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Dorte Myrup

Les classes bilingues au Vietnam.


1. PROGRAMME MIS EN PLACE DEPUIS 1994.
2. STUDIEREJSER FOR DANSKE OG NORSKE FRANSKLÆRERE.

Ad 1. PROGRAMME MIS EN PLACE DEPUIS 1994.


D’après les renseignements donnés par M. Serge CAO, chef de projet
Classes bilingues au Vietnam.

La mise en place progressive de classes bilingues au Vietnam (670, en octobre


2002 ), puis au Cambodge et au Laos est le résultat d'une politique concertée
entre l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et les autorités des pays
concernés. Cet enseignement bilingue couvre le primaire et le secondaire et se
fait dans le respect des programmes éducatifs locaux. Une formation
linguistique et méthodologique est assurée au préalable pour les enseignants
locaux participant au projet.

L'objectif principal du programme Classes bilingues est de former un contingent


d'élèves parfaitement francophones et d'un bon niveau scientifique qui, à l'issue
de leur cursus d'études dans l'enseignement général, seront aptes à suivre des
études dans le supérieur en partie ou entièrement en français ;

- soit dans les filières universitaires francophones (FUF)


- soit pour les meilleurs d’entre eux dans les universités francophones
d’Europe et d’Amérique.

Il vise ainsi à:
- préparer des générations d’élèves à accéder aux filières francophones de
l’enseignement supérieur en mettant en oeuvre un ensemble cohérent de
formation dans l’enseignement primaire et secondaire
- valoriser l’enseignement des disciplines scientifiques en francais
- former les enseignants de ces cursus à l’enseignement bilingue et à un
enseignement rénové de la langue francaise
- développer des méthodes d’enseignement du francais, langue seconde, pour
l’ensemble des cycles et des outils pédagogiques spécifiques à
l’enseignement en francais des disciplines scientifiques.

Les élèves à qui sera destiné cet enseignement devront nécessairement acquérir
tous les programmes vietnamiens imposés sur le plan institutionnel et maîtriser
en même temps le français comme moyen de communication oral et écrit, ce qui
leur permettra de s'intégrer au cursus universitaire vietnamien ou à un cursus
universitaire francophone ( Institut de la Francophonie pour l'Informatique,
I.F.I., Centre franco - vietnamien de la gestion, C.F.V.G., …) implanté au pays
ou à l'étranger.

Actuellement les élèves inscrits dans les classes bilingues suivent le programme
vietnamien dans son intégralité soit de 18 à 20 séances pédagogiques (de 40 à 45

minutes) par semaine.


A ce programme-là, se rajoute l'enseignement intensif du et en français dit plus
rapidement " enseignement bilingue " d'un volume horaire de 9 à 13 séances
pédagogiques réparties sur 5 jours de la semaine, chaque matinée et chaque
après-midi.
Cursus A :
L'enseignement du français débute en classe de 1ère (CP), dure 12 ans jusqu'à la
classe terminale. En primaire, les mathématiques et les connaissances
scientifiques sont actuellement enseignés, à partir de la classe de 4è ou de 5è,
par les enseignants de français. L'enseignement des disciplines scientifiques (les
mathématiques et la physique) se fait dès la 6e au collège, à raison de : 4 séances
de mathématiques par semaine. Les cours de physique en français ne sont
dispensés qu'à partir de la 7e.
Cursus B : en cours d'extinction
L'enseignement du français commencé au collège en 6e, dure 7 ans. Les
matières scientifiques sont enseignées à partir de la classe de 7e à raison de : 2
séances de mathématiques et 1 séance et demie de physique par semaine.

L'enseignement est dispensé par des enseignants locaux recrutés sur la base d'un
concours organisé par le ministère vietnamien de l'Education nationale, le "jury"
comprenant des représentants des autorités vietnamiennes, des services culturels
français et de l'AUF. Des Conseillers francophones, mis à disposition par
l'A.P.E.F.E. (Association pour la Promotion de l'Education et de la Formation à
l'Etranger de la Communauté Française de Belgique), la C.S.Q. (Centrale des
Syndicats du Québec), la France, et maintenant des formateurs nationaux qui
assurent l'encadrement continu de ces enseignants.

Les réussites du programme :


Les résultats de la sortie de la première promotion officielle 1994-2001, de 551
bacheliers francophones, et à leur entrée dans l'enseignement supérieur ont
révélé un paradoxe stimulant.
En effet, en juin 2001, 100 % des lycéens bilingues ont obtenu de bonnes et très
bonnes notes aux examens vietnamiens de fin d'études secondaires générales.
87,8 % d'entre eux ont obtenu le Certificat francophone à valeur internationale,
comportant des épreuves de français et de mathématiques et physique en
français. Enfin, la réussite aux divers concours d'entrée à l'université, ou des
écoles supérieures nationales, a été assez significative. 78,58 % des bacheliers
bilingues ont été admis à l'entrée d'un ou deux établissements d'enseignement
supérieur. Soit un taux de réussite cinq fois supérieur au taux national.
En regardant de plus près les orientations universitaires de ces bacheliers
francophones, on peut constater que:
- 64,67 % poursuivent des études francophones au Vietnam ou en France et au
Québec.
- 35,33 % poursuivent des études supérieures "non-francophones", dont 34,18 %
dans des universités vietnamiennes (Architecture, Informatique, Finances,
Institut des Relations Internationales, Ecole Supérieure de Géologie et des
Mines, …), et 1,15 % à Singapour et aux Etats-Unis !

Les objectifs initiaux paraissent en grande partie atteints, 64,67% d'études


francophones au Vietnam et à l'étranger (France essentiellement).

26,3 % des étudiants bilingues inscrits dans les Départements de français se


destinent à devenir enseignants de français, ce qui est un des sous- objectifs du
projet.

Par ailleurs, seulement 11,78 % des bacheliers bilingues ont intégré les FUF. Ce
nombre est bien trop faible eu égard à l'investissement éducatif francophone
depuis sept ans.

Les résultats de la promotion 2001-2002 sont identiques à ceux de l’année


précédente. 743 élèves de classes de 12e du programme de l’enseignement
intensif du/en francais ont participé à différents examens de fin d’études en
vietnamien et francais.
Tous ont obtenu le baccalauréat vietnamien avec la note moyenne supérieure à
leurs camarades des classes normales. 7o4 d’entre eux ont réussi les épreuves de
francais de physique et de mathématiques du Certificat francophone.

La répartition des orientations prises par les bacheliers francophones du


Vietnam, reste également identique à celle de l’année précédente.

Orientation des élèves:


types d'études : Pourcentages
FUF 13.92%
Département de Français 30.82%
Autres études au Vietnam 25.84%
Universités étrangères Francophones 28.23%
Autres universités étrangères 1.19%

L’insertion des bacheliers bilingues dans les FUF reste l’objectif principal de
l’AUF. L’objectif immédiat est donc que les actuels lycéens francophones, issus
du ”Bilingue”, puissent intégrer plus massivement les FUF au Vietnam.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que parmi les élèves qui intègrent les FUF,
partent à l'étranger ou continuent les études non francophones au Vietnam, un
pourcentage important ont opté pour un concours à série A (mathématiques,
physique et chimie). Cela prouve que l'enseignement scientifique en français a
apporté les compétences nécessaires aux élèves bilingues et le pari de la
formation d'une (petite) génération de jeunes cadres scientifiques/techniques et
universitaires francophones, acteurs du développement de leurs pays, est en
passe de réussir.

Ad 2. STUDIEREJSER FOR DANSKE OG NORSKE FRANSKLÆRERE.

Studierejserne til Vietnam (1996-97, 1998-99 og 2000-2001) for danske og


norske fransklærere har givet god kontakt til AUF og god indsigt i arbejdet for
at fremme det franske sprog . M. Serge Cao, chef for projektet ”Classes
bilingues” i Vietnam og M. Hervé Fayet, ansvarlig for det sydlige Vietnam,
herunder Ho Chi Minh Ville, har givet os den teoretiske baggrund for AUF’s
arbejde, har arrangeret møder med repræsentanter for det vietnamesiske
skolevæsen, men først og fremmest har de arrangeret besøg til ”classes
bilingues” på alle niveauer – primaire, collège, lycée samt besøg til ”filières
universitaires francophones ” (FUF). Der gøres en kæmpe indsats fra AUF’s
side for at genindføre fransk i det vietnamesiske undervisningssystem. Vi har
kunnet konstatere, hvordan det fra den første spæde begyndelse i 1994 er gået
fremad, selv om det ikke er gået så hurtigt som forudset, og problemerne
undervejs har været meget store. Antallet af ”classes bilingues” er steget, selv
om en del skoler har opgivet, men nye er kommet til. Det (foreløbige) mål, som
præsident Chirac satte på det frankofone topmøde i Hanoi i november 1997,
nemlig 8oo klasser, er imidlertid endnu ikke opfyldt. Der er (okt. 2002) knap
700 ”classes bilingues” fordelt på 110 skoler inden for primaire og secondaire.

Den undervisning, vi har overværet i ”école primaire”, har ofte været


fremragende. Lærerne på dette niveau kan være dygtige og motiverende for de
små elever, som tydeligvis synes, det er sjovt at lære fransk og får meget ud af
undervisningen. På de højere niveauer var kvaliteten mere svingende. De elever,
vi mødte på collège , og som var startet i 1. klasse var ofte dygtige, hvilket giver
håb for fremtiden. Elever på højere niveauer, der var startet på anden vis, havde
store problemer. Man er endnu ikke nået hele vejen igennem det 12-årige forløb
fra 1. klasse til studentereksamen, men resultaterne, som opgives for
studentereksamen efter det 7-årige forløb (jf. ovenfor) synes meget positive og
opmuntrende. Disse resultater virker dog lidt uforståelige på os, der har oplevet
lycée-niveauet i adskillige klasser.

Det er meningen, at eleverne i ”bilingue-programmet” skal fortsætte med det


franske op gennem systemet til og med universitetsniveau. Ved mange
universiteter og andre højere læreanstalter er der oprettet FUF, som uddanner de
studerende til læger, ingeniører, jurister etc. – på fransk.

Vi har besøgt flere seminarier bl.a. et i Ho Chi Minh Ville, hvor de studerende
absolut intet kunne. De havde valgt fransk af mange ”ufranske” grunde fx fordi
de kunne få økonomisk støtte, fordi de ikke kunne komme ind på det ønskede
studium, fordi det var deres eneste mulighed for at få en uddannelse, etc. Vi har
flere gange besøgt ”Faculté de Pédagogie de l’Université de Hué”, hvor de ved
”Département de Francais” uddanner lærere i matematik, fysik, biologi og kemi
til at undervise på fransk. Efter 4 års studier får man et ”diplôme universitaire”
samt en ”attestation de spécialisation scientifique francophone”.
De studerendes niveau i Hué var også meget svingende, og man får virkelig
forståelse for problemerne med at få uddannet tilstrækkeligt med kvalificerede
lærere til de mange ”classes bilingues”.

Til FUF er lærerrekrutteringen endnu vanskeligere. Det er et stort problem at


finde undervisere, der ikke alene behersker det faglige ( læger, ingeniører, etc.),
men tillige behersker fransk, ligesom mange elever har svært ved at følge
undervisningen på fransk.

Det er et krav fra de vietnamesiske myndigheders side, at det er vietnameserne


selv, der skal undervise, ikke fx lærere fra AUF, som udelukkende må arbejde
som pædagogiske rådgivere. Hovedårsagen til rekrutteringsproblemet er de
dårlige lærerlønninger, som selv efter vietnamesiske forhold er ekstremt lave.
Ofte kun 30 $ om måneden ( år 2001). Vi mødte adskillige vietnamesere, som
talte flydende fransk , og som oprindeligt var uddannede som lærere, men som
nu virkede som guider eller drev en lille systue eller butik. Lærerlønnen var det
umuligt at leve af. De unge satser derfor, hvis overhovedet muligt, på tekniske,
naturvidenskabelige og IT-uddannelser, da disse giver bedre jobmuligheder og
højere løn.

Et andet stort problem i ”bilingue-programmet”er de lange skoledage. De


vietnamesiske myndigheder kræver, at eleverne skal følge hele det normale
vietnamesiske undervisningsprogram ud over ”bilingue-programmet” dvs fra 1.
til 5. klasse 9 timers intensiv franskundervisning om ugen og fra 6. klasse
yderligere 4 timer med undervisning på fransk i matematik, fysik og biologi dvs
13 timers undervisning om ugen mere end kammeraterne. Det betyder et enormt
slid for eleverne, så selv om/eller måske nærmere fordi vietnameserne som
helhed er myreflittige og ambitiøse, oplevede vi mange elever, som var kørt helt
ned, fik meget lidt søvn og ikke kunne klare noget som helst andet end
skolearbejdet. Både skoleledere, lærere, forældre og andre ansvarlige har rettet
klager mod det meget tunge ”dobbeltprogram, som kræves af de vietnamesiske
myndigheder. Intet er dog blevet ændret - endnu.

Som det fremgår, er der store problemer med at genindføre fransk i det
vietnamesiske undervisningssystem, men AUF gør et enormt arbejde, for at det
skal lykkes. Det er under 1% af Vietnams knap 80 millioner indbyggere, der
taler fransk, så det er svært at betragte Vietnam som et frankofont land. Det er –
og har i virkeligheden altid kun været en lille elite, der talte fransk, men for bl.a.
Frankrig er det vigtigt at bevare/genskabe en sådan elite af højtuddannede,
fransktalende vietnamesere, fremtidens ledere. Frankrig betaler derfor 80% af
udgifterne til ”bilingue-programmet” .

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