autorité.
pourra préférer le singulier matière: La pierre Dans ce cas, le terme de gynécocratie est
est une matière plus noble que la brique. — Le préférable. — Dérivé; matriarcal, ale, aux.
pluriel matériaux peut être employé même dans
la langue très surveillée. matricule Attention au genre.
1 La matricule Registre: La matricule d’un
matériel, elle adj. ou n. m.
hôpital
1 On évitera l’expression relâchée temps maté¬
riel. On préférera temps nécessaire: Je n’aurai 2 Le matricule Le numéro d’inscription au
pas le temps nécessaire pour rédiger ce rapport, registre matricule : Le soldat indiqua son nom
et non le temps matériel de rédiger... et son matricule.
2 On préférera l’équivalent français le matériel matrimonial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
à l’anglicisme hardware (terme d’informatique). -aux : Les régimes matrimoniaux.
3 Comme substantif, matériel s’eniploie seule-
ment au singulier. L’emploi du pluriel est toléré matrone n. f. Avec un seul n.
MAUDIRE 480
maudire v. t. Conjug. 25. (comme finir). Je vent, la graphie avec trait d’union : des
maudis, tu maudis, il maudit, nous maudissons, maxi-manteaux, une maxi-boîte.
vous maudissez, ils maudissent. — Je maudis¬
sais. — Je maudis. — Je maudirai. — Je maxillaire adj. ou n. m. L’os maxillaire. Le
maudirais. — Maudis, maudissons, maudissez. maxillaire supérieur. Le maxillaire inférieur.
— Que je maudisse, ... qu’il maudisse. — Que — Prononciation : [maksileR], avec [1].
je maudisse... qu’il maudît. — Maudissant.
— Maudit, ite. T Deux différences avec le type maxima (a) loc. adv. ou adj. (droit) Appel a
finir: infinitif en -ire et participe en -it, -ite. maxima : appel interjeté par le ministère public
pour obtenir une diminution de la peine. — En
maudit, ite adj. ou n. m. Avec un M majuscule : deux mots, sans trait d’union. — Locution
le Maudit, Satan, le Démon. latine, donc pas d’accent sur le a. — Souvent
écrit en italique dans un texte en romain et en
maugréer v. i. Attention au e muet du futur et romain dans un texte en italique.
du conditionnel : je maugréerai, je maugréerais.
maximal, ale, aux adj. On emploiera cet adjectif
maure, more n. ou adj. On prononce toujours de préférence à maximum, dont l’accord est
[mon], avec o ouvert, quelle que soit la graphie. incertain : Le prix maximal. La température
— La graphie maure est vivante, more est une maximale. Les prix maximaux. Les intensités
graphie vieillie : La population maure. Les maximales.
Maures.
maximum adj. ou n. m. Certains emplois sont
mauresque, moresque adj. ou n.î. On prononce difficiles.
toujours [m3Rtsk(a)], avec o ouvert, quelle que
soit la graphie. — La graphie mauresque est 1 L’emploi de maximum comme adjectif sou¬
vivante, moresque est une graphie vieillie : L'art lève des difficultés : Les prix maxima ou
mauresque. Une jolie Mauresque. maximums. La température maximum ou
maxima. Les intensités maxima ou maximums.
mauresque, maure Ces deux formes ne sont pas Pour éviter ces incertitudes, on emploiera,
interchangeables. conformément aux recommandations offi¬
cielles, l’adjectif maximal, ale, aux.
1 mauresque S’emploie comme nom féminin
{Une jolie Mauresque) et comme adjectif {Une 2 Dans l’emploi substantif, on préférera le
femme mauresque. L’art, le style mauresque. pluriel des maximums à des maxima.
Maison mauresque). 3 On évitera les pléonasmes du genre le grand
2 maure S’emploie comme nom masculin {Un maximum, au grand maximum, le maximum
Maure) et aussi, dans certains cas, comme à ne pas dépasser.
adjectif pour qualifier des hommes ou des
groupes {Un chef maure. Une tribu maure) ou mayonnaise n. f. Avec deux n.
pour qualifier une chose, dans quelques expres¬
sions {Café maure. Bain maure). mazette n. f Avec un z.
maussade adj. Avec -au-. De même : maussade¬ mazout n. m. T Prononciation : [mazut], avec [t].
ment, maussaderie.
me pron. personnel de la première personne du
mauvais, aise adj. ou adv. Dans l’emploi singulier (forme atone).
adverbial, toujours invariable ; Ces plantes
sentent mauvais. 1 On évitera le tour populaire *donne-moi-z-en
et on dira donne-m’en.
mauve n. f Plante. — Comme adjectif de couleur, 2 Le pronom me doit se répéter devant chaque
prend la marque du pluriel {Des rubans mauves), verbe coordonné ou juxtaposé : Il me guide et me
sauf en combinaison avec un autre adjectif (Z)e5 protège. Il me critique, me calomnie, me nuit.
rubans mauve pâle. Des rubans bleu-mauve).
- — N. m. Le mauve : la couleur mauve. Prend la
méandre Toujours masculin : Des méandres
marque du pluriel : La gamme des mauves. nombreux.
maxi Adjectif invariable : Des manteaux maxi. méat [mea] n. m. Orifice naturel : Le méat
Des robes maxi urinaire.
maxi- Les mots en maxi- s’écrivent généralement mécanicien, ienne n. ou adj. Sans trait d’union :
en un seul mot, sans trait d’union : maxijupe, chef mécanicien (des chefs mécaniciens), offi¬
maximanteau. On rencontre aussi, assez sou¬ cier mécanicien (des officiers mécaniciens).
481 MÉCANICIEN-DENTISTE
seul mot, sans trait d’union : médiodorsal, mégalo- Préfixe (même racine que méga-). Les
médiopalatal, médiopassif. mots en mégalo- s’écrivent en un seul mot, sans
trait d’union : mégalomane, mégalomanie.
médire v. i. ou v. t. ind. Conjug. 47. Je médis,
tu médis, il médit, nous médisons, vous médisez, meilleur, eure S’emploie comme comparatif et
ils médisent. — Je médisais. — Je médis. — Je comme superlatif relatif (le meilleur) de l’adjec¬
médirai — Je médirais. — Médis, médisons, tif boit
médisez. — Que je médise. — Que je médisse.
I Employé comme comparatif.
— Médisant. — Médit ▼ On prendra garde
à la deuxième personne du pluriel de l’indicatif 1 Meilleur, plus... bon > bon (I, 1, 2, 3, 4
présent et de l’impératif : vous médisez, médisez et 5).
(alors qu’on a vous dites, dites).
2 On dira : Plus l’eau-de-vie est vieille,
médisance n. f. Finale en -ance De la même meilleure elle est (et non *plus meilleure elle
famille : médisant. est).
3 De meilleure foi, de meilleure grâce, de
médisance, calomnie > calomnie. meilleure heure, de meilleure humeur, à meil¬
leur marché > bon (I).
méditerranéen, enne adj. Attention à la majus¬
cule : La population méditerranéenne. Les 4 On écrira de préférence ; de meilleure
Méditerranéens. T Prend deux r, mais un seul grâce, de meilleure foi (et non de meilleure
t et un seul n. — Avec un m minuscule et un bonne grâce, de meilleure bonne foi).
M majuscule ; la mer Méditerranée (ou la 5 On peut dire beaucoup meilleur, mais, dans
Méditerranée). la langue soignée, on emploiera plutôt de
beaucoup meilleur ou, mieux encore, bien
médium n. m. — PI. : des médiums — Dérivé : meilleur.
médiumnique [medjomnik].
6 Meilleur que... ne. Dans la langue soignée,
médius [medjys] n. m. Doigt de la main, — on n’omettra pas le ne explétif dans la
Un accent aigu sur le e. — PI. ; des médius proposition qui suit meilleur que: Il est
[-djys]. meilleur qu’on ne le dit T Si la première
proposition est négative ou interrogative, ce ne
médoc n. m. Avec un M majuscule : du vin du est souvent omis ; Il n’est pas meilleur qu’on
Médoc. — Avec un m minuscule : du médoc le dit
(Boire du médoc. Une bouteille de médoc. Les II Employé comme superlatif relatif.
grands médocs).
1 On écrira de préférence : avec la meilleure
médullaire adj. De la moelle épinière. — Avec volonté du monde (et non avec la meilleure
deux /. De même : médulleux, euse adj. (tige bonne volonté).
médulleuse, qui contient de la moelle), médullo- 2 Le meilleur que. Normalement suivi du
surrénale (avec un trait d’union). subjonctif : C’est le meilleur film qu ’on ait
jamais vu. C’est la meilleure solution que nous
meeting n. m. Anglicisme admis dans la langue puissions adopter. — Si l’on veut insister moins
ordinaire. — Prononciation : [mitiq]. — PI. : sur la possibilité que sur la réalité, on pourra
des meetings [-tiq]. — Dans la langue très employer l’indicatif : Son dernier roman est le
surveillée, on pourra remplacer cet anglicisme meilleur qu’il a écrit jusqu’à présent
par l’un des équivalents suivants : assemblée,
rassemblement, réunion. 3 Dans la langue soignée, on écrira : Mes meil¬
leurs voeux. Mon meilleur souvenir (et non Meil¬
méfier (se) v. pron. Conjugaison et sens. leurs vœux. Meilleur souvenir). En effet, il s’agit
d’un superlatif absolu et non d’un comparatif.
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à On peut aussi écrire : Mon souvenir le meilleur.
.la deuxième personne du pluriel de l’indicatif Mes vœux les meilleurs. En revanche, on dit très
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous correctement, en écrivant à une personne ma¬
nous méfiions, (que) vous vous méfiiez. lade : Meilleure santé. Dans ce cas, il s’agit d’une
2 Est plus usuel que se défier. comparaison entre un état de santé actuel, médio¬
cre, et un état qu’on souhaite meilleur.
méga- Préfixe (du grec megas « grand »). Les 4 Le deuxième meilleur temps. On évitera
mots en méga- s’écrivent en un seul mot sans les tours pléonastiques tels que ; Ce coureur a
trmt d’union ; mégacycle, mégahertz, mégalithe, réalisé le deuxième meilleur temps. Dire simple¬
mégaphone, mégatonne, mégawatt. ment ; le deuxième temps.
483 MÉLANGER
5 Prendre le meilleur sur. On évitera l’angli¬ démonstratif, etc.) : Lui et moi, nous avons les
cisme prendre le meilleur sur son adversaire. On mêmes habitudes. Tout nous rendait sembla¬
écrira plutôt : l’emporter sur. bles: nous avions même apparence, mêmes
habitudes, mêmes goûts. — Marque du pluriel
mélanger v. t. Conjugaison et construction. aussi quand même est pronom : Vos chaussures
sont belles, mon frère a les mêmes.
1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
ou O : il mélangea, nous mélangeons. 2 Le même que. On peut ou non reprendre
le nom par un pronom démonstratif, quand le
2 Se construit avec à, avec avec ou avec et; même... que est suivi d’une proposition : Je
Il a mélangé ses crayons avec les miens. Vous prendrai le même train que celui que vous avez
mélangerez le sucre à la farine. Il a mélangé pris la semaine dernière ou Je prendrai le même
les boîtes vides et les boîtes pleines. train que vous avez pris la semaine dernière. Le
3 On évitera le pléonasme mélanger entre eux tour avec reprise par le pronom démonstratif
(entre elles). Ne pas écrire : Il a mélangé les est plus précis, mais plus lourd.
dates entre elles, mais II a mélangé les dates. 3 Même prend la marque du pluriel quand
il est joint par un trait d’union un pro¬
Melba Avec un M majuscule et toujours invaria¬ nom personnel (nous-mêmes, vous-mêmes, eux-
ble : des pêches Melba. mêmes, elles-mêmes) ; Nous avons faU nous-
mêmes le travail. Ils sont venus eux-mêmes. ▼
mêlée n. f. Avec un accent circonflexe, comme Quand nous-même est un pluriel de « ma¬
mêler. jesté » ou de modestie et quand vous-même
est un pluriel de politesse (vouvoiement),
mêler v. t. Au sens propre, se construit avec à, -même reste au singulier : Nous-même, Pré¬
avec avec ou avec et : La Saône mêle ses eaux sident de la République, nous déciderons...
à celles du Rhône. Ne mêlez pas vos papiers avec Mais, vous-même. Madame, vous m’aviez dit
les miens. J’ai mêlé les roses et les pivoines dans que...
le même bouquet. — Au sens figure, se construit
presque uniquement avec à ou et : Il faut savoir 4 Même est adjectif et prend la marque du
mêler l’utile à l’agréable. Mêlons les travaux et pluriel quand il équivaut à « eux-mêmes^
les jeux. L ’avare mêle la cupidité et la lésinerie. elles-mêmes » : Il est le courage et la loyauté
mêmes (accord au pluriel, car même se rapporte
mélèze n. m. Arbre. — Avec un z. à deux noms). Ces protestations qui viennent des
profondeurs mêmes du peuple > aussi ci-
méli-mélo n. m. Avec deux fois é et non *ê dessous, II, 2.
— Un trait d’union. T Le pluriel est des
II Adverbe invariable.
mélis-mélos, avec un -s à méli- et un autre à
-mélo. 1 Au sens de « aussi, jusqu’à », même (placé
devant l’article ou le déterminant) est adverbe
mellüère adj. Avec deux /. De même ; mellifica¬ et reste invariable : Même les savants peuvent
tion, mellifique. se tromper.
2 A même de. Suivi de l’infinitif, signifie 3 Masculin pluriel. Au sens de « ouvrage dans
« capable de » : Je ne suis pas à même de régler lequel l’auteur relate les événements auxquels
seul cette affaire. Tour légèrement familier. il a été mêlé » : Cet homme politique veut
rédiger ses Mémoires, qui seront sûrement très
3 De même que. On met toujours entre
intéressants. V Dans ce sens, toujours écrit avec
virgules de même que et le groupe nominal qui
un M majuscule.
suit. Le verbe s’accorde seulement avec le nom
qui précède de même que : Le maire, de même
mémorandum n. m. Mot latin francisé. — Un
que son adjoint, assistera à la cérémonie (ne pas
accent aigu sur le e. Prononciation ;
écrire *Le maire de même que son adjoint
assisteront à la cérémonie).
[memoRâdDm]. PI. : des mémorandums
[-dom].
4 De même que... de même, de même
que... ainsi. Le bon usage veut qu’on reprenne mémorial n. m. ▼ Le pluriel des mémoriaux,
par de même ou par ainsi (en tête de la indiqué par les dictionnaires, est très rarement
deuxième proposition) la locution de même que usité. On évitera d’employer ce mot au pluriel.
placée en tête de la première proposition : De
même que le lion féroce disperse un troupeau menaçant, ante adj. Attention à la cédille.
de timides brebis, de même (ou ainsi) le
bouillant Achille fait fuir les Troyens effrayés. menacer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
Ce tour est littéraire. devant a ou o; il menaça, nous menaçons.
5 Même que. Introduit une explication ou
un renforcement de l’assertion qui précède. ménagement n. m. On écrit le plus souvent, avec
Tour nettement populaire : Son fils est très ménagement au singulier ; beaucoup de ménage¬
intelligent, même qu’il a les deux bacs / (= la ment, plus de ménagement, trop de ménagement
preuve est qu’U a les deux bacs). — Le plus souvent, avec ménagements au
pluriel : parler avec ménagements, sans
6 Quand même > quand. ménagements.
7 Tout de même. Tour archaïque et très
littéraire quand il exprime la comparaison, la ménager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
similitude ; Ik ont accompli des exploits, nous g devant a ou o ; il ménagea, nous ménageons.
ferons tout de même (= nous agirons de la
même manière). En cette circonstance. César se mendier v. i. ou v. t. Conjuç. 20. Double le /
conduisit tout de même qu’Alexandre à la première et à la deuxième personne du
(= comme Alexandre). Tout de même qu’au pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
printemps la terre se couvre de fleurs, de même présent : (que) nous mendiions, (que) vous
ses discours s’ornent de beautés sans nombre. mendiiez
— Employé pour exprimer l’opposition, appar¬
tient au langage fainilier : Il est malade, c’est mener v. t. Conjugaison et construction à
vrai, il aurait tout de même pu nous avertir! l’impératif.
Dans la langue soutenue, on écrira plutôt :
1 Conjug. 12. Je mène, je mènerai
malgré cela, néanmoins, cependant
8 Voire même > voire. 2 A l’impératif, on évitera les formes théorique¬
ment correctes mais inusitées mène-m ’y, menez-
9 Cela même, ici même, là même, par là m’y. On évitera les formes populaires *mène-
même. Ces locutions s’écrivent sans trait moi-z-y, *menez-moi-z-y. Tourner autrement :
d’union. mène-moi là, menez-moi là.
mensuel, elle adj. Avec -en-. De même : méprendre (se) v. pron. Conjugaison, accord
mensuellement, mensualisation. du participe, construction.
1 Conjug. 82 (comme prendre).
mensuration n. f. Avec -en-.
2 Accord du participe avec le sujet : Elles se
mental, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
sont méprises sur mon projet.
Des troubles mentaux. 3 Normalement construit avec sur {Ne vous
méprenez pas sur le sens de ces paroles), parfois,
mentalité n. f. T Dans la langue très soignée, dans la langue recherchée, avec à {Ils se sont
ne doit s’employer qu’à propos d’une collecti¬ mépris au sens de mes propos).
vité : Etude sur la mentalité religieuse des
milieux paysans du Poitou au XVIIP siècle. mépris n. m. Finale en -is. — On dit au mépris
L histoire des mentalités. Quand on parle d’une de et en dépit de. Ne pas dire *en mépris de.
personne, on dira plutôt caractère, esprit, état
d’esprit, pensée, manière de penser, personnalité, mépriser v. t. L’infinitif complément est généra¬
tempérament, manière de voir, de sentir-. Ce lement introduit par pour {On la méprise pour
garçon a un caractère déconcertant (plutôt ^ue avoir cédé sans lutter), plus rarement par de {On
une mentalité déconcertante). Quel étrange état le méprise de s’être soumis si facilement).
d’esprit 1 (plutôt que Quelle étrange
mentalité l). mer n. f. Orthographe des expressions.
menthe [mot] n. f. Bonbons à la menthe. — Ne 1 Sans trait d’union : la haute mer, la pleine
pas écrire comme mante (manteau) ni comme mer, les gens de mer.
mante {religieuse). 2 Avec un m minuscule quand, dans une
dénomination géographique, le mot mer est
menthol n. m. Avec -th- — La prononciation suivi d’un adjectif (celui-ci prend la majuscule) :
usuelle est [métal]. La prononciation [matai], La mer Baltique. La mer Méditerranée. La mer
quoique plus rare, est correcte et plus logique, Rouge, etc. — De même : La mer de Chine,
car le mot vient de menthe. — Dérivé : la mer du Japon, la mer des Caraïbes, etc.
mentholé, ée [mêtale, e] ou [mâtale, e].
3 Avec une majuscule au complément : la mer
de Glace (célèbre glacier des Alpes). La mer de
mention n. f. Deux n dans le dérivé : mentionner.
Sable (près d’Ermenonville). — Avec une mi¬
nuscule au complément : Ce désert est une mer
mentir v. i. Conjug. 42. Je mens, tu mens, il de sable. La Beauce en juillet est une mer d’épis.
ment, nous mentons, vous mentez, ils mentent.
— Je mentais. — Je mentis. — Je mentirai. mercantile adj. Finale en -ile, même au mas¬
— Je mentirais. — Mens, mentons, mentez. — culin : Un esprit mercantile. — Dérivés : mer¬
Que je mente. — Que je mentisse. — Mentant. cantilisme, mercantiliste.
— Menti (pas de féminin). T Le tour littéraire
avec en, tu en as menti, tu en auras menti, ne
mercenaire n. ou adj. Finale en -aire.
peut s’employer qu’aux temps composés.
merchandising n. m. {anglicisme) Prononcia¬
menton n. m. Deux n dans les dérivés : tion : [meRjâdizii]]. — Equivalents français :
mentonnet, mentonnière. marchandisage, techniques marchandes.
2 sous-estimer quelque chose, l’estimer, à tort, mesurément adv. (rare) Avec mesure. — Pas
d’une grandeur, d’une intensité inférieure à la de e muet intérieur.
réalité : Nous avions sous-estimé la dégradation
de la situation financière. mesurer v. t. Accord du participe.
1 Les six arpents que ce domaine a mesuré:
méso- Préfixe (du grec mesos « qui est au milieu participe invariable, car arpents est complément
de »), qui entre dans la formation de mots de mesure (assimilable à un complément
savants : mésocarpe, mésoderme, mésolithique, circonstanciel).
mésomorphe, mésophyte, mésosphère, mésotho¬
rax, mésozoïque, etc. 2 Les superficies que j’ai mesurées : accord avec
le complément direct placé devant le verbe, car
mésolithique adj. ou n. m. (terme de préhistoire) superficies est complément d’objet direct.
Attention au ^oupe -th-.
méta- Préfixe. Les mots en méta- s’écrivent
mess n. m. inv. Local où les officiers prennent toujours en un seul mot, sans trait d’union :
leurs repas. — Prononciation : [mes]. Deux s, métalangue, métastable, etc.
pas de c à la fin.
métairie n. f. T Pas de e intérieur. De la même
messeoir v. t. ind. ou v. i. ou v. impersonnel. famille : métayage, métayer.
Ne s’emploie qu’à la troisième personne du
singulier et du pluriel : Il messied, ils messiéent. métal n. m. PI. : des métaux. — Deux / dans
— Il messeyait, ils messeyaient. — Passé simple les dérivés : métallifère, métallique, métallisa¬
inusité. — Il messiéra, ils messiéront. — Il tion, métalliser, métalloïde, métallurgie, métal¬
messiérait, ils messiéraient. — Impératif inusité. lurgique, métallurgiste.
- QuHl messiée, qu’ils messiéent. — Messéant.
— Participe passé inusité. — Ce verbe ne métamorphose n. f. Avec -ph-. De même ;
s’emploie pas aux temps composés. — S’em¬ métamorphosable, métamorphoser, métamor¬
ploie surtout à la forme négative : Un peu de phique, métamorphiser, métamorphisme.
coquetterie ne messied pas à une jeune fille. —
Il (ne) messied (pas) que se construit avec le métaphore n. f. Avec -ph-. De même : métapho¬
subjonctif ; Il ne messied pas qu'une jeune fille rique, métaphoriquement.
soit un peu coquette.
métaphysique adj. ou n. î. Avec -ph- et y. De
messidor n. m. Mois du calendrier républicain même : métaphysicien, métaphysiquement.
(juin-juillet). — Avec un m minuscule : Le 4
messidor an VIH. Le grand soleil de messidor. métathèse n. f. Interversion de phonèmes, de
lettres ou de syllabes. — Avec -th-.
messie n. m. Avec un e à la fin. — Avec un M
majuscule : le Messie (Les juifs attendaient le métayage [metEja3] n. m. De la même famille :
Messie. Pour les chrétiens, Jésus est le Messie. métayer [meteje], métairie.
Attendre quelqu’un comme le Messie). — Avec
m minuscule : un messie (quelconque), un faux métempsycose n. f T Avec un c et non avec
-ch-, a la différence de psychose.
messie.
messianique adj. Avec un seul n. De même : météo n. f. Invariable dans ; des bulletins météo,
messianisme. des stations météo, etc.
méthodiste n. ou adj. Pas de majuscule ; les métropolitain, aine adj. ou n. Finale en -ain,
méthodistes. — Dérivé : méthodisme. -aine.
2 mulâtre, mulâtresse Personne née d’un père de 5 Mettre au sens de «admettre, supposer».
race blanche et d’une mère de race noire ou d’un Tour de la langue familière. — Se construit
père de race noire et d’une mère de race blanche. avec que et le subjonctif : Mettons que nous nous
soyons trompés sur ce point
3 créole Personne de race blanche née aux
Antilles ou à la Réunion. T Ne doit jamais 6 Mis à part. Invariable devant le nom : Mis
désigner un métis ou un mulâtre. à part ces deux petites erreurs, tout est correct
— Variable derrière le nom : Ces deux petites
métonymie n. f. Attention à l’y. De même: erreurs mises à part, tout est correct
métonymique.
1 Mettre à bas, mettre bas > bas 3 (2).
1. mètre n. m. Unité de longueur. 8 Mettre bas, accoucher > accoucher (IV).
1 Ne pas écrire comme maître. — Dans mètre, 9 Mettre sa confiance. Se construit avec en {Il
le [e] est plus bref que dans maître. a mis sa confiance en vous) ou avec dans {Il
a mis sa confiance dans le secours de ses amis),
2 Un accent grave dans mètre. Un accent aigu
très rarement avec à.
et un e fermé [e] dans les dérivés : métrage,
métré, métreur, métrique. 10 Mettre à jour, mettre au jour > jour (II, 4).
3 On écrit 7,60 m et non 7 m 50 jamais de point
après le symbole m). meunière n. f Invariable dans : des soles
meunière, des truites meunière.
4 Sans trait d’union : mètre carré {des mètres
carrés), mètre cube {des mètres cubes). meurt-de-faim n. m. Homme misérable. —
5 Avec trait d’union : mètre-étalon {des mètres- Invariable : des meurt-de-faim.
étalons), mètre-kilogramme {des mètres-
kilogrammes). meurtre, crime, homicide, assassinat >
assassinat.
6 On distinguera le mètre-kilogramme (unité
de moment d’une force ou d’un couple) et le mezzanine (terme d’architecture) Prononcia¬
kilogrammètre (ancienne unité de travail). tion : [medzanin]. ▼ Toujours féminin ; Une
mezzanine élégante.
2. mètre n. m. Elément rythmique du vers. —
Avec un accent grave, à la différence de mepa voce loc. adv. En deux mots, sans trait
métricien, métrique.
d’union. — Prononciation : [medzavotj'e].
489 MEZZO-SOPRANO
mi-corps (à) loc. adv. Avec un trait d’union. 3 Avec un m minuscule quand le mot, suivi
d’un complément dé nom, désipie une ré^on :
mi-côte (à) loc. adv. ou adj. inv. Les deux Le midi de la France. Le midi de l’Italie. —
maisons qui sont à mi-côte. Avec un M majuscule quand le mot n’est pas
suivi d’un complément de nom : Je connais
micro- Préfixe (du grec mikros « petit »), qui plusieurs grandes villes du Midi, Nice, Toulon,
entre dans la formation de très nombreux mots Marseille. En Italie, le Midi souffre d’un retard
savants. — Quand le second élément commence économique certain.
par une consonne, jamais de trait d’union :
microclimat, microfilm, etc. — Quand le second midinette n. f. Un seul n, deux t.
élément commence par une voyelle, en principe
un trait d’union : micro-économie, micro-onde. 1. mie n. f Partie molle du pain.
MIEL 490
2. mie adv. S’emploie en corrélation avec ne 6 Aimer mieux > aimer (III, 1, 2, 3 et 4).
comme Suivaient de ne... pas (très archaïque
7 D’autant mieux > autant (8).
et très littéraire) : Ils ne m’écoutent mie.
8 A qui mieux mieux. Expression figée.
miel n. m. Deux / dans les dérivés : miellat, Equivaut à « chacun plus que l’autre, à
miellé, miellée, mielleusement, miellure. l’envi ». Ne peut s’employer qu’avec un sujet
au pluriel : Les assistants chantaient, dansaient,
mien, mienne adj. ou pron. possessif. s’agitaient à qui mieux mieux.
I Employé comme adjectif. 9 Qui mieux est. Expression figée et litté¬
raire, parfaitement correcte, mais assez rare :
1 Employé comme épithète. Cet emploi est
Voici un livre plein de vérités, et, qui mieux est
rare, vieux, très littéraire : Un mien ami (=
(= ce qui est mieux encore), de vérités utiles
un ami à moi). Au travers d’un mien pré certain
à tous.
ânon passa (Racine).
2 Employé comme attribut. Emploi courant 10 Six points de mieux, six secondes de
dans la langue écrite : Cet ouvrage est mien Je mieux. T Ce tour employé par les chroniqueurs
fais miennes vos remarques. sportifs est d’une correction douteuse. On dira :
L’équipe a obtenu six points de plus (plutôt que
II Employé comme pronom. Emploi usuel. a fait six points de mieux). Ce coureur a
Appartient à tous les niveaux de langue ; Votre parcouru la distance en six secondes de moins
voiture est neuve, la mienne date de six ans. Ce que son adversaire (plutôt que a fait six secondes
chapeau est le miett Votre décision sera la de mieux).
mienne. — Les miens: mes parents, mes
proches, mes amis. n Employé comme superlatif relatif.
1 Le mieux que. Normalement suivi du
miette n. f. Avec deux t. subjonctif : C’est le film le mieux fait que j’aie
jamais vu. — Si l’on veut insister moins sur
mieux S’emploie comme comparatif et comme la possibihté que sur la réalité, on pourra
superlatif relatif (le mieux) de bien. employer l’indicatif : Son dernier roman est le
I Employé comme comparatif. mieux construit qu’il a écrit (mais C’est le
roman le mieux construit qu’on ait jamais écrit).
1 Mieux, comparatif de bien > bien (1).
2 La famille la mieux pourvue du canton.
2 Mieux que... ne. Dans la langue soignée, on
C’est le matin qu’elles sont le mieux disposées
n’omettra pas le ne explétif dans la proposition
> le 1. (X, 1 et 2).
qui suit mieux que : il écrit mieux que vous ne
le dites. Les choses vont mieux qu ’on ne le croit. ▼ 3 Des mieux. Que le nom soit au singulier
Si la première proposition est négative ou inter¬ ou au pluriel, le participe-adjectif se met
rogative, ce ne est souvent omis ; Les choses normalement au pluriel et s’accorde en genre
iraient-elles mieux qu’on le croit ? avec le nom : Ce château est des mieux
construits. Ces châteaux sont des mieux
3 n faut, il vaut mieux. On dit très
construits. Cette forteresse est des mieux
correctement II faut partir (idée de nécessité)
construites. Voilà une maison des mieux
et II vaut mieux partir (idée de préférence). En
construites. — En revanche, invariabilité quand
revanche, on évitera le tour populaire *Il faut
le partic^e-adjectif se rapporte à un pronom
mieux partir, qui résulte d’un croisement entre
neutre : Ces pages sont admirables, cela est des
les deux constructions correctes.
mieux écrit.— L’usage normal est de répéter
4 II vaut mieux, mieux vaut. Les deux tours des mieux s’il y a plusieurs participes-adjectift :
sont corrects. Le premier appartient à tous les Une forteresse des mieux construites et des
registres. Le tour mieux vaut n’est pas employé mieux défendues.
dans la lan^e familière ou courante : Il vaut
mieux partir tout de suite. Mieux vaut partir 4 Le mieux, du mieux. Les deux tours sont
tout de suite. corrects : Je travaille le mieux possible. Je
travaille du mieux que je puis.
5 n vaut mieux que, mieux vaut que, j’aime
mieux que. Les tours de ce type entraînent mieux-être n. m. inv. En deux mots, avec un
généralement l’emploi de la préposition de : Il trait d’union.
vaut mieux prendre le temps de tout organiser
que de prendre le risque d’échouer. Mieux vaut mièvre adj. Avec un accent grave. De même :
garder le silence que de se compromettre par des mièvrement, mièvrerie.
paroles imprudentes. J’aime mieux m’abstenir
que de me tromper. L’emploi de de n’est mignon n. m. Deux n dans les dérivés ;
cependant pas obligatoire. mignonnement, mignonnet, mignonnette.
491 MIGNOTER
2. mille n. m. On prendra garde à la confusion romaine, chacune des bornes placées tous les
possible entre mille et mile, mots désignant des mille pas (1 479 m) le long des routes.
unités itinéraires.
2 miliaire [miljcR] adj. ou n. f. (terme de
1 mille [mil]. PI. : des milles. médecine) Fièvre miliaire. Anévrisme miliaire.
— N. f. La miliaire: éruption de petites
a/ mille romain Valait 1 479 m environ.
vésicules.
b/ mille marin Vaut 1 8S2 m exactement.
milliampère n. m. Prononciation ; [miliâpeR].
c/ mille nautique. Dans la marine anglaise, — En un seul mot, sans trait d’union. —
vaut 1 853,18 m {nautical mile). Dans la marine
Dérivé : milliampèremètre.
américaine, vaut 1 853,24 m (U.S. nautical
mile).
milliard n. m. Prend la marque du pluriel : Trois
2 mile [majl]. PI. : des miles [majl]. — Mesure milliards huit cents millions de centimes. — On
anglaise employée pour les distances terrestres, écrit, en accordant le particiM avec le complé¬
avant l’adoption du système métrique. Valait ment de milliard : Deux milliards de livres ont
1 609,3 m exactement. été déduites. — Quand on écrit le nombre en
chiffres, on emploie la préposition de entre les
millefeuille ou mille-feuille Les deux graphies chiffres et le nom : 4 000 000 000 de bactéries.
sont admises. Il semble que mille-feuille soit — Dérivés : milliardaire, milliardième.
la plus fréquente. — PI. ; des millefeuilles ou
des mille-feuilles. ▼ Le genre varie avec le millibar n. m. En un seul mot, sans trait d’union.
sens.
millième adj. ou n. Deux L
1 Un millefeuille ou un mille-feuille Gâteau
feuilleté, à la crème.
millier n. m. Prend la marque du pluriel : Des
2 Une millefeuille ou une mille-feuille Plante milliers d’hommes. — Avec un -s : par milliers
des terrains incultes. {On en a trouvé par milliers).
minéral, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel minimum adj. OU n. m. Certains emplois sont
en -aux : Des sels minéraux. — Un seul / dans difficiles.
les dérivés : minéralier, minéralisateur, miné¬
1 L’emploi de minimum comme adjectif sou¬
ralisation, minéraliser, minéralogie, minéralo¬
lève des difficirltés : Des prix minima ou
gique, minéralogiste. minimums. La température minimum ou mi¬
nima. Les intensités minima ou minimums.
minet, ette n. m. ou f. {familier) Chat, chatte. Pour éviter ces incertitudes, on emploiera,
— Un seul n. conformément aux recommandations offi¬
cielles, l’adjectif minimal, ale, aux.
1. minette n. f. Luzerne lupuline. — Un seul n.
2 Dans l’emploi substantif, on préférera le
2. minette n. f. Minerai de fer de Lorraine. — pluriel des minimums à des minima.
Un seul n.
miniski n. m. Ski très court. — En un seul mot,
mineur, eure adj. ou n. Emplois difficiles. sans trait d’union.
minima (a) loc. adv. OU adj. (droit) Appel a minorer v. t. Ne pas déformer en *minoriser.
minima : appel interjeté par le ministère public — Dérivé : minoration. Ne pas déformer en
pour obtenir une augmentation de la peine.— * minorisation.
En deux mots, sans trait d’union. — Locution
latine, donc pas d’accent sur a. — Souvent écrit minorité n. f Après la minorité de {des), le verbe
en italique dans un texte en romain et en romain et l’attribut se mettent normalement au singu¬
dans un texte en italique. lier : La minorité des Français est hostile à ce
projet. —Après une minorité de, le verbe et l’attri¬
minimal, aie, aux adj. On emploiera cet adjectif but se mettent aussi au singulier, sauf si l’on veut
de préférence à minimum, dont l’accord est insister sur l’idée de pluralité et non sur l’idée
incertain : Le prix minimal. La température d’unité collective : Uneminorité de maisons seu¬
minimale. Les prix minimaux. Les intensités lement étaient encore couvertes de chaume.
minimales.
minoterie n. f Un seul t. De même minotier.
minime adj. Très petit. — Etymoloçiquernent,
est un superlatif Oatin minimus « très petit »). minuit Genre et emploi.
Cette valeur étymologique s’est estompée de¬
puis longtemps. En dehors de la langue 1 De nos jours, masculin ; A minuit précis (et
extrêmement surveillée, ce n’est donc pas un non *précise). Il est minuit et demi (et non et
pléonasme d’écrire : un détail très minime,^ les *demie). Le féminin la minuit est archaïque,
plus minimes événements, un incident extrême¬ très littéraire ou poétique ; Ce soir, à la minuit,
le spectre reviendra.
ment minime, etc.
MINUTE 494
2 Toujours au singulier : Minuit sonne (et non mirmillon n. m. Gladiateur romain. — Pronon¬
*sonnent). Vers minuit (et non *vers les minuit). ciation : [minmijS].
Malgré certains auteurs, on écrira plutôt sur
le minuit que sur les minuit. A ce tour on mirobolant, ante adj. Finale en -ant -ante
préférera d’ailleurs vers minuit
miroir n. m. Finale en -oir. — Un seul r. De
3 On dit plutôt : minuit et quart Minuit un
même : miroitant miroité, miroitement miroi¬
quart est correct, mais plus rare et vieilli.
ter, miroitier.
4 On écrira : minuit est sonné, plutôt que minuit
a sonné miroton n. m. On préférera bœuf miroton à la
forme famihère et déformée boeuf mironton.
5 On écrit : minuit dix, minuit vingt, minuit
vingt-cinq, en toutes lettres, et non minuit 10,
misaine n. f. (terme de marine) Finale en -aine
minuit 20, minuit 25.
6 On dira plutôt : à minuit, et non ce minuit, misanthrope n. ou adj. Avec -th-. De même :
tour familier analogique de ce matin. misanthropie, misanthropique,
minute n. f Subdivision de l’heure, et aussi du miscible adj. Qui peut être mélangé.—Avec -sc-.
degré (mesure d’angle ou d’arc).
mise n. f. On écrit toujours mise en plis, mise
1 L’abréviation de minute, subdivision de
à pied, mise en scène On écrit plutôt mise en
l’heure, est min (sans point). On écrira donc : pages, mais mise en page n’est pas incorrect.
Le coureur a parcouru la distance en
12 min 46s (et non en 12’46” ).
misère n. f. Avec un accent grave. En revanche,
2 L’abréviation de minute, subdivision du un accent aigu dans les dérivés : misérable,
degré, est * : Par 30° 12’ de latitude N. misérablement miséreux.
minutiei^ euse adj. Finale en -tieux, avec t miso- Préfixe (du grec misein « haïr »), qui
— Dérivé : minutieusement entre dans la formation de quelques mots
savants : misogyne, misogynie, misonéisme
mi-parti, ie adj. Doit s’accorder en genre (sans tréma), misonéiste
et en nombre: Un habit mi-parti rouge et
bleu. Des habits mi-partis rouge et bleu. Une misogynie n. f Attention à la place de ï’y. De
robe mi-partie noir et blanc. Des robes même: misogyne.
mi-parties noir et blanc. On peut dire : Un habit
mi-parti vert et blanc ou Un habit mi-parti vert, missel n. m. Finale en -et
mi-parti blanc ou Un habit mi-parti de vert et
de blanc missile n. m. Finale en -ile — Dérivé : missilier
n. m.
mi-partition n. f. — PI. : des mi-partitions.
mission n. f. Deux n dans le dérivé : missionnaire
mirabelle n. f. Un seul r, deux L — Comme
adjectif de couleur, toujours invariable: Des mistigri n. m. Chat. — Pas de -s final au
rubans mirabelle. — Dérivé : mirabellier singulier.
(prunier).
mistral n. m. Vent. — Avec un m minuscule :
mirador n. m. Mot espagnol francisé. — PI. : Le mistral souffle
des miradors.
mite n. f. Insecte. — Un seul t. De même : mité,
mirage n. m. On évitera les pléonasmes mirage miter, miteux. — Mangé aux mites > manger
trompeur, mirage décevant mirage vain.
mire n. f. Repère de visée. — Avec un seul r. mi-temps Deux sens, deux genres.
1 La mi-temps La pause au miUeu d’un match.
mire-œufs n. m. Invariable: un -s même au — (par extension) Chacune des deux parties
singuher. ▼ Bien prononcer [mino], et non
égales d’un match : En première mi-temps,
*[miRœf].
notre équipe a dominé nettement — Pour éviter
l’équivoque qui résulte de la coexistence de ces
mirer v. t. Avec un seul r. — De même : mireur. deux sens, on pourra employer pause ou repos
pour désigner l’intervalle qui sépare les deux
mirliflore n. m. Avec un seul / et un seul r. parties du match : Au cours de la pause (ou du
MITER
495
repos), le capitaine expliqua aux joueurs la l’ordre où elles doivent être projetées les
tactique qu’ils devraient appliquer pendant la séquences qu’on a choisies dans la pellicule
seconde mi-temps. — Toujours invariable : Les impressionnée ».
deux mi-temps.
2. mixer [miksoea] n. m. Anglicisme désignant
2 Le mi-temps Travail ou activité à mi-temps : un appareil électroménager. — PI. : des mixers
Le mi-temps est une formule avantageuse pour [-ksoea]. — Forme francisée : mixeur.
une femme qui a des enfants. Le mi-temps
pédagogique. mixtion [mikstjS], miction > miction.
moindrement adv. Deux emplois. 2 Ces villes sont les moins riches en
monuments de tout le pays. A l’endroit où la
1 Ne... pas le moindrement. Equivaut à « ne... route est le moins étroite > le 1 (X, 1 et 2).
aucunement » : Il n’est pas le moindrement
ébranlé dans sa résolution. 3 Des moins. Que le nom soit au singulier
ou au pluriel, l’adjectif se met normalement au
2 Le moindrement. Sans négation, équivaut à pluriel et s’accorde en genre avec le nom : Ce
« tant soit peu » : S’il était le moindrement champ est des moins grands. Ces champs sont
raisonnable, il accepterait ce compromis. des moins grands. Cette prairie est des moins
grandes. Ces prairies sont des moins grandes.
moins [mwê] S’emploie comme comparatif et — En revanche, invariabilité quand l’adjectif
comme superlatif relatif {le moins) de l’adverbe se rapporte à un pronom neutre ou à un verbe :
peu. Entre dans de nombreuses expressions. Tout cela est des moins clair. Travailler sans
I Employé comme comparatif. documents était des moins facile. — L’usage
normal est de répéter des moins s’il y a plusieurs
1 Moins... en corrélation avec un autre adjectifs ; Ce travail est des moins faciles et des
comparatif. On peut facultativement renforcer moins agréables.
le deuxième comparatif par et: Moins il réussit,
plus il s’obstine ou Moins il réussit, et plus il
III Expressions.
s’obstine. Moins le climat est chaud, moins la 1A moins de, que. La locution à moins de peut
végétation est riche ou Moins le climat est chaud, se construire avec un nom (À moins d’un accord
et moins la végétation est riche. Le tour avec de dernière heure), avec un infinitif (A moins
et est plus insistant. d’accepter), avec que et l’infinitif (A moins que
d’accepter, tour littéraire et recherché). — La
2 Dans la langue soignée, on évitera les tours locution à moins que se construit avec le subjonc¬
relâchés avoir moins faim, moins peur, etc., car tif et le ne explétif : A moins qu ’il ne se soumette.
les mots faim, peur ne sont pas des adjectifs.
On écrira plutôt ; éprouver une moins grande 2 Au moins, du moins, tout au moins, pour
faim, une moins grande peur. le moins, à tout le moins. Ces expressions se
distinguent par leur niveau stylistique et leur
3 Moins que... ne. Dans la lan^e soignée, emploi. Au moins et du moins appartiennent
on n’omettra pas le ne explétif dans la à tous les registres. Tout au moins et pour le
proposition qui suit moins que: Il est moins moins appartiennent à la langue semi-littéraire.
âgé qu’il ne le paraît. T Si la première A tout le moins est nettement littéraire. — Au
proposition est négative ou interrogative, ce ne moins s’emploie surtout dans le milieu ou à la
est souvent omis : Il n’est pas moins fort qu’il fin d’une proposition : S’il ne peut nous aider,
le paraît. il peut, au moins, s’abstenir de nous nuir. Lui,
4 Moins de. S’emploie devant l’indication il est honnête, au moins. — Du moins s’emploie
d’une quantité : Ils sont moins de vingt. La surtout en tête de proposition. Dans ce cas, du
séance a duré moins d’une heure. T S’il y moins entraîne généralement l’inversion du
a comparaison, on emploie moins que : sujet. Avec au moins, l’inversion est correcte,
Vingt dollars font moins que quatre-vingt-dix mais plus rare : Il était dépourvu de génie, du
francs. moins était-il honnête et courageux.
5 Moins que. S’emploie dans une comparai¬ 3 Dix francs de moins, dix francs en moins.
son : Il est moins habile que son frère. Elle va Les deux tours sont corrects. Le second est plus
moins vite que vous.
fréquent dans la langue courante.
4 Dix heures moins le quart, dix heures moins
6 Moins de deux. Entraîne l’accord du verbe
un quart. Le premier tour est usuel, le second
au pluriel : Moins de deux mois s’écoulèrent
vieilli et plus rare.
entre ces deux événements.
7 En moins grand > en 1 (VII). moins-perçu n. m. — PI. : des moins-perçus.
8 Rien de moins que, rien moins que > rien moins-value n. f — PI. : des moins-values.
(VI, 1, 2 et 3).
II Employé comme superlatif relatif. moire n. f. Un seul r. De même ; moirage, moire,
moirer, moirure.
1 Le moins que. Normalement suivi du
subjonctif : C’est la solution la moins mauvaise mois n. m. Orthographe et emploi.
que nous puissions adopter. Si l’on veut insister
moins sur la possibilité que sur la réalité, on 1 En français, les noms de mois ne prennent
pourra employer l’indicatif : Ce prix est le moins pas de majuscule : Le 4 janvier 1969. Paris, le
élevé qu’on nous a proposé. 6 juillet 1972.
MOÏSE 498
2 De nos jours, on écrit, dans l’indication d’une en principe au singulier : La moitié des délégués
date : Paris, le 3 avril I960 (et non ce 3 avril). a voté cette motion. Cependant, l’accord au
De même, le tour le 3 d’avril est vieilli ou pluriel (ont voté) est admis et même plus
provincial. fréquent dans l’usage actuel.
3 Dans la langue surveillée, on dit : Quel jour 2 Quand la moitié de (des) désigne ime
du mois sommes-nous ? ou Quel est le quantième quantité approximative, accord au pluriel : Au
du mois ? (beaucoup plus rare). Le tour Le mois de juillet, la moitié des Parisiens sont sur
combien du mois sommes-nous est familier. les routes ou en vacances.
4 On dit : Louer une chambre au mois. Location moka n. m. Avec un fc — PI. : des mokas [-ka].
au mois et à la semaine. En revanche, on dit :
Payer cinq cents francs par mois. Gagner six
mol > mou.
mille francs par mois.
5 Dates historiques. Une majuscule et un trait molaire n. f Dent. — Finale en -aire. Un seul L
d’union quand la date n’est pas suivie du
millésime : Le 2-Décembre mit fin brutalement molasse ou mollasse n. f. Grès friable. — Les
à l’existence du régime républicain ou Le deux orthographes sont admises, mais mollasse
Deux-Décembre mit fin... (mais Le coup d’Etat est la forme la plus usuelle. — Attention à
du 2 décembre 1851). Le coup d’État du l’homophone mollasse adj. (mou).
18-Fructidor (mais Le coup d’État du 18
fructidor an 10. De même, la majuscule et le mole, môle, molle, mol Des mots p^onymcs
trait d’union sont obligatoires aussi quand il à bien distinguer.
s’agit d’ime fête : Le 14-Juillet est une fête à
1 mole [mol] n. f. (chimie) Synonyme de
la fois populaire et patriotique (mais Je pars pour
molécule-gramme.
Saint-Brieuc le 14Juillet prochain, car ici il
s’agit d’une simple date et non d’une fête). 2 môle [mol] n. m. Ouvrage en maçonnerie qui
protège un port.
moïse [maiz] n. m. Berceau. — Avec un m
3 môle [mol] n. f. Dégénérescence kystique de
minuscule. — PI. : des moïses.
l’embryon humain.
moisson n. f. Deux n dans les dérivés ; moisson¬ 4 môle [mol] n. f. Poisson appelé aussi
nage, moissonner, moissonneur, moissonneuse. poisson-lune.
5 molle [mol] adj. Féminin de mou.
moissonneuse-batteuse n. f. — Fl. : des mois¬
sonneuses-batteuses. 6 mol [mol] adj. Forme de mou devant une
voyelle.
moissonneuse-lieuse n. f. — PI. : des moisson¬
neuses-lieuses. molécule Toujours féminin : Les molécules
géantes — Dérivé : moléculaire.
moite adj. Un seul t. De même ; moiteur, moitir.
molécule-gramme n. f. — PL : des molécules-
moitié n. f. Expressions et accord du verbe. grammes.
I Expressions.
moleskine n. f On évitera la graphie molesquine,
1 Sans trait d’union : à moitié prix, à moitié très rare.
chemin. — Avec un trait d’union : moitié-
moitié (locution familière). moleter v. t. Travailler, graver à la molette. —
Conjug. 14. Je molette, je moletterai, nous
2 Moitié moins. Tour admis dans la lanpe
moletons. — Dérivé : moleté.
parlée. En revanche, dans la langue surveillée,
on n’écrira pas Nous devrions dépenser moitié
moins, mais Nous devrions réduire nos dépenses molette n. f Petite meule, petite roue. — Un
de moitié ou Nous devrions dépenser la moitié seul 4 deux t. T Ne pas écrire comme mollette,
■ de ce que nous dépensons. féminin de mollet, un peu mou.
3 Plus d’à moitié, plus qu’à moitié. Les deux moliéresque adj. De Molière ; Le comique
tours sont corrects. Le premier est assez moliéresque. — Avec un accent aigu, à la
archaïque. différence de Molière.
II Accord du verbe après la moitié de (des).
mollement adv. Avec deux 4
1 Quand la moitié de (des) désigne exacte¬
ment une quantité égale à 1/2, l’accord se fait mollesse n. f Avec deux 4
499 MOLLET
1. mollet n. m. Partie de la jambe. — Avec deux L mon, ma, mes adj. possessif. — Forme et
emploi.
2. mollet, ette adj. Agréablement mou : Pain 1 Le féminin ma est remplacé par mon dans
mollet — Avec deux /. T Ne pas écrire le tous les cas où l’article la s’éhde en V : mon
féminin mollette comme molette n. f. (petite action, mon entrée, mon initiative, mon ombre,
meule, petite roue). mon urne, mon yeuse, mon habitude, mon
herbe, mais ma hache, ma huitième année >
molletière adj. ou n. f. Des bandes molletières
ou des molletières. — Avec deux / et un seul t
le 1 a. O-
2 Devant voyelle ou h muet, la forme mon, au
masculin ou au féminin, se dénasalise, dans la
molleton n. m. Avec deux L — Deux n dans
prononciation parisienne : mon ami [manami],
les dérivés : molletonné, molletonner, molle-
mon action [manaksjô]. Cet usage a été critiqué
tonneux.
par quelques auteurs. On pourra préférer la
prononciation non dénasalisée : mon ami
mollir V. i. Avec deux L [mSnami], mon action [mônaksjâ].
un rapport : C'est à ce moment que M. Levert 10 Dans les titres historiques ; Madame
prit sa décision. On avait vu Mme Gros sortir Royale. Monsieur (frère du roi). Madame Mère.
précipitamment de chez elle. Il y aurait intérêt La Grande Mademoiselle.
à confier la direction de ce service à Mlle Dubar-
11 Dans les titres d’ouvrages : J’ai toujours
raL — Forme abrégée aussi quand, dans une
admiré Madame Bovary. Théophile Gautier
lettre, on parle d’une personne qui ne touche
était encore jeune quand il écrivit Mademoiselle
pas de près au correspondant : J’ai pris contact
de Maupin. La meilleure œuvre de Bernanos,
avec l'architecte que vous m’avez indiqué,
selon ce critique, c’est Monsieur Ouine.
M. Lenoir, lequel va établir un devis. Voici
l’adresse de ma couturière, Mme Jacquot. Mon 12 Quand le titre énoncé fait corps avec un
fils va se fiancer avec une ancienne camarade nom propre et fait allusion à un type littéraire
de faculté, Mlle Louise Segond. — La forme célèbre ou à un personnage historique : L’anti¬
pleine ne s’emploie que dans les cas suivants. cléricalisme sectaire incarné par Monsieur Ho-
mais. Tous les grands bourgeois du XIX^ siècle
1 Dans les adresses : Monsieur Etienne
sont-ils semblables à Monsieur Thiers ?
Martinot 17, avenue de la Victoire 69045
Saint-André-le- Vieil. 13 Quand monsieur tsi employé avec l’article,
le possessif ou le démonstratif ; Un monsieur
2 Dans une lettre, quand on s’adresse à son
est venu et vous a demandé. C’est le monsieur
correspondant : Cher Monsieur, C’est avec joie
dont je t’ai parlé. Mon bon monsieur. Ce
que je vous annonce... Je vous prie d’agréer.
monsieur, c’est mon grand-père. Un monsieur
Madame, l’expression de mes sentiments
âgé, vêtu de sombre.
distingués.
3 Dans une lettre, quand on parle d’une II Majuscule ou minuscule.
personne qui touche de près à la personne à 1 Majuscule dans les cas I, 1, 2, 5, 6, 7, 8,
laquelle on écrit : J’ai eu l’occasion de ren¬ 9, 10, 11 et 12 ci-dessus: Il écrivit sur
contrer votre cousin, monsieur Duchêne. J’ai l’enveloppe «Monsieur Duport 12, rue Saint-
appris la maladie de madame votre mère. Jacques». Je vous prie d’agréer. Madame,
4 Dans un dialogue, quand une personne l’expression... Le valet de chambre annonça :
« Monsieur est servi ». Si Monsieur veut bien
s’adresse à une autre : Bonjour, monsieur
(forme plus déférente). Bonjour, monsieur avoir l’obligeance d’attendre un peu. Histoire de
Monsieur Emery, supérieur de la Compagnie de
Durand (forme plus famihère, condamnée par
Saint-Sulpice. Charlotte-Elisabeth de Bavière
le bon usage mondain). Voyez-vous, monsieur
fut la femme de Monsieur (= le frère du roi).
le maire, je crois que nous aurions intérêt...
Histoire de la vie de Madame Royale. Il est
Merci, madame.
certain que la Grande Mademoiselle fut un
5 Quand un domestique parle à la troisième personnage hors du commun. Voici une nouvelle
personne à son maître, à un invité, à un édition de Madame Bovary. Ce pharmacien
visiteur : Monsieur a-t-il bien dormi ? Madame provincial, mais c’est tout à fait Monsieur
est servie. Si Monsieur veut bien attendre un Homais I
instant, je vais l’annoncer. — Même usage
2 Minuscule dans les casi, 3, 4 et 13
quand il s’agit d’un vendeur, d’un fournisseur :
Si Madame daigne choisir l’un de ces articles. ci-dessus ; J’ai rencontré madame votre mère.
«Mais enfin, mademoiselle, s’écria-t-il, cette
6 Quand un domestique parle de ses maîtres affaire est insensée l » Un monsieur très élégant
à un tiers : Monsieur est sorti Mademoiselle entra dans le salon.
n’est pas encore rentrée. Si Monsieur (= le
visiteur) veut bien attendre un instant, je vais monstre n. m. Emploi au féminin et emploi
l’annoncer à Monsieur (= le maître de maison). adjectif.
7 Quand on parle du maître ou de la 1 Toujours masculin : Cette femme est
maîtresse de maison (ou de leur fille) à un un affreux monstre. Cette fillette, quel vilain
domestique : Voulez-vous remettre cette carte à petit monstre l Le tour petite monstre est
Monsieur. Savezrvous si Mademoiselle rentrera populaire.
bientôt ?
2 Dans l’emploi adjectif, s’écrit sans trait
8 Quand on désigne à un serveur ou à un four¬ d’union et prend la marque du pluriel : des
nisseur la personne que l’on accompagne ; Le cohues monstres.
steak est pour Madame, l’escalope est pour moi.
9 Quand le titre est donné au supérieur de mont n. m. Avec un m minuscule et sans trait
la Compagnie de Saint-Sulpice (Monsieur Eme- d’union : le mont Blanc (sommet isolé), le mont
ry) ou aux membres de certaines sociétés Saint-Michel (colline), le mont Athos (mon¬
religieuses, aux lazaristes notamment. tagne). — Avec un M majuscule et un trait
MONTAGNE 502
3 Dans l’emploi transitif, toujours l’auxiliaire moque n. f. Récipient qui sert de mesure pour
avoir : Il a monté l’escalier sans difficulté, le cidre. — Ne pas déformer en *mocque,
malgré ses quatre-vingts ans. *môque.
n Expressions présentant une difficulté.
moquer Plusieurs constructions.
1 On évitera le pléonasme monter en haut.
Dire simplement monter. En revanche, on peut 1 Moquer quelqu’un, quelque chose. Tour
très bien dire, en précisant, monter à l’etage très vieilli et très Uttéraire, mais non incor¬
supérieur, monter au premier (étage), etc. rect : Tous les collégiens moquaient leur nou¬
veau camarade. Il fut moqué par tous ses
2 Monter dans sa chambre suppose qu’on y voisins.
reste, monter à sa chambre suppose qu’on en
redescend presque aussitôt ; Il est monté dans 2 Se moquer de quelqu’un, de quelque chose.
sa chambre et y a travaillé toute la soirée. Il Tour usuel et moderne : Il ne faut pas se moquer
est monté à sa chambre pour prendre un livre. des infirmes.
3 Monter à cheval, à bicyclette, à moto, 3 Se moquer. Cet emploi absolu est nettement
monter en voiture > à (VII, 1 et 2). vieilli ou littéraire. S’emploie surtout dans des
tours figés tels que vous vous moquez ! « vous
4 T On écrira monter le coup à quelqu’un, ne parlez pas sérieusement », vous moquez-
se monter le coup et non (se) monter le *cou. vous? « parlez-vous sérieusement? ».
503 MOQUETTE
4 Se faire moquer de soi. Tour pléonastique moricaud adj. ou n. Finale en -aud. Féminin :
admis dans la langue courante. Dans la langue moricaude.
soutenue, on écrira plutôt se faire moquer ou,
mieux encore, attirer les moqueries, s’exposer morigéner v. t. Un seul r, un seul n. — Conjug.
aux moqueries. 11. Je morigène, mais je morigénerai.
bouger », prend parfois la marque du féminin : 5 Sans trait d’union : répéter mot à mot ou mot
Elle fit la morte et retint sa respiration. pour mot, traduire mot à mot, faire le mot à
Néanmoins, l’invariabilité est plus frequente : mot d’une version (plutôt que le mot-à-mot; au
Elle fit le mort et retint sa respiration. — On pluriel des mot à mot).
évitera d’employer l’expression au pluriel.
6 Sans article : ne dire mot, ne répondre mot,
ne souffler mot, sans souffler mot (expressions
mortadelle n. f. Saucisson. — Avec deux L
figées).
mortaise n. f. Avec -ai. De même : mortaisage, 7 Avec antéposition de mot: sans mot dire
mortaiser, mortaiseuse. (plus fréquent que sans dire mot).
mort-aux-rats n. f. — Invariable : des mort-aux- moto n. f Aller à moto, *en moto > à (VII, 1).
rats. — On préférera la prononciation
[moRona] à [montORa]. moto- Préfixe (tiré de moteur oa de motocyclette),
qui entre dans la formation de mots techniques.
morte-eau > eau (III, 1). Les composés en moto s’écrivent en un seul
mot, sans trait d’union: motocross, moto¬
morte-saison n. f — PI. : des mortes-saisons., culteur, motocycle, motopompe, mototracteur,
etc.
mortifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
preimère et à la deuxième personne du pluriel motocyclette n. f. Aller à motocyclette, *en
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : motocyclette > à (VII, 1).
(que) nous mortifiions, (que) vous mortifiiez.
motrice n. f. Voiture de voyageurs munie d’un
mort-né adj. ou n. Premier élément invariable, moteur et jouant le rôle de locomotive dans une
second élément variable en nombre et en genre : rame de plusieurs voitures. ▼ Ne doit pas être
un enfant mort-né, des enfants mort-nes, une employé comme synonyme de locomotive.
fille mort-née, des filles mort-nées, de faux
mort-nés. mots crohés n. m. pl. On préférera la graphie
sans trait d’union, mots croisés, à mots-croisés.
mortuaire adj. Finale en -aire. T Ne peut s’employer au singidier. On ne dira
pas *un mot croisé, mais un problème de mots
morue n. f. Finale en -ue. — Dérivé : morutier. croisés.
1. mulet n. m. Hybride de l’âne et de la jument. mûr, mûre adj. Arrivé à maturité. — Avec un
— Finale en -et. accent circonflexe. De même : mûrernent, mûri,
mûrir, mûrissage, mûrissant, mûrissement,
2. mulet n. m. Poisson. — Finale en -et. mûrisserie.
mulot n. m. Rat qui vit dans les champs. — A mural, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
bien distinguer du surmulot, rat d’égout. Des tableaux muraux.
multi- Les mots en multi s’écrivent en un seul mûre n. f. Fruit de la ronce ou fruit du mûrier —
mot sans trait d’union : multicolore, multi¬ Avec un accent circonflexe. De même : mûrier.
national, multiplace, etc.
mûrier n. m. Avec un accent circonflexe sur le
multiplicande n. m. Finale en -ande. U, comme dans mûre.
muséum n. m. Mot latin francisé. — Un accent myo- Préfixe (du grec mus, muos « muscle »),
aigu sur le e. — Prononciation : [myaeom]. — qui entre dans la formation de quelques mots
PI. : des muséums. — Avec un M majuscule savants. Les mots en myo s’écrivent en un seul
quand le mot désigne un édifice unique et que mot, sans trait d’union : myocarde, myocardite,
le complément ne suffit pas à l’indmdualiser ; myographe, myopathie, etc.
Le Muséum d’histoire naturelle. Si le complé¬
ment suffit à l’individualiser, une minuscule à myope adj. ou^. Avec un y. De même : myopie.
muséum : Le muséum de Lyon. S’il s’agit non
d’un édifice unique mais du représentant d’une myosotis Plante. — Attention à la place de l’y.
catégorie, un m minuscule : Cette ville possède — Prononciation: [mjozDtis] ▼ Toujours
un muséum d’histoire naturelle. masculin ; Un beau myosotis.
mutation n. f. Deux n dans les dérivés ; myrtille n. f. Plante ; fruit de cette plante. —
mutationnisme, mutationniste. Deux prononciations : [mintij] ou [mistil]. On
pourra préférer [mintil].
muter v. t. Changer de poste. — Avec un seul t.
mystère n. f. Avec un accent grave. En revanche,
mutiler v. t. Avec un seul t. De même : mutilant,
accent aigu dans les dérives mystérieusement,
mutiloteur, mutilation.
mystérieux.
509 MYSTIFIER
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N
nabab n. m. Autrefois, dans l’Inde, gouverneur. naguère, jadis > jadis.
— (familier) Homme très riche. — Avec un
n minuscule. — Prononciation : [nabab]. — naïade [najad] n. f Attention au tréma. Tou¬
PI. ; des nababs [-bab]. jours un n minuscule : les naïades.
nabi n. m. Chez les Hébreux, prophète. — Avec naïade, dryade, hamadryade, uppée. Néréide,
un n minuscule ; les nabis [-bi], groupe de oréade Six noms féminins qui désignent des
peintres du début du XX« siècle. nymphes.
1 naïade Nymphe des eaux douces (sources,
nabot n. m. Homme petit. — Finale en -ot. — rivières).
Un seul t dans le féminin : nabote.
2 dryade Nymphe des forêts.
nacarat n. m. Couleur. — Un seul c, un seul 3 hamadryade Nymphe vivant cachée sous
r, finale en -at. — Variable comme nom : Toute l’écorce d’un arbre et mourant avec lui.
la gamme des nacarats. — Invariable comme
adjectif : Des robes nacarat. 4 napée Nymphe des bois et des prés.
5 Néréide Nymphe de la mer.
nacelle n. f Avec un c et deux /.
6 oréade Nymphe des montagnes.
nacre Toujours féminin ; De la belle nacre. —
Dérivés : nacré, nacrer. naïf, naïve adj. ou n. Attention au tréma. De
même : naïvement, naïveté.
nadir n. m. Point opposé au zénith. — Avec un
n minuscule. nain, naine adj. ou n. f Le pléonasme petit nain
est à éviter dans la langue soignée. On peut le
nævus n. m. Tache sur la peau. — Prononcia¬ tolérer dans le style des contes enfantins. —
tion ; [nevys] T PI. : des naevi [nevi]. — Sans trait d’union : le nain jaune (jeu)-
Attention au groupe -ae.
naissain n. m. Ensemble des larves nageuses des
nageoire n. f Attention au e après le g. huîtres et des moules. — Finale en -ain.
Né, née. — Toujours avec l’auxiliaire être : Elles narcisse Plante ; fleur. — Toujours masculin ;
sont nées à Bordeaux. ▼ On prendra garde à Un beau narcisse blanc. — Attention à la place
l’accent circonflexe qui apparaît dans les formes respective du c et du groupe -ss-.
où nai- est suivi d’un t : il naît, je naîtrai, etc.,
Je naîtrais, etc., naître. narcissisme n. m. Avec c et -ss-. De même :
narcissique.
naïvement adv. Avec un tréma, comme naïf.
De même ; naïveté. narco- Seul le composé narco-analyse prend un
trait d’union. — autres s’écrivent sans trait
naja n. m. Serpent. — PI. : des najas [-3a]. d’union : narcolepsie, narcomanie, narcothéra-
pie.
nandou n. m. Oiseau. — PI. : des nandous.
narcose n. f. Se prononce [nankoz], avec 0
nankin n. m. ou adj. Autrefois, étoffe de couleur fermé, mais s’écrit sans accent circonflexe. —
jaune chamois. — Avec un n minuscule : Un En revanche, 0 ouvert dans narcotique
pantalon de nankin. — Prend la marque du [naakotik].
pluriel : de beaux nankins. — Comme adjectif
de couleur, invariable : Des paletots nankin. Des narguer [naRge] v. t. Toujours avec -gu-, même
jupes nankin. devant a ou o.' il nargua, nous narguons
natif^ ive adj. ou n. Emplois difficiles. natte n. f. Avec deux t De même : nattage, natté,
natter.
1 On évitera le tour populaire et pléonastique :
né natif.
Nattier Avec un N majuscule et sans trait
2 L’emploi substantif les natif^ les habitants d’union : bleu Nattier. — Toujours invariable :
indigènes d’un lieu, est un peu vieilli ou familier Des robes bleu Nattier. Des robes Nattier.
ou péjoratif : Il a scandalisé tous les natifs du
village / naturaliser v. t. L’attribut s’accorde avec le
sujet : Ces Italiennes veulent se faire naturaliser
3 Natif de. Equivalent un peu vieilli de né à.
françaises. T Ne pas employer nationaliser dans
En principe, natif de suppose que, non seule¬
ce sens > nationaliser. De même, ne pas
ment on est né a l’endroit en question, mais
employer nationalisation (collectivisation) au
que les parents, les ascendants y ont vécu.
sens de naturalisation (acquisition d’une nou¬
Comparer : Il est né à Constantine, où son père,
velle nationalité).
officier, était alors en garnison. C’est un vrai
Breton, il est natif de Ploudalmézeau.
nature n. f. Orthographe des expressions.
nation n. f. Avec des majuscules : l’Organisation 1 Comme adjectif, toujours invariable: Des
des Nations Unies, les Nations Unies, la Société cafés nature. Des yaourts nature. — Emploi
des Nations. — Avec une minuscule dans les familier quand nature, au sens de « spon¬
emplois tels que : Les élus de la nation. Le tané », qualifie une personne : Ces filles sont
President s’adressera à la nation. nature, sont très nature. Equivalents soutenus :
naturel, spontané.
national, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
2 Au singulier : en nature, acquitté au moyen
Les intérêts nationaux. — Dérivés : nationalisa¬
de marchandises (Les redevances en nature que
tion, nationaliser, nationalisme, nationaliste,
le paysan devait à son seigneur). S’oppose à en
nationalité.
espèces (avec -s), en argent ou par chèque, par
mandat : De nos jours, les impôts se payent
nationale n. f. Route nationale. — Avec un n
toujours en espèces.
minuscule ; la nationale 5, la nationale 236.
— Abréviation : la R.N. S, la R.N. 236. 3 Adjectif -t- de nature. Le tour II est colérique
de nature est d’un registre moins soutenu que
nationaliser, naturaliser Attention aux confu¬ Il est d’une nature colérique.
sions possibles.
4 Sans trait d’union : une nature morte (pl. :
1 nationaliser v. t. Transformer une entreprise des natures mortes).
privée en entreprise nationale (société dans
laquelle l’Etat détient la majorité du capital) : naturel, elle adj. ou n. m. On dira au naturel
En 1946, on a nationalisé les houillères. — et non * en naturel : Haricots blancs au naturel
Substantif correspondant : nationalisation. Peindre, représenter au naturel
2 naturaliser v. t. Accorder à un étranger la
naturellement adv. Familier en tête de phrase,
nationalité du pays où il réside : Cette italienne
sans que: Naturellement, il ne nous a pas
vit en France depuis quinze ans, elle voudrait
prévenus I — Populaire avec que : Naturelle¬
se faire naturaliser française. Ne pas employer
^nationaliser. — Substantif correspondant; ment, qu’il ne nous a pas prévenus!
naturalisation.
naufrage n. m. Avec -au-. De même : naufragé,
national-socialisme n. m. En deux mots, avec naufrager, naufrageur.
un trait d’union.
«aiifrager v. i. Conjug. 16. Prend un e après
national-sociaiiste adj. ou n. ▼ I^ premier le g devant a ou o: il naufragea, nous
élément varie au masculin (Un militant natio¬ naufrageons.
nal-socialiste. Des militants nationaux-socia¬
listes. Un national-socialiste. Des nationaux- naumachie n. f. Dans l’Antiquité romaine,
socialistes), mais reste invariable au féminin simulacre de combat naval. — Prononciation :
(Une organisation national-socialiste. Des orga¬ [nomaji].
nisations national-socialistes. Une national-so¬
cialiste. Ces femmes furent des national-socia¬ nauséabond, onde adj. Avec -au-. Finale en
listes). Le second élément prend la marque du -ond.
Çluriel au féminin comme au masculin. —
oujours un trait d’union et un n minuscule : nausée n. f. Finale en -ée. Avec -au-. De même :
Les nationaux-socialistes. nauséeux.
NAUTIQUE 514
nautique adj. Avec -au-. De même : nautisme. navire-hôpital n. m. — PI. : des navires-
hôpitaux.
nautonier n. m. (vieilli et poétique) Batelier. ▼
Avec un seul n. navire-jumeau n. m. Mot français à préférer à
l’anglicisme sister-ship. — PI. : des navires-
naval, ale, als adj. T Masculin pluriel en -als : jumeaux.
Des combats navals.
navrer v. t. Se prononce [navne], avec a palatal,
navarin n. m. Ragoût de mouton. — Avec un et s’écrit donc sans accent circonflexe. De
seul r. — On évitera le pléonasme navarin de même ; navrant.
mouton.
nazi, ie adj. ou n. Forme péjorative de national-
navarin, savarin Deux noms masculins socialiste. — Prend la marque du féminin et
paronymes. du pluriel : Un chef nazi Les chefs nazis. Une
organisation nazie. Les organisations nazies. Un
1 navarin Ragoût de mouton aux navets, aux nazi Les nazis. Une nazie. Ces femmes furent
carottes, etc. des nazies. — Toujours avec un n minuscule.
2 savarin Gâteau au rhum, souvent garni de — Prononciation à la française : [nazi].
crème.
nazisme n. m. Forme péjorative de national-
navarrais, aise adj. ou n. De la Navarre. — socialisme. — Prononciation : [nazismfa)].
Attention à la majuscule et aux deux r: la
population navarraise. Les Navarrais. N. B. Initiales de nota bene, mots latins qui
signifient « remarquez bien ». S’emploie pour
navet n. m. Finale en -et. introduire une remarque. — S’écrit avec un N
et un B majuscules, chacun suivi d’un point.
navigable adj. Avec g, comme navigabilité, à
la différence de naviguer. N.-D. Abréviation de Notre-Dame. — Avec un
A majuscule suivi d’un point et un D majuscule
navigant, naviguant T Ne pas écrire le subs¬ suivi d’un point. Ne pas oublier le trait d’union.
tantif et adjectif variable navigant, ante (Les
équipes navigantes. Le personnel navigant. Les ne Adverbe à valeur principalement négative.
navigants de la TWA) comme naviguant, I Elision de ne ; omission de ne due à la liaison
participe présent invariable du verbe naviguer de on.
(C’est en naviguant qu’il a amassé tous ces
souvenirs colorés des pays tropicaux). 1 Elision de ne obligatoire devant une voyelle
ou un h- muet : Il n’entrera pas. Elle n’hésite
navigateur, trice n. m. ou n. f. Avec g comme pas (à côté de II ne reviendra pas. Je ne hais
navigation, à la différence de naviguer. pas cet homme).
2 Attention à l’omission involontaire de n’
naviguer v. i. T Toujours avec -gu-, même due à la liaison de on avec l’initiale du mot
devant a ou o.' (il navigua, nous naviguons), suivit : On *entend plus parler de lui, forme
à la différence de navigabilité, navigable, fautive pour On n’entend plus..., due au fait que
navigateur, navigation, et de navigant, ante les deux formes se prononcent de manière
adj. ou n. identique, [5nâtâ].
2 La langue relâchée fait l’ellipse de ne: Il 8 Omission obligatoire dans les emplois figés
vient pas. J’y vais jamais. Je dors plus. Cet ne fût<e que, n’était, n’étaient, n’eût été,
emploi doit être évité, surtout dans la langue n’eussent été. — Pour l’accord de ces expres¬
écnte. sions > être (IV, 11 et 12).
3 L’omission de ne est de règle, même dans IV Emploi de ne... pas dans l’interrogation à
la langue surveillée, quand il s’agit d’un tour valeur exclamative. On peut remplacer le tour
elliptique: Pas de risque qu’il vienne l Un exclamatif pur Que d’erreurs il a commises!
enfant vigoureux, mais pas très grand. Plus un par le tour interrogatif Que d’erreurs n’a-t-il
bruit, tout est calme maintenant pas commises ? Ce dernier toiu est parfois écrit
avec un point d’exclamation : Que d’erreurs
4 L’omission de ne se rencontre parfois dans n’a-t-il pas commises! Cette substitution est
les exclamations ou surtout dans les interroga¬ propre à la langue littéraire. Elle est déconseil¬
tions directes : Sais-tu pas un pays où le rêve lée par certains grammairiens, qui recomman¬
deviendrait réalité ? Ce tour, littéraire ou dent d’employer plutôt le tour gue d’erreurs
poétique, est à éviter dans le reçstre neutre, il a commises! (sans ne... pas).
où il risque de passer pour une incorrection.
V Pour que... ne... pas. La construction
III Omission de pas ou de point après ne. correcte est : Il prend toutes les précautions,
1 On omet obligatoirement pas (point) pour que l’événement ne le prenne pas au
quand on emploie un autre mot négatif (goutte, dépourvu. V On évitera la construction
mie, aucun, aucunement, guère. Jamais, nul, relâchée *pour ne pas que l’événement le prenne
nullement, nulle part, personne, plus, rien, au dépourvu. — En revanche, avec l’infinitif,
etc.): Il ne voit goutte. Je n’entends mie. Il la construction pour ne pas est correcte : Il
ne vient jamais. Nul ne le sait On évitera la prend toutes les précautions, pour ne pas être
construction populaire 7/ n’en a *pas guère, surpris par l’événement, à côté de pour n’être
pas surpris, tour également correct, mais moins
pour II n’en a guère.
usuel et plus littéraire.
2 Omission de pas (point) possible, mais non
VI Ne... pas (point, plus) et l’infinitif.
obligatoire, avec les verbes cesser, oser, pouvoir,
savoir: Il ne cesse de nous importuner. Je n’ose 1 On fera attention au changement de sens
le déranger. Je ne puis vous aider. Il ne sait (qu’entraîne souvent le déplacement de la néga¬
ce qu’il doit faire. tion : Il ne peut pas accepter (= il est obligé de
refuser). Il peut ne pas accepter ( = il est libre de
3 Omission obligatoire après savoir que suivi
refuser). Il n’espère pas être muté (= il n’a pas
de l’infinitif : Il ne sait que faire. Je ne sais
l’espoir d’être muté). Il espère pas être muté
que dire. (= il a l’espoir de rester au même poste).
4 Omission obligatoire dans certains tours 2 Ne infinitif + pas (point, plus). Le tour
figés : si ce n’est, ne vous déplaise, n’empêche Pour ne m’engager pas, je différai encore ma
que, n’importe que, n’avoir crainte, n’avoir réponse est archaïque. Dans la langue moderne
cure, n’avoir garde, ne dire mot, qu’à cela ne on dit : Pour ne pas m’engager...
tienne, il n’y avait âme qui vive, etc.
VII Emploi de ne... que (= seulement).
5 Omission obligatoire avec ni, employé une
seule fois ou répété : Il ne se plaint ni ne 1 On évitera les pléonasmes ne... que seule¬
proteste. Ni la pluie ni le froid ne l’effraient ment, ne... que simplement, etc. On écrira : Elle
n ’est que bachelière ou Elle est seulement bache¬
6 Omission obligatoire après que au sens de lière ou Elle est simplement bachelière, mais non
« pourquoi » ou après qui à valeur interroga¬ *Elle n’est seulement que bachelière.
tive: Ahl que n’a-t-il agi plus tôt! Qui ne
pleurerait un tel homme ? 2 Ne... pas que (Il n’a pas écrit que des
romans policiers). Tour condamné par quelques
7 Omission fréquente, mais non obligatoire, grammairiens, mais employé usuellement par
après depuis que, il y a (telle durée) que, voilà les bons écrivains. Dans la langue extrêmement
(telle durée) que, suivi d’un verbe à un temps surveillée, on pourra, pour plus de sûreté,
composé: Il y avait six mois que je n’étais préférer ne... pas seulement: Il n’a pas écrit
retourné à Bordeaux Voilà trois semaines que seulement des romans policiers.
je ne l’ai vu. On peut dire aussi, très
correctement : Il y avait six mois que je n’étais 3 Ne faire que, ne faire que de > faire
pas retourné à Bordeaux. Voilà trois semaines (V, 2).
que je l’ai pas vu. T Emploi obligatoire de pas VIII Le ne explétif.
(point, plus) quand le verbe est au présent ou
à l’imparfait : Voilà deux mois qu’il ne travaille 1 Dans les complétives dépendant de certains
verbes ou de certaines locutions, craindre, avoir
pas.
NÉ 516
peur, redouter, empêcher, éviter, douter, nier, nécessiteux, euse adj. ou n. Très pauvre,
de peur que, etc., l’emploi de ne est, sinon indigent : Aide aux personnes nécessiteuses.
obligatoire, du moins fréquent dans la langue Nourrir un nécessiteux. — Mot vieilli et
écrite soignée : J'ai peur qu’il ne vienne trop tôt. littéraire, mais non mcorrect.
De peur qu 'on ne se moque de lui (voir chaque
verbe ou chaque expression à l’ordre neck n. m. Anglicisme désignant un piton très
alphabétique). abrupt d’origine volcanique. — Prononciation :
[nekj. — PI. : des necks [nek]. — Attention
2 Dans les tournures comparatives, si la
au groupe <k.
première proposition est affirmative, la langue
soignée emploie le ne explétif. C’est le cas avec
nécro- Préfixe (du grec nekros « mort, cada¬
meilleur, mieux, moindre, moins, pire, pis, plus,
vre »), qui entre dams la formation de quelques
plutôt, et aussi avec autre, autrement : Il est plus
mots savants. Les composés en nécro s’écrivent
âgé qu 'on ne le croirait Elle travaille moins qu 'il
en un seul mot, sans trait d’union : nécrobie,
ne le semble. Les choses se sont terminées
nécrologe, nécrologie, nécrologique, nécroman¬
autrement qu'ils ne l’avaient prévu. T Si la
cie, nécromancien, nécromant, nécrophage, né-
première proposition est négative ou interroga¬
crophore, nécropole, nécropsie, etc.
tive, ce ne est souvent omis : Travaillerait-elle
moins qu 'il le semble ? Les choses ne se sont pas
terminées autrement qu’ils l’avaient prévu. nécrologe n. m. Registre des morts d’une paroisse,
d’une commune ; liste des victimes d’une catas¬
3 Avec avant que, à moins que, on emploie trophe, d’une guerre, etc. : Le nécrologe de la
aussi le ne explétif > avant (10), moins (III, déportation V Ne pas déformer en *nécrologue.
1).
nectar n. m. Finale en -ar, sans -d.
4 Emploi fautif de ne après sans fuo sans (VI).
5 T L’emploi de ne est obhgatoire dans la néerland^ aise adj. ou n. Des Pays-Bas. —
construction que... ne quand que équivaut à Prononciation : [neeRlâde, tz]. — Attention
« avant que, a moins que, sans que » : Il ne à la majuscule : La population néerlandaise. Les
s’arrêta de protester qu’il n’eût obtenu satisfac¬ Néerlandais. — N. m. Le néerlandais : langue
tion (= il ne s’arrêta pas de protester avant parlée aux Pays-Bas. Ne pas dire le hollandais.
d’avoir obtenu satisfaction). Ce tour appartient
à la langue littéraire. néfaste adj. Très correct dans l’emploi sans
complément : Cette décision fut néfaste. Une
né, née Participe passé adjectivé de naître. intervention néfaste. V Dans la langue très
surveillée, on évitera néfaste à. On préférera,
1 Les composés de né s’écrivent avec un trait
d’union. L’élément né s’accorde en nombre et selon les cas, funeste, nuisible, nocif, domma¬
en genre : Un stratège-né, des stratèges-nés. Une geable, fâcheux, mauvais, etc. : Cette décision
actrice-née, des actrices-nées. lui sera funeste ou sera mauvaise pour lui, selon
le sens (mieux que lui sera néfaste). L’abus des
2 Dernier-né, mort-né, nouveau-né, premier-né sauces est nocif pour la santé ou nuisible à la
(voir chacun de ces mots à l’ordre mphabétique santé (mieux que néfaste à la santé).
du premier élément).
3 Né à, natif de > natif (3). nèfle n. f. Fruit du néflier. — Avec un accent
grave, à la différence de néflier. — L’expression
néandertalien, ienne [neâdentaljé, jen] adj. ou des nèfles ! est très familière.
n. On écrit maintenant : Les néandertaliens,
mais l’homme de Neandertal. négligeable adj. Attention au e après le g.
négliger v. t. Conjug. 16. Prend un e après le Négrille [negnij] n. Synonyme vieilli de Pygmée.
g devant a ou o ; // négligea, nous négligeons. — Avec un N majuscule dans l’emploi subs¬
tantif, le plus fréquent : Les Négrilles (mais une
négoce n. m. Commerce en gros ou en demi-gros. tribu négrille).
— Ce mot est plus littéraire, plus vieilli et plus
rare que négociant. négrillon n. m. [negaijS] n. m. Toujours avec
un n minuscule. — Deux n dans le féminin
négociant, ante n. m. ou f. N’est pas synonyme négrillonne [ negnijon].
de commerçant. Désigne une personne qui fait
le commerce de gros ou de demi-gros. — Ce negro-spiritual n. m. La graphie avec trait
mot est encore usuel, moins vieilli que négoce. d’union, negro-spiritual, semble l’emporter sur
negro spiritual. Prononciation : [negnospisi-
négocier v. t. Conjugaison et sens. tqol]. — PI. : des negro-spirituals [-tqol] ou
des negro spirituals [-tqol]. T Dans ce mot,
1 Conjug. 20. Double le / à la première et à d’origine anglo-américaine, jamais d’accent sur
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif le e.
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
négociions, (que) vous négociiez neige n. f. Avec De même ; neiger, neigeux.
2 Négocier un virage. Anglicisme dû à un
neiger v. impersonnel. Conjug. 16. Il neigeait,
calque maladroit de l’anglais to negotiate a
il neigea. — L’emploi avec un sujet réel (Il
curve. On écrira plutôt ; prendre un virage.
neigeait des pétales de roses) est correct, mais
littéraire.
nègre n. m. ou adj. Orthographe et emploi.
1 Avec un accent grave. — En revanche, accent néméen, éenne adj. ou n. Avec un J minuscule
ai dans le féminin négresse et dans les dérivés : et un N majuscule : les jeux Néméens. — Avec
negrier, Négrille, négrillon, négritude, négroïde. un N majuscule : les Néméennes, recueil d’odes
triomphales de Pindare.
2 Généralement avec un n minuscule : La
traite des nègres. De même : une négresse, un nemrod n. m. (familier, par plaisanterie) Ch^-
négrillon. — En revanche un majuscule dans seur. — Avec un n minuscule. — Prononcia¬
Negrille substantif. tion ; [nemnod]. — PI. : des nemrods.
3 De nos jours, peut s’employer^ dans les
expressions travailler comme un nègre (dure¬ nénie n. f. Dans l’Antiquité romaine, chant
ment), le nègre d’un écrivain (celui qui travaille funèbre. — S’emploie surtout au pluriel, mais
anonymement pour un auteur). De même, on l’emploi au singulier n’est nullement incorrect.
tolère l’adjectif nègre dans des expressions telles Certains dictionnaires donnent à tort ce mot
que l’art nègre, la musique nègre, les danses comme exclusivement féminin pluriel.
nègres, les masques nègres. La tendance actuelle
est cependant de dire l’art africain, la musique nenni adv. (vieux ou employé par plaisanterie)
noire, les masques africains, etc. On dit Non, pas du tout. — Prononciation : [nani],
toujours l’art nègre quand on fait allusion à l’art plutôt que [neni].
des Noirs tels qu’il fut connu des Européens
dans les années 1925-1930. — On peut aussi nénuphar n. m. Plante. — Avec -ph-. Finale
employer les noms un nègre, une négresse^ dans en -ar.
un contexte historique, quand on parle d’un(e)
esclave noir(e) : Le planteur fit donner cent néo- Préfixe (du grec neos « nouveau »), qui entre
coups de fouet au nègre qui avait tenté de dans la formation de nombreux mots savants. A
s’enfuir. — On dit de nos jours : la traite des l’exception de néo-calédonien, néo-hébridais,
Noirs, plutôt que la traite des nègres. néo-impressionnisme, néo-impressionniste, néo-
zélandais, tous les termes en néo- s’écrivent
4 En dehors des cas énumérés ci-dessus au § maintenant en un seul mot, sans trait d’union :
3, on emploiera l’adjectif noir, noire ou le nom néoclassique, néoformation, néokantisme, etc.
un Noir, une Noire, les Noirs, car le mot nègre
est péjoratif, insultant et raciste. On préférera néolithique n. m. ou adj. Avec un n minuscule ;
même le mot africain quand il s’agit de Noirs le néolithique.
d’Afrique ou récemment immigrés d’Afrique :
La population noire de Floride. Les Noirs des néologie, néologisme Deux noms à bien
Etats-Unis. Un village africain du Cameroun. distinguer.
Les ethnies africaines du Zaïre. Les Africains
du Gabon et du Congo. Les travailleurs africains 1 La néologie Au XVIIP siècle, manière de
parler affectée qui était caractérisée par l’em-
immigrés en France.
NÉOMÉNIE 518
chiens [ncef/jl], neuf haches [nœfaj]. La sa fraîcheur et sa vigueur, qui vient de nmtre,
prononciation [110] devant consonne (neuf qui est original » : Des forces neuves. Une
chiens [nojjê]) n’est pas incorrecte, mais un peu camaraderie toute neuve. Une idée neuve et
vieillie. Elle pourra être préférée dans la diction féconde. — S’emploie peu pour qualifier des
très soignée (récitation des vers, lecture de persoimes, sauf dans des expressions telles que :
textes littéraires de style noble). — En revan¬ Un peuple neuf II faut des hommes neufs au
che, on prononcera toujours [nœf] devant un gouvernement.
nom de mois ; le neuf janvier [nœfzâvje], le c/ (familier) Rien de neuf. Quoi de neuf On
neuf mars [nœfmans]. dira plutôt, dans le style soutenu: Rien de
2 Devant voyelle ou h- muet. La prononcia¬ nouveau. Quoi de nouveau ?
tion moderne est [nœf] : neuf artistes [nœfaR- 2 nouveau (nouvel), nouvelle.
tistfa)], neuf hivers [nœfive»]. La prononcia¬
tion ancienne [nœv] ne s’est maintenue que a/ (au propre ou au figuré) Qui existe ou qui
dans neuf ans [nœvâ] et neuf heures [nœvœR]. est connu depuis peu de temps : Un nouveau
modèle. Une nouvelle technique. Une nouvelle
3 En finale. Toujours [nœf] : Ils étaient neuf voiture (voir ci-dessus, § 1, a). — Rien de
[nœf], sans compter le chef Vous vouliez des nouveau. Quoi de nouveau ? (mieux que Rien
cahiers, en voici nea/[nœf]. de neuf. Quoi de neuf?).
n Employé comme nom au pluriel. Toujours b/ (au propre ou au figuré) Qui remplace une
invariable ; Il écrit ses neuf de manière peu autre chose ou une autre personne, qui lui
lisible. succède; Voici ma nouvelle voiture (voir ci-
dessus, § 1, a). J’ai rencontré notre nouveau
2. neuf adj. Féminin : neuve. — Expressions directeur.
difficiles.
c/ (au propre ou au figuré) Non encore
I A neuf, de neuf. Les deux expressions ne sont exploré, «udié, mis en pratique; original:
pas synonymes. Partons à la recherche d’horizons nouveaux. Il
1 À neuf De façon à donner l’apparence du faut trouver de nouveaux sujets d’inspiration.
neuf ; Cet appartement a été remis à neuf. d/ Un homme nouveau: A Rome, dans
l’Antiquité, personnalité politique issue d’une
2 De neuf Avec des éléments, des vêtements
neufs : On a équipé de neuf les soldats. Il s’est famille obscure.
habillé de neuf
neume Attention au genre.
II Rien de neuf, quoi de neuf 7 A ces expres¬
sions on préférera rien de nouveau, quoi de 1 Un neume Autrefois, chacun des signes qui
servaient à noter le plain-chant.
nouveau ?
2 Une neume Groupe de notes émises d’un seul
neuf, nouveau Ces deux adjectifs ne sont pas souffle ; courte mélodie qui se vocalise sur la
interchangeables. dernière syllabe du dernier mot d’un chant
(dans la musique d’Eglise).
1 neuf, neuve.
a/ (au propre) Qui n’a pas encore servi : Des neural, ale, aux adj. Du système nerveux. —
chaussures neuves. — Dans ce sens, se distingue Masculin pluriel en -aux : Les circuits neuraux.
nettement de nouveau : une voiture neuve est
une voiture qui n’a pas encore beaucoup^ roulé neurasthénie n. f. Avec -th-. De même :
et qui n’a pas été achetée d’occasion, mêine si neurasthénique.
elle est d’un modèle ancien. Une voiture
nouvelle (ou une nouvelle voiture) est uiie neuro- Préfixe (du grec neuron « nerf »), qui
voiture d’un modèle inédit, même si elle a déjà entre dans la formation de certains mots
beaucoup roulé. — On dira aussi J’ai une savants. Les composés en neuro- s’écrivent en
nouvelle voiture (plutôt que une voiture nou¬ un seul mot sans trait d’union («eî/wc/H>M/;gie,
velle), pour dire « Je viens d’acheter une neurospsychiatrie, etc.), même quand le
voiture qui remplace celle que j’avais précédem¬ deuxième élément commence par une voyelle
ment » (même si cette nouvelle voiture est (neuroendocrinien).
d’occasion et d’un modèle ancien).
neurologue n. m. ou f. Forme nettement plus
b/ (au figuré) Au sens de ^ « inexpéri¬
fréquente que neurologiste.
menté », est vieilli ou familier : Il était fort neuf
dans les intrigues de la cour. Il m ’a l’air un peu
neutraliser v. t. Parfaitement correct au sens de
neuf dans le métier! — En revanche, est
moderne et non familier au sens de « qui garde « doter d’un statut de neutralité » : Les accords
NEUVAINE 520
* \
internationaux de 1831 avaient neutralisé la travailleur, mais non *Cet enfant n’est ni
Belgique. — En revanche, dans la langue intelligent ni ne travaille. On peut dire : Je n ’ai
surveillée, on évitera d’employer neutraliser au ni écrit cette lettre ni pensé à téléphoner, mais
sens de mettre hors de combat, hors d’état de non *Je n’ai écrit ni cette lettre ni pensé à
nuire, maîtriser, empêcher d’agir: Notre avia¬ téléphoner.
tion a mis hors de combat l’artillerie ennemie.
Le gouvernement veut mettre hors d’état de 2 Ni peut s’employer répété devant chaque
nuire ces organisations subversives. Les policiers terme (ni... ni) : Ni le vent ni la pluie ne
ont réussi à maîtriser le dangereux énergumène. l’effraient. Il ne craint ni la chaleur ni le froid.
Il faut d’abord empêcher d’agir nos adversaires. Ce travail ne convient ni à mon collègue ni à
— De même, on préférera mise hors de combat, moi. Ce procédé n’est ni commode ni
hors d’état de nuire, hors d’état d’agir à économique.
neutralisation.
3 Ni peut s’employer aussi en corrélation
avec une autre négation qui précède (ne... pas.,
neuvaine n. f. Finale en -aine.
ni, ne... point... ni, ne... jamais... ni, etc.) : Le
vent ne l’effraie pas, ni la pluie. Il ne craint pas
névé n. m. Masse de neige qui alimente un le froid, ni davantage le vent. Ce travail ne
glacier. — Finale en -é. convient nullement à mon collègue ni à moi.
Ce procédé n’est pas commode ni vraiment
neveu n. m. — PI. : des neveux. économique. Il ne lit ni ne travaille.
participe) peut se rapporter aux deux sujets à 8 ▼ Si seul l’un des deux sujets est placé
la fois, on peut au choix faire l’accord au pluriel avant le verbe, c’est ce sujet antéposé qui
ou au singi^er ; Ni Flaubert ni Baudelaire ne commande l’accord : Ni l'étude n'est suffisante
fut académicien ou ne Jurent académiciens. (Ils pour former le caractère, ni les livres.
auraient pu être tous les deux académiciens).
9 ▼ Quand le second sujet est accompaçié
3 Si les deux sujets sont des singuliers et si d’une expression de renforcement ou de rectifi¬
l’idée exprimée par le verbe ou l’attribut (ou cation {même, à plus forte raison, etc.), l’accord
le partiape) ne peut se rapporter qu’à l’im des se fait avec le premier sujet : Ni la pauvreté ni
sujets, accord obligatoire au singulier: Ni même la maladie ne put l'abattre. On évitera
Jacques ni Etienne n 'a été le premier de la classe de joindre un premier sujet singulier et un
le mois dernier. (Os n’auraient pu être tous les second sujet pluriel, car l’accord au singulier,
deux le premier de la classe). en principe correct, serait, dans ce cas, cho¬
quant. On tournera autrement: Rien ne put
4 Quand les sujets ne sont pas de la même
l'abattre, ni la pauvreté, ni même les maladies
personne, le verbe se met au pluriel si l’idée qu’il
(mieux que Ni la pauvreté, ni même les
exprime peut se rapporter aux deux sujets a la
maladies, ne put l'abattre).
fois. Si l’un des sujets est de la deuxième
personne et l’autre de la troisième, le verbe se 10 ▼ Quand, pour des raisons stylistiques,
met à la deuxième personne du pluriel : Ni toi il y a une virgule devant ni l’accord se fait au
ni ton frère n 'êtes en cause dans Vaffaire. Si l’un sin|uher : Ni le temps, ni cette toute-puissante
des sujets est de la deuxième personne et l’autre alteration de la sensibilité, n'a pu atténuer la
de la première, le verbe se met à la première vivacité de ce souvenir. Dans ce cas, en effet,
personne du pluriel : Ni toi ni moi ne sommes en la disjonction est fortement marquée.
r
cause. Si l’un des sujets est à la première
irsonne et l’autre à la troisième, l’accord se fait
la première personne du pluriel (voir cepen¬
III Accord de l’adjectif quand deux noms sont
unis par ni
dant ci-dessous, § 7) : M lui ni moi ne sommes 1 Si l’adjectif se rapporte à l’un des noms
en cause. — L’attribut ou le participe se met au seulement, accord avec le nom auquel il se
pluriel, l’accord en genre se faisant selon les rapporte : Ni la tôle ni le carton résistant ne
règles générales : Ni toi, Antoine, ni ton frère conviennent II ne craignait ni la neige ni la pluie
n’êtes retenus par votre travail Ni toi Antoine, violente. Il ne craint ni le froid ni les tempêtes
ni ta sœur n 'êtes retenus par votre travail Ni toi les plus violentes.
Madeleine, ni ta sœur n'êtes retenues par votre
2 Si l’adjectif se rapporte aux deux noms, il
travail Ni toi Antoine, ni moi ne sommes
se met au pluriel (masculin pluriel si les noms
destinés à être officiers. Ni toi Madeleine, ni mol
sont de genres diflFérents) : Ni un garçon ni un
ton mari, ne sommes appelés à hériter de ton
homme intelligents. Ni une femme ni une fille
oncle. Ni toi Madeleine, ni moi ne sommes gentilles. Ni une fille ni un garçon intelligents.
destinées à être infirmières. Ni mon frère ni moi
ne sommes destinés à être officiers. Ni ma femme IV Question de la virgule.
ni moi ne sommes appelés à succéder. Ni ma sœur
1 Pas de virgule quand nL. nL. unit deux
ni moi ne sommes destinées à être infirmières.
verbes, deux noms, deux adjectifs, deux ad¬
5 Quand les sujets ne sont pas de la même verbes : Il n'étudie ni ne lit Ni les menaces ni
personne et que le verbe et l’attribut (ou le les promesses n'ont pu le faire céder. Ce garçon
participe) expriment une idée qui ne peut s’appli¬ n'est ni sot ni paresseux. Elle ne travaille ni bien
quer qu’à un seul sujet à la fois, l’accord po^ des ni vite.
problème pratiquement insolubles : Ni toi An¬ 2 Virgule facultative quand nL.. nL.. unit
toine, ni ton frère ne seras le premier ou ne sera deux propositions : Ni les menaces ne le
le premier. Ces deux accords sont admis, mais troublent ni les promesses ne le séduisent
rares. On aura intérêt à tourner autrement : Ce
n'est ni à toi Antoine, ni à ton frère, qu'on 3 Virgule facultative quand on veut, pour un
donnera la place de premier ou Ni toi Antoine, ni effet stylistique, isoler l’un des éléments : Ni le
ton frère, aucun de vous deux ne sera le premier. temps écoulé, ni cette inévitable et toute-
puissante altération de la sensibilité, n'a pu
6 Ni l’un ni l’autre > un (XTV, 8). atténuer la vivacité de ce souvenir d'enfance.
7 T Quand les sujets ne sont pas de la même 4 Vir|ule obhgatoire quand il y a plus de
personne et que l’un des sujets est aucun (-1- deux fois ni: Ni la flatterie, ni la haine, ni
nom), nul (-f- nom), personne, rien, le verbe l'intérêt n 'a pu le détourner de son devoir. Ils ne
se met toujours à la troisième personne du sont ni lâches, ni stupides, ni dénués de culture.
singulier, l’attribut (ou le participe) au masculin
sing^er : Ni moi ni personne ne peut être tenu 5 Quand ni n’est pas répété, jamais de virgule
de respecter ce règlement absurde. (Il n'a pas de camarades ni d'amis), sauf s’il
NIABLE 522
y a rejet d’un sujet après le verbe (Je n'étais nids-de-pie) ; un nid-de-poule (trou dans une
pas là, ni vous non plus) ou si l’on veut isoler chaussée; des nids-de-poule), le nid-d’oiseau
un élément pour des raisons stylistiques (Il n’a (plante ; des nids-d’oiseau).
plus de crainte, ni d’espoir d’ailleurs).
6 Nids-d’abeilles > abeille.
niable adj. Dans le tour impersonnel, s’emploie
nielle Deux noms homonymes, l’un féminin,
surtout a la forme négative : Il n’est pas niable
l’autre masculin.
que... Le verbe de la subordonnée se met à
l’indicatif ou, si l’on veut exprimer l’éventualité, 1 La nielle Plante parasite des céréales. —
au conditionnel : Il n’est pas niable que nous Dérivés : niellé, ée adj. (grain, blé niellé), nieller
sommes dans notre tort. Il n’est pas niable que V. t. ou pron. (ce champ s’est niellé), niellure
les choses iraient mieux si chacun y mettait du n. f. (la niellure du grain).
sien. — Pas de ne explétif.
2 Le nielle Email avec lequel on fait des
niais, niaise adj. ou n. Dérivés : niaisement, incrustations. — Incrustation faite avec cet
niaiserie. émail. — Dérivés : niellage n. m., niellé, ée adj.
(plat d’argent niellé), nieller v. t. (nieller un
niaule > gnôle. coffret d’argent), nielleur n. m., niellure n. f.
nietzschéen, enne adj. De Nietzsche [nit/Is)], nitouche n. f. Sans trait d’union et sans
philosophe allemand. — Prononciation : majuscule : une sainte nitouche. — PI. : des
[nit/eé, en], — Attention au groupe -tzsch-. saintes nitouches.
De même : nietzschéisme [nitjeismia)].
nitro- Les mots en nitro- s’écrivent tous en un
nigaud n. m. ou adj. Finale en -aud. — Féminin : seul mot, sans trait d’union ; nitrobenzène,
nigaude (moins employé que le masculin). — nitroglycérine, etc.
Dérivé : nigauderie.
niveau n. m. L’expression au niveau de peut très
nigérian, nigérien Deux mots à bien distinguer. bien être employée au figuré, quand on fait
1 nigérian, ane adj. ou n. Du Nigeria, Etat référence à un ensemble qui s’organise hiérar¬
d’Afrique (capitale : Lagos) : La population chiquement selon une disposition « verti¬
nigériane. Les Nigérians. — Avec un accent cale » ; Au niveau des couches les plus humbles
aigu, à la différence de Nigeria. de la société. — En revanche, on évitera
d’abuser de cette expression quand il n’y a pas
2 nigérien, ienne adj. ou n. Du Niger, autre d’organisation visiblement « verticale ». On
Etat d’Afrique (capitale : Niamey). écrira et on dira plutôt dans le domaine de, en
matière de, dans, en ce qui concerne, pour, à
night-club n. m. AngUcisme désignant un propos de, etc. : C’est dans les frais généraux
cabaret de nuit. — Prononciation : [najtklœb]. que nous pouvons faire des économies (plutôt
— PI. : des night-clubs [-klœb]. — Equivalents que c’est au niveau des frais généraux...). En
français : boîte de nuit, cabaret de nuit ce qui concerne la théorie de la connaissance,
cette philosophie est critiquable (plutôt que Au
nihilisme n. m. Attention au h intérieur. De niveau de la théorie de la connaissance...).
même : nihiliste.
niveler v. t. Conjug. 13. Je nivelle, je nivellerai
nimbe, limbe > limbe. — Dérivés : nivelage, niveleur, nivellement.
nimbo-stratus [nÊbostnatys] n. m. Nuage. — nivelage, nivellement Ces deux noms mas¬
Invariable : des nimbo-stratus [-tys]. culins ne sont pas interchangeables.
nimbus [nêbys] n. m. Nuage. — Invariable : des 1 nivelage Action de niveler : Nivelage du sol
nimbus [-bysj. (seul sens possible).
2 nivellement Action de déterminer si une sur¬
n’importe Dans les expressions, n'importe est
face est plane : Le maçon procède au nivellement
invariable : N’importe quelles plantes feraient
du haut du mur. — Action de déterminer les
aussi bien l’affaire. — Quand il y a une
altitudes des divers points d’une région ou d’une
préposition, elle doit se placer toujours avant
zone. — Action de rendre un terrain bien plan
n’importe: A n’importe quel moment, et non
et horizontal : Les terrassiers procèdent au nivel¬
N’importe à quel moment, tour archaïque.
lement du terrain où l’on va aménager un stade.
— S’emploie très bien au figuré : Le nivellement
niole, niôle > gnôle.
social. Le nivellement par le bas.
nippes n. f. Ne s’emploie qu’au pluriel. Désigne
nivemais, aise adj. ou n. De Nevers ou de la
rensemble des vêtements et non un vêteinent
région de Nevers. — Attention à la majuscule ;
déterminé. On peut donc dire : Elle est vêtue
La population nivernaise. Les Nivemais. — N.
de vieilles nippes, mais non Ce veston n 'est plus
m. Le Nivernais : la région de Nevers. — Un
qu’*une nippe. — Attention aux deux p. De
nivemais (un bœuf nivemais), une nivernaise
même : nipper.
(une vache nivernaise) : La nivernaise est élevée
pour sa viande.
nippon adj. ou n. Synonyme rare de japonais:
L’Empire nippon. Le peuple nippon. Les Nip¬
pons. ▼ Un seul n dans le féminin nippone. nivôse n. m. Mois du calendrier révolutionnaire
(décembre-janvier). — Avec un accent cir¬
nirvana n. m. Se prononce [ninvana], avec deux conflexe sur le O et un « minuscule : Le 22
fois a palatal, mais prend un accent circonflexe nivôse an III. La bise de nivôse.
sur le premier a. S’écrit aussi parfois nirvana.
— PI. : des nirvânas [-na]. nobiliaire adj. Finale en -aire. — Particule
nobiliaire > de (y, 1, 2, 3, 4 et 5).
nissard, arde adj. ou n. Synonyme vieilli de
niçois. — Encore usuel : le nissard ou le niçois, noblaillon [noblajS], n. m. (familier, péjoratif)
le dialecte provençal de la région de Nice. Petit noble, noble de noblesse douteuse. —
NOBLIAU 524
Deux n dans le féminin : noblaillonne. — Est V Dans ces sens II, 1 et 2, le mot est presque
plus péjoratif que nobliau. toujours usité dans des emplois figés sans article
ni adjectif, ce qui fait que le genre est flottant
nobliau n. m. Synonyme, moins familier et moins dans l’usage. Cependant on écrira : Ce soir,
péjoratif, de noblaillon. — PI. : des nobliaux. grande nocturne au stade municipal, plutôt que
grand nocturne.
noce n. f Pluriel ou singulier.
nodal, ale, aux adj. (terme d’acoustique et
I Pluriel au sens de « mariage » : Le jour de d’anatomie) Masculin pluriel en -aux: Les
ses noces. — (expressions) En secondes noces. points nodaux.
Noces d’argent, d’or, de diamant Nuit de noces.
Voyage de noces. nodulaire adj. Qui ressemble à un noeud :
n Singulier dans les autres sens. Renflement nodulaire. — Finale en -aire.
noctambule, somnambule Deux noms à bien 1 Avec le masculin, pas d’article défini (A
distinguer. Noël ou pour Noël, j’irai passer quelques jours
chez mon oncle), sauf s’il y a une détermination
1 noctambule n. m. ou f Personne qui est dans par un complément de nom (Le Noël des pauvres
la rue pendant la nuit et qui revient d’une partie et des vieillards), par un adjectif (Les Noëls
de plaisir ; De joyeux noctambules, un peu ivres, heureux d’autrefois) ou par une proposition (Le
faisaient du tapage dans la rue. — Dérivé : Noël dont j’ai gardé le meilleur souvenir).
noctambulisme n. m. (habitude de fréquenter les
2 Avec le féminin, article la obligatoire : A
üeux de plaisir et de s’amuser pendant la nuit).
la Noël (ou pour la Noël), j’irai passer quelques
2 somnambule n. m. ou f. ou adj. Personne qui jours chez mon oncle.
marche, agit pendant son sommeil ; La som¬
3 Le féminin ne s’emploie pas au pluriel. On
nambule avançait dans le couloir, les bras
écrira donc : Les Noëls joyeux de jadis (et non
tendus. — Dérivé : somnambulisme.
*Les Noëls joyeuses de jadis).
nocturne Attention au genre dans l’emploi 4 On dit toujours : Bon Noël ! Heureux Noël !
substantif. Oamais *Bonne Noël l Heureuse Noël l).
I Nom masculin. 5 L’emploi du féminin appartient à un
registre légèrement plus familier que l’emploi
1 Oiseau rapace qui chasse la nuit : La du mascuhn : à la Noël plus familier que à Noël.
chouette est un petit nocturne.
Le féminin la Noël fait surtout référence à la
2 Chacune des parties de l’office de nuit date ou à la fête familiale : Pour la Noël, l’aurai
catholique : Réciter le second nocturne. huit jours de congé. Passer la Noël en famille.
Dans ces sens, on peut aussi employer le
3 Désigne divers morceaux de musique ; Un masculin sans article ; Pour Noël, jaurai un
beau nocturne de Chopin. congé. Passer Noël en famille.
n Nom féminin (ou parfois masculin). 6 Quand on fait allusion à la fête rehgieuse,
1 Match, compétition qui a lieu la nuit à la on emploie toujours le masculin ; C’est à Noël
lumière des projecteurs : Match en nocturne au que les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus,
stade municipal. et non à la Noël.
la Noël I — (expressions) La bûche de Noël. I Avec nom au singulier : Appeler les choses par
L’arbre de Noël. — Le père Noël. Le bonhomme leur nom. Vos nom, prénoms et qualités.
Noël.
II Un nom de, des noms de.
2 Majuscule, quand le nom signifie « ca¬ 1 Avec le complément toujours au singuher :
deau » : Qu'as-tu reçu pour ton petit Noël ?
des noms de baptême, des noms de famille, des
3 Minuscule, quand le nom désigne noms d’emprunt, etc.
un chant ; Nous chantons de vieux noëls
2 Avec le complément au singulier : un nom
poitevins. d’animal, de lieu, de localité, de navire, de
personne, de plante, de ville, etc.
nœud n. m. Avec -oeu- et -d final muet. ▼ Dans
la langue de la marine, un nœud est une vitesse 3 Avec le complément au pluriel : Des noms
de un mille à l’heure (1 852 mètres à l’heure). d’animaux, de lieux, de localités, de navires,
C’est donc un pléonasme de dire Ce navire file de personnes, de villes, etc.
douze *nœuds à l'heure. Dire : Ce navire file
4 Quand le complément est accompagné d’im
douze nœuds.
adjectif, il y a équivoque si l’on écrit, par exem¬
ple : Des noms de personnes germaniques. Des
noir, noire adj. ou n. Emploi de la majuscule. noms de lieux gaulois. S’agit-il de noms germani¬
1 Avec un N majuscule dans l’emploi subs¬ ques ou de personnes germaniques, de noms
tantif quand le mot désigne une personne de gaulois ou de lieux pulois ? C’est pourquoi
race noire : Les Noirs des Etats-Unis. Les Noirs certains conseillent d’&rire, malgré le caractère
et les Blancs. Il a épousé une Noire En un peu insolite du singuher ; Des noms de per¬
revanche, avec un n minuscule dans l’emploi sonne germaniques. Des noms de lieu gaulois. Il
adjectif : La population noire des Etats-Unis. sera encore mieux de tourner autrement : Des
Une jeune fille noire. Le problème noir dans le noms germaniques de personnes, des noms gau¬
sud des Etats-Unis. — Avec un À majuscule lois de lieux ou encore des anthroponymes ger¬
et un n minuscule : l’Afrique noire. maniques, des toponymes gaulois.
2 Avec un m minuscule et un A majuscule : noms Pluriel des noms propres, accord des noms
la mer Noire. — Avec un F et un A majuscules employés adjectivement > annexes,
et un trait d’union : la Forêt-Noire. — Avec un
M majuscule et un A majuscule et sans trait no man’s land n. m. (anglicisme) Prononcia¬
d’union : la Montagne Noire. tion ; [nomanslôd] ou [nomansland]. — PI. :
des no man ’s lands [-lâd] ou [-land], ou bien
Noir, nègre > nègre. des no man’s land (invariable). — Pas de trait
d’union. Attention a l’apostrophe et à la place
noirâtre adj. Avec un accent circonflexe sur le a.
du s.
noiraud adj. ou n. Finale en -aud. — Féminin : nombre n. m. Emploi de certaines expressions.
noiraude.
1 Au nombre de, du nombre de. Ces deux
noirceur n. f. Pas de -e final. expressions sont correctes et équivalente:
Nous ne sommes pas au nombre des invites.
noircir v. t. ou v. i. Dérivés : noircissement, Nous ne sommes pas du nombre des invites. —
noircissure. Quand il n’y a pas de complément, on ne peut
employer que du nombre: Il y a beaucoup
noise n. f Ne s’emploie plus prati(^uement que d’invités, serez-vous du nombre ?
dans l’expression chercher noise a quelqu’un. 2 Un grand, un petit, un certain nombre de,
le plus grand, le plus petit nombre de. Accord
noiseraie n. f Lieu planté de noyers ou de selon le sens: Le plus grand nombre des
noisetiers. — Finale en -aie. assistants était favorable à cette motion. Le plus
grand nombre des documents sont faux. Un
noisette n. f ou adj. Comme adjectif de couleur, grand nombre de concurrents ont été éliminés.
toujours invariable : Des yeux noisette. Un grand nombre d’hommes indécis peut être
Dérivé : noisetier. dominé par une minorité énergique. Un grand
nombre d’hommes sont, toute leur vie, destinés
noix n. f Fruit. — Avec un -x, même au à être dominés par autrui
singulier. — Sans trait d’union : noix de coco,
3 Nombre de (sans article). Accord toujours
noix de galle.
au pluriel : Nombre de magasins sont restés
nom n. m. Orthographe des expressions. ouverts malgré l’ordre de grève.
« \
NOMBRES 526
a/ Par le nom individuel, un à un : Les 5 Non plus. Remplace aussi dans une phrase
candidats sont appelés nominalement à l’entrée négative : Tu as une voiture, moi aussi Vous
de la salle du concours. n’avez pas de bateau, moi non plus. Dans ce
deuxième exemple, moi aussi serait incorrect.
b/ Par le titre, non en fait : Il n’est le chef — Exceptionnellement, on peut tolérer l’emploi
que nominalement. de aussi dans une phrase négative, quand on
c/ Avec une valeur de nom, de substantif : veut insister fortement sur l’identité des situa¬
On peut employer nominalement certains adjec¬ tions de deux êtres; Elle n’a jamais eu de
tifs (le vrai, le beau, les grands, les humbles, chance, dit-elle. Nous aussi nous n’avons jamais
etc.). — Synonyme plus courant : substantive¬ été favorisés On usera de cette tolérance avec
ment. prudence, surtout dans la langue très surveillée.
— D’autre part, on peut admettre l’emploi de
2 nominativement (avec un seul m) En dési¬ aussi au heu de non plus quand il importe
gnant une personne par son nom : Le chef des d’éviter la répétition de plus : Moi aussi je n ’ai
conjurés chargea nominativement quatre de ses plus cette espérance. Le tour Moi non plus, je
lieutenants de répandre la nouvelle de la mort n’ai plus pourrait choquer l’oreille.
du prince.
6 Non plus que. Tour correct, mais archaïque et
3 nommément (avec deux m) En désignant recherché. Équivaut à pas plus : Non plus que le
expressément par le nom : Dans le journal, on corps l’âme n ’est exempte de maladies. Je n’y puis
accuse nommément plusieurs députés qui se¬ rien, non plus que vous Elle n ’est non plus trou¬
raient compromis dans cette affaire. blée qu ’efle ne le serait si personne ne l’accusait
nominatif, ive adj. Avec un seul m, à la 7 Non seulement. Est normalement en corréla¬
différence de nommer. — De même : nominatif tion avec mais, mais aussi, mais encore, mais
n. m. (cas de la déclinaison), nomination, même. Deux points difficiles.
nominativement.
a/ Les deux éléments mis en opposition
doivent être de même nature grammaticale. On
nominativement, nommément, nominale¬ peut écrire : Un bon général doit non seulement
ment > nominalement. éviter les erreurs, mais aussi mettre à profit celles
de l’adversaire. On n’écrira pas ; Un bon général
nommer v. t. Avec deux m. De même : nommé, doit éviter non seulement les erreurs, mais aussi
nommément
profiter de celles de l’adversaire, car la mise en
parallèle du substantif erreurs et du verbe
nomothète n. m. Dans la Grèce antique, profiter aboutit à une construction boiteuse.
législateur ou auteur d’une Constitution. —
Attention à la place du groupe -th- et du t. b/ Si l’on a deux sujets mis en relation par
non seulement... mais (encore, aussi etc.) et si
non adv. de négation (peut être substantivé). le second est au singulier, le verbe se met au
singulier et l’attribut (ou le participe) s’accorde
1 Emploi substantif. Substantivé, non est tou¬
avec le seœnd sujet : Non seulement ses mérites,
jours^ invariable : Combien y a-t-il eu de non
mais aussi sa cruauté fut louée par les historiens
au réf'-rendum ?
de son époque.
527 NON-
8 Non pas que, non que. S’emploient en tête non compris > compris.
de proposition pour introduire une explication.
Toujours avec le subjonctif : J'ai différé mon none, nones, nonne Trois noms féminins à bien
voyage, non que je sois malade (= non parce distinguer.
que je suis mdade), mais j'ai une affaire urgente 1 none Chez les Romains, neuvième heure du
à régler. — Dans la proposition introduite par jour (environ trois heures de l’après-midi). —
non que ou par non pas que, la négation peut Dans la liturgie catholique, heure canoniale qui
être ne ou ne... pas : Je vais rarement au cinéma, se récite vers trois heures de l’après-midi : Les
non que je ne sois pas intéressé par le cinéma, moines sont en train de chanter none (pas
mais je manque de temps. Il ne put obtenir ce
d’article).
poste, non qu'il ne le méritât (= non parce qu’il
ne le méritait pas), mais il manquait de 2 nones (nom féminin pluriel) Chez les Ro¬
protections. mains, nom d’un jour du mois : Les nones
d'octobre (le 7 de ce mois).
9 Que non, non pas, que non pas. Ces formes
renforcées de l’adverlx non s’emploient dans 3 nonne (vieux ou par plaisanterie) Religieuse
une réponse : Seriez-vous déjà las de cette cloîtrée.
besogne ? — Que non ! Ces trois expressions
appartiennent à un registre très légèrement non-lieu n. m. — PL : des non-lieux. — Le mot
familier. reste au singulier dans: des ordonnance^'de
non-lieu.
10 Non compris > compris.
non-moi n. m. (terme de philosophie) Inusité au
non- Usage du trait d’union dans les composés pluriel.
en non-.
1 Dans les substantifs. On emploie le trait nonnain (vieux ou par plaisanterie) Religieuse
d’union. Le second élément prend la mwque cloîtrée. — Avec deux n. — Toujours féminin,
du pluriel et éventuellement celle du féminin : malgré la finale en -ain : Une douce et pieuse
Les non-combattants. Des non-lieux. Ces fem¬ nonnain.
mes sont des non-chrétiennes.
nonne n. f. (vieux ou par plaisanterie) Religieuse
2 Dans les adjectifs. Pas de trait d’union. Le cloîtrée. — Avec deux n.
second élément prend la marque du pluriel et
du féminin : Des décisions nulles et non avenues. nonne, none, nones > none.
Des unités non combattantes. Des organisations
non chrétiennes. nonnette n. f. (vieux) Jeune reli^euse. — (de
3 T Quelques composés en non s’écrivent en nos jours) Mésange. — Petit pain d’épice. —
un seul mot, sans trait d’union : nonchalant Avec deux n.
(nonchalance, nonchalamment, nonchaloir),
nonobstant, nonpareil, nonpareille. nonobstant prép. ou adv. Orthographe, pronon¬
ciation et emploi.
nonagénaire adj. ou n. Age de quatre-vingt-dix 1 En un seul mot, sans trait d’union.
ans ou plus. — Finale en -aire. — Prononciation ; [nonopstâ], et non
♦[nSnopstâj.
nonante adj. numéral (mot employé en Belgique,
en Suisse et dans quelques régions de la France) 2 Mot vieilli. S’emploie encore, comme prépo¬
Quatre-vingt-dix ; J'ai payé nonante francs. sition (- malgré dans la langue de la
procédure et de l’Administration : Il a refusé
nonce n. m. Ambassadeur du pape. — Avec un d'exécuter ladite clause, nonobstant des mises
en demeure réitérées.
c. De même : nonciature.
3 S’emploie parfois dans la langue littéraire
nonchalamment adv. Vient de nonchalant, au sens de « néanmoins, cependant, pour¬
donc finale en -amment. tant ». Il était vieux et malade, nonobstant il
entreprit le voyage. Dans le même sens, la
nonchalance n. f. Finale en -ance. langue classique employait l’expression ce
nonobstant.
nonchalant, ante adj. Finale en -ant.
4 La locution conjonctive nonobstant que
nonchaloir n. m. (vieilli, poétique ou très littéraire) (suivie du subjonctif) est sortie de l’usage :
Nonobstant que le roi ait droit de vie et de mort
Nonchalance gracieuse. — Finale en -oir.
sur ses sujets, il ne saurait abuser de ce droit
nonciature n. f. Charge ou résidence du nonce. sans commettre de péché.
NONPAREIL « \ 528
1 le norois ou le noroît (marine) Vent du note n. f On écrira : J’ai pris note de ce que je
nord-ouest. — Les deux graphies sont admises. dois faire (car que est relatif, avec, pour
— Prononciation : [noRwa]. antécédent, ce), mais J’ai pris note que je dois
2 norrois, oise, n. m. ou adj. Le norrois : m’adresser à ce service (car que est ici
ancienne langue germanique septentrionale, conjonction).
appelée aussi germanique commun, d’où pro¬
viennent les langues nordiques actuelles (da¬ notice n. f Finale en -ice.
nois, suédois, norvégien, islandais). — (adjecti¬
vement) La grammaire norroise. notifier v. t. Conjug. 20. Double le / à la
première et à la deuxième personne du pluriel
norvégien, ienne adj. ou n. De Norvège. de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
— Attention à la majuscule : La population (que) nous notifiions, (que) vous notifiiez.
NOTION
* \
530
notre, nôtre Ne pas écrire notre, adjectif noumène n. m. (terme de philosophie) Finale
possessif en fonction d’épithète (Voici notre en -ène.
jardin), comme nôtre, pronom possessif (Votre
Jardin est plus grand que le notre) ou adjectif nourrice n. f Avec deux r. — Avec un c (et
possessif en fonction d’attribut (Nous ferons non -SS-), à la différence de nourrisson. De
nôtre cette idée). même : nourricerie, nourricier.
nôtre adj. ou pron. possessif nourrir v. t. Avec deux r. — Deux s (et non
c) dans les dérivés suivants : nourrissage,
I Employé comme adjectif. nourrissant, nourrisseur, nourrisson.
1 Employé comme épithète. Cet emploi est
très archaïque : Et n 'appréhendez plus l’inter¬ nourrisson n. m. Avec deux r. — Avec -ss- (et
ruption nôtre (Molière). non c), à la différence de nourrice.
langue surveillée. On écrira : Dans trois se¬ II Sans majuscules : le nouvel an. — Avec des
maines, nous serons sur le point de partir, et non majuscules : le Nouveau Testament, le Nouveau
on sera sur le point de partir. — De même, on Monde (l’Amérique).
évitera la reprise de nous par on. On écrira : Nous,
nous allons partir, plutôt que Nous, on va partir. III Emploi adjectif et emploi adverbial.
6 Nous employé à la place de tu et aussi parfois 1 Emploi quasi adjectif de nouveau, qui varie
de il, elle. Cet emploi est familier et appartient en nombre et en genre, dans les expressions
dont le deuxième élément est un adjectif
à la langue parlée. L’adjectif ou le participe se
substantivé : un nouveau venu (des nouveaux
met au singulier et s’accorde en genre selon le
venus, une nouvelle venue, des nouvelles venues),
sex ^ de la personne à laquelle on s’adresse. Le
un nouveau riche (des nouveaux riches, une
veroe est toujours à la première personne du
nouvelle riche, des nouvelles riches), un nouveau
pluriel : Eh bien l mon petit lapin, nous sommes
marié (des nouveaux mariés, une nouvelle
méchant, ce soir ? Alors, ma petite fille, nous
mariée, des nouvelles mariées), etc. T Le
sommes contente ?
composé nouveau-né fait exception. Il s’écrit
1 Reprise de nous. Quand une succession de avec un trait d’union, et nouveau reste invaria¬
sujets se termine par moi, on reprend générale¬ ble : un enfant nouveau-né, des enfants nou¬
ment ces smets par nous : Ma cousine, ma sœur, veau-nés, une fille nouveau-née, des filles
mon beau-frère et moi, nous sommes tous invités. nouveau-nées, des nouveau-nés, des nouveau-
Cette reprise n’est pas obligatoire, mais elle est nées. On évitera les formes une nouvelle-née,
très fréquente. des nouveaux-nés, que l’on rencontre parfois.
8 Nous seuls, nous tous (et aussi les tours 2 Emploi purement adverbial de nouveau,
TtX&chés nous autres, nousdeux). Ces expressions qui reste invariable, dans les expressions dont
entraînent la reprise par nous : Nous seuls, nous le second élément est un adjectif ou un
sommes capables de mener ce travail à bien. Nous participe-adjectif Ces expressions sont d’ail¬
tous, nous irons le trouver. Cette reprise est plus leurs rares et vieillies : Des vins nouveau tirés.
fréquente avec nous tous qu’avec nous seuls. On dirait de nos jours : des vins nouvellement
tirés.
9 Nous autres > autre (12).
IV A nouveau, de nouveau. Ces deux expres¬
10 Nous deux mon frère > deux (4). sions ne sont nullement interchangeables.
1 A nouveau. En reprenant les choses d’une
nouure [nuyn] n. f. Déformation des os. manière nouvelle, c’est-à-dire différente par
— Transformation de l’ovaire en fruit. — Pas rapport à ce qui a été fait : Ce texte est mal
de tréma. ordonné, ilfaut en faire le plan à nouveau. Cette
expression, dans son sens exact, est un peu
nouveau (nouvel), nouvelle adj. Forme du mot, vieillie. On dirait plutôt : ...il faut en refaire
emploi de la majuscule, emploi adverbial, le plan ou faire un nouveau plan. V On évitera
expressions à distinguer. bien sûr d’employer à nouveau au sens de « une
nouvelle fois ». On évitera aussi les pléonasmes
I Nouveau, nouvel. Deux formes pour le refaire à nouveau, reprendre à nouveau, etc.
masculin singulier.
2 De nouveau. Une nouvelle fois, c’est-à-dire
1 Après le substantif ou en fonction d’attri¬ encore une fois ou comme auparavant : Après
but. La seule forme employée est nouveau : Un une période de répit, il est de nouveau malade.
avion nouveau. Ce modèle est nouveau. Ma voiture est de nouveau en panne. Nous voici
de nouveau sur la bonne voie. ▼ On évitera à
2 Placé immédiatement devant le substantif.
nouveau dans ce sens.
L’adjectif prend la forme nouvel si le substantif
commence par une voyelle ou un h- muet (Un
nouvel avion. Un nouvel hélicoptère), mais garde nouveau, neuf > neuf.
la forme nouveau si le substantif commence par
une consonne ou un h- aspiré (Un nouveau nouveau-né > nouveau (III, 1).
dispositif. Un nouveau hangar).
nouvel, nouveau > nouveau (I).
3 Devant enjoignant deux adjectifs. On em¬
ploie la forme nou vel si les adjectifs précèdent un nouvelle n. f Avec des majuscules : la Bonne
nom qui commence par une voyelle ou un
Nouvelle, l’Evangile.
h- muet (Un nouvel et remarquable avion), mais
on emploie nouveau si le nom commence par
nova n. f (terme d’astronomie) V PI. : des novae
une consonne ou un h- aspiré (Un nouveau et
très efficace dispositif. Un nouveau et vaste [nove].
hangar) ou si les adjectifs suivent le nom (Un
appareil nouveau et très efficace). novation, innovation > innovation.
• \
NOVEMBRE 532
novembre n. m. Nom de mois, donc avec une nucléaire adj. Finale en -aire. — De la même
minuscule : Paris, le 8 novembre 1979. W Quand famille : nucléé, ée adj. (cellule nucléée),nucléi-
on parle de la journée commémorative de la que adj. (sans tréma), nucléole n. f, nucléon,
fête de l’Armistice, on écrit, avec un trait nucléonique.
d’union et un N majuscule, le 11-Novembre :
Le 11-Novembre est devenu la fête du Souvenir. nue n. f (poétique ou littéraire) Nuage, ciel.
En revanche, quand il s’agit de la date, pas de — Employé usuellement dans des expressions
trait d’union et pas de majuscule : La victoire figurées : élever jusqu 'aux nues, porter aux nues,
du 11 novembre 1918. L'aube du 11 novembre tomber des nues, se perdre dans les nues.
1918 éclaira les derniers combats de la Grande
Guerre. nuée n. f Après une nuée de, le verbe (et l’attribut
ou le participe) se met normalement au
novice n. m. ou f. Finale en -ice. Dérivé : noviciat. singulier : Une nuée d’oiseaux migrateurs s’est
abattue sur la forêt
noyade n. f. Bien prononcer [nwajad], avec
[nwa-]. nue-propriété n. f. — PL : des nues-propriétés.
nu Devant le nom désignant une partie du corps, nuitamment adv. De nuit. — Finale en
s’écrit avec un trait d’union et reste invariable : -amment
Il va nu-pieds, nu-jambes, nu-tête. — Derrière
le nom, s’écrit sans trait d’union et s’accorde : mutée n. f Durée de vingt-quatre heures, de midi
il va pieds nus, jambes nues, tête nue. à midi du jour suivant, qui sert d’unité pour
le calcul des notes d’hôtel. — Finale en -ée.
nuance n. f Finale en -ance. — Dérivés :
nuancer, nuancier. nul, nulle S’emploie comme qualificatif ou
comme indéfini.
nuancer v. t. Conjug. 16. Le c prend une cédille I Adjectif qualificatif. S’emploie comme épi¬
devant a ou o: il nuança, nous nuançons. thète après le nom ou comme attribut ; Ce
résultat nul me déçoit Un match nul. Une
nubile adj. Finale en -ile, même au masculin :
décision nulle et non avenue. Ses résultats sont
L’âge nubile.
nuis. Cet élève est absolument nul.
nubile, pubère Deux adjectifs à bien distinguer. II Indéfini. Equivaut à aucun. S’emploie
1 nubile Deux sens. comme pronom sujet ou bien comme adjectif
indéfini devant le nom.
a/ Qui est, légalement, en âge de se marier :
En France, les garçons sont nubiles à partir de 1 S’emploie normalement avec ne ou sans:
. dix-huit ans, les filles à partir de quinze ans. Nul ne prête attention à ces propos. Nul bruit
ne trouble le silence. Nul de vous ne saurait le
b/ Qualifie une personne du sexe féminin en convaincre Je ne vois nulle autre solution. Ils
âge d’avoir des enfants : Dans ce pays, on marie ont gagné sans nulle difficulté. — L’omission
les filles dès qu’elles sont nubiles. de ne est correcte dans les tours elliptiques (sans
2 pulfêre Qualifie un garçon ou une fille qui verbe) : Nulle erreur, nulle hésitation, son
a atteint la puberté, période du développement jugement était aussi infaillible que son génie
physiologique marquée par le début de l’activité était prompt.
des glandes sexuelles : Une fille pubère de treize 2 S’emploie nomalement au singulier (Nul
ans.
solliciteur ne se présenta), sauf avec un nom qui
533 NULLEMENT
ne s’emploie qu’au pluriel (Nuis appas ne purent nu-pieds n. m. Chaussure légère. — Invariable :
le séduire. Nulles obsèques somptueuses). un nu-pieds (rare), des nu-pieds.
3 Nul doute que > doute (III, 1, 2 et 3). nu-propriétaire n. m. ou f. L’élément nu- varie
en nombre et en genre : Un nu-propriétaire, des
nullement adv. Se construit avec ne: Il ne s’est nus-propriétaires; une nue-propriétaire, des
nullement trompé. n ues-propriétaires
nullité n. f. Avec deux /. nuptial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Des chants nuptiaux. — Prononciation : [nyp-
nûment adv. (vieilli et littéraire) Franchement,
sjal], al, o]. — Dérivé : nuptialité [nypsjalite].
sans détour : Je lui ai dit nûment son fait
— Avec un accent circonflexe sur le u.
nuraghe n. m. En Sardaigne, tour préhisto¬
rique. — Mot sarde introduit en français.
numéraire adj. OU n. m. Finale en -aire.
Usage mal fixé pour la prononciation. On
préférera la prononciation et le pluriel à
numéral, ale, auz adj. Masculm pluriel en -aux
f’italienne : un nuraghe [nuaage], des nuraghi
Les adjectifs numéraux.
[nuRagi].
numération, numérotage, numérotation
nurse n. f. (anglicisme) Prononciation :
Trois noms à bien distinguer.
[nœRsfa)] — PI. : des nurses [ncensla)].
1 numération n. f. (mathématiques) Procédé — Pour remplacer cet anglicisme, on pourra
qui permet d’écrire et de nommer les nombres : employer les équivalents français bonne d’en¬
Numération binaire, décimale. — (didactique) fant, gouvernante, sauf quand la personne
Action de compter, d’évaluer : Numération des désignée est une gouvernante de nationalité
bactéries contenues dans un millimètre cube anglaise.
d’eau. Numération globulaire (dans l’analyse du
sang). nursery n. f. (anglicisme) Prononciation :
2 numérotée n. m. Action de numéroter : [noeRsaRij. — PI. : des nurseries [-Ri].
Numérotage automatique des billets au moyen
nutrition n. f. Deux n dans le dérivé nutrition¬
de machines spéciales.
nel, elle.
3 numérotation n. f. Manière dont des éléments
sont numérotés ; succession des numéros : Il nyctalope adj. ou n. Qui voit clair dans
faut changer la numérotation de ces paragraphes. l’obscurité. — Avec un y. De même :
nyctalopie.
numérique. Ne pas dire: adjectif numérique.
Nylon n. m. Nom déposé, donc, en principe, avec
numéro n. m. Forme abrégée ou forme pleine. une majuscule. En fait, on écrit souvent du
1 Non précédé d’un article et suivi d’un chiffre, nylon. — Le tour elüptique des bas Nylon est
s’abrège en n«: Attention, le train de Bordeaux admis dans la langue commerciale. Dans la
entre en gare, quai n° 6. Article publié dans la langue stricte, on écrira plutôt des bas de
revue Paroles, n” 61. Le billet de tombola n” 18. Nylon.
2 Précédé d’un article et suivi ou non d’un Nylon, linon > linon.
chiffre, s’écrit sous la forme pleine : J’habite
au numéro 17 de la rue de la Poste. Voici la nymphal, ale, aux [nêfal, al, o] adj. De la
clef du numéro 21. Le numéro 127 gagne cent nymphe d’insecte. — Masculin pluriel en
francs — Dans le dernier numéro de la revue. -aux: Les organes nymphaux. — Avec y
Le numéro gagnant. — De même ; Ce numéro.
et -ph-.
Son numéro.
nymphe [nlf] n. f. Avec y, m, et -ph-.
numérotage, numérotation, numération >
Avec un n minuscule : les nymphes (divinités
numération. féminines).
numide adj. ou n. De Numidie (Algérie antique).
nymphe, lymphe > lymphe.
— Attention à la majuscule: Les cavaliers
numides. Les Numides nymphéa [nefea] Autre nom du nénuphar.
— Toujours masculin: Des nymphéas très
numismate n. m. ou f. Personne versée d^s
décoratifs. — PI. : des nymphéas [-fea]. — La
l’étude des monnaies. — Avec un seul m. De
forme nymphaea [néfea] est plus rare.
même : numismatique.
NYMPHÉE 534
avoir pour objectif, on pourra mettre objectif obligé d’être venu à cette réunion. — On peut
au pluriel dans une phrase telle que : La aussi tourner avec en et le participe présent :
politique économique du gouvernement a pour Vous m ’obligeriez beaucoup en portant ce
objectifs l’arrêt de l’inflation, l’accroissement des message urgent.
exportations, la diminution du nombre des
chômeurs. Le pluriel permet d’insister sur la oblitérer v. t. Conjug. 11. J’oblitère, mais
pluralité des objectifs distincts. j’oblitérerai. — Avec un seul t. De même :
2 Avoir pour objet, avoir pour but. Dans la oblitérateur, oblitération.
langue soignée, on réservera avoir pour objet
aux cas où le sujet est une chose (Cette décision obnubiler v. t. T Le vrai sens est « obscurcir » :
a pour objet de limiter le gaspillage) et avoir La jalousie peut obnubiler la clairvoyance. Ne
pour but aux cas où le sujet est une personne pas employer au sens de obséder, hanter,
(En prenant ces mesures, le ministre a pour but poursuivre, tracasser, tourner à l’idée fixe. On
de limiter le gaspillage) dira donc : Ne vous laissez pas obséder par cette
idée, et non Ne vous laissez pas obnubiler. — De
II Etre l’objet de, faire l’objet de. Ces deux même, à s’obnubiler sur on préférera se laisser
expressions sont équivalentes : Ces décisions obséder par, s’attacher exclusivement à, se
sont l’objet (ou font l’objet) d’un examen préoccuper uniquement de : Ne vous attachez pas
approfondi.
exclusivement à ce point de détail, et non Ne
vous obnubilez pas sur ce point de détail — De
obligeamment adv. Attention au e après le g. même encore, on emploiera obsession, idée fixe,
— Finale en -amment (vient de obligeant). plutôt que obnubilation (dont le vrai sens est
« obscurcissement ») : L’obnubilation de l’es¬
obligeance n. f Attention au e après le g. prit critique par le fanatisme.
— Finale en -ance.
obscène adj. Attention au groupe -sc-. — Avec
obligeant, ante adj. Attention au e après le g. un accent grave, comme obscènement (adv.),
— Finale en -ant, -ante. mais le dérivé obscénité prend un accent aigu.
obus n. m. Prononciation : [oby], le -s est muet. occitan, ane [oksitô, an] adj. ou n. De
— Dérivé : obusier. l’Occitanie, partie sud de la France où l’on parle
(où l’on parfait) des dialectes d’oc. — Attention
obvenir v. i. (droit) Echoir par succession ; Les à la majuscule : Les provinces occitanes. Les
biens qui obviennent à un héritier légitime. Occitans. — L’occitan: la langue occitane
— Conjug. 44, N’est usité qu’à la troisième (ensemble des dialectes d’oc). — Un seul n dans
personne du singulier et du pluriel. Il obvient, ils le féminin.
obviennent. — Il obvenait, ils obvenaient. — Il
obvint, ils obvinrent. — Il obviendra, ils obvien- occitanien, ienne adj. ou n. Synonyme vieilli de
dront. —Il obviendrait, ils obviendraient. —Im¬ occitan : Les provinces occitaniennes. Les
pératif inusité. — Qu’il obvienne, qu’ils obvien¬ Occitaniens.
nent. — Qu’ilobvînt, qu’ilsobvinssent. — Obve-
nant. — Obvenu, ue. — Se conjugue avec être: occlure v. t. Fermer un orifice naturel : Le
Ces parts qui sont obvenues aux héritiers. chirurgien va occlure les paupières de ce malade,
atteint de kératite. — Conjug. 79. J’occlus, tu
obvier v. t. ind. Conjugaison et construction. occlus, il occlut, nous occluons, vous occluez, ils
occluent. — J’occluais. — J’occlus. — J’occlu¬
1 Conjug. 20. Double le i à la première et à rai — J’occlurais. — Occlus, occluons, occluez.
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif — Que j’occlue, que tu occlues, qu’il occlue, que
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous nous occluions, que vous occluiez, qu’ils oc¬
obviions, (que) vous obviiez. cluent — Que j’occlusse. — Occluant — ▼ Le
2 Se construit toujours avec la préposition à participe passe est occlus, occluse: Des pau¬
et signifie « parer à, remédier à» : Il faut pières occluses.
OCCLUSION 538
occlusion n. f. Deux c. De même : occlusif. octante adj. numéral (mot très archaïque qui a
été employé dans quelques régions de la France)
occulte adj. Deux c. De même : occultation, Quatre-vingts : Mon oncle a octante-trois ans
occulter, occultisme, occultiste. (= quatre-vingt-trois ans). — Dérivé :
octantième.
occuper Orthographe, construction, tours
incorrects. octave Période de huit jours qui suit une fête
catholique ; intervalle musical. T Toujours
I Avec deux c. De même : occupant,
féminin.
occupation.
II Construction de la forme pronominale et de octobre n. m. Avec un o minuscule : Paris, le
la forme passive. 8 octobre 1978. — Avec un O majuscule : la
révolution d’Octobre (en 1917, en Russie).
1 S’occuper à. Consacrer son temps à :
Pendant ses loisirs, il s’occupe à bricoler.
octo- Préfixe (du latin octo ou du grec oktô
2 S’occuper de. Se charger de : Laissez, je « huit »), qui entre dans la formation de
m'occupe de cette affaire. — Etre chargé de : certains mots savants. Les composés en octo
Mon collègue Durand s’occupe de la publicité. s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union :
octocoralliaires, octogone, octostyle, etc.
3 (Etre) occupé à. Etre en train de travailler
à ; £n ce moment, mon mari est occupé à réparer
octosyllabe adj. ou n. m. Un vers octosyllabe on un
l’installation électrique.
octosyllabe : un vers de huit syllabes. — Se pro¬
4 (Etre) occupé de. Etre préoccupé par (tour nonce [DktDsilab], mais s’écrit avec un seul s. De
vieilli) : Le comte était très occupé de cette même : octosyllabique [oktosilabik], mot qui est
intrigue de cour. seulement adjectif (Un vers octosyllabique).
5 (Etre) occupé par. Avoir son temps pris
octroi n. m. Pas de -e final.
par (tour usuel et moderne) : En ce moment,
je suis occupé par la préparation de l’inventaire.
octroyer [sktawaje] v. t. Conjugaison et sens.
III Tours incorrects.
1 Conj. 21. Change y en i devant un e muet :
1 II est occupé *avec un visiteur. On dira j’octroie, j’octroierai. — Attention au i après l’y
plutôt : Il est avec un visiteur ou II est occupé, à la première et à la deuxième personne du pluriel
il est avec un visiteur ou II est occupé, il reçoit de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent ;
un visiteur. (que) nous octroyions, (que) vous octroyiez.
2 II n’a pas *que cette affaire à s’occuper. T 2 Signifie « accorder, concéder » : Le créan¬
Tour très incorrect. On dira : Il n’a pas à cier octroya un délai au débiteur. — Ne signifie
s’occuper seulement de cette affaire. pas « autoriser ». On écrira donc : On l’auto¬
risa à prolonger son congé ou On lui octroya
occurrence n. f. Avec deux c et deux r. — Finale une prolongation de congé, mais non *On lui
en -ence. — De la même famille : occurrent, ente. octroya de prolonger... ▼ Au sens de « s’accor¬
der, se donner, prendre », s’octroyer est fami¬
océan n. m. Avec un o minuscule et une lier. On écrira donc : Je me suis accordé un
majuscule à l’adjectif : l’océan Atlantique, supplément de vacances ou J’ai pris un supplé¬
l’océan Pacifique, l’océan Indien, l’océan Gla¬ ment de vacances, plutôt que Je me suis octroyé
cial Arctique. — Avec un O majuscule : un supplément de vacances.
l’Océan, l’océan Atlantique, par opposition à
la Méditerranée (Préférez-vous les plages de oculiste, oculariste, opticien, ophtalmolo¬
l’Océan ou celles de la Méditerranée ?). giste Quatre noms à bien distinguer.
oculus n. m. Ouverture ronde, œil-de-bœuf., 3 Avoir l’œil sur quelqu’un, avoir les yeux
— Prononciation ; [okylys]. — Mot latin non sur quelqu’un. La première expression est la
francisé. PI. : des oculi. plus usitée. Avoir l’œil sur signÛie « surveiller
étroitement, attentivement » : Le surveillant
odeur n. f. Bien prononcer, avec o Ouvert, [odœn] avait l’œil sur cette forte tête. — Avoir les yeux
et écrire sans accent circonflexe. De même : sur signifie « regarder attentivement », sans
odorat, odorant, odoriférant. idée de surveillance : Toute la classe, admira-
tive, avait les yeux sur le nouveau professeur.
odomètre n. m. Instrument qui permet de On dit plus couramment avoir les yeux fixés
compter les pas et donc d’évaluer la distance sur.
qu’on a parcourue en marchant. — La graphie
odomètre est plus fréquente que hodomètre. œil-de-bœuf n. m. Fenêtre ronde. — PL : des
œils-de-bœuf.
odyssée n. f. Avec y et finale en -ée. — Avec
un O majuscule, quand il s’agit de l’œuvre œil-de-bouc n. m. Plante. — PI. : des œils-de-
d’Homère : Une excellente traduction de bouc.
l’Odyssée, fidèle et intelligente. — Avec un o
minuscule au sens figuré : Quelle odyssée dut œil-de-chat n. m. Pierre précieuse. — PI. : des
être le voyage de Rimbaud en Ethiopie / œils-de-chat.
3 On dira : un œuf sur le plat, plutôt que un offertoire n. m. Partie de la messe ; prière.
œuf au plat. — Avec deux / et finale en -oire. — Toujours
4 On dira : tondre un œuf (expression figurée avec un o minuscule : Arriver à la messe au
familière), plutôt que tondre sur un œuf. moment de l’offertoire. Réciter l’offertoire.
œuvre Genre ; orthographe des expressions. office Genre ; orthographe des expressions.
1 Féminin. Dans la plupart des cas : Une 1 Masculin. Dans presque tous les sens : Les
bonne œuvre. L’œuvre législative du Consulat. bons offices. Un office ministériel Office natio¬
Une œuvre charmante de Fragonard. nal de propagande pour le sport. Célébrer l’office
divin.
2 Masculin. Quand le mot désigne l’ensem¬
ble de la production d’un artiste, surtout quand 2 Féminin. Quand le mot désigne la pièce où
cette production est recueillie dans un ou l’on range la vaisselle et le linge de table : Une
plusieurs volumes formant un tout : Ce livre office spacieuse, peinte en blanc.
d’art contient tout l’œuvre peint de Fragonard.
3 Masculin. Quand le mot désigne l’ensem¬
3 Masculin. Dans les expressions suivantes : ble des domestiques : Chez la baronne, l’office
le grand œuvre (transmutation des métaux en était nombreux et très consciencieux.
or, objet de la recherche des alchimistes), le gros
II Avec un trait d’union, un 5 et un O
œuvre (les murs, les planchers et la toiture d’un
majuscules : le Saint-Office. — Avec un O
édifice), dénonciation de nouvel œuvre (terme
majuscule : le musée des Offices ou les Offices
de droit).
(à Florence).
II Orthographe des expressions.
officiel, ielle adj. ou n. Orthographe et emploi.
1 Sans trait d’union : le grand œuvre, le
gros œuvre, les bonnes œuvres, exécuteur des 1 Avec deux / De même : officialisation,
basses œuvres, des hautes œuvres, les œuvres officialiser, officiellement.
■ mortes et les œuvres vives d’un navire, le banc
d’œuvre (les bancs d’œuvre), une dame d’œuvre 2 L’emploi substantif au sens de personnalité
(des^ dames d’œuvre), un maître d’œuvre (des (La tribune des officiels) ou de organisateur
maîtres d’œuvre), à pied d’œuvre, mise en (Les voitures des officiels du Tour de France)
œuvre. appartient au langage semi-familier.
2 Avec un trait d’union : un chef-d’œuvre officier n. m. Sans trait d’union : un élève officier
(des chefs-d’œuvre), la main-d’œuvre (des (des élèves officiers), un grand officier (des
mains-d’œuvre). grands officiers). — Le féminin officière désigne
541 OFFRIR
une femme officier de l’Armée du Salut. Pour ogive n. f. Au pluriel dans : croisée d’ogives. — A
désigner une femme qui a un grade d’ofRcier voûte en ogive on préférera voûte sur croisées
dans l’armée, on dit une femme officier. d’ogives si l’on veut parler d’une voûte soutenue
par deux arcs diagonaux, voûte en berceau brisé
offrir V. t. Orthographe, conjugaison et si l’on veut parler d’une voûte en berceau dont
constructions. la section est en forme d’arc brisé.
I Avec deux / De même : offrande, offrant, oh ! ho ! ô > ô.
offre.
n ConJ. 33. J'offre, tu offres, il offre, nous oïdium n. m. Maladie des plantes. — Prononcia¬
offrons, vous offrez, ils offrent. — J’offrais. tion : [oidjom]. — PI. ; des oïdiums. — Atten¬
— J’offris. — J’offrirai — J’offrirais. — Offre, tion au tréma.
offrons, offrez — Que j’offre. — Que J’offr^se.
— Offrant. — Offert, erte. T Pas de -s à la oignon n. m. Prononciation et orthographe des
deuxième personne du singulier de l’impératif expressions.
présent. 1 T Bien prononcer : [dji5], et non *[waji5],
III Avec l’infinitif, deux constructions. )rononciation fautive. De même ; oignonade
DjiDnad] n. f. (plat aux oignons), oignonière
1 Je me suis offert à l’aider. Tour le plus ajionjeR] n. f. (terrain où l’on cultive les
littéraire et le plus recherché. oignons^ Ces deux dérivés s’écrivent avec n
2 Je lui ai offert de l’aider. Tour le plus simple.
usuel. 2 Avec oignon au pluriel : en rang d’oignons.
— Avec oignon au singulier: du vin pelure
offset [ofset] n. m. ou n. f. ou adj. Masculin, d’oignon ou du pelure d’oignon.
désigne le procédé {L’offset sera moins coûteux
que l’héliogravure) ou le papier {Un offset très oïl Avec un o mmuscule : la langue d’oïl. T Bien
épais). — Féminin, désigne une machine : Une prononcer : [oil], et non ‘[ajl].
offset toute neuve. — Comme nom féminin, peut
prendre un -s au pluriel ; Des offsets. En revan¬ oindre v. t. Conjug. 85. J’oins, tu oins, il oint, nous
che : Des machines offset Des plaques offset oignons, vous oignez, ils oignent. — J’oignais, tu
oignais, il oignait, nous oignions, vous oigniez, ils
offshore ou offshore ou off-shore (anglicisme) oignaient — J’oignis. —J’oindrai —J’oindrais.
Prononciation : [dI/dr]. — On préférera la — Oins, oignons, oignez. — Que j’oigne, que tu
graphie off shore à offshore et à off-shore. oignes, qu’il oigne, que nous oignions, que vous
— S’écrit souvent en italique dans un texte en oigniez, qu’ils oignent. — Que j’oignisse. — Oi¬
romain et en romain dans un texte en italique. gnant. — Oint, ointe. — Attention au / aprœ le
Toujours invariable : Des commandes off shore groupe -gn- à la première et à la deuxième
de matériel militaire. — Quand on parle de personne du pluriel de l’indicatif imparfait et du
technique pétrolière, on pourra préférer les subjonctif présent : (que) nous oignions, (que)
équivalents français : marin, en mer, au large : vous oigniez. T Bien prononcer ; oignons, oi¬
Des forages en mer. Des exploitations au large. gnions [waji5], oignez, oigniez [wajie].
Des plates-formes au large.
oiseau n. m. — PI. : des oiseaux.
offusquer (s’) v. pron. Trois constructions.
1 Avec oiseau au singuher : à vol d’oiseau.
1 S’offusquer de -F nom ou pronom. Il s’est
offusqué de cette plaisanterie. 2 Avec un trait d’union : un oiseau-chat (des
oiseaux-chats), un oiseau-lyre (des oiseaux-
2 S’offusquer de -f- infinitif. Il fest offusqué lyres), un oiseau-mouche (des oiseaux-mou¬
de s’entendre appeler par son prénom. ches). ▼ Pour oiseau-tempête, le pluriel est des
oiseaux-tempête, avec tempête au singulier.
3 S’offusquer que -f subjonctif. Il s’offusqua
qu’on le traitât avec autant de familiarité. ▼
Dans la langue très surveillée, on évitera le tour oisillon, oison Deux noms masculins à bien
avec de ce que suivi de l’indicatif : Il s est distinguer.
offusqué de ce qu’on l’a traité avec autant de 1 oisillon Jeune oiseau encore au nid.
familiarité (tour considéré comme peu correct).
2 oison Petit de l’oie. — (familier) Personne
ogival, ale, aux adj. Synonyme un peu vieilh de sotte.
gothique. — Masculin pluriel en -aux: Des
édifices ogivaux. ▼ On évitera l’expression arc okapi n. m. Mammifère d’Afrique. — Avec un
ogival, désignation impropre de l’arc brisé. /c. — PI. : des okapis [-pi].
OKOUMÉ 542
olivâtre adj. Avec un accent circonflexe sur le a. 3 Sous l’ombre de. Au sens propre parfois
(Sous Tombre des grands arbres, nous mar¬
olive n. f Avec olive au singulier : de l’huile chions en silence), mais surtout au figuré avec
d’olive. — Comme adjectif de couleur, toujours le sens de « sous le couvert de » (Sous Tombre
invariable : Des manteaux vert olive (sans trait de l’amitié, il trahissait son bienfaiteur). ▼ Avec
d’union). Des vareuses olive. sous Tombre de, il vaut mieux employer l’article
devant le complément. Ne pas écrire sous
olographe adj. Testament olographe, écrit entiè¬ Tombre *d’amitié.
rement de la main du testateur. — On préférera 4 Sous ombre de. Uniquement au figuré, avec
la graphie olographe, plus fréquente, à holo- le sens de « sous couvert de » : Sous ombre
graphe (bien que le mot vienne du grec holos d’amitié, il imposait son autorité à son entou¬
« tout entier »). rage. T Avec sous ombre de, il vaut mieux
employer le complément sans article. Ne pas
olympiade n. f. Dans la Grèce antique, période de écnre sous ombre *de l’amitié
quatre ans séparant deux célébrations des jeux
Olympiques (servait à compter les dates) : Le omelette n. f. ▼ Deux t, mais un seul m. — Avec
temple fut construit la deuxième année de la nature invariable : des omelettes nature.
quatre-vingtième olympiade. T Ne pas dire les
olympiades pour désigner les jeux Olympiques : omettre v. t. Orthographe, conjugaison et
Au cours des jeux Olympiques de Tokyo, en 1964, construction.
et non Au cours des olympiades de Tokyo.
1 T Avec un seul m. De même : omis,
olympique adj. Avec un j minuscule et un O omission.
majuscule : les jeux Olympiques. — N. f. Les 2 Conjug. 99 (comme mettre). J’omets, tu
Olympiques, recueil d’odes triomphales de omets, il omet, nous omettons, vous omettez, ils
Pindare : La première Olympique. omettent. — J’omettais. — J’omis. — J’omet-
543 OMISSION
O majuscule, l’Opéra (désigne celui de Paris) : opothérapie n. f. Traitement par des extraits
Une soirée à l’Opéra. — De même : L’Opéra- glandulaires. — Avec un seul p.
Comique (nom d’un théâtre lyrique de Paris).
oppidum [opidom] n. m. Dans l’Antiquité
opération n. f. Orthographe des expressions et romaine, place forte. — Avec deux p. — PI. :
des dérivés. des oppidums, plus fréquent que des oppida.
1 Avec opération au singulier : salle, table d’opé¬
opportun, une adj. Avec deux p. De même :
ration. — Avec opération au pluriel : plan, théâ¬
opportunément, opportunisme, opportuniste,
tre d’opérations. — Avec, en général, opération
opportunité.
au sin^her : base, ligne d’opération. Cependant
on écrit aussi base, ligne d’opérations, surtout
opposer V. t. ou pron. Orthographe et
quand on parle d’une base permanente, d’où l’on
construction.
peut lancer plusieurs opérations successives.
1 Avec deux p. De même : opposabilité, opposa¬
2 Deux n dans les dérivés : opérationnel,
ble, opposant, opposé, opposite, opposition,
opérationnisme.
oppositionnel.
opérationnel, elle adj. (francisation de l’anglais 2 S’opposer. Se construit de nos jours avec à
operational) Angücisme parfaitement accepta¬ ce que (suivi du subjonctif) : Je m’oppose à ce
ble dans la langue technique : Base opération¬ qu’il revienne.
nelle. Engin opérationnel. Recherche opération¬ 3 Dans la langue surveillée, on évitera le
nelle. — Dans la langue courante, on évitera pléonasme opposer son veto. On préférera :
d’abuser de ce mot. On écrira ; Ce service de mettre son veto.
vente commencera son activité dans un mois
(plutôt que sera opérationnel). Une équi^ déjà oppresseur n. m. ou adj. Pas de forme pour le
en activité (plutôt que déjà opérationnelle). Ce féminin.
procédé n’est pas encore applicable (plutôt que
n’est pas encore opérationnel). 1 Dans l’emploi substantif. C’est la forme
masculine oppresseur qui est employée comme
opercule (zoologie, botanique) Petit couvercle. féminin : Cette reine fut l’oppresseur de ses
— Avec un seul p. — Toujours masculin : Un sujets. Cette nation fut pour les vaincus un
opercule rond. — Dérive : operculaire adj. oppresseur plus cruel que les plus cruels tyrans.
(finale en -aire). 2 Dans l’emploi adjectif. C’est la forme oppres¬
sive qui sert de féminin quand on veut qualifier
opérer v. t. Conjug. 11. J’opère, mais j’opérerai une chose ; Une administration oppressive (alors
qu’on peut dire, au choix, un pouvoir oppresseur
ophtalmie [oftalmi] n. f Avec -ph-, mais avec ou un pouvoir oppressif). Observer que oppressif,
t sans h. De même : ophtalmique [oftalmik], ive ne peut qudifier une personne. On ne peut
ophtalmologique [oftalmobsik], ophtalmolo¬ donc dire ni une reine *oppresseur ni une reine
giste [oftalmolDjistfa)] ou ophtalmologue *oppressive.
[oftalmolDg], ophtalmomètre [oftalmome-
tR(a)], ophtalmoscope [oftalmoskop], ophtal¬ opprobre Avec deux p. — Toujours masculin :
moscopie [oftalmoskopi]. Un opprobre scandaleux. T Bien prononcer
[opaobnfa)] et ne pas déformer en *opprobe.
ophtalmologiste ou ophtalmologue n. m. ou f.
—La forme ophtalmologiste est la plus fréquente. opter V. i. ou v. t. ind. Se construit avec pour:
Il a opté pour la nationalité française, et non
ophtalmologiste, oculiste > oculiste. *// a opte la nationalité française, faute due à
l’influence de adopter et de choisir. — Mot de
opiniâtre adj. Avec un seul /» et un accent la langue juridique ou commerciale. Ne pas
circonflexe. De même ; opiniâtrement, s’opini⬠abuser de opter (pour) dans la langue courante.
trer, opiniâtreté. Employer choisir: Pour venir, j’ai choisi le
train, l’autocar est trop lent. Inutile de dire :
opinion n. f. Avec un seul p. — Avec opinion J’ai opté pour le train.
au singulier : journal d’opinion, liberté
d’opinion. opticien, oculiste > oculiste.
opium [opjom] n. m. — PI. : des opiums. optimal, ale, aux adj. On emploiera cet adjectif de
préférence à optimum, dont l’accord est incer¬
opossum [oposom] n. m. Animal ; fourrure. tain - Le taux optimal. La température optimale.
— PI. ; des opossums. — Avec un seul p. Les prix optimaux. Les conditions optimales.
• \
OPTIMUM 546
optimum adj. ou n. m. Certains emplois sont un s et un O minuscules dans les autres sens :
difficiles. Le siècle d’or de la sculpture gothique.
1 L’emploi de optimum comme adjectif soulève orange, orangé Accord, genre et emploi.
des difficultés : Des taux optima ou optimums.
La température optimum ou optima. Les 1 orange n. f. ou n. m. ou adj.
conditions optima ou optimums. Pour éviter ces
incertitudes, on emploiera, conformément aux a/ Féminin. Quand le mot désigne un fruit ;
recommandations officielles, l’adjectif optimal, Une orange sanguine. — Prend la marque du
ale, aux. pluriel : Une livre d’oranges — Avec orange au
singulier : Un jus d’orange, des jus d’orange.
2 Dans l’emploi substantif, on préférera le
pluriel des optimums à des optima. b/ Masculin. Quand le mot désigne une
couleur ; Un orange très chaud et un bleu très
3 On évitera le pléonasme le meilleur optimum. doux. — Prend la marque du pluriel : Toute
la gamme des jaunes et des oranges.
option n. f. Deux n dans le dérivé optionnel. —
Mot de la langue juridique ou commerciale. Ne c/ Invariable. Comme adjectif de couleur, est
pas abuser de option dans la langue courante. synonyme de orangé, mais plus usité : Des
Employer plutôt choix: Les grands choix rideaux orange.
politiques de notre époque. Inutile d’écrire : Les 2 orangé, ée adj. ou n. m.
grandes options.
a/ Comme adjectif de couleur. Synonyme de
1. or conj. Indique une transition ou marque une orange (au sens 1, c), mais moins usité. Prend
légère opposition. la marque du pluriel et du féminin (un rideau
orangé, des rideaux orangés. Une tenture
1 Les graphies ore et ores sont vieilles. orangée, des tentures orangées), sauf en compo¬
sition (Des rideaux orangé vif) et sauf quand
2 Souvent suivi d’une virgule (mais cette
orangé est joint à un autre adjectif de couleur
virgule n’est nullement obligatoire) : Tous les
par et (Une bannière bleu et orangé. Des autobus
hommes sont mortels, or Socrate est homme... Il
orangé et vert).
entra dans la salle. Or, elle était vide. Il semble
que la virgule soit plus fréquente dans les textes h/ Comme nom masculin désignant une
de caractère narratif ou descriptif que dans les couleur. Est plus usité que orange (au sens 1,
raisonnements. b) : Un orangé très chaud. Toute la gamme des
orangés.
3 De nos jours, or s’emploie seul ou parfois
suivi de donc. — Autrefois, on disait aussi or
bien, or çà, or sus. Ces locutions sont vieillies orangé, oranger Ne pas écrire orangé, adjectif
ou même sorties de l’usage. ou nom masculin de couleur (Un rideau orangé.
Un orangé clair), comme oranger, nom mas¬
2. or n. m. Métal précieux. culin qui désigne un arbre (Les orangers, pour
croître, ont besoin de soleil et d’eau).
1 Peut s’employer au pluriel pour désigner des
objets dorés ou des objets en or, des lumières orang-outan n. m. Malgré l’Académie, qui écrit
dorées : Les ors d’une enluminure précieuse. Les orang-outang, on préférera la graphie orang-
ors d’une salle de théâtre. Les ors du couchant. outan, plus conforme à l’étymologie malaise.
— PI. ; des orang-outans.
2 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
ble : Des filets or. Des boiseries crème et or.
orateur n. m. La forme masculine s’emploie aussi
3 Vieil or (adjectif de couleur). S’écrit sans quand on parle d’une femme : Cette femm.e
trait d’union et reste invariable : Des reflets vieil député est un excellent orateur. On évitera la
or. Des teintes vieil or. forme oratrice.
5 Réserve d’or. Forme à préférer à réserve or: 1 Une orbite Deux sens.
Les réserves d’or des banques d’émission, plutôt
a/ Trajectoire d’un astre, d’une planète, d’un
que les réserves or.
satellite, d’un électron.
6 Avec un S majuscule et un o minuscule : le b/ Cavité osseuse du crâne dans laquelle est
Siècle d’or, le XVI' siècle espagnol. — Avec logé l’oeil.
547 ORDINAL
2 Un orbe Trois sens. pendu par le cou jusqu’à ce que mort s’ensuive.
a/ (astronomie) Aire, surface circonscrite par L’arrêté municipal ordonnait que les animaux
une orbite. trouvés errant sur la voie publique seraient
emmenés en fourrière, et non qu’ils seraient
b/ (vietix et poétique) Sphère, globe des corps abattus.
célestes : L’orbe brillant du soleil éclairait le
couchant. ordre n. m. Emploi de la majuscule et
expressions.
c/ (littéraire) Cercle ; Les oiseaux décrivaient
des orbes dans l’espace. I Emploi de la majuscule.
1 Avec O minuscule et une minuscule au
ordinal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
complément : l’ordre des architectes, l’ordre des
Des adjectifs ordinaux. — Avec un seul n.
avocats, l’ordre des médecins, etc. En revanche :
le conseil de l’Ordre.
ordinateur n. m. Avec un seul n.
2 Avec O minuscule et une majuscule au
ordination n. f. Avec un seul n. complément ; l’ordre de la Légion d’honneur,
l’ordre du Mérite, l’ordre de la Valeur militaire,
ordonnance Quand ce nom désigne un soldat l’ordre de la Libération, etc. De même : l’ordre
attaché à un officier et lui servant gratuitement Teutonique.
de domestique, il est normalement féminin :
3 Avec O minuscule et une majuscule au
Une ordonnance barbue astiquait les bottes du
complément : l’ordre des Frères prêcheurs ou
colonel. Cependant l’accord de l’adjectif attri¬
ordre des Dominicains, l’ordre des Frères
but ou du participe se fait plutôt au masculin :
mineurs ou ordre des Franciscains. — Avec une
L’ordonnance du capitaine était grand, fort,
minuscule à l’adjectif : l’ordre dominicain,
rougeaud. Son ordonnance fut atteint par un
l’ordre franciscain.
éclat d’obus.
4 Avec une majuscule, les Dominicains, les
ordonnancement n. m. T Un seul sens correct : Jésuites, etc. quand le mot désigne l’ordre
« autorisation de paiement d’une dépense lui-même, considéré comme un ensemble : Les
pubhque après vérification de l’engagement de Dominicains luttèrent contre l’hérésie cathare.
dépense ». Ne pas employer au sens de mise Les Jésuites eurent un rôle culturel considérable.
en ordre, agencement, disposition, ordonnance, 5 Avec une minuscule, les dominicains, les
ordre, organisation, plan. Oà écrira donc :
jésuites, etc. quand le mot désigne les membres
Procéder à la mise en ordre des paragraphes
des ordres relirieux : Les dominicains portent
d’un discours. L’ordonnance majestueuse d’une
une robe blanche. Les jésuites sont d’excellents
façade classique. Le plan logique d’une disserta¬
latinistes. — De même : Les dominicains
tion. — De même, ordonnancer signifie marcheront en tête de la procession. Le jésuite
« permettre une dépense publique par ordon¬
monta en chaire.
nancement » : Ordonnancer le versement du
traitement aux fonctionnaires. Ne doit pas être 6 Avec une majuscule quand le mot désigne,
employé comme synonyme de mettre en ordre, par métonymie, une éghse, un couvent : Il
agencer, disposer, ordonner, organiser, faire le entendit la messe aux Augustins.
plan de. II Orthographe et emploi des expressions.
ordonner v. t. Orthographe et construction. 1 Sans trait d’union : le tiers ordre.
I Avec deux n. De même : ordonnance, ordon¬ 2 On évitera les pléonasmes ordre impérieux,
nancement, ordonnancer, ordonnateur, trice, ordre impératif
ordonné, ée, ordonnée. 3 Du premier ordre et de premier ordre. Ces
II Ordonner que. Deux constructions deux formes sont équivalentes. La forme avec
possibles. du est plus insistante et moins usée. Elle
suppose qu’il y a effectivement une classifica¬
1 Avec le subjonctif. Si l’on veut insister sur tion bien établie, alors que les formes avec de
le contenu de l’ordre (cas le plus fréquent) : Le sont plutôt de simples locutions adjectives.
général ordonna que l’armée se mît en marche D’autre part, les formes avec du sont plus rares
aussitôt. et plus littéraires : Les poètes du premier ordre,
2 Avec l’indicatif futur ou le conditionnel. tels que Ronsard, Hugo, Baudelaire (= les
Si l’on veut insister sur l’énoncé de l’ordre (par poètes de la catégorie supérieure, le petit groupe
exemple quand on rapporte les termes d’un des très grands poètes). Les poètes du second
texte légal, juridique, administratiQ : La loi ordre, tels que Musset, Gautier, Heredia (= de
anglaise ordonne que tout condamné à mort sera la catégorie qui vient après celle des très grands
« \
ORÉADE 548
quand le mot désigne les pays situés à l’est ou orteil n. m. On évitera le pléonasme les orteils
au sud de l’Europe ; Les peuples de l'Orient du pied. — On préférera le mot orteil à doigt
L'Andalousie, c'est déjà un peu l'Orient de pied, équivalent familier. — On dit dans la
langue courante le gros orteil, le petit orteil Les
2 Avec deux majuscules et un trait d’union ;
anatomistes disent le premier orteil Oe gros
le Proche-Orient, le Moyen-Orient, l’Extrême-
orteil), le cinquième orteil (le petit orteil).
Orient
3 Avec deux majuscules et sans trait d’union : ortho- Préfixe (du grec orthos « droit »), qui
le Grand Orient de France (loge maçonnique). entre dans la formation de nombreux mots
savants. Les composés en ortho s’écrivent en
4 Avec un O majuscule : l’Eglise d’Orient,
un seul mot sans trait d’union : orthoédrique,
l’empire d’Orient (e minuscule), l’Empire ro¬
orthoépie, orthosympathique, etc.
main d’Orient {E majuscule et r minuscule).
omitho- Préfixe (du grec omis, omithos « oi¬ orthopédie n. f. T Le second élément n’a aucun
seau »), qui entre dans la formation de rapport avec pied, mais vient du grec pais, paidos
quelques mots savants. Les composés en omitho « ^ant ». Le mot ne désigne pas seidement la
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’umon : fabrication de chaussures et d’appareils servant
omithogale, ornithologie, etc. à rem^ier aux malformations du pied, mais
l’ensemble des pratiques (gymnastique, port
omitliologiste ou ornithologue n. m. ou f. d’appareils, etc.) qui tendent à corriger ou à
Naturaliste spécialiste des oiseaux. — Les deux prévenir les déformations du corps pendant le
formes sont admises et correctes, mais la plus jeune âge, surtout celles qui concernent le sque¬
lette et les muscles de l’appareil locomoteur.
fréquente est ornithologue.
ornithorynque n. m. Animal. — Avec -th-, r orviétan n. m. Autrefois, remède vendu par les
r.barlatans. — Finale en -an.^— Au singulier
sans h, y et -qu-.
dans : des marchands d’orviétan, des charla¬
oronge Champignon. — Toujours féminin : tans, des imposteurs.
L’oronge vineuse. — Sans trait d’umon -.fausse
oronge (amanite tue-mouches). 08 n. m. La prononciation n’est pas la même au
singuher et au pluriel : un os [as], des os [o]. T
orphelin, ine [onfolé, in] n. ou adj. Avec -ph-. Ne pas prononcer au pluriel [as].
De même : orphelinat [oRfolina].
osciller v. i. ▼ Bien prononcer [asile], avec [1],
orphéon [oRfefi] n. m. Avec -ph-. De meme : et non *[osije] ou *[asille]. De même :
orphéoniste [orfeonistfa)] (im seul «). oscillant [asilâ], oscillateur [asilatoea], oscil¬
lation [asilasjâ], oscillatoire [asilatwaa],
orque Mammifère marin (àiaulard). ▼ Toujours oscillogramme [asilagRam], oscillographe
féminin : L’orque peut être dangereuse pour [asilagRaf], oscillomètre [asilametR(a)], oscil¬
l’homme. loscope [asilaskap].
OSER 550
2 Je n’ose pas. Foime la plus usuelle dans oto-rhino-laryngologie n. f. En trois mots, avec
l’emploi absolu. La forme Je n 'ose est correcte, deux traits d’union. — Sigle usuel : O.R.L.
mais un peu recherchée.
oto-rhino-laryngologiste n. m. ou f. En trois
ossement n. m. Normalement empl(|iyé au mots, avec deux traits d’union. — PL : des
pluriel : On a trouvé des ossements en creusant oto-rhino-laryngologistes. — S’abrège d’une ma¬
le sol. — L’emploi au singulier est rare, mais nière semi-familière en oto-rhino (mieux que
non incorrect (= un os isolé) : On né sait si otorhino).
cet ossement découvert dans une grotte apparte¬
nait à un australopithèque. ottoman, ane adj. ou n. Orthographe et emploi
de la majuscule.
osso buco [Dsobuko] n. m. Plat itahen. — En
général, écrit en deux mots, sans trait d’union. 1 Avec deux t. — Un seul n dans le féminin :
— Invariable en français ; des osso buco. T Un ottomane.
seul c à buco.
2 Attention à la majuscule : Les Ottomans. Un
Ottoman, une Ottomane, un Turc, une Turque
ostéo- Préfixe (du grec osteon « os »), qui entre
(autrefois). Le gouvernement ottomaru La flotte
dans la formation de certains mots savants :
ottomane. — Avec un E majuscule et un o
ostéoblaste, ostéogenèse ou ostéogénie, ostéo-
minuscule : l’Empire ottoman. — De l’otto¬
graphie, ostéomyélite, ostéoplastie, etc. Les
man : étoffe. — Une ottomane : canapé.
composés en ostéo s’écrivent en un seul mot,
sans trait d’union, sauf quand le deuxième
ou Conjonction de coordination.
élément commence par une voyelle : ostéo-
arthrite, ostéo-arthropathie. I Orthographe. On distinguera bien la conjonc¬
tion ou (sans accent) de l’adverbe ou pronom
ostréiculture n. f Elevage, production des relatif où (avec accent grave sur le u). La
huîtres. — Pas de tréma sur le L De même : conjonction ou peut toujours se remplacer par
ostréiculteur, ostréicole. ou bien : Il faudrait une chaise ou un fauteuil
supplémentaire (= une chaise ou bien un
ostrogoth, othe n. ou adj. Prononciation et fauteuil). Dans les régions où l’hiver est doux.
orthographe. On ne peut dire : Dans les régions *ou bien
l’hiver est doux.
1 Prononciation : [ostROgo]. — Féminin : os-
trogothe [ostRDgot]. II Emploi de ou.
2 On préférera la graphie ostrogoth, othe à 1 Ou bien. Forme de renforcement qui
ostrogot. Ote [ostRogo, ot], plus rare. insiste sur la disjonction ; Il acceptera nos
3 Attention à la majuscule : Les Ostrogoths, conditions,^ ou bien il devra se retirer. — Peut
peuple germanique ancien. Un Ostrogoth, être répété : Ou bien vous partez, ou bien vous
une Ostrogothe, un homme, une femme restez, mais prenez une decision l
de ce peuple. Le peuple ostrogoth. Les 2 Ou... ou. La répétition de ou est faculta¬
tribus ostrogothes. — Avec un o minuscule : tive. Elle insiste sur la disjonction et donne
un ostrogoth, un individu mal élevé, à la phrase une symétrie qui lui confère par¬
excentrique.
fois un rythme littéraire : Ou il partira, ou
il se soumettra. Ou l’homme accepte les lois
otage Toujours masculin : Cette princesse était de la société et les servitudes de sa condition,
un otage précieux.
ou il vit dans une perpétuelle révolte contre
les hommes, contre le monde et contre lui-
otarie Animal. — Toujours féminin ; Une otarie même.
mâle. Une otarie savante.
3 Soit... ou > soit (IV).
ôté Placé (sans auxiliaire) devant le nom ou
^ P}^ (seul ou répété) ne peut coordonner que
devant le^numeral, est préposition, donc inva¬
des éléments de meme nature grammaticale On
riable Oté ces descriptions, il n’y a pas
peut dire : Un garçon intelligent ou travailleur
grand-ihose dans ce roman. De dix ôté quatre
(mais non *Un garçon intelligent ou qui travaille
551 OU
beaucoup). On peut dire : J’enverrai une lettre sera le premier de la classe ce mois-cL En effet,
ou je téléphonerai (mais non *Pensez à la lettre ils ne peuvent être tous les deux le premier de
ou à téléphoner). la classe.
5 Ou est incorrect dans une proposition 5 Quand les sujets au singulier ne sont pas
négative. Il faut employer ni: Il ne travaille de la même personne, le verbe se met au pluriel
ni ne lit (et non *Il ne travaille ou ne lit pas). si l’idée qu’il exprime peut se rap^rter aux
Les savants ni les écrivains ne doivent pas se deux sujets à la fois. Si l’un des sujets est de
soucier de faire fortune (et non ♦Les savants ou la deuxième personne et l’autre de la troisième,
les écrivains ne doivent pas se soucier de faire le verbe se met à la deuxième personne du
fortune). Aucun de ses amis ne l’a aidé ni pluriel : Toi ou ton frère pouvez m ’aider. Si l’un
défendu (et non *ne l’a aidé ou défendu). des sujets est de la deuxieme personne et l’autre
de la première, le verbe se met à la première
6 Ou pas en concurrence avec ou non > personne du pluriel : Toi ou moi pouvons aider
non (3). notre camarade. Si l’un des sujets est à la
7 Ou sinon. Tour admis dans l’usage cou¬ première personne et l’autre à la troisième,
rant. Dans la langue très surveillée, on évitera l’accord se fait à la première personne du
ce pléonasme et on écrira simplement sinon : pluriel : Mon frère ou moi pouvons aider nos
II devra respecter cette clause, sinon nous parents. — L’attribut ou le participe se met au
romprons le contrat (mieux que ou sinon nous pluriel, l’accord en genre se faisant selon les
romprons...). règles générales : Toi, Antoine, ou ton frère
pouvez être présents à notre réunion. Toi,
8 Ou si dans le deuxième membre d’une Antoine, ou ta sœur pouvez être présents à notre
interrogation. A-t-il peur, ou s’il prépare quelque réunion. Toi, Madeleine, ou ta sœur pouvez être
piège ? Tour admis dans la langue de l’époque présentes à notre réunion. Toi, Antoine, ou moi
classique. Dans l’usage moderne, on préfère la sommes destinés à être officiers. Toi, Madeleine,
tournure avec deux membres symétriques : ou moi, ton mari, sommes appelés à voyager.
A-t-il peur ou prépare-t-il quelque piège ? Toi, Madeleine, ou moi sommes destinées à être
des mères de famille. Mon frère ou moi sommes
9 Cinq ou six personnes, mais de dix à quinze
destinés à être officiers de réserve. Ma femme
personnes, de cinq à six mètres > à (XII, 1,
ou moi sommes appelés à voyager. Ma sœur ou
2 et 3).
moi sommes destinées à être des mères de
III Accord du verbe après deux sujets unis par famille.
ou. 6 Quand les sujets ne sont pas de la même
1 Si l’un des sujets est au pluriel, accord au personne et que le verbe et l’attribut (ou le
pluriel : Mon frère ou mes parents pourront participe) expriment une idée qui ne peut
signer à ma place. s’appliquer qu’à un seul sujet à la fois, l’accord
pose des problèmes pratiquement insolubles :
2 Si le deuxième terme est donné comme Toi, Antoine, ou ton frère seras le premier ou
synonyme, équivalent ou traduction du pre¬ sera le premier. Les deux accords sont admis,
mier, accord obligatoire au singulier, sauf si le mais rares. On aura intérêt à tourner autre¬
premier terme est au pluriel ; L ’oronge verte ou ment ; C’est à toi, Antoine, ou à ton frère qu’on
amanite phalloïde est vénéneuse (mais Les donnera la place de premier (ou que reviendra
oronges vertes ou amanites phalloïdes sont la place de premier) ou encore Toi, Antoine, ou
vénéneuses). Au Brésil, la grande exploitation ton frère, l’un de vous deux sera le premier.
agricole, ou fazenda, appartient souvent à une
vieille famille de l’aristocratie coloniale 1 L’un ou l’autre > un (XIV, 7).
(mais... les grandes exploitations, ou fazendas, 8 Si seul l’un des sujets est placé avant le
appartiennent...). verbe (tour très littéraire), c’est ce sujet qui
3 Si lès deux sujets sont des singuliers et si commande l’accord: Le succès viendra, ou
l’idée exprimée par le verbe peut se rapporter l’oublL
aux deux sujets à la fois, accord plutôt au 9 Quand le second sujet est accompagné
pluriel : Pendant ses vacances, la promenade ou d’une expression de renforcement ou de rectifi¬
la lecture lui changeront les idées. En effet, pour cation, telle que même, plutôt, à plus forte
se changer les idées, il pourra lire et se raison, etc., l’accord se fait avec le premier
promener, les deux activités n’étant pas sujet : La pauvreté ou même la maladie peut
exclusives. être pour le sage une source de progrès moral.
4 Si les deux sujets sont des singuliers et si T On évitera de joindre un premier sujet singu¬
l’idée exprimée par le verbe ne peut se rapporter lier et un second sujet pluriel, car l’accord au
qu’à l’un des sujets, accord obligatoire au singulier, en principe correct, serait, dans ce
singuüer : Comme d’habitude, Henri ou Etienne cas, choquant. On tournera autrement : Le sage
où 552
peut trouver une source de progrès moral dans le deuxième terme : La sagesse, ou la lassitude,
la pauvreté ou même dans les maladies (mieux le fit renoncer à ce projet. Il s'en allait vers la
que La pauvreté, ou même les maladies, peut victoire, ou vers la mort.
être...).
6 En dehors de l’expression d’une alterna¬
10 S’ü y a une vir^e devant ou (effet tive, quand ou est répété, on ne met pas la
stylistique), l’accord se fait au singulier, car la virgule, dans la langue ordinaire ; Le dauphin
disjonction est fortement marquée : La sagesse, ou le phoque ou l'otarie sont de bons exemples
ou la lassitude, ou la crainte, le fit renoncer à de l'adaptation des mammifères à la vie marine.
ce projet. L’emploi des virgules est possible, à des fins
stylistiques, dans la langue httéraire : Mais les
rV Accord de l’adjectif quand deux noms sont
rocs, ou les eaux vives, ou les forêts si fraîches,
unis par ou.
sont les objets qui peuvent enchanter l'âme de
1 Si l’adjectif se rapporte à l’un des noms l'artiste et du poète.
seulement, accord avec le nom auquel il se
7 Quand ou est répété pour exprimer l’alter¬
rapporte : Il faudrait de la tôle ou du carton
native, on met en général une virgule devant
résistant. Par temps de neige ou de pluie violente.
le second ou : Ou il se soumettra, ou il devra
Il nous faudrait un camion ou des camionnettes
céder la place.
assez grandes
2 Si l’adjectif se rapporte aux deux noms, il 8 Virgule obligatoire devant ou quand le
se met au pluriel (masculin pluriel si les noms deimème sujet, joint au premier par ou, est rejeté
sont de genres différents) : Un garçon ou un après le verbe (tour très Httéraire) : Quand un
homme adroits Une femme ou une fille éclair de génie se produit, ou une idée heureuse.
gentilles. Une fille ou un garçon intelligents 9 Virgule non obHgatoire mais fréquente
V Emploi de la virgule. devant une formule de renforcement ou de
ratification, telle que ou même, ou plutôt, etc. ;
1 Pas de virgule quand on relie deux verbes, S'il part définitivement, ou même s'il s'absente
deux noms, deux adjectifs, deux adverbes : Il pour un mois, que ferons-nous ?
étudie ou fait semblant d'étudier. Vous écrirez
un rapport ou une note. Si elle est sotte ou légère. 10 Virgule non obHgatoire mais fréquente
Si les choses vont trop lentement ou trop mal devant ou quand le second terme est présenté
conrae un synonyme, une traduction ou un
2 Pas de virgule quand on unit deux proposi¬ équivalent : Le bouton d'or, ou renoncule âcre,
tions qui ont le même sujet ; Le vent qui courbe est commun dans les prairies. Le grand voile
les arbres ou qui brise les troncs morts Quand ou h^ que portent les musulmanes.
on a froid ou qu'on est malade.
3 Quand ou unit deux propositions qui n’ont où Adverbe ou pronom relatif.
pas le même sujet, en général on omet la virgule I Orthographe. On distmguera bien l’adverbe
si le verbe de la première proposition est ou pronom relatif où, qui ne peut jamais être
employé sans complément : Selon les saisons remplacé par ou bien et qui prend un accent
le vent souffle ou le soleil brille. En revanche, grave, de la conjonction de coordmation ou >
s’il y a un complément, la virgule peut être utile ou (I).
pour éviter une équivoque : Selon les saisons,
le vent courbe les arbres, ou les branches se II Emploi de où.
couvrent de fleurs. La virgule, ici, est indispen¬
sable pour que ne soient pas mis sur le même
1 y On évitera le pléonasme où... y. On dira :
La ville où j'ai passé mon enfance, et non où
plan le nom arbre, complément de courbe, et j'y ai passé mon enfance.
le nom branches, sujet de se couvrent.
2 Peut s’employer sans préposition : Le
4 Qimd deux compléments de la première
village ou il a vécu. — Peut s’employer aussi
proposition sont aussi unis par ou, on met la
avec les prépositions de, par, jusque, plus
virgule devant le deuxième ou, celui qui relie
r^ement pour, vers : Le pays d'où il vient. Les
les deux propositions ; Il fait de la natation ou
lieux par où nous sommes passés. Le point
de la marche, ou il va au cinéma. Cependant
jusqu ou nous irons. T Employé avec une
SI le sujet n’est pas répété ou s’il n’est pas repris
préposition, ne peut être précédé de là : Le point
dans la seconde protxwition par un pronom
d ou nous sornmes partis, et non *de là où nous
peponnel, on omet généralement la virgiile : Il
sommes partis. L'endroit jusqu'où nous marche¬
füit^dc lü natation ou de la marche ou va au
cinéma. rons, et non *jusque là où nous marcherons.
3 Emploi très correct quand où indique le
5 La virgule est toujours possible devant ou
Heu ou le teinps : Le jardin où il passait ses
quand, pour un effet stylistique, on veut isoler
soirees. La saison ou les arbres fleurissent.
553 OUAILLES
4 Emploi critiqué quand où indique la ouailles [waj] n. f. pl. (vieilli ou familier) Les
situation. On emploiera plutôt lequel: La paroissiens, par rapport à leur curé. — Tou¬
situation dans laquelle ils se débattent, mieux jours au pluriel. On évitera *une ouaille. Au
que où ils se débattent. Les épreuves par singulier, on dira : un paroissien.
lesquelles il est passé, mieux que par où il est
passé.
ouate n. f. En général, élision de l’article la (de
5 La langue classique employait où de l’ouaté) et de la préposition de (Un paquet
manière très large. Au XVIE siecle, où pouvait d’ouate). — Pas d’élision ni de liaison devant
même représenter un nom de personne : Ces les dérivés : ouater (je ouate, nous ouatons
savants, où l’on trouve une si grande sagesse. [nuwatS]), ouaterie (la ouaterie, industrie de
De nos jours, on écrirait : chez qui ou chez l’ouate), ouatine (la ouatine), ouatiner (je
lesquels on trouve... — Encore en français ouatine).
moderne, on rencontre où employé de manière
très extensive avec la valeur de auquel: C’est oubli, oublie Ne pas écrire un oubli, le fait
une affaire où il est intéressé. Le but où nous d’oublier (Un oubli fâcheux), comme une
tendons. Dans la langue surveillée, on évitera oublie, pâtisserie (Les marchands d’oublies).
ces tours et l’on écrira plutôt : C’est une affaire
à laquelle il est intéressé. Le but auquel nous oublier v. t. Conjugaison et constructions.
tendons.
I Conjug. 20. Double le / à la première et à
III Où, adverbe interrogatif. la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
1 Emploi correct en début de proposition :
oubliions, (que) vous oubliiez.
Où vas-tu ? D’où venez-vous 7 Par ou sont-ils
venus? Jusqu’où iront-ils? II Constructions.
2 Emploi relâché en fin de proposition. A 1 Oublier de infinitif. Usuel ; Il avait
éviter dans la langue écrite et dans la langue oublié de me prévenir. — Le tour oublier à est
parlée surveillée : Tu vas où ? Vous venez d’où ? vieux.
Ils sont passés par où ? Ils iront jusqu ’où ?
2 Oublier que. Quand la principale est
IV Expressions. affirmative, le verbe de la subordonnée est à
l’indicatif (Il oublie que nous devons nous
1 Là où, c’est là que > là 1 (III, 2).
décider avant lundi), au conditionnel pour
2 *De là où, *jusque là où. Tours fautifs (voir exprimer l’éventualité ou le futur dans le passé
ci-dessus II, 2). (Vous oubliez que tout serait à recommencer si
cette démarche échouait. Il avait oublié que son
3 Le jour où, le jour que. Après un nom adversaire reviendrait le lendemain), parfois au
désignant un moment {jour, semaine, mois, subjonctif dans la langue recherchée (J’avais
année, moment, instant, etc.), la langue mo¬ oublié qu ’il fût aussi susceptible). — Quand la
derne usuelle emploie où: Le jour où je l’ai principale est négative ou interrogative, seuls
rencontré. La langue littéraire emploie aussi l’indicatif ou le conditionnel sont possibles.
que : Le jour que Je l’ai rencontré. — Quand L’emploi du subjonctif serait incorrect : Je
le nom est précédé de un, une, l’emploi de que n’oublie pas que nous devons nous décider
est très frequent, même dans la langue cou¬ demain. Oubliez-vous qu ’il pourrait nous nuire,
rante : Un jour d’hiver qu’il faisait très froid. si nous le heurtions?
l’Ouest était la terre des pionniers et des singulier, avec tout invariable, dans la locution
aventuriers. En revanche, on écrit : l’ouest des tout ouïe [tutwi] : Elles sont tout ouïe. Ils sont
Etats-Unis, l’ouest de la France. — Particulière¬ tout ouïe.
ment, majuscule obligatoire dans les trois cas
suivants. ouïes [wi] n. f. pl. Organe des poissons ; fentes,
en forme de S allongé, dans la table d’harmo¬
1 Quand l’Ouest désigne l’ensemble des nies d’un violon; abat-vent. — Bien faire la
provinces situées dans l’ouest de la France haison : les ouïes [lezwi]. — Attention au
(Normandie, Bretagne, Vendée, Maine, Anjou, tréma. — Ne peut s’employer qu’au pluriel.
Aunis, Saintonge, etc.) : Les parlers de l’Ouest.
Dans la vie économique de l’Ouest, la part de ouïr [win] v. t. (vieux ou très littéraire) Entendre.
l’agriculture et de l’élevage reste prédominante.
I Conjugaison.
2 Quand l’Ouest désigne la partie des Etats-
Unis située à l’ouest de la région occupée par 1 Conjug. 40. J’ois [jwa], tu ois [tywa], il
les treize Etats originels, partie qui s’étend oit [ilwa], nous oyons [nuzwaj5], vous oyez
jusqu’aux montagnes Rocheuses et au Pacifi¬ [vuzwaje], ils oient [ilzwa]. — J’oyais [swajs],
que : Les aventuriers de l’Ouest sont les héros tu oyais [tywaje], il oyait [ilwaje], nous oyions
des westerns. nuzwajô], vous oyiez [vuzwaje], ils oyaient
ilzwaje]. — J’ouïs [swi], tu ouïs [tuwi], il ouït
3 Quand l’Ouest désigne les Etats-Unis et ilwi], nous ouïmes [nuzwim], vous ouïtes
leurs alliés d’Europe occidentale, par opposi¬ vuzwit], ib ouïrent [ilawin]. — J’ouïrai
tion à l’Union soviétique et aux pays socialistes jwine] ou foirai [3waRe] ou, archaïque,
d’Europe de l’Est ; Les relations entre l’Est et f orrai [jdrrc], tu ouïras [tywiRa] ou tu oiras
l’Ouest se sont progressivement améliorées de¬ [tywaRa] ou, archaïque, tu orras [tyoRRa], il
puis 1955. ouïra [ilwiRa] ou il oira [ilwaRa] ou, archaï¬
que, il orra [iloRRa], nous ouïrons [huzwIrS]
ouest-allemand adj. De l’Allemagne de l’Ouest ou nous oirons [nuzwaRÔ] ou, archaïque, nous
(Répubhque fédérale d’Allemagne). — Un trait orrons [nuzoRRS], vous ouïrez [vuzwiRc] ou
d’union. Jamais de majuscule. Ne peut s’em¬ vous oirez [vuzwaae] ou, archaïque, vous orrez
ployer comme nom. Seul le deuxième élément [vuzDRRc], ils ouïront [ilzwiRÔ] ou ils oiront
varie: L’industrie ouest-allemande. Les indus¬ [ilzwaRÔ] ou, archaïque, ils orront [üzorrd].
triels ouest-allemands. Les institutions ouest- — J’ouïrais [swIre] ou foirais [3waRe] ou,
allemandes. — Pour éviter cet anglicisme, on archaïque,/orra/5 [3Drre], tu ouïrais [tywiRe]
dira plutôt de l’Allemagne de l’Ouest: Les ou tu oirab [t)rwaRe] ou, archaïque, tu orrais
institutions de l’Allemagne de l’Ouest. tyoRRc]... — Ois [wa], oyons [waj5], oyez
waje]. — Que foie [ka3wa], que tu oies
oui adv. ou n. m. Forme et emploi.
katywa], qu’il oie [kilwa], que nous oyions
1 Pas d’éhsion ni de liaison : Je pense que oui kanuzwajS], que vous oyiez [kavuzwaje],
Le oui et le non. Mais oui [mewi]. Les oui qu’ils oient [kilzwa]. — Que j’ouïsse [ka^wis],
[lewi] et les non au référendum. que tu ouüses [katywis], qu’il ouït [kilwi], que
nous ouïssions [kanuzwisj5], que vous ouïssiez
2 Comme nom, toujours invariable : Deux [kavuzwisje], qu’ils ouïssent [kilzwis].
millions de oui au référendum.
— Oyant [wajâ]. — Ouï, ouïe [wi, wij.
3 Peut être renforcé sans pléonasme : vraiment 2 Dans la pratique, ce verbe ne s’emploie
oui, oui bien, oui certes, mais oui, etc. plus guère qu’au participe passé, à l’infinitif,
4 A une question négative, on répond par si et aux temps composés (J’ai ouï, tu avais ouï,
plutôt que par oui : N’y aurait-il pas un autre etc.), ainsi que dans la formule figée employée
moyen ?—Si, bien sûr, mieux que Oui, ’oien sûr. par plaisanterie Oyez [waje], bonnes gens !
3 Sans trait d’union : J’ai ouï dire que
ouï, ouïe Participe passé du verbe ouïr « enten¬ (temps composé). — Avec un trait d’union:
dre ». — Employé devant le nom, Han<
des ouï-dire (nom masculin invariable), par
■ cemines expressions juridiques, a valeur de ouï-dire.
préposition et reste invariable : Ouï les parties.
Ouï les conclusions des experts. II Constructions.
1 T Participe invariable dans : Ouï les
ouï-dire n. m. S’emploie surtout dans la locution dépositions > ouï.
par ouï-dire. — Toujours invariable: des
ouï-dire. — Attention au tréma. 2 On peut dire indifféremment : J’ai ouï cette
fille chanter ou J’ai ouï chanter cette fille.
ouïe [wi] n. f. Sens de l’audition : Il a l’ouïe très 3 On peut écrire indifféremment : Je l’ai ouï
fine. — Attention au tréma. —- Toujours au dire que ou Je lui ai ouï dire que. — Quand
555 OUISTITI
le complément est un pronom, seul le tour je outrager v. t. Conjug. 16. Prend un e après le
lui ai ouï dire est possible : Ces paroles, je les g devant a om o : il outragea, nous outrageons.
lui ai ouï dire souvent. Les paroles que je lui
ai ouï dire souvent 1. outre n. f Sac de cuir qui sert à contenir un
liquide.
4 Pour l’accord du participe, ouïr suit les
règles de entendre: Ces filles que j’ai ouïes
chanter. Ces chansons que j’ai ouï chanter t> 2. outre adv. ou prép. Expressions et emploi en
entendre (III, 1 et 2). composition.
I Expressions.
ouistiti n. m. De préférence, sans élision ni
liaison : le ouistiti, un ouistiti [ôéwistiti], des 1 Outre nom (préposition). Emploi parfai¬
ouistitis [dewistiti], tement correct : Outre son salaire, il a un
pourcentage sur les bénéfices.
oukase n. m. Graphie plus francisée, à préférer 2 En outre (locution adverbiale). Tour par¬
à ukase, qui se prononce, lui aussi, [ukaz], faitement correct : Son ami l’a remercié et en
outre, lui a offert un cadeau.
ourdir v. t. Conjugaison, dérivés et sens.
3 *En outre de (locution prépositive). ▼
1 Conjug. 25 (comme finir). Tour critiqué. A remplacer par en plus de ou
outre : En plus de son traitement (ou Outre son
2 Dérivés : ourdissage, ourdisseur, euse, ourdis¬
traitement), il a des revenus personnels (et non
soir n. m. (finale en -oir).
*en outre de son traitement).
3 Au sens propre, ourdir la chaîne signifie
4 Plus outre (locution adverbiale). Plus avant,
« disposer le fil de chaîne sur l’ourdissoir du
plus loin. — Tour vieilli et littéraire, mais parfai¬
métier ». Dans la langue très surveillée, on
tement correct : Ah ! n 'allons pas plus outre !
évitera donc l’emploi figuré ourdir la trame
{d’un complot etc.). En revanche, on peut très 5 D’outre en outre (locution adverbiale). De
bien écrire, d’une part, tramer un complot, part en part. — Expression archaïque : Il perça
d’autre part, ourdir des ruses, des pièges, des son adversaire d’outre en outre.
intrigues.
6 Outre que (locution conjonctive). Se
ourlet n. m. Finale en -et — Sans trait d’union : construit avec l’indicatif ou le conditionnel :
Outre qu’il ne fait rien, il empêche les autres
un faux ourlet
de travailler. Cet appareil est efficace, outre qu ’il
pourrait servir à qu'autres usages.
ours n. m. Au pluriel comme au singulier, la
prononciation moderne est [uns]. La pronon¬ 7 Outre mesure. S’écrit sans trait d’union.
ciation [ur] est archaïque. Elle pourra être
préférée dans la récitation de textes littéraires 8 Passer outre à. T Ne signifie pas « aller
anciens ou de poèmes classiques. — De même, plus loin que », mais « ne pas tenir compte
de nos jours, on fait la liaison en [s] : un ours de, enfreindre » : Il passa outre à cette interdic¬
affamé [ôênuRsafame]. La liaison en [z] est tion. Il passa outre aux ordres reçus.
archaïque : [dénuRzafame]. II Outre en composition. En composition avec
un nom propre, se lie par un trait d’union et
ourse n. f. Femelle de l’ours. ne prend pas la majuscule. outre-Atlantique,
outre-Manche, outre-Rhin (voir les mots à leur
1 Au sens figuré, on évitera également Cette
ordre alphabétique).
femme est une ourse et Cette femme est un ours.
Les deux tours sont l’un et l’autre bizarres. En
revanche. Cet homme est un ours est parfaite¬ outre>Atlantique Avec un trait d’union, un o
ment admis. minuscule et un A majuscule.
2 Avec des majuscules : la Grande Ourse, la outrecuidance n. f. En un seul mot, sans trait
Petite Ourse (constellations). d’union. — Finale en -ance. De la même
famille : outrecuidant.
oust ! Interjection très familière qui accompagne
l’ordre de décamper. — La graphie oust ! outre-Manche Avec un trait d’union, un o
semble plus usitée que ouste! minuscule et un M majuscule.
a/ Pierre fine de couleur bleue. — Prend la même au masculin : Un visage ovale. Un ovale
marque du pluriel : Une broche ornée de beaux parfait — Dérivés : ovalisation, ovaliser.
outremers.
ovar- Les dérivés de ovaire sont en ovar- (non
b/ Peinture fine de couleur bleue : Un tube en *ovair-) : ovariectomie, ovarien, ovariole,
d'outremer. — Couleur bleue. — Prend la
ovariotomie, ovarite.
marque du pluriel (Toute la gamme des indigos
et des outremers), sauf en composition (Des bleu ovationner Mot de la langue des journaux. Dans
outremer). le style surveillé, on préférera acclamer, applau¬
c/ adj. mv. De la couleur bleue de l’outremer : dir, fêter, saluer par des acclamations, faire une
Des soieries outremer. Des manteaux bleu ovation à.
outremer.
ove Ornement d’architecture en forme d’œuf. V
2 outre-mer (en deux mots, avec un trait Toujours masculin : Des oves très décoratifs.
d’union et avec un o et un m minuscules) La
France d’outre-mer. Les départements d’outre¬ ovipare adj. ou n. m. Toujours avec un -e à la
mer (D.O.M.). Les territoires d’outre-mer fin : Un animal ovipare. Un ovipare.
(T.O.M.). Aller outre-mer.
ovovivipare adj. ou n. m. En un seul mot, sans
outre-monts Avec un trait d’union, un o et un trait d’union. — Toujours avec un -e à la fin ;
m minuscules. — Toujours un -s à monts. Un animal ovovivipare. Un ovovivipare.
outrepasser v. t. En un seul mot, sans trait ovule Attention au genre.
d’union.
1 Un ovule. Organe de la fleur. — Gamète
outre-Rhin Avec un trait d’union, un o minus¬ femelle des animaux. — Masse ovoïde de
cule et un R majuscule. médicament.
2 Une ovule. Mollusque des mers chaudes.
outre-tombe Avec un trait d’union, un o et un
t minuscules. oxa- ▼ Les mots en oxa- se prononcent avec [ks],
et non avec *[g2] : oxacide [oksasid], oxalate
ouvert, erte adj. Des fenêtres grandes ouvertes > [oksalat], oxalique [oksalik], etc.
grand (3).
oxhydrique [oksidnik] adj. Chalumeau oxhydri¬
ouverture n. f. Sans trait d’union : un demi que. — Attention au h intérieur.
d’ouverture (des demis d’ouverture).
oxy- [oksi] Tous les composé en oxy s’écrivent en
ouvrable adj. Vient de ouvrer « travailler » et un seul mot sans trait d’union : oxyacétylénique,
non de ouvrir. Les jours ouvrables sont les jours oxycarbonê, oxychlorure, oxycoupage, oxydoré-
où l’on peut travailler (par opposition aux jours duction, oxyhémoglobine, oxysulfure, etc.
fériés), et non les jours où 1^ magasins sont
ouverts.
oxyde Toujours masculin : Certains oxydes sont
dangereux.
ouvrage Toujours masculin (Un ouvrage excel¬
lent), sauf dans l’expression populaire de la oxygène V Toujours masculin: L’oxygène pur
belle ouvrage.
est dangereux a respirer. Avec un accent grave.
— Accent aigu dans les dérivés : oxygénation,
ouvre-boîtes n. m. Invariable. Un -s à boîte oxygénée, oxygéner.
même au singulier.
oxygéner v. t. Conjug. 11. Il oxygène, mais il
ouvrir v. t. Conjug. 33. J’ouvre, tu ouvres, il oxygénera.
ouvre, nous ouvrons, vous ouvrez, ils ouvrent
— J’ouvrais. — J’ouvris. — J’ouvrirai — J’ou¬ oyat n. m. Plante. — Prononciation : [oja].
vrirais. — Ouvre, ouvrons, ouvrez. — Que
j’ouvre, que tu ouvres... — Que j’ouvrisse. oyez, oyons > ouïr.
— Ouvrant — Ouvert erte.
ozone Gaz. — Toujours masculin : L’ozone est
ovale adj. ou n. m. Toujours avec un -e final, dangereux à respirer.
P
pacemaker n. m. (anglicisme) Prononciation : courses) Prononciation ; [padok]. — PI. : des
[pesmeksR]. — PI. ; des pacemakers [-kaR]. paddocks [-dok]. — Avec deux d et -ck.
— En un seul mot, sans trait d’union. —
Equivalent français : stimulateur cardiaque. pagaie, pagaille Deux noms féminins à bien
distinguer par l’orthographe et la prononciation.
pacha n. m. Dignitaire ottoman. — PI. : des 1 pagaie [page] Aviron, rame.
pachas. — Comme titre, se place aprœ le nom,
s’écrit avec une minuscule et ne se lie pas par 2 pinaille [pagaj] familier) Désordre, anar¬
un trait d’union : Osman pacha. chie. — Les graphies pagaïe et pagaye sont
sorties de l’usage. — Dérivé : pagailleux, euse
pachy- Préfixe (du grec pakhus « épais »), qui [pagajo, 0z] adj. On dit aussi : pagailleur.
entre dans la formation de plusieure mots
savants. Les composés en pachy s’écrivent en pagayer v. i. Ramer. — Conjug. 23. Remplace
un seul mot, sans trait d’union T Les mots en facultativement y par i devant un e muet : il
pachy se prononcent avec [pa/i] et non Jpaki] : pagaie [page] ou il pagaye [pagej], il pagaiera
pachydermie [paJideRmi], pachymeningite [pageRa] ou il pagayera [pagejRa]. — Les
[paj‘imené3it], pachypleurite [pa/iploRit], /w- formes en -aye- sont nettement plus rares que les
chyvaginalite [pajivasinalit], pachyvaginite formes en -aie-. — Attention au i après le y à la
[pajiva3init]. première et à la deuxième personne du pluriel de
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
pachyderme n. m. Prononciation : [pa/idenm]. (que) nous pagayions, (que) vous pagayiez.
— En zoologie, on ne dit plus les pachydermes,
mais les ongulés. pagayeur, euse n. m. ou f. Celui, celle qui fait
avancer une embarcation à la pagaie.—Pronon¬
pacifique adj. ou n. Avec un o minuscule et un ciation : [pagejœR , 0z]. — A distinguer de
P majuscule : l’océan Pacifique (ou le pagailleur [pagajœR], celui qui met la pagaille.
Pacifique).
1. page n. f Face d’un feuillet.
pacotille [pakotij] n. f. Avec un seul c et un 1 On écrit plutôt mise en pages, mais mise en
seul t. page n’est pas incorrect. — De même : mettre
en pages, metteur en pages, plutôt que mettre
pacte n. m. Avec un P majuscule et un a en page, metteur en page.
minuscule : Le Pacte atlantique. — Avec un p
minuscule : le pacte de Varsovie. 2 On écrit sans trait d’union les expressions
suivantes de la langue de l’imprimerie : belle
pactole n. m. Finale en -oie. — Avec un p page, fausse page, double page, page creuse.
minuscule : Le tourisme est le pactole de cette
région (= source de profits). 2. page n. m. Qualifie un vêtement de la taille
ou de la pointure la plus petite. Toujours
paddock n. m. (anglicisme de la langue des invariable : des chaussettes page.
«
PAGODE 558
pailleter v. t. Conjugaison et dérivés. pal n. m. Pieu ; tige pointue. — PI. : des pals.
1 Conjug. 14. Je paillette, je pailletterai
palabre Le plus souvent au pluriel. ▼ L’usage
2 Un seul t dans les dérivés pailletage, pailleté, hésite sur le genre. Le féminin semble l’empor¬
pailleteur, à la différence de paillette. ter : De longues et vaines palabres. Cependant,
De longs et vains palabres ne serait pas
paillette n. f. Avec deux t, mais les dérivés incorrect.
pailletage, pailleté, pailleter, pailleteur pren¬
nent un seul t palace n. m. Grand hôtel somptueux. — Mot
anglais francisé. Prononciation : [palas].
paillote n. f. Hutte. — Finale en -ote, avec un
seul t palafitte n. m. Village préhistorique. ▼ Un seul
/et deux t — Toujours masculin : Les palafittes
pain n. m. Avec épice toujours au singuher : pain italiens.
d’épice.
palais n. m. Orthographe et expressions.
pair n. m. Expressions, emploi de la majuscule,
féminin. 1 Ne pas écrire palais (édifice somptueux ou
voûte de la bouche), comme palet (pierre ou
1 On préférera la forme hors de pair à hors disque servant à certains jeux).
pair : Une maîtrise hors de pair.
2 Avec un p minuscule et une majuscule au
2 Avec un p minuscule : Les douze pairs de complément : le palais de Versailles, le palais
Charlemagne. Un pair de France. La Chambre d’Hiver, le palais des Papes, etc.
^ pairs (en France, de 1814 à 1848). Les pairs
du Royaume-UnL Les pairs de la Chambre des 3 Avec deux majuscules et sans trait d’union :
lords. Le Grand Palais, le Petit Palais (édifices
p^iens). — Avec deux majuscules et un trait
3 Féminin : pairesse.
d’union : Le Palais-Bourbon, le Palais-Royal
(édifices parisiens).
paître Conjugaison et constructions.
4 Avec un p et un y minuscules, un palais de
I Conjug. 96. Je pais, tu pais, il paît, nous
justice (d’une ville quelconque) : Le palais de
paissons, vous paissez, ils paissent —Je paissais.
justice de Bordeaux. — Avec un P et un /
— Pm de passé simple. — Je paîtrai, tu paîtras,
majusciües : le Palais de Justice ou, absolument,
il paître., nous paîtrons, vous paîtrez, ils paîtront
le Palais (édifice parisien).
559 PALAN
palan n. m. Appareil de levage. — Finale en -an, 3 pâle [pal] adj. Sans couleur : Un teint pâle.
sans -t. 4 Un pal [pal] Pieu ; tige pointue.
2. palatin, ine adj. ou n. D’un palais princier. paléolithique adj. ou n. m. Avec un p minus¬
— Usage de la majuscule. cule : le paléolithique.
4 Avec deux fois p minuscule : Une princesse palétuvier n. m. Arbre. — Avec un seul /.
palatine. — De même, avec deux fois p minus¬
cule quand le titre accompagne le nom : Anne de pâleur n. f Avec un accent circonflexe sur le a.
Gonzague, princesse palatine. La princesse pala¬
tine Charlotte-Elisabeth de Bavière. — Avec pâlichon adj. (familier) Pâle. — Avec un accent
deux fois P majuscule quand ce titre n’est pas circonflexe sur le a. — Deux n dans le féminin :
accompagné du nom et qu’il désigne soit Anne pâlichonne.
de Gonzague (Bossuet prononça l’oraison funè¬
bre de la Princesse Palatine), soit Charlotte- palier n. m. Un voisin de palier. — Avec un seul
Elisabeth de Bavière (La Princesse Palatine fut 4 à la différence du verbe pallier « dissimuler,
la mère du Régent). — Avec un P majuscule : la atténuer ». — Toujours un -s dans l’expres¬
Palatine, Charlotte-Elisabeth de Bavière (La Pa¬ sion : par paliers.
latine était célèbre par la verdeur de son langage).
palière adj. f Seulement dps les expressions
palatinat n. m. Avec un p minuscule quand le porte palière, marche palière.
mot désigne la dignité de palatin ou de comte
palatin. — Avec un P majuscule quand il palikare > pallikare.
désigne un pays d’Allemagne.
palimpseste Toujours masculin : Un palimp¬
pale, pâlie, pâle, pal Quatre mots à bien seste carolingien.
distinguer par l’orthographe.
palinodie n. f Changement d’opinion. — Avec
1 Une pale [pal] Partie d’une rame, d’une roue un seul 4
à aubes, d’une hélice.
pâlir V. i. ou v. t. Avec un accent circonflexe
2 Une pale ou une pâlie [pal] Linge sacré de
sur le a. De même : pâlissant, ante.
la liturgie catholique.
PALISSADE ‘ > 560
pallicare > pallikare. paludéen, éenne adj. Des marais : Flore palu¬
déenne. — Du paludisme : Les fièvres palu¬
pallier Orthographe, construction et sens. déennes. — Avec un seul /.
1 Avec deux /. De même palliatif. —
Conjug. 20. paludisme n. m. Avec un seul /.
2 ▼ Ce verbe est transitif direct : Il faut pallier
pâmer v. i. ou v. pron. S’évanouir. — Franche¬
cette déficience. La construction avec à (pallier
à cette déficience) est considérée comme fautive. ment archaïque dans l’emploi intransitif: Sire,
Elle est due à l’analogie de verbes tels que obvier on pâme de joie, ainsi que de tristesse (Cor¬
à, parer à, remédier à. neille). — De nos jours, s’emploie encore dans
la langue littéraire, mais le plus souvent avec
3, T Le vrai sens de ce verbe est « dissimuler », une intention de moquerie ou une nuance
d où, par extension, « atténuer, en masquant d’ironie : Les mélomanes se pâmeront d’admira¬
les ^pœts fâcheux ». N’est pas synonyme de tion à ce concert. — Avec faire, on omet
obvier à, parer à, remédier à, corriger, suppri¬ généralement le pronom réfléchi : Le spectacle
mer: En créant des postes de fonctionnaires, on le fait pâmer d’aise, plus fréquent que le fait
peut pallier le chômage, on n’y remédie pas. se pâmer d’aise.
1 panser Soigner (un cheval, une blessure). — pantoufle n. f Avec un seul / De même :
Dérivés : pansage, pansement. pantouflier (fabricant de pantoufles). ;— Les
dérivés pantouflard, pantoufler appartiennent
2 penser Réfléchir.
au langage familier.
pansu, ue adj. Gros, renflé. — Avec -an-
pantoiun [pâtum] n. m. Poème. — On préférera
la forme pantoum à pantoun [pâtun], forme
pantagruélique adj. Avec accent aigu sur le e
plus rare. — PI. : des pantoums (des pantouns).
et non un tréma.
1 De nos jours, ne doit pas s’employer au pluriel paon n. m. Oiseau. — S’écrit avec -ao- et se
pour désigner un seul vêtement. On dira donc : prononce [pâ]. — Dérivés : paonne [pan] n.
En passant par-dessus la barrière, il a déchiré son f. (femelle du paon), paonneau [pano] n. m.
pantalon, et non ses pantalons. On écrira ; lissant (jeune paon).
en pantalon. Des filles en pantalon.
2 Avec deux n : pantalonnade, pantalonné, se papa n. m. Sans trait d’union et avec gâteau
pantalonner. — Sans trait d’union : un panta¬ invariable : un papa gâteau, des papas gâteau.
lon corsaire (des pantalons corsaire) ou un
corsaire (des corsaires). papal, ale, aux adj. Du pape. — Le masculin
pluriel est en -aux. Il est peu usité : Les officiers
panteler v. i. Conjugaison et dérivé. papaux. T Ce mot est vieilli et ne s’emploie
guère que dans un contexte historique. De nos
1 Conjug. 13. Il pantelle, il pantellera, il jours, on dit plutôt pontifical.
pantelait. — Ce verbe, très littéraire, ne
s’emploie plus guère qu’à l’infinitif. pape n. m. Avec un p minuscule : le pape. —
2 Dérivé : pantelant, ante adj. (encore usuel). Avec un Jet un 5 majuscules et un P majuscule
à père : le Très Saint-Père, notre Très Saint-Père
panthéiste adj. ou n. Avec -th-. Pas de tréma le pape.
sur le L De même : panthéisme.
papeterie n. f Avec un seul t et sans accent sur
panthéon n. m. Avec -th-. — Avec P majuscule : le e. — Actuellement, la prononciation [pape-
Le Panthéon (édifice de Rome ou de Paris). tni] semble la plus usuelle, mais la prononcia¬
tion [paptRi] doit être préférée dans l’expres¬
sion orale soignée.
panthère, léopard > léopard.
papille n. f. Se prononce plutôt [papij], plus fréquent que II, 1. N’est jamais ac¬
avec [j], et non [1], En revanche, la pronon¬ compagné d’une épithète. — On dit aussi : le
ciation hésite pour papilleux, [papilal ou jour de Pâques.
[papija], et l’on prononce avec [1] les dérivés
papillaire [papilea], papillifère [papilifea], IV Les Pâques véronaises (féminin pluriel,
papilliforme [papilifoRmla)] papillome avec article et avec un P majuscule). Massacre
[papibm], des soldats français à Vérone par les habitants
de cette ville. Il eut heu le jour de Pâques, en
papillon n. m. Expressions et dérivés. 1797.
1 Sms trait d’union : brasse papillon, bec V F^e ses pâques (féminin pluriel, avec un
papillon (bec de gaz à flamme étalée), noeud P minuscule). Se confesser et communier à la
papillon, cravate papillon. — Invariable au période de Pâques.
pluriel : des becs papillon, des noeuds papillon,
des cravates papillon. paquebot n. m. Sans accent circonflexe et avec
finale en -ot.
2 Deux n dans les dérivés : papillonnage,
papillonnant, papillonnement, papillonner. pâquerette n. f. Avec un accent circonflexe sur
le a.
papillote n. m. Orthographe et expression.
1 Avec un seul t. De même : papillotage, Pâques, pâque > pâque.
papillotant, papillotement, papilloter.
paquet n. m. Finale en -et. — Pas d’accent
2 Attention au pluriel dans l’expression circonflexe sur le a. De même: paquetage,
culinaire : une caille en papillote, des cailles en paqueteur. ▼ Le verbe *paqueter n’existe pas.
papillotes, car il y a autant de papillotes que On dit : empaqueter.
de cailles. On écrit du veau en papillotes, quand
il y a plusieurs morceaux de viande, mais un par Préposition qui peut être employée seule et
morceau de veau en papillote. qui sert aussi à former des locutions.
papoter v. i. Avec un seul t. De même : papotage, I Par en concurrence avec une autre préposi¬
papoteur. tion ou bien avec un tour sans préposition.
1 Par la raison que, pour la raison que. Pour
papyrus [papinys] n. m. Au pluriel : des papyrus exprimer la cause, l’emploi de par est plus
[-Rys] , plutôt que des papyri — Avec un y. archaïque que celui de pour: Il ne peut nous
De même : papyriforme, papyrographie, papyro¬ aider, par la raison qu’il est lui-même en
logie, papyrologiste ou papyrologue. difficulté (archaïque) ou pour la raison qu’il est
lui-même... (moderne, usuel, à préférer).
pâque, Pâques Attention au genre, au nombre,
2 II est venu par deux fois, il est venu deux
à l’emploi de l’article et de la majuscule.
fois > fois (9).
I La pâque (féminin singulier, avec l’article et
3 Deux fois par semaine, deux fois la
un P minuscule).
semaine > fois (7).
1 La pâque. Fête Juive : Les Israélites célè¬
4 Dix francs par heure, dix francs l’heure,
brent la pâque. — (expression) Manger la
dix francs de l’heure > heure (IV, 5).
pâque: manger l’agneau pascal.
5 Je l’ai entendu dire par mon père, je l’ai
2 La pâque. Désigne la fête chrétienne des
entendu dire à mon père > à (XIV, 1).
Eglises d’Orient qui correspond à la fête de
Pâques des cathoUques romains : La grande 6 Mangé par les mites, mangé des mites,
pâque russe. mangé aux mites > manger 1 (2).
II Pâques (féminin pluriel, sans article et avec 7 II fut soudain entouré par les ennemis, mais
un P majuscule). Ce roi vécut entouré d’ennemis > de (XII, 2).
1 Pâques. Fête chrétienne : J’ai reçu une 8 Elle est partie par le train de quinze heures
carte me souhaitant «Joyeuses Pâques !» ▼ Ne (mieux que avec le train de quinze heures) >
s’emploie qu’avec une épithète. avec (2).
2 Pâques fleuries. Le dimanche des Ra¬ II Locutions adverbiales.
meaux (vieux).
1 Par ailleurs > ailleurs.
III Pâques (masculin singulier, sans article et
2 Par contre > contre 1 (3).
avec un P majuscule). Désigne également la fête
chrétienne ; Enfin Pâques est arrivé ! Emploi 3 Par trop > trop (7).
« \
PARA- 564
ou du conditionnel (Il paraît que le directeur 2 Une parallèle Ligne parallèle à une autre ;
serait disposé à nous accorder une augmentation). Par le point P, menons une parallèle à la droite
D. — Tranchée parallèle au front : Le colonel
2 n ne paraît pas que. Est suivi, le plus
fit creuser une parallèle.
souvent, du subjonctif : Il ne paraît pas que les
circonstances soient favorables à une révision des
paralysie n. f Avec un y. De même : paralysant,
salaires
paralysé, paralyser, paralytique.
3 D paraît certain, évident, sûr, assuré... que.
Est suivi de l’indicatif ou du conditionnel : Il paramètre n. m. Terme de mathématiques
paraît certain que la motion sera votée. Il paraît souvent employé abusivement dans la langue
évident que la motion serait rejetée si un accord des journaux, ^lon les cas, on emploiera plutôt
ne pouvait avoir lieu. l’un des termes suivants ; composante,
constante, donnée, élément, facteur, fait, varia¬
4 n paraît boi^ nécessaire, souhaitable, ble. On écrira par exemple : Cette nouvelle
utile... que. Est suivi du subjonctif : Il paraît alliance introduit un élément nouveau dans la
souhaitable qu’un accord soit signé avant la fin situation internationale, plutôt que un para¬
de la semaine. mètre nouveau.
5 Paraît que (pour il paraît que) et à ce qu’il
paraît. Ces tours appartiennent au registre paranoïa [paaanoja] n. f. Forme de fohe. —
familier. — En revanche, paraît-il est parfaite¬ Avec un tréma. De même : paranoïaque
ment correct : Une réunion aura lieu, paraît-il, [pananajak] adj. ou n.
au début du mois d’avril — Sans qu’il y
paraisse est un tour parfaitement correct et parapet n. m. Finale en -et.
même littéraire.
paraphe ou parafe n. m. Orthographe et sens.
6 L’honune paraissait être fatigué ou parais¬
sait fatigué. Lœ deux tours sont corrects, mais 1 Les deux formes sont correctes et admises.
la construction sans être (L’homme paraissait De même : parafer ou parapher.
fatigué) est plus légère et plus usuelle. 2 Un paraphe n’est pas une signature. Le mot
paraphe désigne soit un trait de plume qui orne
IV Sens,
et met en vdeur la signature (Signature ornée
1 Paraître, apparaître (à une forme person¬ d’un paraphe compliqué et prétentieux), soit les
nelle) > apparaître (III, 1 et 2). initiales du nom et du prénom (On appose son
parafe au bas de chaque page d’un acte notarié).
2 II paraît, il apparaît que > apparaître (V,
1 et 2).
paratonnerre n. m. Avec deux n et deux r. —
3 Paraître, sembler. Ces deux verbes sont En un seul mot, sans trait d’union.
sensiblement synonymes. Le verbe paraître
insiste plus fortement sur la réalité de l’appa¬ paravalanche n. m. En un seul mot, sans trait
rence sensible : Cette robe vous fait paraître plus d’union. V Ne pas déformer en *pare-
grande. On ne pourrait guère dire vous fait avalanche.
sembler plus grande. — Le verbe sembler est
plus abstrait et insiste plus sur l’illusion, sur paravent n. m. Finale en -ent (famille de vent,
le caractère trompeur de l’apparence : Quand non de avant).
on est Jeune, tout semble facile.
parc n. m. Prononciation, orthographe des
parallèle adj. ou n. Orthographe et genre. dénominations, emploi.
I Attention à la place des deux / et du / simple. 1 Ne jamais faire entendre un e muet à la fin :
Avec un accent grave, comme parallèlement. Un parc triangulaire [ôépaRktRijôgylcR], et
Le dérivé parallélisme prend un accent aigu. non •[ôèpaRkatRiâgylER].
parce que loc. conj. Orthographe, prononciation par-deçà, par-dedans, par-dehors, par-delà,
et emploi. par-derrière, par-dessous > par fV, J).
I Orthographe.
pardessus, par-dessus Ne pas écrire un
1 Elision. Seulement devant à, elle, elles, il, pardessus, un manteau d’homme, comme la
ils, on, un, une: parce qu'à, parce qu’elle(s), locution par-dessus : Il a déchiré son.pardessus
parce qu’il(s), parce qu’on, parce qu’un(e). en passant par-dessus la clôture.
2 Parce que, par ce que. La première forme, par-devant, par-devers i>par (V, 1).
parce que, est la locution conjonctive exprimant
la cause : On nous croit, parce que nous disons
pardonnable adj. Se dit des choses (Une faute
toujours la vérité. — La seconde forme, par ce
que, équivaut à « par les choses que » : Nous bien pardonnable), mais aussi des personnes
(Ce garçon n’est pas pardonnable d’avoir...).
nous rendons estimables par ce que nous disons,
mais surtout par ce que nous faisons. Dans la langue extrêmement surveillée, on
pourra, pour qualifier une personne, préférer
II Prononciation. On évitera la prononciation excusable.
relâchée *[pask(3)]. Bien prononcer :
[paRs(3)k(3)]. pardonner Plusieurs constructions.
III Tour elliptique. Il est respecté, parce que 1 Pardonner quelque chose. Il faut savoir
fort. Tour admis dans la langue écrite ordinaire. pardonner les injures. Tour usuel et correct.
Dans le style élégant et très soutenu, on évitera
l’ellipse du verbe être : Il est respecté, parce qu 'il 2 Pardonner à quelqu’un. Il n’a jamais par¬
est fort. donné à son cousin. Tour usuel et correct.
3 Pardonner quelque chose à quelqu’un. Il n ’a
parchemin n. m. Les dérivés prennent un seul jamais^ pardonné cette trahison à son ancien
n: parcheminé, parcheminer, parchemineux, associé. Tour usuel et correct.
parcheminier. — Avec un trait d’union : du
papier-parchemin. 4 Pardonner à quelqu’un de (suivi de l’infinitif).
J’ai pardonné à mon ami de m’avoir oublié.
parcimonie n. f Avec un seul n. De même : Tour usuel et correct.
parcimonieusement, parcimonieux.
5 Pardonner que. On ne lui pardonnera pas
qu ’il fasse défection. T Tour incorrect. Em¬
par-ci par-là loc. adv. Un trait d’union entre ployer de et l’infinitif.
par et ci, un autre entre par et là. — Toujours
une virgule entre par-ci et les mots qui 6 Pardonner à quelque chose. Pardonnez à mon
précèdent par-là, quand ces deux éléments sont étourderie. Tour admis (littéraire ou, au
disjoints ; Et des tracas par-ci, et des soucis contraire, familier), mais seulement si pardon¬
par-là ! Mon cher ami par-ci, mon cher cama¬ ner signifie « excuser » et non « accorder son
rade par-là .'En revanche, la virgule est souvent pardon (au sens fort) ». On peut dire : Pardon¬
omise quand par-là suit immédiatement par-ci : nez à ma distraction, à ma négligence, mais non
J’ai trouvé quelques erreurs par-ci par-là. T Sans Pardonnez *aux offenses, *aux injustices. —
être incorrect, l’emploi de par-ci par-là relève Avec deux compléments, on peut dire aussi :
du registre semi-familier. Dans la langue Pardonnez à sa jeunesse, à sa fougue ce mot un
soutenue, on préférera çà et là (sans trait peu brusque. Pardonnez à son grand âge cet
d’union). instant de faiblesse.
parcourir v. t. Conjug. 32. Je parcours, tu 1 Pardonner quelqu’un. Mon fils était si repen¬
parcours, il parcourt, nous parcourons, vous tant que je l’ai pardonné. Tour archaïque, à
parcourez, ils parcourent. — Je parcourais. _ éviter.
Je parcourus. — Je parcourrai. — Je parcour¬
8 Etre pardonné. Cette faute ne lui sera pas
rais. — Parcours, parcourons, parcourez. — Que pardonnée. Allons, mon fils, vous serez par¬
je parcoure. — Que je parcourusse. — Parcou¬
donné. Avec un nom de chose sujet, tour usuel.
rant. — Parcouru, ue. T Attention aux deux
Avec un nom de personne sujet, tour un peu
r du futur et du conditionnel. Eviter les
recherché ou au contraire légèrement famiher,
barbarismes je *parcourrerai, nous *parcourre- mais parfaitement admis.
567 PARE-
pare- Les composés en pare- sont toujours parent, ente n. m. ou f. Au sens de « membre
invariables. de la même famille », peut s’employer au
singulier : Un parent proche. Une parente à moi
1 Avec le deuxième élément toujours au — Pour désigner le père et la mère, toujours
singulier : pare-boue (des pare-boue), pare-brise au pluriel : Les enfants doivent obéissance à
(des pare-brise), pare-feu (des pare-feu), pare- leurs parents. On ne peut dire, par exemple :
fumee (des pare-fumee), pare-soleil (des pare- *Un parent d’élève. Tourner autrement : L’un
soleil). des parents d’un élève ou Un père ou une mère
d’élève. On peut dire : Chacun des parents de
2 Avec le deuxième élément toujours au l’enfant, mais non *Chaqueparent de l’enfant.
pluriel : un pare-balles, un pare-chocs, un
pare-clous, un pare-éclats, un pare-étincelles, un
parental, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
pare-pierres.
Les liens parentaux.
pareil, cille adj. ou adv. ou n. Tous les emplois parenthèse n. f. Expressions et usages
ne sont pas corrects. typographiques.
1 Emploi adverbial. Elles s’habillent pareil. Il I Expressions.
fait pareil. Tour familier, à éviter dans la langue
correcte. Employer de la même manière, de la 1 Avec parenthèse au singulier : par paren¬
même façon, de même, semblablement, pareille¬ thèse, soit dit en passant. — Avec parenthèse
ment : Elles sont habillées de la même manière. au pluriel : entre parenthèses.
Il fait de même. 2 Ouvrir une parenthèse (au sens de
« commencer une digression »). Appartient au
2 Pareil que. Son écharpe est pareille que la
registre familier. A éviter dans un texte de ton
mienne. Tour très familier, à éviter dans la
sérieux (lettre officielle, rapport, etc.).
langue correcte. Dans le style soutenu, on peut
employer pareil à : L'ambition du génie est de II Usages typographiques > annexes.
se rendre pareil aux dieux. Dans le registre
neutre, on écrit plutôt le même que, semblable parer Constructions et sens.
à, identique à : Son écharpe est la même que
la mienne ou est semblable à la mienne. I Construction transitive directe.
3 Pareil employé sans complément. Tour cor¬ 1 Orner : Cet écrivain pare son style de
rect qui appartient à tous les registres : Son métaphores.
écharpe et la mienne sont pareilles. Les génies, 2 Détourner, éviter : Un boxeur doit savoir
ô Socrate, et les dieux sont pareils. Elle a une parer les coups.
robe plissée, la mienne est pareille.
II Construction transitive indirecte avec à.
4 Sans pareil. A la différence de 5a«5 égal, prend
non seulement la marque du féminin singulier ou 1 Se prémunir contre : Il faut parer à toute
pluriel (Une beauté sans pareille. Des beautés éventualité.
sans pareilles), mais aussi celle du masculin 2 S’occuper de : Parons d’abord au plus
pluriel (Un joyau sans pareil Des joyaux sans pressé.
pareils). — Parfois on préfère l’invariabilité : Des
joyaux sans pareil (tour assez rare). pare-soleil n. m. Toujours invariable : des
pare-soleil
pareillement ad. T Ne pas écrire * pareillement
que. Dans le registre soutenu, on peut employer parfaire v. t. Compléter, achever, perfectionner.
pareillement à ; Ils sont vêtus pareillement au — Ne s’emploie qu’à l’infinitif et aux temps
roi (rare et littéraire). On préférera de la même composés : Il a parfait sa formation par un stage
manière que, comme : Ils sont vêtus comme le à l’etranger.
roi — S’emploie surtout sans complément ;
Nous sommes venus par le train et nous parfait, aite adj. En principe, ne peut s’employer
repartirons pareillement. au superlatif ou au comparatif Dans l’usage réel,
on dira bien cependant : De toutes les tragédies
par en bas Sans traits d’union. de Racine, Phedre est la plus parfaite. Cette
œuvre est moins parfaite que je ne l’avais cru.
parenchyme n. m. (terme d’anatomie et de
botanique) Avec -en- et y. Prononciation : parfois adv. Synonyme de quelquefois, mais
[paRÔjim], avec [J^. Dérivé : parenchymateux, appartient à un registre plus littéraire.
euse [paRÔjimate, 0z].
paria Prend la marque du pluriel, mais non celle
par en haut Sans traits d’union. du féminin : Des parias. Une paria.
PARIER 568
2 Je parie cinq francs. Tour correct. ▼ On parlant La locution généralement parlant est
évitera le tour incorrect : Je parie *pour cinq toujours invariable.
francs.
parlement n. m. Attention à la majuscule.
3 Je parie pour ce boxeur. Je parie pour ce
cheval ou sur ce cheval. Je parie cent francs 1 Avec un P majuscule : le Parlement, ensem¬
sur ce cheval. Préposition pour devant le nom ble des assemblées législatives (En France, le
de la personne qu’on donne gagnante, préposi¬ Parlement est constitué par le Sénat et l’Assem¬
tion pour ou, le plus souvent, sur si le nom blée nationale. Le Parlement anglais. Le Parle¬
désigne un animal. Préposition sur obligatoire ment a rejeté cette loi). Le Long Parlement (en
si l’indication de la somme est exprimée. Angleterre, au XVIL siècle).
5 Je parle qu’il aura encore oublié le 2 ^On doit dire ; parler (le) français,
rendez-vous. La construction avec une complé¬ (P) anglais, etc. On évitera les tours populaires
tive (a 1 indicatif ou au conditionnel) est admise, et incorrects : *causer le français, *causer
y Dans la langue soignée, on n’écrira pas : Je anglais, etc.
vous parie qu il aura oublié..., mais Je parie
avec vous qu’il aura oublié... 3 Parler français {anglais, etc.) et parler le
français {l’anglais, etc.).
pansien, ienne adj. ou n. La population pari¬ a/ Parler français (ang/ûù, etc.) Etre en train
sienne. Les Parisiens. — N. m. Un parisien : de parler en français (en anglais, etc.) ou bien
gateau a la frangipane. — Avec un p minus¬ parler effectivement en français (en anglais,
cule ; a la parisienne (rôti de veau à la etc.) .J’entends quelqu’un qui parle anglais, dans
parisienne). — Avec un B majuscule et un p le couloir. Vous comprenez, oui ou non ? Je parle
minuscule : le Bassin parisien. —Avec un r et français, tout de même l — Parler français
iî?\ P ^minuscules : la région parisienne. — signifie aussi « parler, s’exprimer correctement
Denve : parisianisme. (en français) » : On ne demande pas auxjourna¬
listes de la radio d’être de grands orateurs, mais
parisis adj. inv. (au Moyen Age) Monnaie partis. au moins qu’ils parlent français l
Sol pamis Livre partis. ▼ Prononciation ■
[panizi], le -s est muet. b/ Parler le français {l’anglais, etc.) Etre
capable de parler en français (en anglais, etc.) :
569 PARLOIR
Ce Russe est polyglotte, il parle le français, parodiste n. m. ou f Celui, celle qui parodie.
l’anglais et l’allemand. Ce Portugais parle le — Ne pas dire *parodieur (barbarisme).
français à la perfection. La nouvelle secrétaire
parle-t-elle l’anglais ? — On peut dire aussi, paroi n. f Finale en -oi (sans -e).
surtout dans une interrogation (et dans la
réponse) : Parlez-vous français ? Parlez-vous
paroisse n. f Avec un seul r. De même :
italien ? Mais oui, je parle italien. paroissial, ale, aux, paroissien.
4 On écrira : parler de politique, parler d’af¬
faires, et non * parler politique, *parler affaires. paronomase n. f Figure de style. — Toujours
féminin : Une paronomase ingénieuse.
5 On préférera, dans la langue soignée, le tour
on a parlé de cette affaire à il a été parlé de paron3nne, antonyrme, homonyme, synonyme
cette affaire. Cette dernière construction appar¬ > antonyme.
tient au style des journalistes.
6 *Parler français comme une vache espagnole paroxysme n. m. Bien prononcer [pano-
> basque 2 (4). ksismla)], avec [ism(3)] et non [izm(a)]. V
Finale en -ysme, avec un y. Dérivés : paroxys-
7 A la forme pronominale, le participe passé mal, ale, aux [paRoksismal, al, o], paroxysti¬
s’accorde avec le sujet quand le pronominal a que [paRoksistik] (ne pas déformer en
valeur de passif : Cette langue s’est parlée * paroxysmique).
autrefois en Asie Mineure (= a été parlée). Il
reste invariable dans les autres cas : Ces deux paroxyton adj. ou n. m. (terme de grammaire)
filles se sont parlé au cours de la réunion. Avec un y.
parmi prép. Orthographe et emploi. parquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant a
ou O .• ilparqua, nous parquons. — Dérivés ; (avec
1 Finale en -i (pas de -s). c)parcage; (avec -qu-), parqueur, parquier.
2 ▼ De nos jours, ne peut s’employer que
devant un pluriel ou un nom collectif : Parmi parquet n. m. Finale en -et, à la différence de
les bagages, on remarquait une grande valise plancher.
bleue. Il s’avança parmi la foule. — L’emploi
devant un singulier non collectif est peu correct parqueter v. t. Conjug. 14. Je parquette, je
(Parmi le pré, on voit des pâquerettes) ou parquetterai, nous parquetons. — Dérivés :
littéraire et archaïque : Parmi te long regard de parquetage, parqueté, parqueterie, parqueteur.
la Seine entrouverte (Valéry).
parqueterie n. f Fabrication et pose des
3 On doit toujours dire parmi lesquels, (les¬ parquets. — Prononciation : [pankatRi], plutôt
quelles) et non * parmi qui: Ces camarades, que [paRketRi].
parmi lesquels Je comptais quelques amis.
parrain n. m. Finale en -ain. Avec deux r. De
Parnasse n. m. Toujours avec un P majuscule, même : parrainage, parrainer.
quel que soit le sens : Le Parnasse, montagne
de Grèce. Les nourrissons du Parnasse (les
parricide n. ou adj. Avec deux r.
poètes). Le Parnasse (mouvement littéraire du
XIX' siècle) fut une réaction contre le roman¬
tisme. — En revanche, toujours avec un p parsemer v. pron. Conjug. 12. Je parsème, je
parsèmerai, nous parsemons.
minuscule ; parnassien (Les poètes parnassiens.
Les parnassiens, tels que Leconte de Lisle,
Heredia. La poésie parnassienne). part n. f Expressions.
1 Avec part toujours au singulier : de part en
parodier v. t. Conjug. 20. Double le / à la part, de part et d’autre.
première et à la deuxième personne du plu¬
riel de l’indicatif imparfait et du subjonctif 2 On peut écrire ; de toute part oU' de toutes
présent ; (que) nous parodiions, (que) vous parts. De nos jours, de toutes parts est la forme
parodiiez. la plus usuelle.
* >
PARTAGEABLE 570
3 On dit très bien : à part moi (en moi-même, 2 Sens réfléchi indirect. Accord avec le
sans le dire), à part ces erreurs (sauf ces erreurs). complément d’objet direct si celui-ci est placé
En revanche, on évitera d’employer à part avant le verbe ; Les ressources qu’ils se sont
devant un infinitif. On écrira plutôt si ce n’est: partagées. Sinon, le participe reste invariable ;
Il ne faisait rien, si ce n 'est gémir, mieux que Elles se sont partage ces bénéfices.
à part gémir. ▼ On évitera absolument *à part
de + infinitif. partance n. f. Finale en -ance. — Ne s’emploie
plus que dans l’expression en partance, qui va
4 On dira et on écrira : De la part de qui partir : Trains en partance.
venez-vous ? et non *De quelle part venez-vous ?
Un tour tel que De quelle part viennent ces
1. partant, ante Bien distinguer le nom ou l’ad¬
nouvelles ? est archaïque. jectif variable et le participe présent invariable :
5 Ne pas écrire la locution verbale faire part Les partants de la course. Les équipes partantes.
de comme un faire-part (des faire-part): J’ai Les coureurs partant à six heures, nous ne pour¬
l’honneur de vous faire part de mon mariage. rons arriver assez tôt pour le départ de la course.
J’ai reçu un faire-part de mariage.
2. partant conj. de coordination. Synonyme
6 Faire part de H- nom. Tour correct ; Je lui
vieilli et httéraire de par conséquent: Plus
ai fait part de ma décision. — En revanche,
d’amour, partant plus de joie (La Fontaine).
part que (suivi de l’indicatif) est à éviter. On
écrira plutôt informer que, faire connaître : Je
partenaire n. m. ou f. Finale en -aire.
l’ai informé que je voulais quitter le service,
mieux que Je lui ai fait part que je voulais...
parthénogenèse n. f. Avec -th-. Avec -ge- et non
7 Mis à part > mettre (6). -gé-, à la différence de parthénogénétique.
8 Une part, une grande, une petite, une
parti n. m. Orthographe des expressions.
certaine part de..., la plus grande, la plus petite
part de... Accord selon le sens ; Une grande part I Sans trait d’union : le parti pris.
des dettes est restée à la charge de l’héritier. La
plus grande part des documents sont faux. La II Parti, partie.
plus grande part du lac est gelée. 1 Parti dans : tirer parti de, prendre son parti
de, prendre parti pour (ou prendre le parti de).
partageable adj. Attention au e après le g.
2 Partie dans : prendre quelqu’un à partie.
partager Conjugaison, constructions, accord du 3 On évitera la confusion entre un parti (orga¬
participe. nisation politique, décision) et une partie (cha¬
I Conjug. 16. Prend un e après le g devant a cun des deux plaideurs opposés et, par extension,
ou O .• il partagea, nous partageons. chacun des deux adversaires ou des deux parte¬
naires) ; Au second tour des élections. Une restera
II Constructions. plus que deux partis (pohtiques) en présence.
1 Partager à. Distribuer entre (tour légère¬ Acheter ou signer une location, il faut choisir un
ment archaïque) ; La maîtresse du chateau parti Le juge devra choisir entre les demandes des
partageait la besogne aux servantes deux parties. A la conférence de Genève, les deux
parties en présence auront des difficultés à s’en¬
2 Partager en. Diviser en plusieurs parties, tendre sur la question des territoires occupés. Un
en plusieurs quantités : Un ruisseau partage la accord provisoire sur les droits de douane pourrait
prairie en deux parties inégales. Nous avons donner satisfaction aux deux parties.
partagé le gâteau en huit portions.
3 Partager entre. Distribuer à plusieurs per¬ participe passé > annexes.
sonnes, sans rien garder pour soi : Avant de
mourir, ilpartagea ses biens entre ses trois enfants. participe présent > annexes.
participial, ale, aux adj. Du participe. — Elle est partie dans sa famille depuis six mois
Masculin pluriel en -aux : Les tours participiaux. ou Elle est partie à l’hôpital depuis trois mois.
On emploiera plutôt le verbe être et l’on écrira :
particule nobiliaire > de (V, 1, 2, 3, 4 et 5). Elle est dans sa famille... Elle est à l’hôpital...
5 Partir pour une semaine, pour un mois.
partie n. f. Expressions.
Tour considéré comme peu correct. On em¬
1 Avec partie toujours au singulier : en partie, ploiera plutôt s’absenter et l’on écrira : Je
en tout ou en partie. m’absente pour une semaine ou Je m’absente
une semaine ou Je m’absente pendant une
2 On écrit : prendre quelqu’un à partie, mais semaine.
prendre son parti de quelque chose, prendre parti
pour quelqu’un, tirer parti de quelque chose > 6 Partir soldat. Tour de la langue populaire.
parti (II, 1 et 2). On dira plutôt : Il est parti comme soldat ou
Il est allé faire son service militaire.
3 Partie, parti Les parties adverses. Les deux
partis politiques > parti (II, 3). 7 n est parti travailler, il est parti pour
travailler. Les deux tours sont corrects. Le
4 Une partie, une grande, une petite, une premier, sans pour, est plus fréquent et plus
certaine partie de..., la plus grande, la plus léger, le second, avec pour, insiste plus sur l’idée
petite partie de... Accord selon le sens : Une de but.
grande partie des frais est restée à notre charge.
La plus grande partie des documents sont faux. 8 A partir de. A éviter quand il s’agit
La plus grande partie du fleuve est gelée. d’indiquer la matière première (On fabrique ce
colorant à partir de la houille). On écrira
parti pris n. m. En deux mots, sans trait d’union. plutôt : On tire (ou on extrait) ce colorant de
— PI. ; des partis pris. la houille. De même, on écrira : Textile
fabriqué avec une fibre synthétique, plutôt que
partir v. i. Conjugaison et constructions. à partir d’une fibre synthétique.
partition n. f. Division. — Emploi correct dans 2 On évitera les pléonasmes le parvis de l’église,
la langue de l’héraldique (Les partitions de le parvis de la cathédrale, le parvis du temple.
Vécu) et des mathématiques (La partition d’un En revanche, on peut dire, si l’on précise le nom
ensemble). — Emploi critiqué dans le langage de l’édifice ; le parvis de l’église Saint-André,
courant (anglicisme). A remplacer par décou¬ le parvis de la cathédrale de Reims.
page, division, partage: La division de l’Inde
eut lieu en 1947, mieux que La partition de 1. pas n. m. Orthographe des expressions.
L’Inde...
1 Avec l’adjectif au pluriel : marcher à
grands pas, à petits pas, à pas comptés, à pas
partout adV. Emplois et expressions.
mesurés.
1 Partout où. Tour parfaitement correct:
2 Sans trait d’union : avancer pas à pas, salle
Partout où se pose le regard, il ne rencontre que
des pas perdus, un faux pas, un pas redoublé,
cimes neigeuses ou rochers abrupts.
un pas de deux, un pas de trois (termes de
2 De partout. Correct au sens de « de tous les danse), avancer à pas de loup, faire un pas de
points, de tous les endroits » : Les pèlerins clerc, un pas d’armes (tournoi), le pas de route,
affluaient, venant de partout — Populaire au le pas de parade, le pas de l’oie, au pas de charge,
sens de « en tous les points, sur toute la un pas de vis, un pas d’hélice.
surface ». Dire simplement partout: Son man¬
teau était souillé de boue partout et non était 3 Avec un trait d’union : Un pas-d’âne, plante
souillé de boue de partout (des pas-d’âne).
4 Sans trait d’union : avancer à pas de
parturiente [paRtyajât] n. f. Femme en cours géant Avec deux traits d’union : un pas-de-
d’accouchement. ▼ Finale en -ente. — De la géant, appareil de gymnastique (des pas-de-
même famille : parturition (accouchement, géant). — Sans trait d’union ; Il était debout
mise bas). sur le pas de la porte. Avec des traits d’union :
Il a dû payer un pas-de-porte (des pas-de-
parution n. f. Mot critiqué. Admissible dans la porte).
langue commerciale de l’édition et de la
librairie. Dans la langue soutenue, on préférera, 5 Sans trait d’union et avec un p minuscule :
selon les cas, publication, mise en vente, le pas de Suse, le pas de Saint-Jean-Pied-de-Port
apparition. Eviter notamment parution quand (= passage, défilé, col). — Sans trait d’union
on parle d’un livre d’autrefois : La publication et avec un p minuscule : Le navire franchit le
de l’Encyclopédie de Diderot pas de Calais (= détroit). Avec un P majuscule
et des traits d’union : Il vit dans le Pas-de-Calais
parvenir Conjugaison et constructions. (= département).
I Conjugaison. 6 T On doit dire : le pas gymnastique, et non
*le pas de gymnastique.
1 Conjug. 44. Je parviens, tu parviens, il
parvient nous parvenons, vous parvenez, ils 2. pas adverbe de négation.
parviennent — Je parvenais. — Je parvins. —
Je parviendrai — Je parviendrais. — Parviens, I Ne... pas et ne... point Deux différences.
parvenons, parvenez. — Que je parvienne. —
1 La locution négative ne... pm est très
Que je parvinsse. — Parvenant — Parvenu, ue.
usuelle et appartient a tous les registres. — La
2 Toujours avec l’auxiliaire être, même pour locution ne... point appartient à un registre plus
exprimer l’action : Les alpinistes sont parvenus littéraire et plus reeWehé.
au sommet à onze heures.
2 La locution ne... pas s’emploie indifférem¬
n Constructions. ment pour exprimer une idée non partitive (Je
n’ai pas revu mon ami) ou partitive (Le style
1 Parvenir à + nom ou infinitif. Ils parvin¬
rent au résultat espéré. Il est parvenu à se tirer de Victor Hugo n’a pas de ces délicatesses).
d’affaire. Tours corrects. — Dans la langue littéraire, ne... point s’em¬
ploie plutôt pour exprimer une idée partitive :
2 Parvenir à ce que + subjonctif. Je suis La poésie de Virgile n’a point de ces rudesses.
parvenu d ce qu’il vienne régulièrement On II n’a point de génie, il n’a point non plus de
pourra préférer le tour factitif : Je suis parvenu faiblesses > point 2 (1).
à le faire venir régulièrement
n Emploi de ne... pas.
parvis n. m. Prononciation, orthographe des 1 Omission de ne > ne (II, 1, 2, 3 et 4).
expressions, emploi abusif.
2 Omission de pas > ne (III, 1, 2, 3, 4, 5,
1 Pr^monciation : [paavi], le -s est muet. 6, 7 et 8).
573 PASCAL
passant, passager T On doit dire une rue passe-plat n. m. — PI. : des passe-plats.
passante (où il passe beaucoup de monde) et
non une rue ^passagère: Notre rue est très passepoil n. m. En un seul mot, sans trait
passante et très bruyante. d’union. — PI. : des passepoils.
passation n. f. S’emploie très correctement dans passeport n. m. En un seul mot, sans trait
la langue du droit et de la comptabilité : d’union. — PI. : des passeports.
Passation d'un acte de vente. Passation d'écri¬
ture. ▼ En revanche, à passation des pouvoirs passe-purée n. m. Invariable : des passe-purée.
on préférera transmission des pouvoirs.
passer v. i. ou v. t. Emploi de l’auxiliaire, accord
passavant n. m. Tour roulante; passerelle de du participe passé, sens particuhers.
navire; laissez-passer pour dœ marchandises.
— On préférera la graphie passavant à I Emploi de l’auxiliaire.
passe-avant. — PI. : des passavants (ou des 1 Au sens transitif. Toujours avec avoir : J'ai
passe-avant). passé mes vacances en Gascogne.
passe Est toujours féminin, sauf quand il s’aat 2 Au sens intransitif. L’usage moderne géné¬
de l’abréviation de passe-partout (clef): Un ralise l’emploi de être; Les beaux jours sont
passe général Un passe partiel passés. Le train est passé il y a un quart d'heure.
PASSEREAU 574
— L’emploi de avoir pour exprimer l’action (et (récit pièce musicale) qui a pour sujet la fin
non l’état) est un peu vieilli : Le cortège a passé de la vie de Jésus : La Passion du Christ La
à onze heures Passion selon saint Matthieu. Le dimanche de
la Passion (le deuxième dimanche avant Pâ¬
n Accord du participe passé à la forme ques). Les compositeurs Victoria et Schütz
pronominale. furent les premiers à écrire des Passions.
1 Sens réfléchi direct. Accord avec le sujet :
Les choses se sont passées ainsi — De même :
n Orthographe des dérivés.
Elles se sont passées de dessert 1 Presque tous les dérivés s’écrivent avec
deux n : passionnaire n. m. (Uvre qui contient
2 Sens réfléchi indirect ou réciproque indi¬
le récit de la Passion du Christ), passionnant,
rect Accord avec le complément d’objet direct
si celui-ci est placé avant le verbe ; Les produits passionné, passionnel, elle, passionnément,
de beauté qu’elle s’est passés sur le visage (mais passionner.
Elle s’est passé des produits de beauté sur le 2 Un seul n dans passioniste, rehgieux
visage). Les renseignements qu’elles se sont membre d’un ordre fondé par saint Paul de la
passés (mais Elles se sont passé les Croix.
renseignements).
ni Sens particuliers. passionné, ée adj. ou n. Se construit avec de non
suivi d’tm déterminant (article, possessif, etc.)
1 n est passé directeur. Tour très familier. ou avec pour suivi d’un déterminant : Il est
Dans la Imigue soutenue, on emploiera être passionné de littérature. Il est passionné pour
nommé, être promu : Il a été promu directeur la musique ancienne. — La construction avec
(ou nommé directeur). par est considérée comme moins bonne : Elle
2 Passer au sens de Le verbe sim¬ est passionnée par ses études.
ple passer peut très bien s’employer au sens du
composé dépasser, au propre ou au figuré : La passionnément adv. Pas de e muet intérieur.
voiture avait déjà passé le carrefour et s’était
engagée dans la rue qui mène au collège. Ce Jour- passionner (se) v. pron. Se construit avec pour :
là, il passa les bornes de l’insolence. Et les fruits Elle se passionne pour la musique ancienne.
passeront les promesses des fleurs (Malherbe).
passoire n. f. Finale en -oire.
3 Passer outre à une interdiction, à un ordre
> outre 2 (I, 8).
1. pastel n. m. Plante. — PI. : des pastels.
passereau n. m. Finale en -eau.
2. pastel n. m. ou adj. Comme nom, prend la
marque du pluriel : Une boîte de pastels. De
passerose n. f. Rose trémière. — En un seul mot
beaux pastels de Quentin de La Tour.
sans trait d’union. — PL : des passeroses.
— Comme adjectif, toujours invariable : Des
tons pastel Des teintes pastel — Deux / dans
passe-sauce n. m. Invariable : des passe-sauce.
les dérivés : pasteller, pastelliste.
passe-temps n. m. Invariable : des passe-temps
pastèque Toujours féminin; Une pastèque
juteuse.
passe-thé n. m. Invariable : des passe-thé
patachon Toujours masculin : Elle mène une vie patent, ente adj. Finale en -ent, -ente. De la
de patachon. même famille : patentable, patente, patenté,
patenter.
pataquès n. m. Faute de liaison, faute grossière
de langage. — Prononciation : [patakes], avec patère, patène, patelle > patelle.
-s prononcé.
paternel, elle adj. De la même famille : paterna¬
patate n. f. N’est pas familier dans l’expression lisme, paternaliste, paternellement, paternité.
patate douce, tubercule comestible d’une plante
tropicale. pâteux, euse adj. Avec un accent circonflexe sur
le a.
patatras ! Interjection familière. — Prononcia¬
tion : [patatnaj. pathétique adj. ou n. m. Avec -th-. De même :
pathétiquement, pathétisme.
pataud, aude adj. ou n. Finale en -aud, -aude.
pathogène adj. Avec -th-. Avec accent grave. Les
pataugeage n. m. Attention au e après le g. dérivés prennent un accent aigu : pathogénie,
pathogénique.
patauger v. i. Conjug. 16. Prend un e après le
g devant a ou o ; il pataugea, nous pataugeons. pathognomonique adj. Signes pathognomoni¬
ques : symptômes propres à une maladie.
patchouli [patj'uli] n. m. Plante, parfum. — Prononciation : [patognomonik], avec [gn].
— Finale en -i. De même ; pathognomonie [patognomoni].
patchwork n. m. Anglicisme qui désigiie une pathologie n. f. Avec -th-. De même : pathologi¬
étoffe (par extension une œuvre) faite de que, pathologiquement, pathologiste.
morceaux disparates. — Prononciation :
[pat/wœRk]. — PI. : des patchworks [wœnk]. pathos n. m. Pathétique outré. — Avec -th-.
Au figuré, pour éviter cet anglicisme, on pourra — Prononciation : [patos]. — PI. (rare) ; des
employer : marqueterie, mosaïque. pathos [-tDs].
patelle, patène, patère Trois noms féminins pâtisser v. i. Faire de la pâtisserie ; Ma femme
paronymes à bien distinguer. aime à pâtisser. — Ce verbe n’est nullement
1 patelle Plat creux des Romains. — Coquillage. incorrect. — Avec un accent circonflexe sur le
a. De même ; pâtisserie, pâtissier, ière, pâtissoire.
2 patène Vase sacré de la liturgie catholique.
3 patère Support mural auquel on suspend les pâtisson n. m. Légume. — Avec un accent
circonflexe sur le a.
vêtements.
pâton n. m. (terme de boulangerie) Avec un patronal, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
accent circonflexe sur le a. les syndicats patronaux.
pâtre n. m. Avec un accent circonflexe sur le a. patronne > patron (I, 1 et 2).
patriarcal, ale, aux adj. Masculin pluriel en patronnesse n. f. Ne s’emploie que dans
-aux : Des usages patriarcaux. l’expression dame patronnesse: dame qui pa¬
tronne une œuvre de charité.
patriarche [patRijas/Ca)] n. m. Dérivés ; pa¬
triarcal, patriarcalement, patriarcat, patronyme n. m. Nom de famille. — Avec un
y. De même : patronymique.
patrice n. m. Finale en -ice.
patte n. f. Orthographe, sens, composés.
patriciat n. m. Ensemble des patriciens. — Titre
I Avec deux t De même ; patte, pattu.
de patrice. — Finale en -at.
ü Patte, pied (désignant l’extrémité du mem¬
patrie n. m. Sans trait d’union : la mère patrie. bre d’un animal).
— Avec un p minuscule (Les devoirs du citoyen
1 Pied, si cette extrémité porte un sabot ou
envers sa patrie), sauf quand il y a personnifica¬
des onglons : Pied d’un cheval d’un boeuf, d’un
tion ou allégorie (Il invoquait la Patrie pleurant
porc.
sur ses enfants morts à la guerre).
2 Patte, dans les autres cas : La patte d’un
patrimonial, ale, aux adj. Masculin pluriel en lion, d’un chien, d’un chat, d’une grenouille,
-aux : Les droits patrimoniaux. d’un oiseau. T Pour un rapace, on dit -. serre.
patriote adj. ou n. Finale en -ote, avec un seul t ni Patte-de-. Au pluriel, seul le nom patte
— Dérivés : patriotard, arde (péjoratif), patrio¬ prend un -s: patte^’araignée, plante, rainure
tique, patriotiquement, patriotisme. (des pattes-d’araignée), patte-de-Uèvre, trèfle,
rail d’un embranchement (des pattes-de-lièvre),
patron n. m. Féminin et orthographe des dérivés patte-d’oie, plante, rides, carrefour (des pattes-
et des expressions. d’oie).
peaucier, peaussier Deux homophones à bien pêche du hareng au chalut. La pêche de la truite
distinguer par l’orthographe. au lancer — L’usage courant tolère des
expressions telles que la pêche au thon, la pêche
1 peaucier, ière adj. Muscle peaucier, inséré sur à la morue, la pêche aux écrevisses. Dans le style
la face mteme de la peau. soutenu, on préférera toujours cependant la
2 peaussier n. m. Ouvrier qui prépare les pêche du thon, de la sardine, des écrevisses, etc.,
peaux ; commerçant en peaux. sauf dans l’expression aller à la pêche à : Allons
à la pêche aux écrevisses.
peaufiner v. t. (familier) Fignoler. — Dérivé :
peaufinage. péché n. m. Faute commise contre la loi de Dieu.
— Avec deux accents aigus. Bien prononcer
peau-rouge n. ou adj. Les Peaux-Rouges : nom [pe/e], alors qu’on prononce [peje] le nom du
usuel donné autrefois aux indigènes d’Améri¬ pêcher (arbre).
que du Nord — (au singulier) Un Peau-Rouge.
— Ce terme est un peu péjoratif. En dehors pécher v. t. Commettre un péché — Conjug.
d’un contexte familier ou historique, on dira 11. Il pèche, il péchera, nous péchons. — Bien
plutôt les Indiens ou (quand il y a lieu d’éviter prononcer [peJe], alors que pêcher, aller à la
toute équivoque) les Amérindiens > indien (4). pêche, se prononce [peje].
— Peut s’employer adjectivement ; Un chef
peau-rouge. Des guerriers peaux-rouges. Une 1. pêcher n. m. Arbre fruitier. — Avec un accent
femme peau-rouge. Des tribus peaux-rouges. — circonflexe et un e ouvert : [peje], à la
Pour qualifier une chose, on emploiera plutôt différence de péché [peje], faute contre la loi
indien (Les usages indiens. Les coutumes de Dieu.
indiennes) ou de Peau(x)-Rouge(s) (Un costume
de Peau-Rouge. Un village de Peaux-Rouges, 2. pêcher v. i. ou t. Aller à la pêche. — Avec
plutôt que un costume peau-rouge, un village un accent circonflexe et un e ouvert : [peje],
peau-rouge). à la différence du verbe pécher [peje], commet¬
tre un péché.
peausserie n. f. Travail et commerce des peaux.
— Avec -eau- et deux s, comme peaussier. pêcherie n. f. Avec un accent circonflexe.
peaussier, peaucier > peaucier. pécheur, pêcheur Deux noms paronymes à bien
distinguer par l’orthographe, la prononciation
et le féminin.
péc^ n. m. Animal d’Amérique. — PI. : des
pécaris. 1 pécheur [pejoen] (accent aigu, e fermé) Celui
qui commet un péché. — Féminin : pécheresse
peccadille [pekadij] n. f. Avec deux c [peJsEs].
2 pêcheur [peJœR] (accent circonflexe, e ou¬
pechblende n. f. Minerai d’uranium. — Pronon¬ vert) Celui qui va à la pêche. — Féminin :
ciation : le plus souvent [pEjhlédJ’, parfois
pêcheuse (Une pêcheuse de crevettes).
[peJTîlâd]. Cette dernière prononciation, indi¬
quée par Littré, est parfaitement correcte et
pectoral, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
plus conforme aux usages du français.
en -aux : Les muscles pectoraux. Les pectoraux
1. pêche n. f Fruit. — Avec accent circonflexe péculat n. m. Détournement des deniers pubhcs.
et non accent grave. — Finale en -at.
2. pêche n. f. Action de prendre des poissons, pécule Toujours masculin : Un très petit pécule.
des crustacés, des mollusques. — Se construit
avec à ou de. pécuniaire adj. Qui concerne l’argent : Avan¬
1 La pêche à. Construction normale quand le tages, difficultés pécuniaires. ▼ On évitera le
complément indique l’instrument ou le pro¬ barbarisme *pécunier, ière, dû à l’influence de
cédé : La pêche à la ligne, au filet, au chalut, financier, ière. — Dérivé ; pécuniairement.
au lancer, à la mouche artificielle.
Pédalo n. m. Embarcation à pédales. — Nom
2 La pêche de. Construction à préférer, quand déposé donc, en principe, avec une majuscule.
le complément est le nom de l’animal : La pêche
de la truite. La pêche du homard. — L’emploi pédiatre [pedjatRCo)] n. m. ou f. Médecin des
de de est absolument obligatoire lorsqu’il y a enfants. T Vient du grec iatros « médecin ».
aussi un complément introduit par à qui N’est pas formé avec le suffixe -âtre. Pas
indique l’instrument ou le procédé utilisé : La d’accent circonflexe. De même . pédiatrie.
579 PEDIGREE
I Attention aux homophones pêne et penne > 2 A peine de. Archaïque ; Le roi défendit,
pêne. à peine des galères, qu ’on publiât des libelles.
PEINTRE 580
II Féminin. Pas de forme spéciale pour le pellicule n. f. Avec deux l De même : pelli-
féminin. On écrira donc : Mme Vigée-Lebrun culage, pelliculer, pelliculeux.
fut un excellent peintre. Il y a plus de femmes
peintres que de flemmes sculpteurs. Il a épousé péloponnésien, ieime adj. ou n. Du Pélopon¬
une artiste peintre. nèse, région de Grèce. — Avec un seul /, un
seul p et deux n, comme Péloponnèse. — Atten¬
pêle-mêle adv., adj. ou n. m. Toujours invaria¬ tion à la majuscule ; La population péloponné-
ble : Des papiers pêle-mêle. — Des pêle-mêle : sienne. Les Péloponnésiens
cadres dans lesquels on dispose plusieurs
photographies. pelote n. f. Avec im seul t De même : pelotage,
peloter, peloteur, peloton, pelotonnement,
peler v. t. ou v. i. Conjug. 10. Je pèle, je pèlerai pelotonner.
— Ne pas dire *pelurer.
pelotonner (se) v. pron. Avec un seul t et deux
pèlerin [pelRl] n. m. Orthographe, féminin, ru De même : pelotonnement
expressions.
1 ▼ Toujours avec un accent grave. De même : peluche n. f. Etoffe à poils longs : Un ours en
pèlerinage [pelninas], pèlerine [pelRin] peluche. — Dans la diction soignée, on
(manteau). préférera la prononciation [polyJl à [plyjj. De
même : peluché [palyje], pelucher [poly/e],
2 Pas de féminin. On dira : une femme pèlerin. pelucheux [palyja]. ▼ Attention au paronyme
3 Sans trait d’union ; criquet pèlerin, faucon les pluches, épluchage ou épluchures (très
familier).
pèlerin, requin pèlerin.
pélican, pemmican Deux noms masculins pelure [palya] n. f. Avec oignon au singulier :
paronymes. du vin pelure d’oison ou du pelure d’oignon
— Sans trait d’union : papier pelure > papier
1 pélican Oiseau palmipède. (3 et 5).
2 pemmican Viande séchée et comprimée en
pelvis n. m. (anatomie) Partie du bassin. —
tablettes.
Prononciation : [pelvis]. — Dérivé : pelvien,
ienne.
pelisse n. f. Finale en -isse.
pemmican, pélican > pélican.
pellagre [pelagRlo)] n. f. Maladie. — Avec deux
/. De meme : pellagreux, euse.
pén^ ale, aux adj. Avec é, à la différence de
peine. — Masculin pluriel en -aux : Les divers
pelle n. f. Avec deux /.
systèmes pénaux. — Avec un C majuscule et
un P minuscule : le Code pénal. — Dérivés ;
pelle-bêche n. f. — PI. : des pelles-bêches pénalement, pénalisation, pénaliser, pénalité.
masculin, toujours au pluriel, toujours avec un dentif, penderie, pendiller, pendillon, pendoir,
P minuscule ; Les pénates romains. pendouiller, pendu.
penaud adj. Féminin penaude assez rare, mais 2 Conjug. 81. Je pends tu pends il pend, nous
parfaitement correct : La fillette se trouva toute pendons, vous pendez, ils pendent —dépendais
penaude. — Je pendis — Je pendrai — Je pendrais
— Pends pendons pendez — Que je pende.
pencher (se) v. pron. On n’abusera pas de l’ex¬ — Que je pendisse. — Pendant — Pendu, ue.
pression à la mode se pencher sur un problème,
sur une question, sur le sort d’une catégorie pendule Avec -en-. De même : pendulaire,
pendulette. — Attention au genre.
sociale, etc. On emploiera plutôt les verbes
s’appliquer à, se corisacrer à, etudier, examiner, 1 Une pendide Petite horloge : Une pendule
s’occuper de, se préoccuper de, traiter, etc. ancienne orné la cheminée.
penser v. t. dir. ou ind. ou v. i. Orthographe, pension n. f. Deux n dans les dérivés : pension¬
accord du participe, constructions. naire, pensionnat, pensionné, pensionner.
I Attention à l’homophonepanser « soigner ».
pensum n. m. Prononciation : [plsom]. — PI. :
II Participe invariable quand penser a pour des pensums
complément direct sous-entendu une proposi¬
tion ou^ un infinitif : On rencontra plus de penta- Préfixe (du grec pente « cinq »). Les
difficultés qu’on n’aurait pensé (= qu’on aurait composés en penta s’écrivent en un seul mot,
pensé en rencontrer). sans trait d’union, et se prononcent avec [ê]
583 PENTAGONAL
perçage, percement Deux noms masculins percussion n. f Finale en -ssion. — Deux n dans
dérivés de percer. le dérivé percussionniste.
1 perçage Opération qui consiste à percer une percutant, ante adj. Le sens figuré de vif,
matière : Le perçage d’une plaque métallique. énergique, frappant appartient à la langue des
2 percement. Action d’ouvrir un passage de journaux : Des formules percutantes. Un dis¬
grandes dimensions ; Le percement du tunnel cours percutant. Un style percutant. A éviter
Le percement d’une nouvelle rue. dans la langue littéraire de ton soutenu.
perce- Dans les composés en perce-, le premier percuter v. t. ou v. i. L’emploi au sens de heurter,
élément est toujours invariable, le second prend frapper violemment appartient à la langue des
la marque du pluriel : un perce-oreille, des journaux : La voiture a percuté un camion à
perce-oreilles f Exception : perce-neige (tou¬ l’arrêt. A éviter dans la langue littéraire de ton
jours invariable). soutenu. — En revanche, l’emploi du mot dans
les sens spécialisés est correct ; Le percuteur du
perce-neige Toujours féminin et toujours inva¬ fusil percute l’amorce. L’obus percuta contre le
riable : De belles perce-neige. mur.
PERDRE 584
6 Avec un p minuscule : les pères Jésuite les périmer S’emploie très bien à la forme pronomi¬
pères dominicains... nale (A notre époque, le matériel industriel se
7 Avec un P majuscule : les Pères de l’Eglise périme rapidement) ou au participe passé (Un
ou les Pères (Pour les catholiques, l’enseigne¬ passeport périmé Un matériel périmé). L’emploi
ment des Pères est l’une des sources de la du verbe a la forme active est critiqué. On écrira
Tradition). donc : Le nouveau décret annule (et non périmé)
les dispositions antérieures. Le mouvement des
pérégrination n. f. Ne s’emploie qu’au pluriel : idées démode (et non périmé) les théories et les
Dans ses Confessions, Rousseau nous raconte doctrines. Le progrès technique déclasse (et non
les pérégrinations de sa jeunesse. périme) les divers types de matériel militaire.
péremption n. f. (terme de droit) Finale en -tion. périnatal, ale, aux acfi. Masculin pluriel en
— Prononciation ; [penâpsjS]. -aux : Les accidents périnataux.
péremptoire adj. Finale en -oire, même au périnée (terme d’anatomie) Masculin, malgré la
masculin : Un ton péremptoire. — Dérivé : finale en -ée. — Dérivfe : périnéal, ale, aux,
péremptoirement périnéorraphie.
pérenne [pesen] adj . Source pérenne, qui ne tarit période Normalement féminin ; La période la plus
jamais. — Irrigation pérenne, qui dure toute glorieuse de cet empire. — Mascuhn de nos jours
l’année. — De la meme famille : pérennant, seulement dans l’expression au plus haut pé¬
ante adj. (terme de botanique), pérenniser, riode, p point le plus haut, le plus brillant : Le
pérennité. conquérant reçut du destin un avertissement, au
moment même où sa gloire était à son plus haut
péréquation [peaekwasjS] n. f. Avec deux fois c. période (tour très littéraire). — L’expression
dernier période, phase ultime, est très vieille.
perfection n. f. Les expressions en perfectiort
dans la perfection sont sorties de l’usage. péripétie [penipesi] n. f. Evénement frayant
L’expression à la perfection (Il travaille à la qui change le déroulement d’une action. ▼ Ne
perfection) est usuelle, mais a été condamnée doit pas etre employé au sens de « événement
pm quelques grammairiens. Pour tourner la mineyir, petit incident ». On évitera donc
difficulté, on pourra employer l’adverbe parfai¬ d’écrire, par exemple : Ce désaccord passager
tement ou l’expression de manière parfaite. n’a été qu’une péripétie.
585 PÉRIPHRASE
2 Personne d’autre. Accompagné d’un adjectif, pertuis [peutqi] n. m. (vieux) Trou. — (géo¬
personne est, de nos jours, joint presque graphie) Détroit (sur la côte atlantique) : le
toujours à cet adjectif par de: Il n'y eut
pertuis d’Antioche, le pertuis Breton.
personne de vexé. L’omission de de appartient
à la langue archaïque : Il n'y eut personne assez
pertuisane n. f. Ancienne arme — Finale en
fou pour se fier à de telles promesses.
-ane.
3 Personne ne s’emploie pas nécessairement
dans un sens négatif. Peut signifier pervenche n. f ou n. m. ou adj.
« quelqu’un, quel qu’il soit ». C’est le cas
notamment dans une interrogation (Connaissez- 1 Comme nom féminin. Désigne une fleur et
vous personne qui puisse m'aider ?) ou dans une prend la marque du pluriel: Cueillir des
comparaison (Il est plus dévoué que personne) pervenches.
ou avec avant (Avant que personne eut pu agir, 2 Comme nom masculin Désigne une couleur et
il avait déjà pris sa décision. Avant de blâmer prend la marque du pluriel : Toute la gamme des
ou d'accuser personne, voyons de quoi il s'agit). mauves et des pervenches. Un beau pervenche.
587 PESAMMENT
3 Comme adjectif de couleur. Toujours inva¬ pet-de-nonne n. m. Beignet — Avec deux traits
riable : Des yeux pervenche. Des robes bleu d’union (malgré l’Académie). — PL : des
pervenche (sans trait d’union). pets-de-nonne.
pesamment adv. Finale en -amment (vient de péter V. i. Conjug. 11. Il pète, il pétera, il péterait.
pesant).
pète-sec adj. ou n. m. Toujours invariable : Des
pesant, ante adj. Finale en -ant, -ante. — Dé¬ sous-officiers pète-sec. Des pète-sec
rivés : pesamment, pesanteur.
pétiole n. m. (botanique) Queue d’une feuille. T
pèse-acide n. m. — PL : des pèse-acide ou des Prononciation : [pesjDl], avec [s].
pèse-acides.
petiot adj. ou n. Féminin en -ote : petiote.
pèse-alcool n. m. Invariable : des pèse-alcool.
petit, ite adj. ou n. Employé substantivement au
pése-bébé n. m. — PL : des pèse-bébé ou des sens de « enfant », est très familier. On écrira :
pèse-bébés. Ma voisine est partie avec ses enfants, et non
avec ses petits. — En revanche, non familier
pesée n. f. Finale en -ée. quand il s’arit des animaux : Les oiseaux
apportent de la nourriture à leurs petits.
pèse-lait n. m. Invariable : des pèse-lait.
petit-beurre n. m. ▼ PL : des petits-beurre.
pèse-lettre n. m. — PL : des pèse-lettre ou des
pèse-lettres. petit-bourgeois n. ou ddj. Les deux éléments
prennent la marque du féminin et du pluriel :
pèse-liqueur n. m. — PL : des pèse-liqueur ou une petite-bourgeoise, les petits-bourgeois, des
des pese-liqueurs. petites-bourgeoises, les habitudes petites-
bourgeoises.
pèse-moût n. m. — Invariable : des pèse-moût.
petite fille, petite-fille Deux expressions à bien
pèse-personne n. m. — PL : des pèse-personne distinguer par l’orthographe.
ou des pèse-personnes.
1 Une petite fille. Une fillette : Les petites filles
peser v. t. Conjugaison et accord du participe. jouent à la poupée, les petits garçons préfèrent
les jouets mécaniques.
I Conjug. 12. Je pèse, je pèserai, je pèserais,
nous pesons. 2 Une petite-fille. FiUe du fils ou de la fille :
Sa petite-fille est professeur, son petit-fils est
II Accord du participe.
médecin. — PL : des petites-filles.
1 Participe toujours invariable quand le
verbe signifie « peser tel poids » : Les soixante- petite-nièce n. f. Fille d’un neveu ou d’une nièce.
dix kilogrammes que j'ai pesé se sont réduits — PL ; des petites-nièces.
à soixante, car j’ai beaucoup maigri. Ici,
kilogramme est complément de mesure et non petit-fils n. m. Fils du fils ou de la fille. — PL :
complément d’objet direct. des petits-fils.
2 Accord avec le complément d’objet direct
placé devant le verbe quand le verbe signifie petit-gris n. m. Ecureuil ; escargot. — PL : des
« mesurer le poids d’une chose » : Les quinze petits-gris.
kilogrammes de graines que j’ai pesés seront
suffisants. De même au figuré : Ces arguments petit-lait n. m. — PL : des petits-laits.
que j’ai minutieusement pesés.
petit maître, petit-maître Deux expressions à
pèse-sirop n. m. Invariable : des pèse-sirop. bien distinguer par l’orthographe.
1 Un petit maître. Un peintre ou un sculpteur
pèse-vin n. m. — PL : des pèse-vin ou des pèse-vins. qui a un talent certain, mais qui n’a pas la
célébrité ou la valeur d’un véritable grand
pestilence n. f. Finale en -ence. artiste.
pestilentiel, ielle adj. Finale en -tiel, tielle. 2 Un petit-maître. Autrefois, jeune élégant aux
manières un peu prétentieuses. ^ PL : des
pétale Partie de la fleur. T Toujours masculin : petits-maîtres. — Au féminin : petite-maîtresse
Des pétales brillants. (des petites-maîtresses).
« \
PETIT-NÈGRE 588
de « un peu » : Il est un ^tit paresseux ment ne explétif) ; J'ai peur qu'il ne pleuve ou
(= Il est un peu paresseux). L’expression J'ai peur qu 'il pleuve. De peur qu 'il ne commette
n’ayant plus été comprise, on ajouta peu : Il la même erreur. Le ne explétif, pratiquement
est un petit peu paresseux. De nos jours, un petit inusité dans la lanmie parlée, est prevue de
peu et un tout petit peu sont acceptés dans la rigueur dans le style smveillé.
langue ordinaire. Dans la langue littéraire de
ton soutenu, on emploiera simplement un peu :
2 Avoir peur (de peur, etc.) est à la forme
affirmative, et la subordonnée au subjonctif
Il est un peu paresseux.
introduite par que est à la forme négative (avec
2 Peu ou point, peu ou pas. Dans ces ne... pas) : J'ai peur qu 'il ne pleuve pas suffisam¬
locutions, on omet ne: Il a peu ou point de ment De peur qu'il ne vienne pas à temps.
culture scientifique.
3 Avoir peur est à la forme négative ou
3 C’est peu. Peut s’employer sans complé¬ interrogative, et la subordonnée introduite par
ment (Il a donné dix francs, c'est peu) ou avec que est à la forme affirmative (sans ne explétif) :
de et l’infinitif (C'est peu de connaître la vérité, Je n 'ai pas peur qu 'il pleuve. Avez-vous peur qu 'il
il faut la faire connaître) ou avec que et le pleuve ? — En revanche, après de peur que, par
subjonctif (C'est peu que nous connaissions la peur que, etc., on emploie le ne explétif : Je ne
vertu, il faut la pratiquer). lui parle pas de ma maladie, de peur qu'il ne
se fasse au souci
4 Peu s’en faut que > falloir (II, 1 et 2).
D s’en faut (de) peu que > falloir (II, 3). 4 Avoir peur est à la forme négative ou
interrogative, et la subordonnée au subjonctif
5 Tant soit peu ou un tant soit peu. Les deux introduite par que est à la forme négative : Je
formes sont correctes et admises : S'il est tant n'ai pas peur que vous n'arriviez pas assez tôt
soit peu avisé (ou S'il est un tant soit peu avisé), Avez-vous peur que nous n'arrivions pas à
U se méfiera. S'il avait eu tant soit peu de bon temps ? T Ces constructions, quoique correctes,
sens (ou un tant soit peu de bon sens), il aurait sont lourdes et peu claires. Il est conseillé de
vu qu'il y avait un piège. tourner autrement : Je n'ai pas peur que vous
6 Si peu que et pour peu que. Se construisent arriviez trop tard ou Je suis assuré que vous
avec le subjonctif ; Si peu que nous avancions, arriverez assez tôt Avez-vous peur que nous
nous avons cependant progressé. Pour peu que arrivions trop tard ?
nous fassions un effort, nous pourrons obtenir
une amélioration. T On évitera la locution peut-être adv. Orthographe et emploi.
pléonastique *pour si peu que. 1 Ne pas écrire peut-être (adverbe) comme il
7 Pour un peu. Appartient au registre (elle) peut être : Ce vase est peut-être grec ou
familier: Pour un peu, j'arrivais trop tard. étrusque (au pluriel : Ces vases sont peut-être...).
Souvent suivi du conditionnel : Pour un peu, Ce vase peut être une cou^ grecque (au pluriel :
nous aurions pu nous rencontrer. Ces vases peuvent être...).
philtre, filtre > filtre. phratrie, fratrie Deux noms féminins homo¬
phones à bien distinguer.
phlébite n. f. Avec -ph-,
1 phratrie [fRatai] Deux sens.
phlegmon n. m. La graphie flegmon est vieillie. a/ (histoire) Dans l’Antiquité grecque, asso¬
— Dérivé ; phlegmoneux. ciation religieuse de familles. A Athènes, Solon
réorganisa la cité ainsi : trente familles consti¬
phobie n. f. Dérivé : phobique. tuaient une phratrie et trois phratries consti¬
tuaient une tribu.
phonème n. m. Son du langage. — Avec un b/ (sociologie) Chez les peuples primitifs,
accent grave, à la différence des dérivés subdivision de la tribu.
phonématique, phonémique.
2 firatrie (psychologie) Ensemble des frères et
phoque, n. m. Animal marin. — Ne pas écrire des sœurs d’une famille : Les liens psycho¬
comme foc, voile de navire. logiques qui unissent les enfants d’une fratrie
sont assez comparables à ceux qui lient les
phosphène Sensation lumineuse non provoquée membres d’une « bande » d’adolescents.
par un objet extérieur. — Toujours masculin :
Un phosphène brillant phrygien, ienne adj. ou n. De la Phrygie, région
d’Asie Mineure, dans l’Antiquité. — Attention
phosphore n. m. Avec deux fois ph. De même ; à la majuscule : La population phrygienne. Les
phosphatage, phosphate, phosphaté, phosphater, Phrygiens. — N. m. Le phrygien : langue des
phosphaturie, phosphine n. f., phosphite n. m., Phrygiens. — Le bonnet phrygien.
phosphore, phosphorescence, phosphorescent,
phosphoreux, phosphorique, phosphorisme, phtisie [ftizi] n. f. (vieux) Tuberculose. — Pas
phosphoriu n. f., phosphure. dey. De même : phtisique (tuberculeux ; vieux).
— Les dérivés suivants sont toujours usités :
1. photo n. f. Abréviation de photographie dans phtisiologie, phtisiologique, phtisiologue (spé¬
la langue parlée courante. — PI. : aes photos. cialiste de la tuberculose ; *phtisiologiste
— Photo d’arrivée: équivalent français à n’existe pas).
préférer à photo-finish.
phylloxéra n. m. Avec accent aigu sur le e
2. photo adj. Abréviation de photographique (malgré l’Académie, qui écrit phylloxéra).—
dans la langue commerciale ou dans la langue Avec y et deux L De même: phylloxéré,
parlée cursive. T Toujours invariable : Des phylloxérien, ienne ou phylloxérique.
appareils photo. Des pellicules photo.
physicien, ienne n. m. ou f. Attention à la place
photo- Préfixe (du grec phôs, photos « lumière » de l’y.
ou de photo [graphie])- Les composés en photo
s’écrivent en un seul mot sans trait d’union (pho¬ physico-chimie n. f. En deux mots, avec un trait
tocalque, photocellule, photochimie, photocompo¬ d’union. — De même : physico-chimique.
sition, photostoppeur, photothèque, etc.), mxîpho-
to-finish, photo-robot, ainsi que les mots dont le physiocrate n. m. Avec un p minuscule : les
second élément commence par un i : photo-inter¬ physiocrates, économistes du XVIII' siècle. —
prétation (mais photoélasticité, photoélectrique). Dérivés : physiocratie [fizjokRasi], physiocrati-
que [fizjokRatik].
photo-finish n. f. Anglicisme qui désigne une
photographie prise à l’arrivée d’une course de physiognomonie, physionomie Deux noms
chevaux. — Prononciation : [fotofinij]. — PI. : féminins à bien distinguer.
des photos-finish. — Equivalent français : photo 1 physiognomonie [fizjDgnDmoni] Science qui
d’arrivée. prétend déterminer le caractère des individus
selon les traits de leur visage. — Dérivé:
photo-robot n. f. En deux mots, avec un trait physiognomonique [fizjDçnomonik^, physio-
d’union. ▼ PI. : des photos-robots. gnomoniste [fizjDp:nDmDnist(3)] (spécialiste de
la physiognomonie).
photoroman n. m. Graphie à préférer à
photo-roman. — pl. : des photoromans. On 2 physionomie Aspect expressif du visage ; Je
dit aussi roman-photo. fus attiré par la physionomie franche de ce
nouveau camarade. Une physionomie triste et
phrase n. f. Avec ph-. De même : phrasé, phra¬ sournoise. — Dérivés : physwnomique,
séologie, phraséologique, phraser, phraseur. physionomiste.
PHYSIQUE • \ 592
phyto- Préfixe (du grec phuton « plante »). Les picotin n. m. Ration (d’avoine, etc.). — Avec
composés en phyto s’écrivent en un seul mot, un seul c et un seul t
sans trait d’union : phytoécologie, phytohémag¬
glutinine, phytohormone (ou pnythormon^, pictural, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en -aux :
phytopharmacie, phytosociologie, etc. Des procédés picturaux.
2. piano n. m. Instrument de musique. — PI. : 2. pie n. f ou adj. Oiseau. — Comme nom, prend
des pianos. — Dérivés : pianiste, pianistique, la marque du pluriel : Les pies s’apprivoisent
pianotage, pianoter. facilement — Comme adjectif, toujours inva¬
riable : Des chevaux pie, des vaches pie, blanc
pianoforte n. m. Ancien instrument de musique. et noir. — Sans trait d’imion : Des chevaux pie
— Mot italien. Prononciation : [pjanofoRte]. noir, blanc et noir. Des chevaux pie rouge, blanc
— On préférera la graphie pianoforte à et brun-rouge.
piano-forte. — Toujours invariable : des pia¬
noforte (ou des piano-forte). pièce n. f Orthographe et sens des expressions.
I Singulier ou pluriel.
piauler v. i. Avec -au-. De même : piaulement
1 Avec pièce au singulier : tout d’une pièce,
pic n. m. A pic et un à-pic > à pic. pièce à piece, cinq francs pièce (ou cinq francs
la pièce).
picador n. m. Mot espagnol francisé. — PI. : des
picadors. 2 Avec pièce au pluriel ; de pièces et de
morceaux, mettre, tailler en pièces, de toutes
pièces, travailler aux pièces.
pichet n. m. Finale en -et.
II Avec un trait d’union : un deux-pièces
pickpocket n. m. (anglicisme) Prononciation : (logement ; ensemble formé par la jupe et la
[pikpoket]. —PI. : des pickptxkets [-ket]. — veste; maillot de bain féminin), un costume
En un seul mot, sans trait d’union. — Attention trois-pièces (veste, gilet, pantalon).
au groupe -ck- (deux fois). — Suivaient
ni Tout d’une pièce, de toutes pièces.
français : voleur à la tire.
1 Tout d’une pièce. D’un seul bloc. —
1. pick-up Anglicisme qui désigne un lecteur (figuré) Sans nuances, sans souplesse (Des
électrique de disque ou un électrophone. — caractères de personnages de roman dessinés
Prononciation; [pikœp]. — Invariable : des tout d’une pièce) ou bien très franc, très direct
p^k-up. — Pour remplacer cet anghcisme, on (Mon ami est tout d’une pièce, un peu brutal
pourra employer, selon le sens : prise de parfois, mais il a un cœur d’or).
tàume-disque ou bien électrophone, toume-
d(sque. 2 De toutes pièces. Sans que rien soit
emprunté a la réalité : Cette accusation ne
repose sur rien, elle a été forgée de toutes pièces.
2. pick-up n. m. Anglicisme qui désigne une
machine servant à ramasser et a presser le foin. piécette n. f. Petite pièce de monnaie. — Avec
T-- Prononciation : [pikœp]. — PI. : des
un accent aigu, à fa différence de pièce.
pick-up. Equivalents français : ramasseuse-bot-
teleuse, ramasseuse-presse.
pied n. m. Expressions et emplois.
picoler v. i. (populaire) Boire un peu trop. — Avec I Singulier ou pluriel.
un seul c. De même ; picoleur. — A l’origine,
1 Au singulier : aller, venir, voyager, se
aucun rapport avec piccolo « petit vin ».
promener à pied, course à pied, donner un coup
de pied (des coups de pied), traverser à pied sec,
picorer v. t. Avec un seul c.
avoir pied (dans l’eau), avoir bon pied bon œil.
593 PIED À TERRE
attendre de pied ferme, lâcher, perdre pied, de pied-de-veau n. m. Plante. — PL : des pieds-de-
pied en cap, couper l’herbe sous le pied de veau
quelqu’un (et non sous *les pieds), être sur pied
(être levé ou rétabli), mettre sur pied (une pied-d’oiseau n. m. Plante. — PI. : des pieds-
organisation), être en pied (dans une entreprise), d’oiseau.
mettre à pied (un employé). — Au pied d’un
arbre, du mur, de la tour, de l’escalier, de pied-droit ou piédroit (terme d’architecture) n.
l’échelle, de la colline, de la montagne, etc. m. — PI. : des pieds-droits ou des piédroits. —
2 Au pluriel : marcher pieds nus, marcher La forme piédroit semble plus fréquente que
nu-pieds, sauter à pieds joints, fouler aux pieds, pied-droit.
se jeter aux pieds de quelqu’un, de la tête aux
pieds. piédestal n. m. — PL : des piédestaux
pied à terre, pied-à-terre Deux expressions à 2 L’emploi de piéger au sens figuré (L’espion
bien distinguer par l’orthographe. s’estfait piéger) appartient à la langue technique
des services de renseignements et à la langue
1 pied à terre (sans traits d’union) loc. adv. des journaux. Dans le style soutenu, on
Le cavalier mit pied à terre. préférera prendre au piège.
2 Un pied-à-terre (avec deux traits d’union) n.
m. Petit logement qu’on n’habite pas en pie-grièche n. f. Oiseau. — PL : des pies-grièches.
permanence. — Invariable : des pied-à-terre.
pie-mère n. f. L’une des méninges. — PL : des
pied bot, pied-bot > bot. pies-mères.
3 Sans trait d’union : pierre à chaux, pierre à 1. pignon n. m. Partie d’un mur. — Au singulier
faux, pierre à feu, pierre à fusil, pierre à plâtre, dans avoir pignon sur rue. — Avec un trait
pierre de touche, etc. d’union : un clocher-pignon (des clochers-
pignons).
4 Avec un a et un minuscules : Fâge de pierre.
5 Dérivés : pierraille, pierrée n. f. (conduit de 2. pignon n. m. Roue dentée.
pierres sèches), pierreries, pierreux, pierrier n.
m. (machine de guerre). 3. pignon n. m. Graine comestible du pin
pignon. — Sans trait d’union : un pin pignon
pierreries T Ne s’emploie qu’au pluriel. Au (des pins pignons), pin parasol.
singulier, on dit : une pierre précieuse ou une
gemme. pile n. f. ou adv. Dans l’emploi adverbial
(familier), toujours invariable : Ils se sont
pietà [pjeta] n. f. Œuvre d’art qui représente arrêtés pile. Ils ont freiné pile. Ils sont tombés
la Vierge tenant le Christ mort sur ses genoux. pile. A six heures pile.
— Mot italien non francisé. Avec un accent
grave sur le a et sans accent sur le e. — pilori n. m. Finale en -i, à la différence de
Invariable ; des pietà. — Equivalent français : pilotis.
Vierge de pitié.
pilote n. m. Orthographe des dérivés et des
piété n. f Finale en -é. expressions.
1 Avec un seul t De même : pilotage,
piétiner v. t. Avec un seul n. De même : piloter, pilotin (élève officier de la marine
piétinement marchande).
piéton n. m. Comme nom, en principe, pas de 2 Avec essai toujours au singulier : un pilote
féminin. — Comme adjectif, a un faninm pié¬ d’essai (des pilotes d’essai).
tonne : porte piétonne, réservée aux piétons ^ar 3 Sans trait d’union : une classe pilote (des
opposition àportecava//ère, charretière, cochère). classes pilotes), un prix pilote (des prix pilotes),
V On recommande de dire : rue piétonne, plutôt une ferme pilote (des fermes pilotes), une usine
que rue piétonnière (rue réservée aux piétons). pilote (des usines pilotes), un lycée pilote (des
lycées pilotes), etc.
piètre adj. Avec un accent grave. De même :
piètrement pilotis n. m. Finale en -is, à la différence de
pilori
pieu n. m. — PI. : des pieux.
pilou n. m. Etoffe. — PI. : des pilous.
pieuvre n. f. Nom usuel du poulpe. — Pas
d’accent circonflexe. pimbêche n. f. Avec un accent circonflexe.
pieux, pieuse adj. Plein de piété. — Ne pas écrire pin n. m. Sans trait d’union ; un pin parasol (des
comme un pieu, un poteau. — Dérivé : pins parasols), un pin pignon (des pins pignons).
pieusement — L’expreMion pin pignon est l’équivalent
régional (Midi) de pin parasol.
piézo- [pjezo] Préfixe (du grec piezein « pres¬
ser »). Les composés en piézo s’écrivent en un pinacle n. m. Avec un seul n. Pas d’accent
seul mot, sans trait d’union (piézographe, circonflexe.
piézographie, piézomètre, piézométrie, piézomé-
trique), sauf quand le deuxième élément pinasse n. f. Type de bateau. — Nullement
commence par une voyelle : piézo-électricité péjoratif, malgré la finale en -asse.
piézo-électrique.
pincée n. f Finale en -ée.
pigeon n. m. Attention au e après le g. — Sans
trait d’union : pigeon voyageur, pigeon ramier. pince-monseigneur > monseigneur (5).
— Deux n dans les dérivés : pigeonnage,
pigeonne, pigeonner, pigeonnier. — Au sens pincer v. t. Conjug. 17. Le c prend une cédille
figuré, pas de féminin : Dans cette affaire, elle devant a ou o ; il pinça, nous pinçons.
a été le pigeon (= la dupe).
pince-sans-rire n. m. ou adj. Toujours invaria¬
pigment n. m. Finale en -ent. Dérivés : pigmen¬ ble : des pince-sans-rire. Ib sont très pince-sans-
taire, pigmentation, pigmenté, pigmenter. rire.
595 PINCETTE
2 pinot (écrit parfois pineau) Cépage à petits 1 Féminin. Au sens de « arme terminée par
grains : Le pinot blanc, noir. Le pinot est cultivé un fer aigu » (Une longue pique) et de
notamment en Bourgogne. « mésentente légère » (Il y a eu une petite pique
entre les deux cousines).
pinède n. f. Forêt de pins. — Ne pas dire *pinaie. 2 Masculin. Au sens de « couleur du jeu de
cartes » (J’ai joué un pique).
Ping-Ponç n. m. Nom déposé d’origine anglaise.
Prononciation : ^iqpôg]. — Toujours invaria¬ pique-assiette n. m. ou f. Invariable: Des
ble : On a installé trois Ping-Pong. — Ce mot, pique-assiette.
nom déposé, doit en principe s’écrire avec des
majuscules. Cet usage n’est pas toujours res¬ pique-bœuf [pikbœf] n. m. Oiseau. — PL ; des
pecté, car la marque est tombée dans le pique-bœufs [pikbo].
domaine public. Le nom commun, dénomina¬
tion officielle, est tennis de table. pique-feu n. m. Invariable ; des pique-feu.
pinson, pinçon Ne pas écrire un pinson, oiseau, piquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
comme un pinçon, marque sur la peau qu’on a ou 0 : il piqua, nous piquons.
a pincée.
piquet n. m. Finale en -et
pin-up ou pin npn.f. (ang/icûmej Prononciation :
[pinœp].—Invariable : des pin-up ou des pin up. piqueter v. t. Conjug. 14. Je piquette. — Dérivé :
— La graphie pin-up semble la plus répandue. piquetage.
piolet n. m. Outil d’alpiniste. — Finale en -eL piqueur, piqueuz Deux noms masculins à bien
distinguer.
pionnier, ière Orthographe, féminin, emploi
adjectif. 1 piqueur Deux sens.
piquier n. m. Autrefois, soldat armé d’une pique. 7 Quand on veut éviter im rapprochement
fâcheux (mauvais/mal; mauvaise/faute ; mau¬
piqûre n. f. T Avec un accent circonflexe sur vaise/erreur, etc.), on emploie généralement
le U. pire, le (la) pire: Cette seconde erreur est pire
que la première. (On ne dirait guère Cette
piqûre, morsure > morsure. seconde erreur est *plus mauvaise que...). De ces
trois maux, le pire est la maladie. (On ne dirait
pirate n. m. ou adj. Orthographe et expressions. guère De ces trois maux, le *plus mauvais...).
1 Avec un seul t. De même : pirater, piraterie. n Pis et plus mal. Les formes synthétiques pis
et le pis peuvent remplacer plus mal, le plus
2 Sans trait d’union ; une émission pirate (des mal mais non dans tous les cas.
émissions pirates), une édition pirate (des
éditions pirates), etc. 1 Avec un participe-adjectif, on ne peut
employer que plus mal, le (la) plus mal: Cette
pirate, corsaire > corsaire. maison est plus mal construite que la mienne.
Des deux maisons, la sienne est la plus mal
pire et pis [pi] En principe, pire est adjectif, pis construite.
est adverbe.
2 Normalement, avec un verbe, on ne peut
I Pire et plus mauvais. Les formes synthétiques employer que plus mal le plus mal (sauf dans
pire et le (la) pire peuvent remplacer plus certaines expressions) : Il travaille plus mal que
mauvais(e), le plus mauvais, la plus mauvaise, son frère. Des quatre sœurs, c’est Henriette qui
mais non dans tous les cas. réussit le plus mal
1 Au sens de « méchant, pervers », on em¬ 3 Employé adverbialement, pis n’est usité à
ploie généralement pire, le (la) pire : Ce gar¬ la place de plus mal que dans quelques
çon est un voyou, mais son frère est pire. Ces trois expressions : aller de mal en pis (usuel), a/fer
sœurs sont dévergondées, mais Vaîiiée est la pire. de pis en pis (vieilli), il a fait pis, au pis aller,
2 Au sens de « dangereux, nuisible », on m Emplois pléonastiques. On évitera les pléo¬
emploie généralement pire, le (la) pire: Pour nasmes populaires *plus pire, *plus pis et l’on
la santé, les apéritifs sont pires que l'eau-de-vie. dira encore pire, encore pis. De même, on
De ces quatre drogues, l'héroïne est la pire. évitera les tours incorrects *moins pire, *moins
^is, qui, dans la langue populaire, équivalent
3 Au sens de « défectueux » ou de « de
a moins mauvais, moins mal
mauvaise qualité », on emploie plutôt plus mau-
vais(e), le plus mauvais, la plus mauvaise si l’on IV Pire (comparatif ; toujours adjectif).
parle d’une réalité matérielle, et pire, le (la) pire
si l’on parle d’une réalité immatérielle, morale ; 1 Emplois corrects. Peut être employé
J’ai une vue médiocre, celle de mon frère est comme épithète (Des difficultés encore pires
encore plus mauvaise. De nous trois, c’est moi qui l’attendaient), ou bien comme attribut d’un
ai la plus mauvaise vue. Dans un tel cas, l’excuse nom ou d’un pronom autre qu’un pronom
serait pire que la faute. C’est la pire solution que neutre (Pour les agriculteurs, la sécheresse est
vous puissiez choisir. — Cette distinction n’a pire que les pluies excessives Je connais ce
cependant rien d’absolu, et l’on dira bien ; Le garçon, il est pire que son frère). ▼ Ne pas
dejeuner d’aujourd’hui est pire que celui d’hier. employer pis dans ces cas.
Cette solution serait la plus mauvaise. 2 Emplois considérés comme fautifs. Selon
4 Dans les proverbes, on emploie générale¬ la règle stricte, pire ne peut se rapporter à un
ment pire: Il n’est pire sourd que celui qui ne pronom neutre. Cette règle n’est pas appliquée
veut pas entendre. dans l’usage courant. Dans la langue très
surveillée, on n’écrira pas ce qui est pire (mais
5 Quand il y a une opj^ition à meilleur, on ce qui est pis), c’est pire encore (mais c’est pis
emploie généralement pire, le (la) pire: Les encore), ce qu’il y a de pire (mais ce qu’il y a
gens de maintenant sont-ils meilleurs ou pires de pis), rien de pire (mais rien de pis), quelque
que les gens d’autrefois ? Le meilleur compa¬ chose de pire (mais quelque chose de pis). —
gnon qu ’on puisse avoir, c’est un camarade loyal, De même, on écrira; Pourvu qu’il ne nous
le pire, c’est un camarade fourbe. arrive pas pis. Il s’attendait à pis (voir
6 Quand on veut éviter la répétition de ci-dessous V, 3).
mauvais, on emploie pire, le (la) pire: Son 3 Emplois nettement fautifs. L’adjectif
premier roman était mauvais, son nouveau livre comparatif pire ne peut jamais être employé
est pire. Le moins mauvais hôtel de cette ville, comme adverbe. On évitera les formes popu¬
c’est celui ou vous logez, le pire, c’est celui où laires *tant pire (pour tant pis, forme correcte),
Je suL descendu. *de mal en pire (pour de mal en pis).
597 PIROGUE
4 Pire que... ne. Dans la langue soignée, on la locution c’est le pire (c’est la pire) quand le
n’omettra pas le ne explétif dans la proposition pire (la pire) se rapporte à une ou à plusieurs
qui suit pire que: Ce fléau était pire ^u’on ne personnes ou choses précises et non à une
le croyait T Si la première proposition est proposition (Des trois solutions, c’est la pire.
négative ou interrogative, ce ne est souvent Elle est vicieuse, sournoise et méchante ; des trois
omis : Ce fléau n 'est pas pire qu 'on le croit sœurs, c’est la pire. De tous les criminels, ce sont
les pires). ▼ On ne confondra pas les tours
V Pis (comparatif ; adverbe qui s’emploie aussi
ci-dessus avec les tours dans lesquels le mot
comme adjectif ou comme nom).
renvoie non à une ou à plusieurs personnes ou
1 Emploi adverbial. Dans quelques expres¬ choses précises mais à une proposition (C’est
sions (voir ci-dessus, II, 3) : aller de mal en pis le pis de tout). Voir ci-dessous VII, 1.
(et non *de mal en pire), aller de pis en pis,
2 Emploi nominal. On emploie le pire, et non
il a fait pis, au pis aller.
le pis, quand le mot est lié ou opposé à un ou
2 Emploi adjectif. La forme pis doit s’em¬ à plusieurs autres adjectifs substantivés : Dans
ployer à la place de pire quand le mot se cette œuvre, on trouve le meilleur et le pire. Pour
rapporte à un pronom neutre (voir ci-dessus le meilleur et pour le pire. Le mauvais et le pire.
rV, 2), du moms dans la langue écrite très — Peut s’employer aussi tout seul : Pourquoi
surveillée : ce qui est pis (mieux que ce qui est supposer le pire? Le pire n’est pas toujours
pire), c’est pis encore (mieux que c’est pire certain. Le pire peut arriver. V Dans la langue
encore), c’est bien pis (mieux que c’est bien pire), très surveillée, on n’écrira pas le pire de tout
ce qu’il y a de pis (mieux que ce qu’il y a de (mais le pis de tout), ce qu’il y a de pire (mais
pire), rien de pis (mieux que rien de pire), ce qu’il y a de pis), le pire est que... (mais le
quelque chose de pis (mieux que quelque chose pis est que...), le pire qui puisse arriver (mais
de pire), qui pis est T Quand le mot est épithète le pis qui puisse arriver ), le pire qu’on puisse
ou qu’il est attribut se rapportant à un nom faire (mais le pis qu’on puisse faire). Voir
ou à un pronom non neutre, on doit employer ci-dessous VII, 1.
pire et non pis (voir ci-dessus IV, 1) : Cette
3 Le pire... qui, que. Après ces locutions, on
solution est pire que l’autre (et non est *pis que
emploie normalement le subjonctif : C’est le pire
l’autre). Je connais ce garçon, il est pire que son
imbécile que j’aie rencontre. La pire mésaven¬
frère (et non il est *pis que son frère).
ture ^ui puisse arriver à quelqu’un. On peut
3 Emploi nominal. Dans quelques expres¬ parfois employer l’indicatif pour insister sur la
sions : n s’attendait à pis. Pourvu qu’il ne nous réaUté du fait (C’était la pire solution qu ’on nous
arrive pas pis. V Dans ces cas l’emploi de pire avait proposée) ou au conditionnel pour expri¬
sermt moins correct. mer une hypothèse (Ce serait la pire solution
qu ’on pourrait nous proposer). Il sera plus sûr
4 Expressions inusitées. Les grammaires cependant d’employer le subjonctif
indiquent comme correctes des expressions qui,
en fait, sont inusitées dans l’usage moderne : 4 Des pires. Que le nom soit au singuher ou
Le malade est pis que jamais (alors qu’on dit au pluriel, l’adjectif pire se met normalement au
va plus mal que jamais). Ils sont pis que jamais pluriel : Ces seigneurs étaient des brigands, et des
ensemble. Celui-ci est mal, l’autre est pis. Par pires. Ce garçon était un voyou, et des pires.
crainte de pis. VII Le pis (superlatif relatif).
5 Pis que... ne. Dans la langue soignée, on 1 Dans la langue surveillée, s’emploie à la
n’omettra pas le ne explétif dans la proposition place de le pire devant le verbe être (Le pis est
qui suit pis que : C’est encore pis que je ne le que...) et dans les expressions du type : Ce qu’il
pensais. T Si la première proposition est y a de pis, le pis qui puisse arriver, le pis qu’on
négative ou interrogative, le ne est souvent puisse faire. On écrira notamment : le pis de
omis : Ce n’est pas pis que je le pensais. tout, et non le pire de tout. En fait, l’usage est
VI Le pire (superlatif relatif ; adjectif ou assez flottant et l’on dit: Le pire n’est pas
employé comme nom). toujours certain, et non Le *pis n’est pas
toujours certain.
1 Emploi adjectif. S’emploie très correcte¬
ment comme épithète (Il a commis les pires 2 Le pis qui, le pis que. Est généralement
erreurs. Les pires mésaventures lui sont arrivées). suivi du subjonctif (Le pis qui puisse arriver.
— En dehors de cet emploi comme épithète, Le pis qu’on puisse faire), parfois de l’indicatif
le pire (la pire) peut s’employer s’il se rapporte ou du conditionnel (mêmes règles que pour le
à un nom (Cette solution est la pire de toutes) pire que; voir ci-dessus VI, 3).
ou à un pronom qui n’est pas un pronom neutre
(Des trois solutions, celle-ci est la pire. Des pirogue n. f Avec un seul r. De même :
quatre bandits, il était le pire) ou encore dans piroguier.
PIROUETTE 598
pirouette n. f. Avec un seul r et deux t. De piton, python Ne pas écrire un piton, crochet,
même ; pirouettement, pirouetter. sommet isolé, comme un python, serpent.
pis aller, pis-aller Attention au trait d’union. 2 Au sens de « qui éprouve de la pitié, qui est
enclin à la pitié », est vieilli et littéraire : Une
1 Au pis aller [pizale] (sans trait d’union) loc. âme pitoyable et compatissante. La bonne dame
adv. En admettant, en considérant l’hypothèse était fort pitoyable aux pauvres. — De nos jours,
la plus défavorable ; Au pis aller, si je suis en signifie « digne de pitié » (Un dénuement
retard, le travail sera fini le 15 octobre. pitoyable) ou « très médiocre » (Un résultat
2 Un pis-aUer [pizale] (avec un trait d’union) pitoyable).
n. m. Ce dont on se contente faute de mieux :
Faute de trouver une véritable situation, il a pitre n. m. ▼ Sans accent circonflexe. De même :
accepté cet emploi à mi-temps, mais ce n’est pitrerie.
qu’un pis-aller. — Invariable : des pis-aller.
pittoresque adj. Avec deux t. De même ;
pisciculture n. f. Elevage des poissons. — Avec pittoresquement
-SC-. De même : pisciculteur, pisciforme,
pituite n. f. — Pas de t double. Dérivés:
piscivore.
pituitaire, pituiteux.
piscine n. f. Avec -sc-.
pivert > picvert.
pisé n. m. Matériau de construction. Finale en -é.
pivot n. m. Finale en -ot — Dérivés (avec un
seul t) : pivotant, pivoter.
pistache n. f. ou adj. Comme nom, prend la
marque du pluriel ; Manger des pistaches. —
pizza n. f. Mot italien francisé. — Prononcia¬
Cbmme adjectif de couleur, toujours mvariable :
tion ; [pidza]. PI. (en français) : des pizzas
Des robes pistache. Des rideaux vert pistache
[-dza]. — De même : pizzeria [pidzeaja]. PI. :
(sans trait d’union). — Dérivé : pistachier.
des pizzerias [-aja].
pistil n. m. Partie de la fleur. — Prononciation :
pizzicato n. m. (terme de musique) Mot itaUen.
[pistil]. — Finale en -il
— Prononciation : [pidzikato]. PI. : des pizzi-
cati, plutôt que des pizzicatos [-to].
pistole n. f. Ancienne monnaie. — Avec un seul L
placage, plaquage Deux dérivés masculins de
pistolet n. m. On écrit maintenant avec un trait plaquera distinguer par la graphie.
d’union : un pistolet-mitrailleur (des pisto¬
lets-mitrailleurs). 1 placage Action de placer une plaque de
matière plus précieuse sur une autre matière.
piston n. m. Deux n dans les dérivés : pistonné, — (par extension) Cette couche ou cette plaque
pistonner. elle-même : Le placage de marbre est tombé par
endroits. — (figuré) Le placage d’une mytholo¬
pistou n. m. Soupe au pistou. — Finale en -ou gie de convention sur un sujet moderne.
(sans -x). 2 plaquage Au rugby, action de plaquer son
adversaire. — (familier) Abandon d’un homme
pitance n. f. Finale en -ance. par sa maîtresse ou d’une femme par son amant.
3 Au pluriel dans par palaces: Par places, le plaider Les constructions transitives plaider la
gazon était pelé — Au singulier dans de place folie, l’irresponsabilité, la légitime défense, etc.
en place : De place en place, de maigres buissons sont parfaitement admises, ainsi que les expres¬
se dressaient sur la steppe. sions (traduites de l’anglais) plaider coupable,
plaider non coupable (Ils plaident coupables,
4 Avec un trait d’union : la grand-place, la place
non coupables).
principale d’une ville. — Sans trait d’union :
rester sur place, faire du sur place (Quel en¬
plaidoirie n. f T Pas de e après oL
combrement t Nous allons faire du sur place
pendant une heure t). On rencontre cependant
plaidoirie, plaidoyer Deux noms à bien
aussi les orthographes, d’ailleurs plus logiques :
distinguer.
faire du sur-place (dans un encombrement), faire
du surplace (dans une course cycliste sur piste). 1 plaidoirie n. f Désigne le discours de
l’avocat : La plaidoirie de M‘ Durand était très
5 Avec un p minuscule : La place de la Concorde,
solidement construite. Ne peut s’employer au
la place Vendôme, la place Bellecour, la place
sens figuré.
Rouge, etc. — Avec un p minuscule : la place
Beauvau, place de Paris (Les deux voitures se sont 2 plaidoyer [pkdwaje] n. m. Désire le
accrochées place Beauvau). Avec un P majus¬ discours de l’avocat, en insistant sur l’idée de
cule : la PUtce Beauvau, le ministère de l’Inté¬ défense plus que ne le fait le mot plaidoirie.
rieur (La Place Beauvau avait donné des Apporte aussi une nuance affective plus mar¬
consignes aux préfets pour les élections). qué : L’émouvant plaidoyer de M‘ Martin a
permis l’acquittement de l’accusé. — Peut
placebo n. m. Médicament fictif. — Mot latin s’employer au figuré : Ce livre est un vibrant
(littéralement « je plairai »). — Prononcia¬ plaidoyer en faveur des déshérités.
tion : [plasebo]. — Pas d’accent sur le e. —
PI. ; des placebos [-bo]. plaie n. f Toujours au pluriel dans : ne rêver que
plaies et bosses [plezebos].
placenta n. m. Prononciation : [plasêta]. — PI. :
des placentas [-ta]. — Dérivés ; placentaire plain adj. m. (du latin planus « plat, plan, uni »)
[plasêtca], placentation [plasêtasj5]. Adjectif vieux. S’emploie encore en héraldique
(écu plain, sans figure ni partition) et dans les
1. placer v. t. Mettre en place. — Conjug. 17. Le expressions plain-chant et de plain-pied. ▼ Ne
c prend une cédille devant a ovlo: il plaça, nous pas écrire comme plein « remph ».
plaçons. — Dérivés : placement, placeur.
plain-chant n. m. Chant hturgique de l’Egüse
2. placer n. m. Gisement aurifère. — Mot cathohque. — PI. : dés plains-chants. T Ne pas
espagnol francisé. Prononciation : [plasEaj. — écrire *plein-chant.
PI. ; des placers [-ser].
plaindre v. t. Conjugaison, accord du participe
placet n. m. (autrefois) Billet, demande d’une passé, constructions.
faveur. — Mot latin entièrement francisé. —
Prononciation :[plasc]. — PI. :desplacets[-st]. I Conjug. 83. Je plains, tu plains, il plaint, nous
plaignons, vous plaignez, ils plaignent. — Je
plafond n. m. Orthographe, dérivés et expressions. plaignais, tu plaignais, il plaigmit, nous plai¬
gnions, vous plaigniez, ils plaignaient Je
1 Avec un d final. plaignis. — Je plaindrai — Je plaindrais. —
2 Deux n dans les dérivés : plafonnage, pla¬ Plains, plaignons, plaignez — Que je plaigne,
fonné, plafonnement, plafonner, plafonneur, que tu plaignes, qu’il plaigne, que mus plai¬
gnions, que vous plaigniez, qu’ils plaignent —
plafonnier.
Que je plaignisse. — Plaignant — Plaint
3 Avec un trait d’union : bridge-plafond.—Sans plainte. Attention au i après le groupe -gn- à
trait d’union : prix plafond (des prix plafonds). la première et à la deuxième personne du pluriel
de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
plagiat n. m. Finale en -at. — Dérivés : plagiaire (que) nous plaignions, (que) vous plaigniez
(ne pas dire *plagieur), plagier.
II A la forme pronominale, accord du participe
passé avec le sujet : Ces jeunes femmes se sont
plaid Deux noms masculins homographes à bien
plaintes du bruit excessif
distinguer par la prononciation.
1 plaid [pis] (histoire) Assemblée, chez les III Constructions.
Francs. — (vieux) Procès, plaidoirie. 1 Se plaindre que. Se construit le plus
2 plaid [pied] Couverture de voyage. souvent avec le subjonctif (Il se plaint qu’on
PLAINE 600
l'ait critiqué injustement), plus rarement avec 4 Plaise à Dieu, plaise au Ciel que -f
l’indicatif (Allons l Plaignez-vous que la mariée subjonctif. Exprime un souhait : Plaise à Dieu
est trop belle l). que notre ami soit averti à temps t
2 Se plaindre de ce que. Se construit le plus 5 Plût à Dieu, plût au Ciel que + subjonctif.
souvent avec l’indicatif (Il se plaint de ce qu’on Exprime un regret : Plût à Dieu que notre ami
l’a gêné dans ses initiatives), plus rarement et fût encore vivant t
moins bien avec le subjonctif (Il se plaint de
6 A Dieu ne plaise que + subjonctif.
ce que certains aient entravé son action). T Dans
Exprime un refus ou une désapprobation
le style soutenu, on préférera se plaindre que
énergique : A Dieu ne plaise que je me fasse le
à se plaindre de ce que.
complice d’une telle action l
3 Plaindre sa peine, son temps, son argent
7 Ce qu’à Dieu ne plaise. Exprime le souhait
Vieilli et provincial. S’emploie surtout dans des
qu’une chose ne se produise pas : S’il échouait,
tours négatifs : Certes, le brave homme est dur
ce qu’à Dieu ne plaise, il aurait la ressource de
à la besogne, il ne plaint pas sa peine l
s’adresser à ses amis.
plaine, pleine Ne pas écrire une plaine, grande
plaisamment adv. Finale en -amment (vient de
étendue plate, comme pleine, féminin de plein,
plaisant).
empli : La plaine était pleine de paysans au
travail
plaisant, ante adj. Le sens varie selon la place
de l’adjectif.
plain-pied (de) loc. adv. Le jardin est de
plain-pied avec la salle de séjour. Ne pas écrire 1 Devant le nom. (vieilli et péjoratif) Ridicule,
de *plein-pied > plain. étrange : Ah l la plaisante idée que de vouloir
trancher du gentilhomme quand on est le fils
plainte n. f On dit, sans article, porter plainte, d’un marchand l
mais, avec l’article, déposer une plainte. ▼ A
2 Après le nom (moderne et non péjoratif)
distinguer de l’homophone plinthe, planche au
Agréable ou amusant : Ce petit appartement est
bas d’un mur.
très plaisant. Une histoire, une anecdote
plaisante.
plaintif, ive adj. Avec -ain-, comme plainte. De
même : plaintivement.
plaisir n. m. Deux expressions à bien distinguer.
plaire V. t. ind. ou v. pron. Conjugaison, participe 1 à plaisir (correct) Autant que l’on veut, selon
passé, constructions. son caprice, en grande quantité : Ce romancier
accumule à plaisir les événements rocamboles-
I Conjug. 55. Je plais, tu plais, il plaît, nous ques dans ses ouvrages.
plaisons, vous plaisez, ils plaisent. — Je plaisais.
— Je plus. — Je plairai — Je plairais. — Plais, 2 au plaisir Formule populaire, condamnée par
plaisons, plaisez — Qpe je plaise. — Que je le Iwn usage, qui est la forme abrégée de au
plusse. — Plaisant. — Plu. T Accent cir¬ plaisir de vous revoir. On dira plutôt d’ailleurs :
conflexe sur i à la troisième personne du au revoir.
singulier de l’indicatif présent : il plaît.
1. plan adj. Uni, non gauchi. — Un seul n dans
II Participe passé toujours invariable ; Ses le féminin plane : Une surface plane.
manières m’ont plu. Ces jeunes filles se sont plu
en notre compagnie. Elles se sont plu 2. plan n. m. Attention à certaines expressions.
mutuellement.
1 On écrit : être en plan, rester en plan, laisser
III Constructions et expressions. en plan, et non en *plant
1 Ce qui me plaît, ce qu’il me plaît > ce 2 2 On dira et on écrira : sur le plan de, et non
(IX, 3).
au plan de, forme fautive due à l’influence de
■ ^ .Ç® pftiît de -I- infinitif. Tour usuel et au niveau de. — On n’abusera pas d’ailleurs
familier. L’éq|uivalent soutenu est il lui plaît de sur le plan de. Pour varier, on pourra
de ; Il lui plaît de passer pour un homme froid employer dans le domaine de, en matière de,
et insensible. Dans la langue écrite, on évitera en ce qui concerne, pour, etc. : Pour le style,
Ça lui plaît de passer... Flaubert l’emporte sur Balzac, mieux que Sur
le plan du style, Flaubert l’emporte... V On
3 Plait-il 7 Formule un peu vieillie destinée évitera les tours elliptiques du genre sur le plan
a faire repéter une phrase qu’on a mal entendue. musique et l’on écrira : sur le plan musical ou,
L’équivalent moderne est pardon ?: Pardon ? mieux encore, dans le domaine musical, en ce
Vous diriez que...
qui concerne la musique, etc.
601 PLAN
pian, plant Ne pas écrire plan, dessin, projet planning n. m. Mot anglais.
(Le plan d'un édifice Le plan des opéra¬
1 T Avec deux n. — Prononciation : [planiq].
tions), comme plant, végétal (Un plant de
— PI. : des plannings [-niq].
laitue).
2 Pour remplacer cet anghcisme, on pourra
planche n. f. Dérivés ; planchéiage, planchéier employer, selon les cas, les équivalents français
V. t. (conjug. 20), plancher, planchette. calendrier, emploi du temps, plan, programme,
tableau de fabrication ou de réalisation,
plancher n. m. Finale en -er. Sans trait d’union : planification.
prix plancher (des prix planchers).
3 A planning familial, on pourra préférer les
expressions françaises maternité volontaire ou
plan-concave adj. Seul le second élément prend
régulation des naissances. On évitera l’angli¬
la marque du pluriel : Des lentilles plan-
cisme ambigu contrôle des naissances.
concaves.
plant, plan Ne pas écrire un plant, végétal (Un
plan-convexe adj. Seul le second élément prend plant de laitue), comme l’adjectif plan, non
la marque du pluriel : Des lentilles plan-
courbe, non gauchi, uni (Un miroir plan), ni
convexes. comme un plan, dessin, projet (Le plan d’un
édifice. Le plan des opérations).
plancton n. m. Bien prononcer : [plôktô], en
faisant entendre le c. plantain n. m. Plante. — Finale en -ain.
1. plane > plan 1. plante n. f. Végétal. — Avec un / et un P
majuscules : Le Jardin des Plantes.
2. plane n. f. Outil de menuisier. — Avec un
seul n. plantoir n. m. Finale en -oir,
planéité n. f. Caractère de ce qui est plan, uni. plantureux, euse adj. Avec -an-. De même ;
— Pas de tréma. plantureusement
planer v. t. ou v. i. Avec un seul n. plaquage, placage > placage.
planète n. f. Avec un accent grave, à la différence plaquer v. t. Toujours -qu-, même devant a ou
de planétaire, planétarium. O : il plaqua, nous plaquons.
planétarium n. m. Avec un accent aigu. — plasma n. m. Finale en -a (non en *at). De la
Prononciation : [planetanjom]. — PI. : des même famille ; plasmatique, plasmolyse.
planétariums.
plastic, plastique Ne pas écrire du plastic,
planeur n. m. Avec un seul n. explosii (Une bombe au plastic), comme du
plastique, de la matière plastique (Le plastique
planifier v. t. Orthographe et conjugaison. est plus léger, mais moins solide que te métal),
1 Avec un seul n. De même : planificateur, ni comme un plastique, emballage en matière
planification. plastique (J’ai recouvert ma valise d’un plasti¬
que), ni comme la plastique, l’anatomie (Cette
2 Conjug. 20. Double le i à la première et à danseuse a une belle plastique).
la deuxième personne du pluriel de l’indicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous plasticage ou plastiquage n. m. Attentat ou
planifiions, (que) vous planifiiez. destruction au plastic. — Les deux graphies
sont admises.
planisme n. m. Théorie économique. — Avec
un seul n. plastron n. m. Deux n dans le dérivé :
plastronner.
planisphère Orthographe, genre et sens.
1 Avec un seul n. 1. plat adj. Un seul t dans le féminin plate. —
Sans trait d’union : à plat — Expression
2 T MascuHn : Un planisphère ancien. semi-familière : eau plate, eau non gazeuse.
3 Un planisphère est, comme la mappemonde,
une représentation plane de la sphère terrestre, 2. plat n. m. Récipient : Un plat de faïence.
à la différence du globe terrestre, qui est un objet
en forme de sphère. platane n. m. Avec un seul t et un seul n.
PLAT-BORD ’ \ 602
2 ployer (moins usité et plus littéraire que plier) 3 Sans trait d’union : un boxeur poids plume,
Courber en abaissant : Le vent ploie les jeunes un poids plume (des boxeurs poids plume, des
arbres. poids plume).
plinthe n. f. Planche au bas d’un mur ; moulure. 4 Dérivés ; plumage, plumaison, plumard, plu-
— Avec -th-. Ne pas écrire comme plainte, masserie, plumassier, ière, plumeau, plumer,
gémissement. plumet, plumeur, plumier.
ployage n. m. Action de ployer. — Prononcia¬ 3 La plupart d’entre nous, d’entre vous (bien
tion : [plwajaz]. plus rarement : la plupart de nous, de vous). Le
verbe se met en général à la troisième personne
ployer v. t. ou v. i. Conjug. 21. Change y en / du pluriel : La plupart d’entre nous étaient
devant un e muet : je ploie, je ploierai, je heureux de voir approcher les vacances. La
ploierais. — Attention au i après y à la première plupart d’entre vous, mesdemoiselles, seront
et à la deuxième personne du pluriel de admises dans la classe supérieure. — Parfois,
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : après la plupart d’entre nous, le verbe se met
(que) nous ployions, (que) vous ployiez. — à la première personne du pluriel pour bien
Prononciation : [plwaje]. souligner que celui qui parle ou écnt s’inclut
dans le groupe: La plupart d’entre nous.
ployer, plier > plier. Français de la génération de 19(K), avions été
élevés dans ces principes.
plume Orthographe des expressions et des
dérivés. \ La plupart sans complément. Tour usuel.
Désigne la majorité des gens ou des choses dont
1 Avec plume au singulier : le gibier à plume il est question. Le verbe se met normalement
(comme le gibier à poil). — Avec plume au au pluriel : La plupart se contentent d’une vie
pluriel : le serpent a plumes (des Aztèques). médiocre. Ces monuments sont fort beaux, la
plupart sont du XIIF siècle. Le participe ou
2 Avec plume au singulier : un lit de plume, l’adjectif s’accorde avec le complément qu’on
un matelas de plume.
peut sous-entendre : La plupart sont portés à
605 PLURI-
croire que... (= la plupart des gens, des habile [plyzabil] que lui. Plus il mange
hommes). Ces maisons sont anciennes. La [plyzilmâs], plus il grossit [plyzilgRDsi]. —
plupart ont été construites au XVIJ‘ siècle. Devant consonne ou h aspiré, se prononce [ply] :
Il est un peu plus grand [plygnô]. Cette table est
II Pour la plupart et la plupart. La forme pour
plus haute [plyot]. Il travaille plus que moi
la plupart est la plus usuelle ; Les habitants du
[plykamwa]. — Devant une pause ou en finale,
hameau sont pour la plupart des vignerons. Le
se prononce toujours [plys] : S’il travaille plus
tour elliptique la plupart est rare (surtout si
[plys], tant mieux / Eh bien, ils travailleront
l’on parle de personnes) et tend à vieiÙir. Il n’est
plus t [plys]. Il en sait plus [plys], croyez-moL
cependant pas incorrect ; Ces documents sont
T On prononce toujours [plys] dans ces expres¬
la plupart authentiques. T On observera que
sions : après cent ans et plus [eplys], il y a plus
pour la plupart peut se détacher en tête de
[iljaplys], disons plus [dizSplys].
proposition ; Pour la plupart, les habitants du
quartier étaient des employés. On ne pourrait 6 Locutions (classées par ordre alphabéti¬
dire, en revanche : *La plupart, les habitants que). Au plus [oply] : Cela nous coûtera deux
du quartier étaient des employés. mille francs au plus [oplyl. — Bien plus [bjê-
ply] .• Cette idée est originale. Bien plus [bjéply],
pluri- Préfixe (du latin plures « plus nom¬ elle est féconde. — D’autant plus [dotâply] :
breux », d’où « plusieurs »). Les composés en Accumulons les documents, nous en aurons d’au¬
pluri s’écrivent en un seul mot, sans trait tant plus [dotâply] pour les ouvrages futurs —
d’union : pluriannuel, pluricellulaire, pluridisci¬ De plus [doply] : Sa santé est fragile, de plus
plinarité, pluridisciplinaire, etc. [doply], il se surmène. Accordons-lui quelques
jours de plus [daply]. — De plus en plus
pluriel (des noms propres) > annexes. [daplyzaply] ; Il se néglige de plus en plus
[daplyzôplyj.—Enplus[â'p\y\ : Vous payez un
plus adv. Prononciation, emploi, expressions. intérêt de sept pour cent En plus [âpiy], vous
acquittez une taxe de cent francs — En plus de
I Prononciation. [âplydo]. — Le plus que [loplyka] : Le plus que
1 En mathématiques. Se prononce toujours [bplyk3]ye puisse faire pour vous — Ni plus ni
[plys] ; Trois plus quatre [tHwaplyskatafo)] moins [niplynimwé]. — Non plus que
égale sept Le signe « plus » [losijiplys]. [nSplyko]. — Plus ou moins [plyzumwê]. —
Qui plus est [kiplyze]. — Rien de plus
2 Dans l’emploi substantif. Se prononce [Rjédoply] : C’est une nouvelle version de ses
toujours [plys] : Mettez un plus ou un moins théories antérieures, rien de plus [njêdoply]. —
[ôéplysuôèmwé] devant chaque chiffre. Qui Sans plus [sôply] : Il y a un petit malentendu,
peut le plus [kipolaplys] peut le moins. sans plus [sâply]. — Tant et plus [tüteply] : Il
3 Dans la locution négative ne... plus. De¬ en raconte tant et plus [tâteply]. — Tout au plus
vant voyelle ou h muet, se prononce [plyz] : [tutoply] : Ce n ’est pas un changement, tout au
II n’est plus élégant [plyzelegô], //se néglige. plus [tutoply] une légère modification. — Un
Il n’est plus habile [plyzabil], il vieillit II n’est peu plus [dépoply] : Un peu plus [ôépoply], et
plus à Bordeaux [plyzabDRdo]. Elle n’est plus l’équipe arrivait en finale.
ici [plyzisi]. Il ne faut plus y aller [plyziale]. 7 Le nom plus-que-parfait se prononce
Il ne faut plus accepter [plyzaksepte]. Il n ’a [plyskapanfe].
plus écrit [plyzekRij. Il n’y en a plus un seul
[plyzdésœl]. T Devant un nom propre, jamais II Plus dans les tours négatifs (ne... plus, non
de haison. Prononcer [ply] : On ne lit plus plus, sans plus).
Homère [plyomen]. Je ne vois plus Antoine
1 ▼ On fera attention à la confusion possible
[plyatwan]. — Devant consonne ou h aspiré,
entre le tour négatif ne... plus et l’emploi de
on prononce fply] : H n’est plus très redoutable
plus exprimant le comparatif, dans des phrases
[plytRe]. Elle n’est plus ùe//e [plybel]. Elle
telles que : Après deux jours de repos, on n’est
n’est plus honteuse [plyôtoz], — Devant une
plus fatigué (= on a cessé d’être fatigué) et A
pause ou en finale, on prononce [ply] : H ne
la fin de la semaine, on est plus fatigué (= on
travaille plus[p\y\, U se repose. Je ne le reverrai
éprouve une plus grande fatigue).
plus [ply]. Il n’y en a plus [ply].
2 Ne... plus > ne (I, 2, II et VI).
4 La locution non plus se prononce [n5ply] :
Il n’aime pas le bruit, moi non plus 3 Non plus > non (5). — Non plus que >
[mwan5ply]. Je n’en sais rien, non plus que non (6). — Sans plus > sans (III).
vous [nSplykovu].
III Exprimant le comparatif.
5 Au sens de «davantage». Devant une
voyelle ou h muet, se prononce [plyz] : Il est 1 Plus, en corrélation avec un autre compa¬
plus élégant [plyzelegâ] que mot Je suis plus ratif. On peut, facultativement, renforcer le
PLUS 606
deuxième comparatif par et : Plus le travail est deux tiers des maisons du village appartiennent
difficile, plus ce garçon s’obstine ou Plus le à des gens de la ville voisine. — Si le nom de la
travail est difficile, et plus ce garçon s’obstine. fraction et son complément ne sont pas du même
Moins le climat est chaud, plus la végétation nombre Ô’un au singulier et l’autre au pluriel),
est pauvre ou Moins le climat est chaud, et plus l’accord se fait selon le sens et l’intention : Plus
la végétation est pauvre. Le tour avec et est plus de la moitié des électeurs a rejeté (ou ont rejeté)
insistant. cette politique. Plus des deux tiers de l’électorat
a voté contre cette politique (ici plutôt le singu¬
2 Dans la langue soignée, on évitera les tours lier). Plus de la moitié des jardins sont en friche
relâchés avoir plus faim, plus peur, etc. Les mots (ici plutôt le pluriel). — En ce qui concerne
faim, peur ne sont pas des adjectifs. On écrira l’accord en nombre de l’adjectif ou du participe,
plutôt ; éprouver une plus grande faim, une plus mêmes principes que pour l’accord du verte
grande peur, etc. (voir ci-dessus) : Plus du tiers du jardin est
3 Plus que... ne. Dans la langue soignée, on inculte. Plus des deux tiers des maisons sont
n’omettra pas le ne explétif dans la proi»sition vétustes. Plus de la moitié des électeurs est
qui suit plus que: Il est plus âgé qu’il ne le favorable (ou sont favorables) à cette politique.
paraît. T Si la première proposition est négative Plus des trois quarts de la population est. hostile
ou interrogative, ce ne est souvent omis ; Ûn’est à ce projet. Plus de la moitié des terrains sont
pas plus âgé qu’il le paraît. incultes. — Quant à l’accord en genre, si le verbe
est au pluriel, l’adjectif ou le participe s’accorde
4 Plus de. S’emploie devant l’indication avec le complément de la fraction : Plus des trois
d’une q^uantité : Ils sont plus de vingt La séance quarts des maisons sont neuves Plus de la moitié
a dure plus de deux heures ▼ S’il y a des électeurs sont inquiets Plus du tiers des
comparaison, on emploie plus que: Vingt spectatrices étaient furieuses et se sont déclarées
dollars font plus que soixante-dix francs De mécontentes — Si le verte est au singulier et si
même, dans l’usage moderne, on emploie plus le nom de la fraction et son complément sont
que devant l’indication d’une fraction : Le tous les deux au singulier, l’accord en genre se
temps est plus qu’à moitié écoulé. Ce broc est fait au choix, selon l’intention : Plus du quart de
plus qu ’à demi plein. Le tonneau est plus qu 'aux la prairie est couverte de chardons (ou est couvert
trois quarts, qu’aux deux tiers plein. Le tour de chardons). Plus de la moitié du jardin est
avec plus de (plus d’à moitié, plus d’aux trois boueux (ou est boueuse). Plus du tiers de la
quarts, etc.) est assez archaïque. population s’est réfugiée (ou s’est réfugie) dans
5 Plus d’un, plus d’une. Après ces expres¬ l’abstention — Si le verte est au singulier et si
sions, le verbe se met généralement au singuher, le nom de la fraction est au singuuer et son
parfois au pluriel. L’adjectif attribut ou le complément au pluriel, l’accord en genre se fait
participe se met au singulier si le verbe est au avec le nom de la fraction : Plus au quart des
singulier, au pluriel si le verbe est au pluriel. électrices est mécontent. Plus de la moitié des
Il s’accorde en genre : Plus d’un esprit subtil électeurs est mécontente. — Si le verte est au
a été trompé par ce piège (ou plus rarement ont singulier et si le nom de la fraction est au pluriel
été trompés). Plus d’une femme a été séduite et son complément au singulier, l’accord en
par ce bellâtre (ou ont été séduites). T Pluriel genre se fait avec le complément : Plus des deux
obligatoire s’il y a plusieurs sujets répétés : Plus tiers de la population est européenne.
d’un artiste, plus d’un poète ont vu le jour dans 8 Pas plus que. Quand deux sujets sont unis
cette ville. par pas plus que, le verte se met au singulier, si le
6 Plus d’un(e) des + nom au pluriel. Le premier sujet est au singulier. Le deuxième élé¬
verbe se met au singulier ou au pluriel. ment sujet est encadré par deux virgules : Le pin,
L’adjectif ou le participe se met au singulier pas plus que le sapin, ne fournit de bois très dur.
si le verbe est au singulier, au pluriel si le verte 9 En plus grand > en 1 (VII).
est au pluriel. Il s’accorde en genre : Plus d’un
des spectateurs était ému (ou étaient émus). Plus IV Employé comme superlatif relatif.
d’une des écolières était folle de joie (ou étaient 1 Le plus que. Normalement suivi du sub¬
folles de joie). jonctif : C’est la solution la plus avantageuse que
7 Plus de la moitié, du quart, du tiers, des nous puissions adopter. C’est le plus que je puisse
deux tiers, des trois quarts, etc. Si le nom de obtenir. Si l’on veut insister moins sur la
la fraction et son complément sont tous les deux possibilité que sur la réalité du fait, on pourra
des singuliers, le verte est obligatoirement au employer l’indicatif : Ce prix est le plus bas
singulier : Plus du tiers du jardin est à qu’on nous a proposé.
l’abandon. — Si le nom de la fraction et son 2 Ces villes sont les plus belles de tout le
complément sont tous les deux des pluriels, le pays. A l’endroit où la route est le plus étroite
verbe est obligatoirement au pluriel : Plus des > le 1 (X, 1 et 2).
607 PLUSIEURS
3 Des plus. Que le nom soit au singulier ou romaines, toutes semblables, et plusieurs vases
au pluriel, l’adjectif se met normalement au d’argent, tous différents. En effet, ces vases
pluriel et s’accorde en genre avec le nom : Ce auraient pu être tous semblables, tous de même
procédé est des plus légaux. Ces procédés sont type. En revanche, dans la langue surveillée,
des plus légaux. Cette femme est des plus belles. on évitera les pléonasmes tels aue : Ces champs
Ces femmes sont des plus belles Voilà une appartiennent à plusieurs familles différentes du
maison des plus élégantes. — En revanche, village. Les responsables de plusieurs clubs
invariabilité quand l’adjectif se rapporte à un sportifs différents se sont rémis. On emploiera
pronom neutre ou à un verbe : Cela n’est pas soit plusieurs, soit différent, au choix : Ces
des plus facile. Il lui est des plus naturel de se champs appartiennent a plusieurs familles du
conduire en galant homme. Connaître le secret village ou bien à différentes familles du village.
du code n’était pas des plus compliqué. — Les responsables de plusieurs clubs sportifs se
L’usage normal est de répéter des plus s’il y sont réunis ou bien Les responsables de diffé¬
a plusieurs adjectifs ; Un garçon des plus rents clubs sportifs se sont réunis.
robustes et des plus résolus
plus-que-parfait n. m. Prononciation :
V Expressions et locutions. [plyskapaRfe], le s n’est pas muet. — Invaria¬
1 En plus de. Cette locution a été considérée ble : Des plus-que-parfait
autrefois comme peu correcte et familière. Elle
est admise de nos jours : En plus de ses fonctions plus-value [plyvaly] n. F. — PI. : des plus-
de professeur, il a la charge d’un laboratoire de values.
recherche. Vous aurez une prime de rendement
en plus de vos appointements Dans le style très plutôt adv. Orthographe, emplois, constructions.
soutenu, on pourra préférer en dehors de, en
I Plutôt et plus tôt.
sus de, outre ou meme indépendamment de.
1 T On n’écrira pas plutôt, « de préfé¬
2 De plus et en plus. La première locution,
rence », comme plus tôt, qui est le contraire
de plus, en tête de phrase ou devant un membre
de plus tard: Prenez donc l’autorail rapide
de phrase, introduit une remarque ou un
plutôt que l’omnibus, vous partirez plus tard et
argument supplémentaire. Equivaut à « en
vous arriverez plus tôt I
outre, d’autre part, ajoutons à cela que » ; Je
ne prendrai pas mes vacances en septembre, les 2 II n’eut pas plus tôt... que... Tour parfaite¬
jours sont trop courts; de plus, ma présence au ment correct : Je n’étais pas plus tôt entré que
bureau est indispensable à ce moment. Dans une le téléphone sonna (= j’étais à peine entré, je
telle phrase, on ne pourrait employer en plus. venais tout juste d’entrer cjue le téléphone
— La seconde locution, en plus, signifie « en sonna). T Dans ce tour, on n’ecrira pas *plutôt
supplément d’une autre chose, d’une autre Ne pas confondre avec les tours tels que :
quantité » : Il est professeur et, en plus, il dirige J’avais préféré ne pas entrer, plutôt que de
un laboratoire de recherche. Le prix du transport risquer de déranger mon ami
est de 250 francs; il y a une taxe de 12 francs
en plus. Prévoyons que nous aurons quelques II Emplois critiqués.
invités de dernière heure en plus. T Au milieu 1 Dans la langue très surveillée, on évitera
ou à la fin d’une phrase, la locution de plus d’employer plutôt au sens de assez, passablement,
signifie plutôt « en complément d’une quantité un peu et l’on écrira, selon le sens : Elle est assez
de même nature » : Pour acheter cette villa, il jolie (et non plutôt jolie). Il était déjà passable¬
me faudrait cent mille francs de plus. Pour finir ment ivre (et non plutôt ivre). Elle a des manières
ce travail, Je demande huit jours de plus. un peu brusques (et non plutôt brusques).
3 D’autant plus que > autant (6 et 7). 2 Dans la langue très surveillée, on évitera
d’employer plutôt pour introduire une rectifica¬
4 Plus tôt, plutôt > plutôt (I). tion et l’on préférera plus exactement: Cet
écrivain romantique, ou, plus exactement, préro¬
plusieurs Adjectif ou pronom indéfini pluriel des mantique, mieux que ou plutôt préromantique.
deux genres. -- Toujours avec -s final. En revanche, on emploie très correctement
1 Deux ou plusieurs > deux (2). plutôt que au sens de « plus que » dans des
phrases telles que : Le Montesquieu des Lettres
2 Se mettre à plusieurs pour... ou se mettre persanes, observateur spirituel des mœurs plutôt
plusieurs pour... Les deux tours sont corrects. que psychologue, reste inférieur à La Bruyère.
Le premier (avec d) est plus usité, le second
(sans à) plus littéraire. III Constructions.
3 Plusieurs... différents. Il n’est pas pléonasti¬ 1 Plutôt que ou plutôt que de -I- infinitif. Les
que de dire : On a retrouvé quatre amphores deux tours sont corrects. Le tour sans de, plus
PLUVIEUX 608
rare, appartient à un registre plus soutenu : Je 4 On dit indifféremment : avoir les mains dans
préfère passer mes vacances à Vhôtel plutôt que les poches ou ses mains dans ses poches ou les
d'avoir les frais d'une résidence secondaire. mains dans ses poches ou ses mains dans les
Plutôt périr que renoncer à nos principes l poches.
2 Plutôt que... ne. Dans la langue très
pochette-surprise n. f. — PL ; des pochettes-
soignée, on n’omettra pas le ne explétif dans
la propmition qui suit plutôt que, quand l’autre surprises.
proposition est affirmative ; Il lui arracha la
lettre plutôt qu'il ne la prit pochoir n. m. Finale en -oir.
3 Sqjets unis par plutôt que. Le verbe se met L poêle n. m. Drap qui recouvre le cercueil:
au singer, si le premier sujet est au singulier. Tenir les cordons du poêle. — Prononciation :
Le deuxième élément sujet est encadré par deux [pwal]. — Avec un accent circonflexe et non
virgules: L'intérêt, plutôt que l'amitié, l'a un tràna.
poussé à ce geste.
2. poêle n. m. Appareil de chauffage. —
plnvieuz, euse adj. Signifie « pendant lequel il Prononciation : [pwal]. — Avec im accent
pleut beaucoup, qui est caractérisé par des circonflexe et non un tréma. De même : poêlier
pluies abondantes » : Jours pluvieux. Saison [pwalje] n. m. (fabricant de poêles).
pluvieuse. Temps, climat pluvieux. — (par
extension ; sens critiqué) Signifie « ou il pleut 3. poêle n. f Ustensile de cuisine. — Prononcia¬
beaucoup » : Pays pluvieux. T Ce second sens tion : ^wal]. Avec un accent circonflexe et non
est considéré comme abusif par certains gram¬ un tréma. De même : poêlée [pwale], poêler
mairiens, m^ admis dans l’usage actuel, n [pwale] poêlon [pwalô].
n’existe d’ailleurs pas de synonyme exact,
l’rdjectif humide n’ayant pas exactement le poète Orthographe et féminin.
même sens.
I ▼ Avec accent grave et non circonflexe. Pas
pluviôse n. m. Mois du calendrier révolution¬ de tréma. De même : poème. — Les autres mots
naire (janvier-février). — Avec un p minuscule de la même famille prennent un accent aigu :
et un accent circonflexe sur le o ; Le 12 pluviôse poésie, poétereau, poétesse, poétique, poétique¬
an IV. ment, poétisation, poétiser.
n Question du féminin.
pluviosité n. f. Sans accent circonflexe sur le o.
1 Au sens propre de « persoime qui écrit des
pneu n. m. Le pluriel est : des pneus, avec un -s. poèmes », le féminin est parfois poètes:
Sapho, poétesse grecque Le mot poétesse est
pneumatique adj. ou n. m. Sans trait d’union : assez sopent perçu comme un peu péjoratif,
marteau pneumatique. et l’on dit souvent, au féminin, une femme poète
ou un poète : Les femmes poètes sont rares dans
pneumo- Préfixe (du grec pneumôn « pou¬ la littérature latine Louise Lobé est un poète
mon »). Les composés en pneumo s’écrivent en remarquable Anna de Noailles, grand poète
un seul mot, sans trait d’union : pneumogastri¬ lyrique
que, pneumologie, pneumolo^e (on ne ffit pas
*pneumologiste), pneumopéritoine, pneumotho¬ 2 Dans l’emploi adjectif et figuré de « sensi¬
rax, sauf pneumo-phtisiologie et pneumo- ble à la beauté, plein d’imagination », le
phtisiologue. féminin est toujours poète: Cette jeune fille est
rêveuse poète, un peu distraite
poche n. f Orthographe des expressions.
poids n. m. Orthographe et expressions.
1 Sans trait d’union : une poche revolver, des
poches revolver. 1 Ne pas écrire le poids (Le poids est de deux
cents grammes) comme un pois, des pois,
2 Avec poche toujours au singulier : de l'argent légmne (Manqer des petits pois), ni comme
de poche, avoir de l’argent en poche. la poix, matière visqueuse (Fil enduit de
3 Avec poche au singuher : avoir son briquet,
poix).
ses clefs, son billet, son autorisation, son 2 Sans trait d’umon : un poids lourd (des poids
diplôme dans la poche ou dans sa poche. — lourds), un poids mort (des poids morts), un
Avec poche au pluriel : avoir de l’argent plein faux poids (des faux poids).
les poches. On écrit indifféremment : avoir
de l’argent dans sa poche ou dans ses poches, poignant, ante adj. Prononciation: [pwajiô,
dans lû poche ou dans les poches. ât].
609 POIGNARD
6 Point de vue. Sans trait d’union. — PI. : des point de vue > point 1 (6 et 7).
points de rue.
pointer v. t. ou v. i. T Peut_ s’employer
1 Au point de vue de, du point de vue de, sous intransitivement au sens de « paraître, apparaî¬
le point de vue de, dans le point de vue de. tre, surgir, poindre » quand le sujet désigne une
plante qui sort de terre, un bourgeon, mais non
a/ Dans la langue très surveillée, on préfé¬
quand il désigne le soleil, le jour, l’aube. On
rera du point de vue de à la forme au point de
peut donc écrire Les bourgeons commencent à
vue de, admise de nos jours, mais qui a été
pointer, mais on écrira Le jour commence à
parfois critic[uée. La forme sous le point de vue
de est vieillie; dans le point de vue de est poindre.
franchement archaïque.
pointe sèche, pointe-sèche Attention à l’emploi
b/ Dans la langue surveillée, on évitera les du trait d’union.
tours comprenant un possessif, à mon (ton,
son...) point de vue, et l’on écrira plutôt à mon 1 Toujours en deux mots, sans trait d’union ;
(ton, son...) avis ou pour ma (ta, sa...) part. la pointe sèche (ou la pointe), outil de graveur
(Les burins et les pointes sèches étaient rangés
c/ On évitera soigneusement les tours ellipti¬ sur la table du graveur). De même : à la pointe
ques tels que au point de vue prix et l’on écrira sèche, locution adverbiale ou adjective (Graver
plutôt au point de vue du prix ou (mieux à la pointe sèche. Une gravure à la pointe sèche).
encore) en ce qui concerne le prix, pour le prix :
Pour le prix, ces deux appareils sont compara¬ 2 Quand le mot désigne la technique, le
bles, mais, pour la qualité, je vous conseille procédé ou bien une estampe obtenue par ce
celui-ci. procédé, on écrit soit pointe sèche (orthographe
de l’Académie), soit pointe-sèche (orthographe
d/ L’expression du (au) point de vue peut, qui tend à se répandre) : Ce graveur préféré la
très correctement, en revanche, être suivi d’un pointe sèche (ou la pointe-sèche) à l’eau-forte.
adjectif : du point de vue moral, ce procédé est Une belle collection de pointes sèches (ou de
irréprochable. Examinons, du point de vue pointes-sèches). On préférera pointe-sèche, avec
stylistique, ce texte de Rousseau. trait d’union.
8 Point de non-retour. Expression de la langue 3 On écrit, sans trait d’union, un compas à
des journaux (calque de l’anglais des Etats-Unis pointes sèches, dont chaque branche se termine
point of no return). Admis dans la langue par une pointe métallique, mais, avec trait
cursive. A éviter dans le style soutenu. d’union, une pointe-sèche, un tel compas (pl. :
des pointes-sèches).
9 Points cardinaux. Pour l’usage de la majus¬
cule dans les noms des points cardinaux > est,
levant, midi, nord, occident, orient, ouest, sud. point-virgule n. m. La forme point et virgule
est nettement vieillie. — Pl. : des points-virgules.
— Jamais suivi d’une majuscule.
2. point adverbe de négation > ne.
1 L’adverbe pas appartient à tous les registres, poireau n. m. La forme porreau est vieillie et
point appartient au registre de la langue écrite populaire.
soutenue. — D’autre part, pas s’emploie dans
les tournures partitives et dans les tournures pois n. m. Légume. — Orthographe et
non partitives, tandis que point s’emploie expressions.
surtout dans les tournures partitives > pas 2
(I, 1 et 2). On peut dire : Je n’ai pas d’argent 1 Ne pas écrire un pois, des pois, légume
ou Je n’ai point d’argent. Il n’y a pas de nuages (Manger des petits pois), comme le poids (Le
ou II n’y a point de nuages. En revanche, on poids est de deux cents grammes), ni comme
évitera : Je n’ai point la somme (préférer Je n’ai la poix, matière visqueuse (Un fil enduit de
pas la somme). Je n’ai point mille francs poix).
(préférer Je n’ai pas mille francs). Il n’y a point
2 Sans trait d’union : des pois cassés, des pois
que toi sur terre (préférer II n’y a pas que toi
chiches, des petits pois, des pois de senteur.
■ sur terre). On évitera aussi l’emploi de point
avec beaucoup de : Je n ’aipas beaucoup d’argent
(mieux que Je n’ai point beaucoup d’argent). poisson n. m. Orthographe des expressions et des
dérivés.
2 Peu ou point > peu (VI, 2).
1 Sans trait d’union : poisson blanc (chevesne),
poisson pilote, poisson plat, poisson rouge,
3. point Signe de ponctuation. Pour l’usage des poisson volant.
deux points, du point d’exclamation, du point
d’interrogation, des points de suspension > 2 Avec un trait d’union : poisson-chat (des
annexes. poissons-chats), poisson-clown (des poissons-
611 POITRAIL
clowns), poisson-épée (des poissons-épées), pois- policlinique, polyclinique Deux noms féminins
son-lune (des poissons-lunes), poisson-porc-épic homophones à ne pas confondre.
(des poissons-porcs-épics) [depwasSpoRkepik],
poisson-scie (des poissons-scies), poisson-soleil 1 policlinique (du grec polis « ville ») Etablis¬
(des poissons-soleils). ▼ Dans le nom composé sement (géré par la ville) qui est annexé à un
poisson-de-mai, le deuxième élément reste hôpital et où l’on donne des soins à des malades
mvariable au pluriel : des poissons-de-maL qm ne sont pas hospitalisés.
3 Deux n dans les dérivés : poissonnerie, 2 polyclinique (du grec polus « nombreux »)
f issonneux, poissonnier, poissonnière n. f. ^lat
poisson).
Clinique qui comprend plusieurs services spé-
ciaUses et où l’on soigne des maladies cüverses.
polype n. m. Avec un y. De même : polypier. 2. ponceau adj. Rouge vif. T Toujours invaria¬
ble : Des rideaux ponceau. Des robes rouge
polyptjrque n. m. Au Moyen Age, liste de biens ponceau.
ecclésiastiques. T Deux fois y.
poncif n. m. Finale en -if. — PI. : des poncifs
polysyllabe ou polysyllabique adj. Le s unique — Dans l’emploi adjectif (nettement vieilli),
se prononce [s] : [polisilab ; polisilabik]. — reste invariable : Des procédés des idées poncif.
Seul polysyllabe peut être substantif ; Un mot
polysyllabe ou, plus fréquenunent. Un mot ponctuel adj. Deux / dans le féminin ponctuelle
polysyllabique. Un polysyllabe. et dans l’adverbe ponctuellement Un seul / dans
ponctualité. — Dans la langue moderne,
polytechnique adj. ou n. f Avec un E majuscule s’emploie souvent au sens de isolé, limité,
et un /> minuscule : l’Ecole polytechnique. — localisé ou de dispersé ou de individuel,
Avec un P majuscule : Polytechnique n. f (Son particulier, spécial : Des actions ponctuelles Des
fils est entré à Polytechnique). recherches ponctuelles Cet emploi n’est pas
vraiment incorrect. A éviter cependant dans le
polythéisme n. m. Avec accent aigu sur le e et style soutenu de caractère très littéraire.
sans tréma sur le L De même : polythéiste.
pondéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
polyvalent, ente adj. ou n. m. Finale en -ent, -aux : Des dosages pondéraux.
-ente.
pondoir n. m. Finale en -oir.
pommade n. f Avec deux m. De même :
pommader. pondre n. m. Conjugaison et emploi
pléonastique.
pomme n. f Dans la langue de la cuisine et de 1 Conjug. 91. Je ponds tu ponds, il pond, nous
la restauration, forme abrégée de pomme de pondons, vous pondez, ils pondent — Je
terre : Des pommes sautées, rissolées. Des pondais — Je pondis — Je pondrai — Je
pommes frites Des pommes chips > chips. — pondrais. — Ponds pondons, pondez. — Qpe
Avec le complément invariable : des pommes je ponde. — Que je pondisse. — Pondant —
vapeur, des pommes Pont-Neuf. Pondu, ue.
pontet n. m. Partie d’une arme à feu. — Finale pore n. m. Ne pas écrire pore, orifice (Les pores
en -et. de la peau), comme porc, cochon, ni comme
port (Un port de mer. Un beau port de tête. Le
pontife n. m. Avec s et p minuscules : le port d’une lettre. Les ports [cols] pyrénéens). —
souverain pontife. — Dérivés : pontifical, Dérivés : poreux, porosité. T Toujours mas¬
pontificat. culin : Un pore étroit.
pontifical, ale, aux adj. Masculin pluriel en porno (familier) Le porno: la pornographie. —
-aux : les ornements pontificaux. Comme adjectif, toujours invariable : Des films
porno. Des publications porno.
pont-l’évêque n. m. Avec des minuscules : du
pont-l’évêque (Un morceau de pont-l’évêque). porphyre [poRfis] n. m. Avec ph et y. De même :
Avec deux majuscules : du fromage de Pont- porphyrique, porphyrite, porphyriser, por-
l’Evêque. ▼ Toujours invariable ; des pont- phyroïde.
l’évêque.
1. port n. m. L’expression port de mer n’est pas
pont-levis [pSlovi] n. m. Finale en -is. — PL : un pléonasme, car il existe aussi des ports
des ponts-levis. fluviaux : Le projet de Paris port de mer a été
abandonné. Rouen, à la fois port fluvial et port
pont-neuf n. m. Avec un P et un A majuscules : de mer. — Avec deux majuscules et un trait
le Pont-Neuf nom d’un pont de Paris. — Avec d’union : le Vieux-Port (de Marseille).
PORTABLE 614
2. port n. m. Action de porter : Se mettre au port porte-fenêtre, porte est le nom féminin la porte,
d’armes (avec un s à arme), présenter les et non le préfixé porte- tiré du verbe porter :
armes. Port d’arme prohibée (sans -s à arme), des portes-fenêtres.
délit qui consiste à porter sur soi une arme 3 En ce qui concerne le pluriel, il est difficile
interdite. de fixer une règle. Voir ct-dessous chaque mot
à l’ordre alphabétique.
3. port n. m. Col, dans les Pyrénées : Le port de
Venasque. Saint-Jean-Pied-de-Port. porte-aéronefs n. m. Invariable : des porte-
aéronefs.
portable adj. T On dit très correctement ;
Créance, redevance portable (par opposition à porte à faux, porte-à-faux Deux expressions
quérable). Ce vêtement est encore portable à bien distinguer par la graphie.
(= mettable). En revanche, ne doit pas être
employé comme synonyme de portatif (faute 1 En porte à faux (sans traits d’union) loc. adv.
due à l’influence de l’anglais) : Machine à écrire ou adj. La couverture des tribunes du stade est
portative, et non *portable. en porte à faux. Une grande surface de béton
en porte à faux. — (figuré) Dans une posi¬
portail n. m. — PI. ; des portails. tion fausse : Cette déclaration imprudente du
ministre a mis le gouvernement en porte à
portant Sans trait d’union : à bout portant faux.
2 Un porte-à-faux (avec deux traits d’union)
portatif^ ive > portable. n. m. inv. Elément, surface en porte à faux :
Un immense porte-à-faux de béton couvrira les
1. porte n. f. Expressions fautives ; orthographe tribunes du stade. — PL : des porte-à-faux.
des locutions ; dénominations géographiques ou
historiques. porte-aiguille, porte-aiguilles Deux noms
1 On écrira : La clef est à la porte ou sur la porte masculms à bien distinguer.
(et non * après la porté). Il m'attendait sur le pas 1 porte-aiguille (chirurgie) Pince qui sert à
de la porte ou sur le seuil de la porte (et non *sur maintenir une aiguille à sutures. — (technique)
la porte). Trouver porte close (et non * porte de
Pièce de machine qui porte une aiguille. — PI. :
bois, mais on dit trouver visage de bois, trouver
des porte-aiguille ou des porte-aiguilles.
la porte fermée, en allant voir quelqu’un).
2 porte-aiguilles Etui où l’on met des aiguilles
2 Sans trait d’union : Habiter porte à porte. Aller
à coudre. — Invariable : des porte-aiguilles.
de porte en porte.
3 Avec un trait d’union : Faire du (le) porte-amarre n. m. ou adj. Invariable ; des
porte-à-porte, du démarchage à domicile. Une porte-amarre, des canons porte-amarre.
porte-fenêtre (des portes-fenêtres).
porte à porte, porte-à-porte Deux expressions
4 Avec un p minuscule : La porte de Vincennes.
à bien distinguer par la graphie.
La porte Champerret. La porte Saint-Denis. La
porte Saint-Martin, etc. 1 porte à porte (sans traits d’union) loc. adv.
ou adj. Ils habitent porte à porte. Deux
5 Avec un P majuscule : la Porte, la Sublime
logements porte à porte.
Porte, le gouvernement ottoman. Les Portes de
Fer, nom de divers défilés ou cols sur le Danube, 2 le porte-à-porte (avec des traits d’union) n.
en Algérie, dans le Caucase. m. inv. Démarchage à domicile : Il fait du
porte-à-porte.
2. porte adj. Sans trait d’union ; la veine porte,
les vaisseaux portes, les systèmes portes. porte-assiettes n. m. Invariable : des porte-
assiettes.
porte- Composés en porte-idu verbe porter).
porte-avions n. m. Invariable : des porte-avions.
■ 1 Presque toujours en deux mots avec un trait
d’union, sauf porteballe (des porteballes),
porte-bagages n. m. Invariable: des porte-
portechape (des portechapes), portefaix (des
bagages.
portefaix), portefeuille (des portefeuilles), porte¬
manteau (des portemanteaux), ainsi que porte¬
mine (écrit aussi porte-mine) et portemors (écrit porteballe n. m. V En un seul mot, sans trait
aussi porte-mors). d’union. — PI. : des porteballes.
porte-billets n. m. Invariable : des porte-billets. introduit par de (Nous sommes hors de portée de
nos ennemis). — La seconde, hon de la portée
porte-bonheur n. m. Invariable : des porte- de, hors de ma (ta, sa...) portée ne peut s’em¬
bonheur. ployer absolument (Il était déjà hors de la portée
de ma carabine. Cela est hors de ma portée).
porte-bouquet n. m. — PI. : des porte-bouquet
ou des porte-bouquets. porte-enseigne n. m. — PI. : des porte-enseigne
ou des porte-enseignes.
porte-bouteilles n. m. Invariable : des porte-
bouteilles. porte-étendard n. m. — PI. : des porte-étendard
ou des porte-étendards.
porte-cartes n. m. Invariable : des porte-cartes.
portefaix n. m. Prononciation : [pontafe]. T En
portechape n. m. ▼ En un seul mot, sans trait un seul mot, sans trait d’union. — Invariable :
d’union. — PL : des portechapes. des portefaix.
possession n. f. Avec deux fois s double. Deux (= la meilleure des solutions qu’il soit possible
n dans le dérivé : p<messionnel, elle. — Deux de choisir) et Choisissons la meilleure des
expressions à bien distinguer. solutions possibles (= la meilleure des solutions
1 Etre en possession de. Détenir, posséder : parmi celles qui sont possibles, c’est-à-dire
Mon frère est en possession de tous ces applicables).
documents. II Expressions diverses.
2 Etre en la posseæion de. Etre détenu par, 1 On peut dire très correctement : Agissez
appartenir à : Ces titres et ces documents sont le plus vite qu’il vous sera possible ou le plus
en la possession de mon frère. vite qu’il sera possible ou encore le plus vite
possible.
possessoire adj. ou n. m. (terme de droit) Finale
en -oire. 2 n est possible que. Est normalement suivi
du subjonctif : Il est possible qu’elle vienne, et
possible adj. ou n. m. Accord et expressions. non qu’elle viendra. On évitera l’emploi du
conditionnel marquant l’éventuahté et l’on
I Accord de possible. tournera autrement (en employant peut-être) :
Elle viendrait peut-être, si nous lui faisions des
1 Quand possible n’est pas accompagné d’un
avances, mieux que II est possible qu’elle
superlatif relatif et qu’il est attribut ou épithète
viendrait, si nous lui faisions des avances. — De
d’un nom, il prend la marque du pluriel : Ces
même. Il n ’est pas possible que est toujours suivi
solutions sont très possibles Nous avons deux
du subjonctif. — En revanche. Est-il possible
moyens possibles II a commis toutes les erreurs
que (suivi le plus souvent du subjonctif) peut
possibles T On écrit Le meilleur des mondes
se construire avec l’indicatif, pour souligner
possibles. Ici il ne s’agit pas de l’expression le
l’impossibilité ou l’invraisemblance du fait
meilleur possible, mais il faut analyser en « le
exprimé par la subordonnée: Est-il possible
meilleur des mondes parmi les divers mondes
qu ’il a commis cette erreur ? On entend par là :
qui ont la possibilité d’exister ». Voir ci-
« Non, il ne peut avoir commis cette erreur ! ».
dessous, I, 5.
On emploie parfois aussi le conditionnel, pour
2 Dans les expressions adverbiales le plus exprimer une éventualité: Est-il possible qu’il
possible, le moins possible, le mieux possible accepterait, si nous l’invitions? L’emploi de
portant sur un verbe, un participe ou un l’indicatif et du conditionnel après est-il possible
adverbe, possible est toujours invariable ; Elles que devient cependant rare dans la langue
travaillent le plus possible. Les cordes doivent moderne. On usera de ces deux modes avec
être tendues le plus possible. Les charpentes prudence.
doivent être construites le mieux possible. Les
3 Possible que subjonctif. Tour elliptique
longueurs seront calculées le plus exactement
pour II est possible que. Cüe tour appartient à
possible.
la langue familière: Possible qu’il ne soit pas
3 Le plus (le moins) possible de nom. content, après tout I
Possible reste invariable : Trouvez-moi le plus 4 Au possible. Equivaut à autant qu’il est
possible de photographies inédites. Essayons de
possible. Se place toujours après un adjectif.
commettre le moins possible d’erreurs. Appartient à un registre légèrement familier :
4 Le plus (le moins) de + nom possible. Il s’est montré aimable au possible.
Possible reste normalement invariable : Nous 5 V Dans la langue surveillée, on écrira :
inviterons le plus de collègues possible. J’ai dans toute la mesure possible ou dans la mesure
essayé d’oublier le moins de noms possible. du possible, plutôt que dans toute la mesure du
5 Les plus (les moins) + adjectif (ou possible (tour critiqué).
participe) -h possible, les mieux -|- participe
-b possible, les meilleurs possible. Possible reste post Préfixe (du latin post « après »). Les
normalement invariable : Donnez-moi les statis¬ composés en post s’écrivent en un seul mot sans
tiques les plus récentes possible (= qu’il est trait d’union (postcommunion, postcure), sauf
possible de donner). Choisissons les textes les si le second élément commence par un t-
moins altérés possible. Il faut obtenir les (post-traumatique). ▼ Seules exceptions : post-
meilleurs résultats possible (= qu’il est possible abortum (n. m. inv.), post-partum (n. m. inv.),
d’atteindre). ▼ A distinguer du tour Le meilleur post-scriptum (n. m. inv.) — En deux mots et
des mondes possibles, tour dans lequel possible sans trait d’union : post mortem.
ne se rapporte pas à un pronom unpersonnel
il sous-entendu, mais au nom pluriel mondes. postale n. m. Mot de la langue commerciale.
Voir ci-dessus, I, 1. De même, on distinguera Equivalent usuel : mise à la poste (du courrier,
Choisissons la meilleure des solutions possible d’une lettre) > poster.
♦ \
618
POSTDATER
postdater, antidater > antidater. 4 Sans traits d’union : La servante mit un pot
de vin sur la table (= un récipient plein de vin).
poster [pDste] v. t. Mot de la langue commer¬ — Avec des traits d’union : Le ministre aurait
ciale. Equivalent usuel : mettre à la poste (le touché un pot^e-vin (somme d’argent). PI. : des
courrier, une lettre). > postage. pots-de-vin.
5 Avec un o ouvert et la liaison du t même
postérieur, eure adj. Qui a eu lieu après autre au pluriel : un pot à eau [potao], des pots à
chose. — Se construit avec la préposition à: eau [potao] ; un pot à lait [patale], des pots
Les événements postérieurs à la guerre de Cent à lait [potale] ; le pot aux roses [potOROz] ; le
Ans. — Ce mot, comme son antonyme anté¬ pot au noir [pDtonwaR] ; un pot-au-feu
rieur, est, par nature, un coinpmatif. On ne [potofo], des pot-au-feu [potofo].
peut dire, par conséquent, un événement *plus
postérieur ni *moins postérieur : un événement 6 Avec un o fermé et sans aucune liaison, ni
a lieu avant ou après un autre, on ne peut dire au singulier ni au pluriel : un pot à feu [poafo],
qu’il a eu lieu *plus avant ou *]^lus après un des pots à feu [poafo], un pot à beurre
autre. En revâncne, on tolère un événement très [poabœR], des pots à beurre [poabœR] ; un pot
postérieur, un peu postérieur, car un événement à bière [poabJeR], des pots à bière [poabJeR] ;
peut se produire longtemps, peu de temps après un pot a confiture [poakSfityR], des pots à
un autre. On dit aussi, et mieux : bien confiture [poakSfityR] ; un pot à tabac [poa-
postérieur, de beaucoup postérieur, de peu taba], des pots à tabac [poataba] ; un pot à
postérieur. vin [poavê], des pots à vin [poavê].
posteriori (a) > a posteriori. potable adj. Très correct au sens propre : Eau
potable. Eau non potable. — Familier au sens
posthume adj. Avec -th-. figuré de acceptable, passable : Un repas potable.
Des résultats tout juste potables.
posthumement adv. Eviter la forme fautive
*posthumément. pot-au-feu [potofo] n. m. ou adj. Invariable : Des
pot-au-feu [potofo]. Elles sont très pot-au-feu.
post mortem Locution latine qui veut dire
« après la mort » : L’autopsie a décelé des pot-bouille (vieux) Cuisine, ménage. ▼ Toujours
lésions post mortem sur le corps de la victime. féminin : La pot-bouille. — PI. : des pots-
Prononciation : [postmontem]. Invariable. En bouilles.
deux mots, sans trait d’union. — Souvent écrit
en italique dans un texte en romain et en romain pot-de-viu (familier) Somme d’argent donnée
dans un texte en italique. pour obtenir un passe-droit. — PI. : des
pots-de-vin. — Ne pas écrire comme un pot de
post-partum [postpaatom] n. m. 0erme de vin, un récipient plein de vin.
médecine) En deux mots, avec un trait d’union.
Invariable : des post-partum. potentiel, elle adj. ou n. m. Avec -en- et finale
en -tiel, -tielle. — Dérivés : potentialité, poten¬
post-scriptum [postskaiptom] n. m. En deux tiellement, potentiomètre.
mots, avec un trait d’union. Invariable : des
post-scriptum. Abréviation : P.-S. potiron n. m. Plante ; légume. — Finale en -on,
sans -d.
postulant, impétrant > impétrant.
pot-pourri n. m. PI. ; des pots-pourris.
pot n. m. Emploi de la préposition, orthographe
des composés, prononciation. potron- (expressions familières) Dès potron-jaquet
1 Un pot à lait, un pot de lait > à (X, 1, 2 (parfois des potron-jacquet) et dèspotron-minet :
et 3). très tôt, de bon matin. — On évitera de déformer
en dès *patron-jaquet, dès *patron-minet.
2 Sans trait d’union : pot à eau (pot à l’eau est
vieux) ; pot à lait; pot à beurre (pot au beurre pou n. m. T Avec un -x au pluriel : des poux.
est vieux), pot à bière, pot à tabac ; découvrir
le pot aux roses; le pot au noir (région de
poucier, poussier Deux noms masculins
brouillards permanents, aux latitudes équato¬
homophones.
riales), pot à feu (ornement d’architecture).
1 poucier Doigtier qui protège le pouce.
3 Avec des traits d’union : pot-au-feu (invaria¬
— Pièce du loquet.
ble des pot-au-feu) ; pot-bouille n. f. (des
pots-bouilles), pot-pourri (des pots-pourris). 2 poussier Poussière de charbon.
619 POU-DE-SOIE
pou-de-soie > pout-de-soie. aller, venir et courir : Elle se leva et alla fermer
la fenêtre. Je vais au jardin cueillir des cerises.
pouding > pudding. Il est venu chercher le courrier. Je cours acheter
du pain. — On évitera l’ellipse après un verbe
poudmgue [pudég] n. m. Terme de géologie qui autre que les verbes cités ci-dessus et l’on
désigne une roche. — Ne pas confondre avec écrira: Elle bondit pour fermer la fenêtre
pouding, autre graphie de pudding > pudding. plutôt que Elle bondit fermer la fenêtre). On
évitera notamment cette ellipse après un verbe
poudroiement [puduwamâ] n. m. Attention à autre qu’un verbe de mouvement. On écrira :
Ve muet intérieur. Il regarda par la fenêtre pour voir s'il neigeait
encore, et non II regarda par la fenêtre voir s’il
poudroyer v. i. Conjug. 21. Change y en i devant neigeait encore (tour incorrect). En revanche,
un e muet : le chemin poudroie, poudroiera. le tour II regardait tomber la neige est
parfaitement correct. Dans ce cas en effet
pouf n. m. Siège bas; coussin destiné à faire l’infinitif n’exprime pas le but, mais joue le rôle
bouffer la robe. — Avec un seul / — PI. : des du verbe d’une complétive.
poufs.
3 Pour -b infinitif, exprimant la cause. Tour
parfaitement correct : Pour avoir servi pendant
pouffer V. i. Pouffer de rire n’est pas un
trois ans sur un torpilleur, il connaissait bien
pléonasme, mais on dira, tout aussi bien,
le milieu des officiers de marine (= parce qu’il
pouffer tout simplement. — Avec deux f De
avait servi...). Il a été condamné à deux mois
même : pouffemenL
de prison pour avoir frappé un policier.
pouilles n. f pl. Seulement dans l’expression 4 Pour -b infinitif, exprimant la concession.
familière et vieillie chanter pouilles à quelqu ’un, Tour parfaitement correct et assez littéraire :
lui adresser des reproches véhéments. Pour être président, on n’en est pas moins
homme (= quoiqu’on soit président...). Cette
poulailler n. m. Pas de i après le groupe -///-. théorie, pour être vraie dans son ensemble, n’est
pas pour autant entièrement satisfaisante. T Ce
poulain n. m. Finale en -ain. tour ne peut s’employer que si la proposition
à un mode personnel est négative.
poulbot n. m. Type d’enfant parisien pauvre, créé
II Etre pour suivi de l’infinitif.
par le dessinateur Poulbot. — Avec un p
minuscule : Les petits poulbots qui jouent dans 1 Equivaut à « être sur le point de ». Tour
la rue. assez rare, assez littéraire, mais très correct :
Je suis pour partir.
poulette n. f Sans trait d’union : sauce poulette. 2 Equivaut à «destiné à». Tour assez
littéraire, mais très correct : Le luxe de la cour
poulpe Synonyme de pieuvre. — Toujours n’était pas seulement pour distraire le roi et les
masculin, à la différence de pieuvre : Un poulpe courtisans, il devait aussi manifester la puissance
monstrueux. du monarque aux yeux des peuples étrangers.
pouls n. m. Battement de l’artère. — Prononcia¬ 3 Exprime la conséquence. Tour usuel et très
tion : [pu]. — Avec -Is muet. Ne pas écrire correct: Cela n’est pas pour me surprendre
comme pou, insecte. (= cela n’est pas tel que je puisse être surpris).
Cela n’est pas pour nous détourner de nos
poult-de-soie > pout-de-soie. projets. Voilà qui est pour nous déconcerter.
4 Equivaut à « être d’avis de ». Je suis pour
poupe n. f. Arrière d’un bateau. — L’avant refuser cette proposition. Tour relâché. On dira
s’appelle la proue. plutôt être d’avis de : Je suis d’avis de refuser...
pour Préposition d’un emploi très courant en III Pour suivi de l’infinitif, avec une négation.
français. 1 Pour ne m’engager pas (point). Tour
I Sens de pour. La préposition pour exprime archaïque : Pour ne m’engager pas, je différai
principalement le but, mais elle a aussi d’autres encore.
valeurs. 2 Pour ne pas m’engager. Tour usuel,
1 Pour en concurrence avec afin de > afin. moderne et parfaitement correct : Pour ne pas
m’engager, j’ai différé ma réponse.
2 Ellipse de pour devant un infinitif de but
dépendant d’un verbe de mouvement. Cette IV Pour que... ne... pas (point). Seule construc¬
ellipse de pour est parfaitement admise après tion correcte : Il prend toutes les précautions
* >
POUR- 620
pour que l’événement ne le surprenne pas. T On lier. Pour de rire est très familier (langage
évitera le tour relâché *pour ne pas que enfantin).
l’événement le surprenne.
6 Le pour et le contre > contre 2.
V Pour grands que soient les rois. Exprime la
concession et équivaut à « si grands que soient pour- Les composés en pour s’écrivent en un seul
les rois ». Tour littéraire. Se construit avec le mot, sans trait d’union (pourboire, pourchasser,
subjonctif : Ces résultats, pour faibles qu 'ils pourlécher, pourtour, etc.), sauf le pour-soi
fussent, lui apportèrent un encouragement. Pour n. m. inv. (terme de philosophie).
sotte qu’elle soit, elle comprendra qu’on veut la
tromper. Le tour avec inversion, pour sotte pourboire n. m. En un seul mot, sans trait
soit-elle, est rare et peu conseillé : Pour vite d’union. — Avec -e final, comme boire.
qu’ils aillent, nous les rattraperons — L’emploi
de l’indicatif ou du conditionnel se rencontre pour cent Notation et accord du verbe.
parfois : Pour nécessaires que sont ces remar¬
ques, elles ne suffisent pas a nous éclairer. Pour I Notation du pourcentage.
grands que seraient ces risques, ils ne suffiraient
1 Dans un texte littéraire, on écrira plutôt :
pas à nous décourager. Cet emploi de l’indicatif
cinq pour cent; huit pour cent (Le vieil usurier
ou du conditionnel est peu conseillé. T Le tour
exigeait un intérêt de vingt pour cent).
pour si grand que est un archaïsme, qui risque,
de nos jours, d’être interprété comme une faute. 2 Dans un texte didactique, quand il s’agit
On écrira donc : pour grand qu’il soit ou bien d’une proportion, d’une statistique, on écrira
si grand qu’il soit. plutôt : 5 pour 100; 8 pour 100, ou 5 p. 100;
8p. 100 (Un alliage qui contient 4p. 100 de
VI Emploi de pour sans complément. Dans la nickel, 11 p. 100 de cuivre et 85 p. 100 de fer).
langue semi-familière, on admet les tours être
pour, être favorable, partisan, voter pour : Es-tu 3 Dans la langue de la finance et du
pour ou contre ? Moi, je suis plutôt pour. Ils ont commerce, quand il s’agit d’intérêt, de taux
voté pour. Sont considérés comme très familiers d’escompte, de pourcentage d’une somme, on
les emplois tels que : C’est fait pour. C’est étudié écrira plutôt : 5%; 8% (Le taux d’escompte
pour. J’ai fait le nécessaire pour. va être porté à 12 %).
VII Pour demain, pour dans quinze jours. Pour 4 ▼ Ne pas noter le pourcentage en
s’emploie correctement devant un adverbe : Le employant à la fois la notation en chiffres et
départ est pour demain, pour après-demain, la notation en lettres, par exemple : *5pour cent
pour bientôt. — On évitera en revanche, dans ou *cinq pour 100.
la langue surveillée, d’employer pour devant
une préposition. On écrira : Le départ aura lieu II Accord du verbe après... pour cent. Vingt pour
dans quinze Jours (plutôt que Le départ est pour cent de la population approuve. Vingt pour cent
dans quinze jours). Le mariage aura lieu après des candidates sont admisest> cent (III, 1,2 et 3).
les vacances (plutôt que Le mariage est pour
après les vacances). pourlécher v. t. Conjugaison et accord du
participe.
VIII Locutions et expressions.
1 Conju^. 11. Il pourléche, mais il pourléchera,
1 Pour autant que > autant (9). il pourlécherait.
2 Pour moi (toi), au sens de « à mon (ton) 2 A la forme pronominale, accord du participe
avis ». Locution semi-familière. Dans la langue avec le sujet (Elles se sont pourléchées à cette
surveillée, on écrira plutôt selon moi (toi), à idée), mais invariabilité dans se pourlécher les
mon (ton) avis ; Selon moi (ou à mon avis), cette babines, les lèvres (Elles se sont pourléché les
démarche ne s’impose pas. — On ne confondra babines).
pas cet emploi de pour moi avec pour moi
complément d’un adjectif de la proposition pourparlers n. m. pl. De nos jours, toujours au
(emploi correct) : Pour moi, c’est avantageux, pluriel : Des pourparlers internationaux. Entrer
mais pas pour lui (= cela est avantageux pour en pourparlers avec quelqu’un.
moi).
pourpoint n. m. Avec un trait d’union ; à
3 Pour le moins > moins (III, 2). brule-pourpoinL
4 Pour peu que > peu (VI, 6).
pourpre Peut être nom masculin ou nom féminin
5 Poiu" de bon, pour tout de bon. Expressions ou adjectif
du registre familier. L’équivalent soutenu, un
peu vieilli, est : tout de bon. — Pour de vrai I Nom masculin (le pourpre).
(= vraiment, réellement) est également fami¬ 1 Couleur d’un rouge violacé : Le pourpre
621 POURQUOI
profond et chaud de l’amarante. Dans ce sens, décision, le motif d’une action : Pourquoi le
on dit aussi la pourpre, voir ci-dessous II, 2. liège flotte-t-il à la surface de l’eau ? C’est parce
— Couleur héraddique. — (photographie) Oau- qu’il est moins dense que l’eau. Pourquoi
leur complémentaire du vert. — (anatomie) voulez-vous changer d’emploi ? — Parce que je
Pourpre rétinien : pigment des bâtonnets de la suis mal payé. — La locution pour quoi
rétine. introduit une question portant sur la chose au
profit de laquelle ou en faveur de laquelle
2 Mollusque marin qui fournissait une
s’accomplit l’action. La locution équivalente,
teinture rouge : Pêcher le pourpre.
quand il s’agit d’une personne, est pour qui.
II Nom féminin (la pourpre). La locution antonyme est souvent contre quoi :
Mais pour quoi combattent-ils ? pour la liberté ?
1 Dans l’Antiquité, matière colorante extraite pour l’égafité ? Et pour qui meurent-ils ? pour
d’un mollusque marin : La pourpre tyrienne fit leur chef? pour leurs erifants ?
la fortune des Phéniciens.
2 On écrira ce pour quoi plutôt que ce
2 Couleur d’un rouge violacé ; La pourpre pourquoi: Voici ce pour quoi je suis venu vous
merveilleuse des nuages au soleil couchant. trouver.
Dans ce sens, on dit aussi le pourpre, voir
ci-dessus 1, 1. — Rougeur : La pourpre de la 3 Pour quoi, pourquoi devant un infinitif. Si
honte enflamme son visage. T Au sens de l’infinitif est transitif et n’a pas d’autre complé¬
« rougeur », l’emploi du masculin le pourpre ment que quoi, on écrit pour quoi ; Je devrais
est vieilli. lui écrire, mais pour quoi dire ? Il cherche de
l’argent, pour quoi faire ? — Si l’infinitif est
3 Vêtement de couleur pourpre ; Les empe¬ intransitii ou s’il a un complément direct, on
reurs romains revêtaient la pourpre. — Symbole écrit pourquoi : Pourquoi courir si vite ? Pour¬
de la dignité impériale ou royale : Il renonça quoi dire ces sornettes ? Pourquoi faire toutes
à la pourpre impériale. — Iji pourpre romaine : ces recherches ?
la dignité de cardinal.
IV Pourquoi non, pourquoi pas > non (3).
ni Adjectif. D’une couleur rouge violacé. —
Prend la marque du pluriel ; Des n uagespourpres V Emploi substantif. Toujours invariable : Tous
les pourquoi de l’affaire.
pourquoi adv. ou n. m. Constructions et
emplois; confusion possible avec pour quoi. pourrir v. i. ou v. t. Avec deux r. De même :
pourri, pourridié n. m. (maladie des plantes),
I Constructions dans les propositions pourrissage, pourrissement, pourrisseur, pour-
interrogatives. rissoir (finale en -oir), pourriture.
1 Constructions correctes. Avec inversion,
dans l’interrogation directe : Pourquoi est-il pour-soi n. m. inv. (terme de philosophie). V
parti ? Pourquoi son frère est-il parti ? — Sans Avec un trait d’union.
mversion, dans l’interrogation indirecte : Je
vous demande pourquoi il est parti Je vous poursuite n. f On peut dire la poursuite du
demande pourquoi son frère est parti travail, des efforts, des démarches. En revanche,
on n’écrira pas la poursuite du beau temps, de
2 Construction admise dans la langue parlée. la pluie, mais la persistance.
Pourquoi il est parti ? Pourquoi son frère est
parti ? A éviter dans la langue écrite. poursuivre v. t. Conjugaison et expression
3 Construction correcte, mais lourde. Pour¬ critiquée.
quoi est-ce qu’il est parti ? Pourquoi est-ce que 1 Conjug. 103 (comme suivre). Je poursuis, tu
son frère est parti ? A éviter dans le style soigné. poursuis, il poursuit, nous poursuivons, vous
4 Constructions fautives. Pourquoi *qu’il est poursuivez, ils poursuivent. — Je poursuivais. —
parti ? Pourquoi * c’est qu’il est parti ? Je vous Je poursuivis. — Je poursuivrai — Je poursui¬
demande pourquoi *est-il parti Je vomj de¬ vrais. — Poursuis, poursuivons, poursuivez —
mande pourquoi son frère *est-il parti Que je poursuive. — (fiie je poursuivisse. —
Poursuivant. — Poursuivi
n C’est pourquoi. Equivaut à « c’est pour cette
raison que » : Je n’ai pas été prévenu, c’est 2 Poursuivre un but > but (II, 4).
pourquoi je ne suis pas venu à fa réunion.
pourtant adv. A la différence de cependant, qui
III Pourquoi, pour quoi. Deux graphies qui ne n’est guère employé dans la langue parlée
sont pas interchangeables. familière et qui est ignoré de la langue
1 L’adverbe pourquoi introduit une question populaire, pourtant appartient à tous les
portant sur la cause d’un fait ou la raison d’une registres.
• \
POURVOI 622
3 Pas d’impératif. Pour exprimer le souhait, 8 N’en pouvoir mais > mais (6).
on emploie les périphrases puisses-tu, puissions-
9 On ne peut mieux, on ne peut plus.
nous, puissiez-vous : Puisses-tu enfin travailler
en paix l Expressions à valeur superlatives (= le mieux
possible, le plus possible). Elles sont parfaite¬
4 Participe passé. Toujours invariable. Il a ment correctes : Ces nuances sont on ne peut
acheté toutes les marchandises gu ’il a pu. Il a mieux rendues. Ces fleurs sont on ne peut plus
commis des erreurs qu'un homme avisé aurait jolies.
pu éviter.
2. pouvoir n. m. Expressions.
II Emplois, constructions, expressions.
1 Fondé de pouvoir > fondé.
1 On évitera les tours pléonastiques du
genre il est possible, il est impossible qu’on 2 Pleins pouvoirs, plein pouvoir.. Pluriel ou
puisse. On écrira ; Il est possible que mon frère singulier selon le sens ; Ce chef d’Etat s’est fait
réussisse ou Mon frère peut réussir, mais non donner les pleins pouvoirs (= cumul temporaire
Il est possible que mon frère puisse réussir. On du pouvoir exécutif et du pouvoir législatiQ.
écrira: Il est impossible qu’on soit naïf à ce Ce diplomate a reçu pleins pouvoirs pour
point l ou On ne peut pas être naïf à ce point l négocier l’accord (= habilitation à négocier et
mais non II est impossible qu’on puisse être naïf à signer au nom du gouvernement). Le chef de
à ce point! — L’emploi de peut-être avec service m’a donné plein pouvoir dans cette
pouvoir est peu conseillé. On écrira : Il réussira affaire (= complète liberté d’action). En
peut-être ou II peut réussir. On tolère l’emploi domptant ses instincts, l’homme se donne-t-il
de peut-être comme formule de renforcement plein pouvoir sur son destin ? (= maîtrise
pour insister sur l’expression du doute. Dans complété).
ce cas, peut-être doit être isolé entre des
virgules : Il pourrait, peut-être, réussir, à pouzzolane n. f Cailloutis volcanique. — Avec
condition que les circonstances soient très deux Z et un seul n. — Bien prononcer
favorables. [puzolan], avec [z], et non ♦[pudzolan].
2 Pouvoir s’emploie correctement pour expri¬
pragois, oise ou praguois, oise adj. ou n. De
mer l’approximation ; Du village au château, Prague, capitale de la Tchécoslovaquie : La
il pouvait y avoir une demi-lieue (= il y avait population praguoise. Les Praguois. — Les deux
environ une demi-lieue). formes sont admises. La plus fréquènte semble
3 II se peut que. Normalement suivi du être praguois, oise.
subjonctif : Il se peut que mon oncle vienne à
Paris le mois prochain. L’emploi de l’indicatif praire n. f Coquillage. — Toujours féminin : Ces
(Il se peut que la porte est fermée) est peu praires sont excellentes.
conseillé. L’emploi du conditionnel pour expri¬
mer que l’action est soumise à une condition prairial n. m. Mois du calendrier républicain.
se rencontre parfois : Il se peut qu 'en province — Avec un p minuscule : Le 7 prairial an IV.
son frère réussirait {— s’il était en province, son
frère réussirait). Cependant ce tour est à éviter prairie n. f Avec -ai-, à la différence de pré.
dans la langue très surveillée. On tournera
autrement : En province, peut-être, son frère praline n. f Bonbon. — Sans accent circonflexe.
réussirait. De même : praliné, praliner.
4 Ça se peut. Expression de la langue parlée praticable adj. ou n. m. Avec c, à la différence
familière. Dans la langue soignée, on emploiera de pratiquer. De même : praticabilité.
il se peut.
5 Ce peut-être, ce peuvent être > ce 2 (V). pratiquant, ante Que le mot soit participe
présent, adjectif ou nom, il est toujours écrit
6 II ne peut pas ne pas se lasser (= avec -qu- : Pratiquant l’athlétisme, ces garçons
nécessairement, il se lassera). Tour moderne et étaient robustes. Les catholiques pratiquants.
usuel, avec la double négation. A distinguer du Une catholique pratiquante. Les catholiques non
tour suivant (voir ci-dessous, § 7). pratiquants (adjectif, donc pas de trait d’union).
7 L’être humain ne peut qu’il ne finisse par Les non-pratiquants (substantif, donc un trait
se lasser de tout (= l’être humain finit d’union).
nécessairement par se lasser de tout). A la
différence du tour précédent (§ 6), cette pratiquement adv. Dans la langue soignée, on
construction est archaïque et très recherchée. évitera d’employer ce mot au sens de presque.
Se rencontre chez quelques auteurs modernes, On écrira : Le travail est presque terminé, et non
tels que Valéry. est pratiquement terminé. — En revanche.
PRATIQUER 624
emploi correct au sens de « dans la pratique » précédent n. m. Au singulier dans : des faits sans
tpar opposition à théoriquement) : Je ne vois pas précédent
a quoi cette idée, séduisante d'ailleurs, peut
aboutir pratiquement précéder v. t. Conjug. 11. Il précède, mais il
précédera, il précéderait
pratiquer v. t. Toujours avec -qu-, même devant
a ou o: il pratiquait nous pratiquons, en précellence n. f. (vieilli et très littéraire) Pri¬
pratiquant (et aussi un pratiquant). mauté. — Ne pas déformer en *préexcellence.
pré n. m. Prairie. — Pas de -s final. — Avec des précession n. f. (terme d’astronomie) Attention
traits d’union : un pré-bois (des prés-bois), un à la place de c et de -ss-.
pré-salé (des prés-salés), Le Pré-aux-Clercs, le
Pré-Saint-Gervais. prêche n. m. Avec accent circonflexe. De même :
prêcher, prêcheur, prêchi-prêcha.
pré- Préfixe (du latin prae « devant, en avant »).
Tous les composés en pré s’écrivent en un seul prêche, sermon ▼ On dit le prêche quand il
mot, sans trait d’union : préadamisme, préada- s’agit du discours rehgieux prononcé par un
mite, Préalpes, préalpin, préavis, préchambre, p^teur protestant le sermon quand il s’amt du
préchauffage, précolombien, precombustion, discours prononcé par un prêtre cathouque.
préencolïé, préenquête, préétabli, préhistoire,
prémilitaire, préretraite, etc. prêchi-prêcha n. m. Invariable: des prêchi-
prêcha.
préau n. m. Finale en -au, — PI. : des préaux.
précieux, euse adj. ou n. Avec un p minuscule :
préavis n. m. Au sens strict, désigne un avis
préalable (Envoyer, signifier un préavis par lettre Us précieux, les précieuses (du XVII* siècle).
recommandée) et non une durée. Cependant,
dans la langue usuelle, on admet des expres¬ préciosité n. f. Toujours avec un p minuscule :
sions telles que : Un préavis de cinq jours, de La préciosité prépara le classicisme. T Daigne
six mois. Cette extension de sens ne peut être un mouvement littéraire du XVII* siècle ou
considérée comme une faute. On pourra préfé¬ bien le caractère à la fois recherché et d^cat
rer ; délai de préavis. du style ou de l’art jamais le caractère précieux
d’un objet Ne pas dire, par exemple: la
prébende Jpaebâd] n. f. Finale en -ende. Dé¬ * préciosité d'un diamant Elire plutôt : U grand
rivés : prebendi, ée, prébendier (pas de féminin). prix, la grande valeur.
précédant précédent Deux homophones à bien précurseiu n. m. ou adj. m. Pas de forme pour
distinguer. le féminin : Cette suffragette fut un précurseur
1 précédât Participe présent invariable du du féminisme. — Avec un P majuscule : le
veAe précéder : Des jeunes filles, précédant le Précurseur, saint Jean-Baptiste.
cortège, portaient des banderoles.
prédateur Comme nom, n’a pas de forme
2 précédât ente Adjectif variable (Au cours féminine : La belette est un prédateur. —
des années précédentes) ou nom masculin (Ils Comme adjectif, a un féminin prédatrice : Les
ont créé des précédents fâcheux). espèces prédatrices
625 PRÉDÉCESSEUR
préexistant, ante adj. Se construit avec à : Les 4 Je préfère de partir. Tour vieilli, très
littéraire, mais correct.
notions préexistantes à l'expérience.
5 D préfère lire à voir un film. Tour assez
préexistence n. f. Finale en -ence. — Ne peut rare, d’une correction incertaine. A éviter.
se construire avec à. On ne peut dire, par
6 n préfère lire que voir un film ou II préfère
exemple : La préexistence de la notion d'espace
lire que de voir un film. T Tour moderne, usuel,
*à l'expérience. Tourner autrement : La pré¬
admis par de nombreux écrivains, mais critiqué
existence de la notion d'espace par rapport à
par les grammairiens. Dans la lan^e très
l'expérience.
surveillée, on écrira : Il préfère lire plutôt que
de voir un film ou, mieux encore. Il aime mieux
préexister v. i. Se construit avec à : La notion- lire que voir (ou que de voir) un film > aimer
empirique de cercle préexiste au concept mathé¬
(III, 2 et 3).
matique correspondant
7 Préférer que, suivi du subjonctif. On ne
préfecture n. f. Avec un p minuscule : la peut avoir deux que à la suite, par exemple :
préfecture de Chaumont; se rendre à la Je préfère qu'il nous dise la vérité *que
préfecture; la préfecture de police de Paris, que la situation reste équivoque. Il faut donc
de Lyon, de Marseille, la préfecture de la tourner autrement : Je préfère qu'il nous dise
Seine, de l'Orne, la préfecture maritime. — la vérité plutôt que de voir la situation rester
Avec un P majuscule à police : La préfecture équivoque ou bien Je préfère qu'il nous dise
de Police (celle de Paris, sans autre la vérité plutôt que si la situation restait
détermination). équivoque.
* X
PRÉFET 626
préfixai, ale, aux adj. (terme de gra^aire) préliminaire adj. ou n. Comme nom, toujours
Masculin pluriel en -aux : Les éléments au pluriel : Les préliminaires de la paix.
préfixaux. Abrégeons les préliminaires.
pour est possible : Dans son entourage, on près le tribunal, ambassadeur près le Saint-Siège
prenait le vieux savant pour un fou. — Au sens sont vieux aussi. Aujourd’hui, on dit : avocat
de « se tromper sur l’identité d’une personne, à la cour, expert auprès du tribunal, ambassa¬
sur la nature d’une chose », seul le tour prendre deur auprès du Saint-Siège.
pour est possible : Quel quiproquo / Il a pris la
bonne pour la maîtresse de maison t Prendre des V Près (de), auprès (de) > auprès (I).
vessies pour des lanternes. — Au sens de
« choisir, adopter », on rencontre aussi bien présager v. t. Conjugaison et construction.
prendre comme que prendre pour : Voici l’hypo¬ 1 Conjug. 16. Prend un e après le g devant a
thèse que nous prendrons comme base, ou pour ou O : il présageait nous présageons.
base.
2 Est toujours transitif direct : Ces nuages noirs
6 Prendre au plus court, prendre le plus présagent la pluie. Son visage dur et fermé
court. Les deux tournures sont correctes. présageait une explosion de colère. Cela présage
7 Prendre garde > garde 1 (II, III, IV). un avenir meilleur.
3 V Le complément d’origine ou de cause
prénom > annexes. introduit par de dans certaines phrases n’est pas
un complément d’objet indirect : Je ne présage
prénuptial, ale, aux adj. Mascuhn pluriel en rien de bon de son silence prolongé. Aussi
-aux : Des certificats prénuptiaux. devra-t-on éviter d’employer présager avec un
complément indirect mtroduit par de \ Tout
préparer v. t. Préparer d’avance > avance (3). cela présageait *d’un avenir meilleur, tour fautif
pour Tout cela présageait un avenir meilleur.
prépondérance n. f. Finale en -ance. — De la
même famille : prépondérant pré-salé n. m. PI. : des prés-salés.
h/ Interdire, rejeter : La morale de tous les 3 Le féminin présidente s’emploie pour désigner
peuples proscrit l’inceste. Les écrivains classiques la femme d’un président : Le président de la
et les grammairiens proscrivaient les mots République et la présidente ont reçu à l’Elysée
vulgaires. — Dérivé : proscription (La proscrip¬ le chef du gouvernement bolivien. En s’adressant
tion de l’inceste. La proscription d’un tour à elle, on écrit et on dit : Madame la Présidente.
syntaxique incorrect). De même, en s’adressant à la présidente d’une
association (club, amicale, etc.), on dit : Ma¬
préséance n. f. Se prononce [paeseas], mais dame la Présidente. — En revanche, quand on
s’écrit avec un seul s. parle d’une femme qui remplit les fonctions de
président d’une assemblée officielle, on dira
présence n. f. Sans trait d’union : en présence (de). plutôt : Madame le Président (Madame le
Président du conseil général de l’Orne).
présent, ente adj. ou n. Emplois difficiles.
président, présidant > présidant.
1 Au cours d’un appel, quand une personne
du sexe féminin répond, elle emploie plutôt le présidentiel, elle adj. Finale en -tiel, -tielle, avec
masculin présent au lieu de présente : A l’appel t — On n’abusera pas de cet adjectif. On écrira,
de son nom, la fillette ré^ndit «présent !». par exemple : L’avion du président, plutôt que
L’emploi du féminin ne saurait cependant être L’avion présidentiel
tenu pour incorrect.
2 A présent que. Peut s’employer avec un verbe présider Deux constructions, deux sens.
au présent : A présent que je vais mieux, je vais 1 Transitif direct. Etre le président de, diriger
pouvoir sortir. — Quand le verbe est à un temps (une assemblée, une réunion, une séance en tant
du passé, on emploiera plutôt maintenant que : que président) : Le président de la République
Maintenant qu’il allait mieux, il reprenait pût préside le Conseil des ministres. Le président
à la vie, mieux que A présent qu’il allait mieux. Dubois préside les assises. Le général Martin
avait présidé la cérémonie de distribuion des
présenter v. t. Deux emplois déconseillés. prix. T On dit présider l’Assemblée, mais on
1 Dans la langue correcte, on écrira : se présenter ne peut dire *présider les députés
à un examen (à tel certificat de licence, etc.), et 2 Transitif indirect. Présider à, veiller sur,
non présenter un examen. — En revanche, veiller à : Le chef de l’Etat préside aux destinées
quand le complément désigne une œuvre, un de la nation. C’est le professeur Duval qui
auteur ou une question à option, l’emploi de présidera à l’organisation du congrès, mais Le
présenter est correct : Mon frère présente le professeur Lenoir présidera la séance d’ouver¬
Discours de la Méthode comme texte à option. ture. — (par extension) Tel est le principe qui
2 Présenter bien (mal). C!et emploi intransitif a présidé au classement des données.
appartient à la langue relâchée. Dans le style
surveillé, on écrira plutôt : avoir une bonne présomptif, ive adj. Prononciation : [psezôptif,
(une mauvaise) présentation. iv].
endroit, presque en même temps, presque un seul, 3 Pour qualifier une chose, on écrira plutôt
etc., et non *presqu’à temps, *presqu’au même urgent : Une commande urgente (mieux que
endroit, *presqu’en même temps, *presqu’unseul. Une commande pressée). Il faut parer au plus
urgent (mieux que... au plus pressé).
II La presque totalité. Tour assez répandu.
Dans la langue surveillée, on écrira plutôt ; la presse-bouton adj. Invariable : des guerres
quasi-totalité. De même : la quasi-majorité, la presse-bouton.
quasi-unanimité, etc.
III Place de presque. presse-citron n. m. Invariable : des presse-citron.
1 Avec un temps simple. Presque se place presse-étoupe n. m. Invariable : des presse-
toujours après le verbe : Je l’égale presque. étoupe.
2 Avec un temps composé. Presque se place
normalement entre l’auxiliaire et le participe : presse-fruits n. m. Invariable. Avec un s à fruit,
Je l’ai presque égalé. La postposition constitue même au singulier.
un effet de style : Il s’en est approché, Va atteint
presque. pressentir v. t. Orthographe, conjugaison et
sens.
3 Avec un verbe suivi de l’infinitif. Presque
se place normalement entre le verbe et l’infini¬ 1 Avec deux s et sans accent aigu. De même ;
tif : Il voudrait presque l’oublier. La postposi¬ pressentiment.
tion constitue un effet de style : Il voudrait s’en 2 Conjug. 42. Je pressens, tu pressens, il pressent,
détacher, l’oublier presque. nous pressentons, vous pressentez, ils pressentent.
4 Presque employé avec un nom précédé d’une — Je pressentais. — Je pressentis. — Je pres¬
préposition. Presque se place avant la préposi¬ sentirai — Je pressentirais. — Pressens, pres¬
tion (L ’eau arrivait presque sur la place. Le beau sentons, pressentez. — Que je pressente. — Que
temps a duré presque jusqu 'en novembre), sauf si je pressentisse. — Pressentant. — Pressenti ie.
le nom est accompagné de aucun, chacun, cha¬ 3 Pressentir d’avance, à l’avance > avance (3).
que, nul, pas un, tous, tottr.Dans ces cas, on
placera plutôt presque après la préposition : lia presser v. t. Avec deux s.
fait le parcours sans presque aucune faute. Il y a
un poste de télévision dans presque chaque mai¬
presse-orange n. m. Invariable ; des presse-
son. L’eau s’était répandue sur presque toute la orange.
place. Le tour inverse (presque sans aucune faute,
presque dans chaque maison, presque sur toute la
presse-papiers n. m. Invariable. Avec un -s à
place) n’est pas incorrect, mais, dans la langue
papier, même au singulier.
soignée, il est considéré comme moins élégant.
presse-raquette n. f. Invariable : des presse-
presqu’île n. f Avec une apostrophe remplaçant raquette.
le e élidé, et sans trait d’union. — PI. : des
presqu’îles.
pressoir n. m. Finale en -oir.
presse n. f Dans la langue cursive moderne, on pressurer, pressuriser, présurer Ne pas
admet les expressions presse écrite, presse parlée
confondre : Le fisc pressure tes contribuables. On
ou presse radiodiffusée, presse télévisée. Dans
pressurise la cabine d’un avion. On présure [pae-
la langue surveillée, on écrira plutôt : la presse zyn] le lait (en y ajoutant de la présure pour le
(= les Journaux), la radio, la télévision. faire cailler).
presse- Les composés en presse- sont tous prestation n. f A éviter dans la langue soignée au
invariables ; un presse-citron, des presse-citron ; sens ât performance. On écrira donc : La perfor¬
un presse-fruits, des presse-fruits. mance excellente d’un athlète, plutôt que
L’excellente prestation... On évitera aussi des
pressé, ée adj. Attention à certains emplois. emplois tels que : La remarquable prestation du
1 Admis au sens de « pressé par le temps », candidat, à la télévision. On tournera autre¬
quand on parle d’une personne et qu’il n’y a pas ment : L'exploit remarquable, la réussite remar¬
de complément à l’infinitif introduit par de : Je quable, le succès remarquable, l’action, le dis¬
suis pressé, mon train part dans vingt minutes. cours, l’allocution remarquable, etc.
2. prêt n. m. Action de prêter, somme prêtée. — prétendument adv. ▼ Pas d’accent circonflexe
Avec un accent circonflexe. De même : prêté, sur le U ni de e muet intérieur.
prêter, préteur.
pretentaine n. f Courir la pretentaine (familier).
prétantaine > pretentaine. —On préférera la graphie pretentaine, avec -en-,
à prétantaine, avec -an-. ▼ Bien prononcer
prêt à porter, prêt-à-porter Deux expressions [paatâten], avec [a] et non [e]. Ne pas écrire
à bien distinguer par la graphie. ^prétentaine.
1 Des vêtements prêts à porter [paezapoRte]
prétentieux, euse adj. ou n. Finale en -tieux. —
(pas de traits d’union).
Dérivé : prétentieusement.
2 Le prêt-à-porter [paetaporte] (avec deux
traits d’union) La confection ; Magasin de prêt- prétention n. f. Expression et constructions.
à-porter. — Inusité au pluriel.
I Généralement au singulier : des œuvres sans
prêter v. t. Avec un accent circonflexe. prétention,
II Constructions.
prétendre Conjugaison, dérivés, constructions.
1 La prétention à -f nom. La prétention de cet
I Conjug. 81. Je prétends, tu prétends, il pré¬ écrivain à l’originalité de la pensée. — Au plu¬
tend, nous prétendons, vous prétendez, ils pré¬ riel : Il a des prétentions a l’intellectualisme.
tendent. — Je prétendais. — Je prétendis. — Je
prétendrai. — Je prétendrais. —Prétends, pré¬ 2 La prétention de -t- infinitif. lia la prétention
tendons, prétendez. — Que je prétende. — Que de penser avec originalité.
je prétendisse. — Prétendant. — Prétendu, ue.
préteur, prêteur Ne pas écrire préteur [paetœa],
II Dérivés : prétendant, prétendu, prétendument, magistrat romain, comme prêteur, euse [paEtœa,
prétentieusement, prétentieux, prétention. 0z], personne qui prête de l’argent. — Avec gage
au pluriel ; un prêteur sur gages.
III Construction.
1 Prétendre + nom. (vieux) Aspirer à, prétexte n. m. Emplois difficiles.
demander, revendiquer : Il prétendait la
1 On évitera le pléonasme un *faux prétexte.
royauté. On admet en revanche : mauvais prétexte,
2 Prétendre à nom. (moderne) Aspirer à, prétexte spécieux et faux motif
chercher à obtenir : Il prétend à ce titre. Il
2 Sous prétexte de, que..., sous le prétexte de.
prétend à la première place.
PRÉTOIRE 632
informer : Une note de service m'informe que 3 Prier quelqu’un que + subjonctif. Tour
le nécessaire a été fait hier. De même, on dira normal dans la langue soutenue : Il pria Dieu
plutôt : avertir les pompiers, la police. que son entreprise réussît Prions Dieu que tout
finisse bien. Dans la langue ordinaire semi-
préventorium n. m. Prononciation : [pne- familière, on dit plutôt prier afin que ou surtout
vütDRjom], avec [âl. — Accent aigu sur le prier pour que (-1- subjonctif) : Elle prie Dieu
premier e. — PI. : des préventoriums. pour que tout finisse bien.
primordial, ale, aux adj. Attention au sens. printemps n. m. Toujours avec une minuscule.
— On dit au printemps (Je reviendrai au
1 Sens correct. Qui existait, avant toute autre printemps. Cela s'est passé au printemps 1956),
chose, dès les origines : L'innocence primordiale sauf avec dernier ou prochain (Je suis venu le
du monde, avant le péché originel printemps dernier. Je reviendrai le printemps
2 Sens critiqué. De première importance ; La prochain). On évitera *au printemps dernier,
lutte contre le chômage est un objectif primor¬ *au printemps prochain.
dial Il est primordial d'établir un plan de
travail Sens admis dans la langue cursive priori (a) > a priori.
moderne. Dans les textes de style surveillé, on
emploiera de préférence, selon les cas : capital, priorité n. f. Finale en -é.
dominant, essentiel, fondamental, très impor¬
tant, majeur, marquant, principal prise n. f. Expressions.
1 On écrit : la prise de vues (avec -s) et la prise
prince n. m. Orthographe des expressions. de son (sans -s).
1 Avec une minuscule (Le prince Charles), sauf 2 En prise directe (avec, sur). En relation
quand l’expression est un surnom : le Prince directe avec : Ce roman est en prise directe avec
Charmant, le Prince Noir. — Avec des la vie, sur la réalité. Métaphore empruntée au
minuscules : le prince impérial. — Avec des langage de l’automobile. A éviter dans le style
minuscules et un trait d’union : le prince- soutenu.
président. — Sans trait d’union ; le prince
consort. prisme n. m. Bien prononcer [pRismfa)], avec
2 prince de Galles. Voir ci-dessous à l’ordre [s]. De même ; prismatique [pRismatik].
alphabétique.
privatif, ive adj. Les parties privatives d'un
3 Elles se sont montrées bon prince. Invaria¬ immeuble en copropriété : les parties qui appar¬
ble > bon (III, 2). tiennent en propre à chaque copropriétaire
(appartements, caves, chambres de bonne), par
prince de Galles Trois graphies. opposition aux parties communes (esc^ier,
1 le prince de Galles (p minuscule, G majus¬ cour, loge du gardien, etc.). T En dehors de
cule, pas de traits d’union). Titre du prince cette expression très spécialisée, ne doit pas être
héritier en Angleterre : Le duc d'Edimbourg et employé au sens de privé. Notamment, pour
son fils Charles, prince de Galles. — PI. : les désigner le jardin d’un immeuble dont seuls les
princes de Galles. copropriétaire ou les locataires ont, en
commun, la jouissance, on dira : jardin privé,
2 le Prince de Galles (P et G majuscules, pas et non *jardin privatif
de traits d’union). Sans nom propre, désignait
le futur Edouard VII ; Le Prince de Galles fut privauté n. f. Familiarité (excessive). — Généra¬
une personnalité bien parisienne de la Belle lement au pluriel : Prendre des privautés avec
Epoque. une femme. — Finale en -é.
3 du prince-de-galles (p et g minuscules, deux
traits d’union). Etoffe. ▼ Invariable : de beaux prix n. m. Ne pas écrire comme pris, participe
de prendre.
prince-de-galles. — Invariable aussi dans l’em¬
ploi adjectif : des costumes prince-de-galles. 1 Avec un p minuscule dans le noms de prix
littéraires (le prix Concourt ou le Concourt, le
princesse n. f. Orthographe des expressions. prix Interallié, le prix Femina), sauf quand un
adjectif précédé (le Grand Prix de la critique).
1 princesse palatine > palatin 2 (4).
— Avec un P majuscule : Le Prix de Rome.
2 Dans l’emploi adjectif, on préférera l’invaria¬ — Toujours un P majuscule quand l’expresion
bilité : des amandes princesse, des dentelles désigne le lauréat : Le jeune romancier Jacques
princesse, des haricots princesse, des robes Durand, Prix Concourt. Ce peintre fut Prix de
princesse. Rome. — Avec un P majuscule dans le noms
de courses de chevaux : le Grand Prix de Paris,
principal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel le Prix de l’Arc de Triomphe.
en -aux : Les points principaux. Les proviseurs 2 Au prix de, auprès de > auprès (II).
et les principaux.
pro- Préfixe. — Le composés en pro- s’écrivent
principauté n. f. Finale en -é.
en un seul mot, sans trait d’union (proallié,
proallemand, prœhinois), sauf si le deuxième
printanier, ière adj. Avec un seul n.
élément et un sigle (Les éléments pro-F.L.N.).
635 PROBABLE
probable adj. Dérivé, constructions et emplois. affaire (et non mon problème). Cet enfant est
difficile (et non est un problème). '
I Dérivés : probabilisme, probabiliste, probabi¬
lité, probablement procéder v. t. ind. Conjugaison et emploi.
II Constructions de il est (il paraît, il semble) 1 Ckinjug. 11. Je procède, mais je procéderai,
probable que. je procéderais.
1 II est (paraît, semble) probable que. Indica¬ 2 Procéder à. Suppose une opération assez
tif ou conditionnel : Il est probable qu’elle ne technique : Procéder au polissage d’une pièce
reviendra pas. Il semblait probable qu’elle métallique. On évitera d’employer ce verbe à
reviendrait II paraît probable qu ’elle reviendrait
propos d’une action simple ou banale. On
si nous l’invitions. écrira : Il fit sa toilette, et non II procéda à sa
2 D n’est (ne paraît, ne semble) pas probable toilette.
que, est-il (paraît-il, semble-t-il) probable que,
U est (paraît, semble) peu probable que. procédure n. f. On évitera l’anglicisme qui
Subjonctif: Il ne paraît pas probable qu’elle consiste à employer ce mot au sens de moyen,
revienne. 7/ était peu probable qu’elle acceptât procédé, méthode, technique, déroulement (des
de revenir. opérations), marche (à suivre). On écrira donc :
On a mis au point une nouvelle méthode de
3 Probable que. Forme familière de la langue sauvetage, et non une nouvelle procédure de
parlée: Probable qu’elle n’est pas contente I sauvetage.
Dans la langue surveillée : Il est probable qu ’elle
n’est pas satisfaite. Probablement n’est-elle pas procès n. m. Avec un accent grave sur le e. —
satisfaite. Avec intention au singuher : procès d’intention.
III ▼ Pour qualifier un nom de personne, on — Dérivé : processif, ive.
évitera probable et on préférera présumé: Les
ministres présumés, mieux que les ministres procession n. f. Attention à la place de c et de
probables. -SS-. — Deux n dans les dérivés : procession¬
naire, processionnal, aux, processionnel, elle,
probablement adv. On évitera le tour légère¬ processionnellement, processionner.
ment relâché probablement que : Probablement
qu ’il reviendra. On écrira : Probablement il processus n. m. Invariable : des processus [-ys].
reviendra ou, mieux encore. Probablement — Désigne en principe un déroulement, un
reviendra-t-il développement naturel, une succession de faits
et non d’actes volontaires : Le processus d’une
probant, ante adj. On évitera le pléonasme maladie contagieuse. Le processus de la déca¬
*preuve probante. > preuve. — En revanche, dence d’un empire. On évitera d’écrire, par
on dit très bien : texte, témoignage, document exemple : Le processus des démarches adminis¬
probant. tratives, au lieu de série, succession, suite.
proie n. f. Au singulier dans ; des oiseaux de 2 Conjug. 99. Je promets tu promets, il pro¬
proie, des bêtes de proie. met, nous promettons, vous promettez, ils
promettent — Je promettais. — Je promis.
projectile n. m. Finale en -ile. — Je promettrai — Je promettrais — Promets,
promettons, promettez. — Que je promette.
proje^ proposition Deux expressions à bien — Que je promisse. —Promettant —Promis, ise.
distinguer.
3 Emploi correct au sens de « donner sa parole
1 projet de loi. Texte d’une loi future soumise qu’on fera quelque chose ». Dans ce sens,
par le gouvernement au vote des assemblées. promettre que se construit avec l’indicatif futur
ou le conditionnel : Je te promets que j’irai te
2 proposition de loi. Texte d’une loi future
voir. Il m ’avaitpromis qu ’itviendrait — Emploi
proposé par un membre d’une assemblée
familier au sens de assurer, affirmer, soutenir:
législative.
Ça ! s’il revient, je le mets à la porte, je le
promets t Dans ce sens familier, promettre que
projeter v. t. Conjug. 14. Je projette, je projette¬
peut se construire avec le présent ou un temps
rai — Dérivé ; projeteur.
passé de l’indicatif : Je te promets que j’ai ce
livre chez moi je l’ai lu il y a moins d’un mois
prolepse n. f Figure de rhétorique. — Avec un
Je te promets que tu ne m’as jamais remis ce
seul L papier.
prolixe adj. Avec un seul /. promiscuité n. f Pas de tréma sur le i
prolongation, prolongement Deux dérivés de
promontoire n. m. Finale en -oire.
prolonger.
1 prolongation Action de prolonger ou de promoteur, trice n. m. ou f. Le féminin est rare,
se prolonger dans le temps : La prolongation mais non incorrect. — Au sens de « celui
d’un délai d’un séjour. — Durée supplémen¬ (celle) qui donne la principale et première
taire ; Il a obtenu une prolongation de son impulsion », on ne peut dire premier promo¬
congé. teur, ni principal promoteur, ce qui fait
pléonasme.
2 prolongement. Action de prolonger ou de se
prolonger dans l’espace : On a voté les crédits promotion n. f. Emploi correct au sens tradition¬
pour le prolongement de la ligne de métro. — nel : La promotion d’un lieutenant au grade de
Direction qui en prolonge une autre : La mairie capitaine. La promotion au grade d’officier de
est dans le prolongement du pont — (figuré) la Légion d’honneur. Le baptême de la nouvelle
Conséquence d’une affaire : Ce scandale finan¬ promotion de l’école de Saint-Cyr. — On évitera
cier aura des prolongements politiques d’abuser de ce mot au sens de avancement,
développement, élévation, diffusion, expansion,
promener v. t. ou v. pron. Conjugaison et extension, lancement, perfectionnement, pro¬
emploi. grès, progression, etc. On pourrait dire, par
1 Conjug. 12. Je (me) promène, je (me) exemple : développement des ventes, extension
promènerai des ventes, plutôt que promotion des ventes
(calque de l’anglais sales promotion). On peut
2 Au sens propre de « faire une promenade », plus facilement encore dire ; progrès de la
après aller, envoyer, l’emploi du pronom culture ou diffusion de la culture, au lieu de
réfléchi est obligatoire devant promener, sauf promotion de la culture. De même, élévation
dans l’expression familière envoyer promener sociale est préférable à promotion sociale.
quelqu’un. On écrira donc : Allons nous prome¬
ner, et non Allons promener, qui est vieux ou promotionnel, elle adj. A l’anglicisme vente
provincial. Mon fils s’ennuyait, je l’ai envoyé se promotionnelle on pourra préférer vente réclame
promener le long de la rivière. Ce bonhomme (des ventes réclames), vente publicitaire, vente
m’ennuie, la prochaine fois je l’enverrai prome¬ de lancement.
ner l (— je l’éconduirai, je rejetterai sa
demande, etc.). promouvoir v. t. Conjugaison et sens.
promenoir n. m. Finale en -oir. 1 Ne s’emploie guère qu’à l’infinitif, au parti¬
cipe présent (promouvant), au participe passé
promettre v. t. Orthographe, conjugaison et (promu, ue), aux temps composés : j’ai promu,
emploi. j’avais promu, etc.
1 ▼ Avec un seul m et deux t De même : 2 Pour le sens, même remarque que pour
promesse, prometteur. promotion. On peut dire ; On a promu ce
♦ \
PROMPT 638
"3 pronostic, diagnostic > diagnostic. 1 Proposer -h nom. Accord avec le complément
direct si celui-ci est placé avant le verbe : Les
pronostiquer v. t. Avec -qu-, même devant a buts qu'elle s'est proposés, mais Elle s'est proposé
ou O : il pronostiqua, nous pronostiquons. — Ne des buts difficiles.
pas déformer en *prognostiquer. — Dérivé : 2 Se proposer de infinitif. Participe inva¬
pronostiqueur,
riable : Les buts qu'elle s'est proposé d'atteindre.
Les villes que je me suis proposé de visiter.
propagateur, trice n. m. ou f. Avec g et non
-gu-. De même : propagation. proposition (de loi), projet (de loi) > projet.
639 PROPRE
propre adj. Attention à la place de cet adjectif. proscrire, prescrire > prescrire.
1 Bien distinguer ma propre chemise {propre
prose [pROz] n. f Pas d’accent circonflexe.
renforce le possessif ma) et ma chemise propre
(celle de mes chemises qui n’est pas sale).
prosél^e n. m. ou f Avec y. De même :
2 Bien distinguer ses propres termes (les termes prosélytisme.
mêmes qu’il a employés) et les termes propres
(les termes justes, appropriés). prosopopée n. f Figure de rhétorique. — Pas
de P double. — Finale en -ée.
3 Bien distinguer ses propres biens (simple
renforcement du possessif) et ses biens propres
prospectus n. m. Invariable ; des prospectus
(par opposition aux biens de la communauté).
[-tys].
4 Avec la plupart des noms désignant une
réalité non matérielle, il n’y a pas de risque prosternation n. f ou prostemement n. m. Les
d’équivoque, ce qui fait que l’adjectif peut être deux formes sont admises et correctes, mais
placé avant ou après le nom sans que le sens prosternation semble la plus fréquente.
change beaucoup. On peut dire : ses propres
responsabilités ou ses responsabilités propres. Le protagoniste n. m. ou f Attention au sens.
premier tour est un simple renforcement du
possessif. Le second insiste plus sur l’idée de 1 Au sens propre, désigne l’auteur, le person¬
nage qui tient le premier rôle dans une pièce
spécificité (= les responsabilités qui incombent
de théâtre. — Au figuré, celui, celle qui
spécialement à lui et à lui seul).
tient le principal rôle dans une action ou
propre à rien, propre-à-rien Deux expressions l’un de ceux qui tiennent les principaux
à bien distinguer par la graphie. rôles.
1 propre à rien (adjectif) Ces garçons ne sont 2 On évitera les pléonasmes *principal protago¬
niste, *premier protagoniste. — On admet ; l’un
propres à rien.
des protagonistes, les deux protagonistes.
1 propre-à-rien (nom) Ces garçons sont des
propres-à-rien [pnopRaRjl]. 3 T N’est pas synonyme de interlocuteur,
partenaire. On écrira donc : Le ministre fran¬
propylée Porte monumentale d’un monument çais et ses divers partenaires européens (et non
grec. — Avec y. — Avec P majuscule ; les et ses divers *protagonistes européens).
Propylées (sans autre précision), monument de
l’Acropole. — Avec un p minuscule: les prote n. m. Dans une imprimerie, chef de l’atelier
propylées de l’Acropole. ▼ Malgré la finale en de composition. ▼ N’est nullement synonyme
-ée, toujours masculin : Des propylées de correcteur.
majestueux.
protège-cahier n. m. — PI. : des protège-cahiers.
prorata S’emploie dans la loc. adv. au prorata
protège-dents n. m. Invariable. Un -s à dent au
et dans la loc. prép. au prorata de.
singulier et au pluriel : un protège-dents, des
prorogation n. f Avec g et non *-gu-. De même : protège-dents.
prorogatif, ive.
protège-parapluie n. m. — PI. : des protège-
proroger v. t. Conjug. 16. prend un e après le parapluies.
g devant a ou o ; il prorogea, nous prorogeons.
protéger v. t. Conjugaison et constructions.
prosaïque adj. Avec tréma. De même : prosaï¬ I Conjug. 18. Change é en è devant un e muet
quement, prosaïsme. (je protégé, tu protèges), sauf à l’indicatif
futur et au conditionnel présent : je protégerai,
prosateur n. m. Pas de féminin : Colette est un je protégerais. — D’autre part, prend un e
excellent prosateur. Une femme poète et une après le g devant a ou o; il protégea, nous
femme prosateur. protégeons.
avec de (plus littéraire) : Les paillassons protè¬ protubérance n. f. Finale en -ance. De la même
gent contre le froid (ou protègent du froid) les famille : protubérant.
arbres fruitiers.
prou adv. Seulement dans l’expression peu ou
3 n y a un complément de moyen introduit
prou, plus ou moins (littéraire)..
par de. Le complément second se construit
obligatoirement avec contre : L'arbre protège de
proudhonisme n. m. Théorie de Proudhon.
son feuillage les plantes contre le soleil.
— En un seul mot, sans apostrophe. Avec h
et un seul n. De même ; proudhonien, ienne.
protège-radiateur n. m. — PL : des protège-
radiateurs.
proue n. f. Avant d’un bateau. L’arrière s’appelle
la poupe.
protège-tibia n. m. — PL : des protège-tibias.
provenance n.f. Finale en -ance.
protéine n. f. Pas de tréma. De même :
protéinurie, protéinique.
provenir v. t. ind. Conjug. 44. T Se conjugue
protestant, ante n. ou adj. Pas un nom de comme venir, mais ne s’emploie pas aux temps
peuple, donc pas de majuscule : Les protestants composés.
et les catholiques. — Dérivé: protestantisme.
proverbial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
protester Constructions. -aux.
3 Protester contre nom. Elever énergique¬ provincial, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
ment une plainte, une réclamation contre : Le en -aux: Les provincial^ (avec p minuscule)
syndicat a protesté contre cette décision. et les Parisiens.
4 Protester un effet de commerce. Faire
constater par un acte (le protêt) que cet effet provision n. f. Au singulier dans : des chèques
n’a pas été payé à l’échéance. sans provision.
protractile adj. Qui peut être projeté en avant. T prudhommesque adj. Digne de Joseph Prud-
Ne pas déformer en *protactile. homme, personnage ridicule d’un roman
641 PRURIT
d’Henri Monnier. ▼ En un seul mot, sans deuxième élément est lui-même un composé
apostrophe. Avec deux m. De même : comportant un trait d’union : psychomoteur,
prudhommerie. mais psycho-sensori-moteur.
prytane n. m. Magistrat, dans la Grèce antique. psychose [psikoz] n. f Pas d’accent circonflexe.
— Avec un y. — De même : prytanie, — Dérivé: psychotique [psikotik], avec o
prytanique. ouvert.
pseudo- Préfixe (du grec pseudês « faux »). Les publicain n. m. Chez les Romains, collecteur
composés en pseudo s’écrivent en général sans d’impôts. — Finale en -cain.
trait d’union (pseudogamie, pseudonyme, pseu¬
dopode, etc.) sauf quand il s’agit de composés publiciste n. m. Le vrai sens, vieilli, est
occasionnels (un pseudo-philosophe). « journaliste écrivant sur des questions politi¬
ques ». Ne doit pas être employé pour désigner
psittacisme n. m. Avec deux t — Désigne la un professionnel de la publicité. Dans ce sens,
répétition mécanique de formules, sans effort dire : un publicitaire.
réel pour comprendre. A bien distinguer de la
psittacose, maladie transmise par les perroquets. publipostage n. m. Démarchage par correspon¬
dance. — Mot français à préférer à l’anglicisme
psychanalyse [psikanaliz] n. f. Deux fois y. De mailing.
même : psychanalyse {psxVamMzc], psychana¬
lyste [psikanalistCa)], psychanalytique puce n. f. Comme a<^ectif de couleur, toujours
[psikanalitik]. invariable ; Des étoffes puce.
psycho- Préfixe (du grec psukhê « âme »). Tous puéril, ile adj. Finale en -il, -ile. Pas de -e au
les composés en psycho se prononcent [psiko-] masculin. — Dérivés : puérilement, puérilisme,
et s’écrivent sans trait d’union, saêî si le puérilité.
PUGNACE 642
pugnace adj. ▼ Prononciation : |pygnas], avec tion : [pœnj], avec [œ]. — De la même
[gn], et non n mouillé. De meme : pugnacité famille ; puncheur [pœnJœR], punching-ball
[pygnasite]. [pœnjiqbol] n. m. (des punching-balls [-bol]).
puîné, ée adj. ou n. Attention à l’accent punique adj. Avec g et p minuscules : les guerres
circonflexe. puniques.
puis adv. On évitera les pléonasmes puis ensuite, 1. pupille n. f Partie de l’œil. T Prononciation :
puis après. — La locution et puis est familière. [pypil], et non *[pypij]. De même : pupillaire
— En revanche, et puis encore est correct. [pypilER].
puits n. m. Trou creusé dans le sol. T Avec un puritain, aine adj. ou n. Qui a le puritanisme
-s même au singulier. Ne pas écrire comme puis, pour religion; qui a des mœurs austères.
ensuite, ni comme un puy, montagne. — Avec un p minuscule : les puritains (pas un
nom de peuple). — Finale en -ain.
pull n. m. Anglicisme (abréviation de pull-over).
— Prononciation : [pul] ou [pyl]. — PI. : des pur sang, pur-sang Sans trait d’union et
pulls [pul] ou [pyl]. invariable : des chevaux pur sang (emploi
adjectif). — Avec un trait d’union et invaria¬
pull -over n. m. (anglicisme) Prononciation : ble : des pur-sang (substantif).
[pubvea] ou [pubvcea] ou [pybvEa]. — PI. :
des pull-overs [-ver] ou [-vœR]. — S’abrège purulence n. f. Finale en -ence.
souvent en pull (des pulls).
purulent, ente adj. Finale en -ent, -ente.
pulluler V. i. Orthographe et emploi.
pus [py] n. m. Liquide organique pathologique.
1 Attention à la place du / double et du /
— Toujours un -s, même au singulier.
simple. De même : pullulation, pullulement.
2 T On peut dire : Les rats pullulent dans ces pusillanime adj. Prononciation ; [pyzilanim],
caves, mais non *Ces caves pullulent de rats. avec [1] et non [j]. De même : pusillanimement
[pyzilanimamâ], pusillanimité [pyzilani-
pulvérulence n. f. Finale en -ence. mite].
pulvérulent, ente adj. Finale en -ent, -ente. putois n. m. Animal. — Avec un seul t.
comme puis, ensuite, ni comme un puits pyrénéen, enne adj. ou n. Des Pyrénées ;
(creuser un puits). — Avec p minuscule et sans La population pyrénéenne. Les Pyrénées.
traits d’union : le puy de Dôme (montagne). — Avec y, un seul r. Pas de A ni de n
— Avec P majuscule et deux traits d’union : double.
le Puy-de-Dôme (département).
pyrèthre n. m. Plante. — Avec -th-. Pas d’accent
puzzle n. m. Anglicisme qui désigne un jeu de circonflexe.
patience. — Prononciation : [pœzKa)] ou,
parfois, [pœzœl' ou [pyzKa)]. — PI. ; des Pyrex n. m. Nom déposé, donc avec une
puzzles [pœzKa)' ou [pœzœl] ou [pyzKa)]. majuscule : Un plat en Pyrex.
— Autant que possible, on remplacera cet
anglicisme diffici’ e à prononcer par le terme pyrite Minéral. — Toujours féminin : La pyrite
français jeu de patience. blanche.
pygmée n. ou adj. Finale en -ée, même au pyro- Préfixe (du grec pur, puros « feu »). Les
masculin. — Attention à la majuscule ; Un composés en pyro s’écrivent en un seul mot,
Pygmée, une Pygmée, mais un village pygmée, sans trait d’union (pyrogallique, pyrogravure,
une femme pygmée, les tribus pygmées. pyrophosphorique, pyrosulfurique, pyroélectri¬
cité, etc.).
pyjama n. m. Finale en -a.
pyrrhonien, ienne adj. ou n. La doctrine
pylône n. m. Attention à l’accent circonflexe. pyrrhonienne. Les pyrrhoniens. — Avec deux
— Le pylône d’un temple égyptien est le portail r et un h. De même : pyrrhonisme.
monumental constitué par deux massifs de
maçonnerie et la porte qu’ils encadrent. Le mot pythagoricien, ienne adj. ou n. La doctrine
ne désigne pas chacun de ces massifs. — En pythagoricienne. Les pythagoriciens. — Avec
revanche, quand on parle d’architecture mo¬ -th-. De même : pythagorisme.
derne, un pylône peut très bien désigner un
poteau, un élément décoratif, un support isolé : pythie n. f. Prêtresse d’Apollon, à Delphes.
Deux pylônes encadrent l'entrée du pont. — Le — Avec -th-. Avec p minuscule : la pythie.
sens de « charpente métalhque supportant des
conducteurs électriques » est parfaitement ad¬ pythien, ienne adj. Avec P majuscule : Apollon
mis de nos jours. Pythien.
pylore n. m. (terme d’anatomie) Pas d’accent sur pythique adj. ou n. f. Avec j minuscule et P
le O. Prononciation : [pibn]. De même : pylori- majuscule : les jeux Pythiques. — Avec P
que [pibnik]. majuscule : les Pythiques, odes de Pindare.
pyramidal, ale, aux adj. Masculin pluriel en pyxide n. f. (terme de botanique) Attention à la
-aux : Des tas pyramidaux. place du y et du i.
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quadragénaire adj.
[kwacuasenea].
ou n. Prononciation :
Q
jours,masculinausensde« danse » (Lequadril-
le était fort gracieux) ou dans les expressions
premier quadrille, deuxième quadrille (Cette
Quadragésime Prononciation : [kwadaa- danseuse est premier quadrille à l’Opéra).
xezim]. — Avec Q majuscule et toujours
féminin : Le dimanche de Quadragésime. La quadriller v. t. Prononciation ; [kadaije], avec
Quadragésime. [k]. De même: quadrillage [kadaija3J, qua¬
drillé [kadaije].
qnadrangulaire adj. Prononciation : [kwadnô-
gylca]. quadrimoteur adj. ou n. m. Prononciation :
[kwadaimotoea].
quadrant n. m. (terme de mathématiques) Ne
pas écrire comme cadran (de montre). — Pro¬ quadripartite adj. Prononciation ; [kwadai-
nonciation : [kwadsô], mieux que [kadsô]. paatit].
de cartes. — On évitera les liaisons fautives : recherché. On pourra tourner de manière plus
Les quatre îles [katsil], et non ♦[katnazil]. légère ; Cet homme qu’elle a, affirme-t-elle,
rencontré ou Cet homme qu’elle affirme avoir
quatre-épices n. m. inv. Plante. — Est parfois rencontré ou Cet homme que, selon ses affirma¬
féminin. Le masculin est cependant préférable : tions, elle a rencontré. On évitera le tour discuté
Le quatre-épices. Cet homme dont elle affirme qu’elle l’a
rencontré.
quatre-feuilles n. m. inv. Ornement d’archi¬ 2 Tout épuisés qu’ils sont, ils travaillent
tecture. encore. Tour httéraire, mais très correct. Cette
construction exprime la concession (= bien
quatre-mâts n. m. inv. Navire. — Des quatre- qu’ils soient épuisés). Normalement avec l’indi¬
mâts barques, des quatre-mâts goélettes. catif > tout (VI).
quatre-quarts n. m. inv. Gâteau. 2. que pron. mterrogatif. Emplois à signaler.
quatre-saisons n. pl. inv. Marchandée) des I Dans l’interrogation directe.
quatre-saisons. — Comme nom désignant une 1 Comme siget d’un verbe impersonnel. Que
variété de fruit ou de légume, est féminin : De s’est-il donc passé? Tour à préférer à la
la quatre-saisons (fraise, laitue). construction lourde Qu’est-ce qui s’est donc
passé?
quatre-temps n. m. pl. inv. (terme de religion)
Avec ç et t minuscules : Les catholiques étaient 2 Comme complément direct Qjie fais-tu ?
jadis tenus de Jeûner aux quatre-temps. Tour à préférer à la construction lourde
Qu’est-ce que tu fais?
quatre-vingt Marque du pluriel et trait d’union. 3 Comme complément indirect ou cir¬
1 Quatre-vingts. Avec -s, si aucun numéral ne constanciel sans préposition. Que sert d’invo¬
suit : Quatre-vingts francs. ▼ Les mots millier, quer ces exemples illustres? (= à quoi) Que
million, milliard ne sont pas des adjectifs tarde-t-il ? (= pourquoi). Tours figés très
numéraux, mais des substantifs. On écrit donc ; httéraires.
Quatre-vingts milliers d’hommes. Quatre-vingts n Dans l’interrogation indirecte, devant un
millions de francs. Quatre-vingts milliards de infinitif. Je ne sais que dire. Il ne sait que faire.
lires. — D’autre part, quand quatre-vingt est Tour à préférer aux équivalents moins soutenus
ordinal et non pas cardinal, il reste invariable : Je ne sais quoi dire et II ne sait quoi faire.
La page quatre-vingL En mil huit cent quatre-
vingt. 3. que adv. Trois emplois à signaler.
2 Quatre-vingt. Sans -s, quand un autre numé¬ 1 Qu’il est beau ! Que c’est stupide I Tour
ral suit : Quatre-vingt-un francs. Quatre-vingt- correct, plus soutenu que Comme il est beau l
deux, quatre-vingt-trois..., quatre-vingt-dix, Comme c’est stupide l
quatre-vingt-onze, etc., mais quatre-vingts mil¬
liers, millions, milliards (voir ci-dessus, § 1). 2 Que n’est-il venu ! (= pourquoi n’est-il pas
venu ?) Tour exclamatif et interrogatif à la fois,
3 Avec trait d’union : quatre-vingt-un, quatre- exprimant le regret. Très littéraire, mais très
vingt-une, quatre-vingt-deux, quatre-vingt- correct.
trois..., quatre-vingt-neuf, quatre-vingt-dix,
quatre-vingt-onze, quatre-vingt-douze..., quatre- 3 Le jour qu’il est parti. Le jour où il est parti.
vingt-dix-sept, quatre-vingt-dix-huit, quatre- Les deux tours sont corrects. Le tour avec que
vingt-dix-neuf. De même : quatre-vingt-unième, est plus soutenu et plus recherché que le tour
etc. avec où > où (IV, 3).
quatre-vingtième adj. ou n. Avec un trait 4. <|ue conj. Nombreux emplois en français. Cer-
d’union. — Ne pas écrire le quatre-vingtième tams peuvent paraître difficiles ou sont fautifs.
d’un tout (soit 1,25 %) comme les quatre 1 Que ce garçon soit un incapable, je le crois
vingtièmes (soit 20 %).
sincèremenL Quand que introduit une subor¬
donnée en tête de phrase devant la principale,
quatuor n. m. Prononciation : [kwatqoa]. le verbe de la subordonnée se met au subjonctif.
— Pl. : des quatuors. Dans l’ordre normal, on aurait l’indicatif: Je
crois sincèrement que ce garçon est un incapable.
1. que pron. relatif. Deux tours à signaler.
2 C’est un chef-d’œuvre que ce livre. Tour
1 Cet homme qu’elle affirme qu’elle a ren¬ correct et expressif (= Ce hvre est un
contré. Tour parfaitement correct, mais un peu chef-d’œuvre).
649 QUEL
3 Cest travailler en vain que de refaire ce que quel, quelle adj. ou pron. interrogatif ou
les autres ont fait Quand le tour présentatif exclamatif
porte sur un infinitif, que est généralement
renforcé par de > de (XIV, 1). 1 Rare comme pronom, sauf avec un partitif :
De ces trois garçons, quel est le plus âgé? On
4 Si je suis malade et quil n’y ait personne dit plus souvent ; lequel.
pour me remplacer. Toute conjonction de
subordination peut être remplacée par que pour
2 Quels que soient ses efforts, il ne peut
éviter la répétition. La répétition produit un
réussir. Quelque grands que soient ses efforts.
effet stylistique d’insistance : Si je suis malade,
Quelques efforts qu’il fasse > quelque (III).
si personne ne peut me remplacer, s’il y a un
quelconque adj. indéfini ou qualificatif.
travail urgent à faire, alors, que se passera-t-il ?
1 Indéfini. Equivaut à « quel qu’il soit, quelle
5 Viens ici, que je te dise un mot. La
qu’elle soit » (aucune valeur péjorative) : Si un
conjonction que peut avoir des sens particuliers.
incident quelconque se produisait. Par un point
Elle peut équivaloir à « pour que » (Viens ici
quelconque de cette droite, traçons une perpendi¬
que Je te aise un mot), à « sans que » (Un
culaire. Dans ce sens, est généralement placé
événement ne se produit jamais qu’un présage
après le nom. V L’antéposition de quelconque
ne l’ait annoncé), à « avant que » (Je ne te
confère à cet indéfini une valeur assez péjora¬
quitterai pas que je ne te sache en sûreté), à
tive : Nous finirons bien par trouver un quel¬
« puisque » (Il est donc malade, qu’il ne sort
conque employé qui nous renseignera.
jamais ?).
2 Qualificatif. Equivaut à « banal et sans
6 On le traînerait dans la boue qu’il ne grande valeur » : Pour passer le temps, je
réagirait pas. Equivaut à une concessive condi¬ n’avais à lire ^ue des livres quelconques. Dans
tionnelle ; Même si on le traînait dans la boue, ce sens, est généralement placé Mres le nom.
il ne réagirait pas. Tour parfaitement correct. Il peut être aussi attribut : Ce film est quel¬
7 n était à peine arrivé qu’il repartait déjà. conque. Souvent accompagné d’un adverbe : Ce
Equivaut à une temporelle: Dès qu’il était film est très quelconque. Une chanson assez
arrivé, il repartait. Tour parfaitement correct. quelconque. L’oeuvre la plus quelconque. L’em¬
ploi de quelconque comme qualificatif n’est pas
8 Cest de ce livre que je parle. Tour présentatif incorrect, mais n’appartient pas à ta langue très
parfaitement correct. Ne pas confondre avec soutenue.
les tours suivants.
9 Le livre *que je t’ai parlé. Le livre *que j’ai quelque adj. indéfini ou adv. ▼ Le -e ne s’élide
besoin. Tours fautifs. Dire : Le livre dont je t’ai jamais, sauf dans quelqu’un, quelqu’une.
parlé. Le livre dont j’ai besoin. De même : Voici I Quelque vingt mille francs. Devant un nom
ce dont j’ai besoin. de nombre, quelque signifie « environ » et,
10 Le mur *qu’il s’appuie (qu’il s’y appuie) étant adverbe, il reste invariable.
dessus. Tours très incorrects. Dire : Le mur sur II Quelques personnes attendaient. Quelques
lequel il s’appuie. vieilles maisons bordaient le chemin. Devant
11 Mieux vaut s’abstenir que de prendre le un substantif ou un groupe adjectif + subs¬
risque d’échouer. Après autant, meilleur, tantif, quelque signifie « un certain nombre
mieux, moins, pis, plus, que est généralement
de » et, étant adjectif, il prend la marque du
renforcé par de. L’absence de de n’est cepen¬
pluriel (si le nom est au pluriel) : Il possédait
quelques hectares de terrain. Il avait amassé
dant pas incorrecte ; Mieux vaut s’abstenir que
quelque argent.
prendre le risque d’échouer,
III Trois tours à bien distinguer.
12 n est meilleur qu’on ne le dit. Dans la
langue soignée, on n’omettra pas le ne explétif 1 Quelques efforts qu’il fasse, il ne peut
dans la proposition introduite par que, quand réussir. Quelques gran^ efforts qu’il fasse, il
celle-ci est en corrélation avec autre, autrement, ne peut réussir. Ici, quelque précède un
meilleur, mieux, moindre, moirts, pire, pis, plus, substantif ou un groupe adjectif -f substantif
plutôt. V Si la première proposition est négative Il est adjectif et s’accorde.
ou interrogative, ce ne est souvent omis : Il n ’est
2 Quelque grands que soient ses efforts, il
pas meilleur qu’on le dit. Agira-t-il autrement
ne peut réussir. Quelque vite qu’il aille, il ne
que nous le pensons ?
peut nous rattraper. Ici, quelque précède un
13 Ne... que (= seulement) > ne (VII, 1 et 2). adjectif qui n’est pas l’épithète d’un substantif
placé immédiatement après lui ou bien précède
14 Si j’étais que de vous > vous (6). un adverbe (quelque vite). Dans ce cas, quelque
15 Que si O si 2 (V, 5). est adverbe et reste invariable.
650
QUELQUE CHOSE
3 Quels que soient ses efforts, il ne peut qu’est-ce qui, qu’est-ce que Formules interro¬
réussir. Immédiatement devant le verbe être, gatives qui s’emploient pour les choses. Pour
on écrit ; quel que, quelle que, quels que, quelles lœ personnes > qui est-ce qui, qui est-ce que.
que, et non *quelque(s). Il en va de même 1 Emploi correct dans l’interrogation directe,
devant les verbes d’état (sembler, paraître) et soit comme sujet (Qu’est-ce ^ui te ferait
devant les semi-auxiliaires (devoir, pouvoir): plaisir?), soit comme complément direct
Quelles que doivent être les conséquences de nos (Qu’est-ce que tu désires ?). Dans ce dernier cas
actes, nous devons les assumer. Il en va de même d’ailleurs, il est plus élégant d’employer que :
devant un pronom personnel ; Quels qu’ils Que désires-tu ?
soient, les nommes doivent être traités avec
respect. 2 Emploi incorrect dans l’interrogation indi¬
recte. En fonction de sujet, on emploiera ce qui :
quelque chose > chose (3). Demande-lui ce qui lui ferait plaisir, et non
*qu’est-ce qui lui ferait plaisir. En fonction de
quelquefois adv. Toujours en un seul mot. complément direct, on emploiera ce que : Je me
demande ce que nous devons faire, et non
1 Quelquefois, parfois > parfois. *qu’est-ce que nous devons faire.
2 Dans la langue soignée, on évitera les 3 Emploi très familier dans les tournures
expressions relâchées quelquefois que et si
exclamatives : Qu’est-ce qu’il est beau, ce
quelquefois. On préférera au cas où : Au cas où
paysage l Dans la langue soutenue, on dira :
vous viendriez à Paris, venez donc me voir, mieux
Qu’il est beau, ce paysage ! De même, au lieu
que Quelquefois que vous viendriez ou que Si
de Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour lui plaire l
quelquefois vous veniez.
on écrira plutôt : Que ne ferait-on pas pour lui ■
plaire t Au lieu de Qu ’est-ce que nous avons bien
quelqu’un, quelqu’une pron. indéfini.
ri I on écrira : Comme nous avons bien ri !
1 T Au singulier, en deux mots, avec une
apostrophe et -e élidé : quelqu’un, quelqu’une. questeur n. m. Bien que plus rare de nos jours,
— Au pluriel, en deux mots, avec un trait la prononciation [kqestœR] est plus soignée
d’union et sans apostrophe : quelques-uns, que [kestoBR]. De même, pour questure, on
quelques-unes. préférera [kqestyn] à [kestyn].
2 Au singulier, dans un tour non partitif,
quelqu’un s’emploie pour les deux genres ; question n. f Emploi et dérivés.
Parmi ces lycéennes, y a-t-il quelqu’un qui sache 1 Dans la langue soignée, on évitera les tours
l’italien ? et non *quelqu’une qui sache... semi-familiers tels que question rentabilité,
i
4 Dans les composés, seul le premier élément c/ Quand la principale est négative ou
prend un -s au pluriel : queue-d’aronde (des interrogative ; Tu n’es pas un garçon qui oublie
queues-d’aronde), queue-de-cochon (des queues- les camarades, et non *qui oublies. Sommes-
de-cochon), queue-de-morue (des queues-de- nous des gens qui se dérobent devant leurs
morue), queue-de-pie (des queues-de-pie), queue- responsabilités ? et non *qui nous dérobons.
de-rat (des queues-de-rat), queue-de-renard (des
queues-de-renard).
6 Accord du verbe de la relative après un
des... qui... > un (XIII).
1. queux n. m. (vieux) Cuisinier. — (vieilli) Un 7 Cet homme qu’elle affirme qui est venu. Tour
maître queux : chef cuisinier (sans trait parfaitement correct, mais un peu recherché.
d’union). T Ne pas écrire *maître queue. On pourra tourner de manière plus légère : Cet
homme qui, affirme-t-elle, est venu. On évitera
2. queux n. f. Pierre à aiguiser. — On évitera le tour discuté Cet homme dont elle affirme
la graphie queue. qu’il est venu.
8 A qui, de qui, en qui, par qui, pour qui, sur
1. qui pron. relatif. Nombreux emplois.
qui, en concurrence avec auquel, duquel, en
1 C’est à qui arrivera le premier. Pour qui est lequel... > Lequel 1 (III 1, 2 et 3).
vieux la solitude est dure. Le pronom qui
s’emploie correctement sans antécédent dans 9 De qui en concurrence avec dont. Le plus
quelques tours plus ou moins figés. Cette souvent, de qui est remplacé par dont: Le
construction est élégante, mais assez littéraire. camarade de qui nous parlons parfois ou, plus
souvent, dont nous partons parfois. L’emploi de
La langue courante dit : C’est à celui qui
arrivera le premier. Pour celui qui est vieux, la dont est impossible quand l’antécédent est
séparé du relatif par un nom précédé d’une
solitude est dure.
préposition. Dans ce cas, l’emploi de de qui est
2 Ce qui arrivera, ce qu’il arrivera. Avec obligatoire : Ce camarade à la destinée de qui
certains verbes, qui peuvent se construire de nous pensons parfois.
manière personnelle ou impersonnelle, ce qui
et ce qu’il peuvent être employés indifférem¬ 10 Qui que tu sois, aide-moi. Tour à valeur
ment ; Nous verrons ce qui (ce qu’il) arrivera. concessive, usuel avec le verbe être dans la
Ce qui reste à faire ou Ce qu’il reste à faire. langue écrite. Plus rare, mais non incorrect,
avec un verbe transitif : Qui que tu reçoives chez
3 Les paladins sont morts qui protégeaient 1^ toi, méfie-toi.
faibles. Cette disjonction de qui et de l’antécé¬
dent est très littéraire et un peu affectée. Dans 11 Qui que ce soit qui, qui que ce soit que.
le registre normal, on écrira : Les paladins qui Toujours suivi du subjonctif : Qui que ce soit
protégeaient les faibles sont morts. qui vienne, répondez ^ue je suis absent. De qui
que ce soit que nous dépendions, nous ne sommes
4 J’ai une secrétaire qui sait Pansais. Il me jamais parfaitement libres.
faut une secrétaire qui sache l’anglais. L’emploi
du subjonctif dans une relative est correct et 12 Qui..., qui..., qui... Tour qui équivaut à
permet d’exprimer le but ou la conséquence (= « l’un..., l’un..., l’autre » ou à « les uns.„, les
une secrétaire telle qu’elle sache l’anglais). uns..., les autres » : Tous étaient coiffés de
manière bizarre, qui d’un chapeau de paysan,
5 Accord du verbe de la relative. Après qui, le qui d’un béret à pompon, qui d’une casquette
verbe s’accorde en nombre et en personne avec a pont, qui d’un bonnet de coton. Ce tour est
l’antécédent : C’est moi qui suis le responsable. correct, mais très littéraire.
C’est toi qui seras le chef. C’est elle qui est venue
la première. C’est nous qui sommes les premiers. 13 Tout vient à point qui sait attendre. Tour
C’est vous, mesdames, qui êtes arrivées les der¬ figé très ancien. Ne pas déformer en à qui sait
nières. C’est vous, monsieur, quiètes venu hier, je attendre.
crois. Ce sont elles qui sont tombées dans l’esca¬
lier. ▼ Cependant l’accord se fait avec l’attribut 2. qui pron. interrogatif S’emploie le plus
et non avec l’antécédent dans trois cas. souvent au masculin singulier : Qui est venu ?
On ne pourrait écrire, s’il s’agit d’une femme :
a/ Quand l’antécédent de qui est un attribut *Qui est *venue ? On tournera autrement :
précédé de l’article défini ou de l’adjectif Laquelle est venue ? ou Quelle femme, quelle
démonstratif : Tu es l’écolier qui a le plus de jeune fille est venue? ou Quelle personne est
dons (et non *qui as). Je suis cet homme qui venue ? De même, on ne peut écrire : Qui sont
peut vous sauver (et non *qui peux). *venus ? — En revanche, l’usage tolère, avec
b/ Quand l’attribut antécédent de qui est un le verbe être et un adjectif ou surtout un nom
pronom démonstratif : Nous sommes ceux qui attribut, des tours tels que : Qui est la
peuvent gagner, et non *qui pouvons gagner. directrice ? Qui sont les coupables ? ▼ Qui ne
QUIA 652
peut désigner que des personnes. On ne dira donc quiétisme n. m. La prononciation [kqije-
pas : ‘Cu/ est ce chien ? mais Quel est ce chien ? tismfa)] est plus recommandée (jue [kje-
tismfa)]. De même : quiétiste [kqijetist(a)].
quia (à) Etre à quia. — Avec accent grave sur
le a et sans trait d’union. — Prononciation : quiétude > quiet.
[akqija].
quille n. f Au pluriel dans : un jeu de quilles.
quiche n. f. Tarte aux œufs, à la crème et au — Dérivé : quillier [kije] n. m. (jeu de quilles),
jambon. — Prononciation : [kij]. avec -////-.
quintette n. m. Prononciation : [kqêtet] ou, plus 2 Usage classique et archaïque. Quoi pouvait
souvent, [kêtet]. avoir pour antécédent un nom de chose précis
et déterminé : Cette pensée amère, vers quoi il
quinteux, euse adj. Prononciation : [kêto, oz], revenait sans cesse. Un mur de haine contre quoi
il se heurtait. De nos jours, on dirait normale¬
quintuple adj. ou n. m. Prononciation : [kqê- ment : vers laquelle il revenait..., contre lequel
typUa)] ou [kétypKa)]. De même : quintupler il se heurtait > lequel 1 (III, 2). De même, on
[kqêtyple] ou [kétyple], quintuplés, ées [kqê- pouvait autrefois écrire : Cette amitié de quoi
t3^1e] ou [kétyple]. il ne pouvait se passer. De nos jours, on dirait :
dont il ne pouvait se passer. — On observera
que cet usage classique est souvent repris ^ar
quiproquo n. m. Prononciation : [kipRoko].
certains écrivains contemporains. Plus leger
— PI. : des quiproquos [-ko]. que le tour avec lequel, il peut constituer une
élégance. Cependant, en dehors de la langue
quittance n. f. Avec deux t et finale en -ance. littéraire recherchée et un peu précieuse, on
usera avec prudence de cette construction
quitte adj. Accord et expressions. archaïque, car elle risque de passer pour une
faute.
1 Etre quitte de, en être quitte pour. Quitte
prend la marque du pluriel : Elles sont quittes II D demanda de quoi écrire. Il n’a pas de quoi
de leurs dettes. Ils en furent quittes pour la peur. vivre. L’emploi de de quoi -|- infinitif est
2 Quitte à + infinitif. Quitte généralement parfaitement correct: Il n’y a pas de quoi
invariable, surtout s’il est placé près du sujet : s’affliger. Les habitants avaient de quoi soutenir
Nous le dirons, quitte à passer pour rétrogrades. un siège. On lui donna de quoi payer son retour.
— En revanche, l’expression avoir de quoi, avoir
3 Jouer à quitte ou double. Forme plus de l’argent, être riche, est nettement populaire :
correcte, quoique moins fréquente, que jouer II a de quoi, il possède quatre fermes en
quitte ou double. Normandie /
quitter v. t. Avec deux t. III Quoi que nous fassions, nous échouerons.
Quoique nous fassions des efforts, nous avons
de la peine à réussir. On ne confondra pas la
quitus n. m. Donner quitus. ▼ Avec un seul t,
locution concessive indéfinie quoL. que (=
à la différence de quittance. — Prononciation : quelque chose que) avec la conjonction conces¬
[kitys]. La prononciation [kqitys] n’est pas sive quoique {= bien que). ▼ Ecrire : quoi qu’il
incorrecte, mais vieUlie. — Invariable : des
en soit, et non *quoique il en soit.
quitus [-tys].
IV Quoi que j’en aie, quoi que tu en aies, quoi
qui vive?, qui-vive Ne pas écrire la locution qu’il en ait... Tour discuté et d’ailleurs vieilli.
inteijective qui vive? («Qui vive?», cria la On écrira plutôt : Malgré que j’en aie > malgré
sentinelle) comme le nom masculin invariable (4). T Ne pas écrire *quoique j’en aie.
qui-vive (Il est toujours sur le qui-vive).
2. quoi pron. interrogatif qui s’emploie pour les
1. quoi pron. relatif. Représente une chose, non choses. Pour les personnes, on dit qui.
une personne.
I Antécédent de quoi. 1 Emploi usuel et normal. Quoi est employé
comme complément prépositionnel dans l’inter¬
1 Usage moderne. L’antécédent ne peut être rogation directe et dans l’interrogation indi¬
en principe un nom de chose précis et recte : A quoi sert cet outil ? Je me demande
déterminé, mais seulement un pronom ou une sur quoi u fonde son hypothèse.
locution « neutre » (ce, rien, quelque chose)
ou bien encore l’idée exprimée dans la proposi¬ 2 Dans l’interrogation directe, s’emploie
tion principale. Dans ce dernier cas, la relative comme sujet dans quelques tours elliptiques :
est toujours précédée d’une virgule et souvent Quoi de nouveau, aujourd’hui ? Quoi de plus
même d’une ponctuation forte : Ce à quoi j'ai beau qu’un paysage de montagne sous un soleil
pensé, c’est que... Je n’ai rien sur quoi je puisse éclatant ? — Dans la langue parlée, on ren¬
me fonder. S’il y a quelque chose vers quoi il contre même quoi sujet dans des phrases non
tend de toutes ses forces, c’est la gloire. Dressons elliptiques: Quoi t’empêche de partir? Quoi
un plan d’ensemble, après quoi nous examine¬ donc nous oblige à rester ? Dans la langue écrite
rons les détails. Mon ami me trahissait I Voila correcte, on emploie qu’est-cequi : Qu’est-ce qui
à quoi je n’avais jamais pensé. Les objets t’empêche.... Qu’est-ce donc qui nous oblige...
matériels solides gardent leurs formes.^ Sur quoi
nous fondons notre conception géométrique du 3 Pour faire quoi ? Tour de la langue parlée.
monde. Dans la langue écrite, quoi n’est pas rejeté en
QUOIQUE 654
fin de proposition ; Pour quoi faire ? Pour quoi le style surveillé, on écrira: Quoiqu'il soit
dire ? De même, dans la langue correcte, on professeur, il n'est pas pédant.
ne dit pas : Il joue à quoi ? mais A quoi joue-t-il ?
4 Quoique, quoi que > quoi 1 (III).
4 D est fou, ou quoi 7 Tour de la langue parlée
5 T On écrira : quoi que j’en aie, et non
familière.
^quoique j'en aie > quoi 1 (IV). — On écrira :
5 Quoi 7 Qu’est-ce que tu dis 7 Le bon usage quoi qu’il en soit, et non *quoique il en soit.
interdit d’employer quoi ? pour faire répéter à
l’interlocuteur une phrase qu’on a mal entendue. quolibet n. m. Prononciation : [kolibe]. — PI. :
Il est plus poli de dire : comment ? ou pardon ? des quolibets [-be].
6 Eh quoi I Locution inteijective. Admise dans
la langue écrite expressive : Eh quoi l faudra-t-il quorum n. m. Prononciation : [koRom]. — PI. :
toujours supporter l'arrogance de ces gens-là ? des quorums [-om].
7 Pour quoi, pourquoi > pourquoi (III, 1,2 et 3). quota n. m. Prononciation : [kota]. — PI. : des
quotas [-ta].
quoique conj. Orthographe et emploi.
1 Elision. Le e s’élide seulement devant il, ils, quote-part n. f. Prononciation : [kDtpau]. — PL :
elle, elles, on, un, une. Devant en, l’usage est des quotes-parts. T Ne pas écrire : *cote-part.
flottant. On préférera la forme non éfidée :
Quoique en Bretagne il ne fasse jamais très froid. quotidien, ienne adj. Prononciation : [kotidjê,
jen], avec [kj. De même : quotidiennement
2 Emploi du mode. Dans l’usage moderne
[kotidjenma].
surveillé, toujours le subjonctif : Quoique je sois
souffrant, j'irai à la réunion, et non *quoique
quotient n. m. Finale en -ent — Prononciation :
je suis souffrant.
[kosjâ].
3 Quoique professeur, il n’est pas pédant. Tour
elliptique admis dans la langue cursive. Dans quotité n. f. Prononciation : [kotite].
R
rabâcher v. t. Attention à l’accent circonflexe. De même : raccommodage, raccommodement,
De même : rabâchage, rahâchement, rabâcheur. raccommodeur.
racheter v. t. Conjug. 15. Je rachète, je rachète¬ radin adj. ou n. Au féminin, deux formes au
rai, je rachèterais, nous rachetons. choix, radin ou radine: Elle est radin, la
vieille t Ah t quelle vieille radine !
rachis n. m. (terme d’anatomie) Prononciation :
aa/is] — Les dérivés se prononcent aussi avec 1. radio- Préfixe tiré du nom radius, os de
J"] : rachialgie [Rajjalsi], rachianesthésie l’avant-bras. Les deux composés radio-cubital,
aa/janestezi], rachidien, ienne [Ra/idjê, jen], ale, aux et radio-carpien, ienne s’écrivent avec
rachitique [aa/itik], rachitisme [aa/itismCa)]. un trait d’union.
racial, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : 2. radio- Préfixe très usité, tiré de radio¬
Les caractères raciaux. télégraphie, radiodiffusion oa du latin radius
« rayon ». De nos jours, on écrit les composés
racler v. t. T Se prononce [Rokle], avec a vélaire, de radio en un seul mot, sans trait d’union
mais s’écrit sans accent circonflexe. De même : (radioactif, radioactivité, radioalignement, ra¬
raclage, raclée, raclement, raclette, racloir, dioastronomie, radioélectricien, radioélectricité,
raclure. radioélectrique, radioélément, radiojournal,
etc.), sauf si le deuxième élément commence
racoler v. t. T Avec un seul c et un seul /. De par un i: radio-immunisation, radio-indica¬
même: racolage, racoleur. teur, radio-isotope.
rageant, ante adj. (familier) Attention au e après rainure n. f. Avec -ai- et un seul ru De même :
le g. rainurer.
raglan n. m. Finale en -an. — Invariable en raisin n. m. Avec -ai-. — Dérivé : raisiné, jus
apposition -. des manches raglan, des manteaux de raisin en gelée. Ne pas écrire comme du (vin)
raglan, mais des raglans. résiné, vin grec à goût de résine.
ragoûtant, ante adj. Avec un accent circonflexe I Deux n dans les dérivés : raisonnable, raison¬
sur le T N’est pas synonyme de dégoûtant, nablement, raisonné, raisonnement, raisonner,
raisonneur.
mais antonyme. Signifie « appétissant, plaisant,
agréable », au propre et au firaré. S’emploie II Expressions.
surtout dans des tours négatiis : Cette nappe
1 Avec raison au singuher : pour raison de
tachée de vin et de nourriture, ce n'est guere
santé, sans raison apparente, non sans raison.
ragoûtant / Une affaire peu ragoûtante (= une
affaire malpropre). 2 Pour la raison (que). Forme moderne et
usuelle. La forme par la raison (que) est rare
rahat-loukoum [saatlukum] ou rahat-lokoum et vieilhe.
[saatbkum] n. m. Qjnfliserie orientale — PI. :
3 Avoir des raisons de, avoir des raisons
des rahat-loukoums ou des rahat-lokoums.
pour. Le tour avoir des raisons de exprime
— Les deux formes sont correctes et admises. —
plutôt la cause : Il a des raisons de prendre une
Dans l’usage courant, on dit plutôt loukoum ou
retraite anticipée, car il est malade et ses enfants
parfois lokoum (des loukoums, des lokoums).
sont élevés. — Le tour avoir des raisons pour
exprime plutôt le but ; Il a des raisons pour
rai, rais, raie Trois graphies à distinguer.
refuser ce poste, car il se réserve pour des
1 Un rai (au pl. des rais) Rayon ; Un rai de fonctions plus élevées.
lumière. Les rais d'une roue de charrette. La
4 A raison de, en raison de. La première
graphie un rais, avec -s au singulier, est vieillie.
expression, à raison de, signifie « en propor¬
2 Une raie Sillon (dans un jardin) : Trois raies tion, en fonction de, en tenant compte de (telle
de carottes. — Trace, ligne, bande allongée : donnée quantitative) » : Il est rémunéré à
Une étoffe bleue à raies jaunes. raison du chiffre des ventes. A raison de trois
cents mètres par jour, il faudra un mois et demi
raid [acd] n. m. Expédition, mission : Un raid pour achever cette route. — En raison de signifie
de blindés. — Sans e final. « en considération de, à cause de » : En raison
de son ancienneté, il a droit à une prime
raide adj. ou adv. Variable dans l’expression spéciale. V On dit toujours en raison directe,
raide mort: Ils tombèrent raides morts. — en raison inverse: Le poids varie en raison
Invariable dans les emplois adverbiaux : Ils directe du volume.
parlent raide. Les chemins montent raide.
5 Comme de raison. Expression admise de
nos jours.
raide, roide > roide.
6 Raison de plus. Expression admise, au
rai-de-cœur n. m. Ornement d’architecture. moins dans la langue écrite cursive.
— Pl. : des rais-de-cœur.
raisonner, résonner Ne pas écrire raisonner,
1. raie n. f. Ligne, bande : Tracer des raies > rai. penser, comme résonner, produire un bruit : Les
» \
658
RAJA
rajout n. m. W Pas d’accent circonflexe sur le 3. rame n. f. Cinq cents feuilles de papier. — File
U. — De la même famille : rajouter. de wagons. — Dérivé : ramette.
espagnol rancho [nantjo], des ranchos [-tjos], râpe n. f. Avec un accent circonflexe. De
ne désigne pas une exploitation agricole, mais même : râpage, râpé, râper, râperie, râpeux,
une cabane (en Amérique latine et notamment râpure.
au Mexique).
rapetisser v. t. ou v. i. Avec un seul p et un seul
rancir v. i. Avec un c. De même : rancissement. t. De même : rapetissement.
randonnée n. f. Finale en -ée. Avec deux n. De rapière n. f. Epée. — Sans accent circonflexe
même : randonneur. sur le a et avec un seul p.
rang n. m. L’expression de rang est très rapin n. m. Jeune artiste peintre. — Avec un
familière : Il a paflé deux heures de rang. On seul p. Pas d’accent circonflexe.
dit mieux : à la suite, à la file, d’affilée.
rapine n. f. Pillage. — Avec un seul p. De même ;
rangée n. f. Finale en -ée. rapiner, rapinerie.
histoire. De même, on écrira : Souviens-toi de ras [ko], rase [aaz] adj. ou adv. Orthographe
me téléphoner ou Pense à me téléphoner, plutôt et expressions.
que Rappelle-toi de me téléphoner. 1 Ne pas écrire le masculin ras comme le nom
raz, courant marin.
rapport n. m. Expressions.
2 T Adverbe, donc invariable dans : Une
1 En rapport (a?ec). Le mot rapport est chevelure tondue ras. L’herbe a été coupée ras.
toujours au singulier : Je suis en rapport avec
— Adjectif, donc variable dans : Avoir la barbe
ces divers chefs de service. Le prix n’est pas en
rase, la tête rase.
rapport.
3 A ras de, au ras de. Ces deux formes sont
2 On dit toujours être en rapport avec, mais
correctes et admises, mais au ras de est la plus
par rapport à.
fréquente (Les hirondelles volaient au ras du
3 ÀToir rapport à ou ayec. Avoir des relations sol), sauf dans le tour figé à ras de terre.
avec, se rattacher à, être lié à : Ce point n’a pas
de rapport au sujet (plus littéraire et un peu rascasse n. f. Poisson. — Finale en -asse.
vieilli) ou n’a pas de rapport avec le sujet (plus
usuel et moins soutenu). Cette question a rase-mottes n. m. Toujours invariable, avec un
rapport à notre affaire. -s à motte, même au singulier : Faire du
rase-mottes. Voler en rase-mottes.
4 Avoir des rapports avec. Ressembler à, avoir
des analogies avec : Ce chapiteau roman a des
rasoir n. m. Finale en -oir — Dans l’emploi
rapports avec certaines sculptures orientales.
adjectif familier, toujours invariable : Ils sont
Dans ce sens, avoir rapport à est très vieilli.
rasoir, ces conférenciers t
5 Sous le rapport de l’intelligence. Tour admis
de nos jours. On dit aussi sous ce rapport, sous rassembler v. t. Tout à fait correct au sens de
taus les rapports. — Dans la langue soutenue, « assembler de nouveau » : Les hommes
à sous le rapport de on pourra préférer quant s’étaient dispersés, il fallut les rassembler avant
à. A sous ce rapport on pourra de même préférer de reprendre la marche. On n’abusera pas de ce
à cet égard. A sous tous les rapports on pourra mot quMd il n’y a pas l’idée de « de nouveau » :
préférer à tous les égards, en tout point. Il a fêté son anniversaire au milieu de ses enfants
6 Rapport à. Expression populaire. Dans la ef de ses petits-enfants assemblés chez lui ou
langue co^ecte, on écrira : Mon fils n ’a pu aller réunis chez lui, mieux que rassemblés chez lui
à l’école à cause de son rhume, et non rapport
à son rhume. rasseoir v. t. Se conjugue comme asseoir >
asseoir.
rapporter v. t. Avec deux p. De même : rapport,
rapportable, rapporteur. rasséréner v. t. Conjug. 11. Je rassérène, mais
je rassérénerai, je rassérénerais.
rapporter, reporter On écrira: Il faut se
reporter à l’original du contrat (= se référer rassir, rassis L’emploi de ces mots soulève des
à; consulter) et II faut s’en rapporter à l’avis difficultés.
de l’avocat (= faire confiance à). 1 Le verbe intransitif rassir a été tiré de rassis
(pain rassis), qui est le participe passé de
rapprendre v. t. Ne pas dire *réapprendre. rasseoir. Ce verbe rassir est considéré comme
incorrect. Comme il est impossible de dire
rapprocher v. t. Avec deux p. De même : laisser *rasseoir le pain, on emploiera devenir
rapprochement. rassis: Elle a laissé le pain devenir rassis.
visite. Je suis ravi de vous voir) ou avec que + le -Z est muet. — Avec un r minuscule : le raz
subjonctif (Je suis ravi que vous soyez parvenu de Sein. — Avec un R majuscule : la pointe
à ce résultat) ou avec de ce que + subjonctif du Raz.
ou indicatif (Je suis ravi de ce que vous vous
soyez tiré d’affaire. Je suis ravi de ce que vous raz de marée n. m. Invariable : des raz de marée.
êtes enfin tiré d’affaire). Dans la langue — Prononciation : [aadmaae]. T Pas de trait
soutenue, on préférera la construction avec que d’union, à la différence de rez-de-chaussée.
+ subjonctif à la construction avec de ce que.
razzia n. f. Prononciation : [aazja], plutôt que
ravigote n. f. 1m sauce ravigote ou la ravigote. [aadzja]. — PI. : des razzias ['zja]. — Dérivé :
Finale en -ote, avec un seul t. T Invariable dans razzier [aazje].
la construction elliptique : Des viandes froides
ravigote (= à la sauce ravigote). réabonner v. t, Ne pas dire *rabonner. — Dé¬
rivé : réabonnement.
ravigoter v. t. (familier) Finale en -oter, avec un
seul t. réaction n. f. Dérivés et constructions.
1 Deux n dans les dérivés : réactionnaire,
ravilir v. t. Avec un seul /.
réactionnel, elle.
ravioli n. m. Pluriel italien en -/ .• des ravioli (sans 2 On peut dire : par réaction à, par réaction
-s). — Peut s’employer au singulier : un ravioli. contre, en réaction à, en réaction contre. Il
semble que les formules avec par appartiennent
ravoir v. t. Ne peut s’employer qu’à l’infinitif : à un langage plus soutenu. D’autre part, par
L’un de ces deux vases est cassé, f espère ravoir réaction à insiste moins sur l’idée d’opposition
le même chez un brocanteur. — Familier au que en réaction contre et marque plus un simple
sens de « remettre en état, nettoyer » : Il est rapport de cause à effet : C’est par réaction à la
difficile de ravoir cet endroit taché. chaleur que se produit la transpiration. C’est en
réaction contre une certame forme d’idéalisme
rayer [aeje] v. t. Endommager par une rayure. qu’on a élaboré la philosophie existentialiste.
— Ne pas écrire comme railler [naje], se
moquer. — Conjug. 23. On préférera les réactiver v. t. Ne pas dire *ractiver. Dérivé :
formes en -ay- aux formes en -ai- : je raye [sej], réactivation.
tu rayes [aej]..., plutôt queye raie [re], tu raies
[re] ... Au futur et au conditionnel notamment, réadapter v. t. Ne pas dire *radapter. Dérivé :
on évitera je raierai [rerc], je raierais [rere], réadaptation.
formes peu harmonieuses, et l’on dira plutôt
je rayerai [aejae], je rayerais [aejaEj. V réadmettre v. t. Conjug. 99 (comme admettre).
Attention au i après à la première et à la — Dérivé : réadmission.
deuxième personne du pluriel de l’inicatif
imparfait et du subjonctif présent : (que) nous réaffirmer v. t. Ne pas dire *raffirmer.
rayions, (que) vous rayiez
réajuster, rajuster > rajuster.
rayer, radier > radier.
réaliser v. t. Sens et emplois critiqués.
ray-grass [aEgaas] n. m. A cet anglicisme on
pourra préférer le nom français ivraie vivace, 1 Comprendre, prendre conscience de : Il
plus facile à écrire et à prononcer. réalisa brusquement sa situation. Il ne réalise
pas comment cela a pu se produire. Cet emploi
rayon [aejà] n. m. Deux n dans les dérivés : est un anglicisme. Il peut donner lieu à des
rayonnage, rayonnant, rayonné, rayonner. équivoques. Par exemple. Il réalise parfaitement
la transformation peut signifier « il a parfaite¬
rayonne n. f. Textile — Pas un nom déposé, donc ment conscience de la transformation » ou bien
avec une minuscule. — Attention aux deux ru « il opère parfaitement la transformation ».
Dans la langue précise et soignée, on écrira
rayonner [aejone] v. i. Avec deux n. De même : plutôt, selon les cas : comprendre, avoir ou
rayonnement. prendre conscience de.
2 Se réaliser, au sens de « réussir, devenir ce que
rayure [aejya] n. f. Au pluriel dans : une étoffe l’on a rêvé d’être, donner la pleine mesure de son
à rayures. talent, accomplir son destin, sa mission, montrer
sa supériorité, etc. » ; Chaque être humain a le
raz n. m. C ourant marin violent. — Ne pas écrire droit de se réaliser. Emploi à éviter dans la langue
comme ras (coupé ras). ▼ Prononciation : [aa]. surveillée. A remplacer par un terme plus précis.
663 RÉANIMER
extension) Réceptionner les travaux, vérifier récif n. m. T Finale en -if, sans -e et avec un
qu’ils ont été convenablement exécutés par seul /
l’entrepreneur. T On évitera d’employer ce
verbe au sens de recevoir. Ne pas &rire, par récipiendaire [sesipjâdeR] n. m. Désigne celui
exemple : J’ai bien réceptionné votre qui est reçu dans une société, une compagnie ;
télégramme. Le récipiendaire a lu son discours devant les
membres de l’Académie et a fait l’éloge de son
récession n. f. Orthographe et sens. prédécesseur. ▼ Ne doit pas désigner celui qui
1 Avec c, puis -ss-. De même : récessif. reçoit un diplôme, une nomination, une ré¬
compense, etc. Selon les cas, on dira : l’impé¬
2 S’emploie comme euphémisme pour crise trant, l’intéressé, le titulaire, le bénéficiaire.
(économique). Cet emploi constitue un angU-
cisme, admis d’ailleurs dans la langue usuelle. récipient n. m. Finale en -ent
3 récolement (commerce) Vérification des ob¬ tion : [RokoRdman]. — PI. : des recordmen
jets contenus dans un inventaire. — (droit) [RokoRdmen]. — Pour éviter cet anglicisme
Action de relire à un témoin sa déposition pour artificiel, on pourra employer détenteur du
s’assurer qu’il la maintient. — Procès-verbal de record. — De même, on pourra préférer
recensement des biens saisis par un huissier. détentrice du record à recordwoman [RokoRd-
— Verbe correspondant : récoler. wuman] (des recordwomen [RokoRdwumen]).
4 récollection (religion) Action de se recueillir recours n. m. ▼ Avec -s, même au singuher :
avec dévotion, par exemple au cours d’une En dernier recours.
journée de retraite communautaire. — Verbe
correspondant ; se recueillir. recouvrer, recouvrir Deux verbes transitifs à
ne pas confondre. Le verbe recouvrer est du
recommandation n. f. Avec deux m, comme premier groupe et recouvrir se conjugue comme
recommandable, recommandé, recommander. couvrir: Je recouvrerai tous mes droits. Je
— Toujours au singulier dans : des lettres de recouvrirai de sable les allées du jardin. Il a
recommandation. — On écrit : Je me suis recouvré la santé. Il a recouvert de papier jaune
adressé à lui sur votre recommandation, plutôt sa table de travail II recouvra la santé. Il
que à votre recommandation ou que d'après recouvrit le lit d'un édredon bleu.
votre recommandation.
recouvrer, retrouver Ces deux verbes transitifs
recommencer v. t. Conjug. 17. Le c prend une sont en concurrence. Dans la langue usuelle,
cédille devant a ou o: il recommença, nous retrouver a usurpé le sens de recouvrer.
recommençons. — Recommencer à ou re¬
commencer de -t- infinitif > commencer. 1 recouvrer Obtenir de nouveau ce dont on
avait été dépossédé : Il a recouvré l'argent qu 'on
lui avait volé (mais II a retrouvé dans un tiroir
réconcilier v. t. Se construit avec avec ou avec
l'argent qu'il avait égaré). Il recouvra son
et : J'ai réconcilié mon frère avec notre cousin.
patrimoine après un long procès. Le courtisan
Il voulut réconcilier la poésie et la philosophie.
recouvra la faveur du prince. Ce pays recouvra
enfin son indépendance. Après deux ans de folie,
reconnaissant, ante adj. Dans la langue très il recouvra la raison. Ce traitement me permit
surveillée, on évitera le tour avec pour (Je lui suis de recouvrer la santé. — Le verbe recouvrer
reconnaissant pour ce service) ou avec de ce que signifie aussi « recevoir le paiement des som¬
(Je suis reconnaissant à mon ami de ce qu 'il m'a mes dues » : Recouvrer les créances. Le percep¬
trouvé un emploi). On écrira ; Je lui suis re¬ teur est chargé de recouvrer taxes et impôts.
connaissant de ce service. Je suis reconnaissant à
mon ami de m’avoir trouvé un emploi 2 retrouver Au sens exact, signifie « trouver
de nouveau ce qu’on avait égaré, perdu,
reconquête n. f. Avec un R majuscule : la oubhé » : J'ai retrouvé mon crayon, je l'avais
Reconquête (ateolument), la reconquête de laissé sur votre bureau. Je n'ai jamais pu
l’fepagne par les chrétiens, au Moyen Age. retrouver mon parapluie. Il réussit à retrouver
son chemin. Ah / jai retrouvé dans le livre le
passage dont je vous ai parlé / T En principe,
reconsidérer v. t. Conjugaison et sens.
dans la langue très soutenue, on n’écrira pas
1 Conjug. li. Je reconsidère, mais je reconsidé¬ *retrouver ses biens, la liberté, la santé, etc.,
rerai je reconsidérerais. mais recouvrer.
2 Dans la langue très soutenue, on préférera recréer, récréer Deux verbes à bien distinguer.
considérer de nouveau, réexaminer. — Peut
s’employer au sens de « considérer de nou¬ 1 recréer [Rokaee] Créer de nouveau -.L'artiste
veau » : Il faut reconsidérer la question philoso¬ recrée le monde selon sa vision personnelle.
phique de la liberté à la lumière des découvertes — Dérivé : recréation [RakaeasjS].
de la psychologie moderne. ▼ On évitera ce verbe 2 récréer [aekaee] Distraire, délasser.
au sens de réviser, modifier, changer. On écrira : — S’emploie surtout à la forme pronominale ;
Nous allons modifier nos méthodes de vente, Nous irons voir un film comique pour nous
plutôt que reconsidérer nos méthodes de vente. récréer. — Dérivé : récréation [RekaeasjS] (La
cour de récréation de l'école).
record n. m. Sans trait d’union et avec la marque
du pluriel : des résultats records, des ventes récrier v. pron. Accord du participe passé et
records. construction.
2 Se construit avec de (Il se récria d’admira¬ rectoral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
tion), avec sur (Il se récria sur la beauté du site), Des délégués rectoraux.
parfois avec contre (Il se récria contre la
conduite de ses proches). rectum [aektom] n. m. — PI. ; des rectums.
d’une pente. — Dent sur une pièce de bois, faite redouter v. t. Se conjugue avec de + infinitif
pour permettre l’assemblage. — Décrochement (Il redoute d’avoir à faire face à de telles
vertical sur la coque d’un hydravion ou d’un difficultés) ou avec que + subjonctif (Je redoute
canot automobile rapide. qu’il ne vienne). — Les règles de l’emploi du
ne explétif sont les mêmes que pour craindre.
2 redan ou, plus souvent, redent Ornement de
l’architecture gothique ; Un pignon à redents. redoux n. m. Emploi correct quand on parle de
la haute montagne. Désigne alors un réchauffe¬
reddition n. f. Avec deux d. ment susceptible de ramollir la neige et de
provoquer une avalanche. En dehors d’un tel
rédempteur, trice adj. ou n. Prononciation : contexte, on préférera radoucissement ou ré¬
[RedôptœR, tRis]. — Avec un R majuscule : chauffement: On prévoit un radoucissement
le Rédempteur, le Christ. dans la moitié ouest de la France.
rédemption n. f. Prononciation ; [RcdôpsjS].
redû > redevoir.
— Avec un r minuscule : la rédemption des
péchés. — Avec un R majuscule ; le mystère de réduplication n. m. Mot critiqué et assez
la Rédemption ou la Rédemption, rachat de prétentieux. On peut dire plus simplement :
l’humanité par la mort du Christ. redoublement, répétition.
réfrigérant, ante adj. Finale en -ant, ante. régent, ente n. m. ou f. Avec r minuscule, sauf
dans les emplois absolus (sans nom propre)
réfrin^nce n. f. Finale en -ence. — De la même suivants : le Régent, Philippe d’Orléans, régent
famille : réfringent, ente. de 1715 à 1723, le Prince-Régent, le futur
George IV d’Angleterre. — Avec R majuscule :
refuser v. t. Constructions ; accord du participe. le Régent, célèbre diamant.
I Constructions.
régime n. m. Avec A tt R majuscules : l’Ancien
1 n refusa à boire, à manger au mendiant. Régime, le régime de la monarchie française
Correct, mais vieilli. De nos jours, on dirait : Il avant la Révolution.
refusa de donner à boire, à manger au mendiant.
régimentaire adj. Finale en -aire.
2 n refuse de parier. Moderne et correct.
3 n se refuse à parler. Moderne et correct. région n. f. Un seul n dans les dérivés ; régional,
ale, aux (Les centres régionaux), régionalisme,
II Accord du participe passé à la forme régionaliste.
pronominale.
1 Pas de complément direct. Accord avec le régisseur n. m. Pas de forme pour le féminin ; Elle
sujet : Elles se sont refusées à parler. fut pendant quelque temps le régisseur du comte.
relâche, relâchement, relaxation, relax, re¬ 2 On peut dire, au singulier : M. Durand n ’est
laxe Plusieurs mots à bien distinguer. pas un ami, mais une simple relation. —
Généralement au pluriel dans : Il a obtenu ce
1 Une relâche (féminin) Lieu où un navire/û/7 poste par relations.
relâche, c’est-à-dire fait escale : Dakar est une
relâche importante. 3 On préférera la forme française les relations
publiques à l’anglicisme (vieilli) public relations.
2 Un relâche (masculin) Interruption dans une
activité, détente, repos : Il s’accorda un long relax, relaxe, relaxation > relâche,
relâche. — (spécialement) Fermeture provisoire
d’un théâtre : Après un relâche de trois semaines,
relaxer Deux emplois.
en août, le théâtre rouvrira ses portes. ▼ Ne pas
dire *la relâche dans ce sens (faute fréquente). 1 Relaxer un inculpé. Abandonner l’action
pénale engagée contre lui : Le juge a relaxé
3 Le relâchement Manque de tension, de fer¬
l’inculpé, faute de preuves. Emploi correct.
meté : Le relâchement aes muscles. — (figuré)
Laisser-aller, affaiblissement -.Il y a du relâche¬ 2 Se relaxer. Anglicisme familier. Equivalents
ment dans ce bureau l Le relâchement des mœurs. corrects : se détendre, se reposer.
4 La relaxation Deux sens. 3 Relaxer les muscles. Admis dans la langue
de la médecine. Dans la langue soutenue, on
a/ (vieux) Mise en liberté d’un détenu.—Syno¬
préférera, selon les cas : détendre, décontracter
nymes modernes : élargissement, mise en liberté.
ou relâcher.
b/ (anglicisme) Suppression de la tension des
muscles ou de la tension nerveuse : Des exercices relayer [Raleje] v. t. Conjugaison et emploi.
de relaxation. — Equivalent français : détente.
1 Conjug. 23. Change facultativement y en i
5 relax adj. ou n. m. (anglicisme populaire) devant un e muet : je relaie [rsIe] ou je relaye
Détendu, à l’aise : J’ai bien dormi, je me sens [Ralej], je relaierai [RaleRc] ou je relayerai
relax. — (style commercial) Confortable ; Des [RakjRc]. Les formes en -aie- sont plus usitées
fauteuils relax. — N. m. Détente : On va que les formes en -aye-. — Attention au i après
prendre un peu de relax, du relax. — Le mot y à la première et à la deuxième persoime du
s’écrit parfois relaxe et prend alors la marque pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
du pluriel : Des petites promenades vraiment présent : (que) nous relayions, (que) vous
relaxes. T Ce mot est considéré comme peu relayiez.
distingué. Dans l’emploi adjectif, on préférera
2 On évitera les pléonasmes ic relayer l’un
détendu ou confortable. Dans l’emploi subs¬
l’autre, se relayer a tour de rôle.
tantif, on utilisera plutôt détente.
3 A la forme pronominale, participe passé
6 La relaxe Décision par laquelle un juge
accordé avec le sujet : Elles se sont relayées.
abandonne l’action judiciaire engagée contre un
inculpé : Le tribunal a prononcé la relaxe.
reléguer v. t. Conjug. 11. Je relègue, mais je
reléguerai, je reléguerais. — Toujours avec gu
relais [roIe] n. m. T Finale en -ais, avec -s meme même devant a ou o .• il relégua, nous reléguons.
au singulier, à la différence de délai.
— Dérivé : relégation.
relance n. f Relance des affaires. Relance de la
relent n. m. Odeur désagréable et tenace : Un
construction européenne, etc. Ce mot appartient
relent de cuisine, de poisson. — Finale en -enL
au vocabulaire des journalistes. Dans la lan^e
soutenue, on préférera, selon les cas : reprise,
relevailles n. f. pl. Ne s’emploie pas au singuher ;
nouvelle impulsion, encouragement, etc.
La fête de relevailles de la reine.
relaps, apse adj. ou n. Qui est retombé dans
relever v. t. Conjugaison, dérivés et expressions.
l’hérésie. — Se prononce [Rslaps], même au
masculin. Le -s n’est pas muet. 1 Conjug. 12. Je relève, je relèverai, je relèverais,
mais nous relevons.
relater v. t. Avec un seul t. De même : relatif,
relation, relativement, relativisme, relativiste, 2 Dérivés : relevable, relevage, relevailles, re¬
lève, relevé (le relevé du compteur), relevée (à
relativité. trois heures de relevée ; archaïque), relèvement,
releveur.
relation n. f. Expressions.
1 Au pluriel dans : avoir des relations avec 3 On doit dire il relève de maladie, et non *il
se relève de maladie. — En principe, on devrait
quelqu’un. — Préférer le singulier dans : etre,
dire il n’en relèvera pas (= il ne se rétabhra
entrer, se mettre en relation avec quelqu un.
RELIEF 672
pas, au propre ou au figuré), mais, dans l’usage sont admis : Il se fit remarquer par sa finesse et
de la langue parlée, on emploie seulement il son esprit (ou pour sa finesse et son esprit,
ne s’en relèvera pas (tour critiqué). construction peut-être un peu moins soutenue).
5 ▼ Ne pas dire *Je vous remarque que, mais
relief n. m. Expressions. je vous fais remarquer que.
1 Toujours au singulier dans ; en relief {des
cartes en relief). remblai [Râble] n. m. T Finale en -ai. Pas de
-s final.
2 Toujours au pluriel : les reliefs d’un repas,
les restes. remblaiement [Râblemâ] n. m. Attention à Ve
3 Sans trait d’union : Une décoration en haut muet intérieur.
relief, en bas relief. — Avec un trait d’union :
un haut-relief {des hauts-reliefs), un bas-relief remblayer [Rôbleje] v. t. Conjug. 23. Change
{des bas-reliefs). facultativement y en i devant un e muet : il
remblaie [Râble] ou il remblaye [Râblej], il
religion n. f. Avec un r minuscule : une guerre remblaiera [Râbleua] ou il remblayera [Râ-
de religion (quelconque). — Avec un R blejRa]. Les formes en -aie- sont plus usitées
majuscule : les guerres de Religion (en France, que les formes en -aye-.
de 1562 à 1598).
remède n. m. Se construit au sens propre avec
contre : Un remède contre la grippe. — Au sens
reliquat n. m. Ce qui reste à payer ou ce qui
figuré, se construit plutôt avec à : Trouver un
reste d’une somme. — Ne désigne pas « le
remède à la crise monétaire.
reste » en général. Ne pas écrire par exemple :
Il y a un reliquat de vin dans la bouteille, au
lieu de un reste de vin. remédier Se construit avec à : Il faut remédier
à cet état de chose.
remailler [aarnaje] ou remmailler [RÔmaje]
remembrer v. t. Avec -em-. De même :
V. t. Pour le sens, les deux formes sont
remembrement.
équivalentes. Les deux sont admises. De même,
on peut dire : remaillage [Ramaja3] ou rem¬
maillage [RÔmajas], remailleur [RsmajœR] ou remémorer v. t. Pas de m double. De même :
remmailleur [RÔmajoeR]. remémoration.
1 Toujours avec -qu-, même devant a ou o .■ il 2 Avec un nom. La préposition de est préférable,
remarqua, nous remarquons. surtout devant un nom abstrait : Je vous
remercie de votre amabilité. L’emploi de pour
2 Dérivés, avec -qu- : remarquable, remarqua¬ appartient à une langue moins soignée : Je vous
blement, remarque. remercie pour votre boîte de bonbons.
3 Rem^quer que. Se construit normalement
avec l’indicatif si remarquer est à la forme réméré n. m. (droit) Des ventes à réméré. — Trois
fois é.
affirmative (J’ai remarque qu’il s’absentait sou-
wnt), avec le conditionnel pour exprimer un fait
hypothétique (J’ai remarqué qu ’on pourrait faci¬ remettre v. t. Conjugaison et emploi.
lement s’introduire dans le garage en passant par 1 Conjug. 99 (comme mettre).
la fentre), avec le subjonctif, mode facultatif
mais fréquent lorsque remarquer est à la forme 2 Remettre quelqu’un à sa place > place (2).
négative ou interrogative (Je n ’avais pas remar¬
3 Remettre quelqu’un, au sens de «reconnaî¬
que que la qualité de son travail fût moins bonne.
tre ». Emploi assez familier : Excusez-moi, je
Aviez-vous remarqué que son travail fût moins
ne vous remettais pas. Préférer : reconnaître.
soigne ?). Dans le cas de IMnterrogation, le sub¬
jonctif ':’St moins fréquent qu*avec la négation. 4 S’en remettre à. Se reposer sur. Le participe
passé s’accorde avec le sujet : Elles s’en sont
4 Se faire remarquer par ou pour. Les deux tours
remises à moi du soin de cette affaire.
673 RÉMINISCENCE
rénal, ale, aux adj. Avec é et non à la rengainer v. t. T Pas d’accent circonflexe sur
différence de rein. — Masculin pluriel en -aux : le 1 : vient de gaine.
des calculs rénaux.
reniement n. m. Attention au e muet intérieur.
renard n. m. Finale en -ard, avec d. — Dérivés :
renarde, renardeau, renardière. renifler v. t. Avec un seul f. De même : reniflard,
reniflement, renifleur.
rencaisser v. t. Ne pas dire *réencaisser.
renne, reine, rêne > rêne.
rencard, rancart, rancard > rancart.
renom n. m. Avec -m final, comme nom.
renchérir, enchérir > enchérir.
renommé, ée adj. Avec deux m. — Se construit
rendez-vous n. m. Invariable : des rendez-vous. avec par ou avec pour : La Normandie est
renommée par son cidre ou pour son cidre.
rendre v. t. Conjugaison, sens et expressions. L’emploi de pour est préférable.
1 Conjug. 81. Je rends, tu rends, il rend, nous renommée n. f. Avec deux m. Finale en -ée. —
rendons, vous rendez, ils rendent. — Je rendais. Avec un R majuscule ; la Renommée, déesse
— Je rendis. — Je rendrai. — Je rendrais. — (la Renommée emboucha sa trompette).
Rends, rendons, rendez. — Que je rende. — Que
je rendisse. — Rendant. — Rendu, ue. renoncement, renonciation Deux noms dérivés
2 Se rendre compte > compte (II, 1, 2 et 3). de renoncer.
vous donc s’il viendra. ▼ Tour peu élégant et repaire, repère Deux noms masculins
discuté. On tournera autrement : Essayez donc de homophones.
savoir s’il viendra. De même, on écrira -.Jemesuis
1 repaire Refuge, cachette : Traquer une bête
renseigné pour savoir s’il viendrait, plutôt que/e
fauve dans son repaire.
me suis renseigné s’il viendrait.
2 repère Marque, chose qui permet de retrou¬
rente n. f. Avec rente au singulier : cinq millefrancs ver son chemin : Cette colline nous servira de
de rente, mais avoir des rentes, vivre de ses rentes. repère. Point de repère. — Dérivé ; repérer (j’ai
repéré l’endroit).
renting n. m. (anglicisme) Prononciation :
[REntiq]. Equivalent français : location de repaître v. t. ou v. i. Conjugaison et
matériel (industriel). constructions.
I Conjug. 97. Je repais, tu repais, il repaît, nous
rentruner, réentr^er Ces deux verbes ne repaissons, vous repaissez, ils repaissent. — je
sont pas interchangeables. repaissais. — Je repus, tu repus, il reput, nous
1 rentnâner Entraîner en sens inverse : La repûmes, vous repûtes, ils repurent. — Je repaî¬
vague, en se retirant, rentraîne le sable trai, tu repaîtras, il repaîtra, nous repaîtrons, vous
repaîtrez, ils repaîtront. —Je repaîtrais, tu repaî¬
2 réentraîner Remettre à l’entraînement : trais, il repaîtrait, nous repaîtrions, vous repaî¬
L’équipe de football va se réentraîner. triez, ils repaîtraient. — Repais, repaissons, re¬
paissez. — Que je repaisse. — Que je repusse, que
rentrer v. i. ou v. t. Entrer dans un endroit d’où l’on tu repusses, qu’il repût, que nous repussions, que
était sorti. — On peut dire très correctement ; Il vous repussiez, qu’ils repussent. —Repaissant. —
est huit heures, je rentre chez moi On évitera les Repu, ue. T Toujours un accent circonflexe sur
emplois abusifs et l’on écrira : Mon fils cette le I quand le / est suivi d’un t. — A la différence
année entre en sixième (et non ^rentre en de paître, le verbe repaître a un passé simple et
sixième). Cet objet entre dans ma valise (et non un imparfait du subjonctif. Il a aussi un participe
* rentre dans ma valise). Cela n ’entre pas dans mes passé et se conjugue aux temps composés : J’ai
attributions (et non cela ne *rentre pas). La voi¬ repu, elle s’était repue, nous nous sommes repus,
ture a heurté le mur (et non *est rentrée dans le etc.
mur). — On admet les emplois transitifs tels que
rentrer les foins, emploi pourtant illogique, puis¬ II Constructions.
que les foins n’ont jamais été « sortis ». 1 Transitif (figuré ; très littéraire) Il repaissait
ses yeux de ce spectacle étonnant.
rentrouvrir V. t. Conjug. 33 (comme ouvrir).—En
2 Pronominal (moderne et assez littéraire) Se
un seul mot, sans trait d’union.
rassasier (au propre et au figuré) ; Les poules
se repaissent de grain. Ces idéalistes se repaissent
renverser v. t. Sens et emplois.
de chimères.
1 Peut se dire du contenu aussi bien que du
contenant : Les enfants ont renversé l’eau sur répandre v. t. T Avec -an-. — Conjug. 80. Je
la nappe. Il a renversé la carafe. répands, tu répands, il répand, nous répandons,
vous répandez, ils répandent. — Je répandais.
2 On évitera le pléonasme se renverser *en
— Je répandis. — Je répandrai — Je répan¬
arrière. drais. — Répands, répandons, répandez — Que
3 Au sens de « étonner » est semi-populaire : je répande. — Que je répandisse. — Répandant.
Cette nouvelle, ça me renverse I Equivalents — Répandu, ue.
soutenus : confondre, déconcerter, ébahir, éton¬
ner, interdire, saisir, stupéfier, surprendre. — repartie n. f Réponse vive ; Il a la repartie
De même, à renversant on préférera ; confon¬ facile. T Se prononce [Rapanti] et s’écrit sans
dant, déconcertant, étonnant, étrange, extra¬ accent aigu. Ne pas déformer en *répartie, faute
ordinaire, incroyable, prodigieux, saisissant, fréquente > repartir (2).
stupéfiant, surprenant.
repartir, répartir Des verbes à bien distinguer.
renvoi n. m. ▼ Finale en -oi, comme envoi. 1 repartir [RapaRtia] v. i. (se conjugue comme
partir; auxiliaire être) Partir après un séjour,
réoccuper v. t. Ne pas dire *roccuper. — Dérive : un arrêt : Nous repartons ce soir pour Lyon.
réoccupation. L’affaire est repartie.
repentance n. f. Avec -en-, puis -an-. I Conjug. 91. Je réponds, tu réponds, il répond,
nous répondor^ vous répondez, ils répondent
1. repentir (se) v. pron. Conjugaison, accord et — Je répondais. — Je répondis. — Je répondrai
emploi du participe, construction. — Je répondrais. — Réponds, répondons,
répondez — Que je réponde. — Que je
1 Conjug. 42. Je me repens, tu te repens, il se repondisse. — Répondant — Répondu, ue.
repent, nous nous repentons, vous vous repentez, ils
se repentent. —Je me repentais. —Je me repentis. II Constructions.
— Je me repentirai — Je me repentirais. —
1 Répondre de. Correct au sens de « se porter
Repens-toi, repentons-nous, repentez-vous. —
garant de » : Je réponds de sa bonne foi —
Que je me repente. — Que je me repentisse. — Se
(expression familière, à éviter dans une lettre
repentant. — Repenti ie. T On écrira : il se
sérieuse) Je vous en réponds, je vous assure : Ah l
repent, et non il se *repend, faute fréquente.
ça ne va pas se passer comme ça, je vous en
2 Le participe passé s’accorde avec le sujet : réponds l Equivalent soutenu : je vous assure.
Elles se sont repenties de ce manquement Ces
fautes dont il s'est repenti 2 Répondre pour. Etre la caution de (au sens
juridique) : Je ne prêterai d'argent à cet homme
3 Le participe passé peut s’employer adjective¬ que si une personne honorable répond pour lui
ment : Les filles repenties.
3 Répondre une requête (= donner une
A Après faire, on omet en général le pronom réponse à), répondre la messe (= servir la
réfléchi .Il m'a manqué gravement je Ven ferai messe). Expressions figées de la langue du droit
repentir, plutôt que je l'en ferai se repentir. ou de la hturgie.
2. repentir n. m. Finale en -ir, sans -e. 4 Répondre une lettre. Tour très vieilli. On dit
maintenant : répondre à une lettre. T On évitera
répercussion n. f Finale en -ssion. les expressions lettre répondue, lettre non répon¬
due, d’une correction douteuse. On écrira plu¬
repère, repaire > repaire. tôt : lettre ayant reçu une réponse, lettre n’ayant
pas reçu de réponse ou lettre sans réponse.
repérer v. t. Conjug. 11. Je repère, mais je
repérerai je repérerais. répons n. m. (terme de liturgie) Prononciation :
[nepS], avec -s muet.
répertoire n. m. Finale en -oire. — Ne pas dire
*repertoire, faute due à l’influence de repérer. reporter [RopoRteRj n. m. Anglicisme qui
— Dérivé : répertorier. désigne un joumahste faisant des reportages.
677 REPORTER
— Pour remplacer cet anglicisme, on a proposé reproche n. m. Au singulier : des gens sans
l’équivalent français reporteur, mais cette re¬ reproche.
commandation semble peu suivie.
reps n. m. Etoffe. — Prononciation : [seps].
reporter, rapporter > rapporter.
reptation n. f Finale en -tion.
repose-pied n. m. Invariable ; des repose-pied.
reptile n. m. Finale en -ile. — Dérivé : reptilien,
reposer S’emploie usueUement à la forme prono¬ ienne.
minale : Il se reposait sur un divan. — Dans
la langue littéraire, s’emploie intransitivement repu, ne Participe passé de repaître. T Pas
dans le même sens : Il repose un instant sur son d’accent circonflexe sur le u.
lit, à l'heure de la sieste. — L’emploi intransitif
est de rigueur quand on parle d’un mort : Les république n. f. Emploi de la majuscule.
cimetières militaires, où reposent tant de morts.
1 Le mot république désigne un régime
repose-tête n. f. Invariable : des repose-tête. politique.
1 En règle générale, un r minuscule : Le choix
reposoir n. m. Finale en -oir. entre la monarchie et la république.
réputé, éc adj. L’attribut qui suit est introduit résection n. f. Se prononce [neseksjS], mais
directement, sans préposition : Un restaurant prend un seul s.
réputé gastronomique. Ne pas confondre avec
le tour : Un restaurant réputé pour sa bouilla¬ réséda [nezeda] n. m. ou adj. Plante. — Comme
baisse. — Dérivé ; réputation. nom de couleur, toujours invariable: Des
vareuses réséda. Des vestes vert réséda (sans trait
requérir v. t. Orthographe et conjugaison. d’union).
1 T Avec -qu- et non *-cqu-. De même : réséquer v. t. Se prononce [neseke], mais prend
requérable, requérant, requête. un seul J. — Avec -qu-, même devant a ou o:
2 Conjug. 29. Je requiers, tu requiers, il il réséqua, nous réséquons. — Conjug. 11. Il
requiert, nous requérons, vous requérez, ils résèque, mais il réséquera, il réséquerait
requièrent. — Je requérais. — Je requis. — Je
requerrai — Je requerrais. — Requiers, requé¬ réservation, location Le mot réservation est un
rons, requérez. — Que je requière..., que nous anglicisme, admis quand il s’agit d’une chambre
requérions..., qu’ils requièrent. — Que je re¬ d’hôtel. Dans ce cas, location ne peut se dire.
quisse. — Requérant. — Requis, ise. ▼ Atten¬ — Quand il s’agit d’une place dans le train ou
tion aux deux r du futur et du conditionnel. au théâtre, on préférera location. — Pour une
cabine de paquebot, une place d’avion, l’usage
requête n. f. Attention à l’accent circonflexe. moderne impose réservation > réserver.
Requiem n. m. Prière et chant. — Mot latin, réserve n. f. Au singulier : approuver sans réserve,
donc pas d’accent. — Prononciation : donner son accord avec réserve ou avec des
[Rekqiem], — Invariable : des Requiem. — réserves, il accepte sous réserve de pouvoir
Généralement écrit avec un R majuscule résilier, avoir des vivres en réserve. — Au pluriel
(Chanter le Requiem. Verdi a composé un dans : sous toutes réserves.
Requiem admirable), sauf dans l’expression
messe de requiem. réserver v. t. Emplois ; accord du participe ;
dérivés.
requin n. m. Avec un trait d’union : requin- 1 Dans la langue très surveillée et pour éviter un
marteau (des requins-marteaux), requin-pèlerin emploi qui constitue un anglicisme, on dira plu¬
(des requins-pèlerins). — Sans trait d’union : tôt : retenir une chambre dans un hôtel, retenir
requin blanc, requin bleu. une cabine sur un paquebot une place dans un
avion, une place au théâtre, louer une place dans
requis, ise adj. Avec -qu- et non *-cqu-. le train, et non réserver une chambre, une place...
réquisition n. f. Avec -qu- et non *cqu-. — Deux 2 Se réserver de -|- infinitif. Tour admis : Je
n dans le dérivé : réquisitionner. me réserve de refuser ces autorisations. Dans la
l^gue très châtiée, on pourra préférer : se
réquisitoire n. m. Finale en -oire. — Dérivé : réserver le droit de, se réserver la possibilité de.
réquisitorial, ale, aux. 3 Accord du participe. Avec se réserver, le parti¬
cipe passé s’accorde en genre et en nombre avec
resaler v. t. Se prononce [nasale], mais prend le complément d’objet direct si celui-ci est placé
un seul s. avant le verbe : Les tâches que je me suis réservées,
mais Elles se sont réservé ces tâches. — Accord
rescapé, ée adj. ou n. Avec un seul p. avec le sujet s’il n’y a pas de complément direct :
Elles se sont réservées pour un travail plus noble.
resceller v. t. Resceller un barreau. — Ne pas
écrire comme resseller (un cheval). 4 Dérivés : réservataire, réservation, réserve,
réserviste.
rescinder [résidé] v. t. (droit) Déclarer nul. —
Avec -SC-. De même : rescindable [nesE- réservoir n. m. Finale en -oir.
dabl(a)], rescindant, ante [nesldâ, ât], resci¬
sion [nesizjS], rescisoire [nesizwan] adj. ou n. m. résidant, résident Deux formes à bien
distinguer.
rescousse n. f. Seulement dans l’expression à la 1 rési^t Participe présent invariable (Rési¬
rescousse, à l’aide, au secours : Des renforts dant à l’étranger, ces Français n’ont pas pu
venus à la rescousse. voter) ou adjectif variable (Les hauts-commis¬
saires résidants. Le ministre résidant Les
rescrit n. m. (terme d’histoire romaine ou de membres résidants d’une académie. La ville où
droit canonique). Finale en -it. elle est résidante).
679 RÉSIDENCE
comme dans me somme, un bénéfice respecta¬ ressasser v. t. Avec deux fois deux s.
ble). Une distance assez grande : D’ici au
village, il y a une distance respectable à ressaut n. m. Avec deux s.
parcourir l
ressauter v. i. Avec deux s.
2 A distance respectueuse A une distance aussi
grande que l’exige la situation : Derrière le roi, ressayer v. t. Se conjugue comme essayer. —
à distance respectueuse, se tenaient plusieurs Avec deux s. A côté de ressayer, il existe une
courtisans. Ils^arrêta à distance respectueuse du forme moins fréquente réessayer. En revanche,
bandit, qui était armé d’un tromblon. réessayage est plus fréquent que ressayage.
respectif, ive adj. S’emploie indifféremment au resseller v. t. Avec deux s et deux /. — Ne pas
pluriel ou au singulier dans des phrases telles écrire resseller (un cheval) comme resceller (un
que : Les deux employés se plaignaient de leurs
barreau).
chefs respectifs (ou de leur chef respectif). Le
pluriel semble le plus fréquent. ressembler Orthographe, dérivés, accord du
participe, construction et emploi.
respiratoire adj. Finale en -oire, même au
masculin : Un exercice respiratoire 1 Avec deux s. — Dérivés : ressemblance,
ressemblant.
resplendir v. i. Avec -en-. De même : resplendis¬
2 T Participe passé toujours invariable : Dans
sant, resplendissement
leur jeunesse, ces deux cousines se sont
ressemblé
responsable adj. Attention aux emplois abusifs.
3 Se construit avec à : Il ressemble à son oncle.
1 On évitera le pléonasme les autorités respon¬
La construction transitive est populaire. Ne pas
sables. On écrira simplement les autorités ou
dire ; Il ressemble *son oncle.
les responsables : Les autorités ont interdit le
stationnement sur cette place. — En revanche, 4 Se ressembler comme deux gouttes d’eau,
si responsable a un complément, on peut écrire : comme deux frères. On peut écrire : Louis et
Les autorités responsables de la circulation ont Jacques se ressemblent comme deux gouttes
interdit... d’eau, comme deux frères. En effet il y a deux
personnes qui se ressemblent comme deux
2 Le mot responsable ne peut s’employer
gouttes d’eau, comme deux frères. — En
comme synonyme de auteur ou de cause. Il ne
peut se dire qu’à propos d’une chose fâcheuse. revanche, dans la langue très surveillée, on
On peut écrire ; C’est le gouvernement actuel évitera d’écrire : Jacques ressemble à Louis
qui est responsable de l’aggravation de la comme deux gouttes d’eau, comme deux frères.
situation économique. En revanche, on n’écrira En effet, une personne ne peut pas ressembler
pas : Le gouvernement actuel est responsable de à une autre comme deux gouttes d’eau, comme
l’amélioration de la situation économique. Le deux frères.
vent du sud est le responsable de cet adoucisse¬
ment de la température. On tournera autre¬ ressemeler v. t. Conjug. 13. Il ressemelle, il
ment : Le gouvernement est l’auteur de (ou est ressemellera, il ressemellerait mais nous resse¬
à l’origine de) l’amélioration... Le vent du sud melons. — Avec deux s. — Dérivé :
ressemelage.
est la cause de l’adoucissement..
3 T On prendra garde à l’anglicisme que ressemer v. t. Se conjugue comme semer. —
constitue l’emploi de responsable au sens de Avec deux s.
modéré, mûr, prudent, raisonnable, réfléchi,
sérieux. On écrira donc : Les citoyens doivent ressentiment n. m. Avec deux s. Prononciation ;
être assez raisonnables pour modérer leurs [aosâtimâ].
exigences, plutôt que Les citoyens doivent être
assez responsables pour... ressentir v. t. Se conjugue comme sentir. — Avec
deux x Prononciation : [Rosâtia].
ressac n. m. Avec deux s. Prononciation :
[aasak]. resserre n. f. Avec deux s et deux r.
2. ressort n. m. Pièce élastique. — Avec deux ressui n. m. (terme de vénerie) Avec deux s et
J et un -/ final. sans -e final. Prononciation : [aesqi].
ressortir Deux verbes qui donnent lieu à des ressurgir > resurgir.
confusions.
1 ressortir Sortir de nouveau : Il est entré à dix ressuivre v. t. Se conjugue comme suivre. —
heures et ressorti à onze heures. — Apparaître Avec deux s
nettement, se détacher nettement : Ces dessins
jaunes ressortent bien sur ce fond bleu sombre. ressusciter Orthographe, emploi de l’auxiliaire
— Résulter: Ces conclusions ressortent des et dérivé.
observations précédentes II ressort de là que 1 Avec deux s, puis sc.
nous avons deux possibilités seulement. — Ce
verbe se conjugue comme sortir. Je ressors, tu 2 A la forme transitive, auxiliaire avoir : Jésus
ressors, il ressort, nous ressortons, vous ressortez, a ressuscité son ami Lazare. — A la forme
ils ressortent. — Je ressortais. — Je ressortis. intransitive, auxihaire être pour insister sur
— Je ressortirai — Je ressortirais. — Ressors, l’état (Depuis plusieurs jours, Jésus était res¬
ressortons, ressortez — Que Je ressorte. — Que suscite), avec avoir pour insister sur l’action (Au
je ressortisse. — Ressortant. — Ressorti ie. — moment précis où Jésus a ressuscité). De nos
Se conjugue avec l’auxiliaire être (Mon frère est jours, l’emploi de être tend à se généraliser : Le
ressorti à dix heures. Ces conclusions sont troisième jour après sa mort, Jésus est ressuscité.
ressorties des remarques précédentes. Il est 3 Nom correspondant : résurrection.
ressorti de là que...), sauf au sens de « se
détacher » (Ces dessins clairs ont bien ressorti ressuyer v. t. Se conjugue comme essuyer. —
sur un fond sombre) ou dans l’emploi transitif, Avec deux s. Prononciation : [nesqije]. —
qui est familier (Elle a ressorti sa voiture du Dérivé : ressuyage [nesqijasJ. — Le verbe
garage). ressuyer ne signifie pas « essuyer une deuxième
2 ressortir Etre de la compétence de, du fois », mais « sécher » : Le vent ressuie le linge
domaine de. T Se construit avec à et non avec étendu en plein air.
de: Cette affaire ressortit au tribunal de
commerce. Ces troubles caractériels ressortissent reste n. m. Sens, expressions et accord.
à la psychiatrie. — Se conjugue comme finir. I Le reste, le restant.
Il ressortit, ils ressortissent. — Il ressortissait,
ils ressortissaient. — Il ressortit, ils ressortirent 1 Le reste N’est pas familier. Peut s’employer
— Il ressortira, ils ressortiront — Il ressortirait, à propos de personnes, de choses non maté¬
rielles ou de choses matérielles : Le reste des
ils ressortiraient — Impératif inusité. —
élèves étaient des sujets médiocres. Le reste du
ressortisse, qu’ils ressortissent — Qu’il ressortit,
temps fut consacré a la discussion du projet. Le
qu ’ils ressortissent — Ressortissant — Ressorti
— Ne se conjugue guère qu’aux troisièmes reste du terrain est en friche.
personnes. — Rare aux temps composés. Se 2 Le restant A pris une nuance famihère. Plus
conjugue avec l’auxiliaire avoir : Cette affaire rare que le reste. Ne s’emploie qu’à propos des
avait ressorti à une juridiction ecclésiastique. choses matérielles ; Le restant du pâté fut donné
au chien.
ressortissant, ante n. m. ou f Avec deux s.
n Au reste, du reste.
ressouder v. t. Avec deux s. 1 Au reste Locution plus httéraire que du reste.
Se place le plus souvent en tête de phrase ou de
ressoufirir v. i. Se conjugue comme souffrir. proposition. Sert à introduire une idée plus forte
que celle qui précède. Equivaut à « qui plus est,
ressource n. f. Avec deux s. au surplus » ; Cette solution est la plus avanta¬
1 Au singulier dans : Des hommes de ressource. geuse. Au reste, elle est la seule possible.
Ils étaient perdus, sans ressource (= sans 2 Du reste Locution moins httéraire que au
recours, sans moyen de se sauver). reste. Peut se placer en tête d’une phrase ou d’une
2 Au pluriel dans : Une famille, un vieillard proposition, mais se place souvent aussi à l’inté¬
sans ressources (= sans argent). rieur. Peut être synonyme de au reste, mais sert
aussi à introduire une réserve, une correction,
ressouvenir (se) v. pron. Se conjugue comme une opposition ; Ce garçon est un peu lent et
se souvenir. — Avec deux s. gauche. Ilestdu reste consciencieux et travailleur.
RESTER 682
III Le reste de, des + nom pluriel. tu restreignais, il restreignait, nous restreignions,
vous restreigniez, ils restreignaient. — Je restrei¬
1 Accord le plus souvent au singulier : Le gnis. — Je restreindrai — Je restreindrais. —
reste des enfants prit la fuite. L’accord prirent Restreins, restreignons, restreignez. — Que je
la fuite est plus rare, mais possible. restreigne, que tu restreignes, qu’il restreigne,
2 Avec être + nom pluriel, l’accord se fait que nous restreignions, que vous restreigniez,
au pluriel : Le reste des maisons sont des villas qu’ils restreignent. — Que je restreignisse. —
isolées. Restreignant. — Restreint, einte. T Attention
au i après le groupe -gn- à la première et à la
rester v. i. Emploi de l’auxiliaire, constructions deuxième personne du pluriel de l’indicatif
et expressions. imparfait et du subjonctif présent : (que) nous
restreignions, (que) vous restreigniez.
I Emploi de l’auxiliaire. De nos jours, toujours
l’auxiliaire être : Il s’est trouvé bien ici, il y est restriction n. f. Finale en -ction.
resté. Je suis resté deux jours à Poitiers en venant
à Paris. — Autrefois, on employait avoir pour
resucée n. f Avec un seul s, mais se prononce
indiquer un séjour temporaire {J’ai resté deux
[Rosyse].
jours à Poitiers en venant à Paris) et l’on
réservait être à l’expression de l’état durable.
résulter v. i. Conjugaison et emploi de
Cet emploi de avoir est archaïque.
l’auxiliaire.
II n reste, reste (impersonnel).
1 S’emploie seulement à l’infinitif et à la
1 n reste. Toujours invariable : Il restait dix troisième personne du singulier ou du pluriel.
mille francs en caisse. — S’emploie à la forme personnelle ou imper¬
sonnelle ; De graves inconvénients résultèrent de
2 n reste. S’abrège souvent en reste (forme
cette méthode. Il en résulta de graves
un peu familière) ; Reste à savoir s’il acceptera.
Reste que rien n’est encore décidé. T La inconvénients.
construction avec de + infinitif est vieillie : Il 2 S’emploie avec l’auxiliaire avoir, qui insiste
restait de convaincre les autres conjurés. On sur l’événement, ou avec l’auxiliaire être, qui
écrirait de nos jours : Il restait à convaincre... insiste sur l’état : Une difficulté de trésorerie
3 Restaient quelques difficultés. Dans ce tour avait résulté de l’annulation de ces commandes.
elliptique sans il, avec inversion, accord avec Une longue période de stagnation est résultée
le sujet. Cependant on rencontre parfois rester de cette guerre.
invariable : Restait quelques difficultés.
résurgence n. f Orthographe, prononciation et
4 Reste 3, Dans les tours tels que 5 ôté de sens.
8, reste 3, la forme reste demeure invariable.
1 T Avec un seul s. Finale en -ence.
III Ce qui reste, ce qu’il reste. Les deux tours
sont admis : Voici ce qui reste à faire. Voici ce 2 ▼ Bien prononcer [Rez5n»3âs]. Attention à
qu’il reste à faire. Le tour ce qui reste est plus l’influence de resurgir [R3syR3iR].
usuel, ce qu’il reste est plus littéraire. T Dans 3 Au sens propre, désigne une source formée
ce tour, rester est toujours au singulier ; Ce qui par la réapparition des eaux d’une rivière
restait des livres fut empilé dans un placard. souterraine : La source de la Loue est une
IV Mon ami est resté à déjeuner. Tour correct, résurgence des eaux du Doubs. — S’emploie
à préférer. La construction sans à (Mon ami parfois au figuré : La résurgence de ces idées
est resté déjeuner) est fréquente, mais moins anarchistes, qu’on aurait pu croire démodées.
conseillée. Dans la langue très surveillée, on pourra
préférer : réapparition, renaissance, renouveau,
V Elle resta court (= elle ne sut que répondre). renouvellement, reprise, résurrection, retour.
Ne pas dire Elle resta *à court. Ne pas
confondre avec Elle était à court d’argu¬
resurgir y. i. Avec un seul s. Prononciation :
ments. T Dans ces expressions, court est
[R3syR3iR]. On évitera la graphie rare ressurgir.
toujours invariable. Ne pas écrire : Elle resta
^courte, Ils restèrent *courts.
résurrection n. f. Orthographe, prononciation
et emploi de la majuscule.
Restoroute n. m. Avec o et non *-au-. — Nom
déposé, donc avec une majuscule. 1 V Avec un seul s et deux r. Finale en -ction.
résurrection des morts), sauf quand le mot, percussion » : Les retombées imprévisibles
employé sans complément de nom, désigne la d’une mesure économique. Dans le style sou¬
résurrection du Christ (Le jour de Pâques, les tenu, on préférera, selon les cas : conséquence,
chrétiens célèbrent la Résurrection) ou une contrecoup, effet, fruit, répercussion, résultat.
oeuvre d’art représentant cet événement (Avez-
vous vu la Résurrection de Rubens, à la retors, orse n. m. Prononciation : [RStOR,
cathédrale d’Anvers ?). DRs(3)], le -s final du masculin est muet.
2 Retrancher sur. Ne peut s’employer que s’il 1 Avec un accent circonflexe. Bien prononcer
y a une indication numérale : On a retranché [aevase], avec [ae].
2 000 mètres carrés sur les 30 000 que compre¬ 2 Le plus souvent intransitif : Il perd son ternes
nait le parc. à rêvasser. — Peut aussi se construire avec a :
3 Retrancher quelque chose à quelqu’un. Tour Il rêvasse à je ne sais quel projet chimérique
peu correct. Préférer enlever, ôter, supprimer :
On a enlevé à cet employé la moitié de son rêve n. m. Avec un accent circonflexe. De même :
indemnité spéciale. rêvasser, rêvasserie, rêvasseur, rêver, rêverie.
rétro Invariable comme adjectif (familier) : Des revêche adj. Attention à l’accent circonflexe.
films rétro. Des chansons rétro.
réveil, réveille-matin n. m. Petite pendule. —
rétro- Préfixe (du latin rétro « en arrière »). Avec -eil et variable : un réveil, des réveils. —
Tous les composés en rétro s’écrivent en un seul Avec -eille et invariable ; un réveille-matin, des
mot, sans trait d’union : rétroactif, rétroaction, réveille-matin. ▼ Ne pas écrire un *réveil-
rétroactivité, rétrocéder, rétrocession, rétrofusée... matin. — Ces deux formes sont absolument
synonymes, mais réveil est de beaucoup la plus
retroussis n. m. Finale en -is. usitée.
rets n. m. Filet ; piège. — Toujours au pluriel : révéler v. t. Conjug. 11. Je révèle, mais je
Tomber dans les rets. — Prononciation : [ne]. révélerai je révélerais
4 n rêve d’un poste de directeur. Au sens de rêveur, euse n. ou adj. Attention à l’accent
« désirer vivement », se construit plutôt avec circonflexe.
de. Cette préposition est absolument obligatoire
quand le complément désigne ime chose maté¬ revient (prix de) Avec -t final.
rielle : Mon fils rêve d’une bicyclette de course.
revigorer v. t. Ne pas déformer en *ravigorer,
5 n rêve d’obtenir ce poste. Avec l’infinitif, faute due à l’influence du verbe très famiUer
préposition de obligatoire. ravigoter.
6 D rêvait longuement sur son destin et sur ses
passions. Au sens de « penser, réfléchir à, réviser v. t. Seule forme usuelle. La forme reviser
mé^ter sur », se construit avec sur. C’est ainsi est sortie de l’usage. De même, on dit :
qu’on écrira : On peut rêver sur ce qui serait révisable, réviseur, euse, révision, révisionnisme,
advenu si Napoléon avait remporté la victoire révisionniste.
à Waterloo.
reviviscence n. f Avec re- et non *ré-. —
réverbérer v. t. Conjug. 11. Il réverbère, mais Attention au groupe -sc- et à la finale -ence.
il réverbérera, il réverbérerait — Dérivés :
réverbération, réverbère. V Ne pas déformer en révocable adj. Avec un c, comme révocabilité,
*reverbérer, * reverbération, *reverbère. révocation, révocatoire, à la différence de
révoquer.
révérence n. f Finale en -ence. Locution figée :
révérence parler, sauf votre respect, sans vouloir révocation n. f Avec un r minuscule; la
vous offenser. — Dérivés : révérenciel, elle révocation de l’édit de Nantes. — Avec un R
(finale en -ciel, -cielle), révérencieusement, majuscule : la Révocation (Après la Révocation,
révérencieux, euse. beaucoup de protestants s’exilèrent).
révérend, ende adj. ou n. Finale en -end, -ende. revoici, revoilà prép. ou adj. Emploi et
— Avec r et P minuscules : le révérend père différence.
Dupont (suivi du nom propre). — Avec R et 1 Ces deux mots sont assez famihers.
P majuscules : le Révérend Père (non suivi du
nom propre). — En abrégé : R.P. (J’ai rencontré 2 Comme voici et voilà, se placent devant le
nom (Revoilà notre ami Antoine) et derrière me,
le R.P. Dupont).
te, le, la, nous, vous, les, en : Tiens, te revoilà t
Vous en voulez encore ? en revolcL
révérer v. t. Conjug. 11. Je révère, mais je
révérerai, je révérerais. 3 En principe revoici suppose une première
apparition proche, revoilà une première appari¬
revers n. m. Finale en -ers. tion plus lomtaine. En fait, revoilà est beaucoup
plus employé et tend à éhminer revoici dans
reverser v. t. Avec re- et non ré-. Prendre garde tous les cas.
à l’influence de réversion.
révolté, ée Pour ce participe, plusieurs
réversible adj. Avec ré- et non *re-. Prendre constructions.
garde à l’influence de reverser. De même: 1 Le peuple, révolté contre le tyran. Tour usuel
réversibilité, réversiblement. et moderne.
réve^ion n. f Avec ré- et non *re-. Prendre 2 Ce cœur généreux, révolté de tant d’ipjus-
garde à l’influence de reverser. tice. Tour correct et fittéraire. L’emploi de par
(révolté par tant d’iniustice) est usuel, mais
revêtir v. t. Conjugaison et emploi. moins conseillé dans la langue soutenue.
1 Conjug. 45 (comme vêtir). Nous revêtons, vous 3 L’opinion, révoltée d’apprendre tous
revêtez ; je revêtais ; revêtant Eviter les formes ces crimes. Tour usuel et correct (de -\-
fautives en *vêtiss- (nous *vetissons, etc.). infinitif).
L'opinion, révoltée de voir ces crimes se commet¬ rhapsode n. m. Avec rh-. De même : rhapsodie.
tre au grand jour. L'opinion, révoltée à la pensée Les graphies rapsode, rapsodie sont à éviter.
de voir le tyran revenir.
rhénan, ane adj. ou n. Du Rhin ou de Rhénanie :
révolu, ue adj. Finale en -u, non en *us, au La population rhénane. Les Rhénans. — Avec
masculin singulier : Après un an révolu. M majuscule, et s et r minuscules : le Massif
schisteux rhénan.
révolution n. f. Emploi de la majuscule et
orthographe des dénvés. rhéo- Préfixe (du grec rhein « couler ») : rhéobase,
1 Avec un R majuscule : la Révolution fran¬ rhéologie, rhéomètre, rhéostat, rhéostatique.
çaise ou la Révolution (celle de 1789). — Avec
un r minuscule : la révolution de 1789. — Avec rhésus n. m. Singe. — Prononciation : [aezys].
un r minuscule et un / ou un O majuscule : — PI. : des rhésus [-zys]. — Avec / mmuscule
la révolution de Juillet, la révolution d’Octobre. et R majuscule : le facteur Rhésus. En abrégé :
— Avec un r minuscule et un r ou un c Rh -b (facteur Rhésus positif), Rh - (facteur
minuscule : La révolution russe, chinoise, etc. Rhésus négatif).
2 Deux n dans les dérivés : révolutionnaire, rhétorique adj. ou n. f. Avec -rh-. De même :
révolutionnairement, révolutionner. rhétoricien, rhéteur, rhétoriqueur.
I Rien signifiant « quelque chose ». Le pronom 4 Ce n’est pas rien (au sens de « c’est
indéfini rien n’a pas toujours une valeur négative. beaucoup, c’est une chose considérable, diffi¬
II peut signifier « quelque chose, quoi que ce cile, etc. »). Six enfants à élever, ce n’est pas
soit ». Ce sens se rencontre dans les cas suivants. rien ! Il a une propriété de cent dix hectares.
RIEN 688
ce n’est pas rien. Ce tour est considéré comme VI Rien de moins que, rien moins que. Deux
incorrect. Le réserver à la langue parlée locutions souvent confondues.
familière. 1 Rien de moins que. Tout à fait, exactement,
ni Place de rien complément d’objet direct. vraiment ; Cette affirmation n’est rien de moins
qu’un mensonge (= est vraiment un mensonge,
1A un temps simple personnel. Rien se place
est un véritable mensonge).
après le verbe : Je n 'entends rien. Je ne lui donne
rien. 2 Rien moins que. En aucune manière,
nullement, absolument pas : Notre ami n’était
2 A un temps composé personnel. Rien se
rien moins qu’un héros (= n’était nullement un
place entre l’auxiliaire et le participe : Je n’ai
héros).
rien entendu. En revanche, personne se place
après l’auxiliaire : Je n’ai entendu personne. T 3 T En raison des , confusions et des
Quand rien a un complément, on peut le mettre équivoques fréquentes auxquelles donnent lieu
soit avant l’auxiliaire (Il n’a rien fait de bon), ces deux locutions, il sera prudent de les éviter,
soit après l’auHliaire (Il n’a fait rien de bon). surtout dans les textes où il importe avant tout
Ce second tour est plus rare. d’user d’un style clair et net.
3 A l’infinitif présent. Rien se place normale¬ VII Expressions diverse.
ment devant le verbe : Il est resté tout ce temps
1 Comme rien, au sens de « facilement, très
sans rien dire.
vite ». Il a résolu le problème comme rien Tour
4 A l’infinitif passé. Rien se place normale¬ très familier. Equivalent soutenu : comme en
ment entre l’auxUiaire et le participe : Elle est se jouant
revenue sans avoir rien obtenu.
2 Comme si de rien n’était > comme (IV, 4).
5 A l’infinitif présent avec en ou y. Rien peut
se placer devant en ou y (usuel) ou derrière en 3 Cette personne ne m’est rien, ne m’est de
ou y (plus rare) : Sans rien en tirer ou Sans en rien. La langue soutenue distinguait Cette
rien tirer (plus rare et littéraire). Sans rien y personne ne m’est rien (= n’a pas de lien de
comprendre (usuel) ou Sans y rien comprendre parenté avec moi) et Cette personne, cette chose
(plus rare). ne m’est de rien (= ne m’intéresse pas, ne
m’inspire aucun sentiment, n’a pas de valeur
rV Rien qui, rien que, rien à quoi... La relative à mes yeux). De nos jours, le tour ne m’est rien
qui a rien pour antéc^ent se met généralement s’emploie dans tous les sens, et ne m ’est de rien
au subjonctif (nuance de conséquence) : Dans est devenu archaïque, précieux et très littéraire.
tout ce fatras, il ne voyait rien qui le séduisît
Il n’est rien que nous n’ayons essayé. Il n’y a 4 Ne servir de rien, ne servir à rien > servir.
rien ici à quoi vous puissiez vous intéresser. Vni D est rien beau, ton vélo ! (= il est très
V Rien de, rien que. beau). L’emploi adverbial de rien au sens de
« très » appartient à la langue très populaire.
1 Rien se joint par de à l’adjectif qui le suit : Ne p^ confondre cet emploi avec le tour
Rien de beau. Rien de bon. Rien de neuf. Rien littéraire II est un rien naïf (= un peu naïf) >
de nouveau. Rien de vrai Rien de grand Rien ci-dessous IX, 4.
de meilleur. Rien de mesquin. Rien de critiqua¬
ble^ De même, se joint par de aux adverbes IX Rien substantif.
mieux, moins, pis, plus : Rien de mieux écrit 1 Au sens de « chose insignifiante », prend
Rien de moins certain. Rien de plus étrange. l’article et la marque du pluriel : Un rien
2 Rien autre, rien d’autre > autre (13). l’effraie. Il se laisse arrêter par des riens.
3 Rien de plus, rien de moins -j- adjectif. On 2 On distinguera rien du tout (sans trait
prendra garde à la bonne interprétation de ces d’union), simple renforcement de rien, et un
tours. Rien de plus surprenant (= cela est tout (une) rien-du-tout « une personne sans valeur,
à fait surprenant). Rien de moins surprenant sans moralité » (familier) : Depuis un mois, il
(= c«la n’est nullement surprenant, cela est ne fait rien du tout Sa femme est une
tout à fait naturel). rien-du-tout Ce sont des garnements, des
voyous, des petits rien-du-tout (invariable). —
4 Rien que, rien que de. On distinguera ces Le nom rien-du-tout est familier.
deux tours. Rien que équivaut à « seulement » ;
Rien qu’une minute, rien qu’un instant (= une 3 Un rien d’ironie. Un rien de 4- nom signifie
minute, un instant seulement). Rien que pour « une petite quantité, une pointe de » : Cela
voir, rien que pour essayer (= seulement pour fut fait en un rien de temps. Un rien de mépris
vok, pour essayer). — Rien que de, renforce un apparaissait dans ses propos.
adjectif dans des tours tels que : Cela n ’a rien que 4 n est un rien naïf. Un rien -f adjectif
de très naturel {= cela est très naturel). signifie « un peu, légèrement » : Il avait une
689 -RIGOLE
voix calme, grave, un rien solennelle. T Ne pas Ripolin n. m. Peinture laquée. V Nom déposé,
confondre avec le tour très populaire II est rien donc avec une majuscule. — Dérivés : ripoli-
beau, ton vélo /(= très beau) > ci-dessus, VIII. nage, ripoliner.
rigole n. f. Finale en -oie, avec un seul /. De riquiqui adj. Invariable : Des jardins riquiqui.
même : rigolage. Une salle riquiqui — La graphie rikiki est plus
rare.
rigoler v. i. Avec un seul /. De même : rigolade,
rigolard, rigolo. 1. rire v. i. ou v. t. ind. Conjugaison et accord
du participe.
rigolo adj. ou n. Prend la marque du pluriel au
1 Conjug. 51. Je ris, tu ris, il rit, nous rions,
masculin : Des chapeaux rigolos. Ces types, c’est
vous riez, ils rient. — Je riais, tu riais, il riait,
des rigolos l Le féminin est parfois rigolote (avec
nous riions, vous riiez, ils riaient. — Je ris, tu
un seul t) : Des histoires rigolotes. Parfois aussi
ris, il rit, nous rîmes, vous rîtes, ils rirent. —
on emploie rigolo, invariable, pour le féminin :
Je rirai — Je rirais. — Ris, rions, riez. — Que
Ces filles, elles sont rigolo l
je rie, que tu ries, qu ’il rie, que nous riions, que
vous riiez, qu’ils rient. — Subjonctif imparfait
rigueur n. f. Avec -gu-, à la différence de inusité, sauf à la troisième personne du singulier
rigorisme, rigoriste, rigoureusement, rigoureux. qu ’il rît. — Riant. — /Ji ▼ Attention aux deux
1 à la première et à la deuxième personne du
rikiki > riquiqui. pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif
présent ; (que) nous riions, (que) vous riiez
rillettes n. f Toujours au pluriel. De même : des
rillons [Rijô] n. m. 2 Participe passé toujours invariable : Elles se
sont ri de nous.
rimaye n. f. Crevasse dans un névé. — Pronon¬
ciation : [Rimaj]. 2. rire n. m. Sans trait d’union : un fou rire (des
fous rires).
rime n. f Avec un seul m. De même : rimer,
rimeur, rimailleur (mauvais poète). 1. ris [ni] n. m. Les jeux et les ris.
Rimmel n. m. Fard pour les cils. — Nom déposé, 2. ris [Ri] (terme de marine) Prendre un ris.
donc avec une majuscule.
3. ris [Ri] Sans trait d’union ; un ris de veau. V
rinçage n. m. Attention à la cédille. Ne pas écrire *riz de veau.
ronron n. m. En un seul mot, sans trait d’union. 4 On dira : une rose moussue, plutôt que une
— Deux n dans les dérivés : ronronnement, rose mousseuse.
ronronner.
5 Sans trait d’union : rose trémière (des roses
trémières), rose pompon > pompon.
ronron, ronronnement On dit plutôt : Le
ronron du chat. Le ronronnement du moteur. 6 Adjectivement, rose employé seul s’accorde :
Au figuré, on dit : Le ronron de la vie Des robes roses. — Reste invariable s’il est
quotidienne. Le ronron magique des alexandrins accompagné d’un autre mot précisant la
classiques. nuance ; Des robes rose clair. Des tentures rose
vif. Des tissus rose corail Le trait d’union ne
rôntgen n. m. Unité de quantité de rayonnement. s’emploie que si l’autre mot est un adjectif de
— Prononciation : [Rœntgen]. — PI. : des couleur : Des tissus rose-orangé. — Invariable
rontgens [-gen]. T Eviter la graphie *roentgen. quand un autre adjectif de couleur est joint par
— Dérivé (en un seul mot) : rontgenthérapie et: Des décors rose et bleu.
[RœntgenteRapi].
7 Le rose (= la couleur rose). Prend la marque
roquefort n. m. Avec un R majuscule : du du pluriel : Toute la gamme des roses et des
fromage de Roquefort. — Avec un r minuscule : jaunes.
du roquefort (Un morceau de roquefort. Manger
du roquefort). rose, rosace > rosace.
rorqual n. m. Mammifère marin. T Prononcia¬ rosse n. f ou adj. Comme nom, toujours féminin,
tion : [RORkwal], avec [kw]. — PI. ; des même appliqué à un homme : Ce surveillant,
rorquals. c’est une rosse l — Dérivés: rossard, arde,
rosserie.
rosace, rose En architecture, ces deux noms
féminins ne sont pas synonymes. rossignol n. m. Finale en -ol
1 rose Grande baie circulaire, à remplage de
pierre, qui orne la façade principale ou les rossinante n. f. (familier) Mauvais cheval. —
façades de transept d’une église ou d’une Finale en -ante.
cathédrale gothique : La grande rose d’une
cathédrale est située au milieu de la façade rostre n. m. Eperon de navire romain. — Avec
principale. R majuscule : les Rostres, tribune des orateurs,
sur le Forum. — Dérivé ; rostral, ale, aux.
2 rosace Baie circulaire analogue à la rose,
mais plus petite et située ailleurs qu’au milieu
rot, rôt Ne pas écrire un rot (action de roter)
d’une façade : Les rosaces des portails de la
comme un rôt (un rôti).
cathédrale de Reims.
rosaire n. m. Prière. — Finale en -aire. rotatoire adj. Finale en -oire, même au mas¬
culin : Le sens rotatoire.
rosat adj. Fait avec des roses. T Toujours
invariable : Des onguents rosat. De la pommade rote [RDt] n. f. Tribunal de la curie romaine. —
rosat. Avec un r minuscule : La rote s’est réunie.
rosâtre adj. Attention à l’accent circonflexe. roter [aote] v. i. Lâcher un rot. — Avec un seul
t et sans accent circonflexe.
rosbif n. m. Seule graphie correcte. — On évitera
*roast-beef, *roastbeef, *rosbeef. rotin n. m. Au singulier dans : des meubles, des
fauteuils de rotin. — L’arbre qui fournit le rotin
rose n. f. ou n. m. ou adj. Expressions et accord. est le rotang.
roture Avec un seul t De même : roturier, ière. roi^eaud, aude adj. Attention au e après le g.
Finale en -aud, aude
roucouler v. i. Avec un seul c et un seul L De
même : roucoulade, roucoulement, roucouleur. rouge-gorge n. m. Oiseau. — PI. : des rouges-
gorges.
roué, rouet Ne pas écrire ce gamin est roué [uwe]
(rusé) ni les roués du Régent comme un rouet rougeoiement n. m. Attention au e muet
[Rwe] (machine à filer). intérieur.
rouvre n. m. Le rouvre ou le chêne rouvre (sans 1. rue n. f Voie dans une ville.
trait d’union). — Dérivés : rouvraie.
I Orthographe des noms de mes, d’avenues,
rouvrir v. t. ou v. i. T On dit rouvrir et non de places, etc.
*réouvrir, mais réouverture et non *rouverture. 1 Quand la dénomination est constituée par
un adjectif, celui-ci prend la majuscule : rue
royal, ale, aux [awajal, al, o] adj. Masculin Neuve, place Royale.
pluriel en -aux: Les officiers royaux. —
Dérivés ; royalement [awajalmâ], royalisme 2 Pas de trait d’union entre le mot rue,
[Rwajalism(a)], royaliste [Kwajalist(a)]. avenue, place, etc. et la dénomination : .la place
des Vosges, la rue de la Poste, l'avenue de la
royalties n. f. pl. (anglicisme) Prononciation : Gare.
[Rwajalti]. — Le singulier royalty [-ti] est rare. 3 Traits d’union entre les éléments de la
— Pour remplacer cet anglicisme, on tend dénomination propre : place Victor-Hugo, rue
actuellement à employer, selon le cas, l’un des du Commandant-Lenoir, avenue du Général-
équivalents français redevance ou honoraires. de-Gaulle, square Anna-de-Noailles, place du
14-Juillet, rue du Marché-Vieux, rue du Pont-
ruban n. m. Un seul n dans les dérivés rubané, Neuf, rue du Pont-Saint-Antoine.
rubanerie, rubanier, ière, mais deux n dans le
verbe enrubanner. II Emploi de la préposition. On dira : Il habite
rue Balzac, et non *dans la rue Balzac. De
rubéole n. f. Finale en -oie avec un seul L — même ; Quelle rue habitez-vous ? et non *Dans
Dérivés : rubéoleux, rubéolique. quelle rue... — En revanche, on dit très bien :
Les enfants jouent dans la rue.
rubicond, onde adj. Ne pas écrire rubicond, qui
a le visage trop rouge (Un bon vivant, gras et 2. rue n. f Plante.
rubicond), comme le Rubicon, fleuve d’Italie
(Franchir le Rubicon). ruffian n. f. Avec deux f.
ruche n. f S^s accent circonflexe. De même : rugueux adj. ou n. m. Avec -gu-, à la différence
ruché, ruchée, rucher. de rugosité.
niché, rucher Deux noms homophones. ruine n. f. Au sens propre, plutôt au pluriel dans
1 Un niché Bande de tissu plissé. lœ emplois libres : D'ici, vous voyez les ruines
d'un château fort. — Toujours au singulier
2 Un rucher Ensemble des ruches qui appar¬ dans ; menacer ruine, tomber en ruine, être en
tiennent à un même propriétaire. — Le lieu où ruine, château en ruine.
ces ruches sont installées.
ruisseler v. i. ou v. t. ind. Conjug. 13. Il ruisselle,
rudement adv. Familier au sens de « très » : il tvissellera, mais il ruisselait. — Dérivés :
Il est rudement bon, ce film ! ruisselant, ruissellement.
est rumsteck. — PI. : des rumstecks ou des rustre adj. ou n. Ne pas déformer en *ruste, sous
romstecks. l’influence de fruste.
Rustine n. f. Nom déposé, donc, en principe, rythme n. m. De nos jours, avec r et non avec
avec une majuscule. — PI. : des Rustines. *rh-. De même : rythmé, rythmer, rythmique.
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sablé, sableux, sablonneux Trois adjectifs à 2 Se prononce avec o fermé, [sakaaoz], mais
s’écrit sans accent circonflexe. Le groupe -cch- se
bien distinguer.
1 sablé, ée Que l’on a recouvert de sable : Cour
S nce [k], comme dans les mots de la même
e : saccharose [sakaaaz] n. f, saccharate
sablée. [sakaaat] n. m., saccharifère [sakasifea], etc.
2 sableux, ense Qui contient du sable ; De Veau
sableuse et trouble. — Qui est de la nature du sacerdotal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
sable : Une terre trop sableuse. On dit plutôt, -aux : Les ornements sacerdotaux.
dans ce sens : sablonneux.
sache Q^e je sache, je ne sache pas que > savoir
3 sablonneux, euse Qui est formé de sable : Un (III, 1 et 2).
terrain sablonneux. — Qui est naturellement
couvert de sable : Un chemin sablonneux. sacoche n. f. ▼ Avec un seul c.
préférera prendre des sanctions contre, infliger peut pas faire sans (au heu de il ne peut pas
des sanctions à, châtier, condamner, frapper s’en passer). J’avais un imperméable, mais je suis
d’une peine, punir, surtout si le complément parti sans (au lieu de je l'ai oublié, je ne l’ai
direct désigne une personne : Le gouvernement pas pris).
a promis que les coupables seraient châtiés ou
II Singulier ou pluriel. Sans peut être suivi
seraient punis, mieux que seraient sanctionnés.
d’un nom au singulier ou au pluriel. C’est
généralement le sens qui décide. On écrira : Une
sanctuaire n. m. Attention à l’anglicisme qui botte sans couvercle (puisqu’une boîte a un seul
consiste à employer ce mot dans le sens de couvercle), mais un gilet sans manches
refuge, asile, endroit le mieux protégé, dans des (puisqu’un gilet a deux manches). Parfois
phrases telles que : Cette province étrangère l’usage impose le singulier (Il nous accuse sans
frontalière est à la fois la base d’opérations et preuve) ou le pluriel (Un ménage sans enfants).
le sanctuaire des terroristes. Le haut commande¬
ment a refusé jusqu’à présent de bombarder les ITT Sans aucun, sans nul, sans personne, sans
villes du sanctuaire ennemi rien, sans jamais, etc. Il n’est pas incorrect de
cumuler sans et un autre mot négatif : Il vit
sandale n. f. Avec -an. De même : sandalette. seul sans aucun ami II a réussi sans l’aide de
personne. Il passa sans rien remarquer. Elle
sandwich n. m. T Bien prononcer [sddwitj], répétait les memes conseils, sans jamais se lasser.
et non *[sâdwij]. — PI. : des sandwiches ▼ Les tours *sans pas, *sans pas un sont
[-witj], plutôt que des sandwichs [-witj]. incorrects. On écrira : Il travaille sans assistant,
sans aucun assistant, et non *sans pas d’assis¬
sang n. m. Orthographe, prononciation et tant, *sans pas un assistant.
expressions. IV Sans + tour négatif, équivalant à une
1 Attention au -g final. affirmation. Bien interpréter ces expressions.
2 Le -g final est muet en liaison, sauf dans 1 Non sans + nom ou infinitif. Il a réussi,
quelques rares emplois figés : suer sang et eau non sans difficulté (= avec difficulté). Il nous
[sâkeo], prononcé d’ailleurs plutôt, de nos a raconté histoire, non sans oublier un épisode
jours, [sôeo]. Qu’un sang impur [sôképyH] (la pittoresque (= tout en oubliant un épisode...).
Marseillaise). Il nous a raconté l’histoire, non sans ajouter
quelques détails (= tout en ajoutant).
3 Sans trait d’union : animaux à sang chaud,
à sang froid, avoir le sang chaud, le sang vif 2 N’être pas sans + nom ou infinitif. Il n ’est
— Avec un trait d’union : avoir du sang-froid. pas sans argent (= il a de l’argent). Elle n’était
pas sans avoir remarqué que... (= elle avait bien
4 Pur sang, pur-sang > pur sang. remarqué que...). — Vous n’êtespas sans savoir
> savoir (IV).
sang-froid n. m. Avec un trait d’union.
3 Ne pas aller sans -p nom ou in^tif. Cette
adaptation n’ira pas sans difficulté (= elle se
sangloter v. i. ▼ Avec un seul t
fera difficilement). Ce projet ne va pas sans
sang-mêlé adj. ou n. Toujours invariable : Une rencontrer des objections (= rencontre des
sang-mêlé. Ces filles sont des sang-mêlé. objections).
V Sans... ni..., sans... et sans..., sans... ni sans...
sangsue n. f. Attention au g intérieur muet et Les deux premiers tours sont corrects et
à la finale en -ue. modernes ; Tout s’est passé sans retard ni perte
de temps. Un homme sans fortune et mns
sanguin, ine adj. ou n. Prononciation : [sôgê, relations. — Le tour ni... sans est archaïque
in], avec [g] et non *[gq]. De même : et littéraire : Ils vécurent sans soucis ni sans
sanguinaire [sâginen], sanguinolent, ente [sa- ambition. A éviter dans la langue écrite
ginôlô, ât]. ordinaire.
sanhédrin n. m. Assemblée juive, dans l’Mti-
VI San» que. Toujours suivi du subjonctif T
quité. — Avec un s minuscule : le sanhédrin, Après sans que, on évitera d’employer le ne
le grand sanhédrin, ▼ Bien prononcer [sa- explétif: Il ne se passe pas de jour sans qu’elle
commette une erreur, et non sans qu’elle *ne
nednl] et non *[s&edRê].
commette une erreur.
sans prép. Emploi et expressions. VII Expressions.
1 ▼ Le mot sans est une préposition. Ne pas 1 Sans doute > doute (I et II).
l’employer adverbialement. On évitera des
tours tels que : Il a besoin de ces livres, il ne 2 Sans égal > égal (I, 1 et 2).
SANS-ABRI 702
3 Sans pareil > pareil (4). santal n. m. Arbre ; bois ; parfum. — PI. : des
santals.
4 Sans presque, presque sans > presque
an. 4). santé n. f. Expressions.
sans-abri n. m. ou f. Invariable : des sans-abri. 1 On peut dire jouir d’une bonne santé, mais
non *iouir d’une mauvaise santé. Dire : avoir
sans-cœur n. m. ou f. Invariable : des sans-cœur. une mauvaise santé.
2 Avec raison et santé toujours au singulier ;
sanscrit > sanskrit.
pour raison de santé. T Ne pas dire *pour cause
de santé. En revanche, pour cause de maladie
sans-culotte n. m. — PI. : des sans-culottes. —
Dérivé ; sans-culottide n. f. (des sans-culottides). est correct.
sans façon, sans-façon Deux expressions à bien santon, centon > centon.
distinguer par la graphie.
saoudien, Saoudite > séoudien.
1 Sans façon (sans trait d’union) loc. adj. ou
adv. Simple, simplement. Des petites réceptions saoul > soûl.
sans façon Ils nous ont reçus sans façon, mieux
que sans façons. sapajou n. m. Singe. — La forme sajou est
2 sans-façon (avec un trait d’union) n. m. vieillie. — PI. : des sapajous.
Simplicité dans les manières : Son sans-façon
met tout le monde à l'aise. — Inusité au pluriel. sape n. f Avec un seul p. De même : sapement,
saper, sapeur.
sans-fil Attention au genre.
sapeur-pompier n. m. — PI. : des sapeurs-
1 La sans-fil La télégraphie ou la téléphonie pompiers.
sans fil (T.S.F.).
2 Un sans-fil Message transmis par T.S.F. — saphique adj. Strophe saphique. — Avec un seul
Invariable : des sans-fil. p, mais : Sapho ou Sappho (poétesse grecque).
— Avec un seul p : saphisme.
sans-filiste n. m. ou f. — PI. : des sans-filistes
saphir n. m. Pierre précieuse. — Finale en -ir,
sans-gêne adj. ou n. Invariable : Des procédés sans e.
sans-géne. Ces gens-là, quels sans-gêne l
sapin n. m. Un seul n dans les dérivés : sapine,
sanskrit, ite n. m. ou adj. Le sanskrit. La langue sapinette, sapinière.
mnskrite. — On préférera la graphie sanskrit
à sanscrit. De même : sanskritique, sanskri¬ sa^naire n. f. Plante. — De la même famille
tisme, sanskritiste, plutôt que sanscritique, (latin sapo, savon) : saponifiable, saponifica¬
sanscritisme, sanscritiste. tion, saponifier, saponine.
2. sarrasin n. m. Blé. — Avec deux r. T Avec satisfait, aite adj. Se construit avec de suivi d’un
s et non *z nom ou d’un infinitif ou avec que suivi du
subjonctif ; Je suis satisfait du résultat. Je suis
sarrau n. m. Vêtement. — Avec deux r et finale satisfait d’apprendre ce succès. Je suis satisfait
en -au. T PI. : des sarraus, avec -s. que les résultats soient bons. T On évitera
satisfait de ce que (suivi de l’indicatiQ : Je suis
sas n. m. Tamis ; écluse ; espace d’isolement. — satisfait de ce que vous avez réussi. Cette
▼ Prononciation : [sa], le -s est muet. — construction peut être ambiguë et elle est
Dérivés ; sasser, sasseur. considérée comme peu correcte.
satané, ée adj. Avec un seul n. De même : satisfecit n. m. Mot latin non francisé. —
satanique, sataniquement, satanisme. Prononciation : [satisfesit]. — Invariable : des
satisfecit. V Pas d’accent sur le e.
satellite n. m. Avec deux L De même ; satellisa¬
tion, satelliser. satrape n. m. Gouverileur de province, dans la
Perse antique. — Avec un seul p. De même :
satiété n. f. ▼ Prononciation : [sasjete]. satrapie.
satire, satyre Deux noms à bien distinguer. satumale n. f Au pluriel, avec s minuscule : les
1 Une satire Poème ou écrit qui constitue une saturnales, fête romaine. — Au singulier : une
critique ; Ce roman est une satire amusante des satumale, fête licencieuse.
milieux politiques. — Dérivés : satirique (un
roman satirique), satiriquement, satiriser (criti¬ satyre, satire > satire,
quer par une satire), satiriste (auteur de satires).
satyrique, satirique > satirique.
2 Un satyre Divinité sylvestre à pieds de bouc ;
Les satyres suivaient le cortège de Dionysos. — saucisse n. f. Avec c, puis -ss-. De meme :
Individu libidineux, exhibitionniste : La police saucisson.
vient d’arrêter le satyre du jardin public. —
Champignon. — Papillon. — Dérivés : sa- 1. sauf adj. Féminin ; sauve. — Sain et sauf >
tyriasis [satinjazis] n. m. (exagération patholo¬ sain.
gique du désir sexuel, chez l’homme), satyrique
(le drame satyrique, genre littéraire grec). 2. sauf prép. Emploi et expressions.
1 Toujours invariable : Ils étaient tous venus,
satirique, satyrique Ne pas écrire un ^)eme,
sauf les deux frères malades. Tous sont partis,
un roman satirique, qui constitue une critique,
comme un drame satyrique, pièce de théâtre sauf elle.
grecque dont les personnages étaient des 2 On écrit : sauf erreur ou omission (au
satyres, divinités à pieds de bouc. singulier).
3 Sauf votre respect > respect (4).
satiriser, satiriste > satire.
4 Sauf que. Signifie « à cette réserve que » et
satisfaire Conjugaison et constructions. se construit avec l’indicatif ; Tout s’est bien
passé, sauf que la discussion a été un peu vive.
I Conjug. 54 (comme faire). T La deuxième
▼ Ne doit pas s’employer au subjonctif, avec
personne du pluriel de l’indicatif présent et de
le sens de « à moins que ». On emploiera sauf
l’impératif est : (vous) satisfaites, comme (vous)
si: Il n’obtiendra rien, sauf sll fait des
faites. Eviter le barbarisme (vous) *satisfaisez.
concessions, et non *sauf qu’il fasse des
Attention à la prononciation : nous satisfaisons
concessions.
[satisfazS], je satisfaisais [satisfaze], etc.
SAUF-CONDUIT 704
savane n. f. Finale en -ane, avec un seul n. ploi des autres personne (qu’on sache, que nous
sachions) est critiqué et doit être évité. (3ette
savant adj. ou n. Dans l’emploi adjectif, le locution figée appartient à la langue écrite un
féminin est toujours savante : Cette femme est peu recherchée. C’est une affirmation atténuée
très savante. — Dans l’emploi substantif, on dit qui indique que l’on n’est pas absolument sûr
un savant en parlant d’une femme qui a fait de ce que l’on avance (== à ma connaissance).
des découvertes, qui est une spécialiste érudite : T Ne doit s’employer que pour accompagner
Marie Curie fut un très grand savant. La forme une proposition négative ; Cet auteur n’a écrit
une savante s’emploie seulement par plaisante¬ aucun roman historique, que je sache. On
rie : Toutes les filles vont à la faculté, elles évitera donc d’écrire, par exemple : Renan est
veulent devenir des savantes l un historien, que je sache.
2 Je ne sache (pas). Ce tour, comme le
savarin, navarin > navarin.
précédent, ne s’emploie guère qu’à la première
personne du singulier. Il s’emploie dans le
savate n. f. Finale en -ate, avec un seul t. — même registre et avec la même valeur. Peut être
Dérivé : savetier. suivi d’une proposition au subjonctif introduite
par que ou bien d’un pronom indéfini ; Je ne
savoir v. t. Conjugaison, sens, expressions. sache pas ^ue Tite-Live ait écrit des vers (= à
I Conjug. 10. Je sais, tu sais. Usait, nous savons, ma connaissance, Tite-Live n’a pas écrit de
vous savez, ils savent. — Je savais. — Je sus. vers). Je ne sache personne qui soit plus habile
— Je saurai — Je saurais. — Sache, sachons, que lui Je ne sache rien de plus beau que ces
sachez — Que je sache. — Subjonctif imparfait vers-là.
inusité, sauf à la troisième personne du singulier IV Vous n’êtes pas sans savoir que (= vous
qu'il sût. — Sachant. — Su, sue. V On évitera savez bien que). Vous n 'êtes pas sans savoir que
les formes du subjonctif imparfait autre que l’hiver breton est très doux, v Ne pas déformer
qu’il sût, en raison de l’homophonie avec les en vous n’êtes pas sans ignorer que, faute
formes du verbe sucer : que je susse/que je suce, fréquente. Cette tournure fautive signifie
etc. « vous ignorez bien que » et dit le contraire
n Sens du verbe. de ce que l’on veut exprimer.
1 Savoir, connaître > connaître (III). V Comme tu sais, comme tu le sais. Ces deux
tou^s sont corrects. Le second est d’un ton un
2 Je sais un pays merveilleux (= je connais peu plus soutenu. De même, on peut dire : Si
l’existence d’un pays merveilleux), (je tour est j’avais su ou Si je l’avais su.
correct, mais littéraire. Dans la langue cou¬
rante, on dit : Je connais un pays merveilleux. VI A savoir, savoir. Ces formules introduisent
une énumération ou une explication. La pre¬
3 Savoir, pouvoir. On évitera l’emploi de mière, à savoir, est plus soutenue, la seconde,
savoir au sens de pouvoir, faute courante en savoir, un peu familière: Il y eut, dans
Belgique notamment. On dira : Ma grand-mère l’Antiquité, trois grands capitaines, à savoir
est paralysée, elle ne peut pas marcher (et non Alexandre, Hannibal et César. Il faut faire
elle ne sait pas marcher). Ma voiture ne peut comme d’habitude, savoir: faire viser^ la de¬
pas démarrer (et non ne sait pas démarrer). On mande et l’envoyer au service intéressé. V Ne
distinguera : Louis est très robuste, mais il ne pas écrire à savoir comme (faire) assavoir >
sait pas nager (= il n’a pas appris à nager) et assavoir.
Jacques ne peut pas nager aujourd’hui, car il
est malade (= il a appris à nager, mais il est VII Savoir -f interrogation.
dans l’incapacité de nager). 1 Je ne sais à quel propos. A je ne sais quel
4 Je ne saurais, tu ne saurais... au sens^ de propos. I^ deux constructions sont correctes.
« Je ne pourrais, tu ne pourrais... » Malgré la C)n peut donc écrire indifféremment: Je l’ai
différence entre savoir et pouvoir (voir ci-dessus rencontré je ne sais dans quelle auberge ou Je
II, 3), le verbe savoir équivaut à « pouvoir », l’ai rencontré dans je ne sais quelle auberge.
au conditionnel à la forme négative avec ne 2 Je ne sais que dire. Je ne sais quoi dire
(généralement sans pas ni point) : Je ne saurais > que 2 (II).
accepter cette proposition (= je ne peux
accepter). On ne saurait tolérer un tel abus (= VIII Ce livre que je sais exister. Tour correct.
on ne peut tolérer). On peut écrire aussi Ce livre qui, je le sais, existe
(tour léger et usuel) ou Ce livre que je sais qui
III Que je sache, je ne sache pas que. existe (tour correct, mais recherché). On évitera
1 Que je sache. Ce tour ne s’emploie guère le tour discuté Ce livre *dont je sais qu’il existe
qu’à la première personne du singulier. L’em¬ > dont (IX), qui 1 (7).
SAVOIR-FAIRE 706
savoyard, arde adj. ou n. Attention à la scénario n. m. Avec sc- et accent aigu. — PI. :
majuscule : La population savoyarde. Les Sa¬ des scénarios (mot italien francisé). — Dérivé :
voyards. — Bien prononcer : [savwajaa, scénariste.
aadla)], et non ♦[savajan, aadla)]. — Le
douWet savoisien, ienne est rare. scène n. f. Ne pas écrire la scène (d'un théâtre)
comme la Cène (dernier repas du Christ avant
sa^ète n. f. T Vient de l’espa^ol sainete, sa mort). — Dérivés : scénique, scéniquement,
Uttéralement « morceau de graisse », d’où scénologie.
« assaisonnement » (même famille que sain¬
doux). Aucun rapport avec scène. Ne pas écrire sceptique adj. ou n. Qui doute. V Ne pas écrire
*scénette. comme (fosse) septique. — Dérivé : scepticisme.
schuss Lfus] n. m. (terme de ski) On écrira plutôt scolie n. f. Note critique d’un texte ancien. —
descendre en schuss que descendre schuss. Préférer la graphie scolie à scholie et scoliaste
à scholiaste.
sciable n. m. Avec sc-, comme scier. — De
même : sciage. scoliose n. f Déformation de la colonne
vertébrale.
Scialytique n. m. Appareil d’éclairage. — Nom
déposé, donc avec une majuscule. — Attention scolopendre Plante ; animal. — Finale en -endre.
au groupe Sc- et à la place de l'y. ▼ Toujours féminin : Une grande scolopendre
venimeuse.
sciatique adj. ou f. Avec sc-.
scons, sconse > skunks.
scie n. f. Avec sc-, comme scier.
scoop n. m. (anglicisme) Prononciation : [skup].
sciemment [sjamô] adv. Avec sc- et finale en — PI. : des scoops [skupj. — Equivalent
-emment. français : exclusivité.
scissiparité n. f. Avec sc-, puis -ss-. De même : Scrabble n. m. Anglicisme qui désigne un jeu
scissipare. de société. — Prononciation: [skuabal] ou
[skRabl]. — Nom déposé, donc avec une
scissure n. f. Avec sc-, puis -ss-. majuscule.
sciure n. f. Avec sc-, comme scier. scraper n. m. Anglicisme qui désigne un engin
de terrassement.—Prononciation : [skitapœR].
sclérose n. f. Se prononce avec o fermé — PI. : des scrapers [-pœa]. — Equivalent
[skleRoz], mais s’écrit s^s accent circonflexe. français : décapeuse.
De même : sclérosé, scléroser.
script, scripte Ces mots se prononcent toujours
sclérotique n. f. Se prononce avec o ouvert. [SKRipt].
[skleROtik]. 1 Un script (anglicisme) Attestation remise à
un créancier par un débiteur provisoirement
scolastique adj. ou n. Avec sc- et non *sch-. Avec
insolvable. — PI. : des scripts [skRipt].
s minuscule : la scolastique.
SCRIPTURAIRE 708
Scythe, sc]rthique L’adjectif scythique s’emploie III En un seul mot : bienséant, malséant
parfois pour qualifier une chose : Les influences
scythiques. Cependant, scythe est beaucoup plus seau n. m. Récipient. — Au pluriel : Il pleut à
usité : L'art scythe. seaux. — Ne pas écrire comme sceau (cachet)
ni comme la ville de Sceaux.
se Pronom personnel réfléchi de la troisième
personne du singulier ou du pluriel. sébacé, ée adj. Les glandes sébacées. — Avec c.
1 Emplois abusifs. Le réfléchi se ne peut
sébile [sebil] n. f. Le mendiant tend sa sébile.
représenter que il, elle, ils, elles, on et non je,
▼ Ne pas déformer en *sébille.
tu, nous, vous. On évitera les constructions
fautives telles que : Pour *se tirer d'affaire, nous
séborrhée n. f. (terme de médecine) Avec -rrh- et
devons faire vite (au heu du tour correct Pour finale en -ée.
nous tirer d'affaire). En *se levant plus tôt, tu
arriveras à l'heure (au heu de En te levant). On
sébum [seboin] n. m. (terme de physiologie) Mot
nous conseille de *s'adresser au directeur (au
heu de de nous adresser). latin francisé. Un accent aigu. PI. : des sébums
2 Je le ferai se repentir. On le fit lever > faire sec adj. Féminin et emploi adverbial.
(IV, 2).
1 Féminin : sèche.
3 On a laissé s’évader le prisonnier. On a laissé
evader le prisonnier > laisser (II). 2 Invariable dans l’emploi adverbial : Ils boi¬
vent sec. Elles parlent sec.
4 Pour qu’il puisse se montrer. Pour qu’il se
puisse montrer > annexes infinitif IV, 1). 3 Avec sec invariable (adverbe) ; en cinq sec.
5 n s’est tordu le pied. 11 a déchiré sa blouse sécable adv. Avec c et non -qu-. De même:
> le 1 (IX, 1, 2 et 3).
sécant, sécante.
709 SÉCATEUR
sécession n. f. Avec s, puis c, puis -ss-. Avec g secousse n. f On évitera l’expression critiquée
minuscule et S majuscule : la guerre de Séces¬ secousse sismique. Ecrire: un séisme ou un
sion. — Deux n dans le dérivé sécessionniste. tremblement de terre.
séchage [sejas] n. m. Avec accent aigu. secret adj. Féminin : secrète, avec finale en -ète.
2 Dérivés : séchage [se/as], sécherie [sejai], 1 V Avec un accent aigu sur le premier e. Ne
sécheur, euse [sejcea, 0z], séchoir [se/wanj. pas dire *secréter. De même : sécréteur, teuse
ou trice, sécrétine, sécrétion, sécrétoire.
sécheresse n. f. Se prononce [sejaes], avec e 2 Conjug. 11. Il sécrète mais il sécrétera, il
ouvert, mais s’écrit avec un accent aigu. De sécréterait.
même ; sécherie [se/ai].
section n. f Deux n dans les dérivés : sectionne¬
second, onde adj. ou n. Se prononce [sagS, 5d], ment, sectionner, sectionneur.
mais s’écrit avec un c.
sectoriel, elle adj. Propre à un secteur (d’activité,
second, deuxième > deuxième. etc.) : Des revendications sectorielles. Dans la
langue très soutenue, on préférera : particulier.
secondaire adj. ou n. m. Se prononce [sagSdea],
mais s’écrit avec un c. De même : secondaire¬ secundo adv. Equivalent un peu familier de
ment [sag5deamâ]. deuxièmement ou de secondement. — Se
prononce généralement [sogSdo], mais s’écrit
seconde [sag5d] n. f. Le symbole de la seconde, avec un c.
unité de temps, est s (sans point) et non ”,
qui est le symbole de la seconde, unité d’angle sécuriser v. t. Mot à la mode. En dehors de la
ou d’arc : Le coureur a parcouru la distance en langue technique de la psychologie, on préfé¬
13 min 17s et Un arc de 13’ 17”. rera, selon les cas : apaiser, calmer, pacifier,
rasséréner, tranquilliser, donner une impression
secondement adv. Se prononce [sagôdmâ], de sécurité, mettre en conjiance. — De même,
mais s’écrit avec un c. à sécurisant on préférera ; apaisant, calmant,
calme, rassurant.
seconder v. t. Se prononce [sag5de], mais s’écrit
avec un c. sédatif, ive adj. ou n. m. Dérivé : sédation.
2 Se laisser séduire à 4- nom de chose.//ie/aisya sel n. m. Sans trait d’union : du sel gemme, œuf
séduire aux charmes de la vie facile. Tour très à la croque au sel, du bœuf gros sel. — Avec
littéraire, mais correct. Dans le registre normal, deux traits d’union : de l’esprit-de-sel.
on écrit : Il se laissa séduire par les charmes...
select [sekkt] ou sélect, ecte adj. (anglicisme
ségrégation n. f. Deux n dans les dérivés : familier et un peu vieilli) Elégant. — Sous la
ségrégationnisme, ségrégationniste. forme non francisée (sans accent), toujours
invariable : Des restaurants select. Une réunion
1. seiche [sej] n. f. Mollusque marin. — Ne pas select. Des plages select. — Sous la forme
écrire comme sèche, féminin de sec. francisée (avec accent aigu), prend la marque
du pluriel et celle du féminin : Des restaurants
2. seiche [se/] n. f. Variation du niveau d’un lac. sélects. Une réunion sélecte. Des plages sélectes.
— Ne pas écrire comme sèche, féminin de sec.
sélection n. f Deux n dans les dérivés :
séide n. m. Adepte fanatique. — Pas de tréma. sélectionné, sélectionner, sélectionneur.
séisme n. m. Forme, emploi, dérivés et composés. selle n. f Avec deux /. De même : seller (un
cheval), sellerie, sellette, sellier.
1 La forme sisme pour séisme est vieillie. ▼ Pas
de tréma dans séisme.
seUer v. t. Seller un cheval — Ne pas écrire
2 On écrira : un tremblement de terre ou une comme sceller (une lettre, un barreau).
secousse tellurique ou un séisme, et non une
secousse sismique (expression critiquée). selon prép. Expressions et emploi.
3 Deux formes pour les dérivés et composés. On 1 C’est selon. Cela dépend des circonstances :
préférera les formes en sis- aux formes en séis- : Irez-vous aux sports d’hiver ? — Je ne sais pas,
sismicitéircàtMX que séismicité), sismique (mieux ce sera selon. ▼ Ce tour est familier.
, que séismique), sismogramme (mieux que séis-
mogramme), sismographe (mieux que séismo¬ 2 Selon que. Toujours suivi de l’indicatif :
graphe), sismologie (mieux que séismologie). Selon qu ’il pleut ou qu ’il fait beau, je reste chez
moi ou je vais me promener.
seize adj. numéral. — Avec -ei- De même : 3 Selon, suivant > suivant.
seizième, seizièmement. — Avec -s du pluriel :
les seizièmes de finale. Seltz [sels] Avec S majuscule ; eau de Seltz.
séjour n. m. La forme un séjour, pour une salle semailles Action de semer les céréales. —
de séjour, appartient à la langue commerciale Toujours féminin et toujours au pluriel : Les
(annonces immobilières). semailles sont terminées.
pli SEMAINE
T semaine n. f. Le tour usuel et normal est deux semer v. t. Conjug. 12. Je sème, je sèmerai, je
{ fois par semaine. Le tour deux fois la semaine sèmerais, mais nous semons, je semais.
i est correct, mais rare.
I semestriel, elle adj. Qui a lieu une fois par
i sémaphore n. m. Avec -ph-. De même : semestre (six mois), c’est-à-dire deux fois par an.
f sémaphorique.
f semi- Préfixe qui équivaut à « demi- ».
I semblable, similaire > similaire. 1 Semi + nom ou adjectif. Toujours avec un
trait d’union. Semi- est toujours invariable. Le
i sembler v. i. Sens, constructions, expressions. nom prend la marque du pluriel et l’adjectif
I 1 Sembler, paraître > paraître (IV, 3). prend la marque du pluriel et du féminin : Des
semi-conducteurs, des semi-consonnes, des séries
\ 2 II me semble de + infinitif. Tour correct, semi-convergentes.
j mais très littéraire : Il me semble d’avoir lu cela
\ chez un auteur ancien. Dans la langue ordi- 2 Semi-, demi- > demi (5).
; naire, se construit avec l’infinitif sans de : Il me
I semble avoir lu cela... sémillant, ante adj. Prononciation : [semijô, ât].
3 II semble que... (afiirmatii). séminal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
a/ Suivi de l’indicatif ou du conditionnel, si Les canaux séminaux.
le sens est « il apparaît bien que, il est très
probable que » : Il semble que les grands froids semi-remorque Camion comprenant un trac¬
sont vraiment terminés. Il semble bien que les teur et une grande remorque. — Genre
choses iraient mieux, si chacun y mettait du sien. incertain. Logiquement, on devrait dire une
semi-remorque, puisque remorque est féminin.
b/ Suivi du subjonctif, si le sens est « l’appa¬ (Cependant le mot a subi l’attraction de camion,
rence est que, selon les apparences » : Il semble et les routiers disent plutôt un semi-remorque.
qu’il fasse moins froid depuis ce matin, n’est-ce
pas ? semis n. m. Finale en -is. — Ne s’emploie pas
à propos des céréales > semailles.
4 n ne semble pas que... Semble-t-il que...
(négatif ou interrogatif). Normalement suivi du
semoir n. m. Finale en -oir.
subjonctif (Il ne semble pas que les grands froids
soient terminés), parfois du conditionnel (// ne
sempiternel, elle adj. V Se prononce avec (sé-j,
semble pas que les choses iraient mieux, même
non avec *[sâ-] ; [sêpiteRnel]. De meme :
sL.). sempitemellement [sépiteRnelmâ].
5 II me (te, lui...) semble que... (affirmatif).
' Normalement suivi de l’indicatif ou du condi¬ sénat n. m. Avec un s minuscule quand il s’agit
tionnel : Il me semble qu’il fait plus chaud, ce de l’assemblée d’une cité de l’Antiquité ou d’une
matin. Il semble à notre ami que cette solution ville italienne d’autrefois : Le sénat romain. Le
serait la meilleure. sénat d’Athènes. Le sénat de Venise. — Avec
un S majuscule quand il s’agit de l’assemblée
6 II ne me (te, lui...) semble pas que... Te (lui...) d’un pays actuel : Le Sénat belge est élu au
semble-t-il que... (négatif ou interrogatif). Nor¬ suffrage universel et direct. Le Sénat s’est opposé
malement suivi du subjonctif (Il ne semble pas à ce projet du gouvernement. — Avec S
à notre collègue aue cette solution soit la bonne. majuscule : le Sénat, édifice (Les portes du Sénat
Vous semble-t-il qu’il fasse plus chaud, ce sont gardées par des gardes républicains).
matin ?), parfois du conditionnel (Il ne me
semble pas que les choses iraient mieux, même sénateur n. m. Pas de féminin. Le mot *sénatrice
sL..). n’existe pas. On écrira : Mme Durand, sénateur
7 A ce qui semble, à ce qu’il semble. Les deux de l’Isère. Une femme sénateur.
tours sont admis > qui 1 (2).
sénatorial, ale, aux adj. Masculin pluriel en
8 Que te semble de... Tour littéraire et un peu -aux : Les délégués sénatoriaux.
recherché, mais correct : Que vous semble de
ce tableau, cher ami ? Equivaut à : Que sénatus-consulte [senatyskôsyltfo)] n. m. —
pensez-vous de ce tableau ? PI. : des sénatus-consultes.
9 Ce me semble. Expression parfaitement
correcte : Elle n’a rien dit de tel, ce me semble. séné n. m. Plante. — Finale en -é.
, Equivaut à : Il me semble.
sénéchal, aux n. m. Pluriel en -aux. — Dérivé :
sénéchaussée.
' semence n. f. Finale en -ence.
SÉNÉGALAIS 712
sénescence n. f. Finale en -ence. — Attention sentimental, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
au groupe -sc-. De même : sénescent. en -aux : Des déboires sentimentaux.
pluriel ; il sied, ils siéent. —Il seyait asseyaient dix-sept jours [diset3us]. La prononciation
— Passé simple inusité. — Il siéra, ils siéront [se], par exemple dix-sept jours [dise3UR], est
— Il siérait ils siéraient — Impératif inusité. vieillie.
— Qu'il siée, qu'ils siéent — Subjonctif
imparfait inusité. — Sis, sise. 4 Toujours invariable : Des sept de carreau.
II Deux participes présents (souvent adjec- septain n. m. Poème ou strophe de sept vers.
tivés).
T Prononciation : [setê], le p est muet.
1 séant Quand seoir a le sens de « siéger »
ou de « être convenable, décent » > séant (II, septante [septât] adj. numéral (vieux) Soixante-
1 et 2). dix : Mon oncle a septante-six ans. — S’emploie
encore en Belgique et en Suisse romande. —
2 seyant Quand seoir a le sens de « aller bien Avec S majuscule : La version des Septante
à quelqu’un, avantager quelqu’un » > séant (sans -s), version de la Bible. — Dérivé :
(II, 2). septantième [sEptâtjem].
2 séoudite adj. ou n. Seulement dans les septennal, ale, aux adj. Avec deux n. — Mas¬
expressions : l’Arabie Séoudite, la dynastie culin pluriel en -aux: Des magistrats septen¬
séoudite, les souverains séoudites (ou les naux. — Dérivé ; septennalité [septenalite].
Séoudites).
septennat n. m. Avec deux n.
sep, cep, cèpe > cep.
septentrion n. m. Avec S majuscule : le Septen¬
sépale ▼ Toujours masculin : Un sépale très long. trion, la constellation appelée aussi Grande
Ourse. — Avec s minuscule : le septentrion,
séparer v. t. Attention aux constructions. synonyme de nord (poétique).
sépia n. f. ou adj. Variable comme nom : Des septique adj. ▼ Ne pas écrire septique, qui
sépias. — Comme adjectif de couleur, invaria¬ produit une infection ou une décomposition
ble : Des teintes sépia. Des étoffes brun sépia. (germes septiques, fosse septique), coramt scepti¬
que, qui doute.
sept adj. numéral oun. m. Orthographe, pronon¬
ciation et emploi nominal. septuagénaire [septqa3eneR] adj. ou n. Finale
1 Attention au p muet intérieur. en -aire.
sépulcre n. m. Avec -cr- et non *-chr-. ^— On serin n. m. Oiseau. — Ne pas écrire comme
distingue par la graphie le saint sépulcre, serein, calme. — Comme adjectif de couleur,
tombeau du Christ, à Jérusalem, et le Saint- toujours invariable : Des étoffes serin. Des
Sépulcre, édifice qui contient ce tombeau. On blouses jaune serin (sans trait d’union). — Dé¬
écrit : l’ordre du Saint-Sépulcre. rivés : seriner, serinette.
sérac n. m. Bloc de glace. — Avec un seul r. sérodiagnostic n. m. En un seul mot, sans trait
d’union.
sérail n. m. — PI. : des sérails. T Désignait
l’ensemble du palais, chez les Turcs, et non sérothérapie n. f En un seul mot, sans trait
l’endroit où vivaient les femmes du sultan. d’union.
N’est donc pas synonyme de harem.
sérovaccination n. f En un seul mot, sans trait
séraphin n. m. Avec -ph-. De même ; séraphique. d’union.
serein, eine adj. Ne pas écrire l’adjectif serein, serpent n. m. On écrit : serpent à lunettes, serpent
calme (Un visage serein), ou le serein, fraîcheur à sonnette ou à sonnettes. — Dérivés : serpen¬
humide du soir, comme un serin, oiseau. — De taire, serpenteau, serpentement, serpenter, ser¬
la famille de serein : sereinement, sérénité. pentin, serpentine.
serf n. m. Paysan du Moyen Age ; esclave rural. serre n. f Action de serrer ; griffe d’oiseau de
— Se prononce [serî], à la différence de cerf proie ; local vitré pour la culture des plantes
[ser], animal. — Féminin ; serve. fragiles. — Avec deux r.
serre-tête n. m. Invariable : des serre-tête. 4 A quoi sert de, à quoi sert-il de, que sert de,
que sert-il de. Dans ces tours interrogatifs
serrure n. f. Attention au r double. De même : (suivis de l’infinitiO, l’emploi de -il est faculta¬
serrurerie, serrurier. tif : Que sert de gémir sur le passé ? ou Que
sert-il de gémir sur le passé ?
sérum [senom] n. m. Avec accent aigu sur le
e. — PL : des sérums serve- Préfixe (du latin servus « esclave »), qui
sert à former des noms désignant des méca¬
serval n. m. Animal. — PL ; des servals. nismes asservis. Les composés en servo s’écri¬
vent en un seul mot, sans trait d’union :
servante n. f. Aux propre et au figuré, sert de servocommande, servodirection, servofrein, ser¬
féminin à serviteur: Les servantes du château. vomécanisme, servomoteur. T Ne pas écrire
Les servantes de Dieu. *cerveau-moteur.
servante, serveuse Ces deux noms féminins ne sésame [sezam] Toujours masculin : Cultiver le
sont pas synonymes. sésame. Cette formule est un sésame merveilleux.
1 servante. Peut s’employer seulement au
figuré ou bien, au sens propre, dans un contexte sesqui- Préfixe qui veut dire « un et demi ». Les
historique : Servantes et valets s’affairaient dans composés en sesqui s’écrivent en un seul mot,
le château, quand le capitaine des mousquetaires sans trait d’union et se prononcent [seskqi-] :
fit son entrée. Les servantes d’auberge peintes sesquialtère [seskqialteu], sesquioxyde [ses-
par les Flamands. — De nos jours, on dit, selon kqbksid], sesquiplan [seskqiplô].
les cas : employée de maison, bonne ou femme
de chambre ou serveuse. session, cession, cessation > cession.
2 serveuse. Employée qui sert dans un restau¬ sesterce Monnaie romaine. — Toujours mas¬
rant, une cantine ou un café. culin ; Un sesterce.
service n. m. Au pluriel : offrir ses services. — Au set n. m. Prononciation : [set]. — PL ; des sets
singulier : des offres de service. [set]. — Pour remplacer cet anglicisme, on
pourra employer manche (au tennis, au volley-
serviette-éponge n. f. Avec un trait d’union. ball) ou plateau (de prise de vues).
— PL ; des serviettes-éponges.
seul, seule adj. Place, expressions et constructions.
servile adj. Finale en -ile, même au masculin :
Un ton servile. 1 Avant le nom, signifie « unique » : Il est bien
le seul homme intelligent de cette équipe.
servir Conjugaison, accord du participe et — Après le nom, signifie « qui vit dans la
constructions. solitude, qui est isolé » : L’homme seul peut-il
être heureux ?
1 Conjug. 43. Je sers, tu sers, il sert, nous
servons, vous servez, ils servent. — Je servais. 2 Seul Alexandre le Grand connut une telle
— Je servis. — Je servirai. — Je servirais. gloire. Construction usuelle et correcte. Le tour
— Sers, servons, servez. — Que je serve. — Que Le seul Alexandre le Grand connut une telle
Je servisse. — Servant. — Servi, ie. gloire est un archaïsme littéraire, à utiliser avec
précaution.
2 Attention à l’accord du participe : Ces livres
nous ont bien servi (= ont servi à nous ; invaria¬ 3 A seule fin de > fin 1 (3).
ble). Le garçon du restaurant nous a bien servis 4 Seul à seul. Invariable dans l’usage ancien :
( = a bien servi nous ; accord avec le complément Il parla seul à seul à sa maîtresse. De nos jours,
direct placé devant le verbe). On nous a servi des on accorde selon le sens : Il parla seul à seule
plats chauds. Les plats qu’on nous a servis. à sa maîtresse.
3 Ne servir à rien, ne servir de rien. Ces deux 5 Le seul à -F infinitif. Construction correcte
expressions sont équivalentes pour le sens. La et usuelle : Il est le seul à pouvoir nous aider.
langue courante ne connaît que ne sen>ir à rien.
Le tour ne servir de rien est propre à la langue 6 Le seul qui. Le verbe de la relative se met à
relevée. Ces deux constructions étant correctes, l’indicatif si l’on constate un fait : li est le seul
on utilisera l’une ou l’autre selon les exigences qui nous a apporté son aide. — Le subjonctif, plus
de l’euphonie, de manière à éviter les répétitions fréquent, apporte une nuance de conséquence et
de... de ou à... à : Il ne sert à rien de se lamenter de sentiment (crainte, désir, espoir, etc.) : Il est
(mieux que 11 ne sert de rien de se lamenter). le seul qui puisse nous aider. — Le conditionnel
Ce livre ne servirait de rien à un ignorant (mieux insiste sur l’idée d’éventualité ; Il est le seul qui
que ne servirait à rien à un ignorant). pourrait nous aider, en cas de besoin.
SEULEMENT 716
seulement adv. Tous les emplois ne sont pas français : attirant, charmant, séduisant, sugges¬
corrects. tif, troublant (Une fille attirante ou séduisante.
Un déshabillé suggestif. Un décolleté troublant).
1 On évitera le pléonasme ne... seulement que.
On écrira : Il vient seulement le mercredi ou seyant > séant (II, 2).
bien II ne vient que le mercredi, et non *Il ne
vient seulement que le mercredi shah > chah.
2 n ne m’a pas seulement écrit ! Tour familier.
Equivalent correct : Il ne m'a pas même écrit l shake-hand n. m. Prononciation : [/ckôd].
— PI. ; des shake-hands [-âd]. ▼ Ce mot est
3 Je m’en aperçois seulement. Tour familier. un faux anglicisme. La vraie forme anglaise est
Equivalents corrects : Je m’en aperçois juste à handshake. Pour éviter ce mot vieilli, dire tout
l’instant ou Je viens Juste de m’en apercevoir. simplement : poignée de main.
4 Essaie seulement, et tu verras ! Tour fami¬
lier. Equivalent correct : Si tu essaies, tu verras l shako n. m. Coiffure militaire. — Prononciation :
[fako]. — PI. ; des shakos [-ko]. — La graphie
5 Non seulement, mais aussi, mais encore > schako est vieille.
non (7).
shampooing [fôpwê] n. m. La graphie sham¬
sève n. f. Avec un accent grave. poing est plus rare. — PI. : des shampooings.
— Anarchie dans les formes dérivées : sham-
sévère adj. T Attention au sens abusif, qui pooiner ou shampouiner [Jâpwine] ou sham-
constitue un anglicisme. Ne doit pas être pooigner [Japwijie], parfois champouigner
employé au sens de considérable, élevé, fort, Lfôpwijie] ; shampooineur, euse ou shampoui¬
grand, grave, intense, lourd, etc. On écrira neur, euse [JâpwinœR, az] ou shampooigneur,
donc : De lourdes pertes (et non des pertes
euse ou champouigneur, euse [fôpwijiœR, az].
sévères). Une grave défaite (et non une défaite
-- On préférera les formes shampouiner [Jâp¬
sévère). De grandes différences de température
wine] et shampouineur, euse [JâpwinœR, az].
(et non de sévères différences de température).
shérif^ schérif, chérif > chérif.
sévices Toujours masculin et toujours au pluriel :
Des sévices inhumains. T On évitera le pléo¬ sherry, cherry > cherry.
nasme sévices corporels.
shogoun ou shogun [Jogun] n. m. Autrefois,
sevrer v. t. Conjug. 12. Elle sèvre, elle sèvrera, dictateur militaire, au Japon. — PI. : des
elle sèvrerait, mais nous sevrons, elle sevrait shogouns ou des shoguns. — On préférera la
— Dérivé : sevrage.
forme shogoun (des shogouns) à shogun (des
shoguns). Ut même, on préférera shogounal,
sexagénaire adj. ou n. Prononciation ;
ale, aux à shogunal, ale, aux [Jogunal, al, o]
[seksasenen], avec [ks].
et shogounal à shogunal [Joguna].
sexagésimal, ale, aux adj. La prononciation shoot n. m. (anglicisme de la langue du football)
traditionnellement recommandé est [seg- Prononciation : [Jut]. — PI. : des shoots [fut].
za3ezimal, al, o], avec [çz], mais la prononcia¬
— Equivalent français ; tir (au but). De même,
tion moderne [s£ksa3ezimal, al, o] ne saurait à shooter [fute] on pourra préférer tirer (au but)
être considérée comme une faute.
et à shooteur [futœn] buteur.
Sexagésime Avec S majuscule et toujours fémi¬ shopping n. m. (anglicisme) Avec deux p. Eviter
nin : Le dimanche de Sexagésime. La Sexagé¬
la graphie shoping. — Prononciation ; [fopiij].
sime. — La prononciation traditionnellement
— Equivalents français : lèche-vitrines ou, dans
recommandée est [sEgza3ezim], avec [g2]> certains cas, courses (faire des courses) ou
.mais la prononciation moderne [seksa3ezim] encore visite des magasins.
ne saurait être considérée comme une faute.
shopping center n. m. (anghcisme) Prononcia¬
sex-apped n. m. (anglicisme) Prononciation : tion : [fopiqsentaR]. — PI. : des shopping
[seksapil]. — Equivalent français : charme.
centers [-tan]. — Equivalent français : centre
commercial.
sextant n. m. Instrument de navigation. — Avec
finale en -ant.
short n. m. Anglicisme qui désigne une culotte
courte pour les vacances ou le sport. — Pronon¬
sexy acij. (anglicisme) Prononciation; [seksi]. ciation : [foRt]. — PI. ; des shorts [foRt]. ▼ Au
— Invariable : Des filles sexy. — Equivalents singulier : Ils sont en short.
717 SHOW
show n. m. (anglicisme) Prononciation : [/o]. (plutôt que avoir si froid), souffrir tellement
— PL : des shows [^o]. — Equivalents français : Ô)lutôt que avoir si mal), être dans une si grande
spectacle ou parfois récital. colère (plutôt que être si en colère).
show business n, m. (anglicisme) En deux mots 8 Mode dans la consécutive après si... que.
sans trait d’union. — Prononciation : [fobiz- a/ Indicatif ou conditionnel si la principale
ncs]. — Equivalent français : industrie du est affirmative: Il est si faible qu’il ne peut
spectacle. parler. Il est si faible qu’il ne pourrait voyager,
s’il le fallait.
shrapnel n. m. Obus à balle. — Prononciation ;
ynapnel]. — PI. : des shrapnels [-nel]. On b/ Subjonctif si la principale est négative ou
évitera la graphie shrapnell. interrogative : Il n ’est pas si faible qu ’il ne puisse
parler. Est-il si faible qu’il ne puisse voyager ?
shunt n. m. (anglicisme de la langue des 9 II n’est pas si naïf que de croire à ces contes.
techniciens de l’électricité) Prononciation : Tour correct, mais très Uttéraire. On dit plus
[fdét]. — PI. : des shunts [f&t]. — Equivalent couramment: Il n’est pas assez naïf pour
français : dérivation. De même, à shuntage croire...
[J‘déta3] on pourra préférer montage en dériva¬
tion et à shunter [fœte] monter en dérivation. 10 Si habile que soit cet homme. Si habile qu’il
soit. Si habile soit-il. Dans ces tours concessifs,
1. si adv. Exprime l’affirmation, l’intensité, la toujours le subjonctif. ▼ Ne pas écrire Aussi
comparaison, la concession. habile que soit cet homme, aussi habile qu ’il soit,
aussi habile soit-il (tours critiqués) > aussi (1,4).
1 Si fait. Que si. Ces deux locutions affirma¬
tives sont vieilües et quelque peu familières. 2. si conj. Exprime la condition, mais aussi
2 Si et oui. En principe, on emploie oui après l’opposition, et introduit parfois une interroga¬
une question affirmative : Tu connais Louis tion indirecte.
Dubois? — Oui L’adverbe si ne s’emploie I Forme. Toujours élidé devant il, ils : s’il, s’ils,
qu’après une question négative ; Tu ne connais et non *si il, *si ils. — En deux mots : si oui.
pas Louis Dubois ? — SL — En un seul mot : sinon.
3 Si tellement. Pléonasme populaire. On dira ; n Sens. Peut exprimer la condition : S’ilfaisait
C’est si beau / ou bien C’est tellement beau I beau, je sortirais. — Peut aussi exprimer
et non C’est *si tellement beau l l’opposition : Si le climat breton est assez doux,
4 Si tôt, sitôt > sitôt (1). 11 est cependant moins chaud que le climat
méditerranéen (= bien que le chmat breton soit
5 Si, aussi > aussi (I, 3). assez doux...). — Peut aussi introduire une
6 On peut très correctement employer si interrogation indirecte : Je lui ai demandé s’il
devant un participe passé adjectif : Ce conqué¬ était satisfait.
rant, si admiré et si redouté, n’était-il qu’un III Emploi du mode.
brigand ? On peut même employer si devant
un participe passé accompagné du verbe être 1 Après si exprimant la condition. Jamais
quand la forme verbale exprime l’état j)lus que d’indicatif fiitur ni de conditionnel. On écrira
l’action : Cette reine, qui fut si aimee de ses donc : S’il fait beau demain, je sortirai (et non
sujets ou, mieux, qui fut tellement aimée, tant *s’il fera beau). Si j’avais su, je ne serais pas
aimée de ses sujets. En revanche, on évitera venu (et non *si j’aurais su).
l’emploi de si avec une forme composée ou 2 Après si exprimant l’opposition ou intro¬
même avec un participe non adjectivable. On duisant l’interrogation indirecte. On peut très
emploiera tant ou tellement (Il a tant travaillé correctement employer l’indicàtif futur ou le
ou II a tellement travaillé, et non II a *si conditionnel : S’il serait encore possible d’éviter
travaillé) ou bien on tournera autrement : Un le désastre, il n’est cependant plus temps de
pays si bien dirigé ou Un pays si fermement remporter la victoire. Demande-lui s’il viendra
dirigé, et non Un pays *si dirigé. On observera demain. Je lui ai demandé s’il viendrait ce soir.
d’aüleurs que, de nos jours, le nombre de
participes passés adjectivables est de plus en 3 Si c’était... qui. Normalement suivi de
plus grand. l’indicatif : Si c’était toi qui étais dans cette
situation, que ferais-tu ? Le subjonctif, correct
7 Avoir si besoin. Tour critiqué. On écrira aussi, est rare et très littéraire : Si c’était toi qui
plutôt ; avoir un si grand besoin. De même, on fusses dans cette situation...
écrira ; avoir une si grande fdim, une si grande
peur, une si grande soif plutôt que avoir si 4 Si... que. Quand que remplace un second
faim, si peur, si soif), souffrir tant du froid sL le verbe qui suit que se met au subjonctif :
« \
SIBILANT 718
S’ilfait beau demain et que je ne sois pas fatigué, (Le XVIID siècle). T Ne pas employer les
je sortirai (= s’il fait beau demain et si je ne chiffres arabes. La graphie Le *I8‘ siècle est
suis pas fatigué...)- contraire à l’usage.
5 Si tant est que. Toujours suivi du subjonc¬ 2 Avec G et 5 majuscules : le Grand Siècle (le
tif ; Il comprendra ce qu ’il voudra, si tant est siècle de Louis XIV). — Avec S majuscule et
qu ’il puisse comprendre quelque chose l / ou O minuscule : le Siècle des lumières (le
XVIII' siècle), le Siècle d’or (le XVI' siècle
6 Comme si > comme (IV, 3). espagnol).
IV Si ne... (pas) au sens de « à moins que ». On 3 On écrit : l’art des XII‘ et XIID siècles, l’art
omet souvent pas : Je ne viendrai pas si je ne des douzième et treizième siècles. On évitera le
suis expressément convié. De même : si je ne tour cursif l’art des *douze et treizième siècles
m’abuse, si je ne me trompe (expressions figées).
4 ▼ On écrit : le XII‘ et le XIII‘ siècle (le
V Expressions. douzième et le treizième siècle) ou bien le
1 Si encore, encore si > encore (3). XII‘ siècle et le XIII‘ (le douzième siècle et le
treizième) ou bien les XID et XIII‘ siècles (les
2 S’il en est, s’il en fut > être (IV, 13). douzième et treizième siècles) ou bien les
3 Si j’étais vous, si j’étais de vous, si j’étais XII‘-XIII‘ siècles. Cette dernière forme est
que de vous > être (IV, 14). moins soutenue. — On écrira, quand on met
une parenthèse : La ville possède un château
4 C’est à peine si > peine (V, 3). ancien (XID-XIID siècle) ou La ville possède un
château ancien (XII‘ et XIIP siècle). Cette
5 Que si. Formule oratoire et vieillie qui institution dura longtemps (XI‘-XV’ siècle).
équivaut à si : Que si les dieux et les hommes
se liguent contre la cité, alors, Romains, nous 5 Avec siècle au singulier : de siècle en siècle.
devrons combattre jusqu’au dernier.
6 Sauf que, sauf si > sauf 2 (4). sien, sienne adj. ou pron. possessif.
I Emploi adjectif.
sibilant, ante adj. (médecine) Sifflant : Respira¬
tion sibilante. T Pas de y. Un seul /. 1 Comme épithète. Vieux devant le nom ; Il
rencontra un sien ami — Littéraire après le
sibylle n. f. Prophétesse antique. V Prononcia¬ nom : Une idée sienne.
tion : [sibil], avec [1], et non *[]]. — Attention 2 Comme attribut. Assez littéraire, mais non
à la place du i et du y. — Dérivé : sibyllin, ine archaïque ; Cette idée est sienne. Il a fait siennes
[sibilê, in]. mes idées.
siccité n. f. Caractère de ce qui est sec. V IV Expressions. Une expression très légère¬
Prononciation : [siksite]. ment familière : y mettre du sien, faire un effort.
— Une expression familière : faire des siennes,
side-car n. m. Anglicisme qui désigne une nacelle commettre des sottises.
à roue accolée à une motocyclette. — Prononcia¬
tion : [sidkaa]. —PI. : desside-cars [-kaRj. sieur n. m. Toujours précédé de l’article et suivi
d’un nom propre : Le sieur Dupont.
sidéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
Des jours sidéraux. siffler V. i. Avec deux f De même : sifflant,
sifflement, sifflet, siffleur. V Un seul / dans
sidérer v. t. Conjugaison et emploi. persiflage, persifler, persifleur.
1 Conjug. 11. Il sidère, mais il sidérera, il siffloter v. t. Avec deux/et un seul t. De même :
sidérerait. sifflotement.
2 Synonyme de stupéfier. — Familier, ainsi que
le dérivé sidérant. sigillaire adj. ou n. f. Qui concerne les sceaux.
— Prononciation : [sisilcR]. De même : sigillé,
siècle n. m. Orthographe et expressions. ée [sisile, e], sigillographie [si3ibgRafi],
sigillographique [sisibgRafik].
1 Le numéral s’écrit en toutes lettres (Le
dix-huitième siècle) ou bien en chiffres romains sigisbée n. m. Mot masculin, mais finale en -ée.
719 SIGNAL
signature, paraphe > paraphe. silo n. m. Finale en -o, sans -t. — PI. : des silos
[-lo] . — Dérivé : silotage.
signe n. m. L’expression sous le signe de est tout
silure Poisson. — Toujours masculin : Un silure
a fait normale dans le sens astrologique : Il est
né sous le signe du Sagittaire. — En dehors très gros.
d’une allusion astrologique, ne pas user de cette
silvaner n. m. Vin. — Avec i et non y. Avec
expression. On évitera par exemple : Une
s minuscule. — Prononciation : [silvancRj.
exposition placée sous le signe du figuratif.
— Prend la marque du pluriel : Des silvaners
excellents.
signé, ée Complément d’agent introduit par par
quand on insiste sur l’action : La convention a simagrée n. f Finale en -ce. — Le plus souvent
été signée cet après-midi par les plénipoten¬
au pluriel : Assez de simagrées t
tiaires. — Pour exprimer l’etat, on emploie de :
Une lettre signée du directeur commercial simarre n. f Vêtement. — Avec un seul m et
— Quand il s’agit d’une œuvre d’art, on omet
deux r.
généralement la préposition : Un tableau signé
Utrillo. similaire adj. N’est pas synonyme de semblable.
Le mot similaire signifie « à peu près sembla¬
signet n. m. Ruban qui marque une page. — La ble » et s’emploie surtout dans la langue du
prononciation traditionnelle est [sine]. On commerce et des techniques : L ’article
pourra la préférer dans la diction soutenue commandé nous faisant défaut, nous vous
(déclamation des vers, lecture de textes litté¬ proposons un article similaire. ▼ N’est jamais
raires de style noble). Prononciation actuelle suivi d’un complément. Ne pas écrire : Un objet
et usuelle : [sijiej. similaire *à un autre. Ecrire: analogue ou
comparable à un autre.
signifier v. t. Plusieurs constructions.
1 Au sens de « vouloir dire ». Avec l’indicatif simili- Préfixe fdu latin similis « semblable »).
ou le conditionnel : Cela signifie qu’il ne veut De nos jours, les composés en simili s’écrivent
en un seul mot sans trait d’union : similicuir,
pas donner son accord. Cela signifie qu’on
similigravure, etc. Les graphies simili-cuir,
pourrait aboutir à un accommodement.
simili-gravure sont vieilhes.
2 Au sens de « faire savoir ». Avec l’indicatif
ou le conditionnel : On lui signifia que l’auto¬ similitude h. f Avec un seul /.
risation était refusée. On lui signifia que
l’autorisation serait accordée, s’il acceptait cer¬ simonie n. f Avec un seul n. De même :
taines conditions. La construction avec le simoniaque.
subjonctif est surtout employée avec avoir à
suivi de l’infinitif: On lui signifia qu’il eût à simoun n. m. Vent. — Avec s minuscule.
quitter les lieux immédiatement.
1. simple adj. Dans certains cas, le sens dépend
silène n. m. Avec S majuscule et sans article : de la place de l’adjectif.
Silène, dieu grec, fils de Pan ou d’Hermès et père 1 Devant le nom. Indique que le nom est pris
des satyres. — Avec s minuscule : les silènes, les au sens strict, à l’exclusion de toute autre idée :
satyres devenus vieux, compagnons de Dionysos. Ce n ’est qu ’une simple formalité ( = ce n’est rien
d’autre qu’une formaJité). Il n’y a eu qu’une
silhouette n. f. Avec h entre / et o. De même : simple entrevue (= une entrevue et rien de plus).
silhouetter.
2 Derrière le nom. Equivaut à « facile, peu
silice n. f. Minéral. — Dérives : silicate, silicole. compliqué » (C’est une formalité simple) ou
SIMPLES « \
720
bien à « sans faste, sans cérémonie » (Une on dira : La réunion doit être reportée, pour ne
entrevue simple). pas dire annulée (ou et même annulée), ou bien
La réunion doit être reportée, mais non annulée.
2. simple n. m. (terme de tennis). On écrit : le
3 Ou sinon. Pléonasme. On écrira : Je pourrai
simple messieurs (les simples messieurs), le
simple dames (les simples dames). sans doute venir, sinon, je vous téléphonerai, ou
bien Je pourrai sans doute venir ou je vous
téléphonerai, mais non *ou sinon je vous
simples Plantes médicinales. — Presque unique¬
téléphonerai
ment au pluriel et toujours masculin ; Les
simples sont excellents pour le traitement de ces 4 Sinon que. Tour correct, mais un peu vieilli :
maladies. Il est gentil, sinon qu’il a parfois des mouve¬
ments d’humeur. De nos jours, on dit plutôt :
simplet adj. Féminin : simplette, avec deux t si ce n 'est que, sauf que. — Sinon que cependant
s’emploie encore assez couramment après rien :
simulacre n. m. Pas d’accent circonflexe. Je n’ai rien à lui reprocher, sinon qu’il est trop
susceptible.
simuler v. t. Avec un seul l. De même :
simulateur, simulation. sinople n. m. (héraldique) Couleur verte. — Ne
pas déformer en *sinope.
simultané, ée adj. Pas de tréma dans les dérivés :
simultanéisme, simultanéiste, simultanéité. sinus [sinys] n. m. — PI. : des sinus [-nys].
— Sans e muet intérieur : simultanément. — Dérivés ; sinusite [sinyzit], sinusoïdal, ale,
aux [sinyzDidal, al, o], sinusoïde [sinyzoid].
sinapisme n. m. Avec un seul n, un seul p. De
même : sinapisé. siphon n. m. T Avec 4 et non *y. De même :
siphoïde, siphonner.
sinécure n. f. Emploi cmi exige peu de travail.
— (expression familière) Ce n’est pas une sire n. m. Toujours avec un s minuscule : Oui
sinécure! (= c’est un travail, un emploi sire, répondit le courtisan à Louis XIV.
pémble !). T On évitera le contresens populaire
qui donne à sinécure le sens de « tâche sirène n. f. Finale en -ène.
compliquée, cause de soucis ». Ne pas dire, par
exemple : Elever sept enfants, quelle sinécure ! sirocco n. m. Vent. — Avec s minuscule, un setil
(pour dire quel tracas I). r et deux c.
2 Attention aux tours équivoques tels que La sismique adj. Au lieu de secousse sismique,
reunion doit être reportée, sinon annulée. On
expression critiquée, on emploiera secousse
peut conyirendre « La réunion doit être repor¬
tellurique ou séisme ou tremblement de terre.
tée et^même annulée » ou bien « La réunion
doit etre reportée, sans être pour autant
sister-ship n. m. (anglicisme) Prononciation :
annulée ». Selon le sens qu’on veut exprimer.
[sistœR/ip]. - PI. : des sister-ships [-/ip].
721 SISTRE
— Equivalent français; navire-jumeau (des l’usage est assez flottant et il n’y a pas de règle
navires-jumeaux). absolue. La prononciation [sis] était naguère
encore recommandée. Dans la diction soignée,
sistre, dstre > cistre. on pourra la préférer.
4 Devant un nom de mois commençant par
sitôt adv. Orthographe et emplois. une voyelle, on prononce encore de nos jours [sis]
1 Bien distinguer par l’orthographe sitôt, aussi plutôt que [sizj, mais cette dernière prononcia¬
vite, aussi promptement (Nous ne terminerons tion n’est pas vraiment incorrecte : le six avril
pas sitôt que vous cette besogne), et si tôt, [sisavRÜ] plutôt que [sizavRÜ], lesixaoût[sisu]
tellement tôt, aussi tôt (s’oppose à si tard) : plutôt que [sizu], le six octobre [sisoktobRfa)]
Pourquoi vous lever si tôt? Je n’attendais pas plutôt que [sizoidabRCa). Dans ce cas, comme
notre ami si tôt dans le précédent, l’usage est assez flottant et il
n’y a pas de règle absolue. La prononciation [sis]
2 De sitôt Seulement dans une proposition est cependant préférable.
négative : Je n’y retournerai pas de sitôt ▼ Ne
pas dire : Je n’y retournerai pas *d’aussitôt 5 Devant un mot qui n’est ni un nom ni un
adjectif, on prononce [sis] : six ou sept [sisu-
3 Sitôt que. Equivaut à dès que, aussitôt que > set], de six à neuf [dasisanœB, les numéros
aussitôt (3). six et sept [siseset], six pour mille [sispiumiil],
4 Sitôt suivi d’un participe. Tour usuel et six d’entre eux [stsdâtR0].
correct : Sitôt rentré, je me mis au travail ô A la fin d’une phrase ou d’un membre de
— S’emploie aussi devant un nom suivi d’un phrase ou devant une pause, une ponctuation,
participe: Sitôt le travail terminé, je vous on prononce toujours [sis] ; Ils sont six [sis].
téléphonerai ▼ On évitera d’employer sitôt
devant un nom qui n’est pas smvi d’un n Dérivés et composés.
participe : Sitôt la sortie de l’ecole, les enfants 1 On écrit, avec un x prononcé [z] : sixième
se mettaient à courir. On écrira plutôt : Sitôt [sizjem], sixièmement [sizjemmô]. — On écrit
sortis de l’école, les enfants... ou Dès la sortie avec un z; sizain [sizê] n. m. (^me de sis
de l’école, les enfants... > aussitôt (1 et 2). vers ; éviter la graphie sixain).
2 On écrit avec un trait d’union les composés
situer v. t On évitera d’employer trop souvent
suivants : vingt-six, trente-six, quarante-six,
se situer au sens de avoir lieu, se passer, se
cinquante-six, soixante-six, quatre-vingt-six,
produire, se réaliser, se dérouler, etc. : Les
ainsi que cent vingt-six, cent trente-six..., deux
entretiens se situent dans des circonstances
cent vingt-six, deux cent trente-six...
particulières. On écrira plutôt : Les entretiens
ont lieu fou se déroulent) dans des circonstances 3 Pas de trait d’union dans les autres
particulières. composés : cent six, deux cent six, trois cent
six..., mille six, deux mille six, trois mille six...,
six adj. numéral ou n. m. Prononciation. Ortho¬ six mille, six millions, etc.
graphe et forme des dérivés et des composés.
Skaï n. m. Imitation de cuir. — Prononciation :
I Prononciation. [skaj].—Nom déposé, doncavecunemajuscule.
1 Devant un nom ou un adjectif commençant
par une consonne ou un h- aspiré, on prononce skateboard n. m. (anglicisme) Prononciation;
[si], le -x final étant muet : six métrés [si- [sketboRd]. — PI. : des skateboards [-boRd].
metntô)], six gros arbres [sigROzanbRfa)], — Equivalent français; planche à roulettes.
six huttes [siyt], six hautes armoires
[siotozaRmwaR]. sketch n. m. Anghcisme qui désigne une petite
scène comique. — Prononciation : [sketj].
2 Devant un nom ou un adjectif commençant — PI. : des sketches [sketjp. T Ne pas
par une voyelle un un A- muet, on prononce confondre avec speech, petit discours.
[sizl, le -X final se prononçant comme le -s final
en liaison : six arbres [sizanbRio)], six énormes ski n. m. Emploi de la préposition ; singulier ou
caisses [sizenoRmakes], six hirondelles [si- pluriel.
ziRÔdel], six habiles garçons [sizabilgaRSÔ].
1 Aller à skis (mieux que en skis) > à (VII, 1).
3 Devant un nom de mois commençant vai
une consonne, on prononce de nos jours [si] 2 Au pluriel : aller à skis (sauf s’il s’agit de
plutôt que [sis] : le six janvier [si3âyje] plutôt ski nautique), une descente à skis, une prome¬
que [sissfivjej, le six février [sifevRÎje] plutôt nade à skis, un saut à skis. — Au singi^er :
que [sisîevRije], le six mars [simaRs] plutôt un championnat de ski, une école de ski, un
que [sismaRs], etc. Dans ce cas d’ailleurs. tremplin de ski, un saut de skL
• \
SKIFF 722
skiff ou skif n. m. Anglicisme qui désigne une social, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux:
embarcation. — Prononciation : [skif]. — PI. : Les rapports sociaux.
des skiffs ou des skifs [skif]. — La graphie skiff
est plus fréquente que skif social-chrétien adj. ou n. V Le programme
social-chrétien. Les députés sociaux-chrétiens.
skipper n. m. (anglicisme) Prononciation : Les sociaux-chrétiens. Im liste social-chrétienne.
[skipoen]. — PI. : des skippers —^ui- Les idées social-chrétiennes.
valents français : barreur (regate), capitaine
(croisière). social-démocrate adj. ou n. T Le programme
social-démocrate. Les députés sociaux-démo¬
skunks [sk3ks] ou scons [sk3s] ou sconse crates. Les sociaux-démocrates. La liste social-
[skôs] ou skuns [sk3s] ou skons [sk3s] n. m. démocrate. Les idées social-démocrates.
Animal ; fourrure. — Plusieurs formes pour ce
mot, emprunté à l’algonquin par l’intermédiaire social-démocratie n. f. T Pas de -e à social.
de l’anglais. — La forme la plus française serait
sconse, mais l’usage préfère skunks. social-révolutionnaire adj. ou n. T Le pro¬
gramme social-révolutionnaire. Les députés so¬
slalom [slabm] n. m. Ne pas déformer en ciaux-révolutionnaires. Les sociaux-révolution¬
*slaloom. — Dérivés (avec im seul m) : naires. La fraction social-révolutionnaire. Les
slalomer, slalomeur. idées social-révolutionnaires.
snob n. ou adj. Prend la marque du pluriel, mais socque Chaussure. — Avec -cqu-. Ne pas écrire
non celle du féminin : Ils sont snobs. Ces dames comme soc (de charrue). ▼ Toujours masculin :
Les gros socques des montagnards.
sont snobs. Elle est snob. — Dérivés : snober,
snobinard, snobinette, snobisme.
Socquette n. f. Chaussette basse. — Avec -cqu-.
snow-boot n. m. Anglicisme vieilli qui désignait — Nom déposé à l’origine, donc, théorique¬
• des chaussures en caoutchouc. — Prononcia¬ ment, avec une majuscule. En fait, le mot est
tion ; [snobut]. — PI. : des snow-boots [-but]. traité couramment comme un nom commun.
— Equivalent français : des caoutchoucs.
sodomie n. f. Avec un seul m. De même :
sobre adj. On dit : sobre en paroles, mais sobre sodomiser, sodomite. V Ne pas dire *sodomiste.
de gestes, un style sobre d’ornements. — Dérivé :
sobriété. sœur n. f. Usage du trait d’union et de la
majuscule.
soc n. ra. Partie de la charrue. — Attention à 1 Avec un trait d’union : belle-sœur (des
l’homophone socque, chaussure. belles-sœurs), demi-sœur (des demi-sœurs).
723 SOFA
— Sans trait d’union ; une bonne sœur (une 5 Soi-disant que. Tour populaire. On dira
religieuse, familier). plutôt sous prétexte que ou parce que, paraît-il,
ou parce que, à ce qu’on prétend: Il n’est pas
2 Avec ï minuscule: Oui, ma sœur. La
venu, sous prétexte qu’il est malade (et non
supérieure fit appeler sœur Marie-des-Anges. —
soi-disant qu’il est malade). On va démolir ce
Avec S majuscule : les Petites Sœurs des pauvres.
pont, parce que, paraît-il il est vétuste (et non
Les Neufs Sœurs (les Muses).
soi-disant qu'il est vétuste).
sofa 1'. m. Lit de repos. — Avec / (unique). La
soie n. f. Dérivé : soierie (avec e muet intérieur).
grapMe *sopha est vieille.
soif n. f. T On dit très correctement avoir soif,
software n. m. Anglicisme qui désigne la avoir grand-soif (un peu vieilli), avoir une très
conception ou l’utilisation des ordinateurs. Le
grande soif (moderne), avoir une si grande soif,
hardware est la fabrication des ordinateurs.
avoir une trop grande soif. En revanche, dans
— Prononciation : [softwen]. — Pour éviter la langue trœ surveillée, on évitera avoir très
cet anglicisme, on dira plutôt : le logiciel. De soif, bien soif, si soif, trop soif, car le mot soif,
même, on remplacera hardware par : le qui est substantif, ne peut, en principe, être
matériel.
précédé d’un adverbe.
soi pron. personnel. Emploi et expressions. soir n. m. Expressions.
1 Soi en concurrence avec lui > lui (IV). 1 ▼ Avec soir au singulier : tous les lundis soir,
2 A part soi (= dans son for intérieur). tous les mardis soir...
Locution figée. On peut employer à la rigueur 2 Lundi soir ou lundi au soir, hier soir ou hier
à part moi: A part moi, je pensais qu'il avait
au soir > à 1, 2 et 3).
tort, mais je n'en fis rien paraître. En revanche,
on évitera à part lui, à part elle, à part nous, soit Forme du verbe être figée comme adverbe
à part vous, à part eux. On évitera aussi ou comme conjonction ou comme formule
d’employer à part soi pour la troisième personne d’introduction.
du pluriel : Ils estimaient à part soL. On
tournera autrement : Ils estimaient, chacun à I Prononciation.
part soi... 1 En liaison devant voyelle ou h- muet, le -t
3 Soi-même. Ne doit pas être employé abusive¬ se prononce : Soit un triangle [swatdétRiôgKa)].
ment pour représenter une personne détermi¬ Soit heureux [swatORo], soit malheureux.
née : Allô l Je voudrais parler à M. Dupont. 2 Devant consonne ou h- aspiré, le -t est
— Soi-même. On répondra, dans ce cas : muet : Soit deux [swado], soit trois [swatRwa].
lui-même. Soit honteux [swaSto], soit fier [swafjeR].
soi-disant adj. inv. Attention à l’orthographe et 3 V Devant une pause pour exprimer un
à l’emploi. assentiment, se prononce le plus souvent
[swat]. Cependant, on préférera [swa] dans la
1 ▼ Ne pas écrire *soit-disant. diction surveillée : Vous voulez partir ? Soit
2 Toujours invariable : Des femmes soi-disant [swa], partez.
nobles. II Invariabilité.
3 Ne peut s’appliquer qu’à des personnes qui 1 Toujours invariable au sens de « ou
prétendent elles-memes etre (ce qui est exprimé bien... ou bien » : Il faudrait soit deux camions,
par le nom ou l’adjectiO : Oe soi-disant prince soit quatre fourgonnettes.
n'était qu'un escroc. En revanche, on n’écrira
pas : Cet enfant soi-disant idiot était tout à fait 2 Toujours invariable au sens de « c’est-à-
normal En effet, ce n’est pas l’enfant qui dire » : Une longueur de quinze toises, soit
prétend lui-même qu’il est idiot. On écrira : Cet trente mètres.
enfant prétendument idiot... On écrira : Ce vase 3 Invariable le plus souvent au sens de
prétendument grec, et non Ce vase soi-disant « supposons » : Soit deux droites parallèles AB
grec, car un vase ne peut se dire quoi que ce et CD L’accord au pluriel (soient deux droites)
soit. est toléré, mais tend à sortir de l’usage.
4 On évitera, dans la langue surveillée, d’em¬ III Soit que. Toujours suivi du subjonctif : Soit
ployer soi-disant en guise d’incise i»ur modifier qu’il pleuve, soit qu’il fasse beau, je fais tous
un verbe. On n’écrira pas : Il possède soi-disant les jours ma promenade habituelle.
un château. On écrira : Il possédé, a ce qu il
affirme, un château ou Selon ses affirmations IV Soit...soit et soit...ou; soit que...soit
(selon ses dires), il possède un château. que... et soit que... ou que. Le deuxième soit
SOIXANTE 724
peut être remplacé par ou. Le tour avec ou est 1. sole n. f. Dessous du sabot d’un cheval;
vieilli et assez littéraire. On l’évitera dans le support d’une machine; plancher d’un four.
registre neutre: Je prendrai soit le train du — Un seul /.
matin, soit l’autorail de midi (usuel). Soit
égoïsme ou légèreté, il négligeait ses amis 2. sole n. f. Poisson. — Un seul L
(littéraire). Soit qu’il m’écrive, soit qu’il me
téléphone (usuel). Soit qu’il conduise une armée 3. sole n. f. Groupe de champs (dans le système
ou ^u’il parle devant l’assemblée du peuple (tour de l’assolement) : La sole des avoines succédait
littéraire). T Quand il y a trois termes, seul le à la sole des blés. — Un seul L
dernier soit peut (dans la langue littéraire) être
remplacé par ou : Il lit soit des poèmes, soit des solécisme n. m. Faute de syntaxe très grave.
romans, soit des livres d’histoire (usuel). Il lit — Exemple de solécisme : La question que je
soit des poèmes, soit des romans, ou des livres veux vous en parler, pour dontje veux vous parler.
d’histoire (tour littéraire).
soleil n. m. On peut dire : il fait du soleil (usuel)
soixante adj. numéral. Orthographe, prononcia¬ ou il fait soleil (plus rare). — On écrit, avec
tion et composés. des majuscules et un trait d’union : Le Roi-
Soleil ^uis XIV), l’empire du Soleil Levant
1 Avec X prononcé [s] : soixante [swasôt],
(le Japon).
soixantaine [swasôten], soixantième
[swasôtjem],
solennel, elle adj. Prononciation ; [solanel, el],
2 Sans traits d’union : soixante et un, soixante — Avec deux n. De même : solennellement
et onze. — Avec un trait d’union : soixante- [solanelmô], solenniser [solanize], solennité
deux, soixante-trois..., soixante-huit, soixante- [solanite].
neuf, soixante-dix, soixante-douze... soixante-
dix-sept, soixante-dix-huit, soixante-dix-neuf solfatare Crevasse d’où s’échappent des gaz
sulfureux, près d’un volcan. — Prononciation ;
soja [sD3a] n. m. Plante. — Finale en -a. — PI. : [solfataiô. — PI. : des solfatares [-taR]. V Le
des sojas. — La forme soya [soja] est correcte, mot est féminin : Une solfatare nauséabonde.
mais rare. — Autrefois on recommandait de
prononcer soja [soja], sous prétexte que soja solidaire adj. Emploi de la préposition.
est une forme allemande. Cette prononciation
de soja est vieille. 1 Eviter le pléonasme Ils sont solidaires *l’un
de l’autre ou *les uns des autres. Ecrire
simplement : Ils sont solidaires.
solarium [solaRjom] n. m. — PI. : des solariums.
2 Se construit avec de ou avec et, jamais avec
soldat n. m. Avec S majuscule et i minuscule : la préposition *avec: Les étudiants sont soli¬
le Soldat inconnu. — Au féminin : une femme daires de leurs professeurs ou Les étudiants et
soldat. La forme une soldate est famihere. leurs professeurs sont solidaires, mais non Les
étudiants sont solidaires *avec leurs professeurs.
solde n. m. Attention au genre.
3 L’adverbe solidairement se construit surtout
1 Le solde Différence entre le crédit et le débit : avec et : Les étudiants et les professeurs lutteront
Le solde est créditeur. solidairement
à est vieux et très littéraire : Il sollicita ses amis somnambule, noctambule > noctambule.
à la révolte. Les courtisans sollicitaient le prince
à faire le mal somnifère n. m. ou adj. S’emploie surtout
comme nom (Prendre des somnifères), à la
sollicitude n. f. Avec deux /. différence de soporifique (Une substance sopori¬
fique. Des propriétés soporifiques).
solo n. m. ou adi. On préférera le pluriel des solos
[-10] à des soli, plus rare. — Gomme adjectif, somnolence n. f. Finale en -ence. — Dérivés :
ne prend pas la marque du féminin, mais prend somnolent, somnoler.
celle du pluriel : Une clarinette solo. Des
clarinettes solos Des barytons solos somptuaire, somptueux Ces deux adjectifs ne
sont nullement synonymes.
sologno^ Ote adj. ou n. De la Sologne. —
Attention au féminin en -ote, avec un seul t 1 somptuaire Loi somptuaire, édit somptuaire,
qui interdit le luxe et les dépenses excessives
solstice n. m. Finale en -ice. — Dérivé : solsticial, des particuliers. T Ne pas dire *dépenses
ale, aux (les points solsticiaux). Bien prononcer somptuaires pom dépenses excessives, dépensés
[solstis], et non *[soltis]. exagérées, dépenses d’apparat.
2 somptueux, euse Luxueux, magnifique : Une
solution n. f. T Attention au contresens fréquent. réception somptueuse.
Une solution de continuité est une rupture et
non une continuité. Par conséquent, sans son, sa, ses adj. possessif — Forme et emploi.
solution de continuité yCMt dire « sans interrup¬
tion » : Une clôture entoure le terrain, sans 1 Le féminin sa est remplacé par son dans tous
solution de continuité {— la clôture n’est pas les cas où l’article la s’élide en /’; son action,
interrompue, elle est continue). son entrée, son initiative, son ombre, son urne,
son yeuse, son habitude, son herbe, mais sa
solutionner v. t. Mot critiqué. On écrira plutôt : hache, sa huitième année > le 1 (I, 1).
apporter une solution à une question ou résoudre 2 Devant voyelle ou h muet, la forme son, au
une question. masculin ou au féminin, se dénasalise, dans la
prononciation parisienne : son ami [sonami],
sombre adj. Coupe sombre > coupe. son action [sonaksjS]. Cet usage a été critiqué
par quelques auteurs. On pourra préférer la
sommaire adj. ou n. m. Avec deux m. De même : prononciation non dénasalisée : son ami
sommairement. [s5nami], son action [s5naksj5].
sommation n. f. Avec deux m. 3 Chacun dans son genre > chacun (II).
4 La maison dont on voit le toit (et non dont
somme Toujours avec deux m : Une somme de on voit *son toit) > dont (VI).
cent francs. Faire un somme (dormir). Une béte
de somme. 5 J’apprécie sa loyauté. J’en apprécie la
loyauté > en 2 (V).
sommeil n. m. Avec deux m. De même : 6 Son, sa, ses en concurrence avec l’article
sommeiller. défini (Il souffre de la jambe. Il a déchiré sa
blouse) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
sommelier, ière n. m. ou f. Avec deux m.
sonar n. m. Instrument de détection des sous-
sommer v. t. Avec deux m. marins. — Avec un seul n et finale en -ar.
sommet n. m. On peut dire un sommet ou bien une
sonate n. f Avec un seul n. De même : sonatine.
conférence au sommet, à condition que cette
conférence réunisse les dirigeants du degré le plus
sondage n. m. Toujours avec opinion au singu-
élevé (chefs d’Etat ou chefs de gouvernement).
On évitera cette expression quand il s’agit seule¬ her : des sondages d’opinion.
ment d’une conférence réunissant des mimstres.
songe-creux n. m. Invariable : des songe-creux.
sommier n. m. Avec deux m.
sonique adj. Avec un seul n.
sommité n. f. Avec deux m et finale en 4.
sonnaille n. f Clochette. — Peut s’employer au
somnambule n. ou adj. Avec un seul L De singulier : Attacher une sonnaille au cou d’une
même : somnambulisme. vache. — Avec deux n. De même : sonnailler.
SONNANT 726
souk n. m. Marché arabe. Avec -k et non *-kh. 1 sourcilier, lière [suRsilje, IjeR] adj. Des
— PI. : des souks. sourcils, de la région des sourcils : Muscle
sourcilier. Arcade sourcilière.
soûl^ [su] adj. Ivre. — Féminin : soûle. On 2 sourciller [suRsije] v. i. Remuer les sourcils :
préférera la graphie soûl, soûle à saoul, Il a appris sa révocation sans sourciller.
saoule. De même, on préférera les graphies
soûlard, soûlaud, aude (parfois soûlot, ote), sourcilleux, euse adj. Prononciation : [sursUo,
soûler, soûlerie, soûlographie, soûlographe aux 0Z].
formes en saoul- (saouler, saoulerie, etc.). —
Pour dessoûler, dessoûler, dessaouler > sourd, sourde adj. ou n. Dans l’emploi adjectif
dessoûler.
au sens figuré, se construit avec à ; Il resta sourd
aux prières de ses proches. — Dérivés : sourde¬
soulèvement n. m. Avec accent grave. ment, sourdine.
729 SOURD-MUET
spécimen n. m. Mot latin francisé. Accent aigu spirale, hélice > hélice.
sur le premier e. — PI. : des spécimens.
spirochète n. m. Bactérie. — Prononciation :
spéculum [spekybm] n. m. Miroir utilisé en [spiRoket]. — Dérivé: spirochétose
médecine. — Accent aigu sur le e. — PI. : des [spiRoketoz].
spéculums
spiromètre n. m. Appareil qui sert à mesurer
speech n. m. (anglicisme) Prononciation : la capacité respiratoire. — Avec i, non avec y.
[spitJl- — _P1. •• des speeches [spit/]. —
Equivalents français : discours, allocution. spleen n. m. (anglicisme vieilli et littéraire)
Mélancohe. — Prononciation : [splin]. — Pl. :
spéléolo^e n. f. Etude des grottes, des gouffres. des spleens [splin].
— Dérivés : spéléologique, spéléologue. ▼ Ne
splendeur n. f. Avec -en-. De même : splendide,
pas déformer en *spéologie.
splendidement.
sphénoïde n. m. Os du crâne. — Dérivé :
spolier v. t. Avec un seul /. De même : spoliateur,
sphénoïdal, ale, aux.
spoliation.
sphéroïde T Est masculin : Le sphéroïde terrestre
est légèrement plat aux pôles spondée n. m. Pied latin ou grec formé de deux
syllabes longues.—Finale en -ée, malgré le genre
sphincter n. m. (terme d’anatomie) Prononcia¬ masculin. — De la même famille : spondaïque.
tion : [sfékteR]. — PL : des sphincters. —
Dérivé : sphinctérien, ienne. spondyle n. m. Vertèbre. — Avec un y. De
même : spondylarthrite, spondylite, spondylose.
sphinx Orthographe, emploi de la majuscule et
spontané, ée adj. Pas de tréma dans sponta-
genre.
SPORE 732
néisme, spontanéiste. — Pas de e intérieur muet staff, stuc Deux noms masculins à bien
dans spontanément. distinguer.
1 staff Matériau léger constitué de plâtre
spore (terme de botanique) T Féminin : Une
moulé : Décor de cinéma en staff
spore ronde et assez grosse. — En revanche :
un sporange. 2 stuc Matériau luxueux, formé de poussière
de marbre, de craie, de chaux et de colle, qui
sport n. m. ou adj. Comme adjectif, toujours imite le marbre : Le stuc joue un grand rôle dans
invariable : Des vestes sport. la décoration des édifices de la Renaissance.
spot n. m. Anglicisme qui désigne un film stagner v. i. T Bien prononcer avec [gn], et non
publicitaire très bref ou un projecteur à faisceau avec [q] : [stagne]. De même ; sta^ant, ante
étroit. — Prononciation : [spot], — PL : des [stagna, ât], stagnation [stagnasjSj.
spots [spot]. — Equivalents français : message
publicitaire et projecteur directif. stakhanovisme n. m. Avec -kh-. De même:
stakhanoviste.
sprat n. m. Poisson. — Prononciation : [spaa]
ou [spsatj. stalactite, stalagmite Deux noms à bien distin¬
guer. ▼ Ces deux noms sont féminins : Une fine
spray n. m. (anglicisme) Prononciation : stalactite. Une haute stalagmite.
[spae]. — PI. : des sprays [spae]. — Equi¬
valents français : aérosol, pulvérisation, ou 1 stalactite Concrétion calcaire qui se forme
atomiseur, nébuliseur, pulvérisateur, vapori¬ sur le plafond d’une grotte.
sateur. 2 stalagmite Concrétion calcaire qui se forme
sur le sol d’une grotte.
sprint n. m. (anglicisme de la langue du sport)
Prononciation : [spaint]. — PI. : des sprints stalle n. f. Siège ; compartiment. — Avec deux /.
[spaint]. — Pour éviter cet anglicisme, on
pourra dire selon les cas : emballage (cyclisme), stance n. f. Avec -an- et c.
enlevage (aviron), pointe de vitesse. — Dérivés :
sprinter [spaintœa] n. m., sprinter [spainte] stand n. m. Prononciation : [stâd].
V. i.
standard [stôdaR] n. m. ou adj. Anglicisme qui
squale n. m. Requin. — Prononciation : [skwal]. désigne un type, un modèle, un étalon. —
L’expression standard de vie est vieillie. On dit :
squame n. f. Ecaille, lamelle. — Prononciation : standing ou, mieux, niveau de vie. — Comme
[skwam]. — Dérivés : squameux, euse adjectif, toujours invariable: Des éléments
[skwama, az], squamifère [skwamifca], squa- standard.
mule [skwamyl] n. f
stant^g n. m. (anglicisme) Prononciation :
square n. m. Jardin public. — Prononciation : [stâdiq]. — PI. : des standings. — Equivalents
[skwaa].
françms : Le niveau de vie d’une classe sociale
(plutôt que le standing. Tenir son rang (plutôt
squatter n. m. (anglicisme). — Prononciation : que tenir son standing). Immeuble luxueux
[skwatœa] ou [skwatea]. — PI. : des squatters (plutôt que de grand standing).
[-tœa] ou [-tea].
staphylocoque n. m. Bactérie. — Avec -ph- et
squaw n. f. Chez les Amérindiens d’Amérique y. De même : staphylococcémie [stafilokokse-
du Nord, femme mariée, épouse. — Prononcia¬ mi], staphylococcie [stafibkoksi].
tion : [skwo]. — PI. : des squaws [skwo].
stM n. f. (anglicisme) Equivalents français :
squelette n. m. Finale en -ette. — Dérivé : étoile, vedette. — Dérivé : starlette.
squelettique.
starter n. m. (anglicisme) Prononciation : [stas-
1. staff n. m. Anglicisme qui désigne l’ensemble t£R]. — PI. : des starters [-t£R]. — Equivdent
des collaborateurs immédiats d’un dirigeant. — français : démarreur.
Prononciation : [staf], — PI. : des staffs [staf].
— Equivalents français : les conseillers ou starting-block n. m. (anglicisme) Prononcia¬
l’état-major.
tion : [staRtiqbbk]. — PL : des starting-blocks
[-bbkj. — Equivalent français: bloc de
2* staff n. m. Matériau. — Dérivé : staffeur. départ.
733 STATÈRE
stellaire adj. Qui concerne les étoiles. — Avec stéthoscope n. m. Instrument qui sert à aus¬
deux L culter. ▼ Avec t, puis -th-.
stimulus [stimylys] n. m. — PI. : des stimuli, stratégie, tactique Deux noms féminins qui ne
plutôt que des stimulus [-lys]. sont pas synonymes.
1 stratégie Art de coordonner et de concevoir
stipuler v. t. Avec un seul p. De même : les mandes opérations qui décident de l’issue
stipulation. finale de la guerre ou de la lutte.
stock n. m. Avec -ck De même: stockage, 2 tactique Art de faire manœuvrer les troupes
stocker, stockiste. au contact de l’ennemi, d’engager et de mener
le combat ; art de manœuvrer au cours d’une
stoïcien, ienne adj. ou n. Jamais de majuscule : action locale ou momentanée, qui est une phase
Les stoïciens. — De la même famille : stoïcisme, d’une action plus vaste.
stoïque, stoïquement.
strato-cumulus n. m. Nuage. — En deux mots,
stomacal, stomachique Deux adjectifs à bien avec trait d’union. — Invariable ; des strato¬
distinguer. cumulus [-lys].
1 stomacal, ale, aux (avec c et non -ch-) De
stratosphère n. f. En un seul mot, sans trait
l’estomac : Des troubles stomacaux. La cavité
d’union. De même : stratosphérique, strato¬
stomacale.
pause.
2 stomachique [stomajik] Qualifie une subs¬
tance qui facilite le fonctionnement de l’esto¬ stratus n. m. Nuage. — Invariable : des stratus
mac : Une potion stomachique. — (substantive¬ [-tys].
ment) Le cachou est un stomachique.
streptocoque n. m. Bactérie. — De la même
stomate (terme de botanique) Avec un seul m. famille : streptococcie [staeptokoksi],
De même : stomatifère, stomatique. T Mas¬ streptomycine.
culin : Un stomate étroit.
stress n. m. (anglicisme de la langue médicale)
stomatite n. f. Inflammation de la muqueuse de Prononciation : [staes]. — Invariable : des
la bouche. — Avec un seul m. De même : stress — Equivalents français : agression, atta¬
stomatologie, stomatologiste. Ne pas dire que, choc, excitation violente, réaction brutale.
* stomatologue. — Dérivés : stressant, ante adj., stresser v. t.
strophe n. f. Avec -ph-. De même : strophique. style Louis XV, le style Louis-Philippe) ou un
nom d’épogue historique (le style Renaissance,
structural, ale, aux adj. Masculin pluriel en le style Régence, le style Directoire, le style
-aux : Les plans structuraux. Empire).
2 Comme style, tous les mots de la famille pren¬
strychnine n. f. Poison. — Avec y et -ch-. —
nent un y ; stylé, styler, stylet, stylisation, stylisé,
Prononciation : [staiknin].
styliser, stylisme, styliste, stylisticien, stylistique.
stuc n. m. Avec c, comme stucage, stucateur, mais
stylite n. m. Anachorète qui vivait au sommet
-qu- dans stuquer (il stuquait, nous stuquons).
d’une colonne : Siméon le Stylite. ▼ Ne pas dire
styliste.
stryge > strige.
stylo n. m. Forme usuelle. Laformesty/ogrqpAeest
stuc, staff > staff. vieillie. — PI. : des stylos. — On écrira : un stylo
à bille, plutôt que un stylo bille. — Avec un trait
stud-book n. m. (anglicisme) Prononciation : d’union : un stylo-feutre (des stylos-feutres).
[stœdbuk], — PI. : des stud-books [-buk]. —
Equivalent français : livre de haras. stylobate Piédestal ; plinthe moulurée. — Mas¬
culin : Un stylobate élégant.
studio n. m. — PI. : des studios.
stylographe n. m. Forme rare et vieillie. On dit
stupéfait, stupéfié Deux mots qui sont souvent de nos jours : stylo.
confondus.
1 stupéfait, aite Toujours adjectif. Jamais Stylomine n. m. Marque déposée, donc avec une
participe passé. S’emploie absolument (Je suis majuscule. Ne désigne pas un porte-mine de
resté stupéfait. Son visage stupéfait m'amusa) n’importe quelle marque.
ou bien avec de suivi d’un infinitif (Je fus
stupéfait de voir ce désordre). T Ne pas écrire styrax n. m. Plante. — Avec un y.
^stupéfait par (suivi d’un nom), mais stupéfié
par: Je fus stupéfié par ce spectacle. — Eviter styrène Substance chimique. — Masculin : Le
aussi l’emploi d’un verbe *stupéfaire, gui styrène est précieux pour la fabrication des
n’existe pas. On écrira : Son audace me stupéfié matières plastiques.
(et non me *stupéfait). Son courage nous a
stupéfiés (et non nous a ^stupéfaits). suaire n. m. Avec deux fois s minuscule ; le saint
suaire.
2 stupéfié, ée Participe passé du verbe stupéfier.
T Ne peut s’employer absolument comme sub- Préfixe (du latin sub « sous »). Les
adjectif. Ecrire : Nous sommes restés stupéfaits composés en sub s’écrivent tous en un seul mot,
(et non *stupéfiés). — Peut s’employer comme sans trait d’union : subaigu, subalpin, subdélé¬
forme verbale, soit à l’actif {Cette nouvelle nous gué, subdivision, etc.
a stupéfiés, et non nous a *stupéfaits), soit au
passif avec par suivi d’un nom {Nous avons été subaigu adJ. T Attention à la place du tréma
stupéfiés par cette nouvelle, et non nous avons dans le féminin : subaiguë.
été *stupéfaits par cette nouvelle).
subit adj. Prononciation : [sybi], le -t est muet.
stupéfier v. t. T Ne pas employer *stupéfaire, — Féminin: subite. — Dérivé: subitement.
ce verbe n’existe pas. Ecrire : La nouvelle nous
a stupéfiés, et non nous a *stupéfaits. subjuguer v. t. Toujours avec -gu-, même devant
fl ou O ; il subjuguait, nous subjuguons.
stupeur n. f. Avec un seul p. De même : stupide,
stupidement sublime adj. Avec un seul m. De même:
sublimement, sublimité.
stupre n. m. (littéraire et vieilli) Débauche : Vivre
dans le stupre. — Ne pas déformer en *strupe, sublimer v. t. Avec un seul m. De même :
*strupre. sublimation, sublimé.
1 II semble que selon soit plus littéraire que sulky n. m. Anglicisme qui désigne un véhicule
suivant, lequel est presque seul employé dans hippomobile. — Prononciation : [sylki]. —
la langue parlée ordinaire. PI. : des sulkies [-ki].
2 Selon peut s’employer devant un nom ou un
pronom : Selon ce spécialiste. Selon lui — Sui¬ sultan n. m. Finale en -an, sans t — Féminin :
vant peut s’employer devant un nom (Suivant les sultane, avec un seul n. — Dérivé ; sultanat.
journalistes), mais non devant un pronom. On ne
peut dire *suivant lui, ^suivant eux. sumérien, ienne adj. ou n. De Sumer, région
de la basse Mésopotamie, dans l’Antiquité : La
suivre v. t. Conjugaison, expressions et population sumérienne. Les Sumériens. — N.
constructions. m. Le sumérien : langue. — Avec un seul m.
sunlight n. m. (anglicisme) Prononciation : du fait : Cent mille francs, c'est le plus haut prix
[sœnlajt]. — PI. : des sunlights [-lajt]. — qui nous a été offert. — Le subjonctif insiste
Suivaient français : projecteur. sur l’idée de conséquence : Le plus haut prix
que nous puissions obtenir, c'est cent mille
super- Préfixe (du latin super « sur »). Les francs.
composés en super s’écrivent en un seul mot,
sans trait d’union : supercarburant, superfin, supermarché, supérette, hypermarché >
supermarché, etc. hypermarché.
superficie, surface Ces deux noms ne sont pas superstrat n. m. (terme de linguistique) Finale
exactement synonymes. La superficie est la en -at.
mesure de la surface. Le mot superficie implique
donc une idée quantitative, précise ou non. On supertanker n. m. (anglicisme) Prononciation
peut écrire : La superficie de cette propriété est [sypeRtâkER]. — PI. : des supertankers [-kcR].
de quarante hectares. La superficie de ce jardin — Equivalent français : pétrolier géant.
est insuffisante. En revanche, on n’écrira pas :
Toute la *superficie du champ a été ravagée par superviser v. t. (anglicisme critiqué) On pourra
la grêle (mais Toute la surface), car, ici, il ne préférer les équivalents français ; contrôler, ins¬
s’agit pas de la grandeur du champ. pecter, réviser, surveiller, veiller à, vérifer. — A
superviseur on pourra préférer : controleur, ins¬
superflu, ue adj. Sans tréma : superfluité. pecteur, réviseur, surveillant, vérificateur. — A
supervision on pourra préférer : contrôle, inspec¬
supérieur, eure adj. Construction et emploi. tion, révision, surveillance, vérification.
1 Se construit avec à et non avec que: Nos
supplanter v. t. Avec deux p.
bénéfices sont supérieurs à ceux de notre
concurrent.
suppléer Orthographe, dérivés, constructions.
1 Supérieur est un comparatif par nature. On
évitera de l’employer accompagné de (le) plus I Avec deux p. De même : suppléance, sup¬
ou de (le) moins. On dira le plus (le moins) pléant, supplément, supplémentaire, supplémen¬
haut, le plus (le moins) élevé: La terrasse la ter, supplétif, supplétoire.
plus haute (et non *la plus supérieure). Le
II Constructions et sens.
niveau le moins élevé (et non *le moins
supérieur). 1 Suppléer à quelque chose. Remédier par
quelque chose au manque d’une autre chose : Son
3 En revanche, peut s’employer au superlatif
application supplée à son manque d'instruction.
absolu : J'ai trouvé son dernier roman très
supérieur au précédent ou, mieux, de beaucoup 2 Suppléer quelque chose. Ajouter ce qui
supérieur au précédent. manque, afin de rendre une chose complète ;
Il faut suppléer un mot, pour que cette phrase
superlatif Règles d’emploi. soit intelligible.
1 Les coquelicots sont les plus belles des fleurs. 3 Suppléer quelqu’un. Remplacer momenta¬
Le superlatif relatif attribut s’accorde avec son nément quelqu’un dans ses fonctions : Ce
complément, non avec le sujet. Ne pas écrire : surveillant va suppléer le professeur malade.
Les coquelicots sont les plus *beaux des fleurs. ▼ Ne pas dire suppléer *à quelqu'un.
.2 Cette route est la plus étroite. Cest à cet
supplice n. m. Avec deux p. De même :
endroit que la route est le plus étroite > le 1
supplicier.
(X, 1 et 2).
3 Ces athlètes sont les plus forts. Ces gens-là supplier v. t. Avec deux p. De même : suppliant,
crient le plus fort. Le superlatif de l’adjectif supplication.
s’accorde. Le superlatif de l’adverbe reste
invariable. 1. supporter v. t. Orthographe et sens abusif.
4 Le plus... qui, le plus... que, le moins... qui, 1 Avec deux p. De même : support,
le moins... que. L’indicatif insiste sur la réalité supportable.
741 SUPPOSÉ
2 Attention à l’anglicisme supporter une équipe 1. supra adv. Plus haut (dans le texte) : Voir les
sportive, supporter un candidat aux élections. indications données supra, page 19.
On écrira plutôt : soutenir, encourager,
appuyer. 2. supra- Préfixe (du latin supra « plus haut »).
Les composés en supra s’écrivent en un seul
2. supporter n. m. (anglicisme) Celui qui encou¬ mot, sans trait d’union : supraconducteur, su¬
rage, soutient une équipe, un candidat à une pranational, ale, aux, etc.
élection : Les supporters du Racing. Les suppor¬
ters du candidat démocrate. — Prononciation ; suprématie [sypnemasi] n. f. Avec accent aigu,
[sypoRtER]. — PI. : des supporters [-tCR]. — à la différence de suprême. Avec finale en -tie.
Au sens sportif, on pourrait franciser le mot
en supporteur. Au sens politique, on emploiera suprême adj. ou n. Orthographe et genre du nom.
plutôt partisan.
I Avec un accent circonflexe, comme suprême¬
supposé, ée Accord et expressions. ment, à la différence de suprématie.
surdi-mutité n. f. En deux mots, avec un trait surplis n. m. Finale en -is, avec s, à la différence
d’union. de pli.
sureau n. m. Arbuste. — Finale en -eau. — PI. ; surplomb n. m. Sans trait d’union : en surplomb.
des sureaux.
surplomber v. i. ou v. t. ▼ Ne signifie pas « être
sûrement adv. Avec accent circonflexe. — La plus haut que », mais « être en surplomb »,
locution sûrement que est familière. Equivalent c’est-à-dire « dépasser par le sommet la direc¬
soutenu : sûrement. On écrira : Sûrement il tion verticale ». On peut donc écrire : La
reviendra, mieux que Sûrement qu’il reviendra. corniche surplombe la façade. On n’écrira pas :
La terrasse de l’hôtel surplombe la ville, mais
suret, ette adj. Un mu sur, un peu aigre ; Des domine la ville.
pommes surettes. T Pas d’accent circonflexe.
surplus n. m. Prononciation, accord et
sûreté n. f. Avec s minuscule : la Cour de sûreté expressions.
de l’Etat — Avec S majuscule : la Sûreté
nationale. 1 T Prononcer [syaply], le -s final est muet.
2 Le surplus de + nom au pluriel. L’accord
surexposer, surexposition En un seul mot, sans du verbe et du participe (ou de l’attribut) se
trait d’union, à la différence de sous-exposer, fait avec surplus (masculin singulier): Le
sous-exposition. surplus des denrées a été acquis par un grossiste.
surfaire v. t. Conjug. 54 (comme faire). Vous surprenant, ante adj. Il est surprenant que est
surfaites; surfaites (impératif). T Eviter les toujours suivi du subjonctif : Il est surprenant
barbarismes vous *surfaisez, *surfaisez — Dans que nous n’ayons reçu aucune réponse.
la pratique, ce verbe ne s’emploie guère qu’à
l’indicatif présent, à l’infinitif, aux temps surprendre v. t. Conjugaison et constructions.
composés et au passif. I Conjug. 82. Je surprends, tu surprends, il
surprend^, nous surprenons, vous surprenez ils
surintendant, ante n. m. ou f. Avec s minuscule surprennent — Je surprenais. — Je surpris. —
et F majuscule : le surintendant des Finances. Je surprendrai — Je surprendrais. — Sur¬
prends, surprenons, surprenez — Que je sur¬
surir v. i. Devenir sur, aigre : Le bouillon a suri.
prenne. — Que Je surprisse. — Surprenant —
T Sans accent circonflexe. Surpris, ise.
sur-le-champ adv. Immédiatement: Il partit n Constructions.
sur-le-champ. T Avec des traits d’union.
1 Etre surpris. Se construit avec de suivi d’un
nom (Je suis surpris de sa réussite) ou d’un
sur-moi ou surmoi n. m. inv. (terme de
infinitif (Je suis surpris de le voir réussir aussi
psychanalyse). Les deux graphies sont attes¬
bien). Se construit aussi avec que suivi du
tées : sur-moi est la plus fréquente, surmoi est
subjonctif : Je suis surpris qu’il réussisse aussi
la plus récente.
bien. ▼ On évitera être surpris de ce que (suivi
de l’indicatif) : Je suis surpris de ce qu ’il a réussi
surnom n. m. Un surnom s’écrit toujours avec
une majuscule et sans trait d’union ; Philippe Cette construction peut etre ambiguë et elle est
toujours moins élégante.
le Bel, le Petit Tondu, le Petit Caporal,
Avignonnais la Vertu. 2 Se laisser surprendre à + nom de chose.
II se lais^ surprendre aux ruses de cette femme.
suroît [syawa] n. m. Avec accent circonflexe. To\^ très littéraire, mais correct. Dans le
registre normal, on écrit : Use laissa surprendre
sur place, surplace Deux expressions à bien par les ruses..
distinguer par la graphie.
1 sur place loc. adv. (en deux mots, sans trait surprise-partie n. f. — PI. : des surprises-parties
d’union) A l’endroit même, sans se déplacer :
Je suis resté sur place. surré^sme n. m. Avec deux r. Toujours avec
s minuscule. De même : les surréalistes. — De
2 surplace n. m. (en un seul mot, sans trait la même famille : surréel, elle.
d’union) Le coureur cycliste (sur piste)/ait du
surplace. Aux heures de pointe, les auto¬ surrénal, ale, aux adj. ou n. f. Masculin pluriel
mobilistes font du surplace. en -aux: Des troubles surrénaux.
743 SURSEOIR
sweater n. m. (anglicisme) La vraie prononcia¬ symbiose n. f. Avec o fermé [sêbjoz], mais sans
tion anglaise est [swetaa]. En français, on accent circonflexe. Un o ouvert dans les
prononce [switoea]. — PI. : des sweaters dérivés : symbiote [sêbjot], symbiotique
[-toea]. — Equivalents français : chandail, [sêbjotik].
tricot.
S3mibole n. m. Avec y. De même : symbolique,
sybarite adj. ou n. Attention à la majuscule ; un symboliquement, symbolisation, symboliser,
Sybarite, un habitant de la ville de Sybaris ; un symbolisme, symboliste.
sybarite, un homme attaché au confort. —
Dérivés : sybaritique, sybaritisme. symétrie n. f. Avec y et un seul m. De même :
symétrique, symétriquement.
sycomore n. m. Arbre. — Avec y et un seul m.
sympathie n. f. Avec y et -th-. De même :
sycophante n. m. Dans l’Antiquité, à Athènes, sympathique, sympathiquement, sympathisant,
délateur. — Avec y et -ph-. sympathiser.
symphyse n. f. (tenne d’anatomie) Avec -ph-. 1 syndrome Groupe de symptômes qui caracté¬
T Deux fois y. risent une maladie définie et qui sont dus à une
cause précise : Le syndrome adiposo-génital est
symposion [sÉpozjon] ou symposium dû à t'hypofom tionnement de l’hypophyse.
[sÊpDzjom] n. m. La forme symposium est plus
1 symptôme Toute anomalie qui révèle l’exis¬
fréquente que symposion. — PI. : des symposions
ou des symposiums, plutôt que des symposia. tence d’une maladie : La fièvre est un symptôme
qui accompagne des maladies très variées.
— A ce terme savant on pourra préférer
colloque ou congrès.
synecdoque n. f. Figure de rhétorique.
symptôme n. m. Se prononce avec o fermé
synérèse n. f. Fusion de deux voyelles en une
[sêptom] et prend un accent circonflexe, à la
différence de symptomatique [séptomatik], seule syllabe.
symptomatologie [sêptomatobsi].
synergie n. f. Action simultanée de plusieurs
orpnes concourant à une même fonction. —
symptôme, syndrome > syndrome.
Dérivé : synergique.
synagogue n. f. Avec y.
synesthésie n. f. Avec y et -th-. De même :
synesthésique.
synallagmatique adj. (droit) Contrat synallag¬
matique. — Avec y et deux L
synode n. m. Avec deux fois S majuscule et trait
d’union : le Saint-Synode, assemblée suprême
synapse n. f. (terme d’anatomie) Avec y.
de l’Eglise russe, autrefois. — Dérivés ; synodal,
ale, aux, synodique.
synarchie n. f. Gouvernement par plusieurs
chefs. — Prononciation : [sinaa/i]. synonyme, antonyme, homonyme, paronyme
> antonyme.
synchrone adj. Avec y et -ch-. — Se prononce
avec 0 ouvert [sikaon] et s’écrit sans accent synopsie, synoptique Attention au genre et au
circonflexe. Tous les mots de la même famille
sens.
se prononcent aussi avec [sêkaa-] ; synchro-
cyclotron, synchronie, synchronique, synchroni¬ 1 Une synopsis [sinapsis] (rare et didactique)
quement, synchronisation, synchroniser, syn¬ Tableau d’ensemble: En tête de son livre,
chronisme, synchrotron. l’auteur a donné une grande synopsis des
institutions romaines de l’époque républicaine.
synchrone, isochrone > isochrone.
2 Une synopsis [sinapsis] Récit très bref qui
constitue un schéma de scénario cinématogra¬
synclinal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel phique. ▼ L’emploi du féminin est conforme
en -aux : Des plis synclinaux. Des synclinaux. a l’usage correct, mais, dans les milieux du
cinéma, on dit, abusivement : un synopsis.
S3mcope n. f. Avec y. De même ; syncopal, ale,
aux, syncopé, syncoper. 3 Tableau synoptique (usuel) Tableau qui
permet d’un seul regard d’avoir une vue
syncrétisme n. m. Avec y. De même : d’ensemble : Un tableau synoptique disposé sur
syncrétique. plusieurs colonnes permet de présenter de
manière très claire les grands faits politiques,
syndic n. m. Avec y et finale en -ic. sociaux, économiques et culturels d’une période.
syndicat n. m. Avec c. De même ; syndical, ale, synovie n. f. Avec y. De même : synovial, ale,
aux, syndicalisation, syndicaliser, syndicalisme, aux, synovite. T On dira : un épanchement de
syndicaliste, syndicataire. synovie, et non de *synovite.
syndiquer (se) v. pron. Avec -qu-, même devant syntaxe n. f. Avec y. De même : syntacticien,
a ou O .• il se syndiqua, nous nous syndiquons. ienne, syntactique, syntagmatique, syntagme,
— Avec -qu- aussi : syndiqué. syntaxique.
‘ > 746
SYNTACTIQUE
syntactique, syntaxique Deux adjectifs à bien syrinx [sisÉks] n. f. inv. Flûte de Pan. —
distinguer. Attention à la place de l’y.
tac au tac (du) loc. adv. (familier) Sans trait tachy- Préfixe (du grec takhus « rapide »). Avec
d’union. -chy-, prononcé [ki] : tachycardie [takikandi].
« >
TACT 748
tampon-buvard n. m. — PI. : des tampons- tank [tôk] n. m. (anglicisme) Dans le sens usuel,
buvards. on préférera char. Le mot tank est étranger au
langage militaire officiel. — Dans le sens
tam-tam n. m. — PI. : des tam-tams, plutôt que technique, on préférera citerne ou réservoir
des tams-tams. (d’un pétrolier).
tandis que loc. conj. ▼ Prononciation : [tâdika], tant adv. Emplois et expressions.
le -s est muet. I Tant en concurrence avec d’autres adverbes.
tangage, roulis Deux noms masculins à bien 1 Tant, autant t> autant (2).
distinguer. 2 On emploie toujours tant, et jamais autant,
1 tangage Mouvement qui soulève alternative¬ dans quelques expressions figées : Tant s’en
ment l’avant et l’arrière d’un navire, d’une faut. (Un) tant soit peu. Tant il y a que. Si tant
« \
TANTÔT 750
est que. Tant et plus. Tant et si bien (que). Il 3 Tant que. Correct au sens de « aussi
en a fait tant et tant. Il court (il crie, etc.) tant longtemps que » : Tant qu’il fut valide, il
qu’il peut. Tous, tant qu’ils sont. Tant va la demeura à son poste. — Populaire au sens de
cruche à Teau qu ’à la fin elle se casse. Tant vaut pendant que: Tant que vous y êtes, vous ne
l’un, tant vaut l’autre. pourriez pas me donner un coup de main ?
3 Tant en concurrence avec si. Devant un 4 Si tant est que. Se construit toujours avec
adjectif ou un adverbe, on ne peut employer le subjonctif : Il comprendra que nous ne
tant L’emploi de si est obligatoire de nos jours : voulons pas céder, si tant est qu’il puisse
Il est si beau. Il va si vite. Les tours *tant beau, comprendre quelque chose.
*tant vite sont très vieux. — En revanche, dans
une forme verbale, on doit employer tant (ou 5 Vous devez agir, tant dans votre intérêt
tellement) et non si: Il a tant travaillé, et non que dans le mien. Tour correct. En revanche,
Il a *si travaillé > si 1 (6). on évitera les constructions boiteuses telles
que : Il est passionné tant d’histoire ancienne
4 Tant, tellement > tellement (II). que moderne. On écrira : Il est passionné tant
d’histoire ancienne que d’histoire moderne ou
II Accord après tant de + nom au pluriel. Il est passionné d’histoire, tant ancienne que
L’accord du verbe (et du participe ou de moderne.
l’attribut) se fait avec le complément de tant :
Tant de grandes œuvres ont été écrites. T On 6 *Tant plus... tant plus... Tant plus on lui
distinguera le tour Tant de sottise est révoltante en donne, tant plus il en veut Tour populaire.
(= un tel degré de sottise) et Tant de sottises Equivalent correct : Plus... plus (Plus on lui en
sont révoltantes (= si nombreuses sont les donne, plus il en veut).
sottises révoltantes).
7 Entre tant, entre-temps > entre-temps.
III U ne travaille pas tant que vous (et non
Il ne travaille pas tant *comme vous, tour 8 Tant pis. Forme correcte. Eviter le barba¬
incorrect). risme *tant pire.
1 Tant qu’à travailler, travaillons dans la 1 Sans article ou sans démonstratif. Assez
bonne humeur (= puisqu’il faut travailler). familier : Je le verrai tantôt, vers trois heures.
Tour toléré dans la langue cursive, mais non Je l’ai rencontré tantôt, à quatre heures.
dans la langue soutenue, dans laquelle on Equivalent non familier : cet après-midi. — De
préférera à tant faire que de ▼ Dans ce sens, meme, en dehors du registre familier, on dira :
ne pas dire *Quant à travailler... à cet après-midi, et non à tantôt.
^ 4 Tant qu’à faire. Equivalent populaire de III Tantôt... tantôt... Tour usuel, moderne et
à tant faire. très correct.
tapinois (en) loc. adv. Avec un seul p et un seul n. tarière n. f. Avec un seul r.
tapioca n. m. Avec c. Finale en -a. tarif n. m. Avec finale en -if, sans -e. — Un seul
/ dans les dérivés : tarifaire, tarification,
1. tapir (se) v. pron. T Le participe passé est tarifer.
tapi, ie, et non *tapis
tarifer v. t. Avec un seul / ▼ Ne pas dire
*tarifier. Ce mot n’existe pas.
2. tapir n. m. Animal. — Finale en -ir, sans -e.
tarir v. t. ou v. i. Avec un seul r. De même :
tapis n. m. Finale en -is. tarissable, tarissement.
tapis-brosse n. m. — PI. : des tapis-brosses tarlatane n. f. Etoffe. — Attention au paronyme
tartane, navire.
tapoter v. t. T Avec un seul et un seul t. De
même : tapotage, tapotement. tarot, taraud > taraud.
tard Toujours invariable : Elles sont venues tard. tartre n. m. Dépôt calcaire. — Bien prononcer
— Sans trait d’union : sur le tard. [taRtRfa)], et non ‘[taRt].
TARTUFFE 752
Tartuffe, tartufe Avec T majuscule et deux f : taureau [tORo] n. m. Avec -au-, puis -eau.
Tartuffe, personnage de Molière. — Avec t — PL : des taureaux. — De la même famille :
minuscule et un seul /; un tartufe, un taure [tOR] n. f. (génisse), taurillon [toRijS] n.
hypocrite. — Un seul / aussi dans tartuferie. m. (jeune taureau), taurin, ine [tORê, in] adj.
(élevage taurin), taurobole [tORobol] n. m.
tas n. m. Accord du verbe (et du participe ou (sacrifice d’un taureau), tauromachie
de l’attribut) après un tas de. [tDRomaJi], tauromachique [toRomaJik].
team n. m. (anglicisme vieilli) Prononciation : [-JœRt], des T-shirts [-JœRt], des T shirts
[tim], — PI. : des teams [tim]. — Equivalent [-J'œRt]. — On pourra préférer la graphie
français : équipe. tee-shirt. — Equivalents français (approxima¬
tifs) ; jersey, maillot, tricot.
tea-room n. m. (anglicisme vieilli) Prononcia¬
tion : [tinum]. — PI. : des tea-rooms [-Rum]. teigne n. f. Avec -ei-. De même : teigneux.
— Equivalent français ; salon de thé.
teindre v. t. Conjugaison et dérivés.
technico- Les composés en technico- s’écrivent
en deux mots, avec un trait d’union : Les 1 Conjug. 84. Je teins, tu teins, il teint, nous
recherches technico-scientifiques. teignons, vous teignez, ils teignent. —Je teignais,
tu teignais, il teignait, nous teignions, vous
teigniez, ils teignaient. — Je teignis. — Je
Technicolor n. m. Nom déposé, donc avec une
teindrai. — Je teindrais. — Teins, teignons,
majuscule. Pas de -e à la fin.
teignez. — Que je teigne, que tu teignes, qu’il
teigne, que nous teignions, que vous teigniez,
technique adj. ou n. Avec -ch-, prononcé [k]. qu’ils teignent — Que je teignisse. — Teignant
De même : technicien, ienne, technicité, techni¬ — Teint teinte. ▼ Attention au i après le
quement, technocrate, technocratie [tcknokRa- groupe -gn- à la première et à la deuxième
si], technocratique [teknokRatik], technologie, personne du pluriel de l’indicatif imparfait et
technologique. du subjonctif présent : (que) nous teignions,
(que) vous teigniez.
technique, technologie Ces deux noms féminins
ne sont pas synonymes. 2 Dérivés : teint teinte, teinté, ée, teinter,
teinture, teinturerie, teinturier, ière.
1 La technique. Ensemble des procédés et des
moyens mis en œuvre dans une activité, un teinter v. t. Colorer : L’émotion teintait de rose
métier, une industrie : La technique moderne son visage. — Ne pas écrire comme tinter,
de la sidérurgie permet de produire l’acier en sonner : La cloche tintait doucement
quantité massive. T Ne pas dire technologie
dans ce sens, faute fréquente. tek > teck.
2 La technologie Deux sens.
tel, telle adj. ou pron. indéfini. Place, accord et
a/ fiarej Ensemble des mots et des expres¬ expressions.
sions propres à un métier, à une industrie, à
une activité : La technologie de l’informatique I Place de tel.
comprend de nombreux mots empruntés à
1 Comme épithète. Normalement, devant le
l’anglais.
nom (Jamais on n ’avait vu une telle splendeur),
b/ Science qui a pour objet l’étude des outils, sauf, parfois, quand il y a corrélation avec que
des machines, des procédés qu’on emploie dans {Le spectacle était d’une splendeur telle que tout
les métiers et les industries : La technologie le monde restait muet d’admiration ou Le
figure au programme des écoles d’ingénieurs. T spectacle était d’une telle splendeur que tout le
Ne désigne pas les moyens et les procédés eux- monde...). Cependant, dans la langue littéraire,
mêmes. Ne pas dire par exemple : La technologie en vue d’un effet stylistique, on place parfois
européenne est plus puissante que celle des pays tel épithète après le nom : Jamais on n ’avait
du tiers monde, mais La technique européenne... vu splendeur telle !
2 Comme attribut. Peut se placer en tête de
teck ou tek [tek] n. m. Arbre ; bois. — Les deux proposition, ce qui entraîne l’inversion du sujet.
graphies sont admises. La graphie teck semble II sortait tous les soirs à cinq heures, car telle était
la plus fréquente. son habitude. Telle me semblait être la situation.
tels que Simone de Beauvoir ou Colette. Telles II Peut très correctement remplacer si (devant
que des chevaux emballés, les vagues bondis¬ un adjectif ou un participe adjectivé) ou tant
saient sur le rivage. (avec un verbe) : Il est tellement las qu’il ne
peut marcher. Il est tellement épuisé qu’il ne
3 Comme tel, en tant que tel, reconnaître, peut marcher. Il travaille tellement qu ’il risque
tenir pour tel, considérer, traiter comme tel, etc. de tomber malade. Il a tellement travaillé qu’il
Accord de tel avec le nom auquel il se rapporte : est tombé malade > si 1 (6), tant (I, 3). On
Ces populations forment un peuple unique et observera que tellement est moins littéraire et
doivent être traitées comme tel. De toute évidence, moins recherché que si ou que tant.
Voccitan est une langue littéraire et, comme telle,
il peut être enseigné dans les facultés. III Emplois familiers ou relâchés.
2. télé- Préfixe (tiré de télévision). Les composés tellure Elément chimique. — Toujours mas¬
en télé s’écrivent en un seul mot, sans trait culin : Le tellure est gris. — Deux L De même :
. d’union {télédiffusion, télérécepteur, téléspecta¬ tellureux, tellurhydrique, tellurique, tellurure.
teur, etc.), sauf télé-enseignement.
tellurique adj. Qui provient de la terre, du sol.
téléférique ou téléphérique n. m. On préférera — La forme tellurien, ienne est rare. — On
la graphie téléférique, beaucoup plus fréquente. écrira : secousse tellurique, plutôt que secousse
sismique (pléonasme critiqué).
tellement adv. Equivaut à tant ou à sL
téméraûe adj. ou n. Avec T majuscule : Charles
I On évitera le pléonasme populaire *si le Téméraire ou le Téméraire, duc de
tellement. Bourgogne.
755 TÉMOIGNAGE
temple n. m. Avec un t minuscule (Le temple tenace [fanas] adj. T Avec e sans accent, mais
d’Apollon), sauf quand le mot désigne, sans le dérivé est ténacité [tenasite].
TENAILLE 756
tender n. m. Prononciation : [taden]. — Avec 4 Les propos qu’elles se sont tenus. Accord
un trait d’union ; une locomotive-tender {des avec le complément direct placé avant le verbe
locomotives-tenders). (= les propos qu’elles ont tenus l’une à l’autre).
Invariabilité si le complément direct est placé
tendon n. m. Avec -en-. De même : tendineux. après le verbe : Elles se sont tenu des propos
désobligeants.
1. tendre v. t. Conjugaison et participe. III Expressions et constructions.
1 Conjug. 81. Je tends, tu tends, il tend, nous 1 Tiens, tenez. Quand tiens exprime la
tendons, vous tendez, ils tendent. — Je tendais. surprise (emploi assez familier), il s’emploie
— Je tendis. — Je tendrai. — Je tendrais. — même si l’autre verbe de la phrase est au
Tends, tendons, tendez. — Que je tende. — Que pluriel : Tiens l Vous êtes là, vous aussi l — En
je tendisse. — Tendant. — Tendu, ue. revanche, le nombre varie quand tenir a le sens
2 Des mesures tendant à développer l’industrie. de « prendre comme exemple » (emploi assez
Participe présent toujours invariable de nos familier) ou de « regarder » : Imaginons une
jours. ville moyenne, Saint-Quentin, tenez Tenez voici
le livre que je vous ai apporté.
3 Une façade tendue de blanc. Tour correct.
Ne pas écrire tendue *en blanc. 2 Cette affaire lui tient au cœur. Forme plus
archaïque, mais plus correcte que lui tient à
2. tendre adj. ou n. Avec T majuscule eide-. Le cœur. En revanche ; Il avait à cœur de réussir
pays de Tendre. La carte de Tendre, et non *du cette affaire.
Tendre. 3 Je tiens ce garçon pour très capable. Tour
usuel et correct. Quand le complément est un
tendresse, tendreté On dit très bien La viande pronom personnel, on peut aussi employer
est tendre, mais on ne dira pas La *tendresse l’attribut introduit directement ; Je connais bien
de la viande. Dire ; La tendreté de la viande. cet homme et je le tiens capable. Ce tour direct
est plus rare et plus littéraire que Je le tiens
tendron Toujours masculin : Ce vieillard tomba pour capable. ▼ On n’emploiera pas le tour
amoureux d’un charmant tendron de seize ans. direct quand le complément est un nom. En
effet, une phrase telle que Je tiens cet homme
ténèbres n. f pl. S’emploie normalement au capable serait ambiguë.
pluriel. Le singulier, rare, ne se rencontre que
dans la langue poétique ou dans la langue 4 Elles ne se tiennent pas pour battues.
littéraire très recherchée : Au cœur de la ténèbre, Accord de battu avec le sujet.
■une étoile nous guide. 5 Tiens*le*toi pour dit. Tenez-vous-le pour
dit. L’ordre des pronoms n’est pas le même à
ténia n. m. La graphie taenia est à éviter. — l’impératif singulier et à l’impératif pluriel.
Dérivé : ténifuge. L’ordre inverse Tiens-toi-le pour dit et Tenez-le-
vous pour dit semble plus rare.
tenir v. t. Conjugaison, accord du participe,
expressions et constructions. 6 II tient à lui que tout soit prêt demain.
Subjonctif sans ne explétif. On rencontre ce ne,
I Conjug. 44. Je tiens, tu tiens, il tient, nous parfois, quand la principale est négative ou
tenons, vous tenez, ils tiennent —Je tenais._ interrogative. Cet emploi de ne est déconseillé.
757 TENNIS
7 Je tiens à ce qne tout soit fait correctement. 2 Avec T majuscule: le dieu Terme, dieu
Au sens de « vouloir », tenir à ce que se romain. — Avec t minuscule : un terme, statue
construit avec le subjonctif. ▼ Ne pas dire : Je dont le bas finit en gaine.
tiens *que tout soit fait...
3 Toujours au singuUer dans : marché à terme,
8 Cette difficulté tient à ce que rien n’a été emprunts, prévisions à court, à moyen, à long
fait correctement. Au sens de « provenir », terme, parvenir au terme de son mandat
tenir à ce que se construit avec l’indicatif.
4 Toujours au pluriel dans : être en bons, en
9 D est tenu de garder une certaine réserve. mauvais termes avec quelqu’un, aux termes de
Avec un infinitif, être tenu se construit avec de. la loi, du code, en termes de marine, de
L’emploi de à (Il est tenu à garder...) est rare. médecine, de métier, en termes propres, en
propres termes > propre (2).
tennis [tenis] n. m. Avec deux n.
terminal, ale, aux adj. ou n. Masculin pluriel
tennisman n. m. Faux anglicisme forgé en en -aux : Les bourgeons terminaux. Les termi¬
français. — Prononciation : [tenisman]. — naux d’un ordinateur.
PI. : des tennismen [-men]. — Equivalent
français : joueur de tennis. terminer v. t. Ne peut se construire avec de -f
infinitif. Ne pas écrire II a terminé *de rédiger
ténorino n. m. Mot italien francisé. Avec accent son projet Employer plutôt achever ou finir :
aigu. PI. : des ténorinos [-no]. Il a achevé (ou il a fini) de rédiger...
2 Dans la langue surveillée, on écrira avoir de terrain n. m. Toujours au singulier et sans trait
l’hypertension plutôt que avoir de la tension. d’union : Des camions tout terrain.
tentacule Avec -en-. ▼ Toujours masculin : Un terramare Terre utilisée comme engrais. —
tentacule très court. — Dérivé: tentaculaire. Toujours féminin : La terramare italienne —
Avec t minuscule : la civilisation des terramares
tente-abri n. f. — PI. : des tentes-abris. (Italie antique).
térato- Préfixe (du grec teras, teratos « mons¬ terrasse n. f Toujours au singulier dans : des toits
tre ») : tératogène, tératologie, tératologiste ou en terrasse. — Toujours au pluriel dans : des
tératologue. cultures, des champs en terrasses (plusieurs
terrasses superposées).
tercet, tiercé Deux noms masculins paronymes.
1 tercet Strophe de trois vers. terre n. f. Emploi de la majuscule, expressions,
dérivés.
2 tiercé Course dans laquelle il faut parier sur
trois chevaux. 1 Avec T majuscule : la Terre, planète, globe
terrestre (La fusée spatiale quitte la Terre La
térébenthine n. f. ▼ Attention à la place du t distance de la Terre à la Lune, au Soleil A la
et du -th-. — Bien prononcer [teaebâtin], et surface de la Terre Le diamètre de la Terre).
non *[teRebÉtin]. De même : térehenthène — Avec t minuscule dans les autre sens
[teaebâten] n. m. (Cultiver la terre. Le navire quitte la terre).
2 Avec T majuscule et /» ou s minuscule : la
térébinthe [teaebét] n. m. Arbre. T Attention
Terre promise, la Terre sainte. — Avec T et F
à la place du t et du -th-.
majuscules : la Terre Ferme, le territoire conti¬
térébrant, ante adj. Qui çerfore, qui perce: nental de la république de Venise.
Insecte térébrant Souci térébrant — Finale en 3 Avec T majuscule : la Terre de Feu, la Terre
-ant, -ante. Adélie, la Terre de Baffin, etc.
Tergal n. m. Etoffe. — Nom déposé, donc avec 4 Sans trait d’union et invariable : Elles sont très
une majuscule. — Invariable : Des Tergal légers. terre à terre. — De même, sans trait d’union : Ils
galopent ventre à terre, ils mettent pied à terre,
tenue n. m. Orthographe et expressions. mais un pied-à-terre, des pied-à-terre.
1 Ne pas écrire un terme, liimte, date, vocable, 5 A terre, par terre. De nos jours, pas de
comme les thermes, établissement de bains. différence sensible pour le sens. Il semble que
TERRE-NEUVE 758
à terre soit plus soutenu {L’aigle qui ornait le tessère n. f. Chez les Romains, tablette, jeton.
carrosse fut jeté à terre) et par terre plus courant — Finale en -ère.
{L’enfant a jeté ses cahiers par terre).
1. test [tEst] n. m. Coquille de certains animaux.
6 Deux r dans tous les dérivés : terrage, terrain,
— Pas de -e final.
terrarium, [tERaRjom] n. m. {des terrariums),
terrasse, terrassement, terrasser, terrassier, terras-
son, terreau, terreautage, terreauter, terrestre, ter¬ 2. test [test] n. m. Anglicisme qui désigne un
reux, terricole, terrien, terrier, terrigène, terroir. examen, une épreuve. — PI. ; des tests. — En
deux mots sans trait d’union : une épreuve test
{des épreuves tests). — Dérivés : testable, tester.
terre-neuve n. m. Chien. — Invariable : des
terre-neuve.
testament n. m. Avec des majuscules : l’Ancien
Testament, le Nouveau Testament. — Dérivé :
terre-neuvien, ienne Deux sens.
testamentaire.
1 Les Terre-Neuviens Les habitants de l’île
canadienne de Terre-Neuve. — (adjectivement) tester v. i. Disposer de ses biens par testament :
La population terre-neuvienne. Un incapable ne peut ni ester en justice ni
tester > ester 1. — Dérivé : testateur, trice.
2 Les terre-neuviens Les marins-pêcheurs qui
vont pêcher la morue sur les bancs de
Terre-Neuve, ou les navires utilisés pour cette testostérone [testosteRon] Hormone. — Est
pêche. — On dit aussi les terre-neuviers, mais féminin : la testostérone.
le terme le plus employé est les terre-neuvas
[tERnnva], mot régional passé dans la langue têt n. m. Creuset. — Prononciation : [te].
générale.
têtard n. m. Avec accent circonflexe.
terreur n. f. Avec T majuscule : la Terreur, la
Grande Terreur (sous la Révolution), la Terreur tête n. f. Expressions.
blanche (en 1795 et en 1815).
1 Avoir mal à la tête, garder son béret sur la
tête. Formes correctes. Eviter : Avoir mal à *sa
terrible adj. Avec deux r. De même : tête, garder son béret sur *sa tête.
terriblement.
2 II n’y a pas plus mauvaise, plus forte tête
terrifier, terroriser Ces deux verbes transitifs que lui. Formes correctes. Eviter : Il n’y a pas
ne sont pas synonymes. plus mauvaise tête, plus forte tête que *la sienne.
1 terrifier Frapper, pendant un moment, d’une 2 A tue-tête. Avec un trait d’union.
vive peur : Il s’amusait à terrifier le pauvre
enfant par des récits effrayants. L’apparition du tête-à-queue n. m. Invariable : des tête-à-queue
spectre terrifia la reine.
2 terroriser Faire vivre dans la terreur: Ces tête à tête, tête-à-tête Des expressions à bien
seigneurs brigands terrorisaient les paysans. Ce distinguer par la graphie.
tyran domestique terrorise sa femme. — Intimi¬ 1 tête à tête (sans traits d’union) loc. adv. Ils
der beaucoup : Cet examinateur terrorise les ont déjeuné tête à tête. T Cette locution est
candidats. parfaitement correcte, mais vieillie. La locution
moderne, en tête-à-tête, a été critiquée. On peut
terrU ou terri n. m. Amas de déblais, près d’une l’admettre cependant, au moins dans la langue
mine. T Quelle que soit la graphie, se prononce cursive.
toujours [tERi]. La graphie terril est à préférer
à terri 2 un tête-à-tête (avec des traits d’union)
Conversation ; canapé ; service à thé ou à café.
terrine n. f. Avec deux r. De même : terrinée. — Invariable : des tête-à-tête.
3 en tête-à-tête loc. adv. Forme usuelle, mais
territoire n. m. Finale en -oire. — Avec deux critiquée, pour tête à tête (loc. adv.).
r. De même : territorial, ale, aux, territoriale¬
ment, territorialité. tête-bêche loc. adv. Toujours avec trait d’union et
toujours invariable : Ils sont couchés tête-bêche.
terroir n. m. Finale en -oir. — Avec deux r.
tête-de-loup n. m. PI. ; des têtes-de-loup.
terroriser, terrifier > terrifier.
tête-de-Maure ou tête-de-mort n. f. Fromage
tertre n. m. Butte, monticule. — Bien prononcer de Hollande (édam). — PI. : des têtes-de-Maure
[tERtH(a)], et non *[teRt]. ou des têtes-de-mort.
759 TÊTE-DE-MAURE
tête-de-Maure adj. ou n. m. Brun foncé. — non elliptiques, à condition qu’il s’agisse d’un
Invariable : Des manteaux tête-de-Maure. De texte (= énoncé écrit et non oral) : La
beaux tête-de-Maure. reproduction textuelle d’un communiqué offi¬
ciel J’ai cité textuellement un passage de sa
tête-de-moineau n. m. — PI. : des têtes-de- lettre.
moineau.
thalamus [talamys] n. m. Partie du cerveau.
tête-de-nègre adj. ou n. m. Invariable : Des — Avec th-. — PI. : des thalamus [-mys].
manteaux tête-de-nègre (brun foncé). De beaux
tête-de-nègre. thalasso- Préfixe (du grec thalassa « mer »). Les
composés en thalassa s’écrivent en un seul mot,
téter V. t. La forme teter, sans accent, est vieillie. sans trait d’union : thalassocratie [talasakaa-
— Conjug. 11. Il tète, mais il tétera, il téterait. si], thalassophobie, thalassothérapie.
— Dérivés : tétée, tétin, tétine, téton.
thalweg > talweg.
têtière n. f. Attention à l’accent circonflexe.
thaumaturge n. m. Faiseur de miracles. —
Attention à la place du groupe th-. — Dérivés :
tétra- Préfixe (du grec tetra- « quatre »). Les
thaumaturgie, thaumaturgique.
mots en tétra s’écrivent en un seul mot, sans
trait d’union : tétrachlorure, tétradrachme [te-
tRadnakm], tétraèdre, tétrarchat [tetRaRka], thé n. m. Avec th-. De même : théier, théière,
tétrarchie [tetRan/i], tétrarque, etc. théisme.
théorie n. f. Avec th-. De même : théorétique, trait d’union : thiamine, thioalcool, thiobactérie.
théoricien, théorique, théoriquement. Mol, thionine, etc.
thermal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : thuriféraire n. m. Avec th- et finale en -aire.
Les établissement thermaux. — Dérivés : ther¬
malisme, thermalité. thuya n. m. Plante. — Prononciation : [tqija],
plutôt que [tyja]. — PI. : des thuyas [-ja].
thermes n. m. Etablissement de bains. —
Toujours au pluriel. — Ne pas écrire comme th3dade n. f. Bacchante. — Avec th- puis y et
terme, limite, mot > terme. L — Prononciation : [tijadj.
thésauriser Généralement intransitif. L’emploi tic tac, tic-tac Pas de trait d’union quand le mot
transitif est plus rare, mais correct : Il thésau¬ est une onomatopée ; La pendule fait « tic tac,
rise des billets de banque. T Ne pas déformer tic tac ». — Un trait d’union quand le mot est
en *trésoriser. — Dérivés: thésaurisation, un substantif : Le tic-tac de la pendule. —
thésauriseur, euse. Invariable : des tic-tac. — Dérivé : tictaquer (La
pendule tictaquait).
thèse n. f. Avec th- et accent grave.
tiède adj. Avec un accent grave, comme tiède¬
thibaude n. f. Tissu épais, sous un tapis. — Avec ment. En revanche, accent aigu dans tiédeur,
th- et -au-. tiédir.
thi(o)- Préfixe (du grec theion « soufre »). Les tiédir Généralement intransitif : La température
composés en thio s’écrivent en un seul mot sans a tiédi La construction transitive est plus rare.
761 TIEN
tire-d’aile (à) loc. adv. Invariable : Les oiseaux tissulaire adj. Du tissu biologique : La stnicture
s'enfuient à tire-d'aile. tissulaire. — Finale en -tûre. T Ne pas déformer
en *tissutaire.
tire-fond n. m. Invariable : des tire-fond.
titan n. m. Avec T majuscule: les Titans,
tire-laine n. m. Invariable : des tire-laine. personnages de la mythologie grecque. — Avec
t minuscule : un titan, un grand nonune {Les
tire-larigot (à) loc. adv. Invariable : Ils boivent titans de la Révolution). De même : un travail
à tire-larigot de titan.
tisane, infusion > infusion. toccata [tokata] n. f. Mot francisé. PI. : des
toccatas [-ta], plutôt que des toccate [-te],
tison n. m. Deux n dans les dérivés : tisonner, pluriel italien.
tisonnier.
tocsin n. m. Avec c et non *-que-.
tissé, tissu La forme tissé, ée s’emploie au sens
propre : Une fine étoffe tissée de soie et de lin. toge n. f Sans trait d’union : toge prétexte (des
— La forme tissu, ue s’emploie au sens figuré : toges prétextes).
Une relation infidèle des faits, toute tissue
d’erreurs et d’inventions. tohu-bohu n. m. Invariable : des tohu-bohu.
irons au cinéma, et non Moi, mon frère, ta sœur est enseveh un mort : Une simple croix de bois
et toi.. marquait sa tombe.
3 L’accord se fait comme avec tu : Toi seul vas 2 Le tombeau Monument imposant, élevé sur
pouvoir me renseigner. Toi qui aimes tant la une tombe ou contenant le corps d’un person¬
campagne. nage (généralement puissant ou illustre) : Le
tombeau de Napoléon, aux Invalides.
4 Avec un trait d’union ; toi-même.
tomber Emplois transitifs, emploi de l’auxiliaire,
toiletter v. t. Ne jjeut se dire que s’il s’agit d’un
expressions.
chien : Je vais faire toiletter mon chien. Ne pas
dire, par exemple : La mère toilette son bébé. 1 On admet l’emploi transitif dans la langue
Dire : ... fait la toilette de son bébé. Même du sp)ort : Le lutteur a tombé son adversaire.
remarque pour toilettage. Les autres emplois transitifs sont familiers (Il
a tombé la veste) ou très jwpulaires (Il a tombé
toison n. f. Avec T majuscule et o minuscule ; plus d’une fille). On évitera notamment les
Les Argonautes allèrent à la conquête de la tours tels que : Il a tombé son livre, pour II a
Toison d’or. L’ordre de la Toison d’or. fait tomber son livre.
tokai ou tokay n. m. Vin hongrois. — Avec un 2 Sauf dans les emplois transitifs exposés
ci-dessus, l’auxiliaire est être, même pour
t minuscule : du tokai, du tokay. — Prononcia¬
exprimer l’action : Ils sont tombés dans l’esca¬
tion : [toke], plutôt que [tokaj]. — On ren¬
lier. La neige est tombée ce matin à huit heures.
contre aussi parfois les formes tokaï [tokaj] et
Il est tombé de la grêle et une pluie violente.
tokaj [tokaj].
L’emploi de avoir est vieilli ou populaire.
tôle n. f. Métal en feuille. — Avec accent 3 Tomber d’accord que. Avec l’indicatif : Nous
circonflexe. De même : tôlerie (atelier), tôlier sommes tombés d’accord qu’il n’y a plus rien
(ouvrier), tôlée (neige tôlée). à faire.
tôle, taule (taulard, taulier) > taule. tombereau n. m. Avec finale en -eau.
tôlier, taulier > taule, tôle. tome n. m. Chacun des volumes d’un ouvrage.
— Prononciation ; [tom], avec o ouvert. — Ne
tolite n. f. Explosif. — Avec un seul /. pas écrire comme ùi tomme, fromage. — Avec
des chiffres romains : Les tomes VII et VIII.
tollé n. m. Protestation. — Avec deux / et accent — Dérivés : tomaison, tomer.
aigu. — PI. : des tollés.
tomme n. f. Fromage. — Ne pas écrire comme
toluène n. m. Hydrocarbure. — Avec un seul /. un tome, livre.
tomate n. f. Avec un seul m et un seul t. 1. ton, ta, tes adj. possessif. Forme et emploi.
tombale adj. f. Seulement dans l’expression 1 Le féminin ta est remplacé par ton dans tous
pierre tombale. les cas où l’article la s’élide en T: ton action,
ton entrée, ton initiative, ton ombre, ton urne,
tombe, tombeau Ces deux noms ne sont pas ton yeuse, ton habitude, ton herbe, mais ta
interchangeables. hache, ta huitième année > le 1 (I, 1).
1 La tombe Fosse, recouverte ou non d’une 2 Devant voyelle ou h muet, la forme ton, au
dalle ou d’un petit monument, dans laquelle masculin ou au féminin, se dénasalise, dans la
TONAL
• \
764
prononciation parisienne : ton ami [tonami], tonus [tonys] n. m. Invariable : des tonus [-nys].
ton action [tonaksjS]. Cet usage a été critiqué
par quelques auteurs. On pourra préférer la topaze Genre et accord.
prononciation non dénasalisée : ton ami 1 Désignant une pierre précieuse, est féminin
[t5nami], ton action [tSnaksjS]. et variable : Une broche ornée de belles topazes.
3 Ton, ta, tes en concurrence avec l’article 2 Désignant un oiseau, est masculin et variable :
défini (Tu souffres de la jambe. Tu as déchiré
Les merveilleux topazes sont les plus beaux des
ta blouse) > le 1 (IX, 1, 2, 3 et 4).
oiseaux-mouches.
2. ton n. m. Dans les expressions figées, on 3 Comme adjectif de couleur, toujours invaria¬
emploie plutôt sur un ton : Il répète sur tous ble : Des écharpes topaze. T L’adjectif topaze
les tons. Ne le prenez pas sur ce ton. — Dans est invariable, mais brûlé est toujours au
les autres cas, on emploie indifféremment sur féminin singulier, dans l’expression topaze
un ton ou d’un ton : Il prononça ces mots sur brûlée (désignant une couleur) : Des reflets
un ton d’emphase. Il parlait d’un ton impérieux. topaze brûlée.
tonal, ale, als adj. Masculin pluriel en -als : Les toper V. i. Sans trait d’union et avec accent grave
systèmes tonals. — Dérivé : tonalité. sur le a : tope là, topez là.
tonlieu n. m. Ancien impôt. — PI. : des tonlieux. tord-boyaux n. m. Invariable. Avec -x à boyau,
même au singulier.
tonne n. f Le symbole de la tonne est t sans
point : Un stock de 200 0001 de charbon. — tordoir n. m. Finale en -oir
Avec deux n. De même : tonnage.
tordre v. t. Conjug. 92. Je tords, tu tords, il tord,
tonneau n. m. Avec deux n et finale en -eau. nous tordons, vous tordez, ils tordent. — Je
— PI. : des tonneaux. — Dérivés : tonnelage, tordais. —Je tordis. —Je tordrai —Je tordrais.
tonnelet, tonnelier, tonnellerie. — Tords, tordons, tordez. — Que je torde. — Que
je tordisse. — Tordant. — Tordu, ue.
tonnelle n. f Avec deux n et deux /.
tordu, tortu, tors > tors.
tonner v. i. Avec deux n, comme tonnant, à la
différence de détoner (La dynamite peut détoner tore Moulure ; anneau. T Toujours masculin :
au choc) et de détonant (Un mélange détonant). Un tore élégant entoure la colonne.
torero [tORCRo] n. m. ▼ Mot espagnol non d’un enfant rachitique. Les pattes torses d’un
francisé. Pas d’accent aigu. — PI. : des toreros basset. T Dans cet emploi, il existe aussi un
[-Ro]. — Ne pas dire toréador. féminin archaïque torte : Jambes tartes. Bouche
torte.
1. torque {archéologie) Collier. — Est masculin :
Un torque gaulois. 2 tordu, ue {usuel) Qui a subi une torsion :
Barre de fer tordue en forme de S. — Déformé :
Des doigts tordus par les rhumatismes. —
2. torque Rouleau de fil métallique. — Torsade
Courbé naturellement de manière irrégulière :
d’é offe, au-dessus d’un écu, d’une couronne.
Les branches tordues d’un vieil arbre. —
— «t féminin ; Une torque épaisse.
{familier) Bizarre et exagérément compliqué :
Il faut avoir l’esprit tordu pour inventer ces
torréfier v. t. Avec deux r. De même : torréfac¬ choses-là ! ▼ L’usage veut que l’on ne dise pas
teur, torréfaction. des jambes *tordues, des pattes *tordues, mais
des jambes torses, des pattes torses. En revanche,
torrent n. m. Au pluriel dans : Il pleut à torrents. on admet bouche tordue à côté de bouche torse.
torride adj. Avec deux r. tort n. m. On dit : à tort ou à raison, mais à tort
et à travers. — Au pluriel dans : un redresseur
tors, torse, tort, torte Plusieurs mots à bien de torts.
distinguer.
torte Féminin archaïque de l’adjectif tors :
1 tors [tOR] Torsadé, en forme de spire, ou Jambes tartes. La forme moderne est torse.
déformé : Du fil tors. — Le féminin est torse :
Colonne torse. Jambes torses T On rencontre
torticolis n. m. Avec finale en -is.
aussi le féminin archaïque torte : Jambes tartes.
Bouche torte.
tortil n. m. Couronne de baron. — Prononcia¬
2 tors [tDR] n. m. Action de tordre un fil, tion ; [tDRtil].
manière dont un fil est tordu : Du fil à tors droit,
à tors gauche. tortionnaire n. m. ou f Avec deux n et finale
en -aire.
3 torse Féminin de tors: Colonne torse.
4 torse n. m. Buste : Un athlète au torse tortu, tordu, tortueux, tors > tors,
puissant.
tortueux, tortu, tordu, tors > tors.
5 tort [tDR] n. m. Etat d’une personne qui a
mal agi : Il est dans son tort. Il a des torts.
tory n. m. Autrefois, en Angleterre, conservateur.
6 torte Féminin archaïque de tors: Bouche — Prononciation : [tDRi]. - PI. : les tories [-Ri].
torte. — (adjectivement) Un député tory. Les députés
tories. — Dérivé : torysme.
tors, tordu, tortu, tortueux Quatre adjectifs à
bien distinguer. toscan, ane adj. De la Toscane, région d’Italie :
La population toscane. Les Toscans. — N. m.
1 tors, torse [tDR, tDRs] Deux emplois. Le toscan: dialecte.
a/ {dans des expressions figées) Torsadé, en
forme de spire : Du fil tors. Colonne torse. tôt adv. Expressions.
b/ Qui est déformé, courbé naturellement de 1 Tôt ou tard. Se prononce avec liaison ;
façon anormale ou excessive : Les jambes torses [totutan].
« \
TOTAL 766
2 Aussi tôt, aussitôt > aussitôt (4). touchau ou toucheau n. m. Instrument qui sert
à faire l’essai de l’or ou de l’argent. — Les deux
3 Bien tôt, bientôt > bientôt (1). formes sont admises. — PI. : des touchaux ou
4 Si tôt, sitôt > sitôt (1). des toucheaux
total, ale, aux adj. ou n. m. Pluriel et touche-à-tout n. ou adj. Invariable ; des touche-
expressions. à-tout.
1 Masculin pluriel en -aux : Des échecs totaux.
Vérifier les totaux. toucher Constructions et expressions.
2 An total. Expression correcte : Au total, son 1 On emploie la construction avec à, plutôt que
influence a été bienfaisante. la construction transitive directe, dans des
phrases telles que : Nous touchons à un sujet
3 Total, en tête de phrase. Expression de la délicat (= aborder). Ne touchons pas à ce qui
langue parlée familière : J’ai fait des démarches, a été décidé (= modifier, porter atteinte). Nous
fai dépensé de l’argent, fai perdu du temps. touchons au but (= atteindre). Les steppes de
Total, je n’ai rien obtenu! Equivalent plus Russie touchent à l’Asie (= être adjacent).
soutenu : en fin de compte.
2 Autrefois, on disait : Toucher le clavecin,
totalité n. f. Après la totalité de, accord selon l’épinette, le piano, l’orgue (instruments à
le sens et l’intention ; La totalité des étudiants clavier). De nos jours, on dit : Toucher du
sont bacheliers. La totalité des marchandises piano, de l’orgue. On évitera : Toucher de la
sera livrée le 10 octobre par camion. piitare, de la mandoline, car ce ne sont pas des
instruments à clavier. Dire plutôt : jouer de la
totem [totem] n. m. — PI. : des totems. — Pas guitare, de la mandoline.
d’accent sur le e, à la différence de totémique,
3 Etre touché. Se construit avec de ou, quel(|ue-
totémisme.
fois, avec par suivi d’un nom (Je suis touche de
votre délicate attention. J’ai été touché par sa
toton n. m. Toupie. T Dire : Faire tourner
lettre si cordiale), avec de suivi de l’infinitif (Il a
quelqu’un comme un toton, et non comme un
été très touché de voir ses amis prendre part à sa
*tonton.
peine), avec que suivi du subjonctif (Nous som¬
touareg, targui Répartition des formes. mes touchés que vous ayez pris la peine de nous
écrire). T La construction avec de ce que et le
I Emploi nominal. subjonctif est moins recommandée. On évitera
1 Mascnlin pluriel. On écrira plutôt les l’emploi de de ce que suivi de l’indicatif.
Touareg [twaaeg], sans -s, que les Touaregs, 4 Touchez là ! (= donnez-moi la main en signe
car Touareg est déjà une forme de pluriel arabe. d’amitié, d’accord) Expression très vieillie. Pas
2 Masculin singulier. On écrira ; un Targui de trait d’union. Un accent grave sur le a.
[tangi].
toufife n. f Avec deux /
3 Féminin. Au singulier : une Targuia
[tangja]. — Au pluriel : des Targuiat [tang- toufifeur n. f. Avec deux f.
jat]. — On dit d’ailleurs plus souvent : une
femme targuie, des femmes touareg.
toufiu, ue adj. Avec deux / et finale en -u, -ue.
II Emploi adjectif.
1 Singulier. On écrira ; Un chef targui. La toujours adv. Prononciation et emploi.
société targuie. 1 ▼ On ne fait jamais la liaison avec -s:
2 Pluriel. On écrira : des chefs touareg. Des Toujours aimable [tu5URemabl(3)].
tribus touareg. 2 Ne... toujours et ne... toujours pas. Le
ni Le touareg (ou le tamacbek) ; langue des sens varie selon la place de toujours: Il ne
Touareg. travaille pas toujours (= il n’est pas sans cesse
en train de travailler). Il ne travaille toujours
toubib n. m. (populaire) Médecin. — Prononcia¬ pas (= il continue à ne pas travailler).
tion : [tubib].
touloupe Vêtement. — Mot d’origine russe. En
toucan n. m. Oiseau. — Finale en -an. russe, il est masculin. En français, il est le plus
souvent employé au féminin : Une touloupe bien
touchant (à) loc. prép. Toujours invariable : On chaude.
a émis diverses hypothèses, touchant à l’origine
des poèmes homériques. toupie n. f. Avec un seul p.
767 TOUR
tour n. m. Pourtour ; moment où chacun doit tournevis [tunnovis] n. m. inv. En un seul mot,
faire quelque chose. sans trait d’union.
1 Avec un t minuscule : Ce compagnon faisait
tournicoter v. i. (familier) Avec un seul t: il
son tour de France pour se perfectionner dans
tournicote.
son métier. — Avec T majuscule : le Tour de
France, épreuve cycliste. De même : le Tour
tournis n. m. [tusni] n. m. Maladie du mouton.
d’Italie, le Tour d'Espagne. — Le Tour, le Tour
— Avec finale en -is.
de France : Qui va gagner le Tour ?
2 Sans trait d’union : tour à tour. tournoi n. m. Combat, joute. V Ne pas écrire
comme livre tournois, sol tournois. — Avec t
3 Venez chacun à votre tour. Forme correcte.
minuscule et C et V majuscules : le tournoi des
Ne pas dire chacun * votre tour.
Cinq Nations.
4 Cest à mon tour de jouer. Tour correct, à
préférer à C’est à mon tour à jouer. tournoiement n. m. Attention à Ve muet
intérieur.
tourangeau, elle adj. ou n. De Touraine ou de
la ville de Tours : La population tourangelle. tournois adj. inv. Une livre tournois, un sol
Les Tourangeaux. tournois, anciennes monnaies. V Ne pas écrire
comme un tournoi, un combat.
tourelle n. f. Avec un seul r et deux l
touron n. m. Confiserie. — Avec un seul r et
tourier, ière n. m. ou f. Sans trait d’union : frère finale en -on.
tourier, sœur tourière.
tous > tout.
tourillon n. m. Pivot d’un canon. — Prononcia¬
tion : [tunij 5]. Toussaint n. f. Toujours avec T majuscule.
Normalement avec l’article : Pour la Toussaint,
touriste n. m. ou f. Au singulier dans : la classe nous aurons trois Jours de congé. Le congé de
touriste. la Toussaint (plutôt que de Toussaint). Le Jour
de la Toussaint (ou de Toussaint). On dit
tourlourou n. m. (vieux et familier) Soldat. — cependant : Un temps de Toussaint, un temps
PI. : des tourlourous. gns et triste.
TOUT 768
19 Ça, c’est tout Monique 1 Devant un nom 9 Tout de même > même (III, 7).
de personne (expression famihère), tout est 10 Tout plein > plein (II, 3).
invariable.
11 Toute sorte de > sorte (2).
20 Toute Venise, tout Venise. Devant un nom
de vüle féminin, U y a accord si l’on considère 12 Tout de suite > suite (II et III).
la vüle au sens matériel : Toute Venise, dorée VIII Tout substantif (Les relations entre le tout et
par le soleil levant, s’allongeait au bord de la les parties Cela forme un tout). Au pluriel ; des
lagune. — Invariabüité, si le nom, employé par touts (Ily a plusieurs touts distincts et autonomes).
métonymie, désigne l’ensemble des habitants :
Tout Venise acclama le nouveau doge. tout-à-l’égout n. m. Invariable ; des tout-à-
21 Le Tout-Paris, tout Paris. Avec l’article, l’égout
on met des majuscules et un trait d’union (bns
l’expression dœignant la haute société, l’éhte toutefois adv. En un seul mot, sans trait d’union.
d’une vüle : On voit le Tout-Paris se presser à
ses réceptions. De même : le Tout-Rome, le toute-puissance n. f. Inusité au pluriel.
TOUTOU 770
toutou n. m. (familier) Chien. — PI. : des toutous. [tRedynjonj. — PI. : des trade-unions [-njon].
En anglais, trade union s’écrit sans trait
d’union. T En Français, toujours féminin ; Les
tout-petit n. m. Avec trait d’union. — PI. : des
puissantes trade-unions américaines.
tout-petits.
trade-union Dans les pays de langue anglaise, traîne-misère n. m. Invariable : des traîne-
syndicat. — Prononciation : [tRedjunjon] ou misère.
771 TRAÎNER
traîner v. t. ou v. i. Avec accent circonflexe sur trame n. f. Avec un seul m. De même : tramer,
le i De même ; traînage, traînailler, traînant, trameur, trameuse.
traînard, traînasser, traîne, traîneau, traînée,
traînement, traînerie, traîneur. traminot n. m. (familier) Employé des tram¬
ways. — Avec finale en -ot.
traîne-savates n. m. ou f. Invariable. Avec un
-s à savate, même au singulier. La graphie un tramontane n. f. Vent. — Avec t minuscule et
traîne-savate est plus rare. finale en -ane.
traiter On distinguera traiter une question, trans- Préfixe (du latin trans « à travers »). Les
l’étudier complètement et systématiquement composés en trans s’écrivent en un seul mot,
(Cet historien a traité à fond l’histoire economi¬ sans trait d’union : transfini, transsaharien,
que de la France sous la Restauration), et traiter transsibérien, transsonique, etc.
d’une question, la prendre pour sujet ou,
simplement, en parler (De quoi traite cet transaction n. f. Deux n dans le dérivé
article? Je traiterai rapidement de ce sujet transactionnel, elle.
secondaire, dans mon exposé).
transafricain, aine adj. Prononciation : [tRÔza-
traître n. ou adj. Orthographe, féminin ou fKikt, en] ou [tRÔsafRikl, en].
accord.
1 Avec accent circonflexe. De même : traîtresse, transalpin, ine adj. ou n. Prononciation : [tRÔ-
traîtreusement, traîtrise. zalpê, in]. — Avec T majuscule : la Gaule
Transalpine ou la Transalpine. De même, avec
2 Le féminin, en principe, est traîtresse : Ah lia T majuscule: les Transalpins, les Itahens
traîtresse / Elle a abusé de ma confiance ! Des (familier).
paroles traîtresses Cependant ce féminin ne^ut
guère s’employer qu’au sens moral. On dit ; Cette transandin, ine adj. ou n. m. Prononciation :
femmefut traître à sa patrie. Cette femme était un [tRâzâdl, in] ou [tRÔsâdê, in].
traître, elle dénonça à l’ennemi les membres de
son réseau. Méfiez-vous la rivière est traître. transat n. m. ou f. Prononciation : [tRÔzat]. —
3 En traître. Considéré comme locution adver¬ Un transat : une chaise longue. — PI. : des
biale, donc invariable : Ils m’ont pris en traître transats. — Avec T majuscule : la Transat, la
(plutôt que en traîtres). Compagnie générale transatlantique.
TRANSATLANTIQUE 772
transatlantique adj. ou n. m. Prononciation : donc : Quel vent glacial I Je suis transi et non
[tnâzatiatik]. — Avec C majuscule et ^ et t gwe/ vent glacial I Je suis transi de froid. En
minuscules : la Compagnie générale trans¬ revanche, on peut dire : Il était transi de peur
atlantique. et de froid, car la précision, ici, est utile. T Doit
se prononcer [tRÔsi], et non *[tRâzi].
transaustralien, ienne adj. ou n. m. Prononcia¬
tion ; [tRâzostRaljê, jen] ou [tRÔsostRaljê, jen]. transir v. t. ou v. i. S’emploie seulement à
l’infinitif, au participe (transi ie), aux temps
transbordeur adj. ou n. m. Sans trait d’union ; composés, ainsi qu’à la troisième personne du
pont transbordeur. — On préconise l’emploi de singulier de l’indicatif présent et du passé
transbordeur pour remplacer les anglicismes simple : il transit. ▼ Doit se prononcer [tRÔ-
car-ferry et ferry-boat. sin], et non *[tRâziR].
transcendance n. f. T Attention à la succession transit n. m. Prononciation : [tRÔzit]. — Dé¬
des groupes -an-, puis -en-, puis -an-, ainsi rivés : transitaire, transiter.
qu’au groupe -sc-. De la même famille :
transcendant, transcendantal, ale, aux, trans¬ transitoire adj. Finale en -oire, même au
cendantalisme, transcendantaliste. masculin : Un état transitoire.
transi, ie adj. On évitera de dire, sans nécessité, transsaharien, ienne [tRÔssaaRjf, jen] adj. ou
transi de froid, expression pléonastique. On dira n. m. Attention aux deux s.
773 TRANSSIBÉRIEN
transsibérien, ienne [tRÔssibeRjê, jen] adj. ou traveller check ou traveller’s chèque n. m. An¬
n. m. Attention aux deux i. — Avec T glicisme à la graphie et à la prononciation incer¬
majuscule : k Transsibérien, ligne de chemin taines. Equivalent français : chèque de voyage.
de fer.
travers n. m. Plusieurs locutions.
transsonique [tRÔssonik] adj. Attention aux
deux s. 1 A travers. On apercevait k clocher à travers
la brume. ▼ Ne pas dire à travers *de (à travers
*de la brume, a travers *du rideau).
transsubstantiation [tRôss^stâsjasjS] n. f.
Attention aux deux s. De meme : transsubstan- 2 An travers de. Il se fraya un passage au travers
tier. des buissons. En principe, insiste sur l’idée de
difficulté, à la différence de à travers. T Ne pas
transsudation [tnâssydasjS] n. f. Attention aux dire: *au travers les buissons, *au travers le
deux s. De même : transsuder [tRÔssyde]. rideau.
3 En travers (de). Transversalement : Une barre
transuranien, ienne adj. Prononciation ; [tRÔ- de bois est placée en travers. Des cordes tendues
zyuanit, jen] ou [tRÜsyRanjê, jen].
en travers de la rue supportaient des lampions.
trantran ou tran-tran n. m. Inusité au pluriel. 4 De travers. D’une manière qui n’est pas droite,
— Les deux graphies sont admises. — Les qui n’est pas correcte : Sa cravate est de travers.
formes trantran et tran-tran sont un peu 5 Par le travers, (marine) Dans une direction
vieillies, mais considérées comme plus correctes perpendiculaire à celle de la marche : La vigie
et plus relevées que traintrain ou train-train, signala un navire qui venait par le travers.
formes usuelles de nos jours.
traverser v. t. Dans la langue précise, on écrira
transversal, ale, aux adj. Masculin pluriel en passer k pont ou passer sur k pont, plutôt que
-aux : Des sentiers transversaux. traverser le pont, sauf si l’on veut dire « aller
d’un bord à l’autre, d’un parapet à l’autre ».
trappe n. f. Avec deux p. De même : trappeur. En revanche, on écrit très correctement traver¬
ser un fkuve, une rivière, un torrent.
trappiste n. m. Avec deux p. De même :
trappistine. travesti n. m. Avec finale en -L
trapu, ue adj. T Avec un seul p. trayeur, euse n. m. ou f. Personne qui trait une
vache, une chèvre. — Prononciation : [tRejœR,
traquenard n. m. Finale en -ard. 0Z].
trauma n. m. Blessure, choc émotif. — Avec -au- trébuchet n. m. Piège; balance; machine de
et finale en -a. Dérivés : traumatique, traumati¬ guerre. — Avec finale en -et.
sant, traumatiser, traumatisme, traumatologie,
traumatologique. tréfiler v. t. Avec un seul / et un seul L De
même : tréfilage, tréfikrk, tréfikur.
traumatiser v. t. Blesser. — Affecter gravement
par un choc psychologique intense. T Ce mot est trèfle n. m. Avec un accent grave. — Dérivés :
a la mode. Ne pas en abuser. Pour varier et tréfilé, tréflière (avec accent aigu sur le premier e).
nuancer, on pourra employer : bouleverser, cho¬
quer, émouvoir, heurter, marquer, troubkr. De tréfonds n. m. T Avec -s, même au singulier :
même, à traumatisme on pourra préférer : boule¬ Le fond et le tréfonds d’une affaire.
versement, choc, commotion, émotion, trouble.
treillage, treillis Des noms masculins à bien
1. travail n. m. Besogne, tâche. — PI. : des distinguer.
travaux.
1 treillage Assemblage de lattes de bois formant
clôture, ou ensemble de fils de fer constituant le
2. travail n. m. Dispositif qui sert à immobiliser
support d’une treille, d’une plante grimpante : Le
un cheval ou un boeuf pendant qu’on le ferre. ▼
jardin est clos par un treillage de bob peint en vert.
PI. : des travails. La vigne vierge grimpe le long du treillage.
travailliste n. ou adj. Avec un t minuscule ; les 2 treillis Assemblage à claire-voie de poutrelles
travaillistes. De même : k travaillisme. métalliques : Pont métallique en treillb. — Fin
grillage métallique : Le treillb d’un garde-
travée n. f. Finale en 4e. manger.
TREIZE 774
trio n. m. — PI. : des trios [tnijo]. Trismé^ste adj. Avec T majuscule : Hermès
Trismegiste.
triomphal, ale, aux adj. Masculin pluriel en
-aux : Des accueils triomphaux. — Dérivés : trissyllabe, trissyllahique > trisyllabe.
triomphalement, triomphalisme, triomphaliste.
triste adj. Le sens varie selon la place.
triomphal, triomphant Ces deux adjectifs ne
sont pas interchangeables. 1 Derrière ie nom. Signifie « qui n’est pas
gai » : Un personnage triste et ennuyeux. Un
1 triomphal, ale, aux Ne peut qualifier que des livre triste et mélodramatique. Un visage triste
choses : Char, accueil, arc triomphal Entrée, et abattu.
marche triomphale. T On ne dit pas un air, un
sourire, un visage triomphal mais un air, un 2 Devant le nom. Signifie « méprisable » (Ce
sourire, un visage triomphant > triomphant. triste personnage eut la fin qu’il méritait. Il a
été compromis dans une triste ajfaire) ou
2 triomphant, ante Qualifie surtout une per¬ « déplorable, lamentable » (Il avait vraiment
sonne : Un lauréat triomphant — S’emploie triste allure. Quels tristes arguments t).
aussi pour qualifier une chose au sens de « qui
exprime la joie rayonnante d’un vainqueur, trisyllabe ou trissyllabe adj. ou n. m. Avec un
d’un homme supérieur » : Un air, un sourire, ou deux s. Se prononce toujours [tRisilab]. —
un regard, un visage triomphant Une physiono¬ Le mot trisyllabique ou trissyllahique [taisila-
mie, une expression triomphante. bik] est toujours adjectif : Un mot trisyllabique.
Ne pas dire *un trisyllabique.
triompherv. i. ou v. t. ind. Seconstruitavecde, non
avec *sur : Il triompha de son adversaire. triton n. m. Avec T majuscule : Triton (dieu de
la mer), les Tritons (divinités marines, fils du
triparti, ie ou tripartite adj. Les deux formes dieu Triton).
sont admises. La forme tripartite semble la plus
fréquente. — Dérivés : tripartisme, tripartition. triumvir n. m. Prononciation : [tRijomviR]. —
PI. : les triumvirs. — Dérivés : triumviral, ale,
triphasé, ée adj. Avec -ph-. aux [tRijomviRal, al, o] adj., triumvirat
[tRijomviRa] n. m. (Le premier triumvirat, le
triphtongue [tniftôg] n. f. Avec -ph-. second triumvirat, avec t minuscule, termes
d’histoire romaine).
triplé, triplet Deux mots à bien distinguer.
1 Des triplés, des triplées [tniple] Des enfants trivalent, ente adj. Avec finale en -ent, -ente.
nés ensemble au nombre de trois.
trivial, ale, aux Masculin pluriel en -aux : Des
2 Un triplet Groupe de trois vitraux. Objectif propos triviaux.
777
TROC
troc n. m. Echange. — Avec c, à la différence Désigne parfois celui qui joue de la trompette
de troquer. dans un orchestre > trompettiste.
troène [tRoen] n. m. Arbrisseau. T Avec è, sans trompettiste n. m. ou f. Celui, celle qui joue de
tréma. la trompette dans un orchestre. — On dit aussi
parfois un trompette, mais cette forme désigne
troglodyte adj. ou n. Avec T majuscule : les surtout un soldat qui joue de la trompette >
Troglodytes, peuple mythique de l’Antiquité. — trompette.
Avec t minuscule : des troglodytes, des gens qui
habitent dans une maison creusée dans la roche. tronc n. m. Avec un c final.
trois quarts, trois-quarts Deux expressions à tronconique adj. En forme de tronc de cône. —
bien distinguer par la graphie. Pas d’accent circonflexe. Un seul n.
1 Les trois quarts (sans trait d’union) Exprime
une fraction : Il a mangé les trois quarts du trône n. m. Avec un accent circonflexe. De
gâteau. même : trôner.
2 Un trois-quarts (avec trait d’union) n. m. inv. trop adv. Prononciation, emplois et expressions.
Petit violon. — Manteau court. •— Joueur de
rugby. 1 Prononciation. Se prononce [tRo] à la pause :
Il y en a trop [tRo]. — Se prononce [tRo] devant
trolley [tRole] n. m. — PI. : des trolleys. — consonne ou h- aspiré : Trop court [tRokuR].
Dérivé : trolleybus n. m. inv. Trop hargneux [tRoaRjio]. Il a trop haussé
[tRoose]. — Se prononce [tRop] devant un
trombe n. f Une trombe est une colonne d’eau adjectif, un adverbe ou un participe qui
joignant les nuages au sol ou à la mer (cyclone commence par une voyelle ou un h- muet : Trop
tropical). — Dans la langue soignée, on n’écrira amer [tRopameR]. Trop heureux [tRopoRo].
pas : Il tombe des trombes d’eau. On écrira Trop ardemment [tRopaRdamâ]. Il a trop hésité
plutôt ; Il pleut à torrents. Il tombe des [tRopezite]. T On évitera la liaison quand le
cataractes. mot qui suit trop n’est pas un adjectif, un
adverbe ou un participe : Trop en arrière
trombone n. m. Avec un seul n. De même : [tRDânaRjER], et non *[tR3pânaRjeR].
tromboniste. 2 Sens atténué. Le sens usuel est « de manière
excessive » : Ce sac est trop lourd. Dans la
trompe n. f Au singulier dans : publier à son langue familière et enfantine, ainsi que dans des
de trompe. formules figées, signifie « très » : Ce gâteau,
il est trop bon ! Je suis trop heureux de vous
trompe-la-mort n. m. ou f Invariable : des rendre ce service. Vous êtes trop aimable.
trompe-la-mort.
3 Trop en colère, trop en retard, trop en haut,
etc. Devant une locution, dans la langue
trompe-l’œil n. m. — Invariable : des trompe-
surveillée, on évitera d’employer trop. On
l’œil —■ On écrit le plus souvent : Un décor
écrira : Il est dans une trop grande colère (plutôt
en trompe-l’œil (parfois, sans trait d’union, en
que trop en colère). Il a un trop grand retard
trompe l'œil).
(plutôt que II est trop en retard). Ce rayon est
placé trop haut (plutôt que trop en haut).
trompeter v. i. ou v. t. Conjug. 14. Il trompette,
il trompettera, il trompetterait, mais nous 4 Trop faim, trop peur, trop soif, etc. > faim,
trompetons, il trompetait. peur, soif, etc.
5 II est trop fonctionnaire. La langue expressive
trompette Question du genre.
admet l’emploi de trop devant un nom employé
1 Une trompette Instrument de musique. accidentellement comme adjectif : Il est trop
homme d’affaires. Il est trop professeur.
2 Un trompette Soldat qui joue de la trompette :
Le trompette s’avança et se mit au garde-a-vous. 6 De trop.
TROPE 778
a/ Emplois corrects. Il y en a dix de trop. troubadour, trouvère Ces deux noms masculins
Un mot de trop. Cela n'est pas de trop. désignent un jwète du Moyen Age : le trouba¬
dour composait des poèmes en langue d’oc, le
b/ Emplois incorrects. En avoir *de trop. Il trouvère en langue d’oïl.
y en a *de trop. Beaucoup *de trop. Un peu *de
trop. C'en est *de trop. Manger *de trop. trouble-fête Invariable ; des trouble-fête. —
Travailler *de trop. On écrira ; En avoir trop. Parfois employé au féminin : Cette fille est une
Il y en a trop. Beaucoup trop. Un peu trop. C'en trouble-fête. On dira mieux cependant : Cette
est trop. Manger trop. Travailler trop. fille est un trouble-fête.
c/ DS sont trop. Ils sont de trop. La première
expression signifie : « Ils sont trop nom¬ troufion n. m. (populaire) Soldat. — Avec un
breux ». La seconde: «Leur présence est seul /
gênante ».
troupe n. f. Orthographe, accord et expressions.
7 Par trop. Locution archaïque et critiquée :
Il est par trop bon. De nos jours, on dit : Il est 1 Avec un seul p. De même : troupe, troupier.
trop bon. 2 La troupe des. Accord le plus souvent avec
8 Trop de -|- nom. Généralement accord avec troupe : La troupe des danseurs était fortjoyeuse.
le complément : Trop de maisons sont vieilles
3 Une troupe de. Accord le plus souvent au
et petites. Cependant, accord avec trop (au
pluriel : Une troupe d'enfants turbulents vien¬
masculin singulier) si trop de signifie « un excès
nent tous les jours jouer sur la place. L’accord
de » : Trop de sucreries est mauvais pour les
au singulier insiste sur l’idée d’unité: Une
dents. Trop de complaisance est désastreux
troupe de Prussiens entra dans la ville en
parfois.
marchant au pas de parade.
9 Trop... pour que. Toujours avec le subjonctif :
4 Au singulier dans : des hommes de troupe, des
Cette lettre est trop longue pour que je la récrive.
enfants de troupe.
trope Figure de rhétorique. T Toujours mas¬ 5 Au singuher : Il y a beaucoup de troupe dans
culin : Un trope audacieux. cette villedegamison ( = de la troupe, c’est-à-dire
des soldats, par opposition aux civils). — Au
trophée n. m. Avec -ph- et finale en -ée. pluriel : Le général ne disposait pas de beaucoup
de troupes (= d’effectifs nombreux).
tropical, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux :
6 Au singulier : Ils vont en troupe (= en une
Les pays tropicaux.
seule troupe). — Au pluriel : Ils vont par
troupes (= en différentes troupes).
tropique n. m. Avec t minuscule : le tropique du
Cancer, le tropique du Capricorne, sous les
troupeau n. m. Accord le plus souvent au
tropiques.
singulier : Un troupeau de moutons paissait
dans le pré.
tropisme n. m. (terme de biologie). T Ne pas
déformer en *trophisme.
trou-trou n. m. — PI. : des trou-trous.
trop-perçu n. m. — PI. ; des trop-perçus.
trouver v. t. Constructions et expressions.
trop-plein n. m. — PI. : des trop-pleins. 1 Trouver bon, juste, étrange... que. Toujours
avec le subjonctif : Je trouve juste qu'on tienne
trot n. m. Avec -t final. Pas d’accent circonflexe. compte de sa situation particulière.
2 Trouver que. Avec l’indicatif ou le condition¬
trotte-menu adj. Invariable : La gent trotte-
menu. nel si trouver est à la forme aflfirmative : Je
trouve que sa santé est meilleure. Je trouve qU'on
trotter v. i. Avec deux t. De même : trotte n. f devrait agir autrement — Le plus souvent àvec
(familier), trotteur, trotteuse, trottin, trottine- le subjonctif ou le conditionnel si trouver est
ment, trottiner, trottinette. à la forme interrogative ou négative : Trouvez-
vous que cette solution soit acceptable ? Trouvez-
trottin Masculin, bien que désignant une jeune vous que les choses iraient mieux, sL. Je ne
fille (jeune employée d’une maison de couture trouve pas que ce soit là la bonne solution. Je
ne trouve pas que ce serait mieux.
chargée de faire les courses) : Un charmant
trottin de seize ans. 3 Je l’ai trouvé absent. Expression critiquée.
Si une personne est absente, on ne peut la
trottoir n. m. Avec deux t et finale en -oir. trouver. Dire plutôt : Il était absent.
779 TROUVÈRE
4 Je suis allé le voir, je l’ai trouré souffrant. Tsiganes, désignant un peuple (Les Tsiganes
Tour ^uivooue. On dira mieux, selon le sens ; sont sans doute originaires de l’Inde). — Avec
Je suis allé le voir, il était souffrant ou bien im t minuscule : les (des) tsiganes, désignant des
Je suis allé le voir, il m’a semblé souffrant personnes appartenant à ce peuple (Les tsiganes
établirent leur campement a l’entrée du village)
trouvère, troubadour > troubadour. ou des musiciens (Des tsiganes jouent tous les
soirs dans ce restaurant de luxe). — N. m. Le
troyen, CMe [tRwajên, en] adj. ou n. De la ville tsigane : langue.
de Troie (dans l’Antiquité) ou de Troyes
(chef-lieu de l’Aube) : La population troyenne. tubercule V Masculin : Un gros tubercule tout
Les Troyens. rond.
trucage n. m. Orthographe à préférer à truquage. tuer V. t. Accord du participe passé avec le sujet
dans : Elles se sont tuées à la tâche.
truck n. m. Wagon à plate-forme. — Avec -ck.
— Prononciation : [tRykj. — PL : des trucks. tuerie n. f. Attention à l’e muet intérieur.
— Anghcisme introduit depuis longtemps en
français. tue-tête (à) loc. adv. Invariable : Ils crient à
tue-tête.
truchement n. m. Finale en -ent
tuf a. m. Roche. — Avec un seul f. De même :
trucider v. t. Tuer. — Familier. A éviter dans tufaeé, ée ou tufier, ière adj. (de la nature du
un contexte sérieux. tuf). — En revanche, on écrit : tuffeau, plutôt
que tufeau (sorte de craie).
truculent, ente adj. (vieux) Farouche, terrible.
— (de nos jours) Haut en couleur: Les tuile n. f Dérivés (avec un seul t) : tuileau,
personnages truculents de Rabelais. Le style tuilerie, tuilier.
truculent de Céline. Ce sens moderne est
parfaitement admis, même dans la langue la tulipe n. f. Avec un seul / et un seul p. De même :
lus châtiée. Cette remarque s’apphque aussi tulipier.
truculence.
tulle n. m. Etoffe. — Avec deux L De même :
truelle n. f Avec deux L De même : truellée. tuilerie, tuilier, tulliste.
truffe n. f Avec deux / De même : truffer, tumescent, ente adj. Avec -sc- et finale en -ent,
truffîer, ière, truffière. -ente. — Dérivé : tumescence.
truite n. f. Avec un seul t De même : truité, ée. tumulus [tymylys] n. m. — PI. : des tumulus
[-lys], plutôt que des tumuli. — Dérivé :
trumeau n. m. Avec un seul m. tumulaire.
tsar [tsan] n. m. Graphie à préférer à czar, tzar. turban n. m. Avec finale en -an.
Dérivés (avec ts-) : tsarévitch, (des tsarévitchs),
tsarine, tsarisme, tsariste. turbo Invariable dans : des moteurs turbo, des
voitures turbo.
tsé-tsé n. f. Invariable : des tsé-tsé, des mouches
tsé-tsé. turbo- A l’exception de turbo-altemateur, les
composés en turbo s’écrivent en un seul mot,
tsigane [tsigan] adj. ou n. La {orne tsigane est sans trait d’union : turboforage, turbomachine,
à préférer a tzigane. — Avec T majuscule : les turbopompe, turbotrain, etc.
TURBOT 780
turbot n. m. Poisson. — Avec finale en -ot. — ciation correcte est : [tqijo]. Dérivés : tuyau¬
Dérivé : turbotière. tage [tnijotas], tuyauté [tnijote], tuyauter
[tqijote], tuyauterie [tqijotRij.
turbulent, ente adj. Avec finale en -ent, -ente.
Dérivé : turbulence. tuyère n. f. Avec finale en -ère. — Prononcia¬
tion : [tqijcR].
turc adj. ou n. Le peuple turc. Les Turcs. ▼ Le
féminin est turque. Ne pas écrire *turcque sous tympan n. m. Avec y. — De la même famille :
l’influence de grecque. tympanique, tympaniser, tympanisme, tympa-
non.
turf n. m. (anglicisme) Prononciation : ou
[toenf]. — Inusité au pluriel. — Dérive : turfiste type n. m. Sans trait d’union : formule type (des
[t5mfist(a)] ou [toeRtistCa)]. formules types), liste type (des listes types), écart
type (des écarts types), etc. — Dérivés : typé,
turgescent, ente adj. Gonflé. — Avec -sc- et typique, typiquement.
finale en -ent, -ente. — Dérivé : turgescence.
typhoïde adj. ou n. f. Avec y et -ph-. De même :
turquin adj. m. Invariable ; des soies bleu turquin. typhoïdique.
1 Une turquoise Pierre précieuse : Des tur¬ typhus n. m. Avec y et -ph-. De même : typhique.
quoises très belles et très grosses.
2 Le turquoise Couleur : Des soieries d'un beau typographie n. f. Art d’assembler les caractères
turquoise. Des turquoises lumineux. pour imprimer un texte. — Ne pas confondre
avec typologie, classification par types.
3 Bleu turquoise ou turquoise. De couleur
bleue tirant sur le vert. — Invariable : Des tons tyran n. m. Pas de féminin : Cette femme est un
turquoise. tyran. T Avec un seul r. Deux n dans les
dérivés : tyranneau, tyrannicide, tyrannie,
tussor n. m. Etoffe. — Avec finale en -or. tyrannique, tyranniser, tyrannosaure.
tutélaire adj. Avec finale en -aire. tyrolien, ienne adj. ou n. Avec t minuscule ; la
tyrolienne, chant.
tutelle n. f. Avec finale en -elle.
tyro- Préfixe (du grec turos « fromage ») :
tuteur, trice n. m. ou f. Sans trait d’union ; tyrosine, tyrothricine, etc.
subrogé tuteur (des subrogés tuteurs), subrogée
tutrice (des subrogées tutrices). tyrrhénien, ienne adj. ou n. De la Tyrrhénie,
autre nom de l’Etrune : Les navigateurs tyrrhé-
tutoiement n. m. Attention au e muet intérieur. niens. Les Tyrrhéniens — Avec m minuscule
et T majuscule : la mer Tyrrhénienne.
tutu n. m. Jupe de danseuse. — N’est pas un
mot familier. — PI. : des tutus tzar (tzarévitch, tzarine) Ces graphies sont
vieillies > tsar.
tuyau n. m. Avec finale en -au. T Attention à
la prononciation fautive : *[tyjo]. La pronon¬ tzigane > tsigane.
U
ubac [ybak] n. m. Dans les Âlpes, versant d’une — Au sens de « extrémiste », prend la marque
vallœ exposé à l’ombre, par opposition à du pluriel, mais non celle du féminin : Chaque
Vadret — Avec un seul b et finale en -ac. parti a ses ultras. Des opinions ultras.
ubiquité n. f. Prononciation : [ybikqite]. Dé¬ ultra- On écrira tous les composés en ultra en
rivé ; ubiquiste [ybikqisKa)]. un seul mot, sans trait d’union : ultracentrifuga¬
tion, ultracentrifugeuse, ultrachic, ultracinéma,
uhlan [ylâ] n. m. Attention à la place du T Ce ultrafiltration, ultramarin, ultramicroscope, ul-
mot se prononce comme s’il commençait par un tramicroscopie, ultramicroscopique, ultramo-
h dit « aspiré ». On ne fait ni élision ni liaison : deme, ultramontain, ultramontanisme, ultra-
Leuhlan (et non *l’uhlan). La lance du uhlan (et pression, ultraroyaliste, ultrasecret, ultrason,
non *de l’uhlan). Une lance de uhlan (et non ultraviolet, ultravirus. On pourra admettre
*d'uhlan). Les uhlans [leylâl (et non *[lezyl&]. l’orthographe avec un trait d’union pour les
Un beau uhlan (et non un *bel uhlan). mots qui sont des créations de circonstance ou
de fantaisie : ultra-gauche, ultra-compliqué,
ukase > oukase. etc.T Une seule exception : ultra-petita b^haa-
petita] adv. ou n. m. inv. (terme de droit).
ultérieur, eure adj. Expressions et emploi.
ululer, hululer v. i. Les deux graphies sont
1 Avec U minuscule : VEspagne ultérieure, la
admises. La forme hululer est moins employée,
Calabre ultérieure. — Dans ce sens, s’oppose
semble-t-il. — Toujours un h- aspiré dans la
à citérieur.
forme hululer: Je hulule. De même: La
2 Signifie usuellement « qui arrive plus tard ». hululation. Le hululement. — Pour la forme
Dans ce sens, est synonyme de postérieur et ululer, l’usage actuel est de dire : Je ulule. De
s’oppose à antérieur. ▼ L’adjectif ultérieur est même : La ululation. Le ululement. Cependant,
par nature un comparatif. On ne peut dire par dans la diction soignée, on préférera l’usage, un
conséquent un événement *plus ultérieur ni peu vieilli, qui consiste à dire : J'ulule. L'ulula¬
*moins ultérieur. Un événement a lieu avant tion. L'ululement. Une sorte d'ululement.
ou après un autre, on ne Mut dire qu’il a lieu
*plus avant ou *plus après. En revanche, on un, une adj. numéral ou n. m. ou article indéfini
tolère un événement très ultérieur, un peu ou pronom indéfini.
ultérieur, car un événement peut se produire
longtemps ou i»u de temps aprfe un autre. On I Prononciation de un.
dira mieux d’ailleurs : bien ultérieur, de beau¬ 1 Attention au h- qui suit un et qui peut être
coup ultérieur, de peu ultérieur. muet ou aspiré : un hameçon [dénams5], mais
un hameau [déamo], un haut mur [déomyn].
ultimatum n. m. — PI. : des ultimatums.
2 Eviter la prononciation populaire qui
ultra n. m. ou f. ou adj. Avec u minuscule : les débasahse un devant voyelle. Prononcer: un
ultras, les ultraroyalistes (sous la Restauration). ouvrage [dênuvRas], et non *[3muvRa3].
« \
UN 782
3 Eviter la prononciation populaire de Paris VIII Comme un qui. Tour très littéraire, à éviter
[ê] au lieu de [dé] : Un sapin [désapé], et non dans le registre ordinaire : On le voyait s’avancer
*[ésapl]. pensif, comme un qui médite de grands projets
Equivalents à préférer : comme quelqu’un qui,
II Elision de de et de le devant un, une. comme un homme (une femme) qui
1 Elision dede Devmtun(e). la préposition de IX Une qui est bonne en maths, c’est Lucienne.
s’élide (Un poids d’un kilogramme, dvne tonne. Tour expressif et familier. A éviter dans le
Une distance d’un kilomètre), sauf si l’on veut registre surveillé.
insister sur le caractère numérique, dans un texte
scientifique ou commercial. Par exemple : Une X n fait une de ces têtes ! Tour expressif et
vitesse de un mètre à la seconde. Une somme de un familier. A éviter dans le registre surveillé.
million huit cent cinquante-deux mille francs. XI Pas un, pas une.
2 Elision de le. Jamais d’élision devant un 1 Normalement en corrélation avec ne (Pas
désignant un chiffre ou un numéro : Que signifie un invité ne viendra avant l’heure), sauf dans
le un écrit à la craie sur la porte ? Cet immeuble, les tours elliptiques (Le silence était absolu, pas
c’est le un de la rue de la Poste. Dans ces sens, un bruit, pas un souffle, pas un murmure).
on écrit d’ailleurs plutôt le 1. — De même, on
dit ; Que signifie ce un sur la porte ? (et non 2 Pas une de bonne. Quand il y a un adjectif,
*cet un). Qie signifient ces » un » ? [sedè] (et celui-ci est lié à pas un(e) par de. Il s’accorde
non *[sezdé]). en genre : Il y a vingt pommes dans le panier.
Pas une de bonne !
in Emploi de un(e) comme numéral cardinal.
3 n y a douze maisons dans le hameau, il
1 Vingt et un (une). Le mot un prend la n’y en a pas une qui ait le même aspect. Tour
marque du féminin : Vingt et un mètres Vingt critiqué. On écrira plutôt : Il n’y en a pas une
et une tonnes. — Sans traits d’union ; vingt et qui ait le même aspect qu’une autre ou II n’y
un(e), trente et un(e), quarante et un(e), en a pas deux qui aient le même aspect.
cinquante et un(e), soixante et un(e). V Deux
traits d’union dans quatre-vingt-un(e). 4 Pas un(e)... qui, que. Normalement suivi
du subjonctif : Il n’y a pas une pomme qui soit
2 Mille un, mille et un > mille 1 (V, 1 et 2). intacte. T Attention à l’emploi du ne dans la
IV Emploi de un comme numéral ordinal. subordonnée. Si l’on emploie ne, ce n’est pas
le ne explétif, mais la négation à valeur pleine :
1 Le mot un reste normalement invariable : Il n’y a pas un œuf qui soit cassé (= aucun
La page un. La strophe trente et un. On écrit œuf n’est cassé). Il n’y a pas un œuf qui ne
d’ailleurs le plus souvent : La page I. La soit cassé (= tous les œufs sont cassés).
strophe 31.
XII Plus d’un, plus d’une.
2 Dix-huit heures vingt et une. Forme plus
usuelle que dix-huit heures vingt et un On 1 Plus d’une écolière était contente. Accord
sous-entend le nom féminin minute. au singulier avec un ou une.
V Emploi de un comme nom. Toujours invaria¬ 2 Plus d’une aventurière se sont dupées l’une
ble : Des un écrits à la craie > ci-dessus (II, 2). l’autre. Si le verbe est un réfléchi à valeur
réciproque, accord du verbe (et du participe) au
VI Un de, l’un de. pluriel. En outre, le participe s’accorde en genre.
1 En règle générale, quand un est pronom, on 3 Plus d’une de ces fillettes était heureuse
peut employer l’un de ou un de. C’est l’euphonie ou étaient heureuses. Si plus d’un(e) est suivi
qui règle le choix ; Si l’un de nos invités arrive en d’un complément au pluriel, les deux accords
retard. Ici, si un ferait hiatus. Si le destin appelle sont possibles.
un de ces hommes Ici, appelle l’un [apelolôé]
serait peu harmonieux. — En tête de phrase, on Xin Accord après un(e) des, de ces, de ceux
emploie généralement l’un(e). (celles), qui, que.
2 L’im(e) de nous, l’un(e) de vous, l’un d’eux, 1 Après un de ceux, une de celles qui, que.
l’une d’elles. Devant nous, vous, eux, elles, on Accord au pluriel : Hélène est l’une de celles
emploie en général l’un(e) de plutôt que un(e) de. qui sont très attentives Cette ode est l’une de
celles que nous avons le plus souvent traduites
3 De deux choses l’une. Quand le complément
(deux choses) est placé devant un, une, on emploie 2 Après un(e) des, un(e) de ces, un de ceux-là,
obligatoirement l’un, l’une (et non un, une). une de celles-là, qui, que. Accord selon le sens.
Accord au pluriel si l’on insiste sur la pluralité
VU J’en m vu une qui pourrait convenir. Dans (cas le plus fréquent) : Cette Jeune fille est l’une
cet emploi avec en, on observera l’invariabilité des étudiantes qui seront présentes à l’assemblée.
du participe : vu, et non *vue. — Accord au singulier si l’idée rend impossible
783 UNANIME
le pluriel. Dans ce cas, il y a souvent une virrale — De même : Qui doit venir, sa sœur ou son
devant qui : Il s'adressa à l’un des médecins de la frère ? — Ni l’un ni l’autre.
ville, qui était fort renommé C’est une de celles-là
11 Est-elle sotte ou méchante 7 — L’un et
qui sera désignée pour réciter le compliment. Il
l’autre. Quand les mots en relation avec l’un
s’adressa à l’une des jeunes filles, qu’il trouvait
ou l’autre sont des adjectifs, on emploie l’un.
très gracieuse. C’est une de celles-là que le direc¬
—De même : Est-elle sotte ou méchante ? —
teur a choisie pour réciter le compliment.
Ni l’un ni l’autre.
XIV L’un employé avec l’autre.
unanime adj. ▼ On évitera les pléonasmes tels
1 L’un de l’autre, les uns des autres. Singulier
que : Ils furent *tous unanimes. Ils décidèrent
obligatoire s’il y a seulement deux éléments : Les
*tous unanimement. La décision fut prise à
deux rails sont distants l’un de l’autre de cent
l’unanimité *totale. Ils acceptèrent *tous à
quarante-cinq centimètres. Singulier ou, plus
l’unanimité.
souvent, pluriel s’il y a plus de deux éléments :
Cette ouverture est garnie de dix barreaux dis¬
underground adj. (anglicisme) Prononciation :
tants de douze centimètres les uns des autres ou,
œndœsgnawnd]. — Invariable ; Des films
parfois, de douze centimètres l’un de l’autre.
underground.
2 Emploi de la préposition. En principe, on
répète la préposition : Je donnerai ce travail à une n. f. Première page d’un journal. — Pas
l’un ou à l’autre. Le train de bois peut êtrejmrté d’élision ; Trois colonnes à la une. — Ce mot
vers l’un ou vers l’autre bord. La non-répétition est familier (argot des journalistes).
est correcte, mais elle suppose que l’on efface
l’idée de disjonction : Dans l’un ou l’autre cas, uni- Les composés en uni s’écrivent en un seul
la méthode à suivre est la même. mot sans trait d’union : uniaxe, unicellulaire,
unicolore, etc.
3 ns marchent l’un à côté de l’autre. Ils
marchent à côté l’un de l’autre. Ces deux unième Seulement dans : vingt et unième, trente
constructions se rencontrent. La première et unième, quarante et unième... Ces expressions
semble la plus soutenue. s’écrivent sans trait d’union, sauf quatre-vingt-
4 Pléonasmes. On évitera les pléonasmes tels unième. De même : vingt et unièmement, trente
que : Ils se firent du tort l’un à l’autre et unièmement...
mutuellement Ils échangèrent leurs idées l’un
avec l’autre. Ils changèrent de place l’un avec unilatéral, ale, aux adj. Masculin pluriel en
l’autre réciproquement Ils se croisèrent l’un -aux : Des contrats unilatéraux.
l’autre dans la rue.
uniment adv. ▼ Pas de e muet intérieur.
5 L’une et l’autre hypothèse peut être prise
en considération. Après l’unie) et l’autre union n. f Avec ^majuscule : l’Union (l’ensemble
adjectif, accord le plus souvent au singulier. des Etats nordistes, pendant la guerre de Séces¬
6 L’une et l’autre sont venues. Après l’unie) et sion), l’Union française, l’Union soviétique.
l’autre pronom, accord le plus souvent au pluriel.
—Cet accord au pluriel est obligatoire si le verbe unionisme n. m. Pas de n double. De même :
prêche : Elles sont venues l’une et l’autre. unioniste.
7 L’une ou l’autre sera désignée. Après unique adj. L’expression seul et unique est une
l’unie) ou l’autre, accord au singulier. expression figée, pléonastique mais parfaite¬
8 Ni l’une ni l’autre n’est venue ou ne sont ment admise.
venues. Les deux accords sont possibles. —
Accord au pluriel obligatoire si le verbe unir V. t. Se construit avec à ou avec et : La poésie
précède : Elles ne sont venues ni l’une ni l’autre. de Baudelaire unit la beauté formelle à l’inquié¬
— Accord au singulier obligatoire s’il y a tude romantique ou unit la beauté formelle et
exclusion évidente : Ni l’une ni l’autre ne sera l’inquiétude romantique. La construction avec
la première à cette composition. avec, plus rare, s’emploie surtout quand les
deux aéments ne semblent pas particulièrement
9 Qui doit venir, sa sœur ou sa cousine 7 — destinés à se joindre : Il unissait le plus grand
L’une et l’autre. Quand les deux noms sont du courage avec le goût le plus vif pour les plaisirs.
féminin, on emploie l’une. — De même : Qui doit V On évitera le pléonasme unir ensemble.
venir, sa sœur ou sa cousine ?—Ni l’uneni l’autre.
10 Qui doit venir, sa sœur ou son frère 7 — unisexe adj. Se prononce avec [s] ; [yniseks],
L’un et l’autre. Quand l’un des noms est du mais s’écrit avec un seul s: Prend la marque
féminin et l’autre du masculin, on emploie l’un. du pluriel : Des pantalons unisexes
• \
UNISEXUÉ 784
univers n. m. Avec un u minuscule : Vunivers usagé, usager Ne pas écrire l’adjectif usagé, ée,
(L'origine de Vunivers. L'expansion de l'univers). qui a servi (Des vêtements usagés), comme un
usager, celui qui utilise un service pubUc (Les
universaux n. m. pl. Avec u minuscule : La usagers de la SNCF, de la route, du téléphone).
querelle des universaux.
usagé, usé Ces deux adjectifs ne sont pas
université n. f. Avec U majuscule : l'Université synonymes.
de France ou l’Université, l’ensemble de l’ensei¬
1 usagé, ée Qui n’est pas neuf, qui a déjà servi,
gnement public en France. — Avec u minus¬
sans être pour autant usé : Pour la marche, ne
cule: L'université de Poitiers, de Paris-IV, de
prenez pas de chaussures neuves, prenez plutôt
Nanterre, etc.
des chaussures usagées, qui ne risquent pas de
blesser les pieds.
Un tel, Une telle On écrira : M. Un tel, Mme
Une telle, plutôt que M. Untel, Mme Unetelle. 2 usé, ée Hors d’usage, qui est endommagé
pour avoir trop servi : La semelle est usée, mes
up to date loc. adj. (anglicisme) Prononciation ; chaussures prennent l'eau l
[œptudet]. — Invariable : Des chansons up to
date. — Equivalents français : à la dernière user Attention à la construction.
mode, tout récent
1 User de quelque chose. S’en servir : L'horlo¬
ger use d'outils très délicats.
urée Avec finale en -ée. T Toujours féminin :
L'urée est précieuse pour la fabrication des 2 User quelque chose. S’en servir jusqu’à mise
engrais. — Dérivés : urate, uréide n. m., uréine hors d’usage : J'use deux paires de chaussures
n. f., urémie, urémique, urique. par an.
uretère, urètre Deux noms masculins à bien usité, ée adj. S’emploie surtout pour qualifier un
distinguer. mot, une expression, une tournure, une forme :
1 uretère Chacun des deux canaux qui amè¬ Le passé simple n'est plus usité dans la langue
nent l’urine des reins à la vessie. — Dérivés parlée. T II n’existe pas de verbe *usiter. A la
(avec deux fois é) : urétéral, ale, aux, urétérite. forme active, on dit employer ou user de : On
n'emploie plus le passé simple dans la langue
2 urètre Canal qui part de la vessie et aboutit parlee. Nous n'usons plus guère du subjonctif
au méat urinaire. — Dérivés (avec accent imparfait
aigu) : urétral, ale, aux, urétrite. T La graphie
urèthre est vieilhe. ustensile n. m. Avec finale en -île.
urgent, ente adj. Avec finale en -ent, -ente. usucapion n. f. (terme de droit) Ne pas déformer
Dérivé : urgence. en *usucaption.
ux^er V. imp. L’expression ça urge ! appartient usufruit n. m. En un seul mot, sans trait d’union.
à la langue parlée familière. Equivalents cor¬ Dérivés : usufructuaire, usufruitier, ière.
rects : cela presse, c’est urgent, il y a urgence.
utérus [yteuys] n. m. — Pl. : des utérus [-ys].
urinai n. m. — Pl. : des urinaux.
utile adj. Avec finale en -ile, même au mascuUn :
urinoir n. m. Avec finale en -oir. Un appareil utile.
uro- Préfixe (de urine). Les composés en uro utiliser v. t. N’est pas synonyme de user de,
s’écrivent en un seul mot, sans trait d’union : employer. Utiliser, c’est « rendre utile une
urobiline, urochrome, urogénital, ale, aux, chose qui risquerait de se perdre si on ne s’en
urologie, urologue (ou urologiste, plus rare). On servait pas » : On utilise les vieux vêtements en
rencontre aussi la graphie uro-génital. en faisant des chiffons. Dans la langue soignée,
on n’écrira pas, par exemple: Le tailleur a
urticaire Maladie ▼ Féminin: L'urticaire est utilisé du drap d'Elbeufpour faire ces costumes,
douloureuse. mais a employé du drap d'Elbeuf.
V
va Deuxième personne du singulier de l’impératif vacillation [vasilasj5], vacillement [vasilmô]
présent de aller > aller 1 (I, 2, 3 ; III, 3). ne sont pas incorrectes, mais seulement un peu
vieillies, recherchées et précieuses.
vacance n. f. Le sens varie avec le nombre.
va-comme-je-te-pousse (à la) loc. adv. inv.
1 La vacance. Etat d’un poste, d’une charge
(familier) Tout marche à la va-comme-je-te-
qui n’a pas de titulaire : Depuis la mort du
pousse. — Attention aux traits d’union.
professeur, la chaire de philologie anglaise est
en état de vacance. — Période pendant laquelle
vacuité, viduité > viduité.
une fonction n’est plus exercée : La vacance des
tribunaux. Une crise de gouvernement provoque
vacuole n. f. Avec un seul /. De même :
la vacance du pouvoir exécutif.
vacuolaire.
2 Les vacances. Congé. — Toujours au pluriel.
On écrit donc : Adresse de vacances. Date de vade-mecum n. m. Prononciation : [vade-
vacances. En août, je serai en vacances. mekom]. — Pas d’accent sur les e. —
Invariable : des vade-mecum.
vacant, vaquant Ne pas écrire l’adjectif variable
vacant, ante (Des places vacantes. Des postes va-et-vient Sans traits d’union : Il va et vient
vacants, en état de vacance), comme le participe sans arrêt. — Avec traits d’union et invariable :
présent invariable vaquant (En vaquant d nos Des va-et-vient incessants.
occupations, nous pensions à ce projet).
vaguemestre [vagmestRfa)] n. m. En un seul
vacation > salaire. mot, sans trait d’union.
vaccin n. m. Avec -cc-, prononcé [ks] : [vaksê]. vaillamment adv. Avec finale en -amment (vient
De même : vaccinable [vaksinabl(a)], vacci¬ de vaillant).
nal, ale, aux [vaksinal, al, o], vaccinateur
[vaksinatœK], vaccination [vaksinasj5], vac¬ vaillance n. f. Avec finale en -ance.
cine [vaksin], vaccinelle [vaksinel], vacciner
[vaksine]... vaillant Invariable dans des expressions telles
que: Il n’a pas cinq écus vaillant (sans -s).
vache n. f. Parler comme une vache espagnole
> basque 2 (4). vaincre v. t. Conjug. 101. Je vaincs, tu vaincs,
il vainc, nous vainquons, vous vainquez, ils
vacherin n. m. Fromage ; gâteau glacé. — Avec vainquent. — Je vainquais. — Je vainquis. —
finale en -in. Je vaincrai — Je vaincrais. — Vaincs, vain¬
quons, vainquez. — Que je vainque. — Que je
vaciller v. i. De nos jours, se prononce [yasije]. vainquisse. — Vainquant. — Vaincu, ue.
De même ; vacillation [vasijasj5], vacillement
[vasijmô]. Les prononciations vaciller [vasile]. vainqueur adj. ou n. m. Pas de forme pour le
VAIR 786
féminin. — Dans l’emploi adjectif, c’est victo¬ valétudinaire adj. ou n. ▼ Ce mot simifie
rieuse qui sert de féminin ; Un air vainqueur. « dont la santé est chancelante » : Ce vieillard,
Une allure victorieuse. — Dans l’emploi subs¬ valétudinaire, avait besoin de soins constants.
tantif, on dit vainqueur ou victorieuse: Elle
sortit vainqueur ou Elle sortit victorieuse de ce valeur n. f Sans trait d’union : la valeur or. Au
combat. On pourra préférer victorieuse. pluriel, or invariable : des valeurs or.
1. vairon n. m. Petit poisson. — Avec -ai-. vallée n. f. Avec deux L De même : valleuse,
vallon.
2. vairon adj. m. Prend la marque du pluriel.
Seulement dans l’expression : des yeux vairons, vallon n. m. Avec deux L — Deux n dans les
dont l’iris présente deux couleurs différentes. dérivés : vallonné, vallonnement
vaisseau, navire, bateau > bateau (IV, 6). valoir Conjugaison, accord du participe,
construction et expressions.
vaisselle n. f. Avec deux /, comme vaissellerie
1 Conjug. 73. Je vaux, tu vaux, il vaut, nous
[veselai], à la différence de vaisselier
valons, vous valez, ils valent — Je valais. — Je
[vesoljea].
valus. — Je vaudrai — Je vaudrais. — Vaux,
valons, valez — Que je vaille, que tu vailles, qu ’il
val n. m. Vallée. — Avec V Majuscule dans les vaille, que nous valions, que vous valiez, qu'ils
expressions qui désignent des régions : Le Val vaillent — Que je valusse. — Valant valu.
nivemais, le Val de Loire, le Val d’Anjou. —
Le pluriel moderne est des vais. Le pluriel 2 T Si équivaloir se conjugue comme valoir, en
ancien, des vaux, ne se rencontre plus que dans revanche prévaloirfait au subjonctif présent ; que
l’expression par monts et par vaux [paRmSze- je prévale > prévaloir.
pasvo] et dans le nom propre Les Vaux-de-
3 Participe invariable quand il y a un complé¬
Cemay.
ment de prix (sens propre de valoir) : Les quinze
mille francs que cet autographe avait valu aux
valable adj. Au sens correct, qualifie ce (^ui est
enchères. Cette voiture d’occasion ne vaut plus,
conforme aux règlements et qui peut avoir une
bien sûr, la somme qu 'elle a valu neuve. — Parti¬
valeur juridique ou administrative : Cette dona¬
cipe accordé quand il y a un complément d’objet
tion a été reconnue valable. Son passeport est
direct placé avant le verbe (sens figuré de valoir) :
encore valable. Ce billet de chemin de fer est
Les récompenses que son talent lui a values.
valable un mois. — Peut correctement aussi
qualifier ce qui est fondé sur des motifs sérieux : 4 n vaut mieux (et non il *faut mieux) > mieux
A-t-il une excuse valable pour expliquer son (I, 3).
absence ? — Peut aussi qualifier ce qui a une
5 II vaut mieux, mieux vaut > mieux (I, 4).
certaine valeur en des circonstances données :
Certaines lois de la physique ne sont plus 6 n vaut mieux, mieux vaut., que de infinitif
valables à l’échelle de l’atome. V Attention à > mieux (I, 5).
l’anglicisme qui consiste à donner à valable le
sens de « qui a de la valeur » (calque de vamp n. f. (anglicisme familier) Prononciation :
l’anglais valuablé) : Un film, un roman valable. [yâp]. — PI. : des vamps [vüp]. — Equivalent
Un écrivain, un acteur valable. Dans la langue français : femme fatale. — Dérivé ; vamper
soignée on préférera, selon les cas : de valeur, [vâpe] V. t.
de talent, de qualité, bon, remarquable.
1. van [vâ] n. m. Panier qui servait à vanner
Valenciennes n. f inv. Avec V majuscule : de le grain. — Deux n dans les dérivés : vannage,
la dentelle de Valenciennes. — Avec v minus¬ vanné, vanner, vannette, vanneur, euse,
cule : la Valenciennes (Un ornement de vannure.
Valenciennes).
2. VM [vâ] n. m. (anglicisme admis) Véhicule
valériane n. f. Plante. — Avec un seul n. De qui sert au transport d’un cheval de course.
même : valérianelle.
vandale n. m. Avec V majuscule : les Vandales,
valet n. m. Avec finale en -et. — Dérivé: peuple germanique, un Vandale, une Vandale,
valetaille [valtaj]. un homme, une femme de ce peuple. — Avec
787 VANDOISE
vaquer v. t. ind. Toujours avec -qu-, même 1. vaudois, oise adj. ou n. Avec v minuscule ;
devant a ou o .• il vaquait, nous vaquons. — Se les vaudois, hérétiques, l’Eglise vaudoise.
construit avec à: Il vaque à ses occupations.
2. vaudois, oise adj. ou n. Du canton de Vaud,
varappe n. f. Escalade. — Avec deux p. De en Suisse : La population vaudoise. — Avec V
même : varapper, varappeur. majuscule : les Vaudois.
VAU-L’EAU 788
veau n. m. Petit de la vache. — Avec v vélo n. m. Aller à vélo, mieux que en vélo > à
minuscule : le veau d'or. — On écrit : du ris (VII, I).
de veau, et non du * riz de veau.
vélomoteur, cyclomoteur > cyclomoteur.
vécu > vivre 1 (3).
velours n. m. Avec -s final, même au singulier.
vedette n. f. Peut très bien s’appliquer à un — Dérivés : velouté, veloutement, velouter,
honune : Jean Gabin fut une grande vedette. — veloutier, veloutine
Dérivé (avec deux t) : vedettariat n. m.
velu, ue adj. Avec finale en -u, -ue.
végétal, ale, aux adj. ou n. m. Masculin pluriel
en -aux : Les éléments végétaux. Les végétaux.
vélum [vebm] n. m. Mot latin francisé. PI. : des
vélums. — La graphie vélum est plus rare.
végétalisme, végétarisme Ces deux noms mas¬
culins ne sont pas synonymes.
vénal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux:
1 végétalisme Régime alimentaire dans lequel Des offices vénaux.
sont supprimés tous les aliments d’origine
animale, y compris le lait, le fromage et les venant n. m. Sans trait d’union et toujours au
œufs. singi^er : à tout venant — Avec un trait
2 végétarisme Régime alimentaire Hans lequel d’umon : le tout-venant — Avec la marque du
la viande est supprimée, mais non le lait, le pluriel ; les allants et venants.
fromage, les œufs.
ven(tenger v. t. T Attention à la place de -en-,
véhément, ente adj. Avec h intérieur. De même : puis de -an-. De la même famille : vendange,
véhémence, véhémentement vendangeoir, vendangeur, euse
véhicule n. m. Avec h intérieur. De même : vendéen, enne adj. ou n. Avec V majuscule : les
véhiculaire, véhiculer. Vendons, les habitants de la Vendée. — Avec
V minuscule : les vendéens, les révoltés de
veille n. f. On écrira : La veille du jour où je l’Ouest, qm se soulevèrent contre la Révolution
suis parti, et non La *veille où je suis parti (Les vendéens ne doivent pas être confondus avec
les chouans).
veUler Se construit avec à ce que : Je veille à ce
que tout soit prêt et non Je veille *que tout soit vendémiaire n. m. Mois du calendrier républi¬
prêt cain. — Comme nom de mois, toujours avec
un V minuscule ; C'était à la fin de vendémiaire.
veine n. f. Avec -ei-. De même : veinard, veiné, — On écrit : Le 13 vendémiaire an IV, mais
ée, veiner, veinule, veinure. le 13-Vendémiaire ou simplement Vendémiaire,
coup d’Etat royaliste (5 octobre 1795).
vêlage, vêlement > vêler.
vendetta n. f. Prononciation : [vSdeta]. — PI. :
vélaire adj. ou n. f. Une consonne vélaire ou une des vendettas [-ta].
vélaire — Avec finale en -aire.
vendeur n. m. Deux formes de féminin
vêler V. i. La vache a vêlé, a mis bas. — Avec
accent circonflexe à toutes les formes. De 1 vendeuse (usuel) Employée de magasin ; Les
même : vêlage, vêlement vendeuses de la librairie
2 venderesse (droit) Personne qui vend un bien
vélin n. m. Papier. — Avec é, et non *e. — Avec immeuble : La venderesse déclare que l'immeu¬
-s au pluriel : des papiers vélins. ble est exempt de toute hypothèque
vélite Soldat romain armé à la légère. — vendre v. t. Conjug. 81. Je vends, tu vends, il
Masculin, malgré la finale en -ite: Un vélite vend, nous vendons, vous vendez, ils vendent —
courageux. Je vendais. — Je vendis. — Je vendrai_Je
789 VENDREDI
vénitieii, ienne adj. ou n. Avec finale en -tien, vénusté n. f Grâce, élégance. — Avec finale en -é.
-tienne.
vêpres n. f. pl. Avec accent circonflexe. — Aller,
vent n. m. Orthographe, dérivés, expressions. assister aux vêpres (moderne et usuel) ou à
vêpres (un peu vieilli, mais correct).
1 Avec -en-. De même: venté, ée, venter (il
vente), venteux.
ver n. m. Orthographe et expressions.
2 Les noms désignant les vents s’écrivent avec
1 ▼ Ne pas écrire un ver, animal (Un ver de
une minuscule (le mistral, la tramontane,
terre), comme un vers, élément de poème (Un
l'aquilon, le simoun, etc.), sauf c^uand le vent,
beau vers de Lamartine).
dans la mythologie, est personnifie (Alors Borée,
irrité, souffla et poussa le vaisseau d'Ulysse). 2 Sans trait d’union : ver blanc, ver coquin.
3 Usage flottant : contre vents et marées ou 3 Mangé aux vers, des vers, par les vers
contre vent et marée. — On écrit : les > manger 1 (2).
instruments à vent (sans -s) ou les vents; un
sextuor à vent et à cordes. véracité, vérité Ces deux noms féminins ne sont
pas synonymes.
ventail, ventaille, vantail Trois noms homo¬
phones à bien distinguer. 1 véracité Qualité de celui (jui dit la vérité : On
ne peut guère douter de la véracité de ce chroni¬
1 Le ventail [vôtaj] ou la ventaille [vâtai] queur. — Qualité d’un texte, d’un témoignage,
Partie d’un casque médiéval fermé, par laquelle etc. qui est conforme à la réalité des faits : On ne
passait l’air permettant de respirer. — PI. : des peut mettre en doute la véracité de ce témoignage.
ventaux, des ventailles. — Adjectif correspondant : véridique.
2 Le vantail [vâtaj] Panneau mobile d’une 2 vérité Caractère de ce qui est conforme à la
porte. — PI. : des vantaux. réalité, au sens le plus général : Il faut prouver
h vérité de cette affîrmatioru Peut-on être jamais
vente n. f. Sans trait d’union : une vente réclame sûr de la vérité d'une doctrine philosophique ?
(des ventes réclames). — Adjectif correspondant : vrai.
venté, venteux Deux adjectifs dérivés de vent. véranda n. f. La graphie moderne véranda est
1 venté, ée Qualifie un lieu très découvert et à préférer à véranaak — Pl. : des vérandas.
où, par conséquent, le vent souffle avec force,
sans être arrêté : Un plateau sans arbres, très verbal, ale, aux adj. Masculin pluriel mi -aux:
venté. Des accords verbaux.
2 venteux, euse Qualifie un lieu ou une période verbe (accord du verbe avec son sujet) > annexes.
où il y a habituellement beaucoup de vent : Les
plages venteuses de la mer du Nord Le mois verdâtre adj. Attention à l’accent circonflexe.
de novembre est venteux.
verdict n. m. Prononciation : [vendikt], plutôt
venter Ne pas écrire comme vanter, faire l’éloge. que [vendik].
— Impersonnel: Qu'il pleuve ou qu'il vente.
verdoiement n. m. Attention au e muet intérieur.
venteux, venté > venté,
vergeure n. f T Bien prononcer [veRgyn], et
ventôse n. m. Mois du calendrier républicain. non *[vER3œR].
— Toujours avec v minuscule : Le 18 ventôse
an II. Les décrets de ventôse. vergeure, vergeture Deux noms féminins à bien
distinguer.
ventral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux.
1 vergeure [veRxyR] Chacun des fils de cuivre
ventre n. m. Sans traits d’union : ventre â terre. qui constituent le fond de la forme à papier.
— Chacune des lignes qui apparaissent dans
Iventre-de-biche adj. Invariable: des étoffes le papier fabriqué a la forme.
ventre-de-biche. 2 vergeture (surtout au pluriel) Raies rouges
sur la peau.
ventricule Toujours masculin : Le ventricule
droit. — Dérivé : ventriculaire. verglas [vtRgla] n. m. Avec finale en -as. T Les
dérivés s’écrivent avec c : verglacé, ée, verglacer
venu Nouveau venu > nouveau (III, 1). (il verglace, il verglaçait).
791 VERGOGNE
vergogne n. f. De nos jours, seulement dans verni, vernis Ne pas écrire l’adjectif verni, ie
l’expression sans vergogne. (Du bois verni Des chaussures vernies) comme
le nom le vernis (Passer du vernis sur du bois).
véridique, véritable, vrai Trois adjectifs à bien
distinguer. vernir, vernisser Tandis que vernir s’emploie
surtout à propos du bois et du cuir (Le
1 véridique Parfois, qualifie une personne qui menuisier a verni la chaise. Des chaussures
a l’habitude de dire la vérité : Un chroniqueur, vernies), vernisser ne se dit qu’à propos de la
un témoin véridique. — Le plus souvent, poterie (Une belle jarre de grès vernissé).
qualifie un texte, un témoignage, etc. qui est
conforme à la réalité des faits : Le témoignage
vérole, variole > variole.
de ce chroniqueur est sûrement véridique. Une
anecdote véridique. — Substantifs correspon¬ verrat [vERa] n. m. Porc mâle. — Avec deux
dants : véridicité (rare), véracité (usuel).
r et finale en -ai
2 vrai, vraie Qui est conforme à la réalité, au
sens le plus général : Cette hypothèse scientifique verre n. m. Avec deux r. De même : verrerie,
est vraie. Dans ce sens, se place après le nom ; verrier, verrière.
Une hypothèse vraie. — Substantif correspon¬
dant : vérité. — Peut s’employer aussi au sens verroterie n. f. V Avec deux r, mais un seul t.
de véritable. Dans ce sens, se place avant le
nom : Ce sous-main est en vrai cuir. verrou n. m. Avec deux r. — PI. : des verrous,
avec -s. — Dérivés : verrouillage, verrouiller.
3 véritable Qui est vraiment et pleinement ce
qu’il paraît être : Ce mur est en marbre verrue n. f. Avec deux r. De même : verrucaire
véritable. Ce roman est un véritable témoignage n. f. (plante), verrucosité, verruqueux.
sur la vie des travailleurs immigrés, à distinguer
de un témoignage véridique ou un témoignage 1. vers prép. Prononciation et emploi.
vrai, conforme à la réalité qu’il prétend décrire.
1 ▼ Jamais de liaison ; Il va vers elle [vereI],
vérin n. m. Avec finale en -in. et non ♦[verzeI].
2 Indique le mouvement, non la proximité dans
véritable, véridique, vrai > véridique. l’espace. On jjeut donc écrire : Il se dirige vers
la mairie, mais non La poste est située vers la
vérité, véracité > véracité. mairie. On écrira plutôt : prà de la mairie. —
On évitera la locution vers où, qui est critiquée ;
verjus [veR3y] n. m. Avec finale en -us (comme Vers où se trouve ce magasin ? On dira tout
jus), malgré les dérivés verjuté, verjuter. simplement où : Où se trouve ce magasin ?
vermeil, eille adi. T Au masculin, finale en -eil 3 On admet l’emploi de vers pour exprimer
et non en *-eille: Un teint vermeil. l’approximation dans le temps : Il est venu vers
onze heures. Ce changement s'est produit vers
vermicelle n. m. Avec finale en -elle, bien que 1550.
le mot soit masculin. — Dérivés : vermicellerie,
vermicellier ou vermicelier. 2. vers n. m. Ne pas écrire un vers, élément de
poème (Un beau vers de Lamartine), comme
vermillon [veamijS] n. m. ou adj. T Comme un ver, animal (Un ver de terre).
adjectif, toujours invariable -. Des soies vermil¬
lon. — Deux n dans le dérivé : vermillonner versatile adj. Avec finale en -ile, même au
masriilin : Un esprit versatile. — Dérivé :
[veRmijone].
versatilité.
vermisseau n. m. Avec finale en -eau. — PI. :
des vermisseaux. verse (à) loc. adv. Ne pas écrire II pleut à verse
comme une averse > averse.
vermouler (se) v. pron. Le bois se vermoule, est
mangé par les vers. — Verbe du premier Verseau n. m. Avec V majuscule : le Verseau,
groupe, mais l’adjectif correspondant est ver¬ signe du zodiaque.
moulu, ue: Du bois vermoulu. — Dérivé:
vermoulure n. f. verset n. m. Finale en -et.
vermouth n. m. Pas un nom déposé, donc avec une versicolore adj. Qui a des couleurs variées. —
minuscule. — Prononciation : [vcRmut]. — PI. : Avec finale en -ore, même au masculin : Un
des vermouths. — On évitera la graphie vermout. plumage versicolore.
VERS-LIBRISTE 792
vers-libriste adj. ou n. — PL : des vers-libristes. sur la peau. — Avec c et non *-qu-. De même :
— Dérivé : vers-librisme. vésication, vésicatoire n. m.
verso n. m. Envers d’une feuille de papier. — vésicule Toujours féminin : Une grosse vésicule
PI. : des versos. toute ronde.
sion opposer son veto ne peut être considérée victuailles n. f. pl. N’est jamais employé au
comme incorrecte. singulier.
vêture n. f. Avec accent circonflexe sur le e. vidame n. m. (terme de féodalité) Avec un seul
m. De même : vidamie.
vétuste adj. Dérivé : vétusté, avec finale en -é.
vidanger v. t. T Avec -an-. De même : vidange,
veule adj. Se prononce [vol], avec eu fermé, mais vidangeur.
s’écrit sans accent circonflexe. — De même :
veulerie [volni]. 1. vidéo adj. Toujours invariable : Des cars vidéo.
vibrisse n. f. Chacun des poils des moustaches vide-vite n. m. Invariable : des vide-vite.
des animaux. — Avec final en -me.
vidoir n. m. Avec finale en -oir.
vibromasseur n. m. En un seul mot, sans trait
d’union. viduité, vacuité Deux noms féminins à ne pas
confondre.
1. vice n. m. Grave défaut. — Ne pas écrire 1 viduité (droit) Veuvage d’une femme. Le
comme une vis, tige filetée. délai de viduité est le délai de trois cents jours
imposé à la femme, avant un nouveau rema¬
2. vice- Les composés en vice- s’écrivent en deux riage, à compter du jour de la mort de son mari
mots, avec un trait d’union. Le deuxième ou du jour de son divorce. T Ne pas employer
élément prend la marque du pluriel : des viduité au sens de « caractère de ce qui est
vice-amiraux, des vice-consuls, des vice-légats, vide ».
des vice-présidents, des vice-rois, etc.
2 vacuité Vide moral ou intellectuel : La
vice versa loc. adv. En deux mots, sans trait médiocrité de son intelligence apparaît dans la
d’union. ▼ Se prononce [visevtRsa], mais ne vacuité de ses propos. V Ne pas dire, dans ce
prend pas d’accent. Ne pas écrire *vice et versa. sens, viduité.
Une Vierge noire, les Vierges romanes, une 2. vilain, aine adj. Laid. — Avec un seul /. De
Vierge au donateur, etc., représentations même : vilainement, vilenie [vilni].
peintes ou sculptées de la Vierge Marie. —
Avec V majuscule : un fil de la Vierge. — Avec vilebrequin n. m. Avec un seul /, un e intérieur
V majuscule : la Vierge, signe du zodiaque et et finale en -in.
constellation.
vilipender Avec un seul /, un seul p. T Toujours
vietnamien, ienne adj. ou n. La population transitif : Le journal vilipende le gouvernement.
vietnamienne. Les Vietnamiens. — N. m. Le Ne pas dire vilipender *contre.
vietnamien : langue. — En un seul mot, sans
accent et sans trait d’union, à la différence de villa n. f. Avec deux /.
Viêt-nam.
village n. m. Avec deux /. De même : villageois.
vieux, vieil adj. On écrit vieil devant un nom
masculin singulier qui commence par une villanelle n. f. Chanson, poème. — Avec deux
voyelle ou un h muet : Un vieil arbre. Un vieil fois -II-, mais avec un seul n.
habit. — Le féminin est toujours vieille.
ville n. f. Sens et orthographe des expressions.
vieux-catholique adj. ou n. Avec un trait
d’union et des minuscules : les vieux-catholi¬ 1 On distinguera en ville, qui s’oppose à chez
ques, catholiques schismatiques. — Au fémi¬ soi, et à la ville, qui s’oppose h. à la campagne :
nin : vieille-catholique (Les communautés Les Parisiens mondains dînent souvent en ville.
vieilles-catholiques). V Ne pas écrire comme un Ce retraité passe l’hiver à la ville, car sa maison
vieux catholique, un homme qui depuis tou¬ de campagne est difficile à chauffer. — On dit
jours a été bon catholique. cependant : Im conduite en ville. La circulation
en ville.
vif-argent n. m. (vieux) Mercure. — Avec un
2 Avec un trait d’union : une ville-champignon
trait d’union.
(des villes-champignons), une ville-dortoir (des
villes-dortoirs), une ville-satellite (des villes-
vigie Toujours féminin : Attentive, une vigie satellites).
barbue était assise à l’avant du bateau.
3 Avec V majuscule ; La Ville étemelle ou la
vigilance n. f Avec finale en -ance. — Dérivé : Ville (Rome), la Ville lumière (Paris), la Ville
vigilant. sainte (Rome ou Jérusalem). Dans les emplois
absolus, on écrit : la ville, par opposition à la
cour (sous Louis XIV).
1. vigile Veille d’une fête religieuse. — Toujours
féminin : La vigile de Noël. 4 Genre des noms de villes > annexes.
vinaigre n. m. Avec -ai-. De même : vinaigrerie, [vÊ] devant les autres noms de mois ; Le vingt
vinaigrier. janvier [vê3âvje]. Le vingt février [véfevRije].
3 Se prononce [vé] devant un nom ou un
vindicatif^ ive adj. Avec un seul c. De même ;
adjectif qui commence j)ar une consonne ou un
vindicativemenL
h- aspiré : Vingt châteaux [vêjato]. Vingt
hameaux [vlamo]. Vingt grands villages [vê-
vindicte n. f. Bien prononcer [vêdiktCs)]. T Ne gRÔvilaj]. Vingt hautes tours [vëotatuR].
se rattache pas, {râur le sens, à vindicatif La
vindicte n’est pas la vengeance ni la rancune. 4 Se prononce [vë] aussi devant un adjectif
C’est la pumtion des crimes infligée par ou un participe en fonction d’attribut, même
l’autorité légale : La vindicte publique. commençant par une voyelle: Sur les cent
bûches, il y en a vingt énormes [vëenDRm(a)].
vingt adj. numéral ou n. m. Orthographe et 5 ▼ Se prononce [vët] dans vingt et un(e)
prononciation. [vëtedéfyn)], vingt-deux [vëtdo], vingt-trois
I Orthographe. [vëttRwa]..., vingt-neuf [vëtnœf]. — ^ pro¬
nonce [vë] dans quatre-vingt-un(e) [katna-
1 Avec groupe -gt final. vëdê^)], quatre-vingt-deux [katRavëdo]...,
2 Variable comme numéral cardinal quand quatre-vingt-neuf [katRavënœf]..., quatre-
il est multiphé et qu’il n’est pas suivi d’un autre vingt-onze [katR3vë5z]..., quatre-vingt-douze
numéral: Quatre-vingts francs. L'hôpital des [katRavëduz]...
Quinze-Vingts.
vingtaine n. f. Après vingtaine de, accord
3 Invariable comme numéral cardinal quand gaiéralement au pluriel si vingtaine désire une
il est multiplié et qu’il est suivi d’un autre quantité approximative : Une vingtaine de
numéral : Quatre-vingt-un francs. Ouatre-vingt- cartons seront suffisants pour contenir les
deux livres Quatre-vingt-trois dollars. Quatre- archives. — Accord au singulier quand ving¬
vingt-quatre mètres taine désigne une quantité (ou un groupe) de
vingt éléments, exactement : La vingtaine de
4 V Invariable aussi comme numéral quand
Ixtbines fut emballée dans un carton et livrée
il est préc^é de cent ou de mille et qu’il n’est
à la mercière.
pas multiplié : Cent vingt francs Mille vingt
hommes ^ais cent quatre-vingts francs etc!).
vingtième adj. numéral ordinal ou n. Avec g
5 ▼ Invariable comme numéral ordinal ; La intérieur muet. De même : vingtièmement.
page quatre-vingt. En mil huit cent quatre-vingt
vinicole, viticole Deux adjectifs à bien
6 V Sans trait d’union : vingt et un, vingt
distinguer.
et une. — Avec trait d’union : quatre-vingt-un,
quatre-vingt-une. 1 vinicole Qui concerne la production du vin :
L’industrie vinicole du bas Languedoc.
7 Avec trait d’union : vinp-deux, vingt-trois,
vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six, vingt-sept, 2 viticole Qui concerne la culture de la vigne :
vingt-huit vingt-neuf De même : quatre-vingt- Le phylloxéra provoqua une crise viticole, qui
un, quatre-vingt-deux... ruina les vignerons.
8 Sans trait d’union : cent vingt deux cent vinyle n. m. (terme de chimie) V Attention à
vingt trois cent vingt.., mille vingt.., vingt la place de / et de y. — Dérivé : vinylique.
mille, vingt millions..
n Prononciation. viol n. m. Crime sexuel. — Ne pas écrire comme
une viole, instrument de musique.
1 Se prononce [vé] à la pause : Il y en a vingt
[vf]. violâtre adj. D’une couleur violette peu franche.
2 Se prononce [vêt] devant un nom commen¬ — Attention à l’accent circonflexe.
çant par une voyelle ou un h muet : Vingt arbres
[vétanbRlo)]. Vingt hommes [vctom]. Vingt viole n. f Instrument de musique. — Dérivé :
hameçons [vêtamsD]. — Si le mot qui suit est violiste. — Ne pas écrire comme un viol, crime
un adjectif ou un participe en fonction d’épi¬ sexuel.
thète, on doit faire aussi la liaison : Vingt
énormes loups [vétenDRmalu]. ^ On pronon¬ violemment adj. Avec finale en -emment (vient
cera: Le vingt avril [vêtavRil], plutôt que de violent).
[vëavRil]. Le vingt août [vêtu , plutôt que
[vêu]. ù vingt octobre [vltoktobRÎa)], plutôt violent, ente ach. ou n. Avec finale en -ent, -ente.
que [veoktobRfa)]. En revanche, on prononce De la même mmille ; violence.
VIOLENTER 796
violenter v. t. T Le vrai sens est « contraindre, virulent, ente adj. Avec finale en -ent, ente. —
contrarier violemment » (II ne faut pas violen¬ Dérivé : virulence.
ter les inclinations des enfants) ou « fausser
gravement » (Ils ont violenté le texte de cet virus [vipys] n. m. — PI. : des virus [-pys].
auteur, qui n’a jamais dit cela). On évitera de
l’employer au sens de violer, abuser de, comme vis Tige filetée. — Ne pas écrire comme un vice,
le font les journaux. On écrira : Le satyre a tenté défaut grave. T Toujours féminin : Une vis très
de violer ta fillette, et non a tenté de violenter. longue.
violet, ette adj. Prend la marque du pluriel et visa n. m. Avec finale en -a. — PL : des visas
celle du fémmin : Des manteaux violets. Une [za].
robe violette. Des écharpes violettes.
visage n. m. Toujours au singulier : Ils agissent
violette n. f. Fleur. — Avec un seul / et deux t. à visage découvert. — Avec V majuscule : Les
Visages pâles, les Blancs (par opposition aux
violine n. f. ou adj. Comme adjectif, peut Peaux-Rouges).
s’appliquer à un nom masculin (Du drap
violine) et prend la marque du pluriel (Des tons vis-à-vis loc. prép. ou adv. ou n. m. Forme et
violines. Des teintes viotines). emploi.
1 Prononciation : [vizavi].
violon n. m. Un seul n dans les dérivés : violoné,
violoneux, violoniste. 2 Attention aux traits d’union.
3 On dit parfois II habite vis-à-vis la poste, mais
violoncelle n. m. Avec deux /. De même ;
on écrira plutôt : Il habite vis-à-vis de la poste
violoncelliste.
(ou, mieux encore, en face de la poste). On
évitera l’emploi de vis-à-vis sans de devant un
vipère n. f. Avec accent grave. — Accent aigu
dans les dérivés : vipéreau, vipérin, vipérine. nom de personne : J’étais assis vis-à-vis du
directeur (et non *vis-à-vis le directeur). T
virago n. f. Avec finale en -o. — PI. : des viragos L’emploi de de est obligatoire devant un
pronom : Vis-à-vis de vous, de lui, de nous.
[-go].
4 Peut s’employer très correctement en fonc¬
viral, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux: tion d’adverbe : Lui et mol nous étions assis
Des troubles viraux. vis-à-vis.
virelai n. m. Poème du Moyen Age. T Avec 5 Au sens figuré, dans la langue surveillée, on
finale en -ai, et non en *-ais. préférera envers, à l’égard de a vis-à-vis : Il s’est
montré ingrat envers son bienfaiteur (plutôt que
virer Avec un seul r. De même : virage, virement, vis-à-vis de son bienfaiteur). Il s’est conduit
vireur. — Se construit avec à : Virer au rouge, correctement à notre égard (plutôt que vis-à-vis
au vert. de nous). On évitera particulièrement vis-à-vis
devant un nom de chose. On écrira, par
vireux, euse adj. Vénéneux : Des baies vireuses. exemple : En ce qui concerne la science (ou A
l’égard de la science), son attitude est ambiguë
virevolte n. f. En un seul mot, sans trait d’union. (plutôt que vis-à-vis de la science).
De même : virevoltant, virevolter. 6 Un vis-à-vis. Désigne une personne placée
en face d’une autre ou un édifice situé en face
virginal, ale, aux adj. Masculin pluriel en -aux : d’un autre ou un canapé à deux places.
Des traits virginaux.
viscère Toujours masculin : Un viscère volumi¬
virginité n. f. Avec finale en -é. neux. — Avec -SC- et accent grave. Les dérivés
prennent l’accent aigu : viscéral, ale, aux,
vifgule > annexes. viscéralement.
viril, ile adj. Avec finale en -il au masculin : Un viscose n. f. Matière textile. — Pas un nom
caractère viril déposé, donc pas de majuscule.
cances! plutôt que Vivent les mariés! Vivent les voici, voilà adj. Mots qui servent à présenter un
étudiantsi Vivent les vacances! nom ou une proposition.
I Voici, voilà. Ces deux mots ne sont pas
vive-eau > eau (III, 2). interchangeables.
vivipare adj. ou n. m. Toujours avec -e final : 1 Dans la langue soignée, voici renvoie à la
Un animal vivipare. personne ou à la chose la plus proche, voilà
a la plus éloignée : Voici, juste devant nous, la
vivisection n. f. Se prononce [viviseksjS], avec Conciergerie; voilà, plus loin, les tours de
[s], mais prend un seul s. De même : vivisecteur, Notre-Dame.
trice. 2 Dans la langue soignée, de manière obliga¬
toire, voici renvoie à ce qui suit, voilà à ce qui
vivoter v. i. Avec un seul t. précède : Voici ce que je vais vous dire. Voilà
donc ce que nous venons de démontrer. T On
1. vivre Conjugaison, accord du participe, évitera la faute fréquente qui consiste à
expressions. employer voilà au heu de voici, dans les phrases
telles que : * Voilà ce que j’ai à vous dire.
1 Conjug. 104. Je vis, tu vis, il vit, nous vivons,
vous vivez, ils vivent. — Je vivais. — Je vécus. 3 Dans l’usage courant, voilà est beaucoup
— Je vivrai. — Je vivrais. — Vis, vivons, vivez. plus employé que voici.
— Que je vive. — Que je vécusse. — Vivant.
— Vécu, ue. 4 Voici venir l’hiver. Devant un infinitif,
emploi de voici absolument obUgatoire.
2 Vive (ou vivent) les étudiants > vive.
II Expressions et constructions.
3 Accord du participe. On fera l’accord quand
1 Voilà (voici) que mon ami surgit ou Voilà
vivre est employé tratisitivement : Les dures
années qu ’il a vécues. Les épreuves qu 'il a vécues. (voici) que surgit mon ami. Après le tour
En revanche, pas d’accord quand le nom n’est présentatif voilà (voici) que, l’inversion du sujet
pas complément d’objet direct, mais complé¬ est fréquente (mais non obligatoire).
ment circonstanciel de temps : Pendant les dix 2 Voilà qu’il arrive. Le voilà qui arrive. Ces
années qu’il a vécu à Lyon. tours sont corrects. En revanche, éviter le tour
fautif Le voilà *qu’il arrive.
4 Vivre de, vivre sur. On distinguera vivre de,
vivre au moyen de (Il vit de ses rentes, de ses 3 Voilà trois semaines que je ne l’ai (pas)
revenus, de son travail, de ses domaines), et vivre vu > ne (III, 7).
sur, qui implique l’idée d’un prélèvement sur
un capital (Il vit sur son capital, il va se ruiner. 4 Voilà ce que c’est de mentir ou que de
Il est chômeur et vit sur ses économies). Au mentir. Les deux tours se rencontrent. Le tour
figuré, on dit : Vivre sur sa réputation, sur son avec que de est de beaucoup le plus fréquent.
crédit.
5 Ne voilà-t-il pas (que). VoUà-t-il pas (que).
Ces deux tours sont famihers : Voilà-t-il pas
2. vivre n. m. Au singulier dans l’expression encore une de ses idées bizarres ! Ne voilà-t-il
figée : le vivre et le couvert. — Dans les autres pas qu ’il pleut, maintenant !
emplois, toujours au pluriel : Couper les vivres.
Avoir deux jours de vivres.
voie n. f Orthographe et expressions.
vizir n. m. Avec un z. — Sans trait d’union : 1 Ne pas écrire la voie, le chemin (Suivre la
le grand vizir. — Dérivé : vizirat voie du devoir), comme la voix, la parole (Obéir
à la voix de sa conscience). T Ne pas écrire avoir
vocable n. m. Avec un seul c. De même : *voie au chapitre, mais avoir voix au chapitre.
vocabulaire, vocal, ale, aux, vocalement, vocali-
2 Avec V majuscule : la Voie lactée, la Voie
que, vocalisateur, vocalisation, vocaliser, voca¬
sacrée (à Athènes, à Rome, à Verdun). — Avec
lisme, vocatif, vocation.
V minuscule : la voie Appienne, la voie Flami-
nienne, la voieAurélienne, la voieEmilienne, etc.
vodka [vodka] n. f. — PI. : des vodkas [-ka].
3 Plutôt au singulier : Ils sont toujours par voie et
vœu n. m. Dans la langue soignée, on écrira : par chemin. — Toujours au pluriel : Il a été
Mes meilleurs vœux ou Mes vœux les meilleurs, condamné pour voies de fait. Les voies et moyens.
et non Meilleurs vœux > meilleur (II, 3).
4 On dit : S’engager dans la bonne voie. Mettre
quelqu’un sur la voie. Etre sur la voie de la
vogue n. f. On écrira : être en très grande vogue, réussite. Etre en voie de réussir. Etre en bonne
plutôt que être très en vogue. voie.
799 VOILÀ
voilà adv. Attention à l’accent grave, assistassiez à cette réunion et plus correct que
que vous assistiez à cette réunion). Il préfère que
voilà, voici > voici. son fils trouve un emploi provisoire plutôt que
de le voir traîner (permet d’éviter la rencontre
voilage, voilement Deux noms masculins à bien de deux que: *que qu’il traîne).
distinguer.
2 Comme vous (le) voyez. Dans un tel tour,
1 voilage Garniture d’étoffe; rideau. la présence de le est facultative. Il semble que
comme vous le voyez appartienne à un registre
2 voilement Etat d’une pièce voilée, c’est-à-dire plus soutenu que comme vous voyez.
faussée, gauchie, déformée : Le voilement d’une
roue de bicyclette. 3 Voir à. Signifie « veiller à ». Se construit
avec l’infinitif ou avec ce que et le subjonctif :
1. voile n. m. Etoffe destinée à cacher quelque Je verrai à réunir toute la documentation
chose ; coiffe féminine : Un voile de religieuse, nécessaire. Il faut voir à ce qu ’il n ’y ait aucune
d’infirmière, de musulmane. — Au singuher : confusion.
Des musulmanes sans voile, qui n’ont pas leur 4 II ferait beau voir. Tour un p)eu vieilli et
voüe sur le visage. — Au pluriel : Une fille sans littéraire, mais parfaitement correct. Se
voiles, toute nue. — Plutôt au singulier : La construit avec une proposition infinitive ou avec
vérité sans voile. que et le subjonctif : Il ferait beau voir un jeune
homme en remontrer à un homme d’expé¬
2. voUe n. f Pièce de toile fixée au mât d’un rience ! Il ferait beau voir qu ’il me manquât de
navire pour recueillir la poussée du vent. respect l
1 Au singulier dans : faire voile vers, la marine 5 Voyons voir. Tour familier. De même :
à voile, la navigation à voile. attendez voir, écoutez voir, montrez voir, regar¬
dez voir. Dans la langue soutenue, on dira ;
2 Au pluriel dans ; faire force de voiles, un
voyons, attendez, écoutez, montrez, regardez.
navire, un bateau à voiles (sauf s’il s’agit d’une
embarcation ayant une seule voile), à pleines 6 Pour voir. Expression familière ; Essayons
voiles, à toutes voiles, naviguer toutes voiles donc cette méthode, pour voir.
dehors.
1 J’ai vu de mes yeux. Pléonasme figé
3 On distinguera mettre à la voile, appareiller servant de formule de renforcement. Admis
(terme de marine), et mettre les voiles, partir, même dans la langue surveillée.
s’enfuir (argot).
8 Voir clair. Forme correcte. A préférer à
4 Avec trait d’union ; la grand-voile (des y voir clair : Il faut essayer de voir clair, de voir
grand-voiles). plus clair dans cette affaire.
voir V. t. Conjugaison, emplois et expressions. 9 N’y voir goutte, ne voir goutte > goutte (3).
voix n. f. Ne pas écrire la voix, parole (Ecouter volt n. m. Unité électrique. — PL ; des volts —
la voix de sa conscience), comme la voie, le Symbole ; V (sans point).
chemin (Suivre la voie du devoir). ▼ On écrit :
avoir voix au chapitre, et non *voie au chapitre. voltage n. m. Terme condamné par les scientifi¬
ques. Dire plutôt : tension ou différence de
vol n. m. Sans trait d’union : à vol d’oiseau. potentiel.
volailler [volaje] n. m. Commerçant en volailles. voltaire n. m. Avec v minuscule : Il est assis dans
— Finale en -ailler, et non en *-aillier. — A son voltaire. — Avec V majuscule ; Il est assis
distinguer de volailleur, éleveur de volailles. dans son fauteuil Voltaire. — Au pluriel : des
voltaires, mais des fauteuils Voltaire.
volatil, ile; volatile Finale en -il pour le
masculin de l’adjectif : Un produit volatil — voltairien, ienne adj. ou n. Avec v minuscule :
Finale en -ile pour le féminin de l’adjectif (Une les voltairiens.
substance volatile) et pour le nom masculin un
volatile, un oiseau. voltamètre, voltmètre Deux noms masculins
à ne pas confondre.
vol-au-vent n. m. Invariable : des vol-au-vent.
1 voltamètre Appareil dans lequel on effectue
Avec financière invariable : des vol-au-vent
une électrolyse.
financière.
2 voltmètre Appareil qui sert à mesurer la
volcan n. m. Un seul n dans les dérivés : différence de potentiel.
volcanique, volcanisé, volcanisme.
voltampère n. m. Unité de puissance électrique.
volcanologie n. f On préférera les formes — PL : des voltampères. T Ne pas écrire
volcanologie, volcanologique, volcanologue aux * volt-ampère.
formes vieillies vulcanologie, vulcanologique,
vulcanologue. volte-face n. f. T Invariable : des volte-face.
volée n. f On dit : semer à la volée, sonner les volubile adj. Qui parle vite et beaucoup. — Avec
cloches à toute volée, reprendre le ballon de finale en -ile, même au masculin : Un camelot
volée, saisir un objet à la volée. volubile. — Dérivé: volubilité.
voleter v. i. Conjug. 14. Il volette, il volettera, volupté n. f. Avec finale en -é. Dérivés ;
il voletterait, mais il voletait. — Deux t dans voluptueusement, voluptueux.
. le dérivé : volettement.
voluptuaire adj. T N’est pas synonyme de
volige n. f. Latte. Avec un seul /. De même : voluptueux. Employé seulement dans l’expres¬
voligeage, voliger. sion juridique dépense voluptuaire, dépense de
luxe, sans utilité pratique, qui n’est pas
volition n. f Exercice de la volonté. — Avec remboursée au gérant d’une affaire.
finale en -tion.
volute Toujours féminin : Une volute élégante.
volley-ball n. m. (anglicisme) Prononciation :
[volebol]. — Dérivé : volleyeur, euse [volejœR, vomi n. m. On écrit : Sentir le vomi, et non le
0Z]. *vomis.
801 VOMITO-NEGRO
vomito-negro [vomitonegso] n. m. Fièvre qu’il veuille, que nous voulions, que vous vouliez,
jaune. — Mot espagnol. — Avec un trait qu’ils veuillent — Que je voulusse. — Voulant
d’union. Pas d’accent sur le e. — Voulu, ue.
vomitoire n. m. Issue d’un amphithéâtre romain. 2 Deux séries de formes pour l’impératif. La
— Avec finale en -oîre. série veux, voulons, voulez s’emploie surtout à
la forme négative, dans l’expression en vouloir
à: Ne m’en veux pas pour cet oubli N’en
vorace n. m. Avec finale en -ace. — Dérivés ;
voulons pas trop à notre ami Ne m’en voulez
voracement, voracité.
pas si je vous fais cette remarque. La série
veuille, veuillez s’emploie pour exprimer l’ordre
vosgien, ienne adj. ou n. Des Vosges : La atténué, la prière : Veuillez me suivre, s’il vous
population vosgienne. Les Vosgiens. — Atten¬
plaît Veuillez agréer mes salutations distin¬
tion au s muet intérieur.
guées. Veuille me pardonner si je te reproche
cet oubli La forme veuillons est pour ainsi dire
voter V. t. Dans la langue cursive, on admet des inusitée.
tours elliptiques tels que voter socialiste, voter
gaulliste. Equivalents soutenus : voter pour les 3 Au subjonctif présent, les formes que nous
socialistes, voter pour les gaullistes. On admet voulions et que vous vouliez sont correctes et
aussi les tours tels que voter à gauche, à droite, usuelles. Les formes que nous veuillions et que
à côté des tours soutenus voter pour la gauche, vous veuilliez sont rares et s’emploient surtout
voter pour la droite. En revanche, on évitera, dans des formules d’une pohtesse un peu
avec un nom de personne, voter Durand (au cérémonieuse ; Je vous suis très reconnaissant
heu de voter pour Durand). On évitera aussi que vous veuilliez m’accorder cette entrevue.
voter utile (au lieu de voter utilement). 4 Accord du p^cipe. Le participe voulu est
invariable, que l’infinitif dépendant de vouloir
voti^ ive adj. Avec un seul t soit exprimé ou sous-entendu ; Toutes les
modifications qu’il a voulu apporter ont été
votre, vôtre Ne pas écrire votre, adjectif possessif approuvées. Il a apporté toutes les modifications
en fonction d’épithète (J’admire votre jardin) qu’il a voulu (= qu’il a voulu apporter). V En
comme vôtre, pronom possessif (Notre jardin revanche, accord obligatoire dans : Ces ré¬
est plus grand que le vôtre) ou adjectif possessif formes que j’ai voulues, je les ai réalisées. Ici,
en fonction d’attribut (Vous avez fait votre cette il n’y a pas d’infinitif sous-entendu (= ces
idée). réformes, je les ai voulues).
1 Employé comme adjectif attribut Emploi 1 Vouloir que. Normalement construit avec
courant dans la langue écrite : Ce patrimoine le subjonctif : Je veux que l’on soit exact et poli
est vôtre. Vous avez fait vôtres ces observations. Si le destin veut que nous réussissions. —
Cependant l’indicatif est possible après des
2 Employé comme pronom. Emploi très usuel : expressions telles que le hasard, le destin, le
Notre maison est neuve, la vôtre est ancienne. malheur voulut (a voulu) que, quand vouloir
Cette oeuvre sera la vôtre. — Les vôtres: vos n’exprime pas la volonté, mais la constatation
parents, vos proches, vos amis. — On dit : Vous d’un fait réel : Le hasard voulut que je
y avez mis du vôtre, vous avez montré de la rencontrai ce jour-là mon ancien camarade. —
bonne volonté. Vous avez fait des vôtres, vous On emploie aussi, parfois, l’indicatif après je
avez fait des fredaines, des foUes, des sottises. veux bien que au sens de « j’admets que » : Je
veux bien que le travail ne suffît pas pour réussir,
vouer V. t. ▼ Ne pas écrire avec un tréma la mais il n’est pas de réussite sans travail
première et la deuxième personne du pluriel de
2 Vouloir de. N’est pas synonyme de vouloir.
l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
Signifie « accepter ». Comparer : Il veut notre
(que) nous vouions, (que) vous vouiez.
appui (= il a la volonté d’obtenir notre appui,
il le demande). Il veut bien de notre appui (=
1. vouloir V. t. Conjugaison, emplois et il l’accepte). — Vouloir de s’emploie surtout
expressions. dans une phrase négative : Je ne veux pas de
I Coiÿugaison. cet assistant
1 Conjug. 75. Je veux, tu veux, il veut, nous 3 Se vouloir. Acceptable quand le sujet est
voulons, vous voulez, ils veulent — Je voulais. un nom de personne ou de chose personnifiée.
— Je voulus. — Je voudrai — Je voudrais. — On observera qu’il y a une nuance entre vouloir
Veux, voulons, voulez ou veuille, veuillons (très être (-f attribut) et se vouloir (4- attribut) : Ce
rare), veuillez — Que je veuille, que tu veuilles. garçon veut être dur et impassible (= il a la
« ^
vous 802
volonté d’être réellement dur et impassible). Ce même, attention à vous seul, vous seule, vous
garçon se veut dur et impassible (= il veut seuls, vous seules : Vous seul monsieur, pouvez
apparmtre comme dur et impassible). T Dans me dire, mais Vous seule, madame... Vous seuls,
la langue soignée, on évitera d’employer se messieurs... Vous seules, mesdames...
vouloir avec un nom de chose pour sujet : De 8 Après vous-même(s), vous seul(s), vous
nos jours, les appareils ménagers se veulent seule(s), vous autres. La reprise par le pronom
simples et pratiques. Tourner autrement : De
sujet simple vous est facultative: Vous-même
nos Jours, on cherche à faire des appareils êtes d’accord sur ce point ou Vous-même, vous
ménagers simples et pratiques.
êtes d’accord...
4 Je Qe) veux. L’emploi du pronom neutre
le est facultatif : Je partirai plus tard, si vous voussoir n. m. Pas d’accent circonflexe. — On
voulez ou si vous le voulez. — Dans une dit aussi, plus rarement : vousseau.
comparaison, l’emploi de le est recommandé :
Il est actif, plus actif même que nous le voulons ! voussure n. f. Pas d’accent circonflexe.
5 Bien vouloir, vouloir bien. La première
voûte n. f. Avec accent circonflexe. De même :
formule, bien vouloir, est plus défârente et
voûté, voûter.
s’emploie quand on s’adresse à un supérieur ;
Je vous prie de bien vouloir. Monsieur le
vouvoiement n. m. Attention à Ve muet
Directeur, m'accorder une autorisation excep¬
intérieur. — La forme voussoiement est vieille.
tionnelle. — La formule vouloir bien est plus
impérative et ne peut s’employer que lorsqu’on
vouvoyer v. t. La forme voussoyer est vieille.
s’adresse à un subordonné: Je vous prie de
vouloir bien exécuter ces ordres immédiatement.
voyage n. m. Attention à la prononciation
relâchée *[vDja3]. Bien prononcer [vwaja3].
2. vouloir n. m. Volonté : Le bon, le mauvais
De même : voyager [vwaja3e], voyageur, euse
vouloir.
[vwaja3GeR, az].
vous Pronom personnel de la deuxième personne
du pluriel.
voyant, ante [vwajâ, ôt] n. m. ou f. Avec finale
en -ant, -ante. — Dérivé : voyance [vwajôs].
1 Après le vous de politesse. Accord de
l’adjectif (ou du participe) au singulier ; Vous voyelle [vwajel] n. f. Avec finale en -elle.
êtes, madame, très moqueuse. Vous êtes, mon¬
sieur, très matinal Ma chère amie, vous serez voyer [vwaje] n. m. Sans trait d’union : un agent
surprise. voyer (des agents voyers).
2 Beaucoup d’entre vous (peu d'entre vous,
combien d'entre vous, un grand nombre d'entre voyou [vwaju] n. m. — PL : des voyous. — Peut
vous, plusieurs d'entre vous, etc.). Accord du s’employer comme adjectif au masculin (prend
verbe à la troisième personne du pluriel : la marque du pluriel) : Un air voyou, des airs
Quelques-uns d'entre vous seront désignés. Trop voyous. — On rencontre des formes de féminin :
de vous, mesdemoiselles, sont trop souvent Une voyoute. Une voyouse. Des manières
absentes. voyoutes. Une allure voyouse. Ces formes, très
rares, ne sont pas recommandées.
3 On ne sait jamais ce que le destin fera de
vous > on (VII, 2). vrac n. m. Toujours invariable : Des marchan¬
dises en vrac.
4 C’est à vous à partir. C’est à vous de partir
>à(IX).
vra^ vraie adj. ou n. m. On dit aussi bien à vrai
5 C’est à vous que je parle. Tour correct et dire que à dire vrai. — La locution de vrai (=
moderne. La construction C'est à vous à qui pour dire vrai) est httéraire. — La locution pour
Je parle est archaïque. de vrai appartient à la langue familière. — On
6 Si j’étais vous. Tour usuel. — Si J’étais de évitera *comme de vrai locution peu correcte.
vous est plus recherché. — Si J’étais que de vous
est un peu précieux. vrai, véritable, véridique > véridique.
demain), le subjonctif (ou, parfois, l’indicatif) si blées). De même : Elles se sont vues contraintes
la principale est à la forme négative ou interroga¬ de partir. De même aussi : Ces femmes que j’ai
tive (Il n'est pas vraisemblaole qu’il fasse beau vues accablées de fatigue.
tous les jours au mois de janvier), le conditionnel
7 J’ai TU ces femmes accablant de traTail leurs
pour exprimer une hypothèse (Il est vraisembla¬
enfants. Le participe présent (accablant) est
ble que nous serions sortis s’il avait fait beau).
toujours invariable.
vraisemblance n. f. Avec finale en -ance.
vue n. f. Nombreuses expressions.
vrombir v. i. ▼ Ne pas déformer en *vombrir. 1 Sans trait d’union : à perte de vue, à première
De même : vrombissant, vrombissement vue.
2 Tandis que à vue d’œil est correct, à vue de
vu, vue Participe passé de voir. nez est familier.
1 Vu les circonstances, la réunion est reportée. 3 Point de vue > point 1 (6 et 7).
Employé devant le nom, sans auxiliaire, vu est
pré^ition et reste invariable. 4 Au singulier dans : Connaître des gens de vue,
avoir des projets en vue, des personnes en vue,
2 Vu que. Toujours suivi de l’indicatif ou du ils se transforment à vue d’œil, ils tirent à vue.
conditionnel, jamais du subjonctif ; Vu qu’il est
malade, il ne viendra pas. Inutile de faire cette 5 Au pluriel dans : hauteur, largeur, profon¬
démarche, vu qu’elle ne servirait à rien. J Cette deur de vues (= d’idées), un échange de vues,
locution est un peu familière. l’unité de vues.
6 Bien distinguer la prise de vue (photographie)
3 Au TU et au su de. Sur le vu de. Locutions
et la prise de vues (cinéma).
figées (parfaitement correctes) : Il agira au vu
et au su de tout le monde. Sur le vu des pièces
présentées. Cette dernière locution est surtout
vulcaniser v. t. Traiter le caoutchouc. —
Dérivé: vulcanisation.
employée dans la langue administrative.
4 Ces femmes que j’ai vues danser. Accord vulcanologie, vulcanologique, vulcanologue
avec le complément direct placé avant le verbe, > volcanologie.
si le compliment direct de j’ai vu est aussi le
sujet de l’action exprimée par l’infinitif (= ces Vulgate n. f Avec V majuscule : la Vulgate,
femmes qui dansaient). version de la Bible.
5 Ces danses que j’ai vu danser. Participe
vulnéraire Peut être adjectif (plantes vulnéraires,
invariable, car le complément de j’ai vu n’est
qui guérissent les blessures) ou substantif.
pas le sujet, mais l’objet de l’action exprimée
par ï’infinittf (= ces danses que l’on dansait). 1 Un vulnéraire (masculin). Médicament ser¬
vant à guérir les blessures.
6 J’ai TU ces femmes accablées de fatigue.
Accord du deuxième participe passé (acca¬ 2 La vulnéraire (féminin). Nom d’une plante.
>1 ijl'» léb
b.iîCJ-/^^/n,
■4*riojiWW»fttM*t&B«l»tii^^ T' i<Mr^'Ai«T« vu, U1 amk>à(d ais otory;^ tu
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beaucoup son chien, il pense à lui souvent). yeti [jeti] n. m. « Homme des neiges » de
Cependant, même dans ce dernier cas, l’emploi l’Himalaya. T Pas d’accent aigu. — PI. : des
de y ne constitue pas une faute. yetis [-ti].
yacht n. m. Mot d’origine néerlandaise et non yeux > œil (I, 1, 2 et 3).
anglaise. On déconseille donc la prononciation
anglaise [jot]. On préférera [jakt] ou [yak]. yé-yé n. ou adj. En deux mots, avec un trait
Cette dernière prononciation, [jak], est la plus d’union. — Toujours invariable : Les yé-yé. Une
recommandée. yé-yé. Les chanteurs yé-yé.
yankee n. m. ou adj. Attention à la majuscule : you-you, youyou Deux noms masculins homo¬
Les habitudesyankees. Des espionsyankees. Les phones à distinguer.
Yankees. — Prononciation : [jôki], plutôt que 1 you-you (avec un trait d’union) Onomatopée
[janki]. imitant un cri. — Invariable : des you-you
stridents.
yaourt n. m. Prononciation : [jauR], plutôt que
[jauRt]. La forme yogourt est plus rare. La 2 youyou (en un seul mot, sans trait d’union)
graphie *yoghourt est à éviter. Canot. — Pl. : des youyous.
yatagan [jatagan] n. m. Sabre turc. — Avec Yo-Yo n. m. Jouet. — Nom déposé. — Avec deux
finale en -an. fois T majuscule. — Invariable : des Yo-Yo.
yèble n. f. Forme moins frét^uente que hièble. ypérite Gaz de combat. — Toujours féminin :
T Elision et liaison obligatoires : L’yèble. Une L’ypérite est très dangereuse. ▼ Aucun rapport
feuille d’yèble. Les racines de l’yèble. Une yèble avec le préfixe hyper-. Vient du nom de la ville
[ynjcbUa)]. Des yèbles [dezjebl(a)]. d’Ypres. Ne pas écrire *hypérite.
yen n. m. Monnaie japonaise. ▼ Invariable : des ysopet n. m. Fable du Moyen Age. — Finale
yen. en -et.
Z
zagaie > sagaie. zénithal, ale, aux adj. Avec -th- et masculin
pluriel en -aux : Des points zénithaux.
zaibatsu n. m. Trust japonais. — Pronon¬
ciation : [zajbatsu]. — Invariable : des zéphyr n. m. Avec -ph- et y. Pas de e final. —
zaibatsu. Nom de vent, donc pas de majuscule (Un doux
zéphyr), sauf s’il y a personnification (Il adressa
zain [zê] adj. Qi^ifie un cheval ou un chien qui une prière à Zéphyr, le suppliant de pousser
n’a aucun poil blanc. ▼ Cet adjectif peut doucement son navire).
praidre la marque du pluriel (Des chevaux
zains), mais est musité au féminin. zéro n. m. Chiffre ; nombre nul.
1 Avec -s du pluriel : Ajouter des zéros. Ecrire
zakouski [zakuski] n. m. pl. Les zakouski:
des zéros.
hors-d’œuvre russes. ▼ Ce mot est un pluriel
russe et ne prend pas le -s du pluriel français. 2 On écrira : partir de zéro, et non partir à zéro.
— Ce mot est féminin en russe, mais masculin
en français. zest, zeste Deux noms masculins à bien distin¬
guer par la graphie.
zèbre n. m. Avec un accent grave, et non 1 Entre le zist et le zest (expression figée
circonflexe. — Les dérivés prennent un accent familière) Dans un état incertain.
aigu : zébré, zébrer, zébrure.
2 Le zeste d’un citron, d’une orange Ecorce
zébu n. m. Animal. — Finale en — Pl. : des de fruit.
zébus [-byj.
zeugma [zogma] n. m. Procédé de style. —
zèle n. m. Avec accent grave. — Les dérivés Finale en -a. — Pl. : des zeugmas.
prennent un accent aigu : zélateur, zélé.
zézaiement n. m. Attention au e muet intérieur.
zen n. m. Philosophie bouddhiste japonaise. — Le mot zézaiement est d’un registre plus
Prononciation : [zen]. — Comme adjectif, soutenu, zozotement d’un registre plus familier.
toujours invariable : Les artistes zen Même différence entre zézayer et zozoter.
zinc n. m. Métal. T On prononce ; [zêg], avec 2 zoo- Préfixe (du grec zôon « animal »). Les
[g] final. — Attention aux dérivés. composés en zoo s’&rivent en un seul mot, sans
trait d’union: zoogéographie [zD03eDgRa£i],
1 Dérivés avec c: zincate [zêkat], zincifère zoolâtre [zoolatafa)], zootechnie [zootekni], etc.
[zésifea], zincite [zlsit], zincographie
[zSkogaafi]. zoologiste n. m. ou f. La forme zoologiste est plus
2 Dérivé avec g : zingage [zÊga3]. ▼ La forme usitée que zoologue.
zincage est vieille.
zoom n. m. (anghcisme de la langue du cinéma).
3 Dérivés avec -gu- : zinguer (il zingua, nous Prononciation : [zum]. — PI. ; des zooms
zinguons), zingueur (Un plombier-zingueur, des [zum].
plombiers-zingueurs).
zorille Animal. — Prononciation : [zoaij], plutôt
zinnia Plante. — Avec deux n. — Toujours que [zoail]. — Pour le genre, l’usage est
masculin ; Un beau zinnia. flottant. On préférera le féminin : Une grande
et belle zorille.
zinzolin, ine. [zSzolë, in] adj. Variable en
nombre et en genre : Des tissus zinzolins. Des zoroastrien, ienne adj. ou n. Avec z minuscule :
robes zinzolines, d’un violet tirant sur le rouge. les zoroastriens. — De même : le zoroastrisme.
zircon [ziakS] n. m. Pierre fine. — Un seul n zostère Plante. — De nos jours, plutôt féminin ;
dans les dérivés : zircone [ziskonl n. f. (oxyde De longues zostères.
de zirconium), zirconite n. f. (variâé de zircon),
zirconium [ziakonjom] n. m. (métal). zouave n. m. Soldat. — Avec un z minuscule :
les zouaves.
zist > zest
zozotement, zozoter Avec un seul t > zézaie¬
zizanie n. f. Avec un seul n. — Mot légèrement ment, zézayer.
familier.
zut ! inteij. (familier) Avec un seul t
zodiaque n. m. Finale en -aque, et non en *-ac.
— Avec Z minuscule : le zodiaque, les signes zygène Requin-marteau; papillon. — Pour le
du zodiaque. — En revanche, le nom de chaque genre, l’usage est flottant. On préférera le
signe prend une majuscule : le Scorpion, la féminin : Une grande zygène.
Balance, le Lion, etc.
zygo- Préfixe (du grec zugon « joug »). Les
zombie [z3bi] n. m. Aux Antilles, revenant. — composés en zyp s’écrivent en un seul mot,
PI. : des zombies. — La graphie zombi est rare. sans trait d’union: zygoma n. m. (os de la
pommette), zygomorphe, zygopétak n. m.
zona n. m. Maladie. — PI. : des zonas. (plante), zygophyllacées, zygote n. m. (cellule-
oeuf).
zone n. f. T Se prononce [zon], avec o fermé,
mais s’écrit sans accent circonflexe. De zymo- Préfixe (du grec zumê « ferment »). Les
même : zonage^ [zona3], ional, ale, aux [zonal, composés en zymo s’écrivent en un seul mot,
al, o], zoné, ée [zone, e], zonier, ière [zonje, sans trait d’union: zymase n. f. (diastase),
jea]. zymotechnie, etc.
ANNEXES
Annexes
814
LES CONJUGAISONS
Les verbes choisis pour modèles ont été classés dans l’ordre suivant :
Verbes AVOIR et ÊTRE et emplois auxiliaires de ces verbes
Verbes en -ER (chanter, aller, verbes à diflScultés)
Verbes en -ER / -ISSATT / -ISSANT (finir, bénir, fleurir, haïr)
Verbes en -IR autres que ceux en -issait / -issant
Verbes en -IRE
Verbes en -AIRE
Verbes en -OIR
Verbes en -OIRE
Verbes en -ORE
Verbes en -URE
Verbes en -ANDRE et -ENDRE
Verbes en -AINDRE, -EINDRE, -OINDRE
Verbes en OUDRE
Autres verbes en -DRE
Verbes en -AÎTRE
Autres verbes en -TRE
Verbes en -CRE, -PRE, -VRE
Le lecteur trouvera en annexe ci-contre la liste alphabétique de tous les verbes choisis pour
modèles, avec, pour chaque verbe, l’indication de la page à laquelle est placé le tableau de sa
conjugaison.
815 Annexes
croire...842 naître.849
Annexes 816
Conditionnel passé
1™ FORME 2* FORME
j'aurais eu j'eusse eu 3 ÊTRE
tu aurais eu tu eusses eu
il aurait eu il eût eu TEMPS SIMPLES TEMPS COMPOSÉS
nous aurions eu nous eussions eu
vous auriez eu vous eussiez eu Indicatif présent Indicatif passé composé
ils auraient eu ils eussent eu je suis j'ai été
tu es tu as été
Impératif présent Impératif passé il est il a été
aie aie eu nous sommes nous avons été
ayons ayons eu vous êtes vous avez été
ayez ayez eu ils sont ils ont été
Subjonctif présent Subjonctif passé Indicatif imparfait Indicatif plus-que-parfait
que j'aie que j'aie eu j'étais j'avais été
que tu aies aue tu aies eu tu étais tu avais été
qu'il ait qu'il ait eu il était il avait été
que nous ayons que nous ayons eu nous étions nous avions été
que vous ayez que vous ayez eu vous étiez vous aviez été
qu'ils aient qu'ils aient eu ils étaient ils avaient été
Subjonctif imparfait Subjonctif plusqueparfai Indicatif passé simpie Indicatif passé antérieur
que j'eusse que j'eusse eu je fus j'eus été
que tu eusses que tu eusses eu tu fus tu eus été
qu'il eût qu'il eût eu il fut il eut été
que nous eussions que nous eussions eu nous fûmes nous eûmes été
que vous eussiez que vous eussiez eu vous fûtes
qu'ils eussent vous eûtes été
qu'il eussent eu ils furent ils eurent été
817 Annexes
1™ FORME
j'aurais été aimé (aimée)
nous aurions été aimés (aimées)
Le verbe ÊTRE, auxiliaire pour les temps simples
et composés passifs des verbes transitifs. 2* FORME
6 TEMPS SIMPLES j'eusse été aimé (aimée)
nous eussions été aimés (aimées)
indicatif présent
Impératif passé
je suis aimé (aimée)
nous sommes aimés (aimées) aie été aimé (aimée)
ayons été aimés (aimées)
Indicatif imparfait ayez été aimés (aimées)
j'étais aimé (aimée)
nous étions aimés (aimées) Subjonctif passé
que j'aie été aimé (aimée)
Indicatif passé simple que nous ayons été aimés (aimées)
je fus aimé (aimée)
nous fûmes aimés (aimées) Subjonctif plus-que-parfait
Subjonctif présent
que je cède
13 APPELER
que nous cédions
que tu cèdes que vous cédiez
qu'il cède qu'ils cèdent Les verbes de ce type doublent le / devant un e muet,
sauf celer, ciseler, congeler, déceler, dégeler, déman-
teler, écarteler, s'encasteler, marteler, modeler, pe¬
Subjonctif imparfait
ler, receler, regeler, qui se conjuguent sur le type
que je cédasse que nous cédassions ütLtK.
que tu cédasses que vous cédassiez
qu'il cédât qu'ils cédassent Indicatif présent
Indicatif imparfait
j'appelais nous appelions
12 LEVER tu appelais vous appeliez
il appelait ils appelaient
Les verbes en -ecer, -emer, -ener, -eper, -eser, -ever, indicatif passé simple
-evrer changent e en d devant une syllabe muette,
même à l'indicatif futur et au conditionnel présent. j'appelai nous appelâmes
tu appelas vous appelâtes
indicatif présent il appela ils appelèrent
je lève nous levons Indicatif futur
tu lèves vous levez
il lève ils lèvent j'appellerai nous appellerons
tu appelleras vous appellerez
indicatif imparfait il appellera ils appelleront
je levais nous levions
tu levais vous leviez Conditionnel présent
il levait ils levaient j'appellerais nous appellerions
tu appellerais vous appelleriez
indicatif passé simple il appellerait ils appelleraient
je levai nous levâmes
tu levas vous levâtes Impératif présent
il leva ils levèrent appelle, appelons, appelez
indicatif futur Subjonctif présent
Je lèverai nous lèverons que j'appelle que nous appelions
tu lèveras vous lèverez que tu appelles que vous appeliez
il lèveia ils lèveront qu'il appelle qu'ils appellent
821 Annexes
Subjonctif imparfait
Indicatif futur
que j'achetasse que nous achetassions
je jetterai nous jetterons
que tu achetasses que vous achetassiez
tu jetteras vous jetterez qu'ils achetassent
ils jetteront qu’il achetât
il jettera
Participe présent Participe passé
Conditionnel présent
achetant acheté (achetée, achetés,
je jetterais nous jetterions achetées)
tu jetterais vous jetteriez
il jetterait Ils jetteraient
Impératif présent
jette, jetons, jetez 16 MANGER
impératif présent
18 ASSIÉGER
mange, mangeons, mangez
Les verbes en -éger changent é en è devant un e
Subjonctif présent
muet, sauf au futur et au conditionnel. En outre, un
que je mange que nous mangions e s'intercale après g devant a ou o.
que tu manges que vous mangiez
qu'il mange qu'ils mangent indicatif présent
j'assiège nous assiégeons
Subjonctif imparfait tu assièges vous assiégez
que je mangeasse que nous mangeassions il assiège ils assiègent
que tu mangeasses que vous mangeassiez
qu'il mangeât qu'ils mangeassent indicatif imparfait
j'assiégeais nous assiégions
Participe présent Participe passé tu assiégeais vous assiégiez
mangeant mangé (mangée, mangés, il assiégeait ils assiégeaient
mangées)
indicatif passé simple
j'assiégeai nous assiégeâmes
tu assiégeas vous assiégeâtes
il assiégea ils assiégèrent
17 PLACER
indicatif futur
Les verbes en ■cer changent c en ç devant
j'assiégerai nous assiégerons
indicatif présent tu assiégeras vous assiégerez
il assiégera ils assiégeront
je place nous plaçons
tu places vous placez Conditionnel présent
il place ils placent
j'assiégerais nous assiégerions
indicatif imparfait tu assiégerais vous assiégeriez
il assiégerait ils assiégeraient
je plaçais nous placions
tu plaçais vous piaciez impératif présent
il plaçait ils plaçaient
assiège, assiégeons, assiégez
indicatif passé simple
Subjonctif présent
je plaçai nous plaçâmes
tu plaças que j'assiège que nous assiégions
vous plaçâtes
il plaça que tu assièges que vous assiégiez
ils placèrent
qu'il assiège qu'ils assiègent
indicatif futur
Subjonctif imparfait
je placerai nous placerons que j'assiégeasse
tu piaceras que nous assiégeassions
vous placerez que tu assiégeasses
ii piacera que vous assiégeassiez
ils placeront qu'il assiégeât qu'ils assiégeassent
Conditionnel présent Participe présent Participe passé
je placerais nous placerions assiégeant assiégé (assiégée,
tu placerais vous placeriez assiégés, assiégées)
il placerait ils placeraient
impératif présent
place, plaçons, placez 19 CRÉER
Conditionnel présent
Indicatif imparfait
j'associerais nous associerions
je créais nous créions tu associerais vous associeriez
tu créais vous créiez il associerait Ils associeraient
il créait ils créaient
impératif présent
indicatif passé simple
associe, associons, associez
je créai nous créâmes
tu créas vous créâtes Subjonctif présent
il créa ils créèrent que j'associe que nous associions
que tu associes que vous associiez
indicatif futur qu'il associe qu'ils associent
je créerai nous créerons
tu créeras vous créerez Subjonctif imparfait
il créera ils créeront que j'associasse que nous associassions
que tu associasses que vous associassiez
Conditionnel présent qu'il associât qu'ils associassent
Je créerais nous créerions
tu créerais vous créeriez Participe présent Participe passé
il créerait ils créeraient associant associé (associée,
associés, associées)
impératif présent
crée, créons, créez
Subjonctif présent
21 ABOYER
que je crée que nous créions
que tu crées que vous créiez Les verbes en -oyer changent / en / devant un a muet
qu’il crée qu'ils créent (voir aussi ENVOYER).
Subjonctif imparfait indicatif présent
que je créasse que nous créassions j'aboie nous aboyons
que tu créasses que vous créassiez tu aboies vous aboyez
qu'il créât qu'ils créassent il aboie ils aboient
Participe présent Participe passé Indicatif imparfait
créant créé (créée, créés, j'aboyais nous aboyions
créées) tu aboyais vous aboyiez
il aboyait ils aboyaient
indicatif futur
22 ENVOYER je balaierai (balayerai) nous balaierons
(balayerons)
Envoyer et renvoyer se conjuguent comme ABOYER, tu balaieras (balayeras) vous balaierez
sauf au futur et au conditionnel. (balayerez)
il balaiera (balayera) ils balaieront (balayeront)
indicatif présent
j'envoie nous envoyons Conditionnel présent
tu envoies vous envoyez
il envoie je balaierais (balayerais) nous balaierions
ils envoient
(balayerions)
indicatif imparfait tu baiaierais (balayerais) vous balaieriez
(balayeriez)
j'envoyais nous envoyions il balaierait (balayerait) ils balaieraient
tu envoyais vous envoyiez (balayeraient)
il envoyait ils envoyaient
impératif présent
indicatif passé simple
j'envoyai nous envoyâmes balaie (balaye), balayons, balayez
tu envoyas vous envoyâtes
il envoya ils envoyèrent Subjonctif présent
indicatif futur
que je balaie (balaye) que nous balayions
que tu balaies (balayes) que vous balayiez
j'enverrai nous enverrons qu'il balaie (balaye) qu'ils balaient (balayent)
tu enverras vous enverrez
il enverra ils enverront Subjonctif imparfait
Les verbes en -ayer peuvent garder y à toutes les j'appuyai nous appuyâmes
formes, mais l'usage moderne tend à le remplacer tu appuyas vous appuyâtes
• par / devant un e muet. il appuya ils appuyèrent
indicatif présent indicatif futur
je balaie (balaye) nous balayons j'appuierai nous appuierons
tu balaies (balayes) vous balayez tu appuieras vous appuierez
il balaie (balaye) lis balaient (balayent) il appuiera ils appuieront
indicatif imparfait Conditionnel présent
je balayais nous balayions j’appuierais
tu balayais vous balayiez nous appuierions
tu appuierais vous appuieriez
il balayait 11$ balayaient il appuierait Ils appuieraient
825 Annexes
25 FINIR
27 FLEURIR
Indicatif présent
Ce verbe a deux formes d'indicatif imparfait et de
je finis nous finissons participe présent. La première (radical FLEURISS-)
tu finis vous finissez s'emploie quand le verbe est pris au sens propre :
il finit Ils finissent
je fleurissais nous fleurissions
tu fleurissais vous fleurissiez
Indicatif imparfait il fleurissait ils fleurissaient
je finissais nous finissions fleurissant
tu finissais vous finissiez
il finissait ils finissaient La seconde forme (radical FLORISS-) n'est usitée
qu'aux troisièmes personnes (singulier et pluriel) de
Indicatif passé simple l'indicatif imparfait et au participe présent adjectivé,
quand le verbe est pris au sens figuré de « prospérer,
je finis nous finîmes être en plein épanouissement » : en ce temps-là, la
tu finis vous finîtes poésie courtoise des troubadours florissait dans le
Il finit ils finirent Midi; un pays florissant; une bonne mine est l'indice
d'une santé florissante.
Indicatif futur
je finirai nous finirons
tu finiras vous finirez
Il finira ils finiront 28 HAÏR
Annexes 826
Indicatif futur
29 ACQUÉRIR
j'assaillirai nous assaillirons
tu assailliras vous assaillirez
Se conjuguent sur ce type : conquérir, s'enquérir,
il assaillira ils assailliront
reconquérir, requérir. — Le verbe archa'ïque quérir
ne s'emploie plus de nos jours qu'à l'infinitif. Conditionnel présent
Indicatif présent j'assaillirais nous assaillirions
tu assaillirais vous assailliriez
j'acquiers nous acquérons il assaillirait ils assailliraient
tu acquiers vous acquérez
il acquiert ils acquièrent Impératif présent
indicatif imparfait assaille, assaillons, assaillez
j'acquérais nous acquérions Subjonctif présent
tu acquérais vous acquériez
il acquérait Ils acquéraient que j'assaille que nous assaillions
que tu assailles que vous assailliez
Indicatif passé simple qu'il assaille qu'ils assaillent
j'acquis nous acquîmes Subjonctif imparfait
tu acquis vous acquîtes
il acquit ils acquirent que j'assaillisse que nous assaillissions
que tu assaillisses que vous assaillissiez
Indicatif futur qu'il assaillît qu'ils assaillissent
j'acquerrai nous acquerrons Participe présent Participe passé
tu acquerras vous acquerrez
il acquerra ils acquerront assaillant assailli (assaillie, assaillis,
assaillies)
Conditionnel présent
j'acquerrais nous acquerrions
tu acquerrais vous acquerriez
il acquerrait ils acquerraient 31 BOUILLIR
Impératif présent Les composés débouillir et rebouillir se conjuguent
sur ce type.
acquiers, acquérons, acquérez
impératif présent
bous, bouillons, bouillez 33 COUVRIR
Les composés de couvrir (découvrir, recouvrir), ainsi
Subjonctif présent que ouvrir (et ses composés entrouvrir, rentrouvrir,
que je bouille que nous bouillions rouvrit), offrir et souffrir, se conjuguent sur ce type.
que tu bouilles que vous bouilliez
qu'il bouille qu'ils bouillent Indicatif présent
je couvre nous couvrons
Subjonctif imparfait tu couvres vous couvrez
il couvre ils couvrent
que je bouillisse que nous bouillissions
que tu bouillisses que vous bouillissiez Indicatif imparfait
qu'il bouillît qu'ils bouillissent
je couvrais nous couvrions
Participe présent Participe passé tu couvrais vous couvriez
il couvrait ils couvraient
bouillant bouilli (bouillie, bouillis,
bouillies) Indicatif passé simple
je couvris nous couvrîmes
tu couvris vous couvrîtes
il couvrit ils couvrirent
32 COURIR Indicatif futur
je couvrirai nous couvrirons
Les composés de courir (accourir, concourir, discou¬ tu couvriras vous couvrirez
rir, encourir, parcourir, recourir, secourir) se conju¬ il couvrira iis couvriront
guent sur ce type.
Conditionnel présent
Indicatif présent nous couvririons
je couvrirais
je cours nous courons tu couvrirais vous couvririez
tu cours vous courez il couvrirait ils couvriraient
il court ils courent
Impératif présent
Indicatif imparfait couvre, couvrons, couvrez
je courais nous courions Subjonctif présent
tu courais vous couriez
il courait ils couraient que je couvre que nous couvrions
que tu couvres que vous couvriez
Indicatif passé simple qu’ii couvre qu'ils couvrent
37 Fum 39 MOURIR
Le composé pronominal s'enfuir conjugue sur ce Se conjugue toujours avec l'auxiliaire ÊTRE aux
type (aux temps simples). temps composés.
40 ouïr
38 GÉSIR (verbe défecdf) Ce verbe est devenu vieux et ne s'emploie plus guère
qu'à l'infinitif et aux temps composés.
indicatif présent
indicatif présent
je gis nous gisons
tu gis vous gisez j'ois nous oyons
il gît ils gisent tu ois vous oyez
il oit ils oient
indicatif imparfait
indicatif imparfait
je gisais nous gisions j'oyais nous oyions
tu gisais vous gisiez tu oyais vous oyiez
il gisait ils gisaient il oyait ils oyaient
infinitif présent Participe passé indicatif passé simple
gésir gisant j'ouïs nous ouïmes
tu ou'is vous ouïtes
Autres temps inusités il ouït ils ouïrent
Annexes
* \
830
j'ouïrais OU j'oirais
tu ouïrais ou tu oirais
il ou'ïrait ou II oirait
nous ou'ïrions OU nous oirions
42 SENTIR
VOUS ouïriez ou vous oiriez
ils ou'ïraient ou ils oiraient
Se conjuguent sur ce type tous les composés de
Conditionnel présent (archaïque) sentir (consentir, pressentir, ressentir), ainsi que
mentir (et son composé démentit), partir (et son
j'orrais nous orrions composé repartir, mais non répartir), se repentir,
tu orrais vous orriez sortir (et son composé ressortit).
il orrait ils orraient
Indicatif présent
Impératif présent
je sens nous sentons
ois, oyons, oyez tu sens vous sentez
Il sent ils sentent
Subjonctif présent
Indicatif imparfait
que j'oie que nous oyions
que tu oies que vous oyiez je sentais nous sentions
qu'il oie qu ils oient tu sentais vous sentiez
il sentait ils sentaient
Subjonctif imparfait
que j'ouïsse que nous ouïssions Indicatif passé simpie
que tu ouïsses que vous ouïssiez je sentis nous sentîmes
qu il ouït qu Ils ouïssent tu sentis vous sentîtes
il sentit Ils sentirent
Participe présent Participe passé
oyant ouï (ou'ïe, ou'ïs, ouïes) Indicatif futur
je sentirai nous sentirons
tu sentiras vous sentirez
il sentira ils sentiront
41 SAILLIR Conditionnel présent
1. — Au sens de « Jaillir avec force » ou de je sentirais nous sentirions
« s'élancer » ou de « couvrir la femelle », ce verbe tu sentirais vous sentiriez
se conjugue comme FINIR et ne s'emploie qu'à il sentirait ils sentiraient
l'infinitif et à la 3* personne du singulier et du pluriel,
à tous les temps simples ou composés de tous les Impératif présent
modes personnels (auxiliaire AVOIR).
sens, sentons, sentez
2. — Au sens de « être en saillie », le verbe saillir
ne se conjugue qu'à la 3‘ personne du singulier et Subjonctif présent
du pluriel, selon le tvoe ci-dessous.
que je sente que nous sentions
Indicatif présent que tu sentes que vous sentiez
qu'il sente qu'ils sentent
. il saille ils saillent
Subjonctif imparfait
Indicatif imparfait
que je sentisse que nous sentissions
il saillait ils saillaient que tu sentisses que vous sentissiez
qu'il sentît qu'ils sentissent
Indicatif passé simple inusité
Participe présent Participe passé
Indicatif futur
sentant senti (sentie, sentis.
il saillera ils sailleront senties)
831 Annexes
indicatif imparfait
44 TENIR je vêtais nous vêtions
tu vêtais vous vêtiez
Se conjuguent sur ce type tous les composés de tenir il vêtait ils vêtaient
(s'abstenir, appartenir, contenir, détenir, entretenir,
maintenir, obtenir, retenir, soutenir), ainsi que venir indicatif passé simple
et ses composés : advenir, circonvenir, contrevenir, je vêtis nous vêtîmes
convenir, devenir, disconvenir, intervenir, obvenir, tu vêtis vous vêtîtes
parvenir, prévenir, provenir, redevenir, se ressouve¬ il vêtit ils vêtirent
nir, revenir, se souvenir, subvenir, survenir.
indicatif futur
indicatif présent
je vêtirai nous vêtirons
je tiens nous tenons
tu vêtiras vous vêtirez
tu tiens vous tenez
il vêtira ils vêtiront
il tient ils tiennent
indicatif futur
SI RIRE
je frirai nous frirons
tu friras vous frirez
il frira ils friront Le composé sourire se conjugue sur ce type.
Infinitif présent
52 SUFFIRE braire
Les verbes confire et déconfire se conjuguent sur Autres temps inusités
ce type, mais leurs participes se terminent par un
-t : confit, confite: déconfit, déconfite. Le verbe
circoncire se conjugue aussi comme SUFFIRE, mais
son participe est circoncis, circoncise.
Indicatif présent 54 FAIRE
je suffis nous suffisons
tu suffis vous suffisez Les composés contrefaire, défaire, forfaire, malfaire,
il suffit ils suffisent méfaire, parfaire, redéfaire, refaire, satisfaire, sur¬
faire se conjuguent sur ce type.
indicatif imparfait
Indicatif présent
je suffisais nous suffisions
tu suffisais vous suffisiez je fais nous faisons
il suffisait ils suffisaient tu fais vous faites
il fait iîs font
indicatif passé simple
je suffis nous suffîmes Indicatif imparfait
tu suffis vous suffîtes
je faisais nous faisions
il suffit ils suffirent
tu faisais vous faisiez
Indicatif futur il faisait ils faisaient
Conditionnel présent
57 TRAIRE
je plairais nous plairions
tu plairais vous plairiez
ils plairaient Se conjuguent sur ce type : abstraire, extraire,
il plairait
retraire, soustraire.
impératif présent
indicatif présent
plais, plaisons, plaisez je trais nous trayons
tu trais vous trayez
Subjonctif présent il trait ils traient
que je piaise que nous plaisions
que tu plaises que vous plaisiez indicatif imparfait
qu'il plaise qu'ils plaisent je trayais nous trayions
tu trayais vous trayiez
Subjonctif imparfait il trayait ils trayaient
que je plusse que nous plussions
que tu plusses que vous plussiez indicatif passé simple inusité
qu'il plût qu'ils plussent
indicatif futur
Participe présent Participe passé je trairai nous trairons
plaisant plu (féminin et pluriel tu trairas vous trairez
inusités) il traira ils trairont
Annexes 836
impératif présent
trais, trayons, trayez 59 ASSEOIR
60 CHOIR (verbe défectif) avec l'auxiliaire ÊTRE quand on veut insister sur l'état,
ce dernier cas étant d'ailleurs le plus fréquent : cette
Aux temps composés, ce verbe, devertu rare de nos ville est bien déchue de son ancienne splendeur.
jours, se conjugue avec l'auxiliaire AVOIR quand on
veut insister sur l'action_ (un fruit a chu sur le sol), Indicatif présent
ou bien avec l'auxiliaire ÊTRE quand on veut insister je déchois nous déchoyons (rare)
sur l'état : les feuilles sont déjà chues. Ce dernier tu déchois vous déchoyez (rare)
tour est d'ailleurs extrêmement rare. il déchoit ils déchoient
ou (archaïque) il déchet
Indicatif présent
je chois indicatif imparfait inusité
tu chois
il choit indicatif passé simple
ils choient je déchus nous déchûmes
tu déchus vous déchûtes
Les autres personnes sont inusitées il déchut Ils déchurent
Indicatif futur
je mouvrai nous mouvrons 67 POUVOIR
tu mouvras vous mouvrez
il mouvra ils mouvront Indicatif présent
Conditionnel présent je peux ou je puis nous pouvons
tu peux vous pouvez
je mouvrais nous mouvrions il peut ils peuvent
tu mouvrais vous mouvriez
il mouvrait ils mouvraient Indicatif imparfait
Impératif présent je pouvais nous pouvions
tu pouvais vous pouviez
meux, mouvons, mouvez il pouvait ils pouvaient
indicatif futur
il pleuvra ils pleuvront 68 POURVOIR
impératif présent
pourvois, pourvoyons, pourvoyez 70 SAVOIR
indicatif imparfait
Subjonctif imparfait
je savais nous savions
que je pourvusse que nous pourvussions tu savais vous saviez
que tu pourvusses que vous pourvussiez il savait ils savaient
qu'il pourvût qu'ils pourvussent
indicatif passé simpie
Participe présent Participe passé
je sus nous sûmes
pourvoyant pourvu (pourvue, tu sus vous sûtes
pourvus, pourvues) il sut ils surent
indicatif futur
je saurai
w tu sauras
nous saurons
vous saurez
69 PRÉVOIR il saura ils sauront
indicatif futur
je vaudrai nous vaudrons
72 SURSEOIR tu vaudras vous vaudrez
il vaudra ils vaudront
indicatif présent
Conditionnel présent
je sursois nous sursoyons
tu sursois vous sursoyez je vaudrais nous vaudrions
il sursoit ils sursoient tu vaudrais vous vaudriez
il vaudrait ils vaudraient
indicatif imparfait
impératif présent
je sursoyais nous sursoyions
vaux, valons, valez
tu sursoyais vous sursoyiez
il sursoyait ils sursoyaient Subjonctif présent
indicatif passé simpie que je vaille que nous valions
que tu vailles que vous valiez
je sursis nous sursîmes qu'il vaille qu'ils vaillent
tu sursis vous sursîtes
il sursit ils sursirent Subjonctif imparfait
indicatif futur que je valusse que nous valussions
que tu valusses que vous valussiez
je surseoirai nous surseoirons qu'il valût qu'ils valussent
tu surseoiras vous surseoirez
il surseoira ils surseoiront Participe présent Participe passé
Conditionnel présent valant valu (value, valus,
values)
je surseoirais nous surseoirions
tu surseoirais vous surseoiriez
il surseoirait ils surseoiraient
impératif présent
vois, voyons, voyez 76 BOIRE
Subjonctif présent indicatif présent
que je voie que nous voyions je bois nous buvons
que tu voies que vous voyiez tu bois vous buvez
qu'il voie qu'ils voient il boit ils boivent
Subjonctif imparfait indicatif imparfait
que je visse que nous vissions je buvais nous buvions
que tu visses que vous vissiez tu buvais vous buviez
qu'il vît qu'ils vissent il buvait ils buvaient
Participe présent Participe passé indicatif passé simple
voyant vu {vue, vus, vues) je bus nous bûmes
tu bus vous bûtes
il but ils burent
indicatif futur
75 VOULOIR
je boirai nous boirons
tu boiras vous boirez
indicatif présent il boira ils boiront
je veux nous voulons
tu veux vous voulez Conditionnel présent
il veut ils veulent
je boirais nous boirions
indicatif imparfait tu boirais vous boiriez
il boirait ils boiraient
je voulais nous voulions
tu voulais vous vouliez impératif présent
il voulait ils voulaient
bois, buvons, buvez
indicatif passé simple
Subjonctif présent
je voulus nous voulûmes que je boive que nous buvions
tu voulus vous voulûtes que tu boives que vous buviez
il voulut ils voulurent qu'il boive qu'ils boivent
indicatif futur
Subjonctif imparfait
je voudrai nous voudrons que je busse
tu voudras vous voudrez que nous bussions
que tu busses que vous bussiez
il voudra ils voudront qu'il bût qu'ils bussent
Conditionnel présent Participe présent Participe passé
je voudrais nous voudrions
tu voudrais buvant bu (bue, bus, bues)
vous voudriez
il voudrait ils voudraient
impératif présent
veux ou veuille 77 CROIRE
voulons ou veuillons
voulez ou veuillez
Le composé accroire se conjugue sur ce type.
Subjonctif présent indicatif présent
que je veuille que nous voulions je crois nous croyons
que tu veuilles■ que vous vouliez tu crois vous croyez
qu'il veuille qu'ils veuillent il croit ils croient
843 Annexes
Indicatif futur
78 CLORE (verbe défectif)
je conclurai nous conclurons
tu concluras vous conclurez
Les verbes dédore, édore et enclore se conjuguent ils concluront
sur ce type défectif, mais la 3* personne du singulier il conclura
de l'indicatif présent ne comporte pas d'accent
circonflexe : U dédot, H édot, H enclôt Conditionnel présent
indicatif imparfait
je prenais nous prenions
81 FENDRE tu prenais vous preniez
il prenait ils prenaient
Se conjuguent sur ce type : apprendre, attendre,
condescendre, défendre, dépendre, descendre, dé¬ indicatif passé simple
tendre, distendre, entendre, étendre, mévendre,
pendre, pourfendre, prétendre, redescendre, refen¬ je pris nous prîmes
dre, rendre, reprendre, retendre, revendre, sous- tu pris vous prîtes
entendre, sous-tendre, suspendre, tendre, vendre. il prit ils prirent
impératif présent
crains, craignons, craignez 85 JOINDRE
Conditionnel présent
86 ABSOUDRE je coudrais nous coudrions
tu coudrais vous coudriez
Se conjugue aussi sur ce type : dissoudre, il coudrait ils coudraient
Indicatif futur
89 RÉSOUDRE nous perdrons
je perdrai
tu perdras vous perdrez
Indicatif présent il perdra ils perdront
je résous nous résolvons
tu résous vous résolvez Conditionnel présent
il résout ils résolvent nous perdrions
je perdrais
tu perdrais vous perdriez
indicatif imparfait ils perdraient
il perdrait
je résolvais nous résolvions
tu résolvais vous résolviez Impératif présent
il résolvait ils résolvaient
perds, perdons, perdez
Indicatif passé simple
Subjonctif présent
je résolus nous résolûmes
vous résolûtes que je perde que nous perdions
tu résolus que tu perdes que vous perdiez
il résolut ils résolurent
qu'il perde qu'ils perdent
Indicatif futur
Subjonctif imparfait
je résoudrai nous résoudrons
vous résoudrez que je perdisse que nous perdissions
tu résoudras que vous perdissiez
ils résoudront que tu perdisses
il résoudra qu'ils perdissent
qu'il perdît
Conditionnel présent
Participe présent Participe passé
je résoudrais nous résoudrions
vous résoudriez perdant perdu (perdue, perdus,
tu résoudrais
ils résoudraient perdues)
il résoudrait
Annexes 848
indicatif présent
je connais nous connaissons
tu connais vous connaissez
il connaît ils connaissent
92 MORDRE
indicatif imparfait
Se conjuguent sur ce type : démordre, détordre,
distordre, remordre, retordre, tordre. je connaissais nous connaissions
tu connaissais vous connaissiez
il connaisait ils connaissaient
indicatif présent
indicatif passé simple
je mords nous mordons
tu mords vous mordez je connus nous connûmes
il mord ils mordent tu connus vous connûtes
il connut ils connurent
indicatif imparfait indicatif futur
je mordais nous mordions je connaîtrai
tu mordais nous connaîtrons
vous mordiez tu connaîtras vous connaîtrez
il mordait ils mordaient il connaîtra ils connaîtront
849 Annexes
Subjonctif présent
indicatif futur
95 NAÎTRE
je paîtrai nous paîtrons
Se conjugue toujours avec l’auxiliaire ÊTRE aux tu paîtras vous paîtrez
temps composés. Le composé renaître se conjugue il paîtra ils paîtront
comme NAITRE aux temps simples, mais n’a pas de
participe passé et il est inusité aux temps composés. Conditionnel présent
je paîtrais nous paîtrions
indicatif présent tu paîtrais vous paîtriez
il paîtrait ils paîtraient
je nais nous naissons
tu nais vous naissez impératif présent
il naît iis naissent
pais, paissons, paissez
Indicatif imparfait
Subjonctif présent
je naissais nous naissions
que je paisse que nous paissions
tu naissais vous naissiez
que tu paisses que vous paissiez
il naissait ils naissaient
qu’il paisse qu’ils paissent
Indicatif futur
Subjonctif imparfait
Conditionnel présent
Indicatif imparfait
Subjonctif présent
Indicatif futur
que je mette que nous mettions
je battrai nous battrons que tu mettes que vous mettiez
tu battras vous battrez qu'il mette qu'ils mettent
. il battra ils battront
Subjonctif imparfait
Conditionnel présent
que je misse que nous missions
je battrais nous battrions que tu misses que vous missiez
tu battrais vous battriez qu'il mît
il battrait qu'ils missent
ils battraient
Participe présent Participe passé
Impératif présent
mettant mis (mise, mis,
bats, battons, battez mises)
851 Annexes
impératif présent
102 ROMPRE
croîs, croissons, croissez
Indicatif présent
je vis nous vivons
103 SUIVRE tu vis vous vivez
il vit ils vivent
Les composés s'ensuivre et poursuivre se conju¬
guent sur ce type, mais s'ensuivre ne s'emploie qu'à Indicatif imparfait
la 3’ personne du singulier et du pluriel et à l'infinitif
je vivais nous vivions
tu vivais vous viviez
indicatif présent il vivait ils vivaient
je suis nous suivons
tu suis vous suivez Indicatif passé simple
il suit ils suivent je vécus nous vécûmes
tu vécus vous vécûtes
indicatif imparfait il vécut ils vécurent
je suivais nous suivions
tu suivais vous suiviez Indicatif futur
il suivait ils suivaient je vivrai nous vivrons
tu vivras vous vivrez
Indicatif passé simple il vivra ils vivront
je suivis nous suivîmes Conditionnel présent
tu suivis vous suivîtes
il suivit ils suivirent je vivrais nous vivrions
tu vivrais vous vivriez
Indicatif futur il vivrait ils vivraient
je suivrai nous suivrons Impératif présent
tu suivras vous suivrez
il suivra ils suivront vis, vivons, vivez
I PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ SEUL. a/ Placés devant le nom. Ils restent invaria¬
bles et sont considérés comme des préposi¬
tions : Attendu ses actions d’éclat, on lui
1 Participe passé employé cooune épithète.
pardonna cette faute. Y compris les taxes, le
Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom
prix ne dépassera pas cent francs. Toutes les
qu’il qualifie : Un travail achevé. Des paquets
maisons du village sont abandonnées, excepté
enveloppés. Une toile déchirée. Des fillettes
deux ou trois. Passé dix heures du soir, la ville
fatiguées.
est morte. Vu les erreurs commises, il faut
renoncer au projet.
2 Participe passé employé comme attribut
sans verbe attributif exprimé. Il s’accorde en
genre et en nombre avec le nom ou le pronom b/ Placés après le nom ou le pronom.
dont il est l’attribut ; Comment sont-elles Ces participes s’accordent en çenre et en
arrivées ? — Complètement épuisées. Ah / si nombre : La dépense s’élève a huit cent
vous aviez vu les plates-bandes après le passage cinquante francs, taxes comprises. Cette mau¬
des garnements / Écrasées, pietinées, vaise période passée, tout redevint comme
avant. Ces deux fillettes exceptées, toutes les
saccagées t
écolières furent punies.
3 Participe passé attribut du complément
d’objet direct. Il s’accorde en genre et en 7 Ci-annexé, ci-joint, ci-inclus. Ces trois
nombre avec le complément d’objet direct : expressions sont invariables dans les deux cas
J'estime ce travail terminé. Je trouve ces en¬ suivants.
fants fatigués. Vous croyez à tort cette beso¬
gne achevée. Nous jugeons ces plaisanteries a/ Au commencement d’une phrase : Ci-
usées. joint la photocopie que vous avez demandée.
4 Cas des participes entendu ! compris ! b/ Dans le corps d’une phrase, ^uand le nom
terminé! employés seuls comme adverbes ou suit sans être isolé de ci-annexe, ci-joint ou
comme exclamations. Ils sont toujours invaria¬ ci-inclus par un article ou un adjectif dé¬
bles : Vous viendrez demain, à onze heures. — monstratif, possessif, indéfini ou numéral :
Entendu ! Veuillez trouver ci-inclus copie de la facture.
— Dans tous les autres cas, ci-annexé, ci-joint,
5 Cas du participe fini employé dans une ci-inclus s’accordent en genre et en nombre :
phrase exclamative sans verbe. L’accord peut Veuillez trouver ci-annexées les copies des
se faire, mais n’est pas obligatoire ; Fini, les lettres. Les factures ci-jointes.
soucis ! ou Finis les soucis l ▼ Dans la locution
fini de..., le participe est toujours invariable ;
Fini de toutes ces lenteurs l 8 Étant donné. Est généralement invariable,
mais de bons auteurs modernes l’emploient en
6 Cas des participes attendu, compris, non faisant l’accord : Étant donné les circonstances,
compris, y compris, excepté, ôté, oui, passé, nous resterons ici Etant données les difficultés
supposé, vu. de l’entreprise, restons-en là.
Annexes 854
dant l’absence d’accord est fréquente et to¬ 6 Participe passé en relation avec les
lérée : Cette affaire que nous avions cru locutions le peu de, ce peu de, son peu de. On
avantageuse. Ces chants que j’avais trouvé distingue deux cas.
beaux.
a/ Le mot peu exprime l’idée principale et
F — Participe passé d’un verbe impersonnel. l’accord se fait au masculin singulier ; Le peu
Il est toujours invariable : Toutes les peines d’ardeur qu’il a montré. Ce peu d’espérance
qu ’il a fallu pour mener à bien cette entreprise. qu’il avait conçu. Son peu de sympathie que
Les transformations qu’il y a eu. nous avions remarqué.
9 Participe passé en relation avec deux 2 Participe passé de faire suivi de l’infinitif.
antécédents unis par des locutions telles que Il reste invariable : Les robes qu ’elle a fait faire.
ainsi que, aussi bien que, autant que, comme, Les murs qu’on a fait construire. T De même,
de même que, non moins que, non plus que, avec devoir, pouvoir, vouloir: Toutes les
etc. On distingue deux cas. démarches que j’ai dû faire. Ces œuvres que
nous avons pu admirer. Les lettres que tu as
a/ Si le premier antécédent exprime l’idée voulu écrire.
principale. C’est avec lui que se fait l’accord :
C’est sa réussite, autant que son échec, que j’ai 3 Participe passé de laisser suivi de l’infini¬
étudiée. C’est sa persévérance, non moins que tif. Il suit, en principe, la règle commune (voir
son savoir, que nous avons admirée. ci-dessus, III, H, 1) : J’ai laissé faire ce travail
par un collègue. Les gens que j’ai laissés partir.
Les erreurs que j’ai laissé commettre. Cepen¬
b/ Si l’on considère que les deux antécédents
dant on rencontre assez souvent, dans l’usage
sont d’importance égale. L’accord se fait au
moderne, laissé invariable, dans des cas où la
féminin pluriel si les deux antécédents sont
règle exigerait l’accord.
féminins {C’est sa bonne humeur aussi bien que
son ardeur au travail que nous avons admirées),
au masculin pluriel si les deux antécédents sont 4 Participe d’un verbe déclaratif ou d’un
masculins {C’est son courage aussi bien que son verbe d’opinion (affirmer, assurer, croire, dire,
savoir que nous avons admirés), au masculin espérer, estimer, nier, penser, prétendre, suppo¬
pluriel si l’un des antécédents est masculin et ser, etc.), suivi d’un infinitif. Il reste normale¬
l’autre féminin {C’est sa patience aussi bien que ment invariable : Ces femmes qu ’il a affirmé
son savoir que nous avons admirés). connaître. Ces mots que l’on a cru venir du
gaulois.
10 Participe passé en relation avec deux 5 Participe passé des verbes qui ont pour
antécédents unis par les locutions moins que, complément un infinitif sous-entendu. Il s’agit
plus que, non, et non, et non pas, plutôt que. du participe des verbes croire, devoir, dire,
L’accord se fait avec le premier antécédent : penser, permettre, pouvoir, prévoir, savoir,
C’est son ardeur au travail, et non son savoir, vouloir, etc. Il reste, dans ce cas, toujours
que j’ai admirée. C’est plus leurs épreuves que invariable : J’ai lu tous les livres que j’ai voulu
leur mérite que nous avons considérées. (= que j’ai voulu lire). Il a apporté toutes les
modifications qu’il a pu {= qu’il a pu
apporter).
H — Participe passé suivi d’un infinitif.
6 Participe passé des verbes avoir à, donner
1 Règle générale. On distingue quatre cas. à, /amer à suivis d’un infinitif et précédés d’un
complément d’objet direct. Ce participe est
a/ Il n’y a pas de complément d’objet direct. invariable quand le complément d’objet direct
Le participe reste alors invariable : J’ai en¬ est complément manifeste de l’infinitif: Les
tendu chanter. clients que ce représentant a eu à visiter (=
il a eu à visiter des clients). Les localités que
j'oi eu à traverser {= j’ai eu à traverser des
h/ Le complément d’objet direct est placé localités). Les plantes qu’on m’a donné à
après la forme verbale comprenant le participe décrire {=^ on m’a donné à décrire des plantes).
passé. Le participe reste alors invariable : J’ai En revanche, on peut accorder, facultative¬
entendu cette femme chanter. J’ai entendu ment, le participe, si le complément d’objet
chanter cette chanson. direct est perçu comme étant d’abord complé¬
ment de avoir, donner, laisser : Les terres qu ’on
c/ Le complément d’objet direct est placé lui avait données à cultiver {= qu’on lui avait
avant la forme verbale comprenant le participe données, pour qu’il les cultivât).
passé et il est aussi sujet de l’action exprimée
par l’infinitif. Le participe s’accorde alors en
genre et en nombre avec lui : Cette femme que IV PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ
j’ai entendue chanter {— qui chantait). Les AVEC LE VERBE ÊTRE DANS LA
vaches qu’il a menées paître. CONJUGAISON D’UN VERBE PRONO¬
MINAL.
d/ Le complément d’objet est placé avant
la forme verbale comprenant le participe passé A — Participe passé employé avec le verbe
et il est aussi objet de l’action exprimée par e/re dans la conjugaison d’un verbe pronominal
l’infinitif. Il reste alors invariable : La chanson réfléchi direct (le pronom personnel réfléchi
quej’ai entendu chanter (= que l’on chantait). étant complément d’objet direct : Je me suis
Les brebis qu’il a mené tondre. lavé = j’ai lavé moi).
857 Annexes
LE PARTICIPE PRÉSENT
d/ Quand le mot est suivi d’un adverbe ou b/ Quand le mot est attribut après être,
d’une locution adverbiale : Les écolières tra¬ sembler, paraître, devenir, etc. Dans ce cas,
vaillant bien seront récompensées. Les per¬ il peut être remplacé par un adjectif quel¬
sonnes souffrant un peu peuvent travailler, mais conque : Cette occasion était tentante, me
sans excès. semblait tentante (= agréable, profitable, etc.).
e/ Quand le mot est suivi d’un complément c/ Quand le mot, épithète ou attribut, est
de lieu ou d’un complément circonstanciel précédé d’un adverbe (autre que né) : Des
faisant corps pour le sens avec le mot en -ant : mégères toujours glapissantes. Des sirènes sans
Les personnes partant pour la retraite. Les cesse hurlantes. Des bourgeoises bien pensantes.
femmes habitant en banlieue. Les personnes Des remarques souvent grinçantes.
souffrant de manière intense ne peuvent
travailler.
III Emploi fautif
f/ Quand le mot est précédé de aller: Elles
vont chantant et criant.
▼ On évitera soigneusement d’employer un
T Exceptions. Sont variables, conformément participe présent qui se rapporterait à un mot
à l’ancien usage du XVIE siècie, les participes autre que le sujet du verbe de la proposition.
présents de quelques expressions figées : les On évitera, par exemple, de dire ; Le train
ayants droit, les ayants cause, toutes affaires partit, en disant adieu à mon camarade.
cessantes, séance tenante, etc. Tourner autrement : Le train partit, en même
temps que (alors que) je disais adieu... — En
3 On a affaire à un adjectif variable dans revanche, les phrases suivantes sont correctes,
les cas suivants. le sujet du participe présent étant le même que
a/ Quand le mot est épithète. Dans ce cas, le sujet du verbe de la proposition : La
il peut être remplacé par un adjectif quel¬ locomotive partit en lâchant un jet de vapeur.
conque : Les sirènes hurlantes des voitures de J’agitais mon mouchoir en disant adieu à mon
la police (= les sirènes sonores, aiguës, etc.). camarade.
L’IMPÉRATIF
1 Règle générale. Pas de -s final pour les 3 Impératif intransitif suivi d’un infinitif.
verbes du premier moupe : Chante. Marche. Pas de trait d’union : Viens le voir.
Balaie. — Un -s final pour les verbes des autres
Çroupes : Finis. Entends. Cours. Écris. T On 4 D y a deux pronoms dépendant tous les
&rit : va, et non *vas. deux de l’impératif. Deux traits d’union ;
Allons-nous-en. Montrez-le-luL
2 Pas de -s pour quelques verbes qui ne sont
pas du premier groupe. Il s’agit des impératifs 5 n y a deux pronoms, dont le second dépend
suivants : accueille, aie (de avoir), assaille, d’un infinitif. Un seul trait d’union, entre
couvre, cueille, défaille, offre, ouvre, recueille, l’impératif et le premier pronom : Laissez-la
sache, souffre, tressaille, veuille. nous raconter son histoire. Envoie-le y passer
quelques jours.
n Addition du -s devant les pronoms en et y.
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Annexes 864
865 Annexes
le verbe se met à la deuxième personne du responsable. C’est toi qui seras le chef C’est
pluriel ; Toi ou ton frère pouvez m'aider. Si l’un elle qui est venue la première. C’est nous qui
des sujets est de la deuxième personne et sommes les premiers. C’est vous mesdames, qui
l’autre de la première, l’accord se fait à la êtes arrivées les dernières. C’est vous, monsieur,
première personne du pluriel : Toi ou moi qui êtes venu hier, je crois. Ce sont elles qui
pouvons aider notre camarade. Si l’un des sont tombées dans l’escalier. ▼ Cependant
sujets est de la première personne et l’autre l’accord se fait avec l’attribut et non avec
de la troisième, l’accord se fait à la première l’antécédent dans trois cas.
personne du pluriel ; Mon frère ou moi pouvons a/ Quand l’attribut est précédé de l’article
aider nos parents. déM ou de l’adjectif démonstratif ; Tu es
b/ Les sujets ne sont pas de la même l’écolier qui a le plus de dons (et non *qui as).
personne, le verbe et l’attribut (ou le participe) Je suis cet homme qui peut vous sauver (et non
exprimant une idée qui ne peut s’appliquer *qui peux).
qu’à un seul sujet à la fois. L’accord pose des b/ Quand l’attribut est un pronom démons¬
problèmes pratiquement msolubles ; Toi, An¬ tratif : Nous sommes ceux qui peuvent gagner
toine, ou ton frère seras le premier ou sera le (et non *qui pouvons gagner).
premier. Les deux accords sont admis, mais c/ Quand la principale est négative ou
rares. On aura intérêt à tourner autrement : interrogative : Tu n’es pas un garçon qui oublie
C’est à toi, Antoine, ou à ton frère qu’on les camarades (et non *qui oublies). Sommes-
donnera la place de premier (ou que reviendra nous des gens qui se dérobent devant leurs
la place de premier) ou encore Toi, Antoine, responsabilités ? (et non *qui nous dérobons).
ou ton frère, l’un de vous deux sera le premier.
8 Après la plupart d’entre nous, d’entre vous
6 Accord avec des sqjets joints par ni.
(bien plus rarement la plupart de nous, de
a/ Les sujets ne sont pas de la même vous). Le verbe se met en général à la troisième
personne, le verbe et l’attribut (ou le participe) personne du pluriel : La plupart d’entre nous
exprimant une idée qui peut s’appliquer aux étaient heureux de voir approcher les vacances.
deux sujets à la fois. Si l’un des sujets est de La plupart d’entre vous, mesdemoiselles, seront
la deuxième personne et l’autre de la troisième, admises dans la classe supérieure. — Parfois,
le verbe se met à la deuxième personne du après la plupart d’entre nous, le verbe se met
pluriel : Ni toi ni ton frère n’êtes en cause dans à la première personne du pluriel pour bien
l’affaire. Si l’un des sujets est de la deuxième souli^er que celui qui parle ou écnt s’inclut
personne et l’autre de la première, le verbe se
dans le groupe : La plupart d’entre nous.
met à la première personne du pluriel : Ni toi
Français de la génération de 1900, avions été
ni moi ne sommes en cause. Si l’im des sujets
élevés dans ces principes.
est à la première personne et l’autre à la
troisième, l’accord se fait à la première
personne du pluriel (voir cependant ci-dessous, II Accord en nombre.
c) : Ni lui ni moi ne sommes en cause.
b/ Les sujets ne sont pas de la même 1 Plusieurs sujets juxtaposés. Normale¬
personne, le verbe et l’attribut (ou le participe) ment, accord au pluriel ; La lumière limpide,
exprimant une idée qui ne peut s’appliquer la beauté des sites, la douceur du climat font
qu’à un seul sqjet à la fois. L’accord pose des de cette province un vrai paradis. T Parfois,
problèmes pratiquement insolubles : Ni toi, lorsque il y a plusieurs sujets juxtaposés,
Antoine, ni ton frère ne seras le premier ou ne l’accord se fait avec le dernier, soit que ces
sera le premier. Les deux accords sont admis, sujets soient synonymes ou à peu près, soit que
mais rares. On aura intérêt à tourner autre¬ le dernier résume tous les autres, soit qu’on
ment : Ce n’est ni à toi, Antoine, ni à ton frère veuille attirer l’attention sur le dernier terme
qu’on donnera la ^lace de premier ou Ni toi, d’une gradation : L’harmonie, la noblesse, le
Antoine, ni ton frere, aucun de vous deux ne sublime fait de ce poème un chef-d’œuvre sans
sera le premier. égal (Tet usage est assez littéraire.
c/ Les sujets ne sont pas de la même
personne et l’un des sujets est aucun (-|- nom), 2 Plusieurs sujets coordonnés. Accord au
nul (+ nom), personne, rien. Le verbe se met pluriel ; Le froid et la pluie ont gâché mes Jours
toujours à la troisième personne du singulier, de congé. La forêt, la mer, le soleil et la
l’attribut (ou le participe) au masculin singu¬ montagne font de ce pays un séjour merveilleux.
lier : Ni moi ni personne ne peut être tenu de
respecter ce règlement absurde. 3 ▼ Accord au singulier si les deux sujets
désignent un seul et même être ou une seule
7 Accord avec l’antécédent de la relative. et même chose ; Ce grand mathématicien et
Le verbe s’accorde en nombre et en personne ce grand écrivain que fut Pascal est la gloire
avec l’antécédent : C’est moi qui suis le de l’Auvergne.
867 Annexes
4 Après aucun, chaque, nul, tout, répété. b/ Les deux sujets sont des singuliers et
Accord au singulier: Chaque rue, chaque l’idée exprimée par le verbe et l’attribut (ou
venelle, chaque maison de ce village m'est le participe) peut se rapporter aux deux sqjets
familière. à La fois. On peut au choix faire l’accord au
5 Spjëts joints par ou. pluriel ou au singulier : Ni Flaubert ni
Baudelaire ne fut académicien ou ne furent
a/ L’un des spjets est au pluriel. Accord au
académiciens (ils auraient pu être tous les deux
pluriel : Mon frère ou mes parents pourront
signer à ma place.
académiciens).
b/ Le deuxième terme est donné comme c/ Les deux sujets sont des singuliers et
synonyme, équivalent ou traduction du pre¬ l’idée exprimée par le verbe ou l’attribut (ou
mier. Accord obligatoire au singulier, sauf si le participe) ne peut se rapporter qu’à l’un des
le premier terme est au pluriel : L'oronge verte sigets. Accord obhgatoire au singulier; Ni
Jacques ni Etienne n'a été le premier de la
ou amanite phalloïde est vénéneuse (mais Les
classe le mois dernier (ils n’auraient pu être
oronges vertes ou amanites phalloïdes sont
tous les deux le premier de la classe).
vénéneuses). Au Brésil la grande exploitation
agricole, ou fazenda, appartient souvent à une d/ Seul l’un des deux sujets est placé avant
vieille famille de l'aristocratie coloniale (mais... le verbe. C’est ce sujet antéposé qui commande
les grandes exploitations, ou fazendas, l’accord: Ni l'étude n'est suffisante pour
appartiennent...). former le caractère, ni les livres.
c/ Les deux sqjets sont des singuliers et e/ Le premier sqjet est au singulier et le
l’idée exprimée par le verbe peut se rapporter second siget, au singulier, est précédé de ni
aux deux sqjets à la fois. Accord plutôt au même, ni à plus forte raison, etc. L’accord se
pluriel ; Pendant ses vacances, la promenade fait avec le premier sujet : Ni la pauvreté, ni
ou la lecture lui changeront les idées (pour se même la maladie, ne put l'abattre. T On
changer les idées, il pourra lire ou se promener, évitera de joindre un premier sujet singuher
les deux activité n’étant pas exclusives). et un second sujet pluriel, car l’accord au
singulier, en principe correct, serait, dans ce
d/ Les deux sqjets sont des singuliers et
cas, choquant. On tournera autrement : Rien
l’idée exprimée par le verbe ne peut se ne put l'abattre, ni la pauvreté, ni même les
rapporter qu’à l’un des sujets. Accord obUga- maladies (mieux que Ni la pauvreté, ni même
toire au singuüer : Comme d'habitude, Henri
les maladies, ne put l'abattre).
ou Etienne sera le premier de la classe ce
mois-ci (ils ne peuvent être tous les deux le f/ n y a une virgule devant ni (effet
premier de la classe). stylistique). Accord au singulier, car la dis¬
jonction est fortement marquée : Ni le temps
e/ Seul l’un des sujets est placé avant le écoulé, ni cette inévitable et toute-puissante
verbe (tour très littéraire). C’est ce sujet qui altération de la sensibilité, n'a pu atténuer la
commande l’accord : Le succès viendra, ou les vivacité de ce souvenir d'enfance.
revers. Les victoires viendront, ou l'échec.
f/ Le premier sqjet est au singulier et le 7 Accord après l’un et Vautre, l’un ou
second sqjet, au singulier, est précédé de ou Vautre, ni l’un ni Vautre, un des... qui, un de
même, ou plutôt, ou à plus forte raison, etc. ces... qui.
L’accord se fait avec le premier sujet : La a/ Après l’un et Vautre adjectif. Accord le
pauvreté, ou même la maladie, peut être pour plus souvent au singi^er: L’une et l’autre
le sage une source de progrès moral ▼ On hypothèse peut être prise en considération.
évitera de joindre un premier sujet singulier b/ Après l’un et Vautre pronom. Accord le
et un second sujet pluriel, car l’accord au plus souvent au pluriel : L’une et l’autre sont
singulier, en principe correct, serait, dans ce parties. — Cet accord au pluriel est obhgatoire
cas, choquant. On tournera autrement : Le si le verbe précède le sujet : Elles sont venues
sage peut trouver une source de progrès moral l’une et l’autre.
dans la pauvreté ou même dans les maladies c/ Après l’un ou Vautre. Accord au singu¬
(mieux que La pauvreté, ou même les maladies, her : L’une ou l’autre sera désignée.
peut être...). d/ Après ni l’un ni Vautre. Les deux accords
g/ n y a une virgule devant ou (effet sont possibles : Ni l'une ni l’autre n’est venue
stylistique). Accord au singulier, car la dis¬ ou ne sont venues. — Accord au pluriel
jonction est fortement marquée : La sagesse, obhgatoire si le verbe précède le sujet : Elles
ou la lassitude, ou la crainte, le fit renoncer ne sont venues ni l’une ni l’autre, f Accord
à ce projet. au singuher obhgatoire s’il y a exclusion
6 Sujets joints par ni. évidente : Ni l’une ni l’autre ne sera la première
a/ L’un des sujets est au pluriel. Accord au à cette composition.
pluriel : Ni mon camarade ni ses parents ne e/ Après un de ces... qui. Normalement,
sont riches. accord au pluriel : Il habite l'une de ces
Annexes 868
maisons qui ont été construites récemment. — la quantité globale. Comparer : Beaucoup de
Accord au singulier (et virgule devant qui) si métaphores accumulées produit un effet de
l’idée porte spécialement sur un (une): Il surcharge (= une grande masse de méta¬
habite l’une de ces maisons, qui se trouve avoir phores...) et Beaucoup de métaphores sont
été construite par notre architecte. empruntées au langage de la marine (=
nombreuses sont les métaphores qui sont
f/ Après un de ceux qui. Normalement,
empruntées...).
accord au pluriel : Un de ceux qui ont été
choisis pour nous diriger. — Après un de 11 Après combien (de).
ceux-là qui, accord au singulier (et, souvent, a/ Combien de -f nom pluriel. En fonction
virgule devant qui) quand l’idée rend impossi¬ de sujet, exi^e le verbe au pluriel ; Combien
ble le pluriel : Un de ceux-là, qui sera élu d’élèves ont été reçus ? (et non * a été reçu ?).
président de la République. C’est une de Dites-moi combien d’invités sont venus (et
celles-là qui sera désignée pour réciter le non * est venu).
compliment.
b/ Combien employé seul au sens de
8 Spjets joints par ainsi que, comme, et « combien de gens ». En fonction de sujet,
surtout, avec, etc. exige le verbe au pluriel : Combien connaissent
cette anecdote ? Combien sont venus ?
a/ Le second sujet n’est pas encadré par des
virgules. L’idée de coordination domine et 12 Après une (la) foule de (des).
l’accord se fait au pluriel : Le maire ainsi que a/ L’idée de masse unique domine. On fait
son adjoint assisteront à la cérémonie. Le l’accord au singulier : Une foule d’émeutiers,
Maine comme la Bretagne sont des pays furieuse, avait envahi la cour d’honneur. La
d’élevage. Marcel et surtout son frère sont très foule des curieux reflua.
forts en mathématiques.
b/ L’idée de somme de personnes distinctes
b/ Le second sujet est encadré par des domine. On fait l’accord au pluriel : Une foule
virgules. L’idée de comparaison domine et de pèlerins fervents sont venus déposer leurs
l’accord se fait au singulier : Le maire, ainsi offrandes sur le parvis.
que son adjoint, assistera... Le Maine, comme c/ L’idée de grwde quantité domine. Ac¬
la Bretagne, est un pays d’élevage. Marcel, et cord au pluriel obligatoire : Une foule de gens
surtout son frère, est très fort en mathémati¬ naïfs croient encore aux horoscopes.
ques. T Avec de même que, avec, pas plus que,
non plus que, plutôt que, l’encadrement par 13 Après infinité de (des).
des virgules et l’accord au singulier sont, sinon a/ Le nom infinité est précédé de l’article
obligatoires, du moins conseillés : Le peuplier, défini, du démonstratif ou du possessif. Ac¬
de même que le sapin, fournit un bois tendre. cord avec infinité: L’infinité des îles du
L’intérêt, plutôt que l’amitié, l’a poussé à ce Pacifique forme comme une grande chaîne
geste. Le pin, pas plus que le sapin, ne fournit entre l’Asie et l’Amérique. Cette infinité de
de bois très dur. mythes, transmise à travers les siècles, se
confond avec la mémoire des premiers âges.
9 Après la moitié de (des), le quart de (des),
le tiers de (des). W Le nom infinité est précédé de l’article
indéfini. Accord avec infinité si l’on veut
a/ L’expression désigne une quantité égale insister sur l’idée d’ensemble, d’unité : Une
exactement à 1/2 ou à 1/4 ou à 1/3. L’accord infinité d’astres éclaire le ciel d’été. — Accord
se fait en principe au singulier. Cependant, avec le complément de nom au pluriel si l’on
l’accord au pluriel est admis et même plus veut mettre en valeur l’idée de pluralité : Une
fréquent dans l’usage actuel : Le tiers des infinité de villages sont encore dépourvus de
délégués a voté (ont voté) cette motion. tout équipement collectif.
b/ L’expression désigne une quantité ap¬
14 Après masse de (des).
proximative. L’accord se fait au pluriel : Au
mois de juillet, le tiers des Parisiens sont en a/Après la masse de, cette masse de. L’accord
vacances. se fait généralement au singulier : La masse
10 Après beaucoup de. des émeutiers, hésitante, recula.
a/ Beaucoup de suivi d’un nom au singulier. b/ Après une masse de. L’accord se fait
plutôt au singulier : Une masse d’émeutiers,
Le verbe est toujours au singulier : Beaucoup
de monde est descendu dans la rue pour voir furieuse, enfonça le cordon de troupes. Le
passer le cortège. pluriel n’est possible que si l’on veut insister
sur l’idée de grand nombre, sans idée de bloc
b/ Beaucoup de suivi d’un nom au pluriel. massif. Dans ce cas, il vaut mieux employer
Le verbe est normalement au pluriel : Beau¬ une grande quantité de ; Une grande quantité
coup de gens pensent comme vous. Beaucoup de documents ont été détruits au cours des
de serpents sont venimeux. T Cependant le siècles, mieux que Une masse de documents
singulier est possible, si l’on veut insister sur ont été détruits au cours des siècles.
869 Annexes
15 Après (un) nombre de (des). b/ Plus d’un(e) des -|- nom au pluriel. Le
a/ Vn grand, un petit, un certain nombre verbe se met au singulier ou au pluriel : Plus
de, le plus grand, le plus petit nombre de. d’un des spectateurs était ému (ou étaient
Accord selon le sens : Le plus grand nombre émus). Plus d’une des écolières était folle de
des assistants était favorable à cette motion. Le joie (ou étaient folles de joie).
plus grand nombre des documents sont faux. 19 Après plus de la moitié, du quart, du tiers,
Un grand nombre de concurrents ont été etc. Si le nom de la fraction et son complément
éliminés. Un grand nombre d'hommes indécis sont tous les deux des singuliers, le verbe est
peut être dominé par une minorité énergique. obliptoirement au singulier : Plus du tiers du
Un grand nombre d’hommes sont, toute leur jardin est à l’abandon. — Si le nom de la
vie, destinés à être dominés par autrui fraction et son complément sont tous les deux
b/ Sombre de (sans article). Accord toujours des pluriels, le verbe est obligatoirement au
au pluriel : Nombre de magasins sont restés pluriel : Plus des deux tiers des maisons du
ouverts malgré l’ordre de grève. village appartiennent à des gens de la ville
voisine. — Si le nom de la fraction et son
16 Après (le) peu de. complément ne sont pas du même nombre
a/ Peu de. Accord avec le nom qui suit peu (l’un au singulier et l’autre au pluriel), l’accord
de : Peu de monde est venu. Peu de personnes se fait selon le sens et l’intention : Plus de la
sont venues. moitié des électeurs a rejeté (ou ont rejeté) cette
b/ Le peu de au sens de « l’insuffisance de ». politique. Plus des deux tiers de l’électorat a
Accord avec peu : Le peu de lettres que fai voté contre cette politique (ici plutôt le singu¬
reçu me décourage. Le peu de ressources en lier). Plus de la moitié des jardins sont en friche
énergie est gênant pour le développement de (ici plutôt le pluriel).
l’économie. 20 Après une quantité de. Le verbe et
c/ Le peu de au sens de « la quantité faible l’attribut s’accordent selon le sens, soit avec
de ». Accord avec le nom qui suit le peu de : quantité, soit avec le complément : Une quan¬
Le peu de lettres que fai reçues suffisent à tité de boulons non déterminée est restée
montrer que je suis compris. Le peu de inutilisée et s’est rouillée. Une quantité de
ressources naturelles qui existent sont suffi¬ maisons sont vieilles et dépourvues de
santes pour assurer le démarrage économique confort. T Après quantité de, l’accord se fait
de ce pays au pluriel : ^antité de gens ne savaient pas
lire. (Quantité d’enfants ne partent pas en
17 Après la plupart
vacances. Quantité d’abbayes furent fondées au
a/ La plupart de + nom au singulier. Tour Moyen Age.
assez rare et vieilli, sauf dans la plupart du
temps Le verbe se met au singulier : La plupart 21 Après tant de -)- nom au pluriel. L’accord
du peuple se plaint La plupart du temps se du verbe (et du participe ou de l’attribut) se
passe en discussions stériles fait, en principe, avec le complément de tant :
Tant de grandes œuvres ont été écrites. T On
b/ La plupart de + nom au pluriel. Tour
distinguera les tours Tant de sottise est
usuel et moderne. Le verbe se met au pluriel :
révoltante (= une si grande sottise). Tant de
La plupart des gens souhaitent un retour à la
sottises sont révoltantes (= si nombreuses sont
situation antérieure. La plupart de ces livres
les sottises révoltantes) et Tant de sottises dans
ont eu un grand succès
un seul devoir est scandaleux (= une si grande
c/ La plupart, sans complément. Tour usuel. accumulation de sottises).
Désigne la majorité des gens ou des choses
dont il est question. Le verbe se met normale¬ 22 Après la totalité de. Accord selon le sens
ment au pluriel. Le singulier est rare : La et l’intention : La totalité des étudiants sont
plupart se contentent d’une vie médiocre. Ces bacheliers. La totalité des marchandises sera
monuments sont fort beaux La plupart datent livrée le 10 octobre par camion.
du XIII‘ siècle. 23 Après trop de. Généralement accord avec
le complément : Trop de maisons sont vieilles
18 Après plus d’un, plus d’une (des).
et petites. ▼ Cependant, accord avec trop (au
a/ Plus d’un, plus d’une. Après ces expres¬ masculin singulier) si trop de signifie « un
sions, le ver^ se met généralement au exc^ de » : Trop de sucreries est mauvais pour
singulier, parfois au pluriel : Plus d’un esprit les dents. Trop de complaisance est désastreux
subtil est tombé dans ce piège (ou, plus parfois
rarement, sont tombés). Plus d’une femrne a
été séduite par ce bellâtre (ou ont été sé¬ 24 Après la troupe des, une troupe de.
duites). T Pluriel obligatoire s’il y a plusieurs tj La troupe des. Accord le plus souvent
sujets répétés : Plus d’un artiste, plus d’un avec troupe : La troupe des danseurs était fort
poète ont vu le Jour dans cette ville. joyeuse.
Annexes 870
b/ Une troupe de. Accord souvent au pluriel : 26 Plusieurs infinitifs sujets. Accord au
Une troupe d’enfants viennent tous lesjoursjouer pluriel si les actions exprimées par les infinitifs
sur la place. L’accord au singulier insiste sur sont considérées comme distinctes : Lire et se
l’idée d’unité ; Une troupe de Prussiens défila promener sont ses deux distractions favorites
dans la ville, en marchant au pas de parade. — Accord au singulier si les actions sont
considérées comme des aspects d’une seule et
25 Après un (le) troupeau de. Accord le plus
même activité : Bien décrire et bien raconter
souvent au singulier : Un troupeau de moutons
est un don que tout le monde ne possède pas
paissait dans le pré.
3 Sont invariables les noms désignant des 1 Sont invariables les noms de villes pris au
membres d’une famille, tels que : Les deux sens propre : Il y a en France plusieurs
Corneille (Pierre et Thomas). Les deux Racine Montigny (= plusieurs villes portant le nom
(Jean et son fils Louis). de Montigny).
4 Sont invariables les noms de personnes 2 Sont, en général, invariables les noms qui
employés au pluriel par effet de style (pluriel ne s’appliquent pas à plusieurs pays, à
emphatique) : Et voici que la Révolution voit plusieurs vdles, mais qui sont employés au
se lever de nouveaux héros tout prêts à la pluriel par figure de style : Selon cet écono¬
défendre, les Hoche, les Kléber, les Marceau miste, il y a deux France, la France
( = Hoche, Kléber, Marceau). septentrionale, riche et peuplée, et la France
5 Sont variables les noms de familles ou de méridionale, qui devient un désert. J’ai connu
dynasties suivants : les Antonins, les Bourbons, les deux Lyon, le Lyon bourgeois et le Lyon
les Capets, les Césars, les Condés, les Constan- ouvrier.
tins, les Curiaces, les Fia viens, les Gracques,
3 Sont variables les noms géographiques qui
les Guises, les Horaces, les Paléologues, les
s’appliquent à deux réahtes distinctes: Les
Plantagenets, les Ptolémées, les Scipions, les
deux Amériques. Les deux Allemagnes. Les
Sévères, les Stuarts, les Tarquins, les Tudors.
Guyanes. De même, dans les expressions
6 Sont variables les noms propres employés traditionnelles : Les Romagnes Le roi de toutes
par métonymie, c’est-à-dire désignant non pas les Espagnes. L’empereur de toutes les Russies.
les personnes qui ont vraiment porté ce nom, Les Gaules. Les Indes. Les Flandres..
mais des catégories : Tous ces garçons rêvent
d’être un jour des Balzacs ou des Newtons (= 4 Sont variables les noms de villes ou de pays
de grands romanciers ou de grands savants). employés par métonymie : Paris, lai reine de
nos Tyrs et de nos Babylones (= des grandes
7 Sont, en principe, invariables les noms villes).
d’artistes employés pour désigner des œuvres :
Des Raphaël Des Corot (= des tableaux de
Raphaël, des tableaux de Corot). On rencontre III Les noms de journaux. Toujours
cependant parfois les graphies avec -s (Des invariable : Sur Ici table du café traînaient
Raphaëls. Des Corots), qm ne sauraient être deux ou trois Figaro et quelques Dépêche
considérées comme des fautes. de Toulouse.
871 Annexes
TV Les noms de marques. Toujours invaria¬ et le -s du pluriel : Des camemberts. Les bons
ble : Dans la cour stationnaient deux Renault bourgognes. Les grands champagnes. Si le nom
et trois Peugeot. Il a bu quatre Ricard. d’un vin est celui d’une ville, on laisse plutôt
invariable : Des monbazillac. Des pouilly
L’usage est cependant assez flottant : Des
V Les noms de produit. Avec des minuscules frontignans (plutôt que des frontignan).
1 Dans les prénoms français, seuls les deux la naissance de son fils, Louis, Antoine, Marcel,
éléments d’un prénom usuel composé sont Oscar. — Pas de trait d’union dans un prénom
reliés par un trait d’union : Mon cousin dont un élément est abrégé ; Jean Ph. Dupont.
s’appelle Jean-Louis et ma cousine Marie-
2 Dans les prénoms étrangers, jamais de trait
Helène. — Pas de traits d’union (mais, parfois,
d’union ; Wolfgang Amadeus Mozart. Maria
des virgules) entre les prénoms multiples
Luisa Lôpez.
faisant partie de l’état civil : Il vint déclarer
I La majuscule dans les titres. Les règles les despotisme. Mes voyages. Comment devenir
plus couramment admises sont les suivantes. riche sans travailler. Sachez chasser
6 Le titre est constitué par une phrase ou
1 Le titre est un nom unique précédé de
un fragment de phrase. Seul le premier mot,
l’article défini. L’article s’écrit avec une
quel qu’il soit, prend la majuscule : Les dieux
minuscule, le nom avec une majuscule ;
ont soif A la recherche du temps perdu.
Avez-vous lu la Débâcle de Zola ?
7 Les livres sacrés. On écrit : la Bible,
2 Le titre est constitué par deux ou plusieurs l’Evangile, le Coran (mais une bible reliée de
noms coordonnés par et ou juxtaposés ou par cuir, un coran du XVI‘ siècle, car il s’agit de
un nom suivi d’un adjectif ou d’une détermina¬ l’exemplaire matériel et non de l’œuvre).
tion. Seul le premier nom prend la majuscule,
et l’article défini, s’il y en a un, s’écrit avec II Emploi et forme de l’article.
une minuscule ; Voici le nouveau livre dont je 1 Sous la forme le, la, les. L’article ne doit
vous ai parlé: Vie, mort et résurrection des pas être détaché du nom quand il fait partie
provinces françaises. Je vais vous prêter les du titre. On écrira donc : J’ai lu « les
Ames mortes de Gogol Avez-vous tu l’Esprit Misérables » de Victor Hugo ou bien j’ai lu les
de système de Péguy ? Misérables de Victor Hugo, mais non J’ai lu
les «Misérables» de Victor Hugo, ni J’ai lu
3 Le titre est constitué par deux noms
les Misérables de Victor Hugo. En revanche,
coordonnés par ou. Les deux noms preiment
on détachera l’article du nom quand il ne fait
la majuscule : le Défi ou l’Audace récompensée.
pas partie du titre : J’ai admiré la » Phèdre »
4 Le titre est constitué par un nom précédé de Racine ou J’ai admiré la Phèdre de Racine,
d’un adjectif. Le nom et l’adjectif prennent tous et non J’ai admiré «la Phèdre» de Racine,
les deux une majuscule : les Grandes Familles. ni J’ai admiré la Phèdre de Racine.
Son dernier livre s’intitule Haute Mer. 2 La contraction de à le en au, de de le en
5 Le premier mot du titre n’est ni un article du, de à les en aux, de de les en des. Elle est
défini, ni un nom, ni un adjectif qualificatif. d’usage quand le titre est constitué par un
Le premier mot s’écrit avec une majuscule, les substantif unique, suivi ou non d’une détermi¬
autres avec une minuscule : Une ténébreuse nation. Dans ces cas, le détachement de
affaire. Quelqu’un se souvient. On en parle. Du l’article contracté est de rigueur. On écrira
Annexes 872
donc : Avez-vous lu << le Feu », de Barbusse ? se fasse au masculin singuher : On sait que
L'admiration que je porte au «Feu» de Salambô/«t critiqué (ou critiquée) par Sainte-
Barbusse. La lecture du « Feu » a été pour moi Beuve. dn préférera l’accord au féminin. —
une révélation. J’ai lu «les Employés», de Quand le nom propre n’est pas un nom de
Balzac. La lecture des «Employés» m’a personne, accord plutôt au masculin : J’ai lu
intéressé. J’ai lu «le Crime de Sylvestre Venise, qui est très intéressant
Bonnard ». Un chapitre du « Crime de Sylves¬
tre Bonnard». J’ai lu «le Bourgeois gentil¬ 2 Le titre est un nom commun précédé de
homme». Une scène du «Bourgeois gentil¬ l’article. En principe, accord avec le nom : Je
homme ». Il consacre un article au « Bourgeois sais que les Paysans de Balzac ont été publiés
gentilhomme ». Molière a écrit « les Fourberies en 1844. Bien sûr, les Méditations sont pleines
de Scapin ». Molière est l’auteur des «Fourbe¬ d’harmonie et d’émotioru Voici la Vie de César,
ries de Scapin ». que j’ai prise dans ma bibliothèque.
3 Le titre comprend deux substantifs joints 3 Le titre est un nom commun non précédé
par et ou par ou. On fait la contraction de à de l’article. Accord au masculin singuher:
ou de de et du premier article. L’article Vous avez vu Fureurs et passions, qui a été
contracté sera détaché du nom : J’ai lu « le adapté pour la télévision. Dans cette édition.
Rouge et le Noir». Il consacre sa thèse au Chanson d’Armor est placé en tête du recueil
«Rouge et le Noir» (et non*a« «Rouge et
au Noir»). La psychologie si fine du «Rouge 4 Le titre est formé de noms reliés par et
et le Noir » (et non * du « Rouge et du Noir »). ou par ou. En principe, accord en genre et en
Beaumarchais a écrit « le Mariage de Figaro nombre avec le premier nom : Vous savez que
ou la Folle Journée». L’auteur du «Mariage la Gloire et l’oubh va être portée à l’écran.
de Figaro ou la Folle Journée » (et non *ou Naturellement Servitude et gjrandeur mihtaire
de la Folle Journée). est marquée au sceau du stoïcisme. Souvent
aussi, on fait l’accord au masculin singuher.
4 Le titre est une phrase on un fragment
de phrase. On fait la contraction. L’article 5 Le titre est une phrase complète ou bien
contracté sera détaché du nom : Anatole un firagment de phrase.
France écrivit « Les dieux ont soif ». Anatole
a/ Le titre est une phrase complète. Accord
France est l’auteur des «Dieux ont soif». T
avec le sujet de la proposition : Mais oui Les
Attention au fait que, dans le cas de la
cigognes reviennent sont un livre charmant
contraction, le premier nom de la phrase prend
une majuscule. b/ Le titre est un frs^ent de phrase.
5 On peut toujours éviter la contraction Accord au masculin singuher : 5/ A la
(parfois gênante) en intercalant un nom recherche du temps perdu n 'avait pas été écrit
commun (roman, fable, poème, comédie, tragé¬
die, pièce, etc.) entre à ou de et le titre;
ly Tout devant un titre d’œuvre. L’adjectif
Beaumarchais est l’auteur de la pièce «le
indéfini tout est variable seulement devant
Mariage de Figaro ou la Folle Journée ».
l’article défini féminin la, les, quand le titre
ne constitue ni une phrase ni un fragment
ni Accord du verbe (et de l’adjectif ou du de phrase : Il a lu toute « la Débâcle » de
participe). Zola et toutes « les Fleurs du mal ». — Dans
tous les autres cas, invariabihté : Il a lu tout
1 Le titre est un nom propre de personne. « Une ville d’autrefois» et tout «Les affaires
En principe, accord avec le nom : Il est vrai sont les affaires» et aussi tout «le Père
que Phèdre fut admise au nombre des chefs- Goriot », tout « les Employés », tout « Eugénie
d’œuvre. — Si la finale d’un nom féminin n’est Grandet», tout «A la recherche du temps
pas nettement féminine, il arrive que l’accord perdu ».
873 Annexes
Le genre des noms de villes est assez Les noms tels que Paris, Lyon, Orléans sont
arbitraire et il est fixé par l’usage. D’une masculins. A part le cas d’un certain nombre
manière générale, les noms de villes terminés de noms, dont l’emploi au féminin est obliga¬
par un -e muet ou par -ie sont féminin. C’est toire (Rome, Venise, etc.), l’usage des écrivams
le cas de Rome, Venise, Sparte, Alexandrie, par est assez flottant. T On observera que, lorsque
exemple. Il en va de même pour Athènes, le nom de la ville est employé par métonymie
Thèbes. Cette règle n’est cependant pas absolue pour désigner les habitants, il est masculin s’il
et l’on dit Nice le Beau plutôt que Nice la Belle. est précédé de tout : Alors, tout Venise prit parti
pour le nouveau doge > tout (V, 21).
Pour les noms de navires et de bateaux, 4 De nos jours, dans la marine marchande,
l’usage concernant le genre, l’emploi du trait ie nom des paquebots tend à être masculin ;
d’union, l’emploi de l’italique est souvent le Normandie, le Flandre, le Bremen, le Queen
flottant et a donné lieu à des controverses entre Mary, le Queen Elizabeth, le Caledonia, le
grammairiens. Sans prétendre trancher le Mauretania.
débat, nous indiquons ci-dessous un certain
5 Depuis 1960 environ, la Compagnie
nombre de principes qui jwurront servir de générale transatlantique a décidé de supprimer
guide, malgré la multiplicité des cas l’article devant le nom des paquebots : A midi,
particuliers. France arrivera au Havre L’usage courant n’a
guère suivi cette décision. On hésite à dire :
I Genre des noms de navires ou de bateaux. Il est marin sur France. Les hautes cheminées
de France se profilent à l’horizon. On dit plutôt
1 Quand on parle d’un navire d’autrefois, soit le France, soit le paquebot << France ». T
Sur la coque des navires, le nom ne comporte
on aura intérêt à suivre l’usage de la marine
presque jamais l’article, mais cette absence
de l’Ancien Régime. Selon cet usage, le genre
d’article dans les inscriptions n’a jamais
du nom du navire était le même que celui de
correspondu à l’usage de la langue des marins
l’être ou de la chose qui avait donné son nom
ni à celui de la langue des écrivains.
au navire : le Royal-Louis, la Junon, le Soleil
6 Quand, de nos jours, un navire de
2 Cet usage ancien s’est conservé dans la commerce n’est pas un paquebot, l’usage est
Marine nationale (marine de guerre fran¬ flottant. Pour les noms de navires qui sont des
çaise) : le Colbert, le Berry, mais la Provence, noms de villes, on emploie toujours le masculin
la Lorraine. Les navires portant un nom de (A midi, le Bayonne appareilla), sauf quand
ville avaient (et ont encore) toujours, un nom le nom est précédé de ville de (Il monta a bord
masculin : le Dunkerque, le Strasbourg. Quand de la Ville de Rouen). Pour les noms de navires
le nom est un adjectif substantivé il peut être ou de bateaux qui contiennent un prénom, le
masculin ou féminin : le Redoutable, le Terri¬ genre est celui du prénom : Le Jean-Christo¬
ble, l’Ardent, la Furieuse, la Triomphante. phe est à quai Le Gros Jacques appareille. La
Marie-Thérèse a quitté le port. Le capitaine de
3 Quand on parle d’un navire étranger la Jolie Louisette. Dans les autres cas,
d’autrefois, on respectera le genre de la langue tendance à généraliser le masculin, sauf si le
d’origine, quand l’opposition masculin/fémi¬ nom comporte un nom spécifiquement fémi¬
nin de cette langue est nettement perceptible nin : La Dame Blanche
pour un Français (c’est le cas de l’espagnol,
du portugais, de l’italien, parfois du grec) : la 7 Une solution fréquente et commode
Santa Maria, la Pinto, la Nina, la Santa Lucia, consiste à faire précéder le nom propre d’un
mais le San Juan, le Sâo Vicente. nom commun (paquebot, cargo, pétrolier,
Annexes 874
etc.) : Le paquebot France. Le paquebot Li¬ s’écrit en italique. Dans un texte en italique,
berté. Le cargo Ville de Rouen. Le cuirassé il s’écrit en romain. Parfois l’italique (ou le
Lorraine. Le pétrolier Picardie. La frégate romain) de mise en valeur est remplacé par
l’Ardente. Le torpilleur le Glorieux. Le porte- des guillemets. A quinze heures, le Pastem
hélicoptères Jeanne d’Arc. Le chalutier Belle appareilla ou A quinze heures, le «Pasteur»
Jacqueline. appareilla.
8 Pour les noms étrangers, quand le genre
n’est pas identifiable facilement pour un
Français, on emploie le masculin : le Kubo- IV Question de l’article. L’article est inclus
kawa, le Sei Shonagon. dans l’italique (ou le romain) ou dans les
guillemets, seulement s’il fait partie du nom
inscrit sur la coque (ce qui, dans la pratique,
II Question du trait d’union. L’usage de la
rend difficile le choix de la graphie) : On vit
marine veut que l’on mette un trait d’union sortir du mrt La Marie-Caroline vers quinze
seulement quand le trait d’union existe dans
heures. Il monta à bord de la Ville de
la langue en dehors du nom du navire : Le
Cherbourg peu de temps avant l’appareillage.
Duguay-Trouin, Le Jean-Pierre. Quand ce trait
— L’usage veut que, pour les navires de guerre
d’union n’existe pas dans la langue, le nom
français, on intègre toujours l’article au nom
du navire n’en prend pas non plus : Le
dans la graphie : A ce moment, la Gloire ouvrit
porte-hélicoptères «Jeanne d’Arc». Le Victor
le feu. On vit « la Patrie » virer de bord. Bien
Hugo. L’Étoile de mer.
entendu, quand l’article est contracté (au, du),
il cesse de s’intégrer au nom : On envoya des
m Question de l’italique ou des guillemets. signaux au Courageux, qui s’approchait Le
Dans un texte en romain, le nom du navire commandant du Savoyard descendit à terre.
l’acœrd au pluriel : Une élégance, une sobriété, petites filles partirent Beaucoup s’étaient
un équilibre étonnants. Ce ciel, cette mer, cette ennuyées.
beauté du site sont étonnants.
12 Avec (le) peu de.
8 Avec un nom au pluriel. ▼ On distinguera : a/ Peu de Accord avec le nom qui suit peu
Les littératures anglaise et allemande (car il de : Peu de monde est venu. Peu de personnes
y & une seule littérature anglaise et une seule sont venues. Peu de femmes sont heureuses.
littérature allemande) et villes anglaises
b/ Le peu de au sens de « l’insuffisance de ».
et allemandes (car il y a plusieurs villes
Accord avec peu (verbe au singulier ; participe
anglaises et plusieurs villes allemandes).
ou adjectif au masculin singulier) : Le peu de
9 Avec des noms joints par comme, ainsi lettres que j’ai reçu me décourage. Le peu de
que, et surtout, avec, etc. Accord avec le ressources en énergie est gênant pour le
premier nom si le deuxième terme est entre développement de l’économie.
virgules : La panthère, comme le tigre, est c/ Le peu de au sens de « la quantité faible
puissante et cruelle. — Accord au pluriel si de ». Accord avec le nom qui suit le peu de :
le deuxième élément n’est pas isole par des Lepeu de ressources naturelles qui existent sont
virgules ; La panthère comme le tigre sont suffisantes pour assurer le démarrage économi¬
puissants et cruels. La mer ainsi que la que de ce pays.
montagne sont pleines de périls. T Avec de
13 Avec la plupart (de).
même que, pas plus que, plutôt que, non plus
que, on préférera l’encadrement par des a/ La plupart de + nom au singulier. Tour
virgules et l’accord avec le premier sujet : La assez rare et vieilli, sauf dans la plupart du
Mediterranée, non plus que l’Atlantique, n’est temps. L’adjectif (ou le participe) s’accorde
exempte de tempêtes. avec le complément de la plupart : La plupart
de la noblesse était fort mécontente.
10 Avec deux spjets unis par ni ou par ou. b/ La plupart de + nom au pluriel. Tour
Si l’idée de disjonction domine, accord au usuel et moderne. L’adjectif s’accorde avec le
singulier ; Ni Henri ni son frère n’est premier. complément de la plupart: La plupart des
Henri ou son frère sera premier (un seul des enfants étaient gentils.
deux peut être premier). — Si l’idée de c/ La plupart sans complément. Tour usuel.
conjonction domine, accord au pluriel : Ni L’adjectif (ou le participe) s’accorde avec le
Henri ni son frère ne sont méchants (ils complément qu’on peut sous-entendre : La
pourraient l’être tous les deux). Henri ou son plupart sont heureux de leur sort (= la plupart
frère sont capables de nous aider. T On évitera des gens, des hommes). Ces maisons sont
les accords boiteux tels que : Louis ou Lucette anciennes; la plupart ont été construites au
seront assez gentils pour nous aider ou Louis XVIH siècle.
ou Lucette sera assez gentille pour nous aider
(accord avec le dernier sujet^ On tournera 14 Avec plus de la moitié, du tiers de..., etc.
autrement : Louis sera assez gentil pour nous Adjectif au singulier ou au pluriel, selon que
aider, ou Lucette, ou encore îj)uis ou Lucette, le verbe est au singulier ou au pluriel (voir plus
l’une de ces deux personnes sera assez gentille haut, page 57, accord du verbe avec son sujet,
pour nous aider. II, 19) : Plus du tiers du jardin est inculte. Plus
des deux tiers des maisons sont vétustes. Plus
11 Avec beaucoup de. de la moitié des électeurs est favorable (ou sont
a/ Beaucoup de suivi d’un nom féminin. favorables) à cette politique. Plus des trois
L’attribut (ou le participe) est normalement quarts de la population est hostile à ce projet.
au féminin : Beaucoup de joie vous sera donnée. Plus de la moitié des terrains sont incultes. —
L’accord au masculin (vous sera donné), Quant à l’accord en genre, si le verbe est au
nettement plus rare, insiste sur l’idée de grande pluriel, l’adjectif (ou le participe) s’accorde
quantité. Il n’est pas incorrect. avec le complément de la fraction : Plus des
b/ Beaucoup employé sans complément au trois quarts des maisons sont neuves. Plus de
sens de «beaucoup de gens, beaucoup de la moitié des électeurs sont inquiets. Plus du
personnes ». L’accord se fait toujours au tiers des spectatrices étaient furieuses et se sont
masculin pluriel : Les affaires vont mal, déclarées mécontentes. — Si le verbe est au
beaucoup sont inquiets. — Quand beaucoup singulier et si le nom de la fraction et son
(sans complément) renvoie à un nom pluriel complément sont tous les deux au singulier,
précédemment exprimé, il entraîne l’accord au l’accord en genre se fait au choix selon
pluriel du verbe et de l’attribut (ou du l’intention : Plus du quart de la prairie est
participe), qui, en outre, se met au masculin couverte de chardons (ou est couvert de
ou au féminin selon le genre du nona déjà chardons). Plus de la moitié du jardin est
exprimé. Les jeunes filles furent convoquées par boueux (ou est boueuse). Plus du tiers de la
la directrice. Beaucoup étaient inquiètes. Les population s’est réfugiée (ou s’est réfugié) dans
Annexes 876
1 Véritable adjectif employé seul. Accord pomme Des vareuses jaune foncé Des cravates
en genre et en nombre : Ztes robes bleues. Des bleu clair. V On emploie le trait d’union quand
feuilles vertes. Des chaussettes blanches. chacun des deux éléments est un véntable
adjectif de couleur; jaune-orangé, bleu-vert
2 Deux (ou plusieurs) a^ectife coordonnés etc. Pas de trait d’umon si l’un des éléments
ou juxtaposés. Invariabilité quand on veut est un nom ou un adjectif de nuance : gris fer,
indiquer que la chose décrite est de deux (ou vert pomme, bleu de Prusse, gris jaunâtre jaune
de plusieurs) couleurs ; Des drapeaux portu¬ dore, bleu clair, rouge sombre, vert foncé etc.
gais, vert et rouge. Des drapeaux italiens, vert,
blanc, rouge. Des autobus jaune et vert Des 4 Noms employés comme adjectifs de
vaches noir et blanc — L’accord des autobus couleur. A l’exception des noms écarlate,
jaunes et verts signifierait qu’il y a des autobus fauve, incarnat, mauve, pourpre et rose (des
jaunes et d’autres verts. joues écarlates, des soies mauves), les noms
3 Adjectif composé on ^ectif modifié par employés adjectivement sont invariables : Des
un autre mot. Invariabilité : Des étoffes vert- robes abricot Des chaussures acajou. Des robes
jaune Des écharpes brun-rouge Des tentures prune.. On trouvera la liste de ces noms dans
bleu-vert Des robes bleu de nuit Des jupes vert le tableau ci-dessous.
Certains mots, noms à l’origine, sont de¬ manières canailles (mais l’invariabilité est
venus de véritables adjectifs. Dans ce cas, ils admise). — Quand un nom est employé
prennent la marque du pluriel ; Des gâteaux comme adjectif par figure de style, il reste
géants Des foules monstres Ces filles sont très invariable : Il a des manières peuple. Elles sont
enfants Des déménageurs colosses En revan¬ très popote, très pot-au-feu. Elles sont très
che, on écrit : Elles sont bon enfant Elles sont province. Des plats très « cuisine bourgeoise ».
bon prince. De nos jours, on écrit plutôt : Des
la population (c’est-à-dire 0,50 %), qui s’écrit -s et sans -e, car il y a un seul demi-mètre et
avec un trait d’union. Dans le premier cas, mètre est masculin). Une heure et demie, deux
deux est l’adjectif numéral cardinal, et cen¬ heures et demie, trois heures et demie (sans -s
tième est un nom masculin. Dans le second et avec -e, car il y a une seule demi-heure et
cas, deux-centième est l’adjectif numéral frac¬ heure est féminin). Une demi-heure. Des
tionnaire correspondant à l’adjectif cardinal demi-heures {demi invariable, heure variable ;
deux cents. un trait d’union). — On écrit, sans trait
3 Le cas de quart et de demi. On écrit : Une d’union, un quart d'heure, trois quarts d’heure,
heure et quart (sans -s). Une heure trois quarts mais, avec trait d’union, un trois-quarts (man¬
(avec -s ; sans trait d’union). Un mètre et demi, teau ou bien joueur de rugby), un manteau
deux mètres et demi, trois mètres et demi (sans trois-quarts, un quatre-quarts (gâteau).
I Cas où l’on doit employer les chiffi'es 7 Les nhméros d’armées, de régions mili¬
romains. taires. Chiffres romains de rigueur pour les
numéros des armées et des régions militaires :
1 Les noms de souverains. On écrit obligatoi¬ La IP armée. La IV‘ région militaire. ▼ Pour
rement en chiffres romains le nombre qui suit les numéros des corps d’armée, on emploie les
le nom d’un souverain, d’un pape : Louis XIV. chiffres arabes : Le 12‘ corps.
Charles X. Napoléon III. Pie XII. Paul VI.
8 Les tomes, les chapitres, les actes. On écrit
Jean-Paul IL
presque toujours en chiffres romains les
2 Les noms de siècles, de dynasties, de numéros des parties d’une œuvre, des livres
conciles, etc. On emploie presque toujours les d’un ouvrage, des tomes, des actes (dans une
chiffres romains pour les siècles, les dynasties, référence) : Montaigne, Essais, II, p. 122.
les conciles, les régimes politiques, etc. : Le Voltaire, Œuvres complètes, t. IV. L’Odyssée,
XVII‘ siècle. La XV‘ dynastie égyptienne. Le VI, V. 121. Phèdre, acte I, scène 2.
IIP concile œcuménique. Le IP concile du
9 Les divisions d’un texte. On emploie les
Vatican (ou Vatican II). Le //“^ Empire. La
chiffres romains, concurremment avec les
V‘ olympiade. chiffres arabes et les lettres, pour numéroter
3 Les années du calendrier républicain. On les divisions d’un texte : Voir la règle énoncée
emploie obhgatoirement les chiffres romains ci-dessus (III, A, P).
pour les années du calendrier républicain : La 10 Les pages des préfaces. On emploie
loi du 20 prairial an VIII. presque obligatoirement les chiffres romains
4 Dans une inscription. On emploie parfois pour numéroter les pages des préfaces, des
les chiffres romains pour indiquer l’année, avant-propos, des introductions : Voir préface,
dans une inscription (sur un monument) ou p. XI.
au frontispice d’un livre MCMLXXV (1975).
5 Les noms de chevaux, de bateaux, etc. On n Comment on écrit un nombre en chiffres
écrit toujours en chiffres romains le nombre romains.
qui suit parfois le nom d’un cheval de course
ou d’un bateau de plaisance ou de course 1 Les chiffres de base. Les chiffres de base
(quand plusieurs chevaux ou plusieurs bat^ux du système romain sont : / (1), II (2), III (3),
ont le même nom) : Le tiercé a été gagné par V (5), X (10), L (50), C (100), D (500), M
Aubépine II. Son voilier s’appelle «Louison (1000).
III » et il est immatriculé à Arcachon. En 1964, 2 Signe placé à la droite d’un autre. Tout
Éric Tabarly gagna la course transatlantique signe qui est placé à la droite d’un autre
en solitaire à bord de «Pen-Duick II». On représentant une valeur supérieure ou égale à
utilise aussi parfois les chiffres romains pour la sienne s’ajoute à celui-ci : VI (V 4- L soit
distinguer les diverses variantes d’un type 5-1-1, c’est-à-dire 6), VII (7), VIII (8), XI
d’avion, de char d’assaut, etc. : Un Mystère IV. (11), XII (12), XIII (13), XV (15), XVI (16),
6 Les numéros d’arrondissements. On em¬ XVII (17), XVIII (18), XX (X + X, soit 10
ploie souvent les chiffres romains pour les + 10, c’est-à-dire 20), XXX (30), LX (60),
numéros des arrondissements des grandes LXX (70), LXXX (80), CC (200), CCC (300),
villes : Le XVIIP et le XIX‘ arrondissements DC (600), DCC (700), DCCC (800), MM
de Paris. Le IP arrondissement de Marseille. (2 000), MMM (3 000).
« ^
Annexes 880
I Place du pronom personnel complément Je lui fais manger sa bouillie (plutôt que Je
employé avec l’impératif > impératif (V, 1, le fais manger sa bouillie, tour bien plus rare).
2, 3 et 4) p. 860 (annexes). Je leur fais réciter leur fable. — Quand le
complément du verbe est un complément
n Place du pronom personnel complément indirect, on peut indifieremment employer le
(la) ou bien fui, les ou bien leur. La r^artition
employé avec l’infinitif > infinitif (IV, 1 et
2) p. 861 (annexes). est régie par l’usage plutôt que par une règle
précise : Cela le fera penser a moi (plutôt que
Cela lui fera penser a moi), mais Je lui ferai
m Omission du pronom personnel réfléchi penser à cette affaire (plutôt que Je le ferai
après faire et lamer devant un infinitif. penser à cette affaire).
1 Cas du verbe faire. Si le verbe pronominal 2 Cas du verbe laisser. On peut dire
est un verbe « essentiellement pronominal » indifféremment: Je le (la) laisse pousser le
(ne comportant pas de conjugaison active), en chariot (tour le plus usuel) ou Je lui laisse
Sfénéral on n’omet pas le pronom réfléchi : Je
e ferai se repentir (plutôt que Je le ferai
pousser le chariot On peut dire : Ce chariot,
je le lui laisse pousser. On peut dire aussi : Ce
repentir). On tes a fait s’enfuir (et non On les chariot je le laisse (je la laisse) le pousser. De
a fait enfuir). — En revanche, si le verbe est même : Je les laisse pousser le chariot (tour le
accidentellement pronominal, le pronom réflé¬ plus usuel) ou Je leur laisse pousser le chariot
chi est facultatif. Le plus souvent, il est omis : Ce chariot je le leur laisse pousser ou Ce
On le fit lever (plus fréquent que On le fit se chariot je les laisse le pousser.
lever). On les fit asseoir (plus fréquent que On
les fit s’asseoir). — Avec certains ver^
l’emploi du pronom est obligatoire, pour éviter V Laisser faire à. Tour archaïsant, mais
l’équivoque: On le fit s’arrêter (= on lui correct : Il faut laisser faire à la nature. Dans
ordonna de s’arrêter). On le fit arrêter (= on la langue usuelle et moderne, on dirait : Il faut
le fit mettre en prison). laisser faire la nature.
VII Répétition du pronom sujet. sion sinon obligatoire du moins très fréquente,
à la troisième personne : Il proteste et s’agite.
1 Dans les propositions juxtaposées, Répéti¬ La répétition n’est nullement incorrecte, mais
tion facultative : Il parle, il s’agite, il intrigue constitue un effet d’insistance : Il proteste et
il s’agite. — A la première et à la deuxième
ou II parle, s’agite, intrigue. L’omission est
personne, la répétition est très nettement plus
fréquente surtout à la troisième personne. Elle
fréquente que l’omission : Je marche et je
constitue souvent un effet de style destiné à cours Tu vas et tu viens. — De même avec
donner de la vivacité à la phrase. V La on : On critique et on dénigre. — La répétition
répétition est presque obligatoire avec le est pour ainsi dire de rigueur avec le il
pronom on et avec le il impersonnel : On parle, impersonnel ; Il vente et il neige.
on s’agite, on intrigue. Il pleuvait, il ventait,
il neigeait.
VIII Pour les emplois propres à chaque
2 Dans les propositions coordonnées. Omis¬ pronom > je, tu, U, nous, vous, on.
LA PRÉPOSITION
I Omission. On évitera les tours elliptiques, élégance et distinction. Le soleil darde ses
courants dans la langue commerciale ou rayons sur les bois, les prés, les champs et les
relâchée. Dans le registre soutenu, on écrira : collines. — En revanche, on répète la préposi¬
Un poste de radio (et non un poste radio). Un tion pour insister sur chaque terme (Il
siège de cuir ou en cuir (et non un siège cuir). combattit pour le trône et pour l’autel) ou bien
pour souligner une opposition (Il devra pren¬
dre parti pour le roi ou pour le peuple. Si l’on
II Répétition de la préposition.
est sans talent ou sans protection).
LTNTERROGATION
Cinq fautes à éviter. 2 *Je te demande qui est-ce qui est venu.
*Je te demande qu’est-ce qui ne va pas. Les
1 *Est-ce que ton frère est-il venu ? Tour locutions qui est-ce qui et qu’est-ce qui ne
incorrect, dû au croisement de deux construc¬ doivent pas s’employer dans une interrogation
tions admises : Est-ce que ton frère est venu ? indirecte. On peut les employer dans l’interro¬
(tour un peu lourd, mais correct) et Ton frère gation directe : Qui est-ce qui est venu ?
est-il venu ? (tour élégant, à préférer). — De Qu’est-ce qui ne va pas? En revanche, dans
même on évitera : * Comment est-ce que ton l’interrogation indirecte, on dira : Je te de¬
frère est-il venu ? *Pourquoi est-ce que ton père mande qui est venu. Je te demande ce qui ne
ne veut-il pas ? On dira : Comment ton frère va pas.
est-il venu ? Pourquoi ton père ne veut-il pas ?
Annexes 882
L’INVERSION DU SUJET
1 Après tel en tête de proposition. Inversion 5 Dans quelques tours optatifs. Puisse-t-il
obligatoire : Puisque tel est votre désir. Il sortait venir à temps / Puissions-nous partir I Vienne
tous les soirs à cinq heures, car telle était son enfin le printemps l.
habitude.
6 Dans l’interrogation directe. Où va-t-il
2 Après des mots tels que à peine, ainsi, donc ? Quand votre ami reviendra-t-il ? La
aussi, difficilement, du moins, encore, en vain, forme sans inversion est légèrement familière :
peut-être, à plus forte raison, sans doute, etc., Où il va ? Tu viens avec moi ?
placés en tête de proposition. L’inversion (ou
la reprise du nom sujet par un pronom 1 Effets stylistiques. Pour des raisons de
personnel postposé) n’est pas obligatoire, mais rythme ou d’harmonie ou pour mettre un mot
elle est fréquente dans la langue écrite soignée : en valeur, on peut employer l’inversion :
Peut-être eût-il parlé, si la crainte ne l’eût Hautes étaient les tours et braves les guerriers.
retenu. Peut-être le garçon eût-il parlé, si... T Marchent en tête les magistrats vêtus de noir.
Quand il y a inversion, jamais de virgule après Je m'apprêtais à partir : arrive mon ami
le mot placé en tête de phrase : Sans doute Eugène. Et, tout à coup, se dressa un géant
pensiez-vous... (en face de Sans doute, vous barbu.
pensiez...) Quand il n’y a pas d’inversion, la
8 Dans les textes juridiques. Sera puni
virgule est possible, bien qu’elle ne soit pas
d'une amende de cent à deux cents francs
obligatoire.
quiconque aura...
3 Dans certains tours concessifs-hypothéti- 9 Dans une circonstancielle ou une relative.
ques. L’aurait-il voulu, il n 'auraitpu {= quand En général, pas de valeur d’insistance. Simple
bien même il l’aurait voulu). Eût-elle possédé commodité de style : Il partit lorsque tomba
quelques moyens (= même si elle eût possédé). la nuit ou II partit lorsque la nuit tomba. J'ai
lu le livre dont m'avait parlé votre ami ou dont
4 Avec fût-ce au sens de « même ». Si nous votre ami m'avait parlé. Cette plage que
pouvions nous adresser fût-ce à un inconnu. recouvrait la marée ou que la marée recouvrait.
2 Ne jamais couper des initiales ni un sigle : 4 Ne jamais aller à la ligne après une
*H.L. 1 M, *S. I M. la reine. — Ne jamais apostrophe. Ne pas couper */’ | hiver, *au-
séparer les initiales abréviatives et le nom qui jourd' I hui mais l'hi-ver, aujour-d'hui.
883 Annexes
plaient les mers, les fleuves, les forêts... : Une aussi pour les noms des monotypes de voüiers
dryade. Les naïves. Les tritons. Un faune. Les de plaisance : Un Requin. Un Vaurien. L’usage
satyres. Les nymphes. Les sirènes. Les elfes. Les veut qu’on écrive un fusil Lebel un moteur
gnomes. Un lutin Toutefois, le nom propre Diesel mais un lebel un diesel
d’une telle divinité prend la majuscule: La
19 Les devises. S’écrivent avec une majus¬
nymphe Aréthuse. T L’usage est d’écrire avec
cule les noms communs (mi constituent une
une majuscule les noms suivants : Les (trois)
devise : Honneur et Patrie Valeur et Discipline
Grâces. Les (neuf) Muses. Les (trois) Parques.
Liberté, Égalité, Fraternité. Le premier mot
Les Titans. Les Géants (de la mythologie
d’une phrase constituant une devise s’écrit
grecque). Les Cyclopes. Les Néréides.
aussi avec une majuscule : Honni soit qui mal
13 Les symboles et les allégories. S’écrivent y pense Qui s’y frotte s’y pique Fluctuât nec
avec une majuscule les noms des symboles, des mergitur. Nec pluribus impar.
abstractions ou des forces naturelles personni¬
fiées ou divinisées : Le Soldat inconnu. L'hon¬
neur de mourir pour le Drapeau. Servir la Patrie, ni Les titres donnés à des personnes.
la Religion et le Trône. La Révolution libère le 1 Les titres de fonctions et les titres
monde. Il n’a qu’un seul idéal, la Liberté. Ces nobiliaires. Pour les titres de fonctions ou les
statues symbolisent l’Agriculture, le Commerce titres nobiliaires, on emploie normalement la
et l’Industrie. La Justice aux yeux bandés. Le minuscule : Le roi Henri IV. Le directeur de
visage énigmatique du Destin La Discorde sème la société a démissionné Le ministre de
la haine parmi les hommes Le temple de la l’Intérieur. Le duc de La Force Le vicomte de
Fortune. Les Incas offraient des sacrifices au Chaulmoy.
Soleil La Mer, tueuse de marins
2 Les titres employés avec une nuance de
14 Les noms des vents. On n’emploie pas respect ou une valeur particulière. La majus¬
la majuscule pom les noms des vents dans un cule s’emploie dans certains textes pour
contexte géographique ni quand les vents ne exprimer une nuance de respect : Nous
sont pas personnifiés : Le mistral La tramon¬ combattrons pour notre Rot II est rappelé que
tane. Le foehn Un doux zéphyr. Le simoun. les notes de service signées du Directeur doivent
En revanche, dans un contexte mythologique être portées à la connaissance de tous les chefs
où les vents sont personnifiés, leurs nonu de service L’usage veut que l’on écrive : Le
s’écrivent avec une majuscule: Alors Borée président de la République Le Premier minis¬
souffla et poussa le vaisseau d’Ulysse. tre (finançais). On écrit, avec P et M majus¬
15 Les noms propre d’animaux. Les noms cules : le Premier Ministre (anglah). On écrit :
propres d’animaux s’écrivent avec une majus¬ le Président (celui des États-Unis). — Avec
cule : Mon chien s’appelle Flonflon Alexandre une majuscule, l’Empereur désigne, dans un
le Grand fit construire un tombeau pour son contexte ^torique, soit le souverain du Saint
cheval Bucéphale.
Empire romain germanique, soit Napoléon I",
ou parfois Napoléon III.
16 Les noms propres d’objets. Les noms
propres qui désignent des objets (épées, dia¬ 3 Les titres employés avec un possessif de
mants...) s’écrivent avec une majuscule : Ro¬ respect Pour les titres honorifiques, compor¬
landfit tournoyer son épée Durandal Le Grand tant un possessif de la deuxième ou de la
Mogol le Régent, l’Étoile du Sud, leKoh-i-noor troisième personne, on emploie toujours des
sont des diamants célèbres majuscules : Votre Grandeur. Sa Majesté Son
Excellence Son Éminence Sa Sainteté
17 Les noms de navires. Les noms de
navires s’écrivent avec une majuscule: Le 4 Les titres monsieur, madame, mademoi¬
torpillage du Lusitania par un sous-marin selle. Les titres de polite^ {monsieur, ma¬
allemand. Le remorqueur accompagna le Nor¬ dame, mademoiselle) s’écrivent avec une ma¬
mandie jusqu ’à la sortie du chenal Le paquebot juscule dans les cas suivants.
France entra dans le port de New York. Il a/ Quand ils sont abrégés : J’ai vu Mme
s’était embarqué sur la Ville de Rouen. Durand
18 Les noms déposés et les nom de W Dans une lettre, quand on s’adresse à la
marques. Les noms désignant des objets de persoime: Je vous prie d’agréer, chère Ma¬
dame, l’expression de mes sentiments
marque déposée s’écrivent avec une nmjus-
cule: Un Frigidaire Boire un Martini De distingués.
même pour les marques ou les types de c/ Quand le titre énoncé fait corps avec jm
voitures ou d’avions : Une Renault Une nom propre et fait allusion à un tyi» üttéraire
Talbot Une Peugeot Une Cadillac Une célèbre ou à un personnage historique: Ce
Alpine Une Ami 6. Un Boeing. Un Mystère provincial anticlérical mais c’est tout à fait
IV. UnMig. Un Sabre La majuscule s’emploie Monsieur Homais t Certains diront que Mon-
« \
Annexes 886
sieur Thiers fut l’incarnation de l’esprit bour¬ IV Les mots relatifs à une catégorie ou à
geois du XIX‘ siècle. — En revanche, quand un groupe de personnes.
l’emploi du titre est une simple convention de
politesse, on écrit en abrégé : J’ai vu 1 Les noms d’habitants. S’écrivent avec une
M. Dupont. majuscule les substantifs qui désignent les
d/ Quand le titre est une dénomination
habitants ou les personnes originaires d’un
territoire, d’un pays, d’une ville ou les
historique : Madame Royale. Monsieur (frère
du roi). Madame Mère. La Grande personnes appartenant à un peuple, à une
Mademoiselle. ethnie : Les Européens. Les Anglais. Les
Allemands. Les Bretons. Un Auvergnat. Une
e/ Quand le titre de politesse fait partie du Alsacienne. Les Provençaux. Les Bo^elais. Les
titre d’un livre : Que pensez-vous du roman de Toulousains. Un Parisien. Une Niçoise. Les
Bernanos << Monsieur Ouine » ? Noirs. Les Blancs. Les Jaunes. Une Eurasienne.
f/ Quand on parle à la troisième personne, En revanche, lorsque le substantif désigne la
par déférence (cas du domestique qui s’adresse langue ou une chose, il s’écrit sans majuscule :
a son maître ou à un visiteur, ou du fournisseur L ’anglais est une languejntemationale. Il parle
qui p^le à un client), ou quand on désigne très bien l’allemand À l’époque romantique,
le mmtre ou la maîtresse de maison en parlant les femmes portaient des anglaises (boucles de
à un domestique, ou quand on désigne à un cheveux pendantes). L’anglaise est une écriture
serveur ou à un fourmsseur la personne que calligraphique élégante. L’allemande était une
l’on accompagne : Si Monsieur veut bien danse du XVII‘ siècle. Une bordelaise est une
attendre un instant, je vais annoncer Monsieur. bouteille de 75 centilitres ou un tonneau de
Si Monsieur ne peut me recevoir, veuillez avoir 225 litres. — Lorsqu’un tel mot est adjectif,
l’obligeance de lui remettre cette carte. Le steak il s’écrit toujours avec une minuscule : Le
est pour Madame, l’escalope est pour moi peuple anglais. La culture allemande. La
En revanche, les mots monsieur, madame, population bordelaise. L’esprit parisien. —
mademoiselle s’écrivent en toutes lettres et Pour tsigane, l’orthographe dépend du
avec une minuscule dans les cas suivants. contexte. Si l’on fait réference à l’ethnie
tsigane, on emploiera plutôt la majuscule (Les
a/ Dans un dialogue, quand un personnage
Tsiganes sont venus du nord-ouest de l’Inde et
s’adresse à quelqu’un: «Parfaitement, mon¬
se sont répandus en Europe à la fin du Moyen
sieur, s’écria-t-il, j’ai raison et je vous le
prouverai l ». Age). Si l’on parle d’un ou de plusieurs
individus isolés, on emploie plutôt la minus¬
b/ Devant un nom commun : Comment va cule : Il y avait un campement de tsiganes à
monsieur votre père ? proximité du village. Cet usage s’étend aux
synonymes tels que gitan, bohémien...
5 Les titres religieux, universitaires, civils,
etc. Ces titres s’écrivent sans majuscule : La 2 Les noms d’adeptes. Les noms d’adeptes
mère abbesse. Le père supérieur. Le professeur des religions, des systèmes philosophiques,
Martin. Le docteur Renard. Le sermon sera politiques, littéraires, etc., s’écrivent avec une
prononcé par le père Durand (généralement minuscule : Les chrétiens. Les catholiques. Les
écrit, en abrégé, le P. Durand). Les ouvrages protestants. Les musulmans. Les bouddhistes.
de dom MabiUon, le savant bénédictin (généra¬ Les platoniciens. Les épicuriens. Les nomina¬
lement écrit en abrégé D. MabiUon). Cepen¬ listes. Les spiritualistes. Les idéalistes. Les
dant on écrit Père, avec une majuscule, dans cartésiens Les marxistes Les socialistes Les
les expressions les Pères de l’Église et le conservateurs. Les fascistes Les radicaux. Les
Saint-Père. romantiques. Les parnassiens. Les symbolistes.
Les surréalistes. Un cubiste. Ce peintre est un
6 Les titres étrangers. figuratif. — Pour les noms des membres de
a/ 1^ titres allemands prennent toujours certains partis, sous la Révolution, l’usage tend
la majuscule : Herr, Frau, Fraülein. à faire prévaloir l’orthographe avec une
b/ Les titres anglais lord, sir, lady s’écrivent majuscule: Les Montagnards. Les Jacobins.
en toutes lettres, avec une minuscule. Les Les Feuillants Les Girondins — On écrit
autres titres s’écrivent en abrégé, avec une toujours, avec une minuscule : Les versaillais
majuscule : Mr., Mrs., Esq. et les communards En revanche, on écrit : La
Commune. D’autre part, deux mots, albigeois
^ c/ Les titres itahens, espagnols et portugais et juif, peuvent avoir une orthographe diffé¬
s’ecnvent en toutes lettres et avec une minus- rente selon le contexte : Un albigeois (= un
cide. Titres italiens : don, donna, signor hérétique cathare du Languedoc, au Moyen
(signore), signora, signorina. — Titres espa¬ Age). C/n Albigeois (= un habitant de la ville
gnols : don, dona, senor, senora, senorita. d’Albi). Les juifs (= ceux qui ont le judaïsme
Titres portugais : dom, dona, senhor, pour religion). Les Juifs (= les personnes qui
senhora.
appartiennent au peuple juif, à l’ethnie juive).
887 Annexes
3 Les membres d’ordres religieux. 350 000 km de la Terre. Le Soleil est une étoile
a/ Avec o minuscule et une majuscule au dont le rayon est de 700 000 km. En revanche,
complément : L'ordre des Frères prêcheurs ou dans le langage courant, on écrira, avec des
ordre des Dominicains. L’ordre des Frères minuscules : La lune brille. Le soleil se lève.
mineurs ou ordre des Franciscains. — Avec Cependant, même en dehors de la langue
une minuscule à l’adjectif : L’ordre domini¬ technique, on écrit toujours Lune avec une
cain L’ordre franciscain majuscule quand on veut parler non du disque
b/ Avec une majuscule, les Dominicains, les ou du croissant lumineux visible dans le ciel,
Jésuites, etc., quand le mot désigne l’ordre mais du corps céleste, en tant qu’il constitue
lui-même, considéré comme im ensemble : Les une réalité indépendante de tout observateur
Dominicains luttèrent contre l’hérésie cathare. terrestre : L’Américain Neil A. Armstrong fut
Les Jésuites eurent un rôle culturel le premier homme qui posa le pied sur la
considérable. surface de la Lune. — L’usage le plus général
est d’écrire, avec une minuscule, la pleine lune,
c/ Avec une minuscule, les dominicains, les
la nouvelle lune. — Le mot terre s’écrit avec
jésuites, etc., quand le mot désire les membres
une majuscule quand on fait expressément
des ordres religieux : Les dominicains portent
référence à la planète « Terre » : La Terre est
une robe blanche. Les Jésuites sont d’excellents
un sphéroïde de 12 735 km de rayon. La Terre
latinistes. — De même: Les dominicains
tourne autour du Soleil Mais on écrit : La
marcheront en tête de la procession Le Jésuite
gloire de ce conquérant s’étendra à la terre
monta en chaire.
entière.
d/ Avec une majuscule quand le mot
désigne, par métonymie, une église, un cou¬ 2 Les noms des points cardinaux. Les noms
vent : Il entendit la messe aux Augustins. des points cardinaux (nord, est, sud, ouest,
nord-est, sud-est, sud-ouest, nord-ouest, nord-
4 Les ordres religieux, les écol^ philosophi¬ nord-est, est-sud-est, etc. ; septentrion, levant,
ques, littéraires ou artistiques. S’écrivent avec orient, midi couchant, occident, ponant) s’écri¬
une majuscule certains noms désignant un vent avec ime minuscule (Le vent du nord. La
ordre religieux, une école philosophique, Utté- Provence s’étend à l’est du Rhône. Faire route
raire, artistique... : Le Carmel Le Temple O’or- vers le sud. La colline s’allonge en direction
dre des Templiers). Le Portique (= les stoï¬ du sud-ouest La moitié sud de la France. La
ciens). La Pléiade. Le Cénacle (au début du façade ouest de l’église. La rive nord de la
romantisme). Le Parnasse. Le groupe des Cinq Méditerranée), sauf dans les trois cas suivants.
et le groupe des Six (groupes de compositeurs). a/ Dans les expressions le pôle Nord, le pôle
5 Les membres des assemblées. 1^ noms Sud, l’hémisphère Nord, l’hemisphère Sud.
qui désignent les membres d’assemblées s’écri¬ b/ Quand le nom du point cardinal est
vent avec une minuscule: Les députés. Les employé sans complément de nom pour
sénateurs. Les conseillers municipaux. Un désigner une région d’un continent, d’un pays,
académicien Les pairs de France. Pour les d’une province : Le Nord et l’Est ont connu
mots constituant et conventionnel désignât les l’invasion en 1914-1918. L’accent du Midi
membres de deux assemblées sous la Révolu¬ Bordeaux est la grande métropole du Sud-
tion, l’usage est flottant : Les constituants (ou Ouest Aux États-Unis, les aventuriers de
les Constituants) proclamèrent la souveraineté l’Ouest sont devenus des héros de légende. En
nationale. Les conventionnels (ou les Conven¬ revanche, on écrit avec une minuscule : Le nord
tionnels) votèrent la mort du roi On préférera de la France est très industrialisé Le sud de
la graphe avec minuscule. l’Italie souffre d’un retard économique certain.
Le sud-ouest des États- Unis est en partie déserti¬
que. — On écrit de même, avec une majuscule.
V Les noms astronomiques et géographiques.
Orient, Occident Est Ouest quand ces mots,
employés sans complément, désignent des par¬
1 Les noms d’astres et de corps célestes. ties du globe ou bien des groupes de pays : Le
fatalisme propre à l’Orient Au XVI‘ siècle,
S’écrivent avec une majuscule les noms des
l’Occident partit à la conquête du monde.
étoiles, des constellations, dfô galaxies, dœ
L’antagonisme entre l’Est et l’Ouest a dominé
planètes, des signes du zodiaque : L’etoile
la politique internationale depuis 1945.
Polaire. Sirius. La constellation de la Lyre. La
Grande Ourse. Le bouclier d’Orion. La Voie c/ Quand le nom du point cardinal fait
lactée. La planète Vénus. La planète Mars. Les partie d’une dénomination géographique dési¬
anneaux de Saturne. Les Gemeaux. Le Sagit¬ gnant un ensemble poHtique ou physique bien
taire. Le Verseau. Je suis ne sous le signe de caractérisé : L’Afrique du Nord fut longtemps
la Vierge. De même, en astronomie, on ecnt sous la domination française. L’Amérique du
Sud. L’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de
les mots Lune et Soleil avec une majuscule:
La Lune est située à une distance de l’Est L’Afrique du Sud.
Annexes 888
démoli, qui était un ancien monastère fortifié 3 Cas des désignations comportant une
des Templiers : Sous la Révolution, la famille détermination. En principe, le nom commun
royale fut enfermée au Temple. — Quand un ne prend pas la majuscule : Le conseil général
nom d’édifice est formé d’un adjectif suivi d’un de la Drome. Le conseil municipal de Mar¬
substantif, les deux mots prennent la majus¬ seille. Le tribunal de commerce de Bordeaux.
cule : Le Grand Palais. Le Petit Trianon. L'état-major de la IP armée. Montesquieu fut
conseiller au parlement de Bordeaux. L'assas¬
3 Les noms de voies publiques. S’écrivent sin sera jugé par la cour d'assises de Versailles.
avec une majuscule les noms propres de rues, Son fils a fait ses études au lycée Condorcet.
d’avenues, de boulevards, de places, de jardins Le nom commun s’écrit cependant avec une
publics, etc. En revanche, le mot rue, avenue, majuscule quand on veut désigner un orga¬
etc. ne prend pas la majuscule : La rue Royale. nisme ou un établissement unique et que la
La rue de la Poste. L'avenue de la République. détermination (adjectif ou complément de
Le boulevard de la Libération. La place de la nom) ne suffit pas a individualiser l’organisme
Concorde. L'allée des Acacias. L'avenue Victor- ou l’étabhssement : L'Assemblée nationale. La
Hugo. Le quai de la Mégisserie. L'avenue du Cour de cassation.^ La Cour des comptes.^ Le
Général-de-Gaulle. L'avenue Charles-de- Conseil d'État. L'École polytechnique. L'École
Gaulle. La rue La Fayette. L'impasse de la des mines. La détermination prend une majus¬
Balance. Il habite 14, Grand-Rue, à Brèche- cule si elle est employée seule : Mon fils prépare
mont. La rue du Faubourg-Saint-Martin. La Polytechnique Cet ingénieur sort des Mines.
place de la Porte-de-Châtillon. Le cours Albert- — On écrit : l'Université, la Faculté, mais
I". La rue du Il-Novembre. L'impasse des l'université de Lyon, la faculté des lettres.
Trois-Soeurs. Le parc des Buttes-Chaumont
(mais Les ateliers de peintres étaient nombreux 4 Les noms communs devenus, par antono¬
sur la butte Montmartre [sans majuscule à mase, des noms d’institutions. S’écrivent avec
butte], ou, absolument, sur la Butte, avec une une majuscule les noms communs devenus, par
majuscule). Le quartier du Marais. Le jardin antonomase, des noms d’institutions : La
des Tuileries. Le jardin du Luxembourg. Sublime Porte. La Maison-Blanche.
— Deux exceptions : Le Jardin des Plantes
(orthographe traditionnelle et ancienne, qui 5 Les noms de sociétés commerciales,
doit être préférée à le jardin des Plantes) et d’associations, d’établissements commerciaux.
le Jardin d’Acclimatation. — Bien entendu, On met la majuscule au premier substantif et
la majuscule subsiste quand le nom n’est pas aux adjectifs qui le précèdent, ainsi qu’aux
précédé du mot rue, avenue, place, jardin, etc. ; noms propres qui font partie de la raison
Un magasin de la Chaussée-d'Antin. Les sociale : Les Grands Moulins de Paris. Si le
Champs-Élysées vont de l'Étoile à la Concorde. premier substantif est un nom commun, la
Une manifestation à la Bastille. Un défilé de détermination qui suit prend souvent aussi une
la République à la Nation. Se promener sur majuscule : La Société Générale. Air Inter.
la Canebière.
VIII Les noms d’époques, de régimes
VII Les noms de religions, de doctrines, politiques, d’événements, de dates, de fêtes.
d’institutÿons, d’organismes, d’établissements,
etc. 1 Les noms des époques historiques. Ces
noms prennent généralement une majuscule :
1 Les noms de religions et de doctrines. Les L'Antiquité. La Renaissance. On emploie
noms en -isme désignant une religion ou une cepencknt la minuscule pour les dénomina¬
doctrine s’écrivent avec une minuscule : Le tions italiennes du type le trecento (le XIV',
christianisme. Le jansénisme. Le protestan¬ siècle), le quattrocento (le XV' siècle). — S’il
tisme. Le rationalisme. Le matérialisme. Le y a une détermination, celle-ci s’écrit avec une
marxisme-léninisme. Le classicisme. Le ro¬ minuscule, sauf s’il s’a^t d’un adjectif placé
mantisme. Le cubisme. Le surréalisme. — On devant le nom : Le Siècle d'or. Les Temps
écrit, de même, l'islam, le zen. — Pour les modernes. Le Siècle des lumières. La Belle
noms de groupes ou d’écoles, voir ci-dessus Epoque. Le Moyen Age. Les graphies Moyen-
IV, 4. Age, moyen âge, et moyen-âge sont à
déconseiller.
2 Les noms d’institutions, d’organismes,
d’écoles, etc. Ces noms s’écrivent avec une 2 Les noms de régimes politiques. Le nom
majuscule quand ils sont des noms propres qui désigne un régime pohtique historique¬
désignant une réalité unique : Cet écrivain vou¬ ment déterminé s’écrit avec une majuscule :
drait être de l'Académie (= l’Académie fran¬ Le Consulat. Le Directoire. La Restauration.
çaise). Il est assistant à la Sorbonne. Le Sénat — Quand la dénomination comporte une
refusa de voter le projet de loi. Le Parlement détermination, nom ou adjectif, celle-ci s’écrit
acceptera-t-il cette reforme constitutionnelle ? avec une minuscule si elle est placée après le
Annexes 890
10 Les noms des fêtes. Les noms des fêtes 6 Le titre est constitué par une phrase ou
chrétiennes, juives et musulmanes prennent un froment de phrase. Seul le premier mot,
une majuscule : Demain, c’est Noël La quel qu’il soit, prend la majuscule : Les dieux
Toussaint L’Ascension. La Pentecôte. La ont soif. A la recherche du temps perdu.
Fête-Dieu. La Saint-Jean. L’Assomption. La
messe de Pâques (mais, avec une minuscule, 7 Les livres sacrés. On écrit ; la Bible,
la pâque juive). Le Yom Kippour (fête juive^ l’Evangile, les Evangiles, le Coran (mais une
L’Aïd el-Kébir, l’Aïd es-Seghir, le Mouloud bible reliée de cuir, un coran du XVP siècle,
(fêtes musulmanes). De même on écrit, avec car il s’agit de l’exemplaire matériel et non de
ime majuscule, la fête du Têt ou le Têt (fête l’œuvre).
vietnamienne). En revanche, le nom des fêtes
païennes de l’Antiquité s’écrit, le plus
souvent, avec une mmuscule : Les panathé¬
nées Les saturnales. Les lupercales X La majuscule dans les sciences.
L*E2ViPLOI DE LA VIRGULE
marine. L’emploi des virgules est possible, à rebondir la phrase, que l’on pouvait croire finie
des fins stylistiques, dans la langue littéraire : (effet rythmique) : Longuement longuement,
Mais les rocs, ou les eaux vives, ou les forêts il regarda le vieux collège, puis il s’éloigna, à
si fraîches, sont les objets qui enchantent tour pas lents V Le complément d’objet d’un verbe
à tour l'âme de l’artiste et du poète. de mouvement ne doit pas être traité comme
7 Quand ou est répété pour exprimer un complément circonstanciel et ne doit jamais
l’alternative, on met en général une virgule être séparé du verbe par une virgule (sauf en
devant le second ou : Ou il se soumettra, ou cas d’enclave d’un autre élément) : Il allait à
l’école (et non II allait à l’école). Il venait de
il devra céder la place.
Paris (et non II venait, de Paris). En revanche
8 Virgule obligatoire devant ou quand le possibilité de virgules s’il y a enclave : Il allait
deuxième sujet, joint au premier par ou, est tout joyeux, à l’école. Il venait ce jour-là, de
rejeté après le verbe (tour très littéraire): Paris
^land l’inspiration nous saisit, ou la folie.
2 Complément circonstanciel placé en tête
9 Virgule non obligatoire mais très fréquente de proposition. Doit être suivi d’une virgule,
devant une formule de renforcement ou de en principe : Avec une très grande joie, il
rectification, telle que ou même, ou plutôt, etc. : accepta cette offre. ▼ Cette règle ne s’applique
S’il part définitivement, ou même s’il s’absente pas, en général, quand le complément cir-
pour un mois, que ferons-nous ? const^ciel est court ou quand ü y a inversion
du sujet : Avec la nuit venait le silence.
IV Avec la conjonction nu 3 Complément circonstanciel enclavé entre
le s^et et le verbe. En principe, virgules
1 Pas de virgule quand nL. nL. unit deux préférables : Mon ami avec joie, accepta cette
verbes, deux noms, deux adjectifs, deux offre.
adverbes : Il n’étudie ni ne lit Ni les menaces
ni les promesses n’ont pu le faire céder. Ce 4 Complément circonstanciel enclavé entre
garçon n 'est ni sot ni paresseux. Elle ne travaille le verbe et le complément d’objet ou entre le
ni bien ni vite. verbe et l’attribut. Les virgules ne sont pas
obligatoires : Mon ami accepta avec joie cette
2 Virgule facultative quand nL. ni., unit offre magnifique. L’emploi des virgules s’im¬
deux propositions : Ni les menaces ne le pose seulement quand il importe d’éviter une
troublent, ni les promesses ne le séduisent éÿiivoque ou bien quand on veut obtenir un
3 Virgule facultative quand on veut, pour effet de style.
un effet stylistique, isoler l’un des éléments :
Ni le temps écoulé, ni cette inévitable et
VI Avec un adverbe jouant le rôle d’un
toute-puissante altération de la sensibilité, n’a
complément circonstanciel Grande souplesse
pu atténuer la vivacité de ce souvenir d’enfance.
d’emploi pour la virgule. On peut mettre une
4 Virgule obligatoire quand il y a plus de virgule après l’adverbe placé en tête de phrase,
deux fois ni: Ni la flatterie, ni la haine, ni mais ce n’est pas obligatoire. En règle g^érale,
l’intérêt n ’a pu le détourner de son devoir. Ils la virgule s’emploie si le groupe adverbial est
ne sont ni lâches, ni stupides, ni dénués de long (Très rninutieusement je regardai ce
culture. rtKuble) ou si l’on veut marquer une opposi¬
tion forte {Ici régnent l’ordre et la discipline,
5 Quand ni n’est pas répété, jamais de là-bas, c’est l’anarchie). — Dans le cas où
virgule (Il n’a pas de camarades ni d’amis), l’adverbe n’est p^ placé en tête dephrase, c’est
sauf s’il y a rejet d’un sujet après le verbe (Je le souci de clarté et le style qui règlent l’emploi
n’étais pas là, ni vous non plus) ou si l’on veut de la virgule.
isoler un élément pour des raisons stylistiques
(Il n’a plus de crainte, ni d’espoir d’ailleurs).
Vn Après les adverbes et locutions à peine,
ainsi, aussi, difficilement du moins, en vain,
V Avec un complément circonstanciel.
peut-être, à plus forte raison, sans doute, etc.,
1 Complément circonstanciel placé après le en tête de phrase.
verbe et le complément ou après le verbe et
l’attnbut. En principe, pas de virgule (sauf si 1 S’il y a inversion du siyet. Pas de virgule :
la clarté l’exige ou si l’on veut obtenir un effet Aussi refusa-t-il de s’engager plus avant Aussi
de style) -. Il évoquait ces souvenirs d’enfance mon ami refusa-t-iL.
avec urie joie teintée de mélancolie. L’emploi 2 S’il n’y a pas d’inversion du spjet. Virgule
de la virgide a poi^ effet de mettre en vafeur fréquente : Aussi il refusa... Aussi mon ami
le complément circonstanciel ou de faire refusa...
895 Annexes
LES GUILLEMETS
1 Les guillemets s’emploient pour isoler un « Tous les enfants, tous les élèves
mot ou une phrase, en indiquant que l’on cite « doivent comprendre que les sacrifices
« faits par le pays et par leurs parents pour
ce mot ou cette phrase, ou gue l’on ne les prend « leur éducation ne doivent pas rester
pas à son compte: Le témoin déclara qu’il « vains. Que chacun s’applique de tout son
avait vu un homme « qui avait l’air d’un comte « coeur à s’instruire et à se perfectionner. »
ou d’un marquis ou de quelque chose comme
ça ». L’enfant racontait qu’il avait vu au jardin 5 Le dialogue commence par un guillemet
zoologique une «girajle » et « une crocodille ». ouvrant, il se continue par des tirets et se
On observera que l’article devant le premier termine par un guillemet fermant (pas de
des deux mots cités (gira/le) ne doit pas être guillemets dans l’mtérieur du dialogu^.
compris dans les guillemets, car c’est le nom
girajle seul qui doit ressortir ; en revanche, on « Crois-tu pouvoir le convaincre ?
placera les guillemets devant l’article dans — Certainement.
<< une crocodille », car la déformation mise en — Tu sais pourtant qu’il est obstiné.
valeur porte aussi sur l’article, féminin ici, — Je sais, mais il n’est pas inaccessible
alors qu’on dit normalement « un crocodile ». à la raison.
— J’espère que tu réussiras. »
2 On emploie les guillemets pour indiquer
qu’un mot est une traduction ou une équiva¬
lence : Le mot anglais horse signifie « cheval ». 6 Les incises {dit-il, répondit-il, etc.) ne sont
Le latin imperator correspond au français pas entourées de guillemets.
«général en chef» et non à «empereur».
3 Dans une citation, on ouvre les guillemets « Oui, dit-il, j’avoue que j’ai eu tort. »
au début et on les ferme à la fin. Si la citation
comporte des alinéas, on met les guillemets 7 Si une phrase citée est complète, elle
ouvrants (« ) au début de chaque alinéa. commence par une majuscule et elle se termine
par un point ou un point d’exclamation ou un
Le maître remonta sur l’estrade et parla
d’une voix grave :
point d’interrogation suivi du guillemet
« Mes chers enfants, l’année scolaire va fermant.
se terminer bientôt. n s’approcha de moi et me demanda ;
« Certains d’entre vous reviendront l’an « Connaissez-vous le musée du Louvre ? »
prochain pour préparer le certificat.
« D’autres, les plus nombreux, ne re¬ 8 Si la citation est incomplète, elle
viendront pliM à l’école. C’est à ceux-là commence par une minuscule et se termine
surtout que je souhaite bonne chance. »
par un guillemet fermant suivi éventuelle¬
Puis l’instituteur donna le signal du
départ. ment d’un signe de ponctuation (point,
virgule, etc.).
4 Si une seconde citation est comprise à
l’intérieur de la première, chaque ligne de la
citation incluse sera précédée d’un guillemet Son maquillage, qui réparait mal « des
ouvrant. ans l’irréparable outrage », avait coulé par
endroits.
Le directeur de l’école prit place sur
l’estrade et déclara :
« Je viens de recevoir une lettre de 9 Dans un tableau, un état, un inventaire,
l’inspecteur, qui vous intéresse tous et où ete. guillemet indique l’absence, et non la
il est dit : répétition, laquelle est indiquée par le tiret.
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DICTIONNAIRE BOSDAS
DES PIEGES ET DIFFICULTÉS
DE LA LANGUE FRANÇAISE
Jean GIRODET