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Metallic Iron Filters for Safe Drinking Water in Informal Settlements of Douala (Cameroun): A Pilot Scale Study View project
Household and community water treatment in developing countries - Frontiers In Chemical Engineering (Special Issue) View project
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Chicgoua Noubactep
Editeur
Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
Jacob Emmanuel MABE, Docteur en science politique, Docteur et Docteur habilité en philosophie,
Professeur de philosophie à l’université libre de Berlin, Allemagne.
Chicgoua NOUBACTEP, Professeur Associé (PD Dr. rer. nat.) en Hydrogéochimie, Département de
Géologie Appliquée, Université de Göttingen, Allemagne
Chicgoua Noubactep
Editeur
Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
ISSN: 1862-6793
ISBN: 978-2-9808950-9-8
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NB: Cette publication présente par endroit des conclusions basées sur faits résultats et convaincants, mais qui restent des avis des
auteurs. Nous sommes ouverts toute réaction et critique constructives qu'elles peuvent susciter auprès de nos lecteurs. Voici notre
adresse:
Préface
Par Jacob Emmanuel Mabe1 [Ce renvoi n'est pas élucidé]
Si l’eau est une ressource indispensable à la vie humaine, alors elle doit aussi servir le développement
économique et garantir le bonheur des nations. À en croire les statistiques au niveau international, près
d’un milliard de personnes dans le monde restent sans accès à l’eau potable. Et en Afrique, malgré
tous les efforts déployés depuis plusieurs décennies, même les pays les plus riches en eau (comme le
Cameroun et la République Démocratique du Congo), ne parviennent pas encore à exploiter leur
potentiel hydrologique de sorte à pouvoir assurer un approvisionnement approprié des populations.
Bien au contraire, les pénuries d’eau qui continuent de sévir surtout dans les zones arides du continent
se sont, de surcroît, accentuées par une démographie sans cesse croissante. Pour faire face à ce
double défi et contrecarrer les incertitudes sur le ravitaillement en eau potable et saine, une nouvelle
politique de management durable est absolument impérative.
Au Cameroun, les ressources hydriques sont certes abondantes, mais inégalement réparties sur toute
l’étendue du territoire. Ainsi il existe un contraste énorme entre le littoral et le sud connaissant une
certaine prospérité en contrepartie de l’aridité presque perpétuelle dans la région septentrionale dont le
cycle hydrologique est caractérisé par une absence de mer, une paupérisation fluviale et une
raréfaction des rivières et des ruisseaux. Aussi, les irrégularités des pluies empêchent non seulement
l’irrigation pour l’agriculture (et entravent même l’évacuation des déchets) au Nord, mais et renforcent
aussi l’impact de la sécheresse sur la pauvreté, la santé, l’environnement et la sécurité alimentaire. En
effet, au vu du nombre élevé et persistant des personnes n’ayant pas accès à l’eau salubre pour la
boisson et les autres usages ménagers, il est peu probable que le Cameroun atteigne son objectif de
garantir sa sécurité d’approvisionnement, sans mettre en application les nouvelles techniques de
traitement de l’eau.
Le présent numéro du journal Africa et Science regroupe des articles rédigés par des chercheurs
Camerounais reconnus internationalement dans le domaine du traitement des eaux. Leurs réflexions et
préoccupations portent sur les solutions à apporter non seulement pour atténuer et éradiquer les
pénuries, mais aussi pour assurer un approvisionnement autonome et autarcique en eau saine au
Cameroun. Il est important de noter que la stratégie développée par ces chercheurs est axée sur les
questions purement techniques. Cependant, leur objectif principal consiste à proposer une technologie
nouvelle et facilement réalisable en Afrique.
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Les auteurs justifient leur choix pour le Cameroun par l’argument habituel selon lequel ce pays serait
l’Afrique en miniature. Possédant presque toutes les formes climatiques et végétatives du continent, le
Cameroun peut effectivement servir comme modèle et inaugurer ainsi le « sentier africain » d’utilisation
des filtres à base de fer métallique. Le savant Chicgoua Noubactep et ses collègues croient aussi bien
à la fonctionnalité innovatrice de système de filtrage qu’à son efficacité pour le traitement et
l’élimination de la contamination à la fois biologique, microbienne et chimique des eaux tant de surface
que du sous-sol. L’introduction de cette technologie serait, selon les auteurs, également d’autant plus
aisée qu’elle ne nécessiterait pas de grands investissements financiers. Le fer étant disponible et
transformé sur place, la fabrication ou production industrielle des filtres à fer ne rencontrerait aucun
obstacle véritable. Enfin, cette technique offrirait d’autres opportunités pour le développement
économique, la création de nouvelles filières industrielles et de nombreux emplois, notamment dans le
domaine de l’épuration, de la distribution et de la gestion des eaux.
La stratégie elle-même est novatrice car elle présente une solution originale, élaborée pour la toute
première fois par des natifs camerounais de l’extérieur en coopération avec les chercheurs nationaux
ouverts à la diaspora. Tous ont compris que même si l’enjeu de l’eau est local, les actions à appliquer
pour résoudre les pénuries dévastatrices dans certaines zones nécessitent une coopération étroite de
tous les érudits Camerounais à travers le monde. Il ne revient donc plus aux coopérants expatriés,
mais plutôt aux experts natifs Camerounais eux-mêmes d’apporter l’aide technique et matérielle
nécessaire pour la production, la gestion et la gouvernance durable de l’eau dans l’ensemble du
territoire camerounais.
Les résultats présentés dans ce numéro sont d’une haute portée scientifique qui se traduit par la
réussite de synthétisation des analyses théoriques et méthodologiques sur les différents des procédés
de filtration des eaux à partir des travaux interdisciplinaires. Les auteurs livrent des analyses
pertinentes qui vont assurément susciter des débats publiques et renforcer la prise de conscience des
problèmes fondamentaux du développement. Il reste seulement à espérer que ces informations
faciliteront tant la bonne gouvernance en eau que la mise en concordance avec les stratégies
politiques et économiques existantes en matière de subsistance et sécurité nutritionnelle.
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Éditorial
Chicgoua Noubactep
Maroua est une ville d’environ 350 000 habitants, située dans l’extrême-nord du Cameroun. En moins
de quatre décennies elle a vu sa population passer du simple au quintuple. L’administration
communale n’a pas été capable de répondre à cette pression démographique en mettant en place des
infrastructures adéquates qui puissent améliorer la condition de vie des populations. La défaillance est
remarquable dans le domaine d’approvisionnement en eau potable notamment. Cette situation est
typique pour plusieurs villes en Afrique au Sud du Sahara. Dans beaucoup de cas on a construit des
barrages et des forages en réaction à l’explosion de la demande en eau buvable. Malheureusement les
barrages et les forages résolvent potentiellement le problème de quantité mais pas forcément celui de
la qualité de l’eau. Les eaux disponibles, tout comme celles fournies par ces deux types d’installations
peuvent êtres polluées par des sources variées, mais qui sont presque toutes étroitement liées à
l’activité humaine: agricole, industrielle, minière ou urbaine. La pollution de l’eau dans les cités
africaines est de nature biologique, chimique ou physique, et est généralement source de maladies
aiguës telles que la diarrhée et le choléra ou même de maladies chroniques comme le cancer.
Le mercredi 28 juillet 2010 est une date historique pour les efforts en vue de l'accès universel à l'eau
potable. Ce jour là en effet, l'Assemblée générale de l'ONU a reconnu l'accès à une eau de qualité et à
des installations sanitaires comme un droit humain. Ainsi, l’accès à des quantités suffisantes d’eau
salubre, à usages personnel et domestique, est un droit humain fondamental universel. L'organisation
internationale proclame que «le droit à l’eau est indispensable pour mener une vie digne. Il est une
condition préalable à la réalisation des autres droits de l’Homme». Même si cette déclaration n’est pas
contraignante pour les Etats membres de l’ONU, son objectif est cependant clair: Il faut favoriser et
promouvoir l'accès universel à l'eau potable. L’initiative de l’ONU est appréciable et peut être
considérée comme l’expression de la volonté politique qui existe au niveau international d’atteindre cet
objectif. Cependant, il incombe à la communauté scientifique mondiale de développer des solutions
technologiques efficaces et économiquement accessibles pouvant permettre d’atteindre ce noble
objectif.
La recherche scientifique a consenti beaucoup d’efforts à la question de la production d’une eau de
qualité, même pour les populations démunies. La liste des technologies mises au point à cet effet est
assez longue. Néanmoins, tout ce que l’on doit regretter c’est qu’on y note l’absence de contributions
africaines. Cet état de choses traduit vraisemblablement une passivité de l'Afrique dans la recherche
de solution à un problème qui plombe son développement socio-économique, et augure en même
temps l'éventualité d'aboutir à des solutions exogènes qui risquent de connaître de problèmes
d'adaptation à l'environnement du continent noir. La raison généralement avancée pour justifier
l'absence de solution africaine est celle du manque de financements. Cependant, si on accepte que la
science n’est rien d’autre que la création de connaissances et que l'activité scientifique devrait par
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conséquent se mener dans toutes les conditions, cette raison devrait être réfutée avec la dernière
énergie. Les résultats obtenus dans des conditions peu favorables peuvent être vérifiés et complétés
dans des laboratoires plus équipés. C’est sur la base de cette prémisse que les travaux présentés
dans cet ouvrage ont été réalisés. Les résultats publiés ici ont fait l'objet de présentations sur plusieurs
tribunes, et notamment (i) aux Journées Scientifiques Africaines organisées annuellement par l’Africa
Development Initiative (ADI e.V.) dans la ville de Francfort en Allemagne, (ii) aux journées culturelles
de l’association Culture et Développement Durable (CDD e.V.) à Göttingen toujours en Allemagne, et
des séminaires organisés à Namur en Belgique par le Comité Afro Européen.
Les contributions regroupées dans le présent ouvrage concurrent à démontrer que les filtres à base de
fer métallique portent le potentiel de résoudre le problème d'approvisionnement en eau potable même
dans les régions économiquement défavorisées en Afrique. La logique du développement de ces filtres
est bien compréhensible: (i) les filtres biosables sont efficaces et recommandés par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) pour l’élimination de la contamination microbienne, (ii) les oxides de fer,
qui sont des produits de corrosion aqueuse du fer, sont efficaces pour l’élimination de la contamination
chimique et microbienne, et par conséquent (iii) les filtres résultant de l’amendement des filtres
biosables par des particules de fer métallique devraient avoir la capacité de produire une eau potable
avec un rendement qualitatif plus élevé. Il est à noter que le défi de l'activité de recherche dans le
domaine consiste à mettre au point des filtres efficaces en fonction du degré de pollution et du débit de
l’eau (et donc de la taille de la population à desservir). Au cours des quinze (15) dernières années
plusieurs filtres à fer zéro ont été mis au point et dont au moins deux (2) fonctionnent de manière
durable: (i) les filtres domestiques SONO initialement développés pour l’arsenic au Bangladesh
(Hussam et Munir 2007) et (ii) les filtres communautaires IITB (Indian Institute of Technology Bombay)
couramment installés dans plusieurs dizaines de village en Inde (Chaudhari et al. 2014). Pendant que
les filtres SONO utilisent une matrice poreuse brevetée (2 à 3 kg par filtre), les filtres IITB utilisent des
clous commerciaux (10 kg par unité). Utilisant de faibles masses de fer et de sable, les filtres IITB
produisent environ 3000 L/jour et approvisionnent environ 200 familles et ont une durée de vie de plus
de 5 ans. Ces filtres sont construits par des plombiers et maçons locaux qui n’ont pas eu besoin de
passer par une autre formation particulière. Ces exemples sont des preuves que le projet "d'accès
universel à l’eau potable par les filtres à fer zéro" est bien faisable, notamment avec l'implication des
forces locales.
Ce numéro spécial démontre la faisabilité du projet de manière endogène en Afrique. Le Prof. Jacob
Emmanuel Mabé nous a honoré avec une préface. Le Dr. Péguy Ndonko jette un pan de lumière sur la
place de l’eau dans le quotidien du citoyen Africain. Richard Domga essaye une étude anthropologique
qui culmine sur l’évidence que le matériau pour le filtre (le fer zéro) peut être fabriqué localement. Son
collègue Nadège Gatcha-Bandjun démontre l’utilité des filtres à fer zéro pour l’eau potable et
l’assainissement dans la ville universitaire de Maroua. Les deux dernières contributions sont rédigés
par les trois professeurs ayant supervisé les deux premières thèses de doctorat en terre Camerounaise
(Togue-Kamga 2013, Btatkeu-K 2015). Ils rappellent la faisabilité des filtres à fer zéro en Afrique et
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résument la contribution scientifique décisive des Africains au développement de ces filtres. Ceci est
un appel à contribution ou mieux, une invitation au co-développement.
C’est le lieu de remercier tous ceux qui ont contribué aux efforts réalisés jusque là. Je remercie
Dr. Léonard Jamfa et l’équipe éditorial de Afrique & Science pour l’accompagnement professionnel
dans la réalisation de ce volume. Emmanuel Chimi (Université de Douala/Cameroun) a relu l'ensemble
des manuscrits et amélioré la présentation générale. Que tous les auteurs reçoivent ici mes sincères
remerciements. Ce numéro spécial de Afrique & Science est l'aboutissement de différentes actions
menées sur les huit (8) dernières années en ayant toujours comme fil conducteur l’autonomie dans
l'approvisionnement en eau potable en Afrique. J’espère qu'il encouragera et sensibilisera tout un
chacun à rester à l’œuvre jusqu'à l'aboutissement de cet objectif. Que chacun se sente concerné dans
mes remerciements pour les efforts passés et à venir.
Je souhaite que ce numéro spécial de Afrique & Science participe à la vulgarisation des initiatives
visant à établir les filtres à fer zéro comme système de référence de traitement d'eau à l'échelle
domestique. Cette vulgarisation permettra d'encourager les initiatives au service de la qualité de l’eau.
Chaque citoyen de cette planète est concerné, et je suis convaincu que la communauté scientifique
Africaine poursuivra à grands pas son chemin vers un approvisionnement autonome et une gestion
exemplaire de l’eau.
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La consommation de l’eau et la résurgence des maladies hydriques au
Cameroun: Dilemme entre santé publique et exceptions culturelles
Peguy Tchakoutio Ndonkou
Résumé
Le lien entre les maladies hydriques et la consommation de l’eau polluée n’est toujours pas bien perçu
par les populations. Cet article voudrait montrer comment elles sont confrontées à un dilemme entre la
consommation de l’eau du robinet recommandée (polluée par des conduits d’adduction caducs) et
l’eau des rivières insalubre. Les populations sont toujours à la quête d’une eau de bonne qualité et d’un
état de santé parfait. Cette lecture nous permet de répondre à quelques questions : Quelles sont les
sources d’approvisionnement en eau potable des populations camerounaises aujourd’hui ? Comment
les populations se comportent-elles face à l’accès difficile à l’eau potable ? La privatisation de cette
ressource au Cameroun a-t-elle été bénéfique pour les populations ? Que pensent les populations des
maladies liées à l’eau insalubre ?
Mots clés : Eau, Maladie, Privatisation, Santé, Sensibilisation.
1 Introduction
L’amélioration de l’état de santé des populations reste au centre du projet global de développement des
pays d’Afrique. La sécurité hydrique est une condition préalable de l’existence. Mais cette ressource
devient de plus en plus rare et la quantité disponible est menacée par une croissance démographique
sans précédent. Oswaldo de Rivero (2003 :198) indique que « L’eau destinée à la production
d’aliments, à l’approvisionnement de l’industrie et à la consommation humaine est (…) rare et difficile
d’accès sur la planète. Quatre-vingt-dix-sept pour cent de toute l’eau sur la planète est salée;
seulement 3% est douce et les trois quarts de celles-ci se trouvent concentrés dans des endroits
inaccessibles comme les régions polaires et les glaciers. ». Les déterminants de la pollution de l’eau
sont d’ordre chimique, microbien, animal et humain. Du point de vue humain ou anthropologique, la
petite fraction d’eau douce accessible dans les rivières et les nappes souterraines est de plus en plus
polluée par les excréments humains. Des pratiques culturelles permettent encore aujourd’hui aux
populations d’aller déféquer dans l’eau. Il ressort par exemple dans un rapport d’étude de Célestin
Ngoura (1998) réalisée à l’Extrême-Nord Cameroun par l’État et les bailleurs de fonds que les
populations vont faire leur besoin dans l’eau parce que le gendre ne doit jamais savoir quand et où la
brute fait ses besoins. Les latrines gracieusement mises à leur disposition n’étaient pas jusque-là
utilisés. Face à ce dilemme entretenu entre la production de normes et la prise en compte des
exceptions culturelles, face à la diversité des eaux consommées et la complexité des maladies
d’origine hydrique qu’elles engendrent, les populations cherchent quotidiennement les moyens de
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produire la santé. Quelle eau doivent boire les populations camerounaises afin d’éviter les maladies
d’origine hydrique? Comment se représentent-elles ces maladies?
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la plupart des populations des pays Africains sont disposés à payer des fortes sommes d’argent pour
consulter des marabouts et des tradi-praticiens (médecins traditionnels) ou des médecins moderne en
privé. Il suffirait de doter gratuitement les centres de santé d’un lot initial de médicaments essentiels.
Ces médicaments seront vendus aux patients et le bénéfice de la vente servira à réapprovisionner les
centres et étendre leurs activités. Jusqu’à ce jour, les politiques de santé au Cameroun sont
entretenues par des mutations profondes qui suscitent des réflexions sur la notion de santé publique et
les facteurs de production de la santé. La politique de la gratuité des soins n’existe plus, elle manque
aux populations, mais les méthodes d’enquête ne manquent pas aux sciences sociales.
Les informations fournies dans cette étude sont issues en partie des enquêtes de terrain qui continue,
menées au Cameroun entre 2007 et 2009 dans le cadre de ma thèse de Doctorat. Les entretiens
directifs et sémi-directifs réalisés auprès des populations du milieu rural (Bangangté) et du milieu urbain
(Yaoundé) au Cameroun ont permit de mener cette analyse.
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garantie. La suppression des bornes-fontaines publiques en 1979 et l’institution de bornes fontaines
payantes en 1990 sont venues accentuer les inégalités d’accès à l’eau. Fort de ce constat, l’État
camerounais optera pour la privatisation du secteur eau. Il a fallu du temps pour la mise en place du
schéma stratégique de réforme du secteur de l’eau et la privatisation de la SNEC. Une dizaine
d’années, émaillées d’étapes décisives. D’abord la nomination d’un administrateur provisoire. Sa
mission était de redonner une visibilité à la trésorerie de l’entreprise et la rendre « vendable » tout en
continuant à assurer le service public de production et distribution de l’eau. Avec la privatisation, les
populations attendaient que les quartiers marginaux « hors réseau » soient alimentés et que cessent
les conflits vécus quotidiennement dans les quartiers précaires dont la particularité de l’habitat est la
cour partagée avec un seul robinet. Ces conflits naissent du fait que les ménages se partagent la
facture d’eau et le coût de consommation s’avère plus élevé, majoré par le propriétaire du robinet qui
dissimule le plus souvent la quittance. La question de la privatisation reste très discutée entre les
acteurs de la vie sociale, d’où la nécessité de mettre sur pied une bonne politique de réhabilitation du
réseau pour favoriser l’accès à l’eau à la majorité des populations camerounaises. On peut tout de
même noter une amélioration au niveau de la qualité de l’eau consommée par les populations avec des
pratiques de pompage souterrain, de filtrage et des ventes des eaux filtrées. Mais l’accessibilité à ces
eaux demeure un problème majeur pour toutes les couches de populations.
Face à de telles situations et d’après les études déjà réalisées ( Sy I. : 2006 ; OMS : 1993), la
prévalence importante des maladies diarrhéiques chez les enfants de 0 à 5 ans à Yaoundé et ailleurs,
maladies essentiellement liées à l’eau s’accentuent et ternissent la qualité de vie et la qualité de santé
des populations. Malgré la privatisation du secteur eau, les populations consomment les eaux de
qualité douteuse et les conséquences du manque d’eau ne pouvaient que favoriser la montée de
maladies hydriques dans un contexte où les rapports des populations à l’eau se combinent avec leur
mode de vie.
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Avant la privatisation, le secteur de l’eau au Cameroun était entièrement géré par la SNEC (Société
nationale des eaux du Cameroun) et le Ministère des eaux, des mines et de l’énergie. Selon
l’évaluation d’un technicien des eaux à Bangangté, M X…, 38 ans, chef de Centre SNEC, « le bassin
hydraulique du Cameroun est fourni en eau et le pays à la possibilité d’avoir dix huit mille litres d’eau
par jour et par habitant contre deux mille cinq cents litres pour 100 personnes au Burkina-Faso ». Selon
cet informateur, la principale raison qui excplique cette situation relève de ce que la SNEC n’intervient
que dans 108 centres sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, certaines régions du pays ne sont pas
connectées au réseau SNEC dans le contexte d’urbanisation croissante que connaît le Cameroun
actuellement. Les populations continuent ainsi de souffrir du manque d’eau potable. Les distances
entre les ménages et les sources d’approvisionnement naturelles sont longues et insupportables pour
la majorité et les eaux de pluies recueillies pour pallier au manque sont gérées avec parcimonie et
conservées pendant une longue période sans traitement. Elles favorisent ainsi la transmission des
maladies hydriques lorsqu’elles sont consommées.
Les innovations dans le domaine de l’eau ont contribué, cela va s’en dire, à la réorganisation de la
société. La SNEC est une société d’État qui sera par la suite confiée à des concessionnaires. Cette
privatisation n’est pas sans danger pour les populations, car les concessionnaires sont à la recherche
effrénée du profit et n’éprouvent aucune volonté d’offrir un service meilleur. Pour Clément M.
(39 ans) « la privatisation est une erreur de la part du Gouvernement, car un État doit tout faire pour ne
pas privatiser les sources d’énergie et supporter même les charges ».
À Bangangté par exemple, parmi les trois arrondissements que compte le département du Ndé
(Bangangté, Bazou et Tonga), seuls les deux premiers qui comptent quatorze villages bénéficient de
l’adduction d’eau de la SNEC. Dans tout le département du Ndé, et cela depuis 1987, le château d’eau
offre la possibilité de brancher 3 000 milles ménages, mais seules 1 600 personnes sont effectivement
connectées au réseau d’adduction d’eau de la SNEC. Cela s’explique par l’absence d’extension du
réseau d’adduction dans tous les villages et même dans tous les quartiers. Pour avoir l’eau potable, les
populations se débrouillent comme elles peuvent ; soit en payant plus cher le litre d’eau chez le voisin
ou dans les citernes de réserve d’eau, soit en collectant l’eau du puits, soit en retournant simplement
au marécage comme cela était le cas il y a plus de 30 ans. Au centre ville de Bangangté, il existe une
seule borne fontaine privée pour toute la population. Elle est tenue par une femme d’environ 60 ans,
régulièrement absente pour cause de maladie. Sa fille, âgée de 14 ans, quand elle ne va pas à l’école,
passe le reste de son temps à la vente de l’eau potable. Ici, il est interdit de rincer son récipient pour
éviter le gaspillage de l’eau. Elle pense que chaque consommateur doit le faire dès la maison. Les
bénéfices tirés de cette activité permettent de subvenir aux besoins de la famille (nutrition, scolarisation des
enfants, tontine, charges sanitaires). Il arrive qu’à la fin de certains mois, la quittance de consommation
dépasse de loin les économies et la SNEC rompt la distribution pour facture impayée, excluant de ce fait les
nombreux consommateurs de l’approvisionnement en eau.
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4.1 Les eaux consommées au Cameroun
La seconde alternative pour la consommation d’eau potable au Cameroun est l’eau en bouteille. Même si
l’on peut remarquer la vente des filtres et les eaux filtrées vendus dans les marchés locaux camerounais et
sur les axes de regroupement des populations ; ces pratiques réduisent apparemment la pollution des
eaux, mais ne garantissent pas une eau de bonne qualité à la consommation. Le prix des filtres ne sont
pas à la portée de toutes les bourses. Les femmes responsables des ménages ne trouvent pas souvent le
temps nécessaire pour filtrer de l’eau à boire. Les eaux filtrées sont consommées occasionnellement en
contexte de soif et de manque. On trouve une grande variété sur le marché camerounais : Source Tangui ;
Supermont, Madiba, Sawawa, Semme, Sano, Volvic, Volcanique… Le prix d’une bouteille d’eau varie entre
450 Fcfa et 1000f cfa (450 f cfa = environ 80 centimes, 1000f cfa = environ 1 euro 50 centimes). Les eaux
minérales sont douées de propriétés thérapeutiques. Mais elle coûte chère pour les populations qui n’en
consomment que occasionnellement comme atteste cette informatrice, Mme X…, 32, parturiente : « Je
goute à l’eau minérale quand j’accouche, seul le nouveau-né la boit au début de sa croissance parce que
son organisme n’est pas encore solide pour résister aux microbes. Il n’y a que les riches pour boire l’eau
minérale chaque jour ». La consommation de l’eau minérale est la mesure du prestige social. On l’achète
encore pour rendre visite à une femme qui vient de mettre au monde un enfant. Le nourrisson consomme
l’eau minérale dès les 6 premiers mois de sa naissance. L’eau minérale n’est pas à la portée de bourse des
populations camerounaises les plus démunies.
En dehors de ces possibilités d’accès à l’eau propre et des pratiques de filtrages adoptées par les
populations camerounaises, elles s’approvisionnent dans les sources les plus diverses qui ne sont pas
sans danger pour leur santé. Ainsi, on peut noter les eaux en sachets vendues quotidiennement dans les
rues et dans les boutiques. À Yaoundé, on en trouve de toutes marques : Cristalline ; Cristal water,
Sawawa, Aquavita, Golden, Royal, Aquaba, Sweet water, Bosvi, Geca, Africa pure water… Chaque
marque a un message «flatteur», c’est ainsi que l’on peut lire sur des emballages eau minérale
naturelle ou encore eau potable mise en sachet sous conditions d’hygiène et contrôle de laboratoire.
Mais presque rien n’est justifié, encore moins l’identité des producteurs ou l’adresse des unités de
production, ni le siège de ces marques, ni même la provenance de l’eau, ajouter à cela les règles
d’étiquetage qui ne sont généralement pas respectées. Ces sachets d’eau sont mis sur le marché sans
autorisation des autorités compétentes. On en trouve partout à Yaoundé à moindre coût d’ailleurs,
entre 50 et 75 FCFA. Dans les marchés, les établissements scolaires, les stades, sur les places
publiques, à la portée des milliers de personnes qui les consomment au quotidien sans aucune
garantie sanitaire et parce qu’ils n’ont pas toujours la possibilité de se procurer des bouteilles d’eau
minérale. Les réseaux de distribution de l’eau constituent en même temps les réseaux de propagation
des maladies hydriques.
En milieu rural comme en milieu urbain, le reste de la population qui n’a pas accès à l’eau de la SNEC
et à l’eau minérale en bouteille s’approvisionnement dans les puits familiaux le plus souvent creusés à
proximité des latrines. Dans les villages de Bangangté, les populations sont en contact permanent avec
l’eau des rivières, des marigots dans leurs pratiques quotidiennement, ce qui les exposent
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constamment aux maladies hydriques telles le choléra, la typhoïde, la dysenterie, l’onchocercose, la
diarrhée… Face aux maladies liées à l’eau, les populations développent des croyances étiologiques
dont la logique n’obéit pas aux normes scientifiques, lesquelles croyances constituent des obstacles à
la réussite des initiatives de santé et compromettent les grands axes de politiques de santé dans les
pays du sud. Les usages que les populations font de l’eau dépassent de loin le cadre des pratiques de
santé, introduisent à une vision du monde spécifique. Comment comprendre les croyances étiologiques
des maladies hydriques au Cameroun ?
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considèrent les acteurs sociaux non scientifiques comme des producteurs de sens, une production des
savoirs qui comportent certainement un aspect diachronique et synchronique dont on ne saurait
arbitrairement se passer. Que pensent les populations des maladies liées à l’eau dont elles sont
constamment victimes ?
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très partagés sur cette cause. Les uns pensent que cette diarrhée arrive quand la mère allaitante
entretient des rapports sexuels avec un homme différent du père géniteur de l’enfant. En conséquence,
la présence d’un sperme autre que celui qui a fécondé la mère, mélangé au sang et aux sécrétions
vaginales pollue le lait maternel. La consommation du lait maternel ainsi pollué et devenue par ce fait
toxique, cause la diarrhée à l’enfant. En outre, les autres pensent que même le père géniteur ne doit
pas entretenir des rapports sexuels avec la femme quand celle-ci allaite. Toutes ces restrictions
soulèvent des débats et des discussions au sein de la société et les enjeux n’en sont pas les moindres.
Ces croyances imposent la fidélité du couple, limite la fécondation de la femme et donc la croissance
démographique et constitue pour une famille une stratégie de planning familial.
Les Bangangté utilisent l’expression « nè.ya’.men » (traverser l’enfant) ou « nè.bé’.nku.men » (casser
les pieds de l’enfant) pour désigner cette diarrhée qui se manifeste par des selles liquides, fréquentes
et sanguinolentes, des vomissements, le ballonnement du ventre… Cette forme de diarrhée attaque
l’enfant, soutient-on, lorsque la mère entretient des rapports sexuels et continue à l’allaiter. Chez les
Samo du Burkina-Faso, les rapports sexuels sont interdits entre la femme et le mari après la naissance
d’un enfant. Dans cette culture, on admet que cet interdit a pour légitimation la volonté de ne pas nuire
à l’enfant au sein, en ne faisant pas courir à la mère le risque d’une conception précoce qui entraînerait
l’arrêt de la lactation. Or, il semble que pendant la lactation, il n’y ait plus de sécrétion de
gonadostimulines par l’hypophyse, donc pas de stimulation ovarienne, pas d’ovulation et en
conséquence pas de risques de nouvelle grossesse, bien que parfois l’hypophyse reprenne son
autonomie, ce qui empêche de garantir à cent pour cent l’impossibilité de concevoir pendant la
lactation. (Héritier 1996)
Mais si l’explication biologique ne trouve pas d’inconvénient quant à l’entretien des rapports sexuels
après une naissance, l’interdit culturel montre que les peuples ont jadis élaboré des interdits pour
répondre aux problèmes liés à leur santé de reproduction. Cet interdit pouvait également permettre de
réguler les naissances et d’élaborer un planning familial qui n’est pas un phénomène nouveau dans les
comportements des peuples.
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physical health and efficiency through organized community efforts for the sanitation of the
environment, the control of community infections, the education of the individual in principles of
personal hygiene, the organization of medical and nursing services for early diagnosis and preventive
treatment of disease, and the development of social machinery which will ensure to every individual in
community a standard of living adequate for the maintenance of health ».
Le concept de santé publique a beaucoup évolué et renvoie de nos jours à différentes acceptions qui
convergent et contribuent ainsi à entretenir une certaine ambiguïté. Discutons d’abord le mot « santé »
qui précède l’adjectif « publique ». L’OMS a proposé une définition sui generis de la santé entendue
comme un état de bien-être total physique, social et mental de la personne (Thebaud-Mony, 1996 ;
Aïach, et Vernazza-Licht, 1996). La définition de ce concept a évolué de telle sorte qu’elle intègre
aujourd’hui la prévention et les soins qui ne sont toujours pas les seuls moyens au service de la santé.
Les amendements de cette définition prennent en considération les lois, les règlements, les orientations
politiques en environnement et en aménagement du territoire. La santé est donc entendue comme
absence de maladie, elle est en relation avec les facteurs sociaux et religieux qui lui donnent tout son
sens.
Mais dans la conception africaine, la santé est l’accord entre l’individu et les ancêtres, les esprits avec
qui il entretient des rapports d’échange et de vie. Être en santé en Afrique, (Ndonkou, 2006) c’est aussi
respecter les transgressions du milieu culturel qui confèrent ainsi un état de bien-être individuel, familial
et social. La santé est une prise en compte de l’analyse des savoirs populaires. Le concept de santé
reste relatif voire subjectif. La maladie quant à elle est un trouble de l’organisme, une perturbation de
l’équilibre physique, biologique et mental de l’individu. La conception africaine de la maladie fait état
d’un appel au resserrement des liens qui existent entre les hommes et les esprits, à une élection
ouvrant l’accès à la carrière de guérisseur ou de devin (Sow 1978). De ce point de vue, la maladie est
un sortilège, elle est basée sur la notion de conflit dans les réseaux de relation structurant l’existence
du patient. Elle fait partie d’un ensemble plus vaste, celui des malheurs de tout genre : infortunes,
malchances, mauvaises récoltes, chômage... Dans les sociétés lignagères, la maladie a fréquemment
valeur d’un rappel à l’ordre social et au resserrement des liens entre les acteurs sociaux.
En outre, associé à la santé, l’adjectif « publique » peut correspondre à, au moins, cinq interprétations :
- l’action gouvernementale dans le domaine de la santé ; -la participation de la population à la
promotion de la santé ; - les services de santé qui ne procèdent pas d’une action au niveau individuel ;
- les actions de prévention, - l’organisation sociale face aux risques sanitaires, etc. Les implicites de la
santé publique qui ne prennent pas en compte le pluralisme préventif contemporain et la dimension du
magico-religieux sont remise à évaluation. (Dozon et Fassin 2001). Il faut aussi lire la montée des
maladies hydriques dans les choix techniques d’accès à l’eau opérés par le passé et leur inadaptation
au vécu et aux représentations des populations, peu prises en compte dans les projets qui se sont
succédés et n’ont pas apporté les résultats attendus (Ndonkou, 2009 a).
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6 Conclusion
La croissance sans cesse de la population camerounaise rend l’accès difficile à l’eau potable parce que
le réseau d’adduction d’eau ne suit pas le même rythme. Ce décalage expose les populations à des
eaux de qualité douteuse qu’elles utilisent chaque jour pour consommer et pour leurs besoins
quotidiens (eaux en sachet, eau de rivière et des puits, eaux de pluie…), lesquelles favorisent la
montée des maladies endémiques (Choléra, dysenteries, typhoïde, diarrhée…). Face aux maladies
liées à l’eau, les populations camerounaises disposent un modèle explicatif lié aux représentations
culturelles qui offre une nouvelle réflexion sur la notion de santé publique. En définitive, la maladie de
l’individu et l’état de santé de celui-ci résulte de la conjonction de multiples facteurs, la production des
normes de santé n’étant que l’un d’entre eux. Les maladies sont en lien avec les contextes
géographique, politique, démographique, socioculturel et psychoculturel qui se mêlent aux facteurs
sanitaires et à l’état des connaissances médicales et nutritionnelles pour influencer, en responsabilités
relatives et complexes, la santé de l’homme. De ce fait, le besoin, celui de formaliser le dialogue entre
les scientifiques d’une part et entre les scientifiques et les décideurs d’autres part explique donc
l’irrationalité du débat sur la santé du point de vue du spécialiste de la santé publique. Il faut donc
expliquer le fossé entre la connaissance et l’action en santé publique, ce qui passe par l’identification
des facteurs associés au poids faible des variables de santé dans le processus de décision (Dab 1993).
Les populations n’ont-elles pas un rôle à jouer dans les pratiques d’évitement des maladies et de la
pollution de l’eau ? L’éducation à la citoyenneté et à l’environnement des populations ne peut-elle pas
réduire le fossé dans les écarts de comportement ?
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Un savoir-faire ancestral africain au service de la société moderne:
La métallurgie du fer à l’exemple du peuple Matakam
Richard Domga
Résumé
L’origine de la métallurgie du fer en Afrique a été pendant longtemps controversée. Il est aujourd’hui
établi que le fer n’a été introduit ni par le ‘conquérant’ Arabe, ni par le ‘civilisateur’ Européen. La
métallurgie du fer appartient à la catégorie dite du ‘système de connaissances endogènes’. Des
courants de pensées récents notent que l’expression ‘systèmes de connaissances’ a une connotation
péjorative. Il s’agit à vrai dire de la technologie ancestrale, c’est à dire de l’application des lois
universelles, de la science universelle. En accord avec la thèse du passé scientifique africain, cet
article donne un aperçu de la métallurgie du fer chez le peuple Matakam du Nord Cameroun et de son
évolution à travers les deux derniers siècles. Il est postulé que le forgeron africain procurera le fer
métallique granulé nécessaire à la construction des filtres pour le traitement de l’eau.
Mots clés : Fer métallique, Fer artisanal, Forgeron, Traitement de l’eau.
1 Introduction
« La vie n’est pas possible sans eau », « Le manque d'eau potable est un problème crucial du 21ème
siècle », « 80 % des personnes privées d’accès à une source d’eau potable vit en Afrique », « 80 %
des maladies des pays en développement sont liées à l’eau : elles font chaque année près d’1,7 million
de morts », «Aujourd’hui en Afrique, 3.800 enfants meurent chaque jour à cause du manque d’eau
potable », « Près de 340 millions d’Africains n’ont pas accès à une eau potable salubre et près de 500
millions ne bénéficient d’un système d’assainissement décent », « Près du dixième des maladies dans
le monde pourraient être évitées en améliorant l’approvisionnement en eau, l’assainissement, l’hygiène
et la gestion des ressources en eau ». Ce sont là quelques slogans véhiculés par les médias.
Il est évident que de nombreuses maladies (choléra, typhoïde, diarrhée) proviennent uniquement de
l’usage d’une eau insalubre. D’autres maladies (fièvre jaune, paludisme) se propagent par
l’intermédiaire des insectes qui se reproduisent dans des eaux insalubres. Il est donc indispensable de
trouver des solutions pérennes qui soient intégrées par les communautés qui en bénéficieront.
Une pareille solution est en cours de développement par la communauté scientifique mondiale, avec
une contribution active de l’Université de Ngaoundéré (Noubactep 2013a, Btatkeu-K et al. 2013,
Kobbe-Dama et al. 2013, Btatkeu-K et al. 2014a, Btatkeu-K et al. 2014B, Btatkeu-K 2015, Domga et al.
2015, Btatkeu-K et al. 2016, Noubactep 2016). Il s’agit de la filtration de l’eau sur des lits contenant le
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fer métallique (Fe0) comme matériau réactif. Dans la perspective d’un emploi généralisé des filtres à
Fe0 pour le traitement d’eau en Afrique, il est impératif de trouver des matériaux abordables ou en
développer soi-même. L’utilisation du fer artisanal (‘fer indigène’) a été suggérée à cette fin (Noubactep
et al. 2009). Cette suggestion a initié un travail sur l’histoire de la forge dans plusieurs localités de
l’Afrique. Cet article se concentre sur le pays Matakam au Nord du Cameroun. Une présentation du
métier de forgeron dans la société Matakam sera d’abord donnée.
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Dans le cadre de la philosophie naturelle (ou universelle), la théorie des quatre éléments est une façon
conventionnelle de décrire et d'analyser le monde. Les composantes expliquant la formation de
l'univers, sont la terre, l'eau, le feu et l'air. Ces quatre éléments correspondent exactement aux
instruments quotidiens du forgeron. Le feu des anciennes forges étaient remplis de terre; la
combustion du charbon était activée par le soufflet (oxygène de l'air); le fer était finalement trempé
dans un baquet d'eau.
Symboliquement, la réunion du couple air-feu, avec le couple terre-eau, suggère la création. Puis
individuellement, chacun de ces éléments symbolise une recherche de la vie, l'éloignement de la
maladie et de la mort. La terre est source de vie, protectrice contre toute force d'anéantissement. L’eau
est un moyen de purification et de ressourcement, une source de régénérescence. Le feu symbolise la
purification: on incendie les champs pour qu'ils se parent ensuite de nature vivante. L'air, souffle
nécessaire à la subsistance des êtres, purifie et éloigne le mauvais. Il n'est donc pas surprenant que le
maître de la forge soit soigneur, puisqu'il passe son temps au centre d'une activité qui respire la vie; et
le symbolisme qui se dégage d'un tel lieu met instinctivement le malade en confiance, lui qui est à la
recherche de l’énergie vitale, de la vie.
4 La métallurgie du fer
L’exploration des gisements de fer était un savoir de la caste des forgerons. Une fois
l’étude de faisabilité de l’exploitation achevée, des forgerons creusaient la terre pour récolter
les minerais. Le fer lui-même était extrait dans des dispositifs semblables aux « hauts fourneaux »
modernes. Le feu de combustion était attisé à l'aide d'un soufflet en peau d'animal.
L ’ o x y g è n e d e l ’ a i r é t a i t introduit dans le haut fourneau pendant plusieurs
heures. Ensuite l’on récoltait le fer fondu et le refroidissait pour obtenir des blocs de fer.
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Ces blocs seront de nouveau fondus découpés pour faire des barres ressemblant à l'os du
fémur (humain). Cette barre servait de monnaie, une monnaie qui s'intégrait à tous les circuits
correspondant aux différents types d'organisations économiques de l'époque (Martin 1968). Les
barres de fer étaient également livrés comme matière première aux autres forgerons qui en
fabriquaient divers objets (aiguilles, bracelets, cache-sexe féminins, chaines, colliers,
couteaux de jet, faucilles, haches, houes, pointes de flèche). Le rôle essentiel du fer dans la
société africaine précoloniale résultait de sa double fonction: (i) une fonction de monnaie (ii) une
fonction en tant que moteur de l’agriculture, chasse, défense et pêche.
De ce qui précède, il est évident que l’utilisation généralisée des filtres à fer métallique pour le
traitement de l’eau en milieu rural sera facilité si le forgeron africain est intégré (en tant que partenaire)
dès la phase de la recherche. Cette tâche incombe à l’Université Africaine qui a le devoir de lier la
science fondamentale au vécu quotidien de la population. Quand le forgeron de Mabass saura à quoi
sert le fer qu’il forge et que les étudiants de Accra, Buéa, Maroua ou Ouagadougou sauront à quoi sert
le ‘petit forgeron’, l’africain cessera progressivement de croire que la Science est ‘la chose des blancs’.
Ce réveil est indispensable pour un nouveau départ, pour la Renaissance Africaine.
6 Conclusion
Le forgeron Matakam jouait un rôle complexe dans la société ancestrale. Son rôle débordait
largement les fonctions purement techniques. Ses tâches spirituelles é t a i e nt également
essentielles pour la cohésion de la société. Ces véritables ‘créateurs de fer métallique’, joueront
bientôt un rôle essentiel dans l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement tant en milieu
rural qu’en milieu urbain. Le forgeron africain de l’an 2015 ne sera pas nécessairement désigné par
son origine clanique/familiale. Il est espéré et vivement souhaité qu’une classe scientifique africaine se
penche sur l’histoire de la métallurgie du fer en Afrique, en Inde, en Occident et ailleurs, pour créer
partout les conditions de production à l’échelle locale des matériaux appropriées pour le traitement de
l’eau disponible. Une pareille entreprise aura le double avantage (i) de concilier modernité et tradition
au service de la population africaine et (ii) d’éliminer l’esprit de classe bourgeoise qui détourne toutes
les couches africaines du devoir (ancestral) de solidarité.
Remerciements
Mes sincères remerciements vont à Dr. Chicgoua Noubactep (Université de Göttingen, Allemagne)
pour la lecture critique du manuscrit.
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Mots clés: Choléra, Eau potable, Fer métallique, Filtration, Maladies hydriques.
Une première version de cet article a été publiée en 2013: Voir Afrika und Wissenschaft – NS1- September
2013, ISNN 1862-6793
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1. Introduction
L’eau est un bien social, la santé humaine est directement liée à la qualité de l’eau consommée. L’eau
est un bien économique, nécessaire à la production d’autres biens (agricoles et industriels). L’eau est
directement rapportée à la production de l’énergie hydroélectrique. L’importance de ce bien le lie
automatiquement aux conflits internationaux et régionaux. L’eau potable est cependant un bien qui ne
peut pas être considéré comme un quelconque bien commercial du fait qu’il est indispensable à la vie
et est un don de Dieu. L’eau est un bien environnemental (Forum Mondial de l'Eau 2012).
On utilise l’eau à des fins domestiques telles que la boisson, la cuisine, le lavage, l'évacuation des
toilettes, le nettoyage de la maison. La société l’utilise pour générer une croissance économique
durable et une prospérité par des activités telles que l’agriculture, la pêche commerciale, la production
d’énergie, le transport et le tourisme. L’eau recouvre 72% de la planète terre. Seulement 3% de l’eau
douce est fraîche et seule une fraction est disponible à l'homme (Barhoumi-Andréani et al. 2004,
Nguendo Yongsi 2010). Chaque usage de l’eau contribue à sa pénurie et justifie les efforts consentis
pour protéger les sources encore propres et pour traiter et recycler l’eau polluée. Dans une société où
règne une économie de marché, les services liés à la production de l’eau potable en font
inévitablement un bien économique. Quoique l’eau soit un don de Dieu, les activités humaines ont
rendu plusieurs sources d’« eau naturelle » inadéquates à la boisson. Des services techniques sont
désormais indispensables pour rendre l’eau potable. Ces services demandent (i) un personnel qualifié
pour le traitement et le contrôle de qualité pour l’application des techniques existantes et (ii) un travail
d’innovation scientifique continue pour créer des nouvelles technologies. La question n’est plus si l’eau
doit coûter quelque chose ou pas, mais comment avoir de la bonne eau à un bon prix. Une autre
question fondamentale est qui doit payer ce prix pour l’eau potable, l’individu ou l’état (l’argent du
contribuable)? Répondre à cette question est une issue politique qui ne sera pas adressée dans ce
travail.
La région de l'Extrême-Nord du Cameroun est caractérisée par une faible précipitation annuelle.
L’accès à l’eau en quantité et en qualité est un problème majeur pour la population, car environ 70%
de sa population n’ont pas accès à une eau potable (Pangire 2009). À cette faible disponibilité d’eau
s’ajoutent: i) une absence de systèmes sanitaires et d’assainissement, ii) une absence de systèmes
d’épuration et de vidange des fosses septiques appropriées, iii) une présence quasi permanente des
eaux stagnantes en saison de pluie, iv) une abondance d’eaux usées provenant des structures
diverses. Ces eaux usées sont déversées dans les cours d’eau sans traitements préalables (Pangire
2009, Fonjong et al. 2003).
L'écoulement des eaux usées industrielles ou résidentielles contamine les eaux de surface (pluie,
ruisseaux, rivières, lacs) qui deviennent insalubres et véhicule des virus, des bactéries, des
parasites, des micro-organismes végétaux ou animaux, qui provoquent des maladies graves telles
que : la fièvre typhoïde, les diarrhées, la dysenterie amibienne, le choléra et autres. Ces maladies liées
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à l'eau encore appelées maladies hydriques se propagent par la contamination des systèmes de
distribution d'eau potable, par les aliments et les excréments des personnes ou animaux infectés. Ceci
a été la cause des épidémies de choléra dont la plus récente dans la ville de Maroua est celle de 2010
qui a fait des ravages énormes.
Le choléra constitue un problème majeur de santé publique dans la région Extrême-Nord du
Cameroun. En effet, entre 1996 et 2010, cette région a connu plusieurs épidémies, aussi bien en
saison pluvieuse qu’en saison sèche (Djao et al. 2011). Maroua a été l'épicentre de la dernière
épidémie de choléra sévère (2010), la pire depuis plus de 20 ans avec environ 600 décès sur plus de
9000 cas détectés. Au Cameroun, cette épidémie a progressivement gagné 9 des 10 régions du pays
(OMS 2010, 2011). Le tableau 1 présente l’évolution de cette maladie de 1996 à 2010 à Maroua.
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forages et aux puits peu profonds existant pendant la saison sèche. Au cours de la saison des pluies,
en plus des puits et forages, les populations s’approvisionnent en eau de pluie et auprès des fleuves
saisonniers (Mayos) qui connaissent des crues et s’assèchent pendant la saison sèche. Notons que
ces points d’eau en général et les Mayos en particulier servent en plus de points de breuvages pour le
bétail, de baignade, de lave-linge et de lave-vaisselle.
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3.2 Les installations sanitaires non améliorées.
Le pourcentage de la population bénéficiant d’installations sanitaires améliorées est particulièrement
bas. L’état des latrines et des toilettes dites modernes est déplorable. Les populations utilisent soit des
latrines ‘améliorées’, soit des latrines traditionnelles ou n’ont pas de système défini. Dans ce dernier
cas, la seule zone de soulagement est la nature. Dans les quartiers résidentiels, beaucoup de
ménages n’ont pas de toilettes avec une chasse d’eau et aucune toilette ne comporte un tuyau
d’aération (d’où les odeurs nauséabondes, rats, et insectes vecteur de maladies). Les latrines
traditionnelles utilisées par la grande partie de la population sont le plus souvent peu profondes, et sont
à utilisation commune (plusieurs familles). Les fosses septiques des toilettes améliorées n’ont pas
d’installation permettant d’épurer les eaux usées des fosses. La ville de Maroua ne dispose pas de
service de vidange. L’enlèvement des boues et autres matières de vidange s'effectue généralement
sans aucun contrôle, ni des lieux, ni des conditions de manutention. Le plus souvent ces déchets sont
déversés dans les marigots, les caniveaux ou sur des terrains vagues. Il en résulte un état de pollution
grave des nappes phréatiques qui sont par ailleurs encore très sollicitées pour l’approvisionnement en
eau de consommation. Les fosses d’aisance, quand elles existent, n’obéissent pas aux normes
requises. Elles se remplissent rapidement, entraînant des ruissellements le long des voies.
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4. Prévention des maladies d’origine hydrique à Maroua : Filtres à base de fer métallique
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chimique et microbienne résoudra le problème de l’eau potable à l’échelle domestique. L’Université de
Maroua se doit de contribuer à ce défi.
5. Conclusion
Ce travail a évalué les besoins en systèmes filtrants à base de fer métallique (Fe 0) pour une meilleure
santé des populations de la région Extrême-Nord du Cameroun en général et de la ville de Maroua en
particulier. Sur l’exemple de la ville de Maroua, un inventaire des activités quotidiennes induisant la
contamination de l’eau a été réalisé. Il en ressort clairement, que l’adduction d’eau insuffisante dans la
région et le manque d’assainissement sont la cause et la source de propagation des maladies
hydriques endémiques et surtout du choléra. La pollution des eaux de surface est en infime partie due
au manque d’application des règles d’hygiène en matière de conservation de l’eau. Les structures
polluantes qui déversent à longueur de journée des produits toxiques (liquide solide ou gazeux) dans la
nature sont la principale source de contamination. Il est donc indispensable que les municipalités se
chargent de l’assainissement, en milieu rural comme en milieu urbain. Pour soutenir l’activité de ces
communes (pas très riche non plus), le concept des filtres à Fe 0 a été présenté et discuté. Si ce
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concept est testé et réalisé à l’échelle régionale, la région Extrême-Nord du Cameroun sera bientôt un
modèle pour le reste du Cameroun et les autres pays en voie de développement.
Remerciements
Chicgoua Noubactep (Université de Göttingen - Allemagne) est sincèrement remercié pour les
fructueuses discussions et la correction du manuscrit.
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Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
Chicgoua Noubactep
Résumé
L'affirmation selon laquelle « L’eau ne tue pas » s'est avérée définitivement fausse ! Eh oui l’eau tue
bel et bien ! La contamination anthropique, par exemple par des pesticides, fait de l’approvisionnement
en eau potable un problème crucial pour les pays en développement. En raison des insuffisances (et
parfois de l'absence) de la réglementation et du manque de contrôle, on assiste encore dans ces pays
à une utilisation intensive de produits agrochimiques, interdits en occident pour certains. Pour
approvisionner les petites communautés en eau potable, des technologies simples, robustes et moins
coûteuses doivent être mises sur pied. Par ailleurs, il est primordial que ces technologies utilisent des
matériaux locaux ou moins chers et qu'elles soient maîtrisées par la main-d'œuvre locale. La présente
communication présente le concept de la technologie de filtration sur des lits à base du fer métallique
(Fe0). Les filtres à Fe0 offrent aux communautés villageoises une perspective d'accéder à une
autonomie réelle dans l’approvisionnement en eau potable. Cette autonomie, garante du bien-être,
représente le socle de tout développement durable.
1 Introduction
L'utilisation généralisée et intensive des produits agrochimiques représente un danger pour la santé
humaine et pour l'environnement. La contamination de l’environnement terrestre est une préoccupation
croissante dans le monde entier, comme le témoigne les différents sommets internationaux depuis Rio
(1992) (Muller 2015). Dans plusieurs pays du monde, des études scientifiques ont détecté des
pesticides et leurs produits de dégradation dans l’organisme des êtres humains, en particulier chez les
enfants, les femmes en âge de procréer, et même dans le lait maternel. Cette situation est exacerbée
dans les pays en développement où les sociétés agrochimiques trouvent encore un marché non
contrôlé pour des produits jugés dangereux pour la santé humaine et interdits dans les pays
développés (Narita et al. 2014, Yadav et al. 2015).
Les produits agrochimiques présentent une gamme de toxicité très variée. Certains d’entre eux sont
cancérogènes, d’autres sont neurotoxiques, d’autres sont des inhibiteurs de la cholinestérase, d’autres
encore sont des perturbateurs endocriniens ou toxiques pour la reproduction. De manière générale, les
produits agrochimiques pris ici comme représentant de la contamination chimique sont à l'origine de
maladies chroniques plus ou moins graves (Narita et al. 2014, Yadav et al. 2015).
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A côté de la contamination chimique, la contamination microbienne est une autre cause de maladie en
ville et dans les communautés villageoises. La contamination microbienne est l’origine des maladies
dites hydriques dont le choléra et la typhoïde sont deux exemples classiques. Les maladies hydriques
sont à l'origine des plus forts taux de mortalité dans les pays en voie de développement (Kumate et al.
1998, McCann et al. 2011).
La question qui se pose est celle de savoir pourquoi ces maladies continuent à faire tant de ravages.
La raison la plus plausible semble être « la pauvreté ». Ainsi par exemple, ce n’est qu’en construisant
des hôpitaux, des centres de traitement des eaux et en éduquant la population que l'on pourra
endiguer ces maladies.
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Pour construire des systèmes filtrants d’efficacités similaires dans les conditions atmosphériques, il
faut artificiellement créer les conditions semblables à celles du sous-sol. En particulier, il faut réduire la
concentration de l’oxygène dissoute d’environ 8 mg/l à des valeurs inférieures à 2 mg/l. Ensuite, il faut
créer l’obscurité (Noubactep et al. 2009, Tepong-Tsindé et al. 2015). Créer de l’obscurité est sans
doute la condition la plus facile à remplir, il suffit de bien choisir le contenant du filtre. Au cas où celui-ci
serait transparent, le couvrir avec une feuille d'aluminium sera une solution adéquate. Pour ce qui est
de créer un milieu pauvre en oxygène, des solutions intelligentes peuvent être trouvées, une d’elles
consiste à monter le fil de Fe0 après un filtre biosable (Noubactep et al. 2012, Tepong-Tsindé et al.
2015). Dans les filtres biosables, l’oxygène est utilisé dans le filme biologique (Anglais : biofilm) de
sorte que la solution sortant du filtre ne contient presque pas d’oxygène.
La présentation ci-dessus suggère qu’un filtre à Fe 0 situé en aval d’un filtre biosable remplisse les
conditions pour fonctionner comme une barrière perméable réactive (souterraine). Ce pré-requis est
d’autant plus valable que les filtres à Fe0 testés dans les conditions atmosphériques pour l’élimination
de l’arsenic en Asie du Sud-Est (Bangladesh, Inde, Népal) ont été prouvés très efficaces mais pas
durables (Hussam 2009, Neumann et al. 2013). La courte durée de vie observée est due à
l’abondance de l’oxygène qui engendre la formation des oxydes de fer (III) (Fe 2O3, FeOOH, Fe(OH)3)
dont le volume est 4,3 à 6,4 fois plus large que celui du fer dans le réseau cristallin (Fe 0) (Caré et al.
2013). En d’autres termes, les filtres à Fe0 utilisés dans les conditions atmosphériques étaient mal
dimensionnés.
L’expansion volumétrique du fer pendant le processus de corrosion exige que la proportion de Fe 0
dans le lit filtrant soit réduite au maximum. Il est impératif qu’une partie des particules de fer soit
remplacée par des particules d’un matériau non expansif (gravier, sable). Dans le cas idéal ce
matériau non expansif doit être poreux (roches volcaniques). Des calculs théoriques ont montré que la
proportion volumétrique idéale du Fe0 est d'environ 25 %. Ce taux de fer correspond à un système qui
se colmate juste à l’exhaustion du fer (Caré et al. 2013). Comme il est difficile d’atteindre ce seuil dans
les conditions de terrain, il est conseillé que les proportions supérieures soient testées dans un premier
temps, par exemple 40 %. La prépondérance de sable dans le filtre, fait qu’un filtre viable à base de fer
est à proprement parler, un filtre à sable modifié au Fe0.
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systèmes filtrants sont encore d’actualité en occident, il n’y a donc aucun obstacle à les introduire de
manière systématique en Afrique.
Bien plus, ces systèmes biosables sont améliorés par un lit à Fe 0 (Bradley et al. 2011, Erickson et al.
2012). Dans les lits à Fe0 bien dimensionnés, l’élimination de la contamination microbienne excédant le
filtre biosable et l’élimination de la contamination chimique sont garanties.
Par ailleurs, en fonction de la nature de la contamination, un lit de charbon actif peut être joint en
amont et/ou en aval pour éliminer des polluants qui auraient une faible affinité tant pour le sable que
pour les oxydes de fer (du lit Fe 0) (Noubactep et al. 2012, Tepong-Tsindé et al. 2015). En effet,
l'Organisation Mondiale de la Santé recommande la filtration sur charbon actif comme la meilleure
technologie disponible pour le contrôle de nombreux produits chimiques organiques synthétiques dans
l'eau potable. Les charbons actifs commerciaux sont chers mais des techniques de leur synthèse à
petites échelles sont disponibles (Kearns and Flanagan 2007). En plus du charbon actif, d’autres
matières organiques (végétales) et minérales peuvent être incorporées dans le système filtrant en vue
d’en améliorer l’efficacité à produire de l’eau potable (Noubactep et al. 2012, Ndé-Tchoupé et al. 2015,
Tepong-Tsindé et al. 2015).
4 Conclusion
Cet article a présenté un système facile à réaliser pour éliminer efficacement les contaminations
biologique et chimique de l'eau. Le système est simple, efficace et robuste. Il est construit à l'aide du
génie local. Le fer métallique qui est le cœur de ce système a été fabriqué en Afrique Noire longtemps
avant l’arrivée du premier esclavagiste Arabe, longtemps avant l’arrivée du premier
esclavagiste/explorateur Européen. Les forgerons africains ont modifié le « fer industriel » à la
demande de l’administration coloniale depuis les premières années de l’implantation européenne. Le
génie Africain est capable de refondre le fer à béton (par exemple) dans les « hauts-
fourneaux artisanaux » pour produire de la limaille de fer à utiliser dans les filtres à eau à l’échelle
domestique ou à l’échelle du village. L'éducation et le souci de rendre les populations locales
autonomes a été la motivation pour la conception du système de traitement d'eau présenté dans cette
communication. Il n’y a pas de doute que ce système efficace, simple et élégant dans la conception,
peu coûteux dans sa réalisation, permettra bientôt aux communautés rurales de s’approprier le secteur
vital de l'eau potable. Pour reprendre Koffi Annan, « nous ne vaincrons ni le SIDA, ni la tuberculose, ni
le paludisme, ni de toute autre maladie infectieuse qui frappe les pays en développement, avant d'avoir
gagné la bataille pour l'eau potable, l'assainissement et les soins de santé de base ». La filtration sur lit
à Fe0 est naturellement applicable et est d’ailleurs appliquée à l'assainissement à petite échelle.
Remerciements
55
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Africa & Science / Afrique & Science
Mes remerciements vont à Roukiatou Maas (Bruxelles/ Belgique) et Emmanuel Chimi (Douala/
Cameroun) pour les fructueuses discussions qui ont permis d'améliorer la qualité de ce manuscrit.
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57
Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
Résumé
Pour plusieurs communautés isolées à travers le monde, un raccordement à un réseau d’eau potable
serait très coûteux. Un approvisionnement adéquat en eau potable dépend alors de la disponibilité des
technologies appropriées ayant la capacité de traiter des eaux de qualités variables. La filtration sur un
lit de fer métallique (Fe0) est une pareille technologie. Il s’agit d’une filtration lente sur un système de
filtres comportant au moins un filtre contenant du Fe0. Le filtre à Fe0 est très simple d’utilisation et
d’entretien. Il ne requiert pas de produits chimiques ni d’électricité. Il est par conséquent adaptable à
toutes les situations et peut être implanté dans toutes les communautés. Le potentiel de ces filtres
pour l’approvisionnement en eau potable dans les pays en développement est immense. Cet article
présente la contribution actuelle de l’Afrique au développement des filtres à Fe 0. Il insiste sur le fait que
la version « filtre domestique » avait déjà été abandonnée à cause d’un mauvais dimensionnement.
Les axes de recherche actuellement menées afin d’optimiser la performance des systèmes filtrants à
Fe0 pour le traitement de L’eau sont présentées.
Mots clés : Barrière perméable réactive, Fer métallique, Filtre domestique, Recherche fondamentale,
Traitement de l’eau.
1 Introduction
Une multitude de techniques sont proposées pour le traitement de l’eau à l’échelle décentralisée (et
domestique). Le choix de la technique la plus appropriée dépend de trois facteurs essentiels: (i) la
complexité de l’opération de traitement, (ii) la nature de la pollution, et (iii) le coût du système traitant.
L’opération de traitement d’eau doit être simple et, autant que possible, faisable en une seule étape. La
filtration a été identifiée comme la méthode la plus simple et la plus compacte pour le traitement de
l’eau.
Des systèmes filtrants efficaces contiennent des adsorbants, de la céramique et des membranes par
exemple. Les adsorbants sont les matériaux les plus courants et les moins coûteux (Giles et al. 2011,
Murutu et al. 2012). La nature de la pollution détermine le système le plus approprié. Par exemple, si
l’eau à traiter par filtration contient un composé anionique, le système filtrant doit contenir un ou
plusieurs matériau(x) ayant une grande affinité pour les composés anioniques. Il est en principe facile
de trouver un tel matériau (adsorbant). Cependant l’eau naturelle contient à la fois des composés
anioniques, cationiques et neutres qui sont en plus de tailles et de réactivité différentes (Urfer et Fortier
58
Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
2012, Gottinger et al. 2013). En d’autres termes, une eau naturelle doit être considérée comme une
panache de polluants qui devrait être traitée par des multi-barrières.
Le coût du système filtrant est très souvent le facteur le plus important pour le consommateur. De ce
fait, le régulateur devrait veiller à ce que ne soient offerts que les systèmes efficaces. Il est essentiel
pour le consommateur d’engager une démarche “coûts/avantages” en considérant les meilleures
technologies disponibles. Pour le scientifique, développeur de technologies, la même démarche est
importante afin d’initier une recherche devant bien servir une cible. Pour le traitement de l’eau en milieu
africain, il est indispensable de développer une « technologie appropriée ». Une technologie
appropriée offre de l’eau potable aux populations démunis sans les mettre sous aucune pression
financière (Noubactep 2013). La filtration sur des lits à fer métallique a été présentée dans la littérature
comme une pareille technologie et son optimisation est couramment étudiée avec une contribution
active de la communauté scientifique Africaine (Tepong-Tsindé et al. 2015a, 2015b). Au Cameroun,
quatre (4) universités sont déjà impliquées dans cet effort. Ce chapitre donne un aperçu descriptif du
parchemin camerounais. Un aperçu historique de l’évolution des filtres à Fe0 sera d’abord donné.
60
Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
mineures, correspondant essentiellement à éditer la bibliographie selon les standards de la revue
(Noubactep et al. 2003).
L’intention du travail présenté était d’utiliser les adsorbants, en particulier les oxydes et les sulfures de
fer (Fe3O4, Fe2O3, FeS2) et un oxyde de manganèse (MnO 2) pour accumuler l’uranium (VI) dissout
autour des particules de Fe0 afin d’en faciliter la réduction chimique. La réduction chimique était alors
quasi-unanimement reportée comme le mécanisme de l’élimination de l’uranium (Gu et al. 1998). Les
résultats montrèrent, qu’aucun additif n’avait pu accélérer l’élimination de l’uranium. Bien au contraire,
dans le cas de FeS2 et MnO2, l’élimination de l’uranium fut considérablement retardée (observation
clé). Sans avoir utilisé des méthodes physiques de caractérisation des surfaces solides ni de
spéciation des espèces dissoutes, ce travail démontrait clairement deux choses : (i) le Fe0 n’est pas un
agent réducteur dans les conditions environnementales et surtout (ii) la réduction, même si elle a lieu,
n’est pas le mécanisme d’élimination de l’U(VI). Un résultat jusqu’aujourd’hui (14 ans après) en
majorité ignoré par la communauté scientifique (Gheju and Balcu 2011, Ghauch 2015, Noubactep
2015).
4 Le chemin africain
4.1 Le problème
Se donner pour objectif d’inventer des filtres à eau pour les communautés en Afrique (et dans le
monde) est une ambition certainement salutaire. Seulement, sans argent et sans financements à
moyen ou long terme, cette ambition ressemble beaucoup plus à une prétention ou même une simple
plaisanterie. Quand on y ajoute les backgrounds divergents des deux protagonistes et leur éloignement
géographique, il peut apparaître que ce projet est une pure illusion. Dr. Noubactep
(Göttingen/Allemagne) est chimiste, Prof. Woafo (Yaoundé/Cameroun) est physicien. Les deux anciens
étudiants de la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé (Ngoa-Ekellé) entreprennent un
travail bénévole d’ingénieur concepteur.
Reconnaître et intégrer toutes les difficultés éventuelles est le chemin même du progrès. Armé d’une
volonté exceptionnelle, les deux scientifiques sont encore animés par la curiosité de savoir pourquoi
leur vision ne se réaliserait pas. Le premier obstacle était la communauté scientifique elle-même. Les
collègues n’étaient pas (aujourd’hui encore en partie) prêts à accepter que la technologie du traitement
de l’eau par Fe0 soit née avec une interprétation erronée (réduction électrochimique) d’une excellente
observation expérimentale (réduction des certaines substances en présence du Fe 0) (Ghauch 2015,
Noubactep 2015). Personne ne peut nier une observation, d’ailleurs reproduite et vérifiée avec des
composés chimiques les plus divers. Attribuer la réduction observée à un processus électrochimique
est cependant une faute grave (Togue-Kamga et al. 2012, Ghauch 2015, Noubactep 2015). Sans
entrer dans les détails mécanistiques, une nature électrochimique de la réaction supposerait que le fer
soit oxydé (corrosion) par les contaminants. Cependant la corrosion du fer, vainement combattue
depuis plusieurs siècles, est provoquée par des traces d’eau (humidité) (Schindelholz et Kelly 2012).
Plusieurs produits de cette réaction sont des agents réducteurs (Fe2+, H2, Fe3O4). Il est donc illusoire de
considérer que le fer immergé dans l’eau sera oxydé par des contaminants en trace alors que le
solvant est corrosif. L’expertise qui prévaut actuellement dans la communauté scientifique est
malheureusement basée sur l’illusion ainsi décrite (Guan et al. 2015). Ceci fait de chaque article
contredisant le paradigme prévalent un exploit (Noubactep 2015). Pendant que les articles migrent de
journaux en journaux pour trouver des examinateurs plus réceptifs, les demandes de financements
62
Afrika & Wissenschaft
Africa & Science / Afrique & Science
sont évaluées par un cercle restreint dont la logique de sélection n’est pas toujours claire, même pour
les sujets sans controverse.
Des doctorants studieux de Douala, Maroua, Ngaoundéré et Yaoundé ont systématiquement démontré
les lacunes du concept couramment favorisé pour l’élucidation des processus de décontamination par
le Fe0 (Togue-Kamga et al. 2012, Gatcha-Bandjun et Noubactep 2013, Kobbe-Dama et al. 2013,
Togue-Kamga 2013, Btatkeu-K et al. 2014a, Btatkeu-K et al. 2014b, Gatcha-Bandjun et al. 2014,
Btatkeu-K 2015, Domga et al. 2015, Ndé-Tchoupé et al. 2015, Tepong-Tsindé et al. 2015a, Tepong-
Tsindé et al. 2015b, Btatkeu-K et al. 2016). Ces publications sont vivement recommandées à toute
personne désireuse de commencer une activité dans ce domaine. La collaboration dans le cadre de
cette démarche a déjà produit vingt deux (22) articles scientifiques publiés dans des revues avec
comité de lecture (peer-reviewed - Bibliographie). Un étudiant a bénéficié d’une bourse de 6 mois du
Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France à Yaoundé et
d’une bourse d’équipement de la International Fondation for Science (IFS - Suède). Toutes les autres
demandes de financement sont restées sans succès, une cause majeure devrant être l’expertise
discutable des évaluateurs (Noubactep 2016).
5 En guise de conclusion
L’installation généralisée des filtres à Fe 0 en Afrique nécessite (i) une source abordable de matériaux à
Fe0, (ii) des travaux supplémentaires de tests au laboratoire et à l’échelle pilote et (iii) des laboratoires
de référence pour l’analyse de la qualité de l’eau. Il est postulé que le forgeron Africain fournira le
matériau à Fe0. Des astuces efficaces permettront les tests nécessaires à tous les niveaux pour
optimiser les filtres. Cependant, pour garantir la santé des populations, il faudra construire et équiper
des laboratoires indépendants pour les renseigner sur la qualité de l’eau produite. Ces analyses
soutiendront par ricochet les efforts de perfectionnement des filtres. Egalement essentiel : un
personnel qualifié, régulièrement recyclé doit prendre en main la filaire de l’eau au sein de chaque
commune. Seule cette approche décentralisée pourra permettre aux citoyens de comprendre les
enjeux et de contrôler la qualité de l’eau produite.
Remerciements
Les auteurs aimeraient exprimer leurs gratitudes à Dr. Sabine Caré (Paris/France), Dr. Antoine Ghauch
(Beirut/Liban), Dr. M. Azizur Rahman (Hannovre/Allemagne) et Dr. Angelika Schöner
(Halle/Allemagne) pour leurs contributions essentielles au progrès réalisé. Que tous les autres
collaborateurs non nommés, y compris les étudiants, les techniciens et les partenaires des activités
associatives se sentent également remerciés.
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soulignés.
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Africa & Science / Afrique & Science
Contact des auteurs: [mais les contacts sont déjà dans les articles. D'après
moi on laisse ceci tombé! On garde « Avec la contribution de… » au début]
Richard DOMGA
ENSAI, Département de Chimie Appliquée, Laboratoire de Chimie Industrielle et de Pollution,
Université de Ngaoundéré, BP… Cameroun.
Courriel: domga.richard@yahoo.fr
Nadège GATCHA-BANDJUN
Département de Chimie Université de Maroua BP 55 Maroua Cameroun.
Courriel: nadegegatcha@yahoo.fr
CHICGOUA NOUBACTEP
Geologie Appliquée, Université de Göttingen, Goldschmidtstraße 3, D - 37077 Göttingen, Allemagne;
Kultur und Nachhaltige Entwicklung CDD e.V., Postfach 1502, D - 37005 Göttingen, Allemagne;
Comité Afro-européen - Avenue Léopold II, 41 - 5000 Namur, Belgique.
Courriel: cnoubac@gwdg.de
Jean-Bosco TCHATCHENG
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ENSAI, Université de Ngaoundéré, Département de Chimie Appliquée, Laboratoire de Chimie
Industrielle et de Pollution, BP 455 Ngaoundéré, Cameroun.
Courriel:
Paul WOAFO
Laboratoire de Modélisation et Simulation en Ingénierie, Biomimétisme et Prototypes, Faculté des
Sciences, Université de Yaoundé I, BP 812 Yaoundé, Cameroun.
Courriel:
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Produit commercial pour certains, source de vie non estimable en argent - et donc
non commercialisable - pour d’autres, l’eau potable fait aujourd’hui débat en Afrique
au sud du Sahara. Le problème n’est pas tant celui de l’accessibilité à cette
ressource. Bien au contraire ! L’Afrique subsaharienne dispose de réserves quasi
inépuisables, ceci à côté d’océans, de grands fleuves et grands lacs exploitables à
moindre coût. Alors, comment pouvons-nous expliquer la carence actuelle de l’eau
potable dans les cités africaines?
Ce livre aborde le problème sous divers aspects. Selon les auteurs, l’Afrique
dispose du savoir-faire technologique nécessaire à l’approvisionnement des
populations en eau potable et à très moindre coût. Ils invalident de ce fait les
politiques de commercialisation de l’eau potable actuellement en cours sur le
continent.
ISBN : 978-2-9808950-9-8
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