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ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE (Terminale) Date :

Thème 1 : Science, climat et société


Chapitre 1.4 les modèles climatiques et leur exploitation

Les modèles climatiques


Les projections climatiques présentées dans les rapports du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental
sur l’Évolution du Climat) se basent sur des simulations avec différents modèles numériques de climat. Il existe
dans le monde une quarantaine de modèles de climat, dont deux français (modèle de l'Institut Pierre-Simon
Laplace en région parisienne et le modèle du Centre National de Recherche Météorologique à Toulouse). Ils
réalisent tous les mêmes simulations dans le cadre du programme CMIP (Coupled Model Intercomparison Pro-
ject). Ce sont ces résultats qui alimentent les rapports du GIEC. Par exemple, le 5e rapport du GIEC a été ali-
menté par CMIP5.
Dans ces modèles de climat, l’atmosphère est divisée en plusieurs millions de petits pixels. Toutes les
quelques secondes, les équations de la mécanique des fluides sont résolues numériquement, la circulation de
l’atmosphère est simulée et les variables météorologiques sont calculées pour chaque pixel. Les modèles de
climat simulent aussi la circulation dans l’océan, les processus nuageux, la dynamique de la végétation et les
processus hydrologiques sur les surfaces continentales.
Schéma montrant le principe d’un modèle climatique

SimClimat est également un modèle climatique basé sur des équations physiques générales, mais très
simplifiées. Cela permet à SimClimat de simuler des millions d’années en quelques secondes, tandis que les
modèles de climat participant à CMIP mettent plusieurs semaines à simuler un siècle.
Lors de l’activité précédente, nous avons utilisé le modèle SimClimat, mais est-ce les résultats obtenus
sont-ils fiables ?

 Objectif de l’activité : Comprendre la notion de modèle climatique et en discuter la validité.

 Ressources :
Graphique 1 : Évolution des anomalies de température globale au cours du dernier mil-
lénaire, selon différentes reconstitutions à partir d’archives paléoclimatiques. Chaque
courbe montre un type de reconstruction. La courbe noire correspond à des mesures directes
avec des thermomètres. Figure issue du 4e rapport du GIEC.
Graphique 2 : Évolution de la concentration en CO2 mesurée depuis 1956 à l’observatoire de
Mauna Loa à Hawaii. Pour la courbe rouge, les données sont moyennées sur un mois, alors que sur
la courbe noire, les données sont moyennées sur un an.(1ppm de CO2 = 2,13Gt de Carbone)

CONSIGNE N°1 : Tester la validité du modèle SimClimat à partir des données de température
mesurées dans les archives paléoclimatiques et de l’évolution de la concentration en CO2 mesurée
depuis 1956 à l’observatoire du Mauna Loa à Hawaï.

Aide à la résolution :
Présenter les différentes étapes de la démarche expérimentale :
1. Le problème scientifique à résoudre découle du constat du premier graphique ;
2. L’hypothèse est une réponse possible à la question, que l’on veut tester. Elle découle de
l’observation du second graphique ;
3. Tout d’abord, dans ce cas, pour toute expérience, il faut partir de l’ère préindustrielle.
L’expérience témoin permet de vérifier que tout fonctionne comme prévu en réalisant une si-
mulation avec les paramètres de période et de quantité de CO2 annuel émis que l’on peut cal-
culer à l’aide du second graphique. L’expérience de test permet de confirmer ou d’infirmer
l’hypothèse en annulant totalement les émissions anthropiques de CO2. Attention, on ne modifie
qu’un seul paramètre par rapport au témoin, sans quoi on ne pourrait rien conclure ;
4. Les résultats de l’expérience sont décrits et interprétés ;
5. En conclusion, on confirme ou non l’hypothèse et on répond ainsi au problème scientifique po-
sé.

CONSIGNE n°2 : Analyser les graphiques issus du 5ème rapport du GIEC pour montrer le rôle des
émissions humaines de CO2 dans le réchauffement climatique observé depuis 150 ans.

Graphique (a) : Premières expériences montrant l’évolution de la température globale depuis 1900
pour les observations (noir), en anomalie par rapport à la moyenne sur la période 1901-1950, pour les
modèles participant à CMIP (jaune) et pour la moyenne entre tous les modèles de CMIP (rouge),
lorsqu’on considère à la fois les phénomène naturels liés aux éruptions volcaniques et l’effet des
activités humaines. La concentration en gaz à effet de serre augmente de la même manière que dans
les observations.

Graphique (b) : Deuxièmes expériences montrant l’évolution de la température globale depuis 1900
pour les observations (noir), pour les modèles participant à CMIP (bleu clair) et pour la moyenne entre
tous les modèles de CMIP (bleu foncé), lorsqu’on ne considère que les phénomènes naturels
(éruptions volcaniques). La concentration en gaz à effet de serre reste constante. Les barres verticales
représentent les éruptions volcaniques majeures.
Correction consigne n°1 :
 Problème : Comment expliquer le réchauffement climatique de environ 1°C en 150 ans ?
 Hypothèse : la concentration en CO2 a augmenté d’environ 315 ppm en 1960 jusqu’à 415 ppm
en 2020. Les émissions de CO2 sont de l’ordre de 100 ppm pour 60 ans soit 1,16 ppm par an
ou 3,5Gt de carbone par an. On propose comme hypothèse que le réchauffement climatique
serait causé par cette augmentation de la concentration en CO 2.
 Tableau des expériences et des résultats

Expérience témoin Expérience test


Réglage des émissions Constant comme à l’ère
Emissions de CO2 anthropiques à 3,5 Gt de préindustrielle (280ppm)
carbone par an
Résultat sur l’augmentation de Augmentation de température Pas d’augmentation de
la température depuis 1850 de 1,23°C (16,2°C) température : 14,5°C

 Conclusion : les résultats de la simulation exploitant le modèle SimClimat correspondent aux


données mesurées. Donc le modèle est valable et nous pouvons alors l’exploiter pour réaliser
des projections climatiques.

Correction consigne n°2 :


Dans les premières expériences (graphique a), les modèles de climat sont soumis à l'augmentation
des concentrations atmosphériques en gaz à effet de serre observées depuis 150 ans, ainsi qu'à la
variation de la concentration en aérosols émis par les volcans. Les simulations reproduisent bien la
variabilité interannuelle liée aux éruptions volcaniques, superposée à une tendance au réchauffement
d’environ 1°C sur 100 ans.
Dans les deuxièmes expériences (graphique b), les modèles de climat sont soumis uniquement à la
variation de la concentration en aérosols émis par les volcans, les concentrations atmosphériques en
gaz à effet de serre restant constantes. Les modèles simulent toujours la variabilité interannuelle de la
température liée aux éruptions volcaniques, mais ne reproduisent plus la tendance observée au
réchauffement.

 Conclusion : Cela prouve donc que le réchauffement observé depuis 150 ans est bien causé
par l'augmentation en gaz à effet de serre.

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